«a il p H > l \ V v M' 75: ANNALES HW1 DE LA DE BELGIQUE. -««*$£>- TOME UIX-SKPTIÈIIE. 1889-1890. .v-: BERLIN FRIEDLANDER & Fils LIBRAIRES Carlstrasse, 11. PARIS F. S A Y Y LIBRAIRE Boul. Sl-Germain, 77. IMPRIMERIE H. YAILLANT-CARMANNE Hue St-Adalbert, S. 1889-1890 ç on prenait le train à Lembecq pour Virginal. Les chemins creux aux abords de la gare montrent de nombreux affleurements de roches très variées que l’on rapporte à l’assise d’Oisquercq. Plusieurs membres estiment pourtant que ces roches ne présentent pas les caractères distinctifs de cette assise. Descendant ensuite dans la vallée, on arrive à Asquim- pont et de l’autre côté du canal, on observe un affleurement de roches aimantifères différentes de ce qu’on vient d’ob- server près de la gare. Ces roches sont tout à fait analogues à la partie supé- rieure de l’assise de Tubize dans les bancs qui passent par transition insensible à l’assise d’O’squercq. Deux opinions ont été émises pour expliquer la présence de ces roches. M. Gosselet les considère comme régulièrement interstra- tifiées dans l’assise d’Oisquercq dont elles constitueraient un élément. M. Malaise, au contraire, croit qu’elles font partie de l’assisedeTubize et qu’elles sont ramenées au jour par une faille. Dans l’espèce, cette opinion me paraît plus vraisemblable, à cause des perturbations dont la localité semble être le théâtre. Les roches y ont, en effet, une direction sensiblement différente de celle que l’on observe avec une grande régularité dans la vallée de la Sennette. De ce point intéressant, on gagne rapidement le hameau de Fauquez, dans l’espoir d’y trouver les rafraîchissements que la chaleur accablante a rendus bien nécessaires. Quelques membres plus zélés ne craignent pas d’esca- lader la colline pour aller examiner les sablonnières dont — 52 - on voit le déchargement le long du canal. Ils sont ample- ment payés de leurs peines, car ils annoncent qu’ils ont pu observer sur les flancs de la colline la présence du lan- denien, de l’yprésien et du bruxellien. Après un déjeûner aussi frugal que rapidement impro- visé, on se rend dans le vallon du ruisseau du Bois-des- Rocs (Virginal), à 800 mètres à l’ouest du pont de Fauquez. On y observe un affleurement aussi imposant que pitto- resque de roche éruptive très intéressante, la porphyroïde de Fauquez. Malheureusement, une végétation touffue cache les relations géologiques de cette roche, dont la mi- crostructure dévoile si nettement les pressions qu’elle a eu à subir depuis sa consolidation. Quelques membres continuent vers l’ouest l’examen de la porphyroïde sous la direction de M. G. Dewalque. Cette roche reparaît bientôt dans le chemin qui va de la ferme de la Vallée (Virginal) à celle d’Alvaux (Ronquières) un peu au nord du ruisseau. Le chemin au sud ne montre que du limon sur 200 mètres ou un peu plus, puis la porphyroïde reparaît jus- qu’à la crête, près du chemin qui vient de la chapelle située à 900 mètres à l’ouest. Ici, on trouve du phyllade gris bleuâtre, bien feuilleté, peu visible. Le chemin qui descend ensuite à la ferme d’Alvaux est d’abord obscur, sur 30 à 40 mètres, puis on voit la porphyroïde reparaître jusque près des maisons, formant ainsi une bande de 120 mètres de large, au moins. Quand M. Dewalque a étudié ce canton, il y a 24 ans, la roche lui a paru distinctement stratifiée (dir. 125°, incl. 70° SSW. environ) en bancs alternativement plus massifs et plus schistoïdes. Les champs à l’Est étaient remplis de débris de porphyroïde jusque vers la moitié du bois, au plus. Pendant ce temps, le gros des excursionnistes se dirige vers un monticule isolé, situé à 300 mètres NNW. du pont — 53 — de Fauquez, percé par la voie ferrée et où se trouve le gîte fossilifère silurien de Fauquez. Les cystidés y sont parti- culièrement abondants. M. le Dr Lebrun et M. Couturiaux y découvrent presque simultanément deux exemplaires d’une très rare lingule, qui paraît nouvelle. On repasse ensuite de nouveau le canal pour gagner un chemin creux, à 440 m. au N.-E. de l’écluse n° 40, où l’on peut voir un affleurement de porphyroïde en contact avec le terrain silurien. La porphyroïde au voisinage de la roche encaissante englobe de nombreux fragments de phyllade. Cependant, d’après l’aspect des échantillons, il est difficile de se figurer que ces fragments ont été arrachés aux parois et entraînés par la roche éruptive; on serait plutôt porté à les considérer comme ayant été isolés des parois par de minces veinules de porphyroïde qui seraient venues les entourer de toutes parts. Le dernier point qui fut examiné à la fin de cette jour- née fut l’affleurement de quartzophyllades que l’on observe en face du pont de Ronquières et que M. Malaise a pris comme type de son assise de Ronquières, à Monograptus priodon. A 5 V2 heures, on reprenait le train pour Bruxelles. Journée du mercredi 11 septembre, Sous la direction de M. Mourlon. Dès 9 heures du matin, le tram à vapeur d’Ixelles débar- quait à la rue du Bourgmestre la plupart des membres de l’excursion, désireux de voir de près et en si bonne com- pagnie cet endroit destiné à devenir célèbre. Bientôt après, tout le monde était réuni dans la villa de M. Canonne, en face d’une paroi verticale, dont la coupe a été soigneuse- — 54 — ment décrite par M. Mourlon, et que par conséquent il est inutile de reproduire ici. Sous nos yeux, M. De Pauw commence à attaquer la couche à ossements, et bientôt il extrait plusieurs pièces en assez bon état. On peut constater que le sable qui renferme ces ossements ne se distingue en rien du sable environnant. On se livre alors à un examen approfondi du sable qui recouvre ces fossiles, et la plupart des membres y reconnaissent les caractères distinctifs du bruxellien. La présence dans ce sable de délicates concrétions tubu- leuses de sable agglutiné paraît à tout le monde tout à fait caractéristique du bruxellien. M. Dewalque demande pourtant si l’on est bien sûr que des concrétions tubuleuses ne peuvent pas se former après coup dans du sable rema- nié. Dans l’état actuel de nos connaissances, cette ques- tion doit rester pour le moment sans réponse. M. Dewalque demande également si la présence dans le sable en ques- tion de fines zones contournées et sinueuses, de colorations diverses, n’est pas un indice de remaniement. A cela, plu- sieurs membres répondent que l’on constate le même fait dans des couches bruxelliennes que Ton considère comme parfaitement en place. Des discussions qui ont eu lieu à ce moment, il ressort que beaucoup de membres cherchent à prouver que le sable à ossements quaternaires est du sable éocène remanié Ce serait là évidemment l’explication la plus simple et la plus claire de ce gisement embarrassant, mais on est bien obligé de dire, en présence de toutes les hypothèses émises, que la question reste absolument ouverte. En quittant cet endroit intéressant, M. Mourlon nous conduit à l’intersection des deux lignes du tram à vapeur, et il nous y montre une coupe où l’on constate vers le bas du laekenien surmonté du lédien, lequel est à son tour recouvert de wemmelien. Tout en haut apparaissent des — 55 — lits de sables jaunes et de sables graveleux qui, vers la villa Capouillet, reposent sous de l’argile grise et glauconi- fère. M. Mourlon expose ensuite ses idées au sujet de la détermination de ces dernières couches, qu’il croit tongriennes. Il développe ensuite les raisons stratigra^ phiques et paléontologiques qui l’ont porté à séparer du wemmelien les sables à Nummulites variolaria et à les rattacher à l’éocène moyen sous le nom d’étage lédien. . . : : 1 1 ; ' ' '> V. : l* ' - .1 : . . • . 1 . ■ •: Y! • ' \ • , |ivO r:;: . ’ .jÇ?f • :ï ' Y • • ! "V-. ni - ; ; , Y. : ■ - YY Y’Y • )7 * ' . . ■ " Y ; ■ . :Jj Y I i'i : , ; . k/ Y ' | ^4 ; ; : • ; ■ : / ' : ' ; Y;Y ' Y* ■ fx- Assemblée générale du H novembre 1889. M. le baron O. van Ertborn, président, au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. M. G. Dewalque, secrétaire général, donne lecture du rapport suivant. Messieurs, J’ai l’honneur de vous présenter le rapport prescrit par nos statuts sur la situation de la Société et sur ses travaux pendant l’année sociale qui finit. Nous avons commencé cette année avec 209 membres effectifs. Depuis lors, la mort nous en a enlevé deux (*); six autres ont donné leur démission. D’autre part, nous avons admis douze nouveaux confrères, de sorte que nous commençons ce nouvel exercice avec 213 membres effectifs. Nous avons eu aussi le regret de perdre trois de nos correspondants étrangers, M. Ch. Lory, l’éminent profes- seur de géologie de la Faculté des sciences de Grenoble, M. Ad. Gurlt, ingénieur et docteur en philosophie, et M. F. A. P. da Costa, professeur à l’Ecole polytechnique de Lis- bonne, tous trois connus par de nombreux travaux dé science pure ou appliquée. Nos séances se sont tenues régulièrement et paisiblement; comme vous allez le voir, elles ont été occupées par de nombreuses communications. Il est seulement à regretter (4) MM. A. Rucquoy et A. van der Capellen. IV que beaucoup de confrères qui pourraient y assister et animer les discussions, se contentent d’en lire le récit imprimé» Notre session extraordinaire s’est tenue dans le Brabant et a eu spécialement pour objet l’étude des terrains anciens. Les excursions ont été dirigées par MM. Stainier,C. Malaise, Ch. de la Vallée Poussin et moi-même. La Société royale malacologique de Belgique avait bien voulu se joindre à nous et nous a fourni un appoint agréable et utile. Pour ce qui concerne la minéralogie et la pétrographie, j’ai à rappeler d’abord les communications de M. G. Cesàro: Démonstration élémentaire de la relation qui existe entre les caractéristiques de quatre faces appartenant à la même zone et les angles que ces faces font entre elles ; Reproduction de la nadorite; Relation entre la forme orthorhombique de celte substance et le cube ; Pyrite de Couthuin ( mine de la Société de Sclessin) et surtout son mémoire magistral sur Les formes cristallines de la calcite de Rhisnes. M. A. Jorissen nous a signalé la présence de l’acide borique dans les cendres de divers produits végé- taux du pays, et à cette occasion, M. A. Renard a rappelé la grande dissémination d’un minéral borifère, la tourma- line. M. M. Lohest nous a montré de l’anthracite dans un Productus de Visé et dans une goniatite de Chokier, avec hatchettite et calcite; son travail sur ce sujet paraîtra dans le vol . XVII, dont l’impression est commencée. Nous sommes redevables à M. X. Stainier de Mélanges pétrographiques , qui nous font connaître plusieurs roches remarquables du pays, et d’un mémoire sur la Diabase de Mozet (Grand’ - Pré). Enfin M. le professeur W. Spring nous a entretenus de la cause de la fétidité de certains calcaires , et M. G. Cesàro, du Procédé Solvay , inventé cinquante ans aupa- ravant par Fresnel. V Pour la géologie, je citerai d’abord la notice de M. X. Stainier : Oldhamia antiqua dans le silurien du Brabant ; puis la Note de M. L. Bayet Sur un faciès local du pou- dingue de Burnot , la note de M. M. Lohest au sujet De la découverte d'espèces américaines de poissons fossiles dans le dévonien supérieur de la Belgique ; la Communication préliminaire de M. le capitaine E. Delvaux, que nous regrettons si vivement de voir retenu chez lui par l’état de sa santé, sur Vextension du calcaire carbonifère dans le sous-sol de la région comprise entre Tournai) et Renaix ; une Étude sur la stratigraphie souterraine de la partie nord-ouest de la province de Liège , par M. R. Malherbe , et enfin l’analyse du grand ouvrage de notre savant confrère M. Gosselet, V Ardenne, par M. C. Malaise. Rappelons ensuite la notice de M. Y. Donnai, Sur quel- ques dépôts sableux de la Hesbaye , avec les observations qu’elle a suscitées de la part de M. M. Lohest; celle de M. G. Schmilz Sur les sablonnières de Rocour ; le travail de M. M. Lohest sur les Dépôts tertiaires marins des Hautes - Fagnes , la note de M. X. Stainier sur la présence de Cardita planisulcata dans les sables a Isocardia cor d'An- vers ; et enfin, la Note de M. A. Erens sur la provenance des roches cristallines comprises dans les dépôts de trans- port situés dans la partie méridionale du Limbourg hollandais . A un autre point de vue, j’ai à rappeler la note de M, O. van Ertborn sur le niveau hydrostatique du puits artésien des Glacières, à Sl-Gilles lez-Bruxelles ; ma petite notice sur le Trou du Pouhon , à La Reid , V Analyse quantitative du Pouhon de Hourt {Grand-H alleux), par M. Faucan, et ['Etude géologique des gisements de phosphate de chaux du Cambrésis , par M. X. Stainier. Modestement et sans réclame, nous continuons, comme on le voit, l’étude des questions de géologie industrielle et d’hydrologie, aussi bien que celle delà géologie pure. VI Néanmoins, ce n'est pas tout. M. A. Briart nous a donné une Étude remarquable sur les dépôts qypseux et gypso- salifèriens et la Société a voté l’impression du rapport que M. Ch. de la Vallée Poussin a présenté à l’occasion de ce mémoire. M. Pi. Malherbe nous a donné l’analyse de l’ou- vrage de M. Fayol : Lithologie et stratigraphie du terrain ho ailler de Comment ry , puis nous a exposé ses idées sur la Géogénie de la houille. Enfin, M. X. Stainier a appelé notre attention Sur la flexion des têtes de bancs par le froid sur les pentes. En fait de paléontologie, nous avons à rappeler les deux notes de M. le professeur J. Fraipont, la première Sur les affinités des genres Favorites, Emmonsia , Michelinia et Pleurodiclyum , la seconde Sur les Euryptérides du famen - nien fpsammites du Condroz) de Belgique , la présentation, par M. Max. Lohest, d’un Megalichthys carbonifère de Chokier, et, pour être complet, ma notice sur Une rectifi- cation au sujet de DreisSENSIA. Nous avons terminé, dans le courant de cette année, la publication des t. XIV et XV, et fait paraître un 1er fascicule du t. XVI, formant un volume de près de GÜO pages. Malheureusement, toute médaille a son revers. Les frais de publication des cinq dernières années ont absorbé, non seulement nos revenus annuels, mais encore une forte partie de notre réserve. En présence de cette situation, Je Conseil s’est vu forcé, bien à regret, de vous proposer des mesures conservatoires. Sur sa proposition, l’assemblée du 21 juillet dernier a décidé que les mémoires postérieurs à la publication du fascicule 1er seraient renvoyés au t. XVII, dont l’impression allait commencer, de manière que les auteurs pussent recevoir promptement leurs tirés à part. Le second fascicule du vol. XVI renfermera donc 1 q Bulletin de l’année, qui est tiré, le compte rendu de l’excursion annuelle, qui a eu lieu à Dinanî et les Tables. VII En outre, le Conseil a fait choix d’un nouveau papier, plus léger et moins coûteux ; cela nous vaudra une écono- mie de trois à quatre cents francs. Le prix des tirés à part devra être ramené à l'ancien tarif, qui n’est pas plus élevé qu’ailleurs. Enfin, le projet de budget qui va vous être présenté, comporte la publication de 40 feuilles de texte et de 10 planches : il faudra veiller à ce que ces prévisions ne soient pas dépassées sans les motifs les plus graves. Aussi, tout en sollicitant les communications de nos colla- borateurs, nous devons leur recommander la concision. Maintenant, il m’est bien agréable de vous apprendre que notre Société a obtenu le diplôme de médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris. C’est la récompense légi- time de quinze ans de travaux modestes et consciencieux. Ce sera pour nous tous un puissant encouragement à per- sévérer dans la même voie. Le nombre des sociétés ou autres institutions savantes avec lesquelles nous échangeons nos publications s’est accru de cinq pendant l’exercice écoulé, savoir : Berlin. Afrikanische Gesellschaft. Budapest. Mathematische - naturwissenschaftliche Be - richte aus Ungarn. Paris. Le Naturaliste. Kansas Academy of Science. Wurzbourg. Physikalisch-medicinische Gesellschaft. Cela porte à 206 le nombre de nos échanges. Mais il y aura peut-être lieu d’en supprimer quelques-uns, pour lesquels nous donnons sans recevoir, et de remplacer, pour d’autres, les Annales par le Bulletin seul. La situation de nos finances nous impose ces sacrifices si nous ne voulons nous trouver dans l’impossibilité d’imprimer tous les tra- vaux qui nous seront présentés. VIII Depuis quatre ans, je vous fais espérer, à pareille époque, la réorganisation du service de la carte géologique détail- lée. Je regrette que, malgré les bonnes dispositions du gouvernement, nous ne soyons guère plus avancés. Les nominations sont prêtes pour une commission, qui ne sera pas, je le sais, composée comme nous l’avons demandé ; mais, pour le reste, j’espère que les géologues auront lieu d’être satisfaits. Il reste quelques difficultés à tourner, quelques obstacles à vaincre, mais je crois pouvoir vous faire espérer que la réorganisation sera terminée pour le commencement de la campagne prochaine. Sur la proposition de M. le président, l’assemblée vote l’impression de ce rapport et des remercîments au secré- taire général. La parole est ensuite donnée à M. le trésorier. Messieurs, « J’ai l’honneur de vous rendre compte de la situation financière de la Société pendant l’exercice 1888-89. Les recettes ont été de fr. 5000,82 et les dépenses de fr. 7876,99, soit un déficit de fr. 2876,17; le déficit prévu au budget n’était que de 700 fr. Les recettes se répartissent comme suit; nous mettons en regard les prévisions budgétaires : RECETTES EFFECTUÉES. RECETTES PRÉVUES. Cotisations diverses . Droits d’entrée . . . Vente de publications. Intérêts des capitaux. Don d’un membre . . fr. 3,368 60 „ 105 00 „ 853 00 „ 274 22 „ 400 00 fr. » vi V V) 3,150 00 150 00 450 00 250 00 Total fr. 5.000 82 Total fr. 4.000 00 IX Les dépenses effectuées sont mises ci-dessous en regard de celles prévues : DÉPENSES EFFECTUÉES. DÉPENSES PRÉVUES. Impressions fr. 5.552 45 Gravures „ 1.070 41 Divers salaires, corres- pondances, ports divers „ 1.254 13 fr. 3.000 00 „ 1.000 00 „ 700 00 Total . . fr. 7.876 99 Total fr. 4.700 00 L’encaisse de la Société est descendu à fr. 3.832,67 se répartissant comme suit : Numéraire chez le trésorier fr. 88 12 Compte courant chez le banquier „ 744 55 3 titres dette belge 3 1/2 p. c. (valeur nominale). „ 3.000 00 Total . . fr. 3.832 67 M. le secréiaire général vous a donné dans son rapport les raisons de la diminution de notre encaisse ; elle est due à une crise d’abondance. Les publications ont acquis une importance exceptionnelle, ce qui constitue le meilleur symptôme de la vitalité de notre Société. Les livres de comptabilité ont été examinés par la commission que vous avez nommée dans la séance de juillet et ont été trouvés conformes à la réalité, sauf une légère rectification. Les membres qui ont pris part à la vérification susdite sont : MM. I. Kupfferschlaeger, A. Jorissen, E. Ronkar et D. Marcotty. » L’assemblée donne décharge au trésorier de sa gestion sur l’exercice écoulé. Le trésorier donne ensuite lecture du projet de budget arrêté par le Conseil comme suit : X RECETTES. Produit des cotisations Droits d’entrée Intérêts des capitaux Vente de publications . . fr. 8.150 00 . . „ 150 00 . . „ 150 00 . . „ 850 00 Total . . fr. 4.300 00 DÉPENSES. Impressions Gravures Divers . . fr. 5.000 00 . . „ 1.200 00 . . „ 800 00 Total . . fr. 7.000 00 Le déficit est de 2.700 fr., destinés résultant des publications en cours. Sur la proposition du Conseil, à solder les dépenses il est décidé qu’on veillera à ce que les prévisions budgétaires ne soient plus dépassées, sans motifs tout à fait exceptionnels. Les membres auteurs sont en conséquence priés de vouloir bien être d’une grande concision dans leurs mémoires, ce qui n’enlèvera rien à leur clarté; les planches notamment devront être réduites à un minimum, ce qui peut se faire dans beaucoup de cas sans inconvénient sérieux. » Ces propositions sont adoptées à l’unanimité. L’assemblée passe ensuite aux élections. Pour la nomination du président, il y a 62 votants. M. M. Lohest obtient 31 voix ; M. Ad. Firket, 12 ; M. W. Spring, 10 et M. A. Briart, 9. En conséquence, M. M. Lohest est proclamé président pour l’exercice 1889-1890. Sont ensuite nommés vice-présidents, au premier tour de scrutin, MM. G. Malaise, R. Malherbe et G. Cesàro; viennent ensuite MM. Gh. de la Vallée, P. Cogels, É. Delvaux et X. Stainier. Ces trois derniers ayant obtenu le XI même nombre de voix, on procède à un scrutin pour dé- terminer lequel d’entre eux viendra en ballottage avec M. Ch. de ki Vallée ; M. É. Del vaux est désigné. Au ballot- tage, M Ch. de la Vallée l’emporte sur son concurrent à 2 voix de majorité. Pour l’élection de cinq membres du Conseil, MM. Ad. Firket, L.-L de Koninck, baron O. Van Ertborn et W. Spring sont nommés au premier tour. Un ballottage doit avoir lieu entre MM. A. Briart et X. Stainier. Celui-ci déclare qu’il retire sa candidature ; en conséquence, M. Briart est également proclamé membre du Conseil. M le baron O. Van Ertborn, président sortant, remercie la Société de l’honneur qu’elle lui a fait et invite son suc" cesseur à prendre place au fauteuil. En prenant place au bureau, M. Lohest se fait l’inter- prète de l'assemblée en remerciant M. le baron O. van Erlborn pour le zèle et la distinction avec lesquels il s’est acquitté de st s fonctions. ( Applaudissements .) Le nouveau président remercie ensuite la Société du grand honneur qu'elle lui a fait. Il consacrera tous ses soins à la bonne direction des affaires et à la prospérité de la Société; les bons senti ments de ses confrères lui rendront la lâche facile. ( Applaudissements .) L'assemblée générale est clôturée à midi. La réunion continue en séance ordinaire. Séance ordinaire du 17 novembre 1889. Le procès-verbal de la séance de juillet dernier est approuvé. M. le Président proclame membres de la Société MM. : Collon (Auguste), étudiant, 8, rue Bertholet à Liège, présenté par MM. W. Spring et G. Dewalque. XII Damseaux (Albert de), docteur en médecine, à Spa, pré- senté par MM. G. Dewalque et Fr. Dewllque. Guilleau.ue (André), pharmacien, à Spa, présenté par MM. G. Dewalque et Fr. Dewalque; Midavaine (Georges), élève-ingénieur, rue de la Montagne, à Liège, présenté par MM. G. Dewalque et M. Lohest. Njhoul (Edouard), étudiant, à Flémalle-Haute, présenté par MM. J. FraipontetX. Stainier. Woot de Trixhe (Joseph\ propriétaire, avenue d'Omalius, à Salzin lies (Namur), présenté par MM. M. Lohest et G. Dewalque. Correspondance. — Le secrétaire général donne lecture de la lettre par laquelle M. Jules Carlier, commissaire général du gouvernement belge à l’Exposition universelle de Paris, notifie à la Société que le jury supérieur des récompenses lui a décerné le diplôme de médaille d’or pour ses publications exposées dans la classe 8. ( Applau- dissements). A cette occasion, le secrétaire général rappelle que, depuis la dernière séance, le gouvernement fran;ais a décerné de hautes distinctions à plusieurs de nos confrères. MM. Fr. Dewalque et A. Habets ont été nommés chevaliers de la Légion d’honneur; MM. H. Durant et J. Smeysters, officiers de l’instruction publique, et M. J. Gartuyvels, décoré de l’ordre du Mérite agricole. De son côté, M. P. Gogels a été nommé officier de l’ordre du Lion et du Soleil de Perse. Le secrétaire général se croit l’interprète de l’assemblée en adressant les félicitations de la Société à ces confrères. ( A pplaudissements.) La Sociétégéologique italienne fait savoir qu’un deuxième ~ XIII — concours du prix. Molon (1,800 fr.) vient de s’ouvrir sur Y Histoire des progrès de la géologie en Italie de 1860 à 1885. Ce concours sera çlos le 31 mars 1892. - Ouvrages offerts. — De nombreuses publications sont ' ? arrivées à la Société, en don ou en échange, depuis la séance de juillet. Les échanges correspondent généralement à ceux de l’année dernière à pareille époque, dont la liste occupe 7 pages. Dans les circonstances présentes, le Conseil a décidé que, sauf réclamation, ces listes ne figu- reraient plus dans les procès-verbaux mensuels. On ; donnera à la fin de l’année, comme antérieurement, la liste des ouvrages reçus pendant l’exercice. DONS D’AUTEURS. Rommelaere. Monument J. B. Yan Helmont, 1889. (Acad, de méd. de Belgique .) Deby, Julien. Bibliotheca Debyana, vol. I, Periodical publi- cations, Microscope, Protozoa, 1889. Geinitz, U. -B. Ueber die rothen und bunten Mergel der oberen Dyas bei Manchester, 1889. Laspeyres , II. Gerhard vom Rath : eine Lebensskizze, 1888. Per gens , Ed . Deux nouveaux types de Bryozoaires ctérios- tomes, 1889. (Xlém. Soc. malac. de Belg.) — Zur fossilen Bryozoenfauna von Wola Lu’zans- ka, 1889. (Bull. Soc. belge de géologie.) — Notes succinctes sur les Bryozoaires. Bryo- zoaires du miocène de la Russie méridionale. (Bull. Soc. malacol. de Belgique. T. XXIV, 1889.) de Puydt, Marcel. Fouilles exécutées dans l’une des sta- tions préhistoriques de Tourinne (canton d’Avennes, province de Liège). Notice préli- XIV minaire, 1889. (Bull. Soc. d’anlhropol. de B eux.) Renevier , E. Philippe de la Harpe, sa vie et ses travaux scientifiques. (Bull. Soc. Vaud. Sc. Nat. vol. XXV, 1889.) — Musée d’histoire naturelle de Lausanne. — Rapport du conservateur, 1889. Reinders , G. De Samenstelling en het ontstaan der zooge- naamde oberbanken in de nederlandsche Heidegronden, 1889. ( Natuur . Verh. der Koningl. Akademie van Wetenscliappen te Amsterdam , in-4°.) Rosenbusch. Zur Auffassung des Grundgebirges. (Neuer Jahrbuch für Minéralogie , etc. 1889, Bd. II.) Sclilüter, Clemens. Anthozoen des rheinischen Miltel- Devon, 1889.) K'ôn. preuss. g< ol. Landesan- slalt.) Stossicli , Michèle. Appendice al mio lavoro a I distomi dei pesci marini e d’acqua dolce. » ( Programma del Ginnasio communale superiore . di Trieste , anno XXV, 1887-88.) Ubaghs , Casimir. Het alluvium en Maasdiluvium in Lim- burg en de meer zuidelijke verspreiding der Scandinavische gesteenten. ( Tiueede nederl. Natuur- en Geneeskundig Congres te Leiden , 1889. Vcjdovsky , Fr. Spisiw poctenych jub elyni cenou Krâl ceské spoledtos ti nauk v. praze cis lo. Zran'i, oplozeni a Ryhovani vajicka. V. Praze. 1887; pl. et fig.) Des remerciements sont votés aux donateurs. Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. A. Briart, G. Dewalque et Max. Lohest sur un mémoire de XV M. R. Malherbe, intitulé Géogénie de la houille. Conformé- ment aux conclusions des commissaires, l’assemblée décide que ce travail sera inséré dans les Mémoires. Communications. — M. le professeur Malaise donne lecture de la note suivante. Sur un nouveau gisement d'octaèdritr , par le professeur C. Malaise. Les quartzites cambriens de l’assise de Blanmont, exploités à Opprebais, sont traversés par des filons"quart- zeux, avec cristaux de quartz, moins beaux et moins variés, comme formes, que ceux rencontrés à la carrière de Trois -Fontaines, à Nil-St-Vincent. Ces filons quartzeux ne se sont pas montrés, jusqu’à présent, aussi riches en minéraux que ceux de Nil-$l-Yin- cent. Les quartz ne sont ni aussi gros, ni aussi différenciés. On y trouve du mica et de la chlorite en paillettes et en lamelles foliacées, de la pyrite pentagondodécaédrique et de la sperkise prismatique. Je viens d’y constater la présence de l’octaédrite et de l’argile spéciale que l’on trouve entre les cristaux de quartz à Nü-SMdncent. De même que dans cette dernière localité, foctaédrite se présente à Opprebais en quadroctaèdres aigus, striés perpendiculairement à l’axe principal. Ils sont isolés, tandis que ceux de Nil-S^Vincent, quelquefois isolés, sont le plus souvent inclus dans des cristaux de quartz. Le même membre appelle l’attention de ses confrères sur une tranchée que l’on observe en ce moment au sud de la station de Sclessin, en suivant la voie ferrée, dans un XVI tas de scories et autres déchets des usines de Sclessin. Ges débris, déchargés par les ouvriers, ont fini par former un amas stratifié en couches inclinées d’environ 35 à 40°. En ce moment, l’observation est très facile; bientôt, sans doute, il en sera autrement. M. X. Stainier fait une communication sur les Forma- tions métallifères du cambrien du pays de Galles et de la Belgique. L’assemblée décide qu’elle sera insérée dans les M émoires. M. M. Lohest présente, au nom du R. P. G. Schmitz, empêché d’assister à la séance, cinq échantillons de phyllade revinien portant des impressions réticulées, en relief, qui pourraient bien être de nature organique. Notre savant confrère, M. Fr. Crépin, qui les a examinées, ne les consi- dère point comme végétales. Le R. P. Schmitz les a recueil- lies à 1,200 mètres environ au S.-E. de La Gleize, sur la route de Goo; il en a fait don à l’université de Liège. Les membres présents s’abstiennent de se prononcer ou les considèrent comme inorganiques. La séance est levée à 1 heure. Séance du 15 décembre 1889. M. Max. Lohest, président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal des séances de novembre est approuvé. Ouvrages offerts. — Les publications reçues en don ou en échange, depuis la dernière séance, sont déposées sur le bureau. Elles comprennent, entre autres : XVII DONS D’AUTEURS. F. v. Sandberger. Ein neuer Meteorit aus Ghile. F. Beemaert. Être, et être encore! — Des Institutions militaires de la Belgique et du service per- sonnel et obligatoire. Brux., 1889. Des remerciements sont votés aux donateurs. Communications. — Personne ne demandant la parole, M. M. Lohest présente à l’assemblée divers échantillons provenant d’une galerie que le charbonnage de La Haye (Liège) exécute à travers la faille de S'-Gilles et fait à ce sujet une communication préliminaire. II reviendra prochainement sur ce sujet. La séance est levée à 11 */2 heures. Séance du 19 janvier 1890. M. Max. Lohest, président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance du 15 décembre dernier est approuvé. M. le président annonce une présentation. Correspondance. — Le secrétaire général donne lecture d’une lettre par laquelle M. le Dr E. Quenstedt, à Munich, notifie à la Société le décès de son père, M. le Dr Friedrich- August von Quenstedt, professeur ordinaire de minéralogie et de géologie à l’université de Tubingue, où il est décédé ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVII. BULLETIN, 2. — XVIII — le 21 décembre dernier, dans la quatre-vingt-unième année de son âge. La Société s’était fait un honneur, lors de sa fondation, d’inscrire parmi ses membres honoraires le nom d’un savant qui s’était illustré, non seulement dans la minéra- logie et la géologie, mais surtout dans la paléontologie. L’assemblée charge le secrétaire général d’adresser en son nom une lettre de condoléance aux enfants du défunt. M. G. Dewalque a appris aussi la mort d’un de nos correspondants, M. le professeur Léo Lesquereux, décédé le 25 octobre dernier, à Golumbo, Ohio, à l’âge de 83 ans. Adonné surtout à la paléontologie végétale, ce savant était considéré comme une des premières autorités des Etats- Unis, surtout pour la flore carbonifère. La Société d’agriculture et de commerce de Caen annonce qu’il a été constitué un comité à l’effet d’ériger, dans la galerie de la Bibliothèque de cette ville, un buste à la mémoire de notre regretté correspondant, feu M. Morière, doyen de la faculté des sciences de Caen. Les souscriptions sont reçues chez M. Lavinay, trésorier de la Société d’agriculture, rue Frémentel, 9 bis, à Caen. Le secrétaire général rappelle, d’après les journaux, la réorganisation du service de la Carte géologique détaillée de la Belgique. Il aurait voulu faire une communication à ce sujet, d’accord avec les confrères que la Société avait chargés de poursuivre cette affaire, mais aucune réunion n’a pu avoir lieu, les membres désignés comme faisant partie du Conseil n’ayant pas encore reçu notification de l’arrêté royal qui les a nommés et réorganise le service. Après diverses observations, il est décidé que cet arrêté sera inséré au procès-verbal. Voici cet important document. XIX Ministère de l’Agriculture, de l’Industrie et des Travaux publics. DIRECTION GÉNÉRALE DES MINES. CARTE GÉOLOGIQUE DE LA BELGIQUE. i Léopold, II, Roi des Belges, A tous présents et à venir, Salut. Vu le vote émis par la législature dans la session parle- mentaire de 1884-1885, au sujet de la carte géologique de Belgique ; Vu les conclusions de la commission nommée, le 2 sep- tembre 1885, en vue d’élaborer et de présenter au gouver- nement un projet de réorganisation des services de la dite carte sur les bases indiquées par la législature ; Vu Notre arrêté du 16 juillet 1878 décrétant la confection de la carte et plaçant ce service dans les attributions de l’administration des sciences, des lettres et des beaux-arts; Vu Notre arrêté du 26 août 1888 qui détache la dite administration du département de l’agriculture, de l’in- dustrie et des travaux publics pour la réunir à celui de l’intérieur et de l’instruction publique, à l’exception du service de la carte géologique, lequel est placé dans les attributions de la direction générale des mines; Sur la proposition de Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics, Nous avons arrêté et arrêtons : Art. 1er. Une carte géologique de la Belgique sera levée et publiée aux frais de l’État. Art. 2. Les travaux seront exécutés par les soins d’une commission composée d’un conseil de direction et d’un XX nombre indéterminé de géologues admis à collaborer aux levés de la carte. Cette commission prendra la dénomination de Commis- sion géologique de Belgique et ressortira au ministère de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics (admi- nistration des mines). Art. 3. Le conseil de direction sera composé du direc- teur général des mines et de sept géologues nommés par Nous. Les géologues collaborateurs seront nommés par Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics, sur la proposition du conseil de direction. Art. 4. La commission, ainsi que le conseil de direction, seront présidés par le directeur général des mines. Un vice-président, choisi parmi les membres du conseil, sera nommé par Nous, pour remplacer le président en cas d’absence ou d’empêchement de celui-ci. Un des membres du conseil, nommé par Nous, remplit les fonctions de secrétaire de la commission et du conseil. Art. 5. Dans le cas où la place de vice-président, celle de secrétaire ou celle d’un membre du conseil devien- drait vacante, le conseil présentera deux candidats au choix du gouvernement. Art. 6. A l’effet d’assurer l’exécution des levés géolo- giques dans toute l'étendue du pays, et suivant que la nécessité l’exigera, des géologues au nombre maximum de quatre et recrutés parmi ceux désignés au deuxième paragraphe de l’article 3 précédent, pourront être adjoints au service de la carte pendant la durée des travaux et rétribués sur le crédit affecté à la dite carte. Us seront proposés par le conseil et désignés par Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. Art. 7. Le conseil de direction connaît spécialement des XXI questions scientifiques. Il arrête la légende de la carte, après avoir entendu les géologues chargés des levés, dont il détermine les conditions générales et il assure l’unité scientifique de l’œuvre. Il décide du degré de complica- tion du travail, de l’étendue à donner aux textes explicatifs sommaires, ainsi que de la publication des coupes jugées nécessaires, et il règle l’ordre de publication des travaux terminés. Le conseil se réunit aussi souvent que l’exige la néces- sité du travail. 11 est convoqué par le président ou, en son absence, par celui qui le remplace. Art. 8. La commission s’assemble chaque fois que le conseil le juge utile et au moins une fois par an sur la convocation du président; elle pourra être réunie extra- ordinairement sur la demande écrite de la moitié au moins de ses membres collaborateurs. L’ordre du jour indiquera l’objet de la convocation. Les délibérations de la commission ne peuvent porter que sur les questions relatives à l’unité scientifique de l’œuvre. Art. 9. Le conseil de direction examine les demandes et les conditions de collaboration. Il en règle la rémunération et le mode de payement par une convention que le prési- dent soumet à l’approbation du Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. Cette convention stipulera que les collaborateurs renoncent à exercer envers l’État tout droit d’auteur. Art. 10. Les travaux présentés font l’objet de rapports du conseil qui constate, le cas échéant, que la convention intervenue a été remplie. Ces rapports sont transmis au Ministre de l’agriculture, de l'industrie et des travanx publics; ils servent de base à la liquidation des indemnités dues aux intéressés. Art. 11. Les collaborateurs de la carte adresseront annuellement au président, dans la première quinzaine de XXII — mars, un rapport détaillé sur ces travaux et le programme des études qu’ils se proposent de faire pendant l’année. Art. 12. Le président, dans la première quinzaine d’avril, présente au conseil, conjointement avec le secré- taire, un rapport d’ensemble sur l’avancement des travaux. Il lui soumet un projet de budget et un état général de la comptabilité. Ces documents, après approbation, sont soumis au Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. Art. 13. La carte sera levée à l’échelle du 20,000" au moins. Les planchettes seront classées à mesure de leur achèvement et le public sera admis à en prendre commu- nication après la publication, conformément à l’article 14, Art. 14. La publication de la carte sera faite au 40,000e par l’institut cartographique militaire sous le titre : Carte géologique de la Belgique, dressée par ordre du gouverne- ment. Des parties de planchettes de constitution géolo- gique compliquée pourront, en outre, être publiées à plus grande échelle, si la nécessité en est reconnue par le conseil. Les feuilles mentionneront les noms des auteurs des levés. Art. 15. Des textes explicatifs sommaires seront publiés en même temps que la carte. Ils renseigneront les princi- paux travaux à consulter. Art. 16. La rémunération due pour les levés géologiques, tous frais compris, est évaluée à 1,600 francs par plan- chette en moyenne. Le minimum sera de 600 francs et le maximum de 2,400 francs. Le président pourra recevoir une indemnité annuelle dont le montant sera fixé par Notre Ministre de l’agricul- ture, de l’industrie et des travaux publics. Le secrétaire jouira d’un traitement annuel de 2,500 francs . Art. 17. Le taux des jetons de présence aux réunions des XXIII membres, tant du conseil que de la commission géologique de Belgique, est fixé à 10 francs. Les frais de route des membres ne résidant pas à Bru- xelles seront remboursés d’après un tarif à fixer par Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics. Art. 18. Lorsque les membres du conseil de direction auront à se déplacer extraordinairement, ils jouiront d’une indemnité fixe de séjour de 15 francs par jour. Les frais de route leur seront remboursés comme il est dit à l’article précédent. Art. 19. Sont nommés membres du conseil sous la prési- dence de M. Arnould, directeur général des mines : MM. Briart, membre de l’Académie royale de Belgique; de la Vallée Poussin, membre de l’Académie royale de Belgique, professeur à l’université de Louvain; Dewalque, membre de l’Académie royale de Bel- gique, professeur à l’université de Liège; Malaise, membre de l’Académie royale de Belgique, professeur à l’institut agricole de l’Etat; Mourlon, mertibre de l’Académie royale de Belgique, conservateur au Musée royal d’histoire naturelle; Rutot, ingénieur honoraire au chemin de fer de l’Etat, conservateur au Musée d’histoire naturelle; Van den Broeck, conservateur au Musée royal d’histoire naturelle. M. Dewalque remplira les fonctions de vice-président et M. Mourlon celles de secrétaire. Art. 20. Notre arrêté du 12 juillet 1882, portant organi- sation du service d’une carte géologique de la Belgique à l’échelle du 20,000e et nomination d’une commission de contrôle des travaux, est rapporté. XXIV Art. 21. Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics est chargé de l’exécution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 31 décembre 1889. LÉOPOLD. Par le Roi : Le Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics, Léon De Bruyn. Ministère de l’Agriculture, de l’Industrie et des Travaux publics et Ministère de l’Intérieur et de l’Instruction publique. \ ADMINISTRATION DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES BEAUX-ARTS. Léopold II, Roi des Belges, A tous présents et à venir, Salut. Revu Notre arrêté en date du 31 décembre 1889 concer- nant la formation d’une carte géologique du royaume; Revu Notre arrêté du 10 juillet 1869 réglant l’organisation du Musée royal d’histoire naturelle; Considérant qu’il importe, dans l’intérêt de la science, d’assurer la conservation des éléments destinés à servir de pièces à l’appui des travaux qui doivent être la base de la formation de la carte géologique précitée ; Sur la proposition de Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics ainsi que de Notre Ministre de l’intérieur et de l'instruction publique, Nous avons arrêté et arrêtons : Art. 1er. Les objets d’histoire naturelle recueillis à l’occa- — XXV — sion des travaux de la carte géologique du royaume et devant servir de pièces à l’appui de ces travaux seront réunis en une collection spéciale dont le classement scien- tifique sera opéré par la commission de la dite carte et dont la conservation est confiée au Musée royal d’histoire naturelle. Art. 2. Notre Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics et Notre Ministre de l’intérieur et de l’instruction publique sont respectivement chargés de l’exé- cution du présent arrêté. Donné à Bruxelles, le 3 janvier 1890. LÉOPOLD. Par le Roi : Le Ministre de l’agriculture, de l’industrie et des travaux publics, Léon De Bruyn. Le Ministre de l’intérieur et de l’instruction publique, J. Devolder. Ouvrages offerts. Les publications reçues depuis la dernière séance sont déposées sur le bureau. Des remer- ciements sont votés aux donateurs dont les noms suivent : DONS D’AUTEURS. Bonney , T. G. Notes on two Traverses of the Crystalline Rocks of the Alps. {Quart. Journ. oftheGeol. Soc., 1889.) London, 1889, br. Cesàro, G. Sur les plans qui peuvent, dans les cristaux uniaxes, donner deux rayons réfractés en coïncidence. — Sur une face de la topaze de Saxe. {Bull. Soc. fr. de min., 1889.) Paris, 1889, br. XXVI — Hoefer , //. Peculiar Phenomena in the Propagation of Earthquakes. S. 1., 1889, br. Jentzscli , A. Oxford in Ostpreussen. (Jahrb. d . k. preuss. geolog. Landesanstalt , 1 888. )Berlin, 1889, br. Ullrich , O. Contributions to the Micro-Palæontology of the Cambro-silurian Rocks of Canada. Part II. ( Geol . and Nat. Hist. Survey of Canada , 1889 ) Montréal, 1889, br. Communications. — Le secrétaire général donne lecture de la note ci-dessous, dont l’insertion est ordonnée. Sur un gisement de calcite lamellaire et d'un tronc de sigillaire} par G. Schmitz, S. J. ' ) . _ : . • - : , • - .• - ■ ' ... ; a v .* ' Y . ' : ^ . ' ] Nous avons recueilli, il y a quelques mois, dans les char- bonnages de Patience-Beaujonc (Ans et Glain), deux ou trois échantillons de calcite lamellaire, que nous conservions uniquement à titre de curiosité. Notre savant confrère, M. Cesàro, auquel nous communiquions dernièrement les principaux spécimens de calcite de notre collection, sut reconnaître à première vue l’importance de cette nouvelle forme du carbonate de chaux et son intérêt cristallogra- phique. Nous nous mîmes en devoir de procurer de nou- veaux échantillons à M. Cesàro, mais nous ne pûmes en retrouver à la même houillère. Le hasard nous en fit rencontrer en abondance dans des charbons demi-gras provenant de la Société anonyme des charbonnages de Gosson-Lagasse (Montegnée). M. V. Thiry, directeur des travaux, se mit fort obligeam- ment à notre disposition pour nous permettre de constater le gisement des échantillons en question. Deux des couches exploitées par le puits dit « le XXVII Vaillant », contiennent cette calcite. La ce Grande Verne » d’abord, qui se trouve à 187m de profondeur, contient une calcite lamellaire, assez épaisse, et n’offrant que rarement, à la lumière polarisée, les intéressants phénomènes recon- nus par M. Cesàro. Les échantillons minces et entièrement translucides se trouvent en grande quantité dans la veine dite « Béguine », à 39ûm de profondeur. Nous ferons remarquer que M. le directeur a constaté lui-même qu’il n’y a rien d’anormal dans la puissance et l’allure de ces couches, et qu’aucun dérangement de quelque importance ne se trouve dans le voisinage immé- diat des places actuellement exploitées. Il nous semble que les lamelles se trouvent aussi bien dans des plans parallèles que dans des plans convergents avec le toit des couches. Sur les premiers, la matière cristal- lisante semble s’être étendue facilement, et par suite les lamelles sont en plaques unies et continues; mais, quand elles se rencontrent sur les plans convergents, elles pa- raissent avoir souffert de s’être formées sur un fond si peu régulier. Il n’est pas très rare même de leur voir suivre les formes conchoïdales que la houille présente quelquefois dans ses cassures. Quelques échantillons, qui n’ont pour le reste rien de particulier, sont rendus opaques à certaines places, soit en noir par la matière charbonneuse, soit en blanc par un aspect terne que prend la calcite elle-même. En continuant nos recherches sur le bassin houiller de Liège, nous comptons constater dans quelles couches on rencontre ces intéressants échantillons et quelles condi- tions stratigraphiques les accompagnent. Nous pourrons par là, espérons-nous, jeter quelque lumière sur la théo- rie de cette formation si intéressante pour la géologie. M. Thiry a eu également l’obligeance de nous montrer XXVIII un tronc volumineux de sigillaire, transformé en grès, retiré il y a quelques années de la même bure. Il mesure à sa base de 0m50 à 0m55 de diamètre. On l’a trouvé debout sur la cc Grande Veine », encaissé dans le schiste du toit et se dirigeant à plus de 2m00 de haut vers la couche dite « Crusny ». Comme l’individu est complètement dépourvu de l’enveloppe corticale, il nous a été impossible de le déterminer. Il pourrait peut-être se rapporter à Sigillaria reniformis , Brong. Ce fait nous semble assez intéressant pour que nous en tenions note dans nos Annales. M. G. Cesàro donne lecture d’une note sur les Lamelles de calcite de la houille des environs de Liège . L’assemblée décide qu’elle sera insérée dans les Mémoires. M. Cesàro montre au microscope diverses lamelles de cette calcite. A cette occasion, M. Ad. Firket estime qu’il y a lieu de faire de grandes réserves sur l’opinion de M. Cesàro relativement à l’âge de la calcite. Ce minéral assez commun dans la houille, n’est pas rare non plus dans les psammites houillers, où il remplit des fissures aussi bien que le quartz. M. Firket a même rencontré une grande plaque de calcite cristalline, ayant au moins deux millimètres d’épaisseur, entre une couche de houille et son toit. D’après tout ce qu’il a observé, la calcite est postérieure au plissement de l’étage houiller. M. Cesàro répond que cette manière de voir ne permet pas de rendre compte des faits qu’il vient d’exposer. M Firket réplique que les circonstances du gisement ne lui permettent pas d’adopter l’opinion de M. Cesàro sur l’âge de la calcite, mais qu’il ne se croit point obligé parla de donner l’explication des phénomènes si curieux et si intéressants que son honorable confrère vient de décrire. M. M. Lohest donne lecture d’une note Sur le glisse - XXIX ment d'une couche de houille entre son toit et son mur. Elle sera insérée dans les Mémoires. A la suite de cette lecture, M. A. Briart présente diverses observations, qu’il reproduira dans une note. M. Soreil présente quelques fossiles du marbre noir de Dînant , provenant des exploitations de Denée, déjà connues par le bel exemplaire de Palæoniscus Deneensis , décrit par M. P. van Beneden, puis par M. Traquair, qui en a fait un nouvean genre sous le nom de ttenedenius . Parmi ces fossiles figure un magnifique poisson, qui pourrait être une espèce nouvelle. M. J. Fraipont se charge de l'étudier et de la décrire. Répondant au désir de l’assemblée, M. Soreil donnera une note sur ce gisement, avec la liste des espèces qu’on y a rencontrées. M. G-.Cesàro donne lecture d’un travail sur les Figures produites par la rayure sur les clivages du sel gemme et sur les faces M du prisme primitif de Varagonite. Cette communication, accompagnée de figures, sera insérée dans les Mémoires. M. M. Lohest présente à l’assemblée, de la part de M. Joakim, directeur des travaux du charbonnage de La Haye, à Liège, un modèle constitué d’une série de coupes verticales, dessinées sur verre à l’échelle de i/iooo, distantes de 40 mètres et représentant l’allure des couches de ce charbonnage au N. de la branche nord de la faille de Seraing. Vu l’heure avancée, il ajourne à la prochaine séance sa communication sur les failles du bassin de Liège. La séance est levée à une heure. XXX Séance du i6 février 1890 . M. Max. Lohest, président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance de janvier est approuvé. M. le président proclame membre de la Société : M. Vercken (Raoul), élève-ingénieur, 36, rue Duvivier, à Liège, présenté par MM. G. Gesàro et M. Lohest. Correspondance. — La lettre suivante a été adressée à la Société par le Conseil de direction de la Commission de la carte géologique de Belgique. '■ -'.'il iv.' ' r'/uda-'-» Çv • a • ' J ,• „ Bruxelles, le 21 janvier 1890. Monsieur le Président, J’ai l’honneur de vous adresser un exemplaire des ar- rêtés royaux du 31 décembre 1889 et du 3 janvier 1890 concernant la réorganisation du service de la confection de la carte géologique de Belgique. Nous attirons votre attention sur les articles du premier de ces arrêtés relatif à la collaboration de géologues à l’œuvre nationale dont nous avons pour mission de pour- suivre la réalisation. Vous jugerez sans doute utile d’insérer ce document dans vos Annales et d’informer les membres géologues de votre honorable Société qui voudraient participer à l’exé- cution de la carte qu’ils aient à adresser leur demande de ~ XXXI — collaboration au Président de la Commission, rue Latérale, n° 1, à Bruxelles. En vous adressant nos remerciements anticipés, nous vous prions, Monsieur le président, d’agréer l'assurance de notre considération distinguée. Le membre secrétaire , Le Président , M. Mourlon. G. Arnould. Les arrêtés royaux ont été reproduits dans le procès- verbal de janvier. Des remerciements seront adressés au Conseil de direc- tion. Il est donné communication d’une Protestation de la Société de géographie de Lisbonne devant toutes les Aca- démies et Sociétés en relation avec elle , ainsi que d’une lettre de ses directeurs, datée du 14 janvier 1890. Dont acte. •t . . j' ' • ' • Ouvrages offerts. — Les publications reçues depuis la dernière séance sont déposées. sur le bureau. Communications . — M. le professeur W. Spring’ donne lecture de la note suivante, dont l’insertion au Bulletin est ordonnée. Sur la vitesse de dissolution de quelques minéraux carbonatés dans les acides , par W. Spring. Les résultats obtenus par l’étude de la vitesse de dissolu- tion du spath d’Islande dans les acides m’ont engagé à dé- terminer aussi la vitesse de dissolution d’autres carbonates. On pouvait espérer recueillir quelques renseignements XXXII nouveaux sur l’influence exercée par les propriétés phy- siques des carbonates et s’assurer si leur nature chimique entre, comme facteur prépondérant, ou non, dans le phé- nomène de la dissolution. Le nombre de carbonates qui se prêtent à des mesures de vitesse de dissolution précises n’est pas bien grand. En effet, pour obtenir des résultats comparables entre eux, il est indispensable d’opérer sur des cristaux définis, de grandes dimensions, et non sur des masses plus ou moins compactes, formées par l’agglomération de petits cristaux diversement orientés. Les recherches entre- prises sur le marbre m’ont montré, en effet (4), que des fragments taillés dans un même bloc ne se dissolvent pas également vite. Au contraire, le spath d’Islande, par suite, sans doute, de son homogénéité cristalline, fournit toujours les mêmes résultats dans des conditions égales de tempé- rature et d’orientation des faces soumises à l’action des acides. J’ai dû, par conséquent, borner mes recherches aux car- bonates cristallisés naturels dont il ma été possible de me procurer des échantillons convenables, savoir : l’aragonite , la wilhérite, la dolomite , la smithsonite , la cérusite,Vazu- rite (*). J’ai examiné aussi la malachite compacte dont j’avais un échantillon se distinguant par une grande homo- généité. Je puis me dispenser de décrire la méthode employée dans ces mesures des vitesses de réaction, je l’ai fait con- naître à l’occasion de mes recherches sur la dissolution du spath d’Islande. Voici, résumés en deux tableaux, les résultats obtenus ( 1 ) Bulletin de V Académie royale de Belgique (3), t. XIII: 1887. (-) Je dois à l’obligeance de notre secrétaire général, M.G. Dewalque,un bel échantillon d’aragonite et à celle de notre confrère G. Gesàro un cristal de cérusite complet. — XXXIII en se servant soit d’une solution d’acide chlorhydrique à 10 °/0, soit d’une solution équivalente d’acide azotique. Le premier tableau se rapporte à la température de 15° ; le second, moins complet, à la température de 35°. Le manque de matière première m’a empêché d’opérer, pour tous les carbonates, à une température différant de 15°. Les nombres de ces tableaux expriment le volume de GO- dégagé, dans l’unité de temps (1"), après des débits de 25cc de gaz par centimètre carré de surface d’attaque. Ils sont la moyenne de 3 à 5 séries d’observations, sui- vant le cas. Température de 15°. CO2 Aragonite face g' I Witliérite Cérusite face g' Azurite Dolomite i? • r- < a o m A • rH a m Malachite 25 0,0452 0,122 0,072 0,0308 0,0024 0,0083 0,022 50 0,0425 0,115 0,068 0,0293 0,0022 0,0077 0,021 75 0,0398 0,113 0,064 0,0280 0,0021 0,0074 0.019 100 0,0367 0,108 0,059 0,0258 0,0020 0,0068 0,018 125 0,0344 0,102 0,056 0,0245 0,0018 0,0064 0,017 150 0,0316 0,098 0,052 0,0230 0,0017 0,0058 0,015 175 0,0288 0,088 0,048 0,0215 0,0016 0,0053 0,014 200 0,0262 0,083 0,043 0,0202 0,0014 0,0047 0,012 225 0,0235 0,078 0,040 0,0185 0,0013 0,0043 0,011 250 0,0210 0,072 0,038 0,0170 0,0012 0,0040 0,097 ANNALES DE LA SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVII. BULLETIN, 3. XXXIV Température de 35°. CO2 Aragonite face g’ © -+-> • r— 1 f-i -o rd -P • r-H £ ' . ! à un autre. Si l’on adopte une formule exponentielle pour exprimer la relation de la vitesse avec la température, comme je l’ai démontré pour le spath, on calcule aisément les valeurs de x satisfaisant l’équation : 35 — 15 ^55 ~ X 2 X On trouve : Carbonates Valeurs de x Withérite 1,15 Azurite 1,98 Dolomite 2,18 Smithsonite 2,58 Malachite 2,67 Ce tableau démontre l’inégale influence de la tempéra- ture sur la vitesse de dissolution ; x entrant comme diviseur dans la formule précédente, on voit que l’influence est la plus grande pour la withérite et la plus faible pour la malachite. 3° Il résulte de là qu’une comparaison des vitesses de dissolution des carbonates, à une température donnée, ne peut fournir de résultat d’une valeur scientifique générale. Cependant on peut, à simple titre de renseignement, com- parer les vitesses mentionnées dans le premier tableau pour la température de 15° avec celle du spath pour la même température. On obtient alors le tableau suivant dans lequel la vitesse pour le spath est représentée par l’unité : XXXVI CARBONATES. VITESSES COMPARÉES A CELLES DU SPATH. Withérite 1,284 Cérusite 0,757 Aragonite 0,476 Azurite . 0,324 Malachite 0,231 Smithsonite 0,087 Dolomite 0,025 Les différences de vitesses sont considérables : la dolo- mite, par exemple, se dissout 40 fois plus lentement que le spath. Il est évident qu’on ne peut chercher la cause de ce phé- nomène dans la nature chimique seule des carbonates. On est en présence d’une action compliquée dont les éléments nous sont absolument inconnus. 