ANNALES SCIENCE AGRONOMIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE Comité de rédaction des Annales. Rédacteur en chef : L, GRANDEAU, directeur de la Station agronomique de l'Est. U. Gayou, directeur de la Station agro- nomique de Bordeaux. Th. Schlæsing, membre de l'Institut. Th. Schlæsing fils, membre de l’Ins- titut, directeur de l'Ecole des manu- factures de l'État. L. Mangin, docteur ès sciences, profes- seur au Muséum d'histoire naturelle. A. Müntz, membre de l'Institut. Ed. Henry, professeur à l'École na- tionale forestière. E. Reuss, inspecteur des forêts à Fon- tainebleau. C. Flammarion, directeur de la Station de climatologie agricole de Juvisy. Correspondants des Annales pour les colonies et l'étranger. COLONIES FRANÇAISES. H. Lecomte, docteur ès sciences, pro- fesseur au lycée Saint-Louis. ALLEMAGNE. L. Ebermayer, professeur à l’Univer- sité de Munich. J. Kônig, directeur de la Station agro- nomique de Münster. Fr. Nobbe, directeur de la Station agronomique de Tharandt. Tollens, professeur à l'Université de Gôttingen. 0. Kellner, directeur de la Station de Môckern. ANGLETERRE. R. Warington, à Harpenden. Ed. Kinch, professeur de chimie agri- cole au collège royal d'agriculture de Girencester. BELGIQUE. Grégoire, directeur de l’Institut chi- mique et bactériologique de l'Etat (Gembloux). Graftiau, directeur du laboratoire agri- cole de Louvain. CANADA. D: 0. Trudel, à Ottawa. ÉCOSSE. T. Jamieson, directeur de la Station agronomique d'Aberdeen. ESPAGNE ET PORTUGAL. Joâo Motta dâ Prego, à Lisbonne. ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE. E. W. Hilgard, professeur à l'Univer- sité de Berkeley (Californie). HOLLANDE. A. Mayer, directeur honoraire de la Sta- tion agronomique de Wageningen. SUÈDE ET NORVÈGE. Dr Al. Atterberg, directeur de la Sta- tion agronomique et d’essais de se- mences de Kalmar. SUISSE. * E. Schultze, directeur, du laboratoire agronomique de l'École polytech- nique de Zurich. RUSSIE. M. Ototzky, conservateur du musée minéralogique de l’Université impé- riale de Saint-Pétersbourg, rédacteur en chef de la Pédologie. Nora.— Tous les ouvrages adressés franco à la Rédaction seront annoncés dans Le premier fascicule qui paraîtra après leur arrivée. Il sera, en outre, publié, s'il y a lieu, une analyse des ouvrages dont la spécialité rentre dans le cadre des Annales (chimie, physique, géologie, minéralogie, physiologie végétale et animale, agriculture, sylviculture, technologie, etc.). Tout ce qui concerne la rédaction des Annales de la Science agronomique francaise et étrangère (manuscrits, épreuves, correspondance, etc.) devra être adressé franco à M. L. Grandeau, rédacteur en chef, 48, rue de Lille, à Paris. ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE ORGANE DES STATIONS AGRONOMIQUES ET DES LABORATOIRES AGRICOLES PUBLIÉES Sous les auspices du Ministère de l'Agriculture PAR Cours. GRANDE AU DIRECTEUR DE LA STATION AGRONOMIQUE DE L'EST MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'AGRICULTURE DE FRANCE RÉDACTEUR EN CHEF DU « JOURNAL D'AGRICULTURE PRATIQUE » PROFESSEUR AU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET MÉTIERS INSPECTEUR GÉNÉRAL DES STATIONS AGRONOMIQUES VICE-PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ENCOURAGEMENT À L'AGRICULTURE MEMBRE DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'AGRICULTURE 2° SÉRIE - DIXIÈME ANNÉE — 14905 Tome II Avec figures dans le texte BERGER-LEVR AULT ET Ci, LIBRAIRES-ÉDITEURS PARIS | NANCY 5. RUE DES BEAUX-ARTS f 18, RUE DES GLACIS ’ 1906 LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL 1. — Remarques générales L’addition de phosphate de chaux au fourrage des animaux de la ferme a pris dans ces dernières années, notamment en Allemagne, une grande extension. On trouve dans le commerce toutes sortes de poudres alimentaires, en grande partie formées de phosphate, fré- quemment mélangé de carbonate de chaux et additionné de plus ou moins grandes quantités de substances odorantes ou sapides, telles qu’anis, fenouil, genièvre, réglisse, etc. La sécheresse extrême de l’année 1904, comme celle de l’année 1893, ont provoqué chez le bétail, en Allemagne, des accidents d’os- téomalacie, affectant presque, par leur expansion, un caractère épi- démique. On sait que l’ostéomalacie et l’ingestion de sels minéraux, particulièrement de phosphate de chaux, présentent des liens étroits. M. le D' Passon a jugé le moment favorable pour présenter aux cultiva- teurs (‘) un résumé complet des principales recherches poursuivies depuis un quart de siècle sur le rôle du phosphate dans l’alimentation du bétail. En même temps paraissait dans le n° 6 des Landw. Versuchs- 1. Journal fur Landwirtschaft, 33° vol., fase. 2, 1905. ANN. SCIENCE AGRON., — 9€ SÉRIE. — 1905. — 11 l ÿ ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE stalionen une étude expérimentale faite à la station de Môckern, sur le degré d’assimilabilité de la chaux et des différentes formes de phos- phates calcaires par les jeunes animaux. Avant d'exposer les importantes expériences du D' Kübler et de ses collaborateurs, à Môckern, je passerai rapidement en revue les faits intéressants relevés dans l'étude du D Max Passon. | L’attention des physiologistes et des agronomes s’est portée depuis longtemps déjà sur la valeur alimentaire des phosphates. Les pre- mières recherches expérimentales remontent à l’année 1873 : Weiske et de Wild ont soumis, à cette époque, des animaux à une même ali- mentation, sauf sur un point : dans celle des uns entrait une certaine quantité de phosphate de chaux, les autres n’en recevant pas. Après avoir constaté une assimilation à des degrés variables de ce sel, d’un animal à l’autre, ils ont analysé les os des animaux sacrifiés, et reconnu qu'ils ne présentaient aucune différence dans leur teneur en phosphate, malgré ces différences de régime. Hofmeister a confirmé ce fait. La conclusion des expériences des trois expérimentateurs a été que laddition de phosphate au fourrage est sans action sur la formation de la chair et du système osseux, quand les aliments sont suffisamment riches naturellement en acide phosphorique, ce qui n’a pas lieu de surprendre. Le rapport entre les quantités d’acide phos- phorique et de chaux assimilées n’est pas celui où les deux subs- tances existent en combinaison dans le phosphate. Hofmeister a trouvé comme coeflicient d’assimilation 37,9 ‘|, pour l’acide phosphorique et 23,8 °/, seulement pour la chaux. Nous reviendrons plus loin sur cette question. Raudnitz (1893) s’est proposé de déterminer dans des expériences sur le chien, le siège, dans le canal digestif, de l’absorption des sels terreux (chaux et strontiane). Il a constaté qu’elle s’effectue dans l'intestin, principalement au commencement du duodénum. Les car- bonates sont résorbés en ce point, mais seulement lorsqu'ils ont été préalablement dissous dans le suc gastrique. Pour vérifier opinion de beaucoup de praticiens qui admettent que laddition de phosphate aux aliments des jeunes animaux rend leur squelette plus solide et en accroît la teneur en matières miné- rales, et sur l'observation de \eiske que le phosphate augmente la LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL D production osseuse, Graffenberger a recherché l'influence de lenri- chissement du fourrage en phosphate consommé pendant la gesta- tion. Le résultat de ses expériences fut que l’addition prolongée de phosphate neutre de chaux à la ration de la femelle gravide, n’a pas d’action sur le développement de l’être qu’elle porte dans ses flancs. Quelle est l’influence du phosphatage et de l’addition de carbonate de chaux sur l’organisme dans le cas d’une alimentation avec des fourrages pauvres en chaux et en acide phosphorique ? Que se passe- t-il dans le cas d’une alimentation riche en principes acides ? Une série d'expériences a été entreprise par différents physiologistes pour élucider ces questions d’un grand intérêt. Nous allons en résumer brièvement les principaux résultats. Forster soumet un chien à une alimentation contenant des quan- tités de substances azotées (viande) et de graisse suffisantes pour l'entretien de l’animal, mais exempte de matières minérales. Il cons- tate, d’après les quantités d'acide phosphorique et de chaux éliminées par l’annnal, qu’il a perdu, pendant l'essai, 435°,57 de chaux et 178,3 d'acide phosphorique provenant de son squelette. Un animal privé de sels calcaires dans son régime dépérit presque aussi vite que si on lui supprime toute alimentation. Weiske a constaté que chez les adultes (chèvres) une alimentation pauvre en chaux ne modifie pas sensiblement la composition de leurs os. Nessler, en 1873, proposa de substituer le phosphate précipité, titrant 36 à 40 °/, d'acide phosphorique, à la poudre d'os alors en usage, qui renferme seulement 20 à 22°}, d’acide phosphorique com- biné à de la gélatine facilement putrescible. | Lunin, en 1881, montra que le soufre qui fait partie constituante de l’albumine, se transforme, dans l'organisme, en acide sulfurique. Dans le cas d’une alimentation dépourvue de sels calcaires, cet expé- rimentateur montre que l'acide sulfurique ainsi produit ne rencon- trant pas, dans les aliments, les bases nécessaires à sa saturation, emprunte la chaux aux tissus de l’animal, dont le dépérissement rapide entraîne bientôt la mort. Les expériences de Lunin sont con- firmées par Weiske et d’autres observateurs, qui démontrent que l'acide libre, comme l’acide phosphorique ajouté à un fourrage 4 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE (foin), se comportent comme l'acide sulfurique et décalcarisent les {issus D'intéressantes expériences sur le pore ont été faites à la station d'essais du Wisconsin: elles ont montré l'influence considérable que les cendres phosphatées (cendres de bois) et la poudre d’os exercent sur l'utilisation de la farine de maïs par cet animal et sur la résistance de ses os à la fracture. Un lot de pores était exclusivement nourri avec du maïs et, comme boisson, recevait de l’eau additionnée d’un peu de sel. Un autre lot était soumis au même régime, mais on ajoutait au maïs de la farine d'os ou des cendres de bois. Pour atteindre un accroissement de poids vif de 50 kilogr., les animaux du premier lot ont consommé 319%,5 de maïs. Dans le deuxième lot, les porcs ont consommé, pour produire le même croît (50 kilogr.), 255 et 246 kilogr. de maïs, sui- vant que ce dernier était additionné de poudre d’os ou d'un mélange de poudre d’os et de cendres. L’addition de phosphate a donc favo- risé très notablement l’utilisation du maïs. On a recherché, après abatage, comment se comportaient les os, au point de vue de leur rigidité et de leur résistance à la rupture. Les os des porcs nourris sans addition de substance minérale au maïs étaient très faibles, les fémurs se rompaient déjà sous un poids de 150 kilogr. Au contraire, il fallait un poids de 295 kilogr. pour rompre les fémurs des animaux qui avaient consommé l’alimentation aux cendres de bois, et de 340 kilogr. chez ceux qui avaient reçu de la poudre d’os. Les os des porcs soumis à la farine d’os et aux cen- dres ajoutées au maïs laissèrent, par calcination, 50 °/, de cendres de plus que ceux des animaux alimentés au maïs seul. La poudre d’os paraît donc avoir exercé une action supérieure à celle des cendres. Les truies ne doivent pas, d’après les observations du Wisconsin, être alimentées de maïs seul. On a fait aussi d’assez nombreuses expériences sur l'influence que peut exercer le phosphatage du fourrage sur l’enrichissement du lait en acide phosphorique. Les résultats ont été contradictoires, mais, dans leur ensemble, ils paraissent établir le peu d’action de l’addition des phosphates sur la composition du lait, ce qui ne surprendra pas les physiologistes. LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL D 2. — Les maladies des os et l'alimentation phosphatée Dans son remarquable Traité des maladies du bétail (*), le profes- seur Moussu a consacré un intéressant chapitre aux maladies des os, qu'il range en deux classes : les affections locales, telles que ostéites, périostites, nécroses, fractures, etc., assez rares chez le bétail de la ferme, et les affections générales, rachitisme et cachexie osseuse, beaucoup plus fréquentes et qui causent parfois de grandes pertes aux cultivateurs. | Le rachitisme est une affection des jeunes, une affection de crois- sance ; la cachexie osseuse est une maladie des adultes, mais il y a un certain degré de parenté entre les deux états morbides, car on peut les observer dans une même famille. Le rachitisme et la cachexie osseuse (le professeur Moussu préfère cette dernière dénomination à celle d’ostéomalacie) ont pour carac- téristique générale une diminution de la proportion normale des sels minéraux entrant dans la constitution des os. La cachexie osseuse est une maladie générale, dont l’évolution lente et progressive dans le type cachectique, aboutit à des localisa- tions apparentes prédominantes du système osseux. Elle est connue de longue date. Déjà signalée par Végèce, cette maladie est obser- vée vers 1650 en Norvège, où on la combat par l'administration d’os pilés. Assez fréquente en Allemagne, elle a été étudiée en France, dès 1825, par Roux, mais c’est Zundel qui, le premier, en 1870, en donna une bonne description. Depuis cette époque, elle a été successivement signalée : dans l'Yonne, dans la Nièvre, l'Indre, la Vendée, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Berry, en Sologne et en Beauce. Nos lecteurs consulteront avec grand profit le chapitre très docu- menté que M. Moussu lui a consacré. Sans entrer dans aucun détail au sujet des opinions nombreuses qui ont été émises sur les causes du rachitisme et de la cachexie osseuse, je me bornerai à rappeler que la donnée admise à peu près 1. { vol. in-8, avec 189 figures dans le texte et 4 planches en chromotypographie, chez Asselin et Houzeau. Paris, 1902. 6 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE unanimement aujourd'hui, rattache lPévolution de la maladie à une alimentation défectueuse, et particulièrement à la consommation par le bétail de fourrages pauvres en chaux et en acide phosphorique. Les exemples abondent pour étaver celle opinion émise et soutenue d'abord en Allemagne, et qui ne rencontre plus que de rares con- tradicteurs. Les travaux de Cantiget ont démontré que la cachexie osseuse existe seulement là où les sols sont trop pauvres en acide phosphorique et en sels calcaires pour donner des fourrages suff- samment riches en ces substances, et que l’emploi d'engrais phos- phatés dans ces terrains diminue les pertes de bétail dues à la ca- chexie qui finit par disparaître avec l’enrichissement du sol en acide phosphorique. A côté de la cause déterminante due à l'alimentation, M. Moussu admet qu’il existe des causes favorisantes dont l’action est indénia- ble : telles, la lactation abondante, la gestation. La maladie est plus rare chez les bœufs. La misère physiologique, les mauvaises condi- tions d'hygiène interviennent aussi, et 1l est à remarquer que c’est toujours dans les années sèches et dans les années de disette fourra- ère que la cachexie osseuse fait ses plus grands ravages. À ce sujet, les recherches de Bongartz (1894), et celles de Seel- horst (1900) sont particulièrement intéressantes et démonstratives : je vais les résumer. Bongartz (‘) a étudié le développement épidémique de la cachexie osseuse au printemps et dans l’été de 1894. Cette explosion a été, selon lui, la conséquence de la sécheresse de 1893. L'analyse de fourrages, faite par Stutzer, a mis en évidence la pauvreté des den- rées alimentaires du bétail en acide phosphorique comme l’indiquent les chiffres suivants : ACIDE PHOSPHORIQUE NATURE DES FOURRAGES Composition CORP en 1894 moyenne 0/0 0/0 Betteraves fourragères . . . 0,43 0,80 Pailles: is bu tone et 0,85 2,50 ÉOINS RE PRE Er Se NE, 2,92 4,30 SDS HIDE. ONCE 25,90 26,90 1, Fühling's Landw. Zeitung. 1594, LÉ PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL Y. Plus le sol était sec, plus grande fut la production de la cachexie. Von Seelhorst (‘) fit des observations analogues en 1900. Dans le trèfle, dit-il, l'assimilation de l’acide phosphorique n’augmente que par l'enrichissement du sol en eau, celle-ci provoquant la dissolution d’une quantité beaucoup plus grande des phosphates qui enrichiront la sève du végétal. Cet axronome à constaté que la teneur en acide phosphorique de la plante, étant de 08,550 dans le cas d’un terrain sec, s'élevait à 15,234 dans les parcelles arrosées, fumées comme les parcelles sèches. La première coupe du trèfle a présenté, dans sa teneur en acide phosphorique, les écarts suivants dans les parcelles fumées et sans fumure, diversement pourvues d’eau : PAROELLES A — " — Fumées - Non fumées EE — CR Acide Acide phospho- o| phospho- o| rique ÿ rique “ fixé : fixé (2?) Grammes Grammes Beaucoupideaute te me 0,550 0,456 0,487 0,428 Quantité d'eau moyenne ... 0,880 0,536 0,844 0,553 1 NE PR MOT RE 1,234 0,540 1,097 0,523 L'influence de la sécheresse sur la composition de la récolte est donc manifeste. Von Seelhorst a constaté également une augmentation en acide phosphorique dans la teneur des pailles de céréales, avec une richesse croissante du sol en eau. 0. Kellner (*) a fait en 1894 l’analyse de foins et de pailles récol- tés dans différentes exploitations, où l’on a constaté cette année-là l'apparition à plusieurs reprises de la cachexie osseuse chez le bétail nourri avec ces fourrages bruts. Dans tous les cas, on va le voir, il a constaté une insuffisance marquée d’acide phospho- rique. . Journal fur Landw. 1900. . Pour un même poiis de trèfle. . Fühling's Landw. Zeitschrift. 190%. CS 129 8 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 1 000 parties de cendres contenaient : FOINS DES EXPLOITATIONS DE : AD AULe Prairies { Schellerhau . . . . . .. 2547 ons CHE M DreHacn re 2 LTD 2,62 (ASChElLERNAU EAN RENE 2,91 Foin annuel . Drehhath Ni ut nee 2,76 Marienbérg ... - fuiu. © 2,80 FOI, MOYEN. : 5 15200 - 20 LA ESS 4,30 ! PAILLES PAS das oine Marienberg, 27 RE 0,41 ; DRetbach er FETE RTE 1,61 Paille d'avoine moyenne . :..{4. 141% 0-0mme 2,80 Pallerdersérele Len PDTENDACh ERP EE RER ERSEE 0,84 Paille derseisle Moyenne ee UN 2,50 Ces résultats confirment ceux qu'ont constatés antérieurement Karmrodt, Nessler et d’autres observateurs, qui ont également attribué la maladie à la trop faible teneur des foins et pailles en acide phosphorique. | Dans la plupart des cas une hygiène meilleure et l’addition de 30 à 50 grammes de phosphate de chaux, par jour et par tête, ont sauvé les animaux. On peut prévenir la maladie par une fumure phosphatée abondante des prairies et du sol qui portent d’autres récoltes fourragères. Les scories de déphosphoration produisent à ce point de vue les meilleurs résultats. Non seulement elles modi- fient très favorablement la nature de la flore des prairies par le développement des légumineuses et augmentent les rendements, mais elles favorisent à un haut degré l’enrichissement des plantes en principes alimentaires et particulièrement en acide phosphorique. 3. — Le phosphate de chaux et l'alimentation I n'existe plus aujourd’hui, je viens de le dire, aucun doute sur l’importance considérable de l’acide phosphorique et de la chaux pour l’organisme animal. Ces substances se rencontrent dans presque LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL 9 tous les liquides et tissus du corps, en plus ou moins grande propor- tion. D’après les recherches de Schenke, la partie inorganique des os des mammifères contient 60 à 70 °/, de combinaisons phosphatées calciques ; chez les oiseaux on en trouve de 75 à 85 °/, ; chez les amphibies et les poissons 21 à 25°/, seulement. La condition de nutrition la plus favorable des jeunes animaux et des adultes est celle où ils trouvent dans leurs aliments naturels, à l’état de combinaisons organiques, les quantités d’acide phosphorique et de chaux qui leur sont indispensables. Dans des cas anormaux où les rations alimentaires sont constituées par certaines denrées en excès, telles que pailles, pulpes ou drêches, etc., etc., on peut craindre que les animaux ne reçoivent de trop faibles quantités d’acide phos- phorique et surtout de chaux. La faiblesse de la teneur en ces prin- cipes de semblables aliments peut être compensée par une addition artificielle de phosphates calciques. Parmi les substances atteignant ce but qu’on trouve aujourd’hui dans le commerce, le phosphate dit précipité et certains autres phos- phates préparés industriellement occupent la première place. Les phosphates précipités du commerce sont fréquemment composés d’un mélange de phosphate tricalcique et de phosphate bicalcique, obtenu en précipitant par un lait de chaux les phosphates des os dissous dans l’acide chlorhydrique; mais c’est principalement leur richesse en phosphate bicalcique qui sert à en déterminer la valeur. Les expériences déjà anciennes et nombreuses de Lehmann, von Gohren, Hofmeister, Weiske, Wildt, ont montré que l’acide phos- phorique et la chaux du phosphate précipité sont assimilés par les animaux, mais elles ne renseignent pas sur la proportion suivant laquelle l'assimilation a lieu, autrement dit, sur le coefficient d’uti- lisation de ce sel. On ne sait pas davantage quelles quantités des diverses substances phosphatées qui sont l’objet de nombreuses réclames (farine d'os dégélatinés, os calcinés, cendre d’os, etc.), peuvent être substituées au phosphate précipité. En l'absence de renseignements résultant d'expériences sur Île coefficient d’assimilation des divers, phosphates inorganiques, les collaborateurs de 0. Kellner, l’éminent directeur de la station de Môckern, se sont proposé d'établir par des essais comparatifs la 10 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE valeur relative de ces différents phosphates ajoutés à l'alimentation ordinaire (‘). A cet effet, dans une première série d’expériences (1903), ils ont soumis deux moutons d’un an à un essai complet d'alimentation (pesées et analyses des fourrages, récolte et analyse des fèces et de l’urine). Le plan de l’expérience faite sur les animaux qui n’avaient pas encore acquis tout leur développement, a consisté à les soumettre à quatre périodes d’alimentation (IE à V) avec le même fourrage, additionné des divers phosphates en quantité représentant, dans toute la durée de chaque essai, une addition de 5 grammes d’acide phosphorique réel, par Jour et par tête. Les périodes initiale et finale (I et VI) ont servi de témoins pour déterminer l’utilisation par les animaux du fourrage fondamental (sans addition de phosphates). Dans chaque période, six à dix jours se sont écoulés avant la récolte quotidienne des fèces et de l’urine. L’eau donnée en boisson, ad libilum, était pesée chaque jour ; on avait déterminé sa teneur en chaux. L’agneau n° 1 pesait 495,4 au début des expériences, 54%,4 à la fin. Les poids de l’agneau n° 2 furent, respectivement, 48,8 au début et 52*,1 à la fin. La nourriture donnée a été identique pen- dant toutes les périodes. Sa teneur en substance sèche et sa compo- sition ont été déterminées pour chacune des périodes. Les deux agneaux ont reçu, par jour, les quantités d’aliments suivantes : SUBSTANCE SÈOHE ALIMENTS A — 0/0 Grammes 400 grammes de paille d'avoine: . . . . 85,21 340,84 UE drêches de mais . . . . 89,53 268,59 200 — LÉCHIG A SEE PE EN EEE S0, 52 161,04 100 — SUCTEN LEE CN 99,92 99,92 75 — gLUteR AIRE ENT AREA 89,32 66,99 On ajoutait, par tête, à chaque ration, 10 grammes de sel de cui- 1. « Ueber die Assimilation des Kalkes und der Phosphorsäure aus verschiedenen Kalkphosphaten durch wachsende Tiere, » Dr Kôbler, Honcamp, Just, J. Volhard. Popp et Zahn. (Versuchsslalionen, t. LXI, fase. 5 et 6, 1905.) LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL 11 sine. Les moutons ont toujours complètement consommé leurs rations. En ce qui regarde la composition de chacun des aliments consom- més, je me bornerai à indiquer leur teneur centésimale en matière azotée, en acide phosphorique et en chaux, en la comparant à celle des phosphates employés dans les expériences : SOURIS Rs Horn hem des CHAUX o/o o[0 0/0 Paille d'avoine ti ee 5,13 0,351 0,344 Préches "de mais. "2070 33,94 0.618 0,038 [ELT (ES RREERE E P 695 630) SUCTO RE MES NE UT » 0,944 0,125 LEA à tot Co hat tte ART 0,36 Phosphate tricalcique . . . . » 40,19 49,05 VO DICAICIQUE 0 à. » 42,23 33,82 Farine d'os dégélatinés . . . 6,50 33,60 45,07 Ps/calimés {st ED fn. » 40,94 53,69 Dans les périodes I et VI (fourrage sans addition de phos- phates), les pertes du corps en acide phosphorique et en chaux ont été de 05,543 d’acide phosphorique et de 15,254 de chaux chez l’agneau n° 4, et de 0,162 d'acide phosphorique et 0s',801 de chaux pour le n° 2, faits qui confirment les observations de Forster et de Voit, à savoir, que dans le cas d’une alimentation pauvre en acide phosphorique et en chaux, les os et le système musculaire de l’animal s’appauvrissent en ces deux substances. Cette constatation va rendre d'autant plus sensible l’action des phosphates ajoutés aux aliments dans les périodes I à V. Dans ces périodes, les quantités des divers phosphates nécessaires pour fournir aux moutons un poids égal de 5 grammes d’acide phosphorique ont été les suivantes. Les moutons ont consommé dans leur mélange fourrager : Période Il. — Phosphate tricalcique . . . . . 128,44 — II. — Phosphate bicalcique . . . . . 11047 — IV, — Farine d'os dégélatinés . . . . :4 ,88 D NS OS Cal CMS etes Er- 1272) l La digestibilité des principes organiques des fourrages a été 12 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE , élevée et réguliè-e, ce qui accentue les différences d’utilisation de la chaux et de l’acide phosphorique, suivant leur origine. Dans la deuxième période, on a additionné la ration fondamentale de 126,44 de phosphate tricalcique, soit 5 grammes d’acide phos- phorique et 65,102 de chaux. Le corps des animaux a assimilé (retenu) les quantités suivantes : ACIDE Hophoëie JHACX Grammes Grammes NOK MA A AE ARTS 1,731 2,087 92 A RE Re. ES 1,814 1,679 Soit, en moyenne. . . 1,773 1,883 soit 39,0 °/, d'acide phosphorique et 30,8 °/, de chaux des quantités données. Dans la troisième période, pendant laquelle les agneaux ont reçu, en addition à leur fourrage, 118,566 de phosphate bicalcique (— 5 grammes d’acide phosphorique et 35,912 de chaux), c’est-à- dire beaucoup moins de chaux que dans la période précédente, le corps des animaux a retenu (movenne des deux agneaux) les quan- tités ci-dessous : Acide phosphorique . . . . . . . . . 18" ,299 Chaux fe eee ter RE 1-20 soit 26 °/, d'acide phosphorique et 33,4°/, de chaux des quantités données. Période IV. — 145,881 de farine d'os dégélatinés, ajoutés au fourrage, ont apporté 5 grammes d’ac:de phosphorique et 65,707 de chaux. — L’assimilation a été de : Acide phosphorique . . . . . . . . . 057,653 CHAUX Lu ee APR NT RER RSR 125499 soit 13,1 °/, d'acide phosphorique et 21,8 °/, de chaux. Enfin, dans la cinquième période, l'addition de 195,213 d’os cal- cinés à la ration lui a fourni à grammes d’acide phosphorique et 6,957 de chaux. Le corps des agneaux a fixé en moyenne 0s,708 d'acide phosphorique et 18,200 de chaux, soit 14,2 et 18,3 °/, de la chaux, des quantités ingérées. LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL 13 De cette première série d'expériences, il résulte que les os dégé- latinés et les os calcinés ont été les phosphates les moins bien utilisés par les animaux. L’assimilation de l’acide phosphorique et de la chaux a été de beaucoup supérieure dans le cas du phosphate tri- calcique (35 °/.) et du phosphate bicalcique (26 °/.). Ces résultats paraissent au premier abord surprenants, disent les auteurs de ces expériences; mais si on compare entre elles les périodes IT et IE, on voit que, dans le cas de l’alimentation au phos- phate bicalcique, les animaux ont reçu 25°,2 de chaux de moins que dans la période II. L'utilisation moins bonne de l’acide phosphorique sous forme de composé bicalcique devrait, d’après cela, être attri- buée à la teneur plus faible en chaux de la ration alimentaire. Pour vérifier cette hypothèse, Kôhler et ses collaborateurs ont entrepris, en 1904, une nouvelle série d’expériences dont les résul- tats sont des plus intéressants au point de vue du choix à faire des phosphates pour combattre la cachexie osseuse chez les animaux de la ferme. = Dans la première série d’expériences comparatives sur l’assimila- tion des différents phosphates de chaux par le mouton, Kôhler et ses collaborateurs avaient constaté un fait qui les a surpris, à savoir, que Pacide phosphorique du phosphate précipité (phosphate bicalci- que). avait élé beaucoup moins bien utilisé par les animaux que le phos- pbate tricalcique (26 °/, contre 35 °/.). Ils ont pensé que ce résultat pouvait être attribué à la teneur trop faible en chaux de la ration au phosphate précipité. Pour vérifier cette hypothèse, les expériences, reprises en 1904 sur deux agneaux de six mois, ont été conduites d’après le plan adopté l’année précédente. La ration fondamentale n’a pas varié pendant la durée des expé- riences ; elle se composait, par tête et par jour, des éléments sui- vants : Paille td'avomer mme run 1: 400 grammes DONNTGADIE RE PER RIRE 400 — GUERRES ET ER 75 _— Sel deiCuISMe AN NAME 8 == Phosphate tricalcique . . . . . 2,5 —(!) 1, 1 gramme d'acide phosphorique et 1,23 de chaux. 14 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE La substance sèche des fourrages et les phosphates complémen- taires de la ration présentaient les teneurs centésimales suivantes en acide phosphorique et en chaux : NATURE DES ALIMENTS er CHAUX 0/0 0/0 Paillo;d'AVQMNErS NPA NAS NUE 0,244 0,527 GER EE PEER AT ES 0,922 0,080 SAILRO DID Eee ee UE VE NEN 0,346 0,052 Phosphate tricalcique . . . . . 40,16 49,12 —#[,bicalciquess.s rt 20 41,99 33,99 Lactate de éhanxs, 17 nr » 18,11 Deux périodes d’essai (et VI) ont servi, comme dans les expé- riences de l’année précédente, à déterminer lPutilisation (la digesti- bilité) de la ration fondamentale. Cette ration s’est montrée tout à fait suffisante pour l’entretien des animaux ("). Le poids vif de l’agneau qui a parcouru toutes les phases de l’expérience était au début 27*,800, à la fin 55 kilogr. La ration fondamentale a fourni par jour à cet agneau 36,57 d'acide phosphorique et 35,46 de chaux, c’est-à-dire près de deux fois plus de ce dernier principe que n’en avaient reçu les deux mou- tons dans la série d’expériences de 1903. Dans les périodes destinées à servir de témoins, l’animal a fixé, dans ses tissus, 0*,40 d’acide phosphorique et 0*,08 de chaux de plus que les moutons soumis en 1903 à la ration fondamentale. Dans la période IT (1904), on a ajouté à la ration fondamentale quotidienne 78,5 de phosphate tricalcique (—3 grammes d’acide phosphorique et 3#,69 de chaux). L'animal à fixé dans son corps : Acide phosphorique . . . . . . . . . 15,16 Ghaik sh PRES ES SN soit 38,6 °/, d'acide phosphorique et 35,6 ‘/, de chaux des quantités données. 1. Un accident surveuu au cours des essais a fait abandonner l'un des agneaux. LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL JD Dans la période IE, Pagneau a reçu, par jour, une addition de 75,2 de phosphate bicalcique et 25,4 de chaux ; il a fixé : A'CITCDNOSDRORQUE EEE RE LE 18,05 (EU SRE, LUC ARE RE TEE 125 soit 39 °/, d'acide phosphorique et 50,8 °/, de chaux des quantités données. Le phosphate bicalcique est donc encore demeuré en arrière du phosphate tricalcique, au point de vue de l'assimilation de l’acide phosphorique : on voit cependant que les quantités d’acide phos- phorique et de chaux assimilées, qui étaient respectivement de 26 °}, et de 35°], en 1903, se sont élevées, en 1904, à 35 °J, et à 00,8 °/,; ces augmentations de l’utilisation supérieure de ces deux principes dans les expériences de 1904, semblèrent ne pouvoir s’ex- pliquer que par la teneür en chaux plus élevée des rations de 1904. Pour avoir la preuve que le phosphate bicalcique est d'autant mieux assimilé que la ration qui le renferme est plus riche en chaux, on ajouta à la ration un sel de chaux soluble, le Jactate de chaux, à la dose de 7°',06 par jour. La chaux contenue dans ce poids de lac- tate (15,29 de chaux) correspond à celle que la ration au phosphate tricalcique renfermait en plus que la ration au phosphate bical- cique. : Dans la période IV, l'agneau a reçu par jour : ACIDE phosphorique EDR Grammes Grammes Ration au phosphate bicalcique. . . . 3,02 2,42 additionné de : Lactate de chaux . 7 grammes — 15,29 de chaux; il a assimilé 1#,64 d’acide phosphorique et 25,07 de chaux, soit 54,2 ©}, d'acide phosphorique et 55,9 °/, de chaux des quantités consommées. 16 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Le tableau ci-dessous résume les résultats de toutes les expé- rlences : PROPORTION QUANTITÉS centésimale £ TENEUR d'acide phos- DPI ERANT de phosphates de chaux phone chaux assimilés des agneaux ajoutées 2 — à la ration fondamentale : © acide Acide ed se RNPETNEE Numéros Grammes 1 et? (1903). 12,44 dephosphatetricalcique. 5,000 6,102 35.5 30,8 4 (1904) . 7,50 = = 3,000 3,690 38,6 35,6 1 et 2 (1903). 11,566 — bicalcique. 5,000 3,912 26,0 33,4 A (1904) . 72 — — 3,020 2,420 35,0 50,8 7{ = 4 (4904) . e 31020083; 70008524 300559 7,06 de lactate de chaux. . {et 2 (1903). 14,881 d'os dégélatinés . 1 et 2 (1903). 12,213 d'os calcinés . 5,000 5,000 6.707: 1301719108 6.557 1 14,2 04808 Ces résultats montrent que les animaux soumis aux expériences ont assimilé le minimum d’acide phosphorique et de chaux (en pro- portions voisines) dans la poudre d’os dégélatinés et dans la cendre d'os. Ces faits justifient la moindre confiance qu’on accorde dans la pratique à l'emploi de ces deux phosphates dans l’alimentation du bétail. Ils montrent, en outre, que l’assimilabilité de l’acide phos- phorique, de la chaux et du phosphate tribasique est plus grande qu’on ne l’admettait Jusqu'ici, en l'absence d'expériences directes, il est vrai. À L’infériorité du phosphate bicalcique par rapport au phosphate tricalcique, au point de vue du coefficient d’assimilabilité, dépendait évidemment de la pauvreté de la ration en chaux, car l'addition d’un sel soluble de chaux au phosphate bicalcique a considérablement augmenté la fixation par l’animal de l’acide phosphorique et de la chaux. Le lactate de chaux ajouté a élevé le coefficient d’assimilabilité de l’acide phosphorique de 26 °/, et 35 °[, à 54°/,. Les savants expérimentateurs de Môckern poursuivent leurs essais sur le rôle des sels de chaux, autres que le lactate, dans la fixation du biphosphate de chaux. En attendant, ils conseillent d'employer de préférence aux autres phosphates, le phosphate précipilé, mé- lange de bi et triphosphate de chaux. LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL 17 On a déterminé, à la station de Môckern, la solubilité au eitrate (méthode de Petermann) des différents phosphates employés en 1903 et 1904 aux expériences que nous venons de résumer. Ces analyses ont donné les résultats suivants : TRNEUR ACIDE PHOSPHORIQUE en acide phosphorique NATURE DES PHOSPHATES CORNE ED CRETE cn soluble o/o soluble d'acide total PRO PAE phgeproque 0/0 ofo °/0 Poudre d'os dégélatinés . . . 33.60 3599 10,10 DSICAICMES Na ele 40,94 0,63 1,54 Phosphate tricalcique (1903). 40,19 3.471 8,64 — — (1904). 40,16 3,18 9,40 _— bicalcique (1903). 43,23 39,27 80,84 _ 0 (1904). 41,94 30,86 94,93 Un appendice au mémoire de Kôhler contient tous les documents et analyses relatifs aux expériences : composition des rations, diges- übilité, composition des excréments, quantités d’eau consommées, -paids vifs, etc. J’y renverrai les lecteurs que le détail des recherches de la station de Môckern imtéresserait particulièrement. - 4, — Indications pratiques sur l'emploi du phosphate de chaux dans l'alimentation du bétail Composition et prix du phosphate précipité. — Ce produit s’ob- tient, on le sait, en traitant par un lait de chaux (dissolution de chaux vive dans l’eau), le liquide qui résulte de la décomposition des os par l’acide chlorhydrique. L'action de cet acide sur les os verts a pour résultat de séparer les éléments qui les constituent en deux ordres de substances : les sels calcaires, phosphates, carbonates, etc., passent en dissolution, et les matières organiques (osséine, chondrine) qui forment la trame des os, sont ainsi isolées et servent à la fabrication de la gélatine (colle forte). On prépare aussi le phosphate précipité en traitant, par un lait de chaux, une dissolution chlorhydrique d’un phosphate tricalcique mi- néral. ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE. — 1905. — 11 2 18 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Quand on verse le lait de chaux dans la solution chlorhydrique, l’acide phosphorique se précipite à l’état de phosphate bicalcique et de phosphate tricalcique en proportions variables suivant le mode d'opérer ; le phosphate bicalcique est presque toujours en grand excès dans le précipité. Certaines chaux sont préférables à d’autres pour la préparation du phosphate précipité destiné à l’alimentation du bétail, telle est du moins l’opinion des cultivateurs belges, à laquelle la grande usine de Pont-Brülé, à Vievorde (Belgique), donne satisfaction en employant pour les opérations un calcaire particulier. Le phosphate précipité renferme de 38 à 40 °/, de son poids d’acide phosphorique. Le prix de l'unité d’acide phosphorique y est actuellement de 53 à 54 centimes le kilogramme d’acide phospho- rique, soit environ 18 fr. les 100 kilogr. de phosphate précipité, acheté par quantité d’au moins 50 kilogr. (°). Quantilé de phosphate précipité à introduire dans la ration des animaux. — Le phosphate précipité, convenablement fabriqué, est absolument inoffensif, même à des doses journalières très élevées, ainsi que l’a montré la pratique de certains cultivateurs belges, qui en ont fait consommer, paraît-il, jusqu’à 2 kilogr. par vingt-quatre heures, associés à la ration de bœufs adultes. Il est difficile d'indiquer d’une façon rigoureuse, pour chaque espèce animale, la quantité de phosphate précipité à ajouter aux rations normales. Cette quantité dépend avant tout du but qu’on se propose, du poids vif et des conditions sanitaires du bétail. S’agit- il d’animaux sains, mais qu’on suppose insuffisamment alimentés en phosphates à raison de la pauvreté de leur ration (pulpes, paille ou foin de médiocre qualité), des doses variant de 15 à 25 grammes par Jour, pour des moutons d’un poids vif de 30 à 45 kilogr., seront dans la plupart des cas suffisantes. Pour les veaux, on pourra porter la dose à 50 ou 60 grammes ; pour les porcs, selon leur taille, on donnera de 80 ou 100 grammes ; enfin, pour des bœufs, on pourra employer 100 à 150 grammes ou davantage. L'observation indiquera à l'œil 1. L'usine de Nanterre de MM. Roy et Cie livre ce produit, autant que j'ai pu savoir, dans les conditions de composition et de prix ci-dessus. LE PHOSPHATE DE CHAUX ET L'ALIMENTATION DU BÉTAIL 19 attentif de l'éleveur les augmentations en phosphate dont les rations sont susceptibles ; mais, je le répète, cette substance étant inoffen- sive, on pourra, sans crainte, donner des doses assez élevées. S'agit-il d'animaux menacés visiblement de cachexie osseuse, les” quantités de phosphate à faire consommer devront être plus élevées que celles administrées aux animaux sains. Ici encore, une observation attentive et les conseils d’un vétéri- naire expérimenté devront guider l’éleveur. Phosphatage des prairies. — Je reviens, en terminant, sur un point capital : l’enrichissement naturel des fourrages en phosphate par l’emploi des phosphates calcaires et surtout des scories Thomas, pour la fumure des terres. Dans une exploitation dont les terres reçoivent abondamment et régulièrement, comme fumure, des en- grais phosphatés, on n’aura, pour ainsi dire, jamais besoin de re- courir à l’addition de phosphates aux rations des animaux. Tout au plus devra-t-on v faire appel pour l'alimentation des jeunes bêtes, moutons, porcs ou veaux, pendant leur croissance. Il va sans dire que les indications qui précèdent n’ont qu’un ca- ractère général, qui ne saurait dispenser les éleveurs de suivre atten- tivement le régime alimentaire de leur bétail, afin d’y apporter dans chaque cas particulier les modifications que l'observation suggérera. Le proverbe allemand : « L’œil du maître engraisse le bétail », trouve toujours son applicalion dans les écuries et les étables. L. GRANDEAU. LE TITANE Propriétés du titane et de ses différents composés. — Études des différentes méthodes actuellement employées pour la séparation et le dosage de l'acide titanique et notamment dans certaines substances, fers, fontes, aciers, minerais de fer, bauxites, argiles, ete. — Études nouvelles sur le dosage de l'acide titanique. — Présence et dosage de l'acide titanique dans les sols et les végétaux, notamment dans la canne à sucre et la betterave. Par H. PELLET et CH. FRIBOURG PREMIÈRE PARTIE PROPRIÉTÉS DU TITANE ET DE SES DIFFÉRENTS COMPOSÉS Généralités. — Le titane fut entrevu dès 4790 par William Mac Gregor, pasteur de la paroisse de Menachan, village de Cornwall, en examinant un sable en grains noirs, trouvé dans le ruisseau de Gon- hilly. En 1794, Klaproth considéra le schorl rouge de Boirik (Hongrie) comme l’oxyde d’un métal hypothétique, le titanium ou titane (). Vauquelin et Hecht en 1795 montrent l’analogie du schorl rouge de Hongrie avec le rutile de Saint-Yrieix (Haute-Vienne), qui peut con- tenir jusqu’à 97,60 °/, d’acide titanique (Damour). On connait aussi, comme minerais du titane, l’anatase, la brookite, la perouskite, le sphène et divers titanates complexes rares. On a également trouvé dans des scories de hauts fourneaux un azotocyanure de titane renfermant 78 °/, de titane. 1. L, Lévy. Thèse, 1891. LE TITANE 22 M. L. Lévy a obtenu le premier le titane à l’état cristallisé en fai- sant réagir du chlorure de titane sur les métaux (Thèse, 1891). ” Le poids atomique a beaucoup varié. Il a été de 48,60, 50,35 et 99,60. Aujourd’hui il a été admis comme étant de 48,1, l'oxygène étant 15,88, et de 47,7, l'hydrogène étant 1 (°). D’après cela, l’acide titanique, en prenant le poids atomique nou- veau, contiendrait 60,04 °/, de titane, tandis qu’en prenant l’équiva- lent de 50, on a le coefficient 60,975 (Carnot). ‘Réactions générales du titane. — Les solutions de titane sont réduites par le zinc ; il se produit une coloration violette très carac- téristique. On a également une coloration violette au chalumeau, par la perle avec le borax ou le sel de phosphore (flamme réduc- trice). La coloration devient rouge sang en présence du fer. L’hydrate titanique précipité par l’ammoniaque se dissout dans les acides, mais moins facilement s’il a été lavé à l’eau bouillante. Les alcalis précipitent l’oxyde de titane de ses solutions mais le redissolvent difficilement. L’acide titanique se colore par l’eau oxygénée (Pisani). Dissoudre l'acide titanique dans l'acide sulfurique concentré, étendre d’un volume d’eau; puis, après avoir encore étendu d’eau, ajouter à froid du bioxyde de baryum et soumettre la solution à une précipi- tation fractionnée par l’ammoniaque, et on obtient une poudre jaune foncé. La coloration produite par le titane avec l’eau oxygénée est très sensible : avec 1 gramme de titane par litre on a une couleur orange ; avec 08,100 on a une couleur jaune et avec 08,020 on a une réac- tion incertaine (?). M. L. Lévy a signalé divers réactifs nouveaux du titane (°). Ces nouveaux réactifs sont principalement la morphine, les phénols, 1. Table des poids atomiques internationaux pour 1904. (Bulletin de l'Association des chimistes de sucrerie et de distillerie, numéro de juin 1904, p. 1255.) 2. D'après Schœn et Hepp et Weller. 3. Comptes rendus de l'Académie des sciences, 23 novembre 1886 et 13 octo- bre 1886, et Thèse, 1891, p. 73. . { 22 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE l’hydroquinone et l’acide salicylique, qui donnent des colorations très nettes et permettent de différencier l'acide titanique d’autres acides tels que les acides niobique, tantalique, stannique, molybdique, etc. Réactions colorées par l’eau oxygénée et par le zinc. — Par l'eau oxygénée. — D’après nos essais voici ce que nous avons ob- servé : On a préparé différentes solutions sulfuriques d’acide titanique. On a pris 10 centimètres cubes de chaque solution et 5 centimètres cubes d’eau oxygénée. On a observé : : Pour les solutions à 20 grammes d’acide titanique par litre : urfe coloration jaune orangé très forte; pour les solutions à 1 gramme : jaune orangé fort; pour les solutions à 06,500 : jaune assez fort; pour les solutions à 0*,200 : jaune clair, et pour les solutions à 05,100 : jaune très clair mais très net, et les colorations subsistent très longtemps. Par le zinc. — Relativement aux colorations produites par le zinc on a observé ce qui suit : Pris 10 centimètres cubes d’une solution d’acide titanique, plus 2 centimètres cubes d’acide sulfurique, plus un morceau de zinc. Avec une solution à 20 grammes par litre, on à eu une coloration violette très Intense ; avec une solution à 1 gramme par litre, on n'obtient pas la coloration immédiatement mais seulement après quelques heures, et la coloration violacée est très faible. On n’a plus de coloration avec les solutions d’acide titanique plus étendues. La réaction du titane par l’eau oxygénée est donc bien plus sen- sible que celle fournie par le zinc. Caractères microchimiques du titane. — M. E. Pozzi-Escot a indiqué comme suit les caractères microchimiques du titane : «Les titanates fondus avec du bisulfate de potassium et traités par de l’eau oxygénée donnent avec la plus faible trace de titane une coloration rouge due à la formation d’acide pertitanique, très nette er très caractéristique. € On peut également reconnaître le titane dans les solutions en les additionnant d'acide fluorhydrique, puis. de chlorure de rubidium. LE TITANE 23 On obtient un fluotitanate de’ rubidium (TiF, 2RbF1, HO) en lamelles hexagonales oblongues et rectangles souvent tronquées sur les angles (!). » DEUXIÈME PARTIE I. — ÉTUDE DES DIFFÉRENTES MÉTHODES ACTUELLEMENT EM- PLOYÉES POUR LA SÉPARATION ET LE DOSAGE DE L'ACIDE TITANIQUE, ET NOTAMMENT DANS CERTAINES SUBSTANCES : FERS, FONTES, ACIERS, MINERAIS DE FER, BAUXITES, AR- GILES, ETC. Nous donnons ci-dessous un résumé de toutes les méthodes que nous avons pu recueillir sur le dosage de l’acide titanique, soit seul, soit en présence d’autres corps, dans différents ouvrages scientifiques ou publications spéciales. Dosage de l'acide titanique (*). — On le pèse toujours comme tel en le séparant par l’ébullition ou par l’ammoniaque de ses solu- tions acides. Pour précipiter les solutions acides étendues, on les neutralise par un léger excès d’ammoniaque ; on laisse déposer le précipité qui ressemble à l’alumine, on le lave d’abord par décanta- tion, puis sur le filtre, puis on le calcine après dessiccation. Si le précipité renfermait de l’acide sulfurique, 1l faudrait faciliter le départ de cet acide par l’addition d’un peu de carbonate d’ammo- maque. L’acide calciné doit être pesé immédiatement, car il est très hygrométrique. Il doit être parfaitement blanc après calcination. Si l'acide titanique est en solution sulfurique ou si cette solution est celle qui provient du traitement par l’eau froide de la masse obtenue par fusion d’un composé titanique avec le sulfate acide de potassium, il peut être 1. Annales de chimie analytique. 1899, p. 399. 2. Dictionnaire de Wurtz. t. V, p. 425. 24 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE précipité complètement par une ébullition prolongée de la liqueur très étendue. Il faut avoir soin de renouveler l’eau évaporée. Il peut se précipiter plusieurs hydrates d'oxyde de titane ou d’acide titanique ; mais après calcination on a l’acide titanique correspon- dant à Ti0°: 100 d’acide titanique — 60,04 de titane. Dosage de l'acide titanique, d’après FRÉSENIUS. — Dans le traité de Frésenius (*), on trouve quelques détails qui en général sont d’ac- cord avec ce qui est extrait du Dictionnaire de Wurtz. Mais 1l y a des observations importantes que nous signalons pour assurer la préei- pitation complète de l’acide titanique. C’est ainsi que, dans le liquide qui a subi une ébullition déjà pro- longée, il conseille d’ajouter de l’ammoniaque pour le neutraliser et de faire bouillir à nouveau, et de s’assurer qu’il n’y a plus de préci- pité. Il conseille aussi de compléter l'essai en ajoutant de l’ammoniaque sur le liquide ayant bouilli sans précipiter ou sur le liquide filtré séparé du deuxième précipité d'acide titanique par filtration, et ce jusqu’à alcalinié franche. Faire bouillir à nouveau et voir s’il n’y a pas un précipité. Naturellement cette addition d’ammoniaque ne peut se faire que dans une liqueur ne contenant pas d’oxydes précipitables par lam- moniaque. Enfin Frésenius recommande d’éviter l'emploi de l’acide chlorhy- drique, qui gêne les précipitations. Si la liqueur contient de l’acide chlorhydrique libre, il faut l’éliminer par une évaporation à sec. Généralités sur le dosage du titane (:). — On dose générale- ment le titane sous forme d’acide titanique (T10°) qui ressemble à de la silice, mais dont il se distingue par sa solubilité dans l'acide sul- furique chaud et concentré et dans les sulfates acides. a) Une dissolution sulfurique d’acide titanique diluée avec de l'eau et additionnée d’eau oxygénée fournit une coloration jaune orangé 1. Analyse quantitative, 6° édition française, p. 209. 2. L. Gampredon, p. 786. LE TITANE 25 d'autant plus intense que la proportion d’acide titanique présente est plus élevée. b) Fréquemment on sépare la silice de l'acide titanique par volati- lisation du premier de ces corps par l’acide fluorhydrique qui est sans action sur le second. En cette occurrence il ne faut pas oublier d'ajouter à l’acide fluorhydrique quelques gouttes d’acide sulfu- rique, sans cela on volatiliserait aussi une partie de l’acide tita- nique ainsi que cela résulte d'essais suivants effectués par M. M. Be- ringer. On a pris de 0,0352 à 0,052 d’acide titanique et on les à traités par HFI en quantités suffisantes pour volatiliser 1 gramme de silice sans et avec 50°: Ti O? retrouvé TiO* pris après action OBSERVATIONS de l’acide fluorhydrique 0,0466 0,0340 Sans acide sulfurique 0,0340 0,0340 Avec acide sulfurique 0,0414 0,0413 Id. 0,0520 0,0520 [d. 0,0352 0,0352 Id. c) On peut aussi doser volumétriquement le titane en réduisant par le zinc la solution sulfurique d’acide titanique et réoxydant ensuite par le caméléon jusqu’à coloration rose persistante. Ce procédé est délicat, car le titane au minimum est très facilement peroxydable à Pair. Dosage du titane. Méthode générale de Davin Forges. — La substance à analyser est d’abord réduite en poudre fine puis placée dans un creuset de platine et additionnée d’acide sulfurique con- centré de manière à former une pâte très liquide. On chauffe le creuset pendant plusieurs heures de façon à ce qu’il y ait un léger dégagement de vapeurs d’acide sulfurique, mais sans cependant faire bouillir. L’acide titanique se dissout. On laisse ensuite refroidir complètement et on verse rapidement le contenu du creuset dans une capsule contenant une grande quantité d’eau froide. On lave le creuset à l’eau froide. On filtre pour séparer les matières insolubles qui peuvent être, outre la silice, des sulfates de chaux, de baryte et 26 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE de strontiane (suivant les matières à analyser). On lave le filtre avec soin. On neutralise presque la liqueur filtrée par la soude caustique. On ajoute quelques gouttes d'acide azotique et on fait bouillir pen- dant quelque temps en remplaçant Peau au fur et à mesure qu’elle s’évapore afin de déterminer la précipitation de l’acide titanique. On laisse déposer. On filtre la liqueur. On reçoit l’acide titanique sur le filtre et on lave. On sèche, on calcine avec un peu de carbonate d’am- moniaque afin de chasser les traces d'acide sulfurique et on pèse. L’acide titanique ainsi obtenu ne doit présenter qu’une légère colo- ration jaunâtre. S'il était coloré en rouge ou en Jaune rougeâtre par suite de la présence d’un peu d’oxyde de fer, il faudrait le refondre avec du bisulfate de soude, dissoudre la masse dans un excès d’eau froide, ajouter quelques gouttes d’acide nitrique, et précipiter l'acide titanique par une ébullition prolongée (°). Recherches de M. L. Lévy sur les meilleures conditions à remplir pour obtenir un dosage exact de l'acide titanique. — M. Lucien Lévy a beaucoup étudié les méthodes de dosage du titane et l’examen de la pureté de l’acide titanique. Il a soutenu une thèse sur ce sujet en 1891 et nous avons eu la bonne fortune de pouvoir lire en entier ce travail dans lequel se trouvent une foule de renseignements très intéressants. ; Au point de vue du dosage du titane, M. L. Lévy a étudié l’in- fluence de l'acide sulfurique et du sulfate de potasse, ainsi que d’autres substances sur l'exactitude du dosage du titane, et il a prouvé que si les sulfates n'avaient pas d'influence, 1l fallait surtout avoir une acidité régulière de la liqueur correspondant à 05,5 pour 100 centimètres cubes en acide sulfurique. M. L. Lévy a montré que la précipitation directe de Pacide tita- nique par ébullition prolongée en présence du fer donnait lieu à des résultats inexacts, une partie du fer se précipitant plus ou moins avec l’acide titanique. Mais depuis on a constaté qu’il suffisait de tenir le fer à l’état minimum pour l'empêcher de se précipiter. 1. Joignaux, E" 1888, p. 362. LE TITANE 27 M. Lucien Lévy a bien voulu résumer la méthode qu’il préconise comme la meilleure pour le dosage du titane. 1° Fondre avec précaution au creuset de platine 1 gramme ou 18,500 de bisulfate de potasse légèrement arrosé d’acide pur. 2 Y verser 0°,300 de la matière à analyser finement pulvérisée ; 3° Après fusion, dissoudre dans environ 300 centimètres cubes d’eau, neutraliser exactement par l’ammoniaque et réaciduler au moyen de l’acide sulfurique pur de façon à avoir une acidité de o grammes par litre; 4 Faire bouillir six heures, en remplaçant l’eau évaporée pour maintenir le volume. Filtrer, laver, sécher, calciner dans un creu- set de platine, peser : soit P le poids; 5° Si l’on veut avoir l’alumine, évaporer l’eau mère en y ajoutant de l’hyposulfite de soude ; 6° Le précipité P est redissous par de l'acide sulfurique et du fluo- rure d’ammonium (+ environ 1 gramme d’acide sulfurique); bien calciner jusqu’à poids constant. Peser: la perte de poids indique la silice (p) qui s'était précipitée avec l'acide titanique ; 7° Redissoudre le précipité comme au début, y ramener le fer à l'état minimum par l'addition de sulfite de soude et en maintenant la liqueur acide. On renouvelle l’ébullition durant six heures dans les mêmes conditions et on a cette fois le précipité d’acide titanique pur (P”) et PpP'— le poids d'oxyde de fer. On peut le doser dans la liqueur débarrassée d’acide titanique. Vérification de la pureté de l'acide titanique, d’après L. LÉvy. — On peut vérifier la pureté de l'acide titanique principalement au point de vue de la présence du fer. M. L. Lévy a donné le procédé ci-après : Dans un verre de montre bien sec placer l'acide titanique à es- sayer avec quelques gouttes d’acide sulfurique concentré. Cependant, si l'acide titanique a été fortement calciné, 1l est pré- férable de le dissoudre à chaud dans l’acide sulfurique concentré et de prendre quelques gouttes de la solution; faire tomber sur l'acide des poussières d’un phénol bien sec (le phénol ordinaire par exemple). | 28 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE On a dans ce cas une coloration alizarine très forte; s’il y a du fer, la teinte tourne au violet. REMARQUE. — Éviter l’eau et l’acide nitrique. Cette réaction est la moins sensible au point de vue de lacide tilanique, mais cela permet mieux de voir la modification de la colo- ration due au fer. Dosage de l'acide titanique, d’après Fucas (*). — « Fuchs a pr'o- posé de doser d’une manière indirecte l’acide titanique contenu dans une solution en faisant bouillir celle-ci avec une quantité connue de cuivre métallique, à l’abri de l’air. L’acide titanique est réduit et il se dissout une quantité de cuivre correspondant à un atome pour deux molécules d’acide titanique. » Dosage de l'acide titanique, d’après Pisant (). — Pisani à indiqué également un procédé de dosage de l’acide titanique par réduction de l'acide titanique : « Dans son procédé, on réduit la solution d’acide titanique par le zinc, à l’abri de l’air ; on l’étend ensuite d’eau bouillie et on titre par une solution de permanganate la quantité d’acide titanique réduite par le zinc. » SÉPARATION DE L’ACIDE TITANIQUE DE DIFFÉRENTES SUBSTANCES Des différents modes de séparation du îer et de l’acide titanique Généralités (?). — 1° Soit en calcinant au rouge, réduisant par l'hydrogène et traitant par un acide, tel que l’acide azotique faible ; 2 Soit en formant des chlorures sensiblement neutres, ajoutant de l’acide sulfureux pour réduire le fer au minimum et portant à l’ébullition un peu prolongée à l'abri de l’air pour précipiter Pacide titanique seul ; 1. Dictionnaire de Wurtz, t. V, p. 426. 2. À. Carnot, Traité d'analyse des substances minérales, t. If, p. 689. LE TITANE 29 3° Soit en précipitant par le sulfhydrate l’acide titanique et le sul- fure de fer et redissolvant ce dernier seul par l'acide sulfureux ; 4 Soit en neutralisant la solution d’une manière imparfaite, ajou- tant de l’hyposulfite de sodium à froid et, quand la réduction du sel ferrique est achevée, portant à l’ébullition pour précipiter l’acide titanique seul. Séparation du titane et du fer (‘). — « Cette séparation est difficile à effectuer d’une manière complète par l’ébullition de la solution acide. L’acide titanique en se précipitant entraîne toujours du fer dans sa précipitation. Le seul procédé qui permette d’effec- tuer cette séparation repose sur l'emploi de l’hyposulfite de sodium qui maintient le fer en dissolution sans empêcher la précipitation de l'acide titanique lorsqu’on fait bouillir. À cet effet on ajoute ce sel à la solution provenant de l'attaque par le sulfate acide de potassium et l’on porte à l’ébullition. L’acide titanique calciné doit être parfai- tement blanc. « S'il n’en était pas ainsi, ce qui arrive lorsqu'on a suivi une autre marche (ou que l'addition de l’hyposulfite de sodium a été insuffi- sante), on traite la matière colorée par le sulfate acide de potassium comme il a été dit plus haut et on sépare le fer à l’aide de l’hyposul- fite. » On a aussi recommandé de traiter l’acide titanique ferrugineux par le sulfure ammonique en excès. Par une digestion de quelques heures avec le réactif tout le fer se transforme en sulfure et l’acide titanique reste inaltéré. On étend d’eau le mélange, on lave le dépôt et on traite celui-ci par l’acide sulfureux qui dissout le sulfure de fer. Séparation du titane et du fer, d’après J. Otis Hanpy (*). — Dans un mémoire de M. J. Otis Handy nous trouvons quelques indications utiles pour assurer la précipitation de l'acide tilanique et sa sépara- tion de l’oxyde de fer. Admettons que l’on ait de l'acide titanique, de l’oxyde de fer et de la silice. 1. Dictionnaire de Wurtz, t. V, p. 426. 2, Annales de chimie analytique, 1897, p. 91. 30 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE On fond la matière avec dix fois son poids de bisulfate de potasse, dans un creuset de platine. La fusion est conduite exactement comme suit : on choisit un bon brûleur Bunsen protégé par une cheminée en tôle. On place sur le triangle le creuset avec une flamme longue de 4 centimètres. On augmente la chaleur graduellement de façon qu’en dix minutes le quart inférieur du creuset soit porté au rouge. On le maintient dix rainutes à cette température eu enlevant le couvercle toutes les deux minutes et en faisant tourner le creuset doucement, puis on aug- mente la flamme jusqu’à atteindre et à envelopper le sommet du creuset. Cinq minutes de ce traitement font retomber le bisulfate qui aurait pu s'élever sur les bords. La flamme est baissée et le quart inférieur du creuset est chauffé pendant dix minutes. On refroidit, on dissout dans environ 200 centimètres cubes d’eau. On filtre. (Le résidu retenu sur le filtre contient toute la silice.) Le filtrat contient tout l’acide titanique et l’oxyde de fer. On ajoute de l’ammoniaque jusqu’à léger précipité permanent, puis on le redissout avec SO° di- lué employé en quantité juste suffisante, puis on en ajoute un excès de À centimètre cube. On dilue à 300 centimètres cubes. Si la solu- tion paraît riche en fer, on fait passer un courant d'acide sulfureux, jusqu’à décoloration ; dans le cas contraire, on ajoute seulement un peu de solution d’acide sulfureux pour la réduction. On fait bouillir pendant une heure en ajoutant de temps à autre un peu d’acide sul- fureux. On filtre l’acide titanique à travers un double filtre et on lave à l’eau chaude. On calcine et on pèse l'acide titanique. Si le préci- pité est jaune, il faut le refondre avec du bisulfate. Séparation de l'acide titanique du fer, d’après M. J. Mor- GAN ('). — Si nous supposons un minerai de fer, on opère de la ma- nière suivante: prendre À gramme de minerai, ajouter À gramme de phosphate d’ammoniaque dissous dans une très petite quantité d’eau, et on effectue la dissolution par digestion avec HCI; quand celle-ci est complète, on évapore à sec dans une capsule. On redis- sout le résidu dans HCI dilué et le résidu insoluble est recueilli et 1. Annales de chimie analytique, 1897, p. 272. LE TITANE 31 lavé sur un filtre. Il renferme tout l'acide titanique à l’état de phos- photitanate de fer (Arnold). Le lavage doit se faire d’abord avec HCI dilué et chaud, puis avec de l’eau froide jusqu’à élimination com- plète des sels de fer. Le filtre et son contenu sont séchés, puis calcinés dans un creuset de platine ; on mélange le produit de cette calcination avec environ dix fois son poids de carbonate de potasse. On fond et après refroi- dissement on traite par l’eau bouillante ; on recueille le résidu inso- luble et on le lave complètement à l’eau chaude. Le filtre et son contenu sont séchés, calcinés, puis le résidu mélangé avec environ six fois son poids de bisulfate de potassium ; on fond au-dessous du rouge en maintenant à cette température pendant une demi-heure. Le produit de la fusion après refroidissement est traité par 10 centi- mètres cubes de H€I et 50 centimètres cubes d’acide sulfureux. On _ filtre et on lave à l’eau chaude. Le filtratum est dilué; on y ajoute 20 grammes d’acétate de soude en solution et un sixième de son volume d'acide acétique cristallisable. On porte à l’ébullition pen- _ dant quelques minutes. Le précipité obtenu dans ces conditions est filtré, lavé avec de l’eau contenant quelque peu d'acide acétique. On le sèche, on calcine et on pèse : c’est de l'acide titanique absolu- ment pur. Séparation de l'acide titanique de la silice (‘). — « Il arrive quelquefois que l’acide titanique précipité est mélangé de silice. Pour l’en séparer on le traite par l’acide sulfurique concentré et chaud qui dissout l’acide titanique. Après refroidissement on verse le tout dans l’eau en empêchant la température de s'élever ; on filtre pour séparer la silice et on porte la solution à l’ébullition pour pré- cipiter l’acide titanique. « On soumet au besoin la silice à un second traitement sem- blable. » On peut aussi se débarrasser de la silice en attaquant par l’acide sulfurique en présence d’acide fluorhydrique. Toute la silice est transformée en fluorure de silicium qui se volatilise (Scheurer). 1. Dictionnaire de Wurtz, t. V, p. 426. 32 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Séparation de l'acide titanique et de la silice des bases par l'acide formique, d’après LECLÈRE (‘). — « D’après M. Leclère, l’acide titanique et l’acide silicique peuvent être facilement isolés des bases (sesquioxydes et protoxydes) si, après fusion avec du carbonate de soude (ou de l’oxyde de plomb) en vue de rendre la matière atta- quable par les acides, on traite la masse par de l’eau chaude et par une quantité d'acide formique telle que les bases une fois saturées il reste environ 9 °/, d'acide formique libre. On laisse pendant deux jours à la température de 100°. » Séparation de l'acide titanique de l’alumine (*). — « La solution sulfurique est étendue d’ear: et soumise à une ébullilion prolongée. L’acide titanique se précipite et l’alumine reste entièrement dissoute. « Dans quelques cas on peut faciliter la préparation de l'acide tita- nique par l’addition d’ammoniaque lorsque celle-ci ne précipite pas l’oxyde métallique, ou qu’elle peut le redissoudre après lavoir pré- cipité. » Dosage de l'acide titanique dans les minerais de fer. — De l’ouvrage de M. L. Campredon (*) nous extrayons les notes ci-après : Dosage du titane. Principe. — Séparer le titane sous forme de phosphotitanate de fer qui est fondu avec le carbonate de potasse de manière à obtenir un trititanate de potasse insoluble lequel est séparé des phosphates et de lalumine, qui se dissolvent. Le titanale est désagrégé par le sulfate acide de potasse et finalement on sépare l’acide titanique par une ébullition prolongée. Mode opéruloire. — Prendre 6 grammes de minerai que l’on met dans une capsule de porcelaine. On ajoute 10 centimètres cubes d’une solution de phosphate d’ammoniaque (*) à 10 °/, et 60 centimètres 1. Trailé d'analyse des substances minérales, par A. Carnot, 1904, p. 687. t] . Diclionnaire de Wurtz, t. V, p. 426. 3. Dosage du titane dans le fer, etc., p. 511. 4. L'addition de phosphate d'ammoniaque a pour but de transformer en phosphoti- tanate de fer insoluble ja totalité du titane de telle sorte que la liqueur ferrique en est exempte. Gette manière de procéder facilite grandement l'analyse. LE TITANE 33 cubes d’acide chlorhydrique pur. On évapore à sec et on éhauffe assez fortement, puis on reprend par acide chlorhydrique et of filtre pour séparer le résidu siliceux insoluble contenant le phosphotita- nate de fer. Le résidu est desséché, calciné et fondu dans une cap- sule de platine avec 10 grammes de carbonate de potasse ; on main- tient la masse en fusion tranquille pendant dix minutes, puis on laisse refroidir et on reprend par l’eau chaude qui dissout le phos- phate et l’aluminate de potassium et laisse du trititanate de potasse et de l’oxyde de fer insolubles. Ceux-ci sont recueillis sur filtre, lavés, calcinés et fondus dans un creuset de platine avec 3 grammes de sulfate acide de potasse qui fournit du sulfate de titane et du sulfate de fer. S'il restait un peu de silice, elle demeure insoluble. On reprend avec 10 centimètres cubes d’acide chlorhydrique fort et 50 centimètres cubes d’acide sulfureux en solution saturée ; on chauffe doucement, on verse dans un ballon de 120 centimètres cubes, on complète le volume et on filtre sur un papier sec. Tout le fer doit se trouver au minimum d’oxydation. On prend 100 centi- mètres cubes de la liqueur filtrée (correspondant à 5 grammes de minerai), on les verse dans un ballon de 1 litre, on étend avec 500 ou 600 centimètres cubes d’eau bouillante et on chauffe à l’ébullition de manière à réduire le volume de la liqueur à 250 centimètres cubes environ. Dans ces conditions l'acide titanique se sépare et on le recueille sur un filtre sans cendres. On le pèse après calcination. LEE R UNE à REMARQUES. — [. L’exactitude de la méthode ci-dessus indiquée par Arnold n’est pas à l'abri de Lout reproche ; elle présente l’avan- tage d’être relativement simple et de permettre la concentration du titane dans le résidu insoluble. IT. À propos du dosage du titane dans les fontes et aciers, nous examinerons la méthode préconisée par Ledebur, au cours de laquelle on sépare la majeure partie du fer de la solution ferrique au moyen de l’éther, suivant les indications de Rothe. IT. Si l’on se propose de doser isolément le titane dans un mine- rai, On pourra suivre la méthode suivante : placer de 1 à 5 grammes de minerai dans une nacelle de porcelaine que l’on introduit dans ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE. — 1905. — 11 3 34 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE un tube de porcelaine chauffé au rouge, et traversé par un courant d'hydrogène sec. L’oxyde de fer est réduit avec production de fer métallique ; après réduction, Ja matière est traitée par l'acide sulfu- rique dilué qui dissout le fer et laisse comme résidu la matière sili- ceuse et l’acide titanique. Le résidu est filtré, lavé, calciné, fondu avec un excès de sulfate de potasse acide et on continue comme dans la méthode ci-dessus décrite. IV. On peut évaluer colorimétriquement la proportion de titane en ajoutant quelques gouttes d’eau oxygénée à la solution sulfurique de l'acide Uüitanique. On obtient de la sorte une coloration jaune orangé d'autant plus intense que la quantité d’acide titanique est plus élevée. Pour divers dosages du titane, M. L. Campredon recommande aussi l’ébullition prolongée en général durant au moins trois quarts d'heure, et quand on doit séparer le fer, en le maintenant soluble à laide d'acide sulfureux, d'ajouter de cet acide de temps en temps pour bien maintenir en dissolution le fer à l’état de sulfate de pro- toxyde de fer (pages 241-269). Dosage du titane dans les fers, aciers, fontes (‘). — Deux méthodes : «1° Dosage en présence de La tolalité du fer, d’après ArNoLD. — A cet effet on opère sur 14,2, 28',4 ou 6 grammes auxquels on ajoute 08,500 de phosphate d’ammoniaque ; on dissout au moyen de 30 à 60 centimètres cubes d’acide nitrique de densité de 1,20 et on éva- pore à sec. On reprend par HCI et on évapore de nouveau à sec. On reprend par HCI et de l’eau en excès, puis on filtre pour séparer S10°, le graphite et le phosphotitanate de fer. Le filtrat est exempt de titane. On sèche el on calcine le résidu qui est fondu avec 10 grammes de carbonate de potasse, puis on reprend par l’eau et on filtre. Le résidu est séché, calciné et fondu avec du sulfate acide de potasse et on reprend par HCI. On ajoute 50 centimètres cubes {. Extrait de l'ouvrage de M. Campredou intitulé : Guide du chimiste mélalhw-- gique et de l'essayeur, p. 620. LE TITANE 3) d'acide sulfureux en dissolution aqueuse, puis on maintient à une douce chaleur. « La silice reste insoluble. On fait 120 centimètres cubes dont on prélève 100 centimètres cubes (— 1, 2 ou 5 grammes de matière) par filtration partielle. On introduit dans un grand gobelet, on étend . à À litre et on fait bouillir jusqu’à réduction du volume à 290 cen- timètres cubes. Il se forme de l'acide métatitanique qu’on laisse déposer: filtrer, calciner et peser comme acide titanique. Ti0° x GED Tr: « 2 Dosage du titane après élimination de la presque totalité du fer, d'après M. LEDEBUR. — On opère sur 5 à 10 grammes de métal que l’on dissout dans l'acide nitrique, on évapore à sec et l’on reprend par l’acide chlorhydrique. Filtrer pour séparer la silice plus le graphite. Le résidu est exempt d’acide titanique qui passe entièrement dans la liqueur. Cette dernière es! concentrée et épui- sée en une ou plusieurs fois avec de l’éther. La solution aqueuse retient le titane sous forme de chlorure, il suffit d'évaporer à sec pour insolubiliser l'acide titanique. On humecte avec HCI, on étend avec de l’eau et on filtre l’acide titanique qui est séché, calcmé et pesé. «A titre de précaution on pourra désagréger le résidu siliceux avec du carbonate de potasse afin de rechercher l'acide titanique en sui- vant la méthode indiquée par M. Arnold et décrite ci-dessus. Dosage du titane dans les fers et aciers, d’après M. G. \VATER- HOUSE. — Cette méthode peut s'appliquer à la séparation du titane d'avec le fer (°). Admettons que l’on ait la solution des bisulfates amenée à un vo- lume de 150 centimètres cubes. « On ajoute à ce liquide de l’ammoniaque diluée jusqu’à ce qu’on obtienne un précipité permanent qu’on redissout en ajoutant quel- ques gouttes d'HCI; on ajoute avec précaution et très lentement 90 centimètres cubes d’une solution de sulfite de soude à 20 °/, et 1. Annales de chimie analytique, 1902. p. 391. 36 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE l’on porte à l'ébullition. On l’additionne de 50 centimètres cubes d'acide acétique cristallisable préalablement chauffé et de 20 grammes d’acétate de soude, et l’on fait bouillir le tout très vivement durant cinquante minutes (en maintenant le volume par addition d’eau bouillante). Le précipité est recueilli, lavé et calciné. « L’oxyde obtenu est fondu pendant quelques minutes avec 10 grammes de carbonate de soude pur. Après refroidissement, le produit est trailé par 150 centimètres cubes d’eau chaude, lé préei- pité est bien lavé et redissous dans un peu de HCI. On ajoute 10 cen- timètres cubes d’acide sulfurique dilué et la solution est évaporée jusqu’à l'apparition de fumées de SO‘. On laisse refroidir et l’on dilue à 50 centimètres cubes, puis on filtre. » Le filtratum est amené à 150 centimètres cubes, rendu légèrement alcalin par de l’ammoniaque, et rendu très légèrement acide par un peu d'HCI; ajouter 20 centimètres cubes d’une solution de sulfate de soude, porter à l’ébullition et ajouter encore de l’acide acétique cristallisable et de l’acétate de soude comme il a été dit une pre- mière fois. Porter à l’ébullition, maintenir cinquante minutes. Le précipité recueilh sur filtre, bien lavé et calciné, est pesé comme T10°. Cette méthode a donné d’excellents résultats, d’après l’auteur, sur des mélanges connus. Dosage du titane dans la bauxite ('). -- Prendre 1#,500 de ma- üière finement pulvérisée préalablement desséchée à 100° et conservée à abri de l'humidité. Dissoudre dans une capsule de porcelaine au moyen de 50 centi- mètres cubes d’un mélange d’acides composé comme suit : 100 centimètres cubes d'acide azotique pur (densité, 1,42) ; 300 centimètres cubes d’acide chlorhydrique (densité, 1,20) ; 600 centimètres cubes d’acide sulfurique à 25 ?/.. On chaufle doucement jusqu’à formation des fumées blanches qu’on laisse dégager pendant quinze minutes environ. Après refroi- dissement, on reprend avec 100 centimètres cubes d’eau et on fait bouillir dix minutes. On filtre, on lave à l’eau en recevant les liquides 1. L. Campredon, p. 261. LE TITANE 37 dont le volume ne doit pas dépasser 200 centimètres cubes dans un gobelet de 300 centimètres cubes. Le résidu est séché, calciné et pesé. Il consiste principalement en silice mélangée de traces d’acide titanique, d’oxyde de fer et d’alu- mine. On volatilise la silice au moyen de trois gouttes d’acide sulfurique et de 5 centimètres cubes d’acide fluorhydrique dans une capsule ou un creuset de platine ; la perte de poids représente la silice. Le résidu de la volatilisation est fondu avec 1 gramme de bisul- fate de potasse ; on reprend par l’eau et l’on filtre, s’il y a lieu, pour séparer un peu de silice que l’on pèse et dont on ajoute le poids au premier chiffre obtenu. On joint la liqueur filtrée à la première et cette dissolution contient alors la totalité de l'acide titanique, de l'oxyde de fer et de l’alumine. TiO?, Fe’0*, APO*. — On parfait à 300 centimètres cubes le volume de la liqueur filtrée et on prend 100 centimètres cubes — (5,500 de bauxite. La prise d’essai est diluée à 300 centimètres cubes environ et additionnée de quelques centimètres cubes d’acide chlorhydrique fort et d’un excès d’ammoniaque; on fait bouillir pendant cinq minutes et on recueille sur un filtre le précipité d'acide titanique, de peroxyde de fer et d’alumine qui est lavé, séché, cal- ciné et pesé. TiO®. — Prendre 100 centimètres cubes de liqueur — 0,500 de bauxite, diluer à 400 centimètres cubes environ avec de l’eau, neu- traliser exactement par de l’ammoniaque et acidifier légèrement par addition de À centimètre cube d’acide sulfurique à 25 °/,. Puis on réduit le fer au minimum d’oxydation en ajoutant 20 à 30 centimètres cubes d’une solution aqueuse d’acide sulfureux et on fait bouillir pendant une heure en remplaçant l’eau au fur et à mesure qu’elle s’'évapore. De cette façon l'acide titanique se sépare sous forme de flocons blancs, qui sont filtrés, lavés, calcinés et pesés. Fe?0°. + Prendre 100 centimètres cubes de liqueur — 0“,500 de bauxite et ajouter 10 centimètres cubes d’acide sulfurique à 25 °/, et 1 gramme de zinc en poudre. Après réduction du fer au minimum, on titre au permanganate, etc. 38 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Dosage du titane dans la bauxite, d’après J. ZamMaRON (!). —- Dans une étude sur l’analyse des bauxites, M. J. Zamaron indique la méthode cénérale de dosage du titane, c’est-à-dire : 1° En séparant le titane précipité à l’état d’acide titanique d’avec la silice, au moyen du fluorure d’ammonium, et l’acide sulfurique. On a l’acide titanique par résidu ; 2 En fondant la masse avec du sulfate acide d’ammoniaque et en suivant la marche ordinaire de précipitation de l’acide titanique par ébullition prolongée. Mais il y a aussi du titane en solution chlorhydrique avec l’alumine, le fer, etc. Si on traite par l’ammoniaque, on a le fer, l’alumine et l’acide titanique. Pour la séparation on fait fondre le précipité d’acide titanique, de fer et d’alumine avec du bisulfate d’ammonium ou de sodium, on dissout la masse dans l’eau froide, on neutralise par du carbonate de soude et on étend d’eau de façon à avoir au plus 05,1 des oxydes dans 90 centimètres cubes. On ajoute alors à froid dans la solution un léger excès d’hyposulfite de soude; on attend que le liquide, d’abord violet, soit complètement décoloré et que tout le peroxyde de fer soit ramené à l’état de protoxyde. Chauffer à l’ébullition jus- qu'à ce qu'il ne se dégage plus d’acide sulfureux. Filtrer et laver le précipité à l’eau bouillante. On a ainsi ’alumine et acide tita- nique ensemble : après calcination on reprend par l’acide sulfurique ou les bisulfates pour redissoudre le tout et précipiter l’acide tita- nique par ébullition prolongée dans les conditions ordinaires. Dosage du titane dans les produits réfractaires. — Pour le dosage de l’acide titanique dans les produits réfractaires, ce qui à beaucoup d’analogie avec le dosage du même élément dans la terre, on retrouve l'acide titanique : 1° en partie avec la silice ; 2° en partie avec le précipité de fer et d’alumine. On doit donc: 1° Vérifier la pureté de la silice obtenue en la traitant par du 1, Bullelin de l'Association des chimistes de sucrerie, n° 7, janvier {S98, p. 718, LE TITANE 39 fluorure d’ammonium en présence d'acide sulfurique, et, s'il y a un résidu, le conserver ; 2° Recueillir le précipité obtenu avec l’ammoniaque qui contient le fer, l’alumine et quelques autres substances ainsi que le titane. Laver et calciner et l’ajouter au résidu laissé par la silice. Ce mélange est traité par du carbonate de soude et on suit alors le procédé Arnold d’après les indications de M. J. Morgan pour sépa- rer l’acide titanique du fer et autres impuretés (°). En fondant le tout avec le carbonate de soude, on élimine l’alumine sous forme d’aluminate de sodium, et l'acide titanique resté sous forme de titanate de sodium insoluble. Ce titanate de sodium est accompagné de l'oxyde de fer et le mélange traité par le bisulfate de potasse comme dans toutes les méthodes permet de doser l’acide titanique en présence du fer dans une liqueur contenant de l’acide sulfureux. Dosage du titane dans le minerai de titane. Analyse du rutile (minerai de titane) [*].— Le minerai en poudre impalpable est faci- lement attaqué au creuset de platine par du bisulfate d’ammoniaque ou par un mélange de sulfate d’ammoniaque et d’acide sulfurique. S1 la désagrégation a été complète, toute la masse fondue se dissout dans l’eau. Dans le cas où il resterait un résidu, on le soumettrait à une nouvelle fusion, à moins que le résidu ne soit de la silice ou un silicate qui ne peut entrer en dissolution. La solution aqueuse est portée à l’ébullition et on y ajoute de l’hyposulfite de soude qui précipite l'acide titanique tandis que le fer reste en dissolution. On recueille le précipité qui est séché, calciné et pesé. C’est de l’acide titanique, T10?. Application de l’eau oxygénée au dosage du titane dans quel- ques composés (niéthode WELLER). — M. le D' von Lippmann a bien voulu nous signaler la méthode colorimétrique de Weller pour le dosage du titane dans les résidus du raffinage des salins de sucra- L. Campredon, p. 232. L. Campredon, p. 786. ie 2e 40 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE terie. Voici cette méthode, telle qu’elle a été décrite dans l'ouvrage de Lunge (°) : «M. A. Weller a étudié, dans le laboratoire de Bunsen, une mé- thode simple pour la recherche de lacide titanique par procédé colorimétrique. Elle repose sur la propriété qu’a l’eau oxygénée de colorer les solutions d’acide titanique en Jaune orangé, solutions con- tenant un dixième de milligramme par centimètre cube et très sen- sible encore lorsque la dose est d’un cinquantième de milligramme. L’acide vanadique et l’acide molybdique donnant la même réaction sont à rechercher. € On opère dans les meilleures conditions en comparant avec des solutions contenant pour 100 centimètres cubes 3 à 10 milligrammes, el pour À centimètre cube O"#,1 à 0"#,05 d’acide titanique. De petites quantités de fer ne gênent pas, de même que l’acide sulfurique quand il n’y en a pas plus de 10 °},. Autrement la coloration de la solution normale disparait avec le temps. » Pour lPapplication de la méthode, Lunge dit qu’il faut : 1° Préparer la solution de telle sorte qu’elle ne renferme pas plus de 1 milligramme d’acide titanique par centimètre cube ; 2 On additionne une quantité mesurée de cette solution de son volume d’eau oxygénée. On a une coloration jaune orange plus ou moins intense. En préparant une solution type d'acide titanique sur la base de 1 milligramme par centimètre cube on a le moyen de doser rapidement de petites quantités d'acide titanique par la mé- thode colorimétrique. C’est ce que nos nouveaux essais ont plemement confirmé, comme on le verra. Séparation du titane d'avec le fer par l’eau oxygénée, d’après M. P. H. Wazker (*). — La solution légèrement acide et froide du mélange des sulfates occupant un volume d'environ 150 centimètres cubes est mélangée avec 100 centimètres cubes d’eau oxygénée à dix volumes. On verse très lentement dans ce mélange une solution com- 1. Chemisch-lechnische Untersuchungs-Methoden, Berlin. t. 1, p. 510, et €. IL, p. 56. 2. Annales de chimie analytique, 1900, p. 25. LE TITANE 41 posée de : eau oxygénée, 100 centimètres cubes ; ammoniaque con- centrée, 30 centimètres cubes; on agite continuellement. L’oxyde ferrique se précipite, on le filtre et on le lave avec une solution diluée d’ammoniaque contenant une petite quantité d’eau oxygénée. Le précipité est redissous sur le filtre par un mélange d’acide chlor- hydrique pur et d’eau oxygénée. La solution obtenue est reprécipitée comme précédemment. On recommencera une troisième fois la même opération ; après quoi l’hydrate ferrique peut être dissous et le fer déterminé par la méthode habituelle. Les filtrats contiennent tout le titane, on les fait bouwullir et l’hydrate d'oxyde de titane Ti (OH)* qui se précipite est filtré eu lavé avec une solution chaude de nitrate d’ammoniaque séché, calciné et pesé à l’état de T10°. Un mélange contenant de l’acide titanique fondu avec du bisulfate de potasse et additionné d’alun de fer ammonjacal a donné les résul- tats suivants par la méthode précédente : Acide titanique : après première séparation . . . . . 05",0872 — après deuxième séparation. . . , . 0 ,0104 = après troisième séparation. . . . . 0 ,0041 Ta Ototalctrouvés Tue 08",1017 TEOeMPIONC MT RSR 0 ,1016 Détermination volumétrique du fer et de l'acide titanique au moyen du permanganate de potasse (*). — MM. I. L. Wells et W. L. Mitchell ont indiqué une méthode de dosage du fer et de l'acide titanique au moyen du permanganate de potasse. On procède ainsi : 1° La solution sulfurique est évaporée jusqu’à apparition des fumées blanches et on étend la liqueur à 1 litre. 2° Sur un volume connu, on réduit le fer au minimum par l’hy- drogène sulfuré, on chasse le gaz en excès par l’ébullition et on dose le fer par le permanganate. 3° Une autre partie de la liqueur est additionnée d’acide sulfurique (25 centimètres cubes) plus du zinc pur en morceaux. On chaufle trois quarts d'heure. Le fer et l’acide titanique sont réduits. On laisse 1. Revue de chimie analytique, 1897, p. 6. 42 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE refroidir dans un courant d’acide carbonique. On titre le fer et le titane par le permanganate. La différence entre les deux titres correspond à l’acide titanique. Séparation des acides titanique et molybdique (). — MM. Rue- genberg et E. Smith ont indiqué une méthode de séparation de ces deux acides basée sur ce que c’est l’acide sulfurique ayant une densilé de 1,378 qui convient le mieux pour dissoudre tout l’acide titanique sans toucher à l’acide molvhdique. Pour À gramme de matière on doit employer 25 centimètres cubes d'acide sulfurique et traiter à chaud durant deux minutes. Séparation du tungstène de l'acide titanique, d’après M. DE- FACQZ (?). — On traite la matière par huit fois son poids d’un mélange de huit parties d’azotate de potasse pur et de deux parties de car- bonate de potasse pur. Chauffer au rouge sombre en creuset de platine durant vingt à trente minutes. La masse est reprise par l’eau, on lave par décantation et on termine les lavages par une solution étendue d’azotate d’ammoniaque pour avoir les liquides clairs. Le résidu resté sur le filtre est calciné. Il contient tout l’acide tilanique qu’on traite ensuite par les méthodes connues pour le doser. II. —— ESSAIS NOUVEAUX SUR LE DOSAGE DE L'ACIDE TITANIQUE (De MM. H. Pezcer ET Ca. Frisovurc) Au point de vue des nouveaux essais de dosage que nous avons effectués, nous parlerons d’abord de vérification de la séparation de la silice et de l’acide titanique par l'acide fluorhydrique, puis des méthodes de dosage proprement dites que nous diviserons en : 1° Méthodes colorimétriques ; 2 Méthodes pondérales. 1. Annales de chimie analytique, 1901, p. 185. 2. Defacqz, Comptes rendus, novembre 1896, p. 823; Annales de chimie analy- ; »P ; y tique, 1897, p. 10. LE TITANE 43 Expériences sur la séparation de l'acide titanique et de la silice, par MM. H. Peccer et C4. FRIBOURG. — A propos de la séparation de la silice et de l’acide titanique nous avons fait de nouveaux essais. Voici ce que nous avons trouvé : Disons d’abord que nous avons employé dans nos essais un acide ütanique qui contenait 21, 21 °/, d’eau et 78, 79 °/, d'acide tita- nique Ti0*. PREMIER ESSAI. — On a pris 1 gramme d’acide titanique qu’on a traité par 10 centimètres cubes d’acide fluorhydrique. Attaque assez vive et dissolution complète. Mis à digérer et à évaporer à une douce chaleur. On a eu un résidu sec cristallin, puis, en chauffant un peu plus fort, dégagement de fumées blanches (acide fluorhydrique et fluorure de titane). Enfin transformation en acide litanique. Nous avons eu une perte de poids de 05,385, ce qui est beaucoup plus que les 21, 21 °/, d’eau contenue. DEUXIÈME ESSAI. — On a calculé que le fluorure correspondant à 0,7879 de TiO° réel (TiFE) représente 15,203 de fluorure. On a refait un essai en évaporant doucement à sec, mais sans avoir les fumées blanches. ( On a pesé 1,262 de fluorure (ce qui correspond bien à la théorie). TROISIÈME ESssar. — On a mis 0*,997 d’acide titanique brut, plus » centimètres cubes d’acide fluorhydrique, plus 5 centimètres cubes d’eau. Dissolution rapide. Ajouté trente gouttes d'acide sul- furique concentré. On a évaporé et on a obtenu un produit cristallin blanc nacré. En chauffant au rouge jusqu’à poids constant, on a trouvé qu’il restait 79 °/, du poids primitif en acide titanique pur, ce qui est sensiblement le chiffre calculé d’après le premier essai direct. Ce résidu se dissout facilement dans lacide sulfurique concentré chaud. Si l’acide n’est pas assez concentré, il faut chauffer pour con- centrer, et on arrive ainsi à la dissolution complète. En résumé, ces essais confirment ce qui est dit dans les traités d’analyse et aussi dans Wurtz (*) que par simple évaporation avec de 1. T. V, p. 418, 426. 44 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE l'acide fluorhydrique il y a perte d'acide litanique; mais d’après nos essais cette perte n’a lieu qu’à la décomposition du fluorure. L’addition d’acide sulfurique, au contraire, empêche toute perte d'acide titanique. C’est également ce qu’ont signalé divers auteurs. Pour des essais avec mélange de silice et acide titanique, nous avons employé une silice contenant : Perte:au eus: 1 PAPE REP TT ERe 0557 Résidu après attaque à l'acide fluorhydrique . 3 Mélangé À gramme de silice plus 1 gramme d’acide titanique plus o à 8 centimètres cubes d'acide fluorhydrique. Il y a eu un dégage- ment de chaleur, puis dissolution complète. On a ajouté ensuite trente-cinq gouttes d’acide sulfurique concentré. Évaporation, calcination. ILest resté 0*,800 de résidu (acide titanique + impuretés de la silice) au lieu de 0*,820 qu’on aurait dù trouver, mais cette différence est très faible. MÉTHODES DE DOSAGE PROPREMENT DITES Méthodes colorimétriques Généralités. — L'acide titanique en solution sulfurique, ainsi que nous l’avons déjà dit au commencement de ce mémoire, donne deux réactions colorées très caractéristiques : 1° Avec l’eau oxygénée ; 2° Avec le zinc métallique, la première étant de beaucoup plus intense que la seconde. Nous avons donc pensé à établir une méthode colorimétrique basée sur la réaction à l’eau oxygénée, et pour pouvoir comparer les colorations obtenues, nous nous sommes servis du colorimètre Josse (*), construit en vue de la comparaison des différents produits que l’on rencontre eu sucrerie, et basé sur une unité colorante dé- nommée la colorie. 1. Le colorimètre Josse est construit par la maison Jobin, rue de l'Odéon, à Paris. LE TITANE 45 Il se trouve également que la réaction fournie par l’eau oxygénée, agissant sur les solutions d’acide titanique, donne une coloration que l’on peut parfaitement déterminer au colorimètre Josse, vu l’analogie des teintes. Notre méthode colorimétrique pour le dosage du titane est donc analogue à celle de Weller ; mais nous avons étudié en même temps la meilleure marche à suivre pour obtenir le titane en solution convenabie, puis les meilleures conditions à remplir pour avoir une coloration toujours proportionnelle à la dose de titane, et enfin nous avons indiqué l'emploi d’un colorimètre spécial qui permet d'exprimer les colorations en unités de couleur, c’est-à-dire en colories. Préparation de solutions d'acide titanique pur. — Comme nous l'avons dit plus haut, la réaction se fait généralement avec une solu- tion sulfurique d’acide titanique; mais, comme on le verra par la suite, on peut avoir également une solution d'acide titanique dans le bisulfate de potassium. Nous avons donc préparé des solutions sulfuriques et également des solutions bisulfatées, et nous avons déterminé les quantités d’a- cide ou de bisulfate nécessaires pour obtenir des solutions qui, éten- dues, ne laissent pas reprécipiter d'acide titanique. Pour la solution sulfurique nous avons pris 6#,250 d’acide titanique à 80 °/,, c’est-à-dire 5 grammes de Ti0° pur que nous avons addi- tionné de 90 centimètres cube; d’acide sulfurique pur à 66° et chauffé le tout dans une capsule de porcelaine à dissolution parfaite. Après refroidissement, verser doucement le mélange sulfurique dans une fiole de 500 centimètres cubes. contenant de l’eau distillée et compléter. Cette solution contient donc environ 200 grammes d’acide sulfu- rique pour 10 grammes de T10° ou 2 grammes pour 0*,100 de:Ti 0°. Cette solution étendue au dixième par addition d’eau donne donc une solution à Î gramme pour cent de Ti0* qui reste parfaitement claire. Pour la solution bisulfatée nous avons opéré comme suit pour faire une solution à 1 gramme par litre. (Pour faire une solution à 46 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 10 grammes par litre, il faudrait une quantité beaucoup trop forte de bisulfate de potasse.) Prendre 0#,500 Ti0? réel et le fondre avec 25 grammes de bisul- fate de potasse (que l’on prépare soi-même comme nous dirons plus loin) sans trop chauffer pour ne pas décomposer le bisuifate. Reprendre après refroidissement par 150 centimètres cubes d’eau distillée chaude (40 à 50° au maximum) dans un verre de Bohème. La dissolution se fait en une demi-heure. Après refroidissement, compléter à 200 centimètres cubes. Il faut surtout avoir soi de ne pas dépasser la température de 60° quand on fait la dissolution, autrement l'acide tilanique commence à précipiter. Préparation du bisulfate de potasse pur. — Nous avons remar- qué que le bisulfate que l’on trouve dans le commerce, même vendu comme pur, ne répond pas toujours à la formule théorique et que souvent il contiént trop peu d'acide libre. C'est-à-dire que c’est un mélange de sulfate neutre et de bisulfate. Comme point de départ nous choisissons le carbonate de potasse que l’on se procure aujourd’hui à un parfait état de pureté el de siccité. Voici les formules de préparation : COSK? + 2S0‘H? — 2S0*KH + C0? + H?0 138 298 272 ou en doublant 276 2 fois 196 544 Faire un essai préliminaire du carbonate de petasse au point de vue de l’eau qu’il peut contenir (en en fondant 1 gramme environ au creuset de platine). On trouve 5 à 6 °/, de perte. Prendre 290 à 295 grammes de ce carbonate de potasse et les mettre dans une capsule de 1300 centimètres cubes avec 300 centimètres cubes d’eau. Diluer d’autre part 200 grammes d’acide pur à 66° avec 300 cen- timêtres cubes d’eau et les verser lentement dans la solution de LE TITANE 47 carbonate en agitant, et de façon à être neutre au papier de tournesol, après quelques minutes d’ébullition et une bonne agi- tation. Le sulfate neutre se précipite en grande partie, étant peu soluble. L'eau mère séparée est évaporée à sec, puis on dessèche le tout complètement par calcination dans du platine. On obtient ainsi environ 345 à 350 grammes de sulfate de polasse neutre et sec. (On peut également se procurer du sulfate de potasse neutre et pur.) Il faut, pour le transformer en bisulfate, lui ajouter 200 grammes d'acide pur à 66°. | On met dans une capsule de platine 70 grammes du sulfate neutre, puis 40 grammes d’acide à 66° et on chauffe doucement jusqu’à avoir un liquide blanc et commençant à dégager un peu de vapeurs sulfuriques. Laisser refroidir, pulvériser et flaconner. ê Essais en vue de voir la quantité d'eau oxygénée nécessaire pour une quantité déterminée de Ti0’. — L’eau oxygénée dont nous nous sommes servis dans tous nos essais est l’eau oxygénée à douze volumes. Nous avons pris 10 centimètres cubes d’une solution sulfurique de Ti0®° à un millième, c’est-à-dire contenant donc 05,010 de T10”, et nous avons ajouté goutte à goutte de l’eau oxygénée jusqu’à arri- ver au maximum de coloration. Il en a fallu 2 centimètres cubes, c’est-à-dire que 5 centimètres cubes d’eau oxygénée sont suffisants pour oxyder 0,025 de Ti0*. Pratique de la méthode colorimétrique. — Nous prenons en général 10 centimètres cubes de la solution titanique (ces 10 centi- mètres cubes devant renfermer À centimètre cube d’acide sulfurique pur) et à centimètres cubes d’eau oxygénée. La coloration ainsi obtenue est d'environ 600 à 700 colories pour les solutions à À gramme de Ti 0° par litre et 60 à 70 colories pour les solutions à 0#,100 de TiO* par litre. Pour lire au colorimètre Josse dans les meilleures conditions, 1l est intéressant d’avoir des colorations inférieures à 40 colories. 48 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Donc, avec une solution contenant environ À gramme de Ti0* par litre, on prendra pour faire la réaction : Solution titanique . . . . . . 1 centimètre cube Acide sulfurique pur . . . . . l — Éauris ee PERRET 8 — LOfAL PR EMEATERr 10 centimètres cubes Eau oxygénéer, Tee no. 5 — et on doublera par addition de 15 centimètres cubes d’eau distillée, pour avoir environ 30 à 35 colories. Pour une solution contenant 0*,100 de Ti0*, on prendra 10 cen- timètres cubes avec à centimètres cubes de H°0° et on doublera le volume avec de l’eau. Pour une solution contenant 0,050 de Ti0° on prendra 10 centi- mètres cubes avec à centimètres cubes de H0° et on pourra exami- ner directement au colorimèlre. Essai de la méthode colorimétrique en présence d’autres bases. — Dans notre étude nous avions en vue la recherche de l'acide tita- nique dans les sols et cendres de végétaux. Nous avons donc voulu voir ce que donneraient avec l’eau oxygénée les autres bases con- tenues dans ces produits et pouvant peut-être influer sur la colo- ration. Nos essais ont porté sur l’oxyde de fer et l’alumine, et nous avons ainsi pu prouver que ces bases n'influent en rien dans la méthode à l’eau oxygénée, à condition toutefois d’être en solution sulfurique. Nous avons préparé les solutions suivantes : a) Solulion ferrique. — 0,100 de Fe*0* pur fondu avec o grammes de bisulfate de potasse. Repris par 5 centimètres cubes de SO*H° pur, fait 100 centimètres cubes. b) Solution d’alumine. — 0%,500 de sulfate d’alumine (représen- tant donc environ 05,100 d’alumine) fondu avec 5 grammes de bisul- fate de potasse. Repris par à centimètres cubes de SO pur, fait 100 centimètres cubes. LE TITANE 49 En prenant 10 centimètres cubes de ces solutions avec 5 centi- mètres cubes d’eau oxygénée, on n’obtient aucune coloration. D'autre part, en additionnant à une solution d'acide titanique un peu de ces solutions soit fer, soit alumine, on trouve finalement la coloration due exclusivement à l’acide titanique comme s’il était seul. En résumé, la méthode colorimétrique à l'H°0° est une méthode qui permettra donc, dans le cas général des sols et des cendres de végétaux, de doser directement le Ti0*, puisque les corps autres que le Ti0? qui y sont contenus n'influent pas sur l’eau oxygénée. Essais sur la réaction colorée fournie par réduction avec le zinc. — Comme nous l’avons déjà dit, il n’y a que les solutions d’une certaine concentration qui donnent la réaction violette par réduction avec le zinc. Les solutions à 20 grammes, 10 grammes et même 5 grammes de TiO* par litre donnent une coloration excessivement nette et belle. Une solution à 1 gramme par litre donne, au bout d’un cer- tain temps de réduction, une coloration violet faible, il est vrai, mais très caractéristique, que l'on soit en solution sulfurique ou bisulfatée. Nous avons vérifié ainsi que les meilleures conditions pour perce- voir d’une façon indiscutable la coloration violette étaient d'opérer sur une solution contenant 5 grammes de Ti0? par litre, c'est-à-dire 0*,0950 dans 10 centimètres cubes. D'autre part, l'addition de sels de fer, d’alumine ne modifie en rien la coloration obtenue. En résumé, prendre done 10 centimètres cubes de solution avec 2 centimètres cubes environ de SO*H pur y contenu; ajouter quel- ques morceaux de zinc pur en grenaille. Si celui-ci ne s'attaque pas, favoriser par quelques gouttes d’une solution faible de sulfate de fer. La coloration, d’abord d’un violet sale, devient, au bout d’une heure ou deux, d’un violet très franc et très caractéristique. ANN. SCIENCE AGRON. — 9° SÉRIE. — 1905. — 11 4 50 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Méthodes pondérales Nous avons étudié plusieurs des méthodes actuellement décrites pour la précipitation de l’acide titanique. Il y a lieu de dire qu’en général nous avons eu de bons résultats lorsqu'il s'agissait de solu- tions tilaniques pures, mais aussitôt que l’on se trouve en présence d’autres corps tels que oxyde de fer, et surtout alumine et acide phosphorique, ce qui nous intéressait notamment pour la recherche de l’acide titanique dans les sols et cendres de végétaux, ce n’est plus la même chose. Le fer en général ne gêne pas, mais l’alumine et l’acide phosphorique sont généralement entraînés dans certaines méthodes. Enfin l'acide phosphorique l’est toujours en certaine proportion, et comme on le verra dans un chapitre suivant, nous avons été obligés de passer par un détour pour arriver, dans certains cas, à isoler l’acide titanique de l’acide phosphorique. Donc, disons de suite qu’il y a lieu de préconiser avant tout les méthodes où l’acide titanique est précipité à l’état d’acide métatita- nique, précipité grenu et facile à laver, et de rejeter celles où il est à l’état d’hydrate titanique ressemblant à de l’alumine gélatineuse, donc difficile à laver. Nous avons porté notre choix sur la précipitation directe des solu- tions bisulfatées par simple ébullition, et notre but a été de voir quelles étaient les conditions d’acidité et de concentration nécessaires pour une précipitation complète. En général nous avons opéré sur un volume de solution de 250 centimètres cubes renfermant soit 0*,100, 05,050, 0:,020 ou 05,010 d’acide titanique pur en présence de quantités différentes de bisulfate de potasse, et nous avons cherché ainsi la quantité maximum d'acide libre ou de bisulfate libre à avoir pour obteair la précipita- tion complète dans un temps d’ébullition moindre que celui de six heures indiqué par certains auteurs, et en particulier par M. L. Lévy dans sa thèse de 1891. Nous avons ainsi constaté qu’au bout d’une heure d’ébullition et avec une faible acidité l'acide titanique (en quantités maximum de 0#,100) était entièrement précipité ; mais comme, dans certains cas, vu les principes étrangers contenus en LE TITANE 51 dehors du titane, une faible acidité donnerait des précipités de Ti0° chargés d’autres corps, nous nous sommes fixé une durée d’ébulli- tion de deux heures. Donc, dans tous nos essais nous sommes partis d’une solution bisulfatée d’acide titanique contenant, pour 100 centimètres cubes, 05,100 de TiO* et 5 grammes de bisulfate de potassium. Nous avons d’autre part préparé une solution de bisulfate de potasse à 25 °/, (1 gramme dans 4 centimètres cubes de solution) en vue d’en rajouter aux solutions titaniques. Voici maintenant les facteurs calculés pour passer du bisulfate à l'acide libre y contenu et inversement : Bisulfate de potassium X 0,36 — SO*H? libre. Acide sulfurique libre X 2,78 — Bisulfate de potasse. PREMIÈRE SÉRIE D’ESSAIS. — Pris 150 centimètres cubes de la solution titanique ; étendu à 250 centimètres cubes avec de l’eau dans un verre de Bohème de 350 centimètres cubes. On a done 0,100 de Ti0* et 5 grammes de bisulfate (ou 20 grammes par litre) dans 250 centimètres cubes, c’est-à-dire 75,200 d’acide libre. Dans un autre verre, pris seulement 50 centimètres cubes de so- lution titanique ; étendu à 250 centimètres cubes. On a donc 05,050 de TiO® dans les 250 centimètres cubes avec 40 grammes de bisulfate par litre ou 3,600 d’acide libre. On fait bouillir pendant deux heures en ajoutant de temps à autre de l’eau bouillante pour maintenir le volume de 250 centimètres cubes, puis on filtre bouillant. Si le liquide passe un peu trouble, on le repasse une deuxième fois, et 1l filtre clair. On lave avec 250 centi- mètres cubes environ d’eau bouillante, ce qui suffit pour que l’eau de lavage ne donne plus rien au chlorure de baryum. Calciner et peser. On a retrouvé ainsi 0*,098 et 05,049 d’acide titanique. Dans les autres séries d’essais nous avons voulu avoir 5 grammes, 10 grammes et 15 grammes d’acide libre par litre, correspondant donc à 14, 28 et 42 grammes de bisulfate, et avec des quantités d'acide titanique de 0#,100, 0,050, 05,020 et 0,010 dans un volume toujours de 250 centimètres cubes. 