. y { t ANNALES DE LA n r n BELGIQUE TOM K DÏX-HU8T0 ËM E, 1890-1891. BERLIN PR1EDLANDER & Fils LIBRAIRES Carlstrasse, 1 1 . PARIS P. KLINCKSIECK LIBRAIRE Rue des Écoles. IMPRIMERIE H. V AILLA NT-CARMÂN N E Rue St-Adalbert, 8, à Lie'ge. 1890-1891 V. s-êro.-bvfs c SOCIETE GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE. ' O h . « ANNALES DE LA GEOLOGIQUE DE BELGIQUE. -&?$£- TOME DIX-HUITIÈME. 1890-1891. LIÈGE IMPRIMERIE H. YAILLANT-CARMANN E Rue St-Adalbert, 8 1890-1891 LISTE DES MEMBRES MEMBRES EFFECTIFS ('). 1 MM. Andrimont (Julien d’), ingénieur, administrateur du charbonnage du Hasard, sénateur, bourg¬ mestre de la ville de Liège, 1 10, boulevard de la Sauvenière, à Liège. 2 Ancion (Alfred), ingénieur, membre de la Chambre des représentants, 22, boulevard Piercot, à Liège. 3 Ballion-Versavel (Jean), membre delà Société malacologique de Belgique, 8-9, place de la Calandre, à Gand. 4 Baré de Comogne (Emile, baron de), propriétaire, 117, rue St. -Laurent, ù Liège. 5 Battaille (Albert), ingénieur, 61, rue du Prési¬ dent, à Bruxelles 6 Bayet (Louis), ingénieur, à Walcourt. 7 Bia (Gustave), ingénieur-régisseur de la Société des Houillères-Unies, à Gilly. 8 Blanchart (Camille), ingénieur, à Auderghem. 9 Blanckart (Charles, baron de), docteur en sciences naturelles, docteur en droit, au ch⬠teau de Lexhy, par Fexhe-le-haut-Clocher. 10 Blondiaux (Auguste), ingénieur, à Morialmé. 11 Boissière (Albert), ingénieur de la Compagnie parisienne du gaz, 124, boulevard Magenta, à Paris. (l) L’astérisque (*) indique les membres à vie. — 6 — 12 MM. Bougnet (Eustache), ingénieur en chef, directeur honoraire des mines, à Jemeppe. 13 Boulanger (Eugène), ingénieur, place du Mar¬ ché, à Châtelet. 14 Bourg (Victor), directeur des charbonnages du Bois-du-Luc, h Bois-du-Luc, par Houdeng- Goegnies. 15 Boveroulle (Étienne), ingénieur des charbon¬ nages de Mariemont et Bascoup, à Baseoup. 16 Braconier (Frédéric), sénateur et industriel, 7, boulevard d’Avroy, à Liège. 17 Braconier (Ivan), propriétaire, au château de Modave. 18 Breithof (Nicolas), ingénieur, professeur à l’Uni- versité, 54, rue du Canal, à Louvain. 19 Briart (Alphonse), ingénieur en chef des char¬ bonnages de Mariemont et Bascoup, membre de l'Académie, à Morlanwelz. 20 Brixhe (Emile), directeur-gérant de la Société métallurgique Austro-Belge, à Corphalie, par Huy. 21 Bruggen (Louis van der), membre de diverses so¬ ciétés savantes, 109, rue Belliard, à Bruxelles. 22 Bustin (Oscar), ingénieur, 25, rue de Bériot, à Louvain. 23 Buttgenbach (J.), ingénieur, rue de la Paix, à Liège. 24 Cartuyvels (Jules), ingénieur, directeur de l’ad¬ ministration de l’agriculture, 40, rue Breydel, à Bruxelles. 25 CESàRO (Giuseppe), professeur, 5, rue Duvivier, à Liège. 26 Chaudron (Joseph), ingénieur en chef honoraire des mines, à Auderghem. 7 27 MM. Clerfayt (Adolphe), ingénieur, maître de car¬ rière, à Esneux. 28 Cogels (Paul), propriétaire au château de Boec- kenberg, à Deurne, par Anvers. 29 Collon (Auguste), étudiant, 8, rue Berholet, à Liège. 30 Cornet (Jules), docteur en sciences naturelles, préparateur à l’Université, 40, chaussée de Bruxelles, à Ledeberg-lez-Gand. 31 Crlpin (François), membre de l’Académie, direc¬ teur du jardin botanique, 31, rue de l’Associa¬ tion, à Bruxelles. 32 Crismer (Léon), pharmacien, 46, rue Pont-d’Ile, à Liège. 33 Crocq (Jean), docteur en médecine, professeur à l’Université, sénateur, 110, rue Royale, à Bruxelles. 34 Daimeries (Anthime), ingénieur, 20, avenue des Arts, à Bruxelles. 35 Damseaux (Albert de), docteur en médecine, inspecteur des eaux minérales, à Spa. 36 Davreux (Paul), ingénieur, inspecteur de l’ensei¬ gnement professionnel, 14, rue Lefrancq, à Schaerbeek. 37 Deby (Julien), ingénieur, 31, Belsize avenue, Hampstead, W., Londres. 38 Decamps (Louis), docteur en sciences naturelles, 41, rue Sommeleville, à Verviers. 39 Defrance (Charles), directeur-gérantde la Société des mines et usinas de cuivre de Vigsnaes, 20, boulevard Léopold, à Anvers. 40 De Jaer (Ernest), ingénieur en chef, directeur des mines, 22, rue de la Chaussée, à Mons. 41 De Jaer (Jules), ingénieur en chef, directeur au corps des mines, 4, rue Vieux-Marché-aux- Bêtes, à Mons. 8 — 42 MM. Dejardin (Louis), ingénieur au corps des mines, 40, rue du Jardin Botanique, à Liège. 43 * De Koninck (Lucien-Louis), ingénieur, profes¬ seur à PUniversité, i, quai de l’Université, à Liège. 44 Delvaux (Émile), capitaine de cavalerie, membre de la Société géologique de France, 216, avenue Brugmann, à Uccle. 45 Denis (Hector), avocat, membre de la Société malacologique, professeur à l’Université de Bruxelles, 42, rue de la Croix, à Ixelles. 46 Denys (Ernest), ingénieur, directeur de la Société anonyme des phosphates du Bois d’Havre, à Havré. 47 De Puydt (Marcel), avocat, directeur du conten¬ tieux de la ville de Liège, 108, boulevard de la Sauvenière, à Liéee. J c_ 48 Descamps (Armand), ingénieur, à St-Symphorien. 49 Despret (Émile), élève-ingénieur, 59, rue de la Régence, à Liège. 50 Despret (Eugène), ingénieur, directeur technique de la Société anonyme des usines à zinc, à Boom. 51 Despret (Georges), ingénieur, à Jeumont (Erque- linnes, poste restante). 52 * Destinez (Pierre), préparateur à l’Université, 9, rue Ste Julienne, à Liège. 53 * Dewalque (François), ingénieur, professeur à l’Université, 26, rue des Joyeuses Entrées, à Louvain. 54 Dewalque (Gustave), membre de l’Académie, professeur à l’Université, 17, rue de la Paix, à Liège. 55 Donckier de Donceel (Charles), ingénieur, 56, rue Bodeghem, à Bruxelles. — 9 56 MM. Dorlodot (Henry de), abbé, docteur en théologie, professeur à l’Université, 10, rue au Vent, à Louvain. Dormal (Victor), docteur en sciences naturelles, professeur à l’Athénée, route de Longwy, à Arlon. 58 Durois (Mathieu), ingénieur en chef des char¬ bonnages de Marihaye, à Flémalle-Grande. 59 Dugniolle (Maximilien), professeur à l’Université, 57, Coupure, rive gauche, à Gand. 60 Dulait (Jules), ingénieur-métallurgiste, rue de Montigny,à Gharleroi. 61 Dumont (André), ingénieur, professeur à l’Uni¬ versité, 3, rue de la Laie, à Louvain, 62 Dupire (Arthur), ingénieur, à Dour. 63 Durand (Emile), chimiste, 24, rue Albert-de- Latour, à Schaerbeek (Bruxelles). 64 Durant (Henry), ingénieur, inspecteur général des charbonnages patronnés par la Société générale pour favoriser l’industrie nationale, à Boendael, Ixelles, par Bruxelles. 65 Durant (Prudent), directeur-gérant du charbon¬ nage du Poirier, à Montigny-sur-Sambre. 66 Englebert (Félix), ingénieur, inspecteur général des constructions au ministère de la justice, 47, rue Juste- Lipse, à Bruxelles. 67 Erens (Alphonse), docteur en sciences naturelles, à Fauquemont (Limbourg hollandais). 68 Ertborn (baron Octave van), 14, rue des Lits, à Anvers. 69 Faly (Joseph), ingénieur principal au corps des mines, 36, rue Chisaire, à Mons. 70 Faucan (Jean), ingénieur à la Société Humboldt, 96, Hauplstrasse, à Kalk, près Cologne (Prusse). 71 Fayol (Henri), ingénieur, directeur des mines de Commentry (France- Allier). 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 — 10 — Firket (Adolphe), ingénieur en chef-directeur des mines, chargé de cours à T Université, 28, rue Dartois, à Liège. Focquet (Amand), ingénieur aux charbonnages de Mariemont, à Morlanwelz. Folie (François), docteur en sciences, membre de l’Académie, directeur de l’Observatoire, à Lié^e O Forir (Henri), ingénieur, conservateur des col¬ lections minérales de l’Université, répétiteur à l’Ecole des mines, 19, rue Nysten, à Liège. Fraipont (Julien), docteur en sciences naturelles, professeur à l’Université, 17, rue Mont-St- Martin, à Liège. Galland (A ), ingénieur d’arrondissement du service provincial de la Flandre Orientale, à Gand. Gérard (Paul), étudiant, 20, rue de Berlaimont, à Bruxelles. Germaux (Edmond), ingénieur, 77, boulevard de la Sauvenière, à Liège. Gernaert (Léon), ingénieur, 15, rue des Anges, à Liège. Gilkinet (Alfred), docteur en sciences naturelles, membre de l’Académie, professeur à l’Univer¬ sité, 13, rue Renkin, à Liège. Gillet (Lambert), ingénieur, industriel, à An- denne. Gindorff (Frantz), directeur-gérant de la Société de la Nouvelle-Montagne, à Engis. Goret (Léopold), ingénieur, professeur de chimie industrielle à l’Ecole des mines, 21, rue Ste- Marie, à Liège. Guequier (Jules), préparateur à l’Université, 126, Maisons aux Anguilles, à Gand. — 41 - 86 MM. Guilleaume (André), pharmacien, à Spa. 87 Habets (Alfred), ingénieur, professeur à T Univer¬ sité, 4, rue Paul Devaux, à Liège. 88 Halleux (Arthur), ingénieur des mines, 3, rue des Eburons, à Liège. 89 Hanuise (Emile), professeur à l’Ecole des mines du Hainaut, rue des Chartiers, à Mons. 90 Hauzeur (Jules) , ingénieur , 25, boulevard d’Avroy, à Liège. 91 Henin (François), ingénieur, directeur-gérant du charbonnage d’Aiseau-Presles, à Farciennes. 92 Henin (Jules), ingénieur des charbonnages d’Ai¬ seau-Presles, à Farciennes. 93 Hennequin (Emile), colonel d’état-major, direc¬ teur de l’Institut cartographique militaire, à la Cambre, à Bruxelles. 94 Hock (Gustave), ingénieur, professeur à l’Athénée, 27, boulevard Beauduin de Jérusalem, à Mons. 95 Hoegarden (Paul van) , avocat , 7, boulevard d’Avroy, à Liège. 96 Holzapfel (E.), professeur à l’Ecole technique supérieure, à Aix-la-Chapelle (Prusse). 97 Hubé (Jean), ingénieur, à Dombrowa, station du chemin de fer de Varsovie à Vienne, gouverne¬ ment de Pétrokow (Russie). 98 Hubert (Herman), ingénieur au corps des mines, rue Fabry, à Liège. 99 Isaag (lsaac), ingénieur, directeur des travaux des charbonnages du Levant du Flénu, à Cuesmes. 100 Jacquet (Jules), ingénieur au corps des mines, 5, rue des Orphelins, à Mons. 101 Jamme (Henri), ingénieur, directeur des mines et usines de la Vieille-Montagne, à Moresnet-neutre (Calamine). — 12 102 MM. Janson (Paul), avocat, 18, place du Petit-Sablon, à Bruxelles. 103 Jorissen (Armand), docteur en sciences natu¬ relles, agrégé spécial à l’Université, 110, rue Sur-la-Fontaine, à Liège. 104 Jorissenne (Gustave), docteur en médecine, 130, boulevard de la Sauvenière, à Liège. 105 Jottrand (Félix), ingénieur au corps des mines, 4, rue Defacqz, à Bruxelles. 106 Julien (A.), professeur à la faculté des sciences, 40, place deJaude,à Clermont-Ferrand (France — Puy-de-Dôme). 107 Kennis (Guillaume), ingénieur, 12, rue Robiano, à Schaerbeek. 108 Kreglinger (Adolphe), ingénieur, 51, chaussée de Gharleroi, à Bruxelles 109 Kuborn (Hy acin t he), docteur en médecine, membre de l’Académie, président de la Société royale de médecine publique de Belgique, à Seraing. 1 10 Kumps (Gustave), ingénieur des ponts et chaussées, 88, rue du Prince-Royal, à Bruxelles. 111 Lambot (Léopold), ingénieur et industriel, à Mar- chienne-au-Pont. 112 Laporte (Léopold), directeur-gérant de la Société des Produits, à Flénu, par Jemmapes. 113 Laurent (Odon), ingénieur, directeur du char¬ bonnage des Chevalières, à Dour. 114 La Vallée Poussin (Charles de), professeur à l’Université, 190, rue de Namur, à Louvain. 115 Laveine (Oscar), ingénieur des mines de Cour- celles-lez-Lens, par Hénin-Liétard (France — Pas-de-Calais). 116 Leduc (Victor), ingénieur, directeur-gérant des charbonnages de Wérister, à Beyne-Heusay. 13 — 117 MM. Lefèvre (Théodore), secrétaire de la société Royale malacologique de Belgique, 12, rue du Pont-Neuf, à Bruxelles. 118 Le Maire (Gustave), agent général de la Compa¬ gnie parisienne du gaz, 49, rue de Maubeuge, à Paris. 119 Lequarré (Nicolas), professeur à l’Université, 37, rue André-Dumont, à Liège. 120 Levieux (Fernand), étudiant, 151, avenue Louise, à Bruxelles. 121 L’Hoest (Gustave), ingénieur au chemin de fer de l’Etat, 22, quai Mativa, à Liège. 122 Libert (Joseph), ingénieur au corps des mines, 15, rue des Armuriers, à Liège. 123 Limbourg-Stirum (Adolphe, comte de), proprié¬ taire, au château de Lumay, près Hougaerde. 124 Loë (Alfred, baron de), propriétaire, 64, boule¬ vard de Waterloo, à Bruxelles. 125 Lohest (Maximin), ingénieur honoraire des mines, agrégé spécial à l’ U niversité, à Rivage, Comblain- au-Pont. 126 Lohest (Paul), ingénieur, rue de l’Evêché, à Liège. 127 Loiseau (Oscar), ingénieur des usines à zinc d’Ougree, à Ougrée. 128 Macar (Julien de), ingénieur, 36, avenue des Arts? à Bruxelles. 129 Malaise (Constantin), membre de l’Académie, professeur à l’Institut agricole, à Gembloux. 130 Malherbe (Renier), ingénieur en chef-directeur des mines, 14, rue Dartois, à Liège. 131 Marcotty (Désiré), ingénieur, à Montegnée, par Ans. 132 Marcq (Dieudonné), docteur en médecine, à Carnières. 14 — 133 MM. M ati va (Henri), ingénieur attaché à la Société générale, 63, rue Lesbroussart, à Ixelles. 134 Midavaine (Georges), élève- ingénieur, rue de la Montagne, à Liège. 135 Minsier (Camille), ingénieur principal au corps des mines, 11, rue de l’Ecluse, à Charleroi. 136 Moens (Jean), avocat, à Lede. 137 Monseu (Arthur), ingénieur-directeur de la ma¬ nufacture déglacés, à Roux. 138 Moreels (Louis), artiste peintre, 53, rue Bois- FEvêque, à Liège. 139 Mottard (Albert), ingénieur, à Herstal. 140 Mourlon (Michel), membre de l'Académie, conser¬ vateur au Musée royal d’histoire naturelle, 107, rue Belliard, à Bruxelles. 141 Mullenders (Joseph), ingénieur, 7, rue Renkin, à Liège. 142 Nesterowsky (Nicolas), ingénieur des mines, à Bérésovski-Roudnick, Ekatherinenbourg, gou¬ vernement de Perm (Russie). 143 Nihoul ( Edouard), docteur en sciences naturelles , à Flémalle-Haute. 144 Noblet (Albert), ingénieur, administrateur-gérant de la Revu* universelle des mines, 40, rue Beckmann, à Liège. 145 Orman (Ernest), ingénieur principal des mines, 10, rue de la Poterie, à Mons. 146 Otreppe de Bouvette (Frédéric baron d’), 5, rue des Carmes, à Liège. 147 Overloop ( Eugène van ), banquier, 48, rue Royale, à Bruxelles. 148 Paquot (Remy), ingénieur, administrateur dé¬ légué de la Compagnie française des mines et usines d’Escombrera-Bleyberg, à Montzen, 15 149 MM. Passelecq (Philippe), ingénieur, à Jumet. 150 Pavoux (Eugène), ingénieur, directeur-gérant de la manufacture de caoutchouc Eugène Pavoux etCic, 14, rneDelaunoy, à Molenbeek (Bruxelles). 151 Perard (Louis), ingénieur, professeur à l’Univer¬ sité, 101, rue St-Esprit, à Liège. 152 Pergens (Edouard), docteur en sciences, 93, rue de la Station, à Louvain. 153 Peterman (Arthur), docteur en sciences natu¬ relles, directeur de la Station agricole de et à Gembloux. 154 Petitrois (Ernest), ingénieur aux charbonnages de Mariëmont et Bascoup, à Morlanwelz. 155 Petitrois (Gustave), ingénieur, 97, rue Louvrex, à Liège. 156 Piedbœuf (J. -Louis), ingénieur, industriel, 17, Bismarkstrasse, à Düsseldorf (Prusse) 157 Pierpont de Rivière (Edouard de), étudiant, au château de Rivière, à Profondeville. 158 Piret (Adolphe), membre de diverses sociétés savantes de la Belgique et de l’étranger, 22, rue du Château, à Tournai. 159 Plumât (Polycarpe), sous-ingénieur au Charbon¬ nage du Grand-Hornu, à Hornu. 160 Plumier (Charles), ingénieur-directeur des tra¬ vaux du charbonnage d’Abhooz, place Licour, à Herstal. \ 161 Poskin (Jules), docteur en sciences, professeur à l’école d’agriculture, à Mont-sur-Marchiennes. 162 Prêter (Herman de), ingénieur, administrateur délégué de la société industrielle d’électricité, 28, boulevard Botanique, à Bruxelles. 163 Raeymaekers (Désiré), docteur en médecine, 164, rue delà Station, à Louvain. 164 Remont (Lucien), ingénieur, directeur gérant des laminoirs de et à Châtelet. — 16 — 165 MM. Renard (l’abbé A.), professeur à l’Université de Gand, à Wetteren. 166 Reul (Gustave de), ingénieur, 74, chaussée de Louvain, à Namur. 167 Reul (Joseph), ingénieur, industriel, à Courcelles. 168 Reuleaux (Jules), ingénieur, consul de Belgique à Philadelphie (Etats-Unis). 169 Roger (Nestor), ingénieur des charbonnages réunis de Gharleroi, à Gharleroi -faubourg. 170 Ronkar (Émile), ingénieur des mines, chargé de cours à rüniversité, 249, rue St-Gilles, à Liège. 171 Sauvage (Paul), ingénieur, 61, rue Kipdorp, à Anvers. 172 Schmidt (Fritz), ingénieur civil des mines, 19, boulevard Hausmann, à Paris. 173 * Schmitz (le R. P. G.), 11, rue des Récollets, à Louvain. 174 Sélys-longchamps (baron Edmond de), membre de l’Académie, sénaleur, 34, boulevard de la Sauvenière, à Liège. 175 Sélys de Brigode (baron Raphaël de), rentier 36, boulevard de la Sauvenière, à Liège. 176 Sépulchre (Armand), ingénieur-directeur, à Aulnoye-lez-Berlaimont (France-Nord). 177 Sépulchre (Victor), ingénieur, àMaxéville (France — Meurthe-et-Moselle). 178 Siegen (Pierre-Mathias), conducteur des travaux publics, architecte de S. M. le Roi grand-duc, à Luxembourg. 179 Simony (baron H. de), ingénieur en chef, directeur honoraire au corps des mines, 4, rue de la Grosse-Pomme, à Mons. 180 Smeysters (Joseph), ingénieur en chef-directeur au corps des mines, à Marcinelle, par Gharleroi, - 17 — 181 MM. * Solvay et Gie, industriels, 19, rue du Prince Albert, à Bruxelles. 182 Somzée (Léon), ingénieur, membre de la Chambre des représentants, 217, rue Royale, à Bruxelles. 183 Soreil (Gustave), ingénieur, à Maredret, par Anthée. 184 Sottiaux (Amour), directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages, hauts-fourneaux et usines de Strépy-Braquegnies, à Strépy-Brac- quegnies. 185 Souheur (Bauduin), ingénieur, directeur-gérant du charbonnage des Six-Bonniers, à Seraing. 186 Spring (Walthère), ingénieur, professeur à l’Uni¬ versité, 32, rue Beckmann, à Liège. 187 Stainier (Xavier), docteur en sciences naturelles, 78, chaussée de Wâvre, à Ixelles (Bruxelles). 188 Stéfani (Carlo de), professeur à l’Ecole d’études supérieures, 2, Piazza San Marco, à Florence (Italie). 189 Steinbach (Victor), ingénieur, 38, rue de Li¬ vourne, à Bruxelles. 190 STOGLET(Victor), ingénieur, secrétaire de la Com¬ pagnie du Nord de la Belgique, 73, avenue Louise, à Bruxelles. 191 Stoesser (Alphonse), ingénieur, directeur-gérant du charbon nage de Sacré- Madame, à Dampremy. 192 Storms (Raymond), propriétaire, 13, rue du Pré¬ sident, à Bruxelles. 193 Thauvoye (Albert), ingénieur, 25, rue du Parc, à Charleroi. 194 Théate (Rrnest), ingénieur, Casilla 112, Concep- cion (Chili, via Lisbonne et Magellan). 195 Tihon (F. ), docteur en médecine, à Burdinne. 196 ïillier (Achille), architecte, à Pâturages. ANNALES SOC. GF.OL. DE BELG., T. XVIII, 2 — 18 — 197 MM. Tomson (Eugène), ingénieur, directeur de la Société anonyme des charbonnages Gneisenau, à Derne, 44, Kaiserstrasse, à Dortmund(Prusse). 198 Tras (le R. P.), professeur au collège N. D. de la Paix, à Namur. 199 Ubaghs (Casimir), naturaliste, rue des Blanchis¬ seurs, à Maestricht (Limbourg néerlandais). i 200 Vanderhaeghen (Hyacinthe), membre de la Société royale de botanique de Belgique, 182’, chaussée de Gourtrai, à Gand. 201 Vasseur (Adhémar), ingénieur, directeur-gérant du charbonnage du Couchant du Flénu, à Qua- regnon. 202 Vaux (Adolphe de), ingénieur, 15, rue des Anges, à Liège. 203 Velge (Gustave), ingénieur civil, conseiller pro¬ vincial et bourgmestre de Lennick-St-Quentin. 204 Vincent (Gérard), aide naturaliste au Musée d’histoire naturelle de Bruxelles, 97, avenue d’Auderghem, à Etterbeck (Bruxelles). 205 Verken (Raoul), élève-ingénieur, 30, rue Duvi- vier, à Liège. 206 Watteyne (Victor), ingénieur au corps des mines, 22, boulevard Dolez, à Mons. 207 Witmeur (Henri), ingénieur principal des mines, professeur à l’Université et à l’École poli- technique, 14, rue d’Écosse, à Bruxelles. 208 Woot de Trixhe (Joseph), propriétaire, avenue d’Omalius, à Salzimes (Namur). 209 Zuylen (Gustave van), ingénieur et industriel, 8, quai de l’Industrie, à Liège. 210 Zuylen (Léon van), ingénieur honoraire des mines, 51, boulevard Frère- Orban, à Liège. — 19 - MEMBRES HONORAIRES 1 MM. Beyrich (E.), professeur à l’Université, conseiller intime, 29, Franzôsischestrasse, W., à Berlin. 2 Burmeister (Herman), directeur du Musée, à Buénos-Ayres. 3 Gapellini (Giovanni), commandeur, recteur de l’Université, via Zamboni, à Bologne (Italie). 4 Cocchi (Igino), professeur, directeur du Musée d’histoire naturelle, à Florence (Italie). 5 Dana (James Dwight), professeur à Yale College, à New Haven (Connecticut — Etats-Unis). 0 Daubrée (Auguste), membre de l’Institut, direc¬ teur honoraire de l’École des mines, 254, bou¬ levard St-Germain, à Paris. 7 Etheridge (Robert), Esq., F. R. S., L., G. and E. S., conservateur-adjoint de la section géologique du fWitish Muséum, 14, Carlyle Square, Chelsea, S. W., Londres. 8 Geinitz (Hans Bruno), professeur à l’Université, conseiller intime, 10, Lindenaustrasse.à Dresde (Saxe). 9 Gosselet (Jules), professeur à la Faculté des sciences, 1, rue des Fleurs à Lille (France-Nord). 10 Hall (James), professeur, géologue de l’État, à Albany (New-York — États-Unis). 1 1 Hauer (Frantz, chevalier von), intendantdu Musée 1. R. d’histoire naturelle, 1, Burgring, à Vienne (Autriche). P2 Hauchecorne ( ), directeur de l'Académie des mines et de la carte géologique de Prusse et de Thuringe, 44, Invalidenstrasse, à Berlin. 13 Hull (Edward), Esq., F. R. S., ancien directeur du Geological Survey de l’Irlande, 5, Raglan Road à Dublin (Iles britanniques). — 20 — 14 MM. Hunt (T. Sterry), LL. D., F. R. S., Park Avenue Hôtel, New-York (Etats-Unis). 15 Huxley (Thomas), F. R. S., professeur d’histoire naturelle à l’Ecole des mines, 4, Marlborough place, St-John’s Wood, à Londrès, N W. 16 Koenen (Dr Adolphe von), professeur à l’Univer¬ sité, à Goettingen (Prusse). 17 Nikitin (Serge), géologue en chef du comité géo¬ logique, à l’Ecole des mines, à St-Pétersbourg. 18 Prestwich (Joseph), F. R. S., F. G. S., Darent- Hulme, Shoreham, near Sevenoaks, Kent (An¬ gleterre). 19 Rammelsberg (G. -F.) , professeur à l’Université, à Berlin. 20 Ramsay (Andrew G.), F. R. S., F. G. S., ancien directeur général du Geological Survey du Royaume-Uni, 7, Victoria Terrace, Beaumaris (Angleterre). 21 Roemer (Ferdinand), professeur à l’Université, 38, Schuhbrücke, à Breslau (Prusse). 22 Sandberger (Fridolin von), professeur à l’Uni¬ versité, à Wurzbourg (Bavière). 23 Saporta (Gaston, marquis de), correspondant de l’Institut, à Aix (France — Bouches-du-Rhône). 24 Steenstrup (Japet), professeur à l’Université, à Copenhague (Danemarck). 25 Suess (Eduard), professeur à l’Univèrsité, à Vienne (Autriche). 26 Trautschold (H.), professeur, 42, Kronprinzen- strasse, Breslau (Prusse). 27 Winkler (T. G. ), conservateur du Musée Teyler, à Haarlem (Néerlande). — 2! — MEMBRES CORRESPONDANTS 1 MM. Barrois (Charles), maître de conférences à la faculté des sciences, 185, rue de Solférino, à Lille (France-Nord). 2 Blanford (W. F.), ancien directeur du Geological Survey de l’Inde, 72, Bedford Gardens, Kensing- ton, à Londres. 3 Benecke (Ernest VVilhem), professeur de géologie à l’Université, à Strasbourg (Allemagne). 4 Bonney (le Révérend Thomas Georges), F. R. S., F. G. S. , professeur à University College, 23, Denning Road, Hampstead, N. W., à Londres. 5 Brusina (Spiridion), directeur du Musée national de zoologie et professeur à l’Université, à Agram (Autriche-Croatie). 6 Carruthers (William), paléontologiste au Britïsh Muséum , à Londres. 7 Cope (Edw.-D.), professeur, 2100, Pine Street, à Philadelphie (Etats-Unis). 8 Cortazar (Daniel de), ingénieur, membre de la Commission de la carte géologique d’Uspagne, à Madrid. 9 Cûtteau (Gustave), juge honoraire, membre de diverses sociétés savantes, à Auxerre (France — Yonne). 10 Dawson (sir John William), principal de M’ Gill University, â Montreal (Canada). 11 Delgado (J. -F. -N.), chef de la Commission des travaux géologiques du Portugal, 1 13. rua do Arco-Jesus, à Lisbonne. 12 Des Cloizeaux (A.), membre de l’Institut, pro¬ fesseur au Muséum d’histoire naturelle, 13, rue de Monsieur, à Paris. 13 Duncan (Peter-Martin), professeur de géologie à King’s College, 6, Grosvenor Road, Gunnersv burg, W. à Londres. — 22 — 14 MM. Evans (John), industriel, F. R. S., Nash Mills, Hemel Hempstead (Angleterre). 15 Favre (Ernest), 6, rue des Granges, à Genève (Suisse). 16 François (Jules), inspecteur général des mines, 81, rue Miroménil, à Paris. 17 Gaudry (Albert), membre de l’Institut, professeur au Muséum, 7 bis , rue des Saints-Pères, à Paris. 18 Grand’Eury (F. Cyrille), ingénieur, 23, cours Saint-André, à St-Etienne (France-Loire). 19 Gümrel (W. von), président de la Commission géologique de la Bavière, 20 9/2, Gabelsber- gerstrasse, à Munich. 20 Hœfer (Hans), professeur à l'école des mines de Leoben (Autriche). 21 Hughes (Thomas M’ Kenny), Esq., F. R. S., pro¬ fesseur à l’Université, à Cambridge (Angleterre). 22 Jacquot (E.), inspecteur général des mines, 83, rue de Monceau, à Paris. 23 Judd (J.-W.), F. R. S., professeur de géologie à l’Ecole royale des mines, Science Schools, South Kensington, à Londres, S. W. 24 Kayser (Emmanuel), professeur de géologie à l’Université, membre de l’Institut royal géolo¬ gique, a Marburg (Prusse). 25 Keyserling (Alexandre, comte de), curateur à l’Université de Dorpat, à Raikull, par Reval (Russie, Esthonie). 26 Kokscharow (Nicolas de), général-major, membre de l’Académie impériale des sciences. Wassili- Ostrow, ligne des Cadets, n° 1, à Saint-Péters¬ bourg. 27 Lapparent (Albert de), professeur à l’Institut catholique, rue de Tilsitt, 3, à Paris. - 23 — 28 MM. Lossen (Karl August), professeur de pétrographie à l’Université et à l’Ecole des mines, membre de l’Institut Royal géologique, 8, Kleinbeeren- strasse, N., à Berlin. 29 Mayer (Charles), professeur à l’Université, 20, Thalstrasse, Hottingen, à Zurich (Suisse). 30 Medlicott(H. B.), directeur du Geological Sur- vey de l’Inde, à Calcutta. 31 Moeller (Yalérien de), ingénieur en chef des mines, à Tiflis (Russie). 32 Mojsisovics von Mojsvar (Edmund), K. K. Oberbergrath, Ghef-Geolog, 51, Reisnerstrasse, III, à Vienne (Autriche). 33 Nordenskiôld (A.-E.), professeur à l’Université, à Stockholm. 34 Pisani (Félix), professeur de chimie et de minéra¬ logie, 130, boulevard St-Germain, à Paris. 35 Powell ( ), directeur du Geological Survey des Etats-Unis, à Washington. 36 Renevier (Eugène), professeur de géologie à l’Académie, à Lausanne (Suisse). 37 Rosenbusgh (Dr Heinrich), professeur de minéra¬ logie à l’Université, à Heidelberg (Grand-duché de Bade). 38 R.ossi (commandeur Michèle Stefano de), profes¬ seur, 17, Piazza dell’ Ara Cœli, à Rome. 39 Rouville (Paul de), doyen de la faculté des sciences, à Montpellier (France — Hérault). 40 Schlüter (Clemens), professeur à l’Université, à Bonn (Prusse). 41 Selwyn (Alfred), directeur du Geological Survey du Canada, à Ottawa. 42 Stoppani (Antoine), abbé, commandeur, profes¬ seur à l’Institut technique supérieur, directeur du Musée civique, à Milan (Italie). - 24 - 43 MM. Stur (Dionys), géologue en chef de l’Institut I. R. géologique, 9, Custozzagasse, à Vienne (Au¬ triche). 44 Taramelli (Torquato), professeur à l’Université, à Pavie (Italie). 45 Torel (Otto), professeur de géologie à l’Univer¬ sité, à Lund (Suède). 46 Tschermak (Gustave), professeur de minéralogie à l’Université, à Vienne (Autriche) 47 Tschernyscheff ( ), membre du Comité géologique, à St-Pétersbourg. 48 Whitney (Josiah), directeur du Geological Survry de la Californie, à San-Francisco (Etats-Unis). 49 Woodward (Dr Henry), Esq., F. R. S., F G. S., conservateur du département géologique du Gritish Muséum, 429, Beaulort Street, Chelsea, à Londres, S. W. 50 Worthen (A. -IL), directeur du Geological Sur- vey de l’Illinois, à Springfield (Etats-Unis). 51 Zirkel (Ferdinand), professeur de minéralogie à l’Université, conseiller intime, à Leipzig (Saxe). 52 Zittel (Karl von), professeur à l’Université, à Munie!). TABLEAU INDICATIF DES PRÉSIDENTS DE LA SOCIÉTÉ DEPUIS SA FONDATION. 1874 M. L.-G. DE KONINGK. 1874-1875 » A. BRIART. 1875-1876 )) Ch. de LA VALLÉE POUSSIN. 1876-1877 » J. van SGHERPENZEEL THIM. 1877-1878 » F.-L. CORNET. 1878-1879 » J. van SGHERPENZEEL THIM. 1879-1880 » A. BRIART. 1880-1881 » A. de VAUX. 1881-1882 » R. MALHERBE. 1882-1883 » A. FIRKET. 1883-1884 )> P. GOGELS. 1884-1885 » W. SPRING. 1885-1886 » E. DELVAUX. 1886-1887 » A. BRIART. 1887-1888 » G. MALAISE. 1888-1889 » 0. VAN ERTBORN. 1889-1890 » M. LOHEST. 1890-1891 » G. GESARO. ^ I H 1 1 . 1 ", ’ COMPOSITION DU CONSEIL pour l’année 1890-1891. Président : MM. G. Cesaro. Vice-Présidents : É. Delvaux. W. Spring. Ad. Firket. Secrétaire général : G. Dewalque. Secrétaire-bibliothécaire : J. Fraipont. Trésorier : J. Libert. Membres : P. Cogels. M. Lohest. X. Stainier. G. Malaise. BULLETIN ANNALES. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII. BULLETIN, 1 Assemblée générale du 16 novembre 1890. M. M. Lohest, président, au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. M. G. Dewalque, secrétaire général, donne lecture du rapport suivant. Messieurs, J’ai l’honneur de vous présenter, conformément aux statuts, un rapport sur la situation de la société et sur ses travaux durant l’année sociale 1889-1890. Nous avons commencé cet exercice avec 213 membres effectifs. Depuis lors, la mort nous en a enlevé quatre (4) : huit autres ont donné leur démission. D’autre part, nous avons reçu six nouveaux confrères; de sorte que nous com¬ mençons l’année avec 207 membres effectifs, auxquels il convient d’en ajouter trois, qui seront proclamés tout à l’heure. La mort ne nous a pas moins frappés dans nos membres honoraires ou correspondants. Nous avons eu le regret de perdre coup sur coup deux professeurs éminents, Fr. Aug. von Quenstedt, de Tubingue et Edm. Hébert, de Paris, Alph. Favre, le célèbre géologue de Genève, et enfin sir Warington Smyth, inspecteur en chef des mines de la Couronne, à Londres, membres honoraires, et L. Les- quereux et E. Weiss, membres correspondants, connus par leurs beaux travaux sur la paléontologie végétale. Pour combler partiellement ces vides, vous avez nommé membres (*) MM. Hamal, Joimiaux, Kupfferschlaeger et Van der Capellen. IV honoraires MM. le prof. Ad. von Koenen, à Gottingue, et S. Nikitin, à St-Pétersbourg. D’autres propositions vous seront faites prochainement. Nos séances ont continué à se tenir paisiblement et elles ont été occupées par de nombreuses communications et des présentations de roches, de fossiles, de plans qui ont fort intéressé les assistants. Nous devons répéter ce que nous disions l’an passé : il est à regretter que beaucoup de confrères qui pourraient y assister et animer les discus¬ sions, se contentent d’en lire le récit imprimé. Il y a perte pour tous. Notre session extraordinaire s’est tenue dans l’Ardenne française. Elle avait surtout pour but d’examiner en commun les points controversés de la constitution du système cambrien. Ce programme, très spécial, n’a pas attiré autant d’amateurs que nous l’avions espéré; mais nous avons la confiance que le résultat de nos observations sera de nature à intéresser les géologues. Il est à regretter que la compagnie de l’Est français nous ait refusé la permission de circuler à pied sur la voie du chemin de fer. Nous avons publié trois fascicules du t. XVII, qui répond à l’exercice courant. Ges trois fascicules comprennent le Bulletin et une partie des Mémoires ; le reste paraîtra aussitôt que possible. Voici le relevé des communications qui ont été faites. Pour ce qui concerne la minéralogie et la pétrographie, nous avons à rappeler d’abord les nombreuses communi¬ cations de M. G. Gesàro : Lamelles de calcite de la houille des environs de Liège; Figures produites par la rayure sur les clivages du sel gemme et sur les faces du prisme primitif de V aragonite; Figures de corrosion du quartz ; V Observations sur les dendrites ; Volumes et surfaces des solides holoèdres dérivés du cube ; Un tétrahexaèdre de la blende; Note sur la production mécanique de faces cris¬ tallines dans la calcite', Sur le quartz de Sarolay ( Aryen - teau). M. A. Collon nous a donné une Note préliminaire sur des cristaux (artificiels) d'argent, d'or et de platine. M. G. Malaise nous a fait connaître un Nouveau gisement d’octaé- drite ; et M. le prof. W. Spring nous a donné un travail Sur la vitesse de dissolution de quelques minéraux carbonatés dans les acides. Pour la géologie, nous avons d’abord la note de M. X. Stainier Sur les formations métallifères du cambrien du pays deGalleset de la Belgique, et la nôtre sur de nouveaux gisements de stringocéphales dans le poudingue deBurnot de la vallée de la Vesdre. Les dislocations qu’on observe dans l’étage houiller ont donné lieu à d’intéressantes discussions. Après sa note Sur le mouvement d'une couche de houille entre son toit et son mur , note qui provoqua celle de M. Briart Sur les mouvements parallèles des roches stratifiées , M. M. Lohest nous donna son travail : De l'dge relatif des failles du bassin houiller de Liège , sujet con¬ troversé, sur lequel Bulletin reproduit les observations de M. R. Malherbe, tandis que celles de M. Ad. Firket ont paru dans les Mémoires, h la suite du travail de M. M. Lohest. Mentionnons encore la note du R. P. G. Schmitz Sur un gisement de calcite lamellaire et d'un tronc de sigillaire, celle de M. A. de Vaux Sur les fossiles houillers de Ghlin , et enfin, les renseignements que nous avons cru pouvoir donner sur les couches de houille que l’on vient de décou¬ vrir à Douvres. Vient ensuite une note de M. X. Stainier sur Les phos- phorites du Portugal et leur mode de formation ; celle de M. Ad. Firket sur les Fossiles des gîtes de phosphorite de VI _ la Hesbaye, et celle de M. G. Ubaghs Sur le niveau de quelques fossiles crétacés ; le mémoire du R. P. G. Schmitz sur Le phosphate de chaux de la Hesbaye , sa nature , sa composition et ses fossiles , celui de M. M. Lohest, Des gisements de phosphate de chaux de la Hesbaye et de Vétendue de la zone où Von peut espérer les rencontrer , et un travail analogue de M. X. Stainier sur Les dépôts phosphatés des environs de Thuillies. Pour la série tertiaire et moderne, nous rappellerons le mémoire de M. Briart Sur une faune marine landenienne , la note de M. M. Lohest sur les Alluvions anciennes de la Meuse, celle de M. Firket Sur Vâge et V origine d'un limon récent de la vallée de VOurthe , ainsi que les obser¬ vations auxquelles ce travail a donné lieu de la part de M. A. de Vaux sur l’entraînement d’un remblai de chemin de fer; nos Recherches sur les eaux des environs d'Anvers et les observations du R. P. G. Schmitz sur le transport des Ponces de V éruption de Krakatau. Nous aurions pu recevoir d’autres communications si l’état de nos finances n’avait inspiré certaine réserve à nos collaborateurs. Nous connaissons, notamment, des travaux de paléontologie auxquels il ne reste qu’à mettre ladernière main. Nous avons été obligés, l’an dernier, de limiter nos publications à 40 feuilles de texte et à 10 planches. Ges nombres n’ont pas été atteints, de sorte que le déficit n’arrive pas à la somme prévue par notre vigilant trésorier. Nos échanges de publications n’ont guère varié. Nous sommes en relations avec plus de 200 sociétés savantes, revues, etc. ; mais il y aura lieu à modifications. Quelques- unes ne nous ont rien envoyé depuis plusieurs années; d’autres nous envoient peu de choses et devront se contenter de notre Bulletin au lieu de nos Annales. La situation de nos finances nous impose ces sacrifices, si nous ne voulons être forcés de repousser des publications. VII Nous espérons que ce travail de révision sera prompte¬ ment terminé. Nous avons commencé une collection de photographies géologiques, pour lesquelles on a imprimé des formules renfermant l’indication des renseignements utiles à faire connaître, et que l’on peut se procurerchez notreimprimeur ou au secrétariat. Nous appelons l’attention de nos con¬ frères sur Futilité de cette collection, surtout pour les coupes destinées à disparaître promptement, comme les tranchées de chemin de fer, etc. L’an passe, à pareille époque, je vous faisais espérer la prochaine réorganisation du service de la carte géologique détaillée. Cette réorganisation a été l’objet d'un arrêté royal en date du 31 décembre dernier; si elle ne nous donne pas tout ce que nous avions réclamé, le principal a été obtenu. Tous les arrêtés relatifs à la carte ont été reproduits dans notre Bulletin : tous vous les avez examinés et votre opinion est faite. Il ne nous reste qu’à nous présenter aussi .nombreux que possible pour concourir à cette grande œuvre nationale. Sur la proposition de M. le président, l’assemblée vote des remercîments au secrétaire général et l’impression de son rapport. La parole est ensuite donnée à M. le trésorier, qui lit le rapport suivant. Messieurs, J’ai l’honneur de vous rendre compte de la situation financière de la Société géologique pendant l’exercice 1889-90. Les recettes ont été de 3,545 fr. 92 et les dépenses de 5,492 fr. 43, soit un déficit de 1,946 fr. 51. — VIII Le déficit que je signale doit être augmenté de 75 fr. 35 par suite de notes approuvées en séance du Conseil de ce jour, après la clôture des comptes ; le déficit est ainsi effectivement de 2,021 fr. 86. D’après les prévisions bud¬ gétaires, il devait s’élever à 2,700 fr. La différence pro¬ vient en partie de ce qu’il n’est pas possible d’arrêter exactement les comptes de tous les fournisseurs pour la date de notre séance extraordinaire. Notre encaisse est descendu à la somme de 1,810 fr. 81 c. Je rappellerai que cet encaisse était au premier novembre 1884 de 13,852 fr. 72; il avait alors atteint son maximum. La diminution de cet encaisse a été annuellement en moyenne de 2,006 fr. 92. Il faut donc en conclure que nos recettes actuelles sont manifestement insuffisantes pour alimenter les frais de nos publications , malgré toutes les économies réalisées par le choix d’un papier moins coûteux et par la réduction, poussée jusque dans ses dernières limites, de tous les frais d’administration. Les impressions, pendant les six dernières années, ont coûté 28,307 fr. 78, soit une dépense moyenne annuelle de 4,717 fr. 96 pour ce seul poste de nos dépenses. Il absorbe conséquemment non seulement toutes nos recettes, mais nécessite encore un prélèvement important sur notre encaisse. Le moment critique est arrivé où nous devons renoncer à la publication d’importants mémoires ou réclamer des pouvoirs publics des subsides que la valeur des travaux de nos membres justifie à suffisance, les ser¬ vices rendus par ces travaux scientifiques à l’industrie minérale du pays, et notamment, de la province de Liège, dans ces dernières années, étant incontestés. On peut affirmer notamment que l’industrie des phosphates serait encore inconnue dans cette province sans les recherches de nos confrères ; celle des mêmes gisements de la pro¬ vince du iïainaut est également grandement redevable à IX des travaux d’autres membres de notre société. Le rôle, jusqu’à présent trop méconnu, de cette dernière, mérite d’être mieux apprécié des pouvoirs publics chargés d’en¬ courager par l’octroi de subsides tout ce qui peut aug¬ menter la richesse d’un pays. Il serait profondément regrettable de voir péricliter une société géologique dans un pays qui doit sa prospérité à l’industrie minérale; on ne peut laisser aux seuls adeptes de la science pure toutes les charges, et tous les profits à ceux qui utilisent les résultats de leurs travaux. Pour en revenir à l’objet de notre rapport, voici com¬ ment se répartissent les recettes et les dépenses de l’exercice écoulé. RECETTES. Cotisations . . fr. 3015 00 Droits d’entrée . • 150 00 Ventes de publications . » 200 00 Solde du service financier . • 180 92 Total . fr. 3,545 92 DÉPENSES. Impressions . . fr. 4,087 45 Gravures . 905 15 Divers . * . • 499 83 Total. . fr. 5,492 43 Le boni de notre service financier provient de la vente de nos titres de la dette belge à un taux au-dessus du pair et à l’achat d’obligation à prime à un cours inférieur. Dans les deux cas, pour l’estimation de l’encaisse, les titres ont été portés à leur valeur nominale ; de la conversion effectuée, il résulte un bénéfice apparent, nécessité par les exigences de la comptabilité. X L’encaisse actuel de la société est représenté comme suit; En numéraire . . . 49,28 En 20 obligations de villes belges 2000,00 (valeur nomi- - nale) frs. 2049,28 A déduire le solde débiteur du compte courant ..... 238,47 soit frs. 1810,81 Cette somme est le résultat de l’encaisse indiqué aux livres de comptabilité, diminué des notes approuvées ce jour. Les comptes ont été examinés et vérifiés par la commission nommée en juillet dernier 'et composée de MM. Bougnet,A. Jorissen, Destinez, Marcotty et de Vaux. » L’assemblée donne décharge au trésorier de sa gestion sur l’exercice et lui vote des remerciements. Le trésorier donne ensuite lecture du projet de budget arrêté par le Conseil comme suit. RECETTES Produit des cotisations . . . . . fr. 3,000 Produit des droits d’entrée ......... 150 Intérêts des capitaux ........... 50 Vente de publications 300 Total . fr. 3,500 DÉPENSES * Impressions . fr. 5,000 Gravures. .............. 1,200 Divers . 800 Total . fr. 7,000 XI Le déficit prévu est de 3500 frs., ce qui absorbera non seulement notre encaisse, mais nous constituera en déficit effectif de 1700 fr. environ. Il faut remarquer que la dé¬ pense prévue pour les impressions est la même que celle prévue pour le précédent exercice et qu’elle est approxima¬ tivement la moyenne de celle effectivement faite pendant les six dernières années; le chiffre adopté ne présente donc pas la moindre exagération. Quant au produit des recettes, il a été déterminé d’après les résultats du précédent exercice et nous n’avons aucune raison de croire à une augmentation sur les articles ordinaires de ce chapitre. Ce projet de budget est adopté sans observations M. L. Moreels se plaint de ce que les publications de la Société ne paraissent plus mensuellement comme le demande l’art. 24 des Statuts, et de ce que la liste des ouvrages reçus ait été supprimée dans les procès-verbaux depuis un an, ce qu’il considère comme une autre infrac¬ tion. Il demande que les Statuts soient observés et que l’on en revienne à la publication mensuelle. Le secrétaire général répond que le mode de publi¬ cation réglementaire a amené des réclamations nom¬ breuses, et que c’est sur la demande d’un grand nombre de membres que le Conseil a adopté le mode suivi actuelle¬ ment, qui- n’a jamais soulevé d’observations avant celles de M. Moreels. Quant à la suppression de la liste des ouvrages reçus, le Conseil l’a adoptée par raison d’écono¬ mie. Cette liste va paraître incessamment dans le dernier fascicule du tome XVII. M. Moreels insiste pour que le Conseil observe les Statuts. Après diverses observations de MM. Forir, Cesàro, Lohest et Moreels, l’assemblée décide que M. Moreels et les membres qui en feront la demande, recevront mensuel¬ lement les feuilles parues, en même temps que le procès- XII verbal en épreuve. Pour les membres qui ne demanderont point ce mode d’envoi, on continuera comme actuellement, c’est-à-dire qu’ils recevront les Annales en quatre fasci¬ cules brochés, trimestriels. Le président déclare l’incident clos. On procède ensuite aux élections. Pour la présidence, le nombre des votants est de 60, non compris un bulletin transmis ouvert et qui n’a pas été accepté. M. G. Gesàro obtient 42 voix ; M. Ch. de la Vallée Poussin, 14 voix; M. R. Malherbe, 2, et M. G. Malaise, 1. Il y a un bulletin blanc. En conséquence, M. G. Gesàro est proclamé président pour l’année 1890-1891. Pour quatre places de vice-présidents, sont élus MM. E. Delvaux, W . Spring, Ad. Firket et A. Briart. Pour cinq places de membres du Conseil, sont élus au premier tour MM. P. Gogels, M. Lohest, X. Stainier et R. Malherbe. Il est procédé à un ballottage entre MM. G. Malaise et Ch. de la Vallée Poussin : le premier l’emporte à une voix de majorité. MM. G. Dewalque, secrétaire général, J. Fraipont, secré¬ taire-bibliothécaire, et J. Libert, trésorier, sont réélus à l’unanimité moins un bulletin blanc. M. Max. Lohest, président sortant, remercie la Société de l’honneur qu’elle lui a fait en l’appelant à la présidence et se félicite de la laisser toujours prospère. Il invite ensuite M. G. Gesàro à le remplacer au fauteuil. (Applau¬ dissements,) M. Gesàro remercie la Société, puis M. Max. Lohest pour le tact et la distinction avec lesquels il a dirigé les séances pendant sa présidence. (Applaudissements.) Il déclare close l’assemblée extraordinaire. XIII Séance ordinaire du même jour . M. G. Cesarg, président , au fauteuil . La séance est ouverte à midi et quart. Le procès-verbal de la séance de juillet est approuvé. A la suite des présentations faites dans cette séance et des décisions du Gonseil en date de ce jour, M. le président proclame membres de la société MM. : Lohest (Paul), ingénieur, 16, rue de l’Evêché, à Liège, présenté par MM. M. Lohest et G. Dewalque. Stéfani (Carlo de), professeur à l’Ecole des hautes études, 2, piazza San Marco, à Florence (Italie), pré¬ senté par MM. G. Dewalque et G. Gesàro. Van Hoegaerden (Paul), avocat, 7, boulevard d’Avroy, à Liège, présenté par MM. Ad. Firket et G. Dewalque. M. G. Dewalque fait part à la Société de la perte qu’elle a éprouvée par la mort de sir Warington W. Smyth,F.R.S., membre correspondant, décédé le 19 juin dernier. L’assemblée s’associe aux regrets exprimés par le secré¬ taire général. Ouvrages offerts. — Les publications arrivées depuis la séance de juillet sont déposées sur le bureau. Des remer- cîments sont votés aux donateurs. DONS D’AUTEURS. T. G. Bonney. On the Crystalline Schists and their Relation to the Mesozoic Rocks in the Lepontine Alps. Briart. Note sur les mouvements parallèles des roches stratifiées. XIV Bi usina. Aux observateurs du monde des oiseaux. Tnstruc- tion et catalogue des oiseaux indigènes. — Observations sur le dernier travail de G. Gwyn Jefïreys: Les Mollusques recueillis par l’expédition du « Lichtringet la Porcupine ». 1868-1870. Clarke. As Trilobitas do Grez de Ereré e Maecurù, estado do Parà, Brésil. Cotteau. Note sur quelques Echinides du terrain crétacé du Mexique. — La géologie à l’exposition universelle et dans les congrès internationaux de 1889. Catalogue de l’Exposition internationale du livre. Daubrée. Expériences sur les déformations que subit l’enveloppe solide d’un sphéroïde fluide, sou¬ mis à des effets de contraction. J. F. N . Delgado. Relation du Congrès international d’an¬ thropologie de Paris. Discours prononcés aux funérailles de Ed. Hébert le 8 avril 1890. (Don de Me Hébert.) J. Gosselet. Considérations sur le Bief à silex de l’Artois. — Les demoiselles de Lihus. Hennequin. Note sur la participation de l’Institut carto¬ graphique à l’Exposition internationale du livre à Anvers en 1890. K. A. Lossen et F. Wahnschaffe. Beitrâge zur Beurtheilung der Frage nach einer einstigen Vergletsche- rung der Brocken Gebietes. Lossen. Analyse du travail de M. F. Frech sur le cal¬ caire à Céphalopodes près de Hasselfelde. Martin. Sur de nouveaux restes de Stegodon à Java. Prestwich. Relation of the Westleton Beds or Pebbly Sands of Suffolk to those of Norfolk and on Their extension Inland, 1, % 3 parties. XV G . Rayai. Observations pluviométriques et thermomé¬ triques faites dans le département de la Gironde, de juin 1888 à mai 1889. Rapports annuels des Conservateurs des Musées d’histoire naturelle de Lausanne. (Don de M. Renevier.) G. R. Rizzo. Observations météorologiques de 1889, faites à l’Observatoire de l’Université de Turin. Ronkar . Sur l’épaisseur de l’écorce terrestre. — Sur l’entraînement mutuel de l’écorce et du noyau terrestre en vertu du frottement intérieur. — Idem. Réponse à la notice de M. Liagre. Schmitz. Les dernières recherches bryozoologiques du docteur Ed. Pergens. Sherrard. Rules for Electrical Installations by the Victo* rian Instituteof Engineers. C. Ubaghs. De voor-Romeinsche Begraafplaasten tusschen Weert en Buden en Nederweert- Leveroy . Rapports. — Lecture est donnée des rapports suivants : 1° de MM. G. Dewalque, M. Lohestet Ad. Firketsur un travail de M. A. Briart concernant Une faune marine lan- denienne . 2° de MM. G. Dewalque, Ad. Firket et W. Spring sur trois communications de M. G. Gesàro, sur Un tétrahexaèdre de la blende , sur la Production mécanique de faces cristallines dans la calcite et sur les figures de rayure de ce minéral , et sur Le quartz de Sarolay (Argenteau). Conformément aux conclusions des rapporteurs et à la décision prise dès la séance de juillet, ces travaux ont été envoyés à l’imprimeur pour les Mémoires du t. XVII. Depuis lors M. le professeur Ch. de la Vallée Poussin a transmis une Note sur les rapports des étages tournaisien et viséen de M. Dupont avec son étage waulsortien, pour XVI laquelle M. le président a nommé commissaires MM. G. Dewalque, Ad. Firket et lui-même. Lecture ayant été donnée de leurs rapports, l’assemblée décide, sur leurs conclusions conformes, que ce travail figurera en tête des Mémoires du t. XVIII. Communications . — M. G. Malaise fait ensuite la com¬ munication suivante. Sur la position probable de quelques roches cristallines du Brabant dans la série stratigraphique y par le professeur C. Malaise. Les études que j’ai faites cette année en levant le cam¬ brien et le silurien des planchettes de Rebecq et d’Ittre, et celles faites précédemment, m ont amené à m’occuper de la position stratigraphique de plusieurs roches cristallines. D’autre part, mes recherches sur les graptolithes dans notre pays de Belgique m’ont montré la plupart des six niveaux reconnus pour les graptolithes dans les régions siluriennes classiques des Iles Britanniques. Le résultat de ces observations m’a amené à modifier légèrement l’échelle stratigraphique du cambrien et du silurien que j’ai donnée en 1883. Je reporte les schistes à Climacograptus scalaris de Grand-Manil, que je considère comme représentant le Llan- dovery, dans l’assise de Ronquières. Cette assise renferme alors trois niveaux à graptolithes, l’inférieur, le Llando- very, à Climacograptus scalaris , le moyen, à Monograp - tus priodon , le Wenlock, et le supérieur, à M. colonus , le Ludlow. Je maintiens la diorite de Lemhecq et les porphyres de Bierghes dans l’assise de Tubize. Je place dans l’assise XVII de Gembloux (*) la diorite de Quenasf, avec les porphy- roïdes voisines, qui pourraient bien être des espèces d’apophyses de celle-ci. Les eurites ou rhyolites de Grand-Manil se trouvent au milieu des roches à Cilmacograptus scalaris , du Llan- dovery. Je signale également la grande importance de l’assise des quartzophyllades de Villers-la-Ville comme point de repère. L’auteur annonce ensuite la présentation d’un mémoire plus étendu à ce sujet et demande qu’on veuille bien nommer des commissaires. M. le président désigne MM. Gh. de la Vallée Poussin, G. Dewalque et Ad. Firket. M. Malaise demande en outre que les rapports soient imprimés s’ils contredisent sa manière de voir. — La décision est renvoyée à la séance dans laquelle ces rapports seront communiqués. M. H. Forir fait une communication verbale, avec échantillons à l’appui, sur quelques résultats de son levé géologique de la planchette de Herve, et il annonce le pro¬ chain dépôt d’un mémoire à ce sujet. Sont nommés commissaires pour l’examen de ce travail MM. A. Briart, Max. Lohest et Ad. Firket. M. Soreil présente divers spécimens, entre autres, un paléchinide du marbre noir de Denée, lequel est probable¬ ment nouveau. M. J. Fraipontse charge de cette étude. Il annonce ensuite la présentation d’un travail sur la bande de marbre noir de Denée. Ce travail est presque terminé; M. le professeur J. Fraipont a bien voulu se charger de l’examen des fossiles. La séance est levée à une heure et demie. (*) Je considère les alternances des roches noirâtres et verdâtres de Rebecq comme devant appartenir à l’assise de Gembloux. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVIII, BULLETIN. 2 XVIII Séance du 21 décembre 1890. M. G. Cesaro, président , au fauteuil. La séance est ouverte à 11 heures. Les procès-verbaux des séances du 16 novembre sont approuvés. M. G. Dewalque, secrétaire général, indisposé, fait excu¬ ser son absence. M. J. Fraipont, bibliothécaire, annonce une présentation. Cor> cspondance. — M. le secrétaire-bibliothécaire an¬ nonce, de la part de M. le capitaine E. Delvaux, la perte que la science vient de faire en la personne de J. Ortlieb, ancien membre de la Société, décédé à Bruxelles le 12 courant, et il donne lecture du discours prononcé aux ' funérailles par M. É. Delvaux au nom des amis et de la Société géologique. L’assemblée s’associe aux regrets si bien exprimés par M. Delvaux et elle décide qu’il sera prié de rédiger une notice sur les travaux géologiques d’Ortlieb, notice qui sera insérée dans la bibliographie du volume en cours de publication. Ouvrages offerts. Les publications arrivées depuis la séance de novembre sont déposées sur le bureau. L’assem¬ blée vote des remerciements aux donateurs. DONS D’AUTEURS. H. B. Geinitz. — Nachtrâgliche Mittheilungen über die rothen und bunten Mergel der oberen Dyas bei Manchester. XIX Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. Briart, Lohest et Firket sur le travail de M. Forir, intitulé : Quelques particularités remarquables de la planchette de Herve: roches crétacées , argile à silex, phosphate de chaux , sable et argile tertiaires. Conformément à l’avis des commissaires, l’assemblée décide la publication de ce travail dans les Mémoires. Communications. — M. Max. Lohest prie M. Forir de bien vouloir résumer en quelques mots son travail, à l’occasion duquel il désire faire une communication. M Forir expose le résumé demandé. M. Max. Lohest fait alors la communication suivante. Sur la position géologique des couches qui ont contribué à la formation des dépôts de phosphate de chaux de la liesbaye . On sait qu’on peut provisoirement classer les différents types de phosphate de chaux qu’on extrait dans laHesbaye, en deux variétés principales, l’une, inférieure, blanchâtre, granuleuse, à structure souvent feuilletée, contenant des silex noirs non brisés, où les nodules et les fossiles sont très rares; l’autre, supérieure, souvent jaunâtre, à silex brisés, parfois bruns, renfermant une grande quantité de nodules et de fossiles. Cette seconde variété est de loin la plus con¬ stante et sa présence a été constatée en des points géogra¬ phiquement très éloignés. Dans le premier travail que j’ai présenté à la Société sur la question des phosphates de Hesbaye, j’ai spécialement abordé l’étude de cette variété à fossiles et à nodules. Ne connaissant pas alors, dans la série des couches crétacées, des roches renfermant ces nodules et ces fossiles, j’attribuais la formation des dépôts de phos¬ phate à la dissolution par les eaux météoriques de toutes les XX couches crétacées qui leur étaient géologiquement supé¬ rieures, c’est-à-dire à la disparition d’une partie du sénonien et de la totalité du maestrichtien. Je rappellerai que Cornet me fit observer à ce sujet que les nodules phosphatés exis¬ taient en place dans la craie des environs de Wanzin. En effet, aux environs de Wanzin et de Petit-Mallet, on ren¬ contre une craie jaunâtre, parfois durcie, située précisément à la limite entre le sénonien et le maestrichtien et renfer¬ mant également, à l’état de phosphate de chaux, la plupart des fossiles des gisements de Hesbaye. Il semble donc rationnel de penser que la variété de phosphate à nodules et à fossiles, relativement si constante sur le plateau de la Hesbaye, doit son origine à la dissolution de ces couches de craie peu épaisses, situées à Wanzin, précisément à la limite entre le sénonien et le maestrichtien tels que les délimitait A. Dumont. On sait d’ailleurs que MM. Cornet, Thielens, Dewalque, Firket, Ubaghs, Forir, Schmitz, qui ont déterminé, soit les fossiles de Wanzin, soit ceux des phosphates de la Hesbaye, ont démontré qu’un grand nombre d’entre eux se rappor¬ tent à des espèces sénoniennes. Mais si, à mon sens, la situation géologique de la couche qui a contribué à la formation de la variété de phosphate à nodules et fossiles, est parfaitement établie, il n’en est peut-être pas de même de celle qui a constitué la variété blanchâtre inférieure. Il ne peut toutefois exister de doute que cette dernière variété ne provienne, comme la supérieure, de la dissolution lente d’une roche crétacée. Nous savons qu’elle est parfois stratifiée. Dans ce cas, les joints de stratification sont con¬ tournés et parallèles à toutes les ondulations de la surface de la craie sous-jacente. Souvent les ondulations de cette dernière roche sont fort accentuées; à Vottem,on y observe des dénivellations brusques de dix mètres environ. Dans ce XXI cas, la couche phosphatée suit les ondulations et reste comme collée à la surface moutonnée de la craie. On pourrait difficilement, me semble-t-il, expliquer ce fait dans le cas d’un dépôt sédimentaire venant remplir une excavation préexistante. Si l’on recherche maintenant la position géologique des roches crétacées qui ont contribué à la formation de cette variété de phosphate, on ne peut évidemment la fixer qu’à un niveau inférieur à celles qui ont fourni la variété à nodules. Or comme ces couches à nodules phosphatés reposent à Wanzin directement sur la craie blanche à silex noirs, c’est bien à cette dernière roche qu’il faut attribuer la formation de la variété inférieure des phosphates de Hesbaye. Cette solution de la question entraîne peut-être certaines conséquences que je crois intéressant de signaler. La couche inférieure phosphatée que nous venons d’étudier, est parfois assez riche (60 °/0 de phosphate trical- cique) et son épaisseur peut dépasser 50 centimètres. Comme les quelques analyses que je possède actuellement de la craie blanche ne dénotent qu’une très faible teneur en phosphate de chaux (2 à 3 °/0), il faudrait admettre une épaisseur assez considérable de craie blanche disparue pour expliquer la formation d’un tel gisement Cependant la craie blanche de Vottem ressemble assez bien à la roche située sous les couches à nodules de Petit- Hal let et il me paraît difficile d’admettre qu'une épaisseur considérable de craie blanche ait été enlevée par dissolution au sous- sol de la Hesbaye. Je serais plutôt porté à croire qu’il doit exister dans cette région des points où la craie blanche est très phosphatée, particulièrement là où la variété de phosphate inférieur fait défaut. Je crois intéressant de rappeler que M. de Mercey (1), en p) C. R. Ac. des sciences, 1887, p. 1135 et suiv. — XXII faisant des recherches dans la craie du gisement d’Hardi- villers, y a rencontré des veines et des amas de phosphate de chaux contenant jusqu’à 30 °/0 d’acide phosphorique. M. Forir ajoute que, pour lui, la couche inférieure, à phosphate hlanc et à silex noirs, que l’on trouve en Hesbaye, a beaucoup d’analogie avec la couche inférieure d’argile de nuance claire avec silex noirs, cacholonisés, cylindroïdes du pays de Herve, ne contenant que 4 °/0 à 8 °/0 de phos¬ phate tricalcique. M. Firket. — Gomme l’a dit M. Lohest, le gîte de phos- phorite de Hesbaye, du moins dans les localités où son allure est sensiblement régulière, présente deux zones superposées; l’inférieure, riche en phosphate tricalcique, la supérieure, moins riche et plus jaunâtre. Mais les silex noirs, en fragments, que renferme la zone inférieure, n’im¬ pliquent nullement pour celle-ci une différence d’origine; car l’on trouve parfois des silex semblables au-dessus de la zone supérieure, c’est-à-dire à la base du conglomérat qui recouvre le gîte. Quant à l’intervention de la craie blanche dans la formation de ce gîte, je crois pouvoir rappeler que j’ai été le premier à appeler l’attention de la Société sur l’abondance des fossiles sénoniens qu’il renferme et à en conclure que la dissolution de la craie blanche a contribué à sa formation. M. Max. Lohest. - Je crois que M. Firket ne m’a pas bien compris. J’ai dit que je savais d’où provenaient les phosphates à nodules. Ils se trouvent dans de la craie jau¬ nâtre, située à la limite entre le sénonien et le maestrichtien (couche de Petit-Hallet). Inférieurement à ce niveau se rencontre parfois une couche blanche, contenant, elle, exclusivement des silex noirs peu volumineux et entiers . Je pense que cette seconde couche provient de la craie blanche. M. Firket désire préciser la portée de son observation. XXIII Il a voulu tout simplement faire remarquer que, des silex noirs se présentant tout à la fois dans la partie inférieure du gîte et dans le toit de sa partie supérieure, on ne peut se baser sur la couleur des silex pour établir une différence d’origine entre ces deux parties. M. Forir présente un échantillon d’argile claire, à silex cacholonisés, entiers, cylindroïdes, du pays de’Herve et il en fait ressortir l’analogie avec l’échantillon de phosphate blanchâtre, à petits silex noirs, entiers, de Hesbaye, montré par M. Lohest. Il ajoute : je suis absolument d’accord avec M. Lohest quant à l’origine et à l’âge des deux types de phosphate de chaux. L’argile brun rouge, à silex gris et blonds brisés, et l’argile grise sableuse, à silex volumineux, cacholonisés, du pays de Herve correspondent à l’argile à silex et à la variété jaune de phosphate de chaux, à nodules et à fossiles, de la Hesbaye. Elles proviennent à la fois des couches de calcaire grossier formant la limite entre le sénonien et le maestrichtien, et de la craie blanche à silex volumineux, noirs ou bruns, sous-jacents, tandis que l’argile claire à silex cacholonisés, entiers, cylindroïdes et le phos¬ phate blanc, granuleux, à petits silex noirs, entiers, ne sont que le résidu de la dissolution de la craie blanche traçante, à petits silex disséminés, craie qui repose sous les couches précédentes. La seule différence qui existe entre la Hesbaye et le pays de Herve, est que l’altération est plus grande dans cette dernière région et que le phosphate y a disparu en grande partie. L’assemblée décide que la communication de M. Lohest paraîtra au Bulletin et que le travail de M. Forir ( Mé¬ moires ) sera suivi d’une note renvoyant au Bulletin pour la discussion. M. Forir présente quelques spécimens de fossiles des phosphates de Hesbaye non encore renseignés. — XXIV Espèces 71071 encore citées du phosphate de chaux de la Hesbaye. Ainmonites sp. n., Kner {N. Beitr. zur Kenntniss der Kreidev ersteinerungen von Ost-Galizien. Wien , 1852, p. 7, pl. I, fig. 11). Nautilus voisin de N. radiatus , Sow. Nautilus , sp. Avellana ( Natica ) prœlonga , Binkh. hioceramus Cripsi , Mant. Janira quadricostata 9 Sow. sp. (variété sénonienne et hervienne, dont la quatrième côte est très prononcée). Spongiaire nouveau. Ces espèces, à part la première et la quatrième, ont été recueillies par M. Lejeune, ingénieur, dans les exploita¬ tions de phosphate de chaux de Rocour. La première m’a été donnée jadis comme provenant de la propriété Joly, près de Rocour. La quatrième a été trouvée par M. P. Lohest dans une exploitation à Viemme. Sauf la première, elles font partie des collections miné¬ rales de l’Université. U Ammonites sp. n., décrite par Kner, provient delà craie blanche traçante, à silex, de Mikulince et Czartorya en Galieie (sénonien). Binkhorst annonce n’avoir trouvé qu’un seule Tnoule dé Avellana prœlonga à Ciply; l’état de conservation du fossile type me paraît indiquer qu’il provient également du phosphate. U Inoceramus Ciùpsi, Mant. et la variété à plis inégaux de Janira guadricostata , Sow. sp. sont des espèces qui ne se trouvent pas dans l’étage maestrichtien. M. Fraipontdit, à cette occasion, qu’il serait désirable que les exploitants et les amateurs fournissent à l’Univer¬ sité des exemplaires de fossiles trouvés dans les couches à XXV phosphate du pays, de façon qu’il y ait, à l’Université, une collection type la plus complète possible. C’est autant dans l’intérêt des amateurs que de la science qu’il parle. Plusieurs membres présents promettent qu’ils feront des démarches dans ce sens. Il est donné lecture de la note suivante : Cinabre artificiel, par le prof. L. L. de Koninck. Le sulfure mercurique est extrêmement soluble dans les solutions de sulfure sodique ou potassique concentrées, et cela, non seulement en présence d'hydrate alcalin, comme le disent la plupart des analystes, mais aussi en l’absence complète de semblable composé. Les solutions de sulfure calcique, strontique ou bary- tique le dissolvent également. Les sulfhydrates ou sulfures acides, tels que NaHS, ne le dissolvent pas. L’eau ajoutée en forte proportion à une solution de sul- fomercurate alcalin donne lieu à la formation d’un préci¬ pité de sulfure mercurique , sans doute parce qu’elle décompose en partie le sulfure alcalin, avec formation d’hydrate et de sulfhydrate, comme l’indique la formule suivante : Na2S + H*0 — NaHO + NaHS. La présence d’hydrate alcalin, modifiant les conditions d’équilibre, s’oppose à cette décomposition et empêche, par conséquent, la précipitation de sulfure mercurique; c’est ainsi que, sans être nécessaire pour la dissolution du sulfure de mercure dans les sulfures alcalins, elle favorise singulièrement cette dissolution. XXVI Toute réaction ayant pour résultat la décomposition des sulfures alcalins précipite du sulfure mercurique d’une solution de sulfomercurate; si la réaction est rapide, le sulfure précipité est amorphe, noir; est-elle lente, le sulfure est cristallin, rouge : c’est du cinabre. L’échantillon mis sous les yeux de la société a été obtenu par l’oxydation lente, à l’air, en vase imparfaitement clos, d’une solution de sulfure mercurique dans le sulfure sodique. Certains cristaux atteignent près d’un millimètre. M Gr. Cesàro est prié de faire l’étude cristallographique des cristaux de cinabre préparés par M. De Koninck. M. G. Cesàro fait une communication préliminaire sur la reproduction artificielle de la barytine. M. M. Lohest fait remarquer qu’il a trouvé de la barytine dans des gisements identiques (sauf la présence du fer) à Ghanxhe, à Sprimont et à Comblain-au-Pont, toujours dans les géodes de calcite. Il fait observer de plus que tous nos calcaires contiennent des traces de fer. M. Destinez ajoute que, généralement, les barytines de Belgique ont été recueillies sur du calcaire. M. Firket rappelle qu’il a cependant renseigné jadis de la barytine sur un schiste houiller. La séance est levée à 12 h. 1/2. Séance du 18 janvier 1891. M. G. CESARO, président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le président proclame membre de la Société, M. Lejeune (Octave), ingénieur, 6, place Saint- Lambert, à Liège, présenté par MM. M. Lohest et G. Dewalque. XXVII II annonce ensuite une présentation. Le secrétaire général présente à l’assemblée la 2e livraison du t. XVI et la 4e du t. XVII, lesquelles complètent ces deux volumes. Correspondance . — La Société royale belge de géogra¬ phie annonce la perte qu’elle vient de faire en la personne de J. -B. -J. Liagre , lieutenant-général en retraite, son président d’honneur, dont elle conservera un sympathique et vénéré souvenir. Le secrétaire général annonce la mort de M. l’abbé G. Stoppani, membre correspondant, à Milan, célèbre par ses beaux travaux sur la géologie et la paléontologie de la Lombardie. Le bureau du dernier congrès de la Fédération archéo¬ logique de Belgique envoie un projet de révision des statuts et règlements des congrès de la Fédération, à discuter au prochain congrès, et il invite la Société à le discuter et à donner mandat spécial à son délégué au prochain congrès. L’assemblée charge MM. G. Dewalque et J. Fraipont de préparer un rapport sur cette question. Le secrétaire général présente à l’assemblée le diplôme de médaille d’or, obtenu par la Société à l’Exposition internationale du Livre, à Anvers, l’été dernier. Ouvrages offerts. — Les publications reçues depuis la dernière séance sont déposées sur le bureau. — Des remer¬ ciements sont votés aux donateurs. DONS D’AUTEURS. Ê. Delvaux. Discours prononcé sur le cercueil de Jean Ortlieb. Math. M. Draghicenn. Erlaüterungen zur geologischen Uebersichtskarte des Kônigreiches Rumànien. G. Schmitz. La flore houillère du bassin de Valenciennes. XXViII Communications . — M. G. Gesàro donne lecture des notices suivantes. Étude des cristaux de cinabre obtenus par M . [j,-L. de Koninck par Ü action de l'air sur une solution de sulfure mercurique dans le sulfure sodique , par G. Cisàro. Ces cristaux sont formés du rhomboèdre primitif p , terminé par le rhomboèdre obtus a3, plus ou moins déve¬ loppé. Les faces sont fortement striées parallèlement à a1. Les stries proviennent de ce que les cristaux sont formés par le groupement d’un grand nombre d’individus réunis, à axes approximativement parallèles ; aussi, très pronon¬ cées dans les plus grands cristaux, qui ont environ un millimètre de grandeur, ces stries sont plus rares dans ceux de dimension moyenne, et elles disparaissent totale¬ ment dans les faces p de ceux qui ne me¬ surent que quelques dixièmes de milli¬ mètres. Les premiers ne peuvent four¬ nir aucune mesure, même approxima¬ tive , tandis que ceux cités en dernier lieu donnent quelquefois, sur leurs faces p, des images d’une netteté parfaite. On peut, en disposant convenable¬ ment les mires, y mesurer avec exactitude l’angle du rhomboèdre primitif sur l’arête latérale, et approximati¬ vement l’angle pa:\ En partant de ppiaL (angle polaire) = 71° 48\ chiffre 3 a2 g énéralement adopté, on obtient : - = 0,143001 , puis 4 e 2 p«s = 22° 40', 5. Pour le second angle, les mesures ap- XXIX proximatives ont donné 21°52' ; pour le premier, voici les mesures prises sur deux cristaux très nets : 1er cristal. pplllL = 71°54' (54'. 59. 52. 51. 52) 2me » » = 72° 8' (15'. 10.6.11.1). On trouve assez rarement un cristal isolé; ordinaire¬ ment ils forment des groupements irréguliers. J’ai cepen¬ dant observé un groupe de deux cristaux ayant Taxe vertical commun, l’un ayant tourné, par rapport à l’autre, de 60° autour de cet axe. C’est le groupement si commun dans les cristaux de calcite; seulement, ici, les cristaux se pénètrent mutuellement, au lieu d’être en contact par une face a1. Ordinairement, ils paraissent opaques ou à peine trans¬ lucides ; mais, en examinant au microscope les fines croûtes cristallines qui se trouvent parmi les cristaux que l’on m’a remis, on aperçoit la couleur rouge caractéristique, par transparence, û travers certains cristaux convenable¬ ment placés. Lorsqu’on éclaire ces croûtes par le dessus, on voit qu’elles sont formées de beaux petits cristaux très nets; on y reconnaît les faces p à leur miroitement intense et à la rareté des stries, les faces a° à la fréquence de ces dernières. Le cinabre artificiel, comme le naturel, raye fortement le gypse et ne raye pas le spath. Observation sur ta méthode employée par M. De Koninck pour la reproduction du cinabre , par G. Cesaro. Celte méthode peut s’appliquer à la reproduction de tous les sulfures solubles dans les sulfures alcalins. Ainsi, l’on pourra, très probablement, obtenir des cristaux d’orpiment, XXX de stibine et de molybdénite en laissant, dans des vases incomplètement clos, des solutions de sulfures d’arsenic, d’antimoine et de molybdène dans un sulfure alcalin. Idées sur le mode de f ormation de la banjtine de Rumelange , par M. G. Cesaro. J’ai présenté, il y a quelques années, à la Société, la description des cristaux de barytine trouvés dans une ammonite de la limonite oolithique (supraliasique) de Mont-St-Martin à Rumelange. La barytine repose, en gé¬ néral, sur des cristaux de calcite et est accompagnée de sidérose en rhomboèdres selliformes, blonde et presque inaltérée en certains points, mais, en général, plus ou moins brune. Les observations que je vais présenter à la Société prouvent que la barytine est postérieure à la calcite et elles donnent un moyen probable de reproduction de la première espèce. Plusieurs échantillons ont été traités par l’acide nitrique étendu, pour dissoudre la calcite : les cristauxde barytine ainsi séparés présentent des cavités dont la forme, prise par moulage, est celle des cristaux de calcite qui se trou¬ vaient autour de la barytine. Il suit de là : 1° Que les cristaux de calcite étaient déjà formés lorsque la barytine s’est déposée; 2° Que le milieu qui a donné naissance à la barytine n’était pas acide, vu que la calcite est restée inaltérée. Les acides étant les seuls dissolvants du sulfate bary- tique, il suit de là que ce n’est pas par l’évaporation d’une dissolution que la barytine a pris naissance. Reste à chercher s’il n’existe pas une double décomposition assez XXXI lente pour produire du sulfate barytique cristallisé. En tenant compte de la présence de la sidérose, on est con¬ duit à admettre que la barytine pourrait bien avoir pris naissance par l’action d’une solution de sulfate ferreux sur du carbonate barytique préexistant. BaCO3 -f FeSO4 = BaSO4 + FeCO5. Je compte entreprendre des expériences en faisant varier les conditions de température et de pression. Il y a, cependant, dans l’explication donnée ci-dessus, un point qui pourrait paraître contradictoire : si une solu¬ tion de sulfate ferreux a agi sur le carbonate barytique, pourquoi a-t-elle laissé inattaqué le carbonate calcique, qui se comporte dans les réactions comme le carbonate barytique ? Voici ce que je pense à ce sujet. On sait que les carbonates alcalino-terreux agissent sur un sel formé par un oxyde R203 absolument comme si l’acide (*) était libre : l’oxyde R203 se précipite à l’état d’hydrate et l’acide agit sur le carbonate en dégageant de l’anhydride carbo¬ nique. Au contraire, les mêmes carbonates n’ont pas d’ac¬ tion sur les sels formés par des oxydes RO. Il suit de là que, en général, ni le carbonate barytique, ni le calcique, agiront sur les sels ferreux. Cependant, dans le cas du carbonate barytique et du sulfate ferreux, la réaction aura très probablement lieu, à cause de la grande insolubilité du sulfate barytique : cette raison n’existant pas lorsqu’il s’agit du carbonate calcique, il me semble probable qu’une solution de sulfate ferreux, agissant sur un mélange de carbonates barytique et calcique, laissera le second inattaqué et donnera, par double décomposition avec le premier, de la barytine et de la sidérose. (*) Les oxydes R203 sont des bases peu énergiques : ils jouent quelquefois le rôle d’anhydrides et ne se combinent pas à l’anhydride carbonique. XXXII Le secrétaire général dépose un travail de M. X. Stainier, intitulé : Etudes sur l’assise de liouillon. MM. G. Dewalque, Ch. de la Vallée Poussin et Ad. Firket sont chargés de faire rapport. La séance est levée à onze heures trois quarts. Séance du 15 février 1891. M. G. CESARO, président 9 au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance de janvier est approuvé. M. le président proclame membre effectif : Fournier (dom Grégoire), bénédictin, à l’abbaye de Ma- redsous, par S'-Gérard, présenté par MM. Gh. de la Vallée Poussin et l’abbé H. de Dorlodot. Il annonce ensuite une présentation. M, lé président fait part à l’assemblée du décès de M, R. Malherbe, ancien président de la Société et membre du Conseil. Informé par M. le secrétaire général au nom de Madame Malherbe, il a été empêché par une indisposition de représenter la Société aux funérailles et a prié M, le vice-président, Ad. Firket, de bien vouloir le remplacer. Il donne lecture du discours suivant de M. Firket. Messieurs, La Société géologique de Belgique perd en Renier Malherbe un de ses fondateurs, un de ses membres les plus assidus et l’un des plus féconds collaborateurs à ses Annales. XXXIII Ma qualité de vice-président de cette compagnie me vaut l'honneur et le douloureux devoir de porter la parole en son nom, M. Cesàro, son président annuel, étant malade. Comme dans tous les corps officiels ou libres auxquels il appartenait, Renier Malherbe ne comptait chez nous que des amis. La sûreté et l’aménité de ses relations lui attiraient l’affection de tous ses confrères, comme son ardeur au travail, son esprit investigateur lui valaient leur estime. Aussi, depuis l’origine de notre Société, nos sympathies l’ont-elles désigné, pour ainsi dire constamment, comme membre du Conseil, et appelé à la présidence pendant l’exercice 1881-1882. Bien que ses publications, dans nos Annales, ne contien¬ nent qu’une faible partie de son œuvre scientifique (4), il serait trop long de les énumérer ici. Je me bornerai à rappeler qu’elles ont eu principalement pour objet le terrain houiller, pour lequel sa longue collaboration à la confection de la carte des mines du pays lui avait acquis une compétence spéciale, et à mentionner un de ses derniers mémoires, publié en 1889, sur la stratigraphie souterraine de la partie Nord-Ouest de la province de Liège, lequel concerne surtout les assises crétacées et tertiaires qui recouvrent le terrain houiller. Je ne puis m’empêcher, non plus, de rappeler sa note sur les oscillations de l’écorce du globe publiée dans le compte rendu du Congrès des sciences géographiques tenu à Anvers en 1871, parce qu’elle rentre directement dans le domaine géologique. Renier Malherbe était un infatigable travailleur, dont la grande activité savait faire victorieusement face aux (*) Voir ci-dessous la liste des publications de R. Malherbe. ANNALES SOC. GF.OL. DE BELG., T. XVIII, BULLETIN. 3 XXXIV occupations les plus diverses et les plus absorbantes. Son corps robuste, son esprit plein de vigueur, semblaient lui présager une longue carrière; et, tout à coup, une maladie implacable nous l’enlève en quelques jours, dans toute la force de l’âge et du talent. Cher ami ! Devant une telle perte, je me sens impuissant à formuler la moindre consolation pour la famille si ten¬ drement aimée que tu laisses après toi; mais je te donne l’assurance, en mon nom et au nom de tes confrères, que nous reporterons sur les tiens et en particulier sur ton jeune fils, l’affection que nous t’avions vouée et que tu méritais si bien. Adieu, Malherbe! Digne confrère, adieu ! L’assemblée s’associe aux regrets exprimés en son nom et décide qu’une lettre de condoléances sera adressée à la veuve de notre regretté confrère, et que le discours de M. Firket sera imprimé dans le compte rendu de la séance, avec la liste de ses publications. LISTE DES PUBLICATIONS DE RENIER MALHERBE. A. — dans les Annales de la société géologique. Allure du système houiller entre les Awirs et la Gleize (t. II). Des horizons coquillers du système houiller de Liège (t. m). Note sur la rencontre d’une faille transversale dans la galerie Est des eaux alimentaires de la ville de Liège (t. III). Observations sur l’allure du système houiller entre Méien et Charneux (t. III). XXXV Cristaux de quartz dans le système houiller (t. 111). De la stérilité du système houiller entre Saive, Jupille et la Xhavée (t. III). Observation relative à la note de M. J. de Macar sur quelques synonymies de couches du bassin de Liège (t. IV). Gîtes poudingiformes du terrain houiller (t. VI). Note sur la faille eifélienne (t. VI). Observations sur la communication de M. Ose. Bustin relative au bassin houiller de Beyne (t. VI). Proposition d’émettre auprès du Gouvernement le vœu que la Commission du grisou porte à son programme d’études l’analyse des houilles du pays et de leurs roches encaissantes (t. VIII). Observations relatives à l’étude de M. J. de Macar sur les bassins houillers de Liège et de Herve (t. VIII). De la richesse et de la division du système houiller de la province de Liège (t. VIII). Note sur la flore houillère de la province de Liège (t. IX). Sur l’horizon de l’étage inférieur du système houiller (t. IX). Note sur des charbons du bassin houiller de Liège rap¬ pelant le cannel coai (t.X). Rencontre de la Hatchettite à Seraing (t. X). Présentation d’échantillons de grès houiller blanchâtre venant de Dalhem, Richelle et Horion (t. XIV). Etude sur la stratigraphie souterraine de la partie Nord- Ouest de la province de Liège (t. XVI). Analyse du livre de M. Fayol : Lithologie et stratigraphie du bassin houiller de Gommentry (t. XVI). Observations sur la communication de M. M. Lohest au sujet de l’âge relatif des failles du bassin houiller de Liège (t. XVII). Géogénie de la houille (t. XVII). XXXVI B. — AUTRES PUBLICATIONS. Notice sur quelques perfectionnements dans le système actuel d’extraction. {Revue universelle des mines , 1860.) Historique de l’exploitation de la houille dans le pays de Liège. (Travail couronné, publié dans les Mémoires de la Société libre d? Emulation de Liéqe. Nouvelle série, t. IL 1862.) Du grisou : recherches sur les causes de sa présence, description des circonstances de son gisement et de son dégagement dans les mines de houille. (Travail couronné, publié dans les Mémoires et publications de la Société des sciences , arts et lettres du Hainaut. Mons 1866.) La gadoue, sa récolte et son utilisation considérées au point de vue de la salubrité et de l’économie sociale. {Ann. du Conseil de salubrité publique , t. IV. Liège, 1867.) Des caractères géologiques propres au raccordement des couches de houille. {Ann. des travaux publics. Bruxelles 1868.) Eléments d’un cours de géologie donné à la Société Fran¬ klin (lre partie, géogénie). Liège, 1868. Sur la présence des chlorures alcalins dans les eaux et les roches du bassin houiller de Liège. {Bull, de V Acadé¬ mie de Belgique. 2e série, t. XXVIII, 1869.) De l’assainissement des villes. (Travail couronné, publié dans les Mémoires et publications de la Société des sciences , arts et lettres du Hainaut. Mons 1870.) Un mot sur les brevets d’invention. {Annuaire de L'Asso¬ ciation d‘ s ingénieurs de VEcole de Liège. 1871.) Eléments d’un cours de géologie donné à la Société Fran¬ klin (2e partie, caractères géologiques). Liège 1871. Note sur les cardinies rencontrées dans le bassin houil¬ ler de Liège. {Bull, de l'Académie de Belg. 2e série, t. XXXII, 1871.) — xxxvii L’instruction obligatoire. ( tlull . communal de la ville de Liège.) Note sur les oscillations de l’écorce du globe. ( Compte rendu du Congrès des sciences géographiques , cosmogra¬ phiques et commerciales d'Anvers , t. I, 1872.) De l’état des routes dans le pays de Liège depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours. (Travail couronné, publié dans les Mémoires de la Société libre d' Emulation de Liège, nouvelle série, t, IV, 1872.) De la cartographie minière. (Ann. des Travaux publics. Bruxelles, 1874.) Carte générale des mines (bassin houiller de Liège) exé¬ cutée par ordre du Gouvernement sous la direction de M. V. Flamache, avec la coopération de M. R. Malherbe, etc., etc. Cinq feuilles à l’échelle 1: 20000. (Institut carto¬ graphique militaire. Bruxelles, 1878.) Rapports sur les travaux de la Société d’Emulation. (Mémoires de la Société libre d' Emulation de Liège, t. IV, 1872; t. V, 1875; t. VI, 1881; t. VII, 1885; t. VIII, 1889.) Le secrétaire général donne lecture : 1° d'une lettre de M. le président de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, annonçant le décès de M. le général Liagre, secrétaire perpétuel de l’Acadé¬ mie ; 2° d’une lettre de la Société de Borda, annonçant le décès de M. M. du Boucher, l’un de ses présidents d’hon¬ neur. L’assemblée s’associe aux regrets exprimés. Ouvrages offerts. — Les publications reçues depuis la séance de janvier sont déposées sur le bureau. — Des remercîments sont votés aux donateurs. DON D’AUTEUR. E. Hennequin. — Discours prononcé aux funérailles du lieutenant-général Liagre, président d’hon¬ neur de la Société beige de géographie. XXXVIII Catalogue de la bibliothèque du Dépôt de la guerre. Brux., 1847. (Don de M. G. Dewalque.) Rapports. — Les rapports sur le mémoire de M. Stainier n’étant pas prêts, l’assemblée autorise le secrétaire général à envoyer ce travail à l’impression, sans attendre la séance de mars, si les conclusions des commissaires sont favo¬ rables. Le secrétaire général donne quelques renseignements sur l’examen du mémoire de M. G. de Stéfani parles com¬ missaires. Communications. — M. J. Cornet donne lecture du résumé d’un mémoire qu’il a rédigé en collaboration avec M. le prof. A. Renard : De ia nature et de l’origine du phosphate de chaux des environs de M ons et que ce der¬ nier a lu à l’Académie dans sa dernière séance. L’assemblée décide l’impression de ce travail dans la Bibliographie. Le secrétaire général résume une note de M. Alph. Erens, exposant sommairement les résultats de ses Re¬ cherches sur les formations diluviennes du sud des Pays- Bas , faisant suite à celles qu’il a publiées dans le t. XVI de nos Annales. L’impression dans la Bibliographie est votée. M. C. Malaise dépose un exemplaire de sa note Sur les graptolilhes de Belgique. M. Gf. Cesàro fait ensuite les communications sui¬ vantes. Sur le mode de formation de la barytine, par G. Cesaro. 1° Dans la dernière séance j’ai communiqué à la Société les idées qui m’étaient suggérées par la présence simul- XXX 'X tanée de la barytine et de la sidérose dans la limonite oolithique de Mont St-Martin. J’attribuais la formation de ces minéraux à l’action d’une solution de sulfate ferreux sur du carbonate barytique préexistant. M. le professeur G. Dewalque m’a fait observer qu’une idée semblable avait été émise en 1852 dans le Bulletin de la Société géologique de F rance (2° sér., t. IX, page 392). M. Delanoue attribue la formation de la barytine à l’action du sulfate ferrique , provenant de la décomposition des pyrites, sur des sels de baryum formés par des acides faibles, tels que le carbonate barytique. Je ferai remarquer que l’idée de M. Delanoue n’est pas absolument identique à celle que j’ai émise : une solution de sulfate ferrique, agissant sur du carbonate barytique, engendrerait de l’hydroxyde ferrique, et il ne serait pas possible d’expliquer la présence de la sidérose; en outre, une solution ferrique serait décomposée à peu près avec la même facilité par les carbonates barytique et calcique; il serait donc difficile d’expliquer la disparition complète du premier en même temps que l’état absolument inaltéré du second (4). C’est à cause de cela que j’ai admis que la solution réagissante était ferreuse. Je signalerai ici une difficulté qui surgit si l’on veut admettre que la solution ferreuse provenait de l’oxydation des pyrites. En supposant l’oxygène non en excès, l’oxyda¬ tion donnera lieu à une solution ferreuse , mais acide. / Fe S2 + O7 + H20 = Fe S0‘ + H2 SO\ Il faudrait donc recourir à certaines hypothèses pour expliquer que cette solution ait pu venir réagir dans une cavité tapissée de cristaux de calcite sans les attaquer. (*) J’ai prouvé, dans la dernière séance, que la barytine a été formée sur la calcite préexistante. XL 2° Je crois utile de citer ici un fait très remarquable et que je crois peu connu. M. Gorgeu a trouvé (Bull, de la Société franç. de Min., tom. X, page 284) que les sulfates alcaüno-terreux étaient très solubles dans plusieurs chlo¬ rures en fusion, et notamment dans les chlorures alcalins. Ainsi le chlorure sodique, au rouge cerise, dissout son poids de sulfa'e barytique et, au rouge orangé, le poids de la matière dissoute est plus d’une fois et demie celui du dissolvant. M. Gorgeu a obtenu ainsi des cristaux de barytine absolument identiques aux cristaux naturels. Barytine aciculaire du Bleyberg, par G. Cesaro. Je présente à la Société un échantillon de sidérose brune du Bleyberg; dans les géodes, sur les cristaux de sidérose, on aperçoit des houppes radiées, formées d’aiguilles jau¬ nâtres, ressemblant à de l’aragonite, de la céruse, ou de la pyromorphite. Ces houppes sont formées de barytine. C’est la première fois que je rencontre cette espèce miné¬ rale sous l’aspect que je signale. Sur un minéral , provenant de Quenast, qui est probablement de Vadulaire , par G. Cesaro. Dans un échantillon de la collection universitaire, pro¬ venant de Quenast, sur de l'épidote, j’ai observé des croûtes cristallines, épaisses, formées de petits cristaux blanchâtres, qui rappellent à première vue, par leur éclat et par leur forme, l’adulaire du St-Gothard. Ces cristaux ont environ un millimètre de dimension moyenne ; leur forme est celle du prisme clinorhombique pm, portant XLI quelquefois une troncature sur l’angle a. J’ai pu mesurer approximativement (m et m' désignant les faces prisma¬ tiques antérieures) : mm' = 60° mp — 67° à 68° m'p = 67° à 68° ; Ce sont bien là les incidences caractéristiques du feldspath orthose. Comme le degré de fusibilité m’a semblé anormal et qu’il ne m’a pas été possible de produire le clivage facile parallèle à p, il faudra recourir à une analyse pour décider si l’on a affaire à de l’adulaire ou bien à une pseudomor- phose. Les cristaux dont il s’agit sont postérieurs à l’épidote. M. X. Stainier présente à l’assemblée de la dolomie carbonifère, de Dave, montrant de petits cristaux rouges qu’il croit être du cinabre. Il rappelle que M. G. Gesàro a observé, dans la dolomie devonienne de Rhisnes, des taches rouges microscopiques, dont la petitesse n’a pas permis la détermination : elles pourraient être dues au même miné¬ ral. M. G. Gesàro a bien voulu se charger d’étudier les propriétés de ce minéral de Dave. La séance est levée à midi. Séance du 15 mars 1891. M. G. Gesàro, président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance de février est approuvé. M. le président proclame membre effectif : XL1I M. Jowa (Léon), ingénieur, 149, rue Grétry, à Liège, présenté par MM. G. Dewalque et G. Gesàro. Correspondance. — Le secrétaire général donne lecture : 1° D’une lettre de M. le Ministre de l’intérieur et de l’instruction publique, en date du 7 mars, faisant savoir que les nombreux engagements qui grèvent le crédit des lettres et des sciences, le mettent dans l’impossibilité d’accorder un subside à la Société. 2° D’une lettre du Collège des bourgmestre et échevins de Liège, transmettant à la Société le diplôme et la médaille d’or qu’elle a obtenus à l’Exposition universelle de Paris en 1889. Le diplôme et la médaille (fac-similé) sont présentés à l’assemblée. 3g D’une lettre du Comité d’organisation, annonçant que l’Académie des sciences offrira une médaille à M. J. Stas, à l’occasion de son cinquantième anniversaire comme membre de la classe des sciences et exprimant le désir de voir les sociétés avec lesquelles elle est en relations, s’asso¬ cier à cette manifestation par l’envoi d’adresses au jubilaire et par des souscriptions à la médaille. 4° D’une circulaire du Comité d’organisation de la Fédé¬ ration archéologique et historique de Belgique, annonçant que la septième session du Congrès annuel se tiendra à Bruxelles, du 2 au 7 août prochain et invitant la Société à déléguer un de ses membres auprès du Congrès. M. le professeur G. Dewalque, secrétaire général, est désigné en cette qualité. Le prix de la souscription au congrès, donnant droit au compte rendu, est de cinq francs pour les membres des sociétés affiliées, au nombre desquelles est la Société géolo¬ gique de Belgique. 5° De divers documents relatifs au cinquième Congrès XLIII géologique international qui se tiendra à Washington (Etats-Unis), le 26 août prochain et jours suivants, sous la présidence de M. le prof. J. -S. Newberry. La cotisation à payer par chaque souscripteur est de 2 4/2 dollars; elle donne droit au compte rendu et aux autres publications ordinaires du congrès. (V. d’autres renseignements à la suite du présent procès- verbal.) Ou orages off erts. — De nombreuses publications sont parvenues, en dons ou en échanges, depuis la dernière séance; elles sont déposées sur le bureau. Des remercie¬ ments sont votés aux donateurs. dons d’auteur. A. Briart. Note sur une faune marine landenienne dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. Liège, 1890. J. Gosselet. Deux excursions dans le Hundsrück et le Taunus. Lille, 1890. — Etude sur les travaux de Gh. Lory. Lille, 1890. M. le professeur G. Dewalque fait hommage à la Société d’une publication qu’il destine à remplacer une nouvelle édition de son Atlas de cristallographie , qui est épuisé. Elle a pour titre : Eléments de cristallographie. Deuxième partie ( seule parue) : Description des systèmes cristal¬ lins, avec 174 figures dans le texte. Cet ouvrage est destiné à l’enseignement : comme la description des formes cris¬ tallines est indépendante des théories cristallographiques, l’auteur espère qu’il pourra être également utile dans nos quatre universités. Des remerciements sont votés à M. G. Dewalque. Rapports. — 1° Il est donné lecture des rapports de MM. G. Dewalque, Ch. de la Vallée Poussin et Ad. Firket XL1V sur un mémoire, de M. X. Stainier, relatif au Poudingue de Burnot au bord septentrional du bassin de Namur. Conformément aux conclusions des commissaires, l’assem¬ blée décide que ce travail sera imprimé dans les Mémoires et il vote des remerciements à l’auteur. M. G. Dewalque ne peut pourtant s’empêcher d’exprimer tous ses regrets de voir M. Stainier abandonner notre nomenclature pétrographique et parler de grauwacke , aussi bien que de schistes, de psammites et de grès. C’est là une importation étrangère que rien ne justifie, car ce mot fait certainement double emploi avec l’un ou l’autre des précédents. 