, >2ëT ^ ,-■ >J>5 •> - >2» >> »'r>vs iseNo. _ She7fNo. XjIBRARY i V 3 ? . ' . t 1 ££ ANNALES DE LA SOCIÉTÉ BELGIQUE 14143 TOME ONZIEME. 1883-1884 BERLIN FRIEDLANDER & Fils LIBRAIRES Carlstrasse, H. LIEGE PARIS DEGQ et NIERSTRASZ F. s A V Y LIBRAIRES LIBRAIRE Rue de l’Université. IMPRIMERIE H. VAILLANT- C ARM ANNE Rue St-Adalbert, 8, Liège. Boul. Sl-Germain, 77 1883-1884 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE. ANNALES ¥ jA / O > O M DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE BELGIQUE fç'otOGIG&l^S n TOMli: OMZIÈMK.- ' I £hf) , ' 1883-1884\4/B^AîCt^ J (☆ MAY 2 5 1927 . ! nodules d’argile remaniée . . . 2.90 1.50 4.40 59.10 4 Cailloux roulés. lrfi nappe aquifère. 0.10 4.40 4.50 59.00 5 Argile sableuse fine, à poussière de mica, gris bleu pâle, avec traces d’altérations et septaria peu volu¬ mineux . 2.20 ' 4.50 6.70 56.80 6 Même argile sableuse, fine, très pure 0.20 6.70 6.90 56.60 7 Id. sans septaria, avec nombreuses concrétions pisaires de pyrite . 0.75 6.90 7.65 55.85 8 Même argile que ci-dessus, plus ou moins plastique ...... 1.55 7.65 9.00 54.50 9 Même roche . 0.50 9.00 9.50 54.00 10 Id. plus sableuse, avec septaria. 1.00 9.50 10.50 55.00 11 ld. très sableuse . . 1.45 10.50 11.95 51.55 12 Id. moins sableuse . 1.15 11.95 15.10 50.40 15 Id. plus sableuse, avec septaria . . 2.05 15.10 15.15 28.55 14 Id. plus plastique . 1.45 15.15 16.60 26.90 15 Id. un peu plus sableuse . • . . . 0.90 16.60 17.50 26.00 16 Argile sableuse, avec septaria . . 1.00 17.50 18.50 25.00 91 17 Id. plus plastique, très fine, avec petits fragments de lignite imprégnés de pyrite. . . . . 2.70 18.50 21.20 22.50 .Ss o 18 Argile sableuse, à poussière de mica .2 S gris bleu terne . 2.15 21.20 25.55 20.15 £ S 19 Même argile, plus plastique, avec ’35 Qj septaria plus volumineux que les S- précédents, renfermant des moules de turritelles, d’annélides, etc. . 0.15 25.55 25.50 20.00 (*) Origine des coordonnées : tour de la collégiale de Renaix. FORMATIONS O# « O c -3 _0 X © Z £-0 c •d 2 a -s 3 O Z* DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFONDEUR COTE d’alti¬ tude. de à 20 Argile sableuse, à poussière de mica, légèrement schistoïde, gris bleu terne, avec efflorescences blan- châtres et traces de pyrite. . . 1.50 25.50 25.00 18.50 21 Argile sableuse, à poussière de mica, plus ou moins compacte . . . 5.00 25.00 28.00 15.50 22 Argile plastique, micacée, plus ou d moins compacte, gris bleu verdâ- tre, avec lignes minces de sable fin. 2.50 28.00 50.50 15.20 25 Argile d'une finesse extrême.terreuse, c à poussière de mica, gris mat, tendre . 1.25 50.50 51.55 11.97 24 Argile à poussière de mica, type; extraordinairement fi ne , gris légè¬ rement verdâtre, mat, tendre, for¬ mée de lames de vase d'une ténuité extrême . 1.52 51.55 52.85 10.65 25 Même argile sableuse ..... 0.50 52.85 55.15 10.55 26 La même, plus sableuse et moins fine. 1.00 55.15 54.15 9.55 1 52 La même, plus brune . 0.10 58.50 58.60 4.90 55 Argile schistoïde compacte, gris ten¬ dre, avec taches jaunâtres, se polis¬ sant dans la coupure, très dure. 0.10 58.60 58.70 4.80 54 Même argile, avec septaria peu volu¬ mineux . 0.05 58.70 58.75 4.75 — 9 — c n iz o H « O S r0 © a TT .£ £ <£ 43 DESCRIPTION DES ROCHES. CS G ta] C/3 PROFONDEUR COTE d’alti¬ S O b JSj cr S -r S •£ •w de à tude. 55 Argile schistoïde, micacée, légère¬ ment chocolatée, avec efflores¬ cences terreuses blanchâtres . . 1 05 58.75 59.80 5.70 jï 56 Argile identique à celle du n° 50. . 0.20 59.80 40.00 5.50 SU æ 57 Même argile, gris bleuâtre, moins brune . 1.80 40.00 41.80 1.70 c O) '«a eu 58 Argile corn pacte, gris bleu légèrement verdâtre et gris jaune, très dense et très dure . 1.20 41.80 45.00 0.50 Tertiaire. ■ 1 Yp 59 40 41 42 Argile compacte, schistoïde, gris bleu faiblement brunâtre, avec feuillets alternants d’argile sableuse, très fine, micacée, gris terne . . . Même argile, plus dure, se polissant dans la coupure . Argile compacte, schistoïde, très dure gris brunâtre, avec veines d’argile fine sableuse, gris terne, à pous¬ sière de mica, et minces couches de sable, à grains moyens et gros, subanguleux, de quartz hyalin. Ces veines sont colorées en vert sombre par la glauconie, disséminée en grains ou groupée en nids irréguliers ; elles annon¬ cent l’approche du landenien. . Même argile, brun verdâtre sombre, avec une plus forte proportion des mêmes sables; on y remarque des grains de gravier quartzeux trans¬ parents et de silex noir. (Un petit caillou de silex, noir et plat, a été trouvé à ce niveau) .... 1.00 1.00 1.50 1.90 45.00 44.00 45.00 46.50 44.00 45.00 46.50 48.40 — 0.50 — 1.50 — 5.00 — 4.90 «i 5 03 "ïü -eu 45 Sable landenien, glauconifère , à grains moyens et fins, gris vert bleuâtre, d’apparence lavée. 2e nappe aquifère . 0.10 48.40 48.50 — 5.00 «Ér (n .5 5 44 Même sable, avec lignes irrégulières brunes d’altération, et moules de lamellibranches indétermina¬ bles . 0.15 48.50 48.65 — 5.15 ’O c CS J 45 Même sable, plus ou moins cohérent, avec veines de glauconie altérée, 10 — C/3 •3 O H P B T3 _£ ce » U PROFONDEUR COTE < DESCRIPTION DES ROCHES. C/3 C/3 d’alti¬ ce O 3 *a; Z < eu *w de à tude. traces d’eau, pas de moules de fossiles . 0.55 48.65 49.00 — 5.50 46 Sable identique au n° 43 . . . . 0.80 49.00 49.80 — 6.50 47 Sable glauconifère, cohérent, gris verdâtre sale, lavé, à grains un peu plus gros. ...... 0.20 49.80 50.00 — 6.50 48 Même sable, plus vert que le précé- dent, à grains un peu plus gros que le n° 45 ....... . 0.28 50.00 50.28 - 6.78 49 Même sable très cohérent, (grès des ouvriers) gris terne, lavé, avec veines gris verdâtre . 0.42 50.28 50.70 - 7.20 50 Même sable cohérent, gris vert som- b're, avec veines tourmentées, peu épaisses, d’argile ligniteuse . . 1.68 50.70 52.38 — 8.88 51 Sable dur, cohérent, identique au JJ n° 43 . 0.70 52.58 55.08 — 9.58 £ 52 Sable dur, cohérent, identique au 03 n° 45, mais jauni par places; plus oj -55 s- 2- altéré que le précédent, lavé; la !s S puissance maxima de la nappe *r* aquifère paraît marquée par l’é¬ O *— fc_ bC3 paisseur des sables lavés . . . 1.17 55.08 54.25 —10.75 "c eu 55 Même sable très cohérent, de teinte -o c chocolatée; échantillon souillé. . 0.08 54.25 54.55 — 10.85 ce -J 54 Sables quartzeux, meubles, gris ver¬ dâtre^ grains tins, micacés, finement pointillés, deglauconie et renfermant des points de silex noir . . . . 0.92 54.55 55.25 —11.75 55 Mêmes sables, avec veines de gra¬ vier subpisaire , quartzeux et linéoles argilo-sableuses, colorées en brun chocolat . 0.75 55.25 56.00 —12.50 56 Sable fin, avec traces de marne bleuâtre peu apparentes . . . 1.00 56.00 57.00 —15.50 57 Sable fin, glauconifère, gris verdâtre, avec traces de marne, gris bleuâtre terne, assez cohérent quand il est sec, plus ou moins plastique quand il est imprégné d’eau . . . . 0.56 57.00 57.56 —14.06 58 Sable marneux, plus ou moins cohé¬ rent, gris verdâtre . Même sable, argileux, cohérent . . 1.44 57.56 59.00 —15.50 59 1.50 59.00 60.50 —17.00 — il — «3 *5 o H 1) ,3 c X5 _c cS £-> W PROFONDEUR COTE -3 O DESCRIPTION DES ROCHES. C/3 d’alti¬ £3 O fc, S -1 3 *03 < Oh 'W de à tude. 60 Même sable, plus marneux et très cohérent . 1.00 60.50 61.50 —18.00 61 Même sable marneux, assez cohérent, gris verdâtre . 0.50 61.50 62.00 — 18.50 62 Sable marneux, assez cohérent, gris terne . . . . 0.50 62.00 62.50 —19.00 65 Sable plus ou moins cohérent, gris verdâtre, assez marneux . . . 1.50 62.50 64.00 —20 50 64 Tuffeau sableux, grisâtre . . . 0.50 64.00 04 50 —21.00 65 Tuffeau, moins sableux . . . . 0.50 64.50 65.00 —21.50 3 66 Tuffeau sableux, gris verdâtre, plus ou moins calcareux . 0.50 65.00 65.50 —22.00 •SS 67 Même tuffeau, moins sableux, plus calcareux ........ 0.50 65.50 66.00 —22.50 S H •- 68 Même tuffeau sableux, glauconifère. 0.20 66.00 66.20 —22.70 c QJ 69 Tuffeau glauconifère, sableux, gris •o c verdâtre, avec traces d’argile brun C3 70 violet et quelques grains de gravier. Conglomérat à silex, prétertiaire; 0.50 66.20 66.50 —25.00 il est formé de fragments angu¬ leux, peu roulés, de silex pyro- maques corrodés, verdis et blan¬ chis à la surface ; il contient des graviers de quartz hyalin, de quartzite,des phtanites (rares), des psammites landenienset des traces d’argile marneuse glauconifère. 71 5e nappe aquifère . Silex gris, en menus fragments, em¬ 0.55 | 66.50 66.85 — 25.55 pâtés dans une marne blanchâtre, plus ou moins glauconifère, un peu sableuse, impure .... 0.05 66.85 66.90 — 25.40 72 Marne blanchâtre, avec traces de CD bryozoaires . 0.10 66.90 67.00 —25.50 *55 75 Silex gris, en bancs plus ou moins 'Si volumineux; ils montrent dans la O ^ o ^ pâte une quantité de spiculés de QP w' C/j 74 spongiaires . Concrétions silicieuses peu glauco- 0,40 67.00 67.40 —25.90 nifères, en fragments ou rognons plus ou moins volumineux. . . ? 67.40 ? Le forage a été arrêté à ce point; l’instrument ne parvenant pas à entamer les blocs de silex massif sous-jacents. CONCLUSIONS. L’étude des superpositions rencontrées par les travaux de forage de ce puits, outre qu’elle a permis de vérifier l’exactitude de nos précédentes déductions, en ce qui con¬ cerne les couches du puits Dupont, a fait connaître : 1° La puissance totale des assises du système vpresien ; *2° La puissance totale des assises du système landenien; 3° La nature et la composition de l’étage supérieur de ce système ; 4° La nature et la composition de l’étage inférieur du même système; 5" La position, la nature, la composition et l’allure de sa base; 6" L’existence d’un dépôt prétertiaire, le conglomérat à silex; 7° Le niveau précis et le mode de contact des terrains tertiaires sur les formations secondaires sous-jacentes; 8° L’existence et la position du terrain crétacé, ignorées jusqu’à ce jour; 9° L’absence de la craie blanche, qui a été absolument dissoute et dont les éléments fins ont été entraînés, avec la majeure partie des silex, par une dénudation énergique; 10° L’âge et la nature des couches qui constituent les as¬ sises supérieures crétacées demeurées en place, et jusqu’à un certain point, l’allure de celles-ci; 11° La continuité du niveau d’eau qui existe dans les sables verts landeniens ; 12° L’existence de la nappe aquifère, si importante, qui se trouve à la base des assises tertiaires, dans le conglomérat à silex. Il est à regretter que la puissance de l’outillage employé — 43 — aux travaux de ce puits n’ait pas permis de percer le silex gris et de pousser jusqu’aux terrains primaires, qui doivent être peu éloignés. Nous n’avons pas manqué d’insister, quand on a arrêté le forage, sur les craintes sérieuses que nous inspirait l’afflux, presque certain, des sables verts landeniens. Nos prévisions se sont malheureusement réalisées et le puits a déjà été ensablé une fois. On est parvenu cependant à le dégager au moyen de la pompe à vapeur; l’eau est rede¬ venue claire et le débit aussi abondant que par le passé. III, — Puits artésien de la Sucrerie de I. lassez, place de la Station à Renaix. (*) Long, ouest, 10 ra. Lat. sud, 700 m. Cote de l’orifice +47.00. c n O H ■< p | g g < p- W de à tude. Quater- ; naire. | ) î Niveau de l’orifice, déblais, re¬ manié ypresien et cailloux . » 00.00 » 47.00 Tertiaire. J 1 h | Profondeur absolue .... Les travaux ont été arrêtés dans les sables verts landeniens . » )) G8.00 -21.00 On n’a aucun détail précis sur les superpositions rencon¬ trées dans ce forage. Actuellement le puits est ensablé. On a successivement traversé : Des argiles bleuâtres (ypresien). Des sables gris verdâtre (landenien). P) Origine des coordonne'es : la tour de la collégiale de Renaix. — 14 — IV. - Puits artésien de FEtalsseient de M. DopcMe-Vermeulen, rue de la Station, i58, à Renaix . FORAGE EXÉCUTÉ EN 1869. (') Long, est, 30 m. Lat. sud, 430 m. Cote de l’orifice -f- 42.00. OQ j> Z © H < 5 a x > ,0 sj'-g DESCRIPTION DES ROCHES. pH © ta PROFONDEUR COTE d’alti¬ S PS © ta s a - 3 Z < ta “ta de à tude. ! 1 Niveau de l’orifice .... )) 00.00 » 42.00 ! 2 Arrêté dans les sables verts lan- Tertiaire.! 1 deniens à la profondeur abso¬ lue de . . )) )) 47.50 — 5.50 On n’a pas suivi les travaux de forage, ni pris de notes. L’eau est en équilibre statique à 14 m. sous la surface, soit à l’altitude -f- 28.00. On obtient un débit de 35 hectolitres à l’heure; l’eau charrie parfois du sable vert landenien. (') Origine des coordonnées : la tour de la collégiale de Renaix. — 15 — 7, — Puits artésien de l'Usine de Mme Ve Thomas. près le château de M. Magherman, à Renaix. C) Long, ouest, 240 m. Lat. sud, 25 m. Cote de l’orifice -f- 30.50. C/3 K O H < CD U U 'O ■b o • a o ÎO Z* • - DESCRIPTION DES ROCHES. PS » W C/3 CO PROFONDEUR COTE d’alti¬ S PS O S 3 z S 63 < Cl, 'H de à tude. Quater¬ 1 Sable et argile f) .... 10.00 00.00 10.00 20.50 naire. 2 Gravier . 2.00 10.00 12.00 18.50 1 3 Sable bleu verdâtre . . . 37.00 12.00 49.00 -18.50 ! Tertiaire. i i 4 Gravier . 5.00 49.00 54.00 -23.50 1 1 5 Sable gris . 1.50 54.00 55.50 -25.00 Secon¬ daire. 6 Gravier . 22.00 55.50 77.50 -•47.00 Primaire. 7 Pierres 9.00 77.50 85.50 -55.00 (*) Origine des coordonnées : la tour de la collégiale de Renaix. (-) Nous transcrivons, sans y rien changer, les désignations de couches, telles qu’elles nous ont été communiquées. Il ne nous a pas été possible d’obtenir des renseignements plus précis. On doit interpréter cette coupe de la manière suivante : Le n° 1 représente les alluvions du Meulebeek. Le n° 2, le gravier quaternaire. Le n° 3, l’argile ypresienne. Le n° 4, la base du système ypresien (Il paraît y avoir erreur ici : un gravier épais de cinq mètres n’existe nulle part à ce ni pmi.) Le n° 5 serait l’équivalent du landenien. Le n° 6 représenterait : le conglomérat à silex, prétertiaire ; les silex en bancs et les concrétions siliceuses du terrain crétacé. Enfin le n° 7 marquerait la partie supérieure des terrains primaires. Il est permis de regretter que les travaux de forage de ce puits n’aient pas été surveillés : ils eussent fourni, vu la profondeur, de précieux renseignements. — 16 — VI, — Puits artésien ite la Faïrip ile M, Cyr-CamMer rue du Moulin- à -VE au, 71, à Renaix. (') Long, ouest, 20 m., lat. nord, 125. Cote de l’orifice 50,00. Z O < 1 J o"® a DESCRIPTION DES ROCHES « » W WD C/2 PROFONDEUR COTE d’alti¬ CS O Uh U GJ ! 1 Z < •w de à tude. 1 Niveau de l’orifice dans les alluvions du ruisseau le Meulebeek . 00.00 » 50.00 2 Profondeur absolue. 72.00 -42.00 On n’a pas suivi les travaux de forage et il nous a été impossible d’obtenir des renseignements précis. Ce puits est encore en usage. (*) Origine des coordonnées : La tour de la collégiale de Renaix. 17 — VU. - Puits artésien de la Briqueterie à la Barrière le Fer, route de Renaix à Lessines. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1879. (*) Long, est, 1420 m. Lat., sud, 930 m. Cote de l’orifice + 41.50. FORMATIONS. Numéros d’ordre des échantillons. DESCRIPTION DES ROCHES ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. Quater¬ 1 Limon . 6.00 00.00 6.00 35 50 naire. 2 Argile sableuse gris-bleuâtre terne, à poussière de mica. . 21.50 6.00 27.50 14.00 G OJ 3 Même argile, avec veines de oo « S glauconie presque pure et .- Su linéoles d’argile subschis- .2 toïde vers le bas : acci- 5 ë a» « dentelement quelques pe¬ tites concrétions pyriteu- >~é rg~\ ses, ne dépassant pas le ( J 2 volume d’une noisette et ! des traces de lignite. . . 5.50 27.50 33 00 8.50 Les échantillons provenant de ce forage, comparés avec ceux des puits de Renaix, ont été trouvés identiques. Nous avons donné le détail de ce forage dans les notes d’itinéraires qui accompagnent le levé géologique de la planchette de Renaix, sous les nos 1 163 et 2389. (*) Origine des coordonnées : la tour de la collégiale de Renaix. ÀNNÀLES SOC CÉOL. t)Ê BËLG. , T. Xl. MÉMOIRES, 2. - 18 - VIII. — Puits artésien île I. Bebaghiie, au château de Quaremont. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1862-1863. O Long, ouest, 200 m. Lat. sud, 1500 m. Cote de l’orifice, +117.50. FORMATION. Numéros d'ordre des échantillons DESCRIPTION DES ROCHES- ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. 1 i , 1 Limon et sables wemmeliens ! remaniés au niveau de l’orifice. » 00.00 )) 117.50 Tertiaire. 1 J 2 Profondeur absolue; dans les sables verts landeniens. )) » 120.00 — 2.50 à 128.00 —10.50 On n’a pas suivi les travaux de forage; rien n’a été noté et nous n'avons pu obtenir aucun chiffre ni détail précis. On croit avoir rencontré deux nappes aquifères, qui n’ont pas été utilisées. L’une d’elles, la plus profonde, semblait animée d'un mou¬ vement de translation et paraissait s’être creusé des canaux souter¬ rains (?). On a arrêté les travaux de ce dispendieux forage dans les sables verts landeniens. Le puits n’a guère rendu de service; actuellement il n’est pas utilisé. (!) Origine des coordonnées : le clocher de l’église de Quaremont. - 19 — PLANCHETTE D’AVELGHEM, XXIX/7. PUITS ARTÉSIENS FORÉS JUSQU’A GE JOUR DANS LES LIMITES DU TERRITOIRE DE LA PLANCHETTE. I. — Puits artésien âe la Sucrerie, près la station in chemin île fer, à Amougies. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1869. (i) Long, est, 60 m. Lat. sud, 230 m. Cote de l’orifice + 18.00. 02 Z O H ■< u Q p -d ,2 60 « DESCRIPTION DES ROCHES. CS 0 m cg PROFONDEUR COTE d’alti¬ S O 2 S a a k» < eu •w de à tude. Quater- 1 | , Alluvions. ..... )> 00.00 » 18.00 naire. < l 2 Cailloux roulés .... )) » » » Tertiaire.! ! 5 i Argile ypresienne . . . )) )> » » 1 4 Sables verts landeniens . » » 53.50 —15.50 La pompe ne fait pas baisser le niveau à plus de 7 m. de la surface. Les eaux sont parfois chargées d'un peu de sable vert. On n’a pas suivi les travaux de forage ; sauf la profondeur absolue, nous n’avons pu obtenir de renseignements précis. (') Origine des coordonnées : le clocher de l’église d’Amougies. II. — Puits artésien de I. Sturlmit, à Amougies. FORAGE EXÉCUTÉ EN MAI-AOÛT 1880. (') Long, est, 150 m. Lat. nord, 70 m Cote de l’orifice + 21.50. FORMATIONS. U 2^1 4) -S a 4l £3 DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude Quaternaire î Remanié, alluvions et cailloux roulés. ...... 6.00 00.00 6.00 15.50 Ypresien 2 Argile sableuse à poussière moyen. de mica, gris bleuâtre, < terne . 12.00 6.00 18.00 5.50 Ypresien i l 3 Argile compacte, sub-schis- inférieur. 1 toïde,aveccailloux de silex à la base . 18.00 18.00 56.00 — 14.50 4 Sables fins, glauconiîères , verdâtres, meubles. . . 11.00 56.00 47.00 —25.50 Landenien 5 Mêmes sables fins, glauconi- supérieur. fères, verdâtres, cohérents, passant au grès friable . 1.00 47.00 48.00 —26.50 Landenien 1 ! 6 Tuffeau très glauconifère avec inférieur. ' nombreux fossiles (faciès 1 i 1 de Chercq) . L00 48.00 49.00 —27.50 Prétertiaire 7 Conglomérat â silex, graviers { 1 et un fragment de phtanite. 0.20 49.00 49.20 —27.70 Crétacé. ) 8 Maine blanchâtre, glauconi¬ fère, avec concrétions plus ou moins glauconifères et silex gris, en bancs . . 5.80 49.20 55.00 —55.50 Les échantillons que nous possédons de ce forage et ceux qui proviennent du nouveau puits artésien de Renaix, ont été l’objet d’un examen comparatif qui nous a permis de constater une identité absolue d’éléments. Il n’est pas possible de distinguer le tuffeau landenien d’Amougies de celui de Renaix. Les éléments du conglomérat à silex, base du système, offrent tous (*) Origine des coordonnées ; clocher de l’église d’Amougies. 21 - les caractères observés à Renaix : ils sont également corrodés, blanchis et verdis à la surface. Les concrétions siliceuses présentent une égale finesse de grain ; la cassure est plate, la coloration gris pâle ; les grains de glauconie sont toutefois un peu plus nombreux dans la roche d’Amougies. Enfin le silex en bancs, semblable à celui de Renaix, montre les spiculés de spongiaires tout aussi abondants. On remarquera que la différence de niveau n’est que de 4 ni. 35 c. entre la partie inférieure du conglomérat à silex, base du tertiaire de Renaix et celle de la couche similaire d’Amougies la pente n’est donc que de 0 m. 72 c. par ldlom. Nous avons des raisons qui nous portent à croire qu’elle augmente sensiblement vers l’Ouest, à partir d’Escanaffles. Ce puits fournit de l’eau en quantité suffisante pour les besoins de l’établissement. Comme la base du tubage est engagée dans le silex, il n’est pas à craindre que le puits vienne jamais à s’ensabler. D’après les renseignements qui nous ont été donnés, le landenien offrirait une couche fossilifère assez importante ; nous n’avons pu en découvrir la moindre trace, parmi les débris ou déblais prove¬ nant du puits, qui nous ont été montrés. III. — Puits artésien fln Moulin Rosier, près la station du chemin de fer , à Amougies. C; Long' est, 40 m. Lat. sud, 90 m. Cote de l’orifice + 19.00. FORMATIONS Numéros d'ordre des échantillons. DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. Quater- j ! i Alluvions . )) 00.00 » 19.00 naire. J 1 2 Cailloux roulés . )) » » )) 1 Tûpt pn i 3 Argile ypresienne . . . . )) )> » )) 1 t/I lldll o* 4 Sables verts landeniens . . » » 55.00 — 16.00 Le débit tend à se restreindre et le puits à s’ensabler. On n’a pas suivi les travaux de forage et rien n’a été noté. (>) Origine des coordonnées : le clocher de l’église d'Amougies. — 23 - IV. — Puits artésienle I. Decoclt, bourgmestre, à Berchem. (l) Long, est, 250 m. Lat. sud, 105 m. Cote de l’orifice + 14.50. FORMATIONS Numéros d'ordre des échantillons. DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFONDEUR COTE d’alti¬ tude. de à Quater- i 1 Sables meubles remaniés. . 2.50 00.00 2.50 12.20 naire. ! 2 Alluvions et cailloux . . . » 2.50 » » Tertiaire, j i 5 Argile ypresienne .... » » n » i 4 1 . Sables verts landeniens . . » » 45.00 —50.50 On n’a pas suivi les travaux de forage, ni pris de notes. Il parait qu’on a rencontré, dans les sables verts landeniens, un banc de grès ou de sable agglutiné, très cohérent. Ce banc traversé, l’eau a afflué avec abondance. Actuellement le puits est encore jaillissant; les eaux s’élèvent à 4 m. 10 c. au-dessus de la surface : elles sont légèrement ferrugineuses. (*) Origine des coordonnées: le clocher de l’église de Berchem. — 24 — V. — Puits artésien ée I, le Dr Déliassé. à Berchem. •(•) Long, est, 170 m. Lat. sud, 115 m. Cote de l’orifice + 15.50. FORMATIONS Numéros d’ordre des échantillon*. DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFONDEUR COTE d’alti¬ tude. de à i Quater- j 1 Sables meubles remaniés. . » 00.00 » 15.50 naire. 2 Alluvions . » )) » » 1 Tprliairp ( . 5 Argile ypresienne .... » )) » » ICI lldll C. j 1 4 Sables verts landeniens . . )) » 44.00 —50.50 Les travaux de forage n’ont 'pas été suivis. Aucune note n’a été prise. Quoique distant de 60 m. à peine du puits Decock, celui que nous décrivons fournit des eaux moins abondantes et quelque peu sableuses. (!) Origine des coordonnées : le clocher de l’église de Berchem. — 25 — VI. — Puits artésien de la brasserie Lannean, à Avelghem. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1855. O Long, ouest, 70 m. Lat. sud, 150 m. Cote de l’orifice + 15.50. CO TT ' Z O H ~3 ; ti o S -d _£ en » PROFONDEUR COTE - » Tertiaire.! ! i * Argile ypresienne . . . . » ' » » » 1 5 Sables verts landeniens . . » » 55.00 —57.50 Nous n’avons pu obtenir d’autres renseignements. Le puits est encore en usage, mais il tend à s’ensabler. (*) Origine des coordonnées : le clocher de la nouvelle église d’Avelghem (ne pas confondre avec l’ancienne, dont remplacement est seul renseigné sur la carte). — 27 — VIII, — Puits artésien fle M. Moerman, à Avelghem. {*) Long, est, 120 m. Lat. nord, 700 m. Cote de l’orifice +16.00. m S o H ■< § O SD U “H .• ® a -d _® « © V3 gT3 a •0) 8J a -g S M» s DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFONDEUR COTE d’alti¬ tude. de à 1 Ouater- j 1 naire. j 3 i 4 Tertiaire. { 5 \ 6 1 Remanié de surface . . . Alluvions . Cailloux ....... Argile ypresienne .... Sables îandeniens .... Grès Iandeniens .... )) )) )) » » )) 00.00 » )> » » )) » )) )) )) ï) 55.50 16.00 » » » » —57.50 Nous n’avons pu obtenir de renseignements plus complets. Le puits encore en usage, tend à s’ensabler. (*) Origine des coordonnées : le clocher de la nouvelle église d’Àvelghem (remplacement de l’ancienne église est encore figuré sur la carte). — 28 — IX, — Puits artésien ie la brasserie Lejour (Dr Lecüien), à Pottes. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1879. (*) Long, est, 290 m. Lal. nord, 25 m. Cote de l’orifice -f- 16.50. FORMATION Numéros d’ordre des érhantillons. DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. 1 Sables remaniés .... 2.50 00.00 2.50 u.oo i ' 2 Argile . » » « » 1 i 3 Sables gris verdâtre, lande- Tertiaire. niens ........ » » » » ) 4 Sables gris, landeniens, très 1 1 fossilifères . » » » » 1 5 Gros sable quartzeux blanc, avec grès tendre . )) » 5G.67 — 40.17 Eaux abondantes, légèrement ferrugineuses, jaillissant à 1 m. de la surface. Nous n’avons pu obtenir de renseignements plus précis que ceux indiqués ci-dessus. Il est évident que les travaux n’ont pas dépassé les assises tertiaires. On aura remarqué que le sable vert landenien renferme une couche fossilifère ; on n’a pu nous en montrer le moindre débris. (*) Origine des coordonne'es : le clocher de l’église de Pottes. — 29 — X. — Puits artésien de la Sucrerie, à Esca7iaffles. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1871. (*) Long, est, 100 ra. Lat. 0.00. Cote de l’orifice -f- 13.50 FORMATIONS. Numéros d’ordre des échantil'ons. DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. Quater¬ naire. 1 Sables meubles remaniés . )) 00.00 » 15.50 1 2 Argile ypresienne .... » » » » Tertiaire. 5 Sables verts landeniens . . )) » » » 4 Tuffeau landenien .... » » » n Secon¬ 5 Silex gris,en bancs et concré¬ daire. tions siliceuses, plus ou moins glauconifè.res (crétacé) . . . » » 72.00 —59.50 L’afflux des sables a réduit la profondeur actuelle du puits à 32 mètres. Néanmoins le débit est encore abondant. Il est à regretter que l’on n’ait pas surveillé les travaux de forage. Us eussent fourni, vu la profondeur considérable du puits, des rensei¬ gnements d’un grand intérêt. (*) Origine des coordonnées : le clocher de l’église d’Escanaffles. — 30 — PLANCHETTE D’ANSEGHEM, XXIX/3. PUITS ARTÉSIENS FORÉS JUSQU’A CE JOUR DANS LES LIMITES DU TERRITOIRE DE LA PLANCHETTE. Il n’a été foré et il n’existe jusqu’à présent aucun puits artésien sur le territoire compris dans les limites de cette feuille. PLANCHETTE DE FLOBECQ, XXX/5. PUITS ARTÉSIENS FORÉS JUSQU’A CE JOUR DANS LES LIMITES DU TERRITOIRE DE LA PLANCHETTE. Sauf à Ellezelles (*), où une tentative avortée a été abandonnée à la profondeur de quelques mètres, sans avoir rien montré qui fût digne d’être mentionné, aucun puits artésien n’a été foré jusqu’à présent sur le territoire compris dans les limites de la planchette. PLANCHETTE D’AUDENARDE, XXIX/4. PUITS ARTÉSIENS FORÉS JUSQU’A CE JOUR DANS LES LIMITES DU TERRITOIRE DE LA PLANCHETTE. Pour la facilité des recherches, nous reproduisons ici la coupe du puits artésien de la gare d’Audenarde, communiquée par notre collègue, M. le baron O. van Ertborn qui en a exécuté le forage. Nous extrayons les détails qui suivent des publications de la Société (2). (*) Puits de la brasserie Moreau. Les coordonnées, à compter de la tour de l’église d’Ellezelles, sont : Long, ouest, 170 m. Lat. sud, 2o. Cote de l’orifice-j- 51.50. Profondeur absolue 10 m., dans les alluvions. (2J Annales de la Société Géologique de Belgique. Communication sur le terrain tertiaire d’Audenarde, par M. le baron O. van Ertborn, p. XLVII, 1874. — 31 — I. — Puits artésien de la gare, à Audenarde. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1874. (*) Long, ouest, 490 m. Lat. nord, 745. Cote de l’orifice + 13.50. CO JS O H ■< g es o U* Numéros d'ordre des échantillons. DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. ! 1 Terrain rapporté . 1.50 00.00 1.50 12.00 2 Terre végétale . 0.50 1.50 1.80 11.70 5 Limon jaune . 0.90 1.80 2.70 10.80 S- Sable jaunâtre glauconifère . . 1.05 2.70 5.75 9.75 *« , 5 Sable un peu argileux grisâtre . 5.10 3.75 8.85 - 4.65 tZ O) G Sable argileux, vert grisâtre, glau¬ w conifère . G. 90 8.85 15.75 — 2.25 © 7 Gravier fin . 0 20 15.75 15.95 — 2.45 8 Même sable que le numéro 6 . . 2.95 15.95 18.90 — 5.40 l 9 Gravier . 1.20 18.90 20.10 — 6.60 10 Argile sableuse , tendre f gris verdâtre . 3.90 20.10 24.00 —10.50 11 Même couche, moins sableuse et s plus plastique . 20.50 24.00 44.50 —31.00 12 Argile très compacte, bleuâtre . 15.50 44.50 58.00 —44.50 S-* \ 15 Sable vert, argileux, glauconifère. 2.00 58.00 60.00 —46.50 Cl» H ; U Sable vert, fin, glauconitère, très fluide . 60.00 63.50 —48.00 15 1 Argile plastique verte .... ? 63.50 ? —50.00 Le levé géologique de la planchette d’Audenarde, que nous venons de terminer, et les sondages profonds que nous avons exécutés dans le lit de l’Escaut, à Eyne et dans les travaux de dérivation, à Leupegem, nous amènent à rapporter : Les nos 1 à 9 au quaternaire. P) Origine des coordonnées : la tour de la collégiale d’Audenarde, — 32 — Les nos 10 et 11 à l’argile ypresienne, sableuse, à poussière de mica. Le n° 12 à l’argile compacte du même système. Les nr* 13 et 14 au système landenien supérieur ; et Le n° 15 au tuffeau du landenien inférieur. Le forage d’Audenarde, poussé à 50 mètres sous le niveau de la mer, n’est pas sorti des assises tertiaires, tandis que le puits Rosier- Allard nous montre la base du système landenien, à la cote — 23.35, à Renaix. On sait que la distance, à vol d’oiseau, qui sépare les deux puits, est de 11 kilom. (10980 m.) : la différence de niveau étant 24m55 entre les deux points, il s’ensuit que la pente est de plus de 2m24 par kilom.; la moyenne, calculée pour toute la région, oscille entre 3 m. 50 c. et 4 m. — 33 — IL — Puits artésien ftn château, à Cruyshautem. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1878. (*) Long, est, 165 m. Lat. nord, 170 m. Cote de l’orifice + 52.00. FORMATIONS. Numéros d’ordre des échantillons. DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFONDEUR COTE D’ALTI¬ TUDE. de à £ . 1 - 2 1 Remanié de surface . 1.00 00.00 1.00 51.00 CZ ' 3 CZ / 1 2 Àlluvions sableuses, avec sphé¬ ®=j 1 roïdes de limonite concrétionnée . 2.20 1.00 5.20 17.80 1 5 Argile sableuse, plastique, gris terne, gris jaunâtre quand elle est c 1 altérée, passant à l’argile sableuse, . 5. (s) » |*. 20. O » P. 20. — 37 — TERRAINS TERTIAIRES. Le conglomérat à silex a été traversé : A Renaix, puits Rosier-Allard ('), à la cote . —23.00 A Amougies, puits Sturbaut (2), à la cote . . —27.50 Le tuffeau landenien existe : A Renaix, puits Rosier- Allard (3), à la cote. . — 21.00 A Amougies, puits Sturbaut (*), à la cote . . — 26.50 A Escanaffles, puits de la sucrerie(5), à une cote incertaine. A Audenarde, puits de la gare (6), à la cote . —48.00 Les sables verts landeniens (7) se rencontrent : A Renaix, puits Dupont, frères (s)', à la cote . — 4.50 » » Rosier-Allard (9), à la cote. . — 5.00 » » Dopchie-Vermeulen(10),à la cote — 5.50 A Amougies, puits de la sucrerie (H), au-dessus de la cote . — » puits Sturbaut (12), au-dessus de la cote— » )> du moulin Rozier (13), » — A Berchem, puits Decock (u), » » » Dehasse (,s), » A Avelghem, puits Launeau (l6), » » » Maas (17), d » » Moerman (1S), » A Pottes, » Lejour (19), » A Escanaffles, puits de la sucrerie (20), » A Audenarde, » de la gare (21), » — Les cailloux base du système ypresien : A Renaix, puits Dupont (**), à la cote . . . — » » Rosier-Allard (23), (un caillou) » — A Amougies, puits Sturbaut (2l), ». . . . — 15.50 14.50 -16.00 30.50 30.50 32.00 37.50 37.30 40.17 59.50 44.50 4.50 4.90 14 50 0) Voir ci-dessus p. o (-) id. p. 20. (3; id. p. 5. (*) id. p. 20. (*) id. p. 29. (a) id. p. 31. f7) Sables d’Ostricourt de M. Gosselet et des ge'ologues français. (8) id. p. 4. (9) id. p. o. (,0) id. p. 14. (u) id. p. 19. (12) id. p. 20. (t3) id. p. 22. (l*) id. p. 23. (i5) id. p. 24. (16) id. p. 23. (17j id. p. 26. (t8) id. p. 27. p9) id. p. 28. (20) id. p. 29. (S1) id p. 31. (22) id. p. 4. (23) id. p. 3. (*<) id. p. 20. — 38 — Enfin Y argile subschistoïde , compacte, ypresienne, s’élève : A Renaix, puits Dupont (*), jusqu’à la cote. » )) Rosier-Allard (2), » A Amougies, puits Sturbaut (3), » A Audenarde, » de la gare (l), » A Cruyshautem » du château (s), î> 6.50 8.00 3.50 — 31 00 -28 00 AGE, COMPOSITION & ALLURE DES SUBDIVISIONS STRATIGRAPHIQUES. TERRAINS PRIMAIRES. Nous n’avons obtenu aucun renseignement positif, relativement au terrain primaire. D’après les données recueillies, il y a lieu de présumer que les travaux de forage du puits Ve Thomas (Magherman), à Renaix (6), ont rencontré les éléments désagrégés de surface de ces terrains et peut-être la partie supérieure, en place, de la formation, à 55 mètres environ sous le niveau de la mer (7). - Malheureusement les observations qui nous ont été transmises concernant ce puits, ne nous paraissent pas offrir toutes les garanties de sécurité. TERRAINS SECONDAIRES. Le crétacé, qui représente seul, dans la région, les terrains secondaires, est très incomplet, très réduit et fort peu épais; ses assises les plus élevées manquent. Les étages supérieurs, dissous, désagrégés, ont été soumis à faction de puissantes érosions, qui ont opéré l’ablation des éléments fins, appartenant aux termes les plus récents. p) Voir çi-dessus, p. 4. (2) id. p. 5. (3) id p. 20. (4) id. p. 30. (5) id. p. 33. (°) id. p 13. {’) Ce sont les « pierres » du n° 7, loc. cit. — 39 - Ainsi, on ne voit pas trace du sixème étage (4) et le cin¬ quième (2) manque absolument ; le quatrième étage (3) est représenté par la craie glauconifère de Maizières (Gris des mineurs ), le silex en bancs de St-Denis (Rabots), bien caractérisé et l’on a atteint les marnes (4) à concrétions siliceuses (Fortes toises), qui n’ont pas été traversées. La craie glauconifère de Maizières (5), pour autant qu’on puisse en juger par les échantillons, plus ou moins remaniés et impurs que la tarière a ramenés, est composée d’éléments fins, très chargés de glauconie ; cette roche, d’un blanc verdâtre, passant au jaune verdâtre, fait effer¬ vescence dans les acides, n’abandonnant que la glauconie, le sable et un faible résidu : la couche est fort peu épaisse. Le silex de St-Denis (6) forme des bancs massifs, assez volumineux ; blanc grisâtre et gris sombre vers le centre, il est profondément altéré vers les bords, où l’on remarque quelques grains, assez gros de glauconie d’un vert clair, irrégulièrement disposés. D’innombrables spiculés de spongiaires, offrant les formes capricieuses que l’on sait, se montrent disséminés, en masses enchevêtrées, dans la pâte siliceuse. La marne sous-jacente est blanchâtre ou gris blanchâtre et renferme un certain nombre de grains très fins de glauconie. (*) Tuffeau de Ciply et poudingue de la Malogne de MM. Briart et Cornet. Tuffeau à Hemipneustes striato-radiatus de M. Gosselet. (2) Craie phosphatée de Ciply, poudingue de Cuesmes, craie de Spiennes, craie blanche de Nouvelles, d’Obourg, de Trivières et de St-Vaast des mêmes auteurs. (3) Des auteurs cités ci-dessus ; partie inférieure du Danien et du Sénonien de M. Gosselet et des géologues français. (*) Marne à Terebratulina gracilis, niveau supérieur des mêmes géologues (s) Niveau inférieur de la même zone, auct. cit. (6) Quatrième étage de MM. Briart et Cornet. Marne à Inoceramus labiatus de M. Gosselet. - 40 — Les concrétions siliceuses, blanc légèrement bleuâtre, sont très bien caractérisées, tant au point de vue de la forme extérieure tourmentée, que par la composition de la roche et l’altération profonde, l’épaisseur de la croûte cariée qui l’enveloppe ; la partie centrale des concrétions est gris bleu terne ; quelques rares points de glauconie y apparaissent comme noyés. Il est impossible de ne pas reconnaître, dans ce dépôt crétacé, la continuation des Fortes toises qui affleurent au nord de Tournai ; tous les caractères sont reproduits dans les roches des deux localités, avec la plus rigoureuse exactitude. On sait qu’aux limites extrêmes nord, du terri¬ toire précité, où nous avons relevé les derniers affleu¬ rements (*), les Fortes toises reposent directement sur le calcaire carbonifère et n’offrent, comme vraisemblablement ici, qu’une très faible épaisseur. TERRAINS TERTIAIRES. Nous n’avons pu découvrir aucune trace de formations continentales prétertiaires; le soi végétal, qui a dû exister, ayant été évidemment entraîné par les eaux, avec les éléments fins , désagrégeables , appartenant aux étages crétacés supérieurs, disparus. Toutefois des traces, des témoins sont restés de ces assises ruinées et faction des eaux météoriques s’est manifestée, d’une façon indéniable, dans la formation du conglomérat à silex. Conglomérat à silex. Le conglomérat à silex, dont la masse principale est constituée, comme l’indique son nom, par les silex de la craie blanche (2), remaniés sur place, est bien caractérisé dans nos forages. Les fragments ont la forme tourmentée, (*) Sur le territoire de Kain, au pied du Mont de la Trinité (St-Aubert). (2) Cinquième étage de MM. Briart et Cornet. Sénonien de M. Gosselet. % - 41 - irrégulière, propre au silex du cinquième étage (*), sont profondément corrodés et non roulés, recouverts d’une patine blanche ou verdâtre, et en tout semblables à ceux qui s’observent, au même niveau, dans les affleurements bien connus de Mons et de Tournai. Le conglomérat renferme encore quelques autres élé¬ ments : de petits cailloux de quartz hyalin, de gros grains de quartzite laiteux, des psammites landeniens et il s’y trouve accidentellement du phtanite houiller (2). Les éléments sont disposés par ordre de densité et de volume : les plus gros à la base, les plus petits et le gravier à la partie supérieure. La pâte qui enveloppe les silex, est un mélange de tuffeau landenien, d’argile et de sable glauconifère, plus ou moins marneux; elle forme avec les graviers un magma plastique, gris verdâtre et vert noirâtre foncé. La puissance constatée de ce résidu d’altération, de cet antique quater¬ naire est de 0,35, à Renaix. Son aire d’extension, très développée , embrasse , comme on sait, la Flandre fran¬ çaise (5), nos Flandres, la basse et la moyenne Belgique (4) et l’on croit avoir reconnu des traces de ce dépôt, dans certaines parties de la haute Belgique et de l’Ardenne française (5). (*) Briart et Cornet. Craie brune phosphatée de Ciply et poudingue de Cuesmes ; craie grossière de Spiennes ; craie blanche de Nouvelles ; craie blan¬ che d’Obourg ; craie blanche de Trivières ; craie blanche de St-Vaast. Sénonien et Turonien (pars) de M. Gosselet. (2) Nous avons recueilli, dans le conglomérat à silex, un petit fragment de phtanit© houiller, au puits Rosier-Allard, à Renaix, et nous en possédons un autre qui provient du puits Sturbaut, à Amougies. (3) M. Dewalque. Prodrome d’une description géologique de la Belgique, p. 492. M. Gosselet. Esquisse géologique du Nord de la France , etc., p. 286. (*; Nous l’avons observé à Mons, il existe à Bruxelles, etc, (5) M. Ch. Barrois. Sur Vëtendue du système tertiaire inférieur dans les Ardennes et sur les argiles à silex. Extrait des Annales de la Soc, géol. du Nord, t. VI, juillet 1879. — . 42 — Nous n’hésitons pas à nous ranger de l’avis de M. Gos- selet (*). Le savant géologue français considère cette formation comme constituée, dans sa masse principale, par des éléments crétacés, remaniés sur place et lui assigne, par conséquent, une origine prétertiaire. SYSTÈME MONTIEN. Les divers termes de ce système ne sont pas représentés dans la région ; il en est de même des dépôts qui cons¬ tituent le Heersien de Dumont. SYSTÈME LANDENIEN. Le tuffeau, qui forme la partie inférieure du système dans la région qui nous occupe, est une formation marine, plus ou moins sableuse, suivant la localité, très glauconi- fère, gris verdâtre, à éléments très fins, sauf vers le bas ;■ il renferme des parties calcareuses, offre des traces d’argile, brun violet, et quelques grains de gravier quartzeux à la base. Cette roche est identique, comme composition minéra¬ logique et faciès, aux échantillons provenant de la grande tranchée d’Ormont (2), dont nous avons parié ailleurs (3). Peu épais, peu développé dans la région, rarement fossilifère, le tuffeau semble altéré à la partie supérieure et passe insensiblement au sable glauconifère sus-jacent. Les sables verts landeniens (4) sont trop connus pour que nous nous arrêtions à les décrire; ceux qui ont été rencontrés dans les travaux que nous renseignons, sont (f) Esquisse géologique, IIIe partie, p. 286. (2) Nouvellement ouverte, pour le passage de la voie ferrée de Tournai, au pied du versant sud-ouest du Mont de la Trinité (Sl-Aubert). (5) Notice sur un puits artésien foré à Renaix , p. 17, en note (*j Etage supérieur du système landenien de M. Dewalque. Sables d'Ostri- court de M. Gosselet. — 43 remarquables par la finesse de leur grain , l’abondance et la conservation de la glauconie. Nous avons signalé plus haut les parties cohérentes, concrétionnées en grès plus ou moins friable, qu’on y rencontre, et les lentilles d’argile schistoïde qui marquent le contact du système ypresien sur la partie supérieure de ces sables. On a vu qu’ils étaient très lavés et absolument meubles à ce niveau, comme on peut le constater directement dans les belles coupes de la tranchée d’Ormont et du cimetière de Kain, au pied du versant sud-ouest (‘) du Mont de la Trinité. SYSTÈME YPRESIEN. La base du système nous a offert, en deux points seule¬ ment (2), des cailloux roulés. Ceux-ci sont généralement, comme ceux du bassin de Londres, d’un petit volume, plats, allongés, noirs ou bruns, non patinés, presque polis, lustrés, ainsi que le sont d’ordinaire les roches qui ont été longtemps frottées par le vent ou par l’eau. Partout dans nos forages, l’argile schistoïde compacte renferme à sa partie inférieure des amas lenticulaires, ou des couches ondulées, de sable glauconifère landenien d’une faible épaisseur. Nous avons signalé un bon affleu¬ rement, qui n’a pas encore été visité par les géologues, où ces contacts, ces dispositions et cette allure peuvent être directement observés (5). Enfin chacun sait que l’argile compacte passe, par tran¬ sition insensible, à l’argile sableuse, à poussière de mica, qui marque en profondeur, dans la région, la limite des terrains directement observés par Dumont. (*) Note sur un forage exécuté à Renaix, p. 17, en note. Nous publierons ultérieurement la coupe de cette intéressante tranchée. (2) Dans le forage du puits Dupont, décrit par nous, op, cit. p. 10, et dans celui du puits Sturbaut, cité plus haut, p. 20. (5) Tranchée d’Ormont, déjà citée. — 44 — PALÉONTOLOGIE. Sauf les horizons fossilifères, rencontrés dans les travaux du puits Dupont à Renaix (4), dont nous avons donné le détail, signalé l’importance et indiqué les relations, dans la notice explicative qui accompagne le levé géologique de la planchette de Flobecq (2), il n’a été recueilli aucun fossile dans les autres forages qui font l’objet de cette étude. Toutefois le tuffeau landenien du puits Sturbaut, à Amougies (3), a offert une zone où se pressaient de nom¬ breuses coquilles, et les sables verts landeniens, ont montré une couche, très fossilifère, au puits Lejour, à Pottes (4) ; malheureusement, rien n’a été recueilli (5). HYDROGRAPHIE SOUTERRAINE. Nous n’avons à nous occuper, dans ce travail, que des nappes aquifères du sous-sol, dont l’existence est révélée par les forages des puits artésiens. Quant aux autres niveaux, au nombre de sept, qui s’observent dans les assises supérieures de la contrée, nous nous bornerons à rappeler qu’ils sont décrits in extenso dans la notice explicative de Flobecq (6). Les niveaux aquifères dont il nous reste à parler, sont (*) Note sur le forage d’un puits artésien exécuté à Renaix. Liège, 4882. Extrait des Annales (Mémoires) de la Soc. géol. de Belg., t. X. (2) Notice explicative du levé géologique de la planchette de Flobecq, p. 7. (5) Voir ci-dessus p. 20. (4) id. p. 28. (B) Partout où il a été creusé des puits artésiens nous nous sommes enquis dès déblais provenant de ces forages et lorsqu’ils existaient, ou quand il en restait encore des traces, nous les avons toujours soigneusement examinés. Si remaniés qu’ils puissent être, ces déblais fournissent souvent de pré¬ cieuses indications et des révélations inattendues à un observateur attentif. (6) Op. cit., p. 7. — 45 — au nombre de deux : le premier se trouve au contact des systèmes ypresien et landenien, dans les sables verts ; le second existe dans le conglomérat à silex, entre la base des assises tertiaires et les bancs de silex du crétacé. L’un et l’autre s’étendent à une surface considérable, offrent une grande constance, fournissent des eaux abondantes et de bonne qualité. Le niveau supérieur, quoique le moins riche des deux, est le plus généralement exploité ; c’est lui que l’on recherche et il alimente, à quelques exceptions près, tous les puits artésiens de la région. Ce choix est déterminé, comme nous allons le voir, par diverses causes. En effet, tant que les travaux se poursuivent dans les assises inférieures ypresiennes, il n’y a guère d’accidents à redouter; le creusement est aisé dans l’argile ; tandis que les sondeurs, mal ou incomplètement outillés, re¬ doutent partout la traversée des sables meubles lande- niens (*). Ces difficultés pratiques ont fait, jusqu’à présent, arrêter presque tous les travaux de sondage au sommet des sables verts. L’inconvénient qui résulte du choix de ce niveau, incon¬ vénient que l’on entrevoit déjà, ne tarde guère à se manifester; les eaux sont rarement pures, souvent elles montent chargées de sable glauconifère, qui fatigue beau¬ coup et use rapidement les pompes; les puits finissent toujours par s’ensabler au point de rendre le débit absolu¬ ment insuffisant et de devenir par conséquent inutiles (2), La nappe inférieure, au contraire, qui tend, lorsque l’épaisseur du crétacé est très faible, réduite au seul conglo¬ mérat, à se confondre en certains points avec le puissant (*) Les sables boulants des ouvriers. C2j Le puits de la sucrerie d’Escanaffles était, dans le principe, profond de 72 m.; actuellement la profondeur est réduite, par l’afflux des sables, à 32 m. — 46 — niveau d’eau qui couronne le sommet des terrains pri¬ maires, la nappe inférieure, disons-nous, est sans conteste préférable en tous points. Ses eaux, tamisées dans le gravier, sont abondantes, d’une pureté sans égaie et suffisent à tous les besoins de l’industrie. La présence des bancs de silex, en fournissant un solide appui pour asseoir le tubage, permet d’éviter l’envahissement des sables, assure un service régulier, un débit constant et la sécurité pour un temps indéfini. Il nous resterait, pour compléter cette étude, à dire quelques mots de l'allure générale des assises de la région. Ces vues d’ensemble, qui sont la synthèse de nos observations de détail et la conclusion de nos recherches, sont exposées, in piano, dans notre notice explicative du levé géologique de la planchette de Flobecq, dont elles forment l’introduction. Nous espérons que la Commission de contrôle, entre les mains de laquelle ce travail est déposé depuis le mois d’avril, ne tardera pas à en ordonner l’impression. Octobre 18S3. TABLE DES MATIÈRES. Exposé . Planchette de Renaix, XXIX/8 . I. Puits Dupont, à Renaix . II. » Rosier-Allard, à Renaix . III. » Massez, »... . . IV’. » Dopchie-Vermeulen, » . V. » Ve Thomas (Magherman), à Renaix . VI. » Cyr-Cambier, » . VII. » de la barrière de fer, lez-Renaix . VIII. » du château, à Quaremont . Planchette d’Avelghem , XXIX/7 . I. Puits de la sucrerie à Amougies . II. » Sturbaut, » ........ III. » du Moulin-Rosier, » . IV. » Decock, à Rerchem . ; . . . V. » Dehasse, » . . . VI. » Launeau, à Avelghem . VII. » Maas, » . . VIII. » Moerman, » . . IX. » Lejour (Dr Lechien), à Pottes . X. » de la sucrerie, à Escanaffles . Planchette d’Anseghem, XXIX/3 . . Planchette de Flohecq, XXX/5 . . Puits Moreau, à Ellezelles . . . Planchette d’Audenarde, XXIX/4 . I. Puits de la gare, à Audenarde . II. » du château, à Cruyshautem . III. » de la distillerie (Stokery), à Peteghem . IV. » van Merhaeghe, à Elseghem . . . Observations générales . . Age, composition et allure des subdivisions strati graphiques . . Paléontologie . Hydrographie souterraine . Pages. 3 4 4 3 43 44 45 46 47 48 4 9 49 20 22 23 24 25 26 27 28 29 30 30 30 30 34 33 34 35 36 38 44 44 NOTE SUR LA VÉRITABLE ORIGINE DE LA DIFFÉRENCE DES DENSITÉS D’UNE COUCHE DE CALCAIRE dans les parties concaves et dans les parties convexes d’un même pli; PAR W. SPUI\G. J’avais montré, il y a quelques années (*), que la densité d’une couche d’un terrain n’était pas la même dans les parties concaves et dans les parties convexes d'un même pli. En déterminant, à cette époque, le poids spécifique des masses de calcaire dévonien enlevées à une couche pliée en S, j’avais trouvé un poids spécifique un peu plus élevé pour les échantillons pris dans les parties concaves du pli que pour ceux des parties convexes. Voici, en effet, les résultats numériques obtenus : I 11 Echantillons pris dans les parties concaves du pli . 2,7060 2,6958 Echantillons pris dans les parties convexes du pli . 2,7026 2,6707 Différences : 0,0054 0,0229 Les déterminations avaient eu lieu sur des masses de (*) Annales de la Société (jéolofjuiue de Belgique, t. VI, MÉM : p. 45 ; 1879. — 49 — matière suffisantes pour reculer les erreurs inévitables des observations jusqu’au cinquième chiffre décimal, de ma¬ nière que les différences des poids spécifiques, bien que faibles, devaient être regardées comme réelles. J’avais conclu de là que le plissement des couches de cal¬ caire dévonien avait probablement eu lieu après leur soli¬ dification ; c’était, m’avait-il semblé, la seule hypothèse qui pût rendre compte de l’ordre des différences rappelées. Récemment, en poursuivant mes recherches physico¬ chimiques sur faction de la pression sur les corps solides, j’ai eu l’occasion de m’assurer que, contrairement à ce que l’on avait cru généralement jusqu’ici, la pression seule n’a¬ menait jamais une condensation permanente de la matière, même si elle se trouvait portée à 20000 atmosphères (*). Chaque fois que le poids spécifique d’un métal ou d’un autre corps solide augmentait, à la suite d’une pression exercée sur lui, c’est que la masse comprimée avait présenté des cavités plus ou moins grandes. Tous les métaux jouissant de la propriété de dissoudre des gaz quand ils sont à l’état fondu et de les abandonner incomplètement pendant la solidification, conservent, disséminées dans leur masse, des bulles pleines de gaz dont la présence rend impossible la connaissance de leur vrai poids spécifique. Il faut, au préa¬ lable, écraser toutes ces bulles à l’aide de la pression, et alors seulement on obtient des résultats constants dans les déterminations des poids spécifiques. Les corps qui, fondus, ne dissolvent pas de gaz, conservent leur densité malgré la pression qu’on leur fait supporter. En un mot, les corps solides sont compressibles à la manière des liquides et des gaz, ils sont comme eux doués d’une élasticité parfaite. Ceci étant, on doit se demander si les différences que j’avais constatées dans les poids spécifiques des masses de (*) Bulletin de i Académie de Belgique (3), t,. VI, novembre 1883. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 4 — 50 — calcaire dévonien, conservent une signification réelle au point de vue des conclusions auxquelles elles avaient con¬ duit. Il serait évidemment sans fondement de penser que le calcaire dévonien ferait exception à la règle générale et qu’il serait, lui, compressible d’une manière permanente , tandis que les autres corps ne le seraient pas. Le plissement d’une couche de calcaire solide a dû s’opérer comme le plissement d’un corps quelconque, sans qu’il se réalise nulle part une condensation ou une dilatation véritable et permanente de la matière. Il se pourrait donc que les dif¬ férences auxquelles je fais allusion, fussent seulement accidentelles et dues à une variation brusque dans la composition de la roche. Cependant il n’en est rien ; ces différences proviennent, elles aussi, de ce que la partie convexe de la roche renferme plus de cavités que la partie concave. Pour fixer ce point, je me permettrai d’appeler l’attention sur une étude que M. C. W. Gümbel a entreprise en 1880 (*) afin de s’assurer, lui aussi, si le plissement des roches avait eu lieu avant ou après leur solidification. C’est bien là la question que j’avais posée en 1879. On verra que M. Gümbel arrive, par une voie complètement différente de la mienne, exactement aux mêmes conclusions, savoir : que le plissement des terrains a eu lieu après leur solidification. En outre, son travail montre que la densité des roches est plus faible dans la partie convexe d’un pli que dans la partie concave. En un mot, il permettra de montrer comment mes observations sur la variation des densités des roches s’accordent avec celles de l’incompressibilité permanente de la matière. Les roches de calcaire noir de Varennes, des environs du lac de Côme et du lac de Lugano, présentent, sur un espace (*) Das Verhalten der Schichtgesteine in gebogenen Lagen. Sitzimgsbericht der math : phys : Classe der Münchener Akademie der Wissenschaften , 1880, p. 09G. restreint, des plis prononcés en nombre considérable. Elles sont cependant compactes et, ne montrant rien à l’œil nu qui puisse faire croire que leur plissement a eu lieu lors¬ qu’elles étaient déjà solidifiées, elles offrent, pour l’étude de la question posée, des matériaux très favorables. M. Gümbel a recueilli une grande quantité d’échantillons de ce cal¬ caire dans les plis les moins fissurés et il les a examinés, en lames minces, à l’aide du microscope. Il découvrit, dans les parties externes des plis, une abondance extraor¬ dinaire de cavités, de fissures et de stries montrant, à suffi¬ sance de preuves, que la courbure de la roche avait été accompagnée d’une véritable pulvérisation. Ainsi il trouva des blocs de calcaire comptant, par centimètre cube, 90000, 160000 et même 640000 fragments quand ils avaient été prélevés dans des plis dont les rayons étaient respective¬ ment lm, 0m30 et 0ml5. Dans les parties concaves des plis, les fragments étaient plus pressés les uns contre les autres, mais, dans les parties convexes, il demeurait des vides que les incrustations des eaux d’infiltration ne parvinrent jamais à boucher complètement. Toutes ces circonstances montrent bien que le plissement de ces roches doit avoir eu lieu après leur solidification complète, et aussi que les parties convexes des plis doivent présenter une densité apparente plus faible que les autres. En résumé, mes premières observations sur les poids spécifiques des roches se trouvent complètement confirmées par les recherches microscopiques de M. Gümbel. Bien que le calcaire ne subisse pas une condensation permanente dans les parties pressées d’un pli, il présente cependant des changements de densité parce que ces régions convexes sont plus riches que les autres en cavités microscopiques. Tout s’accorde, en un mot, à montrer que le plissement des terrains a eu lieu après leur solidification. ÉPOQUE QUATERNAIRE. DE L’EXTENSION DES DÉPÔTS GLACIAIRES DE LA SCANDINAVIE ET de la présence des blocs erratiques du Nord dans les plaines de la Belgique, PAR É. DELVAUX. . le soleil n’envoyait ses rayons que sur des montagnes glacées;.... EDDA SÆMUNDARHINNS FRÔDA. Voluspâ, V. 4. (( Sans la géologie, la topographie et la géographie sont comme des lettres closes ou des corps sans âme ; elles restent en quelque sorte silencieuses et mortes, tant que l’induction de l’observateur ne les a pas ranimées et fait parler de manière à en arracher des pages précises de leur histoire (1). » Comme on aime à orner parfois d’un beau marbre, arraché à la Grèce, le péristyle de la plus simple demeure, ainsi nous avons emprunté à M. Daubrée, pour les placer en tète de la présente étude, ces lignes, où notre pensée (*) Daubrée. Études expérimentales pour expliquer les déformations et les cassures qu’a subies l’écorce terrestre. Annuaire du Club Alpin français. IXe année. Paris, 4882, p. 333. — 53 - prend plaisir à s’incarner, heureuse de revêtir, ne fût-ce que pour un instant, ces formes harmonieuses et belles qui sont familières au langage et au génie du maître. L’époque quaternaire, dont nous allons nous occuper, quoiqu’elle soit, pour ainsi parler, tout à fait rapprochée de nous, n’en est, on voudra bien le reconnaître, guère mieux, ni plus connue (4). Tout au contraire, cette étude on hésite à l’aborder. Les géologues semblent s’être attachés de préférence à scruter les profondeurs les plus lointaines du passé, comme s’ils eussent craint de voir ces vénérables mo¬ numents, ces précieuses reliques, s’évanouir tout à coup et disparaître, en emportant leur secret. Peut-être aussi poussés par cette curiosité inquiète qui fait que l’homme aime à se pencher sur les abîmes.... De sorte que la re¬ cherche des derniers grands phénomènes naturels, qui ont affecté la plus grande partie de la surface du globe que nous habitons, survenus en des temps plus rapprochés, dont on sait avoir toujours les manifestations sous la main, a été quelque peu délaissée, alors qu’elle eût offert les éléments d’une des plus belles études qui se puissent concevoir (“2) et comme une transition naturelle, comme (*) M. Mourlon a mis un soin scrupuleux à rendre compte, dans la Géologie de la Belgique, de tous les travaux parus, à l’époque de la publication (5 février 1881). Son livre, répertoire complet et véridique témoin de l’état de la science belge à cette date, qui ne néglige la mention d'aucun fait nouveau, si subrepti¬ cement introduit qu’il fût dans la science par ses auteurs, n’a pas réussi à trou¬ ver une citation, à dire un mot sur la question qui fait l’objet de cette note. (2) Depuis peu de temps toutefois, l’étude des terrains quaternaires a obtenu quelque regain de faveur : parmi les derniers travaux qui ont été publiés récemment tant en France, en Angleterre qu’en Belgique, nous citerons les observations de MM. de Mercey, Ch. Barrois, Ladrière; les dernières publi¬ cations de -M. P. Cogels, le résumé du livre de M. J. Geikie, fait surtout au point de vue de la Belgique, par M. le baron 0. van Ertborn et enfin les traités de MM. A. de Lapparent et A. Geikie qui présentent la synthèse de nos connais¬ sances actuelles. — 54 — une avenue d’un accès facile et sûr pour passer de la con¬ naissance des faits de l’ordre actuel à celle des phénomènes des âges qui les ont précédés. L’objet de cette note est d’exposer succinctement la découverte, dans les plaines de notre pays, d’un certain nombre de blocs de granité, ainsi que les raisons qui nous les font rapporter au dépôt erratique du Nord et d’esquis¬ ser quelques-unes des déductions que l’on peut tirer de certains phénomènes qui ont dû se manifester sur notre sol, pendant la période glaciaire (1). Ce travail renferme donc deux éléments distincts : des faits que nous essayons de rendre avec exactitude et des interprétations sur les¬ quelles nous sollicitons le jugement des hommes compé¬ tents, nous gardant, tout particulièrement, de les offrir comme des solutions définitives. On sait que Dumont arrêtait les limites du dépôt Scan¬ dinave, dans la Gueldre, un peu à l’ouest de Wesel. Quand on jette les yeux sur la carte géologique de la Belgique et des contrées voisines, publiée, en 1849, par l’éminent stratigraphe, on voit qu’il fait passer par Paderborn, En- witte, Soest, Unna, Dortmund, Essen, Rheinsberg, Alpen, Xanten, Calcar, Clèves, Zevenaer, Rheide et Appeldorn, la limite méridionale des blocs erratiques, originaires de la Scandinavie, et que, Alpen, le point où cette ligne s’ap¬ proche le plus près de notre frontière, en est encore éloigné de 67 kilomètres. On se demande pour quelle secrète raison (2) la Hollande (4) Ces données sont extraites d’un travail développé sur le cours infé¬ rieur de nos fleuves, servant d’introduction à Pj Étude géologique du sol de la Flandre. (2) Engelspach-Larivière, qui faisait également venir les blocs erratiques de la Scandinavie, s’était, ce nous semble, beaucoup plus rapproché de la réalité. D’après lui, la limite de l’aire de dispersion de ces blocs comprenait la partie orientale de l’Angleterre, passait en dessous d’Anvers et de là se continuait, occidentale, la partie septentrionale de la Belgique et la mer du Nord ont été laissées en dehors de cette limite, et l’on n’arrive pas à expliquer cette exclusion (*). Nul obstacle en effet, dans l’immense plaine submergée, ne venait arrêter la marche des glaces flottantes. L’ensemble des faits observés nous apprend que pendant la période glaciaire, la péninsule Scandinave (2), sem¬ blable au Groenland actuel (3), était ensevelie sous l’épaisse coupole des glaces boréales, dont on peut faire remonter la formation à la fin de l’époque tertiaire, et que d’immenses glaciers, prenant leur origine dans les solitudes du pôle, descendaient, en rayonnant, du sommet des montagnes et projetaient, en tous sens, des digitations palmées, dont la puissance et l’étendue étaient proportionnelles à l’impor¬ tance de leurs champs de névé et à la profondeur même de leurs vallées. De l’extrémité inférieure de ces fleuves congelés se détachaient des banquises, qui labouraient le fond des vers l’est, à travers les plaines de la Campine, de Groningue et de l’Overijssel, etc . Considérations sur les blocs erratiques, etc., 1829. in P. Cogels. Contribu¬ tion à l’étude paléontologique et géologique de la Campine, p. 13. Extiait des Bulletins de la Société royale malacologique de Belgique, t. XVI, 1881. (*j Lorsque les blocs cessent d’être visibles à la surface, on les trouve à une faible profondeur ; Staring rapporte qu’on ne peut ouvrir une tranchée, creuser un fossé, sans les rencontrer en grand nombre. Staring, Voormaals in Thans, p. 93. (2) Christiania est à la même latitude, 60° N., que le cap Farwell, qui ter¬ mine le continent groënlandais. (3) Ce vaste continent, dont l’étendue dépasse peut-être celle de l’Amérique du Sud, offre, comme on sait, une surface inclinée vers l’est en pente douce. D’après les récentes observations de Nordenskjôld (1883), il est enseveli sous une nappe d’eau congelée recouverte par des montagnes de névé. On y voit de nombreux glaciers qui, en arrivant à la mer de Badin, n’ont pas moins de 600 m. d’épaisseur et 6 kilom. de large ; la largeur du seul glacier de Humboldt atteint 141 kilomètres. Les calculs et constatations de M. Helland et des derniers explorateurs, portent la puissance maxima du revêtement glaciaire de ce continent au chiffre énorme de 2000 mètres ! Vid. Quarterly Journal of the geol. Society of London, XXXV, p. 142. — 56 — mers, des glaces flottantes, chargées de gravier, d’argile et de blocs volumineux, qui allaient échouer au loin, dépo¬ ser leurs apports et se fondre. Pour se former une idée de l’aire d’extension occupée par ces dépôts, si on prend le sommet du Ymes Fjell (*) comme centre et si, avec un rayon égal seulement à la distance qui sépare ce point de Moscou (que dépasse cer¬ tainement à l'est le dépôt erratique), on décrit un arc de cercle vers le sud, en marchant de l’est à l’ouest, la courbe ainsi tracée dépassera Lemberg, Vienne, atteindra Trieste, Venise, Milan, embrassera le Mont-Blanc, Lyon, le Mont- Dore, Nantes et, suivant à peu près les limites de la terrasse sous-marine anglo-française, passera au large des côtes occidentales de la Grande-Bretagne. En supposant la surface circonscrite, constituée par une plaine basse, uniformément inclinée et faiblement acciden¬ tée, comme l’est celle de la Russie, cette limite théorique ne s’écarterait guère de la réalité (2); mais il est évident que les croupes ou contre-forts des massifs montagneux qui marquent les confins méridionaux de la plaine Bal¬ tique, ont servi en même temps de barrière aux eaux, n’ont pas permis aux glaces flottantes de déposer plus loin leur charge et que les montagnes du Cumberland et du pays de Galles ont présenté, à l’ouest, un obstacle analogue. De ce coup d’œil sommaire jeté sur la carte, on peut dé¬ duire, à priori, que la solution de continuité du dépôt glaciaire, que l’hiatus signalé par Dumont en notre pays, (l) Altitude 2676 m. Hamar, Norwège. Stieler’s Hand-Atlas, n° 37”, 1874. (*) On se rappelle (Reclus, la Terre U, p. 64) que les glaciers du Caucase ont jadis couvert la mer Noire et se sont étendus jusqu’aux bouches du Danube; actuellement, ne voyons-nous pas, au pôle austral, les glaciers recouvrir des surfaces immenses et l’aire de dispersion des blocs erratiques y atteindre des limites bien autrement éloignées de leur point d’origine que celles dont il est question ici. - 57 - n’a aucune raison d’être; que tout l’espace compris en- deçà des barrières naturelles que nous venons d’indiquer a été couvert par les eaux charriant des glaces, et que la Scandinavie a déversé ses blocs erratiques, ses graviers et son drift, non seulement dans la plaine russso-germa- nique, la Westphalie, les provinces orientales de la Hol¬ lande, où nous les voyons encore, mais que le dépôt a couvert la Néerlande tout entière, la basse et moyenne Belgique, toute la surface de la mer du Nord, comme il s’est étendu sur la côte de Norfolk, où nous le retrouvons. La réalité des faits est venue confirmer ces déductions et, depuis Dumont, la limite tracée par l’éminent géologue a été quelque peu reculée (*). On a trouvé des erratiques au Texel, dans le Zuyderzée, à Wieringen, à Urk et à Schokland (2); à Oudenbosch près de Bréda (5); à Weelde au nord de Turnhout et à Poppel (4); à Postel (5); dans la Groote Heide,au pied des dunes d’Hech- (') Hamy, Ancienneté de l'homme, etc., p. 307 en note, 1870. Consulter aussi : Gümbel, Belt, Croll, Dana, Ramsay, Delesse, Fraas, Belgrand, de Mercey, Lubbock et Wvville Thomson. (2) Staring, Voormals in Titans, p. 93. (s) D’après M Winkler, le bloc d’Oudenbosch, le plus avancé vers le sud- ouest, des blocs erratiques d’origine septentrionale rencontrés en Hollande, est formé de granité gris; long., lni60; larg., dn,40; hauteur, d m.; il est enfoncé à quelques pieds dans le sable; son poids est évalué à 7000 kilogrammes. Con¬ sidérations sur l'origine du Zand diluvium, du sable campinien et des dunes maritimes des Pays-Bas, par T.-C. Winkler. Haarlem, d878. Extrait des Ar¬ chives du musée Tayler, t. V, in P. Cogels, op , cit., p. 16 en note. (4) M. De Wael a constaté, à Weelde, dO kilom. N. de Turnhout, la présence de plusieurs blocs erratiques, dont l’un pesait au moins 200 kilog. Il s’en trouve, d’après le même observateur, de plus volumineux encore dans la même commune, voisine de Wortel, et plus au nord, à Poppel. Bulletin de la Société paléontologique de Belgique, p. 36, séance du S septembre d8D8, in P. Cogels, op. cit., p. d6. (s) En 1836, M. C. Malaise et M. le baron Du Bus ont recueilli un certain nombre de fragments de granité aux environs de cette commune. Annales de la Soc. géol. de Belgique, p. lxxxii ; communication insérée pendant l’impres¬ sion. — 58 — tel (4) ; à Genck (2) sur le territoire de Boisschot (3); à Malines et à Gand (4); les pêcheurs les ont signalés sur les hauts fonds de la mer du Nord (5), qu’ils pavent littérale¬ ment en certains points et enfin nous venons de les retrou¬ ver dans la Belgique occidentale, sur la rive gauche de l’Escaut (6) ; de sorte que, comme l’a pressenti Bamsay (7), le dépôt est continu et a réuni jadis l’Angleterre à la plaine de l’Allemagne du Nord. La découverte de cailloux de granité, à petits éléments, signalée par M. G. Dewalque (8)aux environs de Maastricht, en 1868, nous avait engagé depuis longtemps à rechercher dans la partie septentrionale de notre pays les traces ou les vestiges du dépôt glaciaire. Etant donnés, l’éloignement du point d’origine des gla- (*) Nyst, Annales de la Société paléontologique de Belgique, séance du 19 septembre 1858, p. 39. (2) M. Delimale, professeur au collège de Hasselt, a remis à la même époque à M. Malaise un fragment de diorite ou de diabase, trouvé dans les graviers de Genck. M. G. Malaise, loc. cit. (3) M. Zuber, Annales de la Société paléontologique de Belgique, séance du 14 août 1859. (*) M. Gh. Morren, Sur les ossements humains des tourbières de la Flandre. Messager des sciences et des arts de la Belgique, p. 267, pi, t. Ier, Gand, 1883. (5) Les pêcheurs de la Panne (O-S-O de Nieuportj se rendent chaque année, en Islande. En dehors de cette campagne, ils fréquentent d'ordinaire, pendant la plus grande partie de l’année, la mer du Nord; aussi les hauts-fonds de cette mer, les parages qui avoisinent le Dogger Batik, le Long Bank et le Kleine Fischer Bank, leur sont-ils familiers. Tous connaissent les blocs de gra¬ nité, dont la mer du Nord est, en certains endroits, « comme pavée. » Nous possédons, sur cette question, des renseignements inédits, obtenus des pêcheurs, très concluants. (6) Nous croyons être le premier géologue qui ait introduit dans l’échelle stratigraphique de ses levés de la carte de la Belgique, la mention de la pré¬ sence des roches granitiques parmi les éléments quaternaires. Vid. Notice explicative du levé géologique de la planchette de Flobecq. Ce travail, exécuté en 1882, a été déposé, fin avril 1883, entre les mains de la Commission de contrôle de la carte. (7) Ramsay, Plnjsical Geology and Geographij of Great Britain. (8) G. Dewalque, Prodrome d’une description géologique de la Belgique, p. 237, .en note. — 59 — ciers Scandinaves (*) et la faible profondeur des eaux sur nos rivages (2), nous ne nous attendions certes pas à trouver des blocs considérables, mais nous espérions recueillir quelques débris, ultimes témoins, derniers restes de la débâcle éloignée. L’événement est venu confirmer nos prévisions. Un séjour prolongé, que nous fîmes dans le Limbourg en 1874 et 1875, favorisa nos investigations, en nous met¬ tant à même d’explorer les plateaux de la région, à ces alti¬ tudes moyennes, signalées par nos devanciers, où les blocs erratiques du Nord et les cailloux accidentels du Sud viennent se rencontrer, chevaucher et où les dépôts de transport ont pu surtout être conservés; car plus bas, les remaniements postérieurs des eaux ont dû souvent les entraîner ou les ensevelir. Nous avons visité, en 1878, toutes les éminences de la partie orientale du pays de Waas et de la Flandre zéelandaise et nous avons profité de nos études récentes sur les alluvions de l’Escaut inférieur, pour continuer, cette année, nos recherches dans la partie occidentale de la région et les poursuivre dans nos Flandres. C’est le résultat de ces observations, encore bien incomplètes sans doute, que nous allons exposer. Au siècle dernier, en 1779, de Luc constate positivement la présence en Belgique, de grands blocs erratiques, qu’il ( 1 ) La distance à vol d’oiseau, entre l’extrémité sud de la Scandinavie (cap Lindesnaes) et notre frontière, est de ISO lieues. On se rappelle que des banquises, chargées de blocs originaires du Groenland, ont été souvent rencon¬ trées à 1600 et même 2000 kilom. de la mer de Baffin, jusqu’à la latitude des Açores : la limite nord de l’aire de dispersion des blocs erratiques, dans l’hémisphère austral, est du reste, comme on sait, encore beaucoup plus éloi¬ gnée. Il n’est pas rare de voir flotter des montagnes de glace de 2800 mètres dans les mers antarctiques. Vid. A. de Lapparent, Traité de Géologie, p. 294. (2) D’après Rennell, la masse immergée d’un iceberg, de forme conique ou pyramidale, représente huit fois le volume de la partie émergée. A. -J. Rennell, Sur les courants, p. 96, — 60 — appelle « pierres primordiales, » entre Hechtel et Helch- teren (,). D’Omalius confirme, en 1828, l'existence dans les bruyères de la Campine, k de blocs de granité et d’autres roches primordiales qui se trouvent déposés à la surface ou enfouis dans le sable (2). » Engelspach-Larivière fournit des renseignements précis qui datent de 1829 : « Les blocs erratiques de la Campine, dit-il, consistent en granités d’une composition et structure uniforme ; ils y atteignent généralement la grosseur métrique. » Parmi les hypothèses, qu’il emprunte à ses devanciers, pour expliquer la présence de ces masses, il n’omet pas celle qu’il a puisée dans les ouvrages de Mac-Culloch et de Léopold de Buch, qui assigne aux blocs en question une origine Scandinave (5). En 1833, Ch. Morren, dans un coup d’ceil rapide sur la constitution géologique des assises supérieures de la basse Belgique (*), mentionne la trouvaille faite par lui, de plusieurs blocs erratiques aux environs de Malines et de Gand. Dès l’année 1858, Nyst signalait ( s ) la présence des blocs erratiques dans les sables campiniens des environs du (*) De Luc, Lettres physiques et morales sur V histoire de la terre et de l'homme, etc. Paris et La Haye, 4 779, t. IV. 11 ne peut s’élever aucun doute sur la nature de la roche qu’il a en vue, c’est bien du granité qu’il s’agit : la preuve en résulte, à l’évidence, des détails qu’il donne sur l’effritement des blocs et sur la nature des éléments résultant de leur désagrégation. (2) D’Omalius, Mémoires pour servir à la description géologique des Pays- Bas , etc. Namur, 4828. (3) Engelspach-Larivière, Considérations sur les blocs erratiques de roches primordiales , 1829, in P. Cogels, loc. cit., p. 43. (*) Ch. Morren, op. cit. Voir ci-dessus, p. 57, en note. (5) Voici ses paroles : * le sable du camp de Beverloo, qui contient des blocs erratiques, vient du nord de l’Europe. » Nyst, Annales de la Société paléontologique de Belgique, séance du 49 septembre 1858, p. 39. — 61 - village de Beverloo (Limbourg), et n’hésitait pas à les faire venir du nord. La même année, M. N. de Wael faisait part, comme nous l’avons déjà exposé sommairement plus haut, de l’existence de blocs erratiques volumineux (le plus grand atteignait 2m50 c.), au nord de Wortel,à Weelde,à Poppel et dans toute cette région, où il avait eu occasion de les voir en place (*). En 1859, M. Zuber mettait sous les yeux de la Société paléontologique de Belgique (2), un superbe fragment d’er¬ ratique, recueilli par lui aux environs de Boisschot et provenant d’un bloc dont il évaluait le poids à plus de 300 kilogrammes. On peut considérer l’un des deux cailloux de granité, trouvés non loin de Maastricht par M. G. Dewalque, en 1868, comme étant de provenance Scandinave et apparte¬ nant au dépôt erratique du Nord; l’autre est rapporté aux roches vosgiennes. En effet, quoique la Meuse ne ren¬ contre nulle part dans son cours les roches plutoniennes, elle paraît avoir très accidentellement entraîné des frag¬ ments attribués au granité des Vosges. Ces échantillons diffèrent des roches du Nord par la composition minéralo¬ gique, sont très roulés, non anguleux comme les nôtres (3), et ne paraissent avoir dépassé que très rarement, vers le nord, la frontière française (4). (*) N. de Wael, Bulletin de la Société paléontologique de Belgique, séance du 25 septembre 1858, p. 36, in P. Cogels, loc. cit., p. 16 et communication de M. le baron 0. van Ertborn. (2) Zuber, Annales de la Société paléontologique de Belgique, séance du 14 août 1859. Communication de M. le baron 0. van Ertborn. (s) Parmi les blocs que nous avons recueillis et qui font partie de notre col¬ lection, nous citerons, entre autres, un échantillon de granité, qui a la forme d’un parallélipipède rectangle, à arêtes tranchantes, dont les dimensions sont : longueur 28 centimètres, largeur 2 cent. 6 mill. Il est de la dernière évidence qu’un tel bloc n’a pu être déposé intact, que par la glace. (*) Nous reviendrons plus loin sur cette question, M. G. Dewalque nous Trois fragments de roches granitiques nous ont été remis en 1874 : deux par le Dr Cuvpers, bourgmestre d’Oostham, et un par le Dr Bamps, bourgmestre de Beeringen; ces échantillons avaient été recueillis par les observateurs eux-mêmes (*). Le premier fragment, provenant d’Achel (2), a été trouvé à la cote 37; c’est un petit bloc anguleux, ayant fait partie d’une masse assez considérable de granité, gris noir sale, veiné de rouge brun, à très petits éléments de feldspath, de quartz et de hornblende, avec traces d’hématite rouge. La macrostructure a dû être prismatique. Le second a été recueilli, non loin d’Hechtel (3), dans l’Hechtelsche Heide, à la cote 65. C’est une variété de dia- base, à éléments moyens, blanc vert pâle, renfermant des grains de quartz hyalin, de la hornblende, de fins cristaux de* pyrite intacte ou altérée et des amas, plus ou moins considérables, de roche serpentineuse. Le fragment est subanguleux. Le troisième, ramassé au Wimpelberg, près d’Aren- donck (4), cote 28, est un petit bloc de granité anguleux, à communique, d’après une lettre de M. Jannel, que les cailloux granitiques ne seraient pas rares dans la partie est du diluvium de Charleville, où ils ont été indiqués par MM. Sauvage et Buvignier. Le môme observateur en a trouvé à Monthermé en compagnie de M. Gosselet et M. Nivoit, ingénieur à Maizières, a recueilli également de ces cailloux, qui sont considérés comme vosgiens. (1) Le Dr Bamps nous a déclaré avoir vu, dans sa jeunesse, un assez gros bloc de granité (0.50c. sur 0.60c.), dans la bruyère de Coursel. (Long, est, 2820m. Lat. nord, 2080n\; Alt. 54; clocher de Coursel.) Ce bel erratique a été brisé dans la suite, par les gens du pays qui, ayant vu briller le mica, croyaient trouver de l’or. Beaucoup de blocs de granité, que l’on ne retrouve plus, et que les vieillards ont connus, paraissent avoir subi le môme sort. (2) Coordonnées à compter du clocher d’Achel : Long, ouest, 220m; Lat. sud, 760m; planchette de Hamont, XVIII/4. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (3) Coordonnées à compter du clocher d’Hechtel : Long. ouest, 820m; Lat. sud, 2200m ; planchette de Peer, XVII/8. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (4) Coordonnées à compter du clocher d’Arendonck : Long, est, 44 80m; Lat. — 63 — éléments moyens, gris, tacheté de rouge et de noir, formé de feldspath orthose blanc, plus ou moins altéré, rose inaltéré, de biotite, en beaux cristaux, et de quartz emp⬠tant. Ces fragments sont peu ou point roulés. Nous avons recueilli nous-même, en 1874 et 1875, des blocs d’un faible volume, subanguleux, peu ou point rou¬ lés, de roches granitiques ou plutoniennes, aux endroits suivants : Bocholt, Goolder Heide (*), cote 48, un petit fragment de granité gris blanchâtre, ayant appartenu à un bloc volumineux. La roche, à éléments moyens, renferme de l’orthose, du plagioclase, de la biotite et un peu de quartz. Hamont, Verkensbosch(2),cote38,un assez gros fragment de syénite rouge, ayant fait partie d’un très gros bloc, arrondi, à arêtes émoussées ; éléments moyens, composés d’orthose et de hornblende. Exel, Ylasmaar (3), cote 60, un fragment de diorite, plus ou moins anguleux, vert sombre, composé d’orthose et de hornblende, réunis par une pâte quartzeuse, s’isolant parfois en masses consi¬ dérables; très rares cristaux de pyrite. nord, 480m; planchette d’Arendonck, IX/5. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (’) Coordonnées à compter du clocher de Grand-Brogel : Long, est, 2400m; Lat. nord, 4960m; planchette de Meuwen, XVIII/5. Carte de la Belgique à à l’échelle de 4/20000. (2) Coordonnées à compter du clocher de Hamont : Long, ouest, 2860m; Lat. sud, 880m; planchette de Hamont, XVIII/4. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (3) Coordonnées à compter du clocher d’Exel : Long, ouest, 4280m; Lat. nord, 420m; planchette de Peer, XYII/8. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. — 64 — Overpelt, Dorper Heide (*), cote 47, un petit bloc, anguleux, de granité gris noir, composé de feldspath rare, à éléments fins, réunis par du quartz amorphe, offrant cette particularité qu’il est pénétré d’innombrables points ou paillettes de biotite. Lommel, Heide aen de Lommelsche gracht (2), cote 53, petit bloc anguleux de diorite, gris bleu noi¬ râtre , composé de feldspath oligoclase, de quartz granulitique et de petits cristaux de hornblende, disséminés dans la pâte. La pierre bleue, Hoog Maat Heide (3), cote 42, un assez gros fragment anguleux, ayant fait partie d’une masse volumineuse de diorite, gris vert sale, à petits éléments noyés; feldspath très rare, quartz, hornblende et grains de fer titané, altérés. Desschel, (4) cote 26, un petit fragment anguleux, à élé¬ ments moyens, de granité porphyrique, blanc jaune altéré, ayant fait partie d’une masse assez considérable, composée de quartz, de mica et d’orthose blanc, en assez grands cristaux, mais très altérés, friables. (*) Coordonnées à compter du clocher d’Overpelt : Long, ouest, 1 6G0m; Lat. nord, 1740m; planchette d’Qverpelt, XVII/4. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (*) Coordonnées à compter du clocher de Kerkhoven : Long, est, 4020n>; Lat. nord, 520m; planchette de Bourg-Léopold, XVII/7. Carte de la Belgique à à l’échelle de 1/20000. (3) Coordonnées à compter du clocher de Lommel : Long, ouest, 5220m; Lat. sud, 50m; planchette de Lommel, XV1I/3. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. (*) Coordonnées à compter du clocher de Desschel : Long, ouest, 600m; Lat. nord, 1G0,U; planchette de Rethy, XVll/l. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. — 65 — Heuvel, Heuvelsche Heide('), cote 41, une petite masse, un peu roulée, de granité blanchâtre, marqué de noir, peu altéré, à éléments fins, constitués d’orthose, de plagioclase, de quartz et de biotite; ce dernier élément est très abondant et offre des cristaux d’une netteté exceptionnelle. Beverbeek, Beverbeeksche Heide (2), cote 33, un bloc angu- leux de granité porphyrique rougeâtre, dans lequel nous avons reconnu la présence du quartz, de l’orthose, d’un autre feldspath jau¬ nâtre altéré, de la biotite en beaux cristaux disséminés dans l’orthose, de fines lamelles de muscovite et des traces de sulfures. Nous rap¬ portons cet échantillon au porphyre d’Elfdalen. En 1877, M. A. Renard attirait l’attention des géologues, sur un échantillon, subanguleux (3) de roche étrangère à la Belgique, trouvée à Postel (4) en Campine, par M. Proost, professeur à l’Université de Louvain. Reconnaissant, au premier coup d’œil, toute la portée de cette découverte et la précisant, le savant lithologiste du Challenger Office, s’exprimait ainsi : « Le fragment en question est un granité nettement j> caractérisé. Il n’est pas impossible qu’il appartienne y> aux blocs erratiques du Nord, que l’on trouve en Hol- » lande. La découverte de cet échantillon, si elle se renou- (') Coordonnées à compter du clocher de Colonie : Long, ouest, 820ni; Lat. sud, 70m ; planchette d'Overpelt, XVII/4. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (*) Coordonnées à compter du château de Beverbeek : Long, ouest, 320m; Lat. nord,-1120ni; planchette de Beverbeek, X/5. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. (3) M. Renard a bien voulu enrichir, de cette pièce intéressante, la série granitique des blocs erratiques, trouvés en Belgique, dont se compose notre collection. (4) Postel est à la cote d’altitude 37. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 3 06 — » vêlait, aurait pour résultat de faire descendre jusque » dans notre pays, la limite tracée par Dumont et de con- » firmer les travaux de Staring,sur la répartition des blocs » erratiques (*).» La partie orientale du pays de Waas, où nous n’avons fait, pour ainsi dire, que passer, nous a fourni, en i 878, un fragment de roche granitique un peu roulée, que nous avons ramassé à 2800 m. au sud-est de St-Nicolas(2), cote 2o. C’est une petite masse de granité blanc jaune, très altéré, à très petits éléments de feldspath, entremêlés de nombreuses lamelles de mica, avec de rares grains de quartz disséminés. En septembre 1879, M. A. Renard recueillait lui-même sur les collines de Renaix, au Muziekberg (3),cote 110, un caillou roulé de granité du Nord, peu volumineux, de 0,05 à 0,08 c. (4). M. de la Vallée Poussin trouvait, en 1880, dans le lit du ruisseau le Hollebeck (s), cote 13, des fragments de por¬ phyre, auxquels il assignait une provenance lointaine (6). Dans le courant de 1881, M. P. Cogels, explorant les dunes de Casterlé, en compagnie de M. le baron O. van (0 Extrait des Annales de la Société scientifique, 2e année, 4877-1878, p. 89. (2) Coordonnées à compter de la collégiale de St-Nicolas : Long, est, 2480™; Lat. sud, 1720m; planchette de St-Nicolas, XV/o. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (3) Coordonnées à compter du clocher de Marie-Louise : Long, ouest, 630m; Lat. sud, 960ra; planchette de Flobecq, XXX/5. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (*) Ce fait, sur l’importance duquel nous n’insistons pas ici, a déjà été signalé par nous, dans la Notice explicative du levé géologique de la planchette de Flobecq , p. 58 ; travail déposé par nous, en avril 4883, entre les mains de la Commission de contrôle de la carte. (s) Coordonnées à compter de l’église d’Hoboken : Long, est, 4560m; Lat. sud, 580m ; planchette de Hoboken, XV/7. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (°) P. Cogels, op. cit., p. 8. 67 — Ertborn, recueillait à la cote 25 (*), un bloc de granité peu volumineux (2). Enfin la même année, notre confrère M. van Ertborn signalait de son côté, dans les dépôts du quaternaire infé¬ rieur de la banlieue d’Anvers, la présence de roches por- phyriques, auxquelles il attribuait une origine septentrio¬ nale (3). Toutes les trouvailles qui précèdent, sauf celle de Ch. Morren à Gand et la nôtre à St-Nicolas, proviennent du bassin de la Meuse, ou ont été effectuées sur la rive droite de l’Escaut. Vers le milieu de cette année, nous avons fait, sur la rive opposée du fleuve, la découverte d’un fragment de granitite, entre Adeghem et Ursel, à 6 kilom.nord de cette dernière commune (/), cote 25. Ce petit bloc, plus ou moins roulé, peu altéré, de granitite blanchâtre, marqué de noir, esta éléments moyens, composés d’orthose,de plagioclase, de quartz, de biotite et de hornblende ; ces derniers cris¬ taux sont très nombreux et bien nets. A peu de jours d’intervalle, nous trouvions, non loin d’Oedelem (s), cote 23, une petite masse anguleuse de diorite compacte, noirâtre, à très fins éléments, peu dis¬ tincts, de quartz, de feldspath et de hornblende. Nous ne doutons pas qu’une recherche attentive, une exploration (!) Coordonnées à compter de la gare de Lichtaert : Long, est, 180m; Lat. sud, 1780m; planchette de Lille, XVI/3. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. (2) P. Cogels, op. cit., p. 20. (5) Baron O. van Ertborn, Les terrains miocène, pliocène et quaternaire. Extrait des Bulletins de la Société de géographie d’Anvers, in-8°, 1881. (*) Coordonnées à compter du clocher d’Ursel : Long, est, 140m; Lat. nord, 3260n); planchette de Knesselaere, XI1I/7. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. (5) Coordonnées à compter du clocher d’Oedelem : Long, est, 730m; Lat. nord, 320m; planchette d’Oedelem, XIII/6. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. complète de cette région, n’amène dans la suite, une riche moisson. Parcourant, en octobre dernier, les collines surbaissées de la Flandre, nous avons recueilli en peu de temps, quel¬ ques heures à peine, au nord du Moervaert, cinq frag¬ ments de roches granitiques non roulées, un fragment de diorite, et constaté la présence d’un bloc volumineux, appartenant aussi à la série des roches cristallines. Ces échantillons proviennent des endroits suivants : Wynkel, chapelle dite ter Warande (*), cote 5 ; Walderdonck, ouest du canal de Langeleede (2), cote 6; Wachtebeeke, au nord-est du hameau de Calve(3),cote 7. Enfin M. E. van Overloop a découvert, dans le courant de ce mois de novembre, deux nouveaux fragments de roches granitiques, qu’il a bien voulu nous faire remettre. Le premier échantillon, anguleux, prismatique, pro¬ vient de Saffelaere (*), cote 5. C’est une granitite : quartz, orthose, plagioclase, hornblende et biotite ; ce bloc paraît avoir séjourné longtemps dans la tourbe. P) Coordonnées à compter du clocher de Wynkel : Long, est, 740m; Lat. nord, 380m; planchette de Loochristy, X1V/6. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. ( 2 ) Coordonnées à compter du clocher de Wynkel : Long, est, 1140m; Lat. nord, 1840m ; planchette de Loochristy, XI Y/6. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. (3) Coordonnées à compter du clocher de Wachtebeeke : Long, est, 2080m; Lat. nord, 4o0ni ; planchette de Seveneken, XIV/7. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. Coordonnées à compter du clocher de Wachtebeeke : Long, est, 2440m; Lat. nord, 1200ni; planchette de Seveneken, XIV/7. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. Coordonnées à compter du clocher de Wachtebeeke : Long, est, 3200m ; Lat. nord, 1340m; planchette de Seveneken, XIV/7. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. (•*) Coordonnées à partir du clocher de Saffelaere : Long, est, 800m; Lat. nord, 1 01 0m; planchette de Loochristy, XIV/6. Carte de la Belgique à l’échelle de 1/20000. - 69 — Le deuxième a été trouvé non loin de Mendonck (4), cote 5; c’est un petit fragment irrégulier, non roulé, de syénite. Avant d’introduire une interprétation de ces faits, il ne paraîtra pas inutile de jeter un coup d’œil sur la nature et la composition minéralogiques des roches que nous avons recueillies et dont nous signalons, pour la première fois, la présence dans cette partie de notre pays. Envisagés au point de vue pétrographique,les fragments que nous considérons comme les débris des blocs erra¬ tiques et que nous attribuons aux dépôts glaciaires du Nord, peuvent être divisés en deux catégories : les roches plutoniennes et les roches sédimentaires. Les premières comprennent les roches de la série granitique proprement dite et aussi les diorites, les por- phyroïdes, etc. La macrostructure des roches de la série granitique, que nous possédons, offre les caractères suivants: les éléments grenus sont en général moyens et fins; ils se distinguent facilement à l’œil nu; quelques-uns sont devenus friables, par suite de l’altération du feldspath, qui passe au kaolin ; d’autres sont peu ou point altérés et la masse présente encore extérieurement les dispositions prismatiques, co- lomnaires, dont la diorite quartzifère de Lessines nous offre un bon exemple (2). Un seul de nos échantillons ne renferme pas de mica. Les autres roches observées offrent un faciès, une ma¬ crostructure qui rappelle si exactement celle de nos dio¬ rites que, dans bien des cas, nous avouons avoir négligé (*) Coordonnées à compter du clocher de Mendonck : Long, ouest, 940m; Lat. sud, 340m; planchette de Seveneken, XIV/7. Carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000. (2) De la Vallée Poussin et A. Renard, Mémoire sur les caractères minéra¬ logiques et stratigraphiques des roches dites plutoniennes de la Belgique et de V Ardenne française , p. 23 et pl. B. Mém. cour, et des sav. étrang. de l’Acad. roy. de Belgique, in-4°, XL, 1876. — 70 de noter et de recueillir (*) les blocs ou fragments que nous avons rencontrés; nous les considérions, dans le principe, comme des produits de nos carrières de Quenast, de Tu- bize et de Lessines (2). Nos roches granitiques sont composées d’orthose, de plagioclase, de biotite et de quartz : ce sont pour la plu¬ part des syénites. Quelques fragments passent à la granitite, par l’adjonc¬ tion de la hornblende à la biotite. Un échantillon présente une variété granitique qui ne renferme que deux minéraux : l’orthoseet le quartz. Nos fragments sont blanc gris, gris jaunâtre, gris sombre, blanc rougeâtre. Les diorites porphyriques, très finement grenues, pres¬ que compactes, sont formées d’orthose, de hornblende, de quartz et parfois de péridot ; nous y avons remarqué des traces de pyrite; elles proviennent pour la plupart, croyons- nous, d’un point voisin du bassin silurien de Christiania et sont, généralement, peu ou point altérées. Gomme on le voit, la composition des échantillons de roches granitiques, recueillis jusqu’à présent eu Belgique, est assez uniforme. Ils ne renferment, malheureusement, aucun de ces cristaux de zircon, jaunâtres, allongés, ter¬ minés par les faces de l’octaèdre placé sur les angles, qui caractérisent une syénite spéciale (3) à la Norvège (syé- nite zirconienne); ils ne présentent pas davantage ces prismes rhomboïdaux obliques de sphène qui sont répan- (!) Nous nous souvenons avoir rencontré, en 1877, au nord d’Hérentals, deux blocs de diorite; ils étaient assez volumineux et très roulés ; notre marteau ne put les entamer. (2) Nous devons à l’obligeance de M. A. Renard la détermination des roches de la série granitique, que nous venons de recueillir sur la rive gauche de l’Escaut. (3) De Gjetingen, (Gjeslingen) , Trondhjem ; de Jernbanelinjen, Mellum, Laurwig, etc. — 71 — dus avec abondance, dans certaine roche granitoïde que l’on trouve seulement à Arendal et nous n’avons pas trouvé jusqu’à présent le Rhomben-Porphyr de Christiania, ni la syénite augitifère avec Labrador de Laurvvig. Néanmoins il résulte de l’examen comparatif auquel nous les avons soumis, que nos nombreux échantillons, quoique moins caractéristiques, appartiennent par leur composition et leur faciès, aux roches cristallines du Nord et diffèrent totalement des roches vosgiennes, avec les¬ quelles nous les avons confrontés. Constatons pour finir que le gneiss fait absolument dé¬ faut, n’est représenté dans aucun des échantillons que nous avons rencontrés ou qui font partie de notre collec¬ tion, tandis que cette forme laminaire, schistoïde du granité est dominante aux environs de S^Nabord, de Yagney et de S^Amé, près Remiremont, dans le massif cristallin des Vosges. Après avoir décrit les roches que nous avons rencon¬ trées, il nous reste à rechercher leur lieu d’origine et le mode de transport qui les a fait parvenir, qui les a ame¬ nées dans notre pays. Pour arriver à ce résultat, nous pro¬ céderons par voie d’élimination; nous établirons que les roches dont il est question ici n’ont pas été charriées par nos fleuves, la Meuse et l’Escaut, qu’elles n’ont pu venir d’Angleterre et enfin qu’elles n’ont pas été apportées par l’homme. La Meuse, qui prend sa source sur le versant nord du plateau de Langres, dans les terrains secondaires, traverse d’abord les anciens rivages délaissés par la mer jurassique; puis, entrant dans des gorges profondes, elle recoupe les formations anciennes de i’Ardenne, à travers lesquelles ses boucles ont eu tant de peine à se frayer une voie. Peu à peu la vallée profonde s’élargit, en atteignant la région crétacée de Maastricht, les coteaux s’abaissent et — 72 — bientôt, débarrassé de toute entrave, le fleuve débouche dans la plaine et va ensevelir ses eaux jaunâtres dans les alluvions du delta du Rhin. La Meuse ne rencontre, comme on voit, en aucune partie de son cours, les terrains plutoniens. Éloigné de plus de 115 kilomètres du massif granitique desYosges(*), son bas¬ sin supérieur, qui en est aussi le point le plus rapproché, se trouve séparé de cette crête par d’infranchissables bar¬ rières: les vallées profondes de la haute Moselle, les Monts Faucilles et surtout par le système hydrographique de la Saône qui appartient au versant de la Méditerranée et dont les eaux coulent, par conséquent, en sens opposé. Plus bas, la Meuse s’éloigne définitivement de l’ilôt cris¬ tallin sans avoir jamais pu communiquer, même indi¬ rectement avec lui ou recevoir, par un col quelconque, le moindre apport de ses glaciers. De sorte que s’il arrive, comme le fait a été signalé (2), que des fragments de roches granitiques des Vosges sont rencontrés dans les vallées supérieures, il ne faut voir en ce fait qu’un cas fortuit tout à fait accidentel : jamais, du reste, ces roches roulées ou de transport, ne paraissent (!) Du Sulzer Belchen (4426 m.). La longueur du parcours de la Meuse sur le territoire français est de 460 kilomètres. (2) Cf. Collomb, Preuves de l’existence d’anciens glaciers dans les Vosges, in-8°, 4847. Hogard, Annales de la Société d’ Emulation des Vosges, 4844-45, in-8°. Ch. Grad, Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 4874, in-8° . Club alpin français, I, II, Annuaire. Dollfus-Ausset, Matériaux pour servir à l’étude des glaciers, II, in-8°. Ed. Collomb, Bulletin de la Société géologique de France , 2e série, t. Davreux, Cauchy et Dumont, qui ont fait une étude approfondie de la vallée de la Meuse, dans notre pays, ne mentionnent nulle part, dans leurs ouvrages, la présence de roches granitiques. M. Mourlon, Géologie de la Belgique, 4884, qui fait l’énumération des roches roulées de la vallée de la Meuse et qui note avec soin (p. 284, I) la présence du grès des Vosges, n’eût évidemmen t pas négligé de parler des cailloux de granité, si leur présence avait été signalée par les auteurs. - 73 — avoir dépassé notre frontière et, sauf le caillou recueilli par M. Dewalque, elles n’ont été, jusqu’à présent, signalées par personne au nord de Givet (1). Les dépôts d’un fleuve sont formés des roches qui cons¬ tituent son bassin hydrographique, il suffit d’étudier la composition minéralogique des sédiments qu’il abandonne, pour le constater^). Or, l’examen le plus attentif des sédi¬ ments fins que la Meuse dépose à hauteur de Maastricht, ne décèle pas la moindre trace d’éléments granitiques (3), pas plus que l’exploration des dépôts caillouteux du fleuve, poursuivie sur de nombreux kilomètres, n’a pu arriver à en faire découvrir. Les ballastières considérables que l’on exploite, depuis des années, dans le Limbourg, sont ouvertes dans ces épais monticules de galets et de cailloux roulés, qui forment partout dans la province, les terrasses les plus anciennes du fleuve'; elles ont été, à diverses reprises, explorées par nous et nous avons suivi le dépôt, si bien développé sur la rive gauche, d’une extrémité à l’autre. Nous avons interrogé, maintes fois, les propriétaires des exploitations et les ouvriers. Or, dans cette prodigieuse (*) M. C. Malaise aurait recueilli, nous communique M. G. Dewalque, un caillou de granité, dans les ballastières qui sont exploitées aux environs de cette ville. (2) M. Daubrée a trouvé des cristaux de zircon et des paillettes d’or, prove¬ nant des Vosges, dans les alluvions des environs de Metz. (3) Quartz hyalin gris, verdâtre ou rougeâtre . 41 4 Grès grisâtre ou blanchâtre, quartzi te imprégné de quartz avec petites paillettes de mica . 33 6 Silex grisâtre ou jaunâtre, anguleux . 7 1 Schiste grisâtre plus ou moins quartzeux . 5 9 Schiste noirâtre avec un peu de houille . 4 9 Calcaires et substances solubles dans l’acide chlorhydrique faible . 7 1 100 0 A. Delesse, Rivières de France , I, p. 74. La Meuse à Maastricht, 1871. — 74 — quantité de galets et de cailloux roulés, accumulés par les siècles, de nature si variée, où toutes les roches du bassin sont représentées, depuis les blocs colossaux de quartzite, de poudingue et de grès, charriés par les glaces, jusqu’à la lamelle souple, élastique, indestructible de mica, trans¬ formée en poussière dans l’impalpable loess ; dans ces énormes dépôts, où nous avons observé tant d’apports étrangers, jusqu’à des ponces de l’Eifel (4), nous n’avons pu découvrir un seul échantillon de roche granitique et jamais les gens du pays n’en ont rencontré. Si on considère, d’autre part, que le granité qui constitue la crête dentelée des Vosges et qui a fourni la plupart des erratiques confinés dans les vallées supérieures de la Moselle et de la Moselotte est, ou bien un granité porphy- roïde à grands cristaux, ou bien un gneiss noduleux pas¬ sant au micaschiste comme celui qu’on trouve dans les environs de Remiremont et de S^Dié, on sera obligé de reconnaître que ces formes n’ont rien de commun avec les types qui ont été recueillis jusqu’à présent dans nos plaines. La conclusion qui se dégage de ce coup d’œil jeté sur le bassin hydrographique de la Meuse, n’est pas douteuse: les blocs de granité rencontrés sur les plateaux du Limbourg n’ont pas été charriés par le fleuve. Quant au bassin de l’Escaut, il est essentiellement formé, (*) On sait que l’aire de dispersion des ponces est extrêmement étendue (on a trouvé des ponces de l’Atlantique, dans l’Océan Pacifique, etc.), cependant leur présence n’avait pas encore été, que nous sachions, signalée dans les dé¬ pôts de notre pays. Nous croyons être le premier qui les ait observées et qui en ait recueilli des échantillons dans les ballastières. Ces ponces, dont la provenance n’est pas douteuse, flottent en vertu de leur légèreté spécifique sur les eaux; elles ont passé du bassin du Rhin dans celui de la Meuse, à la fin de la période glaciaire, quand les eaux du bassin inférieur de nos fleuves (comme on le verra plus loin), réunies en un immense lac d’eau douce, dépo¬ saient le loess du Rhin et le limon hesbayen de nos plaines. — 75 — en France, par la craie blanche, et en Belgique, par un lambeau de calcaire carbonifère qu’il traverse avant d’en¬ trer, pour n’en plus sortir, dans les sables tertiaires. Nous ne croyons pas devoir nous arrêter longtemps à discuter les apports qui en proviennent ; les roches des régions qu’arrose le fleuve, n’ayant aucun rapport avec la nature de celles dont nous nous occupons actuellement. Les glaciers de la Grande-Bretagne, du Cumberland et du pays de Galles, ont-ils pu fournir des éléments au dépôt erratique de la plaine germanique? Nous ne le pen¬ sons pas. Personne n’ignore que ces glaciers, alimentés principa¬ lement par les vapeurs venues de l’Atlantique, qui se transformaient en névé sur les pentes occidentales et sur les sommets, étaient surtout développés dans la direction S-O., O. et N-O.; comblant les découpures profondes de la côte, ils descendaient, dans cette direction, jusqu’à l’Océan. A l’est, leurs moraines terminales s’arrêtaient à la base des vallées supérieures, où elles formaient les Llyns, chantés par les poètes. En atteignant ce niveau, les glaces se fon¬ daient, disparaissaient et allaient gonfler les cours d’eau de la plaine. L’extrême limite orientale des apports glaciaires, signa¬ lés par les géologues anglais, est éloignée du point initial de 270 ou de 320 kilomètres; elle a tout au plus dépassé Wolwerhampton et jamais Worcester (4). Dans la plaine de Norfolk, à l’est de l’Ouse, où les blocs erratiques du Nord sont si nombreux, on n’a jamais signalé la présence du moindre fragment venu du Snowdon ou des collines du Cumberland. Les glaciers calédoniens, beaucoup plus considérables et l1) Macintosh; Symonds, Quarterly journal of the Geological Society, novembre 4877. - 76 — plus développés que ces derniers, ont rempli toutes les vallées des Grampians (*); ils traversaient les Minchs, striaient les Hébrides, alors moins élevées qu’aujour- d’hui (2), et s’étendaient jusqu’en Irlande; mais leur pro¬ cessus à l’est était arrêté et dévié par l’action prépon¬ dérante des glaciers Scandinaves, dans la direction du nord-ouest. On suit très bien, en Ecosse, les* stries glaciaires des glens supérieurs, orientées de l’ouest à l’est, et on constate qu’à une altitude donnée, toutes les stries s’infléchissent et se dirigent au nord-ouest, dans le sens de la résultante des forces (3), c’est-à-dire vers l’Atlantique (4). De sorte que sur les rivages orientaux de la Grande- Bretagne, les seuls vestiges de l’action des glaciers écos¬ sais sont fournis par des langues étroites, ou des promon¬ toires peu élevés, qui avancent leurs flèches dans la mer et qui formés, d’après Ramsay (5), d’argiles rouges, de sables ou de menus débris, résultent de la trituration des roches, à la base des glaciers. Par contre, les blocs erratiques de la Norvège, perchés sur les falaises, « dont l’aspect rappelle de loin celui des oiseaux de mer (6), » recouvrent, au loin, le rivage nord-est des comtés d’Aberdeen et de Caithness. Il est de toute évidence que si les blocs erratiques du dépôt glaciaire calédonien, ne se sont pas étendus dans la plaine britannique, et n’ont pas atteint le rivage de la mer du Nord, ils n’ont pu parvenir jusqu’à nous, et que les (•) Geikie, The Great Ice Age. (2) A. Ramsay, Physical Geology and Geography of great Britain. James Geikie, History of a Boulder. (3) James Croll, Climate and Time. (*) On retrouve les stries glaciaires des deux courants (Ecossais et Scandi¬ nave) réunis, aux Orcades, on les suit dans les Shetland et jusqu’aux Far Oer, où l’orientation de la composante est généralement S.E., N.O. Wyville Thomp¬ son, Deptlis of the Sea et Tracings of Iceland and the Feroc Islands. (5) Ramsay, op. cit. (6) James Geikie, History of a Boulder; voir aussi The Great Ice Age. — 77 - glaces flottantes, s’il s’en est détaché dans cette direction, ont été écartées et rejetées à l’ouest par le cours dévié de nos fleuves, comme nous l’établirons plus loin. Enfin, ainsi que nous l’avons exposé pour les roches des Vosges, la composition minéralogique des blocs grani¬ tiques, recueillis dans nos plaines, ne correspond nulle¬ ment à celle des granités de la Grande-Bretagne. A la suite d’une exploration entreprise il y a quelques années (*), en Angleterre, dans le pays de Galles, en Irlande et dans la partie sud-ouest de l’Ecosse, nous avons recueilli un certain nombre de types des roches graniti¬ ques, gneissiques et porphyriques, etc. , qui s’y rencontrent. Nous avons comparé, avec le plus grand soin, les fragments des roches rencontrées en Belgique, avec nos échantillons de roches anglaises, et il résulte de cet examen qu’il n’est pas possible de confondre les unes avec les autres; l’aspect extérieur les sépare ; la macrostructure est essentiellement différente; les éléments feldspathiques des roches anglaises sont plus volumineux, les cristaux plus complets, moins déformés ; ils présentent de belles hémitropies. La microstructure s’en éloigne également et un œil exercé distinguera immédiatement et ne confondra jamais les roches des deux pays (2). (*) En 1870. (2) Quand il est question de roches appartenant à cette formation, qui se sont constituées partout dans des conditions à peu près identiques de pression et de température, il est évident qu’une centaine de lieues d’éloignement n’a pu exer¬ cer une influence suffisante pour différencier considérablement leu# état. Il y a, au fond, identité des éléments principaux constitutifs ; les différences, peu appréciables à l’œil, résultent de modifications dans la composition, l’agence¬ ment moléculaire, différences provenant de causes perturbatrices locales, qui ont favorisé ou retardé la cristallisation, amené des combinaisons ou introduit des roches accidentelles, etc. Comme l’a dit excellemment M. de la Vallée Poussin, la question qui nous occupe est un problème de pétrographie qui ne peut être résolu nulle part plus facilement qu’en Belgique. Pour ne rien négliger de ce qui pouvait nous mettre à même d’asseoir notre jugement, dans l’étude qui fait l’objet de cette — 78 — Si Faction mécanique des eaux de nos fleuves et celle des glaciers de la Grande Bretagne, n’a pas entraîné les roches que nous signalons dans nos plaines, leur apport peut-il être attribué à l’homme ? Nous ne le croyons pas davantage (*). Sans parler des masses volumineuses (*) que l’homme n’eût pu amener des régions où elles se trouvent in situ , et qui eussent été avantageusement remplacées, pour l’érection des monuments mégalithiques, par les roches locales (3), l’hypothèse qui nous a été suggérée, que ces fragments de roches étrangères, rencontrés en certains points où l’on a trouvé des silex taillés, pourraient bien avoir été apportés par l’homme préhistorique, être des instruments de travail, des marteaux, ne nous paraît guère acceptable. Outre que la plupart de nos fragments sont anguleux, présentent des arêtes vives et s’éloignent absolument, quant à la forme, de tous les types de marteaux connus, note, nous avons fait l’acquisition et rassemblé la série, à peu près com¬ plète, des échantillons types des roches granitiques de la Scandinavie et des Vosges. Étant donnés l’extrême variété, la complication et le nombre des minéraux accidentels, qui entrent dans la composition des roches cristallines anciennes, il nous a para indispensable de pouvoir comparer à chaque instant les échantillons, de les avoir sous la main, pour les examiner à la loupe, les soumettre au microscope et au besoin en tenter l’analyse. (1) Loin de les croire apportés par lui, les géologues néerlandais expliquent la destruction d’un grand nombre de blocs erratiques de leur pays, par l’exploi¬ tation séculaire dont ils ont été l’objet de la part de l’homme. Vid. Staring, op . cit, (2) Qui ont servi à l’érection des mégalithes dans les Orcades, en Ecosse, en Irlande, à Anglesey, dans les North Wales, dans les provinces de Groningue et de la Drenthe, parce qu’elles se trouvaient sous la main. (3) Ce qui s’est, le plus communément, pratiqué partout. Ainsi le dolmen de Jambes ( pierre du Diable ), qui existait près de Namur, dont nous possédons un fragment, était en dolomie ; dans la basse Belgique les grès tertiaires ont été principalement employés à cet usage ; la pierre dite de Brunehault, en grès tertiaire, en est une preuve, et le menhir, en grès blanc de Velaine, cité par M. G. Dewalque, en est une autre. — 79 — nous n’avons jamais pu constater à la surface de nos échantillons, l’existence de ces cassures caractéristiques, ou des marques de l’écrasement qui résulte des chocs ré¬ pétés produits par le martelage. Remarquons ensuite que le granité n’existant pas dans la contrée, y étant même rare, tout à fait accidentel, n’a guère dû être choisi, recherché, ni surtout importé de loin (à cause de son poids) pour servir à un usage auquel il convenait si peu (4), alors que le premier caillou trouvé sous la main, ou ramassé dans le lit du ruisseau voisin, eût fait bien mieux l’affaire de nos industrieux ancêtres. D’un autre côté, le granité, dans n’importe lequel des deux états on le rencontre, soit altéré, soit intact, est ab¬ solument impropre à l’emploi indiqué ; en effet, quand il est récemment brisé, il offre des aspérités tranchantes, des arêtes, des dentelures tellement vives qu’il eût blessé la main la plus endurcie au travail; quand il est altéré, on sait qu’un de ses éléments constitutifs, le feldspath, devient absolument friable; la roche se désagrège et s’écrase si ai¬ sément que le choc d’un tel marteau n’eût offert aucune netteté, eût gâté le meilleur silex et n’eut amené que le bris ou l’écrasement de l’instrument lui-même. Il ne nous paraît pas nécessaire d’insister davantage sur la valeur de cette hypothèse. De tout ce qui a été dit, il nous semble résulter : que ces roches que l’homme n’a pas apportées, que nos fleuves (*) S. Nilsson, Habitants primitifs de la Scandinavie, p. 27, déclare n’avoir jamais vu de marteaux en granité. Ces instruments sont, le plus souvent, en quartzite, en grès et parfois en silex. Les marteaux du grand atelier de Spiennes (époque Robenhausienne) sont, presque tous, en silex. Nous en avons recueilli exceptionnellement deux ou trois en grès. Les marteaux de la Flandre sont généralement en silex, parfois en grès paniselien. M. Delanoue a trouvé, il est vrai, des marteaux en diorite, mais ces trouvailles ont été faites à Djebel- Akmar et à Assouan (Syène), Egypte. Congrès international d’ Anthropologie et d' Archéologie préhistorique, 6e session, Bruxelles, 1872, p. 317. — 80 — n’ont point charriées, qu’on ne retrouve nulle part au sud de l’Ecosse et qui n’ont pu venir du pays de Galles, qui, par contre, sont d’une composition minéralogique identique à celle des blocs dont l’origine n’est pas douteuse, des erra¬ tiques qui couvrent toute la plaine cimbro-germanique, la Hollande, les hauts-fonds de la mer du Nord et la côte orientale de l’Angleterre ; il nous semble résulter, disons- nous, que ces roches sont Scandinaves et nous pouvons considérer comme démontré que le dépôt erratique du Nord a laissé la trace de son extension terminale en Bel¬ gique. Mais ces fragments de roches plutoniennes ne sont pas les uniques témoins de l’action glaciaire sur notre sol; nous avons d’autres éléments dans la série des roches sédimen- taires qui peuvent être rapportés à ces dépôts et ajouter à la valeur delà thèse que nous défendons. Nous voulons parler de certains fragments de quartzite, généralement peu volumineux, galets ou cailloux plats, non convexes, nummiformes, renfermant encore ou montrant quelque rare pointement de cristal feldspathique enclavé, marque de provenance ou d’origine. Ces cailloux, nous les avons rencontrés au sommet des collines surbaissées de la Flandre, à la base des alluvions et dans les profonds tra¬ vaux exécutés pour l’établissement des écluses de la porte d’Anvers à Gand (*), chaque fois que ceux-ci ont atteint le lit quaternaire de l’Escaut. Force nous est bien de faire venir ces cailloux du Nord, puisqu’il n’existe nulle part des roches de cette nature, dans toute l'étendue du bassin hydrographique du fleuve. Ces éléments du drift glaciaire s’étendent également P) Ë. Delvaux, Description d’une huître wemmelienne nouvelle , suivie d’un Coup d'œil sur la constitution géologique de la colline St-Pierre et sur les alluvions q ui forment la substratum de la ville de Gand , in-8°. Bruxelles, Extrait des Annales de la Société royale Malacologique, août 4883. — 81 - dans le nord du Limbourg (4), où bien qu’entremêlés à d’autres éléments, on les distingue des cailloux roulés ordinaires par leur disposition discoïde extraordinaire¬ ment aplatie. Cette forme remarquable, qui a trop peu attiré, jusqu’à ce jour, l’attention des géologues, ne nous paraît pas, quand elle est bien caractérisée (0.022 m. sur 0.002 m.), permettre au caillou de rouler. Enchâssé dans la glace, le disque de quartzite a été frotté, usé sur la face libre, comme le sont nos plaques préparées pour l’étude microscopique. Ces cailloux étaient striés en sens divers dans le principe, et si la trace de ces stries a généralement disparu, c’est qu’elle a été peu à peu effacée par des remaniements pos¬ térieurs. ^ Nous avons dit que l’on rencontre pour la première fois ces étranges quartzites à la latitude de Gand, dans la partie la plus profonde du lit de l’Escaut. Mais, si la région située en amont, que nous avons levée géologiquement (2), n’en renferme pas, en revanche, les sommets aplanis de toutes les collines de la plaine basse en sont recouverts. On les trouve mélangés à des cailloux roulés de silex et accompa¬ gnés de graviers cristallins, de sables grossiers à grains anguleux, micacés, feldspathiques, provenant de la désa¬ grégation des roches granitiques et associés à des dents de poissons très nombreuses (3), fendues ou brisées, mais toujours extraordinairement roulées et à des fragments, (*) Nous possédons des matériaux inédits sur les dépôts quaternaires de la Campine, que nous avons communiqués à plusieurs de nos collègues. Nous avons commencé à les réunir, pour en faire l’objet d’une communication à la Société. (-) Notice explicative du levé géologique de la planchette d’Audenarde, in-8° avec une carte à l’échelle de 1/20000. (3) La présence de ces dents de poissons et de ces ossements, mélangés au gravier, a été annoncée pour la première fois par M. G. Dewalque, Pro¬ drome d’une description géologique de la Belgique, lreéd., Liège, 1868, p. 239 et 243. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 6 plus ou moins volumineux, d’os de cétacés et de mammifères éteints, fortement usés (i). Le mélange de l’eau douce, provenant de la fonte des glaciers et des icebergs, avec l’eau de mer, a eu pour ré¬ sultat d’anéantir une grande partie de la faune marine existante et n’a guère été plus favorable au développement des espèces d’eau douce. De là, la grande pauvreté des espèces quaternaires en général et, en particulier, celle du drift glaciaire du nord de l’Europe. Malgré l’extrême rareté de ces vestiges, nous avons été assez heureux pour recueillir, au milieu des dépôts dont il s’agit, sur les mêmes sommets, quelques fragments brisés, usés, et tout à fait exceptionnellement, des coquilles en¬ tières, appartenant à la faune des mers boréales. Ces coquilles, à test épais, gris blanc jaunâtre, carié, ne sont pas bien nombreuses ; ce sont invariablement : Cardium edule, Buccinum retiçulatum , quelques débris d ’Ostrea edulis et des Tellines. Enfin, les espèces d’eau douce que nous avons rencon¬ trées associées aux précédentes dans les mêmes dépôts, également remarquables par l’épaisseur relative et l’usure de leur test, sont des Pisidies, des Cyclas, des Lymnées, des Planorbes et des Néritines. Quand on considère l’innombrable armée des erratiques du Nord, disséminés sur toute l’étendue de la plaine russo- germanique, il est permis de se demander comment il se luit qu’un plus grand nombre de blocs n’ait pas été trouvé dans notre pays? On peut attribuer cette pénurie à diverses causes. A l’époque de leur extension maxima, alors que les (!) Parmi ces ossements, il est des fragments que nous croyons pouvoir rapporter aux mammifères quaternaires éteints, tels que: Elephas primigenius, Rhinocéros tichorinus, etc. - 83 — plus hauts sommets des montagnes Scandinaves (4) étaient ensevelis sous un manteau de neige immaculée, frangé de glaciers, ceux-ci, quoique s’étendant jusqu’à nous, ne transportaient plus, à leur surface (2), le moindre dé¬ bris de roche. Les masses qui étaient arrachées des arêtes faîtales ou des crêtes, par l’énorme poussée des glaces, tombaient comme celles qui se détachaient des flancs des vallées, ou de la partie moyenne des montagnes, tombaient ensevelies dans les crevasses, descendaient au fond du lit du glacier, rayant ses parois, et allaient entamer ou labou¬ rer les profondeurs de la mer. Il s’ensuit que les blocs , qui se rencontrent au sommet des collines tertiaires, ou bien en profondeur à la base du quaternaire ancien, appartiennent au commencement de la période, tandis que ceux qui se montrent dans les tran¬ chées, qui apparaissent à quelques centimètres dans les fossés, ou qui se dressent à la surface de nos plaines, pro¬ viennent des dernières phases du phénomène et ont été plutôt transportés par les icebergs que versés directement, par les glaciers eux-mêmes, comme apports manifeste¬ ment morainiques. Combien de ces derniers n’ont pas été repris, postérieu¬ rement à leur dépôt, par les glaces de fond, arrachés des profondeurs, soulevés et entraînés par elles au large ? D’un autre côté, comme on l’a constaté dans la Hollande occidentale, les blocs qui nous restent, n’apparaissent pas toujours à la surface; souvent ils se sont enfoncés vertica¬ lement, sur place (ri), en vertu de leur pesanteur spéci- (*) On a constaté, sur les sommets les plus élevés, des stries orientées nord-sud, nettement accusées. (2) Le même fait s'observe actuellement dans le Groenland, d’après Nor- denskjôld. ( 3 ) D’après nous, les blocs erratiques disséminés à la surface de la plaine maritime ont été déposés, pour la plupart, à des niveaux beaucoup plus élevés, que les cotes d’altitude, où on les retrouve aujourd’hui, ne semblent l’indiquer. — 84 — flque, à une faible profondeur, sous les alluvions ou sous les dépôts postérieurs, comme dans ce sol de nos Flandres si souvent visité par les retours de la mer. Les plateaux de la Campine en renferment, du reste, beaucoup plus qu’on ne pense ; on en acquerra la preuve, quand cette région, encore peu étudiée, aura été complètement explorée par les géologues (’). Enfin, il est hors de doute qu’un très grand nombre de blocs ont été enlevés jadis et ont formé les éléments de certains monuments mégalithiques; les galeries couvertes, bien connues , des Hunnebedden (2) , en fournissent l’exemple. On ne saura jamais du reste combien d’entre eux ont été employés à la construction des digues et utilisés dans les substructions d’autres travaux d’art, en Hollande, où la pierre fait si complètement défaut. Chez nous, après avoir servi longtemps de borne pour séparer les héritages, ou de limite entre certaines com¬ munes (5), ces masses informes ont été brisées pour servir à l’entretien des routes, à la réparation des ponts, à la Nous n’éprouverions aucune difficulté à admettre qu’ils se soient affaissés sur place, d’une hauteur de 100 ou 200 m., au fur et à mesure que l’action dénu- datrice des eaux aura déblayé les éléments meubles des assises tertiaires qui les supportaient. Les blocs d’Oudenbosch, d’Holsteen, de Sleederloo et bien d’autres, nous paraissent être dans ce cas. (h Indépendamment des erratiques venus du Nord, la Campine limbour- geoise renferme d’innombrables masses de quartzite revinien, de poudingue de Burnot et autres roches, transportées jadis par la Meuse, probablement sur des radeaux de glace. Ils ont la même origine que les blocs signalés par M. G. Dewalque, dans l’Ardenne. Vid. Annales de la Soc. rjéol. de Belg. Bulletin, p. cxviii, t. vu, 1880. Nous connaissons également d’énormes quartiers de grès tertiaire, actuelle¬ ment presqu’ensevelis sous des monticules de sable quartzeux blanc, provenant de leur propre désagrégation. L’un d’eux cube plus de 21 mètres. Nous en parlerons ailleurs. (2) Ils sont communs dans la Drenthe et presqu’entièrement. construits en granité du Nord. Vid. Staring, Voormaals en Thans. (3) Témoin la pierrè qui existait jadis, sous le nom de Grauwe Stcen, dans la bruyère de Coursel, la Pierre bleue, près de Lommel, etc. - 85 — bâtisse des anciens sanctuaires (*), enfin, comme dalles de revêtement, à l’intérieur des fours. Parmi les causes multiples qui ont aidé à la disparition des blocs erratiques, il ne faut pas négliger faction incessante, résultant du travail souterrain des lombricides. En effet, Darwin (2) nous apprend que les vers ont renversé plusieurs des énormes mégalithes de Stonehenge et qu’ils ont presque réussi à les enfouir, à les faire disparaître. Malgré la des¬ truction des plus considérables d’entre eux, il existe encore beaucoup de ces blocs et maintenant que l’atten¬ tion est appelée dans cette direction, nous n’hésitons pas à prédire que l’on en trouvera partout (s). Pour finir, disons que le dépôt glaciaire erratique du Nord nous paraît s’être élevé en Belgique jusqu’aux environs de l’altitude 160 mètres (4). Après avoir essayé de fixer la limite extrême de l’exten¬ sion des gros éléments du drift glaciaire Scandinave vers le Sud et avoir signalé la hauteur que ce dépôt a atteint dans les plaines de notre pays, il nous reste à rechercher quelle a été la part d’action des phénomènes glaciaires sur le déplacement qu’a subi le cours inférieur de nos fleuves et comment ils ont favorisé le dépôt des dernières couches sédimentaires qui ont modifié si profondément les disposi¬ tions du relief, l’orographie de la Belgique. (*) L’église de Peer et d’autres montrent d’énormes blocs de poudingue de liurnot, etc., enchâssés dans les contre-forts, les pieds-droits, etc. (*) Ch. Darwin, Rôle des vers de terre dans la formation de la terre végé¬ tale, etc. Ch. III, Affaissement des pierres de grande taille par l’action des vers, p. 122 et 128, fig. 6 et 7, et Ch. IV. Rôle joué par les vers dans l’en¬ fouissement des monuments anciens, p. 144. Paris, in-8°, 1882. (3) Les deux derniers fragments de granité, découverts par M. E. van Over- loop, dont nous avons parlé plus haut, p. 68, viennent confirmer cette asser¬ tion. (*) Nous estimons à 125 m. l’altitude maxima du limon hesbayen, dans la basse Belgique. Plus haut, on ne trouve que des résidus d’altération, ou des éléments d’origine éolienne. — 86 — La période glaciaire, dont nous n’avons pas à rappeler ici les origines cosmiques, en même temps qu’elle sévis¬ sait, avec une intensité sans égale, au nord de l’Europe, couvrait, d’une non moins puissante calotte de glace, le massif central des Alpes, et l’on a pu constater que les extrémités inférieures de ces énormes glaciers, dont la puissance n’était pas inférieure à 1000 mètres, dépassaient cent kilomètres en longueur, avant de s’arrêter dans la plaine du Pô. Sur les versants opposés, le Rhin et la Meuse avaient, dès les âges tertiaires (*), creusé profondément leur vallée, et étalé sur le fond de la mer du Nord leurs cônes de déjec¬ tions et leurs dépôts d’alluvions. Gonflés par les apports glaciaires, ces fleuves charriaient , sur des radeaux de glace, vers la partie inférieure de leur cours et répan¬ daient dans leur delta commun, ces puissantes nappes de cailloux roulés, de galets, entremêlés de blocs arrondis de quartzite et de poudingue, que nous observons, et qui constituent, comme on sait depuis longtemps, la base de leur dépôt quaternaire. En même temps que ces phénomènes se manifestaient dans l’Europe centrale, on pouvait voir les glaciers des North Wales, du Cumberland, descendre et s’arrêter à l’est, dans les plaines de Wolwerhampton et de Worcester et les glaciers de l’Ecosse exercer leur action vers l’occi¬ dent. Ces derniers, réunis et combinés aux glaciers de la Norvège, s’étendaient au nord-ouest, sur les Orcades, les Shetland et allaient couvrir jusqu’aux Far Oer de leurs immenses coulées. (*) Un puits de recherche foré dans les alluvions du Rhin, en 1872, a été poussé, .jusque 150 m., sans sortir du terrain de transport. De sorte que l’épaisseur des alluvions de ce fleuve est encore inconnue. Les éléments, ren¬ contrés dans le forage, augmentaient de volume vers le bas, où d’énormes quartiers de granité ont été reconnus. J. Ortlieb, Les alluvions du llhin et. les sédiments du système diestien. Extrait des Annales de la Soc. géol. du Nord, t. III, p. 94, 1876. - 87 - Mais, qui décrira le spectacle, sans égal, que devaient présenter, au soleil de midi, les incomparables alpes Scandinaves, sortant tout à coup de leurs brumes crépus¬ culaires, courbées sous le poids du monde polaire, s’écou¬ lant en ruisselants glaciers î Soudé aux rocs calédoniens, leur pied emplit le canal des Shetland et ferme l’ouverture septentrionale de la mer du Nord. La fosse norvégienne, qui marque la profondeur primitive de cette mer, et qui représente peut-être seule, avec ses fjords aux insondables profondeurs, l’unique, le dernier exemple de ces fissures que devait présenter l’an¬ cien monde, alors que le craquelé primitif de l’écorce gra¬ nitique n’était pas encore comblé par les débris éboulés résultant de la désagrégation de ses propres parois, la fosse norvégienne , disons-nous , reste comblée pendant toute la durée de la période; elle reçoit les premières assises de cet escalier titanesque et les scelle au fond de l’abîme ; franchissant alors le Skagerak, couvrant le Danemarck, la Hollande (d), la puissante cataracte se développe, poursuit son cours et embrasse dans un demi-cercle immense, la mer du Nord jusqu’au üogger Bank (*) détachant au sud, à (*) D’après Staring, op. oit., la Hollande, dans sa plus grande partie, n’est qu’« un amoncellement de débris, provenant du dépôt, glaciaire Scandinave. » (' 2 ) Les pêcheurs de la Panne, qui pratiquent ces bancs et qui connaissent bien cette partie de mer, signalent l’existence dans ces parages de blocs de "granité, qu’ils déclarent être très nombreux, surtout au parallèle de Aberdeen- Viborg. La présence constatée de ces blocs, dans la mer du Nord, vient d'être annoncée par M. E. Van Beneden, dans un Rapport sur les dragages de la mer du Nord, présenté le 3 courant, à la Classe des sciences de l’Acadé¬ mie royale de Belgique. Le passage offre trop d’intérêt pour n’être pas repro¬ duit intégralement. Nous citons d’autant plus volontiers les paroles de l’éminent professeur, qu’on ne pourra nous accuser de le faire dans l’intérêt de notre thèse, attendu qu’il arrive à des conclusions absolument opposées aux nôtres. Voici le texte : « De tous les dépôts que nous avons explorés, le plus, intéressant à tous — 88 — l'ouest et à l’est des banquises chargées d’argile, de gravier et de blocs erratiques qui vont échouer dans la plaine de Russie, au pied des collines germaniques, sur les ter¬ rasses inférieures ou moyennes de notre pays, dans la mer du Nord, encore fermée au sud et couvrir enfin les falaises du Norfolk. Les glaçons, chargés de blocs moins volumineux, avancent plus loin encore, glissent les uns sur les autres, s’empilent et forment au pied des collines de la Westphalie, de la Hollande et jusque dans la Campine limbourgeoise, une digue convexe, sorte de moraine frontale gigantesque. Cette barrière établie ou peut-être une série d’embâcles consécutives, échelonnées comme des rides circulaires, concentriques, le premier effet du phénomène a été d’ar¬ rêter (*) dans leur decursus vers le nord, le Rhin, la Meuse et l’Escaut. points de vue, consiste dans un entassement de blocs de roches, roulés par les eaux et parmi lesquels il en est qui sont formés par du granité. Cette formation n’est pas signalée sur la carte de Stessels ; mais elle est probablement connue des pêcheurs anglais, qui, à certaines époques sont venus pêcher sur nos côtes la grande huître pied de cheval. Des huîtres sont en effet fixées sur ces grosses pierres, et c’est là surtout que règne cette pro¬ digieuse richesse de vie animale que je signalais plus haut. Quels sont l’origine et le mode de formation de ces dépôts? je ne me hasar¬ derai pas à émettre une opinion à ce sujet ; je me bornerai à dire que l’hypo¬ thèse d’un dépôt erratique doit être écartée. » Moniteur du 11 novembre, 1883, n° 315, p . 4469. (*) Lorsque, dit Lyell, « dans l’hémisphère septentrional, les rivières coulent du sud au nord, c’est à la partie supérieure de leur cours, que la glace se rompt d’abord, et il arrive que les eaux débordées atteignent, en transportant de gros fragments de glace, certaines parties du courant qui sont encore gelées. C’est ainsi qu’ont lieu des inondations considérables, occasionnées par les obstacles qui se rencontrent sur le chemin des eaux descendantes, comme on l’a vu poul¬ ie Mackensie, dans l’Amérique du Nord ; pour l’Irtisch, l'Obi, le Iénisséi, la Léna, etc. Un engorgement partiel de ce genre eut lieu le 31 janvier 1840, dans la Vistule, à 2300 m. au-dessus de Dantzig, oii la rivière, arrêtée par les glaces empilées, fut forcée de suivre un nouveau cours sur sa rive droite. En peu de jours elle se creusa, à travers des collines sableuses, de 12 à 18 mètres de hauteur, un lit profond et large, de plusieurs lieues de longueur. Lyell, Prin- 89 -- On sait qu’un fleuve, se dirigeant de l’équateur vers le pôle, dans l’hémisphère boréal est animé d'une vitesse de rotation supérieure à celle des latitudes qu’il traverse; par conséquent, il attaquera, érodera sa rive orientale et devra dévier vers l'est, c’est-à-dire à droite (’). C’est principalement pendant les grandes crues que la déviation due à la rotation de la terre, doit manifester ses effets : elle devait s’accentuer surtout et atteindre sa puissance limite lors des débâcles qui ont amené les énormes dépôts de transport qui emplissent la mer du Nord et dans lesquels se perdent leurs lits actuels. Or, c’est précisément le contraire qui est arrivé. On est frappé, quand on jette les yeux sur la carte de l’Alle¬ magne du Nord, d’observer qu’après avoir couru directe¬ ment au nord, en écartant tous les obstacles, arrivés vis- à-vis de l’immense plaine, brusquement, à une hauteur déterminée (2), quand précisément rien, ne vient plus entra¬ ver leur marche, ils dévient tous à l’occident, contraire¬ ment à la loi précitée, comme si un obstacle, maintenant invisible, les avait arrêtés. Cette infranchissable barrière, nous croyons l’avoir indi¬ quée : elle n’est autre que le pied du glacier Scandinave, que cette puissante banquise, formée de glaces empilées cipes de Géologie, I, p. 480, 10e éd. . 1873. Un fait plus récent est encore pré¬ sent à la mémoire de tous : nous voulons parler de l’embâcle de la Loire, près de Saumur, en 1880. (*) C’est ainsi que la Meuse coule maintenant à l’est des anciens dépôts de cailloux, qui marquent si bien, sur la carte de Dumont, l’emplacement de son ancien lit. Nous avons signalé comme exemple récent, moderne, de ces déplacements latéraux, une déviation de l’Escaut à Escanaffles, dans notre Notice explicative du levé géologique de la planchette d' Avelghem , p. 39, Bruxelles, 1882. (2) Belpaire, Étude sur la formation de la plaine maritime, etc., p. 184, attribue à une autre cause, le déplacement vers l’occident du lit inférieur de nos fleuves. L’action de la marée doit actuellement avoir pour résultat d’accentuer cette déviation, mais, à l’époque dont nous nous occupons, le détroit n’existait pas. — 90 — descendues du pôle, dont nous avons suivi le processus, marqué l’arrêt et tracé l’emplacement limite. Le second effet, résultant de cet état de choses, a été la transformation du bassin fermé (*) de la mer du Nord en un lac d’eau douce (”2), ou tout au moins saumâtre, dont le niveau s’est peu à peu élevé, qui a recouvert nos collines jusqu’à l’altitude de 125 mètres et dont l’excédent s’écou¬ lait (3) dans le golfe allongé, peu profond de la Manche, par dessus le seuil, à peine entamé, de Calais (4) et par toutes les dépressions qui existent entre les collines de la Flandre et la côte française (5). A la fin de la période glaciaire, la température se relève, d’abord au sud de l’Europe, les glaciers des Alpes perdent leur étendue et se retirent lentement vers les sommets, bien avant ceux de la Scandinavie. Pendant l’effondrement des neiges et la fonte des glaces, les fleuves, chargés de boues glaciaires gris ardoise, pro¬ venant de la débâcle, entraînent ces sédiments, les roulent dans leurs eaux, en opèrent le triage et les déposent, par ordre de densité, sur tout le développement de leur long parcours (B). (4) Fermé à l’ouest, tout au moins : la Baltique communiquait, sans aucun doute, avec la mer Blanche, mais le seuil était évidemment enseveli sous des montagnes de glace. A. Geikie, Text book of Geology, p. 887. (-) M. Gümbel, cité par Geikie, Text book of Geology, avait déjà rendu quelque faveur à cette hypothèse. (5) L’orientation d’un grand nombre de nos collines tertiaires tend à le démon¬ trer. (4) L'existence du limon hesbayen en Angleterre prouve que le détroit n’était pas ouvert quand ce dépôt s’est effectué. (") Le limon s’étend sur toute cette partie du nord de la France. Dumont fait descendre sa limite méridionale jusque Maignelay, au sud de Breteuil. On voit, à Sangatte entre autres, un dépôt de limon, avec cailloux et silex , adossé à la falaise, qui représente un des déversoirs dont nous parlons ci- dessus. (°j C’était aussi l’opinion de Dumont, comme il semble résulter des paroles que rapporte Le Hon, Périodicité des grands déluges, p. 90, in-8°, 1858, cité dans le Prodrome. — 91 - C’est alors que nous voyons se constituer ces énormes dépôts de loess, qui emplissent la vallée du Rhin, de Bâle à Bingen, qui bordent les deux rives de la Meuse, à partir de Namur, et qui comblent les dépressions de la Hesbaye, sous un manteau d’inégale épaisseur. Tandis que, dans la mer du Nord, la barrière de glace subsiste toujours, le loess remanié, ou limon hesbayen , tenu en suspension, se précipite lentement, au sein des eaux profondes du lac, qui couvre encore nos collines, le nord-ouest de la France et la partie orientale de l’Angleterre. Le relèvement de la température finit par atteindre nos régions, fait reculer et remonter vers le pôle la barrière glacée ; les eaux s’abaissent et s’écoulent peu à peu ; à la limite précise où s’élevait naguère l’immense moraine terminale, la mer du Nord, peu profonde, accomplit déjà son œuvre. Les flots ont bientôt renversé la haute muraille dont les éléments sont dispersés; la surface est arasée par les vagues et l’on voit le limon au sud et les sables cristallins, micacés, résultant de la désagrégation des roches granitiques du Nord, se montrer juxtaposés. Bientôt, grâce à des oscillations, dont on a pu mesurer, en certains points, l’amplitude, grâce à des balancements, à des retours successifs de l’Océan, dont nous n’avons pas à nous occuper ici, nous verrons reculer vers l’intérieur du continent la limite septentrionale du dépôt limoneux, poursuivie dans sa retraite par des sables, aux origines complexes, remaniés, différents selon les lieux (*), que l’homme appellera campiniens et qui viendront s’étendre, dans la suite des siècles, sur toute la plaine de l’Allemagne du Nord, se mêler aux alluvions, et couvrir la basse Bel¬ gique. P) Nous avons exposé quelques idées à ce sujet dans la Notice explicative du levé géologique de la planchette d’Anseghem, déposée entre les mains de la Commission de contrôle de la carte géologique de la Belgique, en avril 1883. — 92 — Telle nous semble être, vers la fin de la période glaciaire, la succession des phénomènes, que la présence des blocs erratiques nous révèle s’être manifestés sur nos rivages, avoir modifié, dans le sens que l’on sait, la direction du cours inférieur de nos fleuves et opéré le dépôt de notre limon hesbayen. Ils semblent la conséquence obligée, né¬ cessaire, d’un état de choses que des lois astronomiques régissent, qui se reproduit périodiquement, dans le temps comme dans l’espace, et qui se poursuit, encore de nos jours, aux deux extrémités du monde. Bruxelles, 2 novembre 1883. SUR LA SALINITE DE DUMONT, Ms., CHLORITOÏDE MANGANÉSIFÈRE, PAR EUG. PROST. Dans la séance du 15 juillet dernier, M. le professeur L. L. De Koninck a fait une communication préliminaire relative au minéral qui fait l’objet de la présente note et dont il a bien voulu me confier l’étude. Les échantillons qui m’ont servi ont été recueillis, il y a quelques années, par M. De Koninck, dans les déblais des ardoisières de Vielsalm, où ils faisaient partie d’un bloc de quartz provenant d’un des nombreux liions de cette substance qui traversent le phyllade salmien. Le minéral se présente en masses irrégulières, à texture saccharoïde grossière, de couleur vert grisâtre, et renfer¬ mant des parcelles de quartz; elles sont accompagnées de quelques lamelles de chlorite. Le minéral est friable ; sa poussière présente la meme couleur que la masse, quoique de teinte plus claire. Sa dureté est comprise entre 5 et 6 ; sa densité est supé¬ rieure à 3,38 ; ce chiffre a été donné par un essai fait sur des fragments dans lesquels on distinguait nettement du quartz. Les caractères extérieurs de la substance la font rappor¬ ter à l’espèce chloritoïde, appréciation que l’analyse, ainsi que nous le verrons plus loin, est venue confirmer. — 94 - Les essais par voie sèche ont conduit aux résultats sui¬ vants. Avec le borax, on a une perle jaune-verdâtre au feu d'oxydation, verte au feu de réduction. La perle obtenue avec le sel de phosphore présente les mêmes colorations. Avec le carbonate sodico-potassique, la réaction du manganèse se produit très nettement. Le minéral est imparfaitement fusible en émail noir à la tlamme du chalumeau et ne colore pas celle-ci; il laisse une poudre brun noir après calcination au creuset. Il est partiellement décomposé par l’acide chlorhydrique concentré et chaud. Une analyse qualitative complète a fait reconnaître l’ab¬ sence de tout élément précipitable par l’acide sulfhydrique et constater la présence de : silicium, fer, manganèse, aluminium, traces de cobalt et de calcium, faible quantité de magnésium. La recherche du nickel a donné un résultat négatif. L’analyse quantitative a été conduite avec le plus grand soin. Chaque fois qu’il y avait lieu, les précipités ont été repris après calcination et pesée ; les matières qu’ils pou¬ vaient avoir entraînées ont été recherchées et dosées. Une première prise d’essai a servi, après désagrégation par le carbonate sodico-potassique, au dosage de la silice totale, de l’aluminium, du fer total, du manganèse, du co¬ balt, du magnésium et du calcium. Une prise d’essai spéciale a été employée pour la déter¬ mination de l’état de saturation du fer. Attaqué par l’acide sulfurique légèrement dilué, à la température de 230°, dans un tube scellé et privé d’air, le minéral a donné une solution dans laquelle le sel ferreux a été dosé par le permanganate potassique. Le résidu insoluble (quartz et silice provenant de la dé¬ composition du minéral) recueilli, lavé, calciné et traité — 95 — par une solution concentrée et bouillante de carbonate so- dique, a disparu en partie et a laissé le quartz qui a été dosé. La présence du fer à l’état ferreux et celle du manga¬ nèse ne permettaient pas le dosage de l’eau par différence; il a donc fallu avoir recours au dosage par pesée directe. Les résultats rapportés à 100 parties du minéral séché à 100° sont : Si O2 (quartz) 15,06 Oxygène °/0 Si O2 (combiné) 19,14 10,18 Al2 O" 33,66 15,70 j 16,710 Fe2 O3 3,38 1,01 j Fe O 13,05 2,89 Mn O 7,14 1,60 1 Go O 0,04 0,008 i 5,288 Mg O 1,79 0,71 j Ga O 0,30 0,08 Eau de combinaison 6,32 5,60 5,600 99,88 De cette composition, on déduit le rapport atomique : Si O2 : R2 O3 = R O : H2 O. 1,00 : 1,09 1,04 : 1,10 et par conséquent la formule : Si O2, Al2 O5 (1/3 MnO, 2/3 FeO), H2 O. Le minéral que nous avons étudié est donc de la chlori- toïde, espèce dont Dumont avait déjà indiqué la présence à Vielsalm; mais c’est une variété remarquablement man- ganésifère de cette espèce. Dans la collection de notre illustre géologue que possède l’université de Liège, existent des échantillons recueillis anciennement par lui et catalogués sous le nom de Salmite , sans que néanmoins il ait rien été publié à ce sujet. — 96 — Ces échantillons ne diffèrent de ceux que nous avons analysés que par une plus grande dimension des lamelles. Soumis à des essais comparatifs par voie sèche, les divers échantillons se sont comportés de manière absolument identique. Cette concordance nous permet de conclure que les di¬ vers échantillons appartiennent à une seule et même espèce. La seule analyse publiée, à notre connaissance, comme se rapportant à la chloritoïde et indiquant une proportion notable de manganèse est due à Jackson (1). Elle a donné les résultats suivants : Si 0* 33,20 Ai'2 O3 29,00 FeO 25,93 MnO 6,00 Mg 0 0,24 H *2 0 4,00 Or, cette composition conduit au rapport : 2 1/4 Si O'2 : 1 1/4 R2 O3 : 2 R O : 1 H2 O qui n’est absolument pas celui de la chloritoïde. Nous nous croyons donc en droit, M. le professeur L. L. De Koninck et moi, de ne pas tenir compte de cette analyse et, quoiqu’en principe nous ne soyons pas parti¬ sans de noms spéciaux pour les variétés d’espèces miné¬ rales, nous pensons que nous pouvons ici, avec beaucoup d’auteurs qui ne partagent pas notre manière de voir, publier et proposer de conserver le nom de scilmite donné anciennement par Dumont aux échantillons de chloritoïde manganésifôre qu’il avait réunis dans sa collection. (*) V. Dana. System of mineralogy, 1883, p. 303. 97 — En terminant, nous ferons remarquer que la variété de chloritoïde dont il est question dans cette note, porte à six le nombre des silicates manganésifères rencontrés dans la région de Vielsalm. L’identité de gisement de la chloritoïde et de la chlorite, d’une part, l’isomorphisme du fer et du manganèse, d’autre part, conduisent à se demander si les chlorites, si répan¬ dues dans les filons de quartz du terrain salmien, ne ren¬ ferment pas une proportion notable de manganèse. C’est un point que nous nous proposons d’examiner. Laboratoire de chimie analytique de l’université de Liège. 18 janvier 1884. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 7 NOTICE SUR UNE CAVERNE A OSSEMENTS D’URSUS SPELAEUS PAR JULIEN FRAI PONT ASSISTANT DE ZOOLOGIE A L’UNIVERSITÉ DE LIEGE. Il y a quelque temps, le propriétaire d’une grotte située à Esneux, trouva, en creusant le sol de celle-ci pour le rendre plus accessible aux visiteurs, des fragments d’osse¬ ments. Ceux-ci furent envoyés, il y a un mois, au labora¬ toire de zoologie. Quoique ces os aient été brisés à coups de pioche et fussent très endommagés, j’ai pu les déter¬ miner comme appartenant à Tours des cavernes. J’ai fait ensuite l’exploration méthodique de la grotte, avec M. Miedel, préparateur d’anatomie comparée à l’uni¬ versité de Liège. Cette grotte se trouve au milieu du village d’Esneux, à une centaine de mètres en aval du pont, sur la rive droite de l’Ourthe. L’entrée est située à huit mètres environ au- dessus du niveau actuel de la rivière; elle regarde le N. -O. La roche est du calcaire eifélien. Elle est taillée à pic dans cet endroit de sorte que l'accès de la caverne serait impra- — 99 — ticable si on n’avait jeté an petit pont reliant l’entrée au premier étage d’une maison contiguë. La grotte mesure quatre-vingts mètres de longueur , son axe longitudinal étant sensiblement parallèle à celui de la rivière ; à l’entrée, elle a 2rn80 de largeur sur 3m50 de hauteur, mais je ne peux affirmer si ces mesures sont celles de l’ouverture primitive ou si elle a été récemment augmen¬ tée de main d’homme. Jusqu’à 48 mètres à partir de l’ou¬ verture, le sol a été remué, remanié et une grande partie du limon a été enlevée pour en faciliter l’accès. Il paraîtrait que des fragments d’os auraient été trouvés enfouis dans cette région antérieure, au voisinage de l’entrée. Ils pré¬ sentent cette particularité d’avoir été sciés. Ces os sem¬ blent modernes et avoir appartenu à des porcs et à des ru¬ minants ; ils ont peut-être été enterrés à l’entrée de la grotte à une époque relativement très récente. Je n’ai pu avoir aucune indication précise sur la place qu’ils occu¬ paient, ni sur les caractères du limon en cet endroit. C’est à partir de 48 mètres de l’ouverture que le sol est resté intact et que nous avons pu commencer à faire nos recherches systématiquement. A ce niveau, la hauteur de la caverne est 0m90 sur 2m90 de largeur et l’épaisseur de la couche d’alluvion, de 0m85. A 53 mètres, le dépôt n’atteint plus que 0m30. A 55 mètres, il gagne 0m75. A 70 mètres? la couche dépasse 0m90, tandis qu’à quelques mètres du fond elle n’atteint plus que comme allure générale 0ra3Q de puissance. Le sol de la grotte paraît se relever de l’ouverture jus¬ que vers 54 mètres, puis il s’affaisse jusque vers l’extré¬ mité, pour remonter de nouveau en cet endroit. Voici la coupe des dépôts d’alluvions prise à cinquante mètres de l’entrée. En allant de bas en yj haut, on trouve : y I) Argile jaune avec de rares cailloux rou¬ lés et de rares débris d’ossements, pour la 1 plupart trop altérés pour être déterminés; lïï sauf deux métacar- ][ piens d'Ursus spelœus rencontrés dans cette argile. — Puissance, 0m45. II) Gravier à cail¬ loux roulés et limon de couleur foncée, con¬ tenant tous les osse¬ ments rencontrés dans cette grotte (à l’excep¬ tion de ce qui vient d’être dit). — Puissance, 0m10. III) Croûte de stalagmite, variant de 0m02 à 0m10 d'épais¬ seur. IV) Limon jaune, nettement stratifié, contenant des traces de calcaire, sans cailloux roulés, ni restes d’animaux. — Puissance, 0m20. V) Limon jaune, à stratification obscure, contenant des traces de calcaire, sans cailloux roulés, ni vestiges d’ani¬ maux. — Puissance, 0ra10. VI) Croûte de stalagmite, d’une épaisseur variable. Nous n’avons ici que l’étage inférieur des dépôts des cavernes. L’argile à blocaux et les cailloux anguleux ca¬ ractéristiques de l’étage supérieur, à Cervus tarandus , manquent, ainsi que les alluvions actuelles. De plus, tous — 101 — les ossements que nous avons recueillis appartiennent à l’ Ursus spelœus , Blumenbach. Vraisemblablement cette caverne a été jadis un antre d’ours; les ossements ont été trouvés dans un espace relativement restreint et dans une couche relativement peu épaisse. J’ai rencontré plusieurs métacarpiens dans leur position naturelle les uns à côté des autres, un cubitus à côté d’un radius, paraissant apparte¬ nir au même individu. L’absence d’autres ossements doit nous faire rejeter l’hypothèse que les ours ont été amenés par les eaux dans la grotte, à l’état de cadavres. Je crois plutôt qu’ils habitaient la caverne et y ont trouvé la mort lors d’une grande inondation. On pourra objecter qu’il est étonnant, s’il en est ainsi, que l’on ne trouve pas à côté de ces os des débris d’animaux ayant servi à la nourriture de ces géants. Quoique leur dentition indique un régime très carnassier, il n’est pas certain que YUrsus spelœus fût plus carnivore que l’ours brun moderne, qui souvent préfère des végétaux, du miel, etc., à de la chair. Voici la nomenclature des ossements YUrsus spelœus que nous avons recueillis. I. Tête. 1° Un crâne entier d’adulte. 