4° Si l’on trace les courbes des vitesses de dissolutions des carbonates en prenant comme ordonnées les vitesses et comme abscisses les degrés de concentration de l’acide, on constate que l’on obtient très sensiblement des droites. La vitesse est donc inversement proportionnelle à la con- centration de l’acide, ainsi que je l’ai trouvé pour le spath et pour le marbre. Cependant le point de rencontre de la courbe avec l’axe des abscisses ne se trouve pas au point donnant la concentration zéro, mais il tombe d’autant plus en deçà qu’on a affaire à un carbonate se dissolvant plus lentement.il y a donc, pour chaque corps, une concentra- tion à partir de laquelle la dissolution ne se fait plus pro- portionnellement à celle-ci; on doit même dire plus : pour — XXXVII une concentration d'acide suffisamment réduite, la disso- lution paraît pratiquement nulle. Ce fait me paraît avoir une certaine importance, parce qu’il tend à montrer que les carbonates naturels ne se laissent entamer régulièrement que si l’acide agit par sa masse. Liège, Institut de Chimie. M. A. de Vaux donne lecture de la note suivante. Sur les fossiles houillers de Ghlin , par A. De Vaux. Il y aune couple d’années, M. Antoine Sohier, directeur- gérant des charbonnages du Nord du Flénu, à Ghlin, rencontra, dans l’avaleresse du puits N° 1, quelques fossiles au sujet desquels une communication fut faite à la Société géologique dans sa séance du 17 juin 1888. Il vient de rencontrer les mêmes fossiles, à 474 mètres de profondeur (soit environ 168 mètres sous la base des morts-terrains) dans le raval du puits n° 2, situé à 50 mètres au S-E. du premier. Ils se trouvent ici dans une sorte de psammite noir, mesurant 0m60 de puissance, intercalé entre des bancs de schiste régulièrement stratifiés et inclinés vers le Sud sous un angle de 18 à 20°. Au puits n° 1, il y avait llm60 de schistes au-dessus du banc coquiller et 15m65 au-dessous. Et au puits n° 2, 10m85 de schistes au-dessus et jusqu’à présent, 2m80 en dessous. D’un côté comme de l’autre, les empreintes végétales y sont très rares et en mauvais état. Ce ne sont guère que des calamites indéterminables. XXXVIII Il serait intéressant de savoir auquel des niveaux fossi- lifères décrits en 1872 par MM. Briart et Cornet, appar' tiennent les coquilles trouvées à Ghlin. Probablement au 3e ou au 43. Pour trancher la question, il faudrait pouvoir les déterminer exactement. M. A. Briart consent à se charger d’étudier ces fos- siles. M. Max. Lohest, après avoir prié M. Briart de le remplacer au fauteuil, expose devant la planche noire une communication, dont il dépose le manuscrit: Sur les failles du bassin houiller de Liège. M. Ad. Firket répond par une longue communication , dont il remettra la rédaction. L’assemblée décide qu’elle sera imprimée dans les Mé- moires, à la suite de celle de M. Lohest. M. M. Lohest réplique à M. Firket. Cette communi- cation sera imprimée à la suite de la précédente. M. R. Malherbe croit qu’il serait bien difficile d’é- mettre actuellement une théorie quelque peu certaine sur les failles du bassin houiller de Liège. Les coupes sur les- quelles M. Lohest semble étayer son opinion lui paraissent assez sujettes à caution. Au surplus, il n’y a que les grandes failles sur lesquelles on possède des données en partie suffisantes comme épaisseur, inclinaison, rehausse- ment et direction, savoir : la faille St-Gilles, les deux failles de Seraing, la faille des Six-Bonniers, la faille eife- lienne, la faille de la Chartreuse. Les accidents du même genre, mais secondaires, ne sont connus que d’une ma- nière des plus aléatoires au point de vue de leur rac- cordement. Il en est qui sont localisés, sans poursuite sur de grandes étendues. Comment pourrait-on, dès lors, formuler des lois de génération, alors que la base en fait XXXIX d’observations générales fait défaut? Il y a plus: les grandes failles les mieux connues présentent encore des points obscurs : que devient la faille S^Gilles sous le territoire de Herstal ? Elle semble y changer brusquement de direc- tion, sans qu’on ait pu suivre sa trace exacte. Sa pente est variable; presque de 45° N. dans le bassin de S^Gilles, elle passe à la verticale dans la concession des Grands- Makets. Certaines des failles principales semblent se croi- ser à l’instar de véritables filons, avec mouvement de bas- cule, de telle sorte qne la dénivellation, accusée en un point, est inverse en un autre point. Enfin, quant aux gise- ments, des modifications importantes dans la nature phy- sique comme dans la nature chimique semblent parfois s’être produites à leur contact. C’est ainsi que la formation des plateaux de Herve, congénère du bassin de Liège pro- prement dit, dont elle est séparée par la faille eifelienne, fournit des produits tout à fait différents. J’estime donc que l’on ne peut enregistrer aujourd’hui comme acquise la théorie émise parM.Lohest, dont l’intéressante commu- nication aura, en tous cas, cette portée fort utile d’appeler l’attention sur une question à laquelle les exploitants n’atta- chaient guère d’importance autrefois, et qui, aujourd’hui, fait l’objet de leurs investigations quotidiennes. M. M. Lohest répond à M. Malherbe que dans le mémoire qu’il présente, il se borne à considérer comme d’allure bien connue les failles de S^Gilles et de Seraing, qui sont normales, ainsi que les accidents faiblement inclinés au Sud, qui sont généralement reconnus comme inverses. Cette distinction étant établie — et il paraît difficile de la nier, — il n’a fait qu’appliquer à ces failles une manière de voir enseignée aujourd’hui partout, tant en France qu’en Allemagne, en Angleterre et en Amérique. Il a signalé des coupes qui appuyent cette manière de voir. Elles lui ont été communiquées aux charbonnages de Horloz XL et de la Haye, où elles ont été levées par M. Jules Charlier et par M. Joakim. Il suffit de citer ces noms pour lever immédiatement tout doute qui pourrait exister au sujet de leur exactitude. M. A. Briart lit une Note sur les mouvements paral- lèles des roches stratifiées. Elle paraîtra dans les Mémoires à la suite des précédentes. M. J. Fraipont dépose une note sur le poisson de Denée. MM. G. Dewalque, A. Briart et G. Malaise sont chargés de faire rapport sur ce travail. M. G. Cesàro fait une nouvelle communication, avec présentation de modèles et démonstrations au microscope, au sujet des lamelles de calcite de la houille des environs de Liège. Il traite successivement des points suivants : 1° Division des lamelles en quatre types. Explication théorique de leur arrangement interne. 2° Disposition des lamelles dans les divers plans de division de la houille. 3° Production artificielle de lames de calcite. Bandes alternatives, les unes régulièrement orientées, les autres restant éclairées, entre niçois croisés, dans tous les azimuts. 4° Figures de rayure de la face a1 dans le calcite. Production mécanique de la face a~. Observation de la figure de rayure dans un des types de lamelles de calcite de la houille, L’Assemblée décide que cette communication sera insérée dans les Mémoires à la suite de la première. La séance est levée à une heure. XLI Séance du 16 mars 1890. M. M. Lohest, président , au fauteuil. Le procès-verbal de la séance du 16 février est approuvé. M. le président annonce une présentation de membre effectif et deux de membres honoraires. Correspondance. — M. le R. P. G. Schmitz annonce l’envoi prochain d’un mémoire sur Le phosphate de chaux de la Hesbaye , son allure , sa composition et ses fossiles , pour lequel il demande la nomination de commissaires. Sont désignés : MM. G. Dewalque, A. Briart etR. Malherbe. La Physikalisch-ôkonomische Gesellschaft , à Koenigs- berg, remercie pour les félicitations et les bons souhaits qui lui ont été adressés à l’occasion de son centième anniversaire. Le secrétaire général annonce à l’assemblée qu’il s’est fondé récemment, à l’Association britannique pour l’avan- cement de la science, un comité pour les photographies géologiques, sous la présidence de M. le professeur J. Geikie, R. S. Il pense que la Société ferait chose utile en provoquant et recueillant de telles photographies pour la Belgique. L’assemblée décide de faire appel à ceux de ses membres qui s’occupent de photographie, en vue de constituer un album géologique, qui, avec le temps, présenterait un grand intérêt, presque toutes les coupes étant destinées à disparaître plus ou moins rapidement. M. G. Dewalque dépose un pli cacheté, qui est contre- signé par le président, à la garde de qui il est remis. Ouvrages offerts. — Les publications arrivées depuis la — XLII — dernière séance sont déposées sur le bureau. Des remercî- ments sont votés aux donateurs. DONS D’AUTEURS. Driart , A. La formation houillère. (Bull, de VAcad. r. de Belg sér. 3, t. XVIII.) Bruxelles, 1889. . . s > De Puydt , M. Fouilles dans la station préhistorique de Latinne, dite et Cité Davin », exécutées en mars 1889. (Bull, de la Soc. d' anthropologie de Bruxelles, t. VIII.) Bruxelles, 1889. G. Ristori . Genni geologici sul Gasentino. (Processi-verbali délia Socielà Toscana di scienze naturali.) Pisa, 1886. I dintorni d’Orciatico in provincia di Pisa. (Ibid.) Pisa, 1887. — Alcuni crostacei del miocene medio italiano. (Atti Soc. tosc. di scienze naturali , vol. IX.) Pisa, 1887. — Un nuovo crostaceo fossile del Giappone. (Pro- cessi-verbali délia Socielà Toscana di scienze naturali.) Pisa, 1889. — - Contributio alla fauna carcinologica del pliocène italiano. I crostacei fossili di Monte Mario. (Alti Soc. Tosc. di sc. nat ., vol. XI.) Pisa, 1889. — Crostacei piemontesi del miocene inferiore. (Boll. delta Soc. geologica ilaliana, vol. VII.) Roma, 1889. — Il bacino pliocenico del Mugello .(Ibid., vol. VIII.) Roma, 1889. Stéfani (Carlo de). Molluschi continentali pliocenici d’Italia. (Alti Soc . toscana di scienze natu- rali, vol. III, V.) Pisa, 1876-1884. — - XLIII Salle tracce attribuite al uomo pliocenico nel Senese. (Reale Accademia dei Lincei, sér. 3, vol. II.) Roma, 1877, in-4*. Qaadro comprensivo dei terreni che costituis- cono l’Apennino settentrionale. (Atti Soc, tos- cana di scienze naturali, vol. V.) Pisa, 1881. Osservationi stratigrafiche sui dintorni di Ser- ravezza. (Reale Accademia dei Lincei, sev. 3, vol. XY.) Roma, 1883, in-4°. Salle serpentine italiane. (Atti dei R. Istituto veneto di scienze, lettere ed arti, ser. 6a, vol. II.) Venezia, 1884. Lias inferiore ad Arieti delP Appennino setten- trionale. (Atti délia Soc. Tosc. di scienze naturali, vol. VIII.) Pisa, 1886. L’Appennino fra il colle dell altare e la Polcevera. (Bollettino délia Società geologica italiana, vol. VI.) Roma, 1887. Bulle ligniti délia valle di Serchio. (R. Accade- mia Economico-Agraria dei Georgofili.) Firenze, 1887. Origine dei Porto di Messina e di alcuni interri- menti lungo lo stretto. (Bull, délia Soc. geol. ital., vol. VII.) Roma, 1888. Le Rocce eruttive dell’ eocene superiore nell’ Apennino. (Ibid., vol. VIII.) Roma, 1889. Il lago pliocenico e le ligniti di Barga, nella valle dei Serchio. (Bull, dei R. Cemitato geologico.) Roma, 1889, gr. in-8°. Le Pieghe delle Alpi Apuane. Contribuzione agli studi sull’ origine delle montagne. (Publicazioni dei R. Istituto di studi supe- riori.) Firenze, 1889, gr. in-8°. XLIV — Iconografia dei nuovi molluschi pliocenici d’intorno Siena. S. 1. n. d. Witmeur ( H .). Les origines de la Terre. Brux., 1890. Communications . — M. M. Lohest donne lecture d’une note sur les Gisements de phosphate de chaux de la Hesbaye. L’assemblée décide qu’elle sera imprimée dans les Mémoires. M. Ad. Firket présente une série de fossiles. Fossiles des gîtes de phosphorite de la Hesbaye, par Ad. Firket. M. Ad. Firket présente une petite série de fossiles pro- venant des exploitations de phosphorite de M. l’ingénieur M. Gérimont, à Rocour. Celles-ci ont pour objet un gîte d’à peu près 0m50 de puissance moyenne, renfermant jusque 60% de phosphate tricalcique, gîte compris entre le conglomérat à silex, ayant environ 8 mètres d’épaisseur, et la craie blanche séno- nienne, dont la surface, plus ou moins durcie, n’a présenté jusqu’ici, dans les exploitations de M. Gérimont, que d’as- sez faibles ondulations écartant peu le gîte de la position horizontale. Outre trois espèces de gastropodes et une espèce de lamellibranche, à l’état de moules internes, ainsi qu’un spongiaire, qui n’ont pas été déterminés, les fossiles sui- vants, tous plus ou moins complètement transformés en phosphate de calcium comme les précédents, l’ont été avec le concours de M. le professeur G. Dewalque et de M. l’in- génieur H. Forir. Haculites Faujasi , Lamk. (s et m) Nautilus Danicus ?, Schloth. (m) XLV Dentalium cf. N y sti, Binkh. (m) Ostrea semiplana, Sow. Corbula cf. aequivalvis, Goldf. Venus cf. parva , Sow. Caprotina costulata , Mull. (m) Terebratula carnea, Sow. (s) Echinocorys vulgaris , Breyn. (s) Cardiaster ananchytis , d’Orb. (s et m) Ventriculites multico status, F. Ad. Roemer. Retispongia radiata, F. Ad. Roemer. Siphonia cervicornis , Goldf. La liste des fossiles du massif crétacé du Limbourg, donnée dans le Prodrome d'une description géologique de la Belgique de M. G. Dewalque d’après Bosquet, ren- ferme plus de la moitié des espèces précédentes. Selon que cette liste les renseigne comme appartenant au sénonien ou au maestrichtien ou à l’un et l’autre de ces étages, je l’ai indiqué en regard de chaque espèce par les lettres s et m. Ajoutons-y que M. G. Dewalque, postérieurement à la publication de son Prodrome, a rencontré Ventriculites multicostatus dans la craie blanche extraite pour la con- struction de la galerie des eaux alimentaires de la ville de Liège, et que Fried. Ad. Roemer (*) renseigne Retispongia radiata comme se trouvant dans la craie à Belemnitella quadrata et dans la craie à B. mucronata . Le premier de ces spongiaires appartiendrait donc au moins à notre sénomen, le second s’étendrait de notre hervien au séno- nien et peut-être au maestrichtien. Cardiaster ananchytis appartient d’ailleurs aussi bien au hervien qu’aux deux autres étages, d’après la liste donnée par M. G. Dewalque. (*) Roemer F. Ad. Die Spongitarien des norddeutschen Kreideformation. Palaeonlographica , vol. XIII, 1864. XLVI Quoi qu’il en soit, il n’est pas douteux que les fossiles rencontrés à Rocour dans le gîte de phosphorite exploité par M. M. Gérimont, sont les uns exclusivement sénoniens ou exclusivement maestrichtiens, les autres tout à la fois sénoniens et maestrichtiens, sans parler de ceux qui appar- tiennent en même temps au hervien. Ce fait confirme les idées émises parM. Max. Lohest (d), quant à l’origine, par voie de dissolution du carbonate de calcium d’assises crétacées, des gîtes de phosphorite de la Hesbaye, qui ne seraient que le résidu de cette dissolution; il tend, en outre, à faire admettre que cette phosphorite ne provient pas uniquement du maestrichtien, mais qu’elle résulte aussi en partie de la dissolution de la craie blanche sénonienne. M. M. Lohest rappelle, à l’appui des observations de M. Ad. Firket, que Thielens a dit, il y a bien des années, que le pou- dingue qui sert de base au maestrichtien, contient un mélange de fossiles senoniens et maestrichtiens. Sur l'âge et l'origine d'un limon récent de la vallée de VOurthe , par Ad. Firket. M. Ad. Firket présente à la Société une statuette en terre à pipe blanche, trouvée à Grivegnée en présence de M. N. Spiroux, ancien bourgmestre de cette commune, qui a bien voulu la lui offrir, parce que le gisement de cette œuvre d’art présente un certain intérêt géologique. Elle représente un jeune garçon nu, tenant de la main droite l’anse d’une buire ornée de cannelures obliques légèrement hélicoïdales, surmontée d’un couvercle à char- (*) (*) M. Lohest. Le conglomérat à silex et les gisements de phosphate de chaux de la Hesbaye. Ann. Soc. géol. de Belgique , t. XII. XLVIl nière à demi-levé. La main gauche tient un vase portant les mêmes cannelures que la buire et dans lequel est versé le contenu de celle-ci. Cette statuette a été rencontrée, à la profondeur de 4 mètres environ, dans du limon non remanié par l’homme, en creusant un puits de briqueterie ; elle était surmontée d’au moins 3 mètres de limon en place. Le puits en question a été foncé, il y a quelques années, à faible distance et au nord de la route de Liège à Chênée, sur le territoire de Grivegnée, à 25 mètres environ en deçà de la limite de cette commune et de celle de Chênée. Ce puits, comblé depuis, se trouvait à environ 90 mètres au nord de l’Ourthe et à 20 mètres plus haut que le niveau de la rivière ; par suite, la statuette était à 16 mètres au- dessus de ce niveau. Si l’on fait passer par le puits une coupe verticale S.S.W.- N.N.E., qui correspond sensiblement, en cet endroit, à la plus grande pente du versant nord de la vallée de l’Ourthe, on constate, pour le sol naturel, les inclinaisons moyennes suivantes en partant du bord de la rivière : Depuis l’Ourthe jusqu’au puits 12° 4/a ; au delà, sur 200 mètres en horizontale, 8° V2 ; puis, sur 60 mètres, 4° 3/*« On arrive ainsi à un petit plateau, d’altitude moyenne, sur lequel se trouve le hameau dit Sur les Thiers, à partir duquel le versant de la vallée ne s’élève plus qu’en pente faible vers le Bois-de-Breux. Le limon dans lequel se trouvait la statuette est évidem- ment moderne ; mais, à priori, l’on peut se demander s'il est dû au ruissellement sur la forte pente inférieure au plateau dit Sur les Thiers , au dépôt de transport de la rivière ou à la combinaison des deux phénomènes. La forte élévation du gîte de la statuette au-dessus du niveau actuel de l’Ourthe et la disposition même de la plaine d’alluvions fluviales qui, dans le plan de coupe XLVIII considéré, n’existe qu’au sud de la rivière, laquelle tend à éroder sa rive nord, ne permettent d’admettre que la première de ces hypothèses, que justifie d’ailleurs la disposition des lieux. Il n’en était pas moins intéressant de connaître l’époque de fabrication de l’œuvre d’art dont il s’agit, puisque la formation du dépôt de limon assez important qui le recou- vrait, lui est postérieure. Pour la déterminer, j’ai eu recours à l’obligeance de M.le premier président de la Cour d’appel Schuermans, archéo- logue aussi érudit qu’éminent magistrat. La forme de la buire et surtout son couvercle ne per- mettent pas à M. Schuermans de considérer la statuette comme romaine; mais il croit pouvoir la rapporter au moyen âge et admettre que sa fabrication est comprise entre le IXe et le XIIe siècle. M. M. Lohestciteà l’appui de cette opinion un autre exemple de la formation de limon par ruissellement. Près de la station de Montegnée, on voit sept ou huit mètres de limon stratifié recouvrant des scories. M. Ad. de Vaux, après avoir rappelé le glissement des terrisses de la houillère de La Haye (Liège), rappelle le fait suivant. Il y a quelques années, un singulier accident se produisit sur la ligne du chemin de fer d’Herbesthal à Aix-la-Cha- pelle, entre les stations d’Hergenrath et de Ronheide, un peu avant le premier des deux tunnels qui précèdent cette dernière. Un remblai de quelques mètres de hauteur, traversant un des vallons qui, en cet endroit, descendent vers la grand’- route d’Aix à Henri- Chapelle, s’effondra subitement sur une très grande longueur, entraînant avec lui la voie XLIX ferrée qu’il supportait et coupant ainsi toute communica- tion entre la Belgique et l’Allemagne du Nord; heureuse- ment, la ligne de Welkenraedt à Aix par Bleyberg venait d’être créée et les transports purent être provisoirement dirigés par cette nouvelle voie. On peut expliquer cet accident par les considérations suivantes. Le remblai en question avait été constitué par les déblais provenant du creusement des tunnels à travers les sables d’Aix-la-Chapelle, roches éminemment perméables et sans consistance. Il traversait, à mi-côte pour ainsi dire, un vallon naturel à versants peu inclinés, se diri- geant, comme nous l’avons dit, vers la grand'route d’Henri- Ghapelle. Il est probable que, sous faction des pluies, des neiges, etc., toute la masse du remblai se sera transformée peu à peu en une surte de boue maintenue uniquement en place par le revêtement extérieur des parois ou talus, et qu’à un moment donné, cette boue, cédant à l’influence des trépida- tions produites par le passage des trains, aura rompu la croûte du revêtement. Quoi qu’il en soit, tout le remblai s’est affaissé sur lui- même et s’est répandu, en glissant suivant la pente naturelle du sol, sur les terrains situés en aval. Ceux-ci se trouvèrent enterrés sous une épaisseur variable, plus ou moins forte, de matières de transport , jusqu’à une distance considérable (60 à 80m) de la crête du remblai, et ce, sur toute la longueur de l’affaissement. Les terrains ainsi recouverts et plus ou moins stérilisés (c’étaient des prés, champs d'asperges, etc.) n’ont pas été déblayés depuis lors et il pourrait se faire, par conséquent, que, dans la suite des temps, la mémoire de cet événement s’étant perdue, on prit pour des roches en place ce qui, en réalité, ne sont que des roches transportées acciden- tellement. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVII, BULLETIN. 4 L Si les géologues ou les amateurs d’antiquités futurs^ fesant des fouilles dans la localité, venaient à découvrir, en dessous de ces roches, des outils, des monnaies, des objets quelconques témoignant du passage de l'homme, ils seraient sans doute fort embarrassés pour en expliquer la provenance. M. G. Cesàro présente une note sur le Volume et sur- face des solides holoèdres que l'on peut dériver d’ un cube d’arête b. Cette communication est renvoyée à l’examen de MM. Ch. de la Vallée Poussin, H. Forir et Ad. Firket. Le même membre lit un supplément à sa seconde com- munication sur Les lamelles de calcite de la houille. Il annonce avoir trouvé en dernier lieu certaines lamelles qui constituent des espèces de conglomérats formés de fragments de lamelles plus anciennes; leur agencement, ainsi que les figures de rayure dont elles sont chargées, prouvent que ces fragments ont voyagé avant de prendre leur position actuelle. Il donne ensuite lecture de la notice suivante. Observations sur les dendrites , par G. CESàRO. J’ignore si l’on a déjà étudié ces groupements, en appa- rence si irréguliers, auxquels on a donné le nom de dendrites et qui paraissent formés de cristaux semblables, divergeant dans toutes les directions. En examinant les dendrites produites par la cristalli- sation du nitre entre deux lames très rapprochées, j’ai observé que les cristaux de chaque groupe s’éteignent simultanément entre les niçois croisés, c’est-à-dire que l’on n’a pas affaire à des cristaux différemment orientés, LI mais bien à un seul cristal, portant en quelque sorte des faces intérieures. Dans les dendrites du nitre, les directions, en apparence si multiples, se réduisaient à six, dont deux rectangulaires entre elles, deux faisant un angle de 42°, de part et d’autre, avec l’une des directions précédentes et deux inclinées de 12° sur la même direction. Si nous prenons cette dernière direction pour h 1 = 010 et la direction rectangulaire pour p = 001, en désignant les directions à 42° par a 1 = 011, on trouve que les lignes à 12° seront désignées par a V* = 041. Ces lignes, en apparence dirigées au hasard, sont donc de vraies rangées moléculaires obéissant à la loi de rationalité. En résumé: « Une dendrite eut un cristal unique » découpe intérieurement suivant des lignes parallèles à » des arêtes possibles du cristal. » M. G. Dewalque entretient ensuite l’assemblée de la discussion qui a eu lieu à la Chambre au sujet de la créa- tion d’un cours d’hydrologie dans la faculté de médecine. Dans cette discussion, on s’est appuyé sur un vœu émis, l’an dernier, au Congrès d’hydrologie et de climatologie de Paris, puis à la Société belge de géologie, de paléonto- logie et d’hydrologie. M. G. Dewalque avait appris qu’une proposition de vœu dans ce sens serait présentée au Congrès. Obligé de quitter Paris avant la fin de la session, il avait remis au président de la section, M. le Dr Labat, une note dont il demandait la lecture si la proposition était faite, et dans laquelle il se prononçait contre son opportunité. La proposition fut faite, en l’absence de M. le Dr Labat, dans la séance de clôture, présidée par le président du Congrès, M. Renou; mais la note de M. Dewalque ne fut pas lue. Il invoquait à l’appui de sa manière de voir un fait qui lui paraît avoir été méconnu par l’auteur de la proposition et les hydrologues qui l’ont adoptée : c'est que la loi de 1876 a organisé l’enseignement élémentaire de la partie scientifique et pharmacologique de l’hydrologie en inscri- vant aux programmes de la candidature en sciences natu- relles (préparatoire à la médecine) et de la candidature en pharmacie, un cours élémentaire de minéralogie et de géo- logie, dans lequel, à Liège, du moins, des développements raisonnables sont donnés à l’étude des eaux, et particulière- ment des eaux minérales. Quant à la parlie thérapeutique, elle rentre dans les cours de thérapeutique générale et spéciale. Il n’y a donc pas lieu à créer un cours élémentaire d’hydrologie : il existe. Quant à un cours développé, qui ferait partie des examens de la faculté de médecine, ces programmes sont déjà tellement surchargés qu’on ne peut songer à y ajouter une nouvelle branche. Reste la création d’un cours libre, pour lequel, à Gand comme à Liège, on trouverait aisément, dans les jeunes praticiens, un nombre suffisant d’auditeurs. Or, la loi en vigueur l’autorise. Si un savant connu demande à le faire, il y sera certainement autorisé par les autorités com- pétentes. Voilà pourquoi M. G. Dewalque, bien que grand partisan de l’hydrologie, n’a pas cru qu’il fût utile de provoquer une décision de la Société géologique sur cette question. lui Séance du 20 avril 1800. M. M. Lohest, président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance de mars est approuvé. M. le président proclame membre effectif : M. Pierpont de Rivière (Edouard de), étudiant, au châ- teau de Rivière, à Profondeville, présenté par MM. le R. P. Trass et l’abbé H. de Dorlodot. R annonce une présentation. On procède ensuite au vote sur les deux places vacantes de membres honoraires présentés par le Conseil. M. le Dr Ad. von Koenen, professeur à l’université de Gottingue, et M. Serge Nikitin, géologue en chef du Comité géolo- gique, à l’Ecole des Mines, à S^Pétersbourg, sont nommés à l’unanimité. Le secrétaire général donne lecture de la lettre qui lui a été adressée par M. le professeur Ch. Firket pour lui noti- fier le décès de son beau-père, M. Isidore Kupfferschlaeger, professeur émérite à funiversité de Liège, membre effectif de la Société, et pour lui faire connaître les dispositions prises pour les funérailles conformément à la volonté expresse du défunt. Il ajoute que M. le président et lui- même ont assisté à la cérémonie et rappelle, en quelques mots, les qualités de ce savant confrère, si assidu à nos séances, auxquelles il prenait un vif intérêt et a présenté diverses communications. L’assemblée décide qu’une lettre de condoléances sera adressée à la famille du défunt. M. G. Dewalque annonce ensuite à l’assemblée qu’il a appris par les Comptes rendus le décès d’un de nos membres honoraires les plus éminents, M. le prof. E. Hébert, décédé à Paris, le 4 avril 1890. Il rappelle en LIV quelques mots les principaux travaux de notre confrère, spécialement ceux qui concernent notre pays. Ouvrages offerts. — Les publications reçues depuis la dernière séance, sont déposées sur le bureau. Des remer- ciements sont votés aux donateurs. DONS. M. G. Dewalque. Projet Paul Van Hoegarden. Dérivation des sources de Modave. Ministère de V agriculture , de V industrie et des travaux publics : troisième livraison de la carte géné- rale des mines. M. G. Dewalque appelle l’attention des membres de la Société sur la troisième livraison de la Carte générale des mines. Rapport. — Lecture est donnée des rapports de MM. Ch. de la Vallée Poussin, Ad. Firlcet et cl. Forir sur un mémoire de M. G. Cesàro, intitulé : Volume et surface des solides holoèdres dérivés du cube. Conformément aux conclusions des commissaires, l’assemblée décide l’inser- tion de ce travail dans les Mémoires. Communications. — Le secrétaire général annonce l’envoi d’un travail de M. le R. P. G. Schmitz sur les phosphates de chaux de la Hesbaye et demande la nomina- tion de commissaires. MM. A. Briart, G. Dewalque et R. Malherbe sont désignés à cette fin. M. G. Cesàro fait ensuite devant la planche noire une communication verbale sur les figures de corrosion du quartz. L’assemblée décide qu’elle sera imprimée dans les Annales. Voici ce travail. LV Note sur les figures de corrosion du quartz par Vacide fiuorhydrique. Formation du rhomboèdre a4. Solide de i corrosion. Orientation des figures de corrosion de e2 . PAIl Jjr. pESÀRO. En étudiant certains cristaux de quartz trouvés à Sarolay par notre confrère M. P. Destinez, j’en avais soumis quelques-uns à l’action de l’acide fiuorhydrique étendu, dans le but de distinguer entre eux les deux rhomboèdres qui forment la pyramide terminale. On sait, en effet, (voir Tschermak, p. 139) que dans les faces p les figures de corrosion sont alignées horizontalement, tandis que l’ai i- i l’alignement est oblique dans les faces e 2 ;on sait aussi que, si l’alignement des figures de corrosion d’une face e2 , que le spectateur place devant lui, est incliné de gauche à droite en partant d’en haut, le cristal est droit; dans le cas contraire, il est gauche. Par l’examen des figures de cor- rosion produites sur les cristaux de Sarolay et sur un cristal très pur venant de Carrare, je suis parvenu à constater deux faits non encore signalés (*). Le premier est que l’action de l’acide engendre de nouvelles faces cristallines, dont une, nette et réfléchissante, appartient au rhomboèdre a4 et résulte, par conséquent, de la troncature de l’arête i du rhomboèdre . Le second fait observé se rapporte à l’orientation de l’alignement oblique des figures de corro- sion des faces e2 : cet alignement est dirigé précisément i parallèlement à une arête du rhomboèdre e2 . (*) Ces faits ne sont pas relatés dans l’ouvrage de M. Tschermak. LVI 1° Faces engendrées par V action de V acide /lu or hy- drique. a) Sur les faces p l’acide déferminede petites cavités dont les parois sont tapissées de facettes cristallines. En général, outre la face du fond, il y a deux ou trois faces latérales ; cependant, on en observe quelquefois quatre et même cinq. Dans la fig. 1 j’ai représenté approxi- mativement (n’ayant pas encore pu obtenir des mesures permettant une orientation) une de ces cavités pro- duite sur un cristal droit de Carrare : le triangle 1 et le trapèze 2 sont nets, les faces 3 et 4 sont arrondies et con- fuses. En général, plusieurs faces latérales manquent ou sont très peu développées, la facette du fond présente alors la forme d’un triangle dont les côtés sont parallèles aux droites AB, CD, B E ou celle d’un quadrilatère très aplati, formé par les droites A B , C D, D E et E B; dans tous les cas, la figure va en s’élargissant de gauche à droite pour les cristaux droits et de droite à gauche pour les cristaux gauches. La face qui tapisse le fond de la petite cavité est la plus développée; elle donne une image nette par ré- flexion et répond h la notation a4 Angle polaire. Mesuré. pa*a,i j^c. 1er cristal... 19°17f 2™e » 19° 17' 3me » 19°34' D’ailleurs, on constate que la facette en question est en \ zone avec les deux faces c2 adjacentes à la face p considé- rée. Lorsqu’on raie la face p, avant de la soumettre à l’action de l’acide, les facettes a4 apparaissent fort nettes le long de la rayure, mais affectent la forme rectangulaire. Calculé. 19-22' Fig. 1. LV1I b) Sur e* les figures sont beaucoup moins nettes et les cavités peu profondes. Lorsque, sur le goniomètre, on fait tourner le cristal autour de la direction d’alignement des figures de corrosion de e2 , alignement qui, comme on le verra plus loin, est parallèle à une arête c2 e2 , on aper- çoit dans la figure de corrosion un miroitement correspon- dant à une face faisant avec e2 un angle de 25° environ (1). Cette face appartient au ditrièdre b2; je donne dubitative- ment cette notation : la facette ne produisant pas d’image, il est impossible d’obtenir une mesure plus ou moins rigoureuse. La figure 2 représente le solide de corrosion d’un cris- tal droit, solide formé par les faces principales que l’acide 1 détermine sur p et <-2 : c’est le rhomboèdre a1 modifié par Fig. 1 le ditrièdre b 2; dans ce solide (2) a = 132°54',5 et (3 •■= 162°48\ Dans le solide de corrosion d’un cristal gauche, le dièdre très obtus t3 se trouverait à droite du spectateur regardant une face a\ 2° Orientation des figures de corrosion de e2 . Lorsqu’on dirige la grande dimension de la figure de corrosion de e2 de gauche, par exemple (voir fig.3 ( d )) sui- vant l’axe du goniomètre, on voit, par la rotation, que l’on se trouve sur la zone des deux faces e2 antérieures. En outre, lorsque les faces de corrosion a * se sont formées (i) e2 fc* = 25»41'. (-) Les angles sont calculés en partant (le pp = t>4°15'. On construit très facilement l’épure en observant que b 2 est le e3 du rhomboèdre a *. LVIII y sur l’arête pe1 2 * de gauche, on voit que leur intersection \ avec e2 est nettement parallèle à l’alignement des figures de i \ corrosion de cette face ; or, a4 appartient à la zone e2 e2 . Il suit de là que, pour tracer l’alignement des figures de \ corrosion d’une face e2 que l’on place devant soi, il suffit de mener une parallèle à l’intersection de la face con- sidérée avec la face e2 se trou- vant à droite, si le cristal est droit (fig. 3 (d) ) et avec la y face e2 de gauche, si le cristal est gauche (fig. 3 {g) ). On peut facilement tracer l’ensemble général de l’ali- gnement des figures de corrosion de la pyramide termi- i i nale en observant que la direction de l'arête e2 e2 y constitue une médiane de la face e2 . Il suffit donc, pour le cristal droit, de joindre A au milieu B de l’arête opposée dans la face e2 , puis de dessiner B C parallèle à la base de i la face p, C D parallèle à la médiane de la face e2 posté- rieure, et ainsi de suite. On obtient ainsi une espèce de spirale polygonale, coupant sur les arêtes de la pyramide, 1111 à partir du sommet, des distances —, —, 2 *2 4 4 1 1 -, — Pour le cristal gauche (g), on obtiendra une spirale analogue se déroulant en sens inverse. Remarque. La facilité d’attaque des diverses faces est bien différente. Les faces p sont d’abord attaquées, puis les faces e2 ; les faces e2 résistent et ce n’est qu’à la longue Fig. 3. LIX qu’elles présentent quelques rares figures de corrosion. Dans un cristal gauche de Sarolay, j’ai aperçu dans les faces 62, après l’attaque, deux systèmes de stries, formant des zones alternativement ternes et brillantes; ces stries se trouvent près de chaque arête pe2 et paraissent res- pectivement parallèles aux intersections des faces e2 qui aboutissent aux extrémités de cette arête avec la face e2 î considérée ; les arêtes e2e2 ne présentent rien d’analogue. M. X. Stainier fait ensuite verbalement une communi- cation préliminaire sur Fapatite des roches granitiques du Portugal. Après rédaction, elle sera soumise à des commis- saires : MM. A. Briart, M. Lohest et G. Dewalque. La séance est levée à midi et quart. Séance du 18 mai 1890. M. M. Lohest, président, au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance d’avril est approuvé. A la suite de la présentation faite dans cette séance et de la décision du Conseil en date de ce jour, M. le président proclame membre effectif de la Société : M. Gernaert (Léon), ingénieur, 15, rue des Anges, à Liège, présenté par MM. A. de Vaux et G. Dewalque. 11 annonce ensuite une présentation. Le secrétaire général rappelle à l’assemblée que, par arrêtés royaux parus dernièrement au Moniteur Belge , LX M. A. Briart, ingénieur en chef de Mariemont, est promu officier de l’ordre de Léopold, et MM. A. de Vaux, ingénieur, à Liège, et P. Durant, directeur général du charbonnage du Poirier, à Montigny-sur-Sambre, sont nommés chevaliers du même ordre. 11 se fait l’interprète de l’assemblée en adressant les plus vives félicitations de la Société à ces savants confrères. ( Applaudissements unanimes.) Correspondance. — M. le professeur Ch. Firket remer- cie la Société, au nom de la famille de feu M. le professeur I. Kupfferschlaeger, de la lettre de condoléances qui lui a été adressée à l’occasion du décès de ce regretté confrère. Mmo E. Hébert adresse à M. le président, avec prière de la communiquer à la Société, une lettre de faire part du décès de M. le professeur E. Hébert, notre éminent associé. L’assemblée charge le secrétaire général de lui exprimer les condoléances de la Société. MM. le professeur Ad. von Koenen et S. Nikitin, récem- ment nommés membres honoraires, adressent leurs re- merciements à la Société. L’Association française pour l’avancement des sciences tiendra sa session annuelle à Limoges, du jeudi 7 au jeudi 14 août prochain. Le 60° congrès de l’Association britannique pour l’avan- cement de la science se réunira à Leeds, du 3 au 10 septembre. Le congrès international des Américanistes se réunira à Paris, du 14 au 18 octobre. Ouvrages offerts. — Les publications parvenues depuis la dernière séance sont déposées sur le bureau. Rapports. — Lecture est donnée des rapports de MM. A. Briart, G. Dewalque et R. Malherbe sur un mé- LXI moire de M. le R. P. G. Schmitz sur Le phosphate de chaux de la Ilesbaye. Conformément aux conclusions des rap- porteurs, ce travail sera inséré dans les Mémoires. Conformément aux conclusions des rapports de MM. A. Briart, G. Dewalque et G. Malaise, la même décision est prise pour un mémoire de M. le professeur J. Fraipont, intitulé : Un nouveau ganoïde du calcaire carbonifère de Belgique , Benedenius Soreili. / Communications. — Le secrétaire général donne lecture de la note suivante. Ponces de l'éruption de Krakatau , par G. Schmitz, S. J. Inutile de rappeler ici en détail les phénomènes qui ont accompagné l’éruption volcanique de Krakatau. Les publi- cations savantes (*) ont rendu compte de ces faits impor- tants dans les annales de la géologie. Le R. P. Paul Camboué, S. J., naturaliste distingué, rési- dant actuellement à Tananarive, nous a envoyé quelques ponces de Krakatau qu’il a recueillies sur les côtes de Mada- gascar. Nous les présentons aujourd'hui à la Société en lui communiquant certains détails qui offrent quelque intérêt au point de vue géologique. Les auteurs qui se sont occupés de l’étude de cette éruption ont cité les nombreuses pluies de cendres et de poussières qui sont tombées à de grandes distances du détroit de la Sonde. Le volcan vomit également sur les flots des couches de laves, que la mer brisa et transporta en fragments sur les rivages lointains. G) Proceedinys of the Royal Geocjr. Society , niarch 1884 : The volcanic éruption of Krakatau. Annuaire du bureau des Longitudes, pour 1884: Les grands fléaux de la nature, parM. Faye. LXI1 Le 20 mars 1884, la mer jeta sur les côtes de nie Bourbon des ponces qu’elle avait amenées de Krakatau. Le commandant de la colonie française signala, vers le milieu de mai, ce même phénomène pour les côtes de Dzaoudzi et de Mayotte, petites îles au nord-ouest de Madagascar. Après avoir constaté lui-même l’arrivée de ces mêmes laves vers le commencement de septembre, le R. P. Cam- boué eut l’occasion de les recueillir en grandes quantités sur la plage de Tamatave, à la suite du terrible cyclone du 25 février 1885. Le temps nous fait défaut pour étudier ces échantillons au microscope. Il a toutefois été possible de vérifier cer- taines particularités qui semblent ne pas contredire les faits déjà signalés au sujet des cendres et des poussières du volcan (‘). La matière amorphe de ces ponces semble mêlée de feldspath et de microlithes d’oligoclase, de pyroxène et de grains de fer oxydulé. Le volume de ces morceaux de laves est peu considérable, et les flots, en usant les bords, leur ont donné l’aspect de cailloux roulés. Pendant le voyage (2), des serpules et d’autres organismes marins se sont quelquefois fixés à leur surface (5). La direction que ces ponces ont dû suivre s’explique facilement quand on examine les courants de l’Océan Indien. (b Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris. T. XCVI1I, n° 24, novembre 4883. Bulletins de l'Académie royale de Belgique. 3e série, t. VI, novembre 4883. (2) Le détroit de la Sonde se trouve à 3° 35f 30^ lat. S. et 403° 2(V 43^ long. E. et Tamatave est située environ sur le 4 7° lat. S et le 47° long. E. On peut donc évaluer la distance parcourue par les laves à près de 4600 lieues. (5) Nature, London, July, 4888. Cosmos, Paris, 21 décembre 4889. LXill Parties du détroit de la Sonde vers le Sud-Ouest, elles ont atteint le 16° ou le 17° latitude Sud. Puis le courant équatorial les a dirigées sur les côtes de Madagascar et des îles voisines. Mais ces plages n’auraient pas su arrêter tout ce que le volcan avait confié aux flots. Et les ponces dont on a signalé l’arrivée à Port-Elisabeth au commen- cement de 1887, y auront été portées par la partie du courant équatorial qui double Madagascar au Nord, s’abat sur les côtes africaines et les suit jusque près du cap de Bonne Espérance. M. M. Lohest fait une communication préliminaire sur le limon hesbayen, tel qu’on l’observe dans les travaux des forts de la rive gauche de la Meuse aux environs de Liège. La séance est levée à midi. Séance du 15 juin 1890. M. R. Malherbe, vice-président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance du 18 mai est approuvé. M. Lohest, président, en voyage, et M. G. Dewalque, secrétaire général, en voyage, font excuser leur absence. A la suite de la présentation faite à la séance précédente et de la décision du Conseil en date de ce jour, M. le président proclame membre effectif : M. J. Buttgenbagh, ingénieur, rue de la Paix, à Liège, présenté par MM. R. Malherbe et Ad. Eirket. Correspondance. — M. le secrétaire adjoint donne lec- LXiV ture d’une lettre de la Fédération des Sociétés d’histoire et d’archéologie de Belgique, annonçant que sa G® session se tiendra à Liège les 3, 4, 5 et 6 août prochain. Il y aura au Congrès de Liège une section de sciences préhistoriques où l’on discutera les questions suivantes. 1. — Les silex dits mesviniens datent-ils d’une époque antérieure à l’industrie chelléenne ? 2. — Age et origine des dépôts considérés comme qua- ternaires de la province de Liège. 3. — Inventaire des restes de la faune et de l’industrie humaine trouvés dans ces dépôts. 4. — Fixer, pour une région déterminée, en se servant des cartes de l’Institut cartographique militaire, l’emplace- ment exact des cavernes à ossements et des autres gisements quaternaires importants fouillés jusqu’ici. 5. — Lieu d’origine des silex taillés recueillis dans les dépôts quaternaires en Belgique. Les découvertes récentes n’apportent-elles pas de nombreuses exceptions à la règle posée au Congrès de Bruxelles de 1872, à savoir que les silex taillés retrouvés dans les cavernes des provinces de Liège et de Namur sont d’origine champenoise ? 6. — Les divisions du paléolithique établies par M. G. de Mortillet, sont-elles applicables en Belgique, spécialement en ce qui concerne les débris de l'industrie humaine découverts dans les dépôts des grottes de la province de Liège ? 7. — Peut-on signaler en Belgique des faits marquant une transition entre l’industrie de l’àge du renne et celle du néolithique, comme cela parait démontré dans certaines régions de la France ? 8. — Peut-on établir des divisions dans la période néolithique en Telgique ? 9. — Quelles raisons guidaient les hommes de la période néolithique dans le choix de leurs stations en Belgique ? / LXV 10. — A-t-on de nouvelles données sur l’histoire de la poterie à l’époque néolithique en Belgique? 11. — Y a-t-il de nouveaux faits concernant l’histoire des mégalithes en Belgique ? Quels sont les renseignements donnés par la toponymie ? 1 c2. — Est-il possible d’établir aujourd'hui diverses races néolithiques en Belgique d’après les caractères ostéolo- giques des restes humains datant de celte époque? 13. — De la nécessité d’une détermination précise des conditions géologiques de gisement des objets se rattachant à l’archéologie préhistorique. Possédons-nous en Belgique des éléments suffisants pour établir un type anthropologique gaulois; quels sont ses caractères ostéologiques et en quoi diffèrent-ils de ceux attribués au type anthropologique celtique? Existe-t-il un type anthropologique frank? Quels sont les caractères ostéologiques de ce type? L’assemblée, sur la proposition du Conseil, décide qu’il y a lieu pour la Société géologique de demander son affiliation à la Fédération, à l’occasion du Congrès de Liège. Elle adhère au dit Congrès et désigne comme délégué pour l’y repré- senter M. G-. Dewalque, secrétaire général. Le secrétaire-adjoint ajoute que les membres de la Société géologique qui voudraient participer au congrès de Liège seront considérés comme appartenant à une Société fédérée , c’est-à-dire que leur souscription sera de 5 francs. — Les adhésions doivent être envoyées à M. Julien Fraipont, professeur à l’Université, Mont S^Martin, 17, à Liège, secrétaire -général du congrès. Ouvrages reçus. — Les publications arrivées depuis la dernière séance sont déposées sur le bureau. Des remer- ciements sont votés aux donateurs. Communications. — M. Stainier fait la communication ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVII, BULLETIN. 5 LXVI suivante, dont la publication dans le procès-verbal est décidée. Les dépôts phosphatés des environs de Thuillies, par X. Stainieii, docteur en Sciences naturelles. Il y a quelque temps, j’eus l’occasion d’observer aux envi- rons de Thuillies des sables verts dont on avait déjà signalé en plusieurs endroits la présence au-dessus de la craie glauconifère d’Ossogne. Je fus frappé de leur ressemblance avec les sables phosphatés verts que l’on exploite dans le Cambrésis. A l’analyse, on y a constaté immédiatement la présence du phosphate, ce qu’il était aisé de prévoir, étant donné le mode de gisement. On y trouve, en effet, en rac- courci, toute la série de phénomènes que l’on observe dans les gisements les plus importants, tels que ceux de Mons, de la Somme, etc. D’après les beaux travaux de M. Briart (*) qui, le premier, a signalé l’existence de ces sables, il est facile de se rendre compte de la constitution géologique de la région. Le soubassement général est constitué par le système dévonien. Là-dessus vient la craie glauconifère d’Ossogne, puis la craie blanche et enfin le système ter- tiaire, landenien ou bruxellien; un manteau variable de limon hesbayen recouvre le tout. A cause de sa position stratigraphique, ce n’est qu’en des points limités et au fond des vallées que la craie glauconifère affleure ; c’est là seule- ment que les phénomènes d’altération ont pu agir et donner naissance à des poches de sables phosphatés. La craie glauconifère d’Ossogne est surtout bien visible dans ce hameau. C’est une craie peu cohérente, friable, (*) Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XV, mém., p. I. LXVII très poreuse. Elle est presque toujours phosphatée, mais d’une façon variable; son titre en phosphate tribasique peut atteindre 5 à 6 °/0. Les eaux météoriques, chargées d’acide carbonique, en filtrant à travers cette craie, en dis- solvent les éléments calcaires et laissent comme résidu toutes les matières insolubles : sable, phosphate, argile. L’irrégularité de faction des eaux a produit cette allure en forme de poches qui est caractéristique de tous les gise- ments de ce genre. La coupe suivante prise dans le talus de la route de Cour-sur-Heure à Ossogne, près du chemin de fer, montre bien celte allure. 1 . Limon. 2. Phosphate. 3. Craie. Parfois, et c’est le cas général, l’altération a été si pro- fonde, que la craie glauconifère a complètement disparu, et alors le phosphate repose dans les anfractuosités du terrain dévonien, comme le montre la coupe suivante, prise dans les fondations d’une maison en construction sur la route de Thuillies à Ossogne. 1 1. Limon. 2. Phosphate. 3. Calcaire dévonien. LXVIII L’épaisseur des poches phosphatées est généralement faible, 30 à 40 centimètres, mais peut, dans des cas limités, s’élever jusqu’à lm50. En place, le phosphate se présente comme une matière argilo- sableuse, vert foncé, parfois rougeâtre; dans la masse on remarque des parties tout à fait argileuses, brunes, qui sont aussi un produit de la décomposition de la craie. Par dessiccation, le phosphate prend une teinte plus grisâtre, mouchetée de points blanchâtres. En délayant le phosphate dans l’eau, on enlève l’argile et la folle farine qui souillent la matière et l’on peut mieux distinguer les éléments. On y voit alors aisément des grains de glauconie d'un beau vert, des grains de sable, des débris de coquilles et des granules blancs de phosphate de chaux. Leur surface est très lisse et leur forme variée. Ils sont ronds, allongés, ovoïdes et de dimensions très appréciables. Le titre de la matière brute est faible, il peut atteindre 13 à 15 °/« de phosphate tribasique (1). La zone dans laquelle existent ces gisements n’est pas très étendue. On observe le sable vert phosphaté dans le chemin montant de Ham-sur-IIeure à Marbaix, où il repose sur les roches rouges dévoniennes; dans tous les talus des chemins creux à Ossogne; sur le chemin de Thuillies à Ossogne; à Rognée, dans le bas du chemin qui va de la maison du Peruwez au pont des Six- Chemins; dans la tranchée du chemin de fer en face d’Os- sogne; dans le silo à pulpes de la ferme Losseau, à Ossogne. En dehors de tous ces points où le phosphate affleure, il doit exister encore en de nombreux endroits où, recouvert par le limon hesbayen, sa présence ne pourrait être décelée que par des sondages. (*) (*) Les débris de crustacés sont très nombreux dans la craie d’Ossogne : cela pourrait expliquer l’origine d’une partie du phosphate de cette craie, car, comme on le sait, la carapace des crustacés est riche en phosphate de chaux (parfois 7 %) (cf. Hicks and Hudleston : Phosphate in the cambrian rocks : Quarterlij journal oj the geol. Soc. of London, 4875). LXIX Il est fort possible aussi que l’on en découvre en dehors de la région en question. MM. Briart et Cornet ont, en effet, montré la grande extension du système crétacé dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, et quoique la craie glauconifère ne soit connue qu’aux environs de Thuillies, il se pourrait très bien que les produits phosphatés de son altération existassent dans une zone plus étendue. Le phénomène d’altération s’est produit aux environs de Thuillies, non seulement sur la craie glauconifère, mais encore sur la craie blanche ; mais, celle-ci n’étant pas phosphatée, le résidu de la dissolution consiste simplement en une argile tenace, jaune ou verte, appelée de/fe dans le pays et qui est l’équivalent exact des argiles à silex si connues dans d’autres pays. MM. Briart et Cornet (’) ont signalé en des points très éloignés, à Landelies, à Labuissière, etc. l’exis- tence de pareils résidus de dissolution qui montrent la grande sphère d’action des phénomènes d’altération. Le peu de fossiles connus dans la craie d’Ossogne a empêché jusque maintenant d’établir un synchronisme certain avec les massifs du Hainaut et du Limbourg. MM. Briart et Cornet l’ont pourtant avec raison assimilée à la craie grise de Maisières è2), qui possède plusieurs espèces d’Ossogne et une grande analogie de caractères minéralogiques. Comme on le sait, on a exploité sur le bord N. du bassin de Mons des sables phosphatés, formés aux dépens de la craie de Maisières (5). La découverte des sables phosphatés d’Ossogne vient encore confirmer le rapprochement de ces deux assises. Nous avons aussi signalé plus haut la ressemblance des phosphates d’Ossogne avec ceux du Cambrésis, ressem- (’) Ann. Soc. géol. de Belgique, t. IX. (‘2) Bull. Acad. roy. de Belgique, 1868. 0 Ann. soc. géol. de Belgique , t. XIII, Bull., p. clx. LXX blance que l’on constate aussi entre les craies phosphatées de ces deux régions. L’absence en Belgique des fossiles caractéristiques qui ont servi à distinguer les assises crétacées françaises ('), ne permet pas pour le moment de décider s’il y a autre chose qu’une analogie minéralogique entre les craies phosphatées de Maisières, d’Ossogne et du Cambrésis. M. R. Malherbe, à l’occasion de cette communication, constate qu’il est donc bien aujourd’hui établi qu’il y a des gisements de phosphate à différents niveaux. M. R. Malherbe demande à M. Stainier si la position de la couche où l’on a rencontré des phosphates, est déter- minée stratigraphiquement. M. Stainier répond que cette détermination a été faite au point de vue paléontologique. M. R. Malherbe demande si, encore aujourd’hui, il n’y a que la couche à phosphate située sous le silex crétacé qui soit exploitable industriellement. M. Stainier répond affirmativement. M. Stainier montre des échantillons de craie et de phosphate de chaux du gisement sur lequel il a fait sa communication. Ce phosphate est coloré en vert par de la glauconie. Il contient environ 10 °/0 de fer. Ce phosphate de mauvaise qualité pour faire du superphosphate, est excel- lent pour être utilisé comme tel, grâce à sa grande solubilité. Une discussion s’engage entre MM. R. Malherbe, Firket, Stainier et Fraipont au sujet de l’emploi du phosphate brut et du superphosphate pour l’amendement des terres M. Stainier fait remarquer, en terminant, la différence considérable au point de l’assimilation des différents phos- 0) Bull. soc. (jéol. de France , 1874 (Excursion à Mons). LXXI phates suivant leur état physique. Ainsi la folle farine se dissout beaucoup mieux que des nodules pulvérisés ayant même teneur de phosphate tricalcique. Il y a une différence de 50 % en faisant de la folie farine. M. Stainier lait don pour l’album de la Société d’une photographie de la diabase de Challes. M. Stainier dépose sur le bureau un pli cacheté qui est signé et daté par le président et le secrétaire-bibliothécaire, qui le remettra à la garde du secrétaire général. La séance est levée à 12 4/2 heures. Séance du 20 juillet 1890. M. M. Lohest, président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance de juin est approuvé. M. le président annonce trois présentations et proclame membre effectif : M. Baré de Gomogne (Émile, baron de), propriétaire, 117, rue St-Laurent, à Liège, présenté par MM. R. Malherbe et Ad. Firket. Correspondance. — Le secrétaire général annonce à l’assemblée la perte que la science et la Société ont faite dans la personne de M. Alphonse Favre, professeur émérite à l’académie de Genève, membre honoraire, décédé dans cette ville, le 11 juillet. Get illustre géologue s’était attaché à l’étude de la chaîne des Alpes, particulièrement du Mont-Blanc et de ses environs, depuis le Salève jusqu’à Petit-Cœur. Ses travaux ont grandement contribué aux LXXII progrès de la géologie dans une région que des dislocations colossales rendent particulièrement énigmatique. Il annonce ensuite la mort de M. le professeur Dr Ernest Weiss, géologue de l’État, à Berlin, décédé dans cette ville, le 2 juillet, à l’âge de 57 ans. Dans sa trop courte carrière, notre éminent correspondant s’était adonné à l’étude de la paléontologie végétale, spécialement de la flore houillère, sur laquelle il a publié des travaux impor- tants. Le secrétaire général annonce que la Société malaco- logique de Belgique fera son excursion annuelle sur la côte de Douvres et dans Pile de Sheppey, les 15, 16, 17 et éventuellement le 18 août prochain, pour étudier le système crétacé et les premiers étages tertiaires. De son côté, la Société géologique de France tiendra sa réunion en Auvergne, du dimanche 14 au lundi 22 sep- tembre. La première séance aura lieu à Clermont-Ferrand, le 14, à 10 h. du matin. Ouvrages offerts. — Les publications reçues depuis la dernière séance sont déposées sur le bureau. Des remer- ciements sont votés aux donateurs. Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. A. Briart, G. Dewalque et M. Lohest sur une note de M. X. Stainier, intitulée . les phosphorites du Portugal et leur mode de formation. Conformément à leurs conclusions, l’assemblée vote l’insertion de ce travail dans les Mémoires. Communications. — Comme suite à la communication qu’il a faite dans la séance de mars dernier sur les photo- graphies géologiques, M. G. Dewalque présente un mo- dèle de bulletin, imité de celui de la commission anglaise, pour être rempli et joint à chaque photographie. Il pense que l’assemblée trouvera avantageux d’avoir la collection des notes nécessaires rédigée sur un modèle identique et I — LXXIII — I Nom du photographe N° du catalogue Date de la photographie d’entrée Adresse N° du catalogue svstém. LXXIV de même format; à cette fin, il conviendrait que ce tableau fût inséré au Bulletin. L’imprimeur serait prié d’en conser- ver la composition et d’en fournir des tirés à part, à prix réduit, aux membres de la Société qui en demanderaient. Cette proposition est adoptée. (Voir le tableau ci-joint.) M. G. Dewalque donne ensuite quelques renseigne- ments sur un fait qui peut être d’immense importance, la découverte de l’étage houiller exploitable à Douvres. Il a été annoncé récemment dans les journaux politiques, mais la première communication scientifique sur ce sujet a été faite naguère à la Société géologique de Manchester par M. le professeur W. BoydDawkins. Un puits a été creusé du côté ouest de la colline de Shakespeare, à côté du puits du tunnel sous-marin, jusqu’à la profondeur de 44 pieds; on a ensuite pratiqué un forage de 1,180 pieds. On a traversé : Pieds Craie grise inférieure et craie marneuse. ) Marne glauconifère. Gault. Néocomien . Portlandien. Kimmeridgien. Corallien. Oxfordien. Callovien. Bathonien. Houiller fortement incliné, couche de houille. 