2° Lecture ayant été donnée des rapports de MM. P. Cogels, baron O. van Ertborn et G. Dewalque sur un mémoire de M. le prof. C. de Stéfani, intitulé : Les terrains tertiaires supérieurs du bassin de la Méditerranée , l’assemblée décide que ce grand travail sera inséré dans les Mémoires , que des remerciements seront adressés à l’auteur et que le rapport de M. Cogels sera publié dans le procès-verbal. Voici ce rapport. « Le très volumineux mémoire de M. de Stéfani, intitulé : Les terrains tertiaires supérieurs du bassin de la Médi¬ terranée , sur lequel la Société géologique nous a demandé un rapport, est écrit dans le but de démontrer que la plu¬ part des géologues qui se sont occupés de la classification des terrains se sont mépris sur la valeur des caractères propres à fournir des éléments certains de détermination. Le meilleur moyen de faire apprécier l’importance de ce travail nous a semblé d’en donner une analyse succincte. L’auteur commence par rappeler que les caractères lithologiques ne fournissent tout au plus que des indices pour la bathymétrie et que l’étude de la faune ou la paléon¬ tologie reste donc pour le géologue le seul guide certain. XLV Il entre en conséquence dans des considérations assez étendues sur la distribution bathymétrique des mollusques et sur la nécessité de l’établissement de zones. 11 adopte pour celles-ci la classification de Forbes, de Jeffreys, de Marion et du marquis de Monterosato et prend pour guide la distribution bathymétrique de la faune méditerranéenne, qui est la mieux connue. Pour en donner un exemple, il rappelle ses travaux avec M. Pantanelli sur le pliocène des environs de Sienne et la précision avec laquelle il a pu distinguer les diverses zones fossilifères, précision telle qu’il a pu conclure que, lorsqu’on passe d’une zone bathy¬ métrique à une autre, non immédiatement contiguë, on n’y rencontre pas une seule espèce de mollusques sûrement identique. Il doit, ajoute-t-il, en être de même dans les mers actuelles. Cette absence de fossiles identiques, mal interprétée, engageait autrefois les géologues à conclure qu’il existait, entre des couches, une différence d’âge absolue, et c’est pourquoi l’on a distingué dans les ter¬ rains, dit-il, tant d’âges différents et supposés successifs. Or, l’auteur a constaté que les caractères fauniques d’une couche inférieure peuvent se rapprocher davantage de ceux de la faune actuelle que ceux de la couche qui la recouvre. Il donne comme exemple les couches d’eau sau¬ mâtre et entre à ce sujet dans d’intéressants détails sur la distribution des espèces littorales suivant le degré de salure des eaux. Après ces préliminaires, M. G. de Stéfani aborde l’étude du miocène de l ‘Italie. Procédant méthodiquement, il passe en revue l’état de la contrée, la distribution des couches avec leurs caractères lithologiques et il rectifie, suivant les principes qu’il a exposés, les erreurs d’inter¬ prétation des géologues qui ont étudié le pays. En résumé, il démontre que le Langhien, l’Helvétien, le Tortonien et le Messinien premier, sont tout simplement des zones XLVI bathy métriques d’un seul et même terrain, se succédant dans un ordre variable selon les localités et ne répondant nullement à des étages qui se suivent d’une manière con¬ stante et générale. Après avoir donné un tableau des couches fossilifères du miocène moyen de l’Apennin septentrional, il étudie ce ter¬ rain en Sicile, à Malte, etc., puis il s’occupe des faluns dans lesquels il voit de simples zones de profondeur différente, et des couches sarmatiennes pour lesquelles il reproduit, en y ajoutant des observations, la liste de fossiles publiée par M. Fuchs. Le chapitre se termine par une étude des limites de la Méditerranée pendant cette période. Pour le miocène supérieur, M. de Stéfani procède de la même manière. Il décrit les dépôts de cet âge en Italie, puis dans les contrées appartenant au bassin de la Médi¬ terranée. Il trace ensuite les limites de cette mer, sans oublier d’exposer ce qui a trait à ses communications avec les autres mers. Dans le cours de ses recherches, il est amené à étudier l’origine des gisements gypsifères. L’un des résultats géné¬ raux auxquels il parvient, est de le faire se prononcer contre l’établissement d’un étage mio-pliocène et contre la réunion de cet étage avec le miocène moyen et le plio¬ cène dans un groupe néogène. Il se déclare également contre l’établissement de l’oligocène. Le chapitre relatif au pliocène n’est pas moins détaillé que les précédents. Il contient une liste des mammifères du Val d’Arno et des considérations intéressantes sur la présence dans ce gisement du Mastodon arvernensis et de YElephas meridionaiis qui semblent s’exclure partout ail¬ leurs ou ne sont qu’exceptionnellement réunis. L’historique des subdivisions du pliocène que l’on trouve ensuite, et le tableau des zones bathymétriques accompagné des noms d’étage qu’on leur attribue sera fort utile à tous ceux qui XLVII étudient le tertiaire. Pour les dépôts de cet âge, l’auteur, après avoir suivi la même marche que pour les dépôts miocènes, s’occupe très en détail des affinités de la faune pliocène avec la faune actuelle et finit par jeter un coup d’œil sur les dépôts pliocènes de la France, de la Belgique et de l’Angleterre. Peut-être faut-il regretter que ce qui concerne ces derniers pays soit si écourté. En résumé, hauteur conclut qu’il y a plus de différence entre les faunes pliocènes de la Méditerranée et de la province Atlantique qu’entre leurs faunes actuelles. Le post-pliocène inférieur est caractérisé, pour M. de Stéfani, par des sables avec Lyprina Jslandica ; le post¬ pliocène moyen l’est par le Pecten pes lutrce. A cet égard, il faut toutefois remarquer qu’une espèce, prise ici pour caractériser un niveau géologique, ne lui est pas spéciale, et qu’ainsi des dépôts avec Lyprina Islandica sont rap¬ portés à l’horizon à Pecten pes lutrce. L’auteur conclut qu’une communication plus étendue que de nos jours existait à cette époque entre la Méditerranée et l’Atlantique, probablement à travers l’Afrique. Un tableau général des terrains tertiaires supérieurs de la Méditerranée termine le mémoire de M. de Stéfani. Ce travail très considérable contient une quantité de renseignements précieux qu’une connaissance approfondie de la littérature du sujet a permis à l'auteur de prodiguer et dont il a eu soin d’indiquer scrupuleusement l’origine en note. On y trouve de nombreuses listes de fossiles et des discussions de questions pleines d’intérêt, dont nous avons mentionné quelques-unes dans le court exposé que nous venons de faire. Nous proposons en conséquence l’impression du mémoire de M. de Stéfani et prions la Société de voter des remerciements à l’auteur pour l’envoi d’un travail si important. Nous nous permettrons cepen¬ dant de dire que pour qu’il porte tous ses fruits il faudra — XLVIII qu’il soit accompagné d’une table détaillée. Nous ne pou¬ vons non plus nous empêcher de signaler l’omission de la mention de gisements tels que les sables à panopées et les sables à pétoncles d’Anvers, pour ne parler que de ceux-ci. Ce travail nous paraît devoir en attirer d’autres et marquera une étape bien déterminée dans l’histoire des progrès de la science. » Communications . — Le secrétaire général donne lecture de la note suivante. Observations au sujet du compte rendu de Vexcursion de la Société dans la vallée de VOrneau en 1889, par V. Dormal, docteur en sciences. Le tome XVII des Annales de notre Société vient de paraître. Ce volume renferme, présenté par M. Stainier, le « Compte rendu de la réunion extraordinaire de la Société géologique de Belgique, dans le Brabant méridional, du 7 au 10 septembre 1889. » La deuxième journée de l’excursion a été consacrée à l’étude de la coupe de l’Orneau, sous la direction de M. G. Dewalque. On sait que cette coupe est devenue classique depuis les travaux publiés sur ces terrains par MM. Gos- selet, G. Dewalque, Malaise, de Dorlodot et moi même. Les couches qui affleurent sur les rives de l’Orneau ayant été étudiées très soigneusement par ces auteurs, on aurait pu s’attendre à des données d’une précision plus grande que ce qui se trouve dans le compte rendu (p. 42 et suiv.). En 1888, j’avais donné une description de cette coupe aussi complète que possible, pour ce qui regarde le dévo¬ nien, dans mon travail intitulé : Contribution à l’étude XLIX du système devonien dans le bassin de Namur (1). Cette description du compte rendu ne me paraît pas très exacte. Ainsi dans la grande carrière d’Alvaux, on ne signale que du calcaire et des schistes. Dans mon travail (cf. p. 95), je signale la succession suivante : 1° Calcaire ; 2° Roches argileuses et quartzeuses; 3° Calschistes; 4° Calcaire. Un peu plus bas on lit : « Entre les bancs calcareux, on observe des lits d’un schiste terreux, présentant de nom¬ breuses empreintes végétales, ainsi que d’abondants restes de poissons signalés depuis plusieurs années par M. G. Dewalque : Dipterus, Coccosteus, etc., malheureu¬ sement en fort mauvais état. » Malgré toutes mes recherches, je n’ai pu trouver dans quel ouvrage M. Dewalque avait signalé ces débris de poissons ; je crois être le premier qui ait signalé les débris en question et je me crois en droit de réclamer la priorité de cette découverte (2). D’autre part, les meilleurs débris de poissons ne viennent pas des couches schisteuses, mais principalement des bancs massifs. L’auteur constate l’absence de fossiles dans les roches (*) Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XV, p. 88 et suiv. (“) V. Dormal. Note sur des poissons devoniens dans le bassin de Namur. Bulletin des séances de la Société malacologique de Belgique, t. XXVII. V. Dormal. Contribution à l’étude du système dévonien dans le bassin de Namur. Annales de la Soc. géol. de Belgique. Mémoires, t. XV. C. Malaise. Sur la découverte de poissons dévoniens dans le bassin de Namur. Bull, de l’Acad. royale de Belgique, 3e série, t. XIV, n° 12. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVIII, BULLETIN. 4 L rouges. J'ai annoncé la présence du Spirifer disjunctus, var. Archiaci , à la partie supérieure de ces roches dans la vallée de l’Orneau ( L . cit., p. 100). J’ai aussi signalé dans les mêmes couches, à Sombreffe, la présence d’un Gomphoceras à l’état de moule; il paraît être le même que celui que l’on trouve dans la carrière de calcaire au hameau du Docq, à Sombreffe. J’ai dit, en parlant des schistes et dolomies de Bovesse, que les calcaires et dolomies ne forment pas de couches constantes au sein des schistes, mais se présentent sous forme de petits monticules entourés de schistes de tous côtés. Quant au marbre noir de Golzinne, j’ai constaté qu’il existe à plusieurs niveaux, dont l’un est caractérisé par l’abondance extrême de Lingula subparalleia. Cette lecture donne lieu à diverses observations. M. X. Stainier fait remarquer qu’il n’avait pas à ana¬ lyser toute la littérature relative aux terrains visités par la Société, mais à rendre compte de ce qui s’est passé lors de l’excursion, et il croit l’avoir fait correctement. S’il a parlé des poissons fossiles trouvés en premier lieu par M. le prof. G. Dewalque, c’est parce qu’il savait personnellement que ce dernier appelait l’attention de ses élèves sur ce point, lorsqu’il voyait avec eux la coupe de l’Orneau. Il s’étonne que M. Dormal l’ignore. M. M. Lohest a pris part à une telle excursion, il y a une dizaine d’années, et il se rappelle d’autant mieux les observations de M. G. Dewalque que, quelques années plus tard, devenu assistant de géologie, il a été chargé par le professeur de se rendre à Alvaux, conjointement avec M. P. Destinez, à la recherche de fossiles mieux conservés que les débris observés par M. G. Dewalque. M. G. Dewalque. Gomme les restes de poissons ne sont pas rares dans le calcaire d’Alvaux, et comme je fais LI la coupe de l’Orneau chaque année avec mes élèves, on ne s’étonnera pas si je dis que je les y connais depuis long¬ temps. En fait, pourtant, je n’ai rien publié à ce sujet; M. Dormal a donc la priorité. La mission que j’avais confiée à MM. Lohest et Destinez m’avait été suggérée par les résultats si remarquables de leurs patientes recherches dans les psammites du Condroz. Malheureusement, ils n’ont rien trouvé à Alvaux qui fût spécifiquement déterminable. J’aurais cru M. Dormal au courant de la situation. Il faut pourtant remarquer que, dans les excursions, les élèves ne sont pas toujours aux côtés du professeur; M. Dormal a pu ignorer ce que j’ai dit lors de l’excursion que j’ai faite au temps où il suivait mon cours. Lorsqu’il nous a présenté le mémoire sur lequel il s’appuie pour réclamer la priorité, il m’a déclaré qu’il ignorait ma décou¬ verte. Je l’ai cru et je me suis tu. Il m’a même cédé ses échantillons : ils portent des étiquettes génériques, d’une écriture anglaise incontestable, confirmant ce que dit l’auteur, qu’il en doit la détermination à un savant anglais. Je me proposais de les montrer à l’assemblée. Je les croyais dans ma collection, mais ils sont dans celles de l’Université, où chacun peut les voir. M. V. Dormal, qui n’a pu assister à la séance, a fait parvenir, pour la séance d’avril, la réponse suivante dont l’assemblée a ordonné l’insertion ici. cc Lorsque je suivais les cours de M. G. Dewalque, je n’ai point pris part à l’excursion qu’il a dirigée dans la vallée de l’Orneau ; je n’ai pu savoir s’il avait trouvé des poissons à Alvaux. » < i La première fois que je visitai la vallée de l’ûrneau, j’étais en compagnie de M. Malaise. Je pris date pour ma découverte par un pli cacheté, déposé à l’Académie le LU 4 juin 1887 et intitulé : Sur la faune dévonienne du bas¬ sin de N amur. Plus tard, M. G. Dewalque m’écrivit qu’il avait trouvé depuis longtemps des débris de poissons à Alvaux : je ne le conteste pas, mais je tiens à affirmer que mes recherches ont été faites sans que je fusse au courant de la découverte de M. G. Dewalque. » Deux fossiles nouveaux du dévonien de VOrneau , par G. Dewalque. Gomme il pourrait m’arriver d’indiquer certains fossiles comme découverts par moi, par la raison que je les ai trouvés depuis longtemps et que j’aurais oublié qu’un autre géologue les a mentionnés depuis lors, je désire me prémunir contre un tel désagrément en mettant sous les yeux de l’assemblée deux échantillons qui viennent de la région dont il vient d’être question. Il s’agit de deux polypiers, rencontrés dans deux forma¬ tions réputées sans fossiles. L’une, probablement Cyatho- phyllum cœspilosum Goldf., a été trouvée dans l’îlot de dolomie, dite de Bovesse, que nous avons visité à proximité de TOrneau. L’autre, Cyathophyllum indéterminable, je pense, se trouve dans une tranche de marbre noir de Golzinne, provenant de la carrière qui se trouve sur la rive droite de l’Orneau, à Mazy. M. X. Stainier lit la note suivante. Decouverte du cinabre en Belgique , par X. Stainier, D1' en sciences naturelles. A la dernière séance, j’annonçais que j’avais découvert dans la dolomie, à Dave, des cristaux d’un beau rouge que je croyais être du cinabre. Je rappelais également que M. LUI — G. Gesàro avait jadis signalé, dans ladolomie devonienne de Rhisnes, des taches rouges dont la petitesse avait empêché la détermination et qui pourraient bien se rapporter au même minéral. Les recherches de M. G. Gesàro ayant démontré que le minéral de Dave était bien du cinabre, je crois utile de donner une description détaillée du gise¬ ment. A environ 400 m. au nord de la gare de Dave commence, sur la rive droite de la Meuse, un magnifique rocher de plus de 500 m. de longueur et qui porte le nom de rocher de Naviau. Il est entièrement formé de dolomie de l’étage infé¬ rieur de l’assise carbonifère de Visé. Au premier abord, lorsqu’on se trouve en présence de ces rochers, on a l’attention attirée par une série de joints, simulant à s’y méprendre des joints de stratification. Ils sont verticaux, parallèles et dirigés N.E. Cette direction est absolument anormale dans la région et on seraitconduit,en l’adoptant, à attribuer à l’assise dolomitique une épaisseur colossale. En examinant avec plus de soin, surtout vers le S. de l’affleurement, on remarque un autre système de joints moins bien marqués, incliné au S. O. et dirigé E-25° S. Cette direction est presque parallèle à celle de la route, ce qui fait que ce système de joints est peu visible. Ce sont là les vrais joints de stratification. J’ai trouvé le cinabre dans un bloc de plusieurs déci¬ mètres cubes, gisant au pied d’une roche à pic et inacces¬ sible, ce qui malheureusement ne m’a pas permis de trou¬ ver le minéral in situ. En cet endroit, la dolomie qui forme le rocher est remplie d’articles de crinoïdes, ce qui indique que l’on est en pré¬ sence du niveau le plus inférieur de l’assise dolomitique carbonifère. Je rappellerai en passant qu’il n’y a pas, aux environs de Namur, d’affleurements de cette dolomie à crinoïdes où l’on ne rencontre des filons métallifères (pyrite, galène, limo- nite). Le bloc de dolomie dans lequel j’ai rencontré le cinabre présente un aspect un peu différent de la dolomie à cri- noïdes voisine. La roche est plus imprégnée de silice et traversée en tous sens de filonnets de calcite, fait peu commun dans les dolomies carbonifères de la région et qui me porte à croire que la présence du mercure, de la pyrite et de la calcite dans cette roche a une origine filonienne. La pyrite sous forme de cubes est commune dans la roche métallifère et il est un fait à remarquer, c’est que la pyrite se trouve dans presque tous les gîtes de mercure et que c’est pour ainsi dire le seul minéral accompagnant le cinabre. Le cinabre se présente dans la roche métallifère sous plusieurs aspects différents. Tantôt il se trouve sous formes de cristaux d’un beau rouge rubis et d’un éclat adamantin, entièrement enclavé dans les veines de calcite; parfois, mais rarement, il forme des cristaux isolés dans des géodes de calcite. Le plus souvent, il tapisse les joints de la roche, sous forme de taches rouge cochenille ou noir métallique et on remarque qu’il se présente parfois alors en petites taches rondes, fibro-radiées. Lipold décrit ( 1 ) un gisement de cinabre près de Santa- Anna dans la vallée de Laibel, qui se trouve dans les mêmes conditions. Le cinabre, en effet, s’y présente dans des calcaires car¬ bonifères, tantôt disséminé dans des veines de calcite, tantôt en poches, mais le plus souvent remplissant des fis¬ sures de stratification. (4) Zeitschrift fur Berg- und Hüttenioesen in QEsterreich , 1855 et 1882. — LV — Les gîtes de mercure du Palatinat sont également en filons dans des roches carbonifères (houiller). Le môme membre présente ensuite à l’assemblée un échantillon de limonite concrétionnée, au sujet de laquelle il soumet les observations suivantes. Concrétions ferrugineuses des psammiles du Condroz , par X. Stainier, docteur en sciences naturelles. Les travaux en cours d’exécution pour l’érection du fort de Dave sont entièrement localisés sur les psammites du Condroz et ils ont mis à nu une belle coupe de ce terrain. On y a découvert un banc depsammite renfermant, au plein milieu de la roche, de curieuses concrétions. Leur forme est sphérique ou sphéroïdale et leur dimension varie de la grosseur du poing à celle de la tête. Lorsqu’on les brise, on constate qu elles sont creuses et remplies, tantôt de matières pulvérulentes sableuses, tantôt d’argile verdâtre, onctueuse et fine. La surface des cavités internes est, tantôt mame¬ lonnée, tantôt hérissée de protubérances allongées, aux formes les plus bizarres. Dans certaines concrétions, la géode interne était vide et alors la surface interne était revêtue d’une couche rouge, paraissant être de l’oligiste. La croûte des concrétions est formée d’une couche de limonite brun foncé, très dure et très dense et paraissant être d’une grande pureté. Les concrétions ressemblent beaucoup à certaines con¬ crétions ferrugineuses que l’on rencontre dans certains de nos étages tertiaires, dans le diestien, par exemple. Les psammites en question ne sont d’ailleurs qu’un sable micacé, consolidé ultérieurement et qui peut très bien s’être déposé dans les mêmes conditions que nos for¬ mations tertiaires. LVI Enfin, M. Stainier donne lecture des notes suivantes, dont l’assemblée décide l’impression dans les Mémoires : Limite de Vahrien et du burnotien sur le littoral du Condroz; le poudingue de Naninne à Slrud et à Dave; les failles de Samsori ; le terram houiller à Salzinnes ; le grès blanc de Maizeroul. Après la lecture du premier de ces mémoires, M. M. Lohest fait observer que, lors d’une excursion faite avec M. G. Dewalque aux environs de Dinant, il lui avait demandé, à propos des conglomérats à noyaux schisteux de la partie supérieure des psammites du Condroz, si la présence de noyaux de schistes dans ces conglomérats ne prouvait pas que les schistes famenniens étaient déjà con¬ solidés lors du dépôt des roches de l’assise d’Evieux. M. Dewalque lui avait répondu que les noyaux schisteux pouvaient bien avoir été simplement des morceaux d’argile englobés dans des sables. L’étude des dépôts tertiaires et modernes démontre, en effet, que les sables englobent souvent de petits noyaux d’argile. Dans la suite, ces sables devenant des grès, les parties argileuses deviendraient du schiste. M. Lohest se rallie complètement à cette opinion, qui lui paraît très importante. Si l’on admet, en effet, que de grandes masses d’argile sont devenues des schistes, puis des phyllades,sous l’influence des forces créées par la contraction de l’écorce du globe, on admettra également que le même métamorphisme ait pu s’effectuer sur des fragments d’argile ou de schiste mélangés à du sable ou à des cailloux. M. G. Dewalque rappelle que, en 1862, lors de la ses¬ sion extraordinaire de la Société géologique de France dans notre pays, on observa à Lustin des noyaux ou fragments schisteux rouges dans certaines couches du poudingue de Burnot et qu’on les considéra comme indiquant que les couches de schiste rouge de cette formation étaient déjà à LVII l’état schisteux lorsque les conglomérats qui les renferment se sont produits, c’est-à-dire après un espace de temps relativement fort court. Des noyaux analogues se ren¬ contrent dans divers grès rhénans et peuvent être inter¬ prétés de même. Bientôt, néanmoins, M. G. Dewalque reconnut que cette interprétation n’est pas nécessaire et il en arriva à admettre plutôt que ces noyaux n’ont été d’abord que des paquets d’argile roulés. La même manière de voir s’applique aux couches dont il s’agit en ce moment. M. G. Cesàro lit les deux notes suivantes : Adulaire de Quenast , par G. Cesaro. J’ai parlé, dans la dernière séance, de certains cristaux observés sur l’épidote de Quenast, cristaux présentant la forme caractéristique et l'éclat de Padulairedu St-Gothard. L’analyse a confirmé mes prévisions. Voici les résultats que j’ai obtenus, comparés à ceux qui se rapportent à l’orthose normal : Al2 K2 (Si3 O8)2. La prise d’essai était de 0sr, 184. Adulaire de Quenast. SiO2 — 0,117 Al205 — 0,033 K20 - 0,028 Orthose normal. 0,119 0,034 0,031 0,178 0,184 Les cristaux ont rarement plus d’un millimètre de dimension maxima ; les plus grands sont allongés suivant l’axe vertical ; ils sont incolores, translucides et possèdent l’éclat sut generis de l’adulaire, éclat plus doux que l’éclat vitreux. Je suis parvenu à produire le clivage p sur quelques-uns de ces cristaux ; ce clivage ne présente pas de stries parallèles au plan de symétrie : l’espèce est donc LVIII bien Je feldspath potassique monoclinique. La forme est le prisme m modifié par p et a1 ; l’une des faces modifiantes manque presque toujours. Il est difficile de décider si la face qui termine d’ordinaire les cristaux est p ou a1 ; on sait, en effet, que ces faces sont à peu près également inclinées sur la verticale (p h{ = 63° 53', a4 /i1 = 65° 47') : le solide m p paraît identique, à l’œil, au solide m ct{ (4); ce n’est que par le parallélisme du clivage facile et de la face p que l’on peut parvenir à les distinguer. D’après les quelques essais que j’ai réussis, contrairement à ce qui arrive au St-Gothard, c’est la face p qui paraît être la terminaison ordinaire de l’adulaire de Quenast. Sur un très petit cristal isolé, implanté sur un cristal d’épidote, j’ai observé l’égal développement de p et de a\ donnant au solide l’aspect orthorhombique. On observe, entre les cristaux, de petites écailles vert jaunâtre, qui, par calcination, deviennent noires et attirables à l’aimant ; elles sont constituées de chlorite proprement dite. La prehnite de Quenast , par G. Cesaro . Sur un échantillon provenant de Quenast, cédé depuis peu par M. Max. Lohest à la collection universitaire, j’ai remarqué des demi-sphères blanches, formées de cris¬ taux fi.br o-lamellaires. Au chalumeau, la matière se bour¬ soufle et fond très facilement en globule verdâtre ? translucide. Elle raie fortement la fluorine ; sa dureté (p Ainsi les beaux cristaux simples de Maderanerthal ont l’aspect du prisme primitif m p et l’on est tenté de leur donner une telle orientation ; mais le clivage qui se produit sur l’angle terminal aigu, et qui s’incline sur la verti¬ cale en sens inverse de la face terminale, indique que la notation est m a1. LIX est égale ou un peu supérieure à 6 ; elle est attaquable par les acides avec dépôt de silice pulvérulente, l’attaque étant plus facile après fusion ; elle dégage de l’eau par l’action de la chaleur. Ces caractères sont à peu près tous communs à la prehnite et à la zoïsite (*) ; seulement celle-ci n’est attaquée par les acides qu’après calcination. L’analyse a montré que les demi-sphères dont il s’agit sont formées de prehnite. Pour 0gl',3 de matière, on a trouvé une perte par calcination de 0gr,016. L’analyse de la matière calcinée, faite sur 0gr,158, m’a donné : SiO2 . 0gr,073 Al2 O 3 + Fe203 . 0gr,048 CaO . 0gr,042 0gr,163 Voici les résultats obtenus en remontant à la matière non calcinée, comparés à ceux des analyses citées par M. Des Cloizeaux (p. 432). Prehnite de Quenast. Prehnite d’autres localités SiO2 . 43,7 42,5 à 44,7 A1203 -f Fe203 . . . 28,8 25 „ 30,5 CaO . 25,2 22,3 „ 27 H20 . 5,3 4 „ 6 103 Ayant parlé de ma trouvaille à M. Destinez, notre confrère, après quelques recherches, a trouvé un échan¬ tillon semblable dans une collection dont M. le profes¬ seur J. Fraipont vient de faire acquisition. M. Destinez a fait plusieurs préparations qui m’ont permis de déterminer quelques propriétés optiques de la (0 Quoique la zoïsite soit considérée comme un silicate anhydre, elle con¬ tient toujours de 2 à 3 % d’eau (voir Des Cloizeaux, Minéralogie, p. 240). — LX substance. En lumière parallèle, on obtient de vives cou¬ leurs de polarisation ; les cristaux dont les globules sont formés paraissent être enchevêtrés irrégulièrement- Cependant, en lumière convergente, on aperçoit dans toutes les plages la figure d’interférence plus ou moins complète; ordinairement on ne voit que quelques frag¬ ments d’anneaux isochromatiques ; dans une plage, j’ai aperçu des anneaux circulaires traversés par la barre noire ; dans une autre, approximativement perpendicu¬ laire à la bissectrice, j’ai aperçu les pôles des deux axes et les hyperboles : dans cette plage, j’ai pu constater que la bissectrice est positive et que l’angle apparent des axes optiques est environ 2E = 59°. On sait que l’angle des axes optiques est très varia¬ ble dans les prehnites de différentes localités. Dans celles du Dauphiné et des Pyrénées, l’angle apparent est de 122° à 129° (Des Cloizeaux, loc. cit.): tandis que lapreh- nite du Connecticut, dans les plages normales, donne un angle de 48° à 54°. On voit que la prehnite de Quenast se rapproche de cette dernière. Les globules de la prehnite de Quenast contiennent presque toujours à l’intérieur de jolis petits cristaux d’épidote extrêmement déliés et souvent parfaitement terminés ; l’axe d’allongement de ces cristaux, qui est donc l’axe de symétrie, paraît approximativement dirigé suivant un rayon de la demi-sphère de prehnite. Dans une des préparations faites par M. Destinez, on aperçoit au centre de la section, faite dans le globule, un hexagone sensiblement régulier, à peu près éteint dans tous les azimuts en lumière parallèle, et présentant la croix noire, presque centrée, en lumière convergente ; le signe de la double réfraction est positif; je pense que c’est une section faite à peu près perpendiculairement à l’axe dans un cristal de quartz : effectivement, après quelques LXI recherches, j’ai trouvé sur mon échantillon, une demi- sphère de prehnite contenant à l’intérieur un petit cristal de quartz. M. G. Dewalque présente une série de fossiles, au sujet desquels il fait la communication suivante : Sur quelques fossiles des ardoises de Warmifontaine ( Neuf château J , par G. Dewalque. J’ai l’honneur de mettre sous les yeux de l’assemblée un certain nombre de fossiles provenant des ardoisières de Warmifontaine, près de Neufchâteau (Luxembourg). Ils appartiennent à M. L. Heuseux, ingénieur à Pâturages, qui a bien voulu me les communiquer. Au premier rang, je présente plusieurs exemplaires d’un bivalve que je n’avais pas encore rencontré, et deux tri- lobites, sur lesquels j’ai voulu avoir l’opinion de notre savant confrère, M. le prof. A. von Koenen, qui me les a renvoyés avec les déterminations que voici : Homalonotus , cf. multicostatus, Koch; Phacops cf. Ferdinandi , Kays. et Panenka sp. aff. bellistriatæ, Kays. Viennent ensuite de nombreuses impressions contournées, rappelant les cauda galli de l’Amérique du Nord, et que je considère comme des articles thoraciques de Homalonotus. Avec toute l’hési¬ tation que commandent de tels fossiles, ils me semblent pouvoir se rapporter, très dubitativement, à trois espèces, H. armaius, H. crebrosus, H. multicostatus, Koch. Je possède encore de nombreux fossiles de cette bande, notamment Orthoceras sp. et Petraïa ? sp.; ce dernier se trouve dans quelques collections sous le nom de Cyatho- phyllum primigenium , Stein., que je crois être une autre espèce. J’avais espéré pouvoir en faire une révision pour cette note, mais le temps m’a fait défaut. LXII A. Dumont a hésité sur la position de cette assise ardoi¬ sière : après en avoir fait du taunusien supérieur, il Fa rangée dans son hundsruckien. J’ai partagé longtemps cette manière de voir; à la suite des travaux de M. J. Gosselet, j’ai changé d’opinion. Je crois aujourd’hui qu’il faut les rapporter au taunusien supérieur, dont mon savant col¬ lègue de Lille a fait ses schistes d’Alle. M. M. Lohest fait une communication orale, qu’il représentera pour les Mémoires , sur l’importance qu’on peut attribuer à l’altitude de la craie dans la recherche des gisements de phosphate de chaux. La séance est levée à une heure. Séance du 19 avril 1891. M. G. Gesaro, président, au fauteuil . La séance est ouverte à 11 heures. Le procès-verbal de la séance du 15 mars est approuvé. Une note de M. Gesàro sur la prehnite, envoyée par mégarde aux Mémoires, y sera intercalée. Ouvrages offerts. — Les publications reçues depuis la dernière séance sont déposées sur le bureau. Des remer¬ ciements sont votés aux donateurs. DONS D’AUTEURS. Marcel De Puydt. Un village préhistorique en Hesbaye. (Soc. d’ Anthropologie de Bruxelles. Mars 1890.) LXIII Dr Peterman. L’analyse du sol. Méthode suivie à la station agronomique de l’État à Gembloux. Bruxelles, Mayolez, 1891. Communications . — M. X. Stainier donne lecture des notices suivantes. Les carrières de calcaire dévonien de Rhisnes. par X. Stainier, Dr en sciences naturelles. Ayant eu récemment l’occasion d’étudier, au point de vue stratigraphique, les grandes carrières de Rhisnes, j’ai été frappé de voir les nombreuses failles qui sillonnent ces carrières. Or, comme on le sait, ies carrières de Rhisnes sont le type d’une assise dite (( les calcaires noduleux de Rhisnes ». Actuellement, par suite des progrès de l’exploi¬ tation et à cause des failles qui sillonnent les carrières, il y a trois niveaux visibles de calcaire noduleux d’âge dif¬ férent. Je crois donc utile de donner une description détaillée de ces carrières, des roches et des accidents stra- tigraphiques qui s’y rencontrent. Les carrières sont au nombre de trois : une à l’E. du chemin de fer, que nous appellerons « grande carrière » et deux à l’O. du chemin de fer. La plus méridionale de celles- ci, la seule en activité aujourd’hui, est exploitée pour faire de la chaux : nous l’appellerons « petite carrière »; quant à la troisième où l’on exploite du marbre noir, nous l’appelle¬ rons « carrière de marbre » et nous y distinguerons une « ancienne carrière » située contre le chemin de fer, un « couloir » donnant accès dans la « nouvelle carrière ». Grande carrière. — En se portant à l’extrémité orientale de cette longue excavation, on voit que les travaux y ont été arrêtés à une faille dont la lèvre E. est constituée par des roches particulières. Vers le bas, ce sont des schistes LXIV noirs, charbonneux, grossiers, avec rognons de calcaire noir ; plus haut, ce sont des schistes terreux, jaunâtres, avec rognons de calcaire impur. On y trouve abondamment : Auiculopecten Neptuni et Spirifer liouchardi. Ce sont donc bien les roches de l’assise de Bovesse. De nombreux puits creusés dans la campagne voisine, par le propriétaire des carrières, ont rencontré partout les mêmes roches. La première faille dont nous venons de parler est inclinée au S. O. de 75° et dirigée E-45°-S. Au S. de cette faille et dans toute l’étendue de la grande carrière, on trouve les roches suivantes, qui ont été exploitées pour chaux hydraulique et qui ont servi de type à l’assise des calcaires de Rhisnes Ces roches sont de bas en haut : a. Galschiste noduleux, terreux, retenant l’eau et qui forme, je crois, la partie tout à fait supérieure de l’assise de Bovesse. C’est ce banc qui constitue le plancher de la carrière. b. Calcaire noir fossilifère, 3 m. (Spirifer disjunctus). c. Banc de 1 m. 25 de calcaire impur, rempli de géodes à cristaux. Il peut se suivre dans toute la carrière; c’est lui qui a fourni bon nombre des beaux cristaux décrits par M. G. Cesàro. d. Alternance de petits bancs de calcaire noir terne et de bancs de calschiste parfois fissile comme des ardoises, 12 m. environ. e. Gros bancs de calcaire à structure noduleuse, très fossilifère ( Spirifer disjunctus). Par suite du pendage gé¬ néral vers le Sud, ces roches ne sont visibles que près du chemin de fer et surtout dans la tranchée de la voie de raccordement. Il y a dans cette grande carrière trois rejets peu impor¬ tants, ayant produit tous trois un abaissement de 1 m. 50 de la lèvre E. par rapport b l’autre lèvre des rejets. LXV Les travaux d’exploitation ayant été transférés du côté O. du chemin de fer, on creusa sous celui-ci un tunnel. Or, au milieu de ce souterrain et juste sous la voie ferrée, on ren¬ contra une faille du côté O. de laquelle on découvrit le marbre noir de Golzinne, dont la présence n’était pas soupçonnée dans la localité. On ouvrit alors la carrière de marbre que j’ai appelée ce carrière ancienne ». Aujourd’hui les déblais en cachent complètement la coupe. Les roches y sont inclinées au S. de 25° et dirigées E.-O. Quant à la faille du tunnel, elle incline à l’O. de 75°. Après s’être avancés d’environ 40 m. vers l’O. dans la cc carrière ancienne)-), les travaux d’exploitation de marbre vinrent buter contre une faille inclinée à l’E. Elle n’est plus visible aujourd’hui, mais m’a été renseignée par le direc¬ teur de la carrière. Ayant reconnu que le marbre s était relevé au delà de la faille, on creusa alors le couloir qui montre les roches sui¬ vantes à l’endroit où il commence dans la et carrière an¬ cienne ». Vers le bas, calcaire noir à texture de marbre. Plus haut, il alterne avec des couches de calschiste et de calcaire impur parfois un peu noduleux. C’est là la zone de passage entre l’assise de Golzinne et celle de Fanué. La di¬ rection des roches est. E.-40°-S, inclinaison S. O. = 20°. Dans le « couloir » même, on remarque encore une faille dirigée N. -S. et inclinée E. =55° et au delà de laquelle les roches sont encore relevées, ce qui fait que l’on observe la coupe suivante de bas en haut : (a.) Calschistes noirâtres 2m, 50. (6.) Calcaire noir cristallin 0m,60. (c.) Calschiste noirâtre 2m. (d.) Marbre noir de Golzinne 4m, exploité dans la « car¬ rière nouvelle ». ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVIII, BULLETIN. 5 LXVI — (e.) Banc de dolomie noirâtre lm,25 (4). (f.) Calcaire noir à texture de marbre 4m. (g.) Même calcaire alternant avec des couches de cals- chiste. Dans la « Carrière nouvelle », on voit un petit rejet de lm,50 dirigé E.-O. et incliné au Sud de 65°. Petite carrière. Sur la paroi septentrionale de cette carrière, on voit une faille dirigée N. -S. et inclinée àl’E. de 55°. J’ai tout lieu de croire que c’est le prolongement vers le Sud de la faille que j’ai signalée plus haut comme m’ayant été renseignée par le directeur de la carrière. A l’est de la faille, on observe de bas en haut les roches suivantes : calcaire noir en gros bancs, à cassure irrégu¬ lière, avec lamelles de crinoïdeset Spirifer disjunctus. Plus haut, on voit apparaître des bancs plus schisteux, puis des schistes terreux à nodules calcaires très fossili¬ fères. Le tout forme la partie supérieure de l’assise de Fanué et se retrouve à Emines Daussoulx et Marchovelette avec les mêmes caractères. Dans toutes ces localités, les gros bancs inférieurs sont recherchés pour la taille. A l’ouest de la faille, on rencontre les roches suivantes de bas en haut : Calcaire à cassure conchoïde, homogène; Calcaire impur, noirâtre, avec lamelles de crinoïdes ; Calcaire cristallin dolomitique ; Calcaire à aspect noduleux, parfois caverneux, avec calschiste interstratifié. Tout cet ensemble constitue la partie inférieure de l’as¬ sise de Fanué. Les bancs à cassure conchoïde du bas pré¬ sentent une certaine analogie avec les calcaires à texture marmoréenne qui surmontent le marbre de Golzinne, (h Ce banc de dolomie existe à Golzinne dans la même position au-dessus du marbre noir. LXVII aussi il est probable que celui-ci ne se trouve pas à une grande profondeur sous ces roches. Les travaux de cette carrière, en se développant vers le N. -O., doivent, rencontrer bientôt la faille que Ton voit dans le couloir et au delà de laquelle on retrouvera l’assise de Golzinne. En réunissant les données fournies par l’étude de ces carrières on peut, je crois, dresser le schéma suivant, indi¬ quant la disposition générale des assises devoniennes à Rhisnes : Coupe E.îN.E à O S. O passant par la grande carrière et la nouvelle carrière de marbre. e-n-e 1. Assise de Bovesse. 2. Assise de Rhisnes. 3. Assise de Golzinne. 4. Assise de Fanué. Schistes et nodules calcaires à Aviculo- pecten Neptuni. Banc à cristaux de calcite. Calcaire et calschiste fissile. Calcaire noduleux. a. marbre noir. h. calcaire-marbre et calschistes. En examinant le schéma ci-dessus, on voit aisément qu’il y a dans les carrières de Rhisnes deux sortes de failles. Les premières inclinent au N.E. R y en a deux principales et deux de moindre importance. Dans toutes les quatre, la lèvre N.-E. de la faille est abaissée par rapport à l’autre. Les secondes inclinent au S. O. Il y en a deux. Elles sont toutes deux importantes et leur lèvre N.E. est relevée par rapport à l’autre. LXVIII Anthracite et blende dans les calcaires devoniens de Rhisnes et de Bovesse , par X. Stainier, Dr en sciences naturelles. Anthracite. - J’ai récemment observé que l’on trouvait, dans les grandes carrières de Rhisnes, de l’anthracite en tout semblable à celle qui se rencontre dans le calcaire carbonifère à Visé. Cette anthracite se trouve dans la grande carrière à l’est du chemin de fer, dans des lits de calschiste noir très fissile interstratifié dans les bancs de calcaire à chaux hydraulique. Elle se présente sous forme de petites masses noires, brillantes, dures, à cassure conchoïde et à surface extérieure mamelonnée. Elle est généralement localisée dans les joints de strati¬ fication, plus rarement dans des fentes du calschiste. Blende. — Dans le talus du chemin creux qui longe au Nord la ferme et distillerie Severin, à Bovesse, s’observe un affleurement de calcaire impur, passant au macignoet ren¬ fermant de nombreux articles de crinoïdes. Ce calcaire est tout à fait à la base de l’assise de Bovesse et au voisinage du contact de cette assise avec les roches rouges de Mazy, qui ont été exploitées pour pavés dans le bosquet voisin de la ferme. On observe fréquemment dans ces calcaires à crinoïdes de la blende en cristaux translucides, jaune colophane, présentant en un mot tout à fait l’aspect de la variété dite « blende des Asturies». Cette dernière se trouve également, comme on le sait, dans le calcaire des Picos de Europa. J’ai également trouvé dans les calcaires dévoniens de la même assise de Bovesse, à Aviculopecten neptuni , de la blende en petits cristaux noirs, dans une carrière sur la rive droite du ruisseau de St-Lambert à Trieu-de-Frènes (Emines). LXIX M. le capitaine Ë. Delvaux a fait parvenir une note sur un nouveau terme du quaternaire. Ce travail est renvoyé à l’examen de MM. Dewalque, A.. Briart et A. Firket et le secrétaire général est autorisé à le donner à l’impression, si les rapports des commissaires sont favorables. M. M. Lohest donne lecture d’une note sur les conglomé¬ rats à noyaux schisteux des psammites du Condroz. Elle paraîtra dans les Mémoires. A la suite de cette communication, M. Stainier rappelle des faits en tout semblables qu’il a observés dans l’étage houiller. Le poudingue houiller constitue un petit monticule à peu de distance à l’Est de la ferme de FJorifïoux. On voit, reposant sur ce poudingue, des grès grossiers à cailloux schisteux verdâtres. Au-dessus, des schistes renfermant d’abondants restes de végétaux : Cordaïtes borassifolius , Calamites Suckoœi. J’y ai même trouvé une Anthracosia. Gomme on le voit, l’association des schistes à végétaux aux roches à cailloux schisteux, se retrouve avec une similitude frappante dans l’ahrien, le famennien et le houiller. M. G. Gesàro résume un travail sur les notations com¬ pliquées des cristaux de calcite et sur V influence directrice, du noyau sur les couches de seconde formation. Ce travail paraîtra dans les Mémoires. La séance est levée à midi. Séance du 17 mai 1891. M. G. Cesaro, président , au fauteuil. La séance est ouverte à onze heures. Le procès-verbal de la séance du 19 avril est approuvé. LXX Correspondance. — M. G. Dewalque, secrétaire général, malade, fait excuser son absence. M. Briart donne lecture d’une lettre de M. Grand’Eury, présentant à la Société un nouveau travail sur le bassin houiller du Gard. M. Briart fait l’éloge de ce mémoire, digne de ses devan¬ ciers, et particulièrement important au point de vue de la paléontologie végétale. La Société avait décidé jadis de donner une analyse d’un précédent travail de M. Grand’ Eury, sur le même sujet. M. Briart ne se rappelle pas pour le moment si ce compte rendu a paru; quoi qu’il en soit, il propose de prier M. Gilkinet de faire rapport sur la partie paléontologique de l’œuvre de M. Grand’Eury. — Adopté. A la demande de différents membres, M. Briart veut bien se charger d’analyser la partie géologique du dit travail. Ouvrages offerts. — Les publications reçues depuis la dernière séance sont déposées sur le bureau Des remer- cîments sont votés aux donateurs. DONS D’AUTEURS. l)r L. Garez. Iles britanniques. France. — Système juras¬ sique. (Trois extraits de l’Annuaire géologique uni¬ versel, t. VI. Paris, 1891.) F. V. Sandberger. Nachtrâgliche Bemerkungen zu meiner Abhandlung : cc Ueber Steinkohlenformation und Rothliegendes im Schwarzwald. » A. P. Paiva e Pono. Les champs d’or. (Soc. de géographie de Lisbonne.) Daubrée. Expérience sur les actions mécaniques exercées sur les roches par des gaz à hautes tempéra- LXXI tures, sous de très fortes pressions et animés de mouvements très rapides. (Acad, des sciences, t. GXI, 25 nov. 5 et 8 déc. 1890, t. GXII, 19 jan. 1891.) » La génération des minéraux métalliques dans la pratique des mineurs du moyen âge d’après le Bergbuchlein.(J ournal des savants , juin-juillet 1890.) Rapports. — M. Briart a lu avec beaucoup d’intérêt, le nouveau mémoire de M. E. Delvaux, intitulé : Sur un terme nouveau du quaternaire inférieur trouvé en Bel¬ gique. L’auteur prétend, avec preuves à l’appui, que les silex de Mesvin sont antérieurs à toutes les autres pierres taillées par l’homme. Ges silex travaillés ont été rencon¬ trés dans des sables verts landeniens remaniés. 11 explique comment ils ont pénétré dans cette couche, venant de plus haut. M. Briart propose avec plaisir l’impression du mé¬ moire de M Delvaux. MM. Dewalque etFirket, deuxième et troisième rappor¬ teurs, proposent également l’impression du travail de M. Delvaux. En conséquence, l’assemblée décide qu’il sera imprimé dans les Mémoires et vote des remercîments à l’auteur. Communications. — M. Fraipont, secrétaire adjoint, donne lecture de la note suivante de M. Forir. L’assemblée décide l’impression de ce compte rendu au procès-verbal de la séance, et dans la Bibliographie. Relation entre l’étage landenien belge et les couches inférieures du système èocène du bassin de Paris , d’après MM. von Koenen et G osselet, par H. Forir. Les travaux récents de deux savants étrangers haute- LXX1I ment considérés MM. J. Gosselet et A. von Koenen, ont jeté une lumière nouvelle, et cela par des voies abso¬ lument différentes, sur l’âge si longtemps controversé de l’étage landenien belge ; leurs conclusions paraissent trop intéressantes, au point de vue de la géologie de la Belgique, pour pouvoir être passées sous silence. Déjà en 1874 Q) M. Gosselet, contrairement à l’opinion émise en 1849 par Dumont, qui rapportait les sables du landenien supérieur (sables d’Ostricourt des géologues français) aux Lignites du Soissonnais, démontrait strati- graphiquement que ces sables ne sont que la continuation des sables de Bracheux. Après les avoir suivis depuis Ostricourt jusqu’à Laon, St-Quentin, Guise et Cambrai, où ils prennent le nom de sables du Vermandois, il mon¬ trait à Holnon, près de St-Quentin, la superposition à ces sables d’un à deux mètres d’argile feuilletée, ligniteuse, avec cérithes, dernier représentant septentrional des Lignites du Soissonnais. Dans un travail exclusivement paléontologique (2), dont M. G. Dewalque a reproduit les conclusions dans nos Annales (3), M. A. von Koenen s’exprimait en 1885 de la façon suivante sur le même sujet: « Nous ne saurions dire si les différentes assises belges « rattachées au landenien inférieur appartiennent toutes «au même étage; mais... le parallélisme du tuffeau de « Wanzin, Lincent, etc., avec les sables de Bracheux perd « bon nombre de ses points d’appui. Il serait donc possible « que les sables belges recouvrant immédiatement le cré- (') L’étage éocène inférieur dans le Nord de la France et en Belgique. (Bull. Soc. géol. de France , 3esér., t. II, pp. 598-617. Paris, 1874.) (2) Uëber eine palæocân Fauna von Kopenhagen. ( Abh . der K. Ges. der Wiesensch. zù Gôttingen , Bd. XXII, 1885.) (3) Sur une faune paléocène de Copenhague. (Ann. Soc. géol. Belgique, t. XIII, Bibl., pp. 5-11, Liège, 1886.) LXXIII « tacé appartinssent , en partie au moins , à une formation « plus ancienne que les sables de Bracheux. » « Si donc, d’après ce qui précède, nous pouvons déclarer « avec plus de certitude que, sans aucun doute, notre a faune de Copenhague appartient au paléocène, qu’elle se et rapproche des sables de Bracheux, tout en étant plus (( ancienne, il est tout aussi certain que, jusqu’à ce jour, « nous ne connaissons pas encore avec certitude une faune « identique, c’est-à-dire analogue et de même âge. Il faut « peut-être excepter de ceci quelques faunes de la Belgique, « rangées dans le landenien inférieur. » Enfin, un mémoire stratigraphique très important de M. Gosselet, paru en janvier 1890 (*), achève d’une façon péremptoire et en letayant sur des faits nombreux, la démonstration, commencée par lui en 1874, du synchro¬ nisme des sables d’Ostricourt et des sables de Bracheux et confirme les conclusions de M. von Koenen. En effet, il démontre par les coupes de Ilolnon (feuille de Cambrai de la carte géologique de la France), de Vaux et de Chailvet (feuille de Laon), de Corbeny, de Bouconville- la-Poterie, de Brimont, de Châlons-sur-Vesle et de l’W de Berru (feuille de Reims), de Rosières et de Lihons (feuille de Montdidier), d’Estrée-St-Denis et de Therdonne (feuille de Beauvais), la superposition indiscutable des Lignites du Soissonnais et de l’argile plastique sur les sables d’Ostricourt et leur prolongement. Il ajoute en terminant : « On voit comment on passe peu à peu des sables d’Ostri- a court bien caractérisés aux sables de Bracheux. Au lieu (*) Relations entre les sables de l’Eoeène inférieur dans le Nord de la France et dans le bassin de Paris. Bull, des serv. de la carte géol. de France et des topogr. sout ., n° 8, pp. 1-14. Paris, janvier 1890. LXX1V (( d’admettre, comme on l’a fait si souvent, que les sables « de Bracheux sont représentés dans le nord par le tuffeau « à Cyprina planata , et que les sables d’Ostricourt appar- « tiennent à une assise plus récente, on doit paralléliser « ces derniers avec ceux de Bracheux et rapporter le a tuffeau à une assise plus ancienne, qui est, en partie du « moins , représentée à Beauvais par le conglomérat à « silex (*). g Si même on devait voir dans les ravinements des sables g de Beauvais les traces de limites d’assise, ce que je necrois g pas, on serait conduit à dire que les sables fossilifères « de Bracheux sont supérieurs aux sables d’Ostricourt. « Mais je ne pense pas qu’il faille chercher une ressemblance « absolue entre les dépôts sableux faits à aussi grande dis- g tance l’un de l’autre. Ces conclusions identiques des recherches stratigra- phiques de M. Gosselet et des travaux paléontologiques de M. von Koenen sont suffisamment remarquables pour être mentionnées. Elles montrent, une fois de plus, ce qui du reste n’est plus mis en doute par personne, l’égale valeur des caractères stratigraphiques et paléontologiques dans l’étude du synchronisme. Nous aurons prochainement l’occasion de revenir sur le sujet de la présente communication, à l’occasion de nos recherches sur l’âge des sables de la Haute et de la Moyenne Belgique, que, dans un travail précédent, nous avons cru pouvoir assimiler, après Dumont et beaucoup d’autres géologues, aux sables de Rocour. Liège, le 4 mai 1891. (*) J’ignore si le conglomérat à silex du Nord de la France est identique à celui de la Hesbaye, du pays de Herve, du Condroz et des Hautes Fagnes; s’il en est ainsi, je ne puis le considérer comme une assise tertiaire, mais bien comme le produit de la dissolution lente et sur place des assises crétacées supérieures, dissolution se continuant encore aujourd’hui. H. F. LXX V M. Briart. — Je viens d’entendre dans cette note qu’il est parlé de paléocène. C’est un nouveau nom, qui fut proposé par Schimper et M. de Saporta pour séparer le suessonien de d’Orbigny du système éocène de Lyell. Il est certain que cela a sa raison d’être au point de vue de la faune et de la flore. Mais je trouve que la lacune est bien plus importante entre cet éocène et le calcaire de Mons et les couches du système d’eau douce de la Haine qui lui sont subordonnées. La faune du calcaire grossier de Mons n’a rien de commun, ou très peu, avec celle du tuffeau de Lincent, du tuffeau d’Angre et des sables fossi¬ lifères appartenant à l’étage landenien. J’ai proposé que, si l’on admet le système paléocène, la coupure soit faite entre le landenien et le calcaire de Mons. M. Briart demande si parmi les confrères présents il ne s’en trouve pas qui pourrait le renseigner sur la signi¬ fication et la valeur au point de vue stratigraphique de la présence de feldspath dans les grès dévoniens. M. Stainier. M. Briart vient de nous parler de l’impor¬ tance à attacher aux grains feldspathiques comme élé¬ ments caractéristiques de certains étages dévoniens. Je ne puis, quant à moi, considérer la présence du felds¬ path comme caractéristique d’un étage dévonien quel¬ conque, étant donné que l’on en trouve dans presque tous les dépôts dévoniens où domine l’élément quartzeux. Dans le gedinnien,il y a, à plusieurs niveaux, des arkoses renfermant des grains feldspathiques. Dans le taunusien, il y a également des grès feldspathi¬ ques, notamment dans la grande tranchée entre Gourrière et Naninne. L’ahrien présente également des grains feldspathiques à Wépion. L’arkose est connue également dans l’assise de Bouillon et dans les roches rouges de Mazy (dévonien supérieur). LXXVI Un fait bien connu et dont l’importance est considérable au point de vue de la détermination de l’origine de ces grains feldspathiques, c’est leur association avec des roches tourmalinifères. Celles-ci, en effet, sont connues sur le pourtour de tous nos bassins dévoniens dans le gedinnien, le burnotien, l’assise de Rouillon, et les roches rouges de Mazy. M. l’abbé Renard a émis l’idée que ces roches tourma- linifères et ces grains de feldspath proviennent de la désa¬ grégation de roches granitiques. Or, si l’on considère l’énorme extension en Belgique de ces deux produits de désagrégation, extension à la fois dans le temps et dans l’espace, on doit croire que des massifs granitiques im¬ portants ont dû exister dans le fond de nos bassins dévo¬ niens et y rester à découvert pendant tout le dévonien. Il n’y a donc rien d’étonnant que l’on retrouve du feldspath dans la plupart des étages dévoniens et dès lors les grains feldspathiques ne sauraient servir à caractériser l’un d’eux en particulier. M. Lohest. Je ne pense pas qu’on puisse considérer la présence du feldspath dans les grès comme un caractère suffisant pour déterminer leur âge. Pour choisir un exemple à un niveau géologique bien défini, j’examinerai le fait de la variation d’abondance du feldspath dans les roches du gedinnien. On sait que dans la partie inférieure de cet étage le pou¬ dingue est un dépôt très local et que l’arkose est générale¬ ment plus constante. Pour ce qui concerne le bord sud du bassin de Dinant, la variation de l’abondance du feldspath a été démontrée par les exploitations d’arkose. En certains points de la bande de St-Hubert, l’arkose contenait assez de feldspath pour que l’on ait essayé d’extraire ce minéral par lavage. Mais ces exploitations n’ont pu réussir qu’en des endroits particulièrement favorisés. - Selon M. Gos- LXXVII selet, l’arkose est représentée aux environs de Gharleville par des grès non felspathiques. Au bord nord du bassin de Dinant, le feldspath, abondant dans l’arkose de Dave, devient rare à mesure qu?on avance vers Huy et Ombret. Dans cette direction, le poudingue gedinnien, parfois très puissant, contient de nombreux cailloux de roches tourmalinifères, mais point de débris de roches feldspathiques; les bancs d’arkose, quand ils existent, sont peu puissants. Sur le pourtour du massif de Stavelot, on observe des variations analogues. Dumont avait remarqué que le pou¬ dingue à cailloux de quartz blanc passait à l’arkose. Aux environs de Salm-Château, le poudingue de Fépin contient parfois beaucoup de feldspath ; d’autrefois, ce minéral manque en des localités voisines, en certains points d’Ottré et de Neuville, par exemple. Pour ce qui concerne le gedinnien supérieur, Dumont avait observé que l’arkose, très abondante dans la bande de St-Hubert, ast presqu’inconnue dans celle de Provedroux. Je pense donc qu’il en est de la présence du feldspath comme des autres caractères minéralogiques, toujours sujets à variation en des points voisins. On sait que, pour le groupe rhénan, les différences de composition minéralogique ont été attribuées par M. Dewalque à l’état originaire des dépôts. En ce qui regarde le gedinnien, il est actuellement assez facile de se rendre compte de la variation de l’abondance du felds¬ path. Les roches feldspathiques à grains de quartz blanc qui recouvrent le cambrien, ne peuvent évidemment pro¬ venir de la désagrégation de ce terrain, dans lequel le quartz blanc est relativement très rare et où le feldspath manque. M. Renard semble d’ailleurs avoir démontré que l’arkose d’Haybes provenait de la désagrégation d’une pegmatite. LXXVIII Près d’Ombret, ce sont des roches tourmalinifères qui semblent avoir contribué en grande partie à la formation des premiers sédiments devoniens. Enfin, en d’autres points, le sous-sol cambrien paraît avoir été mis plus directement à contribution. A lepoque gedinnienne, le fond de la mer et les rivages ne présentaient donc pas partout la même composition miné¬ ralogique. Ces différences peuvent expliquer les variations de l’abondance du feldspath dans les premiers sédiments gedinniens. Ce qu’on constate pour l’époque gedinnienne a pu se passer à toutes les époques géologiques. M. Briart. — Si la plus ou moins grande quantité de feldspath pouvait nous guider, ce serait déjà quelque chose. Mais aujourd’hui nous n’avons rien pour nous guider dans la distribution des grès rhénans. M. Gesàrofait la communication suivante pour prendre date. En faisant tomber un rayon lumineux, sous une certaine incidence, sur une lame à faces parallèles d’aragonite, Hamilton a démontré et Lloyd a prouvé par l’expérience qu’on obtient à l’intérieur du cristal un cône de rayons lumineux. Je viens de trouver qu’en taillant les faces paral¬ lèles, par lesquelles la lame est terminée, dans une direc¬ tion convenable, on peut, pour certains rayons, obtenir un cône lumineux et un rayon distinct; de sorte que l’on verra, à l’émergence, sur un écran, une courbe lumineuse et un point lumineux. M. Gesàro expose la note suivante, dont l’impression au procès-verbal est décidée : LXXIX Cristaux de V anadinite présentant nettement les caractères du groupe dihexaédrique anomal. La vanadinite P65(FO*)2 -j-- PbCP est isomorphe, au O point de vue réticulaire, avec l’apatite Ca5 (PO*)2 -f- Fl ; les deux espèces cristallisent en prismes hexa- Cl gonaux dans lesquels pbl est d’environ 40°. Comme le carac¬ tère hêmiédrique est dû à la forme de la molécule, on pouvait s’attendre, par la comparaison des formules trans¬ crites ci-dessus, à ce que la vanadinite montrât l’hémiédrie caractéristique de l’apatite, c’est-à-dire à ce qu’elle appar¬ tînt au groupe dihexaédrique anomal (A6, H, C). M. Tschermak, dans son traité de minéralogie, dit que, d’après Websky, la vanadinite présente la même hémiédrie que l’apatite, mais il ne renseigne pas si c’est par l’in¬ spection des formes cristallines, ou bien par l’étude des figures de corrosion que le savant allemand est arrivé à cette conclusion. D’ailleurs, dans le traité de M. Dana (en y comprenant les appendices) je ne vois cités, parmi les formes de la vanadinite, que des dihexaèdres normaux, provenant, soit de la troncature des arêtes du prisme primitif, soit de la troncature de ses angles. Sur un échantillon de vanadinite d’Arizona dont vient de faire acquisition la collection universitaire, j’ai pu observer avec la plus grande netteté l’hémiédrie dont il s’agit : presque tous les cristaux portent le dihexaèdre i - anomal : — a2 == 61 62 / 11, si commun dans l’apatite. Dans A LXXX le cristal représenté par la figure 1, ayant 3 milli¬ mètres de longueur et presque totalement dé¬ gagé aux deux extrémités on peut nettement ob¬ server aux deux bouts de plusieurs arêtes ver¬ ticales, la correspon¬ dance des facettes hé- mièdres, par rapport au plan de symétrie hori¬ zontal. En partant de b*by (arête culminante) = 36°58' (Dana donne : 37 °2'), on trouve entre le côté du prisme et la hauteur le rapport : - = 1,40825 c voici la correspondance : ANGLES. CALCULÉS. MESURÉS. -=1,40825 c — = l ^2 c Les mesures se rapportent à la face n2 sup.de droite. 36°58' b 1 b{ (ar. culm.) 3G°58' 3G°52' aH bla nt. 40°37',5 40°36' 40°34' a» m lat. 30°53',5 3G°58' 3104' blm lat. 71°31f 7lo34' 71°38' (i<9 WJant. 46°39' 46°41' 46°41' a%bl lat. 29°47',5 29°48' 29°46' b1 Wan t. 50039' 50°46' 50°27' a2 o2 sur b1 54°!' 53°58' 53051' b1 b- adj. 1703', 5 17°!', 5 16°38' (approxim.) LXXXl Observations sur le prisme primitif des minéraux du groupe de Capatite . Le prisme hexagonal duquel dérivent Fapatite, la pyro- morphite, la mimetèse et la vanadinite présente cette particularité que le rapport entre le côté de la base et la hauteur est, très approximativement, égal à \/çl. On peut, effectivement, dans le tableau précédent, voir que Ton arrive à une fort bonne concordance entre les angles mesurés et calculés, en adoptant — = [/cl. Or, le prisme hexagonal qui jouit de cette propriété est en rela¬ tion géométrique très étroite avec le cube, comme le montre immédiatement la figure suivante, qui est une projection oblique de ce prisme sur sa face m antérieure. Si l’on considère les troncatures a1 de 6 angles (choisis ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVIII, BULLETIN. 6 LXXXII comme s’il s’agissait d’obtenir un rhomboèdre), on voit que dans la face BSD C, on a B C = BS = \/d ; en outre la diagonale de la même face est 8û = |,/6 (côté du triangle équilatéral inscrit dans un cercle de rayon j,/2) : donc, la figure B S D Ce st un carré, et le solide formé par l’ensemble des troncatures est un cube. La même figure montre que la face b1 du prisme de la vanadinite (face menée par CD parallèlement à l’arête AB) passe, dans le cube, par une arête et le centre de la face opposée : elle a donc, dans ce solide, pour notation 62. La base du prisme hexagonal correspond évidemment à une face de l’octaèdre régulier. Effectivement, on trouve dans le prisme hexagonal de la vanadinite p 61 = 39°. 21 et, dans le cube, a4ô2 — 39°. 14'. M. Cesàro fait la communication suivante, dont l’inser¬ tion au procès-verbal est approuvée. Cristaux de sidérose présentant le scalénoèdre e\ =621, 3 Sur les angles latéraux de rhomboèdres primitifs de sidérose, provenant d’Algérie, j’ai observé de petits biseaux à facettes miroitantes, conduisant au scalénoèdre 621 = 0°. 12. En face de la borne l8 dans le talus, têtes de bancs de poudingue à cail¬ loux quarzeux et pâte vert jaunâtre. B ur no tien. 13. Schistes rouges. Ahrien : 14. Sur la rive gauche, en face de l’origine de la retenue d’eau de la forge Grand Vivier, petite excavation montrant du grès vert. Incl N. = 30°. 13. Schistes rouges. 10. Dans le talus on voit des grès verts. Incl. S = 43° surmontés de pou¬ dingue à cailloux de schiste vert. Burnotien . 17. Schistes rouges 18. Schistes rouges et grès rouges. Ahrien. 19. Série de carrière où l’on voit du grès vert, des schistes verts à végétaux et du poudingue à pâte de grès vert et à cailloux de schiste vert. 20. Même roche. Burnotien. 21. Schistes rouges. 22. Schistes rouges et près rouges surmontés d’une petite couche de schistes verts se trouvant immédiatement sous le terme suivant. Bouillonien. 23 Banc de poudingue très quartzeux. Sur la rive droite il se montre encore plus quartzeux. 24. Calcaire dévonien. Comme on le voit d’après cette coupe, l’assise de Pouillon se compose essentiellement des trois termes suivant : Poudingue quartzeux. Psammites verts fossilifères. G-rès rouge. Au S. de Pepinster sur la Hoegne il y a un niveau de poudingue (Mur du diable) présentant les mêmes carac¬ tères et surmonté des mêmes roches. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVIII, MÉMOIRES. 5 34 Plus à l’E. dans la vallée de la Grileppe dont la coupe est bien connue d’après les nombreux travaux de M. Dewalquef1), on voit que l’assise de Pouillon présente la composition suivante : (a) Poudingue avec restes de végétaux. (b) Psammites verts fossilifères avec restes végétaux. (c) Schistes rouges et grès rouges. (d) Poudingue quartzeux à petits éléments passant au grès blanc. D’après toutes ces coupes, on voit donc que l’assise de Pouillon présente une persistance de caractères bien marquée dans les régions que nous venons d’étudier. Il n’en est pas de même de l’assise de Burnot. Celle-ci, en effet, depuis la vallée de la Meuse jusqu’à la frontière allemande, présente un changement graduel dans sa composition. Sur la Meuse, l’assise est très puissante et se compose d’épais bancs de poudingue et de grès pou- dingiforme interstratifiés dans des schistes rouges. Au fur et à mesure qu’on s’avance vers l’E., la puissance de l’assise diminue, les bancs de poudingue se font de plus en plus rares et moins épais, et finissent par disparaître. L’assise n’est plus alors composée que de schistes rouges et de grès rouge, et elle est tout à fait comparable à l’assise contemporaine qui longe le bord méridional du bassin de Dinant (schites rouges de Yireux). PÉG-ION A L’OUEST DE LA MEUSE. L’assise de Pouillon et le poudingue de Tailfer se pousuivent vers l’Ouest avec les mêmes caractères. Entre Grougnies et Nuvechamps, on observe le pou- (4) Ann. de la Société géologique de Belgique, t. VIII, p. 436 et p. 843, t. X, p. 69. «I — 35 — dingue de Tailfer dans le chemin creux qui monte vers la hauteur et dont l’origine est à l’Ouest contre la ferme. La Forge. Derrière le corps de logis de cette terme, on voit les psammites verdâtres, et sur le chemin de Nuve- champs, dans le talus à quelque mètres au S.-E. de la ferme, on voit une tête de banc de grès blancs ; le même grès blanc se retrouve à Gougnies dans le chemin creux au S. du château Pirmez, chemin aboutissant à la chaussée. Dans la vallée de l’Eau-d’ïïeure, sur la nouvelle route de Ham-sur-Heure à Cour-sur-Heure, mon ami M. L. Bayet a étudié une coupe intéressante qu’il a eu la bonté de me signaler et que j’ai eu le plaisir d’examiner en sa compagnie. Au-dessus des schistes burnotiens, on y observe un banc de poudingue surmonté de psammites verts à végétaux, et d’une couche de grès blanc tourmalinifère passant à l’arkose. Cette couche a ici 0m,75, mais à quelque distance, à Thy-le-Château , M. L. Bayet a signalé (*) un horizon beaucoup plus épais de grès blanc tourmalinifère qui est probablement le prolongement latéral de cette couche. Enfin, à proximité de la frontière française dans la vallée de l’ïïogneau, il y a, au-dessus du burnotien, un niveau de poudingue remarquable, le poudingue du caillou-qui-bique surmonté de psammites à encrines et de couches à calcéoles. Dès 1875, M. Firket, à la suite de la découverte à Trooz de fossiles dont nous avons parlé plus haut, reconnaissait qu’il conviendrait de placer la base du dévonien moyen sous le poudingue existant à la partie supérieure de E1 de Dumont. (!) Ann, Soc. géologique de Belgique, t. XVI, p. 158, Mém. 36 — Dans le compte rendu de l’excursion de la Société géologique sur l’Hogneau, MM. Briart et Cornet (') proposent nettement de distinguer le poudingue en question du burnotien et disent qu’ils ont reconnu l’existence de ce poudingue jusqu’à la Meuse. Nous reviendrons plus loin sur les autres conclusions de MM. Briart et Cornet. Synchronisme de V assise de Bouillon . BASSIN DE NAMUR. Bord Sud . Comme nous l’avons vu, l’assise de Rouillon se compose essentiellement des trois termes suivants : (a) Poudingue de Tailfer. ( b ) Psammites verts à végétaux. (c) Schistes rouges, grès rouges et grauwacke ama- ranthe. Ainsi définie, l’assise présente une analogie frappante avec une assise dont elle n’est séparée que par la crête silurienne du Condroz : le poudingue de Naninne (jadis de Pairy-Bony). Voici deux coupes de cette assise qui montrent bien l’analogie dont je viens de parler. Coupe au hameau de la Roche (Malonne). (ai) Silurien. (i b ) Poudingue à cailloux de quartz offrant une res¬ semblance étonnante avec le poudingue de Tailfer. (c) Psammites verts. (d) Grès rouges et psammites rouges. (é) Calcaire de Givet. Coupe à Strud (nouvelle route de Courrière à Andenne). (*) Ann. Soc. géologique de Belgique, t. IX. — 37 — (a) Silurien. (b) Poudingue avec restes de végétaux. (c) Psammite tendre, bondé de restes végétaux iden¬ tiques à ceux que j’ai découverts au bois d’ Arche dans le Bouillonien. (d) Schistes rouges et psammites rouges. Comme on le voit, d’après ces deux coupes typiques, il y a, entre les deux assises, une analogie étonnante, et qui aurait déjà frappé l’attention si l’on avait su que l’assise de Bouillon présentait à sa base un niveau de poudingue. Dans l’assise de Naninne comme dans celle de Bouil¬ lon, on observe parfois deux niveaux de poudingue (à Naninne, par exemple). Bord Nord : Il y existe également un poudingue, celui d’Alvaux, qui a été avec raison considéré comme le re¬ présentant au Nord du poudingue de Naninne. On y a rencontré aussi de nombreux restes végétaux dont la ressemblance avec ceux de l’assise de Naninne a déjà été signalée par M. de Dorlodot (*). BASSIN DE DINANT. Bord Sud : A la suite de ses études dans les environs de Durbuy et de Marche, M. Ed. Dupont (’2) a proposé de séparer le poudingue de Wéris de l’assise de Vireux pour le rattacher à celle de Hierges dont il constituerait un niveau inférieur. Le poudingue de Wéris présente, au point de vue de la puissance, un phénomène que nous avons signalé égale¬ ment pour le poudingue de Tailfer : Le poudingue de Wéris n’existe pas dans la vallée de (*) Bull. Soc. géol. Belgique , t. XII, Mém. (2) Bull. Acad. Roy. Belgique. !88o, n° 8. 38 — la Meuse, il commence à apparaître, mais très réduit aux environs de Marche. Il acquiert son plus grand dévelop¬ pement aux environs de Wéris, c’est-à-dire vis-à-vis du point où, sur l’autre bord du bassin de Dinant, le pou¬ dingue de Tailfer est le plus développé. Plus à l’E., le poudingue de Wéris diminue et disparaît ensuite. Comme conclusion de tout cela, on peut, je crois, pour fixer les idées, proposer le synchronisme suivant : BASSIN DE NAMUR. BASSIN DE DINANT. Bord Nord. Bord Sud. Bord Nord Bord Sud. ! Poudingue d’Alvaux. Poudingue de Naninne. Poudingue de Tailfer. Poudingue de Wéris. Le synchronisme proposé pourra être définitivement adopté seulement lorsqu’on aura suivi pas à pas les assises en question le long de nos bassins dévoniens et que l’on aura vérifié leur continuité et leur raccorde¬ ment. Si le synchronisme que je propose venait à se vérifier, il en résulterait, je crois, une conséquence importante pour la classification de notre terrain dévo¬ nien. Actuellement la limite entre le dévonien inférieur et le dévonien moyen semble tracée arbitrairement, ce qui fait que l’accord n’est pas établi. Les uns placent cette limite à la base de l’assise de Couvin, tandis que d’autres la placent à la base de l’assise de Grivet. Or il me semble que l’existence à un même moment et sur le pourtour de nos bassins dévoniens de niveaux poudingiformes indique un fait stratigraphique impor¬ tant. 39 — De plus, c’est à ce moment également que la mer dévonienne a envahi le bassin de Namur. Il y a là, je crois, nn ensemble de faits stratigraphiques suffisants pour indiquer que la limite du dévonien moyen et du dévonien inférieur doit, chez nous, être reportée à la base des assises poudingiformes en ques¬ tion, opinion qui se rapprocherait beaucoup de celle de Dumont. On sait, en effet, que Dumont plaçait dans le bassin de Namur la base de l’antraxifère sous le pou¬ dingue de Naninne, et qu’il attribuait une grande impor¬ tance à cette limite par suite d’appréciation inexacte de la discordance que l’on y observe. Nous avons cité plus haut (4) le résultat des études de MM. Briart et Cornet sur le poudingue du Caillou-qui-bique. A la suite de ces études, ces éminents géologues sont également d’avis que la base du dévonien moyen devrait être reportée sous le poudingue du Caillou-qui-bique. On n’a malheureusement pas trouvé de fossiles carac¬ téristiques dans les dépôts que nous étudions. Ainsi il est difficile de les comparer paléontologiquement avec les couches bien connues du bord sud du bassin de Dinant. Jusque maintenant on ne connaît de fossiles que dans la vallée de la Yesdre, à la suite des travaux de MM. G. Dewalque, A. Firket et M. Lohest. Pris dans leur ensemble, ces fossiles s’observent à deux niveaux et indiquent deux faunes : dans les grès rouges calcarifères, on trouve à proximité du calcaire de Givet une faune nettement givetienne ; dans les psammites inférieurs, on trouve la faune de la zone à spirifer cultrijugatus. De l’examen de cette faune on peut conclure, je crois, que l’assise représente les couches à calcéoles et les couches à spirifer cultrijugatus du bord sud, opinion qui (q Cf. op. cit. — 40 - est la plus généralement acceptée et en faveur de laquelle militent des raisons stratigraphiques impor¬ tantes. En effet, si l’on étudie des coupes telles que celles de la Meuse entre Tailfer et Frêne, par exemple, on y voit très bien qu’il n’y a aucune lacune stratigraphique depuis le burnotien jusqu’au givetien. Le passage de l’assise de Rouillon à celle de Givet se fait de la façon la plus insensible ; la chose se voit admirablement bien dans les rochers de Tailfer. M. de Dorlodot a observé qu’il en est de même pour le contact de l’assise de Naninne et de celle de Givet dans la tranchée de Claminforge. Il paraît donc très logique d’admettre que les couches à calcéoles ont leur équivalent dans l’assise de Rouillon probablement dans la partie inférieure là où on trouve le stringocephalus Burtini. Comme on le sait, les dépôts dévoniens du bord nord du bassin de Dinant, on un caractère beaucoup plus litto¬ ral que ceux du bord Sud du même bassin. Or dans les dépôts littoraux, la faune est généralement en avance. Rien d’étonnant donc que les stringocéphales aient apparu plus tôt sur le bord nord du bassin de Dinant (1). Comme je l’ai déjà exposé plusieurs fois au cours de cette étude, j’ai rencontré des restes de végétaux en divers endroits. Les restes se trouvaient en quantité prodigieuse dans l’assise de Rouillon au bois d’ Arche et dans l’assise de Naninne à Naninne même et dans la tranchée de la nouvelle route de Courrière à Andenne à Strud. M. J. Crépin, qui connaît si bien nos végétaux dévo¬ niens, a bien voulu me prêter son gracieux concours dans l’examen de ces restes fossiles. (*) M. G. Dewalque a d’ailleurs signalé des stringocéphales dans les couches à calcéoles. — 41 — Les spécimens quoique très nombreux ne se rapportent malheureusement qu’à deux ou trois espèces seulement. Néanmoins les conclusions qu’on peut déduire de leur étude fortifient singulièrement les résultats que nous a fournis la stratigraphie. Le lepidodendron gaspianum est très abondant dans les trois gîtes précités, mais on ne peut déduire aucune conclusion précise de ce fait, car cette plante se trouve abondamment à Wépion, dans le grès ahrien, et à Rou- veroy, dans le poudingue de Burnot. J’ai rencontré au bois d’ Arche de nombreux restes d’axes cannelés qui sont peut-être des axes de calamites. Quoiqu’ils ne soient pas déterminables, ils suffisent néanmoins pour confirmer le synchronisme proposé entre l’assise de Naninne et celle de Bouillon. En effet, M. Crépin a rencontré d’abondants restes de ces axes de calamites à B aniline et on ne les a pas encore observés dans d’autres assises. Parmi les restes végétaux que j’ai recueillis, M. Crépin a cru reconnaître plusieurs fragments d’une fougère rhacophytum condrusorum. Cette constatation intéres¬ sante, qui devrait être confirmée par des spécimens en meilleur état suffirait pour établir l’âge dévonien moyen de l’assise de Bouillon dont ces restes proviennent. On sait, en effet, que cette fougère n’a jamais été rencontrée dans le dévonien inférieur, mais qu’elle est, au contraire, abondante tout à fait vers la fin du dévonien supérieur. LIMITE DE L’AHRIEN ET DU BURNOTIEN SUR LE LITTORAL DU CONDROZ PAR X STAINIER POCTEUR EN SCIENCES NATURELLES. Les grandes carrières ouvertes au bois Collet à Wépion, fournissent une coupe excellente de toute l’assise ahrienne. Les travaux de cette carrière se déve¬ loppant constamment, surtout vers le Sud, ont mis a nu des dépôts qui doivent se trouver à la limite du pou- dingue de Burnot. En effet, lorsque l’on monte à la carrière par le chemin de l’exploitation, au Sud, on rencontre dans le bois, des bancs de poudingue à pâte de grès rouge et des grès poudingiformes caractéristiques de l’assise de Burnot. Ces roches sont très près des premières excavations. Dans la première de celles-ci, abandonnée aujourd’hui, on observe des roches très curieuses. Ce sont d’abord des psammites verdâtres pailletés passant au schiste. On y trouve de belles empreintes de Lepidodendrum gaspia- num. Puis vient un poudingue de composition toute spé¬ ciale. Sa pâte est du grès blanc ou vert, tantôt à grain fin? tantôt montrant de gros grains de quartz blanc et des traces de feldspath altéré. Les cailloux en sont formés d’un schiste vert, luisant, doux au toucher. Ce poudingue ne paraît pas former des bancs continus, mais plutôt des sortes de lentilles intercalées dans les schistes. On remarque ensuite du schiste vert, luisant, en tout sem- — 44 — blable à celui qui forme les cailloux du poudingue pré¬ cédent. Dans l’excavation suivante, on voit des schistes rouges bigarrés de vert, des schistes rouges, puis du grès à gros grains de quartz et à cavités remplies d’une argile brunâtre qui pourrait bien provenir de la décomposition de noyau de schiste. Dans les excavations suivantes, on voit apparaître les grès gris et vert foncés, caractéristiques de l’assise ahrienne. Les roches que nous avons décrites en premier lieu, avec leurs lentilles de poudingues intercalées dans des schistes, présentent un caractère littoral bien marqué. Ce qu’il y a de curieux, c’est l’identité des cailloux schisteux de ce poudingue avec la couche sous-jacente. Pour que ce schiste pût donner naissance à des cailloux, il fallait qu’il ait pris sa texture et sa consistance actuelle immé¬ diatement après son dépôt. C’est là un cas remarquable, vu les faibles conditions de pression sous lesquelles doit s’être déposée cette for¬ mation littorale. J’ai retrouvé les curieuses roches poudingiformes que je viens de décrire, en différents points du littoral du Condroz et toujours dans la même position stratigra- phique. Sur la route de Trooz à Louvegnez, se présentent deux voûtes de grès ahrien dont j’ai donné la coupe dans un récent travail sur l’assise de Pouillon ('). Sur la pente N. de la voûte méridionale sont ouvertes plusieurs carrières où l’on peut observer, sous les schistes rouges burnotiens, des poudingues identiques, associés à des schistes verts à végétaux. Dans une excursion dans la vallée de l’Eau-d’Heure, (*) Ann. Soc. géol. de Belg., t. XIX, Mémoires. 45 mon ami, M. L. Bayet, a bien voulu me signaler la pré¬ sence de rocbes en tout semblables, dans la carrière de u Bia trau „, entre Jamioulx et Ham-sur-Heure, sur la rive droite. Cette carrière, ouverte sur la pente JST. d’une voûte ahrienne, montre également, entre les grès verts ahriens et les rocbes rouges burnotiennes,despoudingues à cailloux schisteux et à disposition lenticulaire, associés à des schistes verts à végétaux. La présence au même niveau stratigraphique sur le littoral du Condroz et en des points très éloignés d’un complexe de roches faciles à reconnaître et présentant une frappante identité des caractères, m’engage à les réunir dans une même sous-assise que j’appellerai u pou¬ dingue du bois Collet „, du nom de l’endroit où elle est la mieux caractérisée. Cette sous-assise comprendrait des psammites verts, des schistes verts à Lepidodendrum gaspianum , des pou- dingues à cailloux de schistes et parfois des schistes rouges. Cette sous-assise doit, je crois, être rattachée à l’ahrien, avec lequel elle présente des rapports intimes. On y retrouve les mêmes végétaux, parfois les mêmes grès verts et il y a passage insensible dans la composi¬ tion des roches, tandis que, dans la vallée de la Meuse par exemple, on retrouve immédiatement au-dessus, des roches différentes caractéristiques du burnotien. Le dévonien inférieur devrait donc sur le littoral du Condroz être divisé comme suit, ïïunsruckien ; i grès de "Wépion, Ahrien j ( poudingue du Bois-Collet ; Burnotien. LE POUDINGUE DE NANINNE A STRUD ET A DAYE PAR X. STAINIER POCTEUR EN SCIENCES NATURELLES. Le percement de deux nouvelles routes, celles de Courrière à Andenne et de Dave à Naninne, a mis à nu des coupes intéressantes de l’assise du poudingue de Naninne. Je crois bon de les décrire avant que les observations y deviennent impossibles. Strud. Les deux talus d’une tranchée entre Les Tombes et Strud fournissent d’excellentes coupes du contact du poudingue sur le silurien. Voici la coupe du talus oriental. 1. Silurien. 2. Poudingue à pâte vert foncé. On y trouve des cailloux de quartzite gris, de quartz blanc et de quartz rose. 3. Psammites rougeâtres. 4. Mince couche de schistes violacés, se délitant en baguettes. 5. Psammite vert, passant au poudingue et renfermant des restes de végétaux, fi. Poudingue à pâte schisteuse et à cailloux de quartzite. Le quartz blanc y est rare. 7. Psammite. vert pâle pétri de restes de lepidodendrum, d’une conservation excellente. 8. Psammites et grès rouges. 9. Schistes rouges. — 48 Cette coupe montre un contact vraiment extraordi¬ naire. î'Il est difficile de se figurer comment le banc de poudingue le plus au Sud a pu plonger en plein milieu des schistes siluriens. Les cassures que montre cette coupe prouvent que cette disposition si curieuse n’a pu se produire sans occasionner des dérangements nom¬ breux. Quant aux différents termes de cette coupe, ils donnent une bonne idée de la composition de l’assise de Naninne dans la région, c’est-à-dire : (a) Poudingue de base, (b) Psammite vert à végétaux, (c) Psammites et schistes rouges. Parfois, comme ici, un second banc de poudingue et un second banc de psammites verts viennent s’intercaler dans cette série. Chose curieuse, le talus occidental de la tranchée présente une coupe sensiblement différente comme dis¬ position de la précédente. Comme il est aisé de le voir d’après ces coupes, le contact du poudingue de Naninne sur le silurien à Strud a lieu par faille. Les beaux travaux de M. de Dorlodot ont prouvé que, au Sud de Namur, le même contact est normal et que la grande faille ne se prolonge pas jusque-là, comme on le croyait. — 49 On peut se demander alors si la faille de Strud a une importance purement locale ou si elle n’est pas le pre¬ mier indice des mouvements qui ont donné lieu à la structure géologique anormale que renseigne la carte de Dumont pour la région entre Andenne et Huy. Dave. — Les nombreuses tranchées nécessitées par le percement de la grand’route vers Naninne sont presque toutes confinées dans l’assise de Naninne vers sa partie supérieure. Elles ont montré qu’en cet endroit l’assise a un faciès tout à fait spécial. Lorsque l’on prend la nouvelle route en partant de Dave, on rencontre un chemin qui monte vers la chapelle Puits. Quelques mètres passé la bifurcation du chemin vers les ruines du château, on voit un banc de calcaire impur qui paraît être interstratifié dans des schistes et grès verts. Si l’on prend le chemin des ruines, on voit du grès vert avec belles empreintes végétales et, un peu plus loin, du calcaire noir bleu schisteux et brunâtre sur les joints et qui paraît bien appartenir au givetien. Reprenant la grand’route de Naninne, on arrive en face d’un talus vis-à-vis de quelques maisons. Ce talus montre à l’extrémité O. un banc de poudingue vert sombre surmonté de schistes verts. Au centre, on voit du calschiste gris brun passant au macigno. Un peu plus loin, à l’origine d’un sentier, on revoit le poudingue et les schistes verts. Le talus suivant montre du calcaire en gros bancs probablement frasniens. Plus loin, on revoit du schiste vert, puis à l’origine d’un sentier, on remarque du calcaire noir bleu avec veines blanches paraissant interstratifié dans des schistes verts. Ceux-ci continuent dans les trois tranchées suivantes, le calcaire apparais¬ sant au coin du bois. Dans le grand talus, avant d’arriver au premier crochet de la route, on voit pour la première ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII. MÉMOIRES. 4 4 50 fois réapparaître le faciès normal de l’assise de Naninne; on y remarque, en effet, des psammites rougeâtres et verdâtres avec beaux restes de Lepidodendrum Gas- pianum. On y voit aussi un banc de poudingue rougeâtre sur¬ monté d’un peu de schiste et psammites rouges. Le tout doit être près du calcaire, car le frasnien apparaît au second crochet de la route, et d’un autre côté, entre la route et la rivière, on voit des têtes de banc du poudin¬ gue de base faisant saillie à flanc de coteau. D’après tout ce que nous venons de dire, on peut conclure que toutes les assises de Naninne, de Givet et de Frasne sont très réduites dans cette région. On voit également que l’assise de Naninne présente deux niveaux de poudingue, fait que l’on peut observer jusque Strud. Quant au faciès spécial que présente l’assise près de Dave, il est fort probable qu’il est dû à un phénomène d’altération postérieure. Le schiste vert, les grès verts et le poudingue vert représenteraient le type non altéré des roches supérieures de l’assise de Naninne, la couleur rouge si commune dans l’assise provenant d’une peroxydation de fer y contenu. Note ajoutée pendant V impression. Pendant l’impression de la note sur le Poudingue de Naninne à Dave, j’ai eu l’occasion de revoir la coupe de la nouvelle route; j’y ai trouvé des fossiles siluriens dans des schistes verts que j’avais considérés comme dépendants de l’assise de Naninne parce qu’ils reposaient sur des grès et schistes verts et des grès rouges auxquels ils paraissaient passer par transition régulière. Il est pro¬ bable pourtant qu’il y a entre le dévonien et le silurien — 51 de cette tranchée une faille très inclinée qui a supprimé les bancs de poudingues de Naninne. Il est en outre probable que les failles sont encore plus nombreuses que je ne le croyais dans les coupes de la nouvelle route. C’est ainsi que la création d’une petite carrière vient de me montrer que le banc calcaire, que je croyais inter¬ stratifié dans les schistes verts dévoniens, est en réalité sous-jacent à des schistes verts siluriens dont il est séparé par une faille très inclinée. LES FAILLES DE SAMSON PAR X. STAINIER, POCTEUR EN SCIENCES NATURELLES. Comme on le sait, les deux bassins houillers de Mons et de Liège ne sont pas réunis. Une bande de calcaire carbonifère affleurant dans la vallée du ruisseau de Samson, amène au jour le fond de ces deux bassins et interrompt leur continuité. Les phénomènes qui ont donné naissance à cette sépa¬ ration n’ont pu se produire qu’en occasionnant des dérangements nombreux dans la disposition des assises, mais on a rarement la bonne fortune de les observer d’une façon aussi nette qu’aujourd’bui, grâce à de nom¬ breuses coupes mises à nu par l’exploitation si active des carrières de la région. Lorsque quittant la Meuse, on s’engage dans la vallée du ruisseau de Samson, on peut observer la coupe sui¬ vante jusque passé Samson. Calcaire de Visé : Calcaire noir en petits bancs bien réguliers (niveau V 2 b). 2. Banc très épais et sans stratification d’un calcaire cristallin, brécbiformepar places (niveau V 2 c ). 3. Banc épais de calcaire gris grenu, alternant avec de minces bancs de cal¬ caire noir zoné de brun (niveau V 2 d). C’est à ce niveau que sont ou¬ vertes les nombreuses carrières de la vallée. Houiller : 4. Ampélites grisâtres, alternant avec de minces bancs de phtanites. — 54 — Jusqu’en face de l’origine de la route de Maizeret, la coupe est donc bien régulière et indique un plongement général des dépôts vers le Sud. Mais à cet endroit, se présente un système de failles, dont je vais essayer de donner une idée. Juste en face du moulin de Villeval se trouve, à mi- côte sur le flanc droit de la vallée, une carrière appelée a carrière Michel „. Elle présente une coupe extraordi¬ nairement nette et intéressante que voici : Calcaire de Visé : d. Gros bancs de calcaire gris exploité (V 2 d). 2. d m. de petits bancs de calcaire noir schistoïde anthraciteux. Houiller : 3. Ampélites grises avec minces bancs de phtanites intercalés. Calcaire de Visé : 4. Calcaire cristallin (V 2 c) sans stratification. Comme on le voit d’après cette coupe, une faille très couchée (incl. S 15°) a ramené jusqu’au-dessus du houiller un niveau inférieur de l’assise du calcaire de Visé (Y 2 c) Le frottement énergique déterminé par la faille à la surface du houiller a eu pour effet d’accumuler des ampélites dans une sorte d’anse d’environ 2 m. de hau¬ teur et où elles sont broyées et mélangées, alors qu’en dessous, la stratification du houiller est régulière. 55 Le frottement a également eu pour conséquence de déterminer dans le calcaire Y 2 c, qui est d’ordinaire massif, une série de joints courbes très curieux. La faille que nous venons d’observer se retrouve également sur la rive gauche du ruisseau. En effet, en prenant la route de Maizeret, on rencontre à gauche, passé le coude de la route, une grande carrière abandonnée appartenant à M. Reumont et qui montre la coupe suivante : Calcaire de Visé : 1. Gros banc de calcaire gris grenu (V 12 ri). 12. Petits bancs de calcaire noir zoné de brun (V 12 d). 3 Calcaire cristallin bréchiforme (V 12 c ) sans stratification. La faille n’est pas aussi nette que l’indique le dessin. Pour bien la voir, il ne faut pas se placer juste en face de la carrière, mais de préférence sur l’autre flanc de la vallée. De là, on voit nettement le calcaire n° 3 couper obliquement le banc de calcaire n° 2. Comme on le voit, la coupe de cette carrière montre la faille vue à un niveau inférieur à celui où on l’observe dans la carrière Michel. La faille que nous venons de décrire n’est pas la seule qui existe à cet endroit. En effet, à une centaine de mètres au Sud et avant de passer le pont sur la rivière, on voit adossée à une maison — 56 — une carrière montrant des bancs réguliers de calcaire noir, doux au toucher, avec paillettes cristallines. C’est le niveau le plus inférieur du calcaire de Visé, le niveau Y 2 a; j’y ai trouvé des Productus cor a. Il incline au Sud de 65° et sa direction est E.-O. Les relations de ce cal¬ caire avec ceux de la carrière Michel sont malheureuse¬ ment cachées par les éboulis, mais sur la rive gauche, on voit assez confusément, sous un petit chemin qui, partant du premier coude de la route de Maizeret, mène à une ancienne sablonnière : Au Nord, calcaire en gros bancs presque horizontaux au Sud et très près des roches précédentes : calcaire en petits bancs inclinés de 65° au Sud. Cette coupe indique qu’il y a ici une nouvelle faille que .j’appellerai faille du Trou-Perdu, du nom de l’endroit. En continuant à marcher vers le Sud, on voit sur la rive gauche le calcaire Y 2 a diminuer de plus en plus d’inclinaison jusqu’à ce qu’ enfin on arrive en face des forges où l’on voit le calcaire Y 2 b. Dans une grotte artificielle deN.-D. de Lourdes, ce calcaire incline au Sud très faiblement et plonge sous un énorme banc qui est le niveau Y 2 c. A cet endroit, la coupe est redevenue régulière. En réunissant les données fournies par ces coupes, on peut dresser, je crois, le schéma suivant, donnant la dis¬ position des couches et des failles de la région. On peut en déduire également que le mouvement de refoulement qui a produit les failles de Samson, avait une direction S-N. * — 57 \. Houiller. Calcaire de Visé : 2. Calcaire (V 2 d). 3. » (V 2 c). 4. » (V 2 6). 5. » (V 2 a). En examinant ce schéma, on peut aisément se rendre compte de la succession de phénomènes qui ont donné naissance à la structure de la région. Le premier phénomène a été la production de la faille 1 du Trou-Perdu, par suite de laquelle la partie infé¬ rieure Y 2 a du calcaire de Visé est venue buter et se replier contre la partie supérieure Y 2 d du même calcaire. Le mouvement de compression latérale continuant à se produire, le calcaire Y 2 c qui forme une assise des plus résistantes par suite de son absence de stratification, ce calcaire Y 2 c, dis-je, a commencé à glisser vers le N. sui¬ vant une faille très couchée (faille 2 de Samson) et en passant ainsi très obliquement sur les têtes de bancs du calcaire de Yisé inférieur, puis grimpant par dessus la première faille jusque sur le houiller. ! ' ■ V . . . B ■ . ■ ■ LE TERRAIN HOUILLER A SALZINNE-LES-MOULINS PAR X. STAINIER POCTEUR EN SCIENCES NATURELLES. Le chemin de fer de Namur à Charleroi a entamé le flanc gauche de la vallée de la Sambre à Salzinne-les- Moulins et y a mis à jour une coupe intéressante, non seulement par les nombreux plissements qu’elle montre, mais encore par les fossiles qu’on y rencontre. Voici cette coupe. K y\ 6 r * 0 C 13 1 % 1 . Schistes gris grossiers avec enduits bronzés à éclat métallique. On y remarque une petite veinette de terre-houille passant au schiste charbonneux. 2. Schiste psammitique noir pailleté. On y trouve abondamment des Posido- noimja Becheri et .des tiges d ' Archaeocalamitea radiants. 3. Psammite dur pailleté noir verdâtre. 4. Couche de lm,25 de schiste très charbonneux, très délitable; on y trouve des nodules calcaires sphéroïdes aplatis de dimensions variables et pouvant atteindre 20 centimètres de diamètre. Le calcaire est noir et dur, rempli de mouches de pyrite. On y trouve souvent un petit noyau anthraciteux. J’ai trouvé dans ces nodules, des goniatites et des entomostracés. Une couche de psammite feuilleté sépare ce niveau du suivant. 5. Couche de 3 mètres de schiste noir très brouillé et renfermant les mêmes nodules. 6. Schistes et psammites pailletés. — 60 — Les roches qui affleurent dans cette tranchée forment le fond ondulé d’un bassin dont le bord nord constitue la limite septentrionale du bassin houiller de Namur. La position stratigraphique des roches en question est aisée à déterminer. En effet, au Nord, on voit l’assise des phtanites s’enfoncer sous elles avec une inclinaison au Sud de 70° et de plus, au sommet de la colline appelée la Laide Coupe, on constate la présence du poudingue houiller. Dès lors, les roches susdites font partie de l’assise du houiller inférieur sans houille de Dumont (étage namurien de M. Purves, N 2 a). Je suis porté à croire que les roches en question se trouvent à la partie inférieure de cette assise N 2 a vers la limite avec l’assise des phtanites. Cela étant, on sera frappé de voir les récurrences fau¬ niques et lithologiques dont cette coupe nous donne les exemples. La couche n° 2 présente une analogie complète au point de vue lithologique avec les ampélites d’Argenteau, qui renferment les mêmes posidonomyes et les mêmes archéo¬ calamites. Or, ces ampélites d’Argenteau font partie de l’assise sous-jacente et reposent directement sur le calcaire. Quant aux nodules calcaires des couches 4 et 5, on ne peut s’empêcher de constater l’analogie qu’ils présentent avec les rognons à goniatites de l’ampélite de Chokier. Les récurrences fauniques et lithologiques que nous venons de signaler prouvent la grande liaison qui existe entre les deux assises du houiller inférieur. Elles justi¬ fient la réunion de ces deux divisions dans une même assise. LE GRES BLANC DE MAIZEROUL PAR X STAINIER PoCTEUR EN SCIENCES NATURELLES. La question de l’âge des grès et des sables de la Haute- Belgique n’est pas encore près de recevoir une solution complète. En effet, alors qu’en Belgique on est généra¬ lement d’accord pour les considérer comme oligocènes, les géologues français, comme MM. Gosselet et Barrois, rapportent au landenien des grès rencontrés dans le N-E de la France. De leur côté, les géologues allemands ont suivi de roches analogues depuis le bassin de Mayence jusque près de la Belgique et ils les rapportent à l’oligocène. Il semble donc que la mer tertiaire a dû envahir la Haute-Belgique de tous côtés. C’est oe qui explique la vaste répartition de ces formations, car on les retrouve non seulement en Ardenne, mais même dans la région de Yirton, comme j’ai pu m’en assurer récemment. La col¬ line de St-Mard montre plusieurs énormes blocs de grès blanc presqu’à son sommet. Ces grès, passant parfois au poudingue, sont absolument semblables au grès landenien. Il est fort possible que les diverses opinions en pré¬ sence aient chacune leur raison d’être et que les mers oligocène et landenienne aient atteint ]’ Ardenne en venant, la première du côté de la Belgique, la seconde du côté de la France. Ce qu’il importe de faire, c’est de partir des points dont l’âge est connu et de s’assurer ensuite progressive- — 62 ment vers les sommets où l’isolement des dépôts et l’absence de fossiles rendent les assimilations pins dou¬ teuses. Dans cet ordre d’idées, je crois bon de signaler que j’ai récemment observé que les sables blancs et jaunes recou¬ vrant des amas d’argile plastique de Maizeroul ren¬ ferment des blocs volumineux d’un grès blanc à faciès landenien typique. On peut observer de ces blocs de grès au jour, dans le chemin creux près de la chapelle de St-Hubert. Les découvertes de M. M. Lohest ayant déterminé l’âge de ces amas d’argile plastique, il est aisé d’en déduire la limite d’âge inférieure des grès intercalés dans les sables enveloppant et surmontant ces amas. Sur les notations compliquées des Cristaux de Calcite. Action directrice des cristaux de première formation sur ceux qui prennent naissance autour deux. \ \ Existence du scalénoèdre dp d 1 b™ à Hhisnes i i i et de la forme diU dp b ^ au Lac Supérieur, PAR p. pESÀRO. Dans un article publié il y a quelque temps par la u Rivista di Mineralogia e Cristallografia italiana „ , je trouve des attaques sans fondement contre la compli¬ cation des symboles que la calcite se plaît à avoir (4). On prétend qu’il n’y aurait plus de cristallographie, si l’on était forcé de considérer des formes à symboles si compliqués. Je ferai observer : 1° Que l’existence de ces formes est certaine : les faces qui rendent certains cristaux presque cylindriques ou coniques ont, à coup sûr, des notations compliquées; cependant, c’est bien là de la matière cristallisée. 2° Que si la théorie démontre la loi de rationalité , elle (*) Il s’agit de la calcite d’Andreasberg. 64 — ne prouve pas la loi de simplicité des caractéristiques , loi que Ton confond souvent avec la première. 3° Que la loi de simplicité des caractéristiques étant même admise comme un fait expérimental, il reste encore à faire une distinction profonde entre les cristaux de première formation et ceux qui sont engendrés autour de cristaux préexistants. C’est sur ce point que je désire appuyer dans le présent article. Action directrice des cristaux de première formation sur ceux qui prennent naissance autour d’eux. Dans la formation des cristaux autour de cristaux préexistants, il paraît y avoir lutte entre la loi de sim¬ plicité des caractéristiques et une autre loi dont je pense avoir entrevu un cas particulier dans l’étude des cristaux de Rhisnes, loi exprimant l’action directrice des arêtes du cristal de première formation sur les faces du cristal de seconde formation. Cette loi peut, dans les cristaux de Rhisnes, se formuler ainsi : u Lorsqu’un cristal se produit autour d’un cristal “ préexistant, les faces du nouveau cristal sont en u général parallèles aux arêtes de l’ancien. „ J’ai prouvé cette loi par de nombreux exemples (Ann. de la Soc. géol. de Belg.j t. XVI, pages 260 à 266). De nouvelles obser¬ vations ont encore confirmé le fait. La loi étant admise, on doit se demander si la notation d’une face de seconde formation doit être simple par rapport aux arêtes du rhomboèdre de clivage, ou bien par rapport aux arêtes du cristal que la face secondaire vient modifier. Voici un exemple : Il existe dans le gisement de Rhisnes des cristaux 3 présentant un scalénoèdre voisin de d2 = 531 ; les moyennes des mesures prises sur dix cristaux ont i 65 donné : Angle sur p = 46°32', angle sur ex = 69°34', angle avec p = 38°24'. Il est impossible de faire coïn- 5 cider cette forme avec & , qui donne 45°32', 70°59', 37°55'; 19 on peut la représenter approximativement par le d 13 de Hessenberg (46°29f, 70°26',38°47') et, pour ne pas créer un nouveau symbole, c’est ainsi que je l’avais notée dans mon premier Mémoire. Mais, le fait d’avoir retrouvé la forme dont il s’agit, en biseau sur les arêtes anté- \ i rieures b de l’isoscéloèdre L — d[ d 9 b 7 ., nous a forcé à chercher une autre notation : on arrive ainsi à la forme i i 136.80.27 = dH[ d 1 b ri3, apparemment compliquée, mais qui, rapportée aux arêtes de l’isoscéloèdre, prend la forme simple è* = 801 (47°3', 69°3l' 38°19'). On arrive à une meilleure concordance, en prenant : 171.101.34 = \ i d102 d[ è09 (46°44r, 69°49f, 38°14'), qui a une notation com- 241 pliquée même relativement à l’isoscéloèdre : b™ . Il aurait été plus facile d’employer l’ancien symbole; mais, par cette idée préconçue de prétendue simplicité , le fait que cette forme provient d'un dépôt parallèle à V arête de Visos- 19 céloèdre serait passé inaperçu. La formule d 13 ne disait 241 rien; la formule bf[ indique l’action directrice de l’arète de l’isoscéloèdre, indique aussi que c’est b* qui tendait à se former, l’imperfection de fluidité ou une raison analogue ayant empêché le développement exact : elle consigne donc la reproduction exacte des faits. On voit que l’étude des cristaux de seconde formation peut être très utile dans la résolution d’un des problèmes importants de la cristallographie : w Pourquoi telle ou ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII. MÉMOIRES, 5 — 66 — u telle forme se produit de préférence à d’autres, dans “ certaines conditions ('*) „. Je finirai par la description de deux formes a symbole compliqué, déterminées avec la plus grande certitude, l’une sur des cristaux de Rhisnes, l’autre sur des cristaux du Lac Supérieur. i i Scalénoèdre dl[ dl bir° = 104.64.21 = V'T de lihisnes. J’ai cité (pag. 195, loc. cit.) un scalénoèdre S IV, dont la notation a été déduite du fait qu’il constituait un biseau sur les arêtes antérieures b de l’isoscéloèdre L et de la mesure : LSIV = 7°25f — 7°1 2b J’ai trouvé récemment un cristal dans lequel la forme dont il s’agit est développée indépendamment de l’isos¬ céloèdre; une face Siy bien réfléchissante m’a fourni des mesures très exactes, qui mettent hors de doute l’exis- (') Il est bien entendu qu'il ne faut pas non plus approuver l’usage immodéré que font cerlains auteurs de •-< formes nouvelles » : lorsque le calcul a fourni une certaine notation, il faut d’abord discuter si celte forme peut être con¬ fondue avec une forme déjà connue, puis chercher à la siinplilier autant que possible en développant les rapports des indices en fractions continues et prenant pour valeurs de ces rapports des réduites plus < u moins approchées, suivant le degré d’exactitude dont les mesures sont susceptibles. Ainsi le 1 1 1 scalénoèdre : 490.14.9— (/,n dihl b519 de Zippe peut être transformé irnmé- i î î diateinent en 70. 2.4 = d~5 dG~ bï7,~ , comme le montre la correspondance : Angles 490.44.9 70.2.4 sur p 1 1 7°o,,o 44706' sur el 2°o2', o 2°o2f,o sur dl 57M 0’ o7°9' « 67 tence de ce scalénoèdre à notation si compliquée en apparence. Voici le tableau de correspondance avec les angles relatifs à d2 , forme à laquelle on serait tenté de ramener le scalénoèdre observé. Angles Calculés Mesurés. 3 pour d2 pour b j avec p (141) 37°55' 37«23' 37°24' avec p ( IU1) 67°10' 670-12' 67032' avec p (014) 94-45' 94o8' 94ol2' avec d- 8“53' 8°24' 8°9' sur p 45°32' 43°35' 43o35' On peut se demander s’il est possible d’attribuer les différences à une légère variation dans l’angle du rhom¬ boèdre de clivage : proposons-nous, par exemple, de chercher quel devrait être le dièdre du primitif pour que 5 l’angle sur p (43°35') corresponde exactement à d* . Si