2° Des fragments d’un second crâne d’adulte. 3° » » crâne de jeune individu. 4° Une mâchoire inférieure d’adulte. 5° Des fragments d’une seconde mâchoire inférieure. 6° y> » » mâchoire inférieure d’un jeune individu. IL Dents isolées. 7° Une dernière molaire supérieure d’adulte. 8° Deux pénultièmes molaires supérieures; 9° deux anté¬ pénultièmes molaires inférieures; 10° des fragments de — 102 — molaires; 11° cinq canines de diverses tailles; 12° trois incisives latérales supérieures; 13° deux incisives latérales gauches inférieures; 14° une incisive moyenne inférieure. III. Colonne vertébrale. 15° Un atlas; 16° trois axis; 17° une cervicale entière et un grand nombre d’autres plus ou moins brisées ; 18° quatre dorsales entières, plus un grand nombre d’autres plus ou moins brisées; 19° huit lombaires presqu’entières et beaucoup d’autres brisées; 20° quatre caudales. IV. CÔTES. 21° Un grand nombre de côtes, dont une seule entière. V. Ceinture des membres antérieurs. 22° Des fragments d’omoplates de divers individus; 23e des pièces du sternum. VI» Ceinture des membres postérieurs. 24° Des fragments de bassins en mauvais état. VII. Membres antérieurs. a) Humérus . 25° Un humérus presque complet, très adulte; 26° un humérus entier, sauf les épiphyses, d’un très jeune sujet; 27° deux humérus entiers d'un fœtus; 28° partie supérieure drun humérus gauche adulte; 29° idem d’un humérus droit, pas adulte; 30° partie inférieure d’un humérus droit adulte; 31° idem d’un humérus droit adulte; 32° idem d’un humérus droit pas adulte; 33° fragment d’un humérus jeune. — 103 — b) Cubitus. 34° Un cubitus gauche, entier, très adulte; 35° idem, adulte; 36» idem, presqu’entier, adulte; 37° extrémité supérieure d’un cubitus droit, très adulte; 38° extrémité inférieure d’un cubitus droit, très adulte; 39° idem, adulte. cj Radius. 40° Un radius droit, entier, adulte; 41° un radius droit, entier, sauf épiphyse supérieure, d’un jeune individu; 42° extrémité supérieure d’un radius droit adulte; 43° idem; 44° idem d’un radius gauche, adulte ; 45° idem d’un radius droit très adulte. d) Os du carpe. 46° Deux os représentant le scaphoïde et le semi-lu¬ naire; 47° plusieurs pyriformes; 48° plusieurs trapézoïdes ; 49° plusieurs cunéiformes. e) Os du métacarpe. 50° Un grand nombre de métacarpiens complets, appar¬ tenant à différents individus. fj Phalanges. 51° Un grand nombre de phalanges, appartenant à diffé¬ rents individus, dont une phalange onguéale. VIII. Membres postérieurs. a) Fémur. 52° Un fémur gauche, complet et adulte; 53° un fémur gauche complet, sauf épiphyses, d’un jeune sujet; 54° partie supérieure d’un fémur droit, très adulte; 55° idem d’un fémur gauche, très adulte ; 56° idem ; 37° idem, non adulte; 58° partie inférieure d’un fémur gauche, très adulte; - 104 — 59° idem, adulte; 60° idem, non adulte; 61° partie infé¬ rieure d’un fémur droit, non adulte. b) Tibia . 62° Un tibia droit, entier, presque adulte; 63° idem, non adulte; 64° un tibia gauche, entier, presqu’adulte; 65° par¬ tie supérieure d’un tibia gauche, adulte; 66° partie infé¬ rieure d’un tibia gauche, adulte; 67° idem; 68° partie infé¬ rieure d’un tibia droit, adulte; 69° idem, pas adulte; 70° idem, jeune. c) Péroné . 71° Un fragment de péroné. d) Rotule. 72° Deux rotules. e] Os du tarse. 73° Trois astragales de droite; 74° deux calcanéum droits; 75° un calcanéum gauche; 76° plusieurs scaphoïdes; 77° divers os du tarse plus ou moins entiers. f] Métatarsiens. 78° Un grand nombre de métatarsiens entiers, prove¬ nant de divers individus. g) Phalanges. 79° Un grand nombre de phalanges, appartenant à diffé¬ rents individus. RECHERCHES SÜR LES CRINOIDES FAMENNIEN (DEVONIEN SUPÉRIEUR) DE BELGIQUE, PAR JULIEN FRAI PONT, ASSISTANT DE ZOOLOGIE A L’üNIYERSITÉ DE LIÈGE. III O 7. Melocrinus inornatus , G. Dewalque. (Pl. 1, fig.t.) Galice de grande taille, globuleux. Toute la surface est parquetée de plaques polygonales, fort peu bombées et dé¬ pourvues de toute ornementation (2). Les quatre pièces basales sont relativement bien développées et sensible¬ ment de même taille ; elles forment, du côté de l’insertion de la tige, une surface sub-rectangulaire, au milieu de la¬ quelle se trouve un canal cylindrique. Les radiales pri¬ maires, secondaires et tertiaires, les cinq interradiales de premier ordre, sont constituées par de grandes plaques semblables. Les interradiales de deuxième ordre, au nom¬ bre de dix, groupées deux à deux, sont un peu moins dé- (1) v. Impartie, Ann. Soc. Géol. de Belg., t. X, p. 45 et 2e partie, p. 55. (2) Cette absence d’ornements ne peut être attribuée à l’usure, puisque d’autres espèces, trouvées dans les mêmes conditions, ont la surface garnie de dessins délicats. - 106 — veloppées. Une première rangée de deux radiales disti- chales s’emboîtent sur chaque radiale tertiaire; elles sont moins grandes que les précédentes. Une seconde rangée de deux plus petites radiales distichales s’insère sur la première. Ges dernières radiales sont axillaires pour les bras. Il n’existe pas d’interdistichales; deux ou trois ran¬ gées de plus petites plaques s’intercalent au-dessus des in¬ terradiales de deuxième ordre. Je n’ai pu distinguer un interradius anal, malgré toute l’attention que j’y ai mise. Le toit du calice, nettement pentagonal, est faiblement ondulé dans la direction des bras, chez les sujets bien conservés; il est formé de plaques ayant les mêmes carac¬ tères que les plaques de la région dorsale; leurs dimen¬ sions sont égales à celles des dernières rangées des inter¬ radius. Il n’est guère possible de déterminer la place que devait occuper l’anus. Les bras manquent ; ils étaient gros et robustes, si l’on en juge par la section de leur base d’insertion sur le calice. La tige est sub-cylindrique; son diamètre est égal à celui de la base du calice à son point d’articulation sur celle-ci. Elle est composée de petits disques surbaissés (fig. 1 b), à faces articulaires rayonnantes, traversées à leur centre par un canal nourricier cylindrique. Cette espèce est celle dont la taille est la plus grande parmi ses congénères. Dimensions. Hauteur du calice d’un grand spécimen . 0m050 Son plus grand diamètre transversal . . 0ra048 Le » » du toit . . . 0ro030 Diamètre de la base à son point d’insertion sur la tige , 0-008 — 107 - Rapports et différences. — Le Melocrinus inornatus s’éloigne du M. hieroglyphicus , Goldfuss, par sa forme globuleuse, jamais pyramidale; par ses grandes plaques aplaties, jamais bombées; par l’absence d’ornements sur ces plaques; par l’existence d’une double rangée de radiales distichales; enfin par sa taille plus forte. Il ressemble, par son aspect général, au Melocrinus nobilissimus , Hall, dont il s’écarte par les caractères du toit, par les radiales disti¬ chales et par les interradiales beaucoup plus nombreuses. Gisement et localité . — Cette espèce est rare dans notre famennien. M. le professeur G. Dewalque en possède quatre spécimens, provenant de la collection De Ryckholt, et indiqués comme originaires de Boussu-en-Fagne. Elle appartient donc au schiste de Frasne, et, selon toute vraisemblance, à sa partie supérieure, comme les autres espèces. 8. Melocrinus obscurusy G. Dewalque. (Pi. t, fig. 2.) Je ne connais cette espèce que par un fragment du calice dont on peut distinguer les parties constitutives d’un ra¬ dius, d’un interradius et du toit. Le calice devait être plus ou moins globuleux. Les plaques sont grandes, en petit nombre, avec de faibles protubérances allongées horizontalement pour la plupart, sinueuses et rappelant plus ou moins les ornements de certaines variétés de M. hieroglyphicus. Les basales sont brisées. La radiale secondaire et l’interradiale de premier ordre sont de même volume, un peu moins grandes que la première radiale. Les radiales tertiaires et les interra¬ diales de deuxième ordre ont des dimensions égales entre elles et sont plus petites que les précédentes. Les radiales distichales font défaut ou bien ont disparu. L’interradius — 108 — paraît n’avoir eu que 3 à 5 plaques. Le toit est aplati et parqueté de quelques grandes plaques polygonales. Position de l’anus inconnue. Les bras et la tige manquent. Dimensions. Hauteur du calice, environ . 0m030 Le plus grand diamètre transversal . . 0m030 Diamètre vertical de la radiale primaire 0m010 » horizontal » D )) 0m012 » vertical d’une » secondaire 0m009 » horizontal » » » 0ra010 » vertical interradiale primaire 0m009 » horizontal » » » 0m011 » vertical » second. 0m006 » horizontal » » » 0m007 Rapports et différences . — Cette espèce s’éloigne du M. hieroglyphicus Goldfuss, par le petit nombre, la gran¬ deur et l’aplatissement des plaques. Elle s’écarte du M. Benedeni, G. Dewalque,par son ornementation. Gisement et localité.— Echantillon unique, trouvé dans les schistes de Frasne, à Ghaudfontaine. Genre hexacrinus. La collection de M. le professeur G. Dewalque renferme deux espèces nouvelles appartenant au genre Hexacrinus et provenant du Famennien. En voici la description. 1. Hexacrinus verrucosus, G. Dewalque. (Pi. L fig. 3.; Galice de taille médiocre, se rapprochant de la forme d’une mûre, aussi haut que large. Plaques dépourvues — 109 - d’ornements. Basales hexagonales, dont deux de même taille et la troisième un peu plus petite. Elles sont plus larges que hautes et forment par leur ensemble une base cupuliforme, à bord supérieur dentelé, à bord inférieur arrondi en bourrelet. La face inférieure articulaire de la base se présente sous forme d’une zone circulaire, dépri¬ mée et délimitée en dehors par le bourrelet. Sur le pour¬ tour de cette zone se trouvent de petites stries concen¬ triques; au centre débouche un étroit canal cylindrique (fig. 36). C’est dans cette dépression que se fixe la tige. Radiales surbaissées, beaucoup plus larges que hautes; quatre sont de mêmes dimensions, la cinquième est plus petite; trois ont leur face externe pentagonale ; les deux autres sont hexagonales. Elles présentent vers le haut une face articulaire oblique, divisée en deux régions latérales, légèrement concaves, par une crête médiane, à laquelle fait suite un canal polygonal (fig. 3a). Trois des radiales reposent sur une basale, les deux autres s’emboîtent entre deux basales. Une interradiale anale (ou interbrachiale), double des radiales en hauteur, se prolonge entre deux bras (fig. 3c). Les radiales sont axillaires respectivement pour une double rangée de brachiales; les brachiales de premier ordre sont très bombées, épaisses et de grosseur variable. Les articles suivants sont moins convexes et plus étroits. Us alternent d’une rangée à l’autre dans chaque région brachiale. Le toit, très bombé, est formé de plaques plus petites que les précédentes, tuberculeuses et de grosseur variable. Huit de ces tubercules, dont deux petits, délimitent un orifice de l’anus central (üg. 3 d). Les bras manquent. La tige manque. J’ai observé un Capulus fixé sur la région brachiale — 110 — d’un Héxacrinus appartenant à cette espèce. J’ai donné mon avis dans la première partie de ce travail, au sujet de la présence de ces mollusques sur le calice de crinoïdes. Dimensions . Hauteur du calice . Diamètre de la base . 0m020 . 0m0Û9 Rapports et différences. — L 'Héxacrinus verrucosus9 G. Dewalque, s’éloigne de VH. limbatus , H. Muller, par la forme de ses radiales très surbaissées, par les caractères de l’interradiale (interbrachiale) anale plus étroite, par la position de l’anus et le développement des brachiales. Il ne ressemble à VH. callosus , Schulze, que par la faible hauteur des radiales. Il ■ se rapproche davantage de VH. brevis, Goldfuss, pour ce qui regarde les basales et les ra- diales, mais les caractères des brachiales sont complè¬ tement différents. Il s’écarte de VH. minor , nov. sp. (fig. 4a), dont les basales sont plus surbaissées, les ra¬ diales relativement beaucoup plus développées et le toit plus bombé. La position centrale de l’anus rapproche cette espèce de VH. Wachsmuthi , Oehlert. Gisement et localité . — Cette espèce provient des schistes de Frasne, à Senzeille, vraisemblablement du même niveau que les précédentes. Elle y est rare. 2. Héxacrinus minor , G. Dewalque, (PL 4, fig. 4a, 4 h.) Très petit calice globuleux. La base relativement large, formée de trois basales hexagonales, surbaissées et bombées du côté de leur face externe. Radiales relativement bien développées, très convexes. La face externe de trois d’entre elles est penta¬ gonale ; ce sont celles qui reposent directement sur les — 111 — basales. La face externe des deux autres est hexagonale. Un sillon sinueux est sous-jacent au bord supérieur de la face antérieure de ces radiales. La face supérieure articulaire de celles-ci présente les mêmes caractères que chez l’espèce précédente; une crête médiane la divise en deux parties latérales obliques et concaves, sur chacune des¬ quelles s’insère une rangée de brachiales. En arrière de la crête médiane se trouve une concavité dans laquelle s’emboîte une plaque tuberculeuse en forme de coin, appartenant au toit ; à droite et à gauche de cette plaque se présente une petite gouttière (gouttière ambulacraire). Une interradiale (interbrachiale) pentagonale, bombée, beaucoup plus haute que large, se prolonge entre deux bras. Le toit est relativement très bombé et orné de petites plaques très tuberculeuses, irrégulièrement disposées. Les bras manquent. La tige manque. Dimensions. Hauteur du calice . 0m007 Plus grand diamètre transversal . . . 0m006 Diamètre inférieur de la base .... 0m004 Rapports et différences. — Cette jolie petite espèce ressemble à VHexacrinus brevis , Schulze; elle s’en écarte par la forme des radiales et le mode d’articulation des brachiales. Gisement et localité. — - L’Hexacrinus minor , Dewalque, accompagne l’espèce précédente à Senzeille. Il y est fort rare. Genre zeacrinus, Troost. M. le professeur G. Dewalque possède un échantillon parfaitement conservé appartenant à ce genre et prove- nant du dévonien supérieur, qu’il a désigné sous le nom de : Zeacrinus Beyrichi , G. Dewalque. Galice très sur¬ baissé, presque glo¬ buleux. Infrabasales (cryptobasales J in¬ visibles sur le spé¬ cimen qui nous oc¬ cupe. Parabasales très petites ; quatre sont trigonales, lan¬ céolées , recourbées inférieurement pour se prolonger quelque peu à l’intérieur de l’entonnoir de la base; la cinquième, un peu plus grande que les autres, à quatre faces, cor¬ respond à l’interradius anal. Cinq grandes radiales de même taille, dont trois heptagonales et deux hexagonales en rapport avec Finterradius anal. Sur chacune des radiales s’insère une brachiale primaire (radiale secondaire) qua¬ drilatérale et surbaissée. Ces pièces portent chacune une brachiale secondaire (radiale tertiaire) heptagonale, à sommet en forme de toit. Ces plaques tertiaires des radius sont axillaires pour les bras proprement dits. Quatre des interradius sont recouverts d’une interbrachiale (interra¬ diale) hexagonale, allongée dans le sens de la hauteur. L’interradius anal possède deux petites plaques superpo¬ sées; l’inférieure, à quatre faces, repose sur la parabasale tétragonale; la supérieure est trigone. Chaque brachiale (Pi. i, fig. 5.) - 113 — secondaire (radiale tertiaire) porte deux branches courtes, formées de trois articles superposés, le troisième étant axillaire pour deux nouveaux rameaux courts, formés d’un petit nombre d’articles. C’est à partir de la base de ces rameaux que les bras deviennent libres. Ces rameaux se recourbent en dedans de façon à ce que leur extrémité libre soit invisible. Les rameaux terminaux de chaque branche contiguë sont accolés deux à deux dans toute leur longueur. Les pinnules sont portées par les dix rameaux terminaux ; elles sont courtes, épaisses et fixées chacune sur deux articles. Le toit est complètement caché par les bras. La tige ne m’est connue que par le premier anneau. Rapports et différences. — Cette espèce ressemble au Zeacrinus inter s capul avis , Schulze, que cet auteur con¬ sidère comme une variété de son Zeacrinus excavatus. Il possède, comme le Z. interscapularis , quatre interbra¬ chiales (interradiales lancéolées). Les plaques sont diffé¬ rentes par leur forme et leur nombre dans l’interradius anal ; la hauteur totale du calice et des bras est moins grande ; la forme et les caractères des bras qui ne se bifurquent que deux fois l’éloignent de ces deux espèces (*). Gisement et localité. — Senzeille, avec les espèces pré¬ cédentes. ( 1 ) L’existence de quatre interbrachiales (interradiales) bien développées, la quantité des brachiales (radiales) appartenant au calice, le peu de déve¬ loppement des bras et leur petit nombre de rameaux seraient peut-être des caractères suffisants pour faire rentrer dans un genre nouveau le Z. inter¬ scapularis, le Z. Beyrichi et leurs congénères. Ces caractères, en effet, ne répondent pas à ceux du genre Zeacrinus et sous-genres voisins, tels qu’ils sont établis actuellement par MM. Wachsmuth, Zittel, etc. Toutefois je n’ai pas voulu entrer dans cette voie, faute d’un matériel suffisant. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. , T. XI. MÉMOIRES, 8 APPENDICE. GENRE PENTREMITES . La collection de M. le professeur Dewalque ne contient aucun P entremîtes du dévonien supérieur; mais j’y ai trouvé une espèce très intéressante, provenant du sommet du rhénan et dont je donne ici la description. Pentremites Fraiponti , G. Dewalque. (PL 4, fîg. 6 a, b , c, d e} f} g.) Calice petit, pyra¬ midal, dont la moitié inférieure est sub-tri- gone et la moitié su¬ périeure sub-penta- gonaîe. La base est triangulaire, élevée, constituée par trois basales en forme de toit, dont le volume diminue de haut en bas et qui concourent chacune à la forma¬ tion de deux faces de la pyramide inférieure. Du côté de la tige, un petit fragment manque à l’échantillon que je décris. Les radiales ( pièces furcales ou fourchues) ne sont pas toutes semblables. Deux d'entre elles correspondent aux faces de la pyramide; elles ont la forme d’un petit cône sur- - 115 - baissé, échancré supérieurement suivant sa hauteur pour livrer passage à une aire pseudo-anibulacraire. Les trois autres, beaucoup plus étroites, sub-anguleuses, corres¬ pondent aux angles de la pyramide; leurs branches supé¬ rieures forment un angle obtus avec le reste de leur surface. Les interradiales ( pièces deltoïdales) sont petites, trigones et n’empiètent que sur les trois radiales anguleuses, lais¬ sant complètement intactes les deux radiales coniques. Leur forme est bien différente des mêmes pièces chez les autres Pentremites. Elles contribuent avec les deux radiales coniques à former l’apex. Les aires pseudo-ambulaeraires sont courtes, étroites, à bords parallèles et forment les arêtes des cinq pans constituant la pyramide surbaissée du sommet. Les diverses parties constitutives des aires pseu- do-ambulacraires ne sont pas à distinguer, vu l’état de conservation de l’échantillon. Il n’est pas possible de voir les orifices du sommet : la bouchef l’anus, les orifices externes des faisceaux de canaux situés sous les pièces poreuses des pseudo-ambulacres. La tige manque. Dimensions. Hauteur du calice. . . . 0m010 Diamètre transversal maxim. 0m006 Rapports et différences . — Si l’on maintient cette espèce dans le genre Pentremites , elle devra se ranger dans le groupe des Clavati de M. Ferd. Roemer, à côté du P. Reinwardi, Troost, du Silurien. M. Shumard a créé le nom générique de Troostocrinus pour les espèces à base triangulaire, à champs pseudo-ambulaeraires étroits, caractères que possède l’individu que je viens de décrire. Peut-être l’existence de deux formes distinctes de radiales exigera-t-elle la création d’un genre nouveau, dans lequel 116 — entrera notre espèce actuelle et ses congénères. Quoi qu’il en soit, ce dernier caractère permet de distinguer ce blas- toïde de tous les autres. Gisement et localité. — Cette espèce paraît appartenir aux schistes de Bure, couches de transition entre le rhé¬ nan et l’eifelien M. le professeur G. Dewalque nous a remis à ce sujet la note suivante. (( L’échantillon qui vient d’être décrit provient de la col¬ lection du dévonien belge de De Ryckholt; il était étiqueté « Champion. » La commune de ce nom, située entre La Roche et St-Hubert, se trouve sur l’étage coblencien : notre fossile ne semble pas en provenir.il existe un autre Cham¬ pion, hameau situé à 2,8 kilomètres àl’E-S.E de Marche, appelé quelquefois Ghamplon-Famenne et faisant partie de la commune de Waha ; il se trouve sur la limite des schistes de Couvin ou à Calceola sandalina et des schistes de Bure ou à Spin feu1 cultrijugatus. La collection De Ryckholt renfermait quelques autres fossiles, également étiquetés Champion. La roche est bien le schiste de Bure, non le schiste de Houfalize. Parmi ces espèces se trouvent un polypier indéterminé, mais abon¬ dant à ce niveau, Streptorhychus unbraculum et Chonetes sarcinulata. Il semble donc bien établi que notre fossile provient des schistes de Bure. » RÉCAPITULATION. I Par mes précédentes recherches, j’ai enrichi la faune connue du dévonien supérieur de Belgique de sept nou¬ velles espèces de Melocrinus : 1° Melocrinus Konincki ; 2° » Benedeni ; 3° » glohosus ; 4° » mespiliformis ; 51 Melocrinus Chapuisi ; 6° » inornatus ; 7° » obscuras ; De deux nouvelles espèces d'Hexacrinus ; 8" Hexacrinus verrucosus ; 9° » minor ; d’une nouvelle espèce de Zeacrinus ; 40° Zeacrinus Beyrichi ; Enfin, j’ai décrit une nouvelle espèce de P eut remites au sommet du dévonien rhénan : Pentremites Fraiponti. Toutes ces espèces appartiennent à la riche collection de M. le professeur Gustave Dewalque qui les a mises généreusement à ma disposition. - 118 — EXPLICATION DE LA PLANCHE. Figure 1. Melocrinus inornatus (nov. sp.), grandeur naturelle; du dévonien supérieur. » \a. — Face articulaire de la base, du même. » \b. — Fragment de la tige. » 2. — Melocrinus obscurus (nov. sp ), grandeur naturelle ; du dévonien supérieur. » 5. — Hexacrinus verrucosus (nov. sp.), grandeur naturelle; du dévonien supérieur. » 5 a. — Une radiale du même, vue de face. » 3b. — Face articulaire de la base, du même. » oc. — Interradiale (interbrachiale) anale, vue de face. » 4. — Hexacrinus minor (nov sp.), grandeur naturelle ; du dévonien supérieur. )) Aa. — Le même grossi. » 5. — Zeacrinus Beyrichi (nov. sp.), très faiblement grossi; du dévonien supérieur. » 6. — Pentremites Fraiponti (nov. sp.), grandeur natu¬ relle ; du dévonien moyen. » 6 a. — Le même grossi. » 6b. — Une basale, vue de côté, grossie. » 6c. — Une radiale anguleuse, vue de côté, grossie. » 6d. — Une radiale anguleuse, vue de face, grossie. » 6c. — Une interradiale, vue de face, grossie. » 6/1. — Une radiale conique, vue de face. LES PUITS ARTÉSIENS DE LA FLANDRE. ADDITION AU MÉMOIRE ayant pour objet l’élude des données fournies à la stratigraphie et à l’hydrographie souterraine, par les forages exécutés jusqu’à ce jour dans la région comprise entre la Lys, l’Escaut et la Dendre, PAR É. DELVAUX. Le forage de deux nouveaux puits artésiens vient d'être terminé au sud de la planchette de Renaix, vers les limites nord du territoire de Dergneau et de S^Sauveur. Quoiqu’ils ne nous apprennent rien de nouveau et qu’on n’ait pas rencontré de fossiles dans les assises traversées, ces forages, du reste peu profonds, viennent néanmoins confirmer les données théoriques et les vues générales que nous avons émises dans notre dernier travail sur les puits artésiens de la Flandre et démontrent l’exactitude de notre levé géologique. Gomme ces renseignements offrent quelqu’intérêt et ont une certaine valeur pour les habitants de la région, nous ne croyons pas inutile d’en offrir le détail à la Société. D’autres puits artésiens ont été forés sur le territoire des planchettes voisines ; nous espérons pouvoir commu¬ niquer bientôt les renseignements que nous aurons obtenus et nous nous promettons de suivre les travaux de forage qui sont projetés ou en commencement d’exécution dans la région qui a fait l’objet de nos études. — 120 — IX. — Puits artésien de M, V, Moreau, à Biest. FORAGE EXÉCUTÉ EN 1883. (*) Long, ouest, 1100 m. Lat. sud, 1670 m. Cote de l’orifice + 22.90. FORMATIONS Numéros d’ordre des j échantillons. DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. Moderne. 1 Alluvions argilo-sableuses et argile altérée . . 2.50 00.00 2.50 20.40 i 1 2 Argile sableuse ypresienne à 1 1 poussière de mica, gris bleuâtre 1 terne . 15.90 2.50 16.40 6.50 5 Argile compacte subschistoïde. 16.60 16.40 35.00 -10.10 Tertiaire.' i 4 Cailloux de silex, base du sys¬ tème. . . 0.05 55.00 35.05 -10.15 1 | 5 Sable glauconifère landenien, 1 çris verdâtre . 3.55 53.05 36.60 -13.70 1 Nappe aquifère. Les travaux de ce forage ont été exécutés par les procédés les plus primitifs. Le diamètre du puits est de 0.10 c. ; on n’a pas tubé. Eaux très abondantes, ne descendant jamais, quelle que soit la consommation, à plus de l m. 50 c. sous le niveau de la surface. Très chargées de calcaire, non potables, elles ne sont utilisées que pour les usages de la ferme et servent à abreuver le bétail. Le sable landenien est extraordinairement glauconifère. (!) Origine des coordonnées : tour de la collégiale de Renaix. — 121 — I — Puits artésien de I. CL L, Morean, à Malhais e . FORAGE EXÉCUTÉ EN 4883. (*) Long, est, 2885 m. Lat. sud, 1250 m. Cote de l’orifice + 27.60. FORMATIONS Numéros d’ordre des échantillons. ; DESCRIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PROFO de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. Moderne. 1 ! Alluvions. ...... 2.90 00.00 2.90 24.70 Quater- 1 [ 2 Limon et argile remaniés, avec naire. 1 i couche de cailloux roulés. . . 0.40 2.90 5.50 24.50 1 3 Argile sableuse ypresienne à poussière de mica, gris bleuâtre terne, avec pyrite. . . . . 20.58 5.50 25.68 5.92 4 Argile compacte subschistoïde très pyriteuse . . 15.90 25.68 59.58 -'11.98 Tertiaire. < 5 Petits cailloux roulés de silex noir ......... 0.02 59.58 59.60 —12.00 6 Grès glauconilère landenien assez dur, gris verdâtre. . . 0.50 59.60 59.90 -12.50 7 Sable glauconifère landenien, 1 gris verdâtre. ...... 2.00 39.90 41.90 -14.50 i i i ! Nappe aquifère . Le forage a été exécutédans un puits maçonné, profond de 15 m. 30c. Toute la partie supérieure de l’ancien puits domestique est creu¬ sée dans l’argile sableuse, qui descend un peu plus bas que la ma¬ çonnerie; puis les travaux ont entamé l’argile compacte, qu’ils ont traversée. Quand les ouvriers qui travaillaient au fond du puits maçonné, ont (*) Origine des coordonnées : tour de l’église de Russeignies. — 122 — atteint le sable landenien et la nappe aquifère, l’eau a jailli avec une telle puissance qu’ils ont eu à peine le temps de remonter. On n’a pas tubé. L’eau, d’aussi mauvaise qualité que celle du puits de Biest, est très chargée de sable. ÉTUDE SUR LES EAUX DE LA MEUSE. Détermination des quantités de matières diverses roulées par les eaux de ee fleuve pendant l’espace d’une année ; PAR W. SPRING et E. PROST. Lorsque nous nous trouvons au sommet d’une montagne élevée, dans l’imposant massif des Alpes bernoises, et que nous découvrons de là, comme en un seul panorama, les vertigineuses et immenses vallées qui nous séparent du Mont-Blanc, du Grand-Combin, de l’incomparable Weiss- horn, ainsi que de ces milliers de pics plus modestes qui semblent réunis pour célébrer en chœur la majesté de cette immense nature, nous ne pouvons nous défendre de nous demander quelle puissance extraordinaire a accom¬ pli cette œuvre gigantesque, quelle force étonnante a creusé ces sillons dont les profondeurs nous effrayent ? Et la réponse est facile à trouver. « Toujours jeune, toujours toute puissante, dit Tyndall^), la force de l’astre qui resplendit chaque matin à l’Est du firmament... G’est elle qui soulève les eaux qui creusent les abîmes ; c’est elle qui dépose les glaciers sur les flancs des montagnes afin de donner libre carrière à la pesanteur (!) Inden Alpen. Deutsche Ausgabe, Braunschweig, 1875, p. 169. 124 — qui ouvre les vallées; c’est elle encore qui, par une activité séculaire, renversera enfin ces monuments puissants et les roulera successivement vers l’Océan. — Répandant la semence pour les mondes à venir. De sorte que les peuples d’une terre future verront s’étendre une région fertile et mûrir les champs de blés à la place des rochers qui forment aujourd’hui la masse des Alpes. » Et de fait, la plaine caillouteuse de la Lombardie, la fertile mais monotone plaine de la Hongrie, ne sont-elles pas, pour la plus grande partie, le témoignage du nivellement lent des Alpes. Les plaines de l’Europe centrale ne se sont- elles pas déroulées de la chaîne des Alpes ou de la chaîne Scandinave ? Tous nos terrains neptuniens, modernes ou anciens, ne sont que le résultat de l’effacement par l’action des eaux, des rides que la puissance des siècles avait im¬ primées, à diverses époques, dans la surface de notre terre. Le granit et le gneiss dont la dûreté et la force suffisent pourtant à supporter les plus hautes montagnes, sont obligés de céder à la puissance lente, mais continue d’un élément en apparence sans force. L’eau s’empare des ma¬ tières solubles des roches et les entraîne à la mer, mais non contente de son butin, elle pulvérise son ennemi par l’action répétée de la gelée et du dégel, comme dans un suprême effort et, après l’avoir réduit en poussière, elle l’entraîne brutalement vers les profondeurs de l’Océan. En un mot, sous son action ininterrompue, les continents s’abaisseront et les mers s’élèveront jusqu’au moment où, sa dernière conquête assurée, l’eau s’étendra sur le globe terrestre entier et régnera en souveraine absolue sur la matière des montagnes qu’elle aura renversées. Cet état de notre globe se serait probablement déjà réalisé depuis — 125 longtemps si des soulèvements nombreux n'avaient porté au-dessus du niveau des mers, des masses nouvelles de montagnes et livré aussi matière nouvelle à l’inépuisable activité des eaux. Mais il n’est pas improbable cependant que la terre finisse par succomber dans la lutte continuelle et, qu’à une époque encore indéterminable, le ressort qui l’a poussée jusqu’aujourd’hui fléchisse et se refuse à soulever encore une écorce rocheuse que l’âge aura par trop raidie. Le spectacle de ce travail de destruction accompli par les eaux ne peut nous laisser indifférents, et son étude nous convaincra, une fois de plus, de la puissance irrésis¬ tible d’un effort soutenu. Si l’on connaissait, en effet, d’une part, le volume des continents, de l’autre, la puissance d’érosion des eaux qui les parcourent et qui les baignent, il nous serait aisé de lire, toutes choses étant supposées égales d’ailleurs, quelques pages du livre de la destinée de notre globe. Nous pourrions non seulement augmenter nos connaissances sur l’évolution que nos régions habitées aujourd’hui doivent subir, mais il nous serait encore possible de reconstituer, dans une certaine mesure, un passé plongé jusqu’ici, pour nous, dans les ténèbres les plus profondes du temps. Qui pourrait dire quelle hauteur ont atteinte naguère les Alpes ? Ces montagnes, si fières, nous étonnent par leur majesté et peut-être bien ne sont-elles que des ruines misérables d’un édifice gigantesque ? A quoi le Schreck- horn et le Gervin, le Mont-Blanc et le Finsterarrhorn ont- ils servi de supports ? Pour répondre à cette question, nous devrions connaître le travail des eaux, les quantités de matières fixes en sus¬ pension ou en solution que les fleuves entraînent journel¬ lement à la mer, nous serions ainsi renseignés sur la pro¬ fondeur du sillon creusé par les eaux, en une époque donnée, dans nos continents. Nous pourrions calculer alors, au — 126 - moins avec une certaine approximation, combien l’œuvre de destruction d’un massif de montagnes a déjà duré et combien elle durera encore jusqu’à son achèvement. La composition chimique des matières des eaux nous fourni¬ rait aussi des indications précieuses sur l’origine de plus d’une formation fluviale ou même marine dont nous igno¬ rons encore la descendance. En d’autres termes, pendant qu’elles accomplissaient leur œuvre de nivellement, les eaux ont écrit sur le flanc des montagnes et sur les berges de leur lit l’histoire de leur travail. Ainsi Fergusson (*) nous a montré qu’à l’époque où l’Hymalaya se souleva, le Gange et d’autres fleuves entraînèrent d’énormes masses de débris et les déposèrent en partie sur leurs bords. Les fleuves se creu¬ sèrent de nouveaux lits dans leurs lits ainsi soulevés. Vers le Gange supérieur, la contrée fut élevée au point que le Saraswati et le Gagar, qui se jetaient d’abord dans le Gange, devinrent des affluents du Setledje. La tradition dit encore le point où le Saraswati et le Gange se réunissaient et l’on assure que le premier continue à couler sous terre pour se réunir au fleuve sacré en suivant le Jumma jus¬ qu’à Allahabad. Aujourd’hui, le Gange roule encore, d’après Tylor (’2), 40 000 000 de mètres cubes de matières solides par an, de sorte que cet effet continue. Le Burramputer, qui coule par la région de la terre la plus arrosée par les pluies, roule assez de limon pour fermer les bouches du Gange, et la Testa, un affluent du Burramputer, est obligée de sortir tous les trente ans de son lit, tellement elle le remplit d’alluvion. Et si nous nous éloignons moins de nos régions, nous pouvons apprendre, par le Mémoire de M. Texier sur les alluvions des fleuves dans le bassin de ( 1 ) Fortschritte der PhijaiU, t. IX, p. 6o0. (2) Id., t. IX, p. GM. — m — la Méditerranée et sur les atterrissements du Rhône (Comptes rendus, LXII, p. 1156-1158), que tous les ports et les golfes de la côte africaine de la Méditerranée ont été comblés avec des alluvions; le contour de cette côte s’est donc complètement modifié. D’après Lombardini, les terres chargées par le Pô forment, dans l’Adriatique, une plaine nouvelle qui s’allonge de 70 mètres par an. Et l’on ne doit pas penser que l’immensité des mers rende insensible l’action des fleuves pour en élever le ni¬ veau. En s’appuyant sur des données approximatives, recueillies sur le Gange, sur le Mississipi, sur le Nil, ainsi que sur certains autres grands fleuves seulement, Tylor calcule que le fond de la mer doit s’élever, sur tout le globe terrestre, de 8 centimètres en 10,000 ans. A la vérité, la mesure n’est pas grande, mais elle suffit pour montrer que le fond de la mer n’est pas immuable. Un travail complet sur les alluvions des fleuves ne peut cependant être le fait d’un seul homme. Il importe, en effet, de ne pas le perdre de vue, pour être utiles, les obser¬ vations à faire, même sur un cours d’eau donné, doivent embrasser une période assez étendue pour tenir compte, d’une manière suffisante, des mille facteurs qui entrent en jeu pour changer, à chaque instant, l’économie des cours d’eau. Ensuite, elles ne doivent pas se borner à un fleuve isolé, mais comprendre tous ceux qui s’écoulent de la partie du continent que l’on étudie. Un certain nombre de travaux de ce genre ont déjà été exécutés; pour nous en tenir aux fleuves de l’Europe, nous mentionnerons le Rhin, la Seine, l’Elbe, le Danube, PArno, la Moldau, le Yar, la Marne et la Tamisé comme ayant fait l’objet d’études assez complètes, pour la plu¬ part, pour être utilisées (î). Dans ces conditions, nous (*) Nous reviendrons plus loin sur le résultat de ces travaux. - 128 — avons cru qu’un examen suivi pendant le cours de toute une année des eaux du fleuve qui traverse notre ville natale, de la Meuse, pourrait augmenter encore la valeur des documents déjà réunis et peut-être engager des chi¬ mistes se trouvant en d’autres lieux favorables, à entre¬ prendre des recherches semblables sur d’autres cours d’eau. D’ailleurs, la connaissance un peu complète de la com¬ position des eaux de la Meuse nous a paru présenter aussi un intérêt d’ordre spécial qui, s’il s’écarte des problèmes proprement dits de la géologie, touche cependant des questions de haute importance pour la richesse nationale; nous voulons parler de certains points relatifs à l’agricul¬ ture ainsi qu’aux inondations dues aux débordements de nos cours d’eau. Les fleuves déposent, en effet, les matières qu’ils entraînent, partout où un ralentissement du courant leur enlève la force de les pousser plus loin. L’accumulation des limons dans la partie la moins inclinée du lit des fleuves, c’est-à-dire dans la partie qui traverse les plaines, est un fait général. Il a pour conséquence nécessaire une élévation d’autant plus rapide du lit du fleuve que celui-ci roule une quantité plus considérable de débris terreux. Aussi observe-t-on, dans tous les pays plats, un ensable¬ ment continu du fond des rivières et par conséquent aussi une diminution de la profondeur du canal que l’eau peut parcourir. Si les berges sont élevées, le niveau de l’eau montera peu à peu et au premier grossissement du fleuve, celui-ci inondera ses rives d’autant plus aisément que le fond de son lit sera plus ensablé. S’il survient un jour une crue plus forte, le fleuve se fraye un chemin nouveau à travers la partie la moins résistante du sol et son ancien cours devient une branche latérale, s’il ne se trouve abandonné complètement, quand les eaux reprennent leur - 129 — hauteur normale. Le Mississipi est peut-être le fleuve qui montre le mieux ces changements; il roule d’ailleurs une quantité énorme de matières solides ; on l’évalue à 1 036 772 352 mètres cubes par an. Son immense delta, qui mesure environ 320 kilomètres en long et 300 kilomètres en large, subit cependant à peu près journellement, paraît- il, des modifications dans l’une ou l’autre de ses parties, par suite des inondations amenées par l’ensablement de ses canaux. Ce qui est d’ailleurs bien fait pour nous don¬ ner une idée du travail d’ensablement de ce fleuve, c’est la présence, sous le delta actuel, de toute une forêt de cyprès. Les troncs de ces arbres sont debout et sans aucun doute ils ont grandi comme les cyprès modernes dans le sol du delta, mais ils disparurent lentement sous le niveau du fleuve parce que celui-ci élevait continuelle¬ ment son lit. Et que penser quand on apprend que dans la Louisianne on a trouvé jusque dix de ces forêts l’une au-dessous de l’autre, séparées encore par des couches d’alluvions ! Dans les plaines habitées, où les inondations occa¬ sionnent de grands dommages, on a dû lutter, depuis des temps reculés, contre les fleuves et endiguer leur lit afin de les empêcher d’en sortir. Mais le remède s’est montré souvent pire que le mal. Bien que l’on prît soin d’élever les digues à l’aide de matériaux extraits du fond du fleuve par la drague à l’époque des basses eaux, on n’a jamais pu, pour ainsi dire, triompher de la puissance d’ensable¬ ment des cours d'eau. Un exemple frappant d’un lutte de ce genre nous est fourni par le Pô. Ce fleuve s’est élevé tellement au-dessus de la région qu’il baigne que la ville de Ferrare se trouve aujourd’hui bien en dessous du niveau de ses eaux; le fond même du lit du Pô est à plusieurs mètres au-dessus du sol de la ville. On peut donc dire, avec raison, que le Pô « coule sur le dos d’une longue digue qui traverse la plaine lombarde.)) ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XL MÉMOIRES, 9 - 130 — Gomme la mer conserve toujours le même niveau, le fleuve endigué qui s’y déverse doit nécessairement pré¬ senter une surélévation à une certaine distance de son embouchure. Si un fleuve augmente, au contraire, la lon¬ gueur de son cours par la formation d’un delta, il faut que son lit s’élève dans la mesure même de son allonge¬ ment. Dans le cas contraire, le fleuve ne conserverait pas sa pente, et le ralentissement de son cours produirait un dépôt plus abondant de limon, exhaussant ainsi le fond du lit jusqu’à ce que la rapidité du courant se trouve rétablie à l’embouchure. La Meuse nous offre un exemple intéressant de phéno¬ mènes de ce genre. Entre Bommel et Wandrichen, sur le Wahaî, sa pente est (comme bien l’on pense) incompara¬ blement plus faible que dans sa partie supérieure; elle n’est plus que de 0m, 00007 par mètre; entre Gorcum et Dordrecht, elle descend à 0m, 00001. La vitesse due à une pente si minime est assez faible pour laisser déposer les vases. De fait, les ingénieurs hollandais ont constaté ce dépôt ; dans le rapport rédigé par la Commission d’inspecteurs généraux instituée en 1821 pour rechercher les améliorations à apporter aux cours des rivières, cette Commission déclare que les dépôts formés dans les lits des rivières, même en amont des points où se fait sentir la marée, est un dépôt vaseux qui exhausse le lit des cours d'eau. Cette même Commission reconnaît que la Meuse, quand bien même son courant serait aug¬ menté, ne pourrait transporter jusqu’au Berchweldt les vases que roulent ses eaux. Il est donc établi que les terres arrachées par les eaux de la Meuse ou de ses affluents aux parties supérieures du pays s’en vont combler lentement les parties basses de la Hollande où elles se trouvent, en effet, dans d’excellentes conditions pour se déposer. Les eaux rencontrent là de vastes criques où elles dorment à l’abri des îles formées dans les siècles antérieurs. — 131 — Jusqu’où se fera sentir l’élévation du lit de la partie basse de la Meuse ? On pourrait penser que le régime de ses eaux dans la partie moyenne de leur bassin, c’est-à-dire dans notre pays, n’a rien de commun avec l’élévation du niveau des polders de la Hollande. Il importe de ne pas se méprendre. Le lit de la partie moyenne de la Meuse s’élève indépendamment de la partie basse, parce que si, à la vérité, la rapidité du courant est plus grande en cet endroit, la nature des dépôts est différente. La Hollande reçoit la vase fertile de nos rivières tandis que nous conservons les cailloux et les gros sables. Si le volume de ces matières moins mobiles est assez considérable, il pourra même arriver que le lit de notre fleuve s’élève plus rapidement dans notre pays que chez nos voi¬ sins (*). Nous ignorons si l’on a comparé, à l’aide de documents géologiques, la rapidité de l’élévation du lit du fleuve dans ces deux parties, mais on sait que le niveau de la Meuse a monté d’une manière étonnante dans un laps de temps bien court pour un phénomène de cette nature, puisque le sol moyen de la ville de Liège a dû être surélevé de près de un mètre depuis quelques siècles. La vieille église de Saint- Christophe se trouve aujourd’hui enfoncée dans le sol au point qu’on est obligé d’y descendre par des marches d’es¬ caliers, tandis que bien certainement elle a été construite au moins au niveau du sol (2). O D’après Thomasy {Bulletin de la Société géologique de France ), le Nil nous fournit un cas semblable ; l’élévation du sol de son delta serait neuf fois plus petite que celle de l’intérieur du pays. La pente du Nil est donc devenue plus forte. (2) A la vérité, l’élévation du sol de la ville de Liège peut n’être pas dû exclusivement aux alluvions du fleuve, mais provenir aussi de l’entrainement des terres des collines voisines par les eaux pluviales. Il n’importe, car il s’agit toujours d’un résultat produit par l’action de l’eau, que celle-ci vienne des environs immédiats de la ville ou des contrées plus éloignées. — 132 — La Meuse n’est du reste pas le seul fleuve qui élève son lit dans les parties actives de son cours. Le Rhin, dont les dépôts contribuent aussi à former le territoire de la Hol¬ lande, se soulèverait d’environ 0m,23 par siècle à Mayence (*). On voit qu’une connaissance aussi complète que possible de la nature et de la quantité des matières solides charriées par la Meuse pourra être de queiqu’utilité pour fixer quel sera, dans l’avenir, le degré d’élévation de son lit. La solu¬ tion de ce problème présuppose toutefois une notion com¬ plète de la vitesse des eaux du fleuve. Mais si l’exhaussement du lit des fleuves par le dépôt de matières qu’ils charrient précipite nécessairement leurs débordements dans les parties inférieures de leur cours à la moindre crue rapide des eaux et amène ainsi des dégâts souvent considérables, ce changement de niveau a une conséquence plus funeste encore pour les parties élevées du bassin; là, il atteint directement l’agriculture. Ce fait est si évident qu’il est à peine nécessaire d’en parler. La culture n’est possible que dans un sol meuble, facile à fendre par le fer de la charrue ou par la houe et de nature à retenir les matières fertilisantes dont la plante se nourrit. La terre arable, quand elle ne 'provient pas d'alluvions , est le résultat du délitement sur place, des roches schisteuses ou même de certaines roches plu- tonniennes. Mais cette mobilité détermine aussi son trans¬ port facile par les pluies et nous voyons, après chaque averse, nos ruisseaux aux eaux claires transformés en véritables torrents de boue. C’est par masses énormes que la terre végétale est arrachée de nos plateaux élevés et précipitée dans les fleuves qui l’emportent au loin. Le (*) L’ancien pavé de la Fischgasse, près du bord du Rhin, à Mayence, qui remonte à 1050, se trouve à lm,77 en dessous du pavé actuel. (L. Becker. Ueber die bestàndig zunehmende Erhôhung der Flussbetten. Fortschritte der Physick, t. VI, p. 924.) - 133 - roc est bientôt mis à nu et le malheureux montagnard en est réduit à disputer aux torrents quelques parcelles de terrain au fond des gorges. C’est ainsi que se stérilisèrent nombres de contrées. Ce travail de dévastation s’accom¬ plit plus rapidement qu’on ne voudrait le penser. Les montagnes de la Grèce étaient jadis fertiles, d’après les poètes qui les ont chantées, et aujourd’hui il y règne une morne désolation. La roche dénudée n’est même plus capable de retenir sur ses flancs quelques arbres qui ren¬ draient à la contrée un peu de prospérité. Nous n’en sommes heureusement pas encore là, dans notre pays, mais, que l’on y fasse attention, nous montre¬ rons plus loin que les eaux de notre fleuve emportent, par année, assez de matériaux pour stériliser à la longue des étendues considérables. Le mal avance avec assez de rapidité pour que l’on songe à lui appliquer un remède. Celui-ci, et il est bien connu, s’indique d’ailleurs de lui-même. Pour retenir sur le ver¬ sant des montagnes les terres meubles prêtes à les quitter, il suffit de veiller à l’entretien d’une végétation abondante d’herbes, de broussailles, d’arbres et de forêts, dans les parties parcourues par les ruisseaux torrentiels. Les eaux pluviales ne pourront plus, dès lors, déchirer le sol, le soulever et l’entraîner ; rencontrant dans les racines des plantes mille obstacles dans la descente, elles ne formeront plus ces torrents dévastateurs et le régime de nos rivières n’en redeviendra que plus régulier. C’est du reste un fait bien connu que l’abondance des forêts sur les régions éle¬ vées du bassin d’un fleuve agit comme un modérateur des eaux. On assure qu’au temps de la république romaine, lorsque les Alpes et les Apennins étaient entièrement cou¬ verts de forêts, le Pô n’était soumis à de fortes crues que vers les canicules ; ses débordements étaient si rares, qu’on les considérait comme des événements extraordi- — 134 — naires sur lesquels on devait consulter les augures. La Haute-Italie ne connaissait pas alors des inondations sem¬ blables à celles dont elle a eu à souffrir encore, il y a deux années. La contre-épreuve a du reste été faite et nous cite¬ rons, pour prouver la chose, ce passage de l’histoire de Naples que M. de Guyper a mentionné déjà il y a quelque temps (!) : « A Naples, comme en d’autres parties de l’Italie, un » zèle trop ardent pour la culture des terres fit déboiser d les montagnes qui furent défrichées. Les premières d récoltes furent abondantes, mais elles diminuèrent d’an- » née en année. Le terrain transporté par les pluies » encombra les plaines, les flancs des montagnes déchirés d par le soc de la charrue, laissèrent la roche à nu, les » torrents restèrent abandonnés à leurs excès capricieux D et l’agriculture fut ruinée. » DESCRIPTION DU TRAVAIL. SITUATION DE LA VILLE DE LIEGE. La situation de Liège nous a paru particulièrement favorable pour l’exécution d’un travail du genre de celui qui nous occupe. Ainsi qu’on l’a dit dans le chapitre pré¬ cédent, cette ville se trouve en quelque sorte à la limite de la partie élevée du bassin du fleuve. En aval, la vallée s’élargit bientôt, les collines s’abaissent et la région des plaines commence. Tout ce que la Meuse peut récolter de limon et de corps dissous, descend des parties supérieures de son cours; après sa traversée par Liège, ce n’est plus un travail d’érosion qu’elle accomplit, mais plutôt un tra- (*) Ch. de Cuyper... Note sur le régime des rivières et sur les travaux exé¬ cutés 'pour empêcher leurs débordements, Mémoires de la Société royale des Sciences de Liège, t. VIII, p. 73. - m — vail de reconstitution des terrains. D’ailleurs, les derniers grands affluents de notre fleuve, l’Ourthe et la Yesdre, viennent verser leurs eaux dans la Meuse à Liège même, si bien qu’on peut dire qu’ici les eaux ont complété leur bagage pour leur grand voyage vers l’Océan. Nous sommes donc en position pour mesurer aussi complètement que possible le travail de nivellement qui s’accomplit dans la partie supérieure de notre bassin. Epoque des observations . — Leur degré d’exactitude. Nos observations ont pris date le 13 novembre 1882, elles furent continuées pendant tout le courant d’une année. On comprendra sans peine que l’exécution de notre travail a été souvent d'un labeur assez difficile. La prin¬ cipale difficulté qui s’est présentée à nous vient des grandes variations des eaux du fleuve et de la quantité variable de matières qu’elles renferment. Celle-ci chan¬ geait, comme on le verra, d’un jour au lendemain. Il était donc indispensable de faire les analyses des eaux en nombres suffisants et à des intervalles de temps assez courts pour pouvoir tenir compte de toutes les fluctua¬ tions; aussi avons-nous fait des prises d’eau chaque jour et à la même heure. Quoi qu’il en soit, il est clair que la détermination des masses totales de matières entraînées par les eaux pen¬ dant une année ne peut présenter une exactitude absolue et cela pour plusieurs motifs. En premier lieu, nous avons dû nous borner, chaque jour, à opérer seulement sur une quantité relativement faible de liquide (cinq litres); les erreurs inévitables dans l’évaluation des différentes ma¬ tières qu’elles contenaient se trouvent par conséquent multipliées par un grand nombre, quand on conclut des nombres auxquels nous sommes parvenus à la quantité — 136 - totale de matières entraînées par tout le fleuve en 24 heures. Ensuite, les variations qui se sont produites pen¬ dant la durée du jour, n’ont pu entrer en ligne de compte. Leur détermination eût exigé des analyses d’heure en heure peut-être et celles-ci eussent été impossibles à exé¬ cuter. Enfin, il y a un motif plus grave encore; il provient du régime particulier auquel la Meuse est soumise. Dans sa traversée par Liège, la Meuse est coupée en deux bras; ils se séparent en amont de la ville à Fétinne , pour se réunir de nouveau en aval au Barbou. Le plus étroit de ces bras, nommé la Dérivation , est séparé de l’autre par un barrage mobile qui reste levé pendant tout le temps où la hauteur des eaux est normale ou inférieure à la moyenne. Les eaux de la Meuse coulent alors par le bras le plus large sans recevoir, pour ainsi dire, les eaux de l’Ourthe qui continuent, elles, à remplir le bras plus étroit. Mais à l’époque des crues, le barrage est renversé et les eaux s’écoulent alors librement par les deux bras. Or, si la crue de la Meuse est plus forte que celle de l’Ourthe, on peut dire que les eaux de la Meuse vont grossir son affluent et s’échapper en partie par le lit de cette rivière. Dans le cas contraire, une partie des eaux de l’Ourthe se déverse dans la Meuse en amont de la ville, tandis que l’autre partie ne s’y mêle qu’après son trajet par la dérivation . En un mot, selon que l’une des deux rivières grossit plus que l’autre, leur confluence se trouve déplacée de l’amont vers l’aval de la ville. Pour tenir compte des troubles produits par ce régime particulier dans les varia¬ tions de composition des eaux, il eût fallu faire les prises d’essai des eaux à une distance suffisante du con¬ fluent inférieur (leBarbou) pour quelemélangedes eaux de la Meuse et des eaux de l’Ourthe se trouvât complet ; en d’autres termes, il eût fallu les puiser journellement à une - 137 — distance d’au moins cinq à six kilomètres du laboratoire, ce qui n’était guère praticable. Nous avons donc dû nous borner à les prendre dans le voisinage du laboratoire de l’Université, aux environs du pont de la Boverie. Les nombres auxquels nous sommes arrivés par l’analyse expriment, par conséquent, et d’une façon exacte cette fois, les quantités de matières renfermées dans les eaux qui passent sous le pont de la Boverie. Ce sont les eaux proprement dites de la Meuse. On pourra ensuite estimer les quantités de matières entraînées par le canal de la dérivation et qui appartiennent en réalité à l’Ourthe pen¬ dant tout le temps où le barrage de Fétinne est debout, en tenant compte, comme on le verra à la fin de notre travail journalier, de la masse d’eau qui s’écoule, par jour, dans ce canal. Ceci posé, nous passons à l’indication des déterminations exécutées. Nous avons mesuré chaque jour : 1° Le niveau des eaux du fleuve au moment de la prise des essais; 2° La vitesse du courant ; 3° Le débit du fleuve, c’est-à-dire le nombre de mètres cubes d’eau écoulés en 24 heures; 4° La quantité totale de matières insolubles contenues dans les eaux; 5° La quantité totale de matières dissoutes ; 6° La quantité totale de matières organiques; 7° L’opacité de l’eau. Ensuite, par période de cinq jours : 8° La quantité d’anhydride carbonique; 9° La quantité de chlore. D’autre part, l’analyse complète des matières insolubles et des matières solubles recueillies journellement a eu lieu par périodes différentes dont la longueur correspondait aux — 138 — variations principales du niveau des eaux du fleuve. Nous avons pu procéder de la sorte et abréger ainsi considéra¬ blement ce travail parce que les observations qui ont été faites déjà sur d’autres fleuves ont montré d’une manière constante, que si à la vérité la quantité de matières inso¬ lubles ou solubles variait avec la hauteur des eaux, leur composition demeurait sensiblement constante pour un niveau d’une hauteur donnée. Nous avons donc analysé, ensemble, les résidus solubles ou insolubles recueillis pendant des temps où l’allure de la Meuse se maintenait sensiblement la même. Ces temps sont indiqués par la planche annexée à ce travail, on peut voir qu’ils embrassent les périodes d’ascension des eaux, les périodes d’abaisse¬ ment et les périodes de stagnation. D’ailleurs, comme notre projet était de connaître la quantité des différentes matières charriées par la Meuse pendant toute une année, nous aurions pu même réunir tous les résidus solubles de l’année en un seul essai, sans nous écarter en aucune façon de notre but. Toutefois, en procédant comme nous l’avons fait, nous sommes en état de comparer la composi¬ tion de ces résidus pendant la durée des hautes eaux et la durée des basses eaux. Nous avons cherché à doser aussi la quantité d’ammo¬ niaque et de composés phosphatés contenus dans les eaux de la Meuse, mais nous n’avons pu réussir : la quantité de ces matières est par trop faible. Si l’on applique aux eaux de la Meuse la méthode qui a permis à M. Boussingault de déterminer la quantité d’am¬ moniaque des eaux de la Seine, on n’obtient que des traces d’ammoniaque si faibles que l’on ne peut être cer¬ tain d’avoir bien affaire à de l’ammoniaque. Pour ce motif, nous avons évaporé, à l’abri de l’air et dans une cornue en platine, 30 litres d’eau fraîchement puisée et additionnée d’une quantité suffisante d’acide sulfurique en — 139 - vue de retenir l’ammoniaque. Le résidu de l’évaporation, traité par une lessive de potasse caustique, n’a pas donné lieu au moindre dégagement d’ammoniaque et à la suite de cette expérience nous avons cru devoir renoncer à doser cette substance. L’absence de phosphate en quantité appréciable a aussi été constatée sur deux prises spéciales de trente litres chacune. Enfin, nous avons dosé aussi la quantité d’oxvgène dissous dans l’eau de la Meuse à l’effet de vérifier si peut- être l’oxydation lente que subissent toujours les matières organiques roulées par un fleuve ne consomme pas plus de ce gaz que le contact perpétuel de l’air n’en fournit. Il est clair qu’ici il suffisait de faire ces dosages au moment des fortes crues et au moment des fortes baisses, puisque les eaux des fortes crues, provenant des pluies, devaient, dans notre hypothèse, contenir le maximum d’oxygène et les autres le minimum. Voici maintenant le détail de ces diverses opérations. 1° Mesurage du niveau du fleuve. Le niveau du fleuve a été mesuré au moment où l’on faisait les prises d’eau à l’échelle établie par le corps des ponts et chaussées dans la partie d’aval de l’écluse d’Avroy. Les nombres expriment la cote de la Meuse au-dessus de la cote zéro de la carte du nivellement général de la Bel¬ gique, dressée par les soins de l’état-major militaire. 2° Détermination de la vitesse du fleuve. La vitesse d’écoulement des eaux a été déterminée chaque fois en triple. On mesurait, à l’aide d’un chronographe de précision, - 140 - d’abord le temps mis par un flotteur pour parcourir une distance connue (108m62) le long de la rive gauche du fleuve, puis au milieu et enfin le long de la rive droite. En prenant la moyenne arithmétique de ces trois nombres, on obtenait, pour chaque jour, la vitesse moyenne de l’eau à la surface du fleuve. On sait que l’on ne peut faire directement usage du nombre ainsi obtenu pour calculer le débit du fleuve sans commettre une erreur en plus très sensible : la vitesse moyenne réelle du fleuve a une valeur plus petite à cause du ralentissement du cou¬ rant contre le fond et contre les berges. Cette vitesse réelle a été déterminée en fonction de la vitesse moyenne à la surface par l’expérience et trouvée égale aux sept dixièmes de celles-ci pour les fleuves et les canaux à grande section. On a donc multiplié par 0,7 chacun des nombres avant de les faire servir au calcul du débit du fleuve. 3° Calcul du débit du fleuve. Pour connaître le débit de la Meuse, on a multiplié la section mouillée du fleuve de chaque jour par la vitesse réelle correspondante. Cette section était la moyenne de trois profils en travers que M. De Beil, ingénieur en chef directeur du service de la Meuse, a bien voulu nous re¬ mettre. Nous prions ce savant ingénieur de recevoir de nouveau nos remercîments pour l’obligeance avec laquelle il nous a communiqué les renseignements qui nous étaient nécessaires. (Les trois profils en travers avaient été relevés à 100 mètres l’un de l’autre, en commençant à 100 mètres en aval du pont de la Boverie.) 4° Détermination des matières en suspension . Pour déterminer les quantités de matières suspendues, on a puisé de l’eau, chaque matin, entre huit et neuf heures, - 141 - dans des flacons jaugés, d’une capacité un peu supérieure à 5 litres. Pendant les crues, les prises ont été faites sur la rive droite du fleuve, à deux cents mètres environ en amont du pont de la Boverie. Dans cette partie du fleuve se rencon¬ trent, en effet, mieux mêlées aux eaux de la Meuse, les eaux de TOurthe qui, ainsi que nous l’avons indiqué plus haut, se jette en partie dans la Meuse environ un kilomètre plus haut, à Fétinne, pendant les temps de crues. Quand la Meuse était à son niveau normal, les prises ont été faites sur la rive gauche à une centaine de mètres en aval du pont de la Boverie. Il n’était plus nécessaire, alors, de s’écarter de la partie du rivage la moins éloignée du labo¬ ratoire en vue de rencontrer certainement le contingent des eaux de l’Ourthe puisque, dans les conditions indiquées, les eaux de cette rivière ne pénètrent plus dans la Meuse en amont de la ville. Les flacons, complètement remplis, étaient fermés à l’aide de bouchons en verre rodé, de manière à ne pas emprisonner d'air, et abandonnés, dans le laboratoire, à un repos complet pendant 48 heures afin de permettre aux matières solides de se déposer. Nous nous sommes assurés, en effet, par un essai préalable, qu’il est impossible de filtrer les eaux troubles de la Meuse, à moins de consacrer à cette opération un temps énorme. Le limon de ces eaux est argileux et bouche bientôt les pores du filtre au point qu’il ne s’en écoule plus que des gouttes à des intervalles de temps éloignés. Par un repos suffisant, ce limon se dépose assez bien. Le liquide surnageant, sans être limpide, ne contient cependant, outre les sels solubles, que les particules absolument trop ténues pour se déposer. C’est la présence de ces particules qui donne à l’eau de la Meuse la fluorescence jaune qui, combinée avec la couleur bleue que l’eau pure montre sous une épaisseur suffisante, pro- — 142 - duit la couleur vert jaunâtre que l’on reconnaît à notre fleuve lorsqu’il atteint le maximum de sa limpidité (*). Au bout de 48 heures, on siphone tout le liquide clair. Le reste est jeté sur un filtre taré d’avance au moyen d’un autre filtre de même poids. Le résidu de la filtration est séché à 120° en même temps que le filtre qui sert de tare. Après refroidissement, l’on replace ce dernier sur un des plateaux de la balance et la charge qu’il faut lui donner pour faire équilibre au filtre qui porte le résidu, est le poids des matières insolubles contenues dans le volume d’eau enfermé dans le flacon jaugé. On déduit ensuite de ce nombre, par le calcul, la quantité de limon suspendu dans un mètre cube. Les filtres renfermant les résidus insolubles étaient ensuite numérotés, datés et classés par périodes, ainsi qu’il a été dit, pour l’analyse proprement dite du limon. 5° Détermination des matières dissoutes. Pour déterminer le résidu soluble, on prélevait exac¬ tement un litre du liquide clair siphoné et on l’évaporait à sec, au bain-marie, dans une capsule en platine de poids connu. L’évaporation achevée, une pesée faisait connaître la quantité de résidu soluble que laissait un litre d’eau. On calculait ensuite la quantité de résidu que renfermait un mètre cube. Un litre de l’eau du jour suivant était alors évaporé ; on pesait de nouveau et l’on continuait l’accumulation des résidus solubles dans la capsule en platine jusqu’à ce qu’une variation notable, marquant la fin d’une période, survînt dans le niveau de la Meuse. Les résidus d’évaporation (l) Voir : La couleur des eaux , par W. Spring, Bulletins de l'Académie de Belgique (3), t. V, p. 35, 4883. — 143 - étaient alors enlevés aussi complètement que possible de la capsule et soumis à l’analyse. Ils constituent donc, par leur ensemble, une période. 6° Dans un second litre de l’eau siphonée, on dosait, chaque jour, les matières organiques à l’aide d’une solu¬ tion de permanganate de potassium titrée par l’acide oxalique. La quantité de matières organiques étant faible, le dosage a été opéré de la manière suivante : au litre d’eau à analyser, on ajoutait 20cc d’acide sulfurique dilué au cin¬ quième, puis une quantité mesurée d’une solution d’acide oxalique d’un titre connu. Cette quantité est calculée de manière à correspondre à 30cc environ de la solution de permanganate de potassium. On traitait de la même manière un litre d’eau distillée, c’est-à-dire exempte autant que possible de matières orga¬ niques. On laissait ensuite couler dans les deux liquides préalablement chauffés vers 80e, de la solution de perman¬ ganate jusqu’à coloration rose persistante. Le volume de permanganate consommé en plus par l’eau à analyser cor¬ respondait aux matières organiques contenues dans l’eau. On le voit, cette méthode expéditive ne faisait pas con¬ naître, d’une manière absolue, combien il y avait de ma¬ tières organiques dans les eaux, mais elle exprimait la chose en équivalent d’acide oxalique. Les nombres obtenus nous permettront donc seulement de comparer les quan¬ tités de corps organiques d’un jour aux quantités d’un autre jour. Du reste, c’est là le seul résultat sérieux que l’on puisse atteindre dans l’espèce, puisqu’on ne possède pas de méthode pour séparer complètement et exactement les matières organiques d’une eau des autres corps qui les accompagnent, - 144 - 6° Détermination de l’opacité de Veau. On sait que l’eau, même absolument limpide et pure, n’est pas complètement transparente ; vue sous une épaisseur suffisante, elle est d’un bleu d’autant plus foncé que la tranche sous laquelle on l'examine est plus épaisse. Des expériences que M. F. Forel a faites sur le lac de Genève ont révélé même que la lumière du jour ne pénètre pas à toute profondeur dans l’eau. — Un papier rendu sensible à l’action de la lumière, enfoncé dans les eaux du lac, cessait d’être impressionné à une profondeur de 100 mètres environ, même après une exposition durant plusieurs heures. Mais si l’eau tient en suspension des matières solides, non seulement elle ne montre plus sa couleur propre bleue, mais elle finit par arrêter complètement la lumière. La quantité de matières en suspension n’a même pas besoin d’être considérable pour produire cet effet. Telle eau qui semble limpide dans un flacon, sous une épaisseur faible, paraît entièrement noire — si on l’examine à travers un tube d’une dizaine de mètres de long en dehors de tout éclairage latéral. En temps de crue, les eaux de la Meuse paraissent jaunâtres : elles ont la couleur du limon qu'elles entraînent. Mais nous n’observons alors que la lumière réfléchie par la Meuse et non la lumière transmise. D’après ce qui précède, celle-ci doit même ne pénétrer qu’à des profon¬ deurs assez faibles. Il nous a donc paru curieux de déterminer jusqu’à quelle profondeur le fleuve se trouvait éclairé quand ses eaux étaient troubles. D'ailleurs, comme le degré d’opacité de l’eau dépend directement de la quantité de matières tenues en suspension, il était inté¬ ressant de vérifier, par une suite suffisante d’essais, si la détermination de l’opacité ne pourrait remplacer la mesure par pesées des matières solides suspendues dans l’eau : celle-ci a lieu, en effet, bien plus rapidement comme on peut s’en assurer. Pour cela, on versait Peau trouble à examiner dans un tube opaque de 4 1/2 centimètres de diamètre et 43 cent, de haut fermé par un plan de verre transparent et posé verticalement, par ce fond, sur un demi-cercle blanc et un demi-cercle noir juxtaposés sur une table, jusqu’à ce qu’on ne pût plus distinguer les deux demi-cercles. On mesurait alors la hauteur de l’eau dans le tube. Il est évident que, dans les conditions où l’on était placé, le demi-cercle blanc était éclairé seulement par la lumière traversant l’eau, et, comme cette lumière devait traverser de nouveau la colonne d’eau avant d’arriver à l’œil de l’observateur, la hauteur mesurée était la moitié de celle sous laquelle l’eau était réellement opaque. Le demi-cercle noir contribuait par son effet de contraste à mieux faire saisir le moment de l’extinction apparente du demi-cercle blanc. Les résultats obtenus sont men¬ tionnés dans les tableaux que nous donnerons plus loin; ils montrent que l’opacité de l’eau n’est en aucune .façon en relation simple avec le poids de matières solides sus¬ pendues. Il est arrivé plusieurs fois qu’une eau d’opacité moins grande renfermait cependant un poids plus fort de matières en suspension. Nous ajouterons encore que l’eau était considérée comme limpide lorsque la hauteur de la colonne à travers laquelle on discernait les deux demi-disques dépassait la hauteur du tube. 7° Dosage de l’anhydride carbonique. Pour déterminer la quantité d’anhydride carbonique totale on a traité un litre d’eau siphonée par une solution ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 10 — 146 — d’hydroxyde de baryum jusqu’à réaction alcaline. L’anhy¬ dride carbonique libre et l’anhydride carbonique des carbo¬ nates sont ainsi précipités à l’état de carbonate de baryum. Les précipités de cinq jours successifs étaient réunis dans un même flacon; le carbonate de baryum était recueilli sur un filtre et traité ultérieurement pour le dosage de l’anhy¬ dride carbonique par la méthode connue de WilL 8° Dosage du chlore. Un certain nombre de dosages de chlore ont été faits dans les filtrats séparés du précipité de carbonate de baryum dont il a été question dans le paragraphe précédent. L’opération a été exécutée chaque fois sur cinq litres d’eau. L’excès de baryte ayant été éliminé par la quantité voulue d’acide sulfurique, l’eau était concentrée par évaporation jusqu’au volume d’environ un demi-litre; puis traitée par le nitrate d’argent en présente d’acide nitrique. Le précipité de chlorure d’argent formé a été filtré après dépôt, séché, fondu et pesé. On calculait ensuite la quantité de chlore qu’il renfermait; cette quantité correspondait ainsi à cinq litres d’eau. 9° Dosage de Voxygène. L’oxygène a été dosé à l’aide du sulfate ferreux dans de l’eau claire, siphonée après dépôt des matières solides. Il est démontré, en effet, par les travaux comparatifs de MM. J. Kônig et L. Mutschler (4), que ce réactif donne les résultats les plus exacts. Voici, en en mot, comment on opère. On détermine la quantité d’une solution titrée de perman¬ ganate de potassium nécessaire à la transformation de 100cc (!) Berichte (1er deutsch. chem, Gesellschnft , t. X, p. 2047. — 147 — d’une solution de sulfate ferreux (renfermant 30 grammes de sulfate par litre) en une solution de sulfate ferrique. Ensuite on ajoute à un litre de l’eau dans laquelle on se propose de doser l’oxygène, 100cc de la solution de sulfate ferreux et 30cc d’acide sulfurique dilué au cinquième. On fait ce mélange dans un flacon, à bouchon rodé, préalable¬ ment rempli d’anhydride carbonique. On ajoute ensuite de l’ammoniaque jusqua précipitation naissante, puis on ferme le flacon et on le plonge sous l’eau pour éviter toute action de l’air extérieur. On laisse l’action chimique s’accomplir pendant une couple d’heures en agitant de temps à autre, puis on ouvre le flacon en ajoutant de l’acide sulfurique jusqu’à dissolution complète du précipité formé et on laisse couler, dans le liquide clair, de la solu¬ tion titrée de permanganate de potassium jusqu’à coloration rose. On soustrait de la quantité employée celle qui corres¬ pond aux matières organiques contenues dans un litre d’eau ; le reste, soustrait de la quantité de permanganate de potassium employée pour oxyder 100cc de la solution de sulfate ferreux, permet de conclure à la quantité de per¬ manganate correspondant à l’oxygène dissous dans l’eau, et, par suite, au poids de ce dernier gaz. Nous lavons déjà dit, ce dosage n’a été entrepris que lorsque les variations du niveau ou de la température de l’eau étaient notables. Analyses des résidus insolubles. Les résidus insolubles obtenus journellement ont été réunis en groupes pour les motifs qui ont été indiqués plus haut et chacun de ces groupes a été analysé. Ils forment huit périodes, savoir : 1° du 14 Novembre au 2 Décembre 1882 ; 2° du 4 Décembre au 23 Décembre 1882; - 148 — 3° du 25 Décembre 1882 au 13 Janvier 1883; 4" dû 14 Janvier au 24 Février 1883 ; 5° du 24 février au 30 juin 1883; 6° du 1 juillet au 25 septembre 1883 ; 7° du 25 septembre au 29 octobre 1883 ; 8'1 du 30 octobre au 13 novembre 1883. Ges analyses ont été faites comme il suit : Une première prise d’essai sert au dosage de la silice , de l'alumine, du fer , du manganèse , du calcium , du ma¬ gnésium, de l'acide sulfurique. La matière, séchée à 110°, est désagrégée par fusion avec environ six fois son poids de carbonate sodico-potas- sique. La masse fondue est reprise par l’acide chlorhy¬ drique et la silice séparée comme d’ordinaire, après éva¬ poration à siccité de la solution acide. Après pesée, le pré¬ cipité de silice est traité par une solution concentrée et bouillante de carbonate sodique qui laisse un résidu quart- zeux que l’on recueille et que Ton pèse après calcination. On connaît ainsi, d’une manière approchée, par différence, le poids de la silice primitivement combinée aux bases. Le fer et l’alumine sont précipités à l’état d’hydroxydes par l’ammoniaque. L’ébullition est entreteuue jusqu’à disparition complète de l’excès d’ammoniaque libre afin de tenir le manganèse en solution. Les oxydes de fer et d’aluminium pesés ensemble sont redissous dans l’acide chlorhydrique. Cet acide laisse gé¬ néralement non dissoutes quelques parcelles de silice que l’on dose et dont on rapporte le poids à la silice de com¬ binaison. Le fer est dosé volumétriquement par le chlorure stanneux; la quantité d’aluminium est connue par diffé¬ rence. Dans le filtrat séparé du précipité ferrique et alumi- nique, l’addition directe de sulfure d’ammonium donne un faible précipité de sulfure de manganèse que l’on pèse - 149 — après calcination, à l’état d’oxyde mangano-manganique. Le calcium est précipité ensuite à l’état d’oxalate et dosé à l’état de chaux. Dans le filtrat séparé du précipité d’oxalate de calcium, l’addition de phosphate d’ammonium et d’ammoniaque produit un précipité de phosphate ammoniaco-magnésien que l’on pèse après calcination. Enfin, l’acide sulfurique a été précipité et dosé à l’état de sulfate de baryum dans le dernier filtrat. Une seconde prise d’essai sert à doser les matières organiques du résidu. Pour cela, on la calcine à la lampe jusqu’à poids constant. La perte de poids comprend de l’anhydride carbonique, de l’eau d’hydratation et la partie volatile ou combustible des matières organiques. Analyses des résidus solubles. Les résidus solubles obtenus journellement ont été groupés également, mais en se laissant guider, cette fois- ci, par les mouvements des eaux. On a réuni les résidus comprenant les diverses périodes de hausse et de baisse des eaux ainsi que les périodes de stagnation. On a obtenu ainsi les treize périodes suivantes : 1° du 13 au 24 novembre 1882 ; 2° du 25 au 8 décembre 1882 ; 3° du 9 décembre 1882 au 2 janvier 1883 ; 4° du 3 janvier au 27 janvier 1883 ; 5° du 29 janvier au 5 mars 1883; 6° du 6 mars au 2 avril 1883; 7° du 3 avril au 7 mai 1883; 8° du 8 mai au 13 juin 1883; 9° du 14 juin au 9 juillet 1883; 10° du 10 juillet au 30 juillet 1883; 11* du 1 août au 29 septembre 1883 ; — 450 - 12° du 23 septembre au 29 octobre 1883; 13° du 4 novembre au 41 novembre 4883. La planche n° 4 montre clairement les variations que le niveau des eaux a subies pendant ces treize périodes. Nous n’insisterons donc pas davantage sur ce point et nous allons faire connaître, en résumé, la marche suivie pour l’analyse des matières de chacun de ces groupes. La matière, desséchée préalablement à 4 10°, est attaquée par l’acide chlorhydrique. Le résidu d’une première évaporation à siccité au bain-marie est repris par l’acide chlorhydrique concentré. Une seconde évaporation rend la silice complètement insoluble dans l’eau. On reprend par de l’eau additionnée d’acide chlorhydrique et l’on filtre pour séparer la silice que l’on dose par la méthode connue. Le filtrat acide est traité par l’ammoniaque en aussi léger excès que possible ; le précipité d’hydroxyde ferrique et d’hydroxyde aluminique qui se forme est recueilli sur un filtre et pesé après calcination. On le dissout de nouveau, après pesée, dans l’acide chlorhydrique, puis, dans la solution obtenue, on dose le fer volumétriquement par le chlorure stanneux. Le calcul donne alors, par différence, la quantité d’alumine. Le calcium, le magnésium et l’acide sufurique sont ensuite dosés comme il a été dit à propos de l’analyse des résidus insolubles. Les alcalis n’existant qu’en petites quantités dans les résidus solubles, ont été dosés dans des prises d’essais spéciales assez considérables (5 à 6 grammes). Après attaque par l’acide chlorhydrique et séparation de la silice, du fer, de l’aluminium et du calcium, ainsi qu’on vient de le voir, le fdtrat renfermait encore du magnésium, du potassium, du sodium et du lithium à l’état de chlorures. On l’évapore à sec et le résidu de l’évaporation est calciné jusqu’à expulsion complète des sels ammoniacaux — 151 — que les opérations précédentes avaient introduits. Après reprise par l'eau, précipitation de l’hydroxyde de magné¬ sium par la baryte et de l’excès de baryte par le carbonate d’ammonium, on obtient une solution renfermant les chlorures alcalins et l’excès de carbonate ammonique. On se débarrasse de ce dernier par la calcination. Les chlorures de potassium, de sodium et de lithium sont traités par un mélange en volumes égaux, d’alcool absolu et d’éther. Ce mélange dissout le chlorure de lithium et laisse, en résidu, les deux autres chlorures. On filtre après douze heures. Le filtrat est évaporé pour chasser l’alcool éthéré; le résidu, repris par aussi peu d’eau que possible, donne une solution dans laquelle on précipite le lithium à l’état de phosphate en présence de soude et d’ammoniaque. Après vingt-quatre heures de dépôt, le précipité de phosphate de lithium est filtré, lavé, calciné et pesé. Le résidu non dissous par l’alcool éthéré est dissous dans l’eau après calcination et pesée. La solution qui renferme les chlorures de sodium et de potassium est traitée par le chlorure de platine pour séparer le potassium sous forme de chloroplatinate que l’on pèse après dessiccation à 130°. Du poids de chloroplatinate de potassium on conclut à la quantité de chlorure de potassium, l’on a ainsi, par différence, le poids de chlorure de sodium. D’autres prises d’essai ont servi au dosage de l’anhydride carbonique et du chlore par les méthodes ordinaires. Nous avons cru devoir rendre compte, avec quelques détails, des procédés suivis dans ces analyses parce que, ainsi qu’on l’a vu, nous avons rencontré dans les matières dissoutes ou entraînées par les eaux de la Meuse deux corps dont on n’y avait jamais signalé la présence : le lithium et le manganèse et qu’il devenait nécessaire, dès lors, de rendre possible un contrôle de nos recherches. — 152 — Résultats obtenus. Les résultats de nos analyses sont reproduits dans les tableaux suivants. Nous croyons utile d’indiquer, en un mot, comment ces tableaux sont divisés ; on pourra se rendre facilement compte alors de la nature des opérations qu’on a dû exécuter. Ils se divisent en trois groupes. Le premier comprend les résultats des déterminations journalières, savoir : la hauteur des eaux, leur vitesse moyenne, leur température, la quantité de matières en suspension dans un mètre cube d'eau, la quantité de matières dissoutes également dans un mètre cube, la quantité d’acide oxalique par mètre cube d’eau, correspondant, comme il a été dit, aux matières organiques que celle-ci contient; l’opacité de l’eau. Le deuxième réunit les résultats des analyses faites par périodes, tant sur les eaux mêmes que sur les matières dissoutes ou suspendues qu’elles renferment. Le troisième enfin comprend les résultats numériques obtenus en cal¬ culant, à l’aide des données des tableaux précédents, les quantités des divers corps trouvés entraînées, de 24 heures en 24 heures, par les eaux de la Meuse. Nous ne dirons rien de la manière dont ce calcul a été fait, il est trop élémentaire, mais nous ferons remarquer qu’il était né¬ cessaire qu’on le fit pour pouvoir arriver à connaître ce que les eaux de la Meuse entraînent pendant l’espace d’une année. Il n’est pas possible, en effet, de .se contenter de déterminer la moyenne des quantités de matières roulées par le fleuve pendant un jour, puis de multiplier ce résultat par 365 jours pour connaître exactement le régime du fleuve. La raison de ceci réside dans ce que la quantité et la nature des divers corps entraînés n’est pas toujours proportionnelle au débit de la Meuse. 