52 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Voici le dispositif des essais: SOLUTION SOLUTION ISULFATE : TE de meta à de bisulfate à 25 0/0 Ti O? prélevé déjà contenu à rajouter cent. eub. gr. gr. gr. cent. cub. DeuxIÈME SÉRIE : 5 grammes de SO‘H? par litre ou 14 grammes de bisulfate : 100 — 0,100 5,000 Rien 50 — 0,050 2,500 DO 20 — 0,020 1.000 2,5 — 10 10 — 0,010 0,500 3,0 — 12 100 = A0 100 5,000, DA DURS 502—=%0;050 2,500 HAE) = le 2080020 1,000 6,0.—224 100010 0,500 6550220 QUATRIÈME SÉRIE : 15 grammes de SO*H? par litre ou 42 grammes de bisulfate : 2 P 100 — 0,100 5,000 5.5 — 22 50 — 2,050 2,500 8,0 — 32 20 — 0,020 1 ,000 9,5 — 38 10 — 0,010 0,500 10,0 — 40 Tous ces essais ont été faits dans les mêmes conditions que ceux de la première série, c’est-à-dire : volume total amené à 250 centi- mètres cubes par addition d’eau distillée ; durée d’ébullition, deux heures en maintenant le volume à 250 centimètres cubes par addi- tion d’eau distillée bouillante; filtration et lavage du précipité à l’eau bouillante ; calcination et pesée de l'acide titanique. Voici les résultats obtenus : VOLUME pisuLrATE CORRES- de FE PONDANT ACIDE JITANIQUE liquide à ; 9 nôtres sur lequel Potasse SO HE dans les 250 centimètres cubes on par libre En a opéré litre par litre 0:,100 0::,050 0: 020 0::,010 cent. cubes gr. gr. Retrouvé par dosage 250 10 3 , 600 » 0,049 » » 250 1 D 0,098 0,049 0,020 0,010 250 20 7,200 0,098 ) » » 250 28 10 0,098 0,049 0,019 0,009 250 42 15 0,095 0,0465 0,0135 0,006 En résumé, on voit, d’après ces essais, que pour précipiter sur un LE TITANE 53 volume de 250 centimètres cubes de l’acide titanique en solution bisulfatée, et en quantités inférieures ou égales à 0*,100 on devra avoir, dans les 250 centimètres cubes, 5 grammes de bisulfate de potasse non neutralisé, c’est-à-dire correspondant à 78,200 d’acide libre par litre, et maintenir l’ébullition pendant deux heures. Nous avons d’autre part préparé une solution de potasse caustique pure telle que 10 centimètres cubes neutralisent 5 grammes de bi- sulfate de K préparé ainsi que nous l’avons décrit. Pour faire une telle solution, il faut employer théoriquement 205:,700 de KOH par litre. En pratique, vu la petite quantité d’eau contenue dans la potasse, on prendra 230 grammes environ. Nous avons fait également des essais de précipitation de solutions titaniques contenant pour 250 centimètres cubes les quantités de 0,100, 05,050, 0:,020 et 0*,010 de Ti0*, et également 5 grammes de bisulfate de potasse ; mais nous avons rajouté en plus du sulfate neutre de potasse en quantités de 5 à 20 grammes au maximum. Nous avons retrouvé des résultats identiques à ceux ci-dessus. Cela a une importance, comme on le verra plus loin à propos du dosage de l’acide titanique dans les sols ou les cendres où, pour avoir une certaine quantité de TiO* dans un volume de 290 centi- mètres cubes, on est obligé d’attaquer une certaine dose de matière par 15 ou 20 grammes de bisulfate, et alors, pour n'avoir plus que 9 grammes de bisulfate libre, on est dans la nécessité de neutraliser la solution, c’est-à-dire qu’on forme du sulfate neutre en dehors des sulfates formés déjà par l’attaque. Il était donc intéressant de voir si une certaine proportion de sels et en particulier de sulfate neutre de potasse influerait sur la mé- thode de dosage ; et, comme on le voit, avec des quantités assez fortes il n’y a pas d'influence. Pour nous résumer, nous avons donc établi pour les solutions d’acide titanique pur : 4° Une méthode colorimétrique au moyen de la réaction à l’eau oxygénée, méthode de dosage, et également une méthode plutôt qualitative par coloration due à la réduction des solutions titaniques par le zinc. D4 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE % Une méthode pondérale assez rapide, par précipitation des solutions bisulfatées en deux heures d’ébullition, et avec une acidité sulfurique déterminée correspondant et due à 5 grammes de bisul- fate de potasse libre, se trouvant dans 250 centimêtres cubes de solution, quantité sur laquelle on opère. TROISIÈME PARTIE SUR LA PRÉSENCE ET LE DOSAGE DU TITANE DANS LES SOLS ET LES VÉGÉTAUX, NOTAMMENT DANS LA BETTERAVE ET LA CANNE A SUCRE Présence du titane dans le sol. Résultats divers. — M. F. P. Dumington a démontré que le titane existait en quantités assez sen- sibles dans toutes les terres végétales. MM. Geschwimd et Sellier pensent donc que d’après cela il ne serait pas étonnant de rencontrer le titane dans les végétaux comme élément régulier (). M. Maxwell a étudié aussi le sol hawaïen et il a constaté que le terrain sur lequel il avait disposé ses expériences contenait une quan- tité très notable d’acide titanique. Pour 100 grammes de terre sèche, ce chimiste a obtenu 2,54 d'acide titanique à côté de 36 grammes de silice totale (soluble et insoluble). De notre côté, nous dirons de suite que nous avons trouvé l’acide titanique dans le sol égyptien dans une proportion d’environ 2 °},, et également dans des terres françaises pour la culture de la bette- rave, dans une proportion d'environ 0,50 °},. Présence de l'acide titanique dans la betterave. — MM. Ge- schwind et Sellier, dans leur ouvrage intitulé : La Bellerave agricole el industrielle, 1903, ont rappelé que M. le D° von Lippmann avait 1. Chemical News, 76, 221; Geschwind et Sellier, La Betlerave agricole el industrielle, LE TITANE 55 constaté que les résidus de raffinage de salins de sucraterie renfer- maient environ 0,12 °/, de titane (°). Sur la présence du titane dans la canne à sucre (travaux de M. W. MaxweLL). — En 1899, M. Walter Maxwell, directeur de la station agronomique des planteurs hawaïens, publia un travail très intéressant sur la composition de deux variétés de cannes à sucre et dont le compte rendu se trouve dans le Bulletin de l’ Association des chimistes de sucrerie et de. distillerie de France et des colonies, n* 5 el 6 de 1900-1901, p. 328. M. W. Maxwell avait entrepris des expériences pour connaître les besoins de la canne à sucre au point de vue de l’azote et des subs- tances minérales diverses. Dans ce but il a analysé les cendres de cannes et de feuilles, et a analysé également la matière sèche. Il donne tous les détails relatifs aux essais. Ce qui nous a particulièrement intéressé, c’est la quantité de fitane qui a été trouvée dans les cendres de deux variétés de cannes, et aussi bien dans les feuilles que dans les tiges. Nous extrayons du mémoire de M. Maxwell les chiffres ci-après : Sur 100 grammes de cendres : | TIGES DE CANNES FEUILLES DE CANNES CZ Bambou rose Lahania Bambou rose Lahania Acide titanique. . . 1,11 1,65 1,12 1,38 C'est, on le voit, une proportion notable de titane que jusqu'ici on n'avait pas encore signalée. Seulement, disons de suite que ces quantités de titane sont trop fortes, en raison d’une circonstance que M. Walter Maxwell a signalée dans son travail de 1900. Par suite d’un malentendu, les cendres analysées avaient été lessivées en partie, ce qui explique les quantités considérables de silice trouvée et la faible teneur en alcalis. Par conséquent, l'acide titanique, par ce fait même, a subi une augmentation qu'il est difficile d'évaluer, mais qui a pu être très sensible, 1. Deuische Zuckerindustrie, 1893, n° 3. 56 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE D’après nous, l'acide tilanique réel n’aurait pas dépassé 0,60 à 0,80 ‘/, de cendres de feuilles ou de cannes. Disons de suite que dans toutes ces cendres il y a eu une certaine quantité de terre qui a faussé les résultats généraux de leur compo- sition et surtout en ce qui concerne la proportion de titane, d’alu- mine et de silice. Dans les expériences de M. Maxwell de 1900, on ne trouve plus les indications de dosage du titane dans les cendres des cannes à sucre, qui n’a pas été exéculé, mais seulement dans les cendres de feuilles, de têtes de cannes et de feuilles mortes. M. Maxwell a dosé le titane dans la liqueur après séparation de la silice, et il a analysé à part la silice. Il à trouvé: ACIDE TITANIQUE pour 100 grammes . VARIÉTÉ — des du des cannes matières minérales résidu solubles insoluble L'Ah ana PE ER ER EEE 0,71 0,69 BaMDOUTOSe EN ET ARR 0,60 0,30 Yellow Galedonias 0°... 1- 0,43 0,45 V'ENONADANDOUR RER E 0,58 0,41 MODTSAPECDIC RER RP 0,47 0,31 Démararatireere er vrr 0,25 0,33 — DOS lin pce EI. eee LEE 0,30 0,44 — LDAESE ee AUPR PEUR SE 0,38 0,31 Tibboo Mird (Louisiana). . . . 0,94 0,48 Striped (Louisiana). . . . . . 0,31 0,68 Purple (Louisiana). . . . . . 0,38 0,59 Striped (Singapore) . . . . . 0,52 0,23 PIB RIDER EN MENT ee, 0,26 0,57 Dosage pondéral de l'acide titanique dans les terres, d’après W. MaxweLL. — Voici la description de la méthode suivie par M. W. Maxwell pour doser l'acide titanique dans les terres : Sur une partie de la solution correspondant à 1 gramme de ma- tière (et renfermant l’acide ütanique, le fer, etc.) on neulralise Paci- dité au moyen du carbonate de soude, puis on rend le liquide très légèrement acide par l'acide sulfurique. On réduit le fer par addi- tion d'acide sulfureux. On dilue à 800 centimètres cubes avec de l’eau disüllée et on fait bouillir deux heures en maintenant le volume LE TITANE 54 de 800 centimètres cubes, en ajoutant de temps en temps de l'acide sulfureux pour assurer la réduction des sels de fer. L’acide titanique se précipite. On filtre, on lave à l’eau chaude, on sèche, on calcine et on pèse l'acide titanique. Remarques et essais de H. Pellet et Ch. Fribourg. — Comme suite à toutes les publications et aux résultats que nous venons de résumer précédemment, il ressortait donc que: 1° Le titane se rencontrait ou pouvait se rencontrer dans les sols où l’on cultive la canne à sucre et la betterave à sucre ; 2° D’après certains auteurs, on pourrait également trouver du titane dans la betterave et la canne à sucre. Nous avons donc tenu à faire une étude sérieuse sur ce sujet, c’est-à-dire à suivre le titane dans les sols, les végétaux (canne et betterave) et même dans les différents produits de fabrication de sucrerie et de raffinerie. Nous avons divisé notre travail en deux parties : 1° Recherche et dosage de lacide titanique dans les sols : a) Méthodes colorimétriques ; b) Méthodes pondérales. 2° Recherche et dosage de l’acide titanique dans les cendres de végétaux et produits de fabrication : a) Méthodes colorimétriques ; b) Méthodes pondérales. RECHERCHE ET DOSAGE DU TITANE DANS LES SOLS (H. Peczer et CH. FriBourc) Généralités. — Nous avons commencé nos essais sur les sols qui contiennent une assez forte proportion de titane. Comme dans toutes les recherches que nous faisons en vue de l’adoption d’une méthode analytique, pour nous assurer de la valeur et de l'exactitude de ladite méthode, nous composons un mélange synthétique ayant environ la constitution du produit sur lequel doit se faire l'analyse. Ainsi, pour les sols nous avons pris comme point de départ la 58 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE composition moyenne du sol égyptien d’après un grand nombre d'analyses effectuées par lun de nous (°). LE 7 RP PP Re A UT TL 54,60 ALTO NE RSS PNR eee ee SOA 19,70 PETOXYC UC TER CE RE EN EN TEE 9,20 Garbonate de cllaux > #94 0, 5. 5,70 Garbonate de magnésie . . . . . . . . 4,10 POLASSE RE EES RNR eS PRES 0,27 AMMOMAQUEN Me nec ie CP RRCRE » Acide phosphorique. . . . . : .. . . . 0,18 ACITe SUIUEIQUES EC FACE NE 0,05 Matiéres O28ADiQues. > 2220 nt 5,90 NOnNFUDSE = ACRIOrTE SOU ER CC ne 0529 Total. \ . 99,99 On voit immédiatement qu'au point de vue de nos recherches on pourra de suite éliminer tous les corps qui se trouvent en petites quantités, et s’en tenir seulement aux principaux, c’est-à-dire silice, alumine, peroxyde de fer, carbonate de chaux êt de magnésie, et on arrivera ainsi à la composition suivante : SULCE PAS ST TE RER PA ES De 60 ATUMINE. 528. Re CRE RER 20 Peroxyütite fer LRU SERA EME ER 10 Garponate de chaux PRESENT EE 5 Garbonate de MASnÉSIE nn RE o Total mas ere 100 Pour tous les essais ultérieurs nous avons donc séparé de chacun de ces produits, et chaque fois que nous fimes un essai nous pesions à part chacun des produits, dans les proportions ci-dessus. Par: exemple, pour 5 grammes ou 3 grammes de mélange, nous prenions respectivement : Pour 5 GR. Pour 3 G@&. SIL COR APE UE EC TR 3.000 1,800 AJUDNNE . cs eue EU Ride 1,000 0,600 PETOXYUe UE (EL ER A RE 0,500 0,300 Carbonate de chaux . . . . . . . 0,250 0,150 Garbonate de magnésie . . . . . 0,250 0,150 Total te 5,000 3,000 {. H. Pellet, Contrôle de la fabrication du sucre de canne, 1895, p. 355. LE TITANE 59 Les produits que nous avons employés sont : 1° Silice. Silice pure recalcinée laissant très peu de résidu par l’acide fluorhydrique mais exempte de titane ; 2° Alumine. Nous avons pris du sulfate d’alumine pur ; pour une partie d’alumine à employer, nous prenons cinq fois plus de sulfate d’alumine ; 3° Peroxyde de fer. Nous l’avons obtenu par calcination à l'air d’oxalates de fer pur ; 4° Carbonate de chaux précipité pur desséché à l’étuve ; 5° Carbonate de magnésie pur desséché à l’étuve ; 6° Enfin l'acide titanique que nous avons rajouté en certaines proportions à tous ces produits était de l’acide titanique précipité contenant 20 °/, d’eau et 80 °}, d’acide titanique réel. Essais d'une méthode colorimétrique directe. — Suivant tout ce que nous avons exposé à propos de la méthode colorimétrique pour le dosage de l’acide titanique, il nous a été facile de déduire de suite une méthode colorimétrique directe assez rapide, pour le dosage de l’acide titanique dans les sols, en nous basant : 4° Sur le départ facile de la silice par l'acide fluorhydrique ; 2 Sur la facilité de dosage de lacide titanique par H 0° même en présence de fer, alumine, chaux, magnésie. Voici donc la description de notre méthode vérifiée avec des mé- langes synthétiques et addition d’acide tilanique dans des propor- tions déterminées. Prendre 05,500 de terre desséchée et très finement pulvérisée ; les introduire dans une capsule ronde de platine de 75 millimètres de diamètre contenant au préalable 10 grammes d’acide fluorhy- drique pur. Ajouter ensuite { centimètre cube d’acide sulfurique pur à 66° Baumé et évaporer rapidement jusqu’à obtenir d’abord le départ de l’acide sulfurique en excès, puis, en chauffant un peu plus, jusqu'à siccité et cessation des vapeurs sulfuriques. À ce moment, mélanger le résidu qui se détache très bien et qu’on pulvérise à la spatule avec 5 grammes de bisulfate de potasse. Fondre à basse température jusqu’à avoir le tout bien liquéfié. Après refroidissement, reprendre par l’eau disullée contenant 60 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 15 centimètres cubes d’acide sulfurique pur pour 100 centimètres cubes et en chauffant vers 60° au maximum. ‘ Après dissolution et refroidissement amener à 100 centimètres cubes avec la même eau sulfurique. Toul doit étre dissous. Prendre 1 à 10 centimètres cubes de cette solution qu’on complète à 10 centimètres cubes avec de l’eau distillée, ajouter 5 centimètres cubes d’eau oxygénée, et examiner au colorimètre Josse. Par comparaison avec une solution d'acide titanique à 0,100 par litre (et de même acidité sulfurique), on déduit après calculs la quan- lité d’acide titanique contenue dans la terre. En opérant de cette façon, nous avons trouvé les résultats suivants sur trois échantillons de terre provenant de différents endroits d'Égypte : ACIDE TITANIQUE pour 100 de terre sèche 1° Terre d'Ayat (80 kilomètres du Gaire) . . . . . . . 1,93 2’ Terre de Cheick-Fadl (200 kilomètres du Caire). . . , 2,05 3° Terre de Nag-Hamadi (600 kilomètres du Gaire). . . . 22 M | Par la méthode pondérale que nous avons adoptée et que nous décrirons plus loin, nous avons trouvé respectivement: 1,89, 1,97 et 2,04 °/,. On voit donc de suite la concordance des deux méthodes, et éga- lement ceci: c’est que la terre d'Égypte contient une proportion uni- forme d’acide titanique quelle que soit la région où l’on a prélevé l'échantillon. Nous avons fait un essai sur un échantillon de terre pour culture de la betterave provenant d’Audruicq (Pas-de-Calais) jen France] et nous y avons trouvé, pour 100 de terre sèche, 0,47 d’acide tita- nique (contre 0,44 trouvé par la méthode pondérale). Essais de méthodes pondérales Nous devons dire que nous avons essayé sans grand succès diffé- rentes méthodes, les unes un peu compliquées, les autres un peu plus simples, en vue du dosage pondéral de l'acide titanique dans les LE TITANE 61 terres, et que finalement nous sommes parvenus au moyen d’une méthode assez rapide à obtenir l’acide titanique à l’état pur. Il y a lieu tout d’abord de faire deux subdivisions dans l’applica- tion de la méthode : 1° Terres contenant plus de 1 °/, d’acide titanique, ce qui est le cas de la terre d'Égypte ; 2 Terres contenant moins de 1 °/, d'acide titanique, ce qui est le cas de la terre du Pas-de-Calais. 1° Terres contenant plus de 1 °/, de Ti0?. — Nous donnerons d’abord les détails de la méthode essayée avec un mélange synthé- tique, préparé comme suit : SITICED RE en Et ee re TOR AE de 157,800 Alumine. . sc 0 ,600 (!) Carbonate de chaux . 0 ,150 Carbonate de magnésie. . 0 ,150 È SeSTIONYUe Ce er-e N- Re 0 ,300 rajouté Acide titanique pur . . . . . . . . 0 ,060 c’est-à-dire 2 °/, du poids du mélange synthétique de terre. Nous avons préparé trois mélanges semblables, puis pris trois capsules de platine dans lesquelles il a été introduit (dans chaque) 30 grammes d’acide fluorhydrique pur. Puis on a ajouté par petites portions chaque mélange de 3 grammes dans chaque capsule et en plus, après attaque, 3 centimètres cubes d’acide sulfurique pur. Éva- porer doucement au bain-marie bouillant ; puis calciner légèrement jusqu’à seulement cessation de dégagement des vapeurs d’acide sul- furique en excès, de façon à ne pas décomposer les sulfates formés. Le résidu qui reste est très friable. On le pulvérise à la spatule et on le mélange dans la capsule même avec 15 grammes de bisulfate de potasse. Chauffer ensuite doucement avec un bec de gaz jusqu’à fusion tranquille, puis au chalumeau en maintenant le couvercle de platine à À centimètre au-dessus de la capsule et légèrement sur le côté, 1. Pris 3 grammes de sulfate d’alumine. 62 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE la flamme du chalumeau presque jaune et rabaltue un peu à linté- rieur de la capsule par le couvercle de platine. De cette façon il n’y a pas de mousse, et le bisulfate ne grimpe pas. La masse fondue devient très transparente, sans aucune matière en suspension, et de la couleur rouge des sels ferriques. Mettre à refroidir sur une plaque de métal; le culot fondu se détache très facilement, le pulvériser très grossièrement dans un mortier en ayant som de le recouvrir pendant la pulvérisation au moyen d’un linge fin pour éviter les pertes par projections. Puis introduire la masse pulvérisée dans un verre de Bohême de 390 à 400 centimètres cubes. Laver le mortier avec un peu d’eau et également la capsule et le couvercle de platine. À ce propos, mentionnons la forme des couvercles spéciaux que nous avons adoptée pour les capsules rondes de platine, forme qui permet un lavage facile du couvercle soit par l’eau, soit par les acides. S’arranger de façon à avoir dans chaque verre de 200 à 250 cen- timètres cubes de solution en ajoutant de l’eau distillée, puis chauf- fer vers 60° au maximum en se servant d’un thermomètre comme agitateur pour faciliter la dissolution. Après dissolution complète et refroidissement, compléter à 300 centimètres cubes. [l'est resté très peu d'insoluble. Filtrer chaque solution sur un filtre sans cendres, sec et recevant le liquide dans une fiole sèche. Une fois tout le liquide passé, retirer les fioles et laver les filtres d’abord à l’eau froide, puis à l’eau bouillante. Il est à remarquer que si on commence le lavage avec de l’eau chaude, les sels ferriques relenus par le papier se décomposent et peuvent augmenter appa- remment l’insoluble réel. Nous avons calciné ces insolubles et pesé. Trouvé 0,019, 0*,019, 0,018 ; puis on les a fondus chacun avec 5 grammes de bisulfate de potasse. Fait une solution aqueuse à 100 centimètres cubes et vérifié à l’eau oxygénée l’absence de titane. Donc l’insoluble était une petite quantité de silice non volatilisée. Sur les trois solutions de 300 centimètres cubes, prélevé d’abord LE TITANE 63 250 centimètres cubes de chaque solution et mis dans des verres de Bohême de 350 à 400 centimètres cubes. Pour le reste, pris 40 centimètres cubes de chaque que l’on a titrés avec la solution de potasse dont 10 centimètres cubes neutralisent > grammes de bisulfate de potasse. On a ainsi trouvé : 11 i 0e Rapporté à 250 centimètres cubes, cela ferait : RE RTE à V2 15°,6 AE 17 ,5 TH en 175 Comme nous voulons, dans nos essais en vue de précipitation de l'acide titanique, n'avoir que 9 grammes de bisulfate non neutralisé dans 250 centimètres cubes, nous devrons donc rajouter respective- ment dans nos trois prélèvements de 250 centimètres cubes: 5,6, 7°,9 et 7°, de potasse. Ceci étant fait, nous avons pris l’un des verres et l’avons chauffé jusqu’à l’ébullition. Il y a eu une forte pré- cipitation d’oxydes ou sous-sels de fer. Donc, dans ces conditions, la méthode ne marcherait pas et nous avons pensé à utiliser l’acide sulfurique pour empêcher cette préci- pitation. Dans les deux autres verres nous avons ajouté 90 centimètres cubes d’une solution aqueuse, fraîchement préparée, d'acide sulfu- reux (à 1 020-1 025 de densité). Puis porté à l’ébullition, en la main- tenant deux heures. (On rajoute pendant le cours de l’ébullition deux fois 40 à 50 centimètres cubes de solution sulfureuse, de façon à maintenir les sels de fer à l’état minimum.) Filtré et lavé comme il a été dit pour les solutions d’acide tita- nique pur ; calciné ; trouvé 05,055 et 05',056. Or les 250 centimètres cubes de solution renferment 08,050 de TiO? pur. Donc, par la première précipitation, on arrive déjà à un résultat très voisin de la réalité. Il est très probable que les préci- pités retiennent mécaniquement un peu des substances primitives et notamment du fer. 64 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Nous avons refondu chaque précipité avec à grammes de bisul- fate de potasse, redissous pour faire 250 centimètres cubes de solu- tion. La dissolution est très limpide. On a fait la précipitation de l'acide titanique à l’ébullition et en présence d’acide sulfureux comme il a été dit précédemment. Les précipités calcinés ont donné 05,050 et 0:,050. Il y avait lieu de supposer, vu le poids et l'aspect très blanc du précipité, que nous étions donc arrivés à extraire l'acide titanique total. Mais pour vérifier sa pureté, nous l'avons refondu au bisulfate, fait 100 centimètres cubes et titré à l’eau oxygénée. Nous avons eu ainsi 0,049 et 0,049 d’acide titanique. En résumé, on peut donc dire qu'avec deux précipitations succes- sives on arrive à retrouver le poids d’acide titanique introduit et à l'état pur (ce qui n’était pas le cas avec d’autres méthodes que nous essayâmes, qui étaient longues et ne donnaient pas du T10° pur). Nous avons alors songé à appliquer cette méthode aux sols, et en particulier à la terre d’Ayat, en opérant absolument dans les mêmes conditions. Donc, 3 grammes de terre (essai en double). Attaque fluorhy- drique, sulfurique. Fusion au bisulfate. Reprise par l’eau. Fait 300 centimètres cubes. Il est resté à peine 0£°,020 d'insolubie qu'on a vérifié ne pas con- tenir de titane. On à donc prélevé 250 centimètres cubes et 40 centimètres cubes comme précédemment. Titré le bisulfate libre sur les 40 centimètres cubes et rajouté de la potasse sur les 250 centimètres cubes pour les amener à contenir 5 grammes de bisulfate non neutralisé. Il y a lieu de remarquer qu'il s’est formé un léger louche, et nous avons reconnu, comme on le verra plus loin, que c'était du phosphate de titane qui se précipitait, vu la diminution très probable de Paci- dité libre. Néanmoins, nous avons fait la précipitation à l’ébullition, et trouvé comme poids 0%,0565 et 05,0555, c’est-à-dire un poids un peu supé- rieur à celui correspondant au chiffre trouvé par la méthode colori- métrique directe. Nous avons pensé, avant de refaire la deuxième précipitation, à LE TITANE 65 faire une fusion au carbonate de potasse pour séparer l’acide phos- phorique entrainé et peut-être aussi un peu d’alumine qui pourrait être entraînée à l’état de phospho-aluminate. (Nous rappelons à ce sujet que dans le mélange synthétique nous n’avions pas mis d’acide phosphorique, vu la faible quantité que les sols contiennent ; mais, comme on le voit ici, cette faible quantité vient influer tout de même.) Auparavant, suivant la diversité d'opinions formulées par différents auteurs par rapport à l’action du CO*K° sur le Ti0*, nous avons tenu à faire quelques essais dans ce sens avec du Ti0? pur. On lit dans le Dictionnaire de Wurtz (t. IE, p. 422): « Par la fusion d’un mo- lécule d'acide titanique avec un excès de carbonate potassique, un molécule d’acide carbonique parait se déplacer. La partie supérieure de la masse fondue est presque exclusivement formée par l'excès de carbonate ; la partie inférieure renferme le titanate neutre Ti10*K? (?) [Rose]. Ce sel forme une masse fibreuse jaunâtre plus fusible que le carbonate potassique. Traité par l’eau, 1l se dédouble en sel basique qui reste dissous et en un titanate acide insoluble ; le dernier, lavé jusqu’à ce que les eaux passent troubles, forme une poudre blanche ressemblant à l’acide titanique. H. Rose y a trouvé 17,33 à 18,01 d'oxyde de potassium et 82,67 à 81,99 d’anhydride titanique, soit environ 5 Ti0?,K°0 — TO"'K? (formule correspondant au méta- stannate de potassium anhydre). Donc, d’après cette méthode, si on fond avec du carbonate de potasse et qu’on reprenne par l’eau, 1l y a une partie du titane qui passe en solution. D'autre part, la méthode de Morgan (‘), basée sur la précipitation en phospho-tilanate de fer (Arnold), puis fusion de ce dernier avec dix fois son poids de carbonate de potasse, traitement par l’eau, fusion au bisulfate et précipitation par l'acide acétique, est donnée comme une bonne méthode. La même méthode est citée par Campredon à propos du dosage du titane dans les minerais de fer. Cet auteur dit qu’elle n’est pas à l'abri de tout reproche, mais elle est simple. Nous avons donc fait un premier essai avec 08,047 de Ti0? pur et {. Annales de chimie analytique, 1897, p. 272. ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905. — 11 6] 66 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 2 grammes de carbonate de potasse pulvérisé. Mélangé intimement fondu dans la capsule de platine et maintenu trois à quatre minutes en fusion. Repris par environ 100 à 150 centimètres cubes d’eau. Maintenu quinze minutes en ébullition. Filtré. Le liquide passe clair. Puis lavé à l’eau bouillante. Le liquide passe trouble. Donc l’essai est à rejeter et nous avons pensé à employer de l’eau contenant du carbonate de potasse pour le lavage, croyant obtenir ainsi la filtration claire. Nous avons donc refait deux essais, l’un avec 08,019, l’autre avec 0*,047 de Ti0* pur. Le lavage du titane a été fait avec environ 100 à 150 centimètres cubes de solution bouillante de carbonate de potasse à 2 °/,. Les liquides de lavage sont restés parfaitement clairs. On a calciné en- suite et fondu avec 55,500 de bisulfate de potasse (on a mis 5€°,500 au lieu de 5 grammes pour compenser le carbonate de potasse retenu par le filtre). Puis repris par 250 centimètres cubes d’eau et fait la précipitation de l’acide titanique par ébullition. On a trouvé 0:,0165 et 0,044, c’est-à-dire environ 05,003 de différence avec la quantité mise. L’essai de 05,047 correspond environ aux quantités obtenues avec le premier précipité des terres. Donc, si on applique cette méthode, il y aurait lieu de tenir compte de la petite quantité de 0,003 que l’on perd, toutes choses semblables, bien entendu. Done, sur les deux précipités de 05,0565 et 0#,555 que nous avions obtenus avec la terre, nous avons fait ce traitement et nous avons remarqué alors que la solution obtenue après traitement au bisul- fate était absolument limpide. On à obtenu, comme poids d'acide titanique après précipitation nouvelle, 0#,0435 et 0,042 ; moyenne, 0#,04275 qui, vérifiés à l’eau oxygénée, ont donné 05,042 et 0,040 ; moyenne, 0,041, c’est-à- dire que les précipités étaient pour ainsi dire purs. Donc, cela fera, en rajoutant 0#,003 perdu par fusion au carbo- nate : par pesée, 0%,04575 et par colorimétrie, 0#,044, ceci pour 28°,500 de terre, et, pour 100 grammes : 1,82°/, par pesée et 1,76°/, par colorimétrie; mais la terre sur laquelle ont porté les essais Lenait encore 5,60 °/, d’eau. Soit, à l’état sec: 1,99 °/, et 1,86 °,. ; moyenne, 1,89 °/.. LE TITANE 67 Or sur le même échantillon nous avions trouvé, par la méthode colorimétrique directe, 1,93 °/,. Il y a donc parfaite concordance. Nous ne nous sommes pas tenus seulement à ce qui précède. Nous avons voulu encore vérifier qualitativement le titane par réaction au zinc. En refaisant la même méthode pondérale, et ayant obtenu éga- lement 0:,043 de précipité final, nous l'avons traité par 1 gramme de bisulfate de potasse et repris par un mélange de 10 centimètres cubes d’eau et 2 centimètres cubes de SOH° pur, puis traité par le zinc. Nous avons eu la coloration violette très franche et très nette, un peu plus faible qu'avec une solution à à grammes par litre, mais s’en rapprochant beaucoup. Nous pouvons donc conclure nettement à la présence de l'acide Utanique dans le sol égyptien par les différentes réactions susindi- quées : Précipitation en solution faiblement acide, le précipité calciné donnant franchement une coloration jaune à chaud ; Colorations caractéristiques des solutions : (4) par l’eau oxygénée ; (b) par réduction par le zinc. Nous avons appliqué également la méthode pondérale aux terres de Cheïk-Fadl et Nag-Hamadi avec vérification des précipités finaux par la colorimétrie à l’eau oxygénée, et qualitativement par le zinc. Nous avons ainsi obtenu: dans la terre de Cheik-Fadl, 1,97 °/,, et dans la terre de Nag-Hamadi, 2,04 °/, ; (ces chiffres sont les moyennes des résultats trouvés par pesée des précipités finaux, et leur véri- fication par la colorimétrie, les résultats ayant varié entre eux de 0,04 à 0,06 °},, c’est-à-dire d’une quantité très faible). Finalement, résumons les résultats trouvés par la méthode colori- métrique directe et la méthode pondérale sur les terres d'Égypte. On a ainsi : ACIDE TITANIQUE pour cent Méthode TERRES = na dus pondérale APE: LE CRROREUETE TEMN EL EE 1,93 1,89 Chot-Fadl PSN ne Mit 2,05 1697 Nag=Hamadi éme: Lee 2,11 2,04 On voit donc que les deux méthodes concordent bien et qu’on 68 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE peul avec avantage se servir de la méthode colorimétrique directe qui est tout aussi juste, mais plus rapide. 2° Terres contenant moins de 1 °/, d'acide titanique. — Comme on J’a vu précédemment, nous préconisons une méthode pondérale qui donne, somme toute, déjà une quantité pondérable d’acide titanique pur d’environ 06,040 à 08,050 permettant, en en faisant une solution dans un volume restreint, c’est-à-dire 10 à 15 centimètres cubes, de vérifier qualitativement la réaction colorée par réduction avec le zinc. Pour la terre d’Audruicq sur laquelle nous n’avons trouvé colori- métriquement qu'environ 0,90 °/, d’acide titanique, avec 25,500 de terre, il est évident que nous n’obtiendrons qu’un très faible précipité, surtout étant obligé de le purifier avec du carbonate de potasse. Nous avons donc immédiatement modifié notre méthode comme suit : Pris deux capsules de platine dans chacune desquelles on a mis 5 grammes de terre très finement pulvérisée (elle contenait encore 0,82 °/, d’eau). Calciné pour détruire les matières organiques. Puis dans chaque capsule ajouté le mélange suivant : 10 grammes de carbonate de soude pur et sec; 10 grammes de carbonate de potasse pur et sec. Bien mélangé et fondu à fusion tranquille. Détaché les deux culots après refroidissement, et repris le tout dans une capsule de 500 centimètres cubes par 100 à 150 centi- mètres cubes d'acide chlorhydrique pur et 200 centimètres cubes d’eau. Ajouté un peu de chlorate de potasse pour peroxyder et éva- poré à sec, avec caleination pour insolubiliser la silice. Repris par de l’eau contenant 50 centimètres cubes d’acide chlor- hydrique pur. Filtré. La silice calcinée pesait 78,255 ou 72,55 °/, de terre. Elle a été bumectée avec un peu d’eau, puis 90 grammes d’acide fluorhy- drique et 2 centimètres cubes d’acide sulfurique pur (il est bon d'ajouter un peu d’eau à la silice pour éviter une attaque trop vio- lente qui se produirait à l’addition d’acide fluorhydrique sur de la silice en poudre). Évaporé ensuite à sec, on a eu un résidu sulfaté pesant 08,557, dont nous reparlerons plus loin. Les liquides provenant de l'attaque chlorhydrique ont été répartis LE TITANE 69 dans trois verres de 400 centimètres cubes environ et précipités par lammoniaque. Les précipités ont été desséchés à l’étuve, détachés ensuite et on n’a calciné que les filtres. Le tout, pulvérisé assez fine- ment, a été ajouté au résidu de l’attaque fluorhydrique de la silice et fondu avec 15 grammes de bisulfate de potasse. (On a lavé le mortier avec un peu d’eau, mis à évaporer dans une capsule de pla- tine, puis fondu avec 2 grammes de bisulfate de potasse.) L'ensemble des deux fusions a été dissous dans 200 centimètres cubes d’eau. La solution présentait un louche dû à un peu de préci- pité gélatineux (phosphate de titane). On l’a neutralisé complètement par un peu de solution de potasse, puis rajouté » grammes de bisul- fate de potasse et effectué la précipitation du Ti0* par ébullition en présence d'acide sulfureux. Le précipité obtenu était gélatineux, c’est-à-dire différent de las- pect de l'acide métatitanique qui est très fin et grenu. Calciné il pesait 0*,1115. On a effectué un traitement au carbonate de potasse. (Nous avons reconnu dans la solulion carbonatée, acidifiée par l'acide nitrique, la présence très nette de l’acide phosphorique au moyen du nitro-mo- lybdate d’'ammoniaque.) Le titanate insoluble a été refondu avec 5 grammes de bisulfate de potasse, puis redissous. La solution n’était pas encore claire. On à précipité néanmoins l'acide titanique et obtenu ainsi 05,053 de précipité. Sur ce précipité nous avons refait un traitement au carbonate de potasse suivi d’une fusion au bisulfate. Nous avons eu alors une dis- solution sulfatée absolument limpide. On en a précipité l’acide titanique, et on a obtenu 0*,0375 de pré- cipité. Nous avons pensé que le précipité ainsi obtenu était de l’acide titanique pur. En en faisant 100 centimètres cubes de solution, nous avons retrouvé par la colorimétrie à l’eau oxygénée 0,0375 de TiO° pur, c’est-à-dire précisément le chiffre trouvé plus haut. Ayant pris très peu de solution pour le titrage à l’eau oxygénée, nous avons évaporé à douce chaleur le restant de la solution sous un volume faible, et 70 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE nous avons ainsi obtenu en réduisant par le zinc une coloration violette forte et très caractéristique. En résumé, nous avons trouvé par pesée 05,0375 de Ti0*. Comme nous avons fait deux traitements au carbonate de potasse, il y a lieu de rajouter 08,006 au résultat précédent. I y aurait donc 0#,0375 + 0,006 — 0,0455 de TiO* dans les 10 grammes de terre sur lesquels on a opéré, c’est-à-dire 0,435 °}. La terre contenant encore 0,82 °}, d’eau, cela fera à l’état sec 0,44 °/, d'acide titanique pur. Nous avions trouvé par la colorimétrie directe 0,47 °J.. Les deux méthodes donnent donc des résultats concordants. Nous sommes ainsi arrivés à établir deux méthodes pondérales permettant de séparer sous une forme pure lacide titanique dans les sols, mème en quantités minimes. Nous croyons ulile de résumer maintenant les trois méthodes dont nous avons parlé pour les sols, c’est-à-dire : 1° Méthode colorimétrique directe ; 2° Méthode pondérale dans les sols contenant plus de 1 °/, d'acide titanique ; 3° Méthode pondérale dansles sols contenant moins de 1 °/, d'acide titanique. Note résumée sur les méthodes à employer pour doser l'acide titanique dans les sols I. —— Méthode colorimétrique directe. — Prendre 08,500 de terre séchée, finement pulvérisée. Les introduire dans une capsule de platine contenant au préalable 15 grammes d’acide fluorhydrique pur. Ajouter ensuite 1 centimètre cube de SO*FF pur à 66° Baumé. Évaporer à siccité. Détacher le résidu, ce qui est facile, le pulvériser à la spatule et le mélanger avec à grammes de bisulfate de potasse (préparé synthétiquement avec les quantités de sulfate neutre et acide sulfurique à 66° théoriques). Fondre. Reprendre par de leau disüllée contenant 15 centimêtres cubes de SO‘ pur dans 100 centimètres cubes et à une température LE TITANE { d : maximum de 60°. Laisser refroidir, compléter à 100 centimètres cubes. Tout doit être dissous. Prendre 4 à 10 centimètres cubes qu’on complète à 10 centi- mètres cubes avec de l’eau distillée, ajouter 5 centimètres cubes d’eau oxygénée à 12 volumes et examiner au colorimètre Josse. Par comparaison avec une solution d’acide titanique pur à 0,100 par litre, on déduit la quantité d’acide titanique. Une solution à 08,100 de Ti0* par litre donne environ 60 à 70 colories. II. — Méthode pondérale pour les terres contenant plus de 4 °/, d'acide titanique. — Mettre dans une capsule de platine 30 grammes d’acide fluorhydrique pur et y ajouter par petites por- tions 3 grammes de terre desséchée et finement pulvérisée. Ajouter ensuite 3 centimètres cubes d’acide sulfurique pur. Évaporer au bain-marie. Puis calciner légèrement pour aller juste à siccité et ne pas décomposer les sulfates formés. Pulvériser le résidu grosso modo dans la capsule avec une spatule et le mélanger avec 15 grammes de bisulfate de potasse. Fondre le tout. Après refroidissement, détacher le culot de la capsule et le pul- vériser grossièrement. Dissoudre ensuite dans 200 à 250 centimètres cubes d’eau à une température de 60°. Après refroidissement, com- pléter à 300 centimètres cubes. Filtrer pour séparer des traces de sable (5 à 10 milligrammes au maximum). Du liquide prélever 250 centimètres cubes (c’est-à-dire 25,500 de terre) que l’on met dans un verre de Bohème de 100 centimètres cubes. Sur le restant prendre 40 centimètres cubes, que l’on titre avec une solution de potasse telle que 10 centimètres cubes neutra- lisent exactement 5 grammes de bisulfate de potasse. Puis, aux 250 centimètres cubes ajouter une quantité de liqueur de potasse telle qu’ils renferment 5 grammes de bisulfate non neu- tralisé. Ajouter ensuite 90 centimètres cubes de solution d'acide sulfureux (à 1 020-1 095 de densité) fraîchement préparée. Puis porter à lébul- lition pendant deux heures. (Ajouter deux fois pendant la durée de l’ébullition 50 centimètres cubes de solution sulfureuse.) Filtrer et 72 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE laver à l’eau bouillante. Calciner le précipité. C’est de l'acide tila- nique presque pur contenant un peu d’acide phosphorique. Le refondre avec ? grammes de carbonate de potasse pur et reprendre par l’eau bouillante. Filtrer, laver avec une solution de carbonate de potasse à 2 °/,. L’acide titanique reste sous forme de titanate insoluble. Une très faible partie passe en solution. On en tient compte par un essai témoin avec les mêmes quantités d’acide titanique initial. Le titanate insoluble est calciné puis refondu avec 5 grammes de bisulfate de potasse. On le précipite ensuite comme il a été dit plus haut. Le Ti0° obtenu est calciné et on y ajoute le chiffre trouvé pour la quantité perdue par la fusion au carbonate de potasse. On rapporte à 100 grammes de terre sèche. On vérifie sur les derniers précipités obtenus leur pureté par un titrage à l’eau oxy- génée, et aussi en faisant une solution assez concentrée [3 à 9 (°/)], la réaction au zinc. II. — Méthode pondérale pour les terres contenant moins de 1°/, d'acide titanique. — Prendre deux capsules de platine, et dans chaque mettre à grammes de terre séchée finement pulvérisée, puis calciner pour détruire les matières organiques. Dans chaque capsule, mettre : 10 grammes de carbonate de soude pur et sec et 10 grammes de carbonate de potasse pur et sec. Mélanger et fondre. Reprendre par l’eau chlorhydrique le résultat des deux fusions. Évaporer à sec et calciner pour insolubiliser la silice. Reprendre par Peau chlorhydrique et filtrer. Calciner la silice. On à donc: 4° De la silice ; 2° Une solution chlorhydrique. La silice est traitée par un mélange d'acide fluorhydrique et sul- furique et laisse un résidu sulfaté. La solution chlorhydrique est précipitée par l’ammoniaque, le précipité séché à l’étuve, puis déta- ché du filtre ; le filtre seul est caleiné. L'ensemble du résidu de la silice et des précipités par l’ammo- niaque + cendres des filtres est fondu avec 15 à 20 grammes de bisulfate de potasse. LE TITANE 73 Suivre alors la méthode ordinaire pour la précipitation de l’acide litanique (c’est-à-dire avec à grammes de bisulfate non neutralisé pour 250 centimètres cubes de solution). Faire un ou deux traitements intermédiaires au carbonate de potasse fondu. Finalement une dernière précipitation donne l'acide titanique pur. On le vérifie quantitativement par l’eau oxygénée et qualitative- ment par le zinc. RECHERCHE ET DOSAGE DE L’ACIDE TITANIQUE DANS LES CENDRES DE VÉGÉTAUX (canne et betterave) (Par MM. H. Percer et CH. Frisourc) Généralités. — Nos essais ont d’abord porté sur les cendres de cannes à sucre, en particulier de cannes à sucre de provenance égyp- tienne. Nous avons donc eu à préparer des cendres de cannes en nous y prenant de la façon suivante : Pendant toute la campagne 1902-1903, on a prélevé des échantil- lons de cossettes de cannes à la sucrerie de El-Hawamdieh (Égypte) que l’on a desséchés à l’étuve au fur et à mesure. Cela représentait 70*:,730 de cannes fraîches. Après la fabrication, le tout a été cal- ciné, et laissa 558 grammes de cendres grises. Ces cendres ont été soumises à un lessivage : la partie lessivée évaporée à sec, la partie msoluble recalcinée pour détruire le char- bon restant. Puis le tout a été de nouveau réuni et a donné un total de 484 grammes de cendres finales. Nous avons déjà donné dans un autre mémoire ayant trait à « la composition minérale de la canne à sucre » la composition de ces cendres. Essai de la méthode colorimétrique directe. — Au point de vue du titane, nous avons tenu à essayer tout de suite la méthode colori- métrique directe employée pour les terres, pensant qu’elle pourrait convenir. En effet elle allait bien, mais seulement nous avons dù 74 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE simplement changer la prise d’essai, vu que la quantité d'acide tita- nique est bien faible. Done nous prenons 2,500 de cendres que nous attaquons par 10 à 15 grammes de H FI pur, et À centimètre cube d’acide sulfu- rique pur. Fusion avec 5 grammes de bisulfate. Faire ensuite 100 centimètres cubes de solution contenant 15 cen- timètres cubes de SO*IF pur. Titrer à l’eau oxygénée. Nous avons ainsi trouvé dans les cendres de cannes ci-dessus : 0,17 °/, d’acide titanique pur. Essai d’une méthode pondérale. — Nous avons voulu vérifier le dosage précédent par un dosage pondéral. I y a lieu tout d’abord de dire qu'il y a une grande différence entre la composition des sols et celle des cendres, et que la méthode applicable aux sols ne s'applique pas aux cendres, d'autant plus que dans les sols on trouve une plus grande quantité d’acide titanique en présence de fer, alumine en notables proportions, mais en pré- sence de très petites quantités d'acide phosphorique. Dans les cendres au contraire on trouve des traces d’acide tita- nique en présence de traces de fer et alumine, mais de quantités notables d’acide phosphorique.' Les cendres provenant de matières calcinées, il est possible qu’une parte notable de l’acide titanique y contenu soit devenue insoluble dans les acides. Nous avons donc dans ce but employé la méthode suivante en opé- rant sur o0 grammes de cendres, c’est-à-dire une quantité impor- tante, méthode consistant en une attaque chlorhydrique donnant : 1° une silice insoluble; 2 une liqueur chlorhydrique, et à doser séparément sur chaque l'acide titanique. Nous avons pris deux capsules de 500 centimètres cubes et mis dans chacune 50 grammes de cendres + 150 centimètres cubes d’eau et 150 centimètres cubes de HCI pur, avec 1 gramme de chlorate de potasse. Évaporé à sec. Calciné. Repris par l’eau chlorhydrique. Filtré et lavé. On a obtenu comme silice insoluble 135,765 et LE TITANE 15 438,737, c’est-à-dire 27,98 et 27,47 °[, ; les liquides chlorhydriques ont été mis à part. Les silices ont été traitées chacune par le mélange fluorhydrique et sulfurique, puis par 20 grammes de bisulfate de potasse, et enfin fait 250 centimètres cubes de solution aqueuse. Cette solution était un peu trouble, et cela est dû à du phosphate ainsi que nous l'avons constaté plus loin. Ï nous a suffi d’une première précipitation suivie d’un traitement au carbonate de potasse et d’une nouvelle fusion au bisulfate, qui a donné alors une solution parfaitement claire, pour obtenir par une nouvelle précipitation de l’acide titanique pur. On a pesé 0*,0557 et 05,057. Le premier précipité refondu et fait 10 centimètres cubes de solu- tion sulfurique a donné avec le zine une coloration violette très forte. Le deuxième précipité refondu et amené à 100 centimètres cubes, puis titré à l’eau oxygénée, a donné 0,055 contre 0#,057 pesé. En résumé, on a trouvé par pesée 0,056 et 0%,057 qu'on peut trans- former d’après le titrage à l’eau oxygénée en 0,055 de TiO0? pur, auquel il y a lieu d'ajouter 0,003 pour la fusion au carbonate de potasse. Cela fait 05,058 pour 50 grammes de cendres, et 0#,116 pour 100 grammes de cendres: en gros 0#,12 contre 08,17 trouvé par la méthode colorimétrique directe. Il est à présumer que la différence 0,05 °/, se trouve dans la solu- tion chlorhydrique. Pour arriver à isoler l’acide titanique de la solution chlorhydrique, nous nous sommes inspirés des méthodes de Morgan et d’Arnold, basées sur la séparation à l’état de phosphotitanate de fer, par addi- tion de phosphate d’ammoniaque ; il est dit dans cette méthode qu’il faut calciner assez fortement après l’évaporation à sec. Nous avons poursuivi le but suivant : ajouter une quantité de phosphate d’ammoniaque telle que toutes les bases soient converties en phosphates, et en même temps un peu de perchlorure de fer pour être sûr de la formation de phosphotitanate. Le liquide du premier essai de 50 grammes nous a servi comme essai et étude préliminaire. 76 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Le second pour essai final. Ce liquide a été concentré à 200 centimètres cubes environ et additionné de 08,500 de perchlorure de fer sublimé et 25 grammes de phosphate d’ammoniaque. Évaporé jusqu’à siccité dans du platine, puis calciné jusqu’à dis- parition du chlorure d’ammonium, la masse devenant pâteuse. Le tout est repris par l’eau chlorhydrique jusqu’à désagrégation complète par ébullition. Filtré pour séparer l’insoluble. Calciné légèrement, et fondu avec 15 grammes de carbonate de potasse pour décomposer le phos- phate multiple obtenu. Repris par l’eau bouillante et lavé avec le carbonate de potasse a 2°}. Fait ensuite un traitement au bisulfate, avec précipitation de l'acide titanique. Une deuxième fusion avec 2? grammes de carbonate de potasse suivie d’une nouvelle fusion au bisulfate et précipitation qui nous a donné 0£",020 de précipité contenant par titrage à l’eau oxy- génée 0#,015 de Ti0° pur. 3 On doit donc rajouter 05,006 pour les deux fusions carbonatées. Cela fait un total de 0“,021 retrouvé ; et pour 100 grammes de cen- dres 0,042. En ajoutant au résultat trouvé sur la silice cela fait 0,12 et 0,04, soit un total de 0,16 °/, retrouvé par pesée contre 0,17 par colo- rimétrie directe. On voit que le précipité final obtenu dans la solution chlorhy- drique n’était pas encore très pur. Mais néanmoins, vu les difficultés de séparation, le résultat est déjà assez satisfaisant. Depuis nous avons expérimenté très longuement la méthode de dosage de l’alumine par le procédé Carnot: méthode de précipitation par les phosphates en présence d’hyposulfite de soude et en solution chlorhydro-acétique, et nous pensons qu'on simplifierait énormé- ment la méthode précédente en appliquant au liquide chlorhydrique des cendres. On précipiterait ainsi directement le litane et l’alumine à l’état de phosphates, et par des traitements au bisulfate et au car- bonate de potasse on arriverait plus vite à l'acide titanique pur. Comme on le voit, le dosage pondéral de l'acide titanique dans les LE TITANE ré cendres de végétaux, surtout s'il est en petites proportions, et en présence d’une quantité assez notable d’acide phosphorique, n’est pas chose très facile, et la méthode colorimétrique directe telle que nous l’avons exposée est beaucoup plus rapide et tout aussi exacte. Nous donnerons ci-dessous la méthode résumée pour le dosage pondéral de l’acide titanique dans les cendres de végétaux conte- nant cet acide titanique en petites quantités. Note résumée sur la méthode à employer pour séparer et doser pondéralement l'acide titanique contenu en petites quantités dans les cendres de végétaux Attaquer 50 grammes de cendres par l’acide chlorhydrique dilué. Évaporer à sec. Calciner. Reprendre par l’eau chlorhydrique. Sépa- rer la silice par filtration. On a donc: 1° De la silice ; 2° Une solution chlorhydrique. La silice est traitée par le mélange d’acides fluorhydrique et sulfurique. On suit le traitement ordinaire pour y doser l'acide titanique, c’est-à-dire : 1° Fusion au bisulfate et précipitation ; 2° Fusion au carbonate de potasse ; 3° Seconde fusion au bisulfate et précipitation de l'acide titanique pur ; 4 Vérification par l’eau oxygénée et le zinc. Pour la solution chlorhydrique, on précipite l’alumine et le titane par le phosphate de soude en présence d’hyposulfite de soude, en solution chlorhydro-acétique (méthode Carnot pour dosage de l’alu- mine); l’alumine et le titane sont précipités à l’état de phosphates. Ces phosphates sont traités par le carbonate de potasse suivi d’une fusion bisulfatée et précipitation, et subissent un deuxième traite- ment semblable si par le premier on n’arrive pas à l’acide titanique pur. Le dernier précipité d’acide titanique est vérifié également par l’eau oxygénée et le zinc. 18 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Nouvelles déterminations du titane faites sur des cannes, des jus de cannes et des betteraves Comme on l’a vu précédemment, les cannes qui nous ont servi à préparer les cendres étaient des cossettes tout-venant de la fabrica- tion et, par conséquent, nous ne pouvions affirmer que l’acide tita- nique y contenu provenait exclusivement des cannes. En effet, dans l’analyse des cendres nous avons trouvé une petite quantité de sable, c’est-à-dire que les cossettes contenaient un peu de terre, et Pacide titanique pouvait donc provenir de la terre. Nous avons alors repris une certaine quantité de cannes que nous avons nettoyées nous-mêmes avec grand soin, découpées, desséchées, puis préparé des cendres comme il a été dit plus haut. Les cendres ainsi obtenues n’ont donné que des traces absolument insignifiantes d'acide titanique en opérant par la méthode colorimé- trique directe. Il est donc à supposer que l’acide titanique trouvé plus haut pro- venait exclusivement de la terre renfermée dans les cendres, et qu'il n'existe pas normalement ou du moins en très petites quantités dans la canne. Ceci est exact pour les cannes récoltées en Égypte du moins, mais il est impossible d’affirmer qu'il en soit ainsi pour toutes les cannes. Il est parfaitement possible que les cannes de Hawaï renferment normalement du titane même en opérant sur des cendres absolument pures. Cela peut tenir d'autre part à ce que la canne, à Hawaï, a une durée de végétation de vingt à vingt-deux mois, alors que la canne en Égypte ne végète que durant huit à douze mois. Nous avons préparé également avec beaucoup de soin des cendres de betteraves à l'usine de Pont-d’Ardres (France), en suivant toutes les précautions mentionnées plus haut. Là aussi nous n’avons pas trouvé d’acide titanique. Nous avons préparé d'autre part des cendres de jus industriels, de cannes provenant de deux usines d'Égypte travaillant : 1° L’une par pression ; 2° L'autre par diffusion. LE TITANE 79 Nous y avons dosé le titane par la méthode colorimétrique directe et obtenu: ACIDE TITANIQUE pour cent de cendres Dans les cendres de jus de pression. . . . . . . . . . 0,11 — HIS ON ere corner e Le néant Nous avons aussi dosé l'acide titanique dans sept échantillons de mélasses de différentes usines d'Egypte et trouvé : ACIDE TITANIQUE pour cent de cendres Mélasses d'usines travaillant par diffusion . . . . 0,01 à 0,02 — DrESSIOTERRERE Se 0,01 à 0,02 MÉRSSES HE PAIMRETIÉ Une ee et ee 0.03 Recherche et dosage de l'acide titanique dans les cendres de bagasse de Java, d’après H. PeLLET et CH. FRiBouRG. — Sur notre demande, notre distingué collègue, M. Prinsen-Geerligs, directeur de la station d’essais de Java, nous a adressé différents échantillons de cendres de bagasse étiquetés comme suit : 1° Cendres de bagasse de la sucrerie Bædveran ; 2 Cendres de bagasse retirées d’un four à gaz dit de Kersten de la sucrerie de Mingirran ; 3 Cendres de bagasse incomplètement brûlée (la bagasse initiale renfermant 53 °/, d’eau) ; 4 Cendres de bagasse de la sucrerie de Tjebongan. Toutes ces cendres de bagasses proviennent de bagasses de mou- lins brülées sans bois ni feuilles ; 5° Cendres de feuilles d’un four spécial où on ne brûle que des feuilles de cannes sèches. Sur toutes ces cendres finement pulvérisées, et bien calcinées, certaines même avec un lessivage préalable, nous avons dosé le titane par la même méthode colorimétrique que celle employée pour les cendres de cannes et qui s’applique du reste très bien. Nous avons ainsi dosé : ACIDE TITANIQUE pour cent de cendres NEC EE EN Re 0,176 JE) CRE NES RER 0,074 SR RCE CAN PAT 0,126 PRE RERO DE RRTEC 0,161 GS ERREUR PONT (RSS 0,129 80 ANNALES NE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Mais nous rappelons de suite que dans tous ces produits indus- triels le titane peut provenir de ce que la canne travaillée à apporté de la terre, que l’on retrouve partout ensuite dans les ïus, les écumes, les mélasses et naturellement dans la bagasse. D’autant plus que les jus de cannes clarifiés ne peuvent être filtrés comme les jus de betteraves. Recherche et dosage de l'acide titanique dans les écumes de sucrerie, d’après H. PELLET et Cu. FriBourG. — Enfin, pour com- pléter notre étude, nous avons voulu doser l'acide titanique dans des écumes de sucreries de cannes, soit de carbonatation, soit de défé- cation. Sa Nous avons employé la méthode colorimétrique directe avec une petite variante, vu la quantité de chaux contenue. Les écumes renfermant 3 à 9 °/, d’eau, c’est-à-dire à peu près sèches, on en a calciné 5 grammes puis repris par l’eau chlorhy- drique, avec un peu de chlorate de potasse. Ensuite, sans filtrer, ajouté de l’'ammoniaque. Le précipité ainsi obtenu est caleiné puis traité par l'acide fluor- hydrique (15 à 23 grammes) avec 1 à 2 centimètres cubes d’acide sulfurique. On fond alors avec à grammes de bisulfate, et ensuite on fait 100 centimètres cubes de solution, que l’on titre colorimétriquement à l’eau oxygénée. Nous avons trouvé : ACIDE TITANIQUE pour cent d’écumes Écumes de carbonatation (usine travaillant par diffusion) . 0,014 Écumes de défécation (usine travaillant par pression). . . 0,34 QUATRIÈME PARTIE CONCLUSIONS Dans l’étude que nous venons de présenter, notre but à donc été de faire d’abord une revision rapide des propriétés principales du LE TITANE 81 titane et de ses dérivés, puis une bibliographie assez complète de toutes les méthodes de séparation et de dosage de l’acide titanique actuellement connues. Enfin nous avons nous-mêmes étudié des méthodes de dosage de l'acide titanique, soit colorimétriques, soit pondérales. Ensuite, vu les quantités d’acide titanique trouvées par divers auteurs dans certains sols, et sur les suppositions faites par d’autres de la possibilité de rencontrer l’acide titanique dans certains végé- taux et notamment dans la canne à sucre et la betterave, puis éga- lement après les résultats de M. Maxwell qui a trouvé des quantités d’acide titanique assez élevées dans les cendres de cannes (tiges et feuilles), notre but a été d'étudier cette question. Comme on l’a vu, nous avons établi des méthodes les unes très simplifiées, les autres un peu plus complexes pour doser l'acide titanique dans les sols et les cendres de végétaux. M. Maxwell a trouvé 25,46 d’acide titanique pour 100 grammes de terre à 9,50 °/, d'humidité. De notre côté nous avons trouvé : 1° Terre d'Égypte pour la culture de la canne à sucre: des quan- tités on peut dire à peu près uniformes, suivant la provenance : Ti O? pour 100 grammes de terre sèche ARS ON KIOmEtres ASC Aire ENT ANE r 1,89 À 200 = CR TELE Ve 1,79 À 600 == TUE PS TMS PR ER 2,04 c’est-à-dire 2 °/, en moyenne ; 2% Terre d’Audruicq (France) pour la culture de la betterave : 0s°,47 d'acide titanique pour 100 grammes de terre sèche. Comme on le voit, l’acide titanique existe dans les sols de culture et en proportions variables. Pour ce qui est des cendres de végétaux, M. Maxwell avait trouvé : As 11 et 15,63 d’acide titanique pour 100 grammes de cendres provenant de deux variétés de cannes, et, pour les cendres de feuilles des mêmes cannes, 1,12 et 18,38 de Ti0*. Dans les essais que nous avons faits sur les cendres de cannes, nous ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE. — 1905. — II 6 82 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE avons trouvé 06,17 de Ti0°°}/, dans des cendres contenant encore un peu de terre. Mais sur des cendres de cannes et de betteraves préparées avec beaucoup de soins nous n'avons pas trouvé d'acide tilanique. Nous avons trouvé de l'acide titanique, en très petites quantités, il est vrai, dans des produits de fabrication, jus, mélasses, écumes, bagasses.… Mais ces quantités sont d’autant plus faibles que les procédés d’ex- traction sont plus soignés, et industriellement il n’est pas possible d'éliminer la terre qu’apporte toujours la canne par ses radicelles. Ainsi les jus de pression nous ont donné des cendres contenant 0,11 °/, d'acide titanique, tandis que les jus de diffusion qui subissent, somme toute, déjà une épuration physique, sorte de filtration sur la cossette, ont donné des cendres renfermant à peine de l’acide titanique. Le même phénomène s’est produit dans une étude analogue que nous avons faite en vue de la recherche de l’alumine dans la canne à sucre et la betterave, c’est-à-dire qu’on trouvait de l’alumine si les cendres étaient préparées avec des produits contenant encore un peu de terre ; mais on n’en trouvait plus, ou des traces, dans des cendres préparées avec des produits parfaitement nettoyés et exempts de terre. De même les résultats obtenus avec les écumes sont très probants. L’écume de carbonatation qui résulte d’un jus de cannes par dif- fusion ne renferme que des traces de titane. L’écume de défécation d’un jus de cannes obtenu par pression, et qui contient évidemment et forcément de la terre, renferme 0,34 °/, d'acide titanique, c’est-à-dire une quantité notable. La conclusion est donc que l'acide titanique, ainsi que l’alumine du reste, n’existe pas normalement dans la canne et la betterave, et que si on en trouve dans les produits industriels, cet acide titanique provient de la terre apportée par les matières premières. Cela est exact pour les cannes récoltées en Égypte et pour des betteraves récoltées dans le nord de la France; mais il nous est impossible de certifier que nos conclusions s'appliquent à toutes les cannes et à toutes les betteraves. C’est dans le but de faciliter les recherches et les dosages du titane LE TITANE 83 dans les cendres pures de végétaux que nous avons fait cette étude, et après quelques analyses exécutées par plusieurs de nos collègues sur des végétaux récoltés en différents pays on pourra conclure défi- nitivement à l’absence ou à la présence normale du titane dans la betterave, la canne à sucre, etc. NOTE ADDITIONNELLE Notre mémoire était à l'impression lorsque nous avons eu connais- sance d’une note de M. P. Truchot, intitulée « Dosage du titane dans les minerais », parue dans les Annales de chimie analytique du 15 octobre 1905. Le travail de M. P. Truchot est très intéressant et nous sommes heureux de constater que nous avons observé chacun de notre côté des faits analogues en ce qui concerne différentes méthodes de pré- cipitation de l’acide titanique ou de séparation de la silice d’avec l'acide titanique. Nous avons égal ment cherché à réduire la durée d’ébullition des liqueurs pour précipiter tout l’acide titanique et éviter la préci- pitation du fer lors de l'emploi des méthodes pondérales, M. P. Tru- chot préfère les méthodes pondérales aux méthodes colorimétriques pour le dosage du titane, mais nous pensons qu’à la suite des essais que nous avons répétés à cet égard il reconnaitra que la méthode à l’eau oxygénée peut être appliquée dans bien des cas. De plus, nos études ont porté sur le dosage du titane surtout dans les cendres des végétaux et dans les terres, et on a pu voir que pour les cas particuliers il faut aussi modifier plus ou moins la marche à suivre pour obtenir de bons résultats. À propos des méthodes colorimétriques nous pensons que la réac- tion de L. Lévy pourrait être appliquée pour le dosage de très petites quantités de titane, c’est-à-dire là où la sensibilité de la méthode à l’eau oxygénée pourrait laisser des doutes. La réaction de Lévy est basée sur la coloration que donne l’hydro- quinone en présence de l’acide titanique en solution sulfurique. La’ 84 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE sensibilité de cette réaction permet de déceler 1/100000° de milli- gramme d'acide titanique. Du reste, M. P. Truchot dit que l’intensité de la coloration rouge grenat qui se forme est proportionnelle à la teneur en acide titanique. On opérerait donc dans ce cas comme pour le dosage du sucre dans les produits de la sucrerie. Le saccharimètre est suffisant pour le dosage du sucre jusqu'à 06,2 à 08,3 par litre et en examinant ensuite les liquides dans des tubes de 0",40 ou de 0",50 de longueur. Après, les résultats sont incertains et il faut employer la méthode par décoloration des liqueurs cupriques qui est plus sensible mais qui ne l’est pas encore suffisamment pour constater des traces de sucre dans les eaux de condensation, etc. C’est alors qu’on se sert aussi d’une réaction colorée pour déceler ces traces de sucre, basée sur la coloration violacée que produit l’alpha-naphtol en présence du sucre en solution sulfurique chaude. L’un de nous a décrit une méthode qui permet de doser précisé- ment le sucre dans les liquides divers et ce à parüir du moment où cesse la sensibilité du saccharimètre. D’autre part, la réaction colorée étant trop intense avec des doses élevées de sucre, l'exactitude du procédé s’en ressent. On a donc ainsi le moyen de doser rapidement et sûrement le sucre dans des liquides très étendus et ce jusqu’à 2 et 8 milligrammes par litre. Il est probable qu’il en serait de même avec la réaction de Lévy donnant la coloration rouge grenat, qui pourrait être employée pour le dosage de très faibles quantités de titane dans des substances diverses et ce en suivant Ja méthode décrite par M. Lévy ou en la modifiant au besoin, comme nous avons modifié la marche géné- ralement suivie pour la réaction du sucre avec l’alpha-naphtol. Ordinairement on mettait l’alpha-naphtol dans la solution sucrée et on ajoutait de l’acide sulfurique avec certaine précaution pour obtenir l’anneau coloré. Dans le procédé Pellet et Giesbers on met d’abord l'acide sulfurique, puis l’eau à essayer et ensuite le réactif. On agite et on a une colora- tion proportionnelle à la quantité de sucre en opérant toujours dans des conditions identiques. NOTE SUR LE DOSAGE DES SUCRES RÉDUCTEURS PAR LA MÉTHODE DE LEHMANN MODIFIÉE PAR M. MAQUENNE Par MM. L. MASSOL et A. GALLEMAND (TRAVAIL DE L’INSTITUT PASTEUR DE LILLE) Les méthodes de dosage des sucres réducteurs sont nombreuses. La méthode de Soxhlet par pesée du cuivre est très précise, mais longue et délicate. La méthode de Violette, basée sur la décoloration de la liqueur de Fehling, est plus rapide, mais susceptible de causes d'erreurs. Elle oblige à opérer toujours sensiblement dans les mêmes conditions de concentration, et, en outre, elle devient inapplicable lorsqu'il se produit, pendant la réduction, des teintes verdâtres qui empêchent de saisir le moment de la décoloration. La méthode de Lehmann, modifiée par M. Maquenne, évite la len- teur de la méthode pondérale ou l’appréciation incertaine de la déco- loration de la liqueur de Fehling. Elle détermine, par la méthode iodométrique, le poids de cuivre non réduit de la liqueur cupro- potassique pour obtenir par différence le poids de cuivre réduit. Mais, puisqu'il n’y a pas proportionnalité entre le poids de cuivre réduit et le sucre réducteur, on est obligé, comme dans la méthode pondérale, d'employer des tables établies expérimentalement. Nous allons donner 86 ANNALES .DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE plus loin ces tables et la méthode que nous avons suivie pour les établir. Nous avons employé les liqueurs de Soxhlet ainsi composées : 1° 39,639 de sulfate de cuivre, en solution dans la quantité d’eau suffisante pour faire 500 centimètres cubes ; 2° 173 grammes de sel de Seignette et 21#,6 de NaOH, complétés à 200 centimètres cubes. De cette manière, la solution de sulfate de cuivre conserve un titre constant. On opère le mélange des deux solutions au moment de s’en servir, en versant la solution n° 2 dans la solution n° 4. Nous prenons 10 centimètres cubes de chacune d’elles. La réaction s'effectue dans un Erlenmeyer de 125 centimètres cubes environ, fermé par un bouchon en caoutchouc à un trou muni d’un tube de verre pour diminuer l’évaporation et la rendre sensiblement égale d’un dosage à l’autre. On fait bouillir la liqueur et on ajoute de suite 20 centimètres cubes de la solution sucrée à essayer, contenant au plus 0,40 °}, de sucre réducteur. L’ébullition est maintenue deux minutes pour le glucose, le lévulose et le sucre interverti, quatre mi- nules pour le maltose (ces temps sont comptés à partir de l’instant où l’ébullition recommence après l'addition des 20 centimètres cubes de solution sucrée). On refroidit ensuite le matras dans l’eau cou- rante et on ajoute 10 centimètres cubes d’acide sulfurique à 50 °/, en volume. On refroidit à nouveau et on ajoute 10 centimètres cubes d’une solution à 10 °/, d’iodure de potassium. Il se forme de l’iodure cuivreux avec le cuivre non réduit et il se sépare une quantité d’iode égale à celle contenue dans l’iodure cuivreux d’après la formule : 2S0: Cu + 4KI— 2S0*K° + Cu? EF + FE. Il suffit alors de doser l’iode libre par l’hyposulfite de sodium en présence d’empois d’amidon comme indicateur pour pouvoir remonter au cuivre. La solution d’hyposulfite est à 2 °/, environ : on la titre préalable- ment par rapport à la solution de sulfate de cuivre de titre rigoureu- sement établi par la méthode électrolytique. Supposons donc ce titre connu et égal à 398,639 de sulfate de cuivre pour 500 centimètres cubes, Cette solution renferme 17#,61 de cuivre par litre. En titrant NOTE SUR LE DOSAGE DES SUCRES RÉDUCTEURS 87 notre solution d’hyposulfite par rapport à 10 centimêtres cubes de cette solution cuprique, nous versons, par exemple, N centimètres 0#,1761 de N cuivre. Après réduction de la liqueur cupro-potassique ‘par le sucre considéré, nous ne versons plus que n centimètres cubes d’hyposul- fite. La quantité de cuivre réduit est donc cubes d’hyposulfite, 1 centimètre cube équivaut donc à [N — 1] ——— Se Nous préférons donner les poids de cuivre correspondant au sucre pour éviter de passer par la solution d’hyposulfite, qu’il est difficile de maintenir toujours au même titre. Aïnsi que l’a fait remarquer M. Maquenne, un dixième de centi- mètre cube de solution d’hyposulfite à 2 °/, correspond sensiblement à un tiers de milligramme de glucose. Comme, avec un peu d’habi- tude, on peut très bien apprécier la fin du dosage à une goutte près, il en résulte que la méthode permet d'évaluer un sixième de milli- gramme de glucose ; si on opère sur 05,050, on a une approximation de 1/300. Établissement des tables Nous avons dans ce but employé des solutions de sucres réducteurs purs vérifiés par le polarimètre et par la réduction. En opérant avec des solutions sucrées de 0%,05 à 0“,40 pour 100 centimètres cubes, nous avons pu calculer le cuivre réduit correspondant. Nous étudie- rons simultanément le glucose, le lévulose et le sucre interverti, pour lesquels la durée d’ébullition est la même. Les nombres que nous donnons sont la moyenne de nombreuses déterminations expérimentales corrigées par l'emploi d’une courbe construite de la façon suivante. Pour chaque concentration du liquide sucré, nous avons Calculé le rapport du poids de cuivre réduit déter- miné expérimentalement au poids de sucre employé. Ce rapport, multiplié par 100, représente ce que nous appellerons le pouvoir réducleur absolu du sucre à chaque concentration. On constate que 88 . ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ces nombres varient; en portant en abcisses les concentrations de sucre et en ordonnées les pouvoirs réducteurs absolus, on obtient une courbe qui, par sa discontinuité, traduit nettement les plus faibles imperfections de dosages. Après rectification de cette courbe des pouvoirs réducteurs absolus, nous avons pu corriger les poids de cuivre réduit correspondant au poids du sucre essayé. Les corrections que nous avons faites sur les poids de cuivre varient de 0*,0002 à 05 ,0004 et restent toujours inférieures aux différences des détermi- nations expérimentales. Le tableau suivant donne les nombres obtenus par cette méthode. Les colonnes VIIT et IX représentent les pouvoirs réducteurs relatifs du lévulose et du sucre interverti. Ce sont les rapports des poids de cuivre réduit par le lévulose ou le sucre interverti aux poids de cuivre réduit par le glucose à la même concentration. Tableau général POUVOIRS RÉDUCTEURS absolus relatifs par le | parle Inter- à ivulose verti Lé glucose |lévulose Glucose |Lévulose verti IL III f VI VII VIII gr gr 0,147 |0,134810,14141183,751168,5 [176,75] 0,917 0,130210,120 |0,12551186.0 |171,431179,29| 0,922 0,113119,1038/0,1085/188,5 [173,0 |180,83| 0,918 0,0954,0,0873/0,0911/190,8 |174,6 [182,2 | 0,915 0,077110,0708/0,0743/192,751177,0 |185,75] 0,918 0,0583/0,0539/0,056 |194,33/179,63|186,66| 0,924 0,0393/0,0363/0,0378/196,5 |1$1,5 |189,0 | 0,924 0,0198/0,0183/0,019 198,0 |183 |190,0 | 0,924 Nous donnons à part les résultats que nous avons obtenus pour le maltose, en partant d’un produit préparé par nous-mêmes. Nous ferons remarquer qu'après des cristallisations très nombreuses dans l’alcool méthylique combinées avec des purifications par reprises dans lalcool éthylique absolu, nous sommes parvenus à obtenir un produit dont la pureté, calculée par les tables de Wein ou par la formule polarimétrique de Meiss}, différait toujours de 4 °/,. Les NOTE SUR LE DOSAGE DES SUCRES RÉDUCTEURS 89 nombres de maltose anhydre que nous donnons sont déduits des tables de Wein. Remarquons que, d’après notre définition même, nous ne pouvons plus calculer le pouvoir réducteur relatif au delà de la concentration de 0,40°/,, à ce moment le chiffre relatif au glucose étant impossible à déterminer, puisque la presque totalité du cuivre est précipitée. POUVOIRS RÉDUCTEURS MALTOSE ESSAYÉ CUIVRE RÉDUIT A — Absolu Relatif ETe gr. 0,0177 0,0217 122,9 0,630 0,0354 0,0431 121,75 0,628 0,053 0 ,0636 120 0,631 0,0707 0,0831 117,5 0,631 0,0883 0,1026 116,25 » 0,106 0,1227 115,75 » 0,1236 0,1498 115,5 » 0,1413 0,1628 115,25 ) Nous nous proposons, dans la suite, de revenir sur l'établissement d’une table pour le maltose, quand nous aurons levé les incertitudes que nous avons sur la valeur de notre pr oduit. Interprétation mathématique des résultats Nous.nous occuperons d’abord du glucose. Si, dans notre tableau général, nous considérons la colonne (V) des pouvuirs réducteurs absolus du glucose, nous constatons que lorsque la concentration du liquide essayé diminue de 0,05 °/,, le pouvoir réducteur absolu aug- mente sensiblement de 2. Cette remarque va nous permettre d'établir la relation qui unit la quantité de glucose à la quantité de cuivre réduit en adinettant qu'il y ait toujours proportionnalité dans les différents intervalles de concentration : ceci n’est du reste vérifié que dans les limites de concentration du tableau. Pour la concentration de 0,40 °/,, le pouvoir absolu est de. . . . . 183,75 Pour la concentration de 0,05 °/,, le pouvoir absolu est de. . . . . 198,00 Pour une diminution de concentration de 0,35 °/,, le pouvoir réducteur absolu augmente de. . . . . LES EM ER AOL 14,25 Pour une diminution de Sheet dE 0. 05 A le pouvoir réducteur ADSONIE AUÉTROLO RTC EU PEER EAN Et STRESS CEE EEE ra 2 90 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE I y a donc sensiblement proportionnalité, puisque cette augmenta- tion de 2,03 se reproduit pour chaque intervalle du tableau. Étendons donc cette propriété à l’intérieur de chacun des intervalles, qui sont d’ailleurs assez rapprochés. Soit æ le poids de glucose, en grammes, contenu dans 20 centimètres cubes du liquide essayé el y le poids, en grammes, correspondant de cuivre réduit : 5 æ représente le glucose de 100 centimètres cubes. À la concentration de 0,40 °/, le pouvoir réducteur absolu est égal à 183,79 (quantité de cuivre réduit par 100 de sucre). Pour une dimi- nution de 0,35 dans la concentration, l'augmentation du pouvoir réducteur absolu est de 14,95 ; donc, pour une diminution de 1 dans la TI augmentation du pouvoir réducteur absolu est de 14,2 0% ? et pour une concentration 5 æ, comprise entre 0,05 et 0,40, s* la diminution de concentration étant 0,40 — 5x, l'augmentation du 14,25 (0,40 —5 x). 0,30 centration 9x, le pouvoir réducteur absolu est de : pouvoir réducteur absolu est de Donc, à la con- 25 (0,40 — 5 dans AE cette expression nous représente, par définition, le cuivre réduit par 100 de sucre à la concentration 5 x. Pour 1 de sucre essayé, le poids de cuivre réduit est représenté par l’expression 183,75 (0,40 —5z)14,25 PR. A. 100 7 0,35x 100 400 Pour z de sucre le poids de cuivre réduit, que nous avons appelé y, sera [183,75 (0,40—52)14,257 12] 300 0,35 x 100 Cette équation nous représente une conique qui est une para- bole puisque le terme du second degré de l’équation est carré parfait. Les calculs effectués, on a la fonction suivante : y — 2,0003 æ — 2,0357 æ. (1) NOTE SUR LE DOSAGE DES SUCRES RÉDUCTEURS 91 Gelte courbe passe par l’origine, son axe est parallèle à l'axe des y. La tangente à l’origine est la droite représentée par l'équation y — 2,0003 z. Remarquons que pour chaque valeur de y on peut tirer de l’équa- tion deux valeurs positives de æ. La plus petite racine convient seule à la portion de la courbe correspondant aux déterminations expéri- mentales. Allhn avait exprimé la loi de réduction par la formule sui- vante : Yan RTE: Dans ce cas la parabole ne passe plus par l’origine. Nous avons déterminé les coefficients &, B, y pour rechercher l'équation qui nous donnerait les valeurs les plus approchées de nos déterminations expérimentales. Voici la méthode suivie : sa- chant, comme nous l’avons démontré, que la loi de réduction est représentée par une parabole, les huit déterminations de notre tableau général ci-dessus nous permettent d'écrire huit relations de la forme : 0,147 —0,0064a + 0,0808 + +. Ces huit équations associées trois à trois représentent cinquante- six systèmes d’équation à trois inconnues («, 8, y), nombre des combi- naisons de huit objets trois à trois. Nous avons cru suffisant de résoudre quatre de ces systèmes convenablement choisis (c’est-à-dire formés par des déterminations assez espacées) et nous avons pris pour &, 6, y, la moyenne arithmétique des quatre valeurs trouvées. Nous avons alors établi équation suivante : y = —2,31435 à + 2,04017 x — 0,000734, (2) équation différente de l’équation (1). D’après son établissement elle lui est à priori préférable et les valeurs de y tirées en fonction d’x doivent se rapprocher davantage 92 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE de nos données expérimentales, comme on peut s’en convaincre à l'inspection du tableau ci-dessous. CUIVRE RÉDUIT DÉTERMINÉ , A SUCRE ESSAYE par par par expérience équation I équation II gr. gr. gr. gr. 0,080 0,147 0,147 0,1473 0,070 0,1302 0,130 0,1304 0,060 0,1131 0,1127 0,1131 0,050 0,0954 0,0949 0,0953 0,040 0,0771 0,0768 0,0771 0,030 0,0583 0,0582 0,0583 0,020 0,0393 0,0392 0,0391 0,010 0,0198 0,0198 0,0194 Dans la pratique, pour établir une table, il suffirait donc de faire trois déterminations expérimentales assez éloignées. On calcule- rait &, 8, y et, à l’aide de l'équation formée, on aurait les valeurs intermédiaires du tableau. Plusieurs déterminations expérimentales permettraient ensuite de contrôler l'exactitude de la formule. La deuxième équation que nous venons d'établir peut se rappro- cher de celle d’Allihn. En effet, en prenant le gramme pour unité cette dernière peut s’écrire : y = —0,1576 &° + 2,0522x — 0,0025647. Cette formule a été établie en opérant avec 30 centimètres cubes de solution blanche, 30 centimètres cubes de solution bleue, 25 cen- timètres cubes de solution sucrée et 60 centimètres cubes d’eau. Si nous la comparons à notre équation (2) nous remarquerons que le coefficient d’x (8) diffère peu du nôtre, « celui d’x° est sensiblement le tiers du nôtre et y (le terme constant) est à peu près le triple de celui de notre équation. Nous avons cherché s’il n’y avait pas là une relation. On peut d’abord remarquer que nous employons, dans nos déterminations, trois fois moins de réactifs qu'Allihn. Nous avons alors fait des dosages en doublant, en triplant nos solutions cuprique et sucrée sans en changer la concentration. Dans ces conditions nous avons constaté que, pour une concentration donnée de la liqueur sucrée, le pouvoir réducteur absolu du sucre restait sensiblement NOTE SUR LE DOSAGE DES SUCRES RÉDUCTEURS 93 constant quand on doublait ou triplait les volumes de liqueurs cu- prique et sucrée. Interprétons ce fait analytiquement : Dans le premier cas où nous employons 10 centimètres cubes de liqueur bleue, 10 centimètres cubes de liqueur blanche et 20 centi- mètres cubes de solution sucrée, la réduction s’opère d’après la for- mule suivante : Ya EL ET: Dans le second et le troisième cas, d’une façon générale, si on emploie n fois le volume initial de solutions cuprique et sucrée, on a, puisque le cuivre précipité par næx de glucose essayé est ny (le pouvoir réducteur absolu restant le même, la loi de réduction étant toujours représentée par une parabole) : ny = an +E'nzr+7Y. Multiplions notre première relation par n, il vient : ny=anL +£nT+7yn. D’où 'n'L +Bpnr+y —=ant + Bnr° + yn. Ceci quel que soit x dans l'intervalle 0 à 08,080. Donc «'N'—an DRE n Bin pr BE Y y" = YA. Sin — 3, ce qui est le cas des déterminations d’Allihn, on a l’équa- tion y= ga + pt + 37. Comme nous lavons vu plus haut, notre formule traitée de cette manière nous redonne la formule d’Allihn aux différences d’expé- rience près : du reste, sa dilution n’est pas tout à fait la nôtre. Le volume total de ses liqueurs au lieu d’être égal à 120 centimètres cubes (comme l’exige notre raisonnement) est de 145 centimètres cubes. La propriété n’en existe pas moins. 94 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE On peut traduire ce qui précède en disant que ces paraboles cou- pent respectivement l’axe des y aux points y—7, y —387y. En ces points leurs tangents sont parallèles. De plus leurs paramètres sont respectivement p — = De La parabole d’Allihn aurait donc un paramètre triple de la nôtre. On peut remarquer que plus les quantités de liqueurs augmentent, plus le paramètre augmente. Si nous supposons que toutes ces paraboles soient transportées à lori- gine, elles y auront toutes une même tangente eommune, et pour des quantités de liqueurs infinies la loi de réduction serait repré- sentée par cette tangente y—=82. Dans ce cas seulement le poids de cuivre précipité serait donc proportionnel au poids du sucre employé. On voit par ce qui pré cède qu'il est d'autant plus nécessaire de se servir de tables, pour la détermination quantitative des sucres, qu’on opère sur des volu- mes plus faibles de liqueurs. Nous avons tenu à mettre ces propriétés en évidence pour bien faire saisir la différence qui existe entre la formule d’Allihn et la nôtre. Nous avons calculé avec notre équation (2) les poids de cuivre cor- respondant à des poids connus de glucose, de milligramme en milli- gramme. Nous donnons cette table avec les calculs d'interpolations qui permettront de calculer de suite les valeurs intermédiaires. Lévulose et sucre interverti Nous avons aussi cherché une expression analytique pour exprimer la loi de réduction pour le lévulose et le sucre interverti. Nous au- rions pu procéder comme pour le glucose, mais la méthode était trop longue. Nous avons préféré utiliser une propriété qui ressort de notre tableau général. En effet, si nous considéronsles colonnes VIII et IX qui expriment les pouvoirs réducteurs relatifs du lévulose et du sucre interverli, nous constatons-que ces nombres sont sensible- ment indépendants de la concentration du liquide sucré ; la moyenne NOTE SUR LE DOSAGE DES SUCRES RÉDUCTEURS 95 est de 0,920 pour le lévulose et de 0,960 pour le sucre interverti. Nous en concluons que les courbes représentatives des poids de cuivre réduit en fonction des poids de sucre sont des courbes dont toutes les ordonnées sont égales aux ordonnées correspondantes de la parabole du glucose multipliées par 0,920 pour le lévulose et 0,960 pour le sucre interverti; ces courbes qui sont semblables sont donc des paraboles. Cherchons leurs équations Pour le glucose nous avons Yy= a +pr+Y; pour l’un quelconque de nos sucres considérés : y =x 2 +$pz+7y, la quantité x des deux sucres employés étant la même. Ï \ Or, d’après ce que nous avons fait remarquer, on a, quel que soit x 2 2 1 ? A Ram En mi FE TN ar EpTr Ter (P représentant le pouvoir réducteur relatif du sucre réducteur considéré). D'où d'a —aP]+x(s —8P|+y —;P=0; d’où a —«P=0 2 CE B==pP=0 ME Tv —YP=0 Tv =YP. Les coefficients de l’équation de notre nouvelle parabole sont donc égaux aux coefficients de l’équation de la parabole du glucose multi- pliés par le pouvoir réducteur relatif du sucre considéré. Nous avons les formules suivantes : Pour le lévulose : y—=—218442 +1,87609x — 0,0006753 ; Pour le sucre interverti : y = — 2,21938 x° + 1,9585 x — 0,0007046. Une quelconque de ces paraboles est telle que son paramètre est ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 96 &9°0 or 9ç‘0 6‘0 0c‘0 8‘0 Fr‘0 L‘0 160 9‘0 1g‘0 c‘0 ca ‘0 r‘0 61‘0 g‘o 81‘0 g‘0 Ca90 ‘0 1‘0 CSS re 6ç‘0 0‘T &c‘0 6‘0 LF‘0 8‘0 IF‘0 L‘0 c£‘0 9‘0 6a‘0 c‘o 7a‘0 F‘0 81‘0 g‘0 81 ‘0 8‘0 6ç0 ‘0 1‘0 or oi suorerodrequr.p 8'1091v9 et et er Verte de ere « minier ie ete elite Nes ie ONE DERDBOERRERRRRRERSEREST = ee pt pl et el pe pt ef pt né pet et pet pt L a 9°0SI 6°S8Fr] £°Lr] 9°GFI G°£YI g‘crl 9‘Or] 6°8£] AD A a G‘c£] 8'££} CAT +‘0£] L‘Sa] O‘LGI £° cal 9°E£81 8°J8] l'O8I Y'°SI] 9°97} G°YII PSS] FIL] 9°607 8‘LO] soumuris =NITu ua HHAIN9 LL cc ‘0 0‘T 9L 0g‘0 60 CL Fr'0 8‘0 YL 6€‘0 L‘0 £L gg‘o 9‘0 äL 88 ‘0 ‘0 mL. 88 0 F‘0 OL 21‘ go 69 11'0 8‘0 89 cco‘0 1‘0 L9 Te ere ee < eulntes eee eee Ne Er dt ed et dl ed et dl pd pt et dé pd pdt nt nd nf pd nd pt pt pt pdt nt ft pd © © © @ O0 © 0 Où Où O0 Où 20 C0 > CO 2 ON DO ON D SaumeIs suO1y8[0d1equr,p “ue rar STA9"1vV9 ‘901 €‘yo) c°z01 L‘00! 6° 86 1°L6 cAcG c°e6 LATE 6°68 1°88 £°9s F4 958 8°08 6 8L Ron à CL g°eL (HS 1 969 S°L9 6° c9 079 1°80 & 09 soutuei18 =HTIU u9 HHAINO seurumers =HITTU uo HHONS 98c‘0 LF‘0 &r‘0 Le‘0 16‘0 93°0 18‘0 91‘0 0T‘0 £98c0 ‘0 6‘1 oc ‘0 cr‘ 0 0r‘0 cg ‘0 0g‘0 ca‘ 0 0z‘0 GT ‘0 1‘0 go‘ 0 O'T 6‘0 8‘0 L‘0 9‘0 c‘o F‘0 g‘o &‘0 T‘0 = fai 0'‘T 6‘0 8‘0 L'0 9‘0 c‘0 F‘0 £‘0 80 1‘0 = LA SUOTJE]Od1oquI, p S"1191v9 (a1renqe) aou919pp e1 ajuosgudai Tq) esoonf e7 anod ejqez ee « e « [ere] ao [er] e [er] © a — a ON OC RON ON ON ON em ON eme EN ON me CN ON ot mt CN et mt pet et et 19 © ro -minro— somwueis “ITU ua AHAINIY Dre £a rare sauuwuei8 -HTTu ue ayons 97 D EDUCTEURS SUR LE DOSAGE DES SUCRES R NOTE SUOrJU[Od1oQUuI,p S1991V9 &8 IS 08 6L 8L LL 9L SL YL A &L JL OL 69 89 L9 99 G9 Y9 69 &9 19 09 66 86 LS OS rete nie no ele ot els. le. ee ECC: = PR AE td dd 9 pd pe pe ed Op pt ed ut Pl pe pd pd pd pet pd pd vt Ved pd 4 ç ç 9 G Q 9 ç 9 ç 9 9 S 9 9 S 9 9 9 9 9 9 9 9 L 9 9 souueis | soute “ITU “HT L a ua uo HHAINY9 Huons suOt}Uodroqur,p S'IN09'"1V) — 96 cc LAS 6c &S 1S 0S 6Y Sy LYy 9Y y Yy 6y &y 17 0Y 668 86 LE 96 cg F6 66 &6 [KA PP soumuveis | sommuers =TIIEUX =ETTTUu L a uo uo HYHAINO HmuNnns MWrlele" lee lel et eee en tete eee let ee pd pd pd pt et nt pd pd nt pd pt nd pt et pt pd ed pt er Error DODONR OCDE OR OCOrCRrE © SUOHE[OdIOqUt,P — etes et eme alt ee nt ae en ee « ? a — CP eee se -r = = mm OM ON ON Où M CS © © © © Cr AN > O0 Cù O0 OÙ F- OP CO ND I CO CO > D 1 00 D el pd et et et et pe pe et et ee ed et et ed ét e « D TA MmNOGDTRIND SH Où © D © D © € SoUuUmEIS “Tru L € uo AWAINN SOUUue1S “ITITUI uo HUNN$ esoquAS#] 97 anod eIqeL D. IL. RIE, — 190 " ANN. SCIENCE AGRON. — 2° Si LA SCIENCE AGRONOMIQUE nl * ANNALES D 98 = 1° 9°YYI &S &9'0 | OT 8°I G°Jo1 9c . de 1e GT l'or | LT OMR IT NET Me 8°] et ac SG : 9°} V°Iy] 08 0c‘o | 8‘o fa: ACT yo geo | ofT gel c*0c LG géo) OST SE y | Ge rl ngr AL JE ESC AO SES ec oç‘o | 6‘o | 6°} L‘er 98 6c‘0 6‘0 (NE 1'S£] gL 18 ‘0 9‘0 Dr 6° YG &c ?r‘0 8‘0 Ni s‘9r 2: 50e. BECECOSR GS SES DER 160 nsto À: pr | ace 19 6800) 10 ANG T ‘ep va 9r‘0 L‘o L°7 0‘C£I OL ce‘o | ‘0 JE c°16 0€ ‘0 | 9'o s°] i°ep ge ‘ : L SU = £ A 070 9°0 gi liées] CL 610 | £‘o Sr | 8°68 6 880 | co 6°I 6°1y ac 660 g‘o 9°I L'ISI YL 810 | &‘0 LA 0°ss sy &‘0 | yo 6°] r°6£ Te 9g"0 A L°4 1'O8I CL Ca90°0 1°0 FER g‘98 LY 210 | £‘n 6°I c°Le où oo | so | or | year | à gr = La ‘1 | 9'rs 9F 110 | 80 | et lWoce 6I A 9° S'9GI 0/4 DO "s'eg cy ec0°0 I‘0 GT g'ge SI 990*0 1‘0 1°] ART OL 690 me LA 0‘JS 2 8‘T = LA 6° G°IE LI er = La 9°I c'£cl 69 890 6° HAT e°GL ey 6°] 0‘0€ 91 9°J 6°I&I 89 17° 0 80 6°I 9°LL ty 9890 | 0'T 6°I 1°8& c] pr. 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De plus, les coefficients angulaires des tangentes aux points y=7 où ces courbes coupent l’axe des y sont égaux au coefficient angulaire de la tangente analogue de la parabole du glucose, multiplié respec- tivement par les pouvoirs réducteurs relatifs du lévulose et du sucre interverti. Nous donnons dans le tableau ci-dessous les nombres calculés par ces deux nouvelles formules et nous les comparons à ceux trouvés expérimentalement. CUIVRE RÉDUIT ae Ce SUCRE ESSAYÉ par le lévulose par le sucre interverti gr. gr. gr. gr. gr 0,080 0,1348 0,1355 0,1414 0,1414 0,070 0,120 0,120 0,1255 0,1250 0,060 0,1038 0,1041 0,1085 0, 1086 0,050 0,0873 0,0877 0,0911 0,0915 0,040 0,0708 0,0709 0,0743 0,0740 0,030. 0,0539 0,0537 0,0560 0,0560 0,020 0,0363 0,036 0,0378 : 0,0376 0,010 0,0183 0,0179 0,0190 0,0187 Nous remarquons que les poids de cuivre calculés par nos deux formules sont égaux en plusieurs points à ceux déterminés par l’expé- rience. On peut donc admettre l'exactitude de ces deux formules et calculer deux tables analogues à celle du glucose. Ce sont d’ailleurs les nombres de cette dernière qui ont été multipliés par les pouvoirs réducteurs relatifs. Nous donnons ces deux tables pour éviter tout calcul. En résumé, pour rendre plus courant l’emploi de la méthode de Lehmann, qui est sensible et précise, nous proposons l'usage de nos tables construites pour le glucose, le lévulose et le sucre interverti. Nous faisons remarquer, en terminant, qu’elles ne donneront des renseignements précis qu'autant qu’on se placera dans des conditions identiques à celles dans lesquelles elles ont été établies. ALIMENTATION RATIONNELLE DELA NV A CETTE" MAI TI CONTROLE DE SON RENDEMENT (:) I. — A quelles influences la production laitière est-elle soumise ? Il n’est pas toujours exact de considérer l’alimentation comme le principal moyen de perfectionnement dont dispose l’agriculteur pour exploiter rationnellement le bétail. En ce qui concerne tout spéciale- ment la vache laitière, on doit, en effet, se préoccuper, tout d'abord, de l’individualilé, de la race et des varialions de La sécrétion lactée. Ce sont là, conclut 0. Kellner, avec l’autorité que l’on sait, dans son dernier et magistral ouvrage sur l’alimentation du bétail, les facteurs qui influent certainement en premier lieu sur la production laitière. Quant à l'apport alimentaire, son effet est plutôt secondaire. Les écarts de production ou de teneur du lait en ses principes normaux sont dus bien plus aux aptitudes ethnographiques et indi- viduelles et aux variations normales de la lactation chez le même individu qu’au régime. Celui-ci modifie non pas le pourcentage des composants du Jait, mais parfois la composition de certains de ces principes, des matières grasses, tout particulièrement, dont la 1. Communication lue au congrès de laiterie de 1905, par J. Alquier, ingénieur- agronome, expert près les tribunaux de la Seine, attaché au laboratoire de recherches de la Compagnie générale des voitures. | ALIMENTATION RATIONNELLE DE LA VACHE LAITIÈRE 101 valeur au point de vue de Ja fabrication et de la qualité du beurre se trouve ainsi sujette à de petites variations. On a, par exemple, remar- qué que le passage du pâturage à la stabulation, de même que cer- tains changements d’alimentation influent sur le taux des acides gras volatils et sur le point de fusion du beurre. Mais ce sont là des con- séquences du changement de régime qui, dans la pratique, ne cons- tituent pas une amélioration très digne d'intérêt. En présence de ces faits sans cesse confirmés, il faut logiquement reconnaître que, pour produire rationnellement du lait, il n’est pas nécessaire de se préoc- cuper outre mesure du choix des aliments. samof *** uo D En el S Fa Ë -nu E e Æ = =. |sinof ‘‘* wo &- = A s A 2 > ES S CAD SIN F © 4 |" & 5 œ sogrun | % E S9[21}009 Eu : F C1 5 |rwor # 2 è (e] É ' ce © a D 8 e& D £ . Ne E 2 | ®æ =. 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Mais ces jeunes gens ne deviennent contrôleurs qu'après avoir reçu un complément nécessaire d'instruction. Is fréquentent donc les écoles d'agriculture, et y acquièrent les notions fondamentales de la science agricole, tout en étant spécialement préparés au travail du contrôle laitier. On leur enseigne les principes fondamentaux de l'alimentation rationnelle ; on leur fait connaître les méthodes de sélection des ani- maux et la raison d’être des sociétés de contrôle ; on leur apprend comment il faut traire les vaches. Ils exécutent enfin, en outre, jour- nellement les travaux ordinaires du contrôle avec lesquels ils doivent être entièrement familiarisés (pesées ; prises d’un échantillon moyen de chaque traite ; détermination du beurre soit avec l'appareil Fjord, soit avec le Gerber ; calcul des unités nutritives apportées par les aliments ; tenue des livres de contrôle ; critique des résultats, etc.). On conçoit tout l'intérêt de ce mode de recrutement, car Les sociétés de contrôle constituent ainsi une véritable pépinière de praticiens éclairés, entièrement rompus à la pratique de lexploitation ration- nelle de la vache laitière. Pour terminer ce rapide exposé de la question, il ne nous reste plus qu’à faire connaître le prix de revient du contrôle et à établir ensuite le bilan des résultats obtenus par les sociétés qui le prati- quent. Le prix d'achat d’un coffre de contrôle et de tous les appareils nécessaires étant de 300 fr. environ et les appointements du contrô- leur s’élevant en moyenne avec les faux frais à 560 fr., le contrôle, pour un troupeau de trois cents à quatre cents vaches, coûte donc, par tête de bétail contrôlé, 2 fr. 80 au maximum la première année 1. Les sociétés de contrôle sont très souvent fédérées et la fédération a alors à sa tête un directeur technique général, soit un chef de station agronomique, soit un directeur d'école d'agriculture, faisant autorité en matière de production laitière et auquel l'on soumet toutes les questions délicates exigeant des connaissances plus vastes que celles des contrôleurs. ALIMENTATION RATIONNELLE DE LA VACHE LAITIÈRE 119 et de 1 fr. 30 à 2 fr. les années suivantes. Mais, 1l ne faut pas perdre de vue que la plupart des sociétés danoises reçoivent de l’État des subventions variant de 300 à 500 fr., atteignant presque le montant des appointements du contrôleur. Le ministère de l’agriculture dis- tribue ainsi par an près de 70 000 fr. aux sociétés de contrôle à titre d'encouragement. Quant aux résultats pratiques, ils sont des plus intéressants. On à constaté au Danemark que, dans la plupart des troupeaux, la moitié des vaches et même quelquefois plus, étaient mauvaises laitières ou beurrières. L’élimination de toutes les bêtes improductives, c’est-à- dire transformant mal leur ration, a fait augmenter de suite dans de très grandes proportions les bénéfices des exploitations laitières. Voici par exemple les améliorations d'utilisation de la ration obte- nues en quatre ans de contrôle par trois sociétés danoises : UNITÉS NUTRITIVES nécessaires pour produire une livre de beurre © — I II III Année 1897. . . . . 20,52 16,53 19,37 ISO Te à 18,32 16,80 16,23 En 4 peser A 17,83 14,34 13,45 OO EMA 14,83 11,20 12,16 Les chiffres suivants nous font également ressortir tous les avan- {ages économiques de l'élimination des mauvaises beurrières ; ils montrent quelle est l'augmentation des bénéfices du producteur de 3 OU0 litres de lait à mesure que le pourcentage de ce dernier en beurre s'élève, par suite de la sélection du bétail. Pour une teneur de lait en matières grasses de : 2,5°/,, le beurre de 3 000 litres a une valeur de 210 fr. 3 00/s, at red Er 244 3, a,2/0 re. RS Te 281 4,0%, — _ _ 315 Le tableau suivant, non moins significatif, met plus complètement en évidence l’heureuse influence de quatre années de contrôle sur l'amélioration du bétail et par conséquent sur la production soit en lait, soit en beurre, de toute l’étable. Ces chiffres sont extraits d’un registre de contrôle d’une des sociétés danoises. 120 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE On remarquera que, dès la seconde année de contrôle, létable en question produit plus de lait et de beurre avec moins de vaches. L'élimination des mauvaises laitières, que nous qualifiions précédem- ment et à juste titre de véritables parasites, aboutit en effet toujours régulièrement, non seulement à une surproduction, mais à une meilleure utilisation des fourrages, ainsi que cela ressort encore de la comparaison des chiffres de ce dernier tableau, plus détaillé et démonstratif que les précédents. CLASSEMENT SRÉPREE CLASSEMENT MENT = des vaches des vaches Le des vaches 2 Fe d'après d’après £ #æ | d'après la production £ le = ; 5 & © pourcentage Re Ja production D El du lait QG du lait b Hbeurre à < FES en graisse 2 s Lo > 2 à LARTTS Ex à ; a TT —— Z © a Ê = — à Ê ANNÉES à SUIRE © 8 <£ ARR IE AE EN Rae als e ms 2|E)S)S|SE |. | |. .|*élels|s|el a na |[S|<|&|&/|T 2 EIAONIIEINENE CARE RIRE >: sas I SuLS EURO MEN ES GIEN REA REMIENIRE E e [2|2121812| Slslsls|l as | l! 2 3 170,5 3,34 4 503 70,5 2,565 1896-1897. . . . 008087 3226 L'INDE PANTIN 00E 1807-1808 ame HULL MAS ST UEMESTI 70,0 ‘9,561 1898-1899. . . . 3054,5 3,39 4139 13,5 2,755 1899-1900 . . . . 3040, 540,3 300 A 108 ER. 2 00 Donc, en résumé, d’une part, augmentation de la production el, . ALIMENTATION RATIONNELLE DE LA VACHE LAITIÈRE 121 d'autre part, diminution de la dépense alimentaire. Tel est le bilan des conséquences immédiates de la méthode. Le contrôle présente également d’autres avantages non moins précieux, car le travail incessant, ainsi accompli dans les fermes pour arriver à la connais- sance approfondie de la valeur de chaque bête, permet de choisir judicieusement les animaux reproducteurs. Les sociétés de contrôle contribuent par cela même dans une très large mesure au développement des qualités des races laitières. Elles ont fait leurs preuves au Danemark, et si ce pays occupe aujour- d’hui une des premières places parmi les producteurs de lait, cela provient en grande partie du soin que l’on a toujours pris de choisir les mères parmi les « bonnes laitières ». Or le contrôle méthodique est le seul moyen, nous l'avons démontré, qui permette de désigner avec certitude les animaux à grand rendement et de les distinguer des béles dont l'exploitation n’est pas rémunératrice et dont il faut par conséquent se défaire. Il y a dix ans, lorsque fut fondée en Danemark la première société de contrôle, bien peu de propriétaires d’étables comprirent de suite l’importance de cette heureuse tentative. La cause, il faut le croire, élait cependant bonne, puisqu'elle ne resta pas longtemps sans par- Usans et ne tarda pas à éveiller l'esprit d'initiative, le goût et l’intel- ligence de tous les agriculteurs. En 1900, on pouvait déjà compter 186 sociétés danoises, comprenant 4000 membres et exerçant le contrôle de la production individuelle de 78600 vaches. Aciuelle- ment, le nombre de ces associations est de 340. On voit avec quelle rapidité la méthode s’est répandue. Le mouvement ne s’est du reste pas limité au Danemark, ainsi que le tableau suivant permet de s’en rendre compte : SOCIÉTÉS de contrôle La Suède possède. . . . 204 (contrôlant 9 000 vaches dans 2 000 étables) La Norvège — . . . . 120 L'Allemagne — , . . . 90 La Finlande — , . .. 40 La Russie — ,., 8 La Hollande — , , 3 A MAIRE SL PEN ENR 2 L'Autriche — .. ù 12% ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Les considérations théoriques qui précèdent, jointes à l'immense succès obtenu par les sociélés de contrôle, tant en Danemark que dans les pays voisins, démontrent nettement la valeur indiscutable du système. Pourquoi ne l’appliquons-nous pas en France, où cepen- dant les intérêts d2 l’agriculture réclament son extension à bref délai, ce dont on peut établir facilement et rapidement la preuve ? Alors que nos exportations dans les pays importateurs de beurre, comme l'Angleterre, ont diminué en trois ans (de 1898 à 1900) de 20 °/,, celles des pays du Nord, où l'esprit d'association ne cesse de faire progresser l'exploitation et l'élevage de la vache laitière, ainsi que la transformation et le commerce des produits de la laiterie, se sont accrues de 33 °/.. Le Danemark à lui seul entre pour 44°}, dans l’importation du beurre en Angleterre. Faut-il ajouter que sa production a déjà fait son apparition depuis plus de six ans sur le marché de Paris. (En 1900, 500 000 kilogr. de beurre ont été ven- dus aux Halles au prix de 3 fr. 80 à 4 fr.) Ces constatations ne sont- elles pas de celles qui doivent nous préoccuper ? « Il ne nous semble pas possible, dit M. Grandeau, dans son rapport général sur Pagri- culture en 1900, que le mouvement coopératif de la laiterie fran- çaise, si remarqué à l'exposition, en s’accentuant et en s'étendant à la plupart de nos régions d’élevage, n’ait pas pour conséquence, malgré la consommation considérable dans notre pays des produits de la laiterie, une augmentation sensible de nos exportations. » Nous avons des pâturages et des races laitières renommés. Il faut savoir en tirer le meilleur parti, or, au point de vue de l'utilisation de nos richesses laitières, il nous reste bien des progrès à réaliser. Lorsque tout est à faire, les desiderata sont nombreux. Tous ne peuvent évi- demment aboutir de suite et en même temps mais ce n’est pas une raison pour les laisser dans l'ombre. Nous concluons done qu'il est de l'intérêt de l’agriculture : 1° D’altirer énergiquement l’altention des pouvoirs publics, de la représentalion parlementaire des départements producteurs du lait el des grandes sociélés d'agricullure sur les heureux el incontesla- bles résultats du contrôle rationnel de la production lailière, sur la possibilité d'appliquer cette méthode de progrès en entrant dans la ALIMENTATION RATIONNELLE DE LA VACHE LAITIÈRE 123 voie si féconde de l'association, et, enfin, sur la nécessité d'encou- rager son extension ; 2 De demander, en attendant que le principe méme du contrôle soit obligaloirement enseigné dans toutes les écoles d’agricullure, qu’on fasse de suile connailre son ulilité et ses effels dans les centres de production laitière, aux directeurs, par exemple, de lanteries el de beurreries coopératives, et cela par des brochures et des confé- rences ; 3° Que les laboraloires agricoles entreprennent quelques essais de contrôle, afin de démontrer aux cultivateurs la simplicilé de la mé- thode et de provoquer l'entrée en jeu de l'initiative privée el de l’es- pril d'association. BIBLIOGRAPHIE 0. Kezzner. — Die Ernährung der landwirtschaftlichen Nutzliere. Bern, 1905. GRAnDEAU, — L'Agriculture et les instilutions agricoles du monde au commence- ment du vingtième siècle. T. I, 1905. Ronozr Schou, — L’Agriculture au Danemark, 1900. Porr. — Die Dänischen Kontrollvereine. Berlin, 1901. Buer. — Die Daänischen Kontrollvereine. Berlin, 1902. ScHEFFER. — Die Daänischen Kontrollvereine. Leipzig, 1902. — 55% Beretning fra den kongelike Velerinär og Lanbohôjskoles laboralorium for Frislandoko- miske Forsog. Gopenhague, 1904. Port et Scaawe. — Kontrollvereine fur Milchleistungen. (Deutsche Landw. Ge- sell., n° 99, 1904.) GRÉGoine. — Contrôle de la production du lait. (Deuxième Congrès international de l'alimentation rationnelle du bétail, Liège, 1905.) ESSAIS D'IRRIGATION EN FORET FAITS PRÈS DE VIENNE (AUTRICHE) PAR MM. .. BOHMERLE Dr CIESLAR ATTACHÉ À LA STATION D'EXPÉRIENCES FORESTIÈRES PROFESSEUR A L'ÉCOLE SUPÉRIEURE L'AGRICULTURE DE MARIABRUNN DE VIENNE / La question de l'irrigation en forêt n’est pas nouvelle, non seule- ment pour les pépinières et les jeunes plants forestiers, mais même pour les peuplements constitués. Ainsi, il y a déjà longtemps, on a proposé de se servir des eaux coulant dans les fossés des routes forestières pour arroser, à l’aide de tuyaux ou de rigoles, les arbres avoisinants. Cette idée de l’utilisation des eaux est exprimée dans plusieurs ouvrages (Leo ANDERLIND, Beschreibung der Bewässerung der Waldungen der Ebene mitllelst Fächer oder Häller, 1903, Allg. F. und J.