500 660 renfermant une 20 LXXV Nouveaux gîtes de stringocéphales dans le poudingue de Burnot de la vallce de la Vendre , par G. Dewalque. Il y a quelques mois, je vis dans la gare de Pepinster des tas de moellons, provenant delà tranchée du chemin de fer à l’est de la gare et destinés à l’entretien de la voie. Leur couleur rouge violet indiquait bien leur gisement ; mais la couleur bleue de nombreux fragments attira mon attention ; en les examinant de plus près, je ne tardai pas à y découvrir des coupes de stringocéphales. Le temps me manqua pour me rendre à l'endroit d’où ils provenaient. Bientôt, j’y conduisis mes élèves, dans une excursion en Àrdenne, et nous pûmes constater le même fait sur la roche en place : je veux dire, l’intercalation de bancs calcareux avec stringocéphales dans les schistes rouges avec grès verts de l’assise que Dumont a coloriée comme E\ partie inférieure de l’étage quartzo-schisteux de son système eifelien, autrement dit, poudingue de Burnot. On est d’ac- cord aujourd’hui pour admettre que la sédimentation a été continue depuis l’époque du poudingue proprement dit jusqu’à celle du calcaire de Givet, à stringocéphales; en outre, les observations de M. Ad. Firket et d’autres nous ont appris que la partie supérieure de cette série rouge renferme, dans cette région, Stringocepkalus Burtini , qui l’a fait rapporter à l’époque du calcaire de Givet. Dans cette tranchée, il y a 15-20 m. de couches rouges, avec calcaire noduleux ou massif, ordinairement bleu, au- dessus d’un calcaire rougeâtre, avec quelques petits cail- loux de grès et de quartz blanc, qui constitue les bancs inférieurs dans lesquels nous avons trouvé des stringocé- phales. On ne peut savoir à quelle distance on se trouve du calcaire de Givet proprement dit. LXXVI Pour arriver à éclaircir ce point, je suis retourné der- nièrement sur les lieux avec M. M. Lohest. Nous avons commencé par l’examen de la tranchée, dans laquelle nous avons revu les stringocéphales et, en même temps, un polypier dont la coupe rappelait Cyathophyilum quadri- geminum. Nous nous sommes transportés ensuite sur la chaussée de Liège à Verviers. En face du pont, nous avons revu les couches les plus élevées de l’assise rouge, surmontée du calcaire de Givet et renfermant des couches grises qui nous ont montré des traces de fossiles, mais rien de détermi- nable. G’est là, je pense, que Dumont trouva Productus subaculeatus, il y a soixante ans. Continuant vers l’Est, nous avons reconnu de nombreuses dislocations, sur lesquelles je me propose de revenir prochainement et nous avons rencontré des stringocéphales dans l’assise rouge, mais à quelques mètres seulement du calcaire. La présence de ce fossile à ce niveau n’est pas un fait isolé dans le canton. On le retrouve en plusieurs autres points, notamment dans le vallon du Ris-de-Mosbeux, toujours à peu de distance du calcaire. On trouve des couches analogues en Prusse, notamment à Vicht, au sud de Stolberg. Tout porte à croire qu’on y découvrirait aussi des stringocéphales. Le secrétaire général donne lecture de la note suivante. Sur le niveau de quelques fossiles crétacés , par C. Ubaghs. Dans le procès-verbal de la séance du 16 mars 1890, M. Ad. Firket indique dans sa note sur les fossiles des gîtes de phosphorite de la Hesbaye, le Cnprotina costulata, Muller, ou Gyropleura Ciplyaua , de Ryckh. sp. (voir LXXVII Die Mollusken der Aachener Kreide , von E. Holzapfel), comme se trouvant dans le maestrichtien; je dois faire observer que cette espèce ne s’est jamais trouvée dans le véritable maestrichtien, mais qu’elle est caractéristique pour le sénonien. M. Holzapfel la cite : ans den unteren M ucronatenschichten von Slenaken , où je l’ai trouvée moi- même, ainsi que dans le poudingue de la Malogne, d’où vient le bel échantillon qui fait partie de mes collections, figuré par Holzapfel, pl. XIX, fig. 5 < et b. Le poudingue de la Malogne renfermait une quantité de fossiles véritablement sénoniens, qui ne sont pas repré- sentés dans le maestrichtien supérieur ou inférieur. Le Cardiaster ananchylis , d’Orb., indiqué dans la liste de M. Firket comme appartenant au sénonien et au maes- trichtien, est une espèce caractéristique dans le Limbourg pour le sénonien supérieur. Dans ma liste de fossiles du massif crétacé du Limbourg (voir ma Description géologique et paléontologique du sol du Limbourg , 1879), j’avais admis trois divisions pour le maestrichtien et j’y ai indiqué plusieurs espèces comme se trouvant dans le maestrichtien i nférieur, parmi lesquelles le Caprotina coslulata; mais, depuis 1887, j’ai admis, d’accord avec les géologues présents à la séance extraor- dinaire de la Société belge de géologie (voir mon Compte rendu général des séances et excursions de la Société belge de géologie, à Maastricht , les 11 , 18 et 19 septembre 1881), que, désormais, à Maestricht, le maestrichtien ne comprendrait plus que mes divisions supérieure et moyenne, cette dernière devenant la division inférieure, et que la base de l’étage serait reportée à la couche à copro- lithes; quant au calcaire de Kunraed, Vetschau près Sim- pelveld, Benzenrath, Schaasberg près Fauquemont, il constituera désormais le sommet du sénonien du Limbourg. De même, je réclame la Plioladomya Esmarkii , Pusch, LXXVIII figurée par De Ryckholt, pour le sénonien supérieur du Limbourg; elle n’est pas identique avec la Pholadomya Konincki du landenien, mais a été trouvée par moi, à plu- sieurs reprises, dans le sénonien supérieur du Schaasberg, près Fauquemont. J’ai offert à cette époque un de mes meilleurs échan- tillons à M. De Ryckholt pour être figuré. Jusqu’à présent je ne puis constater que j’aie trouvé parmi les fossiles des gîtes de phosphorite de la Hesbaye, dont on m’a envoyé des quantités à plusieurs reprises, un seul qui soit absolument caractéristique pour le véritable maestrichtien, mais bien pour le sénonien supérieur du Limbourg, comme le calcaire de Kunraed, etc. La quantité de grands spongiaires qu’on trouve dans ce dépôt se rapporte plus au calcaire de Kunraed et à la craie marneuse du Limbourg; ils manquent dans le maestrichtien. On trouve, comme c’est connu, beaucoup d’espèces dans le maestrichtien, qui sont représentées en même temps dans le sénonien supérieur et moyen, et par conséquent ne sont pas caractéristiques pour le maestrichtien. M. Ad. Firket, en réponse à la communication de M. C. Ubaghs, fait remarquer que le seul fossile bien déterminé qu’il ait indiqué comme maestrichtien, dans sa note du 16 mars 1890, est Caprotina costulala, Mull., et que, pour le ranger dans cet étage, il s’est uniquement basé sur la liste des fossiles crétacés dressée par Bosquet et donnée dans le Prodrome de M. G. Dewalque. Il rappelle que cette note avait pour but principal de signaler la présence, dans le gîte de phosphorite de Hes- baye, de fossiles exclusivement sénoniens à côté d’espèces non caractéristiques, rencontrées dans plusieurs étages crétacés, du fossile susdit et de deux autres, de détermi- nation douteuse, rapportés aussi au maestrichtien. LXXIX Quant à Cardiaster ananchytis , d’Orb., en particulier, il est renseigné par Bosquet comme se trouvant tout à la fois dans le hervien, le sénonien et le maestrichtien du massif crétacé dit du Limbourg. Personnellement, M. Firket n’est pas en mesure de se prononcer sur la situation de Caprotina costulata ni de Cardiaster ananchytis , par rapport à la mince couche de calcaire bréchiforme, glauconifère, à fossiles plus ou moins roulés, qui établit, lorsqu’elle existe, une ligne de démar- cation nette entre le sénonien et le maestrichtien sur la rive gauche de la Meuse. Au point de vue des fossiles du gîte de phosphorite de Hesbaye, la connaissance exacte de la position des fossiles au-dessus ou en dessous de cette limite, sur cette rive de la Meuse, permettrait d’éliminer du problème la question controversable de l’âge sénonien ou maestrichtien des assises de la rive droite, calcaire de Kunraed, de Vets- chau, etc., qui manquent sur la rive gauche et dont les fossiles sont vraisemblablement compris dans la liste de M. Bosquet. M. Firket espère toutefois recueillir d’autres fossiles déterminables des phosphorites, afin de rechercher si, toutes réserves faites en ce qui concerne Caprotina costu- lata , ils n’en renferment réellement pas dont l’âge exclu- sivement maestrichtien ne puisse être contesté. M. M. Lohest croit avoir démontré précédemment que les phosphates de Hesbaye doivent principalement leur origine à la dissolution de couches situées à la limite du sénonien et du maestrichtien. MM. Rutot et Van den Broeck considèrent ces couches comme sénoniennes, de l’âge de la craie de Spiennes, contrairement à l’opinion de Dumont et de Cornet, qui les envisageaient comme maestrichtien. M. G-. Dewalque dépose un travail sur les eaux des LXXX environs d’Anvers. MM. W. Spring, Ad. Firket et G. Jo- rissenne sont chargés de l’examiner. M. G-. Cesàro présente trois notes, qui sont renvoyées à l’examen de MM. G. Dewalque, W. Springet Ad. Firket. M. J. Fraipont dépose deux communications : Note sur les palèchinides du système carbonifère delà Belgique ; Recherches sur les fossiles du marbre noir de Dînant ; lTe partie : Benedenius Soreili, n. .s/>. MM. G. Dewalque, A. Briart et Ad. Firket sont chargés de les examiner et de faire rapport. M.X. Stainier annonce l’envoi prochain d’une note sur la partie supérieure de l’ancien poudingue de Burnot, dans la vallée de la Meuse, en amont de Namur. L’assemblée désigne MM. G. Dewalque, A. Briart et Ad. Firket pour faire rapport sur ce travail. Il est entendu que le secrétaire général est autorisé à envoyer ces diverses communications à l’imprimeur si les avis des commissaires sont favorables. Il est donné lecture de la note suivante. Note préliminaire sur des cristaux d'argent, d'or et de platine , par A. Collon. J’ai l’honneur de faire part à la Société de quelques résultats qui m’ont été fournis par les recherches aux- quelles je me suis livré, dans ces derniers temps, au laboratoire de chimie générale de M. le professeur Spring. Par dissolution de l’argent, de l’or et du platine dans l'acide chlorhydrique en solution aqueuse, sous une pression et à une température suffisantes, et réduction des chlorures formés pendant le refroidissement, par l’hydro- LXXXI — gène mis en liberté, j’ai obtenu des cristaux de ces divers métaux. La dissolution dans d’autres dissolvants, notamment le chlorure de potassium fondu, suivie de séparation par refroidissement, et également l’action de certains agents réducteurs sur les sels de ces métaux m’ont fourni ces derniers avec des formes cristallines bien déterminées. J’attends la réouverture des laboratoires de l’Université pour pouvoir compléter ces recherches et d’autres entre- prises dans la même direction. Le fait que l’on trouve ces corps simples cristallisés dans la nature, et celui que l’état sous lequel je les ai obtenus dans certaines expériences, laissera déterminer avec certitude le système dans lequel ils cristallisent, m’engage à faire cette communication à la Société. J’ai, en effet, obtenu l’argent, l’or et le platine cristallisés en lamelles triangulaires ou hexagonales, parfois en hexa- gones eux-mêmes modifiés sur les angles. Ces cristaux lamellaires possèdent par réflexion l’éclat métallique propre à ces éléments; mais ce qui les rend intéressants, c’est leur transparence, qui permettra la détermination de leurs propriétés optiques. Par transparence, les cristaux d’or sont verts, dichroïques ceux de platine sont violets et ceux d’argent ont une teinte violette, plus bleue que celle du platine. Chez tous l’extinc- tion persiste pendant une rotation complète entre Niçois croisés. J’ai obtenu l’or et le platine, notamment, en octaèdres simples, alors que l’argent m’a donné des formes plus compliquées. De plus, j’ai produit des dendrites magnifiques de platine et ces expériences permettront, je crois, d’éluci- der le mode de production des dendrites métalliques dans la nature. ANNALES SOC. GF.OL. DE BELG., T. XVII, BULLETIN. 6 LXXXII M. M. Lohest donne lecture de la note suivante, dont l’assemblée ordonne l’impression au procès-verbal. Alluvions anciennes de la Meuse , par M. Lohest. Ayant été chargé par M. le professeur G. Dewalque de visiter les travaux des forts des environs de Liège, j’ai eu l’occasion d’y faire quelques observations intéressantes au sujet des dépôts quaternaires de notre province. A la séance de juin, j’ai dit quelques mots de la compo- sition et de l’allure du limon hesbayen. J’aborderai aujour- d’hui la question des cailloux roulés. Dans l’étude des dépôts quaternaires de notre région, la situation géographique des différentes couches, ainsi que l’altitude à laquelle on les rencontre, paraissent devoir présenter une importance au moins égale à celle de leur composition minéralogique. C’est ainsi que, aux forts de Flémalle et de Hollogne, à une cote comprise entre 185 et 195 mètres, le limon n’atteint guère plus de 2 mètres d’é- paisseur et repose sur un gravier à cailloux blancs qui ravine des sables avec lentilles ou veinules d’argile plas- tique. A Loncin, à Lantin et à Liers, au contraire, à la cote 170 mètres environ, le limon possède une épaisseur de plus de 12 mètres et repose directement sur le conglomérat à silex, ordinairement sans intermédiaire de couche de- cailloux roulés. Enfin au fort de Pontisse, à la cote 120, le limon, plus argileux que celui de plus haute altitude, n’atteint qu’une épaisseur de 3 mètres, et repose sur une couche de gravier et cailloux de plus de 6 mètres de puissance. L’origine des éléments du gravier à cailloux blancs situés à haute altitude est difficile à établir. Je ne pense LXXXIII pas que ces graviers, composés presqu’exclusivement de quartz blanc, proviennent de la désagrégation des roches de la vallée de la Meuse, où le quartz ne forme que quel- ques rares filons disséminés dans les roches des terrains primaires. On sait d’ailleurs que ces graviers blancs ren- ferment d’assez nombreux cailloux d’une roche oolithique, récemment décrite par M. Van den Broeck, dont on ignore encore la provenance. Je suis tout disposé à considérer ces graviers blancs, de haute altitude, comme tertiaires, conformément à l’opinion que M. Dewalque a le premier émise. Les graviers d’altitude moyenne, tels qu’on les ren- contre, par exemple, au fort de Pontisse, à la cote 130, sont tout différents des précédents. Il est ici indiscutable qu’ils proviennent de la désagrégation des roches de la vallée de la Meuse. Ils ressemblent à s’y méprendre aux graviers actuels du fleuve, et on y distingue très aisément les roches dures les plus caractéristiques du bassin de la Meuse, le poudingue de Burnot, l’arkose de Fépin, le quartzite revinien, etc. Un fait particulièrement intéressant au fort de Pontisse, est la présence d’énormes cailloux peu roulés, à contours anguleux, intercalés dans du gravier à éléments moyens. L’un de ces blocs, mis au jour au fond d’une tranchée, mesure plus de 3/4 de mètre cube. Or, ce dépôt caillouteux de la plaine de Pontisse, situé à la cote 130, ne se retrouve plus sur le plateau de Liers, de Loncin et de Lantin, à 160 mètres La situation topographique du plateau de Pontisse, qui est couvert de cette couche de cailloux roulés, est de plus particulièrement remarquable. Si l’on se promène de Liers à Pontisse, on est surpris de voir la plaine hes- bayenne s’abaisser brusquement d’une vingtaine de mètres aux environs de Milmort. Cet abaissement donne naissance à un autre plateau, large d’environ deux kilomètres, limité par la vallée actuelle de la Meuse. LXXXIV Cette chute brusque dans l’altitude de la plaine de la Hesbaye aux environs des bords de la Meuse est parfaite- ment visible sur les planchettes de l’Institut cartogra- phique militaire. Cette dénivellation du plateau hesbayen constitue, en même temps qu’un fait orographique intéressant, une limite géologique importante. Tandis qu’à la partie supé- rieure du plateau, à une cote comprise en 160 et 170, on observe, comme nous l’avons vu , 12 mètres de limon reposant directement sur le conglomérat à silex, dans la plaine inférieure, à une cote moyenne de 130 mètres, on ne rencontre plus que quelques mètres de limon, surmontant une épaisse couche de cailloux, renfermant des blocs consi- dérables. Ce fait n’est d’ailleurs pas isolé. Des plateaux couverts de graviers avec des cailloux volumineux s’obser- vent un peu partout le long de la vallée de la Meuse et, fait intéressant, on les trouve à une altitude de 60 à 80 mètres au-dessus du niveau actuel du fleuve; c’est le cas pour les blocs et les cailloux bien connus de Cointe et de la Chartreuse (Liège) où les plateaux qui les supportent constituent également d’anciennes terrasses du fleuve. On retrouve encore ces graviers noirs de moyenne altitude dans les vallées de l’Ourthe et de l’Amblève, dans une situation topographique analogue, particulièrement aux environs d’Esneux, de Poulseur, de Comblain-au-Pont et de Martin-Rive (Aywaille). Ce n’est qu’à une hauteur bien plus considérable qu’on observe les graviers blancs, comme à Ouffet, par exemple. Comment expliquer la présence des blocs énormes roulés, à une hauteur de 70 mètres au-dessus du niveau actuel delà Meuse ? Il me paraît bien difficile d’admettre que des cailloux, du volume de plus d’un mètre cube, aient été roulés depuis l’Ardenne jusqu’aux environs de Liège. La présence des dépôts marins tertiaires sur les sommets LXXXV de l’Ardenne nous prouve que, dès le début du quaternaire, les montagnes ardennaises avaient été dénudées et n’étaient pas relativement beaucoup plus élevées qu’aujourd’hui. On ne peut donc guère supposer que nos cours d’eau aient eu, pendant l’époque tertiaire, une pente beaucoup plus considérable qu’actuellement et un régime torrentiel suffisant pour expliquer le transport de ces blocs par les eaux. D’autre part, on peut suivre ce diluvium à gros blocs depuis les terrasses de PAmblève, de l’Ourthe et de la Meuse jusque dans le Limbourg, où MM. Delvaux et Erens l’ont fort bien étudié et l’ont trouvé mélangé avec des blocs erratiques d'origine lointaine. Je pense donc qu’on peut légitimement rapporter à une époque glaciaire les dépôts des terrasses de nos rivières situés à l’altitude indiquée. S’il en est ainsi, une époque glaciaire serait parfaitement caractérisée dans la province de Liège par ce fait que nos cours d’eau coulaient alors entre 60 et 80 mètres au-dessus de leur niveau actuel et transportaient emprisonnés dans les glaçons des blocs énormes de roches dures. J’ajouterai que jamais, à ma connaissance, on n’a recueilli de fossile, ni dans le limon hesbayen proprement dit, ni dans les cailloux et les limons de ces anciennes terrasses. Les découvertes de la faune quaternaire et des restes de l’industrie humaine ont eu lieu dans des dépôts situés à un niveau bien inférieur. M. G. Dewalque croit aussi que les gros blocs dont M. M. Lohest vient de parler, ont été entraînés par des glaces flottantes. Il est disposé à croire que les hautes régions de notre pays ont été recouvertes de glace, et il entre à ce sujet dans quelques considérations, qu’il déve- loppera en temps et lieu. M. X. Stainier répond à M. Lohest. Sa communication — LXXXVI n’étant pas encore parvenue au sécrétariat,elle paraîtra dans le prochain procès-verbal, avec la réplique de M. Lohest. M. le R. P. G. Schmitz présente des cristaux de gypse trouvés dans les schistes houillers et au sujet desquels il présente des observations dont le texte n’est pas encore parvenu au secrétariat et qui seront annexées au prochain procès-verbal. M. M. Lohest montre des photographies obtenues par un appareil photographique qu’il vient de construire avec M. I. Braconier, et dont il donnera la description à la pro- chaine séance. Session extraordinaire. — Aucune proposition n’étant parvenue au bureau, M. G. Dewalque reprend la propo- sition qu’il avait faite, l’an dernier, de visiter la vallée de la Meuse, dans l’Ardenne française, pour examiner les points controversés. On se rappelle que cette proposition a été abandonnée, parce que MM. Ch. de la Vallée Poussin et Renard, dont la présence était si désirable, ne se trouvaient pas en mesure de prendre part à l’excursion. Bien que les études pétrographiques de ces savants confrères ne soient point terminées, M. G. Dewalque estime qu’il y a urgence, vu le progrès de la végétation dans la partie de la vallée de la Semois qui a été déboisée, il v a quelques années. Un membre propose de se joindre à la Société malaco- logique pour visiter la côte anglaise. Cette proposition est écartée par le motif que les excursions de la Société doivent avoir lieu dans la Belgique ou les cantons limitrophes. La proposition de M. G. Dewalque est adoptée. La date de la réunion est fixée au dimanche 7 septembre et aux deux jours suivants. Conformément à l’usage, les excur- sionnistes se réuniront le samedi 6 septembre, à 9 heures du soir, pour constituer le bureau de la session et discuter le programme de l’excursion. LXXXVI1 Cette réunion aura lieu à l’Hôtel du Lion d’argent, à Charleville. Commission de comptabilité. — L’assemblée charge MM. Bougnet, A. Jorissen, Marcotty et A. de Vaux de la vérification des comptes du trésorier. Cette commission sera convoquée dans la première quinzaine de novembre. La séance est levée à midi trois-quarts. LA DIABASE DE GRAND’PRE (MOZET) PAR Xavier STAINIER, DOCTEUR EN SCIENCES NATURELLES. En 1873, M. Malaise découvrit à Grand’Pré des frag- ments cVune roclie éruptive qu’il assimila avec raison, à la diabase ( hypers thénite) d’Hozémont ('). Elle fut décrite en 1876 dans le grand Mémoire de MM. K-enard et delà Vallée-Poussin, sur les roches plutoniennes de Belgique (2). Jusque dans ces derniers temps, on n’avait pu observer la roche en place, et les auteurs précités n’avaient eu à leur disposition que des blocs épars, altérés. Dernière- ment, je fus averti par M. le professeur G. Dewalque que son assistant, M. Max. Lohest, lui avait annoncé l’ouverture d’une carrière à Mozet. C’est à environ 25üm au N-E du moulin de Grand’Pré (Mozet), au bas de la colline, et à proximité de la nouvelle route de Courrière à Andenne, que les travaux ont mis pour la première fois au jour la diabase. Actuel- (') Malaise. Acad. roy. Belg., Mémoires couronnés. 1873, in-I°, t. 30 (-) Renard et de la Vallée Poussin. Ibid., 1870, t. 40. — 4 lement l’exploitation est abandonnée, mais malgré ses dimensions restreintes, elle permet d’étudier d’une façon très claire la roclie éruptive ainsi que ses relations avec les couches encaissantes. En effet, vu la disposition de la carrière et les faibles dimensions du filon érup- tif, on peut, chose bien rare, étudier celui-ci sur trois de ses côtés. Si l'on ajoute que l’on observe à Mozet de remarquables phénomènes d’endomorphisme et d’exo- morphisme, on comprendra aisément que le gisement de Mozet peut compter parmi les plus intéressants de la Belgique. La roche cristalline affleure au sommet d’un petit mamelon faisant saillie au bas de la colline principale. L’affleurement présente sensiblement la forme d’une ellipse allongée, qui a été entamée par l’exploitation vers son extrémité S-E et jusqu’à sa limite avec les schistes encaissants, comme le montre la figure suivante. t Fig. i. Les deux coupes suivantes, prises perpendiculairement l’une à l’autre, montrent quelles sont les relations de la diabase avec les couches voisines. La lre coupe (fig. 2) est prise suivant la ligne A-E de la fig. 1 ; elle traverse l’affleurement de diabase de part en part et elle est prolongée du côté de l’extrémité E (fig. 1) à travers les roches encaissantes, par une tranchée 5 qui donne accès dans la carrière. Cette coupe est nor- male au plan de stratification des strates schisteuses. Échelle 4/o0. I. Schiste très altéré, onctueux, vert pâle, se délitant en petits fragments aplatis. On y remarque des zones blanchâtres de schiste encore plus altéré, parallèles à la stratification. Ce schiste est nettement séparé du suivant. II. Psammite pailleté très compacte (inclin. 50°, dir. N-40“-E) : il passe insensiblement à un schiste cornéen à grain très fin et pailleté. III. Au voisinage de la diabase, ce schiste cornéen passe insensi- blement à une roche ressemblant beaucoup à une adinole et qui est très compacte, gris verdâtre, à cassure conclioïde et esquilleuse. IV. Diabase grossièrement grenue au centre, finement grenue surtout vers la salbande S-O. V. Roche analogue au n° III et comme elle, en un gros banc. VI. Schiste cornéen, analogue au n” II, mais un peu zonaire à la base. La coupe suivante (fig. 3) est perpendiculaire à la précédente et est prise suivant la ligne 1-0 de la fig. 1 . x n; ut Fig. 3. — 6 — I. Schiste cornéen analogue au n° II de la fig. 2 et montrant ici les traces des plans de stratification. II. Tranche des schistes cornéens n° I, refoulés et déchiquetés au contact de la diabase. III. Diabase. Comme nous l’avons dit plus haut, la diabase affleure au sommet d’un petit mamelon. Au premier abord, on pourrait croire que cette protubérance parasite sur la colline principale est due à un soulèvement produit par l’intrusion de la diabase. Il est beaucoup plus vraisem- blable d’attribuer cette saillie à des phénomènes d’éro- sion. Comme on le verra plus loin, les roches encaissant la diabase ont été durcies à son contact; il est donc facile de comprendre que ces roches plus dures, avec un noyau de roche cristalline, ont opposé une plus grande résistance aux agents atmosphériques, tandis que, alen- tour, les schistes non métamorphiques, plus tendres, ont été entraînés et ont laissé isolé le mamelon en question. Comme il y a aux environs et dans la même situation des protubérances présentant cette structure caractéris- tique, il n’y aurait rien d’étonnant à ce que l’on découvrît dans la région d’autres filons de diabase. Celle-ci n’af- fleure pas, il est vrai, sur ces protubérances, mais on y remarque des schistes à caractère métamorphique (*). CARACTÈRE INTRUSIF DE LA DIABASE. D’après les données fournies par les coupes fig. 2 et fig. 3, il est aisé de voir que la roche de Mozet ne présente pas le caractère d’une nappe qui se serait P) M le professeur C. Malaise a pu s’assurer de l’existence de la diabase dans d’autres points des environs de Grand’Pré, dans les études qu’il a faites pour le lever monographique du terrain silurien. (Note communiquée à M. Stainier par M. Malaise.) 7 injectée régulièrement entre les couches dans le plan de stratification. Le filon de Mozet est en effet sensiblement transversal aux strates encaissantes. C’est encore moins une coulée qui se serait épanchée par dessus les schistes siluriens, au moment de leur dépôt, car, dans ce cas, l’existence de chaque côté de la diabase de phénomènes de contact symétrique serait tout à fait inexplicable. Nous sommes donc ici en présence d’un filon franche- ment intrusif, poussé obliquement à travers les schistes. Etudions maintenant quels sont les rapports de la roche éruptive avec les couches voisines. Sur la figure 2, les deux joints qui séparent la diabase des couches III et Y sont bien des joints d’injection? comme le prouve l’aspect ondulé de l’un d’eux, ainsi que les phénomènes de contact que l’on y observe. Sur la figure 3, nous voyons un 3e joint normal aux deux pré- cédents et suivant lequel la diabase est en contact avec les schistes non plus à peu près à plat comme dans la figure 2, mais sur leur tranche? aussi on y constate un dérange- ment notable dans leur allure, comme le montre la figure 4 qui n’est qu’une portion agrandie de la figure 3. Fig. 4. I. II. Sections des joints de stratification des schistes. Couche de 15 centimètres au plus, de schistes froissés et déchiquetés. III. Diabase. Les joints de stratification, qui sont réguliers à une certaine distance de la diabase, se recourbent aux abords de celle-ci sous forme d’un demi- cylindre, comme sous l’influence d’une compression latérale énergique. En — 8 outre, tout à fait contre la diabase, on remarque une zone de schistes présentant des caractères remarquables. Il est aisé de constater que cette zone est constituée par la tranche du demi-cylindre dont nous venons de parler, et où les schistes ont été étirés et laminés de bas en haut, entre la diabase et les roches encaissantes. En effet, ils sont tout à fait différents des schistes avoisinants. Ceux-ci se présentent en masses dures, massives, homo- gènes et régulières. Au contraire, les schistes refoulés sont irréguliers, déchiquetés et paraissent formés par la juxtaposition de feuillets ondulés, aplatis, à surface luisante, polie et striée, les stries ayant toutes en général la même direction (de bas en haut). D’après tout cela, on est bien autorisé à croire que ces schistes ont été soumis à un frottement énergique. Le joint que nous venons d’étudier est donc bien un joint de faille avec rejet. En effet, les phénomènes de frotte- ment que nous venons d’étudier ne peuvent s’expliquer qu’en admettant que la diabase était déjà consolidée au moment où s’est produit une faille qui a amené la diabase en contact avec les schistes cornéens (fig. 3, n° I) en sup- primant les roches pseudo-adinoles le long de ce joint. CARACTÈRES MACROSCOPIQUES DE LA DIABASE. En masse, la roche éruptive présente sur les fronts de taille un aspect mamelonné tout à fait particulier, qu’elle doit à la présence de joints curvilignes, dus sans doute au refroidissement. Ceux-ci découpent en tous sens la roche en sphéroïdes grossiers, se moulant les uns sur les autres, et de dimensions variables. Ces sphéroïdes ont souvent une surface striée ou tapissée de calcite également striée. A la partie superficielle du filon, cette structure est — 9 — encore plus caractérisée et Ton peut observer des sphé- roïdes très réguliers, aplatis, d'un pied de diamètre et complètement dégagés. Là où la diabase affleure, elle est complètement désa- grégée en fragments nombreux, irréguliers, presque tou- jours décomposés jusqu’au centre, où l’on remarque à peine un petit noyau qui a conservé la teinte verte ori- ginelle, tout le reste étant devenu rouge-brun foncé. Ce qui est remarquable, c’est la quantité de produits mangano-ferreux que l’on rencontre en enduits sur les roches encaissantes, ainsi que dans le filon éruptif, sur- tout au voisinage de la surface. On rencontre même parfois dans la diabase massive des cavités renfermant ces produits mangano-ferreux pulvérulents et où l’on remarque aussi des houppes de quartz bipyramidé très limpides. On observe aussi dans la roche éruptive de nombreux filonets de calcite nacrée. Au premier abord, il est aisé de reconnaître qu’il y a dans les échantillons provenant de Mozet deux variétés bien distinctes : 1" La diabase finement grenue, surtout localisée à la salbande du filon. 2" La diabase grossièrement grenue. La première variété est une roche très compacte, à grain fin, et elle passe même à une sorte d’aphanite au contact de la roche encaissante. Sa couleur est le noir verdâtre ou gris verdâtre, moucheté de plages blanches ou verdâtres. Par place, on voit briller de petites facettes cristallines de feldspath. La pyrite (ou la chalcqpyrite ?) en grains y est abondante. La seconde variété est une roche grenue qui, au pre- mier abord, paraît composée d’une pâte blanchâtre où sont éparpillées des taches irrégulières noir, verdâtre — 10 — foncé. A la loupe, la pâte se montre formée de masses cristallisées, laiteuses, arrondies, et qui font une vive effervescence avec les acides. Par place, on y voit scin- tiller des plages arrondies, blanches et brillantes ; mais ce qui y domine surtout ce sont des plages allongées (d’en- viron un millimètre de large sur plusieurs millimètres de long). Il est aisé d’y reconnaître des faces de clivage de feldspath. Quant aux taches noir verdâtre, on reconnaît à la loupe qu’elles sont formées d’un amas confus de petites lamelles peu distinctes. D’autres taches, beaucoup plus rares, sont compactes, cireuses et d’un blanc verdâtre. Ce sont bien là des amas de chlorite ou de matières kaolineuses colorées par la chlorite. Exceptionnellement et dans des échantillons mieux conservés, on voit les facettes de feldspath allongé s’entrecroiser et former une bonne partie de la roche, et en outre, on y remarque des cristaux allongés, durs, fasciculés et striés, dont la couleur est le noir brillant , légèrement verdâtre. Au premier abord, on les prendrait pour des cristaux d’actinote, mais l’examen microsco- pique montre qu’ils sont déjà complètement transformés en chlorite. ÉTUDE OPTIQUE. Ce qui frappe tout d’abord quand on examine les pré- parations de diabase de Mozet, c’est la simplicité et la ressemblance de presque toutes les préparations. Malheureusement la roche de Mozet est fortement altérée et ses éléments ne se retrouvent plus dans un état de fraîcheur qui permette de les étudier à fond par les méthodes microchimiques et optiques. Les feldspaths \ — 11 — qni; à l’œil nu, paraissent assez frais, se montrent très altérés sous le microscope. Déjà en lumière naturelle, on constate qu’ils sont troubles et laiteux et que leur contour n’a plus de régularité. Le plus souvent, ils se présentent sous forme de bandes allongées, mais parfois on rencontre des plages aussi larges que longues. Dans les cristaux les moins altérés, on remarque encore la présence des mâcles polysyntbétiques qui ca- ractérisent les plagioclases, mais généralement la trace du plan de macle n’est pas constituée par une ligne droite et nette et elle ne s’étend pas dans toute la lon- gueur du cristal. A un stade de décomposition plus avancé, les stries de macles disparaissent de plus en plus, et bientôt le cristal ne paraît plus être qu’une macle de deux individus. Souvent même on pourrait croire que telle est leur constitution originelle, si l’on n’apercevait encore confusément des restes d’autres stries de macle. Dans les cristaux qui paraissent ainsi composés de deux individus, l’extinction se fait le plus souvent de 12° à 15° du plan de macle. Dans un cristal maclé de feldspath bien conservé, fai pu constater une extinction symé- trique de 15° à partir du plan de macle : nous aurions donc ici du labrador. En même temps que cette disparition de propriétés optiques se produit, les plagioclases éprouvent de grands changements dans leur composition. Epigénie en matières kaolineuses. Tout d’abord les li- mites des cristaux deviennent corrodées et irrégulières ; il s’en détache longitudinalement de très fines lan- guettes qui disparaissent bientôt, complètement épigé- nisées. En même temps, à l’intérieur apparaissent, sur- tout le long des fentes, quantité de points blanchâtres, opaques, alignés en files et qui bientôt envahissent toute la plage, qui alors n’apparaît plus que comme un amas 12 — de matières kaolineuses, troubles et nuageuses, polari- sant peu ou point. Épigénie en calcite. Sur les plagioclases, apparaissent çà et là des taches irrégulières de calcite qui bientôt se soudent et cristallisent en masse ; le cristal de plagio- clase est alors complètement disparu. Épigénie en épidote. Elle n’est pas très marquée à Mozet, mais on aperçoit pourtant de l’ épidote en amas au centre de quelques cristaux. Epigénie en matières Monteuses (viridite). La trans- formation du feldspath en viridite peut être prise sur le fait dans beaucoup de préparations de Mozet : de grandes plages s’y présentent (entre niçois croisés) sous forme d’un réseau dont la chlorite écailleuse bleu indigo forme la trame, alors que le centre des mailles est occupé par un noyau de feldspath kaolinisé, trouble et polarisant faible- ment. D’autrefois on voit la viridite, au contact d’une plage de feldspath, en corroder les bords et y injecter une quantité de petites veinules. On y observe aussi, comme dans la diabase d’Hozémont ('), des feldspaths dont le centre est complètement épigénisé en viridite et encadré par les bords non altérés du cristal. Les matières chloritées se présentent dans la diabase de Mozet sous forme de viridite, produit peu défini et de composition variable. Il n’est donc pas étonnant qu’on l’observe ici sous plusieurs aspects différents. Tout d’abord, on remarque des plages très irrégulières, d’un vert d’herbe assez prononcé, peu polychroïques et pré- sentant çà et là des renforcements de teinte. Déjà en lumière naturelle, on constate leur nature fibreuse. Entre niçois croisés, les fibres polarisent vivement dans les tons jaunes et rouges. (*) (*) Renard et de la Vallée Poussin. Op. cit. 13 — Elles présentent une grande ressemblance avec les fibres de la serpentine. Elles sont fasci culées, souvent ployées et paraissent parfois envelopper un petit noyau de matière inaltérée. Elles sont attaquées et décolorées par l’acide chlorhy- drique chaud. Sur certaines plages, on peut voir le passage insensible de cette première variété à une seconde. Celle-ci est plus uniforme, sa teinte est le blanc légère- ment verdâtre. En lumière naturelle, elle paraît très homogène et avec un aspect chagriné, comme en présentent d’habitude les sections de minéraux durs. On y remarque souvent des cassures curvilignes, comme en offre souvent l’olivine. Quelques plages émettent de très longs filaments qui, entre niçois croisés, se montrent formés de fibres bleu indigo parallèles et transversales. D’ailleurs, toutes les plages ont elles-mêmes une structure fibro-radiée et écailleuse ; on y observe aussi de petites rosettes et souvent de beaux sphérolithes à croix noire. Épidote. Elle n’est pas très commune. Généralement on l’observe en tout petits amas de cristaux irréguliers, jaune citron, très réfringents. Parfois on y voit des cristaux allongés suivant p li' et s’éteignant suivant leur longueur. Presque tous les auteurs, sauf M. Michel Lévy C1), sont d’accord pour admettre la nature secondaire de l’ épidote. Pyroxène. Vu l’état d’altération de la roche, je n’ai pu y constater aucune trace de minéraux pyroxéniques ou amphiboliques déterminables. MM. Pénard et de la Vallée Poussin y ont pourtant signalé la présence d’augite peu distincte (2). (’) Bull. Soc. fjcol. France , 3esér., t. VI. (2) Op. cit. — 14 Calcite. Elle est tellement abondante comme produit secondaire, que tous les échantillons de Mozet font effer- vescence avec les acides. Elle se présente en plages très irrégulières, offrant une magnifique polarisation d’a- grégat dans les tons roses, verts, bleus. Quelquefois ces plages sont cristallisées en masse, et alors on aperçoit des séries parallèles de bandes bémitropes, comme dans les plagioclases. Parfois on remaque que deux séries se coupent suivant des angles de 60°. Au microscope, il est facile de voir un dégagement de bulles d’acide carbonique sur des plaques décapées, traitées par des acides faibles. llménite. Elle est assez commune dans la roche de Mozet, sous forme de sections à contours souvent géomé- triques, grises ou olivâtres et sur le fond desquelles se détachent des séries parallèles de lignes noires sur fond brun olive, se coupant parfois sous des angles de 60°. Ces plages sont très déchiquetées, mais très fraîches et on n’y observe pour ainsi dire pas les produits de décomposition (leucoxène) qui sont si caractéristiques de ce minéral. Elle est très souvent en petits cristaux géométriques inclus dans d’autres éléments, ce qui prouve bien sa nature de minéral de première consolidation. Texture de la roche de Mozet (’). D’après ce que nous venons de voir des éléments de cette roche, sa place dans la classification serait assez douteuse. En effet, ce pourrait être une diorite, un gabbro (*), ou une diabase. (*) M. l’abbé Renard, avec son obligeance habituelle, a bien voulu me donner des conseils que sa compétence bien connue m’a rendus très précieux dans ces délicates questions de texture des roches éruptives. (-) Dans une note préliminaire, j’avais rangé la roche de Mozet parmi les gabbros, mais depuis j’ai reconnu l’absence complète de diallage.et d’autre part la roche de Mozet par sa texture est bien une diabase. 15 — Les deux premières roches possèdent une texture granitoïde franche : les feldspaths et les minéraux amphibole et pyroxène y sont en larges plages sensible- ment aussi larges que longues et réparties uniformément dans toute la roche. La diabase, au contraire, est caractérisée par une texture ophitique. Cette texture, d’après M. Fouqué et M. Lévy qui l’ont distinguée pour la première fois, est caractérisée par une tendance générale des feldspaths à se présenter en languettes allongées. Or la roche de Mozet présente cette texture ophitique bien marquée, telle qu’on l’observe dans les dolérites, les ophites (*) et dans d’autres diabases. Les feldspaths s’y présentent sous forme de longues bandelettes et même, dans la diabase finement grenue, sous une forme encore plus étroite et plus allongée. En outre, ce qui est très caractéristique des diabases, c’est que les plagioclases en s’entrecroisant délimitent des espaces polyédriques, très souvent triangulaires, remplis par les pyroxènes (ou les produits de leur décom- position). Il semble donc que l’on peut, avec raison, ranger la roche de Mozet parmi les diabases. Tout récemment, M. Loewinson-Lessing (2), en étudiant les conditions génétiques des diabases, prouve par une étude sagace de leur texture, des conditions de leur gise- ment et de leur association très fréquente avec des tufs, que la grande majorité des diabases typiques, à texture ophitique, sont, non pas des roches intrusives, mais des roches effusives sous -marines. Au contraire, la roche de Mozet qui possède aussi une (*) Fouqué et Michel Lévy : Minéralogie micrographique, atlas, pl. XXV. Rosenbusch: Mikroskopisclie Physiographie dès massigen gcsteide , 2e édition, microphotographie. (2) Bull. Soc. belge de Géologie, t. Il, p. 82, 4889. — 16 texture ophitique type, présente, comme nous l’avons vu, les caractères les plus manifestes d’un filon intrusif ; elle vient donc se ranger à côté des quelques exemples de diabases intrusives cités par MM. Geikie (*), Rosen- busch (a), Michel Lévy (*). Un fait remarquable c’est la présence à Mozet d’une texture sphérolitique (varioli tique). On y constate, en effet, la présence de nombreux et beaux sphérolithes. Leurs bords sont d’ordinaire corrodés et festonnés. Ils ne sont jamais complets et circulaires, mais formés de segments plus ou moins développés, accolés par petits groupes où les individus sont nettement séparés les uns des autres. En lumière naturelle ils se montrent très limpides, réfringents, incolores et ils présentent déjà des traces de structure radiale, dues à l’interposition de petits grains d’ilménite, de pyrite, de chlorite, etc., entre les fibres cristallines. Entre niçois croisés, ils polarisent complètement et présentent une croix noire dont les branches sont situées dans les plans principaux des niçois. (4) Ils appartiennent donc à la catégorie des sphé- rolithes entièrement cristallisés et sont formés de fibres d’oligoclase ; en effet les cristaux d’oligoclase allongés suivant pg' s’éteignent suivant leur longueur et par conséquent dans les plans principaux des niçois. (*) Geikie : Quarterly Journ. of the géol. soc. of Lond ., t. 30, 1883. (-) Mik. Phys. d. mass gesteine , p. 193, 1886. (3) Michel Lévy : Bull. Soc. Géol. France, 3e série, t. XI. J’ajouterai en outre que. au cours d’une excursion entreprise par les membres du congrès géologique de Londres, j'ai eu l'occasion d’observer un filon de diabase intéressant dans l’île d’Anglesea près de Newborough Warren (au S. des Malldraeth sands). Celte diabase finement grenue possède une texture ophi- lique type. Or, elle m'a paru, comme à beaucoup d’autres membres de l’ex- cursion, constituer un filon transversal à la stratification. (*) Les spliérolilhes de Mozet sont tout à fait identiques aux sphérolithes d’oligoclase artificielle obtenus par MM. Fouqué et Michel Lévy. Miner, microgr. , atlas, pl. XX, fig 1. — 17 — Structure de la diabase. Nous avons déjà parlé plus haut de l’aspect mamelonné de la diabase, et nous avons dit que, vers la surface, on y observe aussi de gros sphéroïdes, comme c’est le cas à Quenast et à Hozémont et pour un grand nombre d’autres roches. Cette structure sphé- roïdale est surtout mise en évidence à la surface à cause des influences météoriques. Néanmoins, c’est là l’indice qu’il y a eu dans la roche une sorte de concrétionnement ; ce qui vient encore corroborer ce fait, c’est que, comme l’avaient déjà remarqué MM. Renard et de la Vallée Poussin, ces sphéroïdes ont une tendance à se débiter par calottes concentriques. MÉTAMORPHISME PÉRIPHÉRIQUE. La roche éruptive de Mozet a produit dans les roches qui l’encaissent un changement notable dans leur aspect et leur composition. Cependant, vu le peu de puissance du filon, il n’est pas étonnant que l’on n’observe pas ici la série de roches de contact classiques, les adinoles, les spilosites, les desmosites que l’on rencontre au Hartz près de puissants filons de diabase. Dailleurs, le méta- morphisme périphérique doit varier avec l’âge et la nature des terrains en contact avec les diabases et, à moins de donner aux noms d’adinoles et de spilosites des limites assez élastiques pour comprendre tous les cas, on ne saurait y faire rentrer toutes les roches de contact des diabases. Voici, en partant du schiste silurien inaltéré, quelle est la série de roches que l’on rencontre en se rapprochant de plus en plus de la diabase. 1° Schiste silurien inaltéré. C’est un schiste très grossier, argileux, de couleur jaune verdâtre, terne, pail- ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVII. MÉMOIRES, w2 — 18 — Jeté cl’une quantité innombrable de fines lamelles de mica disposées en tous sens. Ce schiste se débite en longues baguettes. On peut très bien l’observer aux environs de Grand’Pré. Il contient de petits bancs de grès ferrugi- neux. 2° ln stade d’ altération (n° I, fig. 2). En entrant dans le couloir qui donne accès dans la carrière de Grand’Pré, on rencontre d’abord un schiste métamorphique parti- culier. Il se délite en minces lamelles vertes, luisantes, douces au toucher. Il est très altéré et on ne saurait en faire de préparation. On y remarque de petites couches beaucoup plus altérées que le reste et qui dessinent dans la masse de grandes lignes blanches, parallèles à la stratification. La limite avec le stade suivant est bien marquée. Son épaisseur est de 5 à 6 mètres. 3° 2e stade d1 altération (n° II, fig. 2) On rencontre d’abord du psammite vert, pailleté, assez dur. Ce psammite ne diffère du schiste inaltéré que par une proportion de quartz beaucoup plus considérable. Au microscope, on y constate assez bien de tourmaline et de mica muscovite. On passe alors insensiblement à une roche plus compacte, à grain beaucoup plus fin, blanc verdâtre. Les bancs de grès ferrugineux, peu cohérents, que nous avons constatés dans la roche inaltérée, sont ici transformés en une roche plus dure, noir brunâtre, se brisant en morceaux cubiques et se délitant facilement en fines plaquettes très unies. 4° 3e stade d1 altération (n° III, fig. 2). Nous arrivons ainsi à une roche beaucoup plus remarquable, qui ne forme qu’un seul gros banc au contact de la diabase. Son épaisseur est très variable (voir fig. 2, n° III); il s’élar- git notablement vers le haut. Quand on casse un fragment — 19 de ce banc, on remarque qu’il est formé de plaquettes d’un centimètre d’épaisseur au maximum, empilées les unes sur les autres et laissant souvent entre elles des fentes remplies de quartz cristallisé. Les plaquettes sont très tenaces, très dures, à grain extrêmement fin. Sur une cassure transversale, on y distingue des zones rou- geâtres, foncées, tranchant sur le fond vert. Plus près encore de la diabase, on y rencontre de petites couches plus schisteuses, mais encore dures, qui présentent extérieurement assez de ressemblance avec une spilosite, car on y remarque des taches vert foncé, sur fond blanc verdâtre. Au microscope, on y remarque aussi quantité de taches parfois circulaires ou obscurément annulaires, causées par l’accumulation de matières chloritées fort altérées, rougeâtres ou verdâtres et nuageuses. Çà et là on re- marque aussi de petits amas de cristaux plus gros de quartz. Vu la petitesse de tous ces cristaux et l’absence de toute forme régulière et de stries de macles ou de clivage, il serait difficile de déterminer avec certitude comme feldspath certaines petites plages présentant un aspect plus nuageux que celui du quartz et rappelant l’aspect de feldspaths kaolinisés. La masse fondamentale est formée de grains extrêmement petits de quartz, mé- langés d’une quantité de petits bâtonnets analogues aux phyllites de nos phyllades cambriens. L’aspect irrégulier de la plupart des grains de quartz, leurs bords festonnés et corrodés ne permettent pas de croire qu’ils soient tous d’origine élastique. De l’autre côté de la diabase, on remarque en contact avec elle, un banc de 50 centimètres d’épaisseur (n° V fig. 2), formé d’une roche qui ressemble extraordinaire- ment par ses caractères extérieurs à ce que l’on a appelé adinole ou cornes vertes. Elle est tout à fait analogue — 20 — an n° III, fig. 2, sauf que toute trace de schistosité y a disparu. Elle est très compacte et très dure, douce au toucher et de couleur gris verdâtre uniforme; sa cassure est nettement conclioïde, à bords tranchants. On y voit quantité d’enduits manganifères d’un violet métallique. Elle ressemble, quant à sa composition, à la roche que nous venons de décrire plus haut, sauf que son grain est beaucoup plus fin et qu’on n’y remarque pas de taches chloriteuses. On n’y observe pas de muscovite. Un peu au-dessus de ce banc, les roches métamor- phiques ont un aspect zonaire, veiné de vert et de blanc jaunâtre, le pigment chlorité s’étant localisé dans les veines vertes. On retrouve ensuite des roches analogues à celles que nous avons décrites de l’autre côté du filon (n° VI, fig. 2). En somme, on peut donc dire qu’il n’y a pas à Mozet des roches métamorphiques présentant les développe- ments classiques. Les effets produits ici par la diabase peuvent se résumer dans les effets des émanations sili- ceuses qui ont accompagné l’intrusion et qui ont rendu les roches de plus en plus quartzeuses à mesure que l’on s’approche du filon éruptif. PHÉNOMÈNES D’ENDOMORPHISME. Dans ces phénomènes, les roches encaissantes agissent surtout en refroidissant les matières éruptives. La perte de chaleur est d’autant plus énergique que le filon éruptif a des dimensions moindres. Il n’y a donc rien d’étonnant que la diabase si peu puissante de Mozet présente des phénomènes d’endomorphisme bien carac- térisés. Ces phénomènes y sont de trois sortes : 1° Production, surtout vers les salbandes et à la sur- face, d’une variété beaucoup plus finement grenue que la — 21 — masse principale du filon. Comme nous l’avons dit, c’est cette variété qui présente la structure opfiitique la mieux, caractérisée et c’est aussi cette structure opfiitique qui porte les traces les plus distinctes de l’influence du refroidissement ('). La localisation de variétés plus finement grenues est un fait fréquent dans les filons intrusifs de diabase. M. Scfienck (2) en cite de remarquables exemples dans les diabases de la Eufir. Dans les rocfles granitiques, il n’est pas rare d’observer dans les mêmes conditions, ou dans des apophyses, la production de texture porpfiyroïde ou pétrosiliceuse. Divers auteurs en ont cité des cas intéressants : M. Brôgger (ri) aux environs de Christiania; M. Los- sen (4) dans le filon de Bode, au Hartz ; M. Ch. Bar- rois (3) dans le granité de Rostrenen. 2° Les joints curvilignes qui découpent toute la masse du filon en grossiers sphéroïdes doivent être sans doute attribués au refroidissement et assimilés aux joints de retrait de toutes sortes que l’on observe dans bon nombre de roches éruptives. 3° Le plus remarquable phénomène d’endomorphisme que l'on observe à Mozet, consiste dans la présence de beaux sphérolithes à croix noire. C’est un fait très commun de voir dans les diabases les matières feldspa- thiques se séparer sous forme de sphérolithes présentant toutes les variétés de texture. La diabase prend alors le nom de variolite. Le plus souvent les sphérolithes y sont (■) MM. Fouqué et Michel Lévy (Synthèse des minéraux et des roches , 4882) sont parvenus à reproduire la texture ophitique par un recuit en deux temps. (-) À. Schenck : Verhandl. nai. ver. Preus. Rheinl. nnd Westph., 4884. p’) Brogger : Nettes Jahrb. fur Min. 1883. (4) Lossen : Zeitsch. d. deutscli. rjeol. g es. , 1874. (*) Ch. Barrois : Ann. Soc. géol. du Nord , 1884. — 22 — constitués, comme à Mozet, de fibres radiales cristal- lines. On connaît l’exemple classique des variolites qui forment les salbandes des eupbotites de la Durance. AGE DE LA DIABASE DE MOZET. Aux environs de la roche éruptive, on observe tout alentour de nombreux affleurements de schistes argi- leux, pailletés, avec bancs de grès et de psammites inter- stratifiés. Au nord et à proximité de la carrière de Grand’ Pré, dans le chemin conduisant aux Tombes, M. Malaise a jadis recueilli une petite fanule où l’on remarque : Trinucleus seticornis. lllaenus Bowmanni, Orthis calligramma. Leptaena sericea. J’ai trouvé à environ 15 mètres de la carrière, au bord de la nouvelle route, dans les schistes déjà métamor- phiques : Leptaenci sericea. Enfin au S-0 de la carrière près du croisement des deux grand’ routes, j’ai recueilli : Trinucleus seticornis. lllaenus Bowmanni. Zetlius verrucosus. Comme on le voit, les schistes de Grand’Pré qui con- — 23 — tiennent le filon diabasique, renferment les espèces les plus caractéristiques de la faune seconde (Ordovicien) (d). D’après ce que nous avons dit du caractère intrusif de la diabase, l’intrusion de celle-ci est postérieure au dépôt des couches du silurien à faune seconde. Nous n’avons donc là qu’une limite d’âge inférieure. Il serait pour le moment impossible de préciser l’âge de la diabase. On n’a pas encore rencontré de cailloux de diabase dans les poudingues dévoniens inférieurs d’Ombret et de Burnot, qui renferment des cailloux de roches horublen- difères et tourmalinifères. La diabase de Mozet pourrait donc être d’âge dévonien moyen ou supérieur. Elle serait alors contemporaine des célèbres diabases du Nassau et de la vallée de la Buhr. Celles-ci présentent avec elle de grandes ressemblances dans leur texture, leurs zones métamorphiques et leur mode de gisement. (*) Il ne paraît pas exister à Grand’Pré les couches siluriennes à Monograptus priodon et /I/. colonus que M. Malaise a signalées ailleurs dans la bande de Sarnbre-et-Meuse (Bull. soc. géol. Belgique , t. XV, p. 44). En effet, en descen- dant la nouvelle grand’route de Courrière à Andenne, on voit, dans la grande tranchée, les schistes siluriens fossilifères à faune seconde affleurer à une petite distance du poudingue dévonien d’Ombret. GÉOGÉNIE DE LA HOUILLE PAR Renier MALHERBE Depuis assez longtemps, les questions géogéniques en général, et celle de la houille en particulier, avaient été quelque peu délaissées. On le conçoit aisément tant que des faits nouveaux, obstatifs aux idées généralement admises, ne sont pas produits. Ainsi en est-il à l’occasion des études sur le bassin bouiller de Commentry, par M. H. Fayol, ouvrage dont j’ai rendu compte dans les Annales de la Société géolo- gique de Belgique. Cet auteur attribue l’origine de ce gisement à un dépôt lacustre, à l’instar des deltas; dans la même théorie, il englobe la formation houillère du Nord de la France au point où les fleuves, venant débou- cher dans la mer, y entraînaient du limon en quantité considérable. “ Les couches de houille, dit-il, se sont formées de la même manière que les couches de schiste et de grès ; les matières végétales, charriées par les cours d’eau en même temps que du limon, du sable et des galets, se sont tantôt disséminées au milieu des sédimen ts miné- raux, tantôt amoncelées en couches ou amas plus ou moins purs. De même que le limon, charrié simultané- ment avec des éléments grossiers, se fixe en partie au milieu de ces éléments et forme en même temps des couches distinctes, de même les débris de plantes, qui sont, au point de vue sédimentaire, l’équivalent des fines particules minérales, restent en partie au milieu des — 26 — sédiments grossiers et se déposent plus particulièrement avec le limon ou dans son voisinage. Tous les restes de plantes que renferme le terrain houiller, arbres couchés ou debout, grains de houille, amas, couches, proviennent de matériaux charriés. „ Ce court emprunt permet de caractériser la théorie nouvelle et ses lignes de démarcation avec les opinions précédemment reçues; dans cet ordre d’idées, le dépôt houiller serait une formation de transport par l’intermé- diaire de l’eau et sous l’eau; les arbres rencontrés debout dans certains gîtes ne seraient pas à leur endroit natal. Quoique l’auteur ne le dise pas d’une manière spécia- lement expresse, il ressort à l’évidence d’un ensemble de faits, que son but est, non pas de circonscrire cette doc- trine à des cas particuliers, mais bien au contraire de la généraliser à toute espèce de bassins houillers. A ce der- nier point de vue, je crois qu’en voulant trop prouver, il pourrait s’exposer à ne rien prouver : la théorie de M. Fayol peut être admissible pour le bassin qu’il décrit avec la patience consciencieuse d’un auteur convaincu faisant converger tous les faits observés vers ses déduc- tions, mais rien ne prouve encore que, même pour Com- mentry, cette théorie soit l’exposé des phénomènes na- turels qui ont provoqué la formation envisagée; en d’autres termes, il n’est nullement prouvé, selon moi, que cette dernière ne puisse s’accommoder des théories pré- cédemment émises et qui avaient été généralement ad- mises jusqu’aujourd’hui. Le principal argument de fait en sa faveur est l’im- prégnation de certaines parties de couches en cette localité par des galets de dioritine ou par d’autres roches feldspathiques provenant des bords des vallées environ- nantes. C’est le mélange de ces galets et de lits de roches plus ou moins arénacées qui semble témoigner le tran- — 27 — sport simultané des matières ligneuses, minéralisées dans la suite, avec des débris de rocbes circonvoisines, les- quelles se sont sédimentées suivant des pentes variables. On pourrait néanmoins discuter d’après l’aspect de certaines coupes, et croire de prime abord que ces inter- calations de rocbes éruptives dans des couches de houille ont plutôt l’air de coulées volcaniques que de dépôts neptuniens suivant les lois de la pesanteur, et même dans des courants agités et torrentiels. Sans m’appe- sentir pour le moment sur ces objections, il y aurait donc lieu d’invoquer des arguments contre les faits que l’au- teur met en relief comme les plus probants de sa théorie nouvelle. On pourrait dire aussi que la sédimentation de plu- sieurs branches de couches ramifiées sur le même tronc n’est pas une démonstration exclusive de la formation de dépôts houillers sur un plan incliné; les mêmes faits se rencontrent dans des bassins de grande envergure, pour lesquels la version des dépôts lacustres ne serait certainement pas applicable. Sans m’attarder à l’examen d’arguments collatéraux, je veux démontrer tout d’abord l’impossibilité d’appliquer la doctrine de M. Fayol aux bassins houillers de toute espèce. Cette doctrine a rencontré des contradicteurs assez nombreux, et, pour ne citer qu’un auteur vivant en quelque sorte dans le même milieu que M. Fayol, M. Grand’Eury, lequel admet la version des affaisse- ments du sol pendant la période houillère et le dévelop- pement in situ des plantes qui ont donné naissance au combustible minéral. Pour arriver de la manière la plus décisive à ma dé- monstration, je ne crois pas pouvoir mieux conclure qu’en cherchant si la théorie de M. Fayol est applicable à un bassin houiller bien connu, celui de Liège par — 28 exemple : cette formation mesure 40 kilomètres de long sur 15 kilomètres de large; elle comporte une cinquan- taine de couches sans comprendre les veinettes et lignures de charbon, dont le nombre est important. A part la zone septentrionale, qui se présente en grande allure faiblement inclinée, le reste du dépôt offre beaucoup de parties tourmentées et parfois tellement plissées que la représentation des travaux houillers y pratiqués est fort confuse; ces allures montrent les pentes les plus di- verses et les plus accusées. De grandes failles avec rehoppement considérable sillonnent cette formation, dont l’épaisseur peut atteindre 1200 à 1500 mètres. Elle n’a donc rien de comparable avec celle de Com- mentry, restreinte comme surface et comme profondeur, ne renfermant qu’un nombre insignifiant de couches dont les roches encaissantes ont un caractère essentiel- lement éruptif, et qui ne renferment que des allures faiblement inclinées. De cet exposé sommaire comparatif, nul ne pourra conclure que, si les couches du bassin de Commentry se trouvent dans leur position initiale de génération, celles du bassin de Liège seraient également in situ , en d’autres termes que les éléments sédimentaires de ce dernier se seraient déposés sur des pentes atteignant la verticale et présentant, à des distances rapprochées, des pentes dia- métralement inverses. Tout prouve au contraire que cette formation a été bouleversée après sa constitution régulière plus ou moins horizontale ; les failles qui la sillonnent sont autant de lignes de déchirures occasion- nées à la suite de soulèvements et de compressions : telles sont la faille St-Gilles, la faille eifelienne dont j’ai démontré le prolongement à travers tout le dépôt, telles sont celles que j’ai baptisées faille de Hozémont et faille silurienne. Les glissements énormes que la synonymie — 29 des couches en deçà et au delà ont révélés, démontrent à toute évidence que ce bassin, dont les strates sont paral- lèles et d’une grande régularité sur l’ensemble, s’est pri- mordialement constitué dans des eaux tranquilles et sur un fond peu déprimé. La présence de cardinies, partout déposées d’une manière similaire pour les plateures comme pour les dressants, ne laisse pas de doute qu’elles ont été ensevelies sur fond presque horizontal. J’apprécie sans doute la possibilité d’un sédiment sur pente variant de 0° à 40 “, conformément aux expériences relatées dans le mémoire de M. Fayol, mais il me semble qu’on doit la circonscrire à des dépôts purement lacustres ; on conçoit, en effet, que dans un lac d’étendue plus ou moins grande, à berges plus ou moins abruptes, à fond plus ou moins déprimé, des eaux alluviales décantent leurs sédiments minéraux sur les berges de ce lac, et que ce dernier, s’envasant successivement au détriment du lavage des coteaux, finisse par se combler et se trans- former en un dépôt végétal et minéral qui, plus tard, sous les influences de la fermentation, favorisée par la chaleur et la compression, se transformera en éléments charbonneux. Mais le bassin houiller de Liège, que j’ai pris pour exemple comparatif, est-il une formation lacustre? n’est- il pas au contraire une formation tout au moins fluvio- marine ? La rencontre de cardinies à différents étages de ce bassin tend à appuyer cette dernière version. D’autre part, j’ai démontré que les roches du terrain houiller de la province de Liège renferment des chlorures alcalins, de même que les eaux émergeant de ce terrain. Peu après ma première publication sur cet objet, M. Roger-Laloy prouvait qu’il en était de même pour les eaux de la formation houillère au nord de la France, — 30 sans signaler cette particularité pour les roches encais- santes. Tl croyait pouvoir conclure de ces recherches que « l’eau du terrain houiller n’est autre chose que l’eau des mers de cette époque, emprisonnée dans la houille en voie de formation, et qui, soumise à différentes causes ayant eu pour effet d’altérer plus ou moins sa composition primitive, s’est conservée jusqu’à nos jours De l’ensemble des données fournies par M. Boger- Laloy, comme de mes propres recherches, je concluais que, si les eaux des roches houillères du bassin de Liège révèlent des proportions de chlorures équivalentes à celles renseignées pour le nord de la France et le Bori- nage, les grès du bassin de Liège en contiennent des quantités au moins équivalentes à celles des eaux les plus chargées que renseigne l’auteur précité pour la zone qu’il a étudiée. D’autre part, de ce que cet auteur n’avait pas constaté de chlorures dans certaines de ces roches, il n’était pas démontré qu’il n’en aurait point trouvé s’il avait géné- ralisé ses investigations, de même que si certains schistes ne m’ont fourni que des traces de chlorures, il est pos- sible que certaines roches du même bassin n’en donne- raient pas du tout. En tous cas, un fait général était constant : la salure des eaux houillères, tant pour le nord de la France et le Borinage que pour la province de Liège. De ces faits, il résultait que l’on devait attribuer sans conteste la pré- sence de ces chlorures au mode même de formation des gisements, c’est-à-dire au sein d’eaux plus ou moins marines ; je poussais plus loin ces déductions en admet- tant que l’absence et la présence alternatives de chlo- rures dans certains étages de ces formations, tendraient à prouver que les dépôts houillers envisagés sont des dépôts fluvio-marins, que ces eaux soient fossiles comme — 31 le croyaient MM. Roger-Laloy et Cornet, ou bien qu’elles soient le résultat du lessivage par les pluies des roches salées originairement. Ces conclusions sont assez importantes pour l’objet en discussion et méritent d’être consignées ici : “ La présence de l’eau salée dans nos houillères, conclut M. Roger-Laloy, peut être expliquée en disant que les détritus organiques qui formèrent la houille, d’abord spongieux à la façon de la tourbe, se sont imbibés de l’eau salée qui les a baignés dans notre pays; les terrains supérieurs, en se déposant, les ont isolés de leurs eaux d’interposition, et plus tard, par suite de la pression de ces terrains et du tassement de la houille, cette eau s’est trouvée lancée dans les filons et les cavités qui se trou- vaient dans son voisinage. Les autres terrains n’ayant pu, à cause de l’état compact dans lequel ils se sont déposés, emprisonner certaine partie de l’eau dans la- quelle ils se sont formés, ne peuvent contenir que les eaux qui se sont infiltrées dans les fissures de la masse à une époque postérieure à la formation. „ De mon côté, je concluais comme suit : Les émergences d’eaux salées seraient des venues naturelles d’eaux superficielles à travers les joints des roches mises à découvert par les travaux houillers, et qui auraient opéré un véritable lessivage des roches traversées, lesquelles devraient leur salure au mode originaire de formation. „ La conclusion des faits observés ci-dessus rappelés démontre à toute évidence que les bassins auxquels iis se rapportent sont de formation tout au moins fluvio- marine. Ils ne sont point de formation lacustre. Je ne vois pas dès lors la possibilité d’appliquer la théorie de M. Fayol aux dépôts dont il s’agit, et à plus forte raison aux bassins essentiellement marins, comme il en existe. 