153 — Observations journalières. w < a Niveaux de la Meuse. i 03 'O) S 05 H tures. 1 Vitesses ip par 1" à la surface. Matières en suspen¬ sion parm3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org. par m3 en gr. Opacité de j l’eau. Novemb.1882 15 60m.52 7e .0 0 .757 29,00 191.7 9.207 0,120 14 60 .85 5 .5 0 .821 55,94 179.0 5.859 0,130 15 60 .65 5 .0 1 .280 158,92 166.4 11.718 0,164 16 61 .79 5 .0 1 .597 95,20 191.0 9.207 0,150 17 62 .06 4 .0 1 .579 116,12 186.6 12.555 0,155 18 62 .12 5 6 1 .415 99,82 188.0 9.207 0,174 19 61 .75 4 0 1 .526 61,50 189.6 8.700 0,185 20 61 .52 5 .6 1 .251 25,54 190.0 8.570 0,196 21 61 .25 5 .5 1 .547 16,92 177 8 7.533 0,210 22 61 .22 5 .6 1 .425 17,58 168.8 7.114 0,222 25 62 .27 4 .5 1 .492 416,98 198.2 15.592 0,235 24 62 .50 6 .5 1 .582 112,18 122.0 6.915 0,146 25 62 .59 8 .0 1 .650 44,86 175.8 7.857 0,186 26 62 .45 9 .0 1 .665 47,00 159.6 6.920 0.182 27 62 .55 8 .5 1 .605 49,80 144.2 5.995 0,182 28 62 .17 6 .5 1 .557 55,82 161.2 4.039 0,184 29 62 .04 6 .0 1 .559 20,52 180.0 7.837 0,176 5C 61 .90 5 .0 1 .296 44.00 172.8 3 154 0,136 Déc. 1882 1 61 .67 4 .1 1 .277 57,50 199.8 4.505 0,180 2 61 .57 5 .0 1 .251 27,68 186.2 9.057 0,185 5 61 .50 2 .5 1 .230 21,60 209.9 8. ('02 0,191 4 60 .97 2 .5 1 .206 17,18 259.5 6.810 0,200 5 61 .12 2 .5 1 .182 14,52 225.4 5.190 0,205 6 61 .05 5 .0 1 .528 15,20 187.3 5.511 0,215 7 61 .09 4 .0 1 .256 11,52 190.0 2.703 0,250 8 61 .05 4 .0 1, .265 15,60 219.0 4.575 0,230 9 60 .90 4 .0 1. ,195 12,68 190.2 4 557 0,235 10 60 .85 5 .5 1. 155 7,90 210 0 4.050 0,287 11 60 .86 5 .0 1. ,109 10,58 215.2 5.645 0,356 12 60 .75 2 .8 1. 015 8,76 199.0 (races 0,545 15 60 .50 2 .8 1. 024 12,90 211.0 6.786 0,590 14 60 .55 2 .9 0. 952 15,60 219.0 1.356 0,369 15 60 .26 5 .0 0 955 13,20 279.0 2 261 0,358 Observations journalières. 00 W H < G Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion parm3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org. parm3 en gr. Opacité ! de l’eau. Déc. 1882 16 60m.23 4°.0 0.882 12,86 228.7 5.000 0,555 17 60 .06 4 .6 0.863 10,60 226.0 5.709 0,295 18 59 .92 5 .0 0.847 11,30 224.3 4.647 0,276 19 59 .63 5 .0 0.676 15,97 201.0 1.367 0,276 20 59 .55 5 .0 0.664 10,00 249. C 5.645 0,254 21 59 .35 4 .5 0.543 10,54 216.9 3.202 0,245 22 59 .40 4 .5 0.629 11,06 200 i 2.734 0,219 23 59 .50 4 .5 0.625 11,70 197.0 1.567 0,208 24 59 .80 4 .5 0.855 18,60 212.8 2.706 0,184 25 59 .80 4 .5 1.092 25,12 255.9 5 468 0,168 26 60 .95 5 .0 1.286 29,60 236.1 5.947 0,150 27 61 .95 5 .2 1.523 159,54 86.8 5.052 0,114 28 62 .70 8 .0 1.729 534,60 112.7 7.746 0,114 29 62 .53 9 .5 1.650 80,48 127.5 4.955 0,105 30 62 .36 9 .0 1.573 50,16 140.6 5.155 0,118 31 62 .32 9 .0 1.492 41,79 121.0 4.006 0,155 Janvier 1883 1 62 .55 9 .2 1.420 53,58 102.4 4.614 0,150 2 62 .46 10 .0 1.542 65,00 190.0 2.140 0,160 3 62 .35 9 .2 1.270 56,92 179.8 8.758 0,170 4 62 .12 9 .0 1.205 44,42 175.2 4.229 0,180 5 61 .70 7 .5 1.144 27,26 185.9 6.766 0,250 6 61 .27 7 .0 1.073 24,30 195.1 5.889 0,520 7 61 .11 6 .0 1.022 21,50 191.5 5.750 0,440 8 60 .90 5 0 0.972 16,90 191.8 5.696 I. 9 60 .65 4 .0 0.920 15,50 228.2 2.994 1. 10 60 .42 5 .0 0.880 16,76 205.5 2.002 1. 11 60 .22 2 .5 0.839 12,86 208.5 1.680 1. 12 60 .05 2 8 0.812 12,52 210.2 2.854 1. 13 60 .05 3 .0 0.870 10,72 224.6 1.686 1. 14 59 .85 3 .0 0.808 9,60 255.6 2.000 1. 15 59 .68 5 .5 0.761 8,08 250.4 2.505 1. 16 59 .65 4 .0 0.725 7,30 201.6 2.688 1. 17 59 .72 4 .5 0.698 8,86 241.0 1.544 1. — 155 Observations journalières. DATES. I Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. — - 9 Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion parm3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org.par m3 en gr. Opacité de l’eau. Janvier 1885 18 59m.50 4°. 6 0.689 7,76 254.4 1.502 f. 19 59 .45 5 .0 0.585 8,58 251.6 2.016 1. 20 59 .50 5 .5 0.482 8,58 257.6 1.669 1. 21 59 .60 5 .5 0.455 6,95 259 4 1.902 1. 22 50 .50 5 .5 0.589 4,60 241.9 2.198 1. 25 59 .45 5 .0 0.579 5,28 257.6 1.522 1. 24 59 .45 5 .8 0.575 6,06 222.4 2.029 0,435 25 59 .55 5 .0 0.581 7,24 260.5 2.002 0,565 26 59 .40 2 .5 0.426 7,10 228.2 1.564 0,500 27 59 .50 2 .5 0.585 9,16 250.8 1.957 0,242 28 59 .70 2 7 0.748 27,90 256.2 2.520 0,184 29 60 .00 4 .0 0.916 49,90 245.5 2.552 0,110 50 60 .45 5 .0 1.097 50,48 215.8 2.116 0,128 51 61 .17 5 .0 1.262 95,68 190.9 2.547 0,162 Février 1885 1 60 .75 5 .0 1.144 65,74 175.8 2.568 0,210 2 60 .45 4 .8 1.052 52,80 169.6 5.156 0,250 5 60 .12 5 .0 0.920 25,78 169.6 3.161 0,500 4 59 .85 5 .0 0.815 20,50 185.4 2.920 0 345 5 59 .55 5 .0 0.698 15,70 207.7 2.548 0,396 6 59 .40 5 .0 0.600 17,16 225.8 1.764 0,420 7 59 .55 4 .8 0.628 14,80 195.9 1.960 0,446 8 59 .65 4 .8 0.649 12,02 204.1 1.764 0,470 9 59 .72 5 .0 0.671 8.00 251.8 1.764 1. 10 59 .72 5 .4 0.712 7,42 259.2 1.355 1. 11 59 .78 6 .0 0.750 9,60 222.0 1.700 1. 12 59 .85 6 .0 0.790 15,28 198.6 1.950 1. 15 59 .85 6 .2 0.855 16,88 186.2 1.960 1. 14 59 .84 6 .0 0.854 20,58 211.2 2.548 1. 15 59 .65 6 .4 0.810 16,56 187.1 2.543 1. 16 59 .70 7 .0 0.788 12,26 167.5 2.548 1. 17 59 .79 6 .5 0.625 14,82 229.2 5.156 1. 18 59 .80 6 .0 0.850 16,80 216.8 2.700 1. 19 59 .80 6 .0 0.889 17,58 211.0 2.376 1. — 156 — Observations journalières. DATES. Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion parm3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org. parm3 en gr. Opacité de | l’eau. Février 1885 20 59m.74 6°.0 0.950 17,52 160.2 1.748 1. 21 59 .70 6 .0 0.892 16,98 199.9 2.548 1. 22 59 .74 6 .2 0.854 12,88 177.8 2.156 1. 25 59 .70 7 .0 0.854 10,52 199.7 1.960 1. 24 59 .60 6 .8 0.622 15,58 200.4 2.905 1. 25 59 .57 7 .0 0.614 10,50 200.5 2.600 1. 26 59 .59 7 .0 0.606 7,24 199.8 2.524 1. 27 59 .48 7 .2 0.588 8,26 186.8 7.748 1. 28 59 .64 8 .0 0.570 8,50 200.0 1.968 1. Mars 1885 1 59 .55 7 .0 0.655 5,76 225.1 1.757 1. 2 59 .55 7 .0 0.604 4,60 190.5 1.757 1. 5 59 .52 6 .5 0.576 5,16 227.5 1.077 1. 4 59 .54 6 .0 0 556 4,40 218.6 1.580 1. 5 59 .55 6 .0 0.516 6,58 210.8 1.750 1. 6 59 .50 6 .0 0.500 7,04 224.5 1.544 1. 7 59 .58 5 .5 0.498 5,54 255.6 1.144 1. 8 59 .60 5 .0 0.495 2,22 226.2 2.159 !. 9 59 .56 4 .0 0.490 5,88 252.2 1.544 1. 10 59 .50 o .0 0.486 4,56 221.6 1.720 1. 11 59 .45 2 .5 0.480 5,40 226.6 1.960 1. 12 59 .40 2 .5 0.478 2,40 254.0 2.114 1. 15 59 .40 2 .4 0.474 5.56 255.5 1.908 1. 14 59 .42 2 .4 0.471 5,52 260.4 2 098 1. 15 59 .47 2 .8 0.468 2,54 227.5 1.908 1. 16 59 .55 2 .2 0.465 2,88 259.9 2.711 0,270 17 59 .40 2 .5 0.605 2,08 255.7 2.114 0,245 18 59 .47 2 .7 0.758 2,20 222.2 1.780 0,215 19 59 .54 4 .0 0.886 2,42 209.8 1.526 0,180 20 59 .78 5 .0 0.955 4,90 222.2 1.550 0,145 21 59 .68 5 .6 0.967 57,54 206.4 1.745 0,104 22 59 .64 5 .6 0.866 29,06 201.1 2.497 0,100 25 59 .68 4 .2 0.745 20,06 192.5 1.545 0,119 24 59 .60 4 .2 0.719 10,54 188.8 1.922 0,150 — 157 — Observations journalières. DATES. j Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. | Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion par m3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org. parm5 en gr. Opacité de l*eau. Mars 1883 25 59m.55 4°. 5 0.698 9,00 191.8 1.930 0,190 26 59 .48 4 .6 0.670 7,24 196.2 1.937 0,236 27 59 .49 4 .4 0.670 4,34 258.0 1.444 0,280 28 59 .41 4 .5 0.670 1,56 209.9 5.651 1. 29 59 .54 4 .0 0.658 4,22 207.1 1.557 i. 50 59 .44 4 .8 0.642 6,18 170.0 1.555 1. 31 59 .49 6 .0 0.650 5,16 214.8 2.289 1. Avril 1883 1 59 .53 6 .3 0.612 3,40 197.5 1.920 1. 2 59 .52 6 .5 0.598 4,56 169.0 1.908 1. 3 59 .45 8 .5 0.584 5,08 209.2 1.922 1. 4 59 .49 9 .4 0.572 5,62 195.8 1.922 1. 5 59 .35 8 .8 0.555 5,62 197.4 1.908 1. 6 59 .50 10 .0 0.541 4,58 200.0 1.530 1. 7 59 .45 10 .0 0.526 6,60 233.6 1.900 1. 8 59 .47 9 .2 0.512 5,10 215.0 2.120 1. 9 59 .48 9 .0 0.495 5,81 198.2 2.114 1. 10 59 .40 9 .2 0.474 5,06 217.5 1.878 1. 11 59 .45 9 .2 0.452 3,42 215.7 0.936 1. 12 59 .45 9 .5 0.454 4,00 209.5 1.210 1. 13 59 .45 9 .0' 0 417 2,40 214.5 1.500 1. 14 59 .45 9 .5 0.597 4,88 220.0 1.700 1. 15 59 .43 10 .1 0.580 5,20 224.5 2.260 1. 16 59 .40 10 .2 0.354 5,48 229.2 2.858 1. 17 59 .38 10 .4 0.535 5,22 225.8 2.972 1. 18 59 .52 Il .0 0.323 3,84 227.8 0.745 1. 19 59 .52 M .5 0.515 4,18 220.0 0.865 1. 20 59 .50 12 .5 0.312 9,14 210.0 1.047 I. 21 59 .50 12 .5 0.557 6,04 229.0 2.268 1. 22 59 .45 12 .2 0.312 4,20 225.6 2.160 1. 23 59 .40 H .1 0.516 2,76 218.2 1.745 i. 24 59 .45 Il .0 0.523 6,10 237.7 1.554 1. 25 59 .46 10 .5 0.312 3,52 210.5 1.564 1. 26 59 .43 10 .6 0.300 5,00 244.4 1.727 1. Observations journalières. 02 W H •< Q Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. 1 il Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion par m3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org.par m3 en gr. Opacité de l’eau. Avril 1883 27 59m.38 11°.0 0.294 9,18 196.7 1.727 1. 28 59 .43 12 .0 0.292 4,56 212.1 0.685 1. 29 59 .45 12 .6 0.295 5,60 229.1 1.240 1. 50 59 .46 12 .2 0.296 3,21 250.0 1.885 1. Mai 1883 1 59 .46 15 .0 0.293 5,02 187.6 1.355 1. 2 59 .44 12 .5 0.288 3,24 216.6 0.538 1. 3 59 .40 12 .0 0.300 2,50 244.4 0.845 1. 4 59 .47 12 .5 0.526 7,56 215.5 0.500 1. 5 59 .62 12 .4 0.357 6,22 275.4 1.028 I. 6 59 .54 15 .0 0.342 4,55 190.0 0.850 1. 7 59 .45 13 .5 0.517 2,78 197.7 0.845 1. 8 59 .43 14 .0 0.290 5,82 214.8 1.892 1. 9 59 .48 14 .5 0.288 2,40 205.4 1.685 1. 10 59 .40 15 .8 0.290 2,14 234.7 1.195 1. 11 59 .48 13 .5 0.502 1,76 214.8 1.195 1. 12 59 .48 13 .8 0.305 9,96 235.1 1.355 1. 13 59 .57 13 .6 0.566 6,80 252.5 1.290 1. 14 59 .67 14 .2 0.415 3,48 229.8 1.192 1. 15 59 .51 15 .4 0.467 5,14 232.1 1.885 1. IG 59 .38 17 .0 0.422 15,56 202.5 2.245 1. 17 59 .48 17 .5 0.365 5,06 205.4 2.772 1. 18 59 .50 17 .4 0.330 2,86 200.5 1.521 1. 19 59 .45 17 .2 0.275 6,40 200.0 1.185 1. 20 59 .43 16 .9 0.265 5,02 210.5 1.580 1. 21 59 .40 16 .0 0.262 3,92 220.0 1.875 1. 22 59 .44 16 .8 0.257 5,06 199.6 1.521 1. 23 59 .38 17 .4 0 240 4.60 190.7 2.029 1. 24 59 .39 17 .6 0.245 5,12 229.0 1.562 1. 25 59 .33 19 .0 0.257 4,20 208.0 1.878 1. 2G 59 .30 20 .0 0.232 5,56 190.0 1.183 1. 27 59 .51 19 .2 0.235 5,61 203.5 1.602 1. 28 59 .32 — 0.235 6,18 225.8 2.056 1. 29 59 .31 ’ — 0.235 2,70 224.2 1.183 1. — 159 - Observations journalières. cô » % a Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. Vitesses i par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion par m3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org. parm3 en gr. Opacité de l’eau. Mai 1883 50 59' ”.34 19°.2 0.240 2,72 207.6 2.220 1. 51 59 .35 19 .2 0.238 2,92 195.4 1.566 1. Juin 1885 1 59 .33 19 .0 0.235 6,24 202.8 1.892 1. 2 59 .33 19 4 0.230 7,54 207.4 2.591 1. 5 59 .32 19 .6 0.230 5,74 208.4 1.972 1. 4 59 .30 20 .5 0.228 5,58 210.5 1 .555 1. 5 59 .31 21 .0 0.238 5,34 205.6 1.355 1. 6 59 .47 20 .8 0.260 5,19 210.4 1.183 1. 7 59 .55 20 .2 0.285 7,56 225.1 1.183 1. 8 59 .45 20 .5 0.310 8,44 225.1 1.016 1. 9 59 .37 20 .5 0.240 8,16 232.2 1.691 1. 10 59 .30 20 .2 0.235 8,05 225,3 1.870 1. 11 59 .33 20 .0 0.250 7,76 218.0 2 032 1. 12 59 60 18 .9 0 293 8,26 219.9 1.685 1. 15 59 .40 18 .6 0.250 12,46 252.6 1.512 1. 14 59 .39 19 .0 0.227 9,22 229.5 2.198 1. 15 59 .40 19 .2 0.230 12,66 228.6 2.022 1. 16 59 .30 19 .0 0.245 11,40 200.0 1.853 1. 17 59 .37 18 .5 0.265 10,70 218.0 1.762 1. 18 59 .47 18 .0 0.286 10,00 240.5 1.676 1. 19 59 .44 18 .0 0.282 8,46 228.1 1.508 1. 20 59 .32 18 .2 0.264 10,46 255.3 1.681 1. 21 59 .31 18 .4 0.245 9,54 238.0 2.022 1. 22 59 .40 18 .6 0.232 11,20 246.5 2.012 1. 25 59 .30 18 .0 0.220 8,42 256.5 1 849 1. 24 59 .22 18 .7 0.215 8,50 265.3 2.205 1. 25 59 .29 19 .3 0.254 7,72 273.5 2.689 1. 26 59 .40 19 .6 0.272 19,38 265.0 2.662 1. 27 59 .50 19 .6 0.280 10,52 267.8 2.514 1. 28 59 .55 20 .0 0.245 7,80 244.9 1.983 1. 29 59 .40 20 .8 0.220 12,64 271.7 2.502 1. 30 59 .25 21 .9 0.215 8,96 234.1 2.314 ■■ 1. Observations journalières. oô H H ■< O Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion parm3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org.parm3 en gr. Opacité de l’eau. Juillet 1885 1 59m.34 22°. 5 0.215 11,53 229.6 2.031 2 59 .49 22 .8 0.212 14,46 225.5 1.824 5 59 .55 23 .0 0.205 14,61 255.8 2.168 4 59 .25 24 .0 0.205 25,76 246.4 2.168 5 59 .50 23 .0 0.205 15,52 240.0 1.983 G 59 .27 19 .0 0.210 28,02 279.0 2.165 7 59 .47 18 .2 0.214 22,72 192.0 1.834 1. 8 59 .48 20 .0 0.217 28,50 198.0 2.204 1 . 9 59 .40 22 .5 0.220 29,82 206.5 2.681 10 59 .45 23 .0 0.220 19,40 247.0 2.472 11 59 .40 22 .0 0.220 23,40 231.0 2.450 12 59 .35 21 .0 0.215 40,40 250.0 2.552 1. 13 59 .41 20 .6 0.210 27,92 259.5 2.298 14 59 .53 20 0 0.207 21,08 259.5 2.400 15 59 .40 18 .7 0.207 59,68 258.4 2.857 ? 16 59 .90 18 .5 0.180 59,46 241.6 5.500 ? 17 59 .57 17 .9 0.175 27,80 270.4 5.006 ? 18 59 .40 17 .0 0.200 50,94 279.0 2.650 i. 19 59 .53 17 .0 0.196 22,16 227.4 2.565 î. 20 59 .50 17 .0 0.196 21,32 249.6 2.500 i. 21 59 .50 18 .0 0.194 19,42 255.0 2.500 i. 22 59 .51 17 .6 0.194 22,00 243.0 2.550 i. 25 59 .45 17 .0 0.195 25,08 233.0 2.568 i. 24 59 .02 17 .0 0.506 22,04 244.6 2.640 i. 25 59 .15 17 .0 0.280 25,06 259.4 2.560 i. 26 59 .45 16 .9 0.244 23,16 260.6 2.540 i. 27 59 .50 17 .1 0.235 20,00 , 227.8 2.520 i. 28 59 .59 17 .0 0.235 23,62 201.8 2.523 i. 29 59 .46 17 .2 0.252 21,00 225.5 2.500 i. 50 59 .50 16 .8 0.230 17,90 254.6 2.498 i. 31 59 .50 17 .0 0.252 19,24 245.2 2.494 i. Août 1885 1 59 50 17 .2 0.255 23,84 241.5 2 420 i. 2 59 .50 17 .4 0.254 15,92 223.1 2.412 i. - 161 — Observations journalières. CQ w H < « Niveau de la Meuse. Tempéra- 1 tu res. I ii Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion par m3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org.par m3 en gr. Opacité de l’eau. Août 1885 5 59m.52 17°.0 0 228 19,04 227.8 2 565 1. 4 59 .57 16 .4 0.228 21,66 242.0 2.677 1. 5 59 .41 16 .8 0.229 18,60 259.5 2.750 Eaux 6 59 .40 18 .5 0.254 14,84 255.8 2.675 troubles. 7 59 .55 18 .4 0.270 22,25 254.5 2.550 )) 8 59 .78 18 .2 0.520 67,74 252.7 1.969 )) 9 59 .77 18 .0 0.541 57,20 227.0 2.200 )) 10 59 .70 17 .6 0.325 45,22 220.5 2.595 )) 11 59 .61 17 .0 0.517 42,00 222.0 2.498 12 59 .55 17 .1 0.280 59,42 222.5 2.650 )) 15 59 .52 17 .4 0.256 56,48 224.0 2.818 )) 14 59 .50 19 .0 0.214 50, 00 225.5 2.658 )) 15 59 .50 19 .0 0.205 25,40 210.4 2.950 )) 16 59 .50 18 .0 0.196 18,54 195.9 5.528 » 17 59 .50 17 .4 0.189 20,20 200.5 5.051 1. 18 59 .50 18 .0 0.182 16,92 207.4 5.467 I. 19 59 .45 18 .0 0.170 18,62 207.0 5.560 1. 20 59 .58 18 .4 0 174 20,59 208.0 5.712 1. 21 59 .50 19 .0 0.168 19,90 222.4 5.987 1. 22 59 -26 19 .6 0.154 15.08 256.0 5.144 1. 25 59 .42 20 .2 0.165 20,70 229.0 5.550 1. 24 59 .40 20 .4 0.190 28,18 221.5 5.417 1. 25 59 .51 20 .0 0.165 17,44 215.1 5.447 1. 26 59 .55 20 .2 0.140 12.00 209.0 5.052 1. 27 59 .55 20 .4 0.110 6,40 205.4 2.464 1. 28 59 .55 20 .6 0.150 12,70 211.0 5.148 1. 29 59 .40 20 .0 0.160 15,92 217.6 2.467 1. 50 59 .57 19 .4 0.160 18,48 222.7 2.550 1. 51 . 59 .50 19 .2 0.165 19,52 250.0 2.195 1. Septembre 1885 1 59 .50 19 .2 0.165 19,64 229.5 2.742 1. 2 59 .25 19 .0 0.154 17,00 254.0 2.640 1. 5 59 .15 18 .5 0.i42 14,24 242.2 2.467 1. 4 59 .17 17 .5 0.157 15,00 246.6 2.112 1. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 11 Observations journalières. CO H H fi Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion par ni3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org. parm3 en gr. Opacité de l’eau. Septembre 1885 5 59 ".20 16°. 8 0.146 17,04 251.9 1.757 1. 6 59 .40 16 .0 0.170 21,00 240.0 1.640 1. 7 59 .52 16 .0 0.190 24,54 228.4 1.487 1. 8 59 .40 15 .5 0.152 12,42 250.0 1.645 1. 9 59 .42 15 .6 0.156 10,80 224.5 2.467 1, 10 59 .45 15 .2 0.155 9,80 212.0 1.675 ). il 59 .45 16 .0 0.155 9,44 201.4 1.508 1. 1*2 59 .50 16 .5 0.155 11,52 240.5 2.195 1. 15 59 .28 16 .2 0.155 9,58 274.0 2.482 1. 14 59 .54 16 .4 0.160 9,12 257.5 2.068 1. 15 59 .55 16 .4 0.165 15,64 209.4 1.081 1. 16 59 .51 16 .8 0,160 14,20 207.6 1.500 1. 17 59 .50 17 .0 0.150 12,48 207.4 2.056 1. 18 59 .52 17 .0 0.142 5,78 240.0 1.645 1. 19 59 .51 17 .0 0.140 7,26 260.0 4.590 20 59 .28 17 .2 0.150 8,90 225.5 2.564 1. 21 59 .55 17 .4 0.152 11,58 224.8 2.056 1. 22 59 .40 17 .0 0.152 11,70 266.7 1.605 1. 25 59 .54 16 .0 0.152 12,50 245.4 1.820 1. 24 59 .28 15 .0 0.167 15,80 220.5 2.086 1. 25 59 .50 15 .0 0.210 16,86 224.8 2.564 Eaux 26 59 .52 15 .2 0.270 52,04 260.0 1.250 troubles. 27 59 .60 15 .8 0.558 21,00 250.0 1.915 » 28 59 .55 15 .4 0.596 14,98 228.8 2.551 )) 29 59 .60 15 .0 0.455 42,96 221.4 2 627 )) 50 59 .68 14 .8 0.520 90,06 217.0 2.680 )) Octobre 1885 1 59 .80 i4 .0 0.570 144,76 212.4 2.718 )) 2 59 .70 15 .0 0.651 150,48 194 5 5.597 )) 5 59 .60 12 .2 0.715 95,54 165.5 5.691 )) 4 59 .89 11 .4 0.780 75,90 155.9 4.101 Eaux 5 60 .20 10 .5 0.852 276,82 166.1 4.157 troubles. 6 60 .15 10 .2 0.798 187,88 165.5 4.551 )) 7 59 .88 10 .0 0.767 128,00 161.5 4.800 » - 163 — Observations journalières. c à W H < g Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. Vitesses par 1” à la surface. Matières en suspen¬ sion parm3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org.parm3 en gr. Opacité de leau. Octobre 1883 8 59m.50 10°. 2 0.739 74,04 164.7 5.028 » 9 59 .00 10 .8 0.705 53,92 135.2 4.892 » 10 59 .60 11 .2 0.670 39,52 148.4 2.956 » 11 59 .60 11 .2 0.672 25,80 169.2 2.989 » 12 59 .55 11 .8 0.680 23,04 175.4 3 894 » 13 59 .15 il .0 0.688 21,94 179.4 3.894 » U 59 .25 11 .5 0.698 17,60 196.0 3.523 )> 15 59 .40 11 .8 ô 706 13,46 209.8 5.025 )> 16 59 .40 H .8 0.717 22,66 219.6 2.433 )) 17 59 .60 12 .0 0.726 11,00 208.6 2.163 » 18 59 .90 12 .0 0.755 121,18 201.3 4.892 » 19 59 .60 11 .4 0.745 98,68 191.1 3.941 » 20 59 .92 Il .4 0.745 84,20 157.6 3.650 » 21 60 .50 11 .0 0.742 175,00 157.0 1 5.560 » 22 60 .50 10 .0 0.735 175,34 154.9 ! [ 3.504 » 23 60 .76 9 .6 0.750 108,56 138 1 4.585 )) 24 61 .10 10 .0 1.092 67,26 117,0 3.370 » 25 61 .22 10 .0 1.146 51,66 183.6 5.659 )) 26 60 .74 10 .2 1.100 51,04 146.4 5.456 » 27 60 .14 10 .1 1.026 45,16 145.6 5.616 )) 28 59 .53 — 0.966 56,00 165.3 3.780 » 29 59 .62 9 .8 0.925 24,86 165.2 3.720 Eaux 50 59 .63 10 .2 0.878 16,62 182.8 3.557 troubles. 51 59 .68 10 .0 0.835 18,42 180.2 2.276 )) Novembre 1883 1 59 .53 10 .0 0.812 14,54 175.6 2.003 )) 2 59 .55 10 .0 0.783 14,40 182.8 1.717 )) 3 59 .40 9 .2 0.756 11,24 210.0 2.846 )) 4 59 .46 9 .2 0.724 8,60 195.0 2.940 )) 5 59 .53 9 .0 0.768 6,86 171.0 2.703 )) 6 59 .70 9 .0 0.800 8,18 201.1 2.160 » 7 59 .90 9 .2 0.844 18,54 210.4 2.160 )> 8 59 .88 9 .2 0.892 55,48 203.5 2.276 » 9 59 .80 9 .0 0.892 64,44 184.9 2.561 )) — 164 Observations journalières. m W H < O Niveau de la Meuse. Tempéra¬ tures. Vitesses par T5 à la surface. Matières en suspen¬ sion parm3 en gr. Matières dissoutes par m3 en gr. Matières org.par m3 en gr. Opacité de l’eau. Novembre 1885 10 59m.88 8°. 8 0.926 54,92 190.8 4.765 )) 11 60 .55 7 .5 0.957 145,50 185.0 5.160 )) 12 60 .40 7 .0 0.956 218,61 174.8 5.631 » 15 60 .10 i 7 .0 0.915 67,94 166.5 5.240 )) — 165 — Analyses des matières en suspension dans les eaux de la Meuse. Résultats rapportés à 100 parties de matière séchée à 110“. (Voir plus haut, p. 147, les époques auxquelles correspondent ces analyses.) CM © 40 40 CS 40 KJ* 40 ©J | wM oo CM 40 o CS CO 4- >- CS o o O cd ■«T* cd ci CM - _J 40 o o ci CM r- CS 40 ©a CS O OO r~ — 00 ■ 40 40 O 00 o CS oo i ’H es s 13 3 O . . 3 .3 C3 •03 .S 03 3 jzr .CT = .S & . 3 C/D 23 CS o H la S "S s-, s £ 03 o Si o 03 -=i E 03 12 CS O SJ U- CS 03 'Th G. 03 03 -3 03 03 £, 33 -C 5^ X O '03 3 T3 X. 03 CS >-» 5*1 >-> — CS 0J3 -3 Si Ci X X X CS G 03 c n o O oo o s C eu 166 m e G w O CLi ‘O 73 0 05 . d 05 co 4-5 S G 05 o3 «=S 73 S G 05 d "S *73 73 73 0 H 33 m S 03 X» S 05 G 13 o G co 05 î> 03 ^«4 73 0 co o * O g O "6 T-1 -H +J G 0 *03 T3 co 05 0 ‘0 G O § J2 d o O 73 co -03 0 co 0 G G 0 O G 0 co 05 0. 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Époques : du 18 au 25 novembre 1882 du 25 au 29 » du 6 au 12 décembre 1882 du 25 au 28 » du 22 au 26 janvier 1885 du 20 au 24 février » du 20 au 26 mars » du 24 au 50 mai » du 10 au 17 août » du 22 au 27 septembre » du 8 au 15 novembre » Chlore en grammes par mètre cube d’eau : 12.790(?) 5.889 4.500 4.500 6.500 6.200 7.700 7.600 7.800 6.200 6.000 Tableau des quantités d'oxygène dissous dans les eaux de la Meuse . Époques : le 25 novembre 1882 le 22 décembre » le 28 décembre » le 5 mars 1885 le 14 mai » le 19 août » Oxygène en litres par mètre cube d’eau : 15.140 7.720 15.720 4.550 8.880 5.780 le 15 octobre 7.500 — 169 — EXPOSÉ DES RÉSULTATS DES OBSERVATIONS JOURNALIÈRES. Niveau de la Meuse. Les tableaux précédents montrent que la Meuse a subi, du 13 novembre 1882 au 13 novembre 1883, trois grandes crues et deux crues plus faibles. La première crue s’étend du 13 novembre 1882 au 21 décembre de la même année ; elle a atteint son maximum le 26 novembre. Après le 21 décembre de la même année et jusqu’au 20 janvier suivant, environ, une crue plus forte et surtout plus subite que la précédente s’est produite, elle a eu son maximum le 28 décembre 1882. La troisième grande crue a eu lieu à la fin du mois de septembre. Entre ces époques, le niveau de la Meuse a varié d’une manière très sensible encore deux fois, vers le commencement de février et pen¬ dant le mois d’octobre 1883. En dehors de ces époques, le niveau de l’eau n’a cependant jamais été constant deux jours de suite, pour ainsi dire, mais il ne s’agit plus, toute¬ fois, que de hausses ou de baisses n’atteignant qu’un petit nombre de centimètres. En un mot, la période d’hiver a été caractérisée par une grande abondance des eaux et la période d’été par un régime assez normal du fleuve. Matières en suspension. La quantité de matières suspendues dans les eaux de la Meuse a varié chaque jour; par exception seulement elle est restée assez constante quelques jours de suite. Ainsi qu’on devait s’y attendre, c’est aux époques des crues que la quantité de matières suspendues a été la plus grande, le maximum qu’elle a atteint a été de 416 gr. 98, ou environ 1/2 kilog. par mètre cube d’eau, le 23 novembre 1882. Il est intéressant de constater que la quantité de 170 — matières suspendues a été, en valeur absolue, plus grande lors de la première crue qui a suivi l’époque des basses eaux de 1882, que pendant les crues suivantes, bien que, parmi celles-ci, il s’en fût trouvé une plus intense que la première. Il en a été de même pour la crue de septembre 1883. Si ce fait se vérifie chaque année, il tendrait à prou¬ ver qu’il se produit, dans les terrains, pendant les époques de sécheresse relative, une désagrégation des roches qui a pour effet de préparer le butin des premières averses de manière que les pluies suivantes ne trouvent plus alors à emporter que ce dont leurs devancières n’ont pu se charger. Une circonstance montre d’ailleurs qu’il doit bien en être ainsi : l’époque du maximum des matières suspendues ne coïncide pas, quand il s’agit de la première crue des eaux, avec le maximum des eaux ; elle l’a devancé de trois jours en novembre 1882 et de un jour en septembre 1883, tandis que pour les autres crues les deux maximum ont toujours coïncidé. On ne peut comprendre la chose que si l’on admet qu’à la première crue les matières étaient suffisam¬ ment préparées, c’est-à-dire suffisamment meubles pour être déjà entraînées par les eaux, bien que celles-ci n’eussent pas encore acquis toute leur puissance. Il est aussi à remar¬ quer que la chute de la quantité de matières suspendues est toujours incomparablement plus rapide que l’abaisse¬ ment du niveau des eaux dans la période décroissante d’une crue. En d’autres termes, les eaux du fleuve, extrê¬ mement troubles les premiers jours d’une crue, vont s’é¬ claircissant assez rapidement bien que leur niveau reste encore élevé. Le minimum des matières suspendues s’est produit le 1 1 mai 1883. La Meuse n’a entraîné, ce jour, que 1,79 gr. de corps solides par mètre cube d’eau. Bien que la différence du minimum 1,79 gr. au maximum (416,98 gr.) puisse paraître énorme, elle est cependant plus faible, pour - 171 — notre fleuve, que pour la plupart de ceux que l’on a exa¬ minés sous ce rapport. Ainsi, il résulte des travaux de M. le professeur Ullik Ç), que l’Elbe entraînait, dans son passage par la ville de Prague en 1876-1877, de 0 gr. à 756 gr. 01 de matières solides par mètre cube d’eau. Le Danube, d’après M. Ballo (â), roule, dans sa traver¬ sée par Pesth, de 46 gr. 90 à 437 gr. 0 dans le même volume d’eau. Ces nombres sont, à la vérité, des moyennes d’observations embrassant le cours d’un mois; les diffé-, rences des observations isolées doivent donc l’emporter de beaucoup. Le travail le plus considérable qui ait été fait sur les boues des fleuves est dû à M. Mangon (5). Il comprend le Var, la Marne et la Seine. Le Var a tenu en suspension, en 1865, au moins 9 gr. 15 de boue, le 9 janvier 1865 et au plus 36,617 gr. 14, le 30 juin de la même année ! La quantité moyenne, obtenue en divisant la quantité totale des matières suspendues par le débit de la rivière pendant un an, atteint 3 577 grammes par mètre cube d’eau ! Cependant cette énorme quantité de matières entraînées n’a rien d’étonnant si l’on tient compte de cette circonstance que la chute moyenne du Yar, sur la plus grande partie de son cours, atteint 5 millimètres par mètre et que le volume de ses eaux est plus de 140 fois plus grand aux époques des crues que pendant l’étiage. La pente moyenne de la Meuse, depuis sa source jusque Liège, n’est que de 1,1 m/m par mètre. La Marne entraîne au moins 2 gr. de matières solides et au plus 515 gr. 72, elle se rapproche par conséquent beaucoup de la Meuse. Enfin la Seine paraît sujette aussi à des variations énormes : le 28 juillet 1864, elle entraînait, au- (9 Àbhandlungen der Konigl. bôhmischen Gesellschaft der Wissenschaften. VI Folge, Bd. 40, n° 6. (2) Berichte der deutsch. chem. Gesellschaft , t. XI, p. 441. (3) En extrait dans le Naturforscher , t. II, p. 268, 1869. — 172 - dessus de l’embouchure de la Marne, 39 gr. 66 de matières solides par mètre cube d’eau, et le 24 septembre 1866, 2 738 gr. 2 ! A la vérité, ce dernier nombre n’a été atteint qu’une fois en trois ans, mais il paraît qu’il n’est pas rare de rencontrer plus de 600 gr. de matières terreuses par mètre cube, dans les eaux de la Seine. Par leur composition chimique générale, les matières suspendues dans la Meuse se rapprochent d’une terre arable maigre : si à la vérité le silicate d’aluminium domine, on y trouve cependant une quantité à peu près égale de quartz (sable); le calcaire est rare, c’est à peine si ces matières font effervescence avec les acides; en revanche, le gypse y est un peu plus abondant. A l’aide du microscope, on y découvre une assez grande quantité de paillettes de mica. En somme, elles se rapprochent de la composition des psammites. Nous avons rencontré aussi dans ces matières, un élément dont la présence n’avait jamais été signalée, que nous sachions du moins : le manganèse . Il est d’ailleurs à noter que la composition chimique de ces boues de la Meuse n’a rien de bien constant ; elle varie avec le niveau des eaux d'une manière très sensible. Ainsi, les boues abondantes des crues de la Meuse renferment beaucoup plus d’argile (silicates en général) et moins de sable que les boues de l’époque des basses eaux. Pendant le mois de novembre 1882, époque de crue, l’oxyde de fer et l’oxyde d’aluminium entraient pour 20 % environ dans la composition de ces matières, tandis que l’on ne trouve plus que 16 °/0 des mêmes corps à l’époque des basses eaux de juillet à septembre. En outre, en novembre 1882, le sable figure pour 25 °/0 environ, tandis qu’en juillet-septembre il atteint environ 32 °/0. Les fluctuations les plus fortes sont fournies par la quantité de composés du calcium que ces matières ren- — 173 — ferment. Sitôt que le niveau des eaux décroît, la teneur en chaux augmente d’une manière très sensible ; le minimum (1,97 °/o) observé se rapporte à la grande crue de décembre 1882 et le maximum (9,66 %) à la fin de la période de sécheresse de Tété. La même remarque est à faire pour la quantité de man¬ ganèse de ces boues. Quand le régime de la Meuse est nor¬ mal, on trouve un peu moins de 1/2 % d’oxyde de manga¬ nèse dans les matières suspendues, tandis qu’aux époques de crue, cette quantité descend jusque 0,19 % seulement. L'ordre de ces variations nous paraît étrange et contraire à ce que l’on aurait pu supposer d’abord ; il doit paraître, en effet, que l’augmentation de vitesse de l’eau due à l’élé¬ vation du niveau des eaux soit bien faite pour entraîner, à l’état solide, des quantités plus grandes de calcaire et de composés du manganèse, et pourtant on observe le con¬ traire. La raison de ce fait se trouve peut-être dans un phénomène assez simple, dont les eaux de la Meuse seraient le siège. Pour se rendre aisément compte de la chose, il suffit de remarquer que les boues calcareuses proviennent, en réalité, des eaux dites limpides, et les autres des eaux troubles. Gomme les premières ne s’éclaircissent pour ainsi dire jamais complètement par le repos, on est obligé d’admettre que le calcaire qu’elles renferment est sous un état si tenu qu’il ne se dépose qu’avec la plus grande lenteur. Gela étant, si, à une époque de crue, les eaux roulent en outre de l’argile, du sable et d’autres substances se déposant plus facilement, il est évident que par suite de la plus grande vitesse de l’eau à ces époques, le calcaire sera maintenu en suspension tandis que le limon propre¬ ment dit se déposera en abondance. En un mot, on peut dire, pour se servir d’une expression empruntée à l’art de la préparation mécanique des minerais, que le calcaire se trouve séparé du limon, dans les temps de crue, par une sorte de setzage. - 174 — Matières dissoutes. Sans montrer des variations aussi grandes que les matières suspendues, la quantité des corps fixes dissous dans les eaux de la Meuse subit cependant des fluctuations notables. Il est rare aussi de rencontrer ici des nombres restant constants deux jours de suite, toutes choses égales d’ailleurs. Cependant, si l’on examine le diagramme des variations des quantités des matières dissoutes , on s’assurera facilement que celles-ci sont de deux espèces dues bien certainement à deux causes différentes. En premier lieu, on constatera un balancement journalier de 8 à 40 grammes environ, quelle que soit d’ailleurs la quantité de matières dissoutes dans un mètre cube d’eau ; de ce chef, le diagramme prend la figure d’une ligne irrégu¬ lièrement brisée. La cause de ces variations continuelles n’est pas évidente ; elle paraît même difficile à trouver, cependant il y a tout lieu de croire qu’elle réside dans le manque d’homogénéité parfaite des eaux du fleuve. Les diverses rivières et ruisseaux qui, réunis, forment la Meuse, peuvent avoir chacun une composition propre et leurs eaux continuer à couler parallèlement pendant longtemps, dans le lit commun, sans se mélanger complè¬ tement. En second lieu, on s’assurera de l’existence de variations qui, pour être moins fréquentes, n’en sont que plus profondes. Elles deviennent surtout frappantes si, comme nous l’avons fait, on trace à travers les variations premières une ligne moyenne auxiliaire laissant autant de fluctuations en dessous d’elle qu’au-dessus d’elle. On le voit alors, chacune des variations profondes correspond à un changement accusé du niveau des eaux du fleuve ; dès que celui-ci s’élève, la quantité des matières dissoutes par mètre cube diminue , et d’autant plus que la crue des — 175 - eaux a été plus subite. En un mot, ces variations sont inverses de celles des matières suspendues. Il est aisé de se rendre compte de ce phénomène. Ce sont les pluies qui grossissent la rivière, et si, par suite de leur abondance, elles s’écoulent rapidement de la surface du sol dans le lit du fleuve, elles ne pourront se charger des matières solubles contenues dans les terres. Pour donner une idée exacte de l’influence d’une crue subite sur la quantité de matières dissoutes dans les eaux de la Meuse, nous mentionnerons que le 28 décembre 1882, époque de la plus grande crue observée pendant ce travail, un mètre cube d’eau ne contenait que 86 gr. 2 de corps dissous, tandis que le 18 juillet 1883, c’est-à-dire au moment des basses eaux, cette quantité s’élevait à 279 gr. Le fait que nous signalons ici a été observé aussi dans le Danube par M. Ballo (loc. cit.) et par F. Ullik dans l’Elbe ; il paraît donc être «général, il n’a du reste rien que de très naturel. L’analyse chimique des matières dissoutes démontre qu’elles sont formées essentiellement de carbonate acide de calcium et de sulfate de calcium ; la quantité de silicate d’aluminium et de silicate de fer est relativement faible. Elles renferment une quantité notable de sels de sodium et de potassium à l’état de chlorures (?) et de nitrates (?) et, chose intéressante à noter, une quantité très appréciable de composés du lithium . Nous nous sommes assurés de la présence de ces derniers, non seulement par l’analyse spectrale, mais encore en précipitant le lithium à l’état de phosphate par le phosphate de sodium. La quantité moyenne de lithium entre pour 0,05 °/0 dans la composition des résidus d’évaporation des eaux de la Meuse. Nous pensons que c’est la première fois qu’on a signalé la pré¬ sence de cet élément dans les eaux de la Meuse et démontré son abondance relative. L’origine de ces - 176 — composés de lithium se trouve probablement dans les micas des terrains anciens que traverse la Meuse. Ce¬ pendant, d’après des recherches récentes de M. L. Dieu- la fait, le lithium pourrait provenir aussi des terrains secondaires que parcourt notre fleuve avant son entrée en Belgique. Ce chimiste a examiné de nombreux échantillons de gypse secondaire, et même tertiaire, et il a trouvé que la manie qui accompagnait le gypse était riche en lithium, tandis que le gypse lui-même en était presqu'exempt. Soit dit en passant, comme M. Dieulafait a trouvé que les boues des marais salants étaient riches aussi en lithium tandis que le gypse qu’ils renferment n’en contient pas, il suppose que la présence de ce métal dans les terrains secondaires et tertiaires est due à une concentration analogue à celle qu’on observe dans les marais salants (*). La composition chimique des matières dissoutes se dis¬ tingue d’ailleurs par une constance assez, grande. A l’époque des hautes eaux, aussi bien qu’à l’étiage, la proportion de carbonate de calcium reste sensiblement la même. M. F. Ulîick mentionne, dans un mémoire sur l’Elbe (loc. cit. , p. 29), une erreur qui s’est glissée dans plus d’un manuel de géognosie, savoir que l’eau des fleuves serait plus calca- reuse en hiver qu’en été, parce que, dans la saison chaude, il se dégagerait des eaux une partie de l’anhydride carbo¬ nique dissous. L’Elbe n’a rien montré de semblable et, d’après l’auteur, il en serait probablement de même des autres fleuves. Nous venons de voir que les prévisions de M. Ullik se confirment entièrement pour la Meuse. Il ne s’agissait, du reste, dans l’espèce, que d’une simple affir¬ mation à laquelle manquait l’appui de l’expérience et qui a été accréditée parce que les eaux calcareuses se troublent quand on les chauffe. Il est possible que l’on ne constatera (*) Annales de Chimie et de Physique. [5] t. XVII, p. 377 et t. XVIII, p. 349. — 177 - une variation réelle dans la quantité de calcaire d’un fleuve que si Ton a affaire à des eaux presque saturées de carbo¬ nate acide de calcium aux basses températures de l’hiver. Cette condition est loin de se trouver réalisée pour la Meuse. La quantité des silicates paraît seule subir une varia¬ tion assez grande : elle est près de 6 fois plus forte en hiver, à l’époque des crues, qu’en été (il y a en moyenne 7,2 % de silice combinée en hiver et 1,2 % en été). Les composés du magnésium, au contraire, sont beaucoup plus abondants en été qu’en hiver : la magnésie (MgO) figure pour 7,32 et 7,90 % pendant le mois de juin et le mois de juillet et pour 2,43 ou 3,52 seulement pendant le mois de novembre 1882 ou 1883. Comme il ne nous a pas été possible de déterminer, pour chaque époque spéciale, la quantité de matières alcalines (sel de potassium, de sodium et de lithium), la question de savoir si ces éléments varient relativement aux autres substances dissoutes demeure encore indécise. La quantité de chlore que l’on rencontre dans les eaux de la Meuse paraît subir des variations bien accusées. Si nous faisons même abstraction du dosage de cet élément dans les eaux écoulées du 18 au 22 novembre 1882, à cause de l’incertitude dans laquelle nous nous trouvons au sujet de son exactitude, nous observons que le minimum de chlore a été constaté à l’époque de la grande crue de décembre 1882; il est exprimé par 4 gr. 300 par mètre cube d’eau, le maximum s’est manifesté du 10 au 17 août de l’année suivante, c’est-à-dire vers la fin de la durée de l’étiage; il est traduit par 7 gr. 800 de chlore pour le même volume d’eau. Le chlore suit par conséquent très bien l’allure générale de la quantité totale des matières dis¬ soutes, celles-ci étant aussi moins abondantes à l’époque des crues. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 12 — 478 — Il est intéressant de constater que des variations exac¬ tement semblables ont été constatées dans les quantités de chlore contenu dans le Nil (1). On a trouvé le plus de chlore à l’époque des basses eaux et le moins de chlore en temps de crue. On sait que le Nil commence à monter en mai, le niveau de ses eaux atteint son maximum en sep¬ tembre, alors la quantité de chlore est de 5 gr. 6 par mètre cube d'eau. Le fleuve décroît ensuite jusque vers la fin de décembre; à cette époque, la quantité de chlore commence à s’élever, elle est encore 6 gr. en décembre, mais en avril elle atteint déjà 12 gr. 1, et au commencement de la crue nouvelle, c’est-à-dire après un long étiage, elle devient môme 25 gr. 7 par mètre cube. La quantité d’oxygène libre dissous dans les eaux de la Meuse varie d’une manière remarquable. Le jour du maximum de la crue de novembre 1882 et de la crue de décembre de la même année, elle atteignait res¬ pectivement 15,140 et 15,720 litres par mètre cube d’eau : on se rappelle d’ailleurs que la crue de décembre était un peu plus forte que celle de novembre. Entre ces époques, le niveau de la Meuse est redevenu normal pendant un jour, le 22 décembre, la quantité d’oxygène dissous est tombée alors à 7,720 1. A l’époque des basses eaux, la quantité d’oxygène a atteint son minimum savoir 3,780 1. le 19 août 1883. Le 14 mai de la même année, il s’est produit une petite crue ; aussi la quantité d’oxygène a-t-elle monté de 4,350 1. par mètre cube d’eau qui la mesurait auparavant à 8,880 1. Bref, il y a correspondance complète entre les variations du niveau de l’eau et la quantité d’oxygène. Il est à observer toutefois que l’oxygène a été dans tous les cas cependant bien loin de saturer l’eau de la Meuse ; (fl J. -F. Wanklyn. — On the variation in the composition of river waters. Chem. News, XXXII, p. 207. - 179 — ainsi le 28 décembre 1882, pour être saturées, à la tempé¬ rature qu’elles avaient (8°), les eaux de la Meuse auraient dû contenir 33,890 1. et elles n’en renfermaient que 15,720, soit moins de la moitié ; de même, le 19 août 1883, à la température de l’eau 18°, la saturation eût exigé 28,84 1. et nous n’en avons trouvé que 3,780 1. Il est très facile de se rendre compte de la raison des faits précédents. Les eaux de pluie, au moment où elles viennent de traverser l’air, divisées en légions de gouttes, doivent être à peu près saturées d’oxygène ; si elles vont alors grossir rapidement le fleuve, elles doivent déterminer une augmentation de l’oxygène libre total dissous. Mais pendant l’époque des sécheresses relatives, l’oxygène, pri¬ mitivement dissous dans l’eau, est consommé par la combustion lente des matières organiques contenues dans le fleuve. La quantité, presque constante, que l’on observe alors (de 3,780 à 4,350 1.) provient probablement de l’équi¬ libre qui doit s’établir entre l’apport d’oxygène dû au contact de la surface du fleuve avec l’atmosphère et la consommation de cet oxygène par les matières organiques. On n’a pas fait, à notre connaissance du moins, de déter¬ minations méthodiques de l’oxygène des fleuves. Nous ne pouvons, par conséquent, comparer notre résultat à d’autres. M. Péligot a déterminé, à la vérité, dans ses études sur la composition des eaux (*), l’oxygène dissous dans la Seine, mais il ne fait connaître qu’une valeur moyenne; il a trouvé 10 litres d’oxygène par mètre cube : la moyenne de nos déterminations est 8,94. Matières organiques. Les variations des quantités des matières organiques d’un jour à l’autre, sont plus grandes encore que celles des (fl Comptes rendus, t. XL, p. 1124, 1855. — 180 — matières dissoutes. Même quand tout paraît concorder pour donner au fleuve une allure régulière et constante, il se montre le plus grand désordre dans la quantité de ces substances. Malgré cela, on peut reconnaître avec certitude que ces variations suivent les matières suspendues. Quand ces dernières sont abondantes, les matières organiques sont aussi en quantité plus grande. Le maximum des matières organiques (13 gr. 392) par mètre cube d’eau coïncide avec la grande crue de novembre 1882 et le mini- mum (0 gr. 338) avec les basses eaux du mois de mai. En outre, on observe qu’à partir du mois de juin, les matières organiques deviennent en général un peu plus abondantes bien que le niveau de l’eau varie à peine. Il est vrai de dire que la vitesse du fleuve a diminué à cette époque; cette circonstance peut avoir amené une concentration des eaux. De l’ensemble des indications précédentes, il découle clairement qu’il existe une relation intime entre le niveau du fleuve et les quantités de matières que les eaux ren¬ ferment : selon leur nature, les unes varient dans le même sens que la hauteur de l’eau et les autres en sens inverse. Une connexion particulière se montre entre les matières suspendues et l’abondance des eaux ; il en est à peu près de même des matières organiques. On peut par consé¬ quent dire que c’est le débit du fleuve, c’est-à-dire le volume d’eau écoulé dans l’unité de temps qui exerce une influence capitale sur la quantité des matières entraînées par la Meuse. Les autres facteurs ne peuvent avoir qu’une influence locale qui s’efface complètement devant la pre¬ mière, quand on tient compte de l’énorme volume d’eau du fleuve. Résultats absolus. Nous passons maintenant à l’indication des résultats — 181 — absolus : ceux-ci réalisent le véritable but de notre travail» Nous avons calculé, jour par jour» le débit de la Meuse, c’est-à-dire le nombre de mètres cubes d’eau écoulée en 24 heures et» connaissant par les résultats précédents, combien un mètre cube d’eau renferme chaque jour de ma¬ tières en suspension, de matières dissoutes et de matières organiques, nous avons calculé aussi la quantité de ces matières entraînées chaque jour. En outre, à l’aide des résultats des analyses des subs¬ tances suspendues ou dissoutes, nous avons calculé combien la Meuse enlevait, par année, des divers éléments à son bassin pour les précipiter dans les profondeurs de la mer. Enfin, nous avons fait aussi un calcul qui, s’il s’écarte un peu de notre sujet, nous paraît cependant présenter un intérêt réel. L’Observatoire royal de Bruxelles a bien voulu nous fournir les résultats des observations pluviométriques qui ont été faites journellement pendant toute la durée de nos recherches dans la partie du bassin de la Meuse qui nous concerne. Le nombre des stations pluviométriques est de 49. En additionnant, chaque jour, la hauteur de l’eau tombée dans chaque station et divisant cette somme par le nombre des stations on obtient approximativement la moyenne de la hauteur d’eau de pluie tombée dans l’espace de 24 heures dans le bassin de la Meuse. Si l’on multiplie ensuite chacune de ces moyennes par la surface du bassin de la Meuse (*), on aura le nombre de mètres cubes d’eau tom¬ bés par jour et on pourra le comparer au débit de la Meuse. Nous n’ignorons pas toutefois que la pluie est un des élé¬ ments météorologiques les plus irréguliers. En été surtout, (4) La surface du bassin de la Meuse jusqu’au bassin de la Vesdre, de FOurthe et de la Mehaigne est de 2 045 680 hectares; la surface totale» de 4 757 400 hectares (Ritter. Dictionnaire de géographie.) - 182 — pendant les époques orageuses, on recueille des quantités d’eau très différentes dans les pluviomètres placés à peu de distance l’un de l’autre, ou même dans des pluviomètres voisins. On ne saurait dès lors considérer comme repré¬ sentant exactement la masse d’eau tombée dans le bassin, pendant un jour de pluie, le produit de la moyenne des indications pluviométriques par la surface du bassin. Le résultat exact serait donné si l’on pouvait cuber le volume compris entre la surface du bassin de la Meuse et une autre surface idéale qui serait écartée de la première, en chaque point, d’autant de millimètres que l’indique le pluviomètre de ce lieu. Ceci ne peut guère être réalisé dans la pratique. Nous le répétons donc, les résultats de ces derniers calculs ne prétendent pas à une exactitude rigoureuse; ils n’ont qu’une valeur indicative. Cependant les conclusions que nous en avons tirées sont exactes et voici pourquoi : nous n’avons pas discuté les variations des quantités d’eau pluviale tombée dans le bassin comparativement avec les variations du débit du fleuve, quand ces quantités étaient traduites seulement par des millions de mètres cubes par mois; il est possible en effet de verser dans une erreur de quelques millions de mètres cubes par mois, d’après ce que nous venons de dire; mais nous nous sommes bornés à tenir compte des résultats qui restent encore vrais, même si l’on commettait une erreur de plus de un demi-milliard de mètres cubes par mois dans l’évaluation de la quantité de pluie tombée. D’ailleurs, nous nous sommes contentés aussi de comparer entre elles les quantités d’eau tombées par mois et non par jour ; de cette manière, il y a quelques probabilités de plus que les erreurs en trop d’un jour soient en partie compensées par les erreurs en moins d’un autre jour. Ces résultats absolus figurent dans les tableaux suivants : — 183 - Résultats absolus. Dates. Pluie tombée dans le bassin en m5 p. 24 h. Débit de la Meuse en m3 par 24 heures. Matières suspendues en kilog. par 24 h. Matières dissoutes en kilog. par 24 heures. Matières organiques en kilog. p.24 heures. Novembre 13 155 386 917 21 880 800 634 545 4 179 232 201 456 14 275 476 950 26 036 640 937 319 4 660 558 152 574 15 196 372 512 38 899 872 5 407 082 6 457 378 466 798 16 174 413 942 5 891 136 5 011 875 10 293 206 495 798 17 44 389 863 5 565 312 6 450 216 10 543 588 667 265 18 24 546 564 57 600 288 5 748 508 10 828 854 529 922 19 49 800 402 50 789 376 5 125 546 9 649 981 441 867 20 139 261 437 44 377 632 1 042 874 8 451 750 372 772 21 90 974 583 46 346 688 787 895 8 249 710 347 600 22 189 608 769 45 773 664 843 784 8 242 749 546 780 23 309 540 458 62 202 680 25 938 954 12 328 769 853 529 24 169 586 298 68 333 896 7 667 065 8 556 735 478 557 25 136 439 478 69 260 832 5 102 885 12 176 054 540 254 26 93 527 784 71 369 856 5 354 585 11 390 629 499 588 27 34 221 852 67 748 832 5 373 892 9 769 381 406 492 28 68 413 704 65 987 112 2 292 018 10 514 722 258 507 29 40 672 044 62 662 468 1 285 834 11 279 245 491 273 30 18 589 095 50 909 472 2 240 017 8 807 538 160 564 Total. 2 211 252 430 987 847 760 79 242 766 165 738 877 7.691.154 Décembre 1 1 343 776 48 261 512 1 809 799 9 652 262 217 175 2 3 744 376 46 419 264 1 285 814 8 643 266 417 775 5 113 982 000 45 507 720 959 766 9 156 621 195 784 4 43 912 680 59 319 776 676 300 9 409 222 267 574 5 12 286 952 59 685 248 575 436 8 865 684 126 992 6 11 855 024 45 975 280 668 595 8 256 195 241 855 7 27 020 496 41 266 368 466 310 7 840 610 111 419 8 121 756 704 41 890 176 653 486 9 175 948 188 505 9 4 608 232 58 400 480 487 686 7 503 771 172 802 10 959 840 56 692 352 106 407 7 705 394 146 769 11 — 35 555 744 574 770 7 601 485 127 280 12 6 016 992 31 617 980 275 760 6 291 978 13 38 873 520 30 259 108 590 342 6 584 671 205 761 Résultats absolus. Dates. Pluie tombée dans le bassin en m3 p. 24 h. Débit de la Meuse en m3 par 24 heures. Matières suspendues en kilog. par 24 h. Matières dissoutes en kilog. par 24 heures. Matières organiques en kilog. p. 24 heures. Décembre 14 54 1225 12 25 055 248 515 524 5 048 661 25 558 15 6 6258 96 21 259 584 280 626 5 951 425 48 897 16 1449 76 20 079 560 257 015 4 592 149 60 258 17 — 18 655 488 197 748 4 216 140 69 025 18 — 17 848 512 201 688 5 998 066 82 105 19 — 15 777 544 192 882 2 769 246 19 288 20 19 917 680 H 781 504 117 815 2 955 594 42 415 21 55 046 824 9 480 672 97 650 2 057 506 50 358 22 60 757 874 8 627 040 94 897 1 725 408 25 293 25 142 595 264 8 652 224 100 997 1 700 548 12 085 21 55 451 760 9 596 864 174 781 2 001 551 25 371 25 458 887 840 9 576 576 240 572 2 240 918 51 715 26 458 262 944 15 857 456 409 588 5 265 659 81 640 27 559 269 112 25 147 424 5 224 456 2 009 196 115 737 28 17 806 052 55 259 680 11 128 688 5 758 545 256 099 29 170 805 528 59 747 456 5 799 670 5 067 800 198 757 50 204 975 852 47 008 512 2 559 827 6 609 596 145 726 51 61 862 688 55 025 680 2 216 589 6 415 865 212 994 Total. 2 447 695 154 795 955 519 55 518 872 172 585 956 5 916 646 Janvier 1 62 682 568 47 901 024 1 609 475 4 905 077 220 545 2 152 519 576 57 612 584 6 629 580 10 946 555 120 986 5 25 484 752 55 645 056 5 052 288 9 655 758 466 694 4 4 271 288 49 047 552 2 177 711 8 595 151 205 999 5 54 657 416 45 410 816 1 185 115 7 987 590 290 852 6 15 047 196 58 240 640 929 247 7 584 267 149 158 7 — 54 245 504 578 749 6 568 287 126 708 8 — 51 255 528 484 147 7 127 901 93 705 9 — 28 079 156 455 226 6 407 665 84 257 10 1 078 148 25 456 584 424 787 5 176 504 50 872 1! 528 152 25 245 528 297 514 4 846 254 59 515 12 46 876 21 664 800 270 810 4 555 941 60 661 15 — 25 228 640 248 546 5 217 152 59 488 - 185 - Résultats absolus. Dates. Pluie tombée dans le bassin en m3 p. 24 h. Débit de la Meuse en m3 par 24 heures. Matières suspendues en kilog. par 24 h. Matières dissoutes en kilog. par 24 heures. Matières organiques en kilog. p. 24 heures. Janvier 14 2 671 952 20 585 956 196 605 4 849 575 41 167 15 22 051 720 18 607 968 150 724 4 659 455 46 519 16 5 656 528 17 568 576 128 250 5 541 825 47 455 17 421 884 15 454 496 155 825 5 852 916 20 065 18 6 422 012 15 700 608 120 894 5 680 222 25 550 19 5 545 864 15 147 488 110 458 5 044 958 20 295 20 1 218 776 11 017 728 92 549 2 617 812 18 750 21 — 10 128 672 69 887 1 411 957 19 244 22 — 8 869 456 40 799 2 145 521 19 512 25 2 015 668 8 518 176 45 146 2 025 918 12 777 n 10 828 556 8 590 504 50 542 1 866 005 16 780 25 64 407 624 8 522 912 51 602 2 168 120 16 645 26 68 907 720 9 452 160 67 110 2 156 985 15 125 27 116 721 240 15 522 880 122 570 5 074 920 26 645 28 72 985 952 18 582 464 512 870 4 541 958 42 279 29 199 269 876 24 174 720 1 206 518 5 950 059 55 601 50 28 172 476 52 524 852 1 652 404 6 975 698 67 882 51 5 187 568 42 784 416 4 008 899 8 167 545 98 404 Total. 924 579 928 777 720 584 27 066 425 155 879 045 2 565 851 Février 1 1 965 281 55 627 904 2 540 755 6 192 129 96 195 2 5 477 048 50 152 864 988 558 5 110 555 95 412 5 251 960 24 949 728 595 805 4 251 474 79 859 4 1 159 016 20 767 540 421 577 5 850 265 60 225 5 — 16 104 960 252 847 5 545 000 < 40 262 6 ■ — 15 522 016 229 158 5 008 111 22 647 7 1 1 690 944 14 487 552 214 415 2 809 156 28 975 8 157 172 648 15 295 664 185 524 5 121 457 25 999 9 65 897 056 16 564 608 152 516 5 859 676 28 160 10 81 151 120 17 589 512 150 161 4 207 565 22 866 11 25 129 928 18 812 756 180 602 4 176 427 51 981 12 9 574 480 20 051 712 266 687 5 982 270 58 098 15 5 541 552 21 240 576 558 965 5 954 995 42 481 - 186 — Résultats absolus. Dates. Pluie tombée dans le bassin en m3 p. 24 h. Débit de la Meuse en m3 par 24 heures. Matières suspendues en kilog. par 24 h. Matières dissoutes en kilog. par 24 heures. Matières organiques en kilog. p. 24 heures. Février U 18 645 840 21 225.888 433 008 4 482 907 53 064 15 223 085 384 19 687.104 486 868 5 554 457 68 280 K) 13 255 096 19 366.560 361 208 4 918 899 73 416 17 6 752 528 15 696.288 38Ô 505 5 889 589 79 658 18 18 796 216 21 422.880 359 904 4 644 480 57 841 19 4 898 024 22 594.880 594 150 4 225 519 55 747 20 14 412 112 25 105.088 599 718 3 701 456 59 278 21 5 729 008 21 952.640 372 854 2 193 264 54 851 22 14 260 956 21 225.296 275 780 3 773 502 44 568 25 1 310 192 21 019.592 216 499 4 197 572 59 936 24 100 784 14 541.984 223 946 2 914 215 42 171 25 3 174 696 14 264.640 146 925 2 857 207 57 088 26 5 996 648 14 137.632 101 790 2 824 698 52 516 27 18 745 824 18 792.864 155 980 5 510 507 144 705 28 6 905 704 15 472.552 114 515 2 694 470 25 597 Total. 712 856 052 547 228 460 10 714 796 110 211 336 1 452 259 Mars 1 2 655 884 14 652 576 83 519 3 298 292 24 909 2 51 684 15 959 648 64 214 2 659 315 25 751 5 — 15 195 872 42 226 2 513 815 14 515 4 3 617 880 12 343 108 54 509 2 698 205 17 280 5 l 41 502 252 11 915 696 76 247 2 511 407 20 848 6 91 118 892 11 400 480 79 803 2 559 407 17 100 7 15 556 884 13 256 480 70 155 5 092 041 14 560 8 14 781 624 11 566 368 25 677 2 616 312 24 289 9 4 289 772 11 348 640 44 259 2 635 154 17 023 10 2 894 304 1 1 532 052 52 127 2 511 179 19 264 11 19 794 972 10 800 864 56 725 2 447 475 21 601 12 25 583 580 10 595 504 25 424 2 478 880 22 246 13 32 560 920 10 550 432 37 909 2 479 916 20 007 14 26 772 312 10 491 552 56 720 2 732 000 22 032 15 70 541 924 12 086 496 27 799 2 749 678 22 964 16 6 718 920 10 138 176 29 401 2 432 148 27 375 Résultats absolus. Dates Pluie tombée dans le bassin en m3 p. 24 h. Débit de la Meuse en m3 par 24 heures. Matières suspendues en kilog. par 24 h. Matières dissoutes en kilog. par 24 heures. Matières organiques en kilog. p.24 heures. Mars 17 26 558 840 15 417 056 28 176 3 162 400 28 176 18 35 491 252 16 676 064 56 687 3 705 421 50 017 19 18 968 028 17 478 720 41 949 5 667 035 26 218 -20 25 398 848 114 654 5 199 224 50 418 21 1 705 572 23 679 648 883 251 4 887 479 40 255 22 950 512 20 465 568 595 548 4 115 625 51 162 25 1 545 784 18 223 488 566 292 3 508 021 23 690 24 6 255 764 16 815 168 176 559 3 174 703 51 948 25 8 786 280 16 104 960 144 944 3 088 931 30 599 26 16 383 828 15 196 896 109 417 2 981 651 28 874 27 21 190 440 15 237 504 65 521 3 626 526 21 352 28 9 148 068 14 916 096 25 865 3 150 888 53 698 29 10 440 168 15 141 600 63 594 3 135 825 22 712 50 74 890 116 14 395 104 89 249 2 447 167 18 715 51 1 343 784 14 327 712 45 848 5 077 592 32 953 Total. 589 657 551 445 064 356 5 572 064 95 323 786 800 607 Avril 1 _ 14 051 232 47 774 2 775 118 26 697 2 — 13 687 488 62 962 2 313 185 26 006 5 — 15 115 520 66 889 2 745 766 24 919 4 1 5 006 426 72 856 2 546 658 24 712 5 1 965 992 12 109 824 67 815 2 590 479 23 008 6 155 052 12 512 864 54 176 2 462 573 16 006 7 : - H 829 888 78 077 2 765 462 22 476 8 2 274 096 1 1 742 624 59 887 2 524 664 24 659 9 7 390 812 11 179 296 42 481 2 215 736 23 276 10 2 067 360 10 530 432 53 705 2 288 263 20 007 11 105 368 10 158 048 34 557 2 191 101 9 142 12 2.067 360 9 771 840 39 087 2 047 200 11 726 15 103 568 9 586 496 22 527 2 013 403 12 202 14 — 8 938 080 43 796 1 966 588 15 195 15 2 067 560 8 505 216 44 227 1 909 421 19 562 16 5 927 984 7 865 856 43 262 1 802 854 22 024 - 188 - Résultats absolus. Dates. Pluie tombée dans le bassin en m5 p. 27 h. Débit de la Meuse en m3 par 27 heures. Matières suspendues en kilog. par 27 h. Matières dissoutes en kilog. par 27 heures. Matières organiques en kilog. p. 27 heures. Avril 17 _ 7 710 528 25 713 1 658 776 22 231 18 51 087 7 013 952 26 655 1 597 778 7 909 19 75 875 708 6 827 528 28 677 1 502 012 5 762 20 5 559 700 6 727 968 61 227 1 712 873 6 728 21 1 705 572 8 145 200 78 859 1 867 793 18 729 22 10 285 110 7 007 904 29 735 1 566 967 15 717 25 55 801 356 7 009 652 19 627 1 529 502 11 916 27 78 169 788 7 267 512 77 513 1 726 777 10 896 25 — 7 026 078 27 591 1 778 993 11 272 20 — 6 715 008 53 575 969 677 11 715 27 — 6 799 008 59 791 1 278 365 H 078 28 2 277 096 6 525 200 30 006 1 585 571 7 566 29 195 815 000 6 621 696 23 839 1 517 092 7 976 50 9 768 276 6 671 808 21 579 1 667 952 12 676 Total. 371 197 788 275 652 931 1 828 897 58 109 066 776 798 Mai 1 _ 6 607 008 53 035 1 239 787 8 589 2 7 8827 57 6 773 712 20 620 1 395 708' 1 933 5 — 6 660 576 16 651 1 627 875 5 328 7 — 7 368 192 55 998 1 587 875 5 687 5 11 198 250 8 399 808 52 079 2 296 507 8 700 6 — 7 866 720 oo 827 1 797 677 6 295 7 5 583 770 7 156 670 19 982 1 710 913 5 709 8 63 850 025 6 790 568 37 677 1 597 131 12 331 9 63 277 716 6 512 852 15 650 1 357 755 11 072 10 97 355 189 6 758 528 13 520 1 798 275 7 726 11 272 106 165 6 856 852 12 306 1 768 551 8 207 12 172 708 257 6 901 652 15 803 1 622 575 8 972 15 671 895 8 792 256 57 777 1 977 779 11 070 17 5 375 160 10 115 987 35 399 2 327 193 12 137 15 7 779 300 10 679 070 57 763 2 778 606 20 290 10 — 9 306 177 126 565 1 887 794 20 775 17 — 8 262 732 72 158 1 680 578 23 155 — 189 — Résultats absolus. Dates. Pluie tombée dans le bassin en m3 p. 24 h. Débit de la Meuse en m3 par 24 heures. Matières suspendues en kilog. par 24 h. Matières dissoutes en kilog. par 24 heures. Matières organiques en kilog. p.24heures. Mai 18 44 793 7 524 576 21 821 1 507 172 11 287 19 557 516 6 171 552 59 498 1 254 510 7 406 20 — 5 914 944 29 574 1 245 095 9 464 21 — 5 804 352 22 637 1 276 957 11 028 22 — 5 770 656 28 855 1 151 822 8 656 23 _ 5 299 776 24 379 1 010 667 10 599 24 1 254 204 5 409 504 27 588 1 258 776 7 575 23 6 898 122 5 165 856 21 696 1 074 498 9 815 26 26 851 007 4 999 968 27 999 949 994 6 000 27 5 554 352 5 075 156 28 421 1 031 775 8 120 28 1 030 259 5 089 824 51 557 1 139 103 10 688 29 55 588 113 5 117 472 13 817 1 147 337 6 140 30 86 226 525 5 241 888 14 153 1 088 216 11 532 31 895 860 5 204 568 15 092 1 016 933 7 286 Total. 853 978 545 208 507 576 988 490 44 740 884 301 911 Juin 1 44 695 580 5 105 376 51 857 1 055 370 8 928 2 12 444 596 5 010 356 57 778 1 059 144 11 975 3 15 687 202 4 996 512 28 680 1 041 273 9 845 4 9 289 628 4 906 656 26 598 1 032 851 6 624 3 44 081 914 5 137 544 27 453 1 045 963 6 955 6 7 517 773 5 881 248 30 524 1 237 414 6 959 7 32 206 965 5 567 264 49 648 1 478 291 7 749 8 107 926 197 6 975 956 58 877 1 570 283 7 115 9 169 155 129 5 285 088 45 126 1 227 197 8 932 10 165 898 754 5 061 512 40 642 1 140 315 9 464 11 54 660 829 5 455 296 42 333 1 189 254 11 074 12 13 583 890 6 853 248 56 608 1 507 029 11 515 13 12 970 424 5 106 240 63 623 1 289 836 7 710 14 17 834 533 4 998 240 46 084 1 147 094 10 996 15 27 605 970 5 098 464 64 546 1 165 509 10 299 16 7 011 040 5 277 312 60 061 1 055 462 9 763 17 12 970 424 5 819 904 62 273 1 1 268 739 10 245 Résultats absolus. Pluie tombée Débit Matières Matières Matières c n Terrain crétacé. 3225 ( autres . . . » Terrain jurassique . 7500 » 1 houiller . 46771 )> 1 i cale, carbonifère . . . 102000 )> Terrains / famennien et primaires. , 1 dévonien \ eifélien . 368000 » ( ( rhénan . . 429500 » Silurien . 151255 » De tous ces terrains, les premiers mentionnés sont les plus meubles et les plus importants pour l’agriculture. Voyons en combien de temps ils seraient complètement lavés par la Meuse si le fleuve exerçait son action exclusi¬ vement sur eux . Nous admettrons pour cela une épaisseur moyenne de 2 mètres pour les alluvions modernes, de 5 mètres pour la partie terreuse du limon hesbayen (*), 3 mètres pour les terrains crétacés et 10 mètres pour le jurassique. Dans ces conditions : Les alluvions seraient complètement enlevées en 329 ans. Le limon de la Hesbaye en . 4967 » , . ( hervien en . . . 11 » Les terrains secondaires . | autres en. . . . 937 » Le terrain jurassique en . 726 » Malgré tout ce que ce calcul a d’incomplet et par consé¬ quent d’erroné, il fait voir cependant que l'action érosive des eaux du bassin n’est pas tout à fait négligeable. D’ailleurs, voici une considération qui montre mieux encore quelles richesses les eaux de la Meuse nous déro¬ bent chaque année; elle a de plus l'immense avantage de conduire à un résultat exact et indiscutable. (!) D’après M. ÜEWALQUE : Prodrome d’une description géol. de la Belgique. — 211 — Les matières entraînées par la Meuse, renferment tout ce qü’il faut pour constituer un terrain de fertilité moyenne, tout au plus contiennent-elles trop de chaux, mais, en revanche, elles ont une provision de matières organiques et de matières azotées suffisantes pour servir de nombreuses années à la végétation. Eh bien, on peut se demander quelle surface de roches stériles elles rendraient à la culture, par année, si elles s’étendaient, dans une région stérile, sur un mètre d’épaisseur ? La réponse est donnée immédiatement : les 1 032 246 mètres cubes de matières alluviales couvri¬ raient au delà de 103 hectares par an. Quelques années de temps suffiraient pour fertiliser la Gampine. 3° Détail des matières entraînées par la Meuse. Si nous résumons les résultats des analyses des matières suspendues et des matières dissoutes dans les eaux de la Meuse, nous arrivons aux tableaux suivants ; ils expriment en poids la quantité de corps simples : calcium, fer, alumi¬ nium, etc., enlevés par an au bassin du fleuve; nous avons calculé le poids des corps simples et non celui des corps composés réellement contenus dans les eaux de la Meuse parce qu’il n’est pas possible de déterminer, avec certitude, sous quelle forme les éléments sont combinés. Nous indi¬ querons, du reste, mais à titre d’hypothèse seulement, les résultats obtenus en groupant les éléments de la manière la plus plausible. A. Les 238 191 417 kgr. de matières suspendues ren¬ ferment : Sable 70 291 226 kgr : Silicium combiné. . . 22 740 308 Soufre . . Fer . . . Aluminium. 2 499 685 10 827 039 16 407 414 » — 212 — Manganèse . Calcium . . Magnésium. 425 214 kgr 9 499 577 1 382 405 B. Les 1 081 884 322 kgr. de matières dissoutes ren¬ ferment : Silicium . . . . . 28 870 689 kgr. Azote .... . . 6 586 850 Soufre .... . . 44 694 296 Chlore .... . . 39 172 935 Carbone (de CO2) . . 74 504 106 Fer . . . 4 474 816 Aluminium. . . . . 3 832 155 Calcium .... . . 295 122 692 Magnésium . . . . 27 447 391 Potassium . . . . . 8 915 414 Sodium .... . . 22 832 767 Lithium .... 548 903 En outre 2 073 170 kgr. d’un mélange d’oxyde de fer et d’oxyde d’aluminium qui, n’avant pas été séparés l’un de l’autre par l’analyse, n’ont pu entrer dans le calcul du fer et de l’aluminium. B. Si l’on fait la somme des éléments identiques des deux tableaux précédents, on obtient : Silicium (du sable et des silicates). 61 673 228 Soufre . 47 193 981 Carbone (de CO2) . 74 504 106 Chlore. . Fer. . . Aluminium Manganèse Calcium . . 39 172 935 . 15 301 855 . 20 239 569 . 425 214 ......... ,304 622 269 Magnésium . 28 829 796 Potassium Sodium . Lithium . 8 915 414 22 832 767 548 903 Ces nombres sont trop grands pour en saisir facilement la valeur relative; il est donc utile de donner une forme tangible à ce qu’ils expriment. A cet effet, nous supposerons que tout le silicium, tout le soufre, tout le fer, etc. des eaux de la Meuse de l’année entière soient façonnés chacun en un barreau dont la lon¬ gueur serait égale au chemin parcouru par un point du fleuve, avec la vitesse moyenne du courant, durant un an, et nous nous demanderons quelle sera la grandeur de la section de chacun de ces barreaux. Nous pensons que c’est là le moyen de rendre le mieux l’allure générale de la composition du fleuve. Voici les données nécessaires pour ce calcul. La vitesse moyenne d’un fleuve étant les 7 dixièmes de la moyenne des vitesses à la surface (voir plus haut, p. 140), on obtient, en se servant des données des tableaux, des observations journalières, les vitesses moyennes suivantes, pour chaque mois : Novembre 1882 . . .... 0.962 Décembre » . . .... 0.770 Janvier 1883 . . .... 0.577 Février » . . .... 0.545 Mars » .... 0.927 Avril » . . .... 0.286 Mai » .... 0.209 Juin » . . . 0.173 Juillet » . . .... 0.151 Août » . . .... 0.148 Septembre » . , . , 0.137 Octobre » . . .... 0.553 Novembre » . . .... 0.592 — 214 — La vitesse moyenne de l’année sera : 0.464 (’) et le che¬ min parcouru pendant un an (365 jours), par un point, avec cette vitesse : 14 997 704 mètres. En divisant maintenant le poids des matières entraînées exprimé en grammes par leur poids spécifique respectif, puis par le chemin parcouru, exprimé en centimètres pour rendre l’expression homogène, on aura la section de chaque barreau exprimée en centimètres carrés. On obtient : Silicium . . . cq. . 28.14 Soufre .... . 15.35 Carbone . . . . 33.12 Chlore (supposé à l’état liquide). 19.64 Fer . . 1.30 Aluminium . . . 5.19 Manganèse. . . . 0.036 Calcium . . . . 129.36 Magnésium . . . 11.04 Potassium . . . . 6.82 Sodium .... . 15.53 Lithium . . . . 0.61 Total. . . 266.14 cq. L’ensemble des matières suspendues et dissoutes for¬ merait d’ailleurs un barreau de 352 cq. 07 donc : la (4) Voici, à titre de comparaison, la vitesse moyenne de quelques fleuves : Rhône (sortie du lac de Genève) . . . l,m456 » (près d’xirles) . 0,053 Theiss . 0,450 Danube. .......... 1,300 Oder (à Stettin) . 0,580 Moselle à Metz . 2,330 Saône . 0,600 Voyez Michel, J. Etude sur la navigation du Danube. Bulletin de la Société Vaudoise, t. V, p. 103. — 215 — différence 352 cq. 07 — 266.14 = 85.93 serait la section du barreau formé par l’oxygène combiné qui entre dans la composition des sels, conjointement avec d’autres matières qui nous ont peut-être échappé. Voici d’autre part la surface de la section de l’eau elle- même, en vue de rendre la comparaison complète. 3 719 352 cq. 00. Si nous groupons maintenant les éléments de manière à former les composés dont la présence est la plus probable, nous arrivons au tableau suivant : Silicates . 189 450 461 Gypse . .200 574 450 Chlorure de sodium . . 58 074 646 Chlorure de magnésium . 108 745 923 Carbonate de magnésium. 10 137 636 Calcaire . 614 074 482 Sable . 70 291 226 Peroxyde de manganèse . 672 611 Azotate de potassium , chlorure de lithium et autres matières ... 46 209 950 par diff. Matières organiques . . 21 844 354 Total. . 