LIVRAISON. Bulletin, feuilles i à 7. Mémofres/feuilles i à 3. Bibliographie, iewiWt' i. I à III. 15 MARS 1910. lilKGR imprimerie H. -Vaillant-Carmanne (Société anonyme) nie Sainl-Adalberl, 3. ipoS-Kjoy Prix des publications. i)vix (les i)abIicaiioiis de la Société est établi comme suit ; Q. Dewai>que. Catalogue des ouvrages de géologie, de minéra¬ logie, de paléontologie, ainsi que des cartes géologiques (Xui se trouvent dans les princi])ales bibliothèques de Belgique . frs. 3.oo Sur la jxrobabilité de rexistence d’un nouveau bassin liouiller au jiord de celui de Liège et questions connexes, 4 planches, frs. lo.oo La houille en Canipine^ j ])lanche . frs. 3.oo Etude géologique des sondages exécutés en Campine et dans les régions avoisinantes, 17 planches . . frs. 26.00 Annales^ tomes 1 à Y, IX, X, XYII, tomes XUI à XYI, tomes XI et XII, tomes AUIl et XYIII, tomes YII, XIX à XXII, XXIY , XXYIII, XXIX, XXXI et XXXII, tomesYI,XXIII,XXY,XXYI,XXYII;3Uivr. du tome XXX, tomes XXXIII, XXXIY,XXX\', tome XXX, Mémoires tome I, tome II, 1'^ livraison, sans l’autorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 26 ®/o aux membres de la Société. En outre, 011 peut se ])rocurer les livraisons isolées suivantes, au ])rix de fr. o.3o chacune, sans remise : t. II, sans les i)laiiches; t. lY, sans les i)lanches; t. XUI, 1,, sans les planches; t. XUI, 2-^ 1.; t. XIY, 1.; t. XY, i*'" et 3" 1.; t. XYI, 2»^ 1.; t. XYIII, 2"' et 3‘^ 1.; t. XIX, 4‘^ 1.; t. XX, 3^‘ et 4^' 1.; t. XXIII, l'M.; -t. XXIV, 3^^ 1. ; t. XXYIII, 5*^ 1. ; t. XXIX, 4^‘ L; t. XXXI, 4« 1. ; t. XXXII, 2, 3^‘ et 4U. ; t. XXXIII, V 1. frs. 5.00 ’ovinces chacun frs. 2.00 chacun frs. 3.00 chacun frs. 5.00 chacun frs. 7.00 chacun frs. i5.<)o chacun frs. 20.00 frs. So.oo frs. 3o,oo frs. G. 00 vendus séparément Prix des tirés à part. Les auteurs ont droit gratuitement à vingt-cimi exemi)laires de leurs communications, sans titre S])écial. Le ])rix des tirés à part est établi comme suit, jxmr un tirage de soixante- quinze exemi)laires siij)j)iémentaires et moins (i)a])ier des Annales, à moins d’arrangements contraii*es ). Le ])rix des exem])laires supplémentaires dé])assant soixante-(iuinze sera calculé ])ar quart de cent, d’après les chiffres de la dernière colonne, établis ])our ceni exem])laires. Y com})ris le remaniement du titre et la couverture. 1/2 feuille et moins . . . , , , . frs. 25 ex. 0.75 50 ex. . 1.40 75 ex. 2.00 3.55 Elus de 1/2 jus(iue i feuille » 1 . 1 0 2.o5 2.()0 5.00 Par feuille en plus . . . » 0.85 1 .55 2.i5 3.75 Pour la dernière 1/2 feuille, si le tiré à l)art com])rend un nombre imi)ah* de demi-feuilles . . )) 0.45 0.80 1 .10 2.00 Pour brochage de cluniue ])lanche. Titre s])écial, com])osition et tirage . . )). 1 .ôo I.OO 1 .00 0.25 I .00 Les ])lanches se ])aient en sus, au prix coûtant. Les demandes de tirés à ])art doivent être adressées au secrétaire général, qui (3j)érera le recouvrement du j)rix des exemplaires su])plémentaires, i)ar quittance i)ostale, dans la huitaine de l’envoi de ceux-ci et après préavis. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BEL(3-ZQ,TJE DK I-A id:b beloiqtje TOME TRENTE-SEPTIÈME 1909-1910 lilÉGE Imprimerie H. Vaii.i>ant-Carmanne (Société anonyme) rue Saint Adalbert, 8. 90C)-i<-)io LISTE DES MEMBRES Arrêtée au novembre 1909. Membres effectifs 1 MM. Abrassart, Adelson, ingénieur en ehef des cliarbonnages de l’Agrappe, à La Beuverie (Hainant). 2 Ancion, baron Alfred, ingénieur, industriel, sénateur, 32, boulevard Piercot, à Liège. 3 Arnould, Georges, directeur des travaux aux charbon¬ nages de l’Escouffianx, à Wasmes. 4 Baar, Armand, ingénieur des mines, rue Lebeau,4, Liège. 5 Balat, Victor, conducteur principal des Ponts et Chaus¬ sées, rue des Bons-Enfants, à Hny. 6 Banneux, Philippe, ingénieur, directeni'-gérant des char¬ bonnages du Horloz, à Tillenr. 7 Barlet, Henri, ingénieur, chef de service aux charbon¬ nages de Gosson-Lagasse, à Montegnée. 8 Bayet, Louis, ingénieur, à Walconrt. 9 Bergeron, Jules, professeur à l’Ecole centrale, i57, boulevard Haussmann, à Paris. 10 Bernard, Alfred, ingénieur, 32, rue Chéri, à Liège. 11 Bertiaux, Achille, ingénieur au Corps des mines, 46, avenue Gillieaux, à Charleroi. 12 Bertrand, Maurice, ingénieur, quai de Marihaye, 33, à Val-St-Lambert. 13 Blanquaert, Désiré, ingénieur en chef directeur des Ponts et Chaussées, 83, avenue de Salzinnes, à Namur. (^) L’astérisque (*) indique les membres à vie. i4 i5 t6 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3o 3i — B 6 — Bleyfuez, F., ingénieur à la Société La Vieille-Montagne, La Calamine (Moresnet Neutre). Bockholtz, Georges, ingénieur en chef-directeur des mines, à Namur. Bodart, Maurice, ingénieur civil des mines, i, rue Neuf- Moulin, à Dison. Boden, Henri, ingénieur-directeur des travaux aux char¬ bonnages du Corbeau, à Grâce-Berleur. Bogaert, Hilaire, ingénieur, directeur-gérant des char¬ bonnages du Bois-d’Avroy, 12, rue S*-Hubert, à Sclessin. Boisstère, Albert, ingénieur de la Société du gaz de Paris, 124, boulevard Magenta, à Paris. Bolle, Jules, ingénieur principal au Corps des mines, à Mons. Braconier, Frédéric, sénateur et industriel, 7, boulevard d’Avroy, à Liège. Braconier, Ivan, ])ropriétaire, au château de Modave. Breyre, Adolphe, ingénieur au Corps des mines, 3io, Chaussée de Gand, à Bruxelles. Briart, Paul, médecin, 45, rue du Magistrat, à Ixelles- lez- Bruxelles. Brien, Victor, ingénieur au Corps des mines, 24, quai Henvart, à Liège. Bronckart, Fernand, ingénieur, rue Wazon, 71, à Liège. Brouhon, Lambert, ingénieur, chef du Service des eaux de la Ville de Liège, 35, rue du Chêne, à Seraing. Bruxelles. Ecole de guerre. Buttgenbach, Henri, administrateur-délégué de l’Union minière du Haut-Katanga, 822, avenue Brugmann, à IJccle-lez-Bruxelles. Buttgenbach, Joseph, ingénieur, directeur-administra¬ teur de la Floridienne, 24, rue de la. Loi, à Bruxelles. Cambier, Bené, ingénieur aux Charbonnages réunis, rue Léon Bernus, à Charleroi. 32 33 34 35 36 37 38 39 4() 4i 42 43 44 45 46 - B 7 — Cartuyvels, Jules, ingénieur honoraire des mines, ins¬ pecteur général au Ministère de l’intérieur et de l’agriculture, 23i, rue de la Loi, à Bruxelles. Cavallier, Camille, administrateur-directeur de la Société anonyme des hauts-fourneaux et fonderies de et à Pont-à-Mousson (Meui*the-et-Moselle, France). Centner, Paul, ingénieur, à Lambermont-lez-Verviers. Cesàro, Giuseppe, membre de l’Académie, professeur à l’Université de Liège, à Cheratte. Charxicux, Alphonse, propriétaire, 34, rue du Président, à Namur (en été, au château de Beauraing). Clerfayt, Adolphe, ingénieur, 21, rue Edouard Wacken, à Liège. Cogels, Paul, propi:iétaire, au château de Bœckenberg, à Deurne-lez-Aiivers. Collin, Jules, ingénieur des mines. Avenue Louise, 481, à Bruxelles. CoLLiNET, Edmond, directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de Herve-Wergifosse, à Herve. CoLLON, Auguste, docteur en sciences, secrétaire général de la Société Cockerill, 27, rue Collard-Trouillet, à Seraing. CoLMAN, C., directeur de travaux de charbonnages, rue de l’Echelle, à Seraing. CoNSTRUM, Armand, ingénieur, directeur-gérant des charbonnages du Corbeau-au-Berleur, 112, rue Wazon, à Liège. Cornet, Jules, professeur à l’Ecole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, 86, boulevard Dolez, à Mons. CoRNUT, Fernand, ingénieur civil des mines, à Cuesmes. CosYNS, G. , docteur en sciences naturelles, assistant à l’Université, 260, rue Poyale-Ste-Marie, à Bruxelles, 47 48 49 5o 5i 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 — B 8 — CouLON, René, iiigénieni- au ministère des colonies, chaussée de La Hulpe, 172, à Boitslort. Crismer, Léon, professeur à l’Ecole militaire, 58, rue de la Concorde, à Bruxelles. Cryns, Joseph, ingénieur aux charbonnages de Lim- bourg-Meuse, à Lanklaer. Daimeries, Anthime, ingénieur, pi’ofesseur à TUniversité, 4, rue Ro3’'ale, à Bruxelles. d’Anürimoxt, René, ingénienr-géologne, 19, rue Bonne- Fortune, à Liège. DE Buggenoms, L., avocat, rue Courtois, à Liège. DE Damseaux, Albert, docteur en médecine, inspecteur des eaux minérales, rue Neuve, à 8pa. DE Dorlodot, chanoine Henry, docteur en théologie, professeur à rUnivei'sité, 44’ Bériot, à Louvain. DE Dorlodot, Léopold, ingénieur-géologue, 83, rue de Montigny, à Charleroi. * De Greeff, R. P. Henri, ])rofesseur à la Faculté des sciences du Collège N.-D. de la Paix, à Namur. de Gripart, Georges-N., ingénieur aux mines de Kassan- dra, chez Alîartini frères, à Salonique (Turquie). Deharveng, Charles, directeur des travaux du char¬ bonnage du Levant du Flénu, à Cuesmes. Défiasse, Joseph, administratenr-directeui* des Charbon¬ nages de la Concorde, à Jemeppe-sur-Meuse. Défiasse, Louis, ingénieur au Corps des Mines, boule¬ vard Dolez, i85, à Mons. Defiousse, Charles, ingénieur en chef aux charbonnages de Marihaye, à Seraing. De Jaer, Ernest, directeur général honoraire des Mines, 28, rue du Ti^one, à Bruxelles. De Jaer, Jules, directeur général honoraire des mines, 16, avenue de la Floride, à Uccle. De Jaer, l^éon, ingénieur, directeur des travaux des charbonnages de Patience-et-Beaujonc, 102, rue Wal- thère Jamar, à Ans, Dejardin, Louis, directeur général des Mines, 124, rue Franklin, à Lroxelles. De Koninck, Lucien-Louis, ingénieur, professeur à rUniversité, 2, quai de l’Université, à Liège (en été, à Hanioir). Delcour, André, ingénieur civil des mines, 18, rue des Vieillards, à Verviers. Delépine, abbé G., maître de conférences à la Faculté libre des sciences, 41» rue du Port, à Lille (Nord, France). DE LÉ VTGNAN, comte Raoul, docteur en sciences naturelles, 17, rue des Quatre Bras, à Bruxelles. Delhaye, Fernand, ingénieur à la Société anonyme de Merbes-le-Cliâteau, à Hamoir-sur-Ourtlie. Delhaye, Georges, ingénieur au charbonnage de Ham- sur-Sambre, àArsimont. DE Limburg-Stirum, comte Adolphe, questeur de la Chambre des représentants, 72, rue du Trône, à Ixelles- Bruxelles (en été, à St-Jean, par Bihain). Delmer, Alexandre, ingénieur au Corps des mines, 47, rue Thier-de-la- Fontaine, à Liège. Delruelle, Léon, ingénieur principal au Corps des mines, 16, rue Lambert-le-Bègue, à Liège. Deltenre, Georges, directeur-gérant des charbonnages de r Arbre-St-Michel, à Mons-lez-Liége. Deltenre, Hector, ingénieur au charbonnage de Marie- mont, 27, Nouvelle Avenue, à Morlanwelz. DE Macar, Julien, ingénieur, au château d’Em bourg, par Chênée. Dlmaret, Léon, ingénieur principal au Corps des mines, docteur en sciences physiques et mathématiques, 7, place de Flandre, à Mons. Demeure, Adolphe, ingénieur princii)al des charbonnages du Bois-du-Luc, à Houdeng. Demonceau, Julien, ingénieur civil des mines, boulevard d’Avroy, 186, à Liège. 8i 82 83 84 85 86 87 88 89 9^> 9^ 9‘-^ 93 94 95 98 97 98 B 10 Dents, Hjector, avocat, membre de la Chambre des repré¬ sentants, professeur à TUniversité de Bruxelles, 34, rue de la Croix, à Ixelles. Denoël, Lucien, ingénieur principal au Corps de Mines, professeur à l’Université, rue Bois-l’Evêque, à Liège. DE PiERPONT, Edouard, au château de Rivière, à Profon- deville. De Rauw, Hector, ingénieur géologue, assistant à l’Uni¬ versité, 40» avenue Blonden, à Liège. Derclaye, Oscar, ingénieur, directeur des charbonnages du Fief de Lambrechies, à Pâturages. Descamps, Armand, ingénieur, à St-Symphorien. DE Sélys-Longchamps, baron Raphaël, rentier, château de Longchamps, à AVaremme. Desenfans, Georges, ingénieur au Corps des mines, à Nimy-lez-Mons. Despi^et, Eugène, ingénieur, administrateur-directeur de de la Société métallurgique de et à Boom. (Anvers). Despret, Georges, ingénieur à Jeumont, par Erquelinnes, poste restante. Dessard, Noël, ingénieur, directeur des travaux aux charbonnages de Wérister, à Romsée. DE Stéfani, Carlo, professeur à l’Institut royal d’études supérieures, 2, piazza San Marco, à Florence (Italie). * Destinez, Pierre, préparateur à l’Université, 9, rue Ste-Julienne, à Liège. Detrez, Louis, ingénieur, rue Ambriorix, 67, à Liège. Devillez, Ernest, ingénieur, 3o, passage Lemonnier, à Liège. Devos, Edmond, ingénieur-architecte, professeur à l’Aca¬ démie royale des beaux-arts, ii, rue Sohet, à Liège. * De Walque, François, ingénieur, professeur à l’Uni¬ versité, 26, rue des Joyeuses-Entrées, à Louvain. Dewez, Léon, ingénieur-géologue, attaché à la Société des mines et usines d’Alaguir, à Sladon, par Yladicau- case (Russie). B II 99 d’Heur, Georges, ingénieur, directeur des travaux au charbonnage de Vieille Mariliaye, à Val-St~Lainbert. 100 Discry, Emile, directeur-gérant des charbonnages de Gosson-Lagasse, à Jeineppe s/-Meuse. 101 Dochatn-Defer, Félix, industriel à Couillet. 102 Donckier de Donceel, Charles, ingénieur, à Eosoux, par Rosopx-Goyer. 103 Dondelixger, M., ingénieur des mines de l’Etat, 28, route de Merl, à Luxembourg (Grand-Duché). 104 Doreye, Alexandre, ingénienr, administrateur de sociétés industrielles, 7, Place Madou à Bruxelles. 105 Dubar, Arthur, administrateur-gérant des charbonnages du Borinage central, à Pâturages. 106 Du Bois, Ernest, ingénieur civil des mines, 78, rue du Centre, à Verviers. 107 Dupire, Arthur, ingénieur, directeur-gérant des Char¬ bonnages unis de l’ouest de Mons, à Dour. 108 Dupont, Fernand, ingénieur du service technique pro¬ vincial, rue Du vivier, 24, Liège. 109 Durez, Ed., directeur des travaux des charbonnages de Marcinelles-Nord et Fiestaux, à Marcinelles. 110 Eloy, Louis, ingénieur, directeur gérant des charbon¬ nages de Mariliaye, rue Léopold, à Flémalle-Grande. 111 Euchène, Albert, ingénieur civil des mines, 8, boulevard de Versailles, à St-Cloud (Seine-et-Oise, France). 112 Firket, Victor, ingénieur principal au corps des mines, répétiteur à TUniversité, 33, rue Charles Morren, à Liège. 113 Flesch, Oscar, ingénieur, directeur des travaux aux Charbonnages d’Ans et Rocour, à Ans-lez-Liége. 114 Foidart, Jacques, directeur des travaux au charbon¬ nage de l’Arbre-St-Michel, Mons-lez-Liége. 115 Foniakoff, Antonin, ingénieur des A. et M., 52, Kiro- tchnaw, à St-Pétersbourg (Russie). ii6 117 118 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 i3() B T2 Fourmabier, Paul, ingénieur-géologue , ingénieur au Corps des mines, répétiteur à l’Université, avenue de l’Observatoire, i38bis, à Liège. Fournier, Doin Grégoire, supérieur de la Maison de Maredsous, 16, boulevard de Jodoigne extérieur, à Louvain. Fraipont, Charles, ingénieur civil des mines, assistant à l’Université, 35, rue Mont St-Martin, à Liège. Fraipont, Julien, membre de l’Académie, professeur à l’Université, 35, rue Mont-St-Martin, à Liège. Frérichs, Charles, ingénieur, à Châtelet. Fréson, Georges, ingénieur au charbonnage du Boubier, 2i3, route de Couillet, à Châtelet. Froiniont, Louis, ingénieur civil des mines, 201, avenue Molière, à Bruxelles (par Uccle). Gaillard, Georges, ingénieur civil des mines, château du Elsdonck, à Wilryek (Anvers). Galand, Lambert, directeur gérant du charbonnage du Bonnier, à Grâce-Berleur. / Galopin, x4.1exandre, ingénieur, attaché à la direction de la fabrique nationale d’armes de guerre, i33, boulevard de la Constitution, à Liège. Gérimont, Maurice, ingénieur, 24, rue Grandgagnage, à Liège. Gevers-Orban, Emile, ingénieur, directeur des travaux aux charbonnages de l’Espérance et Bonne Fortune, 157, rue Adolphe Renson, à Montegnée. Ghysen, Henri, ingénieur au Corps des Mines, i43, rue des Glacières, à Marcinelle, par Charleroi. Gilkinet, Alfred, docteur en sciences naturelles, membre de l’Académie, professeur à l’Université, i5,, rue Renkin, à Liège. Gillet, Camille, docteur en sciences, pharmacien, pro¬ fesseur de chimie à l’Ecole supérieure des textiles, 4^, avenue de Spa, à Verviers. — B l3 — 131 Gindorff, Augustin, ingénieur des mines, directeur général de la compagnie ottomane des eaux de Smyrne, à Smyrne (Turquie d’Asie). 132 Gindorff, Franz, ingénieur, 19, rue d’Archis, à Liège. 133 Gittens, Willy, ingénieur de la banque Atlas, 6, rue Caraman, Constantine (Algérie). t34 Goffart, Jules, professeur à l’Athénée royal, 41, rue de la Motte, à Huy. 135 Golman, a. I., ingénieur, 67, rueMe Naples, à Tunis. 136 Goormaghtigh, Gustave, ingénieur, à St Sympliorien. 137 Gras, Albert, ingénieur à la Société des Forges et Aciéries de l’Est, avenue de Mous, 82, à Valenciennes, (France). 138 Greindl , baron Léon, professeur à l’Ecole de guerre, 19, rue Tasson Snel, à Bruxelles. 189 Grober, Paul , Pfarrgasse 3o, Bupreclitsau, Strasbourg (Alsace). 140 Guillaume, André, pharmacien, à Spa. 141 Habets, Marcel, ingénieur en chef à la Société Cockerill, 69, quai des Carmes, à Jemeppe-sur-Meuse. 142 Habets, Paul, ingénieur, directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de l’Espérance et Bonne- Fortune, professeur à l’Université de Bruxelles, rue des Augustins, à Liège. 143 Halbart, Jacques, directeur des travaux aux charbon¬ nages de la Concorde, à Jemeppe s/Meuse. 144 Halkin, Joseph, professeur à l’Université de Liège, à Hotton, par Melreux. 145 Hallet, André, ingénieur au Corps des Mines, 70, rue Paradis, à Liège. 146 Hallet, Edmond, ingénieur en chef des charbonnages du Grand-Hornu, à Hornu. 147 Hallet, Marcel, ingénieur honoraire au Corps des Mines, directeur-gérant des charbonnages de Fond-Piquette, à Vaux-sous-Chèvremont. .i48 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 159 160 161 162 163 164 165 — B 14 — Halleux, Arthur, ingénieur du Service technique pro¬ vincial, I, rue de Sélys, à Liège. Harroy, Jules, ingénieur, 4**^» rue de Campine, à Liège. Henin, Jules, ingénieur, directeur-gérant du Charbon¬ nage d’Aiseau-Presles, à Farciennes. Henrotin, Léopold, ingénieur, à Nébida-Sardaigne. Henrotte, Emile, ingénieur inspecteur à l’administra¬ tion des Poids et Mesures, 8, rue du Mail, à Bruxelles. Henry, Pené, ingénieur aux charbonnages du Hasard, quai de Fragnée, à Liège. Hermann, A., libraire, 6, 8 et 12, rue de la Sorbonne, à Paris, 5® arr. (France). Herpin, Emile, ingénieur, directeur-gérant du Charbon¬ nage de et à Falisolle. Heuseux, Léopold , directeur-gérant des charbonnages de Courcelles-Nord, à Courcelles. * Hind, Wheelton, M. D. F. G. S., Roxetli-House , à Stoke-on-Trent (Angleterre). Hock, Charles, ingénieur, à Fléron. Hopkins, Maurice, ingénieur à la Société de la Vieille- Montagne, à Chênée. Hubert, Herman, inspecteur général des Mines, profes¬ seur à rUniversité, 7, rue de Sélys, à Liège. Institut Géologique de l’Ecole technique supérieure d’Aix-la-Chapelle (M’^ Dannenberg). Ixelles, Compagnie intercommunale des eaux de l’agglo¬ mération bruxelloise, 48, rue du Trône. Jacquemart, François, ingénieur, à Sauheid (Embourg) par Chênée. Jacquet, Jules, ingénieur en chef-directeur des Mines, 21, rue de la Terre-du -Prince, à Mons. Janson, Paul, avocat, sénateur, 65, rue Defacqz, à Saint- Josse-ten-Noode. — B l5 — 166 JoBissEN, Armand, membre de l’Académie, professeur à rUniversité, io6, rue Sur-la-Fontaine, à Liège. 167 JoBissENNE, Gustave, docteur en médecmCj 2, rue Saint- Jacques, à Liège. 168 Kaibis, Antoine, directeur des travaux du Charbonnage du Horloz, rue du Horloz, à Saint-Nicolas-lez-Liége. 169 Kaisin, Félix, professeur à l’IIniversité, 27, Boulevard de Jodoigne, à Louvain. 170 Kebsten, Joseph, ingénieur, inspecteur général des charbonnages patronnés par la Société générale pour favoriser l’industrie nationale, 43, avenue Erugmann, à St-Gilles-lez-Bruxelles. 171 Klein, Willem-Carl, géologue de l’État hollandais, à Heerlen (Hollande). 172 Kleyeb, Gustave, avocat , bourgmestre de la ville de Liège, 21, rue Fabry, à Liège. 173 Klincksieck, Paul, libraire, 3, rue Corneille, à Paris. 174 Klinge, Jerman, ingénieur des mines, 14, Quex Road, Kilburn, Londres, Angleterre. 175 Kbaentzel, Fernand, docteur en géographie, à Bochefort. 176 Kbeglingeb, Adolphe, ingénieur, 2, avenue de Mérode, à Berchem-lez-Anvers. 177 Kbuseman, Henri, 24, rue Africaine, à Bruxelles. 178 Kubobn , Hyacinthe, professeur émérite, membre de l’Académie de médecine, président de la Société royale de médecine publique de Belgique, à Seraing. 179 Lambebt, Paul, administrateur de sociétés minières, 262, rue de la Loi, à Bruxelles. 180 Lambinet, Adhémar, ingénieur, à Auvelais. 18 1 Latinis, Léon, ingénieur expert, à Seneffe. 182 Laubent, Odon, ingénieur, directeur-gérant des char¬ bonnages des Chevalières-de-Dour, à Dour. 183 Lebacqz, Jean, ingénieur principal au Corps des Mines, 22, boulevard d’Omalius, à Namur. i84 i85 i86 187 188 189 190 191 192 193 194 195 196 197 198 199 200 201 — B 16 — Lebens, Léon, ingénieur au Corps des Mines, ii, rue Nysten, à Liège. Léchât, Cari, ingénieur, 120, rue de Birmingham, à Anderleclit-lez- Bruxelles. Ledent , Mathieu , ingénieur , directeur-gérant de la Société anonyme du charbonnage de Quatre-Jean, à Queue-du-Bois. Ledoux, Auguste, ingénieur, 14, rue du Poivre, à Tir- lemont. Leduc, Victor, ingénieur, administrateur-gérant de la Société anonyme des Ressaies, à Jemeppe-sur- Meuse. Lefebvre, Jules, ingénieur, 38, avenue du Loiigchamps, à Uccle-lez-Bruxelles. Legrand, Louis, ingénieur en chef de la Société anonyme des charbonnages réunis, 52, rue Roton, à Charlei’oi. Legrand, Louis, C. A., ingénieur, attaché à la Société ano¬ nyme G. Dumont et frères, i3, quai Mativa, à Liège. Lemaire, Emmanuel, ingénieur au Corps des mines, 16, boulevard Charles Sainctelette, à Mons. Lemaire, Gustave, ingénieur au Corps des mines, rue du Parc, 16, à Mons. Lemonnier, Alfred, ingénieur dii*ecteur à la Société Solvay et C®, 60, Boulevard d’Anderlecht, à Bruxelles. Le Paige, Ulric, ingénieur, 238, rue de Gilly, à Couillet. Lepersonne, Max, ingénieur des mines, 65, avenue de Cortenberg, à Bruxelles. Leroux, A., docteur en sciences, directeur de la fabrique de dynamite, à Arendonck. Lesoile, Jules, directeur des travaux des charbonnages du Rien du Coeur, à Jemappes. Lespineux, Georges, ingénieur-géologue, /[6, rue du Vieux-Mayeur, à Liège. Lhoest, Camille, ingénieur civil des mines, à Esneux. Lhoest, Edmond, ingénieur, directeur des travaux aux houillères Unies, rue des 7 Actions, à Gilly. < — B 17 — 202 Lhoest, Fernand, ingénieur-prospecteur, rue de Richelieu, à Alger. 203 L’Hoest, Gustave, ingénieur en chef, inspecteur de direc¬ tion au Ministère des Chemins de fer. Postes et Télé¬ graphes, 169, avenue de la Couronne, à Bruxelles. 204 Lhoest, Henri, ingénieur, directeur des travaux des charbonnages de Gosson-Lagasse, à Montegnée. 205 Libert, Gustave, ingénieur au charbonnage de Gosson- Lagasse, à Montegnée. 206 Libert, Joseph, inspecteur général des Mines, 384, St-Léonard, à Liège. 207 Liesens, Mathieu, ingénieur, administrateur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de Tamines, à Tamines. 208 Lippens, Paul, ingénieur des mines, i. Vieux quai aux Oignons, à Gand. 20g Lohest, Maximin, ingénieur, membre correspondant de l’Académie, professeur à TUniversité, ^6, rue Mont- St-Martin, à Liège. 210 Loiseau, Oscar, directeur général de la Société anonyme G. Dumont et frères, à Sclaigneaux. 21 1 Loppens , Georges , ingénieur du Service technique provincial, 4^, quai de la Boverie, à Liège. 212 Lucius, M., instituteur, président de la Section géolo¬ gique, à Luxembourg (gare), Grand-Duché de Luxem¬ bourg. 213 Macquet, Auguste , directeur de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut , , boulevard Dolez, à Mons. 214 Malaise, Constantin, membre de l’Académie, vice-prési¬ dent de la Commission géologique de Belgique, profes¬ seur émérite à l’Institut agricole, à Gembloux. 215 Mamet, Oscar, ingénieur, mines de Lincheng, chemin de fer de Hankow à Pékin (Chine). ANN. soc. GÉOL. DE BELG. T. XXXVII. BULL. 2. - B l8 - 216 Manfroy, Honoré, ingénieur, 807, Grand’ Place, à Mmy- lez-Mons. 217 Marcotty, Désiré, ingénieur, à Montegnée, par Ans. 218 Massart, Georges, directeur des travaux du siège de Flémalle-Grande, (Société d’Ougrée-Mariliaye), Flé- malle-Grande. 219 Masson, Emile , ingénieur , professeur à l’Ecole supé¬ rieure des textiles, 21, avenue Peltzer, à Verviers. 220 Mathieu, Fernand, ingénieur au charbonnage du nord de Charleroi, à Souvret (Sart-lez-Moulins). 221 Mercier, Louis, ingénieur, directeur général de la Com¬ pagnie des mines de Béthune, à Mazingarbe (Pas-de- Calais, F"rance). 222 Minette d’Ouliiaye, Marc, directeur des mines de la Société d’Alagir, à St-Georges-sur-Meiise. 223 Minsier, Camille, inspecteur général des Mines, rue de la Clef, 19, à Mons. 224 Moens, Jean, avocat; à Lede. 225 Moreau, Emile, ingénieur, directeur-gérant du char¬ bonnage du Nord-de-Genly, 7, rue des Archers, à Mons. 226 Moressée, Georges, ingénieur-directeur gérant des Dolo¬ mies de Vezin, à Sclaigneaux. 227 Mourlon, Michel, membre de l’Académie, directeur du Service géologique de Belgique, 107, rue Belliard, à Bruxelles. 228 N^euberg, Jules, ingénieur-géologue, Grand’Rue, à Luxembourg (Grand-Duché). 229 XizET, Léopold, ingénieur en chef des charbonnages des Kessales, à Jemeppe-s/-Meuse. 230 Orban, Nicolas, ingénieur au Corps des mines, 248, rue Basse-Wez, à Liège. 231 Passau, Georges, ingénieur des mines, mission de pros¬ pection des chemins de fer des Grands-Lacs à Kindu (Congo belge) (faire suivre). 232 233 234 235 236 237 238 239 24o^ 241 242 243 244 245 246 247 248 B 19 — Passelecq,; Philippe, ingénieur, directeur-gérant du Charbonnage de Sacré-Madame, à Dampremy. PÉTERS, Maurice, ingénieur à la Société d’Ougrée- Marihaye, à O tigrée. Petit, Camille, ingénieur-chef de service aux charbon¬ nages de Ressaix, Levai, Péronnes, Ste-Aldegonde et Genck, 3o, place Léopold, à Hasselt. Picard, Edgar, ingénieur-directeur des établissements de Valentin-Coq de la Vieille-Montagne, à Jemeppe- s/-Meuse. PiLET, Gérard, directeur des travaux au Charbonnage du Horloz, à Tilleur. Plumier, Charles, directeur du Syndicat des charbon¬ nages liégeois, 17, rue de la Paix, à Liège. PoHL, Alfred, ingénieur à la Société anon3^me des Produits réfractaires de St-Gliislain, à St-Ghislain. Questiaüx, Adolphe, directeur des carrières de la Société anonyme de Merbes-le-Chateau, à Merbes-le- Château . Questienne, Paul, ingénieur en chef directeur du Service technique provincial, i3, rue Sohet, à Liège. Questienne, Philippe, commissaire voyer, à Huy. Racheneur, Fernand, ingénieur-directeur des travaux du Charbonnage du Bois de Saint-Gliislain, à Dour. Raffo, Dario, ingénieur, rue Mississipi, 48, à Liège. Raick, Félix, élève-ingénieur, 69, Mont- St-Martin, à Liège. Rapsaet, Maurice, ingénieur à l’Electricité d’Antoing, à Antoing. Ralli, Georges, ingénieur, directeur de la Société des mines de Balia-Karaïdin, 3o, Karakeui-Yéni-Han, à Constantinople (Turquie). Rayemaekers, Désiré, médecin de régiment au 10"^® régiment de ligne, 65, Avenue Tesch, à Arlon. Renault, Emile, ingénieur de la Société métallurgique de Prayon, à Forêt. B 20 249 Renier, Armand, ingénieur-géologue, ingénieur au Corps des mines, répétiteur à T Université, i, rue de Selys, à Liège. 250 Reuleaux, Jules, ingénieur, consul général de Belgique à Odessa (Russie), 33, rue Hemricourt, à Liège. 25 1 Richir, Camille, ingénieur en chef des charbonnages de Ressaix Levai , Peronnes et Mont S^^-Aldegonde, à Ressaix-lez-Binche. 252 Riga, Léon, commissaire-voyer principal provincial, à Chokier. 253 Rigo, Georges, ingénieur, chef de travaux aux Charbon¬ nages du Hasard, à Micheroux. 254 Robert, Joseph, professeur d’histoire naturelle au Gym¬ nase grand-ducal de Hiekirch, àDiekirch (Grand-Duché de Luxembourg). 255 Robert, Maurice, docteur en géographie, chargé de cours àrUniversité, i32, avenue de la Toison d’Or, à Bruxelles. 256 Saint-Paul de Sinçay, Gaston, ingénieur, administrateur, directeur-général de la Société de la Vieille-Montagne, à Angleur. 257 ScHLUGLEiT, Herman, ingénieur civil des mines, 129, rue Longue d’ Argile, à Anvers. 268 Schmidt, Frédéric, ingénieur civil des mines, 17, boule¬ vard Hausmann, à Paris IX^' (France). 259 * ScHMiTz, le R. P. Gaspar, S. J., directeur du Musée géologique des bassins houillers belges, ii, rue des Récollets, à Louvain, (Adresse postale : Musée houiller, Louvain). 260 ScHOEP, Alfred, docteur en sciences naturelles, assistant à l’Université, 6, rue Brederode, à Gand. 261 ScHooFS, François, docteur en médecine, 86, rue des Guillemins, à Liège, 262 Sepulchre, Victor, ingénieur, consul honoraire de Belgique, 63, rue de Varenne, à Paris VIP (France). 263 Société des Xaturalistes hutois, à Huy. B 21 264 * SoLVAY et industriels, 19, rne du Prince-Albert, à Bruxelles. 265 SoTTiAux, Amour, directeur-gérant de la Société anonyme des cliarboüiiageSf liauts-fourneaux et usines de et à Strép3^-Bracquegnies. 266 SouHEUR, Bandiiin, ingénieur, directeur-gérant de la Société charbonnière des Six-Bonniers, à Seraing. 267 SouKA, Robert, ingénieur civil des mines, ingénieur- géologue, 29, rue Saumery, à Liège. 268 Stainier, Xavier, professeur de géologie à rUniversité, 27, Coupure, Gand. 269 Stassart, Simon, ingénieur en chef directeur des mines, professeur à l’Ecole des mines et Faculté i)olytechni(j[ue du Hainaut, boulevard Dolez, à Mous. 270 Stenuit, Alfred, ingénieur au Corps des mines, à Jambes (Namur). 271 Stévart, Paul, ingénieur au Corps des mines, 78, rue Paradis, à Liège. 272 Stevens, Charles, lieutenant au 2® rég'' de chasseurs à pied, 81, avenue de Bertaimont, à Mons. 278 Théate, Ernest, ingénieur, 5, rue Trappé, à Liège. 274 Thiriart, Léon, ingénieur, directeur-gérant des char¬ bonnages de Patience-et-Beaujonc, 65, rue de l’Aca¬ démie, à Liège. 275 Thiry, René, ingénieur à la Société belge de forage et de prospection minière, 7, place Loix, à Bruxelles. 276 Tillemans, Henri, ingénieur-directeur des travaux aux Charbonnages du Bois-d’Avroy, 201, quai de Fragnée, à Liège. 277 Tillier, Achille, architecte, à Pâturages. 278 Timmerhans, Charles, directeur des mines et usines de la Vieille Montagne, à Moresnet. 279 Uhlenbroek, G.-D., ingénieur-géologue, à Bloemendaal (Hollande, X.-H.). 280 Van de Wiele, Camille, docteur en médecine, 27, boule¬ vard Militaire, à Bruxelles. 28i 282 283 284 285 286 287 288 289 290 291 292 293 294 295 B 22 VAN Hoegaerden, Paul, avocat, 7, boulevard d’Avroy, à Liège. Van Meurs, Léon, ingénieur honoraire des Ponts-et- Chaussées, ingénieur en chef des travaux de la ville de Mons, 2, rue des Tuileries, à Mons. Van Wetter, L., ingénieur à l’adniinistration des Ponts- et-Chaussées, 2, rue des Telliers, à Mons. VAN ZuYLEN, Gustave, ingénieur et industriel, quai des Pêcheurs, à Liège. VAN ZuYLEN, Léou, ingénieur honoraire des mines, 5i, boulevard Frère-Orban, à Liège. Vassal, Henri, pharmacien-chimiste, secrétaire du Comité d’iiygiène de la ville, à Namur. Velge, Gustave, ingénieur civil, conseiller provincial et bourgmestre, à Lennick-St-Quentin . Vercken, Raoul, ingénieur, directeui* du Charbonnage de Belle-Vue et Bien-Venue, à Herstal. ViLLAiN, François, ingénieur au Corps des mines, à Xancy (Meurthe-et-Moselle, France). Vrancken, Jose])h, ingénieur principal au Corps des mines, 63, avenue de Géronhain,à Marcinelle (Villette). Warnier, Emile, ingénieur, 22, rue Armand Campen- hout, à Bruxelles WÉRY, Emile, ingénieur des mines et électricien, direc¬ teur-gérant des Charbonnages d’Abhooz et de Bonne- Foi-Hareng, à Milmort, par Herstal. WÉRY, Louis, docteur en médecine, à Fosses. WooT UE Trixhe, Joseph, propriétaire, 3o, boulevard d’Omalius, à Namur. ZouuE, Paul, ingénieur civil des mines, à Ransart. — B 23 — Membres honoraires {3 O au plus) 1 Barrois, Cliai*les, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences, 87, rue Pascal à Lille (Nord^ France). 2 Benecke, Ernst- Wilhelm, professeur de géologie à rUni- versité, 43, Gœthestrasse, à Strasbourg (Allemagne^. 3 Capellini, Giovanni, commandeur, recteur de TUniver- sité, via Zamboni, à Bologne (Italie). 4 CoccHi, Igino, i)rofesseur, commandeur, directeur du Musée d’iiistoire naturelle, à Florence (Italie). 5 DE Karpinski, Alexandre, excellence, directeur du Comité géologique russe, à l’Institut des mines, à St-Pétersbourg (Russie). 6 Frazer, Persifor, I)'’ Sc., géologue et chimiste. Boom 1082, Lrexel Building (Penn., Etats-Unis). 7 Gosselet, Jules, professeur honoraire à la Faculté des sciences, (‘orrespondant de l’Institut, 18, rue d’Antin, à Lille (Nord, France). 8 Heim, D‘' Albert, professeur de géologie à l’Ecole poly¬ technique fédérale et à l’Université, président de la Commission géologique suisse, à Zurich (Suisse). 9 Hugues, Thomas M’Kenny, esq., F. R. S., professeur à l’Université, TriniUWollege, à Cambridge (Angleterre). 10 Hull, Edward, esq., F. R. S., ancien directeur du Geological Siiruey de l’Irlande, 14, Stanley Gardens, Notting Hill, à Londres, W. (Angleterre). 11 KxYYSer, D^‘ Emmanuel, professeur de géologie à l’Uni¬ versité, membre de l’Institut R. géologique, à Marburg (Prusse). 12 Michel-Lévy, A., ingénieur en chef des Mines, professeur à l’Ecole des mines, directeur du Service de la carte géologique détaillée de la France, 26, rue Spontini, à Paris (France). — B 24 — 13 Nathorst, Alfred-Gabriel, professeur, conservateur du département de paléopliytologie du Musée national, Académie royale des sciences {Veienskap Akademieii), à Stockholm (Suède). 14 Nikitin, Serge, géologue en chef du Comité géologique, à l’Institut des mines, à Saint-Pétersbourg (Russie). 15 Rosenbusch, D^’ Heinrich, professeur de minéralogie, de pétrographie et de géologie à rUniversité, conseiller intime, à Heidelberg (Grand-Duché de Bade). 16 SüEss, Eduard, professeur à rUniversité, à Vienne (Autriche). 17 Tcherisyscheff, Théodore, géologue en chef du Comité géologique, à l’Institut des mines, à Saint-Pétersbourg ‘ (Russie) 18 Tietze, Emil, conseiller supérieur des Mines et vice directeur de l’Institut T. R. géologique d’Autriche, 28, Rasumoffskygasse, à Vienne, III, 2 (Autriche). 19 VON Kœnen, Adolph , professeur à l’ Université , à Gœttingen (Prusse). Membres correspondants {60 au plus) 1 Bonney, le révérend Thomas-Georges, E. R. S., F. G. S., professeur à l’University College, 9, Scroope Terrace, à Cambridge (Angleterre). 2 Boule , Marcellin , professeur de paléontologie au Muséum national d’histoire naturelle, 3,placeValhubert, à Paris (France). 3 Buecking, D’^ Hugo, professeur de minéralogie à l’Uni¬ versité, à Strasbourg (Alsace, Allemagne). 4 Carruthers, William, paléontologiste au British Muséum, à Londres (Angleterre). (b L’astérisque (*) indique les membres correspondants abonnés aux A liantes . — B 25 5 Choffat, Paul, membre de la Commission des travaux géologiques du Portugal, ii3, rue do Arco-a-Jesu, à Lisbonne (Portugal). 6 CossMANN, Maurice, ingénieur en chef au chemin de fer du Nord, 95, rue de Maubeuge, à Paris (France). 7 Credner, Hermann, professeur à TUniversité, à Leipzig (Saxe, Allemagne), S Dawkins, W.-Boyd, F. R. S., professeur à rUniversité Victoria, à Manchester (Angleterre). 9 j)E Cortazar, Daniel, ingénieur, membre de la Commis¬ sion de la carte géologique d’Espagne, i6, Velasquez, à Madrid (Espagne). 10 DE Loriol, Pereeval, à Frontenex, près Genève (Suisse), 11 DE Mceller, Valérian, membre du Conseil du ministre des domaines, Ile de Balise, 2® ligne, à l’angle de la Grande-Prospect, à Saint-Pétersbourg (Russie). 12 de Rouville. Paul, doyen honoraire de la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault, France). 13 Dollfüs, Gustave , géologue attaché au Service de la carte géologique détaillée de la France , /\5, rue de Chabrol, Paris (France). 14 Douvillé, Henri, ingénieur en chef des mines, profes¬ seur à l’Ecole des mines, 207, boulevard St-Germain, à Paris (France). 15 Favre, Ernest, 6^ rue des Granges, à Genève (Suisse). 16 * Friedel, Georges, professeur de minéralogie et de géologie à l’Ecole des mines, à Saint-Etienne (Loire, France). 17 Gilbert, G. K., au Geological Survey des Etats-Unis, à Washington (Etats-Unis). 18 Grand’Eury , F. -Cyrille , ingénieur , correspondant de l’Institut, 5, cour Victor Hugo, à Saint-Etienne (Loire, France). 19 Hœfer, Hans, professeur à l’Académie des mines, à Leoben (Autriche). 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3o 3i 32 33 34 B 26 — * Holzapfel , Emil ^ j^rofesseiir à FUniversité , à Strasbourg (Alsace). JuDD, J. W. F. R. S., professeur de géologie à l’Ecole royale des mines, Science Scliools, South Kensington, à Londres, SW. (Angleterre). * Koch, D’’ Max, géologue du Gouvernement, professeur à l’Académie des mines, 7 ii, Frankenstrasse, à Berlin, W. 3o (Prusse). Laspeyres, Hugo, professeur de minéralogie et de géologie à l’Université et conseiller intime des Mines du royaume de Prusse, à Bonn (Allemagne). Ltndstrom, Alex. -Fr., attaché au levé géologique de la Suède, à Stockholm (Suède). Mallada, Lucas, ingénieur des mines, 25, Isabel la Catolica, à Madrid- (Espagne). Matthew, Georges-F., inspecteur des douanes, à S“-John (N ou veau-Brunswick, Canada) . Mattirolo, Ettore, ingénieur, directeur du laboratoire chimique de l’Office R. des mines, à Rome (Italie). * Œhlert, D.-P., directeur du Musée d’histoire naturelle, 29, rue de Bretagne, à Laval (Mayenne, France). PiSANi, Félix, professeur de chimie et de minéralogie, 8, rue de Furstemberg, à Paris (France). PoRTis, Alexandre, professeur, directeur du Musée géolo¬ gique de l’Université, à Rome (Italie). * Stache, D^’ Guido, conseiller I. R., directeur de l’Insti¬ tut I. R. géologique d’Autriche, 23, Rasumoffskygasse, à Vienne, III, 2 (Autriche). Stefanesco, Grégoire, professeur à l’Université, prési¬ dent du Comité géologique, 8, strada Verde, à Bucharest (Roumanie). Struver, Giovanni, professeur à FUniversité, à Rome (Italie). Taramelli , Torquato , commandeur , recteur de FUni¬ versité, à Pavie (Italie). — B 27 — 35 Tobnebohm, D'‘ A.-E., professeur de minéralogie et dé géologie à TEcole pol^^technique, chef du Service géo¬ logique de la Suède, à Stockholm (Suè4e). 36 Tschermak, Gustav, professeur de minéralogie à TUni- versité, à Vienne (Autriche). 37 Tuccimei, Giuseppe, professeur, à Rome (Italie). 38 *Uhlig, D’' V., professeur à TUniversité, Institut géolo¬ gique, I, Kanzensring, à Vienne (Autriche). 39 VAN Werveke, Léopold, géologue officiel, i, Adler- gasse, Ruprechtsau, à Strasbourg (Alsace, Allemagne). 40 WiNCHELL, N. -H., géologue de l’Etat, à Minneapolis (Etats-Unis). 41 WooDWARD, Henri, esq., F. R. S., F. G. S., Editer of the Geological Magazine, i3, Arundel Gardons. Notting Hill (W. London) Angleterre. 42 WoRTHEN, A. -H. , directeur du Geological Siirvey de rillinois, à Springfield (Etats-Unis). 43 Zeiller, René, ingénieur en chef des mines, 8, rue du Vieux-Colombier, à Paris (France). 44 ZiRKEL, D'^ Ferdinand, professeur de minéralogie à l’Uni¬ versité, conseiller intime, 2=‘, Kônigstrasse, Bonn am Rhein (Allemagne). TABLEAU INDICATIF des présidents de la Société DEPUIS SA FONDATION 1874 MM. L.-G. De Koninck t- 1892-1893 MM Ch. DELA Vallée PoussiNf. 1874-1875 A. Briart t. 1893-1894 FI. DE Dorlodot. 1875-1876 Ch DE r.A Vallée Poussin f. 1894-1895 M. Mourlon. 1876-1877 J.VANSCHERPENZEELTHLAlt- 1895-1896 A. Briart t. 1877-1878 F. -L. Cornet t. 1896-1897 G. Cesàro. 1878-1879 J. VAN SCHERPENZEEI. TlHAlt 1897-1898 A. Briart t, jinis Ch. de 1879-1880 A. Briart t- la Vallée-Poussin t- 1880-1881 Ad. de Vaux t- 1898-1899 G. SOREII. t- 1881-1882 R. Malherbe f. 1899-1900 J. Cornet. ] 882-1883 Ad. Firket t- 1900-1901 A. Habets t- 1883-1884 P. Cogels. 1901-1902 M. Mouri-on. 1884-1 885 ’ W. Spring. 1902-1903 Ad. Firket t. 1885-1886 E. Del VAUX t. 1903-1904 M. Lohest. 1886-1887 A. Briart f. 1904-1905 J. Saieysters. t 1887-1888 C. Malaise, 1905-1906 A. Habets t. 1888-1889 0. VAN Ertborn. t 1906-1907 J. Libert. 1889-1890 M. Lohest. 1907-1908 M. Lohest. 1890- 1891 1891- 1892 G. Cesàro. Ad. Firket 1908-1909 J. Fraipont. 1874-1898 1898-1907 1907-1908 Secrétaires généraux MM. G. DEWAI.QUE t. H. Forir t- P. Questienne. — B 29 — Composition du Conseil POUR l’année 1909-191O. Président : Vice-présidents : Secrétaire général : Secrétaire-bibliothécaire : Trésorier : Membres : MM. G. Cesàro. J. Fraipont. C. Malaise. M. Lohest. J. Cornet. P. Fourmarier. Ch. Fraipont. H. Barlet. X. Stainier. S. Stassart. J. Libert. P. Questienne. H. Buttgenbach. A. Renier. M. Mourlon. V. Brien. \ ',Æi P /',-:;VV::t • :\ ■ -i ub ■( y\‘< : ' /iÀ^4Kiiï5^?t>4''’'^' '-■‘=\ ■1 ■'? ,v > ÿymiyym yyyyy-y. ^.■■ ;é-A ,/' ' . ■=’A .': -l'i. : -■/ ; .c-' =■ Il F’.ti >«■%■’!■ . ■ ■'•'' \ . , ''■ ^‘''l '..H’' '■ "’w '■ . '':i>:è- . ;/. ^,’Vj;;Vj^', ; -ï*> , ■' . A "î ■ ''** î . ''^' "if ‘9 '’' • ^' y-'/.yiMh •" -//a?.- A,'. ... v,.:i::A';. 1 ' 'vV ’ r' . i •■" •- p.k: '-■v' ■ ■ ' ïA''‘vî:iAi''^iviiîlv © , > « J' - - - ■, ^.. / • ,, , ■ydy^‘^^' ' RULLETIN ■ ' ' ‘-‘5"" ^Y'- /’ ■' ■ " ?'■*"’•" ' ' '-^^1 ■|,. ' _■ ■" >to ^m--- r-y rtî'i. ïS ■: '^ ÎSI;S ’ ' :" '' 'il-v- '. •" IrS^ÿÿs '^ilu ■' >■' ' ■ ■ Is^' ri.f;î | !, :., -| :■■ !.. '3; f. • ivÈ ^W' •1 i Assemblée g-énéraïe du 1*7 octobre 1909. Présidence de M. J. Libert, vice-président. M. J Fraipont, président, empêché, s’excuse de ne pouvoir assister à la séance. La parole est donnée an Secrétaire Général qui donne lecture du rapport suivant : Messieurs et Chers Confrères, L’article 20 des Statuts prescrit au Secrétaire général de pré¬ senter à l’A ssemblée générale annuelle, un rapport sur la situation de la Société et sur les travaux auxquels elle a consacré ses séan¬ ces pendant l’année sociale écoulée. Nous constatons avec satisfaction que le nombre de nos membres effectifs augmente d’année en année : cette augmentation prouve la vitalité de la Société ; elle est la conséquence de l’intérêt toujours plus grand que l’on porte à l’étude des sciences mi¬ nérales. Au début de l’année sociale, la liste des membres effectifs por¬ tait 280 noms. Nous avons perdu par décès sept de nos confrères : Ce sont MM. L. Goret, L. Gillet, I. Isaac, V.Lambibtte, R. Paquot, J.Smeysters, ancien président et J. van der Heyden àHauzeur,et cinq par démission; par contre, nous en avons admis 27 nouveaux. Nous avons également perdu l’un de nos membres honoraires, Albert Gaudry, l’éminent paléontologiste français dont les travaux sont universellement connus. Nous commençons donc ce nouvel exercice avec 295 membres effectifs, 19 membres honoraires et 44 membres correspondants. Les publications de l’année courante ont paru régulièrement et trois des fascicules du tome XXXVI de nos Annales ont été dis¬ tribués. J’espère bien que ce volume pourra être achevé à bref dé¬ lai. Tous les volumes antérieurs sont terminés à l’heure actuelle et nos publications sont, enfin, complètement à jour. Je dois ajouter que, en ce qui concerne les Mémoires in-4° à publication non pério¬ dique, une livraison paraîtra également sous peu. Nos relations d’échange avec les académies et sociétés savantes se sont continuées comme par le passé. ANN. soc. GÉOL. DEBELG., T. XXXVII. BULL., 3. Nos réunions ordinaires ont eu lieu aux époques règlementaires et ont été très suivies ; comme les années antérieures, des séances extrordinaires ont été tenues à Mons périodiquement ; elles eurent le même succès que précédemment ; elles étendent la sphère intel¬ lectuelle de notre Société et nous devons former le vœu de les voir perdurer. Les communications présentées aux séances ordinaires et extraor¬ dinaires ont porté sur toutes les branches des sciences minérales. Je vais vous donner un aperçu succinct de ces travaux, en les classant suivant leur objet. Dans le domaine de la minéralogie, M. Stainier nous a donné un travail sur Un gisement Delvanxine et de Manganèse à Coiithuin. La delvauxine fut trouvée en maints endroits en Bel¬ gique, mais, à part pour le massif de Visé, ses conditions de gise¬ ment ne furent pas décrites. M. Stainier nous parle d’un gîte de ce minéral à Couthuin, gîte traversé par la grande galerie de Java; il nous donne la succession des produits d’altération ren¬ contrés au contact du calcaire carbonifère et du sable oligocène ; ce point est au voisinage du contact du calcaire carbonifère et du Houiller. L’auteur cherche à montrer la part qui revient à chacun de ces terrains dans la formation des produits d’altération qui sont une conséquence de la circulation des eaux météoriques. La pro¬ duction de la delvauxine serait le résultat de l’altération des schistes houillers, comme c’est le cas pour les minéraux phosphatés bien connus de la région de Visé. M. Schoep s’est occupé de rechercher ta nature et la composi¬ tion chimique de la matière verte de quelques roches de la Meule de Braquegnies, matière qu’a priori on serait tenté de rapporter à la glauconie ; il résulte des recherches de l’auteur que cette matière n’est pas de la glauconie, mais un silicate complexe, peut- être une variété de ce minéral ; toutefois, il en diffère par des particularités bien nettes. L’étude de ces silicates, est évidemment des plus délicates, comme celle de tous les colorants des roches. Ces matières colorantes qui donnent souvent aux roches de cer¬ taines formations géologiques un aspect spécial et parfois caracté¬ ristique, sont encore, dans la plupart des cas, fort mal connues et il y a là tout un champ à explorer. Je dois signaler ensuite un mémoire de MM. G. Cesàro et A. Abraham sur la Dewalquite. Les auteurs, par une étude extrême- — B 35 — ment délicate, sont arrivés à cette conclusion que les propriétés de ce minéral à composition complexe, sont bien différentes de celles renseignées généralement. Examinant d’abord des échantillons types, en masses cannelées, ils en ont déterminé les clivages, la dureté et les caractères optiques. Ils ont ensuite étudiés de petits cristaux accompagnant l’apatite, puis des cristaux microscopi¬ ques inclus dans le quarz, se présentant parfois avec des appa¬ rences complexes tout à fait remarquables. M. Cosyns nous a présenté une Note sur les Tourmalines de Remagne ; dans l’arkose gedinienne de Remagne et de Freux- Menil, il a trouvé des cristaux de ce minéral appartenant à quatre variétés différentes. Enfin M. H. De Rauw nous a fait connaître un nouveau gisement de Carpholite sur la rive gauche de la Lienne, et nous a signalé la présence du soufre dans le quartzite blanc de Hourt ; il a cherché à expliquer la genèse de ce minéral par l’action de l’eau chargée d’oxygène et d’acide carbonique sur la pyrite si commune dans le Cambrien. M. Max Lohest nous a présenté une Note sur quelques échantil Ions d'anthracite dans laquelle il nous montre que ce minéral^ que l’on rencontre assez fréquemment dans les carrières de calcaire du massif de Visé a une origine organique. 11 s’agit là, d’après lui, du résidu de la distillation d’hydrocarbures provenant de la décomposition de matière animale, et il en trouve une preuve dans l’anthracite des rognons à goniatites duHouiller. L’auteur en arrive à comparer ce gisement à anthracite de Visé aux gîtes pétrolifères ; Visé serait, en quelque sorte, le dernier reste d’un gisement pétro¬ lifère. M. Renier, dans un article : Observations sur V origine du charbon des nodules à Goniatites du terrain houiller belge, nous a donné des renseignements complémentaires sur le même sujet ; cette matière charbonneuse, désignée sous le nom à.' anthracite ne devrait pas être rapportée, en réalité, à ce minéral, car elle contient une trop forte proportion de matières volatiles; mais, il semble bien pourtant que son origine doive être cherchée dans la distillation de matières organiques, ces produits de distillation s’étant concen¬ trés soit dans des coquilles, soit dans des géodes, qu’il s’agisse là d’un phénomène électif ou , tout simplement , d’un appel de la matière vers les vides créés dans les masses rocheuses. — B 36 — M. G. Cosyns, dans un article sur la Composition chimique des enclaves charbonneuses des terrains houiller et carbonnifère belges, a apporté de nouveaux éléments pour la solution du pro¬ blème ; il montre que, par sa composition, ccs enclaves charbon¬ neuses ne sont pas, à proprement parler^ des anthracites, mais ne sont pas non plus des asphaltes ni des bitumes. U anthracite n’existe pas seulement dans les calcaires du mas¬ sif de Visé, M. J. Cornet en a montré des échantillons provenant du petit granité de Maffle et dont l’analyse prouve qu’il s’agit d’un produit de concentration d’hydrocarbures. Ces observations démontrent d’une façon incontestable que certaines matières se déplacent dans les roches. Les progrès des études pétrographiques viennent nous en donner des exemples autrement intéressants. M. Max Lohest a entrepris des recherches à ce sujet et en a consigné les résultats dans trois notes; dans la première intitulée de Vorigine du remplissages des veines et des géodes dans les roches des terrains primaires de la Belgique, il nous parle de la constitution des veines dans les roches non métamorphiques de notre système primaire, et nous montre que l’on ne peut chercher leur origine que dans les terrains même que les veines traversent ; dans la seconde note intitulée Les veines dans les roches toiirma- linifères il nous montre que, ce ne sont pas non seulement les minéraux les plus communs, comme la calcite et le quartz, qui se déplacent pour venir remplir les fentes, mais que les silicates tels que la tourmaline voyagent dans les roches ; non seulement la tourmaline se concentre dans les fentes avec le quartz, mais, bien plus, elle pénètre dans le quartz et vient s’y déposer en longues et fines aiguilles dont le microscope nous revèle la déli¬ catesse. Dans une troisième note, M. Lohest nous entretient des roches métamorphiques de l’Ardenne et cherche à prouver que les minéraux caractérisant ce métamorphisme se sont déplacés, ont cheminé dans la roche et sont venus se concentrer dans les fentes pour former les veines dont l’aspect est parfois celui d’une roche éruptive. Les observations contenues dans ces trois notes sont du plus haut intérêt en ce sens qu’elles nous font voir que la matière miné¬ rale ne reste pas inerte une fois que la roche est formée, mais que cette matière se déplace constamment pour modifier de plus en — B 37 — plus la texture de la roche, ces modifications étant non seule¬ ment une conséquence de la composition originelle de la roche, mais aussi le résultat des efforts dynamiques, des pressions sup¬ portées et de la température auxquelles la matière fut soumise depuis sa formation. Il est à souhaiter que ces recherches soient continuées non seulement pour les roches sédimentaires mais aussi pour les roches éruptives ; on arriverait certainement à des idées nouvelles sur révolution des constituants de la croûte terrestre. L’explication du métamorphisme régional tient de très près à ces recherches ; aussi dois-je mentionner ici une note de M. d’Andrimont ; Quelques réflexions sur le métamorphisme où l’auteur compare la zone métamorphique de l’Ardenne à certaines régions d’Espagne, d’Italie et de Bohême, et cherche à montrer que des masses granitiques peuvent avoir une influence sur le métamorphisme des terrains qui les surmontent lorsqu’elles sont amenées à grande profondeur, par suite de mouvements du sol ayant pour conséquence la formation d’une grande épaisseur de sédiments. Plusieurs travaux ont été publiés sur la géodynamique ; pour la Belgique, je citerai d’abord le travail de MM. Bertiaux et Cam- bier : la Faille de Forêt et te lambeau de Charleroi ; ces auteurs ont étudié d’une façon minutieuse les affleurements du terrain houiller des environs de Charleroi, au point de vue paléontologique et pétrographique, et ont pu ainsi préciser l’existence sous la ville de Charleroi d’un lambeau de charriage, extrémité ISTord du massif de la Tombe ; d’après eux, ce lambeau aurait cependant une importance moindre que ne le pensait le regretté J. Smeysters et il serait percé par une série de fenêtres montrant le houiller en place. J’ai moi-même publié un travail de tectonique : Les failles de Hasoumont et de Louveigné, interprétant d’une façon différente de la carte officielle au 1/40000 l’allure des terrains dans la zone de Louveigné-K/emouchamps. Un autre travail de tectonique, mais cette fois sur une région étrangère à la Belgique, nous a été fourni par M. B. d’Andrimont qui a étudié La formation charbonneuse des Batkans dans la région de Radevtzi-Borouchtiza. M. d’Andrimont montre l’exis¬ tence de nappes de charriage dans cette région, conformément - B 38 d’ailleurs aux idées actuelles sur la structure de cette cliaîne de montagnes, prolongement naturel des Alpes, où les phénomènes de charriage existent d’une façon si intense. Pour terminer ce qui concerne la géodynamique, je dois dire quelques mots des travaux qui ont paru dans nos annales sur les phénomènes sismiques. On se rappelle qu’ils ont été particuliè¬ rement intenses et nombreux pendant cette année. jS'otre pays lui-même n’y a pas échappé. MM. Lohest et De K.auw nous ont décrit le tremblement de terre qui, le 12 novembre 1908, affecta une grande partie de la province de Liège ; dans cette région fort peuplée, il était possible d’obtenir des renseignements précis sur le phénomène, bien que ses effets fussent assez peu sensibles ; en outre, par sa constitution, avec une série complète de terrains d’âge et de composition très variés, avec ses accidents tectoniques d’ordre très différents, elle permet de se rendre compte de l’in¬ fluence de chacun de ces types ù.' accidents géologiques, sur l’ori¬ gine et la propagation des sismes. Or, les auteurs du travail ont montré que les déformations d’ordre tangentiel n’ont aucune in¬ fluence, tandis que les déplacements suivant des surfaces verticales ont au contraire une influence prépondérante, notamment les décrochements horizontaux. A l’appui de cela, M. Lohest, dans une petite note complémentaire, a montré l’existence de stries de glis¬ sement horizontales dans des cassures traversant le Famennien à Monfort (Poulseur), précisément suivant la ligne épicentrale du sisme du 12 novembre 1908. Continuant ses études sur les phénomènes sismiques, M. Lohest se rendit en Calabre et en Sicile, après le célèbre tremblement de terre du 28 décembre 1908, et publia ensuite, dans nos annales, le ré¬ sultat de ses observations. Ce tremblement de terre comme ceux qui l’ont précédé et suivi dans la région méditerranéenne et qui ont affecté toute cette grande zone de l’écorce terrestre sont, d’après lui, la conséquence du resserrement de tout le plissement alpin. Les sismes de la Calabre sont en relation avec tout un système de fractures qui affectent la bordure de la dépression tyrrhénienne et suivant lesquelles des fragments de l’écorce terrestre se déplacent pour ainsi dire continuellement ; l’observation des stries de glissement dans les plans de failles conduit l’auteur à admettre que les décrochements horizontaux ont une influence prépondérante, et que, par l’action répétée de ces mouvements, la Sicile avance vers le Kord par rapport à l’Italie. Ces secousses sismiques de la Calabre, phénomène insignifiant au point de vue géologique, bien que terrible par ses effets, ne sont en somme, que la continuation des mouvements du sol qui ont produit, lentement sans aucun doute, des failles de plusieurs centaines de mètres de dénivellation. M. Cornet a rassemblé tous les renseignements que l’on possède sur la répartition des tremblements de terre dans le bassin du Congo et il nous montre que les sismes n’ont été observés que dans la partie orientale, le long de la zone de dislocation du grand graben africain de formation relativement récente ; ces constatations sont donc en parfaite concordance avec ce que l’on observe dans les autres régions du globe. Au Congo, comme en Italie et en Belgique, les phénomènes sis¬ miques sont en relation avec les déformations d’origine radiale. Toute une série de travaux ont été publiés par nos membres sur la géologie de la Belgique. Sur le Siluro-Cambrien, notre savant confrère M. Malaise qui étudie ce terrain depuis plus d’un demi-siècle, nous a remis un tra¬ vail intitulé : Echelle stratigraphique du Silurien de Belgique et âge géologique des schistes noirs de Mousty. Ce travail est en quelque sorte la synthèse des recherches poursuivies par son auteur. Il en arrive à identifier toute la succession des couches du massif siluro-cambrien du Brabant, aux assises de l’Angleterre où la pré¬ sence de fossiles, si rares en Belgique, permet une étude beau¬ coup plus aisée; il nous montre l’identité du cambrien du Brabant avec celui de l’Ardenne, identifiant les schistes noirs de Mousty au Bevinien et les quartzophyllades de Villers-la-Ville au salmien. Il nous donne ensuite un tableau comparatif de ce terrain pour les différents massifs belges et pour les couches équivalentes de l’Angleterre. M. Malaise nous a fait connaître l’existence de Fucoïdes dans le Tarannon de l’assise de Grand-Manil, et M. Ch. Fraipont nous a annoncé la découverte d’un nouveau gisement de Dyctionema sociale , dans les quartzophyllades salmiens , du massif de Stavelot. En ce qui concerne le Dévonien, M. le Comte Ad. de Limbnrg- Stirum nous a parlé du Poudingue à roches^ cristallines du Bois d'Odeigne; ce poudingue qui forme la base du Gedinnien reposant sur le massif de Stavelot, contient des roches tourmalinifères ; fait plus rare, l’auteur y a trouvé un caillou de granité ; c’est là un argument de la plus haute valeur pour confirmer l’idée que les poudingues et arkoses du Gedinnien proviendraient de la destruction de masses granitiques, avec lesquelles étaient proba¬ blement en relation, des roches tourmalinifères. M. Gilkinet a déterminé deux débris végétaux provenant du Couvinien, à Calceola sandalina de Couvin. M. E-enier nous a montré des échantillons de roches du Dévonien supérieur prove¬ nant des fondations des piles du Pont de Hermalle-sous-Huy et qui viennent confirmer l’exactitude des tracés de la carte géolo¬ gique en ce point. Enfin, moi-même, j’ai dit quelques mots du contact du Dévo¬ nien et du Cambrien dans la vallée duRiiisseau de Pernelle au Sud de Couvin, apportant ainsi quelques petites modifications au tracé de la carte géologique dans cette région et montrant l’existence, au Nord du massif devillien de Fumaj^ d’une bande revinienne. L’étude du calcaire carbonifère semble avoir été plus négligée encore que celle du Dévonien par nos confrères, cette année, sauf à l’occasion de l’excursion annuelle dont nous parlerons tout à l’heure. Par contre, le terrain houiller a donné lieu à quelques publica¬ tions. Dans un travail déjà 'cité, M. Renier nous a longuement décrit le mode de gisement des nodules à goniatites. M. Klein a fait paraître un travail intitulé Données nouvelles pour la coupe du bassin houiller du Limbourg hollandais et du bassin septentrional d’Aix-la-Chapelle, qui est le résultat de ses obser¬ vations sur les matériaux fournis soit par les sondages exécutés en grand nombre, en Hollande, dans ces dernières années, soit par l’exploitation des charbonnages du Limbourg hollandais. Il com¬ pare ses résultats à ce que l’on connaît sur le bassin de la Campine belge et sur le bassin de la Wurm et il arrive à des conclusions intéressantes en ce qui concerne le raccordement des faisceaux de couches reconnus en Hollande, en Belgique et à Aix-la-Chapelle, et en ce qui concerne les variations de la teneur des couches en M. V. 11 n’est pas douteux que la suite de ses recherches n’amè- ne l’auteur à des considérations du plus haut intérêt sur la constitution du sous-sol de la Hollande qui, jusque ces dernières années, nous était pour ainsi dire complètement inconnu. M. Renier a attiré notre attention sur la découverte de concré¬ tions dolomitiqiies à la mine Maria d'Aix-la-Chapelle, dans la couche n° 6; ces concrétions sont en relation avec les gonialiles ; ces niveaux marins sont d’excellents horizons pour l’étude du houiller, mais ces fossiles ne se trouvent pas aisément tandis que les nodules attirent beaucoup mieux l’attention. MM. Schmitz et Stainier nous ont annoncé la découverte, dans le Houiller de la Campine, de niveaux marins à goniatites rappe¬ lant les niveaux semblables de la partie inférieure du Houiller de Sambre-Meuse ; ils croient avoir découvert aussi des traces de l’existence du niveau du poudingue houiller ; enfin, ils ont trouvé un fort bel échantillon d’un fossile très rare, un euryplerus ; il n’y a pas de doute que l’étude minutieuse des échantillons ramenés par les sondages ne donne lieu à des observations intéressantes sur la constitution du houiller du nord de la Belgique. L’étude de nos terrains secondaires n’a donné lieu qu’à peu de publications. M. Robert nous a renseigné un nouveau gisement de la meule d’Harchies et M. Stainier nous a donné la coupe du sondage de Meeuwen qui a fourni des renseignements intéressants sur le crétacé et le triasique du nord de la Belgique. M. Stainier émet à cette occasion l’idée que, dans le nord de la Belgique, le crétacé a un faciès plus littoral qu’on ne le croyait ; il se réserve de revenir sur cette question. Les terrains tertiaires belges ont donné lieu à toute une série d’études. M. Destinez a comparé la faune des sables de Boncelles à celle de l’Oligocène supérieur de Westphalie et a confirmé ainsi, les idées de M. Rutot sur l’âge oligocène supérieur de ces sables, âge qui jusqu’alors était resté indéterminé. M. Velge, dans son travail : les Sables fossilifères de Boncelles, conteste cette opinion et, en comparant la liste des fossiles des sables de Boncelles à la faune du Rupelien inférieur, trouve entre ces deux dépôts une similitude plus grande qu’avec les sables d’Erkrath. Il en conclut que les sables de Boncelles sont un lam¬ beau d’une grande nappe de sable rupelien inférieur qui aurait recouvert toute la région comprise entre la mer du nord et Mayence en passant par dessus le Condroz et le pays de Herve. Cette interprétation discutée par les rapporteurs nommés pour examiner ce travail, n’était pas sans intérêt parce qu’elle permet¬ tait de raccorder ces sables marins de Boncelles et des bords de la vallée de la Meuse, au rupelien du Limbourg, tandis que, jusqu’en ces derniers temps, les idées que l’on avait sur l’évolution des mers tertiaires expliquaient difficilement la présence de l’oligo¬ cène supérieur marin aux environs de Liège. Cependant, une nouvelle découverte faite par MM. Stainier et Schmitz dans les sondages du Limbourg est venu éclairer d’un jour nouveau la question si controversée de la partie supérieure de nos terrains tertiaires. Ils ont en effet rencontré, entre le Miocène incontestable et le Rupelien, des sables à faune aquita- nienne absolument caractéristique, cette découverte leur a permis de montrer que l’interprétation de la coupe de Bolderberg donnée par Dewalque était la plus correcte; de plus, la présence de l’oligocène supérieur marin incontestable en Campine,nous facilite beaucoup l’explication de la présence de fossiles marins du même âge aux environs de Liège. Nous voyons donc qu’il reste encore beaucoup à dire sur cette question du tertiaire belge qui a cependant déjà donné lieu à tant de travaux de la part de nos géologues. Dans une Note sur les sablières du bois de Rapois, à Havré, M. G. Passau établit d’abord l’âge de ces sables exploités et, d’ac¬ cord avec M. Rutot^ les range dans le Landenien supérieur. L’exploitation de ces sables montre l’existence de dérangements dont l’auteur reclierclie l’origine : il conclut qu’ils sont la consé¬ quence des conditions originelles du dépôt ; ces sables représen¬ teraient un ancien delta fluvial et l’auteur en voit la preuve dans la présence de lignite et l’irrégularité de la sédimentation. M. Ch. Fraipont nous a exposé ses idées sur la répartition des lambeaux de sable oligocène de la haute et de la moyenne Belgique ; les uns sont restés dans leur position originelle, les autres ont été modifiés soit par descente dans des poches de dissolution du Calcaire, soit par entraînement par les eaux de ruissellement. Aucun travail n’a été publié cette année dans nos Annales sur le Pléistocène ou quaternaire. Plusieurs travaux ont été publiés sur la Géographie physique ; ils se rapportent tous à des modifications survenues dans le cours de nos rivières. M. Ch. Fraipont nous a entretenu de l’existence d’un ancien méandre de l’Ourtlie à Chanxhe, à une époque déjà fort anciennne, puisque les traces du phénomène sont devenues extrêmement vagues. M. Cornet nous a signalé l’existence d’un ancien méandre rompu de la Sambre, à Gozée ; moi-même j’ai montré l’existence d’un méandre semblable de la Meuse à Anliée. J’ai également dit quelques mots de l’existence d’un ancien bras de l’Ourthe à H amoir-Lassus . Enfin, M. A. Renier a montré l’existence, aux environs de Verviers, de plusieurs niveaux de terrasses dans la vallée de la Vesdre. La géologie appliquée a donné lieu à la publication de toute une série de travaux dans les Annales. M. Buttgenbach nous a donné connaissance de ses observations sur les filons cuprifères de Kupferberg (Silésie) ; dans certains de ces filons, le remplissage est bréchiforme — fragments de schiste et de chalcopyrite avec quartz et ciment de calcite — ; chose remarquable, sur les éléments de la brèche, des cristaux de feld¬ spath tapissés de quartz se sont formés ; il s’agit donc là de feld¬ spath d’origine hydrothermale et non éruptive. Le même auteur nous a entretenu de la découverte d’une roche diamantifère au Congo belge ; cette roche, de composition très analogue à la kimberlite des mines de diamant de Kimberley, forme le remplissage de cheminées, comme au Transvaal ; comme dans cette dernière région, elle traverse les couches du Permo- trias ; toute cette immense région du centre et du sud de l’Afrique aurait donc été affectée par le même phénomène géologique. Il est inutile d’insister sur l’importance d’une telle découverte. M. Buttgenbach nous a entretenu également des allu viens aurifères de Kilo ; l’or des alluvions semble provenir de la désa¬ grégation de filons de quartz ; dans cette région formée de granité et de diorite, cette dernière roche paraît favorable à l’or. C’est également l’avis de M. Brien qui nous a fait une commu¬ nication sur les alluvions aurifères de la Dimba^ dans la Mayumbe, où il aurait constaté la même influence de la diorite qu’il consi¬ dère comme la roche-mère de l’or. 1 - B 44 - M. Brien, dans son voyage au CongO; a visité les gisements de Boko-Songo. Il nous a remis un mémoire sur ce sujet. Ces gise¬ ments sont en relation avec le contact des couches horizontales du système de la Mpioka et du système schisto-calcareux plissé qui forme le sous-sol de la région ; l’auteur pense qu’il y a peu de chance de retrouver, sur le territoire du Congo belge, le prolon¬ gement des gisements exploités au Congo français. Dans un travail sur les gisements de wolfram, en Portugal^ M. F. Bronckart décrit les gîtes de ce minéral que l’on rencontre en assez grande abondance dans, le massif granulito-schisteux du nord du Portugal. L’auteur nous signale les différentes parties de ce massif qui renferment de semblables gisements; il nous cite les minerais qui accompagnent d’ordinaire le wolfram et nous décrit l’allure et le mode de minéralisation des gîtes de wolfram dont les plus riches appartiennent au type des fentes entokiné- tiques. Les gîtes paraissent être concentrés au voisinage de la périphérie du massif granulitique, c’est-à-dire non loin du contact de ce massif avec les schistes qui le surmontent. Ajoutons que M. L. Demaret a fait, à l’une des séances de Mons, une causerie sur les gisements cuprifères du Mansfeld, Enfin, M. H. De Bauw nous a fourni un mémoire sur l’appli¬ cation du magnétomètre à la recherche des minerais de fer en Suède, travail dans lequel il expose, d’une façon très simple, les principaux problèmes qui se posent et la façon de les résoudre. Sur l’hydrologie, M. M. Robert nous donné un important mémoire : Étude sur V hydrologie des morts terrains du bassin de la Haine. L’auteur prend séparément chacune des nappes aquifères que l’on rencontre dans ces terrains et étudie ses pro¬ priétés, ses variations, les caractères de ses eaux ; il nous donne, en détail, les observations qui ont servi de base à son travail et qui seront utiles à consulter par les hydrologues qui ont à s’oc¬ cuper de cas semblables. Le même auteur a, en outre, exposé quelques considérations sur la manière dont l’eau circule dans le sol, question encore mal connue et bien moins simple qu’on ne le croit communément. En ce qui concerne les effets de la circulation des eaux dans le sol, MM. Lohest et Foiirmarier nous ont fait part de leurs observations sur une poche de dissolution dans le calcaire carbo¬ nifère^ a Rouvreiix. Cette poche, de forme parallélipipédique, produite par la circulation des eaux météoriques, est remplie d’un dépôt stratifié de sable avec argile plastique et lentilles de cailloux roulés, et de limon ; ce dépôt provient, selon toute vrai¬ semblance, de rentraînement de sables tertiaires et de limon quaternaire, concurremment avec l’approfondissement de la poche de dissolution. Nous devons consacrer un chapitre spécial de ce rapport à la nomenclature des travaux publiés sur le Congo ; nous sommes heureux de constater que plusieurs membres de notre société se sont mis activement à étudier la géologie de notre colonie et que nos connaissances sur cette immense région, naguère totalement ignorée, deviennent tous les jours plus complètes. J’ai cité les travaux de MM. Cornet, Buttgenbach et Brien en parlant des gîtes métallifères, et de M. Cornet en parlant des phénomènes sismiques. M. Cornet a fait une causerie sur la géologie de rUbanghi et de la Songho, d’après les observations de M. P. Briart ; le même savant nous a donné quelques renseignements sur la géologie du Lualaba entre Kassongo et Stanleyville et a montré des échantillons de minerais de cuivre de Bamanga. Enfin, M. G. Passau vient de publier, dans nos Annales, le résultat de ses recherches sur la géologie de la zone des Stanley Falls et de la zone de Ponthierville. C’est là une nouvelle et importante contribution pour la géologie régionale du Congo. En ce qui concerne la paléontologie, nous citerons la décou¬ verte, par M. Goormaghtig, dClaoceramiis Cuvieri, dans la craie phosphatée de Ciply ; la présentation d’échantillons de Calamites par M. H. Deltenre ; une communication de M. Benier sur l’ori¬ gine raméale des cicatrices ulodendroïdes des Ulodendron, travail qui sera publié dans nos Mémoires in-4° ; une note de M. Cornet sur un Aiicistrodon et autres poissons de la craie de Nouvelles et enfin la découverte, par M. Pohl, d’une aile d’insecte, espèce probablement nouvelle, dans le houiller du Hainaut. Il me reste à signaler la publication d’une note de M. Mourlon : la synthèse de la géologie belge réalisée par la documentation, dans laquelle l’auteur montre la façon dont le Service Géologique de Belgique cherche à compléter les documents qu’il possède pour chacune des feuilles de la carte géologique du Boyaume, réalisant ainsi un service de documentation de la plus haute valeur pour ceux qui s’intéressent à l’étude du sol et du sous-sol de la Bel- gique ; M. Mourlon montre la nécessité de publier, pour chaque feuille de la carte, un texte explicatif sommaire qui faciliterait beaucoup la compréhension de la carte elle-même. L’excursion annuelle fut faite en commun avec la Société belge de Géologie, sous la direction de MM. H. de Dorlodot et F. Kaisin. Les participants à cette excursion furent nombreux et l’excursion fut des plus intéressante ; nous regrettons qu’une perte cruelle nous ait privé delà présence de l’un des directeurs. Cette excursion avait pour but l’étude du calcaire carbonifère aux environs de Binant. Cette région est remarquable par les variations considérables de faciès que l’on y observe et, notamment, par la présence des massifs waulsortiens. Les directeurs de l’excursion avaient combiné le programme de façon à montrer d’abord le faciès dit normal du calcaire carboni¬ fère, puis le passage graduel de certaines assises au faciès waul- sortien, dont le développement va en augmentant du Nord vers le Sud. M. de Dorlodot avait rédigé, à cette occasion, deux travaux : du plus haut intérêt : « Les faunes du Dinantien et leur significa¬ tion stratigraphique » et a Description succincte des assises du calcaire carbonifère de la Belgique et de leurs principaux faciès lithologiques. » Ces travaux, distribués en épreuve à tous les participants à l’excursion furent pour eux de la plus grande utilité puisqu’ils résument les idées de l’auteur sur tout le calcaire carbo¬ nifère de Belgique et montrent les relations qui existent, d’après lui, entre les différents faciès. La légende proposée par l’auteur et qui était un des points dont il désirait donner la démonstration sur ce terrain, diffère quelque peu de la légende de la carte géologique officielle, surtout en ce qui concerne la limite entre le Viséen inférieur (Vi) et le Viséen supérieur (V2.) La région de Dinant n’est pas seulement intéressante pour l’étude stratigraphique du calcaire carbonifère ; les tectoniciens purent admirer des exemples admirables de plissements, de retournements de couches, et de failles, allures dont l’interpré¬ tation donna lieu à des discussions animées. L’origine de certaines roches et notamment de la brèche de Waulsort fut également soulevée et plusieurs opinions furent émises à ce sujet. Je ne crois pas devoir insister d’avantage, le temps me fait défaut. Je dois ajouter que, dans le courant de l’année, plusieurs petites excursions d’une journée furent organisées par plusieurs de nos membres. Vous voyez, Messieurs, par cet aperçu très succinct que les travaux publiés dons nos Annales ont fait progresser nos con¬ naissances non seulement sur la géologie stratigrapliique et sur la tectonique de la Belgique et de sa colonie africaine, mais aussi sur la minéralogie, sur la pétrographie, sur la géologie générale et appliquée, sur la géographie physique, et sur l’hydrologie, en un mot, sur toutes les branches des sciences minérales. Certains de ces travaux nous apportent de nouveaux docu¬ ments qui augmentent nos connaissances, d’autres font plus, puis¬ qu’ils nous indiquent de nouvelles recherches faites dans certaines directions. Les travaux de M. Lohest sur les veines et les géodes nous font voir qu’il y a encore un champ immense à explorer : les mouve¬ ments et les transformations de la matière dans les roches après leur dépôt. Par les recherches sur le siluro-cambrien, la voie nous est tracée pour compléter nos connaissances sur ce qu’était le sol de la Belgique avant le dépôt du Devonien. L’étude des cailloux de nos pondingues devoniens viendra certainement nous apporter beaucoup de lumière sur ce sujet. Les travaux sur le houiller nous montrent qu’il y a encore bien des recherches à faire sur sa paléontologie et sur les conséquences pratiques qu’on peut en tirer. Les résultats des sondages de la Campine viennent nous appren¬ dre que nos connaissances sur le sous-sol de cette région sont encore bien imparfaites et que nous avons encore beaucoup à chercher avant que le dernier mot soit dit sur l’évolution de nos mers secondaires et tertiaires. Quant à la géodynamique, plus les recherches seront nom¬ breuses, plus nous arriverons à nous rendre compte des efforts auxquels le globe terrestre est soumis d’une façon permanente, et qui sont, somme toute, la conséquence du refroidissement séculaire de notre planète. La géologie appliquée trouvera matière à publication tant que Ton exploitera des gisements de matières utiles à l’industrie ; chaque nouveau gisement peut donner lieu à une étude qui vient confirmer ou infirmer les idées que l’on possède sur les gîtes semblables ; plus on fera d’observations, plus les théories sur la génèse de ces gisements auront chance de se rapprocher de la vérité. Les recherches sur l’hydrologie nous confirment dans l’idée que la circulation de l’eau dans le sol est loin d’être aussi simple qu’on pourrait se le figurer à priori et qu’il y a lieu d’étudier avec soin un grand nombre de cas particuliers avant de vouloir se lancer dans les théories générales forcément trop simplistes. Les quelques notes publiées sur la géographie physique nous disent que nos rivières ont, àtoutesles époques, varié leurs cours. Par l’accumulation de ces travaux de détail, et par l’étude des variations de faciès des terrains sédimentaires, nous arriverons peut-être un jour à reconstituer la géographie physique de nos régions aux diverses époques géologiques. Qu’on me permette d’insister ici sur l’importance qu’il faut attacher aux phénomènes d’érosion dont on ne tient peut-être pas assez compte dans les recherches de paléogéographie. En ce qui concerne notre colonie congolaise faisons des vœux pour que ceux de nos membres qui vont en Afrique nous rappor¬ tent le plus de documents possible pour nous permettre de con¬ naître la structure de cette immense région et tout ce que l’indus¬ trie peut en tirer. Tel est donc. Messieurs et chers confrères, le bilan scientifique de notre société pendant l’année écoulée ; je me suis permis de vous faire part des quelques réflexions que m’ont suggéré la lecture de ces irhvaux. Je termine en souhaitant que les années qui suivront soient plus fructueuses encore au point de vue scientifique. P. Fourmarier. Sur la proposition du Président, l’assemblée ordonne l’impres¬ sion de ce rapport. La parole est ensuite donnée à M. H. Barlet, trésorier qui donne lecture du rapport suivant : - B 49 - Messieurs, Suivant les prescriptions de l’art. 33 des statuts, j’ai l’iionneur de vous soumettre les comptes de la Société pour l’exercice 1908- 1909. Ils se résument comme suit : Recettes. Cotisations de membres effectifs . frs. 4 245.00 Abonnement d’un membre correspondant . » 20.00 Subside de la Province . . . » i 000.00 Vente d’Aiinales et de Publications . « 20y.i5 Remboursement des tirés à part . . . . . » 149.78 Intérêts des comptes courants, des titres et divers .... « 364-54 Total . frs. 5 988.47 Dépenses. Impressions . frs. 4 94l>-77 Gravures, clichés . w i o58.o6 Commission de bancxue, droit de garde de titres . w 59. 5o Frais divers, salaires d’employés, corresi)ondances, recou¬ vrement des quittances, etc . » 516.74 Total . . frs 6 681.07 La différence entre le montant des recettes et celui des dépenses donne un mali de frs. 592.60, ce qui porte l’encaisse à la somme de frs. 10657.01, compris la somme de 1 000 francs affectée au prix Paquot. L’encaisse réelle de la Société est constituée comme suit : 40 obligations (emprunts de villes belges), valeur nominale, frs. 4 000.00 I titre de rente belge . » i 000.00 Solde créditeur du compte courant . . . w 5 616. 3o Numéraire chez le trésorier . « 40.71 Total . . frs. 10 657.01 Les comptes ont été vérifiés et reconnus exacts par la Com¬ mission de comptabilité, représentée par MM. Delmer, Firket, Gevers-Orban, H. Llioest-Burnay, qui ont aussi vérifié la Bibliothèque. L’assemblée donne au trésorier décharge de sa gestion et lui vote des remerciements. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BULL. , 4- — B 5o — Le trésorier donne ensuite lecture du projet de budget pour l’exercice 1909-1910, arrêté comme suit par le Conseil, en sa séance de ce jour : Recettes. Produit des cotisations. ... . frs. 4 Soo.oo Abonnements aux Annales .... . « So.oo Vente de i)ublications . » Soo.oo Remboursement des frais de tirés à part . » Soo.oo Subside du Gouvernement . » i 000.00 id. du Conseil provincial de Liège . « i 000.00 Abonnement du Gouvernement au tome XXV bis . w Soo.oo Recettes diverses . w 200.00 Total Dépenses. frs 8 oSo.oo t. XXXIV . . t. XXXVI . Impressions . <; mémoires in 4» . t. XXXVII . . Impressions diverses . Tirés à part remboursables i)ar les auteurs. 1 t. XXXIV . I Gravures. . t, mémoires in 4”- f t. XXXVII . ) Commissions de banque et conservation des titres . Frais de correspondance, recouvrements Divers . . ( par la poste, colis postaux .... Salaire des employés . Divers . Total général Déficit . Ce projet est adopté sans observation. frs. 325.00 « 760.00 5oo.oo 3 000.00 25o.oo 3oo.oo 1 3oo.oo 5oo.oo 2 500.00 700.00 2o5.oo 100.00 » io53o.oo » 2 5oo.oo Il est procédé aux élections. Le Président donne lecture d’une lettre de M. X. Stainier qui prie «es confrères de reporter ses suffrages sur l’un des autres vice-présidents, car il craint que ses occupations ne l’empêclient d’assister aux séances de la Société. — B 5l — Il est donné lecture d’un télégramme de M. Cesàro priant égale¬ ment ses confrères de ne pas voter pour lui. M. J. Libert prie les membres présents de reporter sur un autre candidats les votes qu’ils auraient l’intention de lui accorder. A) Pour la place de Président : le nombre de bulletins valables est de II2 ; M. G. Cesàro obtient 89 suffrages ; M. X. Stainier 33 ; M. S. Stassart 21 et M. J. Libert 19. En conséquence, M. G. Cesàro est proclamé Président pour l’exercice 1909-1910. {Applau¬ dissements.) B) Pour quatre places de Vice-Président : le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Il y a 29 votants ; M. Max Loliest obtient 25 suffrages ; M. J. Fraipont 28 ; M. C. Malaise 22 ; M. J. Cornet 18 ; MM. Ques- tienne et Renier chacun ii. En conséquence MM. M. Lohest, J. Fraipont, C. Malaise et J. Cornet sont proclamés vice-présidents pour l’exercice 1909- 1910. {Applaiidissemenis). C) Pour 8 places de Membre du Conseil : Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants ; il y a 29 votants ; M Stai¬ nier obtient 29 suffrages ; MM. Buttgenbach et Stassart chacun 26 ; M. Libert 28 ; MM. Brien, Mourlon et Questienne chacun 19 ; M. Renier 16; M. H. de Dorlodot i5 ; M. Lespineux ii ; M. De Rauw 8 ; M. Marcotty 7 ; M. Destinez 5 ; M. Hall eux 3 et M. H de Greeff 2. En conséquence MM. Stainier, Buttgenbach, Stassart, Libert, Brien, Mourlon, Questienne et Renier sont ])roclamés membres du Conseil pour l’exercice 1909-1910. (Applaudis¬ sements.) Le Président, avant de clôturer l’Assemblée générale, donne lecture de la lettre suivante que lui a fait parvenir M J. Fraipont. Liège, le 17 octobre 1909. Monsieur le Président , Appelé par mes nouvelles fonctions à Bruxelles, je ne pourrai, à mon grand regret assister à l’Assemblée générale et à la séance de ce jour. En quittant le fauteuil de la présidence, je remercie encore la Société géologique du grand honneur qu’elle m’a fait en m’appelant à diriger ses — B 52 travaux pendant l’année sociale écoulée. Je remercie cordialement tous mes confrères qui m’ont rendu ma tâche facile. Je remercie spécialement M. le Trésorier et surtout M. le Secrétaire-Général grâce au zèle duquel, nos publications sont à jour. Je me félicite de la prospérité toujours croissante de notre institution. Enfin je souhaite la bienvenue à mon successeur, au nom de la Société Géologique. Recevez, Monsieur le Président, avec mes excuses réitérées, l’expression de mes bons sentiments confraternels. ■ . . ^ \ La séance est levée à ii heures et demie. Julien Fraipont. — B 53 — Séance ordinaire du IT’ octobre 1009. Présidence de M. C. Malaise, vice-président. La séance est ouverte à ii heures et demie. M. C. Malaise remercie le président sortant M. J. Fraipont, de son dévouement à la Société et du zèle dont il a fait preuve pen¬ dant l’année sociale écoulée ; il remercie la Société de l’honneur qu’elle lui fait en l’appelant à nouveau à la vice-présidence. Il se fait l’interprète de la Société pour féliciter M. J. Fraipont qui vient d’être appelé à la haute dignité de Recteur de l’Univer¬ sité de Liège ; il adresse aussi les félicitations de la Société à l’un de ses membres correspondants, M. Boule qui vient d’être promu au grade d’Officier de la Légion d’Honneur. Le procès-verbal de la séance du i8 juillet 1909 est approuvé. Admission de membres effectifs. — Sont proclamés membres de la Société MM. Deltenre Georges , directeur-gérant des charbonnages de l’Arbre- S^-Michel, à Mons-Crotteux, présenté par MM. J. Déliassé et P. Fourmarier Foidart Jacques, directeur des travaux au charbonnage de l’Arbre- S^- Michel, à Mons-Crotteux, présenté par MM. P. Four¬ marier et J. Halbart. Mathieu Fernand, ingénieur au charbonnage du Nord de Char- leroi, à Souvret (Sart-les-Moulins) , présenté par MM. Cornet et Stassart. Fréson Georges, ingénieur au charbonnage du Boubier, 2i3. Route de Couillet à Châtelet, présenté par MM. R. Cambier, et A. Renier. Moressée Georges, ingénieur, directeur-gérant des dolomies de Vezin, à Sclaigneaux, présenté par MM. Renier et Fourmarier. Lemonnier Alfred, ingénieur-directeur à la Société Solvay, rue du Prince Albert, 33, à Bruxelles, présenté par MM. M. Lohest et Bodart. Raick Félix, élève ingénieur, 69, Mont- St- Martin, à Liège, pré¬ senté par MM. J. Fraipont et M. Lohest. Présentation de membres effectifs. Deux présentations sont annoncées. Correspondance. — MM. J. Fraipont, X. Stainier, F. Broiickart et A. Renier font excuser leur absence. MM. G. Deltenre et A. Lemonnier remercient pour leur admis¬ sion comme membres effectifs. Oiwrag-es offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remercîments sont votés aux donateurs et, notamment, à M H. Buttgenbacli qui a fait parvenir à la bibliothèque un lot important d’ouvrages amé¬ ricains. DONS D’i^UTEURS. C ho fl at (Paul). — ISiotiGe nécrologique sur Perceval de Loriol. (Extr. du VIP tome des Commiinicacoes du service géol. de Portugal-Lisbonne). Desbiiissons, L. La Vallée de Binn (Valais). Em nions (Samuel Franklin) et Keith (cartha) et Boutwell. Economie geology of tlie Bingliam Mining District, Utali, etc. (Washington. Département of the interior, United Sta¬ tes geological siirvey). Don de M. Henri Buttgenbacli Leriche (Maurice). — Observations sur la classification des assises paléocènes et éocènes du bassin de Paris. (Extr. des Annales de la Société géologique du Nord, Lille). — Note préliminaire sur les poissons des faluns néogènes delà Bretagne, de l’Anjou et de la Touraine {ibid.). — Contribution à l’étude des poissons fossiles du nord de la France et des régions voisines {ibid.). — Sur la présence de l’Albien au puits n® 5 bis de la Com¬ pagnie des mines de Béthune (ibid.). — Observations sur les Poissons du patagonien récemment signalés par M. Fl. Ameghino (ibid.). — Sur des corps vermiformes provenant de l’argile de Boom (rupelien)et attribuables à des annélides (ibid.). — Note sur Archimylacris Desaillyi, nov. sp. le premier insecte trouvé dans le bassin houiller du Nord et du Pas-de-Calais, (ibid.). — Sur l’attribution de Lacerta Eocena Owen. de l’Eocène inférieur du Suffolk, à un poisson du genre Amia {ibid.). — B 55 — Observations sur les terrains tertiaires des environs de Reims et d’Epernay {ibid.). îs'ote sur Stephaiioblatta Fayoli, insecte nouveau du Houiller de Commentry. Sur les insectes trouvés dans le terrain houiller du Nord et du Pas-de-Calais (ibid.). Note sur des poissons paléocènes et éocènes des envi¬ rons de Reims {ibid.). Première note sur les poissons carbonifères du Nord de la France. Sur quelques plaques dentaires de cocliliodontides des terrains carbonifères de la Bel¬ gique (ibid.). Observations sur les squales néogènes de la Californie. Observations sur les Poissons du tertiaire supérieur de Madagascar (ibid.). Sur la faune ichtyologique et sur l’âge des faluns de Pourcy (Marne) (Extr. des Comptes rendus des séan¬ ces de VInstitut de France, 1907). Sur un appareil fanonculaire de Cetorhinus trouvé à l’état fossile dans le pliocène d’Anvers [ibid. 1908). Compte rendu des excursions faites par la section de Géologie. Congrès de Reims, 1907. (Extr. des comptes rendus de V Association française pour Vavancement des sciences.) Note sur les Vertébrés Eocènes de la Loire inférieure (Nantes-secrétariat du muséum d’histoire naturelle). Société des sciences nat. de V ouest de ta France.) Note sur le genre Vasseuria de Munier Chalmas (ibid.). Contribution à l’étude de la faune de la craie d’E¬ pernay à Magas piimilus. Congrès de Reims 1907. Extr. Société française pour l’avancement des sciences.) Sur les fossiles de la Craie phosphatée de la Picardie à Actinocamax quadratus [Association française pour ^avancement des sciences. Congrès de Clermont- Ferrand 1908) . Sur l’extension des grès à, Nummulites taevigatiis dans le Nord de la France et sur les relations des bassins parisien et belge à l’époque lutétienne (ibid. Congrès de Cherbourg, igoS). ~ Sur la présence du genre Amia dans les Hamstead Beds (oligoc. inf.) de l’île de Wiglit. {Bull. Soc. belge de Géologie, etc., 1908). — Note préliminaire sur des poissons nouveaux de l’oli¬ gocène belge {ibid.). — Artois. Feuille de St-Omer. (Extr. du Bulletin de la Carte géol. de France). — Les Vertébrés du Nuinmulitique de l’Aude (Corbiè- res septentrionales). (Lyon, 1908). Lindgren, Waldeinar, — The Copper deposits of tlie Clifton- Morenci District, Arizona. {Departement of tJie interior united states geological Siirvey-Washington, 1905). Don de Monsieur H, ButtgeTibacli. Mendenhall [Walter C.) and Schrader, {Frank C.). The minerai resource of the Mount Wrangell district Alaska (zhzd.). 1908. Don de M. H. Buttgenbach. Mendenhall Walter C. - Geolog}^ of the central Copper river Région Alaska {ibid.). Don de M. II. Buttgenbach. Ransome {Fred. Lesla). The geology and Ore deposits of the Bisbee quadrangle, Arizona [ibid. 1904). Don de M. H. Buttgenbach. Schrader {F. C.) et Spencer {Arthur Coe). — The geology and minerai resources of a portion of the Copper River District Alaska {ibid. 1901). Don de M. H. Buttgen¬ bach. Rapports. — Il est donné lecture des rapports suivants : 1° de MM. J. Fraipont, M. Lohest et P. Fourmarier sur le travail de MM. G. Cesàro et A. Abraham : la Dewalquite. Confor¬ mément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires. 2® de MM. P. Fourmarier, X. Stainier et M. Lohest sur le travail de M. R. d’Andrimont, la Formation charbonneuse des Balkans dans la région de Radevtzi-Boroiichtiza. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires ; elle ordonne également l’im¬ pression du rapport de M. P. Fourmarier, qui sera publié à la suite du procès-verbal de la séance du 18 juillet 1909, de façon à être inséré dans le même volume que le travail qu’il concerne. 3° de MM. J. Cornet, H. Buttgenbacli et V. Brien sur le travail de M. G. Passau : Note sur la géologie de la zone des Stanley- Falls et de la zone de Poniliierville (province orientale — Congo belge). Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assem¬ blée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires. 4"^ de MM. J. Cornet, M. Mourlon et X. Stainier sur le travail de M. G. Passau : Note sur les sablières du bois du Rapois, à Havre. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assem¬ blée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires. 5° de MM. J. Cornet, M. Mourlon et M. Loliest sur le travail de MM. G. Schmitz et X. Stainier : Découverte en Campine de rOligocène supérieur uiarin. La question de Vàge du Boldérien de Dumont. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mé¬ moires. 6® de MM. A.. Gilkinet, J. Fraipont et H. Deltenre sur les travaux de M. A. Renier : Asterocalainites Lohesti n. sp. du Houiller sans houille Hia du Bassin d'Anhée et L'origine raméale des cicatrices ulodendroïdes, et sur le travail de MM. R. Cambier et A. Renier : fsygmophyllum Delvali n. sp. du terrain houiller de Charleroi. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ces travaux dans les Mé¬ moires in-4”. Communications . — M. C. Malaise présente à l’assemblée trois exemplaires de lamellibranches qu’il a découverts dans les phyl- lades reviniens de Fumay ; il croit pouvoir rapporter l’un des échantillons au genre Actinodonta. M. Ch. Fraipont veut bien entreprendre l’étude et la description de ce fossile qui paraît être une espèce nouvelle. MM. M. Loliest, J. Fraipont et P. Fourmarier sont chargés de faire rapport sur ce travail. M. C. Malaise fait la communication suivante : — B 58 — Spirifer hystericus dans le poudingue givetien Gvap, PAR lÆ PROFESSEUR Ç. JVLaLAISE. J’ai trouvé, à 700 m. au sud de Ronquières, rive gauche de la rivière, au Quesnoy, dans le poudingue givetien Gvap, base du dévonien moyen, presque au contact du silurien, un caillou de calcaire crinoïdo-lainellaire contenant un Spirifer. Cepoudingue est la continuation de celui, bien connu, que l’on rencontre, sur la rive droite, à la ferme Hongrée. J’ai montré réchantillon à M. le professeur J. Gosselet, qui m’avait engagé à rechercher des fossiles dans le dit poudingue, et dont la compétence en fait de Spirifers est généralement recon¬ nue. Il considère ce Spirifer comme étant le Sp. hystericus Schloth. C’est pour lui une espèce caractéristique de la grauwacke de Hierges et par conséquent une espèce du Couvinien Coa, schistes, grauwacke et grès de Bure. C’est donc une espèce, du Dévonien inférieur du bassin de Dinant, rencontrée pour la première fois dans le bassin de Namur, où l’on ne connaît que le dévonien moyen. M. V. Brien fait une communication intitulée : La coupe du calcaire carbonifère de la gare de Dinant. Ce travail est le résultat des observations faites par l’auteur, il y a quelques années déjà, à l’occasion de ses études sur les brèches viséennes. M. Brien rappelle que la tranchée de la gare de Dinant a été visitée en septembre dernier, lors de la session annuelle des deux Sociétés géologiques belges, sous la conduite de M. F. Kaisin ; il n’a pu assister à cette partie de l’excursion, mais c’est d’accord avec ce dernier confrère, et meme sur ses ins¬ tances, qu’il a coordonné ses anciennes notes et qu’il les a rédigées pour les présenter à la séance de ce jour. L’auteur décrit d’abord la série des assises qu’il distingue dans la coupe de la gare et le niveau qu’elles occupent dans la série des divisions du calcaire carbonifère. 11 donne ensuite la façon qu’il croit la plus rationnelle d’interpréter cette coupe. Le point délicat est la détermination de l’age exact du paquet de couches très plissées situées immédiatement au nord de la grande masse de brèche {V2cx). Si on les considère comme plus récentes que cette dernière^ elles seraient, en partie, complètement renversées et séparées des bancs plus septentrionaux par une faille importante; si, au contraire , elles sont inférieures à la grande brèche , la succession des couches au N. de cette dernière est normale et la brèche occupe le centre d’un synclinal. L’auteur se rallie à cette dernière hypothèse. M. Lohest. — J’approuve la manière de voir exposée par M. Brien. Je suis heureux de voir qu’en étudiant en détail la coupe de la gare de Dinant, et en l’interprétant, abstraction faite de toute conception théorique, l’auteur en est arrivé à confirmer l’opinion que j’ai exprimé à l’excursion de septembre dernier sur la structure du petit synclinal du calcaire carbonifère de Dinant; cette structure en synclinal étranglé se retrouve dans un certain nombre de plis secondaires du Bassin de Dinant. J’y vois la confirmation des vues de M. Fourmarier sur la tecto¬ nique du Bassin de Dinant. M. Fourmarier a également observé cette allure en synclinal étranglé dans le Bassin de l’Eifel. S’il est vrai que la faille de Landenne incline vers le Nord, comme le pensait Ad. Firket, il est possible qu’on retrouve des indices de cette struc¬ ture dans le Bassin de Namur. Je me propose, d’accord avec M. Fourmarier, de revenir plus tard sur cette question. M. Fourmarier. — Comme l’a dit M. Brien, la coupe de la tranchée de la gare de Dinant que j’ai publiée, à petite échelle et tout incidemment dans mon travail : la Tectonique de l’Ardenne, n’avait pour but que de signaler un exemple remarquable de plisse¬ ments dans la partie centrale du Bassin de Dinant. Je suis très porté à me rallier à la manière de voir exposée par M. Brien. Je suis heureux de voir que les idées que j’ai émises sur les grandes lignes de l’allure des terrains primaires de l’Ardenne sont confirmées par des observations de détail, à la fois par M. Lohest lors de l’excursion de septembre dernier et, maintenant, par M. Brien. MM. M. Lohest, P. Fourmarier et C. Malaise sont désignés comme rapporteurs pour examiner ce travail. — B 6o — M F. Delhaye donne lecture du travail suivant : Le puits artésien de Moen, PAR PeLHAYE La Société anonyme des Etablissements Gratry a fait exécuter pendant les premiers mois de l’année, un forage un peu à l’Ouest du village de Moen à 88 mètres environ du canal de Courtrai à Bossuyt. Grâce à l’obligeance du sondeur Emile Chotpiet, de Ville- Pommeroeul , j’ai pu étudier une série de échantillons qui m’ont permis de dresser la coupe suivante des terrains tra¬ versés. Dans plusieurs sondages des Flandres on a signalé à la base de l’Argile Ypresienne, des dépôts sableux avec cailloutis qui ont été rapportés soit à l’Ypresien (i), soit au Landenien supérieur p). Ces formations n’ont pas été rencontrées à Moen, mais l’argile ypresienne se modifie à la base 'de l’assise et devient fortement sableuse. La coupe du Landenien présente une lacune entre les profon¬ deurs de 65 mètres, 3o à 76 mètres, 60. Le Turonien est formé de marnes et de craies glauconieuses appartenant à l’assise des Rabots Tr2b et Fortes-Tolses Tr2a du Hainaut. Quant aux marnes vertes qui terminent le crétacé, elles ressemblent litliologiquement aux marnes à Actinocamax pleniis. Néanmoins, la seule présence de la glauconie ne permet pas de les ranger dans le Cénomanien. (‘) Delvaüx. Les cailloux de silex roulés constituant la base de l’étage yi^resien dans la ville de Renaix. Ann. Soc. Géol. de Belg. t. XVIII, 1890- 1891. Mémoires., p. 181. A. Briquet. Observations sur la composition des terrains Eocènes infé¬ rieurs du Nord de la France. Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XXXV, p. i32. (^) A. Rutot. Note sur quelques jioints nouveaux de la Géologie des Flandres, Bull. Soc. belg-e de Géol., t. IX, 1896, p. 3o8, — B 6l — Cote de l’orifice -1- 2i.5o Epais¬ Base a Alti¬ seur tude Limon sableux, jaunâtre . 4,00 4,00 Pleistocèiie Limon sableux grisâtre avec cail- loutis de silex à la base . 10,00 14,00 + 7,5o Y présien Yc Argile gris bleu, compacte Argilite gris bleu . i6,oo 17,00 3o,oo 47,00 ' Argile grise fortement sableuse . Sable argileux, fin, vert, glauco- 2,00 49,00 — 27,50 nifère . Sable très argileux, gris, pyriteux 10,00 64,00 — 4^,50 Landeiiien avec quelques morceaux de grès glauconieux . 65, 3o Sable argileux, fin, vert glauco- nifère . Sable argileux un peu plus gros 76,60 que les précédents, vert, glau- conifère . 1,40 78,00 — 56,5o 1 Craie marneuse grise, glauconi- 1 fère . Marne grise, d’aspect noduleux 3,20 81,20 légèrement glauconifère, très riche en spiculés d’éponges avec concrétions siliceuses , grises et silex brun (Rabots) . Craie grise, grossière, glauconi¬ 0,80 82,00 fère avec concrétions siliceuses gris pâle et silex bruns; frag¬ ments d’Inocérames, radioles de cidaris . 3,00 85,00 Craie dure gris bleu foncé, argi- 1 leuse et très siliceuse, passant Taronien < au grès siliceux calcaire poin¬ tillé de nombreux grains de glauconie . 4,00 89,00 Craie grossière jaunâtre, avec concrétions siliceuses gris pâle et silex brun ; très nombreux débris d’Inocérames .... 0,60 89,60 Craie grisâtre, grossière et fria¬ ble, très riche en spiculés glau¬ conieux ; silex brun .... 4,40 94.00 Concrétions siliceuses gris pâle Marnes vertes (Dièves) glauconi- 5,00 99,00 fères renfermant des petits , galets de quartz et de roches 1 primaires . 0,70 99,70 — 78,20 Silurien l Argile gris ardoise, très douce ou < 1 au toucher provenant de l’alté¬ Cambrien ( ration des phyllades ?... 2,3o 102,00 — B 62 — Le Secrétaire général donne lecture, au nom de l’auteur, du travail suivant : Note préliminaire sur la constitution du bassin houiller d’Anhée vDinant), PAR yVRMAND P_ENIER. Au milieu du synclinal de Dinant, à quelque cinq kilomètres au nord de la ville de ce nom, existe une région schisteuse, rarement large de plus de deux mille mètres, mais étirée de l’est à l’ouest sur une longeur d'environ quinze kilomètres : c’est le bassin houiller d’Anhée. On ne possède, sur la constitution de ce bassin, que d’assez rares renseignements. Les plus précis d’entre eux sont fournis par les cartes de Dumont, de Dewalque, de MM. Gosselet et Fourmarier. Une exploration attentive du terrain permet cependant de con¬ stater qu’aucun des tracés publiés jusqu’à ce jour, ne présente une approximation en rapport avec l’échelle de nos cartes topogra¬ phiques. J’espère pouvoir faire connaître sous peu le détail de mes observations, qui ne doivent plus être complétées que sur quelques points accessoires. Vu la rareté des renseignements, je crois néanmoins intéressant de consigner dès à présent les principaux faits acquis. La stratigraphie du terrain houiller d’Anhée est simple. Sur les bancs supérieurs du Calcaire carbonifère V2c, connu sous le nom de bleu belge et caractérisés par Lithostrotion jiinceumy Debunophyllum sp., Prodiictus giganteiis, var. maximus et edelburgensis, repose en concordance de stratification un complexe de schistes de couleur noire, parfois calcareux, souvent argileux et fréquemment encore siliceux et plaquettés. Ils con¬ tiennent, à divers niveaux, des rognons ferroso-calcareux. Les débris végétaux sont rares. Ce sont principalement des tiges de fougères ou de ptéridospermées striées longitudinalement et que l’on peut commodément désigner sous le nom d'Aulacopteris^ Grand’Eury. Elles ont été de tout temps déterminées par nos géo¬ logues comme As^eroca/amitesscroh/cn/af ns, Schloth. sp. {=Bornia — B 63 — transitioiiis), espèce extrêmement rare en Belgique, dans le ter¬ rain liouiller. Les seuls débris déterminables recueillis jusqu’à ce jour dans le bassin d’Anliée sont : Neiiropteris antecedens, Stur, Asterocalamites Lohesti, Renier et Lepidodendron rhode- aniim, Stur. On note, en outre, diverses écorces de Calamites. Ces restes de plantes sont toujours flottés. En aucun endroit, je n’ai remarqué jusqu’ici de rocbe à Stigmaria autochtones, c’est-à-dire de mur ou de sol de végétation. Cette constatation, jointe à celle de l’absence complète de grès, permet de conclure que, contraire¬ ment à ce qui a été admis par divers géologues, notamment par Forir (i), le bassin liouiller d’Anliée est entièrement constitué de liouiller sans houille : il ne renferme que l’assise de base du liouiller inférieur désignée sous la notation Hia dans la carte officielle. D’après les indications que M. Jules Cornet a bien voulu me fournir snr les échantillons que je lui ai soumis, la faune remarquablement riche du liouiller d’Auhée est d’ailleurs identi¬ que à celle rencontrée à Baudour, encore qu’elle soit plus complète sous certains rapports, car j’y ai découvert en plusieurs points un horizon à Philippsia. Les schistes à Posidoniella constituent ici comme dans les petits bassins du Condroz et dans le synclinal de ISTamiir, l’une des roches les plus caractéristiques. Comme à Baudour, on trouve parfois ces lamellibranches fixés en grappes sur des débris de végétaux. A moins d’admettre des accidents tectoniques importants et jusqu’ici insoupçonnés, il n’y a donc aucun espoir de rencontrer de couche de houille dans le bassin liouiller d’Anhée. Un puits de recherche, profond d’environ mètres a été creusé en 1908 au sud du village de Warnant. Les résultats en furent négatifs. Une étude paléontologique quelque peu attentive aurait aisément prédit l’insuccès. Peu versés en tectonique, les chercheurs s’étaient d’ailleurs, pour comble de fatalité, installés à l’aplomb d’un anti¬ clinal. Ainsi qu’il vient d’être dit, le terrain liouiller repose en concor¬ dance sur le calcaire carbonifère. La démonstration de cette concordance peut être faite de façon complète en ce qui con¬ cerne l’ensemble du bassin d’Anhée. Partout la succession est sensiblement la même : au sommet du calcaire carbonifère, de P) Forir in Ami. Soc. géol. Belgique. XXVIII. p. B. 343. petits bancs de calcaire interstratifiés de bancs minces de silex noirs ; à la base du liouiller, des schistes calcareux à Philippsia, surmontés des schistes noirs argileux. De nombreuses coupes artificielles montrent de façon très nette la succession géométri¬ quement régulière. î^on seulement il n’y a, à la base du hoiiiller, ni brèche, ni poudingue, mais l’évolution len^e et progressive des caractères lithologiques atteste la continuité de sédimentation. D’autre part, on ne remarque pas, du calcaire carbonifère au houiller sans houille, une transformation radicale de la faune ; bien au contraire, la faune demeure sensiblement la même. L’épaisseur du houiller sans houille du bassin d’Anhée paraît ne pas être inférieure à i5o mètres. La tectonique du bassin est plus compliquée que ne l’indi¬ quent la plupart des cartes publiées jusqu’à ce jour. Mes tracés se rapprochent beaucoup de l’allure assignée au bassin par M. Fourmarier. (^) Ils montrent en effet de nombreuses digitations aux environs de Warnant et de Bioul. Ces digitations pour être moins étendues que le renseigne la carte de M. Fourmarier, n’en sont que plus nombreuses. Le bassin d’Anhée présente une série de plissements très aigus. L’anticlinal qui, d’après les cartes du Dumont et de Dewalque, apparaît au nord-est de Bioul est tellement accentué qu’il y a séparation effective du bassin Bioul-Anhée-Houx-Awagne et du synclinal houiller St-Gérard-Haute Bise-Mossiat. Les plis sont extrêmement serrés. C’est ainsi que le petit bassin compris entre les rochers de Poilvache et ceux de Champale est compliqué d’une selle importante de calcaire, qui, toutefois, n’atteint pas le thalweg de la vallée de la Meuse, et en outre de toute une série d’ondulations secondaires. Une coupe faite par ia vallée de la Meuse, à travers le bassin houiller, montre que tant sur le bord sud que sur le bord nord, le calcaire carbonifère est franchement renversé sur le terrain houiller. (^) P. Fourmarier. La tectonique de l’Ardemie. Ann. Soc. g-éoL de Belg. XXXIV. pl. IV- et VI fig. 5. pg. M. Sg. La carte au i: looo.ooo. reproduite par M. Greindl d’après les tracés de la carte au i : 40000, daus l’ouvrage intitulé Le mouvement scientifique en Belgique i83o-iqo5 (Les sciences géologiques, p. 34-35 du tiré à part) ren¬ seigne elle aussi des allures sensiblement différentes que celles que mes observations me conduisent à admettre. — B 65 Quant aux failles dont l’existence a été signalée par M. Fourmarier, celle qu’il renseigne aux environs de Bioul ne me paraît pas démontrée. La faille de Houx, si elle existe, ne se prolonge certainement pas à l’est du château de Bloquemont. M. Max. Lohest est d’avis que le Bassin d’Anliée, dans la coupe de la Meuse, représente un synclinal étranglé. , La séance est levée à 12 heures et demie. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BUEE., 5. — B 66 ~ Séance extraordinaire du 19 novembre 1909. Présidence de M. J. Cornet, vice-président. M. F. F. Mathieu, remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte, à i6 heures, dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mons. Le procès-vei’bal de la séance extraordinaire du i6 Juillet est adopté. Correspondance. — M. le Secrétaire-général P, Fourmarier, prie les membres assidus aux séances extraordinaires de Mons de bien vouloir lui faire connaître directement (i38 bis, Avenue de l’Observatoire, Liège) et au moins huit jours à l’avance, les titres des communications qu’ils ont l’intention de faire à ces séances, afin qu’il puisse les annoncer dans la convocation mensuelle. M. le président donne connaissance d’une correspondance qu’il a échangée avec M. le Seci'étaire général à propos de la séance extraordinaire d’octobre. D’après la date à laquelle elle eût dû avoir lieu, cette séance se serait tenue avant l’assemblée générale qui inaugure l’exei’cice 1909-1910, On aurait pu, il est vrai, la consi¬ dérer, ainsi que cela a été fait les années précédentes, comme faisant partie de l’exercice 1908-1909 ; mais cela présente de sérieux incon¬ vénients au point de vue de la régularité des publications. C’est pourquoi, il a été convenu que la séance extraordinaii’e d’octobre n’aurait plus lieu désormais. [Assentiment.) Communications . — I. M. A. Bertiaux fait la communication suivante en exhibant les échantillons dont il y est question. Sur la découverte de minéraux de cuivre dans le bassin houiller de Charleroi, PAR ^ERTIAUX Depuis longtemps déjà, l’existence du cuivre a été constatée dans le terrain houiller du bassin de Liège. Dans la première édi¬ tion de son Manuel de minéralogie pratique. M. C. Malaise a signalé, il y a plus de trente ans, la présence de la Bornite dans le lioiiiller de Herve- Wergifosse. A la séance du i5 juin 1879, Ad. Firket(*) a présenté à la Société, les premiers cristaux de clialcopyrite découverts dans la formation houillère belge. Ces cristaux provenaient d’une fissure géodique d’un banc de grès, faisant partie de la stampe séparant les veines Stenaye et Castagoette du Charbonnage des Six Bonniers, à Seraing. D’autres cristaux de clialcopyrite ont été trouvés, à peu pi'ès à la même époque, par M. M. Lohest (^) au charbonnage du Hasard à Micheroux, et par M. L. L. de Koninck (^) dans un affleurement de grès houiller, à Herstal. Les mêmes minéraux cristallisés ont été également rencontrés à Ougrée, à Cheratte et à Argenteau par M. C. Malaise (^). D’autre part, par l’analyse chimique, M. A. Jorissen a décelé, dès 1880, des traces d’oxyde de cuivre, dans les concrétions (rognons) de l’ampélite d’ Argenteau Poursuivant ses intéressantes recherches chimiques sur le ter¬ rain houiller, ce même savant analysa les suies et les poussières recueillies dans les carneaux de foyers alimentés avec du char¬ bon provenant de divers charbonnages du Pays de Liège (Beyne- Heusay — Ste. Marguerite — La Haye) et y découvrit des com¬ posés de cuivre en quantité notable, ainsi d’ailleurs qu’une série de corps rares tels que le titane (®), le molybdène ("), le bismuth, l’arsenic, le vanadium (®), le sélénium, etc., dont plusieurs n’avaient jamais été signalés dans le terrain houiller belge. Pour compléter ce court aperçu historique de la question qui nous occupe, j’ajouterai que, dans les collections de Minéralogie de l’Ecole des Mines de Mons et de l’IIniversité de Liège, il existé deux échantillons de cristaux de clialcopyrite associée à de la do- (^) Ami. Soc. géoL de Belg\, t. VI, p. cxxxix, (1879-1880;. (2) Ami. Soc. géol. de Belg.. t. IX, p. i.xxxvi, (1881-1882) (^) Ami. Soc. géol. de Belg.., t. LV , (1879-1881). (^) (3® édition de) Manuel de Minéralogie pratique de M. C. Malaise. (^) Ann. Soc. géol. de Belg.., t. VIT, p. CXVii. (1879-1881). (®) Bulletin de l’Académie royale de Belgique (classe des Sciences) 9-10. pp. 902-907 (1903). Ç) Ann. Soc. géol. de Belg.., t . XXIII mémoires. (189G). (^) Bulletin de V Académie royale de Belgique (classe des Sciences), n*^ 4 (avril), 1905. — ji 68 — lomite, provenant respectivement du Charbonnage de Fond- Piquette à Liège, et du Charbonnage du Hasard, à Micheroux. Comme on le voit, jusqu’à présent l’existence du cuivre n’avait été reconnue, dans le terrain houiller belge, que dans le bassin de Liège. Il fallait évidemment s’attendre à rencontrer des traces de ce mé¬ tal, sous une forme quelconque, dans les autres bassins appartenant à la même formation houillère. On peut, du reste, ajouter que, si dans le bassin de Liège, il a été découvert beaucoup plus de minéraux et corps rares que dans les autres, cela tient uniquement, à mon avis, à ce que cette partie du houiller belge, avantageusement située au centre d’activité de la Société géologique, a été, sous ce raj)- port, particulièrement bien explorée. Quoiqu’il en soit, d’ailleurs, l’échantillon que j’ai l’honneur de présenter à la Société, prouve que des composés de cuivre existent également dans le bassins houiller de Charleroi. Cet échantillon, trouvé dans le toit de la veine Six Paumes à 2 Sillons du puits St Charles du Charbonnage du Poirier à Montign^^-sur-Sambre, consiste en un Artisia. (moule interne de branche de Cordaïtée) minéralisé en grès, en pyrite, en chalcopyrite et en malachite. Cette Artisia, qui a conservé la forme cylindrique, mesure dix- centimètres de longueur, et trente millimètres de diamètre. La majeure partie de l’étni médullaire est occupée par du grès à grains moyennement fins, imprégné de pyrite. Celle-ci se trouve particulièrement concentrée à la périphérie du moule, où elle s’associe à de la chalcopyrite et à de la malachite. Aucun de ces minéraux, qui paraissent avoir été concrétionnés autour de l’axe de l’Artisia, ne se présente sous une forme cristallisée. j^éanmoins, la chalcopyrite se reconnaît à sa couleur jaune lai¬ ton, en partie irisée^ qui tranche nettement sur celle de la pyrite. Quant à la, malachite, elle apparaît, en faible quantité, à une extré mité de l’échantillon où elle se présente sous forme d’un enduit d’un vert clair. Elle paraît intimement en rapport avec la chalco¬ pyrite, dont elle n’est vraisemblablement que le produit de trans¬ formation. Bien que l’aspect de ces minéraux de cuivre ne laisse guère de doute sur leur identification, j’ai tenu à en confirmer la déter¬ mination par la réaction chimique classique. Ayant traité une partie pulvérisée de récliantillon par l’acide nitrique, puis par de l’ammoniaque, j’ai obtenu dans le filtrat la coloration bleue caractéristique du cuivre. Quoique la présence de la malachite à côté de la chalcopyrite n’ait rien qui doive surprendre, le premier minéral résultant sou¬ vent de la décomposition du second, elle n’avait cependant, à ma connaissance, pas encore été signalée dans le terrain liouiller belge. Dans la nouvelle édition de son manuel de minéralogie M. C. Malaise cite, il est vrai, la localité de Cliokier, comme lieu de provenance de la malachite. Mais, d’après les renseignements qu’à bien voulu me fournir ce savant confrère, c’est dans le cal¬ caire carbonifère et non dans le système houiller de Chokier qu’il a rencontré le minéral dont il s’agit. Mon échantillon est également intéressant au point de vuepalé- ontologique à cause de son parfait état de conservation. Les nom¬ breux sillons transversaux correspondant aux diaphragmes de moelle, séparent très nettement les bourrelets arrondis et assez fortement bombés de cette Artisia. Ces bourrelets espacés d’axe en axe, de deux millimètres, sont régulièrement répartis sur toute la hauteur du moule que tapisse une fine lame de charbon. Indé¬ pendamment des sillons transversaux, l’échantillon présente plu¬ sieurs files de cicatrices punctiformes polj^gonales, contiguës, qui paraissent correspondre aux aréoles des trachéides du tissu lig¬ neux. Les caractères ci-dessus permettent de rapporter cette Artisia à l’espèce approximata. M. le Président remercie M. Bertiaux. Il rappelle que le terrain houiller renferme un autre sulfure intéressant, la Millérite, trouvée en 1875^ par feu Ad. Firket , au charbonnage du Hasard, à Micheroux. II. — M. F. F. Mathieu fait la communication suivante, en montrant un fragment d’un des troncs décrits : — B 70 — Note sur la découverte de troncs d’arbres fossiles faite au Puits n" 6 des charbonnages du Nord de Charleroi, PAR j^. JVIathieu, Ingénieur. Au puits 6 (Joseph Périer), des charbonnages du Nord de Charleroi, on creuse, à l’étage de 3io m., un bouveau sud, pour recouper à 35o rn. environ du puits, la couche Belle Veine, et mçjtre en exploitation la branche plat-sud 390-310 de cette veine. A environ i25 mètres au sud du puits, on a rencontré, à la paroi levant du bouveau, deux troncs debout, disposés comme il est indiqué au croquis joint à la présente note. Le terrain, un peu irrégulier, est constitué à cet endroit par des schistes et psammites en bancs faiblement inclinés vers le sud ; aucune veine, ni veiniat, ni jiassée de veine n’existe à proximité. Les troncs, d’une hauteur d’un mètre dix, reposent par l’inter¬ médiaire d’une mince pellicule charbonneuse, sur un joint peu distant du sol du bouveau et incliné de ii^ au sud. De par leur aspect, on est amené à conclure que A-B serait le tronc principal et C-D une branche : ces deux troncs paraissent, en effet, à leur partie inférieure, soit à 10 cm. de leur base, se réunir, se souder naturellement comme par embranchement ; enfin, une petie branche E-F part de C-D et y est accolée sur toute sa hauteur. Le tronc principal A-B est un peu incliné et la branche C-D à peu près verticale ; leur section est subcirculaire. Les diamètres moyens sont de trente-deux centimètres pour xV-B et de vingt- huit environ pour la branche C-D. Cette branche est d’ailleurs un peu plus large à sa partie supérieure, où elle paraît avoir été écrasée par compression. Il est très difficile de déterminer, même génériquement, la nature de ces troncs (sigillaires ?). La surface en est luisante et recouverte par place de pellicules charbonneuses et de pholérite ; elle porte, disposées avec un semblant de régularité, de grandes Charbonnages du Nord de Charleroi. (Puits 6.) cannelures, profondes de quelques millimètres et espacées de i à 2 centimètres. Cependant, lorsqu’on les examine de près, on constate que cette régularité n’est qu’apparente. A certains endroits, ces B 72 — caiinelnres se rapprochent jusqu’à s’entrecroiser et parfois dispa¬ raissent complètement. L’intérieur des troncs est constitué par du psammite compact; on y remarque quelques fragments de calamites et de végétaux hachés. Je n’ai constaté, au contact des troncs, aucun retroussement des strates. Un autre morceau de tronc, analogue à ceux-ci, probablement un fragment brisé, d’une hauteur de quarante centimètres, a été trouvé dans les bancs voisins ; on y a également rencontré quel¬ ques empreintes intéressantes, notamment des écorces de lépido- dendron, des extrémités de lepidodendron avec feuilles, des débris de calamites, quelques fougères fortement désintégrées, notam¬ ment Mariopteris miiricata, mais, fait remarquable, aucune trace de stigmarias. ■lEnfin, à quarante centimètres au-dessus des deux premiers troncs, plus au sud et plus au milieu du bouveau, se trouvait un autre fragment de tronc, de trente-trois centimètres de diamètre, se prolongeant vers le haut. Il offre les mêmes caractères que les précédents ; sa base est nettement tranchée et repose sur un plan présentant des indices de glissement : miroir de faille et pho- lérite. Il n’est donc pas osé de conclure que ce serait l’extrémité du tronc A-B qui aurait été brisée et relevée avec glissement dans les deux sens. L’intervalle entre la partie supérieure de A-B et le plan de faille est formé par du schiste brouillé. Des conditions de gisement de ces troncs, il paraît vraisem¬ blable d’admettre qu’ils ont été charriés où nous les trouvons, puis brisés ultérieurement par des mouvements failleux, sauf pour le fragment isolé qui a dû être brisé avant la fossilisation et charrié en même temps que la masse du tronc. La presque perpendicularité de ces troncs par rapport à la stratification, n’a rien d’étonnant si l’on se rappelle les observa¬ tions et les expériences de M. Fayol, à Commentry. Cependant je ne pense pas que l’on puisse, de la présence de ces troncs, tirer une conclusion radicale en faveur de l’une ou l’autre idée. Il existe des troncs charriés comme il en existe en place ; et, d’une façon générale, pour la plupart de ceux que j’ai ^u observer, soit dans le mur, soit au toit des couches, il est probable qu’ils se trouvent en place. — B 73 M. J. Cornet remercie M. Mathieu et lui demande s’il a pu s’assurer d’une façon certaine, de la soudure des deux troncs A-B et C-D. M. Mathieu répond que les conditions dans lesquelles il a fait son observation ne lui ont laissé aucun doute à cet égard. M. J. Cornet fait remarquer que le joint sur lequel repose la base des deux troncs peut ré^jondre à un rejet d’une certaine importance et que, par conséquent, il est possible que ces troncs se soient trouvés, avant les dislocations du teirain, en rapport avec des stigmarias. M. Mathieu répond que ce joint ne lui a pas paru correspondre à un rejet notable. M. Bertiaux est d’avis que les troncs décrits par M. Mathieu sont charriés, mais qu’on aurait tort d’en conclure qu’il en est ainsi de tous les troncs debout du terrain liouiller. M. J. Cornet partage la même opinion ; il pense, au surplus, que chaque cas de tronc debout doit être étudié en particulier, sans idée préconçue et non avec l’idée, arrêtée d’avance, de plaider en faveur de telle ou telle opinion. 11 peut y avoir des troncs debout charriés ; il n’en est pas moins vrai que la plupart de ces troncs sont bien en place, ainsi que M. A. Renier l’a abondam¬ ment prouvé (^). III. — M. J. Cornet fait la communication suivante en s’aidant des échantillons dont il y est question : Sur la Géologie de la région de Kassango aux Portes d’Enfer, Lualaba (Congo belge, PAR Cornet. M. l’ingénieur Longhi, chef de section à la Compagnie des chemins de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs Africains, à l’appui d’un rapport daté de Juin 1909, a envoyé des échantillons (^) A. Renier. Ann. Soc. Géol. deBelg., t. XXXII, 1906, p. m. 261. intéressants concernant la section du chemin de fer du Lualaba comprise entre le kilomètre 287 et le kilomètre 35o, terminus de la deuxième section de la ligne, en face de l’île de Kongolo. Voici l’indication des points où ont été recueillis ces échantil¬ lons, ainsi que leur détermination géologique. Je les énumérerai dans l’ordre où les cjasse M. Longhi, c’est-à-dire du Sud au JSTord. Echantillonnai. — Ruisseau Kangoy, près de son confluent avec le Lualaba, au kil. 35o.4oo, en face (rive gauche) de l’extré¬ mité amont de l’île de Kongolo. La même roche se voit sur tout le cours de ce ruisseau et, en outre, sur un escarpement de 7 m. de haut qui s’allonge parallèlement au fleuve, à i5o m. de la rive. Détermination : Grès rouge grisâtre, à grain assez fin, chargé de feldspath altéré, du système du Kiindeliingii. Echantillon n° 2. — Massif Kitambwé, à environ 4 kllm. au N du point terminus du tracé. Cette roche se voit en énormes blocs sur ce massif et sur ceux l’avoisinant (Kakila, Katoké, Lopembwé). Ces massifs s’allongent vers le fleuve dans une direction nord- sud et donnent naissance aux ])remiers l’apides qui sont en aval de Kongolo ; ils enserrent le fleuve dans un plateau qui le domine d’environ 100 m. Détermination : Granité à grain fin. Echantillon n*' 3. — Origine du ruisseau (|ui a sa source à i5o m. du tracé entre les kilom. 338 et 887 ; la môme roche se voit en plusieurs points, du kilm. 840 au kilm. 333. Détermination : — Latérite scoriacée. Echantillon n" 4. — Dans le ruisseau Kiofwé, affluent de la Lusindoy, ainsi que sur la rive gauche du ruisseau, sur une lar¬ geur de 5o m. Détermination : — Roche éruptive basique, d’aspect finement grenu [diabase ?). Echantillon n° 5. — Kil. 827, dans un éperon de la colline Kibandé, rive gauche de la Lusindoy. Détermination : Roche cristalline très altérée, friable ; granité (granulite), ou gneiss grenu. Echantillon n’ 6. — Bloc isolé, au pied de la colline Mu samba Kiloko, au kil. 820 ; des blocs analogues se voient aussi au kil. 3o6 (mont Kaengwé). Déteriilinatioii : Quartz filonieii, eelliileiix, feiTiigineux, légère¬ ment aurifère. Echantillon n° 7, 8 et 9. — Entre les kil. 3o4 et 3oo, au pied du mont Kaengwé. Cette roche forme des bancs étendus et est visible dans tous les ruisseaux. Détermination : Ces trois échantillons sont du grès rouge, à grain assez fin, compact, du système du Kumleliingii. Echantillon n® 10. - Vallée de la Mulongoy, dans le lit du ruis¬ seau Kibamba, à hauteur du kil. 296, et à 3oo m. à l’ouest du tracé, Détermination : Grès rosé, feldspathique et micacé, assez fin, altéré, du système du Kimdeliingii. Echantillonné 11. - Dans le ruisseau Mulongoy, au kil. 295. Détermination : Roche identique à la précédente. Système du Kiindeliingii. Echantillon n° 12. — Dans le ruisseau Kilomba, au kil. 272.600. Détermination : Grès rouge du s^^stème du Kiindeliingii. Echantillon n^ 13. — Dans la rivière Mulangoy, au kil. 266 ; la rive gauche du ruisseau est en ce point complètement formée de cette roche,. Détermination : Roche se présentant comme une argilite sa¬ bleuse, très fine, cohérente, non feuilletée, de teinte gris brunclair. (Voir remarque, au n® i5). Système du Kiindeliingii. Echantillonné 14. — Dans la rivière Mulongoy, au kil. 262, au point où le tracé coupe le cours d’eau ; le lit est creusé dans cette roche, que l’ou voit aussi en amont et eu aval. Détermination : Roche se présentant comme une argilite sa¬ bleuse, très fine, cohérente, bien stratifiée, mais non feuilletée, gris jaune, (Voir remarque, au n^ i5). Système du Kundelungu. Echantillon n® 15. — Dans un ravin, au kil. 260. C’est le seul point où M. Longhi ait trouvé cette roche. Détermination : Calcaire gris bleu, à texture compacte, forte¬ ment argileux et siliceux. Système du Kundelungu Remarque. — La croûte d’altération de cette roche calcaire ressemble com[)lètement à la roche des échantillons i3 et 14, de même qu’à celle de l’échantillon 11“ 16. J’en conclus que tous ces échantillons appartiennent à la même formation, celle des cal- caires du Système du Kundelungu. A première vue, on pourrait confondre les argilites n° i3, 14 et 16 avec celles du système du Lualaba ; celles-ci, cependant, sont généralement plus argileuses, plus feuilletées et moins cohérentes. Echantillon n ° 16. — Dans la rivière Muniénié, vers le kil. 256. Détermination : Roche se présentant comme une argilite très sableuse, très fine, cohérente, bien stratifiée, mais non feuilletée. (Voir remarque au n° i5). Système du Kundelungu. Echantillon n° 17. — Vers le kil. 245 ; visible sur une longueur 'de I 1/2 kilom. Détermination : Latérite scoriacée. Le résultat le plus intéressant de ce qui précède est fourni par les échantillons iV® 2 et 5 et les renseignements topographi¬ ques qui accompagnent l’échantillon n° 2. Ces derniers montrent que les rapides des Portes d’Enfer sont formés par des roches granitiques et que les Monts Dhanis et Cleveland (de Hinde et Moïiun) sont très probablement des bosses de granité. IV. M. J. Cornet fait ensuite la communication suivante : Faille à rejet horizontal dans la craie bianche, à Frameries, PAR pORNET. Dans l’angle nord-est du territoire de Frameries, un peu au sud de la coupe géologique bien connue de V escarpement boisé, on a ouvert, il y a quelques années, pour la fabrication de la chaux, une petite carrière dans la craie blanche. La craie exploitée appartient à la base de la Craie d’Obourg et au sommet de celle de Trivières; la coupe montre très nettement le contact des deux assises. Dans la partie sud de la petite excavation, le massif crayeux est traversé par une faille très nette, à peu près verticale et orientée SW-NE. Les failles sont très fréquentes dans le Crétacique du Hainaut, mais ce qui fait l’intérêt de celle-ci; c’est que le rejet en est hori- zontal ; c’est un décrochement. La paroi visible de la fracture porte des cannelures et des stries fort accentuées, formant un ensemble bien parallèle, disposé horizontalement. L’état actuel des choses ne permet pas d’apprécier l’importance du rejet. Un accident de ce genre n’offre rien d’anormal dans le Crétaci- que des environs de Mons, dont la disposition en synclinal est, en grande partie du moins, de nature orogénique. V. — A propos de la Répartition des tremblements de terre dans le bassin du Congo (Voir séance du i6 Juillet 1909), M. J. Cornet donne lecture d’une lettre d’un agent belge au Katanga, que lui a obligeamment communiquée M. H. Buttgenbach, d’après laquelle un tremblement de terre a été ressenti dans la nuit du 3o au 3i août dernier, à Kasenga, sur le Luapula (Katanga) et à Ohipundu, mission située sur le territoire britannique, à trois heures de marche au SSE de Kasenga. Présentation d’échantillon. — M. J. Cornet présente une ver¬ tèbre dorsale de grande taille (le corps a un diamètre de 12 sur 9 centimètres) appartenant à un reptile, probablement Megalosaii- rus ou Iguanodon. Cet échantillon provient de la Craie de Maisières (Tr 2 c) et a été trouvé à Maisières même, dans la carrière où l’on exploite la meulière (Tr 2 b) à la lisière du bois. M. Cornet ajoute que l’on rouve parfois des os de reptiles volumineux, empâtés dans la meulière et impossibles à dégager. La séance est levée à 17 heures 4'5- Séance ordinaire du 21 novembre 1909. Présidence de M. Cesàro, président. La séance est ouverte à lo heures et demie. Le Président prononce l’allocution suivante : Messieurs, chers confrères, A l’assemblée générale du mois derniei’, je vous avais communi¬ qué mon désir de ne pas être élu Président de la Société géologique de Belgique. Ne m’occupant pas spécialement de géologie, je ne me considérais pas comme suffisamment apte à remplir de telles fonctions. Malgré cela, vos suffrages m’ont appelé à la présidence ; cela me prouve, tout d’abord, que je compte beaucoup d’amis parmi vous ; d’autre part j’ai pu constater que notre société ne s’occupe pas seulement de géologie, mais de toutes les branches des sciences minérales ; c’est pour ces deux raisons que j’accepte volontiers l’honneur que vous me faites et que je vous en l’emercie sin¬ cèrement. Le procès verbal de l’assemblée générale et de la séance ordi¬ naire du 17 octobre 1909 est approuvé. Admission de membres effectifs. — Sont proclamés en cette qualité MM., DELiii^YE Léon, ingénieur aux chemins de fer de l’Etat belge, boulevard Cauchy à Namur, présenté par MM. Questiaux et Renier. Anten Jan, élève ingénieur, 17, rue Basse Chaussée, à Liège, présenté par MM. J. Fraipont et M. Lohest. Présentation des membres effectifs. — Une présentation est annoncée. Correspondance. — MM. J. Fraipont et H. Buttgenbach font excuser leur absence à la séance. M. Boule remercie des félicitations qui lui ont été adressées à l’occasion de sa promotion au grade d’officier de la Légion d’honneur. — B 79 — M. Cornet remercie de son élection à la vice-présidence. MM. Moarlon et Stainier remercient de leur élection au Conseil. M. Foidart remercie de son admission comme membre effectif. La société belge des Ingénieurs et des Industriels demande d’envoyer un délégué à une réunion qui se tiendra le 22 de ce mois à Bruxelles, dans le but d’examiner une proposition de pétition à adresser à la Législature en vue d’obtenir le vote d’une loi accor¬ dant la personnification civile aux Sociétés scientifiques. Le conseil s’est rallié à cette proposition et a chargé M. Buttgenbacli de représenter la Société à la réunion qui se tiendra à Bruxelles. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remereîments sont votés aux donateurs. Dons d’auteurs. Floreniino Ameghino. — Le litige des scories et des terres cuites anthropiques des formations néogènes de la Répu¬ blique Argentine. (Buenos-Ayres, Imprimerie de Juan A. Aldina, 19 mars 1909). Paul Clioffat. — Xote sur les filons de phosphorite de Logrosan dans la province de Caceres {Bull. Soc. Belge de Géol., t. XXIII, Mémoires 1909. Bruxelles). Alphonse Gels. — Evolution géologique de la terre et ancienneté de l’homme. (Bruxelles, Lebègue 1909). Julien Delaite. La pollution de nos rivières. Rapport sur l’épu¬ ration des eaux résiduaires industrielles avant leur déversement dans nos cours d’eau (Extr. Bull, de la Société royale de Médecine publique et de Topographie médicale de Belgique, t. XXVII, T'^ part. 1909). A. I. Golnian. Les phosphates de la Tunisie centrale, partie. (Tunis, Imprimerie Xouvelle. 1909). Baron L. Greindl. — L’Evolution de la Géotectonique et le pro¬ blème des Préalpes. (Extr. de la Revue des Questions scientifiques, oct. 1909. Louvain). 2 exemplaires. Paul Grosch. — Pli3dogeiîetiselie Korallenstudien (Die Axopliyl- liden). Berlin. Universitats. 1908. M. Lohest et P. Foiirmarier. Les grandes lignes de la géologie et de la tectonique des terrains primaires de la Bel¬ gique. (Liège, Vaillant-Carmanne, 1909). Félix F. Dates. — Les scories volcaniques et les tufs éruptifs de la série Pampéenne de la République Argentine. (Extr. de la Révista del Museo de La Plata, t. XVI, pp. 34 à 36. 1909 Buenos-Ayres). A. Poskin. — Captage des sources minérales en terrain primaire ardennais. {Mém. Soc. belge de Géol., t. XXIII. Bruxelles 1909). M. Robert. — Etudes sur l’évolution des cours d’eau du Boulon¬ nais. {Mém. Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Haiiiaut, t. IX, 6^ série. 1906). — Etudes sur l’iiydrologie des morts-terrains du bassin de la Haine. {Association des Ingénieurs de VÉcole des Mines de Mons. 4® série, t. III. 1909: Louis Roule et de Drouin de Bonville. — Bulletin populaire de la Pisciculture, etc. Paris et Toulouse, 1909, — Univ. de Toulouse. Fleuri Schwers. — Quelle eau boiront les mineurs de la Campine (2® note). [Extr. Bull. Soc. royale de Médecine publique et de Topographie médicale de Belgique, t. XXVII, partie 1909. Bruxelles]. Société royale de Botanique de Belgique. Bulletin 1908. Bruxelles, t. XLV. M. R. S. Zeiller. — Revue des travaux de Paléontologie végétale publiés de 1901 à 1906. {Revue Générale de Botanique, t. XX -XXI, 1908-09. Paris. Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. M.Loliest, P. Fourmarier et C. Malaise sur le travail de M. V. Brien : La coupe du calcaire carbonifère de la gare de Dinant. Conformé¬ ment aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’im¬ pression de ce travail dans les Mémoires. Il est donné lecture des rapports de MM. M. Lohest, J. Fraipont et P. Fourmarier, sur le travail de M. C. Malaise : Lamellibranches dans le Revinien. ) — B 8l ~ Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires. Communications. — M. G. Cesàro donne connaissance des deux travaux suivants : Production artificielle de la céruse, de la stoizite et d’un chromate de plomb cristallisés, PAR p. pESÀRO. J’ai communiqué à l’Académie en igoS (p un procédé par lequel j’avais obtenu des cristaux de mélinose et de crocoïse. La méthode consistait à exposer à l’air des solutions de molybdate et de cliro- mate de plomb dans KOH : l’anhydride carbonique de l’air faisant passer lentement le dissolvant à l’état de carbonate alcalin, dans les solutions duquel ces sels de plomb sont insolubles, ceux-ci se déposaient lentement sons forme de cristaux. * * * Stoizite. — Le meme procédé m’a donné des cristaux de stoizite : la solution de tungstate de plomb dans KOH, préparée le 6 août 1909, ne contenait plus de plomb le 26 octobre. Les cristaux de stoizite sont incolores ; on aperçoit déjà leur forme avec une forte loupe, surtout à l’afflenrement du li¬ quide, niveau auquel se sont formés les plus gros ; les parois du vase sont aussi constellées de cristaux limpides, mais plus rares et plus petits ; au fond sont venues se déposer des croûtes cristallines, croûtes qui ont évidem¬ ment pris naissance à la surface du liquide. Après décantation et lavage à l’eau chaude, j’ai recueilli un sable blanc jaunâtre, parfaitement cristal¬ lin, formé de cristaux d’inégale gran- (^) Bulletin 7 (juillet). AXA', soc. GEOr.. DEBEI.G., 'J'. XXWII. Burj... (j. — B 82 — deur. Les plus petits se présentent au microscope sous la forme de tables carrées (Fig. i— a) légèrement biselées sur les bords ; dans les plus grand cristaux, deux quadroctaèdres de classe inverse sont pré¬ sents (Fig. I — b), les faces de l’un tronquant les arêtes culminantes de l’autre, le développement presque égal des formes donnant souvent au cristal l’aspect octogonal. — Enfin, quelques cristaux sont développés en hauteur (Fig. i — c) ; ce sont les plus volumi¬ neux ; ils ne sont guère aussi transparents, ni aussi parfaits, que les précédents et paraissent formés de plusieurs individus groupés parai 1 élément. Notation. —.Les quadroctaèdres connus dans la stolzite sont (’) : 1. A ^ èb et h A les cristaux que nous avons obtenus doivent donc correspondre soit à /h tronquant a\ soit k b tronqué par ah Dans un cristal développé en hauteur (Fig. i — c) on a mesuré : a = 64® environ ; les incidences respectives sur p des différentes faces octaédriques étant P a* = 55*^27', P b^ == 47® 56', 1 1 P b^^ = 65®42'3o", p b'^ = 77® 17', la mesure ci-dessus {-) indique que l’octaèdre le plus développé est A A b~ . C’est aussi l’octaèdre h ^ qui est le plus développé dans les cristaux naturels (^). Propriétés optiques. — Avec les cristaux tabulaires on obtient facilement la croix noire en lumière convergente; le mica quart d’onde indique une substance négative. L’action du compensateur sur les parties minces des cristaux développés en hauteur indique une substance à forte biréfringence. (h Voir /)es Cloizeaiix. Manuel de minéralogie, t. II, p. 261. (^) En réalité, eoinme il est probable que l’octaèdre observé s’ai^puie sur une de ses faces, la mesure donne l’angle à la base de la face de cet octaèdre ; j_ mais cet angle est de 67^88' 19' et diffère peu de l’angle pb'^. (^') Voir Des Cloizeaiix y loc. cit. PI. LXIII ; fig. 875 et 876. — B 83 Dimensions (en centièmes de millimètre). — Les tables ont de 0,8 à 7 de côté ; le grand cristal développé en bautenr (Fig. i— c) a 8,5 de largeur sur lo de hauteur, les bases ayant uné largeur de 4,5. * Céruse. — Dans la note communiquée à l’Académie en igoS, je disais: « Il est probable que la céruse pourra être obtenue en opé¬ rant sur une solution alcaline d’oxyde de plomb )> ; l’expérience vient de confirmer cette prévision. Ici, le principe est un peu différent, dans ce sens que l’anhydride carbonique de l’air réagit aussi sur le corps dissous, de sorte que la composition des cris¬ taux obtenus n’est plus la même que celle du corps primitivement mis en dissolution. De riiydroxyde de plomb a été dissous dans KOH et la solution exposée à l’air; lentement le CO^ de l’air a transformé l’hydroxyde en PbCO^, tout en saturant la solution alcaline, et le carbonate de plomb est venu cristalliser sous forme de céruse. La solution préparée dans les premiers jours d’août igog, ne contenait plus de plomb le 23 octobre. Dans cette expérience, une partie du carbo¬ nate de plomb est venue se dépo¬ ser à Fétat amorphe, ou indis¬ tinctement cristallin ; on aperçoit déjà, à l’aide d’une forte loupe, sur les parois du vase, là où le liquide affleure, les petits cris¬ taux parfaitement limpides, ayant la forme de dihexaèdres ou de primes hexagonaux bipyramidés. Après lavage à l’eau chaude, j’ai débarrassé le résidu de la par¬ tie amorphe, par lévigation, et desséché le résidu cristallin. La plupart de ces cristaux ont la forme de dihexaèdres (Fig. 2) constitués par le rhomboctaèdre 1 1' et le prisme horizontal ; quelquefois les cristaux sont allon¬ gés suivant l’arête de ce dernier prisme; d’autres fois la face vient s’ajouter à l’ensemble. Fmfin, dans les plus gros cristaux on observe le développement régulier du prisme primitif m tronqué 1 — par gb avec les terminaisons e ce qui les fait ressembler beaucoup à des cristaux de quartz. La détermination de la forme se base sur la mesure de l’angle formé par les arêtes opposées de la pyramide terminale, angle qui a été trouvé de 78° à 80®. En partant des données de Dana (') in m = 7. = 62^^5'5o" e2 = 3 = 39« 45', • i i on obtient, pour l’angle cp formé par deux arêtes opposées, cotg. ^ = 4 tg ^ cos cp = 78^ I' 8",6, L ^ et pour l’angle 'L formé par deux arêtes Ir^ opposées. - 7j ; 2tg ‘ Le premier angle sera mesuré lorsque le cristal s’appuye sur le porte-objet par une face m, le second sera obtenu si la face d’appui est gb (^) Ordinairement les cristaux sont simples ; je n’ai observé que quelques macles ni. La biréfringence est excessive, comme dans les cristaux naturels. Les petits diliexaèdres ont une largeur de 5 à 6 ; païuni les cristaux bipyramidés, j’en ai mesuré un qui avait 6 de largeur sur 9 de hauteur ; un autre, plus élancé, mesurait 5 sur 9,6. * * * Chromate de plomb. — J’ai examiné de plus près les cristaux de chromate de plomb produits en 1906, cristaux que j’avais hati- (b Descriptive Mineralogy. Sixtli Editioii-iSQG ; pp. 28(5-288, La valeur citée ])our a est iiieorrecte, vu . Si, comme je Tespère, cette publication est bien accueillie, la Société géologique aura un jour l’honneur d’avoir donné au pays un véritable monument scientifique. J’espère ï)Ouvoir vous pré¬ senter pour le mois d’avril, avec la collaboration de M. Anten, un essai de premier fascicule comprenant des documents photogra¬ phiques concernant le cambrien du massif de Stavelot. Le Conseil propose à l’assemblée de nommer une commission chargée d’examiner la proposition de M. Lohest et d’étudier les moyens de la réaliser. Il prie les membres de la Société qui pour¬ raient avoir quelque réflexion à émettre à ce sujet, d’en faire part d’urgence à la dite commission. L’assemblée, sur la proposition du conseil, désigne MM. Cesàro, Lohest, Fourmarier, Libert, Barlet et Renier pour faire partie de cette commission. La séance est levée à onze heures et un quart. Pages. G. Cesàro. Zircon du schiste luétamorphiiiue de Remagiie .... 80 ]^. liOhest. A propos de la présence du Zircôii à Remagne .... 89 G. Cesàro. Observation . . . . . . . . . . . 91 V. Brien. Observations laites au Mayumbe et au pays des Bassuiidis (Congo belge) (^présentation) . 91 C. Malaise. Présentation d’échantillons . 91 P. Fourmarier. Une brèche 7-ésen^a^m/t) ...... 95 A. Renier. î^te sur quek|ues végétaux fossiles du marbre noir de Dinant (présentation) . . . . . . . . 96 Séance extraordinaire du 17 décembre iqoq 96 Allocution du président à propos du décès de S. M. le Roi .... 9G Séance ordinaire du ig décembre igog 97 Allocution du président à i)roi)os du décès de S. M. le Roi .... 97 Proposition de publication d’un album de documents géologiques. . io3 JMKMOIRES. V. Brien. La coui)e du calcaire carbonifère de la gare de Dinant (PL I) . . . . . . . M 3 C. Malaise. Lamellibranche dans le Revinien. . . . ï3 Ch. Fraipont. Modiolopsis ?? Malaisii. Oli. Fraipont. Lamellibranche nouveau du Revinien belge (cambrien moyen) (PL II) , . . ro G. Velge. La géologie du Bolderberg . . »:;■ G. Cesàro.: Célestine de Bazinà (Tunisie). Caractères è :s entre la Célestine et la Barytine ........ A. Ledoux. Sur une forêt fossile du Landenien supérieur à Overlam lez-Tirlemoiit (PL III). ..... . . . . . . . . 3g lilBIJOGRAPHIE. R. d’Andrimont. Note sur les travaux de la première conférence internationale d’Agrogéologie . . . bb 3- Tables des Matières. BULIÆTIN. Pages Liste des membres . . . ... . . , . . . . . ü 6 Liste des présidents de la société . . . . : . . . 28 Liste des secrétaires généraux . . . 28 Composition du Conseil pour l’année 1909-1910 . . . . . . . . 29 Assemblée générale du ly octobre iQog 38 Rai)port (lu secrétaire général . . . 33 Rapport du trésorier . . . ' 49 Projet de budget pour l’exercice 1909-1910 . . 5o .Elections . . . . 5o Séance ordinaire du i~ octobre igog 53 C. Malaise. Lamellibranches dans le Revinien (présentation) ... 67 C. Malaise. Spirifer hystericus dans le poudingue givetien Gvap. . 58 V. Brien. La coupe du calcaire carbonilére de la gare de Dinant (présentation) . ' . . 58 M. Lohest; P. Fourmarier. Discussion . 59 F. Delliaye. Le puits artésien de Moen. . Go A. Renier. Note ])ré]imiuaire sur la constitution du liassin liouiller d’Anhée (Dinantj . . . . 62 M. Liobest. Observation. . . . G5 Séance extraordinaire du ig novembre igog GG A. Bertiaux. Sur la découverte de minéraux de cuivre dans le bassin liouiller de Cîiarleroi . GG F. F. Mathieu. Note sûr la découverte de troncs d’arbres fossiles ' faite au puits n® G des charbonnages du nord de Charleroi , 70 J. Cornet, F. Mathieu, A. Bertiaux. Discussion ...... 78 J. Cornet. Sur là géologie de la région de Kassango aux Portes d’Enfer, Lualaba (Congo belge) . 78 J. Cornet. Paille à rejet horizontal dans la craie blanche àPrameries 7G J. Cornet. A propos de la ré}tartition des tremblements de terre dan& le bassin du Congo. . . . . 77 J. Cornet. Présentation d’échantillon . . . 77 Séance ordinaire du 21 novembre igog 78 G. Cesàro. Production artificielle de la céruse, de la stolzite et d’un chromate de plomb cristallisés . 81 ij Publication trimestrielle j^isrnsTJLrj-BS DE I.A J rr iT'. GÉOLOGIQUE jd:e bslo-iq^tje TOME XXXVll. - 2" LIVRAISON. Bulletin, feuilles 8 à 12. Mémoires, teuilles 4 à- 7« Planches I V et V. 31 JUILLET 1910. LIEGE Imprimerie H. VAliiEANT-CAUMANNE (Société anonymo) rue Saint-Adalbèrt, 8. 1909-1910 PriiL des publications. Le prix des publications de la Société est établi comme suit : Gt Dewai-que. Catalogue des ouvrages de géologie, de minéra¬ logie, de paléontologie, ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les princix)ales bibliothèques de Belgique . . frs. 3.oo Sur 1^ probabilité de l’existence d’un nouveau bassin houiller au nord de celui de Liège et questions connexes, 4 planches, frs. lo.oo La houille en Campine, i planche. . . . . . frs. 3.oo Etude géologique des sondages exécutés en Campine et dans les régions avoisinantes, 17 planches . frs. 26.00 Question des eaux alimentaires, 2 planches . . frs. 5. 00 G. Dewalqüe. Carte tectonique de la Belgique et des provinces voisines . frs. 2.00 Annales, tomes I à V, IX, X, XVII, chacun frs. 2.00 tomes XIII à XVI, chacun frs. 3.00 tomes XI et XII, chacun frs. 5.00 tomes VIII et XVIII, tomes VII, XIX à XXII, XXIV, XXVIII, chacun frs. 7.00 XXIX, XXXI et XXXII, tomes VI, XXIII, XXV, XXVI, XXVII; 3^ livr. du chacun frs. iS.ôo tome XXX, tomes XXXIII, XXXIV, XXXA', chacun frs. 20.00 tome XXX, frs. 0 0 d CO Mémoires in-^'\ tome I , frs. 3o.oo tome II, livraison, frs. 6.00 Les tomes VI, XXIII, XXV et XXVII ne seront ])lus sans l’autorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 26 ®/o aux membres de la vendus séparément Société. En outre, on ])eut se ])rocurer les livraisons' isolées suivantes, au prix de fr. o.3o chacune, sans remise : t. II, sans les planches; t. IV, sans les ])lanches ; t. XIII, 1., sans les planches; t. Xlll, 2*2 1.; t. XIV, 1.; t. XV, et 3*^ 1.; t. XVI, 2® 1. ; t. XVIII, 2^ et 3^^ 1.; t. XIX, 4*' 1.; t. XX, 3»^ et 4^ L; t. XXIII, l'M.; t. XXIV, 3" 1.; t. XXVIII, 5e 1. ; t. XXIX, 4® 1.; t. XXXI, 4® 1. ; t. XXXII, 2, 3e et 4<= 1. ; t. XXXIII, iM. Prix des tirés à part. Les auteurs ont droit gratuitement à vingt-cinq exemj)laires de leurs communications, sans titre spécial. Le ju’ix des tirés à ])art est établi comme suit, ])our un tirage de soixante- quinze exemplaires supplémentaires et moins (papier des Annales, à moins d’arrangements contraires). Le ])rix des exemplaires supplémentaires déi)assant soixante-quinze sera calculé par quart de cent, d’aj^rès les chiffres de la dernière colonne;' établis ])our cent exemi)laires. Y compris le reniîwiieiïi^iit du titre et la couverture. 25 ex. 50 ex. 75 ex. I /2 feuille et moins ... frs. 0.76 1 .40 2.00 3.55 Plus de 1/2 jusque i feuille . . .. » I.IO 2.o5 2.90 5.0a Par feuille en i)lus. .... . . Pour la dernière 1/2 feuille, si le tiré à )) 0.85 1.55 2.i5 3.75 part comjirend un nombre impair de demi-feuilles . . . . . ‘ . :» 0.45 0.80 , 1.10 2.00 Pour brochage de chaque ])lanche. 0.25 Titre spécial, composition et tirage . » I.OO 1.00 1,00 1.00 Les planches se ])aient en sus, au prix coûtant. Les demandes de tirés à part doivent être adressées au secrétaire général, qui ojiérera le recouvrement du prix des exemplaires supplémentaires, par quittance postale dans la huitaine de l’envoi de ceux-ci et après préavis. B lOO Séance extraordinaire du 14 janvier 1910 Présidence de M. J. Cornp:t, vice-président. M. F. -F. Mathieu rerxiplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à i6 heures, dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mon s. Les procès-verbaux des séances extraordinaires des 19 novembre et 17 décembre 1909 sont approuvés. Communications. — I. M. le Président donne lecture de la note suivante que lui ont fait parvenir MM. R. Gain hier et A. Renier (’). Des échantillons de Pinakodendron relatifs à ce travail et envoyés par M. Cambier, sont sons les yeux de l’assistance. Observations sur les Pinakodendron, E. Weiss (^) PAR flENÉ pAMBIER ET /tRM.AND JReNIER. Le genre Pinakodendron a été créé, en 1898, par E. Weiss, pour distinguer des troncs de Lycopodinées carbonifères d(' caractères assez particuliers, qu’il a d’ailleurs rangés parmi les (^) Le manuscrit de cette note avait été envoyé à M. J. Cornet pour étr.- présenté à la séance extraordinaire de décembre. Il n’a pu en donner lecture, cette séance ayant été levée en signe de deuil. (^) Une note abrégée de cette communication a été présentée à la séance du i3 décembre 1909 de l’Académie des Sciences vie Paris. Les auteurs remercient M. R. Zeiller de la haute marque d’estime qu’il a bien voulu leur donner en présentant leur note à l’Institut. (Cf. Comptes-Rendus). ANN. soc. GÉOL. DEBimO., T. XXXVII. BULI-., 8. — 13 io6 Siibsig’illaria, au meme titre que les Cyclostigma, Bothodeiidroii et Asolanus [A. (Sigillaria) camptotaeiiia, Wood]. (’). E. Weiss a décrit deux espèces de Pinakodeiidron, découvertes par lui dans le Westplialien de la Westplialie : F. miiswiiin et P. Ohmaniii. Elles ne sont connues eiue par de petits fragments d’écorce. Dans l’une et l’autre espèce, on remarque, entre les cicatrices foliaires, des rides très déliées, flexueuses, qui forment, par confluence, des mailles rliombiques assez régulières, étirées verticalement Les deux espèces se distinguent entre elles par les caractères des cicatrices foliaires. P. musiviim a des cicatrices elliptiques, dont le bord inférieur est relevé en façon de bourrelet. Chez P. Ohtnannl, les cicatrices sont subtriangulaires, en forme d’écussous. Weiss signale trois cicatricules sur le bord su])érieur de l’écusson. M. Kidston a créé, en iqoS, une troisième espèce de Pinako- deiidron pour un fragment d’écorce recueilli dans le Westplialien d’Angleterre (^). P. Macconochieî Kidston a, lui aussi, l’écorce ornée de fines saillies, mais le réseau qu’elles dessinent, est irré- «ulier. Les cicatrices foliaires non contiguës, sont ovales et disposées suivant des spirales régulières. L’échantillon type ne ' montrerait xnis de cicatricules dans la cicatrice foliaire. M. Kidston fait d’ailleurs des réserves formelles sur la nature des cicatricules observées chez P. Ohmanni. Il émet l’hypothèse qu’elles seraient en rapport avec la ligule. Le genre Piiiakodendron a été rencontré en outre dans le bassin houiller franco-belge. M. l’abbé Carpentier l’a reconnu dans le bassin de Valenciennes (^). M. Deltenre a pu explorer une impor¬ tante forêt de P. Ohmanni au toit de la couche l’Olive du charbon¬ nage de Mariemont (h M. Jongmans a également rencontré cette esi)èce dans le Limbourg lK)llandais au charbonnage Cari, couche (L t- Wkiss. Die Sigîllarien (1er preiissielien Steiiikohlen-uiid Rothlie- gendeii-Gebiete. II. Die Grui)i)e der Subsigillarieii. — AbhaïuL K. Preiiss. geol. Lundesunstalt. Neiie Folge, Het't 2. 