32 — Il faut donc en déduire que la base initiale de la théorie susdite échappe pour les bassins dont je viens de parler, les bassins marins et fluvio-marins. Quoique le premier argument fondamental de l’au- teur soit mis hors cause, d’après ce qui précède, comme généralisation de sa thèse, voyons si l’on ne pourrait appliquer cette théorie à des dépôts sédimentaires hoziontaux ou s’approchant de l’hoziontale à l’origine, c’est-à-dire à des bassins marins ou fluvio-marins. En d’autres termes, ces derniers ont-ils pu se produire par transport de végétaux et de roches se déposant sous l’influence sédimentaire de la pesanteur, au lieu d’être le résultat de végétations successives, minéralisées sur place à la suite d’affaissements et de soulèvements périodiques de la croûte terrestre, sur laquelle s’étaient propagées et développées ces végétations. L’objection capitale présentée par M. Fayol aux théories admises généralement jusqu’aujourd’hui sur la géogénie de la houille, est l’impossibilité apparente de la périodicité des déluges par oscillations terrestres. Toute aussi grande me paraît être la difficulté pour l’auteur d’expliquer d’après sa théorie le transport d’une formation minérale sur des épaisseurs dépassant peut- être 1500 m. comportant une cinquantaine de couches d’une puissance minimum de 0m45 sur des étendues pri- mordiales comparables à celle des mers modernes ; tel est le cas de nos grands gisements houillers, comprenant à leur origine, sans aucun doute, une bonne partie de l’Europe avant les soulèvements qui les ont morcelés séparés ou ravinés. Dans quelle mesure comparative peut intervenir le pefl’t bassin de Commentry pour géné- raliser à cette immense formation une théorie qui lui serait spécialement applicable ? N’y aurait-il pas bien plutôt lieu de chercher à faire entrer cette géo- 33 — génie locale dans le cadre des générations similaires générales ? Or, l’oscillation périodique de certaines parties de l’écorce terrestre est démontrée exister encore aujour- d’hui ; elle a donc pour la période des premiers âges la vraisemblance des faits modernes, avec cette différence que les phénomènes dont il s’agit se sont manifestés à une période où ils devaient avoir la toute-puissance créatrice des convulsions primordiales de notre planète, et dont nous ne ressentons aujourd’hui en quelque sorte que les lents et derniers contrecoups. Au surplus, des faits dénotent en certains cas que la vie végétale dont les roches encaissantes du terrain houiller renferment des vestiges de grands formats, tels que des troncs d’arbres, est prise in situ , et n’enregistre nullement un déplace- ment par transport des eaux. M. Gfrand’Eury, dans son dernier ouvrage, en fournit des preuves. Sans doute, la supputation des siècles pendant lesquels auraient dû se produire les phénomènes de la géogénie houillère dans cette théorie, serait bien longue si l’on devait attribuer d’une manière absolue un déluge à la formation de chaque lit charbonneux. Mais rien ne met' obstacle à admettre que les affaissements nécessaires à cette fin sont intervenus uniquement dans la génération de couches d’une certaine importance ou d’une série de couches rapprochées, et que les déluges, conséquence matérielle de ces affaissements, ont provoqué en même temps que la sédimentation des roches stériles sur les couches végétales ensevelies, le transport de matériaux végétaux intercalés dans les stampes et rencontrés au- jourd’hui à l’état de veinettes ou de lignures charbon- neuses. Ce correctif réduirait déjà, dans une mesure considérable, le nombre de déluges qui auraient été indis- pensables si l’on se tenait strictement aux éléments ANNALES SOC. GÉOL. DEBELG., T. XVII. MÉMOIRES. 5 — 34 précis d’une théorie dont l’éloignement des faits y afférant réclame une certaine élasticité d’appréciation. Ce qui précède semble démontrer que M. Dayol pour- rait commettre une grande erreur en voulant appliquer sa théorie, tout à fait locale, à des formations d’ordre général, tels que les grands dépôts houillers. A ce sujet; il n’est pas hors de propos de dévisager plus en détail le bassin de Commentry, et de démontrer que ce bassin n’a et ne peut avoir aucune analogie avec ceux-là; dès lors, qu’un système géogénique applicable, peut-être, dans un cas tout à fait isolé, n’est et ne peut être généralisé. Le bassin de Commentry n’a rien de commun avec les grands dépôts sédimentaires de combustible minéral, ‘ni quant à la nature de ses roches encaissantes, ou même constitutives, ni quant à sa configuration, ni quant à la puissance houillère de la formation ; cette dernière est resserrée dans une enclave de 9 kilomètres de long sur 3 kilomètres de large. Depuis sa surface jusqu’aux roches d’assise, dénommées terrain primitif par l’auteur, ce bassin mesure au maximum 700 mètres. Il ne renferme en quelque sorte qu’une seule couche, qui se divise vers l’ouest en six branches allant jusqu’à huit branches dis- tinctes, et dont l’épaisseur totale varie de quelques centi- mètres à 12 mètres. Le charbon varie essentiellement comme nature d’un point à un autre, et passe du cannel coal an boghead, au schiste bitumineux. La moitié du bassin est bordée par des schistes cris- tallins, l’autre moitié par du granité. D’innombrables filons de granulite sillonnent les schistes cristallins comme le granité. Tout semblerait dénoter dans cette région, l’existence de phénomènes éruptifs, à telle enseigne que les roches de cette catégorie y forment la grande masse, et que les roches de nature franchement — 35 sédimentaire n’y sont en quelque sorte que l’accessoire. L’action métamorphique de la dioritine a été assez puissante pour fondre les grès et calciner la houille en certains points. Cette action s’est également exercée en modifiant l’allure des terrains qu’elles ont rencontrées ou traversées, tandis qu’ailleurs ces roches éruptives se sont insinuées et interstratifiées même au milieu de la couche de houille. Leur influence perturbatrice semble s’être produite ici après le dépôt de la formation, là pendant sa génération, peut-être en certains points, à l’origine de ce dépôt même; Une autre caractéristique du bassin de Commentry est qu’il renferme dans toutes ses parties et à tous ses niveaux des éléments charbonneux isolés, ayant la forme de lames ou de grains ; ainsi de véritables couches ou amas de houille ne s’y rencontrent qu’en des zones isolées. Ces lames et grains charbonneux se présentent dans toutes les sortes de roches du bassin, et c’est le passage graduel des schistes, des grès et des poudingues à la houille qui constitue, d’après M. Fayol, l’un des faits d’observation les plus concluants à l’appui de sa doctrine géogénique. C’est ce qui lui permet de conclure qu’un tronçon de tige, un morceau d’écorce, une feuille, un débris végétal quelconque, isolé au milieu du schiste ou du grès, n’a pu être que charrié par les eaux. La rencontre d’arbres debout ou inclinés, suivant toutes les positions, lui fait prendre la même conclusion, qui n’est nullement celle de M. Gfrand’Eury. Tel est, à grands traits, l’exposé de la formation dont il s’agit; laquelle ne ressemble en rien, on l’avouera, à nos grands dépôts houillers. Si l’on examine plus en détail la stratigraphie de ce dépôt au moyen des coupes et plans annexés au mémoire deM. Fayol, on acquiert des doutes sur les déductions de l’auteur. — 36 — Ce qui frappe en premier lieu, est l’étranglement de ce dépôt entre des roches éruptives, et la présence de ces roches au milieu même des éléments houillers propre- ment dits. Les coupes verticales montrent que de l’ouest à l’est la couche s’est déposée à l’instar de toute forma- tion sédimentaire, en forme de bassin complet à deux versants ; du nord au sud, au contraire, il n’y a pas de bassin, car la couche, s’infléchissant droit vers le midi, ne présente pas un contrependage dans la région méri- dionale; j’en conclus que pour être rigoureuse, la théorie sédimentaire sur plan incliné se trouverait dans l’espèce présente en opposition avec la forme du terrain primitif sur lequel cette couche repose, forme constituant un bassin complet. En d’autres termes, si cette théorie était absolue, même pour le cas spécial de Commentry, on devrait rencontrer dans le sens nord-sud la même configuration de couche que dans le sens ouest-est. L’existence d’un bassin dans la couche parallèlement au terrain d’assise de l’ouest à l’est tend au contraire, selon vraisemblance, à démontrer qu’après la sédimentation de ce dépôt régulièrement constitué, le versant méridional a été coupé à l’époque de l’émergence des roches éruptives de la contrée. Ainsi, pour prendre un exemple comparatif, l’étude des gisements houillers belges et spécialement du houil- ler de Liège démontre que cette formation constitue un véritable bassin complètement fermé, à savoir, que fai- sant abstraction des lignes de fractures, toutes les couches s’enveloppent successivement et régulièrement, et donnent en tranche horizontale; l’aspect rubanné de zones concentriques. Si donc la théorie de M. Fayol était destinée à rendre compte des faits géogéniques originaires, les mêmes observations stratigraphiques devraient se présenter de part et d’autre à Commentry comme ici, ce qui n’est pas. 37 — On peut donc en conclure que, non seulement cette doctrine n’est pas applicable aux dépôts belges pris pour exemple, mais encore qu’elle peut être mise en doute pour le cas spécial de Commentry. En d’autres termes, s’il n’en était pas ainsi, il faudrait que l’on constatât aujourd’hui le dépôt des strates houillères de cette région suivant la pente et ]a contre-pente du bassin qu’y forme le terrain d’as sise, ce qui est contraire aux observations de fait. Par contre, ne pourrait-on en déduire que le bassin de Commentry aurait la même origine que les autres dépôts houillerS; et que le versant méridional en aurait été enlevé à l’époque du soulèvement qui aurait mis en contact les assises houillères avec les roches éruptives ? M. Fayol a une trop grande expérience d’observation dans la localité qu’il a étudiée d’une manière approfon- die, et dont je n’ai aucune connaissance de visu , pour que je puisse discuter avec vraisemblance de succès la théorie qu’il développe. Qu’il me soit cependant permis de poser la question de savoir si la dissémination des roches éruptives dans toute cette région ne constitue pas un argument plutôt défavorable que favorable à sa doctrine. Au lieu d’expliquer l’origine de la houille par le transport simultané des végétaux et des matières arénacées et caillouteuses des roches circonvoisines pri- mordiales, ne pourrait-on supposer que le dépôt houil- ler proprement dit, encore à l’état pâteux, aurait subi l’injection des roches éruptives sous des influences ther- males, et que les déformations constatées dans ce petit îlot seraient le résultat des actions mécaniques et mé- tamorphiques de ces mêmes roches ? Ainsi l’inspection des coupes formant l’atlas de ce mé- moire permet de constater qu’en aucun point du bassin de Commentry, le terrain primitif n’a été mis à découvert, — 38 — dans la partie centrale tout au moins de ce bassin. Il est donc impossible de savoir aujourd’hui si véritable- ment cette formation houillère repose, comme la carte et les coupes le supposent, sur les roches éruptives, le gra- nité constaté vers l’ouest, les gneiss et micaschistes constatés vers l’est, ou bien si son assise complète n’é- tait pas à l’origine comme d’habitude une roche sédi- mentaire (*). (') Reconnaissant tout l’aléa que mes déductions peuvent présenter si elles ne sont pas appuyées par des faits d’observations, j’ai eu recours à l’obligeance de M. H. Fayol pour obtenir des éclaircissements aux questions suivantes : 1° Les cartes et coupes jointes au mémoire ne renseignent aucune faille; Il doit cependant en exister, notamment au contact du terrain primitif et du houiller. 2° La délimitation entre le granit d’une part, les gneiss et micaschiste, d’autre part, constituant le terrain primitif, n’est établie ni en plan ni en coupes J’en conclus, surtout en l’absence de reconnaissances de fait, que la nature de ce terrain primitif n’est pas connue dans la région médiane, tout au moins, du bassin. Y aurait-il dès lors impossibilité à introduire l’hypothèse que les roches éruptives n’existent que sur les bords de ce bassin, et que le centre serait occupé par une roche primaire régulièrement stratifiée? 3° L’examen comparé des coupes du mémoire tend à démontrer qu’en thèse générale, le dépôt houiller sédimentaire s’est produit sensiblement parallèle- ment au terrain primitif. Théoriquement il semble donc vraisemblable qu’il en aurait été de même suivant la coupe n° (Y La discordance à cet égard constatée sur cette coupe ne tendrait-elle pas à confirmer l'hypothèse ci-dessus rensei- gnée ? 4° Cette version semble accusée par l’examen de la coupe n° 8, révélant l’existence d’un bassin nord complètement fermé; dès lors il semble que le bassin des Pégauds a dû être également fermé à l’origine. 5° Si ces prémisses paraissent admissibles, le terrain primitif ne présentait pas à l’époque de la formation houillère de Comment ry les diagrammes ren- seignés sur les coupes. M. Fayol a bien voulu me répondre comme suit à ces questions : « 1° 11 n’y a pas de grandes failles dans le bassin de Commentry, et il n’est pas possible de limiter le terrain houiller comme l’indique le croquis ci-dessus. 2° La délimitation entre le granité d’une part, les gneiss et les micaschistes d’autre part, est bien connue à la surface, et sur quelques points seulement en profondeur. Elle est indiquée avec soin sur la carte pl. I, je puis vous garantir l’exactitude de la coupe n° G (pl. II) au moins sur 200 m. de profondeur. 3° Sur la coupe n° 6 les couches sont sensiblement parallèles, à droite, au — 39 — An surplus, rien n’empêche d’introduire dans ces coupes cette dernière hypothèse, et d’admettre que par suite de soulèvements éruptifs au nord et au sud, les roches granitiques et autres auraient enlevé par glisse- ment failleux ces assises primaires sur les bords extrêmes du bassin, lesquelles ne seraient restées en place que dans la région centrale. La coupe ci jointe rend compte des hypothèses que j’ai émises plus haut. Pour fixer les idées, j’ai pris une coupe du mémoire se dirigeant du nord au sud, en ne la modifiant que pour l’assise du houiller ; admettant les reconnaissances aux deux extrémités de cette coupe du granité d’un côté, du gneiss et des micaschistes de l’autre, on peut supposer, en l’absence de constatation directe, l’existence du terrain primaire sédimenté en place et servant d’as- terrain sur lequel elles se sont déposées : elles sont en discordance à gauche avec le terrain contre lequel ce dépôt s’est avancé pendant sa formation. 4° La coupe n° 8 représente un fond de bassin comme la coupe n° 2, parce qu’elle n’est pas dans le sens général de la plus grande pente des bancs. » Les réponses ci-dessus laissent des doutes qui ne seront levés que lorsque les travaux souterrains de Commentry se seront développés à suffisance. — 40 sise générale, uniforme au bassin bouiller superposé, dont le versant vers le granité aurait été coupé par l’émergence failleuse de cette rocbe. Dans cet ordre d’idées, le bassin de Commentry se trouverait dans les mêmes conditions sédimentaires que la grande généralité des dépôts similaires, et la même théorie géogénique serait applicable à celui-là comme à ceux-ci. Les cartes, plans et coupes du mémoire ne permettent pas d’appro- fondir la vraisemblance de cette version que je n’émets évidemment que pour provoquer, s’il y a lieu, une dis- cussion sur les points spéciaux qu’elle peut soulever. J’ajouterai que du moment où il sera démontré que l’hypothèse précitée est controuvée, la théorie géogé- nique de M. Fayol présentera beaucoup de vraisem- blance pour le bassin de Commentry. Du jour, en effet, où il faudra admettre que les roches éruptives ren- contrées dans les strates houillères ne proviennent pas de l’injection de ces roches sous forme de laves dissémi- nées dans ces assises, mais qu’elles sont bien amenées par les eaux détritiques des vallées primordiales envi- ronnantes, constituées par ces roches éruptives elles- mêmes, il faudra bien admettre aussi que ce dépôt bouiller s’est formé en quelque sorte dans un lac volca- nique; dès lors, le terrain primitif servant d’assise n’aurait eu aucune corrélation d’origine avec la forma- tion houillère superposée; dès lors aussi pourrait-on dire que le bassin de Commentry serait un bassin tout spécial, n’ayant aucune espèce d’analogie géogénique avec les grands gisements semblables, et n’intéressant pas ces derniers, lesquels sont sédimentaires depuis leur assise jusqu’à leur terrain de recouvrement. MÉLANGES PÉTROGRAPHIQUES PAR Xavier STAINIER DOCTEUR EN SCIENCES NATURELLES La porphyrite diabasique de Spa. Dans le compte rendu de l’excursion annuelle de la Société géologique à Spa, en 1 885, M. Dewalque a signalé la découverte par M. P. Destinez de fragments d’une roclie verte, trouvés dans un empierrement formé de cailloux provenant du lit du Wayai, à Spa. Ce sont là malheureusement les seules indications de gisement que l’on possède jusque maintenant; mais il serait fort à désirer que l’on retrouvât cette roche en place, car, comme nous le verrons plus loin, elle présente un type encore inconnu en Belgique. Cette roche de Spa est très dure, très compacte et pos- sède une belle patine brun rougeâtre. Elle présente une pâte foncée, verte, paraissant micro-cristalline. On y voit briller de très petites facettes de feldspath. Sur cette pâte ressortent vivement de nombreux cristaux beau- coup plus grands, les uns blanc verdâtre, cireux, les feldspaths, les autres noirs, brillants, arrondis, l’augite. Extérieurement, la roche de Spa ressemble beaucoup à la roche éruptive de Quenast et à certaines porphy- rites des Yosges et du Hartz. Au microscope, elle pré- sente les éléments suivants : 42 — Les feldspaths se montrent sons trois formes très différentes. 1° On observe d’abord de grandes plages obscurément arrondies, mais plus souvent rectangulaires allongées. Comme dans nombre de porpbyrites, le feldspath y est très altéré et il est complètement transformé en une matière nuageuse et fibreuse (Saussurite). Ce sont là des cristaux du premier stade de consolidation. 2° Au deuxième stade, le feldspath a cristallisé en cristaux beaucoup plus petits, remplissant les intervalles entre les grands cristaux et présentant, entre niçois croisés, une texture granulitique bien marquée. Ils sont accumulés les uns près des autres, et généralement un peu plus grands que ce que l’on appelle d’habitude mi- crolithes. Néanmoins ils sont, comme ceux-ci, presque tous allongés suivant pg' ; ils sont seulement plus trapus. Plus rarement on observe de petites plages carrées. La cristallisation y a été très contrariée, car ils ne sont pas souvent réguliers et ils sont enchevêtrés les uns dans les autres. Souvent, dans les grandes plages de feldspath, on remarque de profondes échancrures où sont venus cris- talliser les petits cristaux granulitiques. Ils ont été soumis à de violentes pressions, car beaucoup présentent le phénomène de l’extinction ondulée : les sections ne s’éteignent pas d’une seule pièce, mais présentent des ondes balayantes. Quelques petites sections carrées pré- sentent ce phénomène d’une façon remarquable. On y remarque au centre une tache noire, éteinte. En faisant tourner doucement la platine graduée, on voit cette tache s’agrandir, puis se transformer en un anneau qui lui-même s’élargit de plus en plus et finit par déborder la section. Les petits cristaux de feldspath sont plus frais que — 43 les grands, mais on comprendra facilement, d’après ce que j’ai dit de leur manière d’être, qu’il soit très difficile d’y mesurer leurs extinctions. Je n’y ai jamais observé les macles polysynthétique s des plagioclases.Tous les cristaux que j’ai mesurés étaient allongés suivant pg[ ; ils ont présenté des extinctions très faibles à partir de l’arète : souvent 0° ou 2°, parfois 6° à 8°. Ce serait donc là des plagioclases fort acides, peut être parfois de l’oligoclase : chose vraisemblable d’ailleurs, car les feldspaths du second stade de conso- lidation sont toujours plus acides que ceux du premier. 3° On observe enfin les feldspaths sous forme de sphé- rolithes à croix noire, assez peu distincts et assez rares. L’augite est très abondante dans la roche de Spa, sous forme de petits cristaux arrondis, et beaucoup plus sous forme de grands cristaux d’une fraîcheur remarquable et souvent avec des contours géométriques parfaits. On observe ainsi des octogones et plus souvent des hexagones allongés, de la zone h'g[. On y voit de la façon la plus nette les stries d’un clivage suivant m, sous forme de lignes interrompues, ne traversant presque jamais toute une section. Souvent, les extinctions à partir des traces de clivage étaient de 30° environ. En lumière naturelle, toutes ces sections sont un peu teintées en rosé et ont un aspect rugueux caractéris- tique. En lumière polarisée, elles présentent des cou- leurs de polarisations chaudes et brillantes. L’augite se présente très souvent maclée suivant h1. Les macles se reconnaissent aisément aux couleurs de polarisation différentes que prennent les deux individus maclés. Souvent aussi, l’augite y présente de fines bandes hémitropes aussi nombreuses que dans un plagioclase. On a remarqué le même fait, assez rare, dans certaines porphyrites du Morvan. - 44 L’épidote est très abondante ; déjà à l’œil nu, on re- marque dans la roche de petits nids vert pomme. An microscope, on l’observe sous forme de cristaux irrégu- liers, vert pâle, très réfringents. L’ilménite est tout à fait absente, comme aussi les pro- duits si caractéristiques de sa décomposition. On remarque très abondamment des sections tout à fait opaques, sans aucun contour régulier. Elles sont le plus souvent en inclusions dans les grands cristaux. Comme elles présentent à la lumière réfléchie une teinte bleuâtre, je serais assez disposé à les rapporter à la ma- gnétite. On trouve en connexion évidente avec haugite des matières chloriteuses, assez rares, ainsi que de nombreux cristaux d’actinote, disposés en amas divergents, entre- mêlés, vert éméraude, très polychroïques. Texture et détermination de la roche éruptive de Spa. Comme nous bavons vu plus haut, elle présente exté- rieurement un caractère porphyrique bien marqué. Ce caractère est encore mieux marqué au microscope, à de faibles grossissements. On distingue alors très bien de grandes plages de feldspath et d’augite, ressortant sur une pâte à texture nettement granulitique, ne renfer- mant aucun élément amorphe, holo cristalline et pré- sentant seulement quelques sphérolithes à croix noire. D’après l’étude microscopique que nous avons faite plus haut, cette roche contient les éléments d’une dia- base, groupés seulement d’après un mode porphyrique : c’est donc une porphyrite diabasique. A vrai dire, certains auteurs, avec M. Kosenbusch, admettent que les porphyrites diabasiques renferment toujours une certaine quantité de matières amorphes. Cependant on range d’habitude dans cette catégorie certains porphyres labradoriques dont la pâte fonda- 45 — mentale est nettement granuli tique. Ce qui est vrai, c’est qu’il existe entre les diabases types et les por- pbyrites diabasiques une longue série de roches (Vosges, Hartz, Thuringe), composées de types intermédiaires où il serait très difficile de tracer une ligne de démar- cation. C’est probablement à un de ces types intermé- diaires que (doit se rapporter notre roche de Spa. Sa place dans la classification restera douteuse jusqu’au moment où on la découvrira en place, car ce pourrait n’être que des échantillons porphyriques de parties d’un gisement de diabase type. Caillou tourmalinifère dans le poudingue de Burnot Ce caillou tourmalinifère a été trouvé dans le pou- dingue de Burnot près de Heyd, par M. P. Destinez, préparateur de géologie à l’université de Liège. Caractères microscopiques. — A la lumière naturelle et par d’assez forts grossissements, on constate aisément que la tourmaline s’y présente sous trois aspects diffé- rents : 1° On y remarque d’abord de gros prismes presque aussi larges que longs, dont les extrémités semblent par- fois brisées ou déchiquetées, parfois arrondies, mais ne présentent jamais de traces de faces terminales. Ils sont striés et paraissent souvent formés par la juxtaposition d’individus beaucoup plus petits et allongés. Ce fait est parfois facile à saisir dans certains cristaux , où, à l’ex- trémité, les individus composant sont disjoints et di- vergents. Ces prismes sont incolores ou légèrement teintés en bleu verdâtre. Ils sont doués d’un polychroïsme éner- — 46 — gique, leur couleur variant du bleu assez foncé au blanc presque incolore. Le maximum de teinte est obtenu quand le grand axe du cristal coïncide avec la section princi- pale du polariseur. Dans certains prismes, le poly- cbroïsme est sensiblement plus marqué au centre que sur les bords. Entre niçois croisés, cette tourmaline présente des couleurs de polarisation variées, souvent très diverses sur un même cristal, surtout là où l’on constate la différence dans le polycbroïsme dont nous venons de parler. Tous les prismes s’éteignent exacte- ment suivant leur grand axe. 2° La tourmaline se présente encore sous forme de longs prismes simples, aciculaires et très allongés, en- chevêtrés sans ordre aucun. Sous un grossissement de 150 ils sont complètement incolores et se présentent délimités par deux lignes noires, fortement estompées, parallèles et très rapprochées. Leurs phénomènes de polarisation sont voilés par ceux du quartz où ils sont enchâssés; néanmoins on peut constater qu’ils possèdent un léger polycbroïsme. 3° On observe enfin la tourmaline sous forme de petits prismes courts, tellement étroits qu’ils n’apparaissent que comme des traits noirs et fins. Ils sont réunis en amas à disposition radiale bien marquée, et leur nombre est tellement considérable que la préparation est complète- ment obscurcie là où ils se trouvent. Ces amas sont dis- posés en bandelettes décrivant parfois des circuits fer- més, aux méandres les plus capricieux. La masse fondamentale des préparations est formée de quartz en grandes plages granitoïdes, contiguës, à contours irréguliers, souvent criblées d’inclusions. Ce quartz enchâsse toutes les variétés de tourmaline dont nous avons parlé. Ce n’est pas la première fois que l’on constate la pré- — 47 sence de roches tourmalinifères dans le dévonien belge. MM. Renard et Ch. de la Vallée Poussin ont les pre- miers attiré l’attention sur elles dans leur étude sur les cailloux du poudingue gedinien de Boussale (') où ils ont signalé la grande analogie de ces cailloux tourmalinifères avec la luxullianite. M. Renard a ensuite signalé la tour- maline dans l’arkose de Haybes (gedinien) (2). Enfin les persévérantes recherches de M. Max. Lohest ont montré que les roches tourmalinifères ont dans notre dévonien une aire de dispersion considérable (5). On les rencontre, en effet, tout autour du massif cambrien de Stavelot, sur tout le bord sud du bassin de Dinant (dans l’arkose gedinienne) et sur le bord nord du même bassin, dans le poudingue gedinien d’Ombret. Enfin, M. Lohest (l) a signalé pour la première fois la tourmaline dans le poudingue de Burnot, à Marchin. La roche que je viens d’étudier, provient également du pou- dingue de Burnot. et j’ai eu l’occasion d’examiner des préparations d’un grès blanc du même âge, trouvé par M. L. Bayet (3) à Thy-le-Château. On y remarque de la tourmaline fibro-radiée, dont la ressemblance avec celle de Heyd et de Boussale est frappante. De tous ces faits, il ressort clairement que les débris de roches tourmalinifères ont, dans le dévonien belge, une dispersion considérable à la fois dans le temps et dans l’espace. Dans le temps, puisqu’on les retrouve dans deux assises différentes, non consécutives; dans l’espace, puis- qu’on les retrouve à ces deux époques sur des points séparés, d’abord par 175 kilomètres l’un de l’autre (entre (4) Bull. Acad, royale de Belgique , 18" 7. (-) Bull. Mus. roy. hist. nat. Bruxelles , 1884. (3) Soc. géologique de Belgique, t. XII, Bulletin, p 36 et 9o. (4) Ibid., p. 200. (K) Ibid., t. XVI, Mémoires. — 48 — la Gileppe et Mondrepuits), puis par 70 kilomètres (de Marchin à Thy-le-Château) Or, les différents auteurs qui se sont occupés des roches tourmalinifères sont d’accord pour affirmer leur intime liaison avec les roches granitiques. Il s’ensuit que celles-ci, qui ne sont plus connues aujourd’hui en Bel- gique, ont eu jadis dans le bassin de Dinant une répar- tition telle qu’elles aient pu fournir les débris constatés. De plus, la présence de roches tourmalinifères dans deux poudingues d’âge différent ne peut, semble-t-il, s’expliquer facilement qu’en admettant que le massif granitique d’où elles proviennent est resté émergé jusqu’à l’époque du poudingue de Burnot. On pourrait, il est vrai, admettre que les cailloux de ce dernier pro- viennent par remaniement du poudingue gedinien. Ce serait là, si ces hypothèses venaient à se vérifier, un fait important pour la connaissance de la structure géologique de la Belgique. Les grès et arkoses (anciennes eurites) d’Ottignies. A l’extrémité S. de la tranchée déjà ancienne de la gare d’Ottignies, on observe sous le limon un affleure- ment de roches anciennes qui, déjà depuis longtemps, a attiré l’attention. On y remarque un complexe remar- quable de roches inclinées au S. ou fortement redressées, consistant en une alternance de couches schisteuses et de minces strates d’une roche compacte, blanchâtre ou blanc rougeâtre. Comme celle-ci possède un grain très fin et que, par altération, elle donne naissance à une ma- tière ressemblant à du kaolin, on l’avait déterminée comme eurite. 49 Il existe clans la région, des gisements d’eurite bien connus, qui se trouvent intercalés régulièrement dans le silurien (ordovicien) au contact des couches à Climaco- grciptus scalaris. Or, les phyllades d’Ottignies sont d’un tout autre âge. Ils appartiennent à l’assise cambrienne de Tubize, à Oldhamici radiata. La détermination de l’eurite cl’Otti- gnies méritait donc confirmation. Récemment, M. G. De- walque a bien voulu me confier une belle série de prépa- rations provenant de nombreux échantillons recueillis par lui quelques années après l’ouverture de la tranchée. Je reconnus immédiatement qu’il s’agissait là non pas d’une eurite ou d’une autre roche éruptive, mais bien d’une roche élastique et sédimentaire. Elle est, il est vrai, à grain très fin, mais au microscope polarisant, on reconnaît de suite qu'elle est formée en presque tota- lité de grains de quartz. Ceux-ci, les uns tout à fait arrondis, les autres à angles plus ou moins émoussés, décèlent leur origine élastique. Toutes les préparations sont souillées d’oxyde de fer en taches qui, souvent, paraissent être le stade ultime de l’altération de matières chloritées. La chlorite se présente encore très abondante, en plages irrégulières, vert d’herbe, faiblement dichros- copique et plus ou moins altérée. La dénomination qui convient à cette roche est donc celle de grès chloritifère, roche qui est d’ailleurs abondante dans l’étage en ques- tion. Comme minéraux accessoires, on peut citer la mus- covite. Elle y est très abondante, sous forme de plages irrégulières, allongées, non dichroscopiques, montrant les traces du clivage basal très distinct, polarisant vive- ment et s’éteignant suivant ces stries de clivage. Très souvent ces plages sont fortement ondulées et ployées autour des cristaux environnants. La tourmaline est ANNALES SOC. GÉOL DE BEEG., T. XYll, MÉMOIRES. 4 — 50 — également très fréquente, en petits cristaux allongés, sans terminaison cristalline, doués d’un polychroïsme intense et s’éteignant suivant leur longueur. Par suite de la présence plus ou moins grande du mica, les grès chloritifères passent insensiblement au phyllade. D’un autre côté, ils passent aussi insensiblement à l’arkose. Seulement, vu l’altération profonde de la roche, presque tout le feldspath s’est kaolinisé, a été souillé par l’oxydation des matières chloritées, ou a entièrement disparu, de sorte qu’il ne reste plus que de très rares plages présentant l’aspect nuageux du feldspath kaoli- nisé. Les arkoses sont d’ailleurs très abondantes dans l’assise de Tubize. Je possède des échantillons d’arkose de Mont S^Gfuibert, à une lieue d’Ottignies et dans la même assise, qui présentent une grande ressemblance avec la roche d’Ottignies. Les grès chloritifères sont régulièrement intercalés dans des strates phyllado-schisteuses ; on y remarque au microscope que la tourmaline est abondante. Il serait parfois difficile de dire si cette tourmaline est élastique ou d’origine métamorphique secondaire. En effet, dans les phyllades, elle se présente souvent avec des termi- naisons cristallines très nettes, montrant parfaitement l’hétéropolarité de l’axe principal. Il est vrai de dire que M. Daubrée a reconnu (!) que les minéraux extrême- ment petits restent en suspension dans l’eau de mer, et par ce fait, échappent au frottement et gardent la régu- larité de leurs arêtes, malgré leur origine évidemment sédimentaire. De plus, il faut remarquer que les cristaux de tourmaline terminés n’existent que dans les phyllades; dans les grès chloritifères, ils sont brisés et épointés. (*) (*) Daubrée. Géologie expérimentale. Paris, 1880. Caillons: de roche à amphibole et à grenat de Bastogne, dans le diluvien de Barvaux. Il est toujours très intéressant de pouvoir fixer l’ori- gine des cailloux du diluvium, afin de pouvoir détermi- ner le sens des courants qui les ont charriés. Cette recherche n’est pas souvent possible; mais, grâce à la nature spéciale de la roche, tel n’est heureusement pas le cas ici. Le caillou en question a été trouvé par MM. A. Co- chet eux et P. Destinez; lors d’une excursion des élèves de l’université de Liège sous la direction de M. le pro- fesseur G. Dewalque, dans les restes de diluvium que l’on observe à un kilomètre à l’ouest de Barvaux-sur- Ourthe, route de Durbuy, en approchant du sommet, soit à 80 mètres au moins au-dessus du lit de la rivière. Par l’examen des plaques minces, on constate immé- diatement que l’on se trouve en présence d’un échantil- lon des célèbres roches métamorphiques de Bastogne, qui ont été, de la part de M. l’abbé Bénard, l’objet d’un travail des plus intéressants (*). Bous avons affaire ici à un grès à amphibole et "à grenat. Le quartz y est en grains très fins, dont beaucoup décèlent leur origine élastique par leurs formes arron- dies. Le grenat ne se présente jamais avec des formes régu- lières, mais avec des contours arrondis, échancrés et corrodés. Ses plages ont un aspect rugueux et irrégulier; elles sont très réfringentes et isotropes. L’amphibole y est très abondante, sous forme de cris- taux allongés, polychroïques, vert bleuâtre, disposés en (*) Bulletin du Musée d'hist. natur. de Bruxelles , t. I, 4882. 52 gerbes pioyées et déchiquetées. Elle offre une ressem- blance vraiment frappante avec les cristaux figurés pl.II, fig. 1, du travail de M. l’abbé Renard. Comme on le voit donc, notre caillou présente une identité absolue avec certaines roches à amphibole et à grenat, provenant d’Ourt et décrites par M. l’abbé Renard {op. cit ., p. 25 et 26). Or, ces roches se trouvent précisément vers les sources de l’Ourthe, et par conséquent dans le même bassin hydrographique, que Barvaux-sur-Ourthe. Une distance d’environ 40 kilomètres sépare les deux points (à vol d’oiseau). On peut donc tirer cette importante conclu- sion, qu’à l’époque où les courants diluviens charriaient des cailloux d’Ourt vers Barvaux, l’inclinaison géné- rale de cette région était dans le même sens qu’ au- jourd’hui. EURYPTÉRfDES NOUVEAUX DU DÉVONIEN SUPÉRIEUR DE BELGIQUE ( PSAMMITES DU CONDROZ) PAR JULIEN F RAI PONT PROFESSEUR A L’UNIVERSITÉ DE LIÈGE. En 1 888, M.’Lohest, assistant de géologie à l’université de Liège, annonçait à notre société la découverte dans les psammites du Condroz, à Pont de Bonne (Modave), d’une faune d’un haut intérêt paléontologique. Indépen- damment de nombreux Mollusques lamellibranches , de Lingules, de Spirorbis , de débris de poissons apparte- nant aux genres Holoptychius , Pterychtis , Glyptolepis , Pentagonolepis , Glmtolœmus et Dipterus , M. Loliest avait recueilli avec M. Ivan Braconier des restes d’un Àmphi- bien Stégocépliale dont il nous a donné une courte des- cription. MM. Loliest, Ivan Braconier et P. Destinez avaient également trouvé dans ce gisement quelques fragments dé Eur y piérides dont ils firent hommage à M. le professeur Gr. Dewalque. Celui-ci a bien voulu me confier la description de ces pièces dont il avait déjà commencé l’étude. Avant d’aborder celle-ci, je rappellerai la situation géologique du gisement, d’après le travail de M. Lohest. B. Psammite en bancs minces, alternant avec des macignos qui renferment des débris de poissons ( Dipterus ). Epaisseur, 3 m, C. Psammite exploité, gris bleuâtre, brun jaunâtre par altéra- tion. Epaisseur, 4 m. D. Psammites et schistes alternant avec des bancs de maci- t gnos qui renferment également des débris de poissons. Epais- seur, 6 m. La série suivante étant particulièrement importante au point de vue paléontologique, nous la décrirons plus en détail. E. Schistes vert sombre fossilifères, 1 m. 50 à 2 m. F. Psammite gris-verdâtre, 60 centimètres. G. Schistes avec enduits de calcaire et traces de végétaux, 20 centimètres. II. Macigno très calcareux, bleu foncé, devenant brun par altération, 40 centimètres. I. Psammite brun rosé à gros grains, 60 centimètres. J. Schistes fossilifères verdâtres avec lits de psammite gris, 1 m. 80. “ Vers le milieu de la carrière, toute la partie D, E., etc., paraît avoir été dérangée et l’inclinaison des bancs n’est plus que de quelques degrés vers le Sud. „ Dans les couches supérieures de la partie B1 on re- marque des empreintes (gouttes de pluie?), des axes très volumineux de végétaux, probablement ceux remarqués par M. Mourlon,et des fougères, Palœôpteris hibernica, etc. M. P. Destinez qui nous accompagnait à l’une de nos 55 excursions, y a découvert un os très volumineux appar- tenant à un poisson. „ La couche de schistes verts E nous a procuré la ma- jeure partie de nos fossiles. Elle contient : Glyptolepis mxdtistriatus, G. radians, Holoptychius Deivalquei, Euryp- terus , Spirorbis. M. Destinez y a recueilli un bel Ichtyo- dorulite, probablement nouveau. Nous citerons encore : des lamellibranches, des lingules, des fougères et le Lepidodendron. Cette couche contient parfois de minces lits de psammites, dans lesquels on découvre sur le même plan de stratification des lingules, des lamellibranches des fougères et des écailles de ganoïdes. M. I. Braconier a recueilli de superbes échantillons qui démontrent ce fait à l’évidence. Nous avons l’honneur de les mettre sous les yeux des membres de la Société. „ Dans les couches F \ G, H, i, nous n’avons pas recueilli de fossiles déterminables ; mais à la partie inférieure de la couche nous avons retrouvé des végétaux, des écailles de poissons, Holoptychius inflexus, une petite espèce de Pterychtis , un Dipterus et les restes d’amphi- bien que j’ai signalés. „ Comme on le sait, les Eurypterus apparaissent dans le Silurien inférieur pour atteindre leur apogée dans le Silurien supérieur et le Dévonien inférieur et disparaître avec le Houiller. On en a rencontré beaucoup dans le Silurien inférieur de la Bohême et de l’Amérique du Nord, mais ils sont de loin les plus abondants dans les couches dites à Eurypterus du pays de Galles, de l’île d’ O e sel et dans le u Waterline Kalk „ de Buffalo (New- York). On en a également recueilli dans Y Old red sand- stone , notamment en Ecosse. Le Houiller de Burdie House en Ecosse et le Houiller de l’Illinois ont fourni aussi quelques espèces. Autant les trouvailles di Eurypterus ont été abondantes — 56 — en Angleterre, autant ont-elles été rares sur le conti- nent. Nous citerons les gisements clans le Silurien supé- rieur cle l’île d’Oesel, de Gotland, de Podolie, celui de Siegen dans le calcaire dévonien, ceux de la Basse-Silé- sie, de Wilckischen près de Pilsen et de Sarrbrück dans le Houiller. Il n’en a jamais été renseigné, à notre connaissance, dans le Dévonien supérieur du continent. Eurypterus Lohesti. Dewalque. Il y a un an déjà, notre confrère G. Dewalque avait étudié les deux échantillons se rapportant à cette espèce. Il en avait même fait une description succinte dans une lettre adressée à M. Lohest. Je me fais un plaisir de la reproduire : “ Cette espèce est représentée par deux échantillons dont l’un est l’empreinte de l’autre. Il s’agit du céphalo- thorax d’un Mérostome que nous croyons pouvoir rap- porter au genre Eurypterus, Il a environ 13 millimètres de large sur 10 de long; il serait donc une des plus petites espèces du genre. Sa forme est sub-rectangulaire. Sa surface, presque plane, semble obscurément granulée. Le bord frontal est légèrement arrondi, se raccordant avecles côtés presque droits, tandis que le bord postérieur est à peine concave et faiblement bilobé. Les angles antérieurs sont arrondis et les 'postérieurs droits. Les côtés et le bord frontal sont délimités par un limbe plat, étroit, présentant le même diamètre dans toute son étendue, sauf en arrière, à ses deux extrémités où il s’élargit en forme de massue. Ce limbe n’affecte ici en aucune façon l’aspect d’un sillon marginal. Les yeux sub-réniformes, arrondis et relativement grands, sont situés sur la région frontale, à une petite distance des angles antérieurs. Entre les yeux et un peu en arrière se 57 — remarquent vaguement deux ocelles. Le fragment de schiste sur lequel l’empreinte du céphalo -thorax est conservé, montre aussi quelques petits débris dont la surface ponctuée ressemble fort à celle du bouclier ci-dessus, et ils doivent sans doute appartenir au même animal. „ “ Ce fossile a été rencontré dans l’assise supérieure des psammites du Condroz. Je dédie volontiers cette espèce à M. Max. Lohest, en souvenir de ses belles découvertes sur la faune des psammites du Condroz. „ Je n’ai rien à ajouter à cette description. Rapports et différences. — Avec M. Dewalque, je considère cette jolie petite espèce comme nouvelle pour la science. Elle se rapproche par la taille de Y E. pygmensi Salter. Elle en diffère d’abord par la forme du céphalo- thorax, qui est chez elle sensiblement plus large que long, tandis que, chez la forme silurienne, la longueur et la hauteur de cet organe sont presque égales. Une autre différence, c’est que les yeux sont relativement deux fois plus grands chez notre espèce que chez Y E. pygmeus. Il ressemble davantage par la forme du céphalo-thorax à l’adulte de E. remipes) Dekay, du silurien supérieur, mais ses yeux sont relativement deux fois plus volumi- neux et plus arrondis que ceux de cette dernière espèce. Cette différence existe déjà pour les jeunes spécimens d’if, remipes. Elle se rapproche encore par la forme de la tête de l’if, lacustris, Harlan ; mais elle s’en distingue facilement par les dimensions relatives et la courbure des yeux toute différente, aussi bien chez les adultes que chez les jeunes individus de l’espèce américaine. Gisement. — Cet échantillon, unique jusqu’ici, a été recueilli dans les psammites du Condroz (Dévonien su- périeur, Famennien) à Pont de Bonne (Modave). 58 — Eurypterüs (?) Dewalquei. J. Fraipont. Je ne connais de ce Grigantostracé que le céphalo- thorax, un fragment de somite abdominal et quelques articles isolés des membres. Autant il est certain que ces restes doivent être rapportés à un Euryptéride, autant le doute est permis quant à la détermination du genre. Ce qui porte à les ranger dans le genre Eurypterus , ce sont les caractères du céphalo-thorax, très semblables à ceux d’une espèce silurienne du Pays de G-alles, E. scorpioïdes , Woodward; c’est encore la forme de l’article terminal (rame), de la 6me paire de membres qui se rapproche surtout de celle de YE. punctatus, du Silurien d’Ecosse. Le céphalo-thorax est fortement aplati et de forme semi-circulaire. La courbe intéresse les côtés et la région antérieure ; le bord postérieur est nettement limité par une ligne droite. On ne distingue pas de limbe propre- ment dit. Ce céphalo-thorax présente cette particularité importante que l’on distingue sur la surface dorsale les traces de la délimitation des somites qui entrent dans sa constitution. Il y a tout au moins trois segments bien distincts (voir fig. 2). Je n’ai pu reconnaître la place des yeux composés, ni des ocelles. Il y a bien, sur le bord droit du somite médian, une saillie mamelonnée, que j’aurais volontiers considérée comme œil, si elle se fut répétée symétriquement sur le bord gauche du même segment ; mais elle y fait complètement défaut. Au surplus, cette position marginale des yeux est telle chez les Pterygotus et chez les Slimmonia et non chez les Eurypterus. Ordinairement les yeux composés sont placés, chez ce dernier genre, sur la face supérieure du céphalo-thorax, au voisinage de la région médiane. On voit sur notre spécimen une légère crête médiane antéro- — 59 — postérieure, indiquée sur le dernier somite, mais pas de traces d’yeux à droite et à gauche de celle-ci. L’absence d’yeux chez un Mérostome n’est pas d’ailleurs un fait isolé. Les auteurs qui se sont occupés de Y Eurypterus scorpioïdes Woodw., n’ont jamais pu reconnaître avec certitude la place des yeux sur le céphalo-thorax. La surface du test est garnie sur toute son étendue de petits tubercules épineux, sub-triangulaires, à pointe dirigée en arrière (fig. 3), qui rappellent en miniature les ornements de la région médiane du céphalo-thorax de Y Eurypterus Scouleri , Hibbert. Ce céphalo-thorax mesure 45 millimètres de hauteur sur 95 millimètres à sa plus grande largeur. La base de la cinquième patte-mâchoire gauche (6me appendice), se trouve dans ses connexions naturelles avec le céphalo-thorax de l’échantillon que je décris (fig. 2). On y reconnaît le deuxième et le troisième article. Ils sont très semblables l’un à l’autre. Leur forme est surbaissée et sub-rectangulaire. Ils portent à leur surface la même ornementation que le céphalo-thorax (fig. 3). Je crois pouvoir rapporter aussi à Y E. Detvalquei un fragment de sornite abdominal (fig. 4), concordant avec le céphalo-thorax qui vient d’être décrit, par sa taille et par les ornements de la surface. C’est probable- ment le septième segment abdominal, si on le compare aux pièces correspondantes chez l’espèce la plus voisine, E. scorpioïdes . Il est très légèrement bombé dans sa plus grande étendue, tandis que ses bords latéraux sont délimités par une bande suivant laquelle l’ornementation est plus délicate et nettement distincte du reste de la surface (fig. 4.) Celle-ci ressemble à celle du céphalo- thorax, mais les piquants ou tubercules plus petits sont beaucoup plus nets. Entre ceux-ci se montre dans la — 60 — zone marginale une fine ponctuation. Le bord lui-même est délimité par une série de petites saillies ponctiformes (fig. 4). La contre-empreinte de ce fragment montre une partie qui fait défaut ici ; je l’ai indiquée sur le dessin par un pointillé (fig. 4). Je considère encore comme pouvant être rapporté à YE. Deivalquei un article terminal de la troisième ou quatrième paire de pattes-mâchoires. Il est sub-rectan- gulaire ou mieux sub-trapézoïdal. Il mesure 25 milli- mètres de long sur 15 millimètres dans sa plus grande largeur. Sa surface est couverte de petits tubercules en forme d’épines dirigées en arrière, ornementation très semblable à celle du céphalo-thorax. Il porte à son extré- mité antérieure un fort aiguillon médian, inséré sur le bord externe, et dont la pointe est recourbée en dedans. Cet aiguillon n’a pas moins de 20 millimètres de long sur 5 millimètres de large à sa base. Sa surface est garnie des mêmes ornements que ceux de l’article. On peut encore remarquer, sur l’échantillon décrit, la base d’inser- tion de l’un des aiguillons latéraux qui ont disparu (fig. 5). Je crois pouvoir encore rapporter à la même espèce, deux fragments d’articles qui appartiendraient, l’un au quatrième article (fig. 6), l’autre, au cinquième article de la cinquième patte-mâchoire (fig. 7). Il en est de même de la portion coxale (basilaire) de l’une des quatre pre- mières paires de pattes-mâchoires (fig. 8). C’est un fragment sub-polygonal, portant sur l’un de ses côtés un peigne de denticules qui représente évidemment la partie de l’article coxal fonctionnant comme mâchoire. Il y a également lieu de considérer comme apparte- nant à la même espèce une extrémité d’article terminal (rame, palette) d’une cinquième patte-mâchoire (6e membre) (fig. 9). Cette rame devait être assez grande, très aplatie, lancéolée. Son bord externe est garni, vers 61 l’extrémité libre, de petites dents très caractéristiques, incurvées d’avant en arrière. On peut reconnaître sur une faible portion du test, seule restée intacte, de petits tubercules très semblables à ceux que l’on remarque à la surface du somite ventral, précédemment décrit. J’ai eu enfin entre les mains un autre article terminal (rame) d’une cinquième patte-mâchoire, tout à fait intacte (fîg. 10). Il est également aplati, mais plus effilé, plus lan- céolé que le précédent. Son bord externe ou antérieur est légèrement convexe, son bord interne ou postérieur sub- rectiligne. L’extrémité articulaire est amincie et se termine par un petit talon articulaire cylindrique. L’extrémité libre est moins atténuée que l’opposée et régulièrement arrondie. Le bord externe est armé, à partir du milieu jusqu’à son extrémité libre, de denti- cules incurvés d’avant en arrière et identiques à ceux de la pièce précédente. Le bord interne paraît aussi avoir été orné de petites épines allongées et imbriquées, à extré- mité libre dirigée en arrière. Le reste de la surface montre les traces d’insertions de petits tubercules épineux, vraisemblablement identiques à l’ornementa- tion delà rame dont il vient d’être question. Cette pièce est articulée avec un fragment du pénultième article. Elle mesure 80 millimètres de long sur 15 millimètres à sa plus grande largeur. Elle provient du même gise- ment que les autres spécimens. L’échantillon dont il vient d’être question en dernier lieu, paraît appartenir à une espèce voisine de VE. Dewalquei ; mais, à cause de l’ornementation très sem- blable, à cause de la concordance des proportions et surtout de l’absence d’autres pièces, j’ai cru plus pru- dent de considérer cet article comme appartenant à une simple variété de l’espèce précitée, qu’on pourrait appeler : var. longimanus. — 62 — Dimensions. - - Si l;on en juge par les dimensions du céphalo-thorax et des palettes terminales de la cinquième paire de pattes-mâchoires, Y Eurypterus Deivalquei devait atteindre une taille relativement grande, 30 à 40 centi- mètres et peut-être davantage. On possède en effet au Bristish Muséum un spécimen entier (Y Eurypterus scor- pioides dont le céphalo-thorax est un peu moins fort que notre spécimen et qui cependant atteint déjà 40 centi- mètres de long. Rapports et différences. — C’est évidemment avec Y Eurypterus scorpioïdes que notre espèce a le plus d’affi- nité. Elle partage avec elle ce caractère d’un haut intérêt morphologique, d’avoir un céphalo-thorax por- tant encore chez l’adulte les traces de sa segmentation primitive en somites. Ce sont les deux seuls Gigantos- èracc's, je dirai même les deux seuls Mérostomes qui soient dans ce cas. Ce caractère d’organisation serait suffisant, à mon avis, pour en faire un genre spécial à côté des vrais Eurypterus , Pterygotus , Slimonia , etc. Je ne peux m’arrêter davantage sur ce sujet dans le présent travail, faute de matériaux suffisants ; mais j’y reviendrai ulté- rieurement. Notre espèce diffère de YE. scorpioïdes par rornemen- tation du test et la forme de l’article terminal ou rame de la 6e paire de membres. Elle ressemble à YE. punctatus par la forme et les dimensions relatives de cette 6e paire, mais elle s’en écarte par l’ornement du test. D’autre part, l’article terminal (endognathe, palpe) des pattes antérieures a ses aiguillons insérés beaucoup plus en dehors que chez YE. punctatus. De plus, ceux-ci sont striés longitudinalement sur toute leur longueur chez cette dernière espèce. Je suis heureux de dédier cet intéressant fossile à mon collègue Gf. Dewalque, qui s’est tant occupé de notre Dévonien belge. EXPLICATION DE LA PLANCHE. Fig. 1. Céphalo-thorax de V Eurypterus Lohesti (Dew.) Grand, nat. Fig. 2. Céphalo-thorax de V Eurypterus (?) Dewalquei (Fraip.) avec la base de la 6e paire de patte (2 et 3 articles), grandeur naturelle. Fig. 3. Ornementation du test grossi 2 fois. Fig. 4. Fragment d’une somite abdominale, probablement la 7", grandeur naturelle de E. Dewalquei. Fig. 5. Article terminal de la 2® et 3e patte-mâchoire droite (endognathe ou palpe) de E. Dewalquei. Fig. 6. Probablement fragment du 2e article de la 5® patte- mâchoire de E. Dewalquei. Fig. 7. Probablement 5® article de la 5e patte de pattes de E. Deiealquei. Fig’. 8. Portion d’un article basilaire (coxal) de l’une des quatre premières paires de pattes-mâchoires de E. Dewalquei. Fig. 9. Extrémité inférieure du 8e article ou rame (palette) de la dernière patte gauche (5© paire de pattes-mâchoires de E. Dewalqui. Fig. 10. 8g article ou rame de la dernière patte gauche (5® patte- mâchoire), de E. Dewalquei , var. longimanus. NOTE SUR LES SABLONN1ÊRES DE ROCOUR, PAR M. O. gGIIMITZ, S. J. Notre attention avait été attirée depuis quelque temps déjà sur les énormes excavations pratiquées sur les hau- teurs du plateau (*) de la Hesbaye, à Rocour, au N. de Liège. M. A. de Lambert, propriétaire et directeur de la plus importante de ces exploitations, fit un accueil si obligeant à nos demandes, que nous nous sentîmes encore plus engagé à étudier ces gisements relativement peu connus. Qu’il nous soit permis ^adresser ici nos sincères remercîments à M. de Lambert. Dumont (2), en 1830, parle assez vaguement de ces dépôts au § des terrains tritoniens (d’Omalius d’Hallôy), sous le titre “sable,,. “Le sable tritonien, dit-il, est ordi- nairement jaunâtre, quelquefois rouge, gris, blanc... etc., et présente des veines et des bandes qui souvent n’ont rien de régulier, mais dont quelques-unes cependant semblent indiquer la stratification. Tout le terrain cré- tacé de la Hesbaye est recouvert par une couche plus p) Si l’on trace, à travers ces saisonnières, une ligne courant de PO. à l’E., on rencontre successivement les cotes d8o, 190, 195. (-) Mém, cour, de VAcad. Royale de Bruxelles , 1832, t. VIII, in-4°. Mémoire sur la constitution géologique de la province de Liège, p. 320 et suivantes. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. TXVII. MÉMOIRES. 5 — 66 on moins épaisse de ce sable (Houillère Ste-Walburge ; N. de Ste Walburge). Vers la partie supérieure du dépôt, il y a assez souvent une coucbe de cailloux de quartz hyalin blanchâtre, mêlés avec un peu de sable.,, “ A ce terrain se lie un terrain argilo-sableux, qui renferme une assez grande quantité de silex : on T ob- serve principalement dans le Limbourg, sur le terrain crétacé (Beyne, Fléron, Battice, Herve, etc.). „ Dumont ne se prononce pas sur l’âge géologique de ce dépôt, car s’il y constate des caractères tritoniens, il lui trouve aussi quelque ressemblance avec le greensand inférieur (crétacé), et les amas couchés ('). Cette dernière opinion ne nous semble pas applicable au gîte qui nous occupe, si toutefois l’auteur ne réunit pas ici le conglo- mérat à silex d’âge sénonien, et les sables dont nous parlons. Au milieu des descriptions des roches tongriennes, Dumont donne encore, sous le titre “sable de Ste-Wal- burge „, des détails concernant des gisements analogues à ceux de Rocour. Nous en extrayons les passages qui nous semblent offrir le plus d’intérêt. “ On retrouve le sable dans la carrière de S10- Wal- burge; je remarque, en passant, des tubulures et des traces de coquilles ferrugineuses, semblables à celles de la première briqueterie de Louvain; il appartient peut- être au tongrien inférieur ou supérieur; à S'°-Walburge on a exploité du sable landénien; il est surmonté d’une couche de cailloux, qui ont été remaniés par le limon hesbayen à peu près comme les cailloux tongriens, par le sable diestien, aux environs de Louvain (2). (P Dumont, ibid. Les amas couchés sont des masses minérales qui paraissent remplir des fentes produites par l’écartement de deux roches différentes. (2) Mémoires des terrains crét. et tert. , par André Dumont, édités par M. Mourlon, t. IV, pp. 513 et 384. 67 Le faciès des sables que Dumont rapporte au même système tongrrèn varie assez bien, si Ton considère le passage suivant (') : « A l’E. des carrières de Hozémont, le sable jaune, qui recouvre le silex, renferme des morceaux de charbon ; entre Lexhy et Hozémont, on voit, dans le sable, des filons d’argile; au N .-E.de Fontaine, sable jaune avec filons de glaise; entre Fontaine et Rond- Péry, sable grisâtre, marbré de jaune. „ Davreux (2) décrit ces mêmes gisements dans son chapitre des terrains secondaires (crétacé de d’Omalius), sans cependant déterminer davantage à quelle forma- tion ils doivent leur origine. “ Ces sables, dit-il, forment dans une infinité d’endroits des dépôts considérables, sur les terrains anciens et surtout sur la craie et les glauconies. Ils présentent des caractères différents : les uns sont ordinairement blancs et jaunâtres, les autres, plus rares, rouges, bruns ou noirs. Ces couleurs, qui se trouvent souvent réunies dans une même localité, se touchent sans se mêler, et offrent ainsi des limites bien tranchées.,, Pour leur composition, Davreux les trouve quelquefois très siliceux, d’autres fois très argi- leux, ou très calcaires. Il a aussi remarqué qu’ils re- couvrent ordinairement en stratification horizontale les formations sous-jacentes. Plus loin, l’auteur semble regarder ces sables comme ceux que Dumont appela plus tard landéniens. Il les com- pare avec les dépôts considérables qu’on trouve à Landen ; et suppose que cet horizon recouvre les sédi- ments crétacés dans les provinces de Namur, du Brabant méridional et du Limbourg. (*) (*) Mémoires des terrains crét. et tert., par André Dumont, édités par M. Mourlon, t. IV, p. 384. (2) Mém. cour, de VAcad. de Bruxelles, 1833, t. IX, in-4°. Essai sur la consti- tution géognostique de la province de Liège, pp. 73 et suivantes. — 68 — On trouve également, au dire de JDavreux, des quartz agathes pyromaques dans ces sables, en couches ordi- nairement interrompues. Nous devons de nouveau faire une exception pour Rocour; ici, le silex commence uniformément à la base du sable en question, sans aucune transition, mais aussi sans le moindre empiètement. Ou plutôt, nous supposerons que cet auteur a confondu, comme Dumont, deux dépôts que les études modernes ont déjà séparés. Nous remarquerons encore que Davreux dit avoir trouvé dans ces sablonnières, en 1822, deux échantillons de bois silicifié. Ils ne se rapportent, d’après lui, à aucun bois connu; ils sont noirs, à cassure résineuse et percés de tarets. Quoi qu’il en soit, l’auteur revient encore à ce propos à la question de l’âge landénien. Il rapproche ces échan- tillons de spécimens landéniens trouvés à Wezeren (Landen) et à Henri-Chapelle. Ce dernier est peut-être aachénien ('). Tels sont les seuls documents que nous ayons trouvés concernant les sables de Rocour. Nous donnerons main- tenant la description des roches que nous avons ren- contrées dans ces carrières. Quant à la division des sables exploités, nous adopterons celle que Ton suit pour leur débit, quoique nous ne puissions guère y recon- naître que trois faciès différents : les n,,s 1, 2 et 4. Immédiatement sous la végétation, se rencontre le limon hesbayen, qui a en moyenne lm50 d’épaisseur. (*) (*) Nous trouvons dans les mémoires de Dumont déjà cités (p. 563) : «... Ce sable (blanc) est zoné de jaunâtre et renferme des traces de lignite ; c’est probablement le sable de Sle-Walburge. — Localités : à 400 mètres au N.-E. de Berg près de Henri-Chapelle, on en voit une épaisseur de 3 mètres; il y est recouvert de limon à silex ; entre Hagelstein et Neufchâteau (il y est blanc et jaune et renferme du lignite), il ressemble au système aachénien. » — 69 — À certains endroits, cependant, sa puissance augmente, spécialement vers le centre de la carrière, où, en l’ab- sence des trois couches supérieures, il ravine fortement le sable n° 4 et atteint au delà de 7m00. Les cailloux, qui ont bien l’aspect que leur donne Dumont, se trouvent fort irrégulièrement à sa base, et nous avons été surtout étonné de n’en point trouver à la place que nous venons de citer. Ils se trouvent seulement là où le limon hesbayen repose sur les sables nos 1 et 2. Sable n° 1. Ce sable qui a une puissance moyenne de 0m60, se vend pour le moulage. On ne le trouve guère à moins de 0m30, et il y a des endroits, par exemple dans la carrière ouverte en dernier lieu sur la route (cote 195), où il atteint 3m00 de puissance. Quand il est encore frais, il est très gras, se laisse facilement pétrir, garde bien la forme qu’on lui donne et macule fortement les mains de rouge. Il est d’un aspect rouge brun foncé, veiné et quelquefois stratifié par une argile grise très compacte. Les grains de cette argile sont d’ordinaire assez fins, ce qui fait remarquer d’autant plus facilement les grains plus gros de silice qui s’y trouvent parfois, ainsi que les rares paillettes de mica. Quand cette rocbe se sèche, elle se durcit très fort et s’écaille en quelque sorte, et alors sa cassure n’est pas nette, mais elle s’émiette plutôt. On y remarque, à la loupe, des vestiges très faibles, qu’on pourrait prendre pour des traces de végétation. Sous l’action de l’eau, cette argile se délaie rapidement; la vase qui se dépose est grasse et douce au toucher. Le fer colore l’eau et les taches qu’elle fait, sont de couleur aune. C’est la seule de ces roches qui se polisse à la coupure. — 70 — Sable n° 2. La roche n° 1 passe au sable n° 2 sans transition mar- quée. Nous lui avons constaté des caractères du sable n° 1 et quelques autres de la rocbe sous-jacente. Elle est moins compacte, moins argileuse et moins ferrugineuse. Les grains de quartz translucide y sont plus nombreux et quelquefois plus gros ; le mica aussi, commence à se montrer. Nous y avons également remarqué çà et là quelques veinules, presque verticales, d’une matière noirâtre, qui, à la loupe, semble d’aspect résineux. Cette couche mesure environ 3m00 de puissance. Sable n° 3. La distinction de cette roche d’avec celle qui la suit, aussi bien que d’avec celle qui la précède, ne nous semble pas géologique. C’est une masse de transition. Quoique ce ne soit pas un mélange proprement dit, ce sont cepen- dant des bandes du n° 2 s’enchevêtrant sans régularité ni symétrie avec des bandes du n° 4. Quelquefois aussi c’est, à la partie supérieure, de simples poches de sable n° 4 enclavées dans du sable n° 2 ; et, à la partie inférieure, des poches du n° 2 enclavées dans le n° 4. Souvent ces poches sont reliées entre elles par des traînées extrême- ment minces du sable qui les remplit. Certaines fois néanmoins, cette traînée s’élève d’une de ces poches et finit avant d’en avoir atteint une autre. Ce banc, qu’on pourrait appeler de transition, n’a guère que 4m00 d’épaisseur. Sable n° 4. Vient ensuite la couche qui a la plus grande puissance. D’ordinaire elle mesure 12m00, qu’elle ne dépasse presque 71 — jamais. Elle diminue rarement, nous observerons qu’on lui a seulement trouvé 7m00, vers le centre de la carrière (*). Comme description pétrographique, nous pouvons presqu’ entièrement lui appliquer la description que M. le professeur Dewalque (8) donne du sable tongrien infé- rieur. “ Ces sables sont... à grains quartzeux égaux, fins ou demi-fins, plus ou moins argileux, et pailletés de mica d’un blanc argentin; ils sont presque toujours glauconi- fères, mais les grains de glauconie forment rarement plus de 1/10 de la masse; assez souvent, surtout dans le Lim- bourg, ils sont fort rares. La proportion d’argile est éga- lement variable; de sorte qu’ils sont ordinairement un peu plastiques quand ils sont mouillés, friables à l’état sec, quelquefois meublés, d’autres fois fort plastiques et cohérents à l’état sec. La couleur est ordinairement... grisâtre ou blanchâtre..., mais il arrive fréquemment qu’elle passe au gris jaunâtre, et même au brunâtre, par suite de l’altération de la glauconie... „ La description des assises tongriennes que donne M. Mourlon (3) dépeint également bien le gisement en question. “ Au-dessus du niveau fossilifère se dévelop- pent des sables blanchâtres, plus grossiers, meubles, généralement non stratifiés, prenant parfois une teinte chocolatée sous rinfluence de matières ligniteuses (?) et qui paraissent entièrement dépourvus de fossiles. Ils sont recouverts, en de certains points très localisés, par les couches argileuses fluvio-marines qui servent de substratum aux sables fossilifères fluvio-marins. „ f1) Cfr. supra : Limon hesbayen, p. b. (-) Prodrome d'une description géologique de la Belgique , 2e édition, p. 240. (3) Géologie de la Belgique. T. I, p. 250 et 254. 72 — Nous avons laissé dans ces extraits quelques détails qui se rapportent plutôt aux couches sous-jacentes, et qui permettraient de les considérer toutes quatre comme appartenant au même horizon géologique. Nous placerons ici une observation qui pourrait peut- être jeter quelque lumière sur la question de l’âge de ces dépôts. Il est généralement admis que l’amas des silex en- tassés les uns sur les autres résulte de la dissolution graduelle des niveaux crayeux qui, primitivement, séparaient les silex alignés dans la craie en bancs réguliers et subcontinus. Si cette dissolution s’est faite lorsque les sables qui nous occupent, reposaient déjà sur la roche crétacée, il faudrait que leur stratification concordât quelque peu avec celle des silex. Ceux-ci, en effet, auraient dû en- traîner avec eux le gisement qu’ils supportaient, et lui faire suivre tous leurs mouvements. Mais, loin de là, nous avons constaté que chacun de ces niveaux avait une allure absolument indépendante. Ne pourrions-nous donc pas supposer que les assises crétacées avaient déjà atteint leur état actuel, à l’époque où la mer oligocène (?) vint déposer ses sédiments ? Nous ne combattons pas ici M. Lohest ('), qui d’ailleurs n’admet plus que l’eau atteignit, à l’époque quaternaire, le maximum de son action corrosive sur les gîtes créta- cés. Quoique nous ayons eu un champ d’expérience peu étendu, nous nous permettrons de dire que, pour Rocour, nous préférons considérer une mer tertiaire, l’éocène (2) par exemple, comme agent de cette formation; ou bien (p Annales de la Sociélé géologique de Belgique , 4884-85, t. XII, p. 57 à 66. Le conglomérat à silex et les gisements de phosphate de chaux de la Hesbaye, parM. Lohest. (-) Traité de Géologie, par de Lapparent, 2e édition, p. 4447. — 73 — de nous rallier à l’avis de tant de géologues (') qui pen- sent que l’action des eaux pluviales est suffisante pour expliquer la dissolution de la craie. On peut supposer, en effefi que la région qui nous occupe aurait été émergée durant la première partie de la période tertiaire, et qu’exposée aux agents météoriques de ces époques, la craie ait disparu par leur action. Ces sables sont-ils donc tongriens ? Jusqu’ici tout semble nous porter à adopter cet avis. La carte de Dumont signale des gisements analogues par la teinte t1. MM. Y an den Broeck (2) et Butot, tout en n’admettant pas, à la suite des travaux dont ils rendent compte, l’étendue que Dumont donne à l’horizon oligocène en Hesbaye, considèrent néanmoins comme tongriens les rares et minuscules îlots de sable qu’ils rencontrent en de rares endroits, entre le limon et les silex sénoniens. Nous n’avons pas trouvé, toutefois, sur quelles raisons ces messieurs appuyent cette dénomination. La publi- cation de leurs recherches géologiques faites à l’empla- cement des nouveaux forts nous fournira, nous l’espérons, des détails plus précis (5). M. le professeur Dewalque nous a dit que d’Archiac (;) n’admettait pas qu’il y ait de preuve suffisante, pour considérer ces dépôts plutôt comme tongriens que comme landéniens. Déduit que nous sommes à nous P) Le conglomérat à silex..., etc., par M. Lohest, p. 60. (-) Soc. Belge de Géologie , 1887. Etude géol. et hydr. des galeries d’eaux alimentaires de la ville de Liège T. I, mémoires, p. 242, Ch. II et VI. (3) Malgré plusieurs démarches faites pour consulter le vol. II de la Société belge de Géologie, nous nous voyons obligé de publier notre note sans avoir pris connaissance des renseignements qui s’y trouvent : « Extension des sédiments tongriens sur les plateaux du Condroz et de l’Ardenne. », pp. 9 à 28. (4) Histoire des Progrès de la Géologie , par d’Archiac. Terrains tertiaires. Il nous a été impossible de retrouver le passage. 74 — en tenir exclusivement aux caractères pétrographiques, nous trouvons certes la question difficile à résoudre. Les indices stratigraphiques sont très peu concluants et les paléontologiques (') font complètement défaut. Nous avouons que nous ne saurions pas défendre l’hypothèse landénienne. La description de l’étage marin ne peut être appliquée que pour ce qui concerne la superposition des roches : u Les sables reposent sur les assi es crétacées, et le limon quaternaire les recouvre (2).„ Pour les caractères pétrographiques, l’étage fluvio-marin satisfait davantage, mais l’absence complète de coquilles, d’argile ligniteuse, de cailloux roulés à la base (3), nous gênent trop pour embrasser cette opinion, qui a d’ailleurs peu de partisans. Qu’il nous soit permis, non pas de substituer à ces hypothèses une hypothèse nouvelle, mais de soumettre au jugement de ceux qui ont le droit de décider en pareille matière, les idées que nous a fait concevoir l’exa- men des sables dePocour. L’absence complète de fossiles, jointe au manque presque total de glauconie, nous ont beaucoup embarrassé pour accepter comme définitive la détermination tongrienne. En comparant avec ces sables les différentes descriptions de nos terrains tertiaires, (’) A l’exception des bois silicifiés dont nous avons parlé plus haut, nous n’avons pas trouvé le moindre signalement de quelque trouvaille. De plus, un ouvrier de confiance qui travaille dans ces carrières depuis bientôt 50 ans, et qui y a succédé à son père, nous a assuré n’avoir jamais entendu dire qu’on eût trouvé quoi que ce soit dans ces sables. (2) Géologie de la Belgique. T. I, p. "201 et suiv. (5) M. Max. Lohest a bien voulu visiter avec nous les sablières de Rocour, pour nous montrer, à la base des sables, des cailloux de silex roulés, altérés, à surface verdie, analogues à ceux qui constituent la base du landenien dans beaucoup de localités. Nous éprouvons cependant quelque difficulté à admettre que ces cailloux soient la base des sables subjacents. Et nous voudrions beau- coup savoir si ces cailloux ne se rencontrent pas là où les silex ne sont pas recouverts par les sables qui les recouvrent ici ? 75 nous avons été frappé de l’analogie de la roche qui nous occupe, avec les caractères géognostiques du sable boldé- rien, étage supérieur du système rupélien de Mourlon. Cette hypothèse offre, nous n’en doutons pas, de grandes difficultés. Mais nous la présentons plus hardi- ment depuis que M. le professeur Dewalque (') a émis l’opinion que certains dépôts sableux des environs de Spa se rapporteraient au boldérien supérieur. D’après M. le professeur Dewalque (’2), le boldérien est un u sable fin, doux, meuble, renfermant de grandes pail- lettes de mica, quelques grains de silex gris et une faible proportion de grains de glauconie ; sa couleur est jaune grisâtre pâle, pointillé de noir (5) verdâtre. Il est recou- vert d’autres sables, blanchâtres ou jaunâtres, qui n’en diffèrent que par l’absence plus ou moins complète de la glauconie. Nous n’y connaissons aucun fossile.... Nous évaluons à une dizaine de mètres sa puissance moyenne. „ Mourlon donne aussi une description satisfaisante pour la couche B des tranchées de Kerniel (4) : “ Sable blan- châtre, assez gros vers le haut, devenant plus fin et micacé en descendant, sans fossiles, et passant insensi- blement à la couche suivante „ Toutefois son boldérien de la couche f du Pellenberg (5) est trop glauconieux. Il nous reste à ajouter quelques mots touchant les roches crétacées qu’on exploite dans ces mêmes carrières. Nous devons encore ces renseignements à l’obligeance de M. A. de Lambert, ainsi qu’à l’amabilité de M. l’ingé- nieur Grérimont; qui extrait les phosphates sénoniens. (*) (*) Soc. Géologique de Belgique. Proc.-Verb. de la séance du 20 janvier 1889. Sur quelques dépôts sableux de la Hesbaye, par M. Dormal, p. XLIII. ('2) Prodrome.... etc., p. 249. (5) Ce caractère ne s’applique pas à notre gisement de Rocour. (p Cfr. Géologie de la Belgique, t. I, p. 2o4. (5) Cfr. ibid. p. 2o5. 76 — Notre savant collègue, M. Lohest, a déjà publié divers articles (') sur la matière. Nous nous bornerons à donner quelques détails locaux. Nous comptons publier plus tard une .note paléontologique, sur les fossiles du silex du phosphate et de la marne. Jusqu’ici, le nombre des espèces recueillies est relativement grand, nous espérons cependant l’augmenter encore, pour donner plus d’utilité à notre travail. Les silex sénoniens se trouvent ici en un banc continu généralement, pour ne pas dire toujours, horizontal, mesurant en moyenne 7m00 d’épaisseur, et répondant pour le reste aux descriptions de M. Lohest. M Le phosphate, nous écrit M. Gérimont, se trouve en couche entre le silex et la marne dont il suit toutes les inflexions. Sa teneur en phosphate de chaux triba- sique est en général de 35 à 40 °/0 dans toute la Hesbaye. L’épaisseur du phosphate varie de 0m15 à 0m70. h La marne enfin, on n’a fait que l’entamer autant qu’on le devait, pour creuser les galeries nécessitées par l’ex- ploitation du phosphate. Il nous est par suite impossible d’indiquer quelle épaisseur elle atteint en cet endroit. En terminant cette note, nous croirions manquer au devoir de la reconnaissance, si nous n’adressions pas l’expression de notre gratitude à M. le professeur G. Dewalque, qui veut bien porter quelque intérêt à nos travaux géologiques et nous venir en aide par ses conseils aussi bienveillants qu’éclairés. Liège, le 15 février 1889. (*) (*) Annales de la Société géologique de Belgique , t. XI, p. CXXV. Décou- vertes de gisements de phosphate de chaux en certains points de la Hesbaye. — T. XII, p. 41. Le conglomérat à silex et les gisements de phosphate de chaux de la Hesbaye. — 77 — P. S. Nous joignons à cette note le dessin de deux coupes, dans lequel nous avons réuni les différents cas de superposition des terrains qui se rencontrent dans ces sablières. Il serait, sans doute, préférable de donner des images représentant exactement les principales tran- chées, mais force nous est de publier nos dessins, malgré les justes observations que M. Lohest nous a bien voulu faire à leur sujet. La reproduction des photographies que nous avons prises, serait trop coûteuse, et d’ailleurs elles montrent trop peu distinctement l’allure des ter- rains. Voici la légende de ces figures : ^v- P^* ^*) A. B. Cailloux (de quartz blanc à l’Est et au centre) Il est à remarquer qu’on n’en trouve que là où le limon repose sur le sable 4 ou 2. \V. Les cailloux augmentent en cas de ravinement. B". Cailloux plus disséminés dans le limon. C. Sable n° 4, plastique et ferrugineux. D. Sable n° 2, très ferrugineux. E. Sable n° 3, poches de sables D ou F purs. F. Sable n° 4, traversé par des veines fer- rugineuses, simulant la stratification ? G. Banc de silex, blocs diminuants vers la base. G'. Cailloux de silex roulé, à teinte ver- dâtre, pénétrant assez bas entre les silex, et se trouvant même dans les poches de kaolin qu’on y rencontre. H. Couche de phosphate, suivant les sinuo- sités de la marne. I. Marne. Liège, le 31 juillet 1889. Quaternaire — Limon heshayen. Tertiaire. — Boldérien ? Secondaire — Crét. sénonien. y (H I - : : I . • V ■ ‘ - £ • ! ' ■ . , ■ l K-J I • M i ■ FORMATIONS MÉTALLIFÈRES DU CAMBRIEN DU PAYS DE GALLES ET DE LA BELGIQUE, PAR X. STAINIER, DOCTEUR EN SCIFNCES NATURELLES. Lors des excursions entreprises à la suite du Congrès géologique de Londres dans le pays de Galles, M. Le Neve Foster, qui dirigeait les membres du Congrès dans leur visite aux mines d’or des environs de Dolgelly, appela également l’attention sur les nombreuses exploi- tations de manganèse de la région. Je fus immédiate- ment frappé de la grande analogie que présentent ces mines avec les mines de manganèse du cambrien de Belgique, analogie qui n’avait pas échappé à M. Le Neve Foster (*). Voici, d’après un consciencieux travail de M. E. Halse (2), les principales particularités de ces gise- ments gallois. La partie ouest du Merionetshire , comprise entre Harlech, Barmouth, Pfestiniog et Dolgelly, est occupée par un affleurement des couches inférieures du cambrien, principalement par cette assise que les géologues anglais appellent “ Harlech grit Dans la région, cette (4) — Rep. British Assos. for Adv . of Science. Birmingham 188G. — Geol. Magazine, 4886. (-) Iran*. North oj England Instit. of min. Engineers , 4887. 80 — assise se compose de quartzites grenus ou de grès ver- dâtres, avec phyllades verdâtres ou pourprés, avec quelques petites couches de schistes chloritifères et aimantifères. C’est dans ce complexe de roches que l’on observe dans toute la région de nombreux affleurements de minerais de manganèse en couches. Celles-ci pré- sentent une similitude de caractères vraiment remar- quable. Leur épaisseur moyenne est d’environ 15 pouces, mais dans certains cas elle peut atteindre 30 pouces. En profondeur, le minerai, un carbonate de manganèse, pré- sente une structure zonaire remarquable, étant composé de fines strates verdâtres, jaunâtres ou violacées. Vers sa partie supérieure, le minerai devient schistoïde. Par suite des influences météoriques, l’affleurement de la couche est complètement altéré et les carbonates de man- ganèse se sont transformés en oxydes ou hydroxydes. Le minerai présente alors une couleur brun chocolat ou noir violacé. Quelques fragments présentent encore au centre une partie inaltérée, ayant conservé sa teinte originelle. Une mince couche de grès divise parfois en deux la couche métallifère. Au toit, on constate invariablement la présence d’une couche de roches dures, schistoïdes, d’un bleu ardoise ( bluestone ), très aimantifères et renfer- mant jusque 10 °/0 de manganèse. Le mur de la couche est constitué tantôt par des schistes chloritifères, tantôt par du grès. Pendant longtemps, ces mines de manganèse ont été considérées comme de véritables filons. M. Le Neve Poster reconnut le premier qu’il s’agissait là de couches régulièrement interstratifiées dans le terrain encaissant. Les recherches de M. Halse ont mis ce point hors de doute. Il a montré qu’il existait dans la région au moins deux couches métallifères et que les nombreux affleure- ments reconnus étaient dus aux plissements du système cambrien. L’existence de ces couches manganésifères est un point intéressant pour la géologie belge, vu qu’il existe également, dans le cambrien du massif de Stavelot, des couches tout à fai b analogues. Leur existence était déjà signalée depuis 1845, mais ce n’est que depuis peu d’années qu’elles sont active- ment exploitées et que les travaux de M. Ad. Firket (*), G-. Dewalque (2), Francquoy (5), les ont bien fait con- naître. Les exploitations sont surtout concentrées dans la vallée de la Lienne, à Rahier, à Chevron, Moët-Fontaine, et l’on a pu constater que le minerai formait une couche parfaitement stratifiée dans le terrain salmien supérieur, couche plusieurs fois ramenée au jour par des plisse- ments. Voici quelle est la constitution de cette couche en pro- fondeur. A la partie inférieure, on remarque, sur une épaisseur de trois à quatre mètres, des roches schisteuses et quartzeuses alternant avec de nombreuses petites couches de minerai pauvre, n’ayant parfois qu’un milli- mètre de puissance. Au-dessus vient la couche métalli- fère proprement dite. Le minerai y présente une couleur brun rosé et est sillonné de petites veinules blanchâtres; on y observe aussi d’abondantes veines de quartz. La puissance est d’environ 0m75. Le toit et le mur sont formés de phyllade salmien violet. A la surface du pla- teau la couche est fortement altérée et les minerais sont oxydés et présentent une couleur brune, noire ou vio- lacée. (*) Firket. Ann. Soc. géol. de Belgique, t. V et VI. (*) G. Dewalque. Ibid,, t. IX. (s) Francquoy. Annuaire Assoc. Irgén. de Liège , t. XI. ANNALES SOC. GÉOL DE BELG., T. XVII, MÉMOIRES. G — 82 - Comme on le voit, la similitude des deux dépôts métal- lifères belges et gallois est frappante. Leur âge est cependant un peu différent. Ils sont tous deux cambriens, mais les dépôts belges sont encaissés dans des couclies à Didyonema sociale , probablement synchroniques des couches de Trémadoc (cambrien supérieur). Les dépôts gallois, au contraire, sont dans le Harlech gril (cambrien inférieur), qui présente une certaine analogie avec notre étage devillien. Au point de vue de la composition, les deux minerais présentent une analogie frappante dans la proportion de carbonate de manganèse qu’ils renferment. Le minerai belge renferme par contre une proportion considérable de fer (de 15 à 20 °/0), ce qui doit le faire considérer comme un carbonate double de fer et de manganèse, tandis que le minerai gallois ne renferme que 4 °/0 de fer, mais il présente une teneur en alumine plus élevée. Les dépôts métallifères stratifiés ne sont pas les seuls qui présentent de l’analogie dans les deux pays. En Belgique, on observe dans la même assise qui ren- ferme les couches de manganèse de nombreux filons de quartz métallifère, contenant surtout des minerais de cuivre, de l’oligiste spéculaire, et du silicate de manga- nèse (Dewalquite, = Ardennite). Or , dans le pays de G-alles, vers le bas de l’assise qui surmonte les couches de manganèse, les Lingula flags , il existe aussi des filons de quartz métallifère qui renferment de la galène, de la blende, des minerais de cuivre et surtout de l’or, assez activement exploité aujourd’hui dans la région des mines de manganèse. On a même constaté que ces fiions auri- fères traversent aussi l’assise manganésifère ('*). (!) On a trouvé dans l’assise manganésifère une veine quartzeuse renfermant 40 grammes d’or à la tonne. (Communication inédite de M. Le Neve Foster.) 83 — La grande analogie qui, comme on le voit, existe entre les dépôts métallifères cambriens gallois et belges vient encore confirmer la ressemblance que l’on avait signalée depuis longtemps entre les dépôts cambriens des deux pays. Elle laisse également espérer que bon pourra un jour découvrir de l’or en Belgique. :;i Hv; .• :■ ; ' . . i‘ tO ■ . . . • . . ; '■< /nôî^îl-j -i ‘.r'\ • - . ■ ■ ■ v HH ■ ■ ■ ' ■ \ LMELI.ES DE CALCiîE DANS LA HOUILLE DES ENVIRONS DE LIÈGE PAR p. pESÀRO. J’avais trouvé, l’an dernier, dans de la houille, de très petites lamelles, à peu près transparentes, ressemblant à des paillettes de mica ; j’avais pu seulement constater que c’était de la calcite. De son côté, notre confrère, le R. P. Schmitz, avait recueilli plusieurs échantillons analogues dans les char- bonnages du Gfosson et de Patience-et-Beaujonc ; depuis lors, j’ai pu obtenir d’assez nombreuses lamelles et je pense qu’elles doivent être communes dans la houille des environs de Liège. Ces lamelles sont très minces ; celles que j’ai examinées avaient une épaisseur d’environ 2/10 de milli- mètre ; leur superficie atteint quelquefois plusieurs centimètres carrés. Elles se trouvent placées dans les joints plans qui séparent les feuillets de houille, et leur arrangement interne est d’autant plus régulier qu’elles sont plus minces et que les parois de la fissure qu’elles remplissent sont plus planes. Je signale ces lamelles, parce qu’elles présentent deux points intéressante : — 86 — 1° La face par laquelle elles adhèrent à la paroi de la fissure est une face cristalline, celle du rhomboèdre primitif. 2° Lorsque les lamelles se sont formées entre des surfaces bien planes, elles présentent au microscope, entre les niçois croisés, un arrangement curieux. Elles sont formées de bandes s’éteignant régulièrement^ alternant avec des bandes vivement et différemment colorées, restant lumineuses dans tous les azimuts. Considérons ces faits successivement : 1° En général, on admet que les parois du cristallisoir ne sont pas en rapport avec l’orientation du cristal. On comprend que, dans les conditions ordinaires, il en soit ainsi : un cristal, une fois formé, tombe à travers le liquide et la position qu’il occupe au fond du cristalli- soir, ou sur ses parois, est fonction d’un tel nombre de conditions qu’il serait impossible de la préciser. Mais, en serait-il de même si le cristal, une fois formé, n’était pas libre de se mouvoir dans le liquide générateur ? Je pense que les faits seraient tout autres si les cristaux étaient gênés pour se mouvoir ou s’accroître dans certaines directions. Il faudrait, par de nombreuses expériences, chercher ce qui arrive lorsqu’une matière cristallise entre deux lames rapprochées ou dans un tube capillaire. J’ai, pour le moment, expérimenté sur le nitre et sur le nitrate de sodium. En enduisant d’une légère couche de cire deux bords parallèles d’une lame de verre et en appliquant sur celle-ci une autre lame, on forme un réservoir à parois planes très rapprochées. En plongeant ce réservoir dans une solution saturée et chaude, par les bords restés libres, on voit le liquide s’y élever par capillarité : après quelques instants, la Cristallisation se produit. 87 — Pour le nitre, j’ai obtenu des dendrites, dont je dirai quelques mots prochainement, et dont l’observation m’a amené à conclure que les cristaux avaient tous appliqué la même face contre la lame de verre. Cette face est (') probablement g'. Pour le nitrate sodique, qui est isomorphe avec la calcite, j’ai constaté que les rhomboèdres sont venus appliquer leur face p contre la lame de verre. On y remarque très souvent l’hémitropie, avec b1 pour plan de jonction ; quelquefois alternative. Dans les lamelles de calcite qui nous occupent, la ma- tière a cristallisé en appliquant une face de ses molécules sur la paroi de la fissure ; ce qui le prouve, c’est l’angle de 102° que font dans toutes les lamelles examinées les traces des deux autres clivages, angle qui, dans le cas contraire, devrait varier d’une lamelle à l’autre. 2" Lorsque les lamelles sont bien planes, on aperçoit au microscope, entre les niçois croisés, des bandes alter- natives agissant différemment sur la lumière polarisée ; (') Le nitre, KNO5, est isomorphe avec les carbonates orthorhombiques CaC0\ PbCO5, etc. Sa forme primitive est un prisme d’environ -120°. i i L’ensemble mglb Y cY, que ces cristaux présentent quelquefois, est difficile à distinguer d’un prisme hexagonal surmonté d’une pyramide. En effet, en partant de mm = 4d9°14f et elgl=' 12o°Gf (De Lapparent), on obtient: i i mb Y= 1 44°1 et eYt/1 — 1 44°34f; de sorte que chaque face du prisme nig1 fait, avec la face adjacente de la pyramide, approximativement, le même angle. Dans certaines conditions, j'ai obtenu de petits cristaux dans lesquels les faces l i m et g1 d’un côté, Z>Y et eY de l’autre avaient le même développement et qu’il serait impossible d’orienter sans avoir recours à l’observation de la posi- tion des axes optiques. En général, les cristaux de nitre sont aplatis suivant gi ; en outre, ils ne portent qu'une seule forme bm, tandis que l’on y constate i souvent plusieurs formes em (ordinairement eY et e1); ces faits permettent de les orienter. Sur certains cristaux j’ai pu obtenir de très bonnes mesures, sur lesquelles je reviendrai. 88 les bandes d’ordre impair, par exemple, en faisant tourner la lame autour de l’axe du microscope, s’éteignent deux fois pour un tour entier, Tune des directions d’extinction faisant un angle de 51 ’ environ avec la direction de la bande, tandis que les bandes d’ordre pair restent constam- ment lumineuses pendant la rotation. Parfois on aperçoit un autre système de bandes, coupant le premier sous un angle de 102°. L’explication de l’arrangement interne de ces lamelles est aisé : il suffit de se rappeler que deux lames super- posées, dont les lignes homologues ne sont ni parallèles ni perpendiculaires, ne s’éteignent plus entre les niçois croisés. Plaçons d’abord, sur une des parois de la fente, une première strate de molécules orientées toutes de la même façon, au contact les unes des autres. Plaçons au-dessus une deuxième strate, mais, dans celle-ci, faisons tourner les molécules des bandes de rang pair autour d’une normale à la strate, de manière qu’elles reviennent au contact des molécules des bandes d’ordre impair ('); les rhomboèdres formant les bandes de rang pair seront donc au contact avec ceux de la strate infé- rieure et ceux des bandes adjacentes de la strate considérée. Au-dessus, plaçons une troisième strate iden- tique à la première, puis une quatrième identique à la deuxième, et ainsi de suite. En examinant une lame ainsi constituée entre les niçois croisés, on apercevra des bandes s’éteignant régulièrement, correspondant aux points où les rhomboèdres ont l’orientation normale dans toute l’épaisseur de l’assemblage, puis des bandes restant lumineuses pendant la rotation de la lame, correspondant aux points où il y a superposition alternative de rhom- boèdres différemment orientés. (*) (*) Il suffit de faire tourner la molécule d’un angle égal à l’angle aigu de sa face. 89 — Un arrangement analogue expliquerait la constitution des lames montrant deux systèmes de bandes se croisant sous l’angle de 102°. Il est facile de voir que, si deux rhomboèdres d’orienta- tion différente sont placés de façon que deux faces non parallèles de l’un soient situées dans un même plan respectivement avec deux faces de l’autre, ces rhom- boèdres sont en position hémitrope par rapport à b[ ('). Les lamelles en question sont donc formées de strates moléculaires composées alternativement, les unes de molécules identiquement orientées, les autres de bandes successives dans la position relative de l’hémitropie par rapport à b{. Dans certaines lamelles, l’arrangement est un peu différent ; les bandes s’éteignent suivant leur longueur et sont parallèles à b'. Dans d’autres lamelles, ces dernières bandes coexistent avec celles qui sont parallèles aux clivages. Dans beaucoup de lamelles, les plages sont fort confu- sément distribuées. Enfin d’autres lames, ordinairement les plus épaisses, ne s’éteignent plus entre les niçois croisés, parce qu’elles sont formées de lamelles super- posées sans loi apparente. Fréquence de la forme b 1 dans la calcite. La tendance que possèdent les molécules de calcite à se placer symétriquement par rapport au plan b 1 se révèle par une suite de faits, que je vais rappeler : a) Très souvent les cristaux montrent à l’intérieur le plan b ', assez distinct pour que Haüy l’ait appelé clivage supplémentaire. (') Les différents genres d’orientation de la calcite, dans lesquels les molé- cules ont les plans de quelques faces communs, sont : 3 plans coincident. — Orientation parallèle. 2 plans coïncident. — ilémitropie par rapport à b1. i plan coïncide ; deux arêtes coïncident. — Hémitropie par rapport à p. — 90 Voici un échantillon provenant d’Oviedo (Espagne) qui présente un plan de division b[ très net. Des lamelles de clivage tirées de ce cristal montrent aussi, entre les niçois croisés, les bandes alternatives dont je viens de parler. La macle avec b{ pour plan d’hémitropie est fréquente dans les cristaux de calcite. Voici deux assemblages pro- venant de Khisnes ; le plan b[ n’est pas, comme le sont les autres plans d’hémitropie,un plan fictif; dans l’assem- blage provenant du marbre noir, par un léger effort on sépare les deux moitiés de la macle et l’on aperçoit le plan de jonction net et miroitant. b) Production de b1 parles agents chimiques. Les cristaux de calcite de Khisnes sont sillonnés par des stries, produites après la formation du cristal. Elles me semblent dues à l’action d’un agent chimique, probablement à l’eau chargée d’anhydride carbonique. Ces stries sont parallèles à b\ (Bull, de la Société fran- çaise de Min., tome XI, page 51.) Voici un fragment de cristal à stries très profondes ; on aperçoit leurs traces dans le rhomboèdre de clivage ; par une percussion convenablement dirigée, j’y ai produit la face b1 miroi- tante. c) Production de b[ par les agents mécaniques. Mais c’est surtout dans les actions mécaniques que la production de b1 est fréquente. Je rappellerai ici les faits principaux. Reusch a trouvé que la pression produit dans un rhomboèdre de clivage de calcite des lamelles paral- lèles à b\ lamelles dont les molécules sont en position hémitrope par rapporta b[ relativement aux molécules du reste du cristal. Lorsqu’on appuie fortement une tige terminée par un renflement sphérique sur une lame de clivage, on voit apparaître une figure ayant la forme d’un triangle — 91 — isocèle^ dont le sommet se trouve au point où la pression est exercée et dont les côtés sont parallèles aux arêtes du rhomboèdre; tandis que la base coïncide avec la diagonale horizontale. La même figure se produit lors- qu’on raie la face de clivage. Ces faits que j’ai communi- qués à la Société minéralogique de France (tome 9, page 241) prouvent la tendance de b1 à se produire en même temps que les faces de clivage. Mais l’expérience la plus curieuse est celle de M.Baum- hauer : je la reproduis ici. En enfonçant une lame de couteau, normalement à une arête h, dans un rhomboèdre de spath d’Islande, on reproduit artificiellement la macle avec h{ pour plan d’hémitropie. J e ferai ici une observation. On dit, en général, dans les ouvrages, que la partie qui a glissé sur b1 en suivant l’impulsion du couteau, est identique à celle qui est restée fixe. En réalité, il est possible de distinguer les deux parties de la macle : dans la partie qui s’est déplacée on peut produire facilement, par la percussion, un plan b1 miroitant, ce qui n’a pas lieu pour la partie restée fixe. Ce fait est facile à comprendre. A mesure que le cou- teau s’enfonce dans le cristal, à chaque instant une strate moléculaire glisse sur b\ de sorte que ce n’est pas seulement sur le plan de macle définitif que le glissement a lieu, mais bien sur tous les plans b1 com- pris entre l’arête b sur laquelle on opère et ce plan de macle définitif. Le plan b1 a donc été produit virtuelle- ment, pendant que le couteau s’enfonçait dans le cristal, en tous les points de la masse mise en mouvement. Pour qu’il y eût identité entre la partie restée fixe et la partie qui a glissé sur b\ il faudrait que le couteau s’enfonçât instantanément jusqu’à sa position définitive. Quand et comment la calcite a-t-elle cristallisé dans 92 — la houille ? Les lamelles de calcite portent à leur surface l’empreinte de toutes les petites inégalités des parois entre lesquelles elles se trouvent: rides légères, sinueuses et rectilignes, texture concentrique, etc. ; les moindres sinuosités de la surface de la houille sont délicatement reproduites. Une telle fidélité de reproduction me semble ne pouvoir être dû qu’à un moulage par compression. Il suivrait de là que la calcite est antérieure à l’époque à laquelle les couches de houille ont subi les efforts qui les ont bouleversées. Cette conséquence est corroborée par l’existence des bandes hémitropes par rapport à &1, qui, comme nous avons vu plus haut, se produisent si facilement par les actions mécaniques. Je compte achever cette étude par l’examen d’autres échantillons provenant du charbonnage de La Haye. Dans ces nouveaux fragments, que M. Max. Lohest a recueillis sur place, il sera possible d’orienter les lamelles de calcite et d’obtenir peut-être, par l’examen des bandes hémitropes, quelques indications sur la direction et le genre des efforts auxquels ont été soumises les couches de houille. Figures produites par la rayure sur les clivages du sel gemme et sur les faces m du prisme primitif de l’aragonite, PAR p. pESÀï\0. Sel gemme. — Il y a quelques années, j’ai observé que la rayure produit sur les faces de clivage du spath des triangles isocèles dont les côtés sont parallèles aux arêtes du rhomboèdre et la base est parallèle à b1 {Bull, de la Société franç. de Min., tome 9, page 241) (*). Le rapport qui existe entre cette figure et les phénomènes que produit la compression ou la percussion sur le spath, m’a amené à essayer si la même correspondance n’existait pas pour le sel gemme ; on sait, en effet, que par la percussion, on peut facilement produire dans ce minéral le plan b\ J’ai obtenu des figures de rayure d’une très grande netteté; seulement, contrairement à mon attente, ce n’est pas b1 qui s’est produit mais bien b 3 . La rayure étant effectuée (fig. 1) dans la direction AB à peu près perpendiculaire à une arête du cube, il se produit des triangles isocèles tels que CB B, dont la base D E est parallèle à cette arête; les côtés du triangle (*) Pour obtenir une bonne figure, il faut effectuer la rayure suivant la courte diagonale de la face de clivage, en montant de l’angle e vers l’angle a. — 94 font, avec 1 arete du cube, un angle oc, qui a été trouvé de 37° dans deux échantillons venant de Wieliczka et dans un cristal de Bex. Cette incidence correspond par- 4 4 faitement à b 3 , car plfi = 36°52'. La multiplicité de la figure s’explique par ce fait que la rayure n’est pas continue ; la pointe du ca- nif, après avoir détaché une première lamelle trian- gulaire, vient de nouveau s’appuyer sur la face du cube, enlève une deuxième lamelle et ainsi [de suite. Les triangles de rayure sont d’autant plus grands que l’on appuie plus for- Fig. tement sur la lame. Lorsque la rayure A B , produite sur la face p , atteint l’arête du cube vers laquelle elle se dirige, il se produit sur la face adjacente p' une figure identique à celle qui a été produite sur p, c’est-à-dire identique à celle que la rayure A! B' produirait sur p1. Aragonite. — J’ai opéré sur deux cristaux d’aragonite de Bohême; ayant comme forme essentielle mg[el. Je n’ai obtenu de figures de rayures nettes que sur les faces m et lorsque la pointe se dirige de A vers B (fig. 2). Voici le résultat de mes observations : Faces g h On obtient, soit par une rayure horizontale, soit par une rayure verticale, des triangles isocèles peu nets, dont ]a base est perpendiculaire à la direction de la rayure et dont les côtés, courbes, tournent leur convexité — 95 — vers l'intérieur du triangle de rayure. Les ligures sont petites et peu visibles. Faces m. a). Rayure verticale. A peu près amorphe; on aperçoit au microscope, de part et d’autre du sillon tracé par la pointe rayante; des ramifications confuses à branches courbes, encore moins nettes que dans le cas précédent, b). Rayure hori- zontale. Lorsque la pointe se dirige (fig. 2) de A vers R, c’est-à-dire de l’arête obtuse du prisme primitif vers l’arête aiguë, on obtient des triangles isocèles CDE fort nets, dont la base est verticale et dont l’angle à la base est a = 32*. La droite CR n’est pas parallèle à une rangée simple de la face m; mais, si l’on observe que 32° est à peu près le complément de l’angle 58°32',5 fait par l’arête me1 avec la verticale, on en conclut que CD est perpendiculaire à l’arête me\ c’est- à-dire perpendiculaire à la diagonale de la face m du prisme primitif. En d’autres termes, le triangle de rayure est le triangle formé en joignant le centre de la face m aux extrémités d'une arête b, triangle qui aurait tourné de 90° dans son plan , en venant placer son sommet du côté de V arête h. La fig. 2 est une projection orthogonale du cristal — 96 — d’aragonite sur la face m de gauche (*); sur cette face la ligure de rayure a donc, dans le dessin, sa forme réelle. Lorsque la pointe se dirige de B vers A, c’est-à-dire de l’arête g vers l’arête h, la rayure est à peu près amorphe. La fig. 3 représente un assemblage de cristaux d’ara- gonite (2); dont on parvient rapidement à dévoiler la constitution, en se servant des figures de rayure. La figure produite par la rayure sur les faces verticales montre que ce sont les faces m du prisme primitif ; le sens dans lequel la pointe doit cheminer pour obtenir la figure de rayure montre que les arêtes verticales sont des arêtes obtuses h. Fig. 3. Ce qui précède et l’existence de plans de sépara- tion fort nets mon- trent que l’assem- blage est formé de 12 prismes trian- gulaires rectan- gles égaux ayant pour bases p et pour faces laté- rales mpl et y2. Les stries portées par la base, ainsi que quelques feuillets ressortant sur certaines faces m, montrent que chacun de ces 12 prismes est formé de feuillets parallèles à g1. Le vrai élément de l’assemblage p) Elle a été construite en partant des données de M. Des Cloizeaux : m/jl — 421°o2f, ex(p = 425°4G'. (-) C’est une figure théorique construite en supposant l’angle du prisme primitif égal à 120°. La notation (f2 assignée à l’un des plans d’assemblage n’est exacte que dans ce cas. . — 97 est donc un prisme glmp, excessivement aplati suivant g'. Tous ces éléments ont même hauteur, mais leur largeur, mesurée d’une arête h à l’autre, varie depuis le rayon de la base du pseudo-prisme hexagonal jusqu’à zéro; ces éléments sont venus se placer avec leurs faces g1 en coïncidence dans six directions faisant entre elles des angles de 60°. On voit que l’axe de l’assem- blage est une arête h. Observation. — Dans les trois minéraux étudiés, la figure de rayure est un triangle ayant son sommet au p oint de départ de la pointe rayante. Ces -figures de rayure me semblent pouvoir devenir très importantes : outre leur utilité dans les investiga- tions sur la constitution de la matière cristallisée, dans la détermination du système cristallin d’un minéral, dans la distinction entre plusieurs faces du même cristal, elles pourront fournir un nouveau caractère dis- tinctif des espèces minérales. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVII, MÉMOIRES. 7 ' il ''Vv \ / 1 ■ 1 ■ . . •: ï - I I -1 ' f: . ’ . LAMELLES DE CALCITE DANS LA HOUILLE DES ENVIRONS DE LIÈGE ( Seconde communication ) Production artificielle des lames de calcite à bandes alternatives, les unes régulièrement orientées, les autres restant lumineuses, entre les niçois croisés, dans tous les azimuts. Figure de rayure de la face a1 dans la calcite. Production mécanique de 7 la face «4 . PAR fr. pESÀRO. Eiffl - Depuis la séance du mois de janvier, je me suis occupé des lamelles de calcite, sur lesquelles j’avais fait une première communication. J’ai déterminé les différents types auxquels ces lamelles peuvent être rapportées et observé quelques particularités sur la disposition de ces lamelles par rapport aux plans de clivage de la houille dans laquelle elles se trouvent. Je suis parvenu, en exerçant une pression sur des lamelles de spath, à obtenir des lames montrant, entre les niçois croisés, les mêmes caractères que ceux que j’ai signalés dans la calcite de la houille. Enfin, dans certaines lamelles, j’ai observé une curieuse figure de rayure propre à la face ax. J’ai déduit de mes observations que la plupart des lamelles ne sont pas en place et qu’elles ont subi un — 100 remaniement. Ce sont ces différents points que je vais développer dans la présente communication. ï. — Différents types auxquels on peut rapporter les lamelles de calcite de la houille. 1er type. — Lames formées de bandes alternatives, les unes s’éteignant à 51° de leur direction, les autres res- tant lumineuses, dans tous les azimuts entre les niçois croisés. Lorsqu’il y a deux systèmes de bandes, ils se croisent sous un angle de 102° (voir les plages marquées p dans la fig. 1). Quelquefois vient s’ajouter aux précé- dents un système peu visible de bandes coupant les deux premiers systèmes sous un angle de 39°. 2me type. — Lames formées de bandes alternatives, les unes restant éteintes dans tous les azimuts entre les niçois croisés, les autres s’éteignant suivant leur lon- gueur. En lumière convergente, entre les niçois croisés, les premières montrent la croix noire bien centrée; pour les secondes, pendant la rotation de la lame, la croix se disloque, pour apparaître seulement lorsque la direction de la bande coïncide avec la section principale de l’un des niçois. Lorsqu’il y a deux systèmes de bandes, ils se croisent sous un angle de 60 ’ (voir les plages marquées a1 dans la fig. 1 ) ; lorsqu’il y en a trois, on observe quel- quefois un triangle équilatéral éteint dans tous les azimuts, limité par trois bandes lumineuses, dont cha- cune s’éteint lorsque sa direction coïncide avec la section principale de l’un des niçois. 3me type. — Lames-mosaïques. Les lames du premier ou du deuxième type, conservant leurs caractères sur toute leur étendue, sont fort rares; ordinairement dans la même lamelle on aperçoit les deux types. Ce fait que je ' 101 — n’avais pas d’abord observé, parce qu’il est rarement possible de détacher la lamelle sur une assez grande- étendue, m’a été révélé par certaines lames, qui consti- tuent le troisième type, dans lesquelles les éléments sont devenus très petits et se distinguent en grand nombre dans le champ du microscope. La fig. 1 re- présente une de ces lamel- les vue entre niçois croi- sés. On voit n e ttement que ces lames sont formées par la réaggrégation des débris des lamelles des deux premiers types ; les différentes plages sont jointes par des lignes courbes. Dans la figure, i représente de la calcite de formation plus récente, qui est venue agglutiner les fragments et remplir les déchirures. Entre les niçois croisés, ces lames présentent l’aspect d’une mosaïque formée de pièces claires et obscures, sillonnées par des bandes lumineuses. Les différentes pièces formant la lamelle ont environ 1/20 de millimètre carré de superficie. 4mc type. — Lames épaisses, grossières, ayant jusqu’à 1 millimètre d’épaisseur. La face par laquelle elles adhèrent à la houille fait avec le clivage un angle variant d’un point à l’autre de la même lame et n’est plus une face cristalline. Ces lames, formées de petites masses cristallisées mélangées sans loi, ne s’éteignent plus entre les niçois croisés; mais, si l’on en détache une — 102 - mince lamelle de clivage, celle-ci s’éteint régulièrement, sans présenter de bandes hémitropes. II. — Arrangement interne des lamelles des deux premiers types. La figure 2 montre l’arrangement interne de ces lamelles. Sur une strate formée de molécules régulière- ment orientées, plaçons une strate dans laquelle les molécules de la première rangée de droite ont subi une rotation autour d’une normale à la strate de manière qu’elles soient revenues au contact des molécules de la deuxième rangée ; les molécules qui ont subi la rotation sont en position hémi trope par rapport à b1 des molécules formant le gée de la deuxième strate. Si l’on considère, dans l’as- semblage ainsi formé, les différents plans moléculaires parallèles à 61, c’est-à-dire parallèles à la diagonale ee et à l’arête &, on voit que le deuxième plan lih est formé 103 — de molécules en position hémi trope par rapport à b 1 des molécules constituant le reste de l’assemblage (*). Suivant que cet assemblage est vu à travers deux faces p du rhomboèdre primitif, ou bien à travers deux faces a1 perpendiculaires à l’axe optique, on obtient les lamelles du premier ou du deuxième type. Lames du premier type. — Faisons une section perpen- diculaire à l’arête b dans l’assemblage représenté par la fig. 2 (2). Nous obtenons (fig. 3) une suite de losanges de 105"5\ Observons la lame entre deux niçois croisés. Les rayons i£, qui traversent la lame entre les points c et d, rencontrent sur leur chemin des rhomboèdres dont les sections princi- pales ne sont ni parallèles ni per- pendiculaires ; on n’obtiendra donc pas d’extinction, et l’on apercevra une bande, lumi- neuse dans tous les azimuts, limitée par deux droites perpendiculaires au plan du tableau, se projetant en g et en f. Cette bande sera donc parallèle à l’arête b, qui se projette en a. A droite du point c, ou à gauche du point d, la lumière traversant de la matière régulièrement orientée, on (l) La fig. 2 est une projection oblique de l’assemblage sur la face p anté- rieure. On construit simplement, l’épure en observant que la longueur m n est les 2/5 de l’arête du rhomboèdre. On a supposé que, dans une même strate, les arêtes des molécules des rangées contiguës sont en coïncidence parfaite ; dans ce cas, les plans moléculaires parallèles à by situés au-dessus delà lame hémitrope hh se terminent antérieurement par une face p située plus près du spectateur que celle limitant les plans moléculaires situés en dessous de la lame hh. Celte figure représente donc exactement l’arrangement interne de la maele, dont il sera parlé plus loin, produite par pression. (Voir fig. 7.) (*) On le suppose continué indéfiniment à droite et à gauche. — 104 — obtiendra des bandes s’éteignant régulièrement suivant la bissectrice de l’angle bb' (fig. 2), c’est-à-dire à 51° de leur direction. Si, outre le plan hh (fig. 2) parallèle à &, il existe dans la lame un plan hémitrope parallèle à b\ on obtiendra de même un système de bandes lumineuses parallèles à b c’est-à-dire faisant un angle de 102° avec celles du pre- mier système. L’existence d’un plan hémi trope parallèle à b" (fig. 2) donnerait lieu à un troisième système d’un tout autre genre. Pour le montrer, supposons un instant que l’on examine l’assemblage à travers la face p antérieure et que, par conséquent, hh soit le plan hémitrope dont il s’agit ; les rayons lumineux qui traversent la lame norma- lement à la face p antérieure, rencontrent des molécules ayant toutes les plans de leurs sections principales en coïncidence ; la bande hh s’éteint donc suivant sa lon- gueur, c’est-à-dire parallèlement à ee. Ce troisième système de bandes, étant dirigé suivant la longue dia- gonale de la face du rhomboèdre, fera avec les deux premiers systèmes des angles de 39°. Le troisième système est beaucoup moins fréquent que les deux premiers dans les lamelles de calcite de la houille. D’ailleurs, pour une même épaisseur de lamelle, la bande du troisième système a une largeur qui est environ le quart de celle des bandes des deux premiers systèmes (*). Lames du deuxième type. — Ce sont des lames ter- minées par des faces a1, perpendiculaires à l’axe optique, (9 Si e est l’épaisseur de la lamelle de calcite, la fig. 3 montre que la lar- geur / de la bande gf des deux premiers systèmes (en supposant la lame hémi- trope infiniment mince) est : l — e cot 37°27 ; on verrait de même que la largeur de la bande du troisième système est : V = e cot 70°o“2f ; on en tire : Z' = 0,266 /. — 105 — traversées par des lamelles hémitropes parallèles à 51. Pour expliquer les phénomènes qu’elles présentent lorsqu’on les examine entre les niçois croisés, il suffit de rappeler le principe du stauroscope : si l’on superpose à une lame cristalline une lame de calcite taillée perpen- diculairement à l’axe optique, la croix, que celle-ci montre en lumière convergente entre les niçois croisés, se disloque et ne reprend sa forme normale que lorsque la lame cristalline se trouve dans une de ses positions d’extinction. Soit aea'e' (fig. 4) la section principale d’un rhomboèdre de spath, aa1 l’axe optique. Considé- rons une lamelle cd, c'd' dont les faces sont perpendicu- laires à l’axe optique, soit fkl le triangle équilatéral, section du rhomboèdre par le plan cd: soit a(3y o une lamelle hémitrope traversant la lame de calcite. Les rayons qui traversent la lame trouveront partout de la matière régulièrement orientée, sauf depuis y jus- qu’en [3, où elles rencontreront des molécules ayant deux orientations différentes (‘). Partout, donc, on apercevra la croix noire dans tous les azimuts, sauf dans la bande mnst , qui ne la montrera que lorsque l’une de ses directions d’extinction coïncidera avec la section principale de l’un des niçois. Or, comme les molécules de la lamelle hémitrope ont leur plan de symétrie parallèle au plan f g , la bande s’éteindra sui- vant f g et mn et, par conséquent, la croix noire appa- (*) Les molécules de la lamelle hémitrope ont leur angle e, placé vers le haut, coupé suivant un triangle équilatéral par la surface qui détermine la lame de calcite. Le plan qui coupe l’angle e d’un rhomboèdre suivant un i — cos d triangle équilatéral appartient à la forme e1— 3cosc/, d étant l’angle dièdre du 1 primitif. Dans la calcite, on a très approximativement : cos d = — y, de sorte que les molécules de la lamelle hémitrope ont une face e 7 placée horizonta- lement. — 106 raîtra lorsque la direction de la bande coïncidera avec la section principale de l’un des niçois. La bande CL lumineuse mnsi est parallèle à la trace kl du clivage, mais s’incline sur a1 en sens inverse de celui-ci. S’il existait dans la lame des plans hémitropes parallèles aux autres arêtes è, on obtiendrait des bandes parallèles à fk et h fl) d’où les trois systèmes de bandes se croi- sant sous des angles de 60°. Vérifications. — Mesures. — Dans certaines lamelles, il a été possible de déterminer l’inclinaison du plan d’hémitropie sur les faces qui terminent la lamelle. Si l est la largeur de la bande lumineuse (fig. 5), e la — 107 différence de niveau des extrémités de la lamelle hémi- trope (*), a l’angle d’inclinaison dn plan d’hémitropie sur les faces de la lame, on a : J’ai mesuré l à l’aide d’un oculaire, construit par M. Zeiss, mobile par une vis micrométrique dont chaque division, au grossissement employé, accuse 0mi11, 00020. J’ai mesuré e en mettant successivement au point A et B , le déplacement vertical du microscope se faisant à l’aide d’une vis micrométrique, dont chaque division accuse 0raill,0047. Seulement, comme le point B est vu à travers la calcite, en réalité c’est C que l’on met au point ; de façon que la quantité h, dont le microscope est descendu, représente A C. Pour calculer e, on a : Comme l’on n’utilise que les rayons presque verticaux, sm i on peut écrire : e = h = n h , et, par conséquent : — — = n sm r Pour n’avoir que l’image ordinaire, pour laquelle l’indice est : n = 1,483, quelle que soit la lame, après avoir en- f levé l’analyseur, | on peut dispo- i ser la lamelle, A au moment de la mesure, de Fig. 5. (0 e n’est pas toujours l’épaisseur de la lame, la lamelle hémitrope pouvant ne pas traverser la lame dans toute son épaisseur. — 108 telle façon que sa section principale soit normale à la section principale du nicol polarisenr (1). Si L est le nombre de divisions accusé par la vis micrométrique oculaire et H celui qui est indiqué par la vis micromé- trique verticale, on a, d’après ce qui précède : TT tg a = 26,8081.