/, on obtient : m = 5,31214, n = 2,31214, ^ = 3,17312. 771 7) En développant les rapports — et en fractions con¬ tinues, on obtient pour réduites : m _ 7 16 23 85 278 n ~~ 2’ 3 ’ *7~‘ 10* 37 ’ 12Î P n 3 4 11 59 70 129 328 2’ 3’ 8 ’ 43’ 51’ 94 ’ 239 — 71 — On est, par là, amené à essayer : m p n n 7 4 3 3 5 16 4 y 3 ’ 23 11 ÏÔ i i i = 11.4.6 i i i dÂ*d?'b™--= 76.27.41 111 (*) d**d**b™ = 147.52.77 Hessenberg a observé sur des cristaux du Lac Supé- 14 11 il! rieur un scalénoèdre — — R — = 154.56.81 = d'n dil b 37 27 3 (Voir Des doleaux, Minéralogie , page 106), pour lequel : OC Z - = 2,75, — = 1,4464, qui, très probablement, n’est autre y y chose que la forme dont nous nous occupons, comme on peut le voir dans le tableau de correspondance qui suit : (') On a aussi essayé, comme s’approchant assez bien des résultats obtenus i \ i par le développement en fraction continue, d25 d10 b[i = 37. 13.19. — 73 — On voit que les notations admissibles sont : Ecart avec les angles mesurés. 4 1 1 (4) 17.6.9 = (P dü> ¥* T. 9. 7 8^. 9. 6. 6 i i i 147.52.77 = (F b » 2. 8^. 1. 0. 1. 1\ 1 4 4 82.29.43 = dF F b** 0. 1.7. 2. 1.0.6. On pourrait adopter la première notation qui est rela¬ tivement simple : le pôle de la face j ainsi notée se trou¬ verait à l’intersection des cercles de zone : 3Ï5 ( e* ë? k e4/3) et 343 ( & e2 1 \So2 471. 430. 744 / *»34. 1047 Les deux dernières notations donnent une meilleure concordance. On tombe ici dans l’incertitude : faut-il adopter la notation qui est plus simple relativement aux arêtes du rhomboèdre de clivage, ou celle qui est plus simple par rapport aux axes hexagonaux ? L’incertitude cesserait probablement si le cristal ancien, sur lequel j est venu se former, était déterminable. En attendant que la loi qui préside à la formation des cristaux engendrés autour de cristaux préexistants soit nettement définie, au lieu de donner leurs faces par des notations dont la forme est souvent arbitraire, il serait préférable de les fixer par un des deux moyens suivants, i (l) La relation entre la formule relative aux axes hexagonaux et la notation de Naumann est, pour les scalénoèdres inverses dont il s’agit : h — 2 k li 5 17 l h— -2*’ 4 9 5 43 147 24 41 147.52.77 = - R - , 82 29.43 = - R— ; 77 43 ’ 43 12 14 11 on voit qu’ils s’approchent beaucoup du scalénoèdre de Hessenberg - R — 27 3 — 74 qui empêcheraient la multiplication inutile des formes que l’on rencontre de jour en jour et qui finiraient par former un catalogue impossible à déchiffrer. h l 1° Déterminer la forme par les rapports : ^ et ^(dans la notation hexagonale) ou par Jes rapports : > m p n ’ n dans la notation de Lévy ou de Miller. Ainsi, le scalénoèdre du Lac Supérieur serait noté : { h h 2,8284 J f = 1,4837 k ou bien j - = 2,2975 n - = 1,3724 n 2° Fixer sur la sphère de projection le pôle de la forme considérée par sa longitude (*)

s c e O- S O3 eu CO CS -S5 © •SH Fusion des glaciers de l’Europe centrale. Des masses d’eaux dévalent à la recherche de l’équilibre, entament la surface entraînant des éléments variés, Sur le sol congelé en profondeur s’étend le dépôt cail¬ louteux quaternaire. Retour des espèces survivantes suivies par l’homme; (ChellÉen) . Cours d’eau torrentiels, temporaires, recreusement des vallées. Alluvions stratifiées à Succinées. Arrêtées dans leur decursus vers le Nord, par l’extré¬ mité du glacier Scandinave, les eaux chargées de troubles glaciaires s’élèvent. Elles déposent sur les plateaux le limon homogène, des cailloux roulés sont abandonnés sur les pentes, etc. Bruxelles, 16 avril 1891. ÉTUDE STRATICRAPHIQUE ET PALÉONTOLOGIQUE DU SOUS-SOL DE LA CAMPINE D’après les documents nouveaux provenant d’un forage exécuté par M. le baron 0. VAN ERTBORN, dans l’Etablissement colonial de Merxplas, situé sur l’arête de partage des bassins de la Meuse et de l’Escaut, PAR É. DELVAUX. Le forage de Merxplas par sa position géographique offre un intérêt scientifique considérable. Situé dans le voisinage immédiat de la frontière nord de notre pays, en cette partie de la Campine anversoise dont le sous- sol est resté inconnu, où les ouvrages d’art font défaut et où le travail de l’homme n’a jamais eu, jusqu’à ce jour, occasion d’entrouvrir le sol pour en rechercher les su¬ perpositions cachées en profondeur, et en suivre l’allure souterraine, ce forage, au premier coup d’œil, promettait à la science des révélations d’un haut intérêt. D’un autre côté, les données obtenues par ce sondage, comblant une lacune, allaient servir de trait d’union, — 108 — de raccord, et permettre d’établir la continuité des rela¬ tions stratigraphiques entre les couches tertiaires les plus superficielles de notre pays et les assises similaires rencontrées dans les grands forages de la Hollande, que les beaux travaux (*) de notre collègue et ami, M. le D1' J. Lorié, ont fait connaître. Indépendamment de la continuité des étages tertiaires que nous allions constater, ce travail devait nous per¬ mettre de débrouiller cette masse amoncelée de dépôts, relativement récents, que les phénomènes spéciaux à l’é¬ poque quaternaire ont projetés sur les sédiments marins qu’ils dérobent à nos yeux. Ainsi que nous l’avons dit ailleurs, lorsque l’on veut se livrer d’une façon rationnelle et poursuivre méthodi¬ quement l’étude de ces phénomènes, rendus si complexes par l’enchevêtrement des apports dus aux courants gla¬ ciaires du nord et à ceux des fleuves venus du sud qui ont couvert de leurs alluvions nos plaines, c’est en Hol¬ lande qu’il faut commencer les recherches et c’est dans les dépôts d’estuaire dont elle est couverte, c’est, en un mot, dans le delta du Rhin qu’il faut aller soulever les feuillets du grand livre. Là seulement on arrive à les déchiffrer et à noter la place réelle des couches ^sédimentaires superposées, soit qu’elles aient été composées d’éléments apportés par les eaux du sud, ou bien qu’elles nous soient par¬ venues charriées, du nord ou du nord-est, par la glace. Entre les coupes connues de la moyenne et de la basse Belgique et les grands forages de Gfoes, de Grorkum, (*) J. Lorié (le Dr). Contributions à la géologie des Pays-Bas, I. In-8°. Haarlem, 48.85. Le même. Les forages d' Amsterdam. Bull. Société belge de géologie, etc., In-8°. Bruxelles 4890. Le même. Contributions à la géologie des Pays-Bas , V. In-8°. Haarlem 4890. — 109 d’Utrecht et d’Amsterdam, qui nous ont fait connaître la position, les relations stratigraphiques des étages ter¬ tiaires supérieurs, et révélé l’énorme puissance des dépôts quaternaires sus-jacents, s’étendait une large zone peu¬ plée d’inconnues. Aucun puits artésien, pas un ouvrage d’art, qui relevât, en quelque point, l’allure souterraine des couches et permît de relier les éléments stratigraphi- ques de l’un des deux pays, avec leur continuation dans le sous-sol de l’autre. A part Anvers, chez nous, et ïtozen- daal, en Hollande, toute la partie de la Campine située à l’est de ces méridiens restait ignorée en profondeur. Par ce simple exposé des faits on aura déjà pu se faire une idée de l’importance du forage de Merxplas. Avant de passer à l’étude des détails, quelques mots nous pa¬ raissent nécessaires pour faire Thistorique du forage et expliquer les causes qui ont retardé jusqu’à ce jour la publication des intéressantes données obtenues dans ces travaux. Le puits artésien de Merxplas a été foré par notre col¬ lègue et ami M. le baron O. van Ertborn en 1887. Aux termes de son contrat avec l’Etat, notre confrère était tenu d’en publier les résultats scientifiques dans les Annales de la Société géologique de Belgique. Le temps lui faisant défaut, à cette époque, pour se charger du compte rendu de ce sondage, notre confrère nous offrit et nous acceptâmes, de faire pour lui l’étude des échantil¬ lons, la détermination des fossiles et de publier les ren¬ seignements obtenus ; il nous fit généreusement présent de la série complète des échantillons de roches et des fossiles recueillis au cours des travaux. Comme nous l’avons indiqué plus haut, par l’intérêt tout spécial et considérable qu’offrait l’exécution de ce puits, dont les éléments allaient servir de raccord entre les grands forages de la Hollande et les coupes de la 110 — Belgique, cette publication méritait de n’être pas retar¬ dée, afin de permettre aux géologues des deux pays d’en utiliser immédiatement les données. Nous nous mîmes à l’œuvre avec ardeur, et l’étude stratigraphique des couches traversées par le forage, ainsi que celle des fossiles recueillis était très avancée, lorsque malheureusement, vers cette époque, l’état de notre santé mit un obstacle absolu à la réalisation de notre désir, nous obligea à retarder plus longtemps qu’il était nécessaire la publication de ces précieux maté¬ riaux, et nous força même à en abandonner momenta¬ nément l’étude. Profitant de la première amélioration, nous nous sommes empressé de reprendre ces recherches, et nous nous hâtons d’en faire connaître aujourd’hui les princi¬ paux résultats. Les échantillons du forage de Merxplas nous sont parvenus dans des caisses divisées en cases numérotées. Il nous a paru utile de conserver la division et les numé¬ ros adoptés par le chef sondeur dans la description des roches que nous donnons et qui figure au tableau qui va suivre. Le forage a traversé successivement et sans accident digne d’être signalé, le campinien, puis des dépôts ex¬ traordinairement développés de sables alternant avec des argiles; ces dépôts deviennent très graveleux vers le bas et renferment deux lits de cailloux. Avec notre collègue, M. van Ertborn nous rapportons ces éléments de transport au quaternaire fluviatile. Les travaux ont atteint ensuite le scaldisien supérieur (sables à Fusas contrarias ou à Trop! ion antiquum ), dans lequel ils n’ont pas pénétré bien avant (*). (*) A la profondeur de 3.90 c. 111 — La profondeur de ce premier forage est de 50 mètres : à ce niveau on a rencontré une nappe aquifère suffisam¬ ment abondante. Malheureusement, ainsi que nous l’ap¬ prend notre collègue, la qualité de l’eau laissant à dési¬ rer ('), il devint nécessaire de continuer le forage jusqu’à la rencontre d’une nappe de meilleure qualité. M. van Ertborn estime que l’on pourra atteindre cette dernière à la profondeur d’environ 150 mètres. Nous ne connaissons ni la température de l’eau du puits actuel, ni son degré d’fiydrotimétrie, et l’analyse chimique du liquide n’a pas été davantage entreprise. Tout ce que nous pouvons affirmer c’est que le diamètre du premier tubage est de 0,36, que l’équilibre hydro¬ statique s’établissait, dans le principe, à 6 mètres de la surface, et que le puits offrait (sous l’action d’une pompe ordinaire) un débit de 40 litres par minute d’une manière continue. On sait que l’établissement colonial de l’Etat et la commune de Merxplas se trouvent représentés sur la feuille de Beerse (2) qui confine vers le Sud à la plan¬ chette de Lille (R), dont le levé géologique a été exécuté par nos confrères MM. Cogels et van Ertborn. Or le dernier sondage de recherche exécuté par ces géologues, sur le territoire de la commune de Grierle (à 400 mètres environ au sud des limites de la feuille de Beerse), a fourni la coupe suivante (*). (b nie exhalait une odeur prononcée de sulfure de fer, due à la présence et à l’abondance de la pyrite. (-; Planchette de Beerse, V11I/7, de la carte topographique delà Belgique à l’échelle de 4/20000. (3) Planchette de Lille, X.VI/3, de la même carte, même échelle. (0 van Ertborn ^le baron 0.) et P. Cogels. Texte explicatif du levé géolo¬ gique de la planchette de Lille. In-8°, p. 25. Bruxelles 1884. - 112 - SONDAGE DE GIERLE. Cote de la surface, 20.58. 1 Campinien Terre végétale sableuse. . . . Sable jaunâtre ou blanchâtre, avec zones orangées, plus gros¬ sier à la partie inférieure, avec graviers à la base . 0.80 3.00 2 Q. fiuviatile i Sable noirâtre fin tourbeux, avec ( alternances d’argile tourbeuse. 1.70 3 Scaldisien 1 Sable gris fin, fossilifère (non (étage supérieur)) percé) . 0.25 5.75 On compte 10 kilomètres de distance entre Grierle et l’établissement colonial de Merxplas et un relèvement de 1.20 par kilom. vers le Nord, d’après M. O. vanErtborn. Enfin un autre puits artésien, également foré par notre confrère dans les ateliers du tramway à vapeur à Turnhout, en 1889, et que nous publierons ultérieure¬ ment, a atteint les sables gris à Corbula striata , du scaldisien supérieur, à la profondeur de 23 mètres. Ce puits, dont l’orifice est à la cote d’altitude 26.50, est distant de 8260 mètres, sud-est, du puits de Merxplas. 113 Puits artésien de l'Établissement colonial de l’État, à Merxnlas FORAGE COMMENCÉ EN FÉVRIER 1887 ET TERMINÉ EN AOUT 1887 par M. le baron 0. VAN ERTBORN. (*) Long, ouest, 2325 m., Lat. sud, 350 m., cote de l’orifice 28.50. 0 .2 a U O O u 1 s £ J « .& J S U 3 'V £ DESCRIPTION DES ROCHES. £S S=> H CO CO < & -a PROFONDEUR de COTE D’ALTI¬ TUDE. g a a cS O ai .a Cj -M câ P O? 0 2 Remblai Terre végétale, sable re¬ manié tourbeux, quartz hyalin, quartzite laiteux et matières organiques, brun noirâtre, en grande partie végétales. . . Sable meuble à grains irré¬ guliers, arrondis , fortement teintés de limonite ; il est brun rougeâtre . Sable limoneux, jaune clair, renfermant des grains arron¬ dis de quartz hyalin moyens et d’autres grains d’une finesse extraordinaire, qui adhèrent aux doigts. On y voit quelques petites paillettes de mica blanc. Ce sable est meuble. Sable jaune clair meuble, renfermant une beaucoup plus grande proportion de gros grains de quartz hyalin, des grains de quartzite laiteux, de quartz coloré en jaune par la limonite et quelques grains d’orthose.On y voit de grandes paillettes de mus co vite : les grains fins sont beaucoup plus rares que dans l’échantillon précédent . 0.30 0.40 0.35 0.25 0.30 0.00 0.30 0.70 0.30 0.70 1.05 1.05 1.30 1.30 1.60 O Coordonnées géographiques, le clocher de l’église de Merxplas. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII. MÉMOIRES. 28.20 27.80 27.45 27.20 26.90 Quaternaire fluviatile. Campinien. S Formations. — 114 O Numéros d’ordi des échantillons. DESCRIPTION DES ROCHES. 05 9 W c/3 PROFONDEUR < -w de à COTE D’ALTI¬ TUDE. 6 8 Sable gris pâle mouvant, comprenant des grains assez gros de quartz hyalin et de quartzite laiteux, des grains très fins entremêlés à quelques paillettes de mica. Certaines parties sont agglutinées, co¬ hérentes . Argile plastique gris jau¬ nâtre très tenace. Elle ren¬ ferme par places, quelques linéoles de grains de quartz hyalin et de quartzite, d’abon¬ dantes paillettes de mica blanc et une grande quantité de frag¬ ments de bois, plus ou moins ligniteux . Argile plastique , gris bleuâtre, plus sableuse que la précédente. Les paillettes de mica sont aussi plus abon¬ dantes. Les surfaces, polies dans la coupure, se chargent parfois d’un enduit pyriteux qui offre des irisations très apparentes . Même roche, mêmes carac¬ tères . Sable lavé plus ou moins cohérent , formé de grains moyens de quartz hyalin légè¬ rement enduits de limonite jaunâtre; on y trouve beau¬ coup de mica blanc, quelques grains de glauconie vert clair et des impuretés . . . . . 1.60 1.60 4.70 3.20 3.20 7.90 1.20 1.35 0.55 7.90 9.10 10.45 9.10 10.45 11.00 25.30 20.60 19.40 18.05 17.50 Quaternaire fluviatile - 115 P O 13 S U O « 82 h | S U 3 '(U DESCRIPTION DES ROCHES. 3 Ed en «3 5j SL, -a PROFONDEUR de COTE d’alti¬ tude. 10 11 12 Même roche, mêmes carac¬ tères . Idem. idem . . 18 14 15 16 17 Même roche , légèrement glauconifère, avec grains fins de quartz hyalin. Nous y avons trouvé des spiculés de spon¬ giaires . Argile sableuse plastique, gris bleu jaunâtre, micacée, peu différente de l’argile n° 7 décrite ci-dessus . Même roche, mêmes carac¬ tères . Même argile, plus sableuse, plus claire que la précédente, très tenace. ...... Même roche, mêmes carac¬ tères . 18 Argile plastique, bleu foncé, avec veines sableuses, grains subpikaires de quartz, pyrite, gypse, bois flotté et tous les caractères précédents . . . Sable fin grisâtre, avec points jaunes disséminés, très micacé; renferme des lits d’argile terreuse dont nous ignorons l’épaisseur (n° 85) et de nombreux fragments de bois flotté (n° 34) .... 1.00 1.00 0.60 1.00 1.00 1.30 0.70 1.00 11.00 12.00 1.40 13.00 14.40 15.00 16.00 17.00 18.30 12.00 13.00 14.40 15.00 16.00 17.00 18.30 19.00 19.00 : 20.00 16.50 15.50 14.10 13.50 12.50 11.50 10.20 9.50 8.50 116 - — O S-4 m a _0 - S S J es a a PROFONDEUR COTE w u s S U 3 'D a. -a de à 19 Sable plus gros que le pré¬ cédent, avec quelques grains de quartz blanc disséminés. 1.00 20.00 21.00 7.50 20 Sable encore plus micacé, plus ou moins glau conifère, moins cohérent que le pré- cèdent, par places presque meuble ........ 1.00 21.00 22.00 6.50 21 Même roche, mêmes carac¬ tères . 1.00 22.00 23.00 5.50 22 Même sable , avec parties plus fines, plus ou moins cohé- © rentes , localisées dans la « rH fl masse meuble ...... 1.00 23.00 24.00 4.50 » r— 1 > fl 23 Même sable, très micacé . 1.00 24.00 25.00 3.50 cfl (D £h 24 Même sable, plus glauco- • rH fl nifère, plus micacé, avec quel- fl f-i w en PROFONDEUR COTE d’alti- < eu -W de à TUDE. roulés, des fragments de tourbe et de bois flotté, ces derniers couverts d’efflores¬ cences pyriteuses, s’y trouvent répandus avec de très rares et très petits débris de tissu cellu¬ laire osseux indéterminables. 1.00 26.00 27.00 1.50 26 Mêmes roches . 1.00 27.00 28.00 0.50 27 Sable quartzeux blanc, formé de grains assez gros de quartz hyalin et laiteux arrondis (avec n° 34 et n° 35). On y observe quelques grains de quartz subpisaires éparpillés. Peut-être ces derniers y ont-ils été introduits par accident . 1.00 28.00 29.00 —0.50 28 Mêmes roches, mêmes carac¬ tères . 1.00 29.00 30.00 — 1.50 29 Idem. idem . . 1.00 30.00 31.00 —2.50 30 Mêmes roches, mêmes carac¬ tères, les grains subpisaires y sont plus nombreux. A moins qu’ils ne soient le résultat d’un accident . 1.00 31.00 32.00 —3.50 81 Mêmes sables, mêmes carac¬ tères accidentels ..... 1.00 32.00 33.00 —4.50 32 Idem. idem . . 1.00 33.00 34.00 -5.50 33 Mêmes sables, mêmes carac¬ tères ; ils renferment un plus grand nombre de grains de gravier, de quartz hyalin, de quartzite laiteux, et des im¬ puretés. Les sables sont pres¬ que blancs ou incolores. . . 0.70 34.00 34.70 —6.20 m a o g £ Quaternaire fluviatile. I Formations. — 118 — 0 'S « 1 1 ^ C/2 r— 1 c/2 0 • r5 DESCRIPTION DES ROCHES. 3 w c n PROFONDEUR COTE d’alti- s '4J 2 e o 3 '0 £ < e- de à TUDE. 34 Bois flotté, en fragments informes et en galets, ne dé¬ passant jamais le volume d’un œuf d’oie; recueilli à diffé¬ rents niveaux, entre le n° 18 et le n° 34 . 00.00 00.00 00.00 00.00 35 Argile terreuse, brun noir sale (couleur de la tourbe). Les joints de surface sont cou¬ verts de grains de quartz sub- pisaires et miliaires laiteux, plus ou moins adhérents. Cette argile forme des lits, observés à différents niveaux entre le n° 18 et le n° 34, dont l’épais¬ seur n’a pas été constatée. 00.00 00.00 00.00 1 00.00 36 Sable à gros grains très argileux, cohérent, brun rou¬ geâtre, présentant la forme de galets plus ou moins réguliers. 0.25 34.70 34.95 —6.45 37 Fragments roulés d’une roche rouge brun, très dure paraissant dérivée d’un ex¬ calcaire éocène décalcifié; on y observe des grains de quartz, de la glauconie foncée et vert pomme et de grandes lamelles de mica blanc (ce calcaire ren¬ ferme 63.36 o/o de carbonate de fer) . 34.95 35.10 -6.60 38 Sable rude, meuble, assez gros, gris blanc jaunâtre sale, formé de grains hyalins et laiteux irréguliers, plus ou moins arrondis . 0.90 35.10 36.00 -7.50 39 Même sablé, mêmes carac¬ tères grossiers . 1.00 36.00 1 37.00 -8.50 — 119 — m a o •43 0 J-l 1 S £ J cfl D’Jj DESCRIPTION DES ROCHES. à E> ta PROFONDEUR COTE d’alti- a fa ÛTj ri u 2 '§ * G O 3 ' £ < G. -w de à TUDE. î 39' Argile terreuse, se présen¬ tant sous forme de galets, brun noirâtre; ils ont été recueillis entre les nos 38 et 49. . . . 0.00 00.00 00.00 00.00 39" Bois flotté, de diverses es¬ sences, en fragments peu volu¬ mineux, irréguliers et en galets usés; recueilli depuis le n° 38 jusque n° 52. . . . 0.00- 00.00 00.00 00.00 © P“H 40 Sable rude, meuble, gris blanc jaunâtre , formé de grains assez gros de quartz hyalin et laiteux, irréguliers, plus ou moins arrondis . 1.00 37.00 38.00 — 9.50 d V pi ca 41 Même sable, mêmes carac¬ tères . 1.00 38.00 39.00 — 10.50 © • rH o3 g © -a d ü O* 42 Sable glauconifère , plus jaune que le précédent, avec galets de bois flotté, fendillés, dont les interstices sont rem¬ plis de sable, de paillettes de mica et d’efflorescences blan¬ châtres, résultant de l’alté¬ ration de la pyrite. Quelques grains subpisaires de quartzite y ont été trouvés, ainsi qu’un petit fragment de charnière indéterminable . 1.00 39.00 40.00 — 11.50 43 Sable gris . 1.00 40.00 41.00 — 12.50 44 Sable gris foncé, légèrement glauconifère . 41.00 42.00 — 13.50 45 Sable gris foncé, avec quel¬ ques grains de quartz dissé- 120 O .2 cj B U o fl cfl O) ?-) • rH fl fl U < V fl fl 5 rt S -S 3 >0J » DESCRIPTION DES ROCHES. ce 3 U C/J «J PROFONDEUR < de à COTE d’alti¬ tude. 6 r—H • rH 1s > S 5? < C-, -M de 1 ^ 50 Sable gris plus ou moins glau- conifère, irrégulier, avec par¬ ties très fines, mélangées de grains pisaires et subpisaires de quartz et de quartzite, ren¬ fermant des fragments de sable agglutiné en grès; mêmes fragments de bois flotté et très petits débris indéterminables de coquilles . 0.90 46.10 47.00 — 18.50 en à Fusus contrarius. 50' Lits d’argile terreuse bru¬ nâtre, alternant avec les sables n°s 50, 51 et 52 : nous n’en connaissons pas l’épaisseur. L’échantillon présente cette argile sous forme de galets aplatis, plus ou moins enve¬ loppés de grains quartzeux adhérents aux joints de sur¬ face . 0.00 00.00 00.00 00.00 Tertiaire scaldisi 51 Sable offrant les mêmes caractères que le n° 50, sauf que les débris de coquilles sont plus nombreux . 1.00 47.00 48.00 — 19.50 52 Même sable, mêmes carac¬ tères . 0.70 48.00 48.70 — 20.20 58 Sable gris clair, avec lit coquiller, composé d’espèces appartenant exclusivement au scaldisien supérieur; les co¬ quilles sont brisées par le trépan, non roulées ; fossiles très abondants . 0.85 48.70 49.05 — 20.55 54 Argile subschistoïde, brun noir, tenace, à poussière de mica. Elle renferme des frag¬ ments de têts . 0.25 49.05 49.30 — 20.80 — 123 (A a .2 55 < eu -w de à TUDE. m S • « £ § O O co co 55 Sable gris avec foramini- fères et bryozaires.il renferme des grains subpisaires de quartz hyalin et de quartzite, des fragments de coquilles et des menus débris de bois. . 0.70 49.30 50.00 -21.50 $ -c3 CD • pH 73 • r-H S ""5 O 7! 0) f-l • pH oâ • rH -4— 1 56 Bois flotté, d’essences diver¬ ses, en fragments irréguliers ou en galets, les uns denses, les autres légers, offrant la coloration tourbeuse et cou¬ verts pour la plupart d’efflo¬ rescences pyriteuses.Recueilli entre les n°s 54 et 55 . . . 00.00 00.00 00.00 00.00 *u 0) ! es £3 PROFONDEUR Ui DESCRIPTION DES ROCHES. C# C/D < a* de à COTE D’ALTI¬ TUDE. Sable argileux, cohérent, fin, glauconifère, gris jaune verdâtre sale, pétri de débris de fossiles et renfermant des espèces bivalves du scaldisien supérieur, Tellina obliqua, Sow., et des foraminifères. . Mêmes sables fins, argileux, gris foncé sale, mêmes carac¬ tères, toujours pétris de débris de têts. Nous y avons trouvé Tellina Benedeni , Nyst. et Vo- luta Lamberti , Sow. brisées, mais les fragments présen- taientles arêtes vives, intactes, non roulées . Même sable glauconifère, argileux, gris noirâtre sale, très cohérent, avec magma fossilifère d’espèces brisées, non roulées et bois flotté . Même sable coquiller, très argileux, cohérent, de colora¬ tion un peu plus claire que le précédent; parmi les frag¬ ments de têts dont il est pétri nous avons reconnu Ostrea, sp. Pecten complanatus, Sow. et Lucina borealis , Lin. Sable gris jaune verdâtre, sale, présentant les mêmes caractères et renfermant le même magma fossilifère. Nous y avons remarqué Lucina bo¬ realis , Lin.. Corbula striata , Walk., Pecten Gerardi , Nyst., Pecten, sp. et des foraminifères. 0.90 1.60 0.50 1.00 0.70 58.00 58.90 55.50 56.00 53.90 55.50 56.00 57.00 25.40 27.00 27.50 ■28.50 57.00 57.70 29.20 — 151 — M 6 O •43 Numéros d’ordre des échantillons. DESCRIPTION DES ROCHES. i 65 P 63 «3 PROFONDEUR COTE d’alti- O eu -H de à TUDE. 8 Argile sableuse, micacée subschistoïde, gris jaunâtre clair sale, faiblement glauco- nifère, très tenace, se polis¬ sant plus ou moins dans la coupure. Débris très menus de plusieurs espèces indéter¬ minables. ....... 0.30 1 57.70 58.00 — 29.50 8 t « * § O 9 Sable argileux glauconifère semblable à l’échantillon n° 7. Il renferme des débris de fos¬ siles parmi lesquels domine le genre Fecten. Faciès des sables à Fusus contrarius du bassin Africa à Anvers ..... 0.70 58.00 58.70 — 30.20 O % § 05 10 Même sable, gris jaunâtre sale, offrant les mêmes carac¬ tères. Fossilifère. Un fragment de mica blanc de un demi-cen¬ timètre cube environ . . . 0.30 58.70 60.00 -30.50 Scaldisien supérieu 11 Même sable, plus fin, gri¬ sâtre sale, micacé, plus cohé¬ rent, avec fragments de têts épais et autres débris fossiles. N ous avons reconnu les espèces suivantes : Cyprina rustica , Sow., Fecten Gerardi , Nyst., très abondant, et Lima subau- nculata , Mont., cette dernière, pour la première fois, croyons- nous, dans les sables à Fusus contrarius de Belgique . . . 0.70 60.00 60.70 - 21.20 12 Sable graveleux, verdâtre pointillé de noir, peu argileux, pas cohérent, presque meuble. Le grain est beaucoup plus gros, il est très glauconifère et la glauconie est à gros grains noirâtres. Nous y avons re- Sables à Isocardia cor, Scaldisien à Fusus contrarius. I Formatlons' — 152 - 2 "2 Û\ £ J! m CD 'xS | DESCRIPTION DES ROCHES. irj c rj PROFONDEUR COTE d’alti- g'd B ! 0) Ï5 < £_ -w de à TUDE. ! cueilli avec des graviers sub- pisaires, un caillou de quart- zite laiteux corrodé, roulé, du volume d’une grosse fève. Par¬ mi les débris de fossiles, nous avons remarqué Pecten Gerar- di , Nyst., Pecten , sp. Tellina Benecleni, Nyst et un fragment de Fusus contrarius , Lin. . 1.30 60.70 62.00 -32.50 13 Suite des mêmes éléments graveleux. La glauconie de ce sable est plus abondante, à grains plus gros, noirs. Pour les autres caractères et les espèces fossiles ainsi qu’il est dit au n° 12. Nous considérons lesn°s 11,12 et surtout le n° 13, comme constituant la base des sables à Fusus contrarius. 1.00 62.00 63.00 —33.00 ' 14 Le sable de cet échantillon, moins glauconifère que le pré¬ cédent, est plus fin, il redevient argileux, jaunâtre sale. On y voit cependant quelques grains graveleux, arrondis, de quartz disséminés. Il ne renferme pour ainsi dire plus de débris de têts et les fragments sont très menus. Ce sable ressemble sensiblement à celui du n° 10. 1.20 63.00 64.20 » - 34.20 15 Mêmes caractères, bien que plus fin et plus homogène. Il est gris vert, légèrement sale. On y trouve des foraminifères assez nombreux ..... 1.80 64.20 65.00 — 35.00 16 Le sable, plus glauconifère, est plus noir : les fragments de têts restent rares. . • 0.60 65.00 65.60 — 35.60 -s — 153 — < n a O 4-5 t-g ■S 2 £ 1 g«’-S . DESCRIPTION DES ROCHES. tk R x ce PROFONDEUR COTE d’alti- a O ><8 g a -s 3 >0J 7\ cL ■w de à TUDE. 17 Mêmes caractères ; les frag¬ ments de têts sont fort rares. 1.40 65.60 67.00 — 37.00 18 Mêmes caractères ; on ne trouve plus de fragments de coquilles . 1.58 67.00 68.58 — 38.58 19 Sable limoneux plus ou moins fin, avec grains de glauconie nombreux; il ren¬ ferme de petits grains quart- zeux hyalins et une matière terreuse, argilo-limoniteuse jaune d’ocre, légèrement tein¬ tée de verdâtre. 0.12 68.58 68.70 — 38.70 si o o e • 'rs s- e O O 'C3 03 20 Sable très glauconifère, presque meuble, graveleux, avec grains de quartz et de quartzite subpisaires; il est vert noirâtre. Un fragment de dent (?). On ne voit pms de débris de coquilles .... 0.30 68.70 69.00 — 39.00 CD oâ CQ 21 Sable semblable au précé¬ dent, il contient beaucoup de glauconie. Un grain de quart¬ zite pisaire. L’argile gris sale reparaît en même temps que de microscopiques débris de têts. 1.00 69.00 70.00 — 40.00 22 Sable graveleux très glau¬ conifère, avec argile terreuse, limoniteuse, jaune d’ocre, plus foncé qu’au n« 19. En général, les éléments sont moins fins. Pas de coquilles . 1.00 70.00 71.00 - 41.00 23 Gravier. Sable peu différent du précédent. Plus glauconi¬ fère, plus foncé, vert noirâtre, — 154 — G .2 15 S U o Pc* £ I J |82 g^S (3 >o3 g I I DESCRIPTION DES ROCHES. as 3 U c« cb •W PROFONDEUR de COTE d’alti¬ tude. I 5* O 3 e « Ci -fl 03 O) 1—4 nQ cS m fl * rH -3 CB 24 25 26 avec gros grains de gravier dis¬ séminés, parties plus ou moins cohérentes et parties très cohé¬ rentes constituant une sorte de grès brun noir, très glauconi- fère, très dense, montrant une pâte argilo-marneuse vert-som¬ bre, des grains cristallins de quartz hyalin, du mica blanc et peut-être des débris de feld spath . Sable quartzeux, glauconi- fère, meuble, vert noirâtre, avec nombreux fragments de quartz hyalin anguleux, d’au¬ tres arrondis, de gros grains de glauconie noire, verte réni- forme et gris verdâtre. Débris rares, microscopiques de têts, fragments de piquants et restes d’écbinodermes. G-rains de feldspath, de quartz lydien, de zircon et lamelles de mica blanc Beau sable quartzeux, meu¬ ble très pur, très glauconifère, à grains moyens, arrondis de quartz hyalin, pointillé de grands grains de glauconie noire, noir verdâtre et verte, à surface arrondie, luisante. Fragments de spiculés de spongiaires . Mêmes sables, mêmes carac¬ tères ; un bloc tabulaire de grès, épais de 0,60 m.; on n’a pas conservé d’échantillon. Nappe aquifère. 8.00 9.00 71.00 74.00 -44.00 74.00 5.00 20.00 85.00 90.00 85.00 90.00 — 53.00 — 58.00 110.00 ■ 78.00 RÉCAPITULATION. Dans la première partie de notre travail, la description du forage de M. le baron O. van Ertborn, on a vu que le gravier avec cailloux, base des dépôts de transport quaternaires, descend jusqu’à la profondeur de 46.10 mètres, soit à la cote d’altitude 17.60 mètres sous le niveau de la mer. Le terrain tertiaire succède à ces dépôts, représenté par le scaldisien supérieur, fossilifère, à Fnsus contrarius. Il résulte de l’examen de la liste détaillée que nous avons dressée des coucbes rencontrées dans les travaux d’approfondissement du puits, exécutés sous la direction de M. l’Ingénieur Fr. Zanen, de l’étude des rocbes et des fossiles qui y ont été recueillis, que le forage est sorti à la cote d’altitude, -33.00 m. du scaldisien supérieur, des sables à Fusus contrarius , dont l’épaisseur totale est de ] 5.40 m. et dans lesquels plusieurs dépôts coquillers, en place, ont été traversés. Le forage est entré ensuite dans les sables à Isocardia cor , nettement caractérisés, fossilifères, épais de 10 m. (9.80 m.), puis dans le Diestien, représenté par des sables quartzeux, très glauconifères, meubles, à faciès bien connu et relativement puissants, attendu que les tra¬ vaux n’en ont point atteint la limite inférieure. En effet, le forage ayant rencontré à la profondeur de 110 mètres, un banc tabulaire de grès, épais de 0,60 m., ainsi qu’il résulte des renseignements que nous tenons de M.Zanen, s’est arrêté après l’avoir traversé : on était encore dans le Diestien. — 156 — Nous avons des raisons de croire que l’argile rupé- lienne ne tardera pas, à la reprise des travaux, à être rencontrée. Nous espérons pouvoir publier bientôt les conclusions générales que l’étude détaillée des niveaux stratigra- phiques et des dépôts coquiilers, qui seront traversés, nous aura fournie. Nous reprendrons alors en détail l’examen des diffé¬ rentes nappes aquifères successivement rencontrées par le forage, nous discuterons leur valeur relative, nous renseignerons la qualité de l’eau, nous noterons sa tem¬ pérature, son degré hydrotimétrique, nous publierons les résultats qui seront obtenus par l’analyse chimique : ce sera la synthèse des données utilitaires, pratiques, qui seront dégagées par ce travail. Nous décrirons en même temps, lorsque les travaux auront pris fin, les éléments paléontologiques nouveaux dont ils auront enrichi la science. Bruxelles, 16 juin 1891. i LES PUITS ARTESIENS DE LA FLANDRE. Premières données sur le sous-sol du territoire d’Ausegliem, obtenues par le forage d’un puits artésien, Exécuté dans la brasserie de M. CYRILLE HEYSE, PAR É. DELVAUX Lorsque nous déposions, le 21 avril 1883, les documents constituant le levé géologique de la planchette d’Anse- ghem, dont nous avions été chargé par le gouvernement, nous n’éprouvions qu’un seul regret, celui de n’avoir pu jeter un coup d’œil sur le sous-sol de cette région et, comme il nous avait été donné, dans le levé des autres planchettes, de ne pouvoir faire connaître la succession stratigraphique, la puissance et l’allure souterraine de ces formations géologiques jusqu’en leur dernier terme, c’est-à-dire jusqu’au silurien. A cette époque, aucun forage n’avait été tenté dans cette contrée peu industrielle, où la population s’adonne presque exclusivement aux travaux de l’agriculture. Nos connaissances en profondeur atteignaient l’argile ypresienne, qui n’avait jamais été elle-même entamée profondément et dont nous n’arrivions à déduire la puis¬ sance approximative, qu’à l’aide de rapprochements théoriques et par le calcul. Il n’en est plus ainsi aujourd’hui. Le forage dont on trouvera ci-après les détails, exécuté en novembre 1890 et profond de 78 mètres, vient combler la lacune. Si les --- 158 — travaux n’ont pas atteint le silurien, ils nous ont fait connaître la puissance totale et la composition de l’ypre- sien, le niveau de contact de cet étage avec le landenien, dont les deux assises supérieures ont été traversées. Le forage, malheureusement abandonné à l’instant où on allait atteindre le cailloutis constituant la base de l’étage landenien et rencontrer la nappe aquifère de ce niveau, ne donne pas d’eau. Il devra donc être repris prochainement et nous espérons que cette reprise sera effectuée dans des conditions plus favorables, tant au point de vue des résultats pratiques, qu’à celui du progrès de la science. L’exemple une fois donné, d’autres forages se succéderont, sans nul doute, et nous ferons connaître, comme ailleurs, dans les moindres détails, ce qu’il nous reste à apprendre sur le sous-sol de la con¬ trée. Les travaux, commencés avec un diamètre très insuf¬ fisant (0,06m), le 5 octobre 1890, ont été abandonnés le 8 novembre. Averti trop tard, par une visite que nous fit le propriétaire de la brasserie, M. C, Heyse, nous n’avons pu assister à la traversée de certains niveaux. Bien que l’état de notre santé nous interdît à cette époque tout déplacement, nous n’hésitâmes pas à nous rendre à Anseghem le 13 novembre, et nous pûmes ainsi obtenir du propriétaire des renseignements sur place et recueillir les échantillons que nous possédons. Les détails qui suivent nous ont tous été fournis par M. Heyse, qui surveillait en personne les opérations du forage, notant au fur et à mesure de leur avancement, les couches et les niveaux traversés, dont il prenait lui- même les échantillons. Quelles que soient les conditions dans lesquelles les travaux de ce puits ont été exécutés, ils nous ont donné une satisfaction que tout géologue appréciera, celle de — 159 — constater, une fois de plus, l’exactitude de nos levés géologiques. Ils nous ont fourni la preuve que nos déduc¬ tions et le tracé théorique de diverses limites d’étages étaient rigoureusement conformes à la réalité des faits. Puits artésien ie la brasserie de I. C. Heyse Place de la Gare du chemin de fer, à Anseghem. FORAGE COMMENCÉ LE 5 OCTOBRE 1890 ET ABANDONNÉ LE 8 NOVEMBRE. (*) Long, est, 990 m. ; Lat. sud, 770 m.; Cote de l’orifice 26. Formations. || Numéros d’ordre des échantillons. DESCIIIPTION DES ROCHES. ÉPAISSEUR. PR0F0 de NDEUR à COTE d’alti¬ tude. Remblai, humus remanié et alluvions limoneuses. . . 2.00 0.00 2.00 24.00 X Sables meubles, gris jau- nâtre. à grains moyens, dérivés du paniselien (alluvions du O Molebeek) . 3.00 2.00 5.00 21.00 •§ V Même sable, fluide, bou- S/ lant, alternant avec plusieurs niveaux tourbeux qui ren- c3 S ferment des fragments de bois *- DESCRIPTION DES ROCHES. £3 © c n < CL. -W PROFONDEUR de COTE d’alti¬ tude. fl © O s K* © U • f— I cS fl U © -U cô fl • rH GO CD ?H Pn Argile schistoïde, tenace, très plastique, bleu violacé, se polissant dans la coupure. Elle devient brunâtre vers le bas, offre le faciès et les ca¬ ractères ordinaires. Nous y avons recueilli un nodule de phosphate de chaux et des rognons de pyrite . Cailloux de silex roulés, jaune brunâtre à l’intérieur, noirs et plus ou moins plats à l’extérieur : ils forment la base de l’étage. La couche, parfai¬ tement caractérisée ici, nous paraît être en réalité plus épaisse que l’indique le relevé du chef sondeur. Les galets les plus gros atteignent le volume d’un œuf de poule. La 7.73 35.47 43.20 6.20 œ <ü • pH N 5 6 <ü SEPTARIA. Le premier a pour objet de faire constater l’existence, dans l’argile sableuse à poussière de mica, de septaria volumineux, rappelant les grands septaria de l’argile de Boom. Leur présence n’avait point encore été signalée et — 189 — c’est la première fois que nous les rencontrons nous- même dans la région. Nous croyons devoir les décrire avec quelque détail. Ils se présentent en dalles volumineuses, à contours arrondis, constituant des masses tabulaires de carbonate de fer, épaisses de plus de 20 c. Elles offrent la texture, le grain fin et la coloration grisâtre de l’argile envelop¬ pante. On y observe des joints de stratification, ou fissures, sensiblement horizontales, de 1 millimètre d’é¬ paisseur, d’aspect gris noirâtre.Ces fissures sont remplies d’une poussière de glauconie, formée de grains très fins, non écrasés ; cette poussière adhère aux surfaces. Les fissures renferment également des grains et des cylindres déliés, ou fils brillants, de 2 à 3 mm. au plus de longueur, presque microscopiques, de pyrite : ils sont accompagnés de quelques lamelles de mica blanc. Malgré l’existence de ces joints ou fissures, les masses offrent une remar¬ quable cohérence, sont très denses et présentent une ténacité extraordinaire. On observe à leur surface quelques empreintes de fossiles absolument indéterminables. CAILLOUX ROULÉS DE LA BASE DE L’ÉTAGE. Le second fait constaté nous fournit la confirmation définitive de l’existence d’un dépôt que nous avons été le premier à signaler. Nous voulons parler de la nappe de cailloux roulés, noirs et généralement plats, souvent entrevue à la base de l’ypresien, rencontrée dans plu¬ sieurs forages, jamais bien observée avant l’achèvement du puits de MM. Dupont, offrant ici un développement tel qu’il met un terme au doute et transforme les énigma¬ tiques cailloux de jadis en une couche type de galets dont la puissance a été constatée. Nous avons réussi à — 190 obtenir un échantillon très complet de ce lit de cailloux, qui nous permet de le décrire et peut-être de jeter un coup d’œil sur l’histoire de ses origines. Ces silex, à l’intérieur jaune brunâtre, sont noirs à l’extérieur. La plupart sont ovoïdes et légèrement aplatis. Lavés, luisants, polis, ils atteignent parfois le volume d’un œuf de poule ; mais, en général, ils sont plus petits, même avellanaires, presque toujours entiers ; ceux qui sont fragmentaires nous paraissent avoir été brisés par le trépan. Bien que le carnet du chef sondeur n’attribue que 5 cent, à la puissance de ce lit de cailloux, nous avons des raisons de croire celle-ci plus considérable, entre autres, la quantité de galets de silex retirés et le grand nombre d’échantillons que nous avons reçus. Nous croyons que ces galets, base de l’étage ypresien, sont dérivés des silex corrodés, verdis de la base du landenien. L’étage landenien offre, comme chacun sait, presque partout à sa base, lorsqu’il est complet, un lit de silex plus ou moins épais. Ceux-ci sont remarquables par leur volume, la coloration jaune brun du silex, la forme contournée, l’aspect corrodé des rognons en général peu roulés, enfin par la teinte noir verdâtre ou vert clair de leur surface : ils sont souvent entiers, parfois brisés. Or, si l’on prend à cette couche de silex verdis, base de l’étage landenien, quelques échantillons et si on les soumet à une action de ressac telle que la produit le mouvement des vagues de la mer sur certains de ses rivages, on obtiendra, au bout d’un temps assez court, une collection de galets absolument identiques à ceux qui constituent la base de l’étage ypresien. C’est après une étude compaiative des éléments des deux niveaux que nous sommes arrivé à cette conclu¬ sion. En effet, les uns et les autres appartiennent exacte¬ ment à la même variété de silex. L’on peut observer à la 191 surface usée, adoucie, polie des galets ypresiens des dépressions nombreuses, mais peu apparentes, qui ne représentent autre chose que les derniers vestiges des cavités, des parties corrodées des silex landeniens. Dans la coloration noirâtre des galets ypresiens il n’est pas difficile de retrouver des traces, encore appréciables, de cette teinte spéciale qui a valu aux silex landeniens l’épithète de verdis. Enfin, il n’est pas jusqu’aux em¬ preintes des mêmes fossiles crétacés qui se retrouvent dans les silex des deux étages. D’un autre côté, nous constatons que les silex roulés ypresiens sont surtout abondants et forment un lit bien développé, précisément dans le voisinage des endroits où les sables landeniens sont fortement atténués et où cet étage est réduit à sa plus simple expression, c’est-à- dire au cailloutis de la base. En raison de tous ces faits, nous sommes autorisé à conclure que nos silex, base de l’ypresien, ont appartenu au landenien et que la mer ypresienne les a repris et remaniés, pour les rouler et les déposer enfin sur son rivage. CRÉTACÉ. Dièves. Dans la série des échantillons de ce forage qui nous ont été remis, nous n’avons rencontré aucune roche susceptible d’être rapportée à cette assise. Ne s’étend-elle pas jusqu’ici; se termine-t-elle au sud du puits de MM. Verlinden (où elle n’offrait qu’une faible épaisseur); son biseau n’atteint-il pas le forage de M. Dopchie, ou bien, à cause de la rapidité des travaux, les ouvriers n’ont-ils pas recueilli d’échantillon? Nous inclinerions volontiers vers cette dernière hypothèse. - 192 — TOURTIA DE MONS. La roche se présente dans les mêmes conditions, offre le même aspect, les caractères et le faciès remarquable signalés par nous dans la notice sur le forage du puits de MM. Yerlinden. La continuité de cette couche et son épaisseur, presque identique dans les deux puits, excluent la possibilité d’une faille passant, comme on l’avait pensé, par le thalweg du Meulebeek. SILURIEN. Éléments élastiques. Les éléments élastiques, épars à la surface des tranches redressées du silurien, n’ont pas été recueillis. Nous le regrettons d’autant plus vivement que la variété des éléments qui entrent d’ordinaire dans la composition de ce dépôt de transport, n’est pas sans offrir au strati- graphe des renseignements précieux sur les roches qui se trouvaient à découvert, aux alentours, à cette époque géologique reculée. PALÉONTOLOGIE. Quaternaire et étages tertiaires. Aucun élément paléontologique n’a été rencontré, à ce qu’il semble, dans la partie supérieure de notre forage. D’ailleurs l’étage ypresien n’a guère l’habitude de gâter les géologues ; il garde parcimonieusement ses fossiles. 193 TERRAIN CRÉTACÉ. Tourtia de Mous. Nous avons découvert un fragment indéterminable de valve d’une grande térébratule, égaré dans les échan¬ tillons du silurien. Ce fragment était encore enveloppé de la gangue du niveau où il se trouvait in situ. Les éléments de cette gangue, étudiés avec soin, nous ont permis de reconnaître le niveau fossilifère de la marne à Pecten asper , dont l’existence a été constatée, également par nous, dans le puits de MM. Yerlinden, frères. Il est à présumer que cette assise, avec son niveau fossilifère, se continue au sud et dépasse, dans cette direction, le territoire de Renaix. Nous espérons la rencontrer dans le forage du puits de M. Battaille, actuellement en voie d’exécution (‘). En terminant cette notice succincte, nous éprouvons le besoin de remercier cordialement notre confrère et ami M. le baron O. van Ertborn, qui a mis, avec une inépuisable complaisance, tous les renseignements à notre disposition et qui nous a généreusement fait don des échantillons de ce forage. (9 Nos prévisions se sont réalisées. Le forage du puits de MM. Battaille et Dessel a traversé la même assise, toujours fossilifère. (Noie ajoutée pendant l'impression.) I ANNALES SOC GÉOL. DE DELG. T. XVIII, MÉMOIRES. iù SUE LA SIGNIFICATION hes CONGLOMÉRATS A NOYAUX SCHISTEUX DES PS AMMITES DU pONDF^OZ PAR Max. L O HE ST. La présence de noyaux schisteux dans les grès ainsi que les conglomérats à noyaux de schiste ne sont pas rares à la partie inférieure de l’assise d’Evieux. Au niveau des schistes à végétaux, on observe souvent des fragments de schistes intercalés dans les grès. D’or¬ dinaire, ces fragments sont répartis à la partie supérieure d’un banc de grès où ils forment parfois une couche de un à deux centimètres d’épaisseur. Souvent des fragments de schiste vert, réunis en masse plus considérable dans une pâte argileuse ou sableuse, forment un conglomérat qui peut atteindre 60 centimètres d’épaisseur. L’épaisseur de ces conglomérats est toujours très variable. Leur situation stratigraphique est intéressante. Ils paraissent raviner les couches sous-jacentes. La sur¬ face des grès sur lesquels ils reposent est mamelonnée. Cette allure discordante est suffisamment indiquée dans — 196 — les deux coupes figurées ci-après. La première fig. 1 a été prise à Chèvremont dans la carrière visitée par les •• membres de la Société lors de l'excursion de 1883, la seconde fig. 2 à peu près identique a été notée à la car¬ rière de Froide Vaux près de Dinant, lors d’une excur¬ sion où j’accompagnais MM, Gr. Dewalque et Fraipont. Fig. 1. Fig. 2. A. Schiste vert B. Conglomérat à noyaux schisteux. C. Grès. Quelquefois cependant, au niveau des schistes à végé¬ taux, les conglomérats semblent faire défaut, mais il n’est pas rare d’observer alors de véritables ravinements éveillant l’idée d’une discordance de stratification. C’est ainsi que dans la carrière d’Evieux on observe sur une vingtaine de mètres la coupe suivante : A. Grès. B. Schistes très foncés et psammites. Malheureusement cette coupe est inabordable et ne peut être étudiée en détail. Un fait également intéressant est la présence des — 197 - végétaux et des poissons fossiles au niveau de ces conglo¬ mérats ou de ces ravinements. A Strud, un conglomérat à noyaux schisteux a fourni de nombreux débris d ’Holop- tychius et de Glyptolepis. Ces fossiles se rencontrent également dans une roche analogue à Angleur, à Frai- ture (Comblain) et à Esneux (rive gauche). Quant aux débris de végétaux, il est assez rare d’en rencontrer à l’intérieur des conglomérats, mais les schistes immédiate¬ ment voisins en contiennent en abondance. Ce fait ne se vérifierait pas seulement pour les psam- mites du Condroz, mais également pour le devonien inférieur, si j’en juge par la coupe suivante dessinée à la carrière du Bois Colette à Wepion, lors d’une excursion faite en compagnie de M. Stainier. A. Grès vert. B. Poudingue. G. Conglomérat à noyaux schisteux. D. Schistes verts avec de nombreuses empreintes végétales. E. Schiste vert. F. Grès vert. G. Poudingue. Quelle est la signification à donner à ces conglomé¬ rats? M. Dewalque, avec qui je les ai examinés, est porté à croire que l’action irrégulière des vagues ou celle des — 198 — courants peut expliquer la formation des conglomérats et les discordances locales que nous avons constatées. Il est toutefois assez intéressant de noter que ces accidents stratigraphiques sont d’ordinaire associés à une abon¬ dance exceptionnelle de végétaux dans les roches voisines, ainsi qu’à la présence de poissons fossiles. On sait que les Holopty chius, très rares dans l’assise de Montfort, deviennent subitement abondants dans l’assise d’Evieux, où souvent, au niveau des schistes à végétaux, un lit de quelques centimètres en renferme des restes en quantité considérable. En même temps que les Holopty chius, certains végétaux tels que les Pcdœpteris deviennent également abondants dans les schistes. On peut donc conclure qu’à cette époque du commencement de l’assise d’Evieux il s’est produit en un même point d’importantes variations du milieu d’existence. Si de telles variations ont eu lieu, il est possible qu’on puisse en retrouver les traces dans la stratigraphie des roches de l’époque. J’ai été antérieurement porté à admettre, en ce qui concerne les psammites du Condroz, qu’un régime marin avait été suivi d’un régime d’eau douce. Les conglomérats et les discordances fréquentes dans la partie inférieure de l’assise d’Evieux pourraient bien être des indices de ce changement de régime. Il faudrait toutefois pour s’as¬ surer de ce fait, multiplier les observations nécessaire¬ ment incomplètes étant donné le peu d’étendue des tranchées ou des carrières ouvertes précisément aux endroits favorables. Quoi qu’il en soit, je pense qu’il est intéressant dénoter que ces associations de ravinements, de conglomérats, de végétaux et de plantes, se rencontrent également dans d’autres terrains que dans notre dévonien. 199 — Dans un important travail de M. Smith Woodward (') sur les poissons fossiles du Trias de Gosford, je trouve les renseignements suivants, fournis par M. T. W.Edge- worth David, sur la position de la couche fossilifère. Le lit à poissons gît à la partie supérieure d’un groupe de psammites alternant avec des schistes verts et rouges. Les psammites sont couverts de ripple-marhs et les lits schisteux intercalés contiennent de nombreux restes de plantes. Sur ce lit à poissons, reposent des psammites avec lits de graviers et une bande de cailloux recouvre immédiatement la couche fossilifère. La ligne de jonction entre le lit à poissons et les couches supérieures est caractérisée par une légère érosion. A. Bande lenticulaire de cailloux. B. Schistes fossilifères. C. Psammites schistoides. (Laminatcd clayed sandstones.) L). Grès et poudingue. E. Grès. (*) The fossil fishes of the Hawkesbury sériés at Gosford, pp. VIII et IX, pl. B. Memoirs of the geological survey of New South Wales, Paleontology n° 4. LES TERRAINS TERTIAIRES SÜPÉRIEURS DU BASSIN DE LA JMÉDITERRANÉE PAR Charles De STEFANI. INTRODUCTION. Il y a près de vingt ans que j’étudie la paléontologie et la stratigraphie des terrains tertiaires supérieurs. Je les ai observés, non seulement en Italie, mais ailleurs, dans de fréquents voyages. Mes excursions à l’étranger ne m’ont pas donné la prétention d’avoir fait la moindre découverte originale, mais elles m’ont permis de com¬ parer les observations des différents auteurs et de me faire une idée raisonnée des opinions préférables. Je ne crois aucunement avoir résolu les nombreux et difficiles problèmes qui se rattachent à l’étude des ter¬ rains tertiaires supérieurs du bassin de la Méditerranée ; pourtant j’espère que mes observations ne seront pas tout à fait inutiles. — 202 — Pour donner plus de publicité à mon travail, je vais le publier dans une langue qui n’est pas la mienne, grâce au concours aimable de M. le professeur Gr. Dewalque, auquel je ne pourrai jamais suffisamment montrer ma gratitude. CHAPITRE PREMIER. MIOCÈNE MOYEN. Il est incontestable que la lithologie ne donne pas de critérium suffisant pour la distinction chronologique des terrains; tout au plus donne-t-elle des indices dignes d’attention sur la distribution bathymétrique des couches. Ces indications sont données, au contraire, avec exactitude par la paléontologie. Naturellement, pour évaluer correctement les données paléontologiques, il faut partir de la considération des mers actuelles. Distribution bathymétrique des espèces. — Les biologistes, surtout les malacologues, se sont occupés beaucoup, dans ces derniers temps, de la distribution bathymétrique des animaux dans les mers. Tous les savants sont tombés d’accord sur la nécessité de distinguer plusieurs zones d’habitation, selon les profondeurs, et tous ont constaté les différences considérables qui s’observent généralement entre les habitants des différentes zones, principalement entre les animaux qui, dans les derniers temps de leur vie, ne possèdent tout au plus que de faibles moyens de déplacement. Néanmoins, quand il s’agit de fixer les limites de chaque zone, le désaccord est très grand ; mais cela ne nous intéresse pas beaucoup, parce qu’il nous suffira de choisir l’une ou l’autre des opinions proposées et de la suivre constamment. — 204 Nous suivrons les distinctions proposées par Forbes, et acceptées par Jeffreys, qui a fourni les matériaux les plus importants pour l’étude de la question, par Fischer, par Marion et par le marquis de Monterosato, qui est peut-être un des meilleurs connaisseurs de la faune mala- cologique méditerranéenne vivante (*), de l’étude de laquelle on ne doit pas s’éloigner lorsqu’on examine les faunes tertiaires de la même région. Ces auteurs distinguent la zone littorale ou côtière , comprise entre les limites du balancement des marées; la zone des laminaires , en y comprenant la zone des corallines et des nullipores , que quelques-uns séparent; la zone coralligène , ou des coraux isolés et des brackio- podes, et la zone abyssale , c’est-à-dire des plus grandes profondeurs. Les trois premières zones sont suffisam¬ ment bien déterminées; spécialement la seconde, dont la limite inférieure s’accorde avec la limite de la végéta¬ tion marine, c’est-à-dire avec le dernier point où arrive la puissance de la lumière productrice de la chlorophylle. On ne peut pas en dire autant de la dernière zone, qui comprend une hauteur beaucoup trop considérable et qui, selon les dernières études, devrait être partagée en un nombre de sous-zones considérables. Mais cela ne nous intéresse pas beaucoup pour le moment, car cette grande zone est très faiblement et partiellement repré¬ sentée dans les terrains tertiaires supérieurs de la Méditerranée. (') Forbes. Report ofÆgean Invertebrata, 1884. Gwyn Jeffreys. Proceedings of the zoo/, soc. of London, 1878-1884. P. Fischer. Manuel de Conchyliologie. Paris, Savy; p. 179. Marion. Considérations sur les faunes profondes de la Méditerranée (Annales du Musée de Marseille , t. i, 1883). T. A. di Monterosato. Nuova rivista delle conchiglie mediterranee (Aiti Acc. Palermitana sc. Ici. ed arti, s. il, vol. Y, 1873). 205 — Malheureusement; quoique bien des géologues et des paléontologistes aient reconnu théoriquement toute l’opportunité et la valeur de telles distinctions, en pra¬ tique ils ne les ont pas toujours convenablement appli¬ quées, et l’on a vu des savants de renom tomber dans des erreurs singulières. Certainement de telles distinctions, tirées des faunes actuelles et des circonstances que nous pouvons vérifier nous-mêmes sous nos yeux, ne peuvent être appliquées directement qu’aux terrains tertiaires les plus récents, qui ont une faune identique ou très peu différente des faunes vivantes ; cependant, avec prudence et par in¬ duction, on peut remonter de proche en proche aux faunes plus anciennes, susceptibles, de cette manière, d’une révision qu’autrement on ne pourrait pas faire. Parmi les faunes vivantes, je ne connais que celle de la Méditerranée dont M. de Monterosato ait essayé d’indiquer en entier la distribution bathymétrique (*) : c’est en même temps une des faunes les mieux connues. En la prenant pour guide, et en consultant les espèces originales quand il était nécessaire, je me suis proposé autrefois, avec M. Pantanelli, de distinguer dans les terrains pliocènes si variés des environs de Sienne, chaque espèce fossile identique ou analogue à une autre vivante et chaque zone habitée par chaque espèce (2) ; et je pus constater l’accord général de la distribution bathy- (‘) Nuova Rivista delle conchiglie mediterranee (Aui Acc. Palermitana di sc. leu. vol. V. 1875). Il n’a pas répété les indications dans la 2e édition, plus complète : Enumerazione e sinonimia delle conchiglie mediterranee ( Giorn . di Sc. nat. éd. cc. vol. XIII, Palermo, 1878). (-) C. De Stéfani. Molluschi continentali fino ad ora notati in Italia nei terreni pliocenici ed ordinamento di questi ultimi (Aui. Soc. (ose. sc. net. Pisa, 1876-84) p. 6 et suiv. E. De Stéfani e D. Pantanelli. Molluschi pliocenici dei dintorni di Siena ( Bullctt . Soc. malacolog. i7.,vol. IV, 1878). — 206 métrique dans le pliocène et dans les mers actuelles et la séparation biologique absolue d’une zone à F autre, à un degré que les auteurs précédents n’avaient pas soup¬ çonné. Sous bien des rapports, une étude sur la distribu¬ tion des productions vivantes selon les profondeurs dans les mers des âges passés est plus concluante qu’une étude sur les mers actuelles, parce que, dans les terrains anciens, après avoir vaincu quelques difficultés qu’un géologue attentif, particulièrement s’il s’agit de terrains néogènes, doit surmonter, nous pouvons passer en revue tout le fond de la mer, ou pour mieux dire, plusieurs fonds de mer, tandis que, dans les mers d’aujourd’hui, il faut se borner à examiner les dépôts côtiers et les débris, d’autant plus rares que la profondeur augmente, apportés par les dragages. Dans le pliocène Siennois, entre les zones littorale , des laminaires , coralligène , abyssale , il n’y a pas d’espèces absolument semblables ('). La même chose doit se vérifier dans les mers actuelles et dans les terrains plus anciens. Anciennement, les géologues et les paléontolo¬ gistes admettaient comme point de départ qu’une diffé¬ rence complète et absolue des fossiles indique une différence absolue d’âge; c’est pour cela que, même à présent, on distingue ordinairement dans les terrains autant d’âges différents et supposés successifs qu’il y a de faunes. Au contraire, pour bien préciser la chro¬ nologie relative d’un terrain et d’une faune, il ne fau¬ drait la comparer qu’avec les faunes isomésiques et isotypiques (2), c’est-à-dire ayant vécu dans des cir- (*) C. De Stéfani. Descrizione degli strati pliocenici dei dintorni di Siena ( Boll . Com. rjeol. , 1877, p. 2GG). La Nassa semis tria ta Broc., de la zone coralligène, n'est pas commune à la zone littorale, où elle est remplacée par la N. Olivii Bell, ou ecostata De S. et Pant. (-) E. Mojsisovicz von Mojsvar, Die Dolomit-Riffe von Stidlirol und Venetien, Wien, 4879, p. 7. — 207 — constances identiques, dans des terrains plus anciens ou plus récents : une faune peut succéder, avec une différence d’âge presqu’insensible, à une autre faune hêtêromêsique extrêmement différente , et il peut même arriver que la faune inférieure ait plus d’analogie avec les faunes vivantes et l’apparence d’un âge plus jeune que les faunes supérieures. C’est ce qui arrive souvent dans les faunes saumâtres, qui sont les plus variables. En suivant donc l’exemple de MM. Gr. Jeffreys, Seguenza, Fischer, Fontannes, Tournouër, Pantanelli, Welsch, Fuchs, etc., et après avoir étudié les faunes méditerranéennes, vivantes et pliocènes, je vais essayer d’appliquer les mêmes distinctions de zones aux couches miocènes méditerranéennes. Mais avant d’aborder la question, je dirai encore deux mots de certaines varia¬ tions des faunes littorales saumâtres. Distribution des espèces littorales selon le degré de salure des eaux. — Par eau saumâtre en entend vulgairement de l’eau douce plus ou' moins mêlée à l’eau de la mer et ordi¬ nairement plus douce que salée. Pourtant, au point de vue de la géographie et de la biologie, les eaux saumâtres peuvent résulter de circonstances très variables et très compliquées. Le degré de salure, en effet, est souvent excessivement variable, ce qui n’est pas sans grande influence sur les habitants, plantes et animaux, de même que sur les conséquences géologiques. Chaque différent degré de salure et chaque différente limite de variabilité dans la quantité du sel peuvent favoriser ou combattre l’introduction d’organismes spéciaux, et si l’on pouvait connaître parfaitement les conditions biologiques de toutes les espèces littorales actuelles, un ensemble de peu d’espèces pourrait nous dévoiler avec exactitude le degré de salure de leurs eaux. — 208 — Aux embouchures des fleuves dans la mer, dans les estuaires et dans les marais communiquant amplement avec la mer, la salure peut varier d’un minimum d’eau presque tout à fait douce à un maximum , qui ne sera jamais surpassé, d’eau marine à salure ordinaire. Ces estuaires ont leurs habitants spéciaux, dont il sera traité dans le chapitre suivant. D’autres marais et d’autres bassins littoraux, pourvus de communications très bor¬ nées avec la mer, d’un côté, avec des affluents d’eaux douces continuels ou périodiques, de l’autre, sont sujets à des oscillations bien plus grandes dans le degré de salure : assez doux, bien que non complètement, pendant certaines saisons de l’année, si l’eau douce qui y arrive est surabondante, ils peuvent à leur tour, devenir plus salés que la mer, quand les eaux douces cessent d’affluer et que l’évaporation est supérieure même à l’afflux de la mer, et donner lieu à des salines, à des marais salants, ou même se dessécher en tout ou en partie. Les habitants de ces eaux, sujets à un genre de vie si particulier, doivent avoir, à un degré bien haut, l’aptitude de s’adap¬ ter aux circonstances les plus variées. En effet, la faune et la flore de telles eaux sont des plus singulières. Naturellement leurs rapports les plus intimes sont avec la faune et la flore des eaux franchement saumâtres, parce qu’un être habitué à un degré de salure aussi invariable que celui de la mer, ne peut s’adapter à des degrés différents ; mais un animal ou une plante qui s’adapte en même temps à l’eau marine et à l’eau un peu douce a une bien plus grande chance de vivre aussi dans une eau plus salée que celle de l’océan. Cette dernière circonstance si simple explique le fait, apparemment si étrange, mais si général, que les faunes des eaux plus salées que la mer se rapprochent précisément bien plus de celles des eaux saumâtres et des eaux douces que de — 209 — celles des eaux marines normales ; mais nous reviendrons plus tard, et avec bien des exemples, sur cet intéressant sujet. Italie. — Maintenant, je vais commencer l'examen des terrains miocènes par l’Italie, qui m’est le mieux connue. Naturellement, je ne ferai pas une longue revue analy¬ tique de la stratigraphie et de la paléontologie de chaque pays ; mais je me bornerai à indiquer les études anté¬ rieures, les observations et les catalogues des fossiles déjà publiés, et les derniers résultats des études qu’on a faites. Les couches continentales, avec nombre de fossiles terrestres et d’eau douce, très fréquentes dans le miocène inférieur de l’Italie, attestent que, pendant cette période, l’Italie se trouvait très exhaussée au-dessus du niveau de la mer. A cet exhaussement succéda une période d’affais¬ sement, pendant laquelle se déposa le miocène moyen, non sans qu’il subsistât toujours des îles et des terres dont dérivaient les débris qui formaient les nouvelles couches. Par conséquent, l’on peut s’attendre à ce que les ter¬ rains du miocène moyen soient très variés au point de vue de la paléontologie et de la lithologie ; en effet, il ne manque peut-être que des dépôts des plus grandes profondeurs, comparables à ceux de Téocène supérieur de la même région. Le dit terrain environne de toutes parts les Alpes Maritimes, particulièrement du côté du Nord, et l’Apen¬ nin; sa continuité n’est interrompue que sur les bords de la mer Tyrrhénéenne entre les environs de Finale (*) (*) A. Issel. La pietra di Finale neila Riviera Ligure (Boll. Com. geol. (Vltalia, 1885-1886). ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII. MÉMOIRES. 14 — 210 — et les Monts de Livourne ('), Entre les Bomagnes et la Toscane, il recouvre les sommets de la montagne, arrivant à plus de 1500 mètres de hauteur. Quand il se déposait, l’Apennin et les Alpes Maritimes n’étaient donc qu’un archipel de petites îles à pentes abruptes qui descen¬ daient à la mer, sauf dans les Maremmes toscanes, atteignant rapidement une profondeur assez consi¬ dérable. C’est ce qui explique la rareté des dépôts tout à fait littoraux et de bas-fond et l’étendue des assises côtières, mais non proprement adhérentes au littoral. A la même cause est dû le manque de grands verté¬ brés terrestres, comparables à ceux du miocène supérieur et du pliocène, excepté ceux qu’on rencontre dans les couches marécageuses et d’eau saumâtre (Hippopotamus , Sus, Enhydriodon , Crocodilus ), et qui vécurent sur les lieux mêmes où ils furent ensevelis après leur mort Les dépôts les plus côtiers sont des argiles, des marnes, des conglomérats, abondamment pourvus de lignite, avec vertébrés et autres fossiles terrestres. Ils se for¬ maient dans les lagunes et les marais saumâtres, séparés de la mer par des dunes et des barrières de sable côtoyant les terres émergées. On les trouve entre le Savio et le Foglia, sur le versant adriatique, dans les maremmes toscanes, où ils sont très étendus et contien¬ nent les couches lignitifères les plus riches de l’Italie, dans le Capo Yaticano en Calabre (2), etc. (*; G. Capellini. II calcare di Leitha, il Sarmatiano e gli slrati a congerie di Livorno (Mcrn. R. Acc. dci Lincei,A 878). — Gli strat i a congerie e la formazione gessoso-solfifera nella provincia di Pisa e nei dintorni di Livorno (Mcm. Acc. Lincci , 4880). La formazione gessosa di Castellina Maritima e i suoi fossili (Mcm. Acc. Sc. di Dologna , 4874), etc , etc. (2) C. Forsyth Major. La faune des vertébrés de Monte Bamboli (AitiSoc. il. sc. nat., 4873). K. A. Weithofer, Alcune osservazioni sulla fauna delle lignite di Casteani e di Monte Bamboli ( Roll . Corn, cjeol., 4888). G. Seguenza. Le formazioni terziarie nella provincia di Beggio (Mcm. Acc. Lincei, S. 3, vol. VI, 4880). etc., etc. - 211 — Voici le catalogne des fossiles vertébrés et invertébrés de Casteani et de Monte Bamboli, étudiés par Meneghini, Major, Gervais, Weithofer, Portis, Pomel, etc. Arias lignitifila Salv., Sus choeroides Pomel, Antilope gracülima "Weith., A, Haupti Major (Casteani) Ènhydriodon Cam - pardi Mgb, Oreopühecus Bambolii Gerv., Hyaenarctos an - thracüis Weith., Mustela Majori'We ith., Melania Escheri Mér,, Unîocardium ' Meneghinii Cap., U. cy prieur dioïdes Cap., Adachna Hoernesi Pant. Les mollusques qui habitaient sur place étaient prin¬ cipalement Dreissensiœ , Adachnæ , Potamides , et consti¬ tuaient un ensemble dépourvu d’analogie dans les terrains, soit plus anciens , soit plus récents, hors de la Méditerranée, mais se rapprochant très bien des faunes des estuaires ou marais littoraux, à eau parfois plus douce, parfois plus salée que la mer, par exemple aux marais de la Goulette, en Tunisie, et de Tarente, et à h étang d’Orbetello, avant les derniers travaux. Les Mélanopsisj comme d’habitude, et la Melania Escheri Mér. (’) devaient vivre dans les mêmes circonstances. Probablement ces marais littoraux devenaient plus salés que la mer pendant une partie de l’année, par un excès de l’évaporation sur l’arrivée des eaux douces. Cette supposition serait en accord avec l’existence des couches salifères et gypseuses de cet âge du Val di Cecina, en Toscane, que nous devons séparer des gisements gyp- seux de l’étage suivant. Les salines de Lungro, en Calabre* sont probablement aussi du même âge. Dans les maremmes, où ces assises prévalent sur toutes les autres, le sol est entrecoupé de collines et de buttes de (') La Melania Escheri rappelle beaucoup la M. Wyomingemis Wh. du Lara* mie et les Goniobasis de Péocène américain. Peut-être ces formes pro¬ viennent-elles d’un ancêtre commun. 212 — roches prétertiaires, isolées an milieu de terrains ter¬ tiaires supérieurs. Ces accidents et ces reliefs du sol devaient exister jusque dans le miocène moyen et s’éten¬ daient probablement du côté de la mer Tyrrhénienne actuelle, bien que les dénudations successives aient détruit la plus grande partie des îles et des buttes de ce temps-là. Conséquemment, un sol si accidenté, qui correspond à peu près à l’ancienne Chaîne métallifère de Paul Savi, devait facilement renfermer les prairies marécageuses, les étangs, les lagunes, les salines où se déposaient les assises sus-indiquées. Tout autour, au loin, dominaient les couches de mer plus profonde. Dans la série des couches subapennines, ceci est le premier des étages à congêries , que nous rencontrerons aussi ailleurs en Europe; par sa position stratigraphique et par ses fossiles il est très différent des couches à congêries des étages suivants. Nous trouvons des couches à fossiles saumâtres ( Pota - mides , Melania , Melanopsis , etc.) en plusieurs autres en¬ droits, à Sant’ Agata près de Tortone, à Sivizzano-di- Traversetolo, à Monte-Gribio, au Capo-Vaticano, etc. ('); mais elles sont très limitées et intercalées dans des couches tout à fait marines, littorales ou coralligènes. M. Mayer, comme on le dira plus tard, suppose que les “dites couches, dont il fait le type de son messinien infé¬ rieur, sont les plus jeunes du miocène ancien. Faune littorale marine. — La faune littorale franche¬ ment marine n’est que faiblement représentée, à la diffé¬ rence des faunes pliocènes analogues. C’est une conséquence probable des dénudations suc- (*) Les fossiles de ces couches à S. Agala sont Poiamides picium Ba.-t., P. rubujinosum Eich., P. plicatum Eich., P. colligeas Sacco, Melanopsis im- pressa Kr., M. pedemontana Sacco, M. Mat lier oui May. 213 cessives;mais à son tour, la rareté de cette faune compa¬ rée à la faune littorale saumâtre provient, ainsi que je l’ai dit, de la circonstance qu’un marais littoral peut s’éloi¬ gner considérablement du rivage qu’il entoure, tandis que le long d’une plage et d’une berge montagneuse peu étendue, comme l’était l’Apennin, qui descend rapidement au niveau de la mer, la faune marine tout à fait littorale ne peut occuper qu’un espace très limité. Un des meil¬ leurs et en même temps des plus riches représentants de la faune littorale, c’est la faune, constituée en grande partie de gastropodes, des conglomérats serpentineux de Superga ou colline de Turin ('), que les géologues autri¬ chiens placent dans l’horizon de Grund et que d’autres rattachent à l’étage hélvêtien le mieux caractérisé, à son sous-étage inférieur, appelé par C. Mayer Grundin (2). M. Mayer suppose que la faune réellement si différente de la faune coralligène ou tortonienne appartient à une zone profonde et non littorale ; mais la comparaison avec les faunes pliocènes et vivantes nous persuade du con¬ traire et nous fait voir en même temps que, ainsi que dana le pliocène et dans la Méditerranée actuelle, il n’y a près-* que pas d’espèces qui se répètent dans les autres zones bathy métriques contemporaines, par exemple, dans les argiles et dans les sables de Sant’ Agata et de Stazzano près de Tortone. Si l’on devait paralléliser les terrains seulement par l’identité ou le rapprochement des faunes, au lieu d’ad¬ mettre, avec M. Mayer, que la faune de Superga est à (') G. Michelotti. Description des fossiles des terrains miocènes de l’Italie septentrionale {Mém. Soc. holl. des Sc. Harlem, 4847). L. Bellardi. I molluschi dei terreni terziarii del Piemonte e délia Liguria (Mem Acc. Sc. Torino, 4872, 1877, 4881 et suivants) etc., etc. {-) C. Mayer. Classification des terrains tertiaires conforme à l’equivalence des périhélies et des étages, 4881'. 214 — peine plus âgée que celle de S. Agata ou du Tortonien , il faudrait lui donner un âge bien plus ancien. En effet, il n’y a pas d’espèces communes. Au contraire, si Ton reconnaît que les différences bathymétriques peuvent se reproduire dans les terrains des temps passés et qu’entre des terrains tout à fait contemporains il peut exister une différence absolue et totale d’espèces, il faut en tirer la conclusion que, pour se former une idée correcte de la place chronologique d’une faune, il est nécessaire de la comparer avec les faunes plus anciennes ou plus récentes de la même zone, et l’on peut admettre sans difficulté, * comme nous le verrons sous peu, que les faunes de Superga et de S. Agata sont contemporaines. Faune laminarienne. — Très étendue, comme on pou¬ vait s’y attendre, sinon très riche en espèces, est la zone des laminaires qui succède immédiatement à la littorale , et s’étend de 20 à 200 mètres de profondeur (•). Les matériaux de cette zone sont des conglomérats grossiers et des graviers, des sables, des calcaires constitués par des organismes macroscopiques, parfois argileux et mar¬ neux. Paléontologiquement, on doit y distinguer des algues calcarifères ( Nulliporae , Daciyloporidae) qui attestent à l’évidence le peu de profondeur des dépôts; de gros bryozoaires, particulièrement Celleporae ; des crinoïdes, qui remplissent quelquefois entièrement les assises ; des (*) Issel, Capeliini, Seguenza. Loc. c'a. E. Ma ri a ni. Descrizione dei terreni miocenici fra la Scrivia e la Staffora {Bail. sc. geol. it. v. V, 4887). T. Fuchs. Ueber die miocaenen Pecten-Arten aus den nôrdlichen Àpenninen in der Sammîung des Herrn Dr. A. Manzoni. {Ver h. d. geol. Reich sans t.} 4881.) F. Fuchs. Sus membri delle formazioni lerziarie ne! versante settentrionale delF Appennino fra Ancona e Bologna. (Boll. R . Com. geol., 4875), traduction de A. Manzoni. De Stéfani. Jejo, Montalto e CapoYaticano (. Mem . Àcc. Lincei , 4884) etc., etc. - 215 coraux constructeurs ( Astraea , Cyphastraea , Poritesx etc.); des foraminifères littoraux (. Amphistegina , Botalia) ; des dents de requins et d’autres poissons ; des mollusques herbivores et surtout des lamellibranches. Les Peden sont si nombreux et si variés qu’ils donnent presque le cachet à la zone (P. latissimus , P. scabrellus , P. aduncus , P. Besseri , P etruscus , etc., etc.). Selon l’abondance d’une classe ou de l’autre, les calcaires acquièrent des caractères un peu différents, de sorte qu’il y a des cal¬ caires à crinoïdes (Montagna-Eeggiana, vallée du Tibre, vallée de l’Arno, Pescia-Fiorentina) ; des calcaires à coraux (Calabres, montagnes de Livourne et de la Cas- tellina); des caicaires à Cellepora ou à bryozoaires (Marches, Komagne) ; des calcaires jaunâtres à forami¬ nifères du type du calcaire de la Leitha, appelés par quelqu’un calcaires de Bosignano (Ligurie, Montagnes de Livourne). Dans les monts de Livourne se trouvent aussi des lits de marnes blanches, criblées d’empreintes du passage de vers et d’oiseaux et des marnes à diato¬ mées, insectes, phyllites et poissons côtiers. Cette zone est connue par plusieurs géologues et indiquée par M. Mayer comme étage Helvêlien. Pareto l’appelait SerravalUen ; Fuchs et autres géologues, ita¬ liens et autrichiens, l’appellent zone du calcaire de la Leitha ou de Bosignano. Faune coralligène. — Très différente dans son ensemble, bien que passant graduellement à la précédente, est la faune coralligène, caractérisée par l’abondance des coraux isolés ( Ceratotrockus , Flabellum, Stephanophyllia , Trochocyathus , etc.); par certains foraminifères ( Cristel - laria, Frondicularia, Büoculina , etc.), par la prévalence de certains genres de gastropodes carnivores ( Ancillaria , Pleurotomidae, Mathïlda, Gadus , etc.); par quelques lamelli- 216 branches (. Limopsis , Neilo). Les assises de cette zone sont ordinairement des argiles bleues, bien que des conglo¬ mérats et des sables ne manquent pas ; elles corres¬ pondent aux argiles bleues plais anciennes du pliocène, tandis que la zone des laminaires a son pendant dans les sables astiens. La zone coralligène du miocène moyen a été appelée étage Tortonien par M ayer et Pareto : elle est répandue dans tout l’Apennin où existent des terrains miocènes, bien que, en général, moins que la zone des laminaires. Les fossiles sont quelquefois extrêmement abondants en espèces et en individus, comme dans les gisements classiques de S. Agata, Monte-Gribio, Benes- tare (4)mais se trouvent isolés, en nids, dans des localités déterminées, tandis que, ailleurs, on ne peut les obtenir quen exfoliant les argiles avec beaucoup de peine et de travail. Faune des zones plus profondes. — La zone qui suit immédiatement, que je dirais abyssale, qui pourtant est bien loin d’arriver à des profondeurs extrêmes, est peut-être la mieux caractérisée, par l’abondance des matériaux organogéniques microscopiques, souvent sili¬ ceux (2). (*) Bellardi, Seguenza. Loc. cit. A. d’Achiardi, Studio comparative Ira i coralli dei terreni terziarii del Piemonte e delle Alpi Venete {Ann. Un. diPisa , anno X, 1868). P. Dqderlein. Cenni geologici intorno la giacitura dei terreni miocenici superiori dell’ Italia centrale {Atti X Congresso d. Scienz. ital. Sicna, 1862). A. Manzoni. Délia fauna marina di due lembi miocenici dell’ Alta Italia ( Sitz !). d. K. Akad. d. Wisscnsch ., Wien, 1869, etc.). (2) Bellarbi, Seguenza, De Stéfani, Doderlein, Mariani, loc. cit. G Mazzetti. Echinodermi fossili di Montese {Atti. soc. mit. Modcna, 1881). G. Mazzetti e D. Pantanelli. Cenno monografico intorno alla fauna fossile di Montese {Atti soc. nat. Modcna , 1886-1887). A. Manzoni. Spugne silicee délia mollassa miocenica del Bolognese {Atti soc. tosc. s. nat. vol., v. 1881). F. Coppi. Paleontologia modenese, Modena, 1881. Il miocene medio nei colli modenesi {Bull.Com. geol. d’Italia, 188i). - 217 — Les conciles sont de préférence marneuses ; mais elles passent à des argiles, à des calcaires marneux presque entièrement organogéniques, à des grès plus ou moins consolidés, à des tripolis. La faune se compose de fora- minifères pélagiques, principalement de Globigerinidœ , de radiolaires, quelquefois de diatomacées, de spon¬ giaires, dont les spiculés siliceuses constituent souvent des couclies entières, d’échinides, d’ostracodes, deptéro- podes, de céphalopodes, d’autres mollusques parmi lesquels abondent les lamellibranches ( Lucina Dicomani , Mgh., Solenomya Doderleini , Mayer, Pecten Anconitanus, For., P. dénudât as , Feu, Aturia Atari , Bast.). Les calcaires gréseux dans lesquels sont enfouis par nids Lucina Dicomani , Mgh., Loripes globulosus , Desh., Tapes Fuchsi , Caf., sont très fréquents dans l’Apennin. On connaît aussi des traces dues aux vers et parfois pro¬ bablement à des éponges ( Palœodictyon ) mêlées à des empreintes de fucus et de sargasses évidemment tombés de la surface des mers. Aussi la présence de gros verté¬ brés pélagiques ( iSqualodon: Schizodelphis , etc.) est carac¬ téristique de cette zone. Naturellement, on peut quel¬ quefois raisonnablement rester dans l’incertitude sur l’attribution des couches intermédiaires à cette zone ou à la zone coralligène. Ce sont ces couches moins littorales qui sont les plus communes en Italie et qui recouvrent les sommets les plus élevés entre l’Arno et la Sieve et les fleuves de la Romagne ; elles manquent pourtant presque tout à fait sur le versant tyrrhénique de l’Apennin septentrional. L. Foresti. Le marne di S. Luca e di Paderno e i Ioro fossili (Rend. acc. sc. Bolotjr.a , 1877). G. Fornasini. Textularina e altri foraminiferi fossili nella marna miocenica di San Rufillo presso Bologna (Bull. soc. fjeol. il., 188G). — etc., etc. — 218 — Pareto (') et après lui M. Mayer et d’autres, en ont fait le type de l’étage Langhien , des Langhe en Piémont, où elles s’étendent considérablement ; M. Taramelli les appelle marne scialbe et M. Théodore Fuchs les met très justement au niveau du Seillier du bassin de Vienne. Classifications et subdivisions proposées. ----- On peut dire que les Apennins, et plus précisément, les -collines vers la vallée du Pô, entre le Tanaro et la Borbera, ont servi de point de départ à presque toutes les divisions princi¬ pales du miocène moyen et, en général, de tous les ter¬ rains tertiaires supérieurs, qui sont adoptées maintenant par la science. Malheureusement, les observateurs n’ont étudié qu’une partie de la région et, si le hasard les avait conduits ailleurs, où la disposition des couches est très différente, il n’est pas improbable que la série des ter¬ rains miocènes aurait été renversée. Il paraît absurde, dès le premier abord, de supposer que si, dans un endroit quelconque, on trouve une assise littorale ou abyssale, cette même assise se soit étendue, à la même époque, dans toute l’Europe et peut-être plus au loin encore ; cependant les subdivisions actuelles de certains âges tertiaires sont presque fondées sur un pareil raisonnement, ce que nous allons maintenant constater. Quelques auteurs se sont bornés à attribuer au miocène moyen la zone abyssale , au miocène supérieur les zones coralligène et laminaire. Mais la plupart, convaincus de la nécessité d’introduire des subdivisions plus précises et plus limitées que celles ébauchées par Lyell, ont accepté, sans approfondir la question, les distinctions proposées par MM. Pareto et Mayer. Pareto prit pour (*) L. Pareto. Note sur les subdivisions que l’on .pourrait établir dans les terrains tertiaires de l’Apennin septentrional {Bull. soc. géol. de France , s. 2, t. xxii, 18Go). — 219 — point de départ de ses divisions des terrains tertiaires, principalement les conciles des vallées de la Bormida et de la Scrivia. M. Mayer même a fondé en grande partie sur elles sa chronologie tertiaire. M. Pareto, après avoir appelé Bormidien le miocène inférieur (nom qui, par droit de priorité, doit céder la place à celui plus ancien de Tongrien ), donnait le nom d’étage Langhien aux marnes de la zone abyssale qui lui succèdent strati- graphiquement dans les Langhe et dans la vallée de la Bormida. L’étage Langhien fut maintenu par M. Mayer. Dans la même vallée de la Bormida et sur la Scrivia les marnes Langhiennes supportent des calcaires, des conglomérats, des grès et des marnes, de la zone des laminaires, que Pareto appela étage Serravallien , nom considéré plus tard comme synonyme de V Helvêtien de M. Mayer. Enfin, sur la rive droite de la Scrivia, cet étage est suivi des argiles bleues coralligènes de S. Agata dans le Tortonnais, dont Pareto fit l’étage Tor- tonien , conservé par Mayer avec quelque rectification, parce que Pareto réunissait les argiles et les fossiles de S. Agata avec ceux des marnes bleues pliocènes, dites plus tard Plaisanciennes, de plusieurs endroits. Il n’y a pas de doute que les subdivisions de Pareto correspondent très bien aux faits entre le Tanaro et la Scrivia, et que, dans cette région, les noms Langhien, Serravallien ou Helvêtien et Tor tonien représentent une réelle distinction de terrains bien déterminés. M. Mayer a voulu généraliser partout les divisions de Pareto, sans donner pourtant, il faut l’avouer, un critérium paléontologique exact, une clef, pour ainsi dire, pour bien reconnaître ses propres subdivisions. Quant au Tortonien , il le subdivise, comme d’ordinaire, en deux sous-étages, dont l’un, selon sa manière de voir, devrait — 220 représenter la zone profonde, l’autre, la zone littorale. Le premier, selon lui le plus ancien, il l’appelle Badenin , en prenant pour type les argiles de Baden, près de Vienne? et de S. A.gataprès de Tortone; le second, le supérieur’ est appelé Stazzanin ; il a pour type les sables de Bocca- d’Asino près de Stazzano dans le Tortonnais ('). Pour quelle raison Mayer appelle l’une littorale, l’autre de mer profonde, voilà ce qu’on ne comprend pas ; si ce n’est parce que celle de Stazzano se trouve dans des sables, l’autre dans des argiles. Les faunes de Stazzano et de S. Agata sont semblables; de 332 espèces décrites par Bellardi (2), 142 sont communes aux deux localités, 138 sont particulières à Stazzano, 52 à S. Agata. On ne comprend pas même comment on peut attribuer au sous- étage supérieur les assises de Stazzano, qui, au contraire, sont à un niveau plus bas que celles toutes proches de S. Agata, ainsi que l’a déjà fait observer M. Sacco (5). On voit donc par cet exemple, — et ce n’est pas le dernier, — que, dans les classifications de quelques auteurs actuels, on attribue parfois l’âge le plus récent au terrain le plus ancien, et vice-versa. Interposés aux couches marines de S. Agata, ainsi que de tant d’autres endroits (Vigoleno, Monte-Gribio, Capo-Vaticano), sont des lits d’eau saumâtre avec Potamides , Melania, Melanopsis, etc. Or, M. Mayer, sans se préoccuper de leur position stratigraphique, en fait un étage séparé, succédant au Tortonien, qu’il appelle Messinien premier et il ajoute que ces couches forment un horizon assez distingué et général. Le Messinien premier de Mayer n’est donc qu’une partie du Tortonien (i) C. Mayer-Eymar. Tableau des terrains tertiaires. Zurich, 4884. (-) Loc. cit. (5) F. Sacco. Classification des terrains tertiaires conforme à leur faciès ( Bulletin de la Société belge de Géologie, I, 1888, p. 285). 