1 320 075 739 kg. De toutes ces matières, le chlorure de sodium mérite de fixer un instant notre attention. On le voit, la Meuse verse chaque année dans la mer une quantité de chlorure de sodium qui se chiffre par millions de kilogrammes. Il doit en être de même, à peu de chose près, pour d’autres fleuves; et, en effet, le Pihin contient, d’après H. Vohl (4), de 0.022 à 0.069 de chlorure de sodium sur 10.000 parties d’eau, soit en moyenne 0.046; (*) Üingler polytechnisches Journal, t. CIC, p. 311, 1871. — 216 — or si nous admettons, d’autre part, avec M. P. Graeve (*) que le débit de ce fleuve est, à Coblence, de 1.070 mètres cubes à la seconde, nous pourrons calculer une limite inférieure de la quantité de sel versée à la mer par année. On arrive au nombre prodigieux de 155 219 900 kilo¬ grammes. Ensuite, pour l’Elbe, nous possédons, grâce à M. Ullik {loc. cit.)f des renseignements plus exacts. Il est passé, en 1876-1877, 83 336 299 kilogrammes de chlore à Prague, dans les eaux de l’Elbe. Si l’on admet que ce chlore entre dans la composition du chlorure de sodium, on arrive au nombre de 137 328 829 kilogrammes. De sorte que par les trois fleuves mentionnés ci-dessus seulement, la mer recevrait déjà 350 623 375 kilogrammes de sel par an. Les eaux de la mer, d’autre part, s’éva¬ porent continuellement et elles retombent sur les conti¬ nents à l’état de pluie; on doit donc considérer l’océan commme une immense bassine où la solution de sel va se concentrant chaque jour et l’on arrive à cette conclusion, paradoxale dans sa forme, que ce sont les eaux douces qui salent la mer. Défait, un travail de concentration des eaux a déjà été constaté pour la Méditerranée dont la salure est plus forte que celle de l’Océan. Le volume d’eau versé chaque année dans la Méditer¬ ranée par tous les fleuves qui s’y jettent est inférieur, paraît-il, au volume d’eau enlevé par évaporation. L’Océan supplée à la perte et c’est ainsi qu’on explique le cou¬ rant permanent observé de l’Atlantique vers la Méditer¬ ranée, à travers le détroit de Gibraltar. Tout le sel versé ! dans la Méditerranée, non seulement par les fleuves, (*) Nalurforschcr, l. XIII, p. 49, 1880. — 217 — mais encore par l’Atlantique elle-même, demeure, pour la plus grande part, dans les eaux et détermine une augmen¬ tation de leur poids spécifique. Les eaux plus lourdes de la Méditerranée s’échappent partiellement, d’autre part, par le détroit de Gibraltar et forment le courant sous-marin inférieur, dont le débit est toutefois bien plus faible que celui du courant supérieur. En outre, d’après M. Buchanan (*), la concentration de l’eau de l’Océan serait en relation étroite avec les vents alizés, c’est-à-dire avec l’évaporation. La salure augmente de part et d’autre de l’équateur jusqu’à atteindre un maximum dans la région des vents alizés, elle donne alors à l’eau un poids spécifique de 1,0275 à la température de 16°. De là, la concentration diminue de nouveau vers les pôles et l’eau de l’Océan présente, au delà du 40n,e degré de latitude, un poids spécifique inférieur le plus souvent à 1,0255. Dans le voisinage des côtes ou des glaces, on observe des variations brusques du poids spécifique, démontrant une diminution considérable de la quantité de sels dissous. Cependant, pour ce qui concerne la Meuse du moins, nous devons appeler l’attention sur une circonstance qui peut diminuer notablement la portée de ce qui précède si tant est qu’elle ne l’annule pas complètement. Les bords de la Meuse et surtout les bords de la Sambre sont le siège de beaucoup de fabriques de produits chimiques, consommant de grandes quantités de chlorure de sodium. Or, quel que soit le produit fabriqué à l’aide du sel marin, le chlore est destiné à retourner à la mer; pour prouver la chose, nous nous bornerons à mentionner que le chlorure de chaux lui- même, qu’il serve au blanchiment où à d’autres usages, devient du chlorure de calcium et est versé comme tel à la rivière. (*) Der Naturforscher , t. XI, p. 465, 1878. - 218 — Il est très difficile de se procurer les renseignements nécessaires pour évaluer, avec une exactitude suffisante, la quantité de chlorures versée dans la Meuse par les fabriques de produits chimiques; quoi qu’il en soit, voici à quoi l’on arrive en tenant compte des fabriques principales (*). L’usine Solvay, à Gouillet, consomme environ 70 000 kilogr. de sel marin à 92 0/o dont tout le chlore passe à la rivière sous forme de chlorure de calcium et de chlorure de sodium. Soit donc, en chlore, 14 264 200 kilogr. par an. La fabrique de produits chimiques de Haumont doit lancer au moins, en chlorure de calcium, l'équivalent de 200 000 à 250 000 kgr. d’acide chlorhydrique à 32-33 % par mois à la rivière. Soit 842 460 kgr. de chlorure par an. La fabrique d’Oignies verse dans la Sambre les résidus de la régénération du peroxyde de manganèse par le pro¬ cédé Weldon ; en nombre rond aussi 842 500 kgr. de chlore par an. La fabrique d’Auvelais, par son traitement des phos¬ phates naturels, doit mettre en œuvre de 70 000 à 100 000 kgr. d’acide chlorhydrique à 32-33 % par mois. Soit, par an, environ 400 000 kgr. de chlore. La fabrique de Moustier doit verser par an 350 000 kilogrammes de chlore à la rivière. Enfin, les autres usines et fabriques plus petites faisant de la galvanisation, de la verrerie , de Y émaillage, etc., etc’, peuvent donner aussi environ 350 000 kilogrammes de chlore par an. Nous mentionnerons encore la papeterie de M. Godin, à Huy, qui emploie, par mois, 60 000 kilogrammes d’acide chlorhydrique à 32-33 % et de 30 à 40 000 kilogrammes de chlorure de chaux à 36 % de chlore, dont tout le chlore (!) Nous avons calculé la quantité de chlore, et non de chlorures, travaillée dans ces fabriques, à cause de la diversité des produits chlorés qui aurait rendu une sommation trop longue à faire. — 219 — est versé dans le Hoyoux après emploi. Soit donc, par an, encore environ 500 000 kilogrammes de chlore. En résumé, les fabriques mentionnées ci-dessus seule¬ ment jettent à la Meuse 17 549 160 kilogrammes de chlore. Mais ce n’est pas tout. L’homme à l’état normal élimine par 24 heures 7 grammes de chlore (*) sous forme de divers composés dissous dans l’urine, d’où, si Ton admet la population de la partie du bassin de la Meuse que nous examinons égale à 2 000 000, nombre certainement trop faible, on arrive à 37 960 000 kilogrammes de chlore par an. Soit donc en tout 55 509 160 kilogrammes de chlore, pro¬ venant presque totalement du sel marin et retournant annuellement à la mer. Celte masse dépasse de 16 336 225 le nombre de kilogrammes de chlore que nous avons trouvé dans la Meuse. Il n’est donc pas certain que le chlore contenu dans les eaux d’un fleuve vienne du lavage des terrains par les eaux pluviales. Pour résoudre la question en ce qui concerne l’apport de chlore dans la Meuse par les fabriques de produits chi¬ miques, il suffirait de soumettre à un examen chimique les eaux de la Meuse en amont de Namur. En comparant le résultat obtenu avec celui que nous donne la Meuse à Liège, on aurait au moins une indication de la part à attribuer aux diverses fabriques mentionnées plus haut dans la pollution de la Meuse. Ces remarques s’appliquent peut-être aussi aux compo¬ sés du manganèse que nous avons trouvés dans les boues de la Meuse. Il est possible que la présence du manganèse dans les eaux de notre fleuve ne soit que le fait de quelques (l) L. Frédericq et Nuel, Éléments de physiologie humaine, p. 25L — 220 — fabriques de produits chimiques ; cependant, on a constaté la présence constante du manganèse dans la craie de la période secondaire, et, d’après M. Dieulafait Q), le man¬ ganèse existerait en dissolution dans les eaux de toutes les mers; il se déposerait au fond des océans par une sorte de précipitation permanente. Nous demanderons, tout en tenant compte de la réserve que nous avons faite, si l’origine du manganèse dans les eaux de la mer n’est pas due aux eaux des fleuves. Quelque grandes que soient déjà les masses de sel marin et de composés du manganèse versées chaque année dans l’Océan, elles ne représentent cependant pas la ving¬ tième partie de l’ensemble des matières fixes entraînées par les fleuves. Le calcaire et les silicates en forment la masse dominante. Que deviennent-ils dans les eaux qui les ont engloutis? Eux qui naguère formaient la charpente inébranlable des plus superbes montagnes, sont-ils des¬ tinés à errer perpétuellement dans un état de dispersion extrême, entre les molécules de l’élément qui les a entraî¬ nés? Non, la dissolution éternelle n’existe pas pour eux, une sorte de résurrection les attend. Des milliers d’organismes divers vont s’en emparer, et, par une élabo¬ ration lente, mais continue, reconstituer au fond des mers des masses nouvelles qui n’attendront plus que le moment où elles pourront se redresser avec fierté et former des continents nouveaux sur lesquels s’étendra une vie nouvelle; de sorte que nous pouvons dire avec Thomas de Malmesbury : a qu’il n’y a pas d’action dans l’univers qui )) ne soit le commencement d’une chaîne de conséquences » tellement longue qu’aucune prévoyance humaine n’est » assez haute pour nous en montrer jusqu’au bout la pers- » pective. » Laboratoire de chimie de la Faculté des Sciences de l’Université de Liège, mai 1884. (*) Académie des Sciences de Paris, séance du 42 mars 4883. COMPOSITION CHIMIQUE DE QUELQUES CALCAIRES ET DE QUELQUES DOLOMIES DES TERRAINS ANCIENS DE LA BELGIQUE, PAR Ad. FIRKET. Consulté à diverses reprises, par des ingénieurs, sur la composition chimique de nos calcaires et de nos dolomies primaires, envisagée sous le rapport des applications indus¬ trielles variées de ces roches, j’ai eu l’occasion de constater la pénurie des documents publiés sur cette question. M. l’ingénieur M. Garez est l’auteur d’une série de mémoires importants sur la composition chimique des roches calcareuses de nos divers étages géologiques, con¬ sidérées au point de vue de l’hydraulicité des chaux et des ciments qu’elles pourraient fournir. Dans ces travaux, qui ont paru de 1845 à 1851 dans les Annales des Travaux publics de Belgique et dans les Mémoires de la Société des Sciences , des Arts et des Lettres du Hainaut (*), (4) M. Garez. Recherches, dans la province de Liège, de substances calcaires propres à fournir des chaux hydrauliques ou des ciments. Ann. des Trav. pabl. de Belg.,t. II, p. 286 ; Analyses, p. 292. M. M. Garez a donné de très nombreux résultats d’analyses fort intéressantes quant au but spécial que poursuivait cet ingénieur, mais forcément incomplètes en ce qui concerne les corps qu’il n’avait pas intérêt à rechercher. N’ayant pu trouver, en fait d’analyses générales de' nos calcaires et de nos dolomies primaires, que celles qui sont insérées dans l 'Essai sur la constitution géognostique de la province de Liège de G. -J. Davreux (*) et qui sont fort anciennes, j’ai eu recours aux chefs d’industrie qui em¬ ploient ces roches soit comme castine au haut -fourneau, soit pour la fabrication des glaces, de la gobeletterie ou du verre à vitres, soit enfin pour l’application du procédé de déphosphoration des fontes de MM. Thomas et Gilchrist. Ils ont bien voulu me communiquer les résultats des ana¬ lyses exécutées par les chimistes de leurs établissements et je crois faire chose utile en publiant les soixante-dix analyses que j’ai pu recueillir grâce à leur obligeance. Toutefois, avant d’en transcrire les résultats, je rappel¬ lerai, en les groupant, les analyses données dans le mé¬ moire de G.-J. Davreux et qui sont dues à ce chimiste, à Berthier et à J. Delvaux. M. Carez. Recherches, dans la province de Limbourg, de substances calcaires, etc. Id., t. II, p. 327; Analyses, p. 350. — Recherches, dans la province de Luxembourg, de substances calcaires, etc. Id., t. IV, p. 295 ; Analyses, p. 302. Notice statistique des chaux et des ciments de toute espèce du Hainaut. Mém. de la Soc. des Sc. du Hainaut, t. VIII, p. 239 ; Analyses, p. 259. — Les résultats de ce travail et les analyses ont été insérés dans les Ann. des Trav. publ. de Delg., t. IX, pp. 229 et 245, sous le titre : Recherches, dans la province de Hainaut, de substances calcaires propres à fournir des chaux hydrauliques ou des ciments. — Recherches, dans la province de Namur, de substances cal¬ caires, etc., Ann. des Trav. publ. de Belg., t. IX, p. 275 ; Analyses, p. 280. (!) Mémoires couronnés de l’Acad. de Bruxelles, t. IX, 4883, pp. 439. 459 et 4G0. — 223 — CALCAIRES. Numéros d’ordre Localités Auteurs des analyses 1 Chokier? Berthier. 2 Visé (four à chaux près de — ) C.-J. Davreux 3 Souvré (du cô¬ té deRichelle) C.-J. Davreux Carbonate de calcium . 0.9625 0.9526 0.9640 Id. de magnésium 0.0150 0.0151 0 0069 Silice . 0.0140 0.0184 Alumine . ; ► 0.0200 0.0110 0.0045 Carbone . / 0.0043 0.0041 Oxyde de fer . ... ) > » 0.0030 0 0021 Oxyde de manganèse. . ' Chlorure de sodium . . 0.0025 traces traces 1.0000 1.0000 1.0000 CALCAIRES D0L0M1TIQUES. Calcaires lamellaires provenant du Condroz , sans indi¬ cation précise de localité , analysés par J. Delvaux. Numéros d’ordre. 4 5 Carbonate de calcium . 0.8533 0.8421 ld. de magnésium .... 0.1100 0.0684 Argile . 0.0267 » Argile et matière charbonneuse . . » 0 0542 Carbonate de manganèse .... » 0.0053 Pertes . 0.0100 0.0300 1.0000 1.0000 — 224 - DOLOMIES Analysées par J. Delvaux. N° 6. — Dolomie brune, présentant quelques portions spathiques, de Terwagne. Carbonate de calcium. . . . 0.5731 Id. de magnésium. . . 0.3917 Oxyde de fer. ...... 0.0087 Id. de manganèse. . . . 0.0048 Silice . 0.0039 Matière charbonneuse. . . . 0.0058 Perte . 0.0120 1.0000 N° 7. — Dolomie plus compacte que la précédente, présentant peu de parties spathiques, de Terwagne. Carbonate de calcium. . . . 0.5525 Id. de magnésium. . . 0.4425 Perte . , . . 0.0050 1.0000 N° 8. — Dolomie gris brun, pulvérulente, de Fraiture. Carbonate de calcium. . . . 0.5258 Id. de magnésium. . . 0.4300 Argile et matière charbonneuse. 0.0400 Perte . 0.0042 Ï.0000 N° 9. — Dolomie spathique, au voisinage d’un gîte cala- minaire, de Membach. Carbonate de calcium. . . . 0.4322 Id. de magnésium. . . 0.3735 Id. de zinc . 0.0975 Peroxyde de fer, . 0.0125 Argile . 0.0800 Trace de manganèse et perte . 0.0043 1.0000 — 225 — Ajoutons que les calcaires nos 1 à 3 sont probablement carbonifères, que les dolomies n08 6 à 8 sont carbonifères et que la dolomie n° 9, où la présence de zinc est en relation avec le voisinage d’un gîte cal am inaire, est dévonienne. Les analyses suivantes sont inédites et récentes. La plupart sont dues aux chimistes de nos usines sidérur¬ giques ; un certain nombre proviennent de la principale cristallerie du pays et d’une de nos importantes fabriques de glaces. En général, ces analyses sont industrielles plutôt que scientifiques ; c’est ainsi, par exemple, que la re¬ cherche du soufre et du phosphore n’est faite que dans certains établissements sidérurgiques qui, par suite de la nature de leurs produits, ont un grand intérêt à éviter la présence de ces corps dans les matières premières qu’ils emploient ; c’est ainsi que, parfois, le résidu insoluble dans les acides n’a pas été analysé. Néanmoins les analyses re¬ cueillies sont généralement assez détaillées pour que leur publication puisse combler en partie, du moins au point de vue industriel, la lacune signalée en commençant. Par des motifs de discrétion et de convenance faciles à apprécier, nous n’avons pas indiqué les noms des établis¬ sements qui emploient les substances analysées, et nous nous sommes borné à renseigner la provenance de celles-ci, en y ajoutant le niveau géologique. Toutefois comme il arrive que, dans la même localité, on exploite des bancs calcaires de composition chimique différente, propres par suite à divers usages, nous avons indiqué, entre paren¬ thèses, la nature des établissements où ont été faites les analyses de calcaires, soit que ces établissements emploient couramment ces roches dans leur fabrication, soit qu’ils les aient simplement essayées. En général, les renseignements qui m’ont été commu- ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 15 — 226 — niqués n’ont pas subi de transformations, ou n’en ont subi que d’insignifiantes pour les rendre plus aisément compa¬ rables ; le fer qui existe dans les roches analysées à l’état de carbonate de fer FeCO3, de pyrite FeS2, d’hydrate ferrique et peut-être sous d’autres états encore, est sim¬ plement indiqué sous la forme de Fe203 sous laquelle il a été dosé. Parfois, j’ai dû me borner à indiquer en bloc la proportion des matières insolubles dans les acides ; par contre, lorsque l’analyse du résidu insoluble m’a été ren¬ seignée isolément, j’ai cru intéressant de mettre en évi¬ dence la composition de ce résidu (analyses nos 60 et 63). La dolomie normale pure renferme 54,348 p. °/0 de CaCO3 et 45,652 p. °/0 deMgCO3, ce qui correspond à 30,435 p. % de GaO et 21,739 p. % de MgO. Cette proportion de magnésie par rapport à la chaux, c’est-à-dire environ 71/100, est rarement atteinte et l’usage accorde le nom de dolomie à des roches où elle est notablement plus faible. D’autre part, il est rare que nos calcaires anciens soient complètement exempts de magnésie. Au point de vue des proportions relatives de magnésie et de chaux, nous répartirons en deux séries les roches dont nous avons recueilli les analyses. Nous leur conserverons le nom de calcaires lorsque le rapport des quantités de MgO et de CaO est inférieur à 5/100 ; nous réunirons sous une rubrique commune, intitulée calcaires dolomitiques et dolomies celles où ce rapport est plus grand. Dans cette catégorie, il varie de 7/100 à 68/100 en atteignant, pour un échantillon de Xhoris, à peu près celui que présente la dolomie normale. Nous reconnaissons, du reste, que la limite choisie est assez arbitraire et que l’on pourrait, tout aussi bien, soit classer dans les calcaires réchantillon de Flône n° 68, qui commence la série des calcaires dolo¬ mitiques, soit ranger parmi ceux-ci le calcaire dévonien de Remouchamps n° 39. — 227 — ANALYSES DE CALCAIRES. PROVINCE DE LIEGE. Numéros d’ordre Localités Système 10 Flémalle-Haute Carbonifère ( Cristallerie) 11 Flémalle-Haute Carbonifère (Haut-fourneau) CO2 + H20 . 44.694 43.500 SiO2 . 0.100 0.300 CaO . 54.320 55.200 MgO . 0.286 )) A1203 . . 0.120 Fe205 . 0.230 0.580 Matières non dosées et pertes . . 0.370 0.300 100.000 100.000 Numéros d’ordre 12 13 Localités Flémalle-Haute Flémalle-Haute Système Carbonifère Carbonifère (Haut-fourneau) (Haut-fourneau) co2 + ir-o . 43.690 43.420 SiO2 . traces traces CaO . 55.620 55.260 MgO . 0.360 traces Al203 + Fe203 .... 0.330 0.900 Matières non dosées et pertes . .... » 0.420 100.060 100.000 228 — Numéro d’ordre Localité Système H Flémalle-IIaute Carbonifère (Haut-fourneau) Résidu insoluble. . . . 2.500 CaO . 51.100 MgO . . . 0.250 Al203 + Fe203 .... 0.450 PlrO5 ....... 0.010 CO8, 118Ô et pertes. . . 42.890 100.000 Numéros d’ordre Localités Système 15 Chokier Carbonifère (Haut-fourneau) 16 Chokier Carbonifère (Haut-fourneau) C02 + H80 . . . . 45.500 45.250 SiO5 . 0 700 0.700 CaO . . . . , . 54.000 54.811 MgO . 0.500 traces A1803 ...... 0.200 0.200 Fe203 ...... 0.800 1.000 Mu O . traces traces Ph805 . 0 015 non dosé S . traces 0.024 Matières non dosées pertes . et 0.287 0.015 100. 000 100.000 — 229 — Numéros d’ordre Localités Système 17 Engis Carbonifère (Cristallerie) 18 Engis Carbonifère (Cristallerie) 19 Engis Carbonifère (Cristallerie) CO2 -f H20 . . . 44.759 44.591 44.595 SiO2 . 0.100 0.500 0.500 CaO . 54.208 55.928 55.648 MgO . 0.555 0.581 0.857 A1203 . 0 0 0 Fe203 . 0 0 traces Matières non dosées et pertes. . . . 0.600 0.800 0.600 100.000 100.000 100.000 Numéros d’ordre Localités Système 20 Engis Carbonifère (Cristallerie) 21 Engis Carbonifère (Cristallerie) 22 Engis Carbonifère (Cristallerie) C02 + H20 . . . 44,648 45.760 44,595 SiO2 . traces 2.400 0.100 CaO . 54,152 52.640 55.872 MgO .... . 1.000 1.000 1.555 Al203 ..... traces traces 0 Fe205 . traces traces 0 Matières non dosées et pertes. . . . 0.200 0.200 0 100 100.000 100.000 100.000 — 230 Numéros d’ordre Localités Système 25 Engis Carbonifère (Haut-fourneau) 24 Awirs Carbonifère (Haut-fourneau) Résidu insoluble. . . . 0.200 1.700 CaO . 55.400 55.600 MgO . 0.100 0.700 Al203 + Fe203 .... 0.100 0.250 Ph203 . traces traces CO2, II20 et pertes. . . 44.200 45.750 100.000 100.000 Numéros d’ordre Localités Système 25 Engihoul Carbonifère (Haut-four¬ neau) 26 Engihoul Carbonifère (Haut-four¬ neau) 27 Engihoul Carbonifère (Hant-four- neau) C02 + H20 . . . 45.500 42.800 45.500 SiO2 . 0.580 0.650 0.700 CaO . 54.800 54.200 54.020 MgO . » 0.680 0.500 A1203 . )) 0.170 0.180 Fe203 . 0.700 0.770 0.750 MnO . » » traces Ph203 . » )) traces S . » » traces Matières non dosées et pertes. . . . 0.820 0.750 0.550 100.000 100.000 100.000 — 231 — Numéro d’ordre Localité Système 28 Engihoul Carbonifère (Hautfourneau) Résidu insoluble. . . . 0.200 CaO . 55.500 MgO . 0.600 A1203 + Fe203 .... 0.100 Ph205 . traces CO2, H20 et pertes. . . 45.600 100.000 Numéros d’ordre Localités Système 29 Mallieue Carbonifère (Cristallerie) 50 Mallieue Carbonif re (Haut-fourneau) C02 + H20 . 44.552 42.250 SiO2 . 0.500 1.800 CaO . 55.592 55.200 MgO . 1.476 Non dosé A1203 . » 0.500 Fe203 . » 0.700 Matières non dosées et pertes . 0.100 1.750 100.000 100.000 9 — 232 Numéros d’ordre Localités Système 51 Mallieue (Carrière Dubois) Carbonifère (Hautfourneau) 52 Mallieue (Carrière Troquay) Carbonifère (Haut-fourneau) Résidu insoluble. . . . 0.150 0.450 CaO . 55.500 55.700 MgO . 0.250 1.800 Al303 + Fe203 .... 0.200 0.150 pir-o5 . 0.005 0.005 Co2, I120 et pertes . . . 45.895 • 41.895 100.000 100.000 Numéros d’ordre Localités Système 55 Flône Carbonifère (Haut-fourneau) 54 Flône Carbonifère (Haut-fourneau) Résidu insoluble . . . 0.600 0.460 CaO . 55.800 54.450 MgO ....... 1.200 Non dosé Al203 -f Fe203 .... 0.550 0.800 Ph205 . traces Non dosé CO2, I120 et pertes. . . 42.050 44.290 100.000 100.000 233 — Numéro d’ordre Localité Système 55 Ampsin Carbonifère (Haut-fourneau) C02 + H20 . 42.850 SiO2 . 0.900 CaO . 54.510 MgO . . • traces A1205 + Fe20s .... 0.750 Matières non dosées et pertes ...... 1.010 100.000 Numéros d’ordre Localités Système 56 Mo h a Carbonifère (Haut-fourneau) 57 Seilles Carbonifère (Cristallerie) C02 + H20 . 45.000 44.806 SiO2 . 0.150 0.120 CaO . 56.000 54.548 MgO . Non dosé 0.476 Al20r’ . 0.420 0.250 Fe2Os . Matières non dosées et pertes ...... 0 450 » 100.000 100.000 — 234 - Numéro d’ordre Localité Système 58 Àhin (près de lluy) Dévonien (Haut-fourneau) Résidu insoluble . . . 0.100 CaO . 55.200 MgO . 0.600 Al203 +Fe203 .... 1.400 Ph205 . 0.008 CO2, H20 et pertes. . . 42.692 100.000 Numéro d’ordre Localité Système 39 Rernouchamps Dévonien (Haut-fourneau) CO2 + IFO . 42.795 SiO2 . 2.324 CaO . 51.516 MgO . 2.367 Al203 . 0.205 Fe203 . 0.754 Ph205 . 0 S . 0.061 100.000 — 235 — PROVINCE DE NAMUR. Numéros d’ordre Localités Système 40 Ândenne Carbonifère (Haut-fourneau) 41 Anton, près d’An- denne Carbonifère (Haut-fourneau) CO2 + H20 ..... 43.610 42.200 SiO2 . traces 0.400 GaO . . . 55.750 55.750 MgO ...... . traces 1.200 APÔ3 + Fe203 .... 0.640 Non dosés Matières non dosées et pertes . . » 0.450 I 100.000 1 100.000 Numéro d’ordre Localité Système 42 Anton, près d’An- denne Carbonifère (Haut-fourneau) Résidu insoluble. . . . 0.350 CaO . . . 56.200 MgO ...... . 0.800 APO5 + Fe203 .... 0.800 Ph205 . . . 0.011 CO2, H20 et pertes. . . 41.839 100. 00G — 236 — Numéros d’ordre Localités Système 43 Samson Carbonifère (Haut-fourneau') 44 Samson Carbonifère (Haut-fourneau) Résidu insoluble. . . . 1.000 2.300 CaO . 34.830 34.100 MgO . 1.000 1.000 Ar0s + Fe203 .... 1.100 1.700 Ph205 . 0.016 0.065 CO2, II20 et pertes. . . 42.034 40.835 100.000 100.000 Numéro d’ordre Localité Système 45 Samson Carbonifère (Haut-fourneau) CO2 + I120 . 42.960 SiO2 . 1.070 CaO . 52.880 MgO . 1.570 Al203 -f Fe203 .... 1.370 Matières non dosées et pertes . 0.150 100.000 — 237 — Numéros d’ordre Localités Système 46 Namèche Carbonifère (Haut-fourneau) 47 Marche-en-Pré (Namèche) Carbonifère (Haut-fourneau) Résidu insoluble. . . . 2.250 2.000 CaO . 54.500 54.900 MgO . 0.700 0.750 Al203 + Fe203 ..... 0.250 1.500 Ph205 . 0.016 0.005 CO2, H20 et perles . . . 42.284 40.845 100.000 100.000 Numéros d’ordre Localités Système 48 Lusiin Dévonien (Haut-fourneau) 49 Profondeville Dévonien (Haut-fourneau) Résidu insoluble. . . . 5.000 4.000 CaO . 55.800 55.400 MgO . traces traces Al203 + Fe203 .... non dosés non dosés P h2 O5 . . 0.010 0.005 CO2, H20 et pertes . . . 41.190 42.597 100.000 100.000 — 238 — PROVINCE DE HAINAUT. Numéros d’ordre Localités 50 Bouffioulx (Fabrique de glaces) 51 Bouffioulx (Fabrique de glaces) CO2 . 45.827 45.857 Résidu insoluble. . . . 0.112 0.020 CaO . 55.163 55.695 MgO . 0.441 0.089 Al2 O3 . traces 0 Fe203 . 0.025 0.060 Matières non dosées et pertes . 0.432 0.281 100.000 100.000 Numéros d’ordre Localités. 52 Bouffioulx, près des forges d’Acoz (Fabrique déglacés) 53 Bouffioulx , près des forges d’Acoz (Fabriquedeglaces) CO2 . 45.685 45.751 Résidu insoluble. . . . 0.472 0.265 CaO . 55.091 55.238 MgO . 0.564 0.300 Al203 +Fe203 .... 0.100 0.070 Matières non dosées et pertes ...... 0.288 0.596 100 000 100.000 — 239 — Numéro d’ordre Localité 54 Bouffioulx (Haut-fourneau) CO* -j- H20 ..... 41.514 SiO2 . 2.855 CaO . 55.792 MgO . 0.887 AhO3 . 0.080 Fe205 . 0.100 Ph205 . 0.101 S . 0.076 Matières non dosées et pertes . 0.815 100.000 L’analyse qui précède date du mois de juin 1881 et est due à un établissement sidérurgique qui emploie le cal¬ caire de Bouffioulx comme castine pour ses hauts-four¬ neaux. Cet établissement a fait exécuter, dans le courant de la même année et en 1882, des analyses partielles des calcaires reçus de la même carrière, analyses qui ont fourni les résultats suivants : Numéros d’ordre 55 56 57 co2 -f nfo . . . 42.755 Non dosés Non dosés SiO2 . 1.910 5.006 5.014 CaO . 51.625 55.905 55.478 MgO . 1.562 Non dosé 0.802 S . 0.055 Non dosé Non dosé En outre trois dosages pour SiO2 seulement ont donné ; 1.320; 1.627 et 0.736 p. %. — 240 — Numéros d’ordre Localités Système 58 Trou-Long-Bois, à Mont-sur-Mar- chiennes Carbonifère (Haut-fourneau) 59 Trou-Long-Bois, à Mont-sur-Mar- chiennes Carbonifère (Haut-fourneau) CO2 + H-0 . 43.740 45.880 SiO2 . 0.750 0.250 CaO . 55. 100 55.200 MgO . Non dosé Non dosé Al203 + Fe203 .... 0.227 0.290 Matières non dosées et pertes . 0.185 0.520 100. 000 100.000 Numéro d’ordre Localité Système 60 Montigny-Ie-Tilleul Carbonifère (Fabriquede glaces) CO2 . 45.935 SiO- . 0.030 CaO . 55.559 MgO . 0.414 A1203 . 0.016 Fe203 . 0 026 Matières non dosées et pertes . 0.240 100.000 - 241 - Les résultats qui précèdent (N° 60 — Montigny-le-Til- leul) comprennent ceux de l’analyse du résidu insoluble, qui était de 0,060 p. % Voici, isolément, la composition de celui-ci : SiO2 . 0,030 A1205 0,016 Fe203 0,006 GaO . traces Pertes . 0,008 Ensemble. . 0,060 Numéros d’ordre Localités Système 61 Landelies (Carrière Deperee- naire) Carbonifère (Verreries) 62 Landelies (Carrière Deperce- naire) Carbonifère (Verreries) CO2. ....... 45.705 45.810 Résida insoluble. . . . 0.246 0.060 CaO . 55.625 55.757 Al20r> . traces • traces Fe203 . 0.104 0.111 Pertes . 0.320 0.262 100.000 100.000 ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 16 Numéro d’ordre Localité Système 65 Landelies Carbonifère (Fabrique deglaees) CO8 . 45.741 SiO8 . . 0.120 CaO . 55.540 MgO . 0.257 A1203 ....... 0.024 Fe203 . 0.062 Matières non dosées et pertes . 0.456 100.000 Les résultats précédents comprennent l’analyse du ré¬ sidu insoluble qui était de 0.192 p. °/0 et qui a donné : SiO2. ...... 0,120 Al2 O 5 . 0,008 Fe2Os . 0,012 CaO. . . 0,028 Pertes . 0,024 Ensemble. . 0,192 — • 243 — Numéros d'ordre Localités Système 64 Landelies Carbonifère (Haut-fourneau ; castine blanc gri¬ sâtre) 65 Landelies Carbonifère (Haut-fourneau ; castine grisâtre) C02 + H20 . 42.390 42.950 Résidu insoluble. . . . 0.380 0.510 CaO . 55.600 55.830 MgO . 0.550 0.470 Fe203 . 0.650 0.340 Pertes. . . 0.450 0.120 100.000 100.000 Numéros d’ordre Localités Système 66 Landelies Carbonifère (Haut-fourneau; castine noirâtre) 67 Landelies Carbonifère (Haut-fourneau; castine rougeâtre) C02 + Ii20 . 4-2.250 41.990 Résidu insoluble. . . . 1.990 2.890 CaO . 53.900 52.660 MgO . 0.810 1.710 Fe903 ....... 1.020 0.720 Perles . 0.050 0.030 100.000 100.000 ANALYSES DE CALCAIRES DOLOMITIQUES ET DE DOLOMIES. PROVINCE DE LIEGE. Numéros d’ordre Localités Système 68 Flône Carbonifère 69 Âmpsin Carbonifère CO2 + H20 ..... 45.706 44.430 SiO2. ....... 0.200 traces CaO ....... . 49.500 48.590 M$0. ....... 5.600 5.690 Fe203 ....... traces 1.290 Pertes. . 1.000 )) 100.000 100.000 Numéros d’ordre ■ Localités Système 70 Chokier •Carbonifère 71 Chokier Carbonifère 72 Chokier Carbonifère CO2 + H20 . . . 46.154 47.238 47.189 SiO2 ..... 0.500 0 0.500 CaO ..... 59.256 54.776 53.992 MgO ..... 15.190 17.286 17.619 APO3 ..... 0 0 0 Feg03 ..... 0.600 0.600 0.800 C ...... 0.500 traces 0.100 Pertes ... . . 0 0.100 0 100.000 100.000 100.000 — 245 — Numéro d’ordre Localité Système 73 Engis Carbonifère CO2. ....... 46.231 SiO2 . 0.450 CaO . 33.582 MgO ....... 19.198 Fe203 . 0.539 Ph205 ....... traces 100.000 Postérieurement à l’analyse précédente cinq dosages de la silice, opérés à des époques différentes sur des échantil¬ lons provenant de la même carrière, ont donné successi¬ vement 0.475; 0.500; 0.900; 0.507 et 0.700 p. % de SiO2. Numéros d'ordre Localités Système 74 Mallieue (à 450"1 à l’Est de la station de Hermal lé¬ sons- H uy) Carbonifère 75 Mallieue (à 450'» à l’Est de la station de Hermalle- sous-Huy) Carbonif re 76 Mallieue (à 450m à l’Est de la station de Hermalle- sous-Huy) Carbonifère CO2 . 46.970 46.980 46.524 Résidu insoluble. . 0.300 0.400 0.290 CaO . 32.900 31.940 31.298 MgO . 19.200 19.900 19.938 Fe203 . Non dosé Non dosé 0.310 H20, C et pertes. . 0.630 0.780 1.640 100.000 100.000 100.000 — 246 — Numéro d’ordre Localité Système 77 Xhoris Dévonien CO3 + H20 . 47.400’ Résidu insoluble. . . . 0.200 • CaO ....... 30.300 MgO ....... 20.700 Al203 -j- Fe203 .... 0.800 Matières non dosées et pertes ...... 0.600 100.000 PROVINCE DE HAINAUT. Numéros d’ordre Localités Système 78 Pont-à-Nôle, à Mont-sur- Mar- chienne Carbonifère 79 Landelies Carbonifère C02 + H20 . 42.950 45.300 Résidu insoluble. . . . 1.655 0 510 CaO . . 48.000 34.470 MgO ....... 5.692 18.660 ■Fe*Os ....... 1.490 0.940 Pertes. . . 0.213 0.120 100.000 100.000 MEMOIRE TRAITANT 1° De la Koninckite, nouveau phosphate ferrique hydraté; 2° De la formule de la Richellite; 5° De l’oxyfluorure de fer ; PAR G. CESÀRO. I SUR LA KONINCKITE, NOUVEAU PHOSPHATE FERRIQUE HYDRATÉ. En étudiant la Richellite, j’ai été amené à examiner les petits globules cristallins qui l’accompagnent. L’analyse m’a conduit à la conclusion suivante : ces globules sont formés d’un phosphate ferrique hydraté, ayant pour formule : Fe2 (PO4)2 + 6H20. (Le fer pouvant y être remplacé partiellement par l’aluminium.) Cette composition est très remarquable en ceci que ce phosphate résulte de la combinaison d’une molécule d’anhydride phosphorique à une molécule d’oxyde ferrique tandis que la plupart des autres phosphates ferriques ou aluminiques contiennent un excès d’oxyde. . 248 - Voici , en effet , les formules de quelques-uns de ces phosphates : Dufrénite : P20LR203 -f Fe2Or\3 H2 O. (Moyenne des ana¬ lyses de la variété du Morbihan, par Pisani, et de celle de Siegen, par Kersten.) Delvauxine : P205.Fe203 + Fe203.21H20. Gacoxène : P205.Fe203 + Fe203.13H20. Diadochite : P*0\Fe*054- f (Fe2O3.3SO3) + 0,8 Fe203+16 H20. Wavellite : 2 (P205 A1203) + Al203 12H20. Notre phosphate n’est donc pas une Wavellite dans laquelle l’aluminium serait remplacé par du fer. Les phosphates ferriques ou aluminiques qui se rap¬ prochent du nôtre sont : Strengite : Fe2 (PO*)2 Zepharovichite : Al2 (?€>% -f- 5 H20. Quant à la Barrandite et à la Variscite , ce ne sont que des variétés de Strengite, dans laquelle le fer aurait été remplacé partiellement ou totalement par l’alumi¬ nium. Notre minéral vient donc continuer la série de ces phosphates neutres de peroxydes. Voici une expérience directe, pour prouver que notre phosphate diffère complètement du Gacoxène et de la Dufrénite. Lorsque, sur de l’oxyde ferrique chauffé au rouge, on fait passer un courant d’acide chlorhydrique gazeux, tout le fer se volatilise à l’état de chlorure ferrique, qui vient se déposer dans la partie froide du tube, sous forme d’un anneau. J’ai soumis à la môme action le phosphate ferrique obtenu en précipitant le chlorure ferrique parle phosphate ammonique en solution ammoniacale. D’abord du chlorure ferrique se dégage, puis la réaction s’arrête et la nacelle — 249 — contenant la matière ne change plus de poids. En ce mo¬ ment, la matière est blanche, avec des taches bleuâtres à la surface (1). J’ai conclu de cette expérience que l’acide chlorhydrique enlève une certaine quantité d’oxyde, et que le résidu est probablement un phosphate de composition définie. L’ana¬ lyse, quoique effectuée sur une petite prise d’essai, a complètement justifié mes prévisions. Résultats. Fe203 .... 0,086 P205 . 0,076 0,162 Ce phosphate correspond exactement à la formule : Fe* (PO4)2. J’ai aussi vérifié que l’anneau de chlorure ferrique ne contient pas d’anhydride phosphorique entraîné. M. Wittstein ayant donné une méthode pour préparer le phosphate ferrique normal, j’ai, sur la demande de M. Spring, essayé l’action de l’acide chlorhydrique gazeux sur le phosphate préparé d’après cette méthode. Voici comment j’ai opéré. J’ai dissous dans l’acide acétique, d’une part, du chlorure ferrique sublimé, d’autre part, du phosphate secondaire de sodium (Na\HP04) : j’ai versé cette seconde solution dans la première, à froid, pour empêcher la formation de sels basiques. J’ai obtenu un précipité caséeux et parfaitement Prise d’essai. O, 1625 (*) J’ai cru que cette coloration bleue était due à la formation partielle d’un phosphate ferroso-ferrique (vivianite bleue) provenant d’une réduction opérée par les gaz réducteurs se dégageant des bouchons servant à la fermeture de l’appareil. J’ai chauffé la nacelle sur un bec Bunsen, dans un tube ouvert, pour donner libre accès à l’air. La matière est devenue blanche : seulement je n’ai pu constater de variation de poids, — 250 blanc. J'ai lavé ce précipité à l'eau tiède pour enlever le chlorure sodique formé, car les moindres traces de ce sel pourraient donner ultérieurement, au rouge, par double décomposition , un dégagement de chlorure ferrique. Pendant le lavage, j’ai remarqué que le précipité prenait une teinte jaunâtre. T’ai ensuite desséché le précipité à l’étuve, vers 160°. La teinte jaune est devenue encore plus accentuée . 0gr,169 de matière ont perdu, par Faction de la chaleur, 0sr,011. J’ai chauffé ce résidu dans un courant d’acide chlorhydrique ; il y a eu un léger dégagement de chlorure ferrique, et la matière est devenue blanche avec des taches bleues. La perte était de 0sr,006. Ainsi Facide chlorhydrique a enlevé 3,8 % d’oxyde ferrique. Il est évident que cette légère perte doit être attribuée à ce que le précipité contient une petite quantité d’oxyde ferrique libre, produit sans doute par une altération due au lavage; car, d’un côté, le chlorure ferrique qui se dégage ne contient pas d’acide phosphorique, d’autre côté le résidu ne contient pas de chlore; et que la formation du pyrophos¬ phate ou du métaphosphate exigerait respectivement une perte de 17,7 °/0 ou de 35,3 %. J’en conclus que le phosphate obtenu par la méthode Wittstein n’est pas le phosphate normal, rigoureusement pur, et que pour le rendre tel, il faut le soumettre, après lavage et dessiccation, à Faction d’un courant d’acide chlor¬ hydrique gazeux. L’expérience qui précède me donnait un moyen sûr pour comparer mon phosphate de fer aux autres phosphates, surtout au Gacoxène, qui, comme lui, se trouve en aiguilles cristallines. Par ce moyen aussi l’analyse d’un phosphate de fer se trouve fort simplifiée : il suffit, en effet, de sou¬ mettre un poids connu de matière à Faction de l’acide chlorhydrique gazeux ; le résidu donne la quantité de phosphate normal contenu dans la matière. — 251 — Gomme l’action de l’acide est plus rapidement achevée, lorsqu’il est humide, il convient de ne pas dessécher le gaz et de le faire passer, avant son entrée dans le tube contenant la nacelle, dans un flacon destiné à retenir les gouttelettes provenant du flacon laveur. Il faut opérer sur une petite prise d’essai, parce qu’il faut un temps assez long avant que le poids de la nacelle ne devienne constant. Il faut en outre chauffer de manière à éviter la fusion de la matière. J’ai soumis à cette épreuve le Gacoxène, la Dufrénite, la Richellite et enfin les globules qui nous occupent. Voici les résultats. Gacoxène (provenant de Weilburg, Nassau) : Fibres jaunes, soyeuses, se présentant au microscope sous forme d’aiguilles biréfringentes , jaunes , paraissant appartenir au système orthorombique (desséché d’abord en présence de l’acide sulfurique). Prise d’essai. 0&r,0485 . . . Chauffé dans capsule en L . _lor if * Perte. . 0*r,0t35 platine sur toile métallique ) au rouge . . » . . Or,014 Matières fixes . . 0^r,0345 On a pesé Or,03 de ce résidu et on l’a soumis à l’action de l’acide chlorhydrique gazeux Les pesées ont été faites de demi-heure en demi-heure. Pertes. Or.006 0 ,009 0 ,0095 0 ,010 0 ,010 Ainsi le Cacoxène perd près de 24 °/« d'oxyde ferrique par l’action de l’acide chorhydrique gazeux. Il suit de là que le Cacoxène est formé de : Analyse moléculaire. H20 + HF1 0,289 16 Fe2 O5 0,237 1,5 Fe2 (P O4)2 0,474 1,5 1,000 La formule du Cacoxène est donc:Fe2(P01)2+Fe203.HH20. Cette formule est approximative en ce qui concerne l’eau, car le minéral contient de petites quantités de fluor. La Dufrénite (de Siegen) m’a donné une perte de 33 °/0. La Richellite compacte » » 6,74 % J’ai enfin essayé les giobules dont il s’agit. J’ai à peine obtenu une perte de 2 °/0. J’attribue cette perte à l’enduit de Richellite dont ils sont recouverts et dont il est impos¬ sible de les débarrasser complètement par un moyen mécanique. Pour s’assurer que la matière qui colore les globules n’est que superficielle, il suffit de remarquer que les glo¬ bules, plongés dans l’eau froide, acidulée d’acide nitrique, deviennent blancs au bout de quelques secondes ; si alors on décante l’acide et on les lave, écrasés entre deux lames de verre, ils donnent une poudre blanche. La Richellite aussi devient blanche dans les mêmes conditions, mais le frag¬ ment, brisé après l’action de l’acide, est encore coloré à l’intérieur. Nous concluons que nos globules sont bien formés de phosphate ferrique normal. Nous proposons de donner à cette nouvelle espèce, par- — 253 - faitement définie et cristallisée, le nom de Koninckite, en honneur du célèbre paléontologue belge. Voici les analyses de cette espèce, ainsi que ses propriétés. Analyses de la Koninckite , préalable¬ ment desséchée en présence de l’acide sulfurique. Analyse moléculaire. I II H20 . 0,268 . . 0,268 H20 ... 6 P2Os . 0,347 . . 0,349 P205 ... 1 Fe203 . 0,342 . . 0,335 Fe203 . . 0,86 > 1 04 APO3 par différence 0,043 . . 0,048 APO3 . . 0,18 j ’ 1,000 1,000 Formule : P205. Fe203 + 6 H2Q. La marche suivie pour l’analyse (II) est la suivante. On a déterminé la perte par le feu; dissous le résidu dans l’acide chlorhydrique, ajouté à la solution de l’acide citrique, puis de l’ammoniaque en excès, qui ne produit pas de précipité, additionné la liqueur du réactif magnésien et dosé le phos¬ phore. (On a vérifié que le pyrophosphate de magnésium obtenu ne contenait pas de fer.) Dans le filtrat ammoniacal, chauffé, on a versé du sulfhydrate ammonique, pour pré¬ cipiter le fer, l’alumine restant en dissolution à cause de l’acide citrique, lavé longtemps le sulfure de fer à l’eau sulfhydratée, pour enlever les dernières traces d’acide citrique, qui empêcheraient plus tard la précipitation du fer à l’état d’hydroxyde, puis dissous le précipité dans l’acide chlorhydrique. Après avoir porté le fer au maxi¬ mum, on l’a précipité par l’ammoniaque, dissous le préci¬ pité sur le filtre par l’acide chlorhydrique et l’eau bouil¬ lante, pour le débarrasser du soufre qui le souillait, puis enfin reprécipité le fer par l’ammoniaque et dosé à l’état d’oxyde ferrique. L'analyse I a été faite par un procédé tant soit peu diffé¬ rent. N’étant pas certain de l’absence du calcium par les essais qualificatifs faits sur de très petites quantités de matière, j’ai effectué l’analyse commme s’il y avait de la chaux. Après avoir ajouté à la solution une liqueur conte¬ nant 0sr,05 de fer, j’ai précipité par l’acétate sodique à l’ébullition. Le précipité a été traité comme ci-dessus. Le filtrat, additionné d’oxalate ammonique, n’a pas donné de précipité. L’analyse I a été effectuée sur un poids de 0®r,101 formé d’environ 250 globules. L’analyse II a été faite sur un poids de 0^,095. Je crois que la méthode précédente est celle qui convient le mieux pour analyser des phosphates de fer, aluminium et calcium, quand on n’a que de petites quantités de matière à sa disposition et qu’il faut doser le tout sur la même prise d’essai. La méthode de précipitation par le réactif molyb- dique rend le dosage du fer embarrassant. Quant à la méthode de précipitation par le réactif bismuthique, elle est tout à fait illusoire. On sait en effet que cette méthode ne peut être appliquée qu’à une liqueur nitrique; mais, dans ce cas, le précipité contient une forte proportion de fer, lorsque celui-ci se trouve au maximum. Il faudrait donc, pour l’appliquer, rendre le fer ferreux dans une solution nitrique. Caractères chimiques . Peu attaquable par l’acide nitrique étendu. L’acide nitrique concentré et froid commence par disperser les aiguilles dont les globules sont formés, puis les dissout très lentement. Soluble dans l’acide nitrique à chaud. Très soluble dans facide chlorhydrique, surtout à chaud. La solution, qui est colorée en jaune, ne contient pas de sels ferreux. Les globules blancs (débarrassés de la Richellite qui les recouvre) présentent les réactions suivantes : a) Deviennent instantanément noirs au contact d’une solution de potasse caustique. b) Chauffés modérément sur une lame de verre avec la solution molybdique, deviennent jaunes (phosphate ou arséniate). c) Avec une solution de nitrate d’argent, acidulée par l’acide nitrique, on n’obtient par l’évaporation aucune coloration : mais, si l’on chauffe légèrement le résidu, le globule se colore en jaune. Caractères minéralogiques. La Koninckite se présente en globules ou, plus souvent, en demi-sphères, formées d’aiguilles radiées, translucides et presque incolores. Ces globules ont environ un demi- millimètre de diamètre. On trouve quelquefois des agglo¬ mérations ayant plusieurs millimètres d’étendue. La Koninckite possède l’éclat vitreux, raie très facilement le spath d’Islande, mais ne raie pas la blende spéculaire; on peut représenter sa dureté par le chiffre 3,5. Sa densité = 2,3. Fond très facilement (degré de fusibilité = 2). Donne une perle noire parfaitement fondue et homogène. Au microscope, les globules, brisés au préalable, se montrent formés d’une suite d’aiguilles blanches et trans¬ parentes. Ces aiguilles sont biréfringentes et se colorent vivement entre les Niçois croisés. Elles s’éteignent, en général, suivant leur axe. * Elles paraissent avoir un clivage facile perpendiculaire à leur axe. En brisant un globule entre deux lames de verre, on rencontre fréquemment des fragments terminés par des angles à peu près droits. — 256 — En général, les aiguilles se terminent Fig, i. parallèlement à leur plan de clivage & (fig. I) avëc-Ê = 88° 30’, ce qui m’avait F— — fait croire d abord que la Koninckite était - 1 ___ — . orthorhombique ; mais le fait suivant, que _ j’ai observé dans quelques aiguilles, m’a l___ _ _ fait soupçonner que l’espèce devait être _ _ _ rapportée au système cîinorhombique. L— _ Une aiguille a été placée de façon que “ l’axe de figure coïncidât avec un fil du réticule. En croisant les Niçois, l’aiguille paraissait s’éteindre complètement. Cependant, en faisant tourner la préparation autour de Taxe du microscope, jusqu’à ce qu’on commence à aperce¬ voir de la lumière, suivant que la rotation s’effectuait vers la droite ou vers la gauche, les angles obtenus différaient de quelques degrés, la différence ayant toujours lieu dans le même sens. Le tout n’était donc pas symétrique par rap¬ port à l’axe de l’aiguille. Je suis parvenu, après quelques Fig. il recherches, à trouver un fragment représenté par la fig. Il, où j’ai pu a observer très distinctement que la V face terminale A £?, qui terminait les aiguilles, n’était pas parallèle au plan de clivage C D. L’angle A est de 97 \ Je conclus que les aiguilles de la Koninckite sont formées de prismes clinorectangulaires, observés suivant les faces H1 dans la fig. I et suivant les faces G1 dans la fig. IL Ainsi la Koninckite cristallise en prismes clinorectangu¬ laires dont la base est inclinée sur l’axe vertical sous un angle de 97°. Elle possède un clivage facile perpendiculaire à cet axe ; la direction de ce clivage est déterminée par la droite HK de la figure I et la droite CD de la figure IL Le plan de clivage correspond à une face cristalline — 257 — obtenue par la troncature de l’angle A du prisme clino- rhombique. Si nous adoptons pour cette face la notation nous trouvons pour le rapport entre les deux axes du prisme c i primitif : — = sin. 7°= — • a 8 La Koninckite ressemble beaucoup à la Wavellite et s’en rapproche par le rapport entre le nombre de molécules d’eau et le nombre de molécules d’anhydride phosphorique, rapport qui est égal à 6 dans les deux espèces ; mais elle en diffère essentiellement par sa constitution ; car, comme nous l’avons déjà dit, la Koninckite est un phosphate neutre et la Wavellite, un phosphate basique. D’ailleurs, la Wavellite (provenant de Zbirow, Bohême) nous a paru orthorhombique, au microscope. On distingue immédiate¬ ment la Koninckite de la Wavellite par l’action du cha¬ lumeau. La Koninckite diffère de la Strengite par sa forme cris¬ talline, cette dernière espèce étant orthorhombique, par 2 molécules d'eau de cristallisation en plus et par sa densité moindre, celle de la Strengite étant égale à 2,87. La Koninckite sera très difficile à distinguer du Gacoxène, les deux espèces ayant même densité, même dureté (la dureté du Gacoxène pouvant s’élever jusqu’à 3,5) et même degré de fusibilité. Les pertes par le feu ne diffèrent que de 2 %. Pour les distinguer, on aura recours à l’action de l’acide chlorhydrique gazeux. II. NOUVELLES EXPÉRIENCES SUR LA RICHELLITE , ANALYSES ET ÉTABLISSEMENT DE LA FORMULE. Au mois d’août de l’année dernière, nous avons présenté à la Société une nouvelle espèce découverte dans les en- AXNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 17 — 258 — virons de Visé. Je me suis, depuis lors, occupé de son étude : sans l’avoir achevée, j’ai acquis quelques données que je crois utile de publier. 1° Action de la chaleur. 5 grammes de Richellite stratoïde ont été mis dans un exsiccateur, en présence d’acide sulfurique concentré. Après pesée, on a remis de la matière de façon à avoir de nouveau un poids de 5 grammes, desséché de nouveau, ajouté encore de la matière, et ainsi de suite, jusqu’à cessation de dimi¬ nution de poids. Ceci a été obtenu au bout de 10 jours. On a ensuite chauffé la substance à l’étuve à air à des tem¬ pératures variant entre 160° et 240°. Les pesées ont été faites d’heure en heure. On a obtenu : Pertes. Températures. 0sr,970 . 0 ,992 . 1 ,040 . 1 ,091 . 1 ,102 . 1 ,103 . 1 ,197 . 1 ,201 . 1 ,201 . 1 ,202 . 160° 160» 185" 190" 190° 190" 260° 260" 260" 340° Pendant ce temps, lie verre recouvrant le /creuset de platine n’a été nullement attaqué. On a ensuite chauffé l’essai sur une toile métallique de façon à rougir seulement la partie de la toile qui touchait le fond du creuset. On a eu une perte de lsr,305 et une demi- heure après encore l^r,305. Il y a eu quelques légères décrépitations, mais pas d’attaque. On a enfin chauffé le creuset au rouge, sur un bec Bunsen. Au commencement, le verre reste limpide. A un moment donné, un phénomène d’ignition se produit ; la masse devient incandescente, de la circonférence au centre : ce phénomène dure quelques — 259 — instants. Au même moment» le verre» qui permettait de voir à travers» s’obscurcit et est fortement attaqué. Immé¬ diatement après» la perte était de lsp,340: En continuant à chauffer» l’acide fluorhydrique se dégage toujours. Après 1 heure» la perte était de 1^' ,358. A partir de ce moment» le poids du creuset est resté constant. On voit» par cette expérience» que la période pendant laquelle l’acide fluorhydrique se dégage, est nettement séparée de celle à laquelle l’eau cesse de se dégager (si toutefois on chauffe graduellement» comme il vient d’être dit) . La perte par le feu de la matière non desséchée étant de 34,06 °/0 (voir plus loin les analyses), on trouve» par un calcul simple» que la Richellite stratoïde contient 9,47 °/„ d’eau hygrométrique » absorbée par l’acide sulfurique concentré ; on voit aussi que les 5 grammes de matière desséchée proviennent de 5"r»523 de matière humide. La différence Rr,358 — l&r,305 — 0er,053 représente l’a¬ cide fluorhydrique. Ainsi, il y a dans la Richellite stra¬ toïde desséchée» 1,06 % d’acide, fluorhydrique, ou bien 0,96 °/o dans la Richellite humide. On a contrôlé ce résultat en plaçant 5 grammes de Richellite stratoïde (autre échantillon) sous un exsiccateur contenant de l’acide sulfurique concentré. En pesant tous les jours, je n’ai eu concordance qu’au bout de 15 jours. J’ai ensuite eu : Perte au rouge faible .... 1^,627 Perte au rouge. ..... 1^,688 Ainsi» la perte par le feu se répartit de la manière sui¬ vante : Richellite compacte . Richellite stratoïde. Eau hygrométrique 6,90 H2 O. \ . . . . 25,64 H Fl .... . 1,22 33,76 Eau hygrométrique 9,47 H “O ..... 23,63 H Fl . . . . 0,96 34,06 — 260 — J’ai aussi dosé l’eau totale de la Richellite compacte, eu chauffant la matière intimement mélangée avec de l’oxyde de plomb parfaitement sec; j’en ai déduit, pour l’acide fluorhydrique, le chiffre 1,76 */., résultat concordant avec le précédent. Ayant plus de confiance dans la première méthode, j’adopterai le chiffre 1,22 Ainsi se trouve éliminé ce grand excès des acides par rapport aux bases, que nous signalions dans notre première brochure et qui nous empêchait de trouver une formule. 2° Dosage de V acide phosphorique et des hases . J’ai ensuite repris le dosage des éléments fixes de la Richellite, en suivant la marche exposée à propos de la Koninckite. J’ai fait beaucoup d’analyses, les unes sur la matière desséchée, les autres sur la matière sèche, d’autres enfin sur le résidu de la calcination au rouge. Voici quelques résultats : Richellite compacte, jaune de crème, non desséchée . (Prise d’essai: i gramme.) P205 . . 27,12 . . 27,24 . . 27,33 Fe20* . . 29,40 . . 29,30 . . 29,60 CaO. . . 6,14 . . 6,20 . . 6,20 Richellite stratoïde non desséchée. P205 . . . 25,71. . . 25,71 Richellite stratoïde calcinée. (Prise d’essai : 0sr,5J P205 38,38 38,26 ) v 4 . . , [ P205 25,30 25,23 ’ kn remontant a la \ Fe205 45,00 45,00 /matière non calcinée, \ Fe203 29,67 29,67 CaO 10,92 10,92 ) ontrouve: ! CaO 7,21 7,21 La quantité de chaux est très variable d’une variété à l’autre. Ainsi, les fines lames de Puchellite, qui paraissent presque pures au microscope, ne contiennent que 4,5 °/0. Par contre, une variété presque blanche m’a donné 9 °/„ d oxyde calcique. — 261 — Cette grande variabilité de teneur en calcium, jointe à ce fait que l’acide acétique agissant à chaud (au bain-marie) enlève du phosphate calcique à la Richellite, m’a fait admettre que le phosphate calcique s’y trouve à l’état de mélange. Je crois qu’il se trouve en grande partie en enduits blancs, entre les fines lames de Richellite stratoïde. Ces enduits sont formés de lamelles d’une extrême finesse. Il m’a été impossible de les analyser qualitativement; j’ai remarqué seulement qu’au chalumeau, ces lames fondent en émail légèrement coloré, un peu plus facilement que des éclats de phosphorite de même dimension. Au micros¬ cope, elles paraissent formées d’un tout homogène, parse¬ mé de nodules à couches concentriques. Parmi les minéraux qui accompagnent la Richellite, se trouve une matière blanche, d’apparence terreuse, mais montrant à la loupe un éclat légèrement nacré, recouverte par ci par là d’asbolane : plus rarement on y rencontre de petits mamelons translucides à éclat soyeux. Cette matière contient de l’acide silicique, de l’acide phosphorique, de l’alumine et de la chaux ; elle est exempte de fer, de fluor et de carbonate calcique; je n’y ai pas encore cherché les alcalis. Elle perd 27 % d’eau par la calcination, ce qui m’a¬ vait fait croire qu’elle était un mélange d’allophane et de phosphate de calcium. Cependant elle présente un carac¬ tère remarquable. Elle est excessivement fusible au chalu¬ meau, plus fusible même que la mésotype (degré de fusibilité = 1,5): avant de se fondre, elle augmente de volume en se tordant, comme le fait la scolézite. On peut obtenir un globule parfaitement arrondi en introduisant un fragment de la substance dans la flamme d’une lampe à alcool : dans les mêmes conditions, la mésotype donne un émail imparfaitement arrondi. L’allophane du Chili est absolument infusible ; celle qui provient de Visé n’est pas infusible, comme on le croit : on arrive aisément à obtenir — 262 — avec un fragment, même assez gros, un émail plus ou moins vitrifié; avant d’entrer en fusion elle se gonfle légè¬ rement. J’attribue sa fusibilité à la présence d’une certaine quantité d’oxyde calcique, qui en fait un silicate multiple fusible. Revenons à la matière blanche qui accompagne la Richel- lite. On pourrait croire que sa fusibilité provient de ce que lallophane, silicate aluminique riche en silice, s’y trouve mélangé au phosphate calcique : que, lors de la fusion, l’acide silicique réagit sur le phosphate pour donner nais¬ sance à un silicate de calcium, qui forme alors un silicate fusible avec le silicate d’alumine. Mais cette hypothèse est inadmissible, car on sait que les silicates chauffés dans la perle de sel de phosphore, au chalumeau, donnent un squelette de silice : donc, à la température à laquelle ces essais ont lieu, c’est l’acide phosphorique qui met la silice en liberté; la réaction inverse n’est donc pas possible. On pourrait encore supposer qu’il se forme, par double décomposition, du phosphate aluminique et du silicate cal¬ cique : cette hypothèse est peu probable, car on sait que le phosphate aluminique est décomposé par la fusion avec les silicates alcalins et il en serait probablement de même si l’on remplaçait les silicates alcalins par les silicates alca- lino-terreux. D’ailleurs, en faisant des mélanges d’Halloysite et de phosphate calcique, je n’ai pu obtenir une matière fusible. Tout ce qui précède m’amène à supposer que la matière blanche dont il s’agit est un mélange de phosphate calcique et d’un silicate multiple contenant de l’alumine et des pro¬ toxydes, une véritable zëolite , analogue à la scolézite. L’alumine a été dosée en dissolvant, dans l’acide chlor¬ hydrique, 0sr,5 de Richellite calcinée. On a ajouté à la solution un poids connu de fer, séparé la chaux par l’acé¬ tate sodique, calciné et pesé le précipité. On connaît dans — 263 — ce dernier tout, sauf l’alumine, que l’on calcule par diffé¬ rence. J’ai trouvé pour la Richellite stratoïde : 5,28 et 5,58; pour la compacte : 4,26. En remontant à la Richellite non desséchée, je trouve 2,82 pour la Richellite compacte et 3,58 pour la Richellite stratoïde. 3° Action de Vacide chlorhydrique gazeux. On a soumis 0^,2 de Richellite stratoïde à l’action de l’acide. On a eu une perte de 0sr,082. En soustrayant la perte au feu, il reste 6,94 % d’oxyde ferrique enlevé. La Richellite compacte a perdu 6,74 % d’oxyde ferrique. 4° Voici les moyennes de mes analyses : Richellite compacte. Eau hygrométrique. 6,90 H20. . . . 25.64 H Fl ... 1,22 Richellite stratoïde. 9,47 23,63 0,96 P295 Fe203 CaO 27,23 25,49 29,63! dont 6,74 en¬ levé par HCl 29,67 dont 6,94 en¬ levé par Hcl 6,18 7,19 A1203 2,82 3,64 99,62 100,05 L’eau enlève à la Richellite des traces de matières orga¬ niques : le résidu de l’évaporation noircit par la calcination. La Richellite présente des vestiges d’animaux fossilisés. 5° Remarques sur le phénomène d ’ignition. Ce phénomène, dont j’ai parlé plus haut, ne se manifeste pas si l’on chauffe directement au rouge de la Richellite en poudre. Pour l’obtenir, il faut suivre la marche que j’ai indiquée , c’est-à-dire ne chauffer la matière au rouge qu’après- l’avoir desséchée à 300°, puis chauffée sur une — 264 - toile métallique. On peut aussi l’obtenir en projetant dans une capsule de platine, chauffée au rouge, de petits frag¬ ments de la grosseur d’une tête d’épingle. On voit le fragment brunir, puis bientôt s’éclairer comme s’il était recouvert d’un enduit en combustion. Ce phénomène ne s’observe pas avec la même intensité dans tous les échantillons de Richeîlite. II est surtout intense pour le mince enduit qui recouvre la Richeîlite comme d’un vernis. Souvent, sur deux fines lames détachées du même endroit, l’une présente le phénomène, l’autre à peine. La Richeîlite compacte pré¬ sente aussi le phénomène ; celle qui se trouve au contact des roches encaissantes ne le présente presque pas. Comme fignition se produit au moment précis où l’acide fluor- hydrique se dégage, j’ai cru que la quantité de fluor était proportionnelle à la vivacité de l’incandescence. Cependant, ayant pris de la matière ne présentant presque pas le phé¬ nomène en question, j’y ai trouvé 1,8 % d’acide fluorhy- drique. 11 est donc plus probable que le dégagement d’acide fluorhydrique soit une conséquence de l’élévation de température produite par le phénomène d’ignition. ô'1 Examen microscopique et établissement de la formule. Nous distinguons six variétés de Richeîlite. 1. Richeîlite compacle, jaune de crème, à éclat résineux. 2. Richeîlite stratoïde, à feuillets d’une épaisseur appré¬ ciable à l’œil, à éclat résineux, de couleur jaune ou jaune brun, quelquefois irisés sur la tranche. 3. Richeîlite stratoïde à feuillets d’une grande finesse, souvent irisés à la surface. En détachant une lamelle excessivement fine, on la voit encore formée au microscope d'une infinité de strates superposés. 4. Richeîlite mamelonnée, en petites concrétions inter¬ posées entre les feuillets de Richeîlite stratoïde. 5. Richeîlite muscoïde et coralloïde, en filaments trans- lucideSj d’un jaune plus foncé que les variétés précédentes. — 265 — 6. Richellite terreuse , d’un jaune très clair , presque pulvérulente, sans éclat. Elle contient plus de phosphate calcique mélangé que les autres variétés: le globule qu’elle donne par la fusion est scoriacé. Les échantillons ordinaires de Richellite sont formés des variétés 2 et 3, entre les feuillets desquelles sont inter¬ posées les variétés 4 et 6. On remarque souvent sur la Richellite un enduit d’une grande finesse, qui la recouvre comme d’un vernis : cet enduit a quelquefois la couleur et l’éclat de l’or. Enfin, on trouve par ci par là quelques globules ayant plus d’un millimètre de diamètre formés d’une pellicule jaunâtre et translucide, généralement vides à l’intérieur. J’ai trouvé dans une de ces géodes des aiguilles blanches, brillantes, paraissant être des prismes clinorhombiques, mais s’éteignant dans toutes les positions entre les Niçois croisés. J’en ai conclu que ces cristaux étaient le résultat d’une épigénie ; d’ailleurs ils sont vides à l’intérieur. Ils fondent au chalumeau en émail hoir. Il est probable que ces géodes étaient remplies de cristaux d’un composé fluoré du fer, altéré ultérieurement par les agents extérieurs. Toutes ces variétés de Richellite se montrent au micros¬ cope formées d’un tout homogène, transparent, d’un jaune clair , parsemé souvent de petits nodules transparents, de même couleur, ayant un diamètre qui doit être compris 1 1 entre — et — de millimètre. Le tout s’éteint entre les 100 50 Niçois croisés. La Richellite est donc amorphe ou isotrope. L’absence de clivages et l’aspect de la matière nous portent à la considérer comme amorphe. (Il est à remarquer que les plans dont nous avons parlé à propos de la variété 3 ne pourraient être considérés comme plans de clivage , un clivage unique étant impossible dans le système cubique.) Les nodules dont nous venons de parler sont plutôt 266 — polyédriques que sphériques ; ils ne sont pas formés de bulles de gaz (*), car il s’en, trouve sur les bords de la lamelle, qui en sortent à moitié ; de plus, en écrasant la lamelle, on peut en voir parfois quelques-uns isolés dans le champ du microscope. Les deux premières variétés de Richellite sont celles qui montrent le plus de nodules. Us se trouvent distribués irrégulièrement dans les fines lames de Richellite stratoïde: à côté d’une lame complètement exempte de nodules, on en trouve une qui en est chargée. Les variétés 4 et 5 en sont presque complètement exemptes. Quant à la variété terreuse, il est impossible d’en détacher un éclat capable d’être examiné au microscope. La première question à nous poser est la suivante : ces nodules sont-ils formés de la même matière que le tout homogène qui les environne ? — Nous croyons pouvoir répondre affirmativement. Il nous a été impossible de trouver un réactif agissant autrement sur les nodules que sur la matière environnante. La chaleur, l’acide acétique, l’acide chlorhydrique, agissent de la même façon sur les nodules et sur le reste de la lamelle. D’ailleurs, si même les nodules avaient une composition à part , ce n’est pas dans eux que se trouve la totalité du fluor ; car, dans ce cas, à cause de l’irrégularité de leur distribution, la teneur en fluor devrait fortement varier d’un point à l’autre d’un même échantillon : ce qui n’est pas. Enfin, remarquons que l’oxyfluorure de fer, auquel nous rapportons le com¬ posé fluoré de la Richellite, se montre précisément en ( 1 ) Lorsqu’on examine au microscope l’attaque d’une lamelle de la substance par l’acide chlorhydrique, on voit se dégager une grande quantité de bulles gazeuses : j’ai cru à l’existence d’un gaz, mais des expériences souvent répétées ne m’en ont pas donné de traces. Je suppose que ce sont des bulles d’acide chlorhydrique qui se dégagent au moment où le phosphate acide formé yient se dissoudre dans l’eau. — 267 - lamelles formées d’un tout homogène parsemé de petits nodules. J’ai même observé quelques nodules dans le phosphate ferrique préparé artificiellement. Nous concluons que les nodules sont formés de la même matière que le tout qui les environne, et que la Richellite est une espèce définie. Demandons-nous ensuite quel est le composé fluoré contenu dans la Richellite. Les faits suivants nous montrent que ce composé est très analogue à l’oxyfluorure de fer. a . L’oxyfluorure de fer se décompose par la chaleur, en donnant un dégagement d’acide fïuorhydrique. b. L’oxyfluorure de fer se présente précisément sous forme de pellicules légèrement colorées et parsemées de nodules transparents, le tout s’éteignant entre les Niçois croisés. (Voir le travail sur l’oxyfluorure de fer à la fin de ce mémoire.) c. Ayant placé sur une lame de verre une goutte d’une solution de fluorure ferrique, et approché du liquide, sans le toucher, le bouchon d’un flacon d’ammoniaque, il s’est formé à la surface de la goutte une pellicule très fine pré¬ sentant les plus vives couleurs d’irisation. Si l’action du gaz ammoniac continue, la pellicule s’épaissit et devient dorée, imitant parfaitement les enduits de Richellite. Les enduits ainsi formés, lavés sur la lame pour enlever les sels ammoniacaux, présentent au micros¬ cope un tout homogène, parsemé de nodules transparents. Y a-t-il identité entre le composé fluoré de la Richellite et l’oxyfluorure de fer ? Les faits qui suivent nous portent à croire que le com¬ posé fluoré delà Richellite, quoique très analogue à l’oxy_ fluorure de fer, ne lui est pas identique. a. Les nodules d’oxyfluorure se dissolvent dans l’acide acétique, au bain-marie ; les nodules de la Richellite restent inattaqués. — 268 — b . En dissolvant la matière dans l’acide chlorhydrique, puis ajoutant de l’acide citrique et de l’ammoniaque en excès, on n’obtient, même par un repos prolongé, aucun précipité. L’oxyfluorure de fer que j’ai préparé artificiellement (voir la fin du mémoire) et qui ne contient que deux pour cent d’acide fluorhydrique (à peu près même proportion que la Richellite), traité de la sorte, après addition de phosphate calcique, donne un léger précipité. c. Le dégagement d’acide fluorhydrique se fait au rouge (voir le tableau du commencement). Dans Foxyfluorure, au contraire, l’acide fluorhydrique se dégage totalement sur une toile métallique chauffée de façon à rougir seule¬ ment la partie qui touche le fond du creuset. A cette tem¬ pérature, il ne se dégage pas d’acide fluorhydrique dans la Richellite. On pourrait objecter à la rigueur que la combinaison du phosphate à foxyfluorure peut donner plus de stabilité à ce dernier composé. En partant de là, tâchons d’établir la formule. En faisant abstraction de l’eau hygrométrique et du phosphate calcique, les analyses citées plus haut nous donnent les compositions moléculaires suivantes : Richellite compacte. Richellite stratoide . Il20 ..... 9,15 H20 . . . . . 9,59 iP20* .... 1 . .... 1 Fe203 .... 0,92) Fe205 . .... 1 | 1,09 Ufo3 .... 0,17) !A!203 . 0,2o' |I1 Fl . 0,59 itl Fl iFe20L.. enlevé par Fe20\ . enlevé par ( MCI gazeux. 0,27 ( IIC1 gazeux. 0,31 — 269 - Admettons d’abord que l’acide fluorhydrique se trouve dans la Richellite à l’état d’oxyfluorure donné par la formule HO v t-, ^ x Fe — Fe Fl / \0/ /OH XF1 (Voir plus loin ce qui sera dit sur cette formule.) Nous verrons que cet oxyfluorure s’altère en laissant remplacer les atomes de fluor par des groupes oxhydryles: nous devons donc admettre qu’aux 0,27 d’oxyde ferrique correspondaient primitivement 0,54 d’acide fluorhydrique; en faisant alors abstraction de la petite quantité d’eau en excès provenant de l’altération, nous aurons : P2 O5 R2 O3 + 1/4 (Fe2 O3. 2 H Fl) + 9 H2 O, ou bien : /(O H)2 4 Fe2 (P 0+ Fe2 = O +36 H2 O. =F12 Les changements que nous effectuons pour établir la formule sont négligeables. Ils reviennent à prendre dans l’analyse de la Richellite compacte les chiffres suivants : H Fl . 1,6 au lieu de 1,2 H2 O . 25,2 au lieu de 25,6 Nous avons exposé plus haut les raisons qui nous portent à croire que la Richellite résulte de la combinaison molé¬ culaire d’un phosphate ferrique hydraté avec un corps analogue à l’oxyfluorure, mais plus stable que ce dernier, combinaison obtenue en substituant le fluor, non aux oxhydryles de l’hydroxyde ferrique, mais bien aux oxhy¬ dryles d’un phosphate basique de ferricum. Le fluorure ferrique, qui est presque un anhydride mixte, ne serait-il pas capable lui-même d’effectuer cette substitution ? La chaleur détruirait ce composé en donnant un déga- — 270 — gement d’acide fluorhydrique et un résidu de phosphate basique de fer, comme l’indique l’équation : /o\ /FlHo\ / o \ o = P— o— Fe2 — oH Fl— Fe2— o — P=0 \0/ \o/ /o\ /o\ = 2 H F14-0 = P— o— Fe2 — o— P = 0 \o/ \o/ La formule de la Richellite devient alors : / o \ /Fl Ho\ / o \ 3 Fe2(P04)2+o=P— o— Fe2 — oH Fl -Fe2-o— P=o + 36H2o \o/ \o/ 7° Je placerai ici une expérience accessoire. Action du chlorure de calcium sur la Richellite. En fondant de la Kichellite avec du chlorure calcique et laissant le creuset sur un bec Runsen, pendant un jour, puis laissant refroidir lentement, reprenant l’excès de chlorure calcique par l’eau, on obtient comme résidu une poudre violette, qui est un mélange de petits cristaux prismatiques blancs ou légèrement violets et de lamelles brillantes d’une belle couleur rouge. Ces dernières s’éteignent entre les Niçois croisés ; j’en ai rencontré plusieurs ayant la forme d’un hexagone allongé. J’ai trouvé 120° pour deux angles. Ce sont donc des la¬ melles d’oligiste cristallisé, perpendiculaires à l’axe optique. Les cristaux prismatiques sont biréfringents et s’étei¬ gnent suivant leur axe. Ils ont la forme de prismes hexa¬ gonaux très allongés. J’ai cru à la formation de cristaux d’apatite (c’était là le but de mon expérience). Cependant j’ai trouvé quelques sections ayant la forme d’un rhombe tronqué sur ses angles obtus, l’angle du rhombe étant d’environ 77°. Ces sections s’éteignent suivant les diago¬ nales du rhombe. Je suis amené par là à croire que les prismes hexagonaux sont plutôt des prismes orthorhom- — 271 — biques de 103° tronqués sur les arêtes H. D’ailleurs, les faces latérales sont striées verticalement, celle du milieu ne l’est pas. Ces prismes sont formés probablement de phos¬ phate calcique. II. y a eu double décomposition : il s'est formé du chlorure ferrique et du phosphate calcique ; c’est probablement l’action du chlorure ferrique sur la vapeur d’eau qui se dégageait du minéral, qui a donné naissance à l’oligiste cristallisé. III Sur l’oxyfluorure de fer. M. Scheurer-Kerstner a préparé ce composé en traitant le fluorure ferrique par l’ammoniaque, non employée en excès. C’est un précipité rouge, qui, par la chaleur, dégage de l’eau et de l’acide fluorhydrique et laisse de l’oxyde ferrique pur. M. Scheurer-Kerstner donne à ce composé la formule Fe'2 H5 O4 c’est-à-dire Fl HO\ /O HO-Fe-Fe HO/ \F1 Ce serait donc le premier anhydride de l’hydroxyde ferrique, dans lequel un groupe oxhydryle serait remplacé par un atome de fluor. M. Spring m’avait prévenu qu’il y avait erreur dans l’établissement de la formule. L’auteur aura probablement écrit: Fe2 03.H20.H Fl. Dans ce cas, je trouve en effet comme lui : Fer . 56,56 Eau . . . 9,10 Fluor . 9,60 Oxygène combiné au fer . . . 24,24 Hydrogène combiné au fluor . . 0,50 100,00 — 272 — Mais, en calculant ainsi, on commet une erreur. Lors¬ qu’on chauffe Poxyfluorure avec l’oxvde de plomb, l’hydro¬ gène de l’acide fluorhydrique réagissant avec l’oxygène de l’oxyde, donne de l’eau. Il se dégagerait donc 13,64 d’eau et non 9,10 : or, l’analyse de M. Scheurer-Kerstner ne donne que 9,3 d’eau dégagée en présence de l’oxyde de plomb. Son composé ne correspond donc pas à la formule susdite. Pour éviter toute confusion, il aurait mieux valu écrire : 5 Fe2 CF. 9 H2 O. Fe2 Fl6, correspondant à : Fer . 56,56 Eau . 13,64 Fluor . 9,60 Oxygène .... 20,20 100,00 On voit alors clairement qu’elle ne concorde pas avec les analyses qui lui ont donné naissance. En refaisant les cal¬ culs, j’ai trouvé, d’après les susdites analyses : I II l U H20 . . 9,42 9,19 FeW. . 1 1 FeW . . 54,37 39,56 ou en molécules : Fe205. . 2,3 1,8 Fe20s . . 56,21 51,25 H20. . . 3,4 2,9 100,00 100,00 En prenant une moyenne entre ces analyses, on trouve : Fe2 Fl6. 2 Fe2 Os. 3 H20. Cette formule est remarquable par sa simplicité : elle correspond à Fe2 O3. 2 H Fl. On peut la dériver de l’hydroxyde de fer et l’écrire : Fl\ /Fl Fe — Fe\ HO / \ O / OH L’oxyfluorure contiendrait ainsi exactement le cinquième de son poids d’acide fluorhydrique. Malheureusement cette formule se trouve en désaccord avec la propriété du composé qu’elle représente, signalée par M. Scheurer Kerstner, de donner par la chaleur de l’eau et de l’acide fluorhydrique : il ne doit en effet se déga¬ ger que de l’acide fluorhydrique (à moins, bien entendu, que l’expérience ait été faite dans un vase de verre). Pour qu’il puisse se dégager de l’eau, il faudrait qu’une certaine quantité de fluorure ferrique échappât à la décomposition : mais ce fait semble impossible d’après les expériences du même auteur. Me trouvant devant cette contradiction, j’ai voulu prépa¬ rer l’oxyfluorure par la méthode suivie par M. Scheurer- Kerstner. Malheureusement, j’ai échoué devant l’impossi¬ bilité de me procurer de l’acide fluorhydrique pur. Je compte reprendre bientôt ces travaux. En attendant, j’ai cherché à préparer l’oxyfluorure par une autre méthode. Ayant versé une solution de fluorure ammonique dans une solution de chlorure ferrique, j’ai remarqué que celle- ci devenait incolore; j’ai conclu qu’il y avait eu double décomposition et formation de fluorure ferrique, qui est incolore. A ce moment, la solution n’est plus colorée par les sulfocyanates alcalins. Gomme le fluorure ammonique du commerce contient une grande quantité de fluosilicates, pour le purifier, je l'ai d’abord dissous dans une capsule de platine, puis sursaturé la solution par l’ammoniaque; après repos et décantation, j’ai évaporé la solution au bain-marie jusqu’à disparition d’odeur ammoniacale, et versé dans une solution de chlorure ferrique, jusqu’à décoloration. En ajoutant alors de l’ammoniaque en quantité insuffi¬ sante pour précipiter le tout, on a obtenu un précipité jaune rougeâtre clair, grenu. Si l’on ajoute de l’ammo- ANNALES SOC GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 18 r- 274 — niaque en excès, le précipité devient d’une couleur plus foncée. Pour le débarrasser des sels étrangers qui le souillent, on a du laver le précipité, par décantation, à l’eau froide, pendant plus d’une semaine. On a cessé de laver lorsqu’une partie du précipité, chauffé avec l’hydroxyde de potassium, ne donnait plus de dégagement d’ammoniaque : il ne suffi¬ rait pas de constater l’absence du chlore dans les eaux de lavage, car, comme nous le verrons, ce n’est pas seulement le chlorure ammonique qui souille le précipité, mais sur¬ tout le fluorure double de fer et d’ammonium, qui est peu soluble. Mais, pendant ces lavages, le précipité se fonce de plus en plus en couleur et le liquide de lavage, filtré, donne par l’évaporation un dépôt jaune rougeâtre très clair, s’at¬ tachant au fond du vase et y formant un enduit vivement irisé. L’oxyfluorure se présente au microscope sous la forme de petits grains, plutôt polyédriques que sphériques, transparents, s’éteignant entre les Niçois croisés, à peine colorés en jaune ; ils sont réunis par une pellicule incolore et transparente. Par la dessiccation, même à l’air libre, il se change en une masse brune à éclat résineux : au micros¬ cope, on n’y voit plus que quelques nodules dans un tout transparent de couleur brune. Il se dissout lentement, à froid, dans l’acide acétique : au bain-marie, la dissolution s’effectue rapidement. Le liquide est coloré en rouge et précipite en blanc par une solution acétique de phosphate calcique. Nous avions prévu ces faits dans notre première brochure sur la Richellite. Il se dissout très facilement dans les acides chlorhydrique et nitrique. L’ammoniaque précipite ces dissolutions et l’acide acétique redissout le précipité. L’acide citrique empêche la précipitation par l’ammoniaque. Si l’on prépare, d’un côté, une solution de phosphate calcique dans l’acide — 275 — chlorhydrique, qu’on y ajoute de l’acide citrique, puis qu’on sursature par l’ammoniaque, de l’autre côté, une solution citrique et ammoniacale d’oxyfluorure , les solutions donnent par leur mélange un précipité blanc. La chaleur décompose vivement l’oxytluorure, avec déga¬ gement d’acide fluorhydrique. Cependant le dégagement d’acide fluorhydrique a lieu en dessous du rouge, sur une toile métallique dont on rougit seulement la partie qui touche Je fond du creuset. Il se produit une légère incan¬ descence. J’ai desséché une partie de l’oxyfluorure à 100°, une autre partie en présence de l’acide sulfurique. Je les ai ensuite analysées par la méthode de M. Scheurer-Kerstner. OXYFLUORURE DESSÉCHÉ OXYFLUORURE DESSÉCHÉ EN PRÉSENCE à 100° DE L’ACIDE SULFURIQUE. Prises d'essai. Prises d’essai. 