-Z.), et dans une autre brochure du même auteur publiée auparavant : Ein System von Milleln zur Verhülung schädlicher Hochwässer. Notre station de recherches s’est aussi occupée plus particulière- ment de cette question. Dans l’année 1901 elle a installé des essais d'irrigation dans la forêt de pins de Grossen appartenant à la com- mune de Wiener-Neustadt. L’impulsion fut donnée à la suite de l’excursion, faite en 1894 par l’Associalion des forestiers aultri- chiens, où l’on put aisément se convaincre du grand contraste de la végétation sur le terrain arrosé par le Kehrbach et sur les sols secs de la lisière sud. Sur la bande relativement étroite qu’arrose le Kehrbach la végé- ESSAIS D’IRRIGATION EN FORÊT 129 tation est luxuriante. On y rencontre des arbres et des plantes qui, à quelques centaines de pas plus loin, ne pourraient se développer, ou, du moins, avoir une aussi belle croissance. Ce fut le chevalier von BERG qui se prononça pour une irrigation de la forêt et le con- seiller aulique Friebricx promit d'obtenir de la commune une con- cession pour des essais de ce genre. C’est seulement en 1901 que la station de recherches fut en état de faire au conseil de Wiener-Neustadt des propositions à cet égard, et le conseil consentit très gracieusement comme d'habitude, si bien qu'après Pâques de 1901 on put procéder à l'installation des essais. On les fit dans des plantations et dans des peuplements naturels et, chaque année, on procéda aux mesurages et aux observations néces- saires. Bien que les résultats se fussent montrés en peu de temps, la sta- tion de recherches n'aurait pas fait une publication hâtive et aurait attendu la confirmation de nombreuses années si l'extraordinaire sécheresse de 1904 ne s’était fait remarquer si fortement en certaines parties du champ d’expériences qu’il a paru désirable de publier immédiatement les résullats. Nous allons d’abord donner une description de la disposition des expériences. La forêt de pins de Grossen est traversée par un seul ruisseau, le Kehrbach, qui est artificiel. C'est une dérivation de la Schwarza qui déverse son eau dans le canal de Wiener-Neustadt, aujourd’hui sans importance. Un autre filet d’eau d’un faible volume est le ruisseau Feuerbachel qui se jette dans le Kehrbach. Il sert à irriguer un en- semble de prairies et, en cas d'incendie, il doit amener l’eau dans la forêt de pins très exposée à ce danger. C’est ce Feuerbachel qui fournit l’eau destinée à l'irrigation. Le croquis montre la disposition des essais. L’eau du Feuerbachel s’amasse dans l’écluse E et passe de là dans un canal d'irrigation qui, après avoir tranchi la haute futaie de l’Altstrasse, atteint la parcelle Grasseln et, au bout de 45 mètres, traverse la plantation artificielle mise en expérience (n° 29). A 300 mètres plus loin elle atteint le peuplement naturel (parcelle Saubersdôrferfeld) [n° 50]. 126 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Dans ces deux parcelles on a pris des dispositions pour faciliter l'irrigation. La pente de la rigole est faible, mais suffisante (en moyenne 7,7 °/4). Les surfaces irriguées 29 (1) et 30 (1) ont la pente naturelle du terrain et les parcelles témoins non arrosées sont situées au-dessus. Quand il y a pleine eau, le Feuerbachel donne 956 litres par se- conde et 14 litres dans le canal. Pour une irrigation ôn est donc obligé de prendre un dix-huitième du débit du Feuerbachel. Cette irrigation se fait à des intervalles plus ou moins rapprochés, suivant les besoins, par un surveillant qui s'occupe aussi de l'entretien des fossés. On tient un registre exact des opérations. Nous allons seule- N°30 Sud e È Je È 5 | N Se à TD © à . & SR JI2m-=--- à d & ") Q Jeune plantation È Peuplement naturel êgé de 56 ans Croquis des places d'essai ment douner dans ce qui va suivre les résultats obtenus pour le peu- plement naturel (n° 30). Le D" Cigsrar se charge de faire le rapport sur la plantation artificielle (n° 29). Le peuplement est composé de pins noirs qui avaient cinquante- six ans au moment des essais. [l aurait été mieux de prendre un peuplement plus jeune ; mais à cause de la nécessité de diminuer les frais en opérant en connexion avec l'irrigation de la plantation, ce choix était obligatoire. D'autre part, ce choix était avantageux, parce que dans celte par- celle, peuplée d'arbres de même âge et de même origine, on a déjà fait, depuis 1882, des expériences sur les éclaircies et sur la cou- verture du sol, circonstance pouvant être utile au but poursuivi. Fandis que les surfaces d'essai voisines n° 2 et 3 ont été traitées ESSAIS D’IRRIGATION EN FORÉT 127 depuis 1882 suivant les mêmes principes en vue des expériences, le peuplement soumis à l'irrigation (surface d’essai n° 30) a été éclairer par le service local à d’autres moments et pas toujours de la même façon. Aussi une comparaison directe de ce peuplement avec les surfaces d'essai n° 2 et 3 n’est pas possible; car tandis que la sur- face d'essai n° 2 accuse, avec le degré d’éclaircie moyenne, environ 6 100 tiges en 1902 et 3500 dans les parties éclaircies fortement, avec une surface terrière de 341,6, soit 284,9 par hectare, il restait, après l’enlèvement des tiges dominées, sur la surface d’essai n° 50, dans 1 3 720 tiges et dans II 3 600, avec une surface terrière de 27%1,9, soit par hectare 321,8. (Voir les totaux des tableaux A et B. Comme on a mesuré sur chaque tige deux diamètres perpendicu- laires, que les surfaces terrières sont par suite doublées et que les surfaces d’essai sont de 9 ares, 1l n'y a qu’à multiplier les totaux par dix pour avoir la surtace terrière par hectare.) Les deux parcelles [et Il ne sont pas semblables, du moins sous le rapport des surfaces terrières, quoiqu’elles concordent assez par le nombre des tiges. Cette différence provient du plus grand nombre de grosses tiges dans I. Comme pourtant il eùt été difficile de trou- ver un peuplement plus convenable, on s’en tint à ces deux par- celles. Cette différence dans la surface terrière n’a pas d'importance ici puisque l’on observe chaque tige séparément. Les surfaces d'essai n’embrassèrent que 5 ares. Les circonstances ne permettaient pas d’en prendre de plus grandes. On en a été em- pêché parce qu’on aurait trouvé encore de plus fortes irrégularités dans le rayon d’essai ; la pente eût été trop forte, el par suite les frais d'irrigation trop élevés. Enfin l'éloignement de la source et les rapports avec les posses- seurs de prés co-partageants au droit d'irrigation étaient à consi- dérer. Dans l’ensemble l’emplacement était favorable : le sol étant par- tout homogène et la pente faible favorisant l'irrigation. Les bourre- Jets établis autour de la surface [ à irriguer n'étaient pas hauts. La composition du sous-sol était avantageuse. Le sol, formation dilu- viale, est du sable calcaire et du Schoiter recouvert par une couche 128 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE de terre de 15 à 50 centimètres. À une profondeur de 45 à 60 cen- timètres se trouve une couche de conglomérat de 4 centimètres en- viron qu’atteignent les racines et sur laquelle elles s’étalent. Cette couche imperméable retient les eaux d'infiltration et permet à l’ex- cès de s’écouler suivant la pente naturelle. M. DE SECKENDORFF a décrit longuement ce sol dans son travail sur le pin noir (1"° partie, p. 42) et a montré dans plusieurs figures comment, suivant l’âge, les racines du pin noir s’étalent sur ce con- glomérat et forment, à sa surface, chez les vieux arbres, dans un peuplement un peu épais, un feutre inextricable. En vue de l'irrigation les parcelles I furent munies de deux rigoles principales sur lesquelles s’embranchaient un certain nombre de rigoles secondaires de manière à distribuer l’eau partout, autant que possible. Dans les premiers essais il fallait attendre assez long- temps avant que l’eau parvint aux arbres; mais dès que le canal d'irrigation de plus de 300 mètres de long fut colmaté, l'irrigation fut bien plus rapide. Le dispositif fut prêt au printemps de 1901 avant la saison de végétation ; toutes les tiges, soit de la parcelle irriguée, soit de la parcelle témoin, furent numérotées et mesurées. A l'automne de 1901, après la période de végétation, on mesura de nouveau très exactement, jusqu’au millimètre, toutes les tiges et on répéta cette opération chaque année à la même époque. En 1902 il y eut quelques chablis. Déjà à l’automne de 1901 la parcelle irriguée accusait une aug- mentation de surface terrière beaucoup plus grande que la parcelle témoin et ce résultat se continua dans les années suivantes. Ainsi cette augmentation fut pour les années 1901 1902 1903 1904 P.100. P, 100. P. 100. P. 100. : deg ri 2,3 7,5 12,0 45,2 dans la parcelle témoin, eltrdenee 5,0 42,4 49,5 25,0 dans la parcelle irriguée. L'accroissement annuel, qui à donc été de 2,8, 5,2, 4,5, 3,2 °/, dans la parcelle témoin, s’est élevé, comme on voit, pour les années correspondantes, à 5,0, 7,4, 7,1, 5,5 dans la parcelle ESSAIS D’IRRIGATION EN FORÊT 129 irriguée. Le supplément d’accroissement dù à l’eau n’a varié pour chaque année qu'entre 2,2 et 2,7 °/,. On peut admettre que c’est le taux normal qu’on retrouvera dans les années suivantes. Le supplément d’accroissement de la surface irriguée est donc évident. On le constate aussi dans le graphique ci-dessous où l’on voit la courbe exprimant la surface terrière de la parcelle irriguée se rapprocher toujours plus de la courbe relative à la parcelle témoin. 470. 3735 Parcelle témoin 370 ! Parcelle irriguée 275 ra Mai /90/ Octobre /90/ Octobre /902 Octobre /903 Octobre /904 Courbe des surfaces terrières [L’auteur, dans un long tableau que nous ne reproduisons pas ici, donne pour chaque tige, à la fin de chaque saison, la longueur de deux diamètres perpendiculaires et la surface des cercles correspon- dants.] Pour les cent quatre-vingt-sept tiges de la parcelle irriguée et pour les cent quatre-vingt-cinq de la parcelle témoin, la surface ter- rière (voir la courbe ci-dessus) a été en : OCTOBRE MAI TT —— 1901 1901 1902 1903 1904 Mèt, carrés Mèt. carrés Mèt. carrés Mèt. carrés Mét. carrés Parcelle irriguée. . 2,7943 2,9344 3. 1412 3,3386 3,4919 Parcelle témoin . . J2022 3,3067 3,9295 3,6704 3,1823 Si l’on distribue les tiges en trois classes d’après leur grosseur et qu’on trace les courbes d’accroissement de ces trois classes on voit que : 1° L'irrigation a influé favorablement sur l’accroissement dès la première année (1901) et surtout sur les tiges les plus faibles ; ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE, — 1905, — 11 9 130 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 2 La courbe de 1902 surpasse sensiblement celle de 1904, mon- trant que l’action de l’eau s’est encore accrue celte année-là ; 3° Eu 1903 les tiges les plus faibles ont encore éprouvé un supplé- ment d’accroissement notable, les autres un moindre. Quant à la courbe de 1904, elle atteste sans nul doute la séche- resse du dernier été. On doit conclure de ce qui précède que l'irrigation en forêt est utile, même sur les peuplements forestiers formés d'arbres faits, et que, au cas particulier, elle est facilement praticable dans la pine- raie de Grossen. Ces expériences ne sont pas terminées. On ne se bornera pas à résoudre la queslion par des cubages ; mais, lorsqu'on mettra fin à Pessai dans un temps indélerminé, on abattra le peuplement, ce qui donnera des notions encore plus exactes ; on pourra calculer le pro- duit en argent de l’excédent de matériel ligneux dù à l'irrigation el voir si l'opération donne ou non du bénéfice. KarL BÔHMERLE. EFFETS DE L'IRRIGATION SUR DE JEUNES PLANTATIONS D'ÉPICÉA ET DE PIN WEYMOUTH Parmi les facteurs de la végétation, l’eau joue un rôle prédomi- nant. Le taux de production du travail végétatif d’une plante n’est cependant pas proportionnel au taux d'humidité du sol; loin de là. Ce travail commence avec un certain minimum d’eau dans le ter- rain ; il devient plus actif à mesure qu’elle augmente jusqu’à un cer- tain degré qui cest loptimum, pour décroitre avec un nouvel afllux d’eau et cesser quand cette augmentation dépasse un taux détcer- miné. Donc pour l’eau, comme pour les autres agents de la végéla- Uion, il y a trois points importants dans la courbe, le minimum, l’op- ümum, le maximum. Ainsi que l’ont montré les recherches approfondies du professeur ESSAIS D’'IRRIGATION EN FORÊT 131 WoLLny (‘) la production des végétaux et, au point de vue forestier, la production du bois sont dominées par ce facteur qui agit de la même façon, quand il est trop faible et insuffisant ou quand il s’approche du maximum. « Les agents extérieurs de la vie des plantes sont, re- lativement à leur influence sur la production, dépendants les uns des autres de telle sorte que les lois constatées pour chacun d’eux s’ap- pliquent à l’ensemble de leur action. » Si, par exemple, dans un peuplement forestier, l'humidité du sol atteint l’optimum, le maximum de production ligneuse ne se réali- sera cependant point si les matières minérales nutritives ne sont pas à l’optimum dans le sol. Inversement cette proporüion oplima d’aliments dans le sol n’abou- ira pas au maximum de production s’il n’y a pas assez d’eau. Cette même dépendance se retrouve aussi pour les autres facteurs de végétation, la température et la lumière. D’après les recherches faites jusqu'ici, la production des végétaux semble être influencée par l’apport d’eau d’une façon tout à fait extraordinaire, bien plus que par n'importe quel autre facteur de la végétation. Un manque d’eau dans le sol amène une diminution dans la dé- composilion des matières organiques, par suile dans le taux des ma- tières nutritives assimilables et dans le courant de sève de la plante. Un excès d’eau empêche que l'air arrive aux racines ; au lieu de l’eremacausis (*), c’est Lx pulréfaction (décomposition forménique) qui se produit, et alors les éléments azotés et minéraux ne deviennent pas assimilables comme dans leremacausis, étant enfermés dans des humus acides. De plus, par ce mème excès d’eau, la respiration est entravée. | {. E. Wozzny. Untersuchungen über den Einfluss der Wachstumsfaktoren auf das Produktionsvermôgen der Kulturpflanzen (Forschungen a. d. Geb. der Agricultur- physik. Fasc. XX, p. 53 et suiv.). 2, La décomposition par Eremacausis (de npsux, paisiblement, insensiblement, et de zavsts, combustion) est celle qui se fait en présence de l'oxygène et qui donne lieu à la formation de l'Aumus neutre où doux, qui, en sylviculture, s'appelle le terreau forestier. C'est le meilleur mode de décomposition, celui qu'on doit toujours chercher à réaliser. 152 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Du reste le besoin en eau des plantes est très fortement influencé, relativement au maximum de production, par la température, par l'humidité de lair et aussi par la composition physique du sol. Pour arriver au maximum 1} faut d'autant moins d’eau dans le terrain qu’elle est moins énergiquement retenue. Sur des sols à gros éléments et contenant peu de substances col- loïdales, tels que les gros sables, on peut obtenir le maximum de production avec une faible quantité d’eau, tandis que des sols argi- leux et humiques en exigent une bien plus forte proportion. Dans beaucoup de stalions forestières, diles sèches, le taux du sol est au-dessous de l’optimum. D’autres stations forestières ont une teneur en eau qui varie entre l’oplimum et le maximum. Tandis que pour corriger l'inconvénient résultant de l’excès d’eau le forestier a l'habitude d'intervenir par des drainages, on parle rarement d’irriga- lion en forêt sur des sols trop secs. Ce qui est en agriculture, de- puis des siècles, une mesure utile habituelle, n’a pas été ou à peine adopté par le forestier. On se tromperailt cependant si l’on croyait que l'irrigation n’a jamais été essayée en forêt. Sur quelques points, elle est entrée dans les règles de l'exploitation forestière. Je pourrais citer, par exemple, le système dernièrement préconisé par MüLLER, des fossés horizontaux, comme nous le voyons employé dans maints vieux peuplements de chênés du Palatinat bavaroiïs situés sur des pentes, et particulièrement dans les peuplements de pin sylvestre des montagnes du Haardt du Palatinat végétant sur des sols maigres de grès bigarré épuisé par un soutrage excessif. Les fossés horizontaux (*) ont surtout pour but d'empêcher l’écou- 1. Il est prob:ble que les premiers essais d'irrigation en forêt sur des peuplements constitués, Cu moins les premiers essais conçus dans un esprit scientifique, sont ceux de M. GnevaNDiER DE VaLDRôME, à Girey (Meurthe-et-Moselle). Is remontent à 1840 et les résultäts en ont été publiés dans un recueil qu'il n'est permis à per- sonne de laisser de côté (*). Beaucoup d'auteurs allemands ont la regrettable habi- tude de négliger, dans la bibliozraphie, les littératures étrangères, ce qui diminue considérablement 11 portée de leurs écrits. MM. Bôumerre et GiesLan ignorent les expériences anciennes de M. CuEvanpier DE VALDRÔME ; ils ignorent également les beaux résultats obtenus par les Anglais dans les Indes sur des plantations irriguées * Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séance du 15 juillet 1844, ESSAIS D'IRRIGATION EN FORÊT 133 lement trop rapide des précipitations atmosphériques sur les pentes, par ce moyen, une grande partie de l’eau météorique est utilisée par le sol et la végétation qui le recouvre, et non seulement les inonda- tions, fréquentes autrefois, sont contenues, mais — MüLLER insiste particulièrement sur ce point — l’eau est maintenue dans le sol forestier. Dans le Palatinat bavaroïis on a partout remarqué que dans les parcelles pourvues de fossés la végétation élait plus belle. MüLLer espère non sans raison que l'emploi de ces fossés d’arrêt fera grand bien aux peuplements rabougris de pins sylvestres du Haardt. Le D° ANDERLIND, dans sa brochure Ein System von Mitleln zur Verhütung schädlicher Hochwässer, discute l’emploi des cuvettes creusées dans les forêts de la ville de Cava, près de Salerne. Pres- que à chaque souch: de châtaignier dans ces forêts, situées en pentes raides, on a creusé une cuvelte qui empêche le rapide écoulement des eaux de pluie et les utilise à la croissance du bois. Aussi les forêts de Cava se distinguent par leur végétation luxuriante. Nous pouvons encore dans ce cas parler d’une irrigation en forêt. À ce même sujet appartient bien encore l’arrosage des planches de semis et de jeunes plants dans les pépinières. Déjà, depuis 1889, j'entreprends à Mariabrunn sur une petite échelle des recherches exactes et j'en ai publié les résultats dans le Centralblalt für das gesammite Forstwesen, 1893, p. 24-38. Sur un sol nu, non ameubli, l’arrosage a augmenté Ja production higneuse de 15 °/,. Lorsque la station forestière autrichienne eut résolu de faire des re- cherches sur l'irrigation, elle voulut expérimenter non seulement sur de teck et de Dalbergia dont l'école forestière de Nancy possède de magnifiques spé- cimens. Gitons seulement la conclusion du sagace expérimentateur français auquel la science forestière est redevable de plusieurs travaux d'importance capitale. « Si on représente par { l'accroissement annuel d'un sapin dans les terrains fangeux du grès vosgien, cet accroissement correspondra, à très peu de chose près, à 2? dans les terrains secs, à 4 ou à pour les terrains disposés de manière à recueillir les eaux de pluie qui s’écoulent des chemins ou des pentes supérieures, et à plus de 6 pour les terrains où l'infiltration des eaux des ruisseaux entretient une fraîcheur permanente. » Il préco- nise précisément les fossés horizontaux longtemps avant le forestier allemand (Müzrer) cité plus haut. Ces fossés, de 75 centimètres à { mètre de largeur et de pro‘ondeur, coûtaient à établir 7 cent. par mètre couraut, soit en moyenne 40 fr. p:r hectare. 134 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE un peuplement naturel assez âgé, mais encore sur une plantation. La situation de la pineraie de Grossen Jui parut particulièrement favo- rable pour ces essais. Le sol formé de Kalkschotter diluvial est très pierreux et sec. Les analyses mécaniques précédemment faites par le D: Hoppg dans un peuplement de pin noir voisin de la surface irri- guée ont montré que le sol jusqu’à une profondeur de 12 à 15 cen- timètres contenait en moyenne 53 °/, de pierres et seulement 47 °}, de terre fine passant au tamis d’un millimètre. Plus on s’enfonce dans le sol, plus il y a de pierres et, à une profondeur de 45 à 90 centimètres, on trouve une couche de conglomérat absolument impénétrable aux racines et très peu perméable. Donc les peuple- ments forestiers sont installés sur un sol peu profond assez pauvre en eau, même après une courte période de sécheresse. Le sol nu de cette pineraie se couvre bien vite après l’exploitation d’une végétation buissonnante et d’un épais tapis d'herbe qui agit défavorablement sur l'humidité du terrain. Les faibles pluies mouil- lent à peine le sol et des pluies plus importantes sont bientôt perdues pour lui à cause de l’active transpiration du tapis végétal. La lame d’eau moyenne observée depuis de longues années à Wie- ner-Neustadt, éloigné seulement de quelques kilomètres, atteint 582 millimètres. L'hiver est particulièrement pauvre en pluie si bien que le sol ne peut emmagasiner une humidité hivernale abondante. La somme des précipitations de mai, juin, juillet, août, atteint en moyenne 304 mil- limètres. La parcelle d'expérience est située dans le canton Grasseln, non loin de Ha parcelle irriguée dont mon collègue BGHMERLE vient de donner les résultats. À quelques mètres de cette parcelle, coule vers le nord le ruis- seau Feuerbachel auquel on emprunte l’eau nécessaire. Une moitié (D) est irriguée ; l’autre moitié (I) n’a reçu aucune irrigation artifi- cielle. Chacune de ces deux surfaces porte, sur une moitié, des pins Weymouth et sur l’autre des épicéas. Dans chacune de ces quatre divisions il y avait quatre cents plants disposés en quadrillage à 80 centimètres. Cette plantation, extraordinairement serrée, avait pour but, — abstraction faite du désir d'obtenir rapidement un ESSAIS D'IRRIGATION EN FORÊT 139 peuplement fermé — d’établir le plus opportunément de nombreux su:ets d’observalion sur une surface aussi faible que possible. En prenant le pin Weymouth on voulait étudier une essence qui, avec une croissance extrêmement rapide, püt améliorer le sol à un haut degré et permettre d'obtenir bien plus rapidement qu'avec le pin noir du bois utilisable. Le Pinus Strobus n’a pas répondu jus- qu’alors à cette attente. Quant à l’épicéa qui, on le comprend, n’est pas à sa place dans les stations sèches de la pineraie de Neustadt, il s'agissait de savoir si cette essence ne pourrait pas donner des résul- tats satisfaisants en l’exploitant à une assez courte révolution et en lirriguant fortement dans les points nombreux de la forêt qui se prêtent facilement à l'irrigation artificielle. Les parcelles en expérience furent entourées d’un treillis en fil de fer pour les protéger contre les dégâts du gibier. La rigole prinei- pale avait une profondeur d’environ 30 centimètres et, à 15 ou 20 centimètres plus bas que le fond de cette rigole, on trouvait la couche de conglomérat absolument impénétrable aux racines et très peu à l’eau. Il y avait une rigole principale pour les pins Weymouth et une autre pour les épicéas, toutes deux perpendiculaires au canal d'irrigation et de ces deux rigoles principales se détachaient, norma- lement à leur direction, dix paires de rigoles latérales éloignées cha- cune de 1",60. Pour irriguer on ouvrait d’abord l'écluse de gauche correspondant aux pins Weymouth ; quand ils étaient suflisamment imbibés, on levait l’écluse de droite correspondant aux épicéas. L'irrigation de chacun des deux lots ne se faisait pas en une seule fois, mais d'ordinaire en trois reprises, de façon que les dix bandes fussent arrosées progressivement et que l’eau restât dans les rigoles pendant environ huit à quinze minutes. Les irrigations avaient lieu de la même façon que dans le peuple- ment naturel dont M. BüHMERLE vient de parler, et toujours quand il n'avait pas plu depuis deux ou trois jours. Dans les grandes pé- riodes de sécheresse, on arrosait tous les trois jours. On commen- çait à verser l’eau en mai et on continuait jusqu’à fin septembre ; on aurait parfaitement pu cesser à la mi-septembre. La plantation des parcelles en expérience eut lieu du 12 au 15 avril 1901 avec des plants d'épicéa de trois ans repiqués et des pins Wey- 156 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE mouth de quatre ans également repiqués et qu’on planta dans des trous faits à la houe. Comme le sol était très enherbé, meuble et presque dépourvu de pierres, la plantation alla très vite. La hauteur moyenne des plants était de 17°",7 pour l’épicéa et de 11°",8 pour le pin Weymouth. Une série de jours froids et pluvieux suivit la plantation jusque dans le mois de mai; à partir du 10 mai, la température devint dé- finitivement plus belle et plus chaude. C’est alors que commencèrent les irrigations régulières. Mentionnons que l’état du pin Weymouth était peu satisfaisant, ce qui peut s'expliquer par ce fait que les racines étaient en partie man- gées par le ver blanc. Déjà, à la fin de mai de l’année de la planta- tion, trente plants moururent dans la parcelle irriguée et vingt-cinq dans l’autre. Dans la première année (1901) l'irrigation se fit aux jours suivants : Mai . 13 MD IS 102420278530 7 Juin. 2 H] SITE 23262029 10 Juillet . Se CMD TEL RUN T 27 DNA 10 Août. . JT AGP ETUI MAS ASIA 2 TRIO 10 Septembre . 2HP one gra0f-23F227 6 TOI TEE Ent 43 Et, si l’on retranche de ce total les irrigations du mois de sep- tembre, pendant lequel il n’y a plus d’accroissement, on arrive à un tolal de trente-sept fois. Ces irrigations répétées témoignent d’un été sec, comme le mon- trent aussi les observations ombrométriques de la station météoro- logique de Neustadt. Celles-ci ont donné, pour les mois de mai, juin, juillet et août 1901, une lame d’eau de 217 millimètres seulement, qui est infé- rieure de 304 millimètres à la moyenne obtenue pendant de nom- breuses années. Dans ces conditions on aurait dû s'attendre à trouver dans la par- tie irriguée une végétation plus active ; mais on ne remarqua pas de différence à l’automne de 1901 entre la parcelle irriguée et l’autre. L'influence favorable de l’eau pendant la première année d’essai ESSAIS D’'IRRIGATION EN FORÈT 194 se traduisit seulement par une moindre proportion de plants morts dans les parties irriguées. Quant à l’accroissement en hauteur il fut sensiblement le même dans les deux parcelles pour l’épicéa ; pour le pin Weymouth il fut même plus fort dans la parcelle témoin. La première année d'irrigation (1901) fut, pour ainsi dire, sans résultat. En 1902, la hauteur des plants dans les deux parcelles —irriguée et non irriguée— fut encore sensiblement la même qu’en 1901 ainsi que la proportion de plants morts. Les épicéas irrigués sont seulement un peu plus beaux à l'œil. Les grandes précipitations atmosphériques des mois de mai, juin, juillet, si importants pour le développement de la végétation, semblent avoir masqué les résultats que l’on attendait de l'irrigation. En 1903 les épicéas irrigués avaient une belle teinte d’un vert foncé, tandis que les épicéas non irrigués s'étaient moins bien déve- loppés. Les années 1903 et 190% ne donnèrent pas non plus de ré- sultats bien nets au point de vue de la hauteur des plants. L'été de 1904 fut particulièrement sec; on dut pratiquer quarante-quatre irrigations et commencer dès le mois d'avril. Le taux des plants morts de soif cette année-là fut énorme dans les parcelles témoins, tandis que dans les surfaces irriguées la sécheresse exceptionnelle de 1904 ne causa pas de désastre. On peut dire seulement que l’épicéa, qui demande des sols frais pour végéter convenablement, peut montrer une belle croissance sur des sols secs, et même très secs, grâce à une irrigation convenable. La question se pose aussi de savoir s’il n’y aurait pas avantage à arroser les stations dites € maigres » où l’on cherche à stimuler, par l’emploi des engrais verts ou minéraux, des peuplements restant sta- lionnaires. Les frais nécessaires pour l'irrigation en forêt ne permettront de l'y employer que dans les circonstances où on peut l’installer facile- ment et où l’on espère pouvoir lutter avec succès contre un danger pressant. D° CiESLAR. VINGT ANNÉES D'EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT® Par L. GRANDEAU et A. ALEKAN I. — Historique sommaire de la question Émile Baudement, né à Paris en 1816, peut à bon droit être con- sidéré comme l’un des fondateurs de la science de alimentation du bétail. Professeur à l'institut agronomique de Versailles, 1l y créa l’enseignement de la zootechnie basé sur la physiologie, Lorsque, au grand détriment de l’agronomie et de l’agricullure, des vues mes- quines provoquèrent la disparition de celle grande école, Baudement fut nommé, au Conservatoire des arts et métiers, titulaire d’une chaire créée pour lui sous le titre « Zoologie appliquée à l’agriculture et à l’industrie », chaire qu’il occupa brillamment jusqu’à sa mort prémeturée, survenue en 1863. Il avait quarante-sept ans à peine et laissait inachevé son grand ouvrage sur les races bovines ; mais il avait posé les principes des recherches expérimentales qui devaient conduire, en France et à l’étranger, à formuler les règles scienti- fiques de l'alimentation des animaux domestiques. 1. Nous avons réuni, mon collaborateur Alekan et moi, dans un Album de format grand aigle, sous forme de graphiques et de tableaux accompagnés de notices explica- tives, les résultats de nos Vingt premières années d'expériences sur l'alimentalion du cheval de trait. On peut se procurer cet Album, édité par la Compagnie générale des voitures, en s'adressant au laboratoire de 11 Compagnie, 91, rue du Ruisseau. ou à a Librairie agricole, 26, rue Jacob. — Prix : 40 fr. franco de port et d'emballage. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 139 « L'alimentation du bétail, écrivait-il, est le problème capital de la zootechnie, le plus important et le plus difficile à résoudre ; c’est, à vrai dire, la zootechnie tout entière. » On peut dire, sans courir le risque d’être laxé de chauvinisme, que la science de l'alimentation, pressentie par Lavoisier, étayée par les recherches de Baudement et de Boussingault, pour ne parler que des morts, est d’origine française ; leurs continuateurs, en France et à l'étranger, ont définitivement assis sur des bases solides les règles qui doivent présider à la fixation des divers régimes alimen- taires du bétail, suivant les buts à atteindre dans élevage et dans l'exploitation des animaux des races chevaline, ovine, bovine et por- cine. Je m’arrêterai spécialement, dans cet historique, à l’alimen- taiion du cheval de service. Il importe, pour permettre au lecteur de saisir l'importance des progrès réalisés depuis un quart de siècle dans l’ordre des faits que nous aurons à exposer, de préciser quel était, vers 1870, époque à laquelle ont commencé nos études, l’état plus ou moins empirique du régime alimentaire du bétail et particulièrement du cheval. En ce qui concerne ce dernier, on n’employait guère alors pour composer sa ration que trois denrées : foin, paille, avoine. Les deux premières étaient d'ordinaire distribuées dans le râtelier du cheval, en quantités de 3 à 6 kilogr., suivant la taille de l’animal. La plu- part du temps, la quantité de paille devait suffire à la nourriture et au litiérage du cheval, les deux modes d'utilisation étant confondus. Quant à l’avoine, on la distribuait tantôt au poids, tantôt au volume. Pour aucune de ces denrées, on ne basait la distribution sur des analyses préalables, étant admis implicitement partout, que les termes foin, paille et avoine correspondaient à des produits de va- leur alimentaire identique, ou tout au moins très voisins, quelle qu’en fût l’origine. fl résultait de ces pratiques une inégalité extrême, comme je le montrerai, plus loin, dans la valeur alimentaire de la ration. Celle-ci n’élait appréciée que par l’état des animaux. En 1870, les idées régnantes sur l’origine de la force musculaire et, par suite, sur les conditions de la production du travail des ani- maux et sur les moyens d’y satisfaire par l’alimentation, étaient enta- 140 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE chées d'une erreur capitale qu'ont mise en lumière les expériences des physiologistes. Partant de ce fait que les muscles, essentielle- ment constitués par des matières azotées, sont les organes du mou- vement et de la traction, on en avait conclu arbitrairement que dans les substances azotées réside l’origine de la force, la source du tra- vail du cheval, par conséquent. De cette conception erronée décou- lait la conclusion que plus on demande de travail à un cheval, plus on doit augmenter, dans sa ration, la quantité de matière azotée. Des trois éléments qui composaient la rations du cheval, l’avoine étant de beaucoup la plus riche en cette matière, on était amené à accroître la quantité de grain dans la ration pour ainsi dire propor- üonnellement à l'augmentation de l'effort musculaire qu’on deman- dait à l’animal. Nos lecteurs savent que si le muscle est l'instrument du travail, il n’en est point la source, celle-ci résidant essentiellement dans la combustion de la matière sucrée (glycogène) que le sang apporte au muscle et qui s’y renouvelle incessamment par lafilux de ce liquide. En résumé, à l’époque déjà lointaine (1871) où M. Maurice Bixio a fait appel à mon concours pour l’étude des modifications à intro- duire dans le régime alimentaire de la cavalerie de la Compagnie générale des voitures, dont il venait de prendre la direction, la situa- on pouvait se résumer comme suit : 1° Alimentation exclusive en avoine, paille et foin, sans détermi- nation préalable par l’analyse de la composition de ces denrées ; - 2 Distribulion de l’avoine au litre et non au poids ; 3° Admission d’une relation plus ou moins étroite entre la matière azotée de la ration et le travail demandé à l'animal. L’avoine étant l’élément dominant de la ration, dans laquelle elle entrait alors pour plus de moitié, le premier point qui devait attirer notre attention était la composition de ce grain et les variations qui pouvaient exister dans la valeur alimentaire de la ration, suivant : 1° qu'on y utilisait des avoines de diverses provenances ; 2° qu'on basait la composition de la ration sur le poids ou sur le volume du grain qu’on y faisait entrer. Le rationnement au volume, trop fréquemment usité aujourd’hui encore daas certaines écuries, repose sur celte idée fausse qu'un EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 141 hectolitre d'avoine pèse en moyenne 90 kilogr. et que, par suite, 16 litres d'avoine par exemple, correspondent à 8 kilogr. de grain. Étant, de plus, admis que l’avoine présente toujours à peu près la même composition, on croit distribuer au cheval le même poids de substances nutritives en lui donnant un volume invariable, 16 litres par jour dans l’exemple que j'ai choisi, d’une avoine quelconque, saine et de bonne qualité marchande. Il suffira de quelques chiffres pour montrer les erreurs dans les- quelles on tombe soit en donnani l’avoine au litre, soit en la donnant au poids, sans se préoccuper du poids naturel et de la composition réelle des grains (*). Au mois de novembre 4874, M. Bixio envoyait au laboratoire de la Station agronomique de l'Est huit échantillons d’avoines de pro- venances très diverses et de poids naturels très différents, en me priant d’en faire l'analyse. Dans sa lettre d’envoi, M. Bixio me disait : « Le problème que ces analyses ont pour but de résoudre est celui-ci: les avoines de qualités inférieures pour nous, avoines légères, dont le poids naturel est faible, sont-elles aussi nourris- santes 4 poids égal que les avoines réputées bonnes par nous, c’est- àa-dire à poids naturel élevé? ou, autrement dit, 1 kilogr. d'avoine légère contient-il autant de malières azolées qu’un kilogramme d'avoine lourde ? » Les huit échantillons se classaient, par ordre de poids naturel, de la façon suivante : POIDS NATUREL PROVENANCE de l’hectolitre en kilogrammes NET SAvauRe crise du POHD 22 M et ee, ol,1 NO 0 noire deSnède pus SU 50,5 Né Rrettimes 2. 2 ae 774 0,0 NP Besucesde/Ghartres.: "54 22 45,9 NÉS =Enoire dernier ee en: 44,0 NON noire IL An deMe 2 "eR RRREARr: 44,0 NT RP hlanehe de Russiese LL ete 45,9 NS. 1 =Mmconieuride Boursogné.. 0 2, 41,2 1. Je renverrai le lecteur, pour l'exposé et la discussion de ces questions, aux Rap- ports sur les travaux du laboratoire de recherches en 1879. In-4°, Librairie agri- cole. 142 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE D’après la teneur en matière azotée, l’analyse leur a assigné le classement suivant : PROVENANCE MATIÈRE AZOTÉE N° 1. Avoine Beauce de Chartres. .. .! . . . . 10, A0 NO Renoir di Tlainte ere ne 10,38 N°3. — couleur de Bourgogne. . . . . . 10,06 NO de Bretaene: RAT SEE 10,00. N°5. —. blanche de Russie … : 4154 « . 9h02 NOGS = noire de Brie 0 9,80 NT noire Ted: Me TRE, 9,74 NES RE or QU ROITO LR AR RE PRE 9,45 En comparant ces deux tableaux, on voit qu'il n’exisie aucun rap- port entre le poids nalurel de ces avoines et leur valeur nutritive, l’avoine la plus lourde (grise du Poitou, 51 kilogr. à l’hectolitre) passant au dernier rang pour la richesse en matière azotée, tandis que l’avoine de Beauce (45,9), la noire d'Irlande (44 kilogr.) et la couleur de Bourgogne (41 kilogr.) viennent en tête du tableau de la valeur nutrilive. À En poursuivant celte étude au laboratoire de recherches de Ja compagnie (‘), nous avons constaté que des avoines d’un poids natu- rel variant de 32 à 51 kilogr. par hectolitre, soit 19 kilogr. d'écart, avaient une teneur égale en matière azotée. En consultant le tableau dans lequel j’ai réuni (?) les poids naturels et la composition de cin- quante échantillons d'avoine de provenances diverses, on constate que 100 kilogr. d'avoine n° 1, dont le poids de lhectolitre est de 92 kilogr., représentent 31215 de grain, tandis que 100 kilogr. de l’avoine n° 51 ne correspondent qu'à 195',6. On voit, de plus, d’après les analyses que : MATIÈRES azotées 10 litres d'avoine n° 1 renferment . . 354 grammes 10 litres d'avoine n° 26 —- kr 512 — {0 litres d'avoine n° 40 — sie 230 — 1. Voir Alimentation des chevaux dans les grandes écuries industrielles. Rap- port adressé au conseil de la Compagnie générale des voitures, par M. Bixio, président, in-8°, 1878. Librairie agricole de la maison rustique. 2. Travaux, loc. cil. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 143 d’où un écart maximum allant à 180 grammes de matières azotées par 10 litres d'avoine. La question dès ce moment nous a paru entièrement résolue : 1l est impossible, on le voit, de tirer du poids naturel d’une avoine quelques conclusions concernant sa valeur nutritive ; l'analyse seule peut nous faire connaître cette dernière, et le rationnement au volume est absolument condamné. Cette démonstration péremptoire de la nécessité de l’analyse préa- lable des denrées devant entrer dans la ration du cheval, a été le point de départ de la création du laboratoire de recherches, annexe de la manutention de la Compagnie générale des voitures, qui a per- mis l'introduction, si favorable à tous égards, du principe des subs- ütutions dans le régime alimentaire de la cavalerie de cette grande écurie industrielle. II. — La manutention et le laboratoire des recherches de la Compagnie générale des voitures Je viens de montrer que la connaissance de la composition d’un ali- ment, de l’avoine que J'ai prise comme exemple, est indispensable pour déterminer le poids du grain qui devra entrer dans la ration du cheval ; on en peut dire autant de toutes les denrées appelées à rem- placer l’avoine ou de tout autre élément d’une ration alimentaire. Ces remplacements, auxquels on doane le nom de substilulions, sont de- venus la base de tous les progrès dans l'alimentation du bétail, et leur introduction dans les écuries industrielles, telies que celles de la Compagnie générale des voitures et de la Compagnie des omnibus, a permis à ces grandes sociétés de réaliser des économies considéra- bles sur la nourriture de leurs cavaleries tout en améliorant l’état des chevaux et leur rendement en travail. À la suite de nos longs entretiens au sujet de l'alimentation des chevaux de service, s'appuyant sur les nombreuses analyses exécutées de 1871 à 1878 au laboratoire de la Station agronomique de l'Est, et sur les premières applications très heureuses du rationnement du cheval, basé sur les résultats de ces analyses, qui avaient permis d’en- trer dans la voie des substitutions, l’éminent directeur de la Compa- 144 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIiQUE gnie générale des voitures, M. M. Bixio, a exposé à son conseil (*) la nécessité absolue d’assurer à la compagnie une direction scientifique, de créer un laboratoire d’analyses et d'expériences, et d’édifier, en vue d’une préparation rigoureuse de la ration, la manutention cen- trale chargée d’assurer l'exacte distribution des quantités fixées pour l'alimentation de chaque cheval. Le conseil de la compagnie ratifiant ces propositions, la création de la manutention et du laboratoire de recherches de la rue du Ruis- seau a été décidée et mise immédiatement à exécution. Le laboratoire de recherches a été fondé à Paris en 1879, dans le but d'appliquer à l'alimentation du cheval de trait les données de la chimie et de la physiologie, et de tirer de cette application, d’une part, des déductions scientifiques d'ordre général, de l’autre, des con- clusions pratiques de nature à intéresser la Compagnie des voitures. Antérieurement à cette création, ainsi que je viens de le dire, la Com- pagnie générale avait déjà adopté, pour l'alimentation de sa nom- breuse cavalerie, la méthode des subslitutions rationnelles. Les résultats très favorables, obtenus de 1872 à 1878, par l'application de cette méthode, basée uniquement sur la valeur nutritive des four- rages, décidèrent le conseil d'administration de la compagnie à établir, en même temps qu’une manutention générale pour les den- rées nécessaires à toute sa cavalerie, un laboratoire d’analvyses, pourvu d’une écurie expérimentale et des appareils nécessaires pour les recherches sur alimentation des moteurs animés. En créant ces divers services, la Compagnie générale a voulu faci- liter l’application rigoureuse, à toute sa cavalerie, de la méthode des subslitutions rationnelles ; mettre en œuvre, d’une façon industrielle, un système alimentaire dont l’expérience lui avait permis d'apprécier les nombreux avantages, et ouvrir largement la voie aux améliora- tions à apporter dans l’alimentation du cheval de service, en faisant collaborer à cette œuvre la science et la pratique. + Le système d’alimentation de la Compagnie générale présente trois caractères particuliers : 1° Tous les fourrages sont analysés ; 1. Rapport de 1878, déjà cité. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 149 2° Ils ne sont distribués qu'après avoir subi un nettoyage com- plet ; 3° Ils ne sont consommés qu'après avoir élé mélangés aussi inti- mement que possible. Le nettoyage des denrées fourragères a été reconnu indispensable, par suite de la constatation, faite depuis longtemps, que tous les fourrages, même ceux que le commerce regarde comme loyaux et marchands, renferment toujours une notable proportion d’impuretés diverses, et que l’ingestion de ces substances étrangères présente de grands dangers pour la santé des animaux, comme l’ont montré de nombreuses autopsies de chevaux morts de coliques. Aussi le conseil de la compagnie n’a-t-il pas hésité à installer, à la manutention, des appareils spéciaux permettant de faire subir aux grains un nettoyage aussi parfait que possible. La manutention, qui est chargée de la réalisation pratique du sys- tème alimentaire de la compagnie, doit donc, en résumé : 1° Recevoir toutes les denrées nécessaires à la cavalerie ; 2° Les nettoyer mécaniquement ; 3° Les préparer en vue de la fabrication des rations (aplatissage, concassage, hachage) ; 4° Les mélanger à l’aide de moyens mécaniques ; 9° Ensacher le mélange, le répartir entre les divers dépôts de ca- valerie, et le transporter journellement aux lieux de consommation ; 6° Conserver, en silos, les denrées qui ne sont pas consommées tout de suite. Rôle du laboratoire vis-à-vis de la manutention. — Pour que les rations des dix mille chevaux de la compagnie aient une valeur nutritive réellement constante, quelles que soient les denrées em- ployées, 1l est indispensable que la manutention soit renseignée journellement sur la composition de ces denrées : à cet effet, elle adresse chaque jour au laboratoire un échantillon de tous les four- rages reçus, et d’après la composition chimique déterminée par l’analyse, le laboratoire établit la proportion dans laquelle chaque fourrage doit entrer dans le mélange. On voit, d’après cela, que l’analyse chimique et la détermination de la valeur nutritive des ali- ANN,. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE. — 1905. — 1 10 146 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ments sont les bases de l'établissement des rations de la compagnie ; elles étaient d’ailleurs les seules à adopter, dès l’instant où la compa- gnie repoussait pour les raisons que j'ai exposées précédemment les deux modes de rationnement, soit en volume, soit en poids, comme conduisant à distribuer des rations de richesse trop variable, suivant les denrées d’abord, et, pour un même fourrage, suivant la prove- nance et l’année de la récolle. L’exposé précédent suffit à faire comprendre le rôle de première importance que joue le laboratoire dans l’organisation créée par la compagnie. On peut dire, d’une façon générale, que ce rôle consiste : 1° A vérifier la qualité et à déterminer la valeur nutritive des four- rages destinés à la cavalerie de la compagnie. A l’heure actuelle, le laboratoire a exécuté plus de vingt-cinq mille analyses de fourrages divers pouvant être consommés par le cheval ; 2° A fixer et à modifier les rations suivant le prix des tourrages, tout en leur conservant la même valeur nutrilive, c’est-à-dire à éta- blir une ration de valeur alimentaire maximum et de prix de revient minimum ; 9° A fournir les indications nécessaires à la bonne conservalion des grains dans les silos de la manutention ; 4 À établir, par des expériences directes sur le cheval, la valeur alimentaire de chaque fourrage, consommé isolément ou en mélange, en se plaçant dans des conditions aussi variées que celles des chevaux du service de place (repos, marche, travail à différentes allures). Nous disposons au laboratoire d’une écurie expérimentale orga- nisée pour la récolte intégrale des fèces et de l'urine, et d’un manège dynamométrique destiné à mesurer le travail du cheval dans diffé- rentes conditions. Comme le laboratoire, l'écurie d'expériences et le manège ont été installés d’après mes indications ; j'ai également arrêté le plan général des expériences et j'en ai dirigé l’exécution depuis 1879 jusqu’à ce jour. Plusieurs collaborateurs ont participé à cette œuvre de longue haleine, et, parmi eux, Je tiens à rappeler les noms de À. Leclerc et H. Ballacey, tous deux disparus prématurément, et qui ont dirigé le laboratoire, le premier de 1879 à 1890, le second de 1890 à 189%, époque à laquelle M. Alekan a succédé à Ballacey. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 147 En 1868, la ration des chevaux de la compagnie était exclusive- ment composée d'avoine, de foin et de paille; son prix de revient était, par jour, de 2 fr. 70. En 1904, le coût de la ration, par suite des substitutions de denrées auxquelles ont conduit nos expériences au laboratoire de recherches, n’a été que de 1 fr. 175. De la comparaison de ces chiffres, résultent pour la dépense an- nuelle de la ration du cheval les constatations suivantes : En 1868, la ration de l'année coûtait, par tête. : 967 fr. EnpEo telle De-COUPAIE.AUE.E OS ARS ER. 429 D'où une économie, par cheval, de. . 538 fr. Rapportée à une écurie imdustrielle comptant dix mille chevaux, la dépense par année a été : ENS OS PAC nn ME M ETES, 9 670 000 fr. En26902% ellene S'EStélENée QAR Et 4 287 000 L'économie réalisée est de. . . . . 5 382 000 fr. L'introduction du principe des substitutions et la fixation des ra- tions, d’après les résultats des expériences du laboratoire de recher- ches sur l’alimentation du cheval de trait, ont été les principaux fac- teurs de ce résultat économique, sur l'importance duquel il me parait inutile d’insister. Toute proportion gardée, les cultivateurs, les éleveurs et les pro- priétaires de chevaux trouveront, dans l'adaptation à leur cavalerie des faits étudiés au laboratoire de recherches de la Compagnie géné- rale, de sérieux avantages. III. — But, plan et exécution des expériences sur l'alimentation du cheval de trait L'installation du laboratoire de recherches de la Compagnie géné- rale des voitures a été terminée en 1880. En en prenant la direction générale, J'ai tracé le programme des recherches expérimentales qui, commencées immédiatement, ont été poursuivies sans Interrup- tion jusqu’aujourd’hui. Nous comptons donc actuellement vingt-cinq 148 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE années d'expériences sur l’alimentation rationnelle du cheval de ser- vice, dans les divers états par lesquels il passe : repos, travail au pas et travail au trot. J'ai été assez heureux pour m'associer, depuis vingt-cinq ans, des collaborateurs aussi distingués que dévoués. Grâce au labeur inces- sant de Leclerc, de Ballacey et de M. Alekan, très bien secondé par M. Alquier, le laboratoire a pu faire face aux nécessités de la manu- tention et mener à bonne fin seize séries d'expériences complètes sur l’utilisation de rations composées de fourrages variés. C’est à mes chers collaborateurs que revient la plus grande part des progrès que nous avons pu réaliser dans l’étude de l'alimentation du cheval. Avant d'aborder l’exposé sommaire de cette longue série d’ex- périences et d’en dégager les faits utiles à connaître par les agri- culteurs, je crois utile d'indiquer brièvement leur but, leur plan général et leur mode d'exécution : Le but principal des expériences d’alimentation a été de détermi- ner la composition que doit avoir la ralion @es chevaux de la compa- onie, pour leur permettre de s’entretenir dans les meilleures condi- tions économiques, tout en effectuant leur travail journalier. Pour remplir ce programme, nous avons d’abord étudié, en bloc, la valeur alimentaire du mélange que recevaient les chevaux à l’épo= que où les expériences ont commencé, c’est-à-dire en 1880; puis suc- cessivement, de 1880 à 1892, chacun des élémenis de ce mélange : foin, avoine, maïs, féverole et tourteau. À partir de cette époque, la Compagnie générale ayant été obligée d'utiliser les aliments indus- triels en plus grande proportion, par suite de laugmentation de prix des grains et des fourrages, le laboratoire a étudié lalimentalion aux pommes de terre, celle à la maltine, puis aux granules, pour revenir en 1897 à une nouvelle étude du mélange distribué, à cette date, à la cavalerie, ce mélange différant sensiblement, par sa composition, de celui qu’on utilisait en 1880 (*). Enfin, depuis 1898, les expé- riences ont porté sur le rôle du sucre dans lPalimentation chevaline. Tel à été l’enchainement des divers essais effectués de 1880 à 1904. 1. Voir les Annales de la science agronomique francaise el étrangère, 1884, t. 11; 1885, t. 1; 1886, t. Il; 1888, t. Il; 1592, t. I; 1893, t. I; 1896, t. IL. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 149 Dans chaque expérience, on a étudié, pour les diverses situations où pouvaient se trouver les chevaux de service de la compagnie : — repos, marche, travail à différentes allures, — les questions rela- tives à la composition et à la digestibilité des rations, à la statique de l’eau et à celle de l'azote; on a mesuré le travail mécanique effectué, en mettant en parallèle les variations de poids vifs éprouvées LE les animaux en expérience. Le mode d’exécution des expériences a consisté, en principe, à choisir, comme sujets d'expériences et pour chaque mode d’alimenta- tion, trois chevaux aussi comparables que possible entre eux et avec l’ensemble de la cavalerie de la compagnie, et à observer ensuite ces animaux, chacun pendant un mois au minimum, dans les diverses situations de repos, marche au pas et au trot, travail au manège au pas et au trot, travail à la voiture vide et chargée. Ce sont là les conditions typiques dont on a cherché à se rappro- cher le plus possible ; mais il a fallu parfois s’en écarter plus ou moins, ce qui s'explique, si l’on songe à la variété des essais, à leur durée, aux difficultés de toute sorte provenant soit des animaux, soit des aliments, soit des instruments de mesure employés ou même des circonstances climatériques. è En récapitulant l’ensemble des expériences exécutées de 1880 à 4899, on constate qu’elles ont porté sur trente chevaux hongres, pe- sant de 400 à 500 kilogr. et représentant, par leur origine, leur âge et leur conformation générale, les pes ne des chevaux de ser- vice de la compagnie. | C’est dans ces conditions que, pendant des périodes variant de un mois à deux ans, pour un même régime alimentaire, on a Journelle- ment déterminé les éléments ci-dessous : 4° Poids des boissons et des aliments consommés ; 2° composition chimique des aliments ; 3° quantité et nature des oui éliminés (urines, fèces, poils, corne, sueur) ; 4° chemin parcouru dans chaque expérience ; vitesse et quantité de travail effectué ; 9° variations de poids vif des animaux d’expérience ; 6° observations thermométriques et hygrométriques. | Les indications précédentes font ressortir, je pense, assez netle- ment, la marche générale, à la fois scientifique et pratique, des 150 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE expériences du laboratoire ; quant aux résultats obtenus, je me bor- nerai pour Pinstant à faire remarquer que l’application journalière qui en est faite à la Compagnie générale sur plus de dix mille chevaux est une preuve décisive de la confiance qu’on peut leur accorder. Un des points les plus importants de nos études est la démonstra- tion des modifications que l’on peut apporter dans le rapport des matières azotées aux matières hydrocarbonées dans la constitution des rations alimentaires des animaux et, en particulier, du cheval. En 1880, comme je l’ai dit précédemment, au moment où ont été instituées nos recherches expérimentales, on admettait, presque comme un axiome, que la ration d'entretien devait être composée d’une partie en poids de matières azotées et de cinq à six parties de substances hydrocarbonées (amidon, fécule, sucre, etc.). La ration de travail devait présenter un rapport plus étroit : un de matières azo- tées pour quatre ou cinq au plus d’hydrocarbonés. Nos expériences ont montré, dès le début, que la ration de travail devait, au contraire, être beaucoup plus riche en éléments hydrocarbonés que la ration d'entretien. Nous avons pu avec grand avantage, au point de vue du travail effectué et de l’état du cheval, comme je le montrerai bien- tôt, étendre la relation nutritive à 1/8, 1/12, 1/15 et même 1/22 (dans l’alimentation au sucre). La conséquence économique de ces faits est aisée à saisir, le prix vénal du kilogramme de matière azo- tée dans les fourrages étant toujours beaucoup plus élevé que celui du même poids d’aliment hydrocarboné. Je pense que les propriétaires de chevaux peuvent faire grand pro- fit de cette observation. IV. — Prix moyens des denrées consommées de 1880 à 1899 Un des facteurs essentiels du coût de la ration alimentaire est le prix des denrées qui servent à la constituer. Ce prix entre naturel- lement au premier chef en ligne de compte dans l'étude des substi- tutions qu’on peut faire économiquement d’un aliment à un autre. C’est l'indication des prix moyens pour chacune des années 1880 à 1899 des denrées consommées par la cavalerie de la Compagnie EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 1D1 générale des voitures à Paris, qui servira d'introduction au résumé des travaux du laboratoire. Nous passerons ensuite en revue, en partant du prix de revient du fourrage, le coût, dans chacun d’eux, des principes nutritifs dont ils sont formés : matières azotées, ami- don et matières grasses. Prix moyen de consommation des denrées par quintal (1880-1899). AVOINE FÉVEROLE PAILLE TOURTEAU MALTINE GRANULES francs | francs | francs francs | francs | francs 1880. . . 1120 836| 18 199| 22 702 16 118 LS RS 22 108) |2210722 15 722 DÉS 0 12221%015181629 241093 15 403 1883. . . . .| 20 920] 18 808| 22 955 15 469 1884. . . . .| 20 680] 17 673] 22 367 15 104 SSD ce 2029711076265)211733 14 960 DGA 090 0)191967) 2210116 14 163 HS Sr TS CS TIATISNLSS 2208815 13 694 1888-00, 011757514581) 20 384 13 806 1889. . . . .| 18 203| 14 340| 19 280 13 622 1890. . . . .| 18 410| 13 949| 18 748 13 056 1SJ 0 18-981/17 739) 18 366 14 702 ROC 18226618 600191932 15 007 1893. . . . .| {8 290| 18 091] 20465 15 960 1894... :. .| 17 306| 17208) 18 875 15 S41 1895. . . . .| 16 888| 16 550] 20 025 13 633 RARE RE 16 711| 15 264] 20 092 12 883 160700 |M668 29) M48 240 12 570 1898: . . .| 20376] 15 024 12 882 189900 0119339415 856 13 463 Ces prix, rapportés au quintal, ont été établis en tenant compte de tous les frais, c’est-à-dire les denrées étant amenées dans la man- geoire des chevaux ; aussi les a-t-on désignés sous le nom de : Prix moyens de consommation. Leur groupement permet de juger d’un coup d'œil les fluctuations du marché, pour une même denrée, pen- dant vingt ans et de comparer les prix des huit principales denrées utilisées par la compagnie. 152 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE On peut considérer les denrées énumérées dans ce tableau, comme formant trois catégories : 1° Les grains : avoine, maïs, féverole ; 2 Les fourrages : paille et foin ; 3° Les aliments industriels : tourteaux, maltine, granules. Grains. — Si l’on range les trois espèces de grains utilisés, par ordre de prix décroissant, on obtient le classement ci-après : féve- role, avoine, maïs. À l'exception des années 1881 et 1891, la féverole a toujours coûté plus cher que l’avoine et le maïs, pendant la période de 1880 à 1896. Elle ne figure plus dans le tableau à partir de 1897, son em- ploi ayant été suspendu depuis cette époque. Son prix maximum à été atteint en 1882 (24 fr. 09) et son prix minimum (18 fr. 37) en 4891 ; le prix moyen de toute la période est de 20 fr. 77. Nous ver- rons plus tard que la cherté de la féverole n’en fait pas cependant une denrée désavantageuse ; en effet, pour juger de l'avantage réel que peut présenter l'emploi d’un aliment, il faut tenir compte non seulement de son prix sur le marché, mais encore de sa compo- sition chimique. L’avoine s’est, en général, maintenue à un prix intermédiaire entre les prix de la féverole et du maïs, sauf en 1892, où le maïs a été exceptionnellement cher. C’est, d’ailleurs, dans la période de 1892- 1895 que le maïs s’est élevé à des prix très voisins de ceux de l’avoine, sous l'influence combinée de quelques mauvaises récoltes et des droiis nouvellement mis en vigueur. L’avoine a atteint son prix maximum en 1882 (22 fr. 12), comme la féverole, et elle est descendue à un minimum de 16 fr. 34 en 1897, pour dépasser de- puis cette époque le prix de 20 fr. Quant au maïs, il a été relativement cher de 1880 à 1885 (maxi- mum 18 fr. 81 en 1883); son prix s’est progressivement abaissé jasqu’en 1890, où il à été minimum (13 fr. 95) ; considérablement relevé de 1891 à 1895, il s’est maintenu ensuile aux environs de 15 fr. 50. Si l’on établit la moyenne des prix annuels de 1880 à 1699, on trouve : pour l’avoine, 19 fr. 11 ; pour le maïs, 16 fr. 64. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 193 Fourrages. — Les fourrages bruts consommés d’une façon régu- lière par la cavalerie de la compagnie ont été le foin et les pailles d'avoine et de blé. La consommation du foin a beaucoup perdu de son importance à la compagnie depuis que les expériences du labo- ratoire ont démontré combien cet aliment était mal utilisé par le cheval ; par contre, celle de la paille a suivi une marche inverse, et les données numériques réunies à propos de cette denrée ont d’au- tant plus d'intérêt qu’elles s'appliquent à des quantités considérables mises en consommation. Les prix moyens établis pour la paille s’ap- pliquent à des approvisionnements mixtes de paille d'avoine et de paille de blé, dans lesquels cette dernière a toujours été en moins grande quantité, la paille d'avoine lui ayant été préférée comme plus savoureuse et plus recherchée par les chevaux. , Les prix maximum, minimum et moyen ont été les suivants : PRIX AT — maximum minimum moyen Hunt 141,23 81,83 10f,63 PES 9,27 4 ,86 6,83 En dehors des années 1881-1882 d’une part, 1893-1894 d'autre part, où la sécheresse à fait hausser les prix des fourrages d’une façon anormale, ces denrées n’ont pas éprouvé de variations consi- dérables dans leurs prix. Aliments industriels. — [ls sont au nombre de trois : les tour- teaux, utilisés depuis 1880, la maltine depuis 4895, et les granules depuis 1896. Les tourteaux employés sont à base de maïs et d'orge ; la maltine est un résidu séché provenant du traitement du maïs en disullerie par le procédé au malt ; les granules sont des agglomérés fabriqués par la compagnie avec divers sous-produits industriels, qui sont mélangés dans des proportions réglées sur leur compo- sition chimique et soumis ensuite à une véritable cuisson. La carac- téristique de ces trois sortes d’aliments est leur teneur élevée en matières azotées et grasses ; l'intérêt tout particulier que présentent les granules provient de la facilité que l’on a d'utiliser seulement ainsi des sous-produits irréprochables et de faire varier la valeur 154 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE alimentaire du produit fabriqué avec la composition des aliments employés. Les prix des trois aliments industriels consommés se sont toujours maintenus entre ceux des grains et des fourrages, en suivant assez régulièrement les variations de prix du maïs. Ainsi, en ce qui con- cerne les tourteaux, les prix ont graduellement diminué de 1880 à 1890, brusquement monté de 1891 à 1894, pour redescendre au minimum de 12 fr. 57 en 1897. Les prix moyens ont été : Four te. SAUT PE ANS 141,35 MAUME SE TEE APR EE RME AE 12 ,80 GHAQUIES TEE PRACTICE 13.93 C’est la malline qui a donc été la moins chère et c’est elle aussi dont les prix ont le moins varié. Nous verrons, au cours de cette étude, quels aliments se sont mon- trés les plus économiques. Voici quelques renseignements sur les aliments industriels. Nous avons eu, M. Alekan et moi, l’occasion d'analyser beaucoup de produits industriels soumis par leurs producteurs à l’appréciation du laboratoire ; plusieurs de ces matières ont même été expérimen- tées. J’aurai occasion d’en parler plus tard. Mais jusqu'ici il n’est entré régulièrement dans la nourriture des chevaux de la compagnie que {rois aliments industriels: la maltine, les tourteaux et les gra- nules. C’est précisément au sujet de ces trois produits que m’ont consulté beaucoup d’éleveurs, désireux d’en connaître la composition exacte, le prix vénal et le lieu de production ou d’achat. Pour compléter les indications qui précèdent, j'examinerai successivement chacun de ces aliments, répondant ainsi, je pense, aux desiderala exprimés par mes correspondants. Je rappellerai d’abord que nous désignons sous le nom d’aliments industriels les substances qui, à l’inverse de la paille, des grains, du foin, ne se rencontrent pas à l’état naturel et sont des résidus ou sous-produits du traitement industriel de végétaux, en vue d’en reti- rer certaines matières, la plupart comestibles : telles qu’amidon et fécule, huile ou substances grasses, sucre ou alcool. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 195 La maltine et les tourteaux appartiennent à cette catégorie, ce sont des résidus des industries qui traitent les grains : maïs, orge, seigle, elc., en vue de l'extraction de l’amidon ou de la transformation de cette dernière en alcool. Les granules diffèrent essentiellement de la maltine et des tourteaux par leur origine et leur mode de prépara- tion, dont je parle plus loin. Maltine. — On désigne sous ce nom le résidu séché de la 'transfor- mation du maïs dans son traitement, en distillerie, par le malt (ou orge sermée). La diastase de l’orge transforme en sucre, destiné à fournir ensuite de l'alcool par fermentation, l’amidon du grain de maïs. Ce dernier qui, à l’état naturel, contient une proportion d’a- midon et congénères voisine de 68 à 70 °/, et 8 à 9°, de matière azotée (protéine brute), perd dans les traitements qu’on lui fait subir la plus grande partie de son amidon, et le résidu qui n’en renferme plus guère que 18 à 19 °/, se trouve enrichi, proportionnellement à cette perte, en matière azotée que les opérations subies par le maïs n’ont que très faiblement enlevée. De là, résulte un produit secon- daire appelé maltine, dont voici la composition moyenne que Je rap- proche de celle du maïs: MALTINE MAÏS 0/0 0/0 DÉNRR EESRR TERE EDe 9,18 14,67 Matibres SÔCRES. eue ic. 90,82 86,13 Gelilose"Drute #7 Pie 412 3,03 COM Ne ON ET LE 9,15 4,15 Matières azDtées sur ter ne 25 à 26 9,25 AUCH SNS ner ve de nl 18,4 60,41 On voit, d’après ces chiffres, que la maltine, beaucoup moins riche en amidon que le maïs qui a servi à l’oblenir, est, en revanche, beaucoup plus riche que ce grain, en graisse et en protéine ; elle contient deux fois plus de matières grasses, et près de trois fois autant de matière azotée que le grain dont elle provient. La maltine constitue, en somme, un aliment concentré riche en les deux élé- ments nutritifs du prix le plus élevé (au kilogramme) dans les four- rages, protéine et graisse. En ce qui regarde les deux principes minéraux les plus importants dans le; aliments, l'acide phosphorique et la chaux, voici le résultat 156 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE moyen des analyses nombreuses faites au laboratoire de recherches depuis que lon à faitentrer la malüine dans le régime alimentaire de la compagnie : MALTINE MAÏS : 0/0 0/0 GETLPES® rimes eee > ,66 a Aide” phosphorique #5 + LCR PE | 0,51 LH TENTE SR SE RES PR NN 0 De 1,23 0,02 La malune est, des trois aliments industriels que nous examinons, le meilleur marché. Son prix de revient moyen à la manutention, depuis que nous lemployons, a été de 12 fr. 80 les 100 kilogr. contre 44 fr. 35 pour les tourteaux et 13 fr. 93 pour les granules. Les deux autres aliments industriels qui, avec la maltine, figurent dans les mélanges de fourrages consommés par [a cavalerie de Ja Compagnie des voitures, sont les tourteaux et les granules. Tourleaux. — On désigne dans le commerce, sous le nom de lourteaux, des résidus industriels de provenance, de composition et de valeur alimentaire très différentes. Les tourteaux que nous avons introduits, avec grand avantage, dès la création de la manutention, c’est-à-dire en 1881, dans le régime des chevaux de la compagnie, ont eu constamment, bien que fournis par divers fabricants, uné origine identiqué. Cè sont des ré- sidus du traitement du maïs et parfois de l'orge en vue de l’extrac- tion de l’amidon de ces graines ou de sa transformation en alcool (tourteaux d'amidonnerie ou de distillerie). Suivant le mode de trai- tement des grains, la composition des tourteaux varie dans d’assez larges limites. Ceux que la cavalerie consomme depuis plusieurs années présentent la composilion moyenne suivante, que je rappro- cherai, comme je lai fait pour la malüne, de celle du maïs: TOURTEAU MAÏS o[o olo EAP PNR ES CAPTER NUE VERTE 12,87 14.87 Substances’sèches..L.#.h0 226.08 87,13 85.36 EURO MN ET CRE TO nr 10,87 3.03 GRAS De NS Votes 5,73 4,15 MATIBLES AZO LES "PAM 20,62 945 AMIJON PET AS AM MRLIEUR 20 à 25 61,00 EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 197 C’est sur la graisse et sur les matières azotées que porte l’enri- chissement des résidus en principes nutritifs, comme dans le cas de la maltine, mais à un degré sensiblement moindre, la diminution du taux d’amidon suivant à peu près la même marche que dans la mal- tine. La teneur en cendres, celle de l’acide phosphorique et de la LT ont été trouvées, en moyenne, les suivantes : Gendres . . . ANS MR: 62901 Acide nes TN ere me 1,03 CALE RTS a OR PP ARE PRE REE EE 0,82 Je n’aurais, au sujet des cendres, aucune remarque à faire, si Je ne croyais devoir mettre les acheteurs de tourteaux, de la catégorie de ceux que consomme la cavalerie de la compagnie, en garde contre les agissements répréhensibles de certains fournisseurs. Le taux de 6 °/, de matières minérales qui, après incinération, consti- tuent les cendres, peut être regardé comme à peu près normal, c’est-à-dire correspondant à la teneur en principes minéraux que renferment naturellement les matières premières dont les tourteaux - sont les résidus. Or, on constate parfois à analyse une teneur plus que double, parfois triple, de substances minérales dans certaines livraisons, le chiffre des cendres montant à 14, 15 et 18 °/, du poids du tourteau. Lorsqu'on constate une pareille teneur en cendres, il importe de déterminer leur nature, certain qu’on est d’être con- duit par l’analyse à découvrir une falsification. Il arrive qu’on dé- couvre que l'excédent des cendres sur leur poids normal provient d’une addition accidentelle, mais beaucoup plus probablement vo- lontaire, de sable, au tourteau. En principes nutritifs la teneur du produit ainsi adultéré se trouve donc abaissée proportionnellement à l’addition de sable inerte ; il y a là un dol dont le consommateur ne saurait trop chercher à s'affranchir ; l'analyse préalable d’un échantillon du tourteau à livrer et sa composition rapprochée de Panalyse d’un échantillon prélevé à l’arrivée de la marchandise, peut mettre à l’abri de cette fraude, ou tout au moins permettre à l'acheteur d'exercer contre le vendeur une revendication néces- saire. 158 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Ï y a donc lieu, d’après ce qui précède, d'exiger formellement dans le contrat avec le vendeur la garantie d’une teneur maximum (6 à 7°}, par exemple) de cendres, comme on doit en exiger une pour teneur en eau du produit (12 à 14°/, au maximum), en même temps qu’on aura une garantie deteneur minima en matières azotées el en matières grasses. Les tourteaux de maïs bien fabriqués, exempts de toute addition de substances étrangères, valent, en moyenne, 13 à 14 fr. les 100 kilogr. — Les distilleries et amidonneries du Nord sont les prin- cipaux centres de production des tourteaux. Granules. — L’aliment concentré qu’on désigne, sous ce nom, à la Compagnie générale, est fabriqué à la manutention de la compa- onie pour l’usage exclusif de sa cavalerie. Il ne se trouve donc point dans le commerce. Les granules sont le produit d’un mélange de farine de fèves, de son de blé, d’issues de riz, de drêches de distillerie, qu'on malaxe avec de l’eau afin d’en faire une pâte ho- mogène. Cette pâte est divisée mécaniquement en petites masses ou granules du volume de quelques centimètres cubes, et desséchée dans des appareils spéciaux. La préparation et le malayage se font à froid. Les conditions de prix des denrées, leur abondance plus ou moins grande, servent de bases à la fixation des proportions de chacune d'elles entrant dans la préparation des granules. Comme exemple de la composition moyenne des granules, je citerai les chiffres sui- vants : FAURE A tre AE es PO AE de eee 13,18 Substances sèches. , . . . . . UT IAE 86,82 Gellulose sn. #2 RATE 10,84 GPAISSE RAT ER GLEN LE DONNE EE CARE SE NS 5,01 MaUéres A20L0ES LUS ORNE EN 21:13 Amidon (suivant la nature des matières premières). . 20 à 32 Le taux des cendres oscille autour de 6 °/, ; celui de l'acide phos- phorique est d'environ 1,65 °/, ; celui de la chaux 0,21 °/,. Le prix de revient à la manutention des 100 kilogr. de granules est d'environ 44 fr. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 1959 V. — Prix du kilogramme de matières azotées dans les denrées alimentaires du cheval Nous avons indiqué (p.151) le prix des différentes denrées utilisées à la Compagnie générale des voitures à Paris pour la nourriture de la cavalerie. Étant donnés ces prix, nous avons eu à déterminer le coût du kilogramme des trois grands groupes de principes nutritifs dans chacune des neuf denrées entrant dans les rations, savoir : matières azotées, hydrocarbonées (fécule et amidon) et grasses. La matière azotée étant celle qui coûte de beaucoup le plus cher dans les ali- ments, je commencerai par elle. Pour établir les prix réunis dans le tableau ci-après, nous som- mes partis des prix moyens de consommation et de la composition chimique moyenne annuelle des denrées, en suivant une méthode que je vais exposer succinctement. Pour fixer les idées, prenons comme exemple les avoines livrées à la compagnie en 1899, au prix de 19 fr. 34, et cherchons comment a été obtenu le prix de revient de 85 cent. pour le kilogramme de protéine de ces avoines. Ces avoines ont présenté la teneur moyenne suivante en principes nutritifs bruts : Pour les matières non azotées . . . . . . . . DJS 46000 Boureles matières grasses EN CL 4.09 Pour les matières azotées (protéine). . . . . ., 9,60 En désignant par x le prix du kilogramme de matières non azo- tées, et en appliquant respectivement à la graisse et aux matières azolées les facteurs 2,35 et 5,22 dont j'explique plus loin l’origine, on obtient la relation suivante : 99,46æ + (4,09 X 2,33) x + (9,60 X 5,22)x — 19 fr. 34. D'où l’on déduit : æ — 0 fr. 1624, et par suite H22%— 0117 89: prix de la protéine dans les avoines de 1899, tel qu'il figure dans le tableau ci-après. 160 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Voyons maintenant comment on détermine les coefficients 2,35 et 5,22 affectés à la graisse et aux matières azotées : Parmi les trois cent cinquante analyses d’avoine effectuées en 1899, choisissons-en trois, ayant donné : TAUX °/0 Pour les matières non azotées. , . . . . . a, a, «'; PoutlaHB rss. Hi rt isa dan D, 450}; POUTAeS MATIÈRES ALORS Le CN NN C, c} Ce En désignant respectivement par X, Y, Z les prix du kilogramme de ces divers principes nutritifs, nous aurons le système d’équations suivant : aX+bY+ec7Z— 19,34 a'X + D'NY + c'2 — 19,34 a'X + D'Y + CZ — 19,34 La résolution de ce système nous donnera certaines valeurs pour XV Si maintenant nous répétons ce calcul sur plusieurs systèmes de trois équations formées comme les précédentes, nous obtiendrons pour X, Y et Z une série de valeurs, dont nous désignerons les moyennes par X», Ym, Zm. Il est donc facile d’avoir les rapports Xm 1m Ym Ÿ Xm gramme de graisse et d’un kilogramme de matières azotées dans lavoine, en supposant égal à l’unité de prix du kilogramme de ma- tières non azotées. = qui représentent, pour l’année 1899, les prix d’un kilo- Appliquant ensuite la même élbède aux analyses d’avoines con- sommées pendant une série d'années (de façon à avoir des résultats _ et Fu différentes valeurs, dont les moyennes finales donnent précisément 2,33 et 3,22 pour prix respectifs d’un kilogramme de graisse et d’un kilogramme de matières azotées, dans l'hypothèse où les matières non azotées valent 1 fr. Ces coefficients étant déterminés, on peut, ainsi qu’on vient de le montrer, établir facilement le prix du kilogramme des différents principes nutritifs bruts, dans une avoine qüelconque, dont on connait la composition et le prix de revient, en prenant plus rigoureux), on obtient pour les rapports , EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 101 comme unique inconnue du problème le prix du kilogramme de ma- tières non azotées. C’est ainsi qu'on a trouvé plus haut le prix de 16 cent. pour le kilogramme de matières non azotées dans les avoines de 1899, et qu’on en a déduit le prix de la protéine dans ces mêmes avoines : 89 cent. Le même mode de calcul s'applique, bien entendu, aux autres denrées ; mais pour chaque groupe (grains, fourrages, aliments industriels), il y a des coefficients différents, qu'il faut déterminer comme l'ont été les coefficients 2,33 et 5,22, si l’on veut avoir une base d'évaluation aussi exacte que possible. Mon regretté collabora- teur A. Leclerc, qui a fait de très nombreuses déterminations à ce sujet, est arrivé finalement aux résultats suivants : Le kilogramme de matières non azotées valant 1 fr., le kilogramme de graisse vaut 2 fr. 33 dans les grains (avoine, maïs, féverole), 2 fr. 04 dans les fourrages (foin, paille), 2 fr. 42 dans les aliments industriels azotés (tourteaux, maltine, granules) ; et le kilogramme de matières azotées vaut 5 fr. 22 dans les grains, 2 fr. 97 dans les fourrages, 5 fr. 90 dans les aliments industriels non azotés. Tels sont les coefficients qui nous ont servi à établir, année par année, les prix de revient du kilogramme des différents principes nutritifs bruts, dans les huit denrées principales de la compagnie, prix qui figurent dans le tableau ci-après et dans ceux que je repro- duirai ensuite. Je ne discuterai pas ici les inconvénients de la mé- thode qui vient d’être exposée, pas plus que de toutes celles qu’on a employées pour résoudre la question qui nous occupe. Cette méthode ne donne pas évidemment de résultats exacts en valeur absolue, mais elle permet d'établir, entre les différentes denrées, des com- paraisons qui ne manquent pas d'intérêt. Nous voyons que, de toutes les denrées consommées de 1880 à 1899, c’est l’avoine qui a livré le kilogramme de proléine au prix le plus élevé pendant toute cette période ; ce résultat n’a rien de surprenant, si on compare seulement l’avoine et le maïs, ce dernier ayant une teneur en protéine très voisine de celle de l’avoine et ayant, d’autre part, un prix de revient moindre ; mais il n’en est plus de même si on compare l’avoine ou le maïs avec la féverole ; dans ce cas, on constate que c’est la féverole qui est la plus avanta- ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE. — 1905, — 11 it 162 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE geuse, malgré son prix de revient très élevé, puisqu'elle a fourni, en moyenne, le kilogramme de protéine à 59 cent. cette même protéine valant 68 cent, dans le maïs et 85 cent. dans l’avoine. Prix du kilogramme de protéine. AVOINE FÉVEROLE PAILLE TOURTEAU MALTINE GRANULES fraucs francs fraucs francs francs | francs francs 0,91 | 0,84 | 0,71 | 0,48 | 0,41 | 0,54 0,99 | 0,77 | 0,58 | 0,54 | 0,48 | 0,52 1,00 | 0,78 | 0,67 | 0,56 | 0,40 | 0,49 0,92 | 0,78 | 0,68 | 0,46 | 0,32 | 0,53 0,90 | 0,70 | 0,63 | 0,45 0,51 0,86 | 0,73 | 0,60 0,52 0,85 | 0,67 | 0,57 0,45 0,81 | 0,61 | 0,57 0,43 0,75 | 0,59 | 0,56 0,81 | 0,60 | 0,54 0,81 | 0,59 | 0,55 0,82 10073106 AS 0,80 | 0,78 | 0,55 0,78 | 0,75 | 0,59 0,73 | 0,71 | 0,59 0,72 | 0,68 0,69 | 0,62 0,67 | 0.61 0,83 | 0,61 0,85 | 0,65 —] _ (o) 3 _… 9 19 KW ©! © — _ Le] eo NN SN NN — CSS [2e _ © 1 12 +2 co 1 Dans les fourrages, on trouve que le foin, considéré au point de vue de la protéine, est moins avantageux que la paille ; les résultats moyens obtenus pour ces deux denrées (dans les années où les élé- ments analytiques ont été reconnus suffisants) sont 49 cent. pour le foin, 33 cent. pour la paille. Remarquons, en passant, la hausse anormale des années 1881- 1882 d’une part, 1893-1894 d’autre part; pour ces dernières, la sécheresse suffit à l'expliquer. En ce qui concerne les aliments industriels, les variations des prix EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 163 de la protéine sont moindres que dans les autres denrées : ces prix eux-mêmes ne sont supérieurs qu’à celui trouvé pour la paille. En moyenne, ils sont de 49 cent. dans les tourteaux ; 46 cent. dans les granules ; 33 cent. dans la maltine. La maltine, dont le prix de consommation est inférieur à celui des grains et des autres résidus d'industrie ('), a donc encore l’avantage de livrer la protéine au prix minimum. Sa substitution à la féverole (dont elle se rapproche par sa composition) est donc parfaitement justifiée au point de vue économique. On voit en même temps que les substitutions du maïs à l’avoine et de la paille au foin, envisagées au même point de vue, méritent d'attirer l’attention. Les chiffres inscrits dans le tableau ci-contre peuvent être d’une grande utilité, malgré l’absence de valeur absolue, pour les cultiva- teurs et les propriétaires de chevaux désireux de calculer le coût des . substitutions dans les rations. Pour ce faire, il leur suffira de les rap- procher de la composition moyenne des fourrages qu’ils peuvent se procurer. VI. — Prix du kilogramme d’amidon Le tableau ci-après est relatif au prix du kilogramme d’amidon daus les denrées consommées de 1880 à 1899 à la Compagnie géné- rale des voitures à Paris. Je ne reviendrai pas sur la méthode employée pour déterminer ces prix, ayant donné sur ce sujet, dans le paragraphe précédent, toutes les explications nécessaires ; mais Je ferai remarquer que le mot amidon désigne ici l’ensemble des malières non azotées brules, c’est-à-dire non seulement l’amidon proprement dit, mais encore la cellulose saccharifiable, les sucres et les indéterminés (gommes, pentosanes, ‘corps pecliques, etc.). On à vu précédemment que, pour chaque groupe d’aliment (grains, fourrages, aliments industriels), nous avons trouvé un rap- port constant, d'environ 1/3, 1/5 où 1/6 suivant le cas, entre le prix des matières non azotées et celui de la protéine ; il en résulte que les variations observées dans le prix de la protéine doivent se retrou- 1. Voir page 156, 164 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ver dans ceux de l’amidon; c’est d’ailleurs ce que la lecture du tableau ci-dessous permet de constater. Prix du kilogramme d’amidon. AVOINE | 2 a e] & 4 Ë # © =] A Fe B # ce] E a] = a e eA =] > # 5 2 < a a © À 5 E al [<] francs francs francs ÿ S francs francs francs 0,17 | 0,14 | 0,14 0,09 019 DES SIROP 0,09 0,19 | 0.15 | 0,13 0,08 0,18 | 0,15 | 0,13 0,09 0, ATAINO USM INO 1? 0,09 (TN LOI NT 0,09 DSL A0 15212021 0,08 HET 2 2 0,07 OA OP AO PIN ; 0.08 OMS NO ER) NOM 0,08 DL 206 Le O0AL0 0,07 0,16 | 0,14 | 0,09 0,09 0,15 | 0,15 | 0,10 0,09 0,45, 0,14 041 0,10 0/14°|0,14 | 0,10 0,09 0, 14410518 0,08 CASIO 0,07 0,13 à 0,07 0.16 0,08 0,16 91009 On voit ainsi que, parmi toutes les denrées utilisées de 1880 à 1890, lavoine et le foin ont livré le kilogramme d’amidon au prix moyen le plus élevé; viennent ensuite, par ordre décroissant, le mais, la féverole, la paille, puis les tourteaux, les granules et en dernier lieu la maltine. Voici, d’ailleurs, les prix moyens du kilo- gramme d’amidon dans les trois groupes de denrées. GRAINS FOURRAGES ALIMENTS INDUSTRIELS Avoine. . . 0f,16 Foin.®. . «0016 "Tourteaux. . 0!,08 Mas ee UPO!, 219 Pole. 00011 Granules . . 0,08 Féverole. ... : 0,11 Maltine. . . 0,06 EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 169 Ces résultats montrent qu’en ce qui concerne l’amidon, la féverole est un aliment beaucoup plus avantageux que l’avoine et-un peu plus que le maïs, malgré son prix d’achat élevé ; le même fait a d’ailleurs élé constaté à propos de la protéine. Dans les fourrages proprement dits, la paille s’est montrée plus économique que le foin; enfin, dans les aliments industriels, la valeur du kilogramme d’amidon consommé a dépassé à peine la moitié de celle qu'il a atteinte dans les grains et les fourrages, et c’est la maltine qui l'a livré constamment au prix minimum. Ces diverses observations s'appliquent, bien entendu, aux moyennes des prix relevés pour chaque denrée ; on peut constater, 1l est vrai, dans le tableau, que dans telle année, 1894 par exemple, l’amidon a été aussi cher dans la paille que dans l’avoine, tandis que dans telle autre, comme 1891, l’amidon de la paille a été exceptionnelle- ment bon marché, au-dessous même de celui des tourteaux ; mais ce sont là des anomalies dues à des conditions spéciales, soit clima- tériques, soit économiques, et qui n’infirment en rien les remarques ci-dessus. Dans la pratique des substitutions de denrées à la ferme on peut assigner, sans grand inconvénient, une valeur moyenne de 10 cent. au kilogramme de matières hydrocarbonées (amidon, ete.). La ma- ère non azotée est, des trois groupes d'éléments nutritifs, celle qu’on peut se procurer au meilleur marché. VII. — Prix du kilogramme de graisse Des trois groupes de principes nutritifs qui constituent les ali- ments, la matière grasse est celle que l'analyse arrive le moins rigou- reusement à caractériser. On est convenu de désigner sous le nom de graisse l’ensemble des matières extraites des aliments par dissolu- tion dans le sulfure de carbone ou dans l’éther. Dans la longue série d’études sur les denrées alimentaires faites au laboratoire de recherches de la Compagnie générale des voitures, on à trouvé un rapport constant entre le prix des malières non azo- lées el celui de la graisse pour les aliments d’un même groupe 166 (grains, fourrages et aliments industriels). Il résulte de là que les prix de la graisse présentent, pour un même groupe, la même allure sénérale que ceux de l’amidon. On ne saurait donc s'étonner que l’avoine ait fourni la matière grasse au prix maximum pendant toute la période envisagée, puisque lemême fait a été constaté pour l’amidon. ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Prix du kilogramme de la graisse dans les denrées ANNÉES AVOINE FÉVEROLE PAILLE TOURTEAU MALTINE GRANULES 1880. 1881. 1882. 1583. 1584. 1855. 1886. 1887. 1888. 1889. 1890. 1891. 11892. 1893. 1894, . 1895, 1896. 1897. 1898. Eu francs 0,40 0,44 0,44 0,41 0,40 0,38 0,38 0,36 francs 0,33 0,34 0,35 Q C9 LI 19 W a — ©: oo PU ET he ce ©O © co … 1 19 9 12 29 Go Co = — SROMROIO NO NON NO MONONONS Le] 1 francs 0,32 0,26 0,30 = ©1 1 + ©: 1 © 19 19 29 1 er] & francs 0,31 0,37 0,38 0,31 0,31 francs 0,28 0,33 0,27 0722 SSL S © © © © D = ot Pt mt 9 19 1Ù Ce francs 0,22 0,21 0,20 0,22 0,21 021 0,18 CS ne © A o2 7 francs Les autres grains se sont montrés, sous ce rapport, plus avanta- seux, le maïs se classant après l’avoine dans l’ordre décroissant des prix et la féverole étant, ici encure, le plus économique des trois grains consommés par la cavalerie. En ce qui concerne les fourrages bruts, la paille a livré constam- EXPÉRIENCES SUR I'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 167 ment la graisse à bien meilleur compte que le foin. Quant aux aliments industriels, ils ont été plus avantageux que toutes autres denrées, tant sous ce rapport que sous celui de la protéine et de l’amidon. À remarquer que la maltine a fourni la matière grasse au prix mini- mum, sensiblement inférieur au prix trouvé dans les tourteaux et dans les granules. Si, pour chaque denrée, on établit la moyenne des prix du kilo- gramme de graisse, On arrive aux résultats suivants : GRAINS FOURRAGES ALIMENTS INDUSTRIELS Avanee T0 Foin . … . 0f,34 Tourteau. . . 0,20 MAIS Le CE 0 0) Elle 20072 Granuies el 2.200519 RéVÉrOICe ne O7 Malines 70 On En rapprochant ces résultats de ceux qu’on à précédemment trou- vés pour l’amidon et la protéine, on arrive en fin de compte à clas- ser dans l’ordre suivant les huit denrées consommées, en commen- çant par celle qui a donné les principes nutritifs bruts aux prix les plus élevés : 1. Avoine. >. Paille. 2, Foin. 6. Tourteau. 3. Maïs, 7. Granules. 4. Féverole. 8. Maltine. Cette classification ne correspond pas du tout, on le voit, à échelle décroissante des prix des mêmes denrées (voir le tableau de la page 191. D’après le prix d’achat du quintal des huit aliments, ceux-ci se trouvent, en effet, classés dans l’ordre suivant : 1. Féverole. 5. Granules. 2, Avoine. 6. Maltine. 3. Mais, 7. Foin. 4. Tourteau. S. Paille. On voit donc que, surtout pour la féverole, le foin et la paille, le prix d’achat ne peut pas, à lui seul, servir de base à une estimation exacte de la valeur économique de la denrée. 168 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE VIII. — Prix de l'unité nutritive dans les aliments du bétail Nous avons vu comment on peut établir les prix de revient du kilo- gramme des différents principes nutritifs du bétail et quelles conclu- sions nous avons pu en tirer sur la valeur comparative des aliments du cheval. Nous avons pensé qu'il était intéressant de compléter cette étude, déduite de calculs assez compliqués, et d’en contrôler les résultats à l’aide de la méthode imaginée par le professeur J. Küho, de Halle, que tout cultivateur peul aisément appliquer. Cette méthode consiste à culculer le nombre d'unités nutrilives que contiennent 100 kilogr. d’un aliment quelconque, en partant des con- ventions suivantes : L'expérience a montré qu'il existe un rapport assez étroit entre la valeur alimentaire des trois grands groupes de principes nutrilifs : éléments hydro-carbonés (amidon), graisse, protéine digestible. On a été conduit à admettre les rapports suivants : 1 kilogr. de matières non azotées digestibles représente une unité nutritive ; l kilogr. de graisse digestible est compté pour 2,44 unités nutri- tives ; 1 kilogr. de matières azotées digestibles est compté pour 6 unités nulritives. Partant de cette base, on multiplie respectivement par 6 et par 2,44 les poids des matières digestibles azotées et grasses contenues dans 100 kilogr. d’aliment et qu’indiquent, en l’absence d'analyses directes, les tables de composition des fourrages (tables de E. Wolff, de J. Kühn). À ces deux produits additionnés, on ajoute les hydro- carbonés digestibles, et le total de ces opérations représente le nombre d'unités nutrilives contenues dans 100 kilogr. de laliment en question. Connaissant d'autre part le prix de la denrée, on déduit aisément, à l’aide du nombre qu’on vient de trouver, la valeur-argent de l’unilé nutritive dans cette denrée. On peut ainsi comparer les prix de revient de la somme des principes nutritifs des divers fourrages. Cette méthode, appliquée aux huit denrées employées dans nos EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 169 expériences sur l’alimentation du cheval, a fourni, pour la Paolo 1880-1899, les résultats inscrits dans le tableau ci-dessous. Prix moyen de l’unité nutritive (méthode de J. Kühn). AVOINE * PAILLE MAL'IINE GRANULES E À © Es a > ‘a 7 francs | francs francs | francs | francs francs | francs francs TOURTEAU 1880. . . . .10,2490 0,1910,0,1644/0,2767,0,2781|0,1463| 1881. . . . .10,271510,198510,133110,324810,3278|0,1392 1882, . . . .10,274110,201510,154610,347910,2748|0,1313 1883. . . . .10,2512/0,1996/0 1568 /0,2806 0,217710,1423 1884. . . . .10,248410,1082/0,1446,0,2741 0,1417 1885. . . . .10,2343|0,188110,1378 0,1388 l'O CPE 510,171310,1314 0,1270 TC REONET 3410,158010,1325 0,1859/0,1160 EU ee ae 36,0,1530,0,1300 0,228610,1197 1889. : 510,155510,1247 » -|0,1252 1890. . 0,1509/0,1297 0,1866,0,1159 1891. . 10,188710,1115 0,1707,0,1402 1892. . 10,1996/0,1273 10,185110,1386 1973.°° 0,1924,0,1356 0,2864,0,1556 1894. . 0,184110,1279 0,3025/0,1472 1895. . 10,1761 0,1884/0,1216,0,0844 1896. . 0,1654 0,1818/0,1154,0,0820,0,1656 18070 0,1558 0,1952/0,1143/0,0795/0,1113 ÉSDE;T- 0,1575 0,1903/0,1251/0,08335,0,1124 1899. . 0,1674 ° (0,183010,1146:0,087 |0,1244 . + _ … 19 19 = mm mt mm 19 19 19 19 +9 _ D'OMONSI OMAN ONSMNSMENS Pour établir la composition des différentes denrées en éléments digestibles, nous nous sommes servi de la composition moyenne annuelle de ces denrées, calculée d’après les analyses du laboratoire, et des coefficients de digestibilité déterminés par nos expériences directes sur le cheval. J'ajouterai que les matières azotées digestibles ont été comptées en bloc, c’est-à-dire sans déduction des amides (°). 1. On sait qu'on désigne sous ce nom des substances azotées qui ne sont pas de la protéine : les amides, abondantes dans les fourrages verts, luzerne, ete., existent en faible quantité dans les huit denrées expérimentées par nous, ce qui permet de les négliger dans le calcul de leur valeur nutritive. 170 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Dans les matières non azotées, on n’a pas tenu compte de la très faible proportion de cellulose brute digestible utilisée par le cheval. Poursuivi dans de telles conditions, le calcul de la valeur-argent de Punité nutritive dans les différentes denrées donne lieu à des re- marques intéressantes. Si l’on embrasse l’ensemble de la période 1880-1899 pour les huit aliments consommés, on constate des écarts très sensibles dans le prix de l’unité nutritive dans les différents fourrages, c’est-à-dire dans le prix du kilogramme d’hydrocarbonés digestibles pris comme point de départ; on voit, en effet, ce prix, qui était d'environ 33 cent. dans le foin en 1882, descendre en 1897 à 8 cent. dans la maltine, éprouvant ainsi une diminution de plus des trois quarts de sa valeur. Mème en se bornant aux variations de prix dans une même denrée, on constate encore que l'écart entre les prix extrêmes a atteint 16 cent. dans la paille, 9 cent. dans l’avoine, 7 cent. dans le foin, pour descendre à 5 cent. dans le maïs, la féverole, les granules, à 4 cent. dans les tourteaux, et à moins de 1 cent. dans la maltine. C’est donc dans le foin que l'unité nutritive a atteint son prix maxi- mum, dans la paille qu’elle a subi les plus grandes variations de prix et dans la maltine qu’elle a eu à la fois la valeur la plus constante et la plus faible. | En établissant la moyenne, par denrée, des prix de l'unité nutri- tive, pour les vingt années, on obtient les valeurs suivantes : Prix moyen de l'unité nutritive POESIE ALU 0 Féverole 1 + «10f.14 AVOIR EP TRUE Tourteaux . . . 0,13 Paille we 0:22 Granules. , . . 0 ,13 MOIS=T Eee 0,18 Malte. » 55; °0%08 Ces résultats montrent que, des huit aliments expérimentés, le foin est le moins avantageux de tous, celui qui livre le kilogramme d’hy- drocarbonés digestibles au prix le plus élevé, et la maltine, au con- traire, la denrée la plus économique. Parmi les grains, l’avoine est moins avantageuse que le maïs et la féverole, et cette dernière, malgré le bas prix de son unité nutritive, ne peut pas lutter au point EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 111 de vue économique avec la maltine, qui lui à été substituée dans les rations courantes de la Compagnie. Le classement des denrées auquel nousavait conduit la méthode em- ployée précédemment (voir page 167), savoir : avoine, foin, mais, féverole, paille, tourteaux, granules, maltine, était presque sem- blable à celui que donne ici l'emploi de la méthode Kühn. On peut se rendre compte de la façon suivante que les deux systèmes four- nissent, quand on les interprète convenablement, des indications tout à fait voisines. Dans le premier système, on détermine, comme l’a fait A. Leclerc, la valeur du kilogramme des différents principes nutriufs bruts (protéine, amidon, graisse) à l’aide de coefficients déduits de nombreuses analyses; dans la méthode J. Kühn, on évalue le prix du kilogramme des matières non azotées digeshibles, en affec- tant les autres éléments digestibles de coefficients conventionnels. Il est donc possible de comparer les résultats trouvés pour le kilo- gramme de matières non azotées (amidon) brutes par la première méthode, avec ceux trouvés par la méthode Kühn pour les matières non azotées digestibles ; il suffit, pour cela, de tenir compte de la digestibilité des matières non azotées, dans lesquelles on ne fait entrer ni la graisse ni la cellulose brute, comme on la vu plus haut. Prenons comme exemples l’avoine et le foin; la première nous à donné : Pour 1 kilogr. de matières non azotées brutes: dans lavoine, 0 fr. 156 ; dans le foin, 0 fr. 164. La digestibilité de ces matières, d’après les expériences du labora- toire, est de 76,76 °/, dans l’avoine et 45,84 °/, dans le foin. Avec ces données, on trouve alors que : 1 kilogr. de matières non digestibles vaut : dans l’avoine, 20 cent. ; dans le foin, 56 cent. Ces résultats se rapprochent beaucoup de ceux que fournit la mé- thode Kübn et qui sont: pour l’avoime, 23 cent. ; pour le foin, 30 cent. On peut conclure, en résumé : 4° Que le prix des denrées ne permet pas, sans le concours de leur composition chimique, de les apprécier à leur valeur réelle ; 2 Que les aliments classiques du cheval; foin, avoine, paille, 172 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE sont moins avantageux, au point de vue économique, que le maïs et la féverole, et surtout que les aliments dits industriels. Ces conclusions présentent, suivant nous, un très réel intérêt pour les cultivateurs, en leur permettant de se rendre compte de la valeur des différents fourrages dont ils disposent pour l'alimentation de leur écurie. IX. — Teneur en principes nutritifs bruts de la ration journalière du cheval de place Dans les chapitres précédents, nous avons envisagé, séparément et au seul point de vue économique, chacune des denrées entrant dans les rations des chevaux de la Compagnie générale des voitures. Nous nous proposons d'examiner maintenant les résultats que la compagnie a obtenus, au point de vue alimentaire, en mélangeant ces mêmes denrées et en les substituant les unes aux autres, dans des propor- tions déterminées par leur composition chimique. Le tableau ci- après indique, pour chacune des années 1882 à 1899, la teneur de la ration moyenne journalière en principes nutritifs bruts ; avant de le commenter, nous croyons indispensable d'indiquer les caractères essentiels du système d'alimentation de la Compagnie générale. Dans ce système, les chevaux ne consomment que des aliments mélangés, parfaitement nelloyés au préalable, et dont les uns (grains et tourteaux) sont concassés, tandis que les autres sont hachés : la paille par exemple. Ainsi préparé, ce mélange de fourrages et d’ali- ments concentrés permet au cheval une mastication plus parfaite et, par suite, une assimilation plus régulière et plus complète. En outre, grâce aux analyses de son laboratoire, la compagnie est toujours à même de donner à ses chevaux des rations en rapport avec leurs besoins et de valeur nutrilive rigoureusement constante, malgré la variété des denrées employées et des substitutions prati- quées pour des raisons économiques. Les chevaux de la compagnie {ravaillant, en général, un jour sur deux, il à été reconnu indispensable de leur donner des rations diffé- rentes, le jour de repos et le jour de travail. On sait, en effet, que l’a- nimal s’entretient presque exclusivement à l’aide des réserves accumu- EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 113 lées dans son organisme, les aliments venant chaque jour reconstituer ces réserves, au fur el à mesure de leur utilisation. Il résulte de là que l'alimentation du jour de repos doit être plus forte que celle du jour de travail. Le Jour de repos, les chevaux reçoivent, en quatre repas, le mélange dont il est question plus haut, composé de 5/10 de grains, 3/10 de paille et 2/10 d'aliments industriels azotés. Le jour de travail, ils reçoivent: 1° Avant leur départ de l'écurie : 1/4 du mélange précédent ; 2° Au cours du travail : une ration de grain (4 kilogr. d'avoine par exemple) ; 9° A leur rentrée à l'écurie : une ralion contenant 4/5 de grains et 1/5 de paille. Le poids total de ces diverses rations, destinées à entretenir le cheval pendant deux jours, tout en lui permettant de fournir un tra- vail d'environ 1 million de kilogrammètres, a toujours été d’au moins 18 kilogr. ; la ration journalière moyenne a donc constam- ment dépassé le poids de 9 kilogr. C’est précisément la composition en principes nutrilifs bruts de cette ration journalière moyenne (pour la période de 1882 à 1899) qui fait l’objet du tableau ci-après. Les denrées utilisées pendant cette période ont été assez nom- breuses; outre les aliments classiques du cheval (avoine, foin, paille), on a employé le mais, le seigle, l'orge, le blé et le sarrasin, les tourteaux, la maltine et les granules. Cependant, malgré la diver- sité de ces éléments, on a toujours conservé à la ration moyenne la même valeur alimentaire. Le tableau ci-après donne la composition de la ration journalière en principes nutritifs, savoir : 1° matière sèche ; 2° cendres ; 3° hydro- carbonés (cellulose et matières non azotées) ; 4 graisse; 5° matières azotées totales; 6° eau ; 7° acide phosphorique et chaux contenus dans la ration. Comme on le voit, la quantité de chacun des principes nutritifs a peu varié dans cette longue période d’expériences; il en est de même de l’eau: on peut fixer à 1“,3550 la quantité moyenne d’eau con- sommée par le cheval de place dans sa ration journalière. L'année 1889 appelle une remarque spéciale ; elle doit être envi- 174 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE sagée à part, la ration avant été augmentée en raison du surcroit de travail de la cavalerie pendant l’exposition universelle. I] n’y à donc pas lieu de s'étonner que les poids de presque tous les éléments nutrilifs atteignent, pendant cette année-là, leur valeur maxima. Teneur en principes nutritifs bruts de la ration moyenne journalière du cheval de place. : MATIÈRES ANNÉES MATIÈRE CENDRES CELLULOSE GRAISSE azotées MATIÈRES non azotées phosphorique 1882. . 1883. . 1584. . 1885. . 1886. . 1887. . 1888.. 1889. . 1890. . HSOIE lS02 2% 1893. . 1894. . || 1895. . | 1896. . STE 1898. . 169970 CARLA . 12 OO —1 SOS & 1 re _ ms 9 19 9 O2 OT OT mé à O7 or © Or 7 O2 1] € .… Exception faite pour 1889, on constate à l’aide de ce tableau les variations suivantes dans le taux journalier des différents principes nutritifs : Moins de 300 grammes pour la matière sèche et la cellulose ; Environ 50 grammes pour la graisse et les matières azolées ; Plus de 500 grammes pour les matières non azotées. Ces variations équivalent aux fractions ci-après : 1/25 du poids de la matière sèche ; 1/4 de celui de la cellulose ; EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 179 1/7 de celui de la graisse ; 1/20 de celui des matières azotées ; 1/10 de celui des matières non azotées. Sauf pour la cellulose brute (ligneux), dont le rôle est d’ailleurs assez restreint dans l’alimentation du cheval, ces variations ont donc été minimes, etce résultat mérite d’autant plus d’attirer l'attention que la ralion du cheval de la compagnie à subi dans la nature des denrées qui la composent de fréquentes modifications dont les prin- cipales ont été : 1° L’admission simultanée du maïs et del’avoine, dans des propor- tions variables avec les années, suivant les cours du marché ; 2 La diminution progressive du foin au protit de la paille et sa suppression complète depuis 1889 ; nous reviendrons plus tard sur ce point très important ; 3° La substitution de la maltine à la féverole depuis 1895 ; 4° La distribution, en quantités variables, de tourteaux depuis 1889 ; 2° L'introduction des granules fabriqués par la compagnie depuis 1896. En résumé, on constate que tous ces changements n’ont pas influé sur la ration journalière qui, pendant la période 1882-1899, ne s’est pas écartée sensiblement de la teneur moyenne suivante en principes nutritifs bruts : MEMErE Steele CR 7 EE 8k8,037 Cendres . SAR des Me 0622 Acide phosphorique. . . . . . . . ù 0 ,063 CHAUX NRA ES ST PE UN 0027 Gellulose. .. . : . 1 ,138 Graisse . 0295 Matières azotées. 0 ,907 NON AZO ECS NE: EU. 0e > ,398 Cette ration concorde exactement avec les résultats constatés dans les expériences faites dès l’origine au laboratoire, en 1881-1882. Tout ce qui précède se rapporte aux quantités de principes nutri- tifs bruls contenus dans les denrées qui ont constitué les rations. Or nos lecteurs savent qu’une partie seulement des matières azotées, 170 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE grasses et amylacées des aliments est utilisée par l'animal : il faut donc examiner la composition des rations en principes digestibles, les seuls que l’animal utilise pour son entretien. C’est ce que nous ferons, après avoir indiqué la composition centésimale de chacune des denrées expérimentées au laboratoire de recherches de 4880 à 1899 et introduites dans le régime alimentaire de la cavalerie de la compagnie. X. — Teneur en principes digestibles de la ration journalière du cheval de place Nous venons de faire connaître la teneur en principes nutritifs bruts de la ration journalière du cheval de place pendant la période 1882-1889. C’est de la teneur de la même ration en principes nutritifs digestibles, représentée dans le tableau ci-contre, qui va nous occuper. | La disposition générale de ce tableau est la même que celle du précédent, exception faite pour les cendres, qui n’y figurent pas, faute de données précises sur leur digestibilité : les quantités des autres principes (matière sèche, cellulose, matières non azotées, graisse et matières azotées) sont inscrites dans le même ordre que dans letableau précédent. La teneur de la ration en principes digestibles a été déduite de la teneur en principes bruts, à l’aide de l'application des coefficients de digestibilité déterminés, pour chacun de ces principes, dans les expériences sur le mélange faites au laboratoire en 1881 et 1897 avec les rations consommées, dans ces années, par le cheval de place. Ces expériences ont porté, en 1881, sur une ration dans laquelle entrait du foin et, en 1897, sur une ration d’où ce fourrage était exclu et qui contenait une plus grande quantité d’aliments industriels que la précédente. On à donc appliqué les coefficients de digestibilité déterminés en 1881 à toutes les rations de la période de 1882 à 1888, ces rations ayant contenu du foin, et ceux fournis par les expériences de 1897 aux rations de 1889 à 1899, dans lesquelles le foin a été supprimé EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 1%7 el les aliments industriels ont été employés en plus grande quan- üté. Teneur en principes nutritifs digestibles de la ration moyenne journalière du cheval de place. MATIÈRE | CELLULOSE MérAREs ANNÉES GRAINS | ee ete QUE à 2e PENSE azotées non azotées | 1882 5945010482 0,174 0,643 3,692 1883 22420 0,478 O8? 