221 de Pareto. Il en est du Messinien premier comme des couches à Anthracotherium du miocène inférieur de la vallée de la Bormida, qui sont interposées aux couches marines Bormidiennes ou Tongriennes , mais que Mayer autrefois classait dans un étage séparé, supérieur, dans l’Aquitanien ('). Une fois ces erreurs reconnues dans les subdivisions des terrains pris pour types , comment pourrait-on songer à les appliquer partout ailleurs ? Cependant en revenant à la classification plus simple, mais plus vraie de Pareto, on peut répéter que, si elle est applicable aux terrains situés entre le Tanaro et la Scrivia, — et l’on peut ajouter, dans la plus grande partie de l’Apennin méridional — -, elle ne l’est pas ailleurs. Les savants qui suivent la classification de Mayer et de Pareto appellent un terrain Langhien, Helvétien , Tortonien , etc., lorsqu’il présente le même ensemble de fossiles que les couches considérées comme type : cette classification aurait une valeur réelle si elle n’impliquait qu’une correspondance bathymétrique dans le sens que nous avons plus haut accepté ; mais elle serait contraire à la vérité si l’on voulait lui donner une importance chronologique constante et absolue qu’elle est bien loin de posséder : en d’autres mots, les noms indiqués peuvent être employés pour signifier des zones de profondeur, mais non des âges. Nous pouvons affirmer dès ce moment qu’à la succes¬ sion des assises de la région entre le Tanaro et la Scrivia doivent correspondre dans les autres localités des suc¬ cessions de zones tout à fait différentes. Exemples stratigraphiques. — Sur la droite de la Scrivia, (h C. Mayer Sur la carte géologique de la Ligurie centrale. (Bull. Soc. gcol. de France, série 3, t. V, 4877.) — 222 — le Tortonien de Stazzano et de S. Agata est recouvert par les conglomérats à faune helvêtienne de Monte- rosso : le dernier étage revient donc au-dessus du Torto¬ nien. Entre l’Enza et le Tanaro, vers la vallée du Pô, dans la vallée du Mesima et dans le Capo-Vaticano entre Pizzoni et Vazzano, à Piscopio et à Presinaci en Calabre, les couclies plus anciennes, abyssales , langhiennes, passent, près des sommets de l’Apennin, ou des collines latérales, à la zone laminarienne helvêtienne et aux calcaires à Heliastraea Eaulini , Edw. et H. Entre les fleuves Savio et Metauro vers l’Adriatique, la mer miocène était parsemée d’îles, d’écueils et de bas-fonds, qui plus tard furent submergés par affaissement ou par dénudation ; par conséquent, les couches inférieures appartiennent le plus souvent à la zone laminarienne helvêtienne et sont recouvertes par les zones coralligène ( tortonienne ) et abyssale ( langhienne ). Il est vrai que Fuchs attribue au Langhien les calcaires à bryozoaires de la zone laminarienne des Marches et des Eomagnes, mais, ainsi qu’il l’avance, en dépit des documents paléon- tologiques que lui-même a reconnus contraires, et pour ne pas trop rajeunir ces calcaires, que d’abord il avait classés dans le miocène inférieur (,). A S. Marino et ailleurs des argiles langhiennes à Pecten daodecimla- mellatus, Prorm, succèdent immédiatement à ces calcaires à bryozoaires helvêtiens. Quelquefois, dans la région environnante, aux calcaires et au Langhien succède le Tortonien , de nouveau Y Helvêtien et encore une fois le Langhien. A Montegibio (Modène) et généralement plus au sud- est jusqu’au Foglia, à S. Polo d’Enza, à Mondaino, ainsi (’) T. Fuchs. Ueb. mioc Pecten-Arten. 4881. — 223 — que dans les Calabres à Santa-Barbara et Ardore, les couches plus récentes du miocène moyen, reposant sur le Tortonien et sur V Helvêtien, sont les argiles bleues à ptéropodes, Serpula, radiolaires, diatomacées, ichtyolites, Lucina Dicomani , Mngh. etc,, langhiennes. Au Monte- delle-Formiche (Bologne), au Langhien succèdent le Tortonien , puis Y Helvêtien et de nouveau le Langhien (l). A Montegibio, ainsi qu’à Vigoleno, à Sivizzano, à S. Agata dans la vallée du Pô, le Messinien-premier alterne dans le Tortonien. A Sogliano (Forli) il est plus étendu et passe au Tortonien. Dans le versant tyrrbénien, à Val-Benedetta, Castro, Caprillone, Colombaione en Toscane, ainsi que dans le Circo-di-Briatico en Calabre, le Messinien-premier alterne dans V Helvêtien ; dans les vallées de la Comia, de la Bruna, de la Sterza de Laiatico, il se trouve à la base de V Helvêtien et de tout le miocène. En plusieurs endroits des Monts de Livourne, à Scaforno, Popogna, Paltratico (2) et au Mont de la Yernia (3) le Tortonien alterne dans V Helvêtien. Dans la vallée de Stilaro en Calabre, on voit la super¬ position suivante : 3. Sables du Monte Tavoleria, Helvêtien (4). 2. Conglomérats et marnes blanches, extrêmement fines, à ostracodes, foraminifères, radiolaires, très puis¬ santes en étendue et en hauteur, au milieu desquelles, entre Stilo et Guardavalle,Seguenza (5) a découvert des assises tout à fait Tortoniennes. (*) À. Manzoni. Il Torloniano e i suoi fossili nella provincia di Bologna ( Boll . Corn, fjeol. Italia, 1880.) (-) Capellini. Loc. cit. (5) Simon elli. Il monte délia Verna e i suoi fossili. (Boll. Soc. gcol. liai. 4883.) (!) De Stéfani. Jejo, Montallo, Capo Vaticano, (R) Seguenza. Loc. cit. — 224 — 1. Grès et conglomérats grossiers à fossiles de zone Tortonienne très près de Y Helvêtien, que Segnenza avait improprement attribués à Y Aquitanien. A Benestare (Reggio-Calabre), sur les marnes lan- ghiennes reposent les argiles bleues tortoniennes avec une des plus riches faunes connues (4), recouvertes elles-mêmes par des sables helvêtiens contenant, avec d'autres fossiles, le Cardium Kübecki M. Hôrn. (2), que les paléontologues autrichiens considèrent comme carac¬ téristique du miocène plus ancien. Cette même série se répète plusieurs autres fois dans les collines entre Gioiosa et le Cap Spartivento (5). Au C ap o - delle- Armi et dans les environs, des marnes langhiennes à poissons alternent avec des calcaires helvêtiens à Cellepora et à Lithothamnium . En revenant au Piémont, dans le jardin de la Villa- Roasenda près de Sciolze, non loin de Turin, on observe des argiles bleues, très riches en fossiles, que M. Fuchs cite au nombre de 492 (4), recouvertes par des marnes gréseuses blanches, langhiennes , avec Aturia Atari , Bast.,ptéropodes, Solenomya Doderleini,M.&y.) etc. Les fossiles, même selon M. T. Fuchs, sont exactement ceux des argiles tortoniennes de Baden, par consé¬ quent de tout l’Apennin ; cependant, par leur position stratigraphique il les a classés dans le premier étage Méditerranéen, ou Langhien, ou Schlier. Mais si l’on détermine l’âge des fossiles et des terrains avec un tel guide, comment pourra-t-on reconnaître et classer les faunes qu’on n’a pas recueillies soi-même sur le terrain et dont on ne connaît pas la stratigraphie ? (*) Seguenza. hoc. cit. (-J De Stéfani. Loc. cit. (5) Loc. cit. (4) T. Fuchs. Studien über die jüngeren Tertiaerbildungen Italiens (Denk. K. K Ak. cl. Wiss., math-nat. Classe. Wien, 4878, p. 48etsuiv.). 225 ~~ M. Fuchs a tenté pins tard d’appuyer son opinion en faisant observer que, parmi les 492 espèces du jardin Roasenda, il y en a 33 qu’il dit “ éminemment caractéris¬ tiques 55 du premier étage méditerranéen (') ; nombre jus¬ tement réduit à 27 par M. Tietze (2). Mais il ne faut pas donner une importance excessive à quelques rares es¬ pèces, qu’on trouve dans une localité et non dans les autres, car de telles circonstances se rencontrent conti¬ nuellement, et le nombre de ces espèces peut d’ailleurs être toujours plus limité par des observations plus par¬ faites. Au surplus, pourquoi devrait-on donner de l’impor¬ tance à 27 espèces dans l’intention de déclarer le terrain Langhien , plutôt qu’aux autres 465 qui devraient le classer dans le Tortonien et qui ne montrent aucune différence morphologique avec les espèces tortoniennes ? Il faut donc dire qu’à Sciolze, ainsi qu’en bien d’autres endroits, il y a un Tortonien recouvert par le Langhien. Maintenant, si nous donnons aux terrains Langhien , Helvêtien , Tortonien , Messinien premier respectivement les numéros 1, 2, 3, 4, nous verrons, dans les différentes localités que nous avons passées en revue, la superposi¬ tion suivante en partant d’en bas. Sur la Bormida 1, 2. Dans le jardin Roasenda 3, 1. A la droite de la Scrivia 1, 2, 3, 4, 3, 2. A Montegibio et en plusieurs endroits de l’Emilie 1 3, 4, 3, 1. Au Monte-delle-Formiche 1, 3, 2, 1. A S. Marino et en plusieurs points des Romagnes et des Marches 2, 1, 3, 4, 3. (9 T. Fuchs. Die Versuche einer Gliederung des unteren Neogen im Gebiete des Mittelmeers (Zeitschrift d. dent. geol. Ces , 1885, p. 136). (a) tietze. Versuche einer Gliederung des unteren Neogen in dem oesterrei- chischen Landern (Zcitsch. d. deut. geol. G es., 1886, p. 53). ANNALES SOC. CÉOL. DE BELG-, T. XVIII. MÉMOIRES, 15 226 A Sogliano (Forli) galets du n° 2, 4, 2, et, dans le Circo- di-Briatico 2, 4, 2. Dans les collines inferieures des Bomagnes et des Marches 1, 3, 1 ou 2, 3, 1. Dans la vallée du Stilaro 3, 1, 3, 1, 2. A Benestaro et entre Gioiosa et le cap Spartivento, 1, 3, 2. Au Capo-delle-Armi, 2, 1, 2. A Popogna, Paltratico et en plusieurs points de la Toscane, 2, 4, 2, 3, 2. Au Mont-de-la-Vernia, 2, 3, 2. Dans les vallées de la Bruna, de la Pecora, de la Cornia, 4, 2. De tels exemples pourraient se multiplier à l’infini et l’on en déduirait toujours que Langhien , Helvêtien , Tortonien, Messinien premier sont tout simplement des zones batliymétriques d’un seul et même terrain qui se succèdent dans un ordre variable selon les localités et ne répondent nullement à des étages qui devraient se suivre d’une manière constante et générale. M. Fuchs, les géologues autrichiens et quelques italiens ont admis comme parfaitement démontrée l’équi¬ valence chronologique et la simple différence bathymé- trique du Tortonien et de V Helvêtien, que les autrichiens réunissent dans ce qu’ils ont appelé le deuxième étage méditerranéen, proposé par M. Suess. Le Langhien est attribué, par contre, à un étage inférieur, au premier étage méditerranéen de M. Suess, ou miocène moyen des anciens géologues italiens et de quelques géologues français. Je suis allé plus loin et j’ai synchronisé le Langhien avec Y Helvêtien et le Tortonien. Quant au Messinien premier, nous avons vu que son point de départ était trop évidemment fautif pour nous en occuper. n y a sans doute, ainsi que nous l’avons dit, des 227 — couches Ldnghiennes plus récentes, d’autres intermé¬ diaires, d’autres plus anciennes ; on peut en dire autant des autres zones; mais, paléontologiquement elles appar¬ tiennent à la même période de temps. Aucun paléonto¬ logue n’a encore réussi à établir que les fossiles lan- ghiens , helvétiens , etc., des assises stratigraphiquement inférieures diffèrent plus ou moins de ceux des couches supérieures. Il se peut que des observations plus appro- fon des nous conduisent à reconnaître des différences morphologiques entre les Potamides du Messinien des Maremmes et ceux de S. Agata et de Montegibio; entre les espèces de VHelvétien des Romagnes, des Marches, de Reggio- Emilie, et celles de Bologne, de la vallée de la Bormida, de la Toscane ; entre le Tortonien des Monts de Livourne et celui de S. Agata, Yigoleno, Monte-Gribio, Sogliano, etc. Pourtant, eu égard à l’état de nos connaissances des faunes tertiaires, il faut dire que cet instant est encore bien éloigné. Pour le moment, on ne peut pas s’empêcher de réunir les couches susdites dans une seule période. Alpes orientales. — A gauche de la vallée du Pô, le miocène moyen n’est que très rarement représenté dans les Alpes orientales en Valsugana, dans la Lavanthal et dans bien peu d’autres endroits dont on pourrait tirer peu de lumière pour la connaissance du terrain. Cepen¬ dant il est très probable que plusieurs couches de la Lombardie et de la Vénétie attribuées au miocène appartiennent à cet étage. MM. Suess, Euchs, Hôrnes et d’autres ont classé les couches de Bassano, Schio, Belluno, Serravalle, Alpago en Vénétie au niveau des conglomérats de Superga près de Turin, c’est-à-dire dans le miocène moyen; mais les études paléontologiques de M. Dames et de MM. Fuchs et Hôrnes même m’ont persuadé que la comparaison n’est pas exacte et que l’horizon des dites couches est plus ancien. 228 — Comme échantillon de la classification et de la succes¬ sion des assises du miocène moyen dans la péninsule ita¬ lienne, je donnerai le tableau ci-contre, relatif à l’Apennin septentrional. • Sicile. — En Sicile se répètent exactement les terrains de la Calabre. Dans les marnes langhiennes de Yizzini et de Lico- dia paraissent encore une fois les mollusques et les grandes bivalves de l’Apennin septentrional ('). Les tripolis à radiolaires, diatomacées, poissons, de Gessolungo, Grotte, Cannitone, Licata (2) occupent le même niveau dans les couches les plus supérieures, que dans tout l’Apennin. Les tripolis et les marnes blanches à ostracodes et à foraminifères qui les accompagnent en Sicile et en Calabre, ont été attribués par Seguenza à la partie infé¬ rieure d’un étage nommé par lui zanclêen , représentant, selon lui, du Pliocène inférieur (5). La partie supérieure ( 1 ) J. Cafici. La formazione miocenica nel territorio di Licodia Eubea (. Mem . Acc. d. Lincei , s. 3, XIV, 1883). (2) H. E. Sauvage. Mémoire sur la faune ichthyolitique de la période ter¬ tiaire et plus spécialement sur les poissons fossiles d’Oran (Algérie) et sur ceux découverts par M. R. Àlby, à Licata, en Sicile. ( Annales d. se. géolog., Paris T. IV, 1873.) E. Sïoitu. Die Radiolarienfauna der Tripoli von Grotte, Provinz Girgenti, in Sicilien ( Palœontographica , Bd. 26, 1879-80). F. Dreyer. Die Tripoli von Galtanissetta (Jenaisch. Zeitsch , Bd. XXIV, 1890 ) (3) G. Seguenza. La formation zancléenne ou recherches sur une nouvelle formation tertiaire. (Bull, de la Soc. géol. de France , s. 2, t. XXV, 1868.) — Una passcggiata a Beggio di Calabria (Annali deW istruzione , 1868, p. 17). — lntorno la positione stratigrafica del Clypeasier al tus Lk. (Atii délia Soc. italiana dise, une, XII, p. 637, 1869). — Studi paleontologici sulla fauna malacologica dei sedimenli pliocenici depositatisi a grandi profondilà ( Boll . dell. soc. mala¬ cologica it., t. II, 1873-76). — Studi stratigrafici sulla formazione pliocenica dell’ Italia méridionale (Boll. del B. Comitato geol ., IV-VIII, 1873-1877) etc., etc. «IN SEPTENTRIONAL it indiquées par L. T. H. M. .LIA. VERSANT TYRRHÉNIEN. mées, radio- a Dicomani , Gemmano , M. Yecchio , avi, Argiles à Perticara, etc. ae , P. elegans, . G-elli , etc. bleues avec traea, Comis icillaria obso- loliva benga- Mollasses à Tapes , Ostrea cochlear du Gabbro. Calcaire à Peaten Arnsens, Cardita Jouan- neti du Gabbro. Mollasse à Tapes depressa , Area Noœ, etc., du Gabbro E. Couches argileuses et siliceuses saumâtres à Bithinia , etc., de Yal-Benedetta, Castro, Caprillone, etc. Tripolis à diatomées, radio¬ laires, foraminifères, mollusques, ichthyo- lithes , pliyllites de la Morra, des Pazzane, du Gabbro, etc. Dépôt à Potamides du Colombaione. M. Argiles bleues et marnes à Modiola Brocchii, Area diluvii , Lucina dentata , Turritella turris, Dentalium inœquale , etc. T et à Potamides pictuni, Cerithium doliolum M de Yal-Benedetta, Popogna, Scaforno, Pal- trnT.r>i r\ eA-n T) — TABLEAU DES TERRAINS DU MIOCÈNE MOYEN DE L'APENNIN SEPTENTRIONAL Les zones Langhien, Tortonieri, Heloétien , Messinien premier sont indiquées par L T. H. M. DE LA BORMIDA A LA SCRIVIA. DE LA SClllVlA AU SANTERNO. DU SANTERNO AU FOGLIA. VERSANT TYRRHENIEN. Marnes blanches à diatomées, radiolaires, foraminifères, Luc ma Dicomani de S. Polo d’Enza, M. Gibio, M. délia Rocketta, M. Capra, Pont de S. Rufillo, etc. L. Gravier de M.Roppo avec Porites , Astraea, Cyphastraea. etc. Grès du M. delle Formiclie, etc. H. Sables, calcaires, mollasses à Pecten scabrellus , Ostrea cochlear , Cidaris , Cladocorci, etc. H. Couches à Potamides intercalées dans les dépôts marneux marins de S. Agata, M. Gibio , du Parmesan, etc. M. Marnes blanches , mollasses et calcaires à radiolaires, Or- bulinœ , Globigerinæ , échinides Pcntacrinus Gastaldii , Palœo dictyon , ptéropodes , Pecten denuralus , P. duodecimcos- tatus , Lucina Dicomani Aturia Aturi, Serpula , ichthyo lithes, Balœnoptera, etc. L. Marnes blanches à diatomées, radio¬ laires, foraminifères, Lucina Dicomani , ichthyolithes de Mondains , Gemmano , Forrnignano , M. Fiorito , M. Vecchio, M. Pennino, Punta degli Scliiavi. Argiles à ptéropodes, Serpula , etc., de Perticara, etc. L. Grèsàphyllites, Pecten Malirnae , P.elegans.. Tapes vetula de Sogliano, M. Gelli , etc Sables calcaires du Rio Semola et do ses environs, à dents de poissons Pecten scabrellus, brachiopodes , etc. H. Marnes bleues , très riches en fossiles, de Staz- zano, S. Agata, vallée de Recoaro près de Broni, Vigoleno , Sivizzano-di- Traversetolo , Castione- dei-Baratti , Termina - di-Castione , Rio-della- Valle, M. Gibio, M. Ba- ranzone, Roccheta, M delle-Formiche, etc., etc. Graviers et sables de Bocca-d’Asino à Murex aquitanicus, Fusus Va- lenciennesi, Pleurotoma spiralis , Sur eu la La- marcki, Drillia pseudo- beliscus , Clavatula Jou anneti, Ancillaria glan- diformis, Vitularia lin- gua-bovis, etc., etc. T. Calcaires à Cellepora , Conocrinus , dents de poissons, de Pietra-Bis- mantovâ , Pietra-Dura , M. Gazzo, etc. H. Marnes blanches, gréseuses, cal¬ caires et graviers avec spongiaires, radiolaires, Orbulinœ, Globigerinæ , échinides, Pentacrinus Gastaldii , ptéropodes, Pecten denudatus, P. duodecimcostatus, Lucina Dicomani , Solenomya Doderleini, Aturia Aturi, Squalodon , dents de poissons, etc., de Bastita, Bavantore, GuardafPone, M.Fufo,Marola,Pantano,M.Babbio, Montese, S. Léo, Tignano, Porretta. Casalecchio , Saôbmolare , Manza- botto, Serra-dei-Guidoni, S. Maria Villiano , M. delle Formiche, S. Luca/Tagliata, Montagnano,Gaiano, Lamo, Parullo, etc. L. Couches saumâtres à Pota¬ mides, Dreissensia. Melanopsis , Melania, Lutra, Emys, de Sogliano M. Gelli M. Marnes bleues avec Porites , Astraea, Cornis Puscliia, ancillaria obso- leta, Psendoliva benga- dina Fusus Klipsteini, Clavatula Jouanneti , Pleurotoma spiralis , Dentalium Bouei, Car- dita Jouanneti, etc., de Casanova-Calisesi , Ugrigno, Secehiano, S. Marino, etc. T Mollasses à Tapes , Ostrea coclilear du Gabbro. Calcaire à Pecten Arnsens, Cardita Jouan¬ neti du Gabbro. Mollasse à Tapes depressa , Area Noœ , etc., du Gabbro E. Couches argileuses et siliceuses saumâtres à Bithinia , etc., de Val-Benedetta, Castro, Caprill one, etc. Tripolis à diatomées, radio¬ laires, foraminifères, mollusques, ichthyo¬ lithes , phyllites de la Morra, des Pazzane, du Gabbro, etc. Dépôt à Potamides du Colombaione. M. Argiles bleues et marnes à Modiola Brocchii , Area diluvii , Lucina déniât a , Turritella turris. Dentalium inœquale , etc. T et à Potamides pictum , Cerithium doliolum M de Val-Benedetta, Popogna, Scaforno, Pal- tratrio , etc. Poudingues à Nulliporœ et bryozoaires de la Morra. Marnes et cailloutis du Castello (Monti Livornesi) à Lucina cohimbella, Cardita, Ancillaria glnndiformis, etc. Calcaire marneux à Cytherea multilamella , Porites de Rosignano H. Graviers calcaires et ophiolitiques à Pecten, Ostrea, Turritella, etc., des vallées de la Cornia et de la Brina, de la Velona, etc. Calcaire grossier à Squalodon de Monte Tignoso. Graviers à Area, Cardium, Pecten Rollei, etc., de Rosignano, des Monts de la Castel lina, de Monte-Catini, Orciatico, Val-di Cecina. Pienza. Calcaire grossier à Porites, Astraea de Val-Benedetta, calcaire à Cellepora et bryo¬ zoaires de Pescia. Graviers et argiles de Val-Benedetta, de Castelnuovo- délia Misericordia, etc., des Monts de la Tolfa, H. Marnes à ptéropodes , Pholadomya , Pecten duo- decimcostatus de S. Ma¬ rino, etc. L. Grès et sables à Pecten Malvinae, Modiola Broc¬ chii , etc. de S. Marino, S. Giovanni in Galilea, Perticara, etc. H. Marnes à échinides, Conus Bittner i, Surcula Lamarcki , Ancillaria obsoleta , Cassis Haueri, Dentalium Bouei, Cera- totrochus, Trochocyathus, etc., etc. de la Vernia. T. Calcaires à Cellepora , Conocrinus , Porites, As¬ traea , Stylocaenia, échi¬ nides, Pecten scabrellus , P. Besseri, P. latissimus , dents de poissons des vallées du Tibre . de l’Arno, de S. Marino, Pennabilli, Uffogliano , Rompetrella, S. Léo, etc. H M arnes blanches et grès à Orbulinœ, Globigerinæ , Pa- leodictyum, pté¬ ropodes , Pecten duodecimcostatus , Lucina Dicomani, Aturia Aturi , etc., des vallées de la Siene,du Santerno, du Senio, Sintria, Lamone, Montone, Rabbi, Ronco, etc. de M. Carpegna. L. Dépôts saumâtres de la Stenza de Laiatico à Adachna , Uniocardium, Dreissensia, Mela¬ nopsis, etc. Dépôts salifères de Val-di-Cecina. Calcaire fétide à Cypris de Val-d’Orcis. Dépôts lignitifères de Monterusoli, de la Cornia, de la Borma, de la Pecora, à Antilope Hompti, Amphycion, Oreopithecus Bamboliï, Hyaenarctos, Sus choeroides, Emys, Trionyx , Dreissensia, etc. M. 229 — de ce nouvel étage devait être constituée par les calcaires pliocènes à Amphistegina , recouverts, toujours selon Seguenza, des argiles astiennes ou pour mieux dire, plaisànciennes. Mais j’ai montré que, paléontologique- ment, les marnes du zancléen inférieur équivalent, non point au pliocène, mais aux terrains miocènes du bassin de Vienne et, même lithologiquement, aux marnes blanches à foraminifères et radiolaires de l’Apennin septentrional (*). Stratigraphiquement aussi, elles n’ont rien à faire avec le pliocène. Le Zancléen inférieur n’est donc qu’un synonyme du Langhien. Ile de Malte. — L’île de Malte est en grande partie occupée par des roches de la zone Langhienne très semblables aux calcaires marneux de l’Italie méridionale connus sous le nom de Pietra Leccese. La zone Helvé- tienne (2) est plus rare. Un des fossiles les plus intéres¬ sants du Langhien est le Neptunus granulatus Milne Edw. (3), qu’on rencontre dans la même zone dans la Pietra Leccese , dans les collines du Mo dénais et en Sardaigne. Lampéduse. — Calcara avait reconnu que le calcaire compacte constituant l’île a les mêmes caractères litho¬ logiques que le calcaire de Malte (4). Ses fossiles, ordi¬ nairement mal conservés, ont été dernièrement regardés comme pliocènes ; mais l’examen d’un échantillon figuré par M. Trabucco (5), qui me l’a fait voir, c’est-à-dire d’un (*) De Stéfani. Loc. cit. (2) T. Fucus. Das Aller der Tertiaerschichten von Malta ( Sitzungsbericht d. K. Akal. d. Wiss. Wien, LXX, 4874). — Ueber die sogenannte Badner-Tegel aus Malta (Sitzsungsb. d. Ak. d. IViss , Wien, LXXIII, 4876). (3) G. Ristori. Alcuni crostacei del Miocene medio italiano {Atti Soc. Tosc. Sc. nat., vol. IX, 4888). (4) P. Calcara. Déscrizione dell’ isola di Lampedusa. Palermo, 4817. (b) G. Trabucco. L’isola di Lampedusa (Boll. Soc. çjcol. ita'iana, vol. IX, 4890). — 230 - Lithodomus qui a fait son trou dans une Helicistraea ( Raulini Ed. et H. ou EUisiana Defr.) genre et espèces manquant au pliocène, mais caractéristiques du miocène, m’ont persuadé qu’il s’agit bien de la zone helvétienne. La petite île de Lampione présente la même roche. Sardaigne. — En Sardaigne, ces terrains atteignent une grande étendue, sous forme de calcaires à lamelli¬ branches helvêtiens et, bien qu’un peu moins, de grès, de marnes et de calcaires langhiens ('). Dans les environs de Cagliari, Vhelvétien est superposé au langliien ; près d’Isili le contraire a lieu; dans les environs de Sassari, Vhelvétien est lié par plusieurs alter¬ nances au langliien sous-jacent. Pianosa. ~ Dans l’île de Pianosa aussi, à la base du Pliocène, on rencontre quelque assise de cet étage (-). Corse. — En Corse, la zone helvétienne est très com¬ mune, formée de calcaires grossiers et de conglomérats du faciès Tyrrhénien, ainsi qu’en Sardaigne, en Toscane et dans les Alpes maritimes (3). Bassin du Phone. — En revenant au continent, en France, sur le même littoral des Alpes maritimes, près (’) A. dp: la Marmora. Voyage en Sardaigne. Turin, 4857. G Meneghini. Paléontologie de l’île de Sardaigne, 4 857, p. 524. G. -F. Parona. Àppunti per la paleontologia miocenica délia Sardegna. (Bail, delta Soc. géologie i il ., 4887.) Mariaki e Parona, Fossili tortoniani di Capo S. Marco in Sardegna (Atti Soc. it. di scienze nat., 1887.) Fornasini. Di alcuni foraminiferi provenienti dagli slrati miocenici dei dintorni di Cagliari (Boll. Soc. rjcol. it ., 4887, p. 2G,)etc. (-) V. Simonellï. Terreni e fossili delf isola di Pianosa nel Mare Tirreno (Bail. Com. geol. d'Italia , 4889.) (s) Hollande. Géologie delà Corse. (Ann. dessc. géol.) Locard et Cotteau. Description de la faune des terrains tertiaires moyens de la Corse. (31 ém. de la Soc. d'agr. et d’hist. nat. Lyon 4 877.) A. Péron. Description du terrain tertiaire du Sud de Plie de Corse, (.l.vsoc. Jranç. Congrès de Nancy , 4887.) — 231 de Vence au N.-E. de Nice, nous retrouvons les zones helvétienne et langhienne ('). Plus à l’Ouest s’ouvrait le grand bassin du Rhône, entre la Provence et l’Hérault. Sur les bords de la Méditer¬ ranée, ces terrains n’arrivent pas à l’étendue et à l’épais¬ seur qu’ils atteignent en Italie et en Orient ; mais, par contre, iis ont été l’objet d’études très anciennes et très approfondies, et les résultats auxquels les savants français sont arrivés dans la classification des terrains tertiaires, corroborés aussi par la grande autorité de feu Hébert, sont ceux qui, sans doute, se rapprochent le plus de la vérité. En suivant le plan que je me suis proposé, je ne ferai qu’indiquer le résumé des études principales; d’ailleurs, le désaccord parmi les paléontologues français n’a pas été aussi profond que parmi ceux d’autres régions des bords de la Méditerranée. Le bassin du Rhône se continuait auNord dans l’ample détroit qui séparait les Alpes du Plateau central et communiquait, ainsi que nous le verrons, avec la Suisse. Il était parsemé d’îles et d’écueils, et les rivages étaient très entrecoupés. Une quantité de savants ont publié d’importants travaux sur les terrains ou sur les fossiles miocènes du bassin, et il est juste de rappeler les noms de MM. Dumortier, Em. Arnaud, De Christol, P. Gervais, Gras, Mathéron , Locard, etc. et principalement de MM. Gaudry, Fischer et Tournouër; mais c’est surtout au regretté Pontannes qu’on doit les études stratigra- phiques les plus compréhensives et les plus remar¬ quables, qui ont enrichi de notions précieuses nos connaissances sur le miocène méditerranéen (2). (') R. Tournouër. Notes paléontologiques sur quelques-uns des terrains tertiaires. [Bull. Soc. g col. de France , 4877, p. 844.) (-) F. Fontannes. Les terrrains tertiaires supérieurs du Haut-Comtat venais- — 232 — Des sédiments de cette époque, M. Fontannes a con¬ stitué son groupe de Visan, qu’il a attribué, ainsi que la plupart de ses confrères, au miocène moyen, exemple que j’ai suivi et que je justifierai encore une fois plus tard. Il avait appliqué d’abord en grande partie les sub¬ divisions proposées par les géologues autrichiens; mais dans ses derniers travaux, il parallé.lise ces couches à ïHelvétien et il se trouve dans le vrai, parce qu’elles appartiennent seulement à la zone des laminaires et à la zone littorale. Les couches inférieures (mollasse à Pecten praesca- briusculus , Font., sables et grès à Ostrea crassissima ) sont tout à fait côtières, ce qu’on explique par rabaisse¬ ment lent du sol qui amenait la mer sur une région jadis émergée et couverte, pendant le miocène inférieur ou l’oligocène, jDar les formations continentales, fluviatiles, lacustres ou saumâtres, du groupe d’Aix. Ces couches littorales rappellent de très près les Horner Schichten , prototype du premier étage méditerranéen des géologues autrichiens, que nous examinerons sous peu. Dans le Dauphiné et plus au Nord, les éléments des dépôts supérieurs sont absolument les mêmes que ceux qu’on observe dans les couches sous-jacentes, et les faunes saumâtres et d’eau douce ont encore une ample distribution. Dans la région méridionale, au contraire (Comtat, Pro¬ vence), continuant la submersion, les dépôts supérieurs, sin (Ann. Soc. agr. Lyon , t. IX, 1876). — Les terrains tertiaires du bassin de Visan ( Ibidem , s. s., t. I, 1878). — Les terrains néogènes du plateau de Cucuron, Cadenet, Cabrièrcs-d’Aigues ; Genève, Paris, 1878. — Sur les rap¬ ports de la mollasse de Cucuron avec les mollasses de l’Anjou et de l’Arma¬ gnac (Bull. Soc. géol. de France , 1870, p. ,220). — Les terrains tertiaires du bassin de Crest (Ann. Soc. agric. Lyon, t. III, 1880). — Les terrains ter¬ tiaires de la région delphino-provençale du bassin du Rhône : Lyon, 1881, etc. — 233 — bien que prenant dans quelques couches un faciès sau¬ mâtre, dû au rapprochement du rivage, appartiennent ordinairement à la zone laminarienne et font passage souvent (sables marneux à Ancüîaria glandiformis , Lk., et à j Rotella suhsuturalis ) à la zone coralligène tortonienne • Cependant on ne rencontre pas de vrai Tortonien ni de Langhien , non parce que ces zones appartiendraient à un horizon plus récent, manquant au bassin du Rhône, mais parce que, dans ce bassin, les terrains de mer profonde ne se sont pas déposés ou n’ont pas été mis à découvert. Espagne. — Plus à l’ouest du bassin du Rhône, le miocène, sous forme de mollasse puissante, à grands Pec- ten et Clypeaster , est connu aux îles Baléares, où il a été étudié par J. Haime et Hermite (1). En Espagne, il est représenté en Catalogne par une longue bande littorale dont la faune a été signalée à Montjouich, près Barce¬ lone; par MM. Vézian et Carez. Bassin atlantique. — Le détroit du Guadalquivir réu¬ nissait la Méditerranée à l’Atlantique : dans son par¬ cours, les couches miocènes ont été rencontrées à Grenade et Cuisana;dans la Sierra de Penaflor (Sevilla), à Huelva, à Cacella en Algarve et en plusieurs autres localités (2). Il ne paraît pas qu’il y ait eu une autre communication plus au Nord, pas même par la Gironde. Il est probable que la dite communication fut très ample, parce que la faune du miocène moyen du bassin du Tage, qui s’ouvrait seulement du côté de l’Atlantique, au nord (*) Hermite. Etudes géologiques sur les îles Baléares. Paris, 1879. (-) E. Suess. Bas Antlitz (1er Erde, I, p. 380. F. A. Pereira da. Costa. Gastéropodes dos depositos tertiarios de Portugal ( Comm . çjeol de Portugal, Lisboa, 1866-1868). M. Bertrand et M. Kilian. Rapport sur les terrains secondaires et tertiaires de l’Andalousie ( Comptes r. Ac. d. Sc„ 1883.'. Le bassin tertiaire de Grenade ( Ibidem , juillet 1883). 234 du cap St-Vincent, est identique à celle de la Méditer¬ ranée (*). Une faune très analogue est indiquée aussi à Madère (2) et à la Grande-Canarie (5). Au contraire, plus au Nord, tout le long des côtes Atlantiques, parti¬ culièrement au delà de la Gironde, se poursuit, dans le miocène moyen, une faune en partie identique, en partie simplement analogue et différente de la méditer¬ ranéenne, liée à celle-ci à peu près dans le même rapport que les faunes actuelles des mêmes régions. Dans le bassin de la Gironde (4), on doit attribuer au miocène moyen les faluns de Saubrigues, Saint- Jean de Marsac, Sos, Salles, Léognan, Saucats. Je ne parlerai pas des dépôts de Sansan et des autres dépôts subterrestres qu’on rencontre plus à l’Est. Les faluns de Bazas et de Mérignac, qui sont assimilés aux autres par M. Suess et par d’autres savants, sont plus anciens. (') C. Ribeiro. Des formations tertiaires du Portugal ( Congrès intern. d. g col., Paris, -1878). F. Fontannes. Note sur quelques gisements nouveaux des terrains miocènes du Portugal {Ann. des sc. gcol., t. XVI, 4881). P. Choffat. Etude géologique du tunnel du Rocio ( Comm . gcol. de Por¬ tugal , Lisbonne, 1889), etc. (2) K.MAYERund G. Hartung. Geologische Beschreibung der InselnMadeira und Porto Santo, 18G4, p. 183 et suiv. (3) A. Rothpletz und V. Simonelli. Die marinen Ablagerungen auf Gran Canaria {Zeilsch. d. dent. geol. Ce. s. 1890). p) De Basterot. Mémoire géologique sur les environs de Bordeaux {Mém. soc. d'hist. nat. de Paris. T. 2. 1823). Grateloup. Catalogue zoologique des animaux vertébrés et invertébrés fos¬ siles des terrains du bassin de la Gironde. Bordeaux, 1838. Mathéron. Notes sur les dépôts tertiaires du Médoc et des environs de Blaye {Bull, soc . géol. de France, S. 2, t. XIX, 18G2). Benoist. Les testace's fossiles du vallon de Saucats {Actes soc. linn. de Bor¬ deaux, t. XXIX). G. Vasseur. Recherches géologiques sur les terrains tertiaires de la France occidentale {Ann. des sc. acol., t. XIII, Paris, Masson, 1882). E. Fallot. Esquisse géologique du département de la Gironde [Feuille des jeunes naturalistes , ann. XIX, 1889), etc., etc. - 235 — M. Benoist et d’autres géologues ont attribué les faluns au miocène supérieur ; le regretté Tournouër était du même avis et supposait que le miocène moyen avait été en France une période continentale pendant laquelle la sédimentation marine aurait été absente. Je partage l’avis de la grande majorité, qui admet que le miocène moyen a succédé immédiatement à l’inférieur et qui classe les dits faluns dans le premier terrain ; c’est aussi ce que E. Hébert, le savant professeur de la Sorbonne, enseignait depuis longtemps dans son cours et dans ses publications. Il ne me semble pas non plus qu’on puisse appliquer aux faluns la classification des géologues autrichiens, que M. Fuchs a tenté d’introduire en France (4), ni les divisions de M. Mayer, au moins dans un sens chronolo¬ gique. MM. Fuchs, Linder, Benoist et bien d’autres, tout en déclarant que la classification ne satisfait pas en¬ tièrement l’esprit; ont distingué un étage Langhien , mais plutôt, paraît-il, pour paralléliser chronologiquement quelques couches au Langhien d’ailleurs, que pour admettre, avec des données paléontologiques, la véri¬ table existence de cet étage. En effet, on ne connaît point de fossiles caractéristiques de la zone langhienne de mer profonde. Les couches inférieures de Léognan et de Saucats, près de Bordeaux, sont les plus littorales, ainsi que les couches inférieures du bassin du Rhône, et on peut les comparer aux Horner Schichten des Autri¬ chiens. Dans le vallon de Saucats, au Peloua, il existe au-dessus un falun à Ancillaria glandiformis , Persona tortuosa , etc. (2), formant en quelque sorte une zone de passage entre la zone helvêtienne ou laminarienne, et la (’) T. Fuchs. Der Falun von Salles und die sogenanntc jüngere Mediterran- enslufe des Wiener Beckens ( Verh . d. ticol. Re.ichs 1874. p. 105 et suiv.). (â) Fallût, p. 17. — 236 — coralligène ou tortonienne, avec intercalation de couclies saumâtres à Potamides. Le tout est recouvert à Pont- Pourquey par des sables un peu plus littoraux ou helvé- tiens. qui, à Léognan, succèdent directement aux couches les plus inférieures. Pour en venir à une conclusion, je rappellerai simplement que le vallon de Saucats a été creusé dans les faluns situés plus près du littoral de ces temps-là, ainsi que le montrent les fossiles d’eau sau¬ mâtre ; plus loin, succédaient les faluns de Léognan, sans fossiles saumâtres, et plus en aval encore, la mollasse de Martigues à Pecten Besseri et P. scabrellus , de zone lami- narienne, helvêtienne , sans fossiles décidément littoraux. Encore plus éloignés du littoral, dans le bassin de la Leyre, sont les faluns de Salles et de la Sime, à Ccirdita Joucinneti, de zone plus rapprochée de la zone tortonienne , regardés comme supérieurs aux faluns de Saucats et de Léognan, tandis que je ne vois en eux que de simples zones de profondeur différente. Des dépôts marins du même âge reparaissent dans les faluns de Pontlevoy et Manthelan en Touraine ('), et en lambeaux disséminés sur les terrains plus anciens dans l’Anjou, la Vendée, la Bretagne et le Cotentin (2). Au nord de la France, on en rencontre non loin du littoral, entre Anvers et l’île de Sylt, en y comprenant aussi le système Boldérien de la Belgique. Ils manquent en An¬ gleterre et dans les pays plus septentrionaux d’Europe, où ils sont probablement remplacés par des dépôts con¬ tinentaux. Régions au nord des Alpes. — Devenons à la Méditer- (*) Dujardin. Mémoire sur les couches du sol en Touraine (Mém. soc.géol. de France, vol. II, 1837). G. Dolfuss et Pli. Oautzenberg. Etude préliminaire des coquilles fossiles des faluns de la Touraine ( Feuille des jeunes nat ), 1880, etc. (-) Vasseur. Rech, géol. terr. tert. France occ. 237 -- ranée. Le miocène moyen du bassin du Bhône passait par Chambéry et le lac du Bourget, du Dauphiné en Savoie et en Suisse, où il a été étudié par MM. Mayer, Baltzer, Dollfuss, Grutzwiller, etc., etc., pour occuper en¬ suite une grande partie de ce pays, du Vorarlberg et de la Bavière, c’est-à-dire toute l’ample dépression entre les montagnes du Jura et les Alpes, qui constituaient alors une île grandiose au milieu de la Méditerranée. La mollasse marine supérieure, obéré Meeresmollasse ou Mus - chélsandstein des suisses appartient à cet âge; sa zone méridionale ou subalpine continue jusqu’à la Salzach (’) ; l’autre, septentrionale ou préjurassique, suit le contour de la Forêt Bavaroise et du massif de Bohême, par Linz, Molt, Meissau, Eggenburg. Ces dépôts qui se formaient aux pieds de massifs très amples et élevés, ont, en général, un caractère des plus côtiers et ont été regardés précisément comme les types de VHelvélien ; ils sont souvent accompagnés de couches saumâtres. Plusieurs géologues autrichiens en ont cons¬ titué la partie inférieure de leur premier étage méditerra¬ néen. Autriche- Hongrie et péninsule des Balkans. — Par les derniers dépôts que nous venons d’indiquer, nous avons touché à rAutriche-Hongrie, où ces terrains ont été étudiés par une longue série de savants et ont été l’objet de discussions très intéressantes pour la classification de tous les terrains tertiaires. Je n’en indiquerai pas, même en résumé, la distribution topographique. Le miocène moyen se répète avec les mêmes circon¬ stances lithologiques et la même étendue qu’en Italie. Seulement, les formations littorales prédominent, ainsi (') G. W.Gümbel. Geognostische Beschreibung des Künigreichs Bayern, I, p. 756 et suiv. 238 — qu’en Suisse, particulièrement dans la région extra¬ alpine : en Italie, en effet, il n’y avait que des îles très bornées, tandis que les mers autrichiennes étaient envi¬ ronnées de montagnes et de terres plus considérables. Ces formations tout à fait littorales constituent les couches de Horn (. Horner Schichten ), le premier étage méditerranéen , YHelvétien premier de quelques auteurs. Tout près des côtes, on rencontre aussi des couches de marais ou de lagune, avec Dreissensia, Adachna , Unie. Ce sont les Kirchberger Schichten , équivalents paléonto- logiques les plus exacts des couches à Dreissensia et Adachna de la Maremme en Italie. Dans les couches littorales et même dans celles un peu plus éloignées des côtes, s’intercalent aussi les lits d’em¬ bouchure ou saumâtres, avec Pommides, qui ont été appe¬ lés Messinien premier. Plus au loin du littoral, on ren¬ contre des sables et des calcaires grossiers (. Leithakalk ) de la zone laminarienne hélvêtienne , des argiles bleues coralligènes ou tortoniennes ( Badener Tegel J, identiques à celles de S. Agata et aux autres de l’Italie, et des marnes blanches de mer profonde, langhiennes , appelées vulgairement Schlier. Jusqu’à nos jours, l’incontestable autorité de M. E. Suess (d) a fait accepter sa classification en deux étages : un premier étage méditerranéen , constitué inférieure¬ ment par les Horner Schichten et au-dessus par le Schlier , et un deuxième étage méditerranéen , plus récent, formé par les Kirschberger Schichten, le Leithakalk et le Bade¬ ner Tegel, c’est-à-dire par YHelvétien et le Tortonien , qu’on regarde justement et sans désaccord comme deux zones de profondeur différente d’un même étage. (’) E. Suess. Ueber die Gliederung der terliaer Bildungen zwischen dem Mannhart, der Donau und dem ausserem Saum des Iîochgebirges (Silzimgsb. d. liais. Ak. d. Wiss., \ SGG). — Anll. d. Erde, 1. 239 C’est cette réunion, au moins, qui doit faire préférer la classification généralement suivie par les géologues autrichiens à celle de M. Mayer et de plusieurs italiens. Dans les derniers temps, MM. Tietze et Bittner ne se sont pas lassés de répéter que la division en deux étages n’était pas justifiée et qu’il s’agissait simplement de zones équivalentes et contemporaines ('). Bien que cette opinion n’ait été expliquée en détail qu’en 1884, MM. von Hauer et D. Stur avaient depuis longtemps mani¬ festé des doutes sur la dite classification, et en 1881 et 1882, MM. Tietze (’2) et Hilber (3) avaient montré qu’elle n’était pas applicable dans certaines régions. D’ail¬ leurs, jusqu’en 1880, dans la description du miocène de Calabre (4) et peu après, dans une opinion publiée par le Dr Simonelli, selon mes indications (5), j’avais avancé pour le LangJiien , Y Hélvétien et le Tortonien de l’Italie, ces mêmes idées que j’ai toujours mieux précisées depuis* En Autriche, elles furent combattues par MM. Fuchs, B. Hôrnes, Bzehak (°) et autres. Je n’essaierai pas de 0) E. Tietze. Vers. ein. Glied. d. unt. Neog. Zweite Folge ( Zeiisch . d. dent. (jeol. Gcs., Jahrg. 4880). A. Bittner. Noch ein Beitrag zur neueren Terliaerliteralur {Jahrb. d. K. K. geol. Reichs, Bd. 3G, 1886). (-) E. Tietze. Ueber die geognostischen Verhaltnisse der Gegend von Leinberg {Jahrb. d. tjeul. Reichs. , Wien, 1882). (5) V. Hilber. Die Stellung des oslgalizischen Gypses und sein Verhâltniss zum Schlier (Verliand. d. ) M. Neumayr. Tertiaere Binnenmolluskcn aus Bosnien und Hercegovina (Jahrb. d. geol. Beichs., XXX, 4880). — 247 — assimilés au pliocène ou même au miocène supérieur italien cle Monte Rosi et du Casino près de Sienne ; mais les affinités paléontologiques avec les gisements qui alternent dans le miocène moyen de la Russie méridio¬ nale, de la mer de Marmara et des Dardanelles, la pré¬ sence des genres Fossctrulus et Prosostlienia , du Plcinor- bis cornu , de la Melania Escheri , ainsi que les observations stratigrapkiques faites près de Dervent sur la Bosna, les rapprochent plutôt du miocène moyen. Les dépôts du grand bassin lacustre d’Usküb en Ma¬ cédoine, dans la vallée du Vardar, qui descend au golfe de Salonique, bassin découvert par Boué et Viquesnel (*), présentent les mêmes caractères et sont du même âge. De petites et singulières Pyryulidae et des Bijthinidae bilabiées y existent (2). Des bassins lacustres, probable¬ ment synchronisables, ont été également découverts par A. Boué dans les vallées du Struma et du Indz-Karasou (Viquesnel, loc. cit .). Bassins de la mer Noire et de la Caspienne. — D’un autre côté, des gisements de zones lielvêtienne et rare¬ ment tortonienne paraissent dans la Russie méridionale, non seulement en Bessarabie et dans la Podolie occiden¬ tale, mais au milieu de la Crimée, dans la presqu’île de Kertsch (5), à Mélitopol, et au N., jusqu’aux bouches de la Kaonk dans le Dnieper (*). D’ici les dits gisements s’étendent jusqu’à la Caspienne (5) par le Kouban, le (b À Viquesnel. Journal d’un voyage dans la Turquie d’Europe (Mérn. de la soc. fjcol. de France, S. 2, t. 1, 1841, p. 290). (*) L. Burgerstein. Beitrag zur Kenntniss der jüngeren tertiaeren Süsswas- ser- dépôts von Ueskueb ( Jahrb . d. fjeol. Reich., 1877). (5) N. Anrussqw. Die Schichten von Kamyschburun und der Kalkstein von Kertsch in der Krim. ( Jahrb d. k. k. fjeol. Reichs Bd. XXXVI, 188G). (*) N. Sokolow . Allgemeine geologische Karte von Russland. Blatt 48 (Mém. du Com. géol., vol. IX, S. Pétersbourg, 1889, p. 123, 232). (R) N. Andrussow. Sur les dépôts tertiaires du Daghestan ( Trav . Soc. nat. de St. Pétersb. 1888) (en russe). 248 gouvernement de Stawropol, la province du Térek et le Daghestan. On croyait jadis, suivant une opinion d’Abich, qu’ils appartenaient à l’Eocène : la consta¬ tation de leur existence montre combien est peu vrai¬ semblable l’opinion qui suppose la Caspienne séparée de la Méditerranée bien antérieurement au Miocène. A l’est de la Caspienne, on les rencontre encore dans la région trans Caspienne ('), prenant quelquefois un carac¬ tère un peu saumâtre, dans le Turkestan, selon les recherches de l’infatigable Mouschketow (2), au sud dans l’Azerbijan (5 *), dans les Karaghans (l), dans le Khorassan et dans l’Afghanistan occidental (3). Sur les bords méridionaux de la mer Noire, Abich avait signalé en Arménie des couches marines, reconnues plus tard comme appartenant au miocène moyen (°). M. Tchihatcheff en avait indiqué aussi dans les envi¬ rons du lac de Derkos dans la Thrace orientale (7) ; mais M. Hochstetter, bien qu’il n’ait pas vu la localité, met en doute l’indication. Bassin du Vardar , — Plus au midi, la presqu’île des Balkans était en grande partie exhaussée ; par consé¬ quent, les dépôts décidément marins du miocène ne se rencontrent que très rarement sur ses bords extérieurs. (i) N Andiujssow. Ein kurzer Bericht liber die in Jahre 1887, im trans- kaspischen Gebiet, ausgefürhten geologischen Untersuchungen ( Jahrbt . d. geol. Rcichsanst., 4888 ) (••) J. Mouschketow. Turkestan, Saint Pétersbonrg, t. I, 4 886. (•") E. L. Griesbacii. Mittheilung aus Afghanistan (Vcrh. d. geol. Reiclis., 4886, p. 452). Suess. Ant. d. Erde, 4, p. 394, 399 : II, p. 383. (4) W. Pohlig. Ueber das nordp.ersische Miocan (Vcrh. d , Nat. Ver. Bonn, 1886. Sitzungsb , p. 49. (r‘) A. Rodler. Bericht liber eine geologische Reise im westlichen Persien (Sitzungab. d. Ah. d. Wiss. Wicn , Bd. XCVIIl, 4889, p. 32). (c) Abich. Ueber das Steinsalz und seine geologische Stellung im Russis- chen Arménien (Mcm. Acad. imp. d. sc. de Saint Pctersbourg , s. 6, t. VII, 4857). (7) P. de Tschihatcheff. Le Bosphore et Constantinople. Paris. 4861. 249 — Nous avons vu les formations lacustres de cet étage qui se rencontrent au milieu de la péninsule, en Macé¬ doine, en Bosnie, dans l’Erzégovine, en Dalmatie. Sur la mer Egée, on ne connaît à présent que les dépôts marins, pétris de fossiles, mais d’un âge encore un peu incertain, de Vouk-Han, entre Kavakli et Karatova dans la vallée du Vardar (4). La mer de Marmara est de même entourée par des dépôts à Potamides et autres mollusques ayant un caractère un peu saumâtre (2), attribués au Sarmatique , c’est-à-dire aux temps plus récents du miocène moyen, et ils attestent, à mon avis, que la mer ouverte n’était pas trop éloignée. Bord oriental de V Adriatique. — En revenant du côté de l’Italie, ils ne reparaissent presque pas sur le bord oriental de l’Adriatique, bien qu’ils soient connus pres- qu’au milieu de cette mer, aux îles de Fremiti (5). On a supposé, mais l’on n’a pas encore bien constaté, l’existence de calcaires de cet étage à Dulcigno dans le Monténégro ; selon A. Boué et selon les indications paléontologiques de Mor. Hoernes, il en existerait à Kruja sur l’Imi en Albanie (*) et probablement, on doit y rapporter les calcaires à Potamides pictum et bivalves d’Elbasan, un peu plus au Sud (5), sur le Skumbi. Je ne parlerai pas de plusieurs autres localités incertaines à cause du manque de fossiles bien déterminés. Grèce . — Le calcaire de Trakones en Morée appartient (*) Viquesnel. Loc. cit. , p. 290. (2) F. v. Hochstetter. Die geologischen Verhaltnisse des ôstlichen Theiles der europaischen Türkei (, Jahrb . d. geol. Reichs., 1870). (5) A. Fellini. Osservazioni geologiche sulle isole Fremiti e sull’ isola Pianosa neil Adriatico (Boll. Com. geol. 1890 . (*) A. Boüé. Der albanesische Drio und die Géologie Albaniens (Silz. d. math. nat. Cl. d. Ah. Wien, 18G4, p. 179,. (5) VipuESNEL. Loc. cit., p. 268. — 250 — certainement à la zone helvétienne (*), et à la même zone doit appartenir le calcaire avec Pecten et dents de re¬ quins sous-jacent au gypse de 1 île de Céphalonie (2). Dans l’île de Zante, M. Fuchs a trouvé des marnes blanches, sans doute très riches en organismes microsco¬ piques, identiques à celles de Calabre et de Sicile attri¬ buées au zancléen inférieur , par Seguenza. Elles sont recouvertes par un calcaire plus littoral, hélvêtien, (s). Crète et Casos. — Les calcaires helvêtiens se rencontrent aussi dans l’île de Crète, d’où je connais un calcaire à Heterostegina des environs de la Canée, rapporté par M. Manzoni, identique à celui du Capo-Vaticano en Calabre, et dans l’île de Casos, une des plus excentriques de l’archipel turc et de la mer Egée. M. Major m’en a rapporté un calcaire à Lucina lamellosa , qui reproduit parfaitement celui de Leitha, de ïtosignano, etc., par conséquent, de zone helvétienne , et M. Bukowski y a signalé dernièrement d’autres fossiles (4). Absence supposée du miocène moyen dans le bassin Egéen. — Selon MM. Hochstetter et Suess, on ne rencontrerait aucune trace de dépôts décidément marins de cet âge aux environs de la mer de Marmara et de la mer Egée, dans la région nord-ouest de l’Asie-Mineure et dans la partie centrale de la presqu’île balkanique, de sorte que M. Suess suppose que ces régions étaient tota¬ lement émergées et séparaient la mer septentrionale ponto-danubienne de la Méditerranée. La parfaite (l) T. Fuchs. Studien über die jüngeren Tertiaerbildungen Griechenlands. (Denk d. k. Akad. d. Wiss math. nat. Classe , t. XXXVII, Wien, 4877, p. 20. (a) W. J. IIamilton. On a tertiary Deposit near Lixouri in the island of Cephalonia (Quart. J. geol. Soc., 48i7, p. 409). (5) T. Fuchs. Die Pliocânbildungen von Zante und Corfu (Sitz. d. math, nat. Ale. d. Wiss., Wien , 4877). (p G. Bukowski. Der geologische Bau der Insel Kasos (Sitzungsb d. k. Akad. d. Wiss. in Wien , Bd. XCVIII, 4889). — 251 -- correspondance des faunes au nord et au sud de cette prétendue barrière, et l’étendue des gisements à Pota- mides et autres espèces plus marines que saumâtres de cet âge sur la mer de Marmara ne sont pas des arguments favorables à cette hypothèse; au surplus, ces pays-là sont trop peu connus pour qu’on puisse se fier aux indications ou plutôt au manque d’indica¬ tions actuel; on a trouvé le miocène à Casos, et nous avons vu que son existence est très probable aussi dans la vallée du Vardar, à l’extrémité opposée du bassin Egéen. Cependant l’existence de couches littorales, avec fossiles saumâtres ou d’eau douce, à Troie et tout autour de la mer de Marmara, ainsi que nous le verrons, atteste que dans ces régions existaient des terres comparables aux terres actuelles et que les communications entre la mer Noire et la mer Egée n’étaient pas très amples. Asie Mineure. — Des dépôts très littoraux, semblables à ceux de Horn, s’étendent plus à l’Est dans l’extré¬ mité orientale de la Méditerranée, sur le littoral méri¬ dional de l’Asie Mineure, dans la Carie jusqu’à Davas au Nord ('), en Licie, dans la Cilicie Pétrée (“), en Syrie (5), enfin, dans la vallée de l’Euphrate, par où la Méditer¬ ranée communiquait peut-être avec l’Océan indien (4). A Chypre (5), en Cilicie, en Syrie, selon les descriptions (!) G. Bukowski. Grundzüge des geologischen Bau der Insel Rliodus (Sii- zungsb, d. Ak. d. JV/ss . Wien, 1889, p. 60). (-) P. de Tghihatcheff. 8ur les dépôts de l’Asie Mineure {Bull. Soc. géol. de France , s. 2, vol. VII, 1850). — Dépôts tertiaires d’une partie de la Cilicie Pétrée, de la Cilicie Champêtre et de la Cappadoce (£«//. Soc. géol. de France , s. 2, vol. XI, 1854). — Asie Mineure, Géologie, t. 3, 1869, p. 15. (*) A. Gaudry. Géologie de l’île de Chypre (Mém. Soc. gèol. de France , s. 2, t. VII, 1862, p. 28). ('•) Loftus. On the geology of portions of the Turco-Persian frontiers ( Quat . Journ. Geol. Soc., 1855). (n) Gaudry. Loc. c-it , p. 168 et suiv. des auteurs, abondent aussi les marnes blanches, proba¬ blement langhimnes et tout à fait pélagiques. Côtes de V Afrique. — Au midi de la Méditerranée, le miocène moyen apparaît, avec un faciès helvétien , dans la Tripolitaine, en Egypte, dans les environs de Suez et au nord de l’oasis de Siuah (*), d’où j’ai vu récemment une belle série de fossiles rapportés par le voyageur Robecchi. La mer lybienne était très peu profonde et les fossiles, selon les descriptions de M. Fuchs, sont très semblables aux fossiles européens, bien qu’il y ait quel¬ que rare type indo-pacifique (. Placuna miocenica , Fuchs) : de telle sorte qu’il faut croire que les communications entre la Méditerranée et l’Océan indien par la mer Rouge étaient très limitées. Plus à l’Ouest, les mêmes couches se répètent en Tunisie, en Algérie (2), particulièrement dans la province d’Oran, et dans le Maroc. MM. Renou, Ville, Pomel, Bleicher, Brossard, Coquand, Péron et bien d’autres les ont illustrées. Elles occupent, non seulement les bords de la Méditerranée, mais parfois aussi la dépression entre les deux zones de l’Atlas. Il est probable que la Méditerranée communiquait avec l’Atlantique par la région sablonneuse et déserte qui s’étend du golfe de G-abes à l’Atlantique par le sud du Maroc, entre l’Atlas et le Sahara, plus amplement que par le détroit du Gua- dalquivir, au Nord. (*) K. A. Zittel. Beilrage zur Géologie imd Palaeontologie der libyschen Wuste und der angrcnzenden Gebiete von Aegypten ( Palaeontographica , 48S3). (•) H. Coquand. Description géologique de la province de Constantine ( Mém . Soc. géol. de France, s. 2, t. V, 4854, p. 424). E. Brossard. Essai sur la constitution physique et géologique des régions méridionales de la subdivision de Sétif (Mém. Soc. géol. de France , s. 2, t. VIII, p. 2G6). A. Péron. Essai d’une description géologique de l’Algérie (Ann. des sc. géol., t. XIV, 4883, p. 466), etc., etc. — 253 Couches Sarmatiques. — Les couches appelées Sarma- tiques appartiennent exclusivement aux grands bassins de la mer d’Azow, de la mer Noire, de la mer de Marmara, de la Caspienne et du lac Aral. Dans le bassin de Vienne et aux environs de la mer Noire, elles recouvrent tous les autres dépôts du miocène moyen. Elles sont caractérisées par une faune de mol¬ lusques très pauvre, avec Potamides , Goniochilus , Pseudo- strombus , Ervilia, Adaclma , et plusieurs espèces d’eau douce ou saumâtre, ou de genres qui vivent ordinaire¬ ment dans la mer. Les coraux, les oursins, les brachio- podes, les ptéropodes manquent; les foraminifères,fsauf certaines espèces, les bryozoaires et les crustacés sont très rares. A Troie, en d’autres endroits sur la mer de Marmara et sur les Dardanelles, on observe au milieu des couches saumâtres des alternances d’autres couches d’eau plus douce (‘); qui semblent aussi représenter à elles seules ce niveau dans la presqu’île de Cassandre en Chalci- dique (2). De même, selon MM. Sintzow, Androussow, Sokoloff, dans la Russie méridionale, savoir, dans la Tauride, en Bessarabie, dans la vallée du Dniéper, se retrouvent, supérieurement des assises avec Dreissensici) Melanopsis, Planorbis , Goniochilus , Neritina (5), dont le caractère diffère de celui des Kirchberger Schichten. M. Androussow les appelle couches mœotiques. (') R. Hoernes. Ein Beitrag zur Kenntniss tertiaeren Binnen-Faunen ( Silz . d. k. Akad. d. Wiss., LXXIV, 4876). F. Calvert und M. Neumayr. Die jungen Ablagerungen am Hellespont ( Denk . d. Ak. d. Wiss. Wien, Matli. nat. Classe , Bd. XL, 4880). (-) L. Burgerstein. Geologische Cntersuchungen im südôsUichen Theile der Halbinsel Chalkidike. (n) N. Andrussow. Die Schichten von Kamyschburun und der Kalkslcin von Kertsch in der Krirn ( Jalirb . d. geol. Reichs., Bd. 36, 4886). N. Sokoloff. Compte rendu préliminaire des recherches géologiques entre les rivières Konka, Molotschnaia et la mer d’Azow (Bull. coin. géol. de Russie , 4888, n° 2). — 254 — Le bassin où toutes ces espèces vivaient, plus grand à lui seul que la Méditerranée actuelle, s’étendait des Alpes orientales à l’Ust-Urt par la Carinthie,le bassin de Vienne, le Banat, la Transylvanie, la Gralicie, la Buko- vine, la Crimée, la Bessarabie, la Moldavie, la Rouma¬ nie, la Bulgarie, la Thrace, les environs de la mer de Marmara et tout autour de la Caspienne et de l’Aral, en occupant les steppes de la Russie méridionale ('). Dans les bassins de la Caspienne et de l’Aral, les couches sarmatiques représentent les derniers résidus d’une formation marine; quel qu’il soit, le singulier ensemble de cette faune a attiré depuis longtemps l’attention des savants autrichiens, qui reconnurent que c’était une faune d’eau saumâtre. Je ne doute pas qu’il y ait une certaine différence d’espèces d’une couche à l’autre, selon le différent degré de salinité des eaux, hjous trouvons des espèces très semblables dans le pliocène de l’Italie et toujours dans des dépôts qui ont l’apparence d’avoir été d’eau saumâtre, en compagnie d’espèces parfois marines, bien que non de mer profonde, parfois de lagune ou d’eau presque douce. A cause des enseignements qu’on en peut recevoir, je reproduirai la liste des espèces sarmatiques donnée par M. Fuchs (2), bien qu’elle ne soit pas la plus complète, en indiquant par des majuscules les noms regardés par les auteurs comme caractéristiques du niveau, et en ajoutant les espèces correspondantes du pliocène. (’) Suess. Antl. d. Erde, 1, p. 414. (2) Fucus. Gcol. Ueb. Wien. Beck., p. 33. Bittner. Ueb. d. Charakt. d. sarm. Fauna, 1883, p. 136. N. Andrussow. Beobachtungen liber geologischen Untersuchungen in dem Umgebung der Stadt Kertsch ( Verh . d. cjeol. Reichs., 1881). ESPÈCES SARMATIQUES. ESPÈCES PLIOCÈNES. PSEUDOSTROMBUS DUPLICA- Pseudostrombus Pieragnolii, De TUS, Sow. St. Dans les couches saumâtres „ VERNEUILI, d’Orb. inférieures à Potamides du Pon- te-a-Elsa. Nassa Dujardini , Desh. Bullina Lajonkaireana, Bast. Cylichna truncata, Mtg. Cohimbella scripta, Bell. Potamides disjunctum, Sow. P. Duboisi , Hoern. P. nodoso-plicalum , M. Hoern. Nassa pulchra d’Anc. (De St. et Pant., non Bellardi.) Dans les couches saumâtres inférieures à Peringia , Potamides et mol¬ lusques marins de Pescaia et de Tressa près de Sienne. Bullina spirata, Broc. Je ne la connais que dans les dépôts delà mer. Cylichna truncata, Mtg. Je ne la connais que dans les dépôts marins. Columlella irinodis, Mgh. C. semicaudata , Bon. C. vittata. De St. et Pant. Se trouvent dans les couches sau¬ mâtres à Nassa pulclira, Pota¬ mides, Peringia, Cardium edule, Neritina, etc., à plusieurs niveaux dans le Siennois et ailleurs. Potamides etruscum, Mayer. Très commun dans les couches saumâtres à Cardium, Loripes, etc., à Pescaia (Sienne) et dans le Yal-d’Elsa. P. nodoso-plicalum , M. Hoern» 256 P. Pauli, R. Hoern. P. pictum, Basfc. Cerithium rubiginosum , Eicli. Cerithiolum scabrum , 01. (7. spina, Partsch. Melania APPLANATA, Fuchs. M. SUTURATA, Fuchs. Melanopsis imprcssa, Krauss. Commun dans les dépôts sau¬ mâtres du pliocène de Sienne et du Yal d’Eisa. Il rappelle de très près le P. sardoum, Cant. des marais salants de la Méditerra¬ née. P. Giulii De St. Dans les couches saumâtres de Pescaia et dans le Postpliocène inférieur de Yallebiaia. Le P. Bargellinii , De St., de Limite près d’Empoli, le P. atticum, Gaud. et Fisch., de Megara, le P. Basteroti , M. Serres, du bassin du Rhône, toutes es¬ pèces pliocènes et saumâtres, sont très semblables. Cerithium nepos , De St. Dans les couches saumâtres, près de celles à Mcictra donaciformis de Pescaia. Cerithiolum scabrum, 01. Très commun dans le pliocène, mais non dans les dépôts saumâtres. C. spina , Partsch. Extrême¬ ment commun dans les couches saumâtres. Melanopsis flammulata, De St. Avec Cardium, Potamides , Pé¬ rir gia et avec quelque rare es¬ pèce tout à fait marine dans tous les dépôts saumâtres du Sien- nois, ainsi que dans les couches tout à fait d’eau douce. RANÉE. E POSTPLIOCÈNE INFÉRIEUR le Zone Zone res. coralligène profonde ET MOYEN. Bassin caspien et ses kEUSES environs ET SAL IFERES. Crag Clt/LO U.U i etc. TABLEAU DES TERRAINS TERTIAIRES SUPÉRIEURS DE LA MÉDITERRANÉE. MIOCÈNE MOYEN. MIOCÈNE SUPÉRIEUR PLIOCÈNE POSTPLIOCÈNE INFÉRIEUR ET MOYEN. Zone littorale et des laminaires ( Helvétien ) Zone coralligène ( Tortonien ) Zone profonde ( Langhicn ) Dépôts d’eaux douces ou saumâtres {Levantin). Zone littorale et des laminaires. Zone coralligène Zone profonde Bassin caspien et ses environs. Helvétien et Sannaticn. Sta- vropol, Térek, Daghestan, Perse, Turkestan, Afgha¬ nistan. Calcaire des steppes. COU Dépôts il Hipparion de Maraglm. CHES A CONG ÉRIES, G Y P S E m SES ET S AL IF] 3 R E S. Russie méridio¬ nale. Helvétien et Sarmalicn. Couches prêpontiques. Couches il congédies ou étage Pon- tique. Dépôts avec Hipparion de Balta. Presqu’île de Taman, Kuban, Novotscherkask, Oural, Crimée Occidentale. Bassin du Danube et Autriche- Hongrie. Sannatische Stufe. Leithakalk. QmndrSchich tcn. Kirchbergcr-Schichtcn. Horner-Schichtcn. Badencr Tegel. Schlier. Belvederc-Schotter. Congerien-Schichtcn . Pontischc Slufe. Levantinische Sttjfe. Suisse. Helvétien. Obéré Meeres-Mollasse ou Muschelsandstein. Œninghien. Obère Siiswasser-Mollasse. Iles de la Mer Egée et Turquie d’Europe. Sannafieti de la ChalciiSique. Vallée du Vardar, Kruja, Elbasan. Bassins d’Uskneb, du Struma, du Indz-e-Ka- rosu.' Casos, Crète. Couches à, congéries d’Ypek ?, Lus-Han, vallée d’Andrinople, Chalcidique. Couches gypseuses de Carpathos, Crète, Armathia. Tufs calcaires de Carpathos, Cos, Chios, Lemnos, Imbros. Dépôts à Hipparion de Samos. Couches il Vivipara d’Ypek. Couches Levantines de Rhodes, de Cos, de Crète. Couches de Lardos ? et de Calavardha dans l’île de Rhodes, de Cos, de Crète. M3'1os? Kimolo9? Te- nedos? Couches à Cy- prina islandica de Rhodes. Asie Mineure, Syrie et Chypre. Sarmatien de Troie. Arménie, Carie, Licie, Cili- cie pétrée, Syrie, vallée de l’Euphrate. Marnes blan¬ ches de Cili- cie, de Syrie, Chypre? Couches gypseuses de Chypre et du sud de l’Asie mineure. Marnes et calcaire de Smyrne, d'entre Vurla et Tschesmé. Couches avec Hipparion de Troie. Dépôts avec Strombus de l’île de Chypre. Grèce et îles des Mers Adriatique n Ionienne. Calcaires de Trakones, Zante, Céphalonie. Marnes de Zante. Couches à congéries de la Béotie. Couches gypseuses de Zante, Pela- gosa. Dépôts à HiYparion de Pikermi. Couches à Mclaiiopsis de Stamna, de Mégare. Couches à congéries de Daphné, de Livonates, de l’isthme de Corinthe. Sables de la Morée. Calcaires de Cerigos. Dépôts de l’isthme de Corinthe. y Italie. Helvétien, Scrravnllien. Messinien premier. Tortonien. Langhicn. Zancléen infé¬ rieur. Couches à congéries. Etage Pontiquc. Piano gessoso-solfifero. Bassins lacustres alpins et apenniniques. Arnusien. Villa francilien. Couches Levantines du Tra- simeno. Asticn et Plaisancien pro parte. Zancléen supérieur. Sables et calcaires. Plaisancien pro parte. Argiles bleues. Marnes blanche8 Dépôts à Cyprina islan¬ dica de l’Emilie, de Livourne, M. Mario, Yallebiaia. Dépôtsavec mollusques polaires de Monte-Pel- legrino et Ficarazzi. Couches à Strombus bubonius. France. Groupe de Visan. Couches à An - cillaria glan- difonnis du bassin du Rhône. Couches à Aturia de Vence. Couches à congéries et à Mela- nopsis de la plaine d'Aleria, de la Tourette, de Théziers, du Haut- Comtat. Couches à Hipparion du bassin du Rhône. Couches à Potamidcs; mar¬ nes d’eau douce et tufs du bassin du Rhône. Péninsule ibérique. Catalogne, Grenade, Séville. Algarves, Baléares. Couches gypseuses et dépôts à Hipparion des provinces de Te- ruel, Barcelone, Aragon, Gre¬ nade, de la Cerdagne, d’Alcoy. Sables des bassins de la Muga, du Ter, du golfe de Papiol, de la province de Grenade. Argiles bleues. Dépôts à Strombus bu¬ bonius des Baléares. Afrique. Maroc, province d’Oran, Tunisie, oasis de Siwah, environs de Suez. Couches gypseuses des bords du Sahara ? F ormat ion lacustre de l’Oua- di-el-Kébir. Ouadi-Halfa. Calcaires à Amphistegina et sables de l'Ouadi-el-Mel- laha? des environs d’Al¬ ger, du golfe de Gabès. Argiles bleues des environs d’Alger. Dépôts à Strombus bu- lwnius de l’Algérie et de la Tunisie. Bassiu Atlantique. Faluns de la Gironde, de la Touraine; Anjou, Vendée, Bretagne, Cotentin. Système Boldénen. Faluns de Sal¬ les et de la Sime : falun du Péloua à Ancillaria. Faluns de la Basse-Loire, de St- Georges de Bohon ? Couches .1 Hipparion du Cantal. desHautes Pyrénées, de la Vieille- Castille. Crag fluvio-marin de Nor- wicli. Dépôts à JSTassa prismatica de la Loire-Inférieure, du Morbihan.de la Bretagne, du Cotentin. Diesticn et Scaldisicn de la Belgique, des Pays-Bas. Forest-bed. Crag de Weyboume. Dépôts à Lcda myalis; dépôt glaciaire des lies Britanniques, de la Suède. Dépôts à Cy- stein, de l’île de Sylt. Crag corallin, Crag rouge. etc. Murex subclavatus, Bast. Murex truncatulus , For. D’un type différent du M. subclavatus. Il est fréquent dans plusieurs dépôts saumâtres du Siennois. Nacella pygmaea, Stol. Natica helicina, Broc. Probable- Naiica Pantanellii,T)e St. Fré- ment l’espèce sarmatique ne quente dans les couches sau- doit pas être confondue avec mâtres à Cardium, Potamides, la N. helicina , qui appartient Peringia du Siennois. exclusivement aux couches marines coralligènes. Gaillardotia picta, Fér. Gaillardotia Sena , Gant. Ainsi que la Melanopsis, elle se trouve fréquemment dans le Siennois, dans les couches saumâtres non moins que dans les dépôts d’eau douce. PERINGIA immüTATA, Frauenf. Peringia procera, Mayer, et plu¬ sieurs autres Peringia sont com¬ munes dans les dépôts saumâtres. Hydrobia ? Frauenfeldi, Hôrnes. Planorbis yermicularis, Stol. Clavatula Doderleini, M. Horn. G. SOTTERI, Michlt. Clavatula romana Def. D’un type différent des C. Doderleini et C. Sotteri ; commune à plusieurs » niveaux dans les couches sau¬ mâtres du Siennois, avec Car¬ dium, Potamides, Peringia , etc. GONIOCRILUS ANGULATUS, Je ne connais pas de Goniochi- Eichw. lus dans le pliocène, sinon (G. Zitteli , Schw) dans les eaux G. INFLATUS, Eich. douces. ANNALES SOC. GÉOL. DE BEI.G. T XVIH, MÉMOIRES. 17 258 — Gibbula biangulata , Eich. TrOCHUS Celinae. Andrz. T. ÛRBIGNYANUS, M. Hoern. T. PICTUS, Eich. T. PODOLICUS, Partsch. T. POPPELACKI, Part. T. QUADRISTRIATUS, Dub. Turbo Auingeri, Fuchs. Cardium obsoletum, Eich. Cardium plicatum. DüNAX LUCIDA, Eich. Ervilia podolica, Eich. Gastra?ia fragilis , L. Loripes Dujardini , Desh. Gibbula adriatica , Phil., var. Seguenzai, De St. et Pant. Com¬ mune dans les dépôts un peu saumâtres à Periagin Potamides , etc. Trochus simulans, De St. et Pant., des dépôts à Potamides du Siennois a un peu d’affinité avec lui. Cardium edule, L. C’est une des espèces les plus caractéristiques des eaux saumâtres et à salinité variable. Ervilia italica , De St. E. Nardü , De St. E. minutissima , De St. La pre¬ mière espèce est très voisine de celle du Sarmatique. Elles se trouvent toutes dans les dépôts saumâtres à Cardium, Potamides, Peringia du Siennois et de l’Om- brie. Gastrana fragilis L. Commune dans les couches saumâtres au¬ tant que dans les marines. Loripes Savii , De St. Il appar¬ tient presque exclusivement aux couches saumâtres delaToscane; — 259 — dans les dépôts marins il est remplacé par une forme plus voi¬ sine de L. leucoma , Turt. MACTRA PODOLICA, Eich. Mactra Pecchiolii , Lawley; M. clonaciformis , De St. Très sem¬ blables à l’espèce sarmatique; elles sont représentées par des individus innombrables, mais lo¬ calisées dans certaines couches interposées à celles avec Pota- mides et Peringia du Siennois et du Val d’Arno inférieur. Modiola marginata, Eich. M. VOLHYNICA, Eich. Ostrea gingensis , Schlt. var. sar- Ostrea edulis L.Très fréquente matica . dans quelques couches saumâtres à Cardium , Potamides, Peringia. Pholas sp. Je ne connais pas de Pliolas dans les couches saumâtres du pliocène. Psammobia Labordei , Bast. Psammobia Labordei , Bast. Je ne l’ai trouvée que dans les dé¬ pôts marins. SOLEN SUBFRAGILIS, Eich. SYNDOSMIA SARMATICA, Fuchs. Syndosmia ovata , Phil., fré¬ quente dans les dépôts des eaux saumâtres du pliocène et du ré¬ cent. Tapes gregaria. Partsch. Il n’existe pas dans le pliocène une espèce analogue: par contre, la Tapes Fuclisi , Cafici et la T. depressa , Mgh. qui rappellent beaucoup l’espèce sarmatique sont très communes dans les dé¬ pôts marins du miocène moyen de l’Jtalie et de la Sicile. 260 — En comparant toutes ces espèces du miocène et du pliocène avec celles qui vivent toujours dans la Médi¬ terranée, on s’aperçoit que les analogies les plus intimes sont avec la faune à Peringia , Cerithium, Potamides , Passa variabüis , Loripes1 Oardû{m;foraminifères,balanes, crustacés brachioures, ostracodes, des étangs d’Orbe- tello (*), de Diana en Corse, de Quiberon sur l’Atlan¬ tique (maintenant détruit), des salines de Trapani, du Fusaro, des lagunes de la Goulette en Tunisie, des lacs Amers en Egypte (2), de la mer Noire. Ce dernier bassin rassemble, sauf un plus grand nombre d’espèces, tous les mêmes organismes qui vivent dans les dits étangs et lagunes, dont la faune pourrait très bien s’appeler d’un seul nom, pontique , si ce nom n’avait déjà reçu une autre signification un peu différente. Les analogies entre la mer Noire et la mer Sarmatique avaient été déjà si¬ gnalées par Fucbs (5). De 37 genres de mollusques, il y en a 27 en commun; plusieurs espèces ont survécu, avec peu ou point de changement {B alla, Cylichna , Cerithium doliolum, C. rupestre, C. vulgatum, Potamides ferrugineum , (aff. disjunctum Sow.), P. Sardoum Cant. (aff. nodoso- plicatum Hoern.), Monodonta, Cardium edale, Loripes leucoma, Gastrana fragilis, Ostrea edulis). On ne peut pas dire, avec M. Suess, que les Ostrea appartiennent exclusivement aux eaux marines normales. (M D. Pantanelli. Molluschi dello stagno d’Orbetello ( Boll . Soc. malac. il ., 1887). G. Terrigi. I rizopodi (reticolari) viventi nelle acque salmastre dello stagno d’Orbetello (Rend. R. Acc. Lincei , 19 giugno, 1887). (*) G. G. Brady and D. Robertson. The ostracoda and foraminifera of lidal rivers (Ann. and. Mag. of. Nat. Hist. , s. IV, octob. 1870). (5) T. Fucus. Ueber die Natur der sarmatischen Slufe und deren Ànalogen in der Jetztzeit [Silzungsb d. Ak. d. IF/ss. , LXXV, 1877). Bittner. Ueber den Charakter der sarmatischen Fauna des Wiener Beckens (Jahrb. d. gcol. Reichs., XXXIII, 1883, p. 140). — 261 — Le caractère des bassins à faune politique, ainsi que nous bavons dit dès le commencement; est d’être tour à tour moins ou plus salés que la mer: vicissitude qui suit ordinairement la succession des saisons. L’étang d’Orbetello en Italie, avant les derniers travaux, très peu salé en hiver, avait 4,89 p. 100 de sels en été (4). La mer Noire et la mer d’Azow ont une teneur assez petite de sel, c’est-à-dire de 0,6 à 1,9 p. 100 O2) au lieu de 3,63 à 3,93 comme la Méditerranée (3); mais la lagune du Siwasch dans la mer d’Azow, éloignée de l’embouchure d’affluents importants, arrive jusqu’à 17, 374 p. 100 de sel (A). Il est vraisemblable que les lagunes où se sont formées plusieurs couches pliocènes d’eau saumâtre, et le bassin des dépôts miocènes sarmatiques, ainsi que l’a supposé M. Fuchs (5), étaient ordinairement remplis par des eaux moins salées que la mer, dont la salinité cependant ne devait pas descendre au-dessous de certaines limites; mais parfois aussi, comme le fait observer M.Hoernes (G), ils devaient avoir une salure plus grande que la mer. Cette salure plus grande devait se rencontrer dans certaines lagunes littorales et pendant certaines saisons de l’année. Le caractère de la faune nous atteste que les circonstances de la mer Sarmatique ne devaient pas être très différentes de celles de la mer Noire actuelle; des fleuves grandioses, le Danube, le Dnieper, le Don, le Volga, l’Ural, le Sir-Daria, l’Oxus en adoucissaient les eaux, (9 E. Bechi. Analisi delle acque del padule di Scarlino (Atti d. R. Acc. dei Gcorgofili , 1862, o. 289). (2) Kasparek. Studien über die physik. Verhâltnisse des Schwarzen und Azowischen Meeres (Mittli, ans d. Gcbiete d. Seewnssers, Pola, XIV, 1 886, p . 327). (3) Suess. Ant. d. Erde, If, 1888, p. oo2. (9 F. Gôbel. Ueber die in d. Bestande einiger Salzseen der Krym vor sich gehenden Âenderungen (Bull. Ac. Saint Pèïersbourg, V, 1863). (5) Fuchs. Ueb. Nat. sarm. Stufe. (<>) B. ïïoernes. Sarmatische Ablagerungen in der Umgebung von Gratz (Milth. d. naturwiss. Ver. f. Steiérrnark , 1878, p. 4). \ — 262 — qui se déversaient dans la Méditerranée par des courants superficiels, tandis que des courants inférieurs, prove¬ nant de cette mer, empêchaient les eaux de descendre au-dessous d’un certain degré de salinité. Si cette mer Sarmatique eût été fermée, ainsi que plusieurs géologues l’ont supposé, ses conditions et sa faune auraient été bien différentes et plus semblables à celles de la Caspienne et de bassins encore moins salés. Puisque la mer Sarmatique ne couvrait pas toutes les régions méditerranéennes, dans celles situées plus au midi se déposaient en même temps les dernières couches marines du miocène moyen. On avait supposé d’abord que la faune sarmatique était venue du Nord par l’ouverture de nouvelles com¬ munications avec les mers polaires, ce qui aurait montré l’existence d’un affaissement du sol plutôt que d’un exhaussement tel qu’on se serait cru autorisé à le déduire de l’adoucissement successif des eaux. Mais M. Schmidt a montré qu’une telle communication ne pouvait pas avoir existé ('). D’ailleurs M. Bittner a prouvé que la faune sarmatique vivait déjà dans les temps antérieurs (2), et que dans la même région, des dépôts franchement sarmatiques alternent dans les couches marines plus anciennes, ainsi qu’en Galicie selon Hilber, et ailleurs (5). M. Suess a supposé aussi que cette faune avait disparu complètement dans les âges suivants (-1); mais nous avons déjà vu qu’elle se continue jusque dans le pliocène et même dans l’âge actuel. (*) F. Schmidt. Briefe an F. v. Riehtofen ( Zeitscli . der deut. geoloy. G es., t. XXIX, 1877, p. 830, 837). (s) Bittnir. Ueb. d. Char. d. sarin. Fauna, 1883. — Noch einBeit. z. Tert. Lit., 1880, p. 12 et suiv. (3) Bittner. Ueb. d. Charak., p. 149. (*) Loc. cil., I, p. 418. — • 263 En résumé Helvétien , Tortonien , Langhien , Messinien premier de M. Mayer, Zancléen inférieur de Seguenza, premier étage méditerranéen , Schlier, deuxième étage méditerranéen de M. Suess sont synonymes et ne repré¬ sentent qu’autant de zones de profondeurs différentes de ce terrain que, suivant la plupart des géologues français, nous avons appelé miocène moyen. Sans doute on pourra plus tard établir scientifiquement des distinc¬ tions entre les couches les plus anciennes et les plus récentes ; mais ce sera pour toutes les zones susdites et par des critériums tout à fait différents des actuels. M. Suess, on le sait, a attribué à des âges différents et successifs les couches de Horn , le Schlier , le deuxième étage méditerranéen , qui, représentant selon nous autant de zones b a thy métriques différentes, ne peuvent que par exception se succéder verticalement les uns aux autres, mais doivent occuper de préférence des régions topo¬ graphiquement séparées et distinctes. Par conséquent, l’illustre savant viennois a supposé que les contrées circum-méditerranéennes dans lesquelles l’une ou l’autre des dites zones manque, étaient émergées sous forme de montagnes et d’îles qui se seraient ensuite effrondrées pour donner lieu aux bassins ( Kessel , E instar ze , Einbrücke) et aux dépôts des âges successifs. Ainsi, il suppose que dans la période du Schlier (*), des affaissements extra¬ ordinaires se sont manifestés, en Toscane, en Autriche, dans la Hongrie occidentale, en Styrie, et qu’en même temps la dépression alpine de Vienne s’est dessinée, les Alpes se sont séparées des Carpathes, l’échancrure orientale des Alpes avec le golfe de Graz s’est formée, la fracture d’où sortit plus tard vers l’Est le Danube, s’est préparée, et que les effondrements appelés par lui intra- (*) Suess. Antl. d. Erde, I, Abschn. IV, p. 44o et passim. — 264 apenniniques du côté de la Toscane, ont commencé. Peut-être, dit-il, se formèrent aussi la plupart des fractures intercarpathiennes (1). Ce n’est pas le cas d’entrer dans des discussions théoriques ; je dirai seule¬ ment qu’en acceptant des vues autres que celles de M. Suess sur la distribution des terrains miocènes, ces suppositions tombent d’elles-mêmes. (*) Loc. cit., p. 401, 44S. CHAPITRE DEUXIÈME. MIOCÈNE SUPÉRIEUR. A la fin de l’époque précédente, l’exhaussement avait de beaucoup restreint la périphérie de la Méditerranée; par conséquent, les conditions des temps qui suivirent et que nous allons examiner, étaient bien plus continen¬ tales qu’auparavant. Italie. — En commençant l’examen de ces terrains par l’Italie, comme d’ordinaire, nous dirons qu’on n’en trouve pas de traces au pied méridional des Alpes, sur la rive gauche du Pô. En revanche, ils contournent les Alpes maritimes et les Apennins. Us commencent au Nord dans les vallées du Tanare et du Pesio, et conti¬ nuent, sauf de brèves interruptions, en bordant l’Apennin du côté de l’Adriatique jusque dans la Marche d’Ancône (1). Ils doivent se répéter dans l’Apennin cen¬ tral, mais les études sur ce point sont "encore incom¬ plètes; plus au Sud, je ne les ai rencontrés que par lam- (') F Sacco : II piano messiniano ne! Piemonte (Doll. Soc. cjeol. it., vol. IV e V, 1886-87). — Rivista délia fauna malacologica fossile terrestre, lacustre e salmastra del Piemonte ( Boll . Soc. malac. it., vol. XII, 4887). D. Pantanelli : Monografia degli strali pontici del miocene superiore nelT Italia settentrionale e centrale (Mem. / ccad . sc. lett. cd arti Modena, s. 2» t. IV, 4886). G Capellini : Gli strati a congerie e le marne compatte mioceniche dei dintorni d’Ancona ( Mem . Acc. Lincei, 4879). Seguenza, de Stéfani. Loc. cit., etc. 266 beaux isolés, tout autour de F Apennin méridional. Sur le versant tyrrbénien ('), ils sont interrompus dès les confins occidentaux de l’Italie jusqu’à la vallée de la Magra, et des montagnes de la Tolfa à l’isthme dq Catanzaro, bien que. dans quelque partie de cette dernière région, leur découverte ultérieure soit très probable. Les roches qui constituent ce terrain ne sont jamais d’origine marine normale et ne possèdent jamais, par conséquent, une structure organogénique. On peut les diviser en deux zones. L’inférieure est formée par des marnes finement stratifiées, blanches ou jaunâtres, d’origine tout à fait mécanique, et par des gypses com¬ pacts ou cristallins, accompagnés de calcaire, de soufre, produits par leur réduction, et de bitumes; quelquefois il s’y ajoute des conglomérats et des lignites. Cette zone existe, soit d’un côté, soit de l’autre de l’Apennin; mais ses fossiles sont bien plus connus en Toscane qu’ ailleurs (2). On en a pourtant indiqué aussi en Piémont, près de Pavie (3), dans les environs de Bologne (4), en Romagne (5), dans les Marches (6), près de Catanzaro (7), et dans les monts de la Tolfa (8). Les phyllites sont très nombreuses partout. On peut indiquer aussi Dreissensia rostriformis , Desh. (Casino), Nematurella Capellinii, Pant. (Casino), (*) Capellini, Pant an elu. Loc. c'a. (-) Capei.lini. La form. gess. Cast. Maritima. — Cale, di Leitha, Sarrnat. e strati a cong, — Strati a cong. e form. gess. solfifera. (3) T. Taramelli. Descri zione geologica délia provincia di Pavia ( Notizie Un. aile coud. ecnn. e civili délia prov. di Pavia , 188L, p. 76 e seg.) (*) G. Capellini. Pesci ed insetti fossili nella formazione gessosa del Bo- lognese ( Gazzetta deW Emilia, 20 maggio 1869). (R) G. Scarabelli. Geologia délia provincia di Forli ; Forli, 1880. (B) Capellini. Strati a cong. dei dint. Ane. — Scarabelli : Loc. cil. h) E. Cortese. La zona a congerie presso Catanzaro (Boll. corn, geol., s. 2; vol. X, 1889, p. 251). (8) C. de Stéfani. 11 piano pontico nei monti délia Tolfa (Proc, ver b., Soc. tosc. sc. nat., 9 gennaio 1887). 267 — Nematurella ovata , Bronn (Casino), Prososthenia incipiens, Pant. (Monte-Rosi), Fossarulus italiens, Brus. (Monte- Rosi), Neumayria Fuciisi , Pant. (Monte-Rosi), Ü'men- dovia Soldaniana, De St. (Casino), S. Bartalinii, Cap. (Casino), Planorbis cornu Brong. (Casino), Valvata piscinalis , Müll. (Casino), Hélix senensis , Pant. (Casino), des larves de Libeïlula , des insectes, Lebias crassicauda , H. et des oiseaux (G-abbro). Parmi les mammifères, nous devrons indiquer les suivants, du Casino près de Sienne (') : Tapirus prisons, Kaup, Hipp avion gracile, Kaup, Sus sp., Hippopotamus sp., Cervus elsanus , Major, Antilope Massoni, Major, A. Cordieri , De Christ., Myolagus elsanus, Maj., Semnopithecus sp. n. cfr. monspessulanus, Gerv., Myola¬ gus sp. n. de Gabbro. La zone supérieure est formée par des marnes très fossilifères en Piémont (*), ainsi qu’entre la Cattolica et Pesaro (s), et ensuite, par des argiles bleues, dont les fossiles sont connus dans l’Emilie, dans les monts de Livourne et au Bolgione près de Sienne (4). Voici la liste des principaux d’entre eux: I) reiss en si a Mayeri , Sacco, (Castelletto d’Orba, Gavazzana) et autres espèces, Adachna, plusieurs espèces, Ditypodon Suessi, Mayer, (Piémont), Neritodonta mutinensis , D’Ane, (marnes et argiles), N. Doderleini , D’Ane., (argiles), Melania curvi- costa , Desh., (marnes et argiles), Al. gracilicosta , Sand. (argiles), Melanopsis Matheroni, Mayer (marnes et argiles), M. narzolina, Bon. (marne), Hydrobia Fontannesi, (*) C. Forsyth Major. Considerazioni sulla fauna dei mammiferi pliocenici e postpliocemei délia Toscana (Au. soc. Tosc. sc. ncit , vol. i, 1876). D. Pantanelli. Sugli strati miocenici del Casino 'Si na) e considerazioni sul miocene superiore (Mem. dei Lincci, 1879). P) Sacco. Loc. cit. (B) F. Cardinali. Cenni geologici sui dinlorni di Pesaro ; Pesaro, 1880. (‘) Pantanelli. Loc. cit. 268 — Cap., H. etrusca , Cap., et H. per for ata, Pant. (marnes et argiles), H . Doclerleini Pant. (argiles), etc., etc. Voici le tableau systématique des couches. Marnes et conglomérats à Dreissensia etAdachna du Piémont et des collines entre La Cattolica et Pe- saro. Marnes, conglomérats et couches gypsifères, à Lebias , Adachna , etc. du Piémont, de l’Emilie, des Romagnes, de la Toscane et des monts de la Tolfa. Argiles à Melania et à Melanopsis de Sivizzano, Castione, S. Polo, Cadirog- gio, S. Valentino, Castella- rano, Moscardina,Bolgione, Podere dell’ Uliveto, Por- carecce, etc. Marnes blanches et con¬ glomérats du Casino, de Monte-Rosi, du Gfabbro. Les lignites, les vertébrés et les insectes terrestres, l’empreinte du passage des oiseaux et de la progression des vers, les nombreuses phyllites attestent l’existence de terres non éloignées, laquelle est prouvée aussi par les mollusques continentaux et par les larves mêmes des insectes. Les phyllites; les nombreux cerfs et les antilopes nous montrent que le sol était couvert d’une végétation abondante ; les hippopotames vivaient dans les marais littoraux. A vrai dire, ces attestations incontestables d’une terre émergée se trouvent presque uniquement dans cette même Toscane où nous avons déjà constaté l’existence d’un archipel pendant l’âge antérieur; on ne pourrait donc affirmer tout de suite que les circon¬ stances fussent fort différentes de ce qu’elles avaient été auparavant. D’ailleurs, ces couches, dans les monts de la Tolfa et 7 7 — 269 en Calabre, atteignent une hauteur considérable au- dessus du niveau de la mer et recouvrent les sommets des collines, qui par conséquent devaient être submergées. On peut signaler dans la faune deux types extrêmes; l’un, représenté par Melanopsis, Melania , Neritodonta , avec quelques Dreissensia et Adcichna , est propre aux bassins plus littoraux et probablement fournis d’eau plus douce, ainsi que la faune de la zone supérieure et des couches inférieures de Monte-Posi et du Casino; l’autre type est constitué par de nombreuses Dreissensia et Adachna et par les Lebias d’eaux très salées, et il est peut- être le plus pélagique. Les fossiles marins manquent complètement. Nous verrons plus bas la signification d’un tel fait. Prétendues alternances marines. — L’unicité des dépôts examinés, sans mélange ni intercalation de couches marines, a été mise désormais hors de doute dans tout l’Apennin. Cependant, cette conclusion n’a pas été très facile à déduire, à cause des observations qu’il a fallu éliminer. Presque partout les auteurs avaient indi¬ qué la présence d’assises marines, mais ces indications, soigneusement vérifiées, ont dû être rectifiées; ce qui n’empêchera pas qu’on ne les reproduise encore pour quelque temps à l’avenir. Au Poggio entre le Mesma et le Lemme (prov. d’Alexandrie), M. Sacco avait signalé des sables argileux avec fossiles marins, qu’il avait attribués kVHelvêtien (*); mais un examen sur place m’a persuadé qu’ils sont superposés aux gypses et aux marnes d’eau saumâtre et qu’ils appartiennent au pliocène. Les fossiles marins que M. Mayer prétendait exister dans les couches gypseuses à Stazzano près de Tor- tone (“2), proviennent d’une zone supérieure ou inférieure, (’) Sacco. Mess, nel Piem., 1887, p. 49. (2) Mayer, Carte gdol. Ligurie cent. — 270 — car j’ai vérifié l’absence absolue d’assises autres que saumâtres, au milieu des gypses des environs. Les fossiles que M. DeBosniacki citait dans les gypses du Gabbro (prov. de Pise) ('), proviennent des argiles pliocènes recouvrant les gypses en discordance. De même, les terrains pliocènes de la vallée de la Fine sont, sans le moindre doute, plus récents et recouvrent les terrains gypseux que M. Capellini supposait contem¬ porains ('2).Dans une récente carte géologique de la Cam¬ pagne romaine, on a attribué au messinien et à la zone à congêries , les argiles à Pecten histrix et Ostrea cochlear , avec gypses (5) ; mais les argiles sont, de la manière la plus évidente, supérieures et indépendantes des gypses ; elles doivent être rapportées au Pliocène et n’ont rien à faire avec le soi-disant Messinien sous jacent, c’est-à-dire avec les gypses et les marnes à phy lûtes et à libellules du Miocène supérieur. Une difficulté plus grande se pré¬ sentait à Sogliano et en plusieurs autres endroits des Romagnes et des Marches, où l’on voit les couches de cet horizon intercalées évidemment dans le Miocène moyen ; mais la surprise causée par une circonstance pareille cesse bientôt, quand on s’aperçoit que le Miocène supérieur forme le milieu de plis couchés, plusieurs fois répétés, en conséquence desquels on observe la Craie moyenne et supérieure, l’Eocène moyen et supérieur, le Miocène moyen et supérieur maintes fois alternants, pour ainsi dire rubannés, sans la moindre irrégularité. Soit dit en passant, c’est une des régions stratigraphi- quement les plus singulières que j’aie jamais examinées (') S. De Bosniaski. La formazione gessoso-solfifera e il secondo piano mediterraneo in ltalia (Proc. verb. Soc. Tosc.. sc. nat 9 nov. 1879, p. 93). (*) Capellini. Form. gess. Cast. — Strati a cong. e form. gess. (r>) Caria geologica délia Campagna romana e regioni limilrofe ; Roma, ■1889. — 271 — et une de celles où paraissent les traces les pins irréfra¬ gables de mouvements très récents et très intenses. j Rapports stratigrajihiques. — En passant à l’examen des rapports stratigrapbiques de ces couches avec l’horizon plus ancien et avec l’horizon plus récent, question de la plus haute importance pour la classification du terrain, nous voyons qu’entre le Tanare et la Scrivia les dépôts demeurent le plus souvent avec transgression, soit sur les inférieurs, soit sous les supérieurs. Par contre, au côté droit de la Scrivia, dans le Tortonnais, la concordance avec le Miocène moyen est plus grande. Pourtant, le plus parfait accord avec le dernier horizon se vérifie dans le Bolognais, dans les Marches, dans l’Apennin central. Dans les Marches et en Romagne, ainsi que je l’ai dit, le Miocène supérieur est intimement lié et serré dans les plissements avec le Miocène moyen, tandis que le Pliocène reste tout à fait en dehors de ces plissements. Cependant, à la Pointe- des-Esclaves et ailleurs, le Pliocène gît sur les gypses avec la même concordance que ces derniers sur le Mio¬ cène moyen. Sur le versant tyrrhénien, où les couches sont plus régulières, on peut faire des observations tant soit peu différentes. Dans les monts de Livourne, de la Castel- lina, de Miemo, de Val-d’Era, l’étage des gypses gît quelquefois avec une parfaite concordance sur le Miocène marin, par exemple, près de Rosignano et du Gabbro ; mais ailleurs, il existe une légère transgression entre les deux étages, avec manque de quelques-unes des assises marines intermédiaires. La transgression avec le Pliocène est générale, et seulement un peu moindre dans les collines d’Orciano. Au-dessous de Yolterra, au contraire, il m’a paru voir une parfaite concordance, soit avec le Miocène, soit avec le Pliocène. — 272 — Au Casino près de Sienne, d’ailleurs, la discordance sous le Pliocène est évidente, ainsi que dans les monts de la Tolfa. En résumé, on doit avouer que les rapports stratigraphiques lient nos couches bien plus étroitement au Miocène moyen qu’au Pliocène, ce qui se vérifie aussi, nous le verrons, dans d’autres régions delà Méditerranée, Je ne dois pas oublier de faire remarquer que l’assi¬ milation proposée par M. De Bosniacki et M, Suess (J), de l’horizon gypseux italien aux couches sarmatiques de l’Orient, n’est pas soutenable, parce que les vertébrés attestent un âge différent et parce qu’il n’y a pas d’ana¬ logie possible, ni dans les faunes, ni dans les circon¬ stances des deux groupes. Bien n’est moins fondé non plus que l’hypothèse de M. Andrussow, qui a rapporté au sarmatique et à l’étage prépontique de la Russie, presque toute la formation gypseuse italienne (’2), par la seule raison qu’il a noté entre les deux étages un accord de circonstances qui indiquerait, suppose-t-il, un exhaus¬ sement du sol se vérifiant en même temps dans ces deux régions si éloignées. Je répéterai encore une fois que les couches sarmatiques de l’Europe orientale attestent l’existence d’une communication entre leur mer et l’Océan Atlantique par la Méditerranée, à moins qu’elle ne se fit à travers la Mer Rouge avec l’Océan Indien, ce qui serait en flagrante contradiction avec le caractère de la faune et avec les autres observations géologiques. Sicile. — En Sicile, la formation gypseuse est très étendue, et, de même qu’en Romagne, elle est très riche en soufre. Dans les couches supérieures, dans le Licodien, on connaît Dreissensia , Adachna et autres fossiles (5) comparables à ceux des Monts de Livourne. (l) Ant. d. Erde, I, p. 424. L2) Die Schichten von Kamyschb. (3) J. Cafici. La formazione gessosa del Vizzinese e del Licodiano (Boll, corn, g col , 1880). — La form. mioc. di Licodia Eub., 1882. — 273 — Là aussi manquent les fossiles marins ; et si quelquefois on en a indiqué, c’est parce qu’on a réuni sous le nom de formation sulfurifère les tripolis et les couclies miocènes qui en forment le substratum. En Sardaigne, le terrain n’existe pas. France. — En Corse, au contraire, il est représenté en plusieurs points, à l’Est, dans la plaine d’Aleria, par des sables et argiles sans grande épaisseur, à Dreissensia , Adachna, Melanopsis (J), ayant donc une faune pauvre en espèces autant que riche en individus, comparable à celle des couches supérieures à Melanopsis Matheroni de l’Emilie et de la Toscane. La même faune se répète sur le littoral des Alpes maritimes, près de la Tourette sur le Paillon (2), et en couches plus étendues dans le bassin de Théziers et dans le Haut Comtat, dans la vallée du Phone, toujours avec Melanopsis Matheroni , Melania , Dreissensia , Adachna (5). M. Pontannes en a précisé la position stratigraphique, inférieure au Pliocène marin, et l’équivalence aux couches à Dreissensia du restant de l’Europe, bien qu’il les ait classées à la base du Pliocène. C’est peut-être pour ce motif que Neumayr a pensé (4) (') Hollande. Géol. de la Corse, p. 85. (2) Tournouer. Notes pal. s. terr. tert., 1877. (3) G. Mayer. Découverte des couches à congéries dans le bassin du Rhône ( Vierteljahr . Schrift d. natur. Ces. in Zurich , 1871). R. Tournouer. Terrains tertiaires supérieurs de Théziers (Bull. Soc. géol. de France , s. 3, t. II, 1874). F. Fontannes. Les terrains tert. sup. du Haut-Comtat. 