1898. p. (ji-G2., pl. III, 16. 17. 18. (2) R. Kidston. Idie Fossil Plants of tlie Carboiiilerous Rocks of Caiioiibie, DiunlTiesshire and of parts of Ciimberland and Nothumberland. Trans. Royal. Soc. Jùlinbiirg-h. 1908. XL iF 81. j). 797-798 j)!. I, 9-1 1. f^) C.\RrEN riKiu (Contribution à l’étude du bassin houiller du Nord. (^Aiui. Soc. Géol. (la Xord. 1907. XXXVI. j). 4^)- F) H. Deltknrk. I^es eini)reintes végétales du toit des couches de houille. Ann. Soc. Géol. Belgique. 1908. XXXY. p. 216. B 107 3, et au soudage S M II de la liou Hère Kiuma Le détail de ces observations est toutei'ois encore inédit. ün échantillon remarquable de P. Macconochiei ayant été découvert dans le toit de la couche Duchesse, au siège n^^ 12 d(‘s Charbonnages Réunis de Charlei-oi, ruii de nous a fait à ce gît(i des récoltes systématiques. Elles se sont trouvées favorisées par le faciès lacustre du banc de schiste qui renfermait, à côté des Piimkodendron , une véritable foret de Calamites culbutés presque sur place. Nous avons ainsi pu étudier , sur une importante série d’échantillons de grande taille, rensemble de la plante, depuis les parties les plus basses du tronc jus(]u’aux fins rameaux. Nos conclusions sont les suivantes : Les Pinakodeiidron étaient des arbres d’assez grande taille, garnis de feuilles disposées en spirale. Le diamètre des troncs dépassait vingt centimètres. La ramification se faisait ])ar dicho¬ tomie régulière, tout au moins dans les rameaux. Les dicôiotomies étaient fréquentes. Les derniers ramules étaient aussi divisés que ceux du Lepidodendron ophiuriis. Tout comme chez les Lepidodendron et les Si^dllnria, la macération a laissé subsister, dans les troncs de Pinakodendron, trois assises originellement concentriques que nous désignons, par analogie, sous les noms de « étui médullaire », « assise knorrioïde » et écorce. L’étude du P. Macconochiei nous a fourni, sur ces diverses assises, les renseignements suivants : a) L’ « étui médullaire » est orné de stries longitudinales et de courtes cannelures sans continuité. Il rappelle ainsi celui du Lepidodendron obovatiim et du Bothrodendron piinctatiim et surtout celui de V Asolaniis canipiotaenia, incorrectement figuré par M. Koehne (^). Ij’étui des Finakodendron est totalement différent de celui des Sig’illaria. Le rapj)ort de son diamètre à celui du tronc ne paraît pas être supérieur à un quatorzième. (1) W. .Tongmans in W. A. .1. M. van Watersciioot van üer (Irach'î'. The deepei* (leology oC the Netlierlands and adjacent Régions, witli sj)ecial rete- rence to the latest Borings in the Xetherlands, Belgiiini and Weslplialia. — Meinoirs of the Gooerinneal InsLitiite for the Geolog-icut Kxplorulioii of the Setherîaïuls. (Rijksopsporing van Delfstoffen). X® 2. 1909. p. 219. (^) W. IvOEHNE in II. PoTONiÉ. Al)l)ildiingen nnd Beschi*eil)uugen fossiler Pflanzenregte. n*^ 87, fig. 5. - B I()8 — b) Jj'assise kiiorrioïdCy située à faible profondeur sous l’cc écorce », présente des traces foliaires spiralées en forme de mamelons d’aspect knorrioïde. Ce sont des surfaces triangulaires, d’allure courbe, convexes vers l’extérieur, et faisant un angle assez accentué avec le })lan de l’assise. Leur arête supérienre est hori¬ zontale. Des angles supérieurs se détachent, tant vers le haut que vers le bas, deux sillons sensiblement verticaux, assez larges, mais peu profonds, qui s’atténuent progressivement. Nous ne distinguons aucune ornmnentation spéciale dans la surface des traces foliaires ; elles ont d’ailleurs l’apparence de perforations. Jj’assise même est ornée de fines stries longitudinales peu flexnenses, mais qui confluent légèrement vei’S les cicatrices foliaires. Sur les rides délimitées i)ar ces stries, on i‘emarque un réseau de stries horizontales plus étroites et )dns nombreuses que les stries verticales. L’oinementation de l’assise knorrioïde des Lepidodendron est presque identique (^). M. Grand’Enry a depuis longtemps signalé les déductions qn’il y a lieu de tirer de la forme des traces knorrioïdes, |)ar rapport à l’allure des fais(*eanx foliaires (-). Chez les Piiiakodendron, les faisceaux traversent l’assise knorrioïde sons un angle plus fort que chez les Lepidodendron. c) Ik écorce est une lame (diarbonneuse assez épaisse, qui présente une ornementation distincte sur ses deux faces. La face interne est couverte de stries horizontales peu régu¬ lières, de profondeur variable, et relativement courtes. Elles masquent un s^^stème de stries beauconij pins déliées et sensible¬ ment horizontales. La face externe a seule été décrite par M. Kidston. Nos connais¬ sances sont tout aussi limitées en ce qui concerne les P. iniisiviim et P. Ohinanni, bien que les récoltes de M. Deltenre aient mis en lumière d’autres détails intéressants. En outre, tous les échan¬ tillons figurés appartiennent à des troncs ou à des rameaux âgés. On note cependant des variations considérables d’aspect, non k) Cf. N. Bour.w. Le teriMiii liouiller do Nord de la France et ses végé¬ taux fossiles. 187!). |)1. IV. fig. 3. k) Cf. par ex. CL (xiMiiirLory. Flore Carbonifère du département de la Loir(‘, [). i38, 7- H 109 — seulement cliez les rameniix de différents ordres, mais même sur les rameaux d’égale importanee, voire sur un même éelian- tillon. Les cicatrices foliaires disposées en s})irales régulières (*) sont subcirculaires ou subelliptiques. Leur contoui’ est légèrement saillant et forme parfois un liséré net. La hauteur des cicatrices atteint 2,5 millimètres sur les tiges âgées. Peu au-dessus du milieu de la cicatrice foliaii'o, on remarque, sur ces tiges, trois cicatri- cules. La cicatri(*ule centrale, poncti forme et très profonde, est légèrement relevée par ra])port aux cicatricules latérales qui, de beaucoup i)lus grande taille, sont subovales ou semi-lunaires. Sur certains échantillons, la cicatricule centrale est seule visible. En outre, la surface des cicatrices foliaii*es est légèrement concave et un peu retroussée. On y remar([uc une tendance à la formation d’une ride transversale suivant les trois cicatricules. Aussi, sur les négatifs ou moulages de la fa(*e externe de l’écorce, les cica¬ trices foliaires paraissent-elles divisées en deux })ai*ties, rnne sensiblement i)late, [)arfois indistincte, l’autre en saillie, sorte d’écusson courbe à bord supéi'ieur horizontal, qui correspond à la partie inférieure déprimée des cicati ices foliaires. C’est dans cette déformation qu’il faut probablement rechercher l’explication de la singulière conformation des cfcatrices foliaii*es du P. Ohiuanni. Juscpi’ici nous n’avons pu découvrir chez P. Maccoiiochiei de cicatrice ligulaire. Il existe parfois, sous la cicatrice foliaire, une carène knorrioïde. La surface de l’écorce est couverte de rides très fines, légère¬ ment flexueuses, d’allure générale verticales, mais confluant vers les cicatrices foliaires. Tant au-dessus ([u’au-dessous des cicatrices foliaires, il y a une plage lisse de contours mal définis. Weiss les considère comme tvi)i(pies parce qu’elles donnent à la cicatrice foliaire un aspect lei)i(lodendi()ïde. Les rides délimitent des mailles irrégulières bien différentes de celles du P. Ohinmini. Parfois la surface est lisse. L’asi)ect est alors celui des Cyclo- stigma (^). D’après M. Nathoi'st, les Cyclostigina i)résentent d’ailleurs, dans certains cas, des rides identiques à celles que (*) Parfois elles i)araissent verlicillées. On constate cette variation de disposition sur les deux faces d’un tronc. M. Natliorst a signalé le inènie fait chez les Cydostiginu . (^) Cf. E. WeiSs. ()p. cil., ])!. III, fi^x i5. B II O BOUS veuoBS (le déc'riré, avec plages lisses au dessus et au dessous des cicatrices (^). Plus souvent, on remarque eu outre, sur les rameaux de F. Ma(‘C()iiochieiy des fentes ou gerçures verticales, plus ou moins sinueuses, assez larges et qui peuvent, en se multipliant, en venir à l'ormer un second l’éseau, analogue à celui bien connu des Asohiniis. Ces gerçures dessinent alors de grandes mailles en losanges, au sommet des(|nelles se trouvent les cicatrices foliaires. Tai distance entre les cicatrices foliaires, de même que leurs dimensions, varie beaucoup sur une même tige. Dans les fins rameaux, elles sont très petites et très sei'rées. L’écorce paraît lisse entre ces cic'atrices foliaires assez saillantes ; à la lou])e, on y distingue ])ai‘fois des traces de rides, l/aspect de ces fins rameaux est identi(jue à celui des ramilles du Cyclosiio'nin Kiltorkeii.se llauglit., figurés par M. Xathorst en i(j02 (-). Il résulte de tout ceci (jue les Finukodendron sont des Lepido- dendrées au même litre (]ue les AsoUmiis et Boihrodendron. Les caractères différentiels de ces trois genres résident surtout dans les détails des cicatrices foliaires, et encore dans l’oiuiemen- tation de l’écorce. Une confusion avec les AsoUinus serait néan¬ moins à craindre, si l’on ne tenait compte (jue des gerçures en losange. L’unic^ue écliantillon dWsolanus cainpioiaeuia, signalé à Liège (^), et qui provient du Westplialien moyen, est un Piiiako- dendron (cf. P. Macconochiei). Les Cyclo.sii^'jua ont, avec les Piiiakodendroii, de très grandes affinités. Ils s’en rapjirocbent plus que des Bothrodendron aux- (|uels on les a souvent rattachés jusqu’ici. 11 nous paraît pi’obable (jue l’on en viendra à admettre l’identité des deux genres. Les points de ressemblance entre C. Kiltorkense et /b Macconochiei, (') A. G. Xatiioks'I'. Znr Oberdevonisclieii Flora ïïî- é l’Est de la carrière de M. Caillanx, la Craie de vSpiennes est déjà réduite à une éj)aissenr de 4 à 5 m. A la carrièi'e Caillaux, elle doit être plus mince encore, car à quelques décamètres i)lus au Sud, la Craie de Nouvelles (Cp 3 b) arrive (lir(K*tement sous le Tufeau de Ciply. On sait que vers l’Ouest, dans la ])artie Sud du territoire de Cuesmes, la Craie phosphatée repose directement sur la Craie de Nouvelles, par l’intermédiaire d’un conglomérat phospliatique dit Poudingue de (hiesmes ; la Craie de Ci])ly s’étend en transgression sur la Craie de Nouvelle. Or, ])artoiit où un terme stratigra])hique i‘e})ose en transgression sur un autre, on voit, à mesure que s’étend la transgression, les couches inférieures de ce tei'ine dis])araître, et le contact se faire par des assises de plus en plus récentes du terme transgi'essif. Cette règle se vérifie ici. La Craie de Ciply se divise, comme on sait, en trois zones supei’posées qui sont, de bas en haut : craie inférieure à silex, craie moyenne sans silex et craie su])érieure à silex. Lors(iue le passage (ie la Craie de Spiennes se fait de façon normahy par transition graduelle, la Craie de Ciply est complète ; elle ])réscnte ses trois zones, avec leurs épaisseurs normales. Au point situé à m. à l’Est de la cai-rière Caillaux, la trans¬ gression a (‘ommencé : la zone inférieure à silex de la Craie de Ci])ly est déjà fortement réduite et, })renve de la transgression, le contact de celte zone (dont maiKjuent déjà les couches infé- - 15 ll3 — rieiires) sur la Craie de Spieiines, se fait de la façon anormale décrite plus haut et on trouve de nombreux cailloux roulés phos¬ phatés à la limite. A la carrière Caillaiix. la transgression est plus avancée ; la zone inférieure à silex a disparu et c’est la zone moyenne sans silex qui recouvre la Craie de Spiennes ; les cailloux rpulés se retrou¬ vent au contact. Les cailloux roulés phosphatés appaiaissent à la base de la Craie de Ciply dèn que hi iransgression commence. Ils représen¬ tent lecailloutis littoral semé sur son chemin ])ar la mer de Ciply en transgression. Eu d’autres termes, le poudingue de Ciienmes n’est pas limité aux l'égions où la Craie de Ciply se pose en trans¬ gression sur la Craie de Nouvelles ; il se montre dès que le mouve¬ ment de transgression commence ; il apparaît donc entre la Craie de Spiennes et la Craie de Ciply, là où celle-ci est incom})lète vers le bas et où son contact avec la Craie de Spiennes se fait de façon anormale ('). A part l’intérêt local de ces observations, on ])euten tirer une conclusion (jui corrobore un principe énoncé par M. L. (Lweux : c’est que la formation des phos])hates ' sédimentaires coïncide partout avec des ruptures d’équilibre dans les rapports de la terre et de la mer, avec les mouvements du sol. III. — A ])ropos de craie, M. J. Cornet dit, qu’en feuilletant, récemment, les publications de la Société, il a trouvé un ])assage qu’il croit bon de i-appeler comme suite à la petite communication qu’il a faite, à la séance de novembre, sur une faille à rejet horizon tal dans la craie du bassin de Mons. M. Fourmarier a signalé naguère une faille analogue dans les travaux de la galerie de captage de Hollogne-aux-Pierres (t. XXXVI, p. n 198). C’était une faille verticale, à stries de glissement horizontales très nettes. La séance est levée à 17 h. jo. (^) C’est certaiiieiïieiit par inadvertance que l’on a, dans la Lég-ende de lu Carte g'éolog-iqiie au /j.o ooo^\ ])lacé le Poudinj^ue de Cnesines à côté de la Craie.de Si)iennes. Ce conglomérat ai)partient à la Craie de Cii)ly. Il se i)ré- sente à la base de cette assise là où elle s’est étendue en transgression sur la Craie de Si)iennes on sur celle de Nouvelles. li ii4 - Séance ordinaire du 16 janvier 1910 Présidence de M. G. Cesàko, président. La séance est ouverte à dix heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Le Président félicite, au nom de la Société, MM. L. Dejardin, directeur général des mines, et C. Minsier, inspecteur général des mines, promus au grade de commandeur de l’Ordre de Léopold, et M. ,1. Lebacqz, ingénieur principal des mines, nommé chevalier du même ordre {Applniidissements) . M. J. Fraipont se fait l’interprète de la société en adressant de cordiales félicitations à M. Cesàro, à qui la Société minéralogique de Londres a décerné le titre de membre honoraire (Applaudisse¬ ments). Admission de membres effectifs. — Le T^résident ])roclame en cette (jualité MM. Gheur, Ernest, ingénieur, dire(*teur des travaux aux charbon¬ nages des Kessales à Flémalle-Grande, présenté par MM. Elesch et Four marier. Abraham, Arthur, répétiteur à l’Université, 19, rue de l’Fltat- Tiers, présenté par MM. Cesàro et Fourmarier. Ch AN DELON, Pierre, ingénieur aux mines d’Aruwimi, j)rès de Bokwama (Congo belgeb présenté par MM. Lohest et J. Fraipont : Présentation de membres. — Le Président annonce la présenta¬ tion d’un membre effectif. Publications. — Le Secrétaire général donne lecture du ])rojet suivant, élaboré par la commission nommée à la dernière séance, en vue de la publication d’un album de documents géologiques. L’Album à publier consistera en une série de planches i)hotogTa- phiques, concernant la géologie de la Belgique et de sa colonie, dans le sens le plus étendu, c’est-à-dire la stratigraphie, la tecto¬ nique, la pétrographie, la minéralogie, la géographie physique. En ce qui concerne la paléontologie, il est bien entendu qu’il ne peut-être question que de la rej)roduction d’échantillons exceptionnels. Pour la minéralogie, un échantillon unique, même provenant (le l’étranger mais appartenant à une collection belge ])ubliqiie ou privée, pourrait être figuré. Les planches seront accompagnées, en regard des figures, d’un texte explicatif très concis indiquant simplement l’intérêt qu’elles présentent et renvoyant, le cas échéant, à des travaux déjà publiés. Ce texte pourra être accompagné de croquis silhouettés facilitant la compréhension de la j)hotographie et, dans le cas 'de nécessité absolue, d’un calque. Les diverses figures d’une même planche se rapporteront autant ([ue possible au même sujet. Un comité spécial, dont la nomination aura lieu dans une prochaine réunion, en c,as d’approbation par l’assemblée, sera chargé de juger de la valeur tant du document reproduit que de la photograi)hie et du texte explicatif. Ce comité se réunira chaque année à une date fixée et décidera, parmi les envois reçus jusqu’à cette date, l’ordre des planches devant constituer le fascicule de l’année. Les envois non admis par suite du manque de place ou pour une autre raison, i)ourront être renvoyés au fascicule suivant. L’ouvrage sera publié par fascicule d’un format in 4°- U sera publiéprovisoirement un fascicule par année ; le fascicule compren¬ dra un nombre de planches à fixer chaque année par le conseil sur la proposition du comité spécial. Les clichés seront fournis gratuitement à la société qui se char¬ gera des frais d’impression. Ils restent la pro})riété de la société. Comme il s’agit d’une œuvre collective, il ne sera pas accordé de tirés à part aux auteurs. Cet album sera distribué uni(j[uement aux membres effectifs de la société. Des exemplaires seront mis en vente. La publication portera en dédicace : «A la mémoire de Gustave Dewalque, fondateur de la Société ». Une préface sera rédigée pour le premier fascicule. Le Conseil a ratifié le projet de la Commission. L’Assemblée vote ce projet à l’unanimité. Le comité spécial dont il est fait mention sera nommé à la prochaine séance. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remercîments sont votés aux donateurs. — V, 1 iG Rapports. — Ils est donné lecture des rapports suivants : 1°) de MM. Stainier, A. Renier et P. Fourmarier sur le travail de M. Cil. Fraipont : Modiolopsis (??) Malaisii, lamellibranche noiweaii du Revinien belge. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires. 2^^) de MM. X. Stainier, G. Schmitz et M. Mourlon, sur le travail de M. G. Velge La géologie du Bolderberg. Conformé¬ ment aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’im¬ pression de ce travail dans les Mémoires. 3'b de MM. Max Loliest, P. Fourmarier et A. Renier sur le travail de M. G. Cesàro : Célesiine de Biiziiia (Tunisie), (mracléres dislinclifs entre la eélesline et la baryline. Conformément aux conclusions des rapjiorteurs, l’assemblée ordonne l’imiiression de ce travail dans les Mémoires. 4^) de MM. X. vStainier, J. Cornet et A. Renier sur le travail de M. A. Ledoux : sur une forêt fossile du Landénien supérieur à Ouerlaer-lez-Tirlemont. Conformément aux coiudusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce ti*avail dans les mémoires. Elle ordonne également l’impression des ra[)ports dans le j)i-ocèS"Verbal de la séance (Inséré en annexe). 5®) de MM. Fraipont, X. Stainier et C. Malaise, sur le travail de M. G. Velge : Le paradoxe du silex taillé et du premier âge du fer. Conformément aux conclusions des rapi)orteurs, l’assemblée juge que ce travail ne rentre pas dans le cadre ordinaire des publi¬ cations de la Société et décide qu’il n’y a pas lieu de l’insérer aux Mémoires. Le Secrétaire général est chargé de renvoyer le manus¬ crit à l’auteur. Communieations. — La parole est donnée à M. Max Lohestqui présente les échantillons suivants : I® Une plaque de quartzophyllade revinien ])rovenant de Stavelot sur la rive droite de l’Amblève en face du hameau de Challes. Cette plaque i)résente des mamelons- allongés parfois ridés. Isolés on les pi’endrait aisémentpour des fossiles. 2® Une plaque ])rovenant vraisemblablement du macigno de Souverain Pré (famennien supérieur) et montrant des nodules qui isolés pourraient être également pris pour des fossiles. — li 117 — 3° Des morceaux de calcaire dévonien trouvés à Rochefort par notre confrère M. Kraentzel et contenant des cubes de pyrite d’un centimètre de coté. Un échantillon recueilli par M. Lespineux à Salm-Château. C’est un morceau de filon ou de veine. Il contient du quartz, du feldspath et de la chlorite. Des morceaux de phyllade sont noyés dans le feldspath. Pour l’un d’eux on voit un passage insensible du feldspath au phyllade ou réciproquement. Il se propose de décrire un jour plus complètement cet échantillon. En remplaçant la chlorite par la bastonite, l’échantillon présen¬ terait une analogie complète avec les veines de Bastogne. 5^^ Un rognon de sidérose aplati et courbé en forme de V. Sur la face convexe on distingue des déchirures, sur la face concave des replis. h On ne pourrait pas mieux comparer la forme de ce rognon qu’à celle qu’on obtiendrait en pliant un morceau de couque. L’on sait que dans les terrains horizontaux, les concrétions calcaires sont déjà durcies. L’allure du rognon ne peut guère s’expliquer qu’en supposant que le plissement qui l’a affecté s’est effectué sous charge dans la profondeur. Rappelant d’autre observations à ce sujet, entre autresla courbure et les déchirures d’un prisme de tourmaline contenu dans l’arkose de Remagne, il conclut que les prineipales modifications des rocdies sédimentaires on t été acquises, sous charge, par conséquent en pi’ofondeur, dans des conditions de pression et de température différentes de celles qui régnent à la surface. M. C. Malaise. — Le deuxième échantillon présenté par M. Lohest me rappelle des formes semblables à des bilobites, comme j’ai eu l’occasion dans trouver dans l’assise de Grand- Manil. M. G. Cesàro. — Le feldspath orthose est très commun, à Vielsalm, avec la dewalquite ; j’y ai même trouvé de l’albite. La parole est donnée à M. Stainier qui donne connaissance d’un travail intitulé : Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’ Angle ur. L’auteur résume d’abord ce que l’on connaît de l’allure super¬ ficielle de la faille eifelienne et des failles connexes aux environs d’Angleur et notamment du massif de Kinkempois. Les recherches - B Il8 — effectuées dans le sud de sa concession par le charbonnage du Bois d’Avroy, ainsi que les travaux de recherches du charbonnage d’Angleur, et le sondage de Streupas, permettent d’établir qu’il y a probablement encore d’autres lambeaux de poussée que ceux que l’on a figurés jusqu’à présent. L’auteur donne ensuite quelques remarques d’ordre général sur l’allure de la faille eifelienne en compai*ant ce que l’on a pu observer dans le bassin de Charleroi d’une part et dans le bassin de Liège d’autre part. Le Président désigne MM. Fourmarier, H. Lhoest et V. Brien pour faire rapport sur ce travail. Vu l’heure avancée, la discussion sera reprise après la i)ublica- tion du mémoire. M. G. Cesàro donne connaissance des travaux suivants : Contribution à l’étude des minéraux, PAU p. Cesàro. Nouvelles formes dans la Célestiiie de Girgenti, Groupe de grands cristaux 'ayant la forme habituelle e'm/;, avec de petites faces a-, allongés, comme d’habitude, suivant l’axe — Tous les cristaux montrent , bordant chaque face p, deux longues facettes, peu inclinées sur p et coupant celle-ci parallèle¬ ment à (fig. i); ces facet¬ tes forment donc un prisme horizontal = oi m. Les images fournies par ces faces sont bonnes, sans être cepen¬ dant d’une netteté absolue; il en est de même pour les e'. L’angle pe'^^ est assez variable — B II9 — d’un cristal à l’autre, comme l’indiquent les incidences qui suivent ; chaque incidence est la moyenne de trois à quatre mesures, différant entre elles de quelques minutes, et se rapporte à un cristal différent : Z = P 8®5', ^ 7°23', 7‘'26', 7''i2', 7°34'. Les valeurs de 2 relatives aux e'" voisins de p sont : O. I. 12 O. T. Il O. I. 10 019 018 ^ (1) 6°38',, 7, 77 ',5 8«7^5 ’9°7,5 On voit que notre prisme est compris entre les prismes connus (^) e* et e^- ; dans certains cristaux, et ce sont les meilleurs et les plus nombreux, c’est la notation qui convient presqu’exactement ; dans d’autres, il paraît exister le prisme Les mesures prises dans un cristal sur les quatre facettes paraissent montrer l’exis¬ tence des deux prismes dans le même cristal. Sur une face p Sur l’autre face p I 808', 8^9' \ 7*^56', 7^59' I 8°7', 8‘'2',8'’2' \ 7''3i', 7^27', 7027' ‘ et, après déplacement du cristal I 8^4', 8‘>9' ( 7‘^27', 7^27'. Faces qui ne sont déterminables qiV approximativement. Outre le prisme e'^, ces cristaux montrent constamment des facettes ss\ tt\ ternes et mal développées, quelquefois courbes. Les faces ss' , en général courbes , donnent quelquefois des images utilisables : partant des mesures approximatives a = sa^ = i3‘^, j3 = sp = 35°, et en joignant à ces données - pa^ = 39"24'3o", on obtient ^ = 2,io3; t = 5,263. K K (^) Angles calculés en i)artant des données d’Auerbach {Dana, p. 906) ; signirie que l’angle est compris entre ()®5'i5" et G®5'45" ; ainsi, les trois l)remiers angles cités ont pour valeur : , G“88'i5",i 7°T7'4o". (^) Voir Dana loc. cit. ! La forme connue dont les rap[)orts des caractéristiixues se rap- proclient le plus de ces nombres est 2i5 (^). Effectivement le calcul donne (2i5) (102) = , (2i5) (ooi) --= 35°i2'. — En ce qui concerne les faces tt\ qui font un x^etit angle avec p, elles ne donnent x)as d’image et l’on ne peut que se faire une idée de leur position d’après les observ^ations qui suivent : Lorsqu’on x^bn^^'e au goniomètre l’axe de la zone piii dans le prolongement de l’axe de l’instrument et ([ue l’on observe à la loupe la face p x>lacée horizontalement, on voit que l’arête tp X)araît aussi nettement parallèle à l’axe de rinstrument ; il suit de là que t est de la forme iil. Comme, en outre, t fait avec p un angle de 6° à 6^30' (^), il s’en suit que sa notation est 1. I. 18, h'o = I. I. 20, ou une notation intermcdiai7*e. Effectivement, 011 calcule 19 pb^ 6'^36', pb^ 6oi5',5 , p/é^ 5°57'. Célesiine dans le soufre de la mine Cabernardi {Roinagne). J’ai reçu l’an dernier de M. B. Galdi, ingénieur au corps des Mines d’Italie, quelques beaux cristaux de soulT'e, remarquables X)ar leur taille et par la netteté de leur foimie. vSur quelques-uns d’entre eux j’ai remarqué des cristaux tabulaires incolores, ayant l’apparence de la barytine. La biréfringence du clivage p, qui est 7, et les mesures goniométriques, m’ont montré qu’il s’agis¬ sait de cristaux de Célestine. J’ignore si ces cristaux ont été déjà signalés. Leur développement est tout autre que celui des cris¬ taux de Célestine de Sicile : ce sont de minces tables rectangu¬ laires de base p = 001, allongées parallèlement à l’axe r, et bor¬ dées, sur le long côté, par les x>i*ismes et a-, sur l’autre x^^i’ le X^risme eL en outre, quatre faces ni, ordinairement fort petites, coupent verticalement les angles de la tablette. Dans quek^nes cristaux j’ai observé le rliomboctaèdre s' U = 122. Ils sont limpides en certaines x>laces, mais deviennent opaques en d’autres, à cause des cristaux de calcite qui y sont inclus en (L C’est le D de Dana. Ibidem. (^) Point de repère ; maxiniuni (réclairenient produit par la flamme d’une bougie. B I2I grande abondance ; ces inclusions paraissent avoir gêné la cristallisation de la célestine, car, malgré le beau miroitement des faces, il est rare que l’on puisse obtenir une mesure précise, les images fournies étant presque toujours doubles. Notamment, la face p est toujours défectueuse, quelquefois creuse, quelquefois arrondie en sens inverse. Le cristal que je montre à mes confrères, isolé sur un cristal de soufre, est un des plus grands que j’aie rencontrés : il a 6 millimètres de longueur sur 4 de largeur ; son épaisseur paraît d’environ 3/4 de millimètre ; sa face p s’arrondit régulièrement en s’inclinant et en s’élargissant vers les extrémités de l’axe 3^. Sur les très petits cristaux, on retrouve les angles habituels ; j’ai obtenu, entre autres : sur y = 76“ , mm sur y = 104^9', pa'* = 22^23' , (122) = 26^52'. Les petites tables se prêtent très bien à la recherche de la biréfringence et aux observations optiques; en lumière conver¬ gente rouge , bissectrice obtuse négative avec lignes d’égal retard. Sur un minéral de la dolomie de Lengebach. En détachant un petit cristal de barytine d’un échantillon du Lengebach, dans le but de mesurer sa biréfringence ('), j’ai vu tomber en même temps un petit cristal de forme hexagonale (fig. 2), dans le¬ quel j ’ai cru reconnaître de prime abord un cristal d’apatite,à terminaison plus surbaissée qu’à l’ordinaire. Or, Tapa tite, rare au Binnenthal, n’a été trouvée que dans les gisements de l’O fenhorn (^J; ce cristal serait donc le premier trouvé dans la dolomie du Lengebach. Cependant, au point de vue de la forme, on peut hésiter, car les mesures conduisent à une confirmation douteuse; toutes les faces, quoique brillantes, donnent des images doubles, peu nettes; l’angle du prisme a été trouvé très approximativement de 60^ ; malheu- (9 Voir Mém. Soc. Géol. de Belg-., t. XXXVII, p 3t. (2) Voir Desbuissons, l.a vallée de Binn. p. 149. ANN, soc. GÉOI,. DE BELG., T. XXXVII. BULL., 9. B 122 reuseinent, la pyrite qui y est contenue empêche d’examiner au micruscope le cristal à travers p, pour s’assurer que' l’on a affaire à un uniaxe. Les mesures relatives aux faces de la terminaison sont assez variables : Z = ps 24° à 25^, 24^43' , 24^^29' 'Z = SS' = 23"", 24'’26', 24°4^ 23°5l', 23°49', 24^4^', 24^^52'. Les pyramides hexagonales surbaissées ayant leur angle dièdre culminant ç) j)resque égal, mais toujours inférieur, à l’angle z que la face fait avec la base, les dernières valeurs de (d sont en contra¬ diction avec les valeurs de dans les cas de la symétrie hexa¬ gonale. De . I . sin *- = — sin , 2 2 on déduit = i5^ 20” 24^* 25^^ Z = i4°52',5 23^28' 24''24'. On voit, qu’en écartant les valeurs extrêmes de cp , on peut admettre une pyramide hexagonale ayant de 24" à 2.5'' pour l’angle- dièdre culminant et de 23°28' à 24‘'24' pour l’angle que sa face fait avec la base. Mais, si l’on cherche dans l’apatite (^) la notation d’une forme correspondant à ces angles, on obtient pour un dihéxaèdre direct et un dihéxaèdre invei’se, respectivement, les valeui’s suivantes : Z — 24^^ ; in = i;9o5i 8,2998 = 25''; ni = I;8i90 3,i5o7 . Il suit de là que b'^ et s’approchent de notre forme ; en réalité la concordance n’est pas satisfaisante, parce que les valeurs de qui correspondent à ces formes ne sont pas entre les limites des mesures^ car pb^ = 22^59' , pa^ — 26^5',- . J’ai en vain cherché un minéral répondant nettement aux inci¬ dences mesurées : la milarite, inconnue aussi au Binnenthal, se rapproche mieux ; en outre, l’irrégularité des faces prismatiques (9 En partant de la donnée de Koscharow , Dana, p. 7(13, on obtient loge = 1,8660024. — ^ B 123 — observée dans notre cristal, lui est liabituelle. En partant de la donnée de Rinne (Dana, p. 3i2) : P /d 37«23'4o'', (1) on obtient log c = T, 8208536 puis, pour le diliéxaèdre inverse P a^ = 23'^4S'48'' a^ adj. ^ 23oi7'37" î Mais la biréfringence du cristal, dont on peut avoir une valeur approximative en l’appuyant sur une face prismatique, écarte la milarite et paraît encore indiquer l’apatite : j’ai obtenu, en effet, une biréfringence de 3 à 4^ tandis que celle de la milarite est d’environ ; uii cj istal de milarite d’épaisseur io5 (2) devrait donner une teinte de polarisation appréciable sans le secours d’un compensateui*. L’analyse (diimique résoiuli'ait la question : ne voulant pas dé¬ truire le cristal inconnu, j’ai traité par l’acide nitrique le cristal de barytine avec Iccpiel il faisait certainement un groupe, comme le montre l’examen à la loupe des parties non terminées par des faces cristallines dans les deux cristaux. Après décantation, le liquide donnait à chaud un abondant ])récipité jaune pai‘ la liqueur mol^^bdique. J’ai l'él'léelii depuis lors que ce pi-écipité pouvait aussi être du au résultat de l’attaque par l’acide d’une parcelle d’un sulfarsénite, com[)Osés si communs dans la dolomie du Len- gebacli (2). — On voit qu’avant de se prononcer il faudra retrouver de cristaux semblables au cristal dont je viens de parler. (') Dans un cristal très net j’ai mesuré P — 37‘’27', Zd èLulj = 35<'2G'. Je fais observer que Dana ne cile ])Our la milarite que le prisme ni = joo, tandis que dans ])res(jue tous les cristaux que je possède les deux prismes hexagonaux sont jn’ésents, avec j)répon dérance de 7d = 1 10; un cristal, sans base, ne présente même que ce dernier i)risnie. (^) Le cristal inconnu a un i)eu i)lus d’un millimètre d’épaisseur entre deux faces prismatiques ; c’est un i>etit tronçon n’ayant pas un millimètre de longueur. . (^) Cependant l’examen microscoi)ique du cristal inconnu, ainsi que l’observation de l’échantillon duquel il a été détaché, ne montre tpie des cristaux de pyrite. — B 124 — Note. Comme renseignement utile pour les reelierclies, je dirai ijue les ei istanx de barytine, qui accompagnaient le cristal inconnu, ne sont pas ceux allongés comme la célestine suivant l’axe x (et qui accom])agnent ordinairement l’iiyalopliane, le rutile, la blende et la jordanite) mais bien ceux du type normal (’). Le cristal L 1 détaché a pour notation ni p a- a'* b^ b^ (122). Ces cristaux de barytine ne sont accompagnés que par de la pyrite et du quartz; ils portent tous un prisme horizontal parallèle à y, à faces pres¬ que en coïncidence avec p, caractéristiques par leur légère cour¬ bure qui leur donne un éclat un peu gras ; ce prisme, voisin de a"^*^ observé par MM. Baumhaer et Trechmann, paraît en devoir être distingué, car le prisme observé par ces savants correspond à uii angle de avec p, tandis (jue nos meilleures mesures donnent pour cet angle. Le prisme a'^ donné par cette der¬ nière incidence coriespond à in = 55,879, c’est à dire que le j)risme i)orté pnr les cristaux de notre échantillon est ^55 ^ 1.0.55 Forme i63. — MM. Baumhaer et Treehmann signalent dans la baiytine du la'ugebach ('j une face appartenant à la zone (ou) (i3o), face à laquelle ils assignent dubitativement la notation i63, parce que la concordance entre les angles calculés et mesurés n’est pas suffi. sente : Angles j Calculés (3) Mesurés 1 foi I ) (1 GG) i9"35'57" 20®8' (i3o) ( 1G8) 2 2®v08' 5" 22028 Jiffectivement, en joignant aux angles mesurés l’incidence (io3) (ou) = et en appliquant la relation des quatre faces en zone à io3,oii, hkl, i3o, on obtient = 0,48835 ; ^ 0,17055 k k - (’) Voir II. BaumHxVkr et Trechmann. 1898. Gr. Zt. 44 P- 1109. ; fig. i et î>. (”) Loc. cit. J). Git>. (^) Eli partant des données de Helmacker (Da/ia ; p. 900) — B 125 — rapports qui correspondent ap])r()xin)ati vement à i63, et mieux à 1 _L ^ 7.41,20 = b^‘ ’ avec - = 0,483; - = 0,171 — On peut se demander si en adoptant les [)aramctres déduits des mesures effectuées par les deux savants sur les cristaux du Lengebacli, on n’obtiendrait pas une meilleure concordance ])oui* la notation i63. La moyenne des meilleures mesures donne m m sur = 78°i7'24" a- a^ sur z — 77^41 ^5" on en déduit. log. a = I, 9106153 ; log. c 0,1175914 (io3) (ou) 57o4i'59" ; (ou) (i3o) — 42''^7'35'' ; puis, en partant de l’angle mesuré : {Iikl) (ou) 20^8', on obtient, comme ci-dessus : ^ = 0,488475 ; Y ^ 0,170508 ; K K ou, en prenant pour axe les arêtes du prisme, m = 1, 170508 ; n = 0,829492 ; p = 0,488475. Les réduites sont : m 5712 127 P 2 3 5 53 T O 5 90 1,2, , i ro’** P 3 10 53 En adoptant les troisièmes réduites, on obtient 1 1 1 b^ b^ g = i63 ; les quatrièmes réduites donnent de nouveau 1 1 1 b24 ^17 g.10 ^ 7.41.20 . — B 126 Voici la correspondance : Angles Gai.cuiæs Mesurés 7.41-20 avec 01 1 avec i3ü ao" 8' 22^28' On voit que la variation des paramètres a peu d’influence sur les résultats et (pie la forme du Ijengebacli i)araît bien devoir être représentée par la notation assez compliquée 7.41-20. Inclusions capillnires dans des cristaux de baryiine du charbonnage du Hornu. J’ai remarqué la première fois ces inclusions dans un cristal qui m’avait été donné, il y a déjà quelques années, par notre confrère M. l’Ingénieur G. Delliaye ; c'est au moment où j’en détachais une lamelle de clivage />, pour en mesurer la biréfringence, que j’ai apcirçu des filaments très abondants, qu’un éclairage convenable m’a montré posséder l’éclat métallique et une couleur jaunâtre. La plupart sont implantés sur les faces du cristal, auxquelles elles sont presque normales et n’émergent pas à l’extérieur, quoique paraissant en rai)port avec les figin*es portées par les faces du cristal. J’ai observé quelques grou})ements de trois filaments perpendiculaires deux à deux. Quand l’aiguille affleure normale¬ ment à une face, on voit au mici’oscope que sa section est i*ectan- gulaire. Ce dernier caractère, et la couleur, excluent les bâtonnets antliraciteux auxquels on pourrait penser de prime abord. lies caractères énumérés ci-dessus indiquent soit un métal natif (argent ou cuivre), soit un sulfure (millérite, pyrite ou marcasite (^). Cependant, l’examen attentif montre que ces inclusions doivent être constituées par une substance ductile et malléable, car on voit que la plupart de ces filaments sont courbés et tordus sur (^) D’après Dana (p. 71), certaines pyrites ou marcasites capillaires ont été prises pour de la millérite. — B 127 — tonte leur longueur ; or, les sulfures cités cJ-dessus sont fragiles et cassants. Il paraît donc [)lus que probable qu’il s’agit d’un métal natif. Figures portées par les faces a~ et c'. — Ces figures paraissent en rapport avec les filaments, qui souvent y aboutissent. Les faces portent en creux de petits triangles (fig. 3) ou trapèzes alignés horizontalement, la ])artie étroite de la figure se trouvant du côté du clivage p adjacent à la face. Les faces c‘ portent des boursouflurevS sensiblement rectangulaires, arrondies du côté du clivage, alignées aussi horizontalement ; il n y a què deux faces e\ coupant l’axe 2 du même côté, qui montrent nettement ces boursouflures. Grand cristal de la collection universi¬ taire (*). — J’ai pensé depuis à examiner le grand cristal que j’ai décrit et figuré en 1897 ('). Il contient aussi, en grande abondance, les mêmes inclusions. Les faces a^ ne présentent que quelques figures triangulaires ; seulement on remarque, surtout sur l’une d’elles, quelques petits cristaux brillants, à section rectangulaire, desquels paraissent issus des filaments internes ; deux faces eb situées à une même extrémité de l’axe y, montrent aussi de fortes boursouflures, qui ont ici la forme de mamelons irréguliers. J’ai pu, dans ce cristal, trouver, sortant d’une face e', quelques filaments extérieurs, dont l’un est mis au point au microscope : mes confrères verront qu’il a la forme d’un mince ruban rectangu¬ laire, à éclat métallique, courbé et tordu, ressemblant absolument à de l’argent natif. Je vous ferai connaître le résultat de l’analyse à la prochaine séance. Note. Ces grands cristaux de barytine du Hornn sont nette ment dichroïques : les teintes sont les mêmes que celles que j’ai (^) Ce cristal, terminé en tous sens, mesure 76 millimètres suivant l’axe X et environ i5 millimètres suivant les deux autres axes binaires. (2) Description des minéraux phosphatés, sulphatés et carbonatés du sol belge. Mém. de VAcad. roy. de Belgique ; t. L. III ; ]). 45 ; fig. ï3. — B 128 — observées dans la barytine de Klein-Swanberberg-Ofen (^) : inco¬ lores lorsque la vibration s’effectue suivant Ug , jaunes lorsque le rayon qui traverse le cristal vibre suivant Um- Seulement ici la première teinte est beaucoup plus sombre que la seconde, ce qui est conforme à la loi de Babinet. Variation de Vangle des axes optiques dans une même lame de elivage de Dewalquite. Dans une note antérieure (^) nous avons indiqué la grande varia¬ bilité de l’angle axial de la dewalquite (o°à 60'^’); je viens de consta¬ ter que cette variation peut s’observer dans une même lame de clivage et qu’elle s’effectue non d’une façon continue, mais brusquement du centre à la périphérie, où l’angle axial atteint des valeurs bien supérieures au maximum inscrit ci-dessus. Clivage gb — En examinant au microscope des lames de clivage g^ extraites de la dewalquite en masses cannelées, on remarque sur les bords (fig. 4*)’ bandes très nettes ayant une teinte de polarisation plus haute que celle de la ]3lage centrale. En lumière convergente, l’angle axial est bien plus petit au centre que sur les bandes latérales : tandis qu’au centre les axes paraissent aussi rapprochés que dans un mica, sur les bords les hyperboles sont à peine estompées, à la limite du champ, lorsque le P. A. O. est à 45". Une préparation, avec clivage p d’adulaire, a donné pour le retard, puis pour la biréfringence Xgi du clivage : Bords Centre Adui.aire R 19)5 9,5 37,2 Xffi 2,7 1,3 (^) Bull. Acad. roy. de Belg. (Classe des Sciences) ; 1907 ; p. 33o (^) G. Cesàro et A. Abraham. Ann. de la Soc. Gcol. de Belgique., T. XXXVI. Mémoires\\). 199. . . r Fig. 4. - B 129 — Ces nombres ne sont qu’approxima¬ tifs parce que le rodage a rendu la lame un peu oblique à la bissectrice. Section p. — Une coupe faite perpen¬ diculairement à la direction des canne¬ lures présente des particularités qui paraissent en rapport avec celle constatée sur : en lumière polarisée on remarque (fig. 5) deux coins donnant une teinte de polarisation différente de celle de la plage centrale : on comprend qu’une section AB parallèle à g^ donne deux bandes latérales se projetant en /, /'. Ici c’est la plage centrale qui est la plus biré¬ fringente : Fig. 5. . Bords Centrb Adulaire R 93,3 11- 39,2 Xp 12,4 i5,5 i Ces nombres ne sont qu’approximatifs, la préparation étant un peu oblique sur iip. En réunissant les résultats des deux observations, on peut se faire une idée de la variation de la biréfringence : Bords I Centre Ihn — llp 2,7 1,3 Ilg — llm T2,4 i5,5 ng np i5,i 16,8 * * * Quelle est la cause de ces variations ? Elles peuvent évidemment être en rapport avec la composition compliquée assignée au minéral : on pourrait penser que les analyses, faites très proba- B i3o — blement sur les masses eannelées, donnent la composition du mélange de deux minéraux, très voisins au point de vue physique, formant un assemblage à axes parallèles. Il faut observer que, lorsque dans l’étude an microscope des sections examinées ci- dessus on enlève l’analyseur, la préparation paraît absolument uniforme comme teinte, mais que, cependant, aux forts grossisse¬ ments, on aperçoit les séparations bien rectilignes des différentes plages. Je citerai, à ce propos, les aiguilles limpides, à apparence parfaitement homogène, que j’ai signalées (’) dans le basalte de Mindeberg, aiguilles qui sont formées de deux substances o])ti- qnenient et chimiquement différentes : sur la moitié de la longueur natrolite, sur l’autre moitié mésoliie. Dans le cas de la dewalquite, étant donné les faibles variations de la biréfringence, il est plus naturel d’admettre ([ue l’on ait affaire à deux formations successives du même minéral ; dans la formation externe, qui est la pins récente, une petite variation dans la composition a entraîné une faible variation des indices, à laquelle peut correspondre une vaination très notable de l’angle axial. Ainsi, en sui)posant que les deux coupes examinées ci-dessns se rapportent à un même assemblage (^), et en admettant, pour fixer les idées, que l’indice moyen soit resté constant, les diffé¬ rences constatées reviennent à ceci : le grand indice de la partie externe dépasse celui de la partie centrale de 3i dix-millièmes et le petit indice de la ])remière dépasse celui de la seconde de 14 dix-millièmes. Or, ces variations, qui paraissent insignifiantes, donnent pour l’angle axial vrai, sur les bords et dans la partie centrale, respectivement 2 V = 5o02' et 2 V 32'' 18' ; quant à l’angle axial apparent, qui est celui que nous observons au microscope, il a pour valeur (^) 2 E — et 2 E = 63°49’' Une forte variation de l’angle axial ne prouve donc pas que l’on (9 mésolite et les autres zéoUtes du groupe des mesotypes. Bull. Acad, roy. de Belg. (Classe des sciences) ; 1909 ; p. 48G. (2) En tout cas, les deux coupes proviennent du même échniitillon. (^) En adoptant pour l’indice moyen : ,8 =: 1,9. Voir loc, cit., p. 198. — r> i3i — ait affaire à deux substances assez différentes pour qn’il y ait lieu d’en faire deux minéraux distincts. L’auteur a disposé un certain nombre de microscopes pour permettre aux membres présents d’examiner les échantillons faisant l’objet de ces travaux. Le Secrétaire-général, au nom de l’auteur empeelié d’assister à la séance, donne lecture de la note suivante. Sur une faune carbonifère ( T la) recueillie dans un puits de la carrière de l’Orient, à Tournai, PAR Pierre Pestinez. Il y a quelques années, un puits fut creusé dans la carrière de l’Orient, à Tournai, située contre la route de Bruxelles, à la limite des communes de Tournai et d’Alain. M. le professeur M. Loliest qui, à eette époque, étudiait le calcaire carbonifère dans ces environs, remarqua, dans les déblais de ce puits, quelques fossiles qui lui parurent intéressants ; il fit part de sa découverte à M. Ad. Piret. Celui-ci connaissait déjà ce puits, il y continua avec succès des recherches et ne tarda pas à fournir à M. Lohest une importante série d’échantillons. M. Lohest a bien voulu me confier la détermination de ces fossiles. Je me suis adressé à M. Piret pour avoir quelques renseigne¬ ments sur ce puits. Il me répond que, si sa mémoire lui est fidèle, celui-ci avait atteint une profondeur d’environ 14 à i5 mètres. C’est là le seul renseignement qu’il a pu me fournir. On constate, à l’examen des échantillons, la présence de deux sortes de roches. La première est un calcaire gris-blenatre bourré de différentes espèces de coquilles, entre autres des Productiis groupés les uns sur les autres, en majeure partie assez bien conservés, des Lamellibranches, parmi lesquels quelques formes considérées comme rares, et enfin des Coniilaria, espèces non moins rares. Malheureusement, ces derniers sont tellement aplatis par pression dans la roche, qu’il est impossible d’en — B i32 — obtenir une section de base. Cependant, pour autant qu’on puisse en juger par l’examen de leur test, assez bien conservé, je pense qu’on pourrait les rapporter à trois espèces. Sur les sept échantillons qui sont à ma disposition, un seul possède encore plus ou moins sa forme originelle, bien qu’il soit légèrement écrasé ; il semble, moins encore que les six autres, se rapprocher de C. inæqiiicostata, de Koninck (^), seule espèce connue jusqu’à présent dans le calcaire carbonifère de Tournai. Une coupe miuce taillée dans ce calcaire, montre, an micros¬ cope, qu’il est bourré de débris de coquilles de différentes espèces. La seconde roche, qui est un calschiste, renferme aussi une faune intéressante ; on y constate des Discines, des Crania et des Lingules d’assez grande taille. Plusieurs Discines se rapprochent beaucoup de Discina {Orbiciihyida) miiHistriata, J. Fraipont (2), rencontrée par G. Dewalque, à la base du calcaire carbonifère de la vallée du Hoyoux, dans des schistes intercalés dans les cal¬ caires, et qui semblerait être de même âge que ceux de Tournai. En outre, une lingule d’assez grande taille, qui se rapproche fort, par sa forme, de Lingiila Konincki, J. Fraipont (''), rencontrée par H. Forir dans le massif carbonifère de Visé. Les autres fossiles paraissent y être rares. En effet, je n’y retrouve que deux exemplaires de Streptorhynclius crenisfria, Phillips, et une petite Niiciila. Je crois pouvoii* conclure de cette étude que le puits a atteint la partie inférieure du calcaire carbonifère, constituée par des cal¬ caires crinoïdiques et des calschistes. C’est vraisemblablement l’assise (7Ta). Voici la liste des fossiles que j’ai pu reconnaître: Criistacé-Entomostracé? Ptéropodes : Coniiluria Inœqiiicosiata, De Koninck, sp. — différentes espèces (6 échant.). (^) Bruxelles. Ann. du Musée R. d’hist. natur., t. VIII, pp. 2^3 ; pl. XIV, tiR- 9- (") Ann. Soc. Géol. de Belgique. Bull. t. XV, pp. clxii, figure du texte, (^) Loc cit. t. XV, Bull. pp. cxLii, figure du texte. — B i33 — Gastropodes : Capiiliis sp. _ 9 9 Eiipheiniis fîlosiis, De Koniiick. Lamellibranches : Aoiciilopeclen. Cf. coiispiciius, De Koiiinck. -- ingratiis, De Koninck. Conocardiiim sp. Cy'pricardella striata? De Koninck. Edmondia Piizosiana, De Koninck. — . Cf. ovatay De Koninck. — siilcata, Phillips. Niicula. Cf, oblonga, Coy. * NiiCLilana aiieniiaia, Fleming. Parallelodoii bistriaiiis, Portlock, s[). Saiiguinoliies Geiniizianus, de Ryckliolt. — inconspiciius, De Koninck. Cf. Soleniya parallela, De Ryckliolt. * Soleiiopsis parallela, Hind, sp. Modiola inipressa, De Koninck. Streblopteria propinqua, De Koninck. Tellinomya siiiiwsa, de R3^ckliolt. Brachiopodes : Acambona serpeiitina, De Koninck. Chonetes taberciilata, Coy, sp. Alhyris laniellosa, Léveillé. — Leoeilleiy De Koninck. Crania Ryckliolt iaiia, De Koninck. Discina {Orbiciiloïdea). Cf. M ait ist data, J. Fraipont. Lingala aff. Koiiiiicki, J. Fraipont. — mytiloïdes, variété marginatas, Sowei’by. Prodiictas aciileatus, Martin, sp. — Flemiiigii, Sow., var. tubarius, Keyserl. — pustalosus, Phillips, sp. Spirifer neglectus, Hall. sp. (Sp. Clathraliis, M'^ Coy). Streplorhynchus crenistria, Philipps. Rhynchonella acutirugata, De Koninck. N. B. Les espèces marquées d’une astérique * n’ont pas encore été signa¬ lées en Belgique. M. Moressée, présente à l’assemblée im débris de végétal qu’il a eu l’occasion de trouver au toit de la couche d’oligiste du Famennien inférieur exploitée aux environs de Sclaigneaux. La séance est levée à midi et demie. ANNEXE. A. Ledoux. — Sur une forêt fossile du Laiidenien supérieur à Overlaer-lez-Tirleinont . Rapport de M. X. Stainier, premier coniinissaire : Je propose bien volontiers l’insertion du travail de M. Ledoux dans les Annales de la Société. (s) X. Stainier. Rapport de M. J. Cornet, deuxième commissaire : Les observations qui font l’objet du mémoire de M. Ledoux sont fort intéressantes et méritent d’etre eni’cgistrées dans nos Annales. Tout en hésitant à me rallier aux conclusions qu’en tire l’auteur, et qui ne me paraissent pas établies avec assez de rigueur, je propose bien volontiers l’insertion du travail dans les Mémoires de la Société. (s) J. Cornet. Rapport de M. A. Renier, troisième commissaire : Le mé¬ moire de M. Ledoux sur une foi'êt fossile du Landénien supérieur à Tirleniont expose une série très intéressante d’observations. Ces observations personnelles auraient cependant gagné en valeur si elles avaient été davantage rattachées aux observations antérieures. La comparaison que l’auteur fait entre les troncs landéniens et les troncs debout du terrain houiller, est, d’autre part, un peu tro}) rapide ; elle est en effet assez délicate à établir et à justifier. Le mémoire de M, Ledoux a néanmoins sa place toute indiquée dans nos annales. Les photographies que l’auteur propose de placer dans le texte, pourraient être utilement réunis en une planche de zincographie. (s) A. Renier. — B i35 — Séance extraordinaire du 18 février 1910. Présidence de M. J. Cornet, vice-président. M. F. F. Mathieu remplit les fonctions de secrétaire. » La séance est ouverte à i6 heures, dans la bibliotliècpie du laboratoire de Géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytech¬ nique du Hainaiit, à Mons. Le proces-verbal de la séance extraordinaire précédente est approuvé. Connu unicaîions. — I. M. F. F. Mathieu fait la communication suivante en s’aidant des échantillons y relatifs. Esquisse paléontologique des Charbonnages du Nord de Charleroy PAR * J^. JMathieu. Ingénieur L’étude de la stratigraphie du bassin houiller de Charleroy a été faite, pour l’enseinble, par M. Stainier qui, dans un important mémoire ('), subdivise le Westphalien en plusieurs assises, diffé¬ renciées surtout, d’après les caractères fauniques. MM. Cambiei* et Lenier, à la suite d’études faites dans la concession des Charbonnages Léiinis ('), ont pu constater l’exis¬ tence de deux assises, l’une inférieure (de Léopold à Dix Paumes) . caractérisée par la présence de Neuropîeris Sclilehani Stiir. et l’autre supérieure, où les Neuropteris sout abondants sauf le Neiii'opteids Schiehani. Cette conclusion est analogue à celle de M. Fourmaider en ce (*) Staînikr. Stratigrapiiie du bassin houiller de Charleroy et de la basse Sambre. Bu!!. Soc. belge de Géologie. Bruxelles, 1901. O Renier. Les méthodes paléontologiqiies appliquées à la stratigraphie du terrain houiller. R. U. M. 1908. — B i36 — qui concerne les bassins de Liège et de Ilerve (^J. Il était intéres¬ sant de constater si ces divisions paléontologiqnes conservaient les mêmes caractères à l’ouest de Cliarlero}^ Ayant été attaché pendant plusieurs années aux Charbonnages du Nord de Charleroy à Courcelles, j’ai pu faire une récolte systé¬ matique des fossiles, tant végétaux qu’animaux, au toit des diffé- r(mtes couches et, me basant principalement sur les associations de végétaux, subdiviser la formation houillère étudiée en deux grandes assises analogues à celles signalées. L’étude porte sur la série des couches situées au Nord de la faille du Centre. Je fei‘ai remarquer à ce propos que l’identifi¬ cation des veines, de part et d’autre de cette faille, n’est pas encore chose résolue de façon certaine. Les conclusions actuelles, n’étant basées que sur des probabilités, sont discutables ; la stratigraphie ne peut donner que des éléments incertains, car on constate, dans le même méridien, des différences notables dans la composition et la puissance des couches et des stampes des deux faisceaux séparés par la faille du Centre (^). Ce n’est que par une étude détaillée, basée sur la paléontologie, que l’on peut espérer syn¬ chroniser les couches de part et d’autre de cet important accident tectonique. J’adresse mes remerciments à MM. les Directeurs et Ingénieurs des Charbonnages du Nord de Charleroy et de Courcelles-Nord qui ont bien voulu à plusieurs reprises me prêter leur concours. Echelle lithologique normale. La planche jointe au présent travail donne la succession des couches de houille avec les stampes normales. Les couches exploitables, en commençant par les élevées, sont : Richesse-de-Bascoup,Veine-d’argent, Veine- vermeille, Veine d’or. Désirée, Belle-et-Bonne, Petite Belle-et-Bonne, Petite- (b Fourmarier, Esquisse paléontologique du bassin liouiller de Liège. Congrès de Géologie appliquée, Liège, igoS. Voir aussi : P. Fourmarier et A. Renier. Etude ])aléontologique et strati- grapliique du terrain liouiller du Nord de la Belgique. Annales des Mines, t. VIII, tgoS. - G) Ces diflerences sont explicables si l’on admet que la faille a été accom¬ pagnée d’un décrochement notable. — B i37 Richesse, Richesse, Belle-Veine, Plateure, Ponyense, 7 Paumes, Grande- Veine, Veiiie-al-Laye et Veine-au-Loup. Sous la Veiiie-au-Loup, on rencontre la grande stampe stérile, du sommet de l’assise de Châtelet, qui a été reconnue par les bou¬ veaux de recherche de Oourcelles-Nord (^). Les couches à propos desquelles j’ai pu recueillir le plus de documents sont : Richesse-de-Bascoup, Belle-et-Bonne, Belle- Veine et Plateure, qui font partie de l’assise supérieure et toutes les veines de la série inférieure qui, à partir de Pouyeuse, sont régulièrement exploitées tant à Courcelles-Nord qu’au Nord-de- Charleroy. Il existe quelques bancs caractéristiques que l’on peut synchro¬ niser avec ceux que M. Stainier a signalés dans son mémoire (-). Ce sont : i) Les grès durs sous Veine-au-Loup équivalents à ceux de Gros-Pierre. 2) Le mur de la couche Grande- Veine est généra¬ lement constitué d’un grès à gros grains. Ce banc assez régulier paraît correspondre à celui qui a été signalé sous 8 Paumes. 3) Le mur du veiniat compris entre 7 Paumes et Pouyeuse forme un horizon constant et facilement reconnaissable. C’est un banc épais de schiste raboteux traversé de minces lits de sidérose. 4) Entre la couche Belle-Veine et le veiniat superposé à cette couche on trouve souvent une forte épaisseur de grès gros¬ sier avec petits bancs de sidérose ; ce pourrait être l’équivalent du grès de Ham. 5) Entre les couches Belle-et-Bonne et Désirée, s’intercalent d’importantes formations gréseuses, donnant des venues d’ean assez abondantes, avec dépôt d’argile rouge très fine sur les parois des bouveaux et dans les cassures. Tableau de la répartition des espèces végétales. Stratigraphie. Paléobotanique. 11 existe de nombreuses espèces végétales que l’on rencontre à tous les niveaux et qui ne peuvent donc fournir aucune indi¬ cation stratigraphique. Une subdivision doit être basée sur l’étude des fougères, surtout les Neiiropteris et Pecopteris qui donnent de sérieuses indications ; (^) Puits 11° G et 11® 8. (^) X. Stainier, Ouvrage cité. ANN. soc. GÉOI.. DE BELG., T. XXXVII. BULL., TO. — B i38 — en outre, parmi les spliénopliyllées il en est un, dont la présence caractérise le sommet du Westplialien moyen : c’est le Spheiio- phyllum my riophylliim. Crépin. De l’examen du tableau précédent on peut tirer les conclusions suivantes : r) Les couches inférieures sont pauvres en fossiles végétaux ; on n’y rencontre comme espèce caractéristique que le A^enropfer/s Schlehani, Stur. 2) Les neuropteris autres que le Neiiropteris Schlehani Stur abondent dans les couches supérieures et n’ont pas été rencontrées sous Plateure. Nous pouvons donc établir les 2 grandes subdi¬ visions. A. Assise inférieure. Végétaux rares, absence de Neuropteris sauf le Neuropteris Schlehani, Stur. Cette assise est superposée à la zone à faune marine de Cour- celles-Nord et limitée supérieurement à la Yeine-Pouyeuse. J’ai rencontré le Neuropteris Schlehani Stur au toit de Grande- Veine et de Pouyeuse ; cette espèce est d’ailleurs toujours rare. En outre j’ai recueilli dans cette assise : Mariopteris muricata Schlotheim, Alethopteris /onchzï/ca Schlotheim. Calamites, Aste- rophyllites grandis Sternberg ; Sphenophyllum ciineifolium Sternberg, plusieurs Lepidodendrons notamment le Lepidodendron lycopodioides Sternberg (dans Veine-au~Loup et Grande-Veine), quelques sigillariées, Cordaites principalis Germar. et un bel échantillon de Cardiocarpiis Zeiller (couche 7 Paumes). B. Assise supérieure. Abondance de Neuropteris, notamment : Neuropteris heterophylla Brongniart, Neuropteris gigantea Sternberg^ Neuropteris obliqua Brongniart, Neuropteris flexiiosa Sternberg. Aucun Neuropteris Schlehani Stur. n’a été rencontré à partir de Plateure. Cette assise se subdivise en deux zones. Zone N^ I de la couche Plateure à Petite-Belle-et-Bonne. J’ai recueilli les premiers échantillons de Neuropteris heterophylla Brongniart dans le 'banc schisteux séparant les deux sillons de Plateure (^). Dans les terrains situés entre Plateure et Belle-Veine (^) j’ai (^) Un (le ces échantillons montre un bel exemple de taraudage par des radicelles de Stigmaria. if) Bouveau sud à l’étage de 3io, Puits 11® 6, Nord-de-Cliarleroy. — B iSg — déterminé : Neiiropteris gigantea Sternberg, Alethopteris lonchi- tica Sclioltlieim, Sphenopteris obtiisiloba Brongniart, Spheno- phyllum cuneïfolium Sternberg, etc. Neuropteris heterophylla Brongniart est assez abondant au toit de Belle- Veine mais toujours fortement désintégré ; les pennes bien conservées sont rares. Au toit de cette même couche j’ai rencontré plusieurs échan¬ tillons de Lepidostrobiis variabilis Lindl et Hutt, en relation avec Lepidodendroii obovatiim Sternberg, dont ils seraient les épis f ructificateurs . Je limite supérieurement cette zone I à la couche Petite-Belle- et Bonne. Zone IL Caractérisée par l’apparition et le développement du Pecopteris Miltoni Artis et du Sphenophylliim myriophyllum Crépi n. Ces deux espèces apparaissent simultanément au toit de Belle- et-Bonne où elles sont rares et deviennent assez abondantes au toit deRichesse-de-Bascoup où plusieurs éehantillons de Pecopteris Miltoni Artis, ont été trouvés fructifiés (^). Le toit de Belle-et-Bonne est le niveau de prédominance des Neuropteris heterophylla Brongniart et Neuropteris obliqua Brongniart. J’y ai rencontré en outre de nombreuses espèces parmi lesquel¬ les: Neuropteris ftexiiosa Sternberg, Palmatopteris furcata Bron¬ gniart, Alethopteris decurrens artis, Alethopteris valida Boulay, Sphenopteris obtusiloba Brongniart, Sphenopteris coralloïdes Gutbier, Mariopteris miiricata Artis, Paleostachya pediinculata Williamson, etc. Entre Belle-et-Bonne etRichesse-de-Bascoup j’ai constaté l’exis¬ tence de plusieurs bancs à Cordaites principalis Germav. Le toit de la couche Richesse-de-Bascoup est formé d’un schiste argileux, gris pâle, tendre, finement micacé, riche en empreintes végétales ; aux espèces déjà citées on peut ajouter: Pecopteris pennaeformis Brongniart, Pecopteris Brongniart, Asterophyllites equi- setiformis Schlotheim, Lycopodites Brongniart, Sp. Souvent le toit est recouvert de nombreuses feuilles de Cordaites principal is Germar, dont certains atteignent de grandes dimensions. (^) Détermination de M. A. Renier. — B 140 — Fossiles animaux. Si l’on excepte les Anthracomya provenant des nodules de sidérose de la coiielie Veine-an-Loup, la majorité des fossiles ani¬ maux se rencontrent à l’état d’empreintes mal conservées, dont la détermination spécifique est toujours difficile. Ci-dessous le détail des niveaux fossilifères dont j’ai pu constater l’existence ; dans l’état actuel des recherches ces niveaux sont surtout localisés dans l’assise inférieure. 1) Sous la couche Veine-au-Loup. - J’ai constaté dans le bou¬ veau de recherche du puits n® 8 de Courcelles-Xord (Etage 876 m) l’existence de plusieurs niveaux à Lingula mytiloïdes Sow, qui correspondent à ceux que M. Stainier signale au toit des veiniats superposés à la couche Ste-Barbe de Floriffoux. a) assise inférieure. 2) Veiue-aii-Loup. — J’ai recueilli au toit de cette couche de nombreux .1 nihracomya. Ces fossiles bien conservés étaient empâtés dans des rognons de sidérose ^lyritifère; le schiste du toit renfermait les mêmes coquilles brisées, écrasées. En d’autres endroits, j’ai trouvé des Carhouicola, des débris de iioissons et des Spirorbis carbonarius, déposés sur des coquilles. La couche Veine-au-Loup est bien la couche Gros-Pierre, exploitée plus à l’est vers Cliarleroy et dans la Basse- Sambre où, comme à Courcelles-Nord, elle forme la base de l’assise de Char- leroy, superposée à l’assise de Châtelet à faune marine. Le veiniat au-dessus de Veine-au-Loup offre d’ailleurs les mêmes caractères que le veiniat de Gros-Pierre ; c’est une petite veinette inexploi¬ table, de charbon sale et pyriteux, au toit de laquelle j’ai trouvé quelques débris de coquilles. Enfin j’ai constaté, aux puits n" 4 Nord de Cliarleroy et n“ 8- de Courcelles Nord, l’existence, sous Veine au-Loup, de bancs de grès très durs, passant parfois au quartzite (^) et donnant des venues d’eau assez abondantes. (^) C’est parfois ini quartzite vitreux, à bord minces transparents, que les ouvriers nomment silex. t — B l4l — Ce sont les bancs ([ue M. Stainiei’ a décrits sous la veine Gros- Pierre dans la Basse-Sainbre et sous la veine Stenaye dans le bassin de Liège (^). 3) Grande-Veine. — Le toit de cette couche m’a fourni, aux puits n® 4 Nord de Charleroy et n^ 8 de Courcelles-Noial, des débris de coquilles Carbonicola et d’autres que l’on peut ra])porter à des carapaces de petits Enioinostracé.^. 4) 7 Paumes. — Le toit de cette veine est un iiivcuau fossilifère assez constant. Au puits n'' 6 du Nord de Cliarleroy le toit est sou¬ vent constitué d’un schiste silicieux ne i-enfermant aucun fossile ; parfois cependant il est constitué d’un schiste noir, tendi-e, à grain fin, à raclure brillante, qui est toujours fossilifère ; j’y ai trouvé des Carbonicola et probablement Entomostraces. Au puits n® 4 le ' même schiste m’a fourni des Carbonicola et Spii'oi'bis car- bonariiis. b) assise supérieure. 5) Belle-et-Bonne. — A4 mètres en avant de la couche Pelle-et- Bonne, j’ai constaté l’existence d’un ban(‘. coquillier. Ce niveau paraît assez constant, car j’ai pu constater son existence à trois passages différents dans le bouveau de i25 m. du puits iL 6 (Nord de Charleroy.) Sur les frondes de Neuropteris qui abondent au toit de la veine, j’ai trouvé, à différentes reprises, des coquilles de Sj)irorbis. 6) Veiniat sous Richesse -de- B ascoiip. — Un veiniat sous Richesse m’a fourni, au bouveau de i25 m., des Carbonicola ; quelques unes de ces coquilles sont recouvertes de Spirorbis en nombre parfois prodigieux. Je signalerai pour terminer, une empreinte assez singulière provenant de la couche Richesse I. Un feuillet de schiste, porte une série continue de sinusoïdes peu saillantes et de faible amplitude (3 à 5 que l’oii peut considérer comme des pistes de vers (^) X. Stainier, Stratigrai)liie du bassin hoiiiller de Liège. Bull. Soc. belge de GéoL] Bruxelles, 1906. (‘^) Il existe dans les collections de l’Ecole des Mines de Mons, une trace analogue provenant des charbonnages de Mariemont ; une autre a été trouvée au puits 11» 3 du Nord de Charleroy. Résultat d’analyses des charbons des principales couches CO ÿ < VEINES PRISES D’ÉCHANTILLONS i Matières volatiles 0/0 Gendres 0/0 Carbone 1 o/o ! Assise 1 supérieure. j Ricliessellit du toit de 1 Bascoup 1 » du milieu Veine d’or Belle et Bonne Belle A^eine i.iSo m. ouest du i)uits étage de 200 )) )) a )) )) )'> )) )) » )) face du puits » « 800 m. ouest étage de 890 m. 14.70 14.85 i5.8o 14,54 i3.65 8.86 8.80 8.o5 8.28 8.10 81.94 81.85 ; 81.65 i 82.18 j 88.25 1 Assise inférieure. Pouyeuse Grande-Veine Veine-au-Loup 1820 m. ouest étage de 4bo m. ■ » » » )) face du puits « « i 1 12.10 1 11.80 11.60 8.08 2.00 2.90 84.87 86.20 ! 85.5o Charbonnages du Nord de Charleroy. Puits 6 & N"® 4* Tableau de la répartition des espèces végétales (^). Désignation des espèces Assise Inférieure Assise supérieure Veine au Loup. Grande Veine Sept Paumes Pouyeuse Zone N® i Zone N® 2 Plateure. Belle Veine Belle et Bonne Richesse Sphenopteris obtusUoba. Brongniart + . + -f » nevroptéroides. Boiilay + “h » coralloïdes. Gutbier. R Palmatoj)teris fiircata. Brongniart. “h Mariopteris nuivicata. Sclilotlieim. + + + A. C Pecopteris Mütoni. Artis (2). + C » deiilata. Brongniart. + » pennaeformis. Brongniart. + Alethopteris deciirreiis. Artis. R « lonchüica. Sclilotlieim. R H- + w valida. Boulay. + + R (^) Notation de Zeiller. R. espèce rare, AC assez comnume, C commune. Le signe -j- indique que l’espèce a été trouvée sans que l’on puisse juger de sa rareté où de son abondance. (2) C’est le Pécopleris abbrevlata Brongniart in Zeiller (Flore fossile du Bassin houiller de Valenciennes.) Antérieurement à Brongniart cette espèce avait été figurée et décrite par Artis, dans Antédiluvian Phytology. pl. XIV sous le nom de Filicites mütoni. Charbonnages du Nord de Charleroy. siipéi'ifiii* Zone N’ Il Apparition do Pnop. Spli. inyriophylliiiu Ncuropieris uboiulunis Xvnrop. helcrophyllii Nenrop. ^i^'unlvH Neurop. /lexuosu Xeurop. ohUtfua Zone N- II Apparition dos Ncnropi. non Svhlehnni inrérioiire sans Neuvopt, sauf Xi'uropt. Svhhhuni Zone N' I nn'cs Fauno saninâtro Uicli(‘ss(' do Hasooup licllc et lionne ]*ot. Hollo ot i5onno Potito lîioliosso Veiniat / Voiniai Pluleurc Ponyouso 7 Pauinos (îrande Veine Veiniat VcMiio au Loiij) Zone de Châtelet Kooonmio à Conreollos-Nord l.rajKNDK Nivcnit à coijuilles Désignation des espÈ(u:s Assise Inférieure Assise supérieure Veine au Loup. Grande Veine Sept Paumes Pouyeuse. Zone I Zone N® ti Plateure Belle Veine Belle et Bonne Richesse Neiiropleris g-igantea. Sternberg )) flexuosa. Sternberg. -i- I “T )) heterophylla. Brongniart + + C + » obliqua. Brongniart (^). AC + » Schlehani. Stur. + Cyclopteris orbicularis. Brongniart. C Calamites Siickowii. Brongniart. + + C + 4- » ramosus. Artis. + + + » undulatus. Sternberg. + + )) Cisti. Brongniart. + + + Asterophyllites grandis. Sternberg. + + + 4- » equisetiformis.Schloiheim. R + » lycopodioides. Zeiller. Paleostachya peduiiculata. Williamson. + + Annularia radiata. Brongniart. + 4- + C -f Sphenophyllum cuiiei folium. Sternberg. + C + + )) myriophyllum. Crépin. R 4- Lepidodendron acii leatum . Sternberg + + 4- r obovatiim. Sternberg. + + C + » lycopodioides. Sternberg. A. C + + ophiurus. Brongniart. -f + 4- Lépidostrobus variabilis. Lindl. et. Hut. R A. C + Lepidophyllum triangulare. Zeiller 4- -f Lycopodites. Brongniart. + 4~ Pinakodendron. Weiss. + AC Sigillaria ouata. Sauveur. + » elongata. Brongniart. + + Syringodendron. + + + + 4- Sigillariostrobiis. Tieghemi.ZeUler. -[- Stigmaria ficoides. Sternberg. + + 4~ Cordaites principalis. Gerrnar. I 4- + c Artisia. Brongniart. J- Trigonocarpiis Nœggerathi. j Sternberg. H- A. C )) sporites. Weiss. 4- '^ardiocarpus. Zeiller. R (') Neurodoiitopteris obliqua (Brongniart) Gothan, iii Potoiiié. Ce nom me paraît plus rationnel ; plusieurs échantillons montrent les caractères de nervation des Odontopteridées, II. — M. J. Cornet fait les communications suivantes : Le Sondage de Hensies, PAR pOf^NET. Ce sondage, commencé le i8 septembre 1907 et parvenu au ter¬ rain liouiller le 2 mai 1908, est situé à 860 mètres directement au sud du clocher de Hensies. L’orifice se trouve à la cote 22, 5o. Voici la succession des terrains qu’il a traversés entre la surface du sol et le terrain houiller. Cette coupe est établie d’après l’étude des échantillons que j’ai recueillis lors des 82 visites faites au sondage entre les dates précitées, complétée par les indications du registre de sondage (^). Epaisseurs: Bases à: 2"*4o 2'"4o 2'^’ 60 5"’oo 2"^6o 7™6o PlÆISTOCÈNE Gravier de cailloux roulés ou anguleux à angles arrondis, de silex, de grès burnotiens, etc., de plus en plus volu¬ mineux . i'"8o 9'"4o Tertiaire. Landenien Sable vert comi)act, calcaritere . vSable vert compact, calcarifère Sable vert, peu argileux Sable vert, légèrement argileux Sable vert, argileux .... Sable vert, légèrement argileux Sable vert, argileux .... Sable brun (altéré) . avec intercalations de sable argileux . 2'"oo 27“5o I'"70 IT'^IO i"’4o I2'>'5o o'”6o iS'^io i'"oo i4"'io 2^50 iG^bo 6"’o5 22‘"65 2'”85 25'”5o (^) Le travail a été effectué par la Compagnie Foraky, /, Sable vert, compact, calcarifère. j avec quekxues cailloux de silex o"*Go 0 ôb Cl r l' 0 1 1 Sable gris-vert, argileux, calca- à 1 1 reux . 5"'4o 33»'5o LANDENIEN I © bD Sable argileux, calcareux, gris- ^ ' vert, cohérent . i'''8o 35'»3o (suite) I <1 Sable très argileux, calcareux. 1 d j d 1 gris-vert, très cohérent . o»“95 36»'25 ® 1 ^ ! ' Sable très argileux, calcareux. \ , i gris- vert, cohérent, avec inter¬ calations dures . 7«'o5 43"’3o Crétacique. Craie de Trivières \ {Cp2) ) Craie de S*-Vaast | (Cp i) I Craie de Maisières ) (Tr2c) } Rabots {Tr 2 b) . . Fortes-Toises j {Tr2a) I Dièves (Tr I a b) | Tourtia (Cn 4) . j Houiller . . . . Craie blanche sans silex Craie blanche, avec rognons de silex par bancs . . Craie blanche marneuse, sans silex . Craie marneuse gris-vert . Craie grise marneuse avec silex. Marne grise avec concrétions si¬ liceuses . Marnes argileuses grises ou bleu foncé . Marnes gris-bleu avec intercala¬ tions dures . à 289"’00. 26“'70 I2”'00 45'''oo 4'>'3o i3"’20 5"'o5 i34"’02 5»‘43 70’"oo 82"'oo I27'"00 i3i«‘3o i44'"5o i49"*55 283"'57 289»'oo Remarques. 1. — Bien que j’aie examiné les échantillons avec le pins grand soin depuis le moment où le sondage a pénétré dans le Tonrtia jusqu’à celui où il a atteint le teiTain houiller, je n’ai pu constater la présence du moindre vestige de Meule (Cn j, Cn 2). Les échan¬ tillons remontés de la profondeur de 289^00 renferment à la fois du Tourtia et des fragments de schistes houillers. 2. — Le sondage a atteint le terrain houiller à la cote 289,00 — 22, 5o = — 266,50. LFn sondage foré en 1875-76, à 35o mètres au sud-sud-ouest du sondage actuel, à la cote 23, a rencontré le terrain houiller à la cote 291 — 23 = — 268. D’après les bulletins de sondage que j’ai entre les mains, le son¬ dage de 1875^76 aurait traversé 3™95 de Meule entre le Tourtia et le terrain liouiller. La différence d’altitude que présente la surface du terrain liouiller aux deux sondages est de i”^5o, ce qui donne une pente insignifiante, qui se fait, d’ailleurs, de rancien sondage vers le nouveau. C’est pourquoi j’ai des doutes sérieux quand à la présence de la meule au sondage de 1875-76. 3. — J’appelle l’attention sur le caractère calcareux que présente ici, comme dans tous les sondages de la vallée de la Haine que j’ai suivis dans ces dernières années, la partie inférieure du Landenien marin (^). Notes sur quelques roches de l’Ubanghi et de la Sangha, PAR yj. pORMET. Les échantillons qui font l’objet de ces notes ont été l'ecueillis par le Paul Briart. D’après le D^' Briart, lorsqu’on remonte rUbanglii, on voit apparaître les premières roches en place un peu en aval des rapides de Zinga, qui sont les premiers que l’on rencontre à partir du confluent. Echantillons n^^ i à 7. — Bimbo, au confluent du Mpoko, entre les rapides de Zinga et ceux de Banghi ou de Zongo. — Sept échantillons d’une arkose très particulière, formée de très gros grains (miliaire ou pisaire) de quartz, à angles arrondis, empâtés dans de la matière kaolineuse et renfermant de très gros grains de feldspath kaolinisé, arrondis. Les échantillons offrent plusieurs variétés, plus ou înoins alté¬ rées. Les échantillons les moins altérés sont en même temps pauvres en feldspath et se présentent, extérieurement et à l’œil nu, comme des quartzites noirs, à gros grains, très compacts. (b Le sondage de Heusies a été poursuivi dans le terrain houiller jusque 889 mètres. Un écliantillon présente le même quartzite noir, sur lequel ressortent en blanc mat de gros grains (jusque o"^or) de feldspath kaolinisé. D’autres fragments sont altérés, décolorés et plus ou moins désagrégés. Echantillon 8. - Même localité. Itoclie siliceuse de texture compacte, gris brun foncé. Rapportée avec doute aux grès poly¬ morphes dépendant des couches du Lubilache. Echantillon n^ g. — Banghi. Avec l’étiquette : « cette roche forme le rocher de Banghi » et un croquis montrant une stratifi¬ cation redressée à environ. Quartzite blanc, à grain fin, très pur. Remarque. — La localité française de Banghi (rive droite) se trouve en face du poste belge de Zongo ; les rapides de Banghi des Français sont les rapides de Zongo des Belges. Il existe au Musée du Congo belge, à Tervueren, des échan¬ tillons provenant des rapides de Zongo. Ce sont : a. ) Un quartzite blanc analogue à réchantillon n° 9 du Briart. b. ) Un quartzite rose à grain fin, analogue, sauf quant à la teinte, aux précédents. Plus récemment, M. Foureau (’) a recueilli aux rapides de Banghi un « grès siliceux blanc w formant le barrage de la rivière et l’éperon où est situé le poste français. Il s’agit évidemment du même quartzite. D’autre part, M. J. Dybowski a recueilli aux rapides de Banghi un échantillon qui a été déterminé comme graniiliteè^). D’après M. E. Dupont (3), M.Yan Gele aurait récolté, au même endroit, de la diabase stannifère (?), du grès feldspathique altéré et du quartzite brun analogue à celui du Stanley-Pool, c’est à dire du grès polymorphe du système du Lubilache. D’ax:)rès M. Van Gele, les collines des bords de l’Ubanghi seraient formées, en cet endroit, de grès blancs tendres, c’est à dire des grès du Lubilache. Echantillon jU 10. — Likonda, basse Sangha. Concrétions laté- ritiques provenant des alluvions argileuses anciennes. Echantillon n^ ii. — Uesso, au confluent du Ngoko avec la Sangha. — Quartzite blanc, à grain assez gros, un peu altéré. (1) Documents scientifiques de la Mission saharienne, 3® fascicule, p. 694. (®) St. Meunier, C. R., Juillet 1892. (^) E. Dupont, Lettres sur le Congo, p. 5oi, note. D’après des notes du D^ Briart, la même roclie se voit sur la rivière Ngoko à environ kilomètres en amont d’Uesso. Elle paraît inclinée et est traversée de filons de quartz. A. environ i25 kilomètres en amont, à vol d’oiseau, des roches analogues forment des rapides dans la rivière. - Sur la Sangha,à mi-cliemin entre Uesso etBanyanga, se trouvent les rapides de Molonguti, formés par des grès gris bleu verdâtre en couches inclinées. Un peu en aval de Ban va, on rencontre des rapides beaucoup plus importants, sur les mêmes roches. Echantillon iU 12. — Molonguti, sur la Sangha, en amont d’üesso. Conglomérat latéritique, à éléments pisaires, des allu- vions anciennes de la rivière. Présentation cV échantillons. — M. J. Cornet présente les échan¬ tillons suivants, provenant du Congo belge. 1. Des schistes bitiiinineiix, provenant des environs dePonthier- ville où ils forment des couches atteignant un mètre d’épaisseui*, intercalées dans les couches du Lualaba. Ces schistes ont donné 80 litres d’hydrocarbures liquides par tonne. Ils ont été découveils par M. Horjsemann. 2. Des calcaires, grès calcareux et argilites fossiliieres, faisant partie du système du Lualaba et recueillis aux environs de Pon- thierville par M. Hornemann. 3. Un bloc de grès blanc tendre, assez grossier, à ciment kaoli- neux abondant, provenant d’Itoko, sur la Lomeîa, par 1° lat. Sud. Cet échantillon, le plus central que nous possédions du bassin du Congo, rappelle beaucoup les grès du Lubilache. Il forme^ d’après le D^’ Briart, des couches horizontales. 4. Un bloc d’un grès gris et rosé, à grain moyen, à ciment kaoli- neux, recueilli par le D^’ Bilart à Ikenge, sur la basse Bussira. Cette roche se rapporte aux couches du Lubilache. 5. Deux échantillons de beauxite pisolithique, blanche et rouge, provenant l’un de Bimbu. l’auti e de Burumba, près Basoko. (D’’ Briart). 6. Des blocs d’alluvions anciennes latéritisées provenant des rives de la Lulonga. La séance est levée à 17 h. 40. — « i49 — Séance ordinaire du 30 février 1910 Présidence de M. G. Cesàro, président. La séance est ouverte à dix heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Le président adresse les télicitations de la Société à M. J. Fraipont, promu au grade d’Officier de l’Ordre de Ijéopold. {Applaudissements) . Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette (jualité M. Hknin, Jules, ingénieur aux charbonnages de Gosson-Lagasse, à Montegnée, présenté par MM. P. Fourmarier et G. Libert. Présentation de membres effectifs. — Le ])résident annonce la présentation de deux membres effectifs. Décès. — Le président fait part du décès du docteur II. Kuborn, membre effectif. {Condoléances). Correspondance. — MM. Buttgenbach, J. Fraipont et Ch. Fraipont font excuser leur absence à la séance. MM Dejardin, Minsier et Lebacqz remercient des félicitations qui leur ont été ailressées à la dernière séance. M. Abraham remercie pour son admission comme membre effectif. Le lleale Instituto veneto di Scienze, Lettere ed Arti fait part du décès du professeur commandeur Giovanni Omboni. {Condo¬ léances). L’Académie royale des Sciences de l’Institut de Bologne envoie le programme du concours pour le prix Elia de Cyon. Publications. — Comme suite à la décision prise concernant la publication d’un album des documents géologiques, le Conseil propose de désigner MM. Cesàro, J. Cornet, J. Fraipont, M. Lohest et P. Fourmarier pour faire partie du Comité chargé de recevoir les clichés à publier. L’Assemblée approuve le choix du Conseil. B i5o — Ce comité se réunira le juillet 1910. Les membres désirant présenter des travaux pour le premier fascicule de l’Album sont priés de les faire parvenir au Secrétariat avant cette date. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des remercîments sont votés aux donateurs. Dons d’auteurs d' Andrimoni, René. — Etude géologique faite en Calabre et en Sicile après le tremblement de terre du 28 décembre 1908. [Société beige de Géologie, de Paléontologie et d' Hydrologie. — Mémoires T. XXIII, Bruxelles 1909). — La formation charbonneuse des Balkans dans la région de Radevtzi-Borouclitiza [Ann. Société Géologique de Belgique. T. XXXV^I Mémoires — Liège, 1909). — Quelques réflexions sur le métamorphisme, [idem Bul¬ letin). Ministère Royal Hongrois de V Agriculture. — Compte-rendus de la conférence internationale agrogéologique (publiée par l’institut Géologique du Royaume de Hongrie. — Budapest, 1909. Université de Toulouse. — Bulletin populaire de la pisciculture, lE 7 et n^^ 8 (Toulouse, 1909). Raj)ports. — Il est donné lecture des rapports de MM. P. Fourmarier, H. Lhoest et V. Brien sur le travail de M. X. Stai- nier intitulé sur la structure du bassin houiller de Liège aux environs d' Angleiir. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires. Elle ordonne égalemeni l’impression des trois rapports. [Insérés aux Mémoires a la suite du travail de M. Stainier). Communications. — La parole est donnée à M. Moressée qui donne connaissance du travail suivant : — B l5l — Sur l’obtention artificielle de gros cristaux de carbonate magnésique, PAR p. JVIORESSÉE. a) Principes. — Ces cristaux ont été obtenus au cours d’expé¬ riences accessoires à l’étude de la mise au point d’un procédé industriel d’extraction de la magnésie hors de la dolomie. Le principe du traitement est le suivant : Dans un lait de chaux de dolomie on fait barboter un courant d’acide carbonique ; la chaux (CaO) et la magnésie (Mg>*0) passent siiccessi veinent à f’état de carbonates, ensuite le carbonate ma- gnésique entre en solution et peut donc être séparé par filtrage du CnCO. et des impuretés (S/Og, A/gOg, Fe^ Og, etc.) de la dolomie. Les essais industriels basés sur ces réactions n’avaient jusque maintenant donné que des résultats mauvais ; le rendement était très faible, on n’exti'ayait qu’une quantité réduite de la con¬ tenue dans la dolomie et la dépense en CO2 était considérable. î^ous avons pu faire de ce traitement un procédé industriel éco- noioique en étudiant un appareillage ou se trouvent appliqués les principes suivants appropriés à la réaction un peu spéciale à réaliser (celle d’un gaz avec un corps solide en suspension dans l’eau). L’application de ces principes nous a permis de faire quel- (jiies observations, qui, à pai-t le côté industriel, sont intéressantes. C’est pour cette raison que nous les donnons : a) La solubilité du M^>’C03 est plus grande sous pression; toute¬ fois au delà de 6 atmosphères, le rendement n’augmente plus guère ; on opérera donc en autoclave à 5/6 atmosphères. b) Comme il s’agit d’une réaction dont l’intensité est fonction de la surface de contact des deux réactifs, il faut développer le plus possible, à quantités égales de réactifs, cette surface de contact et pour cela ; c) Tenir homogène la distribution de la chaux de dolomie dans l’eau ; d) Tenir homogène, en tous points d’une même section horizon¬ tale, la distribution des filets gazeux. — B i52 — e) Diviser le plus possible les éléments réactifs ; par hydrata¬ tion, la chaux de dolomie passe à l’état de lait et les éléments en sont donc très finement divisés ; il faudra diviser le ■ courant gazeux en un grand nombre de filets de faible diamètre ; f) Donner aux appareils de barbotage une hauteur considérable par rapport au diamètre ; g) Y allonger encore le parcours des filets gazeux en établissant des chicanes dans les appareils ; . ^ . h) Pour que le traitement soit rapide et dans le but d’utiliser entièrement la pression du courant gazeux, plusieurs appareils de barbotage seront disposés en série. i) la capacité d’absorption de COg diminuant an fur et à mesure que le traitement avance, c’est à la fin de l’opération que le cou¬ rant de gaz doit être le plus riche en COg et sa pression la plus forte. Le gaz circulera donc dans les appareils en sens inverse de la matière en traitement ; il sera donc introduit dans l’appareil ou le traitement (bicarbonatation de MgO) se termine et soi'tira par l’appareil où il commence. Le barbotage sera, dans ces conditions, méthodique (^). b) Appareil d’essai. — La figure représente un appareil d’essai (^) où tous les principes ci-dessus (sauf h et i qui sont évi¬ dents a priori) sont appliqués. T est un tube en fer étiré et sert au barbotage. P est un tube en fer étiré en 2 parties s’assemblant en serrant un filtre de plaques de feutre raidi par des tôles perforées. Le gaz g arrive dans le serpentin S perforé d’un grand nombre de trous où il vient brasser le dépôt de chaux de dolomie et le maintient en suspension dans l’eau. Les filets sont ensuite multipliés par la rencontre d’une toile métallique à fines mailles et viennent buter aux chicanes; celles-ci sont constituées par 4 séries de tôles, dont 2 séries (t, t, /, etc. et t\ t' , t\ etc.), dont les plans sont perpendiculaires au plan de la figure, sont représentées. Ces tôles sont elliptiques et désaxées par leur calage sur la tige centrale dd de façon que dans une série, soit (‘) Pratiquement, on traitera des déchets et incuits de dolomie frittée par le gaz provenant de la calcination. (^) En réalité il y a deux tubes T. AiCH — B i53 — ANN, SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BUEE., 9. t, t... une extrémité du grand axe des ellipses touche la géné¬ ratrice b du tube T et que l’autre extrémité reste à une faible distance de la génératrice opposée b' du tube. Dans la série t', t', le désaxage est à droite. Le degré d’ouverture du robinet n® 5 permet de régler l’intensité du barbotage. Quand le traitement est terminé, ce dont on s’assure par une prise d’échantillon au robinet 2, on ferme 5, ouvre 3 et la niasse est refoulée au dessus du filtre f, le robinet 6 étant préalablement ouvert pour ne pas défoncer le filtre. La masse de CaCO^ avec les impuretés reste sur le filtre, et la solution de carbonate magnésique est recueillie par 7. Cette solution portée à l’ébullition laisse se préci])iter le Mg-CO^, (en dégageant du CO.^) à l’état basique : MgCOg m Mg(OH).^ nHgO. I^e traitement se fait à 6 atmosphères ; le CO^ provient de bom- bonnes; la quantité de dolomie traitée est telle que l’eau remplis¬ sant l’appareil T soit saturée de Mg>‘C()3. Des manomètres m m' permettent de surveiller l’opération. c) Résultats et Remarques. 1) La séparation des 2 bases (OaO et MgO) est complète par ce })rocédé et le MgOOj obtenu est chimiquement pur. 2) La solubilité du MgC03 est beaucoup plus grande en solution carbonique que ne l’indiquent les traités spéciaux:. A la pression atmosphérique, i kg du MgCOa s© dissout dans 100 kg. d’eau et à 5/6 atmosph. dans 4^ kg. d’eau. Nous attribuons cette grande solubilité au fait que le MgCOg est à l’état naissant quand il se solubilise. 3) Si on abandonne une partie de la solution, le MgCO;j se préci¬ pite à l’état cristallin ; si on analyse alors le CO2 total contenu dans le restant de la solution, on tronve qu’il est en quantité telle ([ii’en le portant entièrement sur la MgO celui-ci se trouve proba¬ blement en solution à l’état de MgO. 2 CO^. 4) Abandonnée en vase ouvert à l’air, la solution perd du CO2, s’évapore, et il se forme une couche cristalline superficielle, telle une couche de glace. Si on laisse la solution en vase fermé tel P, le MgCOg précipite ti-ès lentement ; le volume libre du vase se remplit de CO^; le dégagement de celui-ci se produit alors le long- dès parois du vase et il se forme de beaux cristaux isolés. Si l’on — B i55 - a opéré à 5/6 atmos. la solution est sursaturée à pression atmosphé¬ rique ; elle est cependant très stable et, à moins d’opérer dans un vase dont la suriace est grande par rapport au volume, la cristal¬ lisation est très lente. Une température basse et régulièi’e favorise la formation de ces gros cristaux. Les cristaux produits à la réunion ont de 3 à 8 mm. et ont été recueillis après un dépôt de la solution de 3 mois dans le tube P. Ces cristaux sont du MgCOg h^^draté ; dans l’eau bouillante à loo" ils perdent de l’eau, deviennent blancs opaques. La formule peut s’exprimer par MgO. n CO2 m H^O. Un gramme renferme o gr. 228 de MgO ; différents groupes de valeurs de n et m peuvent satis¬ faire à cette condition ; dans le cas le plus simple en faisant x = i la formule serait MgO. CO 'origine de ces cristaux, m’ont été aimable¬ ment fournis par M. Fourmarier. A cette occasion, il m’a dit avoir trouvé jadis dans cette même carrière des petits cubes de clivage de galène très caractéristiques. a o,8i52o b ^ I c = i,3i359. (b Ces renseignements, sur Angles Mesurés Calculés I Pris dans Dana ]) 1 1 390 2' ■— 38” 5i' 28" /)2^?antér. hasiq. 5i" 19' — 5i” 22' jt \ 3V 41' _ 34” 43' 55” 17' 55” 17' _ 3 i 68” 53' 68” 56' — P c' lu 52” 35' — 52” 43' g\ gll 1 i -\ 34” 44' 34” 41' — 57® 2' 57” i' 57” i' \ég^ 1 Il i 11 44” ^5' 44” 21' — Z) b 2 1 26” 4' 2(î” 3' — lu Détermination de la face e^^ — Etant donné c i,3i359 et 10 l’angle = a 34° 44^ trouve que, la l'ace étant de la l'orme O i/, / = c tg a 0,91071 = . 10 La notation est donc o. ii. 10 = Il est cependant à remarquer que cette lace e^, qui a la loupe se montre sous la forme d’un trait brillant et donne une image nette, se montre tout autre à l’examen au microscope. Elle apparaît, non plus comme une troncature nette de l’arète e' , mais comme une suite de petites écliancrures régulières et régulièrement espacées de cette même arête g^ , comme l’indique la figure i. C’est donc à ces échancrures que l’on doit l’image nette observée. Ce cristal de barytine est intéressant à signaler, car il se rapproche beaucoup de la barytine de Rumelange que Monsieur le Professeur Cesàro a décrite jadis dans les Annales de la Société géologique de Belgique (t. XIV, Mémoires, 1887). — B i6t — Ce cristal, représenté par la Tig. 3 du travail précité, porte les faces : p, ni, a^ e^ g', et offre ainsi beaucoup d’analogie avec la barytine qui vient d’ètre décrite. On remarque aussi dans cette dernière un gros liexadièdre b^ de pyrite à faces striées liorizontaleinent ; il se trouve presque au contact de la face gb D’autres cristaux de pyrite, altérés, émergent d’une face p. Le Secrétaire général donne lecture d’un autre* travail du même auteur : Sur les propriétés du rubis reconstitué par fusion de débris de rubis naturel. Le Président désigne MM. IL Buttgenbacli , M. Loliest et V . Fourmarier, pour faire rapport sur ce travail, M. A. Renier donne connaissance de la note suivante : Quelques niveaux à faune marine du bassin houiller de Seraing, PAR y^RMAND JReNIER. L’étude détaillée de l’échelle stratigrapliique du bassin houiller de Seraing, que j’ai eu l’occasion de poursuivre plus spécialement dans la concession de Mariliaye, m’a permis de repérer un certain nombre de niveaux fauniques. En ce qui concerne les niveaux d’eau saumâtre, j’ai signalé, il y a déjà trois ans, la découverte .de Leaia Ledyi Jones, au toit de la veinette située à peu près à mi-distance' entre Stenaye et Petit Joli Chêne (^)., Parmi les autres niveaux très nombreux, mais encore incom¬ plètement explorés, je me bornerai à citei’ aujourd’hui le haut toit de la couche Cor, qui surmonte un niveau local très mince à Lepidodendron ophiiiriis Brongn. sp. et Lepidophyllum trian gu- lare Zeiller. Ce banc de schiste renferme Naiadites quadraia Sow. sp., espèce que les paléontologues anglais considèrent comme caractéristique des Middle Coal Measures. (1) Cf. Ann. Soc. GéoL Belgique, XXXIV, B 69. B 162 — Mais le liouiller du bassin de Seraing possède aussi divers niveaux à l'aune marine. Les stratigraphes étant portés à al tri buer à ces niveaux une importance spéciale, je crois utile de- sig’iialer aujourd’liui ceux que je connais au-dessus du poudingue liouiller. Ils sont au nombre de cinq. 1'^ Veinette double, située en stampe normale, à iio m. environ en-dessous de Désirée. La pierre intei’calaire entre ces veinettes est un schiste noir d’aspect terreux ou scoriacé, comme il s’en ren¬ contre beaucoup dans l’assise Hia. Elle renferme une riche faune marine. Dans les échantillons recueillis par notre confrère M. Georges D’Heur, j’ai reconnu : Goiiiaiites. ; Posidoniella lœvis, Lingiila myiiloules 8ow. ; Acrolepis Hopkinsi M’Coy, et en outre, d’assez nombreux débris végétaux très macérés. 2° Veinette située en stampe normale, à 47 bi. sous Désirée. Le premier banc de toit est un schiste bi*un, compact, à rayure grasse, ([ui contient Liiig'iila luytiloides Sow. Il est surmonté d’un banc de schiste à Carboiiicola. 3° Lairesse, couche immédiatement supérieure à Désirée. Le toit est un schiste psammitique qui renferme parfois Lingiila luytiloides Sow. 4° Stenaye. Le toit de cette couche est un schiste très fin, parfois gris, parfois brun à rayure grasse. On y rencontre, outre de rares débris végétaux hachés, Lingiila myliloides Sow. et des entomostracés. Le toit de la couche Chaineux, nom sous lequel Stenaye est connu dans la région occidentale du bassin de Liège, présente les mêmes caractères, ainsi que je l’ai constaté dans la concession du Sart d’Avette. 5° Grande Veine. Le haut toit de cette couche est un schiste psammitique dans lequel notre confrère M. G. D’Heur a décou¬ vert, il y a deux ans déjà, une trace de brachiopode (cf. Prodiictiis). De nouvelles recherches de M. l’ingénieur Humblet n’ont fourni, jusqu’ici, qu’un seul échantillon portant la trace d’un brachiopode. Le banc, qui forme le toit immédiat de Grande Veine, contient de nombreux débris végétaux et des Aiithracomya. Ce relevé ne tient pas compte des niveaux à écailles de poissons. Les déterminations des échantillons recueillis ne sont pas terminées. Il résulte de ces recherches que des faunes marines existent à — B i63 — des niveaux plus nombreux et encore plus élevés (Stenaye et Grande Veine) que ceux signalés jusqu’ici, exception faite de la couche Grand Bac (i). Grande Veine est située à 55 m. environ au-dessus de Malgar¬ nie, qui dans le bassin de Seraing, tout comme aux plateaux de Herve, à Charleroi et dans le Couchant de Mons, semble être la limite supérieui’e d’extension verticale du Neiiropteris Sclilc- Iicini Stur. La séance est levée à midi et demi. (^) Cf. X. Stainier. — Stratigraphie du bassin houiller de Liège. Bull. Soc. belge de Géologie^ 1906, XIX, p. 90 et suiv. — B 164 — Séance extraordinaire du 18 mars 1910. Présidence de M. J. Cornet, vice- président. M. F. F. Mathieu remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans une salle du laboratoire de. géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut à Mons. Le procès verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Commiinicntions . — I. M. F. F. Mathieu fait une courte com¬ munication sur un puits iiütnrel rencontré dans les travaux du puits iF 6 des charbonnages du Nord de. Charleroi. 11 n’a pas fait parvenir au secrétariat le texte de cette communication. II. — M. J. Cornet fait des communications : 1° Sur la géologie des parties centrales du bassin du Congo ; 2"^ Sur ta couche de la Bnssira, c’est-à-dire sur les alluvions anciennes, lacustres, repré¬ sentant le ternie le plus récent de la stratigraphie de l’intérieur du bassin du Congo. 11 remettra ultérieurement le texte de ces communications, complété par des documents attendus par le prochain courrier. M. J. Cornet signale ensuite la découverte de nombreux fossiles animaux dans les couches du système du Lualaba, dans la région s’étendant de Stanleyville à Ponthierville. Présentation d'échantillons. — M. F. F. Mathieu présente des cristaux de quartz avec dolomite, sidérite et carbonates intermé¬ diaires, provenant de veines géodiques rencontrées au sein d’un banc de grès par un bouveau du puits St-Charles des Houillèi'es- Unies, à Kansart. M. le Président remercie M F. F. Mathieu qui, à la Abeille de partir pour un voyage d’exploration géologique dans la région compiTse entre le Lualaba et le Tanganyika, a tenu cependant à nous entretenir aujourd’hui de ses observations en Belgique. Au nom de la Société, il lui souhaite un bon voyage et fait des voeux pour la réussite de sa mission. (Applaudissements). La séance est levée à 17 heures 25. — B i65 — Séance ordinaire du 20 mars 1910. Présidence de M. P. Questtenne, membre du Conseil. La séance est ouverte à lo heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Admission de membres effectifs. — Le conseil a admis en cette qualité MM. Vasseur, Pierre, élève ingénieur à Quaregnon-lez-Mons, présenté par MM. Loliest et Fourmarier. Destinez, Edouard, ingénieur à Monte-Amiata, présenté par MM. Loliest et Lespineux. Présentations de membres effectifs. — Six présentations sont annoncées. Correspondance. — MM. Abraham, Cesàro, Delépine, J. Fraipont, Ch. Fraipont, M. Loliest, M. Mourlon, s’excusent de ne pouvoir assister à la séance. La Société ouralienne d’amateurs des sciences naturelles -fait jjart du décès de son auguste protecteur S. A. I. Mgr. le Grand Duc Michel Nikolaévitch (Condoléances). Le congrès international des mines, de la métallurgie, de la mécanique et de la géologie appliquées qui se tiendra à Dusseldorf du i8 au 23 juin 1910, envoie sa seconde circulaire, qui contient notamment les programmes scientifiques provisoires des sections ; le programme de la section de géologie a]3pliquée est le suivant : Section IV. — Géologie pratique. Professeur D‘‘ Barrois, Lille : (c L’origine des sédiments liouillers élastiques et les galets erratiques trouvés dans le nord de la France )). Geheimer Bergrat Professeur D’^. Beyschlag, Berlin : « Com¬ munication sur les richesses en minerais de fer du monde )). D‘‘. Fliegel, Berlin : a Tectonique du bassin rhénan-inférieur et son importance pour le développement des lignites — B i66 — Ingénieur des Mines Kralimann, Berlin : « La nouvelle théorie des gîtes et ses problèmes ». Professeur D‘’. Kruscli, Berlin : « a) Les gîtes de cuivre de la mine d’Otavi; son origine et son importance économique », b) Les gites de Radium et le développement probable du marché de ce métal ». Ingénieur des Mines Kukuk, Bochum : « Les conditions tecto¬ niques des dépôts de houille du bassin rhénan-westphalien d’après les observ^ations récentes.» (En commun avec Section I.) Regierungsbaumeister a D. Link, Essen : « Les barrages dans la région de la Ruhr en particulier le barrage de la Mohne ». Ingénieur des Mines Macco, Cologne : « Economie des Mines, ses éléments et ses limites ». (En commun avec Section I.) Markscheider Mintrop, Bochum : « Sur les tremblements de terre artificiels ». II. Mortimer, Lamb, Montréal : « Les uniques ressources miné¬ rales du Canada ». Professeur D’’ Potonié, Berlin : « Formation de la houille ». Ingénieur-géologue Renier, Liège :« L’état de nos connaissances sur la stratigraphie générale du terrain houiller belge ». Directeur général Schulz-Briesen, Düsseldorf : « Importance de la géologie pratique pour la science et l’économie politique ». Geheimer Bergrat Professeur D^’. Steinmann, Bonn : « Sur les filons liés des Cordillères de l’Amérique du Sud ». Privat-Dozent D^ M^egener, Münster : « Les eaux souterraines dans le bassin de Münster » Les conférenciers suivants nous ont encore annoncé des commu¬ nications, dont les sujets ne sont pas encore fixés définitivement : D*. Bartling, Berlin; Professeur Holz, Aix-la-Chapelle; Professeur D‘‘. Michael, Berlin ; Professeur D^ Scheibe, Berlin ; Professeur D*. Stille, Hanover; Markscheider Wacholder, Düsseldorf ; D'’. Wunstorf, Berlin. Excursions et visites prévues pour la Section IV. A) Excursion géologique (i 2 jours) : horizon méridional du bassin crétacé de Münster, sous la direction de M. le Profes¬ seur Dr. Krusch, M. le Géologue Dr. Bartling et M. le Bergassessor Kukuk. jour : sous la direction de Professeur Dr. Kruscli. Profil an travers du Dévonien supérieur, du Kulm, du carbonifère et du terrain houiller avec les terrasses de la Ruhr. 2® jour : sous la direction du Dr. Bartling ; Cenoinanien, zone à Labiatus et Diluvium. B. Excursion géologicpie d’une demie journée dans le district des lignites de Brülil-Cologne sous la direction de M. le géologue Dr. Fliegel. C. Excursion d’un jour ; au chantier des travaux du barrage de la Mohne près Arnsberg, sous la direction du Kgl. Regierungs- baumeister a. D. Link. Excursions d’une demie journée : visite à Bochum, du musée géologique, de la Station seismographique et magnétique de l’école de Bochum, sous la direction de M. le Bergassessor Kukuk et du Markscheider Mintrop. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sui* le bureau. Des remercîments sont votés aux donateurs. DONS d’auteurs. G. Delépine. — Observations sur le calcaire carbonifère du Hainaut. Bull. Soc. Géol. de Fraiice,/^^' sér. t. I V. 1904. — Sur la succession des faunes et la répartition des faciès du calcaire carbonifère de Belgique, C. R. Acad, des Sciences. Paris, 1909. — Comparaison entre le calcaire carbonifère du Sud- Ouest de l’Angleterre et celui du bassin de Namur. Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XXXVIII; Lille, 1909. — Les caractères stratigraphiques du calcaire carbonifère sur la bordure septentrionale du bassin de Xamur. Note préliminaire. Idem. Lille, 1909. — Faunal succession of carboniferous Limestone, Llan- trisant. Géol. magazine N. S. Déc. V. Vol. VII, Londres, 1910. Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. II. Buttgenbach; M. Lohest et Fourmarier sur le travail de M. A. Abraham : Sur les propriétés du rubis reconstitué par fusion des débris de rubis naturel. — B i68 — Conformément aux conclusions des rax3porteurs, l’assemblée décide que le travail sera renvoyé à l’auteur avant l’impression pour être complété dans le sens indiqué par M. Buttgenbacli. Commani cations. — Le secrétaire général donne lecture, au nom de l’auteur, du travail suivant : Cristaux trouvés dans la démolition d’un four ayant sorvi à la fusion du verre, PAR Q. Cesàro. Je dois ces cristaux à notre confrère M. le De Koninck ; c’est une masse formée de lamelles incolores^ enchevêtrées, imparfaitement transparentes ; elles ont une dureté de 5 à 6 I et sont assez facilement fusibles CL W '.-Z en ■'dl ^1 Fig. 1. émail presque opaque. L’apparence optique (fig. i) est celle d’une lame ortlio- rliombique ou clinorhombique allongéesuivant l’axe binaire, avec le P. A. O. parallèle à ; ellesindiquentunA. O. excen¬ trique, voisin du bord du champ, et s’éteignent suivant la direc¬ tion (ï allongement qui est positive. Dans une lamelle qui était restée attachée à une autre dans une position propice, j’ai pu aper¬ cevoir la bissectrice aiguë peu excentrique ; elle était négative, avec les axes très rapprochés ; V allongement de cette lamelle était négatif. Certaines lamelles, quoique s’éteignant nettement en lumière parallèle, donnent une figure anormale en lumière convergente ; cela indique une macle ayant pour plan d’heimi- tropie le plan d’aplatissement : une rotation de i8o° autour de la normale à ce plan restitue l’ellipse de section, mais non l’ellip¬ soïde optique. Wollastonite. — Toutes ces propriétés appartiennent à la wolla- stonite (CaSiO'^) en lames p. Dans ce minéral, la bissectrice aiguë négative n^ s’incline vers le spectateur en faisant un angle de 12“ — H 169 avec la normale à ; comme V = 20^^ et ph^ = 69"^ 4^', il s’ensuit que l’un des A. O., dirig'é vers V angle antérieur o, fait avec la normale à p un angle de 87^ 48' et sera voisin des bords du champ du microscope. Le signe de l’allongement des différentes faces de la zone parallèle à est variable, vu que l’axe de zone est dirigé suivant l’indice moyen n^ ; rallongement sera négatif lorsque le pôle de la face considérée se trouve dans l’angle de 40^ fait par les A. O. autour de la normale à h' (8^ en dessous, 82^ au dessus) ; c’est pour cela que la face qui nous a montré la bissectrice aigue avait un allongement négatif (^) ; toutes les autres faces, telles (pie p, auront un allongement positif. Une lame possédait deux faces donnant de bonnes images ; j’ai obtenu pour leur angle 44*^ 4^ ^ valeur de l’angle p a? de la wolla- stonite ; j’ai pu vérifier dans ccitte lamelle que l’A. O. voisin du bord du champ débouche du côté de l 'angle o. Biréfringence. — De la biréfringence proprement dite de la wollastonite, B = 14, on peut déduire celle des difiereutes faces de la zone parallèle à par la formule X = B sin {x -b V) sin (x — V), dans laquelle .v est l’angle que la normale à la face considérée fait avec la bissectrice puis comparer ces valeurs à celle (pie l’expérience a donné pour la face d’aplatissement des lamelles. On obtient, par le calcul : X X P 1 57« 48' 84 0 ^ 7« 3o' 14 lé 1 2^' 1,0 Une bonne lamelle d’épaisseur 18,2 donnait un retard de 94 ; donc sa biréfringence était de 7,1, ce (pii indique encore ([u’il s’agit de lamelles p. L Jl i (b C’est probablement rU ; Jé = 19^ 3o' et = 7" 3ü'. ANN. SOC. (JEOI.. DE BELO., T. XXXVIi. BUI;L., Tti. — B 170 — * * * L’analyse confirme la détermination : ces cristaux, attaquables l)ar les acides, sont essentiellement formés de SiO^ et CaO avec de petites doses d’APO^ et MgO, M. L. De Dorlodot. A propos des cristaux présentés par M. le professeui* Cesàro, j’ai observé souvent, lors de la démolition des fours qui servent à la fusion du verre, que l’on i)eut recueillir des débris de verre remplis de petites sphères fibro-radiées. C’est un commencement de cristallisation qui se produit lorsqu’une subs¬ tance amorphe, stable à la température ordinaire, est maintenue à une température voisine du point de ramollissement. Je possède un échantillon dont toute la masse est ainsi l’adiée autour de centres et a donc pris la texture cristalline. Je ne sais si les propriétés d’un tel silicate ont été déci-ites, mais il s’agit vraisemblablement ici d’un silicate double. On observe une structure analogue dans certaines roches éruptives. r^a parole est donnée à M. P. Fourmarier (^ui donne connais¬ sance d’un travail intitulé : Sur la structure de la partie méri¬ dionale du bassin houiller de Herve. L’auteur s’occupe, dans ce travail, de la partie du bassin de Herve située au sud des exploi¬ tations des charbonnages du Hasard, de Maireux-Bas-Bois et de Herve- Wergifosse. Il décrit d’abord les observations qu’il a faites dans le premier de ces charbonnages et qui l’ont conduit à admettre l’existence de trois lambeaux de poussée venant recou¬ vrir le houiller exploité. Il s’occupe ensuite du prolongement de ces lambeaux vers l’Est et remarque que les deux lambeaux du Nord se relèvent rapidement et se terminent en coin dans cette direction, tandis que le troisième se prolonge, mis en contact avec le houiller exploité par une faille de direction SW — NE., qui passe près de la limite sud de la concession de Maireux-Bas- Bois et entre les puits des Xhawirs et de St-Hadelin de la conces¬ sion de Herve-Wergifosse. A l’ouest du Hasard, les deux lambeaux du Nord semblent disparaître aussi, car les travaux de Fond- Piquette ne les ont pas rencontrés ; quant au lambeau sud, il ne comprend plus de houiller supérieur. L’auteur fait observer ensuite les différences d’allure entre les régions Ouest et Est du bassin de Herve ; dans la première, les — B I7I — couclies sont très plissèes et très redressées; dans la seconde, elles ont une allure beaucoup plus régulière, abstraction faite de déran¬ gements locaux de peu d’iin[)ortance, et se présentent en grandes plateures peu inclinées. Il existe peut-être une relation entre cette allure et la présence des lambeaux de poussée, la pression à laquelle les couches furent soumises s’étant traduite soit par des l)lissements très accentués, soit par la production de lambeaux de poussée suivant des failles peu inclinées. M. Centner demande quelle relation il y a entre la région décrite par M. Fouiunarier et les afileurements de terrain liouiller du massif de Tlieux. M. Fourmarier répond que, suivant les vues qu’il a émises pré¬ cédemment dans plusieurs travaux, les terrains antéliouillers de la vallée de la Vesdre, forment une nappe de charriage recou¬ vrant le houiller ; il admet que le liouiller de Theux, se prolon¬ geant vers le Nord sous cette napi)e de charriage, se raccorde au bassin de Liège, le bassin de Herve appartenant lui même à la nappe de charriage. M. A. Renier fait observer que dans la tranchée du chemin de fer au nord de Dison, il y a faille entre le houiller et le calcaire carbonifère; au nord de ce dernier, affleure le poudingue houiller; au voisinage de ce poudingue il a trouvé Neiiropteris Schlehani. M. Fourmarier pense aussi qu’il y a, en ce point, une faille entre le houiller et le calcaire carbonifère; il Ta désignée, dans des tra¬ vaux antérieurs, sous le nom de fciille du Corbeau M. L. de Dorlodot demande si l’on ne peut pas admettre que le dévonien inférieur qui se trouve en contact avec le houiller de Theux, aux Forges-Tliiry, n’a pas été refoulé du Nord vers le vSud suivant une faille à pendage nord ; dans cette manière de voir, le houiller de Theux se raccorderait à celui de Herve, non pas sous le massif de la Vesdre, mais au-dessus de ce massif. M. Fourmarier répond qu’un tel mouvement serait difficile¬ ment explicable étant donnée l’amplitude du refoulement ; d’autre part, les plis du dévonien du massif de la Vesdre et du houiller de Theux sont déversés vers le Nord, ce qui est contraire à l’idée B 172 — de refoulement du Nord vers le Sud ; il s’était arrêté autrefois à une hypothèse semblable, mais une étude ])lus ai)profondie de la région lui a montré qu’il était difficile de continuer à admettre un mouvement de ce genre. M. H. Lhoest demande à quel niveau stratigrai)hique appar¬ tient le houiller de la concession de Iloulteau, située au Nord de Pepinster. M . Fourmarier répond qu’il s’agit là du houillei* inférieur du bassin de 8t-Hadelin. M. le Président désigne ^IM. Max Lohest, Henri Llioest et V. Bi’ien comme rapporteurs poin* examiner le travail de M. Four¬ marier. M. A. Renier présente un travail intitulé : Note sur (jiiclijues vé^'étuiix fossiles du niurbre noir de Dinunt {Diimulien moyen). L’auteur montre à l’assemblée quehiues exeiuplaii'es de végétaux fossiles qu’il a découverts dans le marbre noir dans la vallée de la Meuse au nord de Dinaiit, ])endaut l’excui’sion que la Société fit dans cette région en septembre 1909. Il décrit ces végétaux et passe en revue les découvertes de ce genre faites jusqu’à présent en Belgi(|ue dans les divers niveaux du Dinantien moyen. M. P. Fourmarier fait observer qu’à son avis, le marbre noir de Theux a])partient au sommet du calcaire carbonifère et non pas à la partie inférieure du Viséen, comme le marbre noir de Dinant. M. Renier fait observer qu’il s’est gardé de considérer le marbre noir de Theux comme homotaxique du marbre noir de Dinant, et (|u’il a fait des réserves formelles sur ce point dans son mémoire. L’opinion adoptée par M. Fourmaider est celle que Gustave Dewalque a admise dès i863. M. Fourmarier répond qu’il connaît l’opinion émise par G. Dewalque en i863, mais il fait observer que ce savant n’a pas cru devoir maintenir cette intei’prétation sur le lever de la houille de Louveigué-S])a de la carte géologique au classe le marbre noir de Theux dans le niveau Via. Le Président désigne MM. A. Gilkinet, G. Schmitz et H. Del- tenre comme rapporteurs, pour examiner le travail deM. Renier. — B 173 — M. L. De Dorlodot résuine 1111 travail intitulé : Recherches sur le inétanwrphisiiie du Cambrien du Sud du Massif de Stavelot. Il décrit d’abord les caractères du métamorpliisme de cette région et les minéraux qui s’y rencontrent. Il en tire ensuite quelques conclusions au point de vue de la structure géologique de la région. Le Président désigne MM. J. Cornet, P. Fourmarier et Max Loliest, pour faire rapport sur ce travail. M. L. De Dorlodot présente un écliantillon remarquable de pyrite provenant du pliyllade vert devillien du massif de Rocroy. Le cube de pyrite présenté est de dimensions anormales 2x3 cm, et aplati suivant le clivage. Il présente des prolongements quartzeux qui atteignent la moitié de la longueur d’un côté. Une petite cavité est restée contre le cristal ; celle-ci était vraisembla¬ blement remplie d’éléments liquides ou gazeux, à la faveur desquels les migrations de quartz ont pu se produire. La roche est le phyl- lade aimantifère exploité au nord de Monthermé. Les petits cristaux d’aimant presque microscopiques présentent des prolon¬ gements orientés de la meme façon. La séance est levée à midi et demie. S^iiw ■■- v„,, ■ ;;:;::-;ï 0, , ,,■ 1^0 JAfrAr ':ï’u','’. ^>;V; '■;\r'- ;;-iV#fVvv'y''^ ■ -V;, -î « i* iÿ' .1 . < : J ' ' - ^ v/ ,‘ ^i.uî , \ ii'i if '.tn'.', 1(1 (iS''!^/! ■■ y i!i,vvtiM jSfi Ît.;j!--'V k:J'' ^*.jj;i .■■y;.i- .liv • v» -1 «tX;/, h ^ , ■ t i '■ \\-.’'^Ji>': . ,.‘1^1 A-v- ' ^î/î/ ^ ;. :■>:'■ î' '.y -.y ’ ' ,'■' . , ' ■ ■ ._ ■ ^ . ■ ■• ' . • '■ . ■/ t-. /'.r ^ I » .•■ , friA»'i '-'t’'. : ’ >>'j iî’ïf^i)...:.iy*'!;VTV'’; i' ’’ ■.>1.; /^ l-V;' t< :jf^î^>vi'''v|MTf'^y^^^^ 'U^iü^A-y. Table des Matières. BÜLIiETIN. Pages Séance extraordinaire du janvier igio. B io5 R. Cambier et A. Renier. Observations sur les Pinakodendron E. Weiss . io5 J. Cornet. Sur un contact de la craie phosphatée de Ciply {Cp ^ b) sur lacraie de Spiennes (Cp a) . . . . . iir J. Cornet. A propos d’une faille à rejet horizontal dans la* craie du bassin de Mons . * . ii3 Séance ordinaire du i6 janvier igio. ii4 Publication d’un album des documents géologiques. Projet .... 114 Max. Liohest. Présentation d’échantillons: . . 116 C. Malaise, G. Cesàro. Discussion . . . . 117 X. Stainier. Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’Angleur (présentat/on). . . . 11 j G. Cesàro. Contribution à l’étude des minéraux. Nouvelles formes dans la Célestine de Girgenti. Célestine dans le soufre de la . mine Caberiiardi (Romagne). Sur un minéral de la dolomie de Lengebach. Inclusions cai)illaires dans des cristaux de barytine du charbonnage du HornUi Variation de l’angle des axes optiques dans une même lame de clivage de Dewalquite. 118 P. Destinez, Sur une faune carbonifère ( Tia) recueillie dans un puits de la carrière de l’Orient, à Tournai . t3i G. Moressée. Présentation d’un débris végétal de l’oligiste oolithique du Famennien de Sclaigneaux. . . ^34 Annexe. Rapports sur le mémoire de M. A. Ledoux : Sur une forêt fossile du Landéniem supérieur à Overlaer-lez-Tirlemont. . t34 Séance extraordinaire du 18 février igi O. . i35 F. F. Mathieu. Esquisse paléontologique des charbonnages du Nord de Charleroi . . i35 J. Cornet. Le sondage de Hensies . . 144 J. Cornet. Notes sur quelques roches de l’übanghi et de la Sangha . i4b J. Cornet. Présentation d’échantillons de roches du Congo belge . . 148 Séance ordinaire du 20 février igio i49 G. Moressée. Sur l’obtention artificielle de gros cristaux de carbo¬ nate magnési que . . i5i M. Lohest, G. Moressée. Discussion . t56 W. C. Klein. Failles montrant deux mouvements opposés dans le bassin houiller du Limbourg hollandais (préseùfa/zoyi) . . . i5t> M, Lohest, Klein. Discussion . . i56 M. Lohest. Sur la coupe du puits de Voroux Goreux . 167 A. Abraham. Sur un cristal de Barytine . i58 Pages. A. Abraham. Sur les propriétés du rubis reconstitué par fusion de débris de rubis naturel (présentation) . . . B iGi A. Renier. Quelques niveaux à faune marine du bassin houiller de Seraing j. . . . . . . . . . . . . . i6i Séance extraordinaire du i8 mars igio. iG4 F. F. Mathieu. Sur un puits naturel rencontré dans les travaux des charbonnages du Nord de Cliarleroi (prése/ifaZfon) . . . . i64 J. Cornet. Sur la géologie des i)arties centrales du bassin du Congo. Sur la couche de la Bussira . . . . . 164 F. F. Mathieu. Présentation d’échantillon . . iG4 Séance ordinaire du 20 mars igio. iG5 Programme de la Section de Géologie ajtpliquée du Congrès interna¬ tional des mines, etc., à Dusseldorf, en igio . iG5 G. Cesàro. Cristaux trouvés dans la démolition d’un four ayant servi à la fusion du veiTe . . . . 1G8 Li. de Dorlodot. Observation sur cette communication . 170 P. Fourmarier. Sur la sfructure de la i>artie méridionale du bassin houiller do Herve {présentation el résumé) . 170 M. Centner, P. Fourmarier, A. Renier, L. de Dorlodot, H. Lhoest. Discussion . . 171 A. Renier.. Notes sur quelques végétaux fossiles du marbre noir de Dinant (Dinantien moyen) (présentation) . 172 P. Fourmarier, A. Renier. Discussion . . 172 li. de Dorlodot. Recherches sur le métainorpLisine du Cambrien du Sud du massif de Stavelot (présentation) ^ . 17‘i D. de Dorlodot. Présentation d’un cristal de pyrite dans lephyllade vert devillien du massif de Rocroy . 170 MÉMOIRES. X. Stainier. Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs «l’Angleur (pi IV) . . . m 47 Rapport de MM. P. Fourmarier, H. Lhoest et V. Brien sur le travail précédent . . . 78 V. Brien. Les roches et les alluvioiîs aurifères du bassin delà Dimba (Conge* belge) . . . . . . . . . 83 O. Delépine. Quelques observations sur le calcaire carbonifère . Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz . . . 99 Rapports de MM. P. Fourmarier, M. Lohest et V. Brien sur le travail précédent. .... . . . . . loG M. Lohest et H. De Rauw. Sur une couche de phyllade ottrélitifère interstratifiée dans l’arkose gedinnienne de Salm-Chàteau . iQ9 A. Ledoux. Note complémentaire sur les troncs silieifiés de la car¬ rière de grès landenien, à Overlaer-lez-Tirlemont (pl. V) . 1 1 1 .'i ■'4 '■'a i l '-i "'i Publication trimestrielle DE I.A Société géologique IDE BELO-ZQ^TJE TOME XXXVII. - 3<* LIVRAISON. Bulletin, feuilles i3 à i8. Mémoires, feuilles 8 à i5. Planches VI à X. OCTOBRE 1910; LIÈGE Imprimerie H. Vaillant- Carmanne (Société anonyme) rue Saint-Adalbert, 8. 1 909-1 910 Prix des publications. Le prix des publications de la Société est établi comme suit ; G. Dewalque. Catalogue des ouvrages de géologie, de minéra¬ logie, de paléontologie, ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les principales bibliothèques de Belgique . . Sur la probabilité de l’existence d’un nouveau bassin houiller au nord de celui de Liège et questions connexes, 4 planches. La houille en Campine, i planche . . . Etude géologique des sondages exécutés en Campine et dans les régions avoisinantes, 17 planches . . . . Question des eaux alimentaires, 2 planches . G. Dewalque. Carte tectonique de la Belgique et des provinces voisines . Annales^ tomes I à V, IX, X, XVII, chacun tomes XIII à XVI, chacun tomes XI et XII, chacun tomes VIII et XVIII, chacun frs. 3.00 frs. 10.00' frs. 3.00 frs, 25.00 frs. 5.00 frs. 2.00 frs. 2.00 frs. 3.00 frs. 5.00 frs. 7.00 tomes VII, XIX à XXII, XXIV, XXVIII frs. i5.oo frs. 20.00 frs. 3o.oo frs. 3o.oo frs. 6.00 XXIX, XXXI et XXXII, chacun tomes VI, XXIII, XXV, XXVI, XXVII; 3^ livr. du tome XXX, tomes XXXIII, XXXIV, XXXV, chacun tome XXX, Mémoires tome I, tome II, livraison. Les tomes VI, XXIII, XXV et XXVII ne seront plus vendus séparément sans l’autorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 25 ®/o aux membres de la Société. En outre, on peut se procurer les livraisons isolées suivantes, au prix de fr. o.3o chacune, sans remise ; t. II, sans les planches; t. IV, sans les planches; t. XIII, 1., sans les planches; t. XIII, 2^ 1.; t. XIV, 1.; t. XV, et 3® 1.; t. XVI, 2^ 1. ; t. XVIII, 2« et 3e 1.; t. XIX, 4^^ 1.; t. XX, 3^ et 4^ 1.; t. XXIII, 1. ; t. XXIV, 3e 1. ; t. XXVIII, 5" 1. ; t. XXIX, 4^ 1. ; t. XXXI, 4^ 1. ; t. XXXII, 2, 3e et 4^1. ; t. XXXIII, 1^1. Prix des tirés à part. Les auteurs ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires de leurs communications, sans titre spécial. Le prix des tirés à part est établi comme suit, pour un tirage de soixante- quinze exemplaires supplémentaires et moins (papier des Annales^ à moins d’arrangements contraires). Le prix des exemj^laires supplémentaires dépassant soixante-quinze sera calculé par quart de cent, d’après les chiffres de la dernière colonne, établis pour cent exemplaires. Y compris le remaniement du titre et la couverture. 25 ex. 50 ex. 75 ex. 1/2 feuille et moins . . frs. 0.75 1.40 2.00 3.55 Plus de 1/2 jusque i feuille )) l.IO 2.o5 2.90 5.00 Par feuille en plus. .... , . Pour la dernière 1/2 feuille, si le tiré à )) 0.85 1.55 2.i5 3.75 part comprend un nombre impair de demi-feuilles . - . )) 0.45 0.80 t.IO 2.00 Pour brochage dé chaque planche. 0.25 Titre spécial, composition et tirage . . )) I.OO 1.00 IcOO 1.00 Les planches se paient en sus, au prix coûtant. Les demandes de tirés à part doivent être adressées au secrétaire général qui opérera le recouvrement du prix des exemplaires supplémentaires, par " quittance postale dans la huitaine de l’envoi de ceux-ci et après préavis. — lî 175 — Séance extraordinaire du 15 avril 1910. Présidence de M. S. Stassart, membre du Conseil. M. L. Dehasse remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures, dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mon s. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est approuvé. Correspondance. — M. J. Cornet prie l’Assemblée d’excuser son absence. M. le Président donne lecture de l’allocution suivante, qu’avait rédigée M. J. Cornet, vice-président, qu’un empêchement imprévu tient éloigné de la séance. Messieurs, Le 22 mars dernier est décédé à Liège, à Page de 53 ans à peine, M. Julien Fraipont, l’un de nos vice-présidents, professeur de paléontologie à l’Université de Liège. La Société ne pouvait guère faire de perte plus sensible et la science belge se trouve profondément éprouvée par la disparition si inattendue de cet homme d’élite. M. J. Fraipont entra dans notre Société en 1882. Il devint membre du Conseil dès 1884 et fut secrétaire-adjoint, puis secré¬ taire-bibliothécaire sans interruption, de 1886 à 1897. Vice-prési¬ dent en 1907-1908, il fut appelé à la présidence pour l’exercice 1908-1909. Au terme de ses fonctions, il resta membre du Conseil et fut réélu vice-président lors de la dernière assemblée’‘géiîérale. En somme, M. J. Fraipont a joué pendant 26 ans un rôle actif dans l'administration de la Société et dans^ la direction de inôs , -V , -■ ü travaux. Dès le tome X de nos Annales, i882-i883v,M^/ Fraipont com¬ mença la publication do ses études sur les crinoïdes îlé Jà^ B^ Dans le tome XI, son nom apparaît à propos de la faune quater¬ naire. Les crinoïdes fossiles et la faune quaternaire restèrent, jusqu’à la fin de sa vie, l’objet de ses études de prédilection. BUI.L., i3. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. — B 176 Puis, dans nos bulletins et dans nos mémoires, notre regretté confrère fit pai^aître une nombreuse série de communications ou de ti’avaux étendus sur les deux objets précédents et, en outre, sur des fossiles des groupes des poissons y des brachiopodes y des polypiers y etc., parmi lesquels je mentionnerai surtout son beau mémoire sur les Echinodermes du marbre noir de Dinant {Mémoire in-4°, 1904) M. FiiAiPONT a publié de nombreux travaux en dehors de nos Annales, notamment dans les recueils de l’Académie de Belgique. Je me bornerai à citer ses recherches sur V homme quaternaire de Sj)y, son excellent discours sur la faune qiiaiernaire et divers tra¬ vaux d'archéologie p/’é/î/.s*/or/V/zzc. Je mentionnerai enfin sa superbe monographie de VOkapiy parue dans les Annales du Musée du Congo. On voit, par cette esquisse rapide, bien incomplète, ce qu’avait produit déjà l’homme que nous pleurons et on comprend ce que la science ])ouvait encore attendre de lui, à l’àge où la mort nous l’a ravi. Tout ceux qui ont eu le bonheur de connaître M. J. Fraipoxt savent qu’il était aussi sympathique comme homme qu’estimable comme savant. Ceux qui suivirent ses cours sont unanimes à louer ses qualités [)rofessorales et son dévouement à l’enseignement. A ces divers titres, son nom occupera une place distinguée dans l’histoire de la science en Belgique et son souvenir vivra parmi nous. M. le Président propose que la séance soit levée en signe de deuil. La séance est levée à 16 heures i5. — B 177 — Séance ordinaire du 19’ avril 1910. Présidence de M. M. Loiiest, vice-président. La séance est ouverte à lo lieures Le président rappelle la perte cruelle que vient d’éprouver la Société en la personne de son ancien président Julien Fraipont. Il regrette, sa vie ayant été trop intimement mélée à celle de Fi-aipont, et étant lui-meme encore beaucoup trop affecté de ce deuil récent, de ne j)ouvoir se conformer aux traditions de la société en faisant l’éloge de son ancien président. Conformément aux coutumes, la séance sera levée après rexi)é- dition des affaires courantes ; les discours pronom^és aux funé¬ railles seront insérés en annexe au procès-verbal. A la demande du Conseil, M. Fourmarier a accepté de rédiger la notice biograxiliique qui sera publiée dans nos Annales. Le procès verbal de la dernière séance est approuvé mo^^ennant une rectification demandée par M. Renier et par M. Fourmarier. Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité MM. Mercenier, Maurice, élève ingénieur, 67, rue des Francliimon- tois, à Liège, présenté par MM. Loliest et Fourmarier. WiLLAiN, Pierre, ingénieur aux cliarbonnages du Hainaut, à Haiitrages par St-Gliislain, présenté par MM. L. Déliassé et J. Cornet. D’EFrise, Eugène, ingénieur divisionnaire aux cliarbonnages du Levant du Flénu, Grand’rueàJemappes, présenté par MM . Mathieu et J. Cornet. Capiau, Heianan, ingénieur aux charbonnages d’IIornu et Wasmes, à Wasmes, présenté par les memes. Liagre, Edouard, ingénieur au corps des mines, 191, boulevard Dolez, à Mons, présenté par MM. L. Déliassé et J. Cornet. Martens, Erasme, administrateur délégué de la société géné¬ rale de sondages et de travaux miniers, 25, rue Simonon, à Liège, présenté par MM. Plumier et Lespineux. — B 178 — Présentation de membres efl'ectifs. — Le président annonce trois présentations. Présentation de membres correspondants. — Le président annonce la présentation de deux membres correspondants. Correspondance. — MM. Cesàro, Cli. Fraipont et A. Renier font excuser leur absence. Le Verein zur Verbreitung natur^vissenscllal‘tlicller Kenntnisse, à Vienne, envoie ses condoléances à la suite du décès de M. J. Fraipont. Le Congrès international de l’enseignement technique supérieur, qui -se tiendra à Bruxelles du 9 au 12 septembre 1910, fait parve¬ nir son progrumme. Le Congrès géologique qui se tiendra cette année à Stockliolm demande l’envoi de délégués. LeConseil a désigné MM. Fourmarier et Lespineux poui’ remplir cette mission. Ouvrages offerts, — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déi)osés sur le bureau et des remercîments sont votés aux donateurs. DONS d’auteurs. Andoiissow, N. — Liste de ses travaux scientifiques, 1888-1909. /)'■ Enriqiie Herrero Diicloiix. - La Ensenanza de la Quimica en la Univercitad porcional la Plata (Buenos Aires 1909). Nomination de rapporteurs. — Le président désigne comme rap¬ porteurs : 1°) Pour le travail de M. G. Delépine : Qiietques observations sur le calcaire carbonifère: Condroz et bassin de Namur, MM. Fourmarier, M. Lohest et Brien. 2^^) Pour le travail de MM. Lohest et De Rauw : Sur la pré¬ sence ddine couche de phyllade ottrélitifère interstratifiée dans le gedinnien de Salm-Chàteaii, MM. Fourmarier, J. Libert et G. Lespineux. 3°) Pour le travail de M. P. Fourmarier : Quelques observations sur V allure du dévonien moyen aux environs de Liège, MM. M. Lohest, H. Lhoest et J. Libeid. - B 179 — 4®) Pour le travail de M. Dewez : Observations sur la géologie de VAriiwimi {Congo belge), MM. Cornet, M. Loliest et V. Brien. 5°) Sur le travail de M. Ledonx : Note complémentaire sur les troncs silicifiés du Landenien de la carrière d'Overlaer-lez-Tirle- mont, MM. Loliest, Fourinarier et De Rauw. La séance est levée à ii heures un ({uart. ANNEXE. Discours prononcés aux funérailles de M. Julien Fraipont, ANCIEN PllÉSIDENT, VICE-PRJi SI DENT DE LA SOCIETE. Discours de M. F. Thiry, Recteur de V Université. Messieurs, Il y a cinq mois, nous étions réunis dans cette même enceinte pour y célébrer l’installation au rectorat, d’un collègue dont la science profonde, dont l’activité puissante, dont le dévouement et la bonté provoquaient depuis longtemps l’admiration de tous. Quel bonheur nous éprouvâmes en cette séance ! Professeurs et élèves se réjouissaient de voir se i)lacer à leur tète cet homme qui, par sa loyauté, par sa délicatesse et i)ar l’amour qu’il éprouvait pour notre chère Université, leur inspirait la confiance la plus élevée et les pénétrait des espérances les plus vives. Aujourd’hui, nous nous retrouvons ici, mais c’est pour i)leurer, héla» ! Ce n’est plus pour saluer de nos ovations joyeuses un confrère aimé : c’est pour lui apporter notre suprême, notre éternel adieu ! Quelques semaines ont suffi pour briser un avenir que nous considérions comme devant être si longuement heureux ! La maladie s’est déclarée, les inquiétudes se sont précipitées, la mort a fait son œuvre, meurtrissant nos cœurs et déchirant notre affection à jamais ! .Tulien Fraipont était né à Liège le 17 août 1857. Après avoir fait les études moyennes et supérieures les plus brillantes, il obtint à notre Univer¬ sité, en 1881, le diplôme de docteur en sciences naturelles avec la plus grande distinction. Il adorait l'étude et se sentait porté vers renseignement. Ses immenses mérites furent reconnus sans retard : le iq novembre 1878, il était nommé préparateur du cours de zoologie ; le 3o septembre 1881, assistant — B i8o — du même cours, dont il exerça les fonctions jusqu’au 9 septembre 1886 ; le 10 mai 1884, chargé du cours de paléontologie animale à la Faculté des sciences et le 18 avril 188G, chargé de donner renseignement de la géographie animale à la même Faculté. En octobre 1884, il avait été choisi pour enseigner les sciences naturelles à l’Ecole normale de Fragnée ; le 9 sex)tenibre 188G, il devint professeur extraordinaire et le 3o septembre 1889, professeur ordi¬ naire à l’Université. Il remplaçait ainsi définitivement ses anciens et illustres maîtres Dewalque et van Beneden dans l’enseignement de la i)aléontologie et de la géographie animale : il avait 3i> ans seulement. Dés l’année 187G, il complétait ses travaux par de nombreux voyages et explorations ; nous rap])ellerons notamment les séjours (lu’il fit à Ostende au laboratoire van Beneden dans le but d’y étudier la faune du littoral de Belgique ; le séjour qu’il fit à Roscoff, sur les côtes de la Bretagne, au labo¬ ratoire du professeur Lacaze, pour y étudier la faune de la Manche et de l’Atlantique, et celui qu’il fit à Kiel, à rinstitut zoologique, pour y étudier celle de la Baltique. Il visita les plus importants musées de rEuroi)e et fut envoyé en mission, durant l’hiver 1881-1882, à la station zoologique du pro¬ fesseur Dorhn à Na])les. Tout le monde connaît les exi)lorations d’une importance scientificpie si remarquable qu’il fit dans notre pays. L’activité de Julien Fraipont était prodigieuse, il ne reculait devant aucun effort ; emi)orté ])ar la passion de la science, il entamait sans cesse de nouvelles recherches ; ce travail ininterromi)u et rempli de la foi du savant qui poursuit son œuvre avec vaillance, constituait l’une des plus grandes i)arties de son bonheur. Nous avons vu quelles étaient les fonctions (pi’il exerçait à l’Université ; étaient-elles les seules ? Loin de là ! Il était membre ou président d’une foule de sociétés auxquelles il apportait un dévouement sans bornes. On sait avec (pielle autorité et quel succès il orga¬ nisa et présida le Congrès archéologique tenu en notre ville au mois de juillet dernier. Le chiffre de ses publications est considérable ; les princii)ales ont pour objet les recherches auxquelles il se livrait dans ses excursions scientifiques. 11 ne m’appartient pas de les exposer, j’enduis incapable ; 'mais je tiens à l)rononcer à propos de Julien Fraipont, des i)aroles analogues à celles que je ])rononçais, il y a deux ans, à propos de notre célèbre et vénéré maitre, Alfred Habets : je dirai de Frai])ont qu’il ne se contenta i)oint d’étudier et de répandre les idées des autres savants; ses travaux, en effet, sont empreints d’une personnalité scientifique qui a fait de lui non seulement un professeur remarquable, mais en même temj)s un initiateur du mérite le plus élevé. Son talent fut reconnu par plusieurs distinctions honorifiques importantes : il était officier de l’ordre de Léopold, décoré de la médaille civique de pre¬ mière classe et de la médaille commémorative du règne de S. M. Léopold II, officier d’académie et membre de l’Académie royale de Belgique. Quelques — B l8l jours avant sa mort, il recevait la croix de chevalier de la Légion d’honneur. Hélas ! ce fut sa dernière Joie ! Messieurs, j’ai parlé du savant ; je ne veux pas m’arrêter sans avoir dit quelques mots de l’homme. Une qualité fondamentale renveloi)j)ait tout entier : c’était sa jeunesse, la jeunesse de son esi)rit et la jeunesse de son cœur. Elle se manifestait par la vivacité de la pensée, par le charme de la parole, par l’affabilité la plus séduisante, i)ar le désir le plus si)ontané de faire plaisir à ceux qui s’adressaient à lui, par la bonté la plus franche et par le dévouement le i)lus noble. Aussi, i)eut-on dire qu’il n’avait parmi ses collègues et parmi ses élèves que des amis. Quelle angoisse pour tous durant ces deux derniers mois ! On attendait avec impatience la venue d’un jour nouveau pour savoir si la nuit l’avait un peu soulagé. Quelle joie quand on annonça, mardi matin, qu’une amélioration sensible s’était produite ! Quelle anxiété quand on me téléphona, à six heures du soir, que la fièvre l’avait rei)ris î Quel deuil épouvantable le lendemain ! Cher Recteur, cher Ami, recevez notre dernier adieu ! Comme à la famille que vous adoriez et devant laquelle nous nous inclinons avec un douloureux respect, une consolation suprême nous reste — le souvenir ! Il est profondé¬ ment ancré dans nos âmes : il ne s’en détachera jamais, jamais . Discours de J. Deruyts, Doyen de la Faculté des Seieiices. Le malheur qui endeuille LUniversité, en lui ravissant un chef aimé, est particulièrement cruel ])our la Faculté des Sciences, à laquelle notre regretté Recteur appartenait depuis plus de vingt-cimi ans. Le cœur meurtri, je remplis le devoir de rendre hommage à l’activité professorale et scientifique de celui que nous avons perdu. Julien Fraipont avait eu le bonheur d’ètre dirigé dans ses études de prédi¬ lection par des maitres. dont l’autorité scientifique a augmenté le renom de notre Université. Ayant à jieine terminé son doctorat, il fut choisi comme assistant par notre éminent collègue, M. Ed. Van Beneden, et c’est à cette éjmque que se placent ses premiers mémoires qui étaient consacrés à la zoologie et qui parurent, sous de hauts i)atronages, dans les Bulletins de l’Académie de Belgique^ dans les Archives de Biologie et dans des recueils d’institutions importantes du pays et de l’étranger. Il fit des études fructueuses au laboratoire que l’illustre Pierre Van Beneden avait créé de sa seule initiative, pour l’étude de la faune du littoral belge. Puis, se furent des ])ériodes de travail aux stations zoologiques et aux grands musées zoologiques, i)aléontologi(iues ou ethnographiques de France, d’Allemagne, d’Italie. ^ — B 182 En 1884, il preiuiit rang dans le cori)s i)rofessoral, chargé de renseigne¬ ment de la paléontologie animale, avec l’aj^pui de ses anciens maitres et notamment de son prédécesseur, Gustave DewaUxue, dont le souvenir reste en grand honneur i)armi nous. C’est alors que se marque le début de nombreuses et importantes recherches de notre regretté collègue sur rethnograi)hie i)réhistorique et la ])aléontologie ; pour ces sciences, les noms de Schmerling et de Laurent de Koninck brillent dans nos fastes universitaires; Fraipont y associe le sien avec éclat. Les spécialistes disent, à riioniieur de notre i)ays, les hauts mérites scientifiques des explorations de cavernes à ossements de l’époque lacé dans ses attributions. Ses vastes connaissances lui firent confier l’étude de l’Okapi du Congo, qui avait été ébauchée puis abandonnée ])ar les naturalistes anglais; il se chargea aussi de la rédaction d’une grande j)artie du catalogue systématique et descrix)tif des l)elles collections zoologiques du Baron Edm. de Selys Longchamps. A i)lusieurs reprises, il fut membre des jurys chargés de décerner les grands prix décennaux de sciences naturelles et prit une part importante aux travaux de la Commission (jui s’occupe de la question de la i)rotection des oiseaux insectivores. Sa collaboration était acquise aux nombreuses sociétés de sciences ou d’archéologie dont il faisait partie. Il écrivait facilement dans un style simj)le non dépourvu d’élégance, comme — B i83 — 011 le voit par son ouvrage sur les cavernes et leurs habitants, par ses notices relatives à la vie scientifi(xue de Laurent de Koninck, run de ses anciens niaitres, et du D*' Candèze, le célèbre entomologiste liégeois qui lïit un vieil ami de sa famille. Il savait aussi ^lar des conférences à la fois attrayantes et sérieuses intéresser à ses études favorites ceux qui aiment à connaitre la nature. Dans son enseignement, il était plein de vie, remar¬ quable par la clarté et la méthode; il aimait à dégager les faits princiiiaux, et aussi, quand le sujet le permettait, à orienter les auditeurs vers les ques¬ tions de science pure, favorables à la i)énétration des sciences api)liquées. A roccasion du cours d’éléments de paléontologie qu’il faisait pour les futurs ingénieurs, il avait rédigé un i)etit livre présentant un choix de fossiles caractéristiques des dépôts sédimentaires. Cet ouvrage, comprenant 70 pages seulement et une collection de 44 planches, a eu deux éditions et a été souvent admiré pour la richesse des documents, ses qualités d’ordre et de simplicité. Depuis sa nomination comme professeur titulaire, Fraipont a i)ris une large i)art aux travaux de la Faculté des Sciences. A trois reprises, il assuma la charge du Secrétariat, notamment i)endant les années 1888-90 qui furent très laborieuses, car la Faculté des Sciences et la Faculté Technique se confondaient à cette époque et de nombreuses délibérations étaient imj)osées }iar la i)réparation de la loi qui règle actuellement les Universités. Pendant trois années, il fut notre Doyen (en 1890-91, 1897-98 et 190G-1907) et nous conservons le souvenir de l’aménité avec laquelle il i)résida nos réunions. 11 a été run des imomoteurs des études d’ingénieur-géologue, instituées pour fournir aux ingénieurs des mines des connaissances appro¬ fondies en géologie, en paléontologie et en pétrographie. Nombreux sont les anciens élèves de notre Université qui ont profité de ses études spéciales. Aucune des questions qui concernent la Faculté ne laissait Fraipont indif¬ férent ; il était parmi nous l’un des ])lus dévoués, se chargeant souvent de la x>réparation de rapports avec une bonne volonté inépuisable et une comx)étence assurée. Nous, ses collègues, qui le connaissions de près, nous savions api)récier son caractère droit et bienveillant, la dignité de sa vie, l’affection sûre et délicate dont il entourait ses amis. Lors de sa nomina¬ tion aux hautes fonctions de Recteur, quelques jours avant la rentrée d’octobre, il se rendit à l’une de nos séances; devant, à cause de sa situation nouvelle, s’abstenir de itrendre une j)art directe aux délibérations de la Faculté, il avait tenu à venir nous assurer à nouveau de son entier dévoue¬ ment ; « J’espère, nous disait-il, par la force du travail et de la persévérance contribuer à agrandir encore la i)rosi)érité de l’Université et, à la fin de mon mandat, je serai heureux de rei)rendre ma i)lace dans le rang de mes collègues de la Faculté. >' Hélas ! nous ne devions plus le revoir à sa place X)armi nous ; il nous est ravi dans la x^lénitude de l’âge et du talent. -- B 184 — Et maintenant qu’il nous a quittés, tachons de dominer notre troublante émotion })our redire que sa vie trop courte fut bien remi)lie au service du devoir, qu’après les affectueuses préoccupations familiales, il se donna tout entier au travail, à rUniversité et à la Science. Puisse sa famille soutenue i)ar les divines espérances, trouver quelque adoucissement à la douleur de la cruelle séijaration, dans l’hommage rendu aux vertus de celui que nous i)leurons ! Cher Recteur, cher Fraipont, au nom de tes collègues de la Faculté des Sciences, je t’adresse le suprême adieu. Discours de M. G. Malaise, directeur de la Classe des Sciences, au nom de V Académie royale de Belgique. ]Ma qualité de directeur de la Classe des sciences me donne le douloureux privilège d’adresser, au nom de l’Académie royale de Belgique, un dernier adieu à l’homme éminent dont la science, la famille et les ainis déplorent la mort prématurée. Élève de maîtres aussi illustres que le paléontologiste de Koninck, le géologue Gustave Dewalque et notre confrère Édouard Van Beneden, rien d’étonnant que Julien Fraii)ont ait ])roduit des travaux aussi variés que remarquables. Il a publié dans les Bulletins et Mémoires de l’Académie et dans d’autres recueils de nombreuses notices zoologiques se rapportant à l’organisation, au développement, à l’origine, à certains api)areils ou organes de diverses classes d’animaux invertébrés. Dans le domaine de l’anthropologie et de l’ethnographie préhistoriques, il s’est occupé de rexi)loration scientifique des cavernes de la Méhaigne, avec la collaboration de M. le D'’ F. Tihon. La race de Neanderthal ou de Cannstadt en Belfçique, avec la collaboration de M. Lohest ; et avec la même collaboration : Détermination de Vâge des ossements humains de la grotte de Spy. En outre : La poterie en Belgique de Vâge du Mammouth. Les hommes de Spy. La Belgique avant V histoire. L'homme fossile. Les cavernes et leurs habitants. Matériaux pour V histoire des temps quaternaires en Belgique. Une lecture très intéressante à la séance publique de la Classe des sciences, le iG décembre 1901 ; Sur la Belgique préhistorique et posthistorique. Les néolithiques de la Meuse. Les origines de la sculpture, de la gravure et de la peinture chez Vhomme fossile. Nombreux aussi sont ses travaux sur la paléozoologie ou paléontologie animale ; notons ses Recherches sur les Crinoides du Famennien de Belgique. Description des Lamellibranches du Carbonifère de Belgique, en collaboration — B i85 — avec feu L.-G. de Koninck, Description d'espèces fossiles nouvelles, une Discine ;.Euryptéridcs nouveaux] un nouveau Poisson ganoide du marbre noir de Denée ; sa belle Monographie des marbres noirs de Dinant. Des ouvrages de vulgarisation ou d’utilité pour les études universitaires ou autres, Description des fossiles caractéristiques et choix des fossiles caractéristiques des dépôts sédimentaires. Citons encore : Notice sur le D' Candèze. Différents rapi)orts à l’Académie, à la Société géologique de Belgique, etc., sur des travaux zoologi(iiies, préhistoriques et géologiques. Rapporteur du jury chargé de décerner le prix décennal des sciences zoologiques et des sciences minérales. Ses travaux lui avaient ouvert les portes de l’Académie : entré comme correspondant en 1896, il est élu membre titulaire en 1901, vice-directeur de la Classe des sciences en 1907, directeur en 1908 ; il prononce la même année, le 16 décembre, à la séance i)ublique de la Classe des sciences, un magistral discours sur V Okapi, cebelet grand animal découvert, en i883, dans l’Afrique équatoriole, qui était resté inconnu depuis l’époque pharaonienne. Fraipont a eu à sa disposition, i)Our faire la monographie Okapia, douze déi)ouilles, sei)t squelettes et onze crânes. Il a établi les affinités de cet Okai)i avec les Giraffidés vivants et fossiles. Il en donne une description complète, ainsi que ses mœurs, son habitat et sa i)osition systématique. •Tulieii Fraipont voyait des honneurs bien mérités récomi)enser une belle carrière : à peine venait-il de ceindre la toge rectorale, qu’il était promu officier de l’Ordre de Léopold. Il avait épousé Mlle De Tombay, comi)agne toute dévouée. Il avait plusieurs enfants dont un des fils essaie de suivre les traces de son père. Nous présentons à sa famille l’expression de toutes les sympathies de l’Académie. La vie se présentait à lui belle et heureuse : mais tout est fini. Adieu, cher ami et cher confrère, rei)ose en paix. Discours de M. H. Kremer au nom de la Section Normale Moyenne de l'Etat, à Liège. Il y a quehiues mois à peine, le personnel enseignant et les élèves de la Section Normale Moyenne de l’Etat à Liège, dans un joyeux élan de sympa¬ thique collégialité et d’affectueuse reconnaissance, commémoraient le 25*’ anniversaire de la nomination de M. Julien Fraipont aux fonctions de professeur de sciences naturelles dans cet établissement. Et voici que l’inexorable destin nous réunit au bord de cette tombe, prématurément B i86 — ouverte pour recevoir la dépouille mortelle de celui qui fut, dans toute la force du terme, un homme de bien. Nous ne pouvons la laisser se refermer sur lui, sans adresser un dernier adieu au collègue aimé, au maitre vénéré. Les rai)i)orts que Julien rraii)ont entretenait avec ses collègues étaient, en toute circonstance, emi)reints de la i)lus grande aménité, d’une exciuise urbanité et d’utie bienveillance inaltérable. Aussi ses collègues lui témoi¬ gnaient-ils toujours la i)lus haute estime et la plus vive symj)athie, je devrais i)lutôtdire, la plus cordiale amitié. Et les sympathies dont jouissait le collègue, le maître les rencontra au moins aussi vives chez ses élèves. Bien que succédant très jeune encore, dans une tâche ardue, à un maître exi)érimenté, Julien Fraipont, doué d’une haute intelligence, d’une soui)lesse d’esprit surprenante et d’un jugement éclairé, sut d’emblée donner à son enseignement un relief supérieur et le rendre éminemment pratique et attrayant. Secondé par un savoir aussi profond qu’étendu, s’appuyant sur une méthode sûre et éi)rouvée, il savait exj)oser avec la i)lus grande lucidité les points les plus difficiles. Toujours au courant des i)rogrès de la science et des découvertes les i)lus récentes, se consacrant à ses élèves avec un dévouement qui ne se démentait pas un instant, il ne i)ouvait manquer d’inspirer à ses auditrices enthousiastes le goût des études fortes et sérieuses et des recherches scientifiques, auxquelles il les avait si bien initiées. Ajoutez à cela son admirable bonté de c(X3ur qui tempérait la sévérité inhérente à la discipline scientifique, et l’on aura le secret de l’affection et de la vénération que ses élèves reconnaissantes vouaient à leur savant et dévoué 1)1*0 fesseur. Aussi la mémoire de Julien Fraipont restera gravée impérissable dans le cœur de ses collègues et de ses nombreuses élèves. Puissent ces regrets unanimes et la i)ensée qu’une vie si noble et si bien remplie trouvera, dans un monde meilleur, sa récompense et son digiîe couronnement, offrir (pielque consolation à l’immense douleur des siens ! Adieu, cher collègue, vénéré maître, au revoir ! Dicours de M. Ruhl, au nom de V Institut Archéolog'ique Liégeois. Messieurs, En ma (pialité de vice-i)résident de l’Institut archéologique liégois, le triste honneur m’échoit de prendre la parole en cette douloureuse circonstance. La mort qui, depuis quelques années, a fauché cruellement parmi les membres de notre Société, lui enlève, aujoiml’hui, son cher i)résident, homme de goût, de science, doué d’une vaste intelligence et qu’entourait une universelle sympathie. — B 187 — Combien il est dur, pénible même, de rendre les derniers honneurs à un collègue dont la valeur n’avait d’égale que l’affabilité ! Nommé plusieurs fois président de l’Institut, Julien Fraipont occupa cette place- avec le tact parfait qui était la caractéristique de sa nature délicate et il justifia, en tous points, la confiance (pie ses collègues lui avaient vouée. Je rappellerai particulièrement le cours de l’année 1909, où, après l’élaboration des nouveaux statuts, il négocia, avec le Collège des Bourgmestre et Eclievins, la convention réglant les rapi)orts entre la Ville de Liège et notre Société. En cette même année, il prit une part prépondérante à l’aménagement de la « Maison Curtius » et au transfert de nos collections. Le monde historique et artistique de la Belgique et des Iiltats étrangers a encore en mémoire le XXI^* Congrès archéologique et historique qui, l’an dernier, consacra si brillamment notre glorieux passé national. Ce Congrès dont Julien Fraipont fut l’âme, il le présida avec un ascendant unanimement reconnu, après des travaux multi])les qui occu¬ pèrent, pendant de longs mois, le temps qu’il savait, par des veilles, prendre, par sucroît, à ses laborieuses occupations. Vous parlerai -je, Messieurs, de sa haute comx^étence dans le domaine des sciences archéologiques 1 Est-il besoin d’insister sur cette grande autorité qui s’affirmait avec tant de certitude et devant laquelle, tous, nous nous inclinions spontanément ? Elle s’imposait, en effet, d’une façon aussi sage qu’éclairée, et émanait d’une i^ersonnalité qui commandait le resi)ect, la sympathie et l’amitié. Cher président, vous avez bien mérité de l’Institut archéologique liégeois ; il vous est en grande partie redevable d’une prospérité qu’il n’avait jamais connue. 