0,660 3,872 1884 5,321 0,462 0,184 0,640 3,812 1855 c 5,334 0,472 0,184 0,640 3,805 1886 5,345 0,485 0,184 0,641 3,838 1887 5,481 0,456 0,189 0,643 4,001 1888 5,471 0,457 0,189 0,645 3,989 HS RER mA ET ET 0,564 0,209 0,721 4,686 OO PAREIL STE 0,514 0,124 0,664 4,552 Mon int ln: 862 0,548 | 0,198 0,673 4,463 RCE SAN EMEA RER 0,636 0,199 0,689 4,260 RARE eue «|. 00: 000 0,531 | 0,188 0,661 4,522 RSUANIR OM ARE UTRE" 380 0,506 0,196 0,667 4,583 DOME EE re EN SEE 876 0,566 0,195 0,681 4,424 EUR ENE Te REA à 0,567 0,211 0,658 4,372 RU er re 8766 0,563 0,217 0,654 4,306 MSNM nl DaTÉT 0,551 0,217 0,664 4,297 1899 . . . . . . .| 5,647 | 0,537 0,216 0,660 4,216 Nous indiquerons bientôt la valeur de ces coefficients et nous entrerons à leur sujet dans les détails nécessaires. Ici, nous ferons seulement remarquer que les coefficients de digestibilité trouvés pour les principes nutritifs des rations qui ne contenaient pas de foin se sont montrés supérieurs à ceux des rations dans lesquelles entrait cette denrée. [l n’y a donc pas lieu de s’étonner si l’examen du tableau ci-dessus fait ressortir, depuis 1890, une augmentation dans la teneur en principes digestibles. (L'année 1889 doit être regardée comme exceptionnelle et mise à part pour les raisons indi- quées précédemment.) Comme la teneur en principes nutritifs bruts n’a pas sensiblement ANN. SCIENCE AGRON, — 2° SÉRIE, — 1905. — 11 12 178 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE varié depuis 1890, ainsi que le montre le tableau (p. 17#), l’aug- mentation constatée pour les éléments digestibles est donc entière- ment due à la digestibilité plus grande des rations distribuées depuis cette époque. Cette augmentation porte d’ailleurs sur tous les prin- cipes nutritifs : azotés, gras ou hydrocarbonés, mais principalement sur ces derniers, ainsi que le montre le tableau. En faisant la moyenne des résultats de ce tableau, on trouve que, de 1882 à 1899, la ration journalière du cheval de place a renfermé les quantités suivantes de principes digeslibles : MAUBTE SBCRÈ ER PAEEUR | 77 5k3,637 Cellulose. à . 0 ,518 Graisse . 0 ,195 Matières azotées. LE 0 ,658 0 none AZOUES LUE MEME ES 177 Ces quantités se sont montrées amplement suflisantes pour per- mettre à un cheval de 400 à 450 kilogr. de s’entretenir, en effectuant tous les deux Jours un travail minimum de 1 million de kilogram- mètres. (Les chevaux de la Compagnie des voitures font, dans leur jour de sortie, jusqu’à 50, 60 kilomètres et davantage quelquefois.) On remarquera que le rapportdes matières azotées digestibles aux matières non azotées digestbles (la graisse étant calculée en amidon à l’aide du coefficient 2,44) est exprimé, dans cette ration moyenne, par la fraction : 1/7,1, soit 1 kilogr. de matière azotée pour 7*4,100 de matières hydrocarbonées. Telle est la relation nutritive que la Compagnie générale des voi- tures à Paris a été conduite à adopter pourses rations, à la suite des essais de l’année 1882. La valeur de ce rapport a été constamment confirmée depuis cette époque, par les expériences poursuivies au laboratoire de recherches. Le passage à 1/7 de la relation nutritive, fixée autrefois à 1/4,5, est un fait d’une importance économique considérable, sur lequel on ne saurait trop insister auprès des agri- culteurs et des éleveurs. Il constitue un des points les plus intéres- sants et des mieux établis par une pratique de vingt années, à savoir : la démonstration des modifications économiques que l’on peut appor- ter dans le rapport des matières azotées aux matières hydrocar- EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 119 bonées, dans la constitution des rations alimentaires des animaux et, en particulier, du cheval. = En 1880, au moment où ont été instituées nos recherches expéri- mentales, on admettait, presque comme un axiome, que la ration d'entretien du cheval devait être composée d’une partie en poids de matières azotées et de cinq à six parties de substances hydrocarbo- nées (amidon, fécule, sucre, etc.). La ration de travail devait pré- senter un rapport plus étroit encore : Î de matières azotées pour 4 ou 5, au plus, d’hydrocarbonées. Nos expériences ont montré, dès le début, et le fait s’est constamment vérifié, que la ration de travail doit, au contraire, être beaucoup plus riche en éléments hydrocarbonés que la ration d’entretien. Nous avons pu, avec grand avantage, au point de vue du travail effectué et de l’état du cheval, étendre la ration nutritive à 1/8, 1/12, 1/5 et même à 1/22 (dans l'alimentation au sucre, comme nous le montrerons plus loin. La conséquence économique de ces faits est aisée à saisir, le prix vénal du kilogramme de matière azotée dans les fourrages étant, nous lPavons vu, toujours beaucoup plus élevé que celui du même poids d’aliment hydrocarboné. XI. — Composition d2s denrées consommées de 1889 à 1899 Les vingt premières années d'expériences que j'ai poursuivies au laboratoire de recherches de la Compagnie générale des voitures, avec la collaboration successive d'A. Leclerc, Ballacey et Alekan, ont porté sur seize rations différentes par la nature des denrées qui les composaient, mais identiques, comme on l’a vu, sous le rapport de leur teneur en principes nutritifs (voir le tableau page 177). En 1881, nos chevaux d'expériences ont reçu la ration adoptée cette année-là, sur les indications du laboratoire, pour toute la cava- lerie de la compagnie. En 1897, il en a été de même, la ration distri- buée aux chevaux d’expériences étant celle que la cavalerie recevait. Outre ces deux études des rations-mélange, nous avons expéri- menté la valeur alimentaire des divers éléments de ces mélanges, fourragés soit isolément, soit associés en nombre restreint, pou 180 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE constituer une ration de valeur nutritive équivalente à celle de Ja ration-mélange. C’est ainsi que nous avons expérimenté successive- ment les rations suivantes : {. Foin seul. S. Pomme de terre et paille. 2. Avoine seule. 9. Pomme de terre, maïs, féverole et paille. 3. Avoine et paille. 10. Maltine. 4. Maïs et paille d'avoine. 11. Granules cuits. 5. Maïs et paille de blé. 12. Sucre et foin. 6. Féverole. 13. Sucre et granules. 7. Tourteau. 14. Sucre et maïs. ILimporte, pour pouvoir suivre utilement les résultats des expé- riences d'alimentation à l'aide de ces denrées, résultats que nous exposerons plus loin, de connaître leur composition centésimale ; elle | nous à servi à établir la composition des rations. Le tableau suivant fournit, à ce sujet, des indications complètes que les cultivateurs pourront utiliser pour calculer les substitutions à introduire dans le rationnement de leur bétail. | La contexture de ce tableau ne demande pas d'explications ; elle n’appelle qu’une seule remarque relative à la dernière colonne inti- tulée Indélerminés. Nous désignons sous ce nom les matières autres que celles qui figurent dans les premières colonnes et que leur com- plexité rend difficiles à caractériser (corps pectiques, pentosanes, etc.), substances dont le rôle dans l’alimentation est jusqu'ici imparfaite- ment connu. Douze denrées différentes font l’objet des seize expériences d’ali- mentation : on peut les ranger en trois catégories : 1° Les grains et analogues : avoine, maïs, féverole, seigle et pom- mes de terre ; 2° Les fourrages : paille d'avoine, paille de blé et foin ; 3° Les aliments industriels : tourteau, maltine, granules et sucre. Ces denrées, de qualité irréprochable, ont toujours été tirées des approvisionnements destinés à la cavalerie de la compagnie ; au cours de chaque essai, on a prélevé, à de fréquents intervalles, des échan- tillons dans les lots consommés par les chevaux d'expériences, et ce sont ces nombreux échantillons qui ont servi aux analyses. Ces ana- lyses représentent donc, aussi exactement que possible, la composi- EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 181 tion moyenne des aliments dont il s’agit. Parmi ces aliments, nous ne mentionnerons en particulier que les pommes de terre et le sucre, les autres ayant déjà donné lieu, dans les paragraphes précédents, à des commentaires suffisants : les pommes de terre provenaient de tubercules découpés en cossettes et séchés dans le vide à basse tem- pérature ; quant au sucre, employé dans trois des expériences, c'était du sucre cristallisé, dil sucre roux de premier jet. Composition moyenne centésimale des denrées d'expériences. Ë 5 > |42 DENRÉES < SE a E © < PA 0/0 0/0 VOIRON 13,57|86,4} MAIS NE 0 - 13,31|86,69 Féverole. . . . .|-9,95/190,05 Tourteau . . 12,10 187,90 TOME MEME TATSES 13,96 |86,04 Paille 0.022026 15,09 !84,91 Foin. . . .. . .|13,38186,82 Avoine . . - 14,34185,66 AVOINC EU Lee. 13,60 | 86,40 ECS OUT 12,01)87,99 Maïs. . . ‘. .[13,38|86,62 Paille d'avoine. .|13,66186,31 LEE Sn. MAPS 15,49!81,51 Païlle de blé. . . 15,17|31,83 l Féverole, . . .[12,41187,59 Paille d'avoine. .|14,57|85,43 Avoine seule Comprise | 3,01 |11,28| 9,35€ avecles 1,40 indeterminés | Avoine et paille | x \ nca Î Me ; ; 56 3,12 10,53 7:44) RE ,93 5,15 | 2,93 Li) be Ne Maïs et paille d'avoine 1,52 | 9,861-2,95 3,09 |1,90 5,52 | 2,62/31,09| 16,37 |1,62 Maïs et paille de blé 0,84 9,32] 2,15 2,82 |2,57 7,21 | 5,02 25,19] 13,30 |2,87 Féverole 4,05 [24,93] 5,58 5,01 |3,91 5,55 | 3,49127,07| 14,06 |2,30 SACCHAROSE 0 Jo = CELLULOSE a am à = rl Era —- a a e £ © A 2 '£ D © 7 2 £ = a © 2 = 4 & = < £ = SNIIRE £ 5 2 0/0 | oJo | o: 0/0 0/0 Mélange 1881 3,54 | 9,61] 8,22 1,00 5,66 54 1,43 DAT us 199 | Comprise À ? . 4,48 [23,54] 5,92 141,66 } avec : : 1,58 |18,41| 2,71 = 0,35 l’amidon € 7,41 | 8,23|20,44 198 5,40 | 2,97,29,43 ‘0,58 Foin 7,22 | 6,59 18586) 15,58 | 3,10 | » AMIDON GRAISSE pi 3,68 12,59 3,73 dl 1,71 :62,69 | 2,69 1,96 ÿ 2,05 4,02 | INDÉTER- MINÉS 13,10 4,88 | 2,59 4,86 26,42 26,06 | 4,71 28,36 182 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE | Î | | ce a ol m | © ELLULOSR - 2 - r F | D'hee |S les ME le | 0 le ten DENRÉES < A D a | su D < A = £ f a [gel x |E2| £ 2 D = E < | #£ = ol grammes #4 grammes Matière sèche totale . . Avoine... .0,2 610 Sucre et mais. . 5 345 Matières azotées. . . . Sucre et maïs. 182 Féverole. . .… . 1 063 UPS RTE EEE FOR PUR 8 Maltine . . . . 198 SULTO MNT NIMES. Avoine . . . 62 Sucre et mais, . 2435 AMIdONS ER Hat EU. Fons e 437 Maïs et paille d'avoine, 3 306 clioss brute Avoine seule. 166 Avoine et paille. 759 saccharifiable. Avoine seule. 201 Fo "LAREU UT 621 En ce qui concerne les résultats moyens, et bien qu'il soit difficile, d’après ce qui précède, de conclure d’une façon définitive, on peut dire en considérant l’ensemble de nos essais que la ration de trans- port, pour remplir les conditions qui ont été rappelées plus haut, doit renfermer en général 450 grammes de mutières azotées digesti- bles et 4,5 de matières hydrocarbonées digestlibles, groupées comme il a été précédemment expliqué. Cette conclusion, rapprochée de ce qui a été dit pour le cheval au repos, montre que dans les conditions de nos expériences, il faut augmenter d'au moins 2/10 la leneur de la ration d'entretien en principes digestibles pour obtenir celle de La ration de transport. Les essais de 1881-1882 avaient conduit à ad- 212 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE mettre comme suffisante une augmentation de 1/10, mais toutes les expériences faites depuis cette époque démontrent que cette der- nière augmentation était trop faible. Quant aux valeurs calorifiques des rations digérées, elles ont, bien entendu, éprouvé d’assez grandes variations, puis qu’on les voit passer d’un minimum de {1500 calories avec l’avoine donnée seule à un maximun de 23 000 calories avec la malline ; on peut admettre, dans le cas qui nous occupe; une va- leur d'au moins 18000 calories, pour que l'animal à la ration du transport se trouve dans de bonnes conditions. | XIX. — Les rations du cheval au travail Variations des poids vifs Nous venons de passer en revue l’utilisation des rations d'entretien et de marche de nos chevaux d'expérience. Examinons maintenant la ration de travail. Le tableau If réunit les quantités de principes digérés dans les trois situations occupées par les chevaux ; mais il est plus explicite que les travaux précédents en ce qui concerne le travail. Il indique, en même temps que la répartition en deux groupes des principes di- gérés, leur valeur calorifique et la relation nutritive, les divers modes de travail (manège et voiture), et les différentes allures (pas et trot). Le graphique (fig. 3) [voir p. 216] ne comporte que deux obser- valions préliminaires : 1° Il renferme les résultats de quinze expériences seulement : l’essai d'alimentation aux granules cuits n°y figure pas, parce qu'il n’a pas comporté de chevaux au travail. 2° Comme dans les tableaux précédents, on a compté la cellulose saccharifiable tantôt avec l’amidon, tantôt avec des indéterminés, par suite des changements apportés aux méthodes d'analyses. La première constatation à faire sur l’ensemble des résultats re- présentés dans le graphique est l'augmentation du poids vif dans deux expériences seulement : sucre et foin (0), sucre el granule (P). Avec tous les autres régimes, il y a -eu perte de poids au travail, de sorte que toutes nos rations de travail semblent avoir été insuflisantes à couvrir les dépenses de l’organisme de nos sujets d’expériences. Ces EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 213 III. — Rations digérées : Groupement des principes nutritifs, valeurs calorifiques et relations nutritives. GROUPEMENT des principes digérés | VALEUR » RE EXPÉRIENCES SITUATIONS |-Matièrés en Matières | 7 ë nutritive non : Es E calories azotees azotées | RELATION Gram mes | Grammes | Calories REPOS TE PIRE 3014,5114327,8| 1/7,01 MATCHES RE ; 3.303.,2 115 640,7] 1/7,24 Mélange 1881 . .{ Travail au pas . . . COTON IAE re —NAUNMTOL ES. 4225,2|19980.0| 1/7,31 — (moyenne). .| 592, 4298,1 120 348,2] 1/7,25 LUE AE EN OCT 3 583,1 116987,0| 1/7,18 12 19 = te + 19: © 2 551,511 513,8|1/11,32 2 866,0 [13 049,1| 1/10,46 3 908,9 [17 780,8 1/10,25 4 889,4 [22 091,2! 1/11,00 4 491,4 [20 307,6) 1/10. 01 4 354,6 [19 750,5) 1/10,56 Repos. . Marche . Travail au pas . — “au trot: — à la voiture . — (moyenne). 2 Ca D 9 O7 UT à 2 +! 12 19 —… OR | _ Moyenne. . 14771,6)1/10,58 10 759,2| 1/6,31 11565,6| 1/6,36 11412,4 Repos. Avoine seule. . .{ Marche . Travail au pas . 19 12 LA] Moyenne. . 112279:,3 Repos. . Marthe Hase. Travail au pas . + AUNLTOU- — à la voiture . — (moyenne). Avoine et paille. Moyenne, . { Repos. | Marche . Le Maïs et paille Travail au pas . . .| 4 2 1/12,03 « d'avoine. | — autrot. . .| 353 5 3 [22 290,3|1/14,18 — à la voiture . Ê 17 884,5] 1/13,30 — (moyenne). .| 3: 1 73: 21 048,3| 1/13,25 MOYENNE PAPER IE l 19 695,6| 1/12,09 214 EXPÉRIENCES Repos Mais et paille Travail de blé. | s Moyenne. . ! Travail Féverole. . Moyenne. . . Travail Tourteau . Repos. . Marche . SITUATIONS Marche . au pas . au trot. à la voiture . (moyenne). Repos. . Marche . au pas . au trot. à la voiture . (moyenne). au pas . au trot. à la voiture . (moyenne). au pas . Moyenne. . ! Repos. . Marche . Pomme de terre | Travail paille. D ie Moyenne. . au trot. à la voiture . (moyenne). Moyenne. . Pomme de terre, | Repos. Se grains et paille. | Travail à la voiture . Moyenne. . / Repos. . | Marche . Mans het, Travail au pas . au trot. à la voiture . (moyenne). GROUPEMENT des principes digérés EE Matières azotées Grammes 336,4 362.0 372,0 123,9 330.0 375,5 307,4 766,9 1 062.6 1 335,4 1 352,8 1 449,9 (397,2 [1026,1 577.0 710,1 753,0 910,9 1 037,6 943,8 745,7 197,1 257,9 304,1 244,0 118,5 211,9 915,4 238.0 494,8 331,4 474,0 533,2 577,2 590,2 657,1 613,0 539,2 Matières non azotées Grammes 3 739,7 3 962,5 3 869,6 4 500,0 3 862,5 4071,7 SOLE 3 386,5 3 692,6 4101,.7 4 531,3 4 638,4 4 470,5 3 626,9 3 042 ,2 HOT 3 873,0 3 877,8 4 073,6 3 989,9 3 553,2 3 581,8 4 228,6 4 952,4 4 460,8 4 116,0 4 470,3 4 037,7 3 502,3 5 034,1 4 329,9 4 500,4 4 973,9 5 216,5 5 317,2 5 445,4 5 338,4 4 874,5 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE VALEUR en calories Calories 16 880,2 1791105 17 578,9 20 399,9! 17 354,3 18421,3 Nr EE 17410,6| 20102757 22 959,8 24 805,8 25 686,9 24 756.2 19 590,4 ONE 18 427,1 19347,2 20 089,1 21474,8 20 700,1 17 998,3 NES 18 523,6 21 703,6 1941157 17 420,7 19 302,9 17 545,4 15 454,2 22139309 UT 20 652,0! 29 645,7 24 042,7 24 515,4 25 348,8 24 707,2 22 433.6 RELATION nutritive 1/11,12 1/10,94 1/10.,39 1/10,62 1/11,70 1/10,84 1/10,97 1/4,49 1/3.48 1/5,07 1/2,35 1/3,20 1/3.20 1/3,53 1/3,27 1/5,21 1/5, 14 1/4,26 1/3,93 1/4,23 1/4,76 1/18,12 1/16,40 1/10,29 1/18,28 1/34 ,73 1/21 10 1/18 75 1/14,71 1/11,85 1/13,06 1/9,49 1/9,33 1/9,04 1/9,01 1/8,28 1/8,71 1/9,16 EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 219 GROUPEMENT des principes digérés | VALEUR — — EXPÉRIENCES SITUATIONS ; en Matières | Matières | RELATION | nutriive PRESENT SE 7 RSR TRE ESP SRSERS DT Grammes | Grammes | Calories Granules cuits . .| Repos. . . . . . .| 621,4 | 3 530,8 [17 334,7| 1/5,68 Repos: . . . . . -! 402.8 | 3 230,5 |15097.,9}: 1/8,02 Marche ee 319521151099 0117/7335 Travail au pas . . .| 6: | 4 264,3 [20 361,8| 1/6,82 au (rot. ol 04 4 335,9 [20 099,7| 1/8,59 — à la voiture .| 5 4 543,5 121:251,8| 1/7,97 — (moyenne). .| 56 4 410,7 [20 690,3] 1/7,78 Moyenne. DU re LES 3 612,2 |16962,8| 1/7,72 non £ calories azotées azotées Mélange 1897 . Sucre et foin. . .{ Travail à la voiture .| : 4 363,1 336,8! 1/13,86 Sucre et granules. | Travail à la voiture .| 395 23 467,8 1/13,34 PMATCNERS MR EE IT ‘a 210,5 [99 202,6! 1/28,55 Travail au trot. . . ,* .0| 1/21 ,48 — à la voiture . 2 2,3 |23 306.4| 1/22.,31 — (moyenne). . £ 4 6 1/21,56 Sucre et mais . Moyenne eee Rare / ,0 12 | 1/23,12 pertes de poids ont varié de 800 gramines par jour comme maximum, avec l’avoine seule (C), à un peu plus de 100 grammes comme mini- mum, avec les pommes de lerre additionnées de grains (K); dans la plupart des cas, elles se sont maintenues entre 200 et 400 grammes par jour. Il sera plus facile de comparer les différents régimes quand nous aurons exposé loutes les données concernant le travail ; pour le moment, nous ferons simplement remarquer que le travail journalier a varié dans d’assez larges limites (230 000 à 650 000 kilogrammètres) et que ces variations sont loin d’avoir été en rapports directs avec celles des poids vifs. Dans les deux expériences (sucre et foin, sucre et granules) où le poids vif a augmenté, on a demandé aux animaux un travail intense, mais de durée beaucoup plus courte que dans tous les autres essais ; même avec le régime sucre et maïs, les conditions moyennes dans lesquelles s’est effectué le travail n’ont pas encore été les mêmes : les comparaisons portant sur l’ensemble des expériences sont plutôt malaisées à établir. En nous limitant aux essais dans lesquels les conditions du travail ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 216 es différents, com- , égim é semblables, il nous reste encore huit r prenant la suite des expériences effectuées depuis l’avoine jusqu’au ont ( . ‘saonomodxe uo xnB4Aouo sop srorpeuanof sprod op soiod no suiua so{ sotueiSOTtA 9 on bIpuI aUUHO0109 A19TIOP Ur *"OUTOAB,P OIL 39 SIEIT oxons Je SIN À ‘SJIN9 SO[NUUIE) “orrted 39 9119} 9p SOWUWO4X ]J “arrted 39 outoAÿ ‘SO[NUVIS J0 210NS 4 “euteN "I “utoyinoJ, H ‘OUI0AY 9 *UIOJ 79 O10nS Q “errred *‘O[OL0A9T À ‘UOX *L68T OSUEION N 39 su1e18 9119} 9p SOUWO4 MH ‘91Q 9P 9IIT8d 39 SIC *IS8I 9p oSU8I9N Y { ‘AATJHIQNU UOTE ------- sprod ap SUOrJeLIe À - oubyuto[eo zno[e À “291981p UOIJUI EI 2P 2AIINU UOIUIAI 70 eubyniopeo AnoleA — ‘JA sprod ep sougrgeuano( suoryerieA — ‘JIUAUA} ne no 18 S219SID J0 SAIOSUL SJNLQUU sodrourtq “(668T-088T) uorequemure,p Seouomadx — *€ ANT 000%1 000'8T 0002 00097 e- (mais, féverole, tourteau, pommes de terre, maltine et m lange 1897). Dans cette série, le travail journalier minimum a été effectué avec le régime des pommes de terre seules et le travail maxi- sucre EXPÉRIENCES SUR L ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 217 _mum avec le mélange ; on voit sur le graphique que dans chacun de ces cas, il n’y a pas eu de relations directes entre le travail et les va- riations de poids. D’autre part, la perte maximum de poids s’est pro- duite avec le maïs et la paille d’avoine (E), la perte minimum avec les pommes de terre et grains (K); or, dans le premier cas, le travail a été inférieur de près de 70000 kilogramimnèlres à celui du second cas. Si, toujours dans la même série, nous comparons des rations {rés azolées comme celles de la féverole et du tourteau (relations nutri- tives : 1/3,2 et1/4,2) avec des régimes trois à quatre fois plus riches en hydrocarbonés (pommes de lerre et grains, ayant une relation nu- tritive de 1/11,8), nous voyons que pour un travail sensiblement égal, les rations azotées ont entretenu les animaux en moins bon élat que les rations hydrocarbonées. Avec la féverole, nos sujets d'expérience recevaient près de {400 grammes par jour de matières azotées diges- tibles pour 4,5 de matières non azotées, tandis que le régime de pommes de terre et grains ne leur apportait que 425 grammes des premières et un peu plus de 5 kilogr. des secondes, dont 34,8 d’ami- don : la supériorilé des matières hydrocarbonées pour La production du travail ressort donc nettement de cetle comparaison. Le régime de la malline, avec lequel le travail produit a été tout à fait analogue à celui de la féverole, à donné lieu à une moindre perte de poids ; ce régime ne fournissait cependant, chaque jour, que 600 grammes de matières azotées, mais, par contre, 8,8 de matières hydrocarbonées digestibles (relation nutritive 1/8,7). Le maïs avec paille de blé et le mélange de 1897 (relations nutritives : 1/10,8 et 1/7,8) peuvent en- core fournir de nouveaux exemples à l’appui de ce que nous avançons. Nous donnons ci-après, comme nous Pavons fait pour le repos et la marche, les minima et maxima journaliers des principes nutritifs digérés : MAXIMAS MINIMAS % grammes ES grammes Matière sèche totale Avoine seule. . 2 650 PÉveroe ee 57007 Matières azotées. . . Pommes de terre. 212 Révervie nr m103 97 GTMISSRAE TE re FOI RER 21 Matin e PPT 235 SUCER Le 1 MAvoinéet-paile, 62 Sucre et mais . . 2403 Amidonss-.. .:. | Sucré ef foin - 344 Pommes de terre et grains. 3 785 sacchariliable . Avoine seule, . 136 ROME EE et 872 Gellulose : LS brute. . . Avoine seule. . 212 Sucre et foin. . . 1 020 218 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Qu:nt «aux données moyennes, bien que toutes nos rations se soient montrées un peu faibles, on peut, en tablant sur celles dont le résul- tat a été le plus satisfaisant, admettre que, dans les conditions de nos expériences, 1l faut donner chaque jour un minimum de 600 gram- mes de matières azolées digestibles avec 6 kilogr. environ de matières hydrocarbonées digestibles pour un travail de 50 000 kilogrammètres en moyenne. Ce résultat, comparé à celui que nous avons admis pour l'entretien au repos, nous montre que le facteur 3/2 adopté, dans les premières expériences, comme représentant le rapport de la ration de travail à celle de repos, doit être regardé comme un mi- nimum ; si l’on désigne par 1 la ration d’entretien au repos, celle de travail devra plutôt être représentée par 1,7 que par 1,5. Une dernière remarque concerne la variation des valeurs calori- fiques des rations digérées : ces valeurs passent, en effet, de 11 400, pour l’avoine seule, à près de 25 000 pour la féverole, la maltine, le sucre et le maïs; notoirement insuffisante dans le premier cas, elle n’à pas même atteint la valeur nécessaire dans le dernier cas, malgré sa variation de À à 2,5; il était d’ailleurs difficile de s’attendre à un autre résultat d’après ce que nous avons constaté au sujet des prin- cipes digérés. XX. — Résumé des expériences sur l'alimentation du cheval. Principes nutritifs ingérés et digérés par jour moyen. Variations moyennes des poids vifs. Après avoir envisagé isolément les conditions d’alimentation de nos chevaux d'expérience, dans les trois états de repos, de marche et de travail, je crois utile de résumer, comme nous l'avons fait M. Ale- kan et moi dans notre album Vingt années d'expériences, l'ensemble de toutes les données concernant le rationnement et les variations de poids de nos animaux. Le graphique (fig. 4) et les tableaux qui le suivent présentent les résullats moyens ; leur examen donne une idée complète de la valeur des divers régimes alimentaires que nous avons expérimentés. | Ce graphique et les tableaux qui l’accompagnent comprennent les seize séries d'essais. Le tableau V indique les variations journalières EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 219 de poids vifs pour chaque situation, et les poids moyens des chevaux dans les principales de ces situations. Le tableau IV fournit les don- spodopaaqnmbx 0 “Soouorxodxe wo xnwAouo sep sorpeuanof sprod.ep sej1od no sute$ so] somuEASOITA 0e on biput OUTO]O0 E1ITI0P ET ‘AUIOAB,P OI[IUA 40 SI *H1008 J9 SIEN d *sJin9 Sent) “orrred J0 e1107 op sSouumo4 I] “arrted 39 ouI0AY ‘So[Nuris 79 a19nS 4 “UIOJ 39 910$ O “errred ‘OJOI9ANT À) ‘u "LOST 9SUBI9N N je SUIUA18 ‘OXI0) 9p SOUMOX M "914 2p aIIIUd 9 SICIT *‘AAIJMQNU UOIJEIOY ------- sprod op SUOrJere À s. onbyMopes 1no[e A ‘091981 UOTJUI BI 9P 9AIJIIJNU UOIJUIOI J9 ONPHIIOUE InOTE À ‘OUTIEN TI ‘nvoyino], H ‘OUI0AY 9 10H ‘TS8I 9p 9SU8ION ‘JA sprod op souuo{ou suonenvA — ‘(nreAtr fogoreur ‘sodor) uoou anof ad sgto$ip Je so1o8 at sjgrgnu sodtourix *(GG8T-088T) uoryequoumipe.p Soo0oHoAxE — *F ‘SUT 006‘0 — 0G#‘0 — 00%'0 — 0G£‘0 — 00£‘0 — 0930 — 0080 — 091'0 — 0010 — 0G0‘0 — 0G0"0 + 001'0 + 091‘0 + 0080 + ‘sourmeao]ry 000 77 000 &1 000 £1 000 %} 000 SG] 000 91 000 LI 000 8T 000 6I 000 0& 000 1& 000 && 000 £& 000 #à 000 S& j souroqe) les valeurs calorifiques et r érés, les principes dig les relations nutritives reproduites par le graphique ci-dessus ; “ 2 nées moyennes sur Si l’on envisage la série des expériences, non plus au point de vue 220 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE de telle ou telle situation, mais dans l’ensemble de leurs diverses phases, et en se souvenant que chaque régime a souvent comporté une durée d’un an, on voit de suite que les rations adoptées ont lar- TABLEAU IV EXPÉRIENCES Granules . Avoine et paille. . Sucre et foin. . . Sucre et granules. Féverole. . . Maltine (!). . . PRINCIPES digérés par jour EE — © — Matières Matières azotées |non azotées Grammes Grammes VALEUR calorifique Calories 1. — Rations suffisantes. 621.4 447,8 314,8 395,7 1 026,1 F 0] 532,2 3 530,8 3 873,7 4 363,1 5 279,9 3 626,9 4 874,5 17 334,7 77 949,0 19 336,8 23 467,8 19 590,4 29 433.6 II. — Rations presque saffisantes. Maïs et paille de blé. . Mais et paille d'avoine. . Mélange 1881 . Pommes de terre et grains. Foin. . Sucre et mais . . Mélange 1897 . Tourteau. . — Pommes de terre. . Avoine seule. . . 357,4 337,9 499 ,2 331,4 307,9 3 919,9 4 424.7 3 583,1 4 399,2 8257,4 17 715,6 19 695,6 16 987,0 19 274.1 14 771,6 III. — Rations insuffisantes. 5 599,0 3 612,9 3 553,2 4 037,7 2 341,3 1. Moyenne (sans février): 461,55. 24 070,0 16 962,8 17 998,3 17 545,4 11 272,3 RELATION nutritive 113,53 1/9,16 1/10,97 1/13,09 1/7,18 1/13.06 1/10,58 1/23,12 1/7,72 1/4,76 1/18,75 1/6,44 VARIATION moyenne journalière de poids vif a Grammes Équilibre. Équilibre. gement couvert les besoins de nos animaux dans les six cas suivants : avoine el paille, féverole, malline, granules, sucre et foin, sucre et granules ; dans quelques autres, les pertes de poids moyennes ont été légères (mélange de 1881, foin, maïs, pommes de terre el grains) ; enfin, la ration a été insuffisante dans cinq expériences (avoine seule, EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 221 V. — Variations moyennes journalières de poids vif et poids moyens EXPÉRIENCES Mélange 1881. . Avoine seule . Avoine et paille. Mais et paille d'avoine . des chevaux. SITUATION Repos . | Marche. . Travail au pas. . { = Moyenne. aunirot. à la voiture. (moyenne) . : Repos . | Marche. . Travail au pas. . — al irot.. — à la voiture. . — (moyenne) . Moyenne . { Repos. il Marche. . Travail à la voiture. . Moyenne . Repos . Marche. . | Travail au pas. . — au trot. . — à la voiture. (moyenne) . \ = Moyenne . Marche er Travail au pas. — au trot. . — à la voiture. . — (moyenne) . | Repos . Moyenne . VARIATIONS journalières de poids Grammes TT — : 20 200 113U7/ 320 189 04 | POIDS moyens. 222 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE VARIATIONS EXPÉRIENCES SITUATION journalières POIDS de poids moyen Grammes RAR ODOS EN Sn ra tite Le ont ter Dre LES james sisi) 4 Mel naile 0 lee MTAVAIMAUSPDAS NES PIlE 765 AUTO RS EE. LOT — à la voiture. . . . , .| — 703 — (moyenne) .,. . .: . .| — 320 MOYENNE 2 0 IT ER er es Repos . SA SN er | EE AOPA D Marche An Rene RS CES GS Travail au pas. — 127 Féverole. Qi 2 anratt Ge NN tone — à la voiture. .: +. : ,|. —— 468 — (moyenne) . . . . . .| — 319 MOYEQRE SE EE DECO PAR E Équilibre REPOS rer Re EN QE QT Marche AR ES nets EN 000 Ten Lt ravail au pas + o = AUMÉTOLS ENS SET DT — 255 TA Id AVOlUTe REP ENGIN — (moyenne) . +. : . .| — 379 MOYENNE ARE EE Ma RER RTS REPOS RL ue ds Pine re 208 Mare he ENS ER AIN ES Pomme de terre et paille) Travail au pas. . . . . . . .| — S7 d'avoine ni. © — au trot... HSE ae) 72291 — à la voiture. . . .: . .| — 350 — (moyenne) . . . . . .| — 234 Moyenne. EN MS MAR ENTER CE RE ILE Pomme de: terre, grains( Repos, 2 UPS CT étipaille, #52 1 04. Travail aa voliare.. : 2 213 MOYENNE MEME ES TR ER? REDOS LUE TR Eee NIMES Ti] Marche En ra EI ESS ; Pravail AUpAs MSI TE IE Haltme” — y) au (TOt. 2 bte ne AE — à la NONUr0. until 981 —+ (moyenne) ner 718 Movenne:;r.2 7 RSR NRC Équilibre 454,2 EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 223 VARIATIONS POIDS EXPÉRIENCES SITUATION journalières £ pu de poids 9 enE Grammes Kilogr. Granules euits . . . .| Repos. à + 227 441,5 RÉDUSRNE ME- eun een 02 notre PO 432,4 Marche. . EE HU 410,4 Travail au PAS. tr ne 137 ae AUTO PNA TER LE 492 7, AIX VOIURES on 528 —* (moyenne) . ... .-:. 390 Mélange 1897. . Movente PAR UE SÉTIPNE GER 140 Sucre et foin. . .-. | Travail MAUvoitUre. A 5 A 120 Sucre et granules. . .} Travail à la voiture. . ! Marche. . Travail au trot. . ‘l — à la voiture. . | — (moyenne) . Sucre et mais. . Moyenne . tourteau, pommes de terre seules, mélange 1897, sucre el mais). Pour faciliter l'examen des résultats obtenus avec ces différents ré- gimes, nous les avons groupés, ci-dessus, en trois catégories, suivant que les rations ont été suffisantes, presque suffisantes (pertes de poids inférieures à 100 grammes par jour), ou insuffisantes, et dans chaque catégorie nous avons classé les expériences, non par ordre chrono- logique comme ci-dessus, mais en commençant par celles dont le résultat a été le plus favorable. Cet ensemble de données permet de faire quelques remarques in- téressantes : ainsi on peut constater que, dans chaque catégorie, se trouvent certaines rations à relation nutritive étroite, et d’autres à relation beaucoup plus large ; nous voyons, par exemple, la féverole produire, avec une relation de 1/3,53, le même effet que la malline avec 1/9,16, pour an travail d’ailleurs équivalent. Dans la deuxième catégorie, le mélange de 1881 se signale par une perte de poids sensiblement égale à celle du mais avec paille d'avoine et de la pomme de lerre associée aux grains, dont la relation 224 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE nutriüve est d'environ deux fois plus large ; mais il convient d’ajouter que le travail à la voiture (le seul dont nous avons la valeur exacte pour les expériences antérieures à 1887) a été, dans l’essai au mélange, notablement supérieur au travail produit avec le mais ou la pomme de terre. Enfin, parmi les rations insuffisantes, nous voyons figurer, avec des pertes de poids très voisines, le mélange de 1897 et le tour- teau, dont les relations nutritives sont de 1/7,72 et 1/4,76, le travail moyen ayant été plus considérable avec le mélange qu'avec le tour- teau. C’est encore dans la même catégorie que sont rangées les rations de sucre el maïs (relation nutritive : 1/25,12) et d'avoine seule (rela- tion 1/6,44) qui ont, du reste, produit des résultats bien différents. On peut conclure de là que La valeur alimentaire d'une ration dé- pend beaucoup moins de sa relation nutritive que de la quantité totale de principes digeshibles qu'elle renferme. Examinons maintenant les diverses expériences, dans l’ordre où elles ont été classées dans le tableau IV. Le régime des granules a produit, comme on le voit, le maximum d’augmentation de poids vif avec une faible teneur en éléments digestibles : nous ferons observer que ce régime n’a servi qu’à des chevaux au repos et qu’il est seul dans ce cas, toutes les autres expériences ayant porté sur des animaux au travail. En ce qui concerne l’avoine avec paille, il ne peut pas être question de comparer cette ration avec celle d'avoine seule, qui a été manifestement insuffisante ; si, d'autre part, le résultat moyen du régime avoine et paille a été meilleur que celui des essais au maïs, cela tient, surtout pour le mais avec paille d'avoine, à l'excédent de travail à la voiture fourni dans ce dernier essai. La ration de sucre el foin semble, au premier abord, avoir constitué un régime préfé- rable au foin seul, grâce au supplément de matières hydrocarbonées fourni aux chevaux, les matières azotées restant d’ailleurs les mêmes, mais nous devons remarquer qu'avec le foin seul, le travail à la voi- ture a été plus du double de celui du foin avec sucre. Quant aux ra- tions de féverole et de malline, elles démontrent que, dans les mêmes conditions de travail, on peut obtenir le même entretien de poids vif, en diminuant les matières azotées digestibles de plus de 500 grammes par Jour et en augmentant, par contre, les hydrocarbonés digestibles de 1 250 grammes. EXPÉRIENCES SUR L'ALIMENTATION DU CHEVAL DE TRAIT 229 La-différence des résultats constatés avec les mélanges de 1881 et 1897 ne peut être attribuée au travail, qui aurait plutôt agi en sens inverse, mais il est possible que la ration de 1881 étant déjà insuffi- sante, la plus faible diminution des matières azotées digeslibles, non compensée d’ailleurs par une augmentation de matières hydrocar- bonées, soient venue causer en 1897 une perte de poids deux fois et demie plus grande. Le régime des pommes de lerre avec grains, succédant à celui des pommes de terre seules, a apporté un supplément appréciable de principes azolés et non azotés digestibles ; aussi, tout en produisant plus de travail, les chevaux se sont-ils mieux comportés pendant la deuxième expérience. Avec le lourleau, l'excès de matières azotées de la ration ne paraît pas avoir équilibré l’apport plutôt modeste en principes non azotés. Enfin, pour terminer cette sorte de revision, nous ferons observer qu'à première vue on pourrait être surpris du résultat final produit par le régime sucre el maïs, qui, malgré ses 5,6 d’hydrocarbonés digestibles, a causé une perte de poids assez sensible; en remar- quant toutefois que cette ration n’a livré que 0*,262 par jour de matières azotées digestibles à des animaux en plein travail (voir le tableau IF, p. 200), on sera beaucoup moins étonné : 1l s’est produit ici le phénomène inverse de celui qui a été signalé pour le tourteau, c’est-à-dire que l’excédent de matières hydrocarbonées digérées n’a pas compensé la faiblesse de l’apport en matières azotées, apport qui s’est trouvé inférieur au minimum indispensable à l’entretien des muscles ; tant qu’il ne s’est agi que de simple transport, la ra- tion, même avec moins d’azole, s’est montrée plus que suffisante, mais dès qu’on a voulu faire exécuter un travail mécanique supplé- mentaire, son insuffisance s’est manifestée aussitôt par la diminution des poids vifs. Nous résumerons dans un autre article les résultats concernant la statique de l’azote, celle de Peau et le travail produit par des che- vaux d'expérience dans les diverses conditions par lesquelles ils ont passé. ANN. SCIENCE AGRON. — 9° SÉRIE — I — 1905 15 EXPÉRIENCES SUR L'ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES PAR MM. L. MALPEAUX G. LEFORT DIRECTEUR l'ROFESSEUR DE CHIMIE A L'ÉCOLE PRATIQUE D'AGRICULTURE DU PAS-DE-CALAIS Pendant la saison d'hiver, on est heureux de disposer des belte- raves et des pulpes pour l'alimentation du bétail, car ces substances, très riches en eau, viennent se substituer avantageusement aux four- rages verts que les animaux ont pris l'habitude de consommer pen- dant la belle saison. L’agriculteur trouve dans ces produits une précieuse ressource pour la nourriture des bovidés et particulièrement pour l’alimenta- tion des vaches laitières ; 1l dispose ainsi de aliment aqueux que réclament leurs aptitudes physiologiques et leur exploitation écono- mique pour la production du lait. Malheureusement, les betteraves, comme les pulpes, sont alté- rables et subissent des pertes plus ou moins importantes pendant la conservation. Il est vrai que certains cultivateurs prétendent qu’elles s’'améliorent en silo, qu'elles ont plus de valeur pour la nourriture si elles v ont séjourné au moins deux mois; mais c’est là une afir- ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 221 mation sans preuves formelles, sur le compte de laquelle il serait intéressant d’être fixé. On ne sait pas en réalité si ces produits sont plus nutritifs, et, en admettant même qu'il y eût amélioration de la substance, il resterait à déterminer si le bénéfice ainsi obtenu suffirait pour compenser les pertes qui résultent de la conservation prolongée. Depuis deux ans, nous poursuivons des recherches à Berthonval pour étudier les changements de composition des betteraves et des pulpes pendant leur conservation, et pour évaluer les pertes qui se produisent dans les diverses conditions d’ensilage. I —— CONSERVATION DES BETTERAVES Généralités sur la conservation On doit rechercher, pour la conservation des racines en général et des betteraves en particulier, à restreindre les pertes au minimum, tout en se plaçant dans des conditions telles que leur enlèvement ultérieur et leur utilisation aient lieu au meilleur prix de revient possible. On sait déjà que, selon les variétés, cette conservation peut réussir plus ou moins bien et se poursuivre plus ou moins longtemps. Il est reconnu notamment que les grosses racines, riches en eau, s’altèrent plus vite que les racines de grosseur moyenne, dont le taux de ma- tière sèche est plus élevé. | Pour cette raison, la disette mammouth se conserve moins bien que l’ovoide des Barres et, toutes choses égales, celle-ci s’altère avant la collet rose. Au point de vue pratique, cela permet de suivre un ordre déter- miné pour en régler la consommation. Il est logique d'utiliser en premier lieu les racmes susceptibles de se détériorer plus vite, tandis qu’on conservera jusqu'à l’arrière-saison celles qui peuvent aller jusque-là sans perdre sensiblement de leur qualité. Les racines sont entassées de façon à n’avoir à souffrir ni de la gelée, qui les ferait gâter promptement, ni d’une trop forte élévation 228 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE de température, qui favoriserait leur germination et le développe- ment des fermentations putrides. Dans le cours de ses travaux sur les fermentations, l’illustre Pas- teur a parfaitement établi que les betteraves placées dans nne atmos- phère privée d’oxygène, dans un milieu uniquement pourvu de gaz carbonique et d’azote, sont rapidement détruites par les fermenta- tions qui se développent aux dépens du sucre contenu dans les ra- cines. En examinant le jus altéré contenu dans ces betteraves, on y trouve les levures organisées des fermentations lactique et visqueuse, ainsi que les vibrions de là fermentation butyrique et de la putréfaction. Il est par conséquent rationnel d'établir un courant d'air au sein des racines emmagasinées, de façon à chasser le gaz carbonique formé et à maintenir dans la masse une température constante se rappro- chant de zéro. Ce résultat est facilement obtenu dans les hivers froids, mais il n’en est plus de même quand le temps reste doux. Il devient difficile en pareil cas d'éviter l’échauffement ; aussi est-il prudent de ne jamais accumuler les racines en trop grandes masses. On ne doit mettre à conserver que des betteraves saines. Celles qui sont gâtées ou blessées apportent les germes de laltération et contribuent à la décomposition des autres. Les betteraves sont placées en caves ou en silos; ces derniers sont préférables, à la condition d’être exécutés avec beaucoup de soins. Généralement, on utilise les deux modes de conservation, en donnant les betteraves ensilées au bétail à la fin de la saison. On a parfois recommandé de diviser les racines en cosseltes avant Fensilage. Cette pratique présenterait différents avantages : 1° Elle permetirait notamment de prolonger la conservation au delà des limites ordinaires, c’est-à-dire à une époque où la pousse et les fermentations, par suite d’une température extérieure plus élevée, redoublent d'activité et favorisent la pourriture ; 2 Elle diminuerait la main-d'œuvre nécessitée par la préparation des racines au fur et à mesure des besoins de lalimentation : les betteraves, étant divisées avec le coupe-racines aussitôt la récolte, pourraient être distribuées aux animaux dans les mêmes conditions que les pulpes ; ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 229 3° Elle rendrait possible l’utilisation des sous-produits du battage, qui n’ont aucune valeur commerciale, des vieux foins et des pailles hachées ; elle augmenterait leur valeur alimentaire. On sait, d’ail- leurs, qu'on recommande depuis longtemps d'ajouter aux pulpes des matières absorbantes, pour diminuer les pertes en silo. € Dans la pratique de l’ensilage, dit Cornevin, le grand avantage du mélange d’un fourrage, pailles, balles, etc., avec les pulpes est * d'empêcher le suc de celles-ci de s’écouler dans le bott-tout et de les appauvrir eu entraînant les principes nutritifs. Nous avons déjà fait remarquer que de leur côté les fourrages sont ramollis et sont plus facilement attaquables par les sucs digestifs. Ceci amène à préco- niser l’utilisation des foins provenant des prairies basses, maréca- geuses, dans les mélanges en question. Ces foins renferment tou- jours une forte proportion de cypéracées et de typhacées qui les déprécient. Or, s’il est incontestable que ces plantes, distribuées à l’état de foin au bétail, sont peu nourrissantes et peu appétlées ; ce n’est pas parce qu’elles sont pauvres en éléments albiles, notamment en protéine : les analyses de Mayer ont prouvé le contraire, mais parce que ces éléments sont emprisonnés dans une gangue qui les rend difficilement assimiiables. Ce que nous disons iei du foin com- posé de jones, de masseftes, de souchets s'applique à beaucoup d’autres aliments durs, grossiers, ligneux, tels que les siliques, les tiges de crucifères, les tiges de polygonées et quelques grami- nées, etc. » Les fermentations qui se déclarent dans l’ensilage des betteraves hachées doivent produire des effets analogues à ceux qui se produi- sent dans les silos de pulpes, et c’est en se basant sur l'opinion de Cornevin ou sur celle des agronomes en vue qu’on à recommandé l’incorporation de menues pailles aux betteraves, préalablement ré- _duites en cosseltes, et aux pulpes, comme un excellent moyen de diminuer les pertes pendant la conservation, tout en favorisant la consommation de résidus qui autrement resteraient inutilisés. M. de Lapparent, inspecteur général de l'agriculture, à pratiqué l’ensilage des betteraves hachées pendant plusieurs années et s’en est bien trouvé. M. E. Mir, sénateur de l’Aude, président de la Société de l'alimentation rationnelle du bétail, Pa essayé également en mé- 230 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE langeant la betterave dépulpée avec de la menue paille. Ses premiers essais remontent à 1897. L’ensilage s’est très bien compoité, mais la menue paille n'avait pas été employée en quantité suffisante, par crainte d’une fermentation anormale, et le silo a coulé, donnant plu- sieurs hectolitres de jus par jour. L'expérience a élé reprise en 1899 avec des betteraves qui avaient fermenté par suite de l’accumulation sous des hangars voûtés et mal aérés. La quantité de menues pailles fut considérablement augmentée et l’écoulement ne dura que quelques jours. Au point de vue de la qualité de conservation, cet ensilage donna de bons résultats. M. E. Mir est porté à croire que la betterave hachée et ensilée a une plus grande valeur alimentaire, soit qu’elle emprunte à elle- même ou à la transformation qu'elle subit, soit qu'elle emprunte aux matières étrangères auxquelles on l’incorpore, comme la menue paille, les mauvais foins, qui, ayant fermenté, deviennent assimi- lables et pour cela mieux utilisables. | M. E. Mir ensile chaque année de cette façon la récolte de 10 à 12 hectares de racines et obtient, sans autre manipulation ultérieure, de quoi nourrir un troupeau de quatre-vingts têtes bovines pendant six Ou sept mois. Ce mode de conservation des racines a séduit quelques agricul- teurs parce qu’il évite de faire fonctionner chaque jour le coupe- racines pour préparer la ration des animaux et prolonge la conser- vation. Il existe donc trois modes de conservation de la betterave : 1° Conservation des betteraves entières ; 2 Conservation des betteraves réduites en cossettes ensilées seules ; | 3° Conservation des betteraves réduites en cossettes ensilées avec de menues pailles. Il était intéressant de déterminer les pertes auxquelles donnent lieu ces différents systèmes, pour savoir celui qu’on doit préférer. C’est une question sur laquelle nous sommes encore peu docu- mentés, et nous pensons que les essais que nous avons entrepris à ce sujet intéresseront les agriculteurs. ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 23 a) CONSERVATION DES BETTERAVES ENTIÈRES Travaux sur la question Que savons-nous actuellement sur la conservation des betteraves en silo ? On admet généralement qu’elles perdent du poids et, comme la diminution de la richesse saccharine est un fait toujours constaté, on considère que cette perte est corrélative de la disparition du sucre, Les hydrates de carbone et le sucre en particulier se détrui- sent par la respiration. En ce qui concerne la betterave à sucre, M. Pagnoul à montré que les racines ensilées perdent, d'avril à juin, 29 °/, de leur sucre par combustion lente. Mais, à part la constatation de la diminution du sucre, on est très peu renseigné sur l'importance de ces pertes ; on les a d’ailleurs déduites plutôt par raisonnement que par déter- mination expérimentale. Parmi les travaux originaux qui ont été publiés sur les change- ments de composition des betteraves ensilées, nous pouvons citer ceux du D° Miller, à Rothamsted, et du D° Wood, à l’université de Cambridge. Les premières expériences du D° Miller remontent à 1898-1899. Elles ont porté sur des betteraves échantillonnées, aussi semblables que possible sous le rapport du poids et du volume, et conservées dans un endroit très frais. Deux sortes de racines étaient mises en comparaison : les unes différant des autres en ce qu’elles avaient reçu une fumure complémentaire d'environ 600 kilogr. de nitrate à l’hectare. L'expérience commença le 20 octobre 1898 et des échan- tillons furent prélevés le 31 octobre, le 6 janvier, le 28 mar, le 20 juin et le 41 juillet. Nous donnons ci-après en résumé les résul- tats des analyses. On remarque que la perte en matière sèche dépasse la perte en poids total, ce qui s’accorde avec une augmentation de la teneur en eau des racines. Les résultats obtenus pour l'analyse des betteraves avec nitrate sont très réguliers ; les pertes constalées, bien que plus élevées, n’en 252 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE sont que plus certaines. Cela tient à ce que ces betteraves, ayant reçu des nitrates, sont plus grosses et surtout plus aqueuses et s’altèrent rapidement. ‘ SANS NITRATE AVEC NITRATE mn — Quantité retrouvée Perte Quantité retrouvée Perte Perte pour cent ie AU Perte pour e-nt ROSE chaque partie | de j4u Poids des racines ‘claque partie à l'origine constitutive à l'origine constitutive du poids des racines “ poids r' poids are a ee OS ATOUT nd Re EE RER 1898-1899 pour Sucre Me pour Sucre Ma- D : A . tiere | Sucre Azote | lière cent : s inter- sèche total cent 9 inter- total L verti sèche verli | | SR Se mes me | ne 31 octobre . . . 0,21 lo,185 » » | 2,65 8,22 |0,37 [0,215 » 6 janvier. . . . 0,92 |0,168| 8,82 4,96) 5,11: 7,53 | 0,54 10,250] 4,22 28 mars - . « « 0,69 10156 3,33|+ 1,30, 8,39 6,87 | 2,06 |0,224 14,61 PDU Le 4,29 0,190 18,47| 14,17| 7,08 6,53 | 2,18 0,207 16,03 Auot et » » She a 3,78 ne —— Le D' Miller fait remarquer que jusqu'ici on a rarement déterminé les pentosanes dans la betterave; cependant, leur valeur comme nourriture est encore incertaine. Il serait utile de savoir jusqu’à quel point ils sont digestibles. Les changements dans les quantités de pentosanes conservées sont analogues à ceux qui se produisent pour les hydrates de carbone du type C°H°0, leur proportion res- tant en rapport avec les quantités de sucre et se trouvant être moindre dans les betteraves ayant poussé avec du nitrate. De Chal- mont a déjà fait remarquer d’ailleurs que les pentosanes diminuent dans les plantes, en même temps que les malières azotées aug- mentent. Comme conclusion de ces premiers essais, le D° Miller fait remar- quer que les pertes augmentent avec la durée de conservation el qu’il ne lui parait pas rémunérateur de la prolonger au delà du mois d'avril. En admettant même que la digestibilité de la cellulose en particulier soil augmentée, une amélioration de celte nature serait de bien maigre importance, parce que la quantité de cellulose con- tenue dans les betteraves est très faible. ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 233 En résumé, le D’ Miller a montré que les betteraves conservées dans une cave bien fraîche s’appauvrissent en matière sèche, surtout à cause de la destruction du sucre. Dans deux silos différents, dont les racines pesaient respectivement 1 250 et 1 500 grammes de poids moyen, il a constaté, de novembre 1898 à juin 1899, une perte de sucre de 14°}, dans le premier cas et de 19,9 °/, de sucre dans le second, par comparaison avec leur composition au moment de l’en- silage. En 1900-1901, Miller fit encore de nouvelles recherches sur les changements dans la composition des betteraves, qui, ayant poussé dans les conditions habituelles, furent conservées en silo dans la ferme de Rothamsted. Le tableau de la page suivante donne : 1° La composition de la matière sèche des racines ; 2° La composition des racines fraiches ; 3° Les quantités des différentes parties constitutives retrouvées pour cent du poids primitif des racines ; 4 La répartition des pertes. La perte Lotale en poids au 26 juillet s'élevait à 14 °/,, apparem- ment répartie en 11,5 °/, d’eau et 2,5 °/, de matières organiques. D’après la proportion pour cent de chaque partie constitutive, les pertes réelles élaient : pour le sucre, de 21,7°/,, ; pour les pento- sanes, de 18,6; pour la cellulose, de 8,7; pour l’azote total, de 29,5 °/,. Cette dernière perte avait porté presque exclusivement sur l'azote non alimentaire. Le D° Miller cite quelques travaux sur la question. Il rapporte que les ensilages faits au Danemark ont donné des pertes beaucoup moindres en sucre et en matières sèches, et il attribue ce fait d’une meilleure conservation au climat beaucoup plus froid. Il cite aussi un rapport de F. T. Shutt, au sujet des betteraves conservées à la ferme d’expériences de l’État du Canada, en 19014, d’après lequel, sur les trois variétés de betteraves ensilées et examinées à trois dates différentes : 27 octobre, 15 janvier et 16 mars, on a pu constater des pertes en matière sèche pendant la conservation. L’azote total augmentait dans la matière sèche de deux variétés, à cause de la destruction plus rapide de certaines autres matières organiques non ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 234 *sJINISUO9 SJUO O9 Sp 7069 1n0d 8}184 CLOSE PT ACRONENE E CTNeL T % OJIQUIDAOU) SOUI9UL S9pP 911291 97194 « 9'8t LéTenl « « L'setl TT TE z00‘o + | c00‘0 | roc‘o | ro‘o | gro‘o | go‘o | o1‘o | soft |or‘e +| ao'e « rc‘ rc'‘z £g10‘0 Lg0‘0 | 0co‘o | g90°0 | c11‘0 so | o2‘o | co‘a |£9's cote | 99‘8 | 3c‘6 Ce PES &10‘0 6go‘o | rco*o |'éco‘o |orr‘o | z9‘0 « 26‘9 |gs'a 88 98‘0 80‘07 | 88‘0T LS EC 110 ‘0 gro‘o | #ço‘o | 6o1‘o | ggr‘o | 69‘o | 98‘o | ez‘2 |£c‘o 6a°2 re 9081 " RE (006T o1queaou) sourour sap JF}ruupud sprod ej sue groto | gro‘o | 6ç0‘o | r20‘o |ggr1‘o | go | 18‘o | ro‘ [s9o'e |er‘r | oor | 40‘or | 0‘TT | 86*88 |" * * * © * g10‘0 oro‘o | 8ço‘o | sgor‘o | 9c1‘o | 29°0 « or‘ |1r'e LS GIEsG nl SL OT || FI ÎTTe|N0 90) CES 110‘0 ero‘o |'rco‘o À 6or‘o | gox‘o À 69‘o | 98'o | 822 |gg‘o a M eo) ei den 0 To a ol M IR NE SOUOIPIJ SAUIOEI S9] SUEC IyI ‘0 ogg‘o | zzc‘o | 829‘o | coz‘r | 6c‘9 gg‘z | o9‘cg | 9°2e g‘ie | g0‘6 | 86‘06 001 « DL CAE gIT‘0 acg‘o | gor‘o | ez8‘o | eeg'r | 12° « 00‘Fr9 | L‘08 F‘+r | 68°L 11°26 001 « RMCORE TC 6800 cce‘o | #Fr'o | gré‘o | ag‘r À éu‘c | et'e 01‘79 | r‘r « 09 | a1‘2 88‘86 007 « RC CE PR 2u9285 9191J8U UT tot * *067 rm ga LR AETGT AUS * * * 0061 21qw9A0u 06 * * JO61 Je11mf 98 1e LE UTOGT IUT 8 ° * * O06I 21que4a0u 0£ * 1061 get 98 *TOGI reur g * * * O06I 21qu8AOU (SG açqusosip | eçqu pe301 anb.91 -o1d où 101 | xso7 uou ET NP SE Re ES - NTI | - OLNHA (asox =24908s 1n91 (asoz enbru as guxvs | wo) saua GE -onpor |-84008s) -8910 18101 nvx 7 -NH9 HH9n0S BAYILVR SALYa 006F peswey304 pae{xoe3S sdtuego so] suep $09110991 SaABI9Y30{ sep uor1s0dw0") ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 229 , azotées ; l'azote total diminuait au contraire dans une autre variété et la perte affectait surtout l'azote protéique. Pour les trois variétés, on à constaté une perte en azole alimentaire au profit de l’azote non alimentaire. Au sujet des transformations de la matière azotée dans les bet- teraves ensilées, nous devons signaler une étude très intéressante faite par le D° T. B. Wood, directeur de l’université de Cam- bridge. | Déjà, en 1896-1897, à la suite d'analyses de betteraves effectuées une fois par mois, d'octobre à avril, ce savant avait remarqué que la quantité d’azote nitrique, qui était très grande au mois d'octobre, décroissait rapidement et qu’à la Noël la proportion se trouvait ré- duite au tiers de la quantité primitive. Les analyses furent répétées pendant l'hiver de 1897-1898 sur une plus vaste échelle ; des échantillons de six betteraves d’un poids uni- forme furent pris pour chacune d'elles. Voici les résultats qui ont été constatés par l'analyse du jus : DATES ALBU- AZOTE NITRATES AMIDE = EPTONES des analyses A ONERAEPATRRS RTE MINOIDES ED total {°T janvier. . 0,021 0,045 0,014 0,036 0,01: 0,159 15 janvier. . 0,019 0,020 0,062 0,036 0,019 0,156 HÉMATS LONE 0,023 0,025 0,089 0,044 0,022 0,203 lomai 0 0,017 0,024 0,081 0,046 0,021 0,189 On peut voir que l’azote nitrique va en diminuant pendant que l'azote albuminoïde et surtout l'azote amidé augmentent. Le tableau suivant montre plus clairement cette transformation : Répartition pour cent d'azote total trouvé dans le jus DATES AMMO- ALBU- £ 4 AZOVE des analyses NIQUE NS SO EM OiDnB à NES total LÉIANVIET! ere 13 21 28 22 10 100 15-janvier . . 12 13 40 23 12 100 HAMATS M0. 11 15 43 22 11 100 LOT E Peee A 9 13 43 24 11 100 Dès le 15 janvier, les nitrates ont diminué de moilié et en même 236 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE temps la quantité d’amides s’est élevée en proportion. On ne sait pas bien si ces derniers sont utiles dans la ralion ; mais, ce qui est cer- tain, c’est qu'ils ne sont pas nuisibles. I n’en est pas de même des nitrates, qui sont souvent la cause -de dérangements dans la diges- tion. Il y a aussi une légère augmentation dans les albuminoïdes et les peptones, qui sont certainement de la plus haute valeur nutri- tive. . Ces constatations permettent d'expliquer, dans une certaine me- sure, pourquoi les cultivateurs considèrent les betteraves ensilées comme ayant une plus grande valeur alimentaire. Il est très intéressant de savoir ce que deviennent les racines con- servées pendant un temps très long. Le D° Miller a eu l’occasion d'étudier une betterave après un an d’ensilage ; sur cent racines ensilées en novembre 1899, une seule fut retrouvée tout à fait saine en novembre 1900; elle fut analysée et Les résultats obtenus per- mirent de constater des changements très remarquables : COMPOSITION a ÉLÉ IENYS DOSÉS A l’ensilage Après e un an d’ensilage 30 novembre 189) le 13 novembre 1900 Bal ST el ne. 88,66 94,07 Matièretsèche En 77 11,34 2,93 Matière organique. . . . 10,38 4,82 SAGCHATOSE AT EEE 6,80 - 0,20 Sucre réducteur -. . . 0,34 0,88 Sucre lotal en saccharose. Ben Lil 1,03 CONIOSENMAMMNPEMENE 0.69 056378 A7OLELOLALEARER ARE 0,216 0,259 Azote non protéique. . . 0,131 0,198 Azote protéique. . . . . 0,085 0,061 Comme on peut s’en rendre comple, la racine ensilée ren‘ermait 3,93 °/, de matière sèche au lieu de 11,34 lors de son ensilage. Le sucre total était tombé de 7,11 à 1,03 °/, et le sucre restant était totalement interverti. L'azote total n'avait pas diminué, mais l’azote alimentaire avait, par contre, disparu en partie pour passer à l'état d’amides, les matières azotées non protéiques ayant augmenté dans une forte proportion. ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 231 Expériences de Berthonval. But et disposition des recherches Dans les expériences que nous poursuivons depuis deux ans à Berthonval, nous avons déterminé : 1° La perte brute ainsi que la perte de matière sèche pendant la conservation ; 2 La composition des pr >duits avant et après l’ensilage, pour con- naître les transformations des principes immédiats et les pertes inhé- rentes à chacun d’eux. Ces déterminations présentent de séricuses difficultés et l’échan- tillonnage n’en est pas une des moindres. Nous avons établi, en octobre 1905, différents silos en mettant dans chacun d’eux la même quantité de betteraves entières. Ils furent défaits en février, quatre mois après. Le poids des ra- cmes retrouvées fut déterminé avec soin. En 1904, nous avons complété ces expériences en disposant à nouveau différents silos semblables de betteraves entières. Nous avons pu ainsi déterminer les pertes et les changements de compo- sition de la substance au bout de deux, quatre, six, huit et onze moIs. Dans tous ces essais, les betteraves furent analysées au début et à la fin des expériences. Les échantillons étaient de vingt betteraves, comprenant chaque fois le même nombre de grosses, de moyennes et de petites racines, choisies de manière à donner toujours un poids moyen convenable, en rapport avec les variations de poids constatées. Pour chaque échantillon, les betteraves furent ràpées intégrale- ment ; la pulpe, recueillie dans une terrine bien étanche, fut mélan- gée intimement et débarrassée de semelles provenant de la râpe. Un échantillon de plusieurs kilogrammes fut desséché à l’étuve pour -obtenir la matière sèche ; cette dernière fut déterminée à part par la dessiccation de 300 grammes de pulpe et le reste de la ràpure fut pressé pour permettre l’analvse du jus. Les premières détermina- tions effectuées sont résumées dans le tableau suivant. » , SCIENCE AGRONOMIQUE ANNALES DE LA ee ar'ç 08‘c c'er É ; C9 | 8682) 9°7L"-| 20 °S 8°9 &I 10‘F 02° c‘z8 , , ES Ortega l'or £°6 &1 co | 29/0 2! 2e SCT CET ël Le°4 e20 2] \ez LATEST 8] 8r°0 20 IUT STI OUT a] O£‘I C0 es AT 2 0 Pr ec ET Lot Fer 01-09 z0‘6 | 0‘6 c'6 (asox S9aTIS Ua -P998S 249298 eu99s SOA®1I SUTEE 99TISU9 u? “2794 |oaAno4jat 912% € au1dxe)| See) Le are Top O19TJeUu SERRE 18307 uo ed ins op aJons u9 e1qns que]ser 519 ——_——., ——, — ES ne el npiod quo 99[ISU9 OTQIJEU 9p ‘XDO'TIH OOT *SOIOTJU S2AB197}9{ S9P UOIJEAIOSUO9 EI JUEpUOÏ 2u98s axat7eum ‘SOUIUS S0AB197J0Q 80 LB sorqne ques Anod sojiod so] juoquosordex oufrrioqur ue s3rod end S91J1q0 S0'T — VLON quo9 anod &LAA4 ZLNUO ANO4X HHOUS HAAILVH 9e — quxq spiod op oj1od no NIV9Y (‘300 J3-"AOu 97) L4 44 ODONE) se Re PIO IE (rum£ 97-"aou 97) 076 COUNTER REIEITES BU 9J-"AOU 9]) 066 COUDES CITE (sieur 97-'AOu 97) 960 1 CODE SSTONTÈr (’auel 9J-"AOU 97) 000 } 000 EE "SIOU & (1911497-"700) 000 1 DODE | "SIOU ÿ (1911497-"700) &00 F | 0007 | * * * ‘sou pr sopA Q911SUT9 -NOIJAI SAAB ÉROJULAUL aSer.su,1 op -2770q ap ep Saroa "SaIIPY S2P 2PIOAQ ‘4 * © ‘SAT S2P 9PIOA( ‘q ° ‘Salrg Sop 9pI0AQ ‘4 ge © ‘ * ‘SAalIEf S9P 9PI0A( ‘4 : ‘Sal S9P 9PI0AQ ‘4 Fa. à ‘aS0I J9][07) 4} HET 4 ) eee ee gsay 4 | 7606) S9AU19)J9f So EDS RE Do RE AS UE à DS Q SO'TIS SHG NOILYN9ISHQ op seqod Jo qnaq spiod np suorjerien ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 239 Pertes de poids brut et de matière sèche On est surpris, au premier abord, de constater que la perte de poids après quatre et même six mois d’ensilage est à peu près nulle, et nous avouerons que lorsque nous avons retrouvé 1 036 kilogr. pour les betteraves Ovoïde des Barres, conservées pendant quatre mois, nous avons fait recommencer le pesage pour nous assurer qu’il n’y avait pas eu d'erreur. Il est d'opinion courante en effet que les betteraves diminuent de poids pendant la conservation. Nous estimons qu’il y a lieu de faire une distinction entre la conservation en cave et la conservation dans les silos en terre. Dans le premier cas, la verte de poids se conçoit facilement, car par évaporation les racines perdent de l’eau; d’ailleurs, on remar- que souvent que les betteraves conservées de cette manière devien- nent molles et se flétrissent au bout d’un certain temps. Dans les silos en terre, au contraire, les betteraves sont toujours bien fraîches et présentent un aspect tout à fait semblable à celui qu’elles avaient à l’origine. Les variations de poids qu’elles subissent sont très faibles, étant donné qu'elles se trouvent dans un espace sa- turé de vapeur d’eau. Grâce à leur hygroscopicité, elles maintiennent non seulement leur teneur en eau, mais l’absorption de lhumidité vient compenser assez régulièrement la perte en matière sèche. M. Georges Dureau, dans son Trailé sur lux betterave à sucre, rappelle à ce sujet que Marek avait constaté en 1883, sur des bette- raves à sucre mises en silo, une augmentation de poids de : Après un mois. 2 Après deux mois . 4.5 ADLÉSMITOISAIMOIS M7 0e Merle 6,6 Après quatre mois. . 7 Comme M. Dureau, nous pensons que la variation du poids brut des betteraves est en rapport avec les conditions météorologiques observées durant la conservation et ne permet pas d'apprécier les pertes véritables. Faut-il rappeler à cette occasion que D° Miller a 240 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE constaté qu'une betterave restée saine après un an d’ensilage, encore bien fraiche, bien dure, absolument semblable aux racines de la dernière récolte, sans aucune apparence extérieure de modification, ne renferme plus que 6 °/, de matière sèche sur plus de 11 °/, qu’elle contenait au début. Après huit mois, les pertes s’accentuent; après onze mois, elles sont énormes, mais elles résultent uniquement de l’altéralion des ra- cines mortes, qui entrent en putréfaction. Les beiteraves restées saines ne perdent pas de poids pour leur propre compte. En juillet, nous avons retrouvé en effet 910 kilogr. de betteraves saines et J1 kilogr. de betteraves gâtées mutilisables. Soit 1 001 kilogr.. retrouvés sur 1000 kilogr. ensilés à l’origine. Ce sont donc seu- lement les betteraves gâtées qui forment le déchet. Il est important de le constater pour la recherche des transformations des éléments consülulifs de la betterave. On sait ainsi qu'une racine retrouvée saine a conservé sensiblement le poids qu’elle avait lors de la mise en silo. Après onze mois, plus de la moitié des betteraves élaient gâlées, en décomposition putride tellement avancée qu'il n’était plus possible de les peser séparément, Cependant, il était toujours facile de voir à l'apparence que les betteraves restées indemnes avaient dû encore conserver leur poids primitif. Nous trouvons d’ailleurs la confir- mation de cette supposition en considérant le pourcentage des cendres. Celui-ci n’a guère varié, ainsi qu’on pourra le constater dans les tableaux qui suivent. L’allération rapide des racines pendant ces derniers mois de con- servation prolongée s'explique assez aisément. Jusqu'au mois de mars, et surtout dans le début de l’année, la conservation est excellente ; on constate que toutes les racines conti- nuent à vivre, elles développent de jeunes pousses autour du collet. Deux mois plus tard, les jeunes pousses ont disparu, elles se sont flé- tries, noircies el desséchées. A partir de cette époque, beaucoup de racines meurent. Avec la température plus élevée, la respiration de- vient plus active, les racines, peu à peu privées d'oxygène, sont dans une atmosphère d’azote et d'acide carbonique qui les asphyxie. Ces causes d’altération s’exagèrent pendant les grandes cha‘eurs de l'été, ENSILAGE - DES BETI'ERAVES ET DES PULPES 241 en même temps que les fermentations, également favorisées, désor- ganisent les tissus des racines qui ont cessé de vivre. La conservation des racines entières après le mois de mai, et sur- tout durant tout l’été, est donc grosse de difficultés ; fort heureuse- ment, à cette date, elle n’est plus que d’une utilité très discutable. Une condition indispensable de réussite, c’est que les racines res- tent vivantes, et, pour cela, il faudrait faire des silos présentant une section d'autant plus petite que l’on voudrait avoir une conservation plus longue ; ces silos devraient être pourvus de nombreuses che- minées d'aération qui permettraient le renouvellement de l'air et l'évacuation de l’acide carbonique. Nous croyons même qu'il serait nécessaire de défaire le silo et de le refaire aussitôt, pour arriver à une aération suffisante. Cette opération devrait être recommencée tous les mois d’été ; elle permettrait le triage des betteraves gâtées, ce qui éviterait la contamination des racines en bon état. Une telle besogne exigerait une main-d'œuvre assez importante. Il serait sans doute préférable de transporter, à partir du mois d’avril ou du mois de mai, les betteraves des silos dans des caves, où elles se conserve- raient mieux pendant la saison chaude, en raison d’une température à la fois plus basse et plus régulière, et d’une aération plus conve- nable. Enfin, on pourrait aussi prolonger la conservation en les ensi- lant après les avoir débitées en cossettes. Nous constatons également que les perles en matière sèche aug- mentent avec la durée de la conservation. Dans les quatre premiers mois, la proportion de matière sèche ne diminue pas trop, tout au moins en ce qui concerne les ovoides des Barres, qui se sont mieux conservées que les autres variétés (probablement parce qu’elles étaient exceptionnellement petites, ayant beaucoup souffert de Ja sécheresse pendant leur végétation). Il y a tout lieu de croire que, - si elles avaient été plus grosses, elles auraient été aussi plus aqueuses et auraient perdu davantage. Passé le mois de mai, les pertes en éléments nutrilifs s'élèvent rapidement. Après huit mois, il en manque 29,5 °/, et après onze mois 74,8, c’est-à-dire que les trois quarts de la matière sèche ont disparu ou ne peuvent plus être utilisés, en raison de la pourri- ture. | ANN. SCIENCE AGRON. — 2® SÉRIE — 1905 — 11 16 242 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Si nous nous bornons à considérer les racines retrouvées en par- fait état dans le silo, nous trouvons que, bien qu'ayant toujours à peu près le même poids qu'au moment de l’ensilage, elles ont perdu pour leur propre compte, 22,5 °/, de leur matière sèche en huit mois et 45,3 °/, en onze mois. Il en résulte qu’en admettant même la possibilité de retrouver toutes les betteraves bien saines après onze mois de conservation, il n’en resterait pas moins à constater que, du sixième au huitième mois, la perte de matière sèche s’est élevée de 20 °/,, et que, du huitième au onzième mois, celle perte s’est encore accrue de la même quantité. Pour la clarté de l’exposé qui va suivre, nous appellerons conser- valion normale celle qui doit se terminer au plus tard vers la fin de mai; c'est d’ailleurs celle que l’on cherche à réaliser couramment dans la pratique ; elle ne donne lieu qu’à des pertes de matière sèche relativement peu importantes. Nous réserverons la dénomination de conservalion anormale ou prolongée à celle qui, par le fait même qu'elle est continuée plus longtemps, se traduit par des pertes excep- tionnelles, Composition comparée des betteraves avant et après l’ensilage Le tableau suivant, donnant la composition des betteraves avant et après l’ensilage, permet de se rendre compte des transformations que subissent les différents principes immédiats. Nous rappelons que les échantillons ont été prélevés avec le plus grand soin possible, qu’ils étaient toujours recherchés de manière à présenter un poids moyen bien proportionné à la variation du poids total des matières ensilées, qu’ils se composaient toujours de vingt betterave: réparties en un même nombre de grosses, de petites et de moyennes racines, de façon à éliminer des essais, autant qu'il était possible de le faire, l'influence individuelle des racines choisies pour les analyses. On remarque que, par suite de la diminution plus rapide du sucre, la proportion du non-sucre va en augmentant. On pourrait discuter longuement sur ces résultats, mais il est plus facile de tirer les déductions de l'analyse par la comparaison des 243 DES BETTERAVES ET DES PULPES ENSILAGE L°cg Fr‘0 8L'T OgT 80‘£ 00007 0008 00‘£T CO‘ &T 0F‘83 02°C 097 Ca‘ 6T 00 ‘001 86 s‘9 g6‘T 6£‘0 co‘ o‘6g | £‘6r p°cc 0F‘0 68‘ 0 8z‘0 gL'T Lt TEA F8‘0 860 O7°T 1o‘g soir 1F‘8 00‘007 | 00‘001 | 00‘001 O8‘TT OF‘&T 08'&I 03‘0T | 08‘6 09‘6 0997 og‘er | 06‘ 00‘2£ 08‘£T 06‘8 09‘8 0298 | 06‘9F OL°‘T 09‘0 08‘0 OT ‘97 OG‘FT 07‘CT 00007 | 00‘007 | 00007 1‘06 | oc‘88 | 02‘88 6°6 OC‘TT O£'TI 86‘3 gc'T 10°T 08‘0 Le‘T og‘c 08‘£ L9‘r OT'T 98 ‘0 19°F 09°G 0‘og | L'‘og | ‘0 06€‘0 |068‘0 |CIr‘0 siouu siou sioux go XIE oaenb said y said y said y L‘09 1°e9 O‘GF 1‘eG L°6g 1 ‘F9 0F‘0 860 cse‘o lesr‘o [|ros‘o |267‘0 OT'T cG‘0 99 ‘0 ca‘0 8c‘0 9c‘0 &8‘0 £0‘T g9‘0 £0'T g9‘0 09‘0 86'T SG'T GG‘ T 8a‘T CTOT OT'T 00‘00T | 00‘001 00‘007 | 00‘007 | 00‘007 | 00007 06‘IT | O0'TT 02‘9T | OT‘CT OT'CT oc‘gl 0F‘2 OF 09‘01 | 00‘6 02°6 OT‘L OF‘L OF‘ 00‘FT | or‘TT | 00‘2 cetL OT‘F 06‘0 016 « 07‘6 « o8‘9c | 08‘a9 oP‘or | o2‘ec | o8‘og | 071‘79 or‘0 07 ‘0 09‘7 08‘0 080 020 00‘2T | OF‘&r 01‘8 00‘8 08‘L ca‘ ‘0995 axarqeur € °p uoryisodwuor 00‘007 | 00007 00 ‘007 _00*007. 00007 | 00007 0888 | 00‘88 0076 | 06‘06 - | 06‘28 | 02‘98 08‘TT 0087 00°6 0c‘6 OT‘&r | 08‘8r t € nt) ds re ; PS Page ré |reo | os'e 16 € . Es ie ù nu ge's 6£ °c 86‘9 8r‘6 8‘0F G‘oy c'og L'o8 9‘0F 8 ‘op 068‘0 |068‘0 00F‘T COF'TI O0T‘T O0T‘T sIour 28e[is09 | sIout o$episuo,[p| SOU 98e]IS08 | Xn9p oagenb adenb sardy \4 sardy Y serdy \ A .., — TT SHUHVH SH WATOAO HAVAHLLAHH LOIS QU LE) LE HAYYHALLHA eoIqstp op 2501 19[[09 E 9qouu]q HAVANLLAH : 5 * * + * : 9801809988 09 OWIMIAXO [707 o19nQ * * * * enbEIu — * *ONIVJUOQUIIE UOU — *"OIIUJUOUUTE — * * ‘18,03 onbrueSio 9,07Y Ont CORDON OR Nr DR RE TE SO TUTO IUT FOTO IE NI CRC CP OO Et REA CELUI à * PSO[N][89 NO 21 ot tt * * * * * $91078 UOU SJIJOU1JX9 SONY RON STE. ns re osoonts | \ : S0Q1ONS SO191JU I osoiruyoous | 5 1 tt * * ‘SOSSUIS SOLE *$0970Ze sonbiueSio So19ne see ee mo, DS M Ole M OS L * OYIPIUNHT CPR PERLE De Re Poe Un ue -00098 191 : : * : * Se4%197J9Q Op SOURIS (OT anod o1on$ :snf 09 ap soqno sexjeurque no juo9 1nod o10n& ‘tt: * * : soa8op C7 € sn np oysuoq à DAT 0 "OUIOUI ET OP UOÂOU SPIOX OR LR 7 SEE SE IE D ER LUE QU PR à SU A men NOILISO4NOD LA SCIENCE AGRONOMIQUE S DE Di 1 ANNALI 244 0£0 ‘0 1&1°G s80°0 6080 s‘9 6 à 00 ‘001! 9€] 8s°0 &s 0 6£ 0 £6 I 11°0 16°] 0ë‘€6 SIOUL ozuo saidy PAT 66 °9 00°00J| Ou‘00)| 0000] $£g°] (2 80°] 99°0 0g°S 10‘) 60°0 OL°S8 syout oryenb said SIOUL Xn9pP sady 00°&] FO'S 00 ‘001 68°] 68 ‘0 8c'0 YG'L 01°0 10 ‘0 (128: 00°88 o8eIIS -U9,T Y SAYAVH SHU HAIOAO HAVAHLILHA c£0°‘0 660 ‘0 LCO‘0 9110 00°6 F9°Y 00001 97°] 96°6 98°] y9‘e 18°0 yr'0 £L‘0 0076 SIOUT oxyenb sady 0Y0‘0 F&0 ‘0 S60°0 &&l ‘0 c°6 PA gù © 00 ‘007 YY'I cs‘0 LE'T 00°C « 80 ‘0 910 0G°06 OSBIIS -U0,1 Y ln Re. 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Pendant la conservation normale, à part la transformalion d'une partie des nitrates en azote non alimentaire, il est difficile, en raison de la petite quantité de cellulose et de matières azotées que les bette- raves renferment, de conclure que les racines éprouvent une amélio- ration matérielle. Nous remarquons cependant que la diminution des nitrates pour la betterave ovoïde des Barres n’avait pas encore eu lieu après deux mois et qu'il en restait encore au moins les deux tiers après quatre et six mois et même vers la fin des expériences. Le passage des nitrates à l’état d’amides ne s’est effectué qu’en partie et bien plus lentement que dans les expériences du D° Wood. La formation des composés amidés aux dépens des nitrates est un phénomène régulièrement constaté dans la nutrition des végétaux. On admet maintenant que l'utilisation de lazote nitrique, que les plantes puisent dans le sol pour former les principes immédiats, se fait par deux étapes successives : réduction et formation d’ammonia- que ou de composés amidés qui se produit même à l'obscurité, trans- formation de cette ammoniaque en matière albuminoïde qui exige l'intervention de la lumière comme l’assimilation du carbone. M. Demoussy a montré que si les mitrates s’accumulent dans les betteraves, c’est parce qu'ils acquièrent dans les cellules une insolu- bilité relative. Le protoplasma exerce sur ces sels une sorte de pou- voir rétentif qui équivaut à une véritable précipitation. Dans les silos, la lumière faisant défaut, la modification subie par les nitrates se borne à la première étape, c’est-à-dire à la réduction. Leur transformation en amides doit surtout avoir lieu à l’époque où les racines commencent à pousser. Il y a là une sorte de germination qui met en jeu les diastases. Ce seraient celles-ci qui, pour donner aux matières azolées de réserve une forme de voyage, détermine- raient l'apparition des amides aux dépens des nitrates comme des albuminoïides. I est probable que la betterave s'améliore un peu au point de vue 246 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE de ses qualités digestives, mais cette amélioration ne peul pas être bien grande, car les betteraves fraîches ont déjà des coefficients de digestibilité très élevés. D’après des déterminations récentes de M. Garola, sur la betterave fourragère corne d: bœuf et la bette- rave sucrière Klein Wanzleben, effectuées peu de temps après la ré- colte, ces coefficients sont les suivants : MATIÈRES CORNE DE BŒUF KLEIN WANZLEBEN Albuminoïdes. . . . . 81,8 65,8 ATOS En den 9158 93,4 SNOLES MR TUE. 99,6 99,5 Pentosanes . . . . . 89,7 94,2 Celmlose ses Tente 82,4 752 Donc, si nous négligeons les considérations sur le coefficient de digestibilité des éléments, coefficient que l’analyse ne permet pas d'évaluer sans avoir recours à l’expérience directe sur les animaux, nous sommes plutôt amenés à constater, en raison de la disparition progressive des matières sucrées, que la betterave diminue de qua- lité pendant l’ensilage. D'autre part, il est facile de remarquer que, si toute la matière azotée persiste dans la conservation, elle n’en subit pas moins une transformation défavorable à sa valeur uutrilive. Les albuminoïdes vont en diminuant tandis que le taux de l’azote non alimentaire, surtout représenté par les amides, s’accroit progressivement. Ces amides possèdent un coefficient de digestibilité tel qu’on peut admettre qu’elles sont digérées en totalité, mais on doute encore beaucoup de leur valeur nutritive, car il semble qu’elles sont rapi- dement éliminées de l'organisme sans avoir produit d’effel utile. Il y a, en définitive, transformation de l'azote alimentaire des bette- raves en azote non alimentaire. Répartition des pertes de matière sèche Puisque nous connaissons la variation du poids des racines pen- dant l'ensiluge et leur composition humide au moment de l'ouverture des silos, nous pouvons calculer le poids des matières retrouvées 241 ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES LOGIN LTÉ0 « | 09°0 &°9c | 66‘0 TS RTONT « Go‘0 u £T0‘0 « Fc0 ‘0 9°89 6£0‘0 1‘19 | 8c'o g'yL | au's A o8efis -u | 91194 sody TT SIOU 970) _‘aprod eun,p notj ne utrvs un onbipur + OuUSBIS OT — "FLON c‘o6 | £2‘o |9‘rr sir |2°2 6r'c | c‘ar o2‘9 | #c‘2 llo‘ze co‘e | 00°C || 6‘23 gr‘9 | gg‘) ||: : * : » * “os018U9988 « 98‘ 1 | « apr | « 0G‘T « opr | G‘T || « GPT | FPT « 68°T | O8‘T || © : soyvaguru soxouen v'e 980 |r‘6r + | g0fr |stos + gr'r | '‘e 18°0 | 68°0 |l6‘ar + | 96‘o | ceto || g‘ra+| 2rtr | r6‘0 || * * © + : : + - osome) Lou | gr‘e |9'9z 06‘e |o‘cr ge'‘o | g‘9 ggfz | p‘g lotir gotr | 93‘g |legtr 192 | 86‘8 ||'os0ont$ uo sagaons SEM « g1‘0 | « 1200 | « 60‘0 | « co‘o | 100 || « FI‘O | 80‘0 | « o1‘0 | 60‘0 || : SOSSUIS SOON « F£0‘0 | « &g0‘0 | « |F£O‘0 « 2r0‘O [9r0‘0 || « ceo‘o |0F0‘0 « cgo‘o |6go‘o ||‘ onbrajiu 2707Y « pro | « acl‘0 | « 8r1‘0 | « 681 ‘0 |prr‘o || « 6ç0‘0 |F80‘0 | « 8900 |FL0‘0 *1IBJUOULITE UOU 9102 L‘er |120‘0 [86 lait ‘o |o‘er + or1‘0 18 |860‘0 |yar‘o |e‘rr |2c0‘0 |860‘0 & |920‘0 |080‘0 || ‘ * : ‘errequouipe 9307y 0‘8 gr [Lot + | cofr rte + | 22°7 | 2'y arar |Nerr IG te g2‘o | 92‘0 || ‘6 18‘0 | 96‘0 ||‘ : sa1e07 s093078 sou c'éea | gr'e |2'°c 8g‘rr|c's DATENT 8‘11| o‘at| 9 60‘6 |, 96 6 OL‘81| G'ar | * * © ©: * eqo9s our oo a8ens ae |osurns a o8eIIs CT ours ofo oS8efs ogens ülo ours adurts -U9,] -09,[ -09,[ uv, | oSers -09,[ -u9,[ sa194q4 soidy Sa110q sody s9110q | sady Sa3J04 soidy s99J94 soady -U9,[ Y|| so sardy -09,[ Y a —— | mm 09 Ve a, SOU JT sou x1S SIOUL 21]en() SIOU Xno(T SOUL o1jen 0) SIOU 917En() SISOQ SLNANATY SAYHVAH SAQ HAIOAO HAVHHLILAHH HOPPER A AU U'TY ar HA VAILLHH TAVAULLUHAH 248 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE pour cent de la betterave ensilée et déterminer ainsi la perte pour cent subie par chacun de leurs éléments constitutifs. Les résultats figurent dans le tableau ci-dessus. Après l’ensilage, même dans une conservation prolongée, on re- trouve sensiblement la totalité de l’azote contenu dans les betteraves. Il est même assez curieux de constater une augmentation de ma- tières azotées dans les racines après quatre mois d’ensilage. Nous avons attribué cette différence à l'influence individuelle des bette- raves constituant le lot analysé, mais n'est-il pas bizarre qu’au bout de six mois le même fait se soit encore présenté? I nous parait invraisemblable que les betteraves ensilées soient capables de fixer de l’azote, mais ces résultats nous conduisent à aflir- mer que la matière azotée se conserve en totalité dans les betteraves entières. Les analyses de Miller et de Wood, que nous avors citées précédemment, permettent d’ailleurs de faire la même constatation. Pendant la conservation prolongée au delà de six mois, surtout après onze mois, nous avons à constater sur tous les éléments dosés des pertes énormes. Cela n’est pas étonnant, puisque plus de la moi- tié des matières ensilées étaient pourries, au point d’être tout à fait inutilisables. | Composition et pertes subies par les betteraves saines pendant une conservation prolongée BETTERAVE BETTERAVE OVOIDE DES BARRES DU Dr MILLEK ÉLÉMENTS DOSÉS A l’ensi-| Après huit mois | Après onze mois |A l’ensi-| Après un an lage - d’ensilage d’ensilage lage d'ensilage TT RE CE 2 Lx Pertes |Compo- | Pertes °/o sition oo a _ Pertes omposition | o Composition mm °c | memes | commence | cmemennens Matière sèche 9,3 6,8 43,3 Azote organique total. . .| 0,238| 0,239 | 0,209 12,1 Azote alimentaire . . . . 0,124| 0,078 ‘ 0,088 29,0 Azote non alimentaire . .| 0,114| 0,161 2] 0,121 | + 6,1 Saccharose. .- 40. 107,54 1N0;80 41 0,39 91,8 Sucre total en glucose . .| 8,041 | 3,82 5] 2,34 70,9 Célinloses 0-1 0:508110795 36,7] 0,38 1,1 NoTA — Le signe + indique un gain au lieu d’une perte. ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 249 Abstraction faite de la pourriture dans le silo, en supposant, comme nous l’avons déjà fait pour l'évaluation des pertes de malières sèches, qu'on retrouve toutes les betteraves saines avec leur poids initial, on arrive, pour la conservation prolongée, aux résultats indiqués dans le tableau de la page précédente. Nous rapprochons les chiffres que nous avons trouvés de ceux que le D' Miller a donnés comme représentant la composition de la bette- rave qu’il avait analysée après un an d’ensilage. Comme il est facile d'en juger, ils s'accordent assez bien. Il se confirme que toutes les matières azotées organiques restent dans la racine, seulement l’azote alimentaire diminue au profit de l’azote non alimentaire et en défini- tive la valeur nutritive des matières azotées et, partant, la qualité va . en diminuant. La perte principale subie par les principes immédiats concerne le sucre. Elle est pour le sucre cristallisable : ITR ET L'ART CASE ARRETE dent =50) ADTéS qUALTENMOIS Te 280 ADTES SIRAMOIS 0 tes FE Tue 44,6 Aprés huit MOIS ET AG LU LE 90,3 APrÉS.ONZ6- MOIS. tree em É-ieine ST On voit qu’elle est à la fois très rapide et très régulière. Si, dans la conservation prolongée, nous nous bornons à considérer les pertes subies seulement par les belteraves saines, nous trouvons encore que le sucre cristallisable disparu représente : Après huit mois. . . : . . . .. 89,4 °/o Nprésionre MOIS 01re LL TEA 94,8 tandis que les analyses du D° Miller donnent : APLCSUOUZE MOIS. ne Me us de 10 De sorte que les betteraves qui, lors de leur mise en silo, contenaient 7,94 de sucre cristallisable pour 100, n’en contenaient plus que 0,80 après huit mois et 0,39 après onze mois. Le D' Miller, de son côté, n’avait plus trouvé que 0,20 ‘/, de sucre sur 6,8 existant à l'origine. 250 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Que devient tout ce sucre perdu ? D'après les analyses qui précèdent, il est facile de voir qu’une partie du saccharose passe à l’état de sucre interverti, tandis que l’autre partie est détruite plus ou moins complètement par combus- tion lente; 11 y a oxydation de la matière sucrée avec dégagement d'acide carbonique. | En réalité, la destruction des sucres ne va pas tou'ours jusqu’à disparition complète de la substance organique en gaz carbonique et en eau: une partie peut subir des fermentations qui modifient sa molécule, mais y laissent encore du carbone combiné à l’oxvgène et à l'hydrogène. ( On trouve plus de matières grasses dans les betteraves ensilées qu’elles n’en contenaient au début. Cette augmentation doit provenir de la transformation des matières sucrées. La respiration elle-même peut n’oxyder qu’une partie seulement du carbone du sucre. Enlin, le sucre a dû servir aussi à élaborer de la cellulose, puisque nous trouvons, lout au moins pour ce qui concerne la conservation nor- male, que la proportion de cette substance est devenue plus grande. Ce qui prouve que la disparition des sucres n’est pas due à une simple oxydation par la respiration donnant lieu à leur destruction complète sous forme d’acide carbonique et d’eau, c’est que nous avons trouvé d’une manière générale que la perte en sucre était plus grande que la perte totale de matière sèche; nécessairement, une certaine quanlité du sucre disparu avait laissé des résidus orga- niques. Les glucoses retrouvés sont aussi nutritifs que le sucre lui-même. I faut dès lors, pour apprécier exactement la dépréciation subie par les racines à cause de la destruction du sucre, calculer la perte réelle en considérant la totalité des matières sucrées. Nous avons constaté de cette manière que la proportion de ces matières disparues élait : Après (deux mois, ft PSE de 6,3°% Aprés quatre MOIS ee NES RE 15,0 ADTÉSLSIX MOIS PT ANSE RSS 26,6 ADrES QUIL MOIS PAR RE ERA 56,7 ADTÉS ONZE MOIS NN 87.1 ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 251 Les betteraves restées saines avaient perdu pour leur propre compte : Après Huit MOIS EE AN 2 52,5 °/o Anrès ONZE MOIS Cr nec à 70,9 ADTÉS OU MOIS. Le L:. — » 85,9 (!) Si nous calculons le poids de sucre ainsi perdu sur une récolte de 60000 kilogr. de racines à l’hectare, nous trouvons, pour les diffé- rentes variétés, aux diverses époques de la conservation, les chiffres suivants : Poids des matières sucrées perdues (calculées en glucose) pendant l’ensilage sur la récolte d'un hectare Betteraves kirsch (quatre mois) . 0,61 XX 600 — . 366 kg — collet rose (quatre mois) GO = HME22 — ovoide des Barres (deux mois) . 0,51 XX 600 — 306 — — (quatre mois). LES 60D — 1720 — — (six mois) . . DAA CFO 284 — — (huit mois). . 4,22 X 600 — 2 532 — — (onze mois) . 5,10 XX 600 — 3420 — du D' Miller (douze mois) . . . 6,41 X 600 — 3 846 De tels résultats suffisent pour prouver que la conservation des betteraves se fait aux dépens de leurs éléments nutritifs, principale- ment au détriment des sucres, et qu’on ne gagne rien à prolonger la durée de l’ensilage, puisque la valeur alimentaire des produits con- servés décroit progressivement. b) CONSERVATION DES BETTERAVES HACHÉES De quelle manière se conservent les betteraves hachées ? Quelles sont les diverses transformations des principes immédiats des racines ensilées de cette manière ? Peu de travaux ont été faits, croyons- nous, sur ces importantes questions. 1. Analyses du D' Miller. 2952 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Pour ce qui concerne la betterave à sucre, M. Pagnoul a montré, par des expériences qu’il fit en 1889, que les racines coupées per- dent tout leur sucre par fermentation, dans l’espace de quatre mois (novembre à mars). « Les betteraves coupées, dit M. Pagnoul en rendant compte de ses essais, paraissent subir une altération continue qui commence immédiatement après la section. Une petite portion de sucre doit se transformer d’abord en glucose, puis en alcool, puis en acide acé- tique et le passage à l’état de glucose doit durer plus ou moins de temps, suivant que les circonstances extérieures entravent ou favo- risent la fermentation alcoolique. » Expériences de Berthonval Il y a lieu de rapporter ici les premières expériences faites à Ber- thonval. Nous avons en effet expérimenté ce moyen de conservation sur les betteraves gelées provenant de la récolte de 1902, Les racines appar- tenant à la variété ovoïde des Barres avaient la composition suivante au moment de l’ensilage : FE SR ER TE e 86,50 Matiéreisèche mme 13,50 La matière sèche se décomposait ainsi : Matières azotées totales . , . DS Sucre . PT le ED 8,7 CelMose ss tes 0,8 Cendres . 1,3 Matières diverses. 1,8 Les betteraves, divisées en cossettes, furent accumulées dans deux silos en mélange avec de menues pailles ; la conservation se pour- suivit sans altération depuis le commencement de décembre jusqu’au 15 mars; la matière ensilée fut employée à l’alimentation des vaches laitières. ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 253 Voici les résultats de lensilage : Premier silo Poids des betteraves ensilées. . . . . . . . . 34 000 kilogr. Poids des menues pailles ensilées. . . . . . . 1200 — JA ee 35200 — Poids du mélange utilisé après trois semaines . . 28000 — d’où une perte de 7 200 kilogr., soit 20 °/.. Deuxième silo Poids des betteraves ensilées. . . . . . . . . 27 500 kilogr. Poids des menues pailles ensilées . . . . . . . 1000 — Motalee 28500 — Poids du mélange utilisé après deux mois et demi. 14930 — d’où une perte de 13 570 kilogr., soit #7 °/.. Pour ce dernier silo, l’analyse d’un échantillon, après deux mois et demi d’ensilage, a donné : Matières azotées . ; Î SUCLENS ONE DAFT LUS 0, Matière sèche totale. . . à: . 22 © © dont il faut déduire 8 °}, de cendres terreuses, soit : Matière sèche organique. . . 14,0 contre 12,2 à l’origine. On voit que les pertes sont énormes : la matière azotée se retrouve à peu près, mais le sucre a disparu dans une très forte proportion. Le produit conservé est peut-être un peu meilleur parce qu’il ren- ferme plus d’azote, mais les pertes de poids brut indiquent qu’il ne faut recourir à ce mode de conservation que dans le cas d’absolue nécessité. En trois semaines, en effet, la perte aatteint 20 °/, et au delà de deux mois elle s’est élevée à 47 °J.. En 1903-1904, nous avons repris ces expériences sur une plus 254 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE orande échelle. Nous avons expérimenté les betteraves idéale de kirsch et les betteraves collet rose dans plusieurs silos, en disposant, dans chacun d’eux, la même quantité &e betteraves divisées en cos- settes. Nous avons fait entrer en comparaison les différentes conditions d’ensilage énumérées dans le tableau ci-après. Ce tableau représente les variations du poids brut et les pertes de matière sèche que nous avons conslatées après quatre mois d’en- silage. Pertes de poids brut et de matière sèche Afin de contrôler exactement les pertes et pour assurer un échan- tillon d’analyse aussi moyen et aussi homogène que possible, nous avions placé au milieu de chacun des silos un sac contenant 20 ki- logr. de la matière ensilée. | Un échantillon conforme au contenu de ce sac fut prélevé au moment de l’analyse. En raison du grand nombre de cas envisagés dans ces essais, nous avons été conduits à n’établir que des silos de petites dimen- sions, contenant seulement 4 000 kilogr. de betteraves. Is furent défaits en février 1904. Le sac échantillon pesé à nou- veau permit d'évaluer les pertes de poids brut dans le cœur même de la masse, sans tenir compte des déchets existant sur les parois, déchets ordinairement d’autant plus importants que les silos sont plus petits. La matière retrouvée dans ce sac servit aux analyses effectuées pour étudier les effets de la conservation. Comme vérification, la perte subie par la masse totale ensilée fut également recherchée, elle fut dans tous les cas un peu supérieure à celle constatée par la pesée du sac échantillon, parce que sur les bords il y a toujours une altération plus marquée. Comme toutes les déterminations qui sont rapportées ici furent opérées sur l’échantillon conservé au milieu du silo, et comme dans les parties environnant le sac, ainsi que dans le sac lui-même, les produits retrouvés présentaient partout les caractères normaux d’une 1Q 1Q DES PULPES ENSILAGE DES BETTERAVES ET 0‘ OC TR 6°ST | yr°s81 € ait tr te Be 9 67 & O0Y cY G 9°GI 8 c] & & SL 6 « 6 cé 1928 CAO GE ( 0‘6 |O1&ël LOC A RAA 6 6 -ot + (P G:8ç F'YY &8 9 OY &] & cl CE U AC L c 8 6F y6 Ç S& II G 6 « DIE TON | 0006 ‘6 ÉRIC EN ÉRPRORMES ee Enes ee M 17105 S99TISU9 S99A oSue[our 97118707 SO191JUUL | -NO1J91 u9 ot ans op sorgnuur | 991IS09 = CS ouavdou quo9 anod ap 84998 9191YELU 9P quesox | quo anod 9104 24 "7 HHOGS HAYILVH -uxs un onbrpur + EuSIs 97 — ‘VLON &‘&l &'9 G'&£ (re OIS OSO 7 | Sarrted sanuout op ofjru anod ‘1$0[I4 OS 9948 S9]}2S$09 UT ‘AI OU MERS c°0€ ca LLL 960 F_ |'sarrted sonuou ap ofjr anod "IS0[I{ 9€ 99AB S9JJ9SS09 UT II « « « e| 0GS 000 Z | Sapnas S2]}2$$09 09 S948419)94 ‘II « « « « 000 I 000 |’ ‘ ‘* ‘ ‘Sai9iquo S948419)J9Q I ‘OSOI 99,109 EL SUOUEIG 9ACI9794 re 0°£ G'0c. |0°GF— |) OLS 960 1 |'sopred sonuour p ofqrua anod ‘180[IX 9€ 9948 S9JJ9SS09 U II] « « « SC — | CLy 000 J |’Sofhos $2]J9$S09 u9 S9AL419)J9G I] « « « 20 200] 0001 |’ ‘ * * ‘Saigijue Saar19])9Q I ‘UOSIFH 9P 9[89PI 2AUI19J94 | odpnd oyrred PAONEA ®I xI PITDR SO9AN01791| FO9[ISU9 97118407 918707 ed vd u9 SO191JUUL | SOIQIJUUL OIUAINOJ | OIUINO} eytedor SOTIS SH NOLLVNDISAA ; 1 sop sop a OR ©, — quoo anod SaIOd4 sar0a4 HHOUS HHAITVN ULHHd “029$ 9191JEU 6p 39 ANA spiod ep sayiod sep uorjeutwi999 256 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE conservation régulière, on peut être assuré que les pertes que nous avons constatées, bien que considérables, ne sont nullement exa- gérées. à I ne faut pas croire par exemple que si les silos avaient été plus volumineux, les pertes eussent été moindres, bien au contraire. Nous le prouverons pour ce qui concerne les pulpes, lesquelles nous ont donné dans le grand silo de la ferme des pertes plus élevées que dans nos petits silos d'expériences. Les résultats du tableau précédent montrent que la matière sèche el par conséquent les substances nutritives des betteraves divisées en cosseltes, subissent une perte très grande. Celle-ci augmente avec le degré d'humidité, elle est plus forte avec l’idéale de kirsch qu'avec la collet rose. Cela tient à ce que la première renferme un jus plus aqueux et plus abondant qui, en s’infiltrant à travers le silo, va se perdre dans le sol. Emploi des menues pailles Pour retenir ce jus, on est conduit à additionner les cossettes de menues pailles. On peut penser que ces résidus absorbent le liquide qui tend à s'échapper du silo, cela a lieu, en effet, puisque les pertes de poids se restreignent : 36 kilogr. de menue paille, ajoutés à la betterave kirsch, très juteuse, ont réduit la perte à 45 °/, au lieu de 92,50 °/.. Pour la collet rose, beaucoup plus riche en matière sèche, les menues pailles étaient moins nécessaires puisqu'elles ont donné lieu à une diminution du poids un peu plus grande (25°/, au lieu de 18°/,). En tout cas, la perte ne paraissait pas encore très élevée ; nous disons : ne paraît pas, car, en réalité, la perte de poids brut cache la perte en matière sèche, la seule qui soit importante au point de vue pratique; lorsqu'on détermine celle-ci, on est mieux renseigné sur le rôle des menues pailles introduites dans la masse ensilée. Les chiffres du tableau précédent montrent que, dans n'importe quelle condition, la conservation s’est traduite par une perte, après quatre mois, de plus du tiers de la matière sèche pour les betteraves hachées. Que faut-il penser de cette idée que le hachage des bette- ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 297 raves permet d’en faire durer la conservation jusqu'aux premiers mois de l’été ? Si l'on admet que l’on ajoute aux betteraves assez de menues pailles pour absorber tout le jus, la perte de matière sèche doit surtout avoir lieu sous forme de composés gazeux que toutes les menues pailles ne sauraient retenir. Ces gaz sont le résultat des fer- mentations. Or les silos ont été défaits en février; combien de matière sèche aurions-nous retrouvée si on avait prolongé l’ensilage jusqu’en mai ou juin, la fermentation se trouvant alors favorisée par une tempé- rature plus élevée ? Quelle que soit par conséquent la supériorité de la betterave ensilée en cossettes (supériorité qu’il s’agit de déterminer), elle ne peut suffire ;} our compenser les pertes qui se produisent pendant la conservation, et il est bien préférable d’ensiler les racines entières. Il est vraisemblable, et d’ailleurs nous le montrerons plus loin pour les silos de pulpe, que la menue paille ne subit pas de modifi- cation sensible dans le mélange où on l’incorpore ; sa matière sèche ne s’altère pas visiblement ; on la retrouve intacte, sans transforma- tion apparente. Ceci étant admis, la betterave seule s’est modifiée par la fermen- tation, et c’est elle qui a dû supporter toutes les pertes en matière sèche. Ayant analysé au début de l’expérience la menue paille qui devait être incorporée aux betteraves, il nous était facile de calculer, dans la matière sèche de l’ensilage, la proportion pour cent de celle fournie seulement par la betterave et dès lors d’en déduire la portion véritable que les betteraves avaient perdue. Les résultats figurent dans le tableau ci-après ; ils démontrent que les menues pailles, au lieu de diminuer la perte en matière sèche, augmentent. Elle est même d’autant plus élevée que l’on a incor- poré plus de ces résidus dans le mélange. L'influence nuisible des matières absorbantes ajoutées aux bette- raves ne j.eut s'expliquer que par la porosité qu’elles donnent à la masse ensilée, ce qui a pour effet d'activer son oxydation et sa dé- composition. On comprend facilement pourquoi le cultivateur est amené à addi- tionner de menues pailles ses pulpes ou ses cossettes ; la perte Lotale ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — 11 LT ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 258 £Pr'0 01S‘0 098‘0 OLE'T 00 ‘007 ‘ 408'0 02c‘0 C69°‘0 098°I 00001 OL‘YI O8 ‘FI oc‘9 08‘ -IS02 | Y 101 ‘0 ory‘0 O60'T O2T'T 00007 02°£8 O2‘9T 09 Ta 0028 o8‘T o8er lSuoT LCA saidy Y 868 0 |r0&‘0 08G‘0 0890 OGT‘T 00007 e68°0 09c‘0 009°0 O9T°T 00007 SOUL, 88r‘0 ces ‘0 8‘0 8°0 f 0ca‘0 099'0 O£0‘T 0£9‘0 O8'T 068 00° 007 00‘007 | 00007 | 00‘007 28e] Al SLA saidy OG'eT OT‘L 06‘£ 0ç°29 02‘0 0£‘L o$ef “1808, \£ (c‘9g 08‘9T OT ‘CT 06‘0Z 0907 00 ‘6 00 ‘07 06‘TI 068€ 097 O8'T 08‘0 09°T 06‘L 008 OT‘8 28e] o8eT =ISU9 ] -1S 09,7 08e] : 080] o8ef -1S02,[ -1S09 [ =ISU9 ] saady Y sady | y said y y EE EE EE —— ne à anuour ‘ored onuom ap ap 90/0 ‘1#0[14 08 °0/0 ‘8011 9e 294Y —— —_—————— sopneg Sadaliua S948191194 Sa198S09 u' TE" I, EE —© Te ejped onuouu ap 00/0 ‘xS0 9€ 291F — mm — sapnas S9191]09 S2AB19)19 S21328509 u4 HSOX LHTIO9 V HUYONS V AHONV'IA HAVYHLLAH HOSYIH AŒ AIVAGI HAVAALEAI# on brain 9302 ‘21TU}USUITIIE UOU 6)07Y * GTBJUOUUIE 9,07 Y 18307 onbrue$10 0,02w * ‘AVLOI, SOIBIQUIU 801918 * OSOTNI[09 n0 21 591078 UOU SJJ0V1JX0 S011n 2809 -N]$ U9 9U0q189 9p s9J21p “SOSRBI1S S9191J8 ‘S29707 891918 RE TE SH80Q SLNANAIT ‘2499S o191}E0I €] 9Pp UOrJISOduW0or ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 259 se trouve ainsi fortement diminuée. La masse ensilée, par suite de l'emploi de menues pailles ou de débris analogues, est plus grande. Comme le cultivateur ne fait pas de dosages, il s’en rapporte à l’ob- servation directe. Il ne se rend pas compte que la matière retirée du silo est beaucoup moins riche en matière sèche. Jusqu'ici, presque tout le monde s’y est trompé, et nous-mêmes, nous n’avons pas été peu surpris de voir que, loin d’être utiles à la conservation, les me- nues pailles lui étaient défavorables. Composition comparée des produits avant et après l’ensilage Tous les échantillons de betteraves hachées, mélangées ou non de menue paille, ont été analysés. Nous avons dosé l’acidité sur la matière humide naturelle et toutes les autres déterminations ont été faites sur la matière sèche préparée par dessiccation à l’étuve. Connaissant la matière sèche trouvée pour chacun des cas, nous avons rétabli par le calcul la composition de la substance naturelle non desséchée. Le tableau ci-après résume les résultats. Pendant leur séjour au silo, les cossettes de betteraves kirsch n’ont pas gagné beaucoup en qualité ; la proportion plus élevée de matière sèche renfermée dans la substance retrouvée concerne surtout les matières indéterminées, la faible augmentation de l'azote total étant contre-balancée par la diminution de la protéine. Au contraire et quoique la digestibilité des éléments nutritifs ait pu augmenter, il y a plutôt une diminution dans la qualité de Pali- ment en raison de la perte des sucres. Nous avons déjà dit d’ailleurs que la digestibilité des betteraves fraiches étant elle-même très élevée, toute amélioration à ce point de vue doit être considérée comme de faible importance. Rien n'indique non plus que les cossettes de betteraves roses ensilées seules se soient améliorées ; il y a bien comme pour les bet- teraves de kirsch disparition de la moitié des nitrates et une légère augmentation de l'azote alimentaire ; mais la teneur en matière sèche est fortement diminuée et une grande partie des sucres à disparu. 260 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE. échanges nutritifs de l’économie animale, sont enchaînés les uns aux autres. De l'obtention des uns dépend l'obtention des autres. Si un aliment fournit en fin de compte beaucoup d’énergie sensible (cha- leur, travail mécanique), cette énergie ne pouvant être libérée que par des réactions intra-organiques, il en résulte que lon verra appa- raître en grande quantité les résidus excrémentiels, auxquels aboutit la destruction ou la transformation de la matière qui provoque la libération de lénergie. Par contre, les produits matériels utiles (viande, graisse, lait) seront fort minimes. Ces relations étroites entre les échanges matériels ou dynamiques de l’organisme étant admises, puisque le sucre, de même que tous les hydrocarbonés en général, se révèle surtout comme un agent producteur d'énergie, cherchons à nous rendre compte de la valeur exacte du potentiel contenu dans cet aliment. C’est cette valeur que nous ferons figurer dans le pre- mier membre de notre équation. Nous évaluerons ensuite successi- vement et en prenant la même unité de mesure dynamique les diffé- rents termes du second membre, dont la somme évidemment sera égale au potentiel total trouvé dans cet aliment. Lorsque l’on reconnut l'utilité de comparer entre elles les quan- tités d'énergie contenues dans les divers composés organiques, il fallut recourir aux conventions. Malgré son existence et son indes- tructibilité indéniables, l'énergie n’était guère susceptible, en effet, d’être exprimée numériquement. Ce qui parut alors le plus simple, ce fut de prendre comme mesure du potentiel d’une substance, celle- ci étant naturellement d’une pureté chimique absolue, la chaleur dé- gagée par sa combustion intégrale. La méthode était rationnelle. Si l’on brûle totalement et instantanément du sucre, par exemple, en présence d’un grand excès d’oxygène dans un de ces calorimêtres spéciaux que l’on appelle une bombe calorimétrique, les produits ultimes de cette oxydation, rendue aussi complète que possible, sont forcément saturés d'oxygène ; et l’on ne retrouve dans l’appareil que des corps inertes, sans affinités, réfractaires par conséquent à toute réaction et incapables de fournir dans la suite de l'énergie. Le prin- cipe de l’équivalence des transformations dynamiques permet de supposer que tout le potentiel du sucre s’est alors converti en cha- leur. I ne reste plus qu’à déterminer directement cette dernière au GLYCOGÉNIE ET ALIMENTATION RATIONNELLE AU SUCRE. 261 moyen des méthodes propres à la calorimétrie. C’est ainsi que l’on a trouvé les valeurs suivantes aux chaleurs de combustion des prin- cipes fondamentaux dont se composent les aliments et les animaux. Le pouvoir calorifique y est rapporté, par le calcul, à Î gramme des principes eux-mêmes, l’unité de mesure étant la calorie, c’est-à- dire la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 1 degré un kilogramme d’eau : RE D TE BERTHELOT!. RUBNER. Calories Calories Moyenne pour les corps gras SL dE — hydrocarbonés. 4,2 4.1 — albuminoïdes . 