0^r,l. Perte par le feu. 0«r,024 0sr,i . . Perte par le feu. 0"r.025 0«r,1. Perte du mélange 1 Perte du mélange avec l’oxyde de 1 1 avec l’oxyde de plomb . 0^,023 0«r,264 . , ! plomb.. 0sr, 062, ) ce qui revient surOs1',! à. . . 0^,0255 Il résulte de ces analyses : 1° Que la proportion de fluor est très petite; il a été probablement enlevé par les lavages prolongés. 2° Qu’à 100° il ne s’est presque pas produit de change¬ ment dans la composition de l’oxyfluorure. 3° Que Faction de l’eau tend à amener l’oxyfluorure à l’état hydroxyde normal. L’hydroxyde ferrique contient en effet 74,77 % d’oxyde ferrique et notre composé laisse par la chaleur 75,50 d’oxyde. — 276 La différence entre la perte par le feu et la perte du mélange avec l’oxyde de plomb est trop faible pour qu’une formule tirée de ces analyses puisse être admissible. Voici toutefois celle que j’ai trouvée : /(OH)* 22 Fe2(OH)6 -f 3 Fe2 = O. \FP Ce composé ne contient qu’environ 2 °/„ d’acide fluorhy- drique, et cependant, les vapeurs qu’il dégage par l’action de la chaleur, corrodent fortement le verre. Je m’attendais à la difficulté que j’ai rencontrée dans le lavage de l’oxyfluorure, à cause du fait suivant. Nous avons vu qu’en ajoutant une solution de fluorure ammonique à une solution de chlorure ferrique, celle-ci devient incolore Si l’on continue à ajouter du fluorure am¬ monique, on obtient, immédiatement ou après un court repos, une abondante cristallisation. Le dépôt de cristaux se produit immédiatement par l’addition d’une petite quantité d’alcool. Les cristaux ainsi obtenus sont blancs, légèrement jaunâtres en masse, transparents et brillants ; ils s’attachent fortement aux parois du vase. A la loupe ils paraissent être des octaèdres réguliers. En lavant ce pré¬ cipité par l’alcool étendu, pour enlever le chlorure et le fluorure d’ammonium, puis en le desséchant en présence de l’acide sulfurique, je lui ai trouvé les propriétés sui¬ vantes. Chauffé avec l’hydroxyde de potassium donne un abon¬ dant dégagement de gaz ammoniac. Chauffé au rouge, il laisse un résidu d’oxyde ferrique et dégage du fluorure ammonique et de l’acide fluorhydrique. Sa solution aqueuse. peut être évaporée lentement sur une lame de verre, sans qu’il y ait d’attaque sensible. (Ce qui prouve qu’il n’est pas mélangé de fluorure ammonique.) — 277 — J’ai supposé que c’était là un fluorure double de fer et d’ammonium. J’ai, en effet, trouvé (Dictionnaire de Wurtz) que Marignac a décrit un fluorure double, en cristaux brillants. Ce corps est très stable, se conserve parfaitement à l’air, n’attaque nullement le verre : cependant sa solution se trouble par l’ébullition et donne un précipité jaunâtre, grenu, qui est probablement de l’oxy fluorure; Il est peu soluble dans l’eau : sa solution aqueuse se trouble par l’addition d’alcool. Sa solutionne se colore pas par les sulfocyanates alcalins, mais une addition d’acide chlorhy¬ drique fait apparaître la coloration. Au microscope, j’ai remarqué sur quelques-unes des faces triangulaires de ces cristaux, qui paraissent être des octaèdres réguliers, des pointements à trois facettes. Ce fait, ainsi que quelques faibles indices de double réfraction, nous portent à considérer ces cristaux comme étant des rhomboèdres basés. Je crois que c’est là un composé soluble du fluor, qu’il serait très utile de bien connaître : il est très facile à obtenir en grande quantité, à purifier et à conserver. On pourra, à l’aide de ce sel , fonder une nouvelle méthode volumé¬ trique pour le dosage du fer, surtout lorsque ce dernier se trouve en petite quantité dans la substance à analyser. A la solution chlorhydrique de la matière , presque neutre, on ajoute du sulfocyanate ammonique, qui la colore en rouge. On fait couler ensuite dans ce liquide, à l’aide d’une burette, une solution titrée de fluorure double de fer et d’ammonium, jusqu’à décoloration. Je compte, après avoir essayé cette méthode , l’appliquer précisément à l’analyse des oxyfluorures de fer. En effet, en dissolvant dans l’acide chlorhydrique étendu un corps de formule Fe203, mFe2Fl6, nH-0 , l’oxyde ferrique passe à l’état de chlorure et la solution se colorera par l’addition du sul- — 278 focyanate : si ensuite on ajoute la solution titrée de lluorure double, jusqu’à décoloration, on obtient ainsi, non la totalité du fer, mais bien la fraction qui est à l’état de chlorure et qui correspond à l’oxyde ferrique de la subs¬ tance. Connaissant d’autre côté le fer total, le problème sera résolu. Revenons à la préparation de l’oxyfluorure de fer.Comme lors de la précipitation du fluorure ferrique par l’ammo¬ niaque, il doit se produire du fluorure double de fer et d’ammonium, le précipité d’oxyfluorure doit pouvoir diffi¬ cilement en être débarrassé par des lavages à l’eau froide. M. Scheurer-Kerstner a dû rencontrer la même difficulté dans sa préparation, et je ne sais par quelle méthode il est parvenu à purifier le précipité sans ces lavages prolongés qui l’altèrent. Je termine en communiquant à la Société les faits suivants : J’ai trouvé du phosphate calcique dans toutes les variétés de Delvauxine que j’ai examinées. J’y ai aussi trouvé de petites quantités d’acide fluorhydrique. La Delvauxine présente aussi le phénomène d’ignition. C’est probable¬ ment à l’action de l’air humide sur le composé fluoré qui se trouve dans la Delvauxine , qu’est due la décomposition inexpliquée de certains rognons de cette substance. DÉCOUVERTE DE GISEMENTS DE PHOSPHATE DE CHAÜX appartenant à l’étage ypresien, clans le sons-sol de la ville de Renaix et dans celui de la région de Floliecq , PAR É. DELVAUX. Dans une tournée que nous avons faite, à la fin du mois de mai dernier, sur le territoire de Flobecq, pour achever l’exploration des nouvelles tranchées de la voie ferrée d’Ellezelles à Sotteghem (*), actuellement en construction, nous avons recueilli dans des blocs volumineux apparte¬ nant au banc à Nummuliles planulata, de l’étage ypresien supérieur, des nodules réniformes, de grosseur moyenne, qui ont tout de suite attiré notre attention. En effet, ils paraissaient réunir, à première vue, les caractères extérieurs des nodules de phosphate de chaux que l’on exploite en divers points de la France et de l’Angle¬ terre, où l’extraction a atteint de grands développements, et rappelaient assez exactement le faciès de certaines masses qui s’observaient jadis, entremêlées aux coprolithes, dans le dépôt bien connu, aujourd’hui épuisé, que MM. Briart et Cornet ont appelé le poudingue de la Malogne. (*) Cet embranchement est destiné à relier la ligne de Bruxelles-Courtrai, à la voie, nouvellement construite, de Renaix-Lessines. Les coupes que nous avons eu occasion de relever dernièrement dans ces tranchées, confirment toutes, de la manière la plus absolue, l’exactitude des tracés théoriques de notre levé géologique, exécuté en 1882. — 280 — A notre retour, un essai nous a permis de reconnaître immédiatement le bien-fondé de notre observation : sur le fil de platine, le phosphate exposé à la flamme du chalu¬ meau, a bordé celle-ci d’une aréole vert pâle; déplus, notre échantillon, chauffé dans le tube, s’est montré phos¬ phorescent. On se rappellera peut-être que, dans un travail antérieur, sur les puits artésiens de la Flandre (*), nous avons donné la coupe détaillée des forages exécutés, en ces dernières années, à Renaix. Sous l’impression de la découverte que nous venions de faire, l’idée nous vint de revoir toute la série des échantillons provenant des forages précités et nous ne tardâmes pas à acquérir la certitude que la plupart des rognons rencontrés par les travaux, rognons que nous avions tout d’abord désignés sous le nom de septaria, n’étaient, comme nous l’avions du reste fait pressentir (2), que des nodules de phosphate. Si nous ajoutons que nous avons recueilli, en 1882, sur le territoire de Bruxelles, un semblable nodule, également dans la partie supérieure sableuse de l’étage ypresien, nous aurons réuni des éléments qui nous permettent, dès à présent, d’établir que l’existence de gisements de phosphate de chaux, appartenant aux assises tertiaires, révélée par le forage dé la place du peuple à Louvain, et dont la science doit la découverte à M. G. Lambert (5), n’est pas un accident P) É. DelvAUX. Les puits artésiens tle la Flandre. Étude des données four¬ nies à la stratigraphie et à l’hydrographie souterraine par les forages exécutés dans la région comprise entre la Dendre , l’Escaut et la Lys. Extrait des Annales de la Société géologique de Belgique, t. XI, Mémoires ; 4883. (aj Op. cit. p. 7, 8 et 9, et Note sur le forage d’un puits artésien exécuté en août 1882, à Renaix. Extrait des Annales (Mémoires) de la Société géologique de Belgique, t. X, 4883, p. 7, n° 40 et en note ; p. 9, n° 23 et en note, etc. (3) G. Lambert. Découverte d’un gisement de phosphate de chaux en dessous de la ville de Louvain. Extrait du Bulletin de l’Académie royale des sciences, des lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 39e année, 2e série, t. 29, n° 3, p. 234 et seq. m — restreint à une localité isolée, mais que le dépôt sur lequel le savant professeur a appelé l’attention, s’étend à l’étage ypresien tout entier ('), depuis la base jusqu’au sommet et que son aire de répartition géographique embrasse la vaste surface occupée en Belgique par ce terme, le plus puissant de nos terrains éocènes. Nous avons hâte cependant d’ajouter que l’importance de notre découverte est, jusqu’à présent, purement scienti¬ fique : il ne sera probablement jamais possible à l’homme, ôtant donnée la position stratigraphique de l’étage ypresien en notre pays, de songer à l’exploitation industrielle de ces gisements. Description minéralogique. Nous signalons de légères différences extérieures, de volume et d’aspect, entre les nodules phosphatiques, suivant qu’ils ont été recueillis dans les sables à Nummu- lites planulata ou qu’ils proviennent de la masse argileuse sous-jacente. Les nodules recueillis dans les sables sont en général plus volumineux (de la grosseur d’un œuf de poule), ont mieux conservé la forme extérieure primitive et sont moins altérés que ceux de la couche imperméable de l’étage, ces derniers étant presque toujours brisés, réduits en menus fragments, triturés par l’action du trépan. D’ordinaire, ces concrétions sont cylindriques, parfois ovoïdes ou même dépourvues de toute forme régulière ; on les trouve le plus souvent alignées, comme certains horizons de petits silex qui s’observent dans la craie de Nouvelles, et couchées dans le sens de la longueur. Leur (l) Nous nous rappelons avoir rencontre', jadis, de petits nodules bruns dans l’argile du canal de la Lys à l’Yperlée, entre Hollebeke et . la ville d’Ypres (pl de Messines XXVIII/6, de la carte de la Belgique à l’échelle de 4/20000), et, plus récemment, non loin de Grammont, k la sortie du tunnel. surface revêtue d’un enduit jaune verdâtre avec quelques nummulites éparses et des grains de glauconie adhérents, lorsque les nodules proviennent des sables, est gris bleuâtre pâle quand ils appartiennent à l’assise argileuse des dépôts profonds. Quel que soit leur niveau stratigraphique de provenance, ils sont également durs, tenaces, résistants, offrent une texture saecharoïde presque subcompacte, d’une grande homogénéité, à part certains points où des débris de ma¬ tière organique noirâtre, dents de squales, etc., plus denses encore que la substance enveloppante, se montrent isolés. On observe en outre, disséminés dans la masse, quelques spiculés de spongiaires, des paillettes de mica blanc, de très fins grains de glauconie et, dans quelques échantillons, tapissant les fissures de retrait, d’innombrables cristaux, presque microscopiques, souvent irisés, de marcassite à sommets octaédriques. La coloration interne des nodules trouvés dans les sables supérieurs, en partie due aux oxydes de fer et de manga¬ nèse, est brun plus ou moins foncé, s’assombrissant vers le centre; celle des nodules provenant de l’argile inférieure, attribuée à la présence des mêmes oxydes, est d’un brun noir bleuâtre. Sont-ce des sources minérales qui ont amené dans les dépôts sédimentaires de la mer ypresienne le phosphate de chaux à l’état de dissolution ? Sans vouloir présenter d’hypothèse sur l’origine première du phosphate lui-même, origine qu’il serait téméraire, en l’état actuel de nos con¬ naissances, de prétendre indiquer avec certitude, nous pouvons considérer cependant la formation de ces nodules, comme due à l’influence chimique des eaux combinée à l’action des matières organiques, comme résultant d’une concentration de particules minérales dans une eau sursa¬ turée de phosphate de chaux, autour de corps organiques en voie de décomposition, tels que le bois silicifié, des têts calcaires, principalement de turritelles, plaques der¬ miques de chéloniens, carapaces de crustacés, débris de spongiaires, organismes mous, etc., qui ont ajouté à l’élé¬ ment inorganique une certaine quantité de fer, de fluor et d’acide phosphorique, servi de centre d’attraction et dont on retrouve souvent des traces plus ou moins distinctes, déterminables, dans le noyau central (1). En perdant leur eau de carrière, en durcissant et en séchant, la partie extérieure des rognons s’est, suivant la loi générale, solidifiée la première; la masse a éprouvé un mouvement de retrait qui Fa fait se contracter vers la périphérie : de là le craquelé, les vides, les fissures de la partie centrale, que de fins cristaux, des enduits irisés de pyrite sont venus tapisser. L’abondance des nodules phosphatés et leur richesse relative en acide phosphorique, varient avec le niveau géo¬ logique auquel ils appartiennent, comme nous l’allons voir en étudiant ces derniers. Nous estimons même, lorsque ces nodules font absolument défaut, ou qu’ils sont très réduits, granuliformes, que c’est en partie à la présence du phosphate de chaux, en particules d’une ténuité extrême, et à celle des oxydes de fer et de manganèse en poussière impalpable, que Ton doit attribuer la coloration brunâtre, violacée, qui caractérise certaines zones argileuses situées à la base de l’étage ypresien. Analyse quantitative. Nous devons à l’amitié de M. L. de Koninck les résultats suivants d’analyses qui ont été faites au laboratoire de (!) Ë. Delvaux. Noie sur le forage d’un puits artésien exécuté à Renaix. Extrait des Annales 'Mémoires) de la Soc. Géol. de Belgique, t. X, 1888,, p. \ 9, etc. chimie analytique de l’université de Liège, par M. le pro¬ fesseur L.-L. de Koninck et M. Jules De Marteau. Les chiffres ci-après représentent les moyennes de deux essais concordants. Phosphate tricalcique. Échantillon A (6852), provenant de la °/° couche des sables fins, glauconifères, micacés, à Nummulitesplanulata. 45,45 » B (5240), recueilli dans l’ar¬ gile sableuse, gris bleu⬠tre, à poussière de mica. 55,13 » G (5490), appartenant à l’argile schistoïde, com¬ pacte, de la base de l’étage . 53,37 Nous pouvons donc estimer la proportion d’acide phos- phorique anhydre (Pff205) ou anhydride phosphorique, respectivement à environ : 20,90 °/0 pour l’échantillon A 25,40 » B 24,55 » G En même temps que nous recevions ces données, M. le Dr A. Petermann, de l’Institut agricole de l’État, à Gembloux, dont la compétence est bien connue, qui a analysé tous les phosphates de notre pays, voulait bien se livrer à quelques études, examiner les nodules que nous venions de découvrir et acceptait gracieusement d’en faire l’analyse. Voici les résultats auxquels ses recherches ont abouti et 285 — que nous publions tels qu’ils nous ont été communiqués par cet habile chimiste. Analyse des phosphates tertiaires de la Flandre, par le Dr A. Petermann, Directeur de la station agricole expérimentale de l’État, à Gembloux. N° 1. Échantillon A (31), provenant du banc massif, à Num- mulites planulata, des sables supérieurs ypresiens. Flobecq, hameau de Lumenne. Cote d’altitude + 70.00 Eau (*). 1.72 Matières organiques (humiques et bitu¬ mineuses) ('2) ......... . 2.62 Oxyde de fer et alumine ...... 7.26 Chaux ............ 29.55 Magnésie ........... traces Potasse ........... 0.45 Soude ............ 0.70 Acide phosphorique . 19.35 Acide sulfurique ........ 0.68 Acide carbonique . . 4.69 Insoluble (sable et argile) . 31.35 Chlore . traces Soufre, sous forme de pyrite, traces de fluor et perte de l’analyse . 1.63 100.00 (*) Perte à 405°. (2) Renfermant ; Azote 0.022. — 286 - N° 2. Échantillon B (6896), recueilli dans l’argile sableuse, gris bleuâtre, à poussière de mica. Renaix (tranchée de la gare). Cote d’altitude -f 42.50. Eau 0 . 1.53 Matières organiques (humiques et bitu¬ mineuses) (2) . 2.56 Oxyde de fer et alumine . 4.92 Chaux . 39.22 Magnésie . 0.30 Potasse . 0.33 Soude . 0.64 Acide phosphorique . 25.80 Acide sulfurique . 1.51 Acide carbonique . 7.44 Insoluble (sable et argile) . 15.58 Chlore . 0.05 Soufre, sous forme de pyrite, traces de fluor et perte de l’analyse . 0.12 100.00 (*) Perte à 105°. (2) Renfermant: Azote 0.022. - 287 — N° 3. Échantillon B' (10), appartenant, comme le précédent, à l’argile sableuse, gris bleuâtre, à poussière de mica. Renaix (puits Dupont). Cote d’altitude -f- 31.50. Eau («) . 1.53 Matières organiques (humiques et bitu¬ mineuses) (2) . 2.56 Oxyde de fer et alumine . 4.92 Chaux . 39.22 Magnésie . 0.30 Potasse . 0.33 Soude . . . 0.64 Acide phosphorique . 25.80 Acide sulfurique . 1.51 Acide carbonique . 7.44 Insoluble (sable et argile) . 15.58 Chlore . 0.05 Soufre, sous forme de pyrites, traces de fluor et perte de l’analyse . 0.12 100.00 M. le Dr Petermann ajoute qu’il a constaté une étroite ressemblance, comme aspect et comme composition, entre nos échantillons B et B' et les nodules que M. Jannel a découverts, il y a quatre ans, dans le macigno d’Aubange, particulièrement ceux qui sont renseignés sous le n° 6 dans la Note, bien connue, que le savant Directeur, à qui nous devons ces délicates analyses, a publiée sur les phosphates du Luxembourg (3). (4) Perte à 105°. (2) Renfermant : Azote 0.022. (s) A. Petermann. Analyse des phosphates du Lias du Luxembourg , n° 6, p. CXXXI et CXXXII. Extrait des Annales (Bulletin, 9) de la Société géologique de Belgique, t. VII, 1880. -- 288 — Degré d'abondance des nodules et position stratigraphique qu'ils occupent dans Vétage. On trouve quelques rares nodules isolés à la partie supérieure des sables à Nummulites planulata; ce sont de minuscules débris, finement granuleux, irrégulièrement distribués, minces, le plus souvent cylindriques ou en forme de ganglions, de chapelet dont les boules seraient soudées les unes aux autres. Dans la couche ou, si l’on veut, dans le banc à Nummulites planulata , ils sont assez nombreux, réniformes, atteignent leur volume maximum, paraissent très riches en acide phosphorique et ne laissent qu’un faible résidu ; ils se montrent d’ordinaire couchés à plat à la partie supérieure du banc. Gomme à ce niveau ils sont presque toujours intacts et que leur état de conser¬ vation laisse fort peu à désirer, ils fournissent les échan¬ tillons les plus convenables pour fétude, fanalyse et les observations. Malgré les procédés de forage, assez peu perfectionnés, qui ont été mis en usage à Renaix, procédés qui pulvérisent la roche ou, tout au moins, réduisent les échantillons en menus fragments, comme le cas s’est présenté dans le battagedes deux puits que nous avons suivis, on a lieu d’être surpris, étant donnée la faible section (') de ces forages, du nombre considérable de nodules qui ont été rencontrés. Il est tel, que nous sommes amené à envisager la masse imperméable ypresienne tout entière, comme formant un seul et même gisement, dont l’importance serait considé¬ rable si, par sa position dans le sous-sol, il ne se trouvait à une profondeur et sous une nappe aquifère qui le rendent industriellement inexploitable. (*) Les diamètres intérieurs des tubes des deux puits sont respectivement de 0.27 et de 0.44. — 289 — On pourra juger immédiatement de l’abondance des nodules recueillis dans les travaux, par l’exposé sui¬ vant (1). Niveaux stratigraphiques où les nodules de phosphate de chaux ont été rencontrés dans le sous-sol de la ville de Renaix , par les travaux de forage des puits artésiens. Profondeur. Cote d’altitude. N° 5 Puits de M. Rosier-Al¬ lard (2) ; argile sableuse ypresienne à poussière de mica; nodules peu volumineux ... de 9 Puits de M. Dupont (3); même argile sableuse ; petits nodules cylindri¬ ques brunâtres . . . 10 Puits de M. Rosier-Al¬ lard (4) ; même argile sa¬ bleuse; nodules . . . 1 1 Puits de M . Dupont (s); même argile ; nodules nombreux, ovoïdes, du volume d’une noisette. 13 Puits de M. Rosier- Al- 4.50 à 0.70 36.80 11.00 12.00 35.50 9.50 10.50 33.00 12.00 10.00 31.50 (*) É. Delvaux. Les puits artésiens de la Flandre, etc. et Note sur le forage d’un puits artésien à Renaix. Extraits des Annales de la Soc. Géol. de Belgique, t. X et XI, 1883. (2) Op. cit., p. 7. (3j Op. cit., p. 7. (4) Loc. cit., p. 7. (5; Loc. cit., p. 7. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 19 — 290 - lard (4); même argile; nodules . N° 16 Puits de M. Rosier-Al¬ lard (*); même argile ; nodules . 19 Puits de M. Rosier-Al¬ lard (3); même argile; nodules plus volumi¬ neux, concrétionnés au¬ tour de moules de turri- telles . 3 Puits delà Rarrière-de- Fer (4); même argile ; quelques petites concré¬ tions avec enduits py- riteux ne dépassant pas le volume d’une noisette 27 Puits de M. Rosier-Al¬ lard (5); argile ypre- sienne schistoïde com¬ pacte; nodules. . . . 28 Puits de M. Rosier-Al¬ lard (6); argile compacte ypresienne . 34 Puits de M. Rosier-Al¬ lard (7) ; argile compacte ypresienne ; nodules peu volumineux .... Profondeur. Cote d'altitude. 13.10 15.15 28.35 17 50 18.50 25.00 23.53 23.50 20.00 27.50 33.00 8.50 34.15 35.50 8.00 35.50 37.20 6.30 38.70 38.75 4.75 (’) Loc. cit., p. 7. (-) Loc. cit ., p. 7. (3) Loc. cit., p. 7. (4) Loc. cit., p. 17 (5) Loc. cit., p. 8. (8) Loc. cit., p. 8. C) Loc. cit. y p. 8. — 291 — N° 25 Puits de M. Dupont (*); argile compacteypresien- ne; nodules ovoïdes, très petits, rappelant parla forme, le volume et l’as¬ pect certains coprolithes du crétacé (poudingue de la Malogne et tourtia). 27 Puits de M. Dupont (2); argile compacte ypre- sienne ; petits rognons à surface mamelonnée, couverte de cristaux de pyrite . 29 Puits du même (5); ar¬ gile compacte ypresien- ne ; mêmes rognons, cou¬ verts de pyrite. . . . 31 Même puits (4) ; même argile compacte ypre- sienne; mêmes nodules. Enfin, à Lumenne, sur le terri¬ toire de la commune de Flobecq, les. nodules se montrent à la surface du Profondeur. Cote d’altitude. 45.50 47.50 0.00 48.00 48.50 -1.00 50.20 50.25 -2.75 50.25 51. G0 -4.10 banc à Nummulites pla- uulata, qui affleure entre les cotes d’altitude. . . G5.00 73.00 et 71.00 En ajoutant à cette liste les petits cylindres qui se ren¬ contrent, comme nous l’avons dit plus haut, disséminés à la partie supérieure des sables, nous arrivons à constater, (1j Loc. cit., p. 9. (2) Loc. cit., p. 9. (3) Loc. cit., p. 9. I4) Loc. cit., p. 40. — 292 — dans la région qui nous intéresse, l’existence de dix-sept niveaux ou lignes de nodules superposés, sans compter ceux qui ont vraisemblablement échappé à l’observation. Parmi ceux que nous avons énumérés, deux appar¬ tiennent à la partie supérieure sableuse de l’étage; tous les autres se trouvent répartis, comme nous l’avons indiqué, à diverses hauteurs, dans la masse argileuse imper¬ méable qui forme le substratum de la Belgique occiden¬ tale, tandis qu’ils paraissent condensés vers les cinq mètres inférieurs de la môme assise dans la région de Louvain (*). C’est la seule différence que nous ayons du reste à signaler entre ces deux gisements, si éloignés l’un de l’autre. La puissance totale de l’étage (2) est la même dans la région de Renaix-Flobecq et de Louvain; l’argile ypresienne y repose également sur les sables verts landeniens, qui renferment la même nappe aquifère ; la composition de la masse argileuse paraît identique des deux côtés ; nous y trouvons, en effet, des veinules de sable glauconi- fère ou d'argile sableuse, des septaria, des fragments de lignite, des concrétions pyriteuses et enfin la description des nodules s’applique, en tous points, aux échantillons des deux localités. Il serait à désirer que l’on s’assurât s’il n’existe point de semblables nodules parmi les échantillons de l’étage ypre- sien, que l’on possède du grand forage d’Ostende. Si, comme tout permet de le présumer, il s’en rencontrait, nous aurions obtenu la preuve que le dépôt de phosphate s’étend à toute la dépression occupée par l’étage ypresien en. Belgique. Nous terminons cette communication par un rapide (*) G. Lambert, Op. cit.f p. 255. (a) Loc. cit.y p. 255. Elle est de 78m70 à Louvain et de 78 à 80m, dans la région de Renaix-Flobecq. — 293 - coup d’œil sur les divers étages géologiques où la présence de semblables dépôts, soit en place, soit remaniés, a été jusqu’à présent signalée dans notre pays. Terrains quaternaires. Etage tongrien. Terrains ter¬ tiaires. Etage ypresien /Etage cré¬ tacé. Terrains secondaires. Etage ju¬ rassique. (Nodules remaniés, entremêlés aux galets : Hainaut, Hesbaye et Limbourg. Nodules confondus souvent avec les septaria de l’argile de Henis : Louvain et Groot-Spauwen. Nodules cylindriques ou ovoïdes, disséminés dans le banc à Num- mulites planulata et dans l’ar¬ gile à Ypres, Louvain, Bruxelles, Flobecq, Renaix et Grammont. j Poudingue de la Malogne; pou¬ dingue de Pry , près Walcourt; dans la couche à coprolithes de Maastricht; à Folx-les-Caves; Orp-le-Grand; Ghlin; Craie brune de Ciply, Mesvin, Havré et St-Symphorien; Craie d’Obourg; Marne d’Autreppe; Marnes herviennes à gyrolilhes; Tourtia de Tournai; Wealdien (?) dans le ciment fer¬ rugineux (salbandes de filons métallifères), à Baelen; Wealdien (?) dans l’argile jau¬ nâtre, aveclimonite, de Ramelot. Lias de Lamorteau, Mont Quin- tin, Harnoncourt, Athus, Au- bange et Orval. — 294 — Terrains primaires. (Dans une roche phtanitique ca- \ verneuse (en petits globules), { carbonifère, à Visé ; jDans le calcaire à polypiers de ( diverses régions (1). 6 juin 1884. (*) Il faut ajouter à cette énumération, les nouveaux gisements de la Hesbaye, dont la découverte par MM. Lohest, Francken et Pasque est annon¬ cée au procès-verbal de la dernière séance, qui nous parvient à l’instant. Annales (Bull.) de la Soc. Géol. de Belgique, t. XII, p. CXXIX, 1884. RECHERCHES SUR LES POISSONS DES TERRAINS PALÉOZOÏQUES DE BELGIQUE. POISSONS DE l’AMPÉLITE ALUNIFÈRE, DES GENRES CAMPODUS, PETRODUS ET XYSTRACANTHUS , FAR LOHE8T, INGÉNIEUR HONORAIRE DES MINES, ASSISTANT DE GÉOLOGIE A L’UNIVERSITÉ DE LIÈGE. CAMPODUS AGASSIZIANUS, L -G. de Koninck (<). PL III, fig. 4. 2, 3 et pi. IV, fig. 4 et 4. Du genre Campodus on ne connaissait jusqu’à présent qu’un seul échantillon fort incomplet et mal conservé (8). Ce spécimen a été décrit et figuré par M. De Koninck en 1842. Tout récemment, j’ai pu recueillir à Chockier un nouvel échantillon du même genre, possédant un grand nombre de dents bien caractérisées. Gomme ce fragment permet de reconstituer en partie l’arrangement des dents de la mâchoire du genre Campodus , M. le professeur De Koninck m’a engagé à compléter la description de ce genre donnée par lui jadis. (*) Description des animaux fossiles qui se trouvent dans le calcaire carbo¬ nifère de Belgique, page 647. Atlas, pl. LV, fig. I. (2) Une partie de cet échantillon est au British Muséum, l’autre, au musée, de l’École des mines à Paris. — 296 Les dents du genre Campodus, pi. 3, fig. 1, 2, 3, sont allongées, droites ou légèrement courbes. La hauteur de la couronne est approximativement égale à celle de la ra¬ cine ; la région moyenne, en général, est plus élevée que les extrémités. Ces dents sont formées de cinq à douze mame¬ lons coniques, un peu allongés dans un sens transversal à celui de la longueur de la dent, et réunis entre eux par une surface concave. Vers le milieu de la dent, les mame¬ lons sont plus épais et l’espace qui les sépare est égale¬ ment plus considérable que près des extrémités. Le diamètre longitudinal est relevé par une arête mé¬ diane. De cette arête partent de petites rides perpendicu¬ laires ou légèrement obliques. De distance en distance, de chaque côté de l’arête médiane de la dent, on remarque des rides transversales beaucoup plus fortes. Ces rides forment les arêtes médianes des mamelons. Si ces rides sont per¬ pendiculaires à la longueur de la dent et placées dans le prolongement l’une de l’autre, le mamelon est bien carac¬ térisé. C’est ce qui a toujours lieu pour les trois mamelons centraux : le sommet de ces mamelons est alors formé par le point d’intersection de deux arêtes perpendiculaires. Mais, vers les extrémités, ces rides, au lieu d’être perpen¬ diculaires à l’arête médiane, la coupent obliquement et se présentent comme si elles étaient une ramification de celle-ci. On peut distinguer trois sortes de rides : les rides prin¬ cipales, qui forment l’arête médiane et les arêtes des ma¬ melons. Sur celles-ci viennent se greffer de petites rides secondaires; et à la loupe on peut encore apercevoir des rides collatérales. Sur certaines dents, l’usure a fait dispa¬ raître les rides supérieures. Le sommet des cônes a dans ce cas un aspect lisse. La couronne de la dent surplombe un peu la racine, comme on l’a observé chez la plupart des Cestraciontes. — 297 La racine paraît formée d’un tissu spongieux, beaucoup moins dense que celui de la couronne. La base de la racine est plane ou légèrement concave; elle coupe à angle droit les faces latérales. Structure microscopique. — La structure intime de la dent est particulièrement remarquable. De même que chez les poissons plagiostomes , toute l’épaisseur de la dentine est traversée par de petits canaux sinueux, disposés dans un sens normal à la surface de la dent. Ces canaux pren¬ nent naissance dans les espaces celluleux situés à la base de la couronne. Ce sont les canaux médullaires; ils servent à la nutrition de la dent et ont une grande analogie avec les canaux de Havers du tissu osseux. Lorsque l’émail est enlevé de la surface de la dent, on peut voir à l’œil nu les orifices de ces canaux. Ils présentent en coupe une section circulaire et paraissent plus rapprochés au centre de la dentine qu’à la périphérie. Ils sont en partie remplis d’une matière noire amorphe. Sous le microscope, ils paraissent d’un noir très foncé. Dans une section transverse verticale, faite par le milieu d’un mamelon, les canaux médullaires divergent du centre vers la périphérie. Ce fait est cause que, dans une section horizontale, les canaux du centre présentent une section circulaire et ceux des bords, une section elliptique. Vers la base de la couronne, il arrive que les canaux médullaires s’anastomosent entre eux sous un angle très aigu. Tout autour des canaux médullaires partent, dans une direction perpendiculaire, une grande quantité de canali- cules beaucoup plus minces et plus ramifiés. Ils ont reçu le nom de tubes calcifères (Owen, Agassiz) ; on les appelle aujourd’hui canalicules dentaires. Cescanalicules rayonnent dans tous les sens à partir du canal médullaire, et lui donnent en coupe horizontale un aspect finement étoilé. Dans une coupe horizontale faite près de la surface de — 298 — la dent, fig. 5, pl. 4, chaque canal médullaire, accompagné de ses canalicules dentaires, paraît former un système isolé ; c’est-à-dire que les canalicules appartenant à un canal médullaire ne s’anastomosent pas avec ceux des canaux médullaires voisins. Dans une section horizontale faite plus près de la racine, pl. 4, fig. 6, chaque système de canal médullaire et de canalicules paraît sous le microscope limité par un contour foncé, sensiblement hexagonal. Il résulte de là que chaque canal médullaire paraît former un système à part, entouré à la base d’une cloison hexagonale. Chez la plupart des autres cestraciontes, au contraire, la dentine est traver¬ sée en tous sens par les ramifications des canalicules dentaires. Cette différence constitue un fait important, puisqu’elle permet de distinguer le genre Camp o dus des genres voisins. L’émail des dents de Campodus est très mince et très brillant. Sur les échantillons dont j’ai disposé pour faire des coupes , sa ténuité était si grande que je n’ai pu le conserver dans mes préparations, de sorte que les canaux médullaires paraissent aboutir à la surface. On peut cepen¬ dant supposer qu’id, comme chez tous les vertébrés, l’émail formait un tissu d’une nature particulière, composée de prismes très ténus, très rapprochés, perpendiculaires à la surface de la dent. Sur les dents de Campodus à la surface desquelles l’émail est conservé, il présente à la coupe un aspect finement chagriné. Rapports et différences. — L’opinion de M. De Koninck, considérant le genre Campodus comme devant appartenir à l’ordre des Placoïdes, remonte à 1848. En comparant d’une manière générale les genres des poissons plagios- tomes au genre Campodus , on voit que ceux qui possèdent le plus d’affinité avec ce dernier genre sont les genres — 299 - Orodus , Lophodus , /lcrorfns et Hybodus. Les deux premiers se rencontrent dans les terrains primaires, les deux autres dans les terrains secondaires. On sait, en outre, que le genre Acrodus des terrains secondaires correspond au genre Orodus des terrains primaires. Le genre Campodus diffère du genre Orodus par la pré¬ sence de mamelons bien accentués; il s’écarte du genre Lophodus par l’existence d’une arête médiane ramifiée; il est loin d’offrir, comme le genre Hybodus, des mamelons coniques, élevés, parfaitement isolés. Enfin, il est bien caractérisé par sa structure microscopique. A l’examen, la coupe transversale d’une dent d 'Hybodus (!) laisse apercevoir un aspect général très différent d’une section analogue d’une dent de Campodus. Dans le genre Hybodus , en effet, au lieu de monter verticalement dans l’intérieur de la dentine, comme chez les Campodus , les canaux médullaires s’anastomosent et divergent sans ordre dans tous les sens. La structure intime des dents des genres Cestracion , Psammodus , Orodus , Lophodus est beaucoup plus voisine de celle des Campodus. Cependant, dans tous ces genres, les canaux médullaires sont relativement beaucoup plus minces et plus rapprochés; les canalicules dentaires se ramifient davantage. L’espace qui existe entre les différents canaux médullaires est traversé par les ramifications des canalicules dentaires. Nous avons vu, au contraire, que dans le genre Campodus, chaque canal médullaire, accom¬ pagné de ses canalicules dentaires, paraît former un système à part, isolé Nombre et disposition des dents. — Afin de faciliter l’étude suivante, j’ai fait figurer, d’après Owen (2), la mâchoire supérieure du Cestracion Philippi de Port (*) ÀGASSiz. Poissons fossiles, vol. III, pi. M. (9 Owen. Odontography. Atlas, pl. 41, — 300 — Jackson. La disposition des dents de la mâchoire infé¬ rieure est la même que celle de la mâchoire supérieure. Dans le genre Cestracion, de même que chez les poissons pla- giostomes, les dents sont en gé¬ néral complètement indépendan¬ tes du squelette. Les dents des squales jouissent d’une grande mobilité; elles se dressent sur leur base et présentent leurs tranchants à ceux de la mâchoire opposée. Dans le genre Cestracion , la mobilité des dents est limitée. Les dents sont insérées en séries obliques, de manière que leur diamètre longitudinal corresponde à celui de l’os maxil¬ laire. Les rangées formées par les dents ne sont pas exactement verticales; elles convergent vers l’intérieur de la gueule et forment des séries héliçoïdes, disposées en éventail. La ligne qui joint les sommets des dents d’une même série, est une ligne courbe, tournant toujours sa convexité vers le milieu de la partie antérieure de la m⬠choire. Le nombre des dents d’une série est variable. Dans les séries antérieures, les dents sont au nombre de 13 ou 14; dans les séries principales, leur nombre est de 6 ou 7 pour la mâchoire supérieure et de 7 ou 8 pour la mâchoire inférieure. La forme des dents varie également dans une large pro¬ portion. Les dents antérieures sont petites et taillées en cône; leur conicité diminue à mesure qu’on s’écarte du bord antérieur de la mâchoire. Vers le milieu de celle-ci, le sommet du cône s’est transformé en une arête longitu¬ dinale qui règne sur toute la longueur de la dent. Les — 301 - dents postérieures sont les plus plates. La position d’une série, par rapport à l’autre, est telle qu’une dent de la série postérieure vient toujours s'intercaler entre deux dents de la série antérieure. L’échantillon figuré pi. 3, fig. 2, quoique fort désagrégé, permet cependant de saisir d’une manière indubitable les analogies intimes qui existent, pour la disposition des dents, entre le genre Cestracion et le genre Campodus. Toutes les dents figurées sur cet échantillon appartiennent certainement à la même mâchoire, puisque toutes se pré¬ sentent d’une manière analogue, la racine engagée dans le calcaire. Ce qui frappe dès l’abord, c’est la présence de quatre séries bien accentuées, désignées par les lettres a, b, c, d. Si l’on compte les dents de chacune des séries, on remarquera qu’elles sont au nombre de cinq dans les séries a, b , c et qu’il s’en trouve six dans la série d. Pour dégager l’échantillon, j’ai été obligé de faire dis¬ paraître une série paraissant avoir également six dents. Cette série / s’enfonçait en partie sous la série c et est encore reconnaissable actuellement par les sections hori¬ zontales des extrémités des dents. La forme générale des dents, plus longue que large, leur nombre relativement restreint dans chaque série, montrent que nous sommes ici en présence de séries principales. Le nombre des dents dans chaque série se rapproche sensiblement de celui des séries des Cestracion. Ce nombre varie de 5 à 6 dans notre échantillon : il est de 6 ou 7 dans la mâchoire supérieure du Cestracion g t paraît être de 5 ou 6 dans le genre Hybo dus (i). Sur les échantillons figurés par Agassiz, on compte 6 ou 7 dents dans chaque série pour Y Acro dus nobilis et 4 ou 5 pour YAcrodus Anningiae (2). (*) Owen. Odontography , pl. 44, fig. 4. (2) Agassiz. Poissons fossiles, atlas, pl. 24 et pl. 22, fig. 4. — 302 - D’après la forme et le nombre des dents dans les séries, on peut donc voir que le genre C amp o dus se rapporte au type du Cestracion Philippi , auquel nous le comparons. Nous admettons en ce qui concerne les séries de dents, que leur disposition chez les Camp o dus doit également se rapprocher d’une manière sensible de la disposition de celles du Cestracion. Sur notre spécimen, pi. 3, fig. 2, on remarquera d’abord que, dans chacune de ces séries, les axes longitudinaux des dents sont alignés parallèlement entre eux. Cette ob¬ servation nous amène à pouvoir considérer la position relative des dents comme bien conservée dans chaque série. Les séries c et f affectent des courbures symétriques et opposées aux courbures des séries a, b, d. Il est donc aisé d’admettre que l’axe médian de la m⬠choire passe de telle sorte qu’il laisse d’un côté les trois séries a, b , d et de l’autre, les séries c et f. Nous arrivons à envisager comme bien conservée la position relative des dents dans chaque série, et comme non déformée, la courbure affectée par chacune d’elles. Il est certain, d’autre part, que la position relative d’une série à l’autre, telle qu’elle se montre sur notre spécimen, n’est pas la vraie disposition qui existait pendant la vie de l’animal. Nous allons démontrer ce fait en nous basant de nouveau sur les analogies du Campodus et du Cestra¬ cion Philippi. Examinons l’échantillon figuré pl. 3, fig. 2. La petite série b paraît n’avoir aucune relation avec ses voisines. Il en est de même des deux dents se trouvant à la réunion des séries a, 6, c, alignées dans un sens trans¬ versal à celui de ces séries. La rangée c, tout en présentant une courbure symétrique et opposée de la série a, ne peut cependant être regardée comme son équivalente, les di¬ mensions des dents étant beaucoup plus faibles. — 303 — La série d, quoiqu’alignée parallèlement à la série a, ne lui est pas non plus immédiatement consécutive. Gela est prouvé par la direction de la série a, plongeant sous la série d, et par la brusque décroissance entre les dents de cette série et celle de la rangée a. On voit en outre que les dents de la série d ne sont pas intercalées dans les intervalles qui existent entre les extré¬ mités des dents de la série a, ce qui a toujours lieu chez les poissons cestraciontes. Il ne paraît guère possible de distinguer sur notre échantillon si l’on a affaire à la mâchoire inferieure ou supérieure de l’animal. Il importerait cependant de pou¬ voir indiquer le côté bon à prendre comme antérieur ou comme postérieur. Ce point, tout obscur qu’il soit, peut s’éclaircir si l’on admet que l’alignement des dents dans chaque série n’a pas été déformé. Dans le genre Cestracion , on le sait, la courbure des séries est telle que la convexité regarde toujours le bord antérieur de la mâchoire. Sur l’échantillon, pl. 3, fig. 2, il est hors de doute que l’axe médian de la mâchoire passe entre les séries a et c ; on n’a donc que deux manières d’envisager la question : ou le côté correspondant à la petite série b est antérieur, ou il est postérieur. La première hypothèse s’écarte d’elle-même, car on aurait alors des séries tournant leur convexité vers la partie postérieure de la mâchoire, disposition qui n’a lieu pour aucun poisson dont les dents sont disposées en séries obliques (*). La seconde hypothèse est probable. Pour en saisir l’exactitude d’une façon plus complète encore, il suffira de reprendre à part l’alignement de chacune des séries a, 6, c, d, f et de la comparer aux lignes des séries (*) Dans des poissons dipnoïques, tels que le Dipterus et le Ctenodus, ees carènes, qui sont en réalité formées d’une série de petites dents, tournent toujours leur convexité vers le bord antérieur de la mâchoire. — 304 — du Cestracion. On verra alors clairement que la seule interprétation convenant à notre spécimen est de consi¬ dérer la.’ série comme antérieure. La forme des dents, assez variable dans le genre Cam¬ pa dm, confirme encore davantage cette manière de voir. La figure de la mâchoire d 'Acrodus nobilis du musée de Bristol (*), montre distinctement que les dents des séries antérieures sont les plus courtes et les dents des séries postérieures, proportionnellement les plus longues et les moins larges. Prenons dans la série a de notre échantillon le rapport entre la largeur et la longueur des dents, nous constatons qu’il est comme 1 : 2 pour la série d et comme 1 : 3 pour les séries a et b. Nous sommes donc porté à considérer la série d comme antérieure aux deux autres. Variation de la forme des dents. — Les dents de notre échantillon présentent toutes à l’examen les mêmes carac¬ tères généraux. Le rapport de leurs dimensions peut varier considérablement. Nous avons fait figurer, vues à la loupe, pl. 3, fig. 3, deux dents d’une nature spéciale et d’un intérêt particulier. Trouvées dans le même rognon et appartenant vraisemblablement au même individu, elles ont avec celles de la fig. 1 des différences notoires. La dent fig. 3, pl. 1 montre 13 cônes d’égale grosseur, séparés par des intervalles égaux. Sa longueur paraît avoir 6 fois sa largeur, tandis qu’elle ne l’a que 3 à 4 fois en moyenne dans les autres dents. Continuant à nous baser sur les analogies du Campodus avec les genres Cestracion et Acrodus, nous considérons ces dents très longues et pres¬ que plates comme les plus postérieures. Les dents figu¬ rées dans l’ouvrage de M. De Koninck (2) sont également des dents occupant une position reculée dans la mâchoire. PCAgassiz.' Poissons fossiles, atlas, vol. 3, pl. 21, fig. 1. (2) description, des animaux fossiles qui se trouvent dans le calcaire car¬ bonifère de Belgique. Atlas, pl. L V, fig. 1. — 305 — Il nous sera donc possible à présent de nous faire une idée assez complète de la mâchoire du Camp o dus. Dans ce genre, les dents se trouvaient alignées en séries au nombre 5 ou 6 dans chacune d’elles. La disposition de ces séries était vraisemblablement analogue à la dispo¬ sition des séries du Cestracion. La variation des dents se fait en sorte que les petites dents longues et à arête supé¬ rieure horizontale, composaient les dents les plus posté¬ rieures. Les dents des rangées moyennes, offrant un cône central plus élevé que les autres et les dents proportion¬ nellement les plus courtes formaient les dents antérieures. Quant aux représentants des petites dents difformes, coniques, à pointe obtuse et caractérisant la partie anté¬ rieure de la mâchoire du Cestracion , fig. 2, pi. 4, ils ne figureraient pas sur notre échantillon. En se reportant au diagrammme fig. 7, pi. 3, on verra d’une façon distincte que la partie antérieure de la mâchoire doit réellement faire défaut au spécimen que nous décrivons. J’ai cependant recueilli dans le même rognon une très petite dent difforme et conique, pl. 4, fig. 1. En me fon¬ dant sur les analogies qu’elle présente avec les dents qui caractérisent la partie antérieure de la mâchoire chez les poissons voisins du Camp o dus } je puis conclure avec quelque certitude que cette dent est une des dents anté¬ rieures de ce dernier genre. SUR LA RECONSTITUTION DE LA MACHOIRE DE L’AGASSIZODUS VARIABILIS (*). Sous le nom <¥ Agassizodus variabilis , MM. St. John et Worthen ont décrit un échantillon magnifique, provenant du terrain houiller supérieur ( upper coal measures) du ( 1 ) St. John et Worthen. Palæontology of Illinois, 1870, vol. VI, pages 313-321, pl. 8, fig. 1-22. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 20 — 306 - pays des Osages dans le Kansas. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les échantillons figurés pl. 8, pour reconnaître que le genre Agassizodus n’est autre que le genre Cam- podus , établi depuis 1848 par M. L.-G. De Koninck. Les dents de V Agassizodus variabilis ne diffèrent de celles du Camp o dus Agassizianus que par un nombre plus considérable de rides transversales à l’arête médiane de la dent. Les mamelons produits par ces rides étaient, comme nous l’avons vu, de 5 à 7 sur les dents des séries principales du Campodus Agassizianus ; ils s’étendent de 13 à 16 sur celles des séries principales de Y Agassizodus variabilis. Certains échantillons, considérés par MM. St. John et Worthen comme appartenant au genre Agassizodus, offrent une ressemblance encore plus intime avec nos spécimens de Campodus. Je n’hésiterai guère à rapporter au Campodus Agas¬ sizianus la dent isolée, figurée dans la Palœontology of Illinois , pl. 8 , fig. 23 et décrite par MM. St. John et Wor¬ then sous le nom d 'Agassizodus Virginianus. Quant à la forme et à la grandeur, les dents varient d’une façon ana¬ logue sur les spécimens belge et américain. En effet, sur l’échantillon décrit sous le nom d’ Agassizodus, nous re¬ marquons des dents difformes et coniques, semblables à celles de la fig. 1 , pl. 4, des dents où l’arête médiane supé¬ rieure est sensiblement horizontale, comme sur celles de notre figure 3, pl. 3, et des dents formant des séries prin¬ cipales dont le cône médian est plus prononcé et où l’arête médiane supérieure forme un angle obtus, semblable à celui observé sur celles des figures 1 et 2, pl. 3. Le spécimen du Kansas possède, dans chacune des séries, un nombre de dents supérieur à celui que nous observons sur notre spécimen de Campodus. Chaque rangée principale du Campodus Agassizianus — 307 — paraît avoir 6 ou 7 dents, le nombre est porté de 13 à 15 pour les séries principales de YAgassizodus varinbitis. Cette notable différence du nombre, entre les dents des séries, établit-elle une raison suffisante pour distinguer les deux genres l’un de l’autre ? Je ne le pense pas. Dans les terrains paléozoïques, il est si rare de rencontrer des débris fossiles permettant de constater la disposition des dents dans la mâchoire de l’animal, qu’on a toujours caractérisé les genres et les espèces par la forme extérieure des dents. Un écart dans le nombre des dents composant les séries ne peut donc constituer qu’un caractère spécifique et non générique. Mon échantillon du Campodus, fig. 2, pl. 3, est d’ailleurs trop incomplet pour m’autoriser à répondre du nombre exact des dents comprises dans les séries de la mâchoire appartenant à ce poisson. Les arguments qui m’ont servi à rapporter le Campodus Âgassizianus au groupe des cestraciontes, peuvent égale¬ ment s’appliquer tous à YAgassizodus de MM. St. John et Worthen. On se rendra même un bien meilleur compte des rapports intimes qui unissent les deux genres, en observant la figure du spécimen américain. Loin de présenter, comme les squales et les raies, des dents affectant toutes sensiblement la même forme, la m⬠choire de YAgassizodus nous en montre qui, selon la place qu’elles occupent, offrent des différences exactement en rapport avec celles du Cestracion Philippi (1). D’après Agassiz, le trait caractéristique de la mâchoire des cestraciontes s’affirme par la présence d’une série de grandes dents formant bourrelet, située vers le milieu du côté de la mâchoire (*) ; or, cette série est si nettement (b V. plus bas, p. 309, f. 2. (2) Agassiz, 1. c., livre III, p. 84. — 308 — représentée sur l’échantillon de MM. St-John et Worthen, qu’elle a constamment servi de point de repère à la des¬ cription que ces savants ont faite de leur spécimen. Au reste, le faciès général des dents, leur variation de forme et de grandeur, leur disposition en séries, la pré¬ sence d’une série de grandes dents, tous ces faits réunis nous démontrent nécessairement que VAgassizodus varia - bilis doit être rangé dans le groupe des cestraciontes. Pour faciliter l'intelligence des notes qui vont suivre, j’ai fait figurer ci -contre, fig. 1, un dessin réduit de l’échan¬ tillon à' Agassizodus variabilis . Voici l’interprétation donnée par MM. St-John et Worthen à leur spécimen. L’échantillon est brisé en deux fragments A B et B G. Ces fragments appartiendraient tous deux à la mâchoire inférieure de l’animal. Le premier fragment A B représen¬ terait environ les 2/3 postérieurs de la branche gauche de la mâchoire; le second fragment B G serait le prolongement de A B et posséderait un petit nombre de dents appartenant à la branche droite. Le bord ABC composerait le bord intérieur, les séries du côté A étant postérieures, et celles du côté G antérieures. Le dessin fig. 3, placé en dessous, représentant la recon¬ stitution de la mâchoire de Y Agassizo dus selon les auteurs américains, aidera à mieux saisir le sens de leur inter¬ prétation. Lorsque, pour la première fois, j’ai examiné l’échantillon figuré sous le nom d’Agassizodus variabilis , je me suis demandé si la juxtaposition des deux fragments A B et B G était bien légitime. Ges deux fragments ont bien été recueillis dans la même localité, mais, de l’avis de MM. St-John et Worthen, ce fut à des époques différentes. L’espace vide, qui existe sur la planche au point de réunion des deux fragments, indique évidemment que leur cassure ne se rapporte pas. - 309 — Fig 4. Fig. 4. Diagramme montrant la disposition des dents de la mâchoire de VAgassizodus variabilis, St John et Worthen. Réduction au 4/40 de l’échan¬ tillon figuré, Palœontology of Illinois, vol. VI, pl. 8, fig. 4. Fig. 2. Diagramme indiquant la disposition des dents chez le Ceslracion Philippi. Fig. 3. Diagramme indiquant la reconstruction de la mâchoire de VAgas- sizodus variabilis. Reproduction de la figure 22, pl. 8, Palœontology of Illi¬ nois, - 310 - N’ayant pas les spécimens américains à ma disposition, je n’insisterai pas davantage sur ce point, et je considére¬ rai comme légitime la juxtaposition des fragments A B et B C, telle qu’elle est reproduite dans la pl. 8, fig. 1 de la Palœontology of Illinois. J’espère toutefois démontrer que le mode de reconstitution proposé est incompatible autant avec les observations qu’on peut faire sur le dessin de l’échantillon américain, qu’avec les déductions théoriques qu’on peut tirer de la connaissance de la mâchoire des pois¬ sons fossiles les plus voisins du genre Campodus. Lorsqu’on examine les mâchoires des poissons cestra- ciontes actuellement connus, on est frappé de l’analogie complète qui existe entre les spécimens fossiles et la m⬠choire du Cestracion Philippi. Ce fait avait paru d’une grande importance à Agassiz ; il fait cette observation à plusieurs reprises souvent il s’appuie sur cette considé¬ ration pour déterminer la place qu’occupe dans la mâchoire une dent isolée. Nous savons que le Campodus , par la disposition et la forme de ses dents, aussi bien que par leur structure -microscopique, appartient évidemment à la famille des cestraciontes. Il est donc à supposer que la forme générale de sa mâchoire offrira une certaine analogie avec celle de ses proches. Or, la reconstitution de MM. St-John et Wor- then la fait différer complètement de ce qui existe chez les animaux du même ordre. Les têtes des poissons cestraciontes sont longues, les deux branches de la mâchoire font entre elles un angle aigu. Telle qu’elle est reconstituée par les auteurs américains, la tête de V Agassizodus est large, l’angle des deux parties de la mâchoire est très obtus, et encore cet angle se trouve- t-il, dans le dessin de reconstitution, moins obtus que la (4) Agassiz. Poissons fossiles. Livre III, pp. 98, 105, 148. — 311 comparaison avec le spécimen ne l’exigerait; les auteurs supposant que, sur le spécimen, la compression a considé¬ rablement déplacé l’axe médian de la mâchoire. MM. St- John et Worthen admettant les affinités indiscu¬ tables établies entre les dents d’A crodus, d ’Hybodus et de Cestracion d’une part, et celles de Y Agassizodus d’autre part, on s’étonnera qu’ils aient assigné à ce dernier genre une mâchoire aussi différente de celle des types qui s’y rapportent. Il leur a fallu remonter jusqu’aux raies du genre Trigon , pour y chercher quelque chose d’appro¬ chant. Or, les dents des raies n’ont rien de commun avec celles du Campodus ou de Y Agassizodus. Si j’acceptais la reconstitution proposée par ces paléon¬ tologistes, je me placerais alors en face d’une étrange anomalie dans le groupe des cestraciontes. Ces écarts sont hors des procédés habituels de la nature. Des dents analogues, présentant des variations semblables de forme et de grandeur, se disposant de la même façon dans la mâchoire, sont au contraire un garant de l’analogie de la forme des mâchoires. Cette considération générale suffirait au besoin à faire rejeter toute possibilité d’une reconsti¬ tution telle que la donnent MM. St-John et Worthen. Lorsque l’on compare le dessin de la mâchoire d' Agas¬ sizodus avec la reconstitution proposée, on peut remar¬ quer que la courbure et la longueur des séries telles qu’elles étaient indiquées sur l’échantillon ont été singulièrement modifiées dans la reconstitution. Sur le dessin ( Palæonto - logy of Illinois , vol. VI, pl. 8, fig. 1), toutes les séries varient peu de longueur. La plus petite de ces séries a environ en longueur les 2/3 de la plus grande. Dans leur reconstitution, fig. 3, p. 309, MM. St-John et Worthen donnent pourtant à la série principale une longueur dépassant de quatre fois celle des petites séries antérieures. Les séries postérieures, au lieu de prendre naissance, — 312 - comme l’indiquerait l’échantillon, sur la même ligne que les séries antérieures, se trouvent occuper une position beaucoup trop inférieure. Ces inexactitudes ont sans doute pour but de donner à la mâchoire reconstituée une appa¬ rence plus anguleuse que ne l’eût permis une reproduction exacte de la longueur des lignes des séries indiquées sur l’échantillon, fig. 1, pl. 8 de la Palœonlology of Illinois. Cette manière de faire est d’autant moins rationnelle que les séries de dents, dans la partie de la mâchoire con¬ sidérée comme postérieure par MM. St-John et Worthen, paraissent occuper leur position normale et ne sont nulle¬ ment déplacées. Examinons, en effet, la mâchoire d’un cestracionte vivant. Nous remarquons que la disposition d’une rangée de dents, par rapport à celle qui la précède, est telle que chaque dent d’une rangée est intercalée dans l’intervalle qui existe entre deux dents correspondantes de la rangée précédente. Nous voyons également qu’aucun intervalle n’existe entre deux rangées de dents, mais que toutes ces rangées sont contiguës et alignées suivant des lignes courbes un peu divergentes. Si nous recherchons la présence de ces caractères sur la mâchoire fossile de Y Agassizodus, nous les retrouvons sur la majeure partie du spécimen. Un intervalle, assez consi¬ dérable d’ailleurs, existe entre la série a et ses voisines. Nous pouvons conclure que, seule, cette série a est déplacée. L’hypothèse d’une déformation plus considérable n’est pas justifiée par l’examen du spécimen fossile. Cette légère déformation nous empêche cependant de nous faire, par le simple examen du fossile, une idée bien exacte de ce qu’était, du vivant de l’animal, cette partie du Campodus ( Agassizodus ). Nous pouvons obvier à cet inconvénient. Prenons sur trois calques le contour des séries de la 313 — partie AB, fig. 3, p. 303, celui de la série a rectifié et celui des dernières séries de BG. Après avoir découpé ces contours, rapprochons-les. Ceci revient à rapprocher les séries de dents du spécimen. Nous avons ainsi un dessin aussi exact que possible de ce que pouvait être ce fragment de mâchoire durant la vie de l’animal. Si nous comparons ce dessin à la figure reconstituée de VAgassizodus , nous nous apercevons qu’il n’y ressemble guère : en rapprochant les calques, il est impossible de faire coïncider la série b avec la symphyse, ainsi que les auteurs le font dans leur reconstitution. Pour pouvoir supposer que le spécimen d'Agasdzodus, fig. 1, p. 309, ait appartenu à un poisson possédant une mâchoire semblable à celle de la fig. 3, p. 309, il faudrait admettre des déformations considérables de la longueur, de la courbure et de la position des séries de l’échantillon Nous avons vu que ces hypothèses de défor¬ mation ne s’accordent pas avec un examen attentif du spécimen. MM. St-John et Worthen tentent cependant une explication. Ils supposent qu’une pression, ayant aplati la mâchoire de V Agassizodus, aurait fait dévier la ligne de la symphyse. En admettant que la mâchoire de VAgassizodus fut primitivement bombée, ce qui n’est cependant pas prouvé, nous ferons remarquer qu’une compression, ayant pour effet d’aplanir cette mâchoire, sans écarter les séries, ne pouvait nullement altérer la direction de la symphyse et l’angle de celle-ci avec les séries voisines. On peut encore se rendre compte par d’autres preuves de l’inexactitude de la reconstitution fig. 3, p. 309. Chez tous les poissons, la partie antérieure de la m⬠choire est taillée en demi-cercle. Le contour du bord exté¬ rieur de la mâchoire est donc plus étendu que celui du bord intérieur; les séries de dents reliant les deux bords entre eux, il en résulte que les dents les plus larges d’une série aboutissent nécessairement au bord extérieur d@ — 314 — la mâchoire, et les plus courtes au bord intérieur. La courbure de la mâchoire sera même d’autant plus accen¬ tuée qu’il existera une différence de longueur plus considé¬ rable entre les dents antérieures et postérieures d’une même série (1). Il y a lieu de s’étonner que MM. St-John et Wor- then aient pu considérer le bord BG comme bord intérieur de la partie antérieure de la mâchoire. Dans chaque série, en effet, les dents du côté BG sont toutes plus longues que celles du côté opposé, et si l’on suit L’allure des séries considérées comme antérieures par M M. St-John et Worthen, il devient matériellement impossible de partager leur opi¬ nion. Il faut donc chercher une nouvelle interprétation de l’échantillon d 'Agassizodus. Voici celle que je propose. Admettons, avec MM. St-John et Worthen, que le spé¬ cimen représente la branche gauche de la mâchoire infé¬ rieure. Gonsidérons seulement le côté A comme antérieur et le bord ABC comme extérieur, puisque j’ai démontré plus haut qu’il ne peut être pris autrement; on arrive ainsi à avoir une physionomie générale de mâchoire presque identique à celle du Cestracion. Tout, d’ailleurs, tendait à ce rapprochement. L’affinité existant entre YAgassizodus d’une part, et d’autre part, le Cestracion Philippi et les Acrodus , portait à en conclure la ressemblance de la mâchoire de YAgassizodus avec celle de ces derniers types. Que l’on regarde attenti¬ vement le diagramme de la mâchoire du Cestracion , fig. 2, p. 309, on le retrouvera entièrement dans la mâchoire de YAgassizodus variabilis , fig. 1, p. 309. Les petites dents antérieures seules manquent dans l’échantillon, et cette lacune s’observe également sur les (*) Vers le milieu du côté de la mâchoire, si la courbure vient à changer de sens, c’est l’inverse qui a lieu. On observe ce fait chez le Cestracion. — 315 — mâchoires les plus complètes de cestraciontes fossiles (*-). Dans le meme bloc renfermant le spécimen d’Agassizodus, MM. St- John et Worthen ont d’ailleurs recueilli un certain nombre de petites dents difformes et taillées en cône obtus, qui sont représentées par les figures 16, 17, 18, 19 de la pl. 8, Paiœontology of Illinois , vol. VI. Dans l’impossibilité de leur assigner une place convenable dans la reconstitution de la mâchoire inférieure, ces auteurs supposent que ces dents doivent appartenir à la mâchoire supérieure; mais celle-ci serait alors différente de l’autre, ce qui serait contraire à ce qui s’observe chez les poissons cestraciontes. Dans notre interprétation, au contraire, ces dents trouvent parfaitement leur place en les considérant comme dents antérieures de la mâchoire (2). Mon opinion s’appuie encore sur d’autres preuves. Chez les poissons cestraciontes, les séries de dents tournent toujours leur convexité vers la partie antérieure de la mâchoire. La même particularité se remarque chez les raies où l’alignement des séries est discernable et en général chez tous les poissons dont les dents peuvent être considérées comme alignées en séries courbes. D’après la reconstitution de MM. St-John et Worthen, toutes les séries tourneraient leur concavité vers la partie antérieure de la mâchoire, et c’est peut-être pour remédier à cet inconvé- (*) M. le docteur J. Fraipont, assistant de zoologie, a eu l’obligeance de me montrer tous les poissons du musée de zoologie de Funiversite de Liège qui pouvaient m’aider dans mes recherches. J’ai pu remarquer qu’il fallait, pour ne pas détacher les dents antérieures, manier les mâchoires des Gestracion avec précaution. Les dents des séries principales, au contraire, sont fortement atta¬ chées. Ce fait expliquerait peut-être l’absence des dents antérieures en place dans les mâchoires fossiles des cestraciontes. (2) In figures 15, 16 and 17, pl. 8, we may possess représentatives of teeth pertaining to the extreme posterior rows of the upper jaw, since lhe rnandibular specimen from Kansas affords no similar teeth . Pal. of 111. t. VI, p. 321. — 316 — nient que les honorables paléontologues américains, au lieu de s'en tenir à la courbure des séries indiquée sur l’échantillon, l’ont modifiée dans leur reconstitution en alignant les dents suivant des courbes sinusoïdes. Dans l’interprétation que je viens d’exposer, toutes les séries tournent au contraire leur convexité vers la partie anté¬ rieure de la mâchoire et se conforment ainsi à la loi générale. N’ayant pas sous les yeux les échantillons américains, je n’entends nullement prétendre que ma manière de voir soit indiscutable. Un doute me reste. Le fragment AB, fig. 1, p. 309, est* il bien le prolongement de BG ? Si cette réunion des deux fragments était discutable, on pourrait présenter d’autres solutions de la question. Je ne crois pas utile de les examiner. J’ai surtout cherché à démontrer que les poissons du genre Agassizodus , synonyme du genre Campodus , appartiennent au groupe des cestraciontes et n’ont pas une mâchoire semblable à celle de la fig. 3, p. 309. DU GENRE PETRODUS, Mc Coy. 1848 («) Ostinaspis ? H. Trautschold, 1874 (2). Je n’ai rien à ajouter aux caractères extérieurs de ce genre, tels qu’ils ont été donnés par M. Mac Coy et M. De Koninck (5), mais les spécimens de Petrodas ayant donné lieu à des interprétations différentes, je me permettrai d’indiquer les résultats que j’ai obtenus par l’étude de cette question. P) Annals and Magazine of Natural History , 2e série, t. II, p. 132. (*) Fischreste aus dcry devonischen des gouvernements Tula, p. 22. (5) faune du calcaire carbonifère delà Belgique, vol. I, p. 36; 1878. — 317 — La discussion a pour objet de savoir s’il faut considérer ces échantillons comme dents de la mâchoire ou comme plaques cutanées. Mac Coy les a décrits comme dents de la mâchoire; son interprétation se basait sur l’analogie de certaines dents antérieures des cestraciontes avec les dents de Petrodus. On s’en rendra compte en examinant les fig. 1 et 2, pi. 4. M. Trautschold, s’appuyant sur la structure microsco¬ pique, les considère comme des plaques cutanées et propose le nom d'Ostinaspis (4) pour les types de ce genre. Cet auteur n’a pas figuré de coupe microscopique de Petrodus. Au point de vue embryologique, les tubercules cutanés et les dents de la mâchoire ont une origine identique, leur structure intime est assez semblable (2). Les dents de la mâchoire, aux environs des bords de la bouche, finissent même souvent par se confondre avec les tubercules cuta¬ nés. Désireux toutefois d’éclaircir cette question, nous avons fait des sections en plaques minces dans un échantillon provenant d’un rognon à goniatites de Chockier. Exami¬ nant une de ces sections, fig. 1, pi. 5, on verra qu’elle ressemble davantage à une section faite dans une plaque osseuse cutanée, à une section d’une écaille ou d’une racine de dent de poisson, qu’à une section faite à travers la den- tine. Contrairement à ce qu’on rencontre dans la dentine, il ne s’y trouve pas de canaux avec un système de canali- cules. L’épaisseur du Petrodus est traversée entièrement (!) Fischresle ans dem Devonischen des Gouvernements Tula , p. 22. Le nom d’Ostinaspis a été proposé par M. Trautschold parce que, selon ce savant, la terminaison odus (dent ) ne convenait guère pour des tubercules de la peau. Certains auteurs, entre autres Gegenbaur ( Manuel d’anatomie comparée , p. 558, traduction française), ayant appelé ces tubercules dents dermiques , je crois qu’on peut conserver la dénomination de Mac Coy. (-) A very close analogy exist between the dermal bony tubercles and spines of the cartilaginous fishes and their teeth. Owen, Odontography , p. 14. — 318 - par des cavités irrégulières, tortueuses, disposées sans ordre apparent. Pourtant, quelques canalicules s’aperçoivent au bord droit de la coupe que j’ai fait figurer. En faisant des sections à travers des boucles cutanées rVEchinorhynus griseus, j’ai pu constater qu’elles offraient un faciès peu différent de celles obtenues chez les Petrodus . Je ferai observer qu’en admettant que les Petrodus dont j’ai disposé, doivent être considérés plutôt comme tuber¬ cules cutanés que comme dents de la mâchoire, je n’en¬ tends nullement prétendre que tous les échantillons décrits et rapportés au genre Petrodus doivent être des tubercules cutanés. Les dents antérieures des Cestraciontes, pl. 4, fig. 1 et 2, rappellent assez bien l’aspect des dents de Petrodus . PETRODUS PATELLIFORMIS, Mc Coy (*). Pl. III, fig. 4, 5 et 6 et pl. V, fig. 1. On ne connaît actuellement en Belgique que peu d’échantillons du genre Petrodus . Une espèce, provenant du calcaire carbonifère de Tour- nay, le Petrodus Ryckolti ,a été décrite et figurée par M.De Koninck (*). Un spécimen que nous représentons fig. 6, pl. III, a été recueilli dans l’ampélite de Ghokier par M. P. Destinez, préparateur à l’université de Liège. M. Forir, ingénieur, en a rencontré un autre, fig. 5, pl. III, dans un rognon à goniatites provenant de la même localité. J’ai également trouvé cette espèce dans les schistes alunifères des Awirs et dans les rognons à goniatites de Ghokier. La hauteur de la couronne de ces spécimens est sensi¬ blement égale au diamètre de la base. La forme de la cou- (*) Annals and Magazine of Natural Ilistory, 2e série, t. II, p. 432. (2) Faune du calcaire carbonifère de la Belgique , vol. I, p. 37, pl. V, fig. 12. - 319 — renne . est, celle d'un cône à sommet arrondi et à surface plissée. La couronne surplombe un peu. la racine (fig, 1? pl. V). La face inférieure. de la racine est concave. La cou^ ronne est sillonnée par dix à treize rides principales, que subdivisent quelques rides secondaires. Les rides prin¬ cipales prennent naissance près du sommet, qui est lisse, et s'élargissent en s’approchant de la base, où elles se ter¬ minent brusquement. Ces rides sont quelquefois un peu ondulées (fig. 4 et fig. 6, pl. III). De petites rides secon¬ daires partent obliquement des rides principales (fig. 6). On peut remarquer une certaine variation chez cette espèce dans le nombre de côtes latérales et dans la hauteur des spécimens. L'échantillon fig. 5, pl. III, a un nombre de rides inférieur à celui des deux autres , fig. 6 et fig. 4, pl. III. Ces rides arrivent également plus près du sommet. Un spécimen qui a servi à faire des plaques minces, offrait également des rides accentuées jusqu’au sommet. Je ne crois pas qu’il y ait lieu de distinguer deux espèces. Les échantillons fig. 4 et 6, pl. III, ont été trouvés dans les schistes. Les échantillons fig. 5 et fig. 1, pl. III, ont été recueillis dans le calcaire des rognons. Les fossiles étant ordinairement plus altérés et plus comprimés dans les schistes que dans les calcaires, il est à présumer que la différence qui existe entre les échantillons fig. 4 et 6 et l’échantillon fig. 5 n'est due qu’à une altération des arêtes produite par la fossilisation dans les schistes. DU GENRE XYSTRACANTHUS, Leidy. Leidy, Proc. Acad. Nat. Sc. Philad., 1839. Hayden. U. S. Geol. Sur. of the Territories, 1873, p. 312, pl. VII, fig. 25. S1- John et Worthen, Palæontol. of Illinois. Geol. Surv. of Illinois, vol. VI, p. 557, pl. 20. Le genre Xystracanthus fut créé pour des rayons de nageoire recueillis dans le terrain houiller des Etats- — 320 Unis. Ces rayons sont courbés, aplatis, à section trans¬ verse elliptique. Ils sont ornés de petits tubercules étoilés, diversement distribués sur les faces latérales. Leur bord concave est armé de petites dents aiguës, tournant leur pointe vers la base du rayon. Leur cavité médullaire est elliptique; elle prend naissance dans la base, du côté convexe. La partie engagée dans les chairs est assez considérable; la base du rayon est terminée par une ligne coupant les côtés à angles droits. On peut s’en rendre compte sur l’échantillon fig. 2 a0, pi. 5. Voici, d’après MM. St-John et Worthen, les caractères qui distinguent les Xystracanthus des genres voisins. Les Xystracanthus ressemblent beaucoup aux Drepana » canthus du calcaire carbonifère inférieur, mais ils se terminent en pointe moins brusquement que ces derniers. Ils se distinguent des Physonemus par un aspect plus grêle et plus élancé. L’épaulement de la base u, fig. 2 a, pi. 5, est beaucoup moins considérable chez les Xystracan¬ thus que chez les Physonemus . L’échantillon que nous avons recueilli à Ghokier et que nous représentons, pi. 5, fig. 2, possède sa base intacte. Ce fait, très rare chez les ichthyodorulithes, nous permet d’ajouter quelques caractères. Chez les Physonemus , la partie correspondant à la lettre 6, fig. 2 a, pi. 5, se pro¬ jette en avant et se termine en pointe. Dans ce dernier genre, la partie correspondante à la lettre u de notre spé¬ cimen est proéminente et arrondie. Dans celui ci, cette même partie est presque plane. Dans les terrains primaires, il est très rare de rencon¬ trer des rayons épineux disposés dans la situation qu’ils occupaient lors de la vie de l’animal. Pour déterminer le mode d’insertion des rayons, ainsi que leur place dans le corps de l’animal, il faut, en bien des cas, recourir à l’ana¬ logie existant entre les genres éteints et les genres actuels. — 321 — Les genres de poissons modernes qui présentent des rayons à leurs nageoires dorsales sont peu nombreux. Ce sont, d’après Agassiz, les genres Cestracion , Centrina , Chimœra , Trygon , Myliobates et Cephaloptera. A l’exception du genre Centrina, tous ces poissons ont leurs rayons disposés dans un même sens, c’est-à-dire que la pointe des rayons est dirigée vers la partie posté¬ rieure du poisson. Chez les Centrina , au contraire, la pointe du rayon antérieur se dirige vers la tête du poisson; le rayon postérieur est tourné en sens inverse. Ce fait était considéré comme une exception. Agassiz et plusieurs paléontologistes admettaient que les ichthyodorulithes courbes étaient disposés de telle sorte que la pointe regardait la partie postérieure de l’animal. En décrivant les genres Physonemus et Xystracanthus , MM. S1- John et Worthen ont avancé, pour ceux-ci, une opi¬ nion contraire à celle d’Agassiz, mais sans l’expliquer par aucun motif. Nous nous croyons donc obligé de donner les raisons qui nous font adopter également l’opinion de ces honorables paléontologistes. Lorsqu’on fait une section transversale dans un rayon de nageoire, on remarque généralement une cavité médul¬ laire, large vers la base, et allant en diminuant jusqu’au sommet. La disposition de cette cavité permet de détermi- miner le sens de l’insertion du rayon, en usant de la comparaison avec les poissons actuels. Chez ces derniers, en effet, cette cavité est située plus près du bord postérieur que du bord antérieur; la plus grande somme de matière osseuse se trouve donc accumulée au bord antérieur. Vers la base du rayon, la cavité médullaire vient s’ouvrir à l’extérieur. Cette ouverture de la cavité médullaire est toujours située au bord postérieur. Elle sert à l’insertion delà base de la nageoire. Celle-ci est toujours postérieure au rayon. Au moyen de cette considération anatomique, on ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. MÉMOIRES, 21 — 322 — pourra toujours, je le pense, se renseigner èur le véritable mode d’insertion des rayons. Nous avons fait scier notre spécimen 2 a , pl. 5, afin d’examiner l’allure de la cavité médullaire. La fig. 2 h , pl. 5, montre que cette cavité est rapprochée du bord convexe. La fig. 2 c, pl. 5, laisse également voir la cavité prenant naissance du côté du bord convexe. Ce sera donc ce bord qu’il faut considérer comme postérieur. XYSTRAGANTHUS KONINCKI, n. sp. Pl. 5, fig. 2 et 3. La fig. 2, pl. 5, représente la presque totalité d’un rayon de nageoire d’un poisson du genre Xystracanthns. La partie terminale de ce rayon manque, mais une simple comparaison de cet échantillon avec les autres ichthyodorulithes nous indique qu’il devait se terminer en pointe. Il a la forme générale d’une épine légèrement courbée et creuse. Il devait être engagé dans le corps du poisson d’une manière telle que la pointe allait se dirigeant vers la tête de l’animal. Une cavité médullaire s’ouvre dans la base du rayon, du côté postérieur, pénètre à l’intérieur en longeant le bord postérieur, et diminue graduellement de section à mesure qu’elle s’approche de la pointe où elle se termine. Cette dis¬ position de la cavité médullaire est telle que la plus grande somme de matière osseuse se trouve accumulée au bord concave ou antérieur. (V. pl. 5, f. 2.) La section du rayon est grossièrement elliptique, avec deux légers renflements au bord postérieur, qui est le bord le plus large. La section de la cavité médullaire est régu¬ lièrement elliptique. La longueur du plus grand diamètre de ces sections^est environ deux fois celle du plus petit. — 323 — Une section faite dans la base montre la section semi- elliptique de la naissance de la cavité médullaire, fig. 2 c, pi. Y. La partie du rayon non engagée dans les chairs est cou¬ verte d’ornements. Cette partie est nettement séparée de la base. Les faces latérales, depuis le sommet jusqu’à la naissance de la base, sont couvertes de petits tubercules légèrement étoilés. La disposition des tubercules est confuse vers le sommet. Elle devient plus distincte vers la base, où les tubercules s’alignent parallèlement aux bords du rayon. Us forment 14 ou 15 rangées longitudinales et alternent d’une série à l’autre, de sor!e qu’avec un aligne¬ ment longitudinal, ils présentent également un alignement transversal. Cet alignement transversal est anguleux. Le sommet de l’angle se trouve vers le milieu de la face laté¬ rale du rayon. Les tubercules, très petits au bord postérieur, augmen¬ tent graduellement de grosseur en s’approchant du bord antérieur, où ils s’allongent et finissent par devenir de petites dents acérées, courbes, semblables à celles dont la face antérieure du rayon est couverte. Ces dents, couvertes d’un émail très brillant, tournent leur pointe vers la base du rayon. Leur côté convexe est lisse; leur côté concave est plissé longitudinalement. La face antérieure est défendue par deux rangées de ces petites dents, qui alter¬ nent dans chacune des rangées, c’est-à-dire qu’une dent d’une rangée est placée en regard de l’intervalle qui existe entre deux dents de l’autre. Vers la base, elles deviennent plus globuleuses et moins tranchantes. Elles ne sont pas régulièrement espacées, le long du bord antérieur : leur distance longitudinale diminue à mesure qu’on s’approche de la base, où les deux rangées se confondent également. La face postérieure du rayon, plus large que la face anté¬ rieure, est dépourvue d’ornements. Elle coupe à angle droit les faces latérales. — 324 — Tout le rayon présente la texture osseuse. En coupe, cette matière osseuse paraît être formée de petites mailles très resserrées vers la surface du rayon et beaucoup moins rapprochées à mesure qu’elles s’en éloignent. La base du rayon est entièrement conservée sur notre spécimen. L’absence d’apophyses articulaires démontre bien que le rayon appartient à un poisson cartilagineux. La longueur de la base équivaut au tiers environ de la longueur du fossile. Les bords postérieur et antérieur de la base présentent une courbure qui est sensiblement la prolongation de la courbure de la partie n’entrant pas dans les chairs. A lextrémité du bord antérieur de la base, on remarque un léger épaulement (u, fig. 2 a) qui se trouve sensiblement sur la même ligne que l’ex¬ trémité postérieure de la base b. Ces caractères sont très importants ; comme nous l’avons vu, ils permettent de différencier sur un simple coup d’œil le genre Xystracan - Ihus du genre voisin, Physonemus. Rapports et différences. — Les espèces de Xystracan - thus les plus voisines du X. Konincki sont le X. mirabilis et le X. aciniformis (St-John et Worthen), rencontrées dans le terrain houiller des Etats-Unis d’Amérique. La courbure générale des spécimens, de même que le rapport entre leurs principales dimensions, varient peu chez ces trois espèces. Leurs ornements permettent cepen¬ dant de les distinguèr. Chez les X. mirabilis et acini¬ formis , les tubercules qui couvrent les faces latérales du rayon, sont plus petits, plus serrés, forment des rangées longitudinales plus rapprochées et beaucoup plus nom¬ breuses que chez le X. Konincki. La séparation entre la partie ornée et la base est moins nette chez les espèces américaines que chez la nôtre. Les petites dents acérées qui garnissent le bord con¬ cave du X. Konincki , manquent complètement vers la - 325 - partie supérieure du X . aciniformis, et ne se montrent que vers la base. Ces dents, chez le X. mirabilis , diffèrent de celles du Konincki , en ce qu’étant moins régulièrement arquées elles offrent une forme plus tuberculeuse. La section de la cavité médullaire est plus régulièrement elliptique chez le X. Konincki que chez le X. mirabilis. En terminant ce travail, je tiens à offrir l'hommage de ma reconnaissance à M. le professeur L.