—. Les lames du premier type se prêtent rarement à de bonnes mesures; voici les résultats obtenus sur deux lamelles : - HL a 16 625 34°28' 13 487 35°35' Pour b{, a = 37°27f,5. Les lames du second type se prêtent mieux aux mesures. Dans une lamelle qui portait un clivage, on a pu mesurer au goniomètre : pci1 = 135° et observer que la bande lumineuse s’inclinait sur a1 en sens inverse du clivage; je suis aussi parvenu à cette dernière conclusion par l’examen de l’orientation de la figure de rayure que montrent souvent les lames du deuxième type (voir VII). Voici quelques résultats : H L a 9,5 541 25°13' 12 750 23-13' 17,5 905,5 27°23' 9 484 26-30' Pour b\ a = 26°15\ (4) Le nicol polariseur transmet un rayon vibrant dans sa section principale; la lamelle ne sera donc traversée que par un rayon vibrant perpendiculaire- ment à sa section principale, c'est-à-dire par un rayon ordinaire et l’image se produira absolument comme dans un corps uniréfringent d’indice 4,483. 109 — A Epaisseur des lames de calcite et des lamelles hémitropes. — Voici quelques chiffres indiquant l’épaisseur ordi- naire des lamelles de calcite des trois premiers types : 1er Type. 0mill,087 0,094 0,193 2me „ 0mill,047 0,103 0,132 0,221 3me „ 0mill,132 L’épaisseur des lamelles hémitropes est ordinairement inappréciable, surtout dans les lames du 1er type. Dans une lame a1, j’ai observé une lamelle hémitrope ayant un affleurement de 0’nill,006 de largeur; son épaisseur était donc de 0mill,0025 ; une autre lame du même type m’a montré une lamelle hémitrope de 0niill,011 d’épais- seur. III. — Position relative des plans qui portent les lamelles de calcite. Je me suis servi dans cette détermination d’une houille maigre venant d’Herstal (de la houillère de Bonne-Foi- Hareng ou de celle d’Abhooz (4) ), parce que les plans de division y sont fort bien caractérisés et parce que j’en avais en grande abondance. En général, cette houille présente trois systèmes de plans parallèles de division. Le premier système, parallèle au toit, se reconnaît aux petits lits schisteux (2) que l’on rencontre en clivant la houille dans ce sens; il est ordinairement à surface terne, quelquefois lustrée. Les deux autres, que j’appel- lerai clivages latéraux, sont ordinairement brillants et (’) Plus probablement de la première. C’est aussi, en grande partie, du même charbonnage que proviennent les lamelles de calcite examinées. (-) Ces petits lits sont formés d’une matière fibreuse, très tendre, imprégnée de charbon ; sur la flamme d’une bougie, cette matière rougit et brûle avec grande facilité, sans produire de flamme. 110 — inégalement faciles : tandis que l’un d’eux donne lieu à un plan très net, très souvent l’autre n’engendre qu’une surface irrégulière. Quelquefois cependant, les deux clivages latéraux sont à peu près également nets; on obtient dans ce cas de vrais solides de clivage. Les angles que les trois clivages font entre eux sont assez variables : dans les échantillons examinés, l’angle des clivages latéraux variait entre 94° et 107°, les échan- tillons les plus nets donnant 98°; l’angle que les clivages latéraux font avec le toit variait entre 93" et 105°. On peut; admettre que les trois clivages engendrent approximativement un solide rhomboédrique d’environ 98° (j). Assez souvent les clivages latéraux se distinguent entre eux par le fait suivant : Outre les traces de clivage, ces plans portent des systèmes de lignes courbes plus ou moins concentriques, systèmes qui me paraissent résulter d’une structure particulière et non d’une cas- sure, car elles sont portées quelquefois par des surfaces miroitantes ; or, assez souvent ces systèmes sont presque tous dans l’un des deux clivages latéraux, l’autre clivage n’en présentant que peu ou point. Outre ces clivages essentiels, j’en ai observé un autre acces- soire qui s’est présenté à plusieurs reprises avec des caractères constants : c’est un plan sensiblement paral- lèle à l’intersection commune des clivages latéraux et faisant avec l’un d’eux un angle d’environ 135°. Je dois à l’obligeance de M. Plumier un échantillon provenant du charbonnage de Bonne-Foi-Hareng, sur lequel notre confrère avait tracé la ligne de pente de la couche de houille; en clivant l’échantillon, j’ai observé (p Dans la houille de la Grande-Moisa du charbonnage de La Haye, il est difficile d’obtenir des clivages nets ; un solide bien réussi se présentait sous la forme d’un rhomboèdre de 103°; dans un autre fragment, un clivage latéral faisait avec le toit un angle de 99°. — 111 que l’un des clivages latéraux passait sensiblement par la ligne de pente et que l’autre était dirigé approxima- tivement suivant une perpendiculaire à cette ligne. IV. — Distribution des lamelles dans les différents plans de clivage de la houille. — Orientation des lamelles. — Plans de fracture. 1° Les lamelles portées par le clivage parallèle au toit sont différentes de celles portées par les clivages laté- raux; elles appartiennent ordinairement au quatrième type, c’est-à-dire sont des lames épaisses ne s’éteignant pas entre les niçois croisés, mais dont chaque lamelle de clivage s’éteint régulièrement sans présenter de bandes hémitropes. Plus rarement, elles se rapportent au troi- sième type; ce dernier cas se présente lorsque le clivage est lustré. 2° Les lamelles des deux premiers types (p et a1), c’est-à-dire celles qui montrent des bandes si nettes et si nombreuses de molécules en position hémitrope par rapport à b\ ne se rencontrent que dans les clivages latéraux. Y a-t-il une loi qui préside à la répartition des deux genres de lamelles ? J’ai longtemps cherché cette loi, en examinant une suite de lamelles récoltées dans un même clivage et marquant d’un signe spécial la place que la lamelle occupait suivant qu’elle appartenait au premier ou au deuxième type ; j’ai toujours trouvé que les signes étaient disposés d’une façon absolument arbi- traire (!). Ce fait m’a paru pendant longtemps inex- plicable ; croyant que ces lames étaient en place, je ne parvenais pas à m’imaginer que dans le même cristal- (*) (*) Cependant, on peut dire que les lamelles a1 sont portées de préférence par les clivages montrant des systèmes de courbes concentriques. — 112 — lisoir, et dans des conditions identiques, la calcite ait pris des formes si différentes, à quelques millimètres de distance, tout en s’orientant par rapport aux parois de la fente. Je ne connaissais pas alors les lames-mo- saïques (du 3me type) ; ces lames sont formées, jusqu’à l’évidence, de fragments empruntés à celles des deux premiers types et soudés ensemble comme les éléments d’un poudingue. A leur vue, je compris que la plupart des lamelles que je croyais être en place étaient des lames-mosaïques, mais que la grandeur des pièces qui les formaient m’avait empêché de le reconnaître ; je n’avais aperçu dans le champ du microscope qu’une partie de la lame. De nouvelles observations ont con- firmé cette manière de voir. Les figures de rayure portées par les lames du deuxième type (voir VII) et le défaut d’orientation nette dans beaucoup de celles- ci, m’ont montré que les lames de calcite en place sont rares; elles sont toujours portées parles clivages laté- raux (*). Il est difficile de reconnaître si une lame du 1er type est en place, tandis que celles du 2me type le montrent par la croix bien centrée, qu’elles donnent en lumière convergente, lorsqu’elles sont en place; les plages a1 qui ont été remaniées ne présentent qu’une croix excentrique et, même, ne montrent quelquefois que des fragments d’anneaux isochromatiques. La plu- part des lamelles de calcite ont donc voyagé dans les joints de la houille; on comprend par là que, dans un même clivage, on trouve ici une lame p, plus loin une lame a\ le tout distribué sans aucune loi. Orientation des lamelles. — D’après ce qui précède, on comprend que la plupart des lamelles ne sont pas orientées ; cependant, surtout dans le voisinage des (*) Je ne parle pas ici des lames du quatrième type. 113 lignes de clivage parallèles au toit, on rencontre cer- taines plages qui paraissent orientées par rapport à celles-ci. Dans les lames du premier type, ces lignes de' clivage paraissent tantôt parallèles à un côté du rhom- boèdre moléculaire, tantôt parallèles à la courte diago- nale de sa face. Dans les lames du deuxième type, un système de bandes lumineuses se trouve disposé per- pendiculairement aux lignes de clivage parallèles au toit. Lorsque les lames a 1 sont placées sur une surface présentant des systèmes de courbes concentriques et que, sur la lamelle, se reproduisent les sinuosités de la surface de la houille, les bandes hémitropes deviennent courbes en suivant ces sinuosités ('). Plans de fracture. — Lorsqu’on cesse d’éclairer par transmission les lamelles dont nous nous occupons, on aperçoit à leur surface un réseau se détachant en blanc mat sur le fond sombre de la lamelle. Ce réseau est grossièrement rectiligne dans les lames des deux pre- miers types; il est probablement dû à des plans de fracture. Dans les lamelles du Ier type ces plans paraissent être (2) parallèles k p, b1 ou d\ dans celles du 2me type le réseau est formé de deux systèmes rectangulaires, dont l’un coïncide avec la direction d’une bande lumineuse (3). (’) Ces lamelles à bandes hémitropes sinueuses paraissent donc être des lames en place. (a) D’une lamelle j’ai pu retirer un vrai cristal, mesurable au goniomètre, de notation p cl'b1. (r>j II ne faut pas confondre ces réseaux avec ceux que présentent les lames du 3me type; ces derniers sont curvilignes et formés de lignes de soudure n’ayant aucune orientation (voir fi g. 1). Dans les premiers réseaux, de part et d’autre des lignes qui les forment, l’orientation est la même et les bandes hémitropes se continuent sans interruption; dans les réseaux de soudure, au contraire, l’orientation de la matière cristallisée et la direction des bandes hémitropes varient brusquement d'une plage à l’autre. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVII. MÉMOIRES. 8 114 — V. — Production artificielle des lames de calcite à bandes alternatives , les unes régulièrement orientées , les autres restant éclairées, entre les niçois croisés , dans tous les azimuts. — - Nouveau mode de production de la macle de la calcite avec h1 pour plan d’hémitropie. Partant de l’idée que les particularités présentées par les lamelles de calcite de la houille étaient dues aux efforts qu’elles avaient subis, j’ai essayé de produire artificiellement, par une action mécanique, des lamelles présentant les mêmes caractères que ceux de la calcite de la houille; j’y suis parvenu très simplement en opérant comme il suit: Que l’on place sur un corps assez élastique une mince lamelle de clivage de spath, et que l’on appuie la pointe d’un canif ou d’une épingle, progressivement et avec précaution, en un point P de la lame (fig. 6), en appuyant dans le sens de l’arête b. A un moment don- né, un phénomène curieux se produit ; ^ on sent que la ma- „ tière cède sous la pointe et, en reti- rant celle-ci, on voit qu’une ligne AB très nette, pa- rallèle à la longue Fi£- 6 diagonale de la face, s’est produite sur celle-ci ; le mouvement s’est propagé à travers le cristal, et une ligne A' B' paral- lèle à AB se dessine sur la face opposée. Si l’on fixe la lamelle sur le porte-objet du microscope, avec un peu de cire, de manière que les rayons la traver- — 115 sent normalement à la face F, en général, à cause de la grande épaisseur de la lame, on voit qu’elle ne s’éteint plus entre les niçois croisés, parce que partout les rayons rencontrent de la matière orientée de deux manières différentes; mais, si l’on diminue l’épaisseur, en clivant la lamelle suivant lilmo , par exemple, on apercevra en hino une bande constamment lumi- neuse et en ilmn une bande présentant les phéno- mènes ordinaires d’extinction. Si l’on appuyait suc- cessivement la pointe sur les trois clivages, on obtien- drait des bandes lumineuses se croisant sous l’angle de 102°, alternant avec des bandes s’éteignant à 51° de leur direction, et des bandes coupant les premières sous un angle de 39°. En taillant des faces a1 sur les lamelles ainsi obtenues, on aurait les lamelles du second type. Production mécanique de la macle avec b[ pour plan d'iiémitropie. — Dans l’expérience précédente il arrive parfois que, le long de la ligne A B , on aperçoit une très petite facette miroitante, correspondant à une dénivel- lation; j’ai eu l’idée d’opérer de façon à rendre cette dénivellation plus sensible et je suis parvenu, par un autre moyen que celui employé par M. Baumhaer, à reproduire la macle de la cal cite avec bx pour plan d’hémitropie. Que l’on place sur une plaque épaisse de caoutchouc une lame de clivage de spath, ayant de 1 à 5 millimètres d’épaisseur et que l’on appuie sur celle-ci, à peu près parallèlement à la longue diagonale AB (fig. 6), le dos de la lame d’un couteau ; en exerçant sur celui-ci une pression graduellement croissante et énergique, la partie de la lame de calcite située du côté du spectateur descend et, entre les deux portions dénivelées, se produisent deux — 116 — facettes miroitantes p (fig.7) ('); les angles Pp sont de 141°44'. Assez souvent le cris- tal se clive en trois fragments dont l’un pré- sente la macle. Par le moyen que je viens de décrire l’on ne produit pas de solution de continuité dans le cristal et l’on obtient à la fois l’angle sortant La figure 2 représente l’arrangement interne de cette macle, la face P inférieure de la fig. 7 correspondant à la face antérieure de l’assemblage représenté par la figure 2. VI. — Figure de rayure de la face a 1 de la calcite. 7 Production mécanique de la face a 4 . En essayant de produire des figures de rayure (5) sur la base ax de certains cristaux de calcite très pure, pro- (*) (*) Projection oblique sur le plan de symétrie perpendiculaire aux faces P. (-) En examinant la flamme d’une bougie au travers de deux faces latérales de cette macle, on aperçoit trois images (voir Des Cloizeaux, Man. de Min., tom. 2, pag. 109). En analysant ces images à l’aide d’un nicol, on voit que les extrêmes sont dues à des rayons polarisés à angle droit, l’image extraordinaire se trouvant toujours du côté de l’angle a. (5) Voir Ann. de la Soc. Gêol. de Ilelg., tome XVII, page 93. et l’angle rentrant de la macle (2). — 117 venant d’Andreasberg, je suis arrivé à un résultat aussi curieux qu’inattendu. Lorsqu’on produit la rayure en se dirigeant du centre vers un des trois clivages, on obtient ( fig. 8 ) un triangle isoscele c d o, dont 1 angle au sommet est d’environ 30°, qui se termine vers la base par une facette nette et miroi- tante, faisant saillie sur a{ et placée en zone avec celle-ci et le clivage (,). La facilité avec laquelle cette facette se produit m’a fait soupçonner qu’elle de- vait se trouver dans les faces a[ de ces lames que l’on taille pour Fig. 8. les stauroscopes. Effectivement, les deux lames que je possède en portent de très belles, en apparence très confusément mêlées, mais en réalité parfaitement orientées et se rapportant à trois sys- tèmes dont les traces do, d' o\ d"o" sur a' font entre elles des angles de 60°. L’angle que la facette fait avec a1 est constant. L’orientation de ces facettes est parfaite ; malgré qu’elles sont en très grand nombre, toutes les facettes d’un même système miroitent simultanément et ne donnent qu’une seule image au goniomètre. Voici les mesures prises : Plaque stauroscopique du micr. Zeiss. 1er système ri me n Lamelle d’Andreasberg » ri (') On peut aisément produire la facette en question en enfonçant dans la base a\ dans le sens de la flèche, la pointe de la lame d’un canif, couché sur la face du cristal. Angle polaire avec a1. 10°40' 10°43' 10°36' 10°32' 10°26' a = 10°36' — 118 La facette produite par la rayure est donc une face m rhomboédrique directe de la forme U", voisine de a2, pour laquelle a = 13°51'. En partant des mesures ci-des- i ~ 7 sus, on trouve — = 1,7024. Les notations : aF, aFetaF n s’approchent assez bien avec a= 10 3 i', 10°10' et 11°9';5. 7 J’ai choisi a1 — 115 comme donnant une notation plus simple, lorsqu’on la rapporte aux axes hexagonaux : 7 1 a i a pour forme inverse a2 , qui est le rhomboèdre le plus obtus connu dans la calcite. La rayure effectuée en sens inverse de la flèche est à peu près amorphe. VIÎ. — Figure de rayure observée dans les lamelles ai de la calcite de la houille. La figure de rayure dont je viens de parler m’a servi d’auxiliaire précieux dans l’étude microscopique de cer- taines lamelles, du 2me type, de calcite de la houille ; je cherchais en vain à les orienter, lorsque j’aperçus au microscope des figures de rayure très nettes. La figure cdo (fig. 8) est plus utile qu’une ligne de clivage, celle-ci ne peut indiquer si le clivage converge vers le haut ou vers le bas, tandis que, à la vue du triangle cdo, on sait non seulement qu’un clivage est parallèle à do, mais aussi que du côté de la base do se trouve un clivage supérieur. C’est ainsi que j’ai pu vérifier que les lamelles hémitropes, dont ces lames sont sillonnées, étaient inclinées sur a1 en sens inverse du clivage. A quoi sont-elles dues ces figures de rayure ? Pendant quelque temps, j’ai pensé qu’elles étaient produites par la — 119 — pointe du canif, au moment où je détachais la lamelle de calcite ; je me suis aperçu par la suite : 1° que ces figures sont portées par les deux faces de la lamelle ; 2° que ces figures très petites (*), sont souvent placées par groupes de six, dix et deviennent innombrables dans certaines lames. Ce n’était donc pas la pointe du canif qui les produisait. Ayant détaché avec précaution une lamelle d’un échantillon, qui m’avait déjà présenté des figures de rayure, j’ai été fort surpris en voyant que le triangle isoscèle formant la figure de rayure, était rempli de matière charbonneuse, que le lavage n’enlevait pas; j’arrivai donc à ce fait que c’est la houille qui, en rayant la calcite, s’y était incrustée et avait produit les figures que j’observais au microscope. Mais, comment admettre que la houille, qui a une dureté de 2,5 au plus, puisse rayer la calcite et cela sur une face où la dureté est un maximum ? Grand a été mon étonnement lorsqu’ en appuyant un fragment de houille sur une face a1 , taillée artificiellement dans le spath, et en le faisant voyager dans le sens voulu, j’ai obtenu les mêmes figures de rayure que j’avais eues précédemment. Les figures sont même plus nettes et plus faciles à produire qu’avec 7 l’acier (2) ; souvent, avec ce dernier, la facette a* une fois (9 Ces figures ont ordinairement 0miu,03 de longueur; exceptionnellement j’en ai trouvé de 0mül,07 et même de 0milI,l. Dans'les lames-mosaïques, dont il va être question, elles deviennent excessivement petites et rarement mesurables ; j’en ai mesuré une très nette ayant 0mill,008 de longueur; elles constituent alors une espèce de chagriné représenté par le pointillé des plages a1 de la fig. 1 . (-) Je ne sais s’il est permis de comparer le phénomène que je viens de décrire à celui de la rayure. Dans l’expérience précédente, l’opérateur ne sent rien de rigide qui se brise ou se désagrège devant l’instrument rayant ; on ressent l’impression d’une matière élastique qui se comprime devant la houille. Je ne pense pas qu’il y ait de la calcite enlevée; il y a simplement refoulement de la matière de façon à former la petite surélévation qui se termine 120 - produite est enlevée, ce qui n’arrive pas avec la houille. Je suis même parvenu, avec la houille, à produire la figure de rayure sur la base a 1 de prismes assez grands d’Andreasberg, tandis que, avec l’acier, je n’y parvenais pas. Dans cette expérience, des particules charbonneuses s’incrustent dans la calcite et ne peuvent être enlevées par le lavage. Comment la houille a-t-elle rayé la calcite ? Comme les figures de rayure se trouvent même sur la face de la lamelle qui est en contact avec la houille et que la surface de celle-ci, après l’enlèvement de la lamelle, est nette et parfois miroitante, j’étais naturellement amené à admettre que les lamelles ont voyagé avant d’occuper leur position actuelle. Mon esprit se refusait à accueillir une pareille conclusion, un voyage de ces minces lamelles si fragiles me paraissant fantastique, lorsque je rencon- trai les lames du 3me type (fig. 1) qui me montraient d’une façon palpable la réalité du fait qui découlait de mes observations. Ces lamelles sont formées, sans aucun doute possible, de fragments provenant des lamelles des deux premiers types. L’agencement des différentes pièces, les lignes courbes suivant lesquelles elles sont soudées, montrent bien que ce sont des lames provenant d’un remaniement. Dans la figure 1 , p sont les lames du premier type, a1 celles du second, i la calcite de nouvelle formation (*). On reconnaît les lames a1 à ce qu’elles sont recouvertes 7 par a4 ; c’est, au contraire, la houille qui se désagrège et reste incrustée dans la calcite. C’est probablement pendant le polissage des lames stauroscopiques que les figures de rayure s’y produisent. P) Je pense que ces plages sont de nouvelle formation parce qu’elles ne présentent pas de lignes de fracture et parce qu’elles viennent souvent remplir des déchirures qui se trouvent dans les plages plus anciennes (voir la plage p centrale de la (Ig. 1 ). 121 — d’une espèce de chagriné formé par la figure de rayure qui devient ici excessivement petite, mais qui se répète un très grand nombre de fois. Redisons ici que les plages ai ne montrent plus en lumière convergente qu'une croix excentrique ou même que quelques fragments de cercles isochromatiques ; cela provient de ce que l’usure et le frottement ont accommodé aux différentes pièces une face commune qui n’est plus qu’ approximativement une face cristalline. L’inspection des lamelles du 3m!! " . ■ Un des résultats les plus importants fournis dans ces dernières années par l’étude des failles est celui de la distinction entre les failles normales, où le toit est descendu le long du mur et qui sont spécialement dues à des mouvements verticaux ou affaissements, et les failles inverses, où le toit remonte le long du mur et qui doivent leur origine à une compression latérale. Les failles inverses sont donc en relation avec les plissements et la plupart des auteurs qui les ont étudiées semblent avoir démontré qu’elles prennent souvent naissance par suite de l’accentuation des plis (‘). Dans ces failles, le plan de la cassure est souvent incliné du côté où s’est effectuée la poussée. En outre, un assez grand nombre d’observations permettent aujourd’hui de conclure que les failles normales affectent spéciale- (•) Voir spécialement Daubrée, Géologie appliquée. Von Groddeck, Traité des gîtes métallifères. Heim et De Margerie, Les dislocations de l'écorce terrestre. I.ECONTE, On the origin of normal faillis. American journal, oct. 4889. Geikie, Text book of Geologg. SüESS, D is Antliz der Erde, 4883. GosSEEET, Ardenne , chap. XXIV. De Lapparent, Géologie , i2nie édit., p. 1396. 150 ment les terrains restés horizontaux ou peu inclinés, tandis que les failles inverses caractérisent les régions plissées (*). On a cependant constaté des exceptions à ces lois, notamment en Écosse. Si l’on étudie sous ces différents rapports, les failles du bassin houiller de Liège, on remarque d’abord que le plus grand nombre de ces accidents suivent la direction générale des plis de notre bassin primaire, c’est-à-dire qu’ils sont grossièrement orientés N. E. — SO (2). Mais si l’orientation de ces failles est généralement assez cons- tante, leur inclinaison est variable en intensité et en direction. C’est ainsi qu’on peut distinguer des failles à pendage Sud et des failles à pendage Nord, le plan des dernières étant généralement plus incliné que celui des premières. Pour ce qui concerne les failles du bassin de Liège, on peut dire que la distinction entre failles normales et failles inverses est assez difficile, car, si une faille quel- conque a été accompagnée d’un mouvement de rotation, elle peut être normale d’un côté du centre de rotation et inverse de l’autre, de sorte qu’il devient très difficile de la caractériser (fig. 1). Or, il paraît probable que la production des failles principales du pays de Liège a été accompagnée Fig. j. d’un mouvement de tor- sion ou de rotation, ce qui peut avoir occasionné des différences considérables, constatées d’ailleurs dans la valeur du rejet. (*) Voir p'.us spécialement : Heim et De Maegerie, Loc. cit. Leconte, id., et de Lapparent, id., p. 1430. (2) Il existe également quelques cassures dirigées Nord-Sud, nous ne nous en occuperons pas pour le moment. 151 Cependant, il n’y a pas de doute que deux des princi- pales failles du bassin de Liège ne rentrent bien dans le type des failles normales. Ce sont les failles de St-Grilles et de Seraing. Tandis que la première, inclinée au Nord, semble avoir abaissé la partie du terrain houiller située au Nord, la seconde, inclinée au Sud, a produit un affais- sement dans la partie Sud. De plus, on sait que les failles normales sont souvent caractérisées par la largeur de la fente séparant leurs lèvres, ce qui les a maintes fois fait appeler failles de crevassement ('), nom conforme à leur mode de produc- tion (Voir Le Conte), tandis que, pour les failles inverses, la largeur de la fente a moins d’importance. Or, parmi les cassures du bassin de Liège, les failles de Seraing et de St-Grilles sont précisément, les plus remarquables par leurs matériaux de remplissage et la largeur de leur crevasse. Cette dernière particularité est d’ailleurs indiquée sur les coupes de la carte des Mines et sur les plans levés dans les charbonnages. Nous ajouterons également qu’un certain nombre d’accidents secondaires, parallèles à la faille de St-Grilles et à celle de Seraing, sont normaux. Relativement à la classification, on remarque que les failles à pendage Nord sont généralement normales et celles à inclinaison Sud, inverses, à l’exception de la faille de Seraing et de quelques accidents parallèles, moins importants, situés dans son voisinage. Les croquis suivants aideront à faire comprendre les lignes qui précèdent. Ils représentent tous deux l’allure d’une couche de houille aux environs de la faille St-Gilles. Sur la figure 2, exécutée d’après la coupe (h HEIM, Mechnnismm der Gebirgsbildnng. H. Schardt, Bull. Soc. Vaudoiae des Sc. ncu vol. XX. 15 c2 C D de l’Administration des mines, à la cote — 137, on voit qu’une série de cassures N, parallèles à la faille St-Grilles, sont normales et inclinées au Nord, tandis qu’une faille inverse I, a son pendage au Sud. Le cro- quis fig. 3, tracé d’après la coupe de M. Van Scherpen- zeel Thim, (Awn. Soc. géol. de Belg ., t. II,) montre des failles inverses I, toutes inclinées au Sud. Les coupes publiées par M. de Macar, (Ann. Soc. géol. de Belg., t. VI,) fournissent des exemples analogues. . -U- D’autre part si l’on considère l’allure des plis qui affectent notre terrain houiller, on remarque, de prime abord, que leur production a eu pour corollaire de produire des failles inverses, inclinées au Sud. En effet, dans le bassin de Liège, les plissements sont tels que la partie d’une coucbe située au Sud remonte sur la portion située au Nord, ce qui est égalémeïit l’effet produit par une faille inverse avec pied au Sud. Pour n’en citer qu’un exemple, je -choisirai celui de la faille des Six-Bon- niers, fig. 5, d’après la coupe de l’Ad- s ministration des mines, où l’on voit suffisamment que des plissements analogues à ceux de la fig. 4, ne pou- vant s’effectuer, les couches se sont 153 Fig 5. rompues suivant A B (fig. 4), produisant une faille inverse inclinée au Sud, F (fig. 5). Ce fait paraît plus évident encore si l’on examine les trois coupes suivantes, prises à 100 mètres de distance horizontale l’une de l’autre, à l’ouest du j puits n° 1 du charbonnage de La Haye, où l’on voit la faille inverse I, remplacée par un pli DP, fig. 6(0- Il semble donc fort probable que nos failles inverses avec pied au Sud, sont en relation intime avec les plissements des couches, qu’il faut attribuer les unes et les autres à une même poussée venant du Sud, comme l’ont d’ailleurs déjà admis bon nombre d’ob- servateurs, et comme M. Grosselet l’a parfaitement dé- montré pour la faille eifélienne ou grande faille. Mais il en est autrement des failles normales, ces dernières ne pouvant pas avoir été produites par une accentuation des plis, phénomène qui, nous l’avons vu, donne naissance à des failles inverses. En effet, il paraît impossible d’expliquer comment une poussée venant du Sud aurait pu produire, en même temps que des plis très accentués, des cassures normales à pendage Nord. De plus, les failles normales affectent souvent une direction sensiblement différente de celles des couches qu’elles traversent et séparent parfois des (*) Fig. 6. (*) D'après le modèle exécuté par M. Joakim et montré à la séance du 19 janvier. allures complètement différentes comme on peut 1J ob- server sur les plans du bassin houiller de Liège. Il semble donc légitime d’établir pour le bassin houiller de Liège une distinction entre les failles normales et les failles inverses, la production des unes et des autres ayant exigé des mouvements très différents delà croûte terrestre. Il semble également logique de considérer les accidents parallèles et ayant produit un même effet sur les couches comme contemporains, car on peut observer partout, . dans les terrains disloqués, qu'une cassure principale est toujours accompagnée de fractures secondaires pa- rallèles et de même sens. Ce n’est pas toutefois que nous prétendions que l’effort qui a produit, par exemple, des cassures principales inclinées au Nord n’ait pu en même temps occasionner des crevasses secondaires inclinées au Sud, plus ou moins perpendiculaires aux premières : les expériences de M. Daubrée nous démontrent, a.u contraire, la possibilité d’une telle hypothèse; mais l’effort qui aurait transporté les couches en les faisant remonter le long de cassures à pied Sud préexistantes, ne pourrait, en tout cas, être considéré comme contemporain de la production des L’indépendance des cas- sures normales, inclinées au Nord et inverses avec pen- dage au Sud, est, je crois? démontrée pour la coupe sui- vante fourme par les travaux du charbonnage du Horloz, fig. 7, (*) où il paraît évident (*) D’après la coupe accompagnant la Notice sur les charbonnages du Horloz. Liège. Vaillant-Carmanne, 4887. cassures normales. 155 S Fig. 8. N du grand Maret le long de la faille Marie, A B (fig. 8), et que ce mouvement a été suivi d’une pression Sud, qui, produisant la qu’il y a d’abord eu abaissement r faille B C, et rapprochant A B de B C, a eu pour effet de faire remonter le coin ABC jusqu’à lui faire prendre la position qu’il occupe aujourd’hui. Mais si les failles inverses du bassin de Liège, comme nous avons tout lieu de le croire, sont d’âge postérieur aux failles normales, il s’en suit qu’on doit observer des cas où les premières rejettent les secondes. En général, les grandes cassures, comme la faille St-Gilles, ne sont pas déplacées par les accidents à pied Sud; au contraire, on observe que ceux-ci, quand ils y aboutissent, viennent souvent s’y éteindre. Il est aisé de se rendre compte de ce fait, si l’on pense que les failles normales sont largement ouvertes et ont un remplissage hétérogène. Si une cassure inclinée au Sud tend donc à se produire, ou bien elle pourra se perdre dans la faille normale, si le remplissage au point de rencontre a moins de cohésion que les terrains stratifiés qui constituent les parois de la faille, ou bien, dans le cas contraire, elle pourra être déviée par le remplissage, comme on le constate d’ailleurs dans les gîtes métallifères (*). Quoi qu’il en soit, le fait que les cassures inverses, inclinées au Sud, viennent souvent aboutir aux failles normales et ne se prolongent pas au delà, ce qui est indiqué sur les coupes et le plan de l’Administration des mines comme sur beaucoup d’autres, prouve singulière- ment en faveur de l’ancienneté plus grande des cassures normales. Car, si les failles inverses, à remplissage sou- vent nul, avaient existé dans notre terrain houiller (*) Voir A. von Groddeck, Traité des gîtes métallifères , p. 64. 156 antérieurement à la production des accidents normaux, elles auraient certainement été déplacées par ces der- niers, de part et d’autre desquels on les retrouverait. Au voisinage de la faille de St-Gilles et de la faille du puits Marie, on observe que des fractures secondaires normales, à pendage Nord, sont rejetées par des failles inverses très peu inclinées au Sud. Ces dérangements accessoires, parallèles à la faille St-Gilles, peuvent être considérés comme contemporains de cette dernière. Car il paraît bien démontré par l’étude des failles que toute cassure normale un peu importante de la croûte ter- restre, a été accompagnée d’un nombre parfois considé- rable d’autres cassures également normales et paral- lèles à la première. Dans la concession du Horloz, M. J. Charlier, ingénieur, m’a signalé qu’un accident, fai- blement incliné au Sud de 20" environ et inverse, rejetait une faille à crevassement, normale, parallèle à la faille St-Gilles, comme le démontre le croquis ci-joint (fig. 9) (1). On observe un fait analogue et plus caractéristique peut-être dans la concession de La Haye. En effet, dans une coupe prise à 1000 m. à l’O. du puits n° 1, levée par M. Joakim, directeur des travaux, on cons- tate qu’une faille double , normale, à pendage Nord, est rejetée par une faille inverse, légère- ment inclinée au Sud (fig. 10). (*) (*) D’après la coupe accompagnant la Notice sur les charbonnages du Horloz. 157 - Dans ce cas, il ne peut y avoir de doute qu’on est bien en présence du même accident, car il est double et pro- duit le même effet de part et d’autre de la cassure inclinée au Sud. Pour les accidents normaux parallèles à la faille de Seraing, il est douteux que l’on puisse observer un fait analogue, car ils ont leur inclinaison au midi, comme les failles inverses. En outre, ce n’est qu’exceptionnellement qu’on pourra constater dans un charbonnage le rejet d’une faille par une autre. Si l’on applique aux cassures du bassin houiller de Liège le principe signalé plus haut : que les failles normales s’observent spécialement dans les terrains restés horizontaux ou peu inclinés, on pourrait en déduire que la faille St-Gilles et celle de Seraing, ainsi que les accidents secondaires normaux qui leur sont parallèles, se sont produits avant l’accentuation des plis du terrain houiller. Si Ton admet les considérations précédentes, on en arrive à une conception théorique qui rend assez bien compte de l’allure de notre bassin houiller. Avant l’époque de l’accentuation de son ridement, il s’était produit principalement deux grandes cassures normales, la faille de St-Gilles et la faille de Seraing, ainsi que des cassures parallèles et de même sens, dont l’effet aurait été de surélever les parties centrales ac- tuelles du bassin par rapport à ses bords ( fig. 11). 3 Faille de Seraing. 4 Faille du puits Marie. K Faille de St-Gilles. 158 - Dans la suite, une pression Sud est venue comprimer le terrain liouiller entre ces cassures qui délimitaient des massifs offrant nécessairement une résistance au plisse- ment différente (fig. 12). 1 Faille eifelienne. 2 Faille des Six-Bonniers. 3 Faille de Seraing. 4 Faille du puits Marie. o Faille St-Gilles. 6 et 7 Failles inverses inclinées au Sud. Ce dernier croquis n’est en somme qu’une réduction schématique de la coupe A B de la carte générale des mines, coupe passant par l’axe du bure Henri-Guillaume de la Société Cockerill. Si on le compare à la figure précédente, on voit que les efforts de compression se sont surtout manifestés vers le bord sud du bassin houiller, où ils ont donné naissance à des plis fort accentués, ainsi qu’aux failles eifelienne et des Six-Bonniers. La portion comprise entre la faille de Seraing et celle de St-Gilles paraît, au contraire, avoir constitué un massif plus résistant, les couches semblant s’être gon- dolées sous une compression entre les deux cassures. Enfin au Nord de la faille St-Gilles la poussée du Sud a eu particulièrement pour conséquence la production de failles inverses, faiblement inclinées au Midi. C’est ce qui explique comment les failles normales préexistantes peuvent séparer des couches présentant de part et d’autre une allure différente, et comment des - 159 fractures inverses sont venues s’y éteindre. Toutefois, sous l’effort de cette poussée latérale, l’inclinaison des failles normales s’est parfois modifiée, et le remplissage de ces fentes s’est également ressenti de cette com- pression, comme j’espère le démontrer prochainement. Je me bornerai pour le moment à rappeler que j’ai eu l’honneur de montrer à l’une des dernières séances de la Société (janvier 1890) des plaques de schistes et de grès, rencontrées dans la faille St-Gilles, présentant de remarquables exemples de contournement et de plis- sement et témoignant ainsi des efforts qu’elles avaient subis. OBSERVATIONS présentées à la suite do la communication do M. Max. Lohesl SÜR LES FAILLES DE L'ÉTAGE HOUILLER PAR Ad. FIRKET. Une étude quelque peu précise des failles de l’étage houiller, est une œuvre hérissée de difficultés. D’une part, les exploitants de charbonnages consi- dérant, avant tout, le point de vue industriel, n’ont, en général, poussé leurs recherches à ce sujet qu’autant que l’intérêt du moment semblait le demander, d’où pénurie de renseignements sur l’allure réelle des fractures. D’autre part, la direction et rinclinaison d’une même fracture, ainsi que la dénivellation qui l’accompagne, peuvent varier notablement sur d’assez courtes distances. C’est ainsi, par exemple, que l’abaissement relatif de la lèvre nord de la faille St-Gilles, la mieux et la plus anciennement connue du bassin de Liège, que j’évalue à 70 mètres environ au siège Braconier du Horloz à St-Nieolas, diminue de l’Est vers l’Ouest, passe par zéro, puis se transforme, au charbonnage de Baldaz-Lalore à Flémalle-Gfrande, en un relèvement par rapport à la lèvre sud. Au siège Braconier, où sa direction est à peu près W. S. W. — E. U. E. et son inclinaison N. N. W., elle est recoupée par le puits d’extraction N° 1 à la profondeur de 538 mètres et bien connue à différents niveaux, par des travaux en pierre ou en veine. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVII, MÉMOIRES. H 162 Une coupe Nord-Sud, tout en donnant des inclinaisons un peu trop faibles pour la faille, puisqu’elle n’est pas perpendiculaire à sa direction, montre que la faille St-Gilles présente aussi de notables variations d’incli- naison suivant la profondeur. Coupe verticale Nord-Sud par le puits n° 1 DU SIÈGE BrACONIER DU HORLOZ. c/ioicL ÂU. F. Faille St-Gilles. / et f1. Fractures accessoires. F1. Faille antérieure à la faille St-Gilles. Echelle approximative 1/7000 (Carrelage de 400 en 400 mètres). Le croquis ci-desus est une réduction partielle de la coupe à l’échelle du 1/1000 de la mine; elle 11e figure qu’une partie des couches de houille, suffisante pour donner une idée de leur allure générale ; les percements à travers bancs y sont omis, et, vu la petitesse de l’échelle de cette réduction , les données numériques indiquées plus bas ont été relevées sur la coupe à grande échelle elle-même. En se bornant aux régions où la faille a été bien constatée, on reconnaît qu’elle présente successivement comme inclinaison moyenne, dans le sens du Sud vers le Nord : 53° entre 195 m. et 255 m. ; 34° '/* entre 255 m. et 436 m. ; 47° entre 436 m. et 490 m.; et 54° entre 490 m. et 538 m., point où le puits l’a traversée ('). On voit donc qu’après avoir diminué avec la profon- deur, l’inclinaison de la faille s’accentue ensuite, du moins jusqu’à celle où elle est connue au siège Braconier. Dans d’autres charbonnages, où les données acquises sont moins complètes, on n’a pas encore atteint la région (’) Si l’on considère la faille comme formée d’une succession de plans, une relation trigonométrique très simple permet, d’en déterminer les inclinaisons réelles en partant des inclinaisons données par la coupe Nord-Sud, ou tout autre pian oblique à la direction, et de l’angle dièdre compris entre le plan considéré et le plan perpendiculaire à la direction de la faille, dirigé suivant la ligne de plus grande pente. Si x est l’inclinaison proprement dite, a l’inclinaison donnée, p l’angle des deux plans, il est facile de démontrer que tany. a tanq. x — . cos . p Au sud du puits Braconier N° 4, vers la profondeur de 275 mètres, on peut établir exactement que la direction de la faille S’-Gilies est N. 65° E. En sup- posant qu’elle soit la même sur toute la hauteur de la coupe, ce qui semble peu s’écarter de la réalité, on aura p — 25° pour l’angle des deux plans. Introduisant dans la formule cette valeur de pet les différentes valeurs de a, on obtient pour l’inclinaison moyenne x suivant la ligne de plus grande pente de la faille S'-Gilles : 55°40' entre 4 95 et 225 m. ; 37o40' entre 255 et 436 m ; 49°48f entre 436 et 490 m. ; 56°38f entre 490 et 538 mètres. 164 — où l’inclinaison augmente, après avoir progressivement diminué ; cette raison ainsi qu’une autre, qui sera déve- loppée plus loin, ont déterminé le choix de mon exemple. Tous les ingénieurs et les géologues n’évaluent pas de la même manière le rejet provoqué par les failles dans le sens vertical. Les uns font état de la distance ?, mesurée suivant la ligne de plus grande pente de la fracture FF' entre les deux parties O, C d’une couche dénivellée; les autres considèrent la projection verticale h de cette distance ; il en est aussi qui caractérisent le rejet par la longueur de la perpendiculaire p entre une partie de la couche et l’autre partie prolongée. Les deux premières méthodes ne tiennent pas compte des va- riations d’inclinaison d’une même faille, qui viennent d’être mises en évidence ; la dernière donne des résultats variables, lorsque l’inclinaison des diverses couches rencontrées par une faille n’est pas la même. La méthode que j’emploie consiste à caractériser le rejet, dans le sens considéré, par la longueur de la verticale h' comprise entre une portion de la couche et la position qu’elle occupait avant le mouvement consécutif à la fracture. Cette méthode donne des résultats compa- rables, indépendants de l’inclinaison de la faille et de celle des couches. Le rejet vertical n’est pas le seul élément à prendre en considération, comme il sera dit plus loin; mais il importe que sa détermination ne donne pas lieu à des confusions. 165 — Nous avons déjà dit que la dénivellation résultant d’une faille, considérée suivant sa direction, peut changer de sens. Ce fait s’explique par une espèce de rotation autour d’un axe plus ou moins perpendiculaire à la surface de la fracture; une des lèvres de celle-ci se relève d’un côté de cet axe, tandis qu’elle s’abaisse de l’autre» Les travaux de la carte générale des mines de Bel- gique ont aussi permis de constater, pour certaines failles, des modifications d’allure telles, dans le sens de leur direction, que l’inclinaison, après s’être progressi- vement redressée, devient inverse de ce qu’elle était d’abord. Si les fractures de l’étage houiller s’étaient opérées suivant des plans ou des surfaces à peu près planes, nous serions beaucoup mieux édifiés sur leurs allures, non seulement parce que l’observation de leurs éléments stratigraphiques serait plus facile, mais encore parce que la connaissance de ceux-ci deviendrait un guide in - faillible pour l’exploitant, qui ne négligerait rien pour l’obtenir aussi complète que possible. Ces fractures ne se sont donc pas produites suivant des surfaces régulières, en n’occasionnant que de simples mouvements d’affaissement ou de soulèvement. Les actions mécaniques qui ont produit les failles, dont une partie sont contemporaines du plissement du houiller, ont pu être d’une grande simplicité ; mais les résultats de ces actions sont parfois si complexes qu’ils dénotent leur transformation en une véritable torsion, qui s’est exercée, d’ailleurs, sur des matériaux non homogènes et, par suite, d’une manière peu régulière. Pendant longtemps, on a considéré le déplacement relatif des deux parois d’une faille comme s’étant effec- — 166 tué suivant la ligne de plus grande pente de la fracture, ou suivant une ligne peu différente de celle-ci. L’idée d’un déplacement parfois important dans le sens de la direction de la fracture, combiné avec une dénivellation verticale relativement faible, en d’autres termes d’un mouvement dont la direction diffère peu de celle de la faille, est relativement récente; mais elle commence à se répandre parmi les ingénieurs et les exploitants. Il y a une dizaine d’années, cette considération im- portante n’avait guère appelé l’attention dans le bassin de Liége-Seraing. A cette époque, je l’ai discutée avec M. Jules Charlier, ingénieur des charbonnages du Hor- loz, lequel s’en était déjà entretenu avec son ami M. l’ingénieur Th. Claes, qui a consacré toute sa carrière à l’étude stratigraphique de l’étage houiller. Nous sommes tombés d’accord, et c’était aussi l’avis de M. Claes, que des phénomènes bien connus, mais généralement mal interprétés ou dont on n’avait pas cherché à se rendre compte, ne peuvent s’expliquer qu’en admettant un déplacement latéral important. Depuis longtemps, on avait reconnu qu’une même couche, de part et d’autre d’une faille, présente parfois des différences notables dans sa composition physique, c’est-à-dire dans la puissance de ses lits de charbon et de schiste, ainsi que dans la proportion de matières volatiles du combustible. O11 tentait anciennement d’expliquer ce dernier fait par le dégagement d’une partie des produits volatils au travers de la fracture; et, s’il existait seul, il n’y aurait pas lieu d’insister , parce que d’autres hypothèses plus plausibles pourraient être émises à ce sujet ; mais on ne cherchait nullement à se rendre compte du premier fait, bien que beaucoup plus tangible. — 167 — Cependant, comme l’a dit notre savant confrère M. A. Briart dans son récent discours à la séance publique de l’Académie sur la formation houillère (*), on ne remarque, dans les couches de houille des bassins belges, que des variations lentes et progressives dans l’épaisseur et la disposition de leurs lits, comme dans la nature et la manière d’être de leurs intercalations schisteuses. On peut en dire autant des couches de schiste et de psammite, autrement dit des stampes, qui séparent deux gîtes houillers voisins. L’épaisseur de ces stampes n’est certes pas constante ; mais, à l’exception de rares varia- tions brusques que l’on peut attribuer, avec M. Briart, à des ravinements contemporains de la formation, aussi bien pour les roches stériles, particulièrement pour les psammites qui y sont assez sujets, que pour la houille, on ne constate que des variations continues très lentes, dans la constitution des strates de l’étage houiller. Or, des coupes, faites avec soin, de parties exploitées bien connues, montrent que parfois, de part et d’autre d’une faille, la stampe entre deux couches varie d’une façon notable. Je puis citer l’exemple d’une coupe manuscrite de la carte des mines qui atteste, des deux côtés d’une faille ayant produit une dénivellation ver- ticale de 25 mètres, une variation de la stampe entre les couches Maret et Quatre-Pieds, qui la fait passer subite- ment de 8 à 12 mètres. On doit évidemment conclure de la variation brusque et importante de la constitution d’une couche de houille, comme de celle de l’épaisseur d’une stampe, provoquées par une faille, que celle-ci a mis en présence des parties de l’étage houiller primitivement fort éloignées dans le (*) A. Briart. La formation houillère. Bull, de l’Âcad. royale de Belqique, sér. 3, t. XVIII. 168 sens horizontal, et que la composante du mouvement, dans ce sens, est beaucoup plus grande que sa compo- sante suivant la ligne de plus grande pente. Un troisième ordre de faits vient aussi parfois démon- trer l’existence de tels déplacements latéraux; il arrive, en effet, que les allures du houiller, de part et d’autre d’une faille, sont toutes différentes, sans qu’un simple déplacement suivant la ligne de plus grande pente de la fracture permette de s’en rendre compte. Il me reste à signaler un fait important , parce qu’il tend à prouver clairement l’existence dans l’étage houiller de fractures d’âge différent. On sait depuis longtemps que deux grandes fractures du bassin de Liége-Seraing passablement bien connues, la faille St-Gilles et la faille dite de Seraing, ont des inclinaisons divergentes ; la première inclinant vers le N. N. W., la seconde vers le S. E. On connaît aussi, dans la partie centrale du bassin de Liège, un système de fractures remarquables, faiblement inclinées vers le S. E., qui n’obéissent pas à la loi de Schmidt, donnent lieu à des superpositions de la même couche, et que je suis tout disposé à considérer, avec M. Max. Lohest, comme contemporaines du plissement du houiller. Mais, de la divergence des inclinaisons de ces failles, pas plus que de l’existence des failles sensiblement dirigées du Nord au Sud, à peu près perpendiculaires à la faille S'-Gilles, constatées dans la région est du bassin (failles Gaillard-Cheval, de Bouck, Gilles-et- Pirotte, de Bhées), on ne pourrait conclure positivement à des différences d’âge des fractures. Le fait, sur lequel je désire appeler l’attention, a été constaté assez récemment au siège Braconier du Horloz; il est mis en évidence par la coupe, reproduite plus haut 169 du puits N° 1 de cette exploitation. Je ne puis l’inter- préter qu’en admettant que la faille F[ inclinée au Sud de 17°, qui rencontre la faille St-Gilles à la profondeur de 435 mètres, a été rejetée par celle-ci de la même manière que les couches ; et qu’elle est, par suite, plus ancienne que la faille St-Gilles. Cette faille, inclinée vers le Sud, appartient à l’un des systèmes mentionnés plus haut. Elle a produit des effets mécaniques dont l’importance est comparable à ceux de la faille SMjrilles. En effet, si l’on se borne à la consi- dérer comme résultant d’un glissement suivant la ligne de plus grande pente, on peut la caractériser en disant qu’elle a occasionné un rejet vertical de 60 mètres et que le toit de la faille s’est élevé sur le mur ; les deux parties de la couche Grand-Maret, qu’elle sépare, se re- couvrent sur une longueur de 205 mètres suivant l’in- clinaison, comme le montre la coupe. Au nord de la faille St-Gilles F, on ne rencontre pas le prolongement de la cassure F1. Elle n’existe pas, non plus, au-dessus du niveau de ce prolongement, où de nombreux travaux d’exploitation n’auraient pas manqué de reconnaître un accident de terrain aussi remarquable. Mais, en dessous de ce niveau, à une distance corres- pondant sensiblement à l’importance du renfoncement nord constaté dans les couches de houille, le puits a rencontré une cassure analogue F1 ?, qui est vraisembla- blement la cassure F[ rejetée par la faille St-Gilles. Les travaux de la mine n’ont pas encore suffisamment reconnu cette région pour que l’on soit fixé sur les caractères de la cassure nord dont il s’agit ; mais je suis persuadé que, si elle n’est pas l’importante fracture sud F1 rejetée, les reconnaissances qui s’exécuteront au nord du puits, en feront reconnaître une autre, probable- ment à une profondeur un peu plus grande, qui repré- 170 sentera la cassure sud rejetée par la faille St-Gilles, en. prouvant, d’une manière tout à fait indéniable, que la faille inclinée au Sud existait avant la production de- là faille St-Gilles. Celle-ci serait ainsi, contrairement à l’opinion de M. Max. Lohest; plus récente que la fracture F 1 et que le plissement de l’étage bouiller; il est dès à présent établi, d’ailleurs, que cette dernière fracture n’a pas rejeté la faille St-Gilles. Volume et surface des solides holoèdres que l’on peut dériver par troncature, biseau ou pointement d’un cube d’arête b PAU (j. pESÀF^O. C’est M. Solvay qui m’a proposé la question. Comme elle peut intéresser ceux des membres qui s’occupent de cristallographie purement géométrique, je crois utile d’en publier la solution dans nos Annales. Je commence- rai, pour plus de clarté, par exposer en quelques mots les notations employées. PRÉLIMINAIRES. Une face quelconque modifiant l’angle du cube et cou- pant sur ses arêtes des segments — , —, — est désignée m n p i i \ par bm ba b i> , ou, pour abréger, par m n p ; m, n et p sont les caractéristiques de la face. La figure 1 explique la no- i i i tation : On voit en 1) la face m np= bm b n bc: en 2) la i i i face 432 = b1 ê3 b 2 , en 3) la face 211 = A2, en \ 4) la face 221 = A2 et en 5) la face 210 = B2. A cause de la loi de symétrie, une face telle Fig. t. 172 - que 2) ne peut exister seule ; on doit avoir, sur chaque angle A, 6 faces semblables donnant un pointement à 6 facettes ; le développement de ces pointements conduit au dodécalélraèdre. De même l'ensemble des pointements formés de trois faces analogues à 3) ou 4) donne lieu au trapézoèdre ou à V octotrièdre et enfin l’ensemble de biseaux formés de deux faces analogues à 5) donne lieu à Vhexaté- traèdre. Nous convenons, pour désigner une forme, de choisir celle de ses faces dont les caractéristiques vont en décroissant , les axes étant choisis comme l’indique la figure 1. Ainsi, parmi les six faces qui constituent le pointement sur A, nous choisissons celle pour laquelle : , , , .. b b b m > n > p, c est-a-dire : m n p Lorsqu’on aura trouvé la formule donnant le volume i i i ou la surface du dodécatétraèdre ba bn b» , on passera au trapêzoèdre en faisant dans les formules : p = n (voir 3 et 1), à V octotrièdre, en y faisant : m = n (voir 4 et 1) et à Vhexatétraèdre , en y faisant : p = 0 (voir 5 et 1). Le volume et la surface de V octaèdre s’obtiendront en faisant dans les formules générales : m — n = p. Le rhombododécaèdre sera donné par : m = n , p == 0. i i i VOLUME DU DODÉCATÉTRAÈDRE b~> b^ b7. Soit A (fig. 2) l’angle d’un cube dont l’arête a pour longueur b , Ox, Oy, Oz les axes menés par le centre du solide parallèlement à ses arêtes. Soit a la longueur des demi-axes et C D F la face m n p. Si l’on prolonge cette face ou qu’on la transporte parallèlement à elle- même sur les axes, il est évident qu’elle coupera sur ces derniers des a a a . . -, y segments -, -, - proportionnels a m n p 173 — ceux qu’elle coupait sur les arêtes du que a = ^-),de sorte que sa notation sera — : — 2 1 m n p cube a (vu = mnp. 2 x'A T La notation ne cliange donc pas lorsque la face vient à être rapportée aux axes Ox, Oy, Oz. Les 6 faces formant le pointement s’obtien- nent en permutant de toutes les façons pos- sibles les lettres du sym- bole mnp et seront : mnp , mpn, pmn, nmp , np m , p n w. Pour construire la huitième partie du soli- de, il suffira de tracer ces six faces sur les axes Fig. 3. et de dessiner leurs in- tersections communes. La figure 3 montre les construc- tions faites en vue d’obtenir le solide 421. Les faces 421 et 241 sont déterminées par leurs traces H V et SK sur le plan des x y et le point A qui leur est commun; elles se coupent donc suivant la droite AB; les faces 412 et 214 sont déterminées par leurs traces H T et S L sur le plan des xz et le point C qui leur est commun; elles se coupent donc suivant la droite CD; les faces 142 et 124 sont déterminées par leurs traces K T et Y L sur le plan des yz et le point P qui leur est com- mun; elles se coupent donc suivant la droite P E. Les droites A B, C D, P E se coupent au point I et il est fa- cile d’achever le solide en dessinant les autres intersec- tions I L, I K, I H. Observons que si O est le centre du cube primitif , le poin- tement à 6 faces aura donné le solide complet lorsque L\ K et H sont les centres des faces du cube , de sorte que O L re- 174 — présentela demi-arête du cube primitif et que, par conséquent , dans la formule que nous allons obtenir , il faudra faire : a b m 2 ' Calcul du volume. En traçant O I, nous partageons le huitième du dodé- catétraèdre en 3 pyramides quadrangulaires évidemment équivalentes, de sorte que si Y est le volume cherché, on a : |= 3pyi'.IOKBH = 3,OKBHX — et V = 8 s x 8 3 (en désignant par s la surface O K B H et par x la hauteur I N). Calculons x et s. L’équation du plan A Y H est : mx -j- ny -)- pz = a. Le point I est dans ce plan et, comme ses coordonnées sont évidemment égales, on aura : x — — . m -j- n -j- p Quant à la surface s , elle se décompose par la droite O B en deux triangles égaux, de sorte que : s == O H X y (y a étant la perp. menée de B sur l’axe des x) = — y. Pour calculer y , observons que l’équation de la droite H Y est: mx ny = a \ le point B se trouve sur cette droite et, comme ses coordonnées sont égales, on a : y = — -, — . m -j- n Par conséquent : 6* = — 7-^— — - . m (m - j- n) En remplaçant x et s par leurs valeurs dans Y, on obtient : ^ 8 a'° m (m -j- n) {m + n PÏ Si b est l’arête du cube primitif, on vient de voir que — = —, ou 8 a3 = m5 63 ; donc enfin : m 2 ’ 7 175 — v = rn- IS. (a) (m 4- ri) (m 4- n -j- p) Telle est la formule générale du volume du solide i i i bn bu b/^ tiré d’un cube d’arête b. Exemple. i i i Le volume du dodécatétraèdre b1 If1 b = 421 (de la fluorine) dessiné plus haut, sera : 8 Y 21 b~° On a vu (page 172) comment de cette formule on pourra déduire le volume du trapézoèdre, etc (1) Trapézoèdre. n = p, Yrn = m1 An (2) Octotrièdre. m — n , Y = p_ A"* (3) Hexatétraèdre.j9 = 0, Y.m = (m -p ri)(m -j- 2 ri) m 2 (2 m -f p) I m K*) 2 7.5 B'* [m -f n I Octaèdre. m — - n=p, Y = — b\ i 6 A Rhombododécaèdre. m=-n,p= 0, Y = ^ b:\ B1 Remarques : 1° u Le plus petit solide que l’on puisse dériver du cube „ est l’octaèdre. „ O On désigne ordinairement les trapézoèdres par Am et les octotrièdres par A"‘ ( m 4); dans ce cas, les deux premières formules deviennent: m- A111 *». vi = m (m *-j- 4) (m 4~ 2) A m 2 (2 m 4~ I) 4 4 Ainsi: V =— 6°, Y i —— b°. A2 3 Ai" 5 — 176 — En effet, la formule (a) (page 175) peut s’écrire : V = — — —b\ (1 "f" m ) (1 -f m -p >«')* Le minimum de Y correspond à la plus grande valeur n , p du dénominateur; or — et — étant des fractions pro- m m prement dites (vu que m > n > p) ont 1 pour maximum, de sorte que Y min. 6 -b*. Ainsi le volume de tout solide dérivé du cube d'arête b est compris entre i IA et lr\ 6 2° “ Le volume de tout hexatétraèdre est plus grand „ que le quart du cube dont il dérive. „ En effet, la formule (3) peut s’écrire : Ym = ( - b,( 1 « n m b\ Or. — maximum = 1, donc Y,, minimum = — b\ ’ m ’ - 4 B" 3° “ Le volume de tout octotrièdre est compris entre „ le y et le ^ du volume du cube primitif. „ (*) 4 6 En effet, la formule (2) peut s’écrire : 1 V, = A"* 2(2 -p m ) P Comme 0 < — < 1 , on aura : I m p pour — = 0 Y maximum m p pour - m Y minimum (*) Tandis que le volume du irapézocdre peut s'approcher indéfiniment du volume du cube. 177 — Problème. Chercher la formule générale de tous les solides déri- vés dont le volume est le kième du cube primitif, k étant un nombre commensurable compris entre 1 et G (*). On doit avoir, d’après la formule (a) : 1 — — : ; — ; — - = y , ou, en divisant haut et bas (m -p n) (ni + n + p) k par m- , y • I + * G + » + q m \ m ml k . Posons : — m x , P m L’équation à résoudre est : (1 + x) (1 -f x -f- y) = k. On en tire : y = k — (1 xy l -y x La forme demandée m. n. p. peut s’écrire, en divisant les caractéristiques par m, 1 .xy] de sorte que la formule générale des solides répondant à la question sera : i i 1.x. k — (1 -f- x)~= b b 1 1 + x 1 -)- X b k~ G + *)2 . Pour avoir les limites de x, il faut écrire que, dans cette formule, les caractéristiques sont positives et dé- croissantes; il faut donc que : 1° (1 ~\~ x )* < k, ou x < \/ k — 1 2° x < 1 h M 4- y P 3° v - j~ _ L < x. ou: 2 x- + 3 x (1 — h) > 0- 1 -t x Les racines du trinôme étant réelles et de signe contraire O À cause de la remarque i faite page 17G. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVII, MÉMOIRES. P2 178 - (puisque 1 — k est négatif), pour satisfaire à l’inégalité, il faut donner à x des valeurs non comprises entre les racines et, comme x est positif, cela revient à dire que x doit être plus grand que la racine positive du trinôme, ainsi : x > j/ 8 k + 1 — 3 4 En résumé : x doit satisfaire aux trois conditions : x < 1 x < j/7 k — 1 |/ 8 k -h 1 - 3 x > v — - — • Pour choisir entre les deux premières conditions, il faut faire des hypothèses sur k. 1° | / k — 1 _+ 1, ou k +_ 4. Dans ce cas, la première condition est inutile et les li- ' (4) mites de x sont 1/8 k +1-3 < x < \ k - 1 2° \/ k — 1 _+ 1, ou k _> 4. Dans ce cas, la seconde condition est inutile et les li- . j/ 8 k + 1 — 3 (5) mites sont : < x < 1. 4 Il reste à voir s’il est toujours possible de trouver des valeurs pour x satisfaisant aux conditions précédentes. Il est facile de conclure de k > 1 que l/ 8 k + 1 < [ / k — 1 (*) et de A: < 6 que- — < 1; f) En chassant les dénominateurs, cette inégalité devient : \/ 8 k + 1 -<( 4 y/ k — 1. On peut élever les 2 membres de cette inégalité au carré, car le 2(1 membre est positif ; on obtient : 0 < D +1/ k — 4), inégalité évidente, vu que k > 4. — 179 — donc il y aura toujours des valeurs pour x et le problème admet une infinité de solutions. Ainsi la formule (b) représente tous les solides dérivés dont le volume est le k à,ne du cube ; dans cette formule , x repré- sente un nombre commensurable quelconque satisfaisant aux relations (4) ou (5) suivant que k A 4 ou kA 4. Applications. 1° Cher cher la formule générale des solides dérivés dont le volume est la moitié de celui du cube. La formule est : 1. x. 2 — (1 -j- xf 1 + x Comme k = 2, il faut recourir à (4) pour avoir les li- mites de x. Ainsi : J/17-3 4 < x < | 2 — 1, c’est-à-dire : 0,2807.... < x < 0,4142.... On pourra donc prendre, par exemple, x = . La for- mule du solide correspondant est 1. \ . — = 621 = 3 6 i i ! b' à2 b . 2° Chercher la formule générale des solides dérivés dont le volume est le cinquième du volume du cube. Ici k == 5 et il faut employer la formule (5). Limites Notation : 1. x \/ÂÏ— 3 5 — (1 -f xf 1 -f- x < x < 1, ou 0,8507.... < x < 1. On pourra prendre, par exemple : correspon- dant au solide : 91. 78. 1 1 4 76 = b»î b™ b™. ( — 180 — Cas particuliers. On peut se demander si, parmi les solides dérivés dont le volume est un kième dn cube, il y a toujours un solide à 24 faces, octotrièdre, trapézoèdre ou hexatétraèdre. 1° Pour que la formule {h) soit celle d’un octotrièdre, il faut que les deux premières caractéristiques soient égales. k — 4 En faisant x = 1, elle devient 1. 1. — = 2. 2 . k — 4. k - i Ainsi l’octotrièdre A 2 est le klème du cube primitif. Le problème n’est possible que si le > 4, mais, si cette condition est remplie, il est toujours possible. Ainsi : a II est toujours possible de trouver un octotrièdre „ dont le volume soit le klème du cube, k étant un nombre „ commensurable compris entre 4 et 6. „ 2° Pour que la formule (b) soit celle d’un trapézoèdre, il faut que k — (1 -j- x)‘ = X, OU X l 8 k On 1 -f- X ~ 7 4 voit qu’en général le problème est impossible ; il n’est possible que si 8 k -f 1 est un carré parfait. Ainsi : u II n’est possible de trouver un trapézoèdre dont le „ volume soit le k'è,ne du cube primitif, le étant un nom- „ bre commensurable compris entre 1 et 6, que si 8 k -f 1 „ est un carré parfait. „ Exemple. Pour le = 3, x -- 211 = 4 et le solide devient 1.4.4 2 2 2 3° Pour que la formule (b) soit celle d’un hexatétraèdre, il faut que la dernière caractéristique s’annule, c'est-à- dire que : x = \/ k — 1 . Pour que le problème soit possible, il faut que k soit un carré parfait et que x < I, ou \/ k — 1 c, 1, ou k < 4. Ainsi : 181 w II n’est possible de trouver un hexatétraèdre dont le „ volume soit le kième du cube primitif, k étant un nombre „ commensurable compris entre 1 et 4, que si k est un „ carré parfait. „ 9 1.1 Exemple. Pour k = —, x = — . Solide: l. — . 0 = 210=P2. Ces résultats peuvent être vérifiés en partant directe- ment des formules qui donnent le volume d’un octo- trièdre, d’un trapézoèdre et d’un hexatétraèdre. i i i SURFACE DU SOLIDE 6* b^ bV. Théorème I. Les perpendiculaires menées du centre sur les dif- férentes faces de la forme mnp ont la même longueur : P = a \/ m2 -fi n 2 -h pl ’ Soit O D (fig. 4) la perpendiculaire menée du centre sur la face m n p\ soient a, (3, y les angles qu’elle fait avec les axes. Le triangle rectangle ODA donne : Fig. 4. a P = — cos a, ou m m' cos' a = — P2; on trouverait de même : a‘ ’ cos2 S L _ P2 ‘ a2 u2 cos2 y = -- P2. 1 a2 En ajoutant membre à membre, et en observant que cos2 a -l- cos2 P -j- cos2 y = l, on obtient : p~ a . |X m2 -f w2 + pl — 182 Comme les différentes faces de la même forme diffèrent en ce que m1 n et p sont permutées entre elles, la valeur de P sera la même pour toutes ces faces. Théorème II. u Le volume d’un solide quelconque du système cubi- „ que égale sa surface multipliée par le tiers de la per- „ pendiculaire menée du centre sur une de ses faces. „ En effet, en joignant le centre à tous les sommets du solide dérivé, on le décompose en autant de pyramides équivalentes qu’il y a de faces, et, comme chaque pyra- mide égale sa base multipliée par ^ P, le volume total sera Y = surface totale X — P. 3 Calcul de la surface. D’après ce qui précède, on a : S a -r -j = T X j/m2 4- w2 + p* Pour identifier le solide à celui qui provient d’un cube de côté b, nous avons vu q u’il fallait faire : — = En rem- 1 m 2 plaçant, il vient : 6 Y b = —, — |/ m~ 4- ri2 -f- p'2. bm 1 En remplaçant Y par sa valeur (a), on obtient : S = 4X4! + ÜL ±ÉL. fi JA (■ m p n) (m + n -\-p) En comparant cette formule à celle du volume on voit que, tandis que le volume de tout solide dérivé est com- mensurable avec celui du cube primitif, sa surface n’est commensurable avec celle du primitif que si m2-\-n2 h p2 est un carré parfait. 183 — Cas particuliers : Trapézoèdre. n = p, m [/ m2 -\-2ri2, am (m -j- ri) [ m -f- 2 ri)' Octotrièdre. m = n , |/ 2ms 2 M -y- p -.3 62 Hexatétraèdre. p = 0, Octaèdre, m = = b, Rhombododécaèdre. m m p-7 m2 -f 772 B < (m -f- 72-) 2 S , = 1/' 3. A = M, ^5 = 0, LE PHOSPHATE DE CHAUX DE LA HESBAYE SON ALLURE, SA COMPOSITION ET SES FOSSILES, PAR Gaspar SCHMITZ, fl. .1. (puir). Notre note sur les sablonnières de Rocour promettait des détails paléontologiques sur le conglomérat de silex, le phosphate et la craie sénonienne ('), qui constituent le massif crétacé de la Hesbaye. D’heureuses circon- stances nous ont mis à même de donner plus que ce que nous annoncions. Rocour et les localités voisines du plateau hesbayen virent, en 1889, s’ouvrir de vastes travaux pour l’exploi- tation de leurs riches gisements de phosphate de chaux. Une surface de plusieurs kilomètres carrés a été explorée depuis lors, des puits de recherches ont été creusés par centaines, et en maints endroits, de longues galeries sillonnent l’intérieur du plateau. (4) Ann. de la Société géologique de Belgique, 1889-90, t. XVII, p. 76. 186 L’obligeance de MM. les propriétaires et exploitants nous permit de visiter leurs installations. Le champ de nos études s’agrandissant d’une manière inattendue, le plan restreint que nous nous étions pro- posé ne pouvait plus nous suffire. La partie paléontolo- gique devint secondaire et notre attention se concentra sur les phénomènes géologiques que nous rencontrions. Ce travail est donc un aperçu descriptif du gisement phosphaté qui recouvre le Sud-Est (*) du plateau hes- bayen. La première partie fait connaître les conditions stra- tigraphiques et géognostiques du dépôt; la seconde figure les gisements les plus intéressants et indique leur com- position chimique; la troisième signale les caractères paléontologiques des silex, du phosphate et de la craie. § 1. — Description slraligraphique et géognostique. Partout où on l’étudie, le phosphate de chaux du plateau de la Hesbaye repose sur la craie sénonienne, la marne des agriculteurs, dont la surface est ondulée d’une manière subcontinue. Le nombre des observations est encore trop restreint pour pouvoir indiquer la hauteur moyenne qu’atteint le sommet des crêtes d’ondulation. Le plus souvent il n’y a pas de dépôt intermédiaire entre la craie blanche et le phosphate. La craie semble lavée à sa surface; il est rare qu’elle soit recouverte (*) Grâce aux offres bienveillantes de M. le baron de Lafontaine, qui dirige les travaux de recherche à Waremme, nous espérons continuer sous peu nos observations sur le gisement du phosphate de chaux, dans la partie Nord-Ouest du plateau de la Hesbaye. — 187 d’une mince couche d’argile noire ferro-manganésifère, semblable au “ toit „ dont il sera question plus loin. Quand le phosphate a son allure normale et régulière, on y distingue facilement trois lits d’aspects différents. L’étage inférieur est de texture terreuse, contenant à sa base des silex de grosseur moyenne, ordinairement noirs. Ceux-ci semblent devoir leur position aux lois de la pesanteur, vu qu’ils se trouvent ordinairement sur le côté le plus volumineux. Ils ressemblent plus aux silex de la cràîe qu’aux silex du conglomérat. Le phosphate qui repose sur l’étage précédent, est plus compacte, plus calcareux à notre avis et présente nettement l’allure d’une stratification schistoïde, à en juger du moins par l’aspect des couches blanches et brunes qui alternent assez régulièrement. L’étage supérieur nous offre un phosphate plus argi- leux, parfois plus sableux que le premier. Il est pétri de nodules, très riches en phosphate de chaux tribasique (60 ü/ o). Ce sont pour la plupart des moules internes de mollusques ou des formes épigéniques de spongiaires et de polypiers. A la surface des dépôts phosphatés, on trouve souvent une couche argileuse, le toit des exploitants. Elle sert de ligne de séparation entre le phosphate et la base du conglomérat. Cette argile est très plastique et presque molle. Ordinairement noirâtre, elle tend à devenir en- tièrement brune quand sa plasticité disparaît ; faciès qu’on pourrait attribuer à la prédominance de l’oxyde de fer. La puissance de la couche de phosphate tout entière dépasse rarement un mètre. Si la craie est, en règle générale, ondulée d’une manière subcontinue, ce n’est pas à dire que ces mouvements ne puissent devenir très capricieux. 188 - Le phosphate, qui est en relation stratigraphiqne avec elle, se ressentira-t-il de ces irrégularités ? Quand les ondulations de la craie s’accentuent et dé- passent de beaucoup son niveau moyen et qu’elle forme des élévations que les ouvriers ont dénommées taives (*), on peut observer deux phénomènes différents. Ou bien la crête de cette formation ne supporte pas de couche phosphatée ; mais alors le phosphate vient mourir sur un des côtés de l’éminence, et se retrouve de l’autre côté plus épais, plus pur et plus riche en acide phospho- rique. Ou bien le phosphate suit régulièrement la craie dans sa marche ascensionnelle, en recouvre le sommet et redescend avec elle. Partout alors il conserve son allure normale, sauf sur la crête, où sa puissance est quelquefois plus grande que sur les flancs. L’extension que prendront les travaux d’exploitation permettront sans doute de constater l’orientation des crêtes d’ondulation de la craie et de voir si l’accumu- lation du phosphate, que nous venons de signaler, s’est produite dans une même direction : fait qui intéresserait au plus haut point le géologue. En de rares endroits, la craie, au lieu de s’élever, s’abaisse en dessous de son niveau moyen et forme des dépressions à pente plus ou moins rapide dénommées puits ou poches (2). Un phosphate abondant et le plus souvent d’excellente qualité les remplit, et les silex noirs y sont en plus grande quantité. (*) Nous avons constaté que les ouvriers donnaient, entre autres, le nom de tawes à ces élévations de la craie, spécialement quand la roche s’y présente plus compacte et plus dure. (2) Nous n'avons pas eu l’occasion de lever la coupe d’une poche. La plus belle que nous ayons vue se trouve à l’arbre Ste-Barbe. Elle atteint 2,n,00 de profondeur sur 4m,50 de diamètre. y — 189 — On pourrait s’attendre à voir la limite supérieure de la couche phosphatée s’abaisser dans ces poches, et les silex sénoniens empiéter sur le niveau ordinaire des dépôts sous-jacents ; on peut dire qu’il n’en est rien. Il est toutefois remarquable de constater que le phos- phate fait parfois défaut dans les dépressions que forme la craie sénonienne. Le phosphate qui suit son allure normale meurt sur les parois de la poche avant d’en avoir atteint le fond. Le creux est alors comblé de silex du conglomérat noyés dans de l’argile. Cette disposi- tion semble accuser un remaniement postérieur à l’âge de sédimentation. Il nous reste à signaler quelques particularités qui sont de nature à intéresser. La pellicule noirâtre qui tapisse la surface de la craie blanche, se rencontre dans la couche de phosphate, comme enduit des concrétions phosphatées ou des blocs de craie, soit comme revêtement des poches d’argile ou de sable isolées dans le phosphate. La couche plastique, ferro-manganésifère, qui constitue le toit du phosphate, ne reste pas toujours confinée à la limite supérieure du banc. On la rencontre aussi dans l’épaisseur du gisement, sous forme de bandes argileuses dont la plasticité, ainsi que la teneur en fer et en manga- nèse, sont fort variables. Ces bandes contiennent quel- quefois dans leur milieu de l’oxyde de fer compacte ou sableux. Ailleurs, toute la couche phosphatée est entiè- rement pénétrée de cette argile et rendue peu propre à l’exploitation. Il arrive aussi que le silex du conglomérat envahisse le phosphate et s’y mêle tellement à la pâte encaissante qu’il est impossible de songer à l’exploitation du gise- ment. Disons-le encore : il est peu probable que la sédimen- 190 tation clu silex se soit produite dans ces conditions ; et tout semble accuser un remaniement. Un sable de prime abord semblable aux sables ter- tiaires que supportent les silex du conglomérat, apparaît en quelques endroits. Il repose, tantôt sur la craie séno- nienne, tantôt sur le pbospbate ou même est enclavé dans ce dernier. Un examen attentif permet de constater de notables différences entre les sables qui surmontent le conglomérat et ceux qui se trouvent dans la couche phosphatée. Les sables de Rocour, et spécialement le faciès n9 4 (*), sont essentiellement siliceux, tandis que les sables de la couche phosphatée font vivement effervescence dans les acides. Le microscope révèle mieux encore ces différences. Le sable que nous signalons ici est d’une texture beau- coup plus fine ; il renferme des grains de chaux phos- phatée et n’offre presque jamais les paillettes de mica caractéristiques du sable de Rocour (*). Dans la plupart des travaux d’exploitation, on peut voir des surfaces polies qui sont sans doute des u surfaces de glissement „. Ces faits, fréquents dans la craie blanche, abondent dans les parties argileuses de la couche de phosphate. Il n’est pas sans intérêt de dire qu’il n’y a aucune régularité quant à la direction des plans dans lesquels ces glissements se sont produits. Toutefois ces surfaces semblent suivre plus habituellement l’horizontale à la partie supérieure du phosphate ; tandis que, à la base, elles suivent assez souvent les sinuosités de la craie sénonienne (’) Note sur les sablonnières de Rocour , p. 70. (-) Rente des questions scientifiques. Janvier 1890, p. 207. — 191 § "î. — Coupes et résultats d’analyse. Nos coupes se suivent dans l’ordre de la distribution géographique des exploitations. En partant du village de Fooz ( Ouest ), nous nous dirigeons sur Vottem qui se trouve à l’extrémité Est du plateau hesbayen. Les localités se présenteront donc à nous dans l’ordre suivant : Fooz, Alleur, Lantin, Voroux, Liers, Focour et Vottem. Nous ajoutons aux légendes de nos coupes les résultats de l’analyse des phosphates. FOOZ. Puits de recherche creusés par M. Armand Lambotte- Hellin, rentier à Liège. Nous n’avons pu lever un puits situé au lieu dit Kemexhe (cote 146m). On y trouve entre le limon hesbayen et le silex une couche de sable cohérent gris, contenant de rares cailloux de quartz laiteux, de la grosseur d’un pois. Cette couche a lm,25 d’épaisseur. Le phosphate de ce puits a donné à l’analyse : P205 14,82 % Ca5(P04)2 32,39 % Cette analyse et celles qui accompagnent les coupes ont été faites par M. L. Crismer, pharmacien-chimiste, à Liège. 192 Toutes nos coupes sont à l’échelle de 1/400. Puits 1, du lieu dit Chemin de Fexhe (153m) (*). Fig. 4. jV - S B. * O. t. Toit, peu apparent. P. Phosphate sableux, une petite. . I I m,00 à 4n',2o couche de nodules sous le toit . . I 0m,70 à 4m,90 C. Craie. Analyse : P203 22,734 °/0 Ca3 (PO4)- 47,425 "/0 Puits 2, du lieu dit Fr doux (152m). Limon heshayen 9m,00 Sables tertiaires (?) 0m,50 Banc de silex Gm,00 Toit. n, ,, .. ) 4m,00 à 0m,60 Phosphate assez argileux . . . . { i 0m,50 à 0m,35 Craie. Analyse: P205 16,883 7» Ca3(POJ)2 36,890 »/0 (9 Ces chiffres indiquent la cote des puits d’après la carte militaire au 4/20000. — 193 — Puits 3, du lieu dit U Endos (155ln). Toit à 1 om,50 Phosphate envahi par le silex, beaucoup j lm,50 à 2m,00 de nodules par place \ 1 m,6S à 4m,7o Craie, tawe. Analyse : P205 22,800 °/0 Ca3 (PO4)2 49,818 °/0 ALLEUP. Jusqu’à présent on n’a pas encore recueilli de phos- phate riche sur l’étendue de la commune d’Alleur. L’allure de la couche phosphatée est loin d’être régulière; elle est pauvre en acide phosphorique et contient à la base et même dans son épaisseur de nom- breux silex. Nous avons levé quelques coupes dans les propriétés de MM. Pasque frères, propriétaires à Hombroux. Au lieu dit Cockaifosse , nous avons recueilli du grès ferrugineux à la base du silex du conglomérat. Dans ce même puits, le phosphate repose, non sur la craie, mais sur une argile blanc sale, verdâtre. Un ouvrier nous assure que cette couche mesure plusieurs mètres d’épaisseur et qu’elle atteint la craie sénonienne. ANNAT.ES SOC. GÉOL. DE DE LG., T. XVII. MÉMO IU ES, 15 194 Puits 4, du lieu dit Cockaifosse (160m). Fig. 2. J£ - £ £ -0 H. Limon hesbayen . ...... Sx. Banc de silex t. Toit, moins argileux et moins com- pacte que dans les environs d’Alleur. P1. Phosphate très mélangé de silex ^ et d’argile . P-. Phosphate, beau 12m,00 6m,S(> 0m,o5 à 0m, 95 0m,5o à 0m,8o 0m,35 à 0m,10 0m,20 à 0m,60 P3. Argile blanc sale, verdâtre. . G. Craie. Elle fuit vers le S.-S.-E. Analyse : P2Os (total) Fe, Al \ 0m,70 à 4m,30 j 0m,95 à 0m,30 14,06 »/0 4,12 "/0 Puits 5, du lieu dit Chemin Cheratte (Lantin) (162m) Limon hesbayen 40m,00 Banc de silex 5m,50 Toit (voir fig. 4). 195 — Phosphate, mêlé de silex et très ferrugi- ( 4m,7o neux ( 4m,45 à 4m,95 Craie. Analyse : P205 (total) 13,70 % Fe, Al 9,22 «/„ YOKOUX-LEZ-LIERS. M. Th. Martial^ juge cle paix de Fexhe-Slins, et M. Alt. Pirard, propriétaire à Liège, ont creusé plusieurs puits à Yoroux : nous figurons ici les plus intéressants. Puits 6, lieu dit Mont de Yoroux (164m). Fig. 3. H. Limon hesbayen 46m,00 Sx. Banc de silex 8m,00 Toit. H. Limon hesbayen 46m,00 Sx. Banc de silex 8m,00 Toit. 196 - Phosphate très argileux, nodules dans la partie supérieure, beaucoup de silex C. Craie. 4m,80 à 1m,o0 lni,00 à dm,80 Analyse : P205 7,60 °/0 Ca3(PO*)2 16,56 % Puits 7, lieu dit Mont de Voroux (164m). Toit à 20m,00 Phosphate 0m,70 Craie. Puits 8, près de l’Eglise de Yoroux (163m). Toit à 49m,40 Phosphate très mélangé de silex et \ 0n,,20 à 0m,70 d’argile j 0m,00 à 4m,50 Sable. Remblayé par les ouvriers, ils assurent qu’il a 3ni00 de puissance. Craie. Analyse : P205 11,20 Ca5(P04)2 24,46 LIEES. M. Léo Polet, bourgmestre de Villers-St-Siméon, et M. Hyacinthe Polet, conseiller provincial, ont fait creuser de nombreux puits dans les terres sises au lieu dit Fond de Liers. Nous représentons ci-après les cinq coupes les plus dissemblables. Elles font voir clairement combien le dépôt que nous étudions peut varier dans ses allures sur une étendue relativement petite. Les résultats des analyses faites par M. Marcel Lucion, Dr en sciences et assistant de chimie générale à l’Uni- 197 versité, sont également intéressants au point de vue de la variété de la composition du phosphate. C’est à Liers que nous avons vu les plus belles surfaces de glissement. N’est-il pas étonnant de rencontrer une de ces surfaces nettement marquée sur une simple pellicule de phosphate très argileux qui recouvre directe- ment la craie sénonienne et la suit sur un grand espace ? Puits 9, lieu dit Fond de Liers (167nl). Fig. 4. 5 W. H. Limon hesbayen Sx. Banc de silex t. Toit. H.-0. Gm,30 P. Phosphate très argileux ( 4m,50 à 0n,,G5 0m,50 à 0m,G0 Dans ce puits se trouvent de nombreuses et gran- des surfaces de glissement. G. Craie. Puits 10, même place. Limon hesbayen 6m,40 Sables tertiaires 3m,50 Banc de silex Gm,30 Toit. Phosphate 0ni,45 Phosphate très argileux 0m,20 Craie. Analyse : Ca3 (P O*)* 42,00 "/„ P2 O4 5 (total) 19,25 «/„ Fe2 O3, Al2 O5 14,97 ”/„ 198 Puits 11, même place. Toit à ..... Phosphate à nodules Phosphate très argileux Phosphate sableux à silex. Craie. 14">,50 0m,2o 0,n,3o a 0,00 0ra,30 0m,20(?) à 0,35 Analyse : Ca3 (P O4)2 80,20 %? P2 O3 (total) 13,74 °/0 Fe2 O3, Al2 O5 4,40 % Puits 12, même place. Toit à 7m,9o Sable 0m,30 à 0,00 Phosphate, assez sableux .... 1 lm,20 à 4,15 Craie. Analyse : Ca7' (P O4)'2 42,00 "/ , P2 O5 (total) 19,26 % Fe2 O7’, A1207' 2,40“/,, Puits 13, même place. Toit à Phosphate très argileux Craie. 18'", 00 0™, 00 à 0ni,40 0n,,30 à 0m,35 Analyse : Ca3 (P O1)2 29,30 % P2 O3 (total) 13,40 °/o Fe2 O3, Al2 O3 18,30 °/0 POCOUR. C’est sur le territoire de cette commune que se trouvent actuellement les plus grandes exploitations. La composition et l’allure de la couche phosphatée, 199 — ainsi que l’allure des terrains qui la recouvrent, sont fort régulières. Les galeries (4) qu’il nous a été donné de lever font bien apprécier la marche ordinaire du phosphate. M. Paul Lohest, ingénieur civil, à Liège, et M. Karl Borsi, représentant de la Société Anglo-Continentale (vorm. Ohlendorffsche Guano- Werke), nous ont permis de prendre connaissance des plus intéressantes forma- tions qui se voient dans cette localité. M. le D1' Albert Beyer, directeur des usines de la Socié- té anonyme Anglo-Continentale de Guano, à Burght-lez- Anvers, donne (2) quelques détails intéressants, concor- dant d’ailleurs avec ce que nous signalons, sur les gisements de phosphate explorés par la Société. Nous en extrayons les résultats d’analyses suivants : 55/60 50/55 Insoluble dans les acides . . 15,34 % o ° L- CM Eau à 100° c 0,93 „ 0,85 „ Eau chimiquement combinée . 2,83 „ 2,53 „ Chaux 40,64 „ 38,01 „ Magnésie 0,79 „ 0,81 „ Oxyde de fer et alumine . . . 2,39 „ 3,30 „ Acide phosphorique .... 27,25 „ 25,08 „ Acide carbonique 3,10 „ 3,00 „ Acide silicique soluble dans l’a- eide chlorhydrique .... 0,80 „ 0,75 „ Fluorure de calcium, sulfate de chaux, etc. et perte .... 5,93 „ 4,40 „ 100,00 100,00 (9 Voir notre planche. (-) Sur les phosphates du plateau de la Hesbaye. Discours prononcé le 4 2 février 1890,. à la réunion de l’Association belge des chimistes. — 200 — Puits 14, lieu dit Arbre Ste- Barbe (196m). Fig. 5. fi. -o. H. Limon hesbayen 1 lm,00 S. Sables tertiaires 3m,50 Sx. Banc de silex 4m,00 t. Toit. P. Phosphate. (Le pointillé est hypo- thétique.) C. Craie. Analyse : P205 23.05 °/„ Ca5 (P O4)2 54.60 % Fe, Al 5.43 % Puits 15, même place (1 96"*). Limon hesbayen . dm,55 Sable plastique et ferrugineux . . . . 6m,- 40 Sable jaune à stratification apparente . 2™, 80 Banc de gros silex . lra,40 Banc de fins silex . 2m,20 Toit. Phosphate . 0m,70 Craie. ! - 201 — Puits 16, lieu dit Chemin du bois (194"'). Limon hesbaven 4n,,00 Sable plastique et ferrugineux . . . lm,00 Sable ferrugineux 4m,00 Sable jaune à stratification apparente . 7in,o0 Banc de gros silex 2m,80 Banc de fins silex . ln,,20 Sable 0m,60 Silex fins sableux et phosphatés . . . 0m,30 Phosphate sablonneux à nodules . . . lm,10 Craie. YOTTEM. M. Paul Lohest, ingénieur civil, à Liège, a également creusé plusieurs puits dans cette commune. Nous en représentons quelques-uns, ainsi que d’in- téressants dérangements (*) que nous avons rencontrés dans les galeries du puits 18. Dans ces mêmes galeries nous avons trouvé du Kao- lin; ce n’est pas la première fois qu’on en trouve dans le silex du conglomérat. M. l’ingénieur J. Faucan nous a communiqué autrefois les résultats d’une analyse faite sur un échantillon de Focour. Si O2 46,7 °/0 Ap O3 4- Fe2 O3 34,0 % H2 O 18,4 % Les phosphates de ces puits ont été analysés par M. Lucion. (!) Voir notre planche. 202 Puits 17, lieu dit Gaillard Cheval (189 à 190m). Fig. g. X - $. t -o. k m J. fflüü f HPB fjvT~ A\7A Av^ S. J-.. H. Limon hesbayen . 3 “',50 S. Sables tertiaires h*. © O Sx. Banc de silex . 3»\00 P1 Phosphate très argileux avec l 4m,00 à 0m,75 nodules f O1", GO à 0,n,50 P2 Phosphate V O"1, 30 a O1", 50 j 0m,40 à 0m,20 C. Craie 47,85 °/0 3,60 % Analyse : Ca3 (P O1)2 Fe, Al M. Gr. Cesàro a trouvé dans un échantillon venant de la galerie, partant de ce puits : Ca3 (P O4)2 Fe, Al Puits 18, même place. 59,00 % 3,20 Toit à d7m,00 P. Phosphate, divisé nettement en deux couches sur une distance de 21ni00, moyenne. . . . 0m,75 C. Craie. Analyse : P2 O5 Ca5 (P O1)2 Fe, Al 24,36 % 52,90 *V0 6,05 «/o 203 Puits 19, même place. Limon hesbayen 4m,00 Sables tertiaires 6m,00 Banc de silex 7m,50 Toit. Phosphate, fort mauvais. Les galeries ont donné d’ekcellents résultats. même pour la teneur. Craie. Puits 20, même place. Toit à 16m,o0 Phosphate, mêlé de sable et d’ar- l 0,n,00 à lm,00 gile. | 4n,,00 Craie. Analyse : Ca3 (P O4)" 39,845 °/0 Puits 21, même place. Toit à . Phosphate Craie. . 44m,00 \ 0m,G0 à 0,n,50 j O111, 20 à 0,u,60 Analyse : Ca3 (P O4)2 48,00 °/„ CONCLUSIONS. Il découle des faits que nous venons de signaler que la couclie phosphatée de la Hesbaye se trouve entre le silex du conglomérat et la craie sénonienne, partout où l’allure de ces roches est normale. Elle contient en moyenne 45 °/0 de phosphate de chaux tribasique. Si la manière d’être du dépôt phosphaté est tour- mentée, on peut cependant dire que l’épaisseur plus grande de certaines couches compense entièrement les lacunes que l’on peut rencontrer. Le phosphate de chaux se trouverait donc sur toute l’étendue de son gisement 204 — avec une puissance moyenne de 0m,50. Il s’agit unique- ment de la présence du phosphate et non des condi- tions favorables à l’exploitation. Quant à l’allure d’une couche, il est impossible de la fixer sur les données fournies par un ou même par plusieurs puits de recherche. Tout observateur sérieux doit avouer qu’il n’existe aucun indice qui puisse déter- miner d’une manière certaine l’état d’un gisement, ne fût-ce que sur l’espace d’un mètre. Cependant l’incertitude n’est plus aussi grande quand il s’agit de la composition intime de la couche phos- phatée et surtout de sa teneur en acide phosphorique. Il n’entre pas dans le plan du présent travail d’aborder la question théorique du mode de formation de la couche phosphatée. Tout en n’admettant qu’avec réserve la théorie qui considère ce dépôt comme le résidu de la dissolution d’une roche maestrichtienne, nous pensons toutefois que les faits réunis jusqu’ici n’opposent pas d’objection sérieuse à cette manière de voir. M. Paul Lohest nous a communiqué le dessin de deux puits, où l’allure du phosphate et des roches en- caissantes confirmerait même la théorie de la dissolu- tion. Nous n’en figurons que la partie inférieure. Puits 22, du heu dit Boisée (Ans). Fig. 7. s. c. Sx. G. Banc de silex. Craie, formant une colonne moins épaisse à la base qu’au sommet . 205 Puits 23, même place. Fig. s. Sx1 P1 Sx2 P2 Sx3 Pô c. Banc de silex. Phosphate. Banc de silex. Phosphate. Banc de silex. Phosphate stratifié. Craie. 9 § 3. — Considérations paléontologiques. miner la mir Ubaghs, de Maestricht, a bien voulu déter- M. Casi plupart des fossiles recueillis dans la craie sénonienne, le phosphate et le silex du conglomérat. Silex du conglomérat. Belemnitella mucronata , d’Orb. s. m. (4) Ostrea vesicularis , Lm. S. Vola quadricostata, Sow. sp. h. Terebratula carnea , Sow. S. — var. elongata , Sow. s. (0 Ces lettres renvoient à la liste des fossiles du crétacé limhourgeois. — Dewalque. Prodrome d’une description géologigue delà Belgique 2e édition, 401 et suiv. Le trait indique les espèces qui n’y sont pas renseignées. 206 Echinocorys vulgaris , Breyn. s. Phosphate. Enchodus Faujcici , Ag. ('). s. m. Baculites Faujasi. Lm. s. m. Baculites , sp. Nautilus , sp. Belemnitella mucronata , d’Orb. s. m. Ostrea vesicularis , Lm. s. FoZa quadricostata, Sow. sp. h. Exogyra conica ? Goldf. sp. h. Tellina, sp. Modiola , sp. Cytherea , sp. Nucula , sp. Bectunculns, sp. Tapes? sp. Solarium , sp. Trochus , sp. Turrüella , sp. Natica , sp. Buccinum ; sp. Emarginula , sp. Megerleia Lima , Defr. sp. s. Terebratula carnea , Sow. s. — — wr. elongata , Sow. s. Rynchonella limbata , Schl. sp. s. — plicatilis , Sow. s. Echinocorys vulgaris , Breyn. s. Cardiaster anancliytis , Leske sp. h. s. m. Parasmilia elongata ? Edw. et H. m. (*) (*) Déterminé par M. L. Dollo. — 207 Scyphia Beaumonti ? Reus s. — — radiata ? Reuss. — — subseriata ? Roem. — — isopleur a ? Reuss. — — sp. Siphonia cervicornis , Goldf. — Siphonia , sp. Spongia ramosa ? Mantell. — Spongia, sp. Manon pulvinarium? G-oldf. m. Manon megastoma , Roem. — Manon , sp. Craie sknonienne. Bycnodus cretaceus , Ag. m. Oxyrrhina angustidens, Reuss. — Enchodus , sp. Belemnitella mucronata , d’Orb. s. m. Inoceramus, sp. Ostrea vesicularis , Lm. s. — Hippopodium , Nilss. s. m. — Goldfussi1 Holzapf. — — lateralis , Nilss. s. m. — semiplana , Sow. — — falcata , Morton. — — laciniata , Nilss. h. s. Pecten serratus , Nilss. — Lima granulata , Nilss. m. Terebratula semiglobosa, Sow. — Ampliiblestrum piriforme , Goldf. sp. — Serpula lophioda , Goldf. s. m. Cette liste ne permet pas de tirer une conclusion cer- taine au sujet de l’âge crétacé auquel appartiendrait la — 208 — formation qui nous occupe. Il semble néanmoins que le silex du conglomérat et le phosphate de chaux pos- sèdent assez bien de fossiles caractéristiques de l’horizon sénonien. L’attention des géologues doit être attirée sur deux détails paléontologiques qui concernent surtout la craie sénonienne. D’abord notre liste signale plusieurs espèces reconnues jusqu’ici comme maestrichtiennes ou incon- nues parmi les fossiles du crétacé du Limbourg. Ensuite les Baculites qui abondent dans «la couche phosphatée n’ont pas encore été rencontrées dans la craie. Liège, 1er mai 1890. LÉGENDE DE LA PLANCHE II(I. C’est par erreur que cette planche est numérotée pl. III à la suite du titre de ce travail, p. 18o. Fig. 9. - GALERIE DU LIEU DIT ARBRE-Ste-BARBE, A ROCOUR. Banc de silex. Silex mêlé au phosphate. Silex mêlé au sable. La ligne plus grosse, qui forme la limite supérieure du phosphate, indique le toit. Accompagnée d’un pointillé elle signifie que le toit est plus épais. Phosphate. Poche de sable. Tawe. Craie. La craie forme en ce point une tawe bizarre. Au N.-E. le silex a envahi le phosphate (Sx. P.); au S. -O. le phosphate meurt entre le silex et la craie, qui surmonte l’entrée des galeries latérales, signi- fie qu’on n’a pas rencontré de phosphate, mais une tawe. Fig. 10. — DISPOSITION DES GALERIES, FIG. 11 ET 12, dépendantes du puits 20 à Vottem. Fig. 11. — GALERIE N.-E. - S.-O. Sx. Banc de silex. K. Kaolin. S. Sable, t. Toit. P. Phosphate. C. Craie. Sx. Sx. P. Sx. S. t. P. S. T. C. C. T Le T. ANNA1.ES soc. géol. de bf.lg,, t. XVII. MÉMOIRES, 14 210 — Fig. 12. - GALERIE S.-E. — N.-O. Sx. Banc de silex. 51 Sable suivant l’allure du phosphate. 52 Poches du même sable, t. Toit. P. Phosphate. C. Craie. Fig. 18. - COUPE DÉPENDANTE DU PUITS 16, A ROCOUR. S. Sable jaune à stratification apparente. Sx. Banc de silex fins, t. Toit. P. Phosphate. C. Craie. Fig. 14. — DISPOSITION DES GALERIES, FIG. 15 ET 16, dépendantes d’un puits de 18m00 à Rocour, même place. Fig. 15 et 16. — GALERIES N.-S. et O.-E. Sx. Banc de silex, t. Toit. P. Phosphate. S. Sable. C. Craie. Un nouveau Ganoïde du calcaire carbonifère de Belgique (. Benedenius Soreili , nov. sp.) PAH Julien FR AlPOfli T, Professeur à l’université de J^iége. (Pt. V). Le genre Bênedenius a été fondé par M. R.-H.Traquair, en 1877, pour un magnifique exemplaire de poisson ganoïde découvert par M. de Montpellier d’Annevoie dans une carrière de marbre noir à Denée.Il fut décrit en 1871 par M. P. -J. Yan Beneden sous le nom de Palœonis- cus Deneensis f). M. Traquair, à la demande de L.-Gr. de Koninck, reprit l’étude de ce poisson en 1877 ; il en donna une description très détaillée dans la première partie de la Faune du calcaire carbonifère de Belgique (*). Le savant ichtyologiste anglais rangea le fossile soumis à son appréciation dans la famille des Platysomides et il en fit le genre : Benedenius , dont il donna la diagnose suivante : “ Corps ovale; lignes dorsale et ventrale presque également arquées. Nageoire dorsale relativement courte, s’élevant considérablement en arrière du milieu de la partie postérieure; caudale fortement bétérocerque (4) Bull. Acad, royale de Belgique, 3e série, t. XXXI, p. 3l!2, pl. IV. (-) Annales du Musée d'histoire naturelle, t. II, Bruxelles 1877. - 212 inéquilobée; ovale, courte, triangulaire, aiguë; ventrales placées fort en arrière. Une série d’écailles médianes, fortes et proéminentes, s’étend de la partie antérieure de la dorsale jusque vers le milieu de la distance qui sépare l’origine de cette nageoire de l’occiput. La partie ventrale comprise entre les nageoires ventrales et l’extrémité inférieure de la ceinture de l’épaule est couverte d’une série de plaques étroites et proéminentes dont les grands axes sont dirigés obliquement vers le bas et en avant. Les écailles du reste du corps sont de moyenne grandeur* celles des flancs ne sont pas beaucoup plus hautes que larges. Dentition inconnue ('). „ Au printemps dernier, M. l’ingénieur Soreil eut l’occa- sion de recueillir, à Denée, dans la même couche d’où provenait le B. Deneensis , un superbe spécimen de poisson appartenant au même genre. Il a bien voulu me charger d’en faire l’étude et de le décrire éventuelle- ment. Il a eu, de plus, la générosité de faire don de ce fossile aux collections paléontologiques de l’Université de Liège. L’espèce étant vraisemblablement nouvelle, je me fais un plaisir et un devoir de la dédier à mon aimable confrère M. Soreil. Ce poisson est vu du côté droit. Il a subi un léger écra- sement accompagné d’un glissement oblique d’arrière en avant et de bas en haut, lors de la fossilification. Le corps a la forme d’un ovale allongé à contours réguliè- rement incurvés jusqu’à l’origine de la queue. La tête est arrondie. La queue est franchement hétérocerque, légère- ment arquée, peu relevée, se terminant en pointe mousse. (!) L.-G. de Koninck. Loc. cit ., p. 14. M. Traquair a également donné la description du genre et de l’espèce dans son travail : « On the structure and affinities of the Platysomides. » Dans les Transactions of the Royal Society of Edinburg, vol. XXIX, p. 354, 1879. Il en a donné une figure réduite dans la même publication, pl. III, fig. 17. — 213 — L’animal mesure 33 centimètres du museau à l’extré- mité de la queue, 27 centimètres du museau à la base de la nageoire caudale, sur 12 centimètres et demi à sa plus grande hauteur, correspondant à un centimètre en ayant de l’insertion des nageoires ventrales. La tête est la partie la moins bien conservée de notre échantillon. Son écrasement a été tel qu’une portion des os de la région frontale et de la gorge se trouve étalée dans le même plan que les éléments de la face latérale droite. On peut cependant, en étudiant cette tête de près, se faire encore une assez bonne idée de sa forme sub- conique et reconnaître qu’elle était très sensiblement la même que celle du B. Deneensis dont la conservation est beaucoup moins défectueuse. Elle rappelle par l’ensemble de ses contours celle d’une alose. Les os du crâne sont ornés de sculptures représentant vaguement des Y emboîtés et plus ou moins largement ouverts. Elles donnent à la tête une physionomie très caractéristique, mais rendent obscures les lignes de dé- marcations réciproques des os. Je n’ai pu reconnaître avec certitude les limites de ces os que pour quelques-uns d’entre eux appartenant à la face latérale droite, qui étaient restés dans leurs con- nexions réciproques. L’orbite paraît placé comme chez le B. Deneensis , presque directement au-dessus de la por- tion médiane du maxillaire inférieur, presqu’à mi-dis- tance de l’extrémité antérieure et postérieure. Je ne peux indiquer les limites du pariétal, du post-frontal et du frontal, mais simplement leur position à la voûte du crâne. Cette partie, en effet, a été fortement écrasée et déformée, ainsi que l’extrémité du museau où l’on ne peut délimiter le préfrontal, le maxillaire supérieur, le prémaxillaire. Je n’ai pu reconnaître un suborbital, ni un parasphénoïde, tels qu’ils existent chez le B. Deneensis . — 214 Je n’ai pu davantage relever les contours de l’byo- mandibulaire ni du squamosum. D’autre part, les limites de l’operculaire et de l’interoperculaire sont très visibles, surtout celles du dernier qui constitue la plus grande partie de l’ouïe, L’operculaire est irrégulièrement qua- drangulaire, avec son bord supérieur légèrement bombé. Il joint en baut le post-temporal et, peut-être, le pariétal, en bas l’inter-operculaire, en avant le préoperculaire ou l’byo-mandibulaire, en arrière le claviculaire. — L’inter- operculaire plus baut que long est sub-trapézoïdal. Son bord supérieur le plus court répond au bord inférieur de l’operculaire ; son bord inférieur, le plus long, borde la région des rayons brancbiostèges; son bord antérieur joint un préoperculaire étroit, mal débmité en avant ; son bord postérieur est délimité par la clavicule. — Le maxillaire inférieur est très net, surtout dans sa région antérieure où il se termine en pointe; sa limite posté- rieure est plus difficile à déterminer. Cet os est de forme subtriangulaire, à bord supérieur concave, à bord infé- rieur convexe. Je crois distinguer vers l’extrémité du bord supérieur V empreinte de 3 ou 4 petites dents tri- gones à pointe dirigée obliquement en arrière. — Sous l’inter-operculaire s’étendent les rayons brancbiostèges très nets, sous forme de plaques étroites et allongées au nombre de 8 pour le côté droit ; le reste de la gorge est écrasé. — Le sommet du crâne se termine en arrière par un os mal délimité qui est vraisemblablement le post- temporal. Il s’articule vers le bas avec le supra-scapu- laire qui a la forme d’un cône renversé. Il s’articule par la moitié supérieure de son bord antérieur légèrement concave avec le bord supérieur de l’operculaire faible- ment convexe et par la moitié inférieure du même bord avec la clavicule. Celle-ci est un os allongé, en forme de croissant à convexité postérieure, dont le bord antérieur I — 215 est en contact avec l’inter- operculaire et les extrémités postérieures des rayons branchiostèges. La face latérale droite du tronc est bien conservée, sauf le bord dorsal depuis la tête jusqu’à la nageoire dorsale, qui est écrasé, La région médio-ventrale est plus écrasée encore au point qu’elle est située dans le même plan que la face la- térale droite. Comme je l’ai dit plus haut, il y a eu, pen- dant la fossilification, une compression oblique d’arrière en avant et de bas en haut qui a déterminé un glisse- ment et un retournement d’une partie de la région ventrale gauche, de façon à amener les éléments de cette partie du corps dans le même plan que ceux de la face latérale droite. C’est ainsi que l’on voit dans ce plan la nageoire pectorale et la nageoire ventrale gauches renversées. Les faces latérales du corps sont recouvertes de petites écailles rhombiques disposées en séries dorso-ventrales obliques à direction sigmoïdale, très semblables à celles du B. Deneensis et des Eurynotus. On en compte soixante rangées du bord postérieur de la tête à l’origine de la nageoire caudale. Elles diminuent sensiblement de taille de l’extrémité antérieure à l’extrémité postérieure du corps dans les séries successives et, dans chaque série, du milieu des faces latérales vers le dos et vers le ventre. Elles sont deux fois plus hautes que larges vers le milieu des 1 5 premières séries et deviennent aussi larges que hautes au niveau de la région dorsale et ventrale. Elles sont un peu plus hautes que larges dans les 22 séries suivantes jusqu’aux environs de la naissance de la na- geoire anale. Dans les 30 séries suivantes, elles sont équi- latérales. Cela nous mène jusqu’au niveau de l’échancrure maxi- mum de la nageoire caudale. Au delà, et jusqu’à l’extré- mité de la queue, elles forment un réseau à mailles en losange de plus en plus serré. Ces écailles très petites prennent une forme cycloïde au voisinage de la base d’insertion de la nageoire dorsale. Elles prennent la même disposition et sont plus petites encore au niveau de la moitié antérieure de la base d’insertion de la na- geoire caudale. Les écailles ne correspondent pas exac- tement les unes avec les autres en rangées horizontales dans les séries successives, sauf pour les trois ou quatre premières. On ne connaissait pas encore d’écaille isolée de Bene- clenius. J’ai eu la bonne fortune d’en observer deux beaux spécimens, dont on peut suivre tous les contours. Elles sont moins bombées en forme de toit que celles du genre Eurynotus , mais de forme très semblable. La partie re- couverte est un peu plus grande que la partie libre. L’onglet articulaire du bord supérieur bien développé, n’est pas médian, mais intéresse seulement la partie libre. La surface de la région recouverte est sculptée de fines côtes ondulées, se dirigeant obliquement de haut au bas, depuis la carène jusqu’au bord libre. (Voirpl. V, fig. 3.) La partie libre est ponctuée. Comme chez le B. Deneensis , il y avait le long de la ligne médio-dorsale une rangée de grosses écailles imbriquées. On n’observe plus que leur contre-empreinte sur notre spécimen dans la partie qui s’étend de la tête à la nageoire dorsale, sauf à l’origine de celle-ci, où l’on en remarque deux ou trois qui se confondent progressivement avec les fulcres de cette nageoire. Cette rangée de grosses écailles se prolonge en arrière de la dorsale et passe insensiblement aux fulcres du bord dorsal de la queue. Ici leur forme est très nette ; elles sont arrondies en avant et appointées en arrière vers le haut, de façon à former un talon. IJ existe une autre rangée unique de grandes écailles — 217 - le long de la ligne médio -ventrale, à partir de la gorge jusqu’à l’origine des nageoires ventrales. Ces écailles sont allongées, à bords légèrement sinueux, à extrémités arrondies. Leur face libre est légèrement bombée et porte une étroite échancrure suivant la grandeur. Elles mesurent en moyenne 9mm de long sur 2,nm de large. Sur notre échantillon, elles sont disposées obliquement de haut en bas et d’avant en arrière, c’est-à-dire suivant une direction inverse des mêmes éléments chez le B. Deneensis. Je pense que ces écailles devaient avoir leur grand axe transversalement placé, chez le vivant, le long de la ligne médio-ventrale. On remarque de plus huit écailles semblables, dirigées latéralement de haut en bas, d 'arrière en avant , dans un espace triangulaire situé un peu en avant et sous la pectorale. Les dimen- sions de ces dernières diminuent d’avant en arrière pour se confondre vers la pointe du triangle avec les écailles avoisinantes de cette région. Les nageoires. — Les nageoires pectorales s’insèrent immédiatement en arrière des clavicules, au niveau du tiers inférieur de celles-ci. Elles sont relativement petites, lancéolées, franchement arquées en avant et délimitées par une ligne presque droite en arrière. Elles sont constituées par une trentaine de rayons dont les dix externes sont assez robustes et dont les vingt internes sont beaucoup plus grêles. Tous se bifurquent vers les deux tiers de leur trajet, de façon qu’à partir de ce point la nageoire devient très délicate, très mince. Le bord ex- terne est armé de fulcres.Labase est recouverte de quel- ques écailles dont le bord libre est plus arrondi que sur le tronc. Ces nageoires mesurent 40 millimètres de long sur 15 millimètres à leur plus grande largeur et 1 milli- mètre et demi d’épaisseur à leur base. Les nageoires ventrales prennent naissance à 105 mil- — 218 limèfcres de l’insertion des pectorales et à 60 millimètres de l’origine de l’anale. Elles se trouvent dans un plan un peu plus infère que les pectorales. Leurs dimensions sont plus petites : 35 millimètres de long sur 8 millimètres à la plus grande largeur. Les rayons un peu plus gros que ceux des pectorales sont au nombre de quinze. Il diminuent d’épaisseur du premier au quinzième, en les comptant d’avant en arrière et ne paraissent pas se bifurquer vers l’extrémité libre. Le bord antérieur ou externe est couvert de fulcres épineuses et imbriquées. La nageoire dorsale est située fort en arrière de la tête, plus encore que chez V Eurynotus. Son point d’ori- gine se trouve à 210 millimètres de l’extrémité du mu- seau, à 155 millimètres du post-temporal, à 35 millimètres en avant de la naissance de l’anal. Elle a trois millimètres d’épaisseur à la base. Quoiqu’il y ait une déchirure du bord dorsal du tronc en arrière de cette nageoire, elle paraît complète et n’a été que peu reportée en avant; car la direction des rangées d’ écailles du tronc n’est pas sensiblement déviée dans cette région. La dorsale a une longueur à la base de 50 millimètres sur 70 millimètres de hauteur maxima, en prenant pour celle-ci la longueur du plus grand rayon, qui est le septième en comptant d’avant en arrière. Cette nageoire est constituée de 25 rayons qui se bifurquent à une petite distance de l’extrémité libre. Son bord antérieur qui mesure 75 millimètres de long est légèrement sinueux, convexe à la base, puis légèrement concave sur la moitié de son trajet. Ensuite sa courbure de nouveau devient concave jusqu’à l’extrémité libre. Ce bord est recouvert de fulcres imbriquées et apointées en arrière diminuant de taille de la base au sommet. Le bord postérieur est droit et dirigé obliquement de haut en bas et d’arrière en avant. Le bord inférieur est régulièrement bombé. La - 219 forme générale de la dorsale devait s’écarter assez sen- siblement de sa correspondante chez le B. Deneensis et chez V Eurynotus. La nageoire anale est bien conservée. Elle est net- tement triangulaire. 8a base presque rectiligne mesure 40 millimètres de long. Son bord antérieur faiblement convexe a 60 millimètres de long et son bord postérieur légèrement concave a 35 millimètres de long. Les rayons au nombre de 20, sont de même épaisseur que ceux de la dorsale. Ils sont formés par une série de pièces articulées deux fois plus hautes que larges. Plusieurs d’entre eux se bifurquent à une distance variable de leur base d’insertion; les médians vers les deux tiers de leur trajet et les externes, à une petite distance de leur extrémité libre. Le bord antérieur est recouvert de fulcres semblables à celles de la dorsale. La nageoire caudale est franchement hétérocerque. Elle mesure environ 85 millimètres de longueur; elle est iûq- dérément échancrée. Le lobe inférieur est relativement trapu et à extrémité libre arrondie. Le lobe supérieur est allongé, étroit et se termine à une petite distance de l’extrémité de la queue. Les rayons sont au nombre de 60 à 65. Ceux du lobe inférieur sont assez épais, articulés et ne semblent passe bifurquer à leur extrémité libre; ceux du lobe supérieur sont de plus en plus grêles et de plus en plus courts, à mesure qu’ils sont plus rapprochés de l’extrémité postérieure. Le bord antérieur du lobe inférieur est armé de fulcres et mesure environ 40 milli- mètres de haut. Rapports et différences . La position générique du spéci- men que je viens de décrire n’est pas douteuse. Il s’agit bien d’un représentant de genre Benedenius institué par M. Traquair pour- l’espèce unique B. Deneensis. Comme Traquair l’a fait observer, c’est du genre Eurynotus que — 220 — le nôtre se rapproche le plus, mais il s’en distingue par le faible développement de la nageoire pectorale, la posi- tion de la nageoire dorsale, la forme de la queue, la présence de la rangée d’écailles médio-dorsales et médio- ventrales. J’ai hésité longtemps avant de considérer le spécimen, qui vient d’être décrit, comme une espèce différente du B. Deneensis. Je ne me suis pas contenté de comparer les dessins et descriptions qui ont été donnés de cette espèce par M. P. J. Yan Beneden, par L.-Gf. de Koninck et A. Traquair, mais j’ai été à Louvain étudier l’original. Si les deux spécimens n’avaient différé que par les contours du corps, je n’aurais pas vu là un caractère spécifique distinctif mais simplement sexuel. Cependant je crois utile de considérer pour le moment les deux spécimens comme spécifiquement différents, car indépendamment de la forme générale assez distincte chez les deux types, la région postérieure du B. Soreili s’écarte notablement de sa correspondante chez le B. Deneensis; notamment par la position relative et la forme des nageoires dorsale et anale et surtout par les caractères de la queue. Gisement et localité. — Ce beau spécimen provient des carrières ouvertes à Denée dans le marbre noir de Dînant, qui appartient à la partie inférieure de l’étage viséen du calcaire carbonifère (calcaire carbonifère su- périeur). EXPLICATION DE LA PLANCHE Fig. 1. — Benedenius Soreili , grandeur naturelle. Fig. 2. — Reconstitution de la tête d’après Traquair. f — frontal; p. f = post-frontal; p. — pariétal; s. q. = squamosal; s. o. = sub-orbitaire ; pa. spb. = parasphénoïde ; h. m. = hyo-mandibulaire ; op. = operculaire ; s. cl. = supra-claviculaire; i. op.=inter- operculaire; m. a. = maxillaire; p. t. = post-tem- poral; cl. = clavicule; h. = rayons branchiostèges ; s. o. = sub orbital ; Fig. 3. — Une écaille isolée, vue du côté ex':erne (grossis- sement 7/1). ■ ' ■ . 1 . ■ " - ■' .. , \ • ■ a . ■wM « ■ l ■ LES PHOSPHORITES DU PORTUGAL ET LEUR MODE DE FORMATION PAR X. STAINIER DOCTEUR EN SCIENCES NATURELLES. Comme on le sait, on exploite depuis 1855, dans l’Estra- madure, de riclies gîtes de phosphate de chaux encaissés dans les systèmes cambrien et dévonien. Vers 1870, on reconnut que la phosphorite n’était pas confinée dans ces deux terrains, mais que les massifs granitiques, si répandus dans la région, renfermaient un nombre beau- coup plus considérable de filons. Dans le grand travail qu’ils ont publié sur les phospho- rites de la province de Caceres, MM. Egozcue et Mallada (*) ont longuement décrit tous les filons de la région, et discutant la question de leur mode de forma- tion, ils leur attribuent indistinctement une origine geysérienne , et les comparent aux phosphorites du Quercy. 11 est fort probable, pourtant, qu’il y a des distinctions à faire, comme nous allons le voir, et que le problème de l’origine des gîtes de phosphate de chaux n’est pas moins complexe et obscur en Estramadure qu’ailleurs. (*) Comission del mapa geologico de Espaïïa : memoria geologico-minera de la provincia de Caceres, 1876. 224 — La frontière hispano-portugaise coupe une région naturelle à caractères géologiques et physiques iden- tiques et qui s’étend, d’une part, dans l’Estramadure et d’autre part, dans l’Alemtejo et la Beïra. Il n’est donc pas étonnant qu’après avoir découvert la phosphorite en Espagne, on l’ait retrouvée de l’autre côté de la fron- tière. Les filons qui ont été décrits par divers auteurs (') se trouvent surtout aux environs de Marvâo et de Castello-de-Vide (Alemtejo). Ils sont encaissés dans le granité et en tout semblables aux filons de cette catégo- rie qui ont été décrits en Estramadure par MM. Egozcue et Mallada. Ils n’ont donné lieu qu’à une exploitation très restreinte. Beaucoup plus au Nord, dans la Beïra, on retrouve des gîtes de phosphate à Idauhea Nova, Monsantos et Pena- macor. L’été dernier, au cours d’une mission industrielle au Portugal, j’ai eu l’occasion d’étudier les gisements de Penamacor, qui présentent un grand intérêt, comme on va le voir, non pas au point de vue économique, mais à cause des considérations qu’on peut en déduire au sujet de la genèse des filons de phosphorite. La ville de Penamacor est perchée au sommet d’une colline granitique au flanc S-0 de laquelle se trouve l’excavation appelée u mine Jardime „. Le granité gris à deux micas qui, de ce côté, forme cette colline, se montre très altéré, au voisinage de cette excavation, au point de se transformer parfois à la surface en une arène gros- sière. Dans l’excavation, à ciel ouvert, la phosphorite, (*) (*) De Vaux : L’apatiie de Marvâo. Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XI, -1883. Bull. p. 93. Petit-Bois : Vapatite de Castello-de-Vule. Idem, p. 94. D’Albuquerque d’Orey : Die Bergwerks Industrie von Portugal. Berg- und hutten-mannische Zeitung, 4881, p. 420. Malheiros, Das Neves Cabral, J. Albers : Revista de obras publions. — 225 — au lieu de se présenter comme d’habitude dans un filon quartzeux à salbandes plus ou moins nettes, est dissé- minée dans toute la roche granitique. D’ordinaire elle se montre sous la forme de masses isolées de la grosseur du poing. En les cassant, on constate qu’elles ont sensi- blement même texture et un aspect grenu, dû à la pré- sence du quartz en veinules ou en grains en tout semblables à ceux du granité encaissant. Le reste de la masse est occupé par la phosphorite. Généralement elle s’y montre en lamelles rudimentaires, d’un blanc laiteux, opaques, à texture palmée, ressemblant fort comme dis- position aux arborisations du givre sur les fenêtres. On constate en outre, d’habitude des variétés où la phospho- rite semble passer par transitions insensibles à l’apatite. On la voit, en effet, prendre un aspect plus vitreux et plus cristallin et un éclat plus brillant et plus nacré. Il n’est pas rare d’observer la présence de tronçons de prismes cannelés, violacés, indiquant l’existence certaine de l’apatite cristallisée, et réunis en petits amas. Généralement les masses en question sont enveloppées à ia périphérie d’une couche kaolineuse, jaunâtre, formant une sorte de salbande argileuse et qui paraît provenir de la décomposition du feldspath du granité. Outre les masses de phosphorite que nous venons de décrire, on observe en outre dans l’excavation de la mine J ardime, des masses plus considérables. Celles-ci affectent ordinairement la forme de filonnets très allongés par rapport à leur largeur. Leurs formes sont des plus variables ; ils sont parfois bran- chus ou réunis les uns aux J.v : autres par des anastomoses, mais ‘ k •>.'.* * * * néanmoins on y constate tou- jours une tendance marquée à rallongement. Leur longueur maximum est de 0m,40 environ et leur largeur varie de ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVII, MÉMOIRES. 