1876. — Note sur la position stratigraphique des couches à congéries de Bollène et des marnes à lignite de Hauterives (Ann. Soc. agr. Lyon , 1881, t. IV, p. 181). — Les terr. terr. d. région delph. prov., 1881.— Nouvelles observations sur les terrains ter¬ tiaires et quaternaires des départements de l’Isère, de la Drôme et de l’Ardèche (Ann. Soc. agr. de Lyon , t. V, 1882). — Note sur l’extension et la faune de la mer pliocène dans le Sud-Est de la France (Bull. Soc. géol. de France, 1882). — Sur un nouveau gisement de couches à congéries près de Meynes (Gard). (Ann. Soc. agr. Lyon , 1884,) ('*) M. Neumayr. Ueber den geologischen Bau der Insel Kos (Denk. d. K. Ak. d. Wiss., mat. nat. Classe, Wien, 1879), p. 269. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XV11I, MÉMOIRES. 48 — 274 — qu’on doit réellement les paralléliser au pliocène marin, ce qui n’est pas du tout exact. Il est remarquable que, de la Corse à Nice et peut-être au bassin du Rhône, on ne rencontre que les couches les plus récentes, d’eau douce et littorales, avec une faune très pauvre, mais très uniforme et identique à celle de l’Italie. Espagne. -- Plus à l’Ouest, sur le versant méditerra¬ néen de l’Espagne, on connaît plusieurs lambeaux plus ou moins étendus de gypses accompagnés de marnes, d’argiles, de conglomérats, etc. ; mais, comme on n’a pas débrouillé l’étage ou les étages auxquels ils appar¬ tiennent, il est prudent de se taire. A peine citerai-je les couches gypseuses et argileuses, fossilifères, de Concud (Teruel) dernièrement étudiées par M. de Cortazar (4), qui attestent la continuation sur les rives de l’Espagne des mêmes conditions qui dominaient en Italie. Dans la province de G-renade, selon MM. Bertrand et Kilian, des couches gypseuses avec mollusques conti¬ nentaux recouvrent aussi le miocène moyen (2). Depots continentaux. — Par contre, en Espagne comme en France, on rencontre très fréquemment des dépôts tout à fait continentaux, renfermant des mammifères terrestres, qui rappellent ceux du Casino en Toscane et ceux que nous trouverons plus tard dans l’Orient. Dans le bassin du Rhône, sur une grande étendue et à peu près sur tous les points où se trouvent les couches marines supérieures du Miocène moyen, on observe des alternances de sables, de conglomérats, de marnes, ren¬ fermant des couches de tourbe ou de lignite et contenant, (*) D. De Cortazar. Bosquejo fisico-geologico y minero de la provincia de Teruel {llol. corn. Mapn geol. Espana , t. XII, 1887). ("2) Bertrand et Kilian. Loc. cit. {Comptes rendus , 4880.) — 275 dans la partie inférieure, des mollusques terrestres (spé¬ cialement Hélix JDelphinensis, Font., dans le Dauphiné, H. Christoli , Math., dans la Provence) et d’eau douce ( Fia - norbis, TJnio , etc.) (*). Ces dépôts, suivant M. Fontannes, reposent en stratification discordante sous le Pliocène, par lequel ils sont aussi, parfois, profondément ravinés. La riche faune mammalogique à Hipparion gracile de ces couches a formé l’objet des patientes recherches et des études approfondies de M. Gaudry (’2); elle a été indiquée surtout au Mont Lubéron en Provence , mais aussi à la Croix-Pousse près de Lyon , aux Coirons dans l’Ardèche, à Montarliers dans l’Hérault, et dans quel¬ ques localités de l’Ain et de l’Isère, toujours dans le même bassin du Rhône (5). En Espagne, sur le versant méditerranéen, elle se répète à Huesca (Aragon), dans la Cerdagne (Gérone) (•*), à Sabadel (Barcelone) (5), à Concud (Teruel) (G), à Alcoy (Alicante). Cette faune a été regardée, par M. Gaudry et par la généralité des géologues français, comme caractéristique du Miocène supérieur et les couches qui la renferment ont été maintenues au niveau des gisements de Baltavar (Hongrie), de Pikermi (Grèce), etc., que nous examine- (*) F. Fontannes. Les terr. tert. de Visan, 4878. — Les terr néog. du plat, de Cucuron, 4878. — Les terr. tert. du bassin de Crest, p. 446, 4881. — Les terr. tert. de la rég. delph. prov., p. 5o, 4884. (4) A. Gaudry. Animaux fossiles du Mont Léberon. Paris, 4873. (5) C. Depéret. Recherches sur la succession des faunes des vertébrés miocènes de la vallée du Rhône. (Arch. du mus de Lyon, t. IV, 4887.) (4) G. Depéret et L. Réville. Note sur la géologie et sur les mammifères fossiles du bassin lacustre miocène supérieur de la Cerdagne. (Bull Soc. géol. de France, s. 3, t. XIII, 488o.) (r>) L. M. Vidal. Resena geologica y minera de la provincia de Gerona ( Boll . com. d. Mupa yeol. de Espana , 4887). J. Almera y Bofill, Discubrimiento de grandes mamiferos fossiles en Cataluna ( Cronica ciemifica de Barcclona, ann. X, 4887). (6) D. de Cortazar. Bosquejo fis.-geol. y minero de la provincia de Teruel 4887. — 276 — rons sous peu. Je les ai parallélisées aussi aux couches à congéries du bassin de Théziers et du Haut-Comtat venaissin. C’est à peine si un géologue a attribué cette faune au Pliocène (*), mais seulement, par la supposition erronée qu’elle se trouve, en Orient, au-dessus des couches pontiques ou à congéries. Mon regretté ami Fontannes a rapporté le Miocène supérieur au Tortonien, mais nous avons déjà vu que cet étage n’est qu’un des synonymes du Miocène moyen. Quant à la faune d’Alcoy en Espagne, quelqu’un vou¬ drait qu’avec celle du Casino, en Italie, elle fût un peu plus récente que les autres, parce qu’on y trouve un Hyaenarctos et, dit-on, Y Antilope boodon du Pliocène de Montpellier ; mais le Hyaenarctos se trouve aussi dans le Miocène moyen de Casteani et de Monte-Bamboli en Toscane; et je suis d’avis que le Mastodon lonyirostris et Y Hipparion gracile sont plus que suffisants pour' synchro¬ niser la faune d’Alcoy avec les autres faunes du Miocène moyen (2). Ces dépôts continentaux nous montrent à l’évidence que la France et l’Espagne étaient déjà très soulevées et que le détroit du Ehône s’était réduit à un petit golfe dans son extrémité méridionale. Bassin atlantique. — Hors du versant méditerranéen, aussi bien en France qu’en Espagne, nous trouvons encore la même faune et les mêmes couches continen¬ tales, qui attestent l’ample exhaussement de la région : au Puy-Courny dans le Cantal, à Orignac dans les Hautes-Pyrénées, et dans la Vieille-Castille, qui renfer¬ mait un grand bassin lacustre du côté de l’Atlantique. Il n’est pas encore suffisamment démontré que les (*) À. de Lapparent. Traité de géologie, éd. II. Paris, Savy, p. 4248. (2) P. Cervais. (Bull. Soc. çjcol. de France, s. 2, t. X, 4 8G2.) — 277 faluns à fossiles marins, du Pigeon Blanc et de la Gau- vinière dans la Basse-Loire et ceux de St-Georges de Bohon dans le Cotentin (*) équivalent exactement au Miocène supérieur du bassin méditerranéen; la grande difficulté de la synchronisation dérive, cela se comprend, du manque de couches marines dans la Méditerranée. Suisse. — La Méditerranée occidentale avait été repoussée presque dans les limites actuelles; le détroit du Phone avait été mis à sec; la mer n’isolait plus les Alpes et ne réunissait plus à travers la Suisse le bassin français à la Méditerranée orientale. Un ou plusieurs grands bassins d’eau douce, ou à peu près douce, rem¬ plissaient le grand espace entre les Alpes et le Jura, ainsi que cela arrive le plus souvent après l’émersion des fonds de mer. Dans ces bassins se déposait la obéré süsswasser Mollasse ou mollasse supérieure d’eau douce des géologues suisses, constituant leur étage Œninghien. On a beaucoup disputé sur les équivalences exactes de cet étage. Comme il repose sur les couches littorales du Miocène moyen, attribuées à la zone Helvétienne , dont elles forment le type, on a prétendu qu’il doit être assimilé, en grande partie, au niveau Tortonien du sud des Alpes, qui, dans les classifications artificielles, ainsi que nous l’avons vu, succède directement à V Helvêtien. Mais ce synchronisme supposé n’a point de données paléontologiques en sa faveur : le Tortonien est parallèle à Y Helvêtien. Les innombrables phyllites œninghiennes se répètent dans le Miocène supérieur de l’Italie ; il est vrai que les plantes fossiles ne sont pas considérées comme propres à trancher une question de subtile différence d’âge, mais les autres fossiles ne contredisent en rien les conclusions t (*) Vasseur. Loc. cit. 278 qu’on peut dériver d’elles. D’ailleurs, je puis affirmer, après un examen attentif sur place, qu’il ne pourrait y avoir plus d’analogie lithologique entre les marnes et les schistes d’CEninghen et ceux qui accompagnent la formation gypseuse et qui contiennent les mêmes fossiles en Italie. Par conséquent, puisque les déterminations actuelles de l’étage œninghien sont fondées sur des considérations trompeuses, puisque les limites entre lesquelles cet étage est compris, sont celles mêmes du Miocène supérieur de toute la Méditerranée, puisque les fossiles sont les mêmes, je me crois autorisé à conclure que l’étage œninghien est un exact équivalent du Piano gessoso de l’Italie et des couches à congéries du bassin du Phone et de la Méditerranée orientale. Autriche- Hongrie. — Dans l’ Autriche-Hongrie, ou pour mieux dire, dans toute la région danubienne et ponto- caspienne, s’étendaient encore probablement deux amples bassins d’eau un peu saumâtre, moins douce que dans les bassins suisses, derniers résidus de la mer sarma- tique. Les sables et les marnes à congéries (Conge- rien- Schichten) et à autres mollusques saumâtres, avec quelque poisson de type marin, dans la vallée du Danube, remplissent le bassin de Vienne et les plaines de la Hongrie, bordant tout autour la Bosnie, la Serbie et la Transylvanie. La plupart des géologues ont affirmé que les Alpes de la Transylvanie et de la Serbie formaient une barrière infranchissable, du côté de la Mer Noire, au bassin serbe-hongrois ou pannonien, qui aurait été tout à fait fermé. Il n’y a que M. Suess qui ait supposé que le bassin communiquât avec la mer par la vallée du Danube, à cause des poissons marins qu’on trouve dans les couches à congéries. Il se pourrait d’ailleurs que ces poissons ne fussent que les derniers survivants de la — 279 faune, jadis marine, qui avait occupé le bassin autrefois, ainsi que cela arrive dans les lacs actuels de la Finlande et de la Scandinavie; mais le caractère de la faune, qui n’est pas du tout d’eau douce, ainsi que nous le verrons, empêche de croire que les eaux du bassin se déversassent dans la mer par un fleuve qui aurait coulé à travers les Alpes transylvaniennes, car alors ce bassin, à l’instar des autres bassins montagneux, n’aurait jamais été rempli que par de l’eau douce. De même, il est peu pro¬ bable que le bassin fût entièrement fermé et sans débou¬ ché; parce que, dans ce cas, pour maintenir l’équilibre dans la salure et en éviter l’excès, il s’y serait produit comme dans tous les bassins fermés, des salines natu¬ relles, dont, en vérité, on ne voit pas de trace. On peut ajouter que les faunes, bien que variables d’un lieu à l’autre, sont suffisamment uniformes pour montrer la possibilité d’amples communications avec les autres bassins que nous allons examiner. Comme conclusion; il me semble que des communi¬ cations devaient exister; et assez amples, bien que peut- être peu profondes à cause de la barrière des Alpes, et que, si l’on n’en voit pas de traces aujourd’hui, c’est qu’elles ont été effacées par la dénudation et par les mouvements du sol. Dans les environs de Vienne, les couches à congéries sont recouvertes par une formation caillouteuse, les Belveder-ScJiotter , contenant les mêmes vertébrés que les couches sous-jacentes et la même faune du Mont Lubéron, de Concud, de Pikermi, etc., et correspondant vraisemblablement aux argiles supérieures à Melanopsis Matheroni de l’Emilie et du bassin Tyrrhénéen. La même faune se répète à Baltavar en Hongrie. Bien plus au nord du même bassin de Vienne, ainsi que partout ailleurs, se formaient aussi des dépôts tout à fait — 280 continentaux. On en a un exemple dans les dépôts d’Eppelsheim, qui contiennent une faune à peine plus ancienne que celle du bassin du Rhône, de Concud, etc. Bassins de la Mer Noire et de la Caspienne . — En aval de la barrière des Alpes de la Transylvanie s’ou¬ vrait un bassin bien plus grand, le bassin ponto-caspien, qui couvrait la Roumanie, où l’on connaît ses traces, à mon avis, à Cucestii (Yâlcea) (*) et dans les environs de Ploesci (2) et de Jassy (3), représentées par des dépôts à Adacna. Plusieurs auteurs les ont réunis au Pliocène avec les couches à paludines, mais leur situation topo¬ graphique souvent séparée et les rapports paléontolo- giques m’autorisent à les envisager comme miocènes, d’accord avec M. Andrussow, au moins pour le gisement de Ploeschi, et à croire qu’ils sont tout à fait séparés, même stratigraphiquement , du Pliocène, ainsi que M. Stefanescu l’a déjà constaté pour quelques gise¬ ments des districts de Buzeu, d’Olta et de Putna (A). Ce bassin couvrait aussi la Bulgarie, tous les environs de la Mer Noire et la Russie méridionale jusqu’en Galicie, entourant les Carpathes au Nord-Est; par la dépression du Manytsch (s), il passait à la région de la Caspienne et de la Mer d’Aral, recouvrant la base des (p F. Fontannes. Contribution à la faune malacologique des terrains tertiaires néogènes de la Roumanie. ( Arch . du Mus. d'Hist. nat. de Lyon, t. IV, 1887, p. 352.) (-) Pilide. Sur le bassin néogène de la région située au nord de Ploesci (Bull. Soc. Géol. de France, s. 3, t. VI, 1877, p. 22.) Andrussow. Die Schichten von Kamischb. (5) L. Cobalcescu. Studii geologiehe si paleontologiche asupra unor tera- muri tertiarie din unile parti ale Romanie. (Mern . geol. acc. Sc. din Jassi , 1883.) (4) G. Stefanescu. Relation sommaire du bureau géologique durant la campagne de 1884. (Ann. du Bur. géol., année 2e, 1886.) (5) D. Iwanov. Compterendu préliminaire géologique dans le gouverne¬ ment de Stavropol, (Bull. corn. géol. russe , n. 7-8, 18y6, p. 329.) Rodler, Loc. cit. — 281 — montagnes de l’Afghanistan, du Turkestan, de la Perse (*) et dn Caucase. Dans cette région, les dépôts du bassin ont été principalement salifères et gypseux, ce . qui montre que l’isolement des quelque bassin partiel était déjà commencé. Au nord et au nord-ouest de la Caspienne, le bassin déposait le calcaire des Steppes si étendu et formait au moins la partie inférieure des couches appelées par Murchison aralo-caspiennes. Comme M. Kontkievics et d’autres géologues annoncent qu’en Pologne les couches miocènes à fossiles marins sont couronnées par des assises gypseuses, il est probable que celles-ci appartiennent en partie au présent étage. A l’ouest de la Caspienne, aux environs du lac fermé d’Urmiah, il convient de rappeler particulièrement, à cause de leur faune à grands herbivores ( Hipparion gracile, Gasella , Palœoreas, Hélladotlierium , etc.), les dépôts fluvio-lacustres de Maragha, contenant aussi des débris de roches volcaniques (’2). Leur faune montre la plus grande affinité avec celle de Pikermi en Grèce. Des restes de la même faune à Hipparion ont été trouvés à Balta, dans la .Russie méridionale. Tout cet ensemble de couches, qui avait été appelé Pannonien par plusieurs géologues autrichiens, à cause de son étendue en Hongrie, l’ancienne Pannonia , a plus tard formé le type de l’étage Pon tique, proposé par Hochstetter, précisément pour son extension dans la région du Pont-Euxin (3), et accepté maintenant par (!) Griesbach, Mouchkétow, etc., etc. (2) A. Ro.dler. Das Knochenlager und die Fauna von Maragha. ( Verh d. K . geol. Reichs., 4886.) Lydekker. On the fo?s. mamm. of Maragha, 4886. Pohlig. On the Plioc. of Maragha. [Quart. J. G. S., 4886.) A. Rodler und A. Weithofer. Die Wiederkâuer der Fauna von Maragha. ( Denk , d. Kais. Ak. d. Wiss. Wien , 4890.) (3) F. v. Hochstetter. Die geologische Verhâltnisse der ôstlichen Theil der europâischen Türkei. ( Jahrb , d. k. geol. Reichs 4870, p. 376.) 282 — presque tous les savants, dont plusieurs l’ont même appliqué, faute de mieux, dans les autres régions médi¬ terranéennes. Bassin Egêen. — Au midi du bassin Ponto-Caspien, les couches à congéries se répètent autour de la mer Egée, probablement dans un bassin communiquant avec l’autre à peu près comme la mer Egée actuelle avec la Mer Noire, dans la vallée d’Andrinople et dans la Chalcidique (4). On les trouve aussi, avec une faune semblable à celle du versant adriatique de l’Italie, en Béotie, au-dessus du miocène moyen de Trakones (-). Je doute, avec M. Neumayr (s), que la plupart des autres couches à Dreissensia indiquées par Fuchs en Grèce, appartiennent au pliocène. Au contraire, on doit rapporter à cet étage les conglomérats de Pikermi en Attique, dont la faune a été rendue classique par les études de M. Gaudry (4). Je ne reviendrai pas ici sur les nombreuses discussions auxquelles a donné lieu la situation stratigraphique des couches de Pikermi et, en général, de la faune à Hipparion gracile de tout le bassin de la Méditerranée (G). Les études entreprises par M. Th. Fuchs n’ont pas éclairé, mais plutôt embrouillé la question. Selon la coupe de Trakones donnée par ce sa¬ vant (6), les couches de Pikermi devraient reposer sur les (P Hüchstetter. Loc. cit. Fuchs. Geol. Üeb , 1877, p. 34. Suess. Ant. d. Erde, I, p. 422. (-) Fuchs. Stud. üb. jiing. Tert. Griechenl., p. 24. (3) Neumayr. Geol. Bau d. Ins. Kos. (l) A. Gaudry. Animaux fossiles et géologie de FAttique, 1862-1867. A. Weitiiofer. Beitraege zur Kenntniss der Fauna von Pikermi bei Athen ( Beit . z. Pal. Oest.-Ung ., VI, 1888. (5) Fuchs. Loc. cit., p 24. (°j Voir T. Fuchs. Intorno alla posizione degli strati di Pikermi ( Boll . Com. geol'. it., 1878, p. 110). L’âge des couches à Ilipparion ( Ibidem , 1879, p. 14). C. de Stéfani. Brevi appunti sui terreni pliocenici e miocenici délia ïoscana ( Ibidem , 1877). — Sull’ epoca degli strali di Pikermi ( Ibidem , 1878, p. 396). * — 283 assises à Dreissensia et formeraient la partie la plus élevée du miocène supérieur. En dehors des nombreux et intéressants vertébrés, représentants les plus caracté¬ ristiques de la faune à Hipparion gracile , on n’a trouvé dans les mêmes couches que des mollusques continen¬ taux, dont une espèce a été indiquée aussi par M. Gaudry et par M. Weithofer ('). Il est évident qu’il s’agit d’une formation fluvio-lacustre, tout à fait comparable à celles déjà indiquées du Mont Luberon, de Concud, de Mara- gha, etc., formation à laquelle doivent être réunis pro¬ bablement les affleurements de conglomérats avec fossiles terrestres et d’eau douce de Trakones, de Kharvati (Fuchs, p.30),Markopoulo,Calamo,Oropo(p. 32) et de Koumi dans l’île d’Eubée (■), bien que M. Fuchs? sans raison apparente, leur attribue un âge plus ancien. M. Gaudry d’abord et ensuite M. Fuchs (5) ont été portés à croire que la formation de Pikermi se poursuit directement jusqu’aux bords de la mer Egée à Raphina; ici, au milieu de conglomérats qui, selon Fuchs, se rapporteraient aux couches inférieures de Pikermi, ce savant et M. A. Gaudry ont indiqué des mollusques marins (Fuchs, p. 30). L’indication serait d’autant plus surprenante que les espèces citées par M. Fuchs appar¬ tiennent toutes à la Méditerranée actuelle et, si les déterminations sont exactes, ne pourraient aucunement se trouver dans de ? dépôts de l’âge de Pikermi, ni même dans le Pliocène. On doit conclure que les fossiles de Raphina ne sont pas synchronisables à ceux de Pikermi et que, si les couches d’une localité sont la continua¬ tion des autres, les fossiles quaternaires s’y sont intro- p) Weithofer, p. 292. (-) Fuchs, p. 34. p) Gaudry. Loc. cit., p. 396 et suiv. 284 — duits par un remaniement postérieur. On ne peut accep¬ ter non plus l’opinion de M. Fuchs, que les conglomé¬ rats de Pikermi sont sans nul doute ( unzweifëlhaft ) supérieurs aux couches marines du Pirée, dont les fossiles, selon la liste rapportée, sont post-pliocènes (Fuchs, p. 32). Les conclusions auxquelles je suis amené sont donc bien différentes de l’opinion émise par M. Fuchs. C’est particulièrement par ses études que l’opinion de l’âge pliocène de Pikermi et des couches à Hipparion a été répandue; mais pour établir l’âge pliocène d’un ter¬ rain, on ne peut pas attribuer une grande autorité à un géologue, quelqu’habile qu’il soit, qui écrit que : “ La faune de mammifères que l’on désigne ordi- u nairement comme pliocène, ne provient en aucun cas u des formations pliocènes (!), mais de couches indiscu- tt tablement plus récentes (!). Les mammifères ne sont “ pour ainsi dire pas connus dans les formations marines u pliocènes de l’Italie (!), et il est donc toujours possible, u il est même, d’après ce qui précède, extrêmement “ vraisemblable que, si l’on trouve dans ces gisements u une faune de mammifères, ceux-ci correspondront à w ceux de Pikermi (!) (*).„ MM. de Lapparent en France (2), Lydekker en Angle¬ terre (5), se fondant à tort sur les mollusques marins de (l) « Die Sâugethierfauna welche man in der Regel als pliocâne bezeiehnet, stammt keinesfalls aus den marinen Pliocânbildungen sondern aus ents- chieden jüngeren Schichten. Aus den marinen Pliocânbildungen Italiens sind Sâugethiere überhaupt so gut wie gar nicht bekannt, und es ist daher immer noch moglich, ja nach dem Vorhergehenden âusserst Avahrscheinlich dass, wennman in diesen Ablagerungen Sâugethierfauna finden wird, dieselben mit denen von Pikermi übereinstimmen werden. » Fucus, p. 31. (-) A. De Lapparent. Bull. Soc. géol de France , s. 3, t. XIV, p. 293. (3) R. Lyûekker. On the fossil mammalia of Maragha. (Quart. J. Geol. Soc., 1886, p. 173.) — 285 — Baphina, Pohlig (*) en Allemagne ont partagé l’avis de M. Fuchs sur l’âge pliocène des couclies à Hipparion , tandis que MM. Gaudry, Hébert, Depéret, Munier- Chalmas, Bertrand (2), Boyd Dawkins (3), Forsyth Major ont appuyé l’opinion qui maintient le dit horizon dans le miocène supérieur. A l’autre extrémité de la mer Égée, les couches fluvio¬ lacustres à Hélix , Limnea , Planorbis, Melania cf. Escheri, avec une riche faune de vertébrés synchronique et en partie semblable à celle de Pikermi d’un côté, à celle de Maragha de l’autre, ont été reconnus dans l’île de Samos. Cette importante découverte a été faite par M. Major dans des travertins, marnes et conglomé¬ rats (4), qui offrent des débris de roches volcaniques, ce qui augmente beaucoup l’analogie avec les conglomé¬ rats de Maragha, qui se trouvent du côté opposé de l’Asie Mineure. Comme prolongement probable des dépôts de Samos, nous avons à citer les marnes à lignite que M. Major a vues à Carpathos, les calcaires et les marnes à Hélix et à mollusques d’eau douce recouverts par les couches à paludines pliocènes de l’île de Cos et de bien d’autres lieux de l’Archipel turc, de Chios, Lemnos,Imbros, ainsi (*) H. Pohlig. On the pliocène of Maragha, Persia, and ils resemblance to lhat of Pikermi in Greece. ( Qiurt . Journ. Geol. Soc., vol. 42,1886, p. 477.) (s) A. Gaudry. Sur Page de la faune de Pikermi, du Luberon et de Maragha. Bull. Soc. (jéol. de France , s. 3, t. XIII, 4886) et observations de MM. Hébert Munier-Chalmas, Bertrand. Ch. Depéret. Sur l’importance et la duree de la période pliocène. ( C . rend. Ac. Sc., t. 4C3, 1886, p. 4 208) et observations de MM. Gaudry et Hébert. (3; Boyd Dawkins, in Pohlig. Loc. vit . (*) Ch. Forsyth Major. Sur un gisement d’ossements fossiles dans file de Samos {Comptes rendus Ac. des Se. Paris, 31 déc. 4888.) Considérations nou¬ velles sur la faune des vertébrés du miocène supérieur de l’île de Samos. ( C . rend. Ac. Sc., 4891, p. 608.) C. de Stéfani. Aperçu géologique de Pile de Samos. Lausanne, Bridel, 1892. — 286 - que des environs de Smyrne et d’entre Vtirla et Tschesmé ('). On a trouvé des représentants de la faune à Hipparion gracile dans les environs de Troie près des Darda¬ nelles (2). Je crois très vraisemblable que les dépôts gypseux de plusieurs points de la mer Égée et de plusieurs îles au midi de Carpathos, où M. Major les a découverts, de Crète, d’Ann atbia (5), de Chypre (4) et de la côte méri¬ dionale de l’Asie mineure, appartiennent au même étage. Quelques auteurs les disent interposés aux couches mar¬ neuses marines du Miocène; mais il se peut que les marnes supérieures, dont d’ailleurs on n’indique pas les fossiles, doivent se rapporter au Pliocène. Dans l’île de Crète, on a retrouvé dans les marnes au milieu des gypses des Lebias déterminés par Agassiz, qui con¬ firment le synchronisme avec l’horizon gypseux de la Méditerranée occidentale. Bords orientaux de V Adriatique et de la mer Ionienne. — A l’ouest de la péninsule des Balkans et de la Grèce, du côté de la mer Ionienne et de l’Adriatique, le miocène supérieur ne fait pas défaut non plus, bien que les traces indiquées jusqu’à ce jour ne soient pas très fré¬ quentes. Dans l’intérieur du continent, à Ypek en Albanie, dans la partie la plus élevée du Drin Blanc, Boué et Viques- nel ont indiqué Dreissensia triangularis et Melanopsis Martiniana au milieu de couches formées probablement (l) Forbes and Sfr att. Travels in Lycia, London, 1847. Neumayr, Ueb. geol. Bau d. Ins Ko s, pp. 222, 220, 237. (-) F. Calvert und M. Neumayr. Die jungeren Tertiaer-Ablagerungen am Hellespont, p. 8. (r>) Bukowski. Geol. Bau d. Ins. Kasos, p. 008. -(•*) Gaudry. Géol. de File de Chypre, p. 108. 287 — dans un petit bassin analogue aux bassins danu¬ biens (*). Un autre petit bassin du même caractère et du même âge sinon du miocène moyen, se trouve non loin de l’Adriatique, dans la vallée de l’Ismi, et les dits auteurs y ont signalé, près de Lus-Han, la Melanopsis Lus-Hani , Arcli., qu’il faut probablement rapporter à la M. Martiniana (2). Ordinairement le faciès du miocène supérieur est celui de l’Italie et, en général, de la Méditerranée occi¬ dentale. Dans l’île de Zante, M. Fuchs a trouvé des couclies gypsifères semblables à celles des Apennins, par conséquent attribuées par lui au pliocène (3) ; M. Hamilton les a observées dans la presqu’île de Lixouri à Cépbalonie (*); M. Partscb à Corfou (5). Aussi au milieu de l’Adriatique, près du Zalo, au sud de l’île de Pelagosa, on a découvert un ensemble de gypses et de marnes argileuses, avec traces de végétaux, qui reproduisent tout à fait les dépôts synchrones de l’Apenniiî et que déjà M. Staclie a attribués à l’étage gypso -suif u r if ère (“) . Rivages méridionaux de la Méditerranée. — Sur les bords méridionaux de la Méditerranée, ce niveau n’est pas bien connu et, en tout cas, il semble que les limites de cette mer n’étaient pas trop éloignées de ses limites actuelles. On ne le connaît pas au nord de l’Egypte et en (') A. Boué. On lhe geography and geology of Northern and Central Turkey. ( Edinb . N. Phil. Journ., vol. XXII, 1837, p. 209.) (£) Viquesnel. Journ. d’un voy., 4844, p. 265. (B) Fucus. Plioc. Bild. von Zante, 1877. (4; Hamilton. On a tert. dep. near Lixouri. (3) F. Partsch. Die Insel Korfu (. Peterm . Miltheilung., 1887). («) G. Stache. Geologische Notizen ueber die Insel Pelagosa. {Ver h. d. geol , Reichs 1876.) - 288 — Tripolitaine; il est très incertain en Tunisie et en Algérie. Des argiles et des marnes sableuses gypsifères se montrent sur les bords septentrionaux du Sahara et, si elles n’appartiennent pas à un âge plus récent, cela montrerait que c’est le faciès de la Méditerranée occi¬ dentale qui domine aussi en Algérie. Il ne paraît pas que les communications entre la Méditerranée et l’Atlantique à travers le nord-ouest de l’Afrique fussent restées encore ouvertes. Forme générale de la Méditerranée . — En résumé; la Méditerranée était divisée en deux grandes régions, la septentrionale et la méridionale. La région septentrionale se subdivisait en trois grands bassins, communiquant entre eux à travers des barrières non amples et situées à peu de profondeur sous les eaux, de sorte que l’échange des eaux entre ces bassins et les mers extérieures ne pouvait se faire que très incomplètement. Ces bassins étaient l’Egéen, le Pannonien et le Ponto-Caspien, ce dernier» presque aussi grand à lui seul que la Méditerranée actuelle. Dans ces bassins débouchaient les plus grands fleuves de l’Europe et un fleuve de l’Asie; les mêmes qui affluent à présent dans les mêmes régions, bien que d’un par¬ cours moins long. Par conséquent, les eaux étaient plutôt saumâtres, ainsi que l’attestent les formations qui s’y sont déposées. La Méditerranée méridionale, au contraire; ne recevait presque pas de fleuves, à l’exception du Nil. Le Pô n’existait pas ; l’Ebre et particulièrement le Phone étaient plus courts et leurs débits bien moindres qu’à présent. Conséquemment, la mer était bien plus salée ; les dépôts et la faune étaient très différents, sauf tout près de l’embouchure des eaux douces. Pien n’empêche - 289 — que les communications avec le bassin Egéen et avec la Méditerranée septentrionale ne fussent très amples. La péninsule Hellénique et les îles de Crète, de Carpathos, de Rhodes marquaient à peu près les limites entre la région méridionale et la septentrionale. Tout autour de la Méditerranée s’étendaient les bassins d’eau douce, plus limités, qui remplissaient les plaines, jadis fonds de la mer miocène, et où prenaient leur origine les rivières qui allaient se jeter à la mer ou dans les bassins saumâtres. Considérations comparatives sur la faune. — La faune de la Méditerranée était extrêmement riche, mais d’un type tout à fait spécial. On ne rencontre presque jamais en un endroit un grand nombre d’espèces ; mais celles-ci varient immensément d’un lieu à l’autre, se répètent dans des localités très éloignées et sont représentées par une quantité extraordinaire d’individus. Ce sont des crustacés et des poissons d’eau douce, rarement marins; des mollusques, tout à fait particuliers, tels que Mêla- nopsis, Prososthenia, Fossarulus, Goniochïlus, Peringia , Gaillardotia , Vivipara, Zagrabica, Boskovicia , Lytostoma , Valenciennesia, Dreissenomya , Unio , mais principalement Dreissensia et Adachna. Les foraminifères, les radio¬ laires, les bryozoaires, les coralliaires, les échinides, les mammifères aquatiques font complètement défaut. Les mêmes genres, représentés souvent par des espèces différentes, vivaient dans la région Ponto-Caspienne, en Grèce, en Italie, en France. Quelle est la signification d’une faune si aberrante ? C’est ce que nous allons voir ; mais malheureusement les biologistes ne nous aident pas beaucoup dans cette tâche, qui aurait tant d’intérêt pour la géologie; et il faut chercher avec beaucoup de peine et de travail les exemples convenables. Dans un autre chapitre nous ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII, MÉMOIRES. 19 290 - avons passé en revue la faune des eaux dont la salinité, moindre que celle de la mer, ne descend jamais au-des¬ sous de certaines limites, voir la faune sarmatique. Examinons maintenant la faune des eaux encore moins salées, bien que non complètement douces et celle aussi des eaux normalement plus salées que la mer. Plusieurs Peringia (P. aponensis Mart., P. fosiranensis De St.) vivent dans des eaux aberrantes, quelquefois légèrement thermales, ou même très chaudes et toujours plus ou moins salines, par exemple, à Abano et à Piene Fosciana ('). M. Paladilhe en indique bien des espèces dans les eaux thermales et salines de la France (*). Le même genre vit aussi dans les étangs saumâtres ou à salure variable, même supérieure à la normale, dont il est presque caractéristique. U Assiminea Grayctna vit dans les étangs saumâtres de la Tamise. La Belgrandia (ou Staliva) thermalis L.; habite les eaux un peu alcalines et thermales de S. Giuliano près de Pise, avec Bytliinia , Neritina et autres espèces ; on peut en dire autant d’autres Belgrandia , par exemple, de la P. Borelliana De St., qui se trouve près de Sarteano en Toscane, dans un suintement d’eau légèrement sulfureuse. La Pseudam- nicola lucensis Stah. abonde dans des eaux alcalines et tant soit peu chaudes aux bains de Lucques. Autrefois je découvris la Limnaea peregra L. extrêmement abon¬ dante dans les water-closets de l’ancien palais ducal de Lucques, dans un voile presque continu, il est vrai, d’eau pure. Des Limnaea ont été trouvées dans des égouts de (*) M. Paulucci. Matériaux pour servir à l’élude de la faune malacologique terrestre et fluviatile de l’Italie et de ses îles. Paris, 1878, n° 19. C. de Stéfani. Molluschi viventi nelle Alpi Apuane, nel Monte Pisano e nell’ Apennino ad. (-) A. Paladilhe. Monographie du nouveau genre Peringia. (Ann. des Sc. nnt , Zoologie , s. VI, t. 1, 1875.) — 291 tanneries et avec Physa et autres mollusques, dans des lavoirs publics extrêmement malpropres (Pisa à Ponta- a-Lucca). Limnaea , Planorbis, Cyclas, TJnio, Anodonta , genres considérés comme appartenant exclusivement aux eaux douces, avec Tellina , Cardium edule , Venus et d’autres mollusques et poissons marins, vivent dans les baies de la Baltique, particulièrement, selon Middendorf, dans le golfe de Bothnie, dont l’eau tient seulement 0,26 à 0,39 °/0 de sels. Plusieurs espèces de Limnaea ont été observées par M. Steenstrup dans les sources thermales, parfois sulfureuses, de l’Islande, même dans l’eau à43°C; dans les sources à 60° C on trouve encore des plantes ('). Des néritines vivent dans les thermes de la Caldana- de-Ravi en Maremme et ailleurs ; aux Philippines, elles fréquentent les eaux douces autant que les marines ; selon M. Gwyn Jeffreys, la Neritina fluviatilis vit avec la Mya truncata , mollusque tout à fait marin, dans le lac saumâtre Stennis aux Orcades (2). Le lac Pyramide (Nevada), avec 0,22 p. 1 00 de sels, contient par milliers Pyrgula nevadensis Stearns , Pompholix effusa Lea, Physa humerosa Gould. Limno- physa et Physa vivent dans des. sources un peu saumâtres aux^environs du Grand Lac Salé. Des Unio habitent les eaux saumâtres de l’estuaire du fleuve Brisbane en Australie (3). Les Melanopsis, si caractéristiques de tant de couches du miocène moyen et supérieur, appartiennent exclusi¬ vement, ou peu s’en faut, à des eaux aberrantes, c’est-à- (*) J. Steenstrup. Bericht den Naturforsch. Versammlung in Kiel, 1846, p. 220, 221. — Berichtigung rüchsichtlich der von Hrn. S. Clessin aufgestell- ten Limnaea Steenstrupi aus Island. (Mal. Blàtter , Bd. 1, 1879, p. 11.1 (-) L. de Folin. Faune lacustre de l’ancien lac d’Ossegon, Dax. Bayonne, 4879, p. 4. (3) R. Ellsworth Call. On the quaternary and recent mollusca of the Great Basin (Bull, of tlie U. S. geol. Survey, n° 11, Washington, 1844, p. 30. — 292 — dire des thermes, des eaux salines, des lagunes, même des eaux très salées. La M. Marocxana de Toscane n’existe qu’à Caldana-di-Ravi, à l’Aronna, à l’Accesa, aux Venelle, à Montepescali, dans les bassins de la Bruna et de la Pecora (’), dans des eaux très calcarifères et parfois très chaudes. La variété Graellsii, Villa, est indiquée dans la lagune du Kio-Seco près deBurriana en Espagne, non loin de la mer (2) ; la variété ScJimidtii, L eumayr, selon les exemplaires rapportés par M. Forsyth Major, vit encore dans les lagunes saumâtres de Samos, tout près de la mer; et d’autres variétés de la M. Maraccana ont été trouvées par M. Msjor même dans les lagunes adja¬ centes à la mer de l’île de Kalymnos. La Melanopsis Esperi , dans la vallée du Danube, vit dans des sources thermales (5). Dans les lacs Amers, en Egypte, saumâtres et souvent plus salés que la mer, vivent Melania , Potamides et Cardium edule L. (4). Melanopsis et Melania , suivant M. Thomas, habitent dans l’oasis d’Ouargla, dans des eaux saumâtres, surchargées de chlorure de sodium et absolument impotables (b- La Dreissensia polymorpha Pallas, ordinai¬ rement d’eau saumâtre, peut impunément entrer aussi bien dans l’eau douce que dans la mer. Dreissensia , Adachna , Monodachna , Cardium edule L., Corbicula , (’) C. de Stéfani. Molluschi continenlaü finoranotati in It., etc., p. 8C. D. Pantanelli. Melanopsis fossili e viventi d’Italia (Bull. Soc. Malac. ital., vol. XII, 4887, p. G9). (-) Rossmaessiæu. Iconographie den Land- und Süswasser-Mollusken Euro- pa’s, fig. 843. (3) E.-A. Bielz. Beitrag zur Kenntniss den Siebenburgischen Land- und Süswasser-Mollusken (Malac. Not. ans Sicbenburgen, 4 85G). (4) Fucus. Ueb. Nat. d. Sarm. (5j B. Toubnouëii. Sur quelques coquilles marines recueillies par divers explorateurs dans la région des Chotts sahariens (/4ssoc. /rang, pour V avance¬ ment des sc 1878. — 293 — Vivipara, Litoglyphus , Peringia , Neritina peuplent la Caspienne et en partie l’Aral et les estuaires du Dnieper, du Dniester, du Burg dans la Mer Noire, qui ont une teneur de sel moindre que la Méditerranée et la Mer Noire même (*). En effet, la mer d’Aral contient environ 1,03, la Caspienne 0,1 à 1,3 p. 100 de sels (2), au lieu de 0,6 à 1,9 comme la Mer Noire et 3,63 à 3,93 comme la Méditerranée. Cependant, dans l’extrémité méridionale de la Cas¬ pienne et dans quelques-uns de ses golfes, qui sont des salines naturelles où cependant peuvent continuer à vivre quelques-unes des espèces ci-dessus, les sels arri¬ vent à 3,03 p. 100 dans le Mer t wyi-Kul tuk , à 5,62 p. 100 à sa partie méridionale dans le Karassou (■'), et à 28,5 dans le Karabugas, lagune méridionale, ayant une sur¬ face de 3000 milles marins carrés (4). Cardium edule, L.,Hydrobia et Neritina sont indiqués aussi par Martins dans le lac salé de Tsary-Kamicli au sud-ouest de la Mer d’Aral. On peut en dire autant de plusieurs poissons dont les genres se retrouvent dans le Miocène supérieur de la Méditerranée occidentale. Selon M. de Bosniacki, des Gobius vivent dans les sources thermales de Pouga (Thibet), des Leuciscus dans celles de Ceylan, le Blennius varas Bnp. dans l’eau thermale de Caldana près Campiglia en Toscane (5). Les (*) Eichwald. Géographie des Kaspischen Meeres, 1830. Fauna Caspico Caucasica, 1841. Krynicki. (Bull. Soc. des nat. de Moscou , 1837.) (“2) J. Roth. Allgemeine und chemische Géologie, Bd. 1, 1879, p. 465. (5) Mehner. ( Bulletin Acad. S. Pêtersbourg , 1857.) (*) S. Schmidt. (Bull. Ac. S. Pêtersbourg , 184.) (s) S. De Bosniacki, Cenni spora l’ordinamento cronologico e la natura degli strati terziari superiori nei Monti Livornesi. (Proc. verb. soc. tosc. d. sc. nat., 6 juglio, 1879.) — 294 ■ Atherina , fossiles dans les dites couches, vivent dans les mares saumâtres de l’île de Corse, de la Sardaigne et d’autres régions, ainsi que dans les lacs de l’Italie centrale. Tous ces animaux existent aussi ailleurs dans des eaux parfaitement douces. Le lac, parfois très salé, de Yan, riche en soude carbo- natée et contenant 1,72 à 2,10 de sels (*), est peuplé, selon Abich, par des Clupea dites vulgairement Taraa ou Taring , mais, à vrai dire, dans la saison où les eaux sont plus douces. Il est connu que des Phragmites et des algues d’eau douce vivent même dans les eaux saumâtres (2). Quelques exemples se rapportent aussi à des animaux ordinairement marins. M. de Folin, en étudiant la faune de l’ancien lac, à peine saumâtre, d’Ossegon, détruit et maintenant réuni à la mer, trouva la Scrobicularia piper ata en société avec Cyclas , Pisidium , Anodonta , Limnaea , Phys a et plusieurs autres genres appartenant exclusivement aux eaux douces (3). M. Yélain a observé, sur la côte d’Oran, en Algérie, Cardium edule L. et Solen (genre essentiellement marin) dans l’eau potable, dit-il, mais évidemment un peu sau¬ mâtre, d’un petit ruisseau séparé de la mer par une barre de sable (l). M. Le Mesle a trouvé le Cardium edule en grande abondance dans le lac El Iskens, au sud-ouest de Bizente, dont l’eau est légèrement saumâtre, mais en général potable (5). (!) J. Roth, Loc. c'a ., I, p. 486. {-) Seelheim. Sur les tourbières d’eau saumâtre. {Arch. Néerl ., XIII, 1878, p. 465-477.) (3) L. de Folin, Loc. cit. (4) Vêla in. (Bull. Soc. géol. de France , 1878, p. 497.) (5) J. Rolland. Géologie de la région du lac Kelbia et du littoral de la » — 295 — Dans l’Indo-Chine, deux Area (Scaphula) remontent les fleuves du Pegu et de Tenassérim. U A. ( Senilia ) senilis de l’Afrique occidentale vit dans les eaux saumâtres (*). E. v. Martens a décrit une Modiola lacustris du bassin du Yang-tse-Kiang en Chine, et une Modiola vit dans le lac de Touli-Sap (Siam). Le Mytilus Martensi , hTeum. (, loc . cit.) a été trouvé en Chine dans la rivière du Sie-Po “à 60 milles géographiques de la mer. J’ai vu Mytilus minimus avec Peringia attachés aux bois dans les eaux saumâtres à la sortie du Port-Canal de Yiareggio; Haminea , Peringia et d’autres mollusques marins dans les fossés saumâtres de Livourne. A Bornéo, la Pholas rivicola perfore des troncs d’arbres à dix -neuf kilomètres de la mer dans la rivière Pantai (2). Les Balanus mêmes vivent dans les eaux saumâtres de l’ouest et du sud-ouest de la France (5) et d’ail¬ leurs, et résistent aussi pendant quelque temps dans les eaux douces. Beudant a fait à Marseille des expériences sur la vita¬ lité des mollusques d’eau douce ou marins, en augmen¬ tant graduellement la salinité de l’eau des premiers jusqu’à 4 p. 100, en la diminuant de la moitié et la réduisant ensuite à zéro pour les seconds. Il réussit à maintenir en vie pendant quatre mois et demi plusieurs gastropodes d’eau douce, surtout des Limnaea , mais aucun acéphale ; quelques espèces marines se conser¬ vèrent même quinze jours après qu’elles étaient dans Tunisie centrale. (Bull. Soc. géol. de France, S. 3, t. XVI, 1SS8, p. 208.) Martens, Novitates couchijliologicae , vol. IV. Conchyl. Mitth I, 4881, p. 97. ( 1 ) N. Neumayr. Ueber einige Süsswasserconchylien aus China. (N. Jahrb. fur Minerai ., 1883, Bd. II.) (2) ISSEL. (5) Tournouër. L. c., p. 12. 296 - l’eau tout à fait douce, entre autres Cardium edule , Ostrea edulis, Mytilus edulis , Balanus striât us, espèces notoirement saumâtres autant que marines ; quelques espèces ne résistèrent pas aux changements (*). C’est un préjugé, qui n’est pas rare, que de croire que les eaux trop salées manquent d’organismes vivants. Nous venons d’examiner les exemples des oasis d’Ou- argha, de la Caspienne, de la mer d’Aral, des lacs . Amers et, dans un chapitre précédent, ceux des lagunes et des salines de Tarente, d’Orbetello, etc. Laissons de côté les Monas et autres infusoires d’eau douce qui manquent dans la mer, et qui peuplent les salines littorales de manière à colorer le sel, et jusqu’aux étangs salés intérieurs, comme celui de Szamosfalva en Transylvanie (2). Les foraminifères vivant dans la Mer Morte appartiennent uniquement, selon Ehrenberg, à des types d’eau douce ou saumâtre, dont plusieurs vivent dans la vallée du Jourdain. Le même Ehrenberg a trouvé dans la terre des environs du lac de Texcoco, au Mexique, dont l’eau a le poids spécifique de 1,0069 (3), 140 espèces de diatomées d’eau douce, qui probable¬ ment vivent toujours dans le lac (4). Le lac d’Elton (Astrakan), selon Eose, Erdmann, Gôbel, avec 25,5 à 29,1, p. 100 de sels (5) contient des crustacés. Un crustacé, V Artemia fertilis , Verr. (c) existe dans le Grand-Lac-Salé de l’Amérique septen- (*) Semper. Vie animale, 1881, p. 439. (2) Entz. Term.fïiz., Buda-Pest, 1878. (3) Hay. Renseignements sur Texcoco. ( Archives , t. II, p. 326), Mexico. (4) J. Félix und H. Lenk. Beitraege zur Géologie und Palâontologie der Republik Mexico. Leipzig, 1890, p. 67 et suivantes. (’) Roth. Loc. cit ., I, p. 469. Rose. On the composition of the water of the Lake Elton. [Edinburgh n. phil. Joum., XXI, 1836, p. 80. J (6) American Journal of Science , nov. 1839. 297 — trionale, où il y a de 14,90 à 20,28 p. 100 de sels. Dans le même lac, ainsi que dans le lac de Texcoco ci-dessus indiqué, M. Williston et d’autres trouvèrent en quantités incroyables les larves d’un insecte, YEjihydra hians , Say (*), qui rappelle ainsi d’une manière frappante les larves de Libellula dont sont pétries les couches gypsi- fères de la Méditerranée occidentale. Les larves de VE. californica , Pack, remplissent aussi le lac Mono, très salé, et le Borax-Lake, en Californie, dont l’eau contient 8 p. 100 de sels (soude chlorurée, carbonatée, boratée, etc.). Dans ce dernier lac vivent même des larves de Stratiomys (2). Trois espèces de Lebias , très voisines des Lebias des dépôts gypsifères, vivent autour de la Mer Morte dans les lagunes bien plus salées de la Méditerranée, p. e. dans celle au nord du Djebel Usdom, qui contient 4,76, p. 100 de sel, et se hasardent dans les eaux meur¬ trières de la Mer Morte, à peu de distance, il est vrai, de l’embouchure des ruisseaux d’eau douce, par exemple, de l’Ouadi Mojeh (5). Les caractères communs à toutes ces formes sont : 1° d’avoir plus d’affinités avec celles des eaux douces qu’avec celles de la mer; 2° d’être toutes, sauf les faunes de la Mer Morte et du Grand Lac Salé, propres à des eaux non tout à fait douces, mais un peu saumâtres et plus faiblement salées que la Mer Noire; 8° de pouvoir vivre également dans des eaux d’une salinité souvent supérieure à celle de l’Océan. Nous avons expliqué dès le commencement du premier chapitre, sans qu’il faille (’) G. Vom Rath. Sitzunsgb d. niederrh. Ges. in Bonn, 1880, p. 140. Félix und Lenk : Loc. cit. (2) G. Berker. Geology of the Quicksilver deposits of the Pacific slope. (U. S. Geol. Survey. Washington, 4888, p. 208.) (3) Lartet. Expédition scientifique à la Mer Morte, pp. 270, 271. — 298 — y revenir, l’apparente contradiction qui ressortirait de ce troisième caractère. En résumé, à en juger par la faune, la Méditerranée orientale avait le plus d’analogie avec les bassins dont les eaux sont moins salées que la Mer Noire, c’est-à-dire, en premier lieu, avec la faune à Dreissensia et Adachna de la Caspienne, de la mer d’Aral, du Tsary-Kamicb ; deuxièmement, avec la faune à Cardium , Melanopsis, Melania de l’oasis d’Ouargla et d’autres petits bassins de l’Afrique septentrionale ; en troisième lieu, avec la faune continentale des eaux thermales et salines du système méditerranéen. C’est cette dernière circonstance qui fit dire à M. De Bosniacki que la faune du Miocène supérieur des monts de Livourne devait avoir vécu dans des eaux thermales (‘) ; mais il ne songeait pas que la faune de ces eaux répète celle des lagunes saumâtres sans autres motifs que l’égal degré de salinité. Le même caractère faunique se vérifie dans la Méditerranée occidentale; mais ici, nous rencontrons souvent, au milieu des gypses, des couches à Lebias et à Libellula , pauvres en d’autres fossiles, qui rappellent les dépôts des eaux très salées du Grand Lac Salé, du lac de Texcoco et des lagunes de la Mer Morte. Origine des gisements gypsifères. — La lithologie de ces couches se trouve en parfait accord avec les déduc¬ tions tirées de la faune. L’origine des gisements gypseux a été très discutée et souvent méconnue. Les auteurs plus anciens les ont regardés comme métamorphiques et les ont attribués aux âges les plus différents ; et ces opinions ne sont pas encore tout à fait écartées. La sédimentation régulière, l’uniformité d’âge et les autres circonstances devraient exclure le moindre doute à ce (4) Cenni ord. cron., 4879, p. 44. — 299 — propos. Plusieurs savants, et dernièrement M. de Bosniacki, les supposèrent délaissés par des eaux ther ¬ males; mais cette hypothèse, bien que considérée comme rentrant dans les possibles par Roth, sur l’autorité de Nôggerath (*), me paraît bien loin de l’être. Une source thermale ne peut dissoudre qu’une très petite quantité de chaux sulfatée, dont la solubilité d’ailleurs, à la diffé¬ rence des autres sels, atteint son maximum à 35° C (2) et diminue, soit lorsque l’eau est plus chaude, telle qu’elle peut l’être à l’intérieur de la terre, soit lorsqu’elle se refroidit, ce qui se réalise dès que la source arrive à découvert : par conséquent, il est presque impossible que le gypse se dépose, mais plutôt, il n’est que plus facile¬ ment emporté dans l’eau qui s’écoule. Il est probable qu’on ne pourrait avoir du gypse déposé par une source que si l’eau s’évaporait complètement, et on n’en aurait, en tout cas, qu’une quantité négligeable. L’hypothèse indiquée serait quand même insuffisante pour expliquer l’existence de dépôts si étendus et non interrompus dans des régions où il n’y avait pas de terres émergées ou dans lesquelles il existait tout au plus des îlots minus¬ cules, dans lesquels il ne pouvait y avoir ni sources, ni fleuves gypsifères énormes et intarissables. Les géologues les plus habiles ont considéré le gypse comme déposé dans des lagunes littorales, plus ou moins bornées, par l’évaporation de l’eau de la mer; c’est l’opinion presque générale parmi ceux qui ont affirmé le synchronisme des couches gypsifères avec quelque couche marine des localités voisines. Cette hypothèse non plus ne s’accorde pas avec les faits. Le dépôt des gypses est tellement uniforme et continu qu’on ne pourrait pas logiquement en attribuer l’origine à des lagunes plus ou moins (*) Roth. Allg. und chem. Geol., I, p. 553. (*) Poggiale. Ann. de Chim. et de phys., VIII, p. 463. — 300 bornées. Il occupe des surfaces très étendues et des régions entières, où il n’y avait pas de littoraux suscep¬ tibles de renfermer des lagunes. D’ailleurs, les conglomérats attestant le voisinage pos¬ sible d’un rivage sont extrêmement rares. J’aimerais même à croire que l’existence de lagunes ne possédant que d’étroites communications avec la mer serait liée, non seulement à des dépôts gypsifères, mais parfois à des gîtes de sel, ce qui ne se vérifie jamais, ou très rare¬ ment. Il me paraît donc que les dépôts gypsifères de la Méditerranée occidentale sont bien loin de s’être formés dans des lagunes littorales plus ou moins fermées. Tâchons maintenant d’examiner les réponses de la géologie actuelle. On sait que dans des bassins intérieurs où il s’évapore plus d’eau qu’il n’en arrive, l’eau de mer abandonne les matières qu’elle tient en dissolution suivant un ordre inverse à celui de leur solubilité, de sorte que les premiers qui se précipitent sont les sels de cbaux, surtout le gypse, qui est contenu à raison de 0,01 p. 100 dans les eaux de la Mer Noire, 0,03 dans le lac d’Elton, 0,01 à 0,21 dans la Caspienne, 0,09 dans le Siwasch, 0,11 à 0,18 dans l’Océan Indien, 0,13 dans la Mer d’Aral, 0,13 à 0,14 dans l’Atlantique, 0,14 à 0,16 dans la Méditerranée ('), qui est donc, même de nos jours, au nombre des mers les plus riches en sulfate de chaux. D’ailleurs, comme une médiocre teneur en chlorure de sodium (à peu près 16 grammes sur 100 c. c. d’eau), à la différence des teneurs moindres ou supérieures, facilite la dissolution du sulfate de chaux (2), on rencontre ce (!) Roth. Loc. cit., p. 4G4 et suiv. (2) M. Zecchini. Sull’ azione reciproca del gesso e sue soluzioni sopra minerali ed alcüni sali. ( Mem . Acc. Lincei, classe di sc. fis., S. 3, vol. XIV, 1883, p. 184 et suiv.) Lecoq de Boisbaudran. Ann. de Chitn. et de Phys., IX, p. 173. — 301 — sel dans les mers pins abondamment que dans les salines et dans les bassins simplement -saumâtres ou d’eau douce. Probablement même, à cause des doubles décompo¬ sitions occasionnées par la présence d’autres sulfates et par son insolubilité en ' présence d’autres sels, par exemple du sulfate de magnésie ('), le sulfate de chaux est précipité dès qu’il arrive dans les bassins, et bien avant que le chlorure de sodium et les autres sels plus solubles aient commencé à se déposer; par conséquent, on n’en rencontre presque plus dans les eaux mères des salines et dans les lagunes très salées. Mais les dépôts de gypse ne se forment pas seulement dans les baies littorales séparées de l’Océan, ni dans les petits bassins intérieurs dont les affluents, contenant des sels en solu¬ tion, ne suffisent pas à compenser la perte due à l’éva¬ poration. Ils peuvent se produire aussi dans les bassins plus ou moins amples, pourvu qu’ils ne soient pas en communication avec l’Océan; par exemple, à l’extrémité méridionale de la Caspienne, où courent s’évaporer les eaux légèrement saumâtres de l’extrémité septentrionale. Dans les profondeurs de la Mer Morte, on a l’exemple d’un dépôt continu de sel gemme et principalement de cristaux de gypse et d’argile (2), précisément comme dans le miocène supérieur de la Méditerranée occidentale. Dans le lac Elton et le lac Bagdo, dans la steppe entre l’Oural et le Volga, lacs qui n’ont aucune issue et dont l’eau ne s’échappe que par évaporation, le sel gemme et le gypse se précipitent, en été, en bancs solides, recou¬ verts et conservés indéfiniment par les minces couches de boue qu’apportent les ruisseaux en hiver et au prin¬ temps. Suivant Abich, dans les lacs Gusmandag, Ourmiah, (’) Droeze. Dent. chem. Gcs., Berlin, 1876, p. 1368. Rose. Loc. cit., p. 82. (-) Lartet. Loc. cit. — Bull. soc. géol. de France, 1866, p. 466. — 302 — Yan, même au milieu, il se forme, en été, par l’évapo¬ ration, des croûtes superficielles de sel qui finissent par tomber au fond. C’est ce qui a lieu aussi dans la Cas¬ pienne et en plusieurs lagunes. D’ailleurs, dans les mers intérieures, comme dans l’éprouvette d’un physicien, l’eau superficielle qui, en été, devient plus salée et plus lourde par l’évaporation, descend dans les parties profondes, de sorte que la salure augmente avec la profondeur. Dans les mers ou¬ vertes, riches en courants, une semblable concentration ne saurait avoir lieu, mais dans les mers intérieures, l’eau saturée du fond dépose des cristaux et forme des couches de sels. Lorsque les affluents du bassin sont troublés par les matières en suspension, il s’amasse au-dessus du sel des sédiments de sable et d’argile. Les dépôts de sel peuvent quelquefois être redissous; mais les dépôts gypsifères, une fois formés, ne sont plus sujets à se redis¬ soudre par quelque vicissitude que ce soit. Telle est l’origine des gros bancs de gypse de la Mer Morte, du Grand Lac Salé, des environs des lacs Amers (') et des Schotts sahariens. La Méditerranée mer intérieure. — Les circonstances conduisent à admettre que les couches gypsifères de la Méditerranée méridionale se sont déposées au fond d’une ample mer sans issue, dont la saturation n’était pas encore arrivée au degré voulu pour la précipitation du sel gemme et des autres sels plus solubles. Cependant le bassin était, en général, plus salé que l’Océan et cela explique le caractère de la faune des mêmes couches gypsifères. (i) F. de Lesseps. Ann. de chim. ei dephys., 4874, p. 139. H. Bader, Ueber die Bitterseen des Suezkanals. ( Verhand . d gcol. Reichs., 48G9, p. 287.) — 303 — S’il y avait eu de libres communications avec l’Océan, par conséquent des courants modérateurs de la salinité, tels qu’il en existe à présent à Gibraltar et aux Darda¬ nelles, et plus encore tels qu’ils devaient exister pen¬ dant le Miocène moyen, les dites circonstances n’au¬ raient pas pu se présenter. Au contraire, n’ayant pas d’issue du côté de l’ Atlantique ni de la Mer Rouge, la Méditerranée méridionale, dépourvue d’affluents de quelque importance, soumise évidemment à un climat plus favorable à l’évaporation qu’à la précipitation, était la grande modératrice de la salinité et de la pureté de tout le bassin méditerranéen, même de la Médi¬ terranée septentrionale, qui communiquait amplement avec elle par la Mer Egée, semblable en cela à la Caspienne méridionale, où vont s’évaporer les eaux à peine salées de l’extrémité septentrionale. Nulle autre hypothèse ne saurait expliquer le singulier caractère des faunes exclusivement caspiennes, d’eau évidemment saumâtre et peu salée d’un côté, excessivement salée de l’autre, et le manque absolu de faunes et de couches marines dans tout le bassin méditerranéen. Les faunes marines du Miocène moyen, qui déjà pendant l’âge sarmatique s’étaient retirées de la plus grande partie de la Méditerranée septentrionale, se retirèrent aussi du Midi, rentrant de proche en proche dans l’Atlantique. La faune à Dreissensia , à Adachna, à Melanopsis, etc., des Kirchberger Schicliten , de la Moravie, de la Styrie, de la Maremme toscane et d’ailleurs, qui vivait renfermée dans les lagunes littorales, se multiplia pendant le Miocène supérieur, et se répandit de tous côtés à la faveur de conditions qui lui étaient si favorables, et remplit tout le bassin avec une extrême richesse. Cette grande mer intérieure, une des plus considé¬ rables que l’on connaisse dans l’histoire de la terre, était 304 comparable par sa grandeur avec le bassin du Laramie dans l’Amérique septentrionale et avec celui , plus ancien, de Karoo, en Afrique. La mer sarmatique du Miocène moyen, les bassins Bonneville et Labontan des Etats-Unis de l’Amérique du Nord ont été moins étendus. Il va sans dire que même dans les grandes profondeurs de cette mer, se formaient les dépôts que nous avons plusieurs fois examinés. Que les couches gypsifères et à congéries ne soient pas toujours littorales, cela est attesté aussi par la nature lithologique des roches, argi¬ leuses et marneuses et le plus souvent très fines. Même de nos jours, la Mer Morte a, selon Lynch, plus de 1200 pieds de profondeur, la Caspienne, selon Baer, 1800, et ces profondeurs sont bien moindres que celles que devait avoir la Méditerranée. Si, par hasard, on pouvait fermer le détroit de Gibraltar, par lequel les eaux plus salées de la Médi¬ terranée se déversent dans l’Océan par le courant infé¬ rieur en échange d’eaux moins salées, les mêmes circonstances que dans le Miocène supérieur se renou¬ velleraient. Les régions septentrionales et l’Adriatique occidentale seraient occupées par des eaux légèrement saumâtres, à faune Caspienne : dans les régions occiden¬ tales, voire dans les mêmes régions indiquées pendant le Miocène , excepté tout près de quelque estuaire (Bhône, Ebre, etc.), des dépôts gypsifères se formeraient, s’accumulant principalement sur les côtes occidentales et centrales de l’Afrique, dans la Mer Tyrrhénienne, autour de l’Espagne et de l’île de Crète. La faune marine actuelle serait complètement remplacée par la faune qui vit actuellement dans les lagunes littorales, et qui s’en¬ richirait extrêmement. — 305 Opinions des auteurs et historique. — Ce n’est pas la première fois que l’idée d’une grande Méditerranée intérieure, sans issue pendant le Miocène supérieur, a été formulée. Déjà en 1847, Spratt, dont on vient de déplorer la perte récente, bien qu’il attribuât les couclies de cet étage à l’Éocène, supposait que la partie orien¬ tale de la Méditerranée avait formé un grand bassin intérieur, réuni peut-être aune partie de la Méditerranée occidentale (*) ; il maintint, avec Forbes, cette manière de voir en 1858, après avoir précisé la vraie position de ces couclies (2). Cependant Jenkins en 1864 (3) et Paulin en 1869 (4) conservèrent l’hypothèse de l’existence de lagunes limitées. Plus anciennement encore, dès 1843, Angelot avait été d’avis que les lacs et les bassins existant actuellement dans les dépressions circummédi- terranéennes étaient les restes d’une grande mer asiatique, différente de la Méditerranée actuelle, qu’il supposait avoir occupé jadis le centre de l’ancien continent (3). Les géologues autrichiens, à leur tour, et en tête MM. von Hauer et Suess, depuis environ trente ans, ont commencé à admettre sans hésitation l’existence des grands bassins Pannonien et Ponto-Caspien, suivant même pour ce dernier les enseignements d’Abich et (*) T Spratt. On the Geology of the island of Samos (Quart. Journ. of geai. Society , 1847, III, p. Go.) — On the geology of a part of Eubaea and Boeotia. (Quart. J. Geol. Soc., 1817, III, p. 67.) (-) T. Spratt. On the freshwater deposits of the Levant. (Quart. J. Geol. Soc., 1858, p. 212.) Travels and researches in Crete, London, 1865, passim. (3) II. M. Jenkins. Brakish-water fossils of Crete. (Quart. J. of science, London, I, 1864.) (4) Raulin. Description physique de File de Crète, 1869, vol. II, p. 678. (5) Angelot. Recherches sur l’origine du haut degré de salure de divers lacs placés dans le fond de grandes dépressions du sol des continents et en particulier de la Mer Morte. (Bull. Soc. géol. de France, s. 1, t. XIX, 1848, p. 356.) ANNALES SOC. GÉOL. DE BEI. G. T. XVIII, MÉMOIRES. 20 306 d’antres savants renommés qui avaient illustré les pays orientaux. Lartet pouvait raisonnablement écrire en 1877 (*) : u L’existence d’une nappe d’eau saumâtre qui aurait, “ à des époques antérieures à la nôtre, occupé de vastes surfaces- autour de la Caspienne en nourrissant, comme “ cette dernière mer, une faune d’un caractère intermé- “ diaire entre celle des mers et des lacs actuels, paraît “ être prouvée par les travaux des géologues qui ont, u depuis lors, parcouru ces contrées. „ Cependant l’idée n’a été appliquée pour la première fois à la Méditerranée occidentale que par moi (2). Qu’il me soit permis, et j’en demande pardon, de rapporter brièvement mes paroles. En 1878, je disais : u La présence générale, dans fout le bassin méditer- “ ranéen, de terrains de cet étage, qui se montrent “ formés tantôt dans des eaux saumâtres, tantôt dans “ des eaux beaucoup plus salées que celles de la Médi- u terranée, tend à prouver que les conditions d’existence “ dans ces temps-là étaient bien différentes de celles u d’aujourd’hui, et que, par suite de circonstances cli- u matériques ou autres, il y avait une grande analogie “ avec ce que nous voyons de nos jours dans certaines “ mers fermées „ Ç0). Le 12 janvier 1879, j’ajoutais: “ au (’) Loc. cit. (-) G. de Stéfani. Cenni intorno alla cronologîa dei terrcni terziari délia Toscana (P. oc. verb. Soc. Tosc. cli Sc. nat , 7 luglio 1878.) Osservazioni relativamrnte ail' età e aile origini probabili delle formazioni gessose (Proc, verb. Soc. tosc., 12 gennaio 1879). La Monlagnola senese (Poil. Com. g^ol., 1880, p. 79). Origine degli slrati pontici intorno al Mediterraneo (Proc. verb. Soc tosc., 13 marzo 1881). Quadro comprensivo dei terreni dell’ Apennino settentrionale (Atti Soc. tosc. Sc. nat , 1881). Délia nomenclaîura geologica (Au. P. Ist. Veneto, s. G, v. 1, 18 <3, p. 11.) — Jejo, Montalto, Capo Vat., ■1884, p. 159. (') La generale prtsenza tutto intorno al Mediterraneo di terreni di questo piano che moslrano di essersi formai! talora in acque salmastre, talora in aequo assai pi ù rieche che non quelle dei Mediterraneo di elementi salini, probabil- - 307 - tt pourtour du bassin méditerranéen, partout où il existe u des terrains de l’époque mio-pliocène, on n’y a trouvé, u jusqu’à présent, que des couches d’eau douce ou sau- u mâtre ou des couches formées dans des eaux très u salées. L’universalité de ce fait et le manque de u terrains marins semblables à ceux de l’époque anté- u rieure et de l’époque postérieure, semblent montrer u l’insuffisance de l’hypothèse de lagunes littorales qui w se seraient desséchées périodiquement; car ces lagunes, “ si l’hypothèse était fondée, seraient toujours limitées, w discontinues, interrompues par des bras de mer libre. t£ Il semble donc que ces circonstances démontrent qu’il u existait à cette époque une grande mer fermée, corres- u pondant à peu près à la Méditerranée actuelle et dans u laquelle^ à défaut de courants capables d’en unifor- “ miser la salure, les sels se déposaient au fond, à com- u mencer par les moins solubles (’). „ Quelques mois plus tard; le 17 juillet 1879, Neumayr présentait à l’Académie des Sciences de Vienne un travail dans lequel il répétait (2) : “ Nous ne connaissons dans toute l’Europe aucun mente prova che in quei lempi le condizioni di quel mare erano ben diverse da quelle d’oggi e che per circostanze climatologiche o per altro esso aveva grande analogia con alcuni mari chiusi d’oggigiorno. (') Intorno al bacino Medilerraneo, dovunque si hanno terreni dell’ epoca mio-pliocenica, si trovarono flnora soltanto slrati d’acqua dolce o salmastri, o formati dentro acque soprasature di sali. La universalità dei fatli suddetti e la mancanza di terreni marini simili a quelli deile età antecedemi e succes¬ sive, sembra mostrare insuffieiente l'ipotesi di lagune littoral-! che venissero alternativamente disseccale, le quali, se l’ipotesi losse vera, sar.ebbero sempre limilate, e punto continue, ma interrolte da seni di marelibero. Sembra perciô che queste circostanze comprovino l’esistenza in quell epoca di un esteso mare chiuso, rispondente presso a poco ail’ odierno Medilerraneo, nel quale, per mancanza di correnti che ne rendessero uniforme la salsedine, i sali, a commiciare dai meno solubili, si depositavano nel fondo. (2) Ueb. d. geol. Bau d. 1ns. Kos. ( Vorgelecjt in cl. Sitz. d. maih. nat. Classe am 17 Juli 1879. AI; . d. Wiss. Wien.) 308 — u dépôt marin qui puisse être déterminé comme contem- u porain de ces formations ; partout où nous cherchons “ leur équivalent à l’aide de la stratigraphie ou de “ la paléontologie, ce sont toujours des dépôts de mers “ intérieures que nous sommes conduits à considérer “ comme parallèles (4). ,, Neumayr connaissait probablement mes travaux, car sans cela il n’aurait pu se débarrasser de la croyance très commune que les couches marines du Miocène supérieur de l’Italie étaient entremêlées aux saumâtres. M. Suess, dans son dernier travail (2), a adopté la même idée ; en Italie, M. Pantanelli la partage aussi maintenant (5). M. Ch. Mayer a distingué dans ses classifications un Messinien premier j horizon saumâtre, ou pour mieux dire^ de caractère scirmatique , qui, selon son auteur, aurait une distribution considérable, et, selon M. Pantanelli, pourrait être un synonyme des terrains dont nous avons parlé. Nous avons déjà établi que le Messinien premier de M. Mayer est constitué par les couches à Potamides et Melanopsis qui alternent à plusieurs niveaux dans le Miocène moyen ; que, par conséquent, il ne représente pas un horizon distinct, qu’il ne possède pas la faune des terrains examinés par nous, qu’il n’a pas une distribution générale uniforme, et qu’il ne correspond pas du tout à notre Miocène supérieur. M. Mayer n’a pas reconnu l’unité de ce terrain ; au contraire, il y suppose l’alter¬ nance de couches marines et l’existence de deux zones, littorale et de mer profonde. (') Wir kennen aus ganz Europa keine marine Ablagerung welehe bestimmt aïs gieichzeitig mit diesen Bildungen betrachten werden kônnte ; wo immer wir aus stratigraphischen oder palàontologischen Wege den Aequivalente aufsuchen, sind es jetzt immer wenn isochrone Yorkommisse überhaupt nach- zuweisen sind, Binnenablagerungen. (-) Ant. d. Erde. (3) D. Pantanelli. Mon. strati pontici. 309 Classification du terrain. — Nous ne pouvons finir sans examiner la question cle savoir si ces terrains peuvent être rapportés au Pliocène, ainsi que quelqu’un l’a proposé, plutôt qu’au Miocène. C’est une question longuement discutée et apparemment de simple accolade si l’on pense que les limites stratigraphiqu.es sont le plus souvent aussi arbitraires que les limites paléonto- logiques ; pourtant, on ne manque pas de raisons pour la résoudre plutôt d’une manière que de l’autre. L’âge que nous examinons représente l’apogée d’une période d’exhaussement et d’adoucissement graduel de la Méditerranée, commencée aux temps de la mer sar- matique, période qui s’arrêta pourtant tout à coup dans le Pliocène, par l’exhaussement définitif d’une grande partie de la Méditerranée septentrionale, par l’isole¬ ment de plusieurs bassins secondaires et par la réou¬ verture des communications entre les autres régions et l’Océan. Par rapport à la stratigraphie, nous avons vu qu’en Russie, dans l’Archipel, en Orient, dans l’Autriche- Hongrie, les couches, fréquemment horizontales, re¬ posent en parfaite concordance sur le Miocène moyen, mais en revanche sont souvent ravinées par le Pliocène. Dans les environs de la mer de Marmara, des Dardanelles et en Russie, elles sont annoncées par l’alternance d’as¬ sises à Dreissensia au milieu du Miocène moyen, de manière que M. Andrussow avait proposé pour ces alternances le nom d’étage prêpontique (L. c.). En Italie aussi les rapports sont plus intimes avec le Miocène qu’avec le Pliocène, et en somme, notre terrain est plus intimement lié avec le premier étage qu’avec le second. La faune des vertébrés diffère autant de celle du Miocène moyen que de celle du Pliocène. Lyell et les — 310 anciens auteurs classèrent toujours dans le Miocène supérieur la faune à Dinothérium , qui est justement celle de Pikermi et, en général, la nôtre : ainsi firent M. G-audry quand il étudia l’Attique, et tous les géo¬ logues et paléontologues français et bien des italiens. M. Grau dry a prouvé que la faune a une physionomie ancienne, différente de celle du Pliocène. Les genres Simocyon , Promephitis, Ictitherium , Ancylotherium , Di¬ nothérium, Leptodon , Chalicotherium , Helladotherium, Palaeotragus, Tragoceras , Antidorcas , Dorcatherium , Acerotherium manquent complètement dans le Pliocène, tandis que plusieurs d’entre eux sont représentés dans le Miocène antérieur ; seuls Hyctena , Mastodon , Hippa- rion ont aussi des analogies dans le Pliocène (‘). Les phyllites montrent très peu de différences avec les espèces soit du Miocène, soit du Pliocène. Parmi les mollusques terrestres, une espèce {Hélix senensis , Pant.) se répète dans le Pliocène ; ceux des eaux douces ou sau¬ mâtres rappellent préférablement les espèces miocènes ; quelques espèces ( Valvcita piscinalis , Bythinia tentacu- lata var.) ont continué à vivre jusqu’à présent; mais elles sont connues aussi dans les couches antérieures ; très rarement (Nematurella ovata ) elles n’ont d’analogues que dans le Pliocme. Les Neumayria , Fossarulusi Prososthenia , Goniochilus . Valenciennesia appartiennent exclusivement ou à peu près au Miocène supérieur. Les Vivipara même ont plus de rapports dans le Miocène qu’avec les espèces si extraordinairement variées du Pliocène. Le Planorbis cornu est la même forme que celle du Miocène moyen. Les Hélix , les Neritodonta et les Melania ont des analogies d’un côté et de l’autre. Les Melanopsis ressemblent aux espèces pliocènes et (') Gaudry, Sur l’àge de la faune de Pikermi, -3 886. 311 à quelques types vivants, mais il faut se rappeler que les mêmes M. impressa , M. narzolina , AL Alatheroni se retrouvent dans le Miocène moyen. On doit en dire autant de la section Smendovici des Aîelanopsis. Les Dreissensict se répètent dans la Caspienne actuelle et dans le Pliocène, mais représentées par si peu d’es¬ pèces qu’elles ne peuvent nullement être comparées à celles qui vivaient, si nombreuses et si abondantes; dans les marais saumâtres du Miocène moyen. Les innombrables espèces à’Adachna des Kirchberger Schich- ten et du Miocène de l’Italie sont remplacées dans le Pliocène par le Car di uni edule. On doit donc déduire de tous ces faits que les affinités paléontologiques, autant que les rapports stratigrapbiques, sont plus intimes avec le Miocène moyen qu’avec le Pliocène. Par conséquent, j’ai regardé ce terrain comme Miocène supérieur. M. FucLs le classe dans le Pliocène ; mais j’ai montré par quelle série d’erreurs cette opinion avait été établie. De ce que nous venons de dire ressort aussi l’inutilité d’instituer pour ce terrain un étage spécial, sous le nom de Mio-Pliocène. Il n’est pas plus naturel de réunir cet étage, le Miocène moyen et le Pliocène, dans un groupe néogène , selon les propositions de M. Maurice Hoernes. Cette manière de voir, fondée sur une connaissance im¬ parfaite du Pliocène, est d’autant moins justifiée qu’en même temps on veut séparer du Miocène les couclies inférieures pour les faire rentrer dans l’Oligocène. . CHAPITRE III. PLIOCENE. Italie . — L’Italie est la terre classique du Pliocène, non seulement pa,r la grande variété de ses dépôts, mais aussi par la surface qu’ils occupent, bien plus grande que dans tous les autres pays de l’Europe. A cause de cela, presque les deux tiers de la bibliographie géologique et paléontologique de la péninsule sont consacrés au Plio¬ cène ('), et l’on ne saurait s’appliquer utilement à l’étude de ce terrain sans l’avoir examiné en Italie, ou, tout au moins, sans bien connaître les observations qu’on y a faites. Le Pliocène de l’Italie est constitué par des terrains d’eaux normalement marines, saumâtres ou douces; et, parmi les dépôts marins, par des marnes, des argiles bleues, des conglomérats, et des calcaires à Amphistegina. Ces dernières sont des roches littorales; les argiles et surtout les marnes sont de mer profonde. Sur le versant Adriatique, le Pliocène forme une bande plus ou moins étendue, adossée aux Alpes maritimes et à l’Apennin, à partir des vallées de la Stura-di-Demonte et du Pesio en Piémont, presque sans interruption, jusqu’aux envi¬ rons de Melito, qui est l’extrême pointe de la presqu’île. Sur les bords de la mer Tyrrhénienne il remonte des (') A cause de son exubérante longueur, je m’épargne de donner, même en abrégé, la bibliographie relative aux terrains pliocènes de l’Italie. — 313 environs de Melito vers le Nord, tout le long des Apen¬ nins, avec des interruptions bien plus nombreuses et plus amples en Calabre, entre le golfe de S. Eufemia et la Campagne, correspondant à la région volcanique de l’Italie centrale. Sur les deux rivières de la Ligurie, jus¬ qu’aux confins de la Provence, on n’en trouve que des lambeaux épars, particulièrement à l’emboucbure des vallées, bien plus fréquents à l’ouest de Gênes et d’autant plus généralement d’eau profonde que l’on procède vers le bassin du Rhône. Du côté des Alpes, à l’exception de la petite colline isolée de S. Colombano, qui est à gauche du Pô, on n’en connaît que des lambeaux très petits, le plus souvent recouverts par les éboulis et par les terrains glaciaires ou alluviens,à l’intérieur de quelques vallées au pied des Alpes occidentales, de la Dora Baltea à Castenedolo (Brescia). On ne connaît pas de couches marines au pied des Alpes orientales. Le massif des Alpes était complè¬ tement émergé comme aujourd’hui et découpé par les nombreux fjords du littoral. Les Apennins aussi étaient exhaussés, mais leur place était en partie occupée par des îles, particulièrement en Toscane et dans l’Italie méridionale. Au milieu de plusieurs des principales vallées de l’Apennin, dans les recoins plus hauts et plus éloi¬ gnés de la mer, se formaient des bassins d’eau douce, des lacs de montagne, qui devaient donner au paysage un caractère semblable à celui de certains endroits des Alpes actuelles. Tels étaient les lacs, situés tous sur le versant tyrrhénien, de Sarzana et de Lunigiana dans la vallée de la Magra, de Castelnuovo-di-Garfagnana (') et (*) C. de Stéfani. Sulle lignili délia valle di Serchio, con caria geol. (Ace. ec. agr. dei Georgojili, Firenze, 1887.) — 314 — de Barga (*) dans la vallée du Serchio, du Val-di-Sieve (2), de la vallée supérieure du Tibre, et du Chias cio (3). Ils étaient habités par une faune d’eau douce très pauvre, mais en revanche leurs dépôts renfermaient en quantité des mollusques et des vertébrés terrestres. Les couches les plus anciennes sont argileuses et plus ou moins ligni- tifères; les supérieures sont sableuses et caillouteuses. Dans les Alpes aussi, il y avait des lacs àLeffe(Bergamo), dont les dépôts inférieurs, au moins à en juger par les vertébrés, sont pliocènes, et probablement dans le Val- Sabbia dans le bassin du Chiese, où l’on a découvert, dit-on, VElephas meridionalis. D’autres bassins lacustres ou marécageux étaient plus bas, dans des fjords au milieu des montagnes, mais au niveau de la mer, séparés par des barres et des dunes ou par des plages sablonneuses plus ou moins étendues : on peut citer les bassins lacustres de Bieti, de Terni, de Perugia, et le plus important entre tous, celui du Val- d’Arno. Il n’y a pas d’erreur que l’on n’ait émise sur les fameux dépôts du Yal-d’Arno, dont on a voulu faire le type d’un étage pliocène tout à fait différent des couches marines formant ce qu’on a appelé le Val-d' Arno infé¬ rieur. Bien n’est plus erroné que cela : stratigraphique- ment, — car je réserve les observations paléontologiques pour plus tard, — non seulement les dépôts lacustres du Val-d' Arno supérieur sont au même niveau altimétrique que les dépôts marins, mais les uns sont en communica¬ tion sans discontinuité avec les autres (4). (i) G. de Stéfani. Il lago pliocenico e le ligniti di Barga nella valte del Serchio. ( roll . corn. geol. d'Italin , 4889.) (2j G. Ristori. Il bacino pliocenico del Mugello. ( Boll . Soc. geol. italiana , 4889.) (3) C. de Stéfani. Moll, plioc. continentali. (*) C. de Stéfani. Ibid., p. 4 65. G. Ristori. Considerazioni geologiche sul Valdarno superiore, sui dintorni d’Arezzo e sulla Val di Ghiana. [Atti Soc. tosc. sc. nnt ., Pisa, 4885, p. 48). — 315 — Fépétons-le encore une fois : le Val d’Arno était UN BASSIN COMMUNIQUANT DIRECTEMENT AVEC LA MER; LES DÉPÔTS D’UN BOUT DE LA RÉGION SE SUIVENT AU MÊME NIVEAU ET SANS INTERRUPTION AVEC CEUX DE L’AUTRE BOUT. Non plus an milieu des montagnes, mais aux bords de la mer, sur les plages des golfes mieux séparés se trou¬ vaient des lacs ou étangs littoraux, constamment pour¬ vus d’eaux douces qui leur venaient des vallées en amont, ainsi que les étangs de Lucques, de Val-di-Nievole, du bassin de Florence. Une ample lagune à peine saumâtre, la lagune du Trasimeno, renfermant une faune à Vivi- para et à Dreissensia qui rappelle le mieux celle des couches Levantines que nous verrons en Orient, rece¬ vait les eaux douces du Casentino et du bassin de Perugia et était séparée de la mer par des dunes meubles et variables. Indépendamment de ces lagunes, on rencontre fré¬ quemment, dans l’Italie centrale, tout près des plages très découpées, au milieu des dépôts marins, des couches d’eau saumâtre dans les faunes desquelles il y a autant de variabilité de lit en lit qu’il y avait de variation dans le degré de salinité des eaux qui les hébergeaient, depuis le faciès sarmatique ou de la Mer Noire, suffisam¬ ment salé, au faciès caspien qui l’est moins, et à un faciès d’eau tout à fait douce. Les études que l’on peut faire à ce propos dans les environs de Sienne, de S. Mi- niato, de Chiusi et d’ailleurs, sont extrêmement instruc¬ tives. Tout autour se formaient les dépôts marins litto¬ raux, constitués de graviers et de conglomérats ; plus au loin, ceux de la zone laminarienne, c’est-à-dire des con¬ glomérats, des sables et des calcaires à Amphistegina et à brachiopodes, dépôts dont le peu de profondeur est prouvé aussi par les Lithothamnium qu’on y rencontre fréquemment, et au large, les autres, savoir, les sables 316 et les argiles coralligènes et les marnes blanches à fora- minifères d’eaux plus profondes. Comme le niveau pri¬ mitif des sédiments n’a été que très peu altéré par les mouvements du sol, on peut presque généralement suivre d’un bout à l’autre le passage non interrompu des zones littorales aux autres, qui naturellement conservent, même à présent, une altitude d’autant moindre qu’elles étaient plus profondes lors de leur formation. Dans l’Italie méridionale, où la pente des côtes était très abrupte, on peut voir sur les montagnes, près des sommets, les cal¬ caires à Amphistegina , les sables et ]es cailloutis litto¬ raux et laminariens, tandis qu’au pied s’étendent les dépôts des zones plus profondes, chronologiquement contemporains des autres, bien qu’inférieurs en altitude. Distinction des faunes. — Je n’aborderai pas des questions de détail, qui ont un intérêt local, bien que parfois très grand, mais non une importance générale. Les faunes sont naturellement très différentes d’une zone de profondeur à l’autre. Entre les zones lamina- rienne et coralligène du Siennois, je l’ai déjà dit, il n’y a presque pas un seul mollusque absolument commun : parmi plusieurs centaines d’espèces que j’ai étudiées, je n’ai rencontré que deux espèces communes et encore sont-elles représentées par des variétés facilement re¬ connaissables. Pour le moment, et en considérant chaque zone dans son ensemble, on ne 'peut faire aucune dis¬ tinction entre les fossiles des couches inférieures et ceux des supérieures. Quelques espèces rares n’ont été trou¬ vées qu’en certaines couches et non ailleurs ; mais on ne peut pas dire qu’elles signalent des horizons bien déter¬ minés; maintes fois on a fait une semblable supposition pour telle ou telle autre espèce, mais les observations ultérieures ont bientôt montré l’erreur. Cependant, il est encore possible que des études s trati graphiques pré- — 317 cises, accomplies dans des localités très éloignées les nnes des autres, puissent nous dévoiler quelque chose de plus. On ne peut non plus établir, dès à présent, quelque distinction entre la faune de la mer Tyrrhénienne et celle de l’Adriatique. On a cru observer de nos temps quelque différence, bien qu’extrêmement petite, entre les deux faunes, mais pendant le Pliocène la séparation des deux bassins était bien moins ancienne et très in¬ complète. En ce moment même on 11e peut faire aucune distinc¬ tion chronologique dans les faunes des vertébrés ter¬ restres, si ce n’est que, peut-être, dans les premiers temps du Pliocène, à cause de la végétation plus luxu¬ riante, prédominaient les herbivores et les omnivores, particulièrement les tapirs, qui sont devenus plus rares ou qui ont disparu plus tard. On a prétendu que la faune des couches lacustres du Val-d’Arno diffère de celle du Pliocène marin et est plus récente. Bien n’est plus faux. Toutes les espèces du Val-d’Arno, et en général de tous les bassins lacustres, à peu d’exceptions près, se répètent dans les couches marines. Je dirais même que ces couches ne contiennent d’autres vertébrés que ceux du Val-d’Arno; je ne connais pas une seule espèce qui leur soit exclusive. C’est aussi l’opinion de tous les géologues italiens récents. Voici la liste complète des mammifères du Val d’Arno, avec l’indication des autres lieux où on les a trouvés dans les couches marines : je ne répéterai pas les noms spécifiques qu’on trouve dans toutes les listes du Val- d’Arno, mais qui n’ont jamais été publiés avec une des¬ cription suffisante. Innus florentinus , Cocchi. — Orciano. F élis arvernensis , Croiz. et Job. — 318 — F élis 2 sp. Machœrodus cultridens , Cuv. M. crenatidens , Fabrini. — Valdicbiana. iyr. Nestianus Fabrini. Cam’s etruscus , Major. — Montopoli. (7. Falconeri , Major. C. sp. Ursus etruscus , Cuvier. Mustela sp. Hyaena topciriensis , Major. — Montopoli. AT. robusta, Weithofer. Equus Henonis , Coccbi. - Montopoli et ailleurs. 77. quaggoides , Major. Tapir us arnensis, De Blainv. Rhinocéros etruscus Falc. — Très commun dans les couches marines. $ws Strozzii , Menegh. Hippopotamus major , Cuvier. Leptobos elatus , Croiz et Job. — Sienne. Cervus dicranius , Nesti. (7. ctenoïdes , Nesti. (7. Perrieri , Croiz et Job. (7. sp. Tragelaphus torticornis Aym. Mastodon Borsoni , Ilays. — Astesan. J/. avernensis) Croiz. et Job. — Très commun partout. Elephas meridionalis , Nesti. — Très commun. 17. lyrodon, Weithofer. Castor , 2 sp. Hstyrïn , sp. Lepus , sp. Arvicola , sp. On a supposé, et MM. Fuchs, Neymayr et bien d’autres l’ont répété, que le Mastodon arvernensis caractérise la 319 — faune et les couches plus anciennes et YElephas meridio- nalis , les couches supérieures. C’est une supposition aussi peu fondée que les autres ci-dessus examinées. Non seulement dans Yal-d’Arno, mais partout ailleurs, ces deux grands pachydermes ont vécu ensemble, ou du moins, à la même époque, car il paraît que chacune des deux espèces préférait certaines régions à d’autres, et que leur présence simultanée dans un même endroit est incompatible. C’est probablement cette raison si simple, et qui se vérifie si souvent pour les animaux de nos jours, qui fait que, par ci par là, une espèce est très abondante à l’exclusion de l’autre ou à peu près. Dans les bassins lacustres de laLuniagina, de Castelnuovo-di-Gfarfagnana, de Barga, on n’a trouvé que le Mastodon arvernensis , très fréquent; dans le Yal-di-Siene, on connaît seulement YElephas : mais dans le Yaldarno, dans le bassin de Perugia, dans toutes les couches marines où sont enfouis les spécimens provenant des lieux les plus divers; les deux vertébrés sont toujours ensemble ('), et nous avons déjà vu, contrairement à une opinion de M. Fuchs, que YElephas meridionalis est non moins fréquent dans les dépôts marins que dans les lacustres. D’ailleurs, dans le Yaldarno, le Yal-di-Sercbio et ailleurs, le Mastodon arvernensis arrive jusqu’aux couches les plus récentes du Pliocène ; il y est même plus commun que dans les ni¬ veaux inférieurs; ce qui est en contradiction frappante avec les opinions presque universellement acceptées. 11 est bien possible cependant, ainsi que nous le verrons dans le chapitre suivant, que YElephas meridionalis se soit éteint plus tard que le Mastodon. Subdivisions proposées. — Mais abordons maintenant (') T. Fuchs. Ueber neue Vorkomnisse fossiler Saugelhiere (Verhand. k. k, yeol. Iîeichs., 1879). — 320 une question plus ardente et plus controversée, celle des subdivisions que l’on a proposées pour les terrains pliocènes, et qui ont été fondées sur les dépôts des Apennins. Autant que pour le Miocène, chaque zone de profondeur différente a reçu une dénomination spéciale et a été regardée comme un étage distinct; en outre, comme d’ordinaire, la succession des couches et des zones dans une région limitée a été généralisée et prise pour type de la série des étages de tous les autres lieux possibles. En 1853, M. P. de Rouville, le savant professeur de Montpellier, dans sa thèse inaugurale ayant pour titre : Description géologique des environs de Montpellier , résu¬ mant les données acquises sur le Pliocène de cette loca¬ lité, le classe à peu près au niveau des sables d’Asti, en Italie; dans un étage pour lequel il propose le nom d 1 Astien. Mais pour l’auteur, ce terme d 'Astien vient simplement remplacer le nom d’étage subapennin ( L . c., p. 185), sans désigner d’une manière précise tel ou tel niveau. En effet, il comprend sous cette dénomination tout le Pliocène et les faluns à Cardita Jouanneti du Miocène moyen. En 1857 parut un mémoire de M. Mayer qui, sans rappeler la proposition de M. de Rouville, suggérait le nom de Plaisancien (*), de la province de Plaisance, où le Pliocène est presque entièrement constitué de sables littoraux, à l’instar des terrains de l’Astésan. De cette manière, l’étage Plaisancien, dans son acception origi¬ nale, est un synonyme parfait de l’étage Astien. M. Mayer, qui s’en aperçut plus tard, borna le nom de Plaisancien aux marnes sableuses bleues, coralligènes , bien moins (*) K. Mayer. Versuch einer neuer Classification der Tertiaer-Gebilde Europa (Verh. d. schweiz. natarforsch. Gescll. Trogen, Appenzel, 1857). — 321 — étendues que les sables, autant dans le Plaisantin que dans toute l’Emilie et dans le Piémont. Voilà de quelle manière le nom de Plaisantin a fini par représenter les marnes bleues et, plus tard, les argiles bleues coralli- gènes , avec une signification qui ne correspond plus à la définiton originale. Cependant, bien que M. Mayer lui- même, dans ses derniers Tableaux des terrains (*), ait fini par abandonner complètement le nom proposé par lui, les géologues italiens ont continué à appeler Plaisan- cienne la zone coralligène, et Astienne la zone littorale, et ils ont rapporté la première au Pliocène inférieur, la seconde au supérieur. Quelques-uns ont improprement attribué la paternité du nom Plaisancien au marquis L. Pareto. Ce savant limitait le nom aux marnes bleues; mais, par une série d’erreurs paléontologiques et strati- grapbiques qui ne sauraient être imputables à lui, mais aux connaissances imparfaites de son temps, il les réu¬ nissait, comme un simple sous-étage supérieur, au Tor- tonien du Miocène moyen, et il supposait que la forma¬ tion caspienne-gypsifère du Miocène supérieur était plus récente. M. Pareto plaçait YAstien à la suite du Plaisancien et au-dessous du Villafranchien (2). Il proposait ce dernier étage pour les sables et les graviers à mollusques et verté¬ brés continentaux du pliocène deVillafranca, San-Paolo, Villanova dans les collines del’Astesan, et pour les dépôts d’eau douce des vallées de la Magra, du Sercliio et d’ail¬ leurs, dépôts en grande partie pliocènes, en partie plus récents : il séparait toutefois le Villafranchien des autres (*) K. Mayer-Eymar. Tableau des terrains de sédiment ( Glasnik hwatskoga naravoslovnoga druitva, God. IV ; Zagreb, 1889). (*) L. Pareto. Notes sur les subdiv. que l’on pourrait établir dans les terr. tert. de l’Apennin sept. (Bull. Soc. géol. de France , t. XXII, 1865.) ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVIII. MÉMOIRES. 21 — 322 — étages pliocènes et le regardait comme l’étage inférieur du postpliocène. C’est donc à l’autorité acquise par le savant géologue italien que nous sommes redevables d’une partie des erreurs sur la faune pliocène que nous avons indiquées et de son attribution au quaternaire. Rectifiant l’idée de Pareto, on pourrait regarder le nom de Villafrancliien comme simplement applicable au faciès d’eau douce et continental du Pliocène. D’ailleurs il n’y a eu que M. Sacco qui ait tenté dernièrement de le res¬ susciter (*), comme un étage venant se placer au-dessus des zones marines. Nous ne nous arrêterons pas sur les synchronismes proposés par M. Sacco, qui place dans le Villafrancliien , avec les terrains continentaux du Yal- d’Arno, de l’Apennin, de Yillafranca, de l’Astesan, mal à propos séparés du Pliocène marin, tant de couches qui appartiennent par leur faune et par leur situation strati- graphique au Postpliocène, ou dont l’âge n’a pas été du tout déterminé, et qui parallélise au Pliocène plusieurs terrains au delà des Alpes qui ne paraissent y avoir rien à faire. Il avait proposé aussi un sous-étage Fossanien (2), réuni plus tard au Villafrancliien , qui aurait représenté un faciès d’estuaire. Les faunes indiquées par Sacco sont celles des mollusques terrestres et d’eau douce, tout à à fait continentaux, de Tassarolo, de Fossano et de quelques autres endroits. Je pense que la faune de Tassarolo appartient plutôt au Post-pliocène; en tout cas, M. Sacco, en attribuant aux fossiles un faciès d’es¬ tuaire, aura voulu faire allusion à leur transport opéré par quelque courant d’eau douce, mais non certainement (') F. Sacco. II Villafranchiano al piede delle Alpi.(fio/i. Com. geol. c Vltcilia , 1880, p. 423.) (-) F. Sacco. Le Fossanien, nouvel étage du Pliocène d’Italie. {Bail. Soc. géol. de France , 1886.) 323 — à un caractère saumâtre ou de mollusques d’estuaire ayant vécu sur place, caractère qu’ils n’ont pas. M. Mayer, en 1884, a cru devoir fonder encore un nouvel étage, V Arnusien, déduit précisément du Val- d’Arno, qui équivaudrait au Post-pliocène inférieur, ou qui, pour mieux dire, serait un étage de passage entre le Pliocène et le Post-pliocène. Il l’a divisé, comme tou¬ jours, en deux sous-étages, le supérieur Dürntenin , l’inférieur Cromêrin (*), auquel appartiendraient les conglomérats du Villa francilien de l’Astesan, et, ajout M. Mayer, le Sansino , c’est-à-dire les conglomérats à petits éléments des collines pliocènes de la Toscane et principalement duVal-d’Arno;mais à coup sûr, le Sansino ou dépôt de cailloux gros comme une olive ( sansa ) se ré¬ pète dans le Pliocène à tous les niveaux possibles, dans le Val-d’Arno et dans toute la Toscane. Devrai-je encore une fois faire remarquer l’étrangeté de cette idée qui fait de la faune et des couches du Val-d’Arno un type dif¬ férent des couches pliocènes? Devra-t-on encore une fois répéter que la faune des terrains marins n’est autre que la faune du Val-d’Arno ? Ainsi, pour ce qui concerne l’Italie, le sous-étage Cromêrin et les types de l’étage Arnusien doivent être remis en compagnie de tous les autres terrains du Pliocène. Après Pareto, M. Doderlein, suivi par presque tous les paléontologues de l’Emilie (Cocconi, Coppi, Pantanelli), soit qu’il se rappelât qu’à l’origine Plaisancien et Astien étaient synonymes, soit qu’il limitât le Plaisancien aux sables argileux, proposa le nom de Tabian) dérivé de Tabiano (Parme), pour les argiles bleues qui, du Plaisan¬ tin au Modenais, forment les couches les plus inférieures (*) C. Mayer-Eymar. Classification des terr. tert. Zurich 4884. — 324 — * du Pliocène ('). Cet étage aurait été caractérisé princi¬ palement par la Ficula ficoïdes , Brocc. ou F. undcita , Broun, et en général, même quand cette espèce ne se pré¬ sente pas, par une faune franchement coralligène. Il serait donc un parfait synonyme du Plaisancien , non du type originairement proposé par M. Mayer, mais du Plaisancien corrigé et restreint des géologues italiens. Il n’y a que M. Coppi qui, considérant plutôt la position stratigraphique que la faune, attribue à l’étage Tabian certains sables et conglomérats littoraux inférieurs du Modenais, que M. Doderlein avait sagement classé dans Y As tien (2). M. Seguenza enfin, trop tôt ravi à la science et à ses amis, divisait le Pliocène en deux étages, Zancléen (3),nom proposé par lui, et Astien , subdivisés, chacun à son tour, en deux sous-étages, inférieur et supérieur. Il avait sup¬ posé d’abord que le Zancléen était un horizon exclusi¬ vement pliocène, mais plus ancien que tous les horizons pliocènes connus jusqu’à ce moment, et en quelque sorte intermédiaire entre le Pliocène et le Miocène. M. Mayer, trouvant trop classique le terme de Zancléen , lui avait substitué celui de Messinien; mais bientôt ce Messinien est arrivé à être tout autre chose que le Zancléen. Nous avons vu que le Zancléen inférieur , constitué par des marnes blanches, appartient à la zone abyssale du Miocène moyen. Nous parlerons de Y Astien supé¬ rieur dans le chapitre prochain. Le Zancléen supérieur est le calcaire à Amphistegina et le sable littoral du (*) P. Doderlein. Note illustrative délia carta geologica del Modenese edel Reggiano. ( Mern . Acc. sc. Modena , 4 870-71-72.) (*) F. Coppi. Del terreno tabiano modenese e dei suoi fossili. ( Boll . Com. geol. d'Italia , 4880.) (s) Y. ces citations dans le chapitre relatif au Miocène moyen. — 325 — Pliocène ; VAstien inférieur est l’argile coralligène. Dans les localités de l’Italie méridionale observées par moi on ne constate nulle part la superposition des argiles aux calcaires et aux sables, ainsi que l’avait supposé M. Seguenza, mais on voit plutôt le contraire, ce qui a été observé aussi par MM. Waters, Fuchs et Manto- vani; en tout cas le nom de Zanclêen doit disparaître. Heureusement les fabricants d’étages ne se sont pas occupés des marnes blanches pliocènes de la zone plus profonde, ni des couches d’eaux saumâtres à Dreissensia ; par conséquent nous n’avons pas d’autres noms à pas¬ ser dans la synonymie. Voici l’aperçu des différentes zones bathymétriques du Pliocène, suivies des noms et de l’étage qu’on leur a attribué : 1. Zone continentale alluvionale, lacustre ( Vïllafran- cliien Par et o). 2. Zone de marais saumâtres à Dreissensia de Toscane. 3. Zones marines, littorale et laminarienne (. Astien) De Houville ; Plaisancien , Mayer ; Zanclêen supérieur, Se¬ guenza). 4. Zone marine coralligène ( Plaisancien des auteurs ; Tabian , Doderlein; Astien inférieur, Seguenza). 5. Zone de mer plus profonde ( Astien inférieur, Seguenza pro parte ; marnes du Vatican). Si l’on voulait comparer les terrains du Pliocène à ceux du Miocène moyen, on pourrait très bien parallé- liser les couches à Dreissensia aux Kirchberger- Schichten , et au Sarmatien ; la zone 3 aux Horner- Schichten, à l’Helvétien, aux calcaires de la Leitha et de Hosignano; la zone 4 au Tortonien\ la zone 5 au Langhien et au Schlier, sans qu’elle arrive pourtant aux profondeurs de ces dernières. En général, pendant le Pliocène, le sol de l’Italie con- 326 — tinuait à se soulever en même temps que les mers se remplissaient. Pour cela, ordinairement, en particulier dans la vallée du Pô, des sables plus littoraux succé¬ daient aux couches de mer profonde, qui, au commence¬ ment de la période, arrivaient tout près des montagnes, tandis que le dépôt des argiles continuait plus au large. Voilà pourquoi ceux qui ont observé le Pliocène dans la vallée du Pô ont établi que les sables Astiens succédaient aux argiles Plaisanciennes et en ont fait deux étages à faune complètement différente, dont la succession a été généralisée à tout le Pliocène méditerranéen, sans se demander s’il ne s’agissait pas de deux termes d’une même unité géognostique, sans reconnaître que les sables et les calcaires à Amphistegina sont au-dessus des argiles dans les Pomagnes et dans les Marches, qu’ils alternent avec elles dans le Siennois et que très souvent on peut observer le passage latéral réciproque. C’est donc une erreur que de généraliser à toute la Méditer¬ ranée la succession des couches observées dans une localité. Pour conclure, je répéterai que tout essai de subdiviser le Pliocène par des principes non exclusive¬ ment paléontologiques, qu’on n’a pas encore pu établir, doit être absolument repoussé. Côte orientale de la mer Ionienne et de V Adriatique. — Avant de passer à la Sicile, examinons le versant Ionien de la Grèce et les pays plus septentrionaux qui longent l’Adriatique. Au milieu du continent on a indiqué des dépôts lacustres, probablement pliocènes, sous forme de couches à Melanopsis , à Stamna en Etolie (*), et des couches à Vivipara , découvertes par Boué etViquesnel, à Ypek en Albanie, dans la haute vallée du Drin. Des (*) M. Neumayr. Der geologische Bau des westlichen Mittel-Griechenland. ( Denk . d. Math. Classe, d. k. Ak. d. Wiss., Wien, Bd. XL, 4879.) 327 — formations marines, argileuses et sableuses, certaine¬ ment assimilables à celles de l’Italie, ont été reconnues en plusieurs lieux de la Morée par l’expédition scienti¬ fique française (l), et leurs fossiles ont été illustrés par Desbayes (2). Elles sont plus étendues, à ce qu’il paraît, dans les îles adjacentes; on trouve, en effet, des sables littoraux et des argiles ou marnes coralligènes à Zante, à Cépbalonie (3) et à Corfou (4). Plus au Nord, on ne con¬ naît de dépôts pliocènes qu’au milieu de l’Adriatique, dans Tîle de S. Nicola (Tremiti) sous forme de marnes de mer profonde (5) et à Pelagosa-G-rande, à 80 milles du Gfargano, à 100 milles de la Dalmatie. Ici, dans une localité dite La Cava, à peu près à 45 mètres de hauteur au-dessus des gypses du Miocène supérieur, on trouve un calcaire à Nullipores, laminarien , dans lequel Loczy, Stur et Stache ont trouvé Pernci Soldanii, Peden cfr. latissimus , Hctliotis tubercülata , Troclms magus et autres mollusques (6). Quelques auteurs ont considéré ce calcaire comme miocène ; M. Stache l’a comparé au post-pliocène de Tarent e, mais si les mollusques ont été bien déter¬ minés, les deux premières espèces excluent le Post¬ pliocène, les deux dernières le Miocène, et le terrain devrait donc être Pliocène. Sicile. — Le Pliocène prend une part très importante à la formation de la Sicile avec des faunes et des carac- (’) Expédition scientifique de Morée. Géologie et minéralogie, par P. de Boblaye et T. Virlet, 1833. (2) Loc. cit., t. III, partie 1re, p. 81. Paris, 4833. — A. Philippson. Der Peloponnes, Berlin, 4891. (*) IIamilton. On a tert. dep. near Lixouri. (4) Fucus. Plioc. Bild. von Zante. (s) Tellini. Oss. geol. s. isole Tremiti, p. 472. (6i Stache. Geol. Not. Pelagosa, 4876. M. Groller vonMildensee. Topografisch-geologische Skizze der Inselgruppe Pelagosa. ( Mitth . a. d. Jahrb. d. K. ung. geol. Anst., 488o, p. 132.) — 328 — tères lithologiques semblables à ceux de l’Apennin mé¬ ridional et avec la même présence de dépôts de mers profondes. La carte géologique de Tltalie peut donner une idée de son étendue, bien qu’on ait réuni au Pliocène plusieurs gisements du Post-pliocène inférieur dont il sera question dans le chapitre suivant. Pianosa. — L’îlot de Pianosa est presque en entier constitué par une roche pliocène laminarienne, à Cly- peaster , Pecten latissimus , dents de poissons, spongiaires, et très analogue au calcaire de la Leitha , Helvétien, du Miocène moyen (’). Corse. — Dans l’île de Corse, ce terrain n’est indiqué que du côté oriental, dans la plaine d’Aleria, sous forme de sables passant de la zone laminarienne à la coralli- gène (2) ; mais il se peut qu’il s’agisse d’un dépôt mio¬ cène Tortonien. France. — En revenant au continent, nous trouvons plusieurs lambeaux de Pliocène en Provence, à l’embou¬ chure des vallées, avec la même prédominance de carac¬ tères de mer profonde que dans la rivière ligurienne occidentale. On peut le voir dans les alentours de Roquebrune dans le bassin du Var, des environs de Nice (r>), où l’on a trouvé aussi des restes de Rhinocéros etruscus, jusqu’à Antibes, où M. Tournouër observa les calcaires à Ampliistegina , unique gisement connu en France, recouvrant les marnes blanches (4), et enfin près de Cannes, dont les fossiles ont été illustrés par M. Depontailler (5). Plus à l’Ouest s’ouvrait le grand (*) Simonelli. Terr. e foss. di Pianosa. (*) Hollande. Géol. de la Corse, p. 9o. p) E. Desor. Sur les terrains glaciaires, diluviens et pliocènes des environs de Nice. (Bull. Soc. niç. d. Sc. nat. et hist ., Nice, 4879.) F. Fontannes. Sur les embouchures des deltas miocènes et pliocènes du Var. (Assoc. franç. sept. s. 4870,, p. 417, etc.) (') R. Tournouër. (Bull. Soc. gcol. de Fr., s. 3, t. V, p. 8ol.) (5) J. Depontailler. (Bull. Soc. géol. de France, s. 3, t. V, p. 778.) - 329 — bassin du Rhône, y compris l’Hérault (*), par où la mer pliocène pénétrait au moins jusqu’aux environs de Lyon. Les dépôts sont le plus souvent littoraux, quelquefois d’eau saumâtre, comme ceux à Potamides Bctsteroti de Visan, de Vacquières près de Théziers, des Drilles, de la Gaillarde près de Montpellier, etc.; mais il y en a même de la zone coralligène , tels que les marnes à Nassa semistriata , à Pecten Comitcitus , Ostrea cochlear , etc. M. Fontannes en a fait le sujet d’une des études les plus approfondies qu’on possède sur le Pliocène méditerra¬ néen; seulement, je me permettrai de faire observer que, dans son étude paléontologique, il a proposé plu¬ sieurs nouvelles variétés qu’on pourrait croire destinées à distinguer le Pliocène français du Pliocène classique de l’Italie, tandis qu’en réalité elles se répètent dans cette dernière région avec les mêmes caractères. Je ne partagerai pas même l’opinion que les marnes à Nassa semistriata correspondent à une phase organique inter¬ médiaire entre le Tortonien de Tortone et- les marnes bleues pliocènes de l’Italie; paléontologiquement elles doivent être parallélisées aux marnes blanchâtres de la Rivière occidentale, du Vatican, de l’Asti en inférieur de Seguenza; stratigraphiquement, elles sont interposées aux mêmes horizons que les marnes italiennes, auxquelles elles sont donc parfaitement synchrones. Dans l’Hérault, à Montpellier, et ailleurs, selon Fon¬ tannes, M. Viguier (2) et d’autres observateurs, des (*) F. Fontannes. Les mollusques pliocènes de la vallée du Rhône et du Roussillon. (Soc. d’agr. de Lyon, 1879-1883.) — Note pos. strat. couches à Cong., et d. marnes à lign., 1881. — Terr. tert. rég. delph.-provenç. 1881. — Note sur l’extension et la faune de la mer pliocène dans le S-E. de la France. (Bull. Soc. géol. de France, s. 3, t. XI, 1882.) — Transformations du paysage lyon¬ nais pendant les derniers âges géologiques. Lyon, 1883, etc. (-) Viguier. Étude sur le pliocène de Montpellier. (Bull. Soc. géol. de France, s. 3, t. XVII, 1889, p. 379 et suiv.) — 330 - marnes d’eau douce alternent dans la partie supérieure des marnes et des sables marins. En plusieurs autres endroits dans l’Hérault et ‘dans le ValentinoiSj ces marnes, accompagnées de poudingue et d’autres dépôts d’eau douce, sont tout à fait superposées aux formations marines, ou sont considérées comme telles par les auteurs, même quand les rapports strati- graphiques ne sont pas évidents. Dans le nombre sont les localités plus ou moins fossilifères du Palais de Justice de Montpellier, de Celleneuve, du pont de la Mosson (Hérault), de Durfort (Gard), d’Hauterives^ de Fay d’Al- bon (Viennois), des Drilles près de Chabeuil (Valenti- nois), etc., dont les faunes continentales ont été étudiées par de Christol, Marcel de Serres, P. Gervais, Paladilhe, Micbaud, Sandberger, Locard, Fontannes, Viguier, etc. Ces mêmes formations continentales, et parfois des tufs, apparaissent, indépendamment des dépôts marins, dans la vallée du Phone au nord de Lyon, à Cheilly, à Saint- Germain- aurMont-d’ Or, à Trévoux, dans la Bresse à Meximieux, et plus au Nord dans la vallée de la Saône; les couches à Vivipara ont été illustrées par Tournouër ('), les empreintes végétales des tufs par de Saporta (2). La faune des mollusques terrestres et d’eau douce, hormis quelques Hélix et quelques autres espèces, a un carac¬ tère très semblable à celui de la faune pliocène italienne et à la faune actuelle de l’Europe, qui est d’une origine très ancienne. Les espèces connues aujourd’hui sont cependant, à peu d’exceptions près, différentes des es- (*) R. Tournouër. Note sur quelques fossiles d’eau douce recueillis dans le forage d’un puits au fort de Vancia, près de Lyon. (Bull. Soc. géol. de France , s. 3, t. III, 1875, p. 741.) — Observations sur les terrains tertiaires de la Bresse ( Ibidem , t. V, 187 7, p. 734), etc. (2) G. de Saporta et Marion. Recherches sur les végétaux fossiles de Mexi¬ mieux. ( Arch . du Mus. d’hist. nat. de Lyon , t. I, 1875.) — 331 pèces contemporaines du Piémont, de la Toscane et de rOmbrie en Italie. Cette différence dans les espèces se conserve d’ailleurs à notre époque entre l’Italie et la vallée du Rhône, ainsi qu’entre toutes les localités un peu distantes. On sait qu’il n’existe pas d’êtres aussi variables que les mollusques et quelques autres ani¬ maux terrestres. Dans le bassin du Roussillon, aux environs de Perpi¬ gnan, se répètent les sables et les argiles sableuses, suffi¬ samment étendus, recouverts eux aussi par des dépôts d’eau douce à faune de mammifères terrestres (*). D’un autre côté, les dépôts fluviatiles continentaux avec la faune pliocène du Valdarno sont signalés dans le centre de la France en Auvergne (-), à Saint-Prest près de Chartres (5), et dans le Sud-Ouest à Soulac (Bordelais), sous le sable des Landes, où M. Benoist a indiqué des ossements à’Elephas meridionalis (4) dans un dépôt ligniteux. Faune des vertébrés de la France. — A cause des en¬ seignements que l’on peut en retirer pour l’étude de tout le Pliocène méditerranéen, qu’il me soit permis de m’ar¬ rêter quelque peu sur la faune des vertébrés de la France, d’après les observations faites par les savants de ce pays. A Montpellier, dans les couches moyennes et supé¬ rieures des sables marins de la citadelle et des carrières (') C. Depéret. Description géologique du bassin tertiaire du Roussillon. {Ann. sc. cjéol. , t. XVII, 1885.) (fi Croizet et Jobert. Recherches sur les ossements fossiles du départe¬ ment du Puy-de-Dôme. Paris, 1828. (5) P. Gervais. Zoologie et Paléontologie générale, 18G7-69, p. 19 et p as sim. (4) E. A. Benoist. Description géologique et paléontologique des communes de Saint-Estèphe et de Vertheuil. {Actes de la Soc. linn. de Bordeaux , t. XXXIX, p. 79 et 301.) — 332 — situées autour de la ville, on a trouvé une faune riche d’herbivores et d’ omnivores, qui a donné lieu à plusieurs discussions. A cette faune appartiennent Mastodon ar- vernensis commun, Tapir us minor , Rhinocéros leptorhi - nus , Sus provincialis , espèces du Pliocène italien et, sauf les deux dernières, du Valdarno, avec quelques espèces inconnues dans le Pliocène de l’Italie, comme Felis Chris - toli , Gerv., Lutra af finis, Gerv., Hyœnarctos insignis , Chcdicomys sigmodus , Gerv., Hipparion sp., Falœoryx Cordieri, De Christ., Cervus Cauvieri,T)e Chr., C. australis’ M. de Serres. Dans les marnes d’eau douce supérieures aux sables, à presque toutes les espèces qu’on vient d’in¬ diquer s’ajoutent Semnopithecus Monspessidanus, Gerv., et Lagomys laxodus,Ge rv., (’), pareillement inconnus dans le Pliocène de l’Italie. Une faune tout à fait semblable est celle des couches d’eau douce qui, suivant Depéret, re¬ couvrent le pliocène marin du bassin duPoussillon ou de Perpignan ('2). On y a trouvé en plusieurs localités Mas¬ todon arvernensis , connu aussi dans les dépôts marins sousjacents, tout à fait pliocènes, Rhinocéros lepiorhinus , Tapirus minor on arvernensis, Sus provincialis ou arver¬ nensis, Cervus australis , Hipparion crassum , Gerv., et Pa - lœoryx boodon , Viverra Prepratxi , Dep. Machairodus cul- tridens , Cuv, Felis brevirostris , Cr. et Job. Vulpes Bonne- zani, Dep., Dolichopithecus ruscinensis , Dep., Castor sp., etc. De l’examen de ces faunes il résulte d’une manière indiscutable, à propos des doutes manifestés par des paléontologistes non français, que le Mastodon arver¬ nensis fait partie intégrante des faunes de Montpellier et de Perpignan et qu’une espèce à! Hipparion, différente de celles du Miocène, vivait en même temps. (*) Gervais. Zool. et Pal. gén. — Viguier. Loc. cit. (2) Depéret. Loc. cit. — Description des animaux fossiles du Roussillon. (Mém. Soc. géol. de France; Paléont., 1890.) — 333 — MM. C. Major et A. Gaudry (4) ont placé la faune de Montpellier, par conséquent aussi celle de Perpignan, dans le Pliocène inférieur, et un géologue l’a même attribuée au Miocène, à cause de son analogie avec la faune du Casino près de Sienne, qui, sans nul doute, ainsi que nous l’avons dit, provient des couclies à congéries du Miocène supérieur. Mais je pense que l’affinité et la conformité de certains caractères des deux faunes ne dérivent que de la topographie, identique dans les traits généraux des deux régions où elles habitaient à un inter¬ valle de temps si grand, régions situées de même sur les bords marécageux et très boisés de la mer ou en général d’un grand bassin. Cela expliquerait aussi la prédomi¬ nance des herbivores avec quelques carnivores, la pré¬ sence des hippopotames du Casino, des Sus, des Lutra, de quelques singes. Mais le fond des deux faunes est très différent. La faune du Casino appartient certainement par son ensemble à l’âge du Mastodon longirostris;V Æppopotamiis qu’on y trouve n’a rien à faire avec les espèces pliocènes, car c’est un Hexaprotodon ; VHipparion est l’espèce du Miocène supérieur, non celle de Perpignan ; la grande Antilope aux dents de bœuf (. Palœorix Cordieri ), qui porte le même nom qu’une espèce française, appartient à un type commun dans le Miocène plus encore que dans le Pliocène, où d’ailleurs on l’a rencontré, non seulement à Montpellier, mais aussi à Trévoux (-). Le Semnopi- thecus monspessidanus du Casino, bien que dernièrement encore considéré comme identique à l’espèce de Mont¬ pellier par M. G. Pistori (3), me paraît certainement (*) C. Major. Cons. mamm. plioc. post. d. Toscana. A Gaudry. Matériaux pour l’histoire des temps quaternaires, 1876. C2) Depéret. Comptes rend. Acad, sc., t. VIII, p. 203, 1889. (5) G. Ristori. Le scimmie fossili italiane, 1890. 334 différent, à en juger par les figures et les moules que nous possédons (1). Bref, je crois pouvoir affirmer que, même paléonto- logiquement, les faunes du Casino et de Montpellier sont d’âge différent. S’il y a des différences entre les faunes de Montpellier et de Perpignan et les autres faunes pareillement pliocènes de l’Auvergne et du Val d’Arno, cela s’explique aisément, il me semble, par une diversité de la manière de vivre, par une différence des circon¬ stances géographiques ; il y a d’ailleurs bien des espèces, et des espèces importantes, qui sont communes aux deux faunes, et ce serait une absurdité que de croire que partout, dans les montagnes, dans les collines, dans les plaines, dans les marécages et dans les dé¬ serts, aux bords de la mer et dans les vallées, une seule et même faune vécût pendant le Pliocène ou dans quelque âge géologique que ce fût. Les faunes de Mont¬ pellier et de Perpignan ne sauraient être comparées qu’avec les faunes à Tapirus minor, Sus provincialis, Mastodon arvernensis , etc., qui sont encore incomplète¬ ment connues, des couches argileuses et ligniteuses des bassins de Spoleto, du Serchio, de la Magra, de l’Arno, ^i) L’espèce du Casino, que je propose d’appeler Semnopilhecus senemis, ressemble beaucoup par ses dimensions et par ses caractères au S. tnonspe.mi- lanus , Gerv. du pliocène de Montpellier et un peu moins au S. schistaceus, Hogdson, la plus grande espèce du genre, vivant dans le Thibet. Dans la troi¬ sième molaire inférieure, dont nous possédons trois exemplaires du Casino, bien figurés dans la monographie de M. Ristori, le4alon postérieur n’est pas aussi mince et aussi étroit que dans le S. monspessulamis, et il se réunit à la couronne, du côté extérieur, par une ligne courbe, presque régulièrement convexe, plutôt que concave ainsi que dans le S. monspessulanus ; ce talon postérieur, en outre, n’a pas de tendance à être bifide, comme dans les deux autres espèces indiquées. Dans notre espèce aussi, dans la troisième molaire les tubercules intérieurs sont plus évidemment recourbés en croissant, dont les extrémités embrassent le tubercule extérieur. Les prémolaires se ressemblent un peu plus ; cependant, dans notre espèce le talon postérieur est plus déve¬ loppé que dans les autres. — 335 généralement situées, en Italie, à la base de la série pliocène lacustre des mammifères. La faune des alluvions prévolcaniques de l’Auvergne, par exemple, de Perrier près d’Issoire, d’Ardé, Bourbon, Pardines, Neschers dans la haute vallée de l’Ailier (*), dans le Puy-de-Dôme, étudiée par Devèze et Douillet? Croizet et Jobert, Bravard, Julien, Potier, Aymard, Pomel, Depéret, Gervais, Boule, etc., celle du Coupet dans le même bassin (Haute-Loire) (2) et des alluvions volcaniques de Yialette dans la haute vallée de la Loire, parallèle et limitrophe à celle de l’Ailier ; celle de Trévoux, où l’on a trouvé, entre autres, le Palæoryx Cordieri (ri), de Saint-Germain au Mont-d’Or, Cheilly, Autrey, Saint-Seine dans le bassin de la Saône, etc., toutes contenant le Mcistodon , ont été regardées comme plus récentes que les faunes de Montpellier et de Perpi¬ gnan, et classées dans le Pliocène supérieur. Cependant, si toutes ces faunes sont parallèles, ainsi qu’on l’a juste¬ ment supposé, à celle des sables marins pliocènes de I Italie et des dépôts lacustres du Yal d’Arno, on ne peut faire moins que de synchroniser, et de rapporter aussi à la même époque les faunes de Montpellier et de Perpignan. Ces dernières, en effet, se trouvent précisé¬ ment dans les couches supérieures de la formation, et si elles ont été rangées dans le Pliocène inférieur, ainsi que le fait observer M. Yiguier, cela résulte de quelques formes archaïques qui ont fait impression sur des auteurs qui ont écrit sans préoccupations stratigra- (*) C. Depéret. Nouvelles études sur les ruminants pliocènes et quaternaires d’Auvergne. (Bull. Soc. géol. de France , s. 3, t. XII, p. 247.) M. Boule. Le canis megamastoides du Pliocène moyen de Perrier. (Bull. Soc. géol. de France , s. 3, t. XVII, 1889, p. 321.) (2) Aymard et Dorlhac. Notice sur le cratère du Coupet. (Ann. de la Soc. agr. ne. et arts du Puy, XIX, ISoi.) (5) Depéret. Compt. rend. Acad, sc ., VIII, p. 203, 1889. — 336 — phiques. On a rencontré ensemble le Mastodon arvernensis , et YElephas meridionalis an Coupet (*), à Trévoux et à Saint-Germain-au-Mont-d’Or, de sorte qu’il n’y a aucun doute que ces deux grands proboscidiens aient coexisté en France autant qu’en Italie et en Angleterre. Si nous les trouvons souvent séparés, ce n’est, je le répète, que par la raison qu’ils habitaient des régions différentes. Je dois pourtant remarquer que, dans la liste des vertébrés italiens mise en comparaison avec ceux de la France par M. Depéret (2), on doit retrancher YElephas prisais , qui à coup sûr n’a jamais été rencontré dans le Pliocène de l’Italie, et YElephas antiqims , dont l’existence dans les couches les plus élevées, soupçonnée par quelques-uns, n’a pas encore été confirmée. Par la fausse idée que YElephas meridionalis n’aurait pas coexisté avec le Mastodon , qu’il serait plus récent et que quand on le trouve associé à ce dernier — chose universelle en Italie et très fréquente ailleurs — c’est par suite de remaniements hypothétiques; par cette idée, dis-je, les faunes à Elephas meridionalis sont attribuées à la partie supérieure du Pliocène supérieur (5) ou, ainsi que le propose M. de Mortillet, à la faune de Saint-Prest, à la partie la plus récente de l’horizon Arnusien , si malheureusement retiré du Yal d’Arno. Ces faunes, en France, se trouvent à Saint-Martial (Hérault) (4), à Durfort et au Pont Saint-Esprit (Gard) (5), à Malbattu (Haute-Loire), à Chagny (Saône et Loire) (°), à Saint-Prest (*) Depéret. Desc. bass. Rouss, p. 235. Ç2) Loc. cil ., p. 750. (3) Depéret. Loc. cil., p. 128. (4) A. GaüDRY. Réunion extraordinaire à Montpellier, 1808. (s) L. De Sarrand d’Allard. Matériaux pour servir d’explicatiou à la carte géologique des environs de Pont-Saint-Esprit. [Rail. Soc. géol. de France, s. 3, t. XV, 1887.) (rt) Lortet et Chantre. Archives du Muséum de Lyon , 1, 1872. Depéret. Loc. cil., p. 202. 337 — près de Chartres sur l’Eure, à Soulac (Gironde). Il est très probable que le Cervus rnegaceros de Saint-Prest n’a pas été rencontré avec les autres espèces déterminées par Laugel, Lartet, Falconer, Gervais, etc. {Elephas meridionalis^ Rhinocéros etruscus,Hippopotamus major) qui sont tout à fait pliocènes. De même, VTJrsus spelœus , indiqué à Malbattu, doit provenir d’une couche différente de celles qui renferment Elephcis meridionalis , Tapirus, Rhinocéros leptorhinus , etc. (’). Les espèces des autres localités, bien qu’il y manque le Mastodon, sont toutes pliocènes. Nous verrons cependant que VElephas meri- dionalis , si longtemps associé au Mastodon , paraît lui avoir survécu, et il se peut que, non pas tous, mais quelques-uns des dépôts à Elephas meridionalis de la France soient un peu plus récents que le Pliocène tel que nous l’avons compris dans ce chapitre : dans le cas d’incertitude, ce qui n’existe pas, me semble-t-il, pour la plupart des localités indiquées, les espèces qui l’accom¬ pagnent décideront la question. Qu’il me soit permis de conclure que, même pour les faunes à vertébrés du Pliocène, tel que nous le compre¬ nons, nous ne possédons pas encore des connaissances suffisantes pour établir s’il existe ou non une légère dif¬ férence morphologique entre les espèces des couches les plus anciennes et celles des couches supérieures; pour l’instant, il paraît que non. Allemagne. — On doit placer à côté des dépôts conti¬ nentaux de la France, les sables de Mosbach sur le Ehin (Nassau) à Elephas meridionalis (que M. Pohlig voudrait (*) Pomel. Catalogue méthodique des vertébrés de la Haule-Loire et de l’Ailier, 1834. DepéRET. Bull. Soc géol. (le Fr., s. 3, t. XII, p. 247. Rütimayer. Die Kinder der Tertiacr-Epoehe. (Mém. de la Soc. pal. suisse, t. IV, p. 84, 1877.) ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG , T. XVIII, MÉMOIRES. 22 338 — appeler E. trogontherii , Poli. (') et Rhinocéros etrnscus , Falc. (selon M. Major et les auteurs les mieux informés) ou leptorhinies selon quelques autres, le Lehm des environs de Fulda (Hesse-Electorale) à Mastodon arver- nensis et M. Borsoni (2), et les alluvions anciennes à M. arvernensis de la vallée de la Géra (Thuringe) (3). M. Fuchs (4), à cause des idées qu’il partage sur l’âge de YElephas , place le gisement de Mosbach. dans le Pliocène supérieur, bien que le Rhinocéros qui s’y trouve soit rapporté par d’autres géologues au Pliocène inférieur. Espagne. — En revenant à la Méditerranée, en Espagne, les formations marines du Pliocène, avec les mêmes caractères de mer profonde et littorale qu’en France et dans la Ligurie, sont indiquées à peu de distance de la mer dans les bassins de la Muga et du Ter (Gerona) (5), dans le golfe de Papiol près de Barcelone, et plus au sud-ouest sur le littoral de la province de Grenade (6), dans le golfe de Vera (Alméria) (7), à Malaga (s), à San Pedro Alcantara (°) et ailleurs. A Malaga, on a retrouvé des débris de Rhinocéros etruscus (10). Bords méridionaux de la Méditerranée. •— Le Pliocène p) H. Pohlig. Dentition und Kraniologie des Elephns antiquus Falc. (N. Acta d. K. Leop. Car. Ali., Halle, Bd. LUI, 4889.) P) Speyer. Zeitsclir. d. dent. geol. Ges ., t. XXIX, p. 853, 4877. (5) K. y. Fritscii. Das Pliocan im Thalgebiete der zahmen Cera in Thüringen. (Jahrb. d. K. preuss. geol. Landesanst. 4885.) (4) Fuchs. Ueb. n. Vorkomm. (s) Vidal. Loc. cit. (°) Bertrand et Kilian. Loc. cit. Michel-Lévy et Bergeron. Sur les roches cristallophylliennes et archéennes de l’Andalousie occidentale. ( Compt . R . Ac. Sc., 4885, p. 709.) (7) F. Schrodt. Beitriige zur Kenntniss der Pliocanfauna Sûd-Spaniens. ( Zeitschrift der dent. geol. Gessellch. 4890). p) Parker and Jones. {Quart. Journ. geol. Soc., 4800, p. 302). (9) Michel-Lévy et Bergeron. Mission d’Andalousie. Etude géologique de la Serrania de Ronda. (Mém. prés, à VAcad. d. Sciences , t. XXX, 4888, p. 344.) (10) Falconer. Palæontological Memoirs and Notes. — 339 — a été découvert sur plusieurs points du littoral algérien et tunisien. Dans les environs immédiats d’Alger et plus à l’Ouest, les dépôts marins de l’époque ont été indiqués dès longtemps par De Verneuil,Benou, Delage, Ville, Nicaise, Pomel, Péron, et illustrés dernièrement, d’une manière tout à fait satisfaisante et selon les der¬ nières réponses de la science, par M. Welsch, qui y a distingué les argiles bleues coralligènes, les sables litto¬ raux, et les calcaires à Melobesia , Amphistegina et brachio- podes, justement comparés aux calcaires à Amphistegina de la Provence et de l’Italie (*). Dans la province de Constantine, il semble qu’on doive attribuer aussi au Pliocène une formation lacustre étendue dans le bassin de l’Ouadi El-Kébir, laquelle paraîtrait sous forme de poudingues surmontés d’argiles et de grès, puis de cal¬ caires marneux et d’argiles lignitifères, renfermant une faune fluvio-lacustre. Les grès et les argiles moyennes renferment une riche faune d ’ Hélix et d’autres coquilles décrites par M. Crosse (2). M. Thomas y aurait rencontré à Aïn Jourdel, avec VElephas meridionalis et YEquns Stenonis , un véritable Hipparion (5). En Tunisie, entre Bizerte et le golfe de Grabes, le Pliocène marin existe certainement (4) et j’ai vu moi- (*) Péron. Desc. géol. Algérie, p. 179 et suiv. Welsch. Sur les différents étages pliocènes des environs d’Alger. (Bull. Soc. géol. de France , s. 3, t. XVII, p. 12o, 1889.) (2) Journal de conchyliologie, s. 3, t. II, p. 153 et suiv. (3) P. Thomas. Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques formations d’eau douce de l’Algérie. (Mém. Soc. géol. de France, s. 3, t. III, 1884.) — Notes additionnelles sur les vertébrés fossiles de la province de Constantine. (Bull. Soc. géol. de France, s. III, 188G, p. -139), etc. P) A. Pomel. Géologie de la côte orientale de la Tunisie et de la petite Syrte. (Bull, de l'Ecole sup. des se. d'Alger, 1884.) G. Rolland. Géologie du lac Kelbia et du littoral de la Tunisie centrale. (Bull. Soc. géol. de France, s. 3, t. XVI, 1888, p. 187.) — Carte géologique du littoral nord de la Tunisie ( Ibidem , s 3, t. XVII, 1889, p. 192.) — 340 même des fossiles recueillis par M. Brogi ( Pecten flabelliformis et autres) ; mais les études stratigraphiques n’ont pas été aussi approfondies que dans les environs d’Alger. On n’a pas encore exclu d’une manière absolue l’idée que la Méditerranée, pendant le Pliocène, com¬ muniquait avec l’Atlantique à travers la région des scbotts, ce qui expliquerait l’abondance des types afri¬ cains tropicaux dans la faune pliocène méditerranéenne. En Egypte, laissant de côté les couches marines disputées de l’Ouadi-el-Mellaha près des Pyramides de Giseh, que M. Ch. Mayer-Eymar rapporte à l’époque diluvienne et Neumayr au Pliocène, opinion plus vrai¬ semblable ('), M. Lydekker a signalé VEquns Sivalensis ou Stenonis de la faune du Val d’Arno dans les dépôts continentaux de Ouadi-Halfa (*). Chypre. — En poursuivant notre route autour de la Méditerranée, nous rencontrons dans l’île de Chypre les couches marines reconnues par M. Gaudry comme plio¬ cènes, et dans lesquelles les deux tiers des fossiles ont leurs analogues vivants (3). Je ne connais nulle part ailleurs, dans la Méditerranée plus orientale, des couches marines de cet âge. Rhodes. — - En s’approchant de la mer Egée, on trouve dans l’île de Rhodes des dépôts d’eau douce, bien étudiés paléontologiquement par M. Tournouër (*). On ignorait leur localité précise, mais M. Major a rapporté de son (1) K. Mayer-Eymar. Zur Géologie Egyptens. ( Viert . d. Zuricher naturforsch. Ges août 1886.) M. Neumayr. Pliocène Meeresconchylien aus Aegypten. ( Verh . geol. Reichs ., 1887, p. 350.) (2) R. Lydekker. On a molar of a Pliocène type of Equus from Nubia. (Geol. Magazine , déc. 3, 1887.) (5) Gaudry. Géol. d. Chypre, p. 201 et suiv. p) p. Fischer. Paléontologie des terrains tertiaires de Pile de Rhodes. (Mém. Soc. géol. de France , s. 3, t. I, 1877.) — 341 voyage plusieurs espèces de Calavardha et de Mirtona ; et peu après M. Bukowski relevait une carte de l’île assez intéressante (4). Ces fossiles doivent être surmontés par les dépôts marins de l’âge de Monte-Mario et appar¬ tiennent certainement au Pliocène. On remarquera notamment les Melanopsis , Melania , Diana , Neritina , Pisidium voisins de formes qui vivent actuellement aux bords de la Méditerranée orientale, la Vivipara clathrata , Desb. du bassin de Calavardba, richement ornée, dis¬ tincte, par ses quatre carènes, du type à deux carènes si commun en ces temps dans l’Archipel et dans le conti¬ nent, YUnio Prusi , Bourg., qui se trouve dans des terrains contemporains en Roumanie et le Goniochilus Zitteli , Schw. qui se répète identique dans le Pliocène lacustre de Terni en Italie. La pauvreté des Vivipara et des Melanopsis différencie, à mon avis, les dépôts de Rhodes des autres du même âge et semble leur donner une apparence de dépôts formés dans une eau tant soit peu plus douce que les autres de l’Archipel dont il sera parlé à l’instant. Cependant, selon M. Bukowski (p. 257), les couches supérieures de Calavardha alternent avec des sédiments marins, ce qui montrerait l’existence de ces derniers même à Rhodes. Crête, Cerigo. — Des dépôts de marais du même âge ont été découverts par Spratt dans l’île de Crête. Ils contiennent Melanopsis , Goniochilus anomcdus , Jenk., Neritina , Unio cretensis , Jenk. et alternent avec des lits à Potamides (2) ainsi que les dépôts de Cos, de manière qu’on aurait une preuve absolue du caractère d’eau saumâtre de ces gisements et de l’existence de la mer aux environs de la mer Egée pendant le Pliocène. (’) G. Bukowski. Grundzüge des geologischen Baues der Insel Bhodus. (Silzungsb. d. k. Akad. d.Wiss. Matli. nut. Classe, b, Bd. XC V III, Wien, 1889.) (-) Jenkins. Brak.-wat. foss. of Crete, p. 413. - 342 — Neumayr a mis en doute à priori la possibilité de ces alternances (*), mais à tort, nous le verrons. Le même horizon, où les mollusques d’eau douce sont mêlés aux mollusques marins, paraît à Cerigotto, tandis que, selon les indications de M. J ameson, confirmées par un récent voyage de M. C. Forsyth Major, à Cerigo se trouve la série des couches pliocènes marines appar¬ tenant à la zone laminarienne, très étendue (2). Cos. — Presque au milieu de la mer Egée, les couches pliocènes marines et lacustres se répètent dans File de Cos avec des caractères de la plus haute importance pour l’histoire de la Méditerranée orientale, ne différant point de ceux qu’elles ont en Toscane et en Grèce. M. Major m’a donné des débris de couches marneuses recueillis par lui sur le chemin entre Pylli et Antimakia, presque dans le centre de File. Ils sont pétris de Cardium edide , L., Sindosmya ovcita, PhiL, Eione neritea , L., Potamides tricinctum , Broc., Peringia choa , De St. (Hydrobici acuta selon Tournouër, H. slavonica selon Neumayr), Melanopsis Gorceixi, Tourn. Ces couches rap¬ pellent si vivement par leur faune et par leur aspect celles d’eau saumâtre de la Pescaia près de Sienne, qu’on pourrait facilement les confondre. Les quatre premières espèces se trouvent, en effet, dans le pliocène siennois, en même temps que Neritodonta Sena , Cant., Peringia procera , Mayer, Melanopsis flammulata , De St. De telles couches avaient été déjà signalées à Cos, mais non sans (*) Geol. Bau d. Ins. Kos, p. 2G7, note 3. (-) R. Jameson. Notes on the Natural History and Statistics of the Island of Cerigo and its dependencies. ( The Edinburgh n. philosoph. Journ., t. XXI, 483G, p. 211.) Parmi les fossiles découverts par M. Major, j’ai observé Clypeaster pliocænicus, Seg. , Anomiaephippiurn, L. , Spondylus crassicosta, Lck., Pecten flabelliformis, Broc., P. latissimus , Broc., P. opercularis , L., Pectunculus pilosus, L., Panopaea glycimeris, Born, Venus islandico'ides, Lck., V.gigas , Lck., Conus Aldrovandi, Broc. — 343 - erreurs. Forbes a donné des renseignements sur les dépôts pliocènes à Cardium edale et Vivipara superposés à d’autres couches pliocènes à Melanopsis et Vivipara près de Phuka, à l’est de l’île, et il reconnut, bien qu’imparfaitement, le caractère saumâtre des dits dépôts supérieurs (*).M. G-orceix rencontra les couches observées par Major, dans le même endroit, avec les mêmes espèces et avec Nassa reticulata , L., Melanopsis proteus, Tourn., Neritodonta Fontannesi , Neum. (2). M. Neumayr les a rencontrées dans les mêmes lieux et il en a donné une liste qui, outre celles déjà indiquées avec le Cardium edule , renferme Turritella sp ., Ostrea sp ., les Melanopsis Sporadum , Gorceixi , Schmidti , venir icosa , nassœformis , Proteus1 polypticha, Delessei et des Vivipara (5). Les Melanopsis et les Vivipara se trouvent en grande quantité dans les lits à fossiles marins (4). Entre Pylli et Anti- makia, ainsi qu’au cap Phuka et au cap Daphni, au pied des montagnes les plus élevées de l’île, qui était subdivisée en îlots plus petits pendant le Pliocène, s’étendent des dépôts tantôt saumâtres, avec Cardium edule , tantôt d’eau plus douce de marais littoraux, pétris de Vivipare q Neritodonta , Peringia , Melanopsis , d’un type parfois identique à ceux qui vivent encore dans la contrée. A en juger par les exemplaires apportés par Major, la Melanopsis Schmidti , Neum., vit encore en certaines lagunes très saumâtres de l’île, dans la plaine de Chora et ailleurs. Plus loin des montagnes, pendant le Pliocène, le marais cessait, et maintenant on ne trouve que des dépôts marins, littoraux ou laminariens. M. Neumayr (!) Forbes and Spratt. Travels in Lvcia, vol. II, 1847, p. 203. (2) Tournoüer. Loc. cit., p. 23. (3) Neumayr. Loc. cit., pp. 220, 228, 240. (4) Loc. cit., p. 227. — 344 — (p. 228) cite, au milieu de la région pliocène marine, au N.-O. de Pylli, à la base, des bancs de grands bivalves et d’autres mollusques, recouverts par des bancs à Cladocorci cœspitosci et à mollusques en partie saumâtres ( Cardium eduie , Cerithium vulgatum , Mitra ebenus ), en partie non saumâtres et certainement pliocènes ( Murex Pecchiolianus:M. conglobatus)] je doute qu’une des espèces {Conus méditer raneus) soit exactement déterminée. Dans les dites couches marines s’interposent d’autres couches qui, selon Neumayr, ne contiennent que Melanopsis Héldreichi et Neritodonta Fiiclisi. La série est terminée en haut par un gros banc d’ Ostrea lamellosa , qui a été vu aussi par Gorceix (*). Je suis d’avis qu’on doit aussi attribuer au Pliocène les dépôts de Kefalos, à l’est de l’île, où Tournouër (p. 25) indique Pecten Jacobœus et Turritella tornata. La formation marine, selon les au¬ teurs, occupe toutes les plaines de l’île; mais il se peut qu’on y confonde quelques couches plus récentes. Il est regrettable que les auteurs, sauf MM. Porbes et Gorceix (2), en dépit de l’assemblage des Melanopsis et des Vivipara avec les fossiles marins, observé par tout le monde, aient rapporté les fossiles marins à un âge, les autres à un âge différent. M. Tournouër (p. 4) a vu, le premier, dans le fait du mélange un remaniement accidentel, dû à l’apport des eaux fluviatiles voisines, et Neumayr l’a suivi. Ce principe une fois admis, il fallait expliquer les alternances maintes fois répétées des couches marines et des couches d’eau douce par une suite très compliquée de sauts et de failles, ainsi que l’a fait M. N eumayr. Heureusement, les fragments de couches rapportés par M. Major me permettent de me ranger à p) Tournouër, p. 23. (-) Gorceix. Aperçu géologique sur l’ile de Cos. (Ann. de VÈc. norrn. Paris, 1873, p, 205.) 345 l’avis de Forbes et de G-orceix. Les Melanopsis et les Peringia très abondantes ont la même couleur, le même état de conservation parfaite, la distribution, le contenu des autres fossiles. Les petits lits sont composés d’ar¬ gile très fine; et ils sont extrêmement réguliers et sans la moindre trace de remaniement, conservant jusqu’au test des espèces les plus délicates, telles que les Sindosmya. On ne peut aucunement douter que les Melanopsis et les Peringia n’aient vécu avec les Cardium , les Nassa, etc. Y a-t-il en cela quelque chose d’étrange ? Le même fait se vérifie en Morée, en Italie, dans le bassin du Rhône. Nous savons, comme nous venons de le dire dans le chapitre précédent, que Melanopsis , Peringia , Neritina et autres espèces caractérisent les eaux saumâtres, même dans l’Archipel. Tournouër (p. 24) et Neumayr (p. 242) reproduisent deux listes de fossiles marins, dont la dernière est dressée par Fuchs et Bittner. D’après ces auteurs, la faune serait du Pliocène supérieur et com¬ parable à celle de Rhodes et de Monte-Mario dont il sera question prochainement. Tournouër cite à l’appui le manque de Plenrotoma , de Terebra et d’autres genres et espèces caractéristiques, dit-il, du véritable Pliocène, et Neumayr se fonde sur la petite proportion des espèces éteintes. Il se peut que quelques-unes des espèces nommées, sans indication de localité précise, proviennent de dépôts récents, mais il y en a d’autres qui ne laissent pas le moindre doute sur leur âge pliocène (Murex, Enthria , Nassa , Sthenorytis trochiformis Broc.), et qui ne pourraient appartenir à l’étage de Monte-Mario. Le manque de tel ou tel genre dépend de la nature du dépôt ; la proportion des espèces éteintes est aussi un moyen de jugement très relatif, subordonné, notamment, à la détermination plus ou moins exacte des espèces. En con¬ cluant, sans affirmer d’une manière absolue que tous les 346 — dépôts attribués à ce qu’on appelle Pliocène supérieur appartiennent au contraire au véritable Pliocène, on peut assurer que des couches marines littorales de cet âge se trouvent aussi à Cos, c’est-à-dire dans la partie cen¬ trale de la mer Egée. Quant aux couches à Vivipara et à Melanopsis , leur âge pliocène, qui, du reste, n’a été mis en doute par personne, a été démontré même par les mammifères déjà indiqués par Filostratus et Grorceix, et que M. Major a dernièrement reconnus identiques aux Mastodon arvernensis , Eleplias meridionalis , Hippopota- mus major, Equus Stenonis du Val d’Arno (!). Versant Egéen de la Grèce. — Au côté opposé de la mer Egée, les mêmes circonstances se répétaient. Dans les couches saumâtres de Mégare, étudiées par Puchs, on peut voir une exacte reproduction des dépôts littoraux de Sienne en Italie. Des lits d’eau presque douce à Planorbis , Neritodonta , Peringia , Valvata , Melanopsis , Melania alternent dans des couches marines à Potamides , Melanopsis , Cardium edule , etc., légèrement saumâtres, pourvues des mêmes fossiles que les environs de Sienne ( Eione neritea , Natica cfr. Pantanellii , De St. ou helicina , Puchs, Bulla , Loripes Savii , De St. ou Lucina lactea , Puchs, etc.). Le Potamides atticum , G-aud. et Fisch., voisin du P. tricinctum. Broc., rappelle de très près le P. Bas- ter oti, M. Serr., du bassin du Phone, et le P. Bargéllinii , De St., du Pliocène de Limite en Toscane (2). Même plusieurs des mollusques non marins rappellent ceux de la Toscane. Ces comparaisons ont été déjà faites par M. Fuchs, qui cependant cite aussi dans le nombre les formations plus récentes, selon moi, de Tarente en Italie et de Kalamaki en Grèce. (J) C. Forsyth Major. Faune mammologiche delPisole di Kos e di Samos. (Proc. verb. Soc. Tosc. Sc. nat., 3 luglio 1887.) (2) Fuchs. Stud. ,jüng. Tert. Hild. Griechenl., p. l i. — 347 — Au même niveau de Mégare doivent être placées les couches de Daphni (‘) en Attique. Je crois qu’on doit rapporter au même âge les forma¬ tions; aussi saumâtres, mais plus littorales, de l’isthme de Corinthe, à Limnaea Adelinae, Cant., Melanopsis (non Vivipara) ornata , Fuchs, Dreissensia, etc., que M. Fuchs attribuait à l’étage à Dreissensia du Miocène supérieur, peut-être parce qu’il avait attribué un âge trop ancien aux couches postpliocènes superposées. Ces formations se trouvent au nord et au sud-ouest de Kalamaki (p. 79), toujours du côté de la mer Egée, et en plusieurs autres points ; et, selon Fuchs, elles sont les plus profondes de la plaine. On retrouve les mêmes caractères dans les couches de Livonates près de Talandi, vis-à-vis de l’Eubée (2), tantôt plus saumâtres, avec Adachna , Dreissensia snb- carinata , Desh., Meiania curvicosta , Desh., Diana , Pyr- gida, Neritodonta1 Melanopsis , Limnaea Adelinae , Cant., tantôt moins, avec grosses Vivipara. A vrai dire, M. Fuchs a synchronisé aussi ces dépôts aux couches à congéries du Miocène supérieur ; mais Neumayr a mani¬ festé déjà avec doute l’opinion qu’ils sont pliocènes (5), ce que j’accepte complètement, par suite de la comparai¬ son des faunes pliocènes continentales de l’Italie, de l’Archipel et de la Slavonie. Le bassin Egéen; pendant le Pliocène, était donc oc¬ cupé par la mer, non par un grand lac d’eau douce, ainsi que l’avait supposé Eeumayr. Il était parsemé d’îles, comme à présent, mais peut-être plus nombreuses et certainement affectant des formes différentes de celles d’aujourd’hui. (*) Fuchs, p. 22. (2) Fuchs, p. 30. (5) Neumaar. toc. cii., p. 266. 348 — La Grèce, ainsi que les Apennins, les montagnes du bassin du Rhône et les îles de l’Archipel, était exhaussée ; autour des rivages des îles et du continent s’étendaient des marais littoraux, doués d’un degré variable de salinité, tour à tour envahis par la mer envi¬ ronnante. L’isolement de ces marais explique aussi la variabilité des espèces qui y habitaient. Mers Noire et Caspienne. — Au nord de la mer Egée s’ouvrait encore la Mer Noire. Il paraît que dans cette mer, dont les limites s’étaient de beaucoup restreintes, ainsi que certainement dans la dépression Aralo-Cas- pienne (*), continuait le dépôt des couches à Dreissensia , qui, dans le bassin Aralo-Caspien, n’a plus été inter¬ rompu jusqu’à l’âge actuel. M. Androussow est d’avis que la dépression Aralo-Caspienne a communiqué avec la Mer Noire jusqu’aux temps quaternaires, et que les dépôts à Dreissensia ont continué même dans cette der¬ nière mer pendant tout le Pliocène et le Postpliocène inférieur (2). On désire cependant de plus amples infor¬ mations sur l’époque précise à laquelle le bassin Caspien s’est définitivement séparé de la Méditerranée. Ce qu’il y a de bien assuré, c’est l’existence de la faune des ver¬ tébrés pliocènes aux environs de la Mer d’Azof et de la Mer Noire. Le Mastodon arvernensis a été indiqué par De Verneuil dans la presqu’île de Taman, VElephas me - ridionalis le fut dans le Kouban (3), le M. Borsoni à (*) M. Neumayr und Paul. Die Congerien und Paludinen-Schichten West Slavoniens, (Abh. d. geol. Reichs , p. 84. Bd. VIL) Von Môller. Palaontologische Beitrâge und Erlâuterungen zum Briefe Danilewsky’s über die Resultate seiner Reise an den Manytsch. (Bull. Ac. lmp. d. sc. de S. Péterskourg, XI, 4878.) Mouchketow, Griesebach, etc., etc. (2) N. Andrussow. Esquisse de l’histoire de la mer Caspienne et de sa faune. (Société russe de géographie. Vol. XXIV, 4 888, en russe.) — Die Schichten vom Cap Tschanda. (Ann. d. k. k. Naturhisi. Hoftnus., 1890.) (5) H. Pohlig. On fossil elephas remains of Caucasia and Persia. (Quart. Jour. geol. Soc., 1886, p. 179.) — 349 — Novo-Tscherkask près du Don, et la même espèce a été citée par Pallas dans l’Oural. Mastodon arvemensis , Elephas meridionalis et un Hipparion appelé, peut-être à tort, mediterraneum sont signalés dans les sables de la Crimée occidentale (*). Les géologues qui supposent que la Mer Egée n’exis¬ tait pas et était remplacée par un bassin lacustre doivent nécessairement opiner aussi que la Mer Noire ne commu¬ niquait pas avec la Méditerranée pendant le Pliocène, et que les Dreissensia y continuaient à vivre comme dans une mer intérieure. Ne partageant pas, et pour cause, la première hypothèse, la seconde même ne nous paraît pas soutenable. Des traces de formations gypsifères et salifères propres à un bassin fermé d’âge pliocène n’ont pas encore été indiquées d’une manière bien sûre près de la Mer Noire, ni dans ses environs. Si les Dreis¬ sensia y continuaient à vivre ainsi que dans la période précédente, c’est sans doute parce que les mêmes condi¬ tions qu’ auparavant continuaient dans ce bassin et parce que les rivières venant du bassin du Danube et des autres côtés adoucissaient les eaux, qu’une étroite et imparfaite communication avec la Méditerranée empêchait d’avoir la salinité normale. Si ces suppositions se vérifient, il faudrait en conclure que la faune actuelle, à faciès sarma- tique, de la Mer Noire, loin d’être une continuation des faunes locales précédentes, serait survenue à une époque très récente, dans le Pliocène supérieur, par suite d’une salinité toujours croissante des eaux du bassin. C’est précisément ce que M. Andrussow croit résulter de ses observations stratigraphiques et paléontologiques. (9 J. Sintzow. Noies sur les dépôts supérieurs du pliocène dans la Russie méridionale. {Ment. Soc. ncii.de la Nouvelle Russie, t. XII, 1888, en russe.) K. Vogt. Sur les dépôts tertiaires Sud-Ouest de la Crimée. (Mém. Soc. nue. Saint-Pétersbourg, t. XVIII, 1888, en russe.) — 350 Bassin du Danube. Couches levantines . — Dans les environs de la Mer Noire, des dépôts d’eau douce, ou peut-être légèrement saumâtre, se formaient dans la grande vallée du Danube. Ils ont presque le même caractère que les dépôts des petits bassins de l’ Archipel et de la Grèce, et un peu moins, celui des dépôts des lacs de l’Italie. Ils occupent un bassin très étendu dans la partie inférieure de la vallée du Danube, en Valachie et en Moldavie (districts de Putna, Buzèu, Oltu, Yalcea, Gorjiu, Doljiu, environs de Jassy, Parscou) (*). Un autre bassin s’ouvrait plus en haut en Serbie (2), en Croatie et en Slavonie (5). Peut-être aussi les dépôts plus limités de Yargyas et Arapatak en Transylvanie appartiennent en grande partie au même âge (*) ; M. Neumayr n’en doute pas (5). Il y a, en effet, entre autres fossiles la Neumayria labiata, Neum., identique ou très proche d’une espèce du bassin lacustre de Spoleto en Italie (6). Les fossiles de ces bassins de Roumanie et de Slavonie sont des Unio, des Vivipara, qui parfois (Novska, Repusnica) paraissent avoir vécu dans des eaux à salure variable, des Melanopsis très variés et plusieurs autres genres, mais très peu de Dreissensia. Les Cardium qu’on y a indiqués proviennent presque certainement du Miocène supérieur. Des vertébrés n’y font pas défaut non plus. M. Stefanesco cite dans la partie occidentale (’) Porumbaru. Etude géologique des environs de Oaïova, parcours Buco- vatzu-Cretzesci, lre partie, Paris, 1881. F. Fontaines. Cont. à la faune des terr. néog. de la Roumanie. Lyon, 1886. (*) Cobalcescu. Loc. cit. — Stefanescu. Loc. cit. — Zujovic. Geologische Uebersicht des Kônigreichs Serbien. (Jahrb. d. yeol. Reich., 1886.) (5) Neumayr und Paul. Loc. cit. (*) Herbich und Neumayr. Die Süsswasser-Bildungen im sudôstlichen Siebenbürgen. {Jahrb. d. yeol. Reichs., Bd. XXV, 1875.) (5) Neumayr. Bau d. ins. Kos, p. 261, note 1. (G) 11 y a un genre d’Ammonites, Neumayria, qui est postérieur au mien et qui, par conséquent^ doit céder la place à ce dernier. — 351 — de la Roumanie, vraisemblablement dans les couches à Paludines, Mastodon arvernensis et M. Borsoni , et dans le conglomérat de Mavrodinu, V Elephas meridionalis (')• Les deux premières espèces ont été rencontrées aussi dans le sud-ouest de la Bessarabie (*); le M. arvernensis et VE. meridionalis l’ont été près de Griurgevo (3). Neumayr a indiqué la première dans les couches à palu- dines de Podwin en Slavonie (4). En dehors de ces couches d’eau douce on a rencontré d’autres mammifères, certainement pliocènes, dont la position stratigraphique n’est cependant pas bien déterminée. Dans les sables près de Jeni-Saghra en Roumélie on a trouvé des débris c V Elephas meridionalis et à’ Hippopotamus major. Des graviers et sables d’Ajnâcsko en Hongrie proviennent Castor Ebeczkyi, Krenner, Cervus sp., Tapiras hungaricus , H. von Meyer (5), (T. priscas, Krenn., non Kaup), Rhino¬ céros sp., Mastodon Borsoni et M. arvernensis. On a trouvé le M. Borsoni dans les sables près de Theresiopel et près de Nickôlsdorf, toujours en Hongrie, et avec quelques autres des espèces susdites à Bribi en Croatie (6), tandis que le M. arvernensis a été trouvé, selon M. Fuchs, à Angyalos et près d’Aszod, d’où proviennent aussi des restes d’Elephas meridionalis. Ce dernier a été retrouvé même à Yâros Hidvég en Hongrie (7). Il est probable qu’une partie de ces fossiles ont été trouvés dans des (!) Stefanesco. Sur le terrain quaternaire de la Roumanie et sur quelques ossements de mammifères tertiaires et quaternaires du même pays. (Bull. soc. géol. de Fr., s. 3, t. 1, p. 119, 1872.) (2) Sintzow. Loc. at. (3) Kittl. (Annulai d k. k. naturh. Hofmus . , Wien 1887, p. 75.) (4) M. Neumayr. Mastodon arvernensis aus den Paludinenschichten West- Slavoniens. ( Ver h. d. geol. Reichs ., 1879, p. 176.) (8) H. von Meyer. Die fossilen Gatt. Reste des Tapiras. (Palœontographica, Bd. XV, 1867.) (c) Fucus. Ueb. n. Vork. foss. Saüg., 1879. (7) F. Fuchs. Beitrage zur Kenntniss der pliocanen Saugethierfauna Ungarns. ( Ver h. d. geol. Reichs., 1879.) 352 — alluvions pliocènes tout à fait continentales. La faune est la même que celle de l’Italie, et c’est en vain, selon moi, que M. Fuchs a essayé de prouver que VElephas appartenait à un autre âge que le Mastodon , en l’excluant même à priori des couches de Bribir, où M. Yacek en avait déjà constaté l’existence. De même M. Fuchs s’appuie plutôt sur des inductions indivi¬ duelles que sur des faits pour montrer que, en Hongrie, contrairement à ce qu’on voit ailleurs, le Mastodon appartient exclusivement aux couches à congéries du Miocène moyen. Il n’y a pas de doute, selon les géologues austro- hongrois, que les eaux dans lesquelles vivaient les mollusques indiqués plus haut étaient plus douces que dans la période antérieure, lorsque les Dreissensia et les Adachna surabondaient. Cependant l’extrême analogie avec les fossiles des marais littoraux de l’Archipel et de la Grèce, et leur variabilité même (caractère commun aux organismes des eaux à salure variable) me font douter que particulièrement le bassin roumain, où l’on rencontre des Dreissensia qui manquent presque tout à fait dans la Slavonie, fut un marais pas trop profond, séparé de la mer par des dunes et des appareils littoraux, parfois communiquant avec elle et pourvu, par con¬ séquent, d’eau un peu saumâtre, plutôt qu’un bassin lacustre, au milieu des montagnes, éloigné de la mer. Je suis tout à fait d’avis, contrairement à l’opinion de M. Neumayr, que ces grands bassins ne communiquaient avec les lagunes de l’Archipel qu’à travers la mer Noire et les eaux de la mer Egée, possédant une salinité normale. L’adoucissement des eaux de ces grands bassins danu¬ biens, par rapport à l’âge antérieur, n’aurait pas pu avoir lieu, en tout cas, s’il n’y avait eu une communication 353 — incessante avec la mer Noire et par conséquent, avec la Méditerranée, du côté inférieur de la vallée du Danube .autrement, si les eaux qui traversaient les grands lacs n’avaient pu en sortir que par évaporation et n’avaient pu se déverser continuellement dans la mer Noire, rien n’aurait empêché ce bassin d’acquérir un haut degré de salinité, ce qui serait en contradiction frappante avec la faune comme avec la lithologie. Hochstetter a proposé de donner aux couches à paludines de la Slavonie le nom d’étage ou couches Levantines , que les géologues autrichiens ont dès lors adopté et appliqué aux couches de tout le bassin danu¬ bien et de l’Archipel. Nous avons montré qu’elles ne représentent pas dans l’Archipel un âge distinct et que tout au plus on pourrait appeler de ce nom un faciès d’eau douce ou légèrement saumâtre du Pliocène, tel que nous l’avons rencontré aussi en Italie. Conformation générale de la Méditerranée. — En con¬ clusion, la Méditerranée pliocène avait une conformation à peu près semblable à celle qu’elle présente actuellement, seulement un peu plus étendue, mais naturellement moindre que pendant le Miocène. La Grèce et l’Italie étaient plus limitées et représentées en partie par un archipel. L’archipel grec et turc existait déjà ; le bassin du Phone formait un grand golfe. En Egypte, la mer descendait à peine plus au midi qu’aujourd’hui, et ne communiquait pas avec la mer Pouge et l’océan Indien, ou tout au plus, les communications étaient très superficielles. Il est possible que les eaux de la Méditer¬ ranée, pénétrant dans la région des grands schotts du sud tunisien et algérien, formassent un bras de mer com¬ muniquant amplement avec l’Atlantique, bras qui aurait disparu à la suite d’un soulèvement. La connaissance plus exacte des formations du Sahara n’a pas confirmé ANNALES SOC CF.OL. DE BELG. , T. Vlll, MÉMOIKES. 25 — 354 — cette hypothèse pour les temps quaternaires, mais elle ne Ta pas exclue, il me semble, pour le Pliocène, tandis que la paléontologie paraîtrait la confirmer. La mer ' Egée, parsemée d’îles, communiquait avec la mer Noire dont les eaux, conservant un caractère presque caspien, étaient, selon des observations non encore complètement certaines, plus douces qu’actuellement : probablement étaient-elles déjà séparées de la mer Caspienne. Des grands bassins d’eau douce, dont les plus en aval étaient parfois partiellement envahis par la mer, occupaient la vallée du Danube. Hypothèses de M. Suess. — Selon M. Suess ('), la distri¬ bution de la mer et des continents était un peu différente de ce que nous avons établi; il suppose, en effet, que l’emplacement de la mer Tyrrhénienne, de l’Adriatique et de la mer Egée actuelles était occupé presqu’en totalité par des terres ; qu’un petit bras de mer, situé entre l’Adriatique actuelle et les Apennins, faisait communiquer la Méditerranée avec le golfe corres¬ pondant à la vallée du Pô ; que la mer Egée était occupée, ainsi que nous l’avons dit, par un lac entouré de terres ; que la mer Noire et les bassins du Danube étaient isolés. La terre que l’on suppose avoir occupé le bassin Tyrrhé- nien a été appelée Tliyrrhénis ; on appelle Adria celle qui aurait dû couvrir l’Adriatique et par laquelle les Pouilles, le Gfargano, le Conero, les îles Tremiti, Pelagosa et Pianosa devaient être réunies à la Dalmatie.Un affaisse¬ ment du sol, survenu tout à coup pendant le Postplio¬ cène, aurait fait recouvrir ces terres par les mers. Nous avons vu que le bassin Egéen était déjà occupé par la mer. Quant à la région Tyrrhénienne, nous avons vu également que les formations marines pliocènes, même (*) Suess. Ant. d. Erde, 1, p. 348 et suiv., II, p. 447. — 355 — de mer très profonde, occupent sans interruption tout le littoral, provençal, ligurien, toscan et romain, et qu’elles s’étendent même dans les îles de Pianosa et de Corse. Si donc une mer très profonde s’étendait sur cette région, cela veut dire qu’il n’y avait pas de continent. A l’appui de l’existence d’une Adria pliocène, on a cité l’existence de certaines ressemblances biologiques, très bornées du reste, entre le Gargano en Italie et la Dalmatie (*) ; mais nous comprendrons facilement l’existence de ces ressem¬ blances si nous réfléchissons que les deux régions sont très voisines, qu’elles sont situées sous la même latitude, qu’elles jouissent d’un même climat et que les mêmes circonstances lithologiques s’y manifestent. Pourraient- elles avoir des faunes très différentes ? La Vénétie orientale a, bien plus que le Gargano, d’importantes analogies de faune avec la Dalmatie, quoique le climat soit suffisamment différent. D’ailleurs les analogies fau¬ niques du Gargano ne passent pas au delà des limites voulues par les circonstances sus-indiquées, et les différences sont infiniment plus nombreuses et plus considérables que les analogies : il manque, en effet, au Gargano toute l’innombrable et singulière série des Clausilia de la région gréco-dalmate, ainsi que les Emmericia , le Lithoglyphus , le Diana , etc. On cite aussi les brèches et les fossiles terrestres existant dans les îles de la Dalmatie, mais cela ne prouve point que la mer n’existât pas dans l’Adriatique. Mais à quoi bon de telles discussions, si les traces incontestables de la mer Pliocène existent au milieu de l’Adriatique, dans les îles de Pelagosa et de S. Nicola ? Au surplus, l’Apennin est bordé tout le long de l’Adriatique par des terrains pliocènes de mer profonde, qui, à coup sûr, n’auraient pu (') W. KOBEi/r. {Jcihrb. d. deut. malakozoolocjischen Gescll., 1879, p 144.) { & — 356 - Se former si, à la place d’une mer étendue, il n’y eût eu qu’un bras étroit d'eaux basses. Essai d’un aperçu de la faune malacologique pliocène.— La faune marine pliocène, dans ses caractères généraux, paraît avoir plus d’analogie avec celle du Miocène moyen qu’avec celle de la Méditerranée actuelle, tandis que chaque espèce survivante, considérée individuelle¬ ment, ressemble un peu plus à l’espèce analogue vivante qu'à la miocène. Dans les zones littorales du Pliocène, on trouve quelques rares espèces vivant aussi dans la Méditerranée, et arrivant jusqu’aux régions polaires arctiques, en Finmark, en Groenland, en Laponie, etc. ( '{){Nassa incras- sata) Columbella costulata, Puncturella noachina , Denta¬ lium entalis , Philine scabra , Anomia aculeata, Pecten vitreus) Mytilus edulis , Cardium edule , Axinus flexuosus , qui arrive jusqu’à l’île de Jean-Mayen, Saxicava rugosa , qui arrive au Spitzberg, et quelques bracbiopodes). Quelques-unes de ces espèces se retrouvent aussi sur les côtes de l’Amérique septentrionale arctique, et ce sont -celles qui s’éloignent le plus de la Méditerranée. Un plus grand nombre d’espèces vivent en Norwège, -en Islande, aux îles Faeroë et Shetland, et les suivantes descendent aussi le long de la côte orientale de l’Amé¬ rique du Nord, dans la Nouvelle-Ecosse, le Maine, le Massachussets : Ceriihiopsis tuberculatus , Hydrobia ven¬ ir osa ^ Puncturella noachina , Butta utriculus , Anomia ephippium , A. aculeata , Modiola modiolus , Mytilus edulis , Astarte sulcata , Lucina borealis, Saxicava arctica , Kellia subor bicularis, Solen ensis , Teredo norvegica (2). (*) Fischer. Man. d. Conchyl., p. 427 et suiv. (-) Gould. Report on the invertebrates of Massachussets, 1844. Stimpson. Shells of New England, 4854. Jeffreys. ( Annales and magazine of natüral history , 4872.) i — 357 — Les analogies augmentent encore quand on descend aux mers des Iles Britanniques, du Danemark, de la Suède, et à la Baltique, c’est-à-dire à la province cel¬ tique, et elles arrivent au plus haut degré dans la pro¬ vince lusitanienne dont fait part, peut-on dire, la Médi¬ terranée actuelle, et qui, en commençant au sud de la Manche, s’étend à l’Ouest jusqu’aux Açores, à Madère, aux Canaries (*). Selon Fischer, les espèces communes aujourd’hui à la Grande Bretagne et à la Méditerranée sont au nombre de 336; celles communes aussi aux côtes océaniques de la France sont 82 de plus (2). Les propor¬ tions des espèces communes étaient bien moindres pendant le Pliocène. Plusieurs genres méditerranéens, pliocènes et presque tous aussi vivants, et quelques-unes des espèces relatives s’arrêtent tout au plus au golfe’ de Gascogne, sans arriver sur les côtes atlantiques de la France ( Eastonia , Car dit a , Solenomya, Clavagella, Spondylus , Chama , Pedicularia , Marginella , Voluta , Cyclops , Xenopliora , Typhis , Dolium, Euthria , Pisania , Fasciolaria , Cancellaria , Sigaretus , Bifrontia, Obeliscus, Mathilda , Siliquaria , Rissoïna, Craspedotus , Clanculus , Crepidula, Cranopsis , Cadidus). La faune qui vit sur les côtes atlantiques de la péninsule ibérique est donc, parmi les faunes étrangères, celle qui a le plus d’affinité avec la faune méditerranéenne vivante et pliocène. Cependant, la faune pliocène de la Méditerranée res¬ semble encore plus, par certains caractères, à celle qui vit à l’ouest de l’Afrique, tandis que celles de l’Eocène et du Miocène ont quelque analogie de plus avec les faunes de l’Océan indien. (*) Mac Andrew. Report on the marine testaceous mollusca of the North- East Atlantic and neighbouring seas. (Brit. assoc. for theadv. of. sc., 18o6.) (2) P. Fischer. Essai sur la distribution géographique des mollusques du littoral océanique de la France, 4878. — 358 — Sur la côte occidentale de l’Afrique, en dehors de plusieurs espèces communes à la Méditerranée pliocène et actuelle (Purpura hœmostoma , Cancellaria cancellata , Cardium Mans, Spondylus gœderopus , Pecten pusio , Pinna nobilis , Area iVoœ, Columbella rustica , Triton nodiferum), on en trouve un certain nombre qui manquent à la Méditerranée actuelle, mais qui s’y trouvaient, identiques ou avec bien peu de différences, pendant le Pliocène ( Cancellaria piscatoria cfr. Mrta , Strombus bubonius cfr. coronatus , Trochus obliquatus cfr. Brocdiii, Natica fulminea cfr. fulgurata , A7", propinqua , Dosinia Adansoni , Fewas plicata, Tellina lacunosa , Lucina pecten , Tugonia anatina , Halia priamus cfr. helicoides ). Bien des genres méditerranéens pliocènes, mais non vivants ou très rares actuellement, vivent sur les mêmes côtes d’Afrique ; tels sont les Conus , les Mitra) les Natica aux vives couleurs, les Terebra , Cyllene , P/ms, TypMs) Apha- nitoma , Cominella , Hipponix, Clavatula , Genota) Perrona , Aise, Nerita , TJngulina , Jouannetia, Perna , sans y com¬ prendre les genres Strombus et Tugonia déjà indiqués. Ces affinités étroites entre la Méditerranée pliocène et la mer actuelle de la côte occidentale de l’Afrique semblent prouver que les communications entre cette mer et l’Atlantique étaient plus amples jadis et que la dispa¬ rition des espèces et des genres indiqués de la Médi¬ terranée est due autant à un changement de climat qu’à la clôture des communications avec l’Atlantique. On n’expliquerait pas autrement par quelle raison il ne se rencontre sur les côtes atlantiques de l’Espagne et de la France un nombre aussi considérable d’espèces et de genres pliocènes, manquant aujourd’hui à la Méditer¬ ranée, tandis que le genre Pholadidea se trouve seul dans cette condition. Les affinités spécifiques disparaissent de proche en 359 proche dans les mers de F Afrique méridionale ; je ne connais que le Pecten pusio qui vive aussi dans ces mers. Les affinités générales restent, mais bien moindres. Les analogies des espèces de notre pliocène avec les mers du Cap sont incomparablement moindres qu’avec les mers polaires arctiques, bien que les distances soient moindres et le climat plus analogue. Les faunes des autres mers ont encore moins de rapport avec le Pliocène. La mer Ponge, située si près et presque unie à la Méditerranée, possède une faune dont l’extrême différence a frappé tous les observateurs. Les rapports entre la faune érythréenne actuelle et celle du pliocène de la Méditerranée ne sont pas plus notables. Sur 818 espèces de Suez, Mac Andrew n’a trouvé que trois formes identiques ou à peu près, à d’autres formes méditerranéennes, tant vivantes que pliocènes (. Pecten varius, Solecurtus coarctatus , Volvula acuminata (*). Quelques autres espèces ont des affinités, mais un peu moindres, cependant, que celles qui lient certaines espèces méditerranéennes et atlantiques. Les genres éryfchréens qui manquent à la Méditerranée sont très nombreux ; quelques-uns se trouvent dans le Pliocène, mais dans ce cas presque tous sont communs aussi à l’Afrique occidentale ( Cyllene , Phos , Dolium , Corallio- phila , Terebra , Neritct , Srombus , Perna). Comme genres communs seulement à la mer Rouge et à la province Indo-pacifique, nous n’avons à citer que Imperator et Verticordia , qui reparaissent dans l’Atlantique sur les côtes orientales de l’Amérique et Cypricardia , Cardilia , Anatina, Sur cula de l’océan Indien. Je ne connais aucune espèce pliocène qui n’ait d’affinité que dans la mer Rouge. Lorsqu’en s’éloignant de la mer Rouge et traversant (') Mac Andrew. Ann al s and Magazine ofnatural History , 1870. 360 — l’Océan Pacifique, on s’approche des régions arctiques de l’Amérique, dans les mers du Japon, on rencontre de nouveau plusieurs analogies génériques et spécifiques avec les faunes méditerranéennes vivantes et pliocènes (. Saxicava arctica, Triton olearium , Lima squamosa ). Dans la province aléoutienne, les rapports sont encore plus remarquables. Sur le littoral atlantique de l’Amérique du Nord, entre le Massachussets et les Antilles, situé presque aux mêmes latitudes que la Méditerranée, on a recueilli plu¬ sieurs espèces non arctiques communes au pliocène et parfois même à la Méditerranée actuelle (. Dolium galea , Dentalium agile , Limopsis aurita , Pecten similis , Area pectunculoïdes , Crania anomala , qui vivent encore dans nos mers, Uissoïna decussata , Ficula reticulata cfr. inter - media , Marginella minuta , Area Helblingi cfr. variabüis , Smaragdia viridis cfr. Hoernesi ), sans comprendre le genre Pholadomya , pliocène et plus ancien, mais connu vivant seulement aux Antilles. Même en faisant abstrac¬ tion d’une infinité de genres communs à la Méditerranée actuelle, et de plusieurs autres qui ne se trouvent chez nous que dans le Pliocène ( Ficula , Strombus , Voluta , Aplianitoma , P/ms, Terebra, Hipponix , Stenothyris , Zeidora , Perna, Plicatula , Eucharis , Solenomya , Placu- nanomia ), les affinités de la faune pliocène marine sont donc bien plus grandes avec la mer des Caraïbes qu’avec la mer Pouge. En résumé, les affinités de la faune pliocène méditer¬ ranéenne sont plus étroites avec les faunes de l’Afrique occidentale et de la Lusitanie ; elles vont rapidement en se perdant dans l’Afrique australe, tandis que dans l’Atlantique septentrionale elles se conservent notable¬ ment, même du côté de l’Amérique, en descendant au sud jusqu’aux Antilles, en entourant au nord les régions 361 polaires et arrivant faiblement aux îles Aléontiennes et au Japon. Au sud des Antilles, tout autour de l’Amé¬ rique, et à l’ouest du Japon, dans tout l’océan Pacifique, elles vont sans cesse en diminuant, jusqu’à atteindre le minimum aux portes mêmes de la Méditerranée, dans la mer Rouge. Cependant, dans les âges plus reculés que le Pliocène, dans le Miocène, les différences avaient été bien moindres et plusieurs genres avaient vécu dans nos mers, qui n’existent à présent que dans la mer Rouge et dans la région indo-pacifique ( Nautilus , Piynda , Bterocercis , Eostellaria, Cithara , Clavella , Harpa , Ancïl- laria, Stomatia, Rimida , Neritopsis , Plcicuna). Même dans le Postpliocène nous avons un genre érÿthréen, lmbri- caria. Cela signifie que le temps dans lequel l’océan Pacifique et la Méditerranée avaient amplement com¬ muniqué s’était toujours plus éloigné pendant le Plio¬ cène, où tout au plus, dans ce dernier âge, les commu¬ nications étaient devenues très superficielles et impar¬ faites ('). Une distribution géographique apparemment para¬ doxale est propre à plusieurs espèces des dépôts pliocènes de mer profonde, qui manquent aujourd’hui à la Méditerranée, mais se conservent sans modifications dans les eaux profondes d’un bout à l’autre de l’Atlan¬ tique, telles que Cylichna allia, Natica Montacuti. Odostomia unidentata, Tracliysma delicatum , Trochus marginulatus , T. Ottoi , Seguenzia monocinyulata , Helonyx ventricosa, Cadulus ovulum, Dentalium Delessertianum, Siphonodentalium gracile , Verticordia acutecostata , Lem- bulus pustulosus, L. pusio, Neilo excisus , Leda messanensis , Terebratida spliœnoïdea , Waldheimia septigera, Rhyncho- (i) H. C. Weinkauff. Ein St reiflicht auf unsere Kenntniss (1er geographischen Verbreilung der Meeres-Mollusken. ( Nachrichtsblatt d. deut. malakol. G 'es., 1§72, n. 3.) — 362 — nella sicula. La Méditerranée actuelle, ainsi que toutes les mers fermées, manque d’un caractère commun aux océans : la température de la mer ne s’abaisse point graduellement jusqu’au fond ; mais elle ne descend pas au-dessous de 12° c., tandis que, dans les océans, elle atteint 4° c. et même moins. C’est à cause de cette grande uniformité de température que les faunes des eaux pro¬ fondes sont le plus souvent très largement distribuées et s’étendent à peu près d’un pôle à l’autre. Mais elles ne peuvent pas entrer dans la Méditerranée parce que la liaute barrière de Gibraltar ne permet qu’une com¬ munication superficielle entre elle et l’Atlantique et empêche ainsi les eaux froides de la première de s’é¬ pancher dans la seconde. Si cette barrière s’affaissait suffisamment, les eaux et les faunes froides entreraient aussi dans la Méditerranée et l’on retrouverait ici, même de nos jours, les mollusques indiqués ci-dessus. A en juger par les exhaussements qui ont eu lieu dans le bassin méditerranéen après le Pliocène, il faut penser que dans cet âge le bassin a été bien plus profond qu’à présent et que par conséquent les communications avec l’Atlantique ont été aussi plus amples et plus profondes, ainsi que nous l’avons déjà déduit d’autres circonstances. Voilà pour quelle raison l’on trouve dans le Pliocène des espèces d’eau profonde et froide qui semblent indiquer déjà dans ces temps l’existence dans les profondeurs des Océans de courants froids et de conditions générales de géographie physique analogues à celles d’aujourd’hui. Si nous passons maintenant à la faune malacologique des eaux douces, nous voyons que la Corbicnla fluminalis , très commune encore dans le quaternaire de toute l’Europe, vit toujours dans la Caspienne et dans la vallée du Nil. Les TJnio de la Roumanie et de la Slavonie, bien plus que les rares espèces grecques et italiennes, ont de 363 — grandes affinités avec les TJnio de la Chine méridionale (j) et du bassin du Mississipi. Quelques espèces pourtant, parmi lesquelles les TJnio de la Grèce et de l’Italie, n’ont de rapport qu’avec les types qui vivent dans l’Asie Mineure et probablement dans d’autres parties de l’Asie. Les TJnio actuelles de l’Europe ont presque toutes une forme différente, bien moins inéquilatérale. Les Dreis- sensia sont très peu représentées dans les dépôts de la Slavonie, de la Roumanie, de la Grèce et de l’Italie. Les Vivipara , dont les fréquentes et variables espèces créées par les auteurs pourraient aisément se réduire à un très petit nombre de types, sont fréquemment ornées dans les bassins du Danube et de la mer Egée, tandis qu’elles sont tout à fait lisses en Italie et dans la Méditerranée occidentale. La Vivipara clathrata , Desh., de Morée, se rapproche plus que les autres de la V. Ingallsiana , Reeve, du Japon (2) et de certaines formes très rares de la Chine méridionale (F. Margeriana ou Margeria melanioides) Neville, du lac Tali) et de l’Amérique du nord ( V. ou Tulotoma magnifica , Lea). Les espèces des genres Sphœrium , Pisidium , Stalioa, Peringia, Planorbis, Limn œus, Ancylus sont très voisines de celles qui vivent dans les régions méditerranéennes , il y a aussi des Valvata ornées, des Diana dont une espèce est aujourd’hui connue dans le Yunnan (s) et une autre en Grèce ; des Pyrgula, dont une espèce vit dans le lac de Garde en Italie et une autre en Chine, des Neritodonta alliées à celle de l’Asie mineure; des Litoglyphus , dont quelques espèces sont connues aux confins orientaux de l’Italie, en Autriche- (•) R. -P. Heude. Conchyliologie fluviatile de la province de Nanking, 1878- 1880. (2) W. Kobelt. Fauna japonica extramarina. (Abh. d. Senckenberg. natur- forsch. Ges., Frankfurt a. M., Bd. 11, 1879, p. 408.) (3) Neumayr. Ueb. ein. Süssw. aus China. 364 — Hongrie, dans la Caspienne et en Chine ; des Emmericia représentées actuellement par une seule espèce, très variable, en Italie et en Dalmatie; des Pseudamnicola , genre vivant tout autour de la Méditerranée et peut-être en Asie ; des Melania , dont quelques espèces vivent à Malte, dans le bassin du Danube, en Afrique et ailleurs ; des Melanopsis très variables, qui ont d’étroites affinités avec celles des mêmes régions. Les Melanopsis sont principalement, je dirais volontiers exclusivement, pour ce qui concerne l’ancien monde, circum-méditerra- néennes : un grand nombre de formes, réductibles à peu de types, auxquelles cependant, en employant la même méthode que pour les fossiles, on pourrait donner des centaines de noms, se trouvent en Espagne, en Toscane, en Grèce, dans l’Archipel, dans le bassin du Danube, dans l’Asie-Mineure, dans l’Afrique septen¬ trionale. Dans le Nouveau-Monde, elles vivent dans la Nouvelle-Zélande et pullulent (27 espèces) dans la Nouvelle-Calédonie. Goniochilus1 Nematurella , Neamayria sont des genres très voisins, qui présentent une cer¬ taine analogie, principalement les deux premiers, avec quelques petits genres de l’Espagne, de la France et de l’Italie ( Lartetia , Paladilhia). L’ensemble est plus different de la faune du Miocène supérieur que celle-ci ne l’est de la faune du Miocène moyen, ce qu’on explique par les conditions de la vie, qui étaient très differentes. Notre faune pliocène d’eau douce, à peu d’exceptions près, a le plus d’analogies avec celle qui vit actuellement dans les marais littoraux ou dans les sources saumâtres, tout autour de la Méditer¬ ranée, principalement dans les régions méridionales, comme l’Espagne, l’Archipel, l’Afrique septentrionale, et aussi le bassin du Danube. La faune de l’Afrique du Nord, avec ses Melanopsis et Melania, a bien plus d’a- — 365 — nalogies dans le Pliocène que plusieurs faunes de l’Europe méridionale. D’ailleurs, plusieurs espèces ana¬ logues aux espèces pliocènes remontent bien au midi dans l’Afrique et dépassent, avec le Nil, l’Afrique cen¬ trale, comme les Nerüina , Limnæus , Planorbis, Vivipara , Unio, Corbicula , Sphœrium , Pisidium , selon Bourguignat, les Dreissensia (*), qui vivent en tout cas au Sénégal, et la Melania tuberculata, presque identique aux formes pliocènes, qui se trouve sur une aire très étendue, des îles de la Sonde aux Indes, à la Syrie, à l’Egypte, au Maroc, du Natal à Malte (2). A l’est et au sud des grands bassins pliocènes circumméditerranéens s’étendent des régions zoologiques extrêmement différentes des nôtres. Cependant, dans le lac Nyassa, presque dans l’Afrique méridionale, dont la faune a été étudiée par Smith et d’autres (5), nous trouvons encore Melania , Vivipara , Physa , Bythinia , Limnæus , Corbicula, TJnio. Pour parler d’un autre grand bassin qui n’est pas plus éloigné que le Nyassa de la Méditerranée pliocène et actuelle, mais dont la séparation a été probablement dans tous les temps plus tranchée, la faune du Baïkal, décrite par Dybowski, présente quelque rapport éloigné avec la faune du Miocène supérieur; mais elle n’a en commun avec celle du Pliocène et des mers actuelles que les genres Hydrobia , Valvata et Ancylus. La faune des mollusques terrestres de l’Europe est aussi constituée surtout de genres circumméditerranéens, et en partie aussi communs aux régions septentrionales » de l’Europe et de l’Asie, dont la faune aborigène, très (*) J. -R. Bourguignat. Description de deux nouveaux genres algériens, suivie d’une classification. Toulouse, Douladoure, 1877, p. 57. (2) J. -R. Bourguignat. Histoire malac.ologique de l’Abyssinie. ( Annales des sc. nat., Zoologie, s. 6, t. XV. Paris, 1883, p. 148.) (3) A. Smith. On the Shells of Lake Nyassa. ( Proceed . zool. Soc. of London , 1877.) 366 — ancienne, prolonge ses traces jusque dans l’Amérique du Nord. C’est le cas pour les Macularia , Campylœa , Patata , Hyalinia , Zonites , Carycliium , Succinea , Vertigo, Papa , Limax , Acicula , Acme, Cyclostoma , Glandina : les espèces peuvent être rapprochées des espèces actuelles de l’Europe autant qup des espèces fossiles dans le Miocène. Je pense qu’on a de beaucoup exagéré certaines analogies que nos faunes tertiaires présentent avec des types de Madère et de l’Amérique (p. e., Patata ruderoïdes, Hyalinia umbilicalis , Craspedopoma candidate , Planorbis Thiollierei , Strobilus ? labyrinthiculus , etc.), tandis que les espèces discutées ressemblent tout autant et même plus à des formes méditerranéennes. U Hélix Chaixi a cependant des analogies avec les Mesodon du nord de l’Amérique; les Libania en ont avec des espèces de l’Asie Mineure. Les Tryptychia sont des formes spéciales. Les quelques analogies que les faunes pliocènes conti¬ nentales ont dans le nord de l’Amérique, et qui sont encore plus remarquables dans la flore, avaient fait soupçonner qu’il y a eu dans les âges précédents une communication directe entre l’Europe et l’Amérique à travers l’Atlantique; mais au fur et à mesure que les études ont fait des progrès, on a reconnu que les analo¬ gies sont bien plus frappantes dans l’Asie méridionale et dans le Japon, de sorte que M. Neumayr et plusieurs autres ont raisonnablement déduit que les communica¬ tions entre les deux continents devaient avoir eu lieu à travers l’Asie, Les grands vertébrés ont des rapports bien moins étroits avec la faune actuelle, si réduite, de l’Europe, qu’avec celle du Postpliocène européen et de l’Asie actuelle, et surtout avec la faune de l’Afrique septen¬ trionale. L’extension géographique des terrains pliocènes exclut selon moi, d’une manière péremptoire, non moins — 367 — que pour le Miocène, l’idée que l’Europe communiquât avec l’Afrique par la Grèce et l’Italie : les communi¬ cations avaient lieu par l’Asie (’) bien plus probablement que par l’Espagne, et c’est de ce côté-là que les mêmes faunes se sont étendues d’un continent à l’autre. La faune pliocène et postpliocène s’est retirée aujourd’hui de l’Europe à cause de la civilisation qui en a détruit presque jusqu’aux dernières traces, tandis qu’elle a survécu en Afrique. Une retraite, pour ainsi dire indivi¬ duelle, de chaque espèce, de l’Europe en Afrique, me paraît, non seulement peu probable, mais impossible. Pliocène de V Atlantique. — En passant de la Méditer¬ ranée aux bords européens de l’Atlantique, nous trouvons le Pliocène probablement en Portugal (2) et certaine¬ ment en France, sur les côtes de la Loire inférieure du Morbihan, de la Bretagne, du Cotentin, représenté par des sables, des marnes, et des argiles à Nassa pris - matica (5). Il couvre avec une plus grande étendue, bien qu’avec une faible épaisseur, le nord de la Belgique. Il est très incomplet et il s’y présente généralement sous forme de sables, avec la faune propre des zones littorales ou des laminaires, en rapport, par conséquent, avec les sables jaunes, c’est-à-dire avec la zone astienne du Pliocène méditerranéen. On ne soupçonnerait pas une telle limitation si l’on avait égard seulement aux divi¬ sions détaillées et soigneuses établies par les géologues belges, lesquelles, au premier abord, feraient supposer entre une assise et l’autre une différence bien plus grande (*) V. Matthews. The flora of Algeria, considérée! in relation to lhe physical history of the Mediterranean Région and supposed submergence of the Sahara. London, 1880, p. 31. (-) P. Choffat. Observations sur le Pliocène du Portugal. (Bull, de la Soc.* belge de Géol ., t. III, p. 119, 1889.) (3) Vasseur. Terr. lert. France, p. 397. - 368 — qu’elle n'existe en réalité. Ils distinguent inférieurement les sables à Isocardia cor , supérieurement, les sables à Trophon antiquum ou système Scaldisien de Dumont (*)' contenant quelques dizaines d’espèces non encore trou¬ vées plus bas, mais qui, j’en suis convaincu, ne sont pas propres à faire reconnaître l’âge de l’un ou de l’autre des horizons pliocènes. Ce même Pliocène s’avance dans le sous-sol des Pays-Bas et jusqu’au Schieswig, au Holstein et à l’île de Sylt. Sur les bords opposés de l’Angleterre, dans le Suffolk et le Norfolk, le Pliocène est aussi très étendu et est le plus souvent formé de graviers et de sables ( Crag ). Il repose ordinairement sur des terrains éocènes ou plus anciens. La base est constituée par le Crag corallin équivalant au sable à Isocardia de la Belgique. Au- dessus vient le Crag rouge ( Red Crag) synchronisable aux sables à Trophon ( Scaldisien ) : à cet horizon équivaut un dépôt en grande partie continental, stratigraphique- ment indépendant, le Crag fluvio-marin de Norwich, en laissant de côté le Forest-bed , dont je parlerai plus tard. Une comparaison entre les faunes pliocènes de la province Atlantique et de la Méditerranée n’est pas sans intérêt. Les différences sont bien plus grandes qu’elles ne le sont entre les faunes actuellement vivantes dans les mêmes régions. La parfaite identité se borne à quel¬ ques espèces, particulièrement bivalves, qui vivent actuellement autant dans l’Atlantique que dans la Méditerranée; quelques autres, communes de même au Pliocène des deux provinces, ne vivent plus dans l’Atlan- (’) Mourlon. Géologie de la Belgique, I. P. Cogels et E. Van [den Broeck. Observations géologiques faites à Anvers. (A U7i. Soc. iitnlac. de Belgique , XIV, 4879.) E. Van ijen Bhof.ck. Diestien, Gasterlien et Scaldisien. {Ann Soc. rnalaç. de Belgique , XVII, 4882.) - 369 — tique, mais seulement dans la Méditerranée (Cassis sabu- ron) Tellina compressa et bien peu d’autres) ; cependant le grand nombre de telles espèces (51) indiqué par les auteurs anglais doit être extrêmement réduit, car il s’agit de formes substantiellement différentes. Ainsi, parmi les espèces éteintes, je n’en connais que deux ou trois (Scalaria frondosa , S. frondicula , Brocchia sinuosa , Broc.) communes, comme j’ai pu m’en assurer par ma propre observation ; les autres espèces censées identiques pré¬ sentent toutes des différences plus ou moins accentuées (Nassa conglobata , Fusas crispus , DrïUia modiola , Clava- tula interrupta , Fseudotoma intorta , Cancellaria contorta, C. mitrœformis, Fotamides tricinctum, Natica helicina, Trochus hullatus , Fecten dubius , Scalaria torulosa , etc.). Les types tropicaux ou en général méridionaux exis¬ tant aussi dans le pliocène méditerranéen sont très rares dans la faune atlantique, et sont représentés par les genres Fholadomya , Charnu, Hinnites , Sigaretus, Cancel¬ laria, Cassidaria, Terebra, Ficula, Marginella , Clavatula , Fasciolaria. Par contre, il y a plusieurs genres (Buccinum, Trophon, Neptunea, Sipho, Strombelîa, Admete, Tricho- tropis, Cyprina) parfois richement représentés, et quelques espèces (Scalaria groenlandica , Panopœa norvegica, Astarte borealis, etc.) arctiques, dont une partie fera plus tard, pendant l’âge postpliocène, une très courte appa¬ rition dans la Méditerranée, pour se retirer ensuite, même des mers anglaises, aux régions polaires. La faune pliocène de la Méditerranée avait donc un type plus franchement tropical; la faune atlantique l’avait plus arctique ; les différences ont successivement de beaucoup diminué et un épanchement a eu lieu, d’un côté du Nord au Sud pour certaines espèces qui sont parvenues dans la Méditerranée, de l’autre, du Sud au Nord pour les espèces non connues à l’état fossile dans ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII, MÉMOIRES. 