-G. De Koninck, qui a bien voulu m’éclairer de ses avis et faciliter mon étude en mettant à ma disposition sa bibliothèque, si complètement pourvue des ouvrages qui concernent le terrain carbonifère. EXPLICATION DE LA PLANCHE 111. Fig. la. Campodus Agassizianus, L.-G. de Koninck, Dent du milieu de la mâchoire, vue latéralement. 1 b. La même, vue de face. Fig. 2. Campodus Agassizianus , L.-G. de Koninck. Fragment de mâchoire, vu de face. Fig. 3a. Campodus Agassizianus , L.-G. de Koninck. Dents postérieures, vues latéralement, grandeur naturelle. 3 h. Les mêmes, vues à la loupe. Fig. 4a. Petrodus patelliformis, Mc Coy. Spécimen vu de côté. 4 b. Le même, vu de face. Fig. 5a. Petrodus patelliformis , Mc Coy. Spécimen vu de face, grandeur naturelle. 56. Le même, vu à la loupe. 5c. Le même, vu de côté. Fig. 6a. Petrodus patelliformis, Mc Coy. Spécimen vu de côté, grandeur naturelle. 6b. Le même, vu de face à la loupe. Fig. 7. Diagramme indiquant la disposition des séries de dents sur l’é¬ chantillon fig. 2. EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. Fig. la. Campodus Agassizianus, L.-G. de Koninck. Petite dent antérieure, vue de face, grandeur naturelle. \b. La même, vue à la loupe. Fig. 2. Cestracion Philippi. Dent antérieure (d’après Agassiz). Fig. 3. Cestracion Philippi. Dent du milieu de la mâchoire (d’après Agassiz). Fig. 4. Campodus Agassizianus, L.-G. de Koninck. Coupe longitudinale, vue à un grossissement de 22 diamètres. Fig. S. Campodus Agassizianus, L.-G. de Koninck. Coupe horizontale, faite près de la surface supérieure de la dent, vue à un grossissement de 100 diamètres. Fig. 6. Campodus Agassizianus, L.-G. de Koninck. Coupe horizontale, faite près de la racine, vue à un grossisse¬ ment de 60 diamètres. EXPLICATION DE LA PLANCHE V. Fig. 1. Petrodus patelliformis, Mc Coy. Coupe verticale, vue à un grossissement de 30 diamètres. Fig. 2a. Xystracanthus Konincki, Max. Lohest. Rayon de nageoire, vu latéralement. 26. Xystracanthus Konincki , Max. Lohest. Section correspondante à la partie R S de la figure 2a. 2c. Xystracanthus Konincki , Max. Lohest. Section correspondante à la partie L M de la fig. 2a. Fig. 3. Xystracanthus Konincki, Max. Lohest. Petite dent ornant le bord concave du rayon, fig. 2a, vue à la loupe. BIBLIOGRAPHIE. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI BIBLIOGRAPHIE, 1 Sur la disposition stratigrapMpc et les roclies éruptives des Ardennes françaises, PRINCIPALEMENT DU MASSIF DE ROCROY, PAR A. VON LASAULX (»). Malgré les travaux des géologues les plus compétents, parmi lesquels on doit citer en toute première ligne Dumont, d’Omalius d’Halloy, Sauvage, Buvignier, G. Dewalque, Malaise, Jannel et Gosselet, malgré la simplicité apparente de leurs relations stratigraphiques, l’âge relatif des couches cambriennes des Ardennes est encore actuellement très controversé. A la suite de l’excursion entreprise, l’an dernier, par la Société géologique de France, sous la direction de M. Gosse¬ let, M. le professeur von Lasaulx émet, dans la brochure dont j’ai l’honneur de vous présenter l’analyse, une ma¬ nière de voir différente de celles qui ont vu le jour jusqu’au¬ jourd’hui, manière de voir basée surtout sur l’étude des conditions de gisement des couches affleurant dans la vallée de la Meuse. Depuis Mézi ères jusque Fépin, la série des couches ren¬ contrées possède une inclinaison vers le S. à peu près constante et se rapprochant de la verticale. Leur direction, quoique variable dans les détails, est généralement WNW. Cette direction, au N. delà série, s’infléchit vers le NE. Au midi, au contraire, elle tend de plus en plus vers le SE. Aux points de vue pétrographique et paléontologique, (*) Verhandlungen des naturhistorischen Vereines der preussischen Rhein- lande und Westfalens, XL Jahrg. — 4 certains termes de l’ensemble présentent entre eux une analogie telle que leur identité ne peut être mise en doute. 11 en résulte que l’existence d’au moins un pli dans toute la série est un fait acquis. Deux formations contribuent seules à la constitution de l’Ardenne : ce sont les formations cambrienne (silurienne, selon l’expression de l’auteur) et devonienne. La formation cambrienne est limitée à quatre massifs, qui ont reçu les noms des principales localités qu’ils contiennent. Ce sont, d’après leur importance, les massifs de Stavelot, de Rocroy, de Givonne et de Serpont. Les massifs de Rocroy et de Givonne sont les seuls dont il sera question ici. La zone de Givonne, qui n’est traversée par aucune vallée, est encore peu connue. Elle est com¬ posée de quartzites, de phyllades et de quartzophyllades dont la direction générale est WNW. L’âge relatif de ces couches est encore inconnu. Cependant, comme leur direction les ferait passer sous Charleville, Gosselet en conclut, à bon droit, suivant l’auteur, qu’elles sont plus récentes que les couches affleurant plus au Nord, dans la vallée de la Meuse. Entre les massifs cambriens de Givonne et de Rocroy, s’intercale le bassin devonien de Charleville. Les couches devoniennes commencent à apparaître dans la vallée de la Meuse au Mont Olympe, un peu au SW. de Charleville, en dessous des couches horizontales du lias. Elles sont com¬ posées de schistes rouges et verts, que l’on désigne actuelle¬ ment sous le nom de schistes bigarrés d’Oignies, s’étendant sur un espace de 300 mètres environ, puis disparaissant pour réapparaître dans le voisinage de Joigny, au S. du massif de Rocroy, puis, finalement, au N. de celui-ci. De la, répétition de ces couches au S. du massif de Rocroy, résulte immédiatement la disposition en bassin du devonien de Charleville. Mais comme les deux versants de ce bassin sont inclinés vers le S., inévitablement, le versant méridional doit avoir été renversé, ce qui conduit à admettre, avec Gosselet, que l£ plissement du devonien résulte d’une pres¬ sion agissant du S. au N. - 5 - Suivant le même auteur, cette dépression devonienne isoclinale correspondrait au remplissage d’un ancien golfe des couches cambriennes, communiquant librement avec la mer qui entourait Pile deStavelot et se prolongeant vers TW. en un canal s’étendant au S. de Namur jusque vers Fépin. Cette manière de voir n’est pas admise par von Lasaulx,qui trouve, dans la présence de lambeaux isolés de roches devoniennes sur les hauteurs du plateau des Ardennes, la preuve d’un recouvrement, complet à l’origine, du cambrien par le devonien. Les schistes bigarrés d’Oignies sont, au S., le terme le plus ancien connu du bassin devonien de Charleville. Les couches plus récentes que l’on rencontre ensuite entre Aiglemont et Nouzon, si l’on descend la vallée, sont des schistes ou phyllades foncés, fossilifères, traversés de veines et de lits de quartz blanc, et qui sont considérés comme l’équivalent de la Grauwacke de Montigny. Dès que l’on dépasse vers le N. la limite de cette zone, on remarque des couches que l’on ne rencontre pas au S., et que Gosselet rapporte au gédinnien supérieur, sous le nom de schistes de St-Hubert. La Meuse croise la limite de cette zone un peu au S. de Brnux, puis apparaissent de nouveau les schistes bigarrés d’Oignies D’après ce qui précède, on voit que le bassin devonien de Charleville est dissymétrique. Les schistes de St-Hubert qui, dans le versant méridional, devraient s’intercaler entre les couches de Nouzon et celles plus anciennes du Mont- Olympe, ne s’y rencontrent point et cette lacune ne peut guère trouver d’autre explication que celle de l’existence d’une faille parallèle à la direction des couches. Si l’on continue à descendre la vallée de la Meuse, on voit bientôt apparaître au N. de Joigny, sous les schistes bigarrés d’Oignies, une nouvelle série de couches bien caractérisées. Ce sont les quarizophyllades de Braux et les schistes pyrititères de Lévrezy, qui, ensemble, sont l’équi¬ valent des schistes fossilifères de Mondrepuits ; ces couches sont également inconnues au midi du Mont-Olympe, où elles peuvent cependant être cachées par Ips couches du — 6 - lias. Enfin, comme terme le plus inférieur du bassin dévo¬ nien de Charleville, apparaît le poudingue de Tournavaux, équivalent du poudingue deFépin, qui, à quelque distance, à la Roche-aux-Corpias, vis-à-vis de Tournavaux et dans la grotte de Linchamps, montre nettement la discordance de stratification sur les couches cambriennes. Partout, ce poudingue a une grande importance, comme marquant indubitablement la limite inférieure du dévonien, notablement plissé simultanément avec les couches cam¬ briennes inférieures, ainsi que cela se voit à la Roche-de- Fépin et au Rois de Willerzies, où, comme l’a décrit der¬ nièrement Gosselet, le poudingue et l’arkose qui lui succède paraissent enclavés dans les couches du cambrien sous forme d’un bassin renversé très aigu. Cette dernière station est, pour la stratigraphie de l’en¬ semble, d’une importance d’autant plus grande qu’elle montre que le plissement du dévonien ne peut être considéré que comme la continuation et la conséquence du plissement plus ancien du cambrien. La direction du mouvement reste constante; il en résulte que la stratigraphie des couches dévoniennes est également la clef de la structure du massif cambrien de Rocroy; seulement, la quantité de plissement, si Pon peut s’exprimer ainsi, est plus considé¬ rable dans ce dernier. Les couches cambrienne^ du massif de Rocroy appa¬ raissent d’abord à Bogny; ce sont celles que Dumont rapporte à son revinien. A Château-Regnault, on voit clairement leur superposition aux couches devilliennes, dont les roches ont été si bien étudiées par le R. P. A. Renard, et qui contiennent les bancs de phyllade ardoisier, si recherchés, que l’on exploite, entre autres, à Monthermé, à Deville et à Rimogne. La crête séparant les contournements de la Meuse entre Monthermé et Deville présente une forme exceptionnelle. A partir de Monthermé, la Meuse retourne brusquement en arrière jusqu’à Deville où elle reprend son cours normal vers le N La crête de partage, haute d’environ 300 mètres, est à peu près perpendiculaire à la direction des couches. - 7 - Les têtes de celles-ci forment des gradins, de sorte que la poussée venant du S. s’y dessine nettement. C’est ce que E. Suess appelle la structure squamiforme. A la zone de Deville succède bientôt la zone de Revin, la plus puissante de toutes, composée de phyllades et de quartzites noirs, parfois pyritifères, et contenant un mica vert séricitoïde, caractéristique. Des bancs de phyllades * ardoisiers sont aussi exploités en différents points de cette zone revinienne, à laquelle succède la zone de Fumay, de nouveau caractérisée par ses phyllades ardoisiers rougeâtres et violets, associés à des quartzites blancs et verts en bancs puissants. Les zones de Deville et de Revin sont les seules qui aient livré passage aux roches éruptives en couches, dont il sera parlé plus longuement dans la suite. Des plis nombreux, particulièrement bien indiqués à la route de Haybes, accusent la grandeur du refoulement qui a dû intervenir, refoulement provenant, comme Gosselet le démontre, de la poussée puissante venant du S. La superposition concordante de la zone de Revin sur celle de Fumay est manifeste dans le voisinage de cette dernière localité. La zone de Fumay repose en concordance, vers le N., sur une nouvelle zone de phyllades et quartzites noirs, particu¬ lièrement développée à la Roche-de-Fépin, et au bas de la grande carrière à arkose de Haybes; cette zone est com¬ plètement assimilable pétrographiquement à la zone de Revin, ainsi qu’à celle de Bogny, et même au massif de Givonne. A Fépin, les couches cambriennes disparaissent de nouveau, pour ne plus se représenter dans la vallée, sous les couches de poudingue et les bancs puissants de l’arkose de Haybes, exploités pour pavés dans d’énormes carrières. Ici encore, les relations stratigraphiques sont remarquablement concluantes, et d’un grand intérêt. Le poudingue, de composition identique à celle que présente le conglomérat de la lisière méridionale du massif de Rocroy, repose également ici, à peu près horizontalement, sur les couches verticales des phyllades noirs, puis s’inflé- chit sous celles-ci, avec renversement vers le S., de sorte que les couches cambriennes paraissent refoulées sur cette partie du poudingue et sur les arkoses qui le surmontent. Les phyllades et Parkose s’enchevêtrent ici mutuellement de la façon la plus évidente, et cette dernière roche a pris, par place, une structure feuilletée, que peut seule expliquer une poussée latérale puissante. Au N. de cet accident local, des bancs d’arkose situés notablement plus haut dans le versant méridional du massif cambrien s’enfoncent sous les couches de contact, avec une inclinaison normale renversée vers le S. Cette dernière remarque est de la plus grande importance au point de vue de la stratigraphie de la formation tout entière. De sem¬ blables événements ont dû également atteindre d’autres points, s’ils ne l’ont pas fait aussi remarquablement qu’ici, grâce au contact en discordance de roches dissemblables. Au N. de Haybes, et non loin de cette localité, réappa¬ raissent de nouveau les schistes de Mondrepuits, puis les schistes bigarrés d’Oignies, présentant tous deux une incli¬ naison, non plus vers le S., mais vers le N., de même que les étages suivants. Ici vient s’intercaler une série de couches qui n*a pas son équivalent au midi du massif.C’est le grès d’Anor, correspon¬ dant, comme l’admet Gosselet, aux couches du Taunus. Son équivalent devrait donc se rencontrer au S. du massif cam¬ brien, entre les couches de St-Hubert et celles de Nouzon. Au grès d’Anor succèdent la grauwacke de Montigny, correspondant aux couches de Nouzon, puis le grès noir de Vireux et le poudingue rouge de Burnot, et enfin, for¬ mant un petit bassin, la grauwacke de Hierges. Ainsi, tandis que le dévonien présente, tant dans la zone méridionale que dans la zone septentrionale, une succes¬ sion de couches relativement simple et normale, la struc¬ ture du massif cambrien compris entre ces deux zones reste indécise et sans interprétation définitive. Gosselet lui-même le fait expressément ressortir en di¬ sant, dans son Esquisse géologique du Nord de la France, p. 28 : « Il est préférable de voir, dans ces diverses zones - 9 (du massif cambrien de Rocroy), des formations successives, mais on ne sait pas encore si le terrain de l’Ardenne a été simplement redressé, en ce cas, les couches de Fumay seraient les plus anciennes, ou s’il a été renversé, ce qui donnerait le privilège de l’ancienneté aux couches de Deville et deBogny. » Dumont a exposé autrefois une opinion toute différente : Entre Bogny et Fépin, le cambrien formerait d’abord une selle renversée à Deville, un large bassin dans la zone de Revin, puis une seconde selle à Fumay; les couches de Deville et de Fumay seraient de même âge, et les plus anciennes ; les couches de Bogny et celles de la Roche-de- Fépin seraient contemporaines de celles de Revin, et les plus récentes. On ne peut disconvenir, à première vue, que l’hypo¬ thèse de Dumont paraît mieux en rapport avec les circons¬ tances que l’admission d’un simple redressement ou d’un simple renversement des couches cambriennes. Cependant, ainsi que le fait observer Gosselet, certaines différences dans les couches identifiées par Dumont semblent oppo¬ sées à sa théorie. Il paraît, néanmoins, tout aussi peu compatible avec la stratigraphie des deux zones dévo¬ niennes qui entourent le massif, de n’admettre qu’un simple soulèvement ou renversement, et non un plissement réel dans le cambrien. Il semble bien plus logique de supposer que les couches cambriennes ont obéi à la même loi qui régit les couches voisines. Une circonstance est de nature à nous frapper avant tout, si nous étudions attentivement l’ensemble des couches cambriennes et dévoniennes. C’est l’existence dissymétrique, dans le versant septentrional de chaque bassin, de couches que l’on ne rencontre pas dans le versant méridional : ainsi, les couches du gedinnien inférieur sont absentes ou tout au moins fort peu développées au Mont-Olympe, au nord du massif de Givonne, alors qu’elles se trouvent largement réparties entre Joigny et Bogny. De même, entre Aiglemont et Nouzon, manquent les schistes de St-Hubert apparaissant au nord du bassin formé par la grauwacke de Montigny. 10 - Entre ces schistes de St-Hubert et Nouzon, les grès d’Anor, affleurant dans le bassin de Fépin-Vireux, font de nouveau défaut. Plus loin, apparaissent, immédiatement sous le pou¬ dingue de Tournavaux, les couches de Bogny, tandis que les couches plus récentes, équivalentes de celles deGivonne, n’y sont pas représentées. Enfin, on pourrait encore mentionner ici le défaut de représentants des couches du cambrien supérieur ou salmien, si visibles dans le massif de Stavelot. On peut donc poser en fait que les lacunes deviennent d’autant plus nombreuses et plus importantes, que fou remonte davantage la vallée de la Meuse. Ces lacunes ne peuvent guère s’expliquer que par des perturbations qui auraient altéré la superposition et la succession originelle des couches. Si l’on se dirige plus loin vers le N., on rencontre des phénomènes analogues dans la formation carbonifère. Des environs de Boulogne jusqu’à Aix-la-Chapelle, règne un refoulement considérable de toutes les couches vers le N., refoulement qui accompagne sur tout son développe¬ ment à travers la Belgique, le bord méridional des bassins houillers de Liège et du Hainaut. Cette énorme perturba¬ tion a été appelée faille Eifelienne ou du Midi. La lèvre soulevée de la faille est composée de silurien et de dévonien, et est superposée au houiller proprement dit : Le fait im¬ portant à déduire de ceci est que les formations les plus anciennes ont été refoulées sur les plus récentes par une pression agissant du S. vers le N. Tout pareil, en petit, est l’exemple cité précédemment du refoulement des couches siluriennes sur le poudingue de Fépin et l’arkose deHaybes. Par de plus petites failles de même espèce, on peut expliquer les lacunes dans la série des couches, lacunes qui doivent naturellement se présenter plus abondantes du côté d’oii vient la pression. Les couches de Givonne sont, au N., refoulées sur les couches du schiste bigarré du Mont- Olympe, de façon à masquer le gedinnien inférieur. Les schistes bigarrés sont, à* leur tour, refoulés sur la grau- wacke de Montigny, avec disparition des schistes de St- - Il — Hubert. Bientôt, le poudingue de Fépin subit un mouvement analogue jusque sur les couches du cambrien inférieur, en cachant les assises supérieures et moyennes de ce sys¬ tème. Le refoulement est manifeste à la Roche-aux-Gorpias. S’il est indubitablement établi que les couches dévoniennes ont été refoulées jusque la position isoclinale des selles et des bassins, il paraît évident que des dislocations de direc¬ tion avec rejet de la lèvre supérieure, tels qu’il vient d’en être indiqués, en sont la conséquence naturelle. Suess a dernièrement démontré la fréquence de ce phénomène, et a appelé structure squamiforme (Schuppenstruktur) la dis¬ position des couches qui en résulte. Si, maintenant, on considère comme établie l’existence de cette structure squamiforme dans les bandes dévoniennes entourant le massif de Rocroy, il est tout naturel d’ad¬ mettre que la même structure affecte également les couches cambriennes de ce massif. Le cambrien étant limité respectivement au S. et au N. par les bassins dévoniens de Charleville et de Yireux, l’hy¬ pothèse la plus simple et la plus naturelle serait celle de l’existence, dans ce massif, d’une selle fortement repliée et renversée. Le petit bassin que forment, dans le cambrien du Franc-Bois-de-Willerzies, le poudingue de Fépin et l’arkose de Haybes, démontre que le silurien et le dévonien ont, en général, été soumis au même plissement, quoique ce phénomène ait commencé antérieurement au dépôt des couches dévoniennes. L’hypothèse de l’existence d’une selle isoclinale dans les couches cambriennes du massif de Rocroy se rapproche plutôt de celle de Dumont que de celle de Gosselet : cepen¬ dant, elle s’en éloigne notablement en ce que, pour Dumont, un bassin existerait pour toutes les couches cambriennes comprises entre les phyllades de Deville et de Fumay, et que ces derniers phyllades devraient donc être considérés comme les plus anciens, tandis que, pour l’auteur, ils se¬ raient les plus récents (4). (1) La conclusion de Fauteur ne me paraît pas ici d’une rigoureuse exacti- — 12 — La présence des roches éruptives, de même que celle du phyllade ardoisier le plus métamorphique au milieu de la zone de Revin, vient confirmer l’hypothèse qui y place le noyau de la selle cambrienne, la ligne de plissement et de bombement maximum. Si l’axe du plissement croise la vallée de la Meuse entre Laifour et Revin, là où les roches éruptives sont le plus denses, il existe encore une disposition dissymétrique au¬ tour de cet axe. Au N., la puissance des couches est pres¬ que le double de l’épaisseur de celles situées au S. La structure squamiforme fournirait la clef de cette disposition; du reste, des indices notables de cette structure se re¬ marquent à Revin. Dans la série des couches jusque vers Fumay et au delà, jusque Fépin, on 11e peut plus voirie versant opposé des mêmes couches qui se montrent vers le S. à Deville et à Bogny. Gosselet lui-même combat cette identification. Jus¬ qu’au centre de la selle, les couches les plus jeunes seraient, d’après l’hypothèse, toujours refoulées sur les plus an¬ ciennes ; au N. de ce centre, le phénomène contraire aurait lieu. Si l’on admet un semblable refoulement entre Revin et Fumay, les couches de Revin reposeront directement sur des couches notablement plus jeunes. Une autre faille exis¬ tant entre les couches de Fumay et les schistes noirs et le quartzite de Fépin, aurait amené le contact des premières avec les secondes, notablement plus jeunesses plus jeunes de tout le massif de Rocroy, qui devraient s’identifier pro¬ bablement avec les couches de Givonne. Outre ces phénomènes, des cassures et des failles trans¬ versales avec plissement des couches en S dans le plan tude. L’énormité de la selle cambrienne, comparée à la largeur relativement faible des bassins dévoniens, semble de nature à faire intervenir ici un plisse¬ ment nouveau, qui nous ramènerait à l’hypothèse primitive de Dumont de l’existence de deux selles séparées par un bassin. Cette hypothèse, indépendamment d’autres faits, serait confirmée par la plus grande proportion de plissements qui a dû. intervenir dans la formation cambrienne, refoulée déjà avant le dépôt du dévonien. H. F. horizontal doivent indubitablement exister. Cela est parfai¬ tement visible en différents points, et la carte du parcours des bancs de phyllade de Fumay, publiée par Gosseiet, le montre particulièrement bien (*). Les roches éruptives de la région ont été admirablement décrites par MM. Ch. de la Vallée Poussin et A. Renard. En général, elles sont de deux espèces : les porphyroïdes, renseignées par l’auteur comme porphyres quartzifères, et les amphibolites, déterminées par lui comme diorites. Les deux sortes de roches sont séparées des phyllades nor¬ maux par des roches schisteuses particulières, qui ont, avec les premières, des éléments communs. En général, la transition entre les roches éruptives gra- nitoïdes et les roches schisteuses correspond à celle qui se remarque entre les quartziles et les phyllades, dans les Ardennes. Cela fournit une donnée importante : c’est que ces transformations extérieures ont été produites par des circonstances indépendantes de la nature de la roche. Plus de cinquante gisements analogues sont connus dans les couches de Deville et de Revin, comprises entre Trem- bloy et Haut-Butaux. La plupart d’entre eux sont peu connus. Il est indubitable que beaucoup forment de fausses couches intercalées entre les phyllades. Les hypothèses les plus différentes ont été faites sur l’origine de ces roches. Dumont et d’Omalius les considéraient comme éruptives ; Constant Prévost et Buckland y voyaient des conglomérats qui au¬ raient pris naissance au détriment d’anciennes roches feldspathiques; de la Vallée Poussin et Renard attribuent leur origine à une cristallisation intervenue, au fond de la mer, dans des couches encore à un état de plasticité notable. Pour l’auteur, ces roches sont des roches éruptives, massives dès l’origine, qui ont été métamorphosées, tant dans leur composition minéralogique que dans leur struc¬ ture, par de puissantes influences mécaniques postérieures. Il est tout naturel d’admettre que ces influences aient dû (») Ann. Soc. géol. du Nord , t. X, pl. IV. - U — transformer également les roches sédimentaires avoisi¬ nantes, et cela, d’autant plus que la nature même de la roche éruptive la rend peu susceptible de subir des défor¬ mations mécaniques. La zone immédiatement au contact de la roche éruptive est formée de phyllades friables, styli- formes, clivables en minces feuillets. La présence de miné¬ raux identiques dans la roche éruptive et dans les couches feuilletées avoisinantes tient à ce que la limite entre les deux s’est effacée souvent jusqu’à devenir méconnaissable. Elles paraissent alors passer l’une à l’autre par des transi¬ tions graduelles. M. Renard, dans sa communication à la réunion de la Société géologique de France, ne semble pas éloigné de partager la même opinion. Tout le problème se réduirait donc maintenant à savoir si les roches éruptives se sont formées en même temps que les couches sédimentaires qui les contiennent, ou si elles sont d’origine postérieure; en d’autres termes, si ce sont des épanchements sous-marins sous forme de coulées ou de nappes, ou si ce sont des filons qui auraient pris naissance un temps plus ou moins long après la formation des couches, et, vraisemblablement alors, en relation directe avec le processus de plissement. Si l’on se remémore les caractères essentielsdes coulées et des filons, et si on les compare avec les phénomènes que présentent les gisements de nos roches éruptives du massif de Rocroy, on est amené naturellement à les consi¬ dérer plutôt comme des filons. Les caractères pétrographiques des coulées sous-marines modernes sont tout différents de ceux de nos porphyres et diorites. Le contact de l’eau de la mer occasionne un refroidissement très rapide, cause d’une vitrification plus ou moins considérable. L’existence de deux phases de solidification bien dis¬ tinctes, telle qu’elle se présente admirablement dans le porphyre de Mairus, est l’indice d’une solidification tran¬ quille et lente. Le développement intense de vapeur produit par le contact d’une roche éruptive et de l’eau de la mer donne — 15 — naissance à une granulation de la surface de la roche, en même temps qu'au développement d’une structure bulleuse, ponceuse, au moins dans la région supérieure de la nappe. La structure amygdaloïde est également celle que l’on rencontre ordinairement dans les laves sous-aériennes et sous-marines. Enfin, le retrait de la masse par suite du refroidissement produit une division en blocs de la partie superficielle, division qui se manifeste également, quoique d’une façon moins intense et moins continue, à la surface inférieure. L’action sur le sol n’est pas moins remarquable : si c’est un sédiment fraîchement formé, il doit être fouillé, dérangé, déchiqueté d’une façon notable, et en outre, transformé considérablement dans sa nature même. Tous ces carac¬ tères, il est vrai, peuvent avoir été effacés par le processus métamorphique ultérieur, mais la formation tout entière aurait dû conserver au moins un caractère dissymétrique tant dans la roche éruptive elle-même que dans les sédi¬ ments placés à son contact; de ceux-ci, en effet, l’inférieur a subi l’influence de la roche éruptive, le supérieur, qui ne s’est formé que plus tard, sur la roche refroidie déjà, est resté hors de toute atteinte. Dans notre champ d’observa¬ tion, les phylladesencaissantla roche éruptive sont toujours d’une composition identique des deux côtés, incompatible avec l’admission de coulées. Le caractère essentiel des roches en filons est la symé¬ trie bilatérale, tant dans la composition et la structure de la roche éruptive que dans celles des roches encaissantes, et cette symétrie se manifeste à nous d’une façon remarquable dans les roches du massif de Rocroy. Pour expliquer cette symétrie du porphyre de la tranchée du chemin de fer de Mairus, MM. de la Vallée Poussin et Renard admettent qu’il est dû au reploiement du banc sur lui-même, et ils en donnent comme preuve la dissymétrie du gîte du ravin de Mairus, qu’ils considèrent comme le prolongement du premier. Ce raccordement n’est guère justifié, mais en l’admettant même comme exact, il n’est nullement nécessaire d’admettre le reploiement mentionné. - 16 - L’absence de symétrie constatée par ces savants dans le ravin de Mairus, paraît bien plutôt le fait de la disparition d’une partie des couches par la formation même du ravin, et cette absence de symétrie n’est même pas complète, puisque des deux côtés des 5 à 6 mètres de porphyre compacte, on observe le passage à une modification schistoïde. D’ailleurs, la symétrie n’est pas ici l’exception, mais bien plutôt la règle, ainsi que l’on peut également s’en con¬ vaincre en examinant le porphyre gisant au N. des Forges- de-la-Commune. Il est du reste évident que des déformations et des méta¬ morphoses secondaires peuvent modifier d’une façon no¬ table la symétrie complète, d’autant plus que cette symé¬ trie même lait défaut originellement dans certains filons éruptifs indiscutables, comme c’est le cas, par exemple, dans le remarquable filon de granit de la Watawa, dans la forêt de Bohême. Un bel exemple de filon couché dissymétrique existe dans notre champ d’observations, à 300 mètres environ au S. de l’orifice du tunnel de Laifour (*). La masse même du filon se compose d’une couche phyl- ladeuse, d’une zone de 5 mètres de porphyre moucheté, gris verdâtre clair; d’une seconde couche de phyllade ; d’une seconde zone de 2 mètres de porphyre analogue à la première ; d’une troisième couche de phyllade compacte chloriteux de 1 mètre de puissance, passant à une qua¬ trième couche de phyllade friable. L’existence du phyllade entre les zones de porphyre ne nécessite nullement, d’après l’auteur, l’admission de deux filons. Dès l’origine, la masse même du filon se serait trouvée composée de zones plus compactes et d’autres plus porphyriques.Par suite de faction mécanique ultérieure, les zones compactes auraient subi un feuilletage considérable, auquel aurait résisté le porphyre proprement dit. La forme des gîtes de matières éruptives du massif de Rocroy n’est encore que bien imparfaitement connue. Sont. I1) Le filon T de MM. Renard et de la Vallée Poussin. — 17 - ce des filons couchés, ou serait-ce simplement ce que Geikie désigne sous le nom de bosses, c’est-à-dire de petits amas n’occupant qu’une place relativement restreinte dans les couches, c’est ce que l’on ne pourrait affirmer jusqu’à présent. On pourrait, en tous cas, considérer comme une telle bosse la masse de porphyre de la tranchée de Mairus, dont les surfaces limitantes convergent vers le haut, de sorte qu’on ne peut les suivre au delà d’un point donné. Une telle configuration lenticulaire cunéiforme paraît ap¬ partenir également à plusieurs des dépôts porphyriques, comme, par exemple, celui de l’orifice du tunnel de Laifour: elle caractérise bien les formations intrusives, car les nappes et les coulées se présentent généralement sous une forme étoilée, à versants abrupts, terminés généralement par des amas de blocs détachés. Le gisement éruptif du rocher des Dames-de-Meuse pré¬ sente deux bancs de roches éruptives, différant complète¬ ment par leur natui e pélrographique, au contact immédiat l’un de l’autre. Dans l’hypothèse d’un épanchement en nappe, les deux éruptions ayant fourni ces roches auraient dû se succéder assez rapidement pour qu’aucun dépôt sédi- mentaire ne pût les séparer. Ainsi donc, dans un intervalle de temps aussi restreint, il aurait pu surgir deux roches éruptives aussi différentes qu’un porphyre quartzifère et une diorite très basique ? Gela paraît complètement inadmissible. Certes, si le laps de temps qui s’est écoulé entre les deux éruptions était assez notable, ce phénomène pourrait bien s’expliquer, mais comment interpréter alors l’absence de sédiment entre les deux roches ? Dans l’hypothèse d’une formation intrusive, au contraire, la réunion de deux roches très différentes ne présente aucune difficulté d’explication. Des phénomènes analogues se rencontrent fréquemment, aussi bien dans les filons plu- ioniens que dans les filons geysériens. Ils sont connus dans presque tous les districts miniers, et ils y présentent la marque non méconnaissable de l’ouverture répétée du joint qui a donné naissance au filon. Cette réouverture est encore ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. BIBLIOGRAPHIE, 2 - 18 - plus facile à expliquer dans les filons dont la formation succède à la désagrégation naturelle des couches. Au site pittoresque des Dames-de-Meuse, l’existence combinée des deux sortes de roches montre également jusqu’un certain point le laps de temps qui s’est écoulé entre la formation du porphyre et celle de la diorite. La masse porphyrique est entourée de part et d’autre de roches schisteuses, chloriteuses et sériciteuses, et annonce par là un métamorphisme survenu ultérieurement. La diorite, au contraire, n’a guère été atteinte par des transformations ultérieures ; elle est limitée, sans transition, aux phyllades hoirs de Revin ; mais, de l’autre côté, elle a imprégné d’amphibole le schiste chloritifère limite du porphyre, de sorte que ce schiste est devenu un composé intermédiaire des deux roches. Une objectiun, en apparence très grave, qui a été faite à l’origine ignée des roches cristallines des Ardennes, est l’absence complète d’apophyses transverses, que l’on remarque généralement dans les filons. Cette objection serait certainement capitale, s’il s’agissait de filons traver¬ sant les couches transversalement, mais elle perd presque toute son importance lorsqu’il s’agit de filons couchés, intercalés entre des couches de roches sédimentaires. Dans le second cas, la surface de la cavité préexistante est un joint de stratification, sans ou presque sans discon¬ tinuité notable ; dans le premier cas, au contraire, la sur¬ face limitante du filon est interrompue à chaque instant par les joints naturels de séparation des couches stratifiées, joints dans lesquels le magma éruptif a une tendance à s’in¬ troduire, facile à comprendre. Ce phénomèneestsouvent fort remarquable dans les volcans actuels. Un exemple frappant nous est fourni par la Scala d’Aci Reale, où un filon trans¬ versal émet deux ramifications intercalées entre les couches et parallèles l’une à l’autre sur une grande étendue. Ces dernières ne possèdent pas d’apophyses transversales. L’opinion de Geikie, en cette matière, est conforme à celle de l’auteur. Le mécanisme du développement des roches éruptives — 19 - est maintenant facile à saisir. Le plissement de l’Ardenne sous l’influence d’une poussée venant du S. a, peut-être, été l’unique cause de la formation du magma éruptif ; en tout cas, laissant de côté cette supposition, qui n’est basée sur aucun fait, on peut dire que ce plissement a préparé les joints à travers lesquels le magma a pénétré. Gilbert a observé des phénomènes analogues dans la région des Henry Mountains. D’après ce qui précède, l’auteur conclut que la région où les filons éruptifs ont pris naissance est la partie la plus ancienne du massif de Rocroy. Il en déduit également que, dès l’apparition des roches éruptives, apparition antérieure à la période dévonienne, les couches les plus jeunes du cambrien formaient une surcharge assez importante pour permettre la formation de bosses et de filons couchés éruptifs. H. Forir. Liège, le 20 avril 1884. RECHERCHES SLR LE (Mopinent des roches schisto-cristallines anciennes, APPLIQUÉES PRINCIPALEMENT A LA FORMATION GRANULITIQUE DE LA SAXE, A L’ERZGEBIRGE, AU FICHTELGEBIRGE ET AUX FORMATIONS LIMITES DE LA BAVIÈRE ET DE LA BOHÊME, par Johann LEHMANNf) (Bonn, 1884, in-4°, atlas). Fruit des laborieuses recherches que Lehmann a entre¬ prises depuis de longues années sur la granulite de la Saxe et sur d’autres formations analogues, l’œuvre analysée est écrite avec une clarté remarquable et illustrée de nom¬ breuses figures qui permettent de suivre pas à pas les conclusions de fauteur. Le plus «beau témoignage que l’on puisse rendre à celui-ci, c’est qu’il a tiré des faits sa ma¬ nière de voir et que le parti pris a été soigneusement exclu de ses observations. Après une courte esquisse de l’opinion de Naumann sur les granulites de la Saxe, est discutée la position du granité en amas et en filons dans la formation. Celui-ci a dû s’introduire dans les fissures béantes, immédiatement après la période de plissement et de métamorphisme des roches en couches, ou même à la fin de cette période et son influence a dû être limitée à un métamorphisme de contact parfois très intense, mais toujours fort limité. Les granités gneissiques qui se rencontrent au contact de la granulite et du micaschiste doivent avoir une origine éruptive; il en est de même des lentilles de « gneiss rouge » de la granulite qui ne seraient que du granité métamor¬ phosé par des actions ultérieures, et du gneiss sériciteux de Dôbeln, qui résulterait de la modification d’une formation éruptive par les roches phylladeuses voisines. Cette ma- (!) N. B. J’ai cru ne pouvoir mieux faire que de résumer ici l’appréciation qu’un maître, M. le professeur H. Rosenbusch, donne de l’œuvre de M. Lehmann, dans le Neues Jahrbuch fïir Minéralogie. H. F. -mi¬ nière de voir est surtout fondée sur la présence de lam¬ beaux des roches de contact dans le gneiss, et des relations intimes qui existent entre celui-ci et des formations plutoniennes indiscutables. La structure feuilletée de ces granités en couches et leur forme extérieure seraient dues à la pression qui s’est exercée sur eux dès leur apparition. Gomme conséquence naturelle de sa manière de voir, l’auteur rattache aux granités les pegmatites et toutes les variétés du granité jusqu’au quartz compacte; il les considère comme une forme anormale, propre au magma éruptif, et résultant en partie de l’action des roches voi¬ sines (*). Ainsi, une injection microscopique du phyllade par la matière granitique lui paraît admissible, et il s’ex¬ plique de cette manière la formation du micaschiste gneis- sique par l’infiltration dans le micaschiste du magma granitique, au contact de la granulite. De semblables relations entre les schistes cristallins et le granité existe¬ raient dans la forêt de Bavière à Yiechtach, dans le Fichtelgebirge à Redwitz et dans le Bohmerwald à Podbôr, à Krumau et à Goldenkrone. Des exemples analogues, où des roches éruptives indis¬ cutables sont en présence de roches sédimentaires bien connues, se présentent dans le cératophyre et ses relations avec le quartzite à phycodermes, dans les gneiss du Hirsch- berg au contact des phyllades cambriens, dans les porphy- roïdes de la Thuringe et du Hartz, qui ne seraient que des masses granitiques transformées par la pression ; on pourrait également appliquer cette manière de voir aux porphyroïdes de Mairus et aux gneiss sériciteux du Taunus, qui seraient des roches plutoniennes devenues micacées et schisteuses par suite de pressions énergiques. A Goldkronach, les gneiss phylliteux, étudiés spécialement par l’auteur, lui ont donné la conviction de leur origine (J) L’auteur attribue par là au magma et, conséquemment, à l’acide silicique y contenu, des propriétés que nous ne lui connaissons pas et que, suivant Ro- senbusch, il conviendrait peut-être d’accorder aux agents minéralisateurs d’Elie de Beaumont (fluor et acide borique), qui accompagnaient le granité dans ses éruptions. — 22 - interne, principalement par la présence de fragments de phyllade et de coticule enlevés aux roches voisines. Lehmann ne nie pas a prioii la possibilité d’une trans¬ formation de roches sédimentaires en gneiss proprement dits; cependant l’existence du feldspath lui paraît bien dif¬ ficile à expliquer dans cette hypothèse. Ainsi, le gneiss pou- dingiforme découvert par Sauer à Ober-Mittweida ne serait pas un gneiss proprement dit, mais bien des grauwackes et des poudingues métamorphosés, dont le feldspath serait un élément élastique, non un minéral métamorphique. La caractéristique du métamorphisme régional se rencontre¬ rait dans la présence du mica, principalement de la biotite, dont l’abondance est d’autant plus grande que la pression a agi plus fortement, c’est-à-dire aux angles des plis et au voisinage de minéraux très durs comme les grenats, autour desquels elle forme des auréoles. La biotite jouerait le même rôle, par rapport aux schistes cristallins, que la séricite dans les schistes proprement dits. Les masses gneissiques subordonnées à la granulite auraient la même origine que les micaschistes gneissiques; ce serait une fusion intime de matériaux phylladeux, ayant fourni la biotite et d’éléments éruptifs, ayant livré le felds¬ path et d’autres minéraux. Le Pfahl (!) fournit à l'auteur d’autres exemples de schis¬ tosité due au métamorphisme de dislocation. Par le frotte¬ ment et la pression de roches feîdspathiques, originelle¬ ment à gros cristaux, naissent des roches schisteuses à quartz et mica; les roches deviennent hàllefïintoïdes aux points où la compression a duré le plus longtemps, et même bréchiformes aux endroits où une dislocation avait exercé ses effets antérieurement. Les derniers chapitres de ce savant ouvrage traitent d’un certain nombre de roches subordonnées à la forma¬ tion granulitique. Les gabbros et les schistes amphibo- liques que l’auteur détermine à bon droit comme des formes (!) Pfalil ne serait-il pas une erreur typographique au lieu de Pfalz (Pala- tinat) ? ^ H. F. — 23 - métamorphiques des premiers, sont considérés par lui comme des roches éruptives, à cause surtout de leur posi¬ tion au contactée la granulite et du micaschiste gneis- sique; le gisement du moulin Holl près de Peoigest inclus dans la granulite elle-même, mais au contact du gneiss à biotite. Les accidents mécaniques, plissement des feldspaths et des pyroxènes allant jusqu’à leur broiement complet, et les phénomènes chimiques résultant du passage de la solution à la roche et de la recristallisation de la roche même dans les fissures qui s’y produisaient, sont exposés et figurés de la façon la plus claire. Les amphibolites des phyllades sont aux diabases ce que les amphibolites de la granulite sont aux gabbros. Dans l’horizon supérieur de la formation granulitique,on rencontre, associée aux gabbros et aux serpentines à bron- zite, une granulite d’un aspect tout particulier (Augengranu- lit des Allemands) due à la présence de feldspaths arrondis, qui doivent être considérés comme des restes de plus grands cristaux convertis à la périphérie en aggrégats felds- pathiques microcristallins (substance hàlleflintoïde) qui avoisinent les yeux feldspathiques sous forme de ciliations. La généralisation de ce phénomène, combinée à la forma¬ tion de lits de mica par la pression, permettrait d’expliquer l’origine de la granulite rubannée, dont la structure a été si souvent citée comme 'preuve de l’origine sédimentaire de la formation tout entière. La caractéristique de la granulite, par rapport au trapp- granulite, se trouve, suivant l’auteur, dans la prédominance de l’orthose dans la première, des plagioclases dans la seconde, et dans la structure ; dans les granulites propre¬ ment dites, le feldspath est brisé et tout semble démontrer un état antérieur différent de la roche. Dans les trapp. granulites, au contraire, chaque minéral a conservé sa forme extérieure originelle, et rien n’indique un état anté¬ rieur différent. Les granulites ne seraient donc qu’un état métamorphique dû à la dislocation de roches granitiques originellement ; les granulites à pyroxène et les roches de composition voisine ne permettent plus actuellement une détermination certaine de leur roche mère. — 24 - Comme donnée concluante pour la genèse de la formation granulilique, l’auteur indique la forme de filons couchés qu’elle adopte toujours en Saxe ; il croit qu’elle n’a pas fait irruption à la manière d’un magma dans une fissure, mais bien plutôt à un état de solidification déjà assez avancé, que la pression et les plissements auraient amené à une plasticité analogue à celle que nous attribuons aux roches éruptives La limite de cette plasticité, l’apparition simultanée de formes plastiques et de formes brisées, rallongement des corps minéraux sous l’influence de hautes pressions, les phénomènes chimiques associés à ces actions mécaniques et les traces de tous ces événements sur la granuîiie de la Saxe font l’objet d’une série de communi¬ cations du plus haut intérêt. La forme en amas, en lentilles, en mouchetures des éléments, l’absence de discordance, s’expliquent, d’après la manière devoir de l’auteur, comme la suite inévitable du glissement occasionné par la pression originelle. Un des grands avantages de cette conception de la genèse de la granulite est d’expliquer aisément un grand nombre de faits incompréhensibles sans cela, comme le métamor¬ phisme de contact des phyllades, pour ne citer qu’un exemple. Un autre avantage de cette conception est de mettre au rang des choses explicables ces formations éni¬ gmatiques, que l’on rangeait autrefois, faute de savoir où les placer, parmi les roches sédimentaires métamorphiques, quoique ce classement pût tout au plus permettre, dans les cas les plus heureux, d’expliquer leur composition minéra¬ logique, mais vraisemblablement jamais leur structure. La manière de voir de l’auteur devait naturellement l’amener à une conception analogue des schistes cristallins de la formation primordiale, et de leurs relations avec les roches éruptives de composition minéralogique analogue, conception qu’il expose dans un chapitre intitulé : « Recherches sur une classification naturelle des roches. » H. Forir. Liège, le 20 juillet 1884. Sur les zones climatérips pendant les périodes jnrassipe et crétacée, PAR M. NEUMAYR («). L’examen des théories émises jusqu’à présent sur les relations climatologiques dans les temps géologiques, forme l’objet du premier chapitre de ce savant ouvrage. Pendant longtemps l’on admit que, durant toutes les périodes anciennes jusqu’au commencement de l’époque tertiaire, la température était sensiblement uniforme sur toute la surface du globe. On attribuait, comme cause, à cette uniformité, une chaleur interne assez considérable pour annihiler presque l’influence du soleil. Thomson a démontré théoriquement le peu de consistance de cette théorie, en partant des considérations suivantes : la tem¬ pérature du globe aurait, d’après cette hypothèse, été en diminuant depuis l’apparition du premier être organisé jusqu’au commencement de la période tertiaire, où l’on voit apparaître brusquement une répartition des climats ana¬ logue à celle de nos jours. Au début, la température ne pouvait être supérieure à 60° centigrades sur toute la sur¬ face de la terre, car sans cela, toute vie organique eût été impossible; elle ne pouvait non plus lui être de beau¬ coup inférieure, car elle serait descendue en dessous de celle de l’équateur actuel. L’abaissement de la température aurait donc été insensible pendant toute la durée des époques paléozoïque et mésozoïque, et serait devenu brus¬ quement très considérable aux pôles et dans les zones tem¬ pérées, au commencement de la période tertiaire, résultat absurde, en contradiction avec toutes les lois de la nature. Cette contradiction serait moins blessante si l’on parvenait à démontrer que, déjà dès le début de l’époque jurassique, (!) Denkschriften der math.-naturwiss. Classe der K. K. Akademie der Wissenschaften zu Wien. Bd XLVII, p. 277 à 31$ carte. — 26 — les premières traces de la division en zones climatériques se faisaient pressentir. Depuis longtemps déjà, on a compris que l’hypothèse très simple de l’influence de la température interne est insuffisante à expliquer les faits, et l’on a tenté de l’étayer par des hypothèses auxiliaires. Les arguments qui ont été employés pour prouver l’élévation et l’uniformité de la température à la surface du globe pendant les périodes anciennes sont de trois espèces : l’un est fondé sur l’exu¬ bérance de la végétation à l’époque houillère ; le second sur l’analogie des faunes anciennes avec la faune actuelle des tropiques ; le troisième, sur l’identité des faunes et des flores fossiles sous des latitudes très différentes. D’après l’auteur, la preuve tirée du premier argument n’est pas suffisante, car les substances végétales subissent bien plus facilement une décomposition complète par une température élevée que par un climat rigoureux, et les tour¬ bières actuelles, dont la végétation n’est rien moins que luxu¬ riante, n’existent que dans les régions tempérées et froides. Le second argument paraît avoir plus de valeur. L’exis¬ tence, pendant les temps géologiques, de coraux à des lati¬ tudes fort élevées, alors qu’ils ne vivent actuellement que dans des mers dont la température ne descend pas en dessous de 20°, est un fait acquis. Il n’en est pas de même des nautiles ; les rares représentants actuels de ceux-ci ne vivent, il est vrai, que dans les parties chaudes des océans Indien et Pacifique, mais il est au moins téméraire d’ad¬ mettre que tous les types extrêmement variés appartenant à ce genre ont dû vivre dans des conditions identiques. Plus hasardeuse paraît encore la généralisation de cette hypothèse à tous les céphalopodes et, notamment, son ap¬ plication aux ammonites, si l’on considère que dans l’océan Atlantique septentrional, vivent actuellement des céphalo¬ podes gigantesques, atteignant jusqu’à 12 mètres de lon¬ gueur, et habitant, avant tout, les côtes de Terre-Neuve, de l’Irlande, du Jutland et de la Norwège, tandis qu’ils n’ont été rencontrés que plus rarement dans les mers équatoriales. S’il est des genres anciens qui ne se rencontrent plus actuellement que sous lés tropiques, on pourrait en citer d’autres qui présentent le phénomène inverse.' Les astartés si répandus à l’époque mésozoïque sont des formes actuelles exclusivement boréales ; les trigonies, caractéristiques du crétacé et du jurassique, vivent actuellement sur les côtes tempérées de l’Australie ; enfin, parmi les bryozoaires, les cyclostomes qui existent presque seuls dans les formations les plus anciennes, n’ont plus guère de représentants actuellement que dans la zone arctique.. Il n’en résulte nullement que les mers paléozoïques et mésozoïques aient été comparables, sous le rapport de la température, aux côtes du Groënland, mais cette considé- ration doit nous mettre en garde contre l’importance exagérée attribuée aux caractères de la faune pour la recherche des climats anciens. Nous devons nous souvenir que des formes très voisines peuvent vivre dans les condi¬ tions les plus différentes et que les êtres jouissent à un haut degré de la faculté de s’adapter aux changements qui peuvent survenir dans le milieu ambiant. Si l’on examine sans prévention la troisième espèce d’ar¬ guments tirée du caractère des animaux marins, on arrive à la conclusion que, pour des périodes déterminées, une température élevée a pu exister jusqu’à une haute latitude, mais il est complètement inadmissible d’étendre cette conclusion à l’ensemble des dépôts antétertiaires. Les organismes terrestres des époques paléozoïques ont un habitat beaucoup trop restreint pour en tirer une dé¬ duction quelconque; Sandberger considère les mollusques jurassiques terrestres comme indiquant un climat chaud, ceux du wealdien comme marquant un climat tempéré et ceux du crétacé supérieur comme indiquant, de nouveau, un climat tropical. Les insectes paléozoïques sont, d’après l’opinion commune, caractéristiques des régions chaudes; mais, pour le jurassique, si tous les entomologues sont d’accord pour admettre le caractère tropical des insectes de Solenhofen, les avis sont extrêmement partagés quant à l’ex¬ tension de cette interprétation à toute la surface delà terre. Les reptiles, qui ne peuvent résister à un climat très — 28 — froid, n’ont jamais été rencontrés dans les régions polaires, et l’on n’a encore cité jusqu’à présent aucun animal de cette classe dans des régions qui seraient trop rudes aujourd’hui pour la propagation de ces animaux. Il en est tout autrement des végétaux terrestres; l’exis¬ tence de cycadées et de fougères arborescentes à des lati¬ tudes élevées pendant la période houillère ne permet aucune autre interprétation que celle d’un climat sans gelée jusque près des pôles; cette conclusion s’étend, d’une façon moins extrême cependant, aux époques per¬ mienne, jurassique et crétacée. L’identité des formes ren¬ contrées à l’équateur et dans le voisinage des pôles oblige à admettre provisoirement une répartition uniforme de la flore et, par suite, de la température sur toute la terre. L’au¬ teur suppose donc le fait démontré; il examine successive¬ ment les théories érigées pour l’explication de ces relations. La théorie de la chaleur interne lui paraît insuffisante, pour les raisons indiquées précédemment. L’hypothèse d’une atmosphère extrêmement dense, chargée d’anhydride carbonique et de vapeur d’eau, accompagnée de nuages épais et de pluies torrentielles, empêchant les rayons so¬ laires d’arriver au sol, lui semble inconciliable avec l’exis¬ tence du calcaire carbonifère; en effet, si une atmosphère très riche en anhydride carbonique avait existé, l’eau de la mer aurait absorbé une notable proportion de ce gaz, et les calcaires organogènes en voie de formation auraient dû être dissous. ISi l’on répond à cet argument que l’é paisse ur des couches charbonneuses démontre le contraire, il suffira de considérer que, si la quantité d’anhydride car¬ bonique répartie dans les couches de houille et dans tous les sédiments calcaires qui se sont formés depuis l’époque cambrienne jusqu’à nos jours, avait pu se trouver, à un mo¬ ment donné, réunie dans l’atmosphère, elle aurait rendu toute vie animale impossible. Il résulte de là que tout le carbone répandu à la surface du globe ne peut avoir été soustrait à une provision existant simultanément dans sa totalité dans l’atmosphère, mais qu’un apport d’acide car¬ bonique continuellement suffisant a lieu, de l’intérieur, par - 29 — les volcans, les sources d’acide carbonique elles mofettes. 11 est inutile de s’arrêter davantage à cette considération. Ajoutons seulement que Brongniart a démontré victorieu¬ sement que maints insectes de cette période prouvent l'exis¬ tence d’un climat lumineux. L’influence delà chaleur interne, seule ou aidée par une atmosphère épaisse, est donc insuffisante pour expliquer l’uniformité des climats anciens. D’autres théories, nom¬ breuses et variées, ont été formulées, les unes basées sur la répartition variable des continents et des mers, d’autres sur des changements survenus dans la position de l’axe terrestre, sur la variation de l’excentricité de la trajectoire de la terre et de l’inclinaison de l’écliptique, enfin, sur le passage de tout le système solaire à travers des régions plus chaudes du ciel. Beaucoup de ces facteurs peuvent avoir agi sur la température; aucun n’est suffisant pour donner une explication même éloignée des faits. Les données sont d’ailleurs encore beaucoup trop insuf¬ fisantes pour chercher la solution du problème. L’hypo¬ thèse de Croll, qui réduit toute l’histoire de la terre à une série ininterrompue de périodes glaciaires et intergla¬ ciaires, manque de tout fondement. Elle apporte peut être un ferment nouveau dans la discussion, mais ce n’est pas dans les hypothèses qu’il faut chercher une assise, c’est dans les faits précis, et c’est à la recherche de semblables faits que s'attache fauteur dans toute la suite du travail. Les 'premières recherches sur les zones climatériques pen¬ dant les époques ontétertiaires sont dues àFerdinandRoemer, qui étudia surtout le crétacé supérieur. Plus tard, Marcou porta, dans le même but, son attention sur les formations jurassiques, qu’il divisa en zones homozoïques et en pro¬ vinces. Trautschold et l’auteur lui-même ont, à plusieurs reprises, examiné la question au point de vue du jurassique russe, et fauteur a démontré que trois grandes faunes se succédant du Nord au Sud se partagent l’Europe, et que les différences qui existent entre elles ne peuvent reposer que sur des écarts de température ; sa manière de voir repose essentiellement sur la répartition de certains sous- - 30 - genres d’ammonites de la formation jurassique, notam¬ ment des Phylloceras , Lytoceras et Simoceras, qu’il considère comme caractéristiques pour sa zone équatoriale, et des Oppelia , Harpoceras et Aspidoceras , qui serviraient de critérium, avec les grands récifs coralliens, à sa zone tem¬ pérée. S’il était démontré que la rareté des premiers dans l’Europe moyenne dépend essentiellement d’une autre cause que les relations de température, le fondement de sa manière de voir se trouverait réduit à néant. Dans ces derniers temps, Mojsisovics a constaté que, dans le trias alpin, les sous-genres A r ces tes et Pynacoceras affectionnent spécialement les roches calcaires, tandis que les Trachyceras , par exemple, préfèrent les roches argi¬ leuses; il en a induit que les mêmes causes ont probable¬ ment agi pour la répartition des Phylloceras et Lytoceras , qui seraient des formes calcaires, tandis que les Aegoceras auraient préféré les fonds de mer argileux. Fuchs s’est aussi rallié dernièrement à cette manière de voir. L’auteur ne peut accepter cette interprétation. Il trouve la preuve du contraire dans la présence de Phylloceras nom¬ breux dans les couches argileuses à Amm. psilonotus des Alpes, comparée à la rareté de ce fossile dans les couches calcaires de même âge de Pfonsjock au Tyrol, et dans d’autres cas analogues, en nombre assez considérable. Une autre objection faite à sa manière de voir consiste à regarder les formations jurassiques alpines comme des dépôts d’eaux profondes, et les formations extraalpines comme des sédiments de mers peu profondes. Il suffit, pour démontrer le peu de fondement de cette inter¬ prétation, de rappeler l’existence, à Stramberg, d’un récif corallien avec une faune d’ammonites présentant le type alpin indiscutable. Dans un troisième chapitre, l’auteur examine les dif¬ férences qui existent entre le jurassique des Alpes et celui de l’Europe moyenne. Comme point fondamental, il com¬ prend sous la dénomination de « province marine zoogéo¬ graphique une très grande étendue de mer, caractérisée par des propriétés communes de toute sa faune, et dont les — 31 caractères zoologiques ne sont imputables qu’à sa situation géographique, indépendamment des influences locales. » Trois facteurs seulement peuvent donc concourir à pro¬ duire des différences de provinces : un éloignement consi¬ dérable des aires, l’interposition de terre ferme et des différences de température. Le faciès du jurassique alpin diffère énormément, à première vue, de celui du jurassique de l’Europe moyenne; seulement, par un examen plus attentif, on arrive à se convaincre bientôt que la grande majorité des caractères distinctifs sont loin d’être essentiels pour déterminer une division en provinces, dans le sens indiqué du mot. Dans la plupart des cas, on n’a affaire qu’à des diffé¬ rences locales qui doivent être complètement écartées ici. Par contre, il existe certains groupes d’animaux qui se reproduisent dans la plupart des dépôts jurassiques des Alpes, et qui, au contraire, ou bien font complètement défaut, ou ne se montrent qu’isolément dans les couches de même âge de l’Europe moyenne ; citons entre autres les sous-genres Phylloceras et Lyloceras, plus répandus relati¬ vement dans les parties méridionales que dans les parties septentrionales des Alpes, et, pour le jurassique supérieur, le sous-genre Simoceras. Les caractères distinctifs de la province de l’Europe moyenne sont moins tranchés. Tout d’abord, il semble que beaucoup d’espèces de l’Europe moyenne manquent com¬ plètement dans les Alpes ; mais, si l’on considère que les couches qui les contiennent ne sont que peu ou point représentées dans cette région, que d’autres n’y ont que des équivalents pauvres en fossiles, le nombre des carac¬ tères distinctifs devient très restreint. Les groupes de ÏHarpoceras trimarginatum, de VOppelia tenuilobata et du Perisphinctes polyplocus et le sous-genre Cardioceras abon¬ dent en dehors des Alpes, partout dans leur horizon, et sont très rares dans la |région alpine, à l’exception du dernier cependant, qui y existe en notable proportion, mais seule¬ ment en des points appartenant au bord septentrional de la province ;Tes Cardioceras atteignent leur maximum de déve- — 32 - loppement au nord de la province de l’Europe moyenne, dans la zone boréale. La pauvreté en bélemnites semble aussi caractéristique pour la région alpine, ainsi que la richesse en Atractites. Parmi les brachiopodes, les Terebra - tula nucleata et diphya et la Rhynchonella controversa se font remarquer par leur abondance dans les Alpes et leur rareté dans l’Europe moyenne. En résumé, les types suivants ont leur développement principal au sud de la limite septentrionale du jurassique alpin : Phylloceras , Lytoceras, Simoceras (abstraction faite des Reineckia ), Atractites , Terebratula nucleata, T. diphya et Rhynchonella controversa , tandis que les suivants sont caractéristiques de l’Europe moyenne et sont fort peu développés dans les Alpes : Harpoceras trimargmalum, Perisphinctes polyplocus , Oppe- lia tenuilobata et Cardioceras. Il reste à comparer, pour l’Europe, les caractères positifs de la province de l’Europe moyenne avec ceux de la pro¬ vince boréale, ce qui peut se faire par le tableau comparatif suivant des formes de la première : Phylloceras et Lytoceras (faiblement représentés), Harpo¬ ceras , Oppelia , Peltoceras, Aspidoceras , Belemnites hastatus , coraux constructeurs, et de celles de la seconde : maximum de développement des Cardioceras, Perisphinc¬ tes mosquensis, Amaltheus catenulatus, A. fulgens , Belem¬ nites excentrions , Aucella. Dans aucun terme géologique, il n’a été autant question de type alpin et de type extraalpin que dans l’étage néo¬ comien ; mais, bien souvent, ces distinctions sont basées aussi sur des faciès locaux, comme nous l’avons vu précé¬ demment pour le jurassique; d’autre part, tombant dans l’excès contraire, des auteurs ont prétendu que toutes les différences sont dues à des phénomènes locaux et que, par suite, il n’existe pas ici de différences de provinces. Cet état de la question nécessitait une discussion approfondie des faits, discussion qu’entreprend l’auteur dans son cin- — 33 — quième chapitre. Il est parfaitement établi aujourd’hui que la plus grande partie de l’Europe moyenne était émergée à la fin de la période jurassique et au commencement de l’époque crétacée. Pendant le cours du néocomien moyen, la mer envahit de nouveau une grande partie de cette région, en laissant à découvert un certain nombre de points, comme c’est le cas pour la Franconie, la Souabe, la Mora¬ vie et la Galicie. Il en résulte que la faune de l’Europe moyenne ne pouvait être une faune propre, mais un mé¬ lange de types boréaux et méridionaux. C’est en effet ce que l’on remarque ; mais cette proposi¬ tion se démontre d’une façon plus évidente encore, si l’on compare les faunes de deux régions très éloignées : celle du nord de l’Allemagne, de l’Angleterre et du nord de la France d’une part, avec celle des dépôts alpins typiques d’autre part ; on y reconnaît alors des différences de pro¬ vinces bien marquées. Cependant l’appartenance des dépôts néocomiens de la Suisse et du midi de la France à l’une ou à l’autre des divisions doit rester réservée, quoique, dans la région considérée, l’absence ou la rareté de certains types alpins et l’existence de types qui ne se retrouvent pas dans les Alpes et qui, par contre, sont très répandus dans la province de l’Europe moyenne, semble de nature à faire rapporter la bande discutée à cette dernière province plu¬ tôt qu’a la province alpine. Toujours est-il que cette question n’a qu’une portée fort accessoire pour la solution du problème. La lépartition des provinces marines en Europe a été singulièrement facilitée, dans ces derniers temps, par les travaux de nombreux savants. Trois zones zoogéographiques se succèdent les unes aux autres, du Sud au Nord, caractérisées chacune par un certain nombre d’espèces propres, qui ne s’étendent que peu ou point vers le Nord ou vers le Sud. La limite séparant la province alpine de celle de l’Europe moyenne passe d’abord entre le Donetz et la Grimée, à 47° environ de latitude septentrionale, devient indécise jusqu’à la terminaison orientale des Garpathes, se dirige ensuite ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. BIBLIOGRAPHIE, 3 — 34 — vers le N-N-O. jusqu’à ce qu’elle atteigne son point le plus septentrional dans le voisinage de Cracovie, à 50° de latitude N., s’éloigne vers le S-O., dans la direction de Vienne, poursuit son cours vers l’O. jusqu’au voisinage du lac de Constance; de là elle s’incline vers l’O-S-O., tra¬ verse le midi de la France et la péninsule hispanique pour atteindre la côte de l’Océan Atlantique entre le 38mo et le 39n,e degré de latitude septentrionale. Deux faits sont à remarquer dans le tracé de cette limite. Le premier est l’écart considérable, 12° environ, entre son point le plus septentrional et son point le plus méridional; le second est la distance extraordinairement restreinte entre les localités à type alpin et celles à type plus septentrional. Cette faible distance ne peut être attribuée qu’à deux causes : l’existence d’un courant marin chaud, ou celle d’un continent étroit entre les deux provinces; tout en admettant la possibilité de la seconde hypothèse pour certains points, Neumayr préfère s’en tenir à la première pour la généralité des faits, et admettre qu’un courant marin existait le long de la limite, tout en laissant indécise la direction de son cours de l’E. vers l’O. ou inversement. Tout autres sont les relations entre le jurassique de l’Europe moyenne et le jurassique boréal. Ces deux zones sont séparées l’une de l’autre, en Europe, par de larges espaces et d’anciennes formations, de sorte qu’elles semblent n’avoir été en relation que pendant un temps relativement court, par l’intermédiaire de quelques canaux traversant des continents. Quant à la température absolue de ces trois zones, Fau¬ teur ne trouve pas, dans tous les faits connus, de base suffi¬ sante pour établir un chiffre même approximatif et il préfère s’abstenir de toute interprétation sur ce sujet hasardeux. Les limites indiquées peuvent servir, à très peu de chose près, pour la période néocomienne; on peut en conclure que, pendant le laps de temps énorme qui s’est écoulé depuis le commencement du jurassique jusque l’époque aptienne, les relations climatériques relatives n’ont subi aucun changement essentiel en Europe. — 35 — Les résultats atteints ont engagé l’auteur à poursuivre ses observations en dehors de l’ancien continent, et à géné¬ raliser ainsi les déductions qu’il pouvait en tirer. Dans un travail antérieur, il avait démontré l’existence autour du pôle nord d’une zone boréale de caractères constants, cor¬ respondant parfaitement à ceux du jurassique de Moscou. Il n’avait donc pas à y revenir dans le travail analysé. Commençant ses observations à la frontière orientale de l’Europe, l’auteur examine d’abord les gisements de l’Asie Mineure : la faune d’Amassy, sur les côtes de Paphlagonie, ne fournit aucun renseignement relatif au sujet qui nous occupe. Celle d’Angora, si peu connue qu’elle soit, semble devoir se rapporter à la zone alpine. Passant de là à la Syrie, il rencontre, dans les fossiles rapportés du Mont Hermon, une faune qui ne contient que 4 °/0 d’hétérophylles, proportion trop faible pour représenter le type alpin, trop forte pour indiquer le faciès de l’Europe moyenne. Comme le mont Hermon est situé à l’intérieur d’une région dont tout l’ensemble présente le caractère alpin, l’auteur se demande s’il n’y aurait pas lieu de considérer le jurassique de cette localité comme une colonie du type de l’Europe moyenne analogue, à celle que nous présente actuellement la baie de Vigo sur la côte espagnole. Le jurassique de la Crimée, du Caucase, du Daghestan et de l’Arménie présente le caractère alpin indiscutable; celui de la Perse est encore trop incomplètement connu pour pouvoir en tirer une déduction. A l’ouest de la mer Caspienne, les monts Aktau et Karatau, dans la péninsule Manguichlac, présentent une faune portant vraisemblable¬ ment le caractère de l’Europe moyenne, pour autant que l’on puisse en juger par les matériaux incomplets que l’on possède. La région comprise entre la mer Caspienne et la mer d’Aral ne fournit aucune donnée, à part deux ammo¬ nites aptiennes, rapportées de Merv dans le Turkestan par Vereschagin, et qui présentent le caractère alpin. Le reste du Turkestan, l’Afganistan, le Beloutchistan et la plus grande partie de la Chine n’ont fourni aucune donnée qui puisse être utilisée ici. - 36 - Au Tibet, nous nous trouvons de nouveau en présence d’une faune riche et bien connue au Nord de l’Hymalaïa. Les rapports de cette faune avec celle des Salt-Range dans le Pendjab, très proche géographiquement, sont extrême¬ ment faibles, tandis que ceux avec le jurassique boréal de la Russie sont fort approchés. 