5,1 4,1 Les chiffres de Berthelot et de Rubner concordent, on le voit, sauf pour les albuminoïdes, ce qui provient non pas de la détermi- nation calorimétrique elle-même, mais des différents modes de calcul adoptés par ces auteurs. Rubner fixe à 4,1 au lieu de 5,7, chiffre proposé par Berthelot, la valeur calorimétrique de 1 gramme d’albu- mine, afin de se rapprocher autant que possible de ce qui se passe dans l’organisme. La combustion de la matière albuminoïde n’y est en effet jamais complète ; elle laisse comme résidus, en plus de Peau et de l’acide carbonique, une foule de produits azotés, non saturés d'oxygène, dont l’urée est le plus important. Le chiffre de Rubner, plus conforme à la réalité des faits, est égal en somme à la valeur calorifique totale de la matière albuminoïde diminuée de celle des produits de transformation physiologique de cette albumine suscep- tibles, par une oxydation plus avancée, de fournir encore de la cha- leur. Le chiffre 5,7 de Berthelot suppose au contraire que l’oxydation est totale et qu’elle ne laisse aucun résidu analogue, par exemple, à l’urée. Si l’on voulait modifier, comme l’a fait Rubner, les données de Berthelot relatives à l’albumine, il faudrait les diminuer de plus d’un sixième. Quant aux matières grasses et hydrocarbonées, elles s’oxydent au maximum dans l’organisme comme dans le calorimètre et ne donnent uniquement, dans l’un comme dans l’autre, que de Peau 1. Les chiffres de Berthelot supposent que les principes, avant d'être brûlés, ont été privés d'eau par une dessiccation à 120°, que la combustion en est totale et que l'acide carbonique qui en résulte reste à l’état gazeux. LA SCIENCE AGRONOMIQUE ANNALES DE appui mod oçped onuou op ‘18014 0 204» HSOH LATI09 SHLLASSOO 84819394 EI apr anod açped onuouwu op “18014 0€ 0048 ASOH L41109 SHLLHASSON ap* g‘oc lo‘er | sata | &L'a | v'92 | e‘er | sc'T| 88°T | L°28 gr‘r| co‘r [t'a | z6‘0| r6‘0 8‘og |9‘co | oc‘e | o7‘or| r°82 cotel &€°6 re‘al v6'‘c |L‘ez | cr'‘al 86‘8 « rer |NOL eue gfz | patel sr'e og'‘t| 60'‘a |g‘8 | go‘r| 08'T e Àos‘o | 2r‘0 |: « « LOTO RES a1‘o| &1‘0 | « 110! 60‘0 « |210‘0 |260‘0 « « 010‘0|9£0‘0 « « sara] |L60 ‘0 « |110‘0/660‘0 « |190‘0 « « 110‘0/880‘0 | « « F10‘0/F60°0 « |080‘0/F20°‘0 6‘8r |£g01‘0 #'or | ‘2 |gco‘olsor‘o | g‘og | o‘or |azo‘oloer‘o |c‘ar |o020‘o|080‘0 9°68 | 80'T g‘eg | g'os | uetol grtr | soc |eter | ve‘ol 96‘o [18 | gc‘o| 96‘0 reg | gctrrl r'erl 9fer | s‘or | er‘el gferl c'ec | 1‘y5 | a‘ol a‘erle‘ce | rote| s'er ————— mms mme | me men cs \uau qua quaut -opnes [AA ones [7118101 “often | 41020 9AUI eferis | Sens | oaus E oSeris| oSepis | 9AUX % o$ens| o8eris | 1000 | o8eps| oBeris 21194 Û -0110q Û ÿ -2)104 I uf ur ë] Jus -u2,] -u9,[ ra ins -u2 ] ;ns ans -u9,j | -uo,] | snod | -ua,j | -ua, EE , EE Sd: saide v soade y saide r ojsod |soxde e FUES onedo onsedor juao anod 2 4 : aug qu00 anod 81194 1099 anod o118q A —, — — — 0 — TT Use 2 — eppru anod apped onuow op 2801 1/10 “18010 9g 2048 SHLLHESSON HOSYHIM SHLIASSON 1u99 anod ojaod o8ers -U9 | saide o8eps -u9 ] a ?s11Y SHLLHSSON efeyisue,p stou oxgenb soxde segqesu09 Arnyrsuos erjied enbeyo ep queo anod soyed sep uoryeutwu1979( c‘ye | G‘aI g'€T | 9'TI L: « « « « « « « o‘g | 8‘rr r'é | g'c 0‘6 | 0‘9 LELE SIL 121109 sa1a1juo SYABI9JIaQ 8] anod sogAaa4 Ju99 1nod SATAHA ‘ O80[U[09 * ‘ ‘osoon[? ue au0q189 0p F0JVIpÂH * “SO[PIQUIUL S910UEN * “SOSSBIS SO1QCN * * + *onbuqiu 902% "OHBJUQULT]E UOU 902% ‘ ‘ OXIBJUOUUITE 2702Y CE: À D en MEL ‘ sat} -0} 509072 SOIQNEN Are te 00098 A1QUUN SasO4 SINUNWAIT ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 263 Dans les cossettes ensilées seules, les pertes sont moindres, mais elles sont encore bien supérieures à celles qui se produisent dans l’ensilage des betteraves entières. Nous ne pensons donc pas que l’ensilage des betteraves hachées soit appelé à une grande extension. À moins qu’on ne veuille réa- liser une conservation très prolongée, ce dont on ne voit pas bien l'utilité, il est bien préférable de s’en tenir à la méthode ordinaire d’ensilage des racines entières. Il y a lieu également de faire une exception pour le cas où la ré- colte est compromise par les gelées. La mise en silo des racines, préalablement divisées en cossettes, est alors le seul moyen de con- servation auquel on puisse avoir recours, car, lorsqu'elles sont ainsi altérées, elles pourrissent dans les silos et déterminent la putréfac- tion de celles qui sont saines. La matière ensilée dans ces conditions doit être consommée aussi rapidement que possible, puisque plus on attend, plus les pertes de sucre et de matière sèche sont consi- dérables. IL. , —— CONSERVATION DES PULPES La conservation des pulpes présente une réelle importance, en raison de la grande quantité de ces résidus industriels que la sucre- rie livre chaque année à l’agriculture. Les pulpes proviennent du traitement des cossettes de betterave dans. les diffuseurs en vue de l’extraclion du sucre. Étant donné que la diffusion se fait à la température d’au moins 75°, beaucoup de matières organiques se trouvent coagulées, de sorle que ces rési- dus d’épuisement renferment encore, à part le sucre, à peu près tous les éléments nutritifs de la betterave elle-même. Mais les cossettes sortant des diffuseurs sont gorgées d’eau : elles en renferment environ 94 à 95 °/,. Sous cette forme, elles ne seraient pas transportables, et elles constitueraient, d’ailleurs, un aliment de bien médiocre qualité si on n’en n’exprimait pas par pression une grande quantité du liquide qui les imprègne ; la pulpe ainsi pressée contient encore environ 90 °/, d'humidité. 264 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Composition de la pulpe M. Pagnoul a publié, en 1883, une étude très documentée sur les pulpes de betterave obtenues par pression ou par diffusion. Ce savant conslatait, alors, que la matière azotée que l’on trouve dans la pulpe de diffusion est beaucoup plus nutritive que celle des pulpes de presse hydraulique, attendu que dans les premières les traite- ments par l’eau chaude ont dù coaguler les matières albumineuses et enlever la plus grande partie de lazote soluble existant sous forme nitrique ou ammoniacale. Déjà, à cette époque, M. Pagnoul faisait remarquer que, pour déterminer exactement la valeur nutritive, et par suite la valeur commerciale des pulpes, il était nécessaire de bien connaître leur richesse en matières alimentaires et de tenir compte, en outre, de la proportion d’eau qui affaiblit les propriétés nutritives et augmente les frais de transport. Pour éviter la complication d’une analyse dé- tillée, il proposait de prendre pour base le poids de matière sèche totale. Au moment de l’ensilage, les pulpes renferment encore une petite quantité de sucre. Ce sucre est susceptible de jouer un rôle comme substance alimentaire, il serait juste d’en tenir compte si la pulpe n'était employée qu’à l’état frais, mais on n’utilise la pulpe généra- lement qu'après un séjour plus ou moins prolongé en silo, alors que le sucre à entièrement disparu. L'alcool qui résulte de la fermenta- lion du sucre se perd lui-même ou se transforme en acide acétique, lequel d’ailleurs ne paraît pas provenir seulement de la fermentation du sucre, car il existe en quantité à peu près égale dans les pulpes de presse hydraulique et dans celle de diffusion. La composition des pulpes est assez variable, surtoul en ce qui concerne la matière .sèche. Les fabricants de sucre auraient tout intérêt à vendre des pulpes très aqueuses si la culture voulait les accepter. On a parlé de fixer une limite de 12 °/, de matière sèche, au-dessous de laquelle les pulpes ne seraient plus considérées comme marchandes ; ce chiffre est trop fort, il faut envisager que dans cer- taines fabriques, à cause des défectuosilés d’installation, on est obligé ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 265 d'élever la température de la diffusion jusqu’à 85°, quelquefois 88’, pour arriver à un épuisement convenable des cossettes. Or, celles-ci, étant très cuites, se pressent mal et renferment toujours une pro- portion d’eau relativement considérable. Méthodes d’ensilage Ordinairement, c’est au fur et à mesure des livraisons de bette- raves que les cultivateurs enlèvent les pulpes de la fabrique. Celles-ci sont alors mises en silo pour y être conservées, afin de servir à l’ali- mentation du bétail pendant l’hiver ; une faible quantité seulement est consommée au début de la campagne sucrière. Les silos se présentent soit sous forme de tranchées plus ou moins profondes creusées directement dans le sol, soit sous forme de cons- tructions en maçonnerie entourées de murs de hauteur variable, D’autres silos, beaucoup plus simples, sont confectionnés en accu- mulant en tas, sur la terre nue, la pulpe, qui est alors piétinée et disposée en dos d’âne. Dans tous les cas, un «silo doit être recou- vert de terre bien tassée, pour éviter l’accès de l'air, et présenter une pente suffisante pour assurer l’écoulement de l’eau que la pression chasse de la pulpe. Cette dernière entre en fermentation très active, au bout de quelques jours son volume diminue, les cel- lules des cossettes se désagrègent peu à peu, toute la masse se trans- forme en une pâte homogène et très blanche, si la conservation s’est faite dans de bonnes conditions. Expériences de Gay à Grignon Les pulpes ensilées subissent des pertes plus ou moins grandes. On les évalue approximativement : POIDS BRUT APrÉS UNNMOISMN. MEME ONE" de 15 à 20 °/° — deux MOIS ce En 20: à 25 — trois MOIS FR. 25 à 30 — quatre mois. . . . . . 30 à 35 == WCINq. MOIS 21m 00 35 à 40 266 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Ces pertes paraissent s'expliquer à première vue par la quantité d’eau considérable qui sort des silos, et l’on est amené à supposer que, si l’eau disparait ainsi de la pulpe, celle-ci doit s'enrichir pro- portionnellement en matière sèche, et son prix de revient final ne doit que fort peu varier. Ce serait une erreur de penser ainsi, car l’analyse montre que, pendant l’ensilage, les pulpes subissent des pertes en principes immédiats qui sont loin d’être négligeables. Voici les résultats constatés par Gay, à Grignon, il y a quelques années : MATIÈRE EXTRAIT EXTRACTIFS non azotés OELLULOSE CENDRES PROTÉINE Pulpe fraîche. Pulpe ensilée. Tandis que la pulpe fraiche accusait 8,88 °/, de matière sèche, la pulpe ensilée, bien qu'ayant déjà perdu une grande partie de son eau, n’en renfermait plus que 8,08. « Voilà assurément, dit Gay, un résultat auquel on était bien loin de s'attendre et qui semblerait bizarre si on ne réfléchissait pas aux modifications profondes subies par la pulpe pendant la fermentation. Cette fermentation transforme en effet les hydrates de carbone en acide carbonique et en alcool, elle rend soluble en outre une grande partie des extraclifs et des matières albuminoïdes ; si on songe enfin aux dégagements d’acides organiques volatils et de gaz qui accom- pagnent toujours toute fermentation, on ne sera plus étonné de voir dans quelle proportion la matière sèche, et par conséquent les prin- cipes immédials qui la constituent, diminuent dans la pulpe ensilée. Il était intéressant de déterminer la quantité de ces principes ainsi disparus ; les résultats sont consignés dans le tableau ci-après. « Comme on le voit, tous les principes immédiats n'ont pas eu à subir la même influence de la fermentation, ce sont les matières mi- nérales pour lesquelles la perte a été la plus élevée : 64°/, de leur poids lotal; puis viennent, par ordre, les extractifs non azotés avec ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 267 42 °/,, la protéine avec 28 °/,, puis la cellulose avec 17°}, enfin l'extractif éthéré avec 9 °/, seulement. » MATIÈRE PROTÉINE EXTRAIT EXTRACTIFS non azotés CELLULOSE CENDRES 11710 kilogr. de pulpe fraîche! Fenterment 0... Ke) 1101670) 7 80» kilogr. de pulpe ensilée contiennent 7-,: ko: o7174 Pertes dues à l'ensilage: kg.| 3 496 ÉÉRLES TR PAR ENTRE SN ONE ESS Et Gay ajoute : | «C’est pour agriculteur une grande perte, à laquelle, étant donnée la connaissance de ces faits, il y aurait peut-être lieu de remédier dans la mesure du possible. Par quel moyen pourrait-on arriver à ce résultat? Nous venons de voir qu’une partie des principes immédiats, après leur transformation pendant la fermentation, s'étaient dégagés dans Patmosphère sous forme de produits gazeux. C’est là une perte contre laquelle nous ne pouvons absolument rien et qu’il est impos- sible d’éviter ; mais peut-être n'est-ce pas la plus considérable. L’écoulement constant de l’eau qui s'échappe de la pulpe constitue, eroyons-nous, la principale cause de la déperdition, or il existe un moyen fort simple de l’éviter. «On sait qu'il existe dans les fermes des sous-produits fournis par le battage des céréales, que l’on nomme plus communément menues pailles, ghunelles, balles, ete. Ces sous-produits n’ont aucune valeur commerciale et sont employés dans l’alimentation du bétail, qui peut les utiliser mêlés à d’autres aliments. «€ Si on mélait une quantité suffisante à la pulpe encore fraiche, aussilôt son arrivée à la ferme et lors de la mise en silo, ces menues pailles s’empareraient d’une grande quantité de l’eau mise en liberté, ce qui diminuerait dans une large mesure la perte que nous avons constatée. On peut procéder, dans ce cas, en disposant la pulpe et les 268 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE balles par lits alternatifs et en ayant soin de commencer par ces der- nières et d’en élaler sur le sol une couche assez épaisse. « C'est là une méthode que nous avons vu employer dans quelques cas et qui a l’avantage de n’exiger aucun frais supplémentaire ; aussi ne saurions-nous trop la recommander, parce que l’agriculteur y trouvera un très grand profit. Ce mélange fait dans des proportions convenables, environ 10 kilogr. de menue paille pour 90 kilogr. de pulpes, présente en outre un avantage considérable sur lequel nous voulons appeler l'attention . « Les balles, en effet, le foin grossier ou la paille hachée, ne pos- sèdent qu'une valeur nutrilive très faible à leur état normal, non pas par suite d’une grande pauvreté en principes immédiats, mais parce que ces principes immédiats sont englobés dans une matière dure, coriace, riche en cellulose, qui se laisse très difficilement attaquer par les sucs digestifs. « Sous l’action physique du mélange avec la pulpe et de la fermen- tation qui se produit dans la masse, la cellulose se ramollit, laisse plus facilement attaquer les principes immédiats nutritifs par l’appa- reil digestif des animaux, si bien que le coefficient de digestibilité de ces matières, de valeur primitive faible, augmente du simple au double. C’est là un résultat appréciable, qui ne doit pas être dé- daigné, et qui ne peut qu'encourager lagriculteur de mettre doré- navant en pratique la méthode que nous venons de lui conseiller. » Le travail de Gay est extrêmement intéressant et, si nous en avons reproduit textuellement les conclusions, c’est parce qu’elles sont con- formes à l'opinion généralement admise par les agriculteurs pour la conservation des pulpes; c’est celle que nous professions avant d’en- treprendre nos essais. On verra, par les résultats que nous avons trouvés, que nous avons dû à ce sujet modifier cette manière de voir. Expériences de Berthonval. Disposition des recherches Parallèlement à l'étude de la conservation des betteraves, nous avions en vue en effet celle de la conservation des pulpes, el les expé- riences ont été menées de front avec les premières. Nos premières recherches, faites en 1903-1904, ont porté sur de ET DES PULPES 269 DES BETTERAVES ENSILAGE U 6 86 LOT LOL) -n98 edind &f ans eriedor 99TISU9 O8SEUU EI Ans —— 94998 21918 [ op ANAO HNO4 HLHHA 26° c LS ‘9 90°L L0°L 68°L 99[ISU9 CAGICTAU ep *S0TP OT ins quemsei 069 OFS OL! 08€ C2 C&9 088 09L cg “1801 99ANO0OTJ9I quaiq 29ANO1J91 o1onemu | 29jIsua 8prod ap | e1g1jeut 9p #5, nn —" | U09 1NOÀ op ŒNHO HNOX HHOUS HAUHILYK ELA A SaiO4 O0T 1 190 7 CPP 000 7 000 ] OO0T 000 1 000 1 0007 "18011 99[Isuo D1o1eux op STIL -Nvad ‘(1A9J- 790) SIOU y ‘(-1A97-"190) SIout ÿ (1A97-‘J90) stom + ‘(1A9J-‘ 90) stour y *(:pmf-"Aou) sou & * (r@W-'AOU) SIOUI 9 ‘(stew-'A00) stoum y "(Auef-"AOù) sTOUM & *("1A9J-‘790) SIOUI # 9SUIISU9,] 0P ayuna ee" : d ‘° * ajpmd onuou 9p ‘A$0[D 00H 9p Soguuorippe Soda ‘COGI-FO6F apred onuou 9p JS0[ 19 op Seguuorpppe Sodimq ‘y061-6061 IU9] 9p SHG9P 9p ‘1804 GI] 2p Soguuorippe Sodinq ‘YO61-6061 * saprred soda ‘F061-£061 sod[n4 ‘CO6I-FO6I sodinq *COGI-FOGI Sanuoul Sap 9948 S99Hl}e1]S * * ? ? * :Ssa[nos SapIISU9 *SO[N9S S29IISU9 tt ‘27 :samos soglisuo soding ‘CO6I-106J * * Sapnos Sagjisua sadnq ‘CO6I-F06] "© © © :someos sagrisno sodinq ‘Y06]J-£061 SO'TIS SHG NOILVNKDISHA “eu99s oxatjem ue ej1od ej ep je jnaq spiod ep oy1od ej ep uorgeururie39 270 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE la pulpe contenue dans quatre silos différents. Le premier, d’assez grandes dimensions, contenait toute la pulpe achetée pour l’alimen- tation du bétail de la ferme de Berthonval. Nous avions disposé au milieu de la masse un sac-échantillon de 50 kilogr.; toute cette pulpe était stratifiée avec de la menue paille. Les trois autres étaient de plus faibles dimensions et renfermaient : le premier de la pulpe seule, le second de la pulpe en mélange intime avec 61 °/,, de menue paille, le troisième de la pulpe mélangée à des débris de foin dont la proportion en poids était de 115%. * Au moment de l’ensilage, toute la pulpe fut tassée et piétinée aussi fortement que possible. Pendant le remplissage des sacs d’échantillon, nous avons prélevé la quantité suffisante de matière pour effectuer les analyses, afin d’en connaître la composition à l’origine. Cet ensilage dura quatre mois. En fin février, les silos furent défaits et les sacs, pesés à nouveau pour en déduire la perte de poids brut, fournirent des échantillons destinés à une seconde analyse. De nouveaux essais, dont les résultats étaient destinés à compléter nos premières observations, furent entrepris en 1904-1905, sur cinq silos semblables séparés. Les quatre premiers renfermaient de la pulpe seule qui devait être enlevée après deux, quatre, six et huit mois de conservation, le cinquième de la pulpe mélangée de menue paille dans la proportion de 10°}, en poids. Les échantillons furent toujours obtenus de la même manière, en disposant un sac contenant 20 kilogr. de substance parmi la masse ensilée. Tous les silos après un tassement régulier furent recouverts d’une couche de terre de 30 centimètres d'épaisseur environ. Des analyses furent également faites au début pour connaître la composition de la pulpe à Porigine ainsi que celle de la menue paille. üen d’anormal ne s’est produit pendant la conservation. Nous indiquons dans le tableau ci-dessus les résultats obtenus en déterminant les pertes de poids brut et la perte en matière sèche. Pertes de poids brut et de matière sèche On peut constater que la perte de poids brut n’est pas loujours en q F rapport avec la perte réelle des substances nutritives portant sur la ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 271 matière sèche. Ces pertes sont très variables, elles doivent dépendre d’un certain nombre de causes différentes, comme le degré d’humi- dité de la pulpe, la température à laquelle elle a été traitée dans la batterie de diffusion, le temps depuis lequel elle est sortie des diffu- seurs, la température extérieure, la fréquence et l'abondance des pluies. La nature des fermentations spontanées doit aussi avoir une influence prépondérante. Pour les silos défaits cette année, par exemple, nous trouvons, au bout de deux mois, une perte brute de 25 °/,, tandis qu’elle n’est plus que de 17 °}, après quatre mois. Cela tient peut-être à cette coïncidence que pendant les deux premiers mois qui ont suivi l’ensi- lage, le temps est resté relativement sec, tandis que dans la première quinzaine de mars, il s’est produit quelques pluies assez fortes, par- ticulièrement deux ou trois jours avant l'ouverture du silo. Les pulpes ont pu reprendre ainsi une certaine quantité d’eau, la pluie s'étant infiltrée jusqu’à elles, à travers la couche de terre qui les recouvrait. Leur faible teneur en matière sèche rend vraisemblable cette manière de voir. Au bout de deux mois, la perte brute est déjà de 20 °/, du poids total de l’ensilage ; elle peut rester voisine de ce chiffre jusqu’au quatrième mois, mais, pour une durée plus longue, après une pé- riode de temps sans pluie bien importante, nous avons trouvé une diminution beaucoup plus grande dans le silo. Elle atteignait 57,9 °/, du poids brut après six mois et 42,5 après huit mois. Si on envisage les pertes de matière sèche, qui sont du reste beau- coup plus importantes à considérer que la perte de poids brut, on constate qu’elles n’ont pas varié énormément. Après deux mois, comme après quatre et six mois, elles sont voisines de 20 °/,. Pen- dant les mois d'été, les fermentations sont favorisées par la tempé- rature et les pertes s'élèvent. Nous avons constaté après huit mois une perte de 31 °/, de matière sèche; elle s’est donc accrue de plus de 10 °/; dans les deux derniers mois. Ces chiffres sont inférieurs à ceux de Gay, qui à constaté 38 °/, de perte en matière sèche dans un silo contenant plus de 10 000 kilogr. de pulpes. Dans le grand silo de la ferme, où la masse ensilée était impor- tante (62 000 kilogr.), nous n’avons plus retrouvé, sur un échan- 272 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE üllon de 50 kilogr., que 19 kilogr., ce qui fait une diminution de poids brut de 62 °/, dans l’espace de quatre mois. Cette pulpe y était stratifiée avec de menues pailles : on comprend qu’une partie de l’eau gorgeant la pulpe a dû la quitter pour passer dans la menue paille. La meilleure preuve est fournie par ce fait que la pulpe retrouvée accusait une richesse en matière sèche de 14,9°/,, chiffre très élevé. Rôle des menues pailles Lorsqu'on adopte ce système de conservation, la menue paille draine pour ainsi dire la masse, la pulpe tassée el pressée par son propre poids subit une sorte d’égouttage continue], elle perd de l’eau et celle-ci passe dans la menue paille. Y reste-t-elle ? et, si elle est retenue, que deviennent les éléments nutritifs de la pulpe qu’elle a entrainés avec elle? C’est ce que nous discuterons un peu plus loin. Dans tous les cas, ce système d’ensilage appauvrit la pulpe de 31,7 °/, de matière sèche en quatre mois. Pour le silo suivant, malgré l’addition de 115%#,5 de déchets de fe- nil par 4 000 kilogr. de pulpe, la perte brute est encore plus élevée que celle des pulpes conservées seules pendant le même temps; elle atteint 37 °/,. Il en est de même avec 61 kilogr. de menues pailles pour 1 000 kilogr. de pulpe, mais la différence est moins marquée; les pertes de poids brut s’élevaient à 20,5 °/, au lieu de 19,5 °/, pour la pulpe ensilée seule. La proportion de menues pailles représente à peu près la dose qu’on à l'habitude d'employer dans la région du Nord. On a lu plus haut que Gay recommandait d’incorporer à la pulpe 10 kilogr. de menues pailles pour 90 kilogr. de pulpes. Nous avons voulu nous rendre compte, si, en employant une aussi forte propor- tion de déchets, nous réussirions à diminuer les pertes. Nous avons pu comparer d’une part 1 000 kilogr. de pulpe conservée seule, et, d'autre part, un mélange de 1 000 kilogr. de pulpe avec 100 kilogr. de menue paille. Après six mois de conservation, nous avons défait les silos et nous sommes arrivés à des résultats absolument sur- prenants. ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPE: 273 Tandis que la pulpe ensilée seule accusait une perte brute de 97,9 °|,, la pulpe avec menues pailles, malgré la forte quantité d’eau qui devait être retenue, avait perdu 42,5 °/, de son poids. Si nous calculons la perte de matière sèche supportée par le mé- lange de la pulpe avec diverses matières absorbantes, nous trouvons les chiffres suivants : Pulpes seules . LE co OO 1903-1904 Pulpe et 61 kilogr. de menues Après 4 mois (octobre - février) pailles °/o . RARE DB. ot6 6 Pulpeet 115K8,5 de fleurs defoin °/. 16,8 1904-1905 Pulpes seules . | ve ‘y 0 0 ES pci Euipes avec 100 kilogr. de menues : pailles °/oo . 39,3 H semble d’abord qu’en ne dépassant pas une certaine limite, les matières ajoutées à la pulpe n’augmentent pas sensiblement la perte de matière sèche. Ce n’est pourtant qu’une apparence, car le pourcentage de la ma- tière sèche dans les différents silos est donné pour l’ensemble de la substance. Dans le mélange, la matière des déchets incorporés à la pulpe ne se détruit pas d’une manière sensible, et pour évaluer la perte réelle d’une façon exacte, il faut la calculer comme il est indiqué dans le tableau ci-dessous. Pourcentage des pertes de substance ensilée au début PERTE Pulpes et 61 kilogr. de me- nues pailles pour mille. . Pulpes et fleur de foin : 115K6,5 9/00 - . Pulpes et menues pailles : 100 kilogr. 2/60. QUAN- TITÉ de matière sèche ensilée MATIÈRE sèche restante de matière sèche MATIÈRE SÈCHE fournie — mm — ——— par les menues pailles par les pulpes pour cent de matière sèche répartie en totalité sur Ja pulpe ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — It 274 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Ces chiffres établissent les pertes véritables que la pulpe a dû subir. On arrive ainsi à constater que les menues pailles, loin de diminuer les pertes de matières sèches de la masse ensilée, les aug- mentent, et cela, d'autant plus qu’on les emploie en quantité plus considérable. 11 faut remarquer toutefois que les déchets de fenils nous ont donné une perte moins élevée que les menues pailles. On a donc grand tort de recommander d'ajouter des menues pailles à la pulpe pour favoriser sa conservation. En apportant dans le mélange une proportion de ces déchets aussi élevée que le recom- mandait Gay, nous avons constaté qu’au bout de six mois environ 70 °/, de la matière sèche de la pulpe avait été détruite. Ainsi, tandis que les pulpes ensilées seules n’ont perdu que 20 °/, de matière sèche, nous avons eu à constater, en incorporant à la pulpe 10°/, de menue paille en poids, une perte presque trois fois et demie plus élevée dans le même temps. Étant donné que la perte de poids brut n’est que de 49,5 °/,, cette diminution de matière sèche est surprenante; elle s'explique pour- tant assez facilement, car la menue paille qu’on retrouve est gorgée d’eau. Elle s’est emparée des liquides provenant de la pulpe, de sorte que le produit brut conservé est beaucoup pi aqueux que le mélange ne l’était lors de l’ensilage. Nous avons cherché à nous rendre compte de la quantité d’eau que la menue paille est capable d’absorber. Par l'expérience directe, en faisant couler de l’eau sur un tamis ou était emprisonné À kilogr. de menue paille semblable à celle qui avait servie dans nos expériences, nous avons constaté, après un simple égouttage, que 2 kilogr. d’eau avaient été retenus. L'expérience, ayant duré encore pendant une heure, a été suivie d’une nouvelle pesée qui nous a donné sensiblement le même chiffre. Pour avoir confirmation de ce premier résultat, nous avons, d’au- tre part, fait retirer, sur un échantillon pris dans le sac sortant du silo, les menues pailles mélées à la pulpe. Elles paraissaient n’avoir été nullement attaquées par les fermen- tations. 100 grammes aussitôt séparés ont été mis à l’étuve, pour servir à l’analyse. ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 279 Voici les résultats constalés : OMR NES CARRE A RENE 122 Matière Seche ET 27,8 ROSE 100,0 Nous avions aussi la composition de la menue paille à l’origine; elle contenait : NE Er Ne 16,3 Matière sèche. . . . . . . 83,7 j 17 OSETT 100,0 Puisque 83,7 de matière sèche sont contenus dans 100 de menue paille, 27,8 de matière sèche retrouvée correspondaient à : 27,8 X 100 — 9 83,7 2 de menue paille telle qu’elle avait été ensilée. Pour cette quantité la proportion d’eau retenue est donc de 100=233,2— 668 Ce qui fait, pour les 100 kilogr. de menue paille ensilée, une absorption d’eau de 66,80 X 100 — 200 kilogr. 33,0 200 kilogr comme dans l'expérience précédente. Nous avons retrouvé 630 kilogr. de matière brute à l’ensilage, la menue paille et l’eau qu’elle a absorbée représentant 300 kilogr. environ, les 100 kilogr. de pulpes se trouvent réduits à 630 — 300 — 330 kilogr. soit pour elle une perte de poids brut de 67 °/,. La perte de matière sèche étant de 68,8 °/, ; la pulpe restante, considérée seule, est encore aussi aqueuse qu’elle l'était à l’origine. Pour nous rendre compte de la quantité d'éléments nutritifs que 276 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE À la menue paille peut retenir par les liquides qu’elle absorbe, nous avons analysé la matière sèche de l'échantillon séparée de la pulpe. COMPOSITION de la matière sèche de la menue paille ÉLÉMENTS DOSÉS A avant après l’ensilage l’eusilag e Matières azotées organiques totales. . , . . . 6,1 6,7 Matières grasses . D CURE 1,4 20 Matières hydrocarbonées ou saccharifiables . 36,2 38,9 Autres extractifs non azotés 15,3 16,2 Fibres ou cellulose . 25,8 25,5 Matières minérales . 1252 10,9 PO Ai En ARE, es 100,0 100,0 Ce tableau indique une augmentation de matières utiles dans la menue paille mélangée à la pulpe, mais Je gain est relativement faible. Composition comparée des produits avant et après l'ensilage Les échantillons provenant des différents ensilages ont été ana- lysés. Les résultats ci-après vont nous permettre de voir quelles sont les transformations des différents principes immédiats. Les hydrates de carbone sont toujours les plus attaqués pendant la conservation, ils se perdent beaucoup plus vite que les autres élé- ments constitutifs, ce qui explique pourquoi ces derniers s’y trouvent toujours en proportion plus grande que dans la matière sèche de la pulpe fraiche. Nous ferons remarquer que la pulpe stratifiée avec des menues pailles conserve une matière sèche plus riche que celle des silos de pulpe seule. Pour les silos de pulpe avec menues pailles, la diminution d’hydrates de carbone par rapport à la matière restante est évidemment moin- dre, la menue paille en renfermant une proportion relativement élevée et d’une nature moins attaquable. - Pour juger de la qualité véritable des produits ensilés, il est néces- [2 (à _PULPES ET DES ENSILAGE DES BETTERAVES 8r‘0 LOT c9tT 00007 00001 SToU axenb sardy F'OI 9‘Te g (07 LT o8er -ISU2,I V > — Cr apped anuouwu op ‘180114 O0 2948 8c‘0 88 I Fg‘e 00007 siout said y 6&°0 06°T 61‘& 00001 c‘eT I'8T A c'cg GS 98e] eaqenb -SUd,1 Ÿ EE 00/0 G‘RACTF oppred onuouw 9p ‘18004 [Q 2048 Lu} op S19499p $9P 9948 geo SCT I1‘8 00‘007 o‘YI g'6a 9°83 6‘8T 0‘8 TOUT dE 03e] ouenb 18010 saady | RAY! | opped onnou 104v Sogl1811S &‘0 gc'T 8L'T 00 ‘001 SIOU Siout SIOtu SIOUL 95] any XIS arenb xXn9p SU, V soidy | sordy | sady | saxly om SO6T-706T #l‘0O | 01‘0 DMBJUOUIT[E HOU 9,07 OCT Lg'T * OACJNOUIITE 9907Y F9°T LY'T * enbruef10 9302 00001! 000017 ° : ‘10 *SO[UIQUIU SOON PAOTAIROCÉE 9 (Te R' GT + OSO[UI[80 no O1 0‘g2 S9]078 UOU SJIJOBIJXO SONY °as09 -nN[$ U0 S0PUOHIVOOIPÂT S8IOLEN ‘ ‘ SOSSPIS SOIOUEMN ‘sape} -0} SonbIueSio 809)0Z8 SOU siotu 93e] aaenb saady [SU \ I SY$0Q SENANAIE ZOGT-EOGT SU4'I NX SHUAHS SHd4dTNda DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ANNALES 620‘o |8co‘a lozo‘o |oco‘o |rzo‘o |gro‘o |zio‘o |rro‘o |oro‘o gfa‘o |zri‘o logr‘o |gz1‘o |2a1‘O logr‘o logr‘o |zri‘o lorr‘0 vig‘o err‘o logr‘o lé6za‘o |rer‘o |gzr‘o |ecr‘o |ror‘o |ogr‘o 09° TR'T « SCT Co TP 0z TE NOT | CS 0 « « I'LT &‘cT 6‘r1 | 00‘6 g‘or OMTT |UIGÉR g‘6 9'8 8‘6 8&‘0T 09001! 00‘o0r| 00‘001| 00001! 00‘001| 00‘001| 00‘007| 00‘ao1| 00‘001| 00001! 00‘o01| 00‘001| 00‘001| 00001! 00*007 08‘& | S8C'T 1c‘a gcty | ras 602 98‘0 LO‘T 80‘T 69‘0 16‘0 | €9‘0 CO‘T cG‘0 Foi rc oe croco) ins Miroir MIN GT F9‘a z6‘8 | c'T 182 | 008 | are | 96°1 gr'e | çofe | Fr | 6c's | o6tr | gc'a | ce‘r Tes NOT G |N67 cn NOT Non 7 MINOR GC Nono I RTGNE 92 | so‘c | zi‘e | æs‘c 18e | 089 | 6x OST | ÿL'T 002 LT‘8 ce‘æ | o1‘a | op‘a | 90°y 150 |ct‘o | or‘o | gr‘o 680 |£3‘0 | 04‘0 g0‘0 180 68° 0 60‘0 CIO FDA O 60‘0 | £o‘o o2'T 9GT | FCI LT 60‘g | or'a LGÛT 6‘o | ge‘r EPST ETe ON INSONT G60 | 00!T 16°0° 06‘es | 08‘78 | o1‘r8 o6‘ez | oc‘a8 | or‘cs | 00‘16 | oz‘68 | oo'‘68 | oc‘r6 | o2‘c6 | or‘r6 | 03‘o6 | 08*68 sIowu or siou oSe] SIOUu 8e] SIou SIOu SIQUI sIouu 8e] siout ef] xXIS | enuub orenb | ang XIS onenb xnop onenb à soady ([TSUOI Y soudy |'SUAT V| sordy | sardy | soady | sordy [SU VI soudy [TU N a ©" | © | oyped onuow op açped onuour op 43010 007 “180T1X 19 LE CU s sapped sonuou s9p Juno} 2p C'RAGFT ‘ GO6T-706T 7O06T-E06T 2948 saopnens TT UŒ SANNOITIGQVY SHd4TN4 A4 ‘HDOTIH 000 L SHU4 Na SHINUS SUGTISNU SH4ATNA OIBJUOUUI(U HOU 910Z2Y * OIBJUOUTIIB 9707 *18307 oubiur#10 9407 PUPIOY ° 249298 91910 LAURE SOTBIAUIUL SA191JEN aSO[MI[00) *S9J0ZE UOU SJIJOEIJXO 0130 ‘os09u[ U9 OUOGIUI 9P SOJUAPAII rt * * * Sossuig SaIQNUN * sonbrueS10 S991078 S9101B8N * * SOTIJUIOA SO1Q1JBUI 79 NL SIS04 SLNANYIA soyisua sygnpoid sep épimnuy o191jeu ej ep uorsoduwor ENSILAGE DES BEITERAVES ET DES PULPES 279 saire d’ailleurs de faire la comparaison sur les matières humides, telles qu’on a l'habitude de les distribuer aux animaux. Dans les expériences de 1904-1905, la pulpe après deux mois d’ensilage se trouve un peu meilleure comme qualité; elle est moins aqueuse et plus riche en azote, en matières grasses, en cendres et en cellulose. Après quatre mois, la pulpe renferme plus d’eau ; elle se rapproche davantage de la composition de la pulpe fraiche. Après six mois, la pulpe contient 11 °/, de matière sèche ; à part les hydrates de carbone qui sont en diminution assez forte, on trouve une augmentation importante de la somme des autres prin- cipes immédiats. Cela résulte évidemment de la substance, par suite des pertes en eau et de la disparition de certains principes ter- paires détruits plus rapidement que les autres par la fermen- tation. Après huil mois, la pulpe retrouvée est moins nutritive qu’après six mois; elle est redevenue plus aqueuse, la proportion d’amides est toujours en augmentation au détriment de l’azote alimentaire et, par l’eflet des fermentations devenues plus actives, les principes hydrocarbonés el même la cellulose sont en diminution. La pulpe stratifiée avec des menues pailles est beaucoup plus nutritive après ensilage, parce que la concentration est encore plus forte : 62 °{, de matière ayant disparu. La matière sèche pour cent a augmenté de plus de moitié dans la partie restante et nous trouvons dans cent de matière humide que l'azote, la cellulose et les cendres sont plus que doublés. Dans les pulpes additionnées de fleur de foin ou de menues pailles, on voit moins ce qui se passe pour la pulpe, parce que les matières ajoutées contribuent à modifier la. composition du mé- lange. Certainement enco:e, le produit retrouvé est plus riche et plus nutritif que celui qu’on avait ensilé, mais l'amélioration n’est obte- nue que par suite de la fuite plus rapide de certains éléments orga- niques. Le tableau suivant permet de iuger plus facilement des pertes qui ont pu se produire pendant l’ensilage. 230 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Détermination des pertes pour c PULPES SEULES Après P« a] buit h mois 5,92 | 81 0,79 | 1 0,085| 3 0,040 0,21 0,61 { 1,00 | & 1,52 |2 1903-1904 1904-1905 MR NE A | Après | Pertes A Après et Apres | pese Après ge après | après après l’ensi- | quatre | pour || l’ensi- | deux quatre | |. 2e It deux quatre | Six lage mo:s cent lage mois Le mois na mois UE . | | Matière sèche . . . . . 10,2 7,89 | 22,5 || 8,60 | 7,07 | 17,8| 7,06 | 17,9 | 6,91 | 19,3 Matières azotées totales | 0,94 | 0,81 | 14 0,95 | 0,382 | 15,7| 0,78 | 17,9 | 0,89 | 6,3 Azote alimentaire , . .| 0,140| 0,118| 15,7 || 0,136| 0,099! 27,2 0,105! 22,8 | 0,108) 20,6 Azote non alimentaire .| 0,010! O,011 11] 0,017! 0,033 » | 0,020! » 0,035) » Matières grasses. . . .| 0,05 | 0,07 » 0,04 | 0,10 » | 0,07 » 0,18 » Matières minérales. . .| 0,95 | 0,84 | 11,6 || 0,65 | 0,69 9} 0,571" 19,3 [0,68 20% Hydrates de carbone en PIRCOSE PE PARTS 4,06 | 1,98 | 51,2 || 2,76 | 2,20 | 20,3| 1,80 | 34,8 | 1,25, | 54,7 Collnlosn-: eee 1,96 | 1,71 | 12,8 | 2,00 | 1,68 | 16 | 1,54 | 23,0 | 1,84 | 8,0 Répartition des pertes de matière sèche Nous avons déjà envisagé la perte en matière sèche et elle nous a permis de constater qu’il était préférable d’ensiler les pulpes seules plutôt que de leur incorporer des menues pailles ; nous pouvons voir ici sur quels éléments cette perte se répartit. Pour la pulpe ensilée seule, nous avons à enregistrer des pertes en matères azotées totales variant de 6,3 à 47,9 °/,, les variations indi- quent que les pertes peuvent être plus ou moins élevées, selon l’état des silos et la nature des fermentations spontanées qui agissent pour transformer la pulpe. Mais, en définitive, ces pertes ne sont pas excessives et on peut voir que dans certains cas, même après six mois, on retrouve à peu près toute la matière azotée. Dans la pulpe fraiche, la presque totalité de la protéine se trouve sous forme alimentaire, mais il n’en est plus de même dans les pulpes ensilées ; on constate pour celles-ci une perte d’azote alimen- taire qui varie, selon les cas, de 15,7 à 36,7 °/, et un gain d’azote non alimentaire. | ENSILAGE PES BETTERAVES ET DES PULPES 281 chaque partie constitutive de la pulpe (y k . » LPES STRATIFIEES 1 000 KILOGR. DE PULPES ADDITIONNES DE avec 115ke6,5 de fleur defoin | — | ; : des menues pailles GL kilogr. de menue paille | 100 kilogr. de menue paille Pres | — A | Après Perte répartie | sur | Perte répartie || sur | Perte répartie Perle A Après A | Après HUE Après SE après mm * _— || à m— | nsi- | quatre l’ensi- | quatre Ja | l'ensi- | quatre 1 la | l’ensi- six la pulpe | quatre ; pulpe || à pulpe || ; seu mois age | mois 1 u- || lag dis ..:| seu | age ois” 2 5 à mois lage | mois Roi] seu lage | mois lue) seu- | 126 MOIS ltotalité Re | lement || lement |! | Il La matière est donc l’objet, pendant l’ensilage, d’une transfor- | mation préjudiciable à la valeur nutritive du produit. Les hydrates de carbone sont fortement attaqués pendant la conservation ; 1ls su- bissent, entre autres transformations, la fermentation alcoolique et peuvent donner par oxydation de l'acide acétique. Si les transformations réductrices entrent en jeu, il se fait au con- traire de l’acide butyrique et mème des corps gras, c’est ce qui explique l'augmentation des extractifs éthérés dans la pulpe ensilée. I y a lieu de faire remarquer que pour les pulpes de 1903-1904 nous n’avons pas constalé d’acidité dans la matière retirée des silos ; il n’y avait pas non plus une augmentation bien marquée des ma- tières grasses et la perte des hydrates de carbone s'élevait à plus de 50 °}.. Faut-il faire un rapprochement entre ces résultats ? Il est certain, en tous cas, que les fermentations qui ont dù se produire dans ces silos étaient absolument différentes de celles qui nous ont laissé une acidité de 1,5 à 2 °}. après quatre mois, en 1903-1904. Pour les | silos de année dernière, la perte s’élève d'autant plus que la con- head L'fft 7 tU " T'ON re LL rl Less 282 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE servation à été plus longue : de 20,3 elle devient 34,8 après quatre mois, 4,7 après six mois et 65,8 après huit mois. Quant aux ma- tières minérales disparues, elles ont dû être dissoutes pendant la fermentation et entrainées ensuite dans les eaux d’égouttement. Leur solubilisalion doit également varier avec les différents ferments qui vivent dans la pulpe. Les pertes de cendres n° sont pas apparentes, les chiffres que nous donnons à ce sujet présentent de faibles écarts, elles peuvent être dues à des différences toutes naturelles dans la composition. Au bout de deux mois, par exemple, les pulpes de 1904-1905 accusaient une quantité de cendres retrouvées plus grande que celle existant au début, lors de l’ensilage. Il est évident qu’elles n’ont pas pu aug- menter et qu'il faut attribuer les différences aux écarts possibles dans toute analyse. La cellulose elle-même est attaquée en partie, les pertes varient de 8 à 24°/,. Comparons maintenant ces résultats à ceux que nous avons obtenus par l’ensilage avec stratification dans la menue paille. La perte de matière sèche montre suffisamment que ce mode de conservalion est inférieur à celui qui consiste à ensiler la pulpe seule. Pour l’azote total comme pour l’azote alimentaire, la perte est aussi élevée, tandis que pour les hydrates de carbone plus de la moitié a disparu au bout de quatre mois. Lorsque la conservation est faite en mélangeant les pulpes aux menues pailles, il y a lieu de distinguer la perte apparente, calculée sur l’ensemble des produits, et la perte réelle obtenue, en supposant (ce qui doit avoir lieu pour la grande partie des principes immné- diats) que la différence entre le total des substances ensilées et le total des matières retrouvées est attribuable en entier aux modifica- tions subies par la pulpe. Nous admettons pour cela que les déchets de fenils (fleur de foin) ou les menues pailles ont conservé tous les éléments qu’ils renfer- maient au début. Cette perte réelle est très intéressante à étudier. Dans les pulpes stratifiées avec des menues pailles, la proportion d'azote alimentaire disparu n’est pas plus élevée que dans la pulpe ensilée seule. Avec une dose modérée de menues pailles (61 kilogr. °/,, ENSILAGE DES HETTERAVES ET DES PULPES 283 de pulpes), nous retrouvons à peu près autant d'azote qu'il en existait au début ; la perte de matière sèche porte presque exclusivement sur les autres éléments immédiats ; les hydrates de carbone dispa- raissent dans la proportion de 73,6 °/, et la cellulose dans la pro- portion de 32,3 °/,. Quand on incorpore aux pulpes une quantité plus grande de ma- tières absorbantes, les perles deviennent à leur tour plus considé- rables. Nous trouvons avec les déchets de fenil ou fleur de foin une perte de 32,1 sur l'azote total, portant sur plus de 50 °/, de Pazote alimentaire. Il y a lieu de se demander, cependant, si les déchets de fenil ne s’altèrent pas un peu pour leur compte; il y avait dans les fleurs de foin une proportion assez grande de petites feuilles déta- chées de luzerne ou de trèfle; celles-ci, contrairement aux tiges, ne présentent pas une résistance bien grande et il est logique d’ad- mettre qu’elles ont pu contribuer en partie à la perte. De toute ma- nière, celle-ci reportée sur l’ensemble dépasse 20 °/,. C’est là un chiffre minimum, car on doit bien supposer que la pulpe perd pour son compte davantage que les déchets qu’on lui incorpore. Les hy- drates de carbone ont disparu dans la proportion de 57,6 ‘|, sur l’ensemble, et de 98,6°/,, en calculant sur la pulpe seulement. Pour la cellulose, nous trouvons respectivement les chiffres de 18,3 sur l’ensemble, et de 53,1 sur la pulpe. Les déchets de fenil, employés à doses élevées, déterminent moins de perte que les menues pailles. Avec celles-ci, en effet, utilisées à la dose de 10 °/,, les pertes deviennent excessives; elles atteignent 68,8 °/, de la matière sèche. La matière azotée totale, calculée sur la pulpe seule, perd 63,2 °/, de son poids; l’azote alimentaire dispa- rait dans une proportion encore plus élevée (79,7 °/,). Tous les hy- drates de carbone saecharifiables sont détruits par la fermentation, on ne constate guère qu’une augmentation, assez faible d’ailleurs, de la matière grasse. Il n’y a pas lieu de s’en étonner, parce qu’on sail que celle-ci peut provenir de la décomposition des matières hydro- carbonées. Dans les trois séries de silos nous constatons aussi que là proportion d'acide est relativement forte. La matière humide renfermait : 2,04 d'acide exprimé en acide acétique dans le silo avec fleur de foin ; 234 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 9,06 d’acide exprimé en acide acétique dans le silo avec 61 °/,, de menues pailles ; 1,60 d'acide exprimé en acide acétique dans le silo avec 100 ‘/, de menues pailles. La perte de matières minérales est trop élevée pour r’être pas réelle. Il est certain qu’elles n’ont pas pu disparaître autrement que par dissolution dans l’eau qui a coulé des silos, malgré la menue paille incorporée pour absorber. Dans le cas où la pulpe était ensilée seule, les pertes de matières minérales sont restreintes. Gay avait constaté une perte de plus de moitié dans ses expériences. Comme ses déterminations ont été faites sur une grande masse de pulpes, on peut admettre que les écarts constatés proviennent surtout de la non-homogénéité de la substance, dans les échantillons prélevés au début et à la fin de l’ensilage. CONCLUSIONS Des expériences que nous avons poursuivies à Berthonval pendant deux années consécutives, sur la conservation des betteraves et des pulpes, nous pouvons tirer les conclusions suivantes : 1° Les betteraves entières, récoltées dans de bonnes conditions, peuvent se conserver pendant plusieurs mois sans altération ; mais elles perdent, par leur séjour prolongé dans les silos, une partie de leurs principes immédiats : matières azotées, hydrates de carbone et cellulose. Seules, les matières solubles dans l’éther (graisse) subis- sent une augmentation, par suite de la transformation des matières sucrées. 2° La cause de ces pertes réside, d’une part, dans la fermentation des hydrates de carbone, et, d'autre part, dans l'oxydation de la ma- tière organique, qui se transforme en acide carbonique et se volati- lise sous cette forme. La cellulose elle-même n’échappe point à ces transformations. La malière azotée se retrouve à peu près dans la betterave entière, mais, si elle persiste pendant la conservalion, elle n’en subit pas moins une transformation défavorable à sa valeur nu- tritive. Les albuminoïdes diminuent pendant que les amides augmen- ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 285 tent progressivement. Îl y a donc, en réalité, transformation de l'azote alimentaire en azote non alimentaire, 3° Les pertes sont d'autant plus accentuées que la conservation se prolonge plus longtemps. Après le mois de mai, il est difficile d'éviter la pourriture en tas. Celle-ci rend la conservation désastreuse lorsqu’on veut la prolonger tout été. 4 Les betteraves, divisées en cossettes avant l’ensilage, subissent des pertes d’autant plus grandes que les racines sont plus aqueuses. 5° L’addition des matières absorbantes aux cossettes : balles, fleur de foin, menues pailles, etce., exerce une influence défavorable en _accentuant la déperdition des principes nutritifs. 6° L’ensilage des betteraves hachées n’est pas recommandable ; on ne doit y recourir que lorsqu'il s’agit de conserver les racines atteintes par les gelées ou de prolonger la conservation. Mais, dans ce dernier cas, la dessiccation est préférable, car elle permet de conserver la totalité du sucre qui disparaîtrait en grande partie par l’ensilage, en même temps qu’une forte proportion de principes nutritifs. 7° Les pulpes de sucreries ensilées subissent une perte de poids assez importante qui porte non seulement sur l’eau qu’elles renfer- ment en proportion considérable, mais encore, et surtout, sur la matière sèche. Tous les principes immédiats n’ont pas à supporter au même degré les influences de la fermentation en silo. Les hydrates de carbone sont fortement attaqués, ils subissent la fermentation alcoolique et peuvent donner par oxydation de l'acide acétique. Si les fermentations réductrices entrent en jeu, il se fait au contraire de l’acide butyrique et même des corps gras, c’est ce qui explique l’augmentation de la matière grasse dans la pulpe ensilée. Les matières azotées dispa- raissent en faible proportion, mais tandis que dans la pulpe fraiche elles sont représentées presque en totalité par des albuminoïdes, dans la pulpe conservée la proportion d’azote alimentaire va en diminuant par suite de sa transformation en composés amidés. 8° La teneur en eau est aussi grande dans la pulpe ensilée que dans la pulpe fraiche. 9 Il n’y à pas de pertes considérables de matières nutritives par 286 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE l’écoulement des eaux à travers les parois des silos. La malière miné- rale peut être entraînée en partie, elle se solubilise évidemment du fait de l'acidité qui se développe pendant la conservation. Il serait nécessaire de connaître, dans chaque cas, la composition primitive et le degré d’acidité du produit fermenté, pour établir la corrélation probable qu’il y a entre la disparition de la matière minérale et la marche de la fermentalion. 10° L’ensilage des cossettes avec des matières absorbantes : balles, menues pailles, résidus de fenils, etc., ne met point à l'abri des pertes. La proportion de ces résidus qu’on emploie généralement est insuffi- sante pour retenir toute l’eau qui s’écoule des fosses à pulpes. Pour arriver à ce résultat, il faudrait en employer des quantités impor- tantes, mais on constate alors une perte en matière sèche bien supé- rieure à celle qui se produit dans la pulpe ensilée seule. La paille hachée et les menues pailles, en augmentant la porosité de la masse, aclivent son oxydation et sa décomposition, et ont pour effet de faire dégager, sous forme de produits gazeux, une partie des principes im- médiats transformés par les fermentations. 41° Pour éviter les pertes subies pendant l’ensilage, il est préféra- ble de conserver les pulpes seules et d’en faire consommer une partie à l’état frais; il est évident, en effet, que l’énorme perte de substances nutritives, inhérente à la conservation des pulpes humides, n’est pas compensée par une valeur alimentaire plus élevée du produit qui reste. 12° Il y aurait avantage à soumettre à la dessiccation la portion des pulpes qu’il est impossible de faire consommer fraiche pendant la campagne ; si on considère que les pulpes, indépendamment des pertes qu’elles subissent pendant l’ensilage, sont d’un transport coûleux, qu’elles ne sont jamais à l’abri des fermentations et peuvent devenir une cause sérieuse d’inconvénients hygiéniques, que les vaches lai- üères nourries avec les cossettes fermentées donnent un lait très faci- lement altérable, on voit que la dessiccation est recommandable. Elle fait de la cossette un aliment de conservation facile, ayant une valeur plus grande sous un plus faible volume et pouvant, par suite, sup- porter des frais de transport. Les pulpes sont peu modifiées par la dessiccation, elles conservent la totalité de leur principes immédiats, ENSILAGE DES BETTERAVES ET DES PULPES 287 et leur matière azotée reste sous la forme albuminoïde. Mises en con- tact avec l’eau, elles reprennent l’état humide et peuvent satisfaire aux exigences de l’alimentation. On a prétendu que l’eau ajoutée de cette façon n'avait pas la qualité de l’eau naturelle de l'aliment, comme celle qui se trouve dans la pulpe humide : mais il ne faut pas perdre de vue que l’eau contenue dans la pulpe ne provient pas de la betterave, mais bien de celle qui a été employée à l'épuisement des cossettes. Au lieu de cette soi-disant eau naturelle, qui contient fré- quemment des toxines en abondance, mieux vaut assurément admi- nistrer aux animaux l’eau potable habituelle. L'emploi économique des pulpes desséchées est surtout possible dans les régions éloignées des sucreries et pour l'alimentation des vaches dont le lait est employé à la consommation directe. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES (1892-1897) SIX ANNÉES D'EXPÉRIENCES DE CULTURE DEUXIÈME SÉRIE : 1895 A 1897 (:) QUATRIÈME ANNÉE — 1895 Nature des fumures et récoltes en 1895 Fumure : Parcelles IT à VI et IX à XV. — 100 kilogr. de nitrate à l’hectare, à la semaille. Récolte : Parcelles I à XVI. — Avoine de Pologne, semée en ligne le 23 mars 1895, à raison de 189 litres à l’hectare (117 kïlogr.). Après le déchaumage de l’avoine, semis de lupin et de pois : lu- pin jaune, lupin blanc, 120 kilogr. ; pois, 60 kilogr., à l’hectare. En 1895, l’avoine a succédé au blé, au Parc des Princes. Les ré- sultats de cette culture ne sont pas moins intéressants que ceux des précédentes récoltes. Nous allons les résumer dans leurs traits essentiels. Depuis la récolte du blé qui a eu lieu le 19 juillet 1894, les éteules 1. Voir la première série dans le fascicule 2 du tome I, 1905. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 289 de cette céréile sont restées en terre. Étant donnée la légèreté du sol, qui ne rendait pas nécessaire un labour d'hiver, le déchaumage n’a été effectué qu'en mars, quelques jours avant la semaille de l’avoine. La variété choisie élait l’avoine blanche de Pologne, variété hâtive qui nous avait paru devoir réussir sous le climat humide et un peu froid du bois de Boulogne. La semence pesait 61,850 à l’hectolitre, poids très élevé, rarement atteint par cette céréale, La semaille a été faite en ligne avec l'excellent semoir à six rangs que la maison Smith et fils avait, comme l’année précédente, mis obli- geamment à notre disposition. La quantité de semence employée a été de 117 kilogr., soit 189 litres à l’hectare. Conformément aux plans d’essais adoptés depuis 18992, le seul engrais à ajouter au sol pour la récolte d’avoine était l'azote. D'ordinaire, c’est en couver- ture, c’est-à-dire à la volée à l’époque du tallage qu’on a coutume de répandre le nitrate de soude sur les céréales. Ayant eu connais- sance des bons résullats de l’emploi du nitrate au moment de la semaille des céréales d’été, nous avons voulu en faire l'expérience. Le champ a donc reçu, quelques Jours avant la semaille en ligne, une dose de nitrate de soude correspondant à 100 kilogr. de ce sel à lhectare, soit 15 kilogr. d’azote. On se réservait de com- pléter cette fumure au moment convenable, par l’épandage à la volée d’une nouvelle quantité de nitrate, si l'aspect de la végétation rendait cette addition d’azote nécessaire. Il n’en a rien été : l’avome était si vigoureuse, et de couleur verte si intense vers le milieu de mai, qu’on à jugé inutile un nouveau nitratage. On peut inférer de là que le nitrate de soude introduit dans le sol au labour qui a précédé la semaille, a suffi à l’alimentation azotée de l’avoine. Déjà, l’année dermière, la même dose de nitrate (100 kilogr. à l’hectare) avait fourni au blé une quantité suffisante d’azote pour une produc- tion de grain qui à atteint jusqu'a 38 et 43 quintaux métriques dans certaines parcelles. L'avoine a parcouru toutes les phases de la végétation dans l’es- pace de cent dix-neuf jours. Semée le 23 mars, elle était complète- ment arrivée à maturité le 18 juillet 1895. La hauteur des tiges variait de 80 centimètres, dans les parcelles témoins, à 1,50 et 1 m,60 dans les autres. ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — 1 19 290 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Le battage a été fait dans le champ même avec la batteuse Lanz, excellent outil que nous avait prêté M. Faul. Cette batteuse, que deux hommes suffisent à actionner, donne de très bons résultats. Comme nous avions déjà eu l’occasion de le constater l’an dernier à propos de la récolte du blé, cette batteuse ne casse pas le grain ; elle rend de grands services à la petite culture, son prix étant peu élevé et son travail assez rapide, Pour l'évaluation de la récolte, on a procédé de la manière sui- vante : l’avoine coupée à la faux, à 6 centimètres au-dessus du sol, a été mise en gerbe immédiatement. Les gerbes de chaque parcelle réunies sous la tente qui abritait la machine à battre ont été pesées, puis battues. Le grain passé au tarare à été pesé, et le poids de la paille déterminé par différence entre celui des gerbes el celui des grains. Les chiffres que l’on trouvera plus loin, sous la rubrique « paille », représentent donc à la fois le poids de la paille et celui des balles. Le poids naturel, c’est-à-dire le poids apparent de l’hectolitre d’avoine, a été obtenu par la pesée d’un décalitre de grains tassé et arasé comme on a habitude de le faire dans la pratique. La densité réelle de l’avoine à été déterminée au laboratoire, quand on a pro- cédé à l’analyse des produits des différentes parcelles. Geux de nos lecteurs qui ont suivi les expériences du Parc des Princes savent que l’un des ob'ectifs principaux que nous avons en vue est l’étude de la valeur agricole comparative des divers phos- phates. Dans les douze parcelles qui ont été fumées au nitrate de soude, il n'existe d'autre différence, dans la quantité et la nature de la fumure, que la forme sous laquelle l’acide phosphorique leur a été donné; en eflet, toutes ont reçu, en 1892, 200 kilogr. de potasse sous le même état (kaïnite) et 500 kilogr. d'acide phosphorique, sous forme de phosphates minéraux bruts à l’état de poudre fine, de sco- ries de déphosphoration, de superphosphate et de phosphate précipité. Le sol étant de composition suffisamment homogène dans toute l'éten- due du champ, les différences constatées dans les rendements ne sont attribuables qu’à l'assimilation plus ou moms complète, suivant les conditions climatériques et la nature des récoltes, des divers phos- phates. Les déductions à tirer des résultats observés chaque année acquièrent par la continuité des expériences une valeur croissante, LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 291 la succession des récoltes, dans des conditions de fumure identique pour chaque parcelle, rendant de moins en moins sensibles les varia- tions accidentelles. Dans un champ d’expériences où l’on ne fait varier qu'une seule condition à la fois, comme c’est le cas au Parc des Princes, et dont le plan comporte une série d'années d’essais dans la même direction, on peut espérer arriver à des conclusions appli- cables à la pratique culturale qu’une seule année d’expériences, si bien conduites soient-elles, ne saurait donner. Dans les tableaux suivants, on a inscrit à côté du numéro de la parcelle le nom de l’engrais phosphaté qu’elle a reçu. Nous com mençons par rapporter les chiffres relatifs aux douze parcelles ni- tratées ; nous donnerons plus loin ceux qui permettent la comparai- son des récoltes obtenues avec les trois engrais azotés. TABLEAU I porps [NOMBRE | MULTI- RÉCOLTE d’hecto-| PpLr- de x de la paille ’ = par- des phosphates cn totale Phecie à de la sebee des balles Hire litres CATION l’hectare |semence g. m. Somme 75/80. . . . 72,00 ETIENNE) 67,60 OEIL AIS EN EIOe 65,86 Scories de l'Est , . . > | 63,20 AIdenneSs br RE 211M6024 CAO MENMMENE 77,87 Boulonnais . 57,61 Scories anglaises. . 24,70 Superphosphate . . 22,80 Somme 45/50. . 63,91 Indre . se 60,31 Phosphate précipité. 38,50 [SA] 2 NW ® © D J © = 9 OO CO À _ = Er) or © © _ (= 2 NN WW @ © _ NW 1 LW © 1 Ù] ©: = 4 ei M 1m 19 9 WI LD ©) D © STARS 1 CD EE te D NO OST _ Q © à à © - Le] [CA _ Moyenne des témoins. 2,88 SE Le tableau [ indique, pour chaque parcelle, classés d’après les poids décroissants d’avoine récoltée : 1° les rendements en grain : 2° en paille, 3° le poids total de la récolte, 4° le poids de l’hectolitre, 292 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 9° le nombre d’hectolitres à l’hectare et 6° la multiplication de la se- mence ; tous les chiffres sont rapportés à l’hectare. Le poids naturel de la semence était extraordinairement élevé, comme nous l'avons dit précédemment (51,85 à l’hectolitre). Il n’a été atteint par l’avoine d'aucune des parcelles. Comme on le verra en jetant un coup d'œil sur le tableau [, il a été supérieur, une seule fois, à 994,70 et il est tombé à 474,20 dans la parcelle V et à 46,70 dans les parcelles témoins [ et XVI. L'analyse de l’avoine de semence et du grain récolté dans les diverses parcelles pourra- t-elle nous donner lexplication de ces divergences? C’est ce que nous cherchcrons à élucider. De la discussion des chiffres contenus dans le tableau I et de leur comparaison avec les résultats des années précédentes, nous aurons à-tirer d’intéressantes déductions. Bornons-nous pour le moment à constater que, d’une manière générale et en ce qu’elles ont de fon- damental, les conclusions que nous avons tirées les années précé- dentes des rendements obtenus au Parc des Princes trouvent, dans la récolte de 1895, une complète confirmation. Cette récolte montre de nouveau à l’évidence deux faits importants pour les cultivateurs des sols siliceux pauvres, très abondants en France, savoir : 4° la possibilité d'obtenir dans ces terrains, pourvu que leurs qualités physiques s’y prêtent, des rendements en céréales comparables à ceux des sols de longue date en culture et justement réputés fer- tiles; 2° l’assimilabilité du phosphate de chaux naturel d'origines les plus diverses : comme le blé, l’avoine a utilisé les sables phosphatés de la Somme, la phosphorite du Portugal, les phosphates du gault, du grès vert, de l’élage crétacé, etc. Il en est de même des scories de déphosphoration. Les hauts rendements en avoine du champ d’ex- périences, de 20 à 30 quintaux de grains à l’hectare, sont d’autant plus intéressants à constater, qu'en général cette année n’a pas été favorable au développement de cette céréale. La valeur d’une récolte de céréales dépend principalement de la quantité du grain produit, mais elle ne peut s’établir rationnelle- ment qu'en tenant compte de la paille, dont il y a lieu d’ajouter le prix à celui du grain, soit que le cultivateur l'utilise pour l’alimenta- tion de son bétail, soit qu’il la vende. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 293 La proportion de la paille au grain varie, on le sait, très notable- ment d’une céréale à une autre et même d’une variété de céréale à une autre variété ; elle varie également avec les conditions météoro- logiques et même avec la nature du sol et des engrais que celui-ci a reçus. Les écarts entre la proportion du grain et de la paille récol- tés dans le même terrain, la même année, sont mis en évidence par les résultats des essais culturaux du champ d'expériences du Pare des Princes, sans qu’il nous soit possible, quant à présent du moins, d’en donner une explication satisfaisante. Nous les enregistrons à titre de renseignements et pour en déduire, comme on ile verra plus loin, la part qui revient à la fumure dans le coût du grain obtenu en excé- dent sur les parcelles non fumées. Eu partant des rendements inscrits dans le tableau E, il est aisé de calculer pour la récolte de chacune des parcelles : 1° la quantité de paille correspondant à 100 kilogr. de grain, et ®, réciproquement, le poids du grain correspondant à 100 kilogr. de paille. Le tableau IE résume les résultats de ces calculs : TABLEAU II POIDS NUMÉROS —— — de paille de grain des NATURE DES PHOSPHATES correspon- correspon- dant dant parcelles à 100 kilogr. à 100 kilogr. de grain de paille X. SOMME 70/80, 0... 240 » 41,66 XL Floride. 227,6 43,92 IX. Portugal . 252.0 36,69 XIE. Scories de l'Est . 248 ,4 40 ,26 ILE. Ardennes. 249,8 41,20 VI Cambrésis . 314,8 AESTE IV. Boulonnais . 234,2 42,69 XHE. Scories anglaises. 234,8 42,59 XY. Superphosphate . 233,0 42,82 EL. Somme 45/50 . 285,0 30,03 Vie Indre . UE 292, 0 34,19 XIN. Phosphate précipité. . 190,0 52,50 let XVI. Sans engrais (1). 330,1 30,28 Avant la moisson, il était facile de constater, au simple aspect de 1. Moyenne des deux parcelles témoins. 294 la récolte, un écart considérable entre certaines parcelles, mais on ne se serait Jamais douté que la balance accuserait, entre les par- celles VEet XIV, par exemple, une différence dans les rapports de la paille au grain de près de 64°/, en faveur de la parcelle VI (Cambré- sis). Ces écarts, difficiles à expliquer, doivent être notés, car ils in- fluent très sensiblement sur la valeur totale de la récolte et sur le coût du grain. Nous le montrerons dans un instant. Si l’on prend la moyenne des rapports de la paille au grain pour toute la récolte du champ, on trouve que lPavoine de Pologne donne 250 kilogr. de paille pour un quintal de grain et 40%,34 de grain pour un quintal de paille. Cette avoine fournit donc une plus grande . quantité de paille que la plupart des autres variétés, le chiffre moyen indiqué par les agronomes les plus autorisés étant de 295 kilo- grammes de paille pour 100 de grain. La paille d'avoine, beaucoup plus riche en matière azotée que celle du blé et du seigle, convient particulièrement à l’alimentation du cheval. Pour donner une idée de la valeur brute de la récolte de chacune des parcelles, nous prendrons, comme base des calculs, le prix actuel de l’avoine("), soit 16 fr. les 100 kilogr., et 25 fr. pour 1 000 kilogr. de paille. Les chiffres du tableau III sont établis d’après ces valeurs et rapportés à une surface d’un hectare : ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE TABLEAU III. — Estimation de la récolte NUMÉROS des NATURE DES PHOSPHATES A — —— parcelles du grain de la paille de la récolte VALEUR X. - Somme 75/80. . 480,00 + 180,00 — 660,00 XL Floride . 475,23 + 169,00 — 644,20 VE. Cambrésis . 395,68 + 194,75 — 590,43 IXS Portugal. 418,24 + 164,65 — 582,89 XIL. Scories de l'Est. 407,20 + 158,00 — 565,20 II. Ardennes 397,12 + 150,60 — 547,72 IV. Boulonnais. 393,44 ÆL 144,02 — 537,46 XHIL. Scories anglaises . 372,80 + 136,75 — 509,55 XV: Superphosphate . 361,60 + 132,00 — 493,60 Il. Somme 45/50. . 356,00 + 132.00 — 488,00 Ve: Indre . 2 329,92 + 150,77 = 480,69 XIV. Phosphate précipité 324,00 + 96,25 — 420,25 let XVI. Sans engrais . 206,24 + 106,45 — 312,69 1. Cours de l'époque. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 295 Le coût moyen de la fumure, pour l’année 1895, peut s'établir approximativement, en admettant qu’il se compose du cinquième des prix du fumier, des phosphates et de la kaïnite enfouis dans Île sol la première année, et du prix des 100 kilogr. de nitrate em- ployés au printemps dernier. Nous avons fait connaître précédem- ment(’}, avec tous les détails désirables, les éléments de l’évaluation de la dépense faite, dans chaque parcelle, suivant le prix des phos- phates employés, mais, pour plus de simplicité, nous attribuerons ici une valeur unique à l'acide phosphorique (30 cent. le kilogramme chiffre supérieur à la dépense réelle). La part de la dépense de fumure, afférente à l’avoine de 1895, res- sort à un chiffre inférieur à 100 fr. à l’hectare et qui s’établit ainsi qu'il suit : 1/5 de 180 fr., prix des 30 000 kilogr. de fumier = 36. 1/5 de 90fr., prix des 300 kilogr. d'acide Ro iques — 18 1/5 de 580 fr., prix des 200 kilogr. de potasse = IE 100 kilogr. de nitrate de soude. = 1.71 94 fr. En comptant 100 fr. pour le prix de la fumure de Pavoine, nous sommes donc certain de rester au-dessus de la vérité. Mise en regard des chiffres qui, dans le tableau INT, représentent la valeur totale de la récolte de chaque parcelle, ra pportée à l’hectare, cette dépense de 100 fr. laisserait, pour couvrir les dépenses de toute sorte, loyer, culture, récolte, impôts et bénéfice, des sommes variant de 320 à 560 fr., suivant la nature des phosphates employés. On remarquera, en comparant les chiffres des tableaux Let IT, Pin- fluence que le rendement en paille peut exercer sur la valeur d’une récolte de céréales : c’est ainsi, par exemple, que le Cambrésis, qui ne vient qu’au sixième rang, d’après la quantité de grain récolté (ta- bleau 1), figure au troisième, d’après la valeur totale de la récolte (tableau HI), la quantité extraordinaire de paille fournie par la par- celle VE rachetant et au delà l’infériorité relative de la production du grain. Tandis que dans l’estimation de la récolte de la parcelle Il la 1. Voir tome [, 2° fascicule, 1905. 296 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE paille ne figure que pour le tiers environ de la valeur totale, elle entre dans celle de la parcelle VE à peu près pour moitié. Il nous a paru utile de noter ces différences pour insister sur la nécessité de tenir compte des quantités de paille produites, dans tous les calculs relatifs à l'évaluation de la valeur des récoltes de céréales. Nous avons trop de fois eu l’occasion, depuis de longues années, de nous prononcer à l’endroit de la fixation de ce que l’on est con- venu d'appeler le prix de revient des denrées agricoles pour y revenir longuement. Il n'existe pas, à proprement parler, de prix de revient du blé, de l’avoine, etc., ou, plutôt, il y a autant de prix de revient de ces denrées que d’exploitations où on les pro- duit. Le prix de revient est le résultat d’un ensemble de facteurs éminemment variables d’un point à un autre, d’une exploitation à une autre, si voisines ou si comparables qu’elles puissent paraître au premier abord. Nous nous sommes louJours élevés à Juste litre, nous en avons du moins la convichion, contre laffirmation d’un prix de revient unique du quintal de blé, 25 fr. par exemple, quels que soient le lieu et les conditions de produetion de cette quantité de froment. La seule évaluation qui nous ait toujours paru non seu- lement possible, mais presque absolument exacte, est celle du rapport existant entre la dépense en engrais et le coût du quintal de blé, d'avoine, de pommes de terre, etc., obtenu, grâce à cette dé- pense, dans un sol et pour une année donnés. Depuis plus de vingt- cinq ans que nous étudions expérimentalement la production des diverses plantes de la grande cullure, nous nous sommes toujours altachés à établir le prix de revient du quintal obtenu en excédent sous l'influence des engrais, sans chercher à établir le prix de revient moyen du quintal de la récolte, ce dernier étant tellement variable, suivant les conditions où l’on est placé, qu'il ne saurait être défini par un chiffre unique, pour chaque végétal. Appliquant à la récolte d'avoine du Pare des Princes, en 1895, la méthode que nous avons toujours suivie pour ce genre de calcul, nous allons chercher à montrer combien est prépondérante l'in- fluence de la fumure sur les rendements du sol et sur le coût des produits obtenus. Les parcelles F et XVI demeurées sans aucune fumure depuis l’o- LE CHAMP D'EXPERIENCES DU PARC DES PRINCES 297 rigine, mais très profondément défoncées en 1891-1892, condition qui a sensiblement amélioré la fertilité naturelle du sol, ont donné les rendements suivants, rapportés à l’hectare : Avoine: (mains hs. der et à {21m , 89 AvoinehaHe) ee 20740: 4210 ,88 En retranchant ces quantités du produit de chacune des parcelles, on a, pour différence, le poids des récoltes de grain et de paille vrai- semblablement attribuables à l’engrais, puisque toutes les autres conditions, sauf celle de la fumure, sont identiques à celles des té- moins. Le tableau IV nous indique les excédents en grain et paille (rapportés à l’hectare) fournis par chacune des parcelles : TABLEAU IV EXCÉDENTS SUR LES TÉMOINS Anse NATURE DES PHOSPHATES 2 8 HE parcelles Grain Paille ‘ quint. mét. quint. mèt. X. SOMMENTD CURE AE 0e Dale 2? XI. MORE RS Rue 16,81 DAT IX. ROTIDC AL ER pere eo. LR 22,98 XII. Scoriestde L'EST nue 12,56 20.32 ILE, ArdeMnes Re ht rer 11,93 17,36 VL. CABTÉSISS AE el 11,84 34,99 AE BOUIOnNAIS RE me 11,70 14,73 XIE, Scories anglaises . . . . . . 10,41 11,52 XV Superphosphate. | . . . . . MA 9:92 IL. SOMMERT A DOME D CUS 9,36 20,63 Va RATE RER RUE ALT re + TETE) 17,43 XIN. Phosphate précipité . , . . . 7,36 4,38 (!) Il est évident, « priori, que l’excédent d’avoine récolté, pour une même dépense en engrais, évaluée à 100 fr. par hectare (maximum), étant dans la parcelle X de 17%",11 et de 7°,36 dans la parcelle XIV, le prix de revient de chaque quintal (excédent) sera essentiellement différent. Cette différence s’accentuera encore bien davantage si, 1. La parcelle XIV a produit 4,38 de paille de moins que les parcelles témoins, bien qu'ayant donné 7,36 de grain de plus que ces dernières. 298 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE comme on a coutume de le faire dans la comptabilité agricole, on re- tranche du prix du quintal de grain celui de la paille correspondante. Le tableau V met en lumière cette double différence et montre de la manière la plus frappante l’influence de la fumure sur le coût d’un quintal d'avoine, dans les conditions où nous avons opéré au Pare des Princes. Deux mots sur là manière dont a été établi le tableau V. La première colonne donne le quotient de 100 par le nombre de quintaux de grain obtenus, en excédent, sur les parcelles non fumées : les chiffres qu’elle renferme expriment le coût (en fumure) du quin- tal de grain avec la paille correspondante; la deuxième colonne donne le prix de la paille correspondant à la récolte en grain, calculé à raison de 2 fr. les 1 000 kilogr. Dans la troisième colonne, sont inscrits les prix du quintal d'avoine (première colonne), défalcation faite de la valeur vénale de la paille correspondante. TABLEAU Vf UML RS CODE VALEUR cour des e NATURE DES PHOSPHATES É dual ie Son case parcelles Se a rondante (en engrais) francs francs francs | X. Somme 75/80. . : : - : 5,84 — 4,19 — 1,65 XI. FIUU & 1 CS) ER ANIME EL RUES 5,983; 570— 2,37 IX: POrLUS AE RE SET 1,41 — 4,33 — 3,14 XIL Scories de l'Est ... . . . 7,964 040 053,97 HT, ATUONNES EE M ner 8,38 — 3,64 — 4,74 VI. CGambrés IS Es ee. 5 5e 8,45 — 7,38 — 1,07 VE Boulonnais” 2225 "50 8,540—13;011—= 15,53 XIIT. Scories anglaises. . . . . 9,60: —2;841=, 6,76 XV. Superphosphate . . . . . 10,292; 517, 74 DE Somme 45/90 . . . + : : 10,68 — 5,50 = 5,18 Ve INALE ERP NUE 12,935; 63 =—=007,30 XIV. Phosphate précipité. . . . 13,57 + 1,45 = 15,02 CINQUIÈME ANNÉE Nature des fumures et récolte en 1896 Le champ d’expériences du Parc des Princes a fourni cette année sa cinquième récolte. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 299 Les fumures ont été les suivantes : Parcelles I et XVI : Moitié de chaque parcelle seulement a été semée en lupins le 2 août 1895. Parceiles IE à XV : Entièrement semées en légumineuses, pois et lupins enfouis au commencement d’avril 1896. En 1896, pas plus que dans les années précédentes, les parcelles IL à XV n'ont recu aucune fumure minérale. Les pommes de terre ont été plantées sur lupin enfoui au moment de la plantation. Dans les parcelles [ et XVI qui servent de témoins, moitié seule- ment avait été semée en lupin après le déchaumage de l’avoine en 1895. La récolte moyenne des deux parties des témoins Let XVI a été la suivante : POMMES DE TERRE à l’hectare Paruiesplantée ADréS IUDIN =. 0. 10,818 kilogr. ÉATLePDIANTÉS SANS IUDIN. ee Eee 7,066 — Mihérence rs d,1928— soit 34,7 °,. Lors de sa création, au printemps de 1892, on s’est proposé comme objectif principal, dans les seize parcelles de 1 are et demi chacune, soumises à un assolement, l'étude comparative de l'influence des di- verses formes d'acide phosphorique sur les végétaux de la grande cul- ture. A cet effet, nous l'avons dit, chaque parcelle fumée a reçu, au printemps de 1899, 4 kilogr. et demi (correspondant à 300 kilogr. à l’hectare) d'acide phosphorique à divers états de combinaison : la potasse a été fournie au sol, sous une forme unique (kaïnite), à la dose de 3 kilogr. par parcelle (soit 200 kilogr. de potasse à l’hec- tare). L'azote a été donné à doses égales à l’état de nitrate de soude, de sulfate d’ammoniaque et de sang desséché : 45 kilogr. d'azote pour les plantes sarclées, 15 kilogr. pour les céréales. Jetons un coup d'œil d'ensemble sur les conditions actuelles de fertilité du champ, en rapprochant les prélèvements en éléments nutritifs que cinq récolles successives ont exercés, des quantités de chacun d'eux introduites par la fumure ou existant dans le sol vierge mis en cul- ture en 18992. Comme nous l’avons vu, le sol du bois de Boulogne est très pauvre 300 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE en aliments des plantes; rappelons que son analyse montre que sa teneur naturelle en acide phosphorique, potasse et azote est loin d'atteindre celle que beaucoup d’agronomes indiquent comme ri- chesse minima d’une terre fertile, soit 0,1 °/, (1/1 000 du poids de la terre fine). , POUR À L HECTARE dans 80L DU PARC DES PRINCES cent parties une couche de terre de 0,50 d'épaisseur Acide phosphorique} = 4... 22/2102: 0,045 2,092 Potasse Re ne NERO NME En ARe ME 0,019 883 NZD: à AMP MURAL EU RAR TRS 0,068 3,162 Chine tamis herbe nee 0.920 42,780 Ce sol, qui appartient à la catégorie des terrains siliceux non calcaires, renferme cependant assez de chaux pour assurer la nitri- fication des matières organiques et pour fournir aux récoltes l’ali- mentation calcaire nécessaire à leur développement : 1l paraît très probable, en outre, que l’action si manifeste des phosphates constatée depuis l’origine de nos essais doit être entièrement attribuée à l'acide phosphorique, l’approvisionnement des végétaux en chaux étant largement assuré par la présence de plus de 1 1/2°/, de cal- caire dans le sol. Sans revenir sur l'influence ‘particulière des différentes formes d’acide phosphorique sur les récoltes des cinq années, bornons-nous à rappeler les rendements moyens rapportés à l’hectare, des végé- taux qui se sont succédé au Pare des Princes : ANNÉES RÉCOLTES nétidia 1892. l'ommes de terre Richter's Imperator. . . . . 248,8 sos Pommes de terre jaune de Hollande. . . . . . 216,4 "| Pommes de terre Marjolin Tétard. . . . . . 179,8 CAIDE EN en Re 33,9 1814. Blé d'Alsace . , à Le EE as bite et balles. . . . | 106,7 Grimes ser hear 24,5 9" roine ) 1895. Avoine de Pologne. . ST TN at 61,1 1896. Pommes de terre jaunes de Hollande . . . . . 138,1 Tous ces rendements sont élevés et montrent la grande efficacité des engrais expérimentés : notons quelques particularités intéres- LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 301 santes. Le tableau suivant donne la récolte de pommes de terre de 1896 comparée à celle de 1893. Pommes de terre (jaune de Hollande) [18961. Comparaison avec la récolte de la même variété en 1893 NUMÉROS des NATURE DES PHOSPHATES 1896 1893 parcelles kilogr. kilogr. j Témoin sans fumure . . , . . 6 666 9 884 x Soie 7/80 Lee. us er, LT 24 516 XI. FIOFITES TERRE ET AREAS 16 572 21 314 Ill. AUS RMENR SR PACE NT UE RER DO 16 328 7) LOT IX. ÉOLÉAR AN ER ARE pr 15 232 20 4758 Il. SOMME) ID One 13 812 19 940 XIL. DEDRIPSEST Se RQ 2 ne 13 028 29721 \ IE CAMPDTÉSIS RS Et us 12.798 25 809 NII. Scories anglaises. . . . . . . 12 773 23 383 Ve Indre seen Pre ni Ln. 12 472 21 726 V2 BOUlONAAIS AURA Pre 1. 11 922 21 428 XIV. Phosphate précipité. . . . . . 11673 19 709 XY. SUPEFHRoSphate A, on 2 11 126 15 739 XVI. Témoin sans fumure . . . . . 7 466 8 204 La différence énorme entre les rendements de la même variété de pommes de terre en 1893 et 1896 parait devoir s'expliquer par l’épuisement des parcelles en potasse, la fumure verte (lupins et _ pois) ayant apporté au moins 80 kilogr. d’azote à l’hectare, et la quantité d'acide phosphorique contenu dans le sol étant encore considérable. C’est ce qui nous a engagés à donner, en 1897, les quantités de 200 et 400 kilogr. de potasse à l’hectare aux parcelles II à XV pour la culture de maïs. Comparaison de la valeur fertilisante des engrais azotés Les parcelles VIE, VIIL et XI ont porté, depuis la création du champ d’expériences, les récoltes suivantes : 1892 EPA Fe. Pommes de terre. ES ee it Re ae Pommes de terre. JS JAN EN ae rt Blé d'Alsace. LRO UMPICNTES A ere Avoine de Pologne. DIS Ge Re AUTRES Pommes de terre. 302 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Les fumures phosphatée (scories) et potassique (kaïnite) ont été les mêmes pour les trois parcelles. Les parcelles VIT et VITE ont reçu l’azote sous forme de sulfate d’am- moniaque et de sang desséché (45 kilogr. d’azote à l’hectare en 1892 et 45 kilogr. en 1893). La diflérence entre les rendements moyens de ces parcelles et celui de la parcelle XIT (nitrate de soude) ne dépend donc que de l’état sous lequel l’azote a été donné. La comparaison des récoltes permet d’ap- précier la supériorité du nitrate sur le sulfate d’ammoniaque et sur le sang desséché, dans les conditions où les expériences ont été faites. Les rendements, rapportés à l’hectare, ont été les suivants : PARCEBLLES ——————— — XII VIL VIII Nitrate Sulfate Sang de soude d’ammoniaque desséché se ET jé Pommesiienterre (D) PR 0 628,90 33,40 431,02 plé GTA EAN ENS 34,22 30,73 28,53 FE ares) Paie abus 76,35 64,37 57,28 \ GTA 25,45 15,04 17e Ur Avoine. . ; ; ! Paille PRE 63,20 42,88 56,23 Substance végétale totale produite. 828,12 686,42 591,03 Si l’on égale à 100 la récolte totale en substance végétale obtenue avec le nitrate, le poids de la récolte produite par le sulfate d’ammo- niaque est représenté par 82,9 et celui de la récolte avec le sang des- séché par 71,5. Cest sans nul doute au labour très profond qu'il faut attribuer les rendements élevés des parcelles Let XVE, qui n’ont reçu aucune fumure, le terrain du champ d’expériences, défriché pendant l'hiver de 1891-1892, ayant été défoncé à la profondeur moyenne de 60 à 75 centimètres dans toute son étendue. Le blé d'Alsace, qui a donné un haut rendement en grain, a fourni une proportion de paille et balles extrêmement élevée ; les éléments de comparaison nous manquent pour expliquer ce fait, bornons-nous 1. Ge chifire exprime le poids des reudements et tubercules récoltés daus les trois années 1892, 1893 et 1896. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 303 à rappeler que la récolte, le battage et les pesées ont été faits avec un soin minutieux. La variété de pommes de terre Richter, cultivée en 1899, prove- nait de semences qui nous ont été fournies par un cultivateur du canton de Vaud ; hybride du Richter’s Imperator et de la Gloire-du- Chili (?), cette variété a mal müri sous le climat froid et humide du bois de Boulogne ; elle n’a pas donné un rendement aussi élevé qu’on aurait pu l’attendre. En 1893, la jaune de Hollande ayant donné, dans des conditions absolument identiques, un rendement sensible- ment inférieur à celui de la Mar,olin, nous avons renoncé à la plan- tation de cette dernière variété en 1896 pour nous en tenir à la jaune de Hollande dont les plantons nous ont été fournis par l’habile maraîcher de Groslay, M. Joseph Rigault. Le fait le plus important qui résulte de la comparaison des récoltes de pommes de terre de 1893 et 1896 est la diminution très considé- rable dans le rendement de la jaune de Hollande (56 °/, en moyenne pour les quatorze parcelles). L’explication de cette diminution résul- tera très clairement de la discussion à laquelle nous allons soumettre les conditions relatives à la fumure du sol, comparée aux prélève- ments des récoltes. En appliquant aux chiffres qui représentent les rendements obtenus à l’hectare, de 1892 à 1896, on peut se faire une idée approchée des conditions dans lesquelles se trouvait la culture de la pomme de terre en 1896 et de celle où serait placée la récolte de 1897, si l’on ne lui fournissait pas de nouveaux éléments nutritifs. Examinons successivement à ce point de vue les diverses récoltes de pommes de terre et de céréales, en ce qui regarde la consommation d’azote, d’acide phosphorique et de potasse. Pommes de terre Quantilés enlevées par la récolte (à l'heclare). Année 1892. — Variété Richter’s-Eiffel : . ACIDE AZOTE phosphorique POTASSE kilogr. kilogr. kilogr. Huberenles =: JS EL 84,6 39,8 144,3 MAD. de eo due Re 24,4 8,0 21,4 Totaux SE 109,0 47,8 165,7 304 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ACIDE AZOTE phosphorique POTASSE kilogr. kilogr. kilogr. Année 1893. — Jaune de Hollande : Tuberchiege es me 73,6 34,6 125,5 Fanes 5 SOU SRE ne RE 212 6,9 18,6 TOILE SEPT RUN JÉ8 QUR ls 144,1 Année 1896. — Jaune de Hollande : Tupercinessr Sat TT RS ue 47,0 22#1 80,0 ane: pop ee ER Eee 9,4 4,4 ER Tofanear ss re 56,4 26,5 91,9 Au total, pour les trois récoltes, les quantités d’azote, d'acide phosphorique et de potasse s’élèvent aux chiffres suivants, en obser- vant qu’il n'y a pas lieu de tenir compte des quantités de ces prin- cipes contenus dans les fanes, ces dernières n’ayant point été enlevées, mais enfouies dans le sol, auquel elles ont restitué, en se décompo- sant, leurs matières utiles à la végétation. Bilan de la culture des pommes de terre ACIDE AZOTE phosphorique POTASSE kilogr. Libre Koec. Exportés par les récoltes 1892 et 1893. 205,2 96,5 349,8 Apportés par les fumures . . . . . . 90 » 300 » 200 » Différences. . . . . . —115,2 <+203,5 — 149,8 Il résulte de cette comparaison que seul l'acide phosphorique de nos trois récoltes de pommes de terre à pu leur être fourni par la fumure ; plus de la moitié de l’azote et de la potasse qu’elles ren- ferment ont été directement empruntés par elles aux matériaux azotés et potassiques du sol lui-même qui, malgré sa pauvreté relative, a pu suffire à l’abondante récolte des deux premières, provoquée sans nul doute par le large approvisionnement de la terre en acide phospho- rique assimilable. Pour la récolte de 1896, la potasse utilisable pour la pomme de terre a certainement fait défaut et c’est là qu'il faut chercher la cause de l’abaissement dans le rendement de la même variété, de 21 600 kilogr. à 13 800 kilogr. Nous avions déjà constaté, dans deux LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 305 parcelles du champ spécialement affectées aux essais sur l’action de la potasse, un résultat identique. Au début (1892), l’une des parcelles avait reçu 200 kilogr. de potasse à l’hectare; l’autre, 100 kilogr. seulement ; la première année, les rendements furent sensiblement égaux; à la deuxième récolle, 1ls étaient déjà notablement différents ; la troisième année, dans la par- celle qui n'avait reçu que 100 kilogr. de potasse, la récoite en tuber- cules a été de 40 °/, inférieure à celle de la parcelle à 200 kilogr. Examinons maintenant les emprunts faits au sol par nos deux récoltes de céréales. Voici les quantités de chacun des trois principes fondamentaux enlevés par le blé, en 1894, et par l’avoine qui lui a succédé en 1895. ACIDE AZOTE phosphorique POTASSE kilogr. kilogr. kilogr. plé | UNS SEE 70,49 26-77 115,62 j ÉTÉ mn 2e 5,12 4,27 8,96 TOP TRe 75,61 31,04 26,58 TE TERRE TE 43,17 16,68 TT | EE sé dt heat 3,42 tr 9,95 Totale PF 46,59 18,39 21,72 L’approvisionnement du sol en acide phosphorique a été plus que suffisant pour permettre au blé et à l’avoine de donner les récoltes élevées de 34 quintaux et 24%,5 que nous avons constatées. L’avoine a été suivie d’une culture intercalaire de légumineuses, lupin et pois, qu’on a enfouie en vert et qui a apporté environ 100 kilogr. d’azote emprunté à l'atmosphère. Si nous récapitulons les fumures et les exigences minérales des cinq récoltes du Parc des Princes, nous arrivons aux résultats suivants : De 1892 à 1896. AZOTE one POTASSE kilogr. kilogr. ÉHoe Hours "au SO RARE Te Re DTESTE 265 (!) 300 » 200 » Enlevéstpariles récoltes 1" HE. 327,4 145,9 379,2 Enrichissement ou appauvyrissement du sol. —62,4 154,1 — 179,2 1. 45 kilogr. sous forme de nitrate en 1892, 1893 et 1896; 15 kilogr. id. au blé et à l’avoine; 100 kilogr. d'azote fixé par les légumineuses. Soit, au total : 45 X 3 + 30 + 100 — 265 kilogr. d'azote. ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — 11 20 306 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Les éléments du sol auraient donc dû fournir, en supposant que la totalité de l’azote et de la potasse introduits par la fumure aient été utilisés par les plantes, ce qui ne saurait être, 62 kilogr. du premier de ces éléments et 179 kilogr. du second, tandis que les récoltes auraient laissé disponibles, pour l'avenir, 154 kilogr. d’acide phosphorique, c’est-à-dire près de la moilié de la quantité apportée à Ja terre par la fumure de tête, en 1892. Quelques conclusions générales se dégagent de ce calcul de sta- tique chimique ; on peut les formuler comme suit : 1° La fumure phosphatée, donnée au début, peut suffire encore à plusieurs récoltes ; 2° Par contre, il est indispensable de recourir dès aujourd’hui à un apport de potasse, si Pon veut ramener la fertilité du champ à ce qu’elle était il y à quatre ans; | 9° En ce qui concerne l'azote, l'emploi du nitrate de soude doit être continué, bien que, suivant toute apparence, la nitrificalion ait joué un rôle notable dans la production des céréales qui ont reçu 100 kilogr. seulement de nitrate de soude à l’hectare, soit la dose faible de 15 kilogr. d’azote ; 4° L'avantage qu'il y a à employer d’un coup une dose massive d'acide phosphorique ressort clairement de la comparaison des ren- dements en pommes de terre et en céréales du Parc des Princes avec ceux de terres réputées beaucoup plus fertiles. C’est à l’introduction, dès le début, d’une quantité considérable d'acide phosphorique sous forme de scories ou de phosphate miné- ral que sont dus les hauts rendements constatés. On peut admettre, surtout en ce qui regarde l'acide phosphorique des phosphates minéraux, généralement considéré comme peu assimilable, que le cultivateur qui y a recours à tout intérêt à procéder par doses massives, afin d’assurer aux végétaux, dès la première année, une large alimentation en acide phosphorique leur permettant d'utiliser au maximum les autres éléments minéraux du sol. L’insuccès des phosphates minéraux peut, dans certains cas, dépendre de la trop faible quantité mise à la disposition des plantes. Comme on n’a rien à redouter du lavage des terres par les pluies au point de vue de l’entraîinement de l’acide phosphorique, il est préférable d'appliquer LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 307 = en une fois des quantités de scories ou de phosphate en poudre pour suffire à cinq ou six récoltes successives. Nous nous proposons d’ailleurs d’instituer des expériences com- paratives sur linfluence de quantités d'acide phosphorique à dose massive et à doses successives, devant atteindre la dose massive don- née la première année. Le même raisonnement s’appliquerait à la polasse que le pouvoir absorbant du sol soustrait également à l’entraîinement par la pluie. Si nous n'avons pas, en 1892, porté la dose de potasse à un chiffre supérieur à 200 kilogr. à l’hectare, c’est que nous voulions préci- sément éludier expérimentalement l'influence de l’appauvrissement successif du sol en ce principe, sur la production des pommes de terre. La dose convenable de potasse donnée en fumure de tête pour un assolement comprenant trois récoltes de pommes de terre en cinq ans, serait, à notre avis, pour un sol analogue à celui du Parc des Princes, de 500 kilogr. à l’hectare. Même avec cette quan- tité de potasse, la dépense de la fumure complète, répartie sur les einq années, demeurerait inférieure à 100 fr. à l’hectare. En 1897, les seize parcelles affectées aux essais permanents por- teront du maiïs-fourrage : elles auront reçu auparavant un complé- ment de fumure potassique et du nitrate de soude. {l n’y sera pas introduit de nouvelle quantité d’acide phosphorique, les quantités de ce principe que renferme encore le sol étant largement suffisantes pour alimenter une nouvelle récolte. La parcelle XXIX sera consacrée, en 1897, à l’étude expérimentale d’une question vivement débattue à l'étranger dans ces dernières années : celle de Vinfluence, sur leur valeur fertilisante, du degré de solubilité des scories dans le citrate d’ammoniaque acide préco- nisé par M. P. Wagner. Jusqu'à présent, nous demeurons absolument convaincus que la valeur vénale des scories doit être exclusivement établie sur leur teneur en acide phosphorique total et sur la finesse de la mouture. Le nombre des partisans de cette opinion va chaque jour en augmentant, et la vente des scories demeurc basée, en France et en Belgique tout au moins, sur ces deux éléments d’appré- ciation et non sur leur solubilité dans le citrate. C’est sur des expériences de laboratoire que repose jusqu'ici 308 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE l'affirmation contraire : nous avons pensé qu'il était utile de deman- der à des essais de pleine terre, sur une certaine échelle, une ré- ponse décisive à cette question d’un intérêt très réel, tant pour l'agriculture que pour le commerce des engrais phosphatés. SIXIÈME ANNÉE Nature des fumures et récoltes en 1897. Culture de maïis-fourrage. — En 1897, les parcelles J à XVI ont porté du maïs-fourrage (dent de cheval). La parcelle XXIX a été consacrée à des essais sur les scories de déphosphoration de solubilité variable dans le citrate acide d’ammo- niaque (réactif Wagner). La diminution très marquée dans le rendement des pommes de terre, en 1896, comparativement à la production de la même variété (jaune de Hollande) en 1893, a paru devoir être attribuée en très orande partie à l’insuffisance de la fumure potassique qui n’a pas été renouvelée depuis la création du champ d’expériences (1892), et qui avait été de 1 571 kilogr. de kaïnite, correspondant à 200 ki- logr. de potasse à l’hectare. On a décidé, en conséquence, de donner aux parcelles IE à XV, en 1897, une nouvelle fumure potassique, sous la même forme qu’en 1892 (kaïnite), avant la semaille du maïs. Chacune des parcelles IT à XV a été divisée en deux parties égales, dans le sens de la hauteur : la moitié de droite a reçu 400 kilogr. de potasse (à l’hectare), celle de gauche, moitié seulement (200 ki- logr.). % Les parcelles IT à VE et IX à XV ont reçu en même temps 45 kilogr. d'azote nitrique (300 kïlogr. de nitrate à l’hectare). Les parcelles VIT et VIIT, même dose d’azote, sous forme de sul- fate d’ammoniaque et de sang desséché, comme les années précé- dentes. L’épandage des engrais a été fait quelques Jours seulement avant la semaille. Des pluies abondantes, survenues dans la huitaine qui a suivi Ja semaille, ont entravé la levée. Le mais à été semé le 4 mai au semoir Smith, à 40 centimètres LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 309 d’écartement entre les lignes. On a employé 95 kilogr. de semence (à l’hectare). Les 13 et 14 août on a fauché la récolte qui a été immédiatement pesée avant tout fanage des tiges. Le tableau suivant indique le rendement de chacune des moitiés des parcelles IT et XV et celui des parcelles témoins [et XVI, sans fumure depuis l’origine. Les ren- demenis sont rapportés à l’hectare. Mais-fourrages 1897 POIDS DE LA RÉCOLTE | DIFFÉRENCE NUMÉROS en kilogrammes en faveur de la partie fumée parcelles A 200 kilogr. | A 400 kilogr.| à 200 kilogr. | de potasse | de potasse de potasse des NATURE DES PIIOSPHATES 0 — — kilogr. Témoin (sans fumure) . : SOHATES ADD UNE RNMEETRE PES / j 1,400 LA Se 1 OCT HS TERTÉREN RENE Een UE 3 | 45, 9,033 Boulénnais ttes tree 22, 48.066 HOT RER NE D Nr SE A SOC MATHS SR LES. 0) Ts DO Scories et sulfate d'ammoniaque .| 47,000 Scories et sang desséché . . . .| 40,400 ARTE ER ER SE EU AU UD SUNRE 1000 sr et |:200: 188 BLUE MAN EN ARTS PANIER RENE Scories eb nitrate. . . . . . .| 53,200 LScories-anglaises . . . . . . .| 49,270 Phosphate précipité . . . . . .| 46,533 SUDEFDHOSHNALE RU AL SS Témoin (sans fumure) . Le rendement moyen à l’hectare des parcelles qui ont reçu 200 Rilowr ide pobaserepde” "met..." 2482405 kilosr. Celui des parcelles à 400 kilogr. de potasse est de. 45208 — Piléreneer eue sn 3987 kilogr: en faveur des parcelles qui n’ont reçu que 200 kilogr. de potasse. Ces résultats confirment l'influence fàcheuse, déjà signalée, de l’épandage de sels potassiques à haute dose peu de temps avant la 310 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE semaille, influence que nous voulions vérifier par une expérience directe. Le rendement moyen des témoins est de 23 200 kilogr. à l’hectare, en diminution de 25 295 kilogr. sur les parcelles à 200 kilogr. de potasse et de 22008 kilogr. sur celui des parcelles à 400 kilogr. - L'excédent moyen des quatorze parcelles fumées, sur les témoins, est de 23 692 kilogr. ; le rendement du sol à la fin de cette période de six années a donc un peu plus que doublé sous l'influence des engrais MINÉlAUX. Influence des engrais azotés. — Comme les années précédentes, les parcelles VIT et VIIT ont été consacrées à comparer l'influence de la forme de l'azote de la fumure sur les rendements. Ces trois par- celles avaient reçu, en 1892, 300 kilogr. d’acide phosphorique à l’hectare, sous forme de scories de déphosphoration, et 200 kilogr. de potasse ; en 1897, on leur à donné, ainsi que nous venons de le dire, 200 et 400 kilogr. de potasse à l’état de kaïnite. L’azote a été fourni au sol, comme précédemment, à la dose de 45 kilogr. à l’hectare, sous forme de nitrate, de sulfate d’ammoniaque et de sang desséché (azote organique). Les meilleurs résultats ont été obtenus, comme dans les cinq cultures précédentes, par emploi du nitrate de soude, ainsi que le montrent les comparaisons suivantes : NITRATE EE — 200 kilogr. 400 kilogr. de potasse de potasse kilogr. kilogr. Parcelle XAÉRe PE nee 53,200 48.533 Parcelle VIT (sulfate d'ammoniaque). . . 47,000 42,193 Différence en faveur du nitrate. . 6,200 6,040 SOIT D LOUER ER 11,65 12,44 Parce XIE Lo 20 MNT AMEN 53,200 48,533 Parcelle NI {SAnES) MERE MP E 40,400 33,300 Différence en faveur du nitrate. . 12,500 15,233 SOILND-N TOURMENTE 24,06 31,4 Dans le sol du Parc des Princes, l'avantage est tou,ours resté au LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 311 nitrate dans la culture des céréales ct des plantes sarclées, ainsi qu'on le constate en comparant la quantité totale de substance végé- tale produite dans les six années 1892-1897 (rendements à l’hec- tare) : PARCELLES Te — I — — XIL VII VIIL Nitrate Sulfate Sang de soude d'ammoniaque desséché quint. mét. quint. mét, quint. mét. Pommes de terre (!}. . . . . 628,90 533,40 431,02 be FTP ORNE EE 34,22 30,73 28,53 €. Dé . à = Fe re 76,35 64,37 57,28 PR A 25,45 15,04 17,97 Avoine . : É JE oi HPañlé #5: 63,20 12,88 56,23 Movetant here Lana 508,60 447,00 368,50 1 336,72 1 133,42 959,53 Si l’on égale à 100 la production totale dans la parcelle XIE nitra- tée, la production de la parcelle VIF au sulfate d’ammoniaque est de 84,79 et celle de la parcelle VII, au sang desséché, de 71,79 seu- lement. Le nitrate a donc produit : par rapport au sulfate, un excédent de récolte de 15,21 °/, ; par rapport au sang desséché, 28,21 °/,. Les essais de culture de 1897 ont eu pour ob'et de chercher à dé- terminer la valeur agricole de l’acide phosphorique des scories de déphosphoration et du mode de fixation du prix de cette matière qui -occupe, à côté des autres engrais phosphatés, une place importante dans la fumure du sol, car la consommation de l’agriculture française s’élève annuellement à environ 150 000 tonnes de scories. La question qui se pose, et sur laquelle les avis des agronomes sont encore par- tagés, est celle-ci : les scories de déphosphoration doivent-elles conti- -nuer à être vendues, ainsi que cela a lieu aujourd'hui à peu près par- -tout (sauf dans certaines régions de l'Allemagne) d’après leur richesse en acide phosphorique total, ou bien, comme l’a proposé M. P. Wagner, faut-1] en baser le prix sur leur teneur en acide phosphorique soluble 1. Poids des tubercules récoltés dans les trois années 1892, 1893 et 1896. 2. Moyenne des récoltes sur les parcelles de 200 et de 400 kilogr. de potasse. 312 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE dans un réactif particulier, le citrate d’ammoniaque acide ? Pour faire saisir l’importance de cette question aux personnes qui ne font pas des applications de la chimie à l’agriculture leur étude spéciale, quelques indications précises sur les conséquences de la solution auw’on lui donnera ne seront sans doute pas inutiles. __ La teneur en acide phosphorique des scories varie dans des limites comprises assez généralement entre 15 et 20 °/, de leur poids: c’est la teneur réelle de cet engrais en acide phosphorique, teneur déter- minée par l'analyse et garantie sur facture par le vendeur, confor- mément à la loi du 4 février 1888, qui doit servir de base à la fixation du prix des 100 kilogr. de scories. Une partie seulement de cet acide phosphorique est soluble dans le citrate acide, au contact duquel on l’agite pendant une demi-heure : c’est d’après la teneur centésimale d’une scorie en cet acide soluble que MM. Wagner et Mærcket ont proposé de fixer le prix de l’engrais, la solubilité dans le eitrate étant regardée par eux comme devant donner la mesure du degré d’assimilabilité et, partant, d'efficacité de lacide phosphorique des scories. | S'il était démontré que la valeur agricole d’une scorie est propor- tionnelle à sa teneur en phosphate soluble dans le citrate acide, 1l est clair qu'on pourrait trouver dans le dosage de ce dernier une base équitable pour les transactions; encore faudrait-il tenir compte, dans la fixation du prix, de la quantité d’acide phosphorique insoluble dont la proportion atteint et dépasse même souvent le quart ou la moitié de l’acide soluble. Ce mode de vente entraïnerait des difficultés pra- tiques, mais on arriverait à les vaincre, si l’équité exigeait qu’on l’adoptât pour sauvegarder à la fois les intérêts du vendeur et ceux de l’acheteur. | Le point capital c’est d'établir d’une façon précise si, oui ou non, la solubilité dans le citrate donne la mesure de Putilisation du phos- phate des scories pour les récoltes. Avant qu’on se décide à modifier la base des contrats, il faut trancher la question par des expériences culturales assez nombreuses, méthodiquement suivies et suffisamment prolongées. Ces expériences doivent être nombreuses, parce que l’action exercée par le sol sur ces matières fertilisantes est variable d’un terrain à un autre ; il faut qu’elles soient méthodiquement sui- LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 313 vies pour écarter, autant que possible, les causes d’erreurs; enfin il est nécessaire de les prolonger pendant un temps assez long pour qu’on puisse constater si, une proportion plus ou moins grande, la totalité peut-être, de l'acide phosphorique, insoluble au début de Pessai dans le citrate acide, ne se montrera pas aussi assimilable, au bout d’un certain temps, que l'aura été l’acide soluble. Les essais physiologiques de culture que MM. Petermann et Graf- liau poursuivent depuis deux ans à la station de Gembloux ont abouti à des conclusions opposées à celles que MM. Wagner et Mærcker ont déduites d'expériences faites par eux à Darmstadt ef à Halle dans des conditions analogues('). Les résultats des expériences instituées par les soins de Meiss directeur de la station de Vienne, sur un grand nombre de points du territoire autrichien, indiquent que la moitié environ de ces résultats ont accusé une égalité dans les rendements obtenus avec les scories riches ou pauvres en acide soluble au citrate. La question n’est done point résolue et de nouvelles observations sont nécessaires. Au printemps de 1897, nous avons institué au Parc des Princes des expériences qui devront êlre poursuivies pendant plusieurs années avant d’en tirer des conclusions fermes. Mais, dans la pensée de pro- voquer sur d’autres points du pays des essais du même genre, nous allons indiquer les conditions dans lesquelles nous nous sommes placés et les résultats de la première année d’expériences qui prou- vent combien il est prudent d’attendre avant de modifier le régime d’achat des scories,. La parcelle XXIX du champ du Parce des Princes a été consacrée à des essais comparatifs de scories de titres très différents en acide phosphorique total et en acide phosphorique soluble. Cette parcelle ‘n'avait pas reçu de fumure phosphatée depuis six ans. En 1896, on ne lui avait donné aucun engrais ; elle se trouvait donc dans des conditions favorables à l'étude de l'influence de l’acide phosphorique sur la récolle. Dans les dermiers jours d’avril 1897, on a délimité, dans la srande 1. Voir les expériences de Wagner, décrites, pp. 36 et suiv., t. 1, 1897, et p. 432, t. Il, 1897, des Annales de la Science agronomique. 