11 vous conservera un souvenir ému d’affection et de reconnaissance et c’est en son nom que je vous dis un cordial et suprême adieu ! Discours de M. Fourmarier, Secrétaire-Général de la Société Géologique de Belgique. Messieurs, Remplaçant notre Président iiidisjiosé, je viens, au nom de la Société Géologique de Belgique, dire le suprême adieu à l’un de nos membres les l)lns aimés, les plus respectés, Julien Fraipont, cet homme d’élite dont la vie fut toute de dévouement. Se dévouer, il l’a fait constamment pour notre Société ; admis au nombre de nos membres effectifs en 1881, il accepta quel<|ues années ])lus tard, les fonctions ingrates de secrétaire-adjoint, et bien qu’il fut extrêmement — B 188'-— absorbé par son enseigiiement et i)ar ses travaux scientifiques, il consentit pendant 17 années, au renouvellement de son mandat. En 1908, il exprima le désir d’ètre déchargé de ces fonctions, et la Société Géologique se fit un devoir d’ai)peler aux honneurs celui qui s’était , pendant si longtemps , dévoué i)our elle ; elle lui confia successivement le mandat de conseiller et de vice-i)résident, i)our ra])i)eler enfin à la présidence. Au mois d’octobre dernier, à l’expiration de son mandat i)résidentiel, elle l’élut de nouveau au nombre de ses vice-présidents, prouvant ainsi la haute estime dans laquelle elle tenait l’éminent i)rofesseur, la grande confiance qu’elle avait en lui, la i)rofonde sympathie que tous nous avions pour lui. Julien Fraipont était l’un des ])lus assidus à nos séances mensuelles ; nous conserverons toujours le souvenir de cet homme simple et bon, à l’accueil si cordial, toujours ])rèt à nous aider, encourageant surtout les jeunes membres débutant dans la carrière scientifique. Aussi, à notre séance de dimanche dernier, alors que la maladie le tenait loin de nous^ nous nous réjouissions d’api)rendre que son état semblait s’améliorer. Vain es})oir, hélas ! (pielques jours après, notre vénéré confrère nous (piittait pour toujours. En maintes circonstances, nous eûmes recours à ses conseils et à son expérience ; ses avis étaient toujours inspirés i)ar un esprit de conciliation et i)ar le désir de voir s’accroître la i)rosj)érité de notre Société. Nous n’eùmes jamais qu’à nous féliciter d’avoir suivi ses conseils. La Société Géologique de Belgique lui est redevable d’une grande part de sa prosi)érité. Julien Fraii)ont contribua dans une large mesure à augmenter la valeur scientifique de notre Société, en i)ubliant dans nos Annales une série de travaux des plus importants concernant surtout la paléontologie belge : description de fossiles nouveaux, études com])aratives sur quelques genres fossiles, description de ses découvertes lors des fouilles de i)lusieurs cavernes de notre pays. Parmi ces travaux, il faut retenir surtout ses recher¬ ches sur les crinoïdes du Famennien et ses contributions à l’étude de la faune du calcaire carbonifère et notamment du marbre noir de Dinant. Fraipont ne s’occupait pas exclusivement de i)aléontologie ; la zoologie, l’antropologie, rarchéologie firent aussi l’objet de ses recherches. Aussi nos i)ublications ne contiennent elles qu’une faible part armi nous. Discours de M. le B"” A. de Loë, an nom de la Société d' Anthropologie de Brnxelles Messieurs, C’est au nom et comme président de la Société d’ Ant]iroi)ologie de Bruxelles, à laquelle Julien Fraipont ji])partenait depuis sa fondation, que je viens rendre, au confrère qui nous quitte, l’hommage suiirème de nos plus sincères et de nos plus profonds regrets ! — B 190 — Fraipoiit, en effet, n’était pas seulement un savant de grande valeur, c’était aussi un homme aimable, affectueux, symj)atliique, absolument dépourvu de prétention malgré la haute situation scientifique qu’il s’était acquise. Aussi ne comptait-il parmi nous que des amis sûrs et dévoués. Dans le domaine de la paléontologie humaine, qui nous intéresse spécia¬ lement, sa contribution est de premier ordre : C’est à lui tout d’abord, que l’on doit l’étude vraiment magistrale des squelettes humains contemporains du mammouth découverts dans la terrasse de la grotte de Spy. Il a encore publié une série de travaux remarquables sur ces ossements fossiles dans différentes revues belges et étrangères, notamment des mémoires sur la forme et la constitution du tibia chez l’homme fossile et dans les races anciennes et modernes, sur les caractères de la race de Néanderthal ou de Si)y, sur la reconstitution des rapj)orts de la face avec le crâne chez l’homme de Spy. Notre Bulletin lui est aussi redevable de deux excellents travaux : La race « imaginaire » de Cannstadt ou de Néanderthal et Les Néolithiques de la Meuse. En matière d’archéologie préhistorique, enfin, les résultats de ses fouilles et de ses recherches dans les grottes de la province de Liège, pour¬ suivies pendant une longue suite d’années depuis 1879, ont accru dans des proportions considérables les collections de l’Université. Le monde savant, mon cher Fraipont, gardera la mémoire de votre œuvre, comme vos amis se souviendront des qualités de voire cnmr. Adieu, donc, cher et estimé confrère, après une vie bien remplie, toute de travail et d’honneur, reposez en paix dans l’éternité ! — B igi — Séance extraordinaire du 20 mai 1910. Présidence de M. J. Cornet, vice-président. M. Maurice Robert remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à i6 heures dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des IVÎines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Communications. — M. J. Cornet fait la communication sui¬ vante : Le Sondage des Grands-Prés, à Cuesmes, PAR yj. pORNET. § I* Ce sondage est le cinquième de ceux que la Société anonyme des Charbonnages du Levant du Flénu a fait exécuter dans ces dernières années. Il est situé à quelques mètres à l’est de la route de Mons à Eugies, à i6o mètres au sud du point où cette route croise le chemin de fer de Mons à Saint-Ghislain. L’orifice se trouve à la cote 29. Le travail, commencé le 12 avril 1908, a été terminé le 14 novem¬ bre de la même année ('). De l’examen des 286 échantillons que j’ai recueillis pendant l’enfoncement, grâce à l’aimable autorisation de M. Deharveng, directeur du charbonnage, on peut tirer la coupe suivante. Ces échantillons sont recueillis généralement de mètre en mètre. (^) Entrepreneurs, MM. Paniez et Brégi ; clief-sondeur, M. Jacob Hauter. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BULL., 14. — B 192 Moderne (3 111. 5o) Pl.ÉISTOCÈNE (8 m. 5o) §2. — Sondage des Grands-Prés. Terre végétale . . Limon alluvial, brun jaune clair. — brun grisâtre . — argileux, cohérent, gris noirâtre . Tourbe terreuse . Epaisseur: Base à 0,35 0,35 o,3o 0,65 0,85 i,5o 1,00 2.5o 1,00 3,5o Sable à grain moyen, gris, mêlé de très menus fragments de craie et de rares petit cailloux de silex. i,5o 5,00 Sable extrêmement fin, limoneux, de consistance argileuse et boulant à l’état humide, très cohérent à l’état sec, gris cendré, calcarifère. . . j ! 1,00 ' 6,00 Même sable, très calcareux, de teinte | l)lus claire, avec quelques cailloux j très petits de silex . o,5o 1 6,5o Sable très fin, très calcareux, gris clair, blanchâtre à l’état sec . o,5o i 7,00 Même sable, avec petit cailloux de silex et de phtanite . o,5o ' 7,5o Sable fin , gris, chargé de menus fragments de craie et de silex ; fossiles yprésiens remaniés {Nuin- muUtes pîaiiulaia. Dentalium^ etc.) ! i 1 8,5o Sable fin avec menus fragments de craie et cailloux plus volumineux de silex et de phtanite .... i o,5o 9,00 Idem. — Le gravier est plus abondant et les silex y dominent .... 1,00 10,00 Idem, avec cailloux de silex et blocs de grès yprésien à Nummulites atteignant le volume du poing . o,5o ro,5o Idem, avec fragments de craie plus rares . i,5o 12,00 Yprésien SUPÉRIEUR (Vd) {remaiiié^]^ (il m. oo) Yprésien INFÉRIEUR ( Yc) (20 m. 00) Sable fin, micacé, gris, avec rares et menus fragments de craie 1,00 Sable fin, un peu argileux, gris foncé, ! avec rares et i)etits fragments de i. 1 s craie et de silex . i 3,00 1 Sable fin, gris, avec rares et ])etits 1 fragments de craie . 1 ,00 Sable fin, gris, non cohérent à l’état ( sec . 1 1,00 Sable fin, gris, cohérent' à l’état sec. avec petits fragments de craie et de silex . . . î 1,00 Sable fin, gris, cohérent à l’état sec, I sans fragments de craie et dé silex. ï 2,00 Idem avec petits fragments de craie et de silex . 1,00 ' Idem, plus ou moins argileux . 1,00 j Argile sableuse (^) gris bleu ... 2,00 1 Sable argileux gris vert foncé, avec i fragments de craie rares et petits, i 1,00 1 Idem, sans fragments de craie 2.00 1 Argile sableuse gris vert foncé. . . ! 1,00 j 1 Idem, avec menus fragments de craie ^ 2,00 1 Sable argileux, gris vert foncé avec | J menus fragments de craie et de \ silex . 4,00 Sable argileux gris vert foncé. 1,00 Argile sableuse gris vert foncé . 2,00 1 Idem, avec rares menus fragments 1 ,00 i de craie et de silex . i j Sable argileux gris vert foncé, idem. 1 1 , 00 Sable peu argileux gris vert foncé, id. ^ 1,00 ! 1 Sable peu argileux gris vert foncé. 2,00 T 3,00 16,00 17,00 18,00 19,00 21,00 22,00 23,00 25.00 26,00 28,00 29,00 3i,oo 35,00 36,00 38,00 39,00 40,00 41,00 43,00 (') Cet échantillon et ceux qui suivent, jusque 43 mètres, étant extraits à la cuiller, sont lavés, et par conséquent enrichis en sable. Laxdenien (29 m. 00) {Lid) {Licb) {Lui) Sable à grain moyen, non argileux, gris . 1 ,00 44jOo Sable à grain moyen, non argi¬ leux, glauconifère, gris clair. 5,00 49>o^ Sable à grain moyen un peu argileux, glauconieux, vert foncé, pyritifère .... 5,00 54,00 Sable fin, peu argileux, glau¬ conieux, vert foncé, pyri¬ tifère . 1,00 55,00 Sable moyen, peu argileux, glauconieux, vert foncé, s i t pyritifère . 1,00 ' 56,00 Sable jdus argileux, glauco¬ nieux, vert foncé, pyritifère 2,00 58,00 Sable argileux, glauconieux, vert foncé, pyritifère 62,00 Sable argileux, glauconieux, vert foncé, pyritifère, cal- car if ère . . . i 7,00 69,00 Sable argileux, glauconieux. ‘ vert foncé, i)yritifère, cal- carifère, aveepetits cailloux roulés de silex et de craie. 1,00 70,00 Marne argileuse gris vert, glaucoiiilere, à petits cail¬ loux roulés (le silex noir et (le craie . Montiex / Tufeau grenu blanc grisâtre, tendant ■ IXFÉRIEUR {Mni) vers le bleuâtre, à menus débris de ! (61 m, 00) ( fossiles, sans silex . i 61,00 ! i33 00 Maestrichtien {Ma) (7 m. 00) f Tufeau grenu à silex gris clair plus } ou moins abondants. Débris de ( fossiles, (Bélemnites, Tliécidées) . 7,00 140 00 Craie de Cipey l Craie gris brun, phosphatée, à silex {Cp^b) (2111.00)) gris . 2,00 I 142,00 — B igS — CRAIH de SPIENNEsj (Cp4a) (20 n^. oo)^ Craie grossière, rude, blanc grisâtre, avec silex gris idus ou moins foncés, abondants . . Craies de Noü- Craie très blanche, pure, très fine, VELLES (Cp3b)^ d’Obourg {Cp3a] DE TEIVIÈRES {Cp2) ET DE Saint- Va AST {Cpi] (109 m. 00) 20,00 162,00 douce, farineuse, sans silex, pas¬ sant à : Craie blanche moins fine et moins douce, sans silex, passant vers le bas à de la craie blanche légère¬ ment bleuâtre, d’aspect marneux. 109,00 271,00 Craie de Mai- / Craie gris bleu, marneusé, glauco- | - SIÈRES {Tr2c) J nifère . . . . j 1,00 | 272,00 (3 m. 00) ( Même craie, avec silex ..... 2,00 274,00 Rabots ( Tr2b) (2 m. 00) I Marne gris bleu très riche en silex . 2.00 276,00 Fortes-Toises I Marne gris bleu un peu glauconifère, I (Fraa) | avec concrétions siliceuses . .. . j 4-'00 i 280,00 Dièves {Tri) I Marne gris bleu, jilus foncée vers le j j et Tourtia {Cii4)\ bas . 1 2,00 | 282,00 Houiller {H2) Argile noirâtre et débris de schiste | altéré ; environ o.5o § 3. — Remarques. I. J’ai considéré comme représentant l’Yprésien supérieur {Yd) les couches traversées entre les profondeurs de i2’"oo et de 23*"oo, en admettant que les petits cailloux de silex et de craie que renferment certains échantillons sont éboulés du haut. Cependant ces terrains n’ont pas l’aspect ordinaire, si caractéristique, du sable Yprésien. On peut expliquer ce fait par un fort mélange avec des sables pléistocènes éboulés. •Si l’on considère les couches de i2“*oo et de 23”^oo comme rema¬ niées, cela donnerait au Pléistocène une épaisseur énorme, invrai- semblable en ce point. On devrait même la faire descendre plus bas, })uisqiie les cailloux de silex arrivent au moins jusqu’à Sq^oo, dans ce que je considère comme étant l’argile yprésienne. 2. Comme dans tous les sondages de la région, le Landenien s’est montré calcareux vers la base. 3. La Craie phosphatée de Ciply est très reconnaissable, à l’œil nu et au microscope. 4. La Craie de Spiennes est également bien caractérisée , de même que la Craie de Noiivelles, qui passe insensiblement à celle d’Obourg, mais je n’ai pu trouver, dans les échantillons, le moyen de fixer les limites de la Craie de Trivières. 5. Le Tourtia de Mous n’est pas distinct. 6. La cote de la surface du terrain houillier est en ce point, de 282 — 29 = 253. ’■ ’ Le Houiller arrive donc au sondage des Grands-Prés, sous le fond de la vallée de la Haine et de la Trouille, à 48"'5o plus haut qu’au sondage de Bertaimont (i) et à plus haut qu’au deu¬ xième sondage de l’Eribut (^). Le sondage des Grands-Prés est sur le flanc ouest de la profonde dépression creusée dans le terrain houiller au Sud de la ville de Mons. Présentation (T échantillons. — M. J. Cornet présente les échan¬ tillons suivants : I. Une série montrant la roche encaissante et les minéraux carac¬ téristiques, groupés, de la mine d’étain de Schoenfeld, en Bohême : gneiss, quartz, cassitérite, wolframite, seheelite, chalcopyrite, fluorine, albite II. Une collection provenant des mines de Monteponi (Sar¬ daigne) et renfermant : galène, cérusite, anglésite, phosgénite, pyromorphite, smithsonite. Les échantillons d’anglésite et de phosgénite, en magnifiques cristaux, sont accompagnés des déter¬ minations cristallographiques de notre confrère M. H. Butt- GENBACH. III. Une série des roches encaissantes et des minerais de fer siluriens, métamorphisés par le granité, exploités à Halouze (Orne). Les roches comprennent : quartzite, dit «grès armoricain», (’) Ann. Soc. géol. de Belg.., t. XXXIV, 1907, }). M i\\. (2) Ibidem., t. XXXV, 1908, p, 3817. ~ B 197 — schistes à calymènes, avec Calymene et Orthis. Les échantillons de minerais sont : sidérose oolithique, hématite rouge oolithique mêlée de magnétite, limonite de surface. Le minerai forme une couche de 6 à 7 mètres d’épaisseur, interstratifiée dans les schis¬ tes à calymènes. Ce gîte rappelle beaucoup le gîte classique de Diélette (Manche), qui, cependant, d’après M. Bigot, serait d’âge dévonien. A la demande de l’assistance, notre confrère M. Léon Demaret veut bien prendre l’engagement de faire à la séance extraordi¬ naire de juin (vendredi 17) une de ces conférences de géologie appliquée qu’il sait rendre si intéressantes. M. Demaret traitera des Gisements de VOr, La séance est levée à 17 heures i5. Séance ordinaire du S3 mai 1910 Présidence de M. Max Lohest, vice-président. La séance est ouverte à ii lieiires. Le procès-verbal de la séance précédente est api)i'Ouvé. Le Président se fait l’interprète de la Société en félicitant M. Michel Monrlon, promu au grade de Commandeur de l’Ordre de Léopold. (Applaudissements). Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette (pial i té MM. Rongy Guillaume, ingénieur aux charbonnages du Boisd’Avro3% rue de Liège, 77, à Sclessin, présenté par MM. H. Lhoest et A. Tvcnier. Braive Emile, ingénieur, directeur des mines de Kilo, à Kilo, via Mombassa (Congo belge), 2)résenté ^lar MM. II. Buttgmibach et M. Lohest. Admission de 2 membres correspondants. — Sur la proposition du Conseil, l’Assemblée admet en cette (lualité MM. UE Launay Louis, ingénieur en chef au Corps des mines, ])ro- fesseur à l’Ecole des mines, 3i, laie Bellecliasse, Paris VII, ])résenté ^lar MM. Lohest, Buttgenbach et Four marier. Lacroix Alfred, membre de l’Institut, iirofesseur au Muséum national d’histoire naturelle, 8, (piai Henri IV, Paris IV, présenté ])ar MM. Cesàro, Buttgenbach et Lohest. Présentation de membres effectifs. — Le président annonce la lirésentation de deux nouveaux membres. Décès. — Le [irésident fait ^^art du décès de M. Paul Klincksieck, libraire, à Paris, membre effectif. Correspondance. — MM. H. Buttgenbach et G. Cesàro font excuser leur absence à la séance. Le Musée de zoologie comparée, de Cambridge (Massachusetts, Etats-Unis d’Amérique), fait jiart du décès de l’un de ses membres associés, M. Alexandre Agassiz. — B 199 — Le Congrès géologique international envoie dix exemplaires de la circulaire relative à l’organisation de la XI*"' session qui se tiendra à Stockholm en 1910. Ces exemplaires sont à la disposition des membres qui en feront la demande au Secrétariat. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remerciements sont votés aux donateurs. Rapports. — Il est donné lecture des rapports suivants : de MM. Cornet, Loliest et Brien, sur le travail de M. L. Dewez : Géologie du Congo. Quelques renseignements sur la .géologie d'une partie de V Aruwimi et de la Province Orientale. — Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires, avec la planche qui l’accompagne. M. Loliest fait remarquer que l’auteur, étant donné les circons¬ tances spéciales dans lesquelles il se trouve actuellement, ne pourrait pas apporter à son travail les modifications demandées par le i®’’ rapporteur. Dans ces conditions, l’Assemblée ordonne également l’impression du rapport de M. Cornet (Inséré à la suite du travail de M. Dewez). 2®) de MM. Fourmarier, Loliest et Brien, sur le travail de M. G. Delépine : Quelques observations sur le calcaire carbonifère, Bassin de Namiir et N. E. du Condroz. — Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires ; elle ordonne également l’impression des rapports (Insérés à la suite du travail de M. Delépine). 3®) de MM. J. Cornet, H. Buttgenbach et M. Loliest, sur le travail de M. Brien : Les roches et les alliivions aurifères du bassin de la Dimba. — Conformément aux conclusions des rap¬ porteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail aux Mémoires . 4°) de MM. M. Loliest, P. Fourmarier et H. De Bauw, sur le travail de M. Aug. Ledoux : Note complémentaire sur les troncs silicifiés du grès landénien à Overlaer-lez-Tirlemont . — Confor¬ mément aux conclusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires. 5®) de MM. Fourmarier, J. Libert et G. Lespineux, sur le travail de MM. M. Lohest et H. De Rauw : Sur une couche de phyllade ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BULL., l5. B 200 ottrélîtifère interstratifiée dans Varkose gedinnienne de Salm- Château. — Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires. Communications. — Le Secrétaire général donne lecture, au nom de l’auteur, empêché d’assister à la séance, des deux com¬ munications suivantes. Cristaux dendritiques de Wollastonite dans le verre fondu, PAR p. Pesàï^o. Je dois l’échantillon dont s’occupe cette note à M. l’Ingénieur de Dorlodot ; c’est la masse à texture cristalline dont notre confrère a parlé dans la séance du 20 mars 1910. * * * On peut d’abord se demander s’il est possible que le verre, en cristallisant dans toute sa masse, puisse nous amener à la repro¬ duction d’une espèce existant dans la nature. La réponse est négative. En effet, la composition du verre répond à la formule 3 SiO^RO ; or, le silicate le plus riche en Si que l’on connaisse, la pétalite, ne contient que 2 SiO^ pour une molécule de RO. Pour obtenir un minéral, par cristallisation complète du verre, sans scission, il faudrait donc un apport, venant de l’entourage, de I 6 RO pour une molécule de SiO^ pour obtenir un minéral du type pétalite, de ~ RO pour arriver à un feldspath acide, orthose ou 2 albite, de RO pour obtenir un métasilicate, wollastonite, leu- cite, etc. Bernath (’) donne pour les verres à base de soude les deux formules 6 SiO^.CaO.Na^O, 36 Si0^7 CaO.5 îla^O, (^) Dict. de Wurtz, t. III, p. 660. Cristaux de Wollastonite dans le verre. Dendriie simple. Microphotographie faite par M. le Prof, L. Herlantc Cristaux de Wollastonite dans le verre. Deiidrite multiple. Microphotographie faite par M. le Prof. L. Herlant. B 201 — .q,ui correspoD dent toutes les deux à des sels, ou à un mélange de sels, de l’acide 3 SiO^.H^O. D’ailleurs le verre traité par Si Fl® donne à la longue de l’opale noble (^), qui a précisément la compo¬ sition 3 SiO^H^O. En réalité, l’analyse que je trouve dans WÛrtz (^) d’un verre belge de Cbarleroi, indique plus de basicité : MOLÉCULES. SiO" 73,31 1,222 I AFO=' Fe^O^ c 00 CO 0,0081 ^ o,oo52 ( (3) 0,0066 0,0054 CaO 13,24 0,236 0,193 Na^O i3,oo 0,210 0,172 Et, comme chaque R^O^ équivaut à 3 RO, on obtient Si0^o,38I no au lieu de Si0^o,333 RO. * * * Je pense que lors du refroidissement du verre il arrive un moment où un silicate plus basique et moins fusible vient cristal¬ liser au milieu du magma plus acide et plus fusible, qui sert de fondant. Il se peut que cette scission soit surtout facile à produire dans un verre basique, comme celui de Cbarleroi, qui, en passant à l’état de trisilicate , laisse cristalliser le métasilicate calcique moins fusible que le verre : 2 (21 Si0^8 RO) i3 (3 SiO^.RO) + 3 (SiO^RO). verre de Cbarleroi. verre normal. métasilicate. Si le verre contenant les cristaux de wollastonite est porté à une température à laquelle le trisilicate est fusible et la wollas¬ tonite ne l’est pas, si la masse liquéfiée se trouve en contact avec une masse poreuse qui l’absorbe, il restera un squelette formé de cristaux de wollastonite. C’est ainsi que très probablement a (^) G. CesàrO. Bull, de VAcad. roy. de Belg-.. 3™® série, t. XXXVI, p. 721, 1893. (2) Loc. cit., p. 671. (^) Moyenne. B 202 pris naissance le groupe cristallin que j’ai décrit dans le Bulletin de la séance du 20 mars 1910 (^). * * Analyse. — Le verre cristallisé, réduit en poudre très fine, a été traité par HNO^. Après séparation de la silice et reprise par HCl, le filtrat donnait un léger précipité par l’aminoniaque et un pré¬ cipité très abondant par l’oxalate ammonique. Après séparation du précipité, on a évaporé le liquide à sec, puis chassé les sels ammoniacaux par la chaleur ; on a obtenu un petit résidu qui devait être formé de chlorure ou nitrate alcalin ; effectivement, sa solution aqueuse a donné par cristallisation des cubes et les rhomboèdres si caractéristiques de NaNO^, à biréfringence exces¬ sive, semblables en tous points à des rhomboèdres de calcite. En définitive, la partie du verre attaquable par les acides ne contenait, comme éléments essentiels, que SiO^ et CaO (^). Examen optique. — Au milieu de plages amorphes de verre non cristallisé, on aperçoit : a) De nombreuses plages biréfringentes très étroites et très allongées, s’éteignant suivant la direction d’allongement qui est positive ; la figure d’interférence, de forme variable, indique que le P. A. O. est transversal. On retrouve tous les caractères de la wollastonite allongée suivant l’axe binaire. b) Des cristaux cruciformes (fig. i et 2) évoquant, à première vue, les cristaux naissants de leucite (^). Seulement ici la biréfrin¬ gence est beaucoup plus haute (^). A cause de l’angle a presque (9 L’ingénieur qui a envoyé ces cristaux à M. De Koninck, indique comme suit les conditions de leur formation : cc J’ai trouvé ces cristaux dans une démolition de four. Le dessous du » siège avait été fait avec des débris de briques'qui formaient des poches et » qui avaient été remplies de verre. La cristallisation s’étant faite, le verre )) non décomposé et liquide s’est écoulé dans une poche inférieure, et a » laissé le squelette cristallin. Il me semble que l’on peut expliquer les )) choses de cette façon. Je ne sais si l’on a déjà constaté une cristallisation » aussi visible. » (^) La wollastonite contient presque toujours de l'APO^ ; dans celle de Santorin : AP = 7,1 ; Fe^ = 2,9 °/o ; quelquefois elle contient des alcalis : 0,24 et 0,46 %. (^) Michel Lévy et Lacroix. Les minéraux des roches, p. 284. (‘^) La biréfringence de la leucite est i. — B 2o3 — droit, on est tenté de croire à une macle cruciforme d’après la loi de Mallard ; mais le tout s’éteint d’une pièce, ou monte au jaune, par la superposition d’un mica quart d’onde ; en outre, l’angle a est légère¬ ment obtus, tandis que [j est légère¬ ment aigu ; il ne s’agit donc pas de macle, mais bien d’un cristal unique, évidé d’après la loi que j’ai énoncée sur les dendrites (^). La direction d’extinction négative est dirigée sui¬ vant la droite qui joint les sommets des angles obtus a ; c’est suivant la même droite qu’est dirigée la trace du P. A. O. Ce sont tous les caractères d’une tablette pm de wollastonite dans laquelle mm ant. == p5°35' (angle vrai). Fig. I. o^'^xococcoo Fig. 2. Fig. 3. Outre les dendrites simples (fig.i) il existe des dendrites dont les bras sont formés d’une multi¬ tude de lamelles p équiorientées. Quelquefois ces petites lamelles se joignent par g’ (fig. 2) : dans celle qui est dessinée il y a deux files de microlites séparées entre elles par une étroite bande qui paraît noire entre les niçois croisés ; l’in¬ tervalle est d’ailleurs visible aux forts grossissements. Dans d’autres dendrites, au contraire, les lamelles formant une file perpendiculaire au bras, au nombre de deux ou de trois, sont jointes entre elles par une plage P commune, rétrécie, comme dans les cristaux de la dendrite simple. c) Enfin, on observe des microlites sensiblement rectangulaires (fig. 3) insérés entre les plages a) s’éteignant à 47° environ de leur long côté. (^) G. Cesàeo. Observations sur les dendrites. .4/2/?. Soc. géol. de Belgique-, t. XVII, Bull. p. L, 1889-1890. — B 204 — Cette extinction oblique^ embarrassante au premier abord, trouve son explication par Texamen de quelques lamelles p, de forme normale, que l’on trouve assez rarement parmi ces micro- lites, et qui s’éteignent simultanément avec eux ; on voit alors que ces microlites ne sont que des lamelles p allongées suivant un côté de la base. Signe optique et biréfringence de i’Hydromagnésite PAR p. pESÀRO. Signe optique. — L’hydromagnésite, 4MgO. 3CO^. 4H^O, se présente en cristaux lamellaires (fig. i), ce plan étant paral¬ lèle au P. A. O. J’ai pu appliquer à ces lamelles ma méthode de détermination du signe optique (^), signe resté inconnu jusqu’à présent, et pour cause : il eut été difficile de faire dans ces lamelles, qui n’ont pas Vio millimètre d’épaisseur, des coupes normales à leur face d’aplatissement, pour pou¬ voir juger quelle était la bissectrice qui traversait l’angle aigu des axes optiques. Ma méthode réussit parfaitement : en se mettant dans les conditions que j’ai indiquées, on obtient, en lumière convergente, par la super¬ position du biseau de quartz mobile, des branches hyperboliques bien incurvées, i)ivotant autour d’un point situé vers le haut (^), indiquant une substance positive à faible rejet. L’orientation optique se résume ainsi : P. A. O. parallèle à ; bissectrice aiguë positive, iig, normale à gV (V Bull, de VAcad. roy. de Belgique (Classe des Sciences) ; 190G ; pp. 3o8 à 817 et 1907 ; pp. i59 à 161. (2) Loc. cit. p. 160 ; fig. 3, — B 205 — Biréfringence. — J’ai obtenu : e = 6,5 ; R 56,4 ; d’où : Ug — rip = 8,7 ; c’est la biréfringence du quartz ('). Forme. — Ces cristaux, qui proviennent de Californie, ont visiblement la forme dessinée dans Dana (p. 3o4) ; les faces terminales 12 1 sont rarement visibles au microscope, mais on 1 peut toujours mesurer l’angle du profil, corres]>ondant à e ^ e ^ 1 sur p, et qui a été trouvé de 94^ (angle vrai) ; les faces parais¬ sent souvent exister réellement dans le cristal ; quelquefois on observe, en outre, une face de la forme oki faisant 28° avec la verticale. En partant des données de Dana : (iio)(iio) == 92^8', (121) (100) = 7i°5o', (a) on obtient : log a = 0,0161741 ; log c = 1,6676515 ; puis, pour la face à 28% k = ; il s’agit donc de 041. ANGLES . CALCULÉS MESURES 021. 021 85^52', 5 86° 041. 010 28°i5' 28° Système cristallin. — Dana rapporte l’iiydromagnésite à un prisme clinorliombique très voisin d’un prisme orthorliombique. Si la troisième incidence de départ (121) (121) = 36°2o'’ n’est pas déduite des deux premières (a) par le calcul, mais qu’elle a été obtenue par la mesure directe, ce qui semble probable, comme ces incidences conduisent à ^ — 90°, la forme doit-être considérée comme géométriquement ortliorliombique, les petites divergences observées devant nécessairement être attribuées à l’imperfection des mesures, ou à l’irrégularité d’un groupement à axes parallèles, qui paraît se manifester ici par la présence de (^) C’est aussi l’estimation de M. Lacroix. Minéralogie de la France et de ses colonies ; t. III ; p. 792. — B 206 — cannelures nombreuses que porte presque toujours la face d’apla¬ tissement /î*. Eu ce qui concerne les propriétés optiques, il est vrai que la plupart des lamelles semblent obliques à un axe d’élasticité optique, mais cette obliquité est très variable d’une lamelle à l’autre ; d’ailleurs on trouve des lames presque sans cannelures qui paraissent nettement parallèles au P. A. O. La variabilité de l’obliquité observée nous semble provenir de ce que le cristal, s’appuyant sur le porte-objet par deux arêtes saillantes de canne¬ lures, présente à l’observateur une face qui diffère d’après le déve¬ loppement relatif de 100 et iio, dont l’alternance forme la face cannelée. La symétrie nous semble être o]*tliorliombique (^). 0 Observation sur le caractère qui donne le signe optique. — Il est quelquefois difficile de dire si une lame est parallèle au P. A. O. ou perpendiculaire à la bissectrice obtuse; on pourrait craindre que cette confusion ne puisse donner un signe optique inexact. Dans le cas de l’hydromagnésite, l’examen des branches hyper¬ boliques, produites par les faces m pendant la rotation de la pla¬ tine, tranche la question, car ces branches indiquent que le P. A. O. est vertical ; or la face ne peut être, normale à une bissec¬ trice que si le P. A. O. est horizontal (2). Mais, au point de vue de la détermination du signe, cette distinction est inutile : les règles énoncées pour la recherche du signe optique restent les mêmes, que le plan de la lame soit perpendiculaire à V indice moyen, ou perpendiculaire à la bissectrice obtuse. Cette concordance est évidente en ce qui concerne les déductions tirées de la marche des sommets des lignes incolores, indiquant d’un coté la bissectrice aiguë, de l’autre la trace du P. A. O. ; je démontrerai prochainement qu’elle existe aussi pour le sens du rejet du centre, qui est le même pour les deux sortes de lames, mais qui change de signe pour une section perpendiculaire à la bissectrice aiguë. (^) Dans ce cas, pour conserver le prisme de Dana, il conviendrait de changer x en y et vice versa, hkl devenant khi. (^) Dans une lame parallèle au P. A. O., la marche des sommets des hy¬ perboles incolores, indique la bissectrice aiguë. liull. de V Acad, de Belgique (Classe des Sciences); 1896 : pj). 391-892 et 1897, pp. 161 et 897 à 4o4* — B 207 — M. Fourmarier résume un travail intitulé : Observations sur le dévonien inférieur au sud de Liège. L’auteur discute l’inter¬ prétation donnée aux rocbes du dévonien inférieur au sud de Liège sur le territoire de la feuille de Seraing-Chênée de la carte géologique. Il montre qu’à son avis, les trois assises du coblencien sont représentées à l’ouest de l’Oiirtlie, alors que, sur la carte géologique, l’assise supérieure seule est figurée ; il cherche à prouver que certaines roches du ravin de Villencoiirt, déterminées comme burnotieniies, sont en réalité du coblencien moyen ; il pro¬ pose aussi certaines modifications au tracé de la caide géologique delarégion. Le président désigne MM. Lohest, Brien et De Bauw comme rapporteurs pour examiner ce travail. M. Max Lohest, fait remarquer que, d’après l’aspect des roches, il serait porté à déterminer comme burnotiens les affleurements visibles près de Benory, le loug du plan incliné conduisant à la sablière du Sart-Tiiman. M. Brien demande si les affleurements sont suffisamment con¬ tinus pour que l’on puisse s’aider de la tectonique pour la déter¬ mination de la succession stratigraphique des couches. M. Fourmarier répond que les coupes, en général, ne sont pas très continues ; cependant, la coupe du ravin de Villencourt ne présente que peu de lacunes et c’est pourquoi il l’a prise comme base de sa nouvelle interprétation de la région. M. De Rauw. La présence d’un synclinal de Burnotien dans le ravin de Villencourt paraît rationnel, à })remière vue, parce que ce pli correspond à l’un de ceux figurés dans la vallée de l’Ourthe. M. Fourmarier répond que ce dernier pli, que désigne M. De Rauw, a son équivalent dans le coblencien supérieur un peu au sud de la bande figurée comme burnotienne par H. Forir dans le ravin de Villencourt M. P. Fourmarier donne ensuite lecture de la note suivante : — B 208 — Découverte d’arkose dans le cambrien du massif de Rocroy, PAR P. fi'OURMARIER. Au mois d’avril dernier, j’ai eu l’occasion d’étudier une petite carrière ouverte pour l’usage local (inoëllons, empierrement), sur le territoire de la commune de Bruly, sur la i*ive droite du ruisseau des Deux Faulx, un peu au nord du moulin Canaux. La disposition des couches dans cette carrière est donnée par la figure ci-après. Les bancs supérieurs de la carrière sont formés d’un quartzite bleu verdâtre, devenant vert assez clair par altération ; entre les bancs de quartzite se trouvent des intercalations de pliyllade gris verdâtre plus ou moins foncé devenant plus clair et même presque blanc par altération. Sous ces bancs, on trouve d’abord quelques couches d’arkose à a. Arkose. a' . Arkose et pliyllade. b. Quartzite et iiliyllade. e. Arkose et quartzite. grains assez fins, peu feldspathique, entre lesquelles sont intercalés de minces lits de pliyllade, puis quelques bancs d’une arkose sem¬ blable à la précédente. Les roches de la carrière sont très altérées, — B 209 — comme c’est le cas général dans la région, le pays formant un plateau peu accidenté. Sous l’arkose, on voit un peu de pliyllade semblable au précé¬ dent etfort altéré. Au pied de la carrière, dans une petite excavation, on voit, dans le prolongement des derniers bancs d’arkose, de l’arkose identique accompagnée de quartzite bleu verdâtre, semblable à celui du sommet de la carrière. L’allure des couches est indiquée dans le croquis ; elles esquissent un pli; dans la partie de droite de la figure la direction est N-io°-W. et l’inclinaison de 35® E ; dans la partie de gauche la direction est N-5o®-W. et l’inclinaison 85 à 90® vers le N. E. ; il semble donc y avoir amorce d’un synclinal dont l’axe pend vers l’Est. On peut se demander s’il s’agit bien d’une véritable arkose et si l’on n’a pas affaire à une roche éruptive ; on sait en effet que les roches éruptives de l’Ardenne française, ont d’ordinaire l’aspect stratifié et que souvent leurs éléments sont arrondis. Je pense toutefois, qu’il s’agit bien d’une véritable roche sédi- mentaire. Une préparation microscopique taillée dans cette roche par M. P. Destinez montre que les grains de quartz sont roulés ; d’autre part, on ne voit, dans les phyllades qui avoisinent cette arkose, aucune trace de métamorphisme comme dans les gîtes classiques de la vallée de la Meuse. On peut également discuter l’âge de cette roche et on pourrait émettre l’hypothèse qu’on se trouve en présence d’un affleurement d’arkose gedinnienne. A cela, je répondrai, que l’on se trouve à grande distance de tout affleurement certain de gedinnien et que, comme le montre la coupe ci-contre, l’arkose est interstratifiée dans des roches d’aspect nettement cambrien ; en outre, par son aspect, la roche qui fait l’objet de cette note diffère complètement de l’arkose gedinnienne qui affleure au Nord. Si l’on consulte la carte géologique, on voit que l’affleurement dont il s’agit se trouve renseigné comme devillien. L’aspect des quartzites et des phyllades me porte, malgré leur altération, à les considérer plutôt comme reviniens et comme, à proximité de la carrière, on voit des débris de phyllade violet exploité au village de Bruly, je pense que l’arkose pourrait bien se trouver non loin B 210 — de la base du revinien ou peut-être même constituer les premières conciles de cet étage. Toutefois, je le répète, les roches sont très altérées et la déter¬ mination de leur niveau, par leur aspect extérieur, est toujours sujette à caution. Au village de Bruly même, près de l’arrêt du vicinal, on exploite un sable grossier blanc provenant certainement de l’altération sur place d’une roche dure. Je me demande s’il ne s’agit pas de l’altération du niveau d’arkose que je viens de signaler. M. J, Anten fait la communication suivante : Sur une allure particulière des couches du bord nord du bassin houiller de Liège, PAR yj. y^NTEN. Ayant, au cours des visites faites au charbonnage de Patience et Beaujonc, siège Fanny, rencontré des dressants, comme ces acci¬ dents tectoniques sont, à ma connaissance, encore inédits dans cette partie du bassin, j’ai cru bien faire en les signalant à la société. Les charbonnages de Patience exploitent, sur le bord nord du bassin de Liège, des plateures régulièrement stratifiées. La direc¬ tion des couches est NE-SW, le pendage Sud varie entre 25 et 3o° et est généralement plus fort au Nord de la concession qu’au Sud. Au Nord de la concession, dans les couches les plus profondément exploitées actuellement au siège Fanny et désignées sous les n®^ 8, 9 et 10 à l’étage de 245 m., la régularité de l’allure est interrompue par de véritables dressants, reconnus actuellement par montages et dont la hauteur atteint dans le n® 8, 14 m. lies 3 couches sont également affectées par le plissement. Il s’agit bien de plis et non d’une flexure, comme le montre le fait que les dressants sont disposés dans trois plans parallèles, distants l’un de l’autre et ne se prolongeant pas. En outre, l’étirage de la couche est minime, comme le montre le croquis ci-joint. B 2II L’allure des failles plates des plateures du Kord implique (rejet du mur sur le toit) l’existence d’une poussée venant du Sud. On Nord devrait donc voir le dressant rejeter également le mur sur le toit. C’est le contraire qu’on observe. C’est sur cette observation que je désire attirer l’attention. Les arêtes synclinales et anticlinales convergent vers le NE, pour finir par se rejoindre. Vers l’Ouest la hauteur du dressant semble aller en croissant, mais n’est pas reconnue. Ces accidents semblent également exister en profondeur. On vient en effet d’en rencontrer de semblables dans les mêmes couches à l’étage 275. Ils ne sont pas encore entièrement reconnus. M. H. Lhoest demande si, dans le dressant, dont vient de parler M. Anten, la couche est continue. M. Anten. — Tl n’y a pas de doute à ce sujet. M. Max Lohest. — L’allure signalée par M. Anten est un indice de poussée du Nord vers le Sud à l’époque du plissement du terrain houiller. B 212 M. Fourmarier. — La présence d’une telle allure n’est pas un cas isolé. J’en connais une du même type au charbonnage du Bonnier ; à ce même charbonnage, il existe une faille produisant un relèvement des couches situées au Nord contrairement à la règle générale de la région. Cette faille n’est en somme que le pli brisé. Quant à l’augmentation du pendage des couches près de la surface, ce fait ne se continue pas, car dans les charbonnages qui ont poussé des reconnaissances très loin vers le Nord, on a trouvé une pente très faible. M. H. Lhoest. — Au charbonnage d’Abhooz, la faille des Hollan¬ dais produit un relèvement de la partie nord. M. H. De Rauw donne lecture de la note suivante : Nouveau gîte d’Aragonite, PAR fî. DE ftAUW. L’aragonite, que j’ai l’honneur de présenter à la Société Géolo¬ gique, provient d’un gîte que j’ai eu l’occasion de rencontrer récemment en excursion de géologie. Ce gîte est situé un peu au Sud de la gare de Huccorgne, sur la rive gauche de la Méhaigne, dans une nouvelle coupe mise à nu par la construction d’un chemin particulier. L’aragonite est contenue dans lesdiaclases des derniers bancs du calcaire frasnien et se présente en enduits ou en plaques tapissant le calcaire. Ces plaques, dont l’épaisseur atteint i 1/2 centimètre, sont constituées de groupements cristallins fibro-radiés ou d’ara¬ gonite de la variété coralloïde. Laboratoire de géologie de V Université de Liège. Avril 1910. La séance est levée à midi et demie. ; - B 2i3 — Séance extraordinaire du 17^ juin 1910. Présidence de M. J. Cornet, vice- président. M. Maurice Robert remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à i6 heures, dans l’auditoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Correspondance. — M. J, Bolle s’excuse de ne pouvoir assister à la séance. Conférence. — M. le Président donne la parole à M. Léon Demaret pour le premier objet à l’ordre du jour. M. Léon Demaret expose sa conférenee sur V Industrie minière de Vor. Le conférencier passe en revue les différents modes deforma¬ tion des gisements d’or ; gisements de ségrégation magmatique du Yukon (Alaska) ; filons de sublimation d’Australie, etc. ; filons hydrothermaux du Colorado, de Bendigo, etc. ; couches hydro¬ thermales du Witwatersrand et du West Africa ; gisements de remaniement formés par les eaux météoriques dans les affleu¬ rements des filons ; gisements formés par les eaux météoriques dans la profondeur; enfin gisements détritiques ou placers. Quittant alors le domaine de la géologie pour entrer dans celui de l’exploitation des mines, le conférencier expose les méthodes de recherche des placers par sondage, emploi de la battée et du sluice ; puis il décrit les méthodes d’exploitation des placers, par barrages des rivières et draguages, et explique en détail les conditions d’emploi des dragues, la méthode hydraulique, et le travail des alluvions gelées du Klondyke. Il donne de même quelques indications sur la tenue du plan d’essais des mines, et le calcul du minerai en vue. Le conférencier — B 214 — décrit le traitement des minerais par amalgamation et cyanura¬ tion des sands et des sûmes, notamment les derniers progrès dans le traitement des sûmes (Butters vacuum Leaf filter, The Moor sûmes process, etc.) La répartition géographique de l’or dans le passé et dans le présent, les diagrammes de la statistique de production de l’or dans les principaux pays producteurs et de la production mon¬ diale, l’origine du stock d’or mondial sont ensuite expliqués. Le conférencier décrit sommairement les gisements du Trans¬ vaal, des Etats-Unis et de l’Australie, dit quelques mots des usages de l’or, des résultats financiers des mines d’or et conclut, quant à l’avenir de l’or, comme suit : les gisements des anciens seront repris partout à mesure du développement des voies de commu¬ nications ; les études géologiques amèneront des découvertes, et les progrès de la technique abaisseront encore les prix de revient du traitement. De sorte qu’on peut prédire que la production de l’or conti¬ nuera longtemps encore à croître en proportion des besoins monétaires. La conférence était accompagnée de nombreuses projections lumineuses. M. le Président remercie M. Léon Demaret et le félicite chaleureusement de l’intérêt de sa conférence et de la clarté de son exposé. Au nom de l’assemblée, il exprime le vœu de voir notre sympathique confrère revenir chaque année lui exposer, en une de ees attachantes causeries, les résultats de ses études et de ses voyages. (Applaudissements). Communication. — M. le Président donne leeture des deux notes suivantes que M. G. Passau lui a fait parvenir du Congo, pour être présentées à la Société. — B 2I5 — Tremblements de terre au Congo belge (1909-1910), PAR p. Passau. Il y a quelque temps, M. J. Cornet nous a entretenus de (( la répartition des tremblements de terre dans le bassin du Congo )) (p. D’après les observations renseignées dans la note parue au Bulletin, il y a une période comprise entre igoS et 1907 pendant laquelle aucun phénomène sismique n’a été relaté. Fin 1907 voit réapparaître ces phénomènes et, depuis lors, il semble que leur fréquence est en recrudescence. En effet, M. Cornet, dans sa note, en relate plusieurs pour 1908 et tout récemment (p un autre, fin d’aoùt 1909. — Depuis octobre 1909, date de mon arrivée dans la Province orientale, j’ai pu en observer plusieurs : (voir fig. page 202). 1. — Le 12 novembre 1909, au kilomètre 18 tronçon du chemin de fer des Grands Lacs, Stanley ville-Ponthierville) à 21 heures ^/4, secousse à mouvement ondulatoire. Le phénomène s’est manifesté par le craquement des maisons en bois et un léger balancement sur les pilotis. Durée approxi¬ mative : 45 secondes. Direction du mouvement : N-S. J’ai ])u recueillir, lors de mon passage dans les postes, quelques renseignements complémentaires au sujet de ce tremblement de terre. Il a été ressenti à la même heure, à Stanley ville, au kilomètre 114, à Ponthierville, à Lokandu, Kindu, Fundi-Sadi, Micici et Sik.ika ; les manifestations du phénomène au kilomètre 114 ont été les mêmes qu’au kilomètre 18. 2. — Le 7 janvier 1910, à Fundi Sadi, à 7 h. 34- — Tremblement de terre à mouvement sussultoire. Manifestations extérieures : grondements sourds, suivis du bruissement de la forêt ; craque¬ ment des toits. Durée approximative : 3o secondes. 3. — Le même jour, à Fundi Sadi, à i5 h. - Tremblement de (L Publié avec l’autorisatioii de la Compagnie des Chemins de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs africains. (^) Bull. Soc. Géol. Belg., séance du 16 juillet 1909. (^) Bull. Soc. Géol. Belg.^ séance du 19 novembre 1909. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BULL., iG. — B 2X6 — terre à mouvement ondulatoire, de même intensité que celui du matin. Durée approximative : 3o secondes. 4. — Le même jour et à Fundi Sadi à 19 heures : grondement sourd ; durée : 10 secondes. 5. — Le 7 janvier 1910, à Fundi Sadi, à 23 h. 04. — Secousse à mouvement ondulatoire, sans grondement. Craquement des toits. Durée : 4^ secondes. — B 217 — Cette secousse a été ressentie à Micici. 6. — Le 20 janvier 1910, à Micici. — Trois secousses successives, à 20 h. 45, 21 h. et 21 11. 19. Mouvement ondulatoire, grondement du sol, sans craquement des toits. Durées respectives : 20, 10 et 10 secondes. D’autre part, on m’a signalé des tremblements terre ressentis : 1) Le 5 novembre 1909 à 10 li. 04, à Micici. — Durée approxima¬ tive : i5 secondes. Craquement des toits. 2) Le 8 novembre 1909 à 16 h. 10, au kilomètre 114 tronçon du chemin de fer des Grands-Lacs). 3) Le 12 février 1910 à Miranga à i5 h. 10. — Deux secouses successives ; elles ont été également ressenties à Tambo. Micici, le 9 mars 1910. Géologie du cours moyen du Congo et de la colline des Upotos 0, PAR ■ p. f*ASSAU. Raccorder les observations faites dans le Bas Congo et jusqu’au confluent du Ruki par M. J. Cornet, à celles faites sur le Haut Lualaba et compléter ainsi l’étude géologique des rives de la grande artère de notre colonie, m’a paru une occupation aussi agréable qu’utile pendant un voyage récent du Stanley-Pool à Stanley ville. J’ai commencé mes observations à partir de Kinshassa. Elles ont été faites aussi bien que le permet un voyage en steamer sur le fleuve, c’est-à-dire qu’à chaque arrêt je suis descendu à terre et ai mis à profit le peu de temps qu’ils durent. A. — Observations faites en cours de route (voir fig. i). 24 septembre igog. — a) Kinshassa (rive gauche) : alluvions argilo-sableuses. On trouve des blocs de grès polymorphes Lubi- lache comme pierres à bâtir et autres. (^) Publié avec l’autorisation de la Compagnie des Chemins de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs africains. B 218 b) Poste de bois 1 (rive gauclie) : alluvions argilo-sableuses. 25 septembre. — Poste de bois 2 (rive gauche) : alluvions argilo- sableuses. 26 septembre. — a) Kwamoutli (rive gauche), au confluent du Kassai. Echantillon 1 : brèche constituée par des fragments de grès blancs Lubilache, cimentés par de la limonite latéritique. b) Poste de bois 3 (rive gauche) : alluvions argilo-sableuses. - B 219 — 27 septembre, — a) Poste télégraphique « Page 34 » : banc de sable. J’ai trouvé un bloc de grès lie de vin,quartzitique,Lubilache- 28 septembre. — Mistangunda (rive gauche), au niveau de l’eau, Echantillon 2 : limonite latéritique scoriacée. Au-dessus, alluvions argilo-sableuses. 2g septembre. — Yumbi, Lukoléla et Gombe (rive gauche) : falaises de 5 à 8 mètres constituées par Echantillon 3 : latérite scoriacée, prise à Gombe. 3o septembre. — a) Irebu (rive gauche) : l’escarpement de la rive est constitué par l’Echantillon 4 : latérite scoriacée; au-dessus, alluvions. b) Ikengo : alluvions argilo-sableuses. octobre. — Coquilhat ville (rive gauche) : berge escarpée, de 6 mètres environ, formée par l’Echantillon 5 : latérite scoriacée. Elle affleure en divers endroits dans la station. 2 octobre. — a). Poste de bois (rive gauche) : alluvions argileuses. b) Mission de Lulonga : alluvions argileuses. c) Poste de Monkero (confluent de la Lulonga) : berge escarpée, de 8 mètres environ, constituée par l’Echantillon 6 : limonite scoriacée. Au-dessus, faible couche de terrain argileux. 3 octobre. — Rien de particulier, terrain plat ; nous logeons à la rive droite, constituée en cet endroit par des alluvions argileuses. 4 octobre. — a) Arrêts à deux postes de bois, l’un à la rive gauche, l’autre à la rive droite ; je n’3^ ai vu que des alluvions argi¬ leuses. b) Nouvelle-Anvers : rive escarpée de quelques mètres, consti¬ tuée par l’Echantillon 7 : latérite scoriacée. 5 octobre. — a) De Nouvelle-Anvers à Mobeka (rive droite) : alluvions argileuses. b) A Mobeka même, au confluent de la Mongala : gravier d’allu- vion, mêlé d’argile. 6 et 7 octobre. — De Mobeka au poste de bois d’Irangi, tant rive droite que rive gauche : alluvions argileuses. 8 octobre. — Lisala (rive droite). Je n’ai guère pu m’éloigner du point d’abordage; toutefois j’ai gravi la colline sur laquelle est établi le camp de Lisala. Cette colline est une des collines des Upotos. Ces collines font partie des quelques reliefs offerts par la plaine qui constitue la région centrale, reliefs plus remar- B 220 quables par leur isolement que par leur élévation. J’ai pu constater, par le baromètre anéroïde, que la hauteur du sommetde la colline, prise par rapport au niveau des eaux du fleuve, est de 77 mètres, la cote du fleuve étant 870.70 et celle du sommet 447-7^- Ce qui est plus intéressant, c’est la constitution géologique de cette colline. Comme je l’ai dit plus haut, je n’ai guère pu m’éloigner. La route qui mène de la rive au camp ne montre qu’un sable rougeâtre. Mais tous les parterres et allées de la station ont été bordés de fragments de roches provenant des ravins qui se développent sur les flancs de la colline. J’en ai recueillis une série ; je vais en don¬ ner la détermination lithologique en partant du bas dans la classi¬ fication stratigraphique que je leur donne. ' Echantillon 8 : argilite rouge (couches du Lualaba). Echantillons 9 et 10 : conglomérat de base à ciment kaolineux (couches du Lubilache). Echantillon 11 : grès blanc passant au quartzite rose (couches du Lubilache). Echantillon 12 : quartzite rouge (couches du Lubilache). Echantillon 13 : grès polymorphe du Pool (couches du Lubi¬ lache). ^ (N. B. — Les steamers ne peuvent aborder au camp d’Umangi, situé un peu en aval de Lisala, à cause des roches qui affleurent dans le lit du fleuve près de la rive.) g octobre. — a) A N’Dobo : alluvions argileuses. b) A Bumba : alluvions argileuses. JO octobre — a) Embouchure de l’ILmbiri (rive droite) : allu¬ vions argilo-sableuses mêlées de gravier. b) Poste de bois (rive droite) : alluvions argileuses. c) Au poste de bois de Bungongo (rive gauche) : à fleur d’eau, apparaissent des schistes argileux verdâtres, sensiblementhorizon- taux (couches Lualaba) (Echantillon 14) surmontés, dans la falaise, de 5 mètres de gravier, puis de 3 mètres d’alluvions argilo- sableuses. Il octobre. — a) Poste de bois de Lasaka (rive droite) : alluvions argileuses. b) Poste agricole de Barumbu (rive gauche): on y trouve, à fleur d’eau, du grès tendre blanc friable (Echantillonl5) (Lualaba) ; puis, au-dessus, des argilites vertes (Echantillon 17), bariolées par alté- B 221 ration en rouge (couches du Lualaba), ayant 20 mètres d’épaisseur. Ces argilites renferment des blocs d’un calcaire pisolitliique rou¬ geâtre (altération) (Echantillon 16). On en trouve des blocs au débarcadère, qui ont été déchaussés par les eaux. c) A Basoko (rive droite de rAruwimi, au confluent) la rive est constituée de gravier d’alluvion cimenté par de la limonite (Echan¬ tillon 18). On y trouve également des blocs isolés de calcaire piso- litbique (Echantillon 19). 12 octobre. — a) Poste de bois : alluvions argileuses dans une île. Un peu avant celle-ci, à la rive gauche, se montre une roche en banc, à fleur d’eau, qui paraît être du grès, et surmontée d’argi- lites vertes. b) Mission de Yalembe (rive droite), la falaise paraît sableuse à distance: les steamers ne peuvent accoster. Cet aspect de la rive droite se continue jusqu’en face de Yanzali. c) Poste de bois de Yanzali (rive gauche) : alluvions argileuses. J’y ai trouvé, non en place, du grès friable gris Lualaba (Echan¬ tillon 20) (altéré) et du calcaire argileux à débris de poissons (Echantillon 21). d) Isangi (confluent du Lomami, rive gauche) : la falaise est constituée (eaux moyennement hautes) par du gravier d’alluvion, surmonté de terre d’alluvion rouge. Dans le village indigène, on trouve des blocs de grès rouge Kundelungu (Echantillon 22), retirés du lit du fleuve. O. Baumann a signalé le contact de grès tendres sur les grès de Falls en ce point. 13 octobre. — a) Village de Yafora (rive gauche) : gravier d’allu¬ vion avec latérite à la base. b) Poste de bois 5 (rive gauche) : alluvions argileuses. c) Poste de bois 4» au village Milamba (rive gauche) : alluvions avec gravier. En face, falaise d’aspect sableux, rougeâtre, se con¬ tinuant jusque près de Yanonge, où les deux rives sont constituées par des falaises gréseuses. d) Yanonge (rive gauche) : la rive est constituée par un grès tendre très friable, verdâtre ; au-dessus, vient le gravier d’alluvion. Nous avons trouvé un escalier fait de pierres tirées du fleuve aux basses eaux. Nous y avons trouvé le calcaire à débris de poissons de l’île Bertha (Echantillon 23) et des schistes argileux B 222 verts à dents de poissons (?) (Echantillon 24). Les schistes et cal¬ caires sont sons les grès tendres. e) La falaise gréseuse se prolonge, à la rive gauche, jusqu’à la rivière Lomée dont la vallée échancre la rive. f) A Roinée (rive droite) : les grès verts tendres forment la falaise sous les alluvions. En 1902, nous n’avions i)u constater dans cette falaise que la présence de grès, par suite de la hauteur du niveau des eaux. 11 nous a été donné cette fois de voir le substratum des grès. Ce sont des argilites bariolées analogues à celles qui forment l’escarpe ment de la i*ive gauche. Ces argilites se prolongent en amont jusque près de Yakussu, pour autant qu’il nous a été donné de les voir par le cheminement du vapeur. 14 octobre. — Stanleyville (rive gauche). J’ai relaté ailleurs (') mes observations faites à ce i)Oste. Toutefois, j’ai pris des échan¬ tillons qui les comi)lètent. Ce sont : a) Echantillon 25 : conglomérat de base des grès verts tendres des Falls (il a été mis à jour an pied du mur de quai du chemin de fer, dans des récents travaux d’a])profondissement). b) Echantillon 26 : grès tendre verdâtre des Falls (face du mur de quai). c) Echantillon 27 ; schiste argileux feuilleté, grisvert, àfossiles calcarisés. Ce schiste est légèrement calcareux. d) J’ai trouvé également, au village wagénia deKatanga, un bloc du conglomérat Kundelungu de la Tshopo, ce qui semble indiquer que cette assise se trouve également aux envii’ons de ce village. B. — Interprétation. Mes observations me permettent de donner, comme coupe pro¬ bable des rives du Congo depuis Stanleyville jusqu’à Lisala, la coupe fig. 2. Elle m’amènent, en outre, à modifier comme suit les coupes données antérieurement pour la section Stanleyville-Romée (voir fig. 3). C. — Conclusions. On peut donc dire que : contrairement à ce que l’on aurait pu (^) Géologie des zones de Stanleyville et de Pontliierville (Congo belge). Mém. Soc. géoJ. de Belgique, t. XXX'yi, 1909, M 221. — B 224 — ) dire, les couches du Lualaba ont une extension très grande vers. l’Ouest ; 2® que leur composition est complexe. La grande extension de ces couches vers l’Ouest pourrait avoir une importance économique très grande, étant donné que l’on vient d’y découvrir des fossiles végétaux et des schistes bitumineux à Bamanga et à Yambuya (sur l’Aruwimi). Je me propose de revenir sur ce sujet dans une note que je rédige sur la géologie du premier tronçon du chemin de fer des Grands-Lacs (Stanleyville-Ponthier- ville) que j’ai été chargé d’étudier. Micici, le i5 Mars 1910. M. J. Cornet, à propos de la seconde de ces communications, fait remarquer l’intérêt de plus enplus grand que prend le Système du Lualaba, le nouveau terme qu’il a récemment introduit dans la stratigraphie du Congo. Les couches du Lualaba sont les seules de l’intérieur du bassin dans lesquelles on ait, jusqu’ici, rencontré des fossiles. D’après M. Leriche qui est occupé à en faire l’étude, les ganoïdes de Kilindi et de Kindu, découverts dans ces couches, seraient triasiques, ce qui confirme les conclusions auxquelles M. J. Cornet était arrivé par une autre méthode. L’intérêt écono¬ mique des couches du Lualaba n’est pas moins grand. D’après des rapports récents, les schistes bitumineux découverts aux environs de Ponthierville s’étendent vers l’Est jusqu’à au moins une centaine de kilomètres du Lualaba et l’on en a, dans cette région, découvert des couches épaisses de i^’So et de 2"^oo. Vu l’heure avancée, le restant de l’ordre du jour n’a pu être abordé. Avant de lever la séance, M. le Président exprime les vœux de la Société à M. Maurice Robert qui part le 9 juillet prochain pour un voyage d’exploration géologique dans la région du Bas- Katanga {Applaudissements). La séance est levée à 18 heures 10. — B 225 — Séance ordinaire du 19 juin 1910. Présidence de M. G. Malaise, Vice-Président, puis de M. M. Lohest, Vice-Président. La séance est ouverte à lo heures Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Admission de membres effectifs. — Le conseil a admis en cette qualité MM. Dessalles, E., ingénieur au Corps des Mines, à Fauroeulx (Hainaut) et Dresen, Henri, ingénieur civil des mines, 5o, rue des Anglais, à Liège, présentés par MM. M. Lohest et P. Fourmarier. Présentation de membre effectif. — Une présentation est annoncée. ■ Décès. — Le Président fait part du décès de M. Edgar Picard, ingénieur, directeur de l’Usine de Valentin Cocq de la Société de la Vieille Montagne, à Hollogne-aux-Pierres, membre effectif de la Société. (Condoléances). Correspondance. MM. G. Cesàro, J. Libert et A. Renier font excuser leur absence à la séance. M. M. Mourlon fait excuser son absence et remercie des félicitations qui lui ont été adressées à la dernière séance. MM. L. de Launay et A. Lacroix remercient de leur nomination en qualité de membres correspondants. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des i-emercîments sont votés aux donateurs. DONS d’auteurs. G. Delépine. — Nouvelles observations sur le calcaire carbo¬ nifère de Belgique. Note sur la présence à Denée (Belgique) de la faune du calcaire de Paire. Ann. Soc. géolog. du Nord. Tome XXXVIII, Lille, 1909. — B 226 — — Étude sur le calcaire carbonifère de Belgique (Hainaut et région de Namur). Comparaison avec le Sud- Ouest de l’Angleterre. Bull. Soc. belge de Géol. T. XXIV, Mém. Bruxelles, 1910. Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. A. Gilkinet, G. Sclimitz et H. Deltenre sur le travail de M. A. Renier : Sur quelques végétaux fossiles du Dinantien moyen de Belgique. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires in-4° ; elle ordonne également l’impression des rapports. Communications. — M. C. Malaise donne lecture de la note suivante : Sur un complément de levé du système silurien y compris le cambrien, PAR p. JVIalaise. Plus de vingt années se sont écoulées depuis le commencement de l'impression de la carte géologique officielle de la Belgique au 40,000®. On comprend que, par suite de découvertes faites depuis cette époque, ou comme résultat même des levés géologiques, il y ait lieu d’apporter quelques modifications à certaines échelles stra- tigrapliiques. Pour ce qui me concerne, le système silurien dans sa plus large acception, -y compris le cambrien, a été de ma part, l’objet de nombreuses recherches, qui m’ont fait découvrir différents ni¬ veaux paléontologiques, lesquels m’out permis d’y reconnaître presque tous les étages des régions classiques du Shrosphire et du Pays de Galles. J’ai été amené à modifier successivement la légende du -silurien belge et à lui donner une forme (‘), en grande concordance avec celle des Iles britanniques. Je demande que la Société Géologique de Belgique veuille bien (9 Soc. Géol., t. XXXVI, pp. m33 à 39. — B 227 — me prêter son appui moral, (^) en exprimant le vœu qu’elle croit qu’il serait très utile, au point de vue scientifique et pra¬ tique, que M. le professeur C. Malaise, qui s’est fait connaître, comme spécialiste, dans l’étude du silurien de Belgique, soit chargé de reporter sur le 20,000® les observations et les divisions nouvelles qu’il a reconnues dans le gotlilandien, l’ordovicien, et le cambrien du silurien de Belgique, et à modifier, s’il y a lieu plus tard, la légende officielle du silurien et du cambrien. A la séance du 20 avril 1910, de la Société Belge de Géologie M. Mourlon m’a donné une demi satisfaction et quoiqu’il se soit élevé contre les modifications à apporter à la légende officielle, je vois que le 16 juin 1910 à la séance de la même Société, M. Mallieux présente une note sur les « Modifications à apporter à la nomen¬ clature stratigrap bique dévonienne en Belgique et conséquences qui en découlent. » M. Mourlon, trouve qu’une œuvre plus importante que le per¬ fectionnement de la légende géologique consiste à publier des textes explicatifs et à sauver toute la « documentation » : Or plus il y aura de divisions dans les échelles stratigraphiques et plus il y aura de renseignements et indications, et plus il y aura de (( documents ». Les nouvelles observations et les récents travaux sur le calcaire carbonifère montrent qu’il y a aussi lieu de remanier l’échelle stratigrapliique du carbonifère. Une heureuse documentation à introduire au service géologique, serait que celui-ci eût, comme les services similaires étrangers, une collection de bons échantillons arrangés stratigraphiquement, ainsi que les fossiles caractéristiques bien déterminés des diffé¬ rents systèmes, étages et assises, des divers terrains que l’on trouve -en Belgique (^). C’est un bon conseil que je donne au Directeur du service géologique, et ce n’est pas une critique, puisque l’on n’a peut-être pas les subsides nécessaires. Comme complément de la question silurienne, je crois utile de donner les renseignements ci-après. La question de la subdivision (^) Demande que j’ai également adressée à la Société belge de Géologie, à la séance du 20 avril 1910. (^) Une visite au compartiment de la géologie, à l’Exposition de Bruxelles prouve le bien-fondé de ce désir : on y voit une assez bonne collection de fossiles de quelques étages, mais la plupart non déterminés (nofe ajoutée pendant l'impression). — B 228 — du silurien en trois étages ou en trois systèmes n’a pas une très grande importance, si on établit trois divisions dans le silurien, nous aurons : Silurien supérieur Gotlilandien )) moyen Ordovicien )) inférieur Cambrien. Mais si on veut faire avec le silurien deux systèmes : le silurien ou le supérieur et le cambrien ou l’inférieur, il est aussi rationnel de faire trois systèmes comme l’a proposé Ch. Lapworth et comme l’admettent beaucoup de géologues anglais. On divise alors la période silurienne en trois systèmes : Système silurien )) ordovicien » cambrien. Quant à la notation, quelle que soit la division admise, je préférerais Sli, SI2, S13, qui rappellerait qu’ils appartiennent à la période silurienne. M. Max Lohest. — Je crois qu’il serait du plus haut intérêt que M. C. Malaise publie une vue d’ensemble sur ses dernières recherches concernant le Silurien de Belgique. Je propose donc d’appuyer la proposition de M. Malaise. L’Assemblée s’y rallie à runanimité. M. H. Buttgenbach donne connaissance du travail suivant, en montrant les échantillons qui s’y rapportent : Anglésite de Sidi Amor (Tunisie), PAR fi. ^UTTGENBACH. Le massif de Slata^ qui se trouve au Sud-Ouest de Tunis, près de la frontière algérienne, forme l’objet de deux concessions minières, l’une pour plomb, au Sud, dite Sidi Amor ben Salem, l’autre pour fer, au Nord-Ouest, dite Djebel Slata. Le cristaux d’anglésite que je signale ici ont été trouvés princi¬ palement dans les filons de galène de Sidi Amor. Ce sont des — B 229 — cristaux opaques, d’un gris foncé, atteignant jusque 3 centi¬ mètres de longueur et plus. La figure ci-jointe représente lun de ces cristaux en projection orthogonale "sur /iL On sait que, par suite de l’isogonisme des zones a^, m et P de l’anglésite, il est parfois difficile d’orien¬ ter les cristaux de ce mi¬ néral. Dans le cas présent, les mesures prises me pa¬ raissent suffisantes pour confirmer l’orientation donnée dans la figure. Une autre orientation pourrait être adoptée en ^ prenant pour a'^ les faces m et pour m les faces eh Celare vient à diriger l’axe des x' suivant 3' avec le paramètre a, l’axe des y' suivant avec le para¬ mètre b et l’axe des z' sui¬ vante avec leparamètrec. Une troisième orientatiou pourrait être adoptée en prenant pour les faces m de la figure et pour m les faces a^, ce qui revient à diriger l’axe des x" suivant 0, l’axe des y" suivant e et l’axe des z" suivant y, respectivement avec les paramètres a, b et c. On aurait donc : et ou a b b c c a ~ k k' ^~r 'T~ir a c b a c b 17^ ^~r k" “IT h' il k' _ bl c < 1 ^ oT II h" _ al c k" b h a l„ _ck ^ b et •" — B 23o — En faisant Z) = i, et en notant que, dans l’anglésite, on a approximativement (^) : c = 2a^ et ac = i, on trouve : h’ k’ r = k. 1.2 h h" k'^ r = /. 2 A. 2 k. On a donc le tableau de correspondance suivant : g' (010) = ÎP (100) = P (001) p (001) = g' (010) = IP (100) (100) = P (001) = g^ (010) (ni) = b^ (112) = y (122) r (122) = b^l^ (ni) = b^ (112) e^ (on) = m (no) = a^ (102) g^ (120) = a^ (lOl), = (012) ni (no) = a^ (102) = e^ (on) a^ (102) = e^ (on) = ni (no) b^ (112) = y (122) - b^l^ (ni). Le tableau de la page 4 montre les valeurs des angles calculés (d’après Dana, p. 909), des angles mesurés et des différences dans les trois orientations. On voit que ces différences permettent de conclure à l’exactitude de l’orientation adoptée dans la figure, que confirme également la présence de fortes stries verticales sur La forme des cristaux de SicU A inor se rapproche de celle de certains cristaux de Siegeu, figurés, d’après Lang, dans Dana (p. 908, lïg. 7). Je possède un cristal très volumineux qui m’a été donné par M. J. Dessi, administrateur-directeur de la mine de Sidi Amor ; ce cristal, qui pèse 270 grammes, a 7 centimètres de longueur. Sa forme est celle du rliomboctaèdre 3" = g i/2^ dont les faces sont très développées ; les faces sont assez larges, tandis que a^, et in sont très étroites. C’est de Sidi Amor que proviennent également de curieux cristaux de cérusite, aplatis parallèlement à la base p et que j’ai décrits antérieurement (^) comme provenant du Djebel Haméina. c (L Exactement : — - = 2,092, a c = 1,0126. L’égalité des trois angles a^ p, nécessiterait ; ^3 : ^3 ; — I : 2 : 4. la valeur commune de l’angle étant donnée par cotg cp = ^\/' 2 , d’où cp = 38°26'2o",5. (2) Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XXXV, p. B 264. — B 23i — -H CO CO H- ( lo 'm CO ~o HH M -H 00 X> X M M c/: 1 + M + 1 + 1 ü ilT' vH- 0 0 CO Cl 0 X vTt- CO 0 X Ci 1 i + 1 1 1 i 1 OJ • ^ rH H 0 0 0 CO v-H "ci M Ci CO 1 ^ Cl M + 111 1 1 + 1 CC H 00 ^01 Cl ^ i-i Ci 0 0 ce JO CO -O X X ^ S v-h 0 CJ lO CO iO Ci iO c (M - 0 JO ^ X JO CO Ci L ^ Ci ^ X 0 CO Cl ^ Il ‘0> 0 0 0 0 io CO 0 L II Il H HH ;o Cl 10 ^ M ~ JO Il II II II Il ^ 2 II s ce ce . — GQ Cv) <0 C8 QJ . ^ ^ Cl JO 1 II Il ,§ Il II II II Il "J» 1: Il S s -H , CO ~ ce ce (M .T ^ H ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. Les filons de galène de cette localité sont, suivant le mode habituel, à gangue bary tique vers le haut et à gangue quart- zeuse en profondeur. Les débris de pente de la montagne ren¬ ferment par place de nombreux cristaux de barytine, en très grandes lames clivables j^^î^ral- lèles à la base p, épaisses de I à 2 centimètres et portant souvent les faces aL A Djebel SI ata, le gîte de fer est parfois recoupé par des filons de galène et j’ai trouvé, dans des échantillons de ce minéral, de très petits cristaux d’anglésite dont le faciès dif¬ fère de celui des cristaux de Sidi Amor ; ils sont en effet allongés verticalement ; le prisme m est très développé et se termine toujours par la base P ; sur un très petit cristal, ayant à peine i millimètre de hauteur, les faces b^l^, a^, e^ et existaient en fines tronca¬ tures. Les mesures, que je crois inutile de mentionner ici, ne laissaient aucun doute sur l’orientation des cristaux. Les filons de galène de Sidi Amor ben Salem se trouvent dans des calcaires triasiques. Au toit du filon principal, ce calcaire est magnésien et, par endroits, est absolu¬ ment imprégné de cristaux de quartz bipyramidés, longs de BULi.., 17. *— B 282 —* quelques millimètres ; ce calcaire renferme aussi de nombreuses mouches de galène ayant en moyenne un centimètre d’épaisseur. Une préparation microscopique m’a montré que ces mouches de galène englobaient souvent des cristaux complets de quartz. M. H. De Rauw. J’ai également trouvé, dans une mine de calamine de Tunisie, un calcaire analogue à celui que signale M. Buttgenbach. Cette mine est située au S. de Tunis dans un massif de calcaires jurassiques compris entre le Djebel Zaghouan et le Djebel Ressas. La calamine y forme un gîte de contact entre des schistes et des calcaires. Au toit de ce gîte se rencontre une roche très ferrugi¬ neuse, silicifiée et entièrement pétrie de cristaux de quartz. Un filon minéralisé en blende et calamine traverse les calcaires à une faible distance du gîte de contact, dont l’origine paraît devoir être attidbuée au passage du filon. Celui-ci présente, aux endroits stériles de la cassure et aux affleurements, un remplis¬ sage de calcaire très magnésien pétri des mêmes cristaux de quartz. Cette roche très résistante permet de suivre, à la surface du sol, le passage du filon sur environ 5oo mètres de longueur. Lorsqu’on attaque ce calcaire par un acide, on en isole une très grande quantité de cristaux de quartz enfumés bipyramidés, d’une remarquable netteté, mesurant 2 à 3 de longueur. M. C. Malaise. Aux environs d’Angleur et de Theux, on a trouvé aussi des cristaux de quartz dans les mêmes conditions. Dom G. Fournier. On en trouve également dans le calcaire du niveau V2a dans la vallée de la Molignée ; cependant, il n’y a pas de gîte métallifère connu dans la région. M. V. Brien. Il est à remarquer que ces calcaires à cristaux de quartz occupent un niveau très constant ; c’est le niveau du Usa de la carte géologique. M. M. Lohest rappelle ce qu’il a dit à ce sujet à la séance du 20 décembre 1908 de la Société (t. XXXI, p. b 67). M. Moressée. Dans les carrières de Flémalle, on peut observer un filon avec de gros cristaux de calcite couverts de petits cristaux de quartz ; le calcaire avoisinant le filou est souvent dolomitisé — B 233 — et contient des mouches de galène ; il est parfois tellement magnésien et siliceux qu’on ne peut l’exploiter. M. Max. Lohest prend la présidence. La parole est donnée à M. G. Delépine qui donne connaissance des deux travaux suivants : Observations sur le Calcaire carbonifère de la vallée du Bocq et de la vallée de la Molignée, PAR p. PeLÊPINE I. — Vallée du Bocq. Je désire simplement attirer l’attention sur l’importance et la signification d’une faune recueillie dans les couches mises au jour le long de la tranchée du chemin de fer de Ciney à Yvoir, près de la gare de'Sovet. Cette coupe a été signalée déjà dans le compte¬ rendu d’une excursion faite par la Société géologique lors de la session extraordinaire de septembre iqoi ('). Voici le détail de cette coupe (fig. i, voir page 220) tel qu’on peut le relever en suivant la tranchée d’Est en Ouest, et en partant des couches supérieures avec indication des fossiles observés ou recueillis à plusieurs niveaux : 1. Calcaire massif, gris-clair, oolithique ou finement bréchoïde : Productiis cora, avec Spirifer, Productiis et Gastropodes de petite taille P) . . visible sur 7 à 8 m. 2. Dolomie grenue très altérée, parfois argileuse; quelques bancs schisteux minces intercalés (du côté sud de la tranchée) renfermant des débris de crinoïdes ; les fossiles y sont rares et peu déterminables : Cyathophydliim, Michelinia (M. grandis ?), Orthis . 6à7m 3. Dolomie plus ou moins altérée, avec quelques bancs de cal- (1) A. S. G. B. XXVIII. pp. b3oi-343. 1901.' Le faciès de cette roche, à Sovet, rappelle certains faciès waulsortiens. Je ii’ai pas encore déterminé les fossiles de petite taille assez nombreux que j’y ai recueillis. Caire noir subgrenii. Près dn pont dej)ierre, cette dolomie contient des l^rodiictiis de grande taille ( i) etChoiieies comoïdes P) i5 m . 4. Calcaire noir, subgrenii, surfaces de bancs couvertes de Chon. comoïdes ; dans l’épaisseur des bancs, Caninia cyliii- drica . 6 in. ^ 5. Calcaire noir, argileux, altéré à la I surface des bancs, fossilifère^ polypiers cornus {Caninia cydindrica. Caninia cor- niicopiae, Cyatliophyllum) , Spirifer cf. 3 bisiilcatiis . 9 m. ^ 6. Calcaire noir dolomitisé : Chonetes ^ co/nozde.s* extrêmement abondante 4^* O 7. Calcaire" noir compact ou subcompact O en bancs dont l’épaisseur varie de o™20 à O I m. ; quelques bancs, dans cet ensemble, sont légèrement dolornitisés environ 25 m. I 8. Dolomie . 3 m. ^ 9. Banc de calcaire oolitliique . 5 m. 10. Alternancedecalcaire violacé etdeeal- ^ caii'e noir subgrenu ou compact env. 3o m. 3 Plus loin, et stratigrapliiquement au-des- sous de ces calcaires noirs, affleurent des ^ calcaires à encrines {petit granit) ^ mais ^ qui sont séparés des couclies de la tranchée 2 par un espace couvert. Lithologiquement, voici donc lès séries qui se succèdent, à Sovet, à partir du sommet : 1) Calcaire gris, oolitliique, ( « calcaire à points cristallins » ) 2) Dolomie ( « dolomie viséenne ). (1) Ces Prodiictiis de grande taille ont été considérés comme étant Prod. ^iifanleiis. Il est plus probable (lu il s’agit du Productiis dont je signalerai l)lus loin la découverte, à peu ])rès au même niveau, près de l’abbaye de Maredsous. Je n’ai malheureusement pu recueillir, à Sovet, des exem¬ plaires assez satisfaisants pour m’assurer du fait. (;-) Cette Chonetes Comoïdes a été trouvée pour la première fois en ce point — B 235 — 3) Calcaire noir avec bancs plus ou moins dolomitisés (« marbre noir » ). 4) Oolithe. 5) Calcaire violacé et calQaire noir. 6) Petit granit. De ces termes, M. Soreil, lors de l’excursion de 1901, a consi¬ déré le cinquième comme l’équivalent d’un côté du calcaire de Paire, représenté dans leN.-E. du Condroz et, de l’autre, du cal¬ caire violacé de la région de Dinant {'■) — D’autre part, le a cal¬ caire gris à points cristallins » (terme i) est bien repéré par la présence de Productiis cora. Il reste à repérer, à l’aide des fossiles qu’ils contiennent, la dolomie (terme 2) et le calcaire noir (terme 3). Pour la dolomie, les données paléoutologiques recueillies jus¬ qu’ici sont insuffisantes, mais les observations faites à Maredsous et rapportées plus loin permettront de les compléter. Pour le calcaire noir (terme 3), les bancs supérieurs contiennent la faune suivante : Chonetes comoïdes, abondante. Spirifer cf. bisiilciitus Caninia cylindrica. Le niveau de cette association de fossiles n’était pas encore connu en Belgique, mais il l’est en Angleterre, où on la trouve en deux points dans la province du Sud-Ouest : à Stackpole, le long de la côte du Pembrokesliire (^) et à Weston-s/Mare (^). M. Vauglian, à qui j’ai communiqué le Spirifer cî. bisulcatus trouvé à Sovet, m’écrit : « c’est exactement la même espèce que celle qu’a signalée M. Sibly dans son travail sur Weston. )> — Or, dans ces régions, cette association des fossiles, qu’on a pu y repérer très exactement, occupe le niveau noté dans la classification de M. Vauglian (C^ = zone à Cyathophyllum cp). Cette zone est pré' cisément celle qui se trouve à très peu de distance en dessous de la zone à Prodiictus Cora (= zone à Seminula, S^, de Vauglian). lors de Texcursion de la Société, en 1901, et elle a été décrite, à cette époque, par M. Destinez (A. S. G. B.\ XXIX, p. B io3-io8). 1902. Vauglian l’a décrite en Angleterre (4?. J. G. X., LXI, p. 295. 1905). (M A. S. G, B. XXVIII, C. H. Sess. extr. p. b 3i7-3i8. (2) M. Vaughan l’y a reconnue. (3) Sibly. Q, J. G. S., LXI, pp. 548-56i, 1905. — B 236 — On voit qu’ils occupent stratigraphiquement le même niveau dans la tranchée de Sovet, où on les trouve à quelque 20 mètres en dessous de l’oolithe à Prod. Cora. Ce niveau si exactement repéré au point de vue paléontologique permet de conclure qu’une partie de ces calcaires noirs (= marbre noir de Binant) de la Vallée du Bocq, appartiennent à la zone à Cyathophylliim cp de Vauglian. Il devient dès lors possible de déterminer leurs équivalents dans le Bassin de Namur et dans le N.-E. du Condroz (Vallée du Hoyonx et de rOurthe). Dans ces régions, la zone à Cyaihophylliini cp Vauglian (C^) est représentée et par les dolomies crinoïdiques à Chon. papilionacea et par l’oolitlie kProd. siiblaeuis qui les sur¬ monte. Ce sont donc ces formations qui dans l’ouest du Condroz, à Sovet, passent au « marbre noir de Binant )>. Le banc de calcaire oolitliique intercalé dans ces calcaires noirs peut être interprété comme un témoin au point de vue litliologique de ces formations parallèles du Hoyoux et du Bassin de Namur. Le tableau ci-joint groupe les éléments de ce parallélisme : Bassin de Namur (et N.-E. du Condroz). \ h) Calcaire à Prod. Cora. / a) Calcaire gris compact. / b) Oolithe à Prod. sublaevis. 2 ) a) Dolomie ou calcaire à encrijies f avec Choneles papilionacea. ( b) Calcaire noir à Caninia cylin- I drica ou calcaire de Paire, f a) Petit granité. Sovet (Vallée du Bocq). ^ Calcaire à Prod. Cora. I Dolomie avec grand Prodiictu.^ ! Calcaire noir à Choneles co moides. Oolithe. Cahîaire noir. j Calcaire violacé et calcaire noir, I Petit granité. II. Vallée de la MoLiçtNÉE. Une tranchée ouverte récemment à coté de l’Abbaye de Mared- sous, dans les cours de l’Ecole abbatiale, a entamé précisément la dolomie qui se trouve sous le calcaire à Prodiiclus Cora et au- dessus du marbre noir; des affleurements situés à peu de distance permettent d’y repérer exactement le niveau de cette dolomie au point de vue stratigraphique. Prévenu par D. Grégoire Fournier du très grand intérêt qu’offrait cette tranchée où l’on venait de trouver des fossiles, j’en ai relevé la coupe que voici en partant du sommet : — B 287 — 1. Calcaire oolitliique, légèrement dolomitisé. . . . i"^8o 2. Dolomie très altérée . 2'“3o 3. Calcaire grenu, gris, pins ou moins dolomitisé, ren¬ fermant quelques fossiles {Prodiietiis) . 2”‘75 4. Calcaire gris, siliceux . . o'“75 5. Calcaire et dolomie, très fossilifères : Prodiictiis, Atliyris (?), Retic ni aria. ..... 6. Calcaire noir siliceux, plus ou moins dolomitisé ('). 2à3m L’intérêt de la coupe réside surtout dans les fossiles trouvés aux niveaux 3 et 5. Des exemplaires très nombreux de Prodiictiis ont été récoltés (^). Ces Productns sont parfois de grande taille, et certains exem¬ plaires répondent à la description (jue Vauglian a donné d’un Productns qu’il a trouvé en abondance dans le môme horizon stra- tigrapliique à Bristol, et qu’il a a])pelé Productns 9 (^) pour ne pas trancher le problème de ses affinités avec le groupe Prod. Cora ou avec le groupe Prod. semireticnlatns. Ces Productns trouvés à Maredsous sont peut être les mêmes que ceux que l’on voit dans la tranchée de Sovet, à la base de la dolomie (terme 3 de la coupe de Sovet), tout juste au-dessus des niveaux à Chonetes comoïdes, et en dessous du calcaire à Prod. Cora. En tout cas cette découverte, à Maredsous, fait connaître qu’il existe, en Belgique, comme en Angleterre, avant l’épanouisse¬ ment de la faune si riche en polypiers, Brachiopodes et Gastro¬ podes, de la zone à Prod. Cora (= zone à Seminnla, S2, deVau- ghan), un horizon qui ])araît être plus pauvre en fossiles, mais que la présence de Productns 9 permet toutefois de suivre et de recon¬ naître paléontologiquement en Belgique comme en Angleterre. (^) Ces derniers bancs étaient mis à découvert lors d’une seconde visite faite en compagnie de M. le chanoine de Dorlodot et de D. Grég. Fournier. (^) Le R. P. Beda, de l’Abbaye de Maredsous, les a recueillis avec soin; c’est de lui que je tiens les échantillons que j’ai pu étudier. (3) Q. J. G. S., LXi, p. 289. PL XXV, fig. 3, igoS. Note sur la position stratigraphique du calcaire carbonifère de Visé, PAR p. PeLÉPINE .^d’arrêt , l! de Souure Il ne s’agit dans la i3résente note que du calcaire exploité actuellement dans les carrières qui s’échelonnent sur la rive droite de la Meuse entre Richelle et Souvré. Leur position a été figurée successi¬ vement par MM. Horion et Gosselet(^), Forir et Destinez (^), Fourmarier (^), dans leurs mémoires respectifs. Le schéma ei-joint (fig. i), tracé d’après la carte de M. Fourmarier, et à la meme échelle, ne représente que les carrières où ont été faites les obser¬ vations rapportées ci-après, et ces carrières y sont désignées par les lettres F, G, H, K, L, M, qui les dési¬ gnent sur la carte de MM. Horion et Gosselet. Les faits signalés ici ont été re¬ cueillis en partie lors d’une excursion faite en août 1909 par le D^’Vaughan et moi-même à Visé, où M. Destinez avait bien voulu nous accompagner ; à M. Vaughan notamment reviennent les déterminations de Polypiers faites sur place à cette époque ; plusieurs autres excursions faites depuis, m’ont e « FctUJ.e ’d If drcllc Fig. I. — Carrières exploi¬ tées à Visé sur la rive droite de la Meuse. Illllllllll Calcaire carbonifère. 1+4 1 Calcaire dévonien. + t-^+ (^) Ch. Horion et J. Gosselet. A. S. G. N., t. XX, 194-212. Les calcaires de Visé, 1892. (^) Forir et Destinez. +1. S. G. t. XXYIII, Mém. pp. 62-G8. Contribu¬ tion à la déterminatioij de l’âge du massif carboniférien de Visé, 1901. (^) Fourmarier. A. S. G. B., t. XXIX, Mém. 225-235. Etude stratigra¬ phique du massif calcaire de Visé, 1902. — B 289 — permis d’étendre et de compléter les premières observations faites en commun. L’exposé comprendra trois parties : 1. Faits relatifs à chacune des carrières, et conclusions qui en découlent. 2. Rapports ' du calcaire carbonifère de Visé avec celui du centre de l’Angleterre (Midland). 3. Rapports du calcaire carbonifère de Visé avec celui du Bassin de Namur. I. Carrières exploitées entre richelle et Souvré. 1. La première, en allant du Sud au Nord, est notée M. Elle est reconnue et considérée par tous les géologues qui l’ont étudiée comme entièrement dévonienne. De fait on y recueille Rhynchonella Cuboïdes et des espèces dévoniennes de gastropodes (g. Capulus). 2. La carrière voisine, au nord, L, est assez allongée dans le sens de la vallée, tandis qu’elle a peu de profondeur. Du côté Nord, on y exploite un calcaire brécliiforme, bleu foncé ; du côté Sud le calcaire présente un aspect dolomitique. Ce dernier caractère a porté généralement à admettre que cette partie Sud de la carrière est d’âge dévonien, tandis que la partie Nord serait d’âge carbonifère. MM. Horion et Gosselet écrivent : « les- fossiles de la carrière sont carbonifères et dévoniens » (^), mais sans donner d’indication plus précise {^). En suivant avec beaucoup d’attention les parois découvertes de ce côté Sud de la carrière, et dans les parties les plus inférieures de la roche en exploitation, nous y avons reconnu la présence de Dibunophyllum wringto- iiense Vgim., Syringopora catinensis, et d’un certain nombre de Densiphyllum. Les Dibunophyllides sont précisément caracté¬ ristiques ; en Angleterre, des niveaux supérieurs du calcaire carbo¬ nifère ; c’est un des résultats importants qu’ont mis en évidence (^) Loc. cit. p, 207. C^) Les fossiles qu’on peut obtenir des ouvriers ne peuvent malheureuse¬ ment servir là de témoins pour établir la présence de roches dévoniennes, car la i^roximité de la carrière M. d’une façon incontestable entièrement dévo¬ nienne, et le passage de fréquents visiteurs qui vont d’une carrière à l’autre, en quête de fossiles, ont comme résultat inévitable la confusion et le manque de certitude sur la provenance et le gisement réels de tel ou tel fossile ainsi récolté, ° - ■ ^ ' ^ — B 240 les travaux de M. Vanglian. Leur présence tout à la base de la carrière et dans ja partie méridionale de cette carrière, met hors de doute le fait que toute la masse calcaire y est d’âge carbonifère, malgré son aspect dolomitique. D’ailleurs MM. Horion et Gosselet reconnaissent eux-mêmes qu’on ne voit dans toute l’étendue de la carrière aucune trace de stratification : on n’y voit pas davantage trace de faille. 3. La carrière K, plus profonde, offre les mêmes fossiles, vus en place, aucun fossile dévonien. Là encore l’attribution an dévo¬ nien d’une partie des formations ne semble avoir été fondée que sur l’aspect dolomitique de quelques points de la masse calcaire. 4. Carrière du four à chaux Andrien, notée H, G, F. Dans la partie Sud, notée H, sépai’ée du reste de la carrière par un massif de i5 à 20 m. actuellement entamé par l’exploitation, MM. Horion et Gosselet relèvent la présence « d’un calcaire bleu foncé, superposé à du calcaire dolomitique gris-jaunâtre, d’apparence bréchoïde, que les ouvriers désignent sous le nom de grès » (*). Ils attribuent le calcaire bleu au carbonifère et la roche dolomitique au dévonien. M. Fourmarier (^) considère toutefois cette dolomie comme étant carbonifère, et non pas l’équivalent des dolomies dévoniennes de la vallée de la Berwinne. Cette observation se trouve justifiée par la présence des mêmes polypiers d’âge carbo¬ nifère appartenant aux genres Dibunophylliim et Deiisiphyllum qu’un examen attentif des ])arois inférieures de ce côté de la carrière nous a permis de découvrir. Dans la partie Nord de l’exploitation, notée G, toute la masse du calcaire a toujours été reconnue comme étant d’âge carbonifère. De là proviennent la plupart des fossiles que l’on recueille à Visé, actuellement, dans le calcaire carbonifère. A examiner les plus communs de ceux que l’on retire des calcaires que l’exploita¬ tion enlève à hauteur moyenne entre la base et le sommet de la carrière, on reconnaît que les Brachiopodes abondent: Productiis giganteiis, Prod. striatiis, Prod. piinctatus, Prod. latissimus, Prod. semireticulatiis, Prod. Martini, Prod. scabriciiliis, Prod. undatiis, etc... Spirifer striatus, Spirifer bisulcatiis, Sp. plani- costa, etc... Or toutes ces espèces ne se retrouvent ailleurs, (^) Loc. cit., p. 206. (*) Loc. cit., p. i3i. — B 241 — — quand on peut observer une série stratigraphique régulière, — qu'à la partie supérieure du calcaire carbonifère. Ce fait concorde pleinement avec ce qu’indiquaient déjà les polypiers signalés plus haut. — Les lamellibranches et surtout les gastropodes sont également nombreux. On peut relever enfin le caractère général si connu de la roche de Visé, qui s’observe si bien dans les différents sièges d’exploita¬ tion de cette carrière : calcaire bleu foncé ou noir, d’aspect bréchoïde, avec stromatoporoïdes par places, ailleurs des articles de crinoïdes, des calcaires zonaires. Conclusions, i) Toute la partie du massif calcaire de Visé comprise entre Souvré et les fours à chaux de Richelle, de la carrière F à la carrière L inclusivement, est d’âge carbonifère. 2) Ce calcaire appartient aux horizons les plus élevés du calcaire carbonifère. Ce fait général était connu déjà. Mais l’étude de la faune permet de préciser et de conclure qu’il appartient à la zone notée D2 (partie supérieure de la zone à Dihunophyllum de Vau- ghan) en Angleterre ; on verra plus loin à quels horizons précis il correspond dans le Bassin de Namur. Les schistes ampéliteux et phtanites du dessus ont leurs correspondants dans les formations j)2-3 0J2 Angleterre ou formations inférieures de la série de Pendleside (Pj) du Hind. 3) Le calcaire de la carrière M étant tout entier d’âge dévonien, une faille, — celle qu’indique M. Fourmarier dans la carrière M, mais qui serait tracée plus nettement à la limite nord de cette carrière, — sépare probablement le massif carbonifère exploité au nord, de ce calcaire dévonien, qui lui fait suite immédiatement au sud. Ainsi s’expliquerait l’observation si connue, et si souvent mentionnée, faite par MM. Horion et Gosselet dans la carrière M : (( le calcaire y est entièrement dévonien, sauf un bloc situé sur le bord de la route du côté nord, où l’on a trouvé des fos¬ siles carbonifères et dévoniens. Les deux parties sont soudées ensemble, mais sont séparées par une brèche de dolomie dévo¬ nienne remaniée » (^). (^) Loc. cit., p. 207. - «B 242 - II. Comparaison du calcaire carbonifère de Visé avec celui DU centre de l’Angleterre (Midland). Le calcaire carbonifère qui actuellement est exploité dans la vallée de la Meuse à Visé ne peut être mis en parallèle, comme celui du Bassin de Vamur, avec les formations carbonifères du sud-ouest de l’Angleterre, mais il offre par contre des analogies remarquables avec le calcaire carbonifère du Midland, et notam¬ ment avec les formations connues dans ce pays sous le nom de Brachiopod-beds (^). Voici par quels caractères il s’en rap])roclie : 1) Dans le Midland, comme à Visé, le calcaire carbonifère n’est représenté que par ses zones supérieures Di, D2 et D3. On ne voit pas, dans le Midland, pas plus qu’à Visé, la base de ces for¬ mations (2). Le calcaire y est surmonté, comme à Visé, par des schistes et des lignes de plitauites. Un caractère intéressant dans le Midland c’est la présence fréquente d’injections volcaniques dans l’épaisseur de ces formations. 2) La faune surtout a les mêmes caractères de chaque coté : peu de polypiers, relativement à ce qu’on trouve ailleurs en Angleterre (dans la région de Bristol surtout où ils abondent), et ces polypiers appartiennent aux genres Dibiinophylliim, Lonsdalia, Litîiostro- tioii (■^), etc... — Par contre une abondance extraordinaire de gastropodes et surtout de Brachiopodes. Toutes les espèces énu¬ mérées plus haut pour Visé appartenant aux genres Productiis et Spirifer, se retrouvent dans les Brachiopod-beds du Midland, avec les mêmes formes exactement ; il en est de même pour les genres Athyris, Dielasma, Orthis, Choiietes, Rhynchonella, tous abon¬ damment représentés (^). (^) T. F. SiBi.Y. Q. I. G. S., LXIV, pj). 34-82. On the fauiial succession in the carboniferous liinestone of the Midland area. 1908. (2) C’est seulement beaucouj) plus au nord, dans le Yorksli., à Ingleboro, qu’on peut voir du calcaire carbonifère reposant en discordance sur le silurien. M. Lohest a comparé ces formations du NW. à celles de la Bel- “gique. Cf. B. Acad. Roy. Belg. 3® S. T. XI. N® 6. « Notice sur le parallélisme entre le cale. carb. du N. W. de l’Angleterre et celui de la Belgique. « 1886. (^) M. Vaughan m’avait fait remarquer combien il avait été frappé, avant qu’il fût jamais allé à Visé, de la ])arenté qu’offraient les polypiers donnés ot figurés par de Koninck comme provenant de Visé, avec ceux que lui- mème avait eu occasion de voir et qui ])rovenaient des Brachiopod-beds . (‘^) Ces régions du Midland ont fourni aux collections d’Angleterre une bonne partie de leurs fossiles du calcaire carbonifère, de même que Vhsé Doux autres observations complètent ce rapprochement entre les faunes : M. Haug, dans ses Etudes sur les Goniatiies, fait remarquer que « dans la forêt de Bolland (qui prolonge immédia¬ tement au nord le Midland proprement dit) notamment, on retrouve à peu près toutes les espèces de Goniatites de Visé et, réciproquement, toutes les espèces de Bolland décrites par Phil¬ lips se retrouvent, à quelques rares exceptions près, dans les calcaires de Visé ('). — D’autre part, le D^’ Hind signalait naguère la présence de Glyphioceras diadenia dans des schistes qui occupent la même position relative que les schistes ampéli- teux à Goniatites diadema notés à Visé par MM. Horion et Gosselet (2). De ce qui précède, on peut conclure que si le calcaire carbonifère du Bassin de îsTamur a ses faciès correspondants dans la région du Sud-Ouest de l’Angleterre le calcaire carbonifère de Visé a, en Angleterre, son faciès correspondant dans le Brachiopod-beds du Midland. III. Comparaison entre Visé et le Bassin de Namur. I. Au point de vue de la faune. — On peut observer, dans le Bassin de ISTamur, une série stratigraphique complète, depuis le Dévonien jusqu’au Houiller. J’ai montré ailleurs qu’on pouvait y reconnaître, de la base au sommet, les mêmes zones fossilifères que celles qui ont été reconnues dans le Sud-Ouest de l’Angle¬ terre (^). De ces zones, les plus élevées ne s’observent bien, dans le bassin de Namur, qu’à Samson, près Namèche ; des calcaires à crinoïdes y renferment les mêmes fossiles que le calcaire carboni- pour la Belgique. L’ouvrage de Davidson qui représente beaucoup de fos¬ siles qui proviennent des gisements du Midland, permet de vérifier jusque dans le détail les analogies frappantes qui existent entre ces formes et celles de Visé. (^) Haug. Mém. J. G. F. Paléont., t. VII, fasc. IV, 2® partie, p. 04 1898. (0 IIiND. Traiis. of the N. Staff. F. C., vol. XXXVI. Pendleside fossils, pp. 77-80. 1902. (3) Lohest. a. X. G. B., XXri, pp. 0-12, 1894. — Delépixe. A. S. G. V., XXXVIII, pp. 175-190, 1909. (^) B. S. R. G.. t. XXIV, pp. 1-24, 1910. — C. Acad. SC., i3 déc. 1909. Bristol — B 245 — fère de Visé (’) : Prod. giganteus, Prod. punctatiis, Spirifer striât us, etc. Cet horizon est celai qui est noté dans le Bassin de Bristol. De sorte qu’on peut schématiser les rapports des for¬ mations de Visé avec celles du Bassin de Namur (fig. 2 A) de la même façon que les rapports qui existent entre le calcaire car¬ bonifère de Bristol et celui du Midland, en Angleterre (fig. 2 B). La figure 2 est faite par adaptation, au Midland, d’un schéma suggéré par le Hind (2). 2. Ces calcaires crinoïdes avec faune de Visé (D2) reposent, à Samson, sur des calcaires à faciès bréchoïde, qui se retrouvent dans toute la longueur du Bassin de Namur et sont bien connus sous le nom de « Grande Brèche )). Cette dernière formation offre tout à fait le faciès lithologique si commun à Visé : calcaire massif, bleu foncé ou noir, bréchiforme, avec calcaires zonaires par places. Il y a plus : comme le calcaire carbonifère de Visé, cette formation est remplie, par endroits, de Brachiopodes, mais qui sont de petite taille : Productus cf. Undiferus, de Kon., Dielasma, Seminula (^). Stratigraphiquement, cette formation de la a grande brèche » du Bassin de Namur se place tout juste à la base des niveaux de calcaire carbonifère qui affleurent à Visé. Mais cette position même, et les analogies qui viennent d’être signalées (ses carac¬ tères lithologiques et ses accumulations de brachiopodes) ne per¬ mettent-elles pas de croire que les conditions qui ont présidé, dans le Ba'ssin de Namur, au dépôt des formations bréchoïdes {grande brèche) du calcaire carbonifère supérieur, sont les mêmes qui s’accusèrent davantage et se prolongèrent un peu plus tard (^) Dans le B. de Dinant, le même horizon est entamé dans les carrières de Warnant ; il l’a été autrefois au sud de Anhée. (^) Hind et Stopps. Ge. Mag. V. vol. III. The carb, succession below the coal measures. p. 4îl9- 1906. Le schéma du D‘’ Hind représente les rapports entre le cale. carb. de Bristol et celui du N. du Pays de Galles dont les affinités, comme succession des zones, sont avec le Midland, mais où l’on voit, à la base, une zone inférieure à celle qui forme la base visible du calcaire carbonifère du Midland. (^) Je distingue et sépare de cette grande brèche nettement interstratifiée et qui est carbonifère, les brèches rouges comme celle de Landelies. — Voir sur ces fossiles de la Grande Brèche : A. S. G. N., t. XXXVIII, pp. 88-89 et pp. 428-429. 1909. Plus récemment, j’ai trouvé à Bioul, dans la même for¬ mation, Productus undatus. dans la région de Visé, où se sont alors déposés les calcaires bré~ choïdes à Brachiopodes, si caractéristiques de cette région. Résumé des conclusions. — i. Le calcaire carbonifère de Visé (vallée de la Meuse) appartient aux zones les plus élevées du calcaire carbonifère (Zone à Prod. giganteus. D2). ' 2. Il offre des analogies étroites avec les couches à Bracliio- podes {Brachiopod beds) du Midland. 3. On observe les memes différences entre le calcaire carbo¬ nifère de Visé et celui du Bassin de Namur, qu’entre le calcaire carbonifère du centre de l’Angleterre et celui du Bassin de Bristol. Ces deux dernières conclusions viennent apporter un trait de plus aux rapprochements que M. Stainier (^) a établis naguère, sur une base beaucoup plus large, entre les bassins carbonifères ,du Nord de la Belgique et ceux du Centre de l’Angleterre. M. H, De Rauw donne lecture de la note suivante ; Note sur la Waveilite d’Ottré, PAR J4. Pe p.AUW. La Waveilite a été signalée à Ottré; il y a longtemps déjà, par différents auteurs et en particulier par M. le Professeur Malaise dans son traité de minéralogie. Lors d’une récente excursion, j’ai recueilli à Ottré un bloc de phyllade violet d’assez grandes dimensions (épaisseur 10 cm., longueur 35 cm.) dont une des faces est tapissée de Waveilite en groupements fibro-radiés, qui, par leur juxtaposition, forment un enduit de 7^ millimètre d’épaisseur. Le minéral s’est déposé sur les parois d’une diaclase normale au clivage du phyllade. Une des faces de clivage limitant le bloc présente l’aspect carac¬ téristique du phyllade violet, tandis que l’autre est parsemée d’un grand nombre de plages d’une substance tendre, blanchâtre, qui n’est autre que du phyllade altéré et décoloré. Sur le conseil de M. le Professeur Lohest, j’ai recherché quel pouvait être le mode de formation de cet enduit de Waveilite. (^) X. Stainier. B. S. B. G., t. XVI, pp. 77-119. Études sur le Bassin houiller du Nord de la Belgique, 1902-1903. Dans ce bat, j’ai pratiqué sur les faces de clivage, parallèlement à la diaclase minéralisée et à des distances croissantes de celle-ci, des rainures peu profondes et ai recueilli séparément la poussière provenant de chacune d’elles. En ce qui concerne la face parsemée de taches blanches, des soins particuliers ont été pris pour éviter autant que possible que le produit recueilli contienne des éléments provenant de ces taches. Les distances de ces rainures à la Wavellite sont respectivement 2 m/m., I cm., 5 cm., lo cm. J’ai ensuite dosé le phosphore dans le produit de chaque rainure, dans la Wavellite pure détachée de la face minéralisée et dans les plages blanches de l’une des faces de clivage. Le tableau suivant indique les résultats de l’analyse. \ Teneurs en Phosphore Distances de la diaclase face exempte face X3résentant de des plages blanches plages blanches lO cm 0.119 0.077 5 0.078 0.064 J cm 0.070 o.o5G 2«^/m 0.084 traces Wavellite 3.5o8 3.679 Plages blanches — 0.293 L’examen de ces résultats montre que la teneur en phosphore diminue progressivement du centre de la roche vers la diaclase minéralisée; il y a donc eu cheminement vers la diaclase du phos- ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BULL., l8. — B 248 — phore contenu dans la roche et, par suite, appauvrissement de celle-ci d’autant plus considérable que le point considéré est plus rapproché de la zone d’appel. La teneur en phosphore des plages blanches, beaucoup supé¬ rieure à celle de la roche, serait due au même phénomène de cheminement, mais sur une échelle plus réduite. Il semble donc que la minéralisation de la diaclase par la wavellite est due à un phénomène de ségrégation du phosphate d’alumine. La wavellite a donné à l’analyse une teneur moyenne de 3,59 % de phosphore, alors que théoriquement la teneur devrait être de 15,24 °/o d’après la formule de la wavellite : 2 AP (Po^)^ -|- AP (oH)6-i-9H2o. Cette grande différence laisse planer un doute sur la véritable nature du minéral phosphaté de l’échantillon d’Ottré. Je me pro¬ pose de revenir ultérieurement sur cette question. Laboratoire de Géologie de l’Université^ Juin 1910. M. L. de Dorlodot. — J’ai aussi trouvé de la wavellite fibro- radiée, à Ottré, mais mes échantillons étaient d’un aspect plus cireux que ceux de M. De Rauw. M. H. Buttgenbach. — Avec Dom G. Fournier, j’ai également trouvé de la wavellite en belles aiguilles, à Ottré. Puisque le pourcentage en phosphore est beaucoup plus faible que dans la wavellite, je me demande si le minéral dont parle M. De Rauw doit bien être rapporté à cette espèce. M. H. De Rauw. — Je compte pousser mes observations plus loin et en donner le résultat à une séance ultérieure. M. L. de Dorlodot expose les résultats d’une étude intitulée : Au sujet de i angle du rhomboèdre des carbonates. Le Président désigne MM. G. Cesàro, H. Buttgenbach et G. Moressée pour faire rapport sur ce travail. Le Secrétaire général donne lecture de la note suivante : Note sur un échantillon fructifié û’Alloiopteris (Corynepteris) Sternberg! [Ettingshausen], PAR /s-RMAND M. Potonié a réuni sous le nom générique d'AUoio})teris diverses espèces de fougères carbonifères chez lesquelles les pennes de dernier ordre, très allongées et sensiblement perpen¬ diculaires au racliis primaire, sont à bords parallèles, les pinnules étant à peu près de meme taille sur toute la longueur de la penne (^). Deux des espèces, qu’il a ainsi groupées, A. coralloides (Gutbier) et A. Essing'hi (Andrae), sont connues non seulement par des frondes stériles, auxquelles s’ai^plique la dénomination d’Alloiop- teriSy mais encore par leurs frondes fertiles. Celles-ci présentent les caractères du genre Corynepteris, fondé par Baily pour une espèce, Ç. stellata, connue seulement par ses pennes fertiles (^). Aussi M. Potonié a-t-il cru pouvoir terminer la diagnose très détaillée qu’il a donnée du genre Alloiopteris,par ces mots : Pennes fertiles du type Corynepteris Baily. En outre des deux espèces que je viens de citer, M. Potonié a rangé parmi les Alloiopteris l’espèce décrite par vonEttingsbausen sous le nom de Asplenites Sternbergi (3). Cette espèce appartient à la flore du Westplialien et a été rencontrée en Belgique dans le Westphalien moyen, notamment i)ar M. Deltenre aux charbon¬ nages de Mariemont, siège du Placard, veine du Parc à SgS m., et par M. Zoude aux Houillères Unies de Charleroi, siège d’Appau- mée, veine à l’Escaille (?). Jusqu’ici on n’a ni décrit, ni signalé les pennes fertiles de Alloiopteris Sternbergi. Stur avait néanmoins rangé cette forme dans son groupe des ^Saccop/er/s, genre identique à celui des Corynepteris, comme l’a démontré M. Zeiller (^). (^) H. Potonié. Lehrbuch des Fflanzeiipalaeoiitologie. 1899. j). i38. {^) R. Zeiller. Description de la Flore fossile du Bassin houiller de Valen¬ ciennes. 1888. Texte p. 4i- O VON Ettingshausen. Die Steinkohlenflora von Radnitz in Bohinen- Abh. k. k. geol. Reichsanstalt, II, n® 3. (*) D. Stur. Die Carbon-Flora der Schatzlarer Scbichten. Jbid. XI ]). i65 — B 25o — Examinant récemment la collection d’un amateur liégeois, j’y ai remarqué une plaque de schiste compact^ gris, argileux, ren¬ seignée comme provenant du toit de la couche Sauvenière à l’étage de 670 m. du charbonnage de La Haye. Elle présentait en asso¬ ciation Alloiopteris Sternbergi et Sphenopteris Hoeninghausi Brongniart. La présence de cette dernière espèce confirme l’exac¬ titude de la pi’ovenance renseignée, étant donné le niveau strati- graphique assigné à la couche Sauvenière par la Carte générale des Mines (^). A côté de nombreux débris de pennes stériles à' A. Sternbergi, existent sur cet échantillon de superbes pennes fertiles. Macrosco¬ piquement, elles présentent tous les caractères des Corynepteris. Certaines pennes fertiles possèdent à leur base quelques pinnules stériles. L’attribution des pennes fertiles à Alloiopteris Stern¬ bergi est donc indiscutable. Je me propose de revenir en détail sur cet échantillon, lorsque j’en publierai la photographie. Il m’a néanmoins paru intéressant de signaler immédiatement cette découverte qui vient confirmer les affinités de Alloiopteris coralioides et A. Essinghi avec /I . Sternbergi et donner ainsi plus de valeur à la distinction du genre Alloiopteris. J’ajouterai que Alloiopteris Sternbergi n’a pas été récolté dans le bassin de Liège par M. Fourmarier qui ne l’a signalé que dans la zone i ou inférieure de l’assise inférieure du bassin de Herve (*). Sa rencontre au toit de la couche Sauvenière comble donc une lacune. Le Secrétaire général présente au nom de M. Harroy un travail intitulé : Contribution à Vétiide du Frasnien. Les niasses de calcaire rouge. Le Président désigne MM. P. Fourmarier, H. de Dorlodot et J. Cornet comme rapporteurs pour examiner ce travail. M. P. Questionne présente à l’assemblée un échantillon de phta- nite qui a été trouvé au pied des Balkans, non loin de Sofia. (^) O. Ledouble. Notice sur la constitution géologique du bassin houiller de Liège. Ann. Mines Belgique, XI, 1906, pl. V. O P. Fourmarier. Esquisse paléontologique du bassin houiller de Liège. Congr. géol. appl. Liège igo5, II, p. 344* — B 25i — M. M. Lohest. Les taclies violettes visibles sur cet échantillon sont dues à la présence du manganèse. Les variations de coloration et la disposition zonaire de ces taches est très curieuse. M. Max Lohest donne lecture de la motion suivante, relative à la publication du compte-rendu des sessions extraordinaires ; Le retard apporté à la publication de certains compterendus d’excursions peut être extrêmement préjudiciable pour les parti¬ cipants qui ont émis, sur le terrain, des opinions personnelles inédites à propos de certains faits d’observation ou à propos de certaines théories nouvelles, avec l’espoir de les voir mentionner au compte rendu. Aussi, je propose à l’Assemblée d’adopter le règlement suivant : « Les compte rendus seront remis au secré- )) tariat général, au plus tard à la seconde séance qui suit la session )) extraordinaire. Les participants à l’excursion sont priés de )) remettre, s’il y a lieu, par écrit au secrétaire de la session, le » résumé de leurs observations scientifiques. Si le compte rendu » n’a pas été remis en temps utile, le secrétaire général fera con- )) naître ce retard à l’assemblée en priant les membres qui auraient » des observations scientifiques à présenter, à les lui faire par- )) venir. » L’assemblée approuve, en principe, la motion de M. Lohest. Elle sera soumise à l’approbation de la prochaine assemblée géné¬ rale. La séance est levée à midi un quart. Table des Matières. BULLETIN. Pages Séance extraordinaire du i5 avril iglo. B 176 Annonce du décès de M. J. Fraipont, ancien président . 176 Séance ordinaire du 17 avril igio. 177 Discours prononcés aux funérailles de M. J. Fraipont . 179 Séance extraordinaire du 20 mai igio. jgi J. Cornet. Le sondage des Grands-Prés, à Ouesmes . . . . . . 191 J. Cornet. Présentation d’échantillons . 196 Séance ordinaire du 22 mai igio. 198 G. Cesàro. Cristaux dendritiques de Wollastonite dans le verre fondu . 200 G. Cesàro. Signe optique et biréfringence de l’hydromagnésite . . 204 P. Fourmarier. Observations sur le dévonien inférieur au Sud de Liège (Présentation) . 207 M. Lohest^ V. Brien, P. Fourmarier, H. De Rauw. Discussion . 207 P. Fourmarier. Découverte d’arkose dans le cambrien du massif de Pocroy . 208 J. Anten. Sur une allure particulière des couches du bord nord du bassin houiller de Liège . . • . . 210 H. Lihoest, J. Anten, M. Lohest, P. Fourmarier. Discussion . . 211 H. De Rauw. Nouveaux gîte d’ Aragonite. . . 212 Séance extraordinaire du i y juin igio. 218 Jj. Demaret. Conférence sur VIndustrie minière de Vor ..... 2i3 G. Passau. Tremblements de terre au Congo Belge (1909-19 10) . . 2i5 G. Passau. Géologie du cours moyen du Congo et de la colline des üpotos . 217 J. Cornet. Observation . 224 Séance ordinaire du igjuin igio. 225 C. Malaise. Sur un complément de levé du système silurien y com¬ pris le cambrien . .... 226 H. Buttgenbach. Anglésite de Sidi-Amor (Tunisie) ...... 228 H. De Rauw, C. Malaise, G. Fournier, V. Brien, M. Lohest, G. Moressée. Discussion . . . 282 G. Delépine. Observations sur le calcaire carbonifère de la vallée du Bocq et de la vallée de la Molignée ... . . . . . . 288 G. Delépine. Note sur la position strati graphique du calcaire carbo¬ nifère de Visé . 288 g g Pages H. De Rauw, Note sur la Wavellite d’Ottré . . . . . . . . . 246 L. de Dorlodot, H. Buttgenbach, H. De Rauw. Discussion . . . 248 D. de Dorlodot. Au sujet de l’angle du rhomboèdre des carbonates {Présentàtion) . . 248 A. Renier. Note sur un cchantillon fructifié d’Alloiopteris (Corynep- ieris) Sternbergi [Ettingshausen] . 249 J. Harroy. Contribution à l’étude du Prasnien. Les masses de calcaire rouge. {Présentation) . . . . . 260 Questionne. Présentation de phtanite des environs de Sofiai . . 260 ïiOhest. Observation. . . 261 Dobest. Proposition relative à la publication du compte-rendu des sessions extraordinaires . . 261 MÉMOIRES. L. Dewez, Géologie du Congo. Quelques renseignements sur la géologie d’une partie de l’Aruwimi et de la province orientale (PI. VI) . . M ii3 J. Cornet. Rapport sur le travail précédent . i32 P. Fourmarier. Le Coblencien au sud de Liège. (PI. VII) .... i35 L. de Dorlodot. Contribution à l’étude du métamorphisme du massif cambrien de Stavelot. (PI. VIII) . i45 J, Cornet) P. Fourmarier, Max Lohest. Rapports sur le travail précédent . 196 P. Fourmarier. Quelques particularités de l’allure du dévonien aux environs de Liège . 2o5 Pe Fourmarier. Sur la structure de la partie méridionale du bassin houiller de Hervé (PI. IX et X) . 219 Publication trimestrielle jLismsr^ij.'EDs I.A Société géologique IDE BZELO-IQXJ "E TOME XXXVII. — 4* ET DERNIÈRE LIVRAISON. Bulletin, feuilles 19 à 24. Mémoires^ feuilles 16 à 26. Bibliographie, feuilles 2 à 4 Planches XI à XIII. y ^ , - 31 AOUT 1911. lilÉGE Imprimerie H. Vaii.laîsT-Carmanne (Société anonyme) r(ie Saint A(lall>ert, 8. Prix des publicatioiss. Ler piix des publications de la Société est établi comme suit : G. Dewalque. Catalogue des ouvrages de géojogie, de miüéra- ) logie , de paléontologie , ainsi que des partes géologiques qui se ti’ouven^ dans les principales bibliothèques de f Belgique . . i . . . . . , . , . . . frs. 3.&o" Sur la probabilité de rexi&tence d’un nouveau bassin houiller au nord cle celui de Liège et questions connexes, 4 planches. -Irs. lo.oo' La houille en Campine, i planche. .......... frs. S.co- Etude géologique des sondages exécutés en Campine et dans les régions avoisinantes, 17 planches . . . Question des eaux alimentaires^ 2 i)l anches . . . Annales, tomes I à V, IX, X, Xyil, tomes XIII à XVI, tomes XI et XÏI, tomes VIII et XVIII, tomes VII, XIX à XXII, XXIV, XXVIII, XXIX, XXXI et XXXII, tomes VI, XXIII, XXV, XXVI, XXVII; 3" livr. du tome XXX, tomes XXXIII, XXXIV, XXXV, tome XXX, Mémoires in-éjP, tome I, tome II, 1**^ livraison. Les tomes VI, XXIII, XXV et XXVII ne seront pi sans l’autorisation du Conseil. \ Il est accordé une remise de 26 ®/o aux membres de la Société. En outre, on peut se ])rocurer les livraisons isolées suivantes, au pri;x de fr. o.3o chacune, sans remise : t. II, sans les planches; t. IV, sans les ])lanches; t. XIII, 1., sans les . frs. 25.00* . frs. 5.00 ’ovinces chacun frs. 2,00 chacun frs. 3.00 chacun frs. 5.00 chacun frs. 7.00 chacun frs.' P i5.oo chacun frs. 20.00 frs. 3ô;Od frs. 3o.oo frs.. 6.00 1 vendus séparément planches; t. XIII, t. XVIII, 2« et 3^^ 2M. ; t. XIV 1.; t. XIX, XXIV, 3« 1.; t. XXVIII, 5e 3® et 4^1. ; t. XXXIII, VI. , 1. ; t. XV, et 3»^ 1. ; t. XVI, 2® 1. ; 4^^ 1.; t. XX, 3^^ et 4*^ 1.; t. XXlII, 1. ; t. XXIX, 4« L; t. XXXI, 4e 1. ; t. XXXII, Prix des tirés à part. Les auteurs ont droit gratuitement à vingt-cinq exenii)laires de leurs communications, sans titre si)écial. Ee prix des tirés à ])art est établi comme suit, i)our un tiragè de soixante- quinze exepi])laires su})plémentaires et moins (i)apier des Annales, à moins d’arrangements contraires). Le i)rix des exemplaires suj)]démentaires dépassant soixante-(itiinze sera calculé ])ar quart de cent, d’ai)rès les chiflres de la dernière colonne, établis i)Our ceni exemplaires. Y comimis le remaniement du titre et la couverture. ■ 1 , 25 ex. 50 ex. 75 ex. 1 /2 feuille et moins .... . . frs. 0.75 1.40 2.00 3.55 Plus de 1/2 jusque i feuille . » 1 . 1 0 2.o5 2.90 5.00 Par feuille en jilus. ....... » 0.85 J. 55 2.35 3.75 Pour la dernière 1/2 feuille , si le tiré à ])art conqirend un nombre imiiair de (lemi-feuilles . . . ' , , . « 0.45 0.80 1 .30. 2.00 Pour brochage de chaque jilanclie ^ Titre sjiécial, comjioéition et tirage . « 1.00 I.OO 30 3 0.25 3.00 Les i)lanches se jtaient en sus, au jmix coûtant. Les demandes de tirés à ])art doivent être adressées au secrétaire général qui opérera le recouvrement du ])rix des exemplaires sujiiilémentaires, par quittance ])ostale dans la huitaine de l’envoi de ceux-ci et ajirès préavis. / — B 253 — Séance extraordinaire du IS juillet 1910. Présidence de M. J. Cornet, vice-président. M. Cil. Stevens, remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à i6 heures dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytecliniîiue du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Communications. — M. J. Cornet fait les comihunications sui¬ vantes : Le Sondage du Marais, à Cuesmes, PAR vl. pORNET. § I- Ce sondage est le sixième, et jusqu’à présent le dernier, de la série que les Charbonnages du Levant du Flénu ont fait pratiquer dans leur concession depuis iqoS. Il est situé au Nord du village de Cuesmes, à la limite de celui de Jemappes, dans la courbe décrite, aux abords de la borne kilo¬ métrique 247, par le chemin de fer de Paris à Mons, et à 180 mètres à l’Est de cette borne. Il se trouve tout près et à l’extérieur d’un méandre de la Trouille coupé par le chemin de fer. Le sol est, en ce point, à la cote 28,60 environ. Grâce à la constante obligeance de M. Ch. Deharveng, directeur des Char¬ bonnages du Levant du Flénu, j’ai pu recueillir à ce sondage une série de 3o2 échantillons, pris en général de mètre en mètre. L’étude de ces échantillons permet d’établir comme suit la coupe des terrains traversés par le sondage. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BULL., 19. §2 — Sondage du Marais. Moderne (4 m. oo) Pléistocène (lo m. oo) Yprésien INFÉRIEUR ( Yc) (9 m. 00) [ Limon alluvial brun clair . . . ' . 0 m. 60 0 m. 60 1 — brun plus foncé . 0,40 1,00 ] — brun noirâtre . 1,20 2,20 ( Tourbe . (. 1,80 4,00 / Sable très fin, limoneux, gris brun . 1,00 5,00 — — gris . . . 1,00 6,00 Sable fin, gris . 1,00 7,00 1 Tourbe terreuse . 1,00 8,00 1 Sable gris, fin, avec quelques menus fragments de craie . 1,00 9,00 i Sable gris, avec petits cailloux de silex et de tufeau landénien ; fos¬ siles remaniés du Crétacique et de l’Yprésien (iV. p/a/2«Zata). i,5o 10, 5o Sable gris, fin, limoneux, avec mêmes fragments de craie et petits cailloux \ de silex . 3,5o 14,00 Argile sableuse gris brun .... 2,00 16,00 Argile sableuse gris bleu .... 4,00 20,00 Argile sableuse gris bleu (avec me¬ nus fragments de craie éboulés) . 1,00 21,00 Argile sableuse gris bleu .... 1,00 22,00 Argile gris bleu . 1,00 23,00 — B 255 — Landénien (36 m. oo) (Lid) { Sable argileux gris (mélange 1 de Yc et Lid) ..... 2,00 25,00 Sable glauconifère, non argi¬ leux, gris vert . 9,00 34,00 Sable glauconifère, vert plus foncé . . 2,00 36,00 Sable glauconieux, légère- rement argileux, vert foncé 2,00 38,00 Même sable, gris vert foncé, un peu calcarifère puis net¬ tement calcareux .... 1 1,00 49,00 Licba 1 Sable très argileux, glauco¬ nieux, vert noirâtre, très calcareux, avec quelques petits cailloux de silex . 1,00 5o,oo , Sable très argileux, glauco¬ nifère, vert foncé, marneux. 3,00 53,00 Même sable, vert très foncé. 1.00 54,00 Même sable, vert noirâtre, très calcareux . 1,00 55,00 Sable très argileux, glauco¬ nifère, gris foncé, non cal¬ careux . 1 ,00 56,00 Même sable, calcareux . 1,00 57,00 Marne glauconifère , gris foncé . • . 1,00 58,00 Même marne . 1,00 59,00 N. B. — Les sables calcareux et les marnes sont en mêmes temps pyri- tifères. Les petits cailloux de silex se présentent depuis la profondeur de 49 lïi- environ jusqu’à la base du Landénien, de plus en plus abondants. Montien INFÉRIEUR {Mni) (44 Ml* oo) Tufeau mêlé de sables landéniens éboulés . Tufeau fin, blanc grisâtre ou Jau¬ nâtre par bancs, avec plusieurs lits de débris de fossiles (dentales, bryozoaires), notamment de 78 m.oo à 80 m. 00 ; quelques silex vers 95 m. 00 . 4,00 63,00 44,00 107,00 — B 256 — Tufeau blanchâtre avec silex gris Maestrichtien I clair dans la partie supérieure. . {Ma) ! Tufeau grossier, gris, avec silex, ren- (7 m 00) 1 fermant des petits nodules phos¬ phatés, des grains phosphatés et des débris de bryozoaires 4,00 3,00 Craie de Ciply i Craie grossière, grise, légèrement (Cpâb) 1(2 m. oo)| phosphatée, avec quelques silex . I 2,00 i V Craie grossière, blanc un peu gri- Craie DE Spiennes) , r . , satre, avec nombreux niveaux de (Cp4a) (20 m. oo)j silex gris foncé Craies de Nou¬ velles (Cp3b) Craie blanche, fine, tachante, avec quelques silex noirs . . • . . I Craie un peu moins blanche, sans 1 silex ou à rares silex noirs . d’Obourg (Cü5a), i ^ V ) Craie blanche un peu bleuâtre, lege- DE TrIVIERES \ rement marneuse . (Cps) ET DE S aint-Vaast( Cpi ) (145 m. 00) Craie blanc bleuâtre, un peu marneuse Craie blanc bleuâtre, un peu mar¬ neuse, avec quelques gros grains épars de glauconie (base de Cpi) . 8,00 13,00 69,00 2,00 Craie de Mai- SIÈRES ( Tr2c) (3 m. 00) Craie marneuse, glauconifère, gris bleu verdâtre . 3,00 ( Craie grossière, gris bleu, à silex Rabots ( TrsZ») ' abondants . (4 m. 00) J Craie grossière, gris bleu, à silex I r moins abondants 3,00 Fortes-Toises I Marne gris bleu, à concrétions sili- ( Trib) (2 m. oo)( ceuses gris bleu . Dièves {Tr2i) (4 m. 00) I Marnes gris bleu 2,00 4,00 Tourtia {Cn4) (o m. 5o) Marne glauconifère, bleu foncé, avec menus cailloux de phtanité . o,5o 111,00 114,00 116,00 i36,oo 144,00 195,00 210,00 279,00 281,00 284,00 287,00 288,00 290,00 294,00 294,60 Houiller à idem Sur l’époque de la formation des silex du Crétacique et du Montien du Hainaut, PAR pOF^NET. 1. — La question qui fait l’objet de cette communication a été brièvement traitée dans une note que j’ai publiée naguère sur les faciès de la craie phosphatée de Ciply (*). Je désire y revenir aujourd’hui avec plus de détails que dans ce travail où le sujet n’était touché que de façon accessoire. 2. — Je parlerai d’abord des silex de la craie sénonienne du Hainaut, c’est à dire des assises qui vont de la Craie de Saint-Vaast à la Craie phosphatée de Ciply. Il est aujourd’hui généralement admis que la silice dont le con- crétionnement a donné lieu aux silex a été fournie par les parties minérales d’organismes enfouis dans les sédiments crayeux : spongiaires, radiolaires et diatomées. Le processus intime de la mise en dissolution de cette silice, de sa migration dans la masse de la roche et de sa concentration en certains points est encore mal éclairé ; mais nous laisserons de côté ce sujet. Bornons-nous à faire remarquer qu’au point de vue des rapports avec la roche encaissante, il y a deux sortes de silex : ceux qui sont formés par le remplissage de vides de nature diverse existant dans la craie (intérieur de coquilles, fissures, etc.), et ceux qui doivent leur origine à une substitution chimique de la silice au carbonate de chaux. Pour employer des termes empruntés à la science des gîtes, ces derniers silex, de beaucoup les plus nombreux, sont métasomatiqiies^ tandis que les autres rentrent dans la catégorie des remplissages de cavités. 3. — On a défendu diverses opinions quant à V époque de la formation des silex par rapport à celle de la craie : 1° Pour les uns, le concrétionnement qui leur a donné naissance est absolument contemporain de la sédimentation; les silex se sont formés sur le fond de la mer même, la silice a été déposée from sea (1) Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXII, p. M 187. — B 258 — water. C’est l’opinion de M. Sollas ; c’est aussi celle de Sir Archibald Geikie. Ce dernier géologue fait pourtant remarquer qu’aucun silex, formé ou en formation, n’a jamais été dragué dans les mers actuelles, où l’on trouve cependant des concrétions d’autre nature {Text-Booky p, 626). 2® Pour les autres, les silex se sont formés dans la craie avant ou après l’émersion, mais après son dépôt, dans le sein du sédi¬ ment encore récent, mais non à sa surface même. En d’autres termes, dans cette théorie, le phénomène n’est que peu postérieur à la sédimentation et, pour préciser, les silex de la craie séno- nienne, par exemple, se sont formés à l’époque sénonienne. 3° Mon opinion, au contraire, est que la formation des silex de la craie est un phénomène tardif postérieur non seulement au Sénonien, mais au Crétacique /«z-nîème. Je vais démontrer qu’il en est ainsi, du moins dans le Hainaut, où cette démonstration peut arriver à une rigueur presque mathématique. Je laisse à d’autres le soin de vérifier ou d’infirmer ces conclusions en dehors de notre pays. 4. — Il faut tout d’abord appeler l’attention sur un point impor¬ tant : c’est qu’il existe, dans les mêmes assises du Sénonien, des silex formés à plusieurs époques bien différentes. Dans le Hainaut, des assises de craie à silex et les bancs de silex eux-mêmes sont recoupés par des cassures, parfois avec rejet, remplies de véritables veines de silex. J’ai décrit plusieurs exemples de ce fait, connu d’ailleurs depuis longtemps puisqu’il a été signalé déjà par Buckland et par Mantell en Angleterre, par Forchhammer en Danemark, par Munier-Chalmas en France. Ces faits, à eux seuls, suffiraient à démontrer qu’il s’est formé du silex au moins à deux époques, dont la dernière est postérieure au durcissement, à l’émersion et au fracturement de la craie. En 1896, M. L. Cayeux a démontré par l’étude de rognons de silex de la craie à Inoceramus problematicus de la vallée du Cher que ces rognons se sont formés en deux temps, dont le second est postérieur à l’émersion du sédiment (^). Plus récemment, j’ai montré qu’après les phénomènes d’altéra¬ tion qui ont donné lieu aux phosphates riches du Hainaut, il s’est (^) L. Cayeux. De l’existence de silex formés en deux temps. Consé¬ quences au i)oint de vue de la période de formation des silex de la craie (Assoc. franç. i)our l’Avanc. d. Sc., Congrès de Carthage, 1896, p. 290). — B 269 — produit une mise en mouvement de silice. C’est ainsi que l’on trouve des silex englobant, dans des cavités fermées, ce produit d’altération et que l’on rencontre des oursins écrasés par le tas¬ sement consécutif à cette altération et recimentés par du silex. Dans la craie des environs de Mons, la formation du silex appartient à trois périodes que je définirai d’abord comme suit : 1° Période antérieure ou fracturement de la craie. 2° Période immédiatement postérieure à ce fracturement. 30 Période postérieure à la formation du phosphate riche. Je vais montrer que la plus ancienne de ces périodes, celle de la première formation du silex dans la craie, est postérieure au Sénonien, au Maestrichtien et même au Montien proprement dit. 5. — Passons en revue les assises de la craie sénonienne en procédant de bas en haut, puis les étages plus élevés dans les¬ quels ou trouve également des silex. Cet ensemble présente la superposition que voici : Montien Maestrichtien SÉNONIEN Tufeau de Ciply et Calcaire de Mons. {discordance) Tufeau de Saiiit-Symphorien. ( discordance) Craie pliospatée de Ciply. Craie de Spieimes. {discordance) Craie de Nouvelles. * Craie d’Obourg. {discordance) Craie de Trivières. {discordance) Craie de Saint-Vaast. Chacune des discordances, plus ou moins marquées, indiquées dans ce tableau, est indiquée par l’existence d’un conglomérat à la base de l’assise la plus récente. 6. — La Craie de S^-Vaast se reconnaît surtout à ses silex bigarrés de noir et de gris-clair, d’un aspect très caractéristique. Au contact avec la Craie de Trivières, la Craie de St-Vaast est — B 260 — durcie, jaunie et porte les traces d’une certaine érosion de la part de la mer. La base de la Craie de Trivières, reposant sur cette surface jaunie, se présente comme un véritable conglomérat, ren¬ fermant, comme éléments remaniés, des fragments de craie, des concrétions phosphatées, et surtout des spongiaires phosphatisés, provenant de la Craie de St-Vaast. Or, dans ce conglomérat, on chercherait en vain le moindre caillou roulé de silex, ou même le moindre rognon remanié de silex. Que faut-il en conclure ? Que le silex de la Craie de St-Vaast n’était pas formé lorsque la Craie de Trivières a commencé à se déposer. 7. — La Craie de Trivières peut être considérée comme dé¬ pourvue de silex. C’est pourquoi je n’insisterai pas sur l'absence de cailloux roulés de cette roche dans le conglomérat-base de la Craie d’Obourg. 8. — L’assise d’Obourg, formée par la Craie d’Obourg et la Craie de NoiwelleSy renferme des silex noirs, abondants ou rares selon les endroits, mais ne faisant jamais complément défaut. Sur la Craie de Nouvelles, la Craie de Spiennes repose par l’in¬ termédiaire d’un conglomérat recouvrant le banc supérieur jauni, durci, raviné, de la craie sous-jacente. Ici comme dans les deux cas précédents, les éléments du conglomérat sont des morceaux de craie, des nodules phosphatés, des fossiles remaniés. Jamais on n’y a trouvé trace de galet ou de nodule remanié de silex emprunté à la Craie de Nouvelles ou à celle d’Obourg. Conclusion : la craie de l’assise d’Obourg ne renfermait pas encore de silex lorsque la Craie de Spiennes est venue la re¬ couvrir. 9. — La Craie de Spiennes et la Craie phosphatée de Ciply, formant ensemble l’assise de Spiennes, sont, comme on sait, excessivement riches en silex. A Saint- Symphorien, on voit le Maestrichtien, représenté par le Tufeau de Saint-Symphorien, reposer sur la Craie phosphatée de Ciply, en un endroit où elle est, ])réci sèment, extraordinaire¬ ment pourvue de silex. Ce tufeau présente à sa base un conglomérat très net, véritable , — B 261 — poudingue, formé de nodules phosphatés roulés, de fossiles rema¬ niés etc. empruntés à la Craie de Ciply ; mais, pas une seule fois, on n’a réussi à y découvrir le moindre caillou roulé de silex ni même un seul rognon de silex remanié de la craie sous-jacente. Par consé(|oent, lorsque le Maestrichtien s’est déposé sur la Craie de Ciply, cette assise était encore dépourvue de silex. 10. — Les rapports du Tufeau de Ciply (Montien) avec les assises crétaciques sont particulièrement intéressants.' A Ciply, dans la nouvelle carrière de M. Bernard, on voit ce tufeau reposer sur la partie moyenne de la Craie phosphatée de Ciply ; mais si de Ciply on s’avance vers le Sud, dans la direction de Frameries, on voit le tufeau montien s’étendre en transgression successive¬ ment sur le tufeau de Saint- Symphorieii avec bancs de silex, sur la partie inférieure de la Craie de Ciply, sur la Craie de Spiennes, sur la .Craie de Nouvelles et même sur la Craie d’Obourg. Le Tufeau de Ciply présente à sa base un poudingue de nodules phosphatés riche en fossiles remaniés empruntés à toutes ces assises sous-jacentes. Mais, quoique ce poudingue ait été fouillé depuis nombre d’années par des centaines de chercheurs, on n’y a jamais trouvé trace de galets de silex ni même de rognons de silex remaniés. Encore une fois, cela prouve qu’à l’époque do dépôt du tufeau montien, aucune des assises crétaciques qu’il recouvre en trans¬ gression ne renfermait de silex. Dans ce cas, comme dans tous les précédents, on ne pourrait parvenir à ‘ coînprendre que la mer ait remanié et roulé des fragments de craie durcie, des nodules phosphatés et des fossiles, par millions de mètres cubes, sans avoir emprunté à des rivages formés de craies extrêmement riches en silex, le moindre frag¬ ment de cette roche pour en faire un galet. 11. — Le Tufeau de Ciply lui-même renferme des bancs de silex. Il renferme aussi, à une certaine hauteur au-dessus de sa base, des récurrences de conglomérats, analogues à ceux de la base. A la grande carrière de Ciply, 011 peut constater qu’un de ces conglomérats récurrents est supérieur à une zone de tufeau enclavant des bancs de silex. Comme ce conglomérat ne contient pas de silex remanié, il est clair que le silex du tufeau, pas plus I — B 262 — , que celui des assises plus anciennes, ne s’est formé pendant la sédimentation, ni peu de temps après le dépôt ; en d’autres termes, que la formation du silex du tufeau montien est posté¬ rieure à ce tufeau. 12. — Au-dessus du Tufeau de Ciply et du Calcaire de Mous, représentant le Montien proprement dit, viennent, dans la série, les dépôts d’eau douce dont on fait un sous-étage sous le nom de Montien supérieur. Ce terme n’est visible au- jour qu’à Leval- Traliegnies ; dans la vallée de la Haine,. on ne le connaît guère que par les sondages. J’ignore absolument si le Montien supérieur renferme des cailloux de silex provenant des couches calcaires sous-jacentes. Les sondages qui l’ont traversé de part en part n’en ont jamais fourni, à ce que je sache. Le Montien supérieur lui-même renferme des silex autochtones. On ne les a jamais vus en place ; mais on les trouve remaniés, en gros blocs non roulés, dans le Pléistocène des briqueteries du chemin du Canon, à Mons. Ces silex de terrains d’eau douce sont très différents de ceux du Crétacique et du Montien marin ; ils empâtent des Physes^ des Pisidium, des graines de C/ïara, etc. 13. — Continuant à remonter la série, nous arrivons au Lan- denien. Ici, pour la première fois, nous voyons apparaître les sîlex de la craie en position secondaire, remaniés sous forme de cailloux roulés, bien arrondis, et à l’état de cailloux irréguliers d’aspect corrodé et verdis. Ces éléments, on le sait, constituent le terme Lia c’est-à-dire le gravier-base du Landenien. Ainsi donc, il est certain que le silex n’était pas formé à l’époque du Montien marin et, d’autre part, nous le voyons apparaître, à l’état remanîé, à la base du Landenien inférieur. 14. — J’ajouterai que si les marnes glauconifères qui se présentent à Mons et aux environs, dans le fond du synclinal tertiaire, à la partie inférieure du Landenien, appartiennent à l’étage heersien, comme je l’ai admis ailleurs, on doit dire que c’est à la base du Heersien que les cailloux roulés de silex appa¬ raissent pour la première fois dans le Hainaut. Le silex remanié existe également dans le Heersien du Limbourg. — B 263 — 15. — Il faut coiixilure de ce qui précède que l’époque de la formation des premiers silex du Crétacique et du Montien marin du Hainaut se place entre l’époque du Montien marin (Tufeau de Ciply et Calcaire de Mons) et celle des marnes glauconifères, probablement lieersiennes, qui se trouvent en-dessous du gravier- base du Landenien. Cet intervalle correspond à la période conti¬ nentale pendant laquelle se sont déposés les sédiments lacustres du Montien supérieur. 16. — La formation du silex a donc été, dans le Hainaut, un phénomène de beaucoup postérieur à la sédimentation des couches crayeuses qui le renferment. Elle date d’une époque où une faune et une flore franchement tertiaires vivaient déjà dans le pays. Ce phénomène est de nature continentale. La mise en mouvement de la silice qui a donné lieu au silex s’est faite sous l’influence des eaux des nappes souterraines ; elle est étrangère à l’eau de la mer (^). 17. — Notons que nous n’avons parlé, dans ce qui précède, que des silex les plus anciens, formés antérieurement au fracturement de la craie. Les silex qui remplissent les fissures, les cassures, avec ou sans rejet, du Crétacique du Hainaut, sont évidemment posté¬ rieurs à l’ouverture de ces fissures et cassures. J’ai démontré précédemment que celles de ces cassures qui sont postérieures au dépôt du Tufeau de Ciply datent également de l’époque continen¬ tale du Montien supérieur , mais d’une phase de cette époque postérieure à celle de la formation des premiers silex. Quant à la remise en mouvement de silice qui a recimenté les fossiles écrasés des phosi)hates riches de Baudour, elle a accompagné ou suivi l’enrichissement de ces phosphates, phéno¬ mène qui se place à l’époque continentale du Landenien supérieur. 18. — Les silex ne sont pas, dans le Crétacique du Hainaut, localisés exclusivement dans le Sénonien et le Maestrichtien. C) M. Ch. Barrois a donné récemment une description très intéressante d’un silex anhydre trouvé à Bayenghem (B. d. C.) ])ar M. H. Roger. Le liquide qui y était contenu avait la composition de l’eau des nappes aquifères de la craie. (Voyez Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XXXVIIl, 1909 p. 480.) On trouve, dans des assises plus anciennes, des roches qni^ si elles ne répondent pas toujours à la définition lithologique du silex, ne diffèrent pas, au fond, radicalement de cette roche. La première des assises dont je veux parler est celle des Rabots (Tr 2 b). Aux environs de Valenciennes et même jusqu’à une certaine distance à l’Est de la frontière (àHensies etHarchies, par exemple), cette assise est représentée par la Craie à Cornus. De sondage en sondage et de puits en puits, on voit la craie à Cornus passer vers l’Est aux Rabots ou Cornus des environs de Mons et du Centre. Cette assise est généralement représentée par une craie grossière, gris bleu dans la profondeur, jaunâtre aux affleurements et remplie de silex de forme accidentée. A Ghlin, Maisières, Saint-Denis, Trivières, etc., ces roches sont, en tout ou en partie, remplacées par des bancs compacts d’une roche siliceuse appelée Silex de Saint-Denis mais que M. Cayeux a montré être une meulière (Meiz/fère de Maisières). En-dessous des Rabots, Cornus ou Meulières, viennent les Fortes-Toises {Tr 2a), marnes à concrétions siliceuses {têtes de chais) se rapprochant des gaizes, d’après M. Cayeux. Dans cette assise, nous avons trouvé, au puits d’Harchies, Micraster brevi- porus. L’assise des Rabots, etc. (Tr2b) est surmontée, en concordance complète, par la Craie de Maisières {Tr2c), dont la partie infé¬ rieure renferme quelques bancs de silex. Au-dessus de la Craie de Maisières, le Sénonien débute, dans leHainaut, par la Craie de Saint- Vaast (Çpi). D’après F. L. Cornet et A. Briart, ces deux assises sont séparées par une discordance et l’on trouve, à leur contact, des traces d’émersion et des ravine¬ ments profonds de la Craie de Maisières. Mais jamais on n’a signalé, à la base de la Craie de Saint-Vaast, de cailloux de silex remaniés empruntés aux assises sous-jacentes. 19. — En-dessous des Fortes-Toises du Hainaut, viennent successivement les Dièves {Tri b et Tr i a), puis le Tourtia de Mons à Pecten asper. Dans une ]Dartie de la région, le Tourtia repose en discordance sur la Meule de Harchies à Cardiiim Hillanum, Am. rotomagensis, etc. Là où cette dernière assise manque, le Tourtia s’étend en transgression sur la Meule de Bracquegnies à Trigonies, sur le Wealdien ou sur le Primaire. — B 265 La Meule de HarcMes renferme un grand nombre de bancs de roches siliceuses de la famille du silex, que nous avons signalées à Harchies, dans le Bois de Baudour, etc. Dans ces mêmes localités, nous avons observé la superposition du Tourtia de Mons à la meule à silex. Mais le Tourtia, qui se présente d’ordinaire comme un véritable conglomérat de cailloux de phtanite, de quartz, etc., empâtés dans une marne glauconieuse, est absolument exempt de cailloux empruntés aux. silex de la Meule. 11 nous est impossible de préciser la date de la formation de ces silex. Tout ce que nous pouvons dire avec certitude, c’est qu’ils sont postérieurs au dépôt du Tourtia de Mons. Présentation d’échantitlons. — M. J. Cornet présente, de la part de M. F. F. Mathieu, actuellement en mission géologique au Congo, une série d’échantillons recueillis entre le Stanley-Pool et les Stanley-Falls. Ils comprennent, entre autres, des schistes bitumineux^ analogues à ceux des environs de Ponthierville, et découverts en place par M. Mathieu, près de la gare de Stanley- ville. La séance est levée à 17 heures 3o. — B 266 — Séance ordinaire du juillet 1910. Présidence de M. G. Cesàro, président. La séance est ouverte à 10 heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Le Président adresse les félicitations de la Société à M. le pro¬ fesseur Jules Cornet, à l’occasion de sa nomination au grade de Chevalier de l’Ordre de Léopold. M. J. Cornet remercie. ^ Admission d’un membre effectif. — Le Conseil a admis en cette qualité M. Salée, abbé Achille, docteur en sciences naturelles, directeur des travaux pratiques de l’Iustitut géologique de l’IIniversité de Louvain, à Louvain, présenté par MM. H. de Dorlodot et Max Lohest. Correspondance. — MM. C. Malaise et M. Mourlon font excuser leur absence à la séance. M. L. Cayeux informe la Société de l’envoi de son travail sur l’étude des minerais de fer oolithiques en France. Dépôt d’un pli cacheté. — M. P. Fourmarier dépose un ph cacheté qui est contresigné en séance par le président et le secré¬ taire-adjoint. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remercîments sont votés aux donateurs. DONS d’auteurs. G. Cesàro. — Forme cristalline et composition du carbonate magné- sique hydraté préparé par M. Moressée. Sa relation avec la lansfordite. Bulletin Acad. roy. de Belgique {Classe des Sciences), n® 4 (avril 1910). G. Delépine. — Nouvelles observations sur le calcaire carbonifère de Belgique. Xote sur la présence à Denée (Belgique) — B 267 — de la faune du calcaire de Paire. Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXVIII, Lille, 1909. Th. Gobert. — Eaux et fontaines publiques à Liège depuis la nais¬ sance de la ville jusqu’à nos jours, avec dissertations et renseignements sur l’exploitation et la jurispru¬ dence minières en la principauté liégeoise, sur les anciennes houillères de Liège et des environs. Liège, 1910. Annales du XXP Congrès de la Fédération archéologique et his¬ torique de Belgique (Liège, 1907), publiées par J. Bras- sine et L. Renard-Grenson. Tomes I et II. Liège, 1909. Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. J. Cornet, P. Fourmarier et Max Lohest sur le travail de M. L. de Dorlodot : Contribution à V étude du métamorphisme du massif cambrien de Stavelot. Conformément à l’avis des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires ; elle ordonne également l’impression des rapports. Nomination de rapporteurs. — Le Président désigne MM. J. Cornet, II. Buttgenbacli et M. Lohest, pour faire rapport sur le travail de M. G. Passau : Sur la Géologie du premier tronçon {Stanleyville à P ont hier ville) du chemin de fer des Grands Lacs {Congo belge). Le Président désigne MM. J. Cornet, G. Schmitz et P. Four¬ marier pour faire rapport sur le travail de M. Ch. Fraipont : Sur l’origine des galets de roches houillères du terrain houiller, M. Renier annonce l’envoi, par M. L. Dewez, d’un mémoire intitulé : Géologie et Géographie physique de la Giri. Observa¬ tions sur la formation de dépôts végétaux, et demande, au nom de l’auteur, la nomination de rapporteurs. Le Président désigne à cet effet MM. J. Cornet, V. Brien et M. Lohest. Publications. — L’Assemblée autorise le Secrétaire Général à faire imprimer, avant la prochaine séance, les travaux soumis à l’examen de rapporteurs, si les rapports de ceux-ci sont unanime¬ ment favorables. Proposition concernant les études géologiques au Katanga. — M. H. Buttgenbach donne, au nom du Conseil, lecture du vœu — B 268 — suivant, qu’avec M. Loliest, il propose d’adresser à M. le Ministre des Colonies : « La Société Géologique de Belgique » considérant » que, par suite de l’arrivée prochaine de la voie ferrée dans la région du Katanga, cette province du Congo Belge sera mise sous peu en exploitation ; )) que, par suite de la grande valeur des richesses minières qui s’y trouvent, des conditions climatologiques qu’elle présente, une grande population blanche y sera bientôt établie ; » que, étant donné l’existence dans les provinces limitrophes de services géologiques organisés scientifiquement, il est à désirer que le Gouvernement Belge établisse au Katanga un service analogue, afin d’éviter que les publications scientifiques intéressant cette province congolaise ne paraissent principalement dans les revues étrangères ; )) considérant que la première esquise géologique du Katanga a paru, il y a seize ans, dans les Annales qu’elle publie, et qu’il est indispensable, pour le renom scientifique belge, que l’œuvre accomplie en Belgique par André Dumont et par ses successeurs soit poursuivie au Congo Belge par des Belges ; » émet le vœu )) de voir le gouvernement installer d’urgence, dans le sud du Katanga, un service cartographique et géologique ayant pour but de dresser et de publier, soit dans les Annales du Musée du Congo, soit dans les revues scientifiques belges, les cartes et documents intéressant la géographie, la géologie et les mines du Katanga. » L’assemblée se rallie à la proposition du Conseil ; le secrétaire général en transmettant le vœu à M. le Ministre, le priera de bien vouloir accorder une audience à une commission composée de MM. G. César O, président, M. Loliest, J. Cornet, H. Buttgenbach et P. Fourmarier, secrétaire-général, qui sera chargée de déve¬ lopper et d’appuyer ce vœu. Session extraordinaire. — La session extraordinaire se tiendra cette année aux environs de Bruxelles, pour étudier les terrains — B 269 — tertiaires sous la direction de M. Mourlon et le cambrien et les roches éruptives de Quenast, sous la direction de M. Malaise ; en outre, MM. Mourlon, Cornet et Buttgenbach feront visiter aux participants les parties de l’Exposition de Bruxelles qui intéressent spécialement la géologie. Le programme suivant a été élaboré. Samedi 24 Septembre : Séance préparatoire. — Réunion à TUniversité de Bruxelles (entrée par la rue des Sols), à 8 1/2 heures du soir. — Election du Bureau et exposé du programme par les Directeurs des excursions. Dimanche 25 Septembre. — Matinée. — Rendejî-vous à 9 heures au Service géologique, Palais du Cinquantenaire, côté de l’Avenue des Nerviens. Visite des grandes sablières d’Etterbeeck, montrant un beau dévelopj)ement du Bruxellien, puis les tranchées en voie d’achèvement, entre le Boulevard Militaire et la Chaussée de Wavre, à Auderghem, montrant les contacts des étages de l’Eocène moyen et supérieur. Après-midi. — Rendez-vous à 14 i 2 heures à la Section de Géologie du groupe I, classe 3 des Sciences, entrée par l’Avenue des Concessions. Lundi 26 Septembre. — Matinée. — Départ de Bruxelles Q. L. à 9 h. 21, arrivée à Wesembeek-Stockel 119 h. 43. Course aux Quatre Bras et à Ter- vueren pour l’étude des dépôts rajjportés au Tongrien supérieur ( 7*^2) avec épais cailloutis à la base et Tongrien inférieur ( Tg- 1 de), ainsi que les dépôts éocènes mis à découvert dans de nouvelles sablières. Diner à Tervueren à 14 heures. Après-midi. — Visite de l’Exposition Coloniale et des Musées de Tervueren. Mardi 27 Septembre. — Départ de Bruxelles-Midi à 7 h. 40 pour Hal ; Devillien supérieur (Dns). — Lembecq. — Tubize. — Ripain. — Assise de Villers (Smi) ; Assise de Rigenée (SI la). — Carrières de Quenast. — Porphyrite. — Nouvelles carrières de porphyre du Brabant: contact du Silurien et de la porphyrite. Déjeuner à Quenast. Assise de Gembloux (SI ib). Porphyroïdes. Départ de Rognon à iG h. 34 ; Clabecq 17 h. 11 — 17 h. 23; Bruxelles-Midi 17 h. 45. L’assemblée adopte ce programme à l’unanimité. Commission de comptabilité. — MM. D. Marcotty, H. Llioest, V. Firket, E. Gevers-Orban et A. Del mer sont désignés pour faire partie de la commission de comptabilité qui sera convoquée, en temps opportun, par le trésorier. ANN. soc. GÉOL. DE BELG. T. XXXVII. BULL. 20. B 270 — Communications. — La parole est donnée à M. G. Moressée qui fait la communication suivante, en montrant les échantillons qui s’y rapportent. Note sur deux espèces minéralogiques paraissant nouvelles, PAR p. JVIORESSÉE. Gisement, — On y arrive en suivant la route longeant l’Amblève sur sa rive droite, en venant du pont d’Aywaille. Arrivé au Château Ancien, à Martinrive, la route se bifurque ; une branche arrive aux Ruines d’Amblève, l’autre monte à droite. En suivant cette dernière on arrive après quelques centaines de mètres à une carrière de sable, sur la droite. Cette carrière est le gisement. Ce sable est mélangé à un cailloutis quartzeux ; il est blanc, très propre, souvent gras, et renferme des lentilles plus ou moins importantes de kaolin. Il est exploité pour briques réfractaires sur une hauteur de 5 à 8 mètres. Le gisement est une poche dans le calcaire carbonifère et semble être un lambeau d’un ancien thalweg supérieur. Nous numéroterons I et II, les 2 minéraux que nous voulons décrire. Produit ToP I. — Se trouve en lentilles horizontales peu conti¬ nues dans la masse; l’épaisseur atteint parfois i5 à 20 centimètres; se divise aisément sous l’effort de la main ; paraît bien homogène sans trace de mélange avec le sable qui l’entoure ou le kaolin. Les blocs se conservent surtout bien à l’état humide et d’autant plus que la teinte est plus claire. La couleur va du jaune très clair au brun foncé colophane. A l’air sec, le produit devient léger et friable, surtout la variété foncée qui, même humide, ne s’obtient guère qu’en petits fragments. Les blocs clairs ont une structure zonaire qui rappelle singu¬ lièrement une coupe longitudinale dans un tronc de sapin. Vues de près, les bandes claires sont mates, les bandes plus eolorées ont l’éclat de l’ambre. La variété foncée est plus homogène et a l’éclat résineux de la colophane. Ces propriétés d’aspect ne sont bien sensibles qu’à l’état humide, car à l’état sec, sous la pression des doigts, le produit se — B 271 — résoud facilement en une poudre jaune claire. Il faut remarquer en passant que le sable ou le kaolin englobant ces lentiles est parfaitement blanc. Le produit n’a aucune propriété plastique et même sous l’eau il s’esquille sous la pesée des doigts sans la moindre tendance à former pâte, ce qui le différencie nettement du kaolin. En masse le produit est opaque mais les petits fragments foncés sont translucides. 11 se laisse râper par l’ongle ou le canif, rappe¬ lant le fromage de Gruyère. Trois analyses de la poudre sèche ont donné : Éléments Nol Noir No III Observations poudre j aune clair jaune clair brun H2O Mat. organiques S/O2 AI2O2 P 620^ Cad MgO Alcalis 45.00 non dosé 18. 3o 34.40 non dosé 1.20 o.5o non dosé 47.80 1.95 18.40 30.40 O.IO 0.70 0.10 0.40 45.90 3.5o 18.60 3o.3o 0.10 o.Go traces o.5o Réduit en poudre fine, le produit a été maintenu pendant 24 h. à 3o® pour le dessécher. — Le C a été brûlé à l’état de COg et sa teneur a été multipliée par 100 . , ■ ^ pour avoir la matière organique (Frésénius). — EgO a été dosée par ab¬ sorption par CaCZg. Analyse préliminaire 99.85 99. 5o En ne considérant que les 3 éléments essentiels A/2O3 , SzO^ et H.^0, les 2 analyses complètes correspondraient à 0.295 A/2O3 o.3i8 SzO^ 2.5 HgO ou très approxi¬ mativement à AZ2O3 . SzO, . 7.5 HgO . La 'composition théorique de ce dernier corps serait A/2O3 . 34.56 «/o SZO2 . 20.i3 » H,0 . 45.30 )) La composition du produit ramenée à 100 est : A/2O3 . 32.00 ®/o . moyenne SzO^ . 19.50 » ) des 2 HgO . 4^*5o ' analyses. Si Ton remarque qu’un peu d’eau (‘) provient de combinaisons (^) Peut-être aussi la dessiccation, opérée comme indiqué, a pu encore laisser un peu d’eau libre. Les températures de décomposition de ce minéral seront intéressantes à rechercher. — B 272 — avec les autres bases, je pense qu’on peut dire que la formule pro¬ bable du minéral est AL,0^. 7,5 H, O. (Subsilicate déri¬ vant de Si02 3H20). Il est intéressant de remarquer que la teneur en matières organiques est plus forte dans le produit foncé. La coloration jaune-brun est donc due à ces matières et non au fer. Ce minéral se dissout aisément- à froid dans les acides (HC/ et H2SO4) dilués en abandonnant sa silice à l’état gélatineux, ce qui le différencie des autres silicates d’A/ naturels et du minéral suivant n° II. Cette attaque facile par les acides et la présence de matières organiques, qui ne se remarquent pas dans le sable, autorise, semble-t-il, à émettre l’hypothèse que ce minéral serait dû à la précipitation, au contact de bases plus solubles, de sels organiques d’alumine. Comparaison avec l’allophane. — Si l’on remarque que le minéral décrit est un subsilicate de même acide que l’allophane avec même rapport moléculaire A/2O3 S/O2 et que les deux substances sont amorphes, il est dangereux d’affirmer qu’il s’agit bien d’une nouvelle espèce minérale et avant des vérifications autorisées, les différences de propriétés physiques sont de meilleurs indices que Tanalyse chimique même. Nous opposons ci-dessous les propriétés dissemblables. Allophane. a) Souvent en masses mamelonnées, en mélange avec produits métal¬ liques. b) Stable et cohérente. c) Cassure conchoidale. d) Souvent translucide. e) Ne se laisse pas rayer par l’ongle. Dr rrr: 3. /') Blanche ou bleuâtre. g-) Accompagne des traînées ferri- fères et cuprifères dans terrains anciens. Minéral I. a) En lentilles bien homogènes , exempt de produits métalliques. b) A sec se résout en une poudre claire. c) A l’état humide , se rompt en esquilles. d) Opaque à l’état sec. A l’état na¬ turel ( humide ) en fragments quelquefois translucides mais le fait paraît dû à des matières organiques. e) Se laisse rayer par l’ongle. f) Jaune-brunâtre. g) Trouvé dans du sable — paraît de formation récente et les matières organiques paraissent ne pas être étrangères à sa formation. — B 273 — A analyse identique ces différences de propriétés, et surtout de gisements et d’origine, mériteraient encore, semble-t-il, la men¬ tion que nous faisons de ce minéral. Produit n® II. — Se présente en cailloux arrondis dans le sable gras, les petits souvent entiers, les plus gros souvent divisés en plusieurs fragments. La surface est rugueuse et criblée de grains de quartz. Brisé, un caillou montre une cassure identique à celle du silex ; même éclat, même cassure conclioïdale. Mais le produit paraît opaque et non translucide comme le silex. La couleur ordi¬ naire est vert-bleu clair ; elle passe quelquefois au brun clair ; enfin dans la zone supérieure d’exploitation, le produit est souvent blanc opaque et plus tendre, s’esquillant sous les alternatives de chaud et de froid et devenant mat comme du silex blanc altéré dans les mêmes conditions. Le minéral vert ne happe nullement à la langue, ne se laisse pas rayer par l’ongle, mais se laisse sculpter aisément an canif. Le même produit blanc, altéré, happe à la langue et est plus tendre. Au lieu de nodules le produit forme parfois la pâte de petits agglomérats de cailloux de quartz. Il ne peut donc être question de cailloux du gravier primitif altérés sur place ; il semble plutôt que ce minéral est venu précipiter en nodules autour de certains centres et qu’en surface il s’altère. L’analyse du produit vert frais donne : Vo A/2O3 . H2O . 27.40 Mat. organiques . . . traces S/O2 . 3o.3o Fe^Og . o.i5 CaO . 0.20 MgO . traces Alcalis . 0.35 99. 5o ce qui correspond à 0,4 A/5O;! 0,5 S/0.^ 1.5 H^O \ subsilicate dérivant ou 4A/,03 5 S/0, jSH.O \ deS/0, 2.4H2O (a) — B 274 — A l’inverse du produit I, l’eau régale à chaud n’attaque que difficilement ce minéral. La coloration vert-bleuâtre doit être ici attribuée à des sels ferreux. L’oxydation de ces derniers donne la teinte brunâtre et la solubilisation du fer dans les nodules de surface supprime toute coloration. Ces nodules de surface altérés donnent à l’analyse : (^) H20 . 