11 semble donc avoir existé entre le Tibet et les Salt-Range un continent que représen¬ teraient les monts Hymalaïa, tandis que la communication entre le Tibet et la mer septentrionale aurait été largement ouverte pendant toute la période jurassique. La communi¬ cation du Tibet avec les régions méridionales ne semble s’être établie que beaucoup plus tard, car les espèces fossiles communes aux deux pays se trouvent toutes dans les couches supérieures du Gatcha. Ces dépôts du Gatcha se rapprochent des dépôts alpins européens par tous leurs caractères; ils n’en diffèrent que par une richesse plus grande en céphalopodes. C’est probablement aussi le cas pour les gisements de la côte sud-est du district de Godavery, dans l’Inde, malheureuse¬ ment fort peu connus. Les dépôts des Salt-Range, dans le Pendjab, semblent, d’après les souvenirs de l’auteur, appartenir au type de l’Europe moyenne, sans toutefois qu’une appréciation exacte soit possible. Le Japon n’a fourni qu’une seule ammonite, semblant indiquer le type boréal ou celui de l’Europe moyenne. Le reste de l’Asie ne fournit aucun renseignement. L’Afrique fournit peu de données précises. A part les dépôts de l’Algérie, représentant le type alpin le mieux caractérisé et celui de Mombassa, sur la côte occidentale, semblant présenter les mêmes caractères, il n’y a guère que la colonie du Gap qui fournisse des renseignements nombreux et précis. La faune jurassique supérieure ou crétacée inférieure de ce pays ne possède aucune espèce commune à nos gisements d’Europe. Cependant on peut dire en toute sécurité que l’ensemble de la faune présente bien les caractères généraux de celle de l’Europe moyenne, et n’a aucun trait commun avec celle des dépôts alpins. L’île de Madagascar présente bien le caractère alpin, pour autant - 37 — qu’on la connaisse par les fossiles qu’en a rapportés Gran- didier. Les fossiles de l’Australie méridionale ne présentent aucune analogie avec ceux des régions alpines, mais bien plutôt avec ceux de l’Europe moyenne. L’auteur passe ensuite en revue les dépôts de l’Amérique méridionale, et il en conclut que ceux situés entre le 20me et le 45me degré de latitude méridionale ont beaucoup d’ana¬ logie avec les dépôts de même âge de l’Europe moyenne, tandis que les gisements moins connus compris entre le 20mS et le 5me parallèle semblent appartenir au type alpin. Les couches crétacées inférieures de la Colombie, de même que celles de l’île de la Trinité, possèdent la plus grande ressemblance avec les dépôts contemporains du midi de la France. Ce qui est connu de l’Amérique centrale permet de rap¬ porter les couches jurassiques de cette région au type alpin. L’Amérique septentrionale ne fournit que peu de renseignements; les dépôts jurassiques marins semblent limités à l’ouest de ce continent et aux régions polaires. Les couches jurassiques et crétacées de ia Californie, présentent le type de l’Europe moyenne associé à quelques formes alpines et boréales. Les fossiles des Black Hills du Dacoîa découverts par Meck et Hayden ont un caractère boréal indiscutable. Il en est de même de ceux de l’île de la Reine Charlotte, qui présentent néanmoins un faible mélange de formes de l’Europe moyenne et quelques types alpins. Les dépôts situés plus au Nord sont franchement boréaux. Jusqu’ici l’auteur s’est tenu exclusivement à l’examen des dépôts du jurassique et du crétacé inférieur. La raison en est que les relations présentées par les céphalopodes du crétacé supérieur sont encore trop peu claires pour fournir des renseignements précis sur la division en zones clima¬ tériques pendant cette période. C’est tout au plus si l’examen comparatif de ces fossiles a pu lui donner une première indication de différences climatologiques. Il en est tout autrement d’une autre classe de mollusques, - 38 les rudistes, dont la répartition en Europe, si elle n’est pas limitée exclusivement aux couches alpines, possède son plus grand développement dans ces couches. Les limites entre la zone de l’Europe moyenne et la zone alpine fournies par l’étude des céphalopodes du jurassique et du crétacé inférieur, d'une part, et par celle des rudistes, d’autre part, ne diffèrent d’une façon sensible qu’en un seul point, au voisinage de l’Hymalaïa, où les rudistes semblent avoir existé jusque dans le Cuen-Lun, tandis que le jurassique alpin semblait limité au Catcha, situé au midi de l’Hymalaïa. La limite de la zone alpine serait donc remontée vers le Nord, phénomène dont l’explication se trouverait, comme nous l’avons vu plus haut, dans l’ouverture, pendant la période crétacée, d’une communication entre la mer septen¬ trionale et la mer méridionale, séparées précédemment par un continent. La concordance des caractères présentés par les cal¬ caires à rudistes du crétacé supérieur et par les dépôts jurassiques et néocomiens alpins, fournit une heureuse confirmation des faits acquis, et, pour l’Amérique septen¬ trionale, notamment, transforme en certitude l’établisse¬ ment de la limite des deux zones, qui ne pouvait, sans cela, être considérée que comme une probabilité, étant donnée la pauvreté de ce pays en renseignements sur les dépôts précités. Si l’on récapitule brièvement les faits énoncés dans cette rapide analyse, on arrive à la conclusion que l’auteur a tirée de son laborieux travail. De même qu’à l’époque actuelle on distingue, à la surface de la terre, des zones homozoïques, parallèles entre elles et à l’équateur, dont chacune se divise elle-même en provinces zoogéogra- phiques, de même, à l’époque jurassique, il existait de semblables zones, dont la première se présente à nous d’une façon extrêmement remarquable dans le jurassique boréal, dont le cours nous est donné par les points suivants : le Spitzberg, la Nouvelle-Zemble, les rives du Petschora, de FOb,de l’Iénisséi etde la Léna en Sibérie, les îles de la Nou¬ velle Sibérie, le Kamtschatka,lesAléoutes, l’Alaska, le Sitka, - 39 l’île de la Reine Charlotte, les Black-Hills du Dacota et le Groenland; comme golfes méridionaux de cette mer septentrionale on doit considérer le jurassique de Moscou et celui du Tibet. La ceinture arctique de cette zone n’a pas encore été divisée en provinces, faute de matériaux suffisants; deux provinces distinctes se remarquent dans les parties méri¬ dionales : ce sont celle de la Russie et celle de l’Hymalaïa. Au sud de la zone boréale, on remarque une première zone tempérée septentrionale, suffisamment connue par ce qui a été dit antérieurement, et dans laquelle on distingue les provinces de l’Europe moyenne, Caspienne, du Pendjab et Californienne. Au midi de cette zone gisent, des deux côtés de l’équa- teur, des dépôts nombreux, présentant les caractères de la province alpine, et que l’auteur désigne sous le nom de zone équatoriale. Cette zone peut être divisée en sept pro¬ vinces distinctes* qui portent les noms de : Alpine, Crimo- Caucasique, Sudindienne, Ethiopique, Colombique, Caraïbe et Péruvienne. Si l’on se dirige encore plus au Sud, on rencontre de nou¬ veau des formations qui, si elles ne peuvent s’assimiler entièrement par leur faune avec celles de la zone tempé¬ rée septentrionale, présentent du moins avec celles-ci des analogies telles, qu’il est permis de les considérer comme leur équivalent méridional. Ces formations, réunies par l’auteur sous le nom de zone tempérée méridionale, se divisent elles-mêmes en provinces Chilienne, de ia Nou¬ velle-Zélande, Australienne et du Cap. Il resterait à découvrir un cinquième terme, équivalant à la zone boréale arctique, et qui porterait le nom de zone boréale antarctique; mais, si des indices de son existence sont fournis par la présence d ’Aucella h la Nouvelle-Zélande, des faits positifs manquent encore pour son établissement, à cause, peut-être, de l’absence de vastes territoires au pôle sud. Lps conclusions à tirer de cette communication sont nom¬ breuses et importantes. La répartition sensiblement paraL - 40 — lèle et concentrique des zones autour de l’équateur, la répétition symétrique de faunes analogues des deux côtés de celui-ci démontrent que c’est aux conditions atmosphé¬ riques que l’on doit attribuer les différences qui existent entre elles. Elles prouvent, en outre, qu’un changement de position de l’axe terrestre ne peut avoir eu lieu depuis le commencement de l’époque jurassique. Cette conclusion concorde admirablement avec les résultats connus qu’Os- wald Heer a déduits de l’examen de la flore tertiaire arctique. Enfin, une dernière conclusion non moins importante résulte de la stabilité des limites de zones pendant tout le jurassique et le crétacé, stabilité qui s’élève victorieuse¬ ment contre les théories admettant une fluctuation constante des climats, une succession ininterrompue de périodes glaciaires et interglaciaires. Il est probable qu’une étude approfondie des dépôts paléozoïques conduirait au même résultat, mais les difficul¬ tés que l’on rencontre déjà dans le trias et le permien, difficultés qui ne font que s’accroître quand on remonte l’échelle des temps depuis le carbonifère et le dévonien jusqu’au silurien et au cambrien, ces difficultés, disons- nous, ne permettent pas d’espérer une solution convenable du problème dans un avenir rapproché. Cependant, dans le travail de Barrande sur les faunes cambrienne et silurienne de la Bohême, on trouve un exemple remarquable de ce genre de recherches, couronné d’un grand succès. Des obstahles matériels considérables s’opposent malheureuse¬ ment, comme l’a montré Kavser, à la généralisation des résultats acquis par Barrande, obstacles que parviendront à vaincre, espérons-le, les patientes recherches des géo¬ logues et des paléontologues. Le mémoire de M. Neumayr est accompagné d’une carte qui présente plus clairement aux yeux que la description la plus éiendue les remarquables résultats atteints par l’auteur. H. Forir. Liège, le 20 juillet 1884. Sur le gisement et l’exploitation de la strontianite en WestnMe PAR EM. VENATOR (*) NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE PAR FR. DEWALQUE. La strontianite qui, il y a quelques années, ne présentait qu’un intérêt assez restreint et n'était utilisée que pour l’industrie pyrotechnique, sert maintenant à fournir l’oxyde strontique actuellement employé, sur une échelle assez considérable, à l’état d’hydroxyde, dans la fabrication et le raffinage du sucre; cet usage serait plus important encore si cette matière était fournie à bon compte dans le com¬ merce (2). L’emploi de la strontianite, imaginé d’abord par Dubrunfaut (1849), a été rendu pratique par les re¬ cherches persévérantes du Dr Fleischer qui, en collaboration avec Kucken, l’installa (1868) à la raffinerie de Dessau. La strontianite qui y était consommée, était tirée de West- phalie et c’est l’étude de ce gisement que M. E. Venator, (J) Leipzig, A. Félix, 1882. — ■ Tiré à part de la Berg- und Hïutenmànnische Zeitung. L’industrie traite aussi chimiquement la célestine (sulfate de strontium) pour en retirer l’oxyde, mais le prix de revient est encore trop élevé. (2) La strontiane est employée au lieu de chaux pour extraire une certaine quantité de sucre qui resté fixé dans la mélasse, résidu final des fabriques ou raffineries de sucre. Elle présente des avantages nombreux sur la chaux, qui ne se sépare du sucre, dans les divers procédés ( élution , substitution, sépa¬ ration, etc.), que par l’action du gaz carbonique, tandis qu’il suffit de mettre dans l’eau froide le saccharate tristrontique, insoluble à chaud, pour obtenir un dédoublement en hydroxyde, qui cristallise et peut servir de nouveau, et en solution sucrée saturée de cet hydroxyde, lequel devra aussi être séparé par le gaz carbonique; mais il n’y a à carbonater ainsi qu’une minime partie de l’hydroxyde employé. — 42 - ingénieur à Aix-la-Chapelle, a entreprise, à la demande de la direction de la raffinerie de Dessau, laquelle avait tout intérêt à reconnaître le gisement pour y établir une exploi¬ tation régulière et sûre. On sait depuis longtemps que la strontianite se trouve en Westphalie dans le district de Hamm-Münster. Déjà en 1834, un échantillon provenant de Nienberg, non loin de Münster, avait été reconnu par Liebig comme étant de la strontianite. En 1840 et en 1854, Becks et Fr. Roemer, puis en 1873, M. H. von Dechen, donnèrent quelques renseignements ; le Dr Von der Marck et le D1' Volger en parlèrent aux assem¬ blées du JSaturhistorischer Verein für Rheinlande und Westfalen ; mais on n’était pas d’accord sur la nature du gisement , qui, exploité seulement dans quelques excava¬ tions superficielles, n’avait guère laissé reconnaître sa nature de filon. Lors des recherches de M. Venator, quelques exploi¬ tations existaient à ciel ouvert; elles n’avaient que quelques pieds de profondeur et il était impossible d’y reconnaître un filon Beaucoup d’exploitations abandonnées étaient visibles sur le terrain; cela permit, en reportant le tout sur une carte, de reconnaître que, contrairement à l’idée reçue, les gisements s’étendaient au loin en direction. Renseigne¬ ments pris, il se trouva que certaines exploitations avaient été poussées jusqu’à dix mètres de profondeur, et le dire des mineurs, que le filon se perdait en profondeur, laissa M. Venator assez dans le doute pour qu’il pût conseiller à la direction de la raffinerie de Dessau de faire quelques travaux de recherche. Ces travaux furent couronnés de succès et amenèrent le développement d’exploitations qui occupent actuellement plus de 1,200 ouvriers, dont plus de 000 sont occupés aux mines Reichardt, installées par la raffinerie susdite. Au point de vue géographique, le gisement se trouve compris sur une assez grande surface, entre Hamm, Werne, Münster et Stromberg, au N. de la Lippe, non compris quelques points au N. -O. de Münster, vers Biller- beeck, Cœsfed et Dulmen. — 43 Dans celte partie, le sol est, à l’exception de quelques dépôts sableux quaternaires, formé par du sénonien et sur¬ tout par du sénonien supérieur. D’après la carte de M. von Dechen, quelques filons du S.-O. seraient dans le sénonien inférieur, dont on ne connaît pas l’épaisseur. Les caractères pétrographiques des roches encaissantes sont cependant si semblables qu’en l’absence de fossiles, on pourrait douter qu’on ait affaire à un autre horizon géologique. La roche dominante est une marne gris bleuâtre, assez solide, mais qui se délite rapidement à l’air et qui dans les galeries se fissure en amenant la séparation de couches épaisses, ce qui force à prendre des précautions particu¬ lières pour éviter des accidents. Au N., ces marnes deviennent plus argileuses, et au S.-E. plus calcareuses ; il y a même quelques bancs de calcaires argileux ( Plattenkalk ), qui sont utilisés pour donner de la chaux maigre et qu’on emploie aussi près de Beckum dans une fabrique de ciment Portland. Les fossiles bien conservés y sont fort rares; ce sont Belemnites mucronatus , qu’on a même rencontré au milieu de masses de remplissage dts filons, Ananchites ovatus, en exemplaires aplatis, transformés en marne; Micr aster cor anguinum ; au S.-E. de Sendenhorst, se montrent les fa¬ meuses couches à poissons qui ont fait le sujet d’études spé¬ ciales de M. le docteur Von der Mark. Lasurface du sol est essentiellement plane, sauf quelques monticules, de Nordick vers Herrenstein et de Senderhorst jusque vers la partie orientale du district. Les hauteurs varient entre 50 et 100 mètres au-dessus du niveau de la mer. Aucune rivière ne traverse cette contrée; le plus grand des ruisseaux, qui coule du S.-E. vers le N.-O., puis du S. vers le N., est la Werse; il y en a encore quelques-uns plus petits, dont les lits peu creusés ne facilitent guère la recherche des filons. Cette recherche est encore rendue plus difficile par les grandes surfaces boisées où l’on ne peut rien voir. Le soc de la charrue et les travaux de drainage mettent parfois au jour des fragments de strontianite. C’était le seul guide pour l’établissement d’excavations peu pro¬ fondes, qu’on ne pouvait descendre beaucoup au-dessous du niveau des eaux, l’épuisement ne se faisant que par de petites pompes à main. Bien souvent, l’exploitation avait dû être abandonnée avant cela, par suite du rétrécissement ou de la perte complète du filon. D’autre part, suivant la direction, le filon se rétrécissait ou se perdait aussi et on tâchait de le retrouver au moyen d’une petite sonde, simple barre de fer dont le son, lors de la percussion et de l’enfon¬ çage dans le sol, permettait aux mineurs habitués, de re¬ connaître assez sûrement la rencontre de la veine. Les premiers travaux de sondage régulier furent entre¬ pris par la raffinerie de Dessau qui, après avoir reconnu divers filons sur de grandes étendues, fit faire des puits pour voir ce qu’il en advenait en profondeur. Il fut finalement démontré que tout le district est traversé par une quantité de filons, dont quelques-uns seulement pouvaient être jugés dignes d’une exploitation. Ces filons sont dirigés un peu dans tous les sens, mais les filons prin¬ cipaux vont spécialement du S.-O. au N.-E. ou du N.-O. au S.-E.; les premiers sont inclinés de 65 à 70° vers le S.-E.; les autres ont une inclinaison peu forte vers le S.-O. L’épaisseur de ces filons est assez régulière. Il s’en trouve cependant qui n’ont rien de régulier, ni direction, ni incli¬ naison, ni puissance. Ils se divisent parfois pour se réunir plus loin ou pour rester parallèles. Il y a des groupes de filons plus ou moins parallèles, traversés par des filons diagonaux plus étroits. On dirait que le sol qui les contient s’est fissuré par le retrait en se desséchant; les dédouble¬ ments et les croisements ne manquent pas, mais on ne ren¬ contre pour ainsi dire pas une seule faille. On n’a jamais constaté d’enrichissement au croisement; on a même reconnu qu’au contraire, en ces points, il y a appauvrisse¬ ment. Quant à leur puissance, ces filons se rétrécissent souvent ou augmentent de puissance jusqu’à arriver à des épaisseurs de lm,50 à 2m, ce qui n’est pas rare, et même parfois à 3 - 45 — mètres. Vers l’affleurement, les fissures s’élargissent par¬ fois en entonnoirs. Les matières qui forment ces filons sont de la strontia- nite, de la calcite, deux espèces de marne et un peu de pyrite. La strontianite est de couleur blanche ou grise, jaunâtre, rougeâtre ou brunâtre. Si elle n’est jamais absolument pure, on en trouve beaucoup d’une teneur de 95 à 96 0/o. Elle est dure et solide, parfois friable et crayeuse aux affleurements; sa structure est compacte, fibreuse, fibro-radiée ou bacil¬ laire. Les parties massives ont parfois l’aspect crayeux. Dans les cristaux, la strontianite est transparente et lim¬ pides. Les cristaux sont rarement simples; ils sont généralement bijugués ou groupés; ils appartiennent au système rliom- bique et ressemblent beaucoup à ceux d’aragonite, avec lesquels ils sont isomorphes. C’est surtout dans les druses qu’on les rencontre (d), mais les cristaux complets y sont fort rares; le professeur Laspeyres (1877) en a fait le sujet d’une étude présentée au Naturhistorischer Verein. La répartition dans la masse du filon est fort variable. Celte masse est parfois de la strontianite massive pure, sur lm,50 d’épaisseur et 15 à 20m de longueur. Souvent de semblables filons diminuent rapidement d’épaisseur pour former des amas lenticulaires. Parfois la strontianite forme de petits filons rubannés, séparés par de la calcite et de la marne; parfois elle se trouve en fragments, petits ou gros, englobés dans de la marne décomposée, ou enfin entière¬ ment liée à la marne ou à la calcite. Parfois, on ne peut reconnaître ni petites aiguilles fines, (!) Voici une analyse d’un cristal parfaitement pur et limpide, d’une densité de 3,6816, desséché à 120° C. Carbonate de strontium 92.43 » calcium 6.34 Silice 0.02 Perte à la calcination 0.30 99.31 Cette composition correspond à peu près à la formule 10 SrCO3-]- ICa CO3. Voir V. D. Mark, Jahrbuch des Naturhist. Ver., page 53. 46 — ni grains de stronlianite dans la calcite, même à la loupe, mais la calcination de la masse donne à celle-ci une couleur brune, tandis que la stronlianite reste blanc de lait et se distingue alors aisément. On a remarqué que les masses strontiques pures sont plus développées à la partie supérieure des gîtes, tandis que plus bas, la stronlianite est plus dispersée dans la masse du filon, qui devient plus pauvre. La calcite est répartie dans le filon d’une manière ana¬ logue à la slrontianite, mais plus abondante. Blanche et laminaire spathique dans le filon, on la rencontre dans les druses cristallisée en beaux scalénoèdres métastatiques D-, combinés au rhomboèdre premier obtus B1, portant parfois les faces d’un prisme. Des cristaux de ce genre, de 8 à 10 centimètres, ne sont pas rares. A la partie supé¬ rieure du filon de la mine Bertha, on trouve une partie toute remplie de calcite cristallisée en gros rhomboèdres, recouverts d’enduits de stronlianite; ces cristaux sont isolés et au moindre mouvement, ils se séparent l’un de l’autre. M. Venator n’a pu, malgré l’attention spéciale qu’il y a apportée, démêler les questions d’âge relatif de ces calcites scalénoèdres et de ces masses en rhomboèdres. En général, la calcite se trouve former, au toit ou au mur, soit de petites bandes, soit des masses plus importantes. La marne se présente sous deux variétés; l’une très solide, tout à fait semblable à la roche encaissante, en masse plus ou moins épaisse au milieu du filon, ou en fragments à vives arêtes, de la grosseur d’une noisette, tant dans la calcite que dans la stronlianite. Celte marne isolée ne contient absolument pas de strontiane. La seconde variété provient certainement de la décompo¬ sition de la précédente; elle est plastique, noirâtre, parfois dispersée sans règle dans la masse, souvent en forme de salbandes plus ou moins épaisses, séparant la calcite et la strontianite d’avec les roches encaissantes. Elle remplit tout le filon, là où le minerai disparaît. On n’y trouve pas non plus la moindre teneur en strontiane. La pyrite doit être citée, quoique ne se trouvant qu’en - 47 — faible quantité, surtout dans la marne, parfois sur la cal- cite, sur la strontianite (*) ou sur certains fossiles. Elle se présente en pentagondodécaèdres ou en cubo-octaèdres; ou parfois en rognons disséminés dans la marne. M. Venator signale aussi la rencontre isolée d’un bitume assez liquide, noir brunâtre : c’est probablement à une substance de ce genre qu’est due la coloration brun foncé de certaines strontianites. La masse du filon est en général nettement séparée des roches encaissantes. Quant au mode de fomiation, on peut admettre, avec toute probabilité, que l’on a affaire à des fis¬ sures par retrait d’une marne boueuse émergée et qui s’est desséchée. Mais comment ces fentes ont-elles été remplies? Il est plausible que la strontianite et la calcite ont été pré¬ cipitées d’une solution de bicarbonates de ces bases; mais la roche encaissante ne renfermant jamais de strontiane, on ne peut admettre une infiltration latérale : il ne reste donc que l’arrivée d’une telle solution par le haut ou par le bas. La plus grande richesse en strontianite au haut des gîtes et la présence des fragments de marne parleraient assez en faveur de la venue de la solution par le haut, après la formation des fentes, le retrait ou l’évaporation de la mer crétacée et fémergement de tout le district. Mais quelle roche située à un niveau supérieur aurait fourni cette eau strontianifère ? On n’en connaît aucune. Nous en sommes donc ramenés ù l’arrivée d’une solution venant du bas, qui laisserait déposer la strontianite et la calcite après le départ du gaz anhydride carbonique. Cette hypothèse permet aussi d’expliquer la richesse plus grande vers le haut. Comme le carbonate de calcium est moins soluble que celui de strontium, la présence plus grande de ce carbonate dans le haut du gîte peut ainsi être expliquée. On n’a fait à cet égard aucune observation contraire. M. Venator ajoute encore, en faveur de cette opinion, que maintes eaux minérales et maintes eaux de sondages effec- (*) M. Von der Marck a trouvé certaines strontianites complètement et inti¬ mement mélangées de pyrite. — 48 — tués à des distances peu considérables ont été reconnues contenir du strontium et du calcium (4). D'autre part, le calcium ne s’est pas rencontré dans ces gisements à l’état d’aragonite, ce qui ferait supposer que la solution d’où le carbonate de calcium s’est précipité, était froide. D’après Senft (2), la forme spathique peut aussi être obtenue par l’évaporation rapide de solutions concentrées. Telles sont les données intéressant le géologue que nous avons cru devoir extraire du travail de M. Venator; ajou¬ tons quelques détails pour l’ingénieur. La strontianite, dans le droit minier prussien, n’est pas concessible, de sorte qu’elle appartient uniquement au pro¬ priétaire du sol, dont l’assentiment doit être obtenu avant de faire aucun travail minier. Aussi longtemps que l’exploitation s’est faite à ciel ouvert, sans machine et presque sans frais, il a été possible de payer une forte redevance en conservant encore un beau bénéfice pour l’exploitant; mais ces hautes redevances n’ont pas baissé, et l’exploitant qui a besoin de machines d’ex¬ traction et d’épuisement, de terrain pour ses déblais, pour des chemins, etc., voit ses frais augmenter de telle manière qu‘il ne sait plus y suffire. Ajoutons que les succès des exploitations de la raffinerie de Dessau ont amené une masse de spéculateurs qui ont apporté une véritable fièvre dans la contrée. Les prétentions des propriétaires en sont devenues plus exagérées encore, quand le professeur Scheibler obtint un brevet pour ce procédé, brevet que la raffinerie n’avait pas cru devoir solliciter en se basant sur ce que ce mode d’opérer avait été antérieurement breveté en France et sur ce que d’autres sociétés s’occupaient de l’installer dans la fabrique de Rositz et Spora. Enfin, les salaires des ouvriers ont été (‘J Les analyses de Fresenius indiquent ; Ogr.35 de sulfate de strontium par litre dans l’eau salée thermale de Werries près Hamm, qui ainsi amènerait 40,000 kilog. de sulfate de strontium par an. 0gr.l79de carbonate de strontium dans l’eau de Werne, etc. (a) Die krystall. Felsgebilde, p. 392. — 49 — augmentés surtout parce que les entrepreneurs ne faisaient autre chose que des contrats, puis quelques fosses, pour revendre le tout à de nouvelles sociétés. La raffinerie de Dessau eut1 l’avantage de pouvoir con¬ clure avec le propriétaire d’une grande surface. Les petits propriétaires sont en grand nombre, et dès que l’un ou l’autre refuse de contracter, l’entrepreneur ne peut songer à établir des puits pour l’exploitation d’un filon qui n’est à sa disposition que sur une longueur insuffisante ! La redevance atteint un taux très considérable, jusqu’à 3 fr. 75 et 5 fr. par cent kilogr., c’est-à-dire jusqu’à 20 p. c. du prix de vente. Les travaux miniers pour l’extraction de la strontianite ne sont pas soumis à l’administration des mines, mais les inconvénients qui se sont présentés, ont amené une régle¬ mentation qui détermine certaines formalités pour l’éta¬ blissement et la surveillance des travaux et soumet le tout à la police locale et à un conseil (Gewerberath) qui peuvent toujours recourir aux lumières des ingénieurs du gouver¬ nement. Résultats. — Toutes les circonstances défavorables sont réunies pour entraver la réussite de ces exploitations : recherche difficile des filons, dispositions de la loi sur les mines, redevance exagérée, faible richesse des filons, venues d’eau considérables, surtout en hiver, imperfection et manque de chemins de communication jusqu’aux stations de chemin de fer. Il rfest pas étonnant que beaucoup d’exploitations aient dû être arrêtées; bien peu prospèrent, et encore est-ce grâce surtout à l’économie et à une bonne administration, car il paraît certain que la richesse des liions diminue considérablement en profondeur alors que les frais augmentent. L’épuisement doit être fait au moyen de machines plus ou moins puissantes, qui, dans certaines mines, ont dû enlever jusqu’à 5 mètres cubes à la minute ! Quant à la production, M. Venator l’évalue à 3,000,000 (*) (0 En 1881, la production a atteint, d’après M. Von der Mark, 4,000,000 de kilogr. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XI. BIBLIOGRAPHIE, 4 50 — de kilog., dont les quatre cinquièmes sont fournis par les mines Reichardt. La moitié de ces quatre cinquièmes pro¬ vient d’une préparation mécanique de minerai installée à la mine Bertha pour l’enrichissement du minerai trop pauvre. La profondeur atteinte dans ces exploitations n’a pas dépassé 54 mètres et elle est, en général, beaucoup plus faible. Les sociétés les plus importantes qui exploitent la stron- tianitesont (1881) : 1° La société du Dr Reichardt à Drensteinfurt : 8 mines, 608 ouvriers. 2° La Côlner-Strontianit-A ctien-Gesellschaft : 4 puits avec machines, 160 ouvriers. 3" La société von Gorne et G°, à Ahlen : 12 puits avec machines, 471 ouvriers. 4° La société Seeiig et G®, à Oelde : 6 puits, 150 ouvriers. LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE depuis la séance du 18 novembre 1883 jusqu’à celle du 20 juillet 1884 j1). DONS D’AUTEURS (2). Albrecht (Paul). Sur les quatre os intermaxillaires, le bec- de-lièvre et la valeur morphologique des dents incisives supérieures de l’homme. Bruxelles, 1883, pl. — - Sur le crâne remarquable d’une idiote de 21 ans. Bruxelles, 1883, pl. — Sur la fente maxillaire double sous-muqueuse et les quatre os intermaxillaires de rornilho- rhynque adulte normal. Bruxelles, 1883. — - Épiphyses osseuses sur les apophyses épineuses des vertèbres d’un reptile (Hatteria pundata , Gray). Bruxelles, 1883, in-8. — Sur les copulæ intercostoïdales et les hémister- noïdes du sacrum des mammifères. Bruxelles, 1883. — Sur la fossette vermienne du crâne des mammi¬ fères. Bruxelles, 1884. — Sur les spondylocentres épipituitaires du crâne. Bruxelles, 1884. — Sur la valeur morphologique de la trompe d’Eusîache. Bruxelles, 1884. Barrois (Ch.). Mémoire sur les schistes métamorphiques de nie de Groix (Morbihan). Lille, 1883. (*) Les ouvrages dont le format n’est pas indiqué sont in-8°. (2) Les noms des donateurs sont en italiques. — 52 - — Mémoire sur les Didyospongidœ des psammites du Condroz. Lille, 1883. — Recherches sur les terrains anciens des Astu¬ ries et de la Galice. Paris, 1883, pl. — Mémoire sur les grès métamorphiques du massif granitique de Guéméné (Morbihan). Lille, 1883. — Observation sur la constitution géologique de la Bretagne. Lille, 1884. Bfavard (A.). Monographia de los terrenos marinos tercia- rios del Parana. Buenos-Aires, 1882, in-4. (Don de M. H. Burmeister .) Deby [Julien). On the minerai Cyprusite. London, 1883. De Koninck ( L.-G .). Notice sur la distribution géologique des fossiles carbonifères de la Belgique. Bru¬ xelles, 1883. — Note sur le Spirifer mosquensis et sur quelques autres espèces du même genre. Bruxelles, 1883. Ddvaux (Émile). Compte rendu de l’excursion de la Société royale malacologique de Belgique à Maes- tricht, les 13 et 14 août 1882. Bruxelles 1883, carte. — Levé géologique et notice explicative de la plan¬ chette d’Avelghem. Bruxelles, 1882, — Les puits artésiens de la Flandre. Liège, 1883. — De l’extemion des dépôts glaciaires de la Scan¬ dinavie. Liège, 1883. — Sur la découverte de blocs erratiques Scandi¬ naves dans les plaines occidentales de la Belgique. Bruxelles, 1883. — Description d’une nouvelle huître wemmelienne. Bruxelles, 1883. — Présentation à la Société géologique de Belgique d’un bloc anguleux de syénite zirconienne trouvé dans la Flandre orientale. Liège, 1884. Dewalque (François). Manuel de manipulations chim ques. Louvain, 1884. — 53 — Dewalque (Gustave). Sur l’état de la végétation, le 21 mars 1884. Bruxelles, 1884. Dollo (L.). Note sur les restes de Dinosauriens rencontrés dans le crétacé supérieur de la Belgique. Bruxelles, 1883. — Quatrième note sur les Dinosauriens de Bernis- sart. Bruxelles, 1883 pl. Favre (A.). Sur l’ancien lac de Soleure. Genève, 1883. Favre (Ernest). Revue géologique suisse pour l’année 1883, t. XIV. Genève, 1884. Fraipont (Julien). Recherches sur lescrinoïdes du famennien (dévonien supérieur) de Belgique. Liège, 1883, pl. — Notice sur une caverne à ossements d'Ursus spelœus. Liège, 1884. Geinitz (H. B ). Ueber neue Funde in den Phosphatlagern von Helmstedt, Büddenstedt und Schleweke. Dresden, 1883, pl. — Nachtrâge zur den Funden in den Phosphalla- gern von Helmstedt, Büddenstedt, u. a. Dres¬ den, 1883 Gosselet (J.). Note sur l’arkose d’Haybes et du Franc-Bois de Willerzie. Lille, 1883. — Sur la faille de Remagne et sur le métamor¬ phisme qu’elle a produit. Lille, 1884. liait (James). Bryozoans of the Upper Helderbergand Hamil- ton Groups. Albany, 1881. — Corals and Bryozoans of the Lower Helderberg Group. Albany, 1880. Fossil corals of the Niagara and Upper Helder¬ berg Groups. Albany, 1882. — Descripton of new species of fossils from the Niagara formation at Waldron, Indiana. Al¬ bany, 1879. Hébert ( Edm .). Notions générales de géologie. Paris, 1884, in-12. — Observations sur la position stratigraphique des couches à Terebratula janitor , Am. transito - — 54 - rms, etc., d’après des travaux récents. Meulan, 1883. Hunt (Th SL). The geological history of serpentines, inclu- ding studies of pre-cambrian rocks. Montréal, 1883, in-4. — - The Taconic question in geology, part. 1. Mon¬ tréal, 1883, in-4. Jannettaz (Ed.). Mémoire sur les clivages des roches et sur leur reproduction. Paris, 1884. Kjerulf (Th.). Die Dislocationen in Christianiathal. S. 1., 1884. Koenen (A. von). Beitrag zur Kenntniss der Placodermen des Norddeutscher Oberdevons. Gôttingen, 1883, in-4, pl. — Nachtrag zu Beitrag zur Kenntniss der Placo¬ dermen, in-4. — üeber geologisclie Verhâltnisse, welche mit der Emporhebung des Harzes in Verbindung stehen. Berlin, 1884. Lehmann (Dr Richard). Bericht über die Thâtigkeit der Zentral -Kommission für wissenschaftliche Landeskunde von Deutschland. München, 1883. — Yierter Bericht der Zentral-Kommission für wis¬ senschaftliche Landeskunde von Deutschland. München, 1884. — Fünfter Bericht der Zentral-Kommission für wissenschaftliche Landeskunde von Deuts¬ chland. München, 1884. Liversidge (A.). Rocks from New-Britain and New-Ireîand. 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London, 1882. Pisani (F.) Traité élémentaire de minéralogie. Paris, 1883. Raeymakers (D.). Mélanges géologiques et malacologiques. Bruxelles, 1884. Renard (.4.). et ( Murray John.). Notice sur la classification, le mode de formation et la distribution géo¬ graphique des sédiments de mer profonde. Bruxelles, 1884. — Les caractères microscopiques des cendres volcaniques et des poussières cosmiques et leur rôle dans les sédiments de mer profonde. Bruxelles, 1884. Revsch ( H.-H .). Nye oplysninger om olivinstenen i Alme- klovdalen og Sundalen paa Sondmore. Chris¬ tiania, 1883. — Silurfossiler og pressede Konglomerater i ber- gensskifrene. Christiania, 1882, pl. G Ronkar ( E .). Essai de détermination du rapport — des moments d’inertie principaux du sphéroïde terrestre. Bruxelles, 1883. - 56 - Rutot (4.). La carte géologique détaillée de la Belgique à l’échelle de Vaoooo- Liège, 1884. Sandberger (F.). Neue Beweise für die Abstammung der Erze ausdem Nebengestein. Wiirzburg, 1883. — Lanistes fossil in Tertiâr-Schichten bei Troya. S. 1., 1884. — Bemerkungen über die Grenzregion zwischen Keuper und Lias in Unterfranken. Wiirzburg, 1884. — Fossilien aus dem oberen Spiriferensandstein bei Nastaten . Lycopodium im Orthoceras- Schiefer der Rupbachthales. Odontomaria bei Villmar. Francfürt-a-M., 1884. — Ueber den Bimsstein und Trachyttuf von Schô- neberg auf dem Wesierwalde. Berlin, 1884. Sélys-Longchamps (baron de). Discours prononcés dans les séances du Sénat, des 22 et 25 avril 1884. (Encouragements aux sociétés scientifiques.) Bruxelles, 1884. Ubaghs (C.). Mollusques terrestres et fïuviatiles des environs de Maastricht. Bruxelles, 1883. — La mâchoire de la Chelonia Hoffmani de la craie supérieure de Maestricht. Liège, 1883. Van den Broeck (E.). Nouvelles observations faites dans la Campine en 1883, comprenant la découverte d’un bloc erratique Scandinave. Lille, 1883. — Mélanges géologiques et paléontologiques, fasc. 1. Bruxelles, 1883. — Note sur un nouveau mode de classification et de notation graphique des dépôts géologiques. Bruxelles, 1883. Weinberg (/.). La genèse et le développement du globe ter¬ restre et des êtres organiques qui l’habitent. Varsovie, 1884. Wondward (Henry). Notes on the Anomalocystidæ, a remarkable family of Cystoïdea, found in the silurian rocks of North America and Britain. London, 1880, pi. - 57 - Discovery of the remains of a fossil crab (Deca- poda brachyura) in the coalmeasures of the environs of Mons, Belgium. London, 1878, pi. Caméra dei Deputati . d’Ilalia. Atti parlamentari , tornata di sabato 15 Marzo 1884. (Comme- morazione funebre del deputato Sella.) Compte rendu des séances de la Commission internationale de nomenclature géologique et du Comité de la carte géologique de l’Europe, tenues à Zurich, en août 1883. Bologne, 1883. La Chronique , 16e année, n08 313 et 315, 1883. (Articles relatifs au Musée royal d’histoire naturelle.) U Excursion , 4e année, n° 49, 1883. (Pensées d’un Iguanodon.) La Meuse, 28e année, nns177 et 207. La Gazette de Liège , 45e année, n° 173,1883. (Articles re¬ latifs à l’excursion annuelle de la Société géologique, à Liège.) La Paix , 22e année, n° 1102, 1883. (Les vol¬ cans de Java.) Le Patriote , année I, n° 30, 1884. (Parlons un instant de la carte géologique de la Belgique.) ECHANGES. Europe. Belgique. Bruxelles. Académie royale de Belgique. Annuaire pour 1884; Bulletin , sér. 3, t. V, nos 5 et 6; t. VI, n°* 7 à 12, 1883; t. VII, n08 1 à 4, 1884; Mémoires in-8, t. XXXIV à XXXVI, 1883-84; Mémoires couronnés in-4, t. XLV, 1883; Catalogue des livres de la bibliothèque de CA - 58- cadémie , seconde partie : Ouvrages non pé¬ riodiques, sciences, 1888. — Annales des travaux publics de Belgique , t. XLI, cah. 2, 1883. — L'Athenœum belge , année VI, n08 8 à 12, 1883. — Bibliographie de Belgique, année IX, nos 6 à 12 et 6* à 12*, 1883';' année X, n*s 1 à 5 et 1* à 5*, 1884. — Bulletin semi-mensuel de la librairie de l'Office de Publicité , année VI, nos 14 à 24, 1883; année VII, nos 2 à 4 et 6 à 13, 1884. — Moniteur industriel belge, vol. X, n09 24 à 52, 1883 et vol. XI, n-s 1 à 14, 1884. — Le Mouvement Industriel belge , n° prospectus; t. I, n08 1 à 3, 1884. — Musée royal d’histoire naturelle. Bulletin, t. II, n 08 3 et 4, 1883 ; t. III, n° 1, 1884; Carte géo¬ logique détaillée de la Belgique , planchettes et textes explicatifs des feuilles de Natoye et de Dînant , par MM. E. Dupont et M. Mourlon, 1883; de Bruxelles et de BU s en, par MM. A. Rutot et E. Van den Broeck, 1883 et de Cla¬ vier par MM. E. Dupont, M. Mourlon et J. G. Purves, 1883. — Société royale belge de géographie. Bulletin, année VII, nos 3 à 6, 1883; année VIII, noS 1 et 2, 1884. — Société royale malacologique de Belgique. Procès verbaux du 4 août 1882 au 1er juillet 1883; Annales, t. XVII, 1882. — Société royale de médecine publique. Bulletin, année III, fasc. 4 et 5, 1883. — Société belge de microscopie. Bulletin, année IX, nos 9 à 11, 1883; année X, m8 1 à 9, 1883-84; Annales, t. VII et VIII, 1880 82. — Société scientifique. Annales, année VII, 1882- 83; année VIII, livr. 1, 1884. Liège. Associalian des élèves des écoles spéciales. — 59 — Statuts et règlements, 1880; Bapport annuel du 29 octobre 1883. Mons. Société des Ingénieurs sortis de l’Ecole provin¬ ciale d’industrie et des mines du Haihaut. Publications , série 2, t. XIV, bull 4 et 5, 1882-83 ; t . XV, bull. 1 et 2, 1883-84. Allemagne. Augsbourg. Naturhistorischer Verein. Bericnt XXVII, 1881- 1883. Berlin. Kôn. preussische Akademie der Wissensehaften. 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IV, Ht. 1, 1884. Geologische Karte der Umgegend von Strassburg mit Erlâuterungen, bearbeitet von E. Schumacher, 1883. Stuttgard. Verein für vaterlândische Naturkunde. Jah~ reshefte, Jahrg. XL, 1884. Wiesbaden. Nassauischer Verein für Naturkunde. Jahr- bücher, L XXXVI, 1883. Zwickau. Verein für Naturkunde. Jahresbericht für 1883. Autriche-Hongrie. Bistrilz . Gewerbeschule. Jahresbericht IX, 1882-83. Brunit. Naturforschender Verein. Verhandlungen, Bd. XXI, 1882. Budapest. Kônigliche ungarische geologische Anstalt Mittheilungen , Bd. VI, Ht. 7-10 ; Bd. VIL Ht. 1, 1883-84; Zeitschrift , Bd. XIII, Ht. 7-12, 1883 ; Bd. XIV, Ht. 1-3, 1884. Jahresberichte für 1882; Geologische Specialkarte der Lânder der ungarischen Krone, Blatt und Erlâuterun¬ gen von Kismarton, von L. Roth v. Telegd, 1884 ; Blatte von Esseg und Stuhlweissenburg, 1880. — Magyar nemzeli Muséum. Termeszetrajzi Füzetek, Kotet VI, Füzet 1-4 ; Kotet VII, 1883. Hermannstadt. Siebenburgïscher Verein für Naturwis- serischaften. Verhandlungen und Mitthei - lungen, Jahrgànge XXXIII, 1883 und XXXIV, 1884. Trieste. Societa adriatica discienze naturali. Bolleüino , vol. VIII, 1883-84. - 62 — Vienne . K. K. Akademie der Wissenschaften. Sitzungs - berichte , Bd. LXXXVI, Ht. 1-5, 1882; Bd. LXXXVII, Ht. 1 5, 1883. — K. K. geologisclie Reichsanstalt. Jahrbuch , Bd. XXXIII, Hte. 1-4, 1883; Bd. XXXIV, Hte. 1 und 2, 1884; Verhandlungen , 1882, nos 8-18; 1883, nos 1-9; 1884, nos 1-8. — Verein zur Verbreitung nalurwissenschaftlicher Kenntnisse. Schriften , Bd. XXIII, 1882-83. Espagne. Madrid. Comision del mapa geologico de Espana. Bole- tin , tomo V, 1878; t. IX, O 2, 1882; t. X, 1883. Memorias : Descripcion fisica , geolo- gica y agrologica de la provincia de Barce - loua , por D. /ose Maureta y Z). Silvino Thos y Codina , 1881. Descripcion j îsica , geo - logica y agrologica de la provincia de Va- lencia, por Z), de Cortazar y M. Pato , 1882. France. .4rc#ers. Société d’études scientifiques. 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Sociedade de Geographia. Boletim , ser. III, n°* 9 ad 12, 1882; ser. IV, n° 1 ad 7, 1883; Expe - diçao scientifica a serra da Estrella em 1881 : Secçao de Botanica, relatorio do Sr Dr Julio Augusto Henriques, 1883 ; Secçao de medi- cina , relatorio dos L. Torreset J. A. Médina, 1883; Subsecçao de ophthalmologia, relatorio do Sr. Dr. Francisco Lourenço da Fonseca junior, 1883; Secçao de archeologia , relatorio do Sr. Dr. Francisco Martins Sarmento, 1883; Costa Godolphim : Les institutions de pré¬ voyance du Portugal, 1883 ; Memoranda : Droits de patronage du Portugal en Afrique. La ques¬ tion du Zaïre. Suum cuique. Lettre à M. Beha- ghel , par M. Luciano-Cordeiro, 1883; Stanley's first opinions. Portugal and the slave trade , 1883; Le Portugal et la traite des noirs, 1883; Revista mensal da secçao no Brazil , t. II, 1883. Russie. Ekatherinenbourg. Société ouralienne d’amateurs des sciences naturelles. Bulletin , tome VI, livr. 3, 1880. Helsingfors. Société des sciences de Finlande. Acta, t. XII, 1883; Bidrag , vol. XXXVII et XXXVIII, 1882 ; Oefversigt , Forhandlingar, vol. XXIV, 1881-1882 ; Observations météo¬ rologiques, vol. VIII, 1880 ; Le Grand-Duché de Finlande, notice statistique, par K. -E. -F. Ignatius, 1878. Moscou. Société impériale des Naturalistes. Bulletin , t. LVII, n°8 3 et 4, 1882 ; t. LVÏII, n°‘ 1 à 3 , 1883; Nouveaux Mémoires in-4, t. XIV, livr. 4, 1883. - 67 - St-Pétersbourg. Comité géologique de l’Institut des mines. Annuaire , t. I, 4882; t. II, n0* 1 à 9, 1883; t. III, nos 4 à 5, 1884; Mémoires, vol. I, nos 4 et 2, 1884 ; Carte géologique générale de la Russie d'Europe,tem\\e 56, Yaroslawe, dressée par S, Nikitin, 1884. (En russe.) Norwège. Tromsô. Muséum. Aarshefter, Ht. VI, 1883. Suisse. * * * Schweizerische naturforschende Gesellschaft. V erhandlungen, Jahresversammlung 66, in Zürich, 1882-83. * * * Société géologique suisse. Rapport du Comité à V assemblée générale de 1883. Reme. Naturforschende Gesellschaft. Mittheilungen , 1882, Ht. 2; 1883, Hte. 4 und 2 ; 4884, Ht. 1. — Reitràge zur geologischen Karte der Schweiz , Lieferungen XIX und XXVII, 1883. Asie. EMPIRE BRITANNIQUE DE L’iNDE. Calcutta. Asiatic Society of Bengal. Proceedings, 1883, nos III to VI ; Journal, vol. L, part. I, extra number, 1881. — Geological Survey of India. Memoirs, vol. XIX, parts 2-4, 1882 ; vol. XX, parts 1, 2, 1883 ; vol. XXII, 1883; Records, vol. XV, part 4, 1882; vol. XVI, parts 1-4, 1883; vol. XVII, parts 1,2, 1884; Palaeontologia indica, ser. X, vol. II, parts 4-6, 1883-84 ; vol. III, part 1, 1884 ; ser. XII, vol. IV, part 1, 1882 ; ser. XIII, vol. I, part 4, fasc. 1 and 2, 1882-83 ser. XIV, vol. 1, part 4, 1883. - 68 — Amérique. Canada. Montréal . Société royale du Canada. Mémoires et comptes rendus , t. I, 1882-83. Ottawa . Geological and natural history Survey of Canada. Report of progress for 1880-82, sun maps. Confédération argentine. Buenos-Aires. Museo publico. 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De Koninck. — Rapport du trésorier . xlv Projet de budget pour l’exercice 4883-4884 . xlvi Élections du conseil . . . xlvi Convention réglant le prix des tirés à part . lvi Ë. Delvaux. — Des puits artésiens de la Flandre. — Rapports . lvi W. Sprïng — Note sur la véritable origine de la différence des densités d’une couche de calcaire dans les par¬ ties concaves et dans les parties convexes d’un même pli. — Renvoi aux mémoires . lvii É. Delvaux. — Sur l’extension du dépôt erratique de la Scandinavie en Relgique. — Communication pré¬ liminaire . . . lvii G. Dewalque. — Observation relative à la note précédente. lix Ch. de la Vallée Poussin. — Id., îd. lix Ad. Firket. — Présentation d’un orthocère de l’ardoisière de Martelange . lx G. Dewalque. — Présentation d’empreintes problématiques, paraissant organiques, du quartzite devillien du Hourt (Grand-Halleux) . lxi G. Dewalque. — Sur des empreintes végétales trouvées dans l’étage gedinnien, près de Vielsalm . lxii G. Dewalque. — Sur la rhodochrosite de Chevron. . . lxiii Ch. Donckier. — Présentation de groupements de cristaux de calcite de Chokier . lxv M. Lohest. — Recherches sur les poissons des terrains paléo¬ zoïques de Belgique. Poissons de l’Ampélite alunifère des genres Campodus, Petrodus et Xystracanthus. — Rapports . lxviii II Pages. Ë. Delvaux. — Sur un dépôt d'ossements de mammifères, deux fémurs humains et des instruments de la période néolithique, époque robenhausienne, découverts dans la tourbe aux environs d’Audenaerde. — Présenta¬ tion . LXVUI É. Delvaux. — Époque quaternaire. De l’extension des dépôts glaciaires de la Scandinavie et de la présence de blocs erratiques du Nord dans les plaines de la Belgique — Présentation ........ lxviii A. Cocheteux. — Sur la découverte de malachite à Chokier, de wad à Flémalle-Haute et d’aragonite à Angleur. lxix J. Libert. — Sur le minerai de zinc de Beaufays et sur un gîte de limonite à Louveigné . lxx H. Forir. — Note sur un gisement de bois fossile à Beau¬ mont . lxxui G. Dewalque. — Communication relative à la carte géo¬ logique de l’Europe . lxxiv Ë. Delvaux. — Époque quaternaire. De l’extension des dépôts glaciaires de la Scandinavie et de la présence de blocs erratiques du Nord dans les plaines de la Belgique. — Rapports . . lxxviii E Prost. — Sur la Salmite de Dumont, Ms., chloritoïde manganésifère. — Rapports . lxxix G. Dewalque. — Observations sur Je travail précédent . lxxix L. -L. De Koninck. •— Réponse à ces observations. . . . lxxix G. Dewalque. — Présentation de phosphorite concrétionnée de Merenbeke et de limonite de Beho . lxxix G. Dewalque. — Communication supplémentaire sur les blocs erratiques de la Belgique . lxxx R. Storms. — Un nouveau gîte diestien fossilifère. . . lxxxi M. Lohest. — Sur les minéraux et fossiles du calcaire car¬ bonifère inférieur des vallées de l’Ourthe et de l’Am- blève . . lxxxii L.-G. De Koninck. — Note sur sa Notice sur la distribution géologique des fossiles carbonifères de la Belgique. lxxxvi G. Dewalque. — Réponse à la note précédente. . . . lxxxvi I Ad Firket. — Remise à M. G. Dewalque de l’album ren¬ fermant les portraits des membres honoraires et correspondants de la Société, ceux de ses anciens présidents et des membres du Conseil de l’exercice — III — Pages. 4882-1883 et la liste des souscripteurs à la manifes¬ tation organisée en son honneur en août 4883. xci G. Dewalque. — - Allocution de remerciements .... xcii Ad. de Vaux. — Sur l’apatite de Marvao (Portugal). . . xcm G. Petitbois. — Observation sur la communication pré¬ cédente . xciv M. Lohest. — Sur la découverte d’ossements fossiles dans les dépôts de sable d’Ampsin et sur l’âge de ces dépôts. — ■ Présentation . xcv V. Watteyne. — - Sur une transformation remarquable d’une couche de houille . xcv V. Watteyne. — Sur la présence de la barytine dans l’étage houiller du couchant de Mons . xcvii G. Dewalque. — Note additionnelle . xcviii Ad. Firket. — Documents pour l’étude de la répartition stratigraphique des végétaux houillers de la Bel¬ gique . xcix É. Delvaux. — Présentation d’un bloc anguleux zirconien trouvé dans la Flandre . en É. Delvaux. — Les puits artésiens de la Flandre; Note additionnelle. — - Renvoi aux mémoires .... cm Ch. de la Vallée-Poussin. — - Sur le landénien supérieur; présentation de plantes de cet étage . crv J. Fraipont. — Recherches sur les crinoïdes du famennien de Belgique, troisième partie. — Rapports . . . cviii Fr. Dewalque. — Lettre adressée au secrétaire général à l’occasion de la note de M. Prost sur la Salmite. . cviii Ad. Firket. — Sur la composition chimique de quelques calcaires et de quelques dolomies des terrains anciens de la Belgique. — Renvoi aux mémoires. ... cix G. Jorissenne — Présentation de végétaux du landénien supérieur d’Huppaye . cix G. Dewalque. — Quelques mots sur les marmites de géant de Malmedy et de Remouchamps . ex R. Storms. — Sur des sables à Unguia Dumortieri d’He- mixem . exiv G. Dewalque. — Présentation et description d’un cristal de barytine recueilli au charbonnage de Hornu-et-Wasmes . exiv H. Forir. - — Présentation d’un article bibliographique relatif au mémoire de M. A. von Lasaulx : Sur la IV Pages. disposition stratigraphique et les roches éruptives des Ardennes françaises , principalement du massif de Rocroy . . CXIV Exposition d’Anvers. L’assemblée décide l’exposition des Annales, sous condition . . . cxvm W. Spring et E. Prost. — Étude sur les eaux de la Meuse. — Rapports . . cxix G. CesÀro. — Mémoire traitant : 1° de la Koninckite, 2° de la formule de la Richellite, 3° de l’oxyfluorure de fer. — Rapports . cxix Ê. Delvaux. — Présentation des planchettes d’Anseghem, de Flobecq et d’Audenaerde, accompagnées des manu¬ scrits y relatifs. — Nomination de commissaires . cxix G. Dewalque. — Sur la terminaison NE. du massif cam¬ brien de Stavelot . cxix M. Lohest. — Découverte de gisements de phosphate de calcium en certains points de la Hesbaye. . . . cxxv W. Spring. — Causerie sur ses expériences relatives à l’action de pressions énergiques sur la combinaison des corps solides et autres phénomènes moléculaires. — Expériences . cxxvii Ë. Delvaux. — Découverte de gisements de phosphate de chaux appartenant à l’étage yprésien des Flandres. ■ — Renvoi aux mémoires. . cxxxiv W. Spring. — Modifications apportées à son appareil de compression, et résultats d’expériences .... cxxxv M. Lohest. — Observations géologiques sur le quaternaire de la Hesbaye. — - Présentation d’échantillons. . cxli G. Dewalque. — Sur l’extension du dépôt de phosphate de chaux de la Hesbaye . . cxliii Ê. Delvaux. — Epoque quaternaire. Sur quelques nou¬ veaux fragments de blocs erratiques recueillis dans la Flandre et sur les collines françaises .... cxliii H. Forir. — Présentation d’un article bibliographique re¬ latif au mémoire de M. J. Lehmann intitulé : Re - cherches sur le développement des roches schisto- cristallines anciennes . CXLVii C. de la Vallée-Poussin. — Remarques sur le mémoire analysé . cxlvii V 0. van Ertborn et P. Cogels. — Sur quelques dépôts modernes des environs d’Anvers . cxlix Nomination de la commission de comptabilité . clhi Ë. Delvaux — Projet d’excursion. — Adoption. . . . clhi Nomination du jury chargé de juger le concours .... cliii Conversation sur la publication éventuelle des planchettes d’Anseghem, de Flobecq et d’Audenaerde présentées par M. É. Delvaux. . . cliv MÉMOIRES. É. Delvaux. — Des puits artésiens de la Flandre ... 3 W. Spring. — Note sur la véritable origine de la différence des densités d’une couche de calcaire dans les parties concaves et dans les parties convexes d’un même pli . 48 Ë. Delvaux. — De l’extension des dépôts glaciaires de la Scandinavie et de la présence de blocs erra¬ tiques du Nord dans les plaines de la Belgique . . 52 E. Prost. — Sur la Salmite de Dumont, Ms., chlorito'ide manganésifère . 93 J. Fraipont. — Notice sur une caverne à ossements d ’Ursus spelœus . . . • . 98 J. Fraipont. — Recherches sur les crinoïdes dufamennien (dévonien supérieur) de Belgique, 3e partie. . . 105 Ë. Delvaux. — Les puits artésiens de la Flandre. Addition au mémoire ci-dessus . 419 W. Spring et E. Prost. — Etude sur les eaux de la Meuse . 123 Ad. Firket. — Composition chimique de quelques cal¬ caires et de quelques dolomies des terrains anciens de la Belgique . 221 G. CesÀro. — Mémoire traitant : 1° de la Koninckite, 2° ’ de la formule de la Richellite , 3° de l’oxyfluorure de fer . 247 Ë. Delvaux. — - Découverte de gisements de phosphate de chaux appartenant à l’étage yprésien, dans le sous- sol de la ville de Renaix et dans celui de la région de Flobecq . 279 VI Pages. M. Lohest. Recherches sur les poissons des terrains paléozoïques de Belgique. Poissons de l’ampélite alunifère des genres Campodus, Petrodus et Xystra- canthus . • . 295 BIBLIOGRAPHIE. H. Forir. — Sur la disposition strati graphique et les roches éruptives des Ardennes françaises, principa¬ lement du massif de Rocroy, par A. von Lasaulx. 3 H. Forir. Recherches sur le développement des roches schisto-cristallines anciennes, appliquées princi¬ palement à la formation granulitique de la Saxe, à l’Erzgebirge, au Fichtelgebirge et aux formations limites de la Bavière et de la Bohême, par J. Lehmann . 20 H. Forir. — Sur les zones climatériques pendant les périodes jurassique et crétacée, par M. Neumayr. 25 Fr. Dewalque. — Sur le gisement et l’exploitation de la strontianite en Westphalie, par Em. Venator. . . 41 Liste des ouvrages reçus en don ou en échange par la Société, depuis sa séance du 18 novembre 1883 jusqu’à celle du 20 juillet 1884 ...... 51 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. A Ampélite alunifère. Recherches sur les poissons de 1’ — de Belgique, par M. M. Lohest, pp. lxviii, 295. Anseghem. Présentation, par M. Ë. Delvaux, des planchettes d’ — , de Flobecq et d’Audenarde, et des manuscrits y relatifs.— Nomination de commissaires, p. cxix. '== Conversation y relative, p. cliv. Apatite. Sur 1’— de Marvao (Portugal), par M. Ad. de Vaux, p. xciii. = Observations par M. G. Petitbois, p. xciv. Aragonite. Sur la découverte de malachite à Chokier, de wad à Flémalle- Haute et d’— à Angleur, par M. A. Cocheteux, p. lxix. Ardennes françaises. Sur la disposition stratigraphique et les roches éruptives des — -, principalement du massif de Rocroy, par M. A von Lasaulx. Notice bibliographique par M. H. Forir, pp. cxiv, bibl., 3. Audenaerde. Présentation, par M. Ê. Delvaux, des planchettes d’Anseghem, de Flobecq et d’ — , et des manuscrits y relatifs. — Nomination de commis¬ saires, p. cxix. = Conversation y relative, p. cuv. K Barytine. Sur la présence de la — dans l’étage houiller du couchant de Mons, par.M. V. Watteyne, p. xcvii. = Note additionnelle, par M. G. Dewalque, pp. xcvm, cxiv. Bloc anguleux zirconien . Présentation d’un —, trouvé dans la Flandre, par M. E. Delvaux, p. en. Bois fossile. Note sur un gisement de — à Beaumont, par M. H. Forir, p. lxxiii. Budget. Projet de — pour l’exercice 1883-84, p. xlvi. C Calcaires. Sur la composition chimique de quelques — et de quelques dolomies des terrains anciens de la Belgique, par M. Ad. Firket, pp. cix, 221. Calcite. Présentation de groupements de cristaux de — de Chokier, par M. Ch. üonckier, p. lxv. Cambrien . Sur la terminaison NE. du massif — de Stavelot, par M. G. De¬ walque, p. exix. — VIII — Carbonifère. Sur les minéraux et fossiles du calcaire — inférieur des vallées de l’Ourthe et de l’Amblève, par M. M. Lohest, p. lxxxiî. = Note de M. L.-G. De Koninck sur sa Notice sur la distribution géologique des fossiles — de la Belgique, p. lxxxyi. = Réponse, par M. G. Dewalque, p. lxxxvii. Carte géologique détaillée de la Belgique. Présentation, par M. Ë. Del vaux, des planchettes d’Anseghem, de Flobecq et d’Audenaerde, accompagnées des manuscrits y relatifs. Nomination de commissaires, p. cm. = Conversa¬ tion y relative, p. cuv. Carte géologique d'Europe. Communication relative à la — -, par M. G. De- calque, p. Lxxrv. Caverne. Notice sur une ■ — à ossements à'Ursus spelœus, par M. J. Frai pont, p. 98. Chloritoïde. Sur la Salmite de Dumont, Ms., manganésifère, par M. E. Prost, pp. lxxix, 93. = Observations, par M. G. Dewalque, p. lxxix. = Réponse à ces observations, par M. L.-L. De Koninck, p. lxxix. Combinaison des corps solides. Causerie et expériences faites par M. W. Spring, sur la — - et autres phénomènes moléculaires par Faction de pressions éner¬ giques, p. CXXVIL Commission de comptabilité. Nomination de la — -, p. cljii. Concours. Nomination du jury chargé déjuger le—, p. cliîi. Crétacée. Sur les zones climatériques pendant les périodes jurassique et —, par M. M. Neumayr. Notice bibliographique, par M. H. Forir, bibL, p. 25. Crinoïdes. Recherches sur les — du famenniende Belgique, par M. J. Fraipont, pp. CVIII, 405. O Densités. Note sur la véritable origine de la différence des — d’une couche de calcaire dans les parties concaves et dans les parties convexes d’un même pli, par M W. Spring, pp. lvü, 48. Devillien. Présentation d’empreintes problématiques, paraissant organiques du quartzite — du Hourt, par M. G. Dewalque, p. lxî. Diestien. Un nouveau gîte — fossilifère, par M. R. Storms, p. lxxxi. Dolomies. Sur la composition chimique de quelques calcaires et de quelques ■ — des terrains anciens de la Belgique, par M. Ad. Firket, pp. cix, 221. Eaux . Etude sur les — de la Meuse, par MM. W. Spring et E. Prost, pp. cxix, 123. Elections du Conseil, p. xlvi. Empreintes problèmatiques. Présentation d’— , paraissant organiques, du quartzite devillien du Hourt, par M. G. Dewalque, p. lxi. Erratique. Sur l’extension du dépôt — Scandinave en Belgique, par M. Ë. Delvaux, p. lvii. = Observations, par MM. G. Dewalque et Ch. de la Vallée Poussin, p. lix. = Epoque quaternaire. De l’extension des dépôts glaciaires de la Scandinavie et de la présence de blocs — du Nord dans les plaines de la Belgique, parM. Ë. Delvaux, pp. lxviti, lxxviii, 52. = Communica¬ tion supplémentaire sur les blocs — de la Belgique, par M. G. Dewalque, p. lxxx. = Présentation d’un bloc — trouvé dans la Flandre par M. É. Delvaux, p. cii. = Sur quelques nouveaux fragments de blocs — recueillis dans la Flandre et sur les collines françaises, par M. É. Delvaux, p. cxliii. Excursion annuelle. Projet d’ — , par M. É. Delvaux. Adoption, p.CLin. Exposition d’Anvers. La Société décide, sous condition, d’exposer ses Annales à F—, p. cxviii. W Famennien Recherches sur les crinoïdes du — de Belgique, par M. J. Frai- pont, pp. cviii, 103. Flobecq. Présentation, par M. Ë. Delvaux, des planchettes d’Anseghem, de — et d’Audenaerde et des manuscrits y relatifs. Nomination de commissaires, p. cxix. = Conversation y relative, p. cl;v. Fossiles. Sur les'minéraux et — du calcaire carbonifère inférieur des vallées de l’Ourthe et de FAmblève, par M. M. Lohest, p. lxxxii. = Note de M. L.-G. De Koninck sur sa Notice sur la distribution géologique des — carbo¬ nifères de la Belgique, p. lxxxvi. = Réponse par M. G. Dewalque, p. LXXXVH. Gr Gedinnicn. Sur des empreintes végétales trouvées dans l’étage — , près de Vielsalm, par M. G. Dewalque, p. lxii. Glaciaires Epoque quaternaire. De l’extension des dépôts — de la Scandi¬ navie et de la présence de blocs erratiques du Nord dans les plaines delà Belgique, par M. Ë. Delvaux, pp. lxviii, lxxvii, 32. El Houille. Sur une transformation remarquable d’une couche de — , parM. V. Watteyne, p. xcv. Houiller. Sur la présence de la barytine dans l’étage — du couchant de Mons, parM. V. Watteyne, p. xcvn. = Note additionnelle, par M. G. Dewalque, . pp. xcviii, cxiv. .= Documents pour l’étude de la répartition stratigraphique des végétaux — de la Belgique, par M. Ad. Firket, p. xcix. Hundsrückien. Présentation d’un orthocère — de l’ardoisière de Martelange, par M. Ad. Firket, p. lx. .1 Jurassique. Sur les zones climatériques pendant les périodes — et crétacée, par M. M. Neumayr. Notice bibliographique, par M. H. Forir, bibl., p. 2o. K Koninckite. Mémoire traitant : 4° de la — , 2° de la Richellite, 3° de i’oxy- fluorure de fer, par M. G. Cesàro, pp. cxix, 247. L Landénien. Sur le — supérieur; présentation de végétaux de cet étage, par M. Ch. delà Vallée Poussin, p. civ. = Présentation de végétaux du — supérieur d’Huppaye, par M. G. Jorissenne, p. cix. Lirnonite. Sur le minerai de zinc de Beaufays et sur un gîte de — à Louveigné, par M. J. Libert, p. lxx. == Présentation de phosphorite croncrétionnée de Merenbeke et de — de Beho, par M. G. Dewalque, p. lxxix. Lingula Dumortieri. Sur des sables à — d’Hemixem, par M. R. Storms, p. cxiv. Liste des membres, p. v. =— des Sociétés et autres institutions , en relations d’échanges, p. xxxvii. M Malachite. Sur la découverte de — à Chokier, de wad à Flémalle-Haute et d’aragonite à Angleur, par M. A. Cocheteux, p. lxix. Marmites de Géant. Quelques mots sur les — de Malmedy et de Remou- champs, par M. G. Dewalque, p. ex. Massif de Rocroy. Sur la disposition stratigraphique et les roches éruptives des Ardennes françaises, principalement du — , par M. A. von Lasaulx. Notice bibliographique, par M. H. Forir, pp. cxiv, bibl., 3. Massif de Stavelot . Sur la terminaison NE. du cambrien du — , par M. G. Dewalque, p. cxix. Meuse. Etude sur les eaux de la — , par MM. W. Spring et E. Prost, pp. cxix, 423. Minéraux. Sur les — et fossiles du calcaire carbonifère inférieur des vallées de l’Ourthe et de l’Amblève, par M. M. Lohest, p. lxxxii. Modernes . Sur quelques dépôts — des environs d'Anvers, par MM. 0. van Ertborn et P. Cogels, p cxlïx. — XI O Orthocère. Présentation d’un — de l’ardoisière de Martelange, par M. Ad. Firket, p. lx. Ossements. Sur un dépôt d’ — de mammifères, deux fémurs humains et des instruments de la période néolithique, époque robenhausienne, découverts dans la tourbe aux environs d’Audenaerde, par M. Ë. Delvaux, p. lxviii. = Sur la découverte d’ — fossiles dans les dépôts de sable d’Ampsin et sur l’âge de ces dépôts, par M. M. Lohest, p. xcv. === Notice sur une caverne à — d'Ursus spelœus, par M. J. Fraipont, p. 98. Oxyfluorure de fer. Mémoire traitant : 1° de la Koninckite, 2° de la Richellite, 3° de F — , par M. G. Cesàro, pp. cxix, 247. Paléozoïques. Recherches sur les poissons — de Belgique. Poissons de l’ampé- lite alunifère, par M. M. Lohest, pp. lxviii, 29d. Phénomènes moléculaires. Causerie et expériences, faites par M. W. Spring, sur la combinaison des corps solides et autres — par l’action de pressions énergiques, p. cxxvn. = Modifications apportées par M. W. Spring à son appareil de compression, et — résultant de ses expériences, p. cxxxv. Phosphate de chaux. Découverte de gisements de — en certains points de la Hesbaye, par M. M. Lohest, p. cxxv. = Découverte de gisements de — appartenant à l’étage yprésien des Flandres, par M. Ë. Delyaux, pp. cxxxiv, 279. = Quelques mots sur l’extension du dépôt de — de la Hesbaye, par M. G. Dewalque, p. cxliii. Phosphorite. Présentation de — concrétionnée de Merenbeke et de limonite de Beho, par M. G. Dewalque, p. lxxix. Pli. Note sur la véritable origine de la différence des densités d’une couche de calcaire dans les parties concaves et dans les parties convexes d’un même — , par M. W. Spring, pp. lvii, 48. Pressions énergiques. Causerie et expériences faites par M. W. Spring sur la combinaison des corps solides et autres phénomènes moléculaires par Fac¬ tion de — p. cxxvn. = Modifications apportées par M. W. Spring à son appareil destiné à produire des — , et expériences y relatives, p. cxxxv. Puits artésiens. Des — de la Flandre, par M. Ë. Delvaux, pp. lvi, 3, == Addition au mémoire, par M. Ë. Delvaux, pp. cm, 419. Ç* Quaternaire. Époque — . Sur l’extension du dépôt erratique Scandinave en Belgique, par M. É. Delvaux, p. lvii. = Observations, par MM. G. Dewalque XII et Ch. de la Vallée Poussin, p. lix. = De l’extension des dépôts glaciaires de la Scandinavie et de la présence de blocs erratiques du Nord dans les plai¬ nes de la Belgique, par M. Ê. Delvaux, pp. lxviii, lxxviii, 52. = Commu¬ nication supplémentaire sur les blocs erratiques de la Belgique, par M. G. Dewâlque, p.Lxxx.= Présentation d’un bloc anguleux zirconien, trouvé dans la Flandre, par M. É. Delvaux, p. en. = Observations géologiques sur le — de la Hesbaye, par M. M. Lohest, p. cx> i.= Époque' — . Sur quelques nouveaux fragments de blocs erratiques recueillis dans la Flandre et sur les collines françaises, par M. Ë. Delvaux, p. cxljii. U Rapport du secrétaire général sur l’exercice 4882-4883, p. xxxi. = — du trésorier, p. xlv. Rhodochrosite . Sur la — de Chevron, par M. G. Dewâlque, p. LXm. Richellite . Mémoire traitant : 4° de la Koninckite, 2° de la—, 3° de l’oxy- fluorure de fer, par M. G. Cesàro, pp. cxix, 247. Roches éruptives . Sur la disposition stratigraphique et les ■ — des Ardennes françaises, principalement du massif de Rocroy, par M. À. von Lasaulx. Notice bibliographique, par M. H. Forir, pp. exiv, bibl., 3. Roches schisto-cristallines. Recherches sur le développement des — an¬ ciennes, par M. J. Lehmann. Notice bibliographique, par M. H. Forir, pp. cxlvii, bibl., 20. — Remarques sur ce mémoire, par M. C. de la Vallée Poussin, p. cxlvh. Sable d’Ampsin . Sur la découverte d’ossements fossiles dans les dépôts de — et sur l’âge de ces dépôts, par M. M. Lohest, p. xcv. Salmite. Sur la — de Dumont, Ms., chloritoïde manganésifère, par M. E. Prost, pp. lxxix, 93. = Observations, par M. G. Dewâlque, p. lxxix = Réponse à ces observations, par M. L.-L. De Koninck, p. lxxix. == Lettre adressée par M. Fr. Dewâlque au secrétaire général à l’occasion de la note de M. Prost sur la — , p. cvm. Strontianite . Sur le gisement et l’exploitation de la — en Westphalie, par M. Em. Venator. Notice bibliographique, par M. Fr. Dewâlque, bibl., p. 44. "T Tirés à part. Convention réglant le prix des — , p. lvi. Tourbe. Sur un dépôt d’ossements de mammifères, deux fémurs humains et XIH des instruments de la période néolithique, époque robenhausienne, décou¬ verts dans la — aux environs d’Audenaerde, par M. Ë. Del vaux, p. lxviii. U Ursus spelœus. Notice sur une caverne à ossements d’ — , par M. J. Fraipont, p. 98. Y Végétaux. Documents pour l’étude de la répartition stratigraphique des — houillers de la Belgique, par M. Ad. Firket, p. xcix. '== Sur le landénien supérieur ; présentation de — de cet étage, par M Ch. de la Yallée-Poussin, p. civ. = Présentation de — du landénien supérieur d’Huppaye, par M. G. Jorissenne, p. cix. W Wad. Sur la découverte de malachite à Chokier, de — à Flémalle-Haute et d’aragonite à Angleur, par M. A. Cocheteux, p. lxix. Y Yprésien. Découverte de gisements de phosphate de chaux appartenant à l’étage — des Flandres, par M. Ë Delvaux, pp. cxxxiv, 279. Z Zinc. Sur le minerai de — de Beaufays et sur un gîte de limonite à Lou- veigné, parM. J. Libert, p.LXX. Zones climatériques, Sur les — pendant les périodes jurassique et crétacée, par M. H. Neumayr. Notice bibliographique, par M. H. Forir, bibl., p. 25. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS. MM. G. Cesàro, A. Cocheteux, P. Cogels, L. G. De Koninck, L. L. De Koninck, Ë. Delvaux, Fr. Dewalque, G. Dewalque, C. Donckier, 0. van Ertborn, Ad. Firket, H. Forir, J. Fraipont, G. Jorissenne, J. Libert, M. Lohest, G. Petitbois, E. Prost, W. Spring, R. Storms, C. de la Vallée-Poussin, A. de Vaux, V. Watteyne, pp. cxix, 247. LXIX. CXLXIX . LXXXV1 . XLV, LXX1X. LVI, LVI1, LXV111, LXXV111, CH, GUI, CX1X, cxxxiv, cxLin, clui, 3, 52, 419, 279 cvm, bibl., 41. XXXI, LiX, LXl, LXI1, LX111, LXXIV, LXXIX, LXXX, LXXXV11, XCVm,CX, CX1V, CXL1I1. LXV. CXLIX. LX, XC1, XC1X, C1X, 221. lxxiii, cxiv, cxLVii, bibl., 3, 20, 25. cvin, 98, 105. CIX. LXX. LXV11I, LXXX11, XCV, CXXV, CXL1. XCIV. lxxix, cxix, 93, 123. lvii, cxix, cxxvn, cxxxv, 48, 123. LXXX1, CX1V LIX, CIV, CXLV1I. XC11I. XCV, XCV11. EXPLICATION DES PLANCHES. PI. 1, fig. 1. Melocrinus inornatus, Dew. ;p. 108. — fîg. 2. — obscurus, Dew. ; p. 107. — fig. 3. Hexacrinus vèrrucosus, Dew. ; p. 108. — fig. 4. — minor, Dew. ; p. 110. — fig. 8. Zeacnnus Beyrichi, Dew. ; p. 112. — fig. 6. Pentremites Fraiponti, Dew.; p. 114. PI. 2. Diagrammes de l’Étude sur les eaux de la Meuse, par MM. W. Spring et E. Prost ; p. 123. PI. 3, fig. 1 à 3. Campodus Agassizianus, de Kon. ; p. 298. — fig. 4 à 6. Petrodus patelliformis, M Coy ; p. 318. — fig. 7. Diagramme indiquant la disposition des séries de dents sur l’échantillon, fig. 2 ; p. 298. PI. 4, fig. 1. Campodus Agassizianus, de Kon. ; p. 298. — fig. 2 et 3. Ceslracion Philippi; p. 299. — fig. 4 à 6. Coupes horizontales de dents de Campodus Agassizianus, de Kon. ; p. 297. PI. 8, fig. 1. Petrodus patelliformis, M1, Coy. Section verticale; p. 318. — fig. 2 et 3. Xystracanthus Konincki, M. Loh. ; p. 322. Ann. Soc. Géoh de Bety. T. XL. PL. L Jvobü&ru FroaporvO, cuL- tulù. çieL 5 UxJv. G. Severeyiis. W.S. de! IiOide Ch Claesen, éditeur Liège. Ann. Soc. Géoi. de Belg. T. XL PU Moud. ZoJiest, ad. ncut>. deL- IvtJv. G-. Severeyris, .Bruxelles. ÏSSS2 Ann. Soc. Géol. de Belg. T. XL PI 4. Muthy. G. êevèrèyns, PruxeRes. Max. hoTiesù, ad . njout. del . 2 Mmo L oMst a/l nat dd . Zùh.G.Sepereyns. ■ r «çr-ee ÈG3« : «r.dT ■ ' < d. •’•• ' <-< CT" . < < C < t c . CC C--} x-O: . . C c < c < c CC 4 C C< « k: c ■ < i il I 3 9( )88_013 58 6241