314 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE parcelle XXIX("), quatre parcelles de superficie égale. Nous les dési- gnerons pour simplification par les lettres À, B, C, D. Chacune d’elles a reçu avant le labour les quantités suivantes, rapportées à l’hectare, d'acide phosphorique, d’azote et de potasse : Acide Phosphorique "un 150 kilogr. PORASSC NP IT. AE RON S E RENCe 200 — AZOLE S} Rte PR NRA NET ARE ES 45 — Les scories qui ont servi à donner l'acide phosphorique à ces quatre parcelles ont été choisies, à dessein, de teneurs très différentes en acide phosphorique soluble au citrate ; le tableau ci-dessous indique la richesse centésimale en acide phosphorique total et la teneur en acide phosphorique soluble au citrate ; la troisième colonne fait con- naître la proportion centésimale d’acide soluble rapportée au taux d’acide Lotal : AC:DE PHOSPHORIQUE RAPPORT APE LS 13 de l'acide soluble ot soluble si au citrate acide total PAPCOHE AT ER ET eee 7 DEN 7,93 37,90 — B'ARPNRER RE r ES MRUR 13,44 7,95 26,17 MG: HAE à OR US LE 18,69 12,41 66,39 — Dies AG ere 18,30 16,91 90,20 On à choisi, pour la plantation de ces parcelles, trois plantes appar- tenant à des familles végétales différentes : une graminée, maïs-cara- gua; une légumineuse, haricots d'Alger ; une solanée, une pomme de terre (prince-de-Galles). Un tiers de chaque parcelle a été con- sacré à chacune de ces plantes. Le principe essentiel à tout essai de ce genre, à savoir qu'il ne faut faire varier qu’une seule des condi- üons de l’expérience, a été appliqué. Chacune des parcelles ayant reçu même quantité d'acide phosphorique total, d’azote et de po- tasse, la seule condition variable à été la proportion d’acide phos- phorique soluble apporté par la scorie. L'écart entre les teneurs extrèmes des scories el ce composé était très grand : 22,7 °/, 1. Voir le plan du champ dans le tome [ (2° fascicule) 1905 de ces Annales. 2. Sous forme de kaïnite. 3. À l'état de nitrate de soude. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES LS [90,2 °/, —- 37,5 °/,]; on pouvait donc s'attendre, si la relation éta- blie par MM. Wagner et Mærcker entre la solubilité et l’assimilabilité du phosphate est réelle, à trouver des différences considérables dans les récoltes des trois plantes. Le tableau ci-dessous indique les résultats des pesées faites immé- diatement après l’enlèvement de la récolte de chaque plante (les ré- colles sont calculées à l’are) : RECOLTES A Pommes Maïs- HAIEnES de terre fourrage kilogr. kilogr. kilogr. Parcelle À. . . . . 37,50 °/, soluble. 70 » 158,2 514 nt DR SOON ET — 68,4 184,3 555 HEC HT LT 14066239 — 65,6 203,6 647 nr Tee 0 or 20 — 104,2 246,3 672 Témoins sans engrais. ? . . ..: -. . . 27,8 78,3 361 Le premier fait qui ressort de la comparaison de ces chiffres, c’est la diversité des écarts que présentent les poid; des récoltes suivant la. nature de la plante cultivée. Examinons-les rapidement. Haricols : la parcelle A a fourni, malgré le titre peu élevé de la scorie en acide phosphorique soluble, une récolte supérieure à celles de chacune des parcelles B et C : l'influence du taux d’acide soluble ne s’est manifestée, pour cette légumineuse, que dans la parcelle D, fumée avec une scorie à 90 °/, de soluble. Pour la pomme de lerre et pour le #ais géant, les choses se sont passées différemment : les rendements des parcelles ont été plus élevés à mesure que le taux de la scorie en acide soluble dans le citrale l’était lui-même, résultat qui semblerait favorable à l'opinion de P. Wagner. Mais si la présence d’acide soluble a coïncidé pour le mais et pour la pomme de terre avec l’élévalion des rendements, contrairement à ce qui s’est produit pour les haricots, il s’en faut que Paccroïssement des récoltes ait été proportionnel à l’augmenta- tion du titre en acide soluble des scories employées ; c’est ce que montre nettement le tableau suivant, dans lequel, prenant pour unité (égale à 100), les récoltes de haricots, de pommes de terre et de maïs obtenues dans la parcelle D, qui a reçu la scorie la plus riche en phosphate soluble (90,2 °/,), se trouve indiqué le rapport centésimal 316 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE des teneurs des autres scories en acide soluble et celui des récoltes correspondantes : KÉCOLTES ——— — Pommes Haricots Or Mais Parcelle D. . . Scories à 90,20 °L 100 » 100 ». 100 » TNT — à 66,39 62,9 82,6 96,2 Er Ut —- à 56,17 65,6 74,8 82,6 ET e- PRRe — à 37,50 67,2 64,2 76,4 On est autorisé d’après cela à conclure que, même dans la pre- mière année de fumure, il n’y a entre la composition des scories et les récoltes qu’elles fournissent, aucune corrélation étroite à établir entre la solubilité de l'acide phosphorique au citrate acide et son assimilation par la plante. Pour les haricots, la scorie à 37,50 °/, de soluble a donné une récolte plus élevée que la scorie à 66,4°/,. Pour le maïs, un écart de 23,8 °,, soit près du quart dans la teneur des scories des parcelles D et C, n’a produit qu'un excédent de récolte de 5,8 °/.. On est donc en droit de conclure qu'il n’y a pas lieu de modifier la base adoptée jusqu'ici pour l'achat des scories, et qu'il est prudent de s’en tenir à la fixation du prix d’après la teneur en acide phospho- rique, en exigeant une garantie de finesse de mouture. Il ne faut pas d’ailleurs oublier que les scories à faible teneur en acide phospho- rique soluble au citrate sont de beaucoup les moins nombreuses, au moins dans les produits des aciéries qui alimentent l’agriculture française. Les analyses accusent presque toujours 60 à 65 °/, d'acide phosphorique soluble, et très souvent 70 à 80 °/, et au-dessus. Il n’y a donc, pour l'instant, rien de mieux à faire que de pour- suivre expérimentalement l’étude de la question. Comparaison des engrais phosphatés. Quand on se trouve en présence de divergence dans les résultats culturaux observés par des expérimentateurs également habiles et consciencieux, il faut se garder, pour expliquer ces différences, d'invoquer, dans l'ignorance où nous sommes de leurs causes, la LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 17 possibilité d'exceptions qui, suivant le vieil adage, confirmeraient la règle : il n’y a pas d’exceptions, à proprement parler, dans les phé- nomènes naturels; iln’y a que des différences dans les conditions qui accompagnent la production des phénomènes. C’est à définir ces conditions qu'il faut s'attacher, afin d’en déduire les règles sur les- quelles le praticien devra s'appuyer. L'expérience seule peut con- duire à la solution. Dans son admirable Introduction à la médecine expérimentale, Claude Bernard, auquel on doit la démonstration éclatante de cette vérité, a posé le principe scientifique du délerminisme, dans des termes dont ne sauraient trop se pénétrer les expérimentateurs et en particulier les agronomes : | « Il faut admettre, dit-il, comme un axiome expérimental que chez les étres vivants aussi bien que dans les corps bruts, les condi- tions d'existence de tout phénomène sont déterminées d'une mamère absolue. Ge qui veut dire, en d’autres termes, que la condition d’un phénomène une fois connue et remplie, le phénomène doit se repro- duire toujours et à la volonté de l’expérimentateur. La négation de cette proposition ne serait rien autre chose que la négation de la science même. En effet, la science n'étant que le déterminé et le dé- terminable, on doit forcément admettre comme axiome que, dans des conditions identiques, tout phénomène est identique et qu’aussi- tôt que les conditions ne sont plus les mêmes, le phénomène cesse d’être identique. Ge principe est absolu, aussi bien dans les phéno- mênes des corps bruts que dans ceux des corps vivants et l'influence de la vie, quelle que soit l’idée qu’on s’en fasse, ne saurait rien. y changer. » Les divergences d'opinion touchant la valeur alimentaire pour la plante de telle ou telle matière fertilisante, la difficulté de prévoir et d'évaluer à l’avance l’action des engrais sur les récoltes n’ont pas d’autre cause que l'ignorance, où nous sommes presque louJours, du déterminisme des conditions naturelles en face desquelles se trouve placé l’agriculteur. Les facteurs de la production végétale, de même que ceux de la fertilité d’une terre, sont nombreux et variables d’une plante et d’un sol aux autres. L'expérience directe fondée, d’une part, sur la con- 318 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE naissance expérimentale aussi complète que nous pouvons l’acquérir des propriétés physiques et chimiques de la terre arable, de l'autre eur les exigences en principes nutritifs de la plante qu’on y veut cul- tiver. Voilà les éléments qui nous permettront, en tenant compte de la composition et de l’état des matières fertilisantes, de décider de la meilleure application à faire de ces dernières. En ce qui touche les exigences minérales des plantes, nous sommes asséz avancés pour prévoir les quantités de chacun des aliments que nous devons leur fournir pour obtenir des récoltes maxima. Si toutes les terres en culture avaient une constitution et une composi- tion chimique identiques, le problème des hauts rendements serait singulièrement simplifié. Malheureusement, il n’en est point ainsi, el les cultivateurs sont en présence des sols les plus variés et dans les- quels les mêmes substances fertilisantes ne sont pas mises de la même manière à la disposition du végétal, d’où résultent des divergences parfois très considérables dans les rendements. Ces divergences ne sont point imputables au hasard ; elles tiennent à l’absence de déter- minisme des conditions de la végétalion dans des sols différents et diversement fumés. Ces réflexions s’appliquent tout particulièrement à l'étude du rôle de l’acide phosphorique dans la végétation ; des expériences multi- pliées dans des conditions bien définies et suffisamment prolongées pourront seules nous éclairer. On ne saurait trop encourager Îles agriculteurs à les tenter. Jetons maintenant un coup d’œil sur les poids bruts de substance végétale récoltés en six ans, sous l'influence des divers engrais phos- phatés. La seule condition variable des essais dans les cultures à été la nature ou l’origine de l'acide phosphorique donné au sol en quantités égales. Nous aurons, d’après cela, une vue d'ensemble sur les résul- tats obtenus, en les groupant sous quatre chefs : 1° phosphates miné- - raux ; ® scories de déphosphoration ; 3° superphosphate ; 4° phos- phate précipité. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 319 Si l’on additionne les poids des six récoltes successives du Parc des Princes, en les rapportant à l’hectare, c’est-à-dire le nombre moyen de quintaux de pommes de terre (tubercules) ['], de grains, de paille (blé et avoine) et de maïs vert produits, de 1892 à 1897, et que l’on compare la somme trouvée à celle des récoltes fournies par les parcelles sans fumure durant la même période prise pour unité, voici les chiffres auxquels on arrive : , POIDS RAPPORTÉES des récoltes à NATURE DES FUMURES par année la récolte moyenne des témoins à l’hectare égale à 100 quint. mét. SAS AURUTE PE DIU PAT 61,3 100 Phosphates minéraux . . . . 326 216 Scories de déphosphoration . . 1815 214 Phosphate précipité . . . . . 116,6 190 Superphosphate. à: -: 1"... 114,0 186 Moyennes: 204. “ie 123,7 201 De la comparaison de ces chiffres résulte la constatation de deux faits importants par les conséquences qu’ils peuvent avoir pour la mise en valeur et la culture des sols pauvres. On voit d’abord qu’une fumure dont le coût, par année moyenne, est inférieur à 100 fr. par hectare, ainsi que nous l’établissons plus loin, a plus que doublé, dans l’ensemble des cultures, les rendements du sol. En second lieu, dans le sol du Parc des Princes, tous les engrais phosphatés ont très large- ment contribué, quelle que soit leur nature, à l’accroissement des rendements, bien que les phosphates minéraux et les scories, dans cette terre siliceuse, pauvre en chaux, l’aient emporté sur les super- phosphates et sur le phosphate précipité, résultat concordant avec les faits observés jusqu'ici dans des conditions analogues. Tous ies engrais phosphatés se sont montrés très rémunéraleurs. Quelles ont été, dans cette période de six années, les quantités d’acide phosphorique, de potasse et d’azote consommées par les récoltes des parcelles fumées et par celles des cultures sans fumu- res? D’après les différences constatées dans celte comparaison, 1. Fanes non comprises qui ont fait retour au sol, 320 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE quelles quantités de principes minéraux ont servi à constituer les excédents de récolte dus à la fumure ? Il suffit, pour obtenir des indications générales à ce sujet, de comparer les quantités d’acidé phosphorique, de potasse et d'azote introduites dans le sol à celles des mêmes principes décelées par l’analyse dans les récoltes. Pour l'acide phosphorique et la potasse, les comparaisons peuvent être considérées comme rigoureuses, le sol étant la source unique de ces substances pour la végétation. En ce qui regarde l'azote : d’une part, la faculté qu'ont les végétaux d’en puiser dans Pair, soit direc- tement, soit indirectement par l’apport des eaux météoriques, une quantité indéterminée, de l’autre, l’entraînement partiel de l’azote nitrique dans le sous-sol, par les pluies, ne permettent pas l’établis- sement d’un bilan aussi exact. De 1892 à 1897, les poids d’acide phosphorique de potasse et d'azote contenus dans l’ensemble des récoltes ont été, en nombres ronds, les suivants (rapportés à l’hectare) : ACIDE phospho- POTASSE AZOTE rique kilogr. kilogr. kilogr. Récoltes fumées. . ...… . .. 212 677 460 Récoltes sans fumure. . . . . (ati 351 246 Dans les excédents de récolte. {01 326 214 Suivant toute apparence, les excédents d’acide phosphorique, de potasse et d’azote des récoltes fumées ont dû être empruntés aux engrais. Si l’on admet cette hypothèse très vraisemblable, la diffé- rence entre les quantités des trois principes fertilisants qu’a reçus le sol et celle que les excédents de récolte renfermaient, indiquerait les poids de chacun d’eux restant à la disposition des récoltes antérieures : ACIDE phospho- POTASSE AZOTE rique kilogr. kilogr. kilogr, Fumures données ‘tee; 300 400 (!) 210 Enlevés par les excédents de récolte. . 101 326 214 Différences. . . . . . +199 + 74 — 4 1. 200 kilogr. en 1892 et 200 kilogr. en 1897. LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 321 Il résulte de cette comparaison que le sol du parc des Princes contenait encore, à la fin de l’année dernière, un approvisionnement notable en acide phosphorique importé en 1892 et une réserve beau- coup moindre en potasse ; les quantités d’azote exportées ont été sensiblement égales à celles que la terre a reçues, sous forme de nitrate de soude, pendant les six années de culture, la part due au rôle de l’azote atmosphérique n'étant pas susceptible d'évaluation. On a donc, d’après cela, plus que doublé, de 1892 à 1897, les rendements du champ et accru notablement la teneur du sol en principes minéraux. Avec quelle dépense ces résultats ont-ils été obtenus et quelle a été, sur le prix de revient des récoltes, l'influence de la fumure ? Ces deux points ont une importance capitale pour les cultivateurs désireux d'améliorer un sol pauvre à l’aide des fumures minérales. Établissons d’abord la dépense par année moyenne et par hectare, occasionnée par les fumures : nous ferons ensuite le compte des engrais pour chacune des cultures. Le prix d’achat du kilogramme d'acide phosphorique a varié de 93 cent., dans les phosphates minéraux, à 25 cent. dans les scories, à 39 cent. dans le phosphate précipité et à 45 cent. dans le super- phosphate. Les 300 kilogr. d'acide phosphorique répandus en 1899 ont donc coûté, suivant qu'ils étaient fournis par l’une ou l’autre de ces me- tières phosphatées : 69 fr. 75, 105 fr. et 150 fr., ce qui correspond, par année moyenne, à 11 fr. 90, 12 fr. 50, 17 fr. 50 et 95 fr. à l’hectare, mais, pour simplifier l’exposé du résultat général de nos essais, n'admettons que deux prix pour les engrais phosphatés : 95 cent. et 50 cent. l’unité, soit une dépense initiale de 75 fr. et de 150 fr. à l’hectare pour la famure phosphatée. Bien que les récoltes n'aient enlevé de 1892 à 1897, nous venons de le voir, que le tiers de l’approvisionnement donné au Sol en acide phosphorique, nous affecterons entièrement la dépense à ces six années, ce qui, en aug- mentant notablement le prix de revient des excédents de récolte, donnera d'autant plus de force aux déductions économiques que nous ürerons des résultats obtenus. Répartie sur les six années, la dépense en acide phosphorique à ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — 11 21 322 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE donc varié de 12 fr. 50 à 25 fr. à l’hectare. La potasse, dans la kaï- nite, est revenue à 45 cent. le kilogramme ; soit, pour 200 kilogr., 90 fr., ou 19 fr. par année moyenne (pour chacune des six récol- tes) (*). Enfin les 210 kilogr. d’azote nitrique, consommés en six ans, représentent au prix de 1 fr. 60 le kilogramme (*) une dépense de 336 fr., soit par hectare et par année moyenne, 56 fr. En récapi- tulant ces données, on arrive à l'évaluation suivante pour la dépense moyenne annuelle, par hectare : CAS des scories Cas et des des super- phosphates ÉRRRE phosphates Acide phosphorique. . . . . . 12,50 25 POPABSOP EL NN ns. 15 » 15 2 VAT) AAA AT AE Pr RQ 26 » 6 LOCAUX: 780 Ce die 83,50 96 Quelle a été la rémunération de cette dépense de moins de 100 fr. à l’hectare ? C’est ce que va nous montrer l'évaluation du prix vénal des excédents de rendement qu’elle a produits, dans chacune des années écoulées de 1892 à 1897. Commençons par la pomme de terre. 1892. — Pomme de terre industrielle Richter. — La récolte a varié de 24950 kilogr. à 25 210 kilogr. à l'hectare, valant 4 fr. 50 les 100 kilogr. Les excédents de rendement, par rapport aux récoltes des parcelles non fumées, ont été les suivants : POIDS VALEUR de l’excédent en argent kilogr. francs {. Phosphates minéraux. . . . . . . 14 432 649,50 2, Scories de déphosphoration . . . . 13 320 599,40 3-7 ISUDETDIOSDRALE RENE RE 14 470 651,15 4 21PhosSpDhate DrÉCIDIÉ ee Se cer 13 120 290,04 1. Gette quantité de potasse s'est montrée trop faible pour la troisième récolte de pommes de terre ; nous y reviendrons en étudiant la récolte de 1896. 2. Ce qui suppose les 100 kilogr. de nitrate de soude à 24 fr., prix très supérieur aux cours actuels (1897). LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 323 Le coût exact de la fumure, qui comportait 300 kilogr. de nitrate, était de 98 fr. 50 pour la parcelle n° 1, de 99 fr. 50 pour le n° 2, de 112 fr. pour le n° 5 et de 104 fr. 50 pour le n° 4. Le bénéfice et le prix de revient des excédents, dus à la fumure, ressortent donc aux chiffres suivants : PRIX NALEUR de revient des FUMURE BÉNÉFICES du excédents quintal d’excédent francs francs francs francs 1. Phosphates minéraux . 649,50 — 98,50 — 551 » 0,682 ZARIACOTIES = ect re td) AU NE 0900 49% 90 0,747 3. Superphosphate . . . 651,15 — 112 » — 539,15 0,774 4, Phosphate précipité. . 590,04 — 104,50 — 485,54 0,796 1893. — Pommes de terre culinaires (Jaune de Hollande). — Un calcul identique conduit, pour la deuxième récolte de pommes de terre, estimée au prix très modique de 6 fr. les 100 kilogr., aux résultats suivants : ke ca de secte ESBEL ENS 100 Frot francs francs 1. Phosphates minéraux . . . . 727,10 0,716 de DCOTICS ASS Made etre 735,10 0,715 SA ISUDETDROSDN AE EN 2 524,76 1,057 4. Phosphate précipité. . . . . 608,90 0,878 On voit donc que, dans le cas qui s’est montré le moins favorable (superphosphate en 1893), le bénéfice résultant de la fumure, c’est- à-dire la valeur des excédents, a été encore de 468 °/, de la dé- pense en engrais, et que le prix de revient du quintal, vendu 6 fr., a excédé à peine À fr., soit le sixième de la valeur du produit. Ces exemples, que nous compléterons par l'appui des résultats tout aussi favorables obtenus dans la culture du blé, de l’avoine et du mais- fourrage, sont la justification manifeste des conseils que nous avons toujours donnés aux cultivateurs, en les engageant à ne pas s'arrêter à la hausse des engrais phosphatés pour en ajourner l'emploi. Il res- sort, en effet, clairement de ces exemples qu’une différence dans le coût de la fumure, de 12 à 15 fr. à l’hectare, écart maximum pou- vant résulter de la hausse des phosphates sur les prix des dernières 324 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE années, ne correspond pas, dans le cas de la fumure la plus chère (superphosphate), à 3 °/, de la valeur de l’excédent de rendement (15 fr. pour un produit net de 595 fr. — 9 fr. 85 °/,). On né saurait donc trop répéter aux cultivateurs qu’il est de leur intérêt le mieux entendu de faire au sol l'avance la plus large possible en matières fertiisantes ; ijs trouveront dans les excédents de rende- ment qui en résulteront une rémunération dont ils n’auront qu’à s’applaudir. | Le bénéfice sur un produit quelconque résulte, en agriculture comme dans toute industrie, de lécart entre la valeur vénale et le prix de revient de ce produit. Les éléments du prix de revient sont extrêmement complexes ; ils varient d’un lieu à l’autre avec la valeur de la matière première, les salaires, etc., etc. [l n’est pas possible d'établir, avec quelque chance d’être dans le vrai, un prix de revient moyen d’une denrée quel- conque, applicable à un pays tout entier. Le loyer de la terre, les charges qui pèsent sur elle, sa fertilité naturelle où acquise au moment où l’on en entreprend l’exploitation,, le capital à engager pour loutillage, le bétail, la culture et la furmure présentent, suivant les régions et, souvent, d’une exploitation à une autre dans le même département, quand ce n’est pas dans la même commune, des différences considérables. Il suit de là qu’on ne sau- rait déduire du rapprochement et de la combinaison de ces divers éléments un chiffre qui représente pour le pays entier le coût de production du quintal de blé ou de viande, du litre de lait, de la tonne de fourrage ou de fumier. Les affirmations relatives à un prix de revient moyen du blé, si souvent apportées à la tribune du Parlement, au cours des discus- sions sur les droits protecteurs, ne peuvent avoir la valeur qu’on voulait leur attribuer. Fixer à 25 fr., comme beaucoup d'orateurs l’ont fait, le prix de revient moyen du quintal de froment en France, ce qui amène logiquement à conclure que tous les cultivateurs sont en perte lorsque le cours du marché est inférieur à ce chiffre, c’est LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 329 à coup sûr une erreur. Une pareille généralisation est fautive. N’est-il pas évident, en effet, pour n’en donner qu’un exemple, que les culti- vateurs qui, en 1896, ont obtenu, les uns, dans le Nord, 25 quintaux en moyenne, les autres, dans le Var et le Gard, 4 à 5 quintaux seu- ‘ lement, n’ont pas produit au même prix les 100 kilogr. de froment, quelque différents qu’aient été les frais de production? On ne se tromperait pas moins lorsque, partant de ce prix de revient hypothé- tique de 25 fr., on chercherait dans l'établissement des droits de douane une compensation aux charges, différentes d’un pays à l’autre, que supporte l’agriculteur, Qui d’ailleurs pourrait établir la quotité de ces charges et, par suite, la compensation à leur donner ? D'autre part, s’il était vrai que le prix de revient moyen du quintal de blé est, en France, de 95 fr., on devrait en conclure qu’en 1896, avec une récolte de 95 millions de quintaux qui nous a permis d’être, pour la première fois, exportateurs, le prix moyen général du quintal sur le marché français n’ayant atteint que 18 fr. 53, l’agriculture s’est trouvée en perte de 600 millions de francs, rien que sur sa pro- duction en froment ! Nous ne pensons pas qu’il se trouve personne pour soutenir qu’il en à été ainsi. La seule conclusion à retenir de ces remarques, c'est l'impossibilité de fixer, même dans des limites étendues, un prix de revient unique du quintal de blé. Cette fixation n’aurait d’ailleurs, à supposer qu’elle fût possible, qu’un intérêt de curiosité, chaque cultivateur devant, par la force des choses, en raison des variations considérables des situations, arriver à produire 100 kilogr. de blé — comme des autres denrées agricoles — à des prix de revient essentiellement différents. Ce qui importe, c’est de rechercher les moyens d’abaisser le prix de revient des produits du sol et d’en vul- gariser la connaissance par des indications précises, à la portée des plus modestes cultivateurs. C’est la tâche que nous poursuivons depuis trente ans. L'augmentation économique des rendements d’une surface donnée est la condition fondamentale de la diminution du prix de revient des produits du sol. Cette augmentation économique, réalisable à divers degrés, partout où les conditions physiques de la terre et le climat n'y mettent pas obstacle, dépend de divers facteurs que l’on peut 326 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ramener à trois principaux : les opérations culturales, labours, mode de semailles, bersages, etc. ; le choix des semences et la fumure. Le rendement maximum est obtenu par le concours simultané de ces facteurs. Continuons l’exposé et la discussion des résultats de six années de culture expérimentale au parc des Princes. Nous avons examiné l'influence des diverses fumures phosphatées sur le rendement et sur le prix de revient de la pomme de terre industrielle et culinaire (essais des années 1892 et 1893). Arrivons à l’année 1894, où le champ d’expériences a porté du blé roux hâtif d'Alsace, semé en ligne le 12 octobre 1893, à raison de 133 kilogr. à l’hectare et récolté le 18 juillet 1894. A la fumure fondamentale en phosphate et potasse, donnée en 1892, on a ajouté un nitratage à la volée, le 28 mars 1894, à la dose de 15 kilogr. d’azote (100 kilogr. de nitrate de soude à l’hectare). Le sol avait été débarrassé par deux cultures successives de pommes de terre (en 1892 et 1893) de toutes les mauvaises herbes : il était parfaitement propre. Les rendements en blé et en paille ont été très élevés, allant, pour le grain, de 27 à 43 quintaux à l’hectare ; pour la paille, de 89 à 148 quintaux. Comme nous l’avons fait à propos des pommes de terre, nous orouperons les rendements en blé en quatre catégories, suivant la nature des engrais phosphatés, seule condition variable d’une par- celle à l’autre, tout le champ ayant reçu même quantité de potasse et de nitrate et même dose d’acide phosphorique d'origines diffé- rentes. Le coût des fumures pour chacune des catégories d’essais a été le suivant (°) : A L'HEOTARM — Phosphates-minéraux;. 4.4 4er «13 120 51,50 Scories de déphosphoration. . . . . . . 51,50 SUPÉEPROSDNALENEL EAN ets tester 64,00 Phosphate précipité. ue. un: 903 EU, 28,50 N’envisageons ici que les excédents de récoltes obtenus par l'in- 1. Les prix s'établissent sur les bases suivantes : pour les quatre séries d'expé- riences : 100 kilogr. de nitrate à 24 fr. et 335,3 de potasse à 45 cent. (15 fr.) ; pour les deux premières séries, 50 kilogr. acide phosphorique à 25 cent., soit 12 fr. 50; pour le superphosphate, 50 kilogr. acide phosphorique à 50 cent., soit 25 fr.; pour le phosphate précipité, 50 kilogr. acide phosphorique à 39 cent,, soit 19 fr. 50, LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES DC fluence de la fumure (différences avec le rendement des parcelles témoins). Ces excédents ont été les suivants pour chacune des catégories d'engrais phosphatés : EXCÉDENTS A L'HECTARE NATURE DE LA FUMURE EEE > grain paille quint. métr., quint. métr. Phosphates minéraux. . . . 14,71 42,34 Scories de déphosphoration. . 13,58 38,07 Superphosphate . . . . . . 14,97 30,22 Phosphate précipité. . . . . 8,06 24,20 Comme dans les cultures de pommes de terre des années précé- dentes, les phosphates minéraux, les scories et le superphosphate ont produit des excédents de rendement, sur le sol sans fumure, à la fois très élevés et presque égaux. Le phosphate précipité s’est montré sensiblement inférieur aux autres formes d’acide phosphorique, bien que son action ait encore été marquée par une production supplé- mentaire de 8 quintaux de grain et de 24 quintaux de paille. Il est aisé, en rapprochant du coût des engrais le nombre et la valeur vénale des quintaux de grain et de paille, d'évaluer le béné- fice résultant de la fumure et le prix de revient, réel celte fois, des 100 kilogr. de blé fournis en excédent sur la récolte du sol naturel non fumé. Admettant pour le quintal de grains le prix de vente de 20 fr., et pour la paille celui de 3 fr., la valeur des quatre récoltes s'établit comme suit : PHOSPHATES UPER- HOSPHATE enr EL ads Ri en à prétinité Pau fines Hauts francs RET no ere PE: 294,20 271,60 291,40 161,20 Paille . 127,02 114,21 90,66 72,60 TOO 421,22 385,81 382,06 233,80 À retrancher (!). . 51,90 51,50 64 » 58,50 Restant . . . 369,72 334,31 318.06 175,30 qui représentent le bénéfice net résultant de l’action des engrais. 1, Coût des fumures, 328 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE La relation entre la dépense de fumure et la valeur vénale des excédents de récolte qui en a été la conséquence, montre combien est avantageux le placement que fait le cultivateur en donnant à ses terres un approvisionnement rationnel en substances fertilisantes. Les excédents de rendement ont produit pour une avance de 100 fr. en engrais : phosphates minéraux, 737 fr.; scories, 649 fr. ; super- phosphates, 530 fr. ; phosphates précipités, 299 fr. Dans ce dernier cas, de beaucoup le moins favorable, c’est encore un placement à 300 °/, que représente la fumure. Envisageons maintenant le prix de revient des excédents. Des très nombreuses expériences que nous poursuivons depuis plus de vingt- cinq ans, tant dans nos champs d’essais que dans un domaine de crande étendue, nous avons tiré la conclusion que l’on peut couram- ment produire un quintal de blé avec sa paille, en excédent sur la récolle du méme sol non fumé, avec une dépense de 4 à 8 fr., en engrais convenablement choisis. Cette affirmation, maintes fois reve- nue sous notre plume dans notre longue campagne de propagande, nous a valu parfois, de la part de certains publicistes, des critiques aussi acerbes que mal fondées. Dénaturant, volontairement ou non, la lettre et le sens de notre assertion, on nous à fait dire que nous prétendions produire du blé au prix moyen de 5 fr. le quintal; il s’est même trouvé des associations agricoles et des commissions dé- partementales pour nous sommer de réaliser cette utopie sur des exploitations mises gratuitement à notre disposition. En leur temps, nous avons répondu à ces attaques lorsqu'elles n’étaient pas trop discourtoises, mais nous avons repoussé les sommations qui nous étaient faites, nos détracteurs confondant, à plaisir, le prix de revient d’une récolte de blé prise dans son ensemble en un point quelconque du territoire et celui des quintaux de froment que l’on peut obtenir en excédent sur le rendement d’un sol sans fumure ou insuffisam- ment fumé. Nous verrons, tout à l'heure, quelle peut être la dimi- nution du prix de revient de toute une récolte de blé et non plus seulement de l'excédent, sous l'influence de la fumure. C'est du prix de revient des excédents seuls que nous avons jamais parlé, et nous allons montrer, par les résultats de notre culture de 1894 au pare des Princes, combien est fondée l’assertion relative à LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 329 la production d’un quintal de blé avec sa paille à un prix inférieur à 6 fr. C’est là le point essentiel dont nous voudrions que nos culti- vateurs pussent se convaincre par des expériences inslituées par eux dans leurs propres champs. Dans les quatre conditions de fumures rapportées plus haut, le prix de revient du quintal de blé, en excédent, s’obtiendra en divi- sant respectivement le coût de la fumure par le nombre de quintaux qui dépasse le rendement des parcelles témoins sans engrais; on aura ainsi : , 51",50 s ès minéraux . 3400 Pour les phosphates minéraux 14,71 2 EY LT Les Ï aiane ner A Pour les scories. 13,58 SA TIE) 64 s Pour le superphosphate. . . . . — 41,39 14,957 de 581,50 Pour le phosphate précipité . nn HET C’est donc au-dessous de 5 fr. que, du fait de la fumure seul, peut s’abaisser le prix de revient des quintaux de grain (avec leur paille) obtenus en excédent. C’est là tout ce que nous avons voulu prouver. Quelle influence un semblable résultat peut-il exercer sur le pro- duit net d’un hectare de blé? Pour les raisons que nous avons données, la question ainsi posée n’est pas susceptible d'une réponse applicable aux emblavures de tout un pays, mais on peut cependant s'en faire une idée à l’aide d’un exemple choisi dans des conditions bien déterminées. La comptabilité de l’école Mathieu-de-Dombasle nous a permis, il y a quelques années, d'établir le coût de la culture du blé à Tom- blaine (*). Nous étions arrivés, M. Thiry et nous, à en fixer le montant (fumure non comprise) à 268 fr. par hectare. Ce chiffre comprend le loyer de la terre, les frais de culture et de récolte et les frais généraux ; 1l est plutôt supérieur à la dépense moyenne dans une exploitation de Lorraine bien tenue. La production du blé dans des terres analogues à celle à laquelle se rapporte cette évaluation, et 1. Voir Études agronomiques, t. Il, p. 138 et suivantes. 330 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE demeurées sans fumure depuis quelques années, atteint à peine 10 à 11 quintaux à l’hectare. Dans ces conditions, le prix de revient du quintal se rapproche du chiffre de 25 fr. cité à la tribune comme re- présentant le coût moyen des 100 kilogr. de froment en France. I serait, en effet, de 24 fr. 40. Prenons-le comme point de départ arbitraire de la discussion. Si nous ajoutons à cette dépense de 268 fr. la somme de 51 fr. 50 pour engrais, la dépense totale à l’hectare montera à 319 fr. 50, soit, en nombre rond, 320 fr. Si, comme M. Thiry l’a obtenu à Tomblaine et nous, en 1894, au pare des Princes, la récolte atteint 25 quintaux à lhectare, le prix de revient du quintal (paille comprise) se trouvera abaissé à 12 fr. 30 environ, laissant plus de 7 fr. de bénéfice sur le cours de 20 fr., et chacun des quintaux en excédent sur le rendement de 11 quintaux reviendra à 3 fr. 64 seulement. Est-il besoin de dire que nous ne donnons à ces chiffres aucun caractère absolu ? Ils ont seulément pour but de mettre hors de discussion deux faits de nature à encourager puissamment les culli- vateurs dans l'emploi des engrais minéraux, à savoir : l'influence tout à fait prépondérante de l'élément fumure sur le rendement, toules choses égales d’ailleurs, et l'erreur profonde dans laquelle on tomberait en renonçant, sous prétexte de la hausse des engrais phos- phatés, à les appliquer sur une large échelle aux emblavures d’au- tomne. Nous avons vu que l'acide phosphorique, en revenant aux prix de 1890, à subi, par rapport aux cours des années 1896 et 1897, une augmentation de 20 °/, environ, le kilogramme ayant passé de 40 centimes à 50 ; mais si l’on rapproche cette hausse du bénéfice réalisable par les excédents de récolte, bénéfice qui varie entre trois et sept fois la dépense en engrais, on conclura qu'elle est de peu d'importance au point de vue du résultat final et qu’elle ne doit en rien engager le cultivateur à restreindre ses fumures d’au- tomne. En accord avec les faits les mieux constatés dans la pratique, les expériences du parc des Princes prouvent, une fois de plus, que 300 kilogr. de scories ou de superphosphate titrant 15 à 16 °/, d'acide phosphorique, associés, si le sol le réclame, à 30 ou 40 ki- logr, de potasse et complétés, dans leur action, par l’épandage de \ LE CHAMP D'EXPÉRIENCES DU PARC DES PRINCES 331 100 à 150 kilogr. de nitrate de soude au printemps, constituent une fumure pour blé économique et tout à fait rémunératrice, Si les sols qu'on destine aux emblavures d'automne sont très pauvres en azote, il y à une pratique assez répandue déjà et dont nous nous trouvons très bien depuis plusieurs années dans un grand domaine de Lor- raine : elle consiste à ajouter, avant la semaille, aux engrais phos- phatés et potassiques, 60 à 80 kilogr. de sulfate d’ammoniaque à l’hectare. On assure par là une vigueur assez grande aux jeunes céréales pour que leur développement les prépare à supporter les rigueurs de l'hiver. Une alimentation suffisante est, pour les plantes comme pour les animaux, la première et la plus essentielle des conditions à remplir si l’on veut obtenir du sol des rendements capables de laisser entre le prix de revient des produits et leurs cours sur le marché un écart vraiment rémunérateur. C’est la conclusion que les propriétaires par leur esemple, les publicistes par leurs conseils, doivent s’effor- cer de faire pénétrer dans la petite et la moyenne culture, trop dis- posées encore à méconnaître les importantes vérités que l'expérience a mises en évidence. Station agronomique de l'Est. Paris, juillet 1906. L. GRANDEAU, L. BARTMANN. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES DES STATIONS D'ANALYSE ET DE CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES PRESCRIPTIONS TECHNIQUES — MÉTHODES D’ANALYSE — RÈGLEMENTS FAR: M A; -ERON Les graines forestières, aussi bien que les graines agricoles, sont l’objet d’un commerce important, tant en France qu’à l'étranger, et ce commerce a besoin d’un contrôle. D'autre part, la qualité d’une semence saine et d’aspect extérieur normal peut être extrèmement variable, suivant l’époque et l'ancienneté plus où moins grande de la récolte, les conditions et procédés de conservation employés, et aussi suivant une foule de causes qui dépendent du lieu d’origine de la graine, du sujet qui a fourni cette graine, des procédés de récolte et de désarticulation, etc. Nous ne pouvons, dans l'étude qui va suivre, nous étendre sur les causes qui sont susceptibles de faire varier depuis la qualité zéro jusqu’à la qualité parfaite une graine d'apparence non suspecte. Nous renverrons à ce sujet à la publication de M. Thil () sur les graines résineuses, aux nombreux articles publiés par M. Schribaux 1. À. Thil, « Achat, récolte et préparation des graines résineuses employées par l'ad- ministration des forêts » (Revue des Eaux et Foréts, 1S84).. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 339 dans les revues agricoles (‘), aux nombreux travaux du professeur D' Nobbe, particulièrement à son important ouvrage sur les semen- ces (*) et aux intéressantes observations du D° Karl von Tubeuf sur les semences forestières (°). De même, en ce qui concerne la haute importance économique de l'essai des graines, nous ne pouvons que renvoyer au remarquable rapport sur le commerce des graines forestières, présenté par le conseiller intime D° Nobbe au congrès de la Société de dendrologie forestière tenu à Dresde en 1899 (*); aux publications allemandes du professeur D° Schwappach d’Eberswalde (*) et du D° Rodewald à Kiel (*); aux publications de M. Johannes Rafn de Copenhague (°) ; au rapport de M. Pierret sur la station d’expériences du domaine forestier des Barres-Vilmorin (*). Nous négligerons complètement, ou tout au moins nous ne parle- rons que d’une façon accessoire des essais de graines agricoles. Nous nous bornerons, après une description rapide des plus importantes stations d'essai de semences forestières existant actuellement en France et à l'étranger, et après un aperçu comparatif des résultats acquis, à déduire de cette étude les prescriptions techniques qui nous paraissent devoir être appliquées aux essais de germination des graines forestières exécutés en France. 1. Botanique agricole, par E. Schribaux et J. Nanot. Paris, 1903 (chapitre con- sacré aux semences). 2, Handbuch der Samenkunde, von D° Friedrich Nobbe. Berlin, 1876. 3. Samen, Früchte und Keimlinge der in Deutschland heimischen oder einge- fährlen forstlichen Culturpflanzsen. Berlin, 1591. 4. « Ueber den forstlichen Samenhandel » von geheimen Hofrath. Professor D' Nobbe (Tharander forstliches Jahrbuch, 49 Band, 3 Heft. Dresden, 1899). 5. « La Station d'essai de graines forestières d'Eberswalde », par le professeur Dr Schwappach (Revue dendrologique de Beissner, janvier 1903). 6. « Zur Methodik der Keimprüfungen, von DH. Rodewa!ld » aus den land- wirtschaftlichen Versuchs-Stationen, 1889. 7. « Etwas über Samenuntersuchungen und die forstlichen Samenhandel », von Johannes Rafn (Mälteilungen der deutschen dendrologischen Gesellschaft, n° 9, 1900, et n° 10, 1901, et Die Gehôl:-Samenunlersuchungen der Saison 1902- 1903, von Johannes Rafn. Kjôbenhavn, 1903. S. Bulletin du Ministère de l’agriculture, 9° année, n° 6. Paris, 1890. 394 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Nous pensons en effet que, soit qu’il s'agisse d'expériences exécu- tées dans un but de contrôle, soit qu’il s’agisse de recherches scien- tifiques, les essais de germination doivent toujours être exécutés d'une manière méthodique nettement définie ; c’est, à notre avis, le seul moyen d'obtenir en la matière des résultats susceptibles d’être comparés les uns aux autres, et susceptibles aussi d’être mis en parallèle avec ceux qui sont obtenus à l'étranger. Généralités Les essais de semences reposent sur trois principes : 1° Avant de mettre une semence en terre, il est indispensable de savoir si elle est susceptible de germer ; autrement dit, il faut con- naître combien il y a de sujets susceptibles de se développer dans un lot de graines qu’on veut utiliser. Le nombre rapporté à cent de craines susceptibles de germer est ce qu’on appelle le coefficient de facullé germinative. 9 Les semences livrées par le commerce sont toujours mélangées d’une quantité plus ou moins grande d’impuretés (débris d’écailles, pierrailles, fragments de terre, graines cassées ou notoirement détériorées, graines étrangères et débris de toute nature) que les procédés les plus parfaits ne permettent pas d'éliminer ou qu'on ne s’est pas donné la peine de séparer. Pour se rendre compte de la valeur d’une fourniture (généralement vendue au poids), 1l est nécessaire de connaitre la proportion d’impuretés contenues dans la livraison. Si dans un poids P de la semence livrée 1l existe un poids I TT étre qu’on appelle le coefficient d'impuretés, la proportion p de pureté. temarquons que la vérilable valeur marchande d’une fourniture est liée à deux facteurs indépendants l’un de l'autre, la pureté d’une part et la faculté germinative d'autre part. Le produit de ces deux coefficients est ce qu'on appelle la vateur cullurale d'une semence. 3° Une graine mise en terre peut germer dans des conditions nor- males, variables il est vrai suivant les espèces et les situations, mais ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 339 telles que le jeune végétal né de la graine est susceptible de prendre pendant une saison de végétation son développement normal. Dans nos climats, pour la majorité des plantes agricoles, ce développe- ment normal va jusqu’à la maturité et la dissémination de la semence ; pour les graines forestières, ce développement normal est atteint lorsque le jeune végétal est suffisamment lignifié pour supporter les rigueurs de l’hiver et lorsqu'il a en outre emmagasiné dans ses tissus une provision suffisante d'éléments de réserve pour repartir, c’est-à-dire développer ses premiers organes verts au début de la saison de végétation suivante. Une graine qui manque de vitalité, dont la jeune plantule com- mence à se développer trop tard, peut n'être plus susceptible de prendre pendant le restant de la saison de végétation son déve- loppement normal; le végétal issu de cette graine est alors sans avenir. On appelle énergie germinative la caractéristique des semences à cet égard. Ces principes ont été posés par le professeur D' Nobbe, qui, dès 4869, faisait créer à Tharandt (Saxe) la première station d'essai de semences, et, de l’avis même du professeur D° Schwappach (°), «c’est l'administration forestière française qui, la première, est entrée dans la voie de l’essai systématique des graines forestières, en créant, en 1872, au domaine national des Barres, une station d'expériences pour soumettre à des essais minutieux aussi bien les graines achetées au commerce que les graines provenant des séche- ries domaniales ». Depuis, les établissements de ce genre se sont multipliés ; il a été fondé dans presque tous les États d'Europe, ainsi que dans l’Amé- rique du Nord, des stations d’essai de semences dont le nombre ne cesse de s’accroître. Il est à remarquer, toutefois, que si les agricul- teurs ont donné à ces essais, avec beaucoup de succès d’ailleurs, une extension de plus en plus grande, « les forestiers, de leur côté, n'ont en général apporté dans les débuts à cette question capitale qu’une attention bien moins sérieuse (‘) ». Aussi est-ce seulement 1. Revue dendrologique de Beissner, janvier 1903. 336 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE dans le cours de ces dernières années, au vu des résultats acquis pour les semences agricoles (*), qu’on a senti la nécessité de réformer le marché des graines forestières, afin d'obtenir des produits meil- leurs et moins chers ; comme conséquence, nous voyons l’établisse- ment suisse de Zurich prendre une immense extension (?); nous voyons l'Autriche créer en 1889, à Mariabrünn, un laboratoire spécial d’essai de graines forestières ; un peu plus tard, en 1899, c’est l'Allemagne qui crée à Eberswalde une station spéciale d’essai de graines forestières. Ainsi peu à peu s'organisent et se généralisent les essais de graines forestières, et il n’y a pas de raison pour que le propriétaire forestier qui récolte ou qui achète des semences fores- tières ne vienne pas, comme le fait déjà l’agriculteur, s'adresser aux stations d’analyse et de contrôle des semences. Il le fera lorsqu'il sentira ces établissements suffisamment outillés pour lui fournir rapidement des résultats exacts (°). 1. M. Schribaux constate que c'est gräce à l'influence et au contrôle des stations d'essai de semences que la qualité des semences fourragères s'est grandement amé- liorée dans l’espace d'une quinzaine d'années, et qu'en même temps les prix ont nota- blement diminué (E. Schribaux et J. Nanot, Botanique agricole, p. 101). 2. Du 1°* juillet 1902 au 30 juin 1903, l'établissement suisse de Zurich a essayé 10 274 échantillons, dont 2? 184, soit 21,3 °/, de graines forestières, et on lit dans le compte rendu annuel de cette station que la plus grande partie de la récolte de graines des pins de l’Europe, récolte dont la valeur est de plusieurs millions de francs, est essayée dans cet établissement, 3. Nous relevons au bulletin de la Société forestière française des amis des arbres (1° trimestre 1906) la phrase suivante dans une lettre adressée par le directeur d'une section forestière scolaire du Gantal au président de la société : « .….Les graines (pin sylvestre sans doute) que vous avez bien voulu m'adresser, il y a deux ans écoulés, n'ont pas levé ; je n'ai pas trop su pourquoi... » Rien ne prouve que la graine semée n'était pas vieille, et par suite incapable de germer. — Rien ne serait plus facile que de mentionner sur toute étiquette, outre le nom de la graine, le pour-cent de germination avec la date de l'essai; ces deux renseignements sont, à notre avis, aussi indispensables l'un que l'autre. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES JO PREMIÈRE PARTIE STATIONS D'ANALYSE ET DE CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES I. — STATIONS ALLEMANDES L'idée dominante en Allemagne a toujours été de protéger l’agri- culteur contre les fraudes, en instituant dans le domaine d’action des stations agronomiques un service de contrôle ; aussi existe-t-il dans ce pays un très grand nombre d'établissements qui ont pour mission de contrôler les engrais, les fourrages, les semences et d'effectuer les recherches utiles à l’agriculture. En 1900, d’après le professeur Nobbe (‘), ce service était assuré par soixante-neuf stations agronomiques en activité ; trente-cinq de ces stations mentionnaient dans le programme de leurs travaux le contrôle des semences, et parmi elles un certain nombre seulement s’occupalient des semences forestières. Pour atteindre leur but de contrôle d’une façon pratique, il fallait à ces nombreuses stations des méthodes uniformes ; il fallait tout d’abord, dit le professeur Nobbe, « établir des méthodes spéciales d'analyses dans les diverses directions et les rendre très précises en répélant toujours la même épreuve avec un matériel identique ». Aussi, dès l’année 1875, a eu lieu à Gratz la première assemblée des directeurs des stations d’essai de graines, où l’on a pris des disposi- tions pour arriver à l'identité des méthodes et des principes. Ce groupement, nécessaire aussi dans les autres branches du contrôle agricole, a été définitivement établi par la fondation à Weimar, en 1898, du Verband der landwirtschafllicher Versuchs-Stulionen im deutschen Reiche. 1. L'Agricullure allemande à l'exposition universelle de Paris, Bonn-s.-Rh., 1900. Rapport présenté par le conseiller intime professeur Nobbe sur le « Développe- ment et l'état actuel du service des expériences agricoles de l'empire d'Allemagne ». ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — 11 22 338 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE in matière d’essais de semences, le Verband a établi pour toute l'Allemagne un véritable code (‘), composé d’une série de prescrip- tions techniques ayant pour but de rendre les expériences précises et absolument comparables les unes aux autres. Les deux stations les plus importantes au point de vue de l'essai des graines forestières en Allemagne sont : La station de Tharandt (Saxe) ; La station d'Eberswalde (Prusse). Station d'essai de semences de Tharandt (*) La station royale de physiologie végétale et de contrôle de semen- ces de Tharandt a été fondée en 1869 par le syndicat agricole du cercle de Dresde ; elle a été reprise par l’État en 1875 et augmentée en 1886 d’une section jardinière. Elle s’occupe de recherches de physiologie végétale, de l’étude et du contrôle des semences, tant agricoles que forestières, et des questions de bactériologie. La station est annexée à l’académie forestière de Tharandt, dans les bâtiments de laquelle elle est installée ; elle possède un labora- toire de chimie et de physiologie, une serre chaude pour les expé- riences de physiologie végétale, une installation complète pour l’étude et le contrôle des semences et enfin un jardin botanique important. En ce qui concerne le contrôle des semences, les essais sont effectués sous la direction du directeur de la station et sous la sur- veillance d’un des assistants ; la préparation des lots de semences à mettre en germination, la détermination du coefficient de pureté et les différentes manipulations relatives à la mise en expérience des échantillons sont effectuées par des Jeunes filles dressées à ce travail 1, Technische Vorschriflen des Verbandes landwirtschaftlicher Versuchs-Sta- tionen im deutschen Reiche fur die Samenprüufungen. Paul Parey, Berlin, 1903. 2, D'après le Rapport sur le développement et l'état actuel du service des expé- riences agricoles dans l'empire d'Allemagne, présenté à l'exposition de 1900 par le conseiller intime professeur D'° Nobbe, et les renseignements qu'a bien voulu nous fournir le D° Nobbe en nous faisant visiter la station de Tharandt. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 339 spécial et payées par la station ; les comptages sont confiés à un préparateur chargé de les effectuer tous les jours à des heures déter- minées. La moyenne annuelle du nombre des analyses effectuées dans cet établissement s'élève à environ huit cents, dont seulement trente à quarante par an concernent les graines forestières. Le matériel de la station comprend comme parties essentielles : 1° Une collection complète de graines, y compris les graines fores- tières ; cette collection, richement installée dans une des salles de la station, compte environ trois mille échantillons, classés par genres et par espèces d’après le système d’Endlicher ; chaque genre est numéroté et catalogué. A cette collection est jointe une collection de fruits, de semences et de cônes, généralement conservés dans des bocaux en verre ; 2° Une balance de précision au milligramme et une balance au centigramme, ainsi que les appareils de pesées ordinaires ; la balance au centigramme est employée pour les expériences cou- rantes dans lesquelles on se contente de pesées faites au déci- gramme ; 9° Deux étuves à température constante et à régulateur de tempé- rature ; 4° Tous les appareils et accessoires nécessaires pour la manipula- tion des semences, parmi lesquels nous noterons : des cuvettes en porcelaine pour la mise en expérience des buvards de germination ; du papier buvard spécial pour germinateurs ; un jeu complet de tamis (système Nobbe) ; une sonde pour le prélèvement des échantil- lons et divers instruments nécessaires pour faciliter les opérations du nettoyage, du pesage, du séchage et pour maintenir le degré d'humidité voulu sur les germoirs pendant la durée des expériences ; enfin les registres, armoires à échantillons et tables de manipula- Lions ; o° Des terrines remplies de sable, pour la mise en germination des grosses graines telles que glands, faines, etc., qu’on place pen- dant la durée de l'expérience dans la serre chaude destinée aux expériences de physiologie végétale. Les essais de germination sont exécutés conformément aux pres- 340 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE cripuons techniques de l’Union des stations agricoles de l'empire allemand. Nous n'avons donc à nous occuper ici que de la détermi- nation de la faculté germinative, afin de décrire le procédé utilisé à Tharandt. L'appareil employé est Pétuve à température constante du D'Nobbe, modifiée par lPannexion des tubes à air chaud système Schribaux ; les graines de chaque échantillon d'expérience sont disposées dans un germoir en papier buvard spécial ; deux germoirs sont placés dans une cuvelte en porcelaine dont le fond est garni d’un double papier buvard, et les cuveltes sont alignées sur les plateaux de l’étuve. À Tharandt, l’une des étuves est généralement réglée à 20° centigrades et l’autre à 30° centigrades. Pour lPusage, l’étuve est entourée d’une enveloppe en bois qui diminue la déperdition de chaleur ; enfin, de temps en temps et selon les besoins, tout l’appareil est désinfecté au formol. Notons ici que le papier buvard employé, préalablement stérilisé, doit être humecté de telle sorte qu'il renferme environ 60 °/, de l’eau totale qu’il pourrait absorber à saturation. Dans la pratique, on obtient ce résultat en mouillant à saturation le germoir avec de l’eau stérilisée et en le laissant reposer ensuite quelques instants sur un coussin de buvard sec. Lorsque les semences sont ainsi disposées dans l’étuve, il suffit de maintenir le degré d'humidité constant pendant toute la durée de l’expérience ; pour cela, l'opérateur qui fait les comptages arrose légèrement toutes les vingt-quatre ou les quarante-huit heures les buvards à l’aide d’une pipette ; une cer- laine pratique lui apprend à juger à peu près exactement de l’humi- dité du germoir au simple toucher. La surveillance des échantillons mis en expérience se fait tous les jours, ainsi que les comptages. Quant à l’aération, nécessaire aussi à une bonne germination, elle est réglée dans l’étuve à l’aide de deux ventilateurs disposés sur les parois latérales. Les prescriptions techniques indiquent de prendre pour la con- duite d’une expérience quatre lots de cent graines ; le professeur Nobbe place deux à deux ces lots dans deux cuvettes distinctes, au lieu de placer ses quatre échantillons dans une même cuvette, parce qu'il peut y avoir accidentellement excès ou insuffisance d'humidité ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 341 dans une des cuvettes d'expérience (‘) et qu’en opérant comme nous venons de l'indiquer il est plus sûr d’obtenir une moyenne d’expé- rience exacte. Ïl nous reste à expliquer comment le professeur Nobbe a été con- duit à adopter le chiffre de 60 °}, d'humidité que nous avons donné précédemment. Ce chiffre de 60 °/,, qui représente à son avis le degré d'humidité le plus favorable, a été déterminé d’après les résultats d’une longue série d'expériences dans lesquelles, toutes choses égales d’ailleurs, on a fait varier le degré d'humidité. Dans ces expériences, la quan- lité d’eau contenue dans le papier buvard, autrement dit l'humidité du germoir, a été mesurée à l’aide de pesées ; ces pesées, faites dans l’étuve elle-même, ont permis de constater la déperdition en eau des germoirs au cours de l’expérience et par suite de déterminer la quantité d’eau qu'il était nécessaire de leur rendre pour maintenir constant le degré d’humidié. Actuellement, l’expérimentateur sait que, dans les conditions où il opère, 1l doit, toutes les vingt-quatre ou les quarante-huit heures, ajouter sur son papier buvard un nombre donné de centimètres cubes d’eau ; un appareil très simple à siphon, composé d’un long tube gradué rempli d’eau mis en communication avec une pipette, lui permet d’arroser périodiquement ses germoirs dans les conditions voulues. Cette manière de régler l'humidité du germoir, très exacte, mais trop longue, n’est plus employée à Tha- randt, en raison de l'expérience des opérateurs, sauf pour les recher- ches scientifiques. Le professeur Nobbe, qui depuis 1869 s'occupe à Tharandt des essais de semences, a depuis longtemps créé ou utilisé d’autres types de germoirs; nous citerons par exemple le godet en terre poreuse dit germinateur Nobbe ; nous citerons aussi un germinateur rempli de sable stérilisé qui est arrosé comme le papier à filtre et sur lequel on place les graines d'expérience. Aujourd’hui, à Tha- randt, il emploie de préférence, notamment pour la mise en germi- nation des graines forestières, le papicr buvard, et il en préconise 1. Un excès d'humidité est très à redouter dans les exp‘riences de ce genre, ct tend à diminuer le pour-cent de germination. 342 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE l'emploi, considérant © que le papier buvard, si on a soin de le manier d’après les règles des prescriptions techniques, est d’une manipulation facile, propre et très nette, et qu’il permet de se ren- dre compte plus rapidement et sans hésitation du résultat d’une épreuve » (°). Station d'essai de semences forestières d'Eberswalde (°) La station d’essai de semences forestières d’Eberswalde a été créée en 1899 comme section de la station centrale de l'académie forestière d'Eberswalde, pour s’occuper des essais demandés par les proprié- taires particuliers et les commerçants ; elle est provisoirement ins- tallée dans les locaux affectés aux bureaux forestiers du D' Schwap- nach, forstmeistler attaché comme professeur à l’académie forestière, et un brigadier de bureau est spécialement chargé du contrôle des semences ; elle ne dispose d'aucun crédit permanent; des crédits spéciaux Jui sont affectés lorsque les besoins l’exigent et les recettes (produit des analyses) sont versées dans la caisse du Trésor. Les essais sont exécutés conformément aux « prescriptions techni- ques de l’Union des stations agricoles de lempire allemand ». L'appareil employé est la caisse à germination du D' Gieslar, modi- fiée par le professeur Schwappach. L'appareil du professeur Cieslar, actuellement utilisé à la station autrichienne d’essai de semences de Mariabrünn, se compose d’une solide caisse de zinc à section horizontale carrée dont le fond est formé d’une seule feuille de zinc fort, et dont les parois latérales S sont doubles ; l’espace compris entre les parois est rempli par un corps mauvais conducteur de la chaleur, des cendres par exemple. La paroi antérieure de la caisse est plus basse que la postérieure, afin que le couvercle soit incliné ; ce couvercle est mobile et peut 1. Anträage des Ausschusses für Samenprüfungen, aus den landwirtschafilichen Versuchs-Stationen-Organ von Nobbe, 54° vol., 1900, p. 53-56. 2. D'après le compte rendu da professeur D° Schwappach sur la station (Revue dendrologique de Brissner, janvier 1903) et les renseignements qu'a bien voulu nous donner à Eberswalde le professeur Schwappach, directeur de la station. [2] ANALYSE ET CONFRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 343 être relevé ; il est formé de deux glaces enchâssées dans un châssis de tôle et séparées par une couche d’air qui Joue le rôle de corps isolant. Le fond de la caisse est couvert d’une couche de sable fin, lavé et calciné, d'environ 5 centimètres d'épaisseur, couche sur laquelle on place des plateaux d’argile ; l’humidification du sable est obtenue au moyen d’un canal à eau couvert K qui entoure extérieurement la base de la caisse; ce canal est alimenté par l'extérieur et quatre tubes À conduisent l’eau du canal dans l’intérieur de la caisse. Pour mouiller le sable, on n’a qu’à verser de l’eau dans une des ouver- tures d'alimentation ; veut-on au contraire le laisser se dessécher ? il suffit d'ouvrir un tube de vidange et de laisser couler l’eau autant qu'on le désire. L’aération intérieure est assurée par deux ouvertures situées sur les parois latérales ; enfin, un thermomètre permet de connaître la température intérieure de la caisse sans qu’il soit néces- saire de l'ouvrir. La germination s'effectue sur des plats d'argile qu’on place dans l'appareil sur la couche de sable, et dans lesquels on met les graines d'expérience. Un simple support soulève l'appareil et permet de le chauffer en dessous soit avec une petite rampe à gaz, soit simplement à laide de veilleuses. Les dimensions de lappareil en usage à Mariabrünn permettent d'y mettre en expérience simultanément trente-six plateaux, qui peuvent contenir chacun cent graines d’essences résineuses ordi- naires telles que celles des pins, épicéas et mélèzes. À Eberswalde, l'appareil employé lors de la fondation de la station a été celui que nous venons de décrire, et l’établissement en possède deux qui sont installés dans les bureaux forestiers, c’est-à-dire dans des pièces habitées et chauffées normalement ; la température des caisses à germination est maintenue entre 20° et 25° centigrades à l’aide de petites lampes à alcool qu’on place par intermittence sous les appareils. Afin de grouper plusieurs de ces appareils dans des conditions identiques, le professeur Schwappach à fait construire une étuve dont la disposition générale est la suivante : l’étuve est identique à celle du professeur Nobbe, mais chacun des plateaux 344 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE l'étuve Nobbe a été remplacé par un petit appareil Cieslar aplati et simplifié ; chacun de ces petits appareils, d’une hauteur totale de 20 à 25 centimètres, s’introduit dans l’étuve comme on y introduisait les anciens plateaux, et chacun d’eux renferme un grand nombre de petits plats d'argile qui reposent sur du sable humide, comme dans l’appareil Cieslar. Cette étuve, placée dans une salle habitée et par suite régulière- ment chauffée, conserve très longtemps la même température, et il suffit d'allumer de temps en temps une petite lampe à alcool placée à Ja partie inférieure de l'appareil pour élever ou maintenir la tem- pérature de l’étuve au degré voulu ; un cône renversé en métal, échauffé par la lampe, dirige Pair chaud vers les tubes Schribaux qui garnissent les parois latérales de l’étuve, afin d'assurer l’unifor- milé de la température dans toutes les parties de l’appareil. Avec celte étuve, le professeur Schwappach obtient des résultats rapides et très comparables les uns aux autres. Nous insisterons tou- tefois sur un point qui à notre avis est essentiel : pour que des appa- reils de ce genre puissent fonctionner, 1l est nécessaire que les plats d'argile sur lesquels reposent les graines soient préparés avec le plus grand soin et offrent un degré de porosité identique dans toutes leurs parties, pour cela 1ls ne doivent être faits qu'avec une argile très pure, soigneusement triée et susceptible de donner à la cuisson une matière très homogène et suffisamment poreuse ; autrement dit, la préparation de ces plateaux doit être, dans le commerce, une spécia- lité en quelque sorte garantie par la maison qui les livre. À Ebers- walde, lors de linstallation de la station en 1889, le professeur Schwappach a fait exécuter ses plats d'argile en Allemagne ; dès le début, il n’a obtenu avec ses appareils que de très mauvais résultats : la porosité des germoirs était tellement différente que, toutes choses égales d'ailleurs, deux échantillons de la même graine placés côte à côte donnaient des écarts inadmissibles. Après de patientes recherches, M. Schwappach a dù admettre le procédé suivant : avant de se servir des germoirs qui lui sont fournis, il les plonge pendant dix jours dans une solution acide, puis il les lave avec grand soin et les laisse sécher; c’est seulement après avoir fait subir à ses germoirs une {elle préparation qu’il peut obtenir des résultats comparables ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 345 entre eux. Avec des terres poreuses d’origine française que nous avons eu l’occasion d'essayer, nous avons éprouvé les mêmes diffi- cultés, et nous pensons qu'il est de toute nécessité de S'assurer d’une façon très minutieuse de la qualité des plats d’argile qu’on achète au commerce, et de vérifier avec le plus grand soin leur parfaite porosité, avant de les employer dans des expériences de germi- nalion. Il nous reste à dire quelques mots du fonctionnement et de la clien- tèle de la station. | Le fonctionnement de la station d'essai est défini par un règlement qui a été revisé le 9 février 1904 et dont le texte a été publié dans le Deutsche Forslzeitung, n° 23 du 5 juin 1904 ; dans ce règlement, les instructions relatives aux essais sont conformes aux prescriptions techniques. Îl est intéressant de constater qu’à Eberswalde, comme dans tous les établissements similaires, le nombre des échantillons de sraines forestières mis en expérience a été en progression rapide au fur et à mesure que la station était plus connue ; le tableau suivant donne un relevé de ces chiffres : ANALYSEKS A — complètes payantes gratuites Pendant l'exercice 1900 il a été exécuté . . . 44 dont 31 13 — 1901 — DE De 39 13 — 1902 == ste 109 61 48 -- 1903 TT site 174 1185 59 Quant à la clientèle de la station, elle comprend aujourd'hui d’une part les propriétaires forestiers et les négociants en semences forestières et d'autre part les services forestiers de l’État. Les propriétaires forestiers en Prusse, de même d’ailleurs que les agriculteurs, ont reconnu avec raison qu’ils sont mieux servis et à meil- leur marché lorsqu'ils s'adressent au commerce par commandes grou- pées que lorsqu'ils agissent isolément ; aussi ont-ils pris l'habitude de se grouper en syndicats agricoles, en Landwirtschaftskammern, et de centraliser leurs commandes de graines forestières (?) ; c’est alors le 1. Nous lisons dans le compte rendu de la station suisse d'essai de semences de Zurich (1903, p. 4) les lignes suivantes : « Nous devons reconnaître que l'activité de 346 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE syndicat qui achète en bloc les semences forestières demandées; ces achats sont faits à la condition que les graines livrées seront soumises aux essais de germination à Eberswalde, aux frais du fournisseur, dans les conditions prévues par un contrat passé entre le syndicat d’une part et les principaux fournisseurs de semences d’autre part. En vertu de ce contrat, les commandes particulières, transmises par le syndicat au marchand de graines, sont exécutées par ce dernier, qui doit adresser directement dans un délai convenu chaque fourni- ture de graines au propriétaire qui l’a demandée ; une fois les livrai- sons faites, le syndicat désigne à son choix, sans l'intervention du fournisseur, parmi les acheteurs qu’il a représentés, 12 à 20 °/, de ceux-ci, et il leur fait envoyer à la station d'Eberswalde un échan- tillon des fournitures qu'ils ont reçues, afin de faire contrôler les ga- ranties données par le vendeur. Nous avons trouvé dans le n° 23 du Deulsche Forslzeilung, 5 juin 1904, les conditions du contrat passé entre le syndicat forestier de la chambre agricole de Poméranie et les maisons de commerce de graines forestières pour les livraisons de semences du printemps 190% (") ; les contrats de ce genre, rédigés sous forme d'avis sur feuilles isolées, servent en même temps de catalogue et de prix courant, et sont adressés à tous les membres du syndicat. Le service forestier de l’État prussien a tout d’abord considéré que l’essai des graines provenant de l’administration était suffisamment assuré par les organisations existantes; aussi, d’après le professeur Schwappach, la station d'Eberswalde ne s’occupait-elle, dans la pé- riode de ses débuts, qu’à titre tout à fait exceptionnel des graines destinées aux forêts de l’État; peu après, le développement effectif notre station n'aurait pas pris un si grand essor si nous n'avions pu nous appuyer sur l'esprit d'association, très développé dans la Suisse allemande. Les associations agricoles sont la condition nécessaire pour le développement et l'activité d'une station d'essai de semences, » — Ces associations syndicales existent en France pour l'achat des engrais, de certaines semences agricoles, quelquefois même de semences forestières (syndicat agricole du Loiret), mais on ne les voit pas se généraliser et prendre l'ex- tension qu'ils ont en Allemagne et dans la Suisse allemande. Une plus grande activité de ces syndicats serait désirable à tous égards dans notre pays. 1. « Bekanntmachung betreffend den Bezug von Waldsamen ». Deutsche Forslzei- lung, n° ?3, 5 juin 1904, ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 347 de la station a naturellement amené le service forestier à la prendre de plus en plus en considération, et lon s’est vite décidé à y avoir recours toutes les fois que les essais exécutés par les agents eux- mêmes révélaient une qualité germinative inférieure à celle qui avait été garantie. L'expérience n’a pas tardé à prouver que les ré- sullats obtenus par des expérimentateurs isolés, souvent mal outillés pour assurer l’invariabilité indispensable de la température et de l'humidité, étaient presque toujours trop faibles ; aussi Pextension du service de Ja station a-t-elle été reconnue nécessaire ; par une circulaire en date du 20 avril 1904 (*), le ministre de l’agriculture, des domaines et des forêts du gouvernement royal de Prusse à pres- crit au service forestier d’effectuer les acquisitions de graines de pin et d’épicéa d’après les règles adoptées par la station d'Eberswalde et de faire contrôler à cette station les garanties données par les fournisseurs. Si nous nous reportons aux dix années d’hésitalion qui ont pré- cédé la création de la station d’essai de semences forestières d'Ebers- walde, puis aux progrès rapides effectués et à l'extension donnée à cet établissement en l’espace de quatre années, extension cou- ronnée en 1904 par la mesure que nous venons de signaler, nous pouvons dire qu’une création de ce genre a répondu en Prusse à un besoin réel, et que l'établissement d'Eberswalde est appelé à centraliser d'ici peu tous les essais de semences foressières exé- cutés dans le royaume de Prusse, tant dans l'intérêt de l'État que dans celui des propriétaires particuliers et des négociants en se- mences forestières. II. — STATIONS SUISSES Il existe en Suisse deux stations d'essai de semences, la station de Lausanne, de création récente, qui s’occupe plus spécialement des {. « Verfügungen des Ministeriums für die Landwirtschaft, Domänen und Forsten an die kôniglichen Regierungen. — Keimproben des aus Samenhandlungen bezo- genen Samens, Runderlass, n° 18, 1904 » (Deutsche Forstseilung, n° 23, 5 juin 1904). À 348 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE graines agricoles, et la station de Zurich dont la fondation remonte à 1878, qui s'occupe aussi bien des graines agricoles que des graines forestières. Ces deux stations dépendent directement du départe- ment fédéral de l’agriculture ; elles ont pour but de mettre à la portée du commerce et du propriétaire foncier le moyen d’arriver à un contrôle sûr et officiel des diverses semences récoltées ou uti- lisées. Nous devons signaler ici le souci qu’a pris le ministre d’agricullure suisse de donner de plus en plus d'extension au service de la station de Zurich au fur et à mesure de ses besoins ; ce développement, qui a porté pendant des années aussi bien sur le local et l'outillage de la station que sur le personnel, était une conséquence logique de l’augmentation du nombre des analyses ; mais il a eu aussi pour effet de donner une vigueur incontestable à cet établissement et de ne pas enrayer sa marche en avant, si bien qu'aujourd'hui on peut lire dans le compte rendu ofliciel de la station que la plus grande partie de la récolte des graines de pins de l’Europe, récolte dont la valeur est de plusieurs millions de francs, est essayée à Zurich. I est intéressant de noter ce fait, aujourd’hui où l’on semble disposé dans divers pays à donner plus d’attention que par le passé à l'essai des graines forestières. Station d'essai de semences de Zurich (:) La station d'essais de semences de Zurich fonctionne d’une façon officielle depuis 1878 ; elle a été fondée sur l’iniliative du professeur D° Stebler, d’après les principes posés dès 1869 en Allemagne par le professeur D° Nobbe. Elle s'occupe de l'essai de toutes les graines, aussi bien des graines agricoles que des semences forestières et, depuis sa fondation, c’est-à-dire en l’espace de vingt-cinq ans, elle a plus que décuplé le nombre de ses analyses annuelles ; le fait est intéressant à remarquer ; 1. D'après les comptes rendus officiels annuels de la station de Zurich et les ren- seignements qu'ont bien voulu uous fournir sur place M. le D' Stebler, directeur de l'établissement et M, le D' Volkart. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 349 il résulte des chiffres suivants que nous extrayons du vingt-cinquième compte rendu de cet établissement (). ANNÉES d'analyses ANNÉES d FE alvhes HOTELS TS TEE EEE 885 (SOCÉFSIMEMENEENRAE. 4 849 ÉCRIS PEER 1 056 LSOASIS92 EN CAELS D 543 OU ISO TES 1 358 1802189322 RE » 958 1SSO ISSN EEE 1465 1898-1894 7er 6 049 PSM ESS 2 es 1.797 (SANS EE 6 857 1882-1883. . . . . . 1 809 RS95-1896 € LT: 6 937 1883-1884... . , … 1 883 SIG LOT NE ES 7 268 SSL LB 5e Cure 1 877 IST BIS ET Pr 8 462 1885-1886... + 2 247 1399821899 00-100 8 440 LES 1887: iv: 2 740 LSYISEIUO EME ET 9231 1SST IS SSSR TE UNE 3 190 1900-1901. . ; 10257 1888-1889. :.. . . . 4 009 (RES IEEE RETRO E 9 686 SSI OU EE ere 4 601 Enfin, pour 1902-1903, le nombre d'analyses a été de 10 274. Notons ici que les essais de la station comportent soit des analyses directes, soit des contre-analyses (analyses de contrôle); le nombre des premières est toujours plus élevé que celui des dernières; pen- dant les deux derniers exercices, les essais effectués à Zurich se dé- composent ainsi : 1901-1902 1902-1903 Analyses directes. . . . . . + 7 208 7977 Contre-analyses . . .. !. . . . 2437 D TI Expériences personnelles. . . . 41 40 10 RUES AU ES 9 686 10 274 Sur ces essais, plus de 20 °/, concernent les graines forestières ; nous relevons en effet les chiffres suivants : 1. Die Schweiz-Samenuntersuchungs- und Versuchsanstalt in Zürich. Technischer Bericht vom 1 Juli 1901 bis 30 Juni 1902, von F. G. Stebler, Eugène Thiélé, A. Vol- kart und À. Grisch (aus dem Zandwirtschaftlichen Jahrbuch der Schweiz, Lurich 1902). 390 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Pendant l’année 1901-1902, les 9 686 essais ont porté sur 154 es- pèces de graines différentes dans les proportions suivantes : ESPÈCES ESSAIS Graines agricoles. . . . . . , 111 7 536 Graines forestières . , . . . . 43 2 150 soit 22,2 */, du nombre des essais portant sur les graines fores- tières. | Pendant l’année 1902-1903, les 10 274 essais ont porté sur 164 es- pèces de graines différentes dans la proportion suivante : ESPÈCES ESSAIS Graines agricoles. . . . . . . 116 8 090 Graines forestières . . , . . . 48 2 184 soit 21,3 °/, du nombre des essais portant sur les graines fores- tières. Il est intéressant de relever pour l’année 1902-1903 le nombre détaillé des envois faits à la station de Zurich ainsi que celui des ex- péditeurs ; ce détail nous est fourni par le tableau suivant : ENVOIS DE : EXPÉDITEURS : ET CANTON OU PAYS = Mar- Con- En- somma- chands | {ours semble Suisse (chiffres groupés pour les divers cantons). . . , Étranger (chiffres groupés pour les divers pays) . . Totale Expériences personnelles. . Il résulte du tableau précédent que pendant l’exercice 1909-1905 la station d'essai de semences de Zurich a exécuté 10 274 essais dont ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 391 3724 pour la Suisse et 6150 pour l'étranger et que le nombre des personnes qui ont adressé des échantillons à analyser à Zurich est de 275 pour la Suisse et de 302 pour l'étranger. La décomposition des chiffres précédents en ce qui concerne les expériences faites pour l'étranger est la suivante : NOMBRE DE PERSONNES : : ; ç . 3 ) NOMBRE D'ENVOIS EXÉCUTÉS ayant envoyé RES des échantillons HAE des des = à AE Ne CT REUSSO ETAT Et 1 617 p1 1 668 90 13 103 ESSOR TE Te Pas 1 528 10 1538 10 2 12 Anvleterré see 821 » 821 31 » 31 PAVIÈTES sr The diet 485 21 506 15 2 17 RPANCO NP MR UE LUE 427 10 437 2 2 28 AULrIChe NA ET 422 13 435 28 2 30 Écosse Corse Men 2er 403 52 205 4 1 5 HONTE AE Me Le 150 5 159 9 2 11 Hollande ere 116 » 116 D » D BIS EME 114 » 114 7 » 7 Inlande em 107 » 107 2 » 9 Wurtembherse.en"2"07 98 6 104 15 2 17 RUSSIE RS MU APE LUE 98 » 98 11 » 11 Amérique du Nord. . . 75 » 75 9 » 9 Danemark ec 29 » 29 9 » 9 tale Een n n 38 » 38 5 » 5 Ba ere 24 » 24 > » 5 Mecklembourg. . .”. 14 » 14 2 » 2 Totale eu 710847 168 6 510 276 26 302 Les maisons de commerce, qui ont ur très grand nombre d'essais à faire exécuter pour se rendre compte chaque année de la valeur de leurs marchandises et pour pouvoir livrer avec garantie leurs four- nitures, passent généralement avec les stations d’essai des contrats spéciaux, afin de bénéficier d’un tarif réduit. Sur cent quarante-cinq maisons de toute nationalité qui ont passé un contrat de ce genre avec l'établissement de Zurich pour l'exercice 1902-1903, nous avons relevé les noms de dix-huit maisons françaises. Pour terminer ces considérations générales, nous empruntons à 392 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE M. le D° Stebler l’appréciation suivante () : € Les expéditions de marchands et dé producteurs ont augmenté pendant ces vingt-cinq années de partout et spécialement de l’étranger, et les comparaisons annuelles faites à ce sujet suffisent à montrer dans quelle large mc- sure la station de Zurich est prise en considération par l'Allemagne, l’Angieterre, l’Autriche-Hongrie, la France, etc., et eombien elle a su mériter la confiance des producteurs et des marchands de ces pays. « En ce qui concerne le pays lui-même, le nombre des essais di- rects et des contre-analyses s’est élevé aussi dans une très grande proportion; agriculteurs et syndicats nous envoient de plus en plus des échantillons à examiner pour savoir si la pureté, la faculté ger- minative, etc. de leurs fournitures sont bien conformes aux garan- ties qui leur sont données par le marchand. Les relevés faits à ce su- jet à Zurich pendant les vingt-cinq années de fonctionnement de cette station sont significatifs ; 1l résulte en effet de leur comparaison que dans la première période de cinq années, 22,2 °/, des contre-vérifi- cations donnaient un résultat ne s’accordant pas avec la garantie; dans la deuxième période de cinq années, il n’y en avait plus que 15,3 ; dans la troisième 13,7 ; dans la quatrième 10,7 et enfin dans la cinquième période de cinq années 9,7 °/, seulement. Ces chiffres montrent combien le contrôle exercé par les stations d’essai a amé- lioré les conditions générales du commerce des graines ; il montre aussi qu'aujourd'hui l'acheteur est bien plus sûr d’être servi cons- ciencieusement que jadis, parce que grâce à l’activité de la station, la qualité moyenne des semences soumises aux essais s’est consi- dérablement améliorée. » Le règlement en vigueur à la station de Zurich a été élaboré par la commission de surveillance des établissements fédéraux d’essais et d'analyses agricoles dans sa séance du 29 mai 1903; il à été ap- prouvé et publié à Berne le 10 juin 1903 par le département fédéral de l’agriculture. Il concerne la surveillance du commerce des engrais, des fourrages, des semences et des autres produits utilisés par l’agri- culture et les industries qui s’y rattachent. Nous y signalerons en ce {. Compte rendu officiel, 1901-1902. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 299 qui concerne les essais de semences, les prescriptions du titre I rela- tives à la surveillance du commerce des semences et aux analyses de contrôle, prescriptions qui sont contenues dans les paragraphes sui- vants : $ 11. — Maisons contrôlées et contrats de contrôle ; $ 12. — Garanties à fournir par les maisons contrôlées en vertu du contrat de contrôle ; $ 15. — Analyses gratuites et certificats de contrôle ; $ 14. — Prélèvement et envoi des échantillons ; Fig, 1 15. — Résultats d'analyses ; 16. — Réclamations ; $ 17. — Indemnités. Nous y signalerons en second lieu les prescriptions du titre IT re- lalives aux analyses directes, sur envoi d'échantillons. I nous reste maintenant à décrire l'installation de la station et à parler sommairement des méthodes d'analyse employées. La station d'essai de semences de Zurich est très confortablement installée dans l’aile gauche du bâtiment de l’Institut chimique, an- nexe du Polytechnicum de Zurich (fig. 1); des locaux spéciaux sont affectés aux bureaux, aux collections, à la-préparation et à la mani- CA CA ANN, SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — 11 23 394 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE pulation des échantillons, à l'installation des appareils de germi- nation et à toutes les opérations nécessaires pour le bon fonction- R erger LevrailléCse nement ues appareils. Nous noterons dans une visite rapide : le bureau de la comptabilité, situé à côté de celui du directeur de la station, dans lequel se trouve classée une très importante collection de graines de toute espèce, tant agricoles que forestières ; une grande ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 309 salle très éclairée, où s’opérent le triage et le comptage des échan- tillons, ainsi que les différents pesages (fig. 2 et 3); un certain nombre de petites salles où les ouvrières ne travaillent que deux à deux et sont affectées aux travaux spéciaux (détermination du coefficient de pureté, mise en germoirs, etc.) ; une salle affectée au nettoyage et à la stérilisation, au séchage des germoirs, usten- siles et objets employés pour les expériences ; une salle à étuves, une serre chaude pour les expériences de germination et enfin une bibliothèque. Le matériel de la station comporte les appareils à germination, balances, thermomètres, pinces, spatules, plateaux, plaques et cap- sules en verre, etc., outils et accessoires de tout ordre en nombre suffisant pour la manipulation et la mise en expérience de tous les échantillons. Le personnel attaché à cette station se compose d’un directeur chef du service, auquel sont adjoints trois assistants pour diriger et surveiller les opérations, et d’un nombreux personnel auxiliaire composé de jeunes filles qui effectuent sous la direction des assistants toutes les manipulations des échantillons, des appareils à germina- tion ainsi que les comptages. La marche des expériences est à peu près conforme à celle qui est indiquée par les prescriptions techniques pour les stations allemandes. Nous noterons toutefois que le nombre de graines employées pour un essai est de 400 ; l'échantillon d'expérience est divisé en deux lots de 200 graines et, si à la fin de expérience les comptages accusent une différence de plus de 5 °/, entre les deux résultats, l’essai est re- commencé. La durée de l’expérience de germination est de trente jours au maximum pour l’épicéa, le pm sylvestre et les graines analogues ; pour le pin Weymonth elle est 1llinutée. Avant la mise en expérience, on procède pour un certain nombre de graines à un trempage préalable, mais nous n'avons pas connais- sance d’un règlement fixe établi à ce sujet; toutefois, il est d’usage à Zurich d’agir de la façon suivante : Pour le pin sylvestre on ne procède pas à un trempage préa- lable ; 3906 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Pour l’épicéa on procède à un trempage de vingt-quatre heures dans de l’eau à la température de la salle ; Pour le mélèze on procède à un trempage de quarante-huit heures dans de l’eau à la température de la salle ; La durée du trempage est comptée dans le temps affecté à l'essai de germination. Nous n'avons pas ici à entrer dans les détails accessoires des di- verses manipulations et nous devons nous contenter de décrire les appareils employés. Nous avons dit précédemment que la station procédait à l'essai des graines agricoles aussi bien qu’à celui des graines forestières. A Zurich, des appareils spéciaux sont employés pour ces deux catégo- ries d'expériences. Pour l'essai de germination des graines agricoles, on se sert de J'étuve à température constante du professeur D' Nobbe modifite par l'addition des tubes Schribaux. Dans cette étuve, que nous avons déjà vue à Tharandt et à Ebers- walde, se trouvent des plateaux remplis d’eau sur une épaisseur de 1 centimètre environ sur lesquels on place les godets Nobbe en terre poreuse très homogène ; c’est dans ces godets qu'on dépose avec soin les graines à mettre en expérience ; grâce à la porosité des godets, les graines se trouvent naturellement maintenues au degré d'humidité jugé nécessaire. Notons ici que la stérilisation des godets est assurée de la façon la plus sérieuse ; après chaque expé- rience le godet contaminé est transporté dans la salle des net- toyages ; là 1l est fixé sur une plate-forme susceptible de tourner horizontalement autour de l’axe vertical qui la supporte; ce mou- vement de rotalion est donné par un petit moteur à eau. Lorsque le godet est en mouvement, Pouvrière préposée au nettoyage le gratte avec une pierre ponce de façon à l’user également dans toutes ses parties et à lui donner ainsi une surface absolument neuve. Après celte première préparation, le godet est passé dans un autoclave et stérilisé à la vapeur d’eau sous pression ; enfin il est séché dans une grande étuve. Ces précautions, sur lesquelles nous insistons à dessein, montrent avec quel soin doivent être faites les diverses manipulations dans les stations d'essai de semences, si l’on ne ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 391 veut pas être exposé à avoir des résultats entachés d'erreurs acci- dentelles (1)... Nous retrouverons l’emploi de ces germoirs en terre poreuse pour l'essai de germination de quelques graines forestières très légères, comme l’aune et le bouleau. Essai des graines forestières L’essai de germination des graines forestières est fait sur papier buvard dans une serre chaude où la température est maintenue d’une façon constante à 25 degrés centigrades environ. Les appareils em- ployés varient suivant qu’il s’agit des graines du pin sylvestre, des graines de la plupart des autres conifères communes, des graines ou semences d’aune et de bouleau, et enfin des semences d’un certain nombre d’arbres feuillus tels que le chêne et le hêtre. 1° Essai de la graine de pin sylvestre. — L'appareil employé pour les essais de germination de la graine de pin sylvestre dont, d’après le D" Stebler, la germination se produirait mieux à la lumière, est celui du D° Jacobsen, de Copenhague (*). Les graines à essayer reposent sur une rondelle de papier buvard de 8 centimètres de dia- mètre environ; cette rondelle est placée elle-même sur deux autres rondelles de même diamètre en laine faites au crochet (”) ; l’ensemble repose sur une petite assiette en aluminium perforée en son centre d’une ouverture circulaire correspondant à celles des rondelles. L’hu- midité est transmise à l'appareil par une mèche en coton qui est fixée d’une ptrt aux rondelles de laine, et qui plonge d'autre part dans une cuve à eau. Enfin, une petite cloche en verre, percée d’une 1. Des moisissures de toute espèce sont susceptibles de se développer dans un lot de graines mis en germination. Si ces moisissures proviennent de causes indépen- dantes des graines mises en expérience, elles moditient de suite, d'une façon très fâcheuse, la marche normale de l'essai. 2. L'appareil de Jacobsen a été inventé et construit en Danemark par un Danois, Chr.-P. Jacobsen : il est utilisé à la station d'essais de semences de Copenhague pour les espèces de graines qui germent vite, comme par exemple le pin sylvestre. 3. Ces rondelles sont découpées ou faites à Zurich per les jeunes filles de la station. 3D8 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ouverture à sa partie supérieure pour assurer l’aération des graines, recouvre le tout et repose par sa base sur l’assiette d'aluminium, Fig. 4 b) Germoirs en papier buvard pour la germination de la majorité des graines de conifères, Disons pour complèter cette description qu’un grand nombre de ces appareils sont disposés sur des plaques de verre formant en (4 Fig. 5 a) Appareils danois de Chr,-P. Jacobsen pour la germination des graines de pin sylvestre. quelque sorte le couvercle d’une grande caisse en zinc remplie d’eau, el que ces plaques de verre ne sont pas complètement Juxtaposées, ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 399 de façon à permettre le passage des mèches de coton qui vont puiser dans l’eau de la cuve l'humidité nécessaire à chaque série de ron- delles. Cet ensemble, qui constitue l'appareil à germination de Jacobsen (fig. 4et 5), est placé dans la serre chaude à température constante. La cuve à eau repose elle-même sur quatre pieds, de telle sorte que si la température de la serre s’abaisse au-dessous de 25 degrés cen- tigrades, il suffit de placer sous celte cuve une petite flamme d’al- cool pour maintenir la température de l’eau et par suite de l’en- semble du système au degré voulu. Notons enfin qu’au début de l’expérience on stérilise dans l’eau bouillante les rondelles de laine et de papier buvard ; dans le cours de l’expérience on compte les graines germées environ tous les deux jours et on profite de ces opérations pour repasser les rondelles de laine à l’eau bouillante et même pour les changer, ainsi que le papier buvard, s’il y a lieu. Avec les soins minutieux qui sont facilement donnés à Zurich, cet appareil donne d'excellents résultats. 2° Essai des graines de la plupart des autres conifères. — Pour les sapins, un grand nombre de pins, l’épicéa, le mélèze, etc., l’ap- pareil employé est un simple germoir en papier buvard maintenu humide dans la serre à température constante: A cet effet, une feuille de papier buvard spécial est pliée en deux et repliée ensuite sur les trois bords libres de façon à former un germoir fermé dans lequel on place un des échantillons d'expérience. Plusieurs de ces germoirs ainsi préparés et numérotés sont super- posés dans un vase en verre rempli d’eau et maintenus sous l’eau à l’aide d’une petite presse en verre ; on les laisse ainsi tremper le temps nécessaire, soit peu de temps (une heure environ) soit deux ou plusieurs jours, suivant les graines. Après ce trempage, les ger- moirs sont retirés de l’eau et déposés sur des feuilles épaisses de papier buvard sec afin de leur faire perdre leur excès d'humidité. Dès que les buvards ne renferment plus que 60 °/, environ de l’eau qu'ils avaient à saturalion, ce dont l'opérateur juge au toucher, on les dispose par quatre dans des vases en verre dans lesquels on ne met 360 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE plus d’eau et dont on obture la partie supérieure avec du coton. Ces vases sont groupés dans des caisses en bois (fig. 4 et 6), ce qui per- met de les transporter et de les classer facilement. On laisse les lots d'expérience ainsi disposés dans la serre chaude ; tous les deux jours, on compte les graines germées et on en profite pour redonner à l’aide d’une pipette quelques gouttes d’eau aux buvards afin d’en- tretenir l'humidité nécessaire ; on change, s’il y a lieu, les buvards qui se tachent de moisissures. 3° Essai des graines d’aune et de bouleau. — Les graines d’aune et de bouleau ont besoin, d’après le D° Stebler, de lumière pour Fig. 6 — Serre chaude peur les essais de germination leur germination. Pour les essais de ces graines, on se sert à Zurich des godets en terre poreuse de Nobbe ; ces godets sont disposés sur des plateaux en zinc, à bords assez relevés pour qu’on puisse v main- tenir une nappe d’eau de 4 centimètre d’épaisseur dans laquelle plon- gent les godets; enfin les plateaux sont suspendus à 5 ou 10 centi- mètres en dessous des verres de la serre chaude. Les comptages s’opérent tous les deux jours comme précédemment et l'opérateur doit veiller à ce que le niveau d’eau dans la cuve reste toujours à peu près constant, c’est-à-dire à la hauteur voulue pour que les graines placées dans les godets aient toujours le degré optimum d'humidité. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 361 4° Essai des semences d'un certain nombre d'arbres feuillus. — Les semences d'érable, de frêne, de charme, etc., ainsi que les grosses semences lelles que les glands et les faines, sont mises en germination dans des plats ou des terrines remplies de terre (fig. 6, salle du fond); ces pots sont disposés dans une petite salle de la serre chaude qui est moins chauffée et ils reposent sur de la braise de coke ou des débris de scories afin d’éviter les attaques des souris. L’humidité autour des semences est maintenue par des arrosages prudents. Ces derniers essais de germination sont plus longs à exécuter et par suite moins fréquents à Zurich que ceux des graines de conifè- res ; souvent aussi, à la demande des parties intéressées, on se con- tente d’exéculer un essai au couteau pour un grand nombre de gros- ses semences dont la germination est trop longuc à suivre. III. — NOTES SUR QUELQUES AUTRES STATIONS ÉTRANGÈRES Stations royales hongroises d'essais de semences Toutes les stations d'essai de semences hongroises (stations de Budapest, de Kassa, de Debreczen, de Keszthely et de Kolozsvar) sont établies par l'État et, sauf la station indépendante de Budapest, elles sont rattachées aux instituts agronomiques. La station de Budapest a commencé à fonctionner en 1884 dans un laboratoire rattaché à la chaire de botanique de l’école vétérinaire supérieure. En 1891, elle a été séparée de cet institut el rendue com- plètement indépendante. Les autres stations sont de fondation plus récente. Ces stations ont pour mission le contrôle sur le trafic des semences et d’autres produits végétaux ; elles ont pour devoir de défendre les intérêts des agriculteurs, horticulteurs et sylviculteurs contre les fraudes et les falsifications auxquelles ils sont exposés ; elles sont des- tinées à faire des essais sur le développement des plantes agri- coles, sur la formation, la maturité, la germination et la faculté werminalive des graines ; elles ont encore comme rôle d’appeler Pat- 362 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE tention du public sur les falsifications et la manière de les recon- naître. Dans ce but, les stations se chargent des travaux suivants : elles examinent l'identité, la provenance (autant que cela peut se faire par l'examen des graines), la pureté, la faculté germinative, le poids absolu, le poids par unité de volume superficiel et, enfin, le degré d'humidité des graines qui leur sont envoyées ; une de leurs attribu- tions les plus importantes consiste à certifier, par l’adjonction d'un bulletin et par le plombage des sacs, une propriété quelconque cons- tatée dans les graines examinées. L'activité de ces stations a augmenté dans une très forte proportion depuis Ja mise en vigueur de la loi XIT de 1892, sur la police rurale, et de la loi XLVI de 1895, sur la répression des falsifications de den- rées, produits et articles agricoles. Il n’entre pas dans le cadre de notre travail d’exposer cette législation spéciale qui réglemente d’une façon très sévère le commerce des semences et rend obligatoires pour tous, d’une part les garanties à fournir sur les semences du commerce, d'autre part les analyses de contrôle. Nous renverrons à ce sujet à l’intéressant article du D" Arpag-Degen sur les stations royales hon- oroises d’essai de semences (”). De même, en ce qui concerne l’organisation et les méthodes d’ana- lyse absolument uniformes de ces stations, nous nous bornerons à constater que, en ce qui concerne les essais de semences forestières, les expériences sont dirigées suivant des prescriptions qui reprodui- sent d’une façon générale celles que nous avons signalées en Allema- one et en Suisse. A la station de Budapest, la germination des graines de conifères est obtenue à l’aide de l'appareil de Jacobsen ; l'essai de la faculté cerminative porte sur trois séries de 200 graines ; le pour-cent de germination est donné par le pour-cent moyen des graines qui ont germé dans chacune des séries, à la condition qu'il n'existe pas un écart de plus de 10 °/, entre les résultats oblenus dans chaque série. 1. Service des slations agronomiques hongroises, ouvrage publié à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900 par la commission centrale du Service des stations agronomiques au ministère royal hongrois de l'agriculture. Budapest, 1900. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 363 Le pour-cent des graines encore fraîches en apparence à la fin des essais est porté dans une rubrique à par! avec la mention qu’une cer- taine partie de ces graines, impossible à déterminer dans le cas par- ticulier, germera encore plus tard. Le nombre total des analyses effectuées à la station de Budapest a été de 764 en 1881, à l’époque de ses débuts; il s’est progressivement élevé jusqu’à 3 783 en 1891, 8 006 en 1892, 19 427 en 1893 et enfin 28 389 en 1898. La station, installée depuis 1901 dans un bâtiment spécial qui ré- pond en tous points aux exigences du service, dispose d’un personnel, de crédits et d’un matériel en rapport avec son activité ; elle est à cet égard largement dotée. Stations autrichiennes En Autriche nous avons à signaler la station d’analyse et de con- trôle de semences forestières de Mariabrünn, créée en 1889 et annexée à la station impériale-royale de recherches forestières de l'académie forestière de Mariabrünn. Nous avons décrit au sujet de la station d’Eberswalde l'appareil employé pour les essais de germination dans celte station. ; Nous devons mentionner aussi l’importante station d'essai de se- mences de Vienne. Stations danoises En Danemark, il existe à Copenhague une importante station d’ana- lyse et de contrôle de semences, qui s’occupe aussi bien des graines agricoles que des semences forestières. L'appareil de Jacobsen y est employé pour toutes les graines foreslières qui germent vite, comme par exemple le pin sylvestre ; pour les autres semences de conifères dont la germination est plus lente, comme par exemple les Ares magnifica, Abies nobilis, Abies concolor, Larix, pinus marilima, pinus strobus, pseudotsuga Douglasii, ete., on emploie de simples sermoirs en papier buvard, comme nous l’avons déjà vu faire sous deux formes diflérentes à Tharandt et à Zurich. 364 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE IV. — STATIONS FRANCAISES Le contrôle des semences forestières est très peu appliqué en France, sauf en ce qui concerne les acquisitions ou les récoltes effec- tuées par l'État, et il suffit, pour s’en rendre compte, de jeter un coup d'œil sur l’organisation des services compétents. Ces services comprennent la station officielle d’essai de semences du ministère de l’agriculture et la station d'expériences du domaine forestier des Barres. Station d'essai de semences du ministère de l’agriculture (') La station officielle d’essai de semences du ministère de l’agri- culture a été créée à Paris en 1884 sur la proposition de M. Risler, alors directeur de l{nstitut national agronomique ; l’organisation et la direction de celte station furent confiées à M. Schribaux, au retour d'une mission de plusieurs mois en Allemagne, en Autriche, en Da- nemark et en Suisse. Comme les établissements similaires de ces di- vers pays, la station de Paris eut un double but : 1° S'occuper de tout ce qui touche à l’analyse et au contrôle des semences et de leurs produits dérivés, à l’amélioration de ces se- mences, à leur production et à leur conservation ; à ce titre, la station effectue pour le compte des agriculteurs et des négociants des analyses de semences, de farines et de tourteaux ; 2 Contribuer au progrès de l’agriculture par des recherches de physiologie végétale visant l'amélioration et la sélection des plantes cultivées ; à ce titre, elle cherche à déterminer, par des expériences poursuivies à la fois à la ferme expérimentale de l’Institut national agronomique et sur divers points du territoire français, quelles sont les variétés de plantes cultivées qui méritent surtout d’être propagées en France. 1. D'après les comptes rendus officiels annuels de la station d'essai de semences de Paris et les reuseignements qu'ont bien voulu nous donner M. Schribaux, directeur et uotre camarade Bussard, sous directeur de la station d'essai. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 369 En ce qui concerne les analyses agricoles, le développement de la station s’est accentué d’une façon très marquée depuis sa fondation ; le chiffre annuel des analyses est monté progressivement de 117 au début, en 1885, jusqu’à 2 201 pour lexercice 1902-1903, et le produit annuel de ces analyses atteint aujourd’hui une moyenne de 4000 à 9 000 fr. L'examen des chiffres qui précèdent démontre que l'établissement de Paris est en pleine prospérité et qu’il rend au monde agricole de réels services ; nous ajouterons, comme le mentionne d’ailleurs le compte rendu officiel de 1901, qu’on jugerait mal de l'influence exer- cée par la station sur les transactions relatives aux semences en se basant seulement sur le nombre des analyses qu’elle exécute; ecs analyses portent en effet, pour la plupart, sur des livraisons considé- rables ; elles sont demandées surtout par le commerce de gros et les syndicats agricoles, et il n’est pas rare qu'un échantillon représente quarante ou cinquante balles de trèfle ou de luzerne, 10000 à 15 000 kilogr. de graines de betteraves ; chacune d’elles a donc une portée très étendue ct se répercute sur un très grand nombre de livraisons de détail. Quant aux analyses demandées par les agricul- teurs ou le pelit commerce à titre de vérifications, elles constituent de beaucoup la partie la moins importante du travail actuel de la station ; nombre de cullivateurs et de commerçants achètent des graines comme ils achèteraient du sucre et des épices, sur la simple apparence de la marchandise qui ne leur indique nullement la qualité et ils font preuve à cet égard encore aujourd’hui d’une très grande insouciance, au détriment de leurs intérêts. Pour changer cette situation, il suffirait que l’établissement fasse un peu de propagande dans les campagnes par l'intermédiaire des professeurs d'agriculture et par la voie de la presse ; il suffirait qu’on apprenne aux petits cultivateurs, à ceux précisément qui ont le plus besoin du concours de la station, l'utilité de cet établissement dont ils ignorent à peu près l’existence ; cette considération nous con- duit à préciser la situation de la station de Paris, qui d’après un des derniers rapports officiels en était encore réduite à restreindre dans une très large mesure sa publicité, à garder le silence sur des travaux qu’elle aurait eu grand intérêt à publier, et cela dans la crainte 366 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE d'avoir un surcroît d'analyses qu’elle savait ne pouvoir exécuter en temps utile. Cette déplorable situation, portée à la connaissance du ministre par M. Schribaux, dans ses rapports officiels, n’a pas duré ; par un arrêté récent, M. le ministre de l’agriculture a donné à la station de Paris une nouvelle organisation en rapport avec sa prospérité crois- sante. L'établissement est désormais entré dans une nouvelle phase de développement ; mais, et nous reproduisons en cela l'avis auto- risé du directeur de la station, ce développement portera encore au- Jourd’hui sur les essais et les expériences utiles au monde agricole ; il y a encore trop à faire dans cette branche pour que la station de Paris puisse songer à s'occuper des intérêts forestiers, à moins qu'on n'arrive à lui donner dans ce but une tout autre extension. Nombre par années d'analyses effectuées à la station de Paris NOMBRE D’ANALYSES de semences forestières NOMBRE Dean total ANNÉES EE — des analyses de RE mer (Quise pureté germi- cul- semences) native turale 1884-1885 NE » » » 117 188-1886 EE » » , 384 1SGC ISSN ER RE CE » » » 428 1887-1888 Neue. » » ) 536 1BSS SSI PMENEMNERNES Î Î Î 660 1889-1890 re » 2 » 476 1SO0 TSI INT EE » 2 n 02 1SV1SISI2S NC Eee » Il » 266 1892-1893 SPAS D a Pre se » » » 286 1899189446 4 Aus x Î il l 1 184 1SOASTSOISR ENTRE » » » 1 294 RS ENS AMAR 2 3 2 1 256 LOC LS ERP NES » » » 1 558 LATE SERRE NN CM 4 À 4 1 747 1598-1899. » » » 1 852 NSJS=LOUDANE RP SUCRES 2 4 2 1 Soi TOUO OO EE 3 » » 2 206 1901-1902 40m: 8 9 20 9 1788 1902-1903... 