21.00 S/O2 . 36.20 A/2O3 . ^1.0.0 CaO . 0.60 M^O . 0.35 ce qui correspond à l’orthosilicate (SZO2 2H2O) : 2 A/2O3 3 Sz02 6 H2O (orthosilicate) {b). Comme (a) peut s’écrire : 12 A/2O3 i5 SZO2 45 H2O et ip) : 10 A/2O3 i5 SZO2 3o H2O il est peut être intéressant de noter que la partie disparue de (a) pour se transformer en {b) est : 2 A/2O3 i5 H2O c’est à dire précisément la partie basique du minéral décrit comme produit n® I. Comparaison avec les espèces classiques. - Il convient encore de faire pour le produit II (primitif et altéré) les mêmes réserves que pour le produit I, en remarquant toutefois, l’homogénéité paraissant parfaite, que la confusion, à l’analyse de ce minéral, avec les espèces bien connues : kaolin, pholérite et halloysite, est plus difficile. Dans ces dernières espèces, le rapport moléculaire SzO, 1 2 J tandis que dans le produit II primitif dans le produit II altéré A/2 03 SzOg (^) Je dois remercier M. Micha, chef de laboratoire aux Aciéries d’Ougrée, de sa précieuse collaboration dans les analyses chimiques. Nous pouvons écarter la pliolérite de la comparaison et ne retenir que le kaolin et la halloysite. Aspect. — Le kaolin est un minéral terreux en masses. La halloysite se présente en masses compactes. Le produit II se présente en nodules. Éclat. — Terreux dans le kaolin. Cireux dans la halloysite et le produit II primitif. Cassure. — Quelconque dans le kaolin. Conchoïdale dans la halloysite et le produit II. Dureté. — La halloysite se laisse rayer par l’ongle. Le produit II primitif n’est pas rayable par l’ongle ; le même altéré se laisse rayer. Couleur. — Le kaolin est blanc. La halloysite est blanche ou marbrée. Le produit II primitif est vert-clair. Le produit II altéré est blanc. A la langue. — Le kaolin et l’halloysite happent. Le produit II primitif ne happe pas à la langue et laisse sous celle-ci l’impression du silex. Le produit II altéré happe à la langue. Sous Veau. — Le kaolin et l’halloysite absorbent de l’eau, souvent en fusant, de même que II altéré. II primitif n’absorbe pas d’eau, ou du moins, l’absorption ne paraît pas. Enfin, les différences essentielles sont dans les gisements de ces espèces. Gisements. — Le kaolin est un produit de désagrégation de roches et ses variétés n’ont ni âge ni lieu ; il s’en est toujours produit. La halloysite paraît en être une variété métamorphique et est surtout localisée dans des filons des terrains primaires. Le pro¬ duit II primitif paraît un résultat récent de phénomènes de disso¬ lution et de reprécipitation, dans un gisement récent de sable kaolineux ; sa formation paraît localisée tant dans l’espace que dans le temps ; il ne paraît pas, en effet, être très stable, puisque à la surface du gisement il change de composition et de pro¬ priétés. Remarque. — Il est intéressant de remarquer que le fer est à l’état ferreux dans ce minéral, alors que dans les sablières le fer est en général à l’état ferrique (et entre autre dans la propre — B 276 — carrière de Martinrive, quand on trouve du fer dans le sable même). Il semble donc que la précipitation qui a donné naissance aux nodules décrits se soit faite dans un milieu réducteur. Ne faudrait-il pas encore voir ici l’influence d’acides organiques ? 11 semble en tous cas que ces dernières matières aient joué un rôle dans la formation des minéraux décrits et il est possible que de nouvelles observations permettent d’arriver à des conclu¬ sions intéressantes sur la solubilisation des éléments alumineux des roches de surface. M. P. Fourmarier fait la communication suivante : Note sur la géologie des environs de La Rochette (Chaudfontaine), PAR ( p. POURMAF^IEE^. La région de la Rochette est, je crois, une des parties les plus intéressantes de la bordure méridionale du bassin houiller de la Province de Liège. Plusieurs failles importantes viennent s’y rencontrer et les relations réciproques de ces cassures n’ont pas été établies, jusqu’à présent, d’une manière certaine. C’est à l’étude de cette question que je vais m’attacher dans cette note. Comme des sondages sont actuellement en cours d’exécution dans le voisinage, il m’a paru intéressant de visiter à nouveau la con¬ trée et de soumettre à la Société le résultat de mes recherches sur ce sujet. Je rappellerai, tout d’abord, que, sur la carte géologique au 1 : 40 000® levée par MM. H. Forir et M. Mourlon, le houiller supé¬ rieur H2 du bassin de Herve est limité au sud par une faille qui le sépare des terrains plus anciens de la vallée de la Vesdre, faille qui ne pénètre pas dans les terrains antéhouillers ; en outre, une autre cassure de direction SW. -NE., traverse le massif de la Vesdre, coupant la vallée de la Vesdre entre La Rochette et Prayon (Forêt). • Dans une étude antérieure (^), j’ai donné de la structure de la (P P. Fourmarier. Le prolongement de la faille eifelienne à l’Est de Liège. Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXI, Mém. Liège, Fig. I. — Carte des environs de La Rochette. Echelle : 1/20 000. H. Mouiller. Fai. Famennien inférieur. Hia. Ampélite alunifère. Fr.-Gü. Frasnien — Givetien. 1). Dolomie carbonifère. Co-BC Couvinien - — Burnotien. Fa2. Famennien supérieur. région, une interprétation différente ; au lieu de supposer que le lambeau de dolomie carbonifère de La Rochette est normalement superposé au dévonien supérieur qui l’entoure, je séparais ces deux terrains par des failles sur une grande partie de leur éten¬ due superficielle. Je crois devoir, actuellement, modifier un peu le tracé que j’ai donné autrefois. La carte fig. i, montre cette nouvelle interprétation. Le village de Cliaudfontaine est bâti sur le famennien mis en contact avec le liouiller au NE. par une faille qui n’est que le prolongement de celle que j’ai désignée sous le nom de faille de Henne ; on voit le passage de cette cassure à la pointe nord du grand méandre aigu décrit par la Vesdre, entre Chaudfontaine et La Rochette (fig. i) ; sa direction superficielle, d’après les affleu¬ rements de houiller et de famennien, est ici NNW. Le famennien supérieur, dont les couches ont la direction E-W., forme deux synclinaux (fig. 2) séparés par un anticlinal de famennien infé- Fig. 2. - Couxie à 35o mètres environ à l’est du clocher de Chaudfontaine. d. Dolomie carbonifère, c. Famennien^supérieur. b. Famennien inférieur. a. Burnotien. Fi. Faille'de Henne. F2. Faille de Prayon. fl. Faille de Chaudfontaine. /2. Faille de Bois-les-Dames. rieur brisé probablement lui-même par une faille longitudinale peu importante (faille de Chaudfontaine). Le centre du synclinal sud est occupé, au voisinage de la vallée, par un lambeau de dolomie carbonifère qui affleure dans les escar¬ pements de la rive gauche et se prolonge, de l’autre côté de la — B 279 - vallée, sous le château de La Rochette ; ce lambeau de dolomie est coupé au Sud par une faille d’importance secondaire qui corres¬ pond à une légère accentuation du pli (faille de Bois-les-Danies). Au Sud de ce lambeau de dolomie, les couches famenniennes sont verticales, formant le bord sud du synclinal ; elles sont coupées ensuite par la faille de Prayon qui les met en contact avec les roches rouges du burnotien. Telle est donc l’allure des couches dans la vallée de la Vesdre, à l’Ouest du château de La Rochette ; si nous nous reportons à l’Est de ce point, nous nous trouvons dans une zone d’allure bien différente, séparée de la précédente par la faille de Henne. Dans ma première interprétation, j’avais arrêté cette faille à la cassure secondaire qui limite au Sud le lambeau de dolomie de la rive gauche de la Vesdre (faille de Bois-les-Dames); je prolongeais cette dernière à travers le massif de dolomie carbonifère jusque sa rencontre avec la faille de Magnée. Je pense qu’il faut modifier ce tracé et prolonger la faille de Henne plus au sud pour ne l’arrêter qu’à sa rencontre avec la faille de Prayon, la petite faille de Bois-les-Dames venant buter contre la faille de Henne près du château de La Rochette, et n’affectant que le massif situé à l’ouest de la faille de Henne. En effet, à l’entrée du ravin que suit la route de La Rochette à Romsée, on voit affleurer le famennien supérieur dont les couches sont dirigées du SW. auJSTE. et inclinent au SE. ; elles sont sur¬ montées, en stratification normale, par la dolomie carbonifère qui affleure jusque près de l’usine de Prayon. Or, cet ensemble de couches se trouve dans le prolongement immédiat des bancs verticaux du famennien supérieur affleurant sur la rive gauche de la Vesdre entre les failles de Bois-les-Dames et de Prayon et disposés en ordre inverse, en ce sens que les couches les plus récentes se trouvent au Nord. Il n’est donc pas douteux qu’une faille sépare les deux groupes de couches ; d’après la carte, on voit aisément que cette faille ne peut être que le prolongement de celle de Henne. Cette fracture s’arrête à la faille de Prayon ; en effet, au Sud de celle-ci, les couches se poursuivent régulièrement d’une rive à l’autre de la Vesdre, sans indice de cassure. L’existence de la faille de Prayon n’est pas douteuse sur la rive — B 280 — gauche de la Vesdre ; son passage sur la rive droite est bien marqué au voisinage de Piisiue de Prayon, parce que les roches rouges du couvino-burnotien sont mises en contact avec la dolomie carbonifère. On avait admis, jusqu’à présent, que la faille de Prayon se pro¬ longe avec sa direction primitive un peu à l’Est de TUsine pour se perdre dans un pli du dévonien supérieur au voisinage du ravin du Bay-Bonnet. Je crois cependant qu’elle ne se prolonge pas à l’Est de l’Usine, mais qu’elle se recourbe brusquement vers le Nord pour se raccorder à la faille de Magnée, ces deux failles n’en formant, en réalité, qu’une seule. En effet, sur la hauteur qui domine l’Usine de Prayon, sur la rive droite de la Vesdre, on trouve successivement du Snd vers le Nord : les roches rouges du burnotien et du couvinien, le calcaire givetien et frasnien, les schistes famenniens, les psammites stra- toïdes d’Esneux et enfin les psammites du faniennien supérieur. Ces diverses assises se présentent avec direction E.-W. et, vers l’Ouest, vont buter contre la dolomie carbonifère ou le terrain houiller, ce qui montre à l’évidence l’existence d’une faille de direction N.-vS. ; cette faille ne serait, en somme, que la faille de Prayon qui s’incurve brusquement par suite, probablement, d’im changement dans le sens d’inclinaison de la surface de la fracture. En résumé donc, la faille de Henne vient se raccorder à la faille de Prayon qui elle-même se prolonge par la faille de Magnée; il s’agit donc d’une seule cassure suivant laquelle les terrains antéhouillers ont été refoulés sur le houiller. L’allure superficielle de la faille, qui dessine une courbe concave vers le Nord, est due, sans doute, à l’existence d’une ondulation anticli- nale transversale de la surface de faille. Dans cette courbe décrite par la faille, se trouve un lambeau de dolomie et de famenuien supérieur au Sud, et le houiller au Nord. Une faille coupe le houiller au Sud puisque, à son contact, nous trouvons de la dolomie carbonifère, sans trace de calcaire compact qui forme le sommet de l’étage. La dolomie est mal stratifiée; il est presque toujours impos¬ sible de déterminer l’allure des couches ; cependant, contre la faille de Henne, affleure le famennien qui, dans les grandes lignes, forme une voûte dont la charnière incline vers l’Est; en suivant le — B 281 — ravin de La Rochette, on voit, en effet, à l’entrée de celui-ci, les couches dirigées du SW. au NE. et inclinant au SE. ; plus au Nord, elles ont la direction NS. et inclinent à l’E. ; dans le parc du château de La Rochette, au Nord des affleurements précédents, le famennien et les premiers bancs du calcaire carbonifère ont la direction NW. -SE. et inclinent vers le NE. 11 est donc probable que la dolomie a une allure identique, mais il n’est pas prouvé que des plis secondaires ou de petites failles accessoires ne troublent pas cette allure; d’après les directions relevées à certains affleure¬ ments, il semble bien y avoir un pli secondaire. La dolomie carbonifère de ce lambeau de La Rochette est mis en contact avec le famennien vers l’Est par la faille de Magnée; ce contact est marqué par la présence d’un gîte de calamine, galène, blende et pyrite, dans lequel des recherches ont été entreprises il y a quelques années. Ces travaux ont montré que la cassure incline vers l’Est, mais à cause de l’épaisseur et de l'irrégularité du rem¬ plissage, il n’a pas été possible de déterminer l’inclinaison exacte de la faille. D’ordinaire, les gîtes métallifères de notre pays sont en relation avec des failles d’effondrement de direction N. -S. ou NW-SE. Il ne serait pas impossible que ce fut également le cas ici et qu’une faille de ce type coïncidât avec le passage du gîte métallifère de La Rochette, accentuant les changements observés dans l’allure superficielle des failles de refoulement. La chose n’est pas prouvée cependant, ear les exploitations houillères situées au Nord ne paraissent pas indiquer l’existence d’un semblable accident. Les travaux de recherche de la mine de La Rochette nous donnent des renseignements plus intéressants encore. Une galerie creusée à flanc de coteau, partant du niveau de la route, dans la vallée de la Vesdre, et dirigée vers le NE. a ren¬ contré à 125 mètres environ de son origine, le terrain liouiller dont les bancs sont fortement redressés ; au contact se trouvait une couche de houille. Une autre galerie partant de la route de Romsée et dirigée vers l’Est a également rencontré le liouiller sous la dolomie; une couche de houille fortement redressée et dérangée se trouvait au contact. Il semble donc, d’après cela, que le petit massif de dolomie de La Rochette compris entre les failles de Henne, de Prayon et de — B 282 Magnée, ne forme en réalité qu’une écaille très mince, coincée entre le liouiller et la nappe de charriage principale, comme le montre la fig. 3. Nord SiÀxl Fig. 3. — Coupe passant à l’Est du château de La Rochette. B. Couvinien. D. Dolomie carbonifère. H. Houiller. Hia. Ampélite. F. Faille de Prayon. f. Faille. On aurait donc affaire à un petit lambeau analogue à ceux de Streupas, de Kinkempois et de Chèvremont, situés à l’Ouest et coincés aussi entre le houiller et la nappe de charriage prin¬ cipale. J’ai dit, en commençant ce travail, que la carte géologique au I : 40000® ne renseigne^ dans la région, que du houiller supérieur H2. Or, on a exploité de l’ampélite au Nord du lambeau de dolomie de La Rochette, un peu à l’Est de la route de La Rochette à Romsée ; il existe dans le bois un grand terril, dont l’existence a certainement échappé à Forir lorsqu’il a levé la carte de la région. Ce terril se présente sous le même aspect que ceux des anciennes alunières de la vallée de la Meuse entre Flémalle et Huy; sur le terril, j’ai trouvé des fragments très altérés d’une roche qui rappelle les phtanites de la base du houiller. Cette exploitation est fort ancienne et les vieux habitants de la région se souviennent que l’ampélite était transportée à une petite usine dénommée « La Soufrerie » qui se trouvait à l’emplacement de l’usine métallur¬ gique de Prayon. Au Nord de cette ancienne exploitation, on a extrait de la houille comme le montrent d’anciens bures dont on voit encore les traces dans les bois ; les travaux de la concession charbonnière de La Rochette sont situés un peu plus au Nord. — B 283 — Il semble donc d’après cela que, suivant le méridien de La Rochette, le terrain houiller forme une voûte dont l’axe passe à remplacement de l’affleurement d’ampélite et dont le flanc sud serait recouvert presque entièrement par le lambeau de dolomie de La Rochette. Des recherches ultérieures montreront peut-être que l’interpré¬ tation que je viens de donner de la structure géologique de la région doit encore être modifiée; la question est extrêmement complexe et on ne peut espérer arriver à la solution définitive qu’après une longue série de recherches. M. MaxLohest. La dolomie qui affleure sous le château de La Rochette est comprise entre deux failles, d’ajDrès les idées de M. Fourmarier. En i883, lors d’une excursion de la Société géolo¬ gique, G. Dewalque émit l’idée que ce lambeau de dolomie ne serait qu’un énorme bloc tombé dans une faille. M. Fourmarier. La dolomie affleurant sous le château de La Rochette est massive et mal stratifiée; il paraît très vraisem¬ blable cependant que ses bancs inclinent faiblement vers le S.-E. comme ceux de la rive gauche dont ils ne sont que le prolonge¬ ment ; leur faible inclinaison s’explique parce qu’ils se trouvent au voisinage de l’axe du synclinal. Il serait difficile de considérer cet affleurement sous le château comme un bloc isolé ; il est bien plus vraisemblable que les couches qui le forment se prolongent sous la vallée de la Vesdre pour se raccorder à celles des affleure¬ ments de la rive gauche de la rivière. M. P. Fourmarier donne lecture de la note suivante : Note sur les brèches à cailloux schisteux du terrain houiller belge, PAR p. pOURMARIER. A la séance du 21 novembre dernier^ j’ai présenté à la Société un échantillon d’une roche un peu spéciale du houiller de la Cam- pine, que j’ai désignée sous le nom de brèche, en la comparant à une* roche semblable signalée par M. le professeur Ch. Barrois dans le terrain houiller d’Ostricourt et d’Aniche (Nord de la France). En examinant les témoins d’un sondage que la Société d’Ougrée- Marihaye fait exécuter dans la concession de Bray, à l’Est de Mous, j’ai trouvé une roche identique Voici la succession des terrains traversés à cet endroit : de 677.18 à 678, couche de charbon en 2 lits. 678 à 681.10, schiste compact avec sidérose et pyrite, stigma- rias (mur). 681.10 à 682 , schiste fin, fissuré. 682 à 682.70, psammite avec calamites et stigmarias. 682.70 à 683. 5o, grès gris assez fin. 683. 50 à 684.50, psammite et schiste avec débris végétaux {cala¬ mites y stigmarias). 684.50 à 692.40, grès gris assez grossier, avec joints charbonneux. 692.40 à 692.60, schiste psammitique. 692.60 à 693.25, grès gris assez grossier, avec quelques cailloux de schiste. 693.25 à 693.75, brèche. 693.75 à 698.50, grès grossier feldspathique avec grains de char¬ bon et joints charbonneux. 698.50 à 700.64, schiste assez grossier, de plus en plus fin vers le bas. Fougères, calamites, cordaïtes. 700.64 à 700.84, veinette. 700.84 , schiste gris à, stigmarias (mur). Dans toute cette stampe,les couches sont en plateure faiblement inclinée. La roche désignée sous le nom de brèche est formée de cailloux de schistes englobés dans un niveau de grès assez grossier ; outre le schiste on trouve quelques nodules de sidérose. Les cailloux de schiste sont nettement anguleux ; ils sont, en général, alignés suivant la stratification ; parfois, les feuillets du schiste sont courbés ; la grosseur des cailloux est très variable. Cette brèche est absolument identique à celle décrite par M. Barrois, à Ostricourt ; les conditions de gisement sont égale¬ ment identiques ; le banc de brèche est intercalé dans un grès grossier, compris entre deux couches de charbon. — B 285 — Ce sont aussi les mêmes conditions que pour la brèche du sondage du Zwart-Berg que j’ai décrite précédemment. En examinant, tout récemment, les échantillons provenant d’un sondage exécuté par la Société des Charbonnages du Hasard, dans sa concession, j’ai constaté la présence d’une brèche du même type ; cette roche est, comme les précédentes, intercalée dans un grès grossier ; la seule différence consiste dans ce fait que la masse gréseuse n’est pas comprise entre deux couches de houille ; de plus, elle provient d’un niveau stratigraphique bien inférieur aux précédentes. Cette roche brécheuse n’est donc pas un fait isolé dans nos bassins houillers ; elle existe partout et à des niveaux différents ; elle paraît être en relation intime avec les niveaux de grès grossier, ce qui confirme, à mon avis, le mode de formation que j’ai supposé pour la brèche du sondage du Zwart-Berg. M. A. Renier. Sur le terril du charbonnage de la Nouvelle- Montagne, aux Awirs, j’ai trouvé un bloc de grès avec cailloux de schiste ; cet échantillon provient vraisemblablement d’un niveau inférieur du Houiller de Liège. M. J. Cornet. Les brèches sont assez communes dans le Couchant de Mons ; on pn trouve, pour ainsi dire, sur les terrils de tous les charbonnages ; il ne faut donc pas leur attribuer une valeur stratigraphique quelconque. M. Max. Lohest. Toutes les formations arénacées du Dévonien en contiennent aussi ; ces brèches caractérisent les dépôts littoraux. M. Max. Lohest donne lecture de la circulaire suivante qui a été adressée à plusieurs membres de la Société par le bureau de la Société des Sciences de Lille et le bureau de la Société géolo¬ gique du Nord. ANN. soc. GÉÜL. DE BELG. T. XXXVII. BULL., 21. Lille, juillet 1910. Société des Sciences de Lille et Société Géologique du Nord. — O — Monsieur, La Société Géologique de France s’étant trouvée chargée, aux termes du testament d’un de ses membres, de décerner eu 1910 un prix (qui ne sera décerné qu’une seule fois) à l’auteur, français ou étranger, de la découverte géologique la plus utile à l’industrie, nous avons l’honneur de vous faire savoir que ce prix exceptionnel a été décerné à M. le Professeur J. Gosselet, l’éminent Doyen honoraire de la Faculté des Sciences. Ainsi, taudis que les travaux géologiques de notre concitoyen sur l’Ardenne et le Nord de la France, lui assuraient le rang éminent qu’il occui)e parmi les savants de notre temps, les services rendus à l’industrie par ses travaux sur les charbons, les marbres, les ardoises, les phosphates de chaux, les niveaux d’eau du Nord de la France, lui valent aujourd’hui de ses pairs, une distinction unique. Et de nouveau, avec le même désintéressement qu’en 1902, quand une souscription régionale s’api)rètait à lui offrir une œuvre artistique en témoignage d'admiration et de reconnaissance, M. Gosselet ne voulant retenir de ces manifestations honorables que le sentiment qui les inspirait, a abandonné le montant de son prix en faveur d’une fondation destinée à ' favoriser le progrès de la science. Grâce à M. Gosselet, deux prix sont désormais assurés à ceux qui feront avancer la science de la terre; l'un sera donné par la Société des Sciences de Lille, l’autre par la Société Géologique de France. Au nom de ses confrères de cette grande et ancienne Société, M. A. Lacroix, membre de l’Institut, Président, a remercié M. Gosselet et proclamé « que la générosité du vénéré maitre de Lille lui avait créé un nouveau titre à la reconnaissance des géologues ». Les Sociétés des sciences de Lille et géologique du Nord ont pensé que tous ceux qui ont profité des leçons, des conseils de M. Gosselet, auraient à c(eur de lui témoigner en cette circonstance leurs sentiments de respec¬ tueuse sy mpathie, et nous venons les inviter à se joindre à nous pour faire frapper une médaille à l’effigie de notre illustre maître. La médaille sera gravée par notre concitoyen Hippolyte Lefebvre. Le coin de la médaille sera offert par les souscripteurs, à une date ultérieurement fixée, aux sociétés chargées de décerner les prix Gosselet, de sorte que les lauréats pourront recevoir en même temps que leur prix, l’image de son fondateur. ^ Les souscriptions seront reçues par M. Lay-Cresi)el, trésorier de la Société géologique du Nord, auquel nous vous prions de retourner directe¬ ment le Bulletin inclus, après l'avoir rempli. LE BUREAU DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES DE LILLE : MM. A. Cal- METTE, Président ; F. Danchin ; H. Fockeu ; L. Lefebvre ; A. Théodore; H. Rigaux. LE BUREAU DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DU NORD : MM. M.Leriche, Président; P. Bertrand; F. Constant; Lay-Crespei. ; Vignol ; F. Dewatines ; H. Douxami ; J. Ladrière ; A. Briquet ; L. Dollé ; Ch. Barrois. N. -B. — Les souscriptions au-dessus de 5o fr. donneront droit à un exemplaire en bronze, et celles supérieures à loo fr., à un exemplaire en argent de la médaille Gosselet. En considération des services éminents rendus par M. J. Gosselet à la science et, notamment, à la Géologie belge, M. Lohest, d’accord avec le Conseil, propose à l’Assemblée de décider que la Société souscrira à cette manifestation. L’Assemblée adopte à l’unanimité la proposition de M. Lohest et laisse au bureau le soin de fixer le montant de la cotisation. La séance est levée à midi et quart. COMPTE PvENDU DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE ternie à Bruxelles du 24 27 Septembre igio. La session extraordinaire de 1910 a eu lieu en commun avec la Société belge de géologie. Ont pris part aux travaux et aux excursions de cette session : MM. H. Barlet, C. Barrois, V. Brien, H. Buttgenbach, J. Cornet, L. DE Dorlodot, P. Fourmarier, L. Greindl, ■ membres des deux sociétés. MM. W. Klein, M. Lohest, C. Malaise, M. Mourlon, P. Questienne, A. Renier, A. SCHOEP, et P. ZouDE, MM. L. Demaret, mm. Ph. Questienne, C. Frérichs, et L. Vassal, E. Gevers, membres de la Société géologique de Belgique et MM. L. Bauwens, E. Bievez, E. Camerman, G. DE Bethune, Th. Gilbert, F. Halet, MM. Hankar-Urban, E. Mathieu, P. Neefs, A. Rutot. G. SiMOENS, et J. Teirlinck, membres de la Société belge de géologie. MM. Anthoine, m. Tétiaeff, Capiau, ainsi que MM"'®^ Camerman Rosel, et DE Bethune ont également suivi les excursions de la session. — B 290 — Séance du Samedi 24 Septembre 1910. Les membres se réunissent dans le local de l’IIniversité de Bru¬ xelles, que le conseil d’administration met habituellement à la disposition de la Société belge de géologie pour y tenir ses séances et qu’il a gracieusement accordé pour la réunion de ce jour. La séance est ouverte à 8 ’/s soir. M. Mourlon appelé, en sa qualité de plus ancien membre du conseil présent à la séance, à occuper le fauteuil de la présidence, annonce que notre éminent confrère M Ch. Barrois, de l’Institut de France, tout en exprimant le regret de ne pouvoir être des nôtres ce soir, se propose de suivre les excursions et s’offre, lors de notre visite à l’exposition de Bruxelles, à présenter aux excursionnistes, dans la section française des mines, le stand du musée houiller de Lille. M. Mourlon est certain d’être l’interprète de l’assemblée, non seulement en remerciant M. Barrois de son aimable proposition, mais aussi en le proclamant président de la session, ce qui est adopté à l’unanimité des membres présents. M. Fourmarier propose ensuite comme vice-présidents MM. Malaise et Mourlon [adopté). MM. de Dorlodot et Brien sont dési¬ gnés comme secrétaires. Il est décidé que les membres appelés à diriger les excursions et les visites aux compartiments scientifiques de l’exposition en remettront le compte-rendu aux secrétaires de la session. M. Mourlon développe le programme de la session extraordi¬ naire qui a été résumé dans les circulaires des deux sociétés et ce programme étant adopté, la séance est levée à lo heures. I Journée : Dimanche 25 Septembre. Excursion aux dépôts éocènes des sablières du Rinsdelle à Eiterbeek, et des tranchées de chemin de fer, en voie d'achève¬ ment, entre le Boulevard St-Michel et la Chaussée de Wavre, à Aiiderghem, sous la direction de M. Michel Mourlon. Réunis à 9 heures au Service géologique, à l’aile gauche du Palais du Cinquantenaire, nous nous sommes rendus dans les — B 291 - sablières situées tout le long de la rue Rinsdelle, à proximité du lieu de rendez-vous et au S.-E. de l’église d’Etterbeek (pl. Bru¬ xelles). Toutes ces sablières sont ouvertes dans l’Eocène moyen bruxel- lien. La première, en se dirigeant du N. au S , exploitée par MM. J. & G. Vandeneynde (4o5), est de beaucoup la plus étendue ; elle a 100 mètres à front de rue et i8o m. de longueur et présente la coupe suivante : Coupe de la Sablière Vandeneynde. Mètres q I. Limon quaternaire . o.5o Bc 2. Sable et grès calcarifères (pierres plates) . 3.5o Bb 3. Sable siliceux blanc présentant, vers le bas, deux bancs dont l’inférieur, presque continu, de grès lustré, submar¬ neux, en pierres plates ; le plus souvent d’aspect bréchi- forme . 4. Zones ferrugineuses multiples se confondant parfois deux à deux . Un sondage pratiqué sur le plancher de la sablière, le 2 juillet 1906, a donné : 5. Sable siliceux blanc avec concrétions en boules disséminées à la partie supérieure; le niveau de l’eau est à 2.76 m. du plancher de la sablière . 4* Total . . . i5.6o La sablière Fimié (4o4)’ contiguë à la précédente et au Sud de celle-ci, présente la même succession de couches avec cette seule différence que la zone calcareuse Bc y atteint 5 m. d’épaisseur et qu’elle est surmontée par i.5o m. de limon sans cailloux apparents. Elle n’est séparée que par un sentier de la suivante, dite sablière Welleman (4o3). Celle-ci présente la même composition que les précédentes, mais avec une poche de sable décalcifié de la zone Bc qui, sur la paroi orientale, atteint une largeur inusitée de plus de 7 mètres. Enfin, la dernière sablière, appartenant à M. Nootens et exploi¬ tée par M. Jean Moortgat (4oî^)i se termine, vers le sud, à 90 m. de la Rue des Champs. Elle présentait la coupe suivante : Coupe de la Sablière Jean Moortgat : Mètres q I. Limon quaternaire avec cailloux à la base . o.5o Bd 2. Sable siliceux, blanc jaunâtre, avec un banc de grès ferru- B 292 — Mètres gineux brunâtre, formant deux poches dont une de i m. sur la paroi méridionale et une de 3 m. sur la paroi orien¬ tale . 3.00 Bc 3, Sables et grès calcarifères (pierres plates), submarneuses. 7.00 Bb 4* Sable siliceux blanc avec grès lustrés arrondis, fortement découpés en pierres de grottes volumineuses, très strati¬ fié vers le bas où il présente quelques bancs minces irréguliers et interrompus de grès lustrés passant au calcaire siliceux, d’aspect souvent bréchiforme et quelques concrétions sub-marneuses à surface altérée par les eaux 6.00 4' Zone de sable siliceux coloré par le fer, atteignant en un point, 3 m. d’épaisseur . 3. 00 La sablière 402 est à 90 m. de la rue croisante, au sud de la Rue des Champs ; elle a i65 m. de largeur et 96 m. de longueur. _ Total . . 19.50 On remarquera que la coupe précédente, qui a presque complè¬ tement disparu, était la seule qui permît de constater, au-dessus de la zone calcareuse {Bc) qui y présente son plus grand dévelop¬ pement, la zone siliceuse supérieure {Bd) qui n’a point encore été signalée dans les autres sablières de la région. Cette zone formée de sable blanc siliceux associé à un banc de grès rouge ferrugineux était identique à celle qu’on observait jadis dans le bas-Ixelles, près l’Hospice Van Aa (297). Il n’est pas inutile de rappeler ici que nous avons signalé en maintes occasions et particulièrement sur le territoire d’Ixelles contigu à celui d’Etterbeek, la superposition des trois zones sableuses du Bruxellien (Bdy Bc et Bb) présentant chacune des épaisseurs relativement fort respectables. Toutefois, comme la zone calcarifère Bc semble parfois faire défaut, ou n’être plus re¬ présentée que par des sables et des grès effrités, en majeure partie décalcifiés, if semble que la zone calcarifère Bc formerait de gran¬ des lentilles aux deux extrémités desquelles on devrait renseigner le sables siliceux sous la notation {Bdb). En quittant les sablières longeant la rue Rinsdelle, nous nous sommes rendus dans les tranchées de la nouvelle ligne en con¬ struction qui s’étend de Muysen par Josaphat (Schaerbeek) à Hal. La tranchée entre le Boulevard St-Michel et le viaduc de l’Ave¬ nue de la Barrière permet d’observer, sous un épais limon friable, de près de 5 mètres d’épaisseur, avec deux niveaux de cailloux à la base, un beau développement des sables blancs calcarifères de l’Eocène moyen ledien avec ses trois bancs de grès calcareux schis- teux à petites Tu'rritelles, dont eeliii du milieu très épais, presque continu et formant de belles ondulations très accentuées comme c’est le cas dans toute la région. Au-delà du viaduc, une tranchée beaucoup plus élevée permet de bien observer les dépôts de l’Éocène supérieur surmontant le Ledien. A 3oo mètres au Sud du viaduc, à la limite des planchettes de Bruxelles et d’Uccle, la paroi occidentale de la tranchée ayant été rafraîchie, à l’occasion de l’Excursion, a permis d’observer la succession suivante des couches (Sgi^) ; Coupe relevée dans la tranchée au Sud du viaduc de V Avenue de la Barrière Quaternaire. Mètres q3m I. Limon brun argileux faisant la boule . v3.oo qiiï} 2. Niveau de cailloux roulés moséens, disséminés sur . . . o.io Eocène supérieur asschien. Asc-b 3. Sable argileux passant parfois à l’argile sableuse, grisâtre et jaunâtre avec glauconie et quelques paillettes de mica et présentant des poches de concrétions ferrugineuses . o.6o Asa 4‘ hit argileux avec matière blanche et points noirs, parfois légèrement graveleux . o.o5 Eocène supérieur wemmeijen. We 5-6. Sable quartzeux gris-blanchâtre et jaunâtre, devenant plus quartzeux vers le bas où il se confond parfois avec le gravier 7 . 3.3o 7. Gravier . o.io Eocène moyen ledien. Le 8. Sable fin, gris-jaunâtre . 5. 00 Total . . . 12. i5 En continuant à suivre la tranchée, vers le Sud, on arrive bientôt au Viaduc de la Chaussée de Wavre, à Auderghem, où l’on peut constater le contact des sables et grès calcareux du Ledien avec son gravier caractéristique de base, sur. les roches analogues du Laekenien. Ce contact se trouve déjà renseigné dans la coupe de la magni¬ fique tranchée décrite et figurée pl. II fig. 2 dans le Texte expli¬ catif du levé géologique de la planchette d’Uccle qui vient de paraître, coupe que les excursionnistes ont pu suivre jusqu’à la tranchée dite du Grand Pont, au Sud-Est de la Station d’Etterbeek, qui se trouve également décrite et figurée dans le même Texte pp. 22-25. Bien que les parois de ces tranchées soient maintenant en partie cachées par la végétation, il a été possible, à l’aide de quelques déblais, de bien observer certains dépôts comme ceux de l’étage asschien, qui y atteint plus de 7 mètres d’épaisseur. Après avoir pris une collation à l’Hotel du Tournaisien en face de la nouvelle gare d’Etterbeek, point terminus de l’excursion, on se rendit à l’Exposition, où avaient lieu les séances de l’après- midi, le rendez-vous étant fixé à i4 1/2 heures à la Section de Géologie du Groupe I (Classe des Sciences). M. Mourlon. Visite des principaux compartiments fféoloffiQues de rJSxposition de Bruxelles. Visite du compartiment du service géologique de Belgique, sous la conduite de M. Mourlon, directeur. M. Mourlon, en montrant aux excursionnistes les documents exposés par le Service géologique belge, leur donne les explica¬ tions ci-après : (c Le compartiment du Service géologique qui figure dans le groupe des sciences, paraît mériter une mention spéciale tant pour les progrès qu’il fait réaliser que pour sa méthode d’exposition. On peut y admirer surtout de magnifiques spécimens de « mise au point » des minutes au 20.000^^ de la Carte géologique de Belgique, effectués en vue de la confection des Textes explicatifs sommaires et de la publication éventuelle de nouvelles éditions de la Carte au Celle-ci comprend 226 feuilles, qui étaient réparties dans trois atlas à la disposition du public. Les cartes géologiques, exposées manuscrites, à l’échelle du 20.000®, se rapportent à nos différentes formations : quaternaires, tertiaires, secondaires et primaires. Ce sont, pour les formations quaternaires et tertiaires, les cartes d’IIccle, Tervueren, Waterloo et La Hulpe par M. Mourlon et celles de Meldert et de Tirlemont par M. Rutot; pour les secondaires : celles d’Habay-la-Neuve et d’Arlon par M. Jérôme et pour les formations primaires : celles de Seraing et de Chênée, par M. Fourmarier, ainsi que celles de Nivelles et Genappe, par MM. Malaise et Mourlon. Elles constituent, avec leurs textes explicatifs, un bel exemple de synthèse géologique réalisée par la « documentation » et per¬ mettent de constater la nature et la répartition des différents terrains non seulement à la surface, comme c’est le cas pour toutes les cartes géologiques, mais aussi en profondeur, grâce surtout aux profils qui les accompagnent, ce qui constitue une heureuse innovation. La documentation du Service géologique comprend pour cha¬ cune des 432 planchettes de la Carte géologique au 20.000®, outre la mise au point de la minute correspondante dont il vient d’être fait mention, une farde ou dossier géologique dont plusieurs spéci¬ mens étaient exposés dans les vitrines. Chaque farde renferme : I® Les observations des collaborateurs transcrites au net ou dactylographiées sur feuillets grand format demi-bristol (au nombre de plus de 5oo pour Uccle); 2® Une Carte au 20.000® entoilée et pliée portant les numéros d’ordre des observations ; 3® Un texte explicatif sommaire avec planche de coupes dia- grammatiques (à exécuter conformément aux modèles exposés). Dans les mêmes vitrines figurent aussi les seize volumes parus jusqu’ici de la « Bibliographia geologica » qui constitue le cata¬ logue de la Bibliothèque du Service, dressé, d’après la classifica¬ tion décimale, par le Directeur M. Mourlon, avec la collabo¬ ration de son adjoint ff. de chef de la section bibliographique, M. Simoens. Parmi les autres documents les plus importants figurant dans le compartiment du Service géologique, il faut accorder une men¬ tion spéciale à la Carte géologique manuscrite de la Belgique à l’échelle du 160.000® dont la publication vient d’être commencée par l’Institut cartographique militaire qui en expose une partie dans son compartiment du Ministère de la Guerre. Enfin la documentation si complète du Service a permis à M. Halet,‘ ff. de chef de la section stratigraphique, de dresser la coupe géologique d’après les sondages exécutés le long du tracé de la ligne projetée entre Bruxelles-Midi et Gand- Saint-Pierre et de reporter sur une carte à l’échelle du 160.000® l’emplacement de tous les puits et sondages tubés de la Belgique, ainsi que le relief des formations primaires dans la Basse et la Moyenne Belgique. On le voit, par ce qui précède, notre Service géologique a tenu à mettre bien en évidence la place honorable qu’il occupe parmi les institutions similaires des autres Pays. » M. Mourlon. * * * Dans le même compartiment figuraient divers documents éma¬ nant de notre confrère M. Renier, qui a bien voulu les commenter dans les termes suivants : (c Le profil que vous avez sous les yeux, représente à l’éclielle de 5 mm. par mètre, /’écheZ/e stratigraphique du bassin de Seraing, que j’ai étudiée plus spécialement dans la concession des Charbon¬ nages de Marihaye. Le diagramme indique la situation et la com¬ position normale des diverses couches de houille, ainsi que la posi¬ tion et l’épaisseur variable des différents niveaux gréseux, particu¬ lièrement intéressants dans les travaux de creusement de galerie. Ce diagramme a été établi à l’aide des coupes de galeries à travers- bancs. Dans la marge de gauche, se trouvent renseignés les caractères lithologiques des divers bancs de roche, et plus parti¬ culièrement des toits et murs des diverses couches de houille, d’après l’étude qui en a été faite dans les divers chantiers ou voies d’exploitation. On y a noté spécialement la présence de rognons, en indiquant leur nature et leurs formes. Dans la marge de droite, figurent tout d’abord les caractères paléontologiques d’ensemble de chaque banc, puis la liste des espèces les plus abondantes rencontrées dans chacun des bancs. Cette étude détaillée, banc par banc, d’une échelle de plus de 800 m. de puissance normale, depuis la couche Péry jusqu’aux environs du poudingue houiller, n’est pas encore complète. On s’est attaché surtout jusqu’ici à définir les caractères des toits et murs des diverses couches de houille, veines et veinettes. Néanmoins, cette étude a déjà fourni divers résultats scientifiques intéressants, notamment en ce qui concerne la répartition des niveaux à fossiles marins. Au point de vue des applications minières, elle démontre une fois de plus la localisation verticale des diverses espèces. Un examen rapide du diagramme suffit pour constater que cette localisation est surtout nette pour les flores. En thèse générale, on doit admettre que les toits des diverses couches qui renferment des plantes, peuvent ainsi être aisément différenciés les uns des autres. Au point de vue des applications, semblable diagramme syn¬ thétise les connaissances acquises et facilite l’initiation. Dans la — B 297 — concession considérée, diverses applications minières ont été faites au cours de ces dernières années. La principale d’entre elles se trouve seule rappelée ici, non seulement parce qu’elle est topique, mais encore parce qu’elle dépasse de beaucoup en importance celles que l’ingénieur rencontre journellement dans les exploita¬ tions. L’application qui se trouve expliquée dans les trois coupes exposées, a été réalisée en 1907 au siège Many des charbonnages de Mariliaye. Elle se rapporte au tracé de la faille des Six Bonniers. La partie méridionale de la concession de Mariliaye n’a pas été exploitée jusqu’ici de façon aussi intensive que la partie septentrionale, centre du bassin. Cependant au siège de Many notamment, trois travers-bancs avaient été, aux étages supérieurs actuellement abandonnés, poussés vers le sud à grande longueur, et au siège voisin de Vieille-Mariliaye, les travaux d’exploitation des étages abandonnés s’étaient amplement développés dans cette région. De l’ensemble des faits connus, on avait conclu à l’allure indiquée par la première coupe. La carte des mines, dans son édition de iqoS, assignait en conséquence à la faille des Six Bonniers un large développement à travers la concession de Mari- liaye. En 1904, on reprit au siège Maiij^ le creusement des travers- bancs sud de l’étage en activité, pour mettre à découvert les couches inférieures à la couche Castagnette n^ 17, rejetée par la faille des Six Bonniers. Les recherches se poursuivirent sans résultat à travers des terrains disloqués. En 1907, on procéda à l’étude systématique des toits des veinettes et passées de veines recoupées. Cette étude démonlra qu’une veinette située à 80 m. en stampe normale sons la couche n® 17 possédait un toit présentant tous les caractères paléontologiques de celui de Désirée. Si cette synonymie était exacte, la couche n® 17 était Grand Joli Chêne, et la faille, considérée comme étant celle des Six Bonniers, n’existait pas. On se garda toutefois de conclure hâtivement. Partant de la couche assimilée à Désirée, comme base, on rechercha des concor¬ dances de contrôle tant dans la série inférieure que dans celle supérieure à cette couche. Grâce au diagramme, on put choisir des repères précis et nets et agir rapidement. En moins d’une semaine, la concordance fut trouvée complète, ainsi que le montre la seconde coupe sur laquelle sont groupées les observations. La coupe inférieure montre l’allure réelle, car diverses recherches faites dans la suite, au siège Vieille-Marihaye, ont confirmé cette conclusion : la faille des Six Bonniers ne traverse pas la con¬ cession de Marihaye dans la région explorée par les exploita¬ tions. Le tracé que lui assigne la carte des mines est inexact. C’est l’importance des applications de la paléontologie strati- grapliique détaillée du terrain liouiller, qui m’a engagé à exposer ces diagrammes et coupes. C’est encore elle qui nous a poussé à publier récemment , (avec la collaboration du R. P. Gaspard Sclimitz, et de MM. -Hector Deltenre et René Cambier, sous le titre de Documents pour Vétude de la paléontologie du terrain hoiiiller (Liège. Vaillant-Carmanne, un album de repro¬ ductions pliototypiques des principales espèces de végétaux connus dans le terrain liouiller belge. Quelques spécimens des ii8 planches de cet album se trouvent exposés ici. Nous espérons que grâce à cet instrument de travail, les ingénieurs s’attacheront davantage à l’étude détaillée de la stratigraphie du terrain houiller, si féconde en heureux résultats. » A. Renier. * * * Visite du compartiment géologique de la section hollandaise de Vexposition, sous la conduite de M. W. Klein, géologue de VEtat Hollandais, M. Klein, qui dirige les excursionnistes dans la section hollan¬ daise de l’Exposition, leur montre les cartes, schémas, coupes et diagrammes figurant dans le compartiment géologique et leur donne à ce sujet les explications suivantes : (( Le service géologique hollandais, fondé il y a 7 ans seulement et dirigé par M. Van Waterschoot van der Gracht, a déjà produit nombre de travaux importants. On lui doit notamment l’exécution de sondages profonds dont la haute utilité a été reconnue par la Chambre des représentants et pour lesquels elle vote chaque année les crédits nécessaires. Certaines personnes, peu au courant de la géologie, ont pu contester au début l’intérêt pratique des résultats obtenus ; mais il n’en peut plus être de même depuis que le service a reconnu, par sondages, une grande étendue de terrain houiller. Ces sondages, ceux notamment exécutés aux environs de Winterswyk (au Nord de la ville allemande de Wesel, dans la province hollandaise de Gelderland) ont intéressé très vivement le monde industriel. Le houiller, avec couches à gaz (87 % de — B 299 — matières volatiles) se trouve là sous une épaisseur de looo mètres de morts terrains, entièrement solides et salifères sur la moitié de cette profondeur. Ce gisement .liouiller peut être rangé parmi ceux que les progrès de la technique rendront bientôt exploitables. Les recherches actuelles près de Buiirsse, plus loin encore vers leNord-Est (faites sous la direction de mon collègue M.Huffnagel, géologue pour ce district) pourraient nous amener bientôt à conclure que la grande zone salifère et le liouiller de Winterswyk s’étendent également vers Biiursse avec la même profondeur. La halite de Winterswyk, rencontrée sur une épaisseur totale de plus de 3oo mètres, renfermait des couches de sels de potasse. Ces sels sont répartis en couches dans la masse de sel gemme mais on ne sait pas encore si la quantité est suffisante pour justifier une exploitation. Le sondage dont il est question, situé près de Plan- tengaarde, est tombé dans une zone très dérangée qui rend impos¬ sible l’interprétation de l’allure réelle des couches de sels alcalins. Les inclinaisons sont irrégulières et la masse de sel se trouvait traversée par une grande faille renfermant des débris du houiller^ bien que celui-ci n’ait été trouvé eij place qu’à 3oo mètres plus bas. Cette grande faille a doublé l’épaisseur de la zone de sel, dont les stampes supérieures et inférieures montrent quelques res seni blances . La preuve de l’existence d’accidents de ce genre est fournie par le dédoublement bien constaté du Kupferscliiefer et du conglo¬ mérat de base du Zechstein qu’on a rencontré deux fois (^). Les échantillons exposés par notre Service ont pu donner une idée générale des faits acquis concernant les roches profondes et la structure du sol néerlandais. J’en donnerai un résumé très court. TERTIAIRE. Le Tertiaire de la région de Peel (Est du Brabant et Limbourg septentrional) commence souvent avec des graviers puissants pliocènes (étage à oolithes silicifiées) qui caractérisent les zones effondrées autour des horst. Par de nombreux sondages de 3o à (^) Voir les coupes données dans le Jaarverslag der Rijksopsporing van Delfstoffen (1910) où la question de la tectonique de la région est largement discutée. M. Waterschoot van der Graclit a bien voulu me communiquer qu’on va entreprendre un nouveau sondage au mois de septembre 1911 dans les terrains peu. dérangés (quelques kilomètres au nord de celui de Planten- gaarde). — B 3oo — 5o mètres, on a constaté que c’est seulement sur les lambeaux élevés des terrains plus anciens que le diluvium (graviers de la Meuse) repose sur un terrain glauconifère d’âge tertiaire, sans intercalation des graviers pliocènes (*). Ce diluvium n’a que 2 à 20 mètres d’épaisseur et repose sur le miocène ou le pliocène marin (le dernier seulement dans le Nord du Peelliorst). Dans un seul sondage le miocène limnique (sables blanc lignitifères) se trouvait à la base du gravier de la Meuse (Vlodrop, au Sud-Est, près de la partie allemande du Peelliorst). On peut constater en observant les échantillons du tertiaire marin du Peelliorst qu’il est très riche en fossiles (^). C’est sur¬ tout dans le miocène marin qu’on a recueilli une faune très complète grâcQ aux soins apportés à recueillir les échantillons. C’est au sondage de Baarlo (au S.-W. de Venlo et Tegelen, à 2 kilomètres de la Meuse, sur le bord Est du Peelhorst) que l’on a commencé à prendre les témoins des morts-terrains en carottes comme on le fait pour les sociétés industrielles, qui comptent établir des sièges d’exploitation en Campine. Ce procédé a permis de rectifier quantité d’erreurs commises dans la détermination d’échantillons de boues des sondages précédents. Il a fourni aussi le moyen de corriger ces coupes. On s’est aperçu une fois de plus que des bancs épais d’argile peu sableux avaient été déterminés comme sables. Des bancs fossilifères de l’oligocèue supérieur dont les coquilles étaient formées d une substance blanche assez friable avaient passé inaperçus. Néan¬ moins cet étage occupe, à Baarlo, l’espace compris entre les profon¬ deurs de 170 et 36o mètres. On avait estimé d’abord, que le mio¬ cène deseendait jusque 420 mètres, parce que l’on trouvait des co¬ quilles appartenant à cet étage dans les boues provenant de cette profondeur. Le premier sondage au tube carottier a eu aussi pour résultats de montrer l’extrême imperméabilité d’une partie des morts- terrains à partir de 160 mètres. On y a pratiqué notamment des essais de pompage. Dans les argiles (sableuses en partie) de l’oligocène supérieur et moyen, la (*) N® I des Mémoires de notre Service : Der niederlândisclie Boden und . die Ablagerungeii des Rheines und der Maas ans der jüngeren Tertiar*und der âlteren Diluvialzeit, par le D"" P. Fesch. 1908. (^) Rapport annuel de 1909. On y trouvera une liste provisoire des espèces déterminées par M. van Waterschoot van der Gracht. — B 3oi — quantité d’eau est presque nulle. Malheureusement, l’oligocène inférieur, étage assez mince (lo à 20 mètres), est probablement aquifère, il était même boulant dans le sondage de Beesel, (rive droite de la Meuse, à mi-distance entre Venlo et Ruremonde) à la profondeur de 5o3 mètres. C’est sur la rive gauche de la Meu^e seulement qu’on trouve de grandes épaisseurs d’argiles imper¬ méables, presque tous les son iages de la rive droite se sont mon¬ trés sableux et aquifères. Le Tertiaire du sondage de Baarlo se compose comme suit : Profondeur Epaisseur Terrains 0 — 7.70 m. 7.70 in. Diluvium. Graviers et sables. 7.70 — 92.00 m. 84.30 m. Miocène supérieur, saiis fossiles, sauf au sommet (Glimmerllion, sable à Pétoucles d’Anvers; faunes d’autres soudages à Reek et Oploo). 7.70 — 12.00 : Sable glauconifère fin, argi¬ leux, gris foncé, verdâtre ; localement des bancs durcis gréseux. 12.00 — 92.00 : Sable analogue. 92.00 170.00 m. 78.00 m. Miocène moyen. Sable analogue avec nom¬ breux fossiles résistants. Prouvé imper¬ méable par un essai de pompage à la pro¬ fondeur de 160 m. Le Miocène inférieur manque, comme partout. 170.00 — 360.00111. 190.00 m. Oligocène supérieur. Argile sableuse glau¬ conifère, fine et tenace, gris- verdâtre. Fossiles blancs, crayeux, souvent friables. Prouvé imperméable à 237 et 3i5 m. La limite avec l’étage suivant est vague. 36o.oo —470.00m. iio.oo m. Oligocène moyen. Argile plus ou moins sa¬ bleuse et grasse, dure, feuilletée, avec sepiaria . Pyrite . Souvent imprégnée d’huile minérale. Beaucoup de foramini- fères. Quelques mollusques (Leda Des- hayesi) Imperméable. 470.00 — 485. 00 m. i5.oo m. Oligocène inférieur. Sable gris, glauconifère, argileux, très fin, sans fossiles. 483.00 — 568. 00 m. 83.00 m. Eocène. Marnes dures, clivables, vert clair, passant à des marnes très calcareuses, gris-blanchâtre (Landenien et Heersien). Peu de coquilles, nombreux foraminifères et spiculés de spongiaires. A la base 3 m. d’argile gris-rougeâtre, à tâches rouge- sang, lignitifère (Mon tien). ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BULL., 22. — B 3o2 — L’éocèiie est tout à fait comparable à celui de la Campine. Le montien, récemment découvert là, existe aussi chez nous. M. Huffnagei prépare une publication 'qui traite du Tertiaire de la réfçion de Winterswijk. Elle étendra de beaucoup les notions que Staring nous avait données. La coupe du tertiaire du Lim- bourg sud (^) présente beaucoup d’analogie avec celle du Limbourg belge, que M. van den Broeck a décrite dans son beau travail : Coup d’œil synthétique sur l’Oligocène belge. CRÉTACÉ. En ce qui concerne le Crétacé je me bornerai à donner quelques indications sur la région du Peel, qui intéresse plus spécialement nos confrères belges que la région de Winterswijk et sur le Lim¬ bourg Sud, si voisin de la Hesbaye. Cet étage a été traversé souvent à la couronne. En voici une coupe typique, provenant du soudage de Me^ml obtenu en carottes tout entier. Sondage de Meyel, bordure Ouest du Peethorst. Crétacé de 616-821 mètres. Epaisseur Terrains. Danien, Maes- 36 m. Ihiffeau dur, gris-blancliàtre, en partie sa¬ triclitien et Assise bleux. localement durci (calcaire cristal¬ de Spieiiües lin). Contient souvent des eaux salées. Assise de 3o m. Marne dure, gris-blanchâtre, plus ou moins Nouvelles sableuse. Silex noirs à la base. 5 m. Marne calcareuse, gris verdâtre, sale, alter¬ nant avec l’assise précédente. Cailloux épars. 3 m. Conglomérat à pâte marneuse verte (Gom- ])holite). 18 m. Marne calcareuse, grise ou verte, locale¬ ment très sableuse et glauconifère. 5 m. Conglomérat vert (Gompholite). 57 m. Marnes comme les précédentes, mais rou¬ geâtre sur 6 m. (depuis 9 jusqu’à i5 m. du sommet). Cailloux éjiars dans la partie Assise de Herve ; inférieure. 4 m. Conglomérat vert (Gompholite). 47 m. Grès marneux et marnes sableuses, gris- verdâtres, minces lits de cailloux. Pour des détails complémentaires je renvoie au mémoire de M. van Watersclioot van der Graclit (^). Quoique la partie inférieure (‘) W. C. Klein, Gruiidzüge der Géologie des süd-limburgischen Kohleii- gebietes; Rerichte des Niederrh. Geol. Vereiiis, 1909, j), 69-90. (*) Van Waterschoot van der Gracht, The deeper geology of tlie Nether- laiids and adjacent régions; mémoire 11® 2 des Publications de notre service. — B 3o3 — de la coupe doive être rapportée au Her vieil, on n’a pas encore trouvé Belemnitella quadrata, qui caractérise si bien le Hervien des puits Emma, au Nord de Heerlen et celui du Limbourg sud en général. Le Triasique est peu intéressant; il affleure près de Winters- wijk (on ne le savait pas autrefois). Il est représenté par le miischelkalk et le grès bigarré. Le Zechstein a été découvert dans la région du Peel et dans celle de Winterswijk. Il a la composition classique des gisements alle¬ mands; à Winterswijk, il était salifère, comme il a été dit plus haut. Déjà le Trias (le Rot) renferme un banc de sel gemme à la profondeur de 270 mètres, à Buiirsse. Il a été également reconnu à Delden (Overyssel). Le sondage de Winterswijk fPlantengaavde). Il a recoupé d’abord, sur une épaisseur de 2”^5o, une argile à blocaux (diluvium) puis il a traversé le Tertiaire (éocène) jusqu’à la profondeur de 69 mètres. Il est ensuite entré dans le secondaire. Voici la coupe des terrains recoupés à cet étage géologique : 69 — 38o m. 38o — io29r.3o m. 1029.30 — 1134. 01 m. Biintsaiidsteiii inférieur avec inclinaisons variables de à 75°. Toute l’assise se compose de marnes schisteuses rouges, i^arfois bigarrées. On y rencontre quelques bancs de Rogensteiii (à ciment oolitliique) qui est caractéristique ])our ce dépôt et des brèches à ciment de Rogenstein. A. la base le gypse apparaît en nodules, lentilles et veines (Fasergyps). Zechstein^ auquel les assises précédentes passent graduellement. Marnes rouges massives, parsemées de gypse et d’anhydrite, d’abord en nodules et à partir de 400 m., en bancs massifs, A 422^7 appa¬ raissent les dolomies, alternant avec l’anhydrite, dont un des bancs montre la structure du Haupt- anhydrit de l’Allemagne. A 455,2 m. apparait une argile salifère (Salzthon) indiquant le voisinage du sel ; celui-ci a été ren¬ contré à la profondeur de 457 m. Le premier banc n’avait que 6,65 m. et contenait 9.2 «/o de KoO. Après une courte réapjiarition des anhydrites, le sel commence définitivement à 49i57* pour se con¬ tinuer jusqu’à 947,7, seulement interrompu par la faille au milieu de cette coupe. A la base du sel il y a une nouvelle succession de dolomies et d’anhydrites et ensuite le kupferschie- fer et le conglomérat de base du zechstein. Houiller. Inclinaison 45 à 52»; 5 couches d’environ 37 0/0 de matières volatiles. — B 3o4 — ROUILLER. Nous donnerons naturellement au liouiller une place prépon¬ dérante dans ce résumé succinct. 11 n’est exploité pour le moment que dans le bassin du Lim- bourg Sud, où, d’ailleurs, il y a place encore pour de nombreux sièges, qui auront à traverser des morts -terrains relativement peu épais. On peut assurer que l’épaisseur du liouiller exploitable dans ce bassin atteint i65o mètres au moins; à peu près au milieu de la coupe, se trouve un banc de Lingules qui paraît être un horizon constant et que je rapporte à celui de la veine Catharina de la Wesplialie et à celui de la veine Grand Bac du bassin de Liège. Non loin de ce niveau, j’ai trouvé une houille bitumineuse rappe¬ lant fort le Cannelcoal. A la base de ce-tte série, qui va de i65o à 2000 mètres, se trouve la veine Steinknipp,qua je considère comme identique aux veines Soniienschein du bassin de la Ruhr eiStenaye du bassin de Liège, notamment à cause des stampes stériles qu’elles surmontent toutes les trois. Des conglomérats de sidérose occupent une position intermédiaire entre le niveau marin et la stampe stérile, comme le « Fettkohlen-Konglomerat » en Westphalie (^). Le hoiiillcr de la région du Peel montre encore plus d’affinités avec celui de laWestphalie. M.vanWaterschoot van der Gracht (^) y a reconnu les niveaux suivants: Prasident (charbons gras); Son- nenschein, qui constitue la limite des zones à charbons gras et à charbons maigres de la Westphalie ; Plasshofs-bank, au dessus d’un niveau marin; Veines Girondelle; Finefrau Nebenbank, sur¬ monté d’un banc marin ; Finefrau ; le conglomérat si persistant en dessous de cette veine, et enfin Mausegatt. Le profond sondage de Baarlo, ayant recoupé 743 mètres de liouiller à pente très faible, embrasse toute la zone depuis Prasident jusqu’à Mausegatt. La veine Sonnenschein a la même composition (i9.5 ®/o de matières vo¬ latiles) que sa voisine de laWestphalie; en dessous des belles veines Girondelle, les 32o mètres de liouiller qui suivent sont pratique¬ ment stériles, différant bien ainsi de celui de la Westphalie ! Pourtant il reste à démontrer que le niveau du Haiiptflôz qui n’a pas été atteint par le sondage de Baarlo, ne renferme pas une couche exploitable chez nous. En Westphalie, le Hauptflôz est la meilleure veine en dessous de Mausegatt. Sa position est très (*) Voir à ce sujet mon travail cité. {^) Op. cit. B 3o5 — constante, mais l’épaisseur varie. Elle atteint i™25, mais aux environs d’Essen et de Müllieim, elle n’a aucune valeur. La coupe du sondage de Kessel (au Sud de Baarlo, sur la Meuse) a pu être identifiée avec la précédente et forme donc la continua¬ tion de la coupe du bassin vers le haut. La veine Prasident sur¬ montée d’un grès très grossier ('Eettkolilen-Konglomerat de la Westphalie et du Limbourg Sud ?) est la base d’un faisceau gras de 25 ^/o à 19.4 °/o, extrêmement riche en houille. Le sondage plus septentrional de Helenaveen I a recoupé un faisceau plus élevé de 3o à 35 % de matières volatiles. D’après les teneurs en matières volatiles, il y a donc très probablement une stampe inconnue entre le faisceau gras de Kessel et celui-ci, stampe qui pourrait renfermer le banc marin de la veine Catharina. En somme, d’après cés trois coupes on a reconnu une épaisseur de goo mètres de houiller exploitable, renfermant 22 veines exploi¬ tables avec ig^^^Sg de charbon, soit 2.2 ^/y. Toutes les inclinaisons sont faibles et les coupes sont donc à peu près des coupes normales. Le houiller du so/îdag’c de Winterswijk, un peu au Kord des sondages septentrionaux de la Westphalie, aux environs de Wesel et Dorsten, n’a recoupé qu’une épaisseur normale de 60 mètres de houiller. Les cinq veines principales ont des teneurs très appro¬ chées de 37 ®/o. TECTONIQUE. La partie Est et Sud de la région examinée par le Service, est particulièrement intéressante au point de vue de la tectonique. Le Directeur du Service a pensé que l’étude du caractère tecto¬ nique de notre pays passait avant tout, puisque c’est le point de. départ qui nous guide dans toutes nos recherches par sondages profonds et en même temps que le but que nous poursuivons lors de l’examen préalable de couches supérieures par petits sondages. C’est en se basant sur des considérations tectoniques qu’on a pu avec certitude, dans la première recherche faite à Helenaveen, atteindre le houiller à 914 mètres. Le horst d’Erkelenz-Brüggen reconnu par de nombreux sondages, se prolongeait donc en des¬ sous de notre territoire et sous le plateau peu élevé de la région du Peel. Celui-ci dessine donc bien ce horst souterrain. Sur les bords du horst, le triasique et le tertiaire sont plus épais que sur le horst — B 3o6 — lui-même où le triasique manque même dans la partie Sud Le pliocène (les graviers quartzeux typiques) fait même défaut sur le liorst, ce qui est un caractère très important pour les recherches préliminaires, comme je l’ai indiqué plus haut. En utilisant ce principe, on a reconnu que le horst semble déplacé latéralement par quelques failles Est-Ouest ou Sud-Est — Nord-Ouest et qu’il est limité au Nord par un graben de direction transversale. Au Nord de ce graben de Venray, à l’Est du prolongement du Peelhorst, nous avons retrouvé un horst nouveau^ celui de il////, mais seulement à l’aide de sondages peu profonds, perçant le quaternaire. .Bientôt on entreprendra le premier sondage profond pour exa¬ miner ce horst, dont la situation résulterait d’un déplacement latéral de la moitié Nord du Peelhorst. Dans le Limboiirg Sud, inspiré par les découvertes de mes con¬ frères prussiens aux environs d’Erkelenz et de Grevenbroich, j’ai appliqué mon attention à rechercher des cassures Est-Ouest, dont j’ai déjà pu reconnaître l’existence entre Heerlen et Fauquemont(M; d’autres régions en donnent des indications. La carte montre aussi l’influence des cassures d’un autre système Sud-Ouest — Nord- Est, sur la répartition du houiller exploitable et sur la limite Sud de la formation triasique. Par une seule de ces failles celle-ci est rejetée de plus de lo kilomètres vers le Sud-Est. Cette cassure est celle qui limite au Nord le horst de Dilseii-Stockheim, et elle coïncide avec la limite Nord-Est du plateau de la Campine. Dans le Limbourg hollandais, elle trouve son équivalent, non pas dans une faille qui semble son prolongement et que j’ai décrite ailleurs comme faille de Heerlerheide, mais bien dans un accident plus à l’Est, beaucoup plus important et coïncidant aussi avec un escarpement à la surface, la célèbre Sandgewand. Peut-être, plus à l’Est, y a-t-il un déplacement latéral le long d’une faille Est- Ouest aux environs de Sittard. Les deux dernières failles corres¬ pondent avec les failles limites du Peelhorst; à l’est de leur parcours, on trouve toujours des graviers pliocènes d’épaisseur notable. (ù Ubersichtskarte der Tektouik uiid der nachgewieseiien Verbreitung der Steiiikolilenformation im Rhein-Maas-Gebiet : Festsclirift des XI®» allgemei- iien Deutsclieii Bergmamistages in Aachen 1910 (herausgeg. von der Kônigl. Preuss. Geol Landesanstalt). Les mêmes considérations purement géologiques, ont fait réussir le premier sondage liouil](‘r du district de l’Est, celui de Winterswijk. Tout un système de sondages peu profonds (plus de loo) a précédé le sondage définitif, qui aurait échoué si on l’avait placé, par exemple, un kilomètre plus à l’Ouest. Là, un affleurement de trias, limité au Sud par une faille de la direction du Teutoburgerwald, indiquait le liorst du sel permien et du liouiller. La situation du diluvium ne peut pas servir de base aux recherches tectoniques car il n’est pas seulement fluviatile, mais en partie d’origine glaciaire. W. Klein. Visite du compartiment géologique de la Section française sous la conduite de M. Ch. Barrois. M. Ch. Barrois présente l’exposition du Musée liouiller de Lille, dressée par lui avec la collaboration de MM. M. Leriche, Paul Bertrand, P. Pruvost. Elle figure dans la classe 63, parmi les expositions particulières des charbonnages du Nord et du Pas-de- Calais. L’exposition du musée de Lille comprend un catalogue, le premier qui ait été publié, de tous les fossiles, animaux et plantes recueillis dans le bassin liouiller du nord de la France : les plus intéressants de ces échantillons sont réunis dans les vitrines de l’exposition de Bruxelles. Elle comprend en outre une série de reconstitutions, exécutées par un décorateur de talent, M. E. Lebrun, de Gand, et montrant un panorama du paysage liouiller du Nord avec sa flore de cycadofilicinées, des vues des lagunes houillères avec les poissons qui les habitaient. Toutes ces reconstitutions sont effectuées d’après des dessins originaux, suivant des plans nouveaux. M. Ch. Barrois a insisté d’une façon spéciale sur les services rendus par la paléontologie à la stratigraphie détaillée du bassin liouiller et il en a cité, comme illustrations, deux exemples fournis par les expositions des compagnies houillères actuellement sous les yeux des membres des sociétés géologiques. jo Qie Lens : Cette compagnie, qui sous l’impulsion de son éminent directeur M. Peu maux, a produit tant d’œuvres remar¬ quables, a exposé le plan d’une de ses veines (la veine Beaumont), tracée avec courbes de niveau, à l’échelle de Vsoooo» à travers B 3o8 — toute sa concession. Cette veine a offert le caractère constant de X^osséder un toit sax)ropélien, formé d’un schiste fin, carbonaté, bitumineux, déx)ourvu de plantes accumulées in-situ, mais rem- I)li de débris de plantes flottées (thalles, pollens, spores, parois cuticulaires) et de tests de petits crustacés. Carbonia, Estberia, déx)osés dans une nax)x>^^ d’eau lacustre, étendue, assez profonde. La constance des caractères de ce toit, où se rencontre notam¬ ment en abondance Estberia Simoni, (P. Pruvost), a permis de reconnaître et de suivre cette veine dans 5 concessions voisines, et d’identifier à cette veine Beaumont de Lens et Liévin, la veine Jérôme deNoeux, la veine Marie de Courrières, la veine Sainte- Barbe de Béthune. 20 (^ie d’ A niche : La récolte et la détermination des fossiles ont été faites avec un soin méticuleux au toit de toutes les veines et passées de cette comx)agnie, grâce au concours de M. Lemay, directeur, et M. Virely, ingénieur-en-chef. L’établissement d’un certain nombre de niveaux fossilifères, d’origine marine, a été ainsi réalisé et leur généralité a été reconnue ensuite par un certain nombre de travaux au rocher (bowettes, etc.) exécutés en vue de leur recherche. Ils ont permis de dresser un coupe d’ensemble au travers du bassin, qui diffère notablement des interprétations antérieures. A la notion ancienne, qui tenait le bassin, sous ce méridien, i)Our un x)l.i synclinal unique, il en a été substitué une nouvelle, suivant laquelle les mêmes veines, sensiblement inclinées au Sud, en faisceaux concordants, seraient répétées plu¬ sieurs fois suivant des plis x)arallèles. Ces conclusions sont basées sur la distinction de quatre niveaux marins, notamment ceux que nous avons décrits sous les noms de « zone de Flines » et de « zone de Poissonnière » que nous avons pu suivre à travers le bassin et dont nous avons montré les relations avec les divisions paléophytologiques. La zone de Flines est caractérisée à la fois jDar son gisement à la base de la formation houillère, — par sa flore à Nevropteris Schlehani, Pecopteris aspera, — par sa faune à Productus car- bonarius, Marginifera marginalis, Spirifer bisulcatus, — et par des alternances de conditions terrestres et marines, indiquant au moins cinq invasions marines successives, sur une éx)aisseur de 2 à 3oo mètres de sédiments continentaux. Fenain. F. Agache. F. S*-Marc. F. la Cuvette. Doucîiy. L’ensemble de ces caractères est reconnaissable, dans le nord, en trois paquets distincts, parallèles entre eux : 1° dans une série de couches au norddubassin,deCarvinàAnzin; 2® de la fosse n^ 3 de l’Escarpelle à la fosse Casimir Pérrier d’Anzin, suivant une seconde bande parallèle à la précédente ; 3° de Dechy à Azin court, au sud du bassin. Cette répétition nous a permis de conclure qu’il existait au centre du bassin un pli anticlinal rompu, et que suivant l’arête de ce pli les couches houillères de la zone de Flines se trouvaient 5 ramenées au niveau du tourtia, i=i . ® suivant une ligne parallèle à ^ ® l’axe du bassin. O ^ ^ La coupe que nous reprodui- ^ sons ici (fig. i) montre qu’il y a en réalité dans le bassin houil- 1er du Nord une plus grande complexité ; deux plis anticli¬ naux brisés, séparent trois plis syclinaux distincts, trop peu profonds pour contenir les veines supérieures — conser¬ vées dans le Pas-de-Calais, — enlevées par dénudation dans _ le Nord. O La zone de Poissonnière du I ^ bassin du Nord est caractérisée J Zj* à la fois par son gisement, supé- 6 rieur à celui de Flines, — par sa ^ flore, intermédiaire entre les flores A eti?deM.Zeiller, — par ssLÎSLnne.kPleuroplax.Attheyi^ Prodiictus scabriculus, etc., — par sa faible puissance, limitée à un schiste argileux fin, sapropélien, de i à 5 mètres seulement de puissance. S '5d O O a ce O . de Flines. F. Dejardin. F. Notre-Dame. F. d’Aoust. F. S‘-Edüuard B 3lO — î^ous avons reconnu cette même zone au toit des veines Pois¬ sonnière (charbon maigre), Bernard (charbon demi-gras), Joubert (charbon gras), situées l’une au Nord, l’autre au centre, et la dernière au Midi du bassin, et considérées auparavant comme distinctes et appartenant à trois faisceaux superposés, successifs. La zone de Poissonnière se trouve intercalée dans les veines productives du bassin, d’ori¬ gine continentale, à hauteur d’environ 600“ au dessus de 2 "2 la zone marine de Flines. ^ Tandis que la zone de Flines est associée à la flore .| Ah la zone de Poissonnière 1 est située vers la base de la c flore B. ^ La continuité présumée de U la zone de Flines, continuité % que son origine marine ren- ^ dait probable, sinon cer- 2 taine, nous avait permis de proposer dès 1906, au Con- è grès de Liège, une nouvelle *3 interprétation de la struc- 2 ture du bassin, puisque la O puissance de cette zone au ^ centre du bassin indiquait l’existence d’un relèvement ^ anticlinal central insoup- ^ çonné. La découverte et la conti¬ nuité reconnue de la zone de Poissonnière en divers points du bassin, à travers les faisceaux de charbons de compo¬ sition différente, conduit d’une façon indépendante à la même — B 3ll — conclusion que celle fournie par l’étude de la zone de Flines, comme le montre la coupe de la figure 2. L’accord de ces deux séries d’observations , basées sur les déterminations paléontologiques faites au Musée de Lille, nous paraît établir que le bassin liouiller du Nord ne correspond pas à un pli synclinal unique comme on le croyait, mais à un ensemble de plis parallèles comme nous l’avons indiqué sur les coupes sché¬ matiques qui précèdent et comme on le voit à l’exposition sur la grande coupe à l’échelle donnée par la compagnie d’Aiiiche. Ch. Barrois. Visite de la partie géologique de r Exposition collective des charbonnages de Belgique, sous la conduite de M. P. Fourmarier. Dans ces dernières années de nombreux travaux de recherche et de reconnaissance ont été entrepris dans les trois bassins houillers belges. Des cartes exposées montrent l’emplacement de ces divers travaux par rapport aux concessions existantes. I. Bassin de la Campine. — Dans le bassin de la Campine, les sociétés concessionnaires, avant d’entreprendre le creusement des puits, on jugé prudent d’effectuer des sondages pour l’étude détail¬ lée des morts-terrains et pour reconnaître aussi complètement que possible la valeur du terrain liouiller, valeur estimée parfois d’une manière bien imparfaite par les premiers sondages creusés dans le but d’obtenir les concessions. L’étude des échantillons du liouiller traversé par les nouveaux sondages a montré que, dans les grandes lignes, pes résultats obte¬ nus lors des premières recherches sont exacts ; le liouiller de la Campine peut se diviser en une série de faisceaux qui au point de vue paléontologique, comme au point de vue de la teneur en char¬ bon et de la richesse en matières volatiles se succèdent dans le même ordre que dans les bassins mieux connus de Sambre-Meuse et du Nord de la France. Les études ne sont pas encore suffisam¬ ment avancées pour que l’on puisse donner d’une façon précise la stratigraphie complète du bassin. Les sondages d’études pour le creusement des puits ont été effectués par de tout autres procédés que les premiers “sondages B 3i2 — de reclierclie ; le sondage à la couronne avec double carottier a permis de prélever dans les roches meubles des échantillons abso¬ lument parfaits pour la détermination des terrains. Ces matériaux permettront d’établir d’une manière beaucoup plus correcte la stratigraphie des terrains tertiaires de la Campine. Les sables tertiaires sont généralement boulants, mais ils ne contiennent en aucun point de nappe jaillissante. Une telle nappe a été reconnue dans tous les sondages dont la cote d’orifice est inférieure à 5o mètres ; dans les sondages dont la cote est supérieure à ce niveau, la même nappe a été reconnue par pompage mais elle s’équilibre sous la surface du sol. L’eau de cette nappe provient surtout du tuffeau maestrichtien très perméable. Les craies à silex contiennent aussi de l’eau, mais en proportion beaucoup moindre. L’assise de Herve s’est montrée partout très compacte. Seulement, les masses deviennent sableuses à la base et le houiller est recouvert presque partout par une assise de sables ; ceux-ci sont généralement assez consistants et ont même parfois donné des carottes ; d’ordinaire, ils paraissent être peu aquifères. 2. Bassin du Hainaiit. — Toute une série de recherches ont été entreprises au Sud du bassin du Hainaut, au delà du tracé super¬ ficiel de la faille du Midi ; les rechei’ches sont basées sur le fait que cette grande faille a une inclinaison généralement faible vers le Sud et qu’elle a eu pour effet de refouler les terrains anciens sur le houiller, avec ou sans interposition de lambeaux de poussée. Presque tous les sondages ont trouvé du houiller ; mais ceux qui ont atteint le houiller riche n’ont rencontré celui-ci qu’à 700 et 800 mètres de profondeur; il existe donc entre les terrains anciens et le houiller riche un lambeau plus ou moins puissant de houiller inférieur. Dans le bassin de Charleroi, les travaux de M. Smeysters ont montré qu’il existe une série de lambeaux de poussée superposés. Des sondages effectués aux charbonnages de Fontaine-l’Evêque et de Forte Taille ont montré la réalité de cette théorie dans la partie tout-à-fait méridionale du bassin. 3. Bassin de Liège. — Des recherches par sondages sont égale¬ ment en cours d’exécution au Sud du bassin de Liège. Comme dans le Hainaut, elles sont basées sur l’hypothèse du refoule ment le long de la faille, eifelienne , du terrain dévonien sur le houiller. La structure paraît cependant être ici plus compliquée que dans leHainaut à cause de la complexité même du lambeau refoulé ; d’autre part, les relations tectoniques entre le bassin de Liège proprement dit et le bassin de Herve ne sont pas encore bien élucidées. Un sondage en cours d’exécution dans la concession de Melen apportera peut-être quelque lumière sur ce sujet. Les recherches effectuées dans la province de Liège n’ont pas donné jusqu’à présent des résultats aussi complets ni aussi satis, faisants que dans le Hainaut. Les premiers sondages, destinés à reconnaître le prolongement méridional du bassin, ont été effectués aux environs de Pepinster par la Société d’Ougrée-Marihaye ; ils ont rencontré le houiller inférieur ; et à présent on peut dire qu’ils démontrent la réalité des grands charriages par lesquels nous expliquions la structure de la région (^). Parmi les régions concédées, certaines sont encore peu connues à l’heure actuelle ; parmi elles nous citerons la partie méridionale du bassin de Herve ; d'après nos recherches, on se trouverait ici en présence d’une allure imbriquée comprenant une série de lam¬ beaux de poussées refoulés les uns sur les autres, allure très sem¬ blable à celle du bassin de Charleroi. La Société anonyme des charbonnages du Hasard expose une carte de sa concession et des concessions voisines, avec une coupe N. -S. montrant notre manière d’expliquer la structure de cette partie du bassin (^). La bordure Nord du bassin de Liège a également donné lieu, dans ces derniers temps, à des travaux de recherche par sondages à travers bancs, ces travaux paraissent confirmer l’appauvrisse¬ ment du bassin vers le Nord. Enfin, un sondage vient d’être entrepris dans les environs de Lanaye au Nord de Visé, dans l’espoir de trouver dans cette région une cuvette de houiller riche dans le houiller inférieur qui forme le sous-sol primaire de la partie Nord-Est de la province de Liège et la partie Sud du Limbourg hollandais. Si cet espoir devenait une réalité, on se trouverait en présence d’un petit bassin formant en quelque sorte trait-d’union entre les bassins de Liège et de la Campine. (q P. Fourmarieii. La limite méridionale du bassin houiller de Liège. Public, du Congrès intern. des mines, etc. de Géol. appliquée. Liège, 1906. C^) P. Fourmarier. La structure de la partie méridionale du bassin houiller de Herve. Ann. Soc. géol. de Belgique, tome XXXVII, Liège. La visite du compartiment des charbonnages de Belgique dut être fortement écourtée, le temps faisant défaut; mais des exem¬ plaires de la notice explicative de l’Exposition collective des charbonnages de Belgique furent mis gracieusement à la disposi¬ tion des exLCursionnistes ; cette brochure renferme une série d’articles des plus intéressants sur les recherches effectuées en Belgique et sur les récents progrès réalisés dans l’Art des mines. P. Fourmarier. Visite du Pavillon du Canada à VExposition. Il convient de rappeler ici parmi les choses qui purent intéresser les géologues lors de leur visite à l’Exposition, les collections minéralogiques et géologiques qui étaient rassemblées dans les pavillons du Brésil et du Canada. En ce qui concerne ce dernier pays, nous croyons intéressant de résumer le livre obligeamment offert aux membres de la Société, intitulé : « Esquisse géologique et ressources minérales du Canada », par G. A. Jonng, publié sous les auspices de la Commision géologique du Ministère des mines. Les premières études géologiques faites au Canada datent de 1843. C’est à cette époque que fut organisée la Commission géolo¬ gique et les travaux de Sir William Logan et de ses collaborateurs Murray, Hunt, Billings, etc. marquent une date dans le domaine de la géologie. Le Canada comprend le Nord de l’Amérique septentrionale en y ajoutant les îles de l’Océan Arctique. La limite des terres atteint le 77® parallèle. La limite Sud est voisine du 44® parallèle. La superficie, presque celle de l’Europe, atteint 8.822.582 kms carrés. Toutes les eaux, un petit territoire excepté, coulent soit vers l’Océan glacial, soit vers le Pacifique. Au point de vue des caractères géologiques, le territoire se divise en six régions : V les Appalaches ; 2° les basses terres du Saint-Laurent ; 3*^ le plateau Laurentien ; 4° l’Archipel Arctique ; 5^^ la plaine Continentale ; 6° les Cordillères. I. Région des Appalaches. — Elle s’étend à l’Est du lac Cha- plain, de Québec et du Saint-Laurent. C’est le prolongement de la — B 3i5 — Chaîne des États-Unis ; elle s'étend jusque l’île Terre-Neuve avec une direction SO — NE. La structure géologique en est complexe, les failles y sont nombreuses et fort inclinées. C’est aux axes de plissement qu’apparaissent les roches précambriennes. Le Cam¬ brien est bien représenté, surtout au SE de Québec, et vers le Nord il est surmonté du Salurien et du Dévonien. Ce dernier est prépondérant en Nouvelle-Ecosse. Les couches carbonifères et permiennes sont limitées aux provinces Maritines (Ile du Prince et Golfe du Saint-Laurent). Le mésozoïque n’est constitué que par deux seuls bassins triasiques en Nouvelle-Ecosse et dans lenouveau Brunswick. Le précambrien comprend deux niveaux : celui des quartzites et celui des schistes noirs. Leur puissance est de 26.000 pieds. De grands massifs granitiques probablement d’âge dévonien pénètrent ces sédiments. Les quartzites constituent un niveau aurifère. Le Cambrien s’étend sur plus de 3. 000 pieds d’épaisseur et paraît constitué par des schistes-ardoises et des grès. La faune riche est semblable à celle de l’Europe. On observe une discordance entre l’Ordovicien et le Silurien. Le Silurien est composé de schistes calcaires et de grès calca- reux avec roches éruptives contemporaines. Il comprend 3. 000 pieds. Le dévonien très abondant montre une faune marine et souvent aussi lagunaire. Les calcaires marins sont des lambeaux isolés, résidus d’une érosion ancienne. A la fin du dévonien, on observe des intrusions granitiques nombreuses. Les couches carbonifères qui ne se rencontrent que dans les provinces maritines recouvrent les roches cristallines précam¬ briennes et toute la série énumérée en suivant les sinuosités et les baies d’un ancien rivage. Ce carbonifère montre une riche suc¬ cession de couches de houille qui s’étendent du houiller au permien. L’allure en est peu compliquée : ce sont des ondulations faible¬ ment inclinées. Parfois cependant on y observe des plissements et dislocations. Les roches qui le représentent sont des schistes, des grès et des conglomérats : ces derniers sont parfois discordants. On cite un horizon constant calcareux avec lits de gypse. Le permien est concordant, mais déborde parfois sur les couches anciennes et montre alors un conglomérat de base. — B 3i6 — Enfin, des schistes rouges triasiques apparaissent en Nouvelle- Ecosse et sont des dépôts lagunaires. C’est à partir de cette période que commence à se manifester l’érosion lente qui se poursuit jusqu’à la période glaciaire. II, Les basses terres du Saint-Laurent commencent aux environs de Québec et se dirigent au SO. le long du cours du Saint-Laurent. Ce sont des assises paléozoïques presque horizontales qui reposent au nord sur le plateau Laurentien. Au delà de Montréal, leur bordure nord remonte la vallée de l’Ottawa jusqu’à Brokville et Kingston. Ils constituent la péninsule qui s’étend entre les lacs Huron, Erié et Ontario. C’est là que se trouvent d’importantes exploitations de pétrole et de gaz. Les couches dans ces régious sont peu inclinées et constituées par des grès, des schistes et des calcaires d’àge ordovicien, silurien et dévonien sans lacune dans la sédimentation. La faille Saint-Laurent et Chaplain sépare cette région de la région plissée des Appalaches. L’ordovicien comporte à Montréal 4 35o pieds de sédiments. Un fait intéressant à cet endroit est l’existence de huit collines dont le centre est constitué par de roches éruptives alcalines (Syenites). Il faut admettre qu’elles étaient intrusives dans les sédiments enlevés par érosion, et l’on rencontre des débris métamorphiques de ceux-ci qui sont dévoniens. On trouve le silurien dans la péninsule. L’ordovicien est formé de grès auxquels succèdent des calcaires, puis une alternance de schistes et calcaires. Le silurien, avec les couches calcaires du Niagara, succède à l’ordovicien. Ce sont des calcaires, dolomies avec sel et gypse témoignant d’une période lagunaire. Le dévonien, qui est peut-être discordant sur le silurien, est con¬ stitué par des calcaires et schistes noirs. On trouve des îlots de ces terrains vers le nord, sur les. roches cristallines prècambriennes. III. Plateau Laurentien. — Cette région s’étend autour de la baie d’Hudson. Elle est composée de roches dont l’assemblage complexe témoigne de la longueur des périodes précambriennes. Elle est remarquable par les minerais de cuivre et de nickel de Sudbury — les gisements argentifères de Cobalt ainsi que par les gisements de mica et de graphite. La géologie de eette région est caractérisée principalement par les massifs éruptifs de granit qui apparaissent par érosion. Ils forment le soubassement de tout le plateau. D’autres roches y sont mêlées, mais présentent des caractères fort variables d’un endroit à un autre. Elles sont parfois même relativement peu métamor¬ phiques. On désigne sous lë nom de Keewatin un groupe puissant de ces roches; ce sont des quarzites zonaires qui, par leur teneur enfer, sont connus sous le nom de Iran Formation; ailleurs ce sont les Green Stone Schists qui forment des lambeaux isolés dans les granits. Le Huronien inférieur qui succède consiste en conglomérats passant aux schistes. Des schistes et des arkoses constituent le Huronien moyen. Le Huronien supérieur se rencontre à l’Ouest du lac supérieur. Ces couches sont en discordance sur le complexe Keewatin et Huronien inférieur et peu altérées. Une troisième période correspond aux couches Keeweenawien- nes, qui consistent en grès rouges, conglomérats, calschistes et dolomies. Elles affleurent sur les rives du lac supérieur. Certains auteurs les rattachent au cambrien. On y trouve associées des laccolites de diabase. Dans la province de Québec, on rencontre les roches du Groupe de Granville ; ce sont de grandes épaisseurs de calcaires associés à des quarzites, des gneiss d’origine sédimentaire qui n’ont pu être rattachés aux autres groupes. En résumé ce sont les roches éruptives profondes qui consti¬ tuent la plupart des roches du plateau Laurentien. Ce sont des roches granitiques de toutes variétés depuis les types acides jusqu’aux plus basiques. IV. F archipel arctique. — Vers l’Est, les hautes terres des îles sont précambriennes ; les basses terres de l’Ouest sont formées de terrains paléozoïques en couches horizontales. Au Kord s’observe du triasique. L’île Ellesmere montre une coupe de 8.000 pieds allant du silurien au dévonien supérieur. La partie inférieure du carbonifère des îles du groupe de Parry renferme des couches de houille considérables. Le trias renferme du lignite. V. La Plaine Continentale. — Vers l’Est, les couches paléozo¬ ïques reposent sur le précambrien ; à partir du Manitoba apparaît ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BÜLE., 23. — B 3i8 — le dévonien et celui-ci disparaît bientôt sous des sédiments cré¬ tacés ; enfin Je tertiaire fait son apparition non loin de la frontière des Etats-Unis. L’ordovicien du lac Winnipeg est formé de grès et de calcaires magnésiens, puis de schistes et de calcaires. Le silurien se compose de calcaii’es magnésiens avec fossiles de râge des couches du Niagara. Vers le N. -O. le dévonien repose directement sur le précambrien et se compose de près de 2.000 pieds de calcaires et dolomies, puis de schistes et de calcaires marneux. Ces roches réapparaissent dans la chaîne des Rocheuses dont la surrection ne date que de Lère tertiaire. Au Nord du chemin de fej‘ Canadian-Pacifique, on a pu observer une coupe exclusivement cambrienne qui s’étend sur iS.ooo pieds de puissance et très fossilifère. Plus loin, ces couches sont sur¬ montées de i.ooo pieds de silurien, puis de plusieurs milliers de pieds de dévonien et enfin de 7.000 pieds de carbonifère. Cette série se poursuit dans toutes les Rocheuses avec des puissances plus grandes qu’à l’Est. La bordure occidentale montre les trois termes du mésozoïque, le trias, le jurassique et le crétacé; ce dernier renferme la zone productive de charbon de Kootanie d’une épaisseur de 5. 000 pieds. Il n’existe pas de discordance entre ces trois termes, mais le crétacé supérieur (grès Dakota) atteint par transgression l’escarpement du Manitoba. A l’époque suivante, ce sont des sédiments d’eau douce qui re¬ couvrent le vaste territoire de l’Alberta. C’est une sédimentation ininterrompue de la fin du crétacé au tertiaire. A la fin du Lara- mie (tertiaire inférieur), commence le soulèvement des Rocheuses. Après cette période orogénique, se déposent des alluvions gros¬ sières oligocènes qui sont vraisemblablement des dépôts fluviaux entraînés vers l’Est. VI. Région des Cordillères. — Cette région montagneuse est le prolongement vers le nord du système de chaînes de montagnes qui bordent le Pacifique. La géologie de ces régions est très com¬ pliquée. On y trouve des formations bien représentées depuis le cambrien jusqu’au tertiaire. Les masses éruptives qui traversent les sédiments en les métamorphisant rendent la géologie de ces régions très complexe. Les Montagnes rocheuses et les monts Mackensie sont constitués surtout de terrains paléozoïques. On y a trouvé également des lambeaux de précambrien. Des bassins mésozoïques fortement plissés et disloqués s’y rencontrent également. La chaîne côtière est formée de roclies granitiques qui pénètrent les roches triasiques. En quelques points de la côte seulement, existent des bassins crétacés et tertiaires. La région comprise entre la chaîne côtière et les Montagnes rocheuses est formée de primaire et de secondaire inférieur tra¬ versés par du granit éruptif. Le précambrien et le cambrien forment de grandes épaisseurs dans la bordure méridionale des rocheuses et ces couches attei¬ gnent les monts Mackensie. Vers TEst, les sédiments cambriens sont calcareux et argileux, vers l’Ouest ils deviennent moins calcaires et plus grossiers. Ces calcaires ordoviciens sont fossili¬ fères même dans le Nord. Le dévonien représenté par des calcaires et schistes est constant dans sa composition et son épaisseur atteint parfois plusieurs milliers de pieds. On le retrouve à Vancouver, mais il semble faire défaut dans la région des Cordillères. Le carbonifère succède en concordance avec le dévonien dans les Montagnes rocheuses et ses schistes et calcaires atteignent 7.000 pieds. Parfois il est formé de tufs et de matériaux d’épan¬ chement volcanique sous d’énormes assises calcaires. En quelques points, le triasique surmonte le carbonifère. Dans la Colombie, le trias est constitué par de grandes accumulations de matériaux volcaniques. Les assises aux environs du lac Kamloops ont iS.ooo pieds d’épaisseur et semblent devoir leur origine à des éruptions sous- marines. Quelques formations d’origine volcanique sont rapportées au Jurassique dans la Colombie Anglaise. C’est pendant cette période que se produisirent les grands mou¬ vements orogéniques, qui eurent pour conséquence la formation des Rocheuses. En même temps eut lieu la grande irruption de roches ignées qui forment la chaîne côtière. On y trouve des roches depuis les plus acides comme les granits jusqu’aux plus basiques comme les gabbros. — B 320 — Le crétacé alors forma ses assises puissantes dans les Cordil¬ lères. Dans le sud les schistes jurassiques de Fernie qui reposent sur le carbonifère supportent le crétacé inférieur, connu sous le nom de série houillère de Kootanie. Le crétacé est très variable d’épaisseur et de composition. C’est à la fin de cette période que la région des Cordillères Canadiennes a été exondée. Le long du Pacifique la sédimentation perdura et les couches crétasiques de l’ile de la Peine Charlotte se conti¬ nuent surplus de S.ooo pieds de conglomérats de grès et de schis¬ tes. Dans l’île Vancouver, ces couches renferment de la houille. Durant l’oligocène, on observe des formations d’eau douce avec couches de lignite et des éruptions volcaniques de rhyolites et de basaltes recouvrant ces sédiments tertiaires. * * * Pendant la période glacière, tout le Canada disparut sous un manteau de glace qui descendit jusqu’au 87*^ parallèle. Le sens des transports et les stries indiquent l’existence de trois grands cen¬ tres de rayonnement. La disparition de la nappe glacière marque un mouvement de relèvement général des régions du Nord — on peut observer que les plages et les terrasses s’élèvent progressive¬ ment vers le Nord — contrariant ainsi le sens général de l’écoule¬ ment des eaux. L. UE Dorlodot. 2"'^ journée ; Lundi 26 septembre. Excursion aux dépôts d’âge éocène moyen et oligocène tongrien des environs de Tervuereiiy sous la conduite de M. Mourlon, Partis de Bruxelles Quartier- Léopold par le train qui nous amena dans la matinée à Wesembeek-Stockel, nous nous diri¬ geâmes vers le chemin creux situé entre le hameau de Stockel et les Quatre-Bras. Au bas de ce chemin se trouve la grande sablière de la Société du champ de courses de Stockel Elle s’étend à la lisière du bois, du nord au sud, sur près de 8o mètres de longueur, atteignant la cote 76 et dont voici le relevé des couches, de haut en bas : — B 321 — Coupe de la Sablière du Champ de Courses .de Stockel. (j3nl I. qlm 2. Quaternaire. Mètres Limon brun, bigarré de grisâtre avec cailloux disséminés à la base . o.oo Amas de cailloux moséens, avec plaquettes ferrugineuses, ravinant vers le Nord, le sable sous-jacent, à la partie supérieure duquel se trouvent des pénétrations de lignées caillouteuses avec « grains de riz » (2') . 2.00 Eocène moyen iædien. Le 3. Sable fin blanc et jaune se réduisant à moins de i mètre à l’extrémité Nord de la coupe et présentant à son extrémité Sud une épaisseur de . 6.00 Eocène moyen laekenien Lk 4* Sable jaunâtre foncé, graveleux, parfois grisâtre, vers le bas, au contact du lit argileux qui le sépare du gravier 5. o.3o 3. Gravier â grains laiteux dans le sable siliceux . o.io ; Eocène moyen bruxellien. Bd 6. Sable siliceux d’un beau blanc, légèrement jaunâtre sur o'^^So à la partie supérieure . 3. 00 7. Sable quartzeux jaunâtre interstratifié de lignes jaune- brunâtres, ferrugineuses, en un point de la sablière, sur i.oo Total . . . 12.90 Après avoir exposé, sur place, notre interprétation des diffé¬ rentes couches de la sablière telle qu’elle se trouve consignée dans la coupe précédente, nous appelâmes l’attention sur la présence dans la couche caillouteuse quaternaire la plus inférieure (2') de grains de riz. On se rappellera que dans une étude de la région publiée en igoS (^), nous signalâmes dans la coupe relevée sur le talus occidental du chemin creux longeant la sablière de Stockel et à un niveau un peu supérieur à celle-ci, la présence d’un cc gra¬ vier formé de grains de riz et de petits cailloux parfois agglutinés et passant au poudingue )) formant la base d’un dépôt caillouteux que nous rapportâmes au Tongrien supérieur, nous conformant (^) M. Mourlon. Bail, de la Soc. belge de géologie., Bruxelles, t. XIX, Mém. pp. 309-317. — B 322 — ainsi aux vues de M. Rutot, qui en figure sur la carte géologique (pl. Saventhem), une lentille sur le même versant de la colline. Notre savant confrère, présent à l’excursion, fit remarquer que tout au moins pour ce qui concerne la sablière, les grains de riz associés à des cailloux quaternaires prédominants ont été enlevés à des dépôts préexistants oligocènes. En longeant le chemin creux dans la direction des Quatre- Bras, on ne tarde pas à constater, à i5o mètres au S-E. de sa bifurcation avec un autre chemin dirigé vers le N. E., des affleurements de sable argileux jaune pailleté {Tgic) passant insensiblement à un sable quartzeux jaunâtre avec concrétions ferrugineuses en forme de tuiles, devenant parfois rouge sanguin vers le bas {Tgid). Arrivés aux Quatre-Bras (pl. Tervueren) on a pu observer à près de 600 mètres au Sud de ce point, sur le talus occidental de la grand’route qui conduit à Groenendael, la coupe que voici à la cote 107 : Coupe relevée au S. S, O. des Quatre-Bras. Mètres 1. Limon quaternaire, pâle, friable . 2.00 2. Sable jaunâtre avec cailloux disséminés . 1.60 3. Cailloux noirs, souvent plats, formant une couche de . . o 40 4. Sable gris, bigarré de jaune, finement pailleté (Tongrien inférieur Tgid) . 2.00 5. Sable argileux, pailleté, passant à l’argile grise, bigarrée de jaune pâle (Tgic) bien visible dans le fossé de la route sur . o.3o Total . . . 6.3o Les couches n®^ 4 ^ coupe précédente sont rapportées au Tongrien sur la planchette de Tervueren levée par nous, comme elles le sont également sur la planchette contiguë de Saventhem levée par M. Rutot, et notre interprétation fut confirmée, notam¬ ment par MM. le baron Van Ertborn et de la Vallée Poussin (^). Quant aux couches n^® 2 et 3, elles sont généralement rapportées au Diluvium qui, eu égard à leur altitude, serait d’âge pliocène. Seulement, comme l’étude par sondages que nous avons faite de la région et qui se trouve consignée dans notre travail prémen- (^) Annales de la Soc. roy. malacol. de Belgique, t. XXXIV, séance du 2 dé¬ cembre 1899, pp. cxxxv-cxxxvii. H 3-3 — tioiiiié de 1905, nous a fait reconnaître qu’an-dessus des sables tongriens inférieurs (Tgid) se trouve un dépôt caillouteux {Tg2à) de près de 7 mètres, lequel est surmonté à son tour de plus de 10 mètres de sable Tg'2b s’élevant jusqu’à la cote 122, il y a lieu de se demander si les couches n®*^ 2 et 3 de la coupe ci-dessus qui sur¬ montent le Tongrien inférieur incontestable, ne devraient point aussi être rapportées au Tongrien sujiérieur Tg2a. Nous nous bornerons à reproduire ci-après la coupe levée par nous en mars 1905 sur le talus occidental de l’avenue visitée par les excursionnistes et qui relie le château de Waha à la route de Louvain, à l’Est des Quatre- Bras : Croupe de la tranchée, prolongée par un sondage, entre la route de Louvain et le Château de Waha. Mètres q3 ) I. Limon jaune brunâtre, assez friable, avec quelques cailloux à la base et quantité de fragments de grès ferrugineux des sables sous-jacents, formant de véritables poches de ravinement dans ces derniers. Tg2b 2. Sables blanchâtres et jaunâtres, légèrement glauconifères, un peu pailletés, avec zones ondulées et taches rouge san¬ guin (2') et quantités de plaques ferrugineuses (2"), avec quelques concrétions jaunes de forme bizarre dont une, percée de part en i)art, rappelle un peu certains grès fistuleux . , . 4-^0 Un sondage pratiqué au bas de la tranchée, à 120 m. de son extrémité Sud-Ouest, a donné ce qui suit : 3. Sable gris blanchâtre pailleté . 0.90 4. Idem jaune . 0.70 5. Idem gris jaunâtre . 1.20 Tg2a 6. Sable gris blanchâtre pailleté, avec petits cailloux de silex roulés disséminés . 1.20 7- Idem, jaunâtre bigarré de grisâtre, avec petits cailloux de silex roulés . o.5o 8. Idem sans cailloux apparents . i.oo 9. idem avec petits cailloux de silex roulés disséminés. . . 0.80 10. Sable jaunâtre avec paillettes de mica, grains de glauconie et petits cailloux de silex roulés disséminés . 0.60 11. Sable et grès ferrugineux, jaune brunâtre, légèrement pail¬ letés, avec petits cailloux de silex roulés disséminés . . 0.40 12. Sable argileux jaune brunâtre, légèrement -glauconifère avec petits cailloux de silex roulés disséminés .... 0.40 13. Idem un peu plus argileux et très glauconifère, avec nombreux petits cailloux de silex roulés . o.5o 14. Sable et grès ferrugineux jaune brunâtre, finement pailleté, avec petits cailloux de silex roulés . 0.90 15. Sable argileux ferrugineux, jaune brunâtre, avec nombreux cailloux de silex roulés . o.5o Tgid 16. Sable gris jaunâtre pailleté . 0.60 Total . . . 14.20 Après que nous eûmes exposé comment, dans nos études de igoS, nous avons été amenés à rapporter au Tongrien supérieur les dépôts sableux et caillouteux de la coupe précédente, les excursion¬ nistes ont suivi la route de Louvain dont la pente assez rapide leur a permis d’observer, en de certains points sur le talus, des affleure¬ ments des dépôts caillouteux tongriens {Tg2a). C’est ainsi qu’à 4oo mètres environ à l’E. N. E. des Quatre-Bras, on a pu observer dans un petit déblai, au bas du talus d’une emprise sur la forêt, sous i™6o de limon jaunâtre bigarré avec cailloux à la base, i mètre de sable durci glauconifère gris-jau¬ nâtre, blanchi à la surface, renfermant des cailloux disséminés. A peu de distance à l’Est de ce dernier affleurement, un puits creusé par M. Napoléon Defrenne a rencontré sous 8 mètres de limon friable {q3n) avec un peu de sable grossier à la base, ii"^2o de sable ledien et laekenien et un peu plus de 12 mètres de sable quartzeux bruxellien {Bd). Enfin, à près de 600 mètres plus à l’Est encore, se trouve une belle sablière récemment ouverte par M. Cammaerts, deTervueren, qui présente l’intéressante coupe suivante, à la cote 85 : B 325 Coupe de la Sablière Cammaerts a Terviieren. Mètres qim T. Limon bigarré et cailloux disséminés devenant parfois très sableux et passant au sable, variant de 4 m. sur la pente, à o.5o 2. Cailloux roulés, formant une couche atteignant .... o.5o Le 3. Sable fin gris-blanchâtre et jaunâtre pénétré d’infiltrations ferrugineuses . . . t.5o 4* Gravier surmonté d’un lit ferrugineux ....... Lk 5. Sable fin, parfois plus quartzeux vers le bas, blanc et jaune ferrugineux, avec une géode que l’on pourrait confondre avec celles du Bruxellien 7, qui renferme du sable blanc fin 2.5o 6. Gravier peu épais au contact d’un lit argileux, surmontant un lit ferrugineux concrétionné bruxellien . Bd 7. Sable blanc siliceux avec abondantes tubulations, parfois rougeâtre, brunâtre et durci par places, avec géodes ren¬ fermant du sable blanc quartzeux . 3. 00 7'. Idem, interstratifié de lits ferrugineux . Total . . . 8.00 La même disposition des couches de la coupe ci-dessus se re¬ trouve dans une ancienne sablière située à une centaine de mètres — B 326 — plus à l’Est et dans laquelle on a repris l’exploitation du beau , sable bruxellien. Il n’était point sans intérêt de constater la nature et la puissance de cette zone bruxellienne de sable rude supérieure (Bb) et de la comparer à celle de sable rude inférieure (Bd) qu’on avait pu si bien observer dans la matinée d’hier aux grandes sablières d’Etterbeek. Il était intéressant aussi de constater la superposition des sables lediens, laekeniens et bruxelliens avec leur gravier séparatif. A 3oo mètres environ plus à l’Est, les excursionnistes se trouvant à la halte du tram, ont pu se rendre à Tervueren où, après une collation, ils ont consacré l’après-midi à la visite des comparti¬ ments géologiques de l’Exposition coloniale et des Musées de Tervueren . M. Mourlon. Les observations faites au cours de cette excursion ont suscité d’assez nombreux échanges de vue et des discussions auxquelles M. A . Rutot a pris la plus grande part. Dans la sablière du champ de courses de Stockel, ce géologue a notamment exposé ses théories personnelles sur la question du Quaternaire en Belgique, et a montré qu’elles sont applicables aux dépôts de la vallée de la Senne. Il a également indiqué comment doit s’interpréter, d’après lui, la coupe relevée dans le chemin creux dirigé vers les Quatre-Bras, qui longe la sablière de Stockel et il a enfin présenté quelques observations au sujet de certains dépôts sableux visibles notamment à 400™ environ à l’E. N. E. des Quatre- Bras, dans un talus de la route, dépôts rapportés par M. Mourlon au Tongrien supérieur Tg2a, et qu’il est porté à considérer comme quaternaires. M. Rutot a résumé ses observations dans la note ci-après : Observations relatives à V excursion du lundi 26 Septembre dans les dépôts éocènes et oligocènes des environs de Tervueren, par A. Rutot. Au cours de l’excursion du 26 septembre, dirigée par M. Mour¬ lon, j’ai eu l’occasion de présenter quelques observations dont voici le résumé. — B 327 — Au premier point observé, c’est-à-dire en face de la grande sablière du clianip de courses de Stockel, j’ai exposé en quelques mots mes vues sur le Quaternaire de la Belgique. Que l’on se trouve dans les vallées dépendant de l’Escaut ou de la Meuse, on peut toujours reconnaître, lorsque les altitudes conser¬ vées ont été suffisantes, l’existence de trois terrasses qui sont : Une haute terrasse en pente Mouce qui va se rejoindre au haut plateau, partant à peu près de l’altitude de 100 mètres au- dessus du niveau actuel de l’eau dans les vallées, pour finir vers, i3o mètres au-dessus du même niveau. A mon avis, cette haute terrasse date de la fin du Pliocène moyen. Elle est couverte d’un cailloutis de silex, de roches de l’Ardenne et parfois, le long de la Meuse, de petits cailloux de quartz blanc qui se sont déposés peu avant, vers le milieu du Poederlien, avant la première ébauche du réseau des vallées actuelles. Sur ces cailloux,^ on peut rencontrer des alluvions fluviales sableuses ou glaiseuses et du limon argileux, stratifié, surmonté lui-même de limon friable pulvérulent. Le premier de ces limons appartient au Hesbayen^ le second au Brabantien. 2® Une moyenne terrasse, parfois très large, qui, lorsqu’elle est bien développée, a son bord interne vers 3o mètres au-dessus du niveau actuel de l’eau de la vallée et son bord externe vers 65 mètres au-dessus du même niveau. Entre le bord élevé de la basse terrasse et le bord inférieur de la haute terrasse, soit de 65 à 100 mètres, existe ordinairement une pente rapide. Sur la moyenne terrasse, qui s’est formée vers la fin du Pliocène supérieur, on trouve, lorsque tous les dépôts superposés se sont conservés, la série suivante, en commençant par le bas : a) Sur la terrasse, un cailloutis de base d’âge pliocène supérieur. b) Une alluvion sableuse de même âge qui, en France a fourni la faune de VElephas ineridionalis. c) Un gravier, qui représente l’extrême fin du Pliocène. d) Une alluvion fluviale souvent glaiseuse, verte, qui appartient au Quaternaire inférieur et qui est la « glaise moséenne ». Pour moi, cette glaise correspond à la fusion de la première glaciation quaternaire {Mindel du Prof. Penck). C’est cette alluvion fluviale qui, aux portes de Bruxelles, a fourni à M. Mourlon des restes de — B 828 — VElephas trogontheri qui pourrait être une variété naine de VEle~ phas antiquus. e) Un lit de gravier, extrême sommet du Quaternaire inférieur. f) Un limon argileux, stratifié, qui est le Hesbayen. g) Un limon poussiéreux qui est le Brabantien. 3° Une basse terrasse, comprise généralement entre 5 et 10 mètres au-dessus du niveau actuel des eaux dans la vallée et qui est séparée de la moyenne terrasse par une pente rapide allant de • 10 à 3o mètres, soit 20 mètres de hauteur. Sur la basse terrasse, qui s’est formée vers le milieu du Quater¬ naire inférieur, pendant l’apogée du glaciaire Mindelien et par conséquent avant la crue moséenne, on peut constater, lorsque les dépôts sont complets, les superpositions suivantes : a) Un cailloutis ou gravier. b) Une glaise verte passant au sable. Cette couche alluviale est la « glaise moséenne » qui, lors de la fusion des glaces de Mindel, a envahi les vallées jusqu’à la limite supérieure de la moyenne terrasse. Les dépôts moséens des deux terrasses ont donc été sédimentés en même temps pendant la deuxième partie du Quater¬ naire inférieur et lorsque la pente reliant la basse à la moyenne terrasse n’est pas trop rapide, on peut y constater des lambeaux de glaise moséenne réunissant les deux terrasses. c) Un cailloutis constituant l’extrême sommet du Quaternaire inférieur. d) Un groupe de deux sables fluviaux superposés avec trace de ravinement entre les deux, surmonté d’une glaise avec tourbe. Ce groupe renferme nettement la faune du Mammouth. e) Un gravier formant le sommet du groupe d, l’ensemble des strates d et e constituant le Campinien. /*) Un limon argileux, stratifié Hesbayen. g) Un limon friable, qui peut être, soit le Brabantien soit le Flandrien selon la région observée ; dans ce dernier cas, le limon sableux dit « Ergeron » est surmonté d’une couche de limon argi¬ leux dit « Terre à briques ». Dans les parties basses du pays, l’Ergeron et la terre à briques peuvent être remplacés par le sable flandrien marin, surmonté de ses alternances limoneuses. Il doit être entendu que dans les vallées creusées en couches tendres, tertiaires ou crétacées, le fond plat actuellement visible ne constitue nullement le véritable fond de la vallée. Ce vrai fond se trouve parfois de 20 à 3o mètres plus bas que le niveau actuel des eaux. Ce fond est alors comblé par des cailloutis, des sables, des glaises, et des lits tourbeux, tous campiniens. Ce qui vient d’être exposé se résume en disant qu’en Belgique, la haute terrasse n’est couverte que d’alluvions fluviales de la fin du Pliocène moyen, plus du Hesbayen et du Brabantien ; la moyenne terrasse peut être garnie d’alluvions fluviales de l’ex¬ trême fin du Pliocène supérieur, puis du Moséen, avec recouvre¬ ment de Hesbayen et de Brabantien ; enfin, la basse terrasse supporte l’ensemble le plus compliqué, composé d’alluvions flu¬ viales du Moséen, de l’ensemble des alluviops campiniennes, puis du Hesbayen et ensuite, suivant la région considérée, de Braban¬ tien ou de Flandrien, parfois marin, parfois d’eau douce. Si nous appliquons ces principes à quelques points visibles lors de l’excursion, nous voyons qu’au premier point observé, qui est la sablière de Stockel, la surface du sol se trouve vers la cote 76. Cette excavation iaisant partie du versant de la Senne et sachant que le niveau moyen de la rivière se trouve un peu en des¬ sous de la cote i5, nous voyons que 76 — i5 = 60. Or, la moyenne terrasse s’étend entre les cotes 3o et 65 au-des¬ sus du niveau du cours d’eau, donc nous nous trouvons à Stockel vers la partie la plus élevée de la moyenne terrasse et, en effet, la coupe que nous avions sous les yeux, montrait aussi nettement que possible, un biseau caillouteux fluvial dont la plus grande épaisseur était tournée vers la vallée et qui allait se terminer sur le flanc de la pente rapide montant à la cote 110 au-dessus de la mer. Ce cailloutis, d’âge moséen est surmonté d’un peu de limon hesbayen. Nous avons donc eu à Stockel un exemple, pour ainsi dire clas¬ sique, de la terminaison supérieure d’une mo^^enne terrasse. Plus loin, à proximité des Quatre-Bras, vers la cote 107, M. Mourlon nous a montré; dans une tranchée de la route de Mont- St-Jean, une autre coupe qu’il avait rafraîchie. Sur les sables tertiaires, nous avons vu un lit de cailloux de silex roulés surmonté d’une glaise verdâtre recouverte de limon. Etablissons encore le calcul : 107 — i5 -= 92. Nous voilà donc bien près de la limite inférieure théorique de la haute terrasse. Or, on conçoit que, dans les terrains sableux — B-33o sans consistance, qui s’affaissent facilement, une différence de quelques mètres soit négiigable. En conséquence, Je n’hésite pas à dire que le lit de cailloux et la glaise qui le recouvre appartiennent au bord inférieur de la haute terrasse, dont les dépôts sont de la fin du Pliocène moyen. Ces dépôts datent donc du commencement de lebauche du régime actuel des vallées et dès lors il n’est pas surprenant de rencontrer à leur base, à l’état remanié, les cailloux roulés de silex qui s’étaient accumulés le long des anciens rivages de la mer diestienne. Je crois que les mêmes conclusions peuvent se formuler au sujet de la coupe d’un talus situé à environ 400 m. E. N. E. des Quatre- Bras. Voilà ce que je puis dire au sujet des couches rapportables, soit au Moséen, soit au Pliocène ; j’ajouterai maintenant quelques mots au sujet de la constitution des couches constituant la colline à altitude de iio m. qui s’élève entre Stockel et les Quatre-Bras. Lors du levé géologique, j’ai beaucoup étudié cette région et je ne me trouve pas d’accord avec l’interprétation de M. Mourlon. Dans la sablière de Stockel, vers la cote 72, la couche la plus élevée visible est le Ledien. M. Mourlon nous a dit que l’Asschien n’existe plus dans ces parages ; or, pour ce qui me concerne, je crois à l’existence de l’Ass- chien représenté par son biseau littoral, attendu que je l’ai ren¬ contré vers la cote 76, dans des sondages. Au-dessus d’un peu d’Asschien, j’ai vu, comme les membres de l’excursion l’ont cons¬ taté eux-mêmes, le Tgib, puis le niveau argileux Tgic; plus haut encore est apparu un sable fin, altéré dans lequel existent de nom¬ breux lits ferrugineux contournés^ prenant parfois la forme de tuiles (^). Ce sable nous conduit ainsi tout près du sommet, et c’est dans la tranchée du chemin, au sommet même, que j’ai constaté, il y a une quinzaine d’année, surmontant le sable à concrétions ferru¬ gineuses, un lit formé presque exclusivement de gros grains de quartz, dits « grains de riz » accompagnés de petits cailloux très roulés de silex, souvent plats. Ce lit graveleux est surmonté de (^) En brisant de ces concrétions, j’y ai trouvé une mauvaise empreinte de Corbule et des traces de fragment de bois. sable, pais de gros cailloux de silex roulés remaniés du Diestieu, puis de limon. A cette époque, on pouvait voir que les concrétions ferrugi¬ neuses avaient parfois pénétré dans le lit à a grains de riz » et l’avaient transformé en grès rouge, très dur. De nombreux frag¬ ments de ce grès se trouvaient épars dans le cliemin. Il en résulte, à mon avis, que la constitution de la colline est la suivante : le Ledien monte jusque vers la cote 75, puis vient l’Ass- cliien jusque vers 77 ; alors commence Tgib jusque vers 85, puis Tgic jusque vers 98, ensuite apparaît Tgid avec concrétions fer¬ rugineuses jusque vers io5, où se voit le lit de « grains de riz surmonté d’un peu de sable Tg2 d’apparence marine. C’est donc au-dessus de io5, jusque 120 que s’étendrait, théori¬ quement le Tg2 à faciès marin. Telle est la manière de voir qui découle de mes études de levé. En présence des quelques divergences constatées entre l’opinion de M. Mourlon et la mienne, je ne vois qu’une chose à faire, c’est de reprendre l’étude détaillée en commun de la région et de con¬ clure d’après le résultat de cette nouvelle étude. A. Rutot. Visite du Musée de Teruueren et de V exposition coloniale^ sous la direction de MM. Cornet et Biittgenbach. Les excursionnistes, dirigés par M. J. Cornet, visitent d’abord le Musée de Tervueren. Ils sont aimablement reçus par le directeur, M. le Baron de Hauleville, qui les guide parmi les collections, fort remarquables, de zoologie et d’ethnographie réunies au musée. Parmi les spécimens de la faune tropicale, les naturalisations et les squelettes de l’okapi retiennent spécialement l’attention de nos confrères ; beaucoup s’arrêtent aussi devant le groupe impression¬ nant et unique en son genre formé par une famille de gorilles. Ils visitent ensuite en détail la salle consacrée à la géologie et où se voit notamment une belle carte géologique en relief, à l’échelle du i/i.ooo.ooo, dressée par M. le Major Tollen, pour la partie topo¬ graphique et M. J. Cornet pour la partie géologique. Cette carte constitue une fort intéressante synthèse de nos con¬ naissances actuelles sur la géologie de notre colonie. ,M. Cornet en fait brièvement ressortir les principaux traits ; il montre la — bJ32 — gigantesque ceinture de terrains anciens, archéens et primaires, fortement redressés et en partie métamorphiques, qui entourent le bassin du Congo ; il énumère et caractérise les trois grandes for¬ mations horizontales qui les recquvrent en discordance de statifi- cation : la formation de Kundeliingu formée surtout par des grès rouges, la formation du Lualaba qui comprend des roches diverses et notamment des grès, des argilites parfois fossilifères (poissons) et des calcaires et parmi lesquelles se trouvent intercalées, en dif¬ férents endroits, des couches de charbon et de schistes bitumi¬ neux ; enfin la formation du Liibilache, qui est essentiellement composée de grès rougeâtres ou blancs, friables. M. Cornet indique la répartition géographique de ces différents dépôts et montre combien est énorme l’aire d’extension des grès blancs du Lubilache, qui occupent toute la partie centrale du bassin du Congo. M. Cornet donne, en outre, de nombreux renseignements de détail sur le Katanga, sur le célèbre « graben » jalonné par la ligne des grands Lacs et celui moins important de l’IIpeinba, sur les volcans de la frontière Nord-Est, sur les environs de Stanleyville et sur la région du bas et du moyen Congo. Enfin ce même confrère montre aux excursionnistes les échan¬ tillons de roches et de minerais qui sont exposés dans cette salle du Musée, où elles n’ont encore été 1’ objet que d’un arrangement sommaire et provisoire destiné à être bientôt remplacé par une ordonnance plus didactique. On se rend ensuite dans le local de l’Exposition coloniale consa¬ cré aux moyens de transport et qui est situé en face du Musée. M. Cornet y parle des travaux d’exploration géologique effectués, en ces dernières années, par la Compagnie des chemins de fer des Grands Lacs et il montre les échantillons recueillis par la mis¬ sion David, aussi que des échantillons provenant des mines de Bamanga. En dernier lieu, les deux sociétés se rendent dans les locaux principaux de l’exposition coloniale, où conduits par M. H. Butt- genbach, ils visitent le stand particulièrement intéressant de l’U- nion minière du Haut-Katanga, et où ils étudient les cartes, plans et reliefs qui y sont exposés ; M. Buttgenbach leur explique som¬ mairement les conditions de gisement des minerais de cuivre, d’or et d’étain de la région, indique les méthodes d’exploitation et de B 333 — traitement, expose l’état actuel des voies de pénétration vers le Katanga et montre enfin les beaux écliantillons de minerai et les remarquables pépites d’or qui proviennent de cette région. 3^ journée. 27 septembre 1910. Etude du Cambrien et du Silurien de la vallée de la Senne et des Roches éruptives de Quenast sous la direction de M. C. Malaise. Les exeursionnistes, au nombre de 27, descendent à Tubize vers 8 h. du matin. Signalons la présence de M. Cli. Barrois, membre de l’Institut, le distingué professeur de la faculté des séances de l’IIniversité de Lille et de M. W. Klein, géologue du Grouvernement néerlandais pour le district du Limbourg sud. On se dirige à 900 mètres au Nord de Tubize sur la rive gauche de la Senne, entre le chemin de fer et la route de Mous, dans un terrain jadis réservé pour servir au remblai de la voie ferrée. On y voyait, il y a quelques années, des schistes gris-verdâtres aimanti- fères et des arkoses métamorphiques de l’assise de Tubize Dv2. Les broussailles et le gazon ont envahi le terrain et l’on n’y trouve plus que quelques rayes affleurements avec les deux roches précitées. On se dirige vers Rippain,où l’on visite une carrière sur la rive gauche de la Senne, dans laquelle on exploite des schistes, gris- bleuâtre violacés et parfois bigarrés, avec taches vertes aimanti- fères. Ces schistes sont très utilisés comme dalles placées en bordures dans les chemins des jardins, on en fait également des petites meules douces à aiguiser qui, nous dit-on, sont fort esti¬ mées en Chine. Le clivage schisteux est bien marqué, mais la stratification est confuse, ambiguë ; les couches nous ont paru incliner au Sud. Les mêmes roches s’observant à Stéhoux à deux kilomètres à l’Est, où elles ont des caractères identiques et sont employées aux mêmes usages. Ces roches ont été exploitées comme pierres de digue à Oisquercq, le long du canal de Bruxelles à Charleroi. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BULL., 24. J’avais constitué, jadis comme assise d’Oisqnercq, une série de roches constituées dans la vallée de la Senne, par les schistes à dalles gris-bleuâtres violacés et par des roches bigarrées. Depuis j’ai pu constater qu’elles ne sont que le faciès d’altération, des schistes, etc, aimantifères de Tubize, Elles contiennent égale¬ ment de l’aimant, ordinairement à l’état des cristaux négatifs, cavités octaédriques et des traces d'Oldhamia. J’avais considéré ces roches commes le faciès Ouest, repré¬ senté à l’Est par les schistes noirs graphiteux de Mousty, dans la vallée de la Dyle. Mais les roches de Eippain, de Stéhoux, et Oisquercq, constituent la partie supérieure de l’assise de Tubize Dv2, tandis que les roches de l’assise de Mousty appartiennent au Revinien Rv. M, Malaise, donne quelques explications sur la constitution du massif cambro-silurien du Brabant, 11 fait observer que nous sommes ici au sud de l’anticlinal du Brabant constitué par les quartzites de l’assise de Blanmont, que l’on trouve près de Buysinghen, Si on se dirige au nord de ces quartzites Dui, on voit successive¬ ment l’assise de Tubize D02, et l’assise des quartzophyllades de Villers 5/ni pour le cambrien; puis pour le silurien, dans l’ordovi¬ cien, les assises de Rigenée (Llandeilo), de Gembloux (Caradoc) et pour le Gothlandien, les assises de Grand-Manil (Llandovery), etc. Si partant de Perwez en Brabant, on se dirige vers Gembloux et le Mazy par la vallée de l’Orneau, on trouve la série complète du cambrien et du silurien. On a pour le cambrien, les assises de Blanmont Dvi, de Tubize Dus, de Mousty 7^u; et pour le silurien, dans l’ordovicien les assises de Rigenée (Llandeilo) de Gembloux {Caradoc), et dans le Gothlandien, les assises de Grand-Manil {Llandovery) de Corroy {Wenlock) et de Vichenet (Liidlow) (^). Pour ce qui concerne les divisions du cambrien et du silurien, nous nous en rapportons, aux notes que nous avons publiées à ce sujet, à la Société géologique de Belgique, à la Société belge de géologie, de paléontologie, etc, et dans la note insérée en annexe, dans le texte explicatif de la planchette de Genappe (^). (^) Les noms en italique et entre parenthèses, indiquent les équivalents anglais, (■^) Sur révolution de l’échelle strati graphique du siluro-cambrieu de Belgique, - B 335 — Ceci dit, nous continuons le compte rendu de l’excursion. A Rippaiii, nous prenons la voie fei'i ée, que nous suivons jusqu’à la station de Quenast. Nous voyons d’abord des schistes gris violacés et grisâtres, roches altérées de la partie supérieure de l’assise de Tubize Dv2. On arrive à l’assise de Villers Smj, quartzophyllades saliniens, le passage de Dv2 à Sun se fait d’une manière insensible. Mais le Revinien Rü, assise de Mousty, que l’on trouve dans les vallées de l’Orneau et dans celles de la Dyle et de la Thyl, manque ici. Les parties inférieures des quartzophyllades sont plus schisteuses et noirâtres : on est même à se demander si elles ne représentent pas le Revinien ; mais en tous cas, cela ne ressemble nullement, comme caractères pétrographiques, aux schistes noirs graphiteux à phtanites de l’assise de Mousty. Les quartzophyllades présentent des inclinaisons au nord et au sud, et dans la tranchée vis-à-vis de la station de Quenast on observe diverses ondulations ou plis ; et ceux qui connaissent l’Ardenne sont frappés de la similitude de caractères des quart¬ zophyllades saliniens du massif de Stavelot et de ceux que l’on trouve ici. Nous arrivons aux carrières de porphyre de Quenast, oti en attendant l’arrivée de M. Hankar-Urban égaré à notre recherche, M. Toussaint, directeur des travaux, nous fait admirer cette magnifique et grande carrière d’environ 35 hectares et une vue d’ensemble de l’exploitation par paliers ou gradins, qui nous donne l’illusion d’un immense cirque, taillé dans la porphyrite. A la partie supérieure, la porphyrite altérée est recouverte par l’argile yprésienne. M. le commandant E. Mathieu, dont on connaît la compétence en fait de roches éruptives, nous donne d’intéressantes explications sur la nature de la porphyrite, sa désagrégation, les produits de sa décomposition, d’altération et ses contacts. Nous renvoyons à ce qui a été dit à ce sujet à la Société belge de géologie, par MM. Hankar-Urban (’), E. Mathieu (^) et (*) Hankar-Urban. Sur raltération superficielle de la porphyrite de Quenast. Bull. Soc. belge de géologie t. XXI p. 270 Bruxelles 1907. C^) E. Mathieu. Compte rendu de l’excursion du 24 avril 1910, aux car¬ rières de Quenast {Ibid. p. 197.). — B 336 moi (^) tant pour la carrière des porphyres de Quenast que pour les « nouvelles carrières de porphyres du Brabant à Quenast ». Sans oublier les mémoires d’A. Dumont, de Ch. de la Vallée- Poussin et A. Renard, et les notices de MM. Cosyns et Simoens. Dans une tranchée faite, pour montrer à l’excursion du 20 avril 1910, les caractères du contact de la porphyrite de Quenast avec les roches schisteuses encaissante du Nord, on a pu faire les observations suivantes : Sur plusieurs mètres d’épaisseur vers le contact, la porphyrite est complètement altérée et transformée en une argile dans laquelle les feldspaths constitue de la roche se distinguent encore sous forme de mouchetures kaolineuses. Tout contre le contact, le kaolin provenant des feldspaths est pour ainsi dire accumulé en une couche de o^'io à 0^20 d’épaisseur. La tranchée creusée montre que la porphyrite n’est pas en con¬ tact immédiat avec les schistes siluriens au Nord, il y a interca¬ lation de blocs de quartz blancs, dont quelques-uns de fortes dimensions, mélangés à de l’argile qui semble provenir de la porphyrite. C’est en quelque sorte la reproduction des contacts vus par A. Dumont, Ch. de la Vallée-Poussin et A. Renard. Il résulte des faits observés à Quenast relativement aux rapports de contact qui existent entre les porphyrites et les roches silu¬ riennes que, à part le contact immédiat de la carrière du Brabant, on voit de la porphyrite fortement décomposée, transformée en une espèce d’argile, puis des blocs de quartz et de la roche altérée, et enfin des roches siluriennes. Nous retournons dans les bureaux de Quenast où une excellente collation nous est offerte par l’administration des carrières de Quenast et par son aimable directeur, M. Hankar-Urban. Au dessert, M. Ch. Barrois porte la santé de M. Hankar-Urban et fait l’éloge de la porphyrite et de son exploitation. « Si l’on voit, dit-il, sur la carte géologique au 40,000®, la place occupée par la porphyrite de Quenast, c’est peu de chose ; mais (’) C. Malaise. Les contacts du silurien et de la porphyrite à Quenast. Bull, de Soc. belge de géologie t. XXIV, p. 49- Bruxelles 1910. C. Malaise. Age de la porphyrite de Quenast {Ibid. p. 97.) 1 grâce à la bonne qualité de cette roche et à la manière intelligente dont elle est exploitée, la roche est connue dans le monde entier. » On examine une collection recueillie à Quenast, montrant les diverses variétés de porphyrite et les nombreux minéraux que cette roche renferme, ainsi que des échantillons recueillis dans l’argile yprésienne, et dans un poudingue que l’on y a rencontré. Nous remercions M. Hankar-Urban pour sa gracieuse récep¬ tion et pour les belles et bonnes choses que nous avons vues aux carrières de Quenast. On se rend ensuite aux « nouvelles carrières de porphyrite du Brabant » à Quenast. M. J. Cornet, administrateur délégué, retenu au Conseil d’admi¬ nistration, s’est fait excuser et nous sommes dirigés dans l’exploi¬ tation par M. Debrou, directeur des travaux. M le commandant E. Mathieu nous donne des renseignements sur la porphyrite exploitée par paliers ou gradins et sur ses contacts avec la roche silurienne voisine. De même qu’aux carrières précédentes, on ne voit que les contacts directs avec les roches situées au nord. Des deux côtés ce sont, reposant sur les quartzophyllades salmiens Smi, des roches siluriennes, de l’assise de Rigenée (Llandeilo). A Rigenée (Marbais) et à Hasquimpont (Ittre), nous y avons rencontré Beyrichia simplex et à Gembloux Illæniis giganteus. Les roches sont des schistes noirâtres, noir-blenâtre, plus ou moins feuilletés, souvent pyritifères avec bancs de grès argileux On y a fait, notam¬ ment à Pierrequette, des recherches, naturellement infructueuses, de houille. L’accès de cette carrière est donné par une tranchée formant plan incliné, qui permet d’arriver facilement à l’exploitation. Elle traverse les schistes gris-bleuâtres noirâtres de l’assise de Rigenée et montre les relations de la porphyrite avec ces schistes, relations qui rappellent celles de la porphyrite et des schistes aux carrières de Quenast. Il y a ici, entre la porphyrite et les roches siluriennes, des blocs aplatis de quartz séparés des deux par des parties altérées ou détritiques Un fait des plus intéressants peut s’observer à cette carrière des porphyres du Brabant, à droite du plan incliné dans le bas, au - b338 - fond de la carrière, au Nord-Est ; c’est le contact direct de la roche silurienne encaissante avec la porphyrite ; une vraie soudure des deux roehes : le contact se fait par une véritable invagination, il y a pénétration réeiproque de chaque roche l’une dans l’autre. On a longuement discuté sur l’origine des quartz qu’on trouve entre la porphyrite et les schistes siluriens ; sur les relations des deux roches, lorsqu’il n’y a pas soudure. On peut dire que multiples sont les origines de ces quartz : filons quartzeux plus résistants à l’altération que la porphyrite; fissures de retrait au moment de la consolidation ; puis filons quartzeux par ségrégation. En quittant la carrière, on se dirige vers la station de Rebecq. Avant d’arriver au village de Rebecq, on trouve les schistes et grès argileux de l’assise de Gembloux (Caradoc). On laisse la sta¬ tion à droite et l’on prend un chemin creux qui remonte vers un moulin à vent, on voit à la base d’un talus les schistes jaune- brunâtre altérés de l’assise de Gembloux (Caradoc) : on y trouve quelques Orthis. On y recherche vainement la porphyroïte que l’on y voyait jadis. Les talus sont recouverts d’herbes, les recherches et constatations y deviennent très difficiles : il n’y a plus que le souvenir de ce que l’on y rencontrait autrefois. On se dirige à travers champs, et l’on prend un chemin paral¬ lèle à celui que l’on vient de quitter et qui descend de la ferme de Grande-Haye à Rebecq; ici on retrouve sur les deux bords du talus une porph^u'oïde identique à celle du Bois des Rocs, près Fauquez. On reprend, à la station de Rebecq, à 4 li- 4^’ train qui nous reconduit à Bruxelles. Si le temps ne nous avait pas manqué et si, d’après le programme arrêté, on avait été reprendre le train à la station du Rognon, on aurait pu voir, dans un chemin creux, la porphyroïde fossifère de la ferme Sainte-Catherine; et près du point où la ligne de Quenast va rejoindre, avant la station de Rognon, la ligne de Braine-le- Comte à Enghien, une porphyroïde jadis exploitée et également fossilifère. P.-S, — M. le professeur M. Lohest m’a adressé une lettre qui est reproduite ci-après, en annexe à ce compte-rendu d’excursion. J’ajouterai quelques mots, pour citer un fait qui appuie l’hypo¬ thèse de M. Lohest. B 339 — Lors d’une excursion faite en Estlionie, à l’occasion du congrès international de géologie à Saint-Pétersbourg, nous avons vu des couches cambriennes horizontales constituées par des argiles verdâtres glauconifères, rappelant tellement le crétacé qu’elles furent autrefois assimilées à ce terrain. Ces roches paraissent être restées avec les caractères qu’elles avaient au moment de leur dépôt. C. Malaise. Mon cher Malaise, Vous avez eu la bonne idée de demander aux participants de l’excursion à Tubize, de vous envoyer, par écrit, leurs observations. Si, après l’excursion, il y avait eu une de ces séances du soir, qu’on a cru bon, je ne sais trop pourquoi, do supprimer, J’aurais dit ces quelques mots: Vous nous avez montré des couches aimantifères que vous rapportez au Devillien. C’est aussi mon avis, mais je base cette opinion sur la présence de la magnétite dans les jjhyllades verts, argument non décisif. La magnétite des phyllades du Brabant m’intéresse à un autre point de vue. On trouve ce minéral dans les phyllades du massif de Rocroy, comme dans ceux du massif de Stavelot. Il ne s’agit donc pas de formation de magnétite par une cause locale, mais bien par une cause générale ayant affecté à la fois nos trois grands massifs cambriens. Cette cause, je l’ai attribuée à ce que ces massifs étaient originairement situés très profondément dans l’écorce terrestre et n’ont été mis au jour que par les plissements et l’érosion. On peut supposer que les phyllades devilliens ont pour origine première des argiles ferrugineuses, bien probablement des argiles glauconifères; les grains de glauconie ayant servi de centre d’attraction pour former succes¬ sivement de la limonite, puis de l’oligiste, puis de la magnétite. Pendant que ces transformations s’opéraient, l’argile s’est durcie et en passant par le schiste, s’est finalement transformée en ardoise où les clivages sont tellement développés, que la stratification de la masse est fort obscure, comme nous l’avons constaté. C’est là, pour l’origine de la magnétite, une opinion bien différente de celle qui invoquerait pour expliquer sa présence, les émanations d’une roche éruptive au voisinage ou cachée dans la profondeur. Vous avez rappelé pendant l’excursion que Dumont expliquait le méta¬ morphisme du Brabant par la présence d’une roche plutonienne en profon¬ deur. Mais dans quelle région du monde ne finirait-on pas par rencontrer une roche plutonienne en profondeur ? C’est pour éviter toute équivoque que je propose de désigner le métamor¬ phisme du Brabant et de l’Ardeime, sous le nom de métamorphisme de profondeur. C’est celui qui s’opère dans les couches lorsqu’elles sont enfouies sous une masse considérable de sédiments. En vertu de l’augmentation de la chaleur et de la pression, elles se comportent alors comme des substances plastiques sous l’action des efforts dynamiques (production du clivage). Elles se trouvent également dans un milieu favorable pour les migrations des substances qu’elles renferment, les concentrations, les concrétions et la cristallisation. Tous ces phénomènes peuvent s’opérer au moyen des sub¬ stances contenues, soit dans la couche elle-même, soit dans d’autres couches situées au voisinage (migrations), sans qu’il soit nécessaire de faire inter¬ venir des apports d’une roche éruptive située à proximité ou en-dessous. Les termes usités aujourd’hui pour désigner ce métamorphisme de profon¬ deur : métamorphisme régional, plutonique, de contact, dynamique, me paraissent vagues et imprécis. Recevez, etc... Max Lohest. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., 1 La coupe de calcaire carbonifère de la gare de Oinant, PAR y. ^RIEN. (Planche I.) Lors de la session extraordinaire tenue à Dinant, en septembre dernier, par les deux sociétés géologiques belges, les excursion¬ nistes, conduits par M. le professeur Kaisin, ont examiné les beaux plissements décrits par les couches du calcaire carbonifère dans la tranchée de la gare de Dinant. Je n’ai pas eu l’occasion d’assister à cette partie de l’excursion mais j’avais déjà, il y a cinq ou six ans, étudié de près cette coupe et je l’avais relevée dans tous ses détails, me proposant de la pu¬ blier dans le travail que je préparais alors sur les brèches du Viséen supérieur. M. Kaisin, à qui j’ai fait part de la chose, m’a aimablement conseillé de profiter de l’occasion qui s’offre actuelle¬ ment pour faire connaître mes observations antérieures, et il a in¬ sisté pour que je fasse paraître cette note avant le compte-rendu de l’excursion — se réservant d’indiquer, le cas échéant, les points sur lesquels nous pourrions n’être pas d’accord. La coupe dont il s’agit a déjà, il est vrai, été figurée par M. P. Fourmarier, dans son beau mémoire sur a la tectonique de V Ardeiine » (^) ; mais cet auteur, qui n’avait d’autre but que de montrer les plissements énergiques dont sont affectées les couches de la région de Dinant, n’a tracé la coupe qu’à très petite échelle, sans en donner de description et sans indiquer explicitement la façon dont il l’interprète. (^) Ann. Soc. géol. de Belg. T. XXXIV 1907. Mém. p. 58. Travail présenté à la séance du 17 octobre 1909; remis au sécrétariat le 25 octobre 1909. Je crois donc qu’il est intéressant, après l’excursion qui vient d’avoir lieu, de figurer cette coupe à assez grande échelle, de la décrire en détail et de faire connaître de quelle façon elle doit, à mon avis, se comprendre. C’est le but de la présente note. * * * La coupe décrite commence, vers le Sud, au passage à niveau de la route de Dînant à Pliilippeville, et elle se termine au Nord à un grand mur de soutènement. Dans la partie Sud, j’ai superposé, à cette coupe, celle qui se voit sur une longueur d’environ 120 mètres, dans un chemin montant, parallèle à la tranchée de la gare. La longueur totale de la coupe est d’environ 56o Sa direction est S-S-E. N-N-W ; celle des bancs, très variable dans la partie plissée, se rapproche de X. 80° W. dans la zone en dressants régu¬ liers ; les deux directions ne sont donc pas perpendiculaires l’une à l’autre mais se coupent suivant un angle que j’évalue à 60® envi¬ ron ; il y a lieu d’en tenir compte dans la supputation de l’épais¬ seur des assises. La tranchée débute vers le Sud par un calcaire massif, à texture bréchiforme d’abord indécise, mais qui passe à partir de h, à une brèche bien caractérisée, à apparence assez homogène, à ciment calcaire gris ou brun ; cette masse est surmontée, à l’angle Sud de la tranchée de la route, par des bancs de calcaire compact, qui décrivent un petit bassin dissymétrique, à bord Nord renversé sur le bord Sud ; au voisinage du contact, certains de ces bancs paraissent venir buter contre la brèche ou ])asser graduellement à celle-ci. D’autre part, on remarque en h, en pleine masse de brèche, des bancs à peu près verticaux, assez nets, de calcaire compact ou de calcaire bréchiforme. De c en g, se voient des bancs, généralement très nets, d’un calcaire parfois gris-bleu ou noirâtre, grenu ou subgrenu — plus souvent cependant gris-pâle, vaguement violacé, à texture com¬ pacte, à cassure conchoïde ou esquilleuse ; il s’y trouve, interca¬ lés par endroits, en e et /"notamment, des bancs à structure vague¬ ment bréchiforme ; en g\ les derniers bancs viennent se perdre dans la grande masse de brèche qui se voit au-delà. A noter aussi qu’on trouve, parmi ces calcaires, un certain nombre de lits schis- teux de 2 à 10 cm d’épaisseur, transformés par altération en une argile plastique grise, brune ou bigarrée. Il n’est pas douteux à mon avis que le complexe de calcaires stratifiés ou massifs, visibles depuis l’origine de la coupe, cons¬ titue l’assise désignée sous la notation V2b par la légende de la carte géologique officielle au 40.000® (^) ; ces calcaires sont, du reste, compris entre la grande brèche {V 2 ex) qui leur succède vers le Nord et le calcaire typique, à Prodiictiis Corrugatiis (V 2 a), qui affleure dans la tranchée située au Sud du passage à niveau. La masse de brèche qui se voit en ac, vers la base de l’assise , constitue donc le niveau dit de la petite brèche ; sa puissance, mesurée en tenant compte des plissements et de la direction des couches voisines, me paraît être de 20 à 26 m. L’épaisseur totale de l’assise V 2 b est d’environ 85 m. Ces couches décrivent une série de plissements remarquables, compliqués de petites cassures, que j’ai figurés sur ma coupe aussi exactement que possible. Le plan axial de ces plis est voisin de l’horizontale et même incliné de façon sensible vers le Nord ; ce sont donc des plis couchés, voire même des plis retournés (c’est le cas notamment pour le pli visible à l’extrémité Sud de la coupe) (^). Entre les points g’ et k, sur une longueur d’environ 126 m, s’ob¬ serve une importante masse de brèche, interrompue seulement par deux murs de soutènement hi et / ; cette brèche, généralement très bien caraetérisée, est absolument massive ; elle est d’aspect (1) Voici, avec leurs notations officielles, les différentes assises qui se rencontrent, de haut en bas, dans notre Viséen supérieur (V 2} : V 2 c. Calcaire compact, à Prodiictiis g'iganteiis et à lits d’anthracite. V2CX. Brèche massive, dite Grande Brèche, à ciment gris ou rouge. V 2 b. Calcaire noir ou gris pâle, généralement compact avec intercala¬ tions de masses bréchiformes {Petite Brèche). V 2 a. Calcaire gris ou blanc, très pur, grenu, à « points cristallins » et à Prodiictus Corrugatus. G) Dans la tranchée de la roule montante, les bancs changent plusieurs fois de direction et sont, i)ar endroits, très obliques par rapj)ort à la direc¬ tion de la route. Cela apporte quelques difficultés pour tracer la coupe et pour la raccorder à celle de la gare. ,Te ne suis pas siir que mon tracé soit irréprochable sous ce rapport. Il ne s’agit là, du reste, (jue d’un point tout à fait secondaire, qui ne m’a pas paru mériter une nouvelle visite sur les lieux. assez homogène, mais un examen attentif révèle que les éléments qui la composent sont, en réalité, des calcaires de textures variées; le ciment, calcareux, est gris-clair ou plus rarement rougeati*e. Cette brèche constitue, sans conteste, le niveau V2 ex, dit de la grande brèche, si constant presque partout en Belgique. Il est impossible d’évaluer, même approximativement, la puis¬ sance de cette assise (^). De k jusqu’au petit mur de soutènement I, réapparaissent des couches stratifiées et fortement plissées ; ce sont généralement des calcaires gris-i)âle, compacts, à cassure esquilleuse ou conchoïde ; certains bancs m’ont paru ressembler un peu aux calcaires à texture zonaire, qui se rencontrent surtout dans le niveau V2 c ; j’ai trouvé aussi, à quelques mètres de la brèche, un banc de cal¬ caire assez singulier : il est formé d’une pâte gris-clair, formant le fond de la roche, sur laquelle sont semées des taches de calcaire noir à contour bien net, irrégulier, le plus souvent arrondi ; la forme assez bizarre de ces éléments noirs fait qu’on hésite à leur attribuer une origine élastique ; il semble bien cependant qu’ils soient différents de la pâte et qu’on ait donc affaire à un petit banc de brèche, voire de conglomérat calcaire. Enfin on trouve, intercalés dans les bancs (|ue je viens de décrire, assez bien de minces lits schisteux et, à quelques mètres au sud du poteau marquant le kilomètre 87,9, deux couches de 6 à 8 centimètres d’épaisseur, que mes anciennes notes dénomment « lits d’anthracite ». J’ai donc tout d’aboi'd considéré les calcaires visibles entre k et / comme appartenant au niveau V2c. Mais en reportant ma coupe au net, il m’est venu des doutes au sujet de cette détermination d’âge. D’après M. E. Dupont (-), en effet, les couche V2c ne sont visibles en aucun point de la feuille de Dinant, et j’ai pu m’assurer par moi-même qu’elles ne sont pas représentées sur la feuille d’Hastière (contiguë, vers l’Ouest, à celle de Dinant) , D’autre part , les couches dites d’anthracite, qui caractérisent le niveau V2C, se trouvent vers le sommet de (^) Sauf si l’on accei)te la i)remière des deux hypothèses exi)üsées ci- après ; la grande brèche aurait, dans ce cas, une centaine de mètres de puissance. (^) Carte géologique de la Belgique, à réchelle du 1/20 000®, dressée par ordre du gouvernement. Feuille de Dinant, par E. Dupont. 