15 Fig. i. — 226 0m,05 à 0m,10. A cause cle leurs faibles dimensions, il est facile de voir qu’ils sont complètement enveloppés dans le granité (fig. 1). Les masses de pliosphorite en question présentent un titre en phosphate de chaux tribasique assez élevé, variant de 65 % à 81 °/0. En outre, j’ai pu constater que le granité altéré lui-même de cette excavation présente un titre en phosphate de chaux qui, sur quatre échan- tillons, variait de 0,57 °/0 à 14,70 °/0. Les échantillons de pliosphorite riche titrent jusque 1,3 °/0 de fluorure de calcium. Au premier abord, il semble que les gisements de Penamacor, tels que nous venons de les décrire, diffèrent considérablement de ceux que MM. Egozcue et Mallada ont décrits dans le granité de l’Estramadure. Si l'on s’en rapporte, en effet, aux figures qu’ils donnent dans leur mémoire précité, il semblerait que ces derniers sont plus réguliers et constituent de véritables filons. Tel serait le cas, par exemple, pour le filon de la Seguridad (Zarza-la-Mayor) (fig. 2) où l’on voit la phosphorite dans une gangue quartzeuse, formant un filon de 2 m. d’épaisseur et à salbandes très nettes. Mais cette régularité est un fait très exceptionnel en Estramadure, où les filons présentent les formes les plus variées, comme, par exemple, le filon Eealidad (Arroyo del Puerco) (fig. 3). On y voit, en effet, accom- pagnant le filon principal, de petits füonnets tout à fait isolés et com- plètement enveloppés par le gra- nité. Or, c’est là une circonstance générale, même pour les filons les plus réguliers. Fig. 2. 227 — De plus, on constate que ces petits filonnets complète- ment isolés ont exactement le même remplissage que les filons qu’ils accompagnent, à tel point qu’il est impos- sible de ne pas les considérer comme ayant eu le même mode de formation. D’ailleurs, les figures 2 et 3 mon- trent bien qu’entre les filons en miniature de Penamacor et ceux dans le genre de celui de Seguridad , il existe toutes les transitions possibles et qu’ils ne diffèrent que par leurs dimensions. Or, à tous ces filons encaissés dans le granité, MM. Egozcue et Mallada ont attribué une origine geysé- rienne, comme à tous les autres types de filons de la région. Ils les assimilent aux filons métallifères et les considèrent comme formés par des sources minérales qui, arrivant de la profondeur chargées de phosphate de chaux, auraient déposé celui-ci dans les fissures du granité. Évidemment c’est là un mode de formation qui serait très vraisemblable si on ne considérait que le cas du filon Seguridad , mais qui est tout à fait inadmissible pour des gisements du genre de celui de Penamacor. Les filonnets y sont, comme je l’ai dit plus haut, entière- ment enveloppés de granité et il n’y a pas trace de fissure par où les eaux minérales auraient pu avoir accès. Il est donc impossible de faire provenir la phosphorite de la profondeur. Quant aux filons plus considérables de l’Estramadure, j’ai rappelé plus haut qu’ils sont presque toujours accompagnés de filonnets en tout semblables à ceux de Penamacor. Ces filonnets, également enveloppés aussi de toutes parts par le granité, ont un remplissage tellement identique à celui des filons qu’ils accom- pagnent, qu’on ne peut se refuser à leur attribuer même origine qu’à ces derniers, dont ils ne diffèrent que par leurs dimensions. 228 — D’ailleurs MM. Egozcue et Mallada, après une étude attentive de tous ces filons, ont déclaré que tous sans exception, grands et petits, s’appauvrissent et se rétrécis- sent rapidement vers le bas, à tel point qu’il est permis de croire qu’ils se terminent à peu de profondeur et sont donc tous enveloppés complètement par le granité. Un autre fait que l’on doit rappeler, c’est que, dans tous ces gisements encaissés dans le granité, on n’a pas rencontré de phosphorite concrétionnée et mamelonée, fait que l’on observe chaque fois que l’on se trouve en présence de phosphorite ayant une origine filonienne incontestable. Par contre, il y a lieu de signaler la fré- quente rencontre dans presque toutes ces mines de l’apatite cristallisée, si rare dans les autres gisements de Cacerès. Si donc on ne peut faire provenir de la profon- deur la phosphorite de ces gisements, quelle est son origine ? Nous avons vu plus haut que le granité altéré renferme à Penamacor des proportions notables de phos- phate de chaux. Il est probable, quoique cela ait peu attiré l’attention, que ce fait ne doit pas être isolé. On a, en effet, constaté en Estramadure que, au voisinage des filons, le granité altéré est très phosphorescent, ce qui dénote évidemment la présence du phosphate de chaux ('). En outre 40 °/0 des granités de l’Estramadure, essayés à ce point de vue, se sont montrés phosphores- cents. Dans ces conditions, on peut supposer avec raison que la formation des gisements en question est due à deux phénomènes, 1° production de fissures et de cavités dans le granité, 2° remplissage des cavités par du phos- phate de chaux et du quartz provenant de l’exsudation des parois encaissantes. Ces deux matières seraient (!) La source de Montemayor (Estramadure), qui jaillit des fissures du granité, renferme l’énorme proportion de 0,50 gramme d’acide phosphorique par litre. — 229 — arrivées dans les cavités, soit à l’état de fusion ignée, soit en dissolution aqueuse. Actuellement, il serait difficile de décider avec certitude entre ces deux cas ; cependant il est bon de faire remarquer que les filons en question présentent sensiblement la même orientation (N-E à S-O), phénomène qui ne s’explique bien qu’en admettant que les fissures se sont produites quand le granité était entièrement refroidi et consolidé. Dans ce cas, il est très probable que la phosphorite est arrivée à l’état de solution aqueuse. Ce mode de remplissage, par exsudation latérale des parois, n’est pas un fait nouveau. On sait, en effet, qu’on explique de cette façon la formation de plusieurs gîtes métallifères. Ce fut même là la première hypothèse émise sur l’origine des filons : celle d’Agricola dans son ouvrage “ de re metallicct „. Cependant un nombre très restreint de filons métallifères se sont formés de la sorte. Par contre, beaucoup de veines à remplissage pierreux ont cette origine, par exemple, les veines de quartz des quartzites et les veines de calcite des calcaires. Ces veines sont, en effet, fermées de toutes parts et leur rem- plissage présente tant de rapports avec la roche encais- sante qu’évidemment on ne peut leur attribuer d’autre origine. C’est ce qui d’ailleurs a été bien mis en lumière par Gr. Bischof (*). Parmi les gîtes métallifères, il en est qui présentent une ressemblance vraiment frappante avec les gîtes de phosphorite en question. Tels sont, par exemple, les filons de manganèse et les filons d’hématite d’Illfeld au Hartz. Ce sont aussi des filons peu épais, presque verticaux, et encaissés dans une roche éruptive, la porphyrite. Tous affleurent, mais s’ap- pauvrissent et disparaissent à une faible profondeur. P) Neues Jalirbucli J'ür Minéralogie, etc., 4844. 230 Les gîtes de enivre que l’on connaît dans les diabases et les schaalsteins de Dillenburg et de Weilburg (*) en Nassau présentent une analogie encore plus étroite avec nos filons de pbosphorite. Tous n’étaient riches que près de la surface et dans la roche éruptive altérée et ils étaient d’autant plus riches que l’altération était plus considérable. En profondeur, ils devenaient stériles en pénétrant dans la roche non décomposée. Dans celle-ci, le minerai se présentait alors en mouches disséminées. Cette particularité peut nous expliquer le fait reconnu absolument général de l’appauvrissement en profondeur des gîtes de phosphorite du granité de l’Estramadure. Celui-ci, en effet, est toujours altéré à la surface et nous avons dit plus haut que, au voisinage des filons, cette altération était encore plus marquée, au point de transformer la roche éruptive en une arène grossière. En profondeur, le granité est de moins en moins décom- posé. On peut donc aisément se représenter que la désa- grégation du granité produite par la circulation des eaux météoriques a permis à celles-ci de dissoudre le phosphate de chaux disséminé et de le concentrer dans les fissures. En profondeur, la roche restant inaltérée et cohérente, les eaux n’ont pu circuler et produire le même phéno- mène. La phosphorite reste disséminée dans la roche et les filons s’appauvrissent. Dans l’hypothèse de l’arrivée des eaux phosphatées de la profondeur, cet appauvrisse- ment général des filons en profondeur serait évidemment inexplicable. Ce n’est pas dans le granité de l’Estramadure seule- ment que l’on a découvert la présence du phosphate de chaux. On a reconnu par l’analyse microscopique ou chimique qu’il en existe dans presque toutes les roches P) Berg-und hiïtten-mannische Zeitung, 1877. — 231 — éruptives. Quelques-unes même comme la diabase de Grâveneck (') et d’autres en renferment des proportions notables. Bien plus, des gisements exploitables existent en- caissés dans différentes rocbes éruptives et en intime connexion avec elles : Au Canada (2) l’apatite remplit des crevasses et des fissures dans de la pyroxénite. EnNorwège C) l’apatite se trouve dans du gabbro. En Espagne à Jumilla (Murcie) (A), l’apatite tapisse des géodes dans le tracbyte altéré. Elle y existe aussi uniformément répandue dans la rocfie ou remplissant de minces filonnets. Ce qui a contribué à maintenir l’opinion que les gîtes en question sont de véritables filons, c’est qu’ils présen- tent comme eux et d’une manière frappante le caractère du parallélisme. C’est, en effet, un fait des plus marqués en Estrama- dure et en Portugal de voir que les filons encaissés dans des massifs différents et éloignés de granité (3) présen- tent tous une orientation N-E à S-O. Evidemment ce fait ne permet pas de tirer des conclu- sions quant au remplissage des filons. En effet, les phénomènes qui ont présidé à la formation et à l’orien- tation des fissures sont le plus souvent indépendants des phénomènes subséquents de remplissage de ces fissures. Si l’on examine la carte géologique générale et les coupes qui accompagnent le mémoire de MM. Egozcue et Mallada, on peut facilement se rendre compte de la cause du parallélisme indiqué. (*) Streng : Ber. d. Oberhess. G es. fur Natur-uncl Heilkuvdc, 1883. (p Penrose : Bull. n° 46 of the U-S geolog. survey. (5) Brogger und Reusch : Zeîtft. d. d. geol. Ges., 1875. (4) De Luna. : Comptes rendus Acad, des Sciences, 1866 (t. 63). (fi) Les filons encaissés dans le système cambrien présentent aussi la Même orientation. — 232 — La contrée des filons de phosphorite se présente en effet comme une zone de plissement nettement caracté- risée. Le sol y est occupé par une série de bandes paral- lèles de silurien et de cambrien dirigées N-0 à S-E. En coupe, on voit que ces deux terrains dessinent une série de plis synclinaux et anticlinaux. La direction indiquée est encore jalonnée par des files de massifs granitiques presque tous allongés dans le sens de cette direction. Or, nous avons vu plus haut que les filons avaient une direction S-0 à N-E. Ils sont donc, comme on peut le voir sur la carte, très sensible- ment perpendiculaires à la direction des terrains stra- tifiés et parallèles au sens de la force qui a produit le plissement. Or, c’est une chose bien connue que dans les régions de plissement, deux orientations, perpendiculaires entre elles, sont de loin dominantes parmi les fentes du terrain : il y a les fentes dont la direction est celle des strates encaissantes : ce sont les fentes de plissement isogonales (') ; il y a ensuite les fentes dont la direction est normale à celle des couches, ce sont les fentes de plis- sement orthogonales. C’est parmi celles-ci que doivent se ranger les filons de phosphorite que nous étudions. Comme on le voit, le parallélisme de ces filons ne présente rien d’extraordinaire. Si l’on réfléchit maintenant au grand nombre de filons que l’on a découverts dans le granité et à la vaste répar- tition de celui-ci, il devient très probable que c’est au granité phosphaté qu’ont été empruntés les matériaux qui remplissent, non seulement les filons encaissés dans ce granité, mais encore ceux, beaucoup plus importants, que l’on exploite dans les systèmes dévonien et cambrien. (!) Cf. Von Groddeck. Traité des gîtes métallifères, traduit par Kuss, p. 435. LE QUARTZ DE SAROLAY PAR p. pESÀRO. Je dois à Fobligeance de notre confrère, M. P. Destinez, quelques cristaux de quartz, trouvés par lui dans les fentes verticales du grès houiller à Sarolay. Outre les formes ordinaires p, e2 , e2 et quelques rhom- boèdres mal développés, quelques-uns de ces cristaux 1 / L L\ présentent le ditrièdre s = — \d* dibi J et les formes j3 = i |d20 d- 6'j, i [d* d* b1 j ; ces deux dernières n’ont pas encore été signalées, je pense, dans les cristaux belges. a) s= \ ^ )• Les faces rhombes sont remarquables par leur netteté. Dans un cristal, dans lequel le prisme e~ est peu déve- loppé, les faces s supérieure et inférieure viennent se rencontrer suivant une horizontale, accusant bien par là qu’elles appartiennent à un hémi-isoscéloèdre. L’angle fait par ces facettes a été trouvé de 48°53\ Calculé : 48°54\ Par l’action de l’acide fluorhydrique étendu, s devient terne. 1 / 1 L b ) = — U20 ^2 b1 i Dans quelques cristaux, trois arêtes p e2 de la pyra- — 234 mide terminale supérieure portent des troncatures i obliques faisant avec e2 un angle d’environ 10°; déve- loppées elles constitueraient le trapézoèdre trigonal, que M. Des Cloizeaux désigne par [3. Dans les cristaux gauches. [B se trouve entre p antérieure et de gauche, î dans les cristaux droits entre p antérieure et e2 de droite. Par l’action de l’acide fluorhydrique étendu, (5 devient terne sans présenter de figures de corrosion. 1 / LL’ c) t2 = — up dï b1 \ Dans un cristal, entre se te2, j’ai observé une facette, qui peut être rapportée à la forme que M. Des Cloizeaux désigne par t2 ; cependant elle ne paraît pas nettement i en zone avec se te2. L’attaque par l’acide fluorhydrique fait disparaître rapidement la facette t2. Voici la correspondance : ! ANGLES. CALCULÉS. MESURÉS. ss sur dl 48°54' 48"53' i (3 e2 / i \ 9°53' 9°47' [3 e2\adj.àe2 / 42°36' 42°22' T2 P 40°30' 39°36' 1 t2 e2 7°45' 8° t2 s 21 °9' 20°48' 235 — Structure interne. Ces cristaux sont remarquables par la complication de leur structure, dévoilée par l’action de l’acide fluor- hydrique étendu. Il est rare de trouver une face de la i pyramide terminale, qui soit tout entière p ou e2 ; encore plus, dans la même face on trouve souvent des plages i p et e2 d’un cristal droit en même temps que des plages i p et e2 d’un cristal gauche. La figure montre, en projec- tion horizontale, un de ces cristaux, après attaque; pour simplifier l’écriture, on y a désigné par P et HJ les faces i i p et e2 d’un cristal droit, par p et e les faces p et e2 d’un cristal gauche. J’ai indiqué (Ann. de la Soc. gêol. de Belg ., t. xvn, p. lv) i comment on parvenait à distinguer les faces p et e2 .L’ali- gnement horizontal des figures de corrosion caractérise — 236 — « les faces p ; suivant que la figure va en s’ouvrant de gauche à droite ou de droite à gauche, la face appar- tient à un cristal droit ou à un cristal gauche. Les faces e2 sont caractérisées par l’alignement des figures de corrosion, incliné suivant une médiane de la i face; si cet alignement, dans une face e2 que le specta- teur place devant soi, est incliné de gauche à droite en partant d’en haut, le cristal est droit ; l’alignement i inverse indique une face eï d’un cristal gauche. Ce sont ces particularités que l’on a représentées schématiquement dans la fig. 1 . On voit que la face 1 de la pyramide est formée de plages^ droites et gauches 4 i et d’une plage e2 droite; la face 2 est en entier e2 droite; la face 5 est en grande partie formée de p droite, vers la i base on y aperçoit deux plages e2 , l’une droite, l’autre gauche; la face 3 est formée de deux plages p, l’une droite, l’autre gauche; enfin, la face 4 est formée de i plages p et c2 droites et gauches. En général, comme on peut le voir dans les faces 1 et 3, les plages p droites et gauches sont séparées entre elles par des lignes parallèles à une arête b du rhomboèdre primitif. Dans la face 4 on voit une alter- \ native de plages e2 droite et gauche, par zones hori- zontales. Liège, 20 juillet 1890. d CRISTAUX DE BLENDE PRÉSENTANT LE TETRAHEXAEDRE — Ld PAR p. pESÀî^O Sur certains cristaux de blende, de provenance inconnue, j’ai rencontré le tétrahexaèdre - £ ( b » L« b1) qui n’est cité dans le Manuel de M. Des Cloizeaux ni parmi les formes holoédriques, ni parmi les formes liémiédriques du système cubique. Les cristaux dont il s’agit, isolés et complets dans tous les sens, ont en moyenne huit millimètres de dimen- sion maxima ; leurs faces assez ternes peuvent rarement donner lieu à des mesures précises. Leur forme générale est celle du rhombododécaèdre dans lequel, des huit angles à trois faces, quatre sont inaltérés ou modi- fiés par les faces du tétraèdre, tandis que les quatre autres portent des pointements à six facettes, dont l’ensemble constitue le tétrahexaèdre dont il s’agit (i). On a mesuré les angles qu’une face du tétrahexaèdre fesait avec trois faces du rhombododécaèdre. Voici la (‘) On peut se faire une idée de la forme de ces cristaux à l’aide de la fig. 469 du traité de M. de Lapparent (page 471); il suffit de s’imaginer que dans cette figure chaque face a3 soit pliée en deux suivant la longue médiane de la face. 238 correspondance, en prenant pour axes les axes quater- naires, l’axe des x étant dirigé vers le spectateur. Angles. Calculés (*). Mesurés. (681) (110) 9»55',5 9“38' (681) (011) 50"42,,5 50°54' (681) (101) 60°29',5 60°17' La face 861 se trouve à l'intersection des zones : i p b* = (001) (430) et b' a 1 = (HO) (111). Si dans les pointements dont il s’agit on considère deux facettes adjacentes et que l’on fasse passer un plan par leurs arêtes d’intersection avec les faces du rhombododé- caèdre sur lesquelles elles s’appuyent, on obtient le tétratrièdre LJ La plupart de ces cristaux sont hémitropes par rapport à a1. La macle présente une particularité curieuse : les deux parties qui la composent, inégales entre elles, se réunissent suivant un hexagone régulier formé par des 1 (.L L \ arêtes d’intersection de la forme — \b8 b8 b1 J avec le rhombododécaèdre. Il est facile de voir pourquoi cette particularité peut avoir lieu : les faces 681, 110 et a1 = 111 étant en zone, il s’ensuit que l’intersection des deux premières se trouve dans le plan d’hémitropie ; or, la section faite dans un rhombododécaèdre par un plan a 1 coupant six arêtes parallèles est un hexagone régulier (2). (*) La forme qui s'en rapproche le plus est 581, pour laquelle les angles ci tes ci-dessus sont respectivement de 44°19r, 47°S^', 03°i6r. \ (2)' Cette particularité est aussi présentée par la forme — aa b] . A — 239 — On peut distinguer les cristaux maclés de ceux qui ne le sont pas par l’observation suivante : Dans les cristaux 1 ( L L \ simples les facettes \b* b (i b1 J sont placées soit par lj groupes de six ayant le sommet commun, soit par groupes de quatre ayant deux à deux les bases com- munes (4). Dans les cristaux maclés, outre les groupements qui précèdent, on rencontre : 1° des groupes de six facettes, dont quatre se joignant par les bases et deux venant placer leur sommet commun à l’extrémité de la base d’une des quatre faces dont il vient d’être parlé ; 2° des groupes de quatre facettes ayant le sommet commun. On y rencontre, en outre, une face b1 en zone avec deux faces tétraédriques : on a mesuré a1 b{hê m = 74°2'. La rotation ayant lieu autour de la normale à une face du tétraèdre, les angles que les faces de celui-ci font entre elles restent les mêmes. Pour calculer l’angle de a 1 (non parallèle au plan d’hémitropie) supposé immo- bile avec b ', qui a subi la rotation, observons que si l’on place le cube comme un rhomboèdre de 90°, de façon que l’axe de rotation, perpendiculaire à 111, soit verti- cal, après rotation, la face qui était b1 devient son inverse de sorte que l’angle en question est l’angle a ' a1 =(111) (114) = 74°12',5. En examinant les échantillons de blende de ma collec- tion, je m’aperçois que la combinaison que je viens de décrire est très commune; seulement les faces du tétrahexaèdre y sont mal développées ; je viens de l’observer dans des cristaux du Cumberland, dans (9 Nous appelons base le plus petit côté du triangle, sommet , le sommet opposé à la base. — 240 — ceux du Bleyberg et particulièrement dans de gros cristaux provenant des environs d’Ems. 1 ( L L \ Les faces de la forme — \b* b1 ) sont toujours obli- térées, arrondies et présentent une suite de lignes lui- santes, parallèles à leur intersection avec b 1 ; elles paraissent formées par une suite de dépôts qui seraient venus se superposer les uns aux autres. Il est très pro- i i bable que ce sont ces faces 58 &c b 1 oblitérées que les auteurs ont notées a3 (Voir de Lapparent , loc. cit). On peut reconnaître ces cristaux et les orienter dans les agglomérations compliquées qu’ils forment presque tou- jours, en observant que la face du rhombododécaèdre, au lieu d’être rhombe, y est représentée par un trapé- zoïde ayant deux angles droits ; ces faces portent deux séries de lignes luisantes parallèles à deux côtés et, par conséquent, perpendiculaires aux deux autres ; ces der- niers sont des arêtes du rbombododécaèdre. Liège, 19 juillet 1890. NOTE SUR LA PRODUCTION MÉCANIQUE DE FACES CRISTALLINES DANS LA CALCITE. PAR p. Pesàf^o. Dans un article, publié par la Société française de Minéralogie (t. xm, p. 192), j’ai montré comment il était possible de transformer mécaniquement la face a1 en el et la face b' en dl. Depuis lors, je suis parvenu à trans- former e2 en e2 et ex en a{. Je vais exposer ici la loi générale de ces transformations, ainsi que leur relation avec les figures de rayure que l’on peut produire sur certaines faces. Nous désignerons par des majuscules les éléments du rhomboèdre de spath dans sa position primitive et par des minuscules ceux du rhomboèdre dans la position qu’il occupe après macle par rapport à b1. Lorsque, par un moyen quelconque, on macle un rhomboèdre de spath par rapport à è1, un angle A formé de trois arêtes obtuses B se trouve changé en un angle e formé de deux arêtes aiguës d et d’une arête obtuse b. Le phénomène se produit chaque fois qu’une poussée s’exerce de E vers A suivant l’arête obtuse B (fig. 1); le ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. , T. XVII. MÉMOIRES, 10 solide tourne autour d’un axe parallèle à la diagonale horizontale de la face vers laquelle se dirige la poussée, et passe de la position figurée à gauche à celle de droite. Dans la figure 1 (') les positions initiale et finale d’une arête sont désignées par le même numéro. Mais si le rhomboèdre de spath porte une face modifiante quel- conque, que devient celle-ci, après macle ? Il résulte de mes expériences que toute face modifiante se transforme, après macle, en une autre face ayant, en général, une notation différente et des propriétés absolument diffé- rentes. Le principe de la transformation mécanique des faces, tel qu’il résulte des faits que j’ai observés, est le suivant : 1°.) “ S’il existe sur un rhomboèdre de spath une face (*) (*) Cette figure est une projection oblique sur le plan b1 parallèle à l’arête suivant laquelle la poussée s’exerce; la projetante, perpendiculaire à cette arête, fait un angle de 80° avec le plan de projection. — 243 — u naturelle ou artificielle coupant certains segments sur u certaines arêtes, elle se transforme, après macle par u rapport à b\ en une autre face coupant les mêmes “ segments sur les mêmes arêtes dans leur position w finale.,, 2°.) “ La face passe de sa position initiale à sa position u finale par rotation autour de son intersection avec le u plan d’hémitropie.,, Il est bien entendu que ce n’est pas seulement géomé- triquement que la transformation a lieu; la face change complètement de nature : il y a condensation ou raré- faction de la matière; la densité réticulaire, la figure de rayure, enfin tous les caractères cristallins sont diffé- rents après et avant la macle. Cette transformation, en quelque sorte instantanée, d’une face en une autre, ayant des propriétés absolu- ment différentes est, je pense, le fait le plus curieux (*) que l’on connaisse en mécanique moléculaire. La fig. 1 montre la transformation de certaines faces d’après le principe énoncé ci-dessus. On y voit comment une face A1 coupant des segments égaux sur les arêtes B concourant au sommet A, devient, après macle, une face coupant des segments égaux sur les deux arêtes d et l’arête b formant l’angle e, c’est-à-dire une face el ; comment une troncature B1 de l’arête obtuse B devient parallèle à l’arête aiguë d et de rhomboédrique devient une face prismatique d 1 ; enfin, comment une face pris- matique BA- latérale, coupant des segments 1,1,^ sur les (t) Les faits relatés dans ces pages paraissent surprenants; ainsi il paraît étonnant que, par une simple poussée, convenablement dirigée, on parvienne à voir dans une lame e1 les anneaux isochromatiques et la croix noire que l’on n’apercevait pas auparavant. Cependant ces faits découlent tout naturellement de l’idée que nous nous faisons actuellement de la constitution de la matière cristallisée ; ils prouvent donc que nos idées actuelles se rapprochent certai- nement beaucoup de la réalité. — 244 — arêtes 4, 1 1 , 8, se transforme en une face scalénoédrique i = b{ dl d 2 . Il est facile de chercher la notation de la face après macle, connaissant celle de la face dans sa position primitive. La simple inspection de la fig. 1 montre que, si l’on convient de noter la face en commençant par l’arête parallèle à celle suivant laquelle la poussée s’effectue : î i \ 1°.) Une face Bm Bn Br , modifiant l’angle A, se trans- 4 4 4 forme en bm dn dr . m En particulier, une face rhomboédrique A « se transfor- m mera en une face rhomboédrique en , si elle s’appuie sur la face p, vers laquelle se dirige la poussée, ou en une face scalénoédrique e,« , si elle s’appuie sur un des deux 71 autres clivages. 1 4 1 2°.) Une modification B"1 Dn Dr de l’angle E qui se trouve sur l’arête suivant laquelle la poussée s’effectue, I 4 4 se transforme en b,n b11 br . m m En particulier En se transforme en an . 4 1 4 3°.) Une modification D n D* Br des quatre angles E situés sur les arêtes D parallèles à la direction de la 1 1 4 poussée (11 et 12), se transforme en d"1 bn dr . m En particulier, une face En se transforme en . n Dans le principe de transformation énoncé ci-dessus, la première partie se déduit de l’expérience, mais la seconde partie doit pouvoir se déduire de la première ; — 245 car, si la face passe de la première position à la seconde pendant la formation de la macle, ce ne peut être que par rotation autour d’une droite du plan d’hémitropie ; ainsi, l’intersection des deux positions de la face doit se trouver dans b1. Il reste donc à prouver que : Théorème. — “ Si dans deux rhomboèdres, en position u de macle par rapport à è1, on considère deux faces u telles que les segments coupés par l’une d’elles sur “ trois arêtes du premier rhomboèdre soient respective- u ment égaux aux segments coupés par l’autre sur les “ arêtes qui, dans le second rhomboèdre, correspondent (*) u aux arêtes considérées en premier lieu, ces faces se “ coupent suivant une droite du plan d’hémitropie. „ (l) Nous appelons correspondantes les positions d’une même arête avant et après macle, ainsi que celles d’une même face. — 246 — sa position initiale, A un sommet culminant, AM , AE , AE les trois arêtes obtuses, qui y concourent ; EE est donc la diagonale horizontale 2 D de la face du rhom- boèdre. La poussée exercée suivant M A fait venir A en e) et la demi-face du rhomboèdre, après rotation autour de 2 D, vient en eEE. Prenons pour axe des y la diago- nale 2 D, pour axe des x la parallèle menée par le centre de la face à l’arête A M) pour axe des z) la perpendicu- laire au plan des xy. Ce dernier est donc le plan d’hémi- tropie. Soit a l’angle aigu de la face du rhomboèdre ; faisons A e — 2 l1 OV=h, e t prenons pour unité de longueur l’arête du rhomboèdre. Soit MNP une face coupant des segments —, —, — sur les arêtes de r m n p l’angle A , M N 1 P une face coupant les mêmes segments sur les arêtes correspondantes de l’angle e. Démontrons que ces faces se coupent suivant une droite du plan d’hémitropie. Il est facile de voir que les coordonnées des points M, N\ P1 M , IV, P sont : x l — - m i l(n— 1) x =— X n M{y = 0 z = h x = — l M { y = 0 z = h N'{y D Hp — i) p D z = m x=- N{y= z = n h (' n — 1) n l(n — 1) n D n h (' n — 1) n z = p li ( p — 1) P x Hp— i) P y = — Z — P D P h (p — 1 ) P — 247 — L’équation du plan passant par les points M\ N\ F , sera : 2 ml z = n -f -p — 2. p — n n-Vp 2 MX -j- - — f; — y T" — B * 1 h L’équation du plan (*) MNF , sera : ^ , p — n , n + p -f- 2 ml . 2 mx -f ~—jj — y H ^ z=n\p — 2. (A) En soustrayant membre à membre, il vient : z = 0, c’est-à-dire que l’intersection des deux plans se trouve dans le plan d’hémitropie. Angle que font entre elles deux faces correspondantes. On trouve facilement que l’angle des plans représen- tés par les équations (A) est donné par la formule : 4 ml tg. 7= _v ,/lm« | (w~p)a h V + D- . 9 . (n — p)2 . (n 4- «)2 — 4m2Z2 4 m2 -(- - — ' D2 1 /i2 Calculons toutes les données en fonction de l. Le triangle VE e donne : l = cos a ; le triangle isoscèle y/ v O E CL E e E donne : D = cos — 2 1 donne : /i2 = sin2 a — D2 = - (1 -f Z) (1 — 2 Z). En sub- stituant, il vient : 2wZt/l — 21 |/2m8 (1 -fl) + (w— ff)8 (m2 -|- n2 -]-j92) (1 — l)-\-2lnp — 4 m2Z2 Dans cette formule, Z = cos 78°5' = 0,206489. (0 En comparant les coordonnées des points M, IV, P, à celles des points HP, IV, Pf, on voit que l’on peut passer de l’équation du plan Mf N’ P' à celle du plan M N P, en y changeant l en — l. — 248 - Expériences. Voici les faits desquels j’ai déduit le principe énoncé ci-dessus : 1°.) Si, sur une lame terminée par des faces 41, on appuie latéralement le dos de la lame d’un canif, en exerçant la poussée vers le clivage, un plan b1 se dessine à travers la masse, et une face el très nette, qui traverse la lame dans toute sa largeur, apparaît à sa surface. On a mesuré : A1 e' = 10°37\ La formule (B), dans notre cas (m = n=p — 1), donne : V== 10°37'. Cette expérience réussit avec la plus grande facilité; rien que par la pression de l’ongle (en l’exerçant pas trop loin de la base) on obtient une facette eK miroitante (*). 2°.) Si, l’on détermine sur deux arêtes B d’un rhom- boèdre de spath des troncatures, à l’aide de la lame d’un canif, en remontant (2) de V angle E vers V angle A, et que l’on macle ensuite le cristal en y enfonçant le couteau perpendiculairement à la troisième arête B , les faces B1 grossièrement déterminées se transforment en deux faces dl, miroitantes, faisant entre elles l’angle de 60°. Dans certains cas la face B1 se trouve réellement engen- drée après le passage de la lame; dans ce cas, on peut mesurer B 1 dl = 22°25'. La formule (B) donne (pour ni = 1 , = 0, p = 1 ) : V= 22°25',5. 3°.) J’ai taillé sur un rhomboèdre de spath deux faces parallèles ayant approximativement pour notation E *; la lame terminée par ces faces avait environ trois milli- mètres d’épaisseur et avait été rendue transparente par le polissage. En enfonçant dans cette plaque la lame (*) En ce qui concerne la production mécanique des faces e1 et d1, voir pour plus de détails le Bull, de la Soc. J rang . de Minéralogie, loc. cit. (-) Voir loc. cit. pourquoi, en opérant ainsi, on arrive toujours à la produc- tion de dl. — 249 d’un couteau à peu près normale à E\ de façon à exercer une poussée vers le clivage, la macle par rapport à b1 se produit et, une partie de E ' se trouvant transformée en a1, j’ai observé à travers celle-ci, les anneaux isochro- matiques et la croix noire, en lumière convergente. 4"). En rayant la base A[ d’un petit cristal tabulaire A1 E 2, provenant d’Andreasberg, la rayure étant effec- tuée vers le clivage supérieur et près de la face E 2 laté- rale, j’ai obtenu sur celle-ci une petite facette e2 miroi- tante, faisant avec la face primitive un angle de 15°32'. La formule ( B) donne (pour m = — 1, n = 2,j) = — 1) : V= 15°51r. 5°.) Pour voir si la loi énoncée ci-dessus se vérifiait, non seulement pour les faces de notation simple, mais aussi pour une face absolument quelconque, j’ai procédé de la façon suivante. Sur l’angle culminant d’un rhom- boèdre de spath j’ai taillé (fig. 3) une face X d’orien- tation quelcon- que (*) ; après l’avoir polie et déterminé sa position par la mesure des an- gles qu’elle fai- sait avec les cli- vages, j’ai ma- clé le rhomboè- dre en y en- fonçant la lame d’un couteau, perpendiculai - rement à une arête b ; une partie de la face artificielle Fig. 3. (*) La fig. 3 est une projection orthogonale sur le plan d’hémitropie b'. - 250 tourne autour de MN et prend la nouvelle position X. La mesure de l’angle XX' (comparé à la valeur de V donnée par la formule (B)) ainsi que celle des angles fait par X avec les clivages, m’ont montré qu’ effective- ment X coupait sur les arêtes de l’angle e les mêmes segments que X coupait sur les arêtes de l’angle A. Voici les mesures et les résultats du calcul : On a mesuré : Xpul — a = 38°53' XpL =,P = 42°49' XP-, o, = T = 53°30'. Si x y z est la notation de X , on trouve, en partant de ces incidences (*), - = 4,0891, - = 22,8334, y y puis : m = 27,9225 n = 24,9225 (2) p = 15,6552. La formule (B) donne : V = 16°22', et la mesure : XX' = 16°15'. (*) Voir Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. xvi, pages 384-383. (2) Vérification s : a. ) Si l’on part de xyz= 4,0891. 1. 22,8334, on trouve : log. J/— 1,3699469, puis : a = 38°48r,5, p = 42°4o', y = 53<>27'. b. ) Si l’on rapporte directement X aux arêtes du rhomboèdre primitif, on trouve : m : n : p = sin à" sin (fi — An) sin (y — A,r) sin (© — A,f) i sin A' sin (a — A') sin (y — (bl/s ô’/o b'). — Présentation. — (Voir Mémoires , p.237) G. CESARO. — Note sur la production mécanique de faces cristallines dans la calcite. — Présentation. — (Voir Mémoires," p. 241) J. FRAIPONT. — Recherches sur les fossiles du marbre noir de Dinant; 2e partie: Les paléchi- Pages. LXI LUI LXVI LXVI LXX LXXI LXXII LXXII \ LXXIV LXXY LXXVI LXXVIII LXXIX LXXIX LXXX LXXX LXXX V nides. — Présentation. — (Voir t. XVIII, Mé- moires.) X. STAINIER. — Note sur la partie supérieure de l’ancien poudingue de Burnot, dans la vallée de la Meuse, en amont de Namur. — Présentation. (Voir t. xvill, Mémoires) A. COLLON. — Note préliminaire sur des cristaux d’argent, d’or et de platine M. LOHEST. — Alluvions anciennes de la Meuse . G. Dewalque. — Observations sur le travail précédent X. STAINIER. — - Réponse au même travail . G. Schmitz. — Présentation de cristaux de gypse trouvés dans les schistes houillers .... M. LOHEST. — Présentation de photographies obtenues à l’aide d’un appareil nouveau Projet de session extraordinaire. — Adoption . Nomination de la Commission de comptabilité . . MÉMOIHE3, X. STAINIER. — La diabase de Grand’Pré (Mozet) R. Malherbe. — Géogénie de la houille X. STAINIER. — Mélanges pétrographiques J. Fraipont. — Euryptérides nouveaux du dévo- nien supérieur de Belgique (psammites du Condroz) G SCHMITZ. — Note sur les sablonnières de Rocour X. STAINIER. — Formations métallifères du cam- brien du pays de Galles et de la Belgique . G. ÜESARO. — Lamelles de calcite dans la houille des environs de Liège G. CESARO. — Figures produites par la rayure sur les clivages du sel gemme et sur les faces m du prisme primitif de l’Aragonite G. CESARO. — Lamelles de calcite dans la houille des environs de Liège (seconde communication) M. LOHEST. — Sur le mouvement d’une couche de houille entre son mur et son toit A. Briart. — Note sur les mouvements parallèles des roches stratifiées M. Lohest. — Des gisements de phosphate de Pages . LXXX LXXX LXXX LXXXII LXXXV LXXXV LXXXVI LXXXVI LXXXVI LXXXVII 3 25 41 53 65 79 85 93 99 125 129 VI Pages. chaux delà Hesbaye et de l’étendue de la zone où l’on peut espérer les rencontrer .... 1B7 M. LOHEST. — De l’âge relatif des failles du bassin bouiller de Liège 149 ÀD. FlRKET. — Observations présentées à la suite de la communication de M. M. Lobest sur les failles de l’étage bouiller 161 G. CESARO. — Volume et surface des solides holoè- dres que l’on peut dériver, par troncature, biseau ou pointement d’un cube d’arête b. . . 171 Gr. SCHMITZ. — Le phosphate de chaux de la Hes- baye, son allure, sa composition et ses fossiles. 185 J. FrAIPONT. — Un nouveau Gi-anoïde du calcaire carbonifère de la Belgigue ( Benedenius Soreili, Sow.) . . . . , 211 X. STAINIER. — Les phosphorites du Portugal et leur mode de formation 223 G. CESARO. — Le quartz de Sarolay . . . 282 G. CESARO. — Cristaux de blende présentant le tétrahexaèdre d/2 (&Vs èVc b1) 237 G. CESARO. — Note sur la production mécanique de faces cristallines dans la calcite .... 241 A. BRIART. — Note sur une faune marine landé- nienne dans l’Entre-Sambre-et-Meuse . . . 259 BIBLIOGRAPHBII. Liste des ouvrages reçus en don ou en échange, par la Société géologique de Belgique, depuis la séance du 17 novembre 1889, jusqu’à celle du 20 juillet 1890 3 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈBES. A. Age. De 1’ — relatif des failles du bassin houiller de Liège, par M. M. Lohest, pp. XXXVIII, 149. = Observations présentées à la suite de la communication de M. M. Lobest sur les failles de l’étage houiller, par M. Ad. Firket, pp. XXXVIII, 161. = Réponse à ces observations, par M. M. Lohest, p. XXXYIII. = Observations sur la communication de M. M. Lohest, parM. R. Malherbe, p. XXXYIII. = Réponse à ces observations, par M. M. Lohest, p. XXXIX. = Sur 1’ — et l’origine d’un limon récent de la vallée de l’Ourthe, par M. Ad. Firket, p. XLYI. == Observations à l’appui de la communication précédente, par MM. M. Lohest et Ad. De Vaux, p. XLYIII. Alluvions anciennes de la Meuse, par M. M. Lohest, p. LXXXII. = Observations sur le travail précédent, par M. G-. Dewalque, p. LXXXV. — Réponse au même travail, par M. X. Stainier^ p. LXXXV. Anvers. Sur les eaux des environs d’ — , par M. G. Dewalque, p. LXXIX. (Voir t. XVIII, Mémoires.) Appareil photographique. Présentation de photographies obtenues à l’aide d’un — nouveau, par M. M. Lohest, p. LXXXVI. Aragonite. Figures produites par la rayure sur les clivages du sel gemme et sur les faces m du prisme primitif de 1’ — , par M. G. Cesàro, pp. XXIX, 93. Argent. Note préliminaire sur des cristaux d’ — , d’or et de pla- tine, par M. A. Collon, p. LXXX. Arretés royaux de réorganisation du service de la carte géologique détaillée de la Belgique, p. XVIII. 16 Benedenius Soreili , Fraip. Un nouveau ganoïde du calcaire car- bonifère de Belgique ( — ), par M. J. Fraipont, pp. XL, LXI, 211. Bibliographie. Liste des ouvrages reçus, en don ou en échange, par la Société géologique de Belgique , depuis la séance du 17 novembre 1889 jusqu’à celle du 20 juillet 1890. Bibl ., p. 3. Blende. Cristaux de — présentant le tetrahexaètre 4/a {pl/s & 7g 6‘), par M. G. Cesàro, pp. LXXX, 237. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVII. 3 VIII Bulletin 'photographique. Présentation d’un modèle de — , par M. G. Dewalque, p. LXXII. Budget. Projet de — pour l’exercice 1889-1890, par M. J. Libert, p. IX. C Calcite. Sur un gisement de — lamellaire et d’un tronc de sigil- laire, par M. G. Schmitz, p. XXVI. = Lamelles de — dans la bouille des environs de Liège, par M. G. Cesàro, pp. XXVIII, XL, L, 85, 99. •= Objections au travail précédent, par M. A. Firket, p. XXVIII. = Note sur la production mécanique de faces cristallines dans la — , par M. G. Cesàro pp. LXXX, 241. Cambrien. Formation métallifères du — du Pays de Galles et de la Belgique, par M. X. Stainier, pp. XVI, 79. = Présentation de pliyllade revinien portant des impressions d’apparence organique, par M. G. Scbmitz, p. XVI. Carbonifère. Géogénie de la bouille, par M. B. Malherbe, pp. XIV 5 25. = Présentation d’échantillons provenant du charbonnage de La Haye, par M. M. Lohest, p. XVII. = Lamelles de calcite dans la houille des environs de Liège, par M. G. Cesàro ? pp. XXVIII, XL, L, 85, 99. = Objections au travail précédent, par M. A. Firket, p. XXVIII. == Sur le mouvement d’une couche de houille entre son toit et son mur, par M. M. Lohest, pp. XXIX; 125. = Observations sur le travail précédent, par M. A. Briart, p. XXIX. = Présentation de fossiles du marbre noir de Denée, par M. G. Soreil, p. XXIX. = Présentation d’un modèle en verre représentant l’allure des couches du charbonnage de La Haye, à Liège, par M. M. Lohest, p. XXIX. = Sur les fossiles houillers de Ghlin, par M. A. De Vaux, p. XXXVII. = De l’âge relatif des failles du bassin houiller de Liège, par M. M. Lohest, pp. XXXVIII, 149. = Observations présentées à la suite de la communication de M. M. Lohest sur les failles de l’étage houiller, par M. Ad. Firket, pp. XXXVIII, 161. = Réponse à ces observations, par M. M. Lohest, p. XXXVIII. = Observations sur la communication de M. M. Lohest, par M. B. Malherbe, p. XXXVIII. = Réponse à ces observations, par M. M. Lohest, p. XXXIX. = Un nouveau ganoïde du calcaire — de Belgique ( Benedenius Soreili , nov. sp.), par M. J. Fraipont, pp. XL, LXI, 211. =Découverte de l’étage houiller exploitable à Douvres, par M. G. Dewalque, p. LXXIV. = Recherches sur les fossiles du marbre noir de Dinant; 2e partie: Les paléchinides, par M. J. Fraipont, p. LXXX. (Voir t. XVIII, Mémoires.) = Pré- IX sentation de cristaux de gypse trouvés dans les schistes houil- lers, par M. G. Schmitz, p. LXXXVI. Carte géologique détaillée. Arrêtés royaux de réorganisation du service de la — de la Belgique, p. XVIII. Charbonnage. Présentation d’échantillons provenant du — de La Haye, par M. M. Lohest, p. XVII. = Présentation d’un modèle en verre représentant l’allure des couches du — de La Haye, à Liège, par M. M. Lohest, p. XXIX. Clivages. Figures produites par la rayure sur les — du sel gemme et sur les faces m du prisme primitif de l’Aragonite, par M. G. Cesàro, pp. XXIX, 93. Commission de comptabilité. Nomination de la — , p. LXXXVII. Conseil. Composition du — pour l’année 1889-1890. Bull., p.27. = Elections du —, p. X. Cours d’hydrologie. Quelques mots à propos du projet de créer un — dans la faculté de médecine, par M. G. Dewalque, p. LI. Crétacé. Des gisements de phosphate de chaux de la Hesbaye et de l’étendue de la zone où l’on peut espérer les rencontrer, par M. M. Lohest, pp. XLIV, 137. — Fossiles des gîtes de phos- phorite de la Hesbaye, par M. Ad. Firket, p. XLIV. = Obser- vations à l’appui du travail précédent, par M. M. Lohest, p. XL VI. = Le phosphate de chaux de la Hesbaye, son allure, sa composition et ses fossiles, par M. G. Schmitz, pp. LIV, LX, 185. — Les dépôts phosphatés des environs de Thuillies, par M. X. Stainier, p. LXVI. — Discussion relative à la communi- cation précédente, par MM. R. Malherbe, Ad. Firket, J. Frai- pont, X. Stainier, p. LXX. = Sur le niveau de quelques fossiles — , parM. C. Ubaghs, p. LXXVI. = Réponse à la communica- tion précédente, par M. Ad. Firket, p. LXXVIII. =Observations sur cette communication, par M. M. Lohest, p. LXXIX. Cristaux de blende présentant le tétrahexaètre */2 (b */8 b l/G b1), par M. G. Cesàro, pp. LXXX, 237. = Note préliminaire sur des — d’argent, d’or et de platine, par M. A. Collon, p. LXXX. = Présentation de — de gypse trouvés dans les schistes houillers, par M. G. Schmitz, p. LXXXVI. Cube. Volume et surface des solides holoèdres que l’on peut dériver, par troncature, biseau ou pointement, d’un — d’arête à, par M. G. Cesàro, pp. L,LIV, 171. O Dendrites. Observations sur les —, par M. G. Cesàro, p. L. Denée. Voir Marbre noir. Dévonien. Euryptérides nouveaux du — supérieur de Belgique (psammites du Condroz), par M. J, Fraipont, p. 58. — Nouveaux gîtes de stringocéphales dans le poudingue de Burnot de la vallée de la Vesdre, par M. G. Dewalque, p. LXXV. = Note sur la partie supérieure de l’ancien poudingue de Burnot, dans la vallée de la Meuse, en amont de Namur, par M. X. Stainier, p, LXXX. (Voir t. XVIII, Mémoires.) Diabase. La — de Grand’Pré (Mozet), par M. X. Stainier, p. 3. Dissolution. Sur la vitesse de — de quelques minéraux carbonates dans les acides, par M. W. Spring, p. XXXI. Douvres. Découverte de l’étage houiller exploitable à — , par M. G. Dewalque, p. LXXIV. E Eaux. Sur les — des environs d’Anvers, par M. G. Dewalque, p. LXXIX. (Voir t. XVIII, Mémoires.) Elections du conseil, p. X. Entre-Sambre-et-Meuse. Note sur une faune marine landénienne dans 1’ — , par M. A. Briart, p. 259. Eruptif. La diabase de Grand’Pré (Mozet), par M. X. Stainier, p. 3, = Mélanges pétrographiques, par M, X. Stainier, p. 41. Euryptérides nouveaux du dévonien supérieur de Belgique (psam- mites du Condroz), par M. J. Fraipont, p. 53, Excursion annuelle. Compte rendu de 1’ — de la Société géolo- gique de Belgique dans le Brabant méridional, du 7 au 10 sep- tembre 1889, par M. X. Stainier. Bull., p. 29. = Projet d’ — . Adoption, p. LXXXVI. E Failles. De l’âge relatif des — du bassin houiller de Liège, par M. M. Lohest, pp. XXXVIII, 149. = Observations présentées à la suite de la communication de M. M. Lohest sur les failles de l’étage houiller, par M. Ad. Firket, pp. XXXVIII, 161. = Réponse à ces observations, par M. M. Lohest, p. XXX VIII. = Observa- tions sur la communication de M.M. Lohest, par M. R. Malherbe, p. XXXVIII. = Réponse à ces observations, par M. M. Lohest, p. XXXIX. Faune marine. Note sur une — landénienne dans l’Entre-Sambre- et-Meuse, par M. A. Briart, p, 259. Figures de corrosion. Note sur les — ■ du quartz par l’acide fluorhy- XI drique. Formation du rhomboèdre a1. Solide de corrosion. Orientation des — de e{/%, par M. G-. Cesàro,p. LY. Figures de rayure produites par la rayure sur les clivages du sel gemme et sur les faces m du prisme primitif de l’Aragonite, par M G. Cesàro, pp. XXIX, 93. Formations métallifères du cambrien du Pays de Galles et de la Belgique, par M. X. Stainier, p. XYI, 79. Forts. Communication préliminaire sur le limon hesbayen des — de la rive gauche de la Meuse aux environs de Liège, par M. M. Lohest, p. LXiir. Fossiles. Présentation de — du marbre noir de Denée, par M. G. Soreil, p. XXIX. = Sur les — houillers de Ghlin, par M. A. De Yaux, p. XXX VIL = — des gîtes de phosphorite de la Hesbaye, par M. Ad. Firket, f). XLIV. = Observations à l’appui du travail précédent, par M. M. Lohest, p. XL VI. = Le phosphate de chaux de la Hesbaye, son allure, sa composition et ses — , par M. G. Schmitz, pp. LIY, LX, 185. = Sur le niveau de quelques — crétacés, par M. C. Ubaghs, p. LXXYI. = Réponse à la communication précédente, par M. Ad. Firket, p LXXVIII. = Observations sur cette communication, par M. M. Lohest, p. LXXIX. G Ganoïde. Un nouveau — du calcaire carbonifère de Belgique (. Benedenius Soreili) nov. sp.), par M. J. Fraipont, pp. XL, LXI, 211. Géogénie de la houille, par M. R. Malherbe, pp. XIV, 25. Ghlin. Sur les fossiles houillers de — , par M. A. De Yaux, p. XXXVII. Grand' Pré (Mozet). La diabase de — , par M. X. Stainier, p. 3. Gypse. Présentation de cristaux de — trouvés dans les schistes houillers, par M. G. Schmitz, p. LXXXVI. II Hesbaye. Des gisements de phosphate de chaux de la — et de l’étendue de la zone où l’on peut espérer les rencontrer, par M. M. Lohest, pp. XLIV, 137. = Fossiles des gîtes de phos- phorite de la — , par M. Ad. Firket, p. XLIV. = Observations à l’appui du travail précédent, par M. M. Lohest, p. XL VI. Le phosphate de chaux de la — , son allure, sa composition et ses fossiles, par M. G. Schmitz, pp. LIV, LX, 185. XII Hësbayen. Communication préliminaire sur le limon — des forts de la rive gauche de la Meuse aux environs de Liège, par M. M. Lohest, p. LXlll. Holoèclres. Volume et surface des solides — que l’on peut dériver, par troncature, biseau ou pointement, d’un cube d’arête b , par M. G. Cesàro, pp. L, LIY, 171. Houille. Géogénie de la — , par M. R. Malherbe, pp. XIY, 25. = Lamelles de calcite dans la - — des environs de Liège, par M. G. Cesàro, pp. XXYIII, XL, L, 85, 99. = Objections au travail précédent, par M. A. Firket, p. XXYIII. = Sur le mouvement d’une couche de — entre son toit et son mur, par M. M. Lohest, pp. XXIX, 125. = Observations sur le travail précédent, par M. A. Briart, p.XXlX. Houiller. Présentation d’échantillons provenant du charbonnage de La Haye, par M. M. Lohest, p. XVII. — Présentation d’un modèle en verre représentant l’allure des couches du charbon- nage de La Haye, à Liège, par M. M. Lohest, p. XXIX. — Sur les fossiles — de Ghlin, par M. A. De Vaux, p. XXXVII. — De l’âge relatif des failles du bassin — de Liège, par M. M. Lohest, pp. XXXVIII, 149. = Observations présentées à la suite de la communication de M. M Lohest sur les failles de l’étage — , par M. Ad. Firket, pp. XXXVIII, 161. = Réponse à ces obser- vations, par M. M. Lohest, p. XXXVIII. = Observations sur la communication de M. M. Lohest, par M. R. Malherbe, p. XXXVIII. — Réponse à ces observations, par M. M. Lohest, p. XXXIX. = Découverte de l’étage — exploitable à Douvres, par M. G. Dewalque, p LXXIV. == Présentation de cristaux de gypse trouvés dans les schistes — , par M. G. Schmitz, p. LXXXVI. Hydrologie. Quelques mots à propos du projet de créer un cours d’ — dans la faculté de médecine, par M. G. Dewalque, p. LI. Impressions d'apparence organique. Voir : Revinien. Krakatau. Ponces de l’éruption de — , par M. G. Schmitz, p. LXI. L La Haye. Voir Charbonnage. Landénienne. Note sur une faune marine — dans l’Entre-Sambre- et-Meuse, par M. A. Briart, p. 259. XIII Limon hesbayen. Communication préliminaire sur le — des forts de la rive gauche de la Meuse aux environs de Liège, par M. M. Lohest, p. LXIII. Limon récent. Sur l’âge et l’origine d’un — de la vallée de l’Ourthe, par M. Ad.Firket,p. XLVI.= Observations à l’appui de la communication précédente, par MM. M. Lohest et Ad. De Vaux, p. XL VIII. Liste des membres effectifs. Bull., p. 5. = — des membres hono- raires. Bull., p. 20. = — des membres correspondants. Bull., p. 22. — des présidents de la Société depuis sa fondation. Bull., p. 26. = — du conseil pour l’année 1889-1890. Bull., p. 27. = — des ouvrages reçus en don ou en échange par la Société géologique de Belgique, depuis la séance du 17 novembre 1889, jusqu’à celle du 20 juillet 1890. Bibl., p. 3. m Marbre noir. Présentation de fossiles du — de Denée, par M. Gf. Soreil, p. XXIX. — Recherches sur les fossiles du — deDinant, 2© partie : Les paléchinides, par M. J. Fraipont, p, LXXX. (Voir t. XVIII, Mémoires.) Mélanges pétrographiques, parM. X. Stainier, p. 41. Membres. Liste des — effectifs. Bull., p. 5 — Liste des — hono- raires. Bull., p. 20. = Liste des — correspondants. Bull., p. 22. Métallifères. FormàMons — du cambrien du Pays de Galles et de la Belgique, par M. X. Stainier, pp. XVI, 79. Minéraux carbonatés. Sur la vitesse de dissolution de quelques — dans les acides, par M. W. Spring, p. XXXI. Mode de formation Les phospliorites du Portugal et leur — , par M. X. Stainier, pp. LIX, LXXII, 223. Modèle. Présentation d’un — en verre représentant l’allure des couches du charbonnage de La Haye, à Liège, par M. M. Lohest, p. XXIX. Mouvement. Sur le — d’une couche de houille entre son mur et son toit, par M. M. Lohest, pp. XXIX, 125. = Observations sur le travail précédent, par M. A. Briart, p. XXIX. = Note sur les — parallèles des roches stratifiées, par M. A. Briart, pp. XL, 129. IV Namur. Note sur la partie supérieure de l’ancien poudingue de Burnot dans la vallée de la Meuse, en amont de — , par M. X. Stainier, p. LXXX. (Voir t. XVIII, Mémoires .) XIV O Octaédrite. Sur un nouveau gisement d’ — , par M, C. Malaise, p. XV. Or. Note préliminaire sur des cristaux d’argent, d’— , et de platine, par M. A. Collon, p. LXXX. Organique. Voir Revinien. Origine. Sur l’âge et 1’ — d’un limon récent de la vallée de l’Ourthe, par M. Ad. Firket, p. XLVI. = Observations à l’appui de la com- munication précédente, par MM. M. Lohest et Ad. De Vaux, p. XL VIII. Ourthe . Voir Origine. Ouvrages reçus. Liste des — en don ou en échange, par la Société géologique de Belgique, depuis la séance du 17 novembre 1889, jusqu a celle du 20 juillet 1890. Bibl ., p. 8. I» Paléchinides. Recherches sur les fossiles du marbre noir de Dinant, 2© partie : Les — , par M. J. Fraipont, p. LXXX. (Voir t. XVIII, Mémoires .) Pays de Galles. Formations métallifères du cambrien du — et de la Belgique, par M. X. Stainier, pp. XVI, 79. P étr o graphiques. Mélanges — , par M. X. Stainier, p. 41. Pli cacheté. Dépôt d’un — , par M. X. Stainier, p. LXXI. Phosphate de chaux. Des gisements de — de la Hesbaye et de l’étendue de la zone où l’on peut espérer les rencontrer, par M. M. Lohest, pp. XLIV, 187. = Fossiles des gîtes de — de la Hesbaye, par M. Ad. Firket, p. XLIV. = Observations à l’appui du travail précédent, par M. M. Lohest, p. XLVI. = Le — de la Hesbaye, son allure, sa composition et ses fossiles, pp. LIV, LX, 185. = Les — du Portugal et leur mode de for- mation; par M. X. Stainier, pp. LIX, LXXII, 228. = Les dépôts phosphatés des environs de Thuillies, par M. X. Stainier, p. LXVI. = Discussion relative à la communication précédente, par MM. B,. Malherbe, Ad. Firket. J. Fraipont, X. Stainier, p. LXX. Phosphorite. Voir Phosphate de chaux. Photographies. Présentation de — obtenues à l’aide d’un appareil nouveau, par M. M. Lohest, p. LXXXVI. Photographique. Présentation d’un modèle de bulletin — , par M, G. Dewalque, p. LXXII. Pliyllade. Présentation de — revinien portant des impressions d’apparence organique, par M. G. Schmitz, p. XVI, XV Platine. Note préliminaire sur des cristaux d’argent, d’or et de — • r par M. A. Collon, p. LXXX. Fonces de l’éruption de Krakatau, par M. G. Schmitz, p. LXI. Portugal. Les phosphorites du — et leur mode de formation, par M. X. Stainier, pp. LIX, LXXII, 223. Poudingue de Burnot. Nouveaux gîtes de stringocéphales dans le — de la vallée de la Vesdre, par M. G. Dewalque, p. LXXV. = Note sur la partie supérieure de l’ancien — , dans la vallée de la Meuse, en amont de Namur, par M. X. Stainier, p. LXXX. (Voir t. XVIII, Mémoires.) Présidents. Tableau indicatif des — de la Société depuis sa fon- dation, Bull., p. 26. Pt ’imaire. Voir Cambrien, Carbonifère et Dévonien. Production mécanique. Note sur la — de faces cristallines dans la calcite, par M. G. Cesàro, pp. LXXX, 241. Psammites du Condroz. Euryptérides nouveaux du dévonien su- périeur de Belgique — , par M. J. Fraipont. p. 53. Projet de budget pour l’exercice 1889-1890, par M. J. Libert, p. IX. = — de session extraordinaire. Adoption, p. LXXXVI. Q Quartz. Note sur les figures de corrosion du — par l’acide fluorby- drique. Formation du rhomboèdre a h Solide de corrosion. Orientation des figures de corrosion de e*/2, par M. G. Cesàro, p. LV. •= Le — - de Sarolay, par M. G. Cesàro, pp. LXXX, 233. Quaternaire . Communication préliminaire sur le limon hesbayen des forts de la rive gauche de la Meuse aux environs de Liège, par M. M. Lohest,p.LXIll. = Alluvions anciennes de La Meuse, par M. M. Lohest, p. LXXXII. = Observations sur le travail précédent, par M. G. Dewalque, p.LXXXV. = Réponse au même travail, par M. X. Stainier, p. LXXXV. R Rapport du secrétaire général, par M. G. Dewalque, p. III. = — du trésorier, par M. J. Libert, p. VIII. Revinien. Présentation de phyllade — portant des impressions d’apparence organique, par M. G. Schmitz, p. XVI. Roches stratifiées. Note sur les mouvements parallèles des — ,par M. A. Briart, pp. XL, 129. Rocour. Note sur les sablonnières de — , par M. G. Schmitz, p 65. XVI s Sablonnières . Note sur les — de Rocour, par M. G. Sclimitz, p. 65. Sarolay. Le quartz de — , par M. G. Cesàro, pp. LXXX. 238 Sclessin. M. C. Malaise appelle l’attention sur une tranchée située au S. de la station de — , p. XV. Secondaire. Voir Crétacé. Sel gemme. Figures produites, par la rayure, sur les clivages du — et sur les faces m du prisme primitif de l’Aragonite, par M. G. Cesàro, pp. XXIX, 93. Session extraordinaire. Compte rendu de la — ■ de la Société géologique de Belgique dans le Brabant méridional, du 7 au 10 septembre 1889, par M. X. Stainier. Bull., p. 29. — Projet de — . Adoption, p. LXXXVI. Sigillaire. Sur un gisement de calcite lamellaire et d’un tronc de — , par M. G. Schmitz, p. XXVI. Stratifiées. Note sur les mouvements parallèles des roches — , par M. A. Briart, pp. XL. 129. String océphales. Nouveaux gîtes de — dansle poudingue deBurnot de la vallée de la Yesdre, par M. G. Dewalque, p. LXXV. Surface. Volume et — des solides holoèdres que l’on peut dériver, par troncature, biseau ou pointement, d’un cube d’arète b, par M. G. Cesàro, pp. L, LIV, 171. 'g’ Tableau indicatif des présidents de la Société depuis sa fonda- tion. Bull., p. 26. Tertiaire. Note sur les sablonnières de Rocour, par M. G. Schmitz, p. 65. = Note sur une faune marine landénienne dans l’Entre- Sambre-et-Meuse, par M. A. Briart, p. 259. Thuillies. Les dépôts phosphatés des environs de — , parM. X. Stainier, p. LXVI. = Discussion relative à la communication précédente, par MM. R. Malherbe, Ad. Firket, J. Fraipont, X. Stainier, p. LXX. Tranchée. M. C. Malaise appelle l’attention sur une — située au S. de la station de Sclessin, p. XV. Vesdre. Nouveaux gîtes de stringocéphales dans le poudingue de Burnot de la vallée de la — , par M. G. Dewalque, p. LXXV. Vitesse de dissolution . Sur la — de quelques minéraux carbonatés dans les acides, par M. W. Spring, p. XXXI. Volume et surface des solides holoèdres que l’on peut dériver, par troncature, biseau ou pointement, d’un cube d’arête b, par M. G. Cesàro, pp. L, LIV, 171. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS MM. A. Briart, pp. XXIX, XL, 129, 259. G. Cesàro, XXVIII, XXIX, XL, L, LIV, LV, lxxx, 85, 93, 99, 171, 232, 237,241. A. Collon. LXXX. A. De Vaux, XXXVII, XL VIII. G. Dewalque, III, LI, LXXII, LXXIV, LXXV, LXXIX, LXXXV . Ad. Firket, XXVIII, XXXVIII, XLIV, XL VI, LXX, LXXVIII, 161. J. Fraipont, XL, LXI, LXX, LXXX, 211. J. Libert, VIII, IX. M. Lohest, xvn, xxix, xxxviii, xxxix, XLIV, XLVI, XL VIII, LXIII, LXXIX, LXXXII, LXXX VI, 125, - 137, 149. C. Malaise, XV. R. Malherbe, XIV, XXXVIII. LXX, 25. G. Schmitz, XVI, XXVI, LIV, LX, LXI, LXXX VI, 185. G. Soreil, XXIX. W. Spring, XXXI. X. Stainier, Bull., p. 29, XVI, LIX, LXVI, LXX, LXXI, LXXII, LXXX, LXXXV, 3, 41, 223. C. Ubaghs, LXX VI. EXPLICATION DES PLANCHES. PI. I; fig. 1, 2, 3. Diabase de Mozet, p. 3. PL II; p. 53. Voir l’explication p. 63. PL III; p. 65. Voir l’explication p. 77. Pl. IV; p. 185. Voir l’explication p. 209. Pl. V; p. 211. Voir l’explication p. 221. Ann. Soc. Géol. de Belgique, t. XVII. Pl. I Fig. x. Diabase de Mozet, var. finement grenue, gross. 1/65. Fig. 2. Diabase deMozet, avec sphérolithesà croix noire d’oligoclase» gross. 1/65. Fig. 3. Diabase de Mozet, var. grossièrement grenue. LITH. AUG. BÉNARD, LIÈGE, I l ' . J y s * m$ ra J ^Xdlfel p|%gfe: ■ ■■■ , y- : 'y*#. ::yyy:ïm$mê§ ' ' ■'- :''r^'~ïsSiS:«j;È|::l .• < .j « v'i*'. •'* “ ;rx\%.0-, -_, , -t-.,.,.- ... . 7'. •••-.•; FRAIPONT, AD NAT. DEL, LITH. AUG. BÉNARD, LIÈGE Ann. Soc. Géol. de Belgique , f. XI/ II ' Pl. III. UTH. A!JG. BÉNARD, LIEGE. T. XVII, pl.TïLî . Échelle : 1/200 à l’exception des fig. 10 et 14 : 4/1000. Ann. Soc. géol. de 13elg. T. XVII, pl.IIU Liège. — Ii»|). II. Vaii.l\nt-Cah»ianne. 1 -bina les Soc. Géologique de Belgique T. XVII, PLANCHE V Aug. Bènaro Imp. Del. Liège.