9 10 9 2.227 LOtal. EEE 31 48 28 21218 ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 367 En ce qui concerne ces intérêts forestiers, la station de Paris a eu accidentellement à s’en occuper ; les relevés que nous avons faits à cet égard sont concluants, et il résulte des chiffres que nous donnons ci-dessus que le nombre des essais de semences forestières exécutés à Paris a toujours été très infime ou nul. S’il était nécessaire cependant de démontrer l'utilité de l'essai des semences forestières, nous voudrions prendre comme exemple la graine de pin laricio soumise au contrôle de la station de Paris pen- dant l’exercice 1897-1898, qui a donné comme résultat 0 à l’essai de germinalion, ou encore la graine de pin sylvestre, qui avait une va- leur culturale de 20 °/,. Est-il permis de semer de pareilles semen- ces ? Est-1l permis à un propriétaire de les acheter et surtout de les payer dans de telles conditions sans en connaître la valeur ? Enfin, n'est-il pas triste de songer que si quelque vieux stock de semences forestières reste en magasin, un revendeur peu scrupuleux pourra les écouler dans les campagnes, chez les petits propriétaires, chez ceux qui précisément sont le plus souvent trompés ? Quelques se- mis effectués dans de pareilles conditions sont susceptibles de décou- rager pour Jamais linitiative privée en matière de reboisement. Nous n’entrerons pas dans le détail du règlement que s’est imposé la station de Paris ; disons seulement qu’elle a introduit en France la vente des semences sur garantie et qu’elle passe à cet effet avec les principales maisons de semences des conventions, dites contrats de contrôle, en vertu desquelles des analyses de contrôle peuvent être faites gratuitement pour l’acheteur dès que le montant de la fcur- niture dépasse 5 kilogr. de chaque espèce de semence; le fournis- seur s'engage à reprendre toute marchandise qui ne satisferait pas, après examen à la slation, aux garanties données. Nous nous étendrons un peu plus sur installation de cette stalion, en raison de l’autorilé qu'a su acquérir, en matière d’essai de se- mences, M. Schribaux, directeur de la station. L'établissement de Paris dispose d’une riche collection de graines exactement déterminées, d’une bibliothèque où sont réunis un grand nombre d'ouvrages spéciaux, de balances d’analyse, des instruments d'optique et du matériel accessoire nécessaires pour l’examen, la pré- paration et la mise en expérience des échantillons à étudier, d’une 368 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE étuve sèche pour la dessiccalion des semences, d’une série de tamis système Nobbe mis automatiquement en mouvement à l’aide d’un moteur à eau pour le triage des graines de grosseurs diverses, et d’un grand nombre d'appareils ou d'instruments d'utilité plus spé- ciale ; elle dispose enfin de trois grandes étuves Schribaux, auto- régulatrices, à tempéralure uniforme, pour la mise en germination des semences. L’étuve Schribaux à température uniforme permet, comme l’étuve du D° Nobbe employée à Tharandt, de placer un grand nombre d'échantillons d'expérience dans des conditions identiques toujours connues. Cette étuve, construite en bois, renferme dix plateaux mo- biles en cuivre rouge nickelé, un brûleur à gaz et deux régulateurs à alcool permettant de porter la température de l’étuve au degré voulu et de l'y maintenir d’une façon constante ; elle est chauffée par des gaz chauds qui circulent dans des tubes disposés tout autour des parois dans l'intérieur de l’étuve ; ces gaz se réunissent à la par- tie supérieure dans une boîte à fumée ct de là ils s’échappent à l’extéricur. Ce dispositif, créé par M. Schribaux et adopté ensuite dans tous les systèmes d’étuve, rend la température absolument uniforme dans toutes les parties de appareil ; il est complété par la présence, entre le brüleur et le fond de létuve, d’une plaque mo- bile qu’on peut monter ou descendre à volonté afin de diriger des gaz plus ou moins chauds dans les tubes latéraux. Le réglage des températures est obtenu à l’aide des régulateurs à alcool et à mer- cure de M. Étienne, qui agissent automatiquement sur le débit des rampes à gaz. Nous devons signaler ici un nouveau régulateur de température dont on trouve la description dans les comptes rendus de l’Académie des sciences (*) ; ce régulateur, adapté à l’étuve Schribaux, peut rendre de grands services lorsqu'on ne dispose pas du gaz d'éclairage et qu'on se propose d’utiliser un autre mode de chauffage, particulièrement le gaz acétylène. 1. « Application du gaz acétylène au chauffage des étuves à germination au moyen d'un régulateur automatique de température », par M. H. Jorrrin (C. R. 4. S., 28 mars 1904). ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 3569 La conduite des analyses pour les graines de conifères ne diffère Fig. 7. — Station d'essais de semences de Paris & pas sensiblement de celle que nous avons précédemment exposée ; nous noterons toutefois les observations suivantes : 1° Triage des graines. — Pour déterminer la faculté germinative d’un échantillon de graines, l'essai se fait sur au moins trois fois cent ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — 11 24 310 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE graines ; le triage de ces graines doit être pratiqué avec le plus grand soin ; les grandes, les moyennes et les petites graines doivent être toutes également représentées dans la quantité triée, et doivent être en des proportions telles que les lots choisis représentent chacun, au- tant que possible, la moyenne de léchantillon original. Chacune de ces séries de cent graines est soumise séparément à l’essai de germination dans des germoirs en papier buvard numéro- tés, et si les résultats obtenus de série à série accusent une différence de plus de 5°}, il y a lieu de soumettre à un nouvel essai d’autres oraines de l’échantillon ; en cas contraire, le pour-cent de la faculté germinative est donné par le pour-cent moyen des graines qui ont germé dans chacune des séries. Pour les graines de conifères, à l’is- sue des essais, le pour-cent des graines qui n’ont pas germé, mais qui sont encore fraiches d’aspect, est porté dans une rubrique à part avec la mention qu'une partie de ces graines, impossible à détermi- ner dans le cas particulier, est susceptible de germer plus tard. 2° Trempage. — Avant d’être soumises aux essais de germination, les graines de conifères sont trempées dans de l’eau propre et tem- La L4 L L pérée où elles restent de six à quinze heures ; la durée du trem- page est complée dans le temps fixé pour l'essai de la faculté germi- native. 3° Germination. — Le choix des couches ou germoirs employés aux essais de Ja faculté germinative est, en supposant que la tempé- rature, l’humidité et le changement d'air puissent être bien réglés, d’une importance moindre que celui des graines mises en expérience, dont l’ensemble doit bien reproduire la qualité moyenne de l’échan- tillon. La station de Paris emploie uniquement des germoirs faits suivant la méthode du professeur Nobbe, en papier à filtre très épais, dans lesquels cent graines se trouvent enfermées entre deux épais- seurs de papier ; ces germoirs sont disposés directement sur les pla- teaux de l’étuve Schribaux et même superposés plus ou moins irré- gulièrement les uns sur les autres si le manque de place l’exige ; M. Schribaux considère que le papier buvard est d’une manipulation facile, propre, qu’il permet à tout moment l'examen facile de Fé- ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES ST preuve et qu’enfin, mieux que toute autre matière, 1l permet de se rendre facilement compte du degré d'humidité de la semence ; M. Schribaux considère en outre qu'avec son étuve à régulateur de température telle qu’elle est installée à la station de Paris et avec le papier buvard, il arrive à régler d’une façon très sûre la tem- pérature, l'humidité et l’aération et, par suite, à placer ses échan- tillons dans les conditions les plus favorables pour la germination. 4° Humidité nécessaire à la germination. — Un excès d’humi- dité est toujours nuisible à la germination et provoque la formation de moisissures ; à la station de Paris, Phumidité des germoirs est réglée à environ 50 °/, du poids d’eau que le papier buvard peut contenir à saturation, et elle est approximativement maintenue à ce degré moyen, bien que les variations d'humidité relativement faibles en plus ou en moins ne soient pas nuisibles à la marche normale de l'expérience. 5° Température. — Pour les essais de germination des graines de conifères, la température de l’étuve est réglée alternativement à 20° centigrades pendant dix-huit heures et à 28° centigrades nendant six heures ; M. Schribaux admet que, pour les semences forestières, les variations de température dans une limite donnée ne sont Jamais nuisibles et que par contre elles semblent souvent utiles et tendent à rendre plus rapide la germination. 6° Durée réglementaire des essais. — L’essai de germination est arrêté normalement à vingt-huit jours ; pour le pin Weymouth elle peut être prolongée sur la demande des intéressés ; à la fin de l'essai, il est toujours procédé à l’essai au couteau des graines qui n’ont pas germé ; on note dans une colonne à part les grains frais constatés, c’est-à-dire ceux dont la section a été reconnue fraiche et saine ; une partie de ces graines est susceptible de germer ultérieurement ; ce- pendant on ne les fait pas entrer en compte lorsqu'on établit à la fin de l’essai le pour-cent de germination. 7° Hygroscopicité des semences. — Une analyse faite aujourd’hui d’une façon courante à la station consiste à doser l'humidité moyenne 312 ANNALES DE LA SCIENCE : AGRONOMIQUE que renferment les graines et notamment les glomérules de betterave. Cette intéressante question se présente dans les conditions suivantes : les fabricants de sucre ont l'habitude, justifiée d'ailleurs par les néces- sités de leur industrie, d'acheter eux-mêmes la semence de betterave afin de la fournir à leurs cullivateurs; c’est alors souvent pour des fournitures de 50 000 à 100 000 kilogr. qu’ils passent des contrats avec les négociants. Or les glomérules de belteraves se trouvent être très hygroscopiques ; c’est une semence relativement chère (en moyenne 1 fr. le kilogramme) et certains fournisseurs peuvent avoir intérêt à exagérer au moment de la vente la proportion d'humidité que ren- ferme la semence. Cette fraude, accidentelle ou volontaire, présente un double inconvéuient : 1° celui de faire payer au prix de la semence un poids d’eau inutile ; 2° celui de mettre la semence dans des con- ditions très défavorables à sa bonne conservation, car un excès d’hu- midité favorise l'échauffement des graines mises en tas et entraine rapidement une diminution importante de la faculté germinalive. Le syndicat des fabricants de sucre s’est ému de celte situation el, sur l'initiative de la station de Paris, il a fait insérer dans les condi- tions des marchés de graines de betteraves une clause en vertu de la- quelle l'humidité des glomérules ne devra pas dépasser 19 ?/, du poids total brut. Celle elause garantie au moment de la vente donne lieu à une analyse de contrôle pour vérifier la teneur en eau que renferme la fourniture. À cet effet, dès que la semence arrive à des- nation, un échantillon prélevé immédiatement est adressé à la sta- tion de Paris dans un flacon de verre bien bouché. Dès la réception de cet échantillon, la station prélève 10 grammes de graines pures et place pendant trois Jours ce lot d'expérience dans une étuve sèche où la température est portée à 105° centigrades. A la fin de l'essai, on pèse l’échantillon desséché et on constate la perte de poids. L’étuve employée à Paris est une étuve Wiesneg à régulateur de température ; elle est munie d’un thermomètre ; il est facile, à l’aide d’une rampe à gaz, d'amener la température au degré indiqué et de la maintenir constante pendant toute la durée de lexpérience. Une étude sur l’hygroscopicité des semences forestières, qui se vendent au poids et souvent à raison de plus de 5 à 7 fr. le kilo- gramme, permeltrait de dire s'il n’y aurait pas lieu d'adopter une ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 313 clause de même genre lorsqu'il s’agit de passer des contrats au sujet de fournitures importantes, notamment en ce qui concerne le mélèze, graine dans laquelle la proportion d'impuretés est tou'ours considé- 1able. Station d'expériences du domaine forestier des Barres La création par l'administration des forêts d’une station d’essai de semences forestières au domaine national des Barres (Loiret) date de l’année 1872, époque à laquelle l'administration forestière fran- çaise a centralisé aux Barres le service des graines résineuses. En organisant celte station, le ministre d’alors a voulu qu’elle s’oc- cupât exclusivement des graines achetées au commerce par ladmi- nistration forestière ainsique des graines récoltées par l’État dans les sécheries domaniales pour être réparties dans les cantonnements foresliers. Cette spécialisation, regrettable à tous points de vue, a eu comme conséquence que l'établissement des Barres, malgré son ori- gine ancienne (°), n’a été appelé à prendre dans la suite des années aucune extension. Depuis l’année 1872, l'administration forestière française n’achète au commerce des fournitures de graines résineuses qu'après avoir passé avec ses marchands des contrats relatifs à chaque achat. Dans ces contrats, le vendeur garantit la pureté et la faculté germinative de la marchandise ; il s'engage à accepter, en ce qui concerne les dé- lais de livraison ainsi que les vérifications des garanties données et la détermination du prix définitif d'acquisition, toutes les clauses d’un cahier des charges dressé spécialement à cet effet (?). 1. La date de création de l'établissement d'essai de semencegs des Barres (1872) correspond à la période d'installation de la première station d'essais de semences, à Tharandt (Saxe) en 1869 ; elle est antérieure de six années à la date de création de l'établissement de Zurich, établissement qui aujourd'hui effectue annuellement plus de dix mille analyses de semences, parmi lesquelles une proportion de 20 à 22°}, con- cerne les semences forestières, et nous avons dit précédemment que ces semences forestières envoyées pour analyse à Zurich proviennent de tous les pays, y compris la France. 2. Cahier des charges relatif aux fournitures des graines résineuses à faire à l'administration des eaux et forêts. Paris, 1904, 374 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE En dehors des graines achetées au commerce, les divers maga- sins et sécheries de l’administration forestière où sont préparées les graines résineuses récoltées dans les massifs forestiers français en- voient chaque année à la station d’essai des Barres des échantillons de leurs récoltes. Ces graines sont soumises à des épreuves de ger- mination dans des conditions analogues à celles subies par les graines du commerce, et les agents forestiers chefs des magasins ou séche- ries sont avisés des résultats des essais. Nous trouvons des détails intéressants sur cet établissement en Autriche dès 1879 dans un travail du professeur Seckendorf('); en France en 1890 dans un rapport de M. Pierret(?) sur l'installation de la station et les résultats acquis pendant la période de 1872 à 1890 ; en Autriche en 1893 dans une notice publiée par le professeur Cies- lar (*) et enfin en Allemagne en 1903 dans un article du professeur Schwappach(*). En raison de l’origine ancienne de Ja station des Barres, divers appareils ont été successivement employés, soit isolément, soit com- parativement à ceux qui étaient alors adoptés dans les stations étran- gères. Nous signalerons notamment le germinateur à gaz de M. Du- breuil, où la germination avait lieu sur flanelle ; le germinateur de M. Pierret, dans lequel la germination pouvait être effectuée com- parativement sur sable et sur flanelle et dans lequel une combi- naison ingénieuse de tubes-syphons permettait de régler l’humidité donnée aux semences en germination ; enfin, les cages grillées pour la germination sur. sable installées par M. Pierret dans la serre 1. Die forstlichen Verhältnisse Frankreichs, von prof. D' A. Freïherr von Secken- dorff, K. K. Regierungsrath, Leiter des forstlichen Versuchswesens in OËsterreich, Wien, 1879. 2. « Rapport sur la station d'expériences du domaine forestier des Barres-Vilmorin », par Pierret, inspecteur des forêts. professeur à l'école forestière des Barres (Bulletin du ministère de l'agriculture, 9° année, n° 6. Paris, 1890). 3. Aphorismen aus dem Gebiele der forstlichen Samenltunde : die forslliche Versuchs- und Samencontrolslalion in Barres-Vilmorin in Frankreich, ihre Thätigkeit und Erfolge, von D Adolf Cieslar, K. K. Adjunet der forstlichen Ver- suchsanstalt in Mariabrüan, aus dem forstlichen Versuchswesen OEsterreichs, 1593. 4. « La Station d'essai de semences forestières d'Eberswalde », par le professeur D' Schwappach (Revue dendrologique de Beissner, Janvier 1903), ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 319 chaude d'expériences, cages dans lesquelles l'humidité nécessaire était maintenue par des arrosages fréquents effectués à l’aide de pulvérisateurs. L'expérience et la pratique des essais exécutés aux Barres a sem- blé mettre en infériorité la flanelle dont le maniement est délicat et l'emploi relativement coûteux ; elle a montré que la germination sur sable pouvait donner pour un grand nombre de semences forestières de bons résultats, et que ce procédé pouvait spécialement être utile pour les graines germant lentement et irrégulièrement, mais à la condition de suivre de très près les expériences et d’avoir le soin, d’une part d'assurer une stérilisation parfaite de la couche de sable, d'autre part de maintenir d’une façon méthodique les semences placées sur le sable à un degré de chaleur et d’humidité favorables à une germination rapide, et enfin de veiller à ce que les graines dé- posées sur les germoirs restent bien adhérentes avec la couche de sable. Quant à la germination sur papier buvard, elle a été essayée avec succès en suivant la méthode de M. Schribaux ; l’appareil provisoire- ment utilisé à cet effet est une simple étuve à plateaux placée dans la serre chaude des germinations; sur chacun des plateaux, dont le fond est en verre, on étend une feuille de papier buvard humide, feuille sur laquelle reposent directement les germoirs en papier buvard ren- fermant les graines d’éxpérience ; une nouvelle feuille de papier bu- vard recouvre le tout; enfin, l'humidité générale des germoirs est maintenue à un degré moyen par des pulvérisations périodiques d’eau à la température de la serre d'expériences. C’est à ce dernier procédé que nous donnons actuellement la pré- férence pour la majorité des graines résineuses que nous avons à essayer, en nous basant sur les mêmes motifs que les professeurs Nobbe en Allemagne, Stebler à Zürich et Schribaux en France. 316 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE DEUXIÈME PARTIE RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX ET NOTES SUR LES GRAINES RÉSINEUSES Pin sylvestre (Pinus sylvestris Lin.) Le pin sylvestre. est aujourd’hui l’essence la plus employée dans les travaux de reboisement en France. Sa graine est très chère dans le commerce, et les fournitures faites peuvent être de mauvaise qualité lorsqu'on ne s’entoure pas de toutes les garanties possibles. Nous mettrons en parallèle, au sujet de cette semence, quelques résultats déjà acquis. Pureté. — Des échantillons de provenances très diverses ont donné comme coefficient de pureté les chiffres suivants : - MOYENNE MAXIMUM MINIMUM : 1876 (1): Expériences sur la qua- c/o eo ofo , | lité des semences du com- Nobbe MNMINEE | merce. . . . 97,42 100 90, 89 1889-1898 : Station de Tharandt. 97,78 98, 59005 "0! | 1900 : (Station d'Eberswalde), 98 » » Schwappach. 1901 : — LORS » » [1902 : 3 — JET » » Station de Zurich. 1902-1903 : D'après 365 essais. 95,9 99 ,4 1959 Station de Paris. 1888-1903 . . . . . 96,71 9$,49 92,36 1903-1904 : Graine ee au Lt rE commerce avec garantie . . 99 99,6 98.5 Station des Barres. à : | Graine provenant des sécheries de l'administration forestière. 95,43 99 90 Rafn (*), à Copenhague. 1900-1903. . . . . . . 96,29 99,40 SS Dans ces divers essais de graines de toutes provenances, le coefli- cient de pureté a varié de 75,9 (minimum) à 100 (maximum), c’est- 1. Handbuch der Samenkunde, von D' Nobbe. Berlin, 1876. 9 2. « Etwas über Samenuntersuchungen », von Johannes Rafn (Millcilungen der deutschen dendrologischen Gesellschaft, 1900-1903). ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 311 à-dire que la proportion d'impuretés renfermée dans 100 kilogr. de fourniture a varié de 0 à 24 kilogr. Cette proportion d’impurelés qui, pour une semence d’un prix re- lativement élevé (5 à 7 fr. le kilogramme en moyenne), es! intéressante à considérer au moment des transactions, doit être réduite au mini- mum par les négociants. Avec les instruments perfectionnés dont dis- pose le commerce aujourd’hui, elle ne doit pas dépasser 0 à 5°/,; on peul admettre que le coefficient de purelé d'une bonne semence de pin sylvestre doit, dans les condilions normales, étre supérieur à 95 °/,. Nous sommes d'avis qu'on ne doit pas consentir de transactions avec une garantie de pureté inférieure, et cela pour deux raisons : 1° La graine désailée de pin sylvestre est une semence de grosseur moyenne ; elle est f'cile à séparer mécaniquement de la plus grande partie des impuretés (débris d’écailles, pierrailles, etc.) qui y sont mélangées et qui n’ont généralement pas les dimensions, la forme et le poids des graines saines. Cette opération de nettoyage incombe au négociant et l’acheteur doit se refuser à payer au prix de la graine, sur une fourniture de 100 kilogr., un poids brut de matières inertes supérieur à 9 kilogr. 2° Bien que le degré d’hygroscopicité des semences forestières soit peu connu, il paraît certain que les milières incrtes telles que débris d'ailes et d’écailles, brindilles, etc., sont essentiellement plus hygros- copiques que les graines saines; par suite, si les impuretés sont en excès, l'acheteur est exposé à perdre de ce chef sur la four- niture qu’il achète un poids d’eau absolument inutile. Faculté germinative. — Des échantillons de provenances très diverses ont donné comme coefficient de faculté germinative les chiffres suivants : MOYENNE MAXIMUM MINIMUM u/o 0/0 2/0 Nobbe PÉSAGREL ON MER EE Ir A0 S8 0,0 DRELE 0) FRE NO SERIE SO DIU ARE EURE BOB 7 OT SORTENT Schwappach. . . 1902 (Station d'Eberswalde). , 77,7 94 26 Aniohis 6 VrteroOO 1908. 2 sn 198 5 Harissremer 274708 RSS OO D oui 4 lg 2102694 8 83 3 AE \ 1903-1904 : Commerce. . . . 86,2 92,3 80,3 Slation des AS er Sécheries … : .. 69,3 87,3 93 Gopenbaguesre 2,1 -1000-10081408. 18 21m 66 ADO ‘QE, É0 rat 318 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Dans ces divers essais de graines de toutes provenances, le coef- ficient de faculté germin:tive a varié de 0 (minimum) à 98 °/, (max'mum), c’est-à-dire que la proportion de graines incapables de germer dans les fournitures que représentent ces échantillons a varié de 2°}, à 100 °/.. Cette proportion de graines incapables de germer, qui, en toutes circonstances, doit être connue, si l’on veut pouvoir régler d’une façon méthodique la densité d’un semis, doit être réduite au mi- nimum par les négociants et il appartient à ces derniers de se préoc- cuper des conditions de récolte, de manipulation et de conservation des graines qu'ils achètent directement aux producteurs. Rappelons à cet égard que la semence doit être récollée à matu- rité, et qu'une récolte trop hâtive (cônes insuffisamment mûrs) abaisse dans une forte proportion le coefficient de faculté germina- tive (*). D'autre part, la maturité de la semence ou du cône ne corres- pond pas toujours à la maturité de la graine, et il en résulte que le coefficient de faculté germinative d’une graine a souvent une ten- dance à s'élever pendant quelques mois, et même pour certaines graines (pin maritime) pendant quelques années, pour décroitre ensuite plus ou moins rapidement. Décroissance de la faculté germinative. — La faculté germinative de toutes les graines décroit souvent très rapidement avec le temps. Nous n'avons pas cru devoir reproduire ici les tracés graphiques relalifs aux décroissances annuelles et mensuelles du taux de ger- mination de nos diverses essences forestières qui ont été établis par M. Pierret pour la série d'expériences exécutées aux Barres de 1875 à 1889 (°). 1. La faculté germinative varie aussi avec l'âge des sujets sur lesquels on récolte les cônes, tout au moins lorsqu'il s'agit d'arbres trop jeunes ou trop vieux ; il serait du plus haut intérêt d'exécuter un grand nombre d'expériences précises à ce sujet. 2, Ces tracés graphiques figuraient à l'exposition universelle de 1889 avec les tableaux et renseignements complémentaires. — Les expériences conduites pendant de longues années par M. Pierret à la station d'expériences des Barres comprenaient : 1° Les essais annuels, tendant à établir la loi de la décroissance de la faculté germina- tive pour chacune des essences résineuses les plus importantes ; à cet effet, des échan- tillons prélevés sur les diverses fournitures du commerce et sur les graines provenant ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 949 Ces tracés, qui représentaient des moyennes déduites d’un grand nombre d’expériences, présentaient encore, d’après M. Pierret, des irrégularités qui, sans doute, sont appelées à disparaitre au fur et à mesure que de nouvelles expériences viendront ajouter leurs résul- tats aux anciens. Mais, si, laissant de côté pour le moment la marche exacte des variations de la faculté germinative, nous voulons établir une moyenne générale approchée, pouvant servir à titre d'indication comparative, 1] nous suffil de simplifier les graphiques en réunissant pour chaque lot de graines mis en expérience les deux points ex- trèmes (première expérience donnant au début le pour-cent de germination, et dernière expérience lorsque le coefficient de faculté germinative est devenu nul ou très faible). Les allures de ces lignes de décroissance sont assez régulières pour nous permeltre de re- présenter d’une façon schématique par une seule ligne la décrois- sance probable de nos principales essences résineuses (fig. À et B). Nous reproduisons pour le pin sylvestre les deux graphiques qui nous ont permis d'établir, à l'aide des expériences de M. Pierret, la ligne de décroissance moyenne de la faculté germinative du pin sylvestre. Dans le graphique A, les abscisses représentent les années succes- sives d'expériences (divisées pour l'établissement du graphique ‘en mois) et les ordonnées représentent le coeflicient de faculté germi- nalive de l’échantillon d'expérience à la date indiquée. Chaque ligne du tableau A, qui se rapporte à un seul échantillon suivi pendant plusieurs années, est déterminée par ses deux points extrêmes. des sécheries domaniales étaient conservés en magasin et soumis d'année en année à des épreuves régulières de germination ; 2° les essais mensuels ; à cet effet, un cer- tain nombre d'échantillons, choisis parmi les meilleurs pour chacune des principales essences résineuses, étaient soumis chaque mois à des expériences de germination, de manière à déterminer d'une façon plus suivie et plus rigoureuse les lois de décrois- sance. Ces essais ont dû malheureusement être abandonnés faute de personnel et de temps et nous avons dù nous contenter de reprendre annuellement, pour les terminer, quel- ques-uns des essais en cours. I y a aujourl'hui dans cet ordre d'idées une intéressante série d'expériences à reprendre, en ayant soin de choisir comme échantillons d'expériences des lots de graines d'origine certaine, envoyés à la station pour être mis en essai aussitôt après la récolle, 380 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE im ne ne en H ii He Ï He ii FE EH a PE ct a INSEE a ai NE RENTRER t V4 “a HÉAEEA su ; cs AR ee Se ENCRES = SRE SSS creuse Ï _. fs SR È CTAUTEN DTA ie A A ES ass. NNNRE Re DASLeUSEISLSLESTET Sal Pin sylvestre (A). ’ Les abscisses représentent les années du départ et de la fin de chaque expérience. Les ordonnées représentent le pour-cent de faculté germinative au commencement et à la fin de l’expérience, FÊR F Re . = Pin sylvestre (B). 4 RAËe AUOMEVRES: à se . à A | AE EEE HA 4 2 Z< CE 22 nes Pa CR 2 ERA RER PEN AR Last: rs amant A + Hit} a 15 ET su } rhié E 1e SE a hi x He H > E ES: pains Corp sbr ogg uen # Ir Spusp used) vÈNe Qu 0 an à sù De RyarGo pus de xt y n s . HSTETIERe és 23 Eure 4 a =H = rs FREE FES EN Shirt ={ . cn . a fe ! de cr ce HE chi tre STE Hs Dee st H ; HET CHE Ben ‘ che f . He one E VE L DEEE + PTE ET TE ÉTAT ë 1) jee ne Smau AE ns De HjrE . tie] : qi EI PAPA AIRE L ee os ne Fa fi TZ ARE Le RIRE SEE AU pal fi] Ge RES S agu. RSR He ÉHPARUES sn HRÉRSEUE “FR LE el È à HS 0 vassex EL. us sasuen “au: port Le: H en RE L ETS RE ne ÉREEt Ë CA =: ri Fi Se sai [I PAU MODS R nan: + Décroissance moyenne de la faculté germinative des semences avec les années. a) Durée en années de la conservation des semences en magasin. o) Chiffre dont il faut diminuer la faculté germinative init:ale pour avoir celle des semences après conservation en magasio. 382 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Relevé des résultats obtenus à la station d'expériences des Barres dans la période 4875-1895 avec des échantillons de graine de « Pinus sylvestris » Lin conservés en un local sec, aéré, et à l'abri du froid. (Le premier essai est celui qui suit l'extraction des graines, soit l’année même de cette extraction, soit le printemps suivant, quelle que soit la date de la récolte des cônes.) ; CHIFFRE NUMÉRO dont a diminué la faculté germinative initiale d PREMIER ESSAI i à u année par année, pendant la durée de l’expérience registre (D’après les résultats des essais) —02 © PC — — de la faculté ger- station dates Re dl 2 3 4 5 6 7 8 tive o/v 5 [Décembre 1875.| 83,3 | 24 | 64 | 84 86 | 87 » » » 15 Nanvienlerdet NS0 04235217 690)072 AI N87S » | S0 , » DEA IdemeeR Tee 83,8 53 gi 80 83 » » » » 24 2Mdem Me RSR NS AN 6 ENNNES 80 » » » » 19% Mden Her 64,6 | 39 | 60 | 61 | 63 » | 63 » » 29 Novembre 1877.| 89,4 | 28 | 22 63 79 81 | 53 84 34 [Janvier 1878. .| 50,9 | 44 | 47 | 49 » » | » » A9 ANIME MR RC SES RTE SES D) EG » | 64 » » p » » 38: Ndemee 27 OT 0 LOL I SGA A2 0 097 Moore » 49 Mars 1878. ONE 47 ,4 46 47 ut » » » » 47 |Décembre 1878.| 66,9 | 3 62 » 65 » » » » 71 [anvier 18794-08854 TA 66 ITS ISSN ARE IE » SOMIMArS Le TER OT DA 70 LERT EAN TRANTS » » 93 [Novembre 1879.| 92,2 HAINE ES 55 68 | 91 g1 91 101 |ldem . APR Sa RS LE 4e RE 0 D LORS DRE » » 108 [Février 1880. JA SALE Len PLANS AAUNTRES » » » 115 [Mars 1880... |"80:3 |P41"| 25: 54 63 | 173 » » » 142 [Janvier 1881. 75,5 325 ETS BA) MAO AMG AP TPRTIS7E » 144 [Idem ar ASS al A ON SAUCE ET CRUE » 129 [Décembre 1880.| 53.4 TASSE AREA OISE DR 2520) 220) » 33 [Janvier 1881. See EN Le: 67 74 79 | 82 S3 S3 147 01[1emesnS ete) MTS 4 29 46 EX) To 77 » 149 [Idem . HAMSTER S De AC RENTE TNT 2 RTS » 148 [Février 1881. .| 43,2 LA LORS NE RE à (SE 1 » » » 172 |Octobre 18S1. .| 93,6 | 21 | 50 70 68 90 | 93 » » 1.74 Idem eee RITES 0) LE AO PSE 11 NT 1 CD 1 2 74 176 [Novembre 1881.| 80,8 | 11 | 48 | 66 | 72 | SO | » » » 184 [Janvier 1882. .| 66,3 6 | 44 oi 62 6» | 66 » » 185 [Idem tre) DOS OT 65 710 | 70 » » 190] Idem AIDE 0 o 45 8 76 76 » » » 220 lAYTIAMSSD AMC TON 10127 » 6S 74 | 74 76 » ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 383 CHIFFRE iminué la faculté germinative initis HR TOUS dont a dimi au é a facu ge din tive initiale 1 année par année, pendant la durée de l'expérience. (D’après les résultats des essais) NUMÉRO registre] mm della faculté station Janvier 1883. Idem . Idem . Mars 1583. Avril 1883. Idem . Idem . Janvier 1884. Avril 1884. Idem . Mai 1884 . Février 1855. Janvier 1586. Avril 1886. Idem . Idem , Février 188$. Mars 1888. Mai 1888 . Février 1889. Idem . . . Avril 1889. Février 1890. Mars 1890. Décembre 1891. Février 1892. Avril 1892. Mars 1893. Idem . Idem . Avril 1893. Janvier 1894. Idem . Idem . Février 1894, Mars 1894. Avril 1894. Décembre 1894. 505 DEL 1895 . Le] 9 À 1 12 À mm À j" ©: © = [er] D 1 19 OO À C" 2 19 © 19 © © MOYENNE. : . . 42 40 10:6 111742 384 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Dans le graphique B, nous avons reporté au même point d’origine toutes les lignes du tableau A afin d’avoir un faisceau de droites di- vergentes ; la ligne moyenne de ce faisceau représente la décroissance probable de la faculté germinative avec les années ou encore, ce qui est plus exact, un point quelconque de cette ligne nous indique d’une façon approchée le chiffre dont il faut diminuer le coefficient initial de facullé germinative de la semence pour avoir le véritable coelli- cient de faculté germinative au moment considéré (°). Enfin, nous avons reproduit dans un graphique d'ensemble (p. 381) les résultats obtenus à cet égard pour nos principales sc- mences de conifères. Nous ne pouvons surcharger nolre travail de chiffres ; toutefois, pour meltre en évidence ce que représente le graphique d'ensemble figurant la décroissance moyenne des diverses semences avec lus années, et pour préciser l’intérêt qu’il y a à déterminer d’une façon beaucoup plus précise, à laide de nombreuses expériences répétées sur des échanlillons d’origine certaine, les véritables courbes moven- nes de décroissance de la facullé germinative des graines avec le temps, nous reproduisons dans le tableau ci-dessus (p. 382, 383) les résultats obtenus aux Barres, sur un grand nombre d'échantillons de graines de pin sylvestre d'origines très diverses. Avec les moyennes établies d’après les chiffres de ce tableau, nous pouvons dresser une courbe déjà plus approchée de la réalité, et qu’il est intéressant de comparer à la ligne droite que nous avons adoptée dans le tracé de nos graphiques (fig. C). Nous nous abstiendrons actuellement d’en déduire des conclusions trop précises, notre but, en publiant ici quelques-uns des chiffres obtenus par M. Pierret, étant de faire ressortir la nécessité de grouper aujourd’hui un très grand nombre de résultats du même genre pour permettre d’en déduire, si cela est possible, la loi de décroissance moyenne de la faculté germinative des principales graines utilisées dans les repeuplements forestiers. 1. I1 semble particulièrement intéressant, pour le commerce des semences forestières, de poursuivre les expériences déjà si avancées de M. Pierret, pour arriver au tracé exact des courbes de décroissance de la faculté germinative avec le temps. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 389 Ces expériences, à notre avis, doivent porter aussi sur des échan- tillons conservés avec des procédés différents (dans un grenier ou magasin bien aménagé à cet effet, — dans le sable, — en silos, etc), et les résultats comparatifs ainsi obtenus seront du plus haut inté- rêt pour le commerce des semences forestières. Il appartient aux A A A = Ses EN : Me _. à . pra nus ‘ hi ii Hs PA de Hi JHTRRE Li = ie si _. an SNS RUE HU _ ee pi do. É. Ji Hi . Fi Sd . ss. Ki LRU sprl ce SRE Lupin no : me j 1 ne pie + eme Pin sylvestre (C) Décroissance moyenne de la faculté germinative des graines de Pin*sylvestre avec les années. o) Chiffre dont il faut diminuer la faculté germinative initiale pour avoir celle des graines après conservation, a) Durée en années de la conservation des semences en magasin. stations d’essai de semences de se lance» hardiment dans cette vole. L'analyse des résultats que représente ce graphique démontre que la faculté germinative de la graine de pin sylvestre décroit assez rapidement avec les années ; au bout de cinq à six ans, le chiffre qui exprime le coefficient de faculté germinative a diminué de 60 à 70 unités; c’est dire qu'une semence de pin sylvestre qui n’est ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE — 1905 — 11 25 386 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE pas de toute première qualilé ne peul élre conservée en magasin quelques années sans perdre loule sa valeur marchande (*). Cette décroissance de la faculté germinative a été observée sur des échantillons conservés avec soin dans un magasin sec, aéré et à l'abri du froid et des gelées. Avec des méthodes de conservation insuffisantes, avec des graines trop humides ou des graines qu’on a laissé s’échauffer en tas, la décroissance du taux pour cent de ger- mination est beaucoup plus rapide ; aussi, en général, n’emploie- t-on pas volontiers des graines de pin sylvestre âgées de plus de deux ans. Les résultals précédents démontrent combien il est nécessaire que les négociants en semences mettent de côté, sans le mélanger au nouvel approvisionnement, le reliquat de leurs semences qui n’ont pas été vendues dans l’année, afin de vendre toujours à part ces vieilles semences avec une notable diminution de prix ; ils démontrent aussi combien en cette matière la fraude serait facile pour des maisons non consciencieuses, et combien, alors, il est dangereux d’acheter au hasard des semences, comme on achèterait du sucre ou du coton, et d'utiliser ces semences sans aucun contrôle. Le contrôle établi par les stations d’essai de semences pour les oraines de la culture agricole a eu comme double résultat d’amé- liorer la qualité des semences et d’en abaisser d’une façon sensible le prix moyen. Dans le commerce des graines forestières ce n’est qu'avec une sorte d’hésitation et comme à regret qu’on s’accoutume peu à peu à en contrôler la qualité. Pour le pin sylvestre, d’après Nobbe, plusieurs négociants de graines forestières ont demandé qu'on considère comme normale une faculté germinative de 60 à 65 °/,. D’après les chiffres que nous avons cités, cette faible proportion de bonnes graines, qu’on ne peut 1. M. Pierret donne les chiffres suivants : en général, pour le pin sylvestre, la proportion de bonnes graines varie de 74 à 79 °/, la première année, c’est-à-dire lors de l'essai fait à l'arrivée aux Barres, soit le plus souvent à peu près un an après la récolte des cônes ; la deuxième année, le taux de germination n'est plus que de 49 à 28 °/o, puis, la troisième année, de 28 à 45 à ete. ; le rendement est inférieur à o °/, dès la sixième année. On peut donc dire que, quand on achète des graines au commerce, on est en droit d'exiger des graines contenant de 74 à 79 °/, de bonnes semences, Le D' R. v. Tubeuf donne, d'après Gayer et Hess, les chiffres de 70 à 75 °/o. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 387 admettre que pour des années de récolle particulièrement défavo- rable est en général insuffisante. Avec les connaissances sur les pro- cédés de récolte et de conservation qu’on possède aujourd’hui et en présence des chiffres supérieurs à 90 °/, qu'ont donnés de nombreux essais de faculté germinative, on doit admettre que dans une bonne semence de pin sylvestre le nombre des graines mcapables de germer ne doit pas dépasser 20 à 25 °/,, c’est-à-dire que le coefficient de facullé germinative d'une bonne semence de pin sylvestre doit, dans les conditions normales, étre supérieur à 75 ou 80 °},. Nous noterons ici une intéressante observation de M. Pierret au sujet de l'influence que peut avoir le mode de désarticulation des cônes sur la qualité moyenne des semences ; dans les sècheries, les cônes, généralement très bien ouverts à la chaleur artificielle, laissent échapper toutes les graines, aussi bien celles du centre que celles de la base et du sommet du cône; la désarticulation à la chaleur solaire serait moins complète et, par suite, la proportion des bonnes graines du centre plus forte. M. Pierret en conclut qu'il est permis de sup- poser que les sècheries à étuve arrivent à une production plus consi- dérable de graines par kilogramme de cônes, mais que ces graines doivent fournir un coefficient de germination inférieur aux graines obtenues par simple désarticulation à la chaleur solaire. Toutefois, cette considération n’est pas la seule à envisager et, pour préciser notre pensée, nous citerons un exemple que nous emprun- tons à M. Thil : « Les préparations solaires de la graine de pin sylvestre sont con- damnées à Mende (Lozère) pour trois causes : « 4° Échauffement des grandes agglomérations des cônes ; « 2 Humidité des aires à l'air libre ; € 3° Diminution de la faculté germinative par suite du retard dans Pemploi. » Il appartient aux négociants en semences forestières d'adopter, à l’aide du concours des stations d’essai de semences, les procédés qui leur permettent de satisfaire dans une juste mesure aux exigences de l’acheteur. Ainsi, pour les deux raisons énoncées précédemment, perte de la faculté germinative en un temps relativement court, qualité des 388 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE semences très variable avec les modes de récolte, de désarticula- tion, elc., la prise en considération de la faculté germinative s’impose aussi bien au producteur ou négociant en semences qu’au consommateur. Cette prise en considération de la faculté germinative des semences présente un autre intérêt; elle permet à l’acheteur de se rendre compte d’une façon précise du prix réel des graines qui lui sont vendues : si un lot de semences est vendu à 80 °/, de faculté germi- nalive, il est facile d'établir, en se basant sur le prix d’acquisition, quelle est pour cette fourniture la valeur d’un kilogramme de semences susceptibles de germer (présentant 100 °/, de faculté ger- minative), — Un calcul de ce genre effectué à l’occasion de semences de même espèce, ayant des qualités et des valeurs différentes, dé- montre fréquemment qu’on paye souvent plus cher la graine utile lorsqu'on achète à vil prix, chez n'importe qui, une semence de qualité inférieure, au lieu de prendre dans une maison de confiance et à un prix relativement élevé, une très bonne semence, garantie à un taux de germination satisfaisant. L'intérêt de l’acheteur se trouve, en somme, d’accord avec l'intérêt des fournisseurs sérieux de graines forestières, et nous en concluons que lutilité d’avoir recours aux stations d’essai de semences se ma- nifeste aussi bien pour le propriétaire qui utilise les graines que pour le négociant qui vend la semence. Le professeur Nobbe, dans une communication à la Société dendro- logique allemande, disait, en 1899, à cette occasion, que le marchand de graines est toujours très antipathique à la station de contrôle, et qu'il chérche par tous les moyens possibles à la rendre suspecte à l’acheteur ; nous avons trouvé une opinion contraire dans les publi- cations d’une des plus importantes maisons de commerce de semences en Danemark, et nous partageons plus volontiers cette manière de voir. À notre avis, toutes les maisons sérieuses de semences paraissent avoir aujourd’hui intérêt à travailler d'accord avec les stations de contrôle. Valeur culturale. — La valeur culturale est le véritable critérium par lequel on doit juger de la valeur marchande d’une fourniture. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 389 Des échantillons de provenances très diverses ont donné, comme coefficient de valeur culturale, les chiffres suivants : MOYENNE MAXIMUM MINIMUM °/o 5/0 ofo Nobbe . . . . . 1889-1898: Station de Tharandt. 59,81 66,05 44,87 | 1900 : Station d'Eberswalde . . 80,8 » » Schwappach. . . «1901 : — 60 » » | 1909 : = RIT 0 FI » » pion deZürieh. 1902-1903 ..:..:. 3. .2412p1€ 69 97,4 3 ,8 Station de Paris. ‘1888-1903. ;...:.:2%. Mt 60 11;11%% 20,04 » LEE 1902-1904 : Commerce. . . . 85,6 91,4 79,5 Station des Barres. À Le DURS NT RER GOT BA ay T1 100 D’après ces divers essais de graines de toute provenance, le chiffre de la valeur culturale a varié de 3,8 °/, (minimum) à 97,4 °/, (maxi- mum). En présence de ces chiffres qui démontrent combien encore aujour- d’hui peut être mauvaise une semence de pin sylvestre livrée dans le commerce, nous pensons qu’on peut admettre que le coefficient de valeur cullurale d’une bonne semence de pin sylvestre doit, dans les conditions normales, étre supérieur à 70 et même 75 °|,. La prise en considération de la valeur culturale permet à l'acheteur de se rendre compte de la valeur relative des diverses fournitures d’une même espèce de graines livrée dans le commerce. C’est à 100 ‘/, de valeur culturale qu’il faut rapporter les prix du marché pour les comparer. En opérant ce calcul, l'acheteur arrivera vite à se con- vaincre que la graine la moins chère est, en réalité, celle qu’on achète dans les maisons de confiance, en la payant un prix élevé, et non celle qu’on se procure à vil prix et qui provient, en général, de récoltes anciennes ou avariées. | Pour démontrer l’utilité de ces comparaisons, nous citerons un exemple résultant d'expériences faites par M. Johannes “Rafn de Copenhague (°), sur la semence de Picea silchensis. Trois échantillons de cette semence provenant de graines achetées 1. Die Gehôlz-Samenuntersuchungen der Saison 1902-1903, von Johannes Rafn, Kjübenhawn (aus Métleilungen der deutschen dendrologischen Gesellschaft, pro 1903). 390 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE en Allemagne, en France et en Amérique, dans trois maisons de com- merce des plus anciennes et des plus estimées, ont été soumis au contrôle de la station d’essai ; ils ont donné les résultats suivants : ÉROS Se FAOULTÉ de contrôle VALEUR du registre germina- la ne tive pie 0/0 0/0 20 736 Graine d'Allemagne . . . . . . 68 61 20.737 de Erance a Re 66 62 20788 ANTAMETIQUE PME 37 19 En appliquant à ces résultats le prix de la semence, d’après le catalogue de chaque maison, et en déterminant le prix du kilogramme de semence utile, on obtient les résultats suivants : 1° En ne tenant compte que de la faculté germinative : PRIX FACULTÉ par kilogramme de semence — — germinative gants 2 De catalogue 100 [0 0/0 marcs mares N° 20 736. . . 68 35 51,48 DD HAT. 66 37 56,06 ET 37 30,8 81,89 2 En tenant compte de la pureté et de la faculté germinative, autrement dit de la valeur culturale : PRIX PAR KILOGRAMME VALEUR Rom ie d’après de le fourniture utile culturale (valeur culturale catalogue 100 0/0) 0/0 mares marcs N° 20 736 . 61 35 57,37 2018714. 62 37 59,87 DOTÉ 19 30,3 159,47 Ces chiffres, qui se passent de commentaires, confirment pleine- ment ce que nous avons dit précédemment. Marche de la germination. Énergie germinative. — Placée dans les germoirs de la station d’essai de semences, à une tempéra- Ë 391 DES SEMENCES FORESTIERES ANALYSE ET CONTROLE &6 68 007 001 007 007 98 c8 (a) 06 88 £6 DANEUIUI9S HL'INOVA « [a |« « [a le « [a |« g IC la LL Ic la 8 |« |« « « « € |[« |« « « « « |[« |« « « « € la |« € le a € la |« «€ la |« € la |« CAN INC « la |« « la |« € la |« « le |« «€ a |« € [a |« « « LA LC NS NE « a |« « la |« « Je la CTAËTA nr ex 44 Re EE ER RE OO ARE QE sc 2 SARMLRNR ALRIR « 8 2 « « « la |« |« € [a [eo 18 DRE LS PA T la IS |« 8 le IT l« & IS |1Q l« « ae la lu «a |a la l« € [a la |« « |« |« |« € [a la |« € |[« l« |« « [ae |« |« 8 a le |« «@ le la la « « « « « « « « ñ À 2 il QI CU CNT ann « « « « NN 2 [A] gl « « « « « es & © IrA «€ |« « |« « |« « |« « |« « |« « |« « |« « |« « |« « |« « |« € |« «€ |« « « « |« € |« € |« « |« « |« « |« « |03 « |TI € JLT « |Iz « |0& € IST € [gLIa |« « |I2IQ |« € |9g2!1« |« € [681 l« « [SG |« « |« |G |c8 € |e |3 |C8 I |« |6 |T8 Tr |« |T |03 € |« |T |6L2 « |« | |CS « |« |GT|GL £,| © |08179 « le |08|12 & | |2a|69 & |® |81|69 « [a |8 |T8 « | |e |7 « € 18 16 « « « GF « |« |c |o9 6Ela |« |« 69!a |« |« 09!« « « 0%! |oy 9T|« |0F cal« |zpl« « « « « « « « Te TS © me — | pIvAng pivang o1qrsS PIVANT o1qaes PITANT o1qeS PIGTANT PItANT SOxIUg Sop uor)e)sS 1UIS919 ANOFUUTUIOL) SPIBMSISG,P UO1FE7S lals|r E|c SANOf NA HONHIAHAXA,T HA HAHNG — SAISSHOONS SHNDVLANO9 PEL NN MN ODIOUIUT09 NP SOUTCIE) Sr © SO © LORIE OIRo 108 u9 quo queue jo sriSnoqur ouSieAnY,p sutd sop ins 91 ANOJEATOSUO9 O[ ‘JU 9P SUIOS SOI pi S9J10991 89U09 9P JUEUOAOIT SOUCI) FLL “onbryureis [os u9 pro quete XN9INOSIA OUSIOANY,P sud sep Ans 91QUA ANOJUAIOSUO® O[ ‘JU 9P SUIOS SOI Jed 6910991 sou09 op jueuoAoïd sourerr) 621 sense ses ee + + + + + quoue) -0011P S91p9dx9 979 JUO SNOu Jo uS10A -NV u9 5910291 979 JuO nb s9u00 sop SOJuIJU99 SorJiUd S0p JUEUIAOId SOUIUIL) 692 IL ‘der op or10u99s ®I op ju'euaaoïd soute) RE et SO BDD 80 08m ve, 50 08 0%, 962 D 91)S9A[Âs utdq 392 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ture de 20 à 25° centigrades, une bonne graine de pin sylvestre germe d’une façon régulière et assez rapide. Nous avons relevé à titre d'exemple dans le tableau précédent la marche de la germination de quelques essais. Il résulte de ces chiffres que les graines de pin sylvestre commen- cent à germer le plus souvent pendant le troisième ou le quatrième jour qui suit la mise en expérience, et que la durée totale de l'épreuve ne dépasse pas vingt-huit jours. Les prescriptions techniques de l'union des stations de recherches agricoles allemandes prescrivent d'étendre à quarante-deux Jours la durée de l'épreuve de germina- tion du pin sylvestre ; cette mesure ne nous parait pas nécessaire, et la durée totale de l'épreuve peut étre fixée à trente jours. Comme, toutes conditions égales d’ailleurs, la graine germe d’au- tant plus vite qu’elle est meilleure, ce qu’on appelle son « énergie germinative » se trouve mesuré par le nombre de graines germées après un délai déterminé à partir du commencement de l’épreuve. D’après la formule de M. Schribaux, qui considère l'énergie ger- minative comme satisfaisante quand la moitié au moins des bonnes graines ont germé pendant le tiers de la durée qu’on regarde comme nécessaire à la germination, nous. adopterons comme mesure de l'énergie germinalive du pin sylvestre le pour cent de graines ger- mées pendant les dix premiers jours de l'essai (). Renseignements généraux. — Les données relatives au poids volumétrique des semences (*) et au nombre des semences par hec- tolitre paraissent être d’un intérêt secondaire, en raison des résul- tats très divergents qui sont cités par les divers auteurs. Pour la détermination du poids volumétrique des semences (poids moyen d’un litre), il est presque impossible d'obtenir avec différents opéra- {. Les prescriptions techniques de l'Union des Stations de recherches agricoles allemandes fixent ce délai à quatorze jours pour les pins ; d'après ses expériences personnelles, le professeur Schwappach est d'avis que dix jours sont parfaitement suffisants. 2. Dans les stations allemandes ainsi qu'à Zurich, on se sert, pour déterminer le poids volumétrique des semences, de l'appareil de la Commission allemande des poids el mesures, ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 393 teurs un égal tassement de la graine, de même qu’il est difficile de remplir de la même manière le récipient, la diversité des résultats obtenus tient aussi au degré de dessiccation de la semence, degré qui varie suivant l’hygroscopicilé des semences et l’état hygrométrique de l'air. Nous avons relevé quelques-uns des résultats obtenus : a) D’après M. Pierret (1889) à la station d'expériences des Barres : POIDS MOYEN NOMBRE du litre ee 8 : kilogr, Pin sylvestre de toutes provenances (graines désailées). 0,496 75 098 = acheté au commerce = : 0,11 84 341 — de la région des Alpes françaises (graines désailées) . . SNA VAT AOL 0,476 66 300 — de la région de Fontainebleau (graines désailées) . . NE OMR CET 0,487 66 327 == d'Auvergne (Murat, Mende, Clermont- FRET AR) an Ps LL ne en mp ÉEe 0,461 71 861 b) D’après le docteur Karl von Tubeuf (1891). CHIFFRES EE — de Hess de Gayer 1 hectolitre de graine désailée de pin sylvestre pèse en kilogr. 42 à 50 45 à 55 — ailée = .. 13rà 146 La détermination du poids absolu (poids des graines au mille) paraît beaucoup plus intéressante parce qu’elle présente beaucoup plus d’exactitude. Nous citerons les chiffres suivants : a) D’après M. Pierret (1899) à la station des Barres : POIDS MOYEN de 1 000 graines grammes Pin sylvestre de toutes provenances (graines désailées). 6,602 = acheté au commerce —= : 6,062 — de la région des Alpes françaises (graines DÉS RA ER N ES Ya 7S — de la région de Fontainebleau (graines désailées) . . . l 7,339 — d'Auvergne (Murat, Mende, Clermont- — ERRADUNE Ter PALAU 6,420 NOMBRE de graines au kilogr. 136 266 155 757 394 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE b) Du professeur Nobbe (1876) à la station de Tharandt : POIDS MOYEN NOMBRE de de graines 1 CCO graines au kilogr. grammes RINÉSYIVES REC ER 6,189 111571 Maximum . . . . . .. 7,660 187 688 MIMRUNT EU TERME 5,328 130 548 c) D’après le docteur Gayer : 6*,800. d) D’après Johannes Rafn (1900) : POIDS de 1000 graines fraîches A moyen maximum minimum grammes grammes grammes Pin sylvestre d'Écosse . . . . RARE 6,83 » » — de l'Europe centrale es Dates Autriche) . 42 : ? 5,82 6,63 » — graines the anses. 4,47 2,38 3.96 Ces différences, qui s’accusent sur des chiffres moyens résultant d'un grand nombre d'expériences, ne peuvent tenir uniquement à des circonstances accidentelles de maturité, d’hygroscopicité, de conservation, etc. ; il y a là une question de provenance, qui influe sur la grosseur et sur le poids des graines, et cette question de pro- venance parait être un sujet d’études des plus intéressants pour les stations d’essai de semences, car il y a à connaître d’après des expé- riences nombreuses et précises : L'influence de latitude et d’altitude, de sol et de climat dans les différentes régions ; L'influence d'altitude et de sol dans une même région ; L'influence dans une même région et dans un même sol, de l’âge et de l’état de végétation des sujets sur lesquels sont récoltés les cônes, etc. = En présence des nombreuses variétés ou races de pin sylvestre, et du degré d'adaptation de ces races dans des conditions détermi- nées de sol et de climat, il y a lieu de se demander si celte question de provenance de la semence n’est pas une des plus capitales pour le commerce des graines de pin sylvestre, et si les stations ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 999 d’essai de semences ne pourraient, à cet égard, rendre les plus grands services. D'une façon beaucoup plus générale, les semences de végétaux, dont l'aire d’habitalion est très étendue, paraissent susceptibles de transmettre aux sujets auxquels elles donnent naissance certaines qualités ou certaines propriétés spéciales de leurs parents. Depuis longtemps l’agriculteur n’a pas craint d’entrer résolument dans la voie de la sélection des semences, et les résultats acquis ont prouvé qu’il a eu raison. | En matière foreslière, la question, beaucoup moins étudiée et plus difficile à étudier, est moins connue. Il n'existe à notre connais- sance, en France, que deux essais ayant été exécutés dans cet esprit d'étude : l’un entrepris en 1821, par M. de Vilmorin, dans son do- maine des Barres, avec plusieurs variétés de pins, dont les graines élaient d’origine certaine (‘) ; l’autre, entrepris dans le courant du dernier siècle, à la pépinière de l’École forestière de Nancy. À l'étranger on paraît, depuis un certain nombre d’années, s'at- lacher de beaucoup plus près à la question. Nous n’avons pas à nous y élendre ici, mais nous citerons, pour montrer l’importance du sujet, les Lravaux exécutés à la Station autrichienne de recherches de Mariabrünn, par le professeur Cieslar (*, et ceux qui viennent d’être publiés par le professeur Enger, en une brochure qui forme le deuxième fascicule du huitième volume des Communications de la Station forestière de Zurich (°). Dans un autre ordre d’idées, mais à un point de vue très voisin, les belles collections d’arbres exotiques introduits en France au cours du siècle dernier ont créé des centres d'étude des plus inté- 1. Catalogue des végétaux ligneux indigènes et exotiques existant sur le domaine forestier des Barres-Vilmorin. Imprimerie nationale, Paris, 1878. 2. Die Erblichkeït des Zuwachsvermügens bei den Waldbäumen, von D A. Cieslar, Wien, 1895 (Revue des Eaux et Foréts, 10 avril 1895). Neues aus dem Gebiete der forstlichen Zuchtwahl. — Ein Wissenschaftlicher Beilrag zum Waldbau und zum Forsteulturwesen insbesondere, von D'À. Cieslar. Wien, 1899. 3. Mitteilungen: der Schweïzerisehen Central-Anstalt für das forstliche Versuchs- wesen, Band VIIL, Heft ?, Zürich, 1905 (Revue des Eaux et Foréts, 15 décembre 1905). 396 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE ressants ; nous pouvons citer parmi eux le domaine national des Barres qui, aujourd’hui, appartient à l’État, le domaine d’Harcourt à la Société nationale d’agriculture, les belles collections de Segrez créées par M. Alphonse Lavallée, celles de M. Allard, à Angers, et celles du Muséum d'histoire naturelle à Paris. Les semences qu’on peut récolter en abondance dans ces collections offrent un vaste champ d’études de physiologie végétale encore inexploré, et les sta- lions d'essai de semences ont dans ce travail, dans les essais compa- ratifs à entreprendre avec les semences d’origine, ainsi que dans les recherches expérimentales de végétation qui peuvent suivre la ger- mination, un rôle très important à jouer. Pin à crochets (Finus montana Nill.) La graine de pin à crochets se récolte dans les Alpes, où les prin- cipaux centres de production sont, en France : dans les Alpes, le Queyras, le Briançonnais et la vallée de Barcelonnette, et, dans les Pyrénées, les environs de Montlouis (sècherie de la Llagonne). — Cette graine revient à un prix élevé en raison des difficultés de la récolte. Nous mettrons en parallèle, au sujet de cette semence, quelques- uns des résultats dé‘à acquis : Pureté. — Les impuretés sont faciles à éliminer par des triages mécaniques de la graine du pin à crochets ; nous relevons comme coefficients de pureté movens les chiffres suivants: COEFFICIENT DE PURETÉ a —""—"—— — Moyenne Maximum Minimum Station des Barres : Semences envoyées par FF FE cu (1902-1904) les sècheries. . . . 94,5 97 92 Chiffres de M. Rafn, | Semence française de à Copenhague : BrANCONA RE ES 96,1 » » (1900-1903). | Semence danoise . . 99 99,7 98,5 On peut admettre que le coefficient de purelé d'une bonne semence de pin à crochets doit, dans les conditions normales, élre supérieur «à 95 Sie 0° ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FOkKESTIÈRES 397 _ Faculté germinative. — Les résultats relevés aux Barres et à Copenhague donnent les chiffres moyens suivants : COEFFICIENT de faculté germinative ——— Moyenne Maximum Minimum Station des Barres : Semences récoltées par + Ta = (1902-1901). l'administration. . . 69,6 80 57,3 Chiffres de M. Rafn, | Semence française de à Copenhague : BrIANCON ECM 58,7 » » (1900-1903) | Semence danoise. . . . 89 98 69,5 M. Pierret, d’après les nombreux essais effectués aux Barres de 1872 à 1889, considère que la puissance germinative du pin à cro- chets est en moyenne de 72 °/, la première année. On peut donc admetlre que le coefficient de facullé germinative d'une bonne semence de pins à crochets-doit, dans les conditions normales, élre supérieur à 70 °[,. La faculté germinative des semences de pins à crochets conser- vées en magasin décroit assez rapidement avec les années; cette décroissance est moins rapide que pour le pin sylvestre. D’après M. Pierret, de 72 °/, la première année, elle passe à 57 °|, la deuxième année, puis successivement d'année en année à 50 °/,, à 42°], etc., et le rendement ne serail inférieur à 5 °/, que la dixième année. Nous avons tracé pour le pin à crochets le graphique qui nous a permis d'établir d’une façon approchée, à l'aide des expériences de M. Pierret, la ligne de décroissance moyenne du pin à crochets (voir tableau général). Valeur culturale. — Les résultats relevés aux barres et à Copenhague sont les suivants : MOYENNE MAXIMUM MINIMUM Station des Barres , . . . . 65,97 75 55,5 Copenhagen ms à 86,5 96,8 04,49 On peut admettre que le coefficient de valeur culturale d’une bonne semence de pins à crochets doit, dans les conditions normales, étre supérieur à 66 °|.. 398 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Marche de la germination. Énergie germinative. — Placée dans les germoirs de la station d’essais de semences à une lempéra- ture de 20 à 25° centigrades, une bonne graine de pin à crochets germe d'une façon régulière, mais bien moins rapidement que la semence du pin sylvestre. Les nombreuses expériences exécutées par M. Pierret lui ont permis de dire qu'un essai sur le pin à crochets se prolonge souvent plus de quarante-cinq jours ; que, par suile, il est difficile d’être fixé rapidement sur la valeur d’un échantillon de pin à crochets. COMPTAGES SUOCESSIFS NUMÉRO (Durée de l'expérience en jours) du registre 112131415161 7|18|91)10)11.)12)13|14)15|16} 17/18 °/0o ofo 0/0|°/0|°/0 oo 0/0 lo 0/0 |°/0 |2/o |0/o1°/0 0/0 0/0 0]o 0/0 oo ( a » » » » » 38! » » 20! » » 5 » » » » » 1 1738 b | Sable. ] » » » » » 40! » » 19! » » 6 » » » » » 4 | € » » » » » 43| » » 19! » » 4 » » » » » 2 au a » » » » » 21| » » 50! » » » » » 1 » » » b | Sable, » » » » » ,7| » » 40| » » » ) » 5 » » ) su € | » » » » » 42! » » 19! » » » » » 5 » » » 678 | Sable.lMsl [1m] HAE 221 802594 2/52 appel En 00e ; jy « f : Éyie , | Buvard.] » » » » » » 47] » 7| » » 5 » » » 2 » 2 ü : OCOMPTAGES SUCOESSIFS HAN NUMÉRO É SRE AS: ENS Te DJ (Durée de l'expérience en jours) sRrx FN du = 3 « : | | : AU touts frais registre 19 | 20 | 21 | 22 | 23 |-24 | 25 | 26 | 27 | 28 | 29 |30 à 40 jours »Jo|°/o|0/0o|0/o[°/0 0/o|[v/o[0/0|0/o|o/0|0/ol 0/0 0/0 OP a | | » » » » » » » » » » » 4 138 { b } Sable. » » » » » » » » » 1 » 1 c | 1 » » » » » » » » » 1 » 3 | a » > » » » » » » » » » » 143) 5! Sable. | le) | 678 | Sable. : 674 pe RC Nous pensons qu'il suflit de prolonger l'expérience jusqu'à qua- ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 399 rante-deux jours, à la condition qu’on ne considérera le résultat que comme exprimant le nombre de graines germées à quarante -deux jours. Il est dès lors absolument indispensable de procéder à l’essai au couteau des graines qui restent sur le germoir à la fin de l'essai, et de mentionner à côté du résultat de germination le nom- bre des graines dont la section a été reconnue fraiche et saine d’as- pect ; une partie de ces graines, dont le nombre est impossible à déterminer dans la circonstance, est encore susceplible de germer plus tard. La valeur culturale, dans ce cas, est calculée en prenant pour base le pour-cent de germination effectif à quarante-deux jours, sans tenir compte des grains frais, et nous pensons qu'il est bon de le mentionner. Nous adoptons, d’après ce qui précède, comme mesure de l'éner- gie germinalive «du pin à crochets, le pour-cent des yraines germées pendant les qualorie premiers jours de l'essai. Nous avons relevé, à titre d'exemple, dans le tableau précédent, la marche de la germination de quelques essais effectués en 1903- 4904 à la station des Barres. Renseignements généraux. — Les résullats suivants ont été obtenus par M. Pierret à la station des Barres pour les graines désai- lées de pin à crochets : PIN A CROCHETS — — des à Te SR sècheries es P forestières p venances fr. = lecCommerce rançaises Poids du litre de graines. . . . . 0k5,182 0k5,476 0k5,526 Boïdstde SOON Craines 7 757,845 887,025 ©‘ 65,654 Nombre de graines dans un litre. . 61,542 59,274 719,152 Nombre de graines au kilogramme . 127,471 124,611 150,285 Pin Laricio noir d'Autriche (Pinus Laricio austriaca Endl.) Nous devons citer dans les pins Laricio trois races distinctes par leur origine, par leur différence d’aspect et leurs aptitudes dont les graines sont adressées aux Barres. 400 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Le pin Laricio noir d'Autriche, dont les graines sont achetées à l'étranger. Le pin Laricio de Corse, dont les graines sont fournies par le commerce local. Le pin Laricio des Cévennes, dont les graines sont récollées par les soins des agents forestiers dans la forêt de Saint-Guilhem-le-Désert, D’après M. Pierret, ces trois essences fournissent des graines très voisines les unes des autres par leurs caractères essentiels ; en parti- culier les tracés graphiques relatifs à la décroissance de la vitalité de ces graines forment trois courbes extrêmement rapprochées. Toute- fois, le pin noir se sépare un peu nettement des deux autres par le poids sensiblement plus élevé de la graine. Le plus employé des trois est le pin Laricio noir d'Autriche ; c’est celui dont la graine a été le plus étudiée. Pureté. — Les impuretés de la graine du pin Laricio noir d’Au- triche sont faciles à éliminer par des triages mécaniques, ct les moyennes relevées aux Barres sur les échantillons d'expérience sont données dans le tableau suivant : COEFFIOIENT DE PURETÉ A" Moyenne Maximum Minimum Station des Barres (1902-1901). . . . 97.5 98 97 ,4 Zurich}(1902-1903) x en ra eee 96,7 98,7 90,3 Copenhague (1900-1903). . . . . . . 95,25 98.24 91,50 On peul admeltre que le coeficient de pureté d'une bonne semence de pin Laricio noir d'Autriche doit, dans les conditions normales, élre supérieur à 95 °|,. Faculté germinative. — Les résultats relevés donnent les chiffres moyens suivants : J COEFFICIENT de faculté germinative A" —— = Station des Barres, d'après M. Pierret nds TS Ne UN (1872-1889) 0 TERME, 716à 81 » » (LODEL PTT ARE 81,47 83,33 81,4 Zuvichi(190221908) PTE 63 96 16 Copenhague (1900-1903) . . . , . 74,94 85 62 Chiffres donnés par le D' Karl von Tubeuf, d'après Hess et Gayer , . 6 à 75 » ” ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 401 On peut donc admettre que le coefficient de facullé germinative d’une bonne semence de pin Laricio noir d'Autriche doit, dans les conditions normales, étre supérieur à 75 et même 80 °},. La vitalité des semences de pin Laricio noir d’Autriche décroit rapidement avec les années, et la décroissance est plus rapide que celle du pin sylvestre. D’après M. Pierret, la faculté germinative d’un échantillon, étant la première année après la récolte de 76 à 81 °/,, tombe entre 90 et 98 °/, l’année suivante et passe au-dessous de 5 °/, dès la sixième année après la récolte. : Nous avons tracé, pour le pin Laricio noir d'Autriche, le graphique qui nous a permis d'établir d’une façon approchée, à l’aide des expériences de M. Pierret, la ligne de décroissance moyenne de la faculté germinative (voir tableau général). Valeur culturale. — D'après les expériences précédentes, la valeur culturale des divers échantillons de pin Laricio noir d’Au- triche a été de : VALEUR CULTURALE I Moyenne Maximum Minimum Station des Barres. . . . . . 19,73 80,99 78,6 Copenhague. 7251500 pe 71,93 86,90 06,73 On peut admettre que le coefficient de valeur cullurale d’une bonne semence de pin Laricio noir d'Autriche doit, dans les conditions normales, étre supérieur à 70 et même 75 °|,. Marche de la germination. Énergie germinative. — Placée dans les germoirs de la station d’essai de semences, à une tempéra- ture de 20 à 25° centigrades, une bonne semence de pin Laricio noir d'Autriche germe rapidement et pour ainsi dire en masse. Les nombreux essais exécutés aux Barres par M. Pierret lui ont permis de dire que le pin noir commence à germer vers le quatrième ou le cinquième Jour, et que le premier comptage exécuté cinq jours après le commencement de la germination a toujours fourni plus des huit- dixièmes du taux définitif, de sorte que l’on est rapidement fixé sur ANN. SCIENCE AGRON. — %° SÉRIE, — 1905 — It 26 402 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE le rendement probable d’une épreuve. D’après M. Pierret, la durée totale d’une expérience est d'environ vingt-neuf jours. En fixant à trente jours la durée de l'essai de germination, nous sommes conduits à adopter, comme mesure de l'énergie germi- native de la semence du pin Laricio noir d'Autriche, le pour-cent des graines qui ont germé pendant les dix premiers jours de l'essai. COMPTAGES SUCOESSIFS (Durée de l'expérience en jours) COMPTAGHS SUCCESSIFS (Durée de l'expérience en jours) FACULTÉ ger- 20 | 21 22 | 23 minative Nous avons relevé à titre d'indication dans le tableau ci-dessus la marche de la germination de quelques essais eflectués en 1903- 4904 à la station des Barres. Renseignements généraux. — Les résultats suivants ont été obte- ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 403 nus par M. Pierret sur les échantillons des Barres pour des graines ‘désailées de pin Laricio : PIN LARICIO TT — "" —— noir d'Autriche de Corse des Cévennes Poids du litre de graines. . . , Ok5,528 0k5,500 0K,475 Nombre de graines au litre. . . 28 045 33 684 31 649 Poids de 1 000 graines . . . . 185,857 145,856 145,996 Nombre de graines au kilogr. . o3 086 67 313 66 686 Pin maritime (Pinus pinaster Soland) Le pin maritime est acheté dans trois régions en France, qui peu- vent se classer ainsi suivant l’importance des offres et de la produc- tion : 1° Le littoral de l’océan Atlantique (pin des Landes) ; 2° Le département de la Sarthe (pin du centre) ; 3° La Corse. M. Thil signalait, dès 1884, que les marchands du littoral de l’Atlantique admettent difficilement le cahier des charges adopté par les étrangers, qu’ils comprennent mal; que ces marchands se mé- fient des méthodes employées pour les essais et qu’une amélioration du commerce des semences dans cette région était très à désirer, En ce qui concerne la région du Mans, l'administration forestière française a rapidement reconnu l’infériorité de cette graine; bien avant l'hiver de 1879-1880, qui a détruit presque complètement le pin marilime dans ce pays, elle avait pris des mesures pour s’appro- visionner autant que possible sur le littoral de l'Océan, dans les départements de la Gironde et des Landes. La distinction de la graine qui provient du centre de la France est-elle possible à établir ? Cela serait à désirer, car nous nous sommes laissé dire qu'aujourd'hui certains revendeurs peu serupuleux vendent, sous le nom de « Pin des Landes », une semence qu'ils se procurent à meilleur compte dans le centre de la France. En Corse, d’après M. Thil, le principe de la vente avec garantie peut être considéré comme admis ; les acquisitions faites dans cette 404 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE région ont pour but d'introduire dans les massifs du midi de la France la belle variété de pin maritime qui eroît dans les forêts de: Corse, et en particulier dans celle de Corte. Toutefois, nous nous demandons où est exécuté le contrôle de ces garanties ! D'après M. Pierret, il paraît y avoir entre le pin des Landes et le pin de Corse des différences assez sensibles au point de vue de la germination ; mais le nombre des expériences exécutées aux Barres sur le pin maritime de Corse a été trop faible pour qu'il soit possible de donner des indications précises à ce sujet. Les chiffres obtenus par M. Pierret, d’après ses expériences sur les graines désailées reçues aux Barres, sont les suivants : PIN MARITIME DE BORDEAUX a PIN de PEAR ES maritime nr par le sècheries de : Ÿ et magasius orte venances commerce Srettiors Potds du litre de graines. . . Oks,587 0K,593 OkE,585 05,570 Nombre de graines au litre. . 11 131 11 363 11 090 9 771 Poids moyen de { 000 graines, 525°,697 5287,149 025,781 58,335 Nombre de: graines au kilogr. 18 977 19 176 18 946 17 142 Germination. — Il n’a été exécuté depuis 1900 aucun essai sur le pin maritime à la station des Barres, qui n’a fait à cet égard que poursuivre quelques-unes des expériences commencées par M. Pier- ret sur la persistance de la faculté germinative des graines de cette essence. Nous relevons dans les chiffres obtenus à Copenhague par M. Rafn les résultats suivants : GERMIN R| POIDS ATION A GRAINS VALEU À PIN N ER PU É - NUS PINAST PURETÉ cul: 1 000 10 15 k : £ ale ;raines jours | jours turale 6 “ | Semence italienne. . 5 | 74,18] 62,10 — française . ) : 5 39, 51,40 | 50 D’après M. Pierret, pour les graines placées dans les germoirs de ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 405 la station d’essai à une température de 20-25° centigrades, la germi- nation commence vers le cinquième ou sixième jour pour les graines du pin des Landes, mais la durée de l’expérience est assez variable ; elle n’est pas, en général, inférieure à trente-cinq jours; elle peut atteindre et dépasser soixante-quinze à quatre-vingts Jours. On ne peut donc préjuger de la valeur d’un échantillon de pin maritime par la levée qui se produit dans les premiers Jours, comme on le fait presque à coup sûr pour le pin sylvestre et surtout pour le pin Larieio. | D’autre part, M. Pierret constate que pour les essais de germina- tion de cette essence, la température peut être élevée sans aucun inconvénient, pourvu que le degré d'humidité soit suffisant ; avec le germinateur à gaz de M. Dubreuil, il a pu soumettre des graines de pin maritime à une température de 38 à 42° centigrades sans que le taux de germination ait été altéré, la germination ayant été seule- ment accélérée ; il est bien entendu qu’il ne faut pas dépasser cer- taines limites de température (*) au delà desquelles une sensible élévation de température serait d'autant plus nuisible aux graines qu’elles seraient dans une atmosphère plus humide. Il résulte de ces expériences que, pour le pin maritime, les tem- pératures utiles en ce qui concerne la germination embrassent un champ sensiblement plus étendu que pour les autres essences étudiées. D’après ce qui précède, nous pensons qu’on peut admettre pour le pin maritime les données suivantes : Pureté. — Les semences de pin maritime sont facilement sé- parées par des procédés mécaniques des impuretés qu’elles renfer- ment. Le coefficient de pureté d'une bonne semence de pin marilime doit, dans les conditions normales, étre supérieur à 95 °/,. Durée normale de l'essai de germination. Valeur culturale. Énergie germinative. — Nous pensons qu'il suffit de prolonger l'expérience jusqu'à quarante-deux jours, à la condition que l'essai 1. La température la plus favorable à la germination serait d'autant plus élevée que la graine est d'origine plus méridionale. 406 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE de germination sera exécuté à des températures suffisamment éle- vées, atteignant au moins, pendant une partie de la durée de l’expé- rience, 90 à 39° centigrades. Il est, dès lors, absolument indispensable de procéder à l'essai au couteau des graines qui restent sur le germoir à la fin de l'essai, et de mentionner, à côté du résultat de germination, le nombre des graines dont la section à été reconnue fraiche et saine d’aspect ; une partie de ces graines, dont le nombre est impossible à déter- miner dans la circonstance, est encore susceptible de germer plus tard. La valeur culturale dans ce cas est calculée en prenant pour base le pour-cent de germination effectif à quarante-deux jours, sans tenir compte des grains frais, et nous pensons qu’il y a lieu de le mentionner. Nous adoptons, d’après ce qui précède, comme indicalion sur l’é- nergie germinalive «le la semence du pin maritime, le pour-cent des gruines germées pendant les qualorze premuers jours de l'essai (on pourrait ici adopter trente jours au lieu de quatorze). Persistance de la faculté germinative avec les années. — Les essais exécutés par M. Pierret sur les graines du pin maritime con- servées au magasin des Barres, ont donné en moyenne les résultats suivants : 4e ANNÉE 5t ANNÉE 6e ANNÉE 7e ANNÉE 8e ANNÉE Je ANNÉE 10° ANNÉE A ‘à Z LA < ® Lr] o]o 70 Graines de toutes provenances . . Graines du commerce, . shaE — de l'administration fores- tière. . . HR Pin maritime de Corse. . . M. Pierret déduit de ces expériences que la vitalité des graines de pin marilime est puissante ; c’est ainsi que le plus ancien échantillon ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES . 407 de cette essence arrivé aux Barres le 28 décembre 1875, étiqueté sous le n° 4 au registre d'expériences et donnant à cette époque 76 °/, de bonnes graines, a encore fourni, le 24 avril 1886, une germination de 52 °/,, et qu’un échantillon inscrit au registre de la station sous le n° 171, qui en octobre 1881 accusait 87,9 ‘|, de germination, a encore fourni en janvier 1902 une germination de 34,1°/,.: Les moyennes déduites des épreuves faites sur cette essence, et traduites par M. Pierret en tracés graphiques, présentent des irrégu- larités qui doivent évidemment disparaître plus tard, au fur et à me- sure que de nouvelles expériences viendront ajouter leurs résultats aux anciennes; mais, toutefois, elles ont permis de constater une tendance générale au relèvement du taux de germination des se- mences de pin maritime vers la troisième année, relèvement qui persiste pendant quelques années. La semence du pin maritime est donc une marchandise qui peut être conservée, en magasin, pendant deux ou trois années sans in- convénient. Nous avons tracé pour le pin maritime des Landes le graphique qui nous a permis d'établir, d’une façon approchée, à l’aide des essais de M. Pierret, et en supprimant les écarts intermédiaires, une ligne de décroissance moyenne de la faculté germinative avec les années (voir tableau général). Pin d'Alep (Pinus halepensis Mill) Tous les échantillons de graines de pin d’Alep reçus aux Barres proviennent de cônes récoltés et préparés par les soins des agents forestiers à Aubagne (Bouches-du-Rhône) et dans la forêt de Luberon (Vaucluse). D’après M. Pierret, les graines de pin d’Alep commencent à ger- mer le septième jour qui suit leur mise en expérience ; la marche de la germination est assez rapide, à condition toutefois que la graine essayée soit de bonne qualité, et dans ce cas le premier 408 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE comptage effectué cinq jours après le commencement de la ger- mination fournit très souvent les neuf dixièmes de la levée totale ; la durée complète de l'expérience serait de trente-sept jours en- viron. Les expériences exécutées aux Barres depuis 1900 sont trop peu nombreuses pour être bien concluantes ; nous relevons toutefois à tre d'indication, en ce qui concerne la marche de la germination, les résultats de quelques essais : NOMBRE COMPTAGES BSUCCESSIFS NUMÉRO de (Durée de l'expérience en jours) graines du mises en registre |germina- 131141151617 tion 638 { CT 673 NOMBRE NUMÉRO de graines (Durée de l'expérience en jours) du © —————_—_—————————— ; ger- en graines registre |germina- n f  : L . à Fi tion 100,110 OOMPTAGES SUCCESSIFS FACULTÉ ; minative germées 0/0 89,67 91,07 76,66 76,67 Grain frais Il résulte de ces expériences que la germination serait à peu près terminée au bout de quarante à soixante jours, mais qu’il continue à germer jusqu'à quatre-vingt-dix jours environ une proportion de semences qui est loin d’être négligeable. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 409 D’après ce qui précède, nous pensons qu’on peut admettre pour le pin d’Alep les données suivantes : Pureté. — Les semences de pin d’Alep sont facilement sépa- rées par des procédés mécaniques des impuretés qu’elles renferment. Le coefficient de purelé d'une bonne semence de pin d'Alep dou, dans les conditions normales, étre supérieur à 95 °|,. Durée normale de l'essai de germination. Valeur culturale. Énergie germinative. — Nous pensons qu'il suffit de prolonger l'expérience jusqu’à quarante-deux jours, à la condition qu’on aura soin de procéder à l’essai au couteau des graines qui restent sur le germoir à la fin de l'essai, et de mentionner à côté du résultat de sermination le nombre des graines dont la section a été reconnue fraiche et saine d’aspect ; une partie de ces graines, dont le sombre est impossible à déterminer dans la circonstance, est encore suscep- tible de germer plus tard. La valeur culturale, dans ce cas, est calculée en prenant pour base le pour-cent de germination effectif à quarante-deux jours, sans tenir compte des grains frais, et nous pensons qu'il y a lieu de le mentionner. Nous adoptons, d’après ce qui précède, camme indication sur l'énergie germinative de la semence du pin d'Alep, le pour-cent des graines germées pendant les quatorze premiers jours de l’essai (on pourrait ici adopter trente jours au lieu de quatorze). Persistance de la faculté germinative avec les années. — [La faculté germinative des semences de pin d’Alep conservées en maga- sin décroît avec les années, mais d’une façon beaucoup plus lente que celle du pin sylvestre ; si, d’après M. Pierret, la faculté germi- native de la semence est, la première année, comprise entre 74 à 91 °/,, elle est encore comprise entre 68 et 87 ‘/, la deuxième année, entre 69 et 82 °/, la troisième année, etc. Nous avons tracé pour le pin d’Alep le graphique qui nous a per- mis d'établir d’une façon approchée, à l’aide des essais de M. Pierret, la ligne de décroissance moyenne de la faculté germinative de la semence du pin d'Alep avec les années (voir tableau général). 410 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Pin cembro (Pinus cembra Lin.) La graine de pin cembro est récoltée en France dans les Basses- Alpes principalement et aussi dans les Hautes-Alpes et l'Isère. La récolte de cette graine est toujours incertaine, en raison des hautes régions qu'habite celte essence, où les premières neiges rendent fréquemment la forêt inaccessible. Les quantités de semence nécessaires aux travaux sont souvent achetées soit aux paysans, soit aux épiciers et aux grainetiers, qui la vendent comme comestible; pour des quantités aussi petites, dit M. Thil, il est difficile d'exiger une garantie germinative contrôlée par des essais de germinälion ; ce contrôle dé la germination est d’ailleurs moins nécessaire ici que pour les autres semences, par suite de la facilité avec laquelle on peut reconnaitre la fraicheur de amande en brisant le péricarpe, et de la possibilité qu’il y a de trier les graines saines des autres en plongeant les semences dans l’eau. | D'autre part, les graines d’un an sont rances et invendables en général, de sorte que les détenteurs de la marchandise ne la conser- vent pas aussi longtemps. Marche de la germination. — D’après M. Pierret, la marche de la germination de la semence du pin cembro est très lente; les graines, placées dans les germoirs de la station d’essai et maintenues à une température de 20° à 25° centigrades, germent une à une, tantôt au bout d’une dizaine de jours, tantôt au bout de trois semai- nes seulement ; il n’est pas une seule épreuve où les graines n’aient dû être maintenues au moins trois mois en expérience ; bien plus, des échantillons conservés plus de deux ans en expérience à force de surveillance et de soins de propreté donnaient encore quelques graines qui germaient (!). 1. Il y aurait lieu d'examiner si, en modifiant les conditions d'expérimentation, on pourrait arriver à des résultats plus rapides, et si, notamment, en usant ou perforant ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 411 Nous relevons dans le tableau suivant quelques exemples : NOMBRE j COMPTAGES SUCCESSIFS NUMÉRO Fe du Era (Durée de l'expérience en mois) registre Siren 61e mises à en station . essai g 10! 10 27 12 25 36 GERMI- NUMÉRO ROSERE COMPTAGES SUCCESSIFS HAS SAROE de ? ' du (Durée de l'expérience en mois) des GRAINES}, probable registre BrAIDeE L déterminée! de la PRISES graines | gcrmées Te 4 : essai station o germées a essai 20 22 2425 au couteau 23 Nous extrayons des résultats publiés par M. Rafn à Copenhague les chiffres suivants : 1° Pinus cembra siberica. — Dans une étuve à germination main- tenue à la température de 25°-28° centigrades, la semence a germé dans les proportions suivantes : Enidwrourestuis 41104 1 hi. HatuPe ls 40/0 En vingt-cinq jours. . . . . . . . 28°) Entente jours reel al EE, 46 °o Dans une véranda froide et non chauffée, la même semence a donné 82 °/, de graines ayant germé. une partie du péricarpe sans endommager l'amande, on n'obtiendrait pas une germi- nation plus rapide et plus régulière. Des essais de ce genre ont déjà réussi pour les graines agricoles à enveloppe dure ou imperméable à l'eau. 412 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 2° Pinus cembra L. (#60) Germination à ?4 jours. . . . RTE CT 6.92 0}, Grains frais non germés à la fin d fat A LAELS 23-401, Pureté: : ar ee Mt LR CL IT EC TE 99,20 Minimum Ses omsret 126 010IE one A es AN AT PE A RU QE Re) ls 90,00 °/o Des résultats qui précèdent, nous concluons : que la semence de pin cembro, en raison de sa grosseur, est facilement livrée presque totalement pure ; que, dans l’état des connaissances actuelles, l'essai de germination au laboratoire est beaucoup trop long pour pouvoir être utilisé dans un but de contrôle, et qu’en tout cas, un essai qu'on arrête au bout de deux à quatre mois doit être complété par l'examen au couteau des graines qui n’ont pas germé à la fin de l'essai. Il parait difficile, dans les conditions que nous venons d’indi- quer, de se prononcer sur l’énergie germinative de la semence. Une macération préalable dans de l’eau pure, maintenue à la tem- pérature ordinaire, peut accélérer la germination ; dans la pratique des semis, cette opéralion est d’ailleurs à conseiller pour toutes les semences à germination lente, surtout pour celles qui, comme le pin cembro, sont exposées à être rapidement la proie des rongeurs (). Cette préparation en vue de l’exécution d’un semis peut être pra- tiquée de la façon suivante : Les semences sont mises à tremper dans de l’eau propre pendant le temps qui est nécessaire à l’eau pour pénétrer jusqu’au centre de l’amande (en général douze à vingt-quatre heures pour un grand nombre de semences ; beaucoup plus longtemps pour le pin cembro ; en coupant quelques graines de temps à autre pendant le trempage, il est d’ailleurs facile -de constater le degré de pénétration de l’eau dans l’amande). On aban- 1. Pour exécuter les semis dans les pépinières de montagne avec du pin cembro, on commence par éliminer en plongeant la semence dans l'eau toutes les graines vaines qui surnagent ; puis on fait macérer la semence pendant quinze jours avant de la semer ; afin de la protéger contre l'attaque des rongeurs on l'enduit de minium, on laisse sécher cette couche protectrice avant de mettre en terre. On sème très serré, car on sait qu'une partie des semences ne lèseront pas dans l'année. Il n'est pas rare de voir apparaitre dans les bandes des graines qui germent au bout d'une ou de plusieurs années ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 413 donne ensuite les graines disposées en tas dans un local où la tempé- rature est maintenue à 15°-20° centigrades, et pour que les semences ne s’échauffent pas et respirent convenablement, on prend soin de déplacer le tas matin et soir et de l’asperger légèrement quand la masse parait se dessécher. On exécute le semis deux ou trois jours avant la sortie de la radicule, c’est-à-dire au moment où les graines se gonflent. Ce procédé est conseillé par M. Schribaux pour un grand nombre de semences agricoles, pour les graines de conifères et pour toutes les semences qui, en raison de leur volume ou de la dureté de leur enveloppe, mettent plusieurs jours pour absorber l’eau nécessaire à la germination. Avec des données précises sur les moyens d’exécution pour chaque catégorie de semences (étude qui peut être faite par les stations d'essai de semences), et avec des renseignements sur 1e temps néces- saire pour arriver à une bonne préparation de la semence en vue du semis, il semble que ce procédé pourrait donner d'excellents résul- tats et qu’il permettrait de faire une économie notable sur le nombre des semences à employer. Ï ne faut pas confondre celte opération, destinée à accélérer la germination et à préparer la graine à être semée aussitôt qu’elle commence à germer, avec la stratification, conseillée elle aussi pour conserver des semences en bon état et pour les préparer à germer dans le printemps qui suit leur récolte. La stratification des graines, dit M. Pierret, est une pratique excellente qui devrait être d’un usage beaucoup plus répandu ; elle peut servir non seulement à hâter la germination des semences à péricarpe dur ou épais (frêne, charme, pin maritime, elc.), mais encore à conserver fraiches jusqu’à l’époque favorable pour le semis les graines à péricarpe mince ou riches en essences volatiles (orme, bouleau, sapin pectiné, etc.). On stratifie ordinairement dans le sable, que l’on maintient sec si l’on veut retarder la germination, humide si on veut l’activer (°). 1. Pour le pin cembro, on peut conseiller un procédé de stratification analogue à celui que nous indiquons pour le pin Weymouth. 414 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Ces deux procédés, stralification d'une part et, d’autre part, pré- paralion à la germinalion en temps voulu avant le semis, de- vraient à notre avis être employés plus fréquemment pour con- server en bon état nos semences d’essences forestières et pour les faire germer, qu'il s’agisse des semences de nos résineux (notam- ment du sapin) ou des semences d’arbres feuillus (glands, etc.) ; ils s'imposent à tout prix lorsqu'il s’agit de semences exotiques d’un prix relativement élevé (Abies amabilis, etc.) qu’on vend dans le commerce jusqu'à 990 fr. et plus le kilogramme. Pour de telles semences on doit arriver à employer des procédés de conservation tels qu'un fournisseur ne soit pas exposé à ce qu’on lui démontre que la semence qu'il a vendue si cher ne valait pas quelques cail- loux. (Une semence d’Abies amabilis venue directement d'Amérique et payée à raison de 390 fr. le kilogramme a donné à peine quel- ques graines fertiles : 2 à 5 °/,. C’est trop peu pour une semence si chère.) Nous pensons qu’on doit agir dans ce sens, auprès du produc- teur d’une part, et auprès des fournisseurs de graines, intermé- diaires naturels entre le producteur et le consommateur, d'autre part, pour obtenir ce résultat. C’est, à notre avis, une des parties les plus utiles de l’œuvre des stations d'analyse et de contrôle des semences. Essai de la graine au couteau. — La qualité approchée d’une semence de pin cembro peut facilement être déterminée en étudiant sur un échantillon moyen d'expérience l’état de l’amande renfermée dans chacune des graines. A la station des Barres, il est prélevé sur l’échantillon moyen reçu quatre lots de cent graines, chaque lot devant représenter autant que possible comme grosseur de graines, aspect, couleur, etc., la moyenne exacte de Péchantillon envoyé. Dans chaque lot ces graines sont coupées au couteau, Pétat de la section de amande est examiné avec soin et les graines sont classées en quatre catégories : graines bonnes, douteuses, rances, vides ou sans germe. La moyenne du chiffre des graines reconnues bonnes donne le pour-cent probable de germination. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 415 Nous avons obtenu, dans les essais les plus récents, les résultats suivants : GRAINES ___ GERMIKA- vides : TION bonnes douteuses rances ou probable sans germe [0 lo oo fo oo Numéro 679. . . . 61 LOUE 3 19 6i Numéro 661... : 49 15 15 21 49 Si, d'autre part, nous comparons la germination probable ainsi calculée avec les résultats des essais de germination effectués à la station sur les mêmes échantillons, nous obtenons les résultats sui- vants : GERMINATION NUMÉRO ———— — probable obtenu après un essai du registre d’après l’essai ayant duré au couteau 18 à 25 mois 293 52 67 594 39 26 997 Al 24 208 49 Do 067 60 82 74 57 88 575 55 76,2 Il est intéressant de constater qu’en poursuivant assez longtemps : l'essai de germination, on est toujours arrivé à un pour-cent de germination supérieur au chiffre de germination probable trouvé d’après l’essai au couteau. Peut-être y a-t-il lieu de se mon- trer moins sévère au sujet des graines douteuses, une partie de celles que nous qualifions ainsi pouvant être encore susceptibles de germer. Ceite constatation, qui n’a été faite d’ailleurs que sur un petit nombre d'expériences, en raison de la lenteur de germination du pin cembro, nous porte à croire que l'essai au couteau n’est suscep- üible de donner qu’un simple renseignement approché sur la qualité de la semence. Renseignements généraux. — Les semences de pin cembro essayées aux Barres provenaient toutes de la région des Alpes 416 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE françaises. M. Pierret donne à leur sujet les renseignements sui- vants : Poids du litre de graines . . . . . . . . 0K:,520 Nombre de graines au litre . . . . . . . D Poids moyen de 1 000 graines . . . . . . 2938,113 Nombre de graines au kilogramme. , . . . 3 412 Pin Weymouth (Pinus strobus Lin.) Les échantillons de graines de pin Weymouth reçus aux Barres ont été très rares; les expériences faites ont donné les résultats suivants : Poids du litre de graines . . . . . . . . 0k5,485 Nombre de:graïnes”aulitre # … 24 427 Poids moyen de 1 000 graines . . . . . . 195,855 Nombré de graines au kilogramme. . . . . 00 369 Marche de la germination. — La graine de pin Weymouth, pla- cée dans une étuve à la température de 20° à 25° centigrades, germe fort lentement ; d’après M. Pierret, ce n’est qu’au bout de quinze Jours environ que la radicule commence à pointer, et en réalité les graines ne se trouvent en pleine germination qu'après trois semaines ; l'expérience complète peut exiger plus de trois mois. Nous reproduisons à cet égard les chiffres obtenus sur cette essence à Eberswalde par le professeur Schwappach : NOMBRE POUR CENT DES GRAINES GERMÉES d’après les comptages successifs (jours) 11:20 | 21-30 | 31-40 | 41-50 | 51-60 | 61-70 | 71-80 culturale VALEUR 2 Ë a = = EEE bp À Le] EE F4 FACULTÉ germinative 1900 1901 39,6 |36,74 66,6 |63,76 1902 5 9 » 45,3 |41,3 Du tableau qui précède, on peut déduire que la germination est à ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 417 peu près terminée au bout de quarante jours, mais qu’il continue à germer jusqu’au soixante-dixième jour environ une proportion de semences qui est loin d’être négligeable. Enfin M. Rafn, de Copenhague, donne les chiffres suivants (1900 et 1905) : DURÉE ES VALEUR _ FFE es culturale germés à la fin de l'essai RE — + — A — l'essai NATION en jours Maximum| Minimum! P. strobus. Tiroler Prov 86,41 | 63,80 — Deutscher Prov 2 86,40 | 52,40 — Americauischer Prov.. , F 93,70 | 62,78 Expériences 1902-1903 : : Valeur culturale P. strobus 5 5 57,60 60,80 La marche de la germination ainsi constatée est fort lente chez le pin Weymouth. Tenant compte de ce fait que dans la série d’essais la semence se trouve placée dans des conditions très favorables de température et d'humidité, M. Pierret en conclut qu’il est presque inutile de semer en pépimère au mois d'avril des graines de cette essence, sans leur avoir fait subir une préparation préalable ; il conseille à cet égard le procédé suivant : « Aussitôt que l’on est en possession des graines de pin Weymouth (en décembre au plus tard, car la dissémination a lieu de bonne heure, en automne), on les humecte et on les mélange par moilié avec du sable légèrement humide très pur, c’est-à-dire exempt de terreau et de substances organiques (le sable de rivière est excellent pour cet usage). On brasse le tout et on dépose le mé- lange dans une caisse en bois ou dans un pot à fleurs, suivant le volume. Le récipient de stratification est laissé à l'air libre près d’un mur lui offrant une légère protection. Les graines restent ainsi pen- dant {rois mois, subissant une préparation lente et continue. On les visite souvent et au besoin on entretient l'humidité par des arrosages. Aussitôt qu'après les premières chaleurs quelques indices de germi- nation se manifestent, on exécute le semis, et dès lors la levée se pro- ANN. SCIENCE AGRON, — 2° SÉRIE — 1905 — 11° 27 418 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE duit régulièrement et rapidement. » On voit, ajoute M. Pierret, que celte préparation antérieure au semis ne fait que rétablir en quelque sorte ce qui se passe dans la nature, puisque les graines de pin Wey- mouth se disséminent de très bonne heure et restent par conséquent sur le sol, soumises pendant tout l'hiver à l'influence de l’humidité ("). Il serait intéressant de pouvoir citer des essais de germination effectués à l’étuve sur des semences (pin Weymouth, sapin, etc.) ayant subi cette préparation préalable et de comparer ces résultats avec ceux que donneraient les mêmes semences conservées dans les conditions ordinaires el non préparées au semis. Malheureusement le temps et le personnel dont nous disposons ne nous ont pas permis d'entreprendre des essais de ce genre. D’après ce qui précède nous pensons qu’on peut admettre pour le pin Weymouth les données suivantes : Pureté. — Les semences de pin Weymouth sont facilement sépa- rées par des procédés mécaniques des impuretés qu’elles renferment. Le coefficient de pureté d’une bonne semence de pin Weymouth doit, dans les conditions normales, être supérieur à 90 et même 95 °/,. Durée normale de l'essai de germination. Valeur culturale. Énergie germinative. — Nous pensons qu’on peut se contenter de prolonger l'expérience jusqu’à quarante-deux jours, à la condition qu'on aura soin de procéder à l’essai au couteau des graines qui restent sur le germoir à la fin de l’essai, et de mentionner à côté du résultat de germination le nombre des graines dont la section a été reconnue fraiche et saine d'aspect ; une partie de ces graines, dont le nombre est impossible à déterminer dans la circonstance, est encore susceptible de germer plus tard. La valeur culturale, dans ce cas, est calculée en prenant pour base 1. MM. Transon frères, pépiniéristes à Orléans, stratifient ainsi, non seulement la graine de pin Weymouth, mais encore, aussitôt que possible après la récolte, les semences du charme et du frêne pour obtenir la levée complète dès le premier prin- temps qui suit la dissémination ; les semences d'orme, d'aune, de bouleau pour leur conserver toute leur fraîcheur jusqu'au moment du semis ; enfiu, les semences de toutes les graines résineuses exotiques, particulièrement celles des sapins ; ils obtien- nent constamment d'excellents résultats, des semis aussi complets que possible en employant le minimum de semence nécessaire (Pierret). ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 419 le pour-cent de germination effeclif à quarante-deux jours, sans tenir compte des grains frais, et nous pensons qu'il y a lieu de le men- tionner, Nous adoptons, d’après ce qui précède, comme indication sur l'énergie germinative de la semence de pin Weymouth, le pour-cent des graines germées pendant les quatorze premiers jours de l’essai (on pourrait ici adopter trente Jours au lieu de quatorze). Persistance de la faculté germinative. — Les expériences trop peu nombreuses exécutées Jusqu'à ce Jour ne nous permettent pas de nous rendre compte de la loi de décroissance dans la vitalité des graines de pin Weymouth avec les années. D’après M. Pierret, le taux de germination des graines essayées a été en moyenne, la pre- mière année, de 66 °/, ; il descend la seconde année à 33 °/,, puis à 10 °/, la troisième année. Il est donc probable que la puissance germinative de ces graines décroit assez vite avec les années. Épicéa (Picea excelsa Link) Toutes les semences d’épicéa mises en expérience aux Barres ont élé prélevées sur des fournitures du commerce. Nous mettrons en parallèle, au sujet de cette semence, quelques résultats déjà acquis. Pureté. — Des échantillons de provenances très diverses ont donné comme coefficient de pureté les chiffres suivants : MOYENNE MAXIMUM MINIMUM oo °/o 0/0 QC LE Nobbe : station de Tharandt. . . nt Eh ren co HIDE 220 07.2 » ; Schwappach : station d'Eberswalde { 1901 . . . 96,7 » » HJOPIEE M AIMEN CT 2 » » Station de Zurich . . . . . : .- 1902-1903 : 96,1 99,5 79,1 Station. de Paris 14 Lure 1888-1908 97,97 99,71 96,03 SAONE bare ee 03) 0 AR OTES 100 94 Rafn, à Copenhague . . . . . . 1900-1903 . 98,41 99 ,40 97 ,45 420 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE On peut admettre que le coefficient de pureté d'une bonne semence d'épicéa doit, dans les conditions normales, étre supérieur à 95 °},. Faculté germinative. — Des échantillons de provenances très diverses ont donné comme coeflicient de faculté germinative les chiffres suivants : MOYENNE MAXIMUM MINIMUM ofo o[o olo Nobbe: station de nn FRA EES à 4 : po % : ; en 7 jours. 60,45 711,24 28,20 Ms RARES 188-1506} 28 jours 72,76 80,41 60,85 Sehwappach : station | . AN dor s £ nn "Vaso APP Mes ; À Be LINE ARR NEVERS » » Stationtde Zurich 204119021908 0er 98 0 StaHoOn de PATIS A ISSS 1005 ER 86 90 82 Station deseBarres 903-1001 RTS TNT 93 85 (openhaguC MP OEM EMI OO NES EPP 90 91 45,93 On peut admettre que le coefficient de fucullé g:rminative d’une bonne semence d'épicéa doit, dans les conditions normales, élre supérieur à 75 et méme 80°|,. Valeur culturale. — Des chiffres qui précident 1l résulte que La valeur cullurale d’une bonne semence d’épicéa doit, dans les con- dilions normales, étre supérieure à 70 el même 75 °}. Marche de la germination. Énergie germinative. — Placte dans les germoirs de la station d’essai de semences à une tempéra- ture de 20° à 25° centigrades, une bonne semence d’épicéa germe d’une façon régulière et rapide. D’après M. Pierret, la germination commence à se manifester le quatrième jour qui suit la mise en expérience; pendant les six Jours suivants il germe environ les neuf dixièmes du résultat final, et la durée complète de l'expérience est de vingt-cinq jours environ. Nous avons relevé, à titre d'indication, dans le tableau suivant la marche de la germination de quelques essais. De ces données il résulte que la durée totale de l'épreuve peul élre fixée à trente jours; et nous adopterons comme mesure de ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 421 l'énergie germinative de la semence d'épicéa le pour-cent de graines germées pendant les dix premiers jours de l'essai. NUMÉRO du registre nateur Cieslar 685 LS 723 de 742 le | Buvard « De iéese Use NUMÉRO du registre Germi- 723 b 712 de [orclerofe nateur « Cieslar | » Buvard : » L( | » » COMPTAGES SUCCESSIFS (Durée de l'expérience en jours) lo °/o 0/0 0/0 olo of ° Jo ofo|: Station d'Eberswalde 66| » | 8 | » » 71| » 6 10! » | 8 Station des 64 13 66 15 12 » COMPTAGES SUCCESSIFS (Durée de l'expérience en jours) FACULTÉ germinative 24 | 25 | 26 | 27 | 28 » » » GRAINS frais Décroissance de la faculté germinative. — La facullé germina- tive des semences d’épicéa conservées en magasin décroît rapidement avec les années. La courbe de décroissance annuelle, d’après M. Pierret, se rap- 492 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE proche beaucoup de celles relatives aux graines de pin sylvestre, de pin Laricio noir d'Autriche, ete. Avec des graines germant entre 73 à 77 °/, la première année, on trouve une germination de 53 à 62°/, la deuxième année, de 26 à 44 °/, la troisième année, etc. Nous avons tracé pour l’épicéa le graphique qui nous à permis d'établir d’une façon approchée, à l’aide des expériences de M. Pier- ret, la ligne de décroissance moyenne de la faculté germinative de cette semence. (Voir tableau général.) Renseignements généraux. — D'après les essais effectués sur les échantillons reçus aux Barres, un litre de graines désailées d'épicéa pèse en moyenne 0%,534 et il renferme 65 312 graines. Poids absolu ; nombre de graines au kilogramme : POIDS MOYEN NOMBRE e de graines 1 000 graines au kilogr. grammes D'après-M-Pierpets: sans 8,171 122 386 D'après M. Nobbe (1876). Æ2:0,2.00,.2, 6,883 145 255 — — maximum. . . 