24 — 370 — les crags , qui se sont acclimatées dans les mers de la Grande-Bretagne. Une seule conclusion paraît donc possible : c’est-à-dire que, pendant le Pliocène, les diffé¬ rences de climat entre la Méditerranée et les côtes eu - ropéennes de l’Atlantique du Nord étaient bien plus considérables qu’elles ne le sont à présent. On n’a pas encore trouvé de mammifères terrestres dans le Crag corallin; par contre, dans le Crag rouge on en a découvert de nombreuses espèces, identiques à celles de l’Auvergne et du Yaldarno (’), et entre autres Hipparion et Hyœnardos ; le Mastodon arvernensis a coexisté avec VElephas meridionalis. Dans le Crag de Norwich se répète la même faune. Dans le Crag rouge on découvre aussi des débris de vertébrés roulés, provenant d’une manière certaine du remaniement de couches éocènes sous-jacentes ; mais rien n’autorise à accepter la supposition de M. Bay Lankester (2), que toutes les molaires à’Elephas du Crag rouge proviennent de couches sableuses supérieures et non du lit à osse¬ ments, et aient été mêlées par un remaniement avec la faune plus ancienne. (!) Falconer. Palæontological Memoirs and Notes, II, 1 808. note I. E. T. Newton. The vertebrata of lhe Pliocène deposits of Prilain. (.1 lem of the yeol. Surv. of (lie Un. Kinyd ., 1891.) f2) Quart journ. of lhe geol. Soc., 1870, p. 49o. CHAPITRE IV. POSTPLIOGÈNE INFÉRIEUR ET MOYEN. § 1. POSTPLIOGÈNE INFÉRIEUR. Italie . — Je ne connais aucun dépôt marin de cet âge au pied des Alpes. Dans l’Emilie, les sables astiens et les calcaires avec Amphisfegina du Pliocène typique sont recouverts, en concordance parfaite, par des sables jaunes, rarement marneux, à Cyprina islandica , ravinés et sous-jacents à leur tour, avec discordance, aux alluvions anciennes de la période glaciaire qui s’étendent vers la plaine du Pô. De tels dépôts à Cyprina ont été rencontrés dans les environs de Plaisance aux Ripe-dello-Stramonte (et c’est le lieu le plus occidental de la vallée du Pô et des Apennins où ils paraissent), dans les collines plus basses de Castellarquato, particulièrement au Rio-della-Gratta, enfin dans la province de Parme à Cusignano, daus le Rio-dei-Coppi près de Traversetolo et à Tabiano. M. Cocconi (*) a donné des catalogues des mollusques de toutes ces localités, sauf la dernière; mais, malheu¬ reusement, ils comprennent aussi des espèces du plio- (l) G. Cocconi. Enumerazioue sistematica dei molluschi miocenici e plio- cenici delle provincie di Parma e Piacenza. (Ulern. Acc. sc. Loloyna., s. 3, t. III, 1873.) — 37-2 — cène typique qui existe dans les mêmes localités, de sorte qu’ils ne peuvent pas donner une idée de la faune de nos couches, qui n’a été qu’imparfaitement étudiée dans l’Emilie. Je donne en note une petite liste d’es¬ pèces du Kio-dei-Coppi et de Tabiano, déterminées par moi-même et compagnes bien sûres de la Cyprina islan¬ dica (*) : cependant cette liste même est fort incomplète vis-à-vis des faunes si abondantes et si bien étudiées de Yallebiaia, de Livourne, de Monte Mario, de Ca- tanzaro, de Gallina, de Sciacca, etc. On avait indiqué les couches à Cyprina islandica aussi à la Tagliata dans le Modenais ; mais elles n’y existent pas. Le même horizon reparaît autour des Monts de Livourne sous forme de sables, quelquefois argileux et bleus, dans la ville même de Livourne, au-dessous du niveau de la mer, sous le calcaire littoral quaternaire et récent dit panchina , dans le fossé San-Cosimo, au pont tournant entre la nouvelle darse et le môle des Médicis, à la darse pour la gare du chemin de fer à la Crocetta, à la darse pour la gare maritime, au chantier Orlando, à S^Jacques, à l’Académie navale, près d’Ar- denza, etc. Sous forme de sables jaunes et de graviers il (*) Rotalia Beccarii , L. Biloculina simplex. Ditnipa subulata , Desh Diplodonta rotundata , Mlg. Mactrn subt'iincata , da G. Syndosmya ova/.a. Cardium e chinât um, L. Cyprina islandica , Link. Cythcrea mnhilamella , Lmk. Venus gallina , L. Cylichna truncata, Mtg. Ceritbiolum scabrurn , 01. Ces espèces, sauf la Cyprina , vivent toutes dans la Méditerranée. — 373 — forme les derniers contreforts des collines Pisanes qui environnent les monts de Livourne, et il est très connu à Vallebiaia près de Fauglia. Les fossiles de Livourne ont été bien décrits par notre regretté ami Appelius (*), ceux de Vallebiaia par le comte Manzoni ('2). Plus au midi, non loin de la mer, ces terrains se montrent dans les collines de Canino et de la Tolfa, mais sous un faciès argileux, saumâtre, qui n’a pas encore été étudié. Le gisement de la Farnesina est classique et plus encore celui de Monte-Mario, près de Rome, dont les fossiles ont été étudiés par une pléiade de savants, Rayneval, Van den Ecke, Ponzi, Conti, Meli, Terrigi, Ristori, Capellini, etc. (s). De proche en proche, à mesure qu’on descend vers l’extrémité méridionale de la péninsule, ces sables ar¬ rivent à une plus grande hauteur au-dessus du niveau de la mer et occupent une étendue et une épaisseur plus considérables. (!) F. L. Appelius. Catalogo delle conchiglie fossili del Livornese. (Bull, malacoloçjico itnl ., t. III, Pisa, 1870.) A. Neviani. Briozoi postpliocenici del sottosuolo di Livorno. (Boll. Soc. yeol. it. vol. X, 1891 .) (2) A. Manzom. Saggio di conchiologia fossile subappennina. Imola, 1808. A. Manzoni et G. Gentiluomo. Annotazioai al saggio di conchiliogia fossile subappennina. (Boll. mnlncoloyico it., t. III, Pisa, 1870.) R. Lawlky. Nota di conchiglie fossili di Val Lebiaia. (Bull. Soc. malac. it., vol. I, 187o, p. 3'2.) (*) De Rayneval, Van den Ecke et Ponzi. Catalogue des fossiles du Mont Mario. Versailles, 1834. A. Conti. Il Monte Mario ed i suoi fossili subapennini. Roma; lre dd., 1864, 2? dd., 1871. A. De Rayneval. Coquilles fossiles du Monte Mario. Paris, 1876. G. Terrigi. Fauna vaticana a foraminiferi delle sabbie gialle nel pliocène subappennino superiore. (Atti Acc. pont. N. Lincci. Roma, 1880.) G. Ponzi e R. Meli. Molluschi fossili del Monte Mario. (Mem. Acc. Lince s. IV, vol. III, 1887.) G. Ristori. Contributo alla fauna carcinologica del Pliocène italiano, e croslacei fossili di Monte Mario (Atti. Soc. tosc. sc. nat ., vol. XI, 1889.) Bleicher et Fliciie. Note sur la flore pliocène du Monte Mario. Nancy, 1887. 374 En Calabre ('), ces terrains acquièrent une variété plus grande qu’ailleurs, et outre des sables littoraux, compa¬ rables à ceux de Monte-Mario et de Yallebiaia, on y trouve pour la première fois des argiles de mer plus profonde, qui ne se répètent qu’en Sicile. Dans la catégorie des sables littoraux rentrent les couches de S. Maria près de Catanzaro, de Caraffa, Yena et Borgia dans la Yalle-Lamato. Une des faunes les plus riches que l’on connaisse est celle de Gallina (2), découverte par M.Mantovani, illustrée par Seguenza et qui justement par cette illustration et par sa richesse mérite une place distinguée dans l’étude de l’âge dont nous parlons. Si elle a maints points de ressemblance avec les faunes littorales de Monte Mario, Yallebiaia, etc., elle en a autant de dissemblance, à cause, comme nous le verrons, de la plus grande profon¬ deur du dépôt, profondeur qui s’approche de celle de la zone coralligène. Parallèles à ces dépôts de Gallina sont les autres, moins fossilifères, que j’appellerai à Fnsus longiroster et à brachiopodes, d’après une des espèces les plus communes de la région tyrrhénienne, p. ex. de Cosentino, de Yallanidi, de ce qu’on a appelé tofo ou tuffeau du Pezzo et principalement de la Piana et de la vallée du Mesima, c’est-à-dire de S. Cristina, S. Gior- gio-Morgeto, du pont de S. Angelo, localités où ils oc¬ cupent aujourd’hui une place d’autant plus basse, par rapport aux dépôts littoraux, qu’ils étaient de mer plus profonde à l’origine. Sicile. — En Sicile, cet horizon occupe une surface aussi étendue qu’en Calabre. Plusieurs indications rela¬ ta R. À. Philippi. Enumeratio molluscorum utriusque Siciliae, 183G-48 54. G. Seguenza. Le forai, terz. nella prov. di Reggio, 4880. De Stéfani. Jejo, Montalto, Capovat., 4884. (2) Seguenza. Loc. cit. — 375 tives aux gisements de Barcellona, Castro Reale, Naso et de bien des endroits de la province de Messine, se trouvent dans les travaux de Seguenza (•). Les mol¬ lusques des environs de Sciacca (Œrgenti), jadis indi¬ qués par Philippi, ont reçu dernièrement une importante illustration par M. Di Stefano (2). Les sables de Sciacca sont complètement assimilables à ceux de Monte- Mario, Vallebiaia, Yalle-Lamato, etc., et méritent au¬ tant de considération auprès de ceux qui étudient ces terrains. Il resterait à voir si les argiles bleues à Nucula placen - tina , Neœra crispata , Drillia sigmoidea et autres espèces vivantes, de la contracta S. Griorgio et d’autres environs de Sciacca, sous-jacentes aux sables, n’appartiennent pas au Postpliocène inférieur plutôt qu’au Pliocène; mais on connaît encore trop peu la faune coralligène de cet âge. Le plus souvent, en Sicile comme dans les Calabres, tous ces terrains sont superposés aux sables ou aux argiles pliocènes, en concordance ou avec une légère transgression, mais on les trouve aussi tout à fait indé¬ pendants. Observations palêontologiques. — Arrivés à la fin de cette révision sommaire des gisements postpliocènes de l’Italie, nous tâcherons de passer aux observations palêontologiques qui doivent déterminer la phase et le niveau chronologique de la faune et des couches. Je commencerai par l’examen de la faune littorale de Vallebiaia, Monte-Mario, Valle-Lamato et Sciacca et d’une partie de celle de Grallina. (') Seguenza. Stud. slrat. form. plioc. It. mer. (Bull. com. geol , 1874, p. \ oO et suiv.) (-) G. di Stefano. II Pliocène ed il Postpliocene di Sciacca. (Bull. com. geol., 1889, p. 69.) — 376 Les éléments suivants y sont à distinguer. I. Espèces venues du Pliocène, sans aucune ou avec bien peu de différence ; aujourd’hui éteintes ou retirées dans des mers chaudes. II. Espèces venues du Pliocène et aujourd’hui éteintes, mais qui s’étaient transformées d’une manière suffisante pour se distinguer des formes homologues pliocènes. III. Espèces propres, c’est-à-dire non connues dans le Pliocène et maintenant éteintes. IY. Espèces inconnues dans le Pliocène, apparues pour la première fois dans le Postpliocène, retirées aujour¬ d’hui de la Méditerranée dans l’Atlantique septentrio¬ nale. Y. Espèces survivant au Pliocène, mais déjà suffisam¬ ment transformées et se rapprochant des formes qui vivent actuellement dans la Méditerranée. Les éléments des séries 2,3, 4 et 5 servent à distinguer l’horizon dont nous parlons du Pliocène ; ceux des séries 1,2, 3 et 4 le distinguent des terrains très récents et actuels. Les difficultés d’une étude comparative de ces espèces avec celles qui vivent aujourd’hui, sont très grandes et parfois presque insurmontables, à cause du manque de riches récoltes de mollusques vivants à consulter: les col¬ lections méditerranéennes d’une réelle importance sont presque uniquement celles de feu Gr. Jeffrey s à Londres, de M. Joly à Alger, de M. Del Prete à Yiareggio, de MM. Bucquoy et Dautzenberg et surtout du marquis de Monterosato à Palerme. Cependant, presque toutes les espèces que je rappellerai ont été étudiées et comparées directement par moi. En voici la liste. lre série. Espèces venues du Pliocène, actuellement éteintes dans la Méditerranée. Clavagella bacillum , Brocc ,. Livourne, Yallebiaia, Monte-Mario, Sciacca. 377 Cardilia Michélottii , Desh. Yallebiaia, Monte-Mario. Arcopcigia corbis , Bronn. Yallebiaia, Monte-Mario. Artémis orbicularis , Ag. Livourne. Tenus libéllus, Rayn. Monte-Mario. Cardium pectinatum, L. Yallebiaia, Monte-Mario. Yit au Sénégal. C. hirsutum , Bronn. Monte-Mario, Gallina. Corbicula fluminalis , Müll. Monte-Mario. Yit en Orient. Cryptodon rostrcitum, F ecch. Monte-Mario, S. Cristina, Gallina. Areu Syrctciisensis , Mayer. Yallebiaia. Nucinella ovalis , S. Wood. Monte-Mario, Gallina. Nucula placentina) Lmk. Livourne, Monte-Mario, Gal¬ lina, Sciacca. Leda mendax , Mgb. Livourne. Modiolaria sericea , Bronn. Livourne, Monte-Mario, Sciacca. Plicatula mytilina , Pkil. Livourne, Yallebiaia, Monte- Mario, Gallina, Sciacca. Brocchia sinuosa . Brocc. Livourne, Monte-Mario. jYzso eburnea , Risso. Yallebiaia, Monte-Mario, Sciacca. Turritellci tornata , Brocc. Yallebiaia, Monte-Mario, Yalle-Lamato, Gallina, Sciacca. Cancellaria hirta , Brocc. Yallebiaia, Monte-Mario, Sciacca. j Rissoïna decusscita , Mtg. Livourne, Yallebiaia, Gallina. Yit aux Antilles. Alvania diadema , Dod. Yallebiaia, Gallina. Cerithium varicosum , Brocc. Yallebiaia, Gallina. Potamides Giulü , De St. Yallebiaia. Murex Sowerbyi , Mich. Yallebiaia. df. pseudoyliyllopterus , Mich. Sciacca. (Je n’ai pas vu cette espèce.) — 378 Nassa musica , Brocc. Vallebiaia, Monte-Mario, Valle- Lamato, Gallina, Sciacca. N. serraticosta , Bronn. Livourne, Vallebiaia, Valle-La- mato, Gallina, Sciacca. Mangelia angusta , Jan. Livourne, Sciacca. Son exis¬ tence me paraît encore douteuse. 2' Série. Ont survécu, légèrement modifiées, au Plio¬ cène et sont maintenant éteintes dans la Méditerranée. Cardium multicostcitum, Brocc., forma minor. Valle¬ biaia, Monte-Mario, Gallina. Area mytiloïdes , Brocc., fojina minor. Vallebiaia, Monte-Mario. A. pectinata, Brocc., forma minor. Vallebiaia, Monte- Mario, Gallina. Tellina lacunosa, Chemn. Monte-Mario. Vit au Séné- gai. Murex cœlatus , Grat. Vallebiaia, Carrubbare. Forme légèrement différente de la pliocène. Mitra scrobiculata, Brocc., forma minor. Livourne d). 3e et 4e Séries. Manquent au Pliocène et se sont éteintes plus tard ou vivent un peu modifiées, dans les mers du Nord. Cyprina Islandica, Lmk. Pipe dello Stramonte, Cas- tellarquato, Cusignano, Pio-dei-Coppp Tabiano , Li¬ vourne, Vallebiaia, Monte-Mario, Valle-Lamato, Sciacca. Cette espèce vivait antérieurement dans les mers plio¬ cènes de la Belgique et de l’Angleterre, mais non dans la Méditerranée, et à présent, elle s’est retirée de nou¬ veau dans l’Atlantique septentrional ; elle y vit du golfe de Gascogne à la Norwège, où elle est même fossile dans (!) On pourrait ajouter le Strombus coronatus , Def. , qui, représente par une impie variété, paraît dans des dépôts un peu plus récents et qui doit se trouver aussi dans le Postpliocène inférieur, bien qu’on ne l’ait pas encore in¬ diqué. 379 les terrains glaciaires, en Islande, dans le Groenland, dans l’Amérique boréale. MM. Pantanelli et Meli ont constaté quelques petites différences entre la forme postpliocène et l’actuelle, ce qui ne contredit pas les conclusions que l’on peut tirer de sa présence. Lucina Caterinii , D’Ane. (A. aspromontcina, Seg.). Livourne, S. Cristina. Cardita rhodiensis , Fisch. (C. revoluta , Seg.). Monte- Mario, Gallina. Le nom de M. Fiscber, publié en 1877 et accompagné d’une- description, est préférable à celui de Seguenza, publié antérieurement, mais sans descrip¬ tion. L’espèce provient de la C. subre vohita, De St., du Pliocène et de la C. Jouanneti , Desm., du Miocène supé¬ rieur, dont elle se rapproche le plus. Imbricaria Caterinii , Mgh., Livourne. Type très cu¬ rieux, qui manque au Pliocène et qui ne se trouve actuellement que dans l’Océan Indien : il est comparable aux autres espèces tropicales, propres aux couches plus récentes, que nous examinerons plus tard. Buccin um undatum , L. Caraffa. Manque dans le Plio¬ cène .de la Méditerranée, mais non de l’Atlantique, et, ainsi que la Cyprina , il s’est retiré de nouveau dans l’Atlantique du Nord. Je pense qu’on pourrait ajouter plusieurs des petites espèces de Monte-Mario ; mais il faut se garder d’une conclusion positive, quelle qu’elle soit, parce que bon nombre de ces espèces nouvelles de Monte-Mario et de Gallina devront être assimilées à d’autres de l’Atlan¬ tique et de la Méditerranée, décrites ou non; en effet il y a encore un nombre respectable de petites espèces méditerranéennes inconnues. 5e Série. Je suis d’avis que, en possédant une nom¬ breuse collection de mollusques de la Méditerranée et à l’aide d’une soigneuse comparaison de la faune postplio- — 380 cène avec la faune vivante d’un côté, avec la faune plio¬ cène de l’autre, on augmenterait de beaucoup la série des espèces postpliocènes dont le degré d’évolution se rapprocherait plus des espèces actuelles que des espèces pliocènes. Voici le résultat de mes observations sur quelques espèces qui vivent encore dans la Méditerranée. Ditrupa subulata , Desh. Cet annélide, très commun et même vivant, remplace la D. incurva , Ren , du Pliocène, qui me paraît plus petite et plus rugueuse. Panopœa glycimeris, Born. Livourne, Vallebiaia, Monte- Mario, Sciacca : vivante. Remplace la P. Faujasi , Mén.) pliocène, dont elle se distingue par le côté postérieur fermé, moins allongé et plus arrondi. Cardita calyculata , L. Livourne, Vallebiaia, Monte- Mario, Sciacca : vivante. Elle ne possède plus les grandes dimensions de la C. elongata , Bronn, du Pliocène. Loripes leucoma , Turt. Livourne, Vallebiaia, Monte- Mario, Sciacca : vivant. On ne trouve plus d’individus complètement rapportables à l’espèce pliocène, L. Savii , De St., qui est très voisin du L. miocenicus, Micblt., du Miocène et qui se reconnaît à la forme plus irrégulière¬ ment rugueuse, plus convexe près des crochets, plus concave au bord antérieur, moins carrée. Pecten commutatus , Mtrs. Livourne, Monte-Mario, Gal- lina, Sciacca : vivant. Comparé au P. scabrellus , Lmk., du Pliocène et du Miocène, il possède des oreillettes et des costules latérales plus rugueuses, une forme plus dépri¬ mée; les interstices entre les côtes sont moins espacés. Murex trunculus, L. Livourne, Vallebiaia, Monte-Mario, Sciacca : vivant. Extrêmement rare et isolé dans les couches littorales du Pliocène, où il est accompagné par tant d’autres espèces analogues, mais suffisamment diffé¬ rentes, il se trouve dans le Postpliocène parfaitement — 381 caractérisé et commun, unique représentant de son groupe ou tout au plus avec le M. conglobatus , aussi vivant et Pliocène. M. brandaris , L. Sciacca : vivant. Je ne connais pas cette espèce, qui est sensiblement différente, par ses côtes et par ses tours déprimés, du M. torularius , Lmk., du Pliocène. M. Brocchii , Mtrs. Yallebiaia : vivant. On en trouve quelques individus isolés, déjà dans le Pliocène, avec le M. craticulatus , Broc., typique, maintenant éteint, dont il se sépare par les côtes moins saillantes et par les tours plus faiblement carénés. Euthria cornea , L. Livourne, Yallebiaia, Monte-Mario, Sciacca : vivant. Se distingue absolument de la forme pliocène, bien que les auteurs lui donnent le même nom, par ses tours bien plus déprimés et presque canaliculés près des sutures. Ringicula auriculata , Mén. Yallebiaia, Monte-Mario, Sciacca : vivant. Remplace la R. buccinea , Brocc., du Pliocène. Vermetus subcancellatus , Biv. Monte-Mario : vivant. Par ses carènes longitudinales peu saillantes et par la surface non craticulée, il se distingue de V. intortus , Lmk., éteint, qu’il remplace. Les mêmes choses seraient à répéter des crustacés brachioures et anomoures (*), dont on ne connaît encore aucune espèce commune au Pliocène, tandis que plu¬ sieurs vivent encore dans la Méditerranée nullement ou à peine modifiées (. Pilumnus spinosus , Rist., Ebalia Pennantii , Leach, E. Tvancliii, Leach var., Ilia nucléus , Leach, Pagurus striatus, Latr., Gebia cfr. stellata, Leach, Callianassa subterraneci , Leach var.), (*) Ristori. ioc, cit. 382 — Quant à la faune des couches presque coralligènes de Gallina, outre quelques espèces communes à Yallebiaia et Monte-Mario, que je viens d’indiquer, il y en a, selon Seguenza, plusieurs autres qui ont survécu au Pliocène, mais sont éteintes aujourd’hui; telles sont : Trivia a f finis, Duj.; Mitra obsoleia , Broc. ; M. cupressina, Broc.; Conus pgrula , Broc.; Pseudotoma brevis , Bell. ; Homotoma textilis , Broc.; Daphnella Romarin , Lib. ; Raphitoma hispidula , Jan; R. megastoma , Brug.; R. submarginata, Bon.; R. sulcatula, Bon.; R. harpula , Broc.; Trophon squamulatus, Broc. ; Fusus longiroster , Broc.; Triton apenninicnm , Sasso; Latirus fimbriatus , Broc. ; Solarium semis quamosum, Bronn; Scalaria Bombicciana , Cocc.; & corrugata , Broc.; Rissoïna pusilla, Broc.; Siphono dentalium triquetrum , Broc. ; Neœra crispât a, Scac. ; Verticordia arenosa , Rayn.; Leda Hoernesii , Bell.; Terebratula Regnolii , Mgh. ; Rhynchonella bipartita , Broc. Il est très probable que plus d’une de ces espèces, dont quelques-unes sont tout à fait coralligènes, présentent quelques différences avec leurs homonymes du Pliocène; selon Seguenza lui-même, de petites différences sont présentées par les espèces suivantes : Mitra cfr. striatula , Broc.; M. cfr. fusiformis Broc.; Surcula cfr. dimidiata , Broc.; Columbella cfr. tur- gidula , Broc.; (7. cfr. semicaudata, Bon ; Cancellaria cfr. Brocchii , Crosse ; Vermetus cfr. intortus , Lmk.; Limopsis cfr. Aradasi , Testa. On devrait ajouter un très grand nombre d’espèces nouvelles, le plus souvent de petites dimensions, dont une certaine quantité, comme je l’ai dit, seront synonymes de formes vivantes. Je n’ai pas même exclu le doute que, dans les listes de Seguenza il n’existe quelque confusion avec les sables pliocènes sous- jacents, à Amphistegina et à brachiopodes, par suite de laquelle on devrait rejeter probablement quelques Pecten, quelques brachiopodes et peut-être quelques autres es- - 383 pèces. Malgré tout, je n’ai pas hésité à attribuer ces dépôts de Gfallina au Postpliocène inférieur, à cause de leur situation stratigraphique, directement supérieure, ainsi que la plus grande partie des couches à Oyprina islandica de l’Italie, aux sables pliocènes littoraux à Amphistegina , de leur étroite affinité avec les faunes de Yallebiaia et de Monte Mario, des transformations manifestées par les espèces pliocènes, du manque de certains genres et de certaines espèces littorales pliocènes (certaines Mitra , Terebra , Pleur otomidae, Cornes, etc.), et de la proportion très bornée des espèces éteintes. En effet, les espèces indiquées (lamellibranches, ptéropodes, solénochonques, gastéropodes, brachiopodes) sont au nombre de 680, dont 209 éteintes, y compris les 89 espèces nouvelles : on aurait par conséquent 30 p!“ 100 d’espèces éteintes; pro¬ portion qui, cependant, devra se réduire de beaucoup lorsqu’on aura corrigé quelques défauts de nomenclature, et si l’on pense qu’il y a 15 p. 100 d’espèces nouvelles. Les restes des vertébrés renfermés dans les sédiments littoraux, bien que très rares en espèces et en individus, sont d’une grande importance. A Livourne, dans les fouilles exécutées à l’occasion des travaux de la darse et du chantier Orlando, on a découvert Elephas antiquus et Rippopotamus Pentlandi ; à Monte-Mario, en creusant un puits dans le fort, au sommet de la butte, à 132 mètres au-dessus de la mer, on a rencontré une molaire, appartient bien certainement à VElephas meridionalis (1). Il en résulterait que VE. antiquus et le meridionalis ont coexisté, bien que peut- être séparés d’habitation, ainsi que de moeurs et d’habi¬ tudes; que VE. meridionalis a eu une persistance plus (') G TuccimlI. Alcuni mammiferi fossili delle provincie umbra e romana (il 1cm. acc. pont. d. N. Lincci, 4891), p. 3 “2. — 384 — grande que presque toutes les autres espèces pliocènes, puisqu’il est conservé jusque dans le Postpliocène infé¬ rieur, tandis que VE. antiquus à son tour, venu plus tard, survécut jusqu’aux temps plus récents du Postpliocène. Ces mêmes circonstances se répètent, nous le verrons, en Angleterre. En résumé, il est évident que, même en laissant de côté les dépôts coralligènes, les terrains de Livourne, Vallebiaia, Monte-Mario, Valle-Lamato, Sciacca, etc., ou pour mieux dire les sables à Cyprina islandica, peuvent être distingués stratigrapbiquement et doivent l’être paléontologiquement des sables pliocènes ; que leurs espèces se rapprochent de celles des mers actuelles bien plus que les espèces pliocènes, et qu’entre elles il y a quelques formes septentrionales, avant-coureurs de celles franchement polaires qui arriveront un peu plus tard. Les terrains, par conséquent, sont plus étroitement liés à l’âge actuel et peuvent être attribués au Postplio¬ cène, dont ils constitueraient l’étage inférieur. La présence de quelques espèces éteintes ne pourrait s’opposer à ce qu’on les range dans le Postpliocène, du moment que, même actuellement, presqu’à chaque instant, il y a des espèces qui vont en s’éteignant. Classifications proposées. — Les dépôts du Plaisantin et du Parmesan sont confondus par les auteurs avec le Pliocène ; ceux de Vallebiaia furent justement attribués par Manzoni au Saharien ou Postpliocène inférieur et les terrains de Livourne ont été regardés comme post¬ pliocènes. Stoppani attribua au même âge ceux du Monte-Mario, qui sont placés par Ponzi et Meli dans la “ partie supérieure du Pliocène récent ou Neiuer Pliocène de Lyell. Or, le Neiver Pliocène de Lyell est le Postpliocène inférieur même, tandis que le Pleistocene de 385 Lyell est le Posipliocène supérieur. Les couches de Sciacca ont aussi été classées dans le Postpliocène infém rieur par M. Di Stefano. Il resterait les assises des Calabres et de Messine que Seguenza a attribuées à YAstien supérieur ; mais on s’apercevra de son erreur si l’on observe que, dans l’Astesan, il n’y a pas de traces de couches parallèles ou synchrones à celles que nous venons d’examiner, et que YAstien est représenté, dans l’Italie méridionale et en Sicile, par les calcaires à Amphistegina et par les sables attribués par Seguenza au Zancléen supérieur. M. Mayer ( loc . cit.) rapporte les couches du Monte- Mario, non au Pliocène, mais à son étage Arnusien qui devrait être intermédiaire entre le Pliocène et le Post-pliocène. Le savant professeur de Zurich est exact dans la classification chronologique, mais non dans la dénomi¬ nation de cet étage, car nous savons qu’il a dérivé le nom Arnusien du Val d’Arno, dont la faune et les dépôts sont tout ce qu’il y a de pliocène le plus typique et n’ont rien à faire avec les sables de Monte-Mario, le Forest bed de Cromer et les autres terrains attribués 4 à Y Arnusien. M. Suess, en acceptant mes idées, a classé tous ces terrains dans son quatrième étage méditerranéen et a re¬ connu leur synchronisme avec les dépôts glaciaires du continent (*). Baléares. — En sortant de l’Italie, dans la région occidentale de la Méditerranée, nous ne connaissons pas de terrains marins de cet âge ; mais comme aux (') Ant. d. Erde, I, 1885 p. 429 et suiv. ANNALES SOC. GÉOL, DE BELG., T. XVI11, MÉMOIRES. 25 Baléares et sur la côte africaine existent des couches à Strombus bubonius un peu plus récentes, il n’est pas improbable qu’on doive y découvrir aussi les sables à Cyprina islandica. Ceux-ci s’étendent certainement dans la Méditerranée orientale. Grèce. — En Grèce, ils occupent une grande partie de l’isthme de Corinthe et l’on doit leur rapporter les fossiles indiqués par MM. Philippson et Th. Fuchs et comparés par ce dernier à ceux de Tarente en Italie et de Bhodes; on doit remarquer, entre autres, les fossiles suivants : Strombus coronatus Nassa musiva , Dentalium fossile, Venërupis pernarum, peut-être non exactement déterminée, Plicatula mytüina ('). Archipel. — Les dits terrains se répètent dans l’Archi¬ pel turc ; cependant nous avons fait observer plus haut que les dépôts de Cos indiqués par Tournouër (2) et ISTeumayr (R) et rapportés à l’étage de Monte-Mario, Monte-Pellegrino, Bhodes, alternent au contraire avec les couches à paludines et sont certainement pliocènes. Tournouër reconnaît que les fossiles marins de Cos peuvent provenir de niveaux différents; et la présence de la Turritella tornata et de Y Area pectinata , formes communes à Monte-Mario; bien qu’aussi pliocènes, rend non invraisemblable la supposition que les couches à Cyprina y soient représentées. Leur présence est bien constatée à Bhodes (4). (') Fuchs. Tert. bild. Griechenl., p. 3. A. Philippson. Der Peloponnes. ■ — Der Isthmos von Korinlh ( Zeilsch . d, Ges. f. Erdkunde, Berlin, 1890, p. 22, 25, 37, 40, 45, etc.) (-) Tournouër. Et. s. les fos. tert. de Cos, p. 24. (3) Ueb. geol. Bau d. Ins. Kos., p. 242. (’) Fischer. Pal. terr. tert. Rhodes, 1877. E. Pergens. Pliocâne Bryozoën von Rhodos ( Anna/en des K. K. naiurhist. Hofrnuseums. Wien, 1887). E, Jüssen. Uber plioeanr Korallen von der Insel Rhodus (, Siizungsb . d. Ak. d. Wissensch.y Wien, 1890). 387 MM. Tournouër et Fischer en ont précisé la situation stratigraphique et y ont reconnu les espèces caracté¬ ristiques suivantes : Cyprina islandica , Cardium multi- costcitum , C. pectinatum, Cardita rhodiensis, Area pectinata, Nucula placentina , Arcopagia corbis , Modiolaria sericea, Plicatula mytïlina, Brocchia sinuosa , Niso eburnea, Tar- ritella torncita , Nassa musiva. Il est possible que quelques-unes des couches marines à fossiles récents, indiquées à Mylos, Kimolos, Tenedos, appartiennent aussi à cet âge. Forest-bed de V Angleterre. — Maintenant, si nous sor¬ tons de la Méditerranée, nous trouvons en Angleterre une formation qui paraît se rapporter sans doute à la même époque, le Forest-bed et le Crag de Weybourne, qui constituent le Newer Pliocène de Lyell (*). La flore abon¬ dante est composée de plantes qui vivent toutes encore en Angleterre, sauf deux, le Pinns abies et la Trapa natans , qui vivent dans les régions voisines (2). Cette flore était donc extrêmement différente de celle qui couvrait en même temps les régions méridionales de l’Europe. On ne connaît pas suffisamment, il est vrai, la flore des couches de Monte-Mario, de Yallebiaia, de Rhodes, etc. ; mais on connaît celle des travertins et des tufs volcaniques de l’Italie et elle ressemble beaucoup à la flore pliocène. Les mollusques continentaux vivent aussi presque tous en Angleterre ; mais ils sont accompagnés par quelques formes éteintes, ainsi que par la Corbicida (l) C. Reid. The geology of the country around Oromer (Aient, yeol. Survey of Enyland and Wales, 1882). The pliocène deposits ofRritain (Mem.geol. Survey oftlie un. Kingd. London, 1890, p. 137 et suiv. (-) C. Reid. On the flora of the Cromer Forest-bed. '( Trans of the Norfolk aud Norwich Nat. Soc t. IV, 1880). 388 fluminalis. qui vivait en même temps en Grèce et en Italie. Quelques espèces, et même un Lithoglyphus , sont rapportées, mais, improprement, je pense, à d’autres formes vivant en Belgique et en Allemagne. De 73 espèces de mollusques et d’autres invertébrés marins, à peine cinq sont éteintes, proportion non éloignée de celle des fossiles de Yallebiaia et du Monte- Mario, surtout si l’on fait abstraction des espèces nouvelles. Des autres formes, six vivent aujourd’hui à une latitude plus élevée dans les mers arctiques, et quelques autres seulement dans le nord de la Grande- Bretagne. Ce nombre d’espèces arctiques, dont quatre se trouvent déjà dans le Crag rouge, est attribué par les géologues anglais aux communications que les mers anglaises auraient continué à avoir plus amples vers le Nord que vers le Sud (*) : mais on peut affirmer, avec autant de certitude, que le climat pouvait être très différent et plus froid, à cause du manque du courant du Golfe ou de quelque autre circonstance géographique, ce qui, même à présent, pourrait rendre la température de la Grande-Bretagne comparable à celle du Labrador. Cette augmentation, bien que non considérable, d’espèces arctiques dans le Nord fait pendant à l’immigration de la Cÿprina islandica dans la Méditerranée. A coup sûr, on ne peut pas prétendre, avec Neumayr, retrouver une même proportion d’espèces arctiques dans les terrains de l’Italie et de l’Angleterre, puisque les deux régions et leurs bassins étaient si éloignés et si différemment situés. (*) Godwin Austen. On the kainozoic formations of Belgium. [Quart, jour n. geol. soc., XXII, p. 238, 1886.) Prestwich. On the structure of the Crag beds. [Quart. J. Gcol. Soc., XXVII, p. 473,1871.) — 389 — Dans les terrains un peu plus récents de l’Italie, contemporains des glaciers, nous trouverons la Tellina lata , G-mel., ou calcarici, Chemn., VAdmete viridula , Fabr., fossiles déjà dans le Crag rouge et la Cylichna alba , Brown, du Crag fluvio marin, espèces arctiques, retirées de l’Angleterre et même retournées aujourd’hui au pôle. Non moins importantes sont les observations que l’on peut faire sur les vertébrés, dont le Forest-bed est très riche. Laissons de côté les poissons, les amphibies, les rep¬ tiles, tous vivants à l’exception d’un Platax, bien que la plupart des déterminations soient un peu vagues, et bornons-nous aux mammifères. Dans le Crag de Weybourne, dans les couches infé¬ rieures d’eau douce et dans le vrai Forest-bed d’estuaire, non compris les dépôts supérieurs d’eau douce, M. Newton indique 44 espèces, dont 9 douteuses, 5 mammifères marins, entre autres Trichechus Huxleyi , Lank., de Cro- mer, éteint, et Fhoca barbata, Fabr., qui vit préférable¬ ment à une latitude plus élevée, et 30 mammifère terrestres (*). Parmi ceux-ci, 2 vivent encore en Angleterre, 2 ( Ovïbos moschatus, Blainv., Gulo luscus) L.) dans l’Europe septen¬ trionale et en Orient; il manque cependant les plus nom¬ breuses espèces arctiques qui surviennent dans les couches d’eau douce supérieures au Forest-bed. Neuf espèces sont nouvelles et particulières au gisement (. Arvicola intermedius , Newt., Alces latifrons, Johns., Cervus verticornis , Dawk., C. Gunnii , Dawk., C. Fitchii , (’) C. Reid. On recent additions to the fauna and flora of the Cromer Forest Bed. (Traits, of the Norfolk and Nonvich Nat. Soc., 188i.) E. T. Newton. The vertebrala of the Forest-bed sériés of Norfolk and Suffolk. (Ment. gcol. Swv. of Engl, and Wales.) Some addition to the verte- brate Fauna of the Norfolk preglacial Forest-bed. (Geol. Magaz, 1889.) - 390 — Gunn; C. Dawkinsi, New., C, bovidés , Gunn; C. rectus, New.; Caprovis Scwinii, Newt.); leur nombre ne doit pas étonner parce que, partout dans le quaternaire, princi¬ palement dans les îles, on rencontre des formes éteintes et particulières. Six espèces éteintes {Elephas cfr. primigenius, Blum. ; E. antiquus, Falc., Bison prisais, Boj., Equus c abattus fos- silis, Rütim., Ursus spelœus, Blum., Hyœna spelæa , Goldf.) ne se trouvent ailleurs que dans le quaternaire ; dix espèces (Elephas méridionales , Nesti, Trogontherium Cu- vieri , Owen, Cervus Sedgwickii , Falc. , C.polignacus , Roh., C. Carnutorum , Lang., C. tetraceros , Brav., Hippopotamus major , Owen, Rhinocéros etruscus , Falc., Equus Stenonis , Cocc., Machairodus crenatidens , Fabr.) ont été constatées aussi dans le Pliocène de Wiesbaden, de Peyrolles, de Saint-Prest, du Val d’Arno, etc. On doit remarquer, entre autres, Y Elephas méridionales, le Rhinocéros, le Machairodus ('). Le premier est très abon¬ dant dans le Forest-bed , mais seulement dans la partie inférieure (2). Sa coexistence avec VE. antiquus , de même qu’au Monte-Mario, n’est pas douteuse. Il est impossible d’admettre que la présence de ces espèces qui ont survécu au Pliocène soit l’effet de confusions et de remaniements dans les couches, ou qu’il s’agisse de débris roulés (s) : ces fossiles ne font que nous dévoiler la répétition des faits observés en Italie et sont les derniers restes d’une faune qui avait déjà été remplacée presque entièrement par des êtres nouveaux. Les conclusions que l’on peut dériver des mammifères sont conformes à celles que nous avons (*) M. Newton pense que le il/, crenatidens du Pliocène et le latidens des cavernes de la Grande-Bretagne ne peuvent se distinguer; mais les canines, si caractéristiques dans le genre Machairodus, sont très dilïerentes. (-)' Reid. Geol. ar. Cromer, p. 24, 27, 28, 29, 38, 39, 44. (5) Reid. Ibid., p. 44. — 391 déduites des autres fossiles, et nous sommes autorisés à croire que le Forest-bed et le Cray de Weybourne équi¬ valent exactement au Postpliocène inférieur et aux sables à Cyprina islandica de Monte-Mario, de Vallebiaia et de toute la Méditerranée. Lyell réunissait le Foresi-bed et la partie inférieure des dépôts glaciaires anglais dans son Newer Pliocène; d’autres, comme M. Peid, ont séparé le Forest-bed pour l’accoler au Pliocène. Par les motifs exposés, nous nous rangeons à l’avis de ceux qui rapportent tout le Neiver Pliocène au Postpliocène. Il est possible que l’on doive rapporter au Postpliocène inférieur l’un ou l’autre des gisements continentaux de l’Europe centrale où l’on n’a trouvé que VFlephas meri- dionalis , mais ce serait certainement une erreur, ainsi que nous venons de le dire, que de supposer que ce pachyderme est caractéristique du Postpliocène, tandis qu’il est aussi un des représentants les plus communs du Pliocène typique. § 2. Postpliocène moyen. Italie. — A peine plus récent que l’horizon à Cyprina islandica est celui à Pecten pes-lutræ , très étendu dans l’Italie méridionale, caractérisé par un nombre plus grand d’espèces polaires. Le Pecten pes-lutræ remplace maintenant dans l’Atlantique le P. pes-felis de la Médi¬ terranée et sa présence dans cette dernière mer est rare et sporadique. Je rapporte à cet horizon certaines couches à Cyprina islandica des Calabres, c’est-à- dire de Monasterace, des Carrubare,des Archi, de Musala, du voisinage dePosano, de la Casa-delle-Fate près de Vallelonga. Vallebiaia. — Dans l’Italie centrale et septentrionale, — 392 — je ne connais de représentants de l’horizon à Pecten pes- lütræ que dans les sables de Piazza près de Vallebiaia (Pise), à 88 mètres au-dessus du niveau de la mer. Sicile. — En Sicile, on doit certainement y rapporter les terrains de Monte-Pellegrino et de Eicarazzi près de Palerme, connus par les travaux du marquis de Monte, rosato ('), et quelques autres des environs de Messine- étudiés par Seguenza. Par contre, je considérerais comme un peu plus récents les dépôts à Strombus bubonius de Bovetto et de Bava- gnese en Calabre, les graviers et les sables à Strombus de Tarante (“), que M. Fuchs a attribués à tort au Plio¬ cène typique, et enfin les sédiments à mollusques presque tous vivants et à brachiopodes de Gerace et Siderno, ceux des Pantani, les dépôts plus élevés de Gallina, ceux de Pavigliana, Prumo, Pentimele, Villa-San-Gio- vanni, Palmi, S. Nicola-di-Crissa, S. Angelo, S. Cos- tantino-Calabro, Tono, Piscopio, Pondaco-del-Giudice, toutes localités de la Calabre. Pianosa. — Les dépôts à Strombus couronnent aussi les terrains pliocènes de la petite île de Pianosa, près de la Toscane (r>), qui probablement était déjà exhaussée. Il est probable qu’à ces dépôts à Strombus du littoral correspondent les brèches de l’intérieur à Tachycam- pylœa , sous-genre d’ Hélix tyrrhénien, éteint dans l’île, vivant dans la Corse. (’) T. Allery di Monterosato. Catalogo delle conchiglie fossili di Monte- Pellegrino e Ficarazzi (Bol. coin, geol., vol. VIII, 1877). — Relazione fra i molluschi del quaternario di Montepellegrino e di Ficarazzi e le specie vivent! (Boll. délia Soc. sc. nat. cdec. di Palermo , 25 genn. 1891). (-) W. Kobelt. Verzeichniss der von mir bei Tarent gesammelten fossilen Conchylien. (Jahrb. d. dent, rnaluk. Gesse! lach. , I, 1871, p. 65.) T. Fuchs. Die Tertiaerbildungen von Tarent (Siizb. d. k. Akad. d. Wiss. Wien, 1874.) (3) Simonelli. Terr e foss. di Pianosa. — 393 — Observations p (déontologiques. — Dans tous ces dépôts à Strombus , avec une forme qu’on ne peut distinguer du S. coronatus , Defr., du Pliocène, il en apparaît une autre, le S. bubonius , qui vit maintenant dans les mers du Sénégal. En réunissant les dépôts à Pecten pes-lutræ et à Strombus , bien que les premiers correspondent à la période de la plus grande extension des glaciers dans notre hémisphère, et les seconds au début de leur retraite, nous pouvons faire les remarques paléontolo- giques suivantes. Quelques espèces pliocènes, aujourd’hui éteintes, se maintiennent; comme Clavagella bacillum , Broc., Monte- Pellegrino ; Neœra crispata , Scac., Monte-Pellegrino ; Nucula placentina , Lmk.,Monasterace, Monte-Pellegrino, Eicarazzi ; Modiolaria sericea, Bronnet Plicatuta mytïtina , Phil. , Archi, Monte-Pellegrino ; Brocchia sinuosa, Broc., Carrubbare, Monte-Pellegrino; Strombus coronatus, Def., Pianosa, Tarante. Quelques autres formes actuellement éteintes sur¬ vivent au Pliocène, mais un peu modifiées, par exemple : Murex cœlatus, Grat., Carrubbare; Acanthina monaclian- tos , Broc., Filiceto près Yallelonga; Mitra scrobiculata , Broc., Bovetto ; sans compter les espèces regardées pour le moment comme nouvelles. Mais ce qui intéresse le plus, c’est le grand nombre d’espèces qui manquent au Pliocène et à la Méditerranée actuelle, mais qui vivent dans le Nord de l’Atlantique, comme Waldheimia cra- nium , Müll. (Messine, Gerace) signalée de la région lusitanienne à la Norwège, au Groenland, à l’Amérique boréale, au détroit de Behring, au Japon; Pectunculus glycimeris, L. (Monte-Pellegrino, Ficarazzi), qui vit des Canaries et de Madère à la Norwège occidentale ; Gyprina islandica , Lmk. (Monte-Pellegrino, Ficarazzi) ; 394 Mactra solida , L. (Monte-Pellegrino, Ficarazzi), vivant dans l’Atlantique européen jusqu’au sud de la Norwège; M. elliptica , Brown (Barcellona en Sicile), de la région britannique à l’Islande, au détroit de Behring, à l’Amé¬ rique boréale; Modiola modiolus , L. (Carrubbare, Messine), dans l’Atlantique européen jusqu’en Islande, au Groen¬ land, au Spitzberg, au détroit de Behring, à l’Amérique boréale ; Panopœa norvégien 1 Speng. (Ficarazzi), Norwège et Shetland* Dentalium entalis, L. (Ficarazzi), Atlantique européen jusqu’en Islande ; Natica Montacuti , Forb. (Ficarazzi), îles Britanniques ; Trochus crispulus , Phil. (Monte-Pellegrino), Atlantique européen, non circum¬ polaire ; Turbo peloritanus , Cant. (Monte-Pellegrino), Atlantique, non circumpolaire ; Rissoct substriata , Phil. (Ficarazzi) , Atlantique non circumpolaire. Trichotropis borealis , Brod , (Ficarazzi), de l’Angleterre à l’Islande, au Groenland, au détroit de Behring, à l’Amérique bo¬ réale ; Neptune a antigua , L. (Ficarazzi) , Atlantique européen jusqu’à la Norwège méridionale ; Trophon truncatus , Strôm. (Messine), de la Grande-Bretagne au Spitzberg, au Groenland ; Bor sonia Marini , Lib. (Fica¬ razzi), Atlantique, non circumpolaire ; Cylichna aiba , Brown (Messine), des îles Britanniques au Spitzberg, au Groenland, à l’Amérique boréale, au Japon ; Pedicularia Deshayesiana , Seg. (Messine), ABantique, non circum¬ polaire ; Fissuriseptci rostrata , Seg. (Messine) golfe de Christiania; F. papïllosa, Seg. (Messine), Atlantique européen ; Patella vulgata , L. (Messine), Atlantique, jus¬ qu’à la Norwège méridionale; Puncturella noachina , L. (Messine), des Iles Britanniques au Spitzberg, à l’Islande, au Groenland, à l’Amérique boréale, au Japon. Les espèces qui suivent sont exlusivement arctiques ('): (•) 0. Sars. Mollusca regionis arcticæ Norvegiæ. Christiania, 1878. 395 excepté les deux premières, elles se trouvent toutes aussi dans le crag pliocène de l’Angleterre : Crenella decussata , Mtg. (Monte-Pellegrino), indiquée des côtes occidentales de la Norwège au Spitzberg, au Groenland, à l’Amérique boréale : Lima excavata, Chemn. (Messine), Norwège, Finlande occidentale, Lofoden; Tellina cal- caria, Chemn. (Ficarazzi), Atlantique boréal, Norwège méridionale, Islande, Spitzberg, Groenland, Amérique boréale ; Mya truncata, L. var. uddevallensis (Ficarazzi), cercle polaire, Norwège, Islande, Spitzberg, Groenland, Amérique boréale; Pecten islandicus , Müll., (Messine), Norwège septentrionale, Islande, Groenland, Spitzberg, Amérique boréale, mer de Behring; Trachysma deli- catum , Phil. (Messine), Lofoden ; Admete viridula , Fab., (Monte-Pellegrino), Norwège, Islande, Groenland, Spitzberg, Amérique boréale, mer de Behring; Bucci- num undatum , L. (Ficarazzi, Monte-Pellegrino, Oreto\ polaire. Non moins singulière, particulièrement dans les cou¬ ches immédiatement supérieures à celles qui contiennent le plus d’espèces polaires, est la présence, révélée par Seguenza (*), d’espèces manquant au Pliocène et vivant actuellement dans les mers chaudes, surtout dans l’At¬ lantique sur la côte d’Afrique, telles que Tornatina Knockeri , Smith, (Bovetto), côte occidentale d’Afrique ; Conus testudinarius , Mart. (Bovetto, Bavagnese), îles du Cap Vert; Terebra cor r ug ata, Lmk., var. regina, Desh. (Musala) Guinée ; Triton ficoïdes, Beeve (Bavagnese, Musala), Sénégal; Natica orientalis , Gmel. (Bovetto, Ba¬ vagnese, Musala), Océan indien; N. porcellana, d’Orb. (Bovetto, Bavagnese, Musala), Canaries; Strombus bubo- nius , (Pianosa, Tarante, Bavagnese), Sénégal ; Diplo- (*) Form. terz. Reggio Cal. — 396 - douta Savignyi , Vaill., Mer Rouge ; Loripes Smithii , Seg. (Bovetto, Ravagnese), Canaries. Lors du Pliocène, les espèces polaires habitaient déjà, ainsi que nous venons de le voir, les mers de la Grande- Bretagne ; de sorte que le chemin qu’elles ont dû faire pour descendre à la Méditerranée était bien moins long que celui qu’elles devraient faire aujourd’hui ; mais, selon toutes les apparences, les mers britanniques étaient déjà alors plus froides qu’à présent ; et d’ailleurs, ces circonstances, quelles qu’elles soient, n’amoindrissent point l’importance de l’apparition passagère de telles espèces dans la Méditerranée. Il n’est que trop naturel de voir un rapport intime entre leur arrivée du Nord par la voie des mers, l’immigration du Nord au Sud des mammifères continentaux, et la grandiose expansion des glaciers sur la terre ferme, attestée par tant de documents indiscutables. Par conséquent, j’ai toujours considéré les dépôts marins contenant la dite faune comme appar¬ tenant à la période du plus grand développement des glaciers. Cela n’empêche pas pourtant que quelque autre hypothèse ne puisse subsidiairement être adoptée pour expliquer aussi la présence d’espèces tropicales africaines, maintenant disparues de la Méditerranée, et l’introduction dans notre faune de quelques autres éléments tropicaux, comme la Cassis sulcosa , qui est restée l’hôte de nos mers. Si les communications entre la Méditerranée et l’Atlantique avaient été aussi res¬ treintes pendant le Post-pliocène inférieur qu’elles le sont à présent, il est peu probable qu’une telle in¬ vasion d’espèces exotiques eût pu avoir lieu dans un temps relativement si court. Il se pourrait, par con¬ séquent, ainsi que l’a supposé Seguenza, qu’à la fin du Pliocène une plus ample ouverture eût réuni les deux mers, probablement à travers l’Afrique, et eût — 397 permis l’introduction des espèces tropicales et, sur une plus grande échelle, des espèces polaires que le climat avait déjà fait descendre à de basses latitudes dans l’ Atlantique. Plus tard, les communications, resserrées et exhaussées, ont bouleversé le régime des courants et adouci le climat ; les formes polaires se sont retirées au loin dans l’habitation de leurs ancêtres, et les rares espèces tropicales, dépourvues de communication avec leurs mers natales, ont disparu presque en totalité. Dans la Méditerranée occidentale on a trouvé des dépôts à Strombus , rappelant ceux de Pianosa et de Tarante, à Minorque et à Majorque dans les Baléares (*), en Algérie (-), et dans les environs de la Goulette près de Tunis, d’où j’ai eu des Strombus et plusieurs autres fossiles ramassés par M. Sigismondo Brogi. Selon M. "Welsch, on doit considérer comme appartenant au même âge les couches très peu fossilifères du Sahel de Koléah et de Tipaza (5), et les sables et poudingues des environs d’Alger, à Terébratula ampulla et autres espèces non éteintes (l). Plusieurs autres indications de terrains semblables sur les côtes de l’Afrique ne sont pas suffi¬ samment appuyées par la paléontologie. Chypre. — A l’est de l’Italie, je ne connais que les couches à Strombus observées par M. Gaudry à la Scala (') À. de Lamarmora. Observations géologiques sur les deux îles Baléares. (Ment. Ac. Sc. di Torino, 183u.) H aime. (Jhdl. Soc. gcol de France, t. XII, p 734.) Hermite. Etudes géologiques sur les îles Baléares. Paris, 1879, p. 289. (Ce Strombus e st appelés, mediterrancus , Duclos.) (-) Fischer. Sur des Srombus recueillis par M. Pomel en Algérie. (Bull. Soc. gcol. de France, 1878, s. 3, t. VI, p. 348.) pj Welsch. Le terrain pliocène de la v-dlée de l’Oued Nador. (Bull. Soc. giol. de France, s. 3, t. XVI, 1889, p. 889.) (*) Welsch. Sur les différents étages pliocènes des environs d’Alger. (Bull. Soc. géol. de France , s. 3, t. XVII, 1889, p. 13G.) — 398 — et à Larnaca dans l’île de Chypre ('), où cependant on indique quelques espèces ( Conus Mercati, C. ponder osus, C. py rida) qui peuvent difficilement se rencontrer dans de tels terrains. Il n’y a pas lieu de parler ici des dépôts quaternaires plus récents, qui sont très étendus dans tout le pourtour de la Méditerranée orientale. Iles Britanniques. — Ces terrains, contemporains, ainsi que nous l’avons dit, de la plus grande expansion des glaciers sur le continent, correspondent, hors de la Méditerranée, aux dépôts à Leda myalis et au Drift gla¬ ciaire avec faune et flore polaires des Iles Britanniques (2). En Norwège aussi, particulièrement dans le fjord de Christiania (3), en Suède et en Finlande on trouve des dépôts synchronisables, à Mya truncata , Saxicava ru - gosa, Buccinum groenlandicum , espèces arctiques fossiles même en Italie, et autres formes polaires, à la hauteur de 163 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ils sont postérieurs aux remblais morainiques continentaux et sont recouverts à leur tour par des sédiments avec espèces plus méridionales, même méditerranéennes, que l’on peut rapporter par conséquent aux lits à espèces méridionales de la Méditerranée. Allemagne. — En Allemagne on peut observer des ter¬ rains à Cyprina islandica, devant probablement se rappor¬ ter à la partie inférieure du Postpliocène, dans la Prusse occidentale, près Coberg et dans le Schleswig-Holstein^). Régions circumpolaires. — Au delà de l’Atlantique, (!) A. Gaidry. Géologie de l’ile de Chypre. [Mém. Soc. géol. de France, s. 2, t. VII, 4859, p. 2 10, 221.) Reid. Geol. ar. Cromer, p. 81 et suiv. A. Geikie. Texibook of Ceology, éd. 2, 4885, p. 897-901. (5) M. Sars. Om de i Norge forekommende foss. Dryélevningen fra Quar- lürperiod. Christiania, 4 805. (9 A. Jektzsch. Die Lagerung der diluvial Nordseefauna bei Marienwerder. (Jahrb. d. preuss. geol. Landesamt., Berlin, 4882.) Dames. Die Glacialbildungen d. norddeutschen Tiefebene, 1880. 399 — dans l’Amérique boréale, il est bien remarquable de retrouver toutes les espèces arctiques méditerranéennes, ou à peu près, lesquelles, il est vrai, vivent encore dans ces régions, et qui sont très propres par conséquent à syn¬ chroniser, bien que non avec une absolue exactitude, les terrains américains et les européens, les africains et les asiatiques circumatlantiques et circumméditerranéens. En prenant pour point de départ ces terrains moins difficilement synclironisables, on pourra mieux établir, à l’avenir, même le parallélisme des terrains tertiaires de l’Amérique avec ceux de l’Europe. Les dépôts à espèces arctiques de l’Amérique boréale environnent le Groenland; au N.-O. dans la terre de Grinnel (81°45'), la Discover y trouva des bancs à Saxicava rugosa et autres formes polaires à des milliers de pieds au-dessus de la mer. La Mya truncata , espèce glaciaire italienne, se trouve dans la Polaris-Bay (80°40') à 1800 mètres au-dessus de la mer (’). Au S.-E., M. Kornerup a recueilli Mytilus edulis et Mya truncata à 35 pieds au-dessus de la mer près du détroit de Bjôrne. Steen- strup a ramassé la Mya truncata à 172 pieds dans le fjord de Disko (2). Je passe sous silence de nombreuses coquilles marines indéterminées, trouvées toujours à de grandes hauteurs. A l’île Baring, M. Clure a recueilli la Cyprina islandica à 500 pieds ; la même espèce est indiquée à l’extrémité septentrionale de la Boothia avec Saxicava rugosa et antres espèces, entre 100 et 500 pieds (5). (*) Feilden. The posttertiary Beds of Grinnel-Land and North-Greenland. [Ann. Ma g. nat. hist , (877, p 483.) Bessf.ls. (Bull. soc. yéograph., Mans, 4875, p. 291.) (-) À. Korkekep. Geol. Jagttag fra Veslkyslen of Grônland, 4879, p. 94. K. J. V. Steenstrup. Bildrag til kjendskap til de geogn. og geogr. îorholdi en des as N. Grônland. Meddeles, 4883. (5) Haegiiton. Geologieal Account of lhe Àrclic Arcipelago. (Geol. soc. Dublin , 4860.; — 400 - Tout autour de la baie de Hudson, Robert Bell a découvert les couches à Saxicava rugosa et autres espèces polaires jusqu’à 450 pieds de hauteur et bien à l’inté¬ rieur des vallées (*). On peut rapporter à ces dépôts ceux de l’époque de Champlain de Dana, le Postpliocène de Dawson, qui arrivent de la mer jusqu’au lac Ontario au Canada. Ils recouvrent cependant le Drift glaciaire, par conséquent ils sont peut-être un peu plus récents que les dépôts à espèces arctiques de la Méditerranée. Selon M. Packard (2), il y aurait une ou deux espèces de mol¬ lusques éteints. Des dépôts équivalents à ceux de Cham¬ plain ont été signalés aussi en Islande (3). D’un autre côté, ils rejoignent le Pacifique, traversent les mers de l’Amérique boréale et, avec bon nombre de fossiles identiques, descendent vers la Californie et se pour¬ suivent au Kamtschatka, à la Sibérie septentrionale, à la Nouvelle-Zemble, au Spitzberg ( 1 ). Dans toutes ces régions, il y a des dépôts marins, situés parfois à des hauteurs considérables, pourvus d’espèces arctiques dont plusieurs arrivèrent jusqu’à la Méditerranée. Il s’agit en général de formations très récentes, mais il y en a, sans doute, qu’on devra rapporter à l’âge que nous venons d’examiner. Au Spitzberg même, dans les couches exhaussées plus récentes, il y en a qui contiennent Mytilus ednlis , espèce qui paraît s’arrêter de nos jours à des latitudes moins élevées (5). (l) R. Bell. Comptes rendus des explorations des rivières Churchill et Nelson. ( Cornrn . géol. du Canada, Rapport, 4878-79 et 1875-76, 1877-78, etc.) O2) À. S. Packard. Onthe glacial Phenomer.s of Labrador and Maine. (Mem. Boston soc. nat. Inst., 4867, I.) (3) H. Keilhac Ueber postglaciale Meeresablagerungen in Island. ( Zeitsch . d. geol. Ges., 1884). (*) Suess. Ant. d. Erde, II, Abschnitt 12, 1888. (3) 0. Heer. Die Mioc. Flora und Fauna Spitzbergens. ( Svenska Akad. Handl. 1870.) fi TABLE DES MATIÈRES. Pages. INTRODUCTION . 201 r Chapitre premier. Miocène moyen . 203 Distribution des espèces littorales selon le degré de salure des eaux. . 207 Italie . 209 Faune littorale marine . 212 Faune laminariennc. . 214 Faune coralligène . 215 Faune des zones plus profondes . 216 Classifications et subdivisions proposées . 218 Exemples stratigraphiques . 221 Alpes orientales . 227 Sicile . 228 Tableau des terrains du miocène moyen de V Apennin septentrional. Ile de Malte . 229 Lampéduse . » Sardaigne . 230 Pianosa . » Corse . » Bassin du Rhône . » Espagne . 233 Bassin atlantique . » Régions au nord des Alpes . 236 Autriche-Hongrie et péninsule des Balkans . 237 Bassins de la mer Noire et de la Caspienne . 247 Bassin du Vardar . 248 Bord oriental de l’Adriatique . 249 Grèce . » Crète et Casos . 250 Absence supposée du miocène moyen dans le bassin Egéen . » Asie Mineure . * . 251 Côtes de l’Afrique . 252 Couches sarmatiques . 253 26 — 402 — Pages. Chapitre deuxième. Miocène supérieur. . 265 Italie . » Prétendues alternances marines . 269 Rapports stratigraphiqucs . 27 1 Sicile . 272 France . 273 Espagne . 274 Dépôts continentaux . » Bassin atlantique. . . 276 Suisse . 277 Autriche-Hongrie . 278 Bassins de la mer Noire et de la Caspienne . 280 Bassin Egée n . 282 Bords orientaux de V Adriatique et de la mer Ionienne . 286 Rivages méridionaux de la Méditerranée . 287 Forme générale de la Méditerranée . 288 Considérations comparatives sur la faune . 289 Origine des gisements gypsifères . 298 La Méditerranée , mer intérieure . 302 Opinions des auteurs et historique . 305 Classification du terrain . 309 Chapitre troisième. Pliocène . 313 Italie . » Distinction des faunes . 316 Subdivisions proposées . 319 Côte orientale de la mer Ionienne et de V Adriatique . 326 Sicile . 327 Pianosa . 328 Corse . » France . » Faune des vertébrés de la France . 331 Allemagne . 337 Espagne . 338 Bords méridionaux de la Méditerranée . » Chypre . 340 Rhodes . » Crète, Cerigo. . 341 Cos. . 342 — 403 — Pages. Versant Egéen de la Grèce. . 346 Mers Noire et Caspienne . 348 Bassin du Danube. Couches levantines. ......... 350 Conformation générale de la Méditerranée. ........ 353 Hypothèses de M. Suess . .............. 354 Essai d’un aperçu de la faune malacologique pliocène . 356 Pliocène de l’A tlantique. .............. 367 Chapitre quatrième. Post-pliocène inférieur et moyen. 374 Post-pliocène inférieur. . 371 Italie . » Sicile . . 374 Observations paléontologiques. . 375 Classifications proposées. . . 384 Baléares . 385 Grèce . 386 Archipel . . » Forest-bed de V Angleterre. . . . . . 387 Post-pliocène moyen . 394 Italie . » Sicile . 392 Pianosa . . » Observations paléontologiques . 393 Chypre . . . * ... 397 Iles Britanniques . 398 Allemagne. . » Régions circumpolaires. . . . » TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES. AB1CH, miocène du bassin de la Cas¬ pienne et de l’Arménie, 248; Ciupea du lac de Van, 294 ; croûtes de sels dans les lacs salés, 801 ; bassin Ponto- caspien, 305. ADRIATIQUE, miocène du bord orien¬ tal, 249 ; Tremiti, 2 49 ; Peiagosa, 287 ; pliocène de la côte orientale, 320; Tremiti, Peiagosa, 327 ; confor¬ mation pendant le pliocène, 354. AFRIQUE, miocène moyen, 252; mio¬ cène supérieur, 287 ; pliocène, 338 ; post-pliocène moyen 397. AOASSIZ, sur Pile de Crète, 280. AIX, groupe, 232. ALBANIE, miocène, 249, 286 ; plio¬ cène, 326. ALLEMAGNE, pliocène continental, 337 ; pliocène marin, 368 ; post¬ pliocène, 398. ALPES MARITIMES, miocène moyen, 230 ; miocène supérieur, 273. ALPES ORIENTALES, miocène moyen, 227. AMÉRIQUE BOREALE, post-pliocène, 399. ANDROUSSOW, couches mœotiques de la Russie, 253 ; dépôts à Adacna de la Roumanie, 280 ; âge prépontiqne, 272, 309; gypses de l’Italie, 272 ; communications entre la mer Noire et la Caspienne, 348 ; faune actuelle de la mer Noire, 349. ANGELOT, lacs et bassins circum-mé- diterranéens, 305. ANGLETERRE, manque du miocène moyen, 236; pliocène, 368 ; rapports de la faune pliocène de l’Atlantique et de la Méditerranée, 368 ; Forest- bcd , 387 ; flore, 387 ; invertébrés, 388 ; vertébrés, 3S9 ; dépôts à Leda myalis et Drift glaciaire, 398. APENNIN SEPTENTRIONAL, tableau des terrains du miocène moyen, 228; tableau du miocène supérieur, 268. APPELIUS, mollusques post-pliocènes de Livourne, 373. AQUITANIEN de la vallée de la Bor- mida, 221 ; du Stilaro, 224. ARALO-CASPIENNES, couches, 281. ARCHIPEL TURC, miocène supérieur, 285, 286 ; pliocène, 342. ARNAUD, sur le bassin du Rhône, 231. ARNUSIEN, étage, 323, 336, 385. ASIE MINEURE, miocène moyen, 251 ; miocène supérieur, 286. ASTIEN, sables, 216,229,241; étage 320, 321,324, 325,326, 385. AUTRICHE-HONGRIE, miocène moyen, 237 ; ses divisions, 238 ; Horner Schicliten, 240 ; mollusques de Molt, Gauderndorf, Loibersdorf, Korod, 241 ; Grund, 242 ; Schlier , 243 ; Congerien-Schichten, 278 ; Peiagosa, 287 ; pliocène de Peiagosa, 327 ; du bassin du Danube, 350. AYMARD, faune pliocène de l’Auvergne, 335. — 406 — BADENER TEGEL, 238. BADENIN, sous-étage, 220. BAER, profondeur de la Caspienne, 304. BALÉARES, miocène moyen, 233; post-pliocène inférieur, 383 ; dépôts à Strombus , ?97. BALTZEB, miocène de la Suisse, 237. BASSIN ATLANTIQUE, miocène moyen, 233 ; miocène supérieur, 27G ; plio¬ cène, 3G7 ; post-pliocène inférieur, 387 ; communication avec la Médi¬ terranée pendant le post-pliocène, 39G ; post-pliocène des îles Britan¬ niques, de la Scandinavie, de l’Alle¬ magne, des régions circumpolaires, 398. BASSIN DU RHONE, miocène moyen, 231; miocène supérieur, 273. BELGIQUE, pliocène, 3G7. BELL, R., post-pliocène de la baie de Hudson, 400. BELVEDER-SCHOTTER, 279. BENOIST, faluns de la Gironde, 233 ; pliocène des Landes, 331. BERTRAND, couches gypseuses de la province de Grenade, 274 ; couches à Hipparion, 283. BEUDANT, sur la vitalité des mol¬ lusques, 293. BLEICHER, miocène de l’Afrique, 232. BITTNER, division du miocène moyen, 239, 240; faune de Grund, 242; faune sarmatique, 262 ; pliocène de Cos, 344. BOLDÉRIEN, système, 236. BORMIDIEN, 219, 221. BOSNIE, 246. BOUE, miocène de la Macédoine, 247 ; de l’Albanie, 249, 286. BOULE, faune de l’Auvergne, 333. BOA’D DAWKINS, couches à Hipparion, 283. BRAVARD, faune de l’Auvergne, 333. BROGI, mollusques pliocènes de la Tu¬ nisie, 340; mollusques post-pliocènes de la Tunisie, 397. BROSSARD, miocène de l’Afrique, 232. BUCQUOY, mollusques de la Méditer¬ ranée, 376. BUKOWSKI, miocène de Casos, 230 ; pliocène de Rhodes, 341. CALCARA, sur le calcaire de Lampé- duse, 229. CAPELLINI, gypses de la vallée de la Fine, 270 ; faune de Monte-Mario, 373. CAREZ, miocène moyen de la Catalogne, 233. CASOS, miocène moyen, 230. CASPIENNE, miocène moyen, 217,248; sarmatique, 234; miocène supérieur, 280 ; pliocène, 348. CÉPHALONIE, miocène, 230,287 ; plio¬ cène, 327. CERIGO, pliocène, 341. CERIGOTTO, pliocène, 342. CETTINJA, bassin saumâtre, 246. CHAINE MÉTALLIFÈRE de la Tos¬ cane, 212. CHAMPLAIN, époque, 400. CHYPRE, miocène moyen, 231 ; gypses, 286 ; pliocène, 340 ; post-pliocène, 397. 407 COCCONI, sur le Tabian, 323 ; couches à Cyprinci de l’Emilie, 371. CONGERIEN-SCHICUTEN, 278. CONTI, faune de Monle Mario, 373. COPPI, étage Tabian, 323, 324. COQUAND, miocène de l’Afrique, 252. CORFOU, gypses, 287; pliocène, 327. CORSE, miocène moyen, 230; miocène supérieur, 273; pliocène, 328. COS, pliocène, 342, 386 ; post-pliocène, 386. CRAGS, corallin, rouge, fluvio-marin, 368 ; de Weibourne, 387, 389. CRÈTE, miocène moyen, 250 ; miocène supérieur, 286; pliocène, 341. CROIZET et JORERT, faune pliocène de l’Auvergne, 335. CROMËRIN, sous-étage, 323. CROSSE, pliocène de l’Algérie, 339. DAMES, sur le miocène moyen de la Vénétie, 227. DANA, époque de Champlain , 400. DAUTZENBERG, mollusques de la Mé¬ diterranée, 376. DAWSON, post-pliocène du Canada, 400. DE BOSNIÀCKI, gypses du Gabbro, 270 ; horizon gypseux, 272 ; poissons des sources thermales, 293 ; faune du miocène supérieur des monts de Livourne, 298 ; origine des gypses, 299. DE CHRISTOL, sur le bassin du Rhône, 231, 330. DE CORTAZAR, couches gypseuses de Concud, 274. DE FOLIN, faune d’Ossegor, 294. DELAGE, pliocène de l’Afrique, 339. DE LAPPARENT, sur l’âge des couches à Hipparinn, 284. DEL PRETE, mollusques de la Médi¬ terranée, 376. DEPËRET, couches à Hipparion , 285; faune du Roussillon, 332; de l’Au¬ vergne, 333 ; vertébrés pliocènes, 336'. DEPONTAILLER, pliocène de Cannes, 328. DE ROUVILLE, astien, 320. DE SAPORTA, empreintes des tufs pliocènes, 330. DE SERRES, pliocène de la France, 330. DESHAYES, pliocène de la Morée, 327. DEUXIÈME ÉTAGE MÉDITERRANÉEN, 226, 238, 242, 243, 244, 245, 263. DE VERNEUIL, pliocène de l’Algérie, 339; pliocène de Taman, 348. DEVÈZE et BOUILLET, faune pliocène de l’Auvergne, 335. DI STEFANO, mollusques post-plio¬ cènes de Sciacca, 374, 385. DODERLEIN, sur l’étage Tabian, 323 ; sur l’astien, 324. DOLLFUSS, miocène de la Suisse, 237. DUMORTIER, sur le bassin du Rhône, 231. DÛRNTENIN, sous-étage, 323. DYBOWSKI, mollusques duBaikal, 365. ÉGÉE, mer ; miocène, 249 ; absence supposée du miocène moyen, 250 ; - 408 miocène supérieur, 282 ; pliocène, 341, 340, 347, 348, 351. ÉGYPTE, miocène moyen, 252 ; plio¬ cène, 340. EHRENBERG, foraminifères de la Mer Morte, du lac de Texcoco, 296. ELEPHAS MERIDIONALES, faunes dont il fait partie, 319, 336, 383, 390. EPPELSHEIM, miocène supérieur, 280. ERDMANN, lac d’EIton, 296. ESPAGNE, miocène moyen, 233; mio¬ cène supérieur, 274 ; ses dépôts con¬ tinentaux, 274; pliocène, 338. FALCONER, faune de Saint-Prest, 337. FALUNS, 234, 235, 277, 320. FAUNE des eaux saumâtres, 207 ; des étangs, des lagunes, des salines de la Méditerranée et de la Mer Noire, 260 ; des eaux thermales, salines, saumâtres, très salées, 290 ; actuelle de la Mer Noire, 349; de la Vénétie, du Gargano, de la Dalmatie, 355 ; mollusques des mers polaires arc¬ tiques, 356, 393; de l’Atlantique, 356, 36 1 , 395 ; de la Mer Rouge, 359; de l’Océan pacifique, 360; des An¬ tilles, 360; mollusques continentaux de l’Afrique centrale, du Nyassa, du Baïkal, 365 ; mollusques terrestres de l’Europe, 366. FILOSTRATUS, mammifères de Cos, 346. FISCHER, zones de profondeur de la mer, 204, 207 ; bassin du Rhône, 231 ; mollusques de l’Atlantique, 357 ; Carditci rliodiensis, 379, 387. FONTANNES, zones de profondeur de la mer, 207 ; miocène moyen du bassin du Rhône, 231 ; groupe de Visan, 232 ; miocène supérieur du bassin du Rhône, 273 ; ses dépôts continentaux, 275 ; tortonien, 276 , pliocène du bassin du Rhône, 329, 330. FORBES, zones de profondeur de la mer, 204 ; la Méditerranée orientale, 305 ; pliocène de Cos, 343, 341, 345. FOREST-BED, 368, 385,387,389, 390, 394. FORSYTH-MAJOR, miocène de Casos, 250 ; couches à Hipparion , 285 ; Samos, 285 ; Carpathos, 286 ; Melci- nopsis vivant à Samos et à Kalymnos, 292 ; faune de Montpellier, 333 ; faune de Mosbach, 338 ; pliocène de Rhodes, 340 ; pliocène de Cerigo, 342 ; pliocène de Cos, 342, 343, 344, 346. FOSSANIEN, sous-étage, 322. FRANCE, miocène moyen de la Corse, 230; des Alpes maritimes, 230; du bassin du Rhône, 23 I ; du bassin de la Gironde. 234; de la Touraine et des côtes atlantiques en général. 236; du Dauphiné et de la Savoie, 237 ; miocène supérieur, 273 ; dépôts con¬ tinentaux, 274 ; bassin atlantique, 276 ; pliocène de la Provence, 328 ; du bassin du Rhône, 329 ; du Rous¬ sillon, 331 ; du centre, 331 ; faune des vertébrés pliocènes, 331 ; faune pliocène de l’Auvergne, 335; pliocène du bassin atlantique, 367. FU CHS, zones de profondeur de la mer, 207 ; miocène moyen de l’Italie, 215; le Schlier , 218; calcaires à bryozoaires des Marches et des Romagnes, 222 ; faune de Sciolze, 224, 225 ; équivalence du Tortonien et de l’Helvétien, 226 ; miocène moyen de la Vénétie, 227 ; faluns de la Gironde, 235 ; miocène moyen de l’Autriche-Hongrie, 239 ; faune des Ilorner Schichten, 241 ; faune de Grund, 243 ; vertébrés du miocène moyen, 214 ; miocène de Zante, 250 ; miocène moyen de la Lybie, 252 ; mollusques de l’étage sarma- tique, 254; analogies avec les * 409 mollusques de la mer Noire, 260 ; caractère de la mer Sarmatique, 261 ; formation et faune de Pikermi, 282, 283, 284, 285 ; gypses de Zante, 287 ; miocène supérieur, 31 1 ; faune à Mastodon et à Elephas du pliocène, 318, 319 ; pliocène de l’Italie méri¬ dionale 325 ; faune de Mosbach, 338 ; pliocène de Cos, 345 ; pliocène de la Grèce, 346, 347; de la Hongrie, 351, 352; post-pliocène inférieur de la Grèce, 386 ; couches à Strombns de Tarante, 392. GÀUDRY, sur le bassin du Rhône, 231 ; faune à Hippnrion gracile, 275 ; faune de Pikermi, 282, 283, 285 ; faune du miocène supérieur, 310 ; faune de Montpellier, 333 ; pliocène de Chypre, 340 ; post-pliocène de Chypre, 397. GERVAIS, sur le bassin du Rhône, 231, 330; faune de l’Auvergne, 335; faune de Saint-Prest, 337. GIRONDE, bassin du miocène moyen, 234. GOP.EL, lac d’Elton, 296. GORCEIX, pliocène de Cos, 343, 344, 345, 346. GRANDE CANARIE, miocène moyen, 234. GRAS, sur le bassin du Rhône, 231. GRÈCE, miocène moyen, 249; Cépha- lonie, 250, 287 ; Zante, 250, 287 ; miocène supérieur, 282; faune de Pikermi, 282 ; Corfou, 287 ; pliocène de Stamna, 326 ; Morée, Zante, Cé- phalonie, Corfou, 327 ; Cerigo, 341 ; Cerigotto, 342 ; versant Egéen, 346 ; post-pliocène inférieur, -''86. GRUND (couches de), 242. GRUNDIN, sous-étage, 242. GUTZWILLER, miocène de la Suisse, 237. GWYN JEFFREYS, zones de profondeur de la mer, 204, 207 ; mollusques du lac Stennis, 291 ; mollusques de la Méditerranée, 376. GYPSES du miocène supérieur ; leur origine, 298; proportion du gypse dans les eaux de la mer, 300. H AIME, sur les Baléares, 233. IIAMILTON, gvpses de Céphalonie, 287. HÉBERT, faluns de la Gironde, 235; couches à Hipparion , 285. HELVËTIEN de Superga, 213; étage, 215, 219, 221, 222, 223, 224, 225, 226, 227, 229, 230, 232, 235, 236, 237, 238, 239, 242, 245, 247, 250, 263, 269, 277,325; premier, 238. HERMITE, sur les Baléares, 233. HERZÉGOVINE, 246. IIILBER, miocène moyen de PAutriche- Hongrie, 239; faune sarmatique, 262. HOCHSTETTER, miocène de la Thrace, 248 ; absence supposée du miocène moyen dans le bassin Egéen, 250; étage Pon tique, 281 ; couches Levan¬ tines , 35R. HOERNES, M., miocène de l’Albanie, 249 ; étage néogène, 311. HOERNES, R., sur le miocène moyen de la Vénétie, 227, de l’Autriche- Hongrie, 239 ; Gardium Kübecki, 242 ; vertébrés du miocène moyen, 244; caractères de la mer Sarmatique, 261. HOLLER, sur le Schlier, 243. HORNER SCHICHTEN, 232, 235, 238; leur faune, 240, 241, 242, 243, 245, 263, 325. ITALIE, miocène moyen; sa distribution, 209 ; fossiles des eaux saumâtres, - 410 - 210; messinien inférieur, 212; faune littorale marine, 212; helvétien, 213, 213; faune de Superga, 213; faune laminarienne, 214 ; calcaire de Rosi- gnano, 213; Serravallien, 213; faune coralligène, 213 ; Tortonien 216 ; faune, des zones plus profondes, 216 ; Langhien, 218 ; exemples stratigra- phiques, 221 ; Alpes orientales, 227 ; Tableau du miocène moyen de l’Apen¬ nin septentrional, 228 ; Sicile, 228 ; Lampéduse, 229; Lampione, 230 ; Sar¬ daigne, 230 ; Pianosa, 230 ; Tremiti, 249 ; miocène supérieur, 263 ; sa faune, 266; gypses delà Campagne romaine, de Sogliano, 270; rapports stratigraphiques, 27 1 ; faune du Casino, 334 ; pliocène, 312 ; Val- d’Arno, 314, 334 ; subdivisions pro¬ posées, 319 ; Sicile, Tremiti, 327 ; Pianosa, 328. Post-pliocène inférieur de l’Emilie, 371 ; Toscane, 372 ; Monte Mario, 373; Calabres, Sicile, 374 ; post-pliocène moyen des Calabres, Vallebiaia, 391 ; Sicile, Pianosa, 392. JAMESON, pliocène de Cerigo, 342. JEFFREYS, V. Gwyn Jeffrey s. JENKINS, sur la Mediterranée orientale, 303. JOLY, mollusques de la Méditerranée, 376. JULIEN, faune de l’Auvergne, 333. KILIAN, couches gypseuses de la pro¬ vince de Grenade, 274. KIRCHBERGER SCHICHTEN, 238, 243, 311, 323. KONTKIEV1CS, couches gypseuses de la Pologne, 281. KORNERUP, post-pliocène du détroit de Bjôrne, 399. LAMPÉDUSE, miocène moyen, 229. LAMPIONE, miocène moyen, 230. LANGHIEN, étage, 218, 219, 221, 222, 223, 224, 223, 226, 227, 230, 233, 233, 239 ; synonyme du Zancléen inférieur, 229; Gironde, 233; Au¬ triche-Hongrie, 243, 244, 243, 232, 263, 323. LANKASTER, Elephas du Crag rouge, 370. LARTET, bassin Ponto-Caspien, 306 ; faune de Saint-Prest, 337. LAUGEL, faune de Saint-Prest, 337. LEITHA, calcaire, 213, 238. LE MESLE, Cardiurn d’EI Iskeus, 294. LEVANTIN, étage, 333. LINDER, faluns de la Gironde, 233. LOCARD, sur le bassin du Rhône, 231, 330. LOCZY, pliocène de Pelagosa, 327. LYDEKKER, âge des couches à Iiippa- rion, 284 ; dépôts de Ouadi-Ilalfa, 310. LYELL, division du miocène, 218 ; faune à Dinothérium, 309 ; divisions du pliocène et du post-pliocène, 384, 383; Newer pliocène, 384, 387, 391. LYNCH, profondeur de la mer Morte, 304. MAC ANDREW, mollusques de la mer Rouge, 339. MADÈRE, miocène moyen, 234. MAJOR, V. Forsyth Major. MALTE, miocène moyen, 229. MANTOVÀNI, pliocène de l’Italie méri¬ dionale, 323 ; faune de Gallina, 374. MANZONI, miocène de Crète, 230; 411 faune post-pliocène de Vallebiaia, 37 3, 384. MARAGHÀ, faune miocène, 281. MARION, zones de profondeur de la mer, 204. MARMARA (mer de), miocène, 219; sarinatique, 233. MART1NS, faune du Tsary-Kamich, 293. MATHÉRON, sur le bassin du Rhône, 231. MAYER, sur le Messinien, 324 ; infé¬ rieur ou premier, 212, 220, 263, 3!l8; Grundin, 213 ; Helvétien, 213, 219 ; Tortonien, 216, 219; Langhien, 218, 219 ; sur la vallée de la Bormida, 219 ; sur le Radenin, 220; sur leStazzanin, 220 ; sur l’Àquitanien de la Bormida, 221 ; classification des faluns de la Gironde, 233; miocène de la Suisse, 237 ; de l’Autriche, 239 ; gypses de Stazzano, 269 ; Plaisancien, 320, 321, 324 ; Arnusien, 323, 383 ; Dürnte- nin, 323 ; Cromerin, 323; couches de l’Ouadi-el-Mellaha, 340. MÉDITERRANÉE, forme générale dans le miocène supérieur, 288 ; faune du miocène supérieur, 289 ; sa clôture pendant le miocène [supérieur, 302 ; comparaisons avec d’autres bassins fermés, 303 ; conformation pendant le pliocène, 333. MELI, faune du Monte Mario, 373, 381 ; sur la Cyprin a islandica, 379. MER NOIRE, miocène moyen, 2 17, 248 ; sarmatique, 233 ; miocène supérieur, 280 ; pliocène, 348. MESSINIEN, 227, 270, 324 ; inférieur ou premier, 212, 220, 221, 223, 223, 226, 238, 263. M’. CLURE, post-pliocène de l’île Ba- ring, 399. MICHAUD, pliocène du bassin du Rhône, 330. MIDDENDORF, faune du golfe de Both¬ nie, 291. MIOCÈNE MOYEN, Italie, 209 ; Alpes orientales, 227 ; tableau du miocène moyen de l’Apennin septentrional, 22s ; Sicile, 228; Malte, 229; Lam- péduse, 229; Lampione, 230; Sar¬ daigne, 230 ; Pianosa, 230 ; Corse, 230; bassin du Rhône, 230; Espagne, 233; bassin atlantique, 233; régions au nord des Alpes, 236 ; Autriche- Hongrie et péninsule des Balkans, 237 ; bassins de la mer Noire et de la Caspienne, 247 ; bassin du Yardar, 248 ; bord oriental de l’Adriatique, 249 ; Tremiti, 249 ; Monténégro, 249 ; Albanie, 249 ; Grèce, 249 ; Cépha- lonie, 250 ; absence supposée dans le bassin Egéen, 250 ; Asie mineure, 251; Chypre, 251 ; Syrie, 251; côtes de l’Afrique, 252 ; couches surma¬ rques, 253; leur faune, 255; affaissements supposés, 263 ;■ faune des mollusques, 361. MIOCÈNE SUPÉRIEUR. Italie, 218, 265 ; faune, 266 ; tableau systéma¬ tique, 268 ; prétendues alternances marines, 269 ; rapports stratigra- phiques, 271 ; France, 273; Espagne, 274; dépôts continentaux de la France et de l’Espagne, 274 ; bassin atlan¬ tique, 276 ; Suisse, 277 ; Autriche- Hongrie, 278 ; Eppelsheim, 280 ; bassin Egéen, 282 ; Asie mineure, 286 ; bords orientaux de l’Adriatique et de la mer Ionienne, 286 ; rivages méridionaux de la Méditerranée, 287 ; forme générale de la Médi¬ terranée, 288 ; sa clôture, 302; origine des gisements gypsifères, 298; questions sur la classification, 309 ; rapports de la faune avec le miocène moyen et le pliocène, 310. MIO-PLIOCÈNE, étage, 311. MOLLASSE (obéré meeres — ), 237 ; (obéré süsswasser), 277. MONTENEGRO, miocène, 249. MONTEROSATO, zones de profondeurs de la mer, 204, 205 ; mollusques de la Méditerranée, 376 ; faune de Monte-Pellegrino et Ficarazzi, 392. MORTILLET, faune de Saint-Prest, 336. MOUSCHKETOW, sur le miocène du Turkestan, 248. MUNIER-CHALMÀS, couches à Hippn- rion, 283. MURCtIISON, couches aralo-caspiennes, 281. MUSCHELSANDSTE1N, 237. NÉOGÈNE, étage, 311. NEUMÀYR, couches à Melanopsis et à Fosxarulus, 246 ; miocène supérieur du bassin du Rhône, 273 ; couches à Dreissemia de la Grèce, 282 ; la Méditerranée pendant le miocène supérieur, 307, 308; faunes à Mas- todon et à Elephas du pliocène, 318 ; couches de l’Ouadi-el-Mellaha, 339 ; pliocène dans la mer Egée, 342 ; pliocène de Cos, 343, 344, 343, 386 ; pliocène de Livonates, 347 ; pliocène de la Transylvanie, 330; de la Slavonie, 331, 352 ; communications entre l’Europe et l’Amérique, 366 ; faunes arctiques du post-pliocène inférieur, 388. NEWER PLIOCENE, 384, 387. NEWTON, vertébrés du Forest-bed et du Cray de Weybourne, 389. NICAISE, pliocène de l’Afrique, 339. NÔGGERATH, origine des gypses, 299. OENINGH1EN, étage, 277, 278. PACKARD, dépôts du Chaimplain , 400. PALADILHE, mollusques des eaux thermales et salines, 290 ; mollusques pliocènes du bassin du Rhône, 330. PALLAS, Mastodon de l’Oural, 349. PANNONIEN, étage, 281. PANTANELLI, bathymétrie des mol¬ lusques pliocènes, 205 ; la Méditer¬ ranée dans le miocène supérieur, 308 ; le Tabian, 323 ; sur la Cyprin a islandica , 379. PARETO, le Serravallien, 215, 219; le Tortonien, 216, 219 ; Ig Langhien, 218, 219; sur la vallée de la Bor- mida, 218; le Bormidien, 219; le Plaisancien, 219, 321 ; classification du miocène moyen, 221 ; le Villafran- chien, 321, 322. PARTSCH, gypses de Corfou, 287. PELAGOSA, gypses, 287 ; pliocène, 327. PÉNINSULE DES BALKANS, miocène moyen, 237 ; bassin d’Usküb, 247 ; vallées du Struma et du Indz e Kara- sou, 247; bassin du Vardar, 248; miocène supérieur d’Ypek, 286 ; de Lus-Han, 287; pliocène du Drin, 326. PÉRON, miocène de l’Afrique, 252; pliocène de l’Afrique, 839. PHILIPPI, mollusques post-pliocènes de Sciacca, 375. PHILIPPSON, post-pliocène inférieur de la Grèce, 386. PIANO GESSOSO de l’Italie, 270, 272, 277. PIANOSA, miocène moyen, 230 ; plio¬ cène 328; post-pliocène moyen, 392. PIKERMI, conglomérats et faune, 282. PLAISANCIEN, marnes, 216, 219, 229; étage, 320, 321, 324, 325, 326. PLEISTOCÈNE, 384. — 413 — PLIOCÈNE, Italie, 312 ; Val-d’Arno et sa faune, 314; faunes des différentes zones, 3 ï 6 ; subdivisions proposées, 319 ; Sicile, 327 ; Tremiti, 327 ; Pianosa, 328 ; Grèce, 327, 340 ; Albanie. 326 ; mer Ionienne, 327 ; Pelagosa, 327 ; Corse, 328 ; France, 328; faune des vertébrés de la France, 331 ; Allemagne, 337 ; Espagne, 338 ; Afrique, 338; Chypre, 340; Rhodes, 340 ; Crète, Cerigo, 341 ; Cerigotto, 342; Cos, 342; mers Noire et Cas¬ pienne, 348; bassin du Danube, 350 ; conformation de la Méditerranée, de l’Adriatique, de la mer Tyrrhénienne, de l’Egée, 354 ; rapports de la faune malacologique, 35G ; Portugal, 367; bassin Atlantique, 367 ; Belgique, 367 ; Angleterre, 368 ; faune pliocène de l’Atlantique et de la Méditerranée, 368 ; mammifères du pliocène anglais, 370. POHLIG, faune de Mosbach, 337. POMEL, miocène de l’Afrique, 252 ; faune pliocène de l’Auvergne, 335 ; pliocène de l’Afrique, 339. PONTIQUE, étage, 276, 281. PONZI, faune de Monte Mario, 373, 384. POST-PLIOCÈNE MOYEN, Italie, 391 ; Sicile, Pianosa, 392 ; observations paléontologiques, 393 ; Baléares, Afrique, Chypre, 397 ; Iles Britan¬ niques, 398 ; Norwège, Suède, Fin¬ lande, Allemagne, régions circum¬ polaires, 398 ; Amérique boréale, 399, Spitzberg, 400. POST-PLIOCÈNE INFÉRIEUR, Italie, 371 ; Livourne, 372 ; Vallebiaia, Monte Mario, 345, 373 ; Gallina, 374; examen des faunes malacolo- giques littorales et coralligènes, 382, des crustacés, 381, des mammifères, 383; classifications proposées, 384; Baléares, 385; Grèce, Archipel, 386; Forest-bed de l’Angleterre, Crag de Weybourne, 387. POTIER, faune de l’Auvergne, 335. PREMIER ÉTAGE MÉDITERRANÉEN, 224, 225, 232, 237, 238, 242, 243, 244, 245, 263. PRÉPONTIQUE (âge), 272, 309. QUATRIÈME ÉTAGE MÉDITERRA¬ NÉEN, 385. RAULIN, la Méditerranée orientale, 305. RAYNEVAL, mollusques post-pliocènes de Monte Mario, 373. REID, sur le Forest-bed , 391. RENOU, miocène de l’Afrique, 252 ; pliocène de l’Algérie, 339. RHODES, pliocène, 340; post-pliocène, 386. RISTORI, faune du Casino, 333; faune de Monte Mario, 373. ROBECCHI, miocène moyen de Siouah, 252. ROLLE, faune des Horner Schicliten, 244 . ROSE, lac d’Elton, 296. ROSIGNANO (calcaires de), 215. ROTH, origine des gypses, 299. ROUMANIE, miocène supérieur, 280; pliocène, 350. RUSSIE, miocène moyen, 247 ; sarma- tique, 253 ; miocène supérieur, 280, 281 ; pliocène, 348, 351. RZEHAK, miocène moyen de l’Autriche- Hongrie, 239. SACCO, sur les faunes de Sant’Agata et de Stazzano, 220 ; sables du Poggio, 269 ; sur le Villafranchien, 322 ; sur le Fossanien, 322. SAHARIEN, étage du post-pliocène, 384. SALURES de l’étang d’Orbetello, 261; 414 — de la Mer d’Azow, 261 ; du Siwasch, 261 ; du golfe de Bothnie, 291 ; du lac Pyramide, 291 ; de la mer d’Aral, de la Caspienne, de la mer Noire, de la Méditerranée, 261, 293; du Mer- twyi-Kultuk, du Karassou, du Karabu- gas, 293 ; du lac de Van, 294 ; du lac d’Elton, 296 ; du Grand Lac Salé, 297 ; du Borax-Lake, 297 ; du Djebel Usdom, 297. SAMOS, m ocène supérieur, 283. SANDBEBGEB, mollusques pliocènes du bassin du Bhône, 330. SANT’AGATA, faune, 220. SABDAIGNE, miocène moyen, 230 ; manque du miocène supérieur, 273. SARMATIQUE, étage, 249, 233, 234, 272, 323. SAVI, sur la Chaîne métallifère, 212. SCALDISIEN, étage, 368. SCHLIER, 218, 224, 238, 243, 244, 243, 263, 323. SCHMIDT, communications de la mer Sarmatique, 262. SCIOLZE, sa faune, 224. SEGUENZA, zones de profondeur de la mer, 207 ; assises de Stilo et Guar- davalle, 223 ; grès du Stilaro, 224 ; Zancléen, 228, 229, 230, 201, 324; Astien, 324 ; pliocène de l’Italie méri¬ dionale, 323 ; faune post-pliocène de Gallina, 374, 382 ; sur la Cardita revoluta, 379 ; Astien supérieur, 383 ; mollusques des mers chaudes fossiles dans le post-pliocène moyen, 393 ; communications entre l’Atlantique et la Méditerranée, 396. SERBIE, pliocène, 330. SERRAVALLIEN, étage, 2(3, 219. SICILE, miocène moyen, 228 ; miocène supérieur, 272 ; pliocène, 327 ; post¬ pliocène inférieur, 374; post-pliocène moyen, 392. SIMONELLI, division dumiocènemoyen, 239. SINTZOW, sur l’étage sarmatique de la Russie, 233. SOKOLOFF, sur l’étage sarmatique de la Russie, 233. SPRATT, sur la Méditerranée orien¬ tale, 303 ; tertiaire de Crète, 341. STACHE, Pelagosa, 287, 327. STAZZANIN, sous-étage, 220. STAZZANO, faune, 220. STEENSTRUP, mollusques des sources thermales de l’Islande, 291 ; post¬ pliocène de Disko, 399. STEFANESCU, miocène supérieur de la Roumanie, 280; pliocène de la Rou¬ manie, 350. STUR, division du miocène moyen, 239 ; pliocène de Pelagosa, 327. SUESS, premier étage méditerranéen, 226 ; deuxième étage méditerranéen, 226, 263; miocène moyen de la Vénétie ,22’, 245; faluns de Bazas et Mérignac, 234, 245 ; division du miocène moyen, 238 ; sur le Schlier, 243, 245, 263; vertébrés du miocène moyen, 244 ; absence supposée du miocène moyen dans le bassin Egéen, 250 ; habitat des Ostreoe , 260 ; faune sarmatique, 202 ; affaissements pendant le miocène, 264 ; horizon gypseux de 1 Italie, 272 ; bassin des Ccnujerien Schiclitett, 278 ; bassins Pannonien et Ponto-Caspien, 303 ; la Méditerranée dans le miocène supé¬ rieur, 308 ; conformation de la Méditerranée pendant le pliocène, 354 ; quatrième étage méditerranéen, 385. — 415 - SUISSE, miocène moyen, 237 ; miocène supérieur, 277. SUPERGA, sa faune, 213. SYLT, miocène moyen, 236. SYRIE, miocène moyen, 231. TABIAN, étage, 323,324, 325. TARAMELLI, marne scialbe, 218. TGHIHATCHEFF, miocène de la Thrace, 248. TERRIGI, faune de Monte Mario, 373. THOMAS, faune des eaux saumâtres d’Ouargla, 292; pliocène de l’Algérie, 339. TIETZE, sur la faune de Sciolze, 225 ; divisions du miocène moyen, 239, 240; sur le Schlier , 243; vertébrés du miocène moyen, 244. TONGRIEN, 219, 221. TORTONIEN, 214, 216, 219, 221,222, 223, 224, 223, 226, 227, 233, 235, 238, 239, 244, 245, 247, 263, 276, 277, 321, 325, 328. TOURNOUËR, zones de profondeur de la mer, 207 ; bassin du Rhône, 231, 330 ; faluns de la Gironde, 235 ; pliocène d’Antibes, 328 ; pliocène de Rhodes, 340 ; pliocène de Cos, 344, 345, 386 ; post-pliocène de Rhodes, 387. TRABUCCO, sur le calcaire de Lampé- duse, 229. TREM1TI (îles), miocène moyen, 249; pliocène, 327. VAL-D’ARNO, 323 ; faune pliocène, 317 ; communication avec la mer, 314. VAN DEN ECKE, faune de Monte Mario, 373. VÉLÀIN, mollusques d’eau saumâtre en Algérie, 294. VÉZIAN, miocène moyen de la Cata¬ logne, 233. VIGUIER, pliocène de l’Hérault, 329, 330, 335. VILLAFRANCHIEN, étage, 321, 322, 325. VILLE, miocène de l’Afrique, 252 ; plio¬ cène de l’Afrique, 339. VIQUESNEL, miocène de la Macédoine, 247 ; de l’Albanie, 286. VISAN, groupe, 232. VON HÀUER, division du miocène moyen, 239 ; bassins Pannonien et Ponto-Caspien, 305. VON MÀRTENS, Modiola du Yang-tse- Kiang, 295. ZANCLÉEN, étage, 228, 324, 325; in¬ férieur, 229, 250, 263 ; supérieur, 385. ZANTE, miocène moyen, 250 ; gypses, 287; pliocène, 327. ZONES bathymétriques des mers, 203. WATERS, pliocène de l’Italie méri¬ dionale, 325. WEITHOFER, faune de Pikermi, 283. WELSCH, zones de profondeur de la mer, 207 ; pliocène de l’Algérie, 339 ; post-pliocène de l’Algérie, 397. WILLISTON, larves d’insectes dans le lac de Texcoco, 297. ERRATA. Page. Ligne. Note. Au lieu de : Lisez : 206 84 2 E. Mojsisovi.cz E. Mojsisovics 207 18 Tableau en on DES TERRAINS DU MIOCÈNE. Page. Colonne. Ligne. Au lieu de : Lisez : 228-229 1 13 Pecten denuratus Pecten denudatus » 2 7 Monte Roppo Monte Rosso » » 18 Roccheta Rocchetta » » 38 Guarrlaffone Guardasone )> » 39 M. Fnfo M. Fuso » » 41 Saffomolare, Manza- botto Sassomolare, Marza- botto » » 42-43 S. Maria Villiano S. MariaVilliana » » 45 Lamo, Parullo Lama , Pavullo » 3 6 Mondains Mondaino )) » 11 Pecten Malirnae Pecten Malvin a e » » 15 Comis Conus » n 17 Pseudoliva bengcidina Pseudoliva brugadina » )> 35 Siene Sieve )) 4 6 Pecten Arnsens Pecten etruscus n )) 9 E H » )) 14 Pazzane Parrane )> n 21-22 Paltratrio Paltratico n » 29 Brin a Bruna » » 38 de Pescia de la Pescia )) » 42 Stenza Sterza n » 46 Val-d’Orcis Yal-d’Orcia » » 47 Monterusoli Monterufoli » » 48 Borma Bruna n » 48-49 Antilope Hompti Antilope Haupti 27 — 418 Page. Ligne. Note. Au lieu de : Lisez : 288 28 Kirschberger Schichten Kirchberger Schicliten 239 4 Lejo Jejo 241 26 Loibensdorf Loibersdorf » 27 A. Fuchs Th. Fuchs » 28 Pseudoliva bengadina Pseudoliva brugadina 243 2 Couchyl. Oonchyl. 246 2 Binnensmollusken Binnenmollusken 247 25 Kaonk Konka 249 17 3 Fremiti Tremiti n » A. Fellini A. Tellini 249 22 Imi Ismi 256 8 Le P. pictum , Bast. devrait être placé à coté du P. Bargellinii. 258 4 Periagin Peringia 290 7 P. fosiranensis P. foxianensis » 10 Piene Fosciana Pieve Fosciana )) 17 Staliva thermalis Stalioa thermalis )> 20 B. Borelliana B. Bonelliana » 23 Pseiidamnicola lucen- sis Stan. Pseudamnicola lucen- sis Stab. 291 2-3 Ponta-a-Lucca Porta-a-Lucca » 1 1 den der )> 2 Ossegon Ossegor 292 11 M. Maraccana M. Maroccana » 2 den der » 3 den der 293 3 Burg Bug » 5 spora sopra 294 15 Ossegon Ossegor » 26 El Iskens El Iskeul » » Bizente Bizerte 295 1 N. Neumayr M. Neumayr 296 8 Ouargha Ouargla 301 25 Bagdo Bogdo 303 31 1 aus stratigraphiscen oder palàontologis- éhen Wege den auf stratigraphischem oder palâontologis- chem Wege der en Page 308 318 319 » 321 351 360 373 381 383 386 » 397 419 — Ligne. Note. Au lieu de : Lisez : 32 1 es jetzt . Vorkom- misse es bis jetzt.. kommnisse 30 ’ Hstyrin Hystrix 13 Luniagina Lunigiana 15 Val-di-Siene Y al-di-Sieve 1 hivatskoga hrwatskoga 20 Bribi Bribir 23 Stenothyris Sthenorytis 24 2 conckiliogia concbiologia 33 E . Tvanchii E. Eranchii 27 molaire, appartient molaire, qui tient 35 4 pliocànr pliocâne » )) Siizungsb. Sitzungsb. 30 2 Sromhus Strombus Vor- appar- ' ' / Ai . . ■ : > . . . ■ • -• V ■ * - ■ ■ , ' ’■■■ ! ■ : I •• ■ * i ' ■ . i: ■ . $ . i ■ ■ » i ' - Ç ‘ V ■ ■ • ^ ^ X s » ■ . ' v I : - ; • / U De la nature et de l’origine du phosphate de chaux des environs de Mons, PAR A. F. RENARD et J. CORNET (*). ANALYSE PAR «1. CORMET Nous avons entrepris depuis quelque temps des re¬ cherches sur la nature des divers phosphates de chaux de nos régions, afin de chercher par cette voie à résoudre la question de leur origine, question sur laquelle on n’a guère émis que des hypothèses. Nos recherches, limitées d’abord aux phosphates des environs de Mons, se sont ensuite étendues à ceux d’âge plus ancien et la saison ne nous ayant pas permis jusqu’ici de nous entourer de tous les matériaux nécessaires, nous devons nous borner pour le moment à des communications préliminaires. Dans la dernière séance de la classe des Sciences de l’Académie (8 Février 1891), nous avons déposé une note exposant les principaux résultats auxquels nous sommes arrivés, nous limitant pour le moment aux phosphates de la craie. Nous en donnons ici un résumé succinct. Au point de vue du mode de gisement, les phosphates dont il est question ici peuvent être classés en trois groupes : A. — Phosphates in situ, c’est-à-dire occupant leur po¬ sition primitive dans la roche où ils se sont déposés ou concrétionnés. Ils comprennent trois cas, qui ne diffèrent du reste pas p) Bull. Acad, des Sc. de Belg., 3e série, t. XXI, n° 3. — 4 — essentiellement : 4° les phosphates en granules mélangés aux parties calcaires de craies de diverses assises; 2° les concrétions volumineuses que l’on rencontre à divers niveaux dans la craie blanche, comparables aux concré¬ tions draguées sur le fond des mers actuelles; 3° les spon¬ giaires, polypes, etc., fossilisés en phosphate de chaux et les moules de fossiles testacés, formés par une concentra¬ tion de la même substance. B. — Phosphates provenant de l’enrichissement secon¬ daire, par l’action décalcifiante des eaux météoriques chargées d’acide carbonique et d’acides humiques, de roches calcaires, d’une teneur moindre en phosphate. Ces formations sont assez connues, grâce aux travaux de plu¬ sieurs de nos confrères , pour que nous ayons besoin d’insister. L’étude des dépôts de ce genre ne peut donner de bons résultats que si l’on part de celle des roches inaltérées dont ils proviennent. En effet, les agents dissolvants qui les ont produits ont, dans certains cas, profondément modifié leurs caractères microscopiques. G. — Roches phosphatées, fossiles phosphatisés, etc., se trouvant à l’état remanié au sein de dépôts plus récents, où on les retrouve comme tels ou enrichis par un concré- tionnement secondaire. Tels sont les éléments des poudingues de Guesmes, de la Malogne, etc., qui proviennent tous du remaniement de roches plus anciennes. Concrétions phosphatées. — Nous dirons d’abord un mot des concrétions formées d’un mélange de carbonate et de phosphate de chaux, développées en place aux points où on les trouve. Elles sont comparables à celles qui se forment au fond des mers actuelles. Quand elles n’ont pas été remaniées par suite de la destruction des couches où elles étaient empâtées, elles présentent un aspect extérieur et une structure qui excluent toute idée de formation par roulement. Nous voulons les opposer à de véritables galets ou cailloux roulés, provenant de l’action mécanique de la vague ou de courants sur des fragments de roches pré- formées et que l’on confond souvent avec les véritables concrétions sous le nom de nodules, etc. Les concrétions se sont ordinairement formées autour d’un reste organique plus ou moins reconnaissable ou bien elles remplissent l’intérieur de coquilles. Elles peuvent, il est vrai, avoir été remaniées, et dans ce cas, on les trouve mélangées à des cailloux roulés dont il est quelquefois difficile de les distinguer, les bancs émer¬ gés et les fragments qui en proviennent ayant ordinaire¬ ment subi un enrichissement en phosphate qui tend à les faire ressembler à des concrétions formées in situ. D’autre part, les actions mécaniques ont donné aux concrétions des formes arrondies qui favorisent encore la confusion. Nous avons étudié les concrétions qui se rencontrent à divers niveaux dans la craie blanche du Hainaut. Leurs caractères, tant macroscopiques que microscopiques, se rapprochent tellement de ceux des concrétions phos¬ phatées draguées de nos jours dans les mers, que la même description pourrait s’appliquer aux deux cas. Nous ne pouvons que renvoyer à un travail publié par l’un de nous sur les concrétions phosphatées provenant de la mer actuelle (*). Les concrétions dans lesquelles on reconnaît encore nettement la forme extérieure de l’organisme qui a servi de centre d’attraction, ainsi que celles qui moulent l’intérieur des coquilles, présentent au fond la même structure. Nous avons examiné également des concrétions, fossiles phosphatisés, etc. provenant des dépôls phosphatés de la Hesbaye. Ils ne diffèrent pas essentiellement de ceux du Hainaut; on peut même dire qu’ordinairement la structure des organismes est mieux conservée dans les échantillons de Hesbaye et que le concrétionnement interne et péri¬ phérique y est plus net. Dans la matière crayeuse qui remplit les vides, on voit de nombreux foraminifères (*) A. F. Renard. Les concrétions de phosphate de chaux draguées au large du Cap de Bonne-Espérance. Bul. Acad, royale de Belgique , 3e série, t. XVIII, no 12, 1889. — 6 — remplis de phosphate de chaux. Cette pâte crayeuse doit évidemment se rapprocher beaucoup par sa composition minéralogique de la craie où étaient primitivement enclavés les nodules et les fossiles. On y trouve des fragments de minéraux en beaucoup plus grande abondance que dans le Hainaut ; on y trouve en outre des fragments microsco¬ piques de roches anciennes. La craie phosphatisée empâtant un reste de spongiaire nous a montré un petit fragment d’os de reptile. Nous avons des raisons de croire que les éléments de ce genre jouent un certain rôle dans les phosphates de Hesbaye. Nous terminerons ici ce que avons à dire des concrétions phosphatées. Nous y reviendrons d’ailleurs plus tard, en donnant plus d’extension à nos recherches que nous ne pouvons le faire pour le moment. Phosphates en grains. — Nos études ont porté sur les craies phosphatées de Maisières, d’Ossogne, du Cambrésis, de la Somme, du Pas-de-Calais et de Ciply, ainsi que sur les phosphates riches qui en dérivent par décalcification. Nous avons aussi examiné divers phosphates enrichis de la Hesbaye et du pays de Herve, mais nous devons dire qu’à cause du manque de matériaux, nos recherches en ce qui les concerne sont les moins avancées. Nous croyons toutefois pouvoir avancer qu’ils ne diffèrent pas essentiel¬ lement, quant à leur nature, de ceux des autres gisements. Du reste, la plupart des phosphates en grains nous parais¬ sent avoir la même signification géologique. C’est pourquoi nous les décrirons en bloc en signalant cependant les particularités les plus saillantes de chacun Les roches qui font l’objet de notre étude ont été, soit à l’état pulvérulent , soit en coupes minces, examinées à l’état libre ou dans l’eau, la glycérine et le baume du Canada, en lumière réfléchie et en lumière transmise et à des grossissements variables. Nous avons employé la lumière ordinaire ou la lumière polarisée. Toutes les réac¬ tions microchimiques requises ont été effectuées. - 7 - La lévigation ou l’action d’acides dilués permet de séparer dans les craies phosphatées deux classes d’élé¬ ments bien distincts : une partie généralement moins dense, composée presque exclusivement de carbonate de chaux, que l’on désigne souvent sous le nom de folle farine (*) et une partie non calcaire, ordinairement plus dense et le plus souvent peu soluble dans les acides très dilués. Les dépôts de phosphate riche sont essentiellement formés par ces éléments peu solubles des craies phos¬ phatées. Nous avons, pour toutes les craies phosphatées, opéré cette lévigation qui, séparant les parties calcaires pulvé¬ rulentes, rend l’étude des parties denses beaucoup plus aisée. La séparation mécanique ne peut toutefois jamais être complète. Partie calcaire. — La partie calcaire séparée et séchée se présente avec tous les caractères d’une craie ordinaire ; elle est plus ou moins blanche, selon que la séparation mécanique a été plus ou moins parfaite. Au microscope, elle offre tous les éléments normaux d’une craie blanche ordinaire. On y distingue un grand nombre de coquilles de foraminifères, des fragments de mollusques, de brachiopodes, etc., une foule d’éclats peu déterminables, mais provenant sans nul doute de coquilles calcaires, et, empâtant le tout, une poudre impalpable, résultat de la trituration des éléments précédents. On sait que la craie de Spiennes et la craie de Ciply qui lui est superposée, ne forment qu’un seul et même en¬ semble stratigraphique et qu’elles passent l’une à l’autre sans transition brusque. La partie calcaire ou folle farine de la craie de Ciply se présente au microscope comme parfaitement identique avec la craie de Spiennes. Vers la partie supérieure de celle-ci, on voit des granules phos¬ phatés s’ajouter aux éléments calcareux et former des lits (!) Ce terme a encore été employé dans d’autres sens, entre autres pour désigner la matière argileuse, légère, de certains phosphates riches. Nous lui aisserons la signification que lui a donnée Melsens. - 8 alternativement plus ou moins riches en phosphate. D’autre part, la craie de Giply, dans ses bancs les plus élevés, s’appauvrit graduellement en granules phosphatés et passe à une roche presque exclusivement calcaire. Parties non calcaires.