1882. l’assise, près du liouiller et uon vers la base. Il était donc, a priori, assez surprenant de les trouver à Dinant, à quelques mètres de la grande brèche. Afin d’élucider la question , j’ai été revoir la tranchée dont il s’agit : les deux couches dont je viens de parler existent bien, en effet, à l’endroit indiqué, et il s’en trouve plu¬ sieurs autres à proximité ; elles sont, en général, extrêmement altérées et transformées en une argile plastique grise, verdâtre, brune ou bigarrée ; aux points où la décomposition est moins com¬ plète , cette argile est d’un noir intense, fortement chargée de matières charbonneuses et elle contient des débris de schistes noirs ; c’est ce dernier aspect qui m’avait fait considérer ces couches comme représentant les lits de schiste anthraciteux, caractéristiques du calcaire à Prodiictiis giganieus. Mais le nouvel examen que j’en ai fait m’a convaincu que cette assimilation n’est pas justifiée ou tout au moins qu’elle doit être considérée comme très douteuse ; ce qui m’a confirmé dans cette opinion, c’est l’existence (que je n’avais d’abord pas remarquée), dans les couches d’âge V2b incontestable, situées au sud de la brèche, d’un certain nombre de lits schisteux, ressemblant fort à ceux que je viens de décrire et transformés comme eux en une argile de colorations diverses. Je considère donc qu’il n’est pas démontré que les couches visibles entres les points /c et / de la coupe appartiennent au niveau du calcaire à Prodiictiis giganteiis. Dès lors, j’estime plus simple et plus logique de les rattacher aux couches V2b qui leur font suite vers le Nord et avec lesquelles elles ont, du reste, la plus grande ressemblance au point de vue lithologique. Ces dernières couches se voient de tenu, soit sur un espace d’envi¬ ron 65 m. ; elles sont formées d’un calcaire gris-bleu, subgrenu ou d’un calcaire compact, gris-pâle, vaguement violacé, à cassure esquilleuse; on y trouve aussi des bancs de brèche et, vers la base de l’assise, un amas de calcaire massif, gris ou rose, de i5 m. environ de puissance, où l’on distingue plus ou moins, par endroits, une structure bréchiforme. Cette masse de brèche correspond sans doute à celle que nous avons vue à l’extrémité Sud de la coupe, dans la même situation stratigraphique ; elle représente donc aussi le niveau de la petite brèche. La puissance totale des couches comprises entre les points k et 11 et que je range donc entièrement dans l’assise V2b , est d’environ 8o à 85 m , c’est-à-dire à très peu de chose près, la même que celle des couches d’âge identique observées au sud de la grande brèche ; c'est un argument de plus en faveur de l’assimi¬ lation des couches de à: à / au niveau V2b. Comme je l’ai dit ci-dessus, ces couches de à* à / sont fortement plissées ; près de /, elles décrivent une voûte surbaissée, dont le bord j^ford vient buter contre le mur de soutènement ; au-delà de ce mur, on retrouve des couches en dressants à peu près verti¬ caux ; il semble difficile de raccorder l’une à l’autre, par une simple charnière synclinale, ces deux allures, et il est donc pro¬ bable qu’elles sont séparées par une faille ; nous verrons plus loin l’importance qu’il convient de lui attribuer. De / en /i, les couches continuent à se montrer en dressants réguliers ; il semble cependant y avoir en m une autre cassure, probablement très minime. Ajoutons qu’au haut de la tranchée, en face de la conduite d’eau servant à l’alimentation des locomotives, le calcaire massif du niveau de la petite brèche présente des joints simulant assez bien un synclinal à bords évasés ; mais il ne })eut s’agir, à mon avis, de véritables joints de stratification; il n’y a certainement là qu’une apparence, contredite par tous les autres éléments de la coupe. A partir du point ii et jusqu’en p, affleure un calcaire grenu ou subgreiiu, généralement gris-clair, parfois à points cristallins ; les surfaces altérées sont blanches et montrent souvent la texture oolithique ou un aspect finement détritique ; ce calcaire se pré¬ sente souvent en très gros bancs traversés par de nombreuses cassures, ou bien les joints de stratification deviennent tout à fait indistincts et la roche prend l’apparence massive. Vers la base de l’assise, on rencontre des bancs contenant de grandes crinoïdes et des couches de calcaire noirâtre dolomitique. Ces diverses couches inclinent régulièrement de 76° vers le Sud; elles appartiennent certainement au niveau dit à points cris¬ tallins et à Prodiictiis Corriigatiis, de la légende officielle (calcaire de Neffe, de M. de Dorlodot). Avec les limites que je lui assigne, cette assise a une épaisseur de 96 à 100 m. Enfin, de p jusqu’à l’extrémité de la coupe, s’observent des calcaires bien stratifiés, noirs, compacts ou subgreniis, parfois doloniitiqnes ; en g, près du mur de soutènement, se voit un gros banc de dolomie noire, pulvérulente ; tous ces bancs contiennent de nombreuses concrétions siliceuses (cherts) en lits discontinus, présentant parfois une curieuse structure rubannée (alternance de zones claires et sombres). Ces couches doivent être rangées dans le niveau Vih, c’est-à-dire au sommet du Viséen inférieur. La limite entre cette assise et l’assise supérieure Fsa est assez difficile à préciser ; je l’ai placée en /;, à l’apparition du premier lit de cherts ; on pourrait aussi la reporter à quelques mètres vers le Sud. La partie de cette assise Vib, visible dans la coupe, a une puis¬ sance de 28 m. environ. * * * Interprétation de la coupe. — La façon d’interpréter la coupe que je viens de décrire dépend de l’age que l’on attribue aux couches plissées qui se voient de k en /, en contact immédiat vers le Nord, avec la grande brèche. Comme je l’ai exposé ci-dessus , j’ai d’abord considéré ces couches comme représentant le calcaire à Pi\ giganteiis et à lits d’anthracite, V2C, sommet de notre terrain dinantien. Dans cette manière de voir, les couches dont il s’agit, de même que toutes les couches de plus en plus anciennes V2cx, V2b et V2a qui se voient vers la gauche de la coupe, constitueraient donc le bord sud d’un synclinal ; les plis décrits par le calcaire kl, déterminé comme V2C, seraient donc parallèles à ceux du calcaire V2b affleurant plus au Sud, et la voûte surbaissée qui se voit près du point / serait, en réalité, un bassin retourné. D’autre part, à partir du point /, 011 rencontre, à mesure qu’on se dirige vers le Nord, des couches de plus en plus anciennes V2b, Fsa, Vib ; on se trouve donc sur l’autre bord du synclinal. Mais il est visible que ce synclinal n’est pas symétrique et qu’il manque, au bord Nord, le sommet de l’assise V2b, toute l’assise V2cx et la base de l’assise V2c. Dans l’hypothèse où nous nous sommes placés, il faut donc admettre que le bord sud du bassin a été refoulé le long d’une faille importante (‘), de façon à en cacher la (b Les faits observés dans la tranchée obligent à donner à cette faille une assez forte inclinaison à son point d’affleurement ; mais il est probable que cette inclinaison diminue en profondeur. M 10 partie centrale et une partie du bord Nord*. En un mot, le bassin aurait la structure" indiquée au schéma 2 de la planche ci-annexée, structure analogue à celle qui caractérise la région méridionale du grand bassin sti-atigraphique de Nainur. Comme on le voit par cette figure, la faille dont il s’agit aurait un rejet considérable — qu’on ne peut toutefois évaluer, puisqu’on ignore la largeur de la partie centrale du bassin. Il ne serait pas impossible, au surplus, qu’il y eût au centre de ce bassin, préservé de l’érosion par le massif refoulé, un peu de terrain houiller, dont l’extension ancienne jusqu’en ce point ne fait de doute pour personne. Je rappellerai, à ce sujet, que M. Lohest a découvert autrefois des débris de schistes houillers dans cette même coupe delà gare de Dinant(2) ; ceux-ci étaient visibles notamment dans la grande brèche, sur un espace de 10 mètres, caché aujourd’hui par un mur de soutènement ; s’il était prouvé qu’ils existaient aussi au point / de la coupe, 011 pourrait, dans l’hypothèse envisagée jusqu’à présent, supposer qu’ils constituaient un minuscule lam¬ beau de houiller, coincé entre les deux lèvres de la faille ; ce serait donc une raison ])our croire à l’existence d’un dernier vestige de bassin houiller sous la gare de Dinant. Je me hâte d’ajouter que l’hypothèse que je viens d’exposer ne m’apparaît pas comme la plus vraisemblable. J’ai indiqué, en effet, les raisons qui me portent à considérer les couches visibles de k à / comme devant être rangées dans l’assise V2I). Si cette dé¬ termination d’âge est exacte, la structure du bassin est, en réalité, fort simple et peut être représentée par le schéma 3. (PI. I.) Dans ce cas, c’est donc la grande brèche V2cx qui constitue le centre du synclinal, et les couches V2b qui affleurent au Nord, doivent se raccorder souteri-ainement, par dessous la brèche, aux couches de même âge visibles au Sud ; les couches voisines de l’horizontale qui s’observent près du point /, sont donc en situation normale et non retournées. La faille que nous avons reconnue près de ce dernier point, n’est plus alors qu’une petite cassure tout à fait secondaire, et n’a qu’un rejet insignifiant; on peut supposer qu’elle (^) Max Lohest. Vestig'es de terrain houiller à Dinant. (^Ann. Soc. géol. de Bel. T. XXII Bull. p. LXXXIV, 1895-96.) M II Il recoupé obliciuement un petit pli dissymétrique, comme celui figuré au croquis i et mis les plateures a en contact avec les dres¬ sants b y réduisant ainsi, de quelques mètres seulement, l’épaisseur visible de l’assise V2b du bord Nord ; ou bien - et ceci me paraît I Fig. 1. Fig. ‘2. plus probable — elle constitue une cassure à peu près verticale, donc parallèle aux dressants, le long de laquelle ceux-ci seraient des¬ cendus (fig. 2). Quoi qu’il en soit, cette faille est absolument sans importance et peut être négligée. Si, donc, on en fait abstraction, on peut dire, en résumé, que les couches du Viséen supérieur de la gare de Dinant dessinent un synclinal régulier, non brisé, dont le bord Sud est affecté de plis couchés, légèrement déversés vers le centre ; le bord Nord, au contraire, est formé de couches beau¬ coup plus régulières, redressées jusque près de la verticale et qui subissent également, près de la partie centrale, quelques plisse¬ ments énergiques. Telle est la façon dont la coupe décrite doit, à mon avis, être comprise. J’ajoute que, bien que ne me ralliant pas à la première hypothèse (faille plate), je la considère cependant comme défen¬ dable et même comme plausible, puisqu’elle n’est en contradiction avec aucun fait — tout au moins avec aucun fait observé dans la coupe. C’est pour cette raison que j’ai cru devoir l’exposer. Lamellibranche dans le Revinien, PAR LE Professeur p. JVLalaise. Il y a quelques années, j’avais ramassé dans le Revinien de l’ardoisière S^®-Marguerite, la dernière ardoisière à gauche, en allant de Fumay vers Fepin, trois exemplaires^ qui me parais¬ saient d’ « origine organique ». Je les rapportai à des Lamelli¬ branches. Me trouvant à Lille, en août 1909, je montrai mes trois échan¬ tillons, à mon ami, le professeur Ch. Barrois. Deux exemplaires lui parurent douteux, et dans le troisième, il reconnut le genre Actinodonta. On sait que M. Barrois s’est occupé de la description des lamellibranches, dans son remarquable « Mémoire sur la faune du grès armoricain (^) ». Il définit (p le caractère du genre Actinodonta créé en 1848, avec l’espèce A. ciineata. Phill. Outre cette espèce de la famille des Nuculidae, les grès armoricains possèdent six autres espèces, dont quatre nouvelles p). Dans le genre Actinodonta tel que le comprend Ch. Barrois, se trouvent des espèces qui avaient été décrites sous les noms génériques : Anadontopsis, Mac Coy ; Orthodontiscus, Meek ; Palæarca, Salter Sanguinolites, de Verneuil et Barrande. Or, le grès armoricain est considéré comme ordovicien inférieur, Arenig ou Llandeilo. (^) Ann. de la ^oc. Géol. du Nord, t. XIX, Lille, 1891, p, i34. (^) Ibid., p. 106. (^) Ibid., pp. 164 à 176, et pl. II, fig. i à 6. — PI. III, fig. i. Travail i)résenté à la séance du 17 octobre 1909 ; déposé au secrétariat le 17 octobre 1909. — M l4 — Un Actinodonta sp, dans le Revinien, soit dans le Cambrien, donne, à l’apparition de ce genre une origine beaucoup plus ancienne, que celle qui lui avait été attribuée, jusqu’aujourd’hui. C’est donc le Lamellibranclie le plus ancien de Belgique et proba¬ blement du monde. Il est également curieux que ce soit un Lamellibranche qui ait été trouvé dans le Revinien, plutôt qu’un Bracliiopode ou un Trilobite. [4-1-1910] Modiolopsis ?? Malaisii, Ch. Fraip. Lamellibranche nouveau du Rëvinien Belge (Cambrien moyen), PAR pHARLES j^RAlPONT Ingénieur Civil des Mines A. I. Lg. Assistant-répétiteur à l’Université de Liège. (Planche II). La découverte par notre savant confrère Monsieur le professeur Malaise d’un lamellibranche de grande taille dans notre Cam¬ brien, est d’un très grand intérêt, tant paléontologique que géolo¬ gique. En effet, Charles D. Walcott dans « The fauna of the lower Cambrian or Olenellus zone » est le premier à signaler des lamelli¬ branches dans le Cambrien inférieur et ceux-ci sont de très petite taille , ce sont Fordilla Troyensis , Barrande et Modioloïdes priscRy Walcott, fossiles de quelques millimètres de longueur. Bernard, dans son traité de paléontologie, signale dans le Cam¬ brien tout à fait supérieur de l’Amérique et dans les couches de Trémadoc qui sont leur équivalent, des lamellibranches en assez grand nombre, tels que Palearca, Ctenodonta, Glyptarcay Modio- lopsiSy tous lamellibranches taxodontes ou anysomyaires, mais ces couches comprises entre le Cambrien et l’Ordovicien sont aujour¬ d’hui généralement rangées plutôt dans le Silurien et M. Emile Haug, dans son récent Traité de Géologie, considère comme seuls lamellibranches cambriens connus les deux espèces signalées par Walcott. Dans l’Ordovicien, les lamellibranches ne sont pas encore abon- Travail i)résenté à la séance du m novembre 1909, déi)osé au secré¬ tariat le 24 novembre 1909. — M i6 — dants, on y trouve surtout des Avicula ; ils deviennent abondants dans le Silurien supérieur et l’on assiste dans le Dévonien à leur épanouissement ; cependant c’est l’épanouissement de la faune silurienne sans grands changements. Dans le Silurien du district de l’Eureka, Walcott signalait en 1884 les lamellibranches suivants : Tellynomya contracta^ Sait Tellynomya Hamburgensis, nov. sp., Modiolopsis occideiis, nov. sp., Modiolopsis pogoniensis , nov. sp. Il décrivait en 1887 la Modioloïdes prisca comme une modiolopsis (??). Barrande consacre quatre volumes de son « Système silurien de la Bohême )) à la description des lamellibranches, ce qui montre quelle énorme extension ils avaient pris dans l’époque silurienne en Europe. Zittel, dans son grand et admirable Traité de Paléontologie, ne signale dans le Silurien inférieur que les genres Pterinea, Ambo- nj^chia, Megambonia, Modiolopsis, Cyrtodonta (Cypricardites), Ctenodonta, Cucullella, Anodontopsis ^ Cuneamya, etc., qu’il considère comme les plus anciens de la classe. Dans son beau mémoire sur la faune du grès armoricain, M. Charles Barrois décrit en 1891 une trentaine de lamellibranches qui se groupent comme suit : Sluzka Synek Spathella Actinodonta Lyrodesma Redonia Ctenodonta Nuculites Nue U 1 an a Area Paralielodon Cyrtodonta Modiolopsis Hippomya Le genre à attribuer au lamellibranclie découvert par notre sa¬ vant confrère M.le professeur Malaise, doit rester douteux; d’après M. Barrois les caractères de la charnière distinguent les Actino- Paléoconques I j Taxodontes < Dysodontes \ Heteromyaria j douta des Cyrtodonta (= Cypricardites, Palaearca, Vanuxemia); d autre part, le genre Actlnodoiita renferme aujourd’hui des fossiles déerits jadis comme Aiiodontopsis Orthodontiscus, Lyro- desma, Modiolopsis, Cypricardia, Modioniorpha, Nyassa, Paleio- neilo, Sang-iiinolites, etc. La mauvaise conservation du fossile découvert par M. Malaise ne nous permet ni de reconnaître des impressions musculaires, ni des dents, ni même d’étudier les ornements extérieurs de la coquille, sauf quelques stries d’accroissement ; nous sommes donc réduits à lui donner provisoirement le nom du genre auquel il ressemble le plus, sans vouloir pour cela préjuger des caractères de la charnière tels que nombre de dents, etc. Notrp lamellibranche ressemblant surtout à certains Modiolopsis, je crois préféi-able de le rapporter à ce genre. Je me fais un plaisir de dédier ce fossile à notre savant confrère, M. C. Malaise. Description : Modiolopsis {??) Malaisii (Ch. Fraip.). Coquillle inéquilatérale, assez fortement bombée, allongée, subelli])tique et obliquement subovale, déprimée en avant, renflée vers l’arrière et au milieu. Côté postérieur plus large que le côté antérieur, bord antérieur arrondi et acuminé, bord postérieur et bord palléal arrondis, les bords raccordés l’un à l’autre par des courbes. Bombement maximum un peu plus vers le crochet que le diamètre correspondant à la plus grande largeur de la coquille, lequel se trouve à peu près à l’extrémité du bord cardinal opposé au crochet. Ce bombement s’abaisse vers les côtés. Ligne cardinale plus courte que la longueur de la coquille (environ les 2/3). Crochet fort et très arrondi, peu isolé, tout à fait terminal et antérieur, non saillant et formant l’extrémité antérieure du bord cardinal. Pas de carènes visibles sur l’échantillon, pas d’angles rentrants si ce n’est que le bord cardinal paraît un peu concave mais presque droit. Quelques stries concentriques d’accroissement assez peu visibles sur la région antérieure de la coquille. Longueur 6i mm. Largeur maxima 32 mm. ' Hauteur environ lo mm. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., 2. — M l8 — Gisement ; Ardoisière Ste-Margnerite, la dernière à gauche en allant de Fumay vers Fepin. Rapports et différences. Les taxodontes portent de chaque côté de la charnière une série de petites dents semblables entre elles et des impressions musculaires presqu’égales. Les dysodontes ont les dents cardinales absentes ou anormales et les muscles adducteurs très inégaux ; ce seraient des taxodontes à charnière réduite (Barrois). Nous sommes dans l’impossibilité de placer le fossile que nous décrivons plutôt parmi les taxodontes que les dysodontes, étant donné que les caractères distinctifs des deux ordres nous manquent. Üans le premier ordre, c’est aux Actinodonta et aux Cyrtodonta qu’il ressemble le plus ; il nous parait cependant plus voisin par son aspect général des Modio- lopsis qui sont des dysodontes et spécialement de Modiolopsis Modiolaris Conr. du Silurien inférieur de Cincinnati (Ohio). Mais le crochet de M. Malaisii est toutefois beaucoup plus fort, plus terminal et bien plus arrondi. BIBLIOGRAPHIE Barrais, Charles. — Mémoire sur la faune du grès Armoricain. Ann. Soc. géol. du Nord, t. XIX — (Lille pp. 135-237. — PI. I à V). Walcott. — Paleontology of the Eurêka district U. S. Geol. Survey. Monographs VIII. (Washington 1884.) Id. — The fauna of the Lower Cambrian or Olenellus zone. U. S. Geol. Survey-Tenth annual report 1888-89, part. I, Geology (Washington). Id. — The Cambrian. U. S. Geol. Survey. Bulletin n^^ i89 (Washington). Barrande. — Système silurien de la Bohême. Volume VI — 1881. (Prague et Paris.) Zittel, — Traité de paléontologie, traduit par C. Barrois, t. II, 1887. Id. — Grundzüge der Paléontologie 1895. (Munich et Leipzig). Bernard Félix. — Eléments de Paléontologie. Paris (Baillière) 1895. [22-1-1910]. La Géologie du Bolderberg, PAR Q. yELGE. A la suite de la note par laquelle dans la dernière séance, nos estimés collègues MM. Sclimitz et Stainier nous ont lait part de la découverte d’une l'aune oligocène dans le sable blanc tant dis¬ cuté du Bolderberg, je désire faire remarquer que cette nouveauté à laquelle j’attache d’autant plus de prix qu’elle confirme une opinion que j’exprimais déjà dans nos annales en 1899, ne résoud pourtant pas toutes les difficultés du Bolderberg comme les auteurs susdits paraissent le croire. Les fossiles oligocènes que l’on vient de trouver dans les sables blancs inférieurs, sont la preuve de l’iiiatus qui existe entre ces sables et le conglomérat qui les surmonte, puisque l’on paraît d’accord depuis plusieurs années pour déclarer miocène la faune de ce dernier. S’il en est ainsi, il n’est évidemment plus possible de considérer le conglomérat comme le sommet du sable inférieur, puisque ces deux niveaux sont d’âges différents. La différence absolue des deux faunes, donne donc raison, aux protestations de tous les stratigraplies qui depuis Dumont et Dewalque, ont toujours considéré le conglomérat du Boldei*berg et en général toutes les formations tertiaires analogues comme des bases et non comme des sommets d’étage. L’observation limitée à ces deux points est déjà très importante et nos honorables collègues ont eu tort, je pense, de vouloir attri¬ buer à leur découverte une signification plus étendue. En effet, étant donné qu’il existe au Bolderberg cinq assises superposées, il ne résulte pas du tout de l’existence d’une faune Travail présenté à la séance du 21 novembre 1909, dé])osé au secréta¬ riat le 21 novembre 1909. M 20 oligocène dans le sable inférieur n“ 5 que les deux assises supé¬ rieures, soient « évidemment pliocènes » parce que latroisième et la quatrième seraient miocènes. Je crois au contraire, pour des raisons sti-atigrapliiques très sérieuses, que les deux conglomérats n°^ 2 et 4 sont de même âge et constituent ensemble le gravier dédoublé du sable ferrugi¬ neux supérieur n° i. Personne ne conteste que celui-ci ne soit le vrai sable diestien de Louvain et de Diest, mais il résulterait précisément de la coupe du Bolderberg, où le conglomérat inférieur n" 4 serait miocène d’après les reclierclies des paléontologues que le sable diestien n^ i, du même âge que ce congloméi*at miocène, serait plutôt miocène lui-même. Pour (|ue le sable supérieui\ diestien fut pliocène, il faudrait que les deux conglomérats, l’inféi’ieur comme le supérieur, fussent éga¬ lement pliocènes, thèse contraire à ce qui était admis jusqu’ici. Les spécialistes ont démontré que la faune du congloméi'at n® 4 est identique à celle d’Edegbem, que Dumont considérait comme diestien et pliocène, mais que Nyst et la carte géologique au 40.000® à sa suite, ont fait descendre dans le miocène comme étant identique par sa faune aux faluns de la Loire, type actuel et incontesté du miocène européen. Pour que le diestien en général et celui du Bolderberg en particulier fussent « évidemment pliocènes », il faudrait donc dé¬ montrer que Nyst s’est trompé et que le sable d’Edeghem doit rentrer dans le pliocène, c’est à dii’e qu’il est plus récent que les faluns. Poui* ma part, je n’y verrais aucun inconvénient, mais je con¬ state que jusqu’ici cette preuve n’a été fournie à suffisance de droit, par aucun paléontologue autorisé. Toutefois la chose est possible et la Soeiété belge de Géologie et d’Hydrologie cette semaine même, semblait porter la question â son ordre du jour. Quoiqu’il arrive, que les sables d’Edegliem après un nouveau contrôle, soient déclarés miocènes ou pliocènes, on devra recon¬ naître que les quatre niveaux supérieurs du Bolderberg sont diestiens et que tous les quatre sont de l’âge d’Edegliem. Voici maintenant la preuve stratigrapliique que j’invoquais plus M 21 haut. Elle est tirée non de l’examen des talus de la tranchée du Bolderberg, lesquels depuis de longues annéesne sont pins visibles, mais du dessin minutieux et de la description qui en ont été pu¬ bliés par M. le Professeur Gosselet, de Lille et ont servi de base de discussion aux observateurs suivants. D’après mes souvenirs, la tranchée avait au moins une centaine de mètres de longueur. Dans le dessin de M. Gosselet, le conglo¬ mérat, doubleau milieu de la coupe, est simple aux deux extrémités nord et sud, mais en deux points intermédiaires, à une cinquan¬ taine de mètres l’un de l’autre, on voit le congioméi*at unique se bifurquer et se dédoubler, de manière à ce que le double conglo¬ mérat n’existe que sur la moitié environ de la longueur de la tranchée. J’ajouterai que cette observation qui paraît n’avoir jamais frappé les géologues, semble confirmée par les sondages récem¬ ment publiés de Lambroeck, Voort et Lillo, lesquels également ne signalent qu’un seul gravier ou conglomérat entre le sable diestien et l’oligocène supérieur. [27-1-1910] " !: i:s:;i^'î^'|: -•’iv' .- ^ , 'l'> ..', • .V, i ^ ï . J \ ‘-f 'Vîij . . I • 4^ f :T; Célestine du Bazina (Tunisie'. Caractères distinctifs entre la célestine et la barytine, PAR p. pESÀRO Dans un lot de barytines, trouvées en Tunisie par notre con¬ frère M. l’ingénieur Maurice Bertrand, j’ai remarqué un échan¬ tillon à cristaux singulièrement développés , dans lesquels le clivage p = ooi avait pour biréfringence 7. On verra plus loin que c’est là le moyen le plus rapide pour caractériser la célestine et la distinguer de la barytine, qui, dans les mêmes conditions, offre une biréfringence de 10. L’étude au goniomètre et l’essai chimique ont confirmé ma détermination. * * L’échantillon dont il s’agit constitue une masse cristalline compacte, incolore, montrant partout des lamelles de clivage ; à sa surface, parmi de petits cristaux bruns de calcile groupés en gerbe, se trouvent des cristaux de célestine ayant de 2 à 5 milli¬ mètres de dimension moyenne, sans allongement prépondérant, plutôt globulaires, tantôt limpides, tantôt recouverts d’une patine brune d’hydroxyde de fer, plus ou moins irisée. La forme de ces cristaux est singulière ; ils rappellent, au pre¬ mier coup d’œil, l’hexadièdre de la pyrite ; on sait que, les trois faces habituelles des cristaux de célestine, m = iio, = 102, = ou, font entre elles des angles sensiblement égaux : m = 59° 57', ine^ = 6i'^2', = 61° 36' ; Travail présenté à la séance dn 19 décembre 1909, déi)Osé au secrétariat le 21 décembre 1909. en leur point d’intersection, l’angle trièdre paraît donc posséder un axe ternaire ; or, de l’égalité des angles précédents, résulte aussi celle des angles dièdres des trois arêtes suivant lesquelles ces faces se coupent sur les axes binaires : minant. = 7^^ 5o', sur = 76"^, sur p -= 78° 49^ ; il s’ensuit que, par le développement égal des douze faces dont il s’agit, on obtient une forme à faces pentagonales simulant un liexadièdre du système cubique. (^). De ce qui précède, il résulte une certaine difficulté pour l’orien¬ tation de ces cristaux, en ce qui concerne les arêtes mm sur ^ et sur y dont les angles ne diffèrent que de 10'; en outre, l’angle a^ a^ sur ;s de la célestine est très voisin de l’angle sur y de la barjdine, ce qui pourrait amener une confusion entre les deux espèces. Le mieux est de se rapporter au clivage p — 001 et de mesurer, dans un solide qui le montre, les angles a^a” obtus et e'e' aigu à l’extrémité de l’axe normal à ce clivage. La figure i est une projection oblique sur li^ = 100 d’un cristal de célestine de Tunisie ; aux formes 1 /a, a^ eb , b\ p qu’elle montre, s’ajoutent souvent ; les prismes verticaux et y _L A. J. en faces à peine visibles, les rliomboctaèdres b^ et b^ b ^ g- ^ = 144 (voir fig. 2) et enfin deux formes nouvelles dont il sera parlé (^) L’égalité des angles formés autour de l’axe teimaire exigerait Dans ce cas, la forme serait identique à celle de l’iiexadièdre géométrique j 2 . i.o L’angle cp sur les axes binaires et l’angle a autour de l’axe ternaire seraient respectivement donnés i^ar cot — = 1 ^ ; cp = 7G0 52' 41” 3 - l ^ cos a = - ; a =: 60'^ 5i' 36”. I -f L 4 La forme wa^e^ de la célestine est voisine de celle de l’hexadièdre connu 540. — M 25 — plus loin. La face p est presque toujours présente (fig. i) sous forme d’un petit rectangle allongé parallèlement k y tandis que et g' sont absentes ; cette remarque permet d’orienter rapidement les cristaux. Comme les mesures conduisent à des angles très voisins de ceux donnés par Auerbacli {Dana, p. goS), j’ai adopté les mêmes données de départ pour la célestine de Tunisie : mm sur x == 75^60', a^a^ sur 0 = 78049'- On en déduit, pour b = i, log. a == 1,8916074 log. c = 0,1072258 Voici le tableau de correspondance : — M 26 — Angles Calculés Mesurés P 001. OU 52" 0' 8" 5i° 5G',5 P 001. 102 *89" 24' 3o" 89" 19' Gi" 34' 19" i3' appr. a^ 102.01 1 Gi" 35' 5i" m g3 IIO.I20 19" 23' i4"(i) m m 1 IIO.l 10 * 75° 5o' 75® 55' m à 4 1 110.221 i3" 29' 5i" i3® 37' m b 2 110.111 25" 38' 40" 25" 83' m b ^ 110.112 48" 5o' 7" 43® 47' m F 110.580 12" 52' o",5 12® 14' appr. 1 1 1 gl 5 Jy'à 011.144 14® II' 36" 14® 12' 1111 b^ (à 5 b^ g'^^ I I I .144 81^ 8' 20" 3i" 7' m 1 10. 01 1 ()i" 2' 10" j Gi® 0' 1 1 1 «2 ^ -3 ^T) 102.144 5i® 55' 1" 52® 7' * * * Forme e ^ = i.ii.io. — En continuation de la face i44i dans beaucoup de cristaux borde l’arête b (iii.oii) (fig. 2) {^) se trouve une plage assez terne bordant l’arête (eio.oii). Lors¬ qu’on inet en observation cette zone au goniomètre, on aperçoit une suite d’images indiquant des faces situées sur la zone et très voisines de ou ; l’image la plus nette et qui est donnée par la facette la plus éloignée de ou, fait avec celle-ci un angle de 5^^ à 6^, moyenne 5"49'- En partant de cette incidence et de l’équation de la zone 7i + / = A:, on obtient k h J = 1,0962, y = 0,0962, (') Si l’on déduit cet angle de g^ sur j = G5® 23', inscrit dans le tableau de Dana, on obtient = 19® 28', 5 ; mais, si l’on calcule le premier angle à une seconde près, on obtient 65° 28' 82" ; de sorte qu’à une minute près il faut écrire : sur y == G5®24^ et ing^ =190 28'. (2) Projection orthogonale sur = 010. — M 27 — puis i.ii.io = e. ■5 Les faces connues dans la zone me’ sont nombreuses; leur notation est de la forme k - 1 \ X-- Fig. 2. Dana renseigne 121, 253, i32, 143, 187 et 1.24.23 de plus en plus voisines de e’= ou. La face que nous signalons est donc intermédiaire entre les deux dernières; pour celles-ci, on calcule : (187) (ou) = 8^22' 3o" (1.24.23) (ou) == 2"^ 43' 9"- Observons que notre e g a, par rapport aux arêtes du prisme — M 28 — primitif, une notation plus simple que celle de 187 qui correspond à e g . Pour gg on a T 5" (i.ii.io) (on) = 6«i'49". * * A _L ' i. Forme ^ 2. lo.Q. — Dans la mesure qui précède, on aperçoit une image assez excentrique, i)lus éloignée de celle de e’ que les images dont il vient d’être question, mais très voisine de l’image excentrique donnée par i44î on constate que cette image est donnée par une plage s ayant la forme d’un petit triangle très troit, toucliant par sa petite base i44 on dessous (fig. 3) et inter¬ médiaire entre iio et i.ii.io. Les intersections de s avec les faces voisines sont peu nettes et courbes, surtout celle avec i44- I^ar un redressement convenable du cristal, on obtient de 12° à i3° pour l’angle avec 011 et de 3° à 4° pour l’angle avec i44; 01^ outre, on constate dans la dernière mesure, autant que le permet le voisi¬ nage des deux images, que les deux faces forment zone avec 102. En partant de ces données, on obtient, pour la plage s, la notation i A Ë_ 2.10.9 = Angles calculés : (2.10.9) (ou) = 12® 12' II", (2.10.9) (i44) = 3° 39' II". La face 2.10.9 existe dans presque tous les cristaux , mais, en général, elle est à peine visible à la loupe et indéterminable. Cette forme s’approche beaucoup de la forme connue i55, comme l’indiquent les incidences calculées : (i55) (ou) = II® 26' 18" (i55) (i44) = 2® 45' 18" ; mais i55 a une toute autre orientation que la plage s des cristaux — M 20 — de Tunisie, orientation représentée par la figure 3, construite d’après la notation 8 = 2.10.9; car, i55 devrait se trouver entre 144 et ou, en zone avec ces faces ('). Un cristal m’a donné une bonne vérification par la mesure de l’angle avec /n, qui a été trouvé de 49® 10' ; or, on calcule : (2.10.9) (iio) = 49“ 8' 48" (i55) (iio) = So^" 52' 9”. * * * Voici ce que m’écrit M. Bertrand sur le gisement de la célestine dont il vient d’être question : ((Je l’ai recueillie dans une recherche pour galène à la mine du Bazina, près Mateur. Un certain nombre de cristaux agglomérés » formaient une géode dans les marnes grisâtres (probablement )) du Trias) où se trouve le gisement de galène, céruse et barytine. » Ces marnes contiennent en outre des cristaux de pyrite souvent » microscopiques, quelquefois en assez volumineux hexadièdres. » Caractères distinctifs entre la célestine et la barytine. Il y a longtemps que je travaille à réunir des données permettant de caractériser les minéraux sans qu’il y ait besoin d’effectuer des préparations; ces caractères sont les biréfringences des lames de clivage et V apparence optique soit d’une lame de clivage^ soit du cristal vu à travers les faces par les quelles il se termine habituelle¬ ment. Les caractères inscrits dans les traités , angle des axes optiques, biréfringences des sections principales, qui sont excessi¬ vement utiles lorsqu’il s’agit de l’étude d’une lame mince de roche, là où toutes les orientations sont présentes, ne servent plus, en général, lorsqu’il s’agit de la reconnaissance d’un minéral. fU II ne [aul pas perdre de vue que deux facettes presc^ue en coïncidence avec une troisième j)euvent couper celles-ci dans des directions très diffé¬ rentes; les mesures g'onioinétriques ne peuvent donc servir à la détermination exacte (lue si elles sont susceptibles de i)récision; car, (xuels txue soient les repères, les iiundences seront i)eu différentes i)our les facettes dont il s’agit. Dans le cas où les mesures ne sont qu’ai)i)roximatives, il faut tenir compte de la figure formée par les arêtes d’intersection et de l’orientation de cette figure. — M 3o — Biréfringence du clivage p. — Dans le cas de la célestine et de la barytine, une section principale est donnée par le clivage p = ooi ; or, d’après les indices généralement admis, ce clivage a une biré¬ fringence de 10,8 pour la barytine, de 7,8 pour la célestine. La confusion serait déjà difficile dans une lame épaisse de 5 centièmes de millimètre, car la barytine se colorerait entre les niçois croisés en rouge foncé tandis que la célestine offrirait du jaune clair, et elle devient impossible par l’emploi de lames plus épaisses, une mesure, même grossière, du retard donnant celui-ci à quelques unités près. Ainsi, pour une épaisseur d’1/4 de millimètre, le retard serait de 270 pour la barytine, de 182,5 pour la célestine. Dans le tableau qui suit, j’ai réuni les valeurs Xp de la biréfrin¬ gence du clivage /;, que j’ai obtenues dans des barytines et célestines de différentes localités; e est l’épaisseur de la lamelle de clivage ou du cristal employé, R le retard mesuré : Barytine. Provenance. e R 1 Xp 1 Przibcam. 27,5 2Gi,9— 2bo,7 9,^‘> Nauroili ('). 21 188,1 9 Espagne (^j. 33 3o(),b 9,^ Rumelange (’b- 22 219,4 — -Dv» 10 Klein Swabenberg (' ;. 39,5 382,8 9,7 Djebel Abrod 32,3 819,1 — 822, 1 9,9 » 27 9,i^ Provenance inconnue. 20,2 210 10,4 Cumberland. Cliarbonnage du Iloriiu 3 0,2 9d) l.engeba ch. 33,1 342,5 10,3 Auvergne. ■ ^79 10,4 (^) Petits cristaux limpides aplatis suivant La zone verticale g-‘^ g'^ m est remarquable par la imésence de deux prismes jmesque identiques entre eux ; ce sont m = i lo et g^ = 280, dont l’angle est respectivement de 78^22', 5 et 78033'. Sans la i)résence de = 01 1, la zone verticale aurait pu être notée /d mg^, en taisant tourner le cristal de 90® autour de la verticale, car les prismes, et g^ sont })resque identiques, ayant respectivement pour angle 44°2ï' et 44“29 • Liicore taut-il que l’angle pe^ = 52^4^' i)uisse être mesuré avec exactitude (c’est le cas pour les cristaux de Naurotli; mesuré : 52039'), autrement, l’orientation à 900 pourrait aussi être interprétée par la présence de 4o5, connue dans la barytine, face qui fait avec p un angle de 52O12'. Dans ces i)etits cristaux, la certitude s’obtient immédiatement au microscope par la i)ro[)riété que la direction positive du clivage est dirigée suivant la petite diagonale. (^) Tablettes p sur sperldse stalacti tique. Ç'^) Dans une ammonite du minerai de fer oolithique du Luxembourg. Ann. de Ui Soc. géol. de Belg., t. XIV, Mémoires, 1887. 1 Prismes p m, aplatis suivant p, modifiés par êY et de légères tronca¬ tures eb Cristaux jaunes, dichroiques. (0) Tunisie. Ces deux échantillons m’ont été donnés par M. Maurice Bertrand ; le premier est un gros cristal blanc, translucide, avec les faces m de clivage et la zone p grossièrement cannelée ; le second est un assem¬ blage i)almé de tablettes pma^., de couleur gris-perle. Voir G. Cesàro. — DescrlpL des min. phosph. snlfat. et carbonatés du sol belge. Méin. de VAcad. roy. de Belgique, t. LUI, p. 45, fig. i3 ; 1897. — M 32 — Célestine Provenance e i R Xp T'uni sie 55 1 378,9 8,9 Romagne (^) 1 ) 28,5 } 34 2oG,5 252,2 7,2 7,4 Girgenti 34,7 .234,4 6,8 Prihow (^) 47.7 338,8 7,1 ( 1^8,5 199.5 7,0 Herrengrund ( ^9 ! 29,5 198,2 6,8 194,3 G, G Gloucestersliire Go 4o3,i 8,7 Monteviale ('b ) 49.3 ) 5i,i 338,2 340,7 Provenance inconnue 27,5 201,2 >"> 40 298,8 7.8 ^4 On voit que la biréfringence du clivage ooi est comprise entre 9 et 10,5 pour la barytine et entre 6,5 et 7,5 pour la célestine. On peut même obtenir la valeur de la vraie biréfringence rig — iip = B, sans effectuer de préparation et sans connaître les indices ni l’angle des axes optiques : il suffit de mesurer, outre Xp , la biréfringence du clivage ni = iio, ou celle d’une face d’orientation connue. Je vais prendre comme exemple les petits cristaux de Priliow, qui à travers leurs faces ont donné : R = 35o,7 ; e = 4^,5 ; d’où Xgi = 8,1, et qui pour le clivage p ont conduit ci-dessus à Xp = 7,1. La bissectrice aiguë n ^ étant normale à Id = 100 et le P. A. O. (^) La Eecondelame présente, en lumière convergente rouge, la lemniscate 4X — 25i,2 passant exactement au centre du cliamp. Pour la forme de ces cristaux voir ma communication de la séance du lü janvier 1910. (^) Petits cristaux, tabulaires suivant p, allongés suivant x, ayant pour notation pe^ m a*. (^) Vicenza. Grands cristaux, tabulaires suivant p, allongés suivant j, 1 ayant pour notation pa^a^e^mb^ . Ces cristaux m’ont été donnés par M. le Prof. Rugg. Panebianco, de Padoue. — M 33 — étant parallèle à = oio, si a est l’angle que fait une face de la zone pg^ avec p = ooi, on a, pour la biréfringence de cette face, X B (i — cos^asin^V); on a de môme, pour une seconde face, X' = B (i — cos^a' sin*' V). En éliminant V entre ces deux relations, on obtient B en fonction des deux biréfringences mesurées : X cos^a' — X' cos^a cos-a' — cos^a Dans notre cas ; a = O, a' 52'', X = 7,1, X' = 8,1 ; d’où B = 8,7. * * * Distinction entre les deux espèces à Faide de mesures gonio- inétriqiies. — Le tableau qui suit montre que l’on n’arrive à un résultat certain que si les mesures sont susceptibles de précision et si le clivage p est visible pour l’orientation ; encore faut-il recourir à certaines zones : Angi.es Barytine CÉLESTINE p «2 38^'5i',5 39"24',5 p 1 52^43' 520 0' p c œ bi 64021' p IF 4606', 5 460 10' m a^ 60054' 59057' m 59049' 610 ;>' a“2 6io5i',5 61 03 6 a^ a^ sur 77043' 78049 sur y 7E34' 760 0 m m sur .v 78022', 5 75050' Cj lucideiices obtenues en partant de mm sur x = 78®2a'i>G" ; sur {Helmacker in Dana, }), 900) ; on arrive à log- a = 1,9112640 ; log c = 0,1184584. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., 3, Dans le trièdre formé par les faces m, a^, e' on constate que l’angle ma^ de la barytine est presque le même que me^ de la céles- tine et vice-versa (8' de différence) et que l’angle a^e^ a des valeurs très voisines dans les deux espèces. La zone pZ?”^ne peut servir à établir une distinction, les incidences y étantpresque identiques (i) pour les deux minéraux. Lorsque le cristal a été orienté pai* la mesure des angles que le clivage p fait avec a^ et eb la mesure de l’angle mm est surtout décisive. * * * Caractère distinctif basé sur la différence entre la forme cris¬ talline du chlorure de baryum et celle du chlorure de strontium. — Lorsqu’on possède une petite quantité du minéral et que ses caractères cristallins sont peu nets, on peut recourir à l’observa¬ tion microscopique du chlorure du métal qu’il contient. Après fusion avec un carbonate alcalin, reprise par l’eau et lavage cir¬ conspect du petit résidu, on dissout celui-ci dans un peu d’HCl étendu ; on laisse évaporer à la température ordinaire une goutte de la solution placée sur une lame porte-objet ; les cristaux se forment rapidement. Il convient de faire l’examen microscopique avant que le centre de la goutte soit sec ; on obtient ainsi des cristaux d’une grande netteté, quelquefois isolés. SrCP-f 611^0. Le chlorure de strontium se présente en aiguilles hexagonales très allongées suivant l’axe sénaire, direction qui est (^) En voici la raison : si l’on pose mm sur a; = 2a, = p, j)(i il)z= z, 2 tg P I tg ^ = Or, tg P et cos a varient dans le même sens de la barytine à la célestine, et l’on obtient i)onr les deux minéraux, res])ectivement I I tg^r = 2,07894. et tg ^ — 2,o83o2. y ; il s’ensuit que pour la même valeur de Z, les valeurs de différeront très peu dans les deux minéraux. Si A est la différence entre ces valeurs de ou a to- A =: ^ . ^ 4,33o484-Z2 ’ 1 1 ])ourZ)2 (tt i), on obtient A = 2'38'' ; pour Z>’ (i 12), A = 3'22" ; pour b^ (221), A = i'32''. négative; placées à 45° des niçois, en lumière convergente, elles donnent par le biseau de quartz croisé, l’apparence d’un cristal négatif (*) ; le centre des hyperboles engendrées pendant la marche du biseau, se trouve sur le bord du champ, ou en est peu éloigné lorsqu’il n’est pas visible, même avec la faible épaisseur des cristaux engendrés par une goutte de solution (2). Quelquefois on aperçoit entre les aiguilles des cristaux très plats placés sur leur base hexagonale, qui est divisée en six secteurs issus du centre, comme s’il s’agissait d’un cristal orthorhombique à angle très voisin de 120° ; cependant, l’ensemble des six secteurs produit le même effet qu’un uniaxe : croix noire unique avec cercles isochro¬ matiques ; dans ces cristaux, le mica quart-d’onde indique que la substance est négative. BaCP -h 2 H^O. — Le chlorure de baryum, obtenu dans les mêmes conditions, a un tout autre aspect : ce sont des lames clinorhombiques développées suivant le plan de symétrie gf qui est au contact de la lame porte-objet; ces lames ont une apparence quadratique, ou octogonale ; (fig. 4) les angles de qS" et 87® (^) y sont nettement distinguables au microscope ; elles sont bordées sur deux côtés presque rectangulaires par m et e' ; rarement, les ■ A Jl autres côtés montrent les faces ou . Presque toujours ma- clées suivant p, ou traversées par de fines et nombreuses lamelles hémitropes absolument caractéristiques, elles s’éteignent à 8° de p, cette direction étant négative. Les lamelles hémitroi^es tra¬ versent donc les angles obtus de la lame cristalline. En lumière convergente, la marche des sommets (^) indique que la bissectrice aiguë est dirigée suivant l’autre direction d’extinction ; la subs¬ tance est donc optiquement positive ; le biseau de quartz confirme cette conclusion, mais le rejet est bien supérieur à celui qui est donné par le sel de strontium. Outre la forme, les caractères distinctifs les plus nets, sont : (^) G. Cesàro. Bail, de VAcad. roy. de Belg-. (Classe des Sciences), 190G, pp. 3o8-3i7 ; 1907, pp. 159-61 et 671-684. (2) Pour une aiguille de 6 à 7 centièmes de millimètre d’épaisseur, les hyperboles sont à peine excentriques. {^) Toutes ces i)ropriétés sont identiques à celles signalées par M. Wyrou- boff. Bull, de la Soc. Min. de France; i885; t. IX, p, 262. G. Cesàro. Loc. cil. — M 36 — 1° La présence des lamelles liémitropes dans le sel de baryum, nettement visibles lorsqu’on les dirige suivant la section de l’un des niçois ; elles ressortent alors sur le fond sombre de la lamelle presque éteinte. Fig. 4. 2® L’apparence optique en lumière convergente produite par a superposition du biseau de quartz mobile : pour le sel de stron¬ tium on obtient des hyperboles fortement incurvées, tandis que le sel de baryum fournit des branches presque rectilignes ; le sens du rejet est négatif dans le premier cas, positif dans le second. Il va sans dire que, pour cette expérience, on isolera une plage à l’aide d’un oculaire à diaphragme. Il faut observer que ces propriétés sont constantes pour tous les cristaux obtenus par l’évaporation d’une goutte de solution : en effet, pour le cristal de sel de strontium, allongé suivant son axe optique, tous les plans qui le limitent sont optiquement iden¬ tiques ; quant au sel de baryum, ses lames sont toujours dévelop¬ pées avec leur face au contact du porte-objet. Il se dépose quelquefois, surtout au rentre de la goutte, de déli¬ cates cristallisations arboi-iforines, de sel de baryum ; ce sont des groupes de très petites lames g' montrant quelquefois leur large face, d’autres fois leur tranche ; en tout cas, ces groupements ne peuvent être confondus avec les aiguilles du sel de strontium, car leur allongement est positif. Sur une forêt fossile du Landénien supérieur à Overîaer lez-Tirlemont, PAR J_yEDOUX. (Planche III). L'étude des troncs fossiles rencontrés dans les différents étages géologiques présente un intérêt capital au point de vue de l’origine des formations liouillères. Celles-ci appartiennent en effet à des périodes anciennes de l’histoire de la terre : dans la zone des plissements hercyniens où elles se trouvent si largement représentées, les terrains ont subi un métamorphisme intense. C’est ce fait qui compli(j[ue singulièrement l’étude des troncs debout du Houiller et amène les observateurs à des conclusions parfois bien divergentes. D’ailleurs, les observations qui se font alors, le plus souvent, dans des exploitations souterraines présen¬ tent par elles mêmes beaucoup de difficultés. 11 est donc intéres sant d’examiner les conditions de dépôt et les relations stratigra- phiques de troncs fossiles, dans d’autres formations qui n’ont pas été modifiées par le métamorphisme comme le Houiller et où les observations peuvent se faire aisément en plein jour. C’est notam¬ ment le cas pour des troncs debout silicifiés, rencontrés dans une carrière de grès landénien sise à Overîaer lez Tirlemont. M. Stainier a publié à ce sujet une note très intéressante (’) dans laquelle il a reproduit d’une manière très précise la coupe de la carrière, une des plus belles du Tertiaire belge. L’éminent professeur a décrit dans son travail les troncs qu’il y a ren- (^) Bulletin de la Société Belge de Géolog-ie Pal. et dTIydr.., Livraison Juillet 1909, X. Stainier. Un gisement de troncs d’arbres debout dans le Landénien supérieur. Travail présenté à la séance du 19 décembre 1909 ; déposé au secrétariat le 19 décembre 1909. M — contrés et a reclierclié s’ils avaient été l’objet d’nn transport on s’ils se trouvaient à leur place originelle. Nous avions l'ait une étude analogue quand parut celle de M. Stainier. Celui-ci concluait à un transport : coinine nous inclinions pour l’hypothèse contraire^ nous avons fait de nouvelles observations à la carrièi'e et nous persistons à croire que les troncs fossiles en question constituent bien une formation sur place. Pour l’intelligence du sujet, nous avons reproduit la coupe des ^0j.rains rencontrés dans la carrière (fig\ 1). PiG. I. — Coupe de la carrière d’Overlaer. a) Limon hesbayen passant du jaune chamois au brun chocolat vers le bas. Hélix Hispida et Pupa Muscorum. A la base, cailloux roulés de quartz, de silex et de grès landénien. b) sables tongriens plus ou moins argileux et ferrugineux. A la base, lit de cailloux roulés de 20 cm. d’épaisseur. c) sables bruxelliens très glauconifères. d) argile yprésienne, grise vers le haut, plus violacée vers le bas. (Certains lits ont une structure écailleuse). e) argile et lignite interstratifiés avec troncs silicifiés. f) sable landénien blanc. g) quartzite landénien. La présence de troncs fossiles dans cette carrière n’est pas nouvelle : nous avons eu l’occasion d’en voir depuis dix ans, et les ouvriers prétendent (pie l’exploitation en met constamment de nouveaux à découvert. Il est donc i)ermis d’affirmer cpi’il y a là un espace considéi’able où l’on peut trouvei" de tels débris végétaux. D’habitude, on y trouve 4 ou 5 ti-oncs. Mais à présent, nous avons ])u en noter 25 sur un espace de 25“^ sur 7"^ (Fig. i, PI. III). Comme on peut s’en assurer par la photographie, leur disposition relative est cpielcompie ; les espaces existant de tronc à tronc varient de 5o cm à 2 m. A première vue, ils forment des amas gros¬ sièrement tronconiques. L’arbre est recouvert d’une gaine de sable, lignite et argile : en déblayant cette enveloppe extérieure, l’arbre est mis à nu. La silicification a conservé la structure d’une manière admirable comme le montre la fig. 2. (PI. III). Les troncs ont en moyenne 3o à 60 cm de diamètre ; ils sont rarement conservés sur une hauteur de plus de i m. La base s’élargit, montrant que l’on se trouve en présence de la souche. Ce])endant si l’on dégage la partie inférieure, on constate l’absence de racines silicifiées, la base se terminant par une surface déchiquetée comme le sommet. En ce cpii concerne l’inclinaison, le tronc est parfois droit; mais dans la majorité des cas, il est légèrement incliné, 70" environ. Plusieurs troncs ont cependant une inclinaison plus forte, voisine de l’horizontale : on re- mar(|ue alors souvent que la base est redressée et (ju’une cas¬ sure a déterminé l’inclinaison plus prononcée de la partie su¬ périeure ^lig. 2). D’autres sont tordus de manière à présenter des inclinaisons différentes sui¬ vant les fibres (jue l’on consi¬ dère. Ces cassures et torsions paraissent dues à la pression des terrains subjacents. Quant au sens de l’inclinaison, il est impossible de formuler une règle générale : il varie d’un tronc à l’autre. Si l’on recdierche à présent les relations des troncs avec les couches avoisinantes, on remarque que la partie inférieure du tronc repose sur une couche de lignite avec interstratification Tronc i)résentant une cassure. - M 42 - d’argile noire : la partie su¬ périeure de l’arbre est entou¬ rée d’argile mais au contact du tronc, on trouve toujours des parties ligniteuses, le contact lui-même étant formé par des surfaces noires bril- 1 lantes. Si l’on déblaye un ^ arbre enchâssé dans la pa- ^2 roi de la carrière, (fig. 3. PI. III) on remarque dans O ^ les couches l’allure indiquée JT par la fig. 3. Au dessus de ■X l’argile qui entoure immé- ^ diatement le tronc et appar- '§ tient encore au Lan déni en, se trouve un lit de quelques Ü g centimètres d’une argile vio- ^ lacée , très schisteuse et ^ écailleuse. Il est curieux de g constater que ce lit d’argile ■3 n’est pas coupé par les ar- 2 bres, mais subit des ondu- o lations qui le rejettent par- 2 fois dei'^,demanièreàpasser au dessus du tronc. Les d d couches suivantes, sable vio- '2 lacé et sable brun à nodules X ® ferreux, suivent d’ailleurs c cette allure que nous avons ^ notée pour les 3 troncs si- ^ tués dans la paroi de la car- ^ rière, lors de nos visites. On peut expliquer ces dénivel¬ lations par la pression des couches subjacentes et la différence de compressibilité des parties sous-jacentes. Là où il y avait un tronc, l’ar- gile a été arrêtée par cehü-ci et la pression n’a servi qn’à le défor¬ mer, Mais à côté du tronc, il y a une couclie de lignite, ancienne formation végétale très compressible : aussi là, l’argile a pu des¬ cendre. Le rejet de que nous avons observé semble indiquer que la couche de tourbe qui a donné naissance au lignite avait au moins cette épaisseur. Voyons maintenant quelles conclusions il convient de tirer de ces observations et recherchons s’il s’agit en l’espèce d’une forma¬ tion de transport ou d’une formation sur place. Un premier fait qui appuyera cette dernière hypothèse est la position relative des différents troncs : si ceux-ci sont restés en place, ils doivent avoir conservé la disposition qu’ils avaient dans la forêt, les uns par rapport aux autres. Or, il n’y a pas de doute que les écartements notés entre les différents troncs sont absolument les mêmes que ceux que l’on peut observer dans une forêt actuelle. Il serait étrange qu’à la suite d’un transport, les souches se soient éparpil¬ lées et cela juste à la distance dont les végétaux ont besoin pour vivre. Il est probable que dans cette hypothèse, les troncs se seraient amoncelés en un point déterminé, où l’on aurait trouvé alors toutes les souches les unes sur les autres. On peut d’ailleurs rapprocher notre photographie de celles d’autres forêts fossiles dont l’origine semble incontestée. Si l’on prend en particulier les figures qui illustrent le célèbre mémoire du professeur H. Potonié sur la formation de la houille et des roches analogues (^), on sera frappé d’une analogie de disposition entre les troncs d’Overlaer, ceux des couches de houille brune du bassin de Seuftenberg et ceux des tourbières de Widdenhaùsen (Bruyères du Lunebourg). Dans les 3 cas, les souches se trouvent éparpillées sans ordre à la manière des arbres d’une forêt actuelle. Examinons à présent chaque tronc en particulier : on reconnaît que l’on se trouve en présence de la souche : les branches, les parties cylindriques du tronc, les racines laissent fort peu de traces. Il semble alors rationnel d’admettre que les souches, étant seules conservées à l’état de restes silicifiés, ont été l’objet de phénomènes dont les autres parties de l’arbre n’ont point été Q) H. Potonié. Formation de la houille et des rochers analogues, y comi)ris les pétroles. Congrès international des Mines, Liège 1905. Géologie apjdiquée, Livraison II p. 609 et suiv. fig. t6, 17 et 18. le siège. L’absence complète de racines est certes une difficulté pour expliquer la formation sur place : mais elle l’est tout autant pour l’hypothèse d’un transport. Dans ce dernier cas, il faudrait supposer qu’une i)remière fois les parties supérieures de l’arbre aient été enlevées et transi)ortées, qu’ensuite les souches demeu¬ rées en place aient été à leur tour arrachées et séparées de leurs racines. Or, ce dernier fait paraît peu vraisemblable : lorsque, par suite d’une crue ou d’une débâcle, des arbres sont enlevés aux rives et transportés par les eaux, ils emportent souvent une notable partie de leurs racines : les tron^'ons enlevés ont d’ailleurs une longueur plus grande que les troncs d’Overlaer qui sont tous de faible hauteur. Dans l’hypothèse d’une formation sur place, il suffit au contraire de sui)poser que les parties supérieures de l’arbre aient été arrachées, ])our expliquer la disi)osition actuelle. On est pourtant en droit de se dejuander ce (jue sont devenues les racines. On a bien souvent observé, — et M. Stainier le rappelle dans son travail; — de petites cavités sinueuses et radiculaires à la partie supérieure des bancs de grès. M. Kutot les a signalées il y a déjà 25 ans, en les prenant pour des traces de radicelles : la nature végétale de ces restes a été contestée, sans que l’on expliquât pourtant à quelle cause seraient dues les petites cavités observées. Nous avons eu la bonne rortune, en brisant un pavé de grès landénien, de découvrir des racines qui paraissent plus vraisem¬ blables que les radicelles signalées précédemment (fig. 4- Lh III.) Ces traces végétales sont silicifiées de la même manière que les troncs : elles se ])résentent en brun sur un fond de grès blanc. La désagrégation de la silice produit une poussière brune, absolument analogue à celle que l’on peut observer dans certaines parties du tronc. On peut d’ailleurs voir dans l’échantillon, des parties plus dures où la structure se trouve conservée. Ces racines ont jusque 5 mm. de diamètre. Il n’est cependant pas certain que l’échantillon provienne de la carrière d’Overlaer : nous l’avons trouvé dans le dépôt de pavés de la ville de Tirlemont, qui emprunte la grande majorité de ses pavés à cette carrière. Mais la provenance exacte du morceau de grès importe peu i^). Il faut en conclure que les (1) Depuis le dépôt du présent travail les travaux d’exploitation ont été poursuivis à Overlaer. Nous y avons noté des traces de radicelles à la partie supérieure des bancs de grès , sous les troncs silicifiés que nous avons décrits. — M 4^ petites fibres rencontrées dans le grès landénien sont bien des radi¬ celles et que l’on peut y trouver des parties de l’appareil radiculaire des troncs. Le fait n’est d’ailleurs pas général. Si l’on ne trouve pas beaucoup de ces restes végétaux, c’est que d’ordinaire, les racines ne se sont pas développées si bas, mais ont simplement pénétré dans la couche tourbeuse devenue lignite, qui se trouve à la base de l’arbre. On retrouve cette couche sous tous les troncs et il paraît logique d’établir une relation entre son existence et celle des troncs. Il y a d’ailleurs probablement une relation entre la silicification du grès (^) et celle des troncs, mais le mécanisme de cette silicifi¬ cation étant encore fort peu connu, nous n’insisterons pas sur ce point. En résumé, la disposition relative des troncs, leur forme, leur grandeur et leur structure particulière, les relations qu’ils présen¬ tent avec les couches voisines, sont autant d’arguments en faveur de l’hypothèse de la formation sur place. La position de ces troncs au dessus d’une couche de lignite, permet un rapprochement facile avec les troncs debout du Houiller. Leur genèse peut s’expliquer par le même processus que celui des troncs debout du Landénien supérieur. Une fois de plus, il convient de tirer de là cette conclusion que les phénomènes qui ont déterminé la formation de la houille, ne sont pas exclusifs aune époque donnée : ils se poursuivent actuel¬ lement sous nos yeux et on peut les retrouver dans la plupart des ])ériodes géologiques. Ce qui caractérise l’époque houillère, c’est que ces phénomènes se sont produits alors d’une manière plus intensive et sur des espaces plus considérables. Mais cette ques¬ tion de dimensions à part, les troncs debout du Houiller, ceux du Landénien d’Overlaer , ceux des tourbières de rAlleniagne du Nord, sont tous des vestiges d’un seul et même phénomène. Nous avons conservé dans le courant de ce travail, le terme de grès landénien, qnoi(jue nous ne soyons i)as sur (jii’il ne s’agisse d’un qnartzite. Nous comptons faire à ce sujet des ol)servations microscopiques. [il 2-19T0] Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’Angleur, PAR ^TAlNIEi^. Professeur à l’Université de Gand. (Planche 1V>. Dans une série de travaux bien connus, qni ont para depuis 1897, MM. Loliest et Fourmarier ont élucidé la structure si remarquable de la région qui s’étend entre Fléinalle, Angleur et Chaudfontaine. Grâce à eux (*) on sait maintenant qu’il y a là, comme sur le bord Sud du bassin du Hainaut, un gigantesque lambeau de refoulement charrié à la surface du terrain houiller de Liège. Mais, comme M. Fourmarier l’a fait remarquer, dans une (question aussi complexe que celle des grands refoulements, de nouveaux faits viennent sans cesse nous permettre de perfec¬ tionner nos connaissances. Ayant été amené à m’occuper de ces problèmes })our les études que j’ai dû faire en vue du sondage que le charbonnage du Bois d’Avroy avait l’intention de pi*atiquer, j’ai dû réunir un certain nombre de renseignements. Je crois bon de les publier, la question de la structure du bord Sud du bassin de Liège étant toute d’actualité. Les renseignements dont il s’agit et ({ui tous se rapportent à des ti'avaux souterrains, })ro viennent spécialement de l’étude des concessions du Bois-d’Avroy, d’Ougrée et d’Angleur. M. H. (^ ) On trouvera la bil)liügTai)liie du sujet dans le travail de M. Fourmarier : Ami. de lu Soc. Géol. de Belg-., t. XXXV, i()07-i9o8. Méni. ]). 35. Travail i)réseiité à la séance du iG janvier 1910, déposé au secrétariat le 9 février 1910. ANN. soc. GÉOL. DE BEI.G. r. XXX vu. MÉM., 4* Bogaert, directeur-gérant du charbonnage de Bois-d’Avroy, M. Trasenster, administrateur-délégué du charbonnage d’Ougrée et M. Piette, directeur du môme charbonnage, M. Dessart, directeur- gérant du charbonnage d’Angleur, non seulement ont bien voulu me fournir des renseignements de toute espèce, mais ils ont encore consenti à la publication de tous ces renseignements. Je saisis cette occasion de les remercier de leur amabilité et de leur largeur de vue, d’autant plus généreuses que des questions d’intérêt étaient en jeu. Notre travail devant surtout traiter en détail la structure d’une partie de la grande région citée plus haut, nous renvoyons aux travaux de MM. Lohest et Fourmarier pour les grandes lignes de la question que nous allons examiner. Nous aborderons de suite les points que nous voulons développer. Première partie ; Faits. A. — Faille eifélienne. Le grand massif de refoulement dont nous avons parlé est limité sur sa lisière N. -O. par des dérangements que l’on a considérés longtemps comme une faille unique et que l’on appelait la faille eifélienne. Depuis les travaux de P^orir (') et de M. ï’ourmarier, on sait que ces dérangements sont complexes et l’on réserve le nom de faille eifélienne à la faille qui limite, en dessous, le grand massif de refoulement, composé de dévonien inférieur, qui s’étend de Clermont à Chaudfontaine et au-delà ("). Les renseignements que nous avons recueillis sur ces accidents complexes proviennent, les uns du charbonnage du Bois-d’Avroy, les autres du charbon¬ nage d’Ougrée. (^) Cf. H. Forir. La faille eifelieime à Aiigieiir. Soc. GéoJ. de Belg\, t. XXVI, 1898-99. Mém. p. 117. (2) Dans ses différents travaux, M. Fourmarier a donné des noms aux lambeaux de i)Oussée qu’il a décrits. Mais il n’a pas, que je sache, dénommé le grand massif de refoulement dont nous parlons. Comme l’usage s’est introduit de donner le même nom au massif refoulé qu’à la faille qui le limite inférieurement, nous proposons de l’appeler massif eifélien si l’on conserve le nom de faille eifélienne, dans le sens restreint que lui a donné M. Four¬ marier. I. Charbonnage du Bois-d'Avroy, Ce charbonnage a recoupé, en cinq points différents, les failles de refoolement qui limitent son gisement liouiller au 8.-E. Nous allons les examiner successivement. l®’’ point. — Pendant la période française, puis plus tard, on a exploité, sur la rive droite de la Meuse, le liouiller sous le dévo¬ nien inférieur par d’anciens bures au Heu dit Tliiernesse. Nous avons retrouvé une coupe détaillée d’un de ces bures dans des papiers de feu M. Lecocq, ancien directeur du charbonnage du Bois-d’Avroy, papiers qui nous ont été donnés par un de ses fils. Comme cette coupe est inédite, nous croyons utile de la donner ici. La position du bure a été repérée sur la carte (planche IV, point i®^) d’après des renseignements qui laissent planer un certain doute sur la position réelle de ce bure. I 5. tTTTTTTTT! Fig. I . — Coupe du Bure de Thiernesse (Echelle i/5oo). Légende. \ ti. 1. Argile avec pierres. 2 • Eifélieu . Schiste. 3. — Grès. 4. — Schiste. 5. — Grès. 6. — Schiste noir. 7- — Grès vert. 8. - Grès gris. 9- — Schiste. lO. — Schiste noir. II. — Grès gris. 12. Faille, Brouillage de 12, eifélieu, i3. liouiller. Grès. I4. — Bezy charbonneu i5. — Schiste. i6. — Veine de o m. 45. X:-’ iB, 17- — Veine de o m. 5i . ^ 2^. — M 5o — D’après la position du puits et la description des rocLes recou¬ pées, il paraît probable que ce bure a traversé du terrain alirien reposant sur le liouiller par rintermédiaire d’une faille qui ne peut être que la faille eifélienne (sensu stricto) Cette faille, comme c’est fréquemment le cas au voisinage des affleurements, pré¬ sentait une certaine ouverture remplie de terrains entraînés, arra¬ chés aux lèvres de la cassure. Le liouiller appartenait à des strates assez élevées. Cette coupe montre également un fait dont nous donnerons encore d’autres exemples : C’est le parallélisme bien marqué entre les allures du liouiller et celles du dévonien inférieur. L’inclinaison de la faille serait d’environ 4^^’ d’après cette coupe. 2® point. — La faille eifélienne a encore été rencontrée jadis par une bacnure Sud à l’étage de i35 m. du puits Val-Benoît (dont l’orifice est à la cote 72 111. 87). ha ])oint où la faille a été rencontrée présente, par rapjiort à cet orifice, les coordonnées suivantes (Yoii' pl. IV, point 2) : Altitude : — 122 m. ; Long. Est : 801 m. ; Lat. Sud : 108 5m. Des renseignements sur cette recoupe nous ont été donnés par M. xVd. Firket (') qui nous dit qu’au-delà de la faille la bacnure rencontra des schistes rouges dévoniens dont un échantillon aurait été conservé dans les collections de l’Université de Liège. Il ne se prononce pas sur l’âge exact de ces schistes. M. Tillemans, directeur des travaux du charbonnage du Bois- d’Avroy a retrouvé, dans les archives de ce charbonnage, la coupe de cette bacnure au point où elle a rencontré la faille. Voici la coupe en question. i>. Veine tt O de o 111. d5. 3. (irès avee lijj^nes de eluirbon (besy). 4. Besy scliisleiix. 5. Foururedeo in. 10. Passai^e probable de la faille. Devonieu. (i. Cirés dur rougeâtre. 7. Faille eifélienne. tlchelle : 1/200. (^) Ad. Firket. Ann. Soc. Géol. de Belg\, t. XXII. Bull., p. xxxiii, 1894-90. — M 5l La cassure renseignée par cette coupe sous le nom de faille eifélienne n’est probablement qu’une cassure accessoire parallèle à la faille qui naturellement doit se trouver au nord du grès rou¬ geâtre évidemment dévonien. La vraie faille passe probablement an point que la coupe indique comme fourure. On sait que les mineurs désignent sous ce nom des lits constitués de matière grasse intercalée (fourée) entre des roches plus dures. En ce point, l’inclinaison de la faille était de 34® et sa direction de N.-i8®-Est. Les allures de la faille concordaient absolument avec celles du houiller et du dévonien. 3^ point. — (Voir pl. IV lE 3). M. Tillemans m’a également fourni des renseignements sur un autre point où la faille aurait encore été recoupée par un trou de sonde au sommet d’un montage dans le 5® droit de la veine Graway, montage [)artant de la bacnure Sud de 2t5 m. Les coordonnées au point de recoupe, par rapport à l’orifice du puits A^al-Benoît seraient : Altitude : — i8o m. ; Long. Est 85o m. ; Lat. Sud : ii8o m. 4*^ point. — C’est aussi à M. Ad. Eirket que nous devons nos renseignements sur cette quatrième recoupe (par la bacnure Sud de rétagede262 m.) [voir travail précité]. Les coordonnéesdu point par rapport à rorifice du puits du Val-Benoît sont : Altitude, 241 m. ; Long. Est, 1265 m. ; Lat. Sud, 980 m. D’après les archives du charbonnage, la faille aurait en ce point une dii*ection de N.-35''-E. (Voir pl. IV, point 4)- D’après M. Eirket, on aurait recoupé, au-delà de la faille, de la dolomie presque pure. M. H. Forir a ajouté quelques renseigne¬ ments à ces données ('). On aurait, d’après lui, recoupé à l’Est de la dolomie, du calcaire viséen. On aurait donc, quoique la note de Forir soit muette sur ce point, rencontré là le contact de la dolomie du viséen inférieur avec le calcaire du viséen supérieur. 5® point. — C’est en août 1909 que la faille a été rencontrée en dernier lieu, à la bacnure Sud de l’étage de 898 m., en un point dont les coordonnées, par rapport à l’orifice du puits Val-Benoît„ sont les suivantes (voir pl. IV, point 5) : Altitude, — 875 m. 90 ; Long. Est, 865 m. ; Lat. Sud, i53o m. Grâce à l’obligeance de M. Bogaert, directeur-gérant du char¬ bonnage et Tillemans, directeur des travaux, j’ai été mis en (*) H. Fouir. Ibid. — M 52 possession de tous les renseignements possibles sur cette ren¬ contre de la faille que j’ai eu le plaisir d’étudier sur place en leur compagnie. Je suis donc à même de fournir sur ce point des détails circonstanciés. Fig. 3. — Légende. Echelle : 1/200. 1. Terrain houiller ])résentant un pli dans le sens horizontal. 2. Veinette schisteuse avec mur bien caractérisé. C’est très probablement la veinette ([ui se trouve à environ G à 7 m. sous la Veine Gravvay. La veine Oliphon a d’ailleurs été recoupée à 76 m. au Nord (G® plateur). 3. Terrain devimien. On y a recoupé, en partant de la faille vers le Sud, les roches suivantes, dont je donne l’épaisseur prise normalement aux strates et en partant de la faille. a. Calcaire gris clair zoné de gris plus foncé. La face inférieure de ce banc, polie, striée et tapissée de charbon, forme la lèvre sujiérieure de la faille, o m. 20. b. Même calcaire avec joints schisteux rares, gris un })eu verdâtre, o m. i5. e. Calcaire gris noduleux avec joints schisteux gris, o m. 37. d. Grès gris vert clair à joints schisteux, o m. 10. e. Schiste gris ou gris vert, luisant, avec lentilles de grès argileux et calcareux gris vert clair, o m. 20. /'. Schiste psammitique rouge amaranthe pâle, zoné de gris verdâtre, o m. 4^- g-. Schiste rouge amaranthe marbré de vert cendré, o m. 45. Terrain houiller au voisinage de la faille : Incl. = 26*^. Dir. N-73«-E. Faille eifélienne : Incl. = 230,30'. Dir. N-84o,3o'-E. Terrain devonien. Incl. = 2G0. Dir. N-63o-E. MM. Eogaert et Tillemaiis, qui ont soigneusement étudié la surface inférieure polie du banc de calcaire, qui forme le toit de — M 53 — la faille, m’ont transmis les données suivantes sur les stries que l’on y observe : Direction d’un plan vertical passant par les stries, E-8®,i5'-Sud ; inclinaison des stries, 6°3o' vers l’Est. La faille présente donc, comme aux autres points précités, une direction et une inclinaison bien voisines de l’inclinaison et de la direction des roches environnantes. En l’absence de fossiles, la détermination des roches du dévo¬ nien recoupées au-delà de la faille, reste douteuse. Vu les carac¬ tères lithologiques que j’ai indiqués, il me semble que l’on ne peut hésiter qu’entre deux terrains. Ou bien ce serait du gedinien ou bien des roches de passage entre le givetien et le couvinien. C’est, me semble-t-il, à cette dernière attribution qu’il y a lieu de s’arrêter jusqu’à plus ample information. On ne connaît pas, dans le gedinien, des bancs de calcaire aussi pur et aussi épais que ceux que j’ai rencontrés au Val-Benoît. Dans le gedinien du bord nord du bassin de Dinant, le calcaire se présente seulement en nodules ayant, à vrai dire, tous les caractères du calcaire de la bacnure. Mais cet argument n’a qu’une valeur faible, car nous ne connaissons guère le gedinien non altéré, en profondeur. M. le professeur M. Lohest a bien voulu me dire qu’il connaît, dans les environs d’Ombret, de vrais bancs de calcaire dans le gedinien. La question reste donc pendante. II. Charbonnage cVOugrée. Grâce à l’obligeance de M, Piette, j’ai pu recueillir d’intéres¬ sants renseignements sur les différents points où ce charbonnage a recoupé la faille eifélienne. Celle-ci a été reconnue en cinq endroits différents au charbonnage d’Ougrée. Elle a été reconnue une première foie, en 1868, au niveau de 194^^30 (voir pl. IV, point 6). Elle y avait une inclinaison de Sq® Une deuxième fois (pl. IV, point 7) auniveau de257 m., en décembre 1878. Elle avait, là, 35° d’inclinaison. Une troisième fois (pl. TV, point 8) en janvier 1877, au niveau de 2i8"’82. Elle avait une incli¬ naison de 3i°. Une quatrième fois, en juin i883, au niveau de 255™Io (pl. IV, point 9). On trouve dans les Annales des Travaux publics de Belgique^ t. 42, 1884, p. 297, les renseignements sui¬ vants sur cette dernière recoupe de la faille : Une bacnure Sud, à l’étage de 260 m., a rencontré des roches verdâtres eiféliennes. Au-delà du 3° dressant renfoncé et applati de Malgarnie, elle n’a rencontré aucun pli exploitable. L’inclinaison de la faille eifé- lienne mesurée, d’après l’affleurement, et cette recoupe est de 42®. Enfin, la faille a été reconnue une cinquième fois en décembre 1904 (pl. IV, point 10) au niveau de 369"'22. M. Piette a bien voulu me communiquer le relevé des terrains au voisinage de la faille et il m’a montré l’intéressante série de roches qui y a été recueillie. Voici la copie du relevé de terrains en question (p. 55). Un avalement d’une douzaine de mètres de long a indiqué que l’inclinaison moyenne de la faille est de 27° L’examen des roches dévoniennes a montré qu’il y a là des psammites et des grès argi¬ leux rouge amaranthe, parfois marbré de verdâtre, alternant avec des scliistes luisants de même teinte. Certains bancs de grès renferment des nodules de calcaire gris siliceux comme un des bancs que j’ai observés au Val-Benoît à l’étage de 898 m. La ressemblance des roches d’Ougrée avec celles du Val-Benoît est frappante. La seule différence c’est (pi’on n’a pas rencontré, à Ougrée, du calcaire pur, en bancs, comme au Val-Benoît. Mais l’identité d’âge des roches dévoniennes des deux bacnures ne paraît pas douteuse. A Ougrée, comme au Val-Benoît, la faille se fait au contact du houiller en plateure et la concurrence d’allures du houiller, de la faille et du dévonien est aussi frappante qu’au Val-Benoît L’in¬ clinaison de la faille est sensiblement la même. A Ougrée, comme au Val-Benoît, les recherches en profondeur ont nettement marqué l’applatissement de plus en plus prononcé de la faille au fur et à mesure qu’on l’observe plus profondément. Il est inutile de faii’e observer que c’est là un point qui est du meilleur augure pour les recherches au midi des régions actuellement concédées. B. — Faille des Aguesses. I. Charbonnage (T Angleur . On sait que, pendant de nombreuses années, on a cru que la faille eifélienne arrivée à l’extrémité du promontoire d’Angleur, se poursuivait à peu près en ligne droite vers le N.-E., en séparant le bassin houiller de Liège de celui de Herve. Quand on eut reconnu, il y a une dizaine d’années, que cette idée n’était plus soutenable^ H. Eorir donna le nom de faille des Aguesses à la faille que l’on savait exister, dans cette région, dans le houiller. "TU-' — M 56 — Il lui donna vraisemblablement ce nom parce que c’est par les travaux de bure des Agnesses, du charbonnage d’Anglenr, que la faille est la mieux connue. Lorsqu’il détermina les éléments géométriques de la faille, il lui donna une inclinaison de 50°. Je ne sais comment il est arrivé à ce chiffre, car H. Forir a eu, paraît-il, en communication les documents que possède le charbonnage d’Angleur sur cette faille, documents qui établissent, sans conteste ])0ssible, que l’inclinaison de la faille n’est que de 29®. M. Dessart, directeur-gérant du charbonnage d’Angleur, a eu l’amabilité de me passer tous les renseignements que possède le charbonnage sur les travaux qui ont recoupé la faille, ti’avaux qu’il a eu d’ailleurs l’occasion de voir en partie par lui-môme. Aucun des travaux en question n’étant plus accessible, nous allons exposer ce que l’on peut en savoir en s'aidant des souvenirs de M. Dessart et des relevés de terrains qui ont été dressés de ces différents travaux, qui sont les suivants : La faille a été renconti’ée à la bacnure 8.-E. de l’étage de de 146 m. (voir pl. lY, point ii). File coupait les dressants j-en- versés avec une inclinaison Sud de 29^^ et une direction de N.- 75 "-E. . Au-delà, on a rencontré du terrain houiller dirigé N.-S., avec inclinaison à l’Est, puis à l’Ouest et reprenant finalement une direction parallèle à celle des couches au Nord de la faille. L’allure des couches au midi de la faille est donc celle que repré¬ sente le schéma suivant : Cette allure semblerait indiquer que le massif, refoulé suivant la faille, a subi un mouvement de translation du N.-E. vers le S.-O. Le terrain houiller, au Sud de la faille, n’a montré que quelques — M 57 — veinettes en plateur reposant directement sur dn grès sans inter¬ position de mur ocliisteux, ce qui pourrait indiquer qu’elles appartiennent au bouiller inférieur. 2° A la bacnure S.-E. de l’étage de 245 m. (voir pl. IV, point 12), la faille a été recoupée avec une inclinaison de 25^ et une direction de iSr.-66®-E. Au-delà, on a travei'sé des terrains fort tourmentés et en plateur, à en juger d’après la seule petite veinette rencon¬ trée. Aucune ressemblance ne se remarque entre les terrains des deux bacnures cependant fort voisines de i45 et de 245. 3® A la bacnure S.-E. de 325 m. (voir pl. IV, point i3), la faille des Agiiesses a été rencontrée coupant le 5® dressant de la veine Oliplion et constituée par une série de cassures très peu inclinées, au nombre de 3 au moins, produisant, sur une soixantaine de mètres, trois redoublements d'un groupe de deux veinettes très rapprochées. Au-delà, on a recoupé une série de neuf veinettes en plateur dont plusieurs très rapprochées. Ce dernier caractère permet de supposer que cette bacnure a recoupé du terrain houiller supérieur, car là seulement on observe ce fait. L’incUnaisoii moyenne de la faille déduite des trois points est d’environ 3o^. II. Sondage du Streiipas. En 1903 la Société d’Ougrée-Mariliaye a pratiqué un sondage de recherclie au bord de l’Ourthe, au Streupas, (voir pl. IV point t4). La coupe en a déjà été publiée, mais sans indication du niveau auquel correspondent les roches recoupées. Grâce à la bienveillante autorisation de M^’ Trasenster et de Piette, j’ai pu étudier les échantillons de ce sondage conservés au charbonnage d’Ougrée. Je n’ai pas eu les loisirs nécessaires pour une étude complète de la belle série d’échantillons de ce sondage, étude qui aurait permis d’en dresser une coupe complète, mais j’en ai vu assez pour recon¬ naître l’âge des roches recoupées et l’allure générale des strates. Ce sondage qui a recoupé le terrain houiller sous les lambeaux de refoulement à la profondeur de i43 m. (Voir Ann. des mines de Belg. t. IX 3® liv. 1904) a été poursuivi jusqu’à la profondeur de 665 m. Malgré la grande épaisseur de houiller traversé il n’a, en réalité, recoupé qu’une assez faible épaisseur de roches par suite de très nombreux plissements, compliqués de nombreuses petites — M 58 - cassures de refoulement. C’est ce que prouvent nettement et les allures reconnues et la monotonie des roches qui se composent presque exclusivement de psammite dans les parties supérieures et moyennes du sondage. Vers le bas du sondage seulement, par suite d’une allure en plateur plus continue, on a recoupé assez bien de roches différentes. Dans . l’ensemble les allures du sondage dessinent des plis très serrés, dont les dressants ont an sommet du sondage des inclinaisons fortes, voisines de 76". En descendant les plis deviennent plus serrés et plus couchés, avec dressants d’une inclinaison variant de 4^° à 5o® A partir de 55o m. la pente des dressants diminue encore pour se rapproclier graduellement de 40^ et depuis 640 ni. jusque la fin on reste dans des strates en plateur. L’aspect des roches et des horizons assez rares de grès, indique nettement que l’on se trouve en présence du houiller inféideur an poudingue. Cette hypothèse est confirmée par la rencontre, vers 400 m., d’un groupe de deux veinettes dont l’une a un mur de grès blanc vitreux avec radicelles, tout à fait particulier. Un peu en dessous se trouve un petit banc de calcaire. L’étude des travaux du charbonnage de la Violette à Jupille m’a montré un complexe tout à fait semblable en dessous du poudingue houiller. Un horizon encore plus carac¬ téristique s’observe au toit de la veinette en plateur, rencontrée à 655 m. de profondeur. Ce toit, sur une douzaine de mètres d’épais¬ seur, renferme par places une faune marine de Goniatites, de Posidoniella et d’entomostracés, et plusieurs bancs do calcaire impur sidéritifère avec Goniatites. Cet horizon caractérise les strates tout à fait inférieures du houiller. Pour autant qu’on puisse en juger par comparaison sur des relevés de terrains il n’y a aucune ressemblance entre les roches du sondage du Streupas et celles de la bacnure la plus basse, celle de 325 m. d’Angleur, au midi de la faille des Aguesses. Tout au pins peut-on voir une ressemblance vague avec les roches au Sud de la même faille à la bacnure de i45 m. d’Angleur. Mais rien de précis ne saurait être affirmé. III . Plateaux de Herue. L’étude du prolongement de la faille des Aguesses le long du Bassin houiller de Ilei've m’entrainerait hors de mon sujet limité. comme l’indique le titre, à la région d’Angleiir. Je me hornerai donc à des considérations générales pour cette contrée. Dans l’ancienne carte des mines du bassin de Liège (1878-79), le prolongement supposé delà faille eifélienne, vers le N-E, consti¬ tue une faille très importante qui est censée séparer le bassin de Liège de celui de Herve et dont le rejet est énorme, puisque les coupes montrent que tout le bassin de Herve est cliarrié au dessus du bassin de Liège, le long du plan de cette faille. L’évaluation de l’importance de ce rejet dépendait, alors, comme il dépend encore, de considérations purement théoriques. A l’épo- (pie où l’on croyait que la t’aille du pays de Herve était le prolon¬ gement de la faille eifélienne, on pouvait, avec beaucoup de raison, croire que son rejet était énorme. Mais maintenant que nous savons, à n’en plus douter, que la faille en question n’est pas le prolongement de la faille eifélienne, pouvons nous encore admettre que le rejet de la faille des Agnes- ses est énorme au plateau de Herve ! En d’autres termes, des recherches poursuivies sous le bassin de Herve retrouveraienf elles le prolongement des couches du bassin de Liège- Seraing ?. On comprend rim})ortance que présente la réponse à cette question pour l’avenir du bassin de Herve. Si l’on consulte la carte la plus récente du bassin de Liège, celle de Ledouble (ch Congrès int. des mines de Liège 1906. fasc. II, planches) on voit que cette faille met en présence des couches dont l’âge est fort peu différent. Certes à ne considérer que ce seul élément il semblerait que la faille des Aguesses n’a qu’un rejet bien faible aux Plateaux de Herve. Mais il est une chose qu’il ne faut pas perdre de vue lorsque l’on parle de grandes failles de refoulement inverses et peu inclinées. Il faut distinguer pour cette catégorie de failles, deux genres de rejets distincts. Un premier genre de rejet, que j’appellerai rejet chronologique, est mesuré par la différence d’âge des couches en présence départ et d’autre de la faille. L’autre genre de rejet, que j’appellerai rejet réel, est mesuré par le chemin parcouru, le long du plan de faille, par le massif au toit de la faille, par rapport au massif du mur supposé immobile. Ce rejet n’est d’aucune manière en rapport avec le premier, car le rejet réel peut être énorme alors que le rejet chronologique serait insignifiant ou même qu’il simulerait une faille normale. M 6o — Il n’y a qu’un seul moyen de décider si le rejet réel est considé¬ rable, c’est par des travaux de reclierclie ou d’exploitation. Comme ceux-ci font encore totalement défaut dans l’espèce, nous en som¬ mes réduits à faire appel à des considérations peu précises et à des comparaisons, j)Our nous donner une idée moins rudimentaire du rejet réel de la faille. Toute la région comprise entre la faille des Aguesses et Herstal est sillonnée de failles de refoulement parallèles à la faille des Aguesses et congénères de celle-ci. L’étude que j’ai eu l’occasion de faire de beaucoup d’entr’elles m’a fournie les renseignements suivants. La faille qui limite vers le Sud le bassin exploité au charbonnage de la Violette liait à peu près dans cette concession et son rejet va en augmentant de plus en plus en allant vers l’Ouest. Si la faille des Aguesses qui n’est pas bien éloignée de cette faille, se comporte comme elle, il se peut que le rejet de la faille des Aguesses, qui est considérable aux Aguesses où il atteint au mini¬ mum plusieurs centaines de mètres, s’atténue considérablement vers le N-E. Mais par contre la faille de la Chartreuse, qui présente sous la vallée de la Meuse quatre branches principales, se comporte tout différemment. En effet, au charbonnage du Lois d’Avroy à peine peul-on recon¬ naître l’existence d’une de ces branches et cependant il en est une au moins, la plus méridionale, qui a un rejet très notable, qu’il serait impossible de déterminer, encore à l’heure actuelle. On peut donc affirmer que ces branches sont nées dans le court intervalle de 6 kilomètres qui sépare les bacnures de la Violette de celles du Bois d’Avroy, et que par conséquent leur rejet augmente fortement en allant vers le N-E. Bien ne saurait nous dire pour le moment, à quel de ces deux genres de failles ressemble la faille des Aguesses. On peut encore arriver à calculer l’amplitude du rejet d’une faille, en déterminant les différences que présentent, à tous points de vue, des séries houillères contemporaines, de part et d’autre de la faille. Plus cette différence est profonde et plus grande peut-être la distance qui séparait, à l’origine, les séries aujourd’hui rappro¬ chées par la faille. Mais l’application de cette méthode est lente et délicate et ne peut donner des résultats que si l’étude est précise et fouillée. M 6l — Il est certain que les faisceaux contemporains de part et d’autre de la faille des Aguesses présentent des différences. C’est même là le seul caractère sur lequel s’appuyait jadis R. Malherbe pour démontrer l’existence d’une faille dans ces parages. Mais cette différence est-elle si grande qu’il le croj^ait ? M^’ Fourmarier est parvenu à raccorder les grandes lignes du Bassin de Hervé avec celles de Liège (Cf. Congrès intern. des mines de Liège iqoS fasc. II p. 3^1.), mais la ressemblance qu’il a constatée se poursuit- elle dans les détails, c’est ce qu’il serait impossible de dire aujour¬ d’hui. Comme conclusion nous ne possédons aucun élément pour trancher la question de l’importance du rejet de la faille des Aguesses au pays de Herve et seules des recherches pourraient élucider le problème. Deuxième partie : Déductions. Nous suivrons dans cette partie le môme ordre que nous avons suivi dans la première. A. — Faille Eifelienne. I. Charbonnage du Bois d'Avroy. Par leurs travaux, M^^ Forir et Fourmarier ont démontré que la faille eifélieniie constitue non pas une cassure unique, mais un certain nombre de cassures congénères limitant plusieurs massifs différents. S’il fallait une nouvelle preuve de cette pluralité des cassures, on la trouverait dans les travaux du Bois d’Avroy. En effet les deux points de recoupe de la faille marqués 2 et 4 sur la carte de la planche I sont tous deux situés sur une droite dont la direction est parallèle à celle de la faille eifélienne, mais le point N® 4 ®st à un niveau de 119 m. plus bas que l’autre. Si donc il n’y avait qu’une faille elle serait verticale entre ces deux points sur sur une hauteur d’au moins 119 m. Une telle allure est si impro¬ bable qu’à elle seule elle suffit pour faire rejeter l’idée de l’unité de la faille eifélienne. Les directions de failles reconnues aux points de recoupe N" 2, 4 et 5 sont d’ailleurs si différentes qu’elles ne sauraient s’appliquer à une seule et même faille. Nous pouvons donc tenir pour absolument acquis que le houiller supérieur de la i*égion est recouvert d’un grand massif de refoule¬ ment, le massif eifélien, masquant en tout ou en partie plusieurs lambeaux de poussée. B 62 — Nous allons voir quelles sont les données nouvelles que l’on peut tirer de l’étude des points de recoupe de la faille au Bois d’Avroy. Point. — Il est bien certain que les roches dévoniennes du bure de Tliiernesse appartiennent au massif de refoulement eifé- lien et que la faille qu’il a traversée est la faille eitelienne au sens strict du mot. Cette faille aurait donc, comme on le croit depuis longtemps, une inclinaison de 4^® au voisinage immédiat de la surface. 2® Point : (N°2 de la carte pl. IV.) — Pour autant qu’on en puisse juger d’après les descriptions fournies, le devonien au delà de la faille en ce point, serait composé de schistes et de grès rouges. Des roches de ce caractère se rencontrant à plusieurs niveaux du dévo¬ nien moyen ou inférieur, l’âge de ces roches reste donc très douteux. A quel massif appartiennent elles. La carte géologique au 1/40000 de Sei'aing-Chènée par H. Forir renseigne sur la Bordure Nord du massif eifélien, de petits paquets de burnotien, montrant que le contact de ce terrain avec l’ahrien est très voisin de rat'fleurement de la faille eifélienne (s-s). Si (^e contact est renversé et plus incliné que la faille eifélienne, les roches recou¬ pées au [)oint N® 2 pourraient très bien appartenir au burnotien du massif eifélien et la nature des roches recou])ées ne contredit nulle¬ ment cette hy])Othèse. Mais l’examen de la carte de Forir montre que les affleurements ne sont guère favorables à cette hypotèse. La direction de la faille recoupée en ce ])oint, direction très oblique par rapport à celle de la faille eifélienne, s’oppose dailleurs à cette attribution. Dans ces conditions, il nous semble admissible que les roches en question pourraient être couviniennes et feraient alors partie du lambeau de poussée que Fourmarier a appelé de Kinkempois et la faille recoupée serait la faille de Kinkempois, dont la direction est fort oblique par rapport à celle de la faille eifélienne. Comme la direction reconnue à la faille au point N® 2 est même encore plus oblique que celle que l’on peut déduire de l’étude des affleure¬ ments (i), on peut en conclure que le massif de Kinkempois ne doit pins s’étendre plus loin vers l’Est et qu’il constitue vraisem- (i) Pour faciliter la compréhension de mon exposé j’ai réduit à l’échelle de ma carte les tracés de la dernière carte publiée sur la région par M*’ Fourmarier (cf. op. cit.) .\r 63 blablenioiit iino cuvefcto elliptique et loeiilisée. On poiirmit done représenter ses limites souterraines bypothéti([ues, eoinine je l’ai l'ait sur la carte pl. I V, en j)ointillé. 4® Point. — Il n’y a pas de doute (pi’en ee point on ait traversé la même faille de Kinkem})ois, pour entrer dans le massif du même nom. Si l’on a réellement rencontré là le contact du viséen sui)é- rieur et du viséen inférieur et nous n’avons aucune raison d’en douter, dans ce cas il faut admettre que les couches continuent en profondeur, en raccentuant, le mouvement tournant qu’elles dessinent vei-s le S-E sur la carte de Eoiirmariei*. Les couches du susdit massif décriraient alors une voûte. Ce point, suivant toute ap])ai‘ence, m; doit pas être loin de l’en- droitle plus bas atteint par le massif de Kinkempois. En réunissant le 4^ point en question à raffleurement de la faille de Kinkeni])ois par une droite perpendiculaire à la direction de cette faille, on obtient sa ligne de plus grande pente et on con¬ state que celle-ci est en moyenne de 26''. 5® Point. (Voir pl. IV, n° 5). — Vu la nature des roches rencontrées et la direction reconnue a la faille en ce point, il ne nous est pas possible de rattacher les roches dévoniennes rencontrées à aucun des massifs connus. Si ces roches sont gediniennes, la chose va de soi, aucun des massifs de la région ne renfermant (*et étage. Mais si les roches se trouvent à la limite du Couvinien et du Givetien, les deux lambeaux de poussée de Kinkemj)ois et du Streupas peuvent posséder ces roches. Un couj) d’(xdl sur la carte pour voir les relations du point n" 5 avec le iambean du Streupas, montre de suite qu’il ne peut être question de relation avec ce lambeau. Avec le lambeau de Kinkempois, la chose ne paraît pas si évi¬ dente. Cependant, il ne nous ])araît pas admissible de rattacher ce point au lambeau de Kiukem})ois, ])our les raisons suivantes : 1° La direction reconnue à la faille au })oint n® 2, fait un angle presque droit avec la direction de la faille au point n^ 5 du Bois d’Avroy et au ])oint n® 10 d’Ougrée. Ce qui serait bien peu admissible pour une même faille. 2‘^ Il est très difficile de raccorder l’allure observée du Dévo- vieil en ce 5® point (n’’ 5 de la carte) avec (*elle que montre le massif de Kinkempois à la surface. La chose est même tout à fait impos¬ sible, si l’on admet ce que nous avons dit au paragraphe précé- ANN. SOC. OÉOI.. DE BEIAE, T. XXXVIJ. 5, dent, coiieernaiit le iiioiivement tournant des couches de ce inassit. Il est beaucoup plus simple d’admettre qu’il existe là un nouveau lambeau de poussée, n’alïleurant nulle part et que nous appellerons lambeau d’Ougrée, du nom du charbonnage , où , comme nous le dii'ons pins loin, il a été re(‘onnu pour la première fois. La faille limitant inférieurement ce lambeau, prendi*ait le nom de faille d’Ougrée. La direction de cette faille, déduite des deux points (n® 5 et n® lo) où elle est connue, serait à peu près parallèle à (‘elle de la faille eifélienne (s. s.). Son inc'linaison à ces deux points, serait en moyenne de a5°. 3^ Point. — Vu les conditions dans lescjuelles la faille a été recoupée en ce point, nous .n’en pouvons tirer d’autre indication (jue })our la détermination de l’inclinaison de la faille. Ln tenant com[)te des points n‘'® i, 2, 3, 4 ot 3, l’inclinaison moyenne des cassui*es, limitant au Nord les lamlxauix de poussée et de refoulement, serait de 3o^. II. (IhîÀrbonucïge (VOiigrée. Le maïuiue de l'enseignements sur la nature des roclies recou- j)ées au-delà de la faille, nous enq)éche de tirer parti de ces recoupes , pour la détermination de l’extension des massifs divers de refoulement. Tout au plus, peut-on supposer (|ue les roches verdâtres, rencontrées à la 4"^ recoupe (pl. IV, point n° 9), aj) par tiennent au teri'ain ahrien, et par cou sé (plient au massif de refoulement eifélien. Il en serait alors probablement de même pour les ti*ois l'ecoupes, n^^ 6, 7 et 8 de la pl. TV. Quant à la 5^ re(‘a)upe, eomme nous l’avons ckqà dit ])lus haut, elle a rencontré, la ])remière, le nouveau lambeau de poussée d’Oiigrée. La faille y a la môme inclinaison et sensiblement la même direction qu’au j)oint 5 du ITois d’Avroy. Les roches dévoniennes y sont les mômes. Donc ce serait, entre les niveaux de 267 mètres et de 369 m. (par rapport à l’orifice du puits d’Ougi’ée), (tue se ferait la sé})aration entre le massif de refoulement eifélien et le lambeau d’Ougrée, comme nous l’avons représenté sur la coupe (fig. 2, pl, I V). — M 65 — B. — Faille des Aguessks. T. Charbonnage (V Angleiir . Vu rineertitiide qui règne sur l’age des roches recoupées au midi de la faille des ilguesses, toutes les hypothèses que nous allons émettre présentent un caractère tout à fait provisoire et sont données surtout pour fixer rattention , lors des recherches futures. Xous l’avons dit précédemment, on peut supposer que les reclier- ches pratiquées au midi de la faille, aux étages de i45 et de 24.3 ni. ont vraisemblablement recoupé du houiller inférieur au ])oudingue houiller, tandis qu’il est possible que la bacnure de 325 m. ait recoupé du houillei* supérieur. Dans ce cas, la faille des Aguesses, entre les étages de 245 m. et de 325 m. s’applatirait foi-tement et séparerait le houiller inférieui’ des étages supérieurs, du houillei* supérieur de l’étage de 325 ni. Dans cette hypothèse^ les cassures rencontrées à l’étage de 325 m. seraient i)eu importantes et seraient dues, comme cela arrive souvent, à l’entraînement i)i‘oduit par le refoulement du lambeau surincombant. Ainsi s’expliquerait leur allure particulière de cassuios très faiblement inclinées et ne paraissant produire qu’un faible rejet, à part la première au Xord, (j^ui superpose brusquement des plateurs aux dressants du gisse ment exploité. Ce point ne présentant qu’une importance assez secondaire, nous n’insisterons pas. Etant donné la position du massif de houiller inférieur refoulé sui- la faille des Aguesscis, rallure en plateur de ses couches, leui* direction, il est éminem¬ ment pi’obable (pie ce massif forme la continimtion, vers le bas et vers le S -O., du bassin de Herve. En d’autres mots, ces couches seraient la continuation en piofondeur des [ilateurs de la conces sion de Trou- Souri s. II. Sondage du Streiipas. La rencontre à ce sondage d’un massif d’une aussi forte épais seur de houiller inférieur constitue un fait troublant et qu’il eût été difficile de prévoir. En effet, les couches exploitées du houiller supérieur se poursuivent sans interruption de la concession d’Ou- grée dans celle du Val-Benoit et à la bacnure Sud de l’étage de 093 m. On a encore recoupé la Veine Stenaye ou Oliphon en — M 66 — plateiir se dirigeant tout droit vers le sondage du Streupas, qui n’en est éloigjié que de 1700 mètres. (Quoique ce sondage soit des¬ cendu 290 m. plus bas que l’extrémité de la baenure,il n’a recoupé aucune trace de ce liouiller supérieur. 11 est donc indubitable qu’il existe entre les deux points une faille très importante. Quelle est cette faille ? Ce ne peut être que la faille des Aguesses ou une faille congénère plus méridionale. Il est certain que la faille des Aguesses ne peut pas continuer vei-s l’Ouest comme semble l’indi- ([uer la carte géologique de Seraing-Chênée. En effet, avec sa direction et son inclinaison reconnues au charbonnage d’Angleur, elle devrait passer en plein dans les exploitations méridionales du Puits du Val-Benoit où l’on n’en a pas constaté la moindre trace. Elle doit donc, comme la faille de Kinkempois, s’incurver brus- (juemcnt vers le Sud à angle droit, de façon à passer à l’Est du point 11° 4 carte pl. IV et entre ce point et le sondage du Streupas. Si ce changement d’allures de la faille des Aguesses ]ie se modifie pas, l’extension du massif stérile du Streu])as est limitée vers l’Ouest, et c’est dans cet espoir que le sondage de Colonster (iP i5 de la carte, \)\. IA"), pratiqué actuellement pai- le charbonnage du Bois d’Avroy, a été entrepris et que son émplace- ment a été choisi. Les résultats de ce sondage seront donc, de toute façon, une précieuse contribution à nos connaissan{‘es sur la région. Dans rhyi)othèse où nous venons de nous placer, il n’y aurait, entre le sondage du 8tr(‘U})as et le liouiller supérieur, qu’une seule faille, la faille des Aguesses, et le houillei* de (*e sondage appar¬ tiendrait aussi au bassin de Herve. (’e serait évidemment le plus sinqile et l’on devrait l’admettre jusqu’à plus ample information, si cette hypothèse ne se heurtait à des difficuiltés que voici : Ija distance qui sé[)are le sondage du Streupas des points connus de la faille des Aguesses ferait passer cette faille à très grande jirofondeui* sous le sondage du Streupas, en admettant la continuation de rinclinaison de 3(P ])onr la faille des Aguesses. Mais on peut supposer que celle ci s’api)latit en jirofondeur et alors cette difficulté disparaît. 2° Dans l’ensemble, l’allure des couches recoupées au Streupas dessine un dressant i‘enversé entrecon[)é de fausses-i)lateui*s. De dr(‘-ssant serait, dans (*ette hypothèse, le dressant des plateurs du massif recoupé à l’extrémité des bacnures d’Angleur. Comme - M 67 — coiiscqiioiKHî aussi, cc dressant du Stroupas serait le i)rolouge- iiieiit oeeideiital des di'essants du Midi de la eoncession des Stepi)es et du Nord de celle de la Rochette. A vrai dii'e, rennoyage des bassins, à la limite Ouest de la concession de Werister, se l’elève bien vers l’Ouest, mais ce relèvement est très loin d’être suttisant pour amener aux niveaux ou nous les avons signalées, les roches très inférieures, du Streupas notamment. 3*^ L’allure des dressants précités des Stei)pes et de la Rochette, ne ressemble en rien à celle du dressant du Streupas, sauf pour la partie tout à fait supérieure de celui-ci. 4° Le peu de données que l’on possède sur la eoncession de là Basse- Ransy, ne parait guère favorable à cette hypothèse, et les allures de cette concession })araissent démontrer qu’elle se ratta¬ che au bassin de Ilerve. Comme conclusion, il nous send)lc (pie l’on doit déduire de là (pie la présence d’un fort massif de houiller inférieur, au Sti eiq)as, est tout aussi anormale dans le i)rolongement Ouest des allures du Jhissin de Herve, qu’elle l’est pour le prolongement Est des allui*es du Bassin de Seraing. La façon la plus sim])le d’explicpier cela, c’est d’admettre cpie ce massif du Streupas est localisé et (ju’il constitue une cuvette peu étendue, mais [lent-être (q)aisse, charriée à la surface du houiller de Liège. Ce serait la confirma- mation de rhyi)othèse émise en 1904, par MM. Lohest et Fonr- marier, (pii admettaient la présence au sondage du Stiaaipas d’un lambeau de poussée, charrié siii- le bassin de Liège (cf. Ann. Soc. géol. (le Belgiiine, t. XXXI, Mém. }). 577). Nous n’entrej)rcndi-ons pas de délimiter ce lambeau de poussée, aiKpiel on pourrait appliquer le nom de lambeau d’Angleur. Nous possédons trop peu de données pour cela. Nous supposons seule¬ ment (pi’il constitue une cuvette semblable à (*elle que montre le lambeau de poussée de Kinkcnijiois. Ce lambeau d’Anglenr est-il limité inférieurement jiar la faille des Aguesses ? Ce que nous venons de dire jiiouve suffisamment qu’il ne jient en être ainsi. Tout au plus, hi [)lan inférieur de ce lambeau peut-il se confondre vers le N. -O. avec le plan de la faille des Aguesses. 11 est probable que le lambeau d’Angleur est limité inferieurement par une nou¬ velle faille, la faille d’Anglenr. Si la faille d’Angleur est plus récente (jne la faille des Aguesses, elle la coupe, et leurs rapports mutuels sont schématisés par le cro(inis suivant (fig. 6). M 68 Si, au contraire, la faille d’Aiigleiir est plus aiieieniie que eell(‘ des Aguesses, elle doit être eoupée par elle, et leurs rapi)orts peuvent être montrés par le croquis de la fig. 7. La coupe du sondage du Streiq)as ne s’o])i)ose pas à cette liypotliôse, mais nous possédons trop peu de données pour dé(*ider quel des deux cas est le plus vraisemblable. L’avenir seul nous l’apprendra. Comme on le voit, il reste encore énormément de points obscurs dans la géologie de la région d’Angleur. Beaucoup de problèmes dont j’ai parlé ici ont été^ non pas l’ésolus, mais simplement ])osés. J’ai (*ru utile cepcmdant de les [)oser car je pense que dans les reclierclies qui seront tôt ou tard entreprises dans cette région, il y a le plus grand intérêt à les faire non pas à l’aveuglette, mais en sachant d’avance quelles sont au moins les choses auxciuelles on peut s’attendre. Les problèmes sui‘ lesquels l’attention esL ainsi appelée d’avance ont alors infini¬ ment plus de chances de trouver leur solution. Quelles que soient les surprises que l’avenir nous réserve, il est dores et déjà certain (pie cette l’égion constitue, dans la géologie liégeoise, un nœud capital. A chaque jirogrès de nos connais¬ sances, la complication de sa stiaicture se montre plus grande. Il est surtout un trait de cette struetin*e qui est bien frappant. Les travaux de M’ Fourmarier l’ont démontré pour des lambeaux de poussée formés de terrains antéhouillers ; ce travail le montre également pour les lambeaux de poussée de liouiller inférieur, (’e trait, c’est l’accumulation sur un petit tei*ritoire et presque sur une même verticale, de plusieurs lambeaux de poussée empilés les uns sur les autres, sous le grand massif de refoulement eifélien, à l’ex¬ trémité du promontoire d’Angleur. Le long de l’extrémité méridionale de la limite séparative des concessions d’Angleur et du Bois d’Avroy, cette a(*cumulation peut avoir rongé le liouiller su])érieu]‘, jusqu’à une grande i)rofondeur, pour s’y créer place. Cette accumulation de lambeaux de poussée en ce ])oint n’est pas sans avoir de l’influence aux alentours. Il suffit de jeter les yeux sur la dernière caj-te des mines du bassin, celle de M^'. O. Ledouble, pour s’en eonvainerev On voit là que cette influ¬ ence se manifeste de deux façons : La direction des couches du bassin de Seraing qui dei)uis le Val-St-Lambert s’était maintenue très régulièrement E-N-E, à — M 70 travers les concessions de Mariliave, de Cockeril, des Six-P>onnicrs, d’Ongréc et du Bois d’Avroy, à partii* de la limite des concessions susdites, change brusquement et devient nettement N-E, comme si les couches avaient été refoulées vers le Nord pour faire place à ces lambeaux de poussée. 2". Les ennoyages des crochons du bassin de Seraing qui, dans le Sud des concessions que nous venons d’énumérer, avaient ondulé tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, ces ennoyages prennent au delà de la limite susdite une inclinaison forte et persistante à l’Ouest jusqu’aux bords du bassin, montrant ainsi (|u’il y a là, dans le bassin, un coude non seulement dans le sens horizontal, mais aussi dans le sens vertical. Troisième partie : Considérations générales. Le bord Sud du bassin houiller de I^iégc se montre, juscpic dans scs moindres détails, affecté des mêmes perturbations gigantesques qui ont affecté 1(‘ bord Sud du bassin du Hainaut. CluKpie })rogi‘ès de nos connaissances affirme de ])lns en plus cette similitude. Puisqu’il en est ainsi il semble ])ossible d’utiliser cette similitude si remarquable, pour profiter de l’état beaucoiq) plus avancé des notions sur la structure du bassin du Hainaut, ])our éclairer la route sur la quelle vont s’avancer les cheicheurs du bassin de Liège. Le rôle de la Science ne consiste pas, en effet, uniciuement à sui¬ vre servilement la ti’ace laissée par les praticiens. Aussitôt (pie par les travaux des praticiens elle a acquis les éléments d’une synthèse, elle doit, s’ai)i)uyant sur cette synthèse, devancei- à son toui- et guider les recherches. C’est par cette marche qu’elle ])erfectionnc et affine sans cesse ses méthodes et ses lois, et qu’elle affirme son rôle utilitaire. Ceci dit, voici (quelques grands faits (pie les reclici’ches nom¬ breuses, ])()ursuivies depuis (te nombreuses années dans le bassin du TTainaut, nous ont ap])ris. La })résence sous les grands massifs de refoulement de terrains anciens, de lambeaux de poussée composés de houiller inférieur stérile ou à ])eu piAs, dans le genre de celui du sondage du Streu- ])as, ])rés(uite le plus grand intérêt. Cela est surtout vrai au point de vue industriel. Si, en effet, lors des études préalables, en vue de recherches, on se bornait à tabler uniquement sur l’épaisseur — M 71 des massifs de refoulement de terrains antéliouillef’s, on serait exposé à des surprises bien désagréables si au lieu de rencon¬ trer le liouiller productif que l’on escomptait, on se heurtait à des épaisseurs considérables de boni lier stérile. Or dans les recherches pratiquées dans le Hainaut, tantôt l’on a rencontré sous les failles de refoulement de ces lambeaux de poussée de houillei*, tantôt on n’en a pas renconti'é. Le fait paraît ne pas se produire au hasard et sans vouloir affirmer que la règle que nous allons indiquer soit absolument générale et (jiielle ne comporte pas d’exceptions, nous l’avons vue se vérifier dans toutes les recherches que nous avons eu l’occasion de suivre. Les poussées qui ont provoqué les refoulements du bord Sud de nos bassins houillers ont très généralement une direction Sud- Nord et comme conséquence le grand axe des lambeaux de poussée a uue orientation Est-Ouest qui est aussi celle des plans de faille. Ma is par suite des circonstances locales difficiles à élucider et qui tiennent en partie à des facteui's de résistance ou d’obstacle, il s’est ])i’oduit des décom})ositions de force donnant comme résul¬ tantes des directions de poussée tantôt vers le N-0, tantôt vers le N-E, amenant comme conséquence des directions tantôt N-0 à 8-E, tantôt N-E à S-0 dans les failles et les lambeaux de poussée. Or j’ai r(unar(pié que dans le bassin du Hainaut, lorsque les grandes failles de refoulement sont orientées Est-Ouest, on trouve très généralement des lambeaux de poussée de liouiller inférieur intercalés entre le liouiller productif et les massifs de refoulement de terrains antéhouillers. En même temjis les failles de refoulement se montrent fort plates et les massifs de refoulement peu épais. Au contraire, là où la direction des poussées a été vers le N-0, on ne eonstate pas la présence de ces lambeux de poussée entre les massifs de refoulement de terrains anciens et le liouiller productif. Or, dans le bassin de Liège il semble (pie les mêmes faits se représentent. Dans toute la région du bassin cpii s’étend de Sanison jusque Kinkempois, la direction des poussées est très manifestement vers le N-0 (i). Or nulle part dans cette région on (^) Sans vouloir attacher trop (riini)ortaiice à ce fait, je rai)])ellerni cei)eii(laiit (pie l’étude de la direction des stries du plan de la faille d’Ougrée au i)oint ir* 5 du Bois d’Avroy, montre très nettement cpie le mouvement de jirogession du massif eifélien à la surface du liouiller s’est produite du S-Pl vers le N-O. (\oir plus haut p. 53). — M 72 ii’a rencontré sons la faille eifélienne, de lambeaux de poussée de lioiiiller inférieur. Au contraire, ces lambeaux apparaissent, dès que la direction des poussées se remet, au delà du i)romontoire d’Angleur, à avoir une direction générale S- N. L’étnde détaillée du liouiller du bord Snd du bassin de Herve n’a pas encore été enta¬ mée. Il est cependant hautement probable que les lambeaux de poussée de liouiller inférieur sont fort développés sur le bord Sud du bassin de Herve. Il suffit pour s’en convaincre de voir la grande zone que la carte des mines, même poni* la pins récente, celle de jVH. Ledouble, a été obligée de laisser en blanc, le long de ce bord Sud, faute de renseignements et d’exploitations. C’est là une stérilité très (*ai‘actéristiqne de ces lambeaux de poussée. A u point de vue du succès des recherches que l’on fera tôt ou tard, le long du bord Sud du bassin de Herve, il sei’a très intéi'cs- sant de voir si la présence des lambeaux de poussée susdits est générale. Comme les massifs de refoulement de teri’ains anciens et les failles de refoulement n’y ont, d’a[)rès les cartes de M. Four- marier, pas partout la direction Est-Ouest, mais qu’il y en a à direction S-0 àN-E, résultant de poussées S- F à N-O, il se peut très bien (pie dans ces endroits les lambeaux de poussée de liouiller inférieur soient ou absents ou très réduits. L’avenir nous dira ce qu’il faut en penser. [20-3- 1910.] Rapports sur le travail : Sur la structure du bassin houiller de Liège, aux environs d’Angleur, par X. Stainier. Rapport de M. P. Fourmarij^r, i"'’ rapporteur. Dans la première partie de son travail, M. Stainier s’occupe d’abord de l’allure souterraine de la faille eifelienne et des failles connexes, aux environs d’Angleur. Il étudie à cet effet les diffé¬ rents points de recoupe de ces failles dans les travaux des char¬ bonnages du Bois d’Avroy et d’Ougrée ; il fait remarquer que ces travaux ont nettement montré la diminution du pendage des failles en profondeur. 11 étudie ensuite la faille des Aguesses qui, en surface, vient se brancher à la faille eifelienne aux environs d’Angleur ; cette faille traverse le houillei* et met en contact, avec le houiller supérieur du bassin de Liège, des couches appartenant probablement au houiller inférieur, abstraction faite probablement de celles recou¬ pées au sud de la faille, par la bacnure de .‘14^ charbon¬ nage d’Angleur. M. Stainier nous parle ensuite du sondage de Streupas. De l’examen des témoins recueillis, il résulte que le houiller ti’aversé par ce sondage appartient au Houiller inférieur (Hi) et que les couches se présentent en dressant très chiffonné, sauf la base (|ui est en plateure. L’auteur pense que ces terrains ne peuvent que difficilement être raccordés à ceux traversés par les bacnures du charbonnage d’Angleur. M. Stainier expose ensuite (pielques considérations générales sur le prolongement de la faille des Aguesses dans le houiller des plateaux de Herve. Les données que l’on possède à ce sujet ne permettent pas de préciser l’importance du rejet de la faille qui sépare le bassin de Herve du bassin de Liège. Dans la deuxième partie de son mémoire, M. Stainier cherche quelles déductions on ])eut tirer des faits exposés dans la première partie. Il cherche à montrer quels lambeaux de refoulement furent - M 74 — touchés respectiveiiieiit par les diverses baciuires de reconnais¬ sance des cliai'bonnages du Bois d’Avroy et d’Ougrée. Il est ainsi conduit à admettre l’existence d’un nouveau lambeau de poussée qui n’arrive pas à la surface du sol et qu’il nomme lambeau (V O agrée ; ce lambeau, limité à sa base par la faille d’Ougrée, comprendrait les roches ealcaii*es d’age encore indéterminé, recoupées au Bois d’Avroy comme à Ougrée. En ce qui concerne le charbonnage d’Angleur, M. Stainier admet que la faille des Aguesses s’aplatit très fort en profondeur; les couches refoulées suivant cette faille, appartiendraient aux plateures du bord nord du bassin de Herve. S’occupant ensuite d’expli(juer la coupe du sondage de Streupas, M . Stainier admet que la faille des Aguesses, non loin de Kinkem- pois, s’incurve bruscpiement vers le Sud, pour passer à l’Est du point 4 de sa carte; il justifie ainsi l’emplacement du sondage actuellement en cours à (’olonster. A proi)os de ce sondage de Streupas, M. Stainier envisage d’abord une première hyi)othèse. Il y aurait entre le terrain houiller inférieur de ce sondage et le houiller du bassin de Liège, une seule t'aille : la faille des Aguesses et le houiller de Streupas appartiendraient au bord sud du bassin de Ilerve ; mais, dit-il, cette hypothèse se heurte à. i)lusieurs objections, parmi lesquelles il faut retenir (jue le relèvement vers l’Ouest de l’ennoyage des plis du houiller de Ilerve n’est pas suffi¬ sant pour faire arriver du houiller inférieur à Streupas ; d’autre part, l’allure des dressants du sondage de Streupas diffère totale¬ ment de l’allure des di’essants du bord sud du bassin de Ilerve. Aussi, l’auteur se rallie à une seconde hypothèse : le houiller de Streiq)as n’est ni le i)rolongement de celui de Liège, ni le prolon¬ gement de celui du bord sud du bassin de Ilerve et, par consé- (jnent, il appartient, soit en tout, soit en partie à un nouveau lambeau de poussée dont il donne deux esquisses différentes sans se l’allier à l’une plutôt ([u’à l’autre. La conclusion de la seconde partie du travail est qu’aux envii’ons d’Angleur, il y a une véritable accumulation de lambeaux de poussée formés non seulement de terrains antehouillers, mais aussi de terrain houiller stérile. Cette accumulation de lambeaux de poussée aui’ait eu une influence sur l’allure générale du houillei- au bord Sud du bassin houiller de Liège. Dans la dernière partie de son travail, M. Stainier cherche à établir une comparaison entre le bassin du Hainaut et le bassin de Liège. Dans le Hainaut, lorsque les failles de refoulement sont orientées E.-W., il existe des lambeaux de poussée de liouiller inférieur entre le liouiller productif et les lambeaux de terrains anteliouillers ; lorsque la poussée a été dirigée vers le N.-W., on ne constate pas la présence de tels lambeaux. De même, pour le bassin de Liège, de Samson à Kinkempois, la dii’ection de la poussée est vers le N.-W. et il n’y a pas de lambeaux de liouiller inférieur ; à partir d’Angleur, la direction de poussée est vers le Nord et ces lambeaux apparaissent. Ce travail, écrit avec concision, nous donne une grande moisson de faits nouveaux du plus haut intérêt scientifique. L’auteur s’est surtout attaché à un exposé précis de (‘es faits. A ce point de vue, son travail a sa ])lace toute mai-(juée dans nos Annales, où toute une série de travaux sur la tectonicjue de nos bassins houillers, a déjà été publiée. Son mémoire complète d’heureuse façon nos connaissances sur la région si complexe des envii’ons d’Angleur, région qui est loin d’avoir livré le dernier seci*et de son histoire géologique. Sans vouloir le moins du monde critiquer l’étude si conseien- eieuse de M. Stainier, la lectui'e de ce travail me suggère quel(|ues réflexions que je crois de mon devoir de faire connaître à la Société géologique. I" Le lambeau (VOiigrée. — M. Stainier admet l’existence du lambeau d'Ougrée pour expliciuer l’existence de bancs calcaires à l’extrémité de la bacnure sud à 876 m. au puits Val-Benoit ; ce lambeau, d’ai)rès lui, est inconnu en surface. Or, il me semble que l’on peut expliquer la présence de i*oches (jui, d’après leur aspect, appartiennent au niveau immédiatement inférieur à la masse des calcaires dévoniens de la région, sans admettre l’existence d’un nouveau lambeau de poussée. En effet, à Campana, affleure le calcaire dévonien dont la direction est appro¬ ximativement E.-W. et la pente 88° Sud. C’est un dressant qui descend donc sous la surface du sol et qui, selon toute vraisem¬ blance, se replie en profondeur pour dessiner une plateure vers le Nord. Ces couches vont buter vers l’Ouest contre la faille de l’Ourthe ; il est de toute vraisemblance (ju’elles s’enfoncent sous cette faille et, dans ces conditions, elle vont passer non loin du point 5 de la. (*arte de M. Staiuier (recoupe du lambeau d’Ougrée - M 76 -- par la bacnure sud du Val-Benoit) ; en ce point on peut avoir reconnu soit le dressant plus fortement renversé, soit le retoui* en plateure des couches de Campana. Dans cette manière de voir, le lambeau d’Ougrée ^ne serait que le prolongement des terrains des environs de Campana. J1 est vrai que l’on ne connaît pas la composition des terrains immédiate¬ ment inférieurs au calcaire exploité, car ils ne sont pas visibles à la surface. Ceci me conduit à m’étendre un peu sur la question et à exposer biièvement une idée nouvelle au sujet de la structure si compli- (piée de cette région. Dans mon travail siii* la terminaison occidentale de la faille de rOurtlie, j’ai montré qu’au nord du calcaire exploité à la cari'iôre de Campana, il existe probablement une faille, puisque au nord des schistes (pii surmontent les bancs de la carrière, on retrouve du calcaire avec pendage noi*d paraissant suivre l’allure des cou¬ ches famennieuues situées plus au Nord. Je me demande si l’on ne peut pas admetti*e que cette faille est le relèvement vers le sud de la faille de Streupas qui dessinerait, sous la masse de l’oches rhénanes formant la naiipe principale, une ovale allongée de l’Ouest à l’Est. Dans ce cas, le calcaire de Campana appartien¬ drait, non pas an lambeau de Streupas, mais {leiit être bien à celui de Kinkempois, les couches de ce dernier se repliant d’abord vers le S.-W., comme on le voit près de Kinkempois et comme le montre la recoupe de dolomie au point 4 de la carte de M. Stainier, puis se repliant vers l’Est, pour dessiner en plan une sorte d’ , sous le terrain rhénan charrié. Il y aurait lieu, dans cette interprétation, de modifier quehpie peu l’allure en profondeur des failles secondaii’es que j’ai tracées dans la coupe accompagnant mon travail sur la terminaison occidentale de la faille de l’Ourthe. Je ne veux pas insister davantage sur ce point , mais il me semble que l’hypothèse que je viens d’émettre résout la structure de la région d’une manière plus simple, tout en tenant eom])te des faits observés. Le lambeau d’Ougrée, dans ce cas, ne serait autre chose que le prolongement en profondeur dn lambeau de Streupas ou de celui de Kinkempois. 2"^ Sondage de Streupas. - M Stainier est d’avis (lue les couches recoupées par ce sondage n’ai)partienn,ent pas au boi'd - M 77 sud (lu bassin de HervC; mais à un autre lambeau de poussée (ju’il appelle lambeau d’Angleur. Les arguments qu’il donne pour établir que ees eouclies ne peuvent pas être le prolongement du bord sud du bassin de Herve, me paraissent insuffisants. Jusciu’à preuve du eontraire, nous pouvons nous baser sur l’allure indiquée par la carte des mines, 2® édition, dressée par M. Ledouble et, vu réloignement des régions exploitées, il y a, me semble-t-il, moyen de faire passer à Streupas les couches inférieures du liouiller , })arallèlement à l’allure du bord sud du bassin de Herve. Quoiqu’il en soit, je veux bien admettre que la question reste douteuse et qu’il n’est pas prouvé qu’une faille ne sépare ])as les couches de sondage de Streupas de celles i‘e(*onnues ])ar les bacnures du charbonnage d’Angieur. Je dois faire ici une objection à l’un des points soulevés par M. Stainier. Notre savant confrère estime que l’allure des couches du sondage de Streupas, avec ses chiffonnages et ses dressants très renversés, diffère de l’allure ordinaire des dressants du Pays de Herve (Concession des Steppes). Quoi d’étonnant à cela, puisque ees couches sont, en quelque sorte, pincées entre deux failles, la faille des Aguesses, d’une part, la faille de Sti’eupas, d’autre part. Je connais, d’ailleurs, dans le bassin de Herve, des couches en dressant fortement renversé au voisinage de failles. 3® La faille des Aînesses. — Un autre point du travail de M. Stainier me paraît du plus haut intérêt au point de vue de l’allure du houillei* en profondeur. Jja faille des Aguesses, de direction S.VV.-N.E., à l’Est de Kinkempois, s’enfonce, à l’Ouest de ce point, sous le lambeau de Kinkempois. D’après les observations faites dans les travaux du charbonnage du Bois d’Avroy, cette cassure devrait s’infléchir rapidement vers le Sud, pour rester à l’Est des travaux connus de cette concession. Ce changement de direction ne me paraît explicable qu’en admettant ([ue la faille des Aguesses s’aplatit en profondeur et décrit une courbe d’allure synclinale, pour venir, vers le Sud, affleurer sous les terrains anciens recouvrant le liouiller. Or, la faille des Aguesses sépare le liouiller de Herve du liouiller de Liège. Si elle a bien l’allure indiquée ci-dessus, c’est donc que le bassin de Herve représente une lame de charriage i*efoulée sur le bassin de Liège. Les observations de M. Stainier semblent doue apporter une eonfirmation aux idées que j’ai émises coin^ernant les relations entre les bassins de Liège et de Herve, idées qui m’ont conduit à dire que le liouiller du massif de Tlieux est la réapparition au jour, dans une fenêtre de la nappe de charriage, du prolongement méridional du bassin de Liège. 4" C O ns idé rations ^'éiiérales. — Enfin, je désire dire quelques mots à propos des considérations générales formant la 3^ partie du mémoire de M. Stainier. Jusqu’à quel point peut-on comparei’ le bord sud du bassin de Liège au bord sud du bassin du Hainaut ? La chose me paraît bien délicate. Il y a un point de compai'aison certain : c’est la présence au sud des deux bassins, de la grande faille eifelienne suivant laquelle le dévonien inférieur a été refoulé sur le liouiller ; dans les deux bassins, la grande faille est accompagnée de lambeaux de ])oussée formés, soit de terrains antehouillers, soit de liouiller stérile, soit, jilus généralement, des deux groupes de terrains à la fois. Il n’y a pas de i-aison, en effet, pour que ces lambeaux soient limités strictement à l’un ou à l’autre groiqie de couches. Dans le Hainaut, la direction générale des plis et des failles est E. — W. ; dans la province de Liège, elle est SW. — XE. Cette dilféi’ence correspond à la courbure générale de la direction des ])lis, dans la moitié sud de la Belgique. Je ne vois pas de raison (jui permette d’affirmer que, lorsqu’il y a poussée générale dans un sens plutôt que dans l’autre, il y a, ou il n’y a pas de lambeau de liouiller stérile. Rien, jusciu’à présent, ne peut permettre d’émettre une loi dans ce sens ; M. Stainiei* ne donne d’ailleurs aucun argument à l’appui de sa thèse. Nous pouvons seulement constate!* qu’il y a des lambeaux de [loussée de composition et d’allure plus ou moins complexe ; nous pouvons dire qu’en certains points, ces lambeaux de poussée sont ])lus nombreux et plus développés, et que nous les vo3n)ns souvent a})})araître là où le bombement vers le haut de la nappe supérieure a permis à l’érosion de les faire apparaître plus i*apîdement qu’ai 1- leurs. Il faut bien remarquer, en effet, que la surface des grandes failles est une surface gauche, parfois très compliquée, avec des ondulations longitudinales et transversales, dont la loi ne nous est pas connue. Les vai’iations de la direction supei*ficielle de la faille sont une conséquence de celle i i*i*égulai*ité, mise en évidence - M 79 — par l’érosion, sans qu’il faille y voir nécessairement un change¬ ment dans la direction de la poussée. Nous ne pouvons même pas trancher la question de savoir si ces lambeaux ont provoqué une déviation du massif en place, ou si c’est cette déviation qui est la cause de la présence de lambeaux plus complexes. C’est un point qui reste à étudier. Certes, lorsque la direction générale du plissement se modifie, il y a aussi modifi¬ cation dans la régularité des plis et la continuité des failles. Nous en avons en Belgique des exemples qui paraissent indiscutables ; mais, il y a loin de là à pouvoir dire que les lambeaux de poussée ont une composition différente , suivant que la poussée a une direction ou une autre. Pour le bassin de Liège, la complication des failles à l’Est d’Angleur, par opposition avec l’allure plus régulière constatée à l’Ouest de cette localité, bien que la direction générale des plis soit fort semblable de part et d’au^^re, me paraît rendre difficile l’appli¬ cation au bassin de Liège des faits constatés dans le Hainaut. Je ne veux pas m’étendre davantage ici sur cette question. Je compte bien y revenir à une autre occasion. Je m’excuserai d’avoir fait, au sujet du travail de M. Stainier, un aussi long rapport, mais je pense que la question vîiut la peine d’être discutée, surtout qu’actuellement, des travaux de recher¬ ches sont pratiqués dans la région. J’espère que M. Stainier ne verra pas dans ce rapport une attaque de son travail, mais simple¬ ment l’énoncé d’une interprétation quelque peu différente que l’on peut donner aux faits observés. Le soin que j’ai mis à étudier son mémoire lui prouvera, sans doute, la haute estime dans laquelle je tiens ses travaux. Je propose donc l’impression du travail de M. Stainier dans les Mémoires^ avec la planche qui l’accompagne. Liège, le i3 février 1910. P. Fourmarier. Rapport de M. H. Lhoest, 2^ rapporteur. Je suis d’accord avec M. Fourmarier pour demander l’impres¬ sion dans nos Annales, du beau travail de M. Stainier, sur la structure du bassin houillier de Liège , dans les environs d’Angleur. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., (). — M 8o C’est une étude consciencieuse et très fouillée des observations faites par lui dans les divers charbonnages qu’il a visités. Elle reflète le soin minutieux et la haute compétence qui distinguent M. Stainier en ces matières spéciales. L’exposé en est clair, précis et documenté. Il constitue une mine précieuse de renseignements et un guide éclairé pour ceux qui s’intéressent à la question des recherches du Houiller au sud des concessions actuelles du bassin de Liège. A ce titre, l’impression du travail de M. Stainier donnera à nos Annales un regain d’actualité. H. Lhoest. Rapport de M. V. BriExV, H"' rapporteur . Le travail de M. Stainier contient un bon nombre de renseigne¬ ments inédits sur la géologie souterraine des environs d’Angleur. De l’exposé de ces faits nouveaux, l’auteur conclut qu’il y a lieu de modifier et de compléter certaines de nos idées sur l’allure et la composition des massifs refoulés de la région ; il admet notamment l’existence de nouveaux lambeaux de poussée (lambeau d’Ougrée et lambeau d’Angleur), qu’il figure et délimite approxi¬ mativement sur la carte et les coupes annexées à son travail. N’ayant pas eu le loisir d’étudier d’une manière approfondie la géologie de la région dont il s’agit, je m’abstiendi’ai d’émettre un avis sur les problèmes soulevés par M. Stainier. Ceux-ci ont, du i*este, été examinés en détail par le premier rapporteur, M. P. Fourmarier, qui a exposé à ce sujet des vues personnelles, diffé¬ rentes de celles de l’auteur et appuyées d’arguments très convain¬ cants. Je suis, ])our ce qui me concerne, assez partisan de quelques- unes des idées de M. Fourmarier ; mais il ne faut pas oublier qu’en tectonique , un ensemble de faits est presque toujours msceptible de plusieurs interprétations différentes, également satisfaisantes pour l’esprit et qu’aucun ci iterium ne permet de déterminer avec ceiditude celle qui est conforme à la réalité. En ce qui concerne le dernier chapitre intitulé « considérations générales », je me rallie à l’avis émis par le premier rapporteur : on ne comprend guère, en effet, a priori, qu’il puisse exister une relation entre la composition d’un massif refoulé (et notamment “ AI 8i — l’absence ou la présence de boni lier inférieur dans ce massif) et la direction du plan de faille qui le limite vers le bas. Je crois donc qu’on doit hésiter à regarder les faits cités par M. Stainier comme étant réellement l’expression d’une loi y même d’applica¬ tion locale, dont on puisse utilement s’inspirer pour entreprendre de nouvelles reclierclies. Quoi qu’il en soit, le mémoire de M. Stainier constitue une très intéressante et très importante contribution à l’étude de la région si compliquée des environs d’Angieur, et j’en propose bien volontiers l’insertion dans nos Mémoires, avec les planches qui l’accompagnent. V. Brien. il'Tiî'.V )iVi’.!’: '-‘y ir i i ,‘';i';'w’h/. '. 'îyitiuQ^J •y'!‘}^ÊS^^yrhijr ' :-;lr ri ;,v .v,v /r^ ' . .ÿ ■ '' ^'■. .v> r A’5‘ . Les roches et les alluvions aurifères du bassin de ia Dimba (Congo Belge), PAR y. PrIEN. Je me propose de décrire dans cette note les gisements aurifères découverts, dans le Haut-Mayumbe belge, au cours des recherches minières que j’y ai effectuées, en 1906, avec le concours de M. R. J. Wyseur, de San-Francisco. Ces gisements, qui consistent en alluvions, ne sont malheureuse¬ ment pas exploitables, mais ils se présentent dans des conditions assez intéressantes, qu’il y a lieu, Je pense, de faire connaître. Je profiterai de l’occasion pour relater en détail les observations géologiques que j’ai effectuées dans la contrée ; ces observations portent surtout, en effet, sur des roches en relation avec les gisements aurifères, et elles m’ont paru mieux en situation dans cet article que dans le travail d’ensemble que je consacre à la description géologique du Mayumbe. (^) § 1®* . — Situation topographique. La région où Tor a été principalement découvert est comprise entre le petit hameau de Sukii-M’Baku (2) et les deux villages voisins de Kipunzu et de Luangu, distants du précédent d’environ 4 kilomètres (voir cartes ci-après) et situés approximativement par i3® 20' de longitude Est Greenwich et 4"^ M de latitude S (^). (‘) « Observations géologiques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis ». (Mémoire présenté à la séance du 17 Juillet 1909.) (^) Ce hameau, dont le nom a été omis sur la carte 2, est situé entre la Mabanzi et la Kipèse, Ces données n’ont aucun caractère d’exactitude ; je les ai simplement déterminées en adoptant comme i)oiîit de repère la localité de Bamba, située sur nos itinéraires et figurant aussi sur la carte du Bas-Congo, àTéchelle du i/ioo.ooo*^, de M. H. Droogmans, où elle est indiquée comme ayant été relevée astronomiquement. Travail présenté à la séance du 20 juin 1909 ; remis au secrétariat le le 5 mars 1910, 1 © Fig. 1. — Carte de la partie N-E du Mayumbe. (Les i)oiiits marqués (a) indiquent les affleurements de roches éruptives.) — M 85 — Ces localités sont situées dans le bassin de la rivière Dimba, petit sous-affluent de gauelie de Loango. Elles sont à la cote de 876 à 400 m., au pied d’une chaîne de montagnes de 760 à 800 m. d’alti¬ tude, qui sépare le bassin de la Donge de celui de la Milambi. Du haut du versant très escarpé, de cette chaîne, on domine une sorte de vaste plaine mamelonnée, parsemée de marécages, où coulent le Loango et ses affluents. La Dimba prend sa source vers le sommet du plateau où se trouve bâti le village de Kanzi ; elle descend d’abord vers le nord par une pente relativement douce, puis elle dégringole le contrefort N.-E. de ce plateau eu rai)ides et en chutes, parmi d’énormes blocs de pierres où son cours s’éparpille ; elle atteint la plaine à l’ouest de Suku-iM’Baku, et coule alors entre des rives marécageuses. Son principal affluent est la Pipi, qui prend également naissance dans la montagne et qui, dans la partie torrentielle de son cours, subit une chute de m. Ces deux^rivièi’es reçoivent un grand nombre d’affluents, qui descendent tous du versant sej)tentrional de la chaîne et dont la plupart sont figurés sur la carte 2 jointe à ce travail. Tous ces cours d’eau coulent dans des ravins profonds et encaissés et ce sont leurs alluvions qui ont été trouvées aurifères. § 2. Géologie de la région. Au point de vue géologique, la région décrite est comprise tout entière dans la zone occupée par le terrain primaire métamor¬ phique de M. Cornet. Ce système géologicpie comprend, comme on sait l’ensemble des roches à caractère cristallin peu accentué qui font suite vers l’Est au teri*ain archéen et auxquelles succèdent les couches du système schisto-ceitcareiix (dévonien ?). La largeur de cette zone métamorphique est beaucoup plus grande au Mayumbe que sur la rive gauche du fleuve et elle peut, je pense, être évaluée à 40 kilomètres environ ; sa direction est sensiblement N-W. S-E. ; nos itinéi-aires l’ont recoupée près de Maduda et nous l’avons suivie, pour ainsi dire sans interruption, jusque bien au-delà des sources du Loango. Ce système géologique comprend surtout des quartzites plus ou moins feldspathiques, des arkoses, des phyllades et des schistes tendres très altérables ; j’avais d’abord été tenté de considérer certains schistes rouges et notam¬ ment des schistes tendres, contenant fréquemment des enclaves, trouvés dans le bassin de la Dimba, comme étant des calschistes ? .§ Fkj. î>. — Croquis de la région aurifère. altérés et comme faisant donc partie du système scliisto-calca- reux ; mais je me suis vite rendu compte que cette opinion n’était pas justifiée et il est donc entendu que je range dans le terrain primaire métamorpliique toutes les roclies sédimentaires dont il sera question dans cette notice. § 3. — Description de la région aurifère. Environs du Sukü-M’Baku. a) Ravin Est. — Le ravin situé le plus à l’Est contient en grande abondance des blocs constitués soitpar du grès feldspatliique, soit par une arkose de couleur grise, brune ou rose, à gros grains de quartz entourés par un ciment feldspatliique assez abondant ; souvent aussi ce ciment est disparu, et la roclie prend alors un aspect spongieux. Cette arkose se voit aussi au haut du mamelon conique où le ruisseau prend sa source. Elle est identique, litliolo- giquement, à !’« arkose de la Lufu yy, que M. Cornet a trouvée le long du cliemin de fer du Bas-Congo et qu’il place au sommet de son assise de la Bembizi (base du terrain métamorpliique). Dans le même ravin, j’ai suivi sur une certaine distance des affleurements très beaux de schistes jaunâtres altérés, peu feuil¬ letés, tachant les doigts, contenant en enclaves des fragments anguleux d’autres roches et notamment du grès. J’ai enfin trouvé dans ce ravin deux blocs seulement d’une roche cristalline dont il va être question ci-après ; cette roche se voit en place sur le flanc de la montagne, mais sa ligne d’affleu¬ rement ne recoupe le bassin du ruisseau que sur un tout petit espace. Les alluvions de ce ruisseau sont essentiellement sableuses ; lavées au pan, elles ont été trouvées stériles. b) Ravin de la Mabanzi. — J’y ai découvert, à loo mètres en aval du camp, un petit affleurement de schiste jaunâtre, à enclaves, analogue à celui vu dans le ravin Est ; il est très redressé et dirigé B. 5o° W. Je n’y ai trouvé ni grès, ni arkose. En revanche, le ravin est encombré de blocs énormes de deux roches intéres¬ santes. L’une est une roche éruptive, homogène, d’un vert sombre, parfois à grain fin, parfois à grandes facettes cristallines ; quel¬ ques échantillons contiennent de grandes paillettes noires, ten¬ dres, parallèlement alignées, dont je n’ai pas jusqu’à présent déterminé la nature. Une plaque mince faite dans un échantillon de roche à gros grain montre qu’elle est essentiellement constituée d’augite et d’oligoclase, avec absence complète de microlites ; c’est donc une diabase. La préj)aration montre, en outre, des plages noires, simulant des aiguilles, terminées par une face oblique faisant avec les faces latérales un angle de 60° ; ces aiguilles doivent se rapporter à l’ilménite ou fer titané ; ce sont des bases a' développées de iaçon prépondérante suivant deux côtés paral¬ lèles et dans lesquelles d’antres côtés manquent ou sont à peine développés. En supprimant l’éclairage inférieur, on voit qu’elles sont recouvertes de l’enduit blanc caractéristique du fer titané des roches (leucoxène). Comme éléments accessoires visibles à l’œil nu, cette diabase contient, parfois en assez grand nombre, de petits grains ou des cristaux de pyrite et de chalcopyrite ; à un échantillon (jue j’ai recueilli, adhère de l’asbeste en grands l'ilaments, ainsi que de la barytine mouchetée de chalcopyrite. Un autre échantillon contient delà belle galène, de couleur assez claire (jui, à i)remière vue, paraît incluse dans la roche ; mais on constate aisément qu’elle est en relation avec de la barytine visible également sur réchantilloii et (pi’on a donc affaire à une sorte de petit filonnet. Dans le même ravin, on voit aussi, à côté de la diabase et en relation évidente avee elle, une autre roche très curieuse, qui n’en est peut-être qu’un faciès. C’est une brèche, dont le ciment m’a paru constitué par une pâte cristalline verte et dont les éléments anguleux sont formés par une roche homogène, à grain très fin, de couleur gris-clair, nettement cristalline en lame mince. Comme nous le verrons plus loin, l’aspect de cette roche et notamment la natui'eet les dimensions des éléments qui la composent vaident assez bien suivant les endroits où on l’observe et elle mériterait de faire l’objet d’une étude approfondie. Dans ce travail, je me bornerai à la désigner sous le nom de brèche on de roche éruptive bréchiforme. Disons, pour terminer cette sommaire description, que la roche dont il s’agit est aussi fréquemment mouchetée de p3nnte et qu’elle donne par endroits (à cause sans doute de l’altération de ses miné¬ raux constituants), une légère effervescence avec les acides. La diabase et la brèche sont d'une dureté extrême et d’une grande résistance aux agents de désagrégation ; elles encombrent de blocs énormes le lit des ravins, an point qu’en saison sèche, les — ^ M 89 — ruisseaux disparaissent parfois sous raccuniulation de ces blocs. On les voit aussi sur le versant delà montagne d’où descendent la Dimba et ses affluents. Ces deux roches sont à peu près les seules qui s’observent dans le ravin delà Mabaiizi. Les alluvioiis de ce ravin, contrairement à celles du ravin Est, consistent en une argile brun-jaunâtre, qui provient visiblement de la désagrégation des roches vertes. Quand on les lave au pan, on trouve, après débourbage, une sorte de grenaille composée de petits fragments de ces roches. Le lavage terminé, il reste au fond du pan un résidu de sable noir assez abondant, non magnétique, dans lequel on voit briller de minuscules grains d’or. c) Ravin de la Klpese, — Dans la partie tout â fait supérieure de ce ravin, on ne rencontre que de gros blocs de limonite scoriacée (latérite) ; les alluvions consistent en une aigile brune avec grenaille de limonite; elles ne renferment pas d’or; des essais au pan faits sur de la latérite broyée ont également donné des résultats négatifs. Plus bas, on voit apparaître la roche éruptive, homogène ou bréchiforme, en gros blocs et en affleurements ; on ne voit aucune autre espèce de roche ; le quartz notamment y est une véritable rareté et je n’ai pu, malgré d’attentives recherches, en recueillir que quelques petits fragments. A quelque distance en aval du point où sont apparues les roches vertes, les alluvions commencent à devenir aurifères ; mais la teneur en or est, en général, très faible ; M. Wyseur l’évaluait au juger à 2 ou 3 frs. par tonne ; il est vrai que notre outillage rudi¬ mentaire ne permettait guère de prélever des échantillons dans de bonnes conditions ; un trou creusé à côté du lit actuel du ruis¬ seau a dû être arrêté à la profondeur de i ni., sans avoir atteint le « bed-roek », à cause des eaux et de la rencontre de gros blocs difficiles à briser ou à déplacer. J’ai fait aussi creuser un puits, à 6 ou 7 m. du lit du ruisseau, vers la partie inférieure du versant Est du ravin ; il a traversé 4 d’une terre argileuse rouge-brun (limon des pentes), stérile ; puis il est entré dans les alluvions de la rivière (argile jaunâtre, aisément reconnaissable, avec blocs de diabase) dans lesquelles on n’a pu pénétrer que sur o m. 5o à o m. 6o. Les lavages effectués dans cette dernière couche n’ont pas amené la découverte d’or. — M go — d) Ravin de la Dimba. — Ce ravin est très difficilement acces¬ sible ; j’ai exploré une partie du cours du ruisseau où celui-ci coule en rapides sur une accumulation de gros blocs. Ceux-ci consistent tous en diabase et en brèche ; les alluvions prélevées parmi ces blocs ont été trouvées stériles (ce qui se comprend) ; à l’endroit où la rivière atteint la plaine, j’ai découvert quelques traces d’or. M. Wyseur a traversé la rivière Dimba près de sa source, au cours d’un autre itinéraire. Il y a retrouvé des blocs de diabase, mais pas d’or. e) Alluvions des marais. — hn arrivant au niveau de la plaine, la Dimba et les trois autres ruisseaux dont je viens de parler traversent un marais assez large et profond ; tout porte à croire que les alluvions de ce marais sont aurifères. A l’époque de l’année où j’ai étudié la région (en août, c’est-à-dire donc en saison sèche), les eaux étaient assez basses et les bords du marais en partie desséchés. J’y ai fait creuser un trou qui, malheureusement, a été vite envahi par l’eau et qui n’a pu être poussé à plus d’un mètre de profondeur. Je n’y ai pas trouvé d’or. f) Environs de Kaï. Ravin de la Kelo. — Trois petits ruisseaux descendent de la montagne, au Sud du hameau de Kaï (aussi nommé Kudwima). J’ai exploré celui de la Kelo. J’y ai trouvé quelques rares blocs de quartz et des roches vertes en grande abon¬ dance, parmi lesquelles la brèche prédomine. Celle-ci est ici parti¬ culièrement intéressante ; elle contient, en effet, en enclaves, non seulement des roches à texture cristalline, mais des fragments subarrondis de roches sédimentaires (schiste, grès, quartzite) et de quartz. La pâte, en outre, a un aspect spécial, et on y voit dans la cassure un grand nombre de petits grains brisés de quartz limpide. La diabase proprement dite contient souvent de grands cris¬ taux de feldspath. Les alluvions de ce ravin sont assez fortement aurifères. Environs de Luaxgu et de Kipunzu. Ces deux villages sont situés au fond d’un vaste amphithéâtre formé par le versant K.-E. de la chaîne principale et le versant occidental d’une crête séparant la Dimba de son affluent la Pipi. — M 91 — Au milieu de cette dépression, se trouve une colline surbaissée du haut de laquelle on embrasse très bien l’ensemble du paysage. La rivière Pipi, qui descend, suivant une direction N.-E., le contrefort de la montagne, coule ensuite au pied de celle-ci, décrit une large courbe en forme de demi-cercle, et, contournant le petit chaînon dont je viens de parler, va se jeter dans la Dimba : elle reçoit, à droite, un grand nombre d’affluents que j’ai pour la plupart explorés. g) Ravin de la Kihodo. J’ai remonté ce ruisseau jusqu’à sa source \cote 600 m.) Le ravin, d’abord large d’une dizaine de mètres et en pente douce, se rétrécit, s’encaisse et devient de plus en plus accidenté ; puis vers la source, il s’évase, s’atténue et n’est plus, finalement, qu’un léger sillon entamant le flanc de la montagne (^). On y voit en abondance de gros blocs de diabase et de brèche. A un moment donné, celle-ci apparaît en affleure¬ ments considérables, formant une haute muraille à pic, d’une cin¬ quantaine de mètres de longueur, sur un des versants du ravin. Les éléments de cette brèche sont identiques à ceux de la brèche ordinaire (trouvée dans les ravins de la Mabanzi, de la Kipèse et de la Dimba), mais ils sont beaucoup plus gros (un ou plusieurs décimètres de côté) ; ils sont subarrondis, iortement pressés les uns contre les autres et séparés par un ciment qui possède en grand une structure rappelant la « structure fluidale » ; il présente, en effet, une sorte de feuilletage, d’orientation des éléments autour des cailloux indiquant qu’il a été refoulé dans les vides existant autour de ceux-ci ; ce ciment contient lui-même de petits éléments et sa texture se rapproche, par moments, de celle de phyllade. En amont, on continue à trouver de la brèche, toujours à gros éléments. Toutefois, la diabase prédomine. Je n’ai découvert sur toute la longueur du ravin que deux cailloux de grès. Les allu viens de ce ruisseau sont aurifères. h) Ravin de la Biiila. — Ce ruisseau coule aussi sur des blocs de diabase et de brèche ; celle-ci est à éléments moyens ou gros ; la diabase prédomine ; contrairement à ce qui s’observe dans les autres ravins, on voit, en outre, dans celui-ci, d’assez nombreux (^) Ce profil est celui d’un grand nombre de ravins explorés, mais non de tous. — M 02 blocs de quartz ; cette roclie est altérée, cariée, parsemée de cavités, et se montre souvent rose ou brune dans la cassure ; ces blocs se rencontrent sur 3oo ou 400 mètres, puis ils se raréfient et disparaissent. Les lavages des alluvions ont donné d’assez bons résultats ; j’ai en outre trouvé, dans le résidu d’un pan, une lamelle irrégulière d’un métal gris, malléable, que j’ai supposé être du platine, mais je n’ai pas retrouvé cette lamelle parmi les échantillons que j’ai rapportés. i) Ravin de la Pipi. — Aux points où les sentiers figurés au croquis 2 la recoupent, cette rivière coule sur de gros cailloux de grès et de quartzite feldspatliique, parmi lesquels on trouve de rares blocs de roche éruptive. Les alluvions sont très sableuses ; elles laissent au lavage un faible résidu noir et un peu d’or. A 3oo ou 400 mètres en amont, je trouve des affleurements de schiste jaune ou rougeâtre, assez grossier, contenant quelques enclaves, identique à celui vu dans le ravin Est de Suku-M’Baku. Je mesure : d = N 60° W ; i = 5o° S.-W. Au fur et à mesure que l’on remonte le ravin, les blocs de grès commencent à se raréfier, puis cessent ; on ne voit plus que des blocs de diabase et de brèche. A 700 m. du point de départ, je retrouve de nouveaux affleure¬ ments du môme schiste tendre, jaunâtre, vu en aval et où je relève : d = N 5o° W ; i = 40° S-W. A 5o mètres au-delà, on arrive à une énorme chute d’eau où le ruisseau subit une dénivellation de 4^ mètres. On y voit, sur toute la hauteur, des affleurements disposés en gradins : la partie infé¬ rieure est occupée par de la diabase, surmontée par de la brèche ; ces deux roches ne m’ont pas paru passer insensiblement de l’une à l’autre, mais leur contact n’est pas facilement observable ; il m’a semblé se faire suivant un plan légèrement incliné vers l’Ouest. Le haut des rochers est occupé par une sorte de phyllade gréseux, chiffonné, assez mal stratifié ; entre ce phyllade et la brèche se voit une roche qui semble intermédiaire entre les deux précé¬ dentes et qui est peut-être due au métamorphisme de contact (cornéite ?) En résumé, du bas en haut de l’escarpement, on trouve la succession suivante : diabase, brèche, cornéite (?), phyllade. — M 9^ — En amont de la chute, on trouve, sur environ 200 mètres, une succession à' affleurements difficiles à débrouiller et où se voient des roches phyliadeuses, de la brèche à texture feuilletée et de la diabase; à 3oo mètres au-delà, se rencontrent des affleurements de phyllades altérés contenant parfois quelques enclaves ; ils sont fortement inclinés vers l’Ouest ; ils se continuent sur environ 200 mètres. A 800 mètres en amont de la chute, on arrive près de la source (cote 680 m.) ; le ruisseau n’est plus qu’un mince filet d’eau ; le ravin se continue cependant assez bien au-delà. Les cailloux visibles en amont de la chute sont surtout du grès feldspatliique (que je n’ai pas vu affleurer) et de la diabase ; celle- ci se montre jusqu’à la source et meme au-delà, ce qui indique l’existence d’affleurements en amont. Les alluvions de la Pipi n’ont été trouvées aurifères qu’en aval de la chute. j) Ravin de la Fwati. — J’ai aussi exploré le petit ravin de la Fwati, situé à l’ouest de Luangu. Du point on le sentier le recoupe jusqu’à sa source, il n’a guère plus de 35o à 400 mètres de lon¬ gueur. La pente moyenne du thalweg est assez faible ; le jour de ma visite, le ruisseau était réduit à un mince filet d’eau qui dispa¬ raissait souvent sous les alluvions. Celles-ci sont essentiellement sableuses. Tous les galets rencontrés sont du quartzite blanc ou rose ; j’ai vu cependant un peu de quartz, mais pas un seul frag¬ ment de diabase ni de brèche. A la source, le ravin se termine brusquement à un haut escarpement ; j’ai trouvé, en ce point, de mauvais affleurements de schiste jaunâtre, altéré, à enclaves. Les alluvions de ce ruisseau ne contiennent pas d'or. Plusieurs petits puits de 2 à 3 m. de profondeur ont été creusés dans la plaine alluviale de la Pipi et celle de la Kihodo, à quelque distance du lit des cours d’eau ; ils ont traversé une couche d’en¬ viron 0*^50 de terre végétale ou de limon, puis 2™5o d’une forma¬ tion sableuse ou argilo-sableuse avec cailloux subarrondis, de i)lus en plus nombreux, de grès, de quartz et de limonite. Les lavages effectués pendant le creusement de ces puits n’ont pas montré la présence de l’or. Ce métal a été rencontré dans le lit de la rivière Pipi, jusqu’à l’endroit où elle pénètre daus une zone marécageuse. §4. — Origine de l’or. Les faits que je viens d’exposer montrent, à l’évidence, que l’or est originaire de la diabase et de la roche brécliiforme qui affleu¬ rent si abondamment dans la région. Le métal est, en effet» contenu dans une argile qui provient, sans conteste, de la désagré¬ gation de ces roches ; dans plusieurs ravins explorés, celles-ci sont littéralement les seules qui se rencontrent et le quartz, notamment, y fait absolument défaut ; enfin, les deux seuls ravins de la région où les alluvions soient sableuses et stériles (ravins Est de Suku-M’Bakn et ravin de la Fwati) sont aussi les deux seuls où l’on ne voie pas apparaître les roches vertes. Cette opinion, qui s’est imposée à mon esprit dès mes premières recherches, a été confirmée par les analyses chimiques faites après mon retour. D’après un essai effectué par l’Institut Meurice, de Bruxelles, sur un échantillon de diabase, cette roche contiendrait 0,7 gramme d’argent à la tonne et i gramme d’un alliage de métaux précieux (or et platine). Ces teneurs, beaucoup trop faibles évi¬ demment pour permettre de considérer la roche comme un véri¬ table minerai, sont toutefois plus fortes que je ne le supposais. Une analyse qualitative d’un échantillon de brèche, faite par le même Institut, n’a pas décélé la présence, dans cette roche, de matières utiles. Une autre analyse, faite par M. P. A. Legros, docteur en sciences, préfet de l’Athénée Boyal de Namur, sur un mélange d’échantillons des deux roches, a donné comme résultat : o,58 gr. d’argent et o,3 à 0,4 gr. d’or à la tonne ; ce dernier métal a été dosé par un procédé colorimétrique. L’analyse du quartz de la Buila n’a pas été faite. Il est probable que l’or inclus dans les roches cristallines du bassin de la Dimba s’y trouve associé à la pyrite ; j’ai dit, en effet, que ce minéral s’y voit assez abondamment en grains et en cris¬ taux. La présence de l’or dans les roches éruptives basiques n’est pas très rare. Elle est signalée, en effet, dans l’ouvrage classique de De Launay (^), dans les diorites de Sibérie, qui passent pour avoir fourni l’or alluvionnaire de l’Obi, les serpentines de la Sierra (L Traité des gîtes minéraux et métallifères, tome II, p. 889. Nevada, de l’île Saint-Domiiïgue, du Piémont, etc. ; dans la plupart de ces roches, l'or semble aussi accompagner des sulfures divers et, en particulier, le sulfure de fer. Dans la région N.-E. du Congo, à Kilo, existent, sur de vastes espaces, des alluvions aurifères qui me paraissent, àcertains points de vue, comparables à celles du bassin de Dimba. Dans cette région, où affleurent surtout le granit et la diorite, on trouve, dans la plupart des ravins, une couche de gravier aurifère, conte¬ nant des roches très diverses, mais principalement des diorites de toutes variétés ; on y rencontre aussi d’abondants cailloux de quartz. Or, quelques-uns de ces cailloux de quartz renferment de petites paillettes d’or visibles à l’œil nu, et M. Buttgenbach a pu en conclure que l’or des ravins provient, selon toute vraisem¬ blance, de la désagrégation de filons de quartz aurifère. D’autre part, cet auteur ajoute que l’or disparaît généralement en amont du terrain dioritique, et il en conclut que les filons se trouvent probablement au voisinage du contact du granit et de la diorite (^). Cette remarque permet aussi de supposer, comme j’ai eu l’occasion de le faire (^), que c’est la diorite qui est la roche-mère de l’or, et il serait intéressant de faire l’analyse chimique de cette roche, au point de vue de sa teneur éventuelle en métaux précieux. Ceci n’empêche pas, bien entendu, qu’il puisse se trouver, à Kilo, des filons de quartz aurifère ou de pyrite aurifère, ni même que de tels filons aient pu fournir, par leur destruction, la majeure partie de l’or des ravins ; mais il faudrait, néanmoins, dans ce cas, recher¬ cher dans la diorite, Porigine première de cet or. § 5. — Valeur du gisement. Les placers de la Dimba me paraissent inexploitables pour les raisons suivantes : La teneur des alluvions est beaucoup trop faible : elle ne m’a pas paru dépasser, en moyenne, i gramme à la tonne ; il est vrai que je n’ai guère pu prélever d’échantillons dans de bonnes condi¬ tions, au voisinage du e bed-rock ». (^) Pour que cette conclusion fût indiscutable, il faudrait que les alluvions devinssent stériles en amont du contact, même si c’est le terrain dioritique qui est à V amont. (2) Voir Bull. Soc. Géol. de Belg-., t. XXXVI, i®*' liv. Bull., jd. 89. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., 7. 2® L’étendue du gisement n’est pas bien considérable ; les ravins sont étroits, l’épaisseur des alluvions est assez réduite et fort irrégulière (je l’ai estimée, en moyenne, à o™4^^) et la plus grande dimension de la zone reconnue aurifère n’est guère que de 5 kilo¬ mètres. Enfin, la présence de l’or n’a pu être démontrée, ni dans les marais, ni dans la plaine alluviale, assez large, de la Pij)i. 3° Enfin, ce gisement, même plus riche et plus étendu, donnerait lieu à de sérieuses difficultés d’exploitation, dues à la nature très argileuse des alluvions et à la nécessité de déplacer et de briser les blocs énormes de roches extrêmement dures qui encombrent tous les ravins. ^ 6. — Prolongement du gisement. La formation éruptive qui, à Liiangu, affleure sur le versant septentrional de la montagne, s’enfonce de plus en plus sous le plateau, au fur et à mesure qu’on se dirige vers le N.-W. Dans la vallée, que j’ai suivie jusqu’à Ingwela, on ne voit plus trace de brèche ni de diabase ; j’espérais retrouver ces roches sur le sommet ou sur l’autre versant de la chaîne, mais mes recherches ont été infructueuses; j’ai pourtant franchi cette montagne à trois reprises, d’Ingwela à Ganda M’ Buku, de GandaM’. Buku à Kasu et de Kasu à Tchiobo. Vers le S.-E., au contraire, les roches cristallines se retrouvent en abondance, d’abord sur le haut cours de la Donge et de la Lu- kula, puis aux environs de Buku-N’anga, enfin jusqu’au-delà du village de Zila n’Bongo, situé entre Buku-Nanga et Kikenge, soit à 4^ kilomètres environ à l’E.-S.-E. de Luangu. Cette région, tout entière comprise dans le terrain primaire métamorphique, a été prospectée pour or et le métal précieux n’y a pas été découvert ; il importe d’ajouter, cependant, que nous l’avons parcourue avant de nous rendre dans le bassin de la Dimba ; nous ne soupçonnions donc pas, à ce moment, que les roches vertes pouvaient être auri¬ fères et nous n’avons pas porté spécialement notre attention sur les alluvions qui en dérivent. M. W^^seur, au cours de son itiné¬ raire de retour (par Kimvuete et Maba), a trouvé des affleure¬ ments de diabase aux environs de Kimbenzatidi et, notamment, dans la rivière Pungu, qui roule sur des alluvions aurifères ; il a enfin découvert cette même roche dans le ruisseau Tchiabâ, près de Sanga, mais les lavages au pan qu’il y a effectués ont été infruc¬ tueux. — M 97 — § 7. — Le Haut Mayumbe au point de vue minier. Pour terminer cette notice, je dirai un mot de la probabilité de l’existence de gisements métallileres dans le Haut Mayumbe. Nous venons de voir qu’il existe, dans cette région, de nombreux et importants massifs de diabase et que, par endroits, cette roclie contient, en inclusions, différents métaux et, notamment, de l’or en proportion appréciable - au point d’avoir donné naissance à des alluvions aurifères. Ces dykes s’observent surtout dans la partie de la région occupée par le terrain primaire niétamor- pliique, c’est-à-dire dans le bassin du haut Loango et de la haute Lukula et dans une petite portion du bassin de l’Eluala. Jusqu’à présent, ils n’avaient pas encore été signalés dans cette partie du Bas-Congo, mais on sait depuis longtemps qn’il existe de sem¬ blables massifs cristallins sur les bords du fleuve; Peclmel- Loesche a notamment observé un 'important amas de diabase aux rapides d’Issanghila et M. Ed. Dupont en a, à son tour, découvert d’autres affleurements sur le sentier des caravanes, au N.