8,684 218.588 — — minimum, . . 4,575 115 154 D'ANrÉSAGAYEL EME PME ENTIER 8,000 » M. Rafn donne les résultats suivants (1900) : 53 het désailées Picea ercelsa Link PBiroler Prôv.s.- HNee Lie 85r, 11 — DOUISCHET PIONEER. 7 lee eue eat — DanischerePeope AUUER, rnI 8 ,00 — Schwedischer Prov. . . 5 ,92 — Norvegischer Prov. 5 ,50 — Finnischer Prov. . DE D’après ces chiffres, relevés sur des expériences faites avec des échantillons de provenances très diverses, le poids de 1 000 graines d’épicéa a varié de 56°,22 à 8,171, et les semences les plus légères proviennent des régions les plus septentrionales de l’Europe ; ailleurs elles proviennent sans doute aussi des régions les plus élevées, ou encore, comme nous l’avons dé,à constaté chez le pin sylvestre, des régions où la race s’est abâtardie en présence de sonditions défavo- ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 423 rables de végétation et de sol. Nous pensons qu'il serait intéressant et sans doute fort utile d’étudier de très près la caractéristique des semences à cet égard. Mélèze (Larix Europæa D. CG.) Pureté. — Le nettoyage mécanique de la semence de mélèze est difficile, ce qui tient à la nature des impuretés qui se trouvent mélan- gées naturellement à la graine. Il est en effet d’un usage courant de dé- sarticuler les cônes de mélèze à l’aide de machines qui brisent l’écaille et en détachent l’onglet ; cet onglet fortement lignifié se trouve réduit par la manipulation mécanique aux mêmes dimensions qu’une graine ; il en a presque la même densité, de sorte que ni le passage aux cribles, ni des vannages effectués en présence de ventilateurs, ne peuvent arri- ver à séparer mécaniquement la véritable graine de ses impuretés. Seules les semences récoltées par des procédés spéciaux (à l’aide d’un gaulage des branches de mélèze pour faire tomber les semences sans détacher les cônes, ou encore la récolte directe des semences de mélèze accumulées sur la neige dans des couloirs où elles sont trans- portées par le vent) peuvent présenter une faible quantité d’impuretés. Le coefficient de pureté normal de la semence de mélèze se ressent de cet état de choses ; jamais il n’atteint dans les fournitures du com- merce le chiffre de 99 que nous avons constaté en 1904 dans un échan- tillon de mélèze envoyé par la sécherie forestière d’Embrun, et il est rare qu'il atteigne même le chiffre de 93,6 constaté en 1904 dans une fourniture du commerce faite à l'administration des eaux êt forêts. Nous avons relevé à cet égard quelques résullats obtenus sur des échantillons de provenances très diverses : COEFFICIENT DE PURETÉ a Moyenne Maximum Minimum 0/0 0/0 0/0 Station de Tharandt, d'après Nobbe , 1876. . . 83,22 93,50 72,17 : Sr a ER ; LO00E PERS » » Se d'Eberswalde, d'après Schwap- oo Se L ; eh Vi Cros À ES » » SIALIDDIe AUTICO eee 1902-1903 583,3 91,5 67,4 Station des Barres . . . HE NE 1903-1904 88,22 99 79 Station de Copenhague, d'après Rafn. 1900-1903 82,56 92 71,6 424 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE On peut admettre que le coefficient de purelé d'une bonne semence de méléze doit, dans les conditions normales, élre supérieur à 80 et méme 85 °|,. Faculté germinative. — Les semences de mélèze renferment en grande proportion des semences vaines qu'il est trés difficile de séparer des bonnes graines par un passage au tarare ou à l’aide de vannages mécaniques ; on peut expliquer la proportion excessive des graines vaines qui existent dans cette semence par le mode d’extrac- tion qui se fait en désarticulant mécaniquement les cônes, et aussi par la petitesse des cônes de mélèze; cette dernière circonstance modifie en effet singulièrement et dans un sens défavorable la pro- portion entre les semences de bonne qualité de la partie moyenne du cône et les graines mal conformées et généralement vaines qui proviennent de la base et de l’extrémité de ces cônes. Nous avons relevé à cet égard quelques résultats obtenus sur des échantillons de provenances très diverses : FACULTÉ GERMINATIVE Moyenne Maximum Minimum 0/0 0/0 0/0 Station de Tharandt, d'après Nobbe . 1876. . . 11 22 0 (:) Station d'Eberswalde, d'après Schwap- | 1 pACH ME ENERRT EE RSR 42,16 ;51 33 Station le ZUTICHS MAS UE 1902-1903 34 56 Station des Barres . . . . . . . . 1903-1904 46,8 64,5 31 Station de Copenhague, d'après Ra: . 1900-1903 54,09 ‘60 46,55 On peul admettre que le coefficient de facullé germinative d’une bonne semence de méléze doit, dans Les conditions normales, étre supérieur à 45 el même à 50 °|.. Valeur culturale. — D’après les chiffres précédents nous admet- tons que le coefficient de valeur cullurale d'une bonne semence 1. C'est sur de pareils chiffres obtenus en contrôlant des échantillons prélevés sur des semences livrées par le commerce d'alors, que M. le professeur Nobbe a basé sa longue campagne en faveur de la création des stations d'analyse et de contrôle des semences Les autres pays n'ont fait ensuite qu'imiter cet exemple. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 425 de mélèze peut, dans les conditions normales, élre supérieur à 40°}. Nous remarquerons qu’en ce qui concerne la semence de mélèze, la prise en considération de la pureté et de la faculté germinative, autrement dit la prise en considération de la valeur culturale, devient d’une très grande importance, en raison même de la propor- tion très forte d'impuretés d’une part et de semences incapables de germer, d'autre part, que renferme normelement une bonne semence. La Connaissance de la qualité exacte de la semence de mélèze, connaissance qui ne peut être établie que par les stations de contrôle, est indispensable : 1° Pour déterminer la véritable valeur marchande de la se- mence ; 2° Pour pouvoir régler en connaissance de cause la densité d’un semis. Marche de la germination. Énergie germinative. — Placée dans les germoirs de la station d'essai de semences, à une tempéra- ture de 20° à 25° centigrades, une bonne semence de mélèze germe d’une façon régulière et assez rapide. D’après M. Pierret, la germination commence environ vers le cin- quième jour après la mise en essai et il est nécessaire d’attendre encore au moins dix Jours avant de se prononcer sur la valeur finale de l'échantillon. La somme des comntages effectués ainsi jusqu’au quinzième jour après la mise en expérience donne environ les 85 cen- tièmes de la levée totale. La durée complète de l’expérience ne se prolonge pas beaucoup et le plus souvent elle est de vingt-neuf à trente-deux jours. Nous avons relevé, à titre d'indication, dans le tableau de la page suivante, la marche de la germination de quelques essais. Nous sommes d’avis, d’après ces chiffres, que l'essai de germina- lion de la semence de méléze peut étre arrété à trente jours, et nous admeltons comme mesure de l'énergie germinative des graines de mélèze le pour-cent des graines germées pendant les dix premiers jours de l'essai. 426 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE COMPTAGES SUOCESSIFS NUMÉRO : PS - (Durée de l'expérience en jours) du registre 213141516|17|81|91|10|11|12|13 o]o 0/0|0/0o|0/o[0/0[°/0 ofo ofo o/o ofo 0/0 ofo|0/o|0/o Station d'Eberswalde Germi- 20) EE M OO CEE 1 nateur » » 4 » Cieslar 4 » 10 » Station des Barres 8 Buvard COMPTAGES SUCCESSIFS NUMÉRO , EE “ (Durée de l'expérience en jours), FACULTÉ GRAINS du ; registre 19 | 20 | 21 | 22 | 23 | 24 | 25 | 26 germinalive frais o/o o/o c/o olo oo [0 o/o o/o Station d'Eberswalde Germi- nateur Cieslar Buvyard Décroissance de la faculté germinative. — La ficulté germi- native des semences de mélèze conservées en magasin décroit très rapidement avec les années. | D’après M. Pierret, la semence qui germe entre 39 et 44°,, la première année ne germe plus qu’à environ 16 ou 18°}, la deuxième année, puis à à ou 8 °/, la troisième année. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 427 Nous avons tracé pour le mélèze le graphique qui nous a permis d'établir d’une façon approchée, à l’aide des essais de M. Pierret, la ligne de décroissance moyenne de la facullé germinative des semences de celte essence (voir tableau général). Renseignements généraux. — Suivant les provenances et les diverses causes qui ont influé sur le développement des semences, le poids de 1 000 graines de mélèze a varié de 8 grammes (maximum) à 45,77 (minimum). Le poids maximum de 8 grammes a été donné _ par le mélèze envoyé à la station des Barres en 1904 par la sécheric d’Embrun (Hautes-Alpes); cette semence a donné aux essais 99 °/, de pureté et 50,3 °/, de faculté germinative. Les chiffres du poids absolu donné par les différents auteurs sont les suivants : Poids de 4 000 graines de méléze Moyenne Maximum Minimum D'après Pierret. . 1873-1889 (échantillons reçus aux — Sc = Barres) 5,898 » » Station des Barres. 1903-1904 . 6,29 8 5 D'après Nobbe . . Tharandt, 1876. 5,27 0,79 4,77 DÉTOUR NERO RER EEE ere SARL 5,9 » » D'après Rafn. . . Copenhague, 1900-1904. . 5,81 6,06 5,37 Notons enfin que d’après les échantillons reçus aux Barres, un kilogramme de semences renferme 169 539 graines. Sapin pectiné (Abies pectinala D. C.) Toutes les semences du genre sapin sont très délicates, sans doute à cause de la grande quantité d’essence de térébenthine qu’elles ren- ferment ; elles se conservent très difficilement en magasin, même jus- qu'au printemps qui suit leur récolte, et supportent difficilement les emballages et les transports. M. Pierret conseille, dans le cas où les graines de sapin doivent ètre transportées et être conservées Lout l’hiver, de retarder la récolte 428 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE le plus possible, de façon à n’avoir que des cônes bien formés et bien mûrs ; de retarder le plus possible la désarticulation des cônes, et enfin de stratifier les graines nues dans du sable frais ou dans de la balle d'avoine, comme nous lavons indiqué précé- demment. L'expérience, en eflet, prrait prouver que les semences de sapin pour lesquelles on n’a pas pris ces précautions indispensables ont perdu dès la fin de l'hiver sinon toute, tout au moins la plus grande partie de leur valeur. Nous n'avons pas eu l’occasion de mettre en germination, aux Barres, de la semence de sapin pectiné; une seule fourniture du commerce entrée dans les magasins des Barres a dû être refusée. La moyenne d’environ quatre-vingts essais de graine de sapin envoyée à Zurich est la suivante : RUPOLÉ SR SANT NE RE aUE m ir ee 87,9 Faculté germinative . . . . . 20 Valeur culturale . 16,6 A Eberswalde, la moyenne de quelques essais donne pour la faculté germinative trouvée 23,8 avec maximum de 51,7 et mini- mum de 9°}. | Des considérations qui précèdent il résulte que lorsqu'on achète au commerce une semence de sapin, il est fort utile, avant de l’uti- liser, d'en contrôler la qualité. D'après M. Picrret, la durée de l'essai de germination de la graine de sapin pecliné serait d’un mois et demi à deux mois, et la germi- nation co nmencerait au bout de douze à vingt jours. Nous pensons que pour les services de contrôle, 4 suffit de pro- longer l'expérience de germinulion jusqu'à quarante-deux jours, à la condition qu’on aura soin de procéder à l'essai au couteau des graines qui restent dans le germoir à la fin de l'essai et de mentionner à côté du résultat de germination le nombre des grai- nes dont la section a été reconnue fraiche et saine d’aspecl ; une partie de ces graines, dont le nombre est impossible à déter- miner dans la circonstance, est encore susceplible de germer plus tard. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 429 M. Pierret donne au sujet de la semence du sapin pectiné les renseignements Suivants : Poids du litre de graines ailées . . . . . . . 0K5,256 Nombre de graines au litre. . = . 4. à 611 Poiis moyen de 1 000 graines ailées . . . . . 0K,256 Nombre de graines au kilogramme . . . . . . 29 013 ESSENCES LIGNEUSES EXOTIQUES Un vaste champ d’expérimentation s'offre en France à l’activité des reboiseurs en matière d'introduction d’essences exotiques, et notre pays parait privilégié à cet égard en raison de la variété de climat, d'altitude et de sol qu’il présente dans les diverses régions. Des arboretums nationaux ou privés, ainsi que des places d’essai disséminées sur divers points de notre territoire commencent à four- nir des résullats intéressants, et l’époque parait proche où nous pourrons dresser en France, comme on l’a déjà fait en Allemagne, un plan général de culture, précisant par régions les espèces ligneuses exotiques aptes à être introduites dans nos boisements et méritant de l'être. Il résulte de cette situation que le commerce des semences d’arbres forestiers exotiques, déjà créé en France, est appelé à v prendre une certaine extension. Pour effectuer avec ces essences des essais ou des travaux de rchoisement, il parait important de pouvoir se procurer un premier maiériel de semences de confiance et de germination énergique. € Muint essai d’acclimatation, dit le professeur Nobbe (') s'effectue d’une façon pénible ou échoue complètement pour la seule raison qu'on à employé des graines de mauvaise qualité qui n’ont rien donné, ou qui n’ont fourni que des plants fubles et sans résistance, alors même que l'espèce était en elle-même bien appropriée au climat allemand. C’est par des erreurs de ce genre que l'opinion s’égare, que le progrès s'arrête, et qu’on attribue l’échec obtenu à une mau- 1. « Ueber den forstlichen Samenhandel », vom Pro’. D' Nobbe (Tharander forstliches Jahrbuch, 1899). 430 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE vaise faculté d’acclimatation, alors qu'il ne provient exclusivement que d’un lot de graines défectueuses. » De telles erreurs, évidemment fréquentes aussi en France, provien- nent des conditions défectueuses dans lesquelles se fait actuellement le commerce des semences exotiques. La plupart des négociants, même les plus sérieux, se bornent à vérifier que la graine paraît satisfai- sante à l’aspect extérieur ; ils refusent de donner à leur clientèle, même en majorant leurs prix, une garantie quelconque sur la se- mence qu'ils livrent. Le professeur Nobbe s'élève avec force en Alle- magne contre de tels procédés qui consistent à livrer à l’acheteur à des prix élevés une semence souvent absolument inerte, et cela sans accepter aucun contrôle. La question, sans aucun doute, est délicate, car le négociant lui- même a généralement les plus grandes difficultés pour se procurer les semences dans leur pays d’origine ; les acceptant telles qu’on les lui envoie, il veut trouver auprès de sa clientèle la rémunération des sacrifices d'argent qu’il a consentis pour se procurer la semence. De là la répugnance qu’il manifeste d’instinet contre tout contrôle. Mais, d'autre part, la semence doit être un être vivant susceptible de se développer ; l'acheteur, qui paye souvent fort cher cet être vivant catalogué dans les prix-courants des meilleures maisons, n’a-t-1l pas aussi le droit d'exiger une garantie de vie pour la graine qu'il achète? — Une semence incapable de germer est une marchandise qui n'a plus aucune valeur, quelles que soient les dépenses qu'a pu faire l'intermédiaire pour se la procurer, et il paraît impossible que l'acheteur consente longtemps à l’acquérir dans ces conditions. « Il est indispensable, dit encore le professeur Nobbe, qu’une ma- nière de procéder plus logique s’introduise dans le commerce allemand de semences exotiques, et cela le devient d’autant plus qu'à la suite des longs essais qui ont été exécutés en Allemagne, un certain nombre de ces semences deviennent l’objet de transactions importantes. » Cette situation que nous venons d'exposer tient à ce que la qualité des semences exotiques a été très peu étudiée jusqu’à ce jour, qu'on ne connait qu'imparfaitement les conditions de vitalité de ces se- mences, et que faute d'expériences précises, il est presque impossible de pouvoir dire aujourd'hui à un négociant quelles sont, pour une ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 431 espèce déterminée d’origine définie, les conditions de pureté, de fa- culté germinative et par suite de valeur culturale auxquelles doit satisfaire la semence rendue et vendue en France. Il semble que c’est aux stations d'analyse et de contrôle des se- mences qu'il appartient tout d’abord de définir ces premières condi- tions : « Nous demandons à ces stations, dit un des négociants en semences forestières les plus importants de Danemark, de nous défi- nir dans les conditions où nous pouvons les livrer, ce qui est bonne et ce qui est mauvaise semence (‘). » — Telle est la première question à résoudre. Ce travail fait, il sera possible à l’acheteur de se montrer plus exigeant, et le commerce, grâce à la concurrence que se font les principales maisons sérieuses, trouvera sûrement le moyen de satis- faire à ces exigences. Déjà d’ailleurs nous voyons un des fournisseurs de graines les plus influents de Danemark chercher à s'affranchir de cette routine, et à donner au marché des graines exotiques des bases plus précises. Ayant constaté que l’organisation actuelle et les moyens d’expérimen- tation des stations d’essai de semence leur permettent de faire des recherches sûres et précises dans un temps relativement court, il a demandé à ces stations (notamment à la station de Copenhague et à celle de Zürich) d’être l’auxiliaire de son commerce. Depuis 1888 il analyse ou fait analyser les graines de diverses provenances qu'il reçoit. Ces expériences lui ont prouvé par exemple qu’en toute saison ar- rivent du Japon des quantités considérables de semences de mélèze (Larix leplolepis) qui, bien qu’elles soient payées à un. prix très élevé, se montrent dès leur arrivée, à l'essai de germination, complé- tement sans valeur. « C’est une plaisanterie aussi bien pour nous que pour notre clientèle, dit en propres termes M. Rafn (”), que de payer à raison de 20 marks au kilogramme des sacs de semences unique- ment bonnes à être jetées au Las de compost. » 1. « Weiteres über Samenuntersuchungen und den forstlichen Samenhandel », von Johannes Rafn (Métleilungen der deutschen dendrologischen Gesellschaft, n° 10, 1901). 432 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE D'après les cssais qu'a fait effectuer en 1900-1901 ce négociant à la station de Zurich, huit échantillons de mélèze japonais ont donné 19, 9, 9, 9,1, 2, 27 et 11 ©}, de faculté germinative. Une seule de ces fournitures, celle qui donnait 27 °/, de faculté germinative, pou- vait être mise en vente par un commerçant sérieux. La même année, le Chamwcyparis oblusa reçu à Copenhague s’est montré absolument sans valeur et n’a atteint en trente jours que L°}, de germination tandis qu’une semence reçue l’année précédente et donnant à ce moment 19,35 °/, germait encore à 7 °/, au bout d’un an et était par suite encore meilleure que la prétendue « nou- velle semence » envoyée par le Japon. Pour le Chamæcyparis pisifera, une semence arrivée directe- ment du Japon à Copenhague pendant l'automne 1899 germait à ce moment à 10,67 °/,; mise de nouveau à l’essai au printemps suivant elle donnait 0 à l'essai de germination. M. Rafn déduit d’un grand nombre d'expériences du même genre que si les semences qu'il reçoit directement du Japon germent seule- meut à 1 °},, c’est que son fournisseur japonais lui expédie une se- mence restée en magasin depuis plusieurs années avant d’être envoyée en Europe, et encore que cette semence, ayant été expéciée dans de mauvaises conditions, est restée longtemps en souffrance dans quel- que port chinois. M. Rafn en conclut que le commerce ne peut se prêter à de tels procédés parce que l'acheteur ne peut accepter de payer une semence aussi inutilisable. Si nous ne considérons plus des semences défectueuses, de valeur nulle, qu'une maison sérieuse de commerce ne doit présenter à aucun prix, mais si nous nous occupons des semences récoltées dans des conditions normales et expédiées avec les soins qu’elles exigent pour être conservées en bon état, le contrôle des stations d'essai de semences présente un autre intérêt. Il permet, comme nous l'avons précédemment démontré, de donner à la semence sa véritable valeur marchande ; il permet par suite à l’acheteur de comparer la valeur argent de la marchandise au degré d'utilité qu'il peut en tirer et de donner la préférence à la maison qui a su trou- ver le moyen de lui procurer dans les meilleures conditions une se- mence utile. ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 433 Cette considération, aussi intéressante pour le négociant en se- mences forestières que pour l’acheteur, nous porte à croire qu’un grand nombre de maisons sérieuses sauront se conformer aux exi- gences bien fondées de la situation actuelle, et qu’elles sauront trou- ver le moyen de se procurer, de faire voyager, de nettoyer et de pré- senter la semence brute quelle qu’elle soit, en vue de son utilisation pratique ; de lui donner par conséquent avec intelligence et habileté une valeur marchande aussi élevée que possible. Une telle transformation du commerce des semences exotiques est nécessaire puisqu'elle a pour but d'arriver à consentir à la meilleure marchandise le prix (quel qu’il soit [*]) qui correspond à sa valeur ; cette transformation ne pourra se produire qu'avec le concours et le contrôle des stations d’essai de semences. Nous donnons dans le tableau suivant quelques chiffres, obtenus d’une part à Copenhague par M. J. Rafn, et d’autre part dans nos essais effectués à la station d’expériences des Barres (les essais mar- qués d’un astérisque ont été exécutés aux Barres). Les résultats ac- quis jusqu'à ce Jour sont trop peu nombreux pour que nous en déduisions autre chose qu’une simple indication sur la qualité des échantillons essayés. Nous ne commenterons pas ces chiffres, les essais ayant besoin d’être entrepris sur un bien plus grand nombre d'échantillons, et nous nous contenterons d’y prendre deux exemples : 1° La semence d’Abies nobilis achetée à raison de 37 fr. le kilo- gramme valait autant que du sable et celle d’Abies amabilis achetée à raison de 390 fr. le kilogramme ne valait pas beaucoup plus que la précédente ; 2° Sur deux fournitures de graine de Pseudotsuga Douglasii faites par le commerce, la plus chère des deux (31 fr. le kilo- gramme) valait à peu près moitié moins que l’autre, payée seule- ment à raison de 29 fr. le kilogramme. 1. On peut consentir volontiers à payer même fort cher une semence récoltée et transportée dans des conditions très onéreuses, si elle est susceptible de germer. Mais personne ne consentira longtemps à acheter en la payant un prix élevé une matière inerte, dès qu'on sera certain qu'il existe un moyen facile de vérifier qu'elle est sans valeur, ANN. SCIENCE AGRON. — 2° SÉRIE, — 1905 — 11 28 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 434 *2J 0G 2P UOSIUI & 291000 Ne w)10UIU QUIEIE) “(006 F) ourmououe souowag "(r06H) Saling S0p [UUONBU WNOIOQUE,] 9P eus « ‘(606F) wunje10qE | ep 22 uytuas SOJIUSL #0p jeuoren *OPBIO0") Np ae mes L Ls Li « *(66871) uodeg np sououeg « "U9P] *a)12IW09 np 222 « “(6687) ualeç np somwes « “8919109 NP S2uoeS *0P810[0") np eoueumas *an1eW02 Np a2uames *2SIOUBP 2209 “(668}) uoder np souowos « Li AP] ‘uop] *an19WW09 Np ua *(006}) uodeg np sous SNOILVAYASHO “autuwSoprx 2] 9[6J -n1[n9 HNAAIVA a sgynep uou epue19A aun sup uOlJeuLu -105 °p IVSSH SIEIJ SNIVAD « « sg oc‘oz | 99‘a « « « G‘Ty &G | 99'c8 89 9‘9c « « LT‘ac 68 | 68‘98 (2 « “ F44 « « 8ç sg FI OP | 99‘ra 8 98 TS:c 99 F9 £9 LF L‘CL a cg L& CT OI c‘ec CF FI 68 OT « 08 L T8 L'8L 92 9ç C6 NL GG | Te 02 19 T9 £6 | 65°06 29408 & « « 8 8 « OG‘FI « P 06 « « I& [4 « « 0£ ‘08 9 oc‘e « LT'I sanof (€ | sanof cf | sanof 0} ep ap ep © in0q ne uO1jeuIuNes 2p LNHO-HN0d4 02‘88 0G‘0T 08‘OI GG°TI 92° SautuBir) sau1e13 000 1 ep Sai0d4 PT EP ETES 7e le TEE SD ITU ter PU eo aa ane fe) LETTRE ee AT 198 RS MD ENT) ON En =: * Ce rte ere A ATIN PDU — tt tt + * g'ISnOQ PS042PU0Œ — * ‘uoSu Wnsoyndoos neotapuod — “(smmof 028 ua) ‘7 39 ‘Q maoyraund — *(sanof 003 ue) ‘18n0q nioomguow — eee ob SN OTEAUEUT. — net eee + CINEMA D670x0 — tee « 772 ‘& D40/isu2p —, “QUUUTT DUDISYUDT SNULJ ES HO RRONORE eg OR TS TIQUE Es Ps ep eee ns se * tt + * * *MJUBIX SI8U90/8 — ° * * * 4189 08210 — TT Dubiu = * tt tt *‘wjo8ug 2uuouwobuT — LS, a pepogi CAN UTED AID * U9SLX s2suauDlD Daor * * * * * * “AIO, SU2L4NI2P SNAPI00Q1] eee) eolen ts ele "APO'T Do249q78 — + * “MNJQ s2d2/09d2) 407 SANIVUD HAQ SHOHASA 435 MENCES FORESTIERES ANALYSE ET CONTRÔLE DES SE ‘oul#110 ,p CHLTELUEN « « 0 Ne Can ve PEN AT ET AND D11991979Y *(668F) uodur np soueures « 0 « esse ee * +73 'S vaofrnid di (0067) uoder np oomueg| « 0 « A: AR et CS > Æ (6687) uoder np ooueures « L « RO QE DEA 10 — ‘SIOUBp 29099 g6‘cç 14 « + * * *UF4 DUDAUOSMUT sodlonwny ‘ouues40oftxX 9] ‘17 08% ep uosies e enbugmy ua 971498 2906 II « 0 ss se + + + + +, maquebun Doruozun — “atutwues$ Of 2] *3} 8 op uosies & onbuQuiYy ue 0910U98 aUIE1E) FI « 0 etes ee + + +, ereuoenyo voyrubnu — “eue 04 2F *33 06€ 2p uosiwvs 8 enbuQuY 6 2910408 SUIEIE) L « A se + + + + + + + seqioi x9222Q0WD — « « « 0 Jo en Dee cote) ae " k 6271Q070ade8 LS « 886 € « su se + + + + » * “ujesum vurdmqns — CPS 09‘28 Ltd « Des e so e ee + + :QpoT 0024092 — (LOG) Souug xne n91j0992 auter9 « Rene « ; = etes dame ie “— = « « 8c°ae « tee ses + + + + “sstog odveurd — “9910009 Np 2202 « « 2 GEO ON OT cr 10 $— 2 « a1'‘8 8& « roses et : HT DUDIUUDUPIOU — “amueJ#0ofx a] °1] LE ap uOslër R 99JWMO0) NE 2910496 eueuas| À « 0 Regis Le PE Ne ie Me AR ES TO UNE GE V/AUOU RES “wep]|, 88° IF 88 « Ron ee AIO NONDIDN — _ ‘2818S8099 99H96 « 9 « CA)" Lee ie MON ee ce EE PT OUI ER IQUUERE « go‘ag « « AE ORC HQE SCMO M niat sapunub 233 *opuro[on np anus | 16°89 89 « Ds le LESC ES MUTT 0100 U 00 « « FY « ss ete + « Se: M'TVouorvydes — *aSTOUBP o202WG Gc'LF CF « rene se + + * + ‘ITIN D2WD8)0Q 821QF “auuveihOIUA Of ‘a FE ap uoslus Re ombnguy ue nylon 2pueups « « « SONT MOOD 7 #— LE *29J9UI09 NP 2908086 « « « CstC + CET OT sc » — _— ‘ewimveño a] *3} 6% 2P UONIEZ & 9910498 29 WWUI09 NP HOUUG « « « CAUOMC TON RCE D + — = + ‘004910,] 2p 22uewes « 19 « DRM DE OMC D LA a. *opeso[on np oouowmes| 8F'L8 06 « Pose ee + + * 1289 218020n0 VÉRSIOpNoS “ouuwum180|14 1 1} 93} op uosiur e onbugtuy no 9912198 92u9uos « « 68 CHOSE PONC CISCO SONOMON UOTE *‘auBIBOIUA 9[ "1 8 ap uosies & onbQuy ue 99149 sum « ss 9 FPE CLS ECONOMIE ‘aurmeJ#oA 91 3} 60 ep uoswus @ onbuauy ua #9104e o11ourag « « 0 sorts et * j DDJSIN DUDAANOf0Q — ‘autuei#0l{ 21 3} 6G ep uosiez enbuQuY uo o91a({ov oouaurs « , « TEL een + ms eee nt, DUVaLnOf10Q Ru — tour ne | als a) bit PO ET. PL) 436 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Dans ces conditions les transactions relatives aux semences exo- tiques doivent être établies sur d’autres bases plus sérieuses. Le professeur Nobbe a demandé à la Société dendrologique alle- mande, en 1899, s’il ne serait pas possible d'établir par son intermé- diaire des relations directes dans les pays d’origine d'espèces exotiques déjà connues, afin d’assurer la livraison de bonnes semences, laissant entendre qu’une telle manière de procéder serait susceptible de prendre dans lavenir des proportions avec lesquelles le commerce des graines aurait à compter. Nous pensons que de telles mesures ne deviendront pas nécessaires, parce qu’un honorable marchand de graines est un intermédiaire désigné entre l’acheteur et le producteur; qu'il a le moyen, mieux que tout autre, d'établir ces relations avec les pays d’origine, et qu'il est obligé, s’il veut conserver de bonnes relations avec sa clientèle, de ne pas livrer des semences qu’on trouvera stériles au premier essai de germination. Par le fait de son commerce, c’est à lui qu’il appar- ent de prendre les mesures nécessaires pour apporter sur le marché des produits ayant une valeur marchande aussi élevée que possible, et par suite de justifier, dans son propre intérêt, la véritable valeur de cette marchandise. Un petit nombre de maisons de commerce qui disposent de corres- pondants et de relations dans toutes les parties du monde, se décident aujourd’hui à présenter dans leurs catalogues les principales essences forestières exotiques ; quelques-unes cherchent à régler leurs achats dans les pays d’origine sur la valeur culturale des semences elles- mêmes. Si les autres maisons sérieuses veulent suivre ce bon exemple (et nous pensons qu’elles ne peuvent déjà plus faire autrement pour toutes les semences recommandées dont l’usage se répand de plus en plus), le commerce des semences forestières exotiques sera vite profondément modifié, car les correspondants étrangers seront obli- gés de n’envoyer que des graines de bonne qualité et de trouver le moyen de faire voyager ces semences dans les conditions les plus favorables. Il y a environ vingt-cinq ans, les choses se sont passées ainsi pour les semenes agricoles. Malgré une opposition systématique, les four- nisseurs de graines n'ont pu résister à cette loi du progrès parce que ANALYSE ET CONTRÔLE DES SEMENCES FORESTIÈRES 437 les stations d’essai de semences leur ont opposé des résultats d’expé- riences précises exécutées sur des fournitures de qualité déplorable. La conséquence de cet effort a été d’am2ner et une amélioration sensible de la valeur réelle des graines agricoles, et un abaissement du prix de ces graines. Il appartient aux stations d’analyse et de con- trôle de semences forestières d’obtenir, par leur influence auprès des intéressés, le même résultat en ce qui concerne le commerce des graines forestières. (A suivre.) Le Directeur-Gérant : L. GRANDEAU. De RENTAL E ve nn l LL TE HOTTE AE done à dasneenlé be : foire. sat Lie re oi rois De one æ % ÿ 4 puis à cal sua 784 sistda" & 20 teen ‘4 mi 24 à HRTeE Salt à 4 ane tic UE p L 4 Vie A he SZ À %, > a PR : Cu LA Fi ; : à _….$ “ P À e Mie mn DEA - + th midi TFUE +de à f 4 Tié NÉ à FE SCALE TE tai Aube ee + L TREM EL ee pe ea a rè- + FER EUr T 4 P à ent ERINE Le ME PRE NS) FÉRATRO LSRE TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Dh PS DEUXIEME SÉRIE (1894-1905) Années, Tomes, Pages. Action du sulfure de carbone sur quelques champi- gnons et ferments et en particulier sur la fermen- tation nitrique, par J. PERRAUD. . . . 2° I 291 Agriculture coloniale : Les textiles végétaux des ‘colo- nies, par H. LECOMTE . . . . ge IE 1 Alimentation rationnelle de la vache Hilière, Contrôle de son rendement, par J. ALQUIER . . . . 10° IT 100 Amélioration de la culture de la pomme de terre, par À. GIRARD. . . . CE 2° I 453 Analyse et contrôle des semences forestières, par AMÉROMAS EE 1: 10e H 332 Antoine Ronna, 1830- 1902, par L. CAN onAU {avec un POTRrAL) 52 | 8° I 423 Application de la pomme de terre à \ V'alimentation ‘du bétail. Production de la viande (avec 5 UN par Aimé GIRARD . . . . 17 Il 330 Application des levures sélectionnées en ‘vinification, par E. KAYSER . . . . : 5° Il 130 Arthur Petermann, 1845-1902, a Fe EE {avec nom eat) eue USE Uhr 8e l 433 Calcul de l'indemnité à laquelle a droit l’acheteur des aliments concentrés du commerce en cas de man- quant de graisse, d’albumine, etc., par D. Crispo. . IL 294 Champ dexpériences de la Station agronomique de la Loire-Inférieure, par A. ANDOUARD . . . . 5° IT 456 Composition des betteraves sucrières très riches ‘de la campagne 1898, par J. GRAFTIAU. . . . . . . . 5° Il 173 Congrès international d'agriculture de Bruxelles SCC 1e IT 271 à 483 Congrès international des directeurs des stations agro- DOME TRS DO) SNS Ur AS 7 Fe Il 38 à 99 440 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Années, Tomes, Pages. Considérations générales sur l’état de l’agronomie, par le C'° DE SAN BERNARDO. Traduit de pre par Ge WOLFROM:L ES + 10° IT 402 Contribution à la biologie des levures, par El CKAvéén et Fr. DIENERT RASE RES A M PAUSE TRES Je I 99 Le même (2° mémoire) . . . 7° I 399 Contribution à l'étude de l'assimilation des matières minérales du sol par les plantes, par J. CROCHETELLE. 8° Il 33 Contribution à l'étude du vanillier, par L. GRANDEAU. 3° I 295 Coup d'œil général sur les progrès de la meunerie, par E. FEEURENT 2 SAR 10° Il 419 Croissance, alimentation et prix de revient des jeunes animaux de l’espèce bovine (avec 5 planches), par FOMDEREBMRE Se 2 En se 7 nee SR RE M 17e Il 1 Dangers que peut offrir l'emploi des boues de ville comme fumure des He par F. CLaes et B, Mons . . . à 4F° II 337 De la valeur agricole des scories ‘de Oo nren. par L. GRANDEAU . . . . 3° I 432 De l'effet des arrosages tardifs : sur la production de la vendange, par A. Müvrz et Ed. ALBy. . . . . 5° I 296 De lPutilisation, pour la consommation publique, des viandes provenant d'animaux Rat par H. Ra- Me ES à 5 dpe Il 340 Détermination du degré alcoolique des vins, par I. Du- GAS ne SELHÈSE à 10° Il 325 Dix années d'expériences agricoles à Cloches {avec 10 diagrammes), par GC. V. GAROLA . . . . 3° Il 58 Dosage de l'acide phosphorique dans les matières organiques par le procédé de A. Neumann, par EXPORER C2 8° l 441 Dosage de lacide phosphorique par titration du phos- phomolybdate d'ammoniaque, par P. Nyssexs . . 14 Il 91 Douze années de culture de topinambours dans un même champ, par G. LECHARTIER. . . . - 4° Il 121 Du rôle de la lécithine dans les plantes, par F. ScRLAG- DENHAUFFEN @t E. REEB . . . . . . . ptah: 7° IL... 458 Du rôle de la porosité des poteries usitées. en horti- culture; par A2 PETITE) 56 2m. Me el: 72 Il 138 Échantillonnage des terrains salants. Façon de pré- senter les résultats de l'analyse ; suite des Études sur les terrains salants de la Californie, par Hi- GARD €t LouGaripGe. Résumé par J. VILBOUCHEVITCH (avec 7 diagrammes) , 3° IT 394 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Emploi du nitrate de soude et des engrais chimiques en agriculture et en viticulture. Résultats des champs de démonstration, expériences et concours, obtenus, en 1898, dans vingt- Are départements . Le même (suite) Exec une planche]. : Emploi du nitrate de soude et des engrais chimiques en agriculture et en viticulture. Résultats des champs de démonstration, expériences et concours, obtenus, en 1903, en France, en Suisse, en Algérie et en Tunisie. . . . . LA sa E J Encore un salt-bush, par I. VILBOUCHEVITCR s Essai d'introduction d’essences exotiques dans les forêts de Prusse et d'Autriche, par R. HickeL . Essais d'irrigation en forêt faits près de Vienne (Au- triche), par BÔHMERLE et D' CiEsLar. État statistique des stations agronomiques et des 1abo- ratoires agricoles en 1902 . RE ou ir EE LE . de quelques vins malades, par E. Kayser et . BARBA . + des qualités industrielles du cocon du Bombyx mori en 1895, par J. RAULIN. . . . Étude des terres de colonisation de la commune de Cavaignac (Algérie), par J. DuGasr (avec 3 planches). Étude sur l'absorption des dissolutions nutritives par le grain de blé et son influence sur la RAS par ViNcENT (avec 2 diagrammes) . CARE Étude sur l’acide phosphorique dissous par les eaux du sol, par Th. SCHLOESING fils. E Étude sur la composition des terres de la Camargue, la composition des sables du cordon littoral rhodanien, la nature du salant de la Camargue, par G. GASTINE. Étude sur la situation agricole et industrielle de l'Égypte (avec une planche). par Ch. PExSA . Étude sur la valeur agricole des terres de Madagascar, par À. Müwrz et E. RoussEaux . Le même (suite) . . . Le même (/in) [avec une carte]. ni Étude sur la vesce velue, par G. eo os Étude sur l'emploi des engrais phosphatés sur les terres de linfracrétacé de la Puisaye, par M. Porter. Étude sur les conditions de la production du beurre dans les Pays-Bas (suite), par H. Coupon et E. Rous- SEAUX (avec une planche de deux cartes). Le Étude sur les kirschs, par E. Kayser et Fr. DIENERT . Étude sur le Soja hispida. Culture et composition, par G. LECHARTIER Années. 5° 54 7° 4 5e 3° 7e 10° 8° Tomes. Il Il x x jeux pd 441 Pages. 360 442 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Étude sur le vignoble de Chablis. Les conditions de la production du vin et les exigences de la vigne en principes fertilisants, par E. RoussEeaux et G. Cnap- PAz (avec une carte). ; Étude sur quelques stations agronomiques allemandes. — Deuxième partie : Station agronomique de Halle (suite), par E. SatzLaro Études expérimentales sur l'alimentation du chesal de trait : 1° mémoire, par L. GRANDEAU, H. BALLACEY et ALL ALERAN SN: Lg 8° mémoire, par L. Gina et " ATEN Le même (suite) [avec 2 planches] . Études sur la canne à sucre; dosage du suc re, compo- sition de la canne, échantillonnage, par H: PELLET . Le même (suite et Pa à Études sur la ponime de terre. Essais de nouvelles Va- riétés; composition et valeur culinaire, par À. P&- TERMANN. Études sur la végétation dans ses rapports avec | Vaéra- tion du sol. — Recherches sur les plantations des promenades de Paris (avec une planche), par L. ManGin . Études sur la vinification dans le canton de Neuchä- tel, faites aux vendanges de 1897, par E. RoussEaux. Études sur la vinification et sur la réfrigération des moûts, par A. Münrz et E. RoussEat x. Études sur les vers à soie, par J. RAULIN SPAER Études sur les vignobles à hauts rendements, par AE -MUNEZ ee . Existe-t-il une relation constante entre la solubilité des scories de déphosphoration dans le citrate d’ammo- niaque acide et le poids de la récolte produite ? par À. PETERMANN et J. GRAFTIAU: . . Expériences d’alimentation à la pomme de terre. par CoRMOULS-HOULES. . . . . ue UE Expériences d'alimentation au sucre, par ALERAN : Expériences d’ensilage des betteraves et des pulpes, par L. MarPEAUX et G. LEFORT . . . RU Expériences préliminaires pour déterminer , dans Ja terre végétale, la partie dite assimilable de l'acide phosphorique, par le D' ALExIUS DE SIGMOND. Expériences sur l'amélioration de la culture des racines fourragères, par C. V. GAROLA. . . . £ Expériences sur l’espacement des cultures, par E Rau- MIN KE TP SR TE Années. ge 92e 7° qre 7° Je 6° 4° Toni IT Il Il Il Il lages. 70 113 197 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Expériences sur l'influence de la variation des climats sur la végétation, par J. RAULIN . Falsifications des graisses industrielles et comestibles. — Procédés à employer pour les reconnaitre, par A. Münrz, Ch. Duran» et E. Miczrau . Fixation de l'azote atmosphérique par les feuilles mortes en forêt, par E. HENRY. Glycogénie et alimentation rationnelle au sucre, par J. Aiquier et D" A. DROUINEAU. Le même (suête) . Le même (suite) . Le même (suite) RE € Le même (suite et fin) [avec 2 planches]. Influence de la couverture morte sur l'humidité du sol forestier, par Ed. HENRY. : À Influence de la nature du terrain sur des dixerses 1 ré- coltes, par J. RAULIN . Influence de l’espacement sur le rendement des bette- raves, par À. COURAUD et À. ANDOUARD . Influence des dégagements d'anhydride sulfureux sur les terres et sur la PrOBMCILAR agricole, par A. Dam- SEAUX . Influence des forêts sur Îes eaux ‘souterraines. Excur- sion hydrologique de 1895 dans les forêts des steppes, par P. OrTorzxy. Influence des forêts sur les eaux souterraines (Excur- sion hydrologique de 1897 dans les forêts septen- trionales), par P. Ororzky. Influence des proportions d'éléments fertilisants! sur les récoltes, par J. RauLin. J. Raulin, directeur de la Station agronomique du Rhône, par L. GRANDEAU La chlorose des plantes et les moyens de la combattre, par ARKADIJ DMENTIEw, de Tiflis . ; L’acide nitrique dans les eaux de rivière et de source, par Th. SCHLOESING . L’acide phosphorique dissous par este eaux du sol : son utilisation par les plantes, par Th. ne fils. La couverture morte des forêts et lazote, par le D' HORNBERGER. , Années. 928 4° 8e 3e 5° 10: Tomes. IT IT IT IL IL 445 Pages. 311 113 313 246 45 et 226 334 124 et 358 455 300 404 387 63 444 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE La culture des céréales en France à dix ans de dis- tance (1889 à 1898), par L. GRANDEAU. La décomposition des matières organiques et les for- mes d’humus dans leurs rapports avec l'agriculture, par le D WoLEny . Le même (suite) . Le même (suite) . Le même (suite) . Le même (suite) . Le même (suite) . Le même (fin) . ‘ La désinfection des engrais iquides, par le D: Van Er- MENGEM . : Je La formation de l'ammoniaque dans des vins, par A. Münrz et E. ROUSSEAUXx . La fumure du cotonnier, par L. GRANDEAU L'agriculture à Malte, par E. FaLLOT . L'alimentation sucrée par les betteraves desséchées, par À. Münrz et À. Ch. GIRARD. . . . Le La lutte contre les campagnols, par G. Mansars À La lutte contre l'Ocneria dispar aux États-Unis (avec une planche color.), par E. Henry . _ La maturation des raisins en Algérie Fo 7 planches), par J. Ducasr et J. Poussar . L'amélioration de la betterave à sucre au début du vinglième siècle, par A. BruNo . La nutrition minérale des arbres des snets, par EnER- MAYER. La production des orges de malterie, par je DAMSEAUT. La question sucrière en 1903. Valeur et rôle alimen- taires du sucre chez l'homme et chez les animaux, par L. GRANDEAU . à ; La sécheresse en 1893, par L. GRANDEAU . La sidération par les lupins et la restauration écono- mique du sol épuisé des pinières, par le D' VErs- TAPPEN. La station de climatologie agricole de uvisy: Première année (1894), par C. FLAMMarION (avec 16 dia- grammes) . : La station de Valouyskaya, par B. BOGDAN. Sr. La température des fermentations en Algérie (avec 9 planches), par J. Ducasr. k La Tunisie. Histoire de la colonisation, par Ch. RIBAN. La ville de Paris et l’eau. Lettres au directeur du Temps (décembre 1904 à mai 1905), par L. GRANDEAU . L'azote et la végétation forestière, par E. HENRY. . Années, L] {re | Tomes, IT Il Pages. 440 339 208 4 et 260 362 349 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Le champ d'expériences du Parc des Princes (1892- 1897). Six années d'expériences de culture. Première série : 1892 à 1894, par L. GRanDEAU et E. BARTMANN (avec un plan) . Le même. Deuxième série : | 1895-1897. Le commerce des Mr rte agricoles aux États-Unis, par L. GRANDEAU. J Le fumier de ferme et les engrais minéraux se la culture maraichère. Expériences faites, en 1894, à Golden Green, Tumbridge, par M. Bernard Dyer, par L. GRANDEAU . Le laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau, par H. MAMELLE . . Le monde des infiniment petits et l’agriculture, par L. GRANDEAU. Le nitrate de soude et le perchlorate de potasse. Re- marques à propos de quelques insuccès dans la cul- ture du seigle, par L. GRANDEAU. Le nitrate de soude perchloraté. Ses effets sur la végé- tation, par H. PELLET et G. FriBourG. ; L'origine du nitrate de soude au Chili, par W. NEwWroN. Le phosphate de chaux et l’alimentation du bétail, par L. GRANDEAU. s Le pin sylvestre est il calcifuge ? “Étude. comparée des conditions de végétation du pin dans les sols sili- ceux et dans les sols calcaires, par Dmitri Morosoy. Le privilège du propriétaire, par A. Lonay . : Le prolongement, chez le sujet alimenté, du ere de dépense énergétique de l’état d'inanition d’après les échanges respiratoires pendant le travail, par A. CHAUVEAU. . é Le rôle des plantes dans la ‘dissolution des principes nutritifs du sol qui se trouvent à l’état non dissous, par le professeur Kossowirscu. Traduit par Bresson. Les produits chimiques employés à la stérilisation des excréments humains sont-ils nuisibles aux plantes agricoles et aux microbes bienfaisants du sol? par A. PETERMANN . ï Les progrès de la vinification dans l'Aude, par ni SEMICHON RU RU AI ENTER Les scories de déphosphoration : origine, production _ européenne, composition, emploi, application aux diverses cultures, par L. GRANDEAU. . Le même (suite et Jin) . Les bases du prix de vente des scories 8 de déphospho- ration. par J. GRAFTIAU. . Années, 10° are Are 10° ge 3e 3° 9e 2° 5° Tomes. Il Il IF Il IT Il 445 Pages. 100 450 191 446 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Les cartes agronomiques de l’arrondissement de Meaux (Seine-et-Marne), France, par J. Bénarn. Les forêts de plaine et les eaux souterraines : I. Expériences faites en Russie, de novembre 1901 à octobre 1902, par A. Torsky (avec une planche). HXQ ER 230 IL. Éspérlénees faites en France, 1900-1909. par E. Henry (avec 2 planches). 7.3 Les forêts et les eaux souterraines dans les régions de plaines, par E. HENRY. Les gisements de phosphates de nee d'Algérie, e L. GRANDEAU . Les irrigations, par Th. Les NS. Les laboratoires d'analyses de l’État. Rapport présenté à l'assemblée générale extraordinaire du 18 décem- bre 1898, par J. GRAFTIAU. Les maladies de la vigne en Portugal pendant l'année 1894, par Verissimo D’ALME1DA et Joào pa Morra PREGO. Les microbes du sol. Conférence faite à l'assemblée générale de la Société nationale d'encouragement à l’agriculture. Séance du 23 mars 1905, par E. KaysEr. Le Solanum Commersoni et ses He à Ver- rières (Vienne), par J. LABERGERIE . . . . : Le sucre et AE de l’homme et des animaux, par L. GRANDEAU . ; Le sulla ou sainfoin d'Espagne et d'Algérie. Sa valeur comme plante fourragère ct comme engrais vert, par L. GRANDEAU. Le titane, par H. PELLe® et Ch. Frinoëre: Les stations agronomiques aux États-Unis, en Alle- magne et en France : leurs ressources et leur déve- loppement, par L. GRANDEAU. 3 Les vins d'Algérie au point de vue de leur constitution chimique, par J. Ducasr. L'humidité du sol et du sous-sol dans les Sd epede russes boisées ou nues (Véliko-Anadol), par G. WyssoTzky. L'hylobe et l’hylésine du pin dans la Haute-Marne, par E. Henry (avec une planche). n CL Lois spéciales pour combattre la falsification des « en- grais, des substances alimentaires pour bétail et des semences, par À. PETERMANN. Marche de la température et de la fermentation dans l’ensilage des fourrages verts, par Albert VAUCHEZ et feu Pol MarcuaL. En collaboration avec MM. FLec- KINGER et BonxéraT (avec 9 planches). Années, 2e … 8° 10e 10° 4° 1re 10° 7e 10c are 6° Tomes. Il IT Il Il II IL Pages, LES — 1 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Méthodes conventionnelles adoptées par les labora- toires belges, les stations agricoles hollandaises et la station agricole du grand-duché de Luxembourg pour l’analyse des matières fertilisantes et des substances alimentaires du bétail. Note sur le dosage des sucres réducteurs par la mé- thode de Lehmann, modifiée par M. Maquenne, par L. Massor et A. GATLLEMAND. er Note sur l'organisation de la Ligue des (paysans ou Boërenbond, par A. THEUNIS. . . . ses Notes sur le champ d’expériences du Parc des Princes, par L. GRANDEAU . . . à Nouvelle méthode pour la recherche de ET falsification du beurre par l'huile de coco et ses diverses formes commerciales, par A. Münrz et H. Coupon. . . . Nouvelles études sur la vinification et sur la réfrigé- ration des moûts faites aux vendanges de 1896, par A. Münrz et E. RoussEaux. Nouvelles observations sur la composition des beurres, par A. PaGNouL . Nouvelles observations sur la fragmentation des tuber- cules de plant de pomme de terre, par À. GIRARD. Nouvelles recherches au sujet de l'influence attribuée à la richesse en fécule des plants de pomme de terre sur l'abondance et la richesse des récoltes, par A. GIRARD . Observation relative au dosage des matières vrganiques dans les eaux, par PAGNOUL . Observations sur le mémoire du D° Hornberger inti- tulé + « La couverture morte des forêts et l’azote », par LE. HENRY. Observations sur le rendement cultural ets sur la ere en fécule de plusieurs variétés de pommes de terre industrielles et fourragères, par À GIRARD. ; Origine de Parsenic contenu dans certaines bières, par APETERMANNES EE 22% 2 Procédés pour reconnaitre la fraude des beurres par les matières grasses animales et végétales, par A. Münrz. Prophylaxie de la tuberculose bovine, par E. Nocarn . Quelques données statistiques sur la production et la consommation des céréales alimentaires dans Île monde, par L. GRANDEAU Années. 5e ge 3° 7e 4° 10° 4c 4° Tomes. Il Il Il Il IL Il 447 Pages, 428 440 95 231 392 303 139 187 448 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Quelques observations sur la production du blé en France, par L. GRANDEAU . . . . PAEUTE Quelques recherches relatives aux matières azotées du sol, par PacnouL . Rapport sur la composition des beurres des RM à par I. Coupon et E. RoussEAux. Rapport sur la conservation du fumier, par à Müwrz. Rapport sur les accidents provoqués. par l'emploi du nitrate de soude au printemps 1896, par M. Crispo. Rapport sur les procédés à employer pour reconnaitre les falsifications des huiles d’olive comestibles et industrielles, par A. Münrz, Ch. Duran et E. Mir- LIAU. ! Rapport sur les stations agronomiques et les labora- toires agricoles, par L. GRANDEAU. à Rapport sur le travail de M. E. Fleurent intitulé : « Recherches sur la composition immédiate et élé- mentaire des matières albuminoïdes extraites du grain des céréales et des graines des légumineuses ; conséquences He de cette étude », par A. Li VACHE . Rapport sur les vins ‘des terrains salés ‘de PAlgérie, par L. Roos, E. Rousseaux et J. Ducasr. Rapports entre le propriétaire et l'exploitant du sol, par OSCHMTEZ EI : A Recherches annee sur quelques progédés de désin- fection à employer dans les industries de fermenta- tion et dans la lutte contre le Merulius lacrymans, par GJIWESENBERG 1: fois Recherches de M. Bernard Dyer sur l? approvisionnement probable du sol en principes fertilisants, par L. GRAN- DEAU Ë EN Recherches expérimentales sur Vassimilation de ’azote ammoniacal et de lPazote nitrique par les plantes supérieures, par M. LAURENT. . . . "E Recherches expérimentales sur la culture de la fraise dans les environs de Paris, par H. Coupon. Recherches expérimentales sur la culture et 1 ‘exploita- tion des vignes (suite), par À. Münrz . Recherches sur la composition de terres de la Crau et des eaux et limons de la Durance, par G. GASTINE . Recherches sur la composition immédiate et élémentaire des matières albuminoïdes extraites du grain des céréales et des graines des légumineuses ; consé- quences pratiques de cette étude, par E. FLEURENT . Années. are ° 6° jre ge are 4° 4° Tomes. Il Il Il Il IT II Pages. 271 433 371 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES Recherches sur l’action exercée par différents agents physiques et chimiques sur le gluten des farines de blé. Conditions du dosage de cet élément, par E. FLEU- RENT : Recherches sur he consommation ‘d'aliments et ‘d'éner- gie des bœufs adultes à l’engrais, par KELLNER et KouLer. Traduit de l'allemand par M. A. COUTURIER. Recherches sur la fumure minérale de la betterave à sucre en 1895, par À. Vivier. à Recherches sur la pomme de terre alimentaire, par Henri Coupon et Léon Bussarp. s Recherches sur le développement progressif de la grappe de raisin, par À. GiRarD et L. LiNDEr. Eeches sur l'intervention de l’ammoniaque atmos: phérique dans la nutrition végétale, par A. Münrz. Recherches sur les échanges d'énergie et leurs rapports avec les échanges nutritifs chez le bœuf adulte à la ration d'entretien, par le D' Kezrner. Traduit de allemand par M. A. COUTURIER L Recherches sur les exigences du tabac en principes fer- tilisants, par A. Ch. GiraRp et E. ROUSSEAUX. Le même (suite) . À Le même (2° partie) [avec une eplanchel/: Le même (2° partie) [suite et fin]. Recherches sur les quantités de matières fertilisantes nécessaires à la culture intensive de la pomme de terre, par A. GIRARD . Résistance au salant et autres sujets. suite des Études sur les terrains salants de la Californie, par E. W. HizçarD, R. H. LoucRipGer, J. BurtT Davy, E. J. Wicxsow, À. B. LeckenBy et Ch. Six. Résumé par J. VILBOUCHEVITCH . Résumé des travaux de la Station agronomique ‘du Pas- de-Calais, par A. PacnouL . Rothamsted. Un demi-siècle d'expériences agronomi- ques de MM. Lawes et Gilbert, par A. RonNa (avec 2 portraits) . M Re ME NN ER Lerméeme/(suiteserin): ROUE 164 IFR Station agronomique de l’État à Gembloux : Rapport sur les travaux de 1895, par A. PETERMANN : Station agronomique de l’ile Maurice : UE sur les travaux de 1895, par P. BONAME : — Rapport sur (es travaux de 1896, par le même. Sur la décomposition des feuilles mortes en forêt, par SALE AT OR EE RENE EU PE EE ANN. SCIENCE AGRON, — 2° SÉRIE — 1905 — 1 Années. ge 3° 4 4e Tomes. IT IT IT 449 Pages. 450 303 374 250 261 401 104 450 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Sur la décomposition des matières albuminoïdes pen- dant la germination, par Dm. Morosow. Sur la formation et la conservation du fumier de ferme, par H. Joue. Sur la possibilité d’une culture avantageuse de la bette- rave à sucre dans certains terrains salants, par Hir- GARD et LouGuRinGEe. Résumé par J. ViLBOUCHEVITCH. Sur le dosage de la chaux dans les terres, par J. La- BORDE . 4 0. Sur le dosage de la quantité de beurre contenu dans la margarine, par À. Münrz et H. Coupox . . . . Sur le rôle des forêts au point de vue des services indi- rects, par Henry Larosse Sur le rôle hydrogéologique des forêts dans les régions montagneuses, par M. OTorzxky. . . . . . . Sur les relations des dissolutions contenues dans les sols avec les phosphates employés comme engrais, par M. Th. SCHLOESING. . . . : Sur l’utilisation agricole d’un résidu industriel (pous- sières des hauts fourneaux), par COLOMB-PRADEL . Terres de marais septentrional de la Vendée : leur com- position et leur épuisement par une culture sans engrais, par M. ARTUS . k Tourteaux de graines oléagineuses. Examen macros co- Pique et microscopique. Diagnose, par L. Bussarp EL AG FRONT MAR D Le ‘ourteaux de graines oléagineuses : origine, composi- tion, utilisation, caractères macroscopiques et micros- copiques, diagnose, par les mêmes (suite). Travaux de la commission chargée de l’unification in- ternationale des méthodes d'analyse. Unification internationale des méthodes d’analyse dans les stations agronomiques et les laboratoires agri- coles, par A. MAYER. : ,.24 al Valeur agricole des scories Martin, par A. PETERMANN . Vingt années d'expériences sur l'alimentation du cheval de trait, par L. GRANDEAU et A. ALEKAN . Années, 3e 7° 3° 8e ge 7e 7e se 10° Tomes. Il If Pages, 425 288 Il 417 et 138 397 138 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS NE EN D'A CIEUNTE" SÉRIE (1894-1905) Alby (Ed.). — Foir Münrz (A.). Alekan (A.). — Expériences d'alimentation au sucre. — Voir GRANDEAU (L.). Alexius de Sigmond (Dr). — Expériences prélimi- naires pour déterminer, dans la terre végétale, la partie dite assimilable de l’acide phosphorique . Almeida (Verissimo d') et Motta Prego (Joao da). — Les maladies de la vigne en ae pendant Pannée 1894. Ë Alquier (J.) et Dr A. Due — ‘Glycogénie et alimentation rationnelle au sucre. — Le même (suite). — Le même (suite). — Le même (suite). è 4 AE ARR DEUX — Le même (suite et fin) [avec 2 planches]. . ‘ — Alimentation rationnelle de la vache laitière. Con- trôle de son rendement. Andouard (A.). — Champ Ex périeniees de ‘ta Sta- tion agronomique de la Loire-Inférieure. — Voir Couraup (A.). Arkadij Dmentjew, de Tiflis. — La chlorose des plantes et les moyens de la combattre . Artus. — Terres du marais septentrional de Ja Ven- dée; leur composition et leur épuisement par une culture sans engrais . Ballacey (H.). — Voir GRANDEAU (L.). Barba (G.). — Voir KAYser (E.). Bartmann (E.). — Voir GRANDEAU (L.). Bénard (J.). — Les cartes agronomiques de larron- dissement de Meaux (Seine-et-Marne), France. . Années, 7e 6e 5e 9e 7e Tomes. Il IL II IL Pages. 38 140 246 45 et 226 334 124 el 358 98 100 456 63 264 452 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Bôhmerle el D' Cieslar. — Essais d'irrigation en forêt faits près de Vienne (Autriche). Bogdan (B.). — La station de Valouyskaya. À Bonâme (P.). — Station agronomique de l'ile Mau- rice : Rapport sur les travaux de 1895 . — — Rapport sur les travaux de 1896 Bonnétat. — Voir Vaucuez (Albert). Bresson. — [Le rôle des plantes dans la dissolution des principes nutritifs du sol qui se trouvent à Pétat non dissous, par le professeur KossowirscH. Traduction . : Bruno (A.). — L'amélioration de Ia betterave à sucre au début du vingtième siècle. "re Burtt Davy (J.). — Voir Hircarp (E. W.). Bussard (L.) et G. Fron. — Tourteaux de graines = oléagineuses. Examen macroscopique et micros- copique. Diagnose . . Ë — Tourteaux de graines oléagineuses : Onieines, com- position, utilisation, caractères macroscopiques et microscopiques, diagnose (suite) — Voir Counox (H.). Chappaz (G.). — Voir Rousseaux (E.). Chauveau (A.). — Le prolongement, chez le sujet alimenté, du processus de dépense énergétique de l’état d’inanition d’après les échanges respira- toires pendant le travail . Cieslar (D'). — Voir BÜHMERLE. Claes (F.; ct B. Moens. — Dangers que peut offrir l'emploi des boues de ville comme fumure des pâturages . NN ROMENE HOME SEA Colomb-Pradel. — Sur l'utilisation agricole d'un résidu industriel Au des hauts four- neaux) . Cormouls- HOUR — Expériences d'alimentation à la: pomme TeTERE RNA CRT Coudon (H.). — Recherches expérimentales sur Ja culture de la fraise dans les environs de Paris. Coudon (Henri) et Léon Bussard. — Recherches sur la pomme de terre alimentaire. 3 Coudon ([H.) et E. Rousseaux. — Rapport sur ja composition des beurres des Pays-Bas . — Étude sur les conditions de la production du beurre dans les Pays-Bas (suife) [avec une planche de deux cartes] . — Voir Münrz (A.). Années. ge gc 10€ 10€ Tomes, II I I Il Il Il Pages. 17 et 238 191 426 211 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS 493 Années. Tomes. Pazes. Couraud (A.) et A. Andouard. — Influence de l’es- pacement sur le rendement des betteraves . . . 5° Il 469 Couturier (A.). — Recherches sur les échanges d'énergie et leurs rapports avec les échanges nu- tritifs chez le bœuf adulte à la ration d'entretien, par le D° Kezrner. Traduit de l'allemand. . . . eue tr 229 — Recherches sur la consommation d'aliments et d'é- nergie des bœufs adultes à l'engrais, par KELLNER et Kourer. Traduction de l'allemand. . . . 4° IT 303 Crispo (D.). — Calcul de l'indemnité à laquelle 2 a droit l'acheteur des aliments concentrés du com- merce en cas de manquants de graisse, d'albu- mineitetc. "SU 47° Il 294 — Rapport sur les accidents provoqués “ee l'emploi du nitrate de soude au printemps 1896. . . . . 4e [ 92 Crochetelle (J.). — Contribution à l’étude de Passi- milation des matières minérales du sol par les DANSE MERE AIM EC A CAT TE M EIDURITNE 8° Il 33 Damseaux (A.). — Influence des dégagements d’an- hydride sulfureux sur les terres et sur la produc- tion agricole. 2e I il — La production des orges de malterie. 9e Il 2 Dienert (Fr.). — J'oir Kayser (E.). Drouineau (D' A.). — Voir ALQuIER (J.). Dugast (J.). — La température des fermentations en Algérie (avec 9 planches) . É La Il 273 — Étude des terres de colonisation de- la € commune de Cavaignae (Algérie) [avec 3 planches]. . .. . . . 4e I 425 — Les vins d'Algérie au point de vue de leur consti- tution chimique . . . . . Eh PAIDE Il 309 — Détermination du degré Ho oombe des VINS AR ER METOT [ 325 Dugast (J.) et J. Poussat. — [a maturation des raisins en Algérie (avec 7 planches). . . . . . . qre [ 260 — Voir Roos (L.). Durand (Gh.). — Voir Münrz (A.). Dyer (Bernard). — Voir GRANDEAU (L.). Ebermayer. — La nutrition minérale des arbres des 1ONOS- PL Rap NET A EUNE ERTO lee 17 Il 234 Fallot (E.). — L'agriculture à Malte. . . . 7e IT 378 Flammarion (G.).— La station de dinatologtés agri- cole de Juvisy. Première année (1894) [avec 16diagrammes] tt PMMPATIUR CA TSMEUAIS, 5e Ï 1 Fleckinger. — Poir Naucnezl| (Albert). 454 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Fleurent (E.). — Recherches sur la composition immédiate et élémentaire des matières albumi- noides extraites du grain des céréales et des graines des légumineuses ; conséquences prati- ques de cette étude. ; — Recherches sur l’action exercée par différents agents physiques et chimiques sur le gluten des farines de blé. Conditions du dosage de cet élément . — Coup d'œil général sur les progrès de la meunerie. Fribourg (Gh.). — Voir PELLET (H.). Fribourg (G.). — Voir PELLET (H.). Fron (A.). — Analyse et contrôle des semences FOFESHÈTES MAR HP PANNE SRE Fron (G.). — Voir BUSSARD (L. Gallemand (A.). — Voir MassoL (L.). Garola (G. V.). — Dix années d'expériences agricoles à Cloches (avec 10 diagrammes) . . PIRE — Expériences sur l'amélioration de la culture des racines fourragères. Gastine (G.). — Recherches sur la composition des terres de la Crau et des eaux et limons de la Du- rance. — Étude sur Ja composition des terres de la Camargue, la composition des sables du cordon littoral rho- danien, la nature du salant de la Camargue. . Girard (Aimé). — Application de la pomme de terre à l'alimentation du bétail. Production de la viande (avec 5 diagrammes) . — Nouvelles observations sur la une 0in des tu- bercules de plant de pomme de terre. — Nouvelles recherches au sujet de l'influence attri- buée à la richesse en fécule des plants de pomme de terre sur l'abondance et la richesse des récoltes. — Amélioration de la culture de la pomme de terre. — Recherches sur les quantités de matières fertili- santes nécessaires à la culture intensive de la pomme de terre. À — Observations sur Île rendement cultural et sur Ja teneur en fécule de plusieurs variétés de pommes de terre industrielles et fourragères . Girard (Aimé) et L. Lindet. — Recherches sur le développement progressif de la grappe de raisin. Girard (A. Ch.). — J'oir Münrz (A.). Girard (A. Ch.) et E. Rousseaux. — Recherches sur les exigences du tabac en principes fertilisants. Années. AR 9e 1 0€ 3e 4° 4e to t© o Tomes, IT Pages, 371 450 155 240 46 179 12 Le] eu TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS 455 Années, Tomes. Pages. — Le même (suite). En REP 8° I 329 — Le même (2e partie) [avec une planche]. RS ge I 376 — Le même (2e partie) [suite et Jin] . . . SE IT 16 Graftiau (J.). — Les bases du prix de vente des SCO- ries de déphosphoration . . . . 5° IT 117 — Les laboratoires d'analyses de L'État. RAR UrÉ pré senté à l'assemblée re extraordinaire du 148 décembre 1898 . : ... . 5e IT 122 — Composition des betteraves sucrières trés riches. de ÉNCARARNOS ESS FE ANAL D tre et. 5e Il 173 — Voir PETERMANN (A.). Grandeau (L.). — Recherches de M. Bernard Dyer sur l'approvisionnement ERore du sol en prin- Étpes fertilisants. 2 7: 17° [ 433 — Le fumier de ferme et les engrais minéraux ne nl culture maraichère. Expériences faites, en 1894, à Golden Green, Tumbridge, par M. BERNARD DyER. 1° If 25 — La sécheresse en 1893. . . . . AFe Il 249 — Rapport sur les stations agronomiques et lés labo: rafoires a8ricoles 421 0% re IT 271 — Le sulla ou sainfoin d'Espagne et d Neuries Sa valeur comme plante fourragère et comme engrais vert. 1°° Il AT4 — J. Raulin, directeur de la Station agronomique du Rhône. Cu a ge l 387 — La fumure du cotonnier. Le RE LR NA Ann Il 253 — Les scories de déphosphoration; origine, produc- tion européenne, composition, emploi, applica- ON AHX AIVETSES CHILUCES 2/0 Le 2° LE 410 = Le memes (suwe er Jen =. 3° il 1 — Les gisements de phosphates de chaux dAléehie, 3e Il 213 — Contribution à l'étude du vanillier . . . .. 39 IT 295 — De la valeur agricole des scories de déphosphoration. 3e IT 432 — Le nitrate de soude et le perchlorate de potasse. Remarques à propos de RULs insuccès dans la culture du seigle. . . . . 4e I 84 — Quelques données statistiques sur la “production et la consommation des céréales alimentaires dans le monde . RAR Ge 4e IL 187 — Le sucre et oontaton dé ne ë Le ani- MAUR ARTE 4e IL 439 — La culture des lee en rent à he ans Ge ir tance (1889 à 1898). . . . . 5° IT 440 — Quelques observations sur la production du blé en Erances 20 7e [ 117 — Notes sur le champ d'expériences du Parc des ÉÉMAP ES R te ORCe Mg ele ee As 7° l 254 456 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Années. ‘Tomeés, Pages. agronomiques aux États-Unis, en Alle- magne et en France : leurs ressources et leur développement. . . . . . 7e Il 453 — Le commerce des produits agric oles aux É tats-Ur nis. 7e I 461 — La question sucrière en 1903. Valeur et rôle ali- mentaires du sucre chez l’homme et chez les ani- MDAUXE SE ARE 8e I l — Antoine Ronna, 1830- 1902 (vec un | portrait) SAAGE 8° Il 493 — Arthur Petermann, 1845-1902 (avec un portrait) . . 8° [ 433 — La ville de Paris et l’eau. Lettres au directeur du Temps (décembre 1904 à mai 1905). . . . . . 10° [ 342 — Le monde des infiniment petits et Pagriculture . . 10° I 450 sta a dOÉ Il 1 Grandeau (L.), H. Ballacey el A. Alekan. — Études expérimentales sur l'alimentation du che- val devrait (7e mémoire) 10". 2e IT 113 Grandeau (L.) et A. Alekan. — Étudés expérimen- tales sur l'alimentation du cheval de trait (8° mé- Moire) «+ #7: UE UPS NES EE 98 Il 30 — Le même (suite) [avec 2 2 > planches] . Li A PE NC LE JE Il 330 — Vingt années d'expériences sur Palimentation du chevalide trait 40" Die 0% PSE ME EU DS IT 138 Grandeau (L.) et E. Barman — Le champ d'expériences du Parc des Princes (1892-1897). Six années d'expériences de culture. Première série : 1892-4894 (avéc un pla): 2. 1,10 I 237 — Le même. Deuxième série : 1895-1897. . . . . . 10° I 288 Henry (E.). — La lutte contre l'Ocneria dispar aux États-Unis (avec une planche coloriée). . . . . 2e I 276 — L'azote et la végétation forestière. . . . 3° Il 309 — Les forêts et les eaux souterraines dans les régions de plames- 4° Il il — Jnfluence de la couverture morte sur one ‘du SOL APS TIER 7 LME DES De s 1e Il 182 — Fixation de lPazote atmosphérique par les feuilles mortes en forêt . . . . . 8e IT 313 — Sur la décomposition des feuilles mortes en forêt. ge LL 328 — L'hylobe et l'hylésine du pin dans la Haute-Marne (avec UnE DIARCHÉ) A ET COR LS UT ee REUS Il 140 — Observations sur le mémoire du Dr Hornberger intitulé : « La couverture morte des forêts et L'AZOLER DE NENNE Dr NE ARE PORT GER PE CE CR RES DE Il 231 — Voir ToLsky (A.). Hickel (R.). — Essais d'introduction d’essences exo- tiques dans les forêts de Prusse et d'Autriche. . 8° Il 142 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS 457 Années. Tomes. Pages, Hilgard et Loughridge. — Sur la possibilité d’une culture avantageuse de la betterave à sucre dans certains terrains salants. Résumé par J. Vilbou- chevItOR FPT EE 3° [T 382 — Échantillonnage des Te AT Façon de présenter les résultats de l’analyse ; suite des Études sur les terrains salants de la Californie. Résumé par J. Vilbouchevitch (avec 7 diagrammes) 9e Il 394 Hilgard (E. W.), R. H. Loughridge, J. Burtt Davy, E. J. Wickson, À. B. Leckenby cl Ch. Sinn. — Résistance au salant et autres sujets. Suite des Études sur les terrains salants de la Californie. Résumé par J. Vilbouchevitch . 4e Il 401 Hornberger (D'). — la couverture morte des forêts CHMAZULE RL AT ARS TU CUS Ur 11e I 220 Joulie (H.). — Sur la formation et la conservation AUAUMIER TUE ÉCRIRE EE PA AT NT RS EL 3e Il 193 Kayser (E.). — Application des levures sélection- nées en vinification. . : . 5° II 130 — Les microbes du sol. Conférence faite à | l'assem- blée générale de la Société nationale d’encoura- gement à l’agriculture. Séance du 23 mars 1905 . 10° I 432 Kayser (E.) et Fr. Dienert. — Contribution à la DIOIUBIP ALES MINES TPE UC dE Il 99 PE memes (2e MOMOIrE). See Lu El de TS l 399 — Étude sur les kirschs. . . . 10e Il 209 Kayser (E). ct G. Barba. — Étude de quelques vi vins HARAURS TS PS SPRL RC RUE ANT 4° [ 25 Kellner (D'). — Recherches sur les échanges d’éner- gie et leurs rapports avec les échanges nutritifs chez le bœuf adulte à la ration d'entretien. Tra- duit de l'allemand par M. A. COUTURIER. . . . . 4e Il 299 Kellner ct Kohler. — Recherches sur la consomma- tion d’aliments et d'énergie des bœufs adultes à Pengrais. Traduit de l’allemand par M. À. Cou- FUMER LCL RTE NT MCE IN PART ARNO 4e Il 303 Kohler. — Voir Knns Kossowitsch (P'). —— Le rôle des plantes dans la dissolution des principes nutritifs du sol qui se trouvent à l'état non dissous. Traduit par DEN BRES SUN Em ee DAS dut ne eur Let 8e [ 220 Labergerie (J.). — Le Solanum Commersoni et ses variations, à Verrières (Vienne) . . . . . . 10° Il 57 458 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Laborde (J.). — Sur le dosage de la chaux dans les terres ARE US PEL ARE FE RTE As AN? Lafosse (Henry). — Sur le rôle des forêts au EE de vue des services indirects . : Laurent (M.). — Recherches expérimentales s sur Lee similation de l'azote ammoniacal et de lazote nitrique par les plantes supérieures . Lebens (Th.). Les irrigations . k Lechartier (G.).— Étude sur la vesce velue , — Douze années de culture de topinambours dans un même champ. — Étude sur le Soja hésite. Culture et composition. Leckenby (A. B.). — Voir Hircarp (E. W.), etc. Lecomte (H.). — Agriculture coloniale : Les textiles végétaux des colonies. : Lefebvre (F.).— Croissance, alimentation et prix ‘de revient des jeunes animaux de lespèce bovine (avec 5 planches) . : : Lefort (G.). — J'oir MaLPEAUx (L. ). Lindet (L.). — Voir GIRARD (A.). Livache (A.). — Rapport sur le travail de M. E. Fleu- rent intitulé : Recherches sur la composition immédiate et élémentaire des matières albumi- noïdes extraites du grain des céréales et des graines des légumineuses ; conséquences pra- tiques de cette étude . : ; Lonay (A.). — Le privilège du propriétaire Loughridge. — Voir HILGARD. Malpeaux (L.) et G. Lefort. — Expériences d'en- silage des betteraves et des pulpes. L Mamelle (H.). — Laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau . L Mangin (L.). — Études sur la végétation dans : ses rapports avec laération du sol. — Recherches sur les plantations des promenades de Paris (avec une planche). Be ; Marchal {feu Pol). — Voir Vacenxe (Albert). Marsais (G.). — La lutte contre les campagnols . Massol (L.) et A. Gallemand. — Notes sur le do- sage des sucres réducteurs par la méthode Leh- mann, modifiée par M. Maquenne. Mayer (A..). — Unification internationale des mé- thodes d'analyse dans les stations agronomiques et les laboratoires agricoles. … .... 2... Milliau (E.). — J'oir Munrz (A.). Années. 7e 8° 10° 4e 1re 10€ ge 10° Tomes, Il Il Il Il Il Il Pages. 82 288 418 379 48 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS Moens (B.). — J'oir CLaes (F.). Morosov (Dmitri), — Le pin sylvestre est-il calci- fuge ? Étude comparée des conditions de végé- tation du pin dans les sols siliceux et dans les sols calcaires . —Sur la décomposition des matières noie pendant la germination. À Motta Prego (Joao da). — J’oùr Are (V. d. Müntz (A.). — Recherches expérimentales sur la cul- ture et l'exploitation des vignes (suile). — Procédés pour reconnaitre la fraude des beurres par les matières grasses animales et végétales . — Rapport sur la conservation du fumier. — Recherches sur l'intervention de l’ammoniaque at- mosphérique dans la nutrition végétale. — Études sur les vignobles à hauts rendements. Müntz (A.) et Ed. Alby. — De l'effet des arrosages tardifs sur la production de la vendange . Müntz (A.) et H. Coudon. — Sur le dosage de la quantité de beurre contenu dans la margarine. — Nouvelle méthode pour la recherche de la falsifica- tion du beurre par l'huile de coco et ses diverses formes commerciales. Müntz (A.), Ch. Durand et E. Milliau. — Rap port sur les procédés à employer pour recon- naître les falsifications des huiles d’olive comes- tibles et industrielles . — Falsifications des graisses industrielles et comesti- bles. — Procédés à employer pour les reconnaitre. Müntz (A.) et A..Ch. Girard. — L'alimentation su- crée par les betteraves desséchées Müntz (A.) et E. Rousseaux. — Études sur la vini- fication et sur la réfrigération des moûts. — Nouvelles études sur la vinification et sur la réfri- gération des moûts faites aux vendanges de 1896. — La formation de Pammoniaque dans les vins . — Étude sur la valeur agricole des terres de Mada- gascar . — Le même (suite). À : — Le même (/in) [avec ec une carte] Newton (W.). — L'origine du nitrate de soude au Chili . Nocard (E.).— Prophylaxie de la tuberculose bovine. Nyssens (P.). — Dosage de l’acide phosphorique par titration du phosphomolybdate d’ammoniaque . Années. 9e Tomes,. Il 459 Pages. 289 296 460 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Ototzky (P.). — Influence des forèts sur les eaux souterraines. Excursion hydrologique de 1895 dans les forêts des steppes . — Influence des forêts sur les eaux souterraines. (Ex- cursion hydrologique de 1897 dans les forêts sep- tentrionales). à — Sur le rôle hydrogéologique des forê êis dans les. ré- gions montagneuses . Pagnoul (A.). — Résumé des travaux de la Station agronomique du Pas-de-Calais. — Observation relative au dosage des matières orga- niques dans les eaux . — Quelques recherches relatives aux matières azotées du sal. HAE — Nouvelles observations sur da composition des beurres . : MROTE Pellet (H.). — Es sur æ canne à: sucre ; ‘dosage du sucre, composition de la canne, échantillon- nage . — Le même (suite et Hu) : RATE Pellet (H.) et G. Fribourg. — Le nitrate de soude perchloraté. Ses effets sur la végétation. Pellet (H.) et Ch. Fribourg. — Le titane. Pensa (Ch.). — Étude sur la situation agricole et industrielle de Egypte (avec une planche) . Perraud (J.). — Action du sulfure de carbone sur quelques champignons et ferments et en particu- lier sur la fermentation nitrique . ; Petermann (A.). — Lois spéciales pour combattre la falsification des engrais, des substances alimen- taires pour bétail et des semences . — Station agronomique de l'État à Gembloux : Rapport sur les travaux de 1895. — Les produits chimiques employés à la stérilisation des excréments humains sont-ils nuisibles aux plantes agricoles et aux microbes bienfaisants du sol? . k See APE MEET A — Études sur la pomme de terre. Essais de nouvelles variétés; composition et valeur culinaire . — Origine de l’arsenic contenu dans certaines bières. — Valeur agricole des scories Martin. : Petermann (A.) et J. Graftiau. — Existe-t-il une relation constante entre la solubilité des scories de déphosphoration dans le citrate d’ammoniaque acide et le poids de la récolte produite ? . Années. 3e 3° Tomes, JL Il Il I Pages. 291. TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS 461 Années. ‘Tomes. Pages. Petit (A.). — Du rôle de la porosité des poteries usi- tées en horticulture . . . . FE SOÆIBT 138 Poher (E.). — Dosage de l'acide phosphorique ‘dans les matières organiques par le procédé de A. Neu- MR. 8° Il 441 Potier. — Étude sur l'emploi des engrais) phosphatés sur les terres de l’infracrétacé de la Puisaye. . . 3° IT 136 Poussat (J.).— Voir Ducasr (J.). : Raquet (H.). — De l’utilisation, pour la consomma- tion publique, des viandes provenant d'animaux tuberculeux 2.7. "27 CPAS ME: 4e Il 340 Raulin (J.). — Études sur les vers a SUR Are, IL 45 — Étude des qualités industrielles du cocon du Bombe mort en 18958 … - . MO a Il 301 — Expériences sur lespacement des cultures ITA 2e [ 394 — Influence @és proportions d'éléments fertilisants sur les récoltes . . . . 2e Il 404 — Influence de la nature du terrain. sur les diverses PÉCOES LC EN LT BASANT TE ER NE 20 I 410 Reeb (E.). — Voir net ees (F:): Riban (Ch.). — La Tunisie. Histoire de la coloni- SAONE MRGOMNNEUT BAUER, E ME ROFE 47° IL 390 Ronna (A.). — Rothamsted. Un demi-siècle d’expé- riences agronomiques, de MM. Lawes et Gilbert (AVEC DONS): 2 Le 2 AMIE 6e I 30 — Le méme (Ja): 2". .7. | 6e IL 139 Roos (L.), E. Rousseaux et J. Haycet — _ Rapport sur les vins des terrains salés de PAlgérie. . . . 6° IL 276 Rousseaux (E.). — Études sur la vinification dans le canton de Neuchâtel, faites aux vendanges de 1897. 4° Il 1 Rousseaux (E.) et G. Chappaz. — Élude sur le vi- gnoble de Chablis. Les conditions de la production du vin et les exigences de la vigne en principes fertisants-(avec unécarte)l. 29% 7108 HOMME ES -06 l 71 — Voir Coupon (H.). — Voir Girarp (A. Ch.). — Voir Münrz (A.). — Voir Roos (L.). Saillard (E.). — Étude sur quelques stations agrono- miques allemandes. — Deuxième partie : Station agronomique de Halle (suile) . . . . . 2e Ï 10 San Bernardo (C!° de). — Considérations cneralés sur Pétat de l’agronomie. Traduit de lespagnol DAMON OL PRO PNEU de mania us 1 10€ l 402 462 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Schlagdenhaufñffen (F.) et E. Reeb. — Du rôle de la lécithine dans les plantes. ; Schlœæsing (Th.). — L’acide nitrique dans les. eaux de rivière et de source . — Sur les relations des ASSIS, contenues ‘dans les sols avec les na ie comme en- grais . Schlæsing fils (Th. k — Étude sur Pâcide phospho- rique dissous par les eaux du sol te — L'acide phosphorique dissous par les eaux du sol : son utilisation par les plantes . Schmitz (O.). — Rapports entre le propriétaire et l'exploitant du sol . Ju Semichon (Lucien). — Les progrès de la vinification dans l’Aude . É Sinn (Ch.). — Voir HiLGARD (E. W. ), etc. Theunis (A.). — Note sur l’organisation de la Ligue des paysans ou Boerenbond. Tolsky (A.) et Ed. Henry. — Les forêts ‘de plaine et les eaux souterraines : I. Expériences faites en Russie, de novembre 1901 à octobre 1902, par A. Torsky (avec une planche) à If. Expériences faites en France, 1900- 1902, par E. Henry (avec 2 planches). Van Ermengem (D'E.). — La désinfection des en- grais liquides . Vauchez (Albert) et feu Pol Marchal. — Marche de la température et de la fermentation dans l'ensilage des fourrages verts. En collaboration avec MM. FLECKINGER et BoNNÉrAT (avec 9 plan- ches) . Versian pere D.). - — de Sidération par les. lupins. et la restauration économique du sol épuisé des pinières. Vilbouchevitch (J. . — Encore ! un salt- bush, — Sur la possibilité d’une culture avantageuse de la betterave à sucre dans certains terrains salants, par Hiccarp et LouGaRipGe. Résumé . À 414 — Échantillonnage des terrains salants. Façon de pré- senter les résultats de l'analyse ; suite des Études sur les terrains salants de la Californie, par Hir- caro et LoucuripGe, Résumé (avec 7 diagrari- mes) . * Années. 7e 3° 7e 2e 8° 8e 6° 1° 4e 3° Tomes. À Pi Il I JI IL II Pages. 458 75 148 397 403 382 394 TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS 463 Années, Tomes, Pages. — Résistance au salant et autres sujets. Suite des Études sur les terrains salants de la Californie, par E. W. Hiccarp, R. H. LouGuRipGe, J. Burrr Davy, E. J. Wicxson, A. B. LECKENBY et Ch. Sins. Résumé. 27070: 4e Il 401 Vincent. — Étude sur absorption des dissolution nutritives par le grain de blé et son influence sur la germination (avec 2 diagrammes) . 22 4c Il 972 Vivier (A.). — Recherches sur la fumure minérale de la betterave à sucre en 1895. . . . . . . . . . 29 Il 374 Wesenberg (G.). — Recherches comparées sur quel- ques procédés de désinfection à employer dans les industries de fermentation et dans la lutte contre le Merulius lacrymans. . . . UE ge | PROPRES Wickson (E. J.). — Voir HiLGaRD (E. W. L etc. Wolfrom (G.). — Considérations générales sur l’état de l’agronomie, par le C‘° be San BERNARDO. Tra- duit de FespAgnol PURE 10e Il 402 Wollny (D').— La décomposition des matières ( orga- niques et les formes d’humus dans leurs rapports AVECRR AS RICHIQUEE SU EEE Ce NL 4° Il 339 ee DE UEMON Se) AN ne AN EVER er Sur. 5° Il 208 A NOTE ETS PRIOR MR GA RENTE enr 5° IL 1 et 260 — Le même (suite). en Een VAE 5e IT 362 ne da con ile 6° Il 1 ME ANCESUTÉC) TENSION RE 6e Il 33 — Le même (fin) . . . 6° IT 338 Wyssotzky (G.). — L’ one du sol " du SOus- “sol dans les steppes russes boisées ou nues (Véliko- 2 TOUT y A A Ra ee PO ME NL ARS EE 6° Il 120 sas ü FAR F4 a “hd ais ag si tk ure à 1UuR Û ‘ r « F re ON. F AA ETS + 4 nr | Fr LR ain ra ein bn ji 4 Le 4 el pra RL À à LA PHASE pi RES | ie | Pro \ tas no it Sans Le d. dir TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES Bb C A DÉUXTEMER:SEÈRTLE (1894-1905) I" ANNÉE (1894-1895) TOME I°° Pages. A. Müntz. — Recherches expérimentales sur la culture et l’exploita- tion des vignes (suite). . . . . sa DAY 1 Ebermayer. — La nutrition minérale des arbres des forêts EN Rene AR AL: J. Dugast et J. Poussat. — La maturation des raisins en Algérie (avec sept planches) . . . . 260 J. Dugast. — La température des ‘fermentations en ‘Algérie avec neuf planches) . . . . . 213 Dmitri dr — Le pin sy Ivestre est-il calcifuge ? Étude comparée des conditions de végétation du pin dans les sols siliceux et dans les sols calcaires . . . . 289 A. Müntz. — Procédés Re reconnaître la fraude des beurres par les matières grasses animales et végétales. . . . . 303 Aimé Girard. — Application de la pomme de terre à D ientation du bétail. Production de la viande (avec cinq diagrammes). . . . 330 Cormouls-Houlès. — Expériences d'alimentation à la pomme de Lerre. 426 L. Grandeau. — Recherches de M. Bernard Dyer sur lPapprovisionne- ment probable du sol en principes fertilisants. . «+ 433 TOME II M. F, Lefebvre. — Croissance, alimentation et prix de revient des jeunes animaux de l'espèce Bovine (avec cinq planches). . . . . [l L. Grandeau. — Le fumier de ferme et les engrais minéraux dans la culture maraichère. Expériences faites, en 1894, à Golden Green, Hombndée par Ma BERNARD DYER Et er und eus dt 24 NN) PUI2 (71 ANN. SCIENCE AGRON. —— 2° SÉRIE — 1905 — 1 30 466 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE J. Raulin. — Études sur les vers à soie. . . . . . . . . A. Pagnoul. — Résumé des travaux de Ja Station agronomique du Pas- de Calais 0 INR : Verissimo d'Almeida dt Todd da Motta BEbEE > — ELes ads de la vigne en Portugal pendant l’année 1894. . . . . me A. Müntz, Ch. Durand et E. Milliau. — Rapport s sur : les procédés à employer pour reconnaître les falsifications des huiles d'olive comes- tibles et industrielles. . . . . . PRE ST RAT L. Grandeau. — La sécheresse en 1893. ARE TES tive CONGRÈS INTERNATIONAL D’AGRICULTURE DE BRUXELLES L. Grandeau. — Rapport sur les stations agronomiques et les labora- toires agricoles . . . . A. Petermann. — Lois spéciales pour ‘combattre Ja falsification des engrais, des substances alimentaires pour bétail et des semences. D. Crispo. — Calcul de l’indemnité à laquelle a droit l’acheteur des aliments concentrés âu commerce en cas de manquant de graisse, d'albunnne sel nr NT Her RRRe A. Müntz. — Rapport sur la COSSEaNION du fumier. HN ne SE F. Claes et B. Moens. — Dangers que peut offrir l’emploi des boues de ville comme fumure des pâturages . . . . L H. Raquet. — De l'utilisation, pour la consommation publique, des viandes provenant d'animaux tuberculeux. D. Verstappen. — La sidération par les lupins et la nn éco- nomique du sol épuisé des pinières. : O. Schmitz. — Rapports entre le propriétaire el l'exploitant du sol. A. Lonay. — Le privilège du propriétaire . . . . sénat Ch. Riban. — La Tunisie. Histoire de la colonisation. : L. Grandeau. — Le sulla ou sainfoin d'Espagne et d'Algérie. Sa: va- leur comme plante fourragère et comme engrais vert. . . . . . . . 0° ANNÉE (1896) TOME 1e L. Mangin. — Études sur la végétation dans ses rapports avec l’aéra- tion du sol. — Recherches sur les plantations des promenades de Paris (avec une planche). SR EU AE E. Saillard. — Étude sur quelques stations agronomiques ‘allemandes: - Deuxième partie : Station agronomique de Halle (suite) . G. Lechartier. — Etude sur la vesce velue . A. Damseaux. — Influence des dégagements d’anhydride sulfureux : sur les terres et sur la production agricole. Pages. TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES E. Nocard. — Prophylaxie de la tuberculose bovine. . A. Theunis. — Note sur Heu de la Ligue des paysans ou Boerenbond : RIRE RIRES APCE ENTER A. Müntz. — Recherches sur Pintervention de l’ammoniaque atmos- phérique dans la nutrition végétale. ; : A. Damseaux. — La production des orges de malterie Th. Lebens. — Les irrigalions. J. Bénard. — Les cartes agronomiques de den de Meaux (Seine-et-Marne), France . : D' E. Van Ermengem. — [a désinfection des engrais Sites : E. Henry. — La lutte contre l’Ocneria ne aux Élats- Unis (avec une planche coloriée). J. Perraud. — Action du ‘sulfure de carbone sur haie champi- gnons et ferments et en particulier sur la fermentation nitrique . J. Raulin. — Étude des qualités industrielles du cocon du RARE PHOTOS OS IESERES RS - — Expériences sur l'influence de la variation ‘des ‘climats s sur Ja végé- TALIOTE Sue RUES A. Müntz et E. ces — Rues sur É Nicaton et sur : Ja réfrigération des moûts. A. Vivier. — Recherches sur la fumure minérale de la ‘Letteraye à sucre en 1895 . MON TE A LE EN TE RE TP OL PR L. Grandeau. — J. Raulin, directeur de la Station agronomique du RhÔRE HE. EAU J. Raulin. — Expériences sur r l’espacement des Cultures. ue — Influence des proportions d'éléments fertilisants sur les récoltes . — Influence de la nature du terrain sur les diverses récoltes . Dm. Morosow. — Sur la décomposition des matières albuminoïdes pendant la germination. . . . . . . A. Girard. — Nouvelles observations sur la fragmentation des tuber- cules de plant de pomme de terre . . . . res F£ là Cr 1 des eaux et limons de la Durance. . . . USER PRE Tan — Étude sur la composition des terres de la Camargue, la composition des sables du cordon littoral rhodanien, la nature du salant de la Cnargiet- vu 7,44 Tee 240 E. Fleurent. — Recherches sur la composition immé édiate ‘et élé- mentaire des matières albuminoïdes extraites du grain des céréales et des graines des légumineuses ; conséquences pratiques de cette CO CRRN NE TR PRE RON IT dijon ot LU AE SIM OT 470 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Pages. A. Livache. — Rapport sur le travail de M. E. Fleurent intitulé : Recherches sur la composition immédiate et élémentaire des ma- tières albuminoides extraites du grain des céréales et des graines des légumineuses ; conséquences pratiques de cette étude. . . . . A18 C. V. Garola. — Expériences sur l'amélioration de la culture des racines fourragères rh TONI ROUE ET VIS MST MANN TOME IT E. Rousseaux. — Études sur Ja vinification dans le canton de Neu- châtel, faites aux vendanges de 1897 . .:. . : 1 Pagnoul. — Observation relative au dosage des’ Matières organiqués dans les eaux . . :. PU ei CODES — Quelques recherches EU LE aux matières azotées du sol FT Ne RE A. Müntz, Ch. Durand et E. Milliau. — Falsifications des graisses industrielles et comestibles. — Procédés à As pour les recon- LES NUS RER ar 113 L. Grandeau. — Quelques données statistiques sur & produc tion et la consommation des céréales alimentaires dans le monde. . . . . . 187 D' Kellner. — Recherches sur les échanges d'énergie et leurs rapports avec les échanges nutritifs chez le bœuf adulte à la ration d'entretien. Tradutide l'allemand par iM A" COUTURIER SPC E 22 J. Vilbouchevitch. — Encore un salt-bush . . . . . 268 Vincent. — Étude sur Pabsorption des dissolutions nutritives par le grain de blé et son influence sur la germination (avec deux dia- grammes) 70e 272 Kellner et Kohler. — Recherches sur la ‘consommation d aliments et d'énergie des bœufs adultes à l’engrais. Traduit de l'allemand par M. À. COUTURIER. . . . 303 D' Wollny.— La none des matières Grganiques et les formes d'humus dans leurs rapports avec l’agriculture. . . . 339 E. W. Hilgard, R. H. Loughridge, J. Burtt Das E. . Wick- son, A. B. Leckenby et Ch. Sinn. — Résistance au salant et autres sujets. Suite des Études sur les terrains salants de la Californie. Résumé par J. VILBOUCHEVITCH . . . . 401 L. Grandeau. — Le sucre et Palinentation, dé Pomme tt ds ani- mas 20,7 CLR AE Fete ARRET TOUT PR EN RESTRE 5 ANNÉE (1899) TOME 1° GC. Flammarion. — La Station de climatologie agricole de Juvisy. Pre- mière année (1894) [avec seize diagrammes] . . . . . . . . : . . + 1 TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES — Emploi du nitrate de soude et des engrais chimiques en agriculture et en viticulture. Résultats des champs de démonstration, expériences et concours, obtenus, en 1898, dans vingt-cinq départements . D' Wollny. — La décomposition des matières organiques et les formes d'humus dans leurs rapports avec l’agriculture (suite). Colomb-Pradel.— Sur l’utilisation agricole d’un résidu industriel (pous- sières des hauts fourneaux) . A. Müntz et Ed. Alby. — De Leffet des arrosages ‘tardifs sur Ja pro- duction de la vendange . Th. Schlæsing fils. — Étude sur acide ® phosphorique issous par les eaux du sol. d — Emploi du nitrate de soude et ‘des engrais chimiques € en agriculture et en viticulture. Résultats des champs de démonstration, expériences et concours, obtenus, en 1898, dans vingt-cinq départements (suite) [avec une planche] . TOME II D' Wollny.— La décomposition des matières organiques et les formes d'humus dans leurs rapports avec l’agriculture (suite). antifrs J. Graftiau.— Les bases du prix de vente des scories de déphosphoration. — Les laboratoires d'analyses de PÉtat. Rapport présenté à l'assemblée générale extraordinaire du 18 décembre 1895 Ë E. Kayser. — Application des levures sélectionnées en At e Ê — Méthodes conventionnelles adoptées par les laboratoires belges, les stations agricoles hollandaises et la Station agricole du grand-duché de Luxembourg pour l’analyse des matières fertilisantes et des subs- tances alimentaires du bétail. Eu J. Graîftiau. — Composition des betteraves s sucrières très riches ie la campagne 1898. ; A. Girard et L. Lindet. — Recherches sur es développement pro- gressif de la grappe de raisin ; hits SES ET TERRE D' Wollny. — La décomposition des matières org rganiques et les formes d'humus dans leurs rapports avec l’agriculture (suite). P. Ototzky. — Influence des forêts sur les eaux tonnes (Excur- sion hydrologique de 1897 dans les forêts septentrionales). ë H. Coudon. — fecherches expérimentales sur la culture de la fraise dans les environs de Paris. D: Woliny.— La décomposition des matières orga: niques et les formes d’humus dans leurs rapports avec l’agriculture (suite). Mar L. Grandeau. — La culture des céréales en France à dix ans de dis- tance (1889 à 1898). A. Andouard. — Champ d’ ne de la Station agronomique ‘de la Loire-Inférieure 4 A. Couraud et A. aa — ‘Influence de l'espacement sur le rendement des betteraves 471 Pages. 38 208 287 296 316 360 472 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE 6° ANNÉE (1900) TOME Ier Pages. D' Wollny. La décomposition des matières organiques et les formes d'humus dans leurs rapports avec l’agriculture (suwëfe). . . . . . . . - 1 A. Ronna. — Rothamsted. Un demi-siècle d'expériences ag#0homiques de MM. Lawes et Gilbert (avec deux portraits)... 22.1, nb TOME IT Albert Vauchez et feu Pol Marchal. — Marche de la température et de la fermentation dans l’ensilage des fourrages verts. En collaba- ration avec MM. FrEckiNGER et BonNÉraT (avec neuf planches) . . . . 1 Dr Wollny. — La décomposition des matières organiques et les formes d'humus dans leurs rapports avec l’agriculture (suéfe). . . . . . . . 33 G. Wyssotzky. — L'humidité du sol et du sous-sol dans les steppes russes boisées ou nues (Véliko-Anadol) . . . . . 120 A. Ronna. — Rothamsted. Un demi-siècle d'expériences agronomique de MM. Lawes et Gilbert (fin). . . …: . . et 139 L. Roos, E. Rousseaux et J. Dugast. — Rapport sur 18 vins des terrains salés de l'Algérie . . . . 276 D' Wollny. — La décomposition des matières organiques el les fories d'humus dans leurs rapports avec l’agriculture (fin) . . . . . . . . 33$ D' Alexius de Sigmond. — Expériences préliminaires pour déter- miner, dans la terre végétale, la partie dite assimilable de l'acide phos- phorique . . : . RE de ue Re dbrhe NT RS PR RAT 7° ANNÉE (1901) TOME Ie A. Müntz et E. Rousseaux. — Étude sur la valeur agricole des terres de Madagascar . . . . 1 E. Kayser et Fr. Diénert. — Contribution : à É biologie des re 99 L. Grandeau. -— Quelques observations sur la RERAIPE du blé en ÉPANCE 20, 117 A. Petit. — Du rôle de la porosité des poteries usitées en à horticulture. 138 A. Müntz et E. Rousseaux. — [itude sur la valeur agricole des terres de Madagascar (suite). . . . A 108 L. Grandeau. — Notes sur le champ d'expériences du Pare des Princes. 254 M. Artus. — Terres du marais septentrional de la Vendée : leur com- position et leur épuisement par une culture sans engrais . . . . . . 288 QU TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES A. Müntz et E. Rousseaux. — Étude sur la valeur agricole des terres de Madagascar (fin) [avec une carte] . E. Kayser et Fr. Diénert. — Contribution à la biologie ‘des levures {2° mémoire). ë M. Th. Schlæniner — Sur les nn des dissolutions contenues dans les sols avec les phosphates employés comme engrais. J. Dugast. — ltude des terres de colonisation de la commune de Cavai- gnac (Algérie) [avec trois planches]. à L. Grandeau. — Les stations agronomiques aux Ha. Unis, en Alle- magne et en France : leurs ressources et leur développement . — Le commerce des produits agricoles aux États-Unis . . . . . . . TOME II H. Coudon et E. Rousseaux. — Rapport sur la composition des DEUFECS des PAYS-BAS 20 ur VE me Congrès international des directeurs des stations rite (1900) : M. Alekan. — Expériences d'alimentation au sucre. M. A. Mayer. — Unification internationale des méthodes d’analyse dans les stations agronomiques et les laboratoires agricoles. M. B. Bogdan. — [La Station de Valouyskaya. M. A. Pagnoul. — Nouvelles observations sur la composition des beurres. M. Th. 0 fils. — acide, phosphorique dissous par les eaux du sol ; son utilisation par les plantes . ge J. Laborde. — Sur le dosage de la chaux dans les terres ee M. P. Nyssens. — Dosage de l’acide phosphorique par titration du phosphomolybdate d’ammoniaque. . H. Mamelle. — Le laboratoire de biologie végétale de Fontainebleau. L. Bussard et G. Fron. — Tourteaux de graines oléagineuses. Examen macroscopique et microscopique. Diagnose . Ed. Henry. — Influence de la couverture morte sur ie du sol forestier. ; A. Petermann. — f des sur las pomme de terre. Essais “a nouvelles variétés ; composition et valeur culinaire 2 H. Éoudon et E. Rousseaux. — Etude sur les one d la Dre duction du beurre dans les Pays-Bas aps [avec une planche de deux caries rates : L. ET et G. — un de graines Hlacineuses: Examen macroscopique et microscopique. Diagnose (suite) . A. Ch. Girard et E. Rousseaux. — Recherches sur les exigences ‘du tabac en principes fertilisants . 475 Pages. 296 399 52 474 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE E. Fallot. — L'agriculture à Malte A. Petermann. — Origine de l’arsenic coitent dans Certaines ETES — Valeur agricole des scories Martin. : M. A. Müntz. — Études sur les vignobles à hauts rendementsi F. Schlagdenhaufñffen et E. Reeb.— Ju rôle Ge la lécithine dans les DAntes 1000: 8° ANNÉE (1902-1903) TOME [er L. Grandeau. — [a question sucrière en 1903. Valeur et rôle alimen- taires du sucre chez l’homme et chez les animaux À R. Hickel. — Essais d'introduction d’essences exotiques dans les forêts de Prusse et d'Autriche . : Pr Kossowitsch. — Le rôle des Dlanies re di issojutions dés Din cipes nutritifs du sol qui se trouvent à l'état non dissous. Traduit par M. BRESSON . s J. Alquier et D' A. Dons —— .G lycogénie " Alimentation ratofté nelle au sucre. : A. Ch. Girard et E. Rod tnuEl — Hohentee sur LES exigences sh tabac en principes fertilisants (suite) . À : G. Lechartier. — llude sur le Soja hispida. Culture et COMPÉSION. A. Tolsky et Ed. Henry. — Les forêts de plaine et les eaux souter- raines : L. Expériences faites en Russie, de novembre 1901 à octobre 1909, par À. Torsxy (avec une planche) . LATTES IN LC ANE IT. Expériences faites en France, 1900-1902, par E. HENRY (avec deux DANChES) SENS AN PERS CR ERA R EE L. Grandeau. — Antoine Ronna, 1830-1902 (avec-un portrait) . — Arthur Petermann, 4845-1902 {avec un portrait). . . . . . . . . E. Poher. — Dosage de l'acide phosphorique dans les matières orga- niques par le procédé de A. Neumann. ; État statistique des Stations agronomiques et des laboratüires agricoles ENMOIUZESS TOME II Travaux de la commission chargée de l'unification internationale des méthodes d'analyse. . . . . . J. Crochetelle. — Contribution à l'étudé de lésstitation des matières minérales du sol par les plantes . : J. Alquier et D' A. Drouineau. — Glycogénie et alimentation ration: helle-au sucre (Sin) NS ME ON REP ENERPRREtE . Pages. 378 392 423 433 A4! 448 TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES H. Pellet et G. Fribourg. — Le nitrate de soude perchloraté. Ses effets sur la végétation . J. Alquier et D' A. Donne — Glcognie et alimentation ration nelle au sucre (suite). Henry Lafosse. — Sur le rôle ‘des forêts 2 au non de vue des « services indirects E. Henry. — Fixation de azote tunosphérique par les feuilles AUree en forêt. aps — Sur la décomposition des feuilles mortes en “forêt : J. Alquier et D' A. Drouineau. — Glycogénie ct etation PU nelle au sucre (suile). 9° ANNÉE (1904) TOME I: A. Müntz et H. Coudon. — Nouvelle méthode pour la recherche de la falsification du beurre par l'huile de coco et ses diverses formes commerciales . L. Grandeau e: A. Aa — Études expérimentales 5 sur l'alimen- tation du cheval de trait (8° mémoire). E. Rousseaux et G. Canappaz. — Étu le sur le Ni BnoHlE) de Chablis, Les conditions de la production du vin et les exigences de la vigne en principes fertilisants (avec une carte). J. Alquier et D' A. Drouineau. — Glycogénie et nent Hé nelle au sucre (suile). A. Bruno. — L'améloration He h Nr à sucre au début ne ving- tième siecle vraie $ L. Grandeau et A. Alan. — Études anétMOnAles.s sur | l'alimen- tation du cheval de trait (8° mémoire) [suite] (avec deux planches). J. Alquier et D’ A. Drouineau. — Glycogénie et alimentation ration- nelle au sucre (suite). sf pi êca A. Ch. Girard et E. Re tee —- les sur les e exigences du tabac en principes fertilisants (2° partie) [avec une planche]. TOME II G. Marsais. — La lutte contre les campagnols . A. Ch. Girard et E. Rousseaux. — Recherches sur les e exigences ‘du tabac en principes fertilisants (2° partie) [suite et fin] . ads M. Ototzky. — Sur le rôle RAR des forêts dans les régions montagneuses . Arkadij Dmentjew, de “if. -— ‘LA Coran des (plantes * les moyens delai combattre: De ANRT LU 475 Pages. 199 30 48 63 476 ANNALES DE LA SCIENCE AGRONOMIQUE Pages. G. Wesenberg. — Recherches comparées sur quelques procédés de désinfection à employer dans les industries de fermentation et dans la lutte contre le Merulius lacrymans . . . . Sue ATOE J. Alquier et D' A. Drouineau. — Glycogénie et ARR ration- nelle au sucre (suite et fin) [avec deux planches]. . DAT TS 98 Emploi du nitrate de soude et des engrais nues en agriculture et en viticulture. Résultats des champs de démonstration, expériences et concours, obtenus, en 1903, en AS en Suisse, en Algérie et en dUNnISIe te. re jus de 110240 E. Fleurent. — Recherches : sur r l'action exercée par différents nas physiques et chimiques sur le gluten des farines de blé. Conditions du dosare de:cet-élément: re 2 EE SEEN PE ETES 10° ANNÉE (1905) TOME Ier L. Bussard et G. Fron. — Tourteaux de graines oléagineuses : ori- gine, composition, utilisation, caractères A DEN LA et micros- copiques, diagnose (suite). . . . . . . . . 1 J. Labergerie. — [ec So/anum Commersoni et ses Mans à Vers rières (Vienne). J Le 57 E. Henry. — | hylobe et l'hylésine du pin Hire la Hadte far aie une planche). J - L 140 A. Müntz et F Ch. Clara — L' menton sucrée Fe les éftes raves desséchées. . . . Es A 54 A. Chauveau. — [e prolongement, chez 1e sujet alimenté. du DrOcésens de dépense énergétique de l'état d’inanition d'après les échanges res- piratoires pendant le travail. . . . . . ACCAR ANE N EN OA E. Kayser et Fr. Dienert. — Étude : sur les CES SRE ba Mad et, 6 rit D' Hornberger. — La couverture morte des forêts et l'azote. . . . . 220 E. Henry. — Observations sur le mémoire précédent . . . . . Sn: L. Grandeau et E. Bartmann. — [Le champ d'expériences di Pare des Princes (1892-1897). Six années RER de culture. Première série : 1892 à 1894 (avec un plan) . . . 237 J. Dugast. — Les vins d'Algérie au point de vue de leur constitution CHIMIQUE LS SAR NUE SLUELE 7 RSS — Détermination du degré alcoolique des. ViDS.sbat te. 4 x B'TSNSAE L. Grandeau. — La ville de Paris et l’eau. Lettres au directeur du Temps (décembre 1904 à mai 1905) . . . . . . «848 C'° de San Bernardo. — Considérations ÉENerSles sur D état de l'agro- nomie. Traduit de l’espagnol par G. WoLFROoM. . . . ACT és 1408 E. Fleurent. — Coup d'œil général sur les progrès de la meunerie. . 419 TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES E. Kayser. — Les microbes du sol. Conférence faite à l'assemblée générale de la Société nationale d'encouragement à l’agriculture. Séance du 23 mars 1905. Ù - L. Grandeau. — Le monde des nent De et D nenlnne : TOME II L. Grandeau. — Le phosphate de chaux et l'alimentation du bétail. H. Pellet et Ch. Fribourg. — Le titane . L. Massol et A. Gallemand. — Note sur le dose des sucres Le teurs par la méthode de Lehmann, modifiée par M. Maquenne. J. Alquier. — Alimentation rationnelle de la vache laitière. Contrôle de son rendement. me Bôohmerle et D' Cieslar. — is d'irrigation en | forêt faits ne ‘de Vienne (Autriche). ; L. Grandeau et A. Aiekan. — Vinet années d expériences sur ar mentation du cheval de trait. L. Malpeaux et G. Lefort. — Expériences d ee des betteraves et des pulpes 2-2 L. Grandeau et E. Bancs _ Le np d tes du Parc des Princes (1892-1897). Six années d'expériences de culture. Deuxième série : 1895-1897. A. Fron. — Analyse et OAtrÔE des semences ArRAe Rns TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. . . TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS. . TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÉRES . . 471 Pages. Î \ $ FA L'OTAN A | : OA UNE PT ‘ CR | 1 VA VAA TE AA QUE BU % v Th 1 "1 » LE i ‘ MUR AE * j ï Hi de t mt heuaen du Petra Ton At nat NN. ' cf , : î \ 1 | ANA TE id Q . : f + PR | Le À | HE es ñ ‘ HR # i £ j at * dd * + - { y LAN 'u 4 + « ; DAS , ‘ | À ' du CT dde td x : ; Hurt ia Aer 1 1 « y A : ‘ A4 \ (l ar d ” : { LA" [ET X ' FRS dv { ù * : A À f. TE À ’ b té TR EI fi ( f. md [? ll L E ê $ ; HE LI / { a. S ! li Û ( 4 « ; | À IS me \ ï à \ ’ d AND HE : t UP, Ÿ ù « 1 ‘ e ! 1 ' dl . é . w \ . v . | k { ; , | ing TABLE DES MATIÈRES DIDÉPONE DEUXIÈME (1905) L. Grandeau. — Le His de chaux et l'alimentation du bé- tail . ne H. Pellet et Ch. Ftbétr y. A titane . RES L. Massol et A. Gallemand. — Note sur le dosage des sucres réducteurs par la méthode Lehmann, modifiée par M. Maquenne. J. Alquier. — Alimentation rationnelle de la vache laitière. Contrôle de son rendement . PANNE 2e MOD af TAN LE AUTRE 2 Bohmerle et D' Cieslar. — Essais d'irrigation en forai faits près de Vienne (Autriche). . LS NRA SE LOT L. Grandeau et A. Alekan. — Vingt années d’expériences sur l'alimentation du cheval de trait . L. Malpeaux et G. Lefort. — Expériences oe de Due raves et des pulpes L. Grandeau et E. Bartmann. — Le champ Peipénonces du : Parc des Princes (1892-1897). Six années d’expériences de cul- ture. Deuxième série : 1895-1897 M. À. Fron. — Analyse et contrôle des semences forestières. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES DE LA DEUXIÈME SÉRIE (ANNÉES XI A XX). TABLE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS . TABLE MÉTHODIQUE DES MATIÈRES DE LA DEUXIÈME SÉRIE . Nancy. — Impr. Berger-Levrault et Cie Pages.