— Ce sont principalement : 1° des grains de quartz ancien et autres minéraux anciens, parfois accompagnés de fragments de roches primaires ; 2° de la glauconie ; 3° des restes d’organismes siliceux et 4° des granules phosphatés. Ie Le quartz est toujours de nature élastique ; il est plus ou moins roulé selon les gisements. Les grains, irès arrondis dans les phosphates de la Hesbaye et du pays de Herve, ont des angles assez aigus dans ceux de Giply et de la Somme. Le quartz en cristaux entiers n’est pas rare dans certains gisements. Les grains de quartz sont souvent teints en jaune ou en rouge par un enduit limoniteux. On rencontre, dans certains cas, une série d’autres éléments minéraux, tels que feldspaths tricliniques, zircon, etc., mais jamais d’apatite. Très rares dans la plupart des gise¬ ments, ces minéraux se présentent avec assez d’abondance dans les phosphates de Hesbaye, où se rencontrent en outre un grand nombre de fragments microscopiques de roches anciennes. 2° La glauconie caractérise par son abondance les craies du Cambrésis, d’Ossogne, de Maisières, etc. On l’y trouve sous deux aspects différents. Ou bien en grains à surface arrondie, sphériques, ovoïdes, allongés, souvent fortement mamelonnés, rappelant quelquefois vaguement des formes de foraminifères. Ou bien en cylindres, bâtonnets, quel¬ quefois assez allongés, isolés ou réunis au nombre de deux ou trois. Ils dérivent sans doute de spiculés de spongiaires. La glauconie est beaucoup plus rare dans les autres gise¬ ments; les bancs supérieurs delà craie de Ciply en offrent quelques grains. 3° Les spiculés siliceuses de spongiaires se rencontrent partout, mais sont généralement assez rares. Des échantil¬ lons du pays de Herve en renferment en assez grande abondance. — 9 — 4° Nous arrivons aux parties phosphatées sur lesquelles nous avons à nous étendre davantage, en nous bornant cependant à énoncer nos résultats, dont quelques-uns nous semblent nouveaux. L’étude comparative des grains phosphatés des diverses craies nous a permis de classer le plus grand nombre d’entre eux dans deux catégories bien distinctes. Nous pourrions placer dans une troisième des éléments peu nets, qui se rapportent sans doute à l’une des précédentes. Ces deux catégories sont : 1° — Foraminifères phosphatisés. 2° — Fragments microscopiques d’os de poissons et de reptiles. Foraminifères phosphatisés. *— Un simple coup d’œil jeté sur une préparation de phosphate riche de Beauval ou Orville montre qu’il est composé en grande partie de moules de foraminifères dont beaucoup sont presque visibles à l’œil nu. On y reconnaît un assez grand nombre de genres; ceux qui frappent par leur abondance sont : Globigerina, Texlularia , Cristellaria, Rolalina. Ces moules ont une teinte générale gris jaunâtre ou brunâtre, qui est celle du phosphate riche de la Somme. Le calcaire de la coquille a en général entièrement disparu. Le test est moulé intérieurement en phosphate de chaux et le moulage est entouré d’une enveloppe claire, formée de couches concrétionnées, concentriques, de la même subs^ tance. Le phosphate de remplissage est jaunâtre, plus ou moins foncé, peu transparent, d’aspect granuleux; il présente faiblement la polarisation d’agrégat. La couche externe, concrétionnée et transparente, existe presque constamment autour des moules intacts; quand ceux-ci se brisent, elle se casse en éclats Elle est quelque¬ fois très épaisse, mais il arrive qu’elle soit si mince que la lumière polarisée seule en révèle l’existence. On y recon¬ naît aisément la présence de couches concentriques. Sa couleur est le jaune, quelquefois très faible. A la lumière réfléchie, elle donne aux foraminifères un aspect blanc luisant, porcellané. — 10 — Elle paraît à la fois fibro-rayonnée et finement zonaire et donne entre niçois croisés la croix des agrégats sphé- rolithiques. Autour des moules d’individus composés, tels que Globigerina , Textularia , etc., elle forme, sur les surfaces libres, autant de systèmes sphérolithiques que de loges. La cuticule concrétionnée tend à effacer les creux pré¬ sentés par les coquilles des rhizopodes et à arrondir leurs angles au point que, souvent, ils sont méconnaissables à la lumière directe. Les moules dépourvus de la cuticule se présentent avec un aspect rappelant les grains de glauconie des mers actuelles, débarrassés de leur enveloppe calcaire. A côté de ces foraminifères intacts et parfaitement déterminables, on observe un grand nombre de fragments qui, s’ils étaient seuls, ne pourraient être que difficilement rapportés à des organismes quelconques. Ce sont des indi¬ vidus incomplets, des loges isolées ou des fragments de loges ou de cuticule. On rencontre aussi des concrétions sphériques, formées d’une succession de couches transpa¬ rentes, concentriques, entourant un noyau foncé, ordinai¬ rement peu volumineux par rapport à l'épaisseur de la cuticule. Quelquefois deux ou trois concrétions de ce genre ébauchées, ont été réunies par une enveloppe concrétion- née commune et donnent des figures en forme de biscuits, etc. Une grande partie de la matière phosphatée pulvérulente qui entre dans la composition du phosphate riche, peut être rapportée à des fragments de foraminifères triturés par des actions mécaniques. Ces actions mécaniques semblent s’être exercées avec assez d’intensité sur les phosphates de Hesbaye. Les moules complets de foraminifères y sont rares et ordinairement dépourvus de l’enveloppe concrétionnée externe. On y trouve cependant d’assez nombreux moulages reconnais¬ sables, quoiqu’incomplets, et à côté d'un grand nombre de loges isolées et de fragments triturés, pulvérulents. Les éléments dérivés de foraminifères sont gris jaunâtre ou — 11 — verdâtre, d’aspect granuleux, dans certains cas teintés par de la limonite. On rencontre, en outre, un grand nombre de granules arrondis, ovoïdes, mamelonnés, de même couleur, dans l’intérieur desquels s’aperçoivent souvent plusieurs petits noyaux foncés. Les uns ne polarisent pas, les autres don¬ nent la polarisation d’agrégat. Ces observations ont été faites sur le phosphate blanc de Rocour. Des coupes minces taillées dans ces phosphates préalablement durcis, montrent un grand nombre de foraminifères phosphatisés , entiers ou brisés, et de menus fragments de nature diverse empâtés dans une substance phosphatée pulvérulente. On distingue notam¬ ment de volumineux foraminifères remplis d’une masse phosphatée jaune clair. Nous avons dit plus haut que les foraminifères phos¬ phatisés se rencontrent en grand nombre dans la pâte calcaire des moules de fossiles et des nodules de la Hesbaye, pâte qui doit évidemment être de la même nature que la craie phosphatée dont les dépôts de phosphate riche sont les résidus. Dans la craie du Cambrésis, les foraminifères sont assez peu nombreux; ils rappellent ceux de la Somme, quoiqu’en général moins nets ; ils appartiennent aux mêmes genres que ces derniers. Ils sont brun plus ou moins foncé. Tous ont une zone externe claire, concrétionnée. On rencontre aussi un grand nombre de moules de loges isolées. Certains éléments obscurs doivent être rapportés à des foraminifères oblitérés. On y trouve aussi des concrétions arrondies comme celles de la Somme. Les phosphates riches dérivés de la craie de Maisières et de celle d’Ossogne présentent des granules phosphatés dont un grand nombre doivent être considérés comme dérivant de foraminifères. A. première vue, il est assez difficile de reconnaître, parmi les granules phosphatés bruns de la craie de Giply, des éléments répondant à des foraminifères, mais l’examen d’un grand nombre de préparations ne tarde pas à prouver — 42 - qu’il en existe réellement. Quelques-uns ont un aspect qui ne laisse pas de doute à cet égard ; chez d’autres, les contours deviennent vagues, la substance qui les forme est opaque, et l’on arrive ainsi à des granules ne présen¬ tant plus aucun caractère pouvant les taire rapporter à des rhizopodes. Ce sont là les grains phosphatés les plus abondants de Ciply. A la lumière réfléchie, ils sont bruns, cireux, luisants A la lumière transmise, ils offrent un contour clair concrétionné, peu nettement différencié d’un centre brunâtre, foncé et opaque. Fragments d'os. — En étudiant les phosphates de la Somme et de Ciply, nous nous sommes trouvés pendant quelque temps arrêtés devant la détermination d’éléments, importants comme quantité, puisqu’ils peuvent former jusque 10 % de la partie phosphatée, se rapprochant du règne minéral par certains caractères, s’en éloignant sous d’autres rapports. Ce sont des fibres, des éclats, des plaques, des esquilles microscopiques, dans lesquels les réactions décèlent la présence du phosphate de chaux. Quelquefois incolores, ils sont ordinairement colorés en jaune ou en brun plus ou moins foncé. Ils sont en général transparents, mais sou¬ vent rendus opaques par une matière noirâtre, de nature organique, qui y est enclavée. En lumière transmise, ils disparaissent du champ dès qu’on intercepte l’arrivée de la lumière. Tous présentent des phénomènes de polarisa¬ tion particuliers, n’offrant aucune relation fixe avec les systèmes de fissures rectilignes qu’on y observe quelque¬ fois. Nous n’avons plus hésité sur leur détermination dès que nous avons reconnu dans certains d’entre eux l’existence des canalicules contournés et entremêlés caractéristiques du tissu osseux des poissons, et dans d’autres, un strié et des alignements de lacunes fusiformes, munies de prolon¬ gements déliés qui les font rapporter à des fragments d’os qui, vu le gisement, doivent appartenir à des reptiles. Comme contrôle, nous avons fait tailler des tranches minces dans les dents et des ossements de poissons et de - 13 - reptiles provenant de la craie de Ciplyet de la craie grise à Belemnitella quadrata de la Somme. Les éléments dé- terminés comme fragments d’os présentent les mêmes caractères que ceux qu'on reconnaît dans ces coupes. Beaucoup d’éclats ne présentent, il est vrai, ni canali- cules, ni lacunes osseuses, mais l’analogie d’aspect et de propriétés optiques avec les fragments d’os bien caractérisés nous porte à les identifier avec eux. Beaucoup, d’autre part, rappellent la structure microscopique des dents de reptiles et de l’émail des dents et écailles d’élasmobranches. Tout le monde sait avec quelle abondance les dents et les ossements de poissons et de reptiles se rencontrent dans les gisements de Ciply et de la Somme. Nous considérons aussi comme fragments d’os les élé¬ ments analogues à ceux que nous venons de décrire, dont nous avons constaté la présence dans les phosphates de la Hesbaye, du Cambrésis, etc. Nous n’avons pas la prétention d’avoir résolu toutes les questions ayant trait à la nature des roches phosphatées dont nous nous sommes occupés. Nous croyons cependant avoir fait faire un pas important à la solution du problème de leur origine et nous nous proposons d’exposer dans une séance ultérieure, nos idées quant à leur mode de forma¬ tion. Elles se rapprochent d’ailleurs beaucoup de celles émises en 1886 par F. L. Cornet. Gand, le 14 février 1891. Recherches sur les formations diluviennes du Sud des Pays-Bas, PAR Alp. ERENS DOCTEUR EN SCIENCES NATURELLES. (Archives du Musée Teyler de Haerlem, t. III. 4894.) EXPOSÉ SOMMAIRE PAR L'AUTEUR. Vers la fin de l’année 18S9, la Société géologique de Belgique a bien voulu publier nos premières recherches (4) sur la provenance des roches cristallines comprises dans les ballastières de la partie méridionale du Limbourg Hollandais. Par ces recherches, nous avonsété amené aux conclusions que voici : 1° Les dépôts de transport en question sont le résultat du mélange d’un certain nombre de courants diluviens, et non du courant moséen seul. 2° Ces gravières comprennent des roches cristallines assez nombreuses, fait que M. Staring niait catégorique¬ ment. 3° Parmi ces roches plutoniennes, il y avait des ga]ets Scandinaves, ce qui n’avait pas encore été observé au des¬ sous du 51e degré de latitude. 4° La limite de la dispersion des roches Scandinaves, telle que Dumont l’avait tracée, doit donc être tirée beau¬ coup plus vers le Sud. 5° La trouvaille de roches plutoniennes, d’origine rhé¬ nane incontestable, dans les dépôts de transport moséens du Limbourg prouva que la Meuse quaternaire n’est pas (*) Tome XVI, pages 395-444. — 16 — restée indépendante, mais s’est mêlée à un moment donné aux eaux rhénanes, malgré la distance énorme de ± 100 kil. qui les sépare aujourd’hui. 6° L’observation de roches moséennes typiques aux envi¬ rons d’Aix-la-Chapelle amena la conclusion que les eaux mélangées, moséennes, Scandinaves et rhénanes, se déver¬ saient dans un lac fort étendu, qui, au;Sud de la province, avait un diamètre de plus de soixante kilomètres. 7° Ce lac immense se forma probablement, puisqu’une barrière de glace infranchissable, située plus au Nord, empêchait les eaux de se jeter en mer. 8° Enfin nous avons prouvé que les roches cristallines vosgiennes avaient été charriées jusqu’au Sud duLimbourg, fait que M. Lorié niait encore en 1887 et 1889. Après avoir obtenu ce premier succès, nous avons con¬ tinué ces recherches, et nous avons trouvé au Sud du Lim- bourg un grand nombre de roches cristallines nouvelles, qu’on peut diviser, d’après leurorigine, enquatre catégories, dont chacune dénote un courant diluvien particulier. Ce sont en premier lieu les roches des Ardennes fran¬ çaises, des Vosges et du Morvan, transportées par le cou¬ rant moséen. En second lieu, ce sont les galets cristallins des contrées rhénanes, charriés par le Rhin quaternaire. Ensuite, ce sont les roches venues de la Suède et de la Norwège, ce qui accuse un courant Scandinave. Enfin, on trouve des fragments rocheux de la Bretagne et de la Normandie, ce qui prouve l’existence d’un courant breton. Citons de la première catégorie, quatre sortes de granu- lite, pauvres en mica blanc et très répandues dans la région vosgienne et notamment au grand massif du Bambois, entre Plombières et Remiremont. Parmi les galets qu’on peut attribuer encore avec plus de certitude à une origine vosgienne incontestable, figurent les roches porphyriques suivantes : A. Tufs vacuolaires de porphyre pétrosiliceux (Argilo- lithes scoriacées). - 17 B. Argilolithes silicifiées, avec fragments de granulite empâté. G. Porphyres pétrosiliceux permiens, violets ou rou¬ geâtres. Ces porphyres pétrosiliceux, à cassure vive, esquilleuse et à bords tranchants, avec cristaux de quartz vitreux, prennent un grand développement dansle Val d’Ajol,au bas d’Hérival, où ils s’accompagnent d’une puissante formation de tufs argileux (argilolithes). De plus, on remarque, engagés dans ces roches, des frag¬ ments de granulite et de porphyrite empruntés aux roches du sous-sol, ce qui communique à ces porphyres ou aux argilolithes un aspect brèchoïde bien caractérisé. Dans la vallée d’Hérival se développe encore une sorte de quartz blanc grisâtre, veiné, fendillé, à traits de clivage colorés en brun sale, qu’on retrouve également dans les gravières limbourgeoises. Des environs de St Nabord, on retrouve au Sud du Lim- bourg la granulite dite de St-Nabord, et le quartz lustré, brun, compacte, de provenance carbonifère. Mentionnons encore : A. La granulite, qui se développe au delà de Remiremont dans la direction de St-Amé. B. La microgranulite, à grands cristaux d’orthose peg- matoïde, qui forme de grandes coulées au Raddon. G. Orthophyres, avec brèches orthophyriques associées, anciennement nommés porphyres bruns, et qui, dans la vallée de Fresse, prennent beaucoup d’importance aux en¬ virons de Giromagny et de Faucogney. D. La granulite de Gérardmer, route de la Bresse, à quartz pegmatoïdes bien individualisés. M. Vélain, professeur à la Sorbonne de Paris, qui a bien voulu comparer ces roches de transport avec celles des Vosges, rapporte une microgranulite, trouvée au Sud du Limbourg, au Morvan , provenance qui ne saurait être expliquée que par la considération que les glaciers du Morvan, ne suivant guère les étroites vallées d’érosion, ont pu charrier des roches en des endroits où les fleuves seuls ne sauraient les transporter. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T. XVIII, BIBLIOGRAPHIE. 2 — 18 — La deuxième catégorie des roches cristallines de trans¬ port est celle des contrées rhénanes. C’est en premier lieu le tuf porphyrique rouge brique des environs de Herzig (Berncastel). En second lieu, c’est l’andésite amphibolique de Wolken- burg, dans les Sept- Montagnes, roche à structure hyalo- pilitique (Rosenbusch). En troisième lieu, ce sont les conglomérats trachytiques du Drachenfels, près de Bonn. En quatrième lieu, ce sont les basaltes à gros grains avec volumineux cristaux d’olivine, et ceux à grains fins, bien analogues à ceux de Jungfrenberg. Enfin, ce sont les calcédoines rubanées, caractéristiques des mélaphyres amygdaloïdes d’Oberstein. Aux roches moséennes et rhénanes sont venues s'associer des galets cristallins Scandinaves, comme par exemple, une hâlleflinta rubanée, jaune et noir verdâtre, à bandelettes de tourmaline, bien caractérisée. Une autre hâlleflinta est rose, et représente, dans sa pâte microcristalline, rubanée, les phénomènes des vrais porphyres. Enfin, une syénite hornblendifère à gros éléments, des environs de Chris¬ tiania. Le nombre total des variétés de roches Scandinaves, trouvées jusqu’ici dans la partie méridionale du Lim bourg, s’élève donc à treize. La dernière catégorie, qui a fait l’objet d’une étude de M. Ch. Barrois, professeur à Lille, est celle des roches bretonnes et normandes. La liste entière étant trop longue pour la citer ici, nous allons donner les trois séries tout à fait typiques pour la Bretagne et la Normandie. A. La série des porphyres et des porphyrites du Trégorrois. B. La série des granités syénitiques, ou des syénites improprement dites, avec cristaux fort rares d’amphibole, bien développées au Nord de la Bretagne. C. La série des roches suivantes : Pegmatite blanche à gros feldspaths et à larges lamelles de moscovite, très commun partout sur la côte du Nord de la Bretagne, o â;j - 19 — Granulite à tourmaline de Roscoff. Quartz tourmalinifère, très commun sur les côtes du Nord, en filons, associé aux granulites. Microgranulite, fréquente en fiions dans la rade de Brest. Porphyre quartzifère, à micropegmatite grossière du Nord de la Bretagne. Granulite à tourmaline , commune au Nord de la Bretagne. Diorite schistoïde des côtes de Lannion , et en de nom¬ breux filons de la rade de Morlaix. Cette trouvaille, et celle de M. Renard au large d’Ostende, se confirment mutuellement et sont des preuves concluantes pour adopter un quatrième courant diluvien, c’est-à-dire le courant breton. On sait que, dans la Manche, les vents, les marées, les allu- vions sableuses et même les galets vont de l’Ouest à l’Est, de sorte que M. Marchai a pu calculer que les eaux de la Manche déposent annuellement 600.000,ncb de sable dans la baie du Mont-St Michel et 10.000. 000mcl) sur les côtes de Norfolk, de Zéelande et de la Flandre. Dans les temps qua¬ ternaires, ces eaux devaient charrier avec elles des galets et des glaçons fort nombreux, qui sont allés se déposer sur les côtes belges et enfin, d’une manière confuse, dans les gravières du Sud du Limbourg, avec les roches de TAr- denne, des Vosges, de la Scandinavie et des contrées rhénanes, en donnant naissance à un dépôt quaternaire mélangé, à un véritable « Diluvium entremêlé ». Après avoir obtenu des résultats aussi positifs dans le Sud du Limbourg, nous avons fait des recherches nom¬ breuses dans le Brabant Septentrional, et nous pouvons conclure que les dépôts graveleux de cette province ont été formés en même temps, de la même façon et par les mêmes courants que ceux des contrées décrites. Tous ces dépôts graveleux, ainsi que ceux du Nord de la Belgique, constituent donc la sous-division du diluvium entremêlé, c’est-à-dire le « Diluvium mosé-entremêlé». - 20 — Le Diluvium Rhénan du Sud des Pays-Bas. M. Staring (*) fait de la Rhur et de la Meuse la séparation du diluvium, dit rhénan, et du diluvium moséen, auquel l’auteur a donné le nom de a mosé-entremêlé», et divise son diluvium rhénan en trois massifs, qui en somme ne forment qu’un chaînon unique : 1° Le massif de Mookerheide, situé sur le territoire hol¬ landais, et comprenant les groupes de collines de Mooker¬ heide, de Groesbeek et de Nymègue. 2° Le massif de Clèves, situé en entier sur le territoire allemand, et non examiné par nous. 3° Le massif de Geldern, qui est mi-néerlandais et mi- prussien, et qui se compose des groupes de collines de la bruyère d’Asperden, Straelen, Venlo et Kaldenkirchen. Leur composition lithologique serait, d’après les obser¬ vations de M. Staring, identiquement la même et de nature rhénane. Nous devons rejeter à priori et à posteriori l’opinion de M. Staring, qui croyait que la Meuse et le Rhin quaternaires, restés indépendants l’un de l’autre, avaient déposé dans le Sud des Pays-Ras des deltas caillouteux, composés exclusivement ou de roches rhénanes ou de ro¬ ches moséennes. De ce raisonnement, on devait tirer à priori la conclusion logique que les groupes de collines de Yenlo, Afferden, Mook, etc., appartenant au diluvium rhénan de M. Staring, et qui sont situées sur les bords de la Meuse et à grande distance du Rhin, ne forment qu’un diluvium moséen tout pur. . De plus, la trouvaille au Sud du Limbourg de roches rhénanes dans les gravières qu’on considérait comme des types de dépôts moséens, fit tirer la conclusion que le Rhin et la Meuse quaternaires se sont réunis à un certain moment de l’époque graveleuse, et cela, malgré la distance énorme, de 100 kil., qui les sépare aujourd’hui. A plus forte raison, ce mélange devait se faire à Kaldenkirchen, Venlo, (*) De bodem van Nederland, tome II. Haerlem. I — 21 — Straelen, Kempen, Geldern, Mook, Groesbeek et Nymègue, qui sont situés à des distances maxima de 10 kil. de la Meuse et de 30 du Rhin. Les recherches sur place confir¬ mèrent notre opinion. En voici le quadruple résultat. A. Les ballastières du diluvium rhénan de Staring, les plus rapprochées de la Meuse, ont les caractères litholo¬ giques moséens des plus accentués. B. Plus les gravières sont éloignées de la Meuse, plus les galets rhénans dominent. G. Vers le sommet de toutes les ballastières, les roches rhénanes abondent. D. Partout le diluvium rhénan de Staring est un véri¬ table diluvium entremêlé, composé de roches moséennes, rhénanes, bretonnes et Scandinaves. Le premier point s’observe très bien à Mook. Les roches des Ardennes : porphyroïdes et amphibolites de Mairus et Laifour, quartzophyllades de Rocroy, poudingue de Bur- not, arkose de Fépin, calcaire à crinoïdes de Tournai, etc., s’y observent en grande quantité. De plus, les roches cristallines vosgiennes sont assez fréquentes, par exemple le porphyre de Rupt, l’argilolithe de Dommartin, le porphyre pétrosiliceux du Val d’Ajol, la granulite du Bambois, entre Plombières et Remiremont, etc. Le second point s’étudie bien dans les environs de Nimè- gue, situé sur les rives du Waal (affluent du Rhin). Cepen¬ dant, on n’y trouve pas un diluvium rhénan tout pur, mais beaucoup de roches rhénanes, comme des quartz blancs et des basaltes, associées à des roches moséennes plus rares, comme par exemple le poudingue de Burnot, les phyllades de Rocroy, etc. Le troisième point se vérifie partout au sommet des dépôts rhénans : les basaltes, et surtout les quartz blancs dominent à la surface, aussi bien à Mook qu’à Ubbergen. Les basaltes, trouvés à Ubbergen, proviennent de Jung- frenberg, d’Oelberg, de Veitskopf, etc. Les trachytes et les conglomérats trachytiques des envi¬ rons de Bonn étaient assez fréquents, et il y avait des andésites de Wolkenburg, des dacites de Reichenau, des — 22 — calcédoines d’Oberstein, des granités à tourmaline de Heidelberg, etc., etc. Pour le quatrième point, il suffît de faire remarquer que les roches Scandinaves et bretonnes ne forment qu’un mé¬ lange avec les roches moséennes et rhénanes. Parmi les roches Scandinaves, citons : la diabase des filons norvégiens, le micaschiste, le granité gneissique grisâtre de la Suède, le porphyre chocolaté d’Elfdalen, le porphyre syénitique des environs de Christiania, etc. Parmi les roches bretonnes fort nombreuses, citons : les porphyrites du Trégorrois, la porphyrite de Lanmeur, la cornaline typique pour les tufs porphyritiques cambriens de Lésardrieux, les microgranulites du Trégorrois, les granités syénitiques apophysaires qui caractérisent le nord de la Bretagne, la granulite leptynique feuilletée, très commune partout en Bretagne, etc., etc. Le mélange de toutes ces roches différentes constitue donc un véritable diluvium entremêlé, et la sous-division « rhéno-entremêlé ». Là, où le courant Scandinave l’em¬ porte sur les autres, c’est-à-dire plus au Nord du pays, on aura donc la troisième sous-division du diluvium entre¬ mêlé, c’est-à-dire le « Diluvium scandinavo-entremêlé ». Il serait cependant peu conforme aux idées précédem¬ ment émises, de vouloir attribuer à notre diluvium rhéno- entremêlé les mêmes limites que M. Staring donna à son ancien diluvium rhénan/ dont il faut détacher toutes les masses graveleuses bordées par la Meuse, qu’il faut réunir au diluvium mosé-entremêlé. Le Diluvium Sableux au Sud des Pays-Has. Sous les noms divers de Diluvium sableux, Flandrien, Campinien et Haidesand, différents auteurs ont décrit la masse sableuse hétérogène qui, dans les Pays-Bas, forme un dépôt continu à partir de Sittard, en comblant l’espace entre les nombreux deltas caillouteux, et recouvre presque partout ces derniers dépôts. Ces terrains sablonneux atteignent leur plus grand développement dans le Brabant — ■23..,*- Septentrional et au centre du pays, où ils ont parfois une puissance de plus de 100 m. Au Nord des Pays-Bas, ils sont moins développés. Les forages de Sneek, Goes, Leeuwar- den et Oenkerk, mentionnés par M. V. Gappelle ( Quelques Considérations sur le quaternaire ancien , i888 ), assi¬ gnaient à ces sables des puissances respectives de 8m, 6m15, l'n35 et 2m80. Plus vers le Sud, le diluvium sableux semble également diminuer en épaisseur. Un forage pratiqué à Heithuizen lez-Ruremonde y atteignit le sommet du dilu¬ vium graveleux à une profondeur de 12 m. Nous croyons que cette superposition du diluvium sableux au gravier quaternaire est son horizon géologique naturel, et que partout ailleurs, où ces sables meubles semblent se ratta¬ cher latéralement aux collines graveleuses, on doit tenir compte des remaniements et des déplacements considé¬ rables, dus à l’influence des vents et de l’érosion séculaire, dont l’action se manifeste surtout sur les pentes et les crêtes des collines. La composition en est très variable et fort hétérogène, et la grosseur, la forme et la couleur des sables varient de place en place. On y observe du mica noir et blanc, toujours en petites lamelles, de rares grains feldspathiques, des améthystes, des grenats, de la tourma¬ line, des cristaux du groupe amphibolo-pyroxénique, du zircon et même des cristaux rares. On y trouve encore de la limonite, de la glaise, du lignite, de petites couches de gravier fin et des roches cristallines et sédimentaires de diverses origines. Les gros erratiques s’y observent encore assez fréquemment. En Gampine, les quartzites ardennais, les quartz blancs et les grès blancs s’observent bien sou¬ vent. Les gros blocs de grès atteignent jusqu’à 11 à 36 m. c. ; ils ont été trouvés par M. E. Delvaux à Holsteen-Molenheide, Sledderloo, Gelieren,Beverst, etc. A Hoogeloon, nous avons trouvé un tuf mélaphyrique d’une longueur de deux mètres, et aux environs d’Oudenbosch, des erratiques cristallins nombreux. Tout le monde connaît le gros erratique de granité d’Oudenbosch. A Bavel, nous avons observé un granité d’environ 300 kilog. et M. Van den Broeck a trouvé à Hoogstraeten un granité Scandinave d’environ 0,7 m. — 24 - cubes. Dans le diluvium sableux du Brabant Septentrional, on trouve assez souvent des blocs isolés de quartzite, des quartz blancs, des silex crétacés, etc. Un grand nombre de géologues se sont occupés de l’origine de ces sables diluviens. M. Staring attribua leur formation au lavage des monti¬ cules graveleux par les eaux pluviales. M. le Dr Winkler les identifia avec les .dunes et en fit une formation marine. MM. Berendt et Meyn les considèrent comme d’origine glaciaire. M. le Dr Lorié, tout en acceptant l’hypothèse de M. Staring, fait intervenir la Meuse et le Rhin là où ces sables sont développés jusqu’à atteindre une puissance de 100 m. Pour nous, toutes ces théories ont le tort radical d’attri¬ buer des produits aussi complexes que ceux du diluvium sableux, à une cause unique. Toutes ces hypothèses sont vraies, l’une plus que l’autre, mais toutes ne le sont qu’en partie. Le lavage des collines graveleuses par les eaux pluviales (théorie de M. Staring) devait produire à la longue quelque effet semblable à celui du diluvium sableux, mais non des produits qui sont aussi répandus, et cela, sur une échelle aussi colossale que ceux des sables diluviens. En effet, comment expliquer par cette hypothèse seule, par exemple, le grand développement des dépôts arénacés du Brabant, qui atteint parfois 100 m. ? Gomment expliquer de cette façon la superposition du sable au gravier, et cela même sur des espaces très grands? Gomment expliquer ainsi la présence dans le sable des blocs métriques? Gomment expliquer, par cette théorie, le développement extraordinaire de ces dépôts sableux là où le diluvium graveleux est peu déve¬ loppé ou pas visible? Gomment expliquer, enfin, l’absence totale de ces sables en des endroits où les deltas graveleux sont le plus développés, comme, par exemple, dans le Sud du Limbourg Hollandais ? Donc, ni par l’influence des vents, ni par l’érosion — 25 — séculaire, on ne saurait expliquer suffisamment tous les phénomènes du diluvium sableux. Sans donc vouloir com¬ battre l’hypothèse de M. Staring, il faut cependant avouer que, par elle-même, elle est insuffisante à nous expliquer toute l’histoire compliquée du diluvium sableux. La deuxième hypothèse est celle de M. Winkler, qui donna aux dépôts sableux une provenance marine. M. Lorié a combattu cette hypothèse, en basant ses critiques sur l’absence de coquilles marines, sur la présence dans les sables de matières ligniteuses qui attestent l’eau douce, et sur l’absence de tout cordon littoral graveleux, et des traces de l’action marine. Avouons cependant que le diluvium sableux est marin en quelques endroits, et que la théorie de M. Winkler est bien applicable, par exemple au « Système Eemien » de Harting. Rappelons encore que les vents, les marées et les allu- vions modernes, qui affectent notre pays, se déplacent de l’Ouest à l’Est, c’est-à-dire de la Manche en Hollande. M. Marchai a calculé qu’il se dépose ainsi de nos jours annuellement sur les côtes de la Zéelande, de la Flandre et de Norfolk 10.000.000 m. cubes de sables. Ajoutons y que ces masses sableuses devaient être plus considérables au temps quaternaire, et qu’il s’est formé ainsi le chaînon de dunes qui s’étend du Pas-de-Calais, le long du littoral belge, en Hollande, en Danemark, jusqu’au Skagerrak. Cependant, cette belle hypothèse n’est pas suffisante à nous expliquer tout le diluvium sableux. Comment expliquer, par exemple, la présence dans ces sables du lignite, de la limonite, des roches rhénanes, ardennaises, vosgiennes, suédoises et norvégiennes? Gom¬ ment expliquer le mélange de tous ces produits avec ceux qui sont venus de la Bretagne? Cette théorie est donc vraie, mais non applicable d’une manière générale. La troisième hypothèse est celle de MM. Berendt et Meyn, qui croyaient que les roches Scandinaves tombées en poussière et les sables apportés par le glacier Scandinave ont donné naissance au diluvium sableux. Remarquons que tous les produits des roches cristallines sont choses — 26 — * • «Tj rares dans ces sables diluviens; par exemple, on y trouve de rares lamelles de mica, de rares cristaux de feldspath et de rares fragments de granité, etc., en voie de désagrégation, et là où on les trouve en nombre, comme à Gastel, Ouden- bosch, Hoogeloon etc., ces dépôts sableux traduisent bien leur provenance. Ges caractères particuliers manquent aux autres masses sableuses, qui se distinguent par une uni¬ formité générale. Si cette hypothèse pouvait s’appliquer d’une manière générale, on devrait observer au Nord du pays la plus grande puissance des sables, car la glace en recul et en fonte devait y avoir laissé la plus grande masse minérale. Le contraire est vrai : le diluvium sableux est peu développé au Nord. Seule cette hypothèse ne saurait expli¬ quer non plus, ni le grand développement des dépôts sableux au Sud du pays, ni le mélange des différentes roches d’origines si diverses : méridionales, occidentales et septentrionales. Sans vouloir nier toute action glaciaire, il est quand même nécessaire d’en restreindre l’effet, et de limiter son action à la formation d’une partie de la glaise qu’on observe dans les masses sableuses, à l’apport des roches Scandinaves, et a un rôle plus subordonné dans la formation des dépôts arénacés. Une dernière hypothèse est celle de M. Lorié qui, tout en acceptant la théorie de M. Staring, fait exceptionnellement intervenir la Meuse et le Rhin dans les puissantes forma¬ tions sablonneuses. Nous allons beaucoup plus loin, et nous disons que les eaux du Rhin, de la Meuse, de l’Escaut et de leurs affluents se réunissaient avec les courants de la Scandinavie et de la Bretagne pour ne plus former en¬ semble qu’un lac immense, à contre-courants nombreux. Cette dernière hypothèse rend compte de la présence des roches de tant d’origines différentes; de la présence dans ces sables du lignite, de la limonite, de la glaise, etc. ; de la nature en grande partie fluviatile des dépôts arénacés ; de leur puissance énorme au Sud et de leur développement peu appréciable au Nord du pays; de la présence des blocs métriques, tant cristallins que sédimentaires ; des minces couches de gravier fin; du passage réel qui existe entre le diluvium graveleux et le diluvium sableux; de l’uniformité apparente et de la continuité des dépôts arénacés ; de la position des sables relativement à celle du gravier; de la disparition des sables tertiaires en Belgique, dans le Lim- bourg Hollandais et dans la Province Rhénane, etc. De fait, si Ton examine les terrains tertiaires de ces différents pays, on est surpris de ne plus observer en beaucoup de régions que des lambeaux isolés de sables tertiaires. Les sables éocènes et oligocènes (Landenien ou Bolderien, Bruxeliien, Tongrien), ont presque partout disparu au Gondroz et aux Ardennes, où l’on n’observe plus que des lambeaux rares de sables conservés dans les dé¬ pressions, de sorte que l’érosion quaternaire ne pouvait les atteindre. Ces sables renfermaient in situ de gros blocs de grès blanc, qu’on peut retrouver aujourd’hui en Cam- pine, à Sledderloo, Gelieren, Holsteen-Molenheide, etc., où ils sont vraisemblablement entourés par les sables de leurs gisements primitifs. On a même trouvé à Hellendoorn (Overyssel) et à Oldenbroek (Veluwe) le grès bruxeliien à nummulites, qui provient probablement du terrain bruxel¬ iien ardennais détruit. La Meuse quaternaire a encore charrié dans ces sables d’autres roches, par exemple les quarzites cambriens, le poudingue de Burnot, les por- phyroïdes de Mairus (trouvés à Brée par M. Delvaux), la granulite de St-Etienne lez-Remiremont, le granité- peg- matoïde du Haut du Rhin, le porphyre de Münster de la vallée de laNahe et le calcaire à crinoïdes de Tournai, trouvé à Oudenbosch. Pour terminer, citons une roche des envi¬ rons d’Oudenbosch et de Gilzen, savoir : les rognons calca- reux-siliceux de l’assise de Kunraede, arrachés peut-être aux massifs crétacés sénoniens des environs de Fauque- mont. Ces rognons sont bien nombreux aux environs d’Oudenbosch, ce qui nous donne un renseignement pré¬ cieux sur la dénudation à grande échelle des terrains tertiaires, qu’on observe au Sud du Limbourg. Dans un travail ultérieur, nous allons prouver que le Limbourg Hollandais a été couvert autrefois par des formations tertiaires nombreuses et épaisses, dont il ne reste plus — 28 — aujourd'hui que des traces. Toutes ces masses sableuses ont été transportées dans les régions basses des Pays-Bas par la Meuse quaternaire, et c’est ainsi que s’explique la trouvaille du calcaire de Kunraede près d’Oudenbosch. Quand on jette un coup d’œil sur la carte publiée par M. Yan den Broeck (Bull, de la Soc. géol. de Bruxelles , t. I, 1887), figurant l’extension primitive des sables dies- tiens, terrain qu’en Belgique parcourent surtout l’Escaut et ses affluents nombreux, on est frappé d’observer une forte dénudation de ces sables à glauconie et à limonite. Où sont allés ces éléments ? On observe fréquemment dans le Limbourg et dans le Brabant, par exemple à Deurne, Uden, Mil, etc , des masses énormes de limonite souvent exploitée. Ces masses ocreuses qui, d’abord en solution, doivent avoir concrétionné au niveau des argiles, proviennent probablement des terrains diestiens belges, dénudés par les eaux scaldésiennes. Si l’on examine les sables à lignite des contrées rhénanes, on observe les mêmes phénomènes de dénudation. On retrouve en Hollande les traces de ces terrains transportés : le lignite, le quartz blanc, des roches dévoniennes, un tuf mélaphyrique très volumineux, caractéristique pour les contrées rhénanes, la porphyrite amygdaloïde calcédo- nieuse d’Idar, etc. II a été fait mention de l’apport des sables par les vents et les marées, qui nous viennent de la Manche (il se dépose annuellement 10 millions de m3 de sables sur les côtes de Norfolk, de la Flandre et de Zéelande). Les ves¬ tiges de ce courant breton ont été trouvés près d’Ouden¬ bosch, où nous avons trouvé six galets cristallins typiques pour le Nord de la Bretagne, par exemple, la microgranu- lite cambrienne à feldspath rose du Trégorrois, un granité de Bretagne, le granité syénitique du Nord de la Bre¬ tagne, etc. Il reste encore à parler du courant Scandinave, qui a laissé des traces au Sud du pays, notamment à Gilzen, Gastel, Oudenboch, etc. Parmi les roches bien caractéris- tiquestrouvées aux environs d’Oudenbosch, citons : syénite — 29 — éléolithique de Christiania, Rhombenporphyre de Tyve- holmen, norite de Hitteroë, Augengneiss Scandinave, gra¬ nité de Rôken, amphibolite de Moss, granité de Snarum, porphyre d’Elfdalen, etc., etc. On peut donc conclure que les sables du Diluvium sableux sont le résultat du concours des eaux du courant moséen,de celles du courant rhénan, de celles du courant scaldésien-breton et enfin, de celles du courant Scandinave. Quelques auteurs ont voulu assigner à ces sables des caractères alluviaux. Il n’en est rien. La trouvaille d ’Elephas primigenius Blum. fait bonne justice de cette hypothèse. Le Diluvium Limoneux ou le Loess du Sud des Pays-Bas. Le limon ou le loess ne couvre que la partie méridionale du Limbourg, en se ralliant d’un côté au limon de la. Hesbaye et de l’autre à celui de la vallée rhénane. Il a parfois une puissance de 15 m. La formation limoneuse du Limbourg est une formation d’eau douce. En voici les preuves. En premier lieu, c’est la faune fossile des invertébrés, qui accuse nettement des conditions d’humidité. M. Debey (*) a trouvé au Lousberg et au Wilkommsberg d’Aix, les fossiles suivants : Hélix hispida Lin. » ericetorum Midi. y> obvoluta » y> pulchella » » sericea )) (*) De son côté, M. Dewalque trouva dans le limon hesbayen des environs de Liège les fossiles suivants : Hélix hispida. Pupa muscorum. Succinea oblonga. Bulimus obscurus. Clausilia laminata. Achatina lubrica Menke. » acicula Lam. Clausilia parvula Stud. Bulimus obscurus Müll. Suecinea oblonga Drap. D’autre part, nous avons trouvé dans le Limbourg Hélix hispida , var. concinna Jeff. Pupa ? Clausilia parvula Stud. Planorbis, etc. Une deuxième raison, est la trouvaille dans le limon de vertébrés fossiles, qui n’ont pu vivre sans eau abondante. M. Debey a trouvé des centaines d’os de grenouilles et beaucoup de vertèbres de poissons aux environs d’Aix-la- Chapelle. Une troisième raison, c’est la présence de fragments osseux de grands pachydermes et denombreuxmammifères. On a trouvé dans le loess, entre Hocht et Smeermaas, au fort Guillaume à Maestricht, à Neerepen, etc., les restes des animaux suivants, qui n’auraient pu vivre dans les condi¬ tions de sécheresse que la théorie éolienne exige : Elephas primigenius Blum. Rhinocéros tichorhinus Cuv. Equus caballus » Arctomys Noae De Bey. Ursus spelaeus Cuv. Bos taurus Lin. Cervus elaphus » Cervus capreolus » Sus scropha » Castor i Arvicola ] non déterminés. Capra ( La quatrième raison, c’est le passage réel du diluvium graveleux au limon. En vérité, au point de contact du loess avec le gravier, on observe que le limon est fort caillou¬ teux et que cette zone limoneuse, parsemée de cailloux, a parfois une épaisseur de 2 m., ce qui indique un remanie¬ ment des deux terrains par des eaux agitées. - 31 — Une cinquième raison, c’est la présence dans le loess de minces couches de gravier fin, ce qui indique une origine fluviatile, particularité qui s’observe encore souvent dans le loess rhénan. La sixième raison, c’est la schistosité du loess, comme on le remarque dans un chemin creux entre Margraten et Banholt, ainsi que les parcelles de lignite qu’on y trouve souvent. Ce lignite et cette nature schistoïde sont de bons carac¬ tères de sédimentation dans feau. La dernière raison, c’est la trou vaille à la surface du loess, ou à peu de profondeur dans le loess, de blocs énormes d’origines bien diverses. Nous y avons observé des quart- zites ardennais, des quartz blancs rhénans, des blocs de grès oligocènes déplacés, des silex métriques crétacés, et même un Augengneiss Scandinave, qui se trouvait dans le limon graveleux de passage. Tous ces erratiques ont été charriés par des courants d’origines différentes sur d’énormes glaçons, de sorte que l’action de l’eau est bien manifeste, depuis la base du limon jusqu’au sommet (*). A la fin de notre étude, nous avons pu retracer le che¬ min parcouru par les différents courants diluviens qui ont donné naissance aux formations diluviennes qui viennent d’être décrites. Ainsi, on trouve les traces du courant moséen au plateau de Langres, à Balan, Charleville, Mézières, Givet, Dave, Wépion (Namur), Visé, Maestricht, Genck, Mil, Mook, etc. Ainsi, on peut retrouver les vestiges du courant rhénan, à partir des Sept-Montagnes, près de Düsseldorf, Grefeld, Duisburg, Wesel, Galcar, Clèves, Mook, Nymègue, etc. Ainsi, on observe encore le courant breton, sur les côtes de la Manche, au Pas de Calais, à Renaix, au large d Os- tende, à Oudenbosch et partout au Sud des Pays-Bas. (’) Les gros blocs de quartzite s’observent aussi bien dans les vallées qu’au sommet des hauts plateaux de 200 mètres d’altitude. — 32 - Ainsi enfin, on peut suivre les courants contraires du Nord, à partir du diluvium Scandinave et scandinavo-entre- mêlé, à Zevenbergen, Oudenbosch, Rucphen, Gilzen, Hoogstraeten jusqu’à Gand, point par lequel nous faisons passer la nouvelle limite de la dispersion des blocs Scandi¬ naves, qui passera par Bruges, Gand, Bruxelles, Louvain, Hasselt, Aix-la-Chapelle. Nous avons donc pu constater au Sud des Pays-Bas trois courants diluviens principaux : 1° Le courant Scandinave ou le courant du Nord, venu de la Suède et de la Norwège. 2° Le courant rhénan-moséen ou le courant du Sud, venu des Vosges, etc. et des contrées rhénanes. 3° Le courant scaldésien-breton ou le courant de l’Ouest, venu de la Belgique et des côtes françaises. 4° Enfin M. V. Calker a observé près de Groningue le rapakiwi, le granité et le porphyre d’Aland et constaté ainsi, aux limites septentrionales de la Néerlande, un quatrième courant, le courant baltique ou le courant de l’Est, venu de la Finlande. LISTE DES OUVRAGES REÇUS EN DON OU EN ÉCHANGE PAR LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE Depuis la séance du 16 novembre 1890 jusqu'à celle du 19 juillet 1891 (*). DONS D’AUTEURS. J.-B. Ballière et fils. Catalogues mensuels. Briart. Note sur les mouvements parallèles des roches stratifiées. (Ann. Soc. Géol. de Belgique, t. XVII, Liège 1890.) — Note sur une faune marine landenienne dans l’Entre-Sambre-et-Meuse. (Ibidem, t. XVII, Liège, 1890.) T. -G. Bonney. On the Cristalline Schists and their Relation to the Mesosoïc Rocks in the Lepontine Alps. Brusina. Aux observateurs du monde des oiseaux. Instructions et catalogue des oiseaux indi¬ gènes. (Societas historico-naturalis croatica) Zagreb, 1890. — Observations sur le dernier travail de G. Gwyn Jeffeys : Les mollusques recueillis par l’expé¬ dition du « Lichtrunget, la Porcupine », 1868-1870. Dr L. Garez. Iles britanniques. — France. Système juras¬ sique. (Annuaire géologique universel, t. VI, 1889). Paris 1891, 3 broch. (*) Les ouvrages dont le format n’est pas indiqué, sont in-8°. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII. 5 — 34 Catalogue de l’exposition internationale du livre. Anvers 1890* Clarke , As Trilobitas do Grez de Ereré e Maecurù estado do Para, Brasil. (Archives do Museu nacional do Rio de Janeiro, vol. IX, 1891.) Cotleau, Note sur quelques Echinides du terrain crétacé du Mexique. Paris, 1890. (Bull. Soc. géol. de France, 30 sér., t. XVIII.) — La géologie à l’exposition universelle et dans les congrès internationaux de 1889. (Bull. Soc. sc. de l’Yonne, 1890.) — Les délégués des sociétés savantes à la Sorbonne en 1890. (Bull. Soc. sc. de l’Yonne, 1890.) — • La géologie au Congrès de Limoges en 1890. (Bull. Soc. des sc. hist. et nat. de l’Yonne, 1890.) Daubrée. Expériences sur les déformations que subit l'enveloppe solide d’un sphénoïde fluide, soumis à des effets de contraction. (Comptes- rendus Acad, des sc. t. CX, 1890 ) — Expérience sur les actions mécaniques exercées sur les roches par des gaz à hautes tempéra¬ tures, dans de très fortes pressions et animés de mouvements très rapides (Acad, des sciences, t. CXI, 25 nov. 5 et 8 déc. 1890, t. CXII, 19 janv. 1891 ) — - La génération des minéraux métalliques dans la pratique des mineurs du moyen âge d’après Bergbrichlein. (Journal des savants, juin-juillet 1890.) E. Delvaux. Terrains tertiaires, études stratigraphique et paléontologique du sous-sol de la Campine, avec coupe, Liège 1891. (Ann. Soc. géol. de Belg.,t. XVIII.) — Discours prononcé sur le cercueil de Jean Ortlieb. (Ib.t t. XVIII.) — Epoque quaternaire. Sur un terme nouveau du quaternaire inférieur observé en Belgique, — 35 — avec coupe. Liège, 1891. (Ann. Soc. géol. de Bel., t. XVIII.) — Époque quaternaire. Découverte d’une molaire d’Elephas anliquus et des restes d’espèces quaternaires éteintes dans les alluvions stra¬ tifiées de la colline de Mesvin, par M. A. Lemonier, Liège 1891. {Ibid., t. XVIII.) — Un dernier mot sur l’homme tertiaire des Spiennes. (Soc. d’Anthropologie de Bruxelles, t. IX, 1890.) — Epoque quaternaire. Sur un caillou erratique originaire du St-Gothard, recueilli près de Bevest, dans la vallée du Demer, Liège 1891, (Ibid., t. XVIII). — Les puits artésiens de la Flandre. — Les cail¬ loux de silex roulés, qui constituent la base de l’étage yprèsien dans la ville de Renaix, Liège 1891 (Ibid., t. XVIII). — Un instrument des temps préhistoriques actuel- ment en usage parmi les bûcherons aux environs de la ville de Mons. (Bull. soc. d’Anth. de Bruxelles, t. IX, 1890-91.) — Premiers résultats des recherches zoologiques et anthropologiques entreprises dans les grottes de Bovenlanden (Sumatra), par le Dr Dubois. (Ibid., t. IX.) Delgado. Relation du Congrès international d’anthropo¬ logie de Paris 1889. Lisbonne, 1890. Marcel De Puydt. Un village préhistorique en Hesbaye.(Soc. d’Anthropologie de Bruxelles. Mars 1890.) Dewalque, G. Notice sur François-Léopold Cornet. (An¬ nuaire Acad. roy. de Belg., t. LV.) Bruxelles, 1889. — Eléments de cristallographie. Liège, 1890. Math. M. Draghicenu. Erlaüterungen zur geologischen Uebersichtskarte desKonigreichesRumanien. Dillau and C°. — Catalogue. — Reptiles et amphibiens. Id. id. IX. — Poissons, ld. id. X. — Oiseaux. — 36 — H. Fayol. Etudes sur le terrain houiller de Commentry. Livre I. Lithologie et stratigraphie, 4° partie par MM. de Launay et Stanislas Meunier. Livre II. Flore avec atlas, par Renault. Livre II. Faune (Ichtyologie et Entomo¬ logie), avec atlas, par Ch; Brongniart et Emile Sauvage. H. B. Geinitz. Uber die rothen und bunten Mergel der oberen Dyas bei Manchester. Dresden, 1889, und Nactlàgliche Mittheilungen. Dresden, 1890. (Ges. Isis in Dresden.) J. Gosselet. Deux excursions dans le Hundsrück et le Taunus. (Soc. géol. dn Nord). Lille 1890. Etude sur les travaux de Ch. Lory. (Soc. belge de géologie, t. IV.) Bruxelles, 1890. — Considérations sur le bief à silex de l’Artois. — Les demoiselles de Lihus. (Ann. Soc. géol. du Nord, t. XV1L) Lille, s. d. 2 br. Hébert. Edmond Hébert. Extrait de la Revue interna¬ tionale de l’enseignement, du 15 déc. 1890. Extrait du discours de M. Hermite. Extrait du Mémoire de l’association des anciens élèves de l’Ecole normale, du 11 janvier 1891. Paris, 1891. Discours prononcé aux funé¬ railles d’Ed. Hebert, avril 1890. Paris, 1890. E. Hennequin. Discours prononcé aux funérailles du lieutenant-général Liagre, président d’hon¬ neur de la Société belge de géographie. — Note sur la participation de l’Institut carto¬ graphique à l’exposition internationale du livre à Anvers, 1890. Catalogue de la bibliothèque du Dépôt de la guerre, Brux., 1848. (Don de M. G. Dewalque.) Alfred Jentzsch. Bericht über die geologische Abteilung des Provinzial- Muséums der Physikalischen Gesellschaft bei Gelegenheit der Feier des 100 jahriger Bestehens der Cesellschaft, 1890; Kônisberg, 1891. — 37 - Fernand Levieux. Essai sur le développement de la pein¬ ture du paysage et sur les voyages d’artistes aux XV0 et XVIe siècles, dans leurs rapports avec l’histoire de Part en Belgique. Hayez, Bruxelles, 1891 . A. Lossen et Wahnschaffe. Beitrage zur Beurtheilung der Frage nach einer einstigen Vergletschsun.g der Brocken gebietes. Berlin, 1890. (Jahrb. d. K. für géolog. Landesanstalt, 1889.) — Analyse du travail de M. V. Frech sur le calvaire à céphalopodes près de Hasselfelde. Martin. Sur des nouveaux restes de Stegodon à Java. (Kônigliche Akademie der Wissenschaften in Amsterdam, 1890.) Nilkitin.. Carte géologique générale de la Russie, feuille 57 (Moscou, Kortschewa, Jouriev, Borovsk, Jegorievsk). (Mémoires du Comité géologique, vol. V, n° 1). Dépôts carbonifères et puits artésiens dans la région de Moscou. (Mé¬ moires du Comité géologique, vol. 5, n° 5 et dernier.) A. P. Paiva e Pono. Les champs d’or. (Soc. de géographie de Lisbonne.) Lisbonne, 1891. Dr Peterman. L’analyse du sol. Méthode employée à l’Institut agricole de Gembloux. Bruxelles, 1891. Preswich. Relation of the Westleton Beds or Pebbly Sands of Sufïolk to those of Norfolk and on Their extension Inland, 1, 2, 3 parties. — On the Age, Formation, au successive Drift- stages of the Valley of the Darent ; with Remarks on the Palæolithic Implements of the District and of the Origin of its Chalk Escarpment (Quarterly Journal of the Geolo- gical Society, vol. XLVII.) London, 1891. G. Rayet. Observations pluviométriques et thermomé¬ triques faites dans le dép. de la Gironde, de juin 1888 à mai 1889. - 38 E. Renevier. Envahissement graduel de la mer éocénique aux Diablerets. — Origine et âge du gypse et de la Cornieule des Alpes vaudoises. — Transgressivité inverse (Eclogæ Geologicæ Helvestiæ, vol. 11; Lausanne 1891). Rapports annuels des Conservateurs des musées d’histoire naturelle de Lausanne (don de M. Renevier). Rizzo. Observations météréologiques de 1889, faites à l’observatoire de l’Université de Turin. Ronkar. Sur l’épaisseur de l’écorce terrestre. — Sur l'entrainement mutuel de l’écorce et du noyau terrestre en vertu du frottement intérieur. (Bull. Ac. roy. de Belg., 3e sér., t. XVIII.) Bruxelles, 1889. — Réponse à la notice de M. Liagre. (Ibid , t. XVIII.) F. V. Sandberger. Nachtrâgliche Bemerkungen zu meiner Abhandlung: « Ueber Steinkohlenformation und Bothliegendes im Schwarzwald. » Sherrard. Rules for Electrical Installations by thé Vic- torian Institute of Engineers. Schmitz . Les dernières recherches bryozoologiques du docteur Pergens. (Soc. scient, de Bruxelles, 1890.) C. Schmitz. La flore houillère du bassin de Valenciennes. C. Ubaghs De voor-Romeinsche Begraafplaatsen tusschen Weert en Buden en Nederweert-Leveroy. Amsterdam, 1890. H. Van Capelle. Geologische Resultate van eenige in West-Drenthe en in het Oostelijk dell van Overijssel verrichtegrondboringen (Mémoires Acad, des sciences d’Amsterdam). Amsterdam 1890. I — 39 — ÉCHANGES. Europe. I BELGIQUE. Anvers. Société royale de géographie. Bulletin , t. XV, fasc. 2, 3, 4, 1890-1891. Bruxelles. Académie royale de Belgique. Annuaire , 1891 . Bulletin , sér. 3, t. XX, n0s 9 à 12; t. XXI, n0s 1 à 7, 1891 ; t. XXII, nos 8 à 12, 1891. Mémoires in-8°, t. XLIV, 1891. Mémoires in-4% t. XLVII, 1889. — Annales des travaux publics de Belgique, t. XLVIII, cahiers 1, 2, 3, 4, 1891. — Bibliographie de Belgique, an. XVI, 1890-1891. — Fédération des Sociétés d’archéologie et d’his¬ toire de Belgique, t. VII, session de Bruxelles, 1891. — Société belge de géologie, de paléontologie et d’hydrologie. Bulletin , t. IV, fasc. 1-3, 1890; t. V, fasc. 1, Bruxelles 1891. — Société royale belge de géographie. Bulletin , an. XIV; nos 5-6, 1890; an. XV, n°s 1-6, 1891. — Société royale malacologique de Belgique. An¬ nales , t. XXVI, 1890. — Société royale de médecine publique de Bel¬ gique. Tablettes mensuelles , 1890-1891. — Société scientifique. Annales , 1889-1890. — Société belge de miscroscopie. Annales , t. XV. Bulletin , t. XVII, nos 1-10, 1891. — Carte générale des mines, Bassin houiller de Mons, 1889. Charleroi. Société paléontologique et archéologique. Docu¬ ments et rapports , t. XVII, 1891. Liège. Société royale des sciences, 2° série, t. XVII, 1891. Mons. Société des ingénieurs sortis de l’Ecole spéciale \ — 40 d’industrie et des mines du Hainaut. Publi¬ cations, t. XXI, t. XXII, 1889-1891. Mons. Société des sciences, arts et lettres du Hainaut. série V, t. II et t. III, 1890, 1891. ALLEMAGNE. Augsbourg. Naturhistorischer Verein. Jahresbericht, 30 ter. Bericht, 1890. Berlin. K. preussische Akademie der Wissenschaften. Sitzungsberichte, 1890, n°9 XLI-L1II. — Deutsche geologische Gesellschaft. Zeitschrift , 1890, vol. XLI, fasc. 3-4; vol.XLII, nos 1-4, vol. XLIII, n° 1-2, 1890-1891. — K. preussische geologische Landesanstalt und Bergakademie. Jahrbuch, 1889. — Geologischen Specialkarte von Preussen und den Thüringischen Staaten, vol. X, 3e fasc , 1891. — Gesellschafift fur Erdkunde. Verhandlungen , vol. XVII, n°9 8-10, 1890; vol. XVIII, n0s 1-10, 1891; Zeitschrift , vol. XXVI, nos 1-6, 1891. Bonn. NaturhistorischerVerein.F^rtozftow^w, Jahrg. XLVII, Hft. 2, 1890; XLVIII, 1891. Brême. Naturwissenschaftlicher Verein .' Abhandlungen , Bd. XII, Hte. 1, 1891. Breslau . Schlesische Gesellschalt für vaterlândische Cul tu r. Jahresbericht, 1890, 2 vol. Brunswick. Verein'für Naturwissenschaften./Æ/m?s£mc/^, t. VI, 1887-1889. Cassel. Verein für Naturkunde, Bericht , vol. XXI, nos 2-3, vol. XXII, n0s 1-4, 1890. Dantzig. Naturforschende Gesellschaft, Schriften, Bd. X, 1891. Darmstad. Verein für Erdkunde. Notizblatt, Folge 4, Hte. 11, 1890. Dresde. Naturwissenscbaftliche Gesellschaft Isis. Sit¬ zungsberichte und Abhandlungen, 1889, janvier à juin. — 41 — Francfort-sur-Mein. PhysikalischerVerein. Jahresbericht, 1889-1890. — Senckenbergische naturforschende Gesellschalt. Jahresbericht , 1890. Abhandlungen in-4 °, Bd. XVI, Hte. 2, 1890. Greifswald. Naturwissenschaftlicher Verein für Neu-Vor- pommern und Rügen. Mittheüungen , Jahrg. XXII. 1890. — Geographische Gesellschaft, t. IV, 1891. Halle- sur -la-Saale. Naturwissenschaftlicher Verein für Sachsen und Thüringen. Zeitschrift für Na - turwissenschaften Bd. LXIII, Hte. 1-6, 1890. — Verein für Erdkunde. Mittheüungen , 1890. Konigsberg . Physikalisch-ôkonomische Gesellschaft.ScÆn/- ten, Jahrg. XXX-XXXI, 1889-1890. Leipzig. Verein für Erdkunde. Mittheüungen , 1890. — Wissenschaftliche Veroffentlichangen der Ve- reins für Erdkunde; vol. I, 1891. Magdebourg . Naturwissenschaftlicher Verein. Jahresbe¬ richt und Abhandlungen , 1890. Metz . Verein für Erdkunde. Jahresbericht , Bd. XII f, 1891. — Académie, Mémoires ; vol. XVI, 1887. Munich. K. bayerische Akademie der Wissenschaften. Sitzungsberichte, 1890, Hte. 4; 1891. Hte. 1-3. Strasbourg . Geologische Landes-Aufnahme Von Elsaas- Lothringen. Abhanlungen , Bd. III, Hte. 5; Mittheüungen , Bd. II, Hte. 2; Bd. III, Hte. 1-2, 1890. IV^S^toi.Nassauischer Verein fur Naturkunde. Jalirbuch, Jahrg. XLIII, 1890. AUTRICHE-HONGRIE. Brünn. Naturforschender Verein. Verhandlungen, Bd. XXVIII, 1889. Bericht der meteorologischen Commission , VIII, 1888, Budapest. K. ungarische geologische Anstalt. Mittheilun- gen, Bd. IX, Hte, 2-5, 1890. Zeitschrift , Bd. XX, nos 1 à 12,1890. Jahreshericht , 1889. — Erlauterungen zur Geologischen spécial karte der Lânder der Ung. Krone. Dr Anton Koch. Umgebrungen von Torda (Blatt zone 19, col. XXIX). — Magyar nemzeti Muzeum. Termeszetrajzi füzetek , vol. XIII, nos 2-4; vol. Hermannstadt. Siebenbürgischer Yerein far Naturwissen- schaften. Verhandlungen und Mittheilungen , Jahrg. XL, 1890. Prague. K. bôhmische Gesellschaft der Wissenschriften . Abhandlungen , vol. VII, Bd. 3-4, 1890. Jahreshericht , 1891. Sitzungsberichte , 1890. Trieste. Societa Adriatica di scienze naturali. Bollettino , vol. XIII, 1890, p. 1. Vienne. K. k. Akademie der Wissenschaften. Sitzungs¬ berichte , Bd. XGIX, Hte 4-10, 1890. — K. k. naturhistorisches Hofmuseum. Annalen , Bd. VI, n08 1-4, 1891. — K. k. geologische Reichsanstalt. Jahrbuch, Bd. XXXIX, n'18 1, 2, 3, 4; XL, n09 1 et 2, 1890. Verhandlungen , 1890, n°9 6-18; 1891, nos 1-18. — Verein der Geographen an der Universitàt. Bericht, Jahrg. XVI, 1890. ESPAGNE. Madrid. Comision del mapa geologico de Espana, t. XVI, 1890. — Mapa geologico de Espana, n08 6, 8, 12, 19, 20, 23, 24, 27, 28, 31, 32. FRANCE. Angers. Société d’études scientifiques. Bulletin, années XIX, 1890. — Société nationale d’agriculture, sciences et arts. Mémoires , sér. 4, t. II et III, 1890. - 43 Besançon. Société d’EmuIation du Doubs. Mémoires , sér, 6, vol. IV. 1890. Beziers. Société d’étude des sciences naturelles. Bulletin , t. XI, 1888; t. XII, 1889. Bordeaux . Société des sciences physiques et naturelles. Mémoires, sér. 3, t.V, n° 2, 1890. — Société linnéenne. Actes t. XLIII, 1889. Caen. Société linnéenne de Normandie. Mémoires, sér. 4, vol. III, 1888-1889; vol. IV, 1889-90. Cherbourg . Société nationale des sciences naturelles et mathématiques. Mémoires, t. VI, 1889. Colmar. Société d’histoire naturelle. Bulletin, 1886- 1888, 1 vol. Dax. ' Société de Borda. Bulletin, an. XV, 1890 ; an. XVI, trim. 1-2, 1891. Le Mans. Société d’agriculture, sciences et arts de la Sarthe, t. XXIV, fasc. 4, 1890 ; t. XXV, fasc. 1-2, 1891. Lille. Société géologique du Nord. Annales, t. XVIII, n°8 1 à 5, 1890; t. XIX, n° 1,1891. Lyon. Société des sciences industrielles. Annales, 1890, fasc. 1-4, 1890. Nancy. Académie Stanislas. Mémoires, sér. 5, t. VII, 1890. — Société des sciences. Bulletin, sér. 3, vol. IX, fasc. 23, 1891 ; t. X, fasc. 24, 1891. Paris. Académie des sciences. Comptes rendus, in-4°, t. GXI, n°® 20-26; t. GXII, nos 1 à 26, 1891 ; t. GXII I , nos 1 à 26, 1891. Annales des Mines, sér. 8 ; t. XVIII, 1890 ; t. XIX-XX, 1891. — Feuille des jeunes naturalistes, année 21e, n s 243 à 254, 1891. Catalogue de la Biblio¬ thèque, fasc. 10-13, 1891. — Le Naturaliste, sér. 2, n08 89-116, 1891. — Société française de minéralogie. Bulletin, t. XIII, n08 8-10 ; t. XIV, n" 1-8, 1891. — Société géologique de France. Bulletin, sér. 3 ; t. XVIII, n08 8-9, 1890 ; t. XIX, n° 1-7, 1891. — 44 Rouen. Société des amis des sciences naturelles. Toulouse. Bulletin , t. XXV et t. XXVI, 1890, 1891. Académie des sciences, inscriptions et belles- lettres. Mémoires, sér. 9 ; t. II, 1890. Société académique franco-hispano -portugaise. Bulletin , t. X, n° 2-4, 1890. Société d’histoire naturelle. Bulletin trimestriel , t. XXIII, juillet-septembre 1890; t. XXIV, Verdun. janvier-juillet, 1891. Société philomathique. Mémoires , t. XII, 1890. ILES-BRITANNIQUES. Edimbourg. Gq ological Society. Transactions , vol. VI, part 2, 1890. Londres. Royal Society. Proceedings, vol. XLIX, n°8 296- 301, 1890;' vol. L, n°9302-305, 1891. Geological Society. Quarterly journal, vol. XLVII, nos 1 85 to 188, 1891. Mineralogical Society. Mineralogical Magazine and Journal, vol. IX, n0s 43 and 44, 1890. Manchester . Litterary and philosophical Society, Mémoires , série IV, t. IV, 1890-1891. Neivcastle-s-T. North of England Institute of mining and mechanical Engineers. Transactions, vol. XXXIX, parts 1-2, 1 ; vol. XL, parts 1-4, 1891. ITALIE. Bologne. Accademia reale delle scienze dell’ Istituto. Beddiconti delle sessioni, 1889-1890. Memorie in-8°, ser. 4, t. X, 1890. Catane. Accademia gioenia di scienze naturali. Atti, ser. 4, t. II, 1890. Bollettino mensile, nuov. ser., fasc. XIV-XXII, 1891. Modène. Regia accademia di scienze, lettere ed arti. Memorie , ser. 2, tomo VII, 1889-1890. Naples. Accademia delle scienze fisiche e matematiche. Bendiconti in-4°, ser. 2, vol. V, fasc. 1-12, 1891. — 45 — Padoue. Société veneto-trentina di scicnze naturali. Atti , vol. XII, fa sc. 1, 1891. Bollettino , t. Y, nos 1, 1890-1891. Pise. Societa toscana di scienze naturali, Atti , Pro- cessi-verbali, vol. VIII, janvier, mars, mai, 1891. Rome. Reale Accademia dei Lincei. Atti, Rendiconti in-4°, ser. 4, vol. VII, n0s 1-12, 1891. Atti, Memorie in-4°, l0r sem. Reale Comitato geologico d’Italia. Bollettino , t. XX, n°3 4-12, 1889. Biblioteca nazionale centrale Vittorio Emma- Turin. nuele. Bollettino delle opéré moderne stra- niere , vol. V, 1890, vol. VI, n09 1-10, 1891. Reale Accademia delle scienze. Atti, vol. XXVI, n°8 1 à 15, 1891. Udine. Reale Istituto tecnico Antonio Zanon. Annali Venise. scientifici , ser. 2, an no VIII, 1890. Reale Istituto veneto. Atti, série 7me, t. II, 1890-1891. LUXEMBOURG. Luxembourg . Institut grand-ducal des sciences, t. XXI, 1891. PAYS-BAS. Amsterdam. Académie royale des sciences. Verslagen en Delft. Mededeelingen, année 1890. Ecole polytechnique. Annales, t. VI; t. VII, liv. 1, 1891. Harlem. Société hollandaise des sciences. Archives néerlandaises des sciences exactes et natu¬ relles, t. XXIV, livr. 4-5, 1890; t. XXV, livr. 1-4, 1891. Musée Teyler. Archives, sér. 2, vol. III, part. 5-6,1891. 46 — PORTUGAL. Lisbonne. Gommissao dos trabalhos geologicos de Por¬ tugal. Communicaçoes, Recueil d’études paléontologiques 1890. Sociedade de geographia. Boletim , ser. X, n- 1-5, 1890-1891. RUSSIE. Ekatherinenbourg . Société o ural ien ne d’amateurs des sciences naturelles. Bulletin , t. XII, n° 1, 1889. Helsingfors. Finlands geologiska undersokning. Kartbla- det, n,,s 16-17, 1891. Kiew. Société des naturalistes. Mémoires , t XI, livr. "2-4, 1890 (en russe). Moscou. Société impériale des naturalistes. Bulletin, nlle série, t. IV, n° l, 1891. St-Pétersbourg . Comité géologique. Bulletin , t. VIII, nüs 9-10, 1869-1890, t. IX, n- MO, 1890. Mémoires in-4°, vol. VIII, n° 2; vol. X, n° 1, 1889-1890. — Société des naturalistes, vol. XXI, fasc. I, 1890. — Académie impériale des sciences, Mémoires, 7me série, t. XXXVI, n° 5, 1888. SUÈDE ET NORWÈGE. Tromso. Museum-Aarshefter, 1890. SUISSE. Berne. Naturforschende Gesellschaft. Mittheilungen , 1891. — Société géologique suisse. Becueil périodique , vol. II, nos 2-5, 1890. — 47 Asie. EMPIRE BRITANNIQUE DE L’iNDE Calcutta. Asiatic Society of Bengal. Proceeclings , nos 4-10, 1890; n08 16, 1891; vol. LIX, part II, n08 2-5, suppl. n° 2, 1890. — Geological Survey of India. Records, vol. XXIII, part. 4, 1890; vol. XXIV, part. 2, 1891. A mérlque. CANADA. Montréal. Royal Society of Canada. Proceedings and Transactions, in-4°, vol. VIII, 1891. — Geological Survey of Canada, vol. III, 1891. — Canadian Palæontology, vol. I, part 3. Ottoiva. Geological Survey. Rapport annuel, vol. III, 1887-1888. Toronto. Canadian Institute. Annual report, 1886-1887. CONFÉDÉRATION ARGENTINE. Buenos-Aires. Museo publico. Anales, n° 17, 1891. — - Revisla argentina de Historia natural, t. I, n08 3-5, 1891. — Academia de sciencias exactas de Cordoba, t. XI, Entrega 4, 1891. ÉTATS-UNIS. Boston. American Academy of arts and sciences. Pro¬ ceedings, new sériés, t. XVII, 1890. — Society of natural history. Proceedings , vol. XXIV, parts 3 and 4, 1889. Cambridge. Muséum of comparative Zoôlogy. Bulletin , t. XX, n« 3-8, 1890; t. XXI, n"l, 5, 1891. Denver. Colorado scientific Society. Proceedings , vol. III, part. 2, 1889. — 48 — Halifax. Nova Scotia institute of natural science. Procee- dings , vol. VII, part. 3-4, 1890. Minneapolis . The Geological and Natural history Survey 18e annual report, 1890. New Haven. American journal of science, vol. XL et XLI, 1891. — Connecticut Academy of arts and sciences. Transactions , vol. VIII, p. 1, 1890. New York. Academy of science. Annals , vol. V, nos 4-8, 1890. — Geological Survey, vol. VI, 1887; vol. VII, 1888. — American Muséum of natural history. Bulletin, vol. III, n° 1, 1890. Annual reports for 1889- 1890. — State Muséum of natural history. Bulletins , t. II, nos 7-10; t. III, n"s 1-6. — Science in-4", vol. XVI et XVII, 1890-1891. Sacramento. State mineralogist. Annual report 1888. Salem. American Association for the advancement of science. Proceedings , vol. XXXIX, 1890. San Francisco. California Academy of sciences. Occasional Papers, t. I, II, 1890. Topeka. Kansas Academy of Science. Transactions , vol. X, 1887, vol. XI, 1890. Washington. Geological Survey of the territories. Bulletin, n,s 58-66, 1891. Monographs , vol. I, 1890. Annual report 1887-1888. — - Departement of the interior. — Mineralogical resources, 1890. United States geographical Survevs, vol. I, 1889. — Smithsonian Institution. Annual report 1888- 1889. Mexique. Mexico. Sociedad cientifica «Antonio Alzate». Memo- rias , t. IV, 1890. — 49 AUSTRALIE. Melbourne. Royal Society of Victoria. Natccral history of Victoria. Prodromus of t/ie zoology of Victo¬ ria , décades XV-XVIII, 1889. Sydney. Linnean Society of New South Wales. Procee- dings, sér. 2, vol. IV, part. 2-4; vol. V, 1890. — Royal Society of New South Wales. Journal and proceedings , vol. XXIV, 1890. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG. T, XVIII 4 ERRATA. P. CY, ligne 19, au lieu de u assise des Ecaussines, „ lisez w assise du calschiste de Tournai. „ P. 129, 133 et 136, au lieu de u Lingula prismatica, Montf, lisez w Lingula Dumortieri, Nyst. ri TABLE DES MATIERES. Pages. Liste des membres effectifs . . 5 Liste des membres honoraires . 19 Liste des membres correspondants . 21 Tableau indicatif des présidents de la Société depuis sa fondation . 25 Composition du Conseil pour l’année 1890-91. . . 27 BULLETIN. Assemblée générale du 16 novembre 1891. . . III Rapport du secrétaire général . III Rapport du trésorier . . vil Projet de budget pour l’année 1890-1891 .... x Réclamation contre la publication des Annales par fascicules . XI Élections . XII Séance ordinaire du 16 novembre 1890 . . . XIII Ouvrages offerts . XIII Ch. de la Vallée Poussin. — Note sur les rap¬ ports des étages tournaisien et viséen de M. Dupont, avec son étage waulsortien. (Pré¬ sentation.) . XV C. MALAISE. — Sur la position probable de quelques roches cristallines du Brabant dans la série stratigraphique . XVI Séance du 21 décembre 1890 . XVIII Ouvrages offerts . XVIII Lecture des rapports de MM. Briart, Lohest et Firket sur un travail de M. Forir, intitulé : Quelques particularités remarquables de la planchette de Herve : roches crétacées, argile à silex, phosphate de chaux, sable et argiles tertiaires . XIX M. LOHEST. — Sur la position géologique des couches qui ont contribué à la formation des dépôts de phosphate de chaux de la Hesbaye . XIX — 54 Observations de M. Forir et de M. Firket . . . M. Forir. — Espèces non encore citées du phos¬ phate de chaux de la Hesbaye . L. L. DE KONINCK. — Cinabre artificiel . . . . Cesaro, Lohest, Destinez, Firket. — Sur la barytine . Séance du 18 janvier 1891 . Dons d’auteurs . . . . t G. CESARO. — Etude des cristaux de cinabre obte¬ nus par L. L. de Koninck, par l’action de l’air sur une solution de sulfure mercurique dans le sulfure sodique . G. CESARO. — Observations sur la méthode em¬ ployée par M. De Koninck pour la reproduc¬ tion du cinabre . G. CESARO. — Idées sur le mode de formation de la barytine de Rumelange . X. STAINIER. — Etudes sur l’assise de Bouillon. (Présentation.) . Séance du 15 février 1891 . Ad. Firket. — Discours prononcé sur la tombe de B. Malherbe . Ad. Firket. — Liste des publications de R. Malherbe . Don d’auteur . J. CORNET. — De la nature et de l’origine du phos¬ phate de’ chaux des environs de Mons, par A. -F. Renard et J. Cornet. (Analyse.). . . . A. ERENS. — Recherches sur les formations dilu¬ viennes du sud des Pays-Bas. (Présentation.) G. CESARO. — Sur le mode de formation de la barytine . G. CESARO. — Barytine aciculaire du Bleyberg. . G. CESARO. — Sur un minéral provenant de Que- nast, qui est probablement de l’adulaire. . . Séance du 15 mars 1891 . Correspondance. — Refus de subside par le gou¬ vernement . Envoi du diplôme et de la médaille d’or obtenus par la Société à l’Exposition universelle de Paris, en 1889 . Dons d’auteurs . Pages. XXII XXIV XXV XXVI XXVI XXVII XXVIII XXIX XXX XXXII XXXII XXXII XXXIV XXXVIII XXXVIII XXXVIII XXXV J II XL XL XLI XL II XLII XLIII — 55 — Lecture des rapports de MM. G. Dewalque, Ch. de la Vallée Poussin et Ad. Firket, sur un mé¬ moire de M. Stainier, relatif au poudingue de Burnot, au bord septentrional du bassin de Namur . Lecture des rapports de MM. P. Cogels, baron O. van Ertborn et G. Dewalque, sur un mémoire de M. de Stéfani, intitulé : Les terrains ter¬ tiaires supérieurs du bassin de la Méditerranée. Rapport de M. P. COGELS sur ce mémoire. . . . V. DORMAL. — Observation au sujet du compte rendu de l’excursion de la Société dans la vallée de l’Orneau en 1889 . Observations de MM. Stainier, Lohest et Dewalque à la suite de cette lecture . Réponse de M. Dormal . G. DEWALQUE. — Deux fossiles nouveaux du dévo¬ nien de l’Orneau . X. STAINIER. — Découverte du cinabre en Belgique. X. STAINIER. — Concrétions ferrugineuses des psammites du Condroz . Observations de M. Lohest et de G. Dewalque, sur la communication précédente . X. STAINIER donne lecture de cinq notes : Limite de l’ahrien et du burnotien sur le littoral du Condroz ; le Poudingue de Naninne à Strud et à Dave; les Failles de Samson; le Terrain houil- ler à Salzinne; le Grès blanc de Maizeroul. . G. CESARO. — Adulaire de Quenast. . • . . . G. CESARO. — La prehnite de Quenast . ♦ G. DEWALQUE. — Sur quelques fossiles des ardoises de Warmifontaine (Neufchâteau.) . . Séance du 19 avril 1891 . Dons d’auteurs . X. STAINIER. — Les carrières de calcaire devonien deRhisnes . X. Stainier. — Anthracite et blende dans les cal¬ caires devoniens de Rhisncs et de Bovesse . . E. DelvaüX. — Sur un terme nouveau du quater¬ naire. (Présentation.) . M. LOHEST. — Conglomérats à noyaux schisteux des psammites du Condroz. (Présentation.) Pages. XLIII XLIV XLIV XL VIII L LI LII LII LV LVI LVI LVII LVIII LXI LXII LXII LXIII LXVIII LXIX LXIX 5(5 Observations de M. X. Stainier à la suite de cette communication . G. CESARO. — Sur les notations compliquées des cristaux de calcite et sur l’influence directrice du noyau sur les couches de seconde formation. (Présentation.) . Séance du 19 mai 1891 . Dons d’auteurs . Lecture des rapports de MM. Briart, Dewalque et Firket sur un mémoire de M. Delvaux : Sur un terme nouveau du quaternaire inférieur trouvé en Belgique . . . H. Forir. — Relation entre l’étage landenien belge et les couches inférieures du système éocène du bassin de Paris, d’après MM. von Koenen et Gosselet . A. BRIART. — Sur le paléocène . X. STAINIER. — Sur les grains feldspathiques des grès devoniens . M. LOHEST. — Même sujet . G. CESARO. — Communication préliminaire sur un cas de réfraction conique interne dans l’ara¬ gonite . G. CESARO. — Cristaux de vanadinite présentant nettement les caractères du groupe dihexaé- drique anomal . G CESARO. — Observations sur le prisme primitif des minéraux du groupe de l’apatite .... G. CESARO. — Cristaux de sidérose présentant le i scalénoèdre — = 621 3 . X. STAINIER parle delà puissance du houiller infé¬ rieur aux environs de Namur . Séance du 21 juin 1891 . M. MOURLON. — Appel aux géologues en faveur de la bibliothèque de la Commission de la carte géologique . Dons d’auteurs . G. CESARO. — La Hatchettine et l’Ozocérite . . É. DELVAUX. — Découverte d’une molaire à'Elephas antiquus et de restes d’espèces quaternaires éteintes dans les alluvions stratifiées de la Pages. LXIX LXIX LXIX LXX LXXI LXXI LXXV LXXV LXXVI LXXVIII LXXIX LXX XI LXXXII LXXXIII LXXXIV LXXXIV LXXXVII LXXXVIII 57 Pages. colline de Mesvin, par M. A. Lemonnier, ingénieur-directeur des usines de Bélian. . . XC E. DELYAUX. — Sur un caillou erratique, originaire du St- Gothard, recueilli près deBeverst,dansla vallée du Demer . XCV E. DELYAUX. — Sur les cailloux de silex roulés constituant la base de l’étage yprésien sous la ville de Renaix. ('Présentation.) . XCVIII E. DELYAUX. — Les puits artésiens du Hainaut occidental. (Présentation.) . XCVIII E. DELYAUX. - Les puits artésiens de la Flandre. (Présentation.) . XCIX Séance du 19 juillet 1891 . XCIX MM. LOHEST et STAINIER sont délégués au Congrès géologique international de Was¬ hington . XCIX Dons d’auteurs . C Lecture des rapports sur les notes de M. Delvaux relatives aux puits artésiens du Hainaut occidental et de la Flandre . C C. DEWALQUE présente des silex taillés recueillis à Grimonster (Ferrières) . . C X. STAINIER. — Présence du crétacé à Gesves et aux environs deNamur . CI r E. DELVAUX présente du calcaire carbonifère d’Hacquegnies et parle de l’allure souterraine de ce calcaire entre Renaix et Tournai. . . . CIV L. PlEDBŒUF présente divers fossiles . CVI M. LOHEST. — Observations à la suite de la commu¬ nication précédente . CVI X. STAINIER. — Idem . CVI M. LOHEST. — Sur le transport et le déplacement des cailloux volumineux de l’Ainblève. . . . CVll G. SOREIL. — Observations sur cette communication. CIX Commission de comptabilité . CX Session extraordinaire . CX MÉMOIRES. C. DE LA VALLÉE-POUSSIN. — Note sur les rapports des étages tournaisien et viséen de M. E. Dupont avec son étage waulsortien . 3 H. FORIR. — Quelques particularités remarquables 58 Pages. de la planchette de Herve. Roches crétacées, argiles à silex, phosphate de chaux, sable et argiles tertiaires. .......... 15 X. STAINIER. — Etude sur l’assise de Rouillon . . 25 X. STAINIER. — Limite de l’ahrien et du burnotien sur le littoral du Condroz . 48 X. STAINIER. — Le poudingue deNaninne à Strud et à Dave . 47 X. STAINIER. — Les failles de Samson . 53 X. STAINIER. — Le terrain houiller à Salzinnes- les-Moulins . . 59 X. STAINIER. — Le grès blanc de Maizeroul. . . 61 G. CESARO. — Sur les notations compliquées des cristaux de calcite. Action directrice des cris¬ taux de première formation sur ceux qui prennent naissance autour d’eux. Existence du scalénoèdre d1/ 41, d1, d'/^ à Rhisnes et de la forme d9/i54, d1/ G7, bl/9<2 au Lac Supérieur . . 63 E. DelvaüX. — Sur un terme nouveau du quater¬ naire inférieur observé en Belgique .... 75 E. DELVAÜX. — Etude stratigraphique et paléon- tologique du sous-sol de la Campine, d’après des documents nouveaux provenant d’un forage exécuté par M. le baron O. van Ertborn, dans l’établissement colonial de Merxplas, situé sur l’arête de partage des bassins de la Meuse et de l’Escaut . 107 E. DELVAÜX. — Les puits artésiens de la Flandre. Premières données sur le territoire d’Anse- ghem, obtenues par le forage d’un puits artésien exécuté dans la brasserie de M. Cyrille Heise . 157 E. DELVAÜX. — Les puits artésiens du Hainaut occidental. — Sur l’extension du calcaire car¬ bonifère dans le sous-sol de la région comprise entre Tournai et Renaix, constatée par le forage d’un puits artésien exécuté dans la brasserie de M. Houcart, à Arc-Aisnières ....... 165 É. DelvaüX. — Les cailloux de silex roulés consti¬ tuant la base de l’étage ypresien sous la ville de Renaix, observés dans un forage exécuté par M. le baron O. van Ertborn/ dans l’établis¬ sement de M. Dopchie-Denone . . 181 - 59 — Pages. M. LOHEST. — Sur la signification des conglomé¬ rats à noyaux schisteux des psammites du Condroz .............. 195 Ch, DE STEFANI. — Les terrains tertiaires supé¬ rieurs du bassin de la Méditerranée .... 201 ttllftlilOGVt At»fI0E. J. Cornet. — De la nature et de l’origine du phosphate de chaux des environs de Mons, par A. F. Renard et J. Cornet ...... 8 À. Erens. — Recherches sur les formations dilu¬ viennes du sud des Pays-Bas, par A. Erens . . 15 Liste des ouvrages reçus ......... 88 Errata. . 51 g H A. Briart. Paléocène, LXXV. G-. CESARO. Barytine, XXVI. Cinabre, XXVIII, XXIX. Barytine de Rumelange, XXX. Barytine, XXXVIII, XL. Adulaire de Quenast, XL, LVII. Prehnite, LVIII. Réfraction conique interne, LXXVIII. Groupe de l’apatite, LXXXI. Sidérose, LXXXII. Hatcbettine et Ozocérite, LXXXVIII. Notations compliquées. Influence direc¬ trice des noyaux, etc., 63. P. COGELS. Rapport sur le mémoire de M. de Stéfani, XLIV. J. CORNET. Analyse du mémoire sur la nature et l’origine du phosphate de chaux, par A. Renard et J. Cornet. Bibliogra¬ phie, 3. L.-L. De KONINCK. Cinabre artificiel, XXV. E. Delvaux. Elephas antiquns à Mesvin, XC. Erratique du St-Gothard, XCV. Calcaire carbonifère de Hacquegnies, CIV. Terme nouveau du quaternaire, 75. Sous-sol de la Campine, 107. Puits artésiens de la Flandre, 157. Puits artésiens du Hainaut, 165. Base de l’ypresien sous Renaix, 18.1 . P. Destinez. Barytine, xxvi. G. DEWALQUE. Rapport du secrétaire-général, III. Deux fossiles nouveaux, LU. Fossiles des ardoises de Warmifontaine, LXI. Silex taillés de Grimonster, C. Y. DORMAL. Observation au sujet du compte rendu de l’excursion dans la vallée de l’Orneau, XL VIII. A. Erens. Formations diluviennes des P.-B., Bibliographie , 15. Ad. FlRKET. Barytine, XXVI. Discours sur la tombe de R. Malherbe, XXXII. Liste des publications de R. Malherbe^ XXXIV. H. Forir. Fossiles du phosphate de chaux, XXIV. Landenien belge et éocène inférieur, LXXI. Planchette de Herve, 15. LlBERT. Rapport du trésorier, VII. . LOHEST. Couches qui ont contribué à la formation des phos¬ phates de chaux, XIX. Barytine, XXVI. Feldspath des grès devoniens, LXXVI. Observations sur des fossiles présentés par M. Piedbœuf, CVI. Transport des cailloux de l’Amblève, CVII. Conglomérats à noyaux schisteux des psammites du Condroz, 195. - m C. MALAISE. Position de roches cristallines du Brabant, XVI. M. MOURLON. Appel aux géologues, LXXXIV. L. PlEDBŒUE. Présentation de fossiles, CVI. G. SOREIL. Transport des cailloux par les cours d’eau, CIX. X. STAINIER. Cinabre, LU. Concrétions des psammites du Condroz, LV. Calcaire de Rhisnes, LXIII. Anthracite et blende dans les calcaires devoniens, LXVIII. Feldspath des grès, LXXV. Houiller de Namur, LXXXIII. Crétacé à Gesves, CI. Observation à l’occasion des fossiles présentés parM. Piedbœuf, CVI. Assise de Bouillon, 25. Limite de l’ahrien, 48. Poudingue de Naninne. 47. Failles de Samson, 53. Grès blanc de Maizeroul, 61. C. DE STEFANI. Tertiaire supérieur du bassin de la Méditerranée, 201. Ch. DE LA VALLÉE Poussin. Rapports du tournaisien et du viséen avec le waulsortien, 8. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. A Adulaire. Sur un minéral provenant de Quenast, qui est proba¬ blement de T — , par G. Cesàro, p. XL. — de Quenast, par G. Cesàro, p. LVII. Ahrien. Limite de 1’ — et du burnotien sur le littoral du Condroz, par X. Stainier, p. XLIII. Amblève. Sur le transport et le déplacement des cailloux volu¬ mineux de 1’ — , par M. Lohest, p. CVII. = Observations sur cette communication, par G. Soreil, p. CIX. Ansegliem. Les puits artésiens de la Flandre. Premières données sur le territoire d’ — , obtenues par le forage d’un puits artésien exécuté dans la brasserie de M. Cyrille Heise, par E. Delvaux, p. 157. Anthracite — et blende dans les calcaires devoniens de Rhisnes et de Bovesse, par X. Stainier, p. LXVIII. Apatite. Observations sur le prisme primitif des minéraux du groupe de 1’ — , par G. Cesàro, p. XXXI. Aragonite. Communication préliminaire sur un cas de réfraction conique interne dans 1’ — , par G. Cesàro, p. LXXVIII. Ardoises. Sur quelques fossiles des — de Warmifontaine (Neuf- château), par G. Dewalque, p. LXI. Argiles à silex. Quelques particularités remarquables de la plan¬ chette de Herve. Roches crétacées, — , phosphate de chaux, sable et argile tertiaires, par H. Forir, p. 15. Il Baryiine. Idées sur le mode de formation de la — de Rumelange, par G. Cesàro, p. XXX. = Sur le mode de formation de la — , par G. Cesàro, p. XXXVIII. = Sur la — , par Cesàro, Lohest, Destinez, Firket, p. XXVI. = — aciculaire du Bleyberg, par G. Cesàro, p. XL. 64 — Bassin de Paris. Relation entre l’étage landenien belge et les couches inférieures du système éocène du — , d’après MM. von Koenen et Gosselet, par H. Eorir, p. LXXI. Blende. Anthracite et - dans les calcaires devoniens de Rhisnes et de Bovesse par X. Stainier, p. LXVlll. Bleyberg. Barytine aciculaire du — , par G. Cesàro, p. XL. Bovesse. Anthracite et blende dans les calcaires devoniens de Rhisnes et de — , par X. Stainier, p. LXVlll. Brabant. Sur la. position probable de quelques roches cristallines du — dans la série stratigraphique, par C. Malaise, p. XVI. Burnotien. Limite de l’ahrien et du — sur le littoral du Condroz, par X. Stainier, p. 43. € Z Cailloux. Les — de silex roulés constituant la base de l’étage ypresien sous la ville de Renaix, observés dans un forage exécuté par M. le baron O. van Ertborn, dans l’établissement de M. Dopchie-Denone, par E. Delvaux, p. 181. Calcaire carbonifère. E. Delvaux présente du — d’Hacquegnies et parle de l’allure souterraine de ce calcaire entre Renaix et Tournai, p. CIV. Calcaire devonien. Les carrières de — de Rhisnes, par X. Stainier, p. LXHI. = Anthracite et blende dans les — de Rhisnes et de Bovesse, par X. Stainier, p. LXVlll. Calcite. Sur les notations compliquées des cristaux de — . Action directrice des cristaux de première formation sur ceux qui prennent naissance autour d’eux. Existence du scalénoèdre dll/t{, df dl/ü 5 à Rhisnes et de la forme dll 154, d'/G7, b */ 92 au Lac Supérieur, par G. Cesàro, p. 63. Campine. Etude stratigraphique et paléoniologique du sous-sol de la — , d’après des documents nouveaux provenant d’un forage exécuté par M. lebaron O. Van Ertborn, dans l’établisse¬ ment colonial de Merxplas, situé sur l’arête de partage des bassins de la Meuse et de l’Escaut, par E. Delvaux, p. 107. Cinabre . — , artificiel, par L. L. de Koninck. p. XXV = Etude des cristaux de — obtenus par L. L. de Koninck, par l’action de l’air sur une solution de sulfure mercurique dans le sulfure sodique, par G. Cesàro, p. XXVII = Observations sur la méthode employée par M. de Konincck pour la reproduction du — , par G. Cesàro, p. XXIX = Découverte du — en Belgique, par X. Stainier. — 65 Compte rendu. Observation au sujet du — de l’excursion de la Société dans la vallée de l’Orneau en 1889. p. XLVJII. — Obser¬ vations de MM. Stainier, Lohest et Dewalque à la suite de cette lecture, p. L. = Réponse de M. Dormal, p. LI. Concrétions ferrugineuses. — des psammites du Condroz, par X. Stainier, p. LY. = Observations de MM. M. Lohest et G. Dewalque, sur la communication précédente, p. LYI. Condroz. Concrétions ferrugineuses des psammites du — , par X. Stainier, p. LV. = Observations de Max. Lohest et de G. Dewalque sur cette communication p. LVI. = Limite de l’ahrien et du burnotien sur le littoral du —, par X. Stainier, p. 48. Conglomérats. Sur la signification des — à noyaux schisteux des psammites du Condroz, par M. Lohest, p. 195. Crétacé. Présence du — à Gesves et aux environs de Namur, par X. Stainier, p. CI. fl) Dave. Le poudingue de Naninne à Strud et à —, par X. Stainier, p. 47. Déplacement. Sur le transport et le — des cailloux volumineux de l’Amblève, par M. Lohest, p. CVII = Observations sur cette communication, par G. Soreil, p. CIX. Devonien. Deux fossiles nouveaux du — de l’Orneau, par G. Dewalque, p. LII. = Les fossiles du calcaire — de Rhisnes, par X. Stainier, p. LXIII. Dihexaédrique. Cristaux de vanadinite présentant nettement les caractères du groupe — anomal, par G. Cesàro, p. LXXIX. Discours prononcé sur la tombe de R. Malherbe, par Ad. Firket, p. XXXII. Eocène. Relation entre l’étage landenien belge et les couches inférieures du système — du bassin de Paris, d’après MM. von Koenen et Gosselet, par H. Forir, p. LXXI. Erratique. Sur un cailloux — , originaire du St-Gothard, recueilli près de Beverst, dans la vallée du Demer, par E. Delvaux, p. XCY. Espèces — non encore citées du phosphate de chaux de la Hes- baye. par M. Forir, p. XXIV. ANNALES SOC. GÉOL. DE BELG., T. XVIII. 5 — 66 F1 Failles. Les — de Samson, par X. Stainier, p. 53. Flandre. Les puits artésiens de la — . Premières données sur le territoire d’Anseghem, obtenues par le forage d’un puits arté¬ sien exécuté dans la brasserie de M. Cyrille Heise, par E. Del- vaux. Formation. Sur le mode de — de la barytine, par G. Cesàro, p. XXXVIII. Formations diluviennes . Recherches sur les -- du sud des Pays- Bas, par A. Erens, Bibliographie , p. 15. Fossiles. Deux — nouveaux du devonien de l’Orneau, par G. De¬ walque, p. LII. = Sur quelques — des ardoises de Warmifon- taine (Neufchâteau), par G. Dewalque, p. LXI. = Divers — , par M. L. Piedbœuf, p. CVI. = Observations à la suite de la communication précédente, par M. Lohest, p. CVI. = Idem, par X. Stainier, p. CVI. a Gesves. Présence du crétacé à — et aux environs de Namur, par X. Stainier, p. CI. Grains feldspathiques. Sur les — des grès devoniens, par X. Stainier, p. LXXV. = Même sujet, par M. Lohest, p. LXXVI. Grès blanc. Le — de Maizeroul, par X. Stainier, p. 61. Grès devoniens. Sur les grains feldspathiques des — , par X. Stainier, p. LXXV. = Même sujet, par M. Lohest, p. LXXVI. Grimonster. Présentation de silex taillés recueillis à — (Ferrières), par G. Dewalque, p. C. fl Hacquegnies. E. Delvaux présente du calcaire carbonifère — et parle de l’allure souterraine de ce calcaire entre Renaix et Tournai, p. CIV. Hainaut. Les puits artésiens du — occidental. Sur l’extension du calcaire carbonifère dans le sous-sol de la région comprise entre Tournai et Renaix, constatée par le forage d’un puits artésien exécuté dans la brasserie de M. Houcart, à Arc- Aisnières, par E. Delvaux, p. 165. Hatchettine. La — et l’Ozocérite, par G. Cesàro, p. LXXXVIII. Herve. Quelques particularités remarquables de la planchette de — . Roches crétacées, argiles à silex, phosphate de chaux, sable et argile tertiaires, par H. Forir, p. 15. — 67 Hesbaye. Sur la position géologique des couches qui ont contribué à la formation des dépôts de phosphate de chaux de la — , par M. Lohest, p. XIX. = Observations de M. Forir et de M. Firket, p. XXII. =- Espèces non encore citées du phosphate de chaux de la — , par H. Forir, p. XXIV. Mouiller. De la puissance du — aux environs de Namur, par X. Stainier, p. LXXXIII. ij Lac Supérieur. Sur les notations compliquées des cristaux de calcite. Action directrice des cristaux de première formation sur ceux qui prennent naissance autour d’eux. Existence du scalé- noèdre d',