-E. de cette dernière localité. A mon avis^ il n’est pas douteux que cette même roche se retrouve également dans toute la partie de la zone métamorphique comprise entre le fleuve et mes propres itinéraires — région non encore explorée au point de vue géologique. Cette abondance de roches cristallines basiques dans une grande partie du Mayumbe, et la teneur de certaines d’entre elles en mé¬ taux précieux, permettent-elles de croire à l’existence^ dans celte région, de gîtes métallifères exploitables ? Il est téméraire, évidemment, d’affirmer a priori quoi que ce soit à ce sujet. Il est cependant admis aujourd’hui que les gîtes métallifères sont, d’une façon générale, en relation plus ou moins étroite avec les roches éruptives. Plus spécialement en ce qui concerne l’or, il est établi que, dans certaines régions, il y a asso¬ ciation constante entre les gisements qui le contiennent et les roches cristallines basiques. C’est notamment le cas dans les Alpes occidentales où s’exploitent des filons et des alluvions auri¬ fères. « Il est possible, dit de Launay (‘), qu’il faille chercher quelque relation entre ces Demies hydrothermales pyriteiises et lu Q) Loe. cit., p. 904. — M 9^ — remarquable zone de roches vertes (pietre verde) qui se développe dans la région et en aval de laquelle les alliivions semblent seule¬ ment devenir aurifères. On sait, en effet, combien est fréquente la relation des pyrites, souvent chargées de traces d'or, parfois aussi de cuivre ou de nickel, avec certaines roches basiques, en parti¬ culier le gabbro de Norw^ège, le syénite de Nijin-Tagiiilsk dans l’Oural, le gabbro de Monte-Catini en Toscane, les diorites du Chili, etc. C’est sous cette forme de pj^rites aurifères qu’un grand nombre de ces roches basiques contiennent de l’or, )> On voit par ce passage qu’il y a d’incontestables analogies entre les conditions géologiques observées an Mayumbe et celles d’un certain nombre de pays miniers. Je ne crois pas cependant qu'on puisse répondre catégorique¬ ment à la question énoncée ci-dessus ; toutes les conjectures qu’on peut risquer en ])areille matière sont évidemment des plus hasar¬ deuses. Je n’hésite pas à dire cependant que mon impression est favorable et que les laits exi)osés dans cette notice me paraissent constituer d’excellents indices au point de vue de la minéralisation de la région. [i5-5-191o] Quelques observations sur le calcaire carbonifère : Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz, PAR p. Pelepine. Dans des études anterieures, M. Loliest (^) a signalé déjà le parallélisme qui existe entre les t'ormations inférieures du calcaire carbonifère du Condroz et celles du Bassin de Namur. La pré¬ sente note a pour objet de montrer que le, parallélisme se poursuit si l’on s’élève dans la série des formations supérieures au petit granité et au calcaire noir de Paire. J’exposerai brièvement ce que j’ai observé dans le Bassin de Namur, puis je mettrai ces observations en parallèle avec les coupes relevées le long du Hoyoux et de l’Ourtlie. I. — Calcaire carbonifère du Bassin de Namur. Une étude des zones paléontologiques du calcaire carbonifère, poursuivie parallèlement à l’étude purement stratigrapliique, permet de reconnaître de la base au sommet la succession des zones suivantes (^) : (^) Lohest. De la présence du cale. carb. inf. au Bord Sud du B. de Namur, à l’Est de Huy et de ses relations avec le cale. carb. inf. du B. de Dinant. Ann. Soc. Géol. de Belg-., t. XXI, pp. m 175-179. — Sur le niveau géologique du calcaire des Ecaussines. Ibid., pp. 18 1 -184, 1894. (^) Voir C. R. Acad, des Sc., 20 déc. 1909. Les études que j’ai présentées soit à la Soc. Géol. du Nord, soit à la Soc. belge de Géol. s’y trouvent résumées. Travail présenté à la séance du 17 avril 1910. Parvenu au Secrétariat le 29 avril 1910. M 100 1. Schistes et calcaire à encrines : Spirifer tornacensis, Zaphreiitis Konincki, etc. Dans les couches supérieures apparaît Caninia corniicopiae. 2. Calcaire à encrines (petit granité) et calcaire noir avec ou sans phtanites ; Sp ciiictiis, Caninia cornucopiae, (très abon¬ dante), Caninia cylindrica. 3. Dolomie (ou calcaire) , à grosses encrines, surmontée d’une oolithe ('). *Dans les dolomies à encrines, Chonetes papilionacea est très abondante ; dans l’oolithe : Prod. siibtaeuis^ Michelinia grandis, etc. 4- Calcaire gris et calcaire noir compact, oolithe, calcaire bleu grenu : Prod. cora, Seminiila ficoïdes, Lithostrotion Martini. 5. Calcaires bréchoïdes ( « grande brèche )> (^) ), crinoïdiques, ou oolithiques : Prodiictus hemisphaericiis, Prod. giganteiis, etc. De ces zones, trois constituent des points de repère particuliè¬ rement précieux, à la fois par la constance de leurs caractères lithologi(|ues et par le caractère bien tranché de l’association de fossiles que l’on trouve dans chacune. Ce sont : la zone de petit granité et calcaire noir avec Spirifer cinctiis et Caninia cornii- copiae ; la zone à oolithe avec Prodiictus siiblaevis ; la zone d’oolithe et calcaire bleu grenu avec Prodiictus Cora. La zone d’oolithe avec Prod. siiblaevis mérite de retenir spécia¬ lement l’attention : elle a été fré(iuemment confondue avec l’oolithe à Prod. Cora C), dont elle se distingue très nettement toutefois par sa position stratigraphique et par sa faune. Voici la liste des espèces qu’on y trouve groupées : (^) Cette oolithe elle-même est dolomisée la pliii)art du temps sur le bord septentrional du Bassin de Xamur. C) Je ne comprends sous ce nom do Gnuidc brèche (j[ue les calcaires bré- clioïdes, de couleur grise ou noire, nettement interstratifiés et (pii sont fossilifères. Ne rentre pas dans cette catégorie, xiar exemple, la brèche rouge (leLandelies, dont les conditions de gisement montrent (qu’elle est une formation postérieure au calcaire carbonifère. Sur cette brèche de Lan- delies, une communication a été faite à la Soc. Géol. du Nord, le 20 avril 1910 (i)ostérieurement à la communication de la i)résente note). O L'une et l’autre ont été par suite notées Vsn sur les cartes géolo- gi(pies. M ÏOI Spirifer clnctus (cf. siibcinctiis de Kin), Syringothyris laminosa, Syringothyris ciispidata, Prodiictiis siiblaevis, Prod. ef. seinireticulatus, Clionetes papillonacea, Orthothetes sp. Michelinia cf. megastoma, Syringopora favositoïdes, Syringopora reticiilata, Cyatophylliim <ï>. Vghn., Zaphrentia Konincki, Caninia corniicopiae, Euomphaliis, Belleroplion. II. — Calcaire carbonifère du Nord-Est du Condroz. Vallée du Hoyoux. — Les coupes relevées dans la vallée du Hoyoux montrent que les calcaires ou dolomies crinoïdiques avec Clionetes papilionaceay et l’oolitlie à Prod. siiblaeuis s’y retrouvent dans la même position que dans le B. de Namur, et ÿ offrent la même constance. A. Aux Avins-en Condroz, une coupe prise au Sud-Ouest de l’église, montre la superposition suivante, à partir de la base»- (fig. I). J, es Aviri.s-en.‘ Condroz, Car ri ere /loj/atioclî. ! : ^ 1 Z 3 34 4- s 6 Fig. I. — Coupe de calcaire carbonifère aux Avins-en-Coiidroz. Echelle approximative i/ioo.ooo®. 1. Petit granité. 4. üolithe à Prod. snbluenis. 2. Calcaire noir à plitanites. 5. Dolomie.. 3. Dolomie à encrines. G. Calcaire noir. M 102 I. Calcaire à encriiies (iK-tit granité), exploité ; Sp. cinctus, Canillia corniicopiae, etc. 2 Calcaire noir à plitanites. 3. Dolomie à encriiies : Syriii^’oth. laininosa. 4. Oolithe à ProcL SLiblaeuls,Orthothetes. Eüomphaliis, Cya- tophylhun cp , Choiietes papilioiiacea, Micheliiüa ci. megasioma. 5. Dolomie grenue, très altérée 6. Calcairemoir subcompact ou gi-enu. L’oohthe à Prod. sublaevis se trouve sur la rive gauche du Hoyoux, au SW. de l’église, puis passe sur la rive droite, et sous 1 église des Avins on voit nettement la superposition des termes 4, 5 et 6. Prod. siiblaeuis et Chou, papilionacea sont très com¬ muns dans l’oolitlie des Avins. B. Au Sud de la gare de Modave, en montant par la route qui mène de la gare au village, on relève la coupe suivante (fig. 2). Carrière Fig. 2. — Coupe du calcaire carbonifère le long- de la route de la gare au village de Modave. I. Calcaire à encriiies [pciii granité) exploité. J’y ai observé entre autres fossiles : Sp. cinctiis, Syringoth. ciispidata, Prod net ns cf. seinireticiilatiis, Michel inia grandis, Syringopora retic niât a. 2. Calcaire noir à phtamites, où j’ai recueilli : Zaphrentis Konincki, Caninia corniicopiae, Lophophylliim, Atliynds planosiilcata, petits gastropodes . 20 111. 3. Calcaire noir avec très grosses encriiies . 4 4. Dolomie à encriiies . 18 m. Espace couvert . 3 m. 5. Dolomie avec uu niveau à plitanites {ph. épais de un mètre environ. Au sommet, Evomphaliis. sp. (e) . . 12 m. Chemin et espace couvert sur quelques mètres. 6. Dolomie peu crinoïdique avec plitanites à la base. . 8 m* 7. Dolomie à encriiies, Chonetes papilionacea abon¬ dante . 25 m. — M io3 ~ 8. Dolomie grenue sans encrines . . . lo in. Espace couvert sur 5 à 6 mètres, g. Calcaire oolitliique. La dolomie avect Chonetes piipilioimcea et grands- Evompliales, est superposée dans cette coupe aux couches à Spirifer cinciiis et Canlnia corniicopiae (petit granité et calcaire noir), exactement comme dans la coupe des Avins, et elle est, de meme, siirmoiitée par une oolitlie. L’affleurement d’oolithe est ici trop réduit |)our qu’on y recueille des fossiles ; mais à Petit-Modaye, à 2 kilom. plus au Sud, sur l’autre bord du synclinal, la môme oolitlie, située dans la même position relative, est fossilifère. C. Coupe de Petit-Modave, relevée en partant de la carrière de calcaire noir au bord du ruisseau et en remontant vers le Nord jusqu’au parc du (diàteau : 1. Calcaire noir à plitanites avec Caninia corniicopiae, Prod. cf. semlreticiilatiis, etc. (*). 2. Dolomie à grosses cncrines, le long du chemin de ModaVe à Pailhe (anciennes carrières). 3. Calcaire oolitliique (“), légèrement dolomitisé, avec Prod. siiblaeuis commun. Vallée d© POurthe, — • Les données recueillies sont moins com¬ plètes que sur le Hoyoux. Toutefois, en me référant aux données fournies par M. Lohest il mhi été possible de répérer en deux points le niveau correspondant à la dolomie à Chonetes papilio- nacea. A. Dans le ravin de Chanxhe, sa position est nettement indiquée dans la coupe dressée par Lohest ('^). La dolomie à cncrines avec Chonetes papilionacea (terme H de la coupe), y est superposée à une série composée, comme à Modave, de dolomie, de calcaire noir à plitanites et de petit granité. (') Voir la liste des fossiles recueillis par M. Destinez. (^) L’affleurement est noté Psa, sur la bordure mérie point étant précisé, comme M. Lohest a établi son parallélisme en prenant comme termes de comparaison le calcaire carbonifère de l’Ourtlie d’un côté, et de l’autre le calcaire carbonifère situé à V Est de Hny (coupe d’Ampsin), ce parallélisme demeure exact. r (^) Il faut remarquer toutefois que la présence de bancs à Chonetes pajd- lionacea seulement, sans autres fossiles, ou sans point de repère stratigra- phiqiie, ne serait point suffisante pour déterminer cet horizon, car on trouve Chonetes papilionacea très abondante à des niveaux beaucouj) plus élevés. [1(5-6-1910]. M io6 -- Quelques observations sur le calcaire carbonifère : Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz, par G. Delépine. Rapport de M. P. Fourmarier, rapporteur, ’ L’auteur établit d’abord la succession stratigraphique et paléoii- tologique du calcaire carbonifère dans le bassin de Namur et fait observer que trois des zones forment des points de re])ère spéciale¬ ment caractéristiques: la zone du petit granité et calcaire noir à Spirifer cinctiis et Caninia corniicopiae, la zone à oolitlie à Pro- diiciiis siiblaeuis et la zone à oolitlie et calcaire bleu grenu à Pro- diictiis cor a. L’auteur étudie ensuite la succession stratigraphique du calcaire carbonifère dans le N. E. du Condroz ; il a visité, à cet effet, la vallée du Hoyoux et celle de l’Ourtlie. fl montre qu’au-dessus du petit granité exploité se trouvent des zones caractérisées par les memes formes que dans le bassin de Namur. Le travail de M. Delépine vient donc confirmer le parallélisme du calcaire carbonifère dans les deux grands bassins de Dinant et de Namur, et complète l’état de nos connaissances sur ce sujet. Tout en faisant des réserves formelles en ce qui concerne l’assi¬ milation des schistes de l’Ourthe et du Iloyoux aux calschistes de Maredsous, je propose l’insertion du travail de M. Delépine dans les Mémoires de la Société. Liège, le 3o avril 1910. P. Fourmarier. Rapport de M. Max Lohest, 2^ rapporteur. Je me rallie aux conclusions du premier rapporteur. Liège, 5 mai 1910. Max Lohest. — M 107 — Rapport de M. Y. Brien, 3^ rapporteur. Le premier rapporteur, M. Fourmarier, a caractérisé la portée du mémoire de M. Delépine. Ce géologue a visité quekpies coupes bien connues du calcaire carbonifère du bassin de Namur et du Condroz et, de leur comparaison, il en arrive à confirmer dans l’ensemble, les idées actuellement admises touchant le parallélisme de cette formation dans nos deux grands bassins strati graphiques. Pour faire ce travail, l’auteur s’est surtout servi du caractère paléontologique et il donne quelques listes de fossiles qu’il a recueillis. L’étude de M. Delépine appelle d’assez nombreuses objections, qu’il serait trop long de développer ici. On peut, par exemple, contester l’opportunité de distinguer une zone à Prod. Siiblaevis et une zone à Prod. Cora dans le niveau si caractéristique et d’une si remarquable unité de composition lithologique que la légende officielle désigne sous la notation V2a. On s’étonne aussi de voir discuter la position stratigraphique des schistes à Sp. octoplicata^ qui ne peut pourtant faire de doute pour personne. Aucun géologue belge ne saurait notamment souscrire à l’assimilation que M. Delépine veut faire entre ces schistes à Sp. octoplicata de la vallée de l’Ourthe et le niveau dit des calschistes de Maredsous des coupes d’Yvoir et de Landelies. Enfin on est non moins surpris de voir l’auteur refuser de ranger les brèches rouges typiques telles que celles de Landelies, dans le niveau de la grande brèche, V2cx, de la légende. Malgré ces observations, je suis d’avis que le mémoire de M. Delépine constitue une intéressante contribution à l’étude de notre terrain dinantien, et je me joins aux deux premiers rap¬ porteurs pour en proposer l’insertion dans nos Annales. 7 mai 1910. V. Brien. Sur une couche de phyllade ottrélitifère interstratifiée dans l’arkose gedinienne de Salm-Château. PAR ]Vl. J^OHEST ET fi. Pe f^AUW. Au cours des excursions de géologie au sud du massif cambrien de Stavelot, avec les élèves de TUniversité, nous avons eu l’occasion d’observer dans une carrière d’arkose gedinienne, un fait qui nous paraît de la plus haute importance au point de vue de l’âge de l’ottrélite dans la région de Vielsalm ainsi que de l’origine du métamorphisme. Nous nous bornerons pour le moment à le signaler. Cette carrière d’arkose est située à Salm-Château, sur la rive droite de la Salin, dans la vallée du ruisseau de Bech, en face du pont sur lequel la route traverse le dit ruisseau. On y voit une arkose blanche qui selon sont état d’altération est exploitée comme pierre de construction ou est utilisée, dans les fabriques de porcelaines, à cause du kaolin qu’elle contient. Cette arkose représente le premier terme du dévonien du bord nord du bassin de l’Eifel. La direction des couches est N-65^-E et leur inclinaison de 40° vers le SE. On rencontre successivement de haut en bas : 1° Phyllade gris ottrélitifère i mètre. 2® Bancs d’arkose, l’inférieur blanc, très friable, souvent presque entièrement kaolinisé. 3° Phyllade verdâtre, à clivage peu marqué, contenant un très grand nombre de petites ottrélites ainsi que de minuscules cris- Travail présenté à la séance du 17 avril 1910. llemis au secrétariat le 19 avril 1910. M IIO taux de p3^rite. A la base de ce phyllade, l’ottrélite paraît distri¬ buée plus ou moins sporadiquement. Epaisseur i,™20. 4° Arkose blanche, fortement kaoliiiisée, ressemblant à l’arkose du banc supérieur. Epaisseur o,™ 6o. 5° Lit de schiste o,”’20. 6*^ Arkose blanche 2 m. 7^ Phyllade ottrélitifère o/"3o. 8° Arkose renfermant des noyaux de phyllade bleuâtre ne paraissant pas ottrélitifère ij’^So. 9® Phyllade ottrélitifère o,"^6o. 10° Arkose. Il est donc absolument incontestable qu’on observe dans cette carrière des bancs de phyllade ottrélitifère interstratifiés dans l’arkose gcdinienne. [4-7 1910]. Note complémentaire sur les troncs silicifiés de la carrière de grès landénien, à Overlaer lez-Tirlemont, PAR J^EDOUX (Planche Y). Dans un mémoire publié dernièrement dans les Annales de la Société géologique (^), nous avons signalé la présence de radicelles dans le grès landénien. Le fait avait de l’importance au point de vue de l’origine des troncs silicifiés de la carrière d’Overlaer, troncs qui surmontent le banc de grès. Cependant l’échantillon figuré dans ce mémoire provenait d’un dépôt de pierres à pavés et n’était pas nécessairement originaire d’Overlaer. M. M. Soons, professeur à l’Athénée royal d’Ath, a bien voulu nous communiquer un échantillon qu’il a recueilli à la meme carrière en 1902 (voir planche V). Au lieu de radicelles de quelques millimètres de diamètre, cet échantillon de grès est traversé par une véritable racine atteignant à sa partie supérieure 3 centimètres de diamètre. Plus bas, cette racine principale se divise en deux tronçons constituant de la sorte un remarquable exemple de dichotomie. Le morceau de grès dans lequel la racine se trouve logée est d’ailleurs rempli de petites radicelles présentant aussi des dichotomies. Les racines sont silieifiées de la même manière que les troncs : même finesse de structure, même coloration jaune brun due à (^) Annales de la Soc, Géol. de Belg-., t. XXXVII. Mémoires, p. 89. Travail présenté à la séance du 17 avril 1910, Remis au secrétariat le 9 mai 1910. M II2 la présence d’éléments carbonés. Dans ces conditions, nous croyons qu’il est hors de doute que les racines du banc de grès et les troncs qui le surmontent appartiennent aux mêmes végétaux. La présence de radicelles dans le grès ne constitue pas un fait isolé : on en trouve continuellement, et les ouvriers des carrières les appellent « pattes de poules )>, par suite de leur configuration souvent très bizarre. Il paraîtrait que le grès serait plus dur au voisinage de ces racines, ce qui indiquerait une influence de la végétation sur le degré de solidification du grès. Toujours est-il que l’existence, cette fois bien démontrée, de racines et radicelles dans le grès, confirme en tous points les conclusions que nous émettions comme suite à notre premier travail. [4-7-1910]. IV ^^ax,^c(lc IV. tLitiio.lc.'. Ll% c^oaoLc ^jcoroc^lc^i^ O 9^cC e^oMic XKXVn I C’1.|’0 |.XVt l-’IGUKE 1 C’cvrJc Î'U Æv.V^.., ?b. tS U-xUi’ici FIGURE 2 dniniles de In Société ^éologi(jiie de Belgique. T. XXXVII, pi. r. Géologie du Congo. Quelques renseignements sur la géologie d’une partie de l’Aruwimi et de la province orientale, PAR Léon Pewez. (Planche VI). Pendant mon voyage au Congo, en 1904-1906, ayant en l’occasion de remonter le cours de l’Arnwimi jusqu’au poste de Panga, j’ai relevé la coupe des terrains traversés par cette rivière. Il m’a semblé qu’il pouvait y avoir intérêt à signaler les roches rencontrées et à chercher les points de ressemblance entre ces formations, les terrains archa’iques et paléozoïques plissés qui limitent de toutes parts la grande dépression du bassin hydrogra¬ phique du Congo, et les couches post-primaires généralement horizontales qui sont, en maint endroit, superposées à ceux-ci. A ce sujet, je rappellerai le savant exposé que M. J. Cornet a fait de cette question dans les Annales de notre Société {1897, T. 2I; M pp. 198 à 276). Déjà en i885, M. A. J. Wauters établissait que le bassin du Congo forme une immense cuve, de forme grossièrement quadran- gulaire dont les parties périphériques sont partout plus élevées que la région centrale, et arrivait à cette conclusion, que cette partie centrale du bassin actuel du fleuve avait été jadis occupée par un vaste lac qui s’était vidé plus tard dans l’océan par une brèche creusée dans la bordure occidentale de la cuve. (A. J. Wauters : Recueil des conférences de la Société des ingénieurs et industriels. Bull. Soc. belge de géogr., mars 1891.) Travail présenté à la séance du 17 avril 1910, remis au secrétariat le 17 avril 1910. ANN. soc. GÉOL. DE BELG. T. XXXVII. MÉM. 8. — M Il4 — En 1888, M. Ed. Dupont adopte cette hypothèse en la précisant au point de vue géologique, et M. Cornet, en 1898, déclare l’exis¬ tence de cet ancien lac, un des faits les mieux établis de la géologie africaine, et « rapi^orte la preuve que la nappe d’eau primitive s’était étendue vers le Sud jusque non loin de la ligne de partage entre le bassin du Congo et celui du Zambèze)). (J. Cornet : Aperçu géologique de la partie méridionale du bassin du Congo. Bull. Soc. belge de géogr., 1898.) Dans cette nappe lacustre se sont formés d’importants dépôts. L’érosion, qui a suivi l’évacuation du bassin, les a ensuite partielle¬ ment enlevés, laissant cependant de nombreux témoins de leur extension. Je considère donc comme établi que : « Depuis les mouvements orogéniques qui ont suivi réj)oque primaire, la grande masse de la partie méridionale du continent africain (au Sud du 5° lat. N.) n’a plus subi d’immersion sous les eaux océaniques. Tous les sédiments post-primaires qu’on y trouve sont d’origine lacustre ou fluviale, ainsi que le renseignent leur faune et leur flore là où ils renferment des fossiles. )) (J. Cornet.) Considérant les terrains archaïques et paléozoïques qui forment la bordure de la cuve, M. Ed. Dupont nous décrit les formations rencontrées dans la brèche que s’est creusée le Congo à travers la bordure occidentale de Matadi à Léopold ville (^). M. Cornet étudie la limite méridionale du bassin. (Observation sur les terrains anciens du Katanga. Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXIV, 1896-1897, pp. 46 à 48.) M. Buttgenbach nous donne des renseignements sur les régions voisines. (Observations géologiques faites au Marungu en 1904. Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXII, Mém.) Après l’étude de ces terrains anciens, M. Cornet passe à celle des systèmes du Mont Kundelungu et de la Lubilache qui les recouvrent. Ayant recueilli des renseignements sur les roches rencontrées en de nombreux points dans le bassin du Congo, il conclut à l’extension de ces systèmes : au Xord, sur l’Ubangi aux rapides de Longo ; au Xord-Est et dans TUellé ; au Tanganika ; au confluent du Lomami et du Congo. (*) E. Dupont. Bull. Soc. belge de géogr., mars 1888 ; Mouv. géogr., 1888, n® 6 ; Lettres sur le Congo, 1889. M Il5 — Ayant eu l’occasion d’étudier les terrains traversés par TArnwi mi du confluent au poste de Panga, premier point où commence à se manifester le relèvement des altitudes à l’approche de la limite orientale de la cuve congolienne, j’ai voulu joindre mes observa¬ tions aux renseignements déjà recueillis, en les rapprochant de celles faites par M. Preumont dans rUellé, au Nord de la région que j’ai parcourue. {The Geology and Petrology of part of the Congo free State etc. Quart. Jour. Geol. Soc., vol. LXI, igoS, pp. 641 à 666.) Observations générales sur le cours de la rivière de Panga à son confluent. (Voir la carte annexée). Après avoir vaincu l’obstacle formé par les couches de gneiss, de micaschistes et de quartzites rencontrées à la hauteur de Panga, l’Aruwimi traverse un pays assez plat. Il présente une succession de parties étroites et tortueuses aux rives relativement escarpées, avec, en amont de celles-ci, un cours plus calme aux rives basses et marécageuses dont les eaux, parsemées d’îlots formés d’allu- vions, s’épanchent loin des rives dans la région. On y peut observer parfois différentes terrasses , dans les alluvions anciennes, qui montrent les niveaux occupés par les eaux de ces expansions, à des époques où le travail de creusement du lit n’était pas si avancé à travers les couches qui faisaient obstacle en aval. Trois seuils principaux sont ainsi franchis par la rivière après la chute de Panga. Ce sont : 1° Les rapides de Baudin di en amont de Banalia ; 2® Ceux qui se succèdent ]3i*esque sans interruption pendant un trajet de 5 heures, entre Mobote et Yambuya; enfin, 3° le rapide de Yambuya, où les eaux se brisent avec impétuosité contre les couches de grès rouges. Après ce dernier effort, entre Yambuya et Basoko, la rivière acquiert un cours tranquille. Le lit, bordé d’alluvions anciennes argilo-sablonneuses, présente une sécurité suffisante pour la navigation d’un petit vapeur de faible tonnage (3o tonnes) et de faible tirant d’eau (0,90 à 1,00 m.). Le régime annuel du fleuve présente cependant des variations — M Il6 — de hauteur d’eau considérables. La différence de niveau est de à 4 ni., entre les eaux basses (février-mars) et les eaux hautes (septembre-octobre). Le poste de Yambuya, en aval de la chute, est alors accessible aux plus grands vapeurs de l’Etat. Amont de Panga. Il ne m’a pas été donné de remonter la rivière en amont de Panga. Stanley {Dans les ténèbres de V Afrique) y renseigne des schistes à la cascade du Nepoko, aux rapides d’Avakubi et aux chutes du confluent de la Lenda. On sait par Stulhman {Mit Einin Pacha un Herz von Afrika, Berlin, 1894), qu’il existe à l’Ouest et au ISTord-Ouest du lac Albert, dans les sources de l’Ituri Aruwimi, un massif granitique auquel succède vers l’Ouest une région de micaschistes, de quartzites et schistes, etc. Relevé des affleurements obervés de Panga au confluent. C’est à la hauteur de Panga que se manifestent les premières ondulations indiquant le relèvement de la contrée à l’approche des limites N.-E. du bassin du Congo. Ce sont ici de faibles collines fortement arasées par l’érosion. Mais, quand du Poste de Panga on regarde vers le Nord, on distingue assez nettement des collines plus importantes qui paraissent former un alignement Nord-Sud. On voit sur la carte que cet alignement se raccorde à celui renseigné par Preumont des Monts Lingwa Angba et Madjama, qui sont appelés par lui Montagne de fer de l’IIellé. Ces montagnes étant « formées d’une masse de minerais de fer » surmontées d’un lit d’hématite de plusieurs centaines de pieds » d’épaisseur. » Minerai de fer de Panga. Echantillons iP i. — De gros blocs isolés de minerai de fer trouvés près de la rive, à Panga et sur le flanc de la colline, paraissent témoigner de l’existence en cet endroit d’une formation analogue. Ces blocs sont entourés d’allu- vions argilo-sablonneuses ; ils sont peu éloignés des affleurements de gneiss. — M II7 Chutes de Panga. Gneiss de Panga {Echant. n^ 5), Micaschistes Panga {Echant, iP 6) et Quartzites Panga {Echant. n^ y). — Le croquis ci-annexé donne, à une échelle approximative de 1/4000, la disposition des affleurements observés. Ce sont : Sur la rive gauche, un massif de gneiss rosé (5) dont de gros blocs détachés s’observent au milieu du courant. Sur la rive droite, des micaschites (6) en couches redressées avec une direction N.-5o-E. ; des quarzites (7), en stratification renversée, direction N. -5o-E., inclinaison 70° NO. La direction des gneiss est moins bien définie, ils paraissent former un massif s’enfonçant vers le NO et le SO. Larivière estdonc venue buter contre les gneiss qui avaient sou¬ levé les quartzites et les micaschistes. Trouvant un passage plus facile dans ces roches, elle contourne le massif de gneiss et se fraie un couloir torrentueux dans les micaschites. Les quartzites lui font plus longtemps obtacle, ainsi que le montre un dernier éperon de ces couches renversées qui s’avance dans la rivière, dont de gros blocs se sont éboulés vers l’aval et qui présente vers l’amont un escarpement de 7 à 8 m. au-dessus du niveau des eaux (à la date du 28 août). Aux environs de Panga, l’érosion a fait disparaître toutes les couches supérieures (calcaires et grès rouges). Cependant il sem¬ blerait résulter des renseignements recueillis, que des calcaires sont encore visibles vers l’amont entre Panga et Bomili. La hauteur de chute à Panga est de 12 mètres environ. Itinéraire de Panga à Mapele. A. Poudingue de Panga {Echant. n^^2et 3). — De Panga jusqu’à 7 kilom. des chutes, on ne voit pas d’autre formation qu’un pou¬ dingue à très gros éléments cimentés par une pâte limonitique excessivement dure de couleur brun noirâtre (Echant. n°® 2 et 3). Les éléments de ce poudingue sont de gros fragments de quart¬ zites, des morceaux de quartz, des cherts de blocs calcareux aux arêtes légèrement arrondies. Dans la pâte qui les réunit, on trouve une quantité de petits éléments roulés ou anguleux. Le tout forme une roche dure et compacte à cassures nettes et brillantes. M Il8 — On en observe non seulement ;dans le lit de la rivière, mais à des niveaux situés de 7 à 8 m. au-dessus du niveau des eaux (observation faite au mois d’août). La coucbe en place se trouve elle-même à un niveau plus élevé. Au sujet de cette formation, je considère qu’à l’époque où a commencé l’évacuation de la cuve congolienne, l’établissement du régime fluvial dans ces régions ne s’est pas fait sans de nombreux obstacles. La rivière qui traversait une série de couclies plissées ou affais¬ sées, a rencontré des barrages, dont les traces subsistent encore actuellement, et derrière lesquels se sont formées des expansions lacustres, où se sont déposés des sédiments. Le poudingue considéré, situé à un niveau élevé au-dessus de la rivière, semble s’être formé dans un de ces anciens lacs. Il a pour origine des couches détritiques empruntées aux roches voisines, mélangées aux argiles rouges dont rhydrox3^de de fer aurait formé la masse concréfcionnée ici observée. La rivière continuant son travail de creusement, ces lacs se sont vidés, les alluvions ont été remaniées et on en retrouve les traces à des niveaux supérieurs au niveau actuel du courant. On lit dans Preumont que ces formations observées dans l’IIellé, y reposent sur les produits d'altération sur place du substratum granitique ; elles forment le sommet des collines qu’elles protè¬ gent contre l’érosion. Cette richesse en fer des régions élevées du contour de la cuve congolienne et le remaniement continu de ces couches limonitiques tour à tour désagrégées, puis eoncrétionnées dans de nouveaux sédiments, produit dans tout le bassin du Congo des roches rouges variant sous le rapport de la dureté, du poudingue de Panga aux argiles rouges des parties basses, et montrant des éléments de formation de même nature, mais devenant de plus en plus petits quand on s’approche des parties basses. ^ Leur couleur varie du rouge brique au brun noir, suivant leur âge et leur degré d’oxydation. Leur aspect est souvent celluleux ; les ])lus anciennes laissent voir, dans des cavités, un enduit noir à reflet rougeâtre velouté (Goethite ?). (Echant. n® i.) B. Calcaires de Panga. — A 7 kilomètres du poste de Panga se rencontrent les premiers affleurements calcaires. La couche est — M II9 — visible sur les deux rives, taillées en parois abruptes et s’élevant à 2"™5o environ au-dessus du niveau des eaux (26 juin). ' ) C’est un calcaire compact à grain fin, dolomitique, présentant une cassure où brillent de nombreux petits cristaux. Il contient beaucoup d’intercalations siliceuses cornées. Au niveau inférieur, elles sont distribuées en couches minces continues av^c calcaire^i finement interstratifiés. . Plus haut font fortement saillie des cherts en ramifications ■f 1 allongées qui, mis a nu par la dissolution du calcaire, présentent des prolongements cylindriques à couches concentriques alterna¬ tivement calcareuses et siliceuses. (Echant. n® 4-) La couche est affectée d’une série d’ondulations ; elle présente une direction variant de N-i5 à 3o®-0 à la ' direction N.-Sl et une inclinaison variant de 10 à i5° vers l’Ouest. En poursuivant le chemin vers l’aval, on continue à rencontrer au milieu des affleurements calcaires des blocs du poudingue de Panga, en masses volumineuses au milieu du courant. c. Conglomérat graveleux à petits éléments roiilés'^ unis par un ciment blanc de kaolin sableux. — A 12 kilomètres de Panga, se manifeste cette nouvelle formation, en couches compactes, mais de faible dureté. Ce dépôt se remarque au confluent et en aval de la rivière « N’Gula », affluent Nord de r A ruwimi. Comme on peut le voir sur la carte ci-annexée, cette rivière coule très probablement sur le substratum granitique renseigné par M. Preumont dans l’IIellé, où il renseigne des dépôts blancs considérés comme résultat d’altération sur place de ce substratum. La présence de ces conglomérats au confinent d’un tributaire Nord peut donc facilement s’expliquer : je considère ces alluvions comme s’étant formées après émersion des poudingues de Panga. Après avoir traversé ces couches, la rivière s’élargit ou traverse des bas-fonds, et on rencontre les grandes îles de Nadjapani et Nindimia pour arriver ensuite à un rapide de peu d’importance où se trouvent encore des blocs de poudingue. La présence de ceux-ci à tous les rapides depuis Panga aurait pu faire supposer que ce serait une couche de cette roche qui, j)ar suite d’accidents, réapparaîtrait pour faire obstacle aux eaux de la rivière, ce qui serait contraire à l’opinion que j’ai émise précé¬ demment sur cette couche. M 120 La formation des rapides s’explique soit par le plissement déjà constaté des couches calcaires, soit par une résistance plus grande de celles-ci à l’érosion par suite d’une teneur plus forte en silex, d’où production d’un barrage calcaire, contre lequel viennent buter les blocs de poudingue qui ont cheminé de l’amont jusqu’à cet endroit. D. A signaler aussi, aux environs de ce rapide, de petites collines peu éloignées des rives, formées d’un dépôt argilo-sableux rouge et jaune présentant souvent à la base des cailloux roulés. De Mécopé à Mapèle, sur une distance de i5 kilomètres environ, on ne trouve plus que de rares affleurements calcaires dépassant à peine le niveau des eaux (24 juin). E. Les rives sont creusées dans une série d’alluvions d’àge diffé¬ rent; ony rencontre, entre autres^ une couche assez dure degraviers réunis par un ciment rouge qui semble reposer sur le calcaire, et qui se rattache à la série des concrétions rouges dont j’ai parlé en premier lieu. F. Calcaires de Mapèle. — A l’approche du village de Mapèle, 011 rencontre un relèvement de la couche calcaire, avec de très faibles ondulations. La direction de la couche est ici voisine de Après Mapèle, elle s’enfonce doucement vers l’Ouest sous une inclinaison de 8 à 10® On peut observer à Mapèle une superposition de terrasses qui montrent l’abaissement du niveau actuel de la rivière dont les alluvions s’étendent à une grande distance vers le Nord. On constate de plus, en examinant le sol de la forêt, à i kilomètre environ de la rive actuelle, de profonds ravinements dans une couche d’argile fine, jaune et compacte, à la base de laquelle se trouve un lit de gravier. Dans ces ravinements sont mis à jour de gros blocs de calcaires, ce qu’on peut figurer schématiquement par le croquis (fig. i). On peut en déduire qu’avant d’avoir creusé son lit actuel presque perpendiculairement à la direction des couches, la rivière avait cherché à les contourner vers le Nord. Le calcaire de Mapèle présente l’aspect d’une roche d’un gris •blanchâtre à grain fin, moins dolomitique que le calcaire de Panga. Il montre vers la partie supérieure de nombreuses intercalations M I2I a — Calcaire. b = Alluvioiis anciennes. c — Alluvions actuelles. de silex qui tantôt forment des planchers continus d’une épaisseur de i5 à 20 centimètres, tantôt sont disséminés en clierts globuleux ou allongés et ramifiés. A la partie inférieure, on y trouve un banc scliistoïde formé de fines couches alternées calcareuses et sili¬ ceuses. On y remarque de nombreuses géodes à petits cristaux de calcite, parfois tapissées d’un enduit noir et brillant. Certains fragments montrent une formation granuleuse à aspect oolithique. (Echant. n® 8.) De Mapèle a Yambuya. Schistes rouges. — A 2 kilomètres environ de Mapèle, se mani¬ feste le premier affleurement de schistes rouges ; ainsi que le montre la carte, ils ont à peu près même direction et même incli¬ naison que les calcaires. Mais les affleurements de ces deux roches sont séparés par un kilomètre environ de rives basses et couvertes d’alluvions argileuses. Le contact entre les calcaires et les roches qui leur sont directement superposées, ne m’a pas été visible, et je ne possède pas de renseignement sur la série des couches qui ont disparu, si ce n’est pas l’analogie qu’on peut établir entre ces affleurements et ceux des environs de Yambuya (en aval.) J’exposerai plus loin les considérations auxquelles nous sommes amenés par une concordance tout au moins apparente entre les calcaires et les grès, à Mapèle. Grès. — Sur la rive opposée (gauche) on remarque, vis-à-vis des premiers affleurements de schistes, les mêmes schistes surmontés de grès en banc de dureté variable présentant des couches rouges bigarrées de jaune, et d’autres rouge brun et plus dures. Grès rouges (Echant. n° 9) — Ce grès à grain assez fin montre M 122 de plus, par endroits, de fines stries noires parallèles à la stratification . La rive offre dans ces couches des escarpements de 6 à 7 mètres de hauteur. Les grès rouges s’observent encore sur la rive gauche à plusieurs kilomètres de la rivière, dans le lit de petits ruisseaux sur Titiné- raire de Mapèle au village de Madengongwe dans l’intérieur. C’est sur ces grès rencontrés avec abondance entre ce point et Yambuya que se forment désormais tous les rapides de.l’Aruwimi. On trouve le premier de ces ra^^ides au village de Lubambuli, où les eaux se brisent sur la tête d’un banc de grès rouges de direction N-3oo-0 et d’inclinaison 10® vers l’Ouest. Après Lubambuli, on continue encore à voir les grès rouges non en place, en tables inclinées sur les rives et en blocs au milieu du courant. Schistes et grès. — Au village de Bolalo, une petite falaise montre des alternances de schistes et de grès en bancs minces avec pour direction Y-750-O, inclinaison 6^ SO. Ces couches sont visibles sur un parcours de 2 kilomètres environ. Il se produit ensuite un nouvel élargissement du fleuve, les rives basses sont couvertes d’alluvions récentes, jusqu’au rapide de Mandindi. On rencontre encore en ce point des tables de grès rouge, sans pouvoir y relever la direction et l’inclinaison des couches. Grès, psammites et macigno. — Entre Mandindi et Banalia, 011 constate l’apparition d’une nouvelle série de couches : (êest sur la rive gauche, à i kilomètre environ du petit village de Malili, une coupe dans une superposition de bancs minces d’un grès à grain très fin, parfois psammitique et micacé, parfois calcareux, gris noirâtre et de schistes plus ou moins calcareux. Cette formation présente une direction Y-45®-0 avec très faible inclinaison — 4° environ — vers le SO. Schistes nodiileiix (Echant. n'’ 10). — Plus loin, à 5 kilomètres environ en amont de Banalia, on retrouve un léger escarpement de la rive présentant les mêmes roches avec même direction et même pendage. On remarque ici l’intercalation d’un banc plus calcareux gris noir et sur la partie supérieure, on voit la roche M 123 — passer aux scliistes noduleux verdâtres, schistes rouges et minces, bancs de grès rouges. (Echant. n® lo.) A Banalia, on retrouve, en tables détachées de leurs couches primitives, des grès rouges et bruns très durs, jusqu’au village de Bokoti, sur un parcours de 2 à 3 kilomètres. La rivière reprend ensuite une plus grande largeur, une allure plus calme et se divise en plusieurs bras. L’apparition à l’aval de légères collines et un nouveau rétrécisse¬ ment de la rivière annoncent bientôt l’entrée de la dernière partie torrentueuse qui se poursuit presque sans interruptiqn jusque Yambuya. Une lecture faite au rapide de Mobote sur les grès rouges, donne : direction N-yo^-O, inclinaison 10^ SO. Environs de Yambuya. A la chute de Yambuya, la plus importante après celle de Panga, la rivière franchit, sur une longueur de 200 à 3oo mètres, une dénivellation de 10 mètres de hauteur environ. Les roches possèdent ici une direction et une inclinaison faciles à relever sur de nombreux bancs très régulièrement stratifiés, formant au-dessus du niveau des eaux une falaise de 10 à i5 mètres de hauteur. On y observe : direction N-5o^-0, inclinaison 12° vers le NE. C’est la première fois depuis Mapèle qu’une telle inclinaison peut être observée. On y relève très facilement la superposition des couches comme suit (de haut en bas) : VII. Grès rouges en bancs de dureté variable ; à la partie supé¬ rieure, bancs tendres et altérés ; plus bas, d’autres de couleur brune, très durs, passant aux quartzites. VI. Schistes rouges finement feuilletés ; dans la partie infé¬ rieure, couche à nodules. (Echant. n*^ 12.) V, Schistes jaunes et verts, noduleux. IV. Schistes noirs, tendres et légèrement calcareux. III. Couche argilo-calcaire dure (Echant. lY i3), en bancs minces recoupés par un feuilletage de silex, parallèlement à la stratifica¬ tion. On trouve dans ces bancs de nombreux clivages remplis de calcite et des veines de calcite en tout sens. — M 124 — II. La même roche que la précédente dans laquelle apparaissent cependant de petites couches de 10 à 12 centimètres d’épaisseur, de calcaire gris brun. (Echant. n° 14.) Ici, raffleurement n’offre plus la même régularité que les précédents, il y a ondulations bien marquées des couches, plissement et même décollement avec rem¬ plissage de calcite. Les affleurements sont interrompus sur une courte partie par le confluent d’une petite rivière venant du Sud. En remontant ce petit affluent, on y trouve de nouvelles couches calcaires, et en aval, sur les rives de l’Aruwimi, on observe aussi I. Un banc de 2.20 m. de puissance, d’un calcaire gris blanc, avec nombreuses intercalations de fines couches de silex. On voit que cette couche a subi une forte compression, elle est finement plissée et chiffonnée. Les intercalations siliceuses ont suivi sans se rompre tous les plissements ; elle semble s’enfoncer ensuite vers l’Ouest. De Yambuya a Mokandjo. A 7 kilomètres environ de Yambuya, on voit sur la rive droite des masses éboulées de grès blancs de dureté moyenne ayant fait partie des couches horizontales observées à la base d’une colline assez élevée. Au poste de Mokandjo, ce sont des grès bruns très durs passant au quartzite qui forment le soubassement de la petite élévation sur laquelle est construit ce poste. Sur la rive gauche, on voit encore ici quelques petits effleure¬ ments de grès bruns. De Mokandjo a Basoko. Partie basse, alliwions anciennes remaniées. — Le grès brun de Mokandjo est le dernier affleurement de roche dure observé. Dans toute la partie basse de TAruwimi, jusqu’au confluent, on ne retrouve qu’une série d’alluvions plus ou moins anciennes. Tantôt, la rivière ronge des rives d’argiles rouges et jaunes, à la base desquelles on trouve en abondance les concrétions limoni- tiques d’aspect scoriacé ; en d’autres endroits , on voit des falaises de 8 à 10 m. de hauteur d’un conglomérat blanc compact à petits éléments et à pâte tendre de kaolin et sable; ce — M 125 — conglomérat ne peut pas être considéré comme le produit d’alté¬ ration sur place des grès blancs. On y voit en effet des coupes à stratification entrecroisée avec de fines couches d’argile noire. Enfin, tous ces dépôts, rongés par la rivière, provoquent la for¬ mation rapide d’alluvions nouvelles sans cesse remaniées. Les cartes de navigation dressées de Basoko à Yambuya, mon¬ trent avec quelle activité les eaux travaillent au déplacement des bancs de sable et à l’obstruction des passes, on peut figurer schématiquement la superposition de ces alluvions par le croquis suivant (fig. 2). e? Fig 2. a) Alluvions actuelles, argiles, sables avec couches de terreau. b) Dépôts blancs, conglomérat et argile noire. c) Argiles rouges avec à la base concrétions limonitiques scoriacées. Observations complémentaires recueillies dans la région voisine de l’Aruwimi, aux environs de Stanleyville et sur la Lindi. Environs de Stanleyville. (Voir la carte annexée). I® A la K/omée. Couche de schistes grossièrement feuilletés, rouges, friables, avec intercalation de schistes verts, surmontés d’argiles jaunes et de graviers, et reposant sur des grès rouges tendres. 2® Entre Y^akousson et la Bornée, à l’île Bertha, M. l’ingénieur Passau signale un banc de calcaire de o,35 cm. 3® A Stanleyville j’ai relevé : a) Près de la gare du chemin de fer des grands lacs, des couehes horizontales de grès rouge tendre. b) A la carrière, des bancs alternés, des grès durs contenant — M 126 — dans les joints de stratification, de minces feuillets de limonite; ces couches sont horizontales, se superposant comme suit : P) Couches de grès rouges à petits éléments passant i^arfois au quarteite. a) Banc de couleur plus claire, blanchâtre à taches violettes, micacé et à plus gros éléments. 4° Aux chutes de Stanley, près du village du chef Katanga n, on trouve des grès rouge brun très durs. 5^ Aux chutes delà Schopo, à 3 kilomètres environ au de Stanley ville, cette petite rivière avant de se jeter dans la Lindi, non loin du confluent de celle-ci avec le Congo, franchit un seuil presque vertical de 7 à 8 m. de hauteur et se brise contre des couches degrés bruns très durs passant aux quartzites. Ces couches paraissent avoir la direction NO-SE, avec inclinaison de 12° à i5® vers le NE. Il ne m’a pas été i^ossible d’étudier la contrée comprise entre la Schopo et l’Arawimi à Yambuya, malgré l’intérêt qu’il y aurait eu à préciser l’impression qui m’est restée que ces 3 chutes, Yambuya, la Schopo, et Stanleyfalls, seraient le résultat d’un dérangement ou d’une série de dérangements sensiblement parallèles de direc¬ tion NO-SE, dont les traces sont surtout visibles à Yambuya. Dans la Lindi. Calcaires. — Les notes de M. Passau qui m’ont été communi¬ quées par M. Buttgenbach, renseignent des affleurements calcaires : 1° Aux chutes de Bengamissa. 2° Aux environs de Gwania. 3° Entre Kondolole et Bafwasende et - un peu en amont de ce poste. Les échantillons du calcaire de Kondolole que j’ai pu examiner, avaient beaucoup de ressemblance avec celui de Panga. Terrains étudiés par M. Preumont dans PItunbiri, le Rubi et rUellé. Je résumerai brièvement les observations de M. Preumont en effectuant le rapprochement entre certaines couches et les couches analogues observées dans l’Aruwimi. Ce sont, (voir la carte annexée) ses observations sur : — M 127 — I. Les schistes de Buta. — 1° Ils se présentent en couches hori¬ zontales de schistes tendres et friables paraissant passer aux grès tendres. 2® Certaines couches d’un grès friable, de couleur grise, ont une direction II-45-0 avec très faible inclinaison vers le centre du bassin. 3® Des échantillons recueillis sur le Rubi présentent une formation oolithique de petits grains à couches concentriques de calcite. Le I® et le 2° seraient à rapprocher des grès blancs friables, rencontrés en aval de Yambuya, les calcaires du Eubi à rapprocher de ceux de Yambuya. II. Le Substratum granitique. — Dans toute la contrée située entre Djabir, Amadi, (sur rUellé), Lipodongo (sur le Rubi) et Poko (sur le Eomokandi) , on trouve au fond des vallées le substratum granitiquè. Il est recouvert souvent d’un produit d’altération d’argile grise ou de kaolin assez pur. Sur ce produit d’altération sur place reposent des concrétions ferrugineuses et un poudingue à ciment limonitique. Ce poudingue est rencontré en beaucoup d’endroits vers le Nord jusqu’à la ligne de faîte des bassins du Nil et du Congo. Dans ces régions, qui sont faiblement accidentées, il se présente au sommet des collines qu’il protège contre l’érosion. Dans l’Aruwimi, le substratum granitique n’est pas visible, les dépôts blancs qui y sont rencontrés sont, comme je l’ai signalé, amenés par les rivières qui traversent le district de rUellé. Les poudingues à ciments rouges de Panga (sur Aruwimi) sont à rapprocher des concrétions limoni tiques de l’üellé. III. Qiiartzites, micaschistes et gneiss de Panga (sur Uellé (^j. — On trouve à Panga sur l’Uellé les mêmes bancs de gneiss, quartzites et micaschistes qu’à Panga sur Aruwimi. IV. Calcaires à cherts. — M. Preumont parle de « cherts en (^) Remarque. Il existe à ma connaissance trois villages du nom de Panga, sur l’Aruwimi, sur l’üellé et plus à l’ouest, sur un affluent de la Mon- gala, au Nord dupaysdes Budja. Je ne puis m’empêcher de remarquer ce nom de Panga que les indigènes des dites régions donnent à ces chutes, soit à cause de leur importance, soit à cause de la nature des roches sur lesquelles la rivière se brise. Les rapides de moins d’importance sur les grès rouges s’appellent « montonio. » — M 128 blocs isolés séparés de leur milieu de formation » trouvés en amont de Suronga sur TUellé. Je considérerai ces cherts comme les témoins de l’extension vers le Nord des calcaires à cherts de l’Arnwimi. Conclusions tirées de la comparaison entre les terrains de l’Aruwimi et de l’Uellé. Dans sa description des principaux traits de la géographie physique de rUellé, M. Preumont parle de cette contrée comme d’un pays plat avec de larges vallées séparées par de faibles ondu¬ lations, et des collines peu élevées qui montrent à leur sommet un reste de couche d’un poudingue limonitique protégeant les dépôts tendres inférieurs contre l’érosion. Il signale seulement au Sud- Est et au Nord-Est de l’Uellé aux environs des monts Têna et Gaima un pays légèrement accidenté. On peut considérer cette région comme plus fortement éprouvée par le travail de l’érosion que celle de l’Aruwimi. Elle s’est trouvée en effet émergée antérieurement à celle-ci. Les alluvions, les argiles rouges, premiers produits de ce travail, ont disparu et n’y sont représentées que par des blocs isolés de concrétions limo- nitiques qui se sont formés en leur sein et à leurs dépens. Les grès et les schistes ont été enlevés et les calcaires n’y ont laissé comme témoins que des cherts des environs de Suronga. Dans la partie basse seulement, on retrouve des grès, des schistes et des calcaires à rapprocher de ceux de Yambuya qui est à une altitude à peu près égale soit 400 m. environ. La grande forêt équatoriale qui couvre l’Aruwimi et le Haut-Ituri, a presque disparu de l’IIellé, on ne le retrouve plus que dans les fonds de vallons, le reste est couvert de hautes herbes qui se dessèchent dès que prend fin la saison des pluies. Résumé des observations. Comparaison des terrains avec ceux observés dans le Katanga et le Bas Congo. Pour faciliter ce rapprochement, je rappellerai brièvement la succession des couches signalées par M. Ed. Dupont dans le moyen Congo, et par M. J. Cornet dans la partie Sud-Est et le Katanga. — M 129 — JVEoyen Cong-o : A peu de distance en amont de Borna, on pénètre dans la région des schistes cristallins et des roches granitiques jnscpie N. Goina où ils sont remplacés par des couches contournées de poudingue, quartzites, schistes satinés verts et schistes gris en discordance avec les schistes cristallins. En amont de cette zone, on entre dans un système en discordance avec le précédent de schistes et de calcaires plissés. Près des rapides de Tchumbu apparaissent en discordance sur le précédent des psainmites, des grès fins feldspathiqiies ou micacés, presque horizontaux ; on voit appa¬ raître ensuite les grès grossiers feldspathiques, arkoses, passant souvent au poudingue. Aux environs de Léopoldville, on retrouve ces bancs de grès grossiers et arkoses surmontés des grès blancs friables du Haut Congo. ICatanga : Les terrains post-primaires sont connus par les études de M. Cornet au Mont Kundelungu dans le Luembe inférieur et le Haut Lomami, et par M. Buttgenbach dans le Lufonzo. La série des couches est spécialement bien représentée au Mont Kundelungu ; on y trouve d’après M. Cornet : 6. Schistes argileux noirâtres ; 5. Schistes calcareux grisâtres ; 4. Bancs de calcaires compacts, homogènes, durs, sonores, gris ou brun marron, alternés de bancs schisteux ; 3. Bancs de grès à très gros grains unis par un ciment kaolineux passant au poudingue à petits éléments ; 2. Schistes analogues aux schistes i, alternant avec des bancs de grès à grain fin, souvent feldspathiques micacés ou plus ou moins argileux, rouge grisâtre, rouge sombre ou rouge brique ; I. Schistes argileux ou rouge brique, souvent finement micacés ou psammitiques, généralement peu durs. Ceux-ci reposent en stratification discordante sur les schistes noirâtres du système du Katéte. Au système du Kundelungu est superposé le système des grès du haut Congo (Ed. Dupont), ou grès polymorphes inférieurs et supérieurs (J. Cornet). Ce système est encore appelé système de la ANN. soc, GÉOL. DE BELG. T. XXXVII. MÉM. 9. — M i3o — Liibilaclie où il est spécialement bien représenté. Ce sont le plus souvent : 6. Grès polymorphes, généralement rouges ; 5. Grès rouge vif, tendres ; 4. Schistes argileux, rouges, tendres, feuilletés ; 3. Alternances de grès et de schistes ; 2. Grès tendres, jaunâtres ; I. Hoches siliceuses dures (Stanlej^-Pool). A la suite de mes observations, j’ai cru pouvoir classer comme suit les roches rencontrées en les rapprochant de celles étudiées en d’autres régions très éloignées du bassin du Congo, et présen¬ tant avec elles le plus d’analogies. V. Alliwions récentes. — Argiles grises, argiles et sables avec fines couches de feuilles et de terreau ; 20 Argiles jaunes avec graviers de Mapèle, conglomérat à ciment rouge de formation récente. Alliwions anciennes. — Conglomérat blanc à petits éléments avec ciment de kaolin sableux. Poudingue à gros éléments : ciment limonitique. Argiles rouges et jaunes avec concrétions limonitiques à la base. IV. Grès (In Haut Cong'o (Dupont), ou grès polymorphes, on système de la Lnbilache (Cornet) et schistes de Buta (Preumont). — Schistes rouge brique avec bandes vertes, tendres, grossière¬ ment feuilletés, rencontrés à la Romée et dans les tranchées du chemin de fer des grands lacs. Grès rouge vif, tendres, de la Romée, trouvés aussi près de la gare du chemin de fer des grands lacs à Stanley ville. Grès blancs friables, à 7 kilomètres en aval de Yambuya (rive droite). Grès bruns passant aux quartzites de Mogandjo. III. Seraient à rapporter an système du Kundelungn. — Grès rouges de Yambu3^a et de l’Aruwimi, rencontrés aussi à Stanley- ville, à la Schopso. Schistes rouges noduleux avec intercalation de grès rouges (Yambuya, Banalia). Schistes jaunes et verts noduleux à Yambuya, -en amont de Banalia, Schistes noirs légèrement caleareux, tendres, à Yambuya, en amont de Banalia, petit village de Malili. — M Iv3l — Calcaires argileux compacts avec intercalation de fines couches siliceuses dures, zonaires, contenant de nombreuses veines de calcites et de petits cristaux jaunes de pyrites. (Yamhuya). On y trouve de petites couches de calcaires gris brun. II. Çherts de VUelïé. — Calcaires gris blanchâtre avec cherts et intercalation de fines couches siliceuses cornées, légèrement dolomitiques. Des calcaires à cherts sont aussi signalés par M. Cornet dans le Lubidi. Ils sont ondulés à Mapèle, plissés et chiffonnés à Yamhuya. Calcaires rougeâtres à cherts de Panga, Kondolole, Bafwasende. I. Qiiartzites. — Micaschistes. — Gneiss. Coup© hypothétique dans les terrains de l’Aruwimi, sensiblement parallèle au cours de la rivière. Si je fais abstraction de ce qui est observé dans les autres régions de la cuve congolienne et m’en tiens à mes seules observations, je n’ai aucune raison de prétendre à une discordance de stratification entre les calcaires à cherts et les schistes calcareux et grès rouges. Je pourrais être amené à établir une coupe représentée schéma¬ tiquement par le tracé I. Mais si je considère d’une part qu’ à Yambuya seulement, sur une coupe très nette, mais relativement de peu d’étendue, est constatée une inclinaison vers le YE, que c’est la seule observation dont on peut conclure à l’ondulation des grès rouges provoquant les rapides, d’autre part si je rappelle que les grès rouges sont trouvés partout horizontaux ou faiblement inclinés vers le centre du bassin, j’en arriverai à adopter de préférence l’hypothèse de la coupe II, attribuant les rapides à des failles d’affaissement sensiblement parallèles à la bordure du bassin congolais. Je crois pouvoir considérer comme établi que c’est à une telle faille que sont dues les premières chutes de l’Arnwimi à Yambuya, de la Lindi à Bengamissa, de la Schopo et du Congo à Stanley- ville, et la partie torrentueuse non navigable du Congo entre Stanleyville et Ponthierville. Sadon (Russie-Caucase), le lo décembre 1907. — M i32 — Rapports sur le travail : Géologie du Congo. — Quelques renseignements sur la Géologie d’une partie de l’Aruwimi et de la Province orientale, par L. Dewez. Rapport de M. J. Cornet, commissaire La partie essentielle du mémoire de M. Dewez expose les observations laites i)ar l’auteur le long de l’Arnwimi, depuis les chut(‘s de Panga jusque Basoko. Cet itinéraire, de Yambuya à Panga, coïncide avec celui de M. Passau (t. XXXVI, p. m 221), lequel se continue, eu amont de Panga, jusqu’à Avakubi. Entre le voyage de M. Dewez et celui de M. Passau, se place, dans l’ordi’e cbronologique, l’exploration géologique si fructueuse de feu le docteur David. Mallieureusement, cet intrépide géologue suisse (élève de Ileim et de Ealtzei’) qui poussa ses investigations jus(iu’au Ruwenzori, est mort avant d’avoir eu le temps de publier les résultats de ses voyages. Le docteur David a relevé la géologie de l’Aruwimi depuis le confluent jusque dans la région monta¬ gneuse des sources (^). M. Dewez débute par la description géologique des cliutes de Panga; elles sont sur des gneiss, des micaschistes et des quart- zites, vraisemblablement arcliéens. En aval de ce pointement de roches anciennes, la rivière tra¬ verse, sur 7 kilomètres, une zone où M. Dewez ne signale que des conglomérats de faciès latéritique, mais où M. Passau nous dit avoir vu les grès rouges du Kundelungu reposer sur le granité. Après ees 7 kilomètres, M. Dewez a rencontré des calcaires riches en eherts ; puis, près de Mapélé, des schistes et grès rouges concordants, du moins en apparence, avec les calcaires. En aval de Alandindi, on voit des grès et des schistes calcareux; puis les grès rouges se suivent jusqu’aux rapides de Yambuya. A Ammbuya, on voit réapparaître des calcaires, en stratification assez tour¬ mentée. (b Deux missions géologiques et minières sont aujourd’hui à l’œuvre dans la même région et viennent d’envoyer leurs premiers rapports. — M i33 — Dans mes études d’ensemble sur la géologie du Congo, j’avais considéré les calcaires à clierts de l’Aruwimi comme primaires anciens et comparables à ceux du système scliisto-calcai eux du Bas-Congo, ou à ceux du Lubudi. Mais M. Passau a vu, sur l’Aru- wimi et sur la Lindi, les calcaires reposer sur les grès rouges du Kundelungu. — M. Dewez, de son côté, place les calcaii es à clierts sous les grès rouges. Tl ne paraît jias avoir observé le contact des deux zones ; mais la réapparition des calcaires à Yambuya est un argument, sinon une preuve, en faveur de son interprétation. 11 faut probablement conclure de ces observations, d’apparence contradictoire, qu’il existe au moins deux niveaux de calcaires, séparés par des grès et schistes rouges. En effet, en aval de Mandindi, M. Dewez signale des roches calcareuses au dessus des grès rouges ; déplus, les couches de calcaires de Yambuya ne semblent pas être les mômes que celles de Mapélé et de Panga. On sait qu’au Kundelungu, à la Manika, sur le Luembe, etc. les calcaires se rencontrent en éiiaisses assises intercalées dans les schistes et grès rouges. Entre Yambuya et Mokandja, M. Dewez signale des grès blancs et des grès bruns passant au quartzite, qu’il range avec raison dans les grès du Lubilache. De Makandja à Basoko, les couches du système du Lualaba, relevées sur l’itinéraire de David, semblent avoir échappé à M. Dewez qui ne signale, dans cette section, que des alluvions, anciennes ou récentes. Après la description de son itinéraire de l’Arnwimi, M. Dewez expose quelques observations faites dans la région des Stanley- Falls. Elles coïncident en grande partie avec celles de M. Passau, tout en étant beaucoup moins complètes. M. Dewez procède ensuite à un essai de coordination de ses observations le long de l’Aruwimi avec celles de M. Preumont dans le bassin de rUellé, puis avec celles qui ont été faites au Ivatanga et dans le Bas-Congo. Cette partie du mémoire est la moins bonne. M. Dewez semble n’avoir eu connaissance qu’indirectement des travaux de l’auteur de ce rapport. Il entremêle, notamment, les couches de Lualaba et celles du Lubilache, et même, il intervertit la position relative de ces deux importants systèmes. En résumé^ les observations personnelles de M. Dewez, sur l’Aruwimi sont intéressantes et consciencieusement faites. Elles — M l34 — méritent d’être publiées. Même après celles de David et de M. Passau, elles apportent des documents nouveaux très im" portants. A mon avis, M. Dewez eût pu, sans nuire à l’avancement de nos connaissances sur la géologie du Congo, limiter son travail à l’exposé de ces excellentes observations. Les généralisations qui suivent son exposé proprement dit, appuyées d’une connaissance incomplète des travaux antérieurs, (due, évidemment, à ce que M. Dewez, lors de la rédaction de son mémoire, se trouvait éloigné de toute bibliothèque), n’ont pas la valeur de la partie originale du mémoire à laquelle, elles n’enlèvent, du reste, aucun mérite. Je propose l’insertion dans nos Annales du mémoire de M. Dewez, avec la carte et les coni)es et croquis qui l’accompa¬ gnent. J’exprime le vœu que la carte soit quelque peu rectifiée dans ses tracés hydrographiques et qu’il y soit mentionné au titre que toute la partie concernant les bassins de l’Uellé et de l’Itimbiri- Rubi, de même que la région du haut Nil, est la reproduction de la carte deM. Preumont. Le titre, tel qu’il est écrit, i:)rète à confusion entre l’œuvre de M. Preumont et celle de M. Dewez. * * * Je terminerai par une remarque à propos du lac liibilachien, auquel il est tait allusion dans les deux premières pages du travail, où M . Dewez donne un historique, assez incomplet des travaux antérieurs sur la géologie du Congo. — Mes idées ont beaucoup changé, depuis 1898, à propos de l’origine des couches du Lubila- che. Le lac lubilachien était une explication simpliste, admissible provisoirement à cette époque. Mais le système du Lubilache qui, d’ailleurs, est loin d’être limité à l’étendue du bassin actuel du Congo, est beaucoup plus complexe. Il est peut-être en partie d’ori¬ gine lacustre ; mais les sédiments éoliens^ diinaiiXy y jouent un rôle important ; les grès polymorphes, qui sont si caractéristiques de ce système, sont certainement des formations désertiques. J’arrive ainsi à des conclusions qui se rapprochent beaucoup de celles que M. Passarge a émises à propos des régions plus méridionales du continent. i5 mai 1910. J. Cornet. Le Coblencien au sud de Liège, PAR P. pOURMARIER. (Flanche VIF En révisant la partie sud de la feuille de Seraing-Clienée de la carte géologique au i : 4o ooo®, j’ai été amené à apporter quelques modifications à l’interprétation du dévonien inférieur. Dans son ensemble, ce terrain est très homogène au point de vue pétrograpliique et il est pi'esque impossible d’y distinguer des horizons bien caractérisés (p ; de nombreux plissements secon¬ daires viennent troubler l’allure des couches et rendre parfois illusoires les observations stratigraphiques ; aussi l’interprétation des coupes est presque toujours sujette à caution et, si je donne une nouvelle interprétation de l’allure de la région que j’ai étudiée, je suis le premier à reconnaître qu’il ne faut pas la considérer comme définitive ; d’autres éléments viendront sans doute, par la suite, modifier nos vues actuelles sur la question. Mon travail aura tout au moins pour résultat de montrer à quelles difficultés on est en butte dans l’étude de cette région. Le dévonien inférieur s’étend, au sud de Liège, sur une surface considérable, bordant au midi le terrain houiller dont il est séparé par la faille eifelienne. L’étage inférieur ou gedinnien n’affleure (*) Dans la notice exi)licative de la édition de sa carte géologique de la Belgique et des i)rovinces voisines, G. Dewalque dit : « Toutes ces sub¬ divisions (de la série rhénane et d’une partie de l’eifelienne) ont été représentées sur la carte géologique détaillée. Nous avons dii la suivre, bien que nous considérions cet essai comme i)rématuré, et les limites établies, comme fort hypothétiques. » Travail présenté à la séance du 22 mai 1910. remis au secrétariat le 4 juillet 1910. M i36 — pas, le coblencien et le burnotien sont, au contraire, très déve¬ loppés ; c’est principalement du coblencien que je m’occuperai au cours de ce travail. Dans la légende de la carte géologique, le coblencien est divisé en trois assises désignées par les notations Cbi, Cb2, Cb3. Dans la région qui nous occupe et qui fut levée par le regretté H. Forir, le Cbi n’est pas représenté, et le Cb2 n’est indiqué, en affleure¬ ment, que sur une très faible surface, à la pointe nord du promon¬ toire compris entre les vallées de l’Ourtlie et de la Vesdre. A mon avis, les trois assises du coblencien existent en affleurement et l’allure doit être interprétée d’une manière toute différente de celle indiquée par H. Forir. Certes, les couches sont très plissées et la multitude de plis secondaires pourrait expliquer que, sans avoir une puissance plus considérable qu’ailleurs, le coblencien supérieur couvre une sur¬ face aussi considérable. La région est, en outre, couverte de bois et, sur une grande partie, elle forme un plateau élevé où les affleurements du terrain primaire sont souvent éloignés les uns des autres ; les coupes ne sont jamais continues sur de longs espaces. Une coupe cependant est suffisamment complète pour pouvoir servir de base à mon interprétation : c’est la coupe du ravin de Villencourt, entre Val S^-Lambert et Neuville-en-Condroz. Cette coupe est représentée fig, i. Au nord, près de la faille eifelienne, on rencontre une masse assez importante de grès gris-verdâtre, devenant blanchâtre ou rosé par altération, en bancs puissants séparés par des lits de schistes verdâtres ou rougeâtres. Une masse de schiste rouge divise en deux cette formation gréseuse. Les couches de direction moyenne N.-yo^-E. inclinent au sud de 6o° à 90°, à part une petite ondulation secondaire peu importante. Au sud de ces premiers bancs, on rencontre des affleurements de schistes gris, verdâtres ou rougeâtres avec bancs de grès verdâtres, parfois rouges ; dans ces affleurements on observe quelques petits plis secondaires qui présentent l’allure caractéristique de l’extrême bord nord du bassin de Dinant : dans les synclinaux, le flanc nord est très redressé tandis que le flanc sud a une pente beaucoup moindre. La couleur rouge est fréquente dans toutes ces roches ; cepen¬ dant, elle est plus développée encore dans une série de couches — M 187 — que l’on rencontre dans le ravin de Villencourt, à 1200 mètres environ au sud de la faille eife- lienne, cette distance étant mesurée nor¬ malement à la direc¬ tion des couches, et que l’on peut suivre sur 3oo mètres de distance environ, le long de la voie du chemin de fer vici¬ nal. Ces roches, supé¬ rieures aux précé¬ dentes, comprennent des schistes rouges parfois verdâtres, des psammites rou¬ ges et des grès rou¬ ges et verts parfois grossiers. L’ensem¬ ble rappelle l’aspect du burnotien et H. Forir les a rangés dans cet étage. Une telle détermi¬ nation , basée unique¬ ment sur l’aspect des roches, pourrait être adoptée si elle n’était pas en contradiction avec la suite de la coupe. En effet, au sud de ces roches rouges et reposant sur elles, on voit des . ^ -M O ë g 8 d en S 2 > a O ^ 'd en • •H > 2 •§ I I Ph P ® O en Q -S I ^ I en '03 • U M ^ • ^ O bc ^ en 2 t S ^ a en en O ® bD ^ a 9 'P ^ U O O > en 22 2 2 St ^ t ^ ^ O en bc ® d S 2 -P en O O ce ^ .a a ü en P ® S ^ s O 'o ü ce Ctj 0 0 J ^ 6^ Coblencien supérieur Cb3. Grès et schistes gris- verdâtre. Burnotien. Faille eifelienne. — M i38 — grès et des schistes gris-verdâtres dans lesquels sont parfois intercalés des bancs de schistes rougeâtres. Or ces roches ont absolument l’aspect du coblencien supérieur Cb3. Si l’on dresse une coupe du ravin de Villencourt (fig. i) aussi exactement qu’il est possible de le faire au moyen des affleure¬ ments dont on dispose, on remarque qu’en allure générale, on se trouve en présence de couches très redressées avec pendage sud variant entre 6o® et 90° et affectées de plis secondaires très nets dont j’ai indiqué plus haut l’allure caractéristique. En allure générale donc, la coupe du ravin de Villencourt, ne nous montre pas l’existence d’un grand synclinal à l’endroit exigé par le tracé de Forir. On pourrait, malgré cela, conserver aux roches de la coupe l’âge qui leur a été donné sur la carte, à la condition de limiter au sud par une faille le lambeau de burnotien. Je ferai observer tout d’abord, que les allures sont très concor¬ dantes entre les roches rouges et les l'oches qui les bordent au sud ; d’autre part, il semble y avoir passage insensible d’un groupe de roches à l’autre. Nous avons un autre argument à faire valoir; Forir a rangé ces couches du ravin de Villencourt dans le burnotien, uniquement à cause de leur couleur rouge; mais, dans tout le dévonien infé¬ rieur au sud de Liège, les roches rouges sont très fréquentes; si l’on étudie le coblencien dans une région un peu plus occidentale que celle qui nous occupe, là où l’allure générale n’est pas troublée par une série de plis secondaires, on remarque que la partie supé¬ rieure du coblencien moyen, en dessous du niveau de grès Cb3, exploité notamment dans la vallée du Ho^'oux, est caractérisé par un grand développement des roches rouges. En me basant sur tous ces caractères, j’en arrive à conclure que les roches en litige du ravin de Villencourt appartiennent au sommet du coblencien moyen et non au burnotien. Ceci étant admis, j’interprète la coupe de la manière indiquée à la figure i. La masse gréseuse située immédiatement au sud de la faille eifelienne, représente le coblencien inférieur, la série de schistes et de grès qui la surmontent, et qui est couronnée par des roches rouges, représente le coblencien moyen et les schistes et grès gris-verdâtres avec petites intercalations rouges qui viennent au-delà, forment le coblencien supérieur Cb3 ; le burno- — M 189 — tien ne comprend plus alors que les roches rouges qui affleurent aux environs de Neuville-en-Condroz. La limite entre ces assises est plus ou moins arbitraire, car, comme j’ai eu soin de le faire observer en commençant ce travail, le dévonien inférieur, au sud de Liège, est assez homogène de la base au sommet, et il y a passage insensible d’une assise à l’autre ; vers l’ouest, au contraire, la différenciation est plus nette parce que le coblencien comprend, à la base et au sommet, deux puis¬ santes formations de grès, parfois exploité, que l’on peut suivre assez aisément sur le terrain. Cette question de l’âge relatif des terrains étant établie, il nous reste à voir la répartition des différentes assises dans la région qui nous occupe. Le coblencien inférieur se prolonge à l'ouest du ravin de Villencourt, formant une bande étroite qui longe la faille eife- lienne ; il se raccorde sur le territoire de la planchette de Saint- Georges de la carte géologique, au coblencien inférieur, qu’on voit affleurer, notamment, le long de la route de Engis à Neuville- en-Condroz, contre la faille eifelienne ; vers l’Est, il se termine assez rapidement en pointe effilée ; en effet, le long de la route de Seraing à Boncelles, on ne voit plus, au contact du houiller, les gros bancs de grès du ravin de Villencourt ; on voit affleurer, au contraire, des schistes gris-verdâtres et rouges avec bancs de grès subordonnés qui rappellent les roches du ravin de Villen¬ court que j’ai déterminées comme Coblencien moyen. Dans le ravin que suit la route d’Ougrée à Boncelles, on voit, au contact du houiller, les mêmes roches que suivant la route précédente. Il n’est donc pas douteux que le Cbi ne s’étend pas bien loin à l’Est de la vallée de Villencourt. Au sud de cette étroite bande de coblencien inférieur s’étend une. bande de coblencien moyen dont j’ai indiqué la limite supérieure dans le ravin de Villencourt. A l’Est de ce ravin, les plis secondaires qui s’ennoyent vers l’Est ont pour effet de reporter successivement vers le Nord la limite supérieure du Cb2. Au sud de Seraing et d’Ougrée, je prends comme limite, entre Cb2 et Cb3, les roches grises, souvent avec gros bancs de grès et peu d’intercalations rouges, qui surmontent la masse située au Nord et caractérisée par la grande abondance - M 140 — de roclies rouges. Souvent, dans les bancs de schistes du Coblen- cien supérieur, on trouve des débris végétaux. Au sud de Uenory, au pied de la montagne et le long du plan incliné desservant les sablières du Sart-Tilman, la carte géolo¬ gique indique l’existence d’un lambeau de burnotien contre la faille eifelienne. Les roches qui affleurent en ce point ressemblent évidemment beaucoup aux roches rouges burnotiennes (*) tout en étant cependant plus grisâtres. Je crois qu’elles appartiennent au coblencien moyen et non pas au burnotien, car elles sont exacte¬ ment dans le prolongement des couches très semblables qui affleurent à l’entrée de la route de Renory au Sart-Tilman, où il ne peut y avoir de doute sur leur âge. Entre Renory et la vallée de l’Ourthe, les coupes font défaut et les affleurements sont rares, la région étant presque entièrement couverte de bois. Le coblencien supérieur s’étend au sud du coblencien moyen ; dans la partie sud du ravin de Villencourt, comme le montre la fig. I, ses couches décrivent un grand synclinal suivi d’un grand anticlinal, de sorte que le coblencien moyen, suivant la ligne de coupe, doit se trouver à peu de profondeur dans l’axe de cette voûte et, à l’Ouest, dessiner une pointe s’avançant vers l’Est, non loin du ravin de Villencourt. Ce grand pli s^mclinal correspond, selon toute vraisemblance, au pli bien marqué dans la vallée de l’Ourthe par les calcaires frasniens de Colonstère. Sur les hauteurs de la i*ive gauche de l’Ourthe, la limite entre le burnotien et le coblencien est difficile à tracer parce que, sur ce plateau boisé, les affleurements sont rares et les roches profon¬ dément altérées ; d’autre part, de grands lambeaux de sable ter¬ tiaire cachent le sous-sol primaire (^). Dans l’axe de l’anticlinal qui, dans la vallée del’Ourthe, sépare les synclinaux calcaires de Colonstère et de Tilff, se trouve un lambeau de coblencien supérieur; dans une petite carrière ouverte vers le sommet de la montagne, le long de la route de Tilff à Boncelles, on exploite des bancs de grès verdâtre entre lesquels (^) Voir à ce sujet la discussion rapportée au compte rendu de l’excursion aux Sablières du Sart-Tilman. Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XXXV. (2) Les bancs de grès vert mis à découvert dans les grandes sablières de Boncelles et dont la direction est N.-8o°-E. et l’inclinaison 80° S., paraissent bien appartenir au coblencien supérieur. — M l4l — sont intercalés des bancs de schiste verdâtre assez foncé ou rouge: dans l’un de ces bancs, j’ai trouvé de nombreux débris de végétaux comme en d’autres places dans le coblencien supérieur; les couches sont courbées en anticlinal dont le flanc nord est fai¬ blement incliné et le flanc sud presque vertical, conformément à l’allure générale du plissement dans cette région. Vers l’Est, ce coblencien s’enfonce rapidement sous le burnotien; vers l’Ouest, il est caché par les dépôts tertiaires du plateau et il n’est pas possible d’indiquer ses limites. Nous arrivons maintenant à la coupe de la vallée de l’Ourthe. Grâce aux synclinaux de calcaire dévonien, l’allure générale est facile à interpréter. Vers le Nord, je crois devoir modifier le tracé adopté par Forir pour la coupe de la route d’Angleur à Tilff, entre Campana et la halte de Sauheid. En ce dernier point, on voit, le long de la route, une belle tranchée (fig. 2) dans des schistes et grès rouges plissés dont l’aspect rappelle absolument les roches rouges burnotiennes des environs de Tilff. Or, Forir a déterminé ces roches comme coblencien supérieur. Par leur aspect pétrogra- phique, je pense qu’il faut les ranger dans le burnotien. Une autre raison milite, d’ailleurs, en faveur de cette manière de voir. Si l’on étudie la coupe dans le burnotien au sud de la gare de Tilff (fig. 3), ou voit que, tout en tenant compte des plis secon¬ daires, le burnotien a une épaisseur considérable ; si l’on rangeait dans le coblencien les roches de la tranchée de Sauheid^ on arri¬ verait à admettre une réduction énorme de l’épaisseur du burno¬ tien, ce qui ne me paraît pas vraisemblable. Au nord de cette grande tranchée, sur le versant de la montagne, on observe quelques affleurements de grès verdâtres avec schistes gris- verdâtres ou rouges qui rappellent le coblencien supérieur et que je range dans cette assise. Il me reste à parler de l’allure des couches qui affleurent au nord du village d’Embourg dans le promontoire compris entre la Vesdre et l’Ourthe. Les tranchées de l’ancienne route de Chênée à Beaufays, dans la grande côte connue sous le nom de « Thier des Crikions )> laissent voir successivement du nord au sud : a) un ensemble de schistes gris- verdâtre avec nombreux bancs rouges, et intercalations de grès verdâtres ou rouges ; à la partie supérieure, la couleur rouge devient tout à fait prédominante, b) une zone composée en majeure partie de gros bancs de grès — M 142 — ^ fl w ^ O 'g '03 ’> Xi P rH ^ W O 3 ^ ® ■ rCÎ 3 a ce O 03 03 O ^ S 03 ;3 ^ « 3 S 'ü ® B 3 ^ O H ^ . — Coupe des tranchées du chemin de fer au sud de la gare de Tilff. Echelle i : 10 000®. Bt. Burnotien. Co. Couvinien. Gv. Givetien. — M 143 — verdâtres avec intercalations de schistes verts, parfois presque noirs, et de schistes rouges; dans les schistes de teinte foncée, et dans des bancs psammitiques subordonnés, on trouve des débris de végétaux; c) des schistes et grès rouges à l’extrémité sud de la tranchée. Toutes les couches de ces tranchées inclinent vers le sud, abstraction faite d’un petit pli secondaire à l’extrémité nord de la coupe. Comparativement à ce que nous avons vu précédemment, nous pouvons ranger les couches a dans le coblencien moyen, les couches b dans le coblencien supérieur, tandis que les couches c constitueraient la base du burnotien. On retrouve la même succession dans les escarpements de la rive gauche de la Vesdre, en amont de la gare de Chênée. Si nous prolongeons ces allures à l’ouest de la route de Chênée à Beau- fays, nous remarquons que la bande de coblencien moyen se rac¬ corde à celle de la rive gauche de l’Ourthe, par dessus la boucle que décrit la faille de l’Ourthe à la surface du sol pour se rac¬ corder à la faille eifelienne ('). De même le coblencien supérieur se raccorde sur les deux rives de rOurthe, sa limite sud étant influencée à l’ouest d’Embourg, au lieu dit (c Mathy Sart )), par quelques ondulations secondaires visibles le long de l’Ourthe. En ce qui concerne la structure géologique des environs d’Em- bourg, je désire ajouter quelques mots au sujet d’un petit lambeau de calcaire givetien indiqué par Forir sur la feuille de Seraing- Chênée de la carte géologique, à l’Est de la nouvelle route de Chênée à Beaufays. Je trouve à ce sujet, dans les notes de voyage de H. Forir, les indications suivantes, se rapportant à la partie ouest du chemin de direction E-W, reliant la Haute Mehagne au coude brusque de la nouvelle route de Chênée à Beaufays ; « A la sortie du bois, nombreux débris de calcaire dans le )) chemin; puis 3o mètres avant l’extrémité de la lisière du bois S, )) affleurement du même calcaire Gvb : d = 28° ; i= forte vers l’E. « Je ne crois pas à l’existence de ce lambeau calcaire. En effet, si (^) Voir à ce sujet : P. Fourmarier : « La terminaison occidentale de la faille de l’Ourtlie ». Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXV, Mém. — M i44 — nous étudions tous les affleurements du dévonien inférieur, coblen- cien et burnotien, situés immédiatement à l’ouest, sur la rive droite de l’Ourthe , nous remarquons que toutes les couches inclinent assez régulièrement vers le sud, sans montrer l’existence d’un synclinal suffisamment important pour pouvoir englober un lambeau de dévonien moyen. D’autre part, les débris calcaires ne se trouvent que dans le chemin ; je n’ai jamais pu en trouver trace dans le bois ni dans les champs qui le bordent; en outre, la direction N.-280-E et la forte pente E indiquée par H. Forir sont en contradiction avec l’allure des affleurements des autres roches. Je suis donc porté à croire que Forir a pris pour de la roche en place, les gros morceaux de calcaire ayant servi à empierrer le chemin. Je suis donc amené par là à supprimer le petit lambeau de dévo¬ nien moyen situé au N. d’Embourg et dont l’emplacement cadre mal d’ailleurs avec l’allure générale de la région. [17-V111-1910] Contribution à l’Etude du Métamorphisme du Massif Cambrien de Stavelot, PAR l^ÉOPOLD DE Doî^L.ODOT. (Planche VIII.) PREMIÈRE PARTIE. Lorstiii’oii porte le regard sur une earte géologitiue qui permet (Pembrasser le massif de Stavelot dans son ensemble, celui-ci apparaît comme un quadrilatère allongé vers le Nord-Est; son grand axe qui mesure cent kilomètres environ, s’étend depuis le voisinage de La Roche jusqu’à quelques kilomètres de Duren. Si l’on examine de plus près cette tache sombre bordée de toutes parts de formations dévoniennes, on s’aperçoit bien vite que son aspect est loin de présenter partout la même complication. Alors que vers le Nord il n’est pour ainsi dire qu’un seul des trois étages qui soit bien représenté, vers le Sud, au contraire, on les voit tous trois se resseri*er et affleurer successivement sur une faible étendue. Les roches de ce massif sont toutes composées, à part quelques espèces, d’éléments cristallins microscopiques dont les combinai¬ sons diverses donnent naissance à une grande variété de quart- zites, sehistes et phyllades. La ])lupart des minéraux ne se trouvent dans un état de déveloiipement parfait (pie vers le Sud : aux alentours de Vielsalm, à l’Est et à l’Ouest. Cette région, intéres¬ sante à tant d’autres points de vue encore, paraît particulièrement indiquée pour rechercher les conditions dans lesquelles a dû Travail ])réBeiité à la séance du 20 mars 1 910, remis au secrétariat le 20 mars 1910. ANN. soc. GÉOL. DE BEI. G., T. XXXVII. MÉM., JO. s’effectuer le métamorpliisme de ces roches. C’est là surtout, que nous avons recueilli les éléments qui ont servi à ce travail. Le but que nous nous sommes proposé dans cette étude était de rapprocher des considérations d’oi dres divers : lithologiques autant que géologiques ; de chercher à les concilier et à dégager de leur ensemble quelques idées générales sur l’évolution des couches sédimentaires cambriennes. Nous avons entrepris d’abord une étude microscopique des roches, non pas au point de vue de la connaissance détaillée de la composition minéralogique des divers types de roches, mais plutôt avec la préoccupation de rechercher la façon dont les minéraux se comportent les uns par rapport aux autres dans les différentes roches. La seconde partie de ce travail sera consacrée plus spécialement à la géologie ])roprement dite. Nous passerons donc en revue les espèces minérales les plus communes qui constituent les roches ; ceci réduira considérable¬ ment notre tâche puisque nous négligeons ainsi des microlites qui nécessiteraient une étude spéciale et les minéraux des filons proprement dits qui sont à considérer comme constituant des accumulations locales. Parmi ces dernières espèces citons entre autres la pyrophillite, l’andalousite, l’azurite, le grenat, la dewal- quite et les feldspaths. Nous dirons cependant un mot des Lions de quartz qui sont minéralisés mais ne renferment que quelques espèces : l’oligiste qu’accompagnent parfois le rutile et la chlorite. La pyrolusite mamelonnée et stalactilique constitue vraisem¬ blablement un gîte d’altération. Les minéraux des filons proprement dits pourraient être étudiés comparativement aux éléments des roches, mais cette étude n’offrirait d’intérêt qu’au point de vue d’une théorie des forma¬ tions filoniennes. L’iiitérèt serait toutefois plus grand pour la région qui nous occupe étant données les espèces nouvelles qu’on y a rencontrées. L’Ottrélite. C’est exceptionnellement seulement que l’on peut distinguer à l’œil nu les minéraux qui entrent dans la composition des roches que nous allons étudier. Toutefois, on distingue nettement la plu¬ part d’entre eux à la loupe et au microscope, dans les plaques minces, même à de faibles grossissements. D’autres cependant ne deviennent discernables qu’avec l’aide d’objectifs puissants : par ce fait même, leur identité est souvent sujette à caution. Ceux-là ne nous intéresseront que d’une façon tout à fait acces¬ soire car ils ne contribuent pas en général à donner aux roches une texture particulière. Nous aurons alors affaire aux quelques minéraux suivants : le quartz, la séricite, la clilorite, l’ottrélite, le grenat, la magnétite et la pyrite. Nous examinerons successivement ces espèces en commençant par la plus importante. C’est dans un schiste gris verdâtre que les cristaux d’ottrélite apparaissent avec leurs caractères les plus nets et des dimensions les plus considérables. Les petits disques sombres brillent d’un vif éclat à la lumière réfléchie et se marquent nettement sur la teinte claire de la roche. On ne peut douter que ce soit dans ces phyllades verts, que ce minéral ait été signalé pour la prqmièi'e fois, en 1809, à Ottré. Il y atteint parfois plusieurs millimètres de diamètre. Des travaux exécutés récemment au Sud de la gare de Vielsalm ont mis au jour plusieurs bancs de phyllade vert à grandes lamelles d’ottrélite ('). La roche se présente avec une cassure esquilleuse et c’est à peine si l’on voit apparaître un clivage schisteux, lorsque la teneur en cidstaux d’ottrélite diminue. Certains bancs renferment ce minéral en si grande abondance que la roche prend uue teinte sombre : la cassure en est inégale comme celle des grès. Ce qui frappe l’observateur, c’est que, quelle que soit la section de la roche, quelle que soit son inclinaison, il peut toujours y observer le miroitement des facettes. On sait cepen¬ dant que l’ottrélite possède plusieurs clivages transversaux, mais que leur éclat est presque nul comparé à celui du clivage basal (^). Si l’on observe de plus près, ou si l’on prend la peine de polir une section quelconque, on s’aperçoit bientôt que c’est en vain que l’on chercherait une orientation générale. Les lamelles générale¬ ment uniformément réparties dans la masse sont inclinées en tous sens. On se rend également compte de ce fait lorsqu’on examine à la loupe une plaque mince taillée dans ces roches. S’il est vrai que (9 M, Lohest ei H. Fouir. Q,uel(|ues observations nouvelles sur le salinien supérieur. Ann. Soc. Géol. de Belg.. t. XXX, Bull. p. 99. (■^) Renard et Cli. de i.a Vallée Poussin. Note sur l’ottrélite. Ann. Soc. Géol. de Belg..) t. YI, Méin., p. 5i. — M 148 - l’on y observe peu de sections parallèles à la base, ce fait est dû à la disproportion qui existe entre l’épaisseur et le diamètre des lamelles : la probabilité étant alors maxima de trouver des sections perpendiculaires à la base. La pâte delà roche montre cependant, ainsi que l’a fait remarquer Léopold van Verwerke, un rubanne- ment (Bànderung) dans une direction générale. Les lamelles d’ottrélite enchâssées dans la pâte du phyllade sont souvent ondulées et ployées suivant des directions diverses, parfois même sans que l’on puisse apercevoir sur le cristal la moindre trace de rupture. C’est cependaut un fait d’observation assez général que le cristal présente des cassures qui ont dessiné sur la base des clivages secondaires. Il semble en général que ce soient deux séries de lignes grossièrement pei-pendiculaires. Dans les préparations, ces cassures sont souvent accentuées par une légère zone d’altération imputable sans doute à l’infiltration des eaux. Mais ce ne sont pas là les seules cassures qui traversent les cristaux d’ottrélite. Il en est d’autres plus intéressantes j)ar ce fait que les fragments du cristal ont été écartés d’une distance notable et ressoudés l’un à l’autre par du quartz. C’est un cas qu’il n’est pas rare d’observer dans les préparations. Il devient alors naturel de rapprocher l’apparence de ces sections, de celle que présentent les belemnites décrites par Daubrée (^). Xous avons examiné quelques lamelles collées sur un porte-objet et amincies. Nous avons reproduit, fig. i, l’aspect d’une de ces sections qui paraissait particulièrement intéressante. Deux veinules de quartz traversent le cristal. L’une d’elles est près de traverser le cilstal de part en part, mais s’amincit et se termine avant d’atteindre le bord opposé. La seconde , plus mince , se coince rapidement ; mais le parallélisme des deux directions permet de conclure à une cause commune. Le quartz quelque peu opalescent qui a ressoudé les lèvres de ces cassures, apparaît entre niçois croisés, comme formés d’une série de petits individus qui, s’éteignent suivant des directions diffé¬ rentes, mais allongés perpendiculairement aux parois. Quelques gros grains d’oligiste semblent avoir cristallisé dans la cassure en même temps que le quartz. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir (^) Daubrée. Géologie exiDérimentale. Fig. I. — Cristallisation du quartz et de l’oligiste dans les cassures d’un cristal d’ottrélite. — Disposition de fines fibres de séricite en franges autour du cristal. Fig. 2. — Disposition des paillettes cristallines d’oligiste dans les fissures des cristaux d’ottrélite. De plus grosses paillettes accompagnent le quartz secondaire qui s’est accumulé entre les cristaux. A droite: zone de chlorite traversant la plage. Fig. 3. — Cristal d’ottrélite courbé et fendu clans les ardoises de Vielsalm. (Au contact d’une zone verte.) On remarciue un eiiricliissement en quartz des deux côtés du cristal. — M 149 l’oligiste accumulé dans les minces fissures des cristaux. La fig. 2 montre de petits cristaux d’oligiste qui se sont développés dans les cassures du cristal (îcntral sans qu’on i)uisse apercevoir du quartz. Il importe, dès à présent, de distinguer nettement ces paillettes cristallines d’oligiste, des granulations rouges d’oxyde ferrique que l’on trouve parfois répandues en si grande abon¬ dance dans certains pliyllades. Il arrive que les granulations de cette espèce soient disposées en zones et ces zones se poursuivent à travers les cristaux d’ottrélite. Cependant, presque toujours, ainsi que l’a fait remarquer M. Gosselet (*), ces bandes de granu¬ lations se dévient légèrement dans les cristaux d’ottrélite. On est en droit d’attribuer ce fait à des mouvements du cristal postérieurs à la formation. On rencontre encore l’ottrélite répandue uniformément en grande abondance dans les pliyllades gris oligistifères qui consti¬ tuent l’ardoise de Vielsalm. Les cristaux sont loin d’atteindre ici les dimensions que l’on trouve dans les schistes gris clair : ils ne dépassent jamais un demi-millimètre. En plaques minces^ ils sont sombres, rougeâtres et presque opaques. Lorsque l’on a recours à un plus fort grossissement, on distingue un pigment en grains serrés dans une substance verdâtre plus ou moins nébuleuse et qui paraît isotrope. M. Gosselet la considère comme une épigenie de l’ottrélite. On peut l’observer dépourvue de tout pigment dans les zones vertes qui traversent ces pliyllades. On se convainc rapidement en examinant à la loupe des sections sciées dans des blocs d’ardoise, que les lamelles n’ont aucune orientation déter¬ minée. Elles se marquent légèrement en relief sur le clivage de l’ardoise et contribuent sans doute à augmenter la résistance de celle-ci à se laisser débiter en feuillets (-). Au microscope, dans une préparation taillée perpendiculairement au clivage, l’orienta¬ tion variable des lamelles contraste avec l’allure régulière des fibres de séricite. Ce minéral toutefois paraît dévié au voisinage de l’ottrélite et les dérangements semblent se manifester d’une façon d’autant plus intense que le cristal fait un angle plus grand avec la trace du (^) Etude sur l’origine de l’Ottrélite. Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XV, P 197- (^) Voir à ce sujet A. Dumom', Mémoire sur les terrains Ardennais et Hhénans, t. XX, de VAc. Roy. de Belg., p. 24. — M i5o — plan de clivage. Toujours on observe un enrichissement en quartz de part et d’autre de la section, dans la direction générale d’allon¬ gement. Ceci s’observe même dans le prolongement des cristaux qui sont couchés dans le plan du clivage. La fig. 3 montre un cristal d’ottrélite au contact d’une zone verte du phyllade. Le cristal orienté à peu près perpendiculairement aux fibres de mica est légèrement courbé et il semble qu’à l’une de ses extré¬ mités se soit produit une fissure longitudinale. De x)art et d’autre du cristal existe une plage où le quartz s’est accumulé (‘). Les cristaux d’ottrélite ne se présentent presque jamais dépour¬ vus d’inclusions, même vers les bords, là où la matière parait généralement avoir cristallisé à l’état de i)lus gi'ande pureté, on constate à de forts grossissements la présence d’une iniinité de microlites très déliés (thonschiefernàdel). C’est vers le centre du cristal toutefois que les inclusions sont accumulées en plus grande abondance. En dehors du quartz et de l’oligiste qui ont cristallisé dans les cassures, il est fréquent de trouver le quartz répandu sporadiquement dans le cristal (fig. 4 et 5). Il se ])résente en grains arrondis, irréguliers parfois assez volumineux. Le réseau cristallin de l’ottrélite paraît n’avoir pu se développer dans toute sa pureté que le long des faces planes qui limitent le cristal. Dans les sections rectangulaires que l’on observe dans les plaques minces, les inclusions, quartzeuses pour la plupart, sont acculées dans les angles aigus opposés marqués par les diagonales (fig. 6). En général cependant, ce sont deux courbes hyperboliques opposées, qui correspondraient à une section passant par deux cônes opposés. On pourrait conclure de là que le mode d’accroissement du cristal n’a pas varié depuis le début et dire que la condensation de la matière à l’état cristallin n’a eu pour effet que de marquer nettement le plan de base. Celui-ci est toujours indéfini dans ses contours car (^) Les zones vertes sont formées d’une partie centrale plus quartzeuse de part et d’autre de laquelle règ^ne une bande sériciteuse. L’ottrélite qui s’v trouve est souvent allongée dans le sens des fibres de mica : elle se présente avec une couleur vert clair nébuleuse et est dépourvue de toute inclusion visible au microscope. Le contact avec le phyllade normal est accentué par une zone plus riche en granulations d’oligiste. Ces zones qui ont souvent moins de i centimètre d’épaisseur, font un angle faible — G® à 7° au plus — avec la direction du clivage et se marquent ainsi sur celui-ci par des bandes beaucoup plus larges, (Voir A. Dumont, loc. cit., ]). i43). Fig. 5. — Roclie constituée de grandes lamelles d'ottrélite contenant un noyau d’inclusions indéterminables. La pâte est constituée par de la séricite et de grosses granulations d’oligiste. (N® 3i. Neuville). — M l5l — jamais le cristal d’ottrélite n’est limité par une face latérale. Le réseau cristallin se réduirait donc i)ratiquement à un plan. La fig. 2 représente quekpies sections d’ottrélite d’une plaque taillée dans du pliyllade gris à grandes lamelles, auxquelles ces considé¬ rations peuvent s’appliquer. La fig, 5 représente un fragment de préparation faite dans un échantillon ])rovenant de Neuville. Elle est intéressante non seulement par le nombre de cristaux qui se sont développés, mais aussi par l’aspect spécial que présentent les inclusions de ceux-ci. On observe à la partie centrale des cristaux un noyau brun, qui se présente en sections rectangulaires dans les coupes perpendiculaires et apparaît comme une tache arrondie dans les sections pai-allèles à la base. Notons pour terminer, que jamais nous n’avons pu observer la séricite et la chlorite en inclusion dans l’ottrélite (^). On y ren¬ contre donc, en résumé, des microlites qui sont vraisemblable¬ ment du rutile et de la tourmaline, de petits grenats, des granu¬ lations d’oxyde feriûque et des globules de quartz. La séricite a cristallisé, comme nous le montrerons plus loin, après l’ottrélite : ses lamelles sont orientées normalement aux faces du cristal fig. 6. Ces faits d’observation nous mettent en droit de tirer quelques conclusions. Si nous résumons ce qui vient d’être dit, nous pour¬ rons affirmer en général, que partout la disposition de l’ottrélite témoigne de mouvements dans la roche postérieure à sa formation. Mais tachons d’analyser de plus i)rès : Les lamelles d’ottrélite, avons-nous fait remarquer ne présentent jamais d’orientation générale dans la roche. Ce minéral est distribué assez uniformé¬ ment mais les cristaux s’inclinent en tous sens. Ne sont-ce pas là des caractères d’une ségrégation normale, comme il peut s’en pro¬ duire dans une masse au repos ? N’est-il pas étonnant d’observer dans des roches dont la texture ne peut s’expliquer, après les expériences de nombreux géologues, que par un écoulement sous l’influence de la pression, un minéral en lamelles dépourvues de toute orientation. Ce seul fait nous met en droit de conclure que l’ottrélite était cristallisée antéideu rement à l’époque où s’est produit le laminage qui a donné naissance, soit au rubannement, (^) Cette observation est signalée par von Verwecke, Compte rendu par M. H, Forir. Ann. Soc. Géol. de Belg. — M i52 — soit au clivage. Le cristal a résisté au luouvemeiit général, mais il > ne manque pas de preuves ijour assurer qu’il s’est déplacé et souvent même d’une quantité notable. Toujours cependant, la tendance a été de ramener le minéral dans le plan du clivage. Nous reparlerons })lus en détail de ce point lorsque nous aurons examiné les conditions dans lesquelles se présentent le quartz et la séricite. Les cristaux d’ottrélite sont parlbis ondulés et pliés sans cas¬ sure, et l’on peut attribuer ces légères délormations à un état plus ou moins plasticpie de la matière cristalline. Ce l’ait n’a en soi rien qui* puisse nous étonner. Les expériences du professeur Spring nous ont accoutumé à concevoir les effets de la pression sur les corps solides. Nous ne voulons retenir de ce fait qu’une preuve de plus des pressions considéiubles supportées par ces roches. Mais il est des cas où l’on peut observer des cassures qui ont été parfois juscpi’à séparer le cristal en tronçons. Ces cassui'es sont ressoudées par du quartz et l’on rencontre de l’oligiste cristal¬ lisé accompagnant le quartz. Elles se sont donc formées à une époque où la cristallisation du quartz et de l’oligiste était encore possible. Enfin, les cristaux sont souvent fendus et les fentes marquent les clivages du cristal. Les deux fi-agments sont restés intimement unis, mais les eaux atmospliériques en imprégnant la l’oclie y ont trouvé un point de moindre résistance : elles ont pai-fois développé de part et d’autre de la ligne, une zone d’altération. On doit attri¬ buer ces cassures à des pressions s’exerçant sur une roclie déjà solide, où tout mouvement molécuilaire interne a cessé et dans laquelle des métamorphoses ne peuvcuit se produire que par apport de substances étrangères. C’est la dernière étape de l’évo¬ lution, c’est le commencement de la désagrégation. La Séricite. La séricite est un mica que l’on a considéré comme formant une variété de rnuscovite. On peut admettre qu’elle est une forme de damourite qui par les conditions de sa cristallisation a affecté une texture plus fibreuse. Ce qui caractérise cette dernière espèce que l’on peut étudier en cristaux bien développés que l’on trouve dans certains filons, c’est la plus grande flexibilité des lamelles ; elles — M i53 — sont loin de présenter l’élasticité que l’on rencontre dans la inus- covite. Si la teneur en eau n’est pas nécessairement plus élevée que dans ce minéral, du moins s’en départit-elle plus aisément (^). La séricite existe, peut-on dire, dans toutes les roches du cambrien. Elle entre dans la coastitution de tous les pliyllades dans la composition desquels elle participe pour So à 4<> pour cent (^). On la trouve dans les quartzites distribuée irrégulière¬ ment entre les grains de (joartz, ou accumulée en amas dans lesquels toutes les paillettes micacées sont oi-ientées dans la même direction (^). Souvent elle contourne les individus de quartz mais il est des cas où l’on peut voir la lamelle pénétrant en partie da.ns le cristal. C’est dans les pliyllades qu’on trouve la séricite avec les parti¬ cularités les plus intéressantes. Si l’on examine au microscope une préparation taillée dans le pliyllade gris clair à grandes ottrélites, on constate que le rubannement de la roclie est dû surtout à rallongement général des fibres de mica. Celles-ci contournent les noyaux plus riches eu quartz que l’on trouve disséminés dans la roche. Cependant, si l’on examine de plus près ce qui se passe au voisinage immédiat de l’ottrélite dans les pré¬ parations où ramiucissement a été poussé assez loin, on observe que partout, les derniers éléments des filaments de séricite s’in¬ sèrent tout autour de la section et normalement aux con¬ tours (fig. 6 et fig. i)b Ce fait s’observe également dans les prépa¬ rations de pliyllade taillées parallèlement au clivage. Les fibres de séricite s’inclinent au voisinage des cristaux et les lamelles cou- (^) Dana. A System of mineralog-y, p. 4115. (") Renard. Rech. Pli. Ardennais, Bail. Musée Royal d'HisL nat.. 1882, (^) Observé également par De Windt. Méni. cour, et Mém. des san. étr., publiés par l’Ac, R. de Relg,. t. LVl, iii-4®, 1^97* t M l54 — pées vraisemblablement par un [)lan perpendiculaire à la base du cristal polarisent vivement la lumière. Elles contrastent ainsi avec les fibres qui forment le fond de la préparation, celles-ci paraissent avoir le plan de clivage du mica parallèle au plan de clivage du phyllade, et par cela ne donnent que de faibles teintes de polarisation ; elles s’allongent dans la direction du longrain. Les préparations taillées perpendiculairement aux feuillets d’un phyllade bien homogène et de texture fine montrent un parallé¬ lisme parfait dans la disposition des fibres. L’ensemble s’éteint entre niçois croisés, lorscpie l’un des fils du réticule coïncide avec la direction d’allongement. Pour une telle section tout au moins, les fibres agissent ])ar leur ensemble comme s’il s’agissait d’un cristal unique. Il sera permis de rapprocher ce fait des résultats obtenus par M. le professeur Cesàro (i) dans les expériences intéressantes qui ont montré que le laminage pou¬ vait produire une orientation complète des éléments cristallins de matières céreuses. S’il y avait là, comme nous le pensons, plus Fig. 7. — Api)areiice i)réseiitée iiar les fibres de séricité s’insérant sur un cristal d’ottrélile. qu’une question d’analogie dans les effets, nous aurions la confir¬ mation jtar des considérations d’un autre ordre, de ce fait que le clivage de l’ardoise s’est développé par laminage. Il paraît toute¬ fois, à en juger jtar ce que l’on observe aux alentours des cristaux d’ottrélite, que le parallélisme des éléments de séricité ne s’est produit qu’après que cg minéral était déjà constitué (fig. 7). Si l’on songe que certains phyllades renferment près de 60 pour cent de séricité, on comprendra sans peine qu’une pression agissant d’une façon prépondérante dans une direction donnée ait pu pro¬ duire un laminage et une orientation nouvelle du réseau cristallin. (1) G. Cesàro. Sur un curieux phénomène d’orientation par laminage. Bull, de VAc. royale des Sciences., n° 5, Mai i<;)o3, — M i55 — L’orientation générale des fibres de séricité est dérangée an voisinage des cristaux d’ottrélite. Lorsqu’on détache de grandes lamelles de ce minéi’nl, on a])erçoit généralement une bordui’e de séricité qui, examinée au microscope, montre les fibres disposées comme des franges autoiii* du ci’istal. Dans les plaques minces, on constate toujours une inflexion des fibres au voisinage des cris¬ taux d’ottrélite; les derniers éléments s’enserrent presque norma¬ lement aux faces. Si l’on tient compte de ce fait que l’orientation de la séricité dans le voisinage immédiat des cristaux d’ottrélite est un vestige de la disposition originelle de ses fibres, on s’ex¬ pliquera aisément les mouvements relatifs qui se soiit produits dans la roche au voisinage d’un élément résistant comme l’ottrélite. L’observation de ces houppes de séricité permit à M. Gosselet de conclure à des mouvements de l’ottrélite posté¬ rieurs à la formation des membranes micacées (^). La dispostion de la séricité dans les quartzo-phyllades est en tous points semblable à celle qu’on trouve dans les phyllades pour les zones sériciteuses. Au contraire, l’orientation des fibres semble indifférente dans les zones quartzeuses, celles-ci contournent en tous sens les globules de quartz. Mais il est intéressant de con¬ stater que la direction du clivage — celle de l’extinction des fibres — dans les [)arties phylladeuses, coupe obliquement et sous un angle faible, les zones quartzeuses. Cet ensemble donne ainsi, sous l’oculaire du microscope, une image qui rappelle d’une cer¬ taine façon la disposition du clivage des schistes dans les roches où les bancs de grès alternent avec les bancs schisteux. Ajoutons que lespaillettes d’oligiste et d’ilmenite sont dans les plages sérici¬ teuses, comme dans les phyllades, allongés suivant le longrain. Les grains de ces minerais que l’on trouve dans les zones quart¬ zeuses sont au contraire arrondis, comme si ces grains étaient restés dans cette gaine de quaiùz ce qu’ils étaient lors de leur formation (^). Ces quelques observations nous mettent en droit de tirer les conclusions suivantes : (^) Goss1':i>et. Etudes sur l’origine de l’Ottrélite. Ami. Soc. Géol. du Nord., t. XV, 1887-88. (^) Nous pensons que dans les quartzopliyllades zonaires ce sont des mou¬ vements dans la roche qui ont produit l’accumulation du quartz en fines zones régulièrement espacées. Cette texture spéciale serait donc un effet du métamorphisme, — M i56 Notons d’abord qne ce mica, dans lequel se sont condensées toutes les bases alcalines de la roche, a cristallisé après l’ottrélite. Nous n’en voulons d’autres preuves que les suivantes : I® L’ottrélite ne renferme jamais la séricite en inclusion. 2® Les fibres de mica se sont orientées sur les faces de l’ottrélite, ce qui nous indique qu’elles ont cristallisé sous l’influence de ce cristal et après son développement comi)let. Cette disposition s’observe autour d’autres minéraux tels (pie la pyrite, la magne- tile et le grenat. Ce fait n’est donc (^u’un exem[)le entre bien d’autres du groupement parallèle d’espèces différentes. La séricite a cristallisé avant le quartz. Elle semble refoulée entre les grains, mais on observe parfois, mais rarement, l’extré¬ mité d’une fibre pénétrant à l’intérieur d’un grain de quartz (^). Cette substance, par sa structure moléculaire spéciale, a subi fortement les effets d’un effort qui tendait à produire un laminage de la roche. On peut dire que la présence d’un clivage phylladeux résulte inévitablement d’une teneur assez considéi'able de la roche en séricite. La damourite et la séricite sont considérées par les auteurs allemands comme des ty[)es de minéraux dus au dynomométa- morphi(][ue f^). La Pyrite. vSi l’obtrélite est un minéral (pii cartudérise en quelque sorte le salmien, c’est dans le revinien qu’on rencontre en grande abon¬ dance des phyllades et des quartzites pyritifères. L’association de la pyrite au pigment noir grajihiteux est en somme ce qui caractérise le mieux cet étag(i. Ce n’est pas dir-e toutefois qu’on ne puisse trouver la pyrite en grande abondance dans certains bancs de phyllades deviliens et salmiens. L’arkose gedinnienne en contient même parfois. La pyrite que l’on peut observer dans les quartzites reviniens se présente en cubes parfaitement développés qui sont disséminés dans la masse. Souvent cependant elle est remplacée par de la limonite épigène. Parfois même, il ne reste qu’une cavité cubique (^) M. DE WiNDT a signalé ce fait dans un quartzite Salmien, loc. cit., page 75. (2) Les Minéraux des Roches. Mien. Levy et Lacroix, p. 242. — M 167 et la limonite imprègne complètement la roclie qui en plaques minces prend une teinte brune caractéristique. On est frappé de voir le rôle important que joue l’eau d’infilti*ation dans les pliénomènes de désngrégation, lorsqu’on étudie ces roches alté¬ rées, si l’oii songe qu’elle peut imprégner une roche aussi compacte qu’une quartzite et amener par ce fait une circulation de la matière de l’intérieur vers l’extérieur. Sans doute faut-il attribuer aux pressions osmotiques le cheminement d’une solution saturée qui imprègne la roche et diffuse vers l’extérieur. Lorsqu’il est possible de détacher les cubes de pyrite en parfait état de conservation, on observe qu’ils ont une forme cristallogra¬ phique régulière, sans modification des arêtes et des angles. Fréquemment les faces portent les stries de la pyrite triglyphe. Ces cubes cependant, sontpresque toujours déformés et lorsqu’on les pose sur un plan sur une de leurs faces, on s’aperçoit que l’on a affaire à un prisme oblique. Cette déformation qui peut dans certains cas être considérable, s’est effectuée souvent sans occa¬ sionner la moindre cassure ('■). Lorsqu’il arrive que l’on observe des fissures, on constate qu’il se produit une troncature sensible¬ ment parallèle d’angles ou d’arêtes opposées et ce sont toujours les angles que la déformation a rendus aigus qui sont cassés dans ce cas. On observe parfois au centre des cristaux une inclusion arrondie quartzeuse, qui a dû constituer le premier centre de cristalli¬ sation. Les cubes de pyrite sont parfois prolongés aux angles opposés diagonalement par de petites agglomérations de quartz fibreux. La disposition particulière de ces amas est signalée par Dumont (2), Renard (^) et Geinitz f'^). Nous avons développé ailleurs les idées que nous suggérait l’observation de ces fibres en ce qui concerne leur mode de formation (^). Ajoutons encore que les cubes de pyrite sont répartis sans (^) Un tel cube déformé est figuré par Daütrée. Etudes synthétiques de Géologie expérimentale, p. 443- (2) Terrains Ardennais, p. 106. (''^) Recherche sur la com^îosition et la structure des phyllades ardennais, Zoc. cit., p. iio. (^) Neues Jahrbuch für Min., pp. 67-68. (^) Ann. Soc. Géol. de Belg.. t. XXXI. / ■ M i58 — orientation dans les roches, mais dans les pliyllades du devillien, ils tapissent souvent des surfaces de clivage. La Magnétite. Nous ne dirons cpie quelques mots de ce minéral. On distingue nettement à la loupe les petits octaèdres que l’on trouve dans un phyllade gris verdâtre situé de pai*t et d’autre du massif de quartzites blancs de Hourt ainsi que dans certains phyllades généralement satinés ou compacts du salmien supérieur. Les quartzites verts devilliens en renferment assez fréquemment. Il est difficile, vu la petitesse des cristaux, d’observer s’ils sont déformés. Généralement dans les phyllades, ils sont prolongés par des fibres de quartz secondaire analogue à celles que l’on rencontre au voisinage des cubes de pyi-ite. Nous n’avons pu constater que ces petits cristaux fussent de préférence dirigés Fig. 8. — Disposition de la séricite autour des cristaux d’aiiuaiit et prolongements tiuartzeux. — Pliyll. aimantif de Salm-Cliâteau. suivant le longrain. Ils nous paraissaient au contraire disséminés d’une façon régulière dans la pâte de la roche. Renard a décrit l’aspect que présentaient certains octaèdres autour desquels le quartz fibreux de seconde formation était accompagné de chlo- rite (^). Les fibreê de séricite s’insèrent normalement aux faces de l’octaèdre (fig. 8). En résumé, les cristaux de p^udte et de magnétite se trouvant (‘) Renard. Études sur la structure et la composition des Phyllades Ardennais. Bull. Musée Royal d'Hist. nat. i883. T. II, p. 124. répandus sporadicxuement dans les roches sont parfaitement déve¬ loppés dans toutes leurs directions. D’où l’on doit admettre qu’ils ont dû s’accroître en suspension dans une roche dont l’état de plasticité permettait des échanges moléculaires et une croissance normale des cristaux. Mais il y a plus ; les cristaux eux-mêmes peu après leur formation étaient susceptibles de se déformer quelque peu, et de x)articiper ainsi aux mouvements de la roche. Toutefois, ils n’ont pas tardé à agir comme des corps résistants au sein d’une masse qui pouvait encore céder en se déformant à des efforts de x^ression. Il s’est développé alors de part et d’autre de ces cristaux des amas quartzeux analogues à ceux que l’on trouve autour des lamelles d’ottrélite. Ajoutons encore que les roches qui contiennent l’ottrélite ne renferment jamais la pyrite et l’aimanL et que ces deux dérniers éléments ne se trouvent que rai-ement ensemble. Il x^araît y avoir une espèce d’équivalence dans les rôles que jouent ces minéraux dans les roches et qui avec le grenat x^araissent être les premiers produits de la différenciation de la masse en éléments cristallins. La Spessartine. Ce minéral atteint rarement des dimensions qui x^ laissent le rendre discernable à la vue. Toutefois dans certains filons, on trouve x>arfois des grains arrondis qui x)euvent dépasser un demi-milli¬ mètre de diamètre. Si l’on examine au microscope une préparation taillée dans la roche grenatifère du filon de Salm-Châtean, on ax3erçoit des grains arrondis à contours irré¬ guliers encastrés dans la séricite. Mais il nous intéresse ici de cons¬ tater la direction des fibres de mica qui s’insèrent normalement aux contours du grenat. Ces filaments paraissent tendus entre les cristaux voisins, là où leurs contours se rap¬ prochent (fig. 9). Fig. 9. — N® 8 : Spessartine de Salm-Château. — Les fibres de mica sont dirigées d’un cristal vers l’autre. — M i6o — Le grenat forme par son association avec le quartz et la séricite cette roche intéressante à plus d’un point de vue et que l’on exploite comme pierre à rasoir dans les environs de Salm-Cliâteau, Lierneux et Régné. Toutefois le coticule {Wetzschiefer] ne se présente avec toutes les qualités qui justifient son exploitation (lue lorsque les grains microscopiques de spessartine prédominent à tel point qu’ils paraissent former la roche à l’exclusion de tout autre élément. On trouve de petits grenats répandus dans la plupart des roches du salmien. On les distingue aisément, comme l’a fait remarquer Renard (^), par l’éclat extraordinaire que les petits globules pré¬ sentent par transparence : fait qu’il faut attribuer à l’indice de réfraction élevée du grenat. Ce minéral est répandu en grande abondance dans les phyllades rouges auxquels le coticule est subordonné. Les figures données par Renard sont instructives à cet égard : elles montrent qu’il n’y a pas entre les deux roches voisines de différences essentielles. On trouve dans le coticule et dans le phyilade voisin des noyaux qui se marquent en relief sur les fragments de roche clivés. On les distingue parfois à l’œil nu. Cependant c’est à peine si, au microscope, en lumière naturelle, on peut les discerner dans la plaque. Au contraire, ils se détachent comme une tache sombre entre niçois croisés. M. Gosselet a décrit en détail les apparences diverses que présentent ces noyaux. Nous nous bornerons à faire remarquer qu’ils ont agi sur les fibres de séricite à la façon de l’ottrécite et du grenat. D’autre part, ils paraissent parfois con¬ tenir de petites granulations et rien ne s’oppose à les assimilerai! grenat. Nous avons observé dans un phyilade oligistifère de Sart (6555. Destinez, fig. lo) des sections plus ou moins parallélogrammiques d’où le pigment oligiste était parfois exclus. Ces plages s’éteignent entre niçois croisés et paraissent formées à de forts grossisse¬ ments d’une infinité de grenats microscopiques. Souvent, elles sont prolongées aux côtés opposés par de petites houppes de quartz, ce qui semble indiquer que cette agglomération d’éléments divers a agi par son ensemble comme un corps résistant. Le phyilade oligistifère renferme fréquemment des grains brun- (^) Sur la structure et la composition minéralogitxue du coticule. — M l6l — violet oligisteux. Rarement ces grains atteignent la grosseur » d’un petit pois ; ils n’ont souvent (jue celle d’un grain de millet Fig. lo. - 0345. Phyllade oligistifère de Sart. » et sont plus souvent encore presque imperceptibles à l’œil » (*) Au microscope, ces grains apparaissent finement zonaires, dispo¬ sition qui se marque surtout par les traînées de fines granulations d’oligiste. Dans ces plages elles-mêmes ou dans leur voisinage s’en différencient fréquem¬ ment d’autres plus petites. Les fines granulations d’oligiste sont concentrées dans les frag¬ ments qui semblent provenir d’un cristal unique et qui pa¬ raissent verts sur les bords. II semble que ce soit de la séri- cite qui ait cristallisé entre les débris. Nous pensons que l’on peut admettre que la substani'c verte est de l’ottrélite réduite en fragments parallèles au cli¬ vage resoudés par cristallisa¬ tion. Fig. II. Si nous nous sommes attardés quebpie peu à décrire les noyaux que l’on rencontre presque toujours dans le coticule et dans la (^) A. Dumont. Mémoire sur les terrains ardeiiiiais et Rliéuau, p. 127. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVT. MÉM., II, — M 162 — roclie subordonnée, nous pourrons formuler quelques observations que l’on peut ranger comme suit : Les noyaux renferment souvent des grenats microscopiques en grande quantité ; 2° Ceux-ci sont empâtés dans une substance qui paraît parfois biréfringente ; 3^ (( Ils se présentent dans les mêmes conditions que l’ottrélite, )) présentent les mêmes inclusions, les mêmes houppes, les mêmes )) torsions dans l’auréole micacée qui les enveloppe )> (^) ; 4^^ L’ottrélite et le grenat spessartite ont une composition chi¬ mique si semblable qu’à ce seul point de vue on ne pourrait s’empêcher de chercher un rapprochement entre ces deux miné¬ raux. Si l’on décompose les deux foi*mules qui ont été données pour ces éléments, on pourra écrire : Ottrélite : 2 SiOg. Al^Og. MnO. H2O (^) Spessartite (Grenat) : 3. Si02. AlgOg. 3 MnO. Dans les deux cas, le fer à l’état ferreux peut remplacer le man¬ ganèse dans une certaine mesure. 11 nous paraît à la suite de cela que ces cristallisations indécises peuvent s’interpréter comme formant une transition entre le silicate condensé à l’état de grenat que l’on trouve en inclusions et celui qui eu d’autres endroits a donné naissance à l’ottrélite. M. Gosselet considère que ces noyaux sont « un état particulier de l’ottrélite »; peut-être dans certains cas sont-ce réellenieut des cristaux d’ottrélite qui se sont divisés. De ce qui a été dit, il résulte que le grenat est un des premiers éléments qui se soient différenciés dans la roche. Sa formation peut être antérieure à celle de l’ottrélite qui le renferme parfois en inclusion. Il n’y a pas de doute qu’il n’ait été constitué avant la ségrégation de la séricite. (^) Gosseiæt. Études sur l’origine de l’ottrélite, loc. cit.^ p. 208, (^) Renard. Les roc* lies greiiatilères et ainpliiboliciues de la région de Bastogne. Bull. Mus. Roy. d'Hist. nul., 1882. (^) Mich. Levy et Lacroix. Les minéraux des roches. M i63 — Le Quartz. De tous les minéraux que nous aurons . à examiner ici, le quartz est sans aucun doute le plus répandu. Non seulement il entre dans la composition de toutes les roches cambriennes, mais on le trouve partout en veines, en filons et au voisinage de certains cristaux. Nous examinerons comment il se présente en tant que constituant des roches et tout d’abord dans les quartzites. Si l’on examine au microscope, entre niçois croisés, une prépa¬ ration taillée dans un qnartzite blanc Devillien, on ne distingue qu’une mosaïque compliquée de grains enchâssés les uns dans les autres sans ciment apparent. Il faut observer la roche en lumière naturelle pour se convaincre que le quartz n’est pas le seul minéral qu’on y puisse trouver. Ou peut alors distinguer entre les grains, des filaments de sérécite, des microlites divers, entre autres des prismes de tourmaline. Les grains de quartz serrés les uns contre les autres ne pré¬ sentent guère tous les mêmes dimensions. Certains d’entre eux dessinent des plages uniformes qui contrastent avec les cristaux plus petits qui les entourent : cet ensemble donne à la roche une texture que M. De Windt dénomme microporphiroïde (^). Les grains sont malgré les angles rentrants et sortants, arrondis dans l’ensemble. C’est ce qui s’observe au microscope si l’on délaie dans un peu d’eau sur un porte objet, le sable rougeâtre qui résulte de la désagrégation des quartzites Devilliens. Les extinctions du quartz se font généralement d’une façon assez nette. Toutefois, il est des grains qui donnent plusieurs plages d’extinction différente avec transition graduelle de l’une à l’autre. Ce phénomène est parfois plus accentué encore, et le grain ne présente plus qu’une extinction onduleuse. Parfois encore le grain apparaît constitué de fragments d’orientation différente et nettement délimités sans qu’on puisse apercevoir de ligne de séparation. Les inclusions liquides sont fréquentes : c’est le quartz des veines qui en renferme généralement en plus grande abondance. Il n’y a pas de différences essentielles entre les diverses façons de se présenter du quartz dans les différents quartzites. Les bandes (^) De Windt. Sur les relations litliologiques entre les roches considérées comme cambriennes etc. Mém. cour. Ac. r. de Belg-., t. LVI,n® 1897. r — m'i64 — de pigment qui marquent la limite des grains sont d’autant plus nettes que la couleur du quartzite est plus foncée. Toutefois, dans les quartzites reviniens les grains paraissent de dimension plus uniforme et malgré l’abondance de pigments sont, selon l’expres¬ sion de Dumont « tellement unis qu’ils paraissent fondus ensemble)). Il est souvent malaisé de distinguer entre niçois croisés, les grains de quartz qui forment les veines de ceux qui constituent la roche proprement dite. En lumière naturelle, la différence se marque mieux par ce fait que les grains de la veine sont limités par un trait très délié et sans interposition de pigment. C’est pour ce fait qu’il est plus aisé de suivre le trajet d’une veine en obser¬ vant une préparation, par transparence, à la loupe. On est parfois frappé cependant lorsqu’on examine une préparation au micros¬ cope de voir la finesse des veines relativement aux dimensions des grains. Il apparaît ainsi que les veines que l’on aperçoit à l’œil nu sont loin d’être les seules qui traversent la roche (Fig. 12). Fig. 12. — 4i (5905). Quartzite Phvlladifère à Fraucorchamps. Elles sont au contraire presque toujours accompagnées de toute une série de veinules grossièrement parallèles entre elles. Il arrive d’ailleurs que certains grains s’étendent transversalement à la veine, d’où l’on peut conclure que le grain s’est séparé progressi¬ vement en deux fragments entre lesquels a cristallisé du quartz secondaire qui a pris même orientation. Cette circonstance explique encore comment il devient difficile de distinguer la veine lorsque l’image se complique de couleurs de polarisation. — M i65 — Parfois cependant l’orientation est quelque peu différente, les extinctions font un angle faible (Fig. 12) et il devient aisé de suivre la veinule qui se marque ])arfois également par des traces d’inclu¬ sions liquides sur les parois primitivement en contact. Les inclusions liquides sont fréquentes dans les graines des veines. Elles sont généralement disposées en files plus ou moins rectilignes (perlschiiiirartig). Parfois elles se continuent à travers plusieurs grains successifs et il semble que fréquemment l’orien¬ tation du réseau cristallin reste la même dans cette série de plages (Fig. i3). Ces files d’inclusions sont souvent transversales au filon. D’autres fois, on aperçoit des grains isolés qui sont traversés de plusieurs plans parallèles d’inclusions. Fréquemment l’extinction du grain se fait suivant la trace de ces plans, ce qui tendrait à faire croire que ceux-ci sont parallèles à l’axe cristallographique du quartz. Il arrive qu’on puisse distinguer dans l’inclusion liquide une bulle de gaz. Voyons maintenant comment se j)oursuivent les veines à travers la roche. Nous avons représenté l’aspect d’une série de veinules que montre une plaque taillée dans un quartzite vert devillien. Ces petites veines se bifurquent, s’anastomosent entre elles et laissent parfois à leur centre des îles de quartzite (Fig. 14). Elles donnent par leur ensemble l’impression d’un étirement subi par la roche : elles se poursuivent comme les déchirures d’une étoffe — M i66 — trop tendue. Mais il est une autre particularité qui intéresse dans cette préparation : ce sont de petites failles microscopiques qui en plusieurs endroits ont amené un rejet de la veine. Les traits qui les marquent sont très déliés, mais paraissent par endroits légè¬ rement remplis par accumulation de matières minérales qui paraissent altérées dans la préparation. Si les veines de quartz donnaient rimpression d’un étirement, les petits filons donnent au contraire l’impression d’un effort de compression. Les pre¬ mières paraissent n’être formées que de quartz, les seconds au Fig. 14. contraire apparaissent comme des gîtes métallifères microsco¬ piques. On ne peut se défendre de voir dans ces apparences des effets analogues à ceux que l’on observe en grand dans les roches cambriennes. Mais il est des cas où l’apparence que l’on observe donne encore d’une façon plus saisissante si possible l’impression d’un étirement. Nous reproduisons schématiquement l’aspect d’une veine de quartz dans le coticule (Fig. i5). Le quartz se présente ici avec une tex¬ ture fibreuse et les fibres sont transversales. Les extinctions sont peu nettes et il semble que l’on doive rapporter ce minéral à ce que M. Michel Lévy désigne sous le nom de calcédoine biaxe. Mais ce qui intéresse surtout, c’est la façon dont le coticule formé de — M 167 — grains de grenat serrés les nus contre les autres, s’est déchiqueté en laissant de longs promontoirs transversaux aux iïbres de quartz. Il nous paraît impossible d’expliquer un tel aspect autrement que par un gonflement progressif de la veine avec cristallisa¬ tion continuelle de la silice par transsudation latérale : telle était l’expression de Dumont et l’explication qu’il donnait (‘). Nous ajouterons que les veines dans lesquelles le quartz se rapproche plutôt de la calcédoine doivent avoir une origine plus tardive que celles où il apparaît en grains serrés les uns contre les autres (^). Rappelons que Daubrée (^) était également arrivé à cette idée que « le quartz a été fourni aux veines par une sorte d’exsudation de la roche encaissante », en comparant sa structure fibreuse à a celle » des veinules de gypse ou de sel gemme, séparées au milieu de » l’argile, en fibres également perpendiculaires aux parois ». Ce serait cependant une erreur que de conclure de là que les veines se sont produites comme le pensait Dumont, par contraction, dans la roche quartzeuse. Cette idée impliquerait celle d’une roche ne (^) Mém. sur des terrains Ard. et Rhénan, p. i5. (^) Il peut être intéressant de constater que les exploitants de pierre à rasoir considèrent que le i)assage d’une veine de quartz produit dans son voisinage une amélioration dans la qualité de la pierre exploitée ; cette veine, selon leur expression, i)rend ce qu’il y a de mauvais dans le coticule fie quartz). f^) Géologie expérimentale, p. 228. — M i68 supportant plus aucune pression, alors que nous avons des preuves que la roche était encore dans un état de tension considérable pendant la cristallisation du quartz fibreux. Mais la press, ion ne serait uniforme en tous les ])oints d’une roche que si celle-ci était parfaitement visqueuse. Il peut donc y avoir en divers points d’une roche des variations de pression faibles, quoique la roche soit dans son ensemble à haute tension. Ces variations ont pour effet d’amener des migrations de matière des points à tension maxima vers les zones à tension minima. L’élément qui a pu se déplacer en premier lieu s’est accumulé en ces points où la matière faisait défaut. On s’explique ainsi comment le quartz s’est accu¬ mulé en veines, mais on ne peut savoir comment il a pu fluer et l’on ne sait s’il a fallu un agent chimi(pie ou hydrothermique ou si la pression seule a suffi. Les apparences que l’on observe autour de tous les éléments hétérogènes de la roche et surtout autour des cristaux qui ont acquis un certain développement sont intéressantes à cet égard. Nous avons exposé ailleurs la suite des idées qui nous avait amené à formuler une explication analogue pour les amas de quartz fi¬ breux que l’on obsei ve aux angles opposés des cubes de pyrite dans les quartzites reviniens. Nous ajouterons ici que s’il répugne au lecteur d’admettre que la silice ait })u se déplacer et fluer dans la roche, rien ne s’oppose à admettre que ce phénomène se soit pro¬ duit à la faveur de dissolvants en minime quantité (’). On trouve dans ces amas de cpiartz secondaire des inclusions liquides et même gazeuses. Sans doute la masse de ces éléments est faible comparée à celle de la silice; mais on sait depuis les expériences de Daubrée que la quantité d’eau nécessaire à la cristallisation du quartz est faible : il est vraisemblable qu’elle est d’autant plus minime que la pression est plus considérable. L’interdissolution des corps n’étant en somme qu’une conden¬ sation, ne peut qu’être favorisée au plus haut degré par la pression, mais ces considérations importent peu pour le cas qui nous occupe. Il suffira de constater que les roches ont été repliées sur elles mêmes un grand nombre de fois et souvent avec rayon de cour¬ bure faible. Les exemples ne manquent pas dans les quartzites. (’) Voir à ce sujet : Barrois. Le granité de Rostrenen et ses apoihiyses et ses contacts. Ann. Soc. géol. du iV., i884-85, en ])articulier ce qui a ra])pürt à la théorie hydrothermale de Scheerer, p. 109. Fig. i6. — Cristaîlisations secondaires de quartz et de clilorit© avec calcédoine autour 'd’un cube de pyrite. — Schiste vert devillien. Fig. 17. — Disposition des veines de quartz dans le coticule. (Prep. 9010). — M 169 — Dumont a figuré les allures compliquées des couches de coticule. Tout cela s’est [)roduit sans que les bancs se fussent brisés. Leurs ondulations sont au contraire douces et régulières. Or, [)arce que nous savons sur la flexion, il doit dans ce cas s’ètre produit un déplacement de matière de la ])artie concave vers la partie convexe, sans quoi il y aurait eu condensation permanente dans la partie concave, ce qui ne ))eut se concevoir ('). Si donc nous cons¬ tatons que certains éléments (^) de la roche se sont accumulés sui¬ vant des zones qui par leur aspect en plaques minces rappellent les déchirures d’une étoffe tendue suivant sa trame, il nous paraît légitime d’en conclure (|ue ce sont-là les éléments qui ont pu par leurs déplacements lors de la flexion, rétablir l’équilibre un moment rompu et fixer en quelque sorte la forme nouvelle. Que de tels phé¬ nomènes se soient produits progressivement et que le remplissage de(*ns(( pseudo-cassures))Soit contemporainde l’effort quia déformé la roche, c’est ce qu’on ne peut mettre en doute si l’on observe que la texture que présentent fréquemment les minéraux qui s’y sont accumulés est fibreuse et que les fibres sont normales aux parois (Fig. i5). Toutefois, il va de soi (jiie cette texture n’est pas celle qui doit fatalement se produire, si l’on songe qu’il faut que la nature du minéral s’y prête. On ne la constate jamais pour le quartz qui se présente avec ses caractères bien nets; elle s’accentue au contraire au furet à mesure de son passage à l’état de calcédoine. Nous avons observé en plaque mince les amas quartzenx développés autour des cubes de pyrite des phyllades verts devilliens. Les plages voisines de la pyrite se montrent formées de grains nettement délimités, souvent remplis d’inclusions. Au contraire les plages plus éloi¬ gnées montrent des grains plus fins et vers le phyllade, le quartz passe à la calcédoine fibreuse en môme temps qu’il se charge de plus en plus de chlorite (Fig. 16). Ceci prouve que la formation de cet amas a })ris un temps assez considérable puisqu’elle a duré jusqu’au moment où les conditions ne permettaient plus que la cristallisation d’une foi-me atténuée du quartz : la calcédoine. On ne trouve les veines de quartz que dans les quartzites. Dans les phyllades, il se présente en filons où il est associé à d’autres (b Voir à ce sujet les considérations de M. le professeur Spring qui nous ont suggéré la i)lupart des idées que nous développons ici. Bail. Ac. roy. de Belg..^ 3® éd., t. VI, i883. Sur l’élasticité parfaite des corps solides, etc. (^) Non suscejitibles de prendre un état plus condensé. f — M 170 — minéraux tels que Toligiste et la ripidolite. Il semble donc qu’il y ait équivalence entre le développement du clivage des phyllades et la formation de veines de quartz dans les quartzites. Rien ne s’op¬ pose donc à considérer ces effets comme résultant d’une meme cause agissant sur des roches de nature différente. L’étude micros¬ copique des phyllades nous a montré que le quartz était un des éléments dont les déplacements s’opéraient avec la plus grande facilité à l’époque du laminage qui a développé le clivage schis¬ teux. Ceci résulte surtout de ce fait qu’on trouve ce minéral en lentilles allongées dans le sens de la schistosité et qu’on observe toujours des enricliissements en quartz de part et d’autre de cer¬ tains cristaux tels que l’ottrélite qui ont agi en quelque sorte comme corps étrangers dans la masse. En nous basant encore sur ce que nous avons dit à propos des cubes de pyrite, nous pensons que ce sont les combinaisons dont les migrations au sein de la roche s’effectuaient avec le plus de facilité qui se sont accumulées dans ces « zones deprotection «des cristaux. Dans les phyllades gris à grandes lamelles d’ottrélite , 011 trouve le (quartz non seulement de part et d’autre des cristaux, mais aussi dans les fissures du cristal; on le trouve parfois aussi entre deux cristaux voisins qui se sont écartés (fig. 4). Si nous voulons résumer ces quelques observations sur le quartz, nous dirons que ce minéral a[)parait avec ses caractères minéralo¬ giques les plus purs comme constituant des quartzites. Toutefois, nous devons admettre que ces roches déposées à l’état de sable ont subi une recristallisation (Complète, car on ne pourrait s’expli¬ quer l’ajustement pai’fait des grains les uns par rapport aux autres, ni le développement régulier dans leur sein de cristaux volumineux tels que les cubes de pyrite. De plus, on trouve dans des veines de quartz les grains avec des caractères identiques à ceux de la roche. Mais on rencontre encore des veines où le quartz se présente avec des extinctions onduleuses; dans d’autres, il a une texture fibreuse et la biréfringence diminue au fur et à mesure que ce caractère s’accentue. 11 est donc possible de trouver un passage graduel entre ce quartz opalescent, dit de « seconde formation «, et le quartz granuleux des quartzites. Ceci nous aide à comprendre le rôle important que joue la silice libre dans les roches en voie de subir un métamorphisme. Ces cristallisations de quartz secondaire se sont effectuées vr^i- — M I7I — seniblablement dans certains cas par laide d’autres éléments dont nous croyons trouver des traces dans les inclusions licpiides et gazeuses. Nous voudrions faire ressortir encore rim})ortance que présente l’observation des états de la silice dans les roches qui ont subi une d3mamo-métainorphisine II nous paraît logique d’admettre, après ce que nous venons de dire, que la présence de silice libre doit avoir rendu possible des mouvements et des déformations plasti¬ ques de roches dont la plupart des éléments cristallins étaient déjà constitués. L’Oligiste. Ce minéral se recontre dans presque toutes les roches du salmien. Non seulement il entre pour une fraction importante dans la composition des roches rouges, mais on le trouve égale¬ ment dans des phyllades dont la couleur est le gris verdâtre ou le gris clair. Nous ne ferons pas ici de distinction entre l’oligiste et l’ilménite ; ces deux minéraux se, rencontrent sensiblement dans les mêmes conditions et il semble souvent qu’on ne puisse avec certitude déterminer si l’on a affaire à l’un ou à l’autre. La colo¬ ration brunâtre que prennent sur les bords les paillettes d’ilménite étant en somme le seul critérium pour la détermination de ce minéral dans les plaques minces. L’oligiste se présente dans les roches cambriennes sous de nombreux aspects différents (^). On rencontre parfois des granula¬ tions excessivement fines réunies en petits amas. Il est dans certains cas nécessaire d’avoir recours à de forts grossissements pour arriver à distinguer nettement les éléments de ce pigment. On les trouve sous cette forme dans les schistes rouges subor¬ donnés au coticiile. Les cristaux d’ottrélite des phyllades gris oligistifères le renferment à cet état. Ces granulations sont extraordinairement petites. Elles marquent des zones dans le cristal et celles-ci font un angle variable avec la direction du clivage. On rencontre encore l’oligiste ou l’ilménite en granulations plus considérables dans des roches plus pauvres en oxyde ferrique. Dans ce cas, elles sont généralement disposées en zones. Ces (^) Voir à ce sujet : Gosseiæt. Etudes sur l’origine de l’ottrélite, loc, cil, page n8, — ,M 172 — traînées de granulations se poursuivent à travers les cristaux d’ottrélite et y subissent en général une déviation sensible preuve d’un déplacement du cristal. Tous ces petits globules d’oxyde ferrique ont une teinte mate et ne paraissent translu¬ cides que lorsque leurs dimensions sont faibles. Elles ne donnent en aucune manière l’impression d’une matière cristallisée. Il semble que l’on ait plutôt affaire à nue concrétion, à un corps amorphe. Au contraire, on trouve dans certains pliyllades, l’oligiste en paillettes cristallines qui donnent par transparence, sur les bords une couleur rouge sang bien vive. C’est sous cet aspect qu’on peut l’observer dans les pliyllades exploités pour ardoise à Viel- salm. Ces paillettes sont allongées dans le sens du longrain ; elles sont parfois associées à la sagéiiite. Mais on trouve des paillettes analogues accompagnant le quartz de seconde formation, notam¬ ment dans les i)liyllades gris à grandes ottrélites. Nous avons montré que ce minéral pouvait parfois s’accumuler à l’exclusion du quartz, dans les fissures des cristaux. L’oligiste semble donc dans ces cas être un produit de cristallisation tardive qui s’est effectuée pendant le laminage des pliyllades et en même temps que s’accumulait le quartz secondaire. On trouve encore dans les roches de petites lamelles qu’il faut rajiporter à l’oligiste. Elles prennent à la lumière réfléchie une teinte bleue caractéristique. 11 semble que ce soit la forme par laquelle l’oligiste atteint la texture cristalline la plus parfaite. L’oligiste se présente en cristaux volumineux, parfois chargés de facettes (^) dans les filons de quartz qui traversent les phyllades oligistifères. Nous devons admettre que ce quartz des veines est du quartz chimique ou de seconde formation. Il en résul¬ terait que l’oligiste a pu se développer en donnant naissance à des formes cristallines parfaites à une époque relativement très tardive. Ces veines parfois fort épaisses n’ont pu se produire dans les phyllades qu’après que la roche avait perdu la plasticité néces¬ saire pour se mouler devant l’effort de la pression ; alors qu’elle ne pouvait plus céder qu’en se divisant. Sans doute, des pressions (1) Voir Gosselet, loc. cit. (~) Voir à ce sujet A. Coli.on : Sur l’Oligiste de Vielsalm. Ann. Soc. Géol. de Bel g., t. XXI, Mém. — M 173 — ont encore agi après que tout déplacement d’éléments avait cessé ; ces veines les ont elles-mêmes subies avec la roche qui les conte¬ nait, et c’est à ces mouvements tardifs que M. A. Collon attribue le développement du clivage si caractéristique des cristaux d’oli- giste de l’Ardenne. M. le professeur Lohest a attiré notre atten¬ tion sur ce fait que les filons oligistifères ne se trouvent que dans les roches qui elles-mêmes contiennent ce minéral en abondance, ce qui plaide en faveur de cette idée que les éléments dont ils sont constitués proviennent, par exsudation, de la roche encaissante. Quelles sont après ceci les idées que nous pouvons nous faire de la cristallisation de ce minéral ? Faut-il admettre avec M. Gosselet qu’elle s’est effectuée avant l’ottrélite ? Nous connais¬ sons sans doute des lignes de granulation d’oxide ferrique qui se poursuivent à travers les cristaux d’ottrélite; mais dans les mêmes plaques minces, à côté du même cristal, nous observons de longues paillettes du même minéral qui accompagnent le quartz secon¬ daire et nous sommes bien forcés d’admettre que ces a.ccumulations, dansceque j’appellerai la zone de protection du cristal, sont posté rieures à la formation de celui-ci. Elles apparaissent partout où se trouve un cristal bien développé qui par sa résistance n’a pu participer pleinement aux mouvements internes de la roche. Ces paillettes d’oligiste sont donc de formation secondaire. Mais il y a plus : dans les phillades gris oligistifères, les cristaux d’ottrélite ont englobé, lors de leur formation, une quantité considérable de fines granulations d’oligiste, et tout à côté, le phyllade renferme d’innombrables paillettes allongées suivant le longrain et dont la disposition ne peut être attribuée à une autre cause qu’à celle du laminage qui a développé le clivage. Il semble de plus, que ce ne soit que plus tard encore que l’oligiste ait pu se développer à un état cristallin parfait, dans les filons de quartz qui traversent le phyllade. Nous ne pouvons concilier tous ces faits qu’en admettant que l’oxyde ferrique amorphe est un composé qui est resté de tout temps dans les roches, séparé des autres éléments. Sans doute faut-il attribuer à la faible aptitude réactionnelle vis-à-vis de la silice, ce fait étrange de l’association presque constante d’une base et d’un acide sans que jamais il n’ait pu se former un silicate ferrique. La ripidolite qui accompagne souvent le quartz et l’oli- giste de seconde formation ne renferme que du fer à l’état ferreux. En résumé, nous pourrons dire que l’oxyde ferrique qui doit son origine vraisemblablement à la déshydratation de la limonite que pouvaient contenir les dépôts argileux qui se sont métamor¬ phosés en phyllade, est resté séparé des autres éléments de la roche. Les concrétions granuleuses d’oxyde ferrique qu’il importe de distinguer du minéral oligiste, ont été englobées dans les miné¬ raux au fur et à mesure de leur cristallisation ; elles y ont conservé leur aspect primitif. Toutefois des conditions favorables à la cris¬ tallisation de l’oligiste ont été réalisées tardivement. Comme ce minéral est alors toujours accompagné de quartz secondaire, nous pouvons admettre qu’il a cristallisé par décomposition d’un silicate ferrique instable qui n’existait vraisemblablement qu’à la faveur d’autres éléments tels que l’eau et l’anhydride carbonique. C’est sans doute à la disparition de ce dernier élément qu’il faut attribuer les précipitations d’oligiste en fines paillettes que l’on observe dans certaines géodes des filons. La Ripidolite. Ce silicate se rencontre dans la plupart des roches phylladeuses. On le trouve disséminé en petits amas entre les fibres de séricite. Il contribue à donner une couleur verdâtre aux roches claires salmiennes. On ne trouve la chlorite en cristaux bien développés que dans les veines de quartz où elle accompagne l’oligiste. Les amas quartzeux développés autour des cubes de pyrite de certains phyllades devilliens en renferment de petits amas disséminés au voisinage du pbyllade (Fig. i6). On connaît enfin comment il se présente autour des octaèdres d’aimant après les descriptions de ces nœuds par A. Renard (^). Enfin d’après De Windt (^), c’est surtout la chlorite qui forme le ciment des grains de quartz dans certains quartzophyllades. Tous ces caractères indiquent que la chlorite n’a pu se diffé¬ rencier que tardivement. Partout dans la roche, elle apparaît en petits amas mal définis, comme moulée entre les autres éléments. Ce n’est que là où des circonstances spéciales ont permis une cristallisation tardive, comme c’est le cas pour les veines de quartz et pour les amas secondaires développés autour de certains cris- (^) Bull. Musée Royal d'Hist. Nat., i883, t. 2, p. 17. (2) De WiNDT, loc. cit. p. 77. — M 175 — taux, qu’elle a pu prendre un développement normal. On trouve des tablettes cristallines parfaites de ce minéral dans certaines géodes disséminées dans les veines de quartz. Résumé et Conclusions. Dans les pages qui précèdent, nous avons taché d’analyser les conditions dans lesquelles se présentaient les principaux éléments cristallins des roches cambriennes. Nous nous proposions ainsi de déterminer les relations qui existent entre ces constituants si étroitement unis et établir la succession des cristallisations. Les différences que l’on observe entre les roches sont plutôt imputables à la prépondérance que prend l'un ou l’autre des élé¬ ments. Il en est un parmi ceux-ci qui ne fait jamais défaut : c’est la séricite. C’est sous la forme de ce mica que se sont séparées les bases alcalines de toutes les roches, si l’on fait abstraction de la faible proportion qu’en peuvent contenir les microlites de tour¬ maline. Nous possédons ainsi, avec la séricite un élément com¬ mun, un terme de comparaison qui nous servira à trouver des rapports entre les minéraux des roches de nature diverse. Avant de résumer ici ce que nous avons dit des autres silicates, nous ferons remarquer que la magnétite et la pyrite se sont cons¬ tituées ou du moins existaient avec leur forme actuelle avant que la plupart des autres éléments se fussent différenciés et selon toute apparence avant la séricite. On ne peut s’expliquer l’origine de la magnétite qu’en la considérant comme un produit de réduc¬ tion de l’oxyde ferrique, mais il faut admettre également que cette réduction n’a pu se produire que dans certaines roches de composition chimique particulière (^). En ce qui concerne la pyrite, nous pourrons dire que cette com¬ binaison spéciale du fer doit avoir été tenue constamment à l’écart des réactions entre silicates qui se sont produites aux différents stades du métamorphisme. Les dimensions de certains cristaux de pyrite triglyphe nous indiquent que ce minéral s’est développé (^) Il est vrai que Dumont avait été amené j^ar des considérations d’ordre stratigrapliique à considérer cet état particulier d’oxydation du fer comme le résultat d’un sim])le effet de métamorphisme, et à assimiler les couches à magnétite à celles qui contenaient l’oxyde ferrique. Sans doute dans cer¬ tains cas, des conditions thermiques plus intenses peuvent-elles avoir amené ce résultat. — M 176 — en suspension dans une masse qui n’oflrait que peu de résistance au développement du cristal. Paiani les silicates dont la formation a été antérieure à celle de la séricite, le plus intéressant est l’ottrélite. Nous avons exposé plus haut les raisons pour lesquelles nous ne pouvions admettre les conclusions de M. Gosselet lorsqu’il dit que « l’ottrélite s’est formée lorsque la roche était déjà constituée à l’état de schiste ou phyllade ». Nous croyons avoir montré, en effet, que l’ottrélite était différenciée avant le laminage qui a développé la schistosité. Ces accumulations de quartz secondaire, la soudure des fragments sont des preuves que ces lamelles n’ont pas suivi le mouvement de la masse sans subir des déformations et déplacements. C’est aux conclusions de von Verweke (^) que nous nous rangeons en soutenant cette idée, et nous n’en voulons d’autre preuve que celle-ci: jamais on n’observe la séricite et la chlorite en inclu¬ sion dans l’ottrélite. Nous croyons avoir donné une raison de plus pour affirmer que la séiicite est de formation postérieure en attirant l’attention sur ce fait que les houppes de ce minéral s’in¬ sèrent normalement aux contoui’S de l’ottrélite^ et nous attribuons ce fait à une orientation qui s’est effectuée sous l’influence d’un cristal déjà constitué. Quant à la chlorite, elle présente comme nous l’avons vu tous les caractères d’un minéral dont la formation a été très tardive. L’ottrélite renferme fréquemment de l’oxyde ferrique, mais ces granulations doivent avoir eu une existence fort ancienne dans la roche. On s’explique leur formation pai* la faible aptitude réac¬ tionnelle de l’oxyde ferrique vis-à-vis de la silice. Il semble d’ail¬ leurs que les conditions- nécessaires pour un remplacement partiel de l’alumine par l’oxyde ferrique dans les silicates n’aient jamais pu se produire. Ces petits globules sphériques d’oxyde ferrique amorphe contrastent avec l’oligiste en paillettes cristal¬ lines qui accompagne le quartz de seconde formation. Il est vrai que l’on observe souvent des inclusions de quartz dans l’ottrélite et nous avons montré que dans certains cas elles dessinent une zone assez nettement délimitée à l’intérieur du cristal. Parfois il y a aussi des inclusions irrégulièrement distri¬ buées et de volume plus considérable. M. Ch. Bavrois qui a (b Léopold VON Verweke. Neaes Jahrbuch far Minéralogie^ Bd. i, i885. — M 177 — observé des granules de quartz en inclusion dans l’ottrélite des schistes verts à la base du grès armoricain les considère comme d’origine secondaire et en relation avec des fissures (^). Les raisons ne manquent pas pour admettre que le quartz est le produit d’une cristallisation tardive, postérieure notamment à celle de la séricite mais nous pensons qu’on a affaire ici à des globules rejetés et enrobés par le cristal. Nous avons fait ressortir les affinités qui existent entre la spes- sartite et l’ottrélite. Ces deux minéraux semblent parfois intime¬ ment confondus dans certaines cristallisations indécises. Leur dureté considérable C^) témoigne d’une condensation intense, leur composition chimique est analogue ; tons ces faits permettent de les rapprocher. Si les considérations que nous venons de développer sont fon¬ dées, nous dirons que les princupanx silicates que l’on rencontre dans les roches cambriennes ont eristallisé successivement dans l’ordre suivant: spessartite, ottrélite, séricite et chlorite. Nous pouvons de plus classer les minéraux en deux groupes selon qu’ils ont été formés avant ou après la séricite. Le premier groupe com¬ prendra la magnétite, la pyrite, la spessartite et l’ottrélite. A part l’ottrélite et le grenat ces minéraux se rencontrent rarement ensemble ; ils paraissent jouer dans les diverses roches un rôle équivalent. Nous pouvons constater alors que ce sont précisément les minéraux les plus denses, les plus durs qui se sont constitués en premier lieu et attribuer ce fait à ce que leur cristallisation s’est opérée dans des eondi tiens de i)ression plus considérable. Si l’on admet alors que dans le cas du dynomométaniorphisme la compacité et la densité des roches est en thèse générale propor¬ tionnelle à l’intensité des causes qui ont agi, et que celles-ci se (^) Cette explication ne peut toutefois suffire dans le cas i)résent. Nous dirions i>lutùt, à titre de simple hyi)othèse, que les nombreuses inclusions de quartz que l’on trouve englobées dans les cristaux d’ottrélite résultent de ce fait que le silicate complexe qui par la cristallisation a donné nais¬ sance à l’ottrélite était plus acide que la matière du cristal et que la silice mise en libérté pendant l’acte de la cristallisation s’agglomérait et était englobée dans le cristal en croissance. Ceci par analogie avec les inclusions aqueuses des sels hydratés qui en cristallisant englobent toujours des inclusions aqueuses et sont toujours moins hydratés que la solution saturée. (2) Elle atteint 7 pour le grenat et dépasse G pour l’ottrélite. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., 12. — M 178 — ramènent à deux facteurs : la température et la pression qui agis¬ sent en quelque sorte comme des forces antagonistes, l’un pour dilater, l’autre pour condenser, nous devrons accorder une influence prépondérante à la pression pour expliquer la conden¬ sation de la matière sous forme cristalline. En partant de cette idée, nous étions amené à penser que la nature des minéraux formés peut être dans certaines limites interprétée comme étant la marque ou la mesure de la pression qui a agi sur la roche. En d’autres termes nous pourrions dire que l’état de condensation auquel est arrivée la matière dans chacune des cristallisations successives correspond aux conditions du milieu qui existaient au moment de leur formation (i). Les minéraux dont la ségréga¬ tion s’est produite en premier lieu sont demeurés dans les roches comme les témoins du degré maximum qu’avait pu atteindre le métamorphisme. Il semble qu’on ne puisse refuser quelque fonde¬ ment à ces conclusions si l’on admet, comme nous croyons l’avoir démontré, que des minéraux denses comme le grenat et Tottrélite existaient dans les roches avant que la séricite, le quartz, la chlorite et d’autres existassent comme tels (-). (b I-iGS exi)ériences de M. le ju’ofesseiir Si)riiig sur la com])ressiüii de corps solides adiiiettaiit i)lusieurs états allotroi)iques, peuvent i)eut-ètre donner quelque poids à cette idée. Les conclusions de ces exi)ériences peuvent se résumer ainsi : c La matière prend au dessous d’une temj)éra- » ture donnée, l’état allotropiciue corres])ondant au volume qu’on l’oblige » d’occuper ». BulL Ac. roy. de Belg. s. t. VL i883. — Nous croyons utile de reproduire un passage de M. E. Weinsclieiik dans son mémoire sur la priesocristallisation et le dynamo niétamori)liysme (comi)te-rendu du congrès géologique international de Paris) : « Dans les roches élastiques ont lieu, » sous l’influence des forces orogénicpies, entre les divers éléments consti- » tuants réunis dans la roche, des réactions réciproques, toujours avec la » tendance d’aboutir au moindre volume possible. Les nouveaux minéraux » formés sont également ici ceux de plus grande densité — » ’ Le degré de condensation atteint dans les divers silicates n’est mal¬ heureusement i)as susceptible de mesure. lia dureté nous en donne une mesure grossière. Toutefois, si l’on considère les silicates comme des com¬ binaisons moléculaires et si l’on exprime l’équivalent moléculaire moyen 2 (II2O)' (K2O)' 3 (AI2O3)'" . G (Si02)' ce serait i)our la séricite par exemple 2 X 12 «■) et qu’on i)renne le rapi)ort de la densité au chiffre ainsi obtenu, on peut espérer en avoir une idée approchée. Ce calcul donne pour le cas présent : ottrelite 33 ; spessartite 32 ; séricite 28 ; chlorite 22. — M 179 - Nous avons signalé les conditions particulières dans lesquelles se présentait l’oxyde ferrique. Tl semble qu’il soit resté vis-à-vis de la silice sans aptitudes réactionnelles ; on ne peut même constater avec certitude qu’il ait pu remplacer une partie de l’oxyde aluminique et entrer ainsi dans la composition moléculaire des silicates. Toutefois, il accompagne fréquemment le quartz de formation secondaire et surtout dans les roches qui en contien¬ nent une proportion notable. Nous sommes forcés d’admettre pour expliquer ce fait que le transport moléculaire, qui a permis ces accumulations de minéraux secondaires, s’est effectué en même temps pour l’oxyde ferrique et pour la silice et vraisemblablement à la faveur d’eau et d’anhydride carbonique dont on trouve des traces. On peut donc admettre qu’il existait en solution, grâce à la température et à la pression, un silicate ferrique instable qui ne pouvait se constituer à l’état cristallin. Le fait que l’on ren¬ contre des silicates d’alumine tels que l’andalousite et la pyro- phyllite dans les mêmes conditions, prouverait simplement que le silicate d’alumine a pu persister à l’état cristallin, grâce à l’affi¬ nité plus grande de l’alumine pour la silice. - M l8o — SECONDE PARTIE. Considérations d’ordre géologique. Il sera question dans ce qui va suivre de la reelierclie des causes du métainorpliisine des roches du massif cambrien de Stavelot. Les théories que l’on pourra développer à ee sujet seront nécessairement différentes, si l’on ne se met tout d’abord d’accord sur la façon de concevoir l’évolution géologique de la région étudiée. Elles différeront encore selon que l’on accordera plus ou moins d’impor¬ tance aux divers effets qui peuvent résulter d’une cause générale, et dont la mesure exacte nous échappe. 11) est pqssible, en géologie d’accumuler des observations, qui, par les arguments qu’on peut en tirer, font admettre une théorie de préférence à une autre; ou peut espérer arrivei- ainsi à des concep¬ tions générales telles que l’évolution des idées ne pourra plus dans la suite les altérer profondément. Nous ])ouvons considérer qu’il est possible de reconstituer dans ses grandes lignes l’évolution des sédiments cambriens, depuis leur dépôt jusqu’à nos jours. Mais si nous pouvons établir par là que divers agents peuvent être mis en cause pour 2)roduire le métamorphisme, il n’en restera pas moins difficile d’établir si l’un ou l’autre de ceux-ci a agi d’une façon prépondérante, si son intervention est indispensable ou si elle dépend d’une autre action. Le problème n’est-il pas de ceux qu’on ne peut pas résoudi*e? Les raisounements que l’on peut faire pour établir si par exemple l’eau surchauffée est un agent sans lequel la ségrégation d’élé¬ ments cristallins au sein d’une roche ne serait pas possible, si la pression seule peut y suffire, si l’élévation de température joue un rôle considérable, si l’eau d’inelusion facilite les dissolutions réciproques des éléments et leurs réactions, pèchent tous par un point commun, qui est l’insuffisance de nos connaissances théo¬ riques basées sur l’expérience. Nous nepouvoi s sous ce rapport soumettre à la discussion que des phénomènes qui restent compris dans les limites étroites de température et de pression réalisables — M l8l — dans nos laboratoires. Rien n’em])êcliera cependant d’admettre une théorie qui i)erraet des déductions ne heurtant aucun fait établi. * C’èst par Térosion qui a entamé profondément les formations carbonifères et devoniennes qu’ont apparu, par endroits, les massifs cambriens de l’Ardenne. Cette action érosive s’est exercée jusqu’à atteindre des couches géologiquement d’autant plus profondes, qu’elle se manifestait aux endroits où le soulèvement avait été plus intense. C’est dans les plis synclinaux que sont restées les formations supérieures, où les dénudations ne pouvaient les atteindre. Les sédiments du devonien et du carbonifère se sont déposés d’une façon générale, sans grande discordance de stratification : nous entendons par là qu’aucune action orogénique importante ne vint troubler la régularité de ces dépôts avant la fin de la période houillère. Ce n’est pas dire toutefois qu’il ne se soit pas produit d’oscillation importante du sol, car les fonds de mer se soulevèrent ou s’approfondirent plus d’une fois. Mais ces actions qui s’exer¬ caient d’une façon uniforme sur une grande étendue n’étaient pas assez puissantes pour replier et redresser les couches. M. le profes¬ seur Lohest, dont nous rapportons ici les idées, les a développées à propos des « grandes lignes de la géologie des terrains primaires de la Belgique (’) ». Le lecteur y trouvera les raisons qui viennent à l’appui de cette manière de voir. Ce que nous voulons retenir ici, c’est qu’il a existé une période continentale pré-devonienne. Les formations* cambriennes, auxquelles succédaient sans doute en concordance des dépôts siluriens, ont été soulevées; et la consé¬ quence résultant de ce fait, c’est qu’une force orogénique a agi pour plisser les sédiments pré-devoniens. La surface d’abrasion balayée dans la suite sur ce continent siluro-cambrien par la ligne littorale des mers devoniennes, dont la transgression s’effectuait vraisem¬ blablement du Sud vers le ]^^'ord,fut donc recouverte uniformément de dépôts littoraux grossiers et siliceux. Odte aire étendue de formations littorales n’était en aucune manière influencée par le degré et le mode de plissement des couches sous-jacentes : elle était sensiblement plane et en concordance avec la stratification (^) Annal. Soc. Géol, de Belg-., t. XXXI, 1904. — M 182 — des couches devoniennes qui se succédèrent en la couvrant d’un épais manteau. Ces considérations étant admises, jetons un coup d’œil sur le tracé géologique du massif de Stavelot. Nous sommes frappés tout d’abord par l’aspect concentrique que présente l’ensemble. Partout le gedinnien suit la bordure du salmien. Sans doute cette allure est- elle imputable en partie à l’accentuation du plissement cambrien postérieurement aux dépôts rhénans; les observations de G. De- walque paraissent suffisantes pour établir ce fait. Mais alors même que cela soit, on ne peut admettre que les dénudations aient fait disparaître le gedinnien en reculant ses limites précisément jusqu’aux points où il reposait sur le terme supérieur du cambrien. Cei-tains géologues allemands tiraient de ce fait la conclusion qu’une discordance entre le salmien et le gedinnien n’existe pas. La discordance qui semble exister à la partie méridionale du massif est vraisemblablement imputable, selon M. le professeur Lohest, à un charriage du rhénan sur le cambrien. Toutefois, une discordance réelle existe toujours en inclinaison (^). La nature des premiers dépôts devoniens, l’absence du silurien, sont des argu¬ ments qui suffisent à convaincre qu’une période continentale pré- devonienne a réellement existé et qu’un premier jdissement du cambrien a dû en être la conséquence. Mais la concordance appa¬ rente du salmien et du gedinnien que l’on observe sur une grande partie de la périphérie du massif nous met en droit, pensons-nous, d’affirmer que ce premier plissement fut faible : il se borna vraisemblablement à onduler les couches. Le métamorphisme qui en fut la conséquence était donc peu prononcé. S’il était possible de donner une mesure plus exacte, nous dirions qu’au moment de l’invasion des mers devoniennes, les grès et les schistes cambriens devaient être dans un état analogue à celui des dépôts triasiques du nord de l’Europe, que le tertiaire a recouverts sans entamer une grande épaisseur de couches. A partir de cette époque, le cambrien fut enfoui sous les dépôts devoniens, dont l’épaisseur augmente progressivement. Le carbo¬ nifère continua d’y ajouter son poids et d’accroître l’épaisseur du manteau par ses puissantes formations de calcaires. Ce n’est qu’à la fin du houiller et peut-être même au début du permien que les (^) Max Lohest, /oc, c//.. — M i83 — circonstances devaient changer. Les forces de plissement commen¬ cèrent à agir avec une intensité eroissante. Les premiers efforts eurent pour effet de produire des ondulations dans ces couches restées à peu près horizontales; celles-ci s’accentuant dans la suite eurent pour effet de replier les couches sur elles-mêmes. Alors débuta une période marquée par la formation de zones anti- clinales et synclinales, dont l’effet fut de développer une série de grands bassins. M. Max Lohest a résumé en une carte la série de ces synclinaux et anticlinaux de premier ordre des formations primaires de la Belgique. La poussée qui resseiTait ainsi et plissait les formations devo- niennes et carbonifères s’exercait, à considérer les choses dans leur ensemble, du Sud vers le Nord. Sa direction ne fut pas toutefois sans varier d’une façon notable pendant la longue durée de son aetion. Les travaux de Lossen nous ont fourni des idées générales sur le mode de plissement des terrains primaires dans une région qui s’étend de l’Ardenne jusqu’aux monts Sudètes (^). Ils nous montrent comment dans toute l’étendue de ee noyau paléozoïque, la direction des couches passe graduellement du SW. au NE. — direction du plissement des Pays-Bas au S. -N. — direction du plissement hercynique — . Un coup d’œil jeté sur la carte géologique de Belgique dressée pai* M. G. Dewalque permet de se rendre eompte des variations dans la direction des couches primaires. La structure de l’ensemble devient tangible lorsqu’on suit sur la carte un horizon géologique qui se marque nettement, comme par exemple les calcaires du devonien moyen. Vers l’Ouest, ces couches se présentent avec une direction W.-NW. ; elles se rapprochent insensiblement d’une ligne E.-W. et, se cour¬ bant de nouveau, se dirigent nettement vers le NE. à l’Est. L’ensemble donne ainsi l’impression d’un grand V ouvert vers le Nord. Mais il y a vers l’Est une particularité intéressante pour le cas qui nous occupe. Les petits bassins calcaires de l’Eifel s’allongent (^) K. A. Lossen. üeber das austreten metamorphisclien Gesteiiie in deii alten paleozoïscheii Gebirgskern von dcMiArdennen bis zum Altvatergebirge und über den Zusaminenhang dieses Anftretens mit der Faltiingverbiegiing, Jahrb. der KoiiigL Pr. Geol. Landesanstalt^ 1884. Voir également le compte-rendu par M. II. Fouir. Ann. Soc. Géol. de Belg.., t. XII, p. 22, ainsi que A. Six, Ann, Soc. Géol, du Nord., 1884-85, M 184 — tons séparément vers le ]!^ord-Est, mais ils constituent, pris dans l’ensemble, un grand bassin dont l’axe s’étend du Sud au Nord de Prüm à Euskirschen. Nous devons conclure de là que les coiiclies primitivement plissées dans une direction N.-E. ont subi posté¬ rieurement un effort de refoulement dirigé Est-Ouest, dont l’effet a été d’amener une torsion des i)lis déjà formés. Il en est résulté an système de plis liélicoïdes, dont les dénudations ont laissé des traces bien nettes par une succession de petits bassins dont les courbures sont inverses aux angles opposés. On ne pourrait révoquer en doute, pensons-nous, que la formation de ce synclinal, dont l’axe s’allonge du Sud au Nord, n’ait, par compensation, joué un rôle important pour accentuer le bombement du massif cam¬ brien. Si l’on observe maintenant que les actions orogéniques se sont exercées successivement suivant trois directions prépondérantes : la première dans un sens S. -N., la seconde SE.-N W., la troisième E.-W., nous pensons que l’on peut dire que' c’est aux points où il y a eu superposition des zones anticlinales que le bombement s’est marqué d’une façon prédominante. L’observation de la carte géologique confirme cette manière de voir. C’est donc en ces points où les efforts se sont ajoutés, que les couches du eambrien ont été mises au jour par une érosion postérieure. Est-il possible d’estimer approximativement le temps pendant lequel ces actions se sont prolongées? Le premier effort qui soulevait le massif cambro- silurien avait vraisemblablement ondulé les couches dans une direction Est-Ouest ; et c’est une action du môme sens qui a accentué le premier plissement après le dépôt complet du manteau devonien et carbonifère. La tecto¬ nique du cambrien a acquis après ce premier refoulement un caractère qui s’est conservé dans la suite et qui se marque par une direction prépoiîdérante Est-Ouest. 11 est vraisemblable que cette force orogénique ne se soit affaiblie qu’après avoir déve¬ loppé une série de zones anticlinales de premier ordre, dont l’effet aura été d’amener un premier soulèvement des terrains qui devaient dans la suite constituer le massif de Stavelot. La période qui suit est marquée par une action prépondérante dirigée du S.-E. au N.-W. La formation du synclinal de l’Eifel, qui se prolonge au Sud du massif de Stavelot, la déviation vers le N.-E, de l’extrémité du bassin de Dinant sont les effets de cette — M i85 — cause, auxquels il faut ajouter aussi l’accentuation de l’anticlinal qui sépare les bassins de l’Eifel et de Dinant, et dont l’axe coïncide à peu près avec la grande diagonale du quadrilatère que dessine le massif de Stavelot. La dernière action fut nettement Est-Ouest. On conçoit que s’exerçant sur des couches déjà repliées sur elles-mêmes, elle eut pour effet, comme l’a montré Lossen, de les tordre en plis liéli- coïdes. Il nous devient alors aisé de saisir la structure du bassin de l’Eifel. On s’ex})lique aussi de la môme façon la dernière inflexion du bassin de Dinant vers l’Est (i). On pourra observer aussi qu’il y a à l’Est deux bassins triasiques dont les axes N. -8. se raccordent l’un à l’autre en passant par Gerolstein. Ceci nous indique que le mouvement a continué dans le même sens après le dépôt du trias. La conclusion qui s’im])ose api-ès ces quelques considérations, c’est que le massif cambrien de Stavelot occupe, au point de vue tectonique, une position toute particulière. (’’est un centre où se croisèrent plusieurs dii’eclions anticlinales, dont les effets se sont ajoutés successivement. L’étude de la constitution géologique du massif vient encore cori-oborer cette idée. On est immédiatement frappé, lorsqu’on jette un regard sur la carte, de l’allure singulière des anticlinaux devilliens. Le premier, dont l’existence admise par Dumont, fut confirmée ])ar les rerherclies de MM. Lohest et Eoidr, s’allonge du Nord au Sud à la partie méridionale du massif. Il apparaît comme un promontoire qui se sei‘ait élevé pour résister à une force de refoulement venant du Sud. Le second, est opposé à la seconde dii-ection de refoulement ; ce sont ces massifs qui ont réellement constitué le noyau résistant, ayant des racines plus profondes dans l’écorce terrestre, autour duquel les couches refoulées se sont laminées et se sont tordues. Les zones où l’actioiï métamor|)hique s’est exercée avec la plus grande inten¬ sité formei’ont alors, selon Lossen, un arc convexe vers le S.-E. et tendu du S.-W. au N.-E. Cette zone serait celle suivant laquelle les couches auraient été tordues avec plus d’énergie par la force de compression qui les faisait passer d’un système de plissement (f) La terniiiiaison de la faille Eifelieiiiie et la formation de la faille de rOurthe en seraient une conséquence ainsi que, pensons-nous, la disposi¬ tion des couches du bassin de Theux. Nous considérons celui-ci comme le résidu d’un ancien bassin qui s’étendait au S. sur le Cambrien. — M i86 — Bas-Kliénan à un autre appartenant au système Hercynien ou Sudète. Bien que les preuves ne manquent pas pour se convaincre que des efforts de torsion tels que les envisage Lossen se soient réel¬ lement produits, et qu’on ne puisse nier qu’ils aient eu quelqu’in- fluence sur le métamorphisme, nous ne pensons pas qu’il faille y chercher la cause première du développement d’éléments cristal¬ lins dans les roches. La torsion des couches nous apparaît plutôt comme un phénomène secondaire, ayant succédé à une autre action plus propre à développer dans les couches des tensions considé¬ rables. Considérons pour un instant la façon dont se présentaient les choses lorsqu’un premier effort de refoulement se manifesta pour replier sur lui-même le manteau formé du devonien et du carboni¬ fère. î^ous avons montré que les couches cambriennes étaient ondulées sous les dépôts du poudingue de Gedinne. On ne peut douter que le premier effort orogénique ne fut d’accentuer le plissement du cambrien en ondulant ainsi le plan qui servait de base au gedinnien, jusqu’à coincer celui-ci dans les synclinaux préexistants. Nous avons des preuves qu’une telle action s’est réellement produite. Le premier ridement ne se fit pas sans qu’il s’exerçât dans les couches inférieures des tensions d’une intensité considérable. Les pressions exercées par ce fait sont énormes si on les compare à celles qui résultaient du simple i)oids des couches superposées et dont on peut se faire une idée approximative en totalisant les épais¬ seurs des assises devoniennes et carbonifériennes. Nous pourrions même calculer la température des couches cambriennes si la notion du degré géothermique n’était incertaine. Le travail développé dans la flexioq des couches se transforme également en chaleur, comme le travail dépensé à ployer une barre de fer pro¬ duit une élévation de température considérable au point de cour¬ bure. Bien que ces actions fussent lentes et progressives, nous pouvons admettre qu’une élévation de température pouvait se maintenir pendant de longues périodes, tant la conductibilité calorifique des roches est faible. Mais la force de refoulement n’eût pas pour unique effet un plissement des couches. Lorsque ces dernières eurent atteint en quelque sorte une. position d’équilibre, c’est à dire que serrées — M 187 — les unes contre les autres elles purent agir comme une masse com¬ pacte, il y eut production d’ondulations d’amplitude plus considé¬ rable. Celles-ci se marquent sur les cartes géologiques par une succession de grands bassins séparés par des zones anticlinales. Or, on ne peut mettre en doute que l’effort qui a dû s’exercer pour soulever ces bourrelets sur une grande longueur, ne fut incompa¬ rablement plus .considérable que celui dont l’effet se borna à accentuer des plis anticlinaux sous le même poids de sédiments. On peut affirmer également que si la poussée dut passer par un maximum, ceci se produisit tout au début, alors que rien encore ne marquait la place de ces grandes zones d’ondulations. Elle s’amortit ensuite progressivement par le mouvement même qui accentuait la courbure des ondes concaves et convexes. En résumé, pour le cas qui nous occupe, nous dirons que les ten¬ sions ont atteint une valeur maxinia dans les roches cambriennes au début de l’action ([ui amena le bombement du massif. Si les conclusions auxquelles nous avons été amené dans la première partie de ce travail sont fondées, il apparaîtra que c’est à ce moment que les minéraux les plus condensés, tels que le grenat, l’ottrélite, la pyrite etla magnétite se sont développés dans les roches. Kous rappellerons à ce sujet un fait d’observation relatif à l’ottrélite. Les roches qui contiennent ce minéral montrent toujours les lamelles inclinées en tous sens et dispersées d’une façon uniforme dans la masse. Le mouvement qui dans la suite a développé le clivage a eu pour effet de déranger plus ou moins les lamelles cristallines, avec la tendance générale de les ramener dans le plan de clivage. I^ous avions conclu de là que lors de la ségrégation de l’ottrélite, la roche était au repos et dans les conditions de tension maxima. Or, nous arrivons actuellement à cette conclusion que l’état de pression avait atteint sa plus grande valeur dans les roches après que le plissement avait fini son oeuvre, c’est à dire à un moment où les roches, intimement serrées, résistaient en masse et immé¬ diatement avant que le bombement du massif n’ait commencé. Mais le mouvement de surrection ne pouvait se poursuivre sans amener nécessairement des déforihations : il se produisit alors des mouvements dans l’ensemble des roches. Il nous sera permis de rapprocher ces considérations. pour en déduire que les roches du cambrien avaient atteint, immédiatement — M i88 — avant que ne se produisit le bombement du massif de Stavelot, un état de plasticité tel que des échanges moléculaires et des cristal¬ lisations fussent rendus possibles. Les mouvements qui se pro¬ duisent alors, en déformant cette masse, l’obligent à s’écouler, à se mouler devant l’effort. On ne pourra révoquer en doute que la production du clivage que l’on observe dans la plupart des roches, n’en ait été la conséquence. L’orientation des fibres de séricite s’est effectuée d’après ce que nous avons dit, alors que certains éléments seulement étaient encore susceptibles de circuler, constituant en quelque sorte le liant de la pâte de la roche. Le développement de minéraux de formation secondaire autour des cristaux résistants de première formation, est une preuve suffisante à cet égard. L’étude géologique de la partie méridionale du massif, où l’on trouve le salmien pleinement développé, permet quelques remarques qui confirmeront cette idée, que c/est bien pendant les divers stades du bombement que se sont opérés les changements qui ont abouti à donner aux roches la texture des phyllades. Nous avons signalé plus haut l’apparence particulière des deux voûtes devillieiines que contournent les couches du salmien d’une façon si particulière. MM. Lohest et Forir(') ont déjà fait observer que le phyllade gris violacé, exploité pour ardoises au Sud-Est de Vielsalm, « passe insensiblement vers l’Ouest à des roches an a- » logues, mais de moins cm moins clivables, et dans lesquelles )) sont ouvertes des carrières de dalles, puis plus à l’ouest encore, )) des exploitations de pierre à bâtir. » Ajoutons encore, que c’est dans une zone de revinien qui s’étend au sud des massifs devilliens que l’on trouve autour des cubes de pyrite des prolongements de quartz fibreux qui ont atteint un grand développement (^). Ces deux faits s’expliquent, nous semble-t-il, par les mômes raisons qui ont amené une déformation plus considérable des roches suivant cette zone. C’est ici que les conceptions de Lossen jettent une grande clarté sur la question, car il devient alors évident que la force de compression agissant de TEst à l’Ouest pour tordre les couches du bassin de l’Eifel, a (') Détermination de l’age relatif des roches dans le massif cambrien de Stavelot., Bail. sc. de /'Ass. des El. des Ec. Sp., (1900-01), p}). 240-241. (~) Notamment au Petit Thier entre llecht et Refat. Dumont, Terr. Ard. — M 189 — également agi pour replier les couclies du revinien et du salmien vers le nord en les faisant glisser et s’étirer contre des massifs plus résistants de cambrien inférieur. Or, cette poussée, dirigée de l’Est à l’Ouest, est bien celle qui a agi en dernier lieu et qui a achevé la surrection du massif de Stavelot, et nous ne pouvons douter que ce ne soit elle qui ait exalté en certains points le caractère phylladique des roches. Ces dernières remarques ne peuvent donc que corroborer les idées émises plus haut sur l’époque à laquelle s’était produit l’écoule¬ ment, le laminage ou la déformation dont le résultat a été de donner aux roches le clivage des phyllades. * * * Il est un autre point qu’il ne sera pas sans intérêt déconsidérer et qui a priori, ne sera pas sans jeter quelque clarté sur le sujet qui nous occupe. Nous voulons parler de l’arkose gedinienne. tjette roche borde le massif de toutes parts et, bien que son incli¬ naison ne soit pas celle des couches du cambrien, elle présente comme, nous l’avons rappelé plus haut, des plissements qui sont parfaitement en harmonie avec ceux du cambrien. L’étude géologique que nous avons faite du bord Sud-Ouest du massif a paru nous montrer que l’allure de l’arkose changeait en même temps que celle du cambrien, qui dans cette région se dévie notablement de la direction Est-Ouest qu’il a vers l’Est. On y voit se marquer l’allure SW. -NE. qui dessine le bassin de Dinant dans le voisinage. Demandons-nous alors s’il existe une différence profonde entre le métamorphisme atteint dans le cambrien et celui que présentent les couches voisines du devonien inférieur. Avons-nous des raisons de croire que le cambrien était métamorphique au degré actuel avant l’invasion des mers devoniennes? Si nous tirons les consé¬ quences logiques de ce que nous avons développé, nous ne devons pas trouver de différence sensible, bien que le plissement pré- devonien n’ait pu se faire sans amener de changement dans la texture des roches soulevées. Mais le devonien inférieur et le cambrien se sont trouvés dans la suite dans des conditions de température et de pression analogues. Or s’il est vrai que seules les conditions maxima atteintes peuvent avoir imprimé aux roches leur caractère typique, ces conditions ayant été sensible- — M 190 — ment égales pour des roches d’âge différent en contact intime, ne • peuvent qu’y avoir laissé des traces identiques. Les plaques minces taillées dans l’arkose nous ont montré cette roche, dans ses parties siliceuses, formée de grains de quartz souvent plus volumineux, il est vrai, que ceux des quartzites cam¬ briens, mais comme eux emboîtés et serrés les uns contre les autres. Cette roche constitue donc en somme un quartzite véri¬ table. D’autres échantillons montrent de la séricité parfaitement développée. Les inclusions schisteuses présentent parfois un aspect fort analogue à certaines roches du cambrien : elles sont consti¬ tuées par les mêmes minéraux. Enfin certains schistes du gedinien qui surmontent l’arkose, ressemblent à s’y méprendre à des roches cambriennes. On a signalé des bancs de schistes otti-élitifères intercalés entre des bancs d’arkose (^). Nous avons observé à Ligneuville des cubes de pyrite ayant près d’un demi-centimètre de côte encastrés dans l’arkose. Ajoutons que cette roche est sillonnée de veines de quartz. En résumé, nous trouvons les couches du devonien inférieur, celles qui sont voisines du eontact avec le cambrien, constituées par les mêmes éléments minéraux, ayant subi un métamorphisme analogue. Il semble d’ailleurs lorsqu’on s’élève dans la série des couches du devonien, qu’en général, et abstraction faite de causes locales, le degré de métamorphisme aille en diminuant progressi- ment. Les grès du devonion inférieur sont plutôt à considérer comme des quartzites ; ils sont parcourus par une infinité de veines de quartz. M. le professeur Lohest nous a fait plus d’une fois remarquer que celles-ci manquent totalement dans les psam- mites du Condroz où l’on ne trouve que des filons de calcite. Sans doute l’étude microscopique des roches du devonien et du carboni¬ fère fournirait-elle des données intéressantes à ce sujet, notamment en ce qui concerne les états de la silice dans les grès. Lorsqu’on étudie la géographie physique du sud de la Belgique, on est frappé de voir avec quelle exactitude la carte du relief du sol se calque sur la carte géologique. Au fur et à mesure qu’on descend dans la série géologique des couches, on voit le relief du sol s’accentuer progressivement. Les roches ont donc résisté (9 Cité d’après un compte rendu d’excursion dirigée par M. Gosselet, Ann. Soc. Géol. du Nord, i883, p. 353. Récemment également le fait a été signalé par M. Lohest et De Rauw. Ann. Soc. Géol. Tome XXVII, p. 109. — M I9Ï — d’autant mieux à l’action érosive qu’elles étaient plus anciennes, primitivement plus profondément enfoncées. La compacité et la résistance aux agents n’est-elle pas une mesure du degré de métamorphisme atteint? Le relief du sol n’est-il pas, somme toute, à considérer comme le résultat de l’action de deux forces antago¬ nistes : l’une venant de l’activité propre de la terre qui refoule, comprime et condense, en un mot, qui exerce une action que nous appelons métamorphique ; et l’autre, dont on trouve en dernière anal3^se l’origine dans l’action de l’atmosphère qui délite, décom pose, remet en circulation la matière à laquelle la première action avait donné on maximum de condensation en la répartissant en éléments cristallins ? Conclusions. Nous avons tenté, dans ce qui précède, d’exposer les idées par les¬ quelles nous avions été amené à considérer l’état métamorphique particulier du cambrien du Sud du massif de Stavelot, comme un cas de dynamométamorphisme, où la pression et la température résultant des flexions supportées par les roches pendant une période de leur évolution, ont joué un rôle prépondérant. Il nous a paru que l’on était en droit de rechercher la période de l’histoire géologique qui avait été marquée pour les roches étudiées par une telle élévation de l’état de pression. Nous n’avons pas hésité à en trouver la cause dans les efforts d’exhaussements de sens divers qui se sont exercés vraisemblablement pendant la période per¬ mienne, pour bomber le massif sous un poids considérable de formations devoniennes et carbonifères. Cette manière de voir nous a paru être simple et conforme aux observations géologiques. Disons cependant quelques mots sur d’autres théories que l’on pourrait faire valoir. On trouverait sans peine des arguments qui feraient écarter toute idée de métamorphisme de contact après les études deLossen sur l’état des roches au voisinage des massifs de granité du Harz et après les observations de M. Ch. Barrois, en Bretagne. Il n’y a d’ailleurs pas ici de zones métamorphiques d’intensité croissante qui pourraient conduire à admettre l’existence d’un massif éruptif caché sous les formations devoniennes, dont la régularité des plissements suffirait à faire écarter toute idée. Bien que l’on ait des raisons de croire qu’il existe des roches granitiques sous le cambrien, on admettra^ plus aisément qu’elles — M 192 — aient servi de base aux sédiments cambriens, que de les consi¬ dérer comme formant un dôme d’intumescense qui aurait exhaussé le massif. L’allure générale en voûte, dont on pourra se faire une idée par la coupe schématique publiée par MM. Lohest et Forir, paraît s’expliquer fort aisément, selon nous, si l’on tient compte de ce fait que la force de refoulement n’a pas agi constamment dans le même sens, mais qu’elle a successivement développé des bassins et des zones anticlinales, dont les dii-cctions font entre elles des angles successifs de 45'’ et dont les effets se sont ajoutés aux points d’intersection. Ajoutons encore, à propos de i-oches éruptives, que la diabase de Challes a produit un métamorphisme de contact marqué par la présence de cornéennes, mais que celui-ci est foi’t limité. A faible distance de raffleurement on trouve les phyllades revi- niens avec leur aspect habituel. Les roches qui sont au voisinage immédiat sont profondément altérées et i)ortent des traces indis¬ cutables d’effets calorifiques. Elles paraissent fondues, elles ont une teinte claire résultant sans doute de l’oxydation des particules graphiteuses, elles renferment des amas informes de j^yrite prove¬ nant de la fusion des cubes qu’elles l’enfermaient originellement ; leur texture au microscope s’observe difficilement : toutes les plages manquent de netteté. Il serait superflu de parler du granité de Lammersdorf qui semble n’avoir manifesté sa présence par aucun métamorphisme de contact. M. Gosselet a pensé que l’on pouvait explicpier la présence de l’ottrélite dans certaines couches par la producdlon d’une série de failles hoinœoparaclase.s, la couche se trouvant être immédiate¬ ment inférieure à la faille étant caractérisée par la présence de grandes paillettes d’ottrélite, résultant du métamorphisme dû au mouvement qui a produit la faille. L’étude géologique que nous avons faite du salmien supérieur ne nous a jias donné tous les apaisements sur cette manière de voir, ])ar suite de la difficulté extrême qu’il y a de connaître la position des failles, ce qui exigerait tout d’abord une connaissance certaine de la succession complète des couches du salmien supérieur (^). Bien que nous ne (9 Nous renvoyons le lecteur à la note que nous avons ])ubliée à l’occasion (le l’excursion de la Soc. Géol. de 1906. Ann. de la Soc. Géol. de Belg-., t. XXII, p. B 114, et à la carte régionale des environs de Lierneux annexée à ce mémoire. puissions nier a priori que le mouvement relatif des lèvres d’urié faille développe un métamorphisme dans le voisinage, il nous a paru que cette hypothèse ne pourrait satisfaire pleinement l’esprit pour expliquer le développement de l’ottrélite dans le salmien. Une faille étant un phénomène purement local, doit produire par ce fait des effets d’autant plus atténués que la distance est plus grande. Il serait donc dans ce cas possible de constater des directions d’intensité de métamorphisme croissant, conduisant au point maximum atteint au voisinage immédiat de la faille. Nous n’avons pu observer de faits analogues; bien au contraire, il nous a paru que la roche violacée ottrélitifère analogue, au clivage près, aux ardoises de Vielsalm, se présentait partout avec des caractères suffisamment constants pour nous induire àpenser qu’il s’agissait là d’un phénomène qui s’était manifesté d’une façon identique pour toutes les couches, mais dont les effets résultants étaient différents suivant la nature et la composition originelle de la roche. Nous avons pu observer le passage d’une faille qui s’étend du Sud au Nord, dans la vallée du Groumont (^) et le long de laquelle se sont étagés quatre lambeaux qui comptent tous une série des mêmes roches. (Voir la carte annexée). Jamais son effet n’a été de changer la texture des roches ou d’augmenter les dimensions ou le nombre des cristaux d’ottrélite. On pourra objecter sans doute que tout dépend des conditions dans lesquelles la faille a pu se produire. Il ne manque pas de failles dans le devonien et le carbonifère dont le passage ne se manifeste par aucun phénomène de métamorphisme. C’est à peine si l’on trouve une épaisseur de quelques centimètres de matières minérales, marquant ainsi la place où se sont concentrés les phénomènes calorifiques. Et l’on conçoit qu’il en soit ainsi dans des roches solides, car une fois le mouvement facilité par le glis¬ sement local, l’effort continue à se dépenser en énergie de mouve¬ ment sans qu’il y ait de raison pour qu’il y ait lieu à un dégagement d’énergie calorifique. Les effets sont, on ne peut en douter, différents lorsque la roche est préalablement dans un état plastique permettant des déformations sans rupture ; une plus grande masse pouvant alors s’opposer au mouvement, les effets (^) Voir la note publiée à ce sujet. BuU. Soc. Géol., igoS. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVI MÉM., l3. — M 194 — Calorifiques seront plus intenses et se manifesteront à plus grande distance. Tel paraît être le cas pour la zone métamorphique de Paliseul et pour la faille de Remagne. Il nous paraît vraisemblable toutefois, dans le cas qui nous occupe, que le resserrement des synclinaux du salmien supérieur, en refoulant les roches vers le haut, ait par le laminage et par le développement de chaleur qui en est résulté, facilité énormément les réactions entre les éléments de la roche en préparant ainsi des combinaisons qui pouvaient se fixer dans la suite sous forme de cristaux. On se convainct rapidement lorsqu’on étudie la géologie du salmien supérieur que la formation des collines allongées, cons¬ tituées presque entièrement par des roches colorées, n’est pas uniquement du ressort de la géographie physique, mais que de semblables ondulations préexistaient sous le manteau d’arkose. Ces phénomènes sont toutefois des effets secondaires d’une cause plus générale, dont les actions ont été vraisemblablement plus intenses à la partie méridionale du massif, pour des raisons que nous avons exposées dans le cours de ce travail. Nous la trouvons dans les efforts de pression d’abord, de laminage ensuite, qui ont agi à peu de chose près d’une façon analogue pour toutes les roches de cette région (M. Si alors des silicates se sont développés avec plus d’abondance dans certaines couches, nous attribuons ce fait à la composition chimique originelle de la roche, qui a permis qu’une plus grande proportion de substance entrât dans telle ou telle autre combi¬ naison. Il en résulte donc que les minéraux apparaissent alors comme caractéristiques pour les assises qui les renferment et que le géologue peut se servir des indications qu’ils fournissent comme il se sert ailleurs des fossiles pour repérer des horizons et dresser des cartes géologiques, tout au moins pour une région bien limitée comme celle qui a fait l’objet de cette étude. (^) Il existe à l’Ouest du massif de Stavelot un petit synclinal de roches oligistifères où l’on exploite du manganèse. Il est vraisemblable d’admettre que ces roches chargées d’éléments minéraux sont restées à l’abri des actions de i)ression et de laminage qui s’exerçaient au Sud, ont conservé leurs éléments non combinés à l’état de silicates ou bien que les actions hydrothermales ont atteint au Sud des massifs devilliens une intensité suffisante pour obtenir la combinaison de silicates minéraux — chose qui n’a pu se produire au Nord. [So-viii-iqio]. V Contribution à Pétude du métamorphisme du massif cambrien de Stavelot, par L* de Dorlodot. Rapport de M. J. Cornet, rapporteur. LHmportant mémoire que M. L* de Dorlodot vient de présenter à la Société comprend deux parties de caractère bien différent. L’objet de la première est d’exposer des faits tirés de l’étude pétrograpliique et minéralogique de certaines roches du Sud du massif cambrien de Stavelot. Dans la seconde partie, l’auteur expose, comme déduction de l’étude précédente, ses opinions sur les causes et le mécanisme du métamorphisme des roches exami¬ nées et de l’ensemble du massif. La première partie est donc consacrée à l’étude de quelques roches métamorphiques choisies dans les environs de Viel-Salm. Le but de l’auteur est d’arriver à retracer l’évolution des roches cambriennes de cette région, en établissant l’ordre de formation de leurs éléments minéraux par l’examen des rapports réciproques de ces éléments. M. de Dorlodot étudie séparément à cet égard : l’ottrélite, la séricite, la pyrite, la magnétite, la spessartine, le quartz, l’oligiste et la chlorite. Cette partie du travail est difficile à résumer ; je puis dire, en tout cas, qu’elle est très consciencieuse et très soignée, et ne permet guère de mettre en doute les conclusions auxquelles arrive l’auteur quant à l’ordre de formation de ces éléments. M. de Dorlodot établit que Vottrélite, dont les paillettes sont loin d’être orientées parallèlement les unes aux autres, s’est, con¬ trairement à l’opinion généralement admise, développée avant la séricite, antérieurement aux principales des dislocations subies par le massif. Le grenat spessartine est un des premiers éléments formés ; il est même plus ancien que l’ottrélite. Il eh est de même de la magnétite et de la pyrite. En somme, les minéraux caractéristiques des roches étudiées peuvent se classer en deux groupes : le groupe de la séricite avec les minéraux contemporains ou plus récents, et le groupe des minéraux plus anciens : magnétite, pyrite, spessartine, ottrélite. — Ces deux groupes correspondent à deux phases successives et bien distinctes de métamorphisme. Disons le tout de suite, M. de Dorlodot attribue la genèse des minéraux des deux groupes au dynamo-métamorphisme. Mais les minéraux les plus anciens, qui sont en même temps les plus condensés, les plus durs, les plus denses, sont nés dans des conditions spéciales, caractérisées avant tout par une pression très éleyéé. La seconde partie est de nature plutôt théorique. L’auteur recherche les causes du métamorphisme des roches cambriennes du massif de Stavelot et s’efforce de démontrer l’existence de deux phases principales dans ce métamorphisme, qu’il considère comme de nature exclusivement dynamique. Le chapitre débute par quelques considérations très sages sur les difficultés que présentent les problèmes de ce genre. En effet, les solutions qu’on peut en donner doivent être considérées comme éminemment subjectives, comme l’expression d’avis per¬ sonnels qui, quoi qu’on fasse, seront toujours influencés par des opinions antérieures. La preuve en est que si, après avoir lu la première partie du mémoire de M. de Dorlodot, j’avais eu à en écrire moi-même les conclusions, elles eussent été notablement différentes de celles où arrive l’auteur. Peut-être, d’ailleurs, cette différence eût-elle été plus apparente que réelle. J’aurais consi¬ déré, comme M. de Dorlodot, les minéraux les plus anciens (grenat, ottrélite, etc.) comme engendrés dans des conditions de pression particulières, sans dislocations notables. Mais j’aurais plutôt vu la cause de cette pression dans la position profonde occupée par ces sédiments bathyaux dans le géosynclinal cambrio- silurien (^). Ce n’est pas là le métamorphisme dynamique tel qu’on l’entend aujourd’hui; c’est le métamorphisme général on régional, aussi appelé métamorphisme statique, précisément (^) On fera remarquer que les sédiments salmiens, qui sont les plus métamoridîisés, sont précisément ceux qui ont été enfouis le moins profon¬ dément dans le géosynclinal cambrien. 11 n’est pas très difficile de réx)ondre à cette objection. — M 197 — pour l’opposer au métamorphisme dynamique. Le métamor¬ phisme statique se relie intimement au métamorphisme de con¬ tact, dont il n’est qu’une forme généralisée. Quoi qu'il en soit, M. de Dorlodot nous expose que l’on peut distinguer dans les dislocations subies par le massif de Stavelot une série de phases qui, comme le métamorphisme qu’elles ont produit, sont, presque exclusivement postérieures au dépôt du Devonien et du Carbonifère par dessus l’emplacement actuel du massif. — Le plissement pré-devonien du Cambrien de Stavelot a été très faible et s’est borné à onduler à peine les couches. Le métamorphisme qui en est résulté a donc été très peu prononcé. Les grandes dislocations du Cambrien et le métamorphisme qui en dérive sont postérieurs a Vépoque houillère et contemporains de ceux du Devono-carbonifère. — Je pense que cette opinion, qui me paraît personnelle à l’auteur, ne sera pas admise sans difficultés. M. de Dorlodot entre dans des considérations assez longues sur la direction des poussées orogéniques subies par le massif de Stavelot. Les minéraux les plus condensés et les plus anciens (spessar- tine, ottrélite, etc.) ont pris naissance, dans la thèse de l’auteur, au moment où les pressions ont atteint leur maximum, c’est-à-dire au début de l’action qui a amené le bombement de l’ensemble du massif, sous l’épaisse couverture de terrains primaires plus récents, après « que le plissement avait fini son œuvre, c’est- » à-dire à un moment où les roches, intimement serrées, résis- » taient en masse, et immédiatement avant que le bombement du )) massif n’ait commencé. » — Quant à la séricite, elle s’est déve¬ loppée pendant les déformations qui ont accompagné la surrection du massif. C’est alors aussi que se produisit le clivage schisteux qui transforma les schistes en phyllades. Le métamorphisme étant, de beaucoup, postérieur au Devonien inférieur, l’arkose gedinienne, qui entoure le massif de Stavelot, a été métamorphisée en même temps --que le Cambrien qu’elle recouvrait. — J’ignore comment M. de Dorlodot concilie cette opinion avec la présence de cailloux de coticule, de schiste à ottrélite et de phyllade zonaire dans l’arkose gedinienne (*). O Voyez, entre autres, Gosselet, Soc. belge de GêoL, t. XII, p. 222. Les observations récemment publiées par M. M. M. Lohest et H. de Rauw enlèvent certainement beaucoup de valeur à cette objection (V. t. XXXVII, p. M 109). — M 198 — Admet-il que ces cailloux, arrachés aux couches non encore méta- morphisées qui ont plus tard fourni ces roches, ont rencontré dans l’arkose précisément les mêmes conditions physiques et chimiques qu’elles auraient trouvées dans leur gisement primitif et qu’ils se sont exactement transformés en coticule, schiste à ottrélite et phyllades zonaires, comme s’ils étaient restés dans ce gisement ? — On ne peut pas démontrer que la chose soit impos¬ sible, mais j’aurais pour ma part beaucoup de peine à me faire à cette idée (à cause, je l’admets volontiers, de mes opinions anté¬ rieures). ■ Dans ses conclusions, M. de Dorlodot précise encore la date du métamorphisme principal des roches de Yiel-Salm : il est contem¬ porain du bombement du massif, qui s’est produit, vraisemblable¬ ment, pendant Vépoque permienne. — Il combat ensuite très brièvement l’hypothèse du métamorphisme de contact et, plus longuement, l’hypothèse de l’intervention des failles dans le dynamo-métamorphisme, admise par M. Gosselet. Le mémoire de M. de Dorlodot constitue un travail important et d’un très grand intérêt. La première partie est le résultat d’un travail très consciencieux appuyé de connaissances très sérieuses en pétrographie ; elle apporte une contribution importante à l’étude de nos roches métamorphiques et elle restera entière, quelles que soient les opinions que l’on puisse se faire sur les causes de ce métamorphisme. La seconde partie expose des opinions que l’on peut ne pas admettre ; mais on doit reconnaître qu’elles sont présentées et défendues avec beaucoup de talent. Je propose avec empressement l’insertion de ce mémoire dans nos Annales avec les figures qui l’accompagnent. i5 Juin 1910. J. Cornet. — M 199 — Rapport de M. P. Fourmarier, 2^ rapporteur. Le premier rapporteur, M. J. Cornet, a analysé avec le plus grand soin le travail de M. L. de Dorlodot ; en ce qui concerne la première partie de ce travail, partie dans laquelle l’auteur s’occupe surtout de recherches pétrographiques, je me rallie entièrement à l’avis du premier rapporteur, je ne m’y arrêterai pas davantage. Je désire examiner plus en détail certaines considérations émises par l’auteur dans la seconde partie de son travail intitulée: « Consi¬ dérations d’ordre géologique)). Le premier point qui mérite discus¬ sion, porte sur l’intensité relative du plissement calédonien en Ardenne, ou, si l’on veut, sur la (juestion de savoir jusqu’à quel point les couches siluro-cambriennes étaient plissées au moment de l’arrivée de la mer dévonienne dans nos régions. M. L. de Dorlodot est d’avis que ce plissement fut peu intense et il en voit la preuve dans ce fait que legedinnien, qui borde le massif cambrien de Stavelot, repose presque partout sur le salmien, disposition qui porta même certains géologues à nier l’existence d’une discordance de stratification. Cependant, il faut bien admettre que l’inclinaison des strates du cambrien est très forte partout, et que les renversements des couches sont la règle générale. On ne peut nier, d’autre part, que, dans les lambeaux de gedinnien ménagés par l’érosion sur le massif de Stavelot, la pente générale est très faible et que, à part au N.-E. du massif, les couches de bordure ont une allure rela¬ tivement tranquille. Si l’on reconstitue par la pensée, l’allure des assises inférieures du dévonien au-dessus du cambrien de Stavelot, on obtient une voûte très surbaissée, d’allure générale très régulière, dont le bord sud s’enfonce plus rapidement sous les formations plus récentes du synclinal de l’Eifel et dont le bord nord forme une série de plis déversés vers le nord, dans lesquels s’emboîtent les couches dévoniennes et carbonifères du massif de la Vesdre. Or, cette voCite plate repose sur la tranche des couches cambriennes fortement plissées. La discordance est donc bien plus considérable que M. de Dorlodot ne semble le croire. Nous pouvons puiser nos arguments non seulement dans le massif de Stavelot, mais aussi dans les autres massifs cambriens de la crête de l’Ardenne. Sur le versant nord du massif de Rocroy, on M 200 , voit le poudingue gedinnien reposer presque à angle droit sur la tranche des couches cambriennes, et ici, ce ne sont plus les assises supérieures du cambrien qui sont en contact avec le gedinnien, mais bien les assises inférieures ; d’autre part dans le prolonge¬ ment de l’axe de ce massif, dont les couches sont fortement redressées, plissées et renversées, le gedinnien se présente en voûte très surbaissée avec quelques ondulations secondaires faiblement marquées {Voir J. Gosselet : U Ardenne). On peut faire des observations analogues pour la bordure gedinienne du massif de Serpont Evidemment, il y a des exceptions ; c’est ainsi que près de Spa, des plis du gedinnien s’emboîtent très exactement dans les plis du Salmien et l’angle que les couches des deux systèmes font entre elles, est très faible. Mais ce fait, pas plus que le parallélisme d’allure signalé par M. de Dorlodot, entre le salmien et la base du gedinnien, ne sont incompatibles avec une intensité notable du plissement des couches cambriennes, considérées dans toute l’étendue de nos régions, à l’époque de l’invasion de la mer dévonienne. Il faut d’abord remarquer que ce parallélisme n’est vraiment net que là où la direction du cambrien, comme celle du dévonien, est S.W.-ÎST.E., c’est-à-dire parallèle à la direction générale du plissement de cette partie de l’ Ardenne. Ailleurs, la concor¬ dance n’existe plus si l’on examine attentivement la carte ; d’ail¬ leurs, au bord nord le gedinnien repose, sur une grande longueur, sur le revinien et non pas sur le salmien. Nous pouvons expliquer facilement ces concordances locales en prenant un point de comparaison dans des formations plus récentes : au bord nord du bassin crétacé du Hainaut, les couches inférieures du crétacé reposent sur le houiller ; le crétacé incline très faiblement vers le Sud ; le houiller incline aussi vers le Sud avec une pente un peu plus forte seulement; l’angle compris entre les couches des deux formations est donc très petit. Cela n’em¬ pêche que le houiller appartient à un ensemble fortement plissé dont il a subi les transformations, tandis que le crétacé fait partie d’une série de couches dont l’allure primitive est à peine modifiée. Supposons que ce groupe de deux systèmes de couches soit affecté par un plissement de même direction que celui du houiller. Nous trouverons alors des plis s’emboîtant parfaitement comme ceux du M 201 gedinnien et du salmieii des environs de Spa, et un parallélisme d’allure tout comme le long de la bordure du massif de Stavelot. Nous pourrions faire des observations analogues pour le tria- sique et le jurassique du Luxembourg par rapport au dévonien inférieur sur lequel ces terrains s’appuyent vers le Nord. Ce n’est pas le moment de nous étendre trop longuement sur ce sujet; j’ai voulu seulement montrer que pour estimer l’intensité du plissement calédonien en Belgique, il ne faut pas se baser uniquement sur quelques observations locales, mais qu’il faut examiner la question sous toutes ses faces, sur la plus grande étendue possible de territoire. Il est cependant un point que nous aurions beaucoup de peine à élucider, c’est l’état du métamorphisme {lato-sensu] du cambrien au moment de l’invasion de la mer dévonienne. La similitude de certaines roches du cambrien et du gedinnien semble prouver que ce métamorphisme du cambrien était peu prononcé. M. de Dorlodot compare les roches cambriennes à cette époque prédévonienne, à ce que sont actuellement les sédiments triasiques du nord de l’Europe. Je préférerais les comparer à l’état de notre terrain houiller ou de notre dévonien supérieur. Il faut reconnaître cependant que, bien que le jurassique et le triasique ne soient guère plissés, certaines roches de ces terrains (calcaires, grès) ont atteint un stade de transformation très semblable à celui de certains terrains de la partie supérieure de nos formations primaires. Il me paraît rationnel de supposer que le métamorphisme du cambrien, comme celui du dévonien qui le surmonte, fut surtout une conséquence du poids des sédiments dévoniens et carbonifères qui ont existé dans la région. M. de Dorlodot est partisan de la thèse du dynamo-métamor¬ phisme et si je comprends bien son idée, il voit la cause du métamorphisme plus intense du Sud du cambrien de Stavelot dans la superposition en un même endroit, de plusieurs poussées successives de directions différentes et qui auraient en quelque sorte écrasé les roches contre les massifs devilliens, formant des noyaux résistants ayant des racines plus profondes dans l’écorce terrestre. Je crois devoir faire les plus extrêmes réserves en ce qui concerne la production, sous l’influence de poussées successives — M 202 de directions différentes, de plissements dits liélicoïdes. M. de Dorlodot invoque un plissement de ce genre pour expliquer la disposition un peu particulière des petits bassins calcaires de l’Eifel. Je crois que la position relative de ces petits bassins est due simplement à la présence d’un synclinal transversal qui a pu se produire en même temps que le plissement longitudinal dû à une poussée S.E. — î^.W. Dans toutes les régions plissées, il y a des synclinaux et des anticlinaux transversaux. Les plissements sont la conséquence de la contraction du globe ; pour qu’il n’existe pas de plis transversaux, il faudrait que les axes des plis longitu¬ dinaux soient partout parfaitement horizontaux ; une telle dispo¬ sition nécessiterait deux conditions : d’abord, que la matière qui se déforme soit parfaitement homogène, ce qui n’est pas le cas, ensuite que la contraction du globe ne s’effectue que dans un seul sens. En fait, je crois que l’on doit supposer que l’effort de contrac¬ tion se fait sentir dans tous les sens, mais la déformation qui en résulte peut être prédominante suivant l’une de ces directions, sans que, en réalité, nous puissions en trouver la cause originelle. Aussi, je ne crois pas admissible de dire que la formation du synclinal transversal, marqué par les bassins calcaires de l’Eifel, ait joué un rôle important dans la production du métamorphisme du cambrien de Stavelot. Pour M. de Dorlodot, il y a eu trois phases successives de plisse¬ ments: la première de direction S. N., la seconde de direction S.E. — N. W. et la S^'E. — W. ; c’est la première qui aurait donné à la tecto¬ nique du cambrien (c un caractère qui s’est conservé dans la suite et qui se marque pas une direction prépondérante à l’Ouest )). Cette affirmation est faite pour nous étonner, car il suffit de jeter un coup d’œil sur la carte géologique pour s’apercevoir que dans la majeure partie du massif de Stavelot, la direction des couches est S.W. — N’.E., c’est-à-dire conforme à la seconde poussée invo¬ quée par l’auteur. Je crois que rien ne démontre qu’en Ardenne la poussée calédonienne et la poussée hercynienne aient eu des directions notablement différentes ; dans les grandes lignes, la direction est la même ; il y a des divergences locales, parce que, pas plus pendant le plissement calédonien, que pendant le plisse¬ ment hercynien, il n’y a eu régularité absolue dans la direction des efforts et par suite, dans les déformations qui en sont la consé¬ quence. — M 2o3 — M. de Dorlodot considère les petits massifs devilliens comme des noyaux résistants ayant des racines plus profondes dans l’écorce terrestre. Je crois devoir m’élever contre cette hypothèse. Nous ne savons pas sur quoi reposent ces massifs devilliens. Nous ne connaissons pas leur importance : elle est peut-être bien faible vis-à-vis de la masse des sédiments qui ont recouvert la région. Il n*est pas douteux que certaines couches plus résistantes, à quelque niveau que ce soit dans la série sédimentaire, ont eu une influence sur les déformations des couches de nature différente qui les entourent; mais il y a loin de là à prétendre qu’elles aient formé des masses résistantes contre lesquelles se serait brisé l’effort qui refoulait les autres couches. Ce n’est pas parce que l’on ne voit pas sur quoi reposent les massifs devilliens du cambrien de Stavelot que l’on peut admettre qu’ils n’ont pas participé au mouvement des couches supérieures. Enfin, pour terminer l’examen des questions de tectonique soulevées par M. de Dorlodot, je voudrais ajouter quelques mots en ce qui concerne le moment de la formation des grands syncli¬ naux de premier ordre. L’auteur dit, en effet, que ces grands plis se sont formés alors que les couches étaient plissées et que, serrées les unes contre les autres, elles purent agir comme une masse compacte. Je crois que c’est précisément le contraire qui s’est produit, et que les grands plis se sont marqués d’abord, les plis d’amplitude moindre se produisant au fur et à mesure de l’accentuation du plissement. On peut donner comme preuve que, dans les régions peu plissées, on trouve, non pas une série de petits plis, mais une série de grandes ondulations à grand rayon de courbure. M. de Dorlodot termine son travail en concluant à l’origine dynamique du métamorphisme du massif de Stavelot, et ce méta¬ morphisme se serait produit à l’époque permienne. Je suis aussi d’avis que les modifications subies par les roches cambriennes du massif de Stavelot sont la conséquence des efforts dynamiques qui se sont exercés sur la région au cours des temps géologiques ; cependant, j’interprète autrement que ne le fait l’auteur, la manière d’agir de ces forces ; pour lui, la question de déformation joue un rôle capital ; pour moi, c’est le poids des sédiments superposés aux roches transformées qui; en offrant une résistance énorme aux efforts dynamiques et en provoquant, grâce — M 204 — à la profondeur plus grande, une température plus élevée, a été principalement la cause du métamorphisme. Mes critiques ne portent que sur des questions d’interprétation ; j’ai cru devoir les présenter parce que les points qu’elles visent ont une importance considérable pour l’étude de l’évolution géolo¬ gique de nos terrains primaires. Néanmoins, les faits d’observa¬ tion établis par l’auteur restent intacts ; aussi, je me rallie aux conclusions du premier rapporteur pour proposer l’impression, dans les Mémoires, du travail de M. de Dorlodot, avec les planches et figures qui l'accompagnent. Liège, le 3 juillet 1910. P. Fourmarier. Rapport de M. M. Lohest, 3^ rapporteur. Le problème de l’origine du métamorphisme de nos terrains primaires ne pourra être résolu que par l’association d’études pétrographiques et géologiques. M. Gosselet a, le premier, ouvert cette voie ; ses remarquables travaux ont indiqué la possibilité de relations entre le métamorphisme i)lus ou moins intense de nos terrains anciens et la nature des dislocations qui les affectent. Je suis heureux de voir un de mes élèves entrer résolument dans le chemin tracé par cet illustre maître. J’aurais également quelques observations à présenter aux considérations théoriques développées par M. de Dorlodot, mais je désire les appuyer par une étude plus complète de quelques faits, entre autres par celle des ottrélites gediniennes de Salm- Château. Quoi qu’il en soit, je propose bien volontiers l’impression du mémoire de M. de Dorlodot et j’adresse des félicitations à l’auteur. Liège, i5 juillet 1910. Max Lohest. Ouelques particularités de l*allure du Dévonien aux environs de Liège, PAR P. pOURMARIER. En écrivant ce travail, mon but est de faire connaître quelques particularités de l’allure des couches de la zone calcaire de la partie moyenne du dévonien (givetien et frasnien) des environs de Liège, soit que, dans certains cas, cette allure ait été mal inter¬ prétée, soit que, dans d’autre cas, elle n’ait pas suffisamment attiré l’attention des observateurs. I. — La coupe de la Chapelle Ste-Anne, à Tilff. La première coupe dont je vais m’occuper est celle de la rive droite de l’Ourtlie au voisinage de la Chapelle Ste-Anne à Tilff; on y voit d’une façon très nette la constitution du massif de calcaire frasnien et givetien dans lequel s’est creusée la grotte de Tilff, massif qui, dans les grandes lignes, représente un synclinal calcaire compris entre deux bandes de couvinien et compliqué par un anticlinal secondaire. L’interprétation de la coupe fut donnée par M. le professeur J. Gosselet dans son magistral ouvrage sur l’Ardenne. Je crois devoir reproduire intégralement la coupe qu’il a figurée, pour la partie de la bande calcaire située au sud de la Chapelle Ste-Anne (fi g. i.) < Du Nord au Sud, on voit tout d’abord l’anticlinal si caractéris¬ tique qui fut figuré plusieurs fois dans des publications comme type de plissement aigu avec rupture des couches ; le flanc sud Travail présenté à la séance du 17 avril 1910; remis au Secrétariat le 14 juillet 1910. — M 206 “ Fig. I. — Coupe du bassin calcaire entre Tilff et Brialmont (d’après M. J. Gosselet. L’Ardenne p. 5i6). a, 6, c. Grauwacke de Rouillon. d k i. Givetien. j. Calcaire gris foncé à veinés blanches sans fossiles (Givetien'?) B. Espace caché. n k X. Frasnien. A. Ouverture de la grotte# de cet anticlinal est formé de couches inclinant fortement vers le Sud; puis, on voit apparaître brusquement des couches à pendage Nord dans lesquelles M. Gosselet distingue successivement du frasnien, du givetien et du couvinien et qu’il sépare des couches précédentes par une faille inclinant au Nord. Henri Forir, qui a levé la feuille de Seraing-Chênée de la carte géologique au 1/40.000, écrit au sujet de cette coupe, dans ses notes de voyage : « Sous le château de Brialmont, rive droite, il )) n’y a pas de faille, comme l’écrit Gosselet, mais simplement » plissement synclinal comme cela est bien visible à l’extrémité )) Sud, au dessus de la 2® entrée de la grotte ». Voici d’ailleurs, d’après les notes de voyage de H. Forir, la coupe détaillée de toute la tranchée, du Nord au Sud : « après le » cimetière, calcaire Frih; petite carrière et de l’autre côté de la » rivière même calcaire; tout à côté de la chapelle Ste-Anne : )) d = 'J (N.7i°E) i = 58®N. Le calcaire est noduleux à la partie » supérieure, puis gris rubanné avec linéoles de calschiste, puis » gris en bancs massifs, reposant sur un macigno compact, jaune » par altération, faisant voûte ; ancienne entrée de la grotte qui » s’est faite au détriment de ce macigno (^) ; sur l’autre versant (^) Dans son important ouvrage « Les cavernes et les rivières souterraines de la Belgique », écrit en collaboration avec MM. Martel et Rahir, M. Van den Broeck consacre un 'long paragraphe, intitulé « Une méprise souvent faite à propos de la grotte de Tilff », à démontrer que la grotte de Tilff n’est M 20'7 )) f/ z= 8o^ (N.8o°E) i = 57®S ; puis calcaire très noduleux à surfacê )) inamelonuée, calcaire bréchiforme, succédant à un calcaire en )) bancs épais succédant à un calcaire à stromatoporoïdes et poly- )) pi ers ; calcaire très noduleux; calcaire en bancs épais, puis bassiu ; carrière ouverte dans du calcaire noir veiné de blanc, )) à stringocéphales, surmontant du calcaire gris à stromato- » poroïdes; les couches sont peu inclinées vers le Nord, presque J) verticales ; au delà, inacigno vert recouvrant du psammite )) rougeâtre.... » Je donne copie (fig. 2) du dessin tracé par Forir dans ses notes de voyage. Son interprétation est, pour l’allure générale, plus voisine de la réalité que celle de M. J. Gosselet; mais je crois, cependant, que la structure est un peu différente et qu’il existe en réalité une faille coupant le petit synclinal situé au sud de la voûte écrasée. pas due à uii décollement des bancs, résultante peu commune des actions tectoniques, ainsi que le croyait Dupont et comme semble l’avoir admis M. Gosselet qui considère comme entrée de la grotte, la partie centrale de la voûte. M. Van den Broeck ajoute que je suis tombé dans la même erreur et reproduit la légende de la fig. 3 de la planche V de mon mémoire : « La tectonique de l’Ardenne ». M. Van den Brock a mal interprété ma pensée. La légende de cette figure porte bien pour titre : « Entrée de la grotte de Tilff, mais cela ne signifie pas que je considère l’axe de la voûte comme entrée de la grotte; la véritable entrée est d’ailleurs visible sur la photograj)hie ; je veux simplement dire que la vue est prise à l’endroit oû l’on voit l’entrée de la grotte de Tilff. Mon texte p. m Gi suffirait, je pense, à écarter toute ambiguité puisque je dis, en parlant des plis aigus des calcaires dévoniens des environs d’Esneux, « le plus bel exemple que l’on puisse eu voir est )) celui de la voûte du calcaire dévonien dans lequel s'est creusée la grotte « de Tilff ». Qu’il n’y ait pas, à cet endroit, de grotte ni entrée de caverne, je le concède volontiers, mais je ne i)ense pas qu’on qmisse dire qu’il n’y a pas eu décollement des couches dans l’axo de cet anticlinal. Les couches les plus inférieures visibles en ce point, sont courbées en une voûte très régu¬ lière, alors que les gros bancs de calcaire qui les surmontent forment un pli aigu et, les photographies de M. Van den Broeck le montrent admirable¬ ment bien, le gros banc inférieur du flanc sud repose sur la tranche du gros banc inférieur du flanc nord, prouvant qu’il y a eu rupture nette du i)li. Il ne me semble pas douteux qu’il y a eu décollement dans l’axe de la voûte ; ce décollement n’a pas laissé de vide, il est vrai, l’intervalle entre les bancs régulièrement courbés en voûte et les gros bancs rompus étant rempli par le renflement des couches schisteuses intercalées entre les deux for¬ mations. — M 208 — Chàl&iZei^ eie Bri43LÙriortt Fig. 2. — Coupe des rochers de la Chapelle S‘® Anne, d’ajirès H. Forîr. a. Roches rouges (Couvinien). b. Calcaire. Je ferai une première observation en ce qui concerne l’âge des couches calcaires. M. Gosselet range dans le frasnien toute la masse calcaire formant voûte et située au Nord de la faille qu’il fait intervenir pour expliquer la différence de pendage des couches au sud de ce pli; en ce qui concerne la partie située au sud de la faille, il considère comme frasniens les bancs supérieurs et comme givetiens les quelques bancs calcareux inférieurs ; les roches rouges, qui ne sont d’ailleurs pas en discussion ici, sont déter¬ minées comme couviniennes. H. Forir, au contraire, sur la feuille Seraing-Chênée delà carte géologique au 1/40 000®, a rangé tous les calcaires dans le givetien. Je crois avoir démontré que, dans la région qui nous occupe, la masse calcaire de la partie moyenne du dévonien appartient à la fois au givetien et au frasnien, ce dernier étage comprenant les bancs de calcaire à polypiers et stromatopores, massifs à la base, plus minces et mieux stratifiés au sommet, c’est-à-dire la majeure partie de la formation calcaire, tandis que le givetien ne comprend plus que les calcaires impurs, schistes et macignos situés sous la masse principale et dont la partie inférieure renferme des strin- gocéphales. Aux environs d’Esneux, les deux étages sont séparés par une assise peu puissante de schiste fin, noir-verdâtre, avec bancs d’oligiste oolithique impur ; mais, vers le Nord, comme on peut le voir entre Hony et Féchereux, cette formation disparaît; toutefois la séparation est nettement marquée encore parce que le frasnien débute par un banc très puissant de calcaire sous lequel se trouve un banc mince tout pétri de cyatophyllum. — M 209 — Or, si nous nous reportons à la coupe de la Chapelle Anne, nous pouvons, par comparaison avec les coupes des environs d’Esneux, considérer comme gi vetiennes les couches de' schistes, calcaires impurs et macignos formant l’axe de la route; sur ces roches se trouve une couche mince toute pétrie de cyatophyllum et c’est sur celle-ci que reposent les gros bancs de calcaire qui constituent donc la base de l’étage frasnien ; au-dessus de ees quelques gros bancs, on rencontre du calcaire mieux stratifié dont les couches, précisément près de l’entrée réelle de la grotte de Tilff, se recourbent pour dessiner un synclinal ; on les voit affleurer avec pendage nord au bord de la route. Immédiatement au Sud de ce synclinal, dans une excavation qui a entamé quelque peu la montagne, 011 remarque, en quelque sorte dans le prolongement des bancs du flanc sud du synclinal, des roclies bien différentes ; ce ne sont plus les beaux calcaires du frasnien, mais des schistes, des macignos et des calcaires argileux ayant parfois un aspect noduleux et dans lesquels j’ai trouvé des stringoeéphales. ('es bancs, de même direction que les bancs du calaire frasnien, ont une pente plus forte, comme le montre la figure n° 3 ; ils reposent sur les schistes, poudingues et A. Schistes rouges j } Couviiiieii. B. Poudingue et grès \ C. Calcaire argileux, schistes et luacigiios à Striiigocephalus Burtiiii D. Calcaire à polypiers et stromatopores I E. Couche à Cyatophyllum i G. Calschistes et macignos. Givetieii. F. Faille. I Givetien. Frasnien. ANN. soc. GÉOL. DE BEI.G., T. XXXVI. MÉM., 14. M 210 grès du couvinien qui s’étend vers le Sud. Les stringocépliales nous prouvent donc que nous sommes en pi ésence diu givetien ; nous pouvons considérer les calcaires argileux contenant ces fossiles comme représentant le givetien inférieur, Gna, et les couclies de macignos et de schistes qui les surmontent comme l’équivalent du givetien supérieur. La coupe fig. 3 montre que les bancs de givetien reposent, par leur tranche, sur la tranche des calcaires frasniens. L’existence d’une faille est donc indiscutable. On la voit d’ailleurs très nette¬ ment, sa direction est à peu près parallèle à celle des couches et son inclinaison est d’environ 4p" Sud. Le synclinal situé au Sud de l’anticlinal de la Chapelle Anne est donc bien coupé par line faille, faille de refoulement cela va sans dire, mais cette cassure incline an Sud et non pas au Nord comme l’indiquait M. Gosselet. Cette faille est en somme assez peu importante et il est malaisé de la suivre. Cependant, je crois bien qu’elle se prolonge sur la rive gauche de l’Ourthe. En efl’et, le long de la voie feri*ée, le calcaire dévonien forme de grands rochers dans lesquels on retrouve une allure analogue à celle de la rive droite. En partant du ravin de Beauregard on rencontre du Nord au Sud (fig. 4): des schistes et grès rouges couviniens, puis un peu de Fig. 4. — Coupe de la rive gauche de l’Ourthe en face de la Chapelle Aune. a. Grès convinien. ^ b. Calcaire frasnieii. c. Schistes de la Famenne. calcaire impur représentant vraisemblablement le givetien, mais les roches sont ici cachées par un mur de soutènement ; puis du calcaire en bancs très massifs surmonté de calcaire bien stra¬ tifié ; une dépression marque le passage d’une bande schisteuse M 2ÏI dont je fais la base du famennien et qui occupe l’axe d’un syncli¬ nal correspondant à celui qui, sur la rive droite, passe au Nord du château de Brialinont ; au Sud de cette bande schisteuse le cal¬ caire frasnien réapparaît avec la même composition qu’au Nord ; il décrit un anticlinal aigu très semblable à celui de la grotte de Tilff; à l’extrémité Sud de la tranchée les couches paraissent assez disloquées ; un peu plus loin on voit affleurer les grès et poudingues couviniens avec fort pendage nord ; il y a donc un synclinal, mais il semble que le calcaire frasnien qui devrait former en partie le flanc sud de ce pli n’existe pas ; la végétation qui couvre le versant de la montagne ne permet toutefois pas de se faire une opinion nette sur ce point ; je crois cependant que la faille que j’ai signalée sur l’autre rive coupe ici aussi le synclinal et supprime une partie des couches. Toutefois, vers l’Ouest, sur le plateau, l’allure est régulière, la faille n’existe plus et meme le pli anticlinal aigu qui coupe en deux le grand synclinal calcaire de la grotte de Tilff disparaît. A l’Est de rOurthe, on peut voir l’allure des couches dans le sentier qui conduit, par le ravin de Chabrette. de la grotte de Tilff au lieu dit « sur Cortil » ; dans la coupe visible à 3oo mètres environ à l’Est de la vallée, la faille n’existe plus ; le pli aigu de la grotte de Tilff s’atténue également dans cette direction. L’étude des environs de la grotte de Tilff m’a conduit à recon¬ naître l’existence d’une bande calcaire non figurée sur la carte géologique. Si nous poursuivons, sur la rive droite de l’Ourthe, l’étude de la coupe au Sud de la partie qui vient d’etre d’écrite, nous voyons que les roches du couvinien décrivent une voûte bien nette et l’on voit réapparaître, au niveau de la route, les grès blanchâtres accompagnés de poudingue qui forment les bancs les plus élevés du couvinien ; ces roches se replient ensuite pour former un synclinal un peu avant l’entrée du ravin de Chabrette, mais au centre de ce synclinal, on voit affleurer dans le talus quelques bancs de calcaire argileux, bleu, compact ; d’après leur situation, il n’est pas douteux qu’ils appartiennent au givetien inférieur; d’ailleurs dans le prolongement de ces bancs, dans la partie aval du ravin de Chabrette, à peu de distance de la vallée de rOurthe, j’ai trouvé des stringocéphales. Il existe donc au Sud du grand synclinal de la grotte de Tilff, M 212 un autre synclinal non représenté sur la carte géologique et dont le centre est formé par du givetien (fig.5) ; sur la rive gauche de ChWAnn^ Fig. 5. C. Coiiviiiieii. F. Frasiiieii. G. Givetien. S. Sable. rOurtlie, on ne retrouve pas cet étage, mais à l’Est de la vallée, sur le versant Sud du ravin de Cliabrette, le calcaire prend un plus grand développement, (iuand on suit ce ravin dans sa partie aval, on trouve du givetien des deux cotés : vers le Nord les couches du flanc nord du synclinal, vers le Sud, les couches du flanc sud ; au premier tournant du vallon, on voit vers le sommet delà montagne, sur la rive gauche, un gros rocher (^) de calcaire incontestablement frasnien, qui occupe le centre du pli et dans lequel est creusé un abri-sous-roche ; les couches de direction N-So^^-E inclinent au Nord de 3o^ degrés ; cette pente est très faible à l’extrémité nord de l’affleurement, indiquant la proximité de l’axe du pli. On ne voit pas, en ce point; le contact du calcaire frasnien avec les roches sous-jacentes, mais on trouve, au sud, des débris et de mauvais affleurements de macignos, schistes calcareux et calcaires impars qui indiquent le passage du givetien. (^) Ce rocher est visible de loin et aisément accessible et l’on se demande, non sans quelque étonnement, comment il a échai)i)é à Forir qui a levé la carte avec le soin méticuleux qu’il mettait dans tous ses travaux, ainsi qu’à M. van den Broeck qui a visité le ravin de Cliabrette et en donne une description dans son ouvrage sur les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. — M 2i3 — Il n’est pas possible de délimiter l’extension exacte de cette bande calcaire vers l’Est ; en effet, à l’Est du rocher dont je viens de parler, elle est tout entière sur le versant sud du ravin de Cliabrette, couvert de bois ; d’autre part, elle est bordée vers le Sud par le couvinien qui contient des bancs épais de grès et de poudingues ; à cause de la présence de ces roches dures, la montagne est très escarpée et de gros blocs dérochés ont dévalé sur la pente jusque dans le lit du ruisseau , masquant parfois complètement la véritable nature du sous-sol. Cependant, grâce au déboisement partiel, j’ai pu observer un autre affleurement situé à 800 mètres environ à l’Est du précédent et dans son prolongement. Les couches y sont fort altérées, et je n’ai pas pu relever leur allure; elles paraissent inclinées vers le Sud. Au voisinage de cet affleui-ement, on remarque quelques petites poches d’effondrement remplies de sable qui appartenait évidem¬ ment à la grande masse de sable oligocène sui)érieur qui a recou¬ vert le pays et dont il reste des lambeaux dans la région. Le sable est accompagné de cailloux roulés et, dans une excavation, j’ai vu des débris de schiste; il se pourrait que le centre du synclinal soit formé par une mince bande de schistes famenniens. La bande calcaire se prolonge certainement au-delà, mais il n’est pas possible de déterminer actuellement ses limites pour les raisons que j’ai indiquées tout à l’heure. II. — La coupe du ravin du Fond-des-Cris, entre Embourg et Chaudfontaine. Dans la petite vallée dite le « Fond-des-Cris )> qui débouche sur la rive gauche de la Vesdre, un peu en aval de Chaudfontaine, on exploite, dans plusieurs carrières, pour la fabrication de la chaux, les calcaires frasniens. Grâce à ces carrières, on peut aisément relever une bonne coupe sur chacun des versants. Cés coupes sont très intéressantes au point de vue de la tectonique, car on y remarque des plis et des failles d’une grande netteté. De plus, il y a, pour certains points, des discordanees notables entre les deux coupes, malgré la faible distance qui les sépare. La partie que nous allons étudier ici comprend seulement la bande de calcaire frasnien formant un grand anticlinal entre deux grands synclinaux de Famennien, — M 214 — Le frasnien comprend un premier niveau de calcaire dont on ne voit pas les bancs inférieurs, puis une zone de schiste, puis un second niveau de calcaire, moins puissant que le précédent; ce second niveau est surmonté par un peu de schistes noduleux fossi¬ lifères passant rapidement aux schistes vei’dâtres et violacés à oligiste oolithique du famennien inférieur. La connaissance de ces deux niveaux calcaires séparés par une assise schisteuse, confirmée encore par d’autres coupes que celle qui nous occupe, est importante pour permettre l’interprétation de l’allure des couches. Examinons d’abord la coupe de la rive ouest du ravin. (Fig. 6.) Fig. 6. — Coupe des escarpements de la rive Ouest du ravin du Fond des Cris. Légende des deux figures : a. Niveau inférieur de calcaire \ b. Niveau inférieur de schiste ( Frasnien. c. Niveau supérieur de calcaire ) d. Niveau supérieur de schiste, Famennien. F, Faille. F' . Faille. f^f . Failles secondaires. — M 2I5 — Du sud au nord, on rencontre d’abord une première carrière exploitant les bancs de calcaires situés immédiatement sous les schistes famenniens. Les couches inclinent fortement au sud; une zone non exploitée comprise entre la première et la deuxième carrière correspond à la zone schisteuse intercaléé dans la masse calcaire; dans la 2® carrière les couches décrivent un pli anticlinal très net, dont le flanc nord est légèrement renversé ; les schistes frasnieiis forment, grâce à l’existence de ce pli, la paroi nord de la carrière; au-delà, dans une petite excavation, on voit apparaître des bancs calcaires disposés verticalement et appartenant à l’assise supérieure du frasnien; au-delà, une nouvelle masse schisteuse sépare cet affleurement des bancs exploités dans la 3® carrière; ces schistes représentent la base du famennien et sont courbés en syn¬ clinal puisque les bancs de calcaire exploités dans la 3® carrière inclinent vers le sud. Entre cette carrière et la suivante, on rencontre de nouveau une masse schisteuse qui s’étend sous forme d’une crête paraissant tordue et terminée en biseau à la partie supérience. Les bancs de calcaire de la quatrième carrière inclinent vers le Nord et, au sommet de l’escarpement^ on voit les couches se replier pour esquisser une voûte ; par ce fait, elles semblent se raccorder directement à celles de la carrière précédente, pour former avec elles une voûte régulièredont la zone schisteuse occuperait la partie centrale. Cependant, s’il en était ainsi, les bancs de la quatrième carrière devraient appartenir au niveau supérieur du frasnien. Or, au nord de la quatrième carrière, est ouverte une cinquième exploi¬ tation qui en est séparée par une zone schisteuse identique à celle qui se trouve entre les deux premières carrières ; les bancs cal¬ caires de la cinquième carrière, qui inclinent vers le Nord en concordance avec ceux de la quatrième, sont recouverts par les schistes de la Famenne. On voit donc, d’après cela, que les bancs de calcaire exploités dans les troisième et quatrième carrières n’appartiennent pas au même niveau ; la continuité des couches d’une excavation à l’autre n’est qu’apparente. En effet, si l’on examine la coupe attentive¬ ment, on remarque que la voûte apparente est coupée au sommet de la quatrième carrière par une cassure, dans le prolongement de l’arête schisteuse. Dans ces conditions, il est rationnel d’admettre au Nord de cette arête, l’existerice d’une faille se prolongeant vers — M 216 — le haut par la cassure visible dans les bancs calcaires. T.a faille a pour effet de mettre en contact les deux niveaux de calcaire fras- nien. Il est à reinar ; elles sont malheureusement disséminées dans les 700 pages de ce volume et, à en juger par les lacunes qu’elles pi*ésentent, elles ne (') Pour se faire une idée i)récise des tribulations du géolojj^ue au Congo, consulter surtout les intéressantes « Lettres sur le Congo ». de M. E. Du])ont (Reinwald, Paris, 1899). (2) Citons aussi, ]>our mémoire, M. le commandant Zboinski (voir son tra¬ vail « Esquisse géologique du bas-Congo, de l’embouchure (Banane) à Manvanga et au-delà vers le Stanley-Pool ». — BiiU. Soc. belge de géol.., t. I, 1887, pp. v36 à4i et Rev. iiniv. des M., t. VI, 1887). (^) Zur Géologie des westlicheii Kongo-Gebiet (Deutsche Bundschau für Géographie und Statistik. April 1886), Kongolaiid. lena. 1887. - M 243 — sont probablement décrites que d’une façon incomplète. M. Dupont a également annexé à cet ouvrage « une esquisse géologique du Congo et de ses abords entre l’Océan et le Kasaï » (’). En 1895, M. J. Cornet se rendit à son tour de Matadi jusqu’au Pool. Il suivit d’abord, à l’aller, le tronçon, achevé à ce moment, du chemin de fer du Bas-Congo (environ r33 kilomètres), puis le tracé de ce chemin de fer jusqu’à Léopoldville ; il emprunta, au retour, la route des caravanes. Gî'âce aux tranchées fraîchement ouvertes, il a donc pu, sur une partie de son itinéraire, faire des observations dans des conditions exceptionnellement favorables. Il en a publié les résultats dans une série de mémoires dont le plus important est celui qui s’intitule « Etudes sur la géologie du Congo occidental entre la côte et le confluent du Ruki » (^). Dans ce travail, l’auteur, après avoir rappelé les notions acquises par ses devanciers, relate, dans le plus grand détail, ses propres observations, qu’il résume et coordonne ensuite dans la seconde partie du mémoire. M. Cornet conserve, dans l’ensemble, la division en étages établie par ses prédécesseurs et notamment par M. Ed. Dupont, mais il précise la composition de chacun d’eux et y établit de nouvelles subdivisions, dont quelques-unes sont de grande importance. Il classe dans VArchéen les roches à caractère métamorphique accentué (Bull. Soc. belge de Géol., t. X, 1896, A/émo/res) ; « Observations sur la géologie du Congo occidental (Ibidem., t. X, i89()) ; « La géologie du bassin du Congo d’après nos connaissances actuelles » (Ibidem., t. XII, 1898). deux zones les plus cristallines. Il divise de même en trois groupes d’àge distinct le terrain primaire métamorphique qui fait suite, vers l’Est, à la série arcliéenne. 11 établit l’ordre de superposition des roches qui composent la série schisto-calcareuse et émet l’opinion que cette série, où il reconnaît une succession d’anticli¬ naux et de synclinaux, a été déposée en transgression sur les terrains plus anciens. Enfin, il distingue deux systèmes d’âges différents {système de la Mpioka et système de rinkissi), séparés probablement par une légère discordance de stratification, dans le groupe des grès rouges feldspatliiques, horizontaux ou légère¬ ment ondulés, qui reposent sur les formations précédentes redressées et plissées. Le travail de M. Cornet est accompagné de deux coupes verticales qui montrent clairement la structure de la région. Cette œuvre capitale a donc accru, dans une importante mesure, la somme de nos connaissances sur la géologie du Congo occi¬ dental. Elle est, en outre, précieuse au point de vue documentaire, car c’est la première, en somme, qui nous donne une description, abondante et précise, du sol de cette région. Sur la partie du Bas-Congo belge, située au nord du fleuve, on n’a, à ma connaissance, rien publié jusqu’à ce jour, si ce n’est le travail de M. J. Cornet, paru à la fin de 1906 et intitulé « Notes sur la Géologie du Mayombe occidental » (^). Dans cet article, l’auteur a condensé toutes les données éparses, inédites ou non, qu’il a pu recueillir sur la partie du Mayumbe située à l’Ouest du méridien de Borna ; il a surtout utilisé les notes et échantillons rapportés par M. l’ingénieur Kostka et les collec¬ tions de roches conservées au Musée de Tervueren. Ce travail, bien que purement descriptif, est du plus haut intérêt ; il apporte, notamment, de nombreux renseignements sur la série archéenne du Mayumbe et surtout sur les grès secondaires et les dépôts ter¬ tiaires marins du littoral. § 2. — La stratigraphie du Bas-Congo. (d’après M. J. Cornet). Dans les descriptions de roches qui vont suivre, je serai amené à faire sans cesse des déterminations d’âge. Pour les justifier, (b Mémoires et publications de la Société des Sciences^ des Arts et des Lettres du Hainaut, t. IX (6*^ anné.e), Mous, 1908, — M 245 il est nécessaire de donner, dès à présent, un aperçu de la consti¬ tution géologique du Bas-Congo. Voici donc quelle est, d’après M. Cornet, la composition des différents étages qui se rencontrent, à partir de Borna, sur la rive gauche du fleuve (^). T. Archéen. — Il comprend une série de roches d’apparence nettement cristalline, des granités, des granulites, des gneiss et des micaschistes de textures et d’aspects variés et contenant souvent de nombreux minéraux accessoires (grenats, tourmalines, etc.), des quartzites souvent micacés et aimantifères, des schistes divers plus ou moins métamorphiques : chloritoschistes, séricito- schistes, schistes amphiboliques, etc. M. Cornet y distingue, de l’Ouest à l’Est, les cinq zones pétro- graphiques suivantes : A. Couches de Borna ; B. Couches de Matadi ; C. Couches de Palabala ; D. Couches de la Kiméza ; E. Couches de la Duizi. Les zones A et D sont les plus nettement cristallines et sont considérées comme formant la base de la série. II. Terrain primaire métamorphique. — Il est formé de phyl- lades, de quartzites souvent feldspathiques, d’arkoses, de grès cohérents calcarifères, de schistes grossiers. Les couches de la Bembizi, que M. Cornet place à la base de cet étage, comprennent exclusivement des phyllades, des quartzites et des arkoses ; elles apparaissent aussi bien sur les rives du Congo (près d’Issanghila) que sur la route des caravanes et le long du chemin de fer. Ce sont les plus carastéristiques de l’étage. Les couches de Nsekelolo qui, d’après M. Cornet, surmontent les couches de la Bembizi, com¬ prennent des roches à caractère cristallin faible ou absent : grès calcarifères, schistes grossiers, schistes phylladeux, etc. ; elle® font défaut aux abords du chemin de fer. Enfin les couches de la N’Giiuu n’ont été rencontrées que sur un espace très réduit le long de la route des caravanes, sur la rive droite de l’Inkissi ; elles comprennent, notamment, des grès durs, calcareux et des (^) Je fais abstraction de terrains secondaires, tertiaires et modernes de la zone maritime, où je n’ai fait aucune observation. — M 246 — schistes talqiieux; leur composition minéralogique est peu connue et leurs relations stratigrapliiques avec les autres couches de la série ne sont pas encore bien établies; M. Cornet les place cepen¬ dant au sommet de son terrain métamorphique. III. Zone schisto-calcareuse. - M. Cornet y distingue, de bas en haut ; I® des poudingues à pâte argilo-calcareuse de teinte gris-bleu, verdâtre ou violacée, englobant des galets de granité, de quartz, de quartzite, d’arkose, de grès calcareux, de calcaire, etc. ; 2° des schistes calcareux ou calcaires argileux schistoïdes ; 3° des calcaires-marbres ; , 4° des cherts, etc.... souvent oolithiques, d’aspects très divers (« roches siliceuses polymorphes ») ; 5° des schistes calcareux avec roches siliceuses oolithiques. IV. Zone des grès. — Elle comprend deux groupes bien dis¬ tincts : le groupe inférieur {grès feldspathiqiies) et le groupe supérieur {grès tendres du Haut-Congo). Le groupe des grès feldspathiques se divise à son tour en deux s^^stèmes superposés : système de la Mpioka à la base et système de rinkissi, au sommet. Le système de la Mpioka est constitué par des schistes argileux rouge-foncé, plus ou moins micacés, passant au psammite, alter¬ nant avec des grès à grain fin ou moyen, très cohérents, souvent feldspathiques, de teinte généralement rouge-foncé, parfois grise ou noirâtre. Le système de l’Inkissi comprend des grès grossiers, feldspa¬ thiques, de teinte rouge ou brune, se présentant en gros bancs et remplis , surtout vers la base , de nombreux galets , petits ou moyens. C’est surtout par la présence de ces galets que ces grès se distinguent de ceux de l’assise précédente. Les grès tendres du Haut-Congo, ou couches du Lubilache consistent en grès siliceux, blancs ou jaunâtres, très purs, tendres, friables sous les doigts, à stratification ondulée et entrecroisée ' les couches supérieures de ce système, aujourd’hui enlevées par dénudation dans toute la partie occidentale du bassin, contenaient des roches siliceuses, dures, à l’aspect de quartzite, de jaspe, etc., qu’on retrouve souvent à l’état de blocs, abondamment répandus à la surface du sol, — M 247 — Comme je l’ai dit incidemment ci-dessiis (p. m 244); les couches appartenant aux systèmes 1, II et III sont redressées et plissées ; les grès feldspatliiqiies de la Mpioka et de l’Inkissi sont horizon¬ taux ou légèrement ondulés ; enfin, les grès du Lubilache sont horizontaux. De Borna jusqu’au Stanley-Pool, ces diverses forma¬ tions, dont j’indiquerai ])lus loin l’aire d’extension (2” partie, chapitre II), se rencontrent dans l’ordre de succession ci-dessus, qui est aussi leur ordre de superposition stratigraphique. Quant à leur âge absolu, il n’a pu encore être déterminé, jusqu’à présent, avec certitude , car on n’y a encore trouvé aucun fossile. On suppose toutefois que le « terrain métamorphique » qui surmonte l’archéen est d’âge siluro-cambrien et que les couches de la zone schisto-calcareuse sont dévoniennes ; les couches de la Mpioka dateraient, d’après M. Cornet ('), de l’époque carbonifère, les couches de l’Inkissi seraient permiennes et les grès tendres du Haut-Congo, triasiques. Au cours de mon voyage, j’ai rencontré ces différents étages géologiques, sauf toutefois les grès de l’Iukissi et ceux du Lubi¬ lache. Il m’a été, en général, facile de les reconnaître sur place et j’ai pu, à mon retour, contrôler ces déterminations grâce à l’ama¬ bilité de M. le professeur J. Cornet, qui m’a permis d’étudier mes échantillons à l’Ecole des Mines de Mons et les comparer aux roches qu’il a lui-même rapportées de son voyage au Bas-Congo. Je me fais un devoir de l’en remercier, ainsi que des conseils et des avis qu’il m’a prodigués, avec une inlassable obligeance, tant depuis mon retour qu’au moment de mon départ. CHAPITRE III. Détail de mes observations géologiques. J’aurais pu me borner, comme le font la plupart des auteurs, à condenser dans un court chapitre les résultats principaux de mes observations, sans décrire celles-ci en détail. Mais cette façon de procéder a, à mon avis, de nombreux inconvénients, dont le prin¬ cipal est de ne pas permettre au lecteur de distinguer entre les faits et leur interprétation. Or, celle-ci est, presque inévitable- (^) Voir J. Cornet. Tectonique et morphologie du Katauga. {^Annales du Musée du Congo, série II, t. i., p. 76. Bruxelles, 1908). ment, appelée à varier au fur et à mesure que progresseront nos connaissances sur la géologie de la contrée parcourue. Des observations soigneusement faites constituent, au contraire, des documents qui restent et qui pourront toujours être utilisés dans la suite. Les documents sont mallieureusement ce qui manque le plus dans la littérature géologique relative à l’Afrique centrale ; bien des voyageurs qui ont visité ces régions ont accordé, dans leurs travaux, une large place à l’exposé d’idées théoriques, à des essais de s^mtlièse souvent prématurés, mais ils n’ont donné du pays parcouru qu’une description, confuse dont il n’est guère possible de tirer utilement parti. Je me suis donc décidé, pour ma part, à relater en détail mes observations géologiques et à joindre à ce travail une carte topo¬ graphique, qui permet de les situer avec une approximation suffi¬ sante. Je suis convaincu toutefois qu’il est illusoire de viser en pareille matière à une trop grande précision ; les notes qu’on prend en cours de route sont parfois assez sommaires et ne permettent pas toujours d’indiquer l’emplacement exact où ont été faites certaines trouvailles d’intérêt secondaire (roches banales — en mauvais affleurements — non en place, etc.). J’ai donc cru devoir faire un choix parmi mes observations et Je n’ai figuré sur la carte, par des numéros, que les plus intéressantes, les plus nettes et les plus exactement repérées. Je divise ce chapitre en une série de paragraphes relatifs chacun à un tronçon de mes itinéraires. Ces paragraphes, imprimés en petits caractères, sont suivis de courts résumés (en texte ordi¬ naire), qu’on pourra se borner à lire sans inconvénient pour la com¬ préhension du reste de ce travail. § — De Lukula a Maduda. .Je ne dirai rien des observations que j’ai faites à Borna et près du fort de Schinkakassa, situé à 2 1/2 km. en aval de cette ville. Je ne pourrais que répéter ce qui a été dit par mes devanciers (^). De Borna à Lukula, j’ai accompli le trajet en chemin de fer. de sorte que je n’ai pu étudier les roches recoupées dans les nombreuses tranchées qu’a exigées la construction de la ligne. Toutefois, à mon retour, on réparait le pont jeté sur la rivière des Crocodiles, près du kilomètre 4, et j’ai recueilli. (^) Voir J. Cornet. Etude sur etc, , p. 319. — M 249 - parmi des tas de pierres amenées à pied d’œuvre, des échantillons d’un beau gneiss noir, assez finement feuilleté, à mica noir très abondant, tacheté de petits grains blancs de feldspath et d’un granité à feldspath rose et mica noir; cès roches proviennent, paraît-il, de carrières ouvertes à proximité. Environs de liukula. — Je possède parmi mes échantillons un beau gneiss à mica noir abondant, peu feuilleté, qui a été recueilli par un de mes travailleurs, dans une tranchée du chemin de fer, un peu au Sud de Lukula-gare. Au Nord, au delà du pont jeté sur la rivière, j’ai fait débrousser, sur quelques kilomètres, le tronçon de la route d’automobiles, qui a été commencée, il y a quelques années et qui fait suite, vers le Nord, à la ligne du chemin de fer. Ce tronçon, situé sur la rive gauche de la Bavu, affluent de la Liikula, recoupe en tranchées les alluvions de ces deux rivières. On distingue presque partout deux couches de limon fin, rougeâtre, assez argi¬ leux, séparées par un cailloutis de i à 2 m. de puissance, exclusivement composé de galets de quartz bien roulés, assez gros, empâtés dans un ciment argilo-sableux. LmûN galets lÏHOfi Fig. I. - Coupe relevée dans les tranchées de la route d’automobiles, au Nord de gare de Lukula. J’ai observé aussi, dans ces tranchées, des schistes micacés divers, très altérés, passant au micaschiste, une roche quartzeuse à grain fin et surtout un schiste à texture grossière, d’un noir mat intense, très graphiteux, tachant fortement les doigts; il est assez mal stratifié; j’ai mesuré à un premier afleurement ; d = N 47« W ; f = 450 N-E (i). Cette roche avait déjà attiré l’attention d’un prospecteur, qui m’a précédé dans cette partie du Mayumbe et qui, la considérant comme l’indice d’un gisement de combustible, avait ordonné quelques travaux de reconnais¬ sance au point où la teneur en graphite est la plus forte, soit à environ 3 kilomètres au Nord de Lukula-gare. Ces travaux ont consisté en tranchées et en puits, dont l’un, assez profond, était envahi par les eaux ; quand (^) d = direction, i = inclinaison. — M 25o — je les ai visités, ces affleurements (1) étaient en fort mauvais état; j’ai relevé toutefois : =: N Go» W ; i = 45‘> N-E (i). Au cours d’une excursion vers Twidi (groupe de villages situés à environ 7 km. au N-N-E de Lukula), j’ai rencontré des schistes graphiteux analogues à ceux qui viennent d’être décrits, de mauvais affleurements de micaschiste et quelques fragments de quartzite jonchant le sentier. A mi-chemin, au fond d’une vallée très encaissée, se voient de beaux affleurements (2) de quartzophyllade noir, assez dur, bien stratifié, finement micacé, parsemé de petites taches de linionite ; j’y mesure : d == N 27“ W ; i = 25“ E. La haute éminence, qu’on m’a dit se nommer Murin a Sundi (“?), à laquelle s’est terminée l’excursion, est constituée par un micaschiste gris, à grain fin, à mica blanc, parsemé de cristaux transformés eu linionite (3). De la gare de Lukula à la mission catholique de Kangu, j’ai recueilli, soit en cailloux le long du sentier, soit en affleurements (mauvais générale¬ ment et assez rares) des micaschistes jaunes ou verdâtres, des schistes gris à grain fin plus ou moins micacés, des schistes violacés onctueux au tou¬ cher, des schistes noirs, charbonneux, traçants, jieu feuilletés, jirésentant dans l’altération de x>etites cavités dues au déijart de cristaux (magnétite ■?), analogues à ceux signalés à Lukula, enfin des qiiarzites gris et roses plus ou moins altérés, souvent feldspathiques, contenant jiarfois de ])etits cristaux de pyrite altérée ou des cavités cubiques laissées jjar le déjjart de ceux-ci. Il n’est guère jjossible de distinguer l’ordre de succession de ces diverses roches; je diyai toutefois que les schistes noirs, chargés de graphite, n’ajipa- raissent que dans les environs de Lukula. De Kangu à Vako n’ Zebo. — A Benza Massola, dans les plantations de la Société l’Ursélia, sur la gauche du sentier qui mène à Vako 11’ Zebo, on trouve, disséminés sur le sol, des blocs énormes d’une roche quartzeuse, micacée, de très grande dureté, non stratifiée, assez homogène par endroits mais ayant le plus souvent l’aspect d’un véritable conglomérat (4) : des fragments plus ou moins volumineux, subarrondis, nettement mis en relief par l’altération, apiiaraissent à la surface des blocs; ces cailloux sont généralement du quartz ; mais dans la cassure, 011 voit aussi des éléments (^) Il serait fastidieux d’indiquer jjour chaque échantillon Létage géolo¬ gique auquel je le rapporte; je me suis borné à le noter sur ma carte au moyen d’une mention abrégée : A = archéen ; P = primaire métamorphique ; C = système schisto-calcareux ; M = système de la Mpioka ; a = roche éruptive. — M 25i — subanguleux, jaunâtres, qu’on pourrait prendre, à première vue, pour du feldspath altéré, mais qui sont, en réalité, constitués par du grès, ainsi qu’on peut s’en convaincre par un examen à la loupe. Quand la roche est homogène, elle a alors l’aspect d’un simx^le micaschiste. Au-delà, à mi-côte de la première colline qu’on franchit en se rendant à Vakon’Zebo, je trouve des affleurements de micaschiste (5), où je relève : d = N 20 à 25® W ; f = 90®. Je recueille aussi le long du sentier, au cours de cette étape, une roche quartzeuse, grenue, à peine feuilletée, bleuâtre, avec mica blanc assez rare, un fragment de quartzite avec petits cristaux altérés de i)yrite et du schiste gris-verdâtre, onctueux au toucher. A I kilomètre avant d’arriver à Vako, j’ai trouvé dans le lit de deux petits ruisseaux que traverse le sentier, quelques gros blocs non en place d’une roche éruptive (6) amphibolique, d’un vert sombre, présentant dans la cassure d’assez grandes facettes cristallines : au microscope, elle se montre constituée essentiellement de plagioclase et de hornblende : c’est donc de la diorite. De Vako n’ Zebo à Maba. — A l’aller, je me suis rendu à Maba en faisant arrêt au petit village de N’ Dotolo et à la mission protestante américaine de Kinkonzi. A la traversée de la Gomamba, affluent assez important de la Lubuzi, j’ai trouvé de beaux micaschistes (7) de couleur claire, bien feuilletés, à mica blanc et à quartz abondant, se présentant parfois en gros grains violacés; j’y ai relevé : c? — N 25® W ; i = 80® W. Au point où le sentier recoupe la rivière Kabi, se voient de nombreux affleurements (8) d’un gneiss amphibolique bleuâtre, compact, peu feuilleté, à mica blanc x^eu abondant; des blocs énormes de la même roche encombrent le lit du ruisseau. Je n’ai pu relever avec une exactitude suffi¬ sante l’inclinaison ni le pendage ; celui-ci cex^endant x^arait être vers l’Ouest. A la traversée de laLumbu, affluent de la Lubuzi, on trouve, à un coude de la rivière, sur la rive convexe extrêmement escarpée, de gros rochers en surplomb, de 5 à (i m. de haut, en gros bancs bien nets (9^; ils sont formés d’un beau gneiss amphibolique, de couleur sombre, très dur, avec cristaux jaunâtres de felspath disséminés dans la pâte et donnant à la roche un aspect vaguement porphyroïdique ; ce gneiss est identique à celui delà rivière Kabi. J’y relève : d= N 35® W; i = 4o® S-W. Au retour, je me suis rendu de Maba à Vako avec arrêt à Kivula-Sengo ; je n’ai pas noté d’affleurements, mais j’ai recueilli sur le sentier un certain ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., 17. — M 2^2 hombre de fragments de roches : des micaschistes gris, finement feuilletés, l)arfois assez quartzeux, d’autres plus altérés, gris ou rouges, des schistes sériciteux, des quartzites gris-clair et des roches siliceuses tendres, parais¬ sant quelque peu feldspatiques et résultant de l’altération des quartzites. De Maba à Maduda. — La route est assez accidentée. Après 3/4 d’heure de marche, j’ai trouvé dans le lit d’un ruisseau des affleurements d’un phyl- lade gris-bleuâtre, à texture très chiffonnée, jjaraissant dirigé vers N So^^W, avec fort pendage vers l’Ouest. Dans le lit de la rivière qu’on longe pendant un certain temps avant d’arriver à la Lubuzi, se voient des affleurements (10) de schistes micacés rouges, passant au micaschiste, où je relève : (Z N 55« W ; 8oo S-W. J’ai recueilli aussi des fragments de schiste rose ou gris-verdâtre, onctueux et de quartzite feldsi)athique plus ou moins altéré. En résumé, de Liiknla à Maduda, le sous-sol est constitué par des schistes métamorphiques divers, parfois fortement graphiteux, des micaschistes, des gneiss amphiboliques et des quartzites plus ou moins feldspathiques. Ce sont, parmi ces roches, les schistes qui prédominent. Il faut citer aussi un curieux conglomérat composé d’une pâte de micaschiste englobant des fragments subarrondis de roches gréseuses et de quartz, visible au Nord de Benza-Massola, ainsi qu’une belle roche éruptive verte (diorite) trouvée près de Vako N’ Zebo. Il est donc incontestable que la région comprise entre Lukula et Maduda, appartient tout entière à l’Archéen de M. Cornet; il n’est guère possible toutefois d’y reconnaître les subdivisions que ce géologue a pu établir le long du chemin de fer ; qu’il me suffise de dire qu’en général le caractère cristallin des roches n’est pas très accentué, et qu’il l’est, en tout cas, beaucoup moins qu’aux environs de Borna. L’affleurement de phyllade trouvé entre Maba et Maduda m’avait même fait croire un instant à l’apparition du Primaire métamorphique ; mais le micaschiste reconnu un peu au Nord m’a porté à ranger encore dans l’Archéen les roches affleurant entre ces deux localités ; on pourrait aussi les considérer comme appartenant à des couches de transition entre les deux systèmes. — M 2^3 — g 2. — De Maduda a Kikosso. De Maduda à Tchiobo. — Dès qu’on s’engage dans la montagne à flancs très écarpés, nommée Mariakoko, qui se voit au Nord de Maduda, on ren¬ contre un assez grand nombre d’affleurements et surtout de blocs épars d’un beau quartzite blanc, rosé ou bleuâtre, plus ou moins feldspathique, d’une grande dureté ; en altération, cette roche prend l’aspect d’un grès, géné¬ ralement blanchâtre, à gros grains de quartz limpide et ciment kaolineux. On la rencontre déjà en gros blocs encombrant le lit du ruisseau qui des¬ cend du flanc sud de la montagne et se jette dans la Lubuzi, près de Maduda. A3 1/2 kilomètres au Nord de ce village, j’ai rencontré des affleurements d’un schiste rose-jaunâtre, à grain fin, non micacé, bien stratifié, tachant les doigts ; j’y relève, avec doute : d N5o« W ; i — 3o° S-W. A un autre affleurement de cette même roche, rencontré t 1/2 km. au delà (11), je mesure : c? = N 5 à 20” W ; i = 45® W. Vers le sommet de la montagne, je trouve de nouveaux affleurements de quartzite ; l’un d’eux fait saillie assez fortement à la surface du sol et est nettement stratifié : d = N 3oo W ; i — 75® S-W. Plus loin, dans le lit de la Lubonga, où ce même quartzite apparaît (12), je mesure sur un plan de stratification bien net : d = N 40“ W ; i = 3o® S-W. A 2 km. au Nord de Kimwanda (Palanga), se voient, dans le lit de la rivière Towkula, de beaux affleurements d’un phyllade noir ou gris-bleuâtre, à grain assez fin, très bien stratifié, contenant parfois un peu de pyrite déposée entre les feuillets (13). J’y mesure : d = N 35® à 40® W ; i = 4o® à 5o® S-M^ Je trouve un peu plus loin un petit fragment, non en place, d’un schiste jaune ou bleuâtre, assez siliceux, fortement micacé, i)assant au micaschiste. Au delà, jusqu’à Tchiobo, je ne rencontre plus guère que le quartzite décrit ci-dessus soit en affleurements, soit surtout en blocs volumineux disséminés en très grand nombre le long du sentier. A un affleurement de ce quartzite situé dans la Towkula, à mi-chemin entre Kimwanda et Tchiobo (14), j’ai mesuré : d — N 35® W^ ; z = 35 à 40® S-W. Notons que dans le haut cours de la Towkula et dans ses affluents, il y a assez bien de cailloux subarrondis de quartz ; ceux-ci sont parfois un peu — M 254 — tninéralisés (fer, chlorite, seri)eiitine, etc...). Vers Tchiobo, cette roche devient rare. Dans quelques ruisseaux et dans la Towkula, près de sa source, les cailloux sont souvent colorés superficiellement en rouge vif. Environs de Tchiobo. — Au cours des recherches systématiques pour or que nous avons commencées à partir de Tchiobo, nous n’avons fait aux environs de cette localité aucune observation géologique bien intéressante. Les cours d’eau coulent sur des galets de quartzite de toutes dimensions. Çà et là, on voit affleurer aussi le jdiyllade ; ainsi entre Kaï-Baku et Kikosso, dans un affluent de droite de la Milambi (15), j’ai noté : d = N 45® W ; i = 75° S-W. Dans la vallée de laLélié, ce phyllade affleure aussi en plusieurs endroits, et décrit en un point une série de petits i)lissements ; il est visible aussi qu’il y a de fréquents changements de direction ; j’ai, du reste, relevé entre les deux villages abandonnés de Kibenza et de Kindulu (16) : d = N lo® W à N-S ; i — - 4^® W, et plus loin : d = N 3o® W ; i = 20® W. Dans cette même vallée, au delà du village de Kindulu (abandonné), sur la rive droite du ruisseau, on voit en dehors du sentier, à i5 m. de la berge, un bloc (17) de quelques mètres cubes, formé exclusivement d’hématite compacte, avec nombreuses cristallisations de belle oligiste pailletée ; à côté, se trouve un bloc plus gros, j)eut-ètre en place, dont la partie moyenne est constituée d’hématite plus ou moins pure ; le reste est une sorte de brèche quartzeuse cimentée parle même minerai. Dans le lit de la rivière, on, trouve aussi quelques gros blocs de quartz plus ou moins minéralisés. On a donc affaire, à n’en pas douter, à un filon d’hématite dont l’aligne¬ ment des blocs indique à peu près la direction. A mon retour vers Kikosso, j’ai examiné à nouveau les pierres énormes, voisines du sentier, que j’avais déjà observées, à l’aller, à quelques centaines de mètres des blocs de minerai et que j’avais prises d’abord pour de la limonite scoriacée, d’origine laté- ritique ; mais je crois qu’elles i)roviennent également de la désagrégation du filon ; elles se trouvent, du reste, à peu près sur le prolongement de sa direction présumée. En résumé, au-delà de Maduda, on rencontre des roches nettement différentes de celles observées jusqu’alors : ce sont surtout des quartzites feldspatliiques et des phyllades bleu- noirâtres bien feuilletés ; il faut aussi citer quelques schistes fins, roses ou jaunâtres, tachant les doigts, qui ne me paraissent pas provenir de l’altération . du phyllade et dont j’ai trouvé quelques — M 255 — affleurements entre Madiida et Kimwanda. Le quartzite paraît prédominer ; la chose toutefois n’est pas certaine, car il résiste beaucoup mieux que le pliyllade à la désagrégation et se montre donc plus souvent en affleurements et surtout en gros blocs jonchant le soi. Ces diverses roches appartiennent, sans aucun doute, au terrain (c primaire métamorphique » de M. Cornet ; elles sont tout à fait identiques aux couches de la Bernbîzi (classées à la base de ce système), telles qu’on les observe sur les rives du Congo et le long du chemin de fer. Elles sont redressées et j’ai constaté un pendage prédominant vers l’Ouest ; il existe cependant des plissements plus ou moins importants, ainsi que j’ai pu le constater dans la vallée de la Léhé. Aucune roche spéciale n’est à signaler dans cet itinéraire; je me bornerai à rappeler le filon d’hématite découvert aux environs de Kindulu, § 3. — De Kikosso a Büku-Nanga, par Kimbenzatidi (^) ET Yanzi (sur le Loango). De Kikosso jusqu’à Kisala, petit village bâti à mi-hauteur du versant Sud de la montagne séparant les bassins de la Milambi et de la Donge, on trouve sur le sol de nombreux blocs de quartzite. A la traversée de la Milambi, au- delà de Kimbenza, s’observe un assez bel affleurement de phyllade (18), où je note : d = N 45° W. ; i = 5o® S.-W. De Kisala à Kanzi, en passant par Buku N’Zao, je n’ai pu faire aucune observation. M. Wyseur m’a dit avoir trouvé un affleurement de grès dans un petit affluent de la Dimba, De Kanzi à Kimbenzatidi, j’ai recueilli sur le sentier, un x>eu au delà de la rivière Kelo, un fragment non en place d’une roche éruptive verte (diabase) (19); mes travailleurs m’apportent, en outre, des échantillons de la même roche, découverte aux environs de Kimbenzatidi, et que M. Wyseur a, en effet, retrouvée en place, au Nord et au Sud de cette localité, au cours d’un autre itinéraire. De Kimbenzatidi à Yanzi, je ne puis citer que les observations de M. Wyseur, qui signale un affleurement de sclîiste dans la rivière Mamba entre Kitamba et Makoka et l’existence de gros rochers de grès mal stra¬ tifié, à 1 ^^2 à TEst de N’Gundu. De Yanzi, on pouvait apercevoir vers l’Est une vaste excavation entamant (^) On dit aussi Benzatidi ; c’est ce dernier nom qui figure sur la carte (PI. XII). — M 256 — profondément le flanc d’une montagne et simulant assez bien une carrière. Certainsindigènes, interrogés, prétendirent que cette excavation était l’œuvre des blancs, qui y avaient travaillé un grand nombre d’années auparavant. Pour l’explorer, nous nous rendîmes au village de Kindamba situé à proxi¬ mité, sur la rive droite de Loaiigo. Nous vîmes alors qu’on avait affaire à un ravin de dimensions énormes, creusé dans le flanc de la montagne par un torrent: c’est ce qu’on a appelé un « ravinement en entonnoir w (20). Il est représenté approximativement aux croquis ci-dessous (fig. 2) :il a environ 5oo m. de longueur sur 3oo m. de large et 200 m. de profondeur verticale mesurée entre le sommet et le lit du torrent par lequel il se termine en aval. — M 267 ~ J’ai pénétré dans l’excavation en remontant ce torrent, qui était à sec au moment de ma visite ; le lit, très étroit et d’abord peu profond, s’encaisse de plus en plus au fur et à mesure qu’on s’avance vers la montagne ; on se trouve, à un moment donné, dans une gorge extrêmement resserrée et pro¬ fonde, dont les parois s’élèvent presque à pic; puis celles-ci s’évasent assez brusquement et on arrive au fond de l’excavation en entonnoir; les parois de celle-ci, en partie couvertes d’éboiilis, sont en pente très forte et on ne peut songer à en tenter l’ascension. Dans le lit du torrent, j’ai trouvé d’abord des affleurements d’une roche gréseuse, traversée par de nombreuses cassures, où il est difficile de distinguer la stratification et que je considère comme du quartzite feldspa- tîiique altéré ; plus loin, se voient des affleurements de schistes rouges, dans un état de profonde altération, et dont il n’est guère possible de déterminer l’allure. Je n’en ai pas pris échantillon et je ne puis me prononcer sur leur âge. Mais ce qu’il y a de plus intéressant, c’est la présence, parmi les cailloux du torrent, de roches siliceuses, très différentes de toutes celles que nous avons rencontrées jusqu’ici : ce sont des silex souvent oolithiques de textures, de colorations et d’aspects les plus divers ; parmi ceux que j’ai recueillis, je trouve des silex zonaires à bandes alternativement jaunes et noires et remplis de petites oolithes, des silex blanchâtres altérés, un silex gris-jaunâtre avec petites oolithes aplaties, un silex rose dont les oolithes apparaissent sur les faces de l’échantillon comme des taches blanches, rondes ou ovales, atteignant 5 'V™ de diamètre. Ces silex appartiennent incontestablement aux « roches siliceuses polymorphes » intercalées dans la zone schisto-calcareuse de M. Cornet. Je n’ai trouvé aucune de ces roches en place; je n’ai pu examiner de près les parois de l’excavation, qui sont, du reste, cachées en grande partie par des éboulis. De loin, on y voit des affleurements de roches redressées, dont le pendage semble être vers le N.-E. (?) De Kindamba à Mutsundi, les ruisseaux rencontrés coulent sur de gros blocs de quartzite; je trouve aussi assez bien d’affleurements de grès tendre, fortement altéré, dont on ne peut guère distinguer le pendage ; je n’en possède pas d’échantillon. De Mutsundi, nous nous sommes rendus aux sources du Loango, situées au S.-W. du village. En nous frayant un chemin à travers la brousse et la forêt, nous sommes arrivés au poteau-frontière planté à l’origine de la vallée par la Commission de délimitation ; puis nouS sommes descendus le long de la gorge, qui est très escarpée et d’accès difficile (21). Le ruisseau n’appa¬ raît qu’à quelques centaines de mètres en aval du poteau ; il subit plusieurs chutes assez fortes ; la vallée s’encaisse de plus en plus ; à un moment donné, les deux parois se rapprochent jusqu’à paraître se souder et le courant disparaît pendant quelques mètres dans une sorte de canal souterrain. Les 9 — M 258 — roches sont souvent visibles à nu; c’est partout un schiste ou mieux un phyl- lade généralement noirâtre, parfois coloré, à grain très fin, à texture chiffonnée. Les échantillons que j’en avais prélevés ont malheureusement été égarés. Je pense toutefois qu’il doit être rangé dans le primaire méta¬ morphique. J’ai pu mesurer assez exactement à plusieurs reprises : d = N 35 à 4oo W. L’inclinaison se fait, en général, vers l’Ouest; il y a cependant des incli¬ naisons en sens contraire et surtout de fortes variations de pendage, ce qui paraît indiquer l’existence de plissements. A l’endroit où le Loango reçoit, à droite, un petit affluent, la Gumba, la vallée s’élargit et les roches cessent d’y être observables. Enfin, de Mutsundi, nous avons gagné B uku-Nanga ; on trouve d’abord, épars sur le sol, de petits fragments de grès altéré, très tendre, puis un peu avant la traversée de la rivière Matadi-Matadi, s’observe un gros bloc, probablement en place (22), d’un grès blanc, celluleux, formé de grains de quartz limpide, entourés d’un ciment feldsi)athique en partie disparu par l’altération. Cette roche me paraît distincte des quartzites plus ou moins feldspathiques rencontrés en si grande abondance à partir de Maduda ; elle se rapproche, en somme, d’une véritable arkose. Après la traversée de la Matombe, on s’élève, le long d’une pente très raide, jusqu’à l’altitude de 760 m., puis on descend sur Buku-Nanga (cote 55o m.). En traversant la Lutemvo, on trouve d’importants affleurements (23) d’une roche massive, gris-clair ou bleuâtre, â grain très fin, à texture felsitique, d’une dureté et d’une ténacité extrêmes. L’étude microscopique n’en a pas encore été faite. Ed résumé, de Kikosso à Buku-Nanga, on trouve surtout, le long de l’itinéraire suivi, des roches appartenant au terrain primaire métamorphique, à savoir des quartzites et des phyllades ; entre Kindambaet Buku-Nanga, on observe certains grès altérés, friables et surtout une roche siliceuse blanche à ciment feldspa- thique, passant à l’arkose, qui doivent, sans conteste, être rangés dans le même système ; les schistes phylladeux si bien développés aux sources du Loango, en font également partie. Je n’insisterai pas ici sur la position strati graphique exacte de ces deux dernières roches ; qu’il me suffise de faire remarquer que les couches observées dans la haute vallée du Loango m’ont paru quelque peu différentes, au point de vue lithologique, de celles visibles sur les rives de la Towkula et de la Milambi. Les roches du système schisto-calcareux sont apparues pour — M 269 — la première fois aa cours de cet itinénaire : dans le vaste ravine¬ ment en entonnoir situé près deKindamba (France) et qui entame la montagne formant le versant Nord du Loango (19), j’ai trouvé^ en effet, de nombreux silex, souvent oolithiques, de couleur et de texture diverses ; ce sont les « roches siliceuses polymorphes », si caractéristiques, que M. Cornet considère comme intercalées, sous forme de cherts ou de bancs subcontinus, dans les deux assises supérieures de son système schisto-calcareux. A Kindamba, ces silex ne se trouvent qu’en cailloux dans le lit du torrent ; je ne les ai pas vus en place, pas plus que les couches calcaires dont ils proviennent. Il est à noter aussi que je n’ai plus retrouvé ces silex nulle part ailleurs aux environs. L’origine première de ces silex n’est pas douteuse. Mais pour expliquer leur présence dans le lit du torrent, on peut faire deux hypothèses. On peut supposer qu’il existe, dans les dépôts super¬ ficiels recouvrant la montagne, des amas de ces silex ayant subi un transport vertical et horizontal plus ou moins considérable et qui seraient donc les témoins de l’ancienne extension du système schisto-calcareux jusque dans la région ; ces dépôts auraient ensuite été remaniés par les eaux du torrent. Mais on peut admettre aussi que les roches de ce système affleurent dans la montagne et qu’elles ont été mises à jour par le ravinement en entonnoir. Ces couches étant plissées, il existerait donc là un synclinal calcaire que l’érosion n’aurait pas complètement fait disparaître. Il y a lieu enfin de mentionner les belles roches éruptives vertes (qui peuvent, pour la plupart, être rapportées à la diabase), trouvées entre Kanzi et Kimbenzatidi et près de cette dernière localité, ainsi que la roche massive grise ou bleuâtre, d’apparence [)étrosiliceuse, qui affleure dans la rivière Lutemvo, près de Buku- Nanga. § 4- — De Buku-Nanga a Nienge, par Kangu et Kikenge. Pour diverses raisons, j’ai fait peu d’observations entre Buku-Nanga et Kikenge. A 2 kilomètres à l’Est de cette première localité, j’ai trouvé des affleurements (34) d’un grès tendre, de couleur claire, à grains de quartz limpide très apparents, entourés par un ciment probablement feldspathique ; peu après, mon attention fut attirée par un petit caillou allongé, planté verticalement dans le sol le long du sentier ; il était formé d’une roche éruptive verdâtre, analogue à celle trouvée près de Kimbenzatidi ; ce fragment n’était évidemment pas en place, mais comme il ne vient proba- - M 260 blement pas de loin, j’ai cru devoir en indiquer remplacement (25) sur la carte. J’ajoute que j’ai retrouvé un bloc de cette même roche au village de Kindamba ; mais je n’ai pu me renseigner sur sa x^rovenance exacte. Près de Kangu, j’ai recueilli sur le sentier de petits fragments de schistes grossiers, un peu micacés et de grès blanchâtres altérés. A i km. environ à l’Est de Kinanga, je note enfin un affleurement (26) de schistes micacés très tendres, très altérés, redressés, x^araissant incliner vers l’Est. A Kikenge, j’ai ax)pris x^ar les missionnaires l’existence de calcaire dans le voisinage ; je n’ai ])as eu l’occasion de constater le fait de visu. Mais dans le trajet jusqu’à Nienge, j’ai x^a m’assurer que nous nous trouvions bien dans la zone schisto-calcareuse. A la traversée de la Busi, près de son con¬ fluent avec la Mongola, j’ai recueilli un certain nombre de galets charriés par cette rivière; ce sont surtout: des schistes tendres, altérés, rouges ou verdâtres, que je considère comme des calschistes décalcarisés ; des roches siliceuses diverses: silex noirs, jaunes ou blanchâtres, x^arfois oolithiques; enfin un conglomérat de teinte noire, gris-bleuâtre ou violacée, ayant parfois, même dans la cassure, un asx^ect celluleux X)ar suite du déx^art des galets ; la x^âte, très abondante, est nettement schisteuse, un x^eu micacée et contient une assez forte x^rox^ortion de x^etits grains de quartz bien roulés ; les éléments, subarrondis, sont du grès, du quartzite, ou x^lus rarement du quartz. Les vides qui se voient, non seulement à la surface mais à l’intérieur de la roche, sont certainement dus à la dissolution de galets calcaires. Je trouve, en outre, ce même conglomérat en affleurement dans la rivière (27) ; j’y mesure : d = N 4o® W. ; i = 45® S.-W. Quelques mètres x^lus loin, dans le lit de la Mongola, se voient de très beaux affleurements de schistes calcareux noirs, bien stratifiés, donnant O Fig. 3. — M 261 — avec les acides mie effervescence très nette. J’en ai relevé l’allure ; la direc¬ tion est à peu près la même que celle du poudingue et l’inclinaison se fait dans le même sens; malheureusement j’ai oublié de tenir note des mesures prises, et ce n’est qu’à l’étape que j’ai consigné dans mon carnet cette der¬ nière observation. Celle-ci ne doit donc être acceptée qu’avec une certaine réserve. Si, comme j’en suis à peu près sûr, elle est exacte, elle démontre¬ rait donc que les schistes calcareux sont antérieurs au conglomérat schisteux de la Busi. A noter que parmi les galets siliceux ramassés dans cette dernière rivière, quelques-uns sont certainement du quartzite feldspathique ou du grès blanc passant à l’arkose, comme j’en ai trouvé précédemment dans le primaire métamorphique. Au delà de Buende, se voient des affleurements de schistes bleuâtres ou rouges (calschistes décalcarisés) (28), où je mesure: d = N 55 à 60® W; / — 45® S.-W. et i ■==. 90®. Un peu avant Nienge, à la traversée de la Dingi, existent d’importants affleurements (29) du conglomérat à ciment schisteux rencontré à la Busi ; la stratification se distingue assez difficilement ; il semble bien qu’on ait : d N 60® W ; i = 75® S.-W. Cette roche est bien identique à celle trouvée i)récédemment ; les éléments, toutefois, en sont plus anguleux, au point que je Fai d’abord dénommée brèche; en outre, parmi ceux-ci, il se rencontre, parfois assez abondam¬ ment, des silex. A la fin de l’étape (faite en partie en hamac), M. Wyseur me remet quelques fragments de grès brun dur, trouvés sur le sentier, et qui res¬ semblent aux roches du Primaire métamorphique. D’une excursion faite ensuite vers le Nord, M. Wyseur me rapporte des échantillons d’un beau calcaire compact, à grain très fin, verdâtre ou vio¬ lacé, parfois à texture zonaire, de calcaires schisteux de même colora¬ tion, d’un schiste rose tendre, qui est probablement un calcaire schisteux altéré, et des silex jaunâtres. Les calcaires et les calschistes se voient en plusieurs affleurements ; M. Wyseur a relevé à l’un d’eux un pendage vers l’Est. ■ De mon côté, à 600 ou 700 m. au Sud-Est du village, j’ai trouvé des affleu¬ rements (30) de schiste rouge, tendre, à grain fin (calschiste altéré), où j’ai mesuré : d = N 70 à 75® W. ; i — 80® S.-W., et un peu plus loin : d = N 45® W. ; f = 50® N.-E., ce qui prouve donc que ces couches sont affectées de plissements. Au delà, vers le Sud, je n’ai plus vu de roches en place, mais j’ai trouvé sur le sol un — M 262 - bon nombre de fragments de roches siliceuses diverses, dont quelques-uns sont des silex oolithiques typiques et dont d’autres m’ont paru ressembler aux grès et aux quartzites du Primaire métamorphique. En résumé, de Buka-Nanga à N^ienge, j’ai trouvé deux fragments, non en place, d’une belle roche éruptive verte, qui affleure probablement aux environs. Les rares affleurements trouvés jusqu’à I kilom. à l’Est de Kinanga ou les débris de roches jonchant le sol sont des grès ou des schistes qui me paraissent devoir être rangés dans le primaire métamorphique. A Kikenge, au contraire, la présence des couches du système schisto-calcareux est certaine, et elles se voient abondamment, en affleurements ou en galets, dans le lit des rivières, entre cette localité et Nienge ; on y trouve, en effet, de beaux calcaires purs, compacts, des calcaires schisteux ou des schistes calcareux, des silex divers, souvent oolithiques, et un conglomérat à ciment schisteux. Les silex n’ont été vus nulle part en place. Le conglo¬ mérat est absolument identique à celui que M. Cornet a trouvé en différents points de son itinéraire et notamment près du pont de la Lufu et au col de Zolé ; j’ai pu m’en assurer par la compa¬ raison des échantillons, et les descriptions seules données par M. Cornet suffiraient à l’attester : c’est la même pâte schisteuse, noirâtre, gris-bleu ou violacée, chargée d’une certaine proportion de grains de quai’tz et englobant des cailloux subarrondis divers ; parmi ceux-ci, M. Cornet cite surtout des granités, des quartzites plus ou moins feldspathiques passant à l’arkose, des grès calca¬ reux, des calcaires purs et des calcaires argileux ; les mêmes roches, sauf le granité, se voient également dans les cailloux du poudingue de la Busi et de Nienge, avec prédominence des roches gréseuses feldspathiques ; de plus, on y trouve des éléments sub¬ anguleux de silex, qui n’ont été signalés nulle part par M. Cornet. L’observation que j’ai faite au confluent de la Busi et de la Mongola prouve que ce poudingue est superposé aux calcaires schisteux qui affleurent dans cette dernière rivière. (^) Entre Kikenge et Nienge, je n’ai vu nulle part en place les roches du terrain métamorphique; mais j’ai trouvé, dans le lit des rivières et sur le sol, des cailloux siliceux qui me paraissent devoir être rapportés à ce système. Il est donc probable que, dans cette région, où le système schisto-calcareux prédomine sans (^) Voir, i)ageM2(5i, les réserves formulées au sujet de cette observation. M2Ô3 - conteste, le primaire métamorphique se trouve, en quelques endroits, ramené au jour par les plissements. § 5. — T)e Nienge a Boko-Songo. Sur le trajet de jSienge à Moauda, je n’ai trouvé qu’un affleurement de schistes non métamorphiques (schistes calcareux altérés), dans un petit ruisseau que le sentier traverse à i km. au Nord de Nienge (31); j’j^ mesure : d = N 5o à 550 W ; i = 35« N-E. On trouve aussi de ces mêmes schistes en fragments le long du chemin. Celui-ci suit pendant un certain temps, à mi-hauteur, le versant, très escarpé, d’un vallée ; les eaux torrentielles descendant de ce versant y ont creusé des gorges très étroites et très profondes, véritables rainures qu’on franchit parfois d’un bond et dont les i)arois, presque à pic, laissent voir des dépôts superficiels épais de 8 à 10 m. A I 1/2 à 2 km. au Nord de Moanda, j’ai trouvé dans le lit d’une rivière, de magnifiques affleurements (32) d’un calcaire schisteux à grain fin, bleu- violacé, gris dans les parties altérées ; cette roche se présente en gros bancs bien nets, presque horizontaux en un point, ailleurs assez fortement incli¬ nés vers le S-W ; je relève : d — N 55 à 60° W; f = 3o à 40® S-W. Ces mêmes calcaires schisteux affleurent également au N-W de Moanda. sur la route vers Banza Massinza. Dans le trajet vers cette localité, j’ai trouvé, en outre, des affleurements de schistes roses, altérés, paraissant dirigés N 60® W ; à la traversée de la Luheki, je note des affleurements de calcaires, de calschistes et d’une roche calcareuse assez dure, rapi)elant un peu le macigno ; mais je n’ai pas conservé d’échantillons de ces roches. De Banza Massinza à Bamba, on ne voit guère sur le sentier que la limonite scoriacée, d’origine latéritique, qui se rencontre plus ou moins abondamment partout et que j’ai, naturellement, renoncé à signaler au cours de cette description géologique ; j’en parle incidemment ici parce qu’elle se présente non seulement sous forme de grenaille mais souvent aussi en blocs de dimensions énormes. Comme roches intéressantes, je ne puis citer que quel¬ ques mauvais fragments de schistes trouvés près de Banza Massinza et d’assez beaux affleurements (33) de ces mêmes schistes tendres, assez forte¬ ment colorés, qui se voient dans une petite ‘excavation, sur le plateau, à 2 km. environ de Bamba; ils sont dans un état de profonde altération, au f. point d’ètre transformés, par endroits, en une véritable argile plastique ; les indigènes, m’affirme-t-on, exi)loitent cette argile, dont ils utilisent les parties rouges comme matière colorante (?). La stratification reste nette¬ ment visible ; je mesure : = N 60® W ; i = 3o® N-E. M 264 — Au cours de cet itinéraire, j’ai vu de remarquables exemples d’un fait de géographie physique que j ’avais observé déj à à maintes reprises : des ruisseaux de très faible débit, même en saison des pluies, coulent souvent au fond de vallées très encaissées et très profondes (200 m. par exemple], dont le thalweg a une pente moyenne relativement douce ; puis tout à coup, à la source ou un peu en amont, la vallée cesse brusquement, barrée par un haut escarpement à pente très raide. Il est visible qu’on a affaire à des « ravi¬ nements en entonnoir » analogues à celui vu près de Kindamba, mais dans un stade d’évolution plus avancé. De Bamba à Busi (^), on ne voit rien des roches du sous-sol. Un peu au delà de cette dernière localité, au cours de l’étape vers Tchikenge-Sundi, j’ai ramassé quelques petits échantillons d’un grès jaunâtre, à grains de quartz limpide entourés d’un ciment feldspathique. Sur les 2 ou 3 derniers kilométrés du parcours, le sentier est encombré de blocs très nombreux et parfois énormes (34) de roches siliceuses diverses : silex jaunes, roses ou noirs, parfois à texture zonaire, souvent oolithiques, d’autres ana¬ logues aux précédents, mais passant au quartzite et au grès : ce sont des <.c roches siliceuses polymorphes du système schisto-calcareux. Les observations que j’ai pu faire entre Tchikenge-Sundi et Abikula, en passant par Musieta et Kitaka, sont assez rares. Elles semblent toutes indiquer qu’on est resté dans la zone schisto-calcareuse. Dans le lit à sec de la Golonga, j’ai trouvé une accumulation de gros galets, qui sont presque tous du silex : on y voit aussi des fragments de schiste tendre altéré (cal- schiste). La Ludima roule des sables bruns, exclusivement composés de grains de quartz et qui m’ont paru provenir de la décomposition des grès du système de la Mpioka, affleurant, yers le Nord, dans le bassin de cette rivière. Non loin du point où le sentier que j’ai suivi recoupe celle-ci, on voit affleurer du calcaire impur. Sur le parcours entre Kitaka et Abikula, on trouve sur le sol un assez grand nombre de blocs de « roches siliceuses polymorphes » bien caractérisées (35) ; j’ai recueilli aussi un fragment de calcaire gris, compact (calcaire-marbre) et un échantillon tout à fait typique de calcaire oolithique. A Abikula, quelques travaux de recherche pour cuivre ont été exécutés, en 1905, dans une excavation naturelle (36) creusée par les torrents, analogue à celle de Kindamba. Je les ai décrits dans une note présentée (^) Mes notes donnent des renseignements contradictoires sur le sens de l’écoulement des eaux de la rivière Busi, que j’ai traversée plusieurs fois près du village du même nom. Je crois toutefois que cet écoulement se fait dans le sens de la flèche et que cette rivière est un affluent de la Ludima. La frontière passe, je pense, entre Banza Massinza et Bamba. — M 205 — précédemment à la Société (^). Je me bornerai donc à rappeler qu’on voit dans cette excavation des couches de schistes calcareiix très altérés, avec quelques rares intercalations de minces bancs siliceux, décrivant une voûte bien nette à ennoyage vers le Nord ; au-dessus de ces couches, s’observent des grès à grain moyen, peu ou pas feldspathiques, d’un rouge- brun intense et des schistes argileux, micacés, d’aspect tout à fait analogue; ces grès et schistes rouges appartiennent incontestablement au système de la Mpioka, que nous rencontrons donc ici, pour la première fois, bien carac¬ térisé. Je n’ai pu observer dans de bonnes conditions Le contact entre ces roches de la Mpioka et les couches de schistes altérés sous-jacents qui appartiennent au système schisto-calcareux. Il est, du reste, bien établi qu’il existe entre les deux systèmes une discordance de stratification. En quelques points des tranchées de recherche et dans une paroi du ravin, sous les grès rouges, les schistes sont légèrement et irrégulièrement impré¬ gnés de malachite, dont j’ai surtout retrouvé des échantillons parmi les déblais. La quantité de minerai que j’ai pu voir est très minime, et il me parait qu’il faille écarter actuellement toute idée d’exploitation. D’Abikula, je me suis dirigé vers Boko-Songo en campant aux villages de Kinzambi et de Makoko. Sur ce parcours, je n’ai pas eu l’occasion de faire d’observations géologiques, sauf toutefois ])rès de Makoko, où j’ai trouvé, dans le ruisseau voisin de ce village, des cailloux (et peut-être des affleure¬ ments) (37) d’un grès grisâtre, extrêmement dur et tenace, à grain moj^en, à ciment paraissant feldspathique. D’ai)rès les échantillons que j’en possède, je le classe, avec doute, dans les grès de la Mpioka. Dans le trajet de Makoko aux mines, mes notes signalent, au premier passage de la Ludima, l’existence d’un affleurement de schiste. A Boko-Songo, j’avais établi mon campement en face des excavations principales des mines, à mi-côte de la colline qui borde vers le Nord la vallée de la Ludima ; en traversant le ruisseau qui coule au pied de cette colline, j’ai trouvé des roches gréseuses, grisâtres ou violacées, assez altérées, qui sont bien, je crois, en affleurement ; elles ne paraissent pas feldspathiques et contiennent quelques paillettes, assez rares, de mica blanc; je n’ai pu en déterminer l’allure. Elles ressemblent fort à la roche gréseuse trouvée près de Makoko et je les assimile, comme celle-ci, aux grès de la Mpioka. Quant aux mines elles-mêmes, elles consistent en vastes excavations à ciel ouvert exploitées autrefois par les indigènés et inactives à l’éj^oque de mon passage. Celles que j’ai visitées (38, 39 et 40) se trouvent au fond de la vallée de la Ludima ; elles sont réparties sur une ligne d’environ 5 kilo- (^) Note sur les gisements des environs de Boko-Songo et sur la région minière du bassin du Kwilu-Niari (Congo français) {Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXVI, Mémoires. Liège 1909). M 266 — mètres, orientée, comme la vallée elle-même en cet endroit, suivant une direction voisine de W-S-W . E-N-E. Je les ai décrites dans la note que j’ai rappelée ci-dessus et à laquelle je renvoie le lecteur. Qu’il me suffise d’indi¬ quer qu’ici, comme à Abikula et à Mindouli (*), le minerai de cuivre est contenu dans les calcaires dévoniens, à proximité de leur contact avec les couches supérieures du système de la Mpioka. En résumé y sur le parcours de Nienge à Boko-Songo, j’ai rencontré presque exclusivement les roches du système schisto- calcareux Le système de la Mpioka apparaît cependant, çà et là, en lambeaux isolés. Peut-être faut-il déjà 1 attacher à ce système les grès jaunâtres, paraissant feldspathiques, que j’ai trouvés en petits fragments sur le sol entre Busi et Tchikenge-Snndi. Les roches typiques (schistes et grès rouges) de la Mpioka se voient, en tout cas, bien caractérisés, dans les ravins d’Abikula, et ce sont eux, probablement, qui constituent, en partie, les collines assez élevées qui s’élèvent au N.-W. de cette localité; je n’ai pu toutefois observer directement que le minuscule lambeau de l’ex¬ cavation. Enfin je rattache également — mais avec doute — au même système géologique, les grès grisâtres, très durs, trouvés dans un ruisseau près de Makoko, ainsi que les grès, plus altérés, que j’ai recueillis dans la plaine de Boko-Songo, à proximité des excavations principales. Si, comme je le pense, ces grès sont en affleurement (^) et si ma détermination d’âge est exacte, il en résulte qu’à Boko-Songo, le contact entre les deux systèmes géolo¬ giques dont il est question, se fait au niveau du fond de la vallée, soit vers la cote de 33o mètres. § 6. — De Boko-Songo a Kikenge. Près de Kwimba (^), situé dans la vallée de Boko-Songo, non loin de la dernière mine visitée, j’ai trouvé dans le lit d’un ruisseau, passant à côté du village, de nombreux blocs de roches siliceuses, de rares fragments de (Q Voir D. Levât. Notice géologique et minière sur le bassin cuprifère du Kouilou-Niari (Congo français) {Ann. des Mmes, t. XI, p. 40. Paris, 1907). (^) Ce fait semble confirmé par M. D. Levât, qui dit avoir trouvé du grès au toit des gisements de Boko-Songo (Zoc. cit. p. 34). Il est vrai qu’il considère ce grès comme concordant avec les calcaires et comme étant donc du même âge que ceux-ci. (^) Ce village est nommé Akouimba dans le travail de M. Bel cité à la page suivante (note 2). “ M 267 — calcaire et des galets de grès rouges ; ceux-ci sont des grès de la Mpioka typiques; je n’ai vu aucune de ces roches en place; elles proviennent de la montagne voisine où le ruisseau prend sa source. A partir de Kwirnba, je me suis dirigé vers le S-S-E pour gagner le terri¬ toire belge et y effectuer des recherches pour cuivre. Le sentier, presque au sortir du village, gravit le versant Nord de la haute chaine de collines qui sépare en ce point le bassin du Kwilu-Niari de celui du Congo ; ce versant, très escarpé, est coupé de vallées secondaires très j^rofondes ; au sommet de la dernière colline que j’ai franchie, avant d’arriver au village Kikuya (^), j’ai relevé une altitude de 820 m. ; il y a donc entre ce point (qui n’est sans doute pas le plus élevé de la chaîne) et la plaine de Boko-Songo, une différence d’altitude* de près de 5oo m. Notons, en passant, que la partie culminante de la région présente (notamment aux environs de Kikuya et de Mutombo) un aspect assez parti¬ culier : c’est un pays très pittoresque, paraissant fertile et riche, semé de villages nombreux et où se succèdent des forêts luxuriantes, des savanes et beaucoup de vastes i)lantations ; la population y est robuste et de haute stature, mais très farouche, belliqueuse et nettement hostile aux blancs. A quelques kilomètres au-delà de Mutombo, le paysage change très nettement d’aspect; de N’ Kahi, par exemple (altitude (io5 m.), on domino un vaste plateau herbeux, mamelonné, d’aspect aride et morne, s’étendant à perte de vue vers le Sud et doucement incliné dans cette direction. L’attitude peu conciliante des indigènes et l’obligation où je me suis parfois trouvé de voyager sans guide font que je n’ai pu toujours me rensei¬ gner sur le nom des rivières traversées et sur le bassin hydrographique auquel elles appartiennent. Je n’ai donc pu déterminer, avec certitude, le point où j’ai franchi la frontière. Je pense, cependant, que la Dingi est le premier affluent de l’Eluala que j’aie rencontré et que la frontière doitdonc se placer près du village de Kikuya. Elle passerait, en outre, entre Mutombo et la Mutaka, s’il est vrai que cette rivière est un affluent de la Ludima. Au point do vue géologique, les observations faites entre Kwirnba et Lukunga sont d’une grande uniformité : toutes démontrent que la région est occui)ée par un manteau continu degrés rouges de la Mpioka. Aussi je ne crois pas devoir les relater ici en détail et me bornerai à citer les plus intéressantes. Au sortir de Kwirnba, j’ai trouvé tout d’abord, pendant les deux premiers kilomètres de l’étape et jusqu’à une certaine hauteur dans la montagne (41), (^) C’est un des cinq ou six noms que les indigènes m’ont successivement indiqués comme étant celui de ce village. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉi\I., 18. — M 268 — des cailloux de roches siliceuses et calcaires; il semble donc bien qu’à cet endroit, le contact entre les calcaires et les grès rouges soit à une altitude sensiblement plus élevée qu’à Boko-Songo ('). J’ai vu ensuite quelques vestiges plus ou moins reconnaissables des roches de la Mpioka, mais celles- ci ne sont api)arues bien nettement que dans le second ruisseau que j’ai traversé, après i 1/2 h. de marche, et dont le lit est encombré de gros blocs exclusivement constitués par du grès rouge tout à fait caractéristique. A partir de ce moment, j’ai répété la même constatation à la traversée des différents cours d’eau rencontrés pendant les 4 ou 5 étapes suivantes et les courses de prospection faites dans la région. Les affleurements sont, du reste, assez rares. J’en ai trouvé quelques-uns qui méritent cependant une mention spéciale. Ainsi, lors d’une excursion aux environs de Mutombo (coteG45 m.), j’ai rencontré à 2 km. environ au N-W de ce village (42) une rivière assez importante (cote 45o m.), nommée la Mutaka et qu’on m’a dit se jeter dans la Ludima (?); j’y ai observé une coui)e assez intéressante, que je figure au croquis ci-dessous : à la partie N-E de la coupe, sur la rive droite, se voient. Fig. 4- — Coupe dans les couches de la Mpioka relevée dans la vallée de la Mutaka. en (a), des grès rouges en gros bancs presque horizontaux, où je mesure : — N 90° W ; f = 5® N. A une dizaine de mètres vers la gauche, au point où débouche le sentier que j’ai suivi, la même berge est occupée jiar de beaux affleurements ih) de schistes rouges argileux, micacés, nettement stratifiés, fortement redressés, où je relève : d =: N 65 à 70° W ; i = 60 à 65 N-E. Enfin, après un petit espace couvert, on retrouve, en (c), des grès rouges identiques à ceux vus en (a), mais avec des alternances de schistes et de psammites de même couleur ; leur stratification, d’abord assez redressée, tend de plus en plus vers l’horizontale. Ces diverses roches appartiennent, sans conteste, au système de la Mpioka; j’ai cru un instant toutefois, à la première inspection de la coupe, que les schistes redressés faisaient jiartie du système schisto-calcareux et (^) Dans le Rapport sur une mission au Congo français, par J.-M. Bel (Nouvelles Archives des Missions Scientifiques, t. XVI. Paris 1908), on trouve. PI. V, sur la carte de la vallée de Boko-Songo, par M. le Capitaine Mornet, des affleurements de calcaire indiqués à la cote d’environ 55o m. — k 269 — qti’ils étaient siirinontés en discordance par les grès rouges; inaisrailuré des roches situées à gauche de la cou])erend cette interi)rétation impossible; au surplus, l'examen attentif de ces schistes prouve bien qu’ils sont iden¬ tiques à ceux qu’on trouve intercalés parmi les grès rouges. J’ajoute que la stratification des schistes redressés (comme, du reste, celle des grès horizontaux) est fort nette et ne peut être confondue avec aucune autre espèce de joints. Il faut donc conclure de ce qui précède que les couches de la Mpioka sont localement redressées et plissées. J’ai eu la confirmation de ce fait dans la vallée de la Manika, petit affluent de droite de l’Eluala ; je m’y suis rendu à partir du village de N’Kaka et grâce au faible débit de cette rivière en saison sèche, j’ai pu en suivre le lit, large de 5 à 6 m., jusqu’à son confluent avec rEluala(43). La Manika, comme, du reste, la plupart des cours d’eau de la région, a une allure nettement torrentielle ; sur le tronçon de quelques kilomètres que j’ai suivi, elle présente plusieurs chutes assez importantes et roule i)artout sur des roches à nu ; celles-ci sont également visibles sur les deux berges, ])resque partout à pic et sans végétation sur les 2 ou 3 mètres inférieurs. Ces roches sont i)artout des grès brun-rouge, cohérents, parfois feldspa- thiques, avec quelques intercalations de schistes. Elles sont le })lus souvent voisines de l’horizontale ; près du petit ruisseau Yadia, je mesure : = N 45 à 65° E ; i= 10" S-E, et cette allure se maintient sur la ])lus grande partie du trajet. Mais à un moment donné, je constate que l’inclinaison augmente et change de sens : rf = N 5° à 20° E ; Z = 3o à 45® W. irtl) I I Fig. 5 — Coupe dans les couches de la Mpioka relevée dans la vallée de Manika. Quelques mètres plus loin, je relève la coupe ci-dessus (plissement aigu ou faille) ; enfin je constate que, sur un espace assez long, les roches redressées persistent et qu’elles présentent un certain nombre de change¬ ments d’allures, tant comme direction que comme sens de l’inclinaison, Près de l’Eluala, on retrouve de nouveau des allures régulières, voisines de l’horizontale. Ces allures, du reste, prédominent incontestablement dans toute la région ; j’ai relevé peu de directions à la boussole ; je me bornerai à citer l’obser- — M 270 — vatîoii faite au confluent du Mwélio avec FEluala (44) ; cette dernière rivière qui a, en ce point, une vingtaine de mètres de largeur, subit une chute d’eau assez imposante, puis coule en rapides sur des surfaces tabu¬ laires de roches inclinées dans le sens de son cours : ces roches sont des grès gris-brun ou rouges de la Mpioka ; j’y ai relevé : d = 'S 85® E ; f = 2 à De Bindabela à Kikenge, j’ai dû voyager presque constamment en hamac ; mes observations sont donc forcément très incomplètes. Un peu avant d’arriver à Lukunga, vers le sommet de la pente abrupte ])ar laquelle se termine, vers le Sud, le haut plateau fortement raviné dont j’ai parlé ci dessus, j’ai trouvé sur le sol (45) de nombreux cailloux de silex ; le sentier est également jonché de débris de grès, de schistes rouges et de quartz, sans i)arler de la limonite scoriacée si abondante partout. Le silex indique la réapparition du système schisto-calcareux et i)rouve notamment que ce système affleure à une altitude supérieure. Chose singulière cepen¬ dant, à mi-hauteur et vers le bas de la côte dont il vient d’ètre question, j’ai trouvé des schistes et des grès rouges du système de la Mpioka qui sont incontestablement en affleurement (légère inclinaison vers l’Est) : c’est là un fait que je n’ai pu m’expliquer (faille '?). A 2 ou 3 kilom. au S-E de Lukunga, j’ai trouvé, sur une colline sur¬ baissée (46), des cailloux de calcaire, de silex et de grès rouge. C’est la dernière fois que j’ai reconnu la présence des roches du système de la Mpioka. La plaine unie, à peine affectée de quelques ondulations, qui com¬ mence un ])eu au Nord de Lukunga pour se terminer près de Moanda, ne permet, du reste, aucune observation géologique. Près de ce dernier village, j’ai retrouvé quelques mauvais affleure¬ ments (47) et d’assez nombreux débris de schistes calcareux altérés, gris, verts ou rouges. Au-delà de Moanda, 011 rentre dans une région montagneuse, i)rofondé- ment ravinée et remarquablement pittoresque. J’ai gagné Kikenge en suivant le même itinéraire qu’à l’aller ; les observations géologiques faites sur ce trajet ont été décrites ci-dessus (§ 4)- En résumé, entre Boko-Songo (cote 33o m.) et Lukunga (cote 355 ni.), il existe le long de l’itinéraire suivi, une région d’altitude moyenne beaucoup plus élevée et dont les points culminants sont à des cotes supérieures à 800 m. Ce massif montagneux, fortement accidenté et raviné, est constitué par un manteau continu de grès et de schistes rouges du système de la Mpioka. Le soubassement schisto-calcareux, sur lequel ces roches reposent en discordance de stratification, n’est visible nulle part dans la région, même au — M 271 fond des vallées les plus profondes que j’ai explorées. Le contact entre les deux formations semble se faire, tant près de Kwimba que près de Lukunga, à une certaine hauteur au-dessus du niveau de la plaine. L’allure de ce contact m’a paru présenter , par endroits, certaines anomalies^ qu’on serait tenté d’expliquer par des failles d’effondrement ; je me hâte d’ajouter toutefois que mes observations sont trop incomplètes pour qu’on puisse considérer cette hypothèse comme fondée. Les roches de la Mx3ioka sont, en général, voisines de l’horizon¬ tale avec pendage léger dans un sens ou dans l’autre ; il semble pourtant que l’inclinaison prédominante se fasse vers l’Est ou vers le Nord-Est. Ces couches sont, parfois aussi, redressées et nette¬ ment plissées. Mais, dans l’ensemble, c’est l’allure légèrement ondulée qui domine. Au-delà de Lukunga, les couches de laMpioka existent encore en petits lambeaux isolés, puis elles disparaissent et toute la région jusqu’à Kikenge m’a paru exclusivement occupée par les roches du système schisto-calcareux. § 7. - De Kikenge a Suku M’Baku. Plusieurs étapes, au cours de cet itinéraire, durent être effectuées par¬ tiellement en hamac ; la série de mes observations présente donc quelques lacunes. Je me suis rendu de Kikenge à Buku Nanga en passant par rimi)ortant village de Zila N’Bongo. A 3 ou 4 kilomètres de Kikenge, j’ai vu à distance quelques affleurements de roches, qui m’ont paru être du calcaire (48). A 2 kilomètres au delà de Kinanga, j’ai trouvé des affleurements (49) d’un schiste d’ai)parence très métamorphique, ressemblant à du micaschiste; à la loupe, cette roche se montre constituée exclusivement de grains de quartz très ])etits et de mica; ce dernier minéral paraît prédominer. Peu après, à la traversée d’une rivière ('), j’ai pu observer un affleure¬ ment (50) d’une belle roche cristalline, verte, extrêmement dure ; elle ])arait assez fortement amphibolique et contient beaucoup d’éléments blancs (feld¬ spath) ; l’examen microscopique n’en a pas encore été fait; je la considère provisoirement comme de la diorite. A l’endroit où j’avais établi mon camp, près de Yalala (51), j’ai recueilli (^) J’ai effectué sans guide le trajet de Kikenge à Buku-Nanga ; je ne connais donc pas le nom des rivières traversées. — M 272 — sur le sol des fragments de schiste micacé, rougeâtre, chiffouné, très altéré, [)assant au micaschiste et ressemblant fort, comme les échantillons trouvés en (49), à certaines roches du terrain archéen. J’ai retrouvé, un f)eu au delà de Yalala, (52) la même diorite qu’en (50), en gros blocs gisant sur le sol. Dans une rivière (53), j’ai recueilli un bon nombre de galets subarrondis de roches siliceuses plus ou moins altérées, de colorations et de textures assez variables : ce sont presque toutes des grès clairs à petits éléments roulés de quartz limpide unis par un ciment blanchâtre feldspathique ; je les considère comme devant être rangées dans le j)rimaire métamorphique ; il n’y a ne doute que pour un des échantillons, qui n’est pas sans quelque ressemblance avec certains « grès polymorphes » du système schisto-calcareux. Au sommet de la haute montagne, à flanc Nord très escarpé, qu’on franchit avant d’arriver à Buku-Nanga, j’ai trouvé sur le sol de gros blocs et peut-être des affleurements (54) d’une roche siliceuse blanche, à ciment paraissant feldspathique, qui est une roche caractéristique du primaire métamorphique. Près du village de Buku-Nanga, j’ai découvert de nouveaux affleure¬ ments de cette roche éruptive homogène, à grain fin, à texture felsitique, de couleur gris-clair, signalée précédemment (23). De Buku-Nanga vers Lala Mataka, après un trajet d’environ 1 km., un de mes travailleurs m’apj)orte un i)etit fragment de roche éruptive verte (55), ramassé en dehors du sentier et identique à celle que je devais voir affleurer bientôt si abondamment dans le bassin de la Dimba. J’ai retrouvé, peu aj)rès, un bloc de la roche claire, massive, qui affleure au village même de Buku Nanga. Un peu avant d’arriver au village de Lala Mataka, bâti au sommet d’une montagne très élevée, nommée le Landuka Yala (^), je recueille un fragment de grès blanc altéré, feldspathique (56). Au delà de Buku Malanda, le sentier descend, d’une façon ininterrom])ue, le long du versant S.-W. de la vallée du Loango. Chose digne de remarque, bien qu’on se trouve à proxi¬ mité de la source de ce fleuve, la vallée est déjà, en cet endroit, extrême¬ ment large et profonde ; le village de Kangu est situé presque au fond. Pendant toute cette ' descente, j’ai trouvé plusieurs affleurements et un grand nombre de blocs énormes de grès blanc à gros grain, à ciment proba¬ blement feldspathique (57). Le quartz est également assez commun; à citer aussi un petit fragment de schiste rose-violacé, finement micacé, ramassé sur le sol près du Kangu. De Kangu, je me suis dirigé vers le S.-W. en gravissant, pendant une (1) Je n’en ai pas relevé l’altitude, mais celle-ci est certainement d'au moins 750 m. — M 273 heure, le versant très escarpé de la montagne (altitude maxima relevée : 770 m.) pour redescendre ensuite l’autre versant et gagner Nanga, puis Kissosso. Sur ce parcours, j’ai trouvé assez abondamment le grès blanc signalé plus haut ainsi qu’un grès rouge feldspathique à grain fin. Ces mêmes roches s’observent encore jusqu’au village de Makoka. J’en ai trouvé également en cailloux plus ou moins volumineux, sur le sol ou dans le lit des rivières, en me rendant à Bangala-Donge. Un peu avant d’arriver à ce village, je découvre, dans le lit d’un ruisseau, des affleure¬ ments de schiste jaunâtre, tendre, à grain très fin, tachant les doigts (58). J’y mesure : d =: N 3o« W ; i=z 450 S-W. Dans un ruisseau, affluent de la Donge, qui passe au Nord dé ce village, se voit une accumulation de blocs énormes de quartzite ou de grès blanc et d’une roche éruptive verte (diabase) (59). Près de Kimongo (60), je mesure, à des affleurements d’arkose blanche : d N 400 W ; i = 45« S-W. Enfin de Kimongo, j’ai gagné Suku M’Baku en traversant la rivière Donge, qui roule sur des cailloux de grès feldspathique et de quartz. Je n’ai fait, sur le reste du trajet, aucune autre observation géologique. En résumé, entre Kikenge, bâti sur le calcaire, et Buka-Nanga, situé en pleine zone primaire métamorphique, je n’ai pas trouvé d’affleurement qui m’ait permis de tracer exactement la limite entre les deux formations ; en revanche, j’ai découvert, comme sur les itinéraires voisins, un certain nombre d’affleurements ou de cailloux de diorite ; en outre, j’ai observé, à Yalala, des affleu¬ rements de schiste micacé, passant au micaschiste, ressemblant à certaines roches archéennes, et dont la présence, en cet endroit, est absolument insolite ; ce schiste m’a paru être en relation avec la roche éruptive signalée plus haut et je le considère comme modifié par métamorphisme de contact. A Buka-Nanga, se revoit la roche massive, d’apparence cristal¬ line, à grain très fin, décrite ci-dessus (p. m 258). Les roches caractéristiques du Primaire métamorphique commencent à se montrer aux environs de Yalala; elles deviennent très abondantes au Y-E et au NT-W de Buka-Yanga et on les observe, pour ainsi dire sans interruption, jusque près de Suku M’Baku. On voit surtout prédominer un grès blanc, à gros grain, à ciment blanc paraissant feldspathique ; à signaler aussi un schiste à grain très fin, altéré, tachant les doigts. M 274 — . A Bangala-Doiige, j’ai trouvé les premiers affleurements de la roche éruptive verte (diabase) du bassin de la Dimba. § 8. — De Suku M’Baku a Tchiobo. A Suku M’Baku, j’ai établi mon camp au pied de la montagne séi)arant le bassin de la Milambi de celui de la üonge, à i)roximité de petits ruisseaux tributaires de cette dernière rivière. Le ravin situé le jdus à l’Est (61) est encombré de gros blocs d’une roche siliceuse altérée, de couleur grise, brune ou rose, tachetée de petits i)oints blancs ou jaunâtres; parfois la roche est parsemée de cavités nombreuses qui lui donnent un aspect spongieux. Elle est constituée de gros grains de quartz entourés par un ciment assez abondant qui est, sans conteste, du feldspath kaolinisé: on a donc affaire à une véritable arkose. Elle affleure également au haut du mamelon conique, où le ruisseau prend sa source (*). Dans le même ravin, j’ai suivi, sur une certaine distance, des affleurements très beaux de schistes Jaunâti^es, altérés, peu feuilletés, tachant les doigts, contenant en enclaves des fragments anguleux d'autres roches et notamment de grès. Ce schiste s’observe aussi dans le ravin de Mabanzi (^), voisin du précédent. Dans le lit de ce dernier ruisseau et de tous ceux voisins de Kaï et de Luangii, ainsi que sur le flanc même de la montagne, on voit, en très grande abondance, des blocs et des affleurements (62) de la roche éruptive homo¬ gène, verte, déjà rencontrée en différentes localités et notamment près de Bangala- Donge : elle apparaît, au microscope, comme essentiellement formée d’augite et d’oligoclase, avec absence complète de microlites : c’est donc une diabase. Dans les même ravins, on trouve aussi, associée à la diabase, une autre roche très curieuse, qui n’en est i^robablemeiit qu’un faciès ; c’est une brèche très curieuse, dont le ciment est constitué par une pâte cristalline verte et dont les éléments, anguleux ou subanguleux, proviennent soit de roches éruptives, soit de roches sédimentaires, modifiées ou non par métamor¬ phisme. Ces deux roches sont souvent mouchetées de pyrite ou de chalcoi:>yrite. Par leur décomposition, elles donnent naissance à une argile brune, com¬ pacte. aurifère^ qui se voit dans tous les ruisseaux du bassin de la Dimba, sauf dans le ruisseau Est de Suku M’Baku et dans le Fwati, à l’Ouest de Luaugu ; ces deux ruisseaux roulent sur des alluvions sableuses et ce sont les deux seuls de la région, où l’on ne trouve aucun fragment de diabase. (^) Voir figures de mon travail u Les roches et les alluvions aurifères du bassin de la Dimba (Congo belge). « {Ann. Soc. géol. de Belg.^ t. XXXVII, 1910, Mémoires p. 83). — M 275 — Ces alliivioiis sont malheureusement inexploitables, à cause de leur faible teneur en or. Je les ai décrites en détail, ainsi que les roches dont elles pro¬ viennent, dans le travail cité à la i)age précédente (note 1). Je me bornerai à rappeler ici que les échantillons que j’ai fait analyser après mon retour contiennent, en proportion appréciable, de l’or associé à de l’argent et peut-être à du platine. Cet or est, très probablement, inclus dans la pyrite que ces roches contiennent en assez forte proportion. Dans quelques uns des ruisseaux dont je viens de parler, j’ai trouvé aussi des blocs ou des affleurements de grès feldsj)athique, de schiste altéré, à grain fin, à enclaves, et de phyllade. De Luangu, je me suis dirigé vers Ingwela, situé au N.-W., dans la vallée de laDimba ; entre ces deux villages, le sentier est jonché de blocs de quartz et de grès feldspathique ; c’est probablement cette dernière roche qu’on aperçoit de loin, sur le versant N.-E. de la montagne, en gros affleurements blanchâtres, bien stratifiés. Dans le ravin à l’Ouest d’Ingwela (64) que j’ai exi^loré sur environ 400 lïi-, j’ai trouvé une grande accumulation de blocs de ce même grès feldspathique passant à l’arkose et de magnifiques affleurements de schistes jaunâtres ou rosés, à grain extrêmement fin, altérés au point d’être, par places, trans¬ formés en argile ; parfois ils ont une texture plus grossière et contiennent en enclaves des fragments d’autres roches (spécialement du grès). Ils sont nettement stratifiés; j’ai relevé comme allure moyenne : d — N 3o à 40® W. ; f = 60 à 80" W. Je les ai suivis sur une grande distance et comme le pendage se fait con¬ stamment vers l’Ouest, ils ont donc une puissance considérable. Je les ai vus en un point, en contact, par l’intermédiaire d’une faille, avec des bancs de grès feldspathique, mal stratifiés, contre lesquels ils butent par leur tranche O'ig. 6). Fig. 6. — Coupe relevée près d’Ingwela. s = schistes tendres très altérés ; g- = grès grossiers mal stratifiés ; FF = faille. D’Ingwela. j’ai franchi le versant N.-E. de la montagne, suivi la crête pendant quelque temps (altitude maxima enregistrée: 760 m.), puis je suis — M 276 — descendu le long de l’autre versant jusqu’au village de Kisala, situé à mi-côte (déi)lacé depuis mon premier passage). Descendu au village de Ganda M’Buku, au fond de la vallée de la Milambi, je me suis ensuite dirigé vers le Nord et j’ai gravi à nouveau la montagne jusqu’au village de Kimbanda situé au sommet (755 m.). De là, je suis redescendu dans la i)laine basse et maré¬ cageuse où coulent le Loango et la Donge; j’ai enfin franchi une dernière fois la montagne pour gagner le village Tcliiobo. Au cours de ces différentes étapes et dans les excursions faites aux environs, je n’ai i)lus retrouvé les roches éruptives du bassin de la Dimba ; j’ai rencontré, en revanche, un certain nombre d’affleurements de phyllades et de quartzites de la zone primaire métamorphique dont je n’ai pas noté exactement la situation ni l’allure. Le quartzite surtout est très abondant; il se montre en blocs énormes éi)ars sur le sol ou accumulés dans le lit des rivières; il a tout à fait l’aspect de celui rencontré jadis aux environs de Tcliiobo. Tous les cours d’eau roulent des alluvions sableuses, ou — comme je m’y attendais — je n’ai plus trouvé la moindre trace d’or. De Tcliiobo, j’ai gagné la gare de Lukula, en suivant à peu jirès le même itinéraire qu’à l’aller. Les observations faites au cours de ce trajet ont été décrites au § i de ce chapitre. En résumé, il y a dans le bassin de la Dimba, et notamment entre Siiku M’Baku et Lnangu, un important massif de diabase et de roches vertes brécliiformes qui, par leur désagrégation, ont donné naissance à une argile aurifère. Les roches sédimentaires visibles dans cette région sont de l’arkose, du quartzite feldspa- thique, du schiste jaune très altérable, à grain fin, contenant parfois, en enclaves, des fragments d’autres roches ; vers l’Ouest, on ne trouve plus guère que les quai'tzites et les phyllades qui caractérisent la région de Tcliiobo. Ces diverses roches appar¬ tiennent sans conteste au terrain primaire métamorphique. CHAPITRE III. Description des échantillons de M. Wyseur. Je décrirai, dans ce chapitre, les échantillons de roches que M. Wyseur a recueillis sur ses propres itinéraires, après notre séparation, et qu’il m’a remis, à son retour, avec quelques croquis et notes explicatives. J’affecte d’un numéro — reproduit sur la carte — chaque échantillon ou plutôt chaque lot d’échantillons accompagné d’une mention unique de provenance. Les passages M 277 - imprimés en caractères italiques sont ceux qui contiennent des renseignements dus à M. Wyseur ; ils sont relatifs, en général, à la situation ou à l’allure des affleurements observés. J’ai fait suivre mes descriptions d’une mention abrégée — également reproduite sur la carte — indiquant les niveaux géologiques auxquels je rapporte les échantillons recueillis (’). Enfin je divise ce chapitre, comme le précédent, en un certain nombre de paragraphes suivis chacun d’un résumé succinct, dispensant de la lecture, forcément très aride, des descriptions de roches. § I. — De Nienge a Bukü-Nanga, par Buende. Echantillon n“ 65. — Affleurement à L km. à VW-N-W de Kimwanda ; d = N 45^ \V ; très redressé. Calcaire gris, légèrement verdâtre, non zonaire, fortement argileux ; les parties altérées ne donnent pas d’effervescence à l’acide (C). EcHANTiiiLON N» 66. — Affleurement dans la rivière Bembo,, à l km. à P Est de Banza Massinz'i ; direction N- ]¥. S-E ; très redressé. Calcaire gris-noirâtre, très argileux, à texture finement zonaire (C). Echantillon n® 67. — Affleurement près du village Bnnza Massinza ; d N 45^ W ; i — 38^ N-E. Calcaire gris-hleuâtre, assez compact, peu altéré, assez fortement argileux (C). Echantillon n» 68. — Affleurement à 60( m. à l'Ouest de Banza Massinza ; d N W ; i — 30^ N-E. Calcaire noirâtre, à grain assez fin, plus ou moins argileux, bien stratifié (C). Echantii.lon N» 69. — Cailloux jonchant le sol. pris sur le plateau séparant Buende de la Riv. Lubuzi. Un silex oolithique très altéré ; un silex caver¬ neux, de couleur claire ; un silex blanc à texture compacte, traversé par des veines de quartz (C). Grès à gros grains de quartz, entourés d’un ciment blanc feldsi)atliique ; celui-ci est disparu par endroits, de sorte que la roche apparaît comme criblée de petits trous (P ?). Echantili.ox n® 70. — Affleurement dans la Lubuzi’, direction N-W. S-E; incl N-E. Calcaire argileux, de couleur gris-bleu sale, fort altéré, complète¬ ment décalcarisé (C). Echantillon n° 71. — Cailloux recueillis dans la Lubuzi, entre Buende et Banza Hinda. Un calcaire noir, fort argileux, bien stratifié.; un silex com¬ pact dans sa partie saine, caverneux dans sa partie altérée (C). Deux frag¬ ments de grès rose à grain fin (P?). (^) Voir liage m 25o, note i. — M 278 Echantillon n® 72. — Affleurement (?) dans un ravin, près de Banza Hinda. Deux beaux échantillons de roche éruptive verte (diorite ?), très cristalline, fortement amphibolique (a). Echantii.lon N® 73. - / km. au Sud de Bnnz'i Hm la. Même roche cristal¬ line qu’en 72 ; la hornblende y est plus abondante encore et est répandue en grandes plages (a). En résumé, entre Nienge et Banza Hinda, on rencontre surtout les roches caractéristiqaes du système scliisto-calcareux ; aux environs de la Lubuzi, on voit cependant aussi quelques fragments de grès que je classe dans le Primaire métamorphique et qui semblent donc indiquer la réapparition, par plissement, de ce système géologique. Près de Banza Hinda affleure, sur plusieurs kilomètres, une roche cristalline verte (diorite?), au-delà de laquelle M. Wyseur ne signale plus que l’existence de grès ; bien que je n’aie pas échantillon de ceux-ci, je pense qu’ils indiquent qu’au S-W de cette localité, on rentre dét’iiiitivemenb dans la zone primaire métamorphique. § 2. — De Buku-Nanga à Kimongo. Echantillon n® 74. — Affleurement à 2 km. nu N-W de Buku Maianda, sur le versant Nord de la montagne Laiiduka Yala. Grès blanc compact, à i)etits grains de quartz limpide, entourés d’un ciment blanc siliceux (P), Echantillon n*’ 75. — Cailloux trouvés sur le sol entre Buku Maianda et Kangu, sur le versant Nord du Landuka Yala. Deux échantillons de grès, l’un blanc-rosé, l’autre brunâtre, à grains de quartz assez gros, réunis iiar un ciment siliceux (P). Un fragment de schiste rouge, à texture chiffonnée, assez métamorphique, fort altéré (P). Un schiste bigarré à bandes alterna¬ tivement brunes et blanchâtres, à grain assez fin. Age douteux. Echantillon n® 76. —Fragmenta recueillis sur le sentier près de Kissosso. Quartzites et grès divers, plus ou moins fortement altérés (P). Echantii.lon n® 77. — Environs de Kitamha. Morceaux de latérite. Grès très altérés, non en place (P). Echanitli.on n*^ 78. — Boches (en place?) prises dans la rivière Donge, en amont de Massua. Un bel échantillon de quartzite rose, typique, peu altéré au centre, passant au grès vers l’extérieur (P). Echantillon n® 79. — Entre Bnngaia et Khuongo. Affleurement sur la montagne qui sépare le bassin de la Donge de celui du L<^ango ; d = N 45^ W ; i = 40^ S- TU. Grès blanchâtre à grain moyen et ciment blanc siliceux (Py Echantillon n® 80. — Boches trouvées dans un ravinement en entonnoir, entre Kimbenza et Kimongo. Schiste rose-brun, à grain très fin, tachant for- — M 279 — tement les doigts ; il a beaucoui) d’analogie avec le schiste trouvé par moi- mème à Ingwéla (ii° G4) (P). Echantillon n® 81. — Fratjmenis rt cueillis à L ou 2 km. à l’Est de Kim- benza. au fond de la vallée du ! .oango. Quartz imprégné de fer ; fragments de limonite latéritique ; quartzite noirâtre (P). Echantillon n® 82. — Affleurement an N. de Kimongo. d == N 45^ W ; i =- 60^ N-E. Grès blanc rosé (P). Echantillon n® 83. — Cailloux recueillis à quelques kilomètres au N. de Kimongo. Grès plus ou moins altérés (P). En résumé, de Buka-I^anga à Kimongo, on ne rencontre guère que du quartzite, à ciment parfois feldspatliique, passant au grès par altération et se rapprochant parfois de l’arkose ; cette roche appartient sans conteste au teriuin primaire métamoi'phique. A noter le schiste fin, rose-brun, tachant les doigts, trouvé entre Kimbenza et Kimongo, très semblable à un autre schiste trouvé par moi en divers endroits (n^^ 58, 6i et 64) ; je ne pense pas que ce soit du phyllade altéré ; il me paraît constituer un niveau distinct, probablement assez élevé, dans le Primaire métamor¬ phique. § 3. — De Kimongo a Sungu, par Sanga et Bamba (sur le Loango). De Kimongo à Dongu (près du Loango), je ne })ossède pas d’échantillons, sauf ceux de roche éruptive récueillis à Suku M’Baku et à Luangu. EcHANTiLihN NO 84. — CuUloux recueillis sur le sol à VE^t du village Don gu. Deux fragments de grès blanc (P) ; un bel échantillon de latérite. Echantillon n® 85. — Cailloux trouvés à l'Ouest de Dongu. Un grès grisâtre ; un échantillon plus intéressant d’une roche siliceuse, altérée, par¬ semée de petites cavités rouges ou brunes, laissées par le départ du ciment (probablement feldspatliique) et rappelant absolument la roche que j’ai trouvée dans le ravin Est de Suku M’Baku ; c’est donc une arkose (P). Echantillon n® 86. — Affleurement dans le l. oango près de Massanga. d = N 6oo W ; i — 60 S-W. Mauvais échantillons de grès jaunâtre (P). Echantillon n® 87. — Morceaux de roche pris dans les alluvions du Loango entre la Donge et la Buib. 4 échantillons de grès ou de quartzite, à grain plus ou moins fin (P). Un petit fragment de roche siliceuse, caverneuse, a^^ant, jiar endroits, la texture d’un silex. Un bel échantillon de roche sili¬ ceuse brunâtre, ressemblant à un quartzite, mais contenant beaucoup d’oolithes très nettes (C). Echantillon n® 88. — Affleurement dans le Loango, à son confluent avec la Buili', d = N 45^ W; très redressé. Grès blanc rosé, à grain assez fin, à ciment feldspathique (P). Deux fragments de schiste très rouge ramassés parmi les cailloux du ravin de la Biiili (phyllade altéré ?). Echantillon n® 89. — Fragments recueillis entre I.undu et Bamba. Deux grès roses ; divers échantillons de phyllade fort altéré^ de couleur violacée ou rouge foncé (P). Echantillon n® 90. — Affleurements dans la rivière Méhédila; d ~ N 55^W,- très redressés. Beaux échantillons de quartzite noirâtre typique, parsemé de petits points blancs ou jaunâtres (feldspath altéré) TP). Echantillon n*^ 91. — Affleurement dans la Méhédila à son confluent avec la Pugu Pugu ; d — N 6Ô^ W; très redressé. Roche de couleur blanchâtre, assez fortement siliceuse, de texture schistoïde (quartzophyllade altéré?) (P). Echantii.lon n® 92. — Roche (en place?), recueillie dans la Pugu- f ugu. A quelque analogie avec la précédente, mais est plus altérée ei paraît moins quartzeuse ; de couleur claire, à larges zones alternativement verdâtres ou rosées ; légèrement micacée ; tache fortement les doigts (P). Echantillon n» 93. — Gros blocs trouvés dans la Pugu-Pugu, près de son confluent avec la Méhédila. Roche noire, siliceuse, à oolithes fortement aplaties, ce qui produit l’apparence d’une texture schistoïde ; les oolithes paraissent avoir subi une compression, un laminage intense ; elles sont de couleur noire comme la pâte de la roche, mais sont entourées jiar une sorte d’enduit blanc ou jaunâtre, constitué en partie de quartz, en partie jiar un autre minéral blanc, nacré, qui paraît s’ètre développé par métamorphisme. Cette roche curieuse ne me paraît guère pouvoir être assimilée qu’aux U roches siliceuses polymorphes » du système schisto-calcareux (C ?). Echantillon n® 94. — Affleurement dans le Loango, au village de Kindambn ; d= N 40^ W; très redressée. Deux échantillons de quartzite bleuâtre (P). Echantillon n® 95. — Roche (en place?) prise dans le ruisseau Furti. Beau quartzite noir typique (P). • Echantillon n® 96. — Affleurement dans le Loango entre les ruisseaux Furti et Btombi ; N 58^ W; i = 45^ S- W. Quartzophyllade noirâtre, altéré (P). Echantii.lon no 97. — Falaises du Loango {rive gauche) entre la Furti et la Biombi ; échantillons prélevés un jieu en amont du point où F précédent a été pris; même allure. Quartzite rose traversé par d’épaisses veines de quartz (P). Echantillon n® 98. — Fragments (en place?) pris dans le ruisseau Sungu, non loin de Buku Dungu. Roche schisteuse, micacée, injectée de quartz : c’est un véritable micaschiste. Roche siliceuse, compacte, de couleur verdâtre, légèrement schistoïde, parsemée de petits minéraux noirs et de petites cavités laissées par le départ de ceux-ci (A). Echantillon n® 99. — Recueillis entre Kimbenza et Buma Sundi (en place?). Trois échantillons de roches gréseuses, gris-bleuâtre, d’aspect métamor¬ phique ; â la loupe, on distingue des grains anguleux de quartz, disséminés dans une pâte assez homogène, composée elle-même de quartz et de mica k 2Ôi et peut-être de feldspath ; un des échantillons ressemble fort à un gneiss à grain fin, ou leptynite. Une roche blanc-jaunâtre, très altérée, composée de quartz et de mica (micaschiste). Un schiste gris-noir, tendre, très altéré, tachant les doigts (A). Echantillon n® 100. — Affleurement entre Kidwango et Buma Siindi-, d = N 20^ W; i=60^E. Phyllade noir-bleuâtre, finement feuilleté, d’aspect fort métamorphique (A). Echantillon n° 101. — Affleurement entre la Lusima et Glanda Sundi; d = N 5?^ W;très redressé. Micaschistes de couleur claire ressemblant à ceux de réchantillon 99 (A). Echantiij.on n" 102. — Roche (en place?) 'prise entre Buma Sundi et Ganda Sundi^ près de ceRe dernière localité. Quartzite vert-clair, dur, compact, à grain très fin (A). Echantillon n° 103. — Blocs de fortes dimensions trouvés sur la route entre, la Lusima et Ganda Sundi. Gneiss amphiboliques, de couleur verdâtre, durs, compacts, grenus (A). Echantillonné 104. — Roches (en place?) prises entre Ganda Sundi e Kikokolo Deux échantillons de phyllade gris ou noir. Micaschistes et schistes métamorphiques (A). Echantillon né 105. — Roche paraissant en affleui i ment près de Kikokolo. Assez beaux échantillons de gneiss, à cristaux de felspath rose nombreux, peut-être amphiboliques (A). Echantillon n® 106. — .Affleurement dans la Manzao. près de Kisaniho, direction N-S {?). Schiste noir, à texture assez grossière, finement micacé, d’aspect assez métamorphique, tachant les doigts (A). EchantiIvLON N® 107. — Affleurement près de Kikamba d = N 37 à 45^ W \ i — 22 à 40^ W. Schiste finement feuilleté, à mica blanc très abondant (A). En résumé, les roches rencontrées entre Kimongo et le petit ruisseau Biombi, situé un peu à TEst de Buku Diiugu, appar¬ tiennent presque excliisiveinent au système primaire métamor¬ phique ; la plus intéressante d’entre ces roches est le grès feldspa- thique ou arkose (n® 8v5) trouvé à l’Ouest de Dongu et analogue à celui affleurant dans le ravin Est de Suku M’Baku. Deux fragments de silex, dont un oolithique (échantillon n® 87), recueillis parmi des cailloux du Loango entre la Donge et la Buili, ont sans doute été amenés en ce point par un des affluents de droite du fleuve, qui prennent leur source sur la zone occupée par le système schisto-calcareux. Il est plus difficile d’expliquer la jirésence, dans la rivière Pugu-Pugu, affluent de gauche du Loango, de gros blocs de silex M 282 — hoirs, à oolithes fortement aplaties (échantillon n° 98). L’âge de ces silex est, en somme, assez douteux ; de telles roches se ren¬ contrent, sous les faciès les plus divers, dans plusieurs formations géologiques ; à cause des oolithes, je suis tenté de les ranger dans le système schisto-calcareux. On conçoit mal, toutefois, la pré¬ sence, dans cette région, de quelques témoins isolés de ce système, même si on suppose de très importantes dénudations ayant reporté vers l’Est sa limite primitive d’extension. Immédiatement au-delà de la Biombi, à partir du petit ruisseau Vombe, apparaissent des roches d’aspect franchement différent de toutes celles vues jusqu’à ce moment et que je range sans hésitation dans le terrain archéen : ce sont des schistes plus ou moins métamorphiques, parfois parsemés de cristaux, des mica¬ schistes, des quartzites à grain fin, des gneiss parfois amphi- boliques, des leptynites, etc. Ajoutons que M. Wyseur signale, dans ses notes, la découverte de granité, à cristaux de feldspath rose, gisant en gros blocs isolés un peu au nord de Ganda Sundi. Je n’ai pas trouvé de granité dans les échantillons qui m’ont été remis ; je suppose que M. Wyseur désigne sous ce nom le gneiss amphibolique que j’ai décrit ci-dessus sous les n°^ io3 et io5. On voit, d’après ce qui précède; que le passage de la zone primaire métamorphique à la zone archéenne se fait assez brus¬ quement, pour ainsi dire sans transition ; on peut donc tracer sur la carte, avec une certaine précision, la limite entre les deux formations géologiques. § 4- — Oe Sungu a luangu, par Maduda. M. Wyseur n’a pas recueilli d’écliaiitillons de roches le long de cet itiné raire. Il signale toutefois dans ses notes un certain nombre d’affleurements de grès et de schiste ; il dit également avoir trouvé à i km. de Matuba et jusqu’à la rivière Mafu (108) de gros blocs de ce qu’il nomme une «roche érui)tive «, analogue à celle trouvée par lui entre Kinkonzi et Tchela et décrite ci-après sous le n° 118; il s’agit donc probablement encore d’un gneiss amphibolique. M. Wyseur signale aussi aux environs de Kaï M’ Baku des affleurements d’une roche éruptive verte analogue à celle du bassin de la Dimba. § 5. — De Luangu a Buku Tchela, par Kimvuete et Maba Echantiiaon N" 109. — Affleurement dans la Dimha. Roclie cristalline, noir-verdâtre, à grain très fin, à texture très homogène; diabase (a). — M 283 — ÉcHANTii.LON N® 110. — Affleurement dans la Dongeà '2 ou H km. en avalde Bangala. Belle roche cristalline verte, grenue ; diabase (a). Echantiij.on n® 111. — Blocs trouvés à l km. au Nord de Bangala. Même roche que ci-dessus (a). Echantii.lon k® 112. — Boches trouvées entre Kimbenzatidi et N' Gandu. Echantillons divers de roche cristalline verte, grenue ou microgrenue, d’aspects variés (diabase) (a) ; 2 grès blanchâtres à grain fin, à texture bien homogène (P). EcHANTir.LON N® 113. — Blocs ramassés dans la 2'chiaba, près de la mission de Sanga. — Belle roche cristalline de couleur verdâtre (assez claire), à gros éléments (diabase) (a). Echantillon n® 114. — Cailloux ramassés sur la route entre Sanga et Kimvuete. Quartzite noir passant insensiblement, par altération, au grès blanc; un échantillon de ce grès blanc (P). Echantillon n® 115. — Fragments épars sur le sol entre Kimvuete et Simba.. Un grès clair à grain fin; un schiste ronge-brun, montrant dans la cassure des noyaux aplatis, sortes d’enclaves d’une substance blanchâtre plus altérable que le reste de la roche (P). Echantii.lon n® 116. — Roches recueillies entre Simba et la Sanvi. Un grès rougeâtre assez fin ; un phyllade rouge, finement micacé, bien feuilleté, assez métamorphique ; un phyllade gris-bleuâtre, ressemblant au précédent (ü affleure dans la Sanvi; d = N 65^ W; i = 50^ S- TU) (P). Echantii.lon N® 117. — Cailloux recueillis aux sources de la rivière Lubu zi, en contournant le mont Koromaze. Quartzite noirâtre, plus ou moins altéré en grès (P) (ce quartzite se voit en grands rochers à la pointe du Koromaze) ; un schiste rouge métamorphique, altéré. {A4 km. de Maba, il y a un af fleur t- ment de schiste : d z= N 45^ TU; incl. vers S- lU). Echantii.lon n® 118. — BlocSy parfois énormes, épars sur le sol entre Kinkonzi et Buku Tchela. Gneiss noirâtre, compact, peu ou pas feuilleté, amphibolique (M. Wyseur V assimile à la « roche granitique » quHl a trouvée près de Ganda Sundi); il est absolument identique au gneiss amphibolique que j’ai recueilli moi-même dans la rivière Kabi, à l’Est de Kinkonzi (éch. n® 8) (A). Echantillon n® 119. — Affleurement dans la rivière située à 1 km. à V Ouest de Buku Tchela] d — N 65^ W. Roche de couleur claire, bien stratifiée, d’une grande finesse de grain, fortement gréseuse, contenant des paillettes de mica et de petits cristaux de jiyrite : c’est une sorte de micaschiste à grain très fin (A). Echantillon n® 120. — Affleurement ou cailloux pris dans une gorge située à 4 km. à VEst de Tembo Sanga. — Phyllades, schistes métamorphiques et micaschistes d’aspects variés, souvent très altérés (A). ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM. 19. -- k 284 — * ÊCHANTii.LON K® 121. — Affleurement dans un ruisseau à 1 km. à V Ouest de Tembo Sanga. Roche à pâte de micaschiste, où se trouvent inclus des frag¬ ments plus ou moins arrondis de quartzite et parsemée de cavités laissées par le départ d’autres cailloux ; deux fragments assez gros, suhanguleux, de quartzite à grain fin, que M. Wj^seur indique comme élément de ce conglo¬ mérat (A). Cette roche intéressante est à rapprocher de celle que j’ai découverte près de Beiiza Massola (4). En résumé^ de Lnangu jiiscxu’à la mission de Sanga, M. Wyseur a trouvé de nombreuses roches cristallines vertes, ainsi que des pliyllades et des quartzites du primaire métamorphique ; entre Sanga et la pointe de la montagne Koromaze, il a également recueilli un certain nombre d’échantillons typiques des roches de ce système géologique. Malheureusement, sur la région qui s’étend des sources de la Lubuzi jusqu’à Maba (où on se retrouve dans la zone archéenne), je ne x)0ssède pour ainsi dire aucun rensei¬ gnement géologique ; M. Wyseur se borne, en effet, à signaler, dans ses notes, l’existence, à 4 km. à l’Est de ce village^ d’un affleurement de schiste, dirigée 4^° W et inclinant vers l’Ouest, qu’il ne décrit pas autrement et dont il n’a pas pris échantillon. Il n’est donc pas possible de déterminer, avec exactitude, le point où cet itinéraire recoupe la limite entre la zone primaire méta¬ morphique et la zone archéenne. Au-delà de Maba, M. Wyseur a observé diverses roches qui appartiennent, sans conteste, à l’Archéen et parmi lesquelles je citerai les gneiss amphiboliques affleurant abondamment entre Kinkonzi et Buku-Tchela et le conglomérat à x)âte de micaschiste et à éléments subarrondis de quartzite, découvert à quelques kilomètres à l’ouest de Buku-Tchela. 1 ^ M 285 — DEUXIÈME PARTIE. CHAPITRE I. Description des étages géologiques du Mayumbe. Je me propose à présent de résumer et de coordonner les observations géologiques décrites ci-dessus et de dégager les principaux résultats de mes études. Je passerai donc en revue, dans le présent chapitre, les quatre grands systèmes géologiques affleurant dans la région parcourue ; J’indiquerai leur composition litliologique — que Je comparerai avec celle observée sur la rive gauclie du fleuve — J’examinerai s’il y a lieu d’établir des subdivisions en assises et Je clierclierai, le cas échéant, à déterminer l’âge relatif de celles-ci ; enfin Je dirai quelques mots de l’allure des couches. § I. — Auchéen. Au nord de Lukula, l’Archéen est essentiellement constitué par des schistes métamorphiques divers : micaschistes, chlorito- schistes, séricitoschistes, schistes graphiteux, etc..,, par des gneiss amphiboliques, des leptynites et des quartzites pins ou moins feldspathiques, parfois micacés et ainiantifères. Je n’y ai trouvé nulle part de granité. L’ensemble de ces roches a un caractère cristallin très net, beaucoup moins accentué toutefois que dans les couches visibles aux environs de Borna et de Pala- bala et que M. Cornet place à la base du système archéen. J’estime donc que les terrains cristallophylliens recoupés par mes itinéraires et par ceux de M. Wyseur, doivent être rangés en entier ou en majeure partie, dans les assises supérieures de ce système géologique. C’est, me semble-t-il, le seul point qui ressort nettement de la comparaison ([ue J'ai faite entre mes observations et celles de M. Cornet; Je ne crois pas possible actuellement, du moins avec les documents que je possède, d'établir dans la série archéenne du Mayumbe, des zones pétrographiques corres- — M 286 — pondantes à celles que ce savant a reconnues sur les bords du fleuve et le long du cbemin de fer. Je me bornerai donc à attirer l’attention sur les quelques particularités suivantes : 1° Un peu au nord de Lukula, on voit affleurer abondamment des schistes grossiers, d’un noir mat intense, tachant fortement les doigts ; ils sont, par endroits, extrêmement chargés de gra¬ phite, au point d’avoir été pris pour du charbon altéré et pour avoir donné lieu à des recherches de combustible. Cette roche affleure sur une zone assez étendue, qui paraît se prolonger jusque sur la Xiembo ; on trouve, en effet, sur les bords de cette rivière, des schistes et des phyllades graphiteux ressemblant fort à ceux des environs de Lukula (^). 2° Près de Benza-Massola, on observe un curieux conglomérat composé d’une pâte de micaschiste entouran't des éléments arrondis ou subarroudis de roches gréseuses et de quartz (observation n® 4)' Cette roche a été retrouvée par M . Wyseur à i km. à l’Ouest de Tembo Sanga (observation 11° 121), c’est-à-dire à peu près sur le prolongement d’une ligne tracée à partir de Benza Massola, suivant la direction générale des couches ; ce fait indique qu’il s’agit d’une formation ayant une certaine continuité. Malgré la cristallinité de son ciment, ce conglomérat a, sans conteste, une origine sédimentaire. L’existence de cette roche, au Mayumbe, méritait d’être soulignée. On sait, en effet, l’intérêt qui s’attache à la découverte de conglomérats de l’espèce au sein des couches anté-cambriennes et les conclusions théoriques qu’on en a tirées concernant le mode de formation de ces dépôts. 3° Sur les bords des rivières Kabi et Lumbu, j’ai trouvé des affleurements d’un beau gneiss de couleur sombre, peu feuilleté, fortement amphiboiique, avec grands cristaux roses de feldspath disséminés dans la pâte (observations n°^ 8 et 9) ; cette roche a été observée par M. Wyseur, entre Kinkonzi et Buku-Tchela (n® 118), à l’Est du village de Matuba (n® 108), enfin aux environs de Ganda Sundi (lU io3). Cette large bande de gneiss amphiboliques reconnue, sur une distance d’environ 32 kilomètres, entre le Loango et les affluents (^) Voir J. Cornet. Notes sur la géologie du Mavombe occidental, p]). 19 et 20. — M 287 — de gauche de la haute Lubuzi, constitue un des traits les plus caractéristiques de la zone archéenne du Mayumbe. 4° Près de Vako N’Zebo^ j’ai trouvé quelques blocs d’une belle diorite, affleurant certainement à proximité. Les roches éruptives basiques ne paraissent pas très abondantes dans la zone archéenne du Bas-Congo. Je ne sache pas qu’on en ait signalé sur la rive gauche du fleuve. Au Mayumbe, M. Kostka a découvert, aux environs de Kondé Sanga, des roches amphibo- liques grenues ou microgrenues que M. Cornet a déterminées, avec doute, comme de la diabase (échantillon n® 12 de M. Kostka) et du gabbro (échantillon n® 24) (^). Allure. — D’une façon générale, les couches archécnnes inclinent assez fortement vers le S.-W ; j’ai cependant trouvé, aux environs de Lukula, des pendages en sens inverse et M. Wyseur en signale également quelques-uns dans ses notes. La direction moyenne des couches de ce système, calculée d’après mes observations et celles de M . Wyseur, est de N 38® W (^). § 2. — Primaire métamorphique. Dans la zone voisine de l’Archéen, le terrain primaire méta¬ morphique du Mayumbe est essentiellement constitué de quartzite ty[)ique, souvent noirâtre, plus ou moins feldspathique et de phyllade noir-bleuâtre bien feuilleté. Ces couches que j’appellerai, pour la facilité de cet exposé, couches de Tchiobo, sont, sans con¬ teste, l’équivalent des couches de la Bembizi, que M. Cornet place (^) Notes sur la géologie du Mayumbe occidental, pp. i5 et 16. (2) Le tableau ci-dessous indique les directions moyennes des couches des trois systèmes géologiques plissés du Mayumbe, calculées d’après mes observations et celles de mon adjoint. Archéen Terrain primaire métamorphique Système schisto - calcareux Brien .... N. 39» W N. 350 W N. 57° W Wyseur .... N. 370 W N. 52° W N. 47° W Br. et Wys. N. 38° W N. 42® W N. 53° W Il va sans dire que je ne donne çes chiffres qu’à titre de simple indication. — M 288 — à la base de ce système géologique et qu’il a reconnues sur la rive gauche du fleuve ; j’ai pu me convaincre, en effet, qu’il y a, entre ces formations, une identité remarquable de composition minéra¬ logique, que les descriptions de M. Cornet suffiraient, du reste, à attester. Je rattache également à l’assise de la Bembizi, l’arkose que j’ai découverte près de Suku M’ Baku (n° 61) et qui ressemble, au point de n’en pouvoir être distinguée, à l’arkose de la Lufii que M. Cornet place au sommet de cette assise. Le long du chemin de fer, cette arkose est immédiatement sur¬ montée par le poudingue dévonien, ainsi qu’on peut le voir aux environs de la gare delaLufu, où ces roches apparaissent en bandes alternantes , ramenées successivement au jour par les plisse¬ ments (^). Plus au Nord, sur le sentier des caravanes, l’arkose de la Lufu est, au contraire, suivie par les roches de l’assise de N’Sékélolo, rattachée au terrain primaire métamorphique. Au Mayumbe, je n’ai pas eu l’occasion de faire des observa¬ tions absolument concluantes concernant la position stratigra- phique de cette arkose. Celle-ci, en effet, n’a guère été trouvée, sous son aspect typique, qu’à Suku M’ Baku (iP 61) et à Dongu, sur la Loango (n^ 85) ; en dehors de ces points, on rencontre, il est vrai, beaucoup de roches gréseuses à ciment feldspathique, passant à l’arkose, notamment dans le bassin de la Donge et dans la haute vallée du Loango; peut-être quelques-unes de ces roches con¬ stituent-elles le représentant de l’arkose de Suku M’ Baku. Quoi qu’il en soit, mes observations démontrent que l’arkose type n’apparaît qu’au N-E. de la zone occupée par les quartzites et les phyllades de Tcliiobo, et il est donc logique d’admettre qu’elle surmonte ce complexe de couches, comme c’est le cas sur la rive gauche du fleuve. Au-delà de cette ligne d’arkose, on continue à rencontrer, jus¬ qu’au-delà du Loango, des couches appartenant, sans conteste, au meme système géologique, mais ayant, m’a-t-il semblé, une compo¬ sition minéralogique quelque peu différente de celle des couches de Tcliiobo; ainsi les roches quartzeuses, qui y sont très abon¬ dantes, se rapprochent plus du grès, et spécialement du grès (^) Voir CoKNET. Btude sur, etc., pp. 332-334 et 336. — M 289 — feldspathique que du véritable quartzite ; le phyllade m’a paru plus rare et d’aspect moins métamorphique ; enfin, on trouve, assez abondamment, un schiste rose ou jaunâtre, à grain souvent assez fin, toujours très altéré, tachant les doigts et contenant parfois en enclaves des fragments d’autres roches et notamment de grès ; j’ai observé de beaux affleurements de ce schiste près de Bangala-Donge (n° 58), dans le ravin de Suku m’ Baku et de Luangu (n® 61) et surtout à Iiigwela (n® 64), où on peut voir qu’il a une puissance de plusieurs centaines de mètres. M. Wyseur, de son côté, m’a rapporté un échantillon de ce même schiste recueilli près de Kimongo (n° 80). Cette roche est, à mon avis^ nettement distincte du phyllade de Tchiobo et de celui qui affleure dans la même région, et je suis convaincu qu’elle n’en constitue pas un faciès d’altération, comme on est tenté de le supposer a priori. Elle est différente aussi des calschistes décal carisés, visibles au Nord de Kikenge, avec les¬ quels 011 pourrait cependant la confondre ; d’ailleurs, les roches caractéristiques du système schisto-calcareux (poudingue, calcaire efc silex) font complètement défaut dans la région où affleurent ces schistes, et je ne crois pas qu’il puisse être question de ranger ceux-ci dans ce dernier étage géologique. En résumé donc, les couches affleurant dans le bassin de la Donge et dans celui du haut Loango sont essentiellement compo¬ sées de grès feldspathiques, de schistes phylladeux et de schistes jaunâtres éminemment altérables, à enclaves. Ces couches — qu’on pourrait appeler couches de la Donge sont-elles distinctes des couches de Tchiobo ou n’en constituent-elles que la réapparition par plissement? Je penche pour la première hypothèse, à cause de la différence de composition entre les deux complexes de cou¬ ches. Il faut reconnaître cependant que cette différence n’est pas très tranchée, et qu’en pratique, il serait difficile de les délimiter avec netteté ; je crois donc qu’il n’y a pas lieu d’en faire de véri¬ tables assises, qu’on pourrait malaisément figurer sur une carte et qu’on ne parviendrait probablement pas à distinguer dans d’autres régions. Il suffit, pour le moment, de retenir que le carac¬ tère métamorphique des roches de la zone primaire du Mayumbe paraît aller en diminuant au fur et à mesure qu’on s’avance vers le N-E. Tout porte à croire que l’âge des couches va également en diminuant dans la même direction. Les couches de Tchiobo - M 290 — doivent donc être regardées comme plus anciennes que les cou¬ ches de la Donge. Peut-on rattacher ces dernières couches à Vassise de Nsékélolo que M. Cornet a reconnue aux abords du fleuve? Cette opinion par.iît assez rationnelle et je Fai émise, sous réserves, dans un rapport rédigé sur place. Il y a cependant, entre cette assise et les couchiîs de la Donge, d’assez fortes différences lithologiques (par exemple, absence de l’élément calcaire dans ces dernières couches) ; j’estime donc qu’il est plus prudent de réserver la ques¬ tion et de ne pas pousser trop loin les essais de parallélisme entre les séries géologiques de Mayumbe et celles de la région des Cataractes. Un fait qu’il convient de souligner, c’est la présence, dans la zone primaire métamorphique, de nombreuses roches cristallines basiques, dont j’ai indiqué les points d’affleurement sur les cartes ci-annexées. La plupart de ces roches doivent être rapportées à la diabase, quelques-unes, je pense, à la diorite ; certaines d’entre elles sont cependant de structure complexe, comme, par exemple, la roche verte à enclaves, qu'on trouve associée à la diabase dans le bassin de la Donge. Il convient de citer aussi la roche massive, de teinte claire, de structure microgrenue, affleurant à Buku- Xanga, dont l’examen microscopique ii’a pas encore été fait. Ces diverses roches feront peut-être l’objet d’un travail spécial. A part la diorite trouvée à Vako n’Zebo, dans l’Archéen, tous les affleurements de roches éruptives que j’ai découverts sont situés dans l’espace que j’assigne, sur ma carte, au terrain pri¬ maire métamorphique ; elles sont très abondantes dans le bassin de la Donge et dans celui de la haute Lukula ; on en trouve égale¬ ment quelques poiiitements à l’Est de Buku-Nanga. Ces observations sont à rapprocher de celles faites sur les rives du fleuve par M. Dupont ; ce géologue a décrit (^) un important massif de diabase visible à la cataracte d’Issanghila et qui avait déjà été signalé précédemment par Pecliuel-Loesche ; il a retrouvé cette même roche en divers points plus à l’Est et notamment sur la rive droite de la Luima et près du village de N’Kenge, situé, sur le sentier des caravanes, entre les rivières Kwilu et Gumi (2). (^) Lettres sur le Congo, pp. 83 et i3o. (*) Ce point est situé dans la zone schisto-calcareuse. — Ajoutons que M. Dupont dit également avoir trouvé (Zoc. cit. p. 296) un massif de diabase — M 291 — M. Cornet n’a pas signalé de roches éruptives le long du chemin de fer, ni en aucun point de ses itinéraires au Bas-Congo. Allure. — Le pendage dominant des roches du primaire métamor¬ phique se fait vers le S-W., comme dans l’Archéen ; en quelques points, par exemple dans la vallée de la Léhé et aux sources du Loango, j’ai pu observer des changements de direction et d’incli¬ naison, montrant l’^ixistence de plissements. La direction moyenne des couches me paraît être d’environ N 42° W. (voir note 2^ p. m 287). § 3. — Système schisto-calcareux. J’y ai observé, comme M. Cornet, des calcaires purs, des cal¬ caires schisteux et des poudingues ; de plus, j’ai trouvé sur le sol, de nombreux blocs, parfois énormes, de silex, d’aspects et de textures variés, que M. Cornet nomme « roches siliceuses poly¬ morphes » ; je n’ai, en aucun point, observé ces silex en place (*). Les calcaires purs que j’ai trouvés sont pour la plupart de couleur gris-clair ou gris-bleuâtre, souvent compacts, parfois oolithiques ; ils ont quelque ressemblance avec certains calcaires primaires de Belgique. Les calcaires schisteux sont gris-bleu ou noirâtres quand ils sont intacts ; ils sont bien stratifiés et contiennent une très forte proportion d’argile ; on les trouve souvent dans un état de pro¬ fonde altération, et ils apparaissent alors sous la forme de schistes tendres, souvent jaunes, roses ou rouges, d’où l’élément calcareux a complètement disparu. Les poudingues sont formés par une pâte schisteuse, un peu micacée, noirâtre, gris-bleu ou violacée, chargée d’une certaine près de Maiiyanga, c’est-à-dire en i)leine zone des grès. Cette observation est, à ma connaissance, la seule publiée jusqu’ici qui tendrait à démontrer que les dykes éruptifs du Bas-Congo traversent les grès rouges. Mais il serait prématuré d’en tirer une conclusion contraire à l’ensemble des faits connus. L’auteur rapporte, du reste, cette observation sans aucun commentaire et d’autre part, il dit explicitement (Chapitre c questions géologiques » p. 5oi) que (c les grès rouges ne sont pas traversés par des roches éruptives ». (^) Cependant dans l’excavation d’Abikula, où on a fait des recherches pour cuivre, j’ai trouvé, interstratifiés parmi les schistes calcareux altérés, de minces bancs continus de silex dont l’épnisseur variait entre quelques millimètres et 3 à 4 centimètres. — M 292 proportion de grains de quartz et englobant des cailloux plus ou moins arrondis de natures diverses : ceux-ci sont surtout du grès, du quartzite, du quartz, parfois du silex (dans ce dernier cas, les cailloux sont subangulenx) ; la roclie est, en outre, même dans la cassure fraîche, parsemée de vides assez grands, laissés, sans aucun doute, par le départ d’éléments calcaires. Les échantillons de poudingue que j’ai rapportés ressemblent, de la façon la plus frappante, à ceux que M. Cornet a recueillis en différents points de ses itinéraires et notamment aux environs du pont de la Lufu. On a donc certainement affaire, de part et d’autre, à la même assise du système schisto-calcareux. Parmi les éléments de ce poudingue, M. Cornet a trouvé, outre les roches que je viens de citer, du granité, du grès calcareux et du calcaire schisteux ; mais il n’a pas observé de silex. L’origine de la plupart des éléments du poudingue est facile à déterminer : le granité provient du système archéen, les grès et les quartzites feldspathiques sont d’âge primaire métamorphique (couches de la Bembizi). M. Cornet considère les grès calcareux comme provenant de la désagrégation des couches de Nsékélolo : enfin, ce géologue a émis l’opinion que les calcaires purs et les calcaires argileux sont également originaires de ces dernières couches ; mais il a été obligé pour cela, de supposer « l’existence » d’assises appartenant au groupe de Nsékélolo et cachées entiè- )) rement aujourd’hui par les couches du système schisto-calca- » reux en transgression sur le massif cristallin de l’Ouest)), puisque le calcaire n’a été rencontré nulle part dans aucune des assises du terrain métamorphique. Pour ce qui me concerne, je crois qu’il est plus simple et plus rationnel de rattacher au système schisto-calcareux les couches d’où proviennent les calcaires purs, les calcaires schisteux et les silex trouvés en éléments roulés dans le poudingue ; ces roches sont, en effet, tout à fait caractéristiques de ce système géolo¬ gique, et, comme je viens de le dire, elles font défaut dans les assises connues des systèmes géologiques antérieurs. Je suis donc amené ainsi à conclure que le poudingue contenant ces divers éléments n’occupe pas, dans l’échelle stratigraphique, la base du système schisto-calcareux ; il y aurait donc lieu de distinguer, dans ce système, deux groupes ou étages distincts séparés par une assise de poudingue. — M 293 - Cette conclusion est confirmée par l’observation que j’ai faite à quelques kilomètres au nord de Kikenge (voir observation n°27), où j’ai trouvé le poudingue en place paraissant bien surmonter du calcaire schisteux typique visible en beaux affleurements et appar¬ tenant sans conteste au système schisto-calcareux. Cette manière de voir paraît, à première vue, en contradiction avec les faits observés sur la rive gauche du fleuve par M. Cornet. D’après ce savant, en effet, on constate sur la route des carava- vmnes, entre Nsékélolo et Tomolokuti, que le poudingue repose directement sur les couches de Nsékélolo (^) ; d’autre part, entre Tomolokuti et la gare de la Lufu et sur le chemin de fer au voi¬ sinage de ce dernier point, on peut faire de nombreuses observa¬ tions tendant à démontrer la superposition du poudingue à l’ar- kose, sommet des couches de la Bembizi (les couches de Nsékélolo font défaut dans cette région). Toutefois, on ne peut affirmer avec certitude qu’il en soit de même vers l’Est, par exemple à Zolé, où réapparaît le poudingue, puisque dans cette région le substratum métamorphique cesse d’être visible. La superposition directe du poudingue aux couches primaires métamorphiques ne peut donc être considérée comme établie que dans la partie occidentale de la zone calcaire de la rive gauche. Or, le fait peut s’explic[uer simplement en disant que dans cette région, les couches inférieures au poudingue font défaut, c’est-à- dire donc que V étage supérieur de ce système schisto-calcareux y est en transgression par rapport à Vétage inférieur. 11 en a été de même jadis au Mayumbe, mais l’érosion ayant reculé vers l’Est la limite primitive de Faire d’extension de ce système géologique, cette transgi'ession n’y est plus aujourd’hui observable et on y voit partout affleurer simultanément les deux étages. Cette explication est, me semble-t-il, la seule qui puisse rendre compte, de façon satisfaisante, de tous les faits connus. Elle s’accorde parfaitement, en tout cas, avec les idées de M. Cornet lui-même, puisque c’est ce savant qui, le premier, a montré que le système schisto-calcareux s’est déposé sur les couches infé- (9 D’après le travail de M. Cornet (p. 364 ®t 365), il semble bien cepen¬ dant que Fauteur n’ait pas eu l’occasion d’observer cette superposition et qu’il ait déduit celle-ci de certains autres faits (voirp. 366). - M 294 — rieures en stratification transgressive (voir citation de la page 88). Elle est toutefois, je le reconnais volontiers, assez hypothétique et appuyée sur un petit nombre de faits. Elle serait inutile si je n’avais qu’à interpréter mes propres observations. Je ne la donne donc que sous réserves et je pense qu’avant d’être considérée comme exacte, elle devrait être confirmée par de nouvelles obser¬ vations. Allure. — Les couches du système schisto-calcareux décrivent, dans toute la région où elles affleurent, une succession de plisse¬ ments assez énergiques, démontrés par des pendages en sens opposés, qui s’observent fréquemment. Ces plissements semblent même avoir pour effet de ramener au jour, en quelques endroits, les roches du terrain métamorphique, si j’en juge par les quelques échantillons de roches gréseuses, trouvés épars sur le sol et dans le lit des rivières et que j’ai cru devoir rappoiter à ce système. § 4* — Système de la Mpioka. Ce système a, au Mayumbe, la même composition minéralo¬ gique que sur la rive gauche du fleuve : il est constitué par des schistes rouges, souvent micacés, passant au psammite, alternant avec des grès à grain assez gros, souvent feldspathiques et de couleur rouge-brique. Aux environs de Boko-Songo, j’ai trouvé des grès grisâtres ou bruns, à grain moj^en, extrêmement durs et tenaces, que j’ai i*apportés, avec doute, aux couches de la Mpioka. Ce sont probablement les mêmes grès que M. D. Levât a trouvés au toit de la plupart des gisements du bassin du Kwilu-Niari et qu’il a rangés dans la formation schisto-calcareuse. En général, les roches de la Mpioka sont disposées en couches voisines de l’horizontale, avec un léger pendage vers l’Est. J’ai cependant trouvé des points où ces couches étaient assez forte¬ ment redressées et présentaient des changements d’allui*es parais¬ sant indiquer l’existence de véritables plissements, CHAPITRE IL Sur l’aire d’extension des principaux étages et Sur la structure géologique du Bas-Congo. 11 y a lieu à présent de dire quelques mots de la façon dont se délimitent les zones respectivement occupées, dans la région sep¬ tentrionale du Bas-Congo, par les quatre étages géologiques que je viens de décrire. J’indiquerai, en même temps, d’après les travaux antérieurs, l’aire d’extension de ces mêmes étages sur les rives du Congo, sur la route des caravanes et le long du chemin de fer de Matadi à Léopoldville, et je montrerai comment on peut tentt^r de raccorder, à travers une région encore inconnue, les limites séparatives de ces différents étages. Pour rendre cet exposé aussi clair que possible^ j’ai figuré, sur une carte du Bas- Congo à l’échelle de i/i.ooo.ooo®, outre nos propres itinéraires, ceux de M. Dupont, de M. Cornet et de M. Kotska. J’ai entouré le tracé de ces itinéraires d’un liseré dont la couleur indique râge des terrains traversés. J’ai donc ainsi condensé, sur cette carte, les principaux documents géologiques qui ont été publiés jusqu’ici sur la région. Il importe cependant, pour apprécier le degré d’exactitude de ces traeés, de tenir compte de ce qui suit : L’esquisse géologique publiée par M. Dupont dans son volume Lettres sur te Congo, n’est pas accompagnée d’une description méthodique des ooservations faites par l’auteur ; aussi est-on obligé d’adopter ou de rejeter en bloc l’interprétation deM. Dupont. J’ai aceepté celle-ci pour ce qui concerne le trajet de Banane à Tomolokuli, par Matadi et Issanghila ; ce trajet, qui s’écarte assez bien de ceux de M. Cornet, recoupe, en effet, des formations sur l’âge desquelles on ne peut guère, en général, coneevoir de doute. Mais au-delà de Tomolokuti, l’itinéraire de M. Dupont se confond à peu près avec celui deM. Cornet (route des caravanes); or, ces deux savants ont donné de leurs observations deux interprétations nette¬ ment différentes : ils n’ont pas admis, en effet, la même échelle stratigraphique et il est probable, en outre, qu’ils diffèrent d’avis sur l’âge relatif de certaines roches. J’ai donc renoncé à utiliser, au-delà de Tomolokuti, les tracés de M. Dupont et j’ai eu exclusi- ^ M 296 — vement recours, pour toute la région située à l’Est de cette localité, aux travaux de l’éminent professeur de Mous qui relatent avec précision les faits observés et qui m’ont sans cesse servi de guide dans la rédaction de ce mémoire (^). 2° Les ouvrages de M. Cornet auxquels je viens de faire allusion contiennent la description détaillée de ses observations géolo¬ giques ; on n’a, malheureusement, pour interpréter ces observa¬ tions, que les deux coupes générales, quelque peu schématisées, annexées au travail : Etudes sur la géologie du Congo occidental, etc.... » Aucune carte n’est jointe à ce travail et il est parfois difficile de déterminer l’âge d’un affleurement d’après la descrip¬ tion qui en est donnée. Aussi ne puis-je garantir que mes tracés soient partout corrects et ne doit-on guère les regarder que comme des schémas. Ainsi, je n’ai pu, en m’aidant seulement du travail précité, reporter sur ma carte la position exacte des nombreuses zones de terrain primaire métamorphique et de terrain schisto- calcareux, dans les régions où ces deux systèmes géologiques affleurent simultanément (sur le chemin de fer près de la gare de la Lufu et au S.-W. de Nsékélolo) ; la petitesse de l’échelle adoptée s’opposait, du reste, à ce que je figure exactement des bandes de terrain qui n’ont parfois que quelques centaines de mètres de largeur. J’ai bien dû cependant représenter cette alternance des deux terrains X3ar une succession de bandes bleues et vertes, mais il est bien entendu que cette représentation est purement convention¬ nelle et ne rend pas un compte exact de la réalité. De même, j’ai éprouvé de grandes difficultés à classer, d’ai)rès la seule lecture du mémoire cité plus haut, les schistes et les grès rouges rencontrés par M. Cornet, soit dans le système de la Mpioka, soit dans celui de l’Inkissi ; aussi me suis-je décidé à réunir ces deux formations en une seule et à les figurer sur ma carte par une même teinte. Ainsi donc, pour les raisons que je viens d’exposer, mes tracés, en dehors de la région que j’ai moi-même parcourue, ne doivent être regardés que comme approximatifs. C’est pour les mêmes raisons que je renonce à publier un véritable essai de carte (1) Les affleurements de roches éruptives sont toutefois indiqués d’après M. Dupont. géologique du Bas-Congo. Il ne m’appartenait pas, du reste, d’apporter une interprétation graphique des observations de M. Cornet — interprétation que ce dernier est seul à même de donner de façon correcte et qu’il publiera sans doute un jour (i). Sur la carte de la planche XII ci-annexée, qui n’est en quelque sorte qu’un squelette de carte géologique, je n’ai donc figuré aucun raccord, aucun tracé de limite, et j’insiste pour qu’on ne la regarde que comme un résumé graphique des faits actuellement connus et comme destinée simplement à faciliter au lecteur la compréhen¬ sion de ce chapitre. Au Mayumbe, la limite entre l’Archéen (A) et le terrain primaire métamorphique (P) est très nette ; elle est formée par une ligne sensiblement droite, orientée X. W., passant un peu à l’Est de Buku Dungu et près de Maduda. Sur la rive droite du fleuve, M. Dupont a situé cette limite près de X’Goma ; le même géologue la fait passer, sur la route des caravanes, à quelques kilomètres au S. E. de Dembole. ce qui semble confirmé par les observations de M. Cornet (2). Enfin sur le chemin de fer, ce dernier géologue place la limite dont il est question entre la Grande et la Petite Bembizi. Il est facile, moyen¬ nant de légères inflexions, de raccorder entre eux ces différents points. La ligne que l’on tracerait ainsi serait d’allure relative¬ ment régulière, sauf toutefois qu’aux environs du chemin de fer, elle devrait s’incurver assez fortement et prendre une direction voisine de X.-S., conforme à l’allure des couches observée dans cette région par M. Cornet. Il y a lieu de remarquer, en effet, que la direction des couches archéennes et métamorphiques change fortement quand on passe des rives du Loango à celles du Congo. Au Mayumbe, la direction moyenne de ces- couches, telle qu’elle résulte de mes observations, est de X. 38° W. ; sur la rive gauche du fleuve, cette direction se (^) M. Cornet travaille en ce moment à la confection d’une carte géolo¬ gique à grande échelle du Congo tout entier. Il a, en outre, exposé au Musée de Tervueren, une maquette en relief où la structure géologique est indiquée à grands traits. (^) Voir Etudes sur _ efc., p. 33 1 : les roches vertes subschistoïdes signa¬ lées par l’auteur dans le lit de la Lufu et visibles sur plusieurs kilomètres encore vers le X.-E., semblent bien devoir être rangées dans l'Archéen — ce qui est, du reste, confirmé par la planche I de l’ouvrage. — M 29B -- rapproche beaucoup plus de la direction N. -S., ainsi qu’il ressort de l’examen de la carte (planche XII), où j’ai fait figurer la plupart des allures relevées par M. Cornet. Ce fait important a, du reste, été mis en lumière par le professeur de Mons (^) qui, prenant la moyenne de huit observations faites par lui dans de bonnes condi¬ tions, sur des couches bien réglées, a trouvé pour la région des Cataractes une direction N. 25° E. ; une série d’observations faites par M . Kostka dans le Bas-Mayumbe lui donne, d’autre part, une direction N 36® W pour l’allure moyenne des couches dans cette région. D’après ces mesures, la direction des plis des terrains archéens et métamorphiques varierait donc d'environ 60°. « Ces plis, dit ))M. Cornet(2), ne peuvent se raccorder que par une courbe » fortement arquée ou plus probablement par un rebroussement » qui se ferait suivant à peu près le tracé du Congo. » On voit, d’après ce qui précède, que je me rallie à l’idée d’une simple inflexion des plis, le tracé d’un rebroussement me paraissant incompatible avec les faits connus et l’interprétation que j’en ai admise. La limite entre les systèmes métamorphique (P) et schisto-cal- careux (C) est beaucoup plus difficile à tracer, pour diverses raisons et notamment parce que cette limite ne consiste probable¬ ment pas en une ligne unique. Au Mayumbe, la limite passe entre Buku Nanga et Kikenge et elle a probablement une allure voisine de celle que j’ai indiquée sur la carte (pl. XII). Mais au S-W de cette ligne, j’ai trouvé, en plein primaire métamorphique, des vestiges de terrain calcaréo schis¬ teux (très nets à Kindamba, douteux près de Yalala) qui permet¬ tent de croire à l’existènce, dans cette région, de petits synclinaux calcaires épargnés par l’érosion. D’autre part, au N. E. de cette limite, j’ai recueilli quelques fragments, non en place, de quart- zites ressemblant fort à ceux du primaire métamorphique, ce qui me fait supposer que ce terrain réapparaît en quelques endroits au centre d’anticlinaux érodés. Le long du fleuve, le calcaire apparaît, d’après M. Ed. Dupont, un peu au nord du confluent de la rivière Tombe. (^) Note sur la géologie du Mayumbe occidental, pp. 28 et 24. (‘^) La tectonique et la morphologie du Katanga, p. 84. — M 299 — Sur la route des caravanes, on le rencontre pour la première fois entre Banza-Mantéka et Tomolokuti; d’après M. Cornet, il se continue sur un certain espace, au X.-E. de cette localité, puis on voit réapparaître le primaire métamorphique, et ces deux systè¬ mes géologiques affleurent en bandes alternantes jusqu’à Nsé- kélolo. Sur le chemin de fer, les roches du système schisto-calcareux s’observent pour la première fois un peu à l’ouest de la Lufu, puis on voit alterner, sur un court espace, les poudingues de ce système avec les arkoses du primaire métamorphique ; les roches calcaréo-schisteuses se montrent seules ensuite jusqu’au-delà de l’Inkissi. On voit donc, en résumé, qu’aux abords du chemin de fer, la zone où se rencontre le terrain métamorphique est très étroite ; sur la route des caravanes, cette zone a une largeur beaucoup plus considérable, mais elle est interrompue par de nombreuses bandes calcaires ; enfin, elle acquiert plus d’ampleur encore au Mayumbe, où j’ai vu les roches de ce système affleurer pour ainsi dire exclu¬ sivement sur un espace large de plus de 40 kilomètres. On peut expliquer ce fait remarquable de plusieurs façons. La plus simple est celle qui consiste à admettre qu’il est dû à l’érosion agissant sur des plissements à axe plongeant vers le Sud-Est. La région du Mayumbe plus fortement relevée que la région voisine du fleuve, soumise donc à une dénudation plus intense, a vu disparaître à peu près complètement les synclinaux calcaires qui y existaient autrefois ; ces synclinaux sont restés visibles, au contraire, sur les rives du Congo et sur la route des caravanes, où ils apparaissent enclavés entre des couches primaires méta¬ morphiques ; enfin sur le chemin de fer, l’érosion n’a plus même entamé le sommet des anticlinaux du système schisto-calcareux et le substratum cristallin cesse d’apparaître à peu de distance de la station de la Lufu. En gros, on peut donc dire que la limite entre (P) et (C), que j’ai tracée au Mayumbe, s’infléchit fortement vers le Sud pour rejoindre à Nsékélolo le sentier des caravanes ; après avoir, dans cette région, présenté une série d’indentations plus ou moins compliquées, elle repasse ce sentier non loin de la Lunionzo pour venir contourner la zone calcaire reconnue par M. Dupont au ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., 20. — M 3oo — Nord du Long Reacli ; elle revient enfin vers le S.-E., traverse le fleuve au Nord d’Issangliila, le sentier des caravaves entre Banza Mantéka et Tomolokiiti et rejoint le cliemin de fer non loin de la gare de la Lufu par un trajet plus ou moins sinueux mais paral¬ lèle, dans l’ensemble, à la limite entre l’Arcliéen et le primaire métamorphique. On comprend ainsi pourquoi on ne retrouve pas, dans le Haut- Mayumbe, le prolongement des calcaires du Long K/eacli. D’autre part, pour expliquer que l’étage supérieur du système scliisto- calcareux déborde par-dessus l’étage inférieur dans la région des t’ataractes et non au Mayumbe, j’ai été obligé d’admettre plus haut que cette dernière contrée a été l’objet d’une érosion plus intense, qui a fortement reculé vers le N.-E. la limite d’extension primitive de ce système géologique. On voit que cette conclusion est parfaitement d’accord avec les considérations de tectonique que je viens de développer. Il y a lieu de signaler aussi que la direction moyenne des couches schisto-calcareuses daiis la région que j’ai parcourue est voisine de N. 55*^ W.; aux environs de Nsékélolo, cette direction, d’après M. Cornet, se rapproche de N.-S. (^) et cette allure se maintient aussi entre Tomolokiiti et la gare de Lufu et à l’Est de cette dernière localité. Il faut donc en conclure que les plis du système schisto-calcareux ont subi la même flexion que ceux des terrains archéen et métamorphique sous-jacents et que, par consé¬ quent, le phénomène orogénique dont cette flexion est la consé¬ quence est postérieur au dépôt des calcaires. Rappelons enfin qu’à la suite des travaux de M. Dupont et des observations rapportées par MM. Lamy et Alvernlie, Marcel Bertrand avait exprimé autrefois l’opinion que les plis de la région calcaire comprise entre le Kwilu-Niari et le Congo présentent en plan une disposition en éventail (^). Les observations de M. Cornet sur l’allure des couches dans la région des Cataractes et celles que j’ai faites moi-même plus au Nord sont de nature, à mon avis, à ruiner définitivement cette conception. (^) Les tracés de M. Dupont donnent aux couches de cette région une direction voisine de celle que j’ai constatée au Mayumbe. (2) Voir M. Bertrand, loc. cit., p. 796 etM. Barrat, loc. cit., p. 499- — M 3oi — Grès rouges. — J’ai trouvé quelques vestiges des eoiielies de la Mpioka à Abikula, à Makoko et à Boko-Sougo; cette foriuation s’étend eu uappe coutiiiue dans la région luoutngneiise qui s’élève au Sud de eette dernièi’e localité et qui se teriuiiie près de Lukunga (rive gaiielie de l’Kluala). Dans son itinéraire de Manyanga à Boko-Songo, M. Dupont n’a rencontré que des grès rouges. D’après M. Cornet, ces roches constituent tout le massif du Bangu situé entre les rivières Lukungu et Mpioka. Il est donc probable que, dans le Bas-Congo, l’aire d’extension des grès rouges (systèmes de la Mpioka et de l’Inkissi) se limite vers l’Ouest à une ligne plus ou moins sinueuse, qui part des environs de Boko-Songo, contourne le massif montagneux où l’Eluala prend sa source, recoupe le Congo près du confluent de la Lukunga, suit de plus ou moins près, sur la rive droite, le cours de cette dernière rivière jusqu’au point où elle change brusque¬ ment de direction et se prolonge enfin au Sud du chemin de fer. La nappe de grès rouges ainsi délimitée semble être continue dans la région Nord de la carte; le long du chemin de fer, au contraire, elle est déjà assez fortement démantelée et le substra¬ tum calcaire ou primaire métamorphique apparaît dans le fond des vallées jusqu’au delà de l’Inkissi. A l’Ouest de la ligne que je viens de définir^ les grès rouges se montrent encore, çà et là, en quelques rares lambeaux isolés. Grès blancs du Haut-Congo ou du l^ubilache. — N’ayant ])as ren¬ contré eette formation, je n’en dirais rien, si je n’avais été obligé, pour être complet, de la faire figurer sur la carte (PI. XII). On voit, d’après celle-ci, que la nappe des grès blancs qui occupe tout le centre du bassin du Congo s’étend jusqu’à une faible distance au-delà du Pool ; mais vers l’Ouest, on retrouve, couronnant les hauteurs, de nombreux lambeaux isolés de cette formation et on observe des traces de son ancienne extension occidentale jusqu’au- delà de la rivière Mpioka. Zone maritime. — D’après les renseignements que je possède et notamment d’après ceux publiés par M. Cornet, dans sa « Note sur la géologie du Mayombe occidental » (^), la zone maiitime, com- (1) p. 25. — M 3o2 — posée de grès secondaires et de terrains tertiaires marins, serait limitée vers l’Est par une ligne recoupant le Loango un peu à l’Est de Kaïka Zobe, passant près de Borna Vonde sur la Lubuzi, franchissant la Lukula en aval de Borna Sundi et se dirigeant vers le Congo de façon à le recouper non loin de la pointe orien¬ tale de l’île de jVlatéba. Des vestiges des formations littorales se retrouvent toutefois à l’Est de cette ligne. CHAPITRE III. Le Bas-Congo au point de vue minier. En terminant cette étude, je dirai quelques mots de la question minière. Comme on le sait, aucun gisement exploitable n’a été découvert jusqu’à présent dans toute la partie du Congo belge située à l’Ouest du Stanley Pool et les indices mêmes de l’existence de tels gisements sont assez rares. Cela tient peut-être au fait que cette vaste région n’a encore été que fort peu explorée. Je rappelerai d’abord que dans la zone maritime^ on a décou¬ vert depuis longtemps, à Scliipanga et à Tsclioa, des gisements assez étendus de grès bitumeux (^). La présence du bitume et du pétrole a, du reste, été signalée depuis environ un siècle le long de la côte occidentale africaine, au IN'ord et au Sud de l’embou- V cliure du Congo. Pécliuel-Loesche a émis l’avis que des sondages intelligemment pratiqués pourraient amener la découverte de véritables gisements de pétrole. M. J. Cornet, en rappelant cette opinion (loc. cit. p. 3i), s’y rallie pour ce qui concerne le gîte de Scliipanga; il croit que les grès bitumeux trouvés dans cette localité plongent vers la mer; il estime qu’un sondage pratiqué le long du littoral, c’est-à-dire à environ 6o à 76 kilomètres de la zone d’affleurement et à quelques centaines de mètres de pro¬ fondeur, rencontrerait vraisemblable ;.ent des hydrocarbures liquides. Dans la zone archéenne, on a trouvé jusqu’à présent des affleu¬ rements assez nombreux et assez importants de minerai de fer (1) Voir Cornet : Notes sur la géologie, etc..., pp. 28 et suivantes. — M 3o3 (magnétite, hématite, pyrite), lîotamnient au Mont Sali. Des indices de minéralisation abondent dans cette région ; le quartz filonien s’y rencontre à chaque pas^ et il est souvent imprégné de miné¬ raux divers en cristaux ou en enduits ; près de Songu, sur les bords de larivière Niembo, petit affluent de la Lubemvo, existent des filons contenant un peu de galène argentifère (^) ; mais aucune trouvaille réellement encourageante n’a encore été faite nulle part. L’or a été signalé à différentes reprises, mais ces pseudo-décou¬ vertes n’ont pas été confirmées. Cependant, il semble bien établi que quelques paillettes du précieux métal aient été réellement trouvées dans les alluvions de la Libolo ou de ses affluents. Ces alluvions provenaient en partie de la désagrégation de schistes aimantifères qui affleurent dans la région, et les échantillons recueillis étaient composés, en majeure partie, d’octaèdres de magnétite. Je suis convaincu que des recherches méthodiques effectuées dans la zone archcenne du Bas-Congo amèneraient la découverte d’alluvions aurifères. Il est intéressant de rappeler à cotte occa¬ sion que sur les rives du Kwilu-Niari et notamment entre Kaka- moeka et Kitabi, l’or a été trouvé récemment, à l’état d'alluvions, par M. D. Levât (®), dans la même formation géologique ; la teneur de ces alluvions est malheureusement insuffisante et M. Levât les considère comme inexploitables. Terrain primaire méianiorphiqiie. — J’y ai découvert, dans le bassin de la Diniba, affluent de la Donge, des alluvions aurifères assez étendues mais de trop faible teneur en or pour qu’on puisse en tenter l’exploitation. Ces alluvions occupent, sur un espace d’environ 5 kilomètres, le lit de nombreux ruisseaux qui descen¬ dent le versant Nord d’une haute chaîne de collines. On i-etrouve également des traces d’or, à une vingtaine de kilomètres vers le 8-E., dans le bassin de la haute Lukula. Ces alluvions sont très argileuses et [)roviennent de la désagrégation d’une diabase dont (0 Voir Büttoknbach. I)escrii)(io]i des minéraux du Congo Bcdge {Ann. du Musée du Congo Belge, i<)io, j). ii). (^) Loc, cit.^ J). 1266. — M 3o4 — 011 trouve de nombreux affleurements dans la région ; cette roclie contient assez abondamment de la pyrite et de la chalcopyrite ; j’y ai vu aussi de la galène ; enfin, l’analyse chimique y a décelé l’existence non seulement de traces d’or, mais aussi d’argent et de platine. Comme je l’ai dit plus haut, j’ai trouvé cette diabase et d’autres roches cristallines de la môme famille en un grand nombre de points de la zone primaii’e métamorphique. On sait le rôle imiiortant (juc les roches de l’espèce ont joué dans la genèse des gîtes métallifères. Il est donc permis d’espérer que de tels gîtes existent au Bas-Congo, en relation plus ou moins étroite avec les roches éruptives. En un mot, la zone primaire métamor¬ phique du Bas-Congo me paraît être favorable aux recherches minières. Zone schisto-cnlcareiise. — Je ne sache pas qu’on ait fait jusqu’à présent, dans cette zone, aucune découverte de minei’ai, digne d’êti*e notée. Rien ne permet cependant, a priori, de nier la possi¬ bilité de telles découvertes. On sait que l’importante zone métalli¬ fère du bassin de Kwilu-Niari (Congo français), qui se termine au S-W., près de Boho-Songo, à quelques i ilomètres de la fron¬ tière belge, est entièrement comprise dansles calcaires. D’après les observations que j’y ai faites et surtout d’après les renseignements rapportés de cette région par divers ingénieurs, j’ai émis l’opinion (lue ces gîtes sont |)artout situés à proximité du contact entre les calcaires et les couches de la Mpioka qui les surmontent en discor¬ dance de stratification (^). J’ai explicjué pourquoi, en raison même de ce mode de gisement, il y a, à mon avis, assez peu de chance de trouver sur le territoire belge, à proximité de la frontière, le prolongement des gîtes de Boko-Songo ou d’autres gîtes du même type. Plus au Sud cependant, là où réapparaît le calcaire, les mêmes conditions géologiques qu’à Boko-Songo peuvent se trouver réalisées et le prospecteur (lui, parcourrait ces régions devrait, à mon avis, porter son attention sur les points où se fait le contact entre ces deux formations géologiques. (^) Voir V. Brien. Note sur les gisements des environs de Boko-Songo et sur la région minière du bassin du Kwilu-Niari (Congo français). (Bu//. Noc. Géol. de Belg-., t. XXXYI, 1909, Mémoires, p. 26). — M 3o5 — Zone de grès. — (S3'Stèmes de la Mpioka, de l’Inkissi et du Lubilaclie). Aucune découverte intéressante au point de vue industriel n’y a, je pense, été faite. On peut du reste affirmei*, a priorij qu’il y a fort peu de chance d’y rencontrer des gisements — tout au moins des gisements métallifères. [7-1X-1910] — M 3o6 — Observations géologiques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis (Congo belge), par V. Brien. Rapport de M. J. Cornet, rapporteur. Cet important mémoire a pour objet l’exposé des résultats géo¬ logiques d’une exploration faite par notre confrère dans le Bas- Congo, de mars à septembre 1906, pour le compte du Syndicat minier du Shitoango. Je rai)pellerai que M. Brien a déjà publié dans nos Annales deux mémoires concernant des points spéciaux de la géologie appliquée de ces régions : l’or du bassin de la Dimba et le cuivre de Boko Songo et autres lieux. La territoire exploré par M. Brien en 1906 est limité au sud par une ligne allant de Zobé à Manyanga, en suivant la Lukula, puis le Congo ; au nord, par la limite de l’Etat, que l’explorateur a, du reste, franchie en plusieurs points. Le travail est accompagné de quelques croquis destinés à prendre place dans le texte et, en outre, de deux cartes : I® Une carte au 25o.ooo®, donnant les itinéraires parcourus par l’auteur et par son adjoint et indiquant, par des chiffres la position des points essentiels mentionnés dans le texte, par des lettres la nature géologique du sol. Cette carte est établie entièrement d’après les levers sommaires pris par M. Brien en cours de route. En elle-même, elle constitue une excellente acquisition pour la carte générale du Bas-Congo. 2° Une carte du Bas-Congo au millionième, indiquant les princi¬ paux résultats des explorations géologiques faites dans cette région jusqu’à ce jour. Cette dernière carte peut, à mon avis, être considérée comme un type de ce que doit être, et rester pendant longtemps, la carte géologique d’un pays neuf. Les teintes correspondant aux ter¬ rains ne sont données que le long des itinéraires des observateurs. M 3o7 et les limites des aires occupées par ces terrains ne sont tracées que là où elles sont bien établies. Une telle carte, ne donnant que ce qui est réellement connu, met en évidence ce qui reste à faire et ne trompe pas le lecteur sur Fétat d’avancement de la géologie du pays. C’est une carte sincère et réellement scientifique. Après une brève introduction, M. Brien entre en matière. Il divise son mémoire en deux parties : dans la première, il expose les faits observés ; la deuxième est consacrée aux coordinations et aux déductions. Je me hâte de dire que même dans cette seconde partie, Fauteur ne s’écarte pas- de son sujet, ne se lance dans aucune dissertation s.ur le continent africain tout entier ni sur le système tétraédrique, ce qui pourtant est de bon ton, lorsque Fon traite de la géologie d’une contrée lointaine. Le chapitre I de la Première partie est consacré à des géné¬ ralités sur la région étudiée. Il comprend des paragraphes sur V hydrographie, sur Vorographie, sur le climat et la population. Les données sur Forographie sont particulièrement intéressantes. J’engage M. Brien . à reprendre ces côtés géographiques de son mémoire dans un recueil spécial. Je suis convaincu que les revues françaises les accueilleraient avec reconnaissance, d’au- lant plus qu’elles concernent des régions voisines du Congo français. Ce premier chapitre se termine par quelques mots sur les diffi¬ cultés des observations géologiques en Afrique. L’auteur est trop modeste pour insister longuement sur l’énergie physique et morale qui sont nécessaires pour mener à bien une mission spéciale, éminemment fatigante même sous nos climats, dans un pays où le simple voyage, sans autre occupation que celle de se déplacer, est considéré déjà comme des plus pénibles. Le chapitre IT traite des grandes lignes de la géologie du Bas- Congo diaprés les explorations antérieures de Pechuel-Loesche, Dupont et Cornet. Puis Fauteur revient plus longuement sur la stratigraphie du Bas-Congo, d’après les travaux de J. Cornet. Le chapitre III est consacré par Fauteur à l’exposé de ses pro¬ pres observations géologiques. C’est, évidemment, le plus étendu du mémoire (44 sur to8). Cet exposé est extrêmement détaillé, tout en restant toujours précis et clair, grâce à la carte des itinéraires et, surtout, grâce à la bonne méthode de Fauteur. M. Brien divise ce long chapitre en paragraphes correspondant — M 3o8 — aux différents tronçons de ses itinéraires. Dans chaque para¬ graphe, il décrit pas à pas ses observations sur le sol, sui* le relief, sur rhydrograpliie, tout en faisant de temps à autre des réflexions qui seront reprises à la fin du paragraphe ou dans la seconde partie. Les points intéressants sont désignés dans le texte par des chiffres renvoyant à la carte itinéraire ; l’âge relatif des ter¬ rains affleurants est indiqué par des lettres reproduites sur la même carte. — A la fin de chaque paragraphe, se place une courte synthèse des observations faites sur le tronçon correspondant. Ce chapitre, ne comprenant que des faits minutieusement décrits, est, on le comprend, difficile à résumer. Je me bornerai adiré que j’y ai retrouvé le talent d’observation, le coup d’oeil pour le détail et pour les ensembles, avec le scrupule et la cons¬ cience, qui caractérisent les autres travaux de M. Brien. Dans le chapitre IV, l’auteur donne le signalement lithologique, la détermination géologique et le repérage d’une nombreuse série d’échantillons récoltés par son adjoint, M. Wyseur, sur les itiné¬ raires particuliers à ce ])rospecteur. Ces données sont également classées par tronçons d’itinéraires et, à propos de chaque tronçon, M. Brien expose en peu de mots les conclusions à tirer, quant à la nature géologique du sol, de l’examen de ces échantillons. La position des échantillons les plus caractéristiques à cet égard est reportée sur la carte au 25o.ooo®. L'a deuxième partie du mémoire a pour objet le résumé et la coordination des observations décrites dans la première et l’exposé des résultats généraux de ces études. Dans WTL premier chapitre, Va>\iiei\\Y, se basant sur les éléments accumulés le long de ses itinéraires, donne la description géné¬ rale des différents termes géologiques qui comprend le sol du Mayumbe, c’est-à-dire, de bas en haut : V Archéen, le Primaire métamorphique, le Système schisto-calcareux et les Couches de la Mpioka. Pour chacun de ces termes, il décrit la composition lithologique, l’allure, etc. Il donne les rapports avec les observations faites au — M Sog — sud du fleuve et s’efforce d’établir dans les systèmes stratigra- pliiques des subdivisions en assises, dont il tâche de fixer l’âge relatif. • Le seul point de ce chapitre où les conclusions de M. Brien s’écartent des miennes, concerne le ou les poudingues du système schisto-calcareux. J’ai rencontré en différents points un niveau de poudingue, formant la base du système. Mais ce poudingue (poudingue de la Lufu) renferme, entre autres éléments, des cailloux de calcaires et de calcschistes rappelant beaucoup, comme aspect, les roches ([ui existent à des niveaux plus élevés du même système. J’en avais conclu que ces cailloux doivent provenir du système pri¬ maire métamorphique, dont la partie supérieure (couches de Séké- Lolo) est d’ailleurs très peu métamorphisée. J’arrivais ainsi à m’expliquer la présence de ces cailloux de calcaire. M. Brien, de son côté, s’appuyant sur une observation faite à Kikengé, ne considère pas le poudingue de la Lufu comme for¬ mant la base du système schisto-calcareux ; ce n’est, pour lui, que la base d’une assise supérieure de ce système. Les calcaires, schistes calcareux etc. qui se trouvent à l’état de cailloux dans le poudingue de la Lufu, proviendraient du remaniement de roches d'une assise inférieure du même système. — A la Lufu, on voit bien le poudingue reposer directement sur l’arkose du système métamorphique ; mais à Kikengé, M. Brien a observé le même poudingue reposant sur les -calcaires schisteux dans lesquels il voit précisément le sommet de cette assise inférieure. M. Brien est d’avis qu’à la Lufu, l’assise schisto-calcareuse inférieure au poudingue de la Lufu, est cachée par suite de ta transgression du poudingue sur Varkose. Cette transgression existe certainement et elle est établie, notamment, par les faits suivants : 1° Vers Séké-Lolo, le poudingue repose sur les couches de Séké-Lolo ; à la Lufu, sur les couches de la Bembizi, plus an¬ ciennes. 2® La zone occupée sur le terrain par la zone métamorphique diminue rapidement de largeur dans le sens nord-sud. Dans la région explorée |)ar M. Brien, elle a environ 4^ kilomètres de large ; le long du chemin de fer, elle est réduite à 6 kilomètres, - M 3io — et plus an sud, sur le territoire portugais, elle semble disparaître de la surface. La transgression se prononce donc à mesure qu’on s’avance vers le sud. La largeur plus ou moins grande de la zone d’affleurement du système métamorphique n’est pas due simplement à la dénudation plus ou moins avancée du système scliisto-calcareux, puisque la vallée du Congo, endroit où la dénudation est poussée le plus loin, n’est pas marquée par un élargissement de cette zone d’af¬ fleurement. La transgression en question peut avoir caché, dans la région du chemin de fer, les assises tout à fait supérieures du système métamorphique, assises d’où proviendraient les cailloux calcaires du poudingue. Le degré de métamorphisme paraît diminuer rapidement dans ce système au point que déjà les couches , de 8éké-Lolo ne méritent plus le nom de métamorphiques. Des assises plus élevées cpie les couches de Séké-Lolo peuvent donc renfermer des calcaires et des calcschistes ressemblant totalement à ceux du système schisto-calcareux. Les calcaires schisteux que M. Brien a vus sous le [)oudingne de Kikengé feraient partie de cette zone supérieure des couches de Séké-Lolo. Il est humain de défendre ses opinions. C’est pourquoi je me suis livré au petit plaidoyer qui précède. Mais, la vérité avant tout ! Je ne dissimulerai pas que cette région de Séké-Lolo à la gare de la Lufu m’a fortement tracassé lors de mon second voyage dans le Bas- Congo. Si l’on rencontrait dans le poudingue d’Alvaux des cailloux de calcaire rappelant le calcaire d’Alvaux, cela paraîtrait para¬ doxal. L’explication la plus simple serait de considérer ces cail¬ loux comme du calcaire silurien, malgré cette ressemblance litho¬ logique. A la Lufu, je me trouvais devant un cas identique et je l’ai résolu de façon analogue. Mais les cailloux calcaires que l’on trouverait dans le poudingue d’Alvaux pourraient aussi (simple supposition) provenir du Cou- vinien, qui serait caché à Alvaux par la transgression du Givétien sur le Silurien. — Le cas serait encore tout à fait identique à celui du Congo, rendu plus difficile par l’absence de l’instrument paléontologique. — M 3ll — 2° Il y a, ensuite, cette question des couches de Séké-Lolo. — On trouve là des grès calcarifères, des schistes grossiers, etc. que j’ai classés dans le système métamorphique à cause de certains schistes phylladeux noirs qui les avoisinent. Mais je dois convenir que vis à-vis des phyllades, quartzites et arkoses de la Bembizi, ces couches de Séké-Lolo ne méritent pas le nom de métamor¬ phiques. Ce que je crois aujourd’hui, c’est que les couches de Séké-Lolo représentent l’affleurement sur l’ancienne route des caravanes d’un système ou d’une assise primaire non métamorphique, s’in¬ tercalant entre le système primaire métamorphique et les couches schisto-calcareuses qui ont pour base le poudingue de laLufu. Cette assise ou ce système comprendrait des schistes calcareux et des calcaires, d’où proviennent les galets du poudingue de la Lufu. Les calcaires schisteux de Kikengé, sous-jacents au poudingue, appartiendraient également à cette assise ou à ce système. Je crois que, de cette façon, l’interprétation de M. Brien et la mienne peuvent se concilier complètement. Je suis porté, il est vrai, à élever le nouveau terme stratigraphique à la dignité de système ou d’étage, tandis que M. Brien n’en ferait qu’une assise du système schisto-calcareux. Au fond, les fossiles faisant défaut, cette différence n’a que peu d’importance. Le chapitre suivant du mémoire deM. Brien traite de l’extension géographique des principaux étages et, en même temps, de la structure géologique du Bas-Congo. Les aires occupées par les différents termes stratigraphiques sont examinées successive¬ ment, dans la région de Mayumbe, d’après les observations de l’auteur, et, dans les régions plus méridionales, d’après celles de ses prédécesseurs. M. Brien s’efforce de raccorder ces différentes observations en traçant sur la carte, dans les régions connues, les limites des étages. Dans le chapitre final, M. Brien dit quelques mots du Bas- Congo au point de vue minier. Il parle successivement du bitume de Shipanga et rappelle l’opinion que j’ai émise, après Pechuel- Loesche, à propos de l’existence de gisements de pétrole en pro¬ fondeur, dans la région côtière ; des minerais de fer de la zone archéenne ; de l’or trouvé en quelques points de la même zone ; des alluvions aurifères du bassin de la Dimba, découvertes par — M 3i2 — lui-même et qu’il a décrites dans nos Annales ; enfin, du cuivre de la région de Boko-Songo. Après l’exposé que je viens de faire, je pense que je puis me dispenser d’insister sur le mérite, l’intérêt et la haute valeur du mémoire de M. Brien. Je ne sais ce que j’aurais le plus à louer, de son travail sur le terrain ou de la façon dont il en a exposé les résultats. C’est avec empressement que je propose l’impression de ce mémoire dans nos Annales, avec les figures dans le texte et les deux ca^-tes qui l’accompagnent. C’est avec plaisir que j’adresse à l’auteur des félicitations que, je l’espère, la Société fera siennes. J. Cornet. Rapport de M. Buttgenbach, rapporteur. C’est avec un grand intérêt que j’ai lu le mémoire de M. Brien qui apporte une importante contribution à nos connaissances sur la géographie et sur la géologie du Bas- Congo. Le commissaire, avec sa compétence toute spéciale en ce qui concerne l’Afrique, a suffisamment indiqué, dans son rapport, l’importance des observations de M. Brien pour que je puisse me dispenser d’en démontrer la valeur scientifique. Je me rallie complètement aux conclusions de M. Cornet, tout en attirant de mon côté l’attention sur la clarté d’exposition de l’auteur, sur l’ordre logique de ses descriptions, sur le départ clairement et toujours indiqué par lui entre ce qu’il a vu et ce qu’il suppose ; ces qualités rendent facile et attrayante la lecture du mémoire, dont elles font, à mon avis, l’un des modèles du genre pour les esquisses géologiques de régions peu connues. Qu’il me soit toutefois permis d’émettre un regret. C’est dans le volume 1909-1910 de nos Annales que paraîtra ce mémoire déve¬ loppant des observations faites en iqo6. — Aujourd’hui que le Congo devient plus spécialement un vaste champ d’action ouvert à nos ingénieurs et à nos géologues, il est à désirer que toutes les observations géologiques s’y rapportant, et quelle que soit leur importance, soient publiées dans le plus court délai possible, et cela dans l’intérêt de tous, dans l’intérêt surtout de l’avancement rapide des études relatives au Congo. — M 3i3 — Je voudrais que la Société Géologique de Belgique, dont plu¬ sieurs membres se trouvent actuellement dans la colonie, soit fréquemment à même de publier les résultats de leurs études, et dans l’ordre même où elles se terminent. Je forme le vœu que, de cette façon, nos Annales deviennent le principal recueil où se lira un jour l’iiistoire de l’avancement des connaissances géologi¬ ques du Congo, comme elles constituent, sans contexte, le principal recueil où peuvent se chercher et se trouver les descriptions géolo¬ giques, de plus en plus complètes, de la Belgique. Si mon vœu se réalise, le mémoire de M. Brien sur le Mayumbe et le pays des Bassundis, quoique publié avec un retard de trois ans, restera l’un des plus imt)ortants, et je demande, avec M. Cornet, que la Société, en en autorisant la publication, adresse à l’auteur les félicitations qui lui sont justement dues. H. Buttgenbach. Le 28 septembre 1910. Rapport de M. Max. Lohest, 3^^ rapporteur. Je me rallie entièrement aux conclusions de mes savants confrères. Liège, 5 octobre 1910. Max. Lohest. Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent. Contribution à l’étude du frasnien, PAR ]4arroy. Le bord Sud du bassin de Diiiant s’est trouvé à la fin du dévonien moyen dans des conditions de température et de profon¬ deur d’eau éminemment favorables à la croissance des coraux. Nous voyons en effet les récifs coralliens s’éclielonner au pied du plateau givetien de Mariembourg à Rocliefort et Hamoir. Nous les voyons réapparaître tout autour du massif de PliîHppe- ville, encerclant les voûtes givetiennes qui émergent de la Fagne. Dans la note que nous présentons il sera question surtout des observations faites dans le massif de Pliilippevillc lors du lever de la plancliecte de Sautour. Cependant le grand nombre de masses de marbre étudiées nous permettent de croire que les conclusions que nous déduirons ont un caractère plus général. Les plissements c|ui à la fin de l’époque primaire ont soulevé Te Bud de la Belgique, ont eu pour effet de former dans le Sud du bassin de Dinant des crêtes de rocbes frasnien n^s que l’érosion a rasées, faisant appai’aître des bandes de givetien. C’est ainsi que l’arcliipel corallien de Philippeville a vu son importance dimi¬ nuer, ses formations de récifs ne subsistant que dans les syncli¬ naux, ce qui les fait paraître alignées comme les axes des bandes givetiennes. Mais où le bassin scliisteox s’élai’git, on voit ' des pitons de calcaires rouges ou gris surgir des schistes sans ordre, sans alignement. Si généi-alement ils s’élèvent à peu de distance Travail présenté à la séance du 19 juin 1910 ; remis au secrétariat le 19 juin 1910. ANN. SOC. GÉOL. DE BEEG., T- XXXVII. MÉM., 21. — M 3i6 des calcaires bleus stratifiés, les gisements du Vieux Sauteur d’Engremez, de Gozin-lez-Beauraing forment des îlots dans les schistes famenjiiens. Tout d’abord nous devons étudier la forme actuelle de ces îlots de calcaire rouge. Il nous suffira pour cela de relever quelques- unes des coupes que les exploitations ont mises à découvert. I. Carrière de .Témérimpré , près de Philippe ville ^ route de Merlemont. Nous y relevons du Sud au Nord : a) calcaire bleu frasnien Fr lo inclinant au Nord ; b) 6o mètres de schistes brun-foncé à nodules de calcaires gris Fr i m ; c) schistes noirâtres pauvres en fossiles, à petits éclis : d) schistes bruns et rouges, à nodules rouges. Spirifer pachyrhynchiis. Atrypa reticiilaris Rhynchonella cuboïdes. Acervularia pentagoiia. Nombreuses tiges de crinoïdes. e) Marbre rouge foncé inclinant au Nord, de même que tous les terrains que nous venons de citer. La circulation des eaux très intense a dissout le calcaire et dans un puits de 8 m. de profondeur, nous avons vu une quantité de blocs de i à 2 m^ séparés par d’épais¬ ses couches de terre argileuse jaune. Le marbre devient plus clair, jusqu’à atteindre le gris rosé à la face Nord, qui est directement en contact avec : f) des schistes noir-brun à grands éclis pauvres en fossiles, à clivage très faiblement incliné sur la stratification. La masse de marbre paraît donc ici nettement interstratifiée dans les schistes Fr 1 m. 2. Carrières de Villers le Gambon (Fig. i à 6). Nous décrirons en détail ces carrières, parce qu'elles se trou¬ vent dans un synclinal schisteux très resserré et où les efforts de plissement ont été particulièrement intenses. L’exploitation se fait en deux endroits. Le gisement I (fig. i) - le plus ancien — est dirigé EW. Le schiste brun assez foncé, légèrement onctueux près du contact, paraissant laminé contre le marbre, recouvre celui-ci au-dessus. ■r — M 3i7 Ce schiste à un clivage presque parallèle au contact, un peu moins incliné que lui. Vers le Nord, il prend sous le marbre uue incli¬ naison de 54“ S (inclinaison prise à 20 mètres de profondeur). Le schiste est peu résistant, les bancs manquent de compacité. Dans l’immense déblai qu’ont vient de terminer, nous n’avons pas vu de fossiles. La partie supérieure de ce gisement est entièrement Fig. 2. — Coupe a b. Fig. 3. — Coupe 6 S. dégagée et la forme en boule, à flancs inclinant de 26 à 3o°, est très visible. Le marbre au contact du schiste est corrodé profon¬ dément. La coupe NS. la plus occidentale (a (3) donne la figure ci-contre. En s 011 trouve sous le marbre du schiste de base, brun verdâtre fossilifère. Ce mamelon A repose par l’intermédiaire d’un lit de limon brun-foncé, sur une masse inférieure B dont l’allure est indépendante de celle de A. En effet, un puits foré en P dans le schiste brun à 4 m. du contact de A , rencontre le marbre rouge clair très beau jusqu’à 8 mètres de profondeur, la teinte se — — fonçant- légèrenïQnt en dèscendant. Un antre puits foré «n P' (voir fig< i) loontre le gisement s’étendant plus vers l’Ouest que le gisen»ent A. Qe gisement fî so compose presque' exactement des mêmes couleurs que A. Au milieu du gisement A au contact de B, on remarquemn peu de marbre plus rouge Lucie), traversé par Hine traînée de schistes noirs. Ce marbre rouge se 'retrouve sous da couche de limon, mais celui du gisement A s’étend plus à l’Est que celui du gisement B. Si maintenant nous observons l’allure des terrasses importantes, elles inclinent légèrement vers le Nord. Mentionnons encore que pour le gisement B au Sud, on trouve dii-ectement le royal clair sans noir et qu’au NE. on trouve avant le royal (marbre rouge clair), le byzantin (marbre rouge veiné de noir), (fig. i). . , I M 3i9 — Revenons an gisements et voyons la eoupe c d de la fig. i repro¬ duite figure 5 : iei les schistes bruns ont disparus et nous voyons la succession des schistes verts et bruns et dés intercalatWns' calcaires qui entourent liabituelleinerit les massés de marbre. Une tranchée de 3 mètres de profondeur faite suivant EF (fig. 6) de la fig. i, montre des schistes verts fossilifères recouverts par une épaisse couche de limon et rei)Osant sur du marbre rouge (tête du gisement II) inclinant 3o W.r Le gisement II e.st du marbre gris rouge et rouge clair en pi'O- fondeur, sous une couverture de calcaire ronge en bancs minces (i m à i’"5o). Les terrasses nettement marquées dans les lo mètres supérieurs, sont parallèles à la surface intérieure du récif, qui est fortement inclinée. Un puits en P” (fig. i) coupe le gisemèiit II inclinant vers lOuest. Les observations précédentes peuvent , croyons-nous , être réunies dans les conclusions suivantes : Le gisement supérieur A de I est le sommet du gisement I (pii a été charrié sur la partie inférieure B. Le gisement a été coupé par une faille inclinant 25° S.W.et i)assant,à l’Ouest, })resque à la base du gisement jusqu’à entraîner des schistes de base. Le marbre rouge (S^^ Lucie) marque assez bien l’importance du mouvement le long de la cassure. Le flanc l^.E. est encore recouvert de schistes verts penchant au Sud-Ouest sur le gisement II. Avant de se briser, la masse I a d’abord été plissée jusqu’à former un dôme étroit, une boule très caractéristique. Cette forme en boule permet d’expliquer rindéi)en dance latérale des deux parties A et B du même gisement. Le gisement II a été fortement jdissé, ce qui explique le dôme aigu ipi’il forme. Il a constitué le massif résistant contre lequel le gisement I est venu se coucher et se briser. . Dans d’autres cas le plissement a seulement eu pour effet de comprimer le récif et, eu accentuant sa forme en dôme, de doniiyr — M 320 — à ses flancs des inclinaisons de 60° à 80°. C’est ainsi que la carrière Madame de la Société Marmor est un vaste dôme à parois inclinant 65® — 75®, entouré d’une couche de schistes verdâtres fossilifères qui sont laminés contre le marbre, le clivage étant presque parallèle au contact. C’est aussi la disposition de la carrière des Croisettes (Philippeville), de celle de Heer, des petites masses rouges des environs de Sautour. Ailleurs le plissement semble avoir été suffisant pour refouler le mamelon calcaire vers le haut en le comprimant tellement que tout le marbre, affectant la forme d’une poire, repose sur le schiste, sur presque toute sa hauteur. Cette disposition est très fréquente pour les nombreux petits îlots des environs de Sautour et de Neuville. Nous ne pensons cependant pas qu’on puisse la considérer comme origi¬ nelle. Un bel exemple nous en est donné par la petite masse de marbre rouge vif qui s’élève près du Wez-Charnois. La figure 7 montre assez clairement l’allure de cette masse. Les inclinaisons sont, prises sur 12 mètres de haut. Le gisement a 60 mètres de long sur 25 mètres de large à la surface. Quelques-unes des carrières les plus importantes sont ouvertes dans un autre type de gisement : La grande carrière de Malplaquet — M 321 près de la gare de Merlemont, en est un excellent exemple. On y ex¬ ploite une masse de marbre gris- rosé s’élevant à quelque lo mètres de là dolomie (Fr i b y). La figure 8 donne la coupe par le tunnel d’accès 1) Un puits près de la gare donne du schiste noir paraissant presque horizontal. 2) Des schistes bruns à bancs noduleux calcaire gris inclinant 20® N. 3) Schistes bruns à clivages très nets, inclinaison 45"^ N. 4) Schistes bruns avec lignes d’in¬ tercalations, calcaire rouge et gris, direction E. W. 5) 3o mètres de schiste brun- jaune. Le marbre repose sur ce schiste par une surface de contact assez irrégulière. Ce schiste possède 2 clivages : l’un d’eux est presque parallèle au contact. 6) Marbre gris-rosé inclinant 42° N. En profondeur, cette inclinaison semble di¬ minuer si l’on s’en rap¬ porte aux terrasses. On note, en effet, 38°, 35°, 20°, 18° à 20 mètres de profondeur sur 5 mè¬ tres de long. Un puits en a a rencontré le schiste à 18 mètres de profondeur. 7) Marbre rouge ~ 10 mètres. Carrière de Malplaquet. Fig. 8. — Coupe N S. — M 322 — 8) Calcaire gris et banc de schiste jaune à nodules aplatis suivant la stratification Acervularia, Alvéolites. Les calices sont généralement tournés vers le bas. 9) Schiste jaune très friable dans lequel apparaissent 2 ou 3 bancs de calcaire rouge et de calcaire bleu très net — 17 mètres. 10) Dolomie — Friby ~ inclinaison N. Si nous voulons délimiter le massif dans le sens de la longueur^ nous observons, sur le plateau, en parlant de la paroi Ouest de la carrière et allant vers l’Ouest : I mètre de calcaire rouge ; „ - 10 mètres de calcaire gris-rosé. ^ A 16 mètres, le calcaire ne renferme plus que quelques points rouges. A 36 mètres, le calcaire est nettement gris, très cassuré, légèrement dolomitiqiie A 4^ mètres, le calcaire devient bleuâtre, il est massif et très dur. Enfin, à 72 mètres, après quelques mètres de calcaire nettement dolomitique, nous trouvons les schistes jaune brun calcareux. La ])ointe Ouest du gisement est donc déterminée. A l’Est, le calcaire marbre passe au calcaire gris qui se retrouve jusqu’à 3 mètres au-delà du chemin vers la route de Givet pai* le plateau (fig. 9). Le gisement de Malplaquet a donc la forme d’une lentille inclinant au Nord, cette inclinaison diminuant avec la profondeur. La nouvelle carrière de Franchimont (N), la grande carrière de Vodeléc sont du même type. Notons cependant que cette der¬ nière est plus régulière encore : toute la masse incline au Sud. Elle l’cpose sur des schistes brun-verdâtre et des bancs noduleux à grands polypiers. Les premiers bancs calcaires sont d’un beau — M 323 — rouge, largement veiné de calcite. La partie supérieure a été fortement altérée par les eaux et elle semble formée d’une série de bancs peu épais de calcaire rouge brique très argileux. A une. «3 d c/5 «3 O a O d Æ s" s; O O «3 H o: 1 'O SX 1 3j 03 6 03 © d © 9 6 03 9 © tù d dj O d bû O P 03 © 03 © d O d O d O © ■ §-,■2 © ® d © 9* 9 d CT* U ® «3 * g. d ^ © 'd ^ © d © © d? 03 © © >• d "s O d O © d •2^ s d ^ d d O d O «*-( d 0 d .O d 03 -(.3 - 'S © U g 1 © © © > ® © > © d ï> Æ s -© d > æ 03 03 0 d 03 03 © £.1 © © -(J +3 +S .d 4^ m 03 03 d 03 03 r* id 9 9 O 9 O O © d pq © © m æ Q w « CCL ü) <1 d <3 certaine profondeur rinclinaison augmente. Line coupe N. S. donne l’allure représentée par la fig, lo. Le tracé fig. ii donne la disposition en plan de la masse de Vodelée. ■ — M 324 Des coupes précédentes il résulte que les masses de marbre rouge sont situées partout au milieu des schistes, qu’elles reposent sur des schistes. Les observations qu’on peut faire aux carrières ü U s cri 00 de Franchimont, des Croisettes, près Philippeville, de St-Pemy- Rochefort, où les récifs rouges sont très écartés des calcaires bleus stratifiés, montrent le marbre reposant normalement sur des schistes calcareux de couleur claire. Les espèces coralliennes que l’on rencontre dans ces schistes ont l’aspect de nodules plus ou moins aplatis, de grosseur variable, noyés dans un schiste — M 325 — jaune verdâtre, parfois bleuâtre, à éclat gras. Ce sont des individus solitaires ou réunis en petites colonies. Peu à peu, les colonies d’acervularia se multiplient, formant, sur les schistes, une protu¬ bérance de calcaire gris ou rougeâtre. Tantôt l’activité corallienne s’arrête à ce stade, témoin le très curieux banc d’acervularia, sur le flanc nord de la voûte de Franchimont (tranchée du chemin de fer). Le plus souvent la vie devient plus intense sur le petit ma¬ melon et le récif s’élève. Les alvéolites, les acervularia, quelques cyatophyllum étendent leurs colonies jusqu’à se réunir en une masse compacte de formations calcaires. Quant à la répartition des espèces, on observe qu’à Vodelée les grands alvéolites sont localisés surtout à la base des récifs, tandis que la petite carrière du Vieux Sautour en montre une accumu¬ lation remarquable à 7 mètres du sommet du gisement Si près de la gare de Merlemont, les c< amas allongés gris-bleu » de coquilles dominent dans la zone moyenne ; on les voit aussi nombreux jusqu’au sommet, aux Maquettes (Villers-le-Gambon) ; on les rencontre surtout dans la partie inférieure à la carrière au pied du château de Merlemont et au petit Piton, à l’Est de la route de Givet. Disons encore que certains marbres sont caractérisés par la prédominance de certaines espèces de polypiers : de grands cyatophyllum dont les sections longitudinales montrent les mul¬ tiples cloisons, des alvéolites, des Favosites. Mais peu à peu la mer se retire, l’envasement du piton com¬ mence. Beaucoup d’espèces de polypiers et surtout les alvéolites ont disparu, les acervularia pantagona, les favosites, les crinoïdes, dominent. Ces espèces forment, autour de la masse calcaire une couche mince (i m. à o”^5o) de calschiste rouge ou gris foncé [face Sud de la carrière du Vieux- Sautour ; face Est de la nouvelle carrière Madame]. Le mamelon de calcaire rouge sur lequel est bâtie l’église de Villers en Fagne, a pu être nettement déterminé. Il a la forme circulaire ; au centre du calcaire rouge à Phyncho- nella cuboïdes ; autour du calcaire gris-rosé très fossilifère et, encerclant le tout, des schistes à nombreux nodules de calcaire gris Souvent, les nodules sont serrés les uns contre les autres et alignés en bancs de 4 ^ 6 cm. d’épaisseur. Il en est de même au mamelon de Sart en Fagne, où les bancs de nodules gris reposent sur le marbre par l’intermédiaire d’une couche de schiste vert friable, non fossilifère. Nous avons retrouvé ces schistes, tantôt — M 326 — vert clair, tantôt noir brun, au piton, en face des bâtiments de la mine d’Ingremez. Dans d’autres cas, les nodules sont rouges et reposent directe¬ ment sur le marbre à crinoïdes. Ces nodules sont à crains très fins Carrière du Vieux-Sautoiir. Fig. 12. 1 Trainée de schiste noir. 2 Banc calcaire gris o ni i5. et parfois ils sont enveloppés par une pellicule de schistes rougeâtres. Les fig. 12, i3, 14 donnent des coupes qui ne montrent qu’un peu de nodules, mais dans lesquelles les schistes sont de couleur et d’aspect très variables. Ces coupes indiquent aussi que les schistes sont parfaitement adap¬ tés à la forme extérieure du récif calcaire. Quant à la variation de compo¬ sition et d’épaisseur des couches Carrière de Vodelée. FiG. i3. 1 Schistes rouges. 2 Schistes vert sombre, quelques no¬ dules. 3 Schistes brun noir. ' de schistes à nodules rouges et de schistes calcareux, elle avait déjà été signalée par Gosselet pour la carrière de Heer [l’Ardenne, p. 47^]’ Nous avons pu la constater à la carrière des Croisettes où les schistes verts, à nodules rouges au pied du récif, ont 4 à, 5 mètres d’épaisseur et sont de vrais calschistes, tandis qu’au som¬ met (côté Nord), ils sont finement feuilletés, dépourvus de nodules et n’ont que i™5o d’épaisseur. Ces schistes fins feuilletés — M 327 — ont été retrouvés aussi au sommet d’un petit mamelon au Wez- Charnois. Dans d’autres cas, les scliistes rouges ont disparu et la stratification des schistes bruns n’est plus indiquée que par une Carrière Est de Franchimont. Fig. 14. mince couche (o 20 à o.3o m.) de schiste noir à éclat gras, très riche en fossiles : atrypa, athyris concentrica, rhynchonella cuboïdes. Cette variation se rencontre parfois dans une même carrière; ainsi • r- la î^ouvelle carrière Madame montre des schistes à nodules rouges sur la face Est et la face N.-W. n’a mis à découvert que des schistes noirs très fossilifères. Dans certaines masses les schistes rouges sont remplacés par quelques bancs (i“à i’"5o) de calschiste gris rosé qui précèdent immédiatement les schistes jaune brun (Franchi¬ mont) . En résumé, on rencontre souvent de bas en haut sur le marbre ; 1) des schistes vert jaunâtre qui tantôt sont remplacés par des schistes rouges remplis de nodules rouges, tantôt sont divisés par un mince filet noir. 2) des schistes brun-foncé à nodules gris, parfois un peu rosé ou des schistes bruns-noir à cardium palmatum. Dans leur état actuel, les masses de marbre nous apparaissent comme formées de zone diversement colorées, depuis le rouge brique jusqu’au gris-clair en passant par tous les roses, gris-rosé. — M 328 — gris-clair, gris-bleu, etc. Les marbres sont désignés par de nom¬ breux noms (^) suivant leur couleur et leur richesse en veines de calcite blanche. Les masses de marbre sont traversées par des limés argileux de deux espèces différentes. Les uns terreux vert clair à surface assez régulière, dirigés dans tous les sens, discon¬ tinus, toujours très minces; les autres formés d’un schiste noir finement feuilleté, onctueux, se pliant à toutes les sinuosités du contact, dessinent des lignes continues à travers tout le gisement. Ce sont cès derniers que les exploitants appellent « terrasses » ; ils paraissent suivre presque exactement l’allure des marbres. On pourrait supposer qu’ils sont dus à un arrêt de l’activité coral¬ lienne, mais dans le détail ces limés dessinent des contours telle¬ ment délicats qu’il me semble peu probable que la mer ait eu accès sur ces terrasses pendant leur formation ; elle aurait nivelé leur surface. Lorsque comme à la carrière Hennekinne, à Vodelée, le marbre est fortement altéré — [c’est-à-dire quand les eaux d’in¬ filtration ont dissous le calcaire et ont rempli les fissures des particules argileuses qu’elles tenaient en suspension] — ces terrasses s’élargissent par la réunion d’une foule de petits limés semblables qui n’apparaissent pas dans le marbre sain. Le marbre altéré paraît alors nettement divisé en bancs de 3o à 5o centi¬ mètres. Ne pourrait-on pas voir dans ces terrasses une sorte de concentration des particules argileuses englobées dans le récif? On pourrait, peut-être, rapprocher ces limés argileux des limés charbonneux du calcaire de Givet. Mais revenons-en à la coloration des marbres. La partie infé¬ rieure de beaucoup de gisements est constituée par du marbre (^) Voici définies aussi exactement que possible les principales variétés commerciales de marbre rouge. Le byzaniin contient des parties grises ou bleuâtres avec très peu de rouge. Le Rouge Royal : La teinte générale est bien rouge, assez clair, ne contient presque pas de parties grises. Le Rouge Griotte, Marbre rouge cerise. — De plus, il y a de nombreuses variantes dans chaque espèce ; ainsi on dira : Griotte fleurie, quand elle est traversée par des veines ou des fleurs blanchâtres ; griotte unie quand elle contient peu de veines de calcite, etc. Disons encore que beaucoup de gisements sont caractérisés par une couleur spéciale ; Rouge Malplaquet, rouge S‘ Remy, etc. rouge foncé, à pâte très fine, traversé par de larges veines de cal- cite blanche ou rosée. L’analyse a donné des teneurs en fer comprises entre 7.62 et 8.9o ‘^/o. La proportion d’argile ne dépasse pas i à 3.5 ®/o. En s’élevant, la couleur diminue d’intensité. Il semble souvent y avoir une variation brusque de part et d’autre d’un limé argileux. Au fur et à mesure que le marbre devient moins rouge, les traînées de cal- cite s’amincissent et se multiplient jusqu’à former un réseau de veinules à mailles très serrées. Des échantillons de marbre gris-rosé ont donné fer 5.22 °/o à 6.18 °/o. Des échantillons gris de la carrière de Malplaquet donnent seulement 4*20 ®/o de fer en moyenne. La proportion d’argile est sensiblement la même que dans la partie inférieure 2 à 3.2 On y rencontre parfois (Carrière Jambe-de-Bois près de la route de Givet) 0.5 à 0.7 °/o de silice. Enfin, la partie supérieure de quelques gisements est fortement colorée en rouge. Le marbre est alors beaucoup moins résistant. Les terrasses y sont plus continues, elles semblent s’être réunies en longues traînées. L’analyse a donné jusque 10 % de fer (Carrière Sud de Vodelée, gisement II de Villers-le-Gambon). A la carrière du Vieux Sauteur, on a obtenu ii de fer. La proportion d’argile atteint 5 à 8 ®/o, mais ce n’est plus uniquement de l’argile disséminée dans la masse : il nous a été impossible d’éliminer toutes les petites traînées argileuses qui, ici, apparaissent dans le calcaire. Ce calcaire rouge brique peu compact n’est pas seulement localisé à la partie supérieure des récifs ; on le rencontre partout où le calcaire a été fortement attaqué par les eaux au voisinage des schistes brun-foncé, ou noirs. C’est, en effet, sous cet aspect qu’apparaissent les têtes de bancs de la face Nord de la carrière de Vodelée, la face Sud de la carrière de Témérimpré. La carrière de Malplaquet, à la gare de Merlemont, nous montre à peine 2 à 3 mètres de cal¬ caire semblablement altéré ; mais ici le voisinage de la dolomie qui surplombe le marbre a protégé celui-ci. En résumé, nous pourrons dire que le marbre doit sa coloration rouge aux sels de fer qu’il contenait originairement ou qu’il a reçus lors de l’envasement. Ils ont été transformés en sels ferriques par oxydation et sur¬ oxydation. En même temps les fissures se remplissaient de cal- cite, surtout par ségrégation. I^a circulation des eaux parvenait à M 33o — hydrater l’oxyde ferrique en formant un corps plus soluble, plus clair, qui peu à peu est éliminé. C’est la période de dissolution et de recristalisation continues. Certains gisements, tel celui de Francliimont cité par M. Delliaye et celui des Maquettes, près de Villers-le-Gambon, pré¬ sentent au milieu de marbre gris-rosé des noyaux de plusieurs mètres cubes d’un beau marbre rouge. M. Delliaye croit voir là des lambeaux de la zone inférieure qui aui-aient été enlevés par les vagues et réjetés sur le récif pendant la croissance de la zone moyenne. Nous n’avons pas vu la masse de Francliimont dont notre distingué confrère parle, mais la masse des Maquettes, de i, 5 m^ de volume, était complètement entourée par une couche assez épaise de schistes verts très argileux, à schistosité peu apparente. Il nous semble alors aussi simple d’admettre que ce noyau est resté rouge parce qu’il a été protégé par l’enveloppe argileuse qui l’ensère. Ces couches, qui circonscrivent une partie du gisement, ne sont d’ailleurs pas rares dans les calcaires marbre; les exploitants leur ont donné un nom et toujours elles indiquent une variation très nette dans la couleur, ou la qualité du marbre. Les schistes qui environnent le récif sont riches en fer; très rapidement ils sont lavés par les eaux qui .entraînent les sels ferriques. Ces eaux s’introduisent dans le calcaire, commencent à le dissoudre et lui abandonnent leurs sels ferriques. Avant de clore l’exposé des observations précédentes par quelques conclusions, nous avons cru intéressant de résumer en quelques lignes les principaux travaux qui se sont occupés des marbres rouges et des schistes qui les entourent. Nombreux sont les auteurs qui, depuis d’Omalius d’Halloy et Dumont, ont été frappés par l’allure des calcaires du massif de Phi lippe ville. Dès 1860, Gosselet publie de nombreux travaux, étudiant tout le massif au point de vue stratigraphique. Les alter¬ nances de calcaire bleu et de calcaire rouge sont expliquées par des plissements au nombre de trois. En 1862, Dewalque confirme cette manière de voir, en faisant connaître dans le massif de Francliimont une voûte de calcaire frasnien et une voûte de calcaire à Stryngocéphale. De nouvelles recherches (1880) amenèrent Gosselet à distinguer 5 voûtes, mais disposées dentelle sorte qu’une coupe N. S. n’en rencontre jamais M 33i ~ que trois. Le calcaire frasnien est alors divisé en 2 zones : l’infé¬ rieure, formée de calcaire bleu foncé, noir bleuâtre, alternant avec des schistes. Ce calcaire est souvent dolomitisé : les schistes sont noduleux. La zone supérieure, formée de schistes rouges violacés avec nodules et masses de calcaire rouge. Telles étaient les idées qui régnaient en 1880, quand M. Dupont, dans des travaux remarquables, remplis d’observations minutieu¬ ses, revendiqua pour tous les calcaires du massif de Philippeville- Roly une origine corallienne. Pour cet auteur, le massif|de Roly est en tout point semblable à l’atoll Sud Keel in g décrit par Darwin; les voûtes calcaires de Philippeville représentent d’une manière surprenante le profil d’un récif des Maldives figuré par Lyell. On remarquera cependant qu’entre les termes de comparaison, une dif¬ férence à noter consiste dans la présenceMe nombreux petits îlots (les masses de marbres rouges) sur le bord extérieur des anneaux calcaires au lieu de se trouver sur les bords intérieurs, comme dans la plupart des atolls actuels [groupe de Pomouton]. M. Du})ont ne veut pas admettre que les pressions aient été suffisantes pour avoir disposé les calcaires frasniens en bandes étroites E. W. Cependant dans le massif de Philippeville, l’auteur admet le ren¬ versement des masses de marbre rouge par les efforts latéraux. Mais tous les travaux précédents s’occupent beaucoup de stra¬ tigraphie du frasnien et peu de la disposition des marbres i*ouges et de leur origine. D’après M. Dewalque (1862), les marbres rouges forment des masses locales qui s’élevaient au-dessus des dépôts contemporains des schistes à Térébratula cuboïdes. Ils ont été ensevelis plus tard dans les schistes de la Famenne et ils doivent sans doute leur coloration à la même cause qui a nuancé en violet la plus grande partie des schistes où ils sont plongés. D’autre part, M. Dupont dit : La pâte de ce calcaire marbre est seule rouge, elle renferme parfois 10 "/o de Fer. Elle contient aussi beaucoup de coquilles entières ou brisées, des foraminifères et des crinoïdes. On y voit des alvéolites suborbicularis , des acervularia , des Stromatactis Favosites , Cyatophyllum coespitosum. Ces îlots non stratifiés, sont souvent recouverts de calcaire bleu ou gris bleu non stratifié. Les premières matières qui ont envasé les récifs rouges sont souvent du calcaire et des schistes noduleux ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MKM. 22. — M 332 — à nodules rouges, ce qui prouve que le calcaire des nodules pro¬ vient directement du récif, contre lequel il s’appuie. Les grands amas de calcaires gris ont pour soubassement du calcaire corallien rouge et celui-ci est le même que le calcaire rouge affleu¬ rant des tertres isolés et situés en contre-bas des amas de calcaire gris, quels que soient les schistes qui les entourent. Ces calcaires gris sont nettement antérieurs aux schistes frasniens qui les recouvrent (1892). Enfin, tout dernièrement (1908), M. Delhaye nous faisait con¬ naître les résultats très importants de ses recherches sur les marbres rouges. L’étude de nombreuses carrières a permis à l’auteur de définir ainsi les gisements de marbre : « Ce sont des lentilles concavo-convexes à contour circulaire ou elliptique entièrement comprises au milieu des schistes. Elles reposent sur un soubassement schisteux. Il résulte des observations que nous avons faites que c’est indis¬ cutablement sur un fond de schiste calcareux que les coraux se sont établis. Au fur et à mesure que le récif s’élevait, il était plus attaqué par les vagues, son périmètre diminuait jusqu’au moment où il émergeait. Lorsque la forme stable était atteinte, le récif se présentait comme une vaste lentille à convexité assez prononcée, à contour circulaire ou elliptique, suivant qu’il était éloigné ou rapproché des hauts-fonds. C’est là la confirmation des idées théoriques émises par M. Delhaye. Puis vient une période pen¬ dant laquelle le récif se consolide par la circulation des eaux calcaires qui facilitent la soudure de tous les éléments. Mais peu à peu, les eaux se chargent de matières argileuses, le piton s’en¬ vase. Le sable corallique qui était accumulé au pied du récif, est englobé par les dépôts argileux : c’est lui que nous retrouvons en concrétions rondes, rouges et grises. Je ne crois pas qu’il puisse être distingué plusieurs zones zoolo¬ giques dans les récifs. Les localisations de polypiers sont arbi¬ traires et n’ont aucun rapport, semble- t-il, avec les étapes de la croissance du récif. Il a été suffisamment question des limés ou (( terrasses » qui courent dans le marbre, pour qu’il soit inutile d’y revenir : ils sont très utiles pour l’exploitation, mais leur origine ne paraît pas encore déterminée avec certitude. Pendant l’envasement , les couches de schistes se sont com- M 333 primées, puis les plissements sont venus déformer les masses de marbre, cliver les schistes qui les entourent. Ceux-ci ne conser¬ vent le caractère corallien que sur i ou 2 mètres au plus de la surface du récif ; au-delà, ce sont des schistes frasniens {Fr 1 m.) à nodules gris, ou des schistes à cardium palmatum. Les déforma¬ tions dues au plissement peuvent être rangées en trois classes diffé¬ rentes : 1. Les gisements se trouvaient dans les schistes qui ont recou¬ vert immédiatement les voûtes calcaires. Ils ont alors conservé leur forme en lentille assez plate. Les coupes données plus haut les ont montrés s’amincissant vers l’Ouest et vers l’Est. 2. Ils ont joué dans le schiste le rôle de gros nodules : ils se sont pliés, gagnant en hauteur ce qu’ils perdaient en étendue. 3. Là où l’effort a été trop grand, ils se sont fracturés et les morceaux se sont déplacés dans les schistes qui les enserraient. Les remarques qui précèdent ont montré quelle différence il y avait entre les marbres rouges du fond des gisements, et le calcaire rouge qui couronne quelques masses de marbre. Cette nouvelle rubéfaction est un phénomène de contact contemporain, tandis que la concentration du beau marbre rouge au fond des gisements est un phénomène lent dû à la circulation lente des eaux dans toute la masse [en relation peut-être , avec le niveau de la nappe aquifère] et à l’oxydation. En un mot, les marbres rouges doivent leur coloration à l’action de l’air et de l’eau sur les sels de fer qu’ils contiennent ou qu’ils ont reçus des schistes qui les entourent. Dans les lignes qui précèdent, nous avons abordé le problème des marbres rouges à rhynchonella cuboïdes sous toutes ses faces (^). Comme nous n’avons pas envisagé tous les récifs du frasnien, nos conclusions pourraient paraître prématurées, mais nous nous hâtons de dire que nous poursuivons l’étude des récifs du massif Frasnes-Gimnée et elle devra venir affirmer les déduc¬ tions ci-dessus pour que nous les considérions comme définitives. [23-11-1910] J. IIarroy. (^) Sauf le point de vue paléoiitologique que les travaux de M. Dupont ont élucidé. Contribution à l’étude du Frasnien : Les masses de calcaire rouge par J. Harroy. Rapport de M. Fourmarier, rapporteur . Le travail de M. Harroy est une nouvelle contribution à l’étude de ces formations si particulières des massifs de marbre rouge du Fi*asnien du sud et du centre du bassin de Dinant ; il vient compléter un travail publié récemment dans nos Annales par M. F. Delliaye. M. Harroy décrit quelques carrières qu’il a étudiées dans la région de Pliilippeville ; il conclut de ses observations que ces massifs sont de grandes lentilles intercalées an milieu des schistes et explique leur mode de formation par le développement des polypiers sur une protubérance des schistes de base. Il observe que la répartition des organismes est très variable et que la composition des schistes encaissants varie beaucoup aussi. I-es massifs sont diversement colorés et traversés par des limés parmi lesquels il faut citer les « terrasses », limés remplis de schiste finement feuilleté, onctueux, dans lesquels on pourrait voir une interruption de l’activité corallienne, mais l’auteur y voit plutôt une concentration des particules argileuses en se basant sur l’irrégularité de ces limés. La couleur rouge du marbre à sa base est due à la présence de sel ferrique ; le marbre est gris au dessus et parfois rouge égale¬ ment au sommet ; dans la zone grise on trouve parfois des zones rouges qui, d’après M. Harroy, ont conservé leur couleur parce qu’elles sont entourées de schiste qui les a protégées ; M. Delhaye y voit plutôt des blocs remaniés rejetés par les vagues. M. Harro}^ donne ensuite une bibliographie de la question ; il expose sommairement les idées de MM. Dupont, Gosselet, Dewalqne, Delhaye. Ses observations confirment les idées géné¬ rales de ce dernier auteur. — M 335 — M. Harroy nous parle ensuite des déformations subies lors du plissement; elles sont de trois types : ou bien les massifs de marbre sont dans les schistes au sommet des voûtes ; ils ont alors conservé leur forme plate. i Ou bien ils ont joué le rôle de gros nodules et se sont pliés en gagnant en hauteur ce qu’ils perdaient en largeur. Ou bien, enfin, ils se sont fracturés et des fragments ont été déplacés de leur position originelle. M. Harroy est d’avis que le marbre rouge que l’on trouve parfois au sommet des récifs est dû à un phénomène récent, tandis que le marbre rouge de la base est dû à un phénomène lent produit par la circulation des eaux dans toute la masse en relation avec le niveau de la nappe aquifère ; la couleur ronge, d’après lui, serait due à l’action de l’eau et de l’air ayant provoqué une oxydation des sels de fer. Le travail qui nous est soumis confirme donc les idées de G. Dewalque et de M. Delhaye, notamment en ce qui concerne la forme, l’allure et l’origine des récifs. Bien que, sur quelques points de détail, on pourrait discuter les idées de l’auteur, j’es¬ time que son travail mérite d’être inséré dans nos mémoires. Liège, le II juillet 1910. P. Fourmarier. Rapport de M. H. de Dorlodot, 2^ rapporteur. J’ai lu avec intérêt le travail de M. Harroy. Les observations me paraissent faites avec soin. Les données relatives au plissement et aux fractures avec déplacement des segments à l’intérieur des schistes me paraissent particulièrement intéressantes. Je me joins au premier rapporteur pour proposer l’insertion du travail dans nos Mémoires. S’il m’appartenait de faire quelques réserves sur les idées émises par l’auteur, je devrais avouer que j’ai peine à admettre sa manière de voir sur la formation des terrasses. Peut-être aussi pourrait-on dire qu’il ne rend pas pleine justice à G. Dewalque. Je puis me tromper ; mais il me semble que les résultats auxquels on en arrive aujourd’hui s’éloignent en somme assez peu de l’opinion qu’a émise jadis le fondateur de la Société — M 336 — Géologique de Belgique, tandis qu’elles s’aecordent beaucoup moins avec la manière de voir de M. Dupont. Louvain, le 2 août 1910. Henry de Dorlodot. Rapport de M. J. Cornet, 3^ rapporteur. Je me joins aux deux premiers rapporteurs pour proposer l’insertion, dans nos Annales, du mémoire de M. Harroy. Mous, le 20 août 1910. J. Cornet. De l’origine des galets de roches houillères du terrain houiller PAR pHARLES j^F^AlPONT Assistant-répétiteur de paléontologie à l’Université de Liège Notre savant maître le professeur Max Lohest dans un récent mémoire « Sur les conditions du dépôt du terrain houiller en Belgique )) (i)P montre que nous sommes à présent dans une sorte de continuation de la période houillère qui affecte le nord de l’Europe ; c’est avec cette idée comme point de départ que j’ai examiné avec soin, au mois de juin dernier, les galets ramenés par les marées sur nos plages et j’y ai trouvé, je pense, une démonstration suffisante de l’origine des galets de roches houillères dans le houiller. Si pour certains galets cette démonstration était faite par les admirables recherches de Fayol et plus récemment de M. Charles Barrois certains faits comme nous le verrons plus loin n’étaient pas suffisamment élucidés. Nous croyons par l’examen approfondi d’un très grand nombre de galets de tourbe de nos plages, pouvoir affirmer que presque tous les galets houillers (houille, grès, quartzite, schiste, etC;) que l’on rencontre dans les strates de la période houillère, peuvent avoir été roulés à l’état mou avant tout métamorphisme, ce qui n’est admis que pour certains galets par M. Barrois ; et que ce qui s’est passé pendant la période houillère se répète de nouveau de nos jours sur nos plages belges. Celles-ci sont, à certains jours, jonchées de galets de tourbe de toutes formes et de toutes dimensions, beaucoup de ces galets sont impressionnés soit par des cailloux durs, soit par pression contre des coquilles ; certains sont si mous, qu’entourés d’une mince pellicule formée de grains de sable, l’intérieur est une sorte de boue argileuse noire presque liquide. En me promenant, en (^) Les renvois bibliographiques sont indiqués entre j)arenthèses. Travail présenté à la séance du 17 juillet J910, déposé au secrétariat le octobre 1910, — M 338 — juin, àWestende sur la plage, cela m’a fait, songer que si le sable de nos plages était soumis au métamorpliisme dynamique (^) et deve¬ nait un grès, on y trouverait des galets de matière analogue à la houille et que ce grès serait assimilable au grès du bassin houiller de Comentry ou de Bruay. Je fus amené par là à considérer plus attentivement ces galets et à les recueillir et j’acquis bientôt la conviction que l’existence de galets liouillers, quels qu’ils soient, dans les strates de la période houillère, n’implique en rien l’exis¬ tence des couches houillères déjà durcies, métamorphisées lors du dépôt des couches renfermant ces galets. Parfois dans les strates houillères on rencontre des galets tra¬ versant plusieurs couches de nature différente ; sur nos plages on rencontre des galets de tourbe fichés debout dans le sable, y engagés en partie ; si à ce moment survenait quelque mouvement positif ou négatif de la mer amenant quelque couche différente, celle-ci viendrait se superposer au sable, englobant le galet et nous aurions la même chose que ce que nous rencontrons parfois dans le houiller. Souvent les galets liouillers montrent une stratification concor¬ dante avec celle de la couche qui les renferme ; or, presque tou¬ jours les galets de tourbe de nos plages reposent parallèlement au feuilletage de la tourbe, lequel concorde donc avec la stratification du sable ; ce feuilletage correspond presque toujours également au sens d’aplatissement du galet. Parfois si une couche du houiller offre, une interstratification de pyrite, de sidérose ou d’autre substance, un galet qu’elle ren¬ ferme offre aussi cette interstratification en prolongement de celle de la couche. Si après, ou pendant le métamorphisme d’une couche une strate se charge de pyrite, par exemple, rien de plus naturel que la (^) Note ajoutée pendant Vimpression. J’emploie le terme métamorphisme dynami(pie à tort j)eut-ètre. mais c’est i)our signifier que j’attribue la trans¬ formation (les roches (pii furent soumises au métamorphisme général, régional ou stati(j[ue bien plus à l’effort dynamiexue dù au plissement sous charge (lu’à tout le reste et xiarce que je nie la iiarenté du métamorxiliisme de contact et du métamorphisme régional. J’ai voulu éliminer aussi le méta¬ morphisme suiierficiel (le(xuel x>ar exemjile a formé les grès Landénieus) ; tout porte à croire en effet (iiie nos roches houillères ont été métamoriihisées en x>i’ofon(leur. (Calcaires analogues au calcaire carbonifère et schistes clivés.) — M 339 strate correspondante d’un galet à stratification concordante avec celle de la couche s’en charge également et prolonge, en nature du moins, la couche qui l’environne; couche et galet se comportent comme une couche unique, continue, et c’est très naturel puisqu’ils sont soumis en même temps au même métamorphisme. D’autre part, certains galets du houiller présentent une strati¬ fication différente de celle de la couche qui les renfeiune ; cela n’implique pas non plus un métamorphisme préalable à leur dépôt, car parfois sur nos plages des galets mous sont fichés dans le sable par les vagues dans une position quelconque et dans ce cas leur feuilletage ne correspond plus à la stratification du sable. Quant à la nature chimique des galets elle peut avoir changé totalement depuis le dépôt ; dans un récent travail (2) j’ai signalé ces fossiles du calcaire carbonifère interstratifiés avec un cail- loutis très fin dans les sables de l’oligocène supérieur et dont la substance évidemment calcaire a été molécule à molécule trans¬ formée en silice. Certains galets peuvent avoir été totalement dissous et avoir laissé des vides dans la roche, sorte de moule externe du galet, qui par après va se remplir d’une matière en solution dans les eaux qui circulent dans la roche englobante, telle est peut-être l’origine des clayats sphéroïdes, et ces nouveaux galets peuvent avoir conservé les impressions du galet primitif et traverser comme lui plusieurs couches de nature différente. Les récents travaux de M. Lohest (3) qui montrent, sans qu’on en puisse douter, à présent, la circulation de la matière dans les roches, exx^liquent, dans le cas qui nous occupe, bien des phéno¬ mènes qui paraissaient difficilement explicables auparavant. D’ailleurs Fayol admet pour les galets de houille et de schiste du bassin de Commentry (4) qne ces galets n’étaient guère totale¬ ment métamorphisés lors de leur dépôt ; M. Charles Barrois admet aussi pour les galets de Cannel-Coal du houiller de Bruay (5) que ces galets ont été roulés à l’état mou ; cette opinion fut défendue ici même, à la Société Géologique, par M. Max Lohest (6) contre l’idée de notre regretté confrère Firket (7), qui tendait à admettre une formation très rapide de la houille. Le retrait notable de certains galets, retrait signalé déjà par Fayol (4), explique fort bien l’existence autour de certains galets d’une couche de quartz, par exemple, qui englobe le galet et se continue parfois dans des fissures de celui-ci, fissures que le M 340 — quartz recimente. Ce retrait était, comme le dit Fayol, une preuve montrant que ces galets avaient été roulés avant leur durcis¬ sement. Les fissures des galets pouvaient, comme nous allons le voir, exister déjà dans les galets mous. Souvent, bien entendu, il peut s’être formé sur place dans la roche des concrétions comme les silex de la craie et les concré¬ tions ferrugineuses des sables tertiaires, les boulets de spliéro- sidérite ont probablement cette origine, quand ils ne sont pas, simplement comme nous l’avons vu plus haut, une sorte de pseu- domorphose de galets dissous. Fayol (4) constatait aussi que la nature des galets de houille n’était pas la môme sur les différents points du terrain houiller (il s’agit de Commentry) ; elle se rapproche de celle des couches les plus voisines ; certaines cependant ont la composition et l’aspect du lignite. Cette remarque, loin de porter à croire que les couches voisines, analogues comme composition, étaient déjà de la houille quand le galet a été roulé, vient corroborer la théorie que nous soutenons ; en effet, si des galets de tourbe viennent d’une couche de tourbe avec sapropel etc., voisine de l’endroit où la mer vient les déposer dans le sable et que le tout est soumis au méta¬ morphisme en même temps, il est bien naturel que ces galets devenus houille en même temps que les couches d’où ils viennent, gardent un aspect et une composition analogues à ceux de ces couches. M. Lohest a vu du bois roulé, j’en ai vu aussi quoique bien moins que des galets de tourbe sur nos plages. Les galets de lignite de Commentry pouvaient n’être à l’origine que des galets de bois roulé. Notons en passant que, d’après Fayol, les couches de tourbe se forment en moins d’un siècle. Pour les galets de grès, M. Charles Barrois dans un travail magistral « Sur les galets trouvés dans les charbons d’Aniche )> (8) conclut à la solidification préalable des grès avant leur dépôt dans les couches ; il admet que l’on songe à une formation épigénique pour les grès lustrés, s’ils étaient seuls. M. Barrois dit, page 296 r La concordance de formes des galets hoiiillers et des galets préhoiiillers apprend encore que ces roches devaient se trouver approximativement dans le même état phy¬ sique et présenter le même degré de cohésion au moment de leur - M 341 - transport. Or, j’ai remarqué que, non seulement les galets de tourbe de nos plages représentent toute la variété de forme des galets figurés dans le magnifique travail de M. Barrois : galets polyédriques, parallélipipédiques, ellipsoïdaux et cassés, mais que leur analogie avec les figures données par notre savant confrère est absolument frappante et fait naître d’emblée l’idée d’une ori~ gine semblable. De plus, tous les galets roulés de nos plages, galets de tourbe, galets de silex, galets d’argile molle, galets de brique cuite, etc., ont des formes absolument identiques, que leur substance soit molle ou dure, qu’ils soient anciens ou récents. Entre autres des galets ellipsoïdaux et discoïdes de silex noir et de tourbe ne pouvaient être distingués les uns des autres à première vue. Je possède des galets de tourbe impressionnés absolument sem¬ blables au galet de grès houiller quartziteux polyédrique roulé et impressionné que M. Barrois figure page 282, fig. ii ; la grande majorité des galets que j’ai recueillis sur la plage était iden¬ tique à ceux que M. Barrois figure page 287, fig. i5 et 16. Il se peut, bien entendu, que des couches de grès tels que les grès lenticulaires de nos couches tertiaires (du Bruxellien, par exemple) aient été exondées et que des morceaux de grès déjà formés aient été roulés et amenés dans une couche de sable, d’argile ou de sapropel, ce qui n’implique pas non plus des couches houil¬ lères déjà métamorphisées pendant le houiller ; ce ne doit cepen¬ dant pas être le mode général de formation des galets. Les galets de tourbe de nos plages ont toutes les formes rencon¬ trées dans les galets de toute nature du houiller ; certains ont des cassures nettes à arêtes vives ou émoussées ; certains, brisés, ont vu leurs parties glisser l’une sur l’autre et se ressouder plus ou moins. Et ce sur quoi je veux insister encore, c’est l’absolue identité de forme des galets mous de tourbe et des autres galets durs et anciens ramenés sur nos plages. On peut donc poser en principe que les vagues de la mer roulent de la même façon les corps durs (silex, grès, roches volcaniques) et les corps mous (tourbe, argile, bois, etc.) M. Charles Barrois donne un classement général des galets d’après leur groupement ; il constate que les plus abondants sont les galets ellipsoïdaux, puis les galets polyédriques à arêtes arron¬ dies, puis les galets parallélipipédiques et enfin les galets roulés — M 342 — puis cassés à arêtes vives. Chose remarquable et significative, nous pouvons faire le même classement avec nos galets de tourbe, les proportions sont presque exactement les mêmes et cela nous fait encore une fois de plus penser que l’origine des galets du liouiller est bien celle que nous venons de voir. Certains galets de tourbe amenés très haut sur la plage par de fortes marées sont fendillés par une longue exposition au soleil ; ils offrent non seulement des amorces de fissures mais parfois des fissures continues qui les traversent ; ces fissures vont se reci¬ menter pendant ou après le métamorphisme par des substances minérales circulant dans les roches englobantes. J’ai rencontré aussi des galets pliés et tordus, mais plus rarement. Bien entendu je ne veux pas affirmer que pour le cas particulier d’Aniche les hypothèses de M. Barrois sont erronées ; je n’ai jamais étudié un seul galet de ce charbonnage. Tout ce qui précède est une conception théorique qui a pour objet de montrer que l’on peut expliquer l’existence de tous les galets de roches houillères que l’on rencontre dans le liouiller en regardant ce qui se passe aujourd’hui, sans qu’il soit besoin de donnera la période houillère une durée colossale ou de penser que la houille se formait très vite. N’oublions pas que pour que le liouiller soit ce qu’il est aujourd’hui, nous devons penser qu’il a du être métamorphisé en profondeur sous l’influence du plissement et de l’accroissement de température dû à la profondeur et cela n’a pas eu lieu certes avant que les galets de roches houillères qu’il renferme aient été roulés. Comment admettre que pendant la période houillère même il y avait déjà des roches houillères plus métamorphisées que ne le sont, aujourd’hui même, certaines couches de cette période qui ont échappé au plissement. Westende, juin 1910. BIBLIOGRAPHIE 1) Max Lohest. — Sur les conditions du dépôt du terrain liouiller en Bel¬ gique. {Ann. Soc. Géol. de Belg.., t. XXXV, p. B 280.) 2) Charles Fraipont. — Sur l’origine d’un cailloutis très fin interstratifié dans les sables Om des environs de Sprimont. [Ann. Soc. Géol. de Belg. Bull., t. XXXV, p. B 68.) — M 343 — 3) Max Lohest. — Sur l’origine du remplissage des veines et des géodes des terrains primaires. {Ann. Soc. Géol. de Belg-. Bull., t. XXXV, P as sim,) 4) Fayol. — Bassin Fouiller de Commentry. {Compte rendu de la Société de V Industrie Minérale, 1886, t. XV.) 5) Charles Barrois. — Observations sur des galets de Cannel-Coal du terrain houiller de Bruay. {Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XXXVII, 1908, page 3.) 6) Max Lohest. — Ann. Soc. Géol. de Belg-.- t. XXI, 1894, p. 58. 7) Firket. - — Idem, p. 6(5. 8) Charles Barrois. — Etude des galets trouvés dans le charbon d’Aniche. {Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XXXVI, 1907.; Note. — Les personnes qui s’intéressent à la question en trouveront la bibliographie complète et l’étude claire et synthétisée des théories anciennes dans le remarquable travail de M. Charles Barrois : «.c Etude des galets trouvés dans le charbon d’Auiche ». [aS-Xl-iqio] De l’origine des galets de roches houillères du terrain houiller, par Charles Fraipont. Rapport de M. J. Cornet, rapporteur . Notre jeune confrère, M. Ch. Fraipont a employé les loisirs d’un séjour sur notre littoral à examiner les fragments de tourbe que la vague roule sur la plage. M. Fraipont est persuadé avoir trouvé dans ces galets de tourbe « une démonstration suffisante de F origine des galets de roches houillères que Von trouve dans le terrain houiller. » Il (( croit, dit-il; pouvoir affirmer que presque tous les galets houillers {houille, grès, quartzite, phtanites, etc.) que Von ren¬ contre dans les strates de la période houillère peuvent avoir été roulés à Vétat mou. » M. Fraipont a observé sur la plage de Westende des galets de tourbe polyédriques, parallélipipédiques, ellipsoïdaux, et des galets brisés. Ces données sont très intéressantes ; mais je ne pense pas qu’elles soient suffisantes pour nous faire partager la conviction de l’auteur, pour nous faire admettre que les galets de grès, de quartzite et de phtanite du terrain houiller aient été roulés à l’état mou. L’observation journalière montre qu’il peut se former, sur les plages, des galets de tourbe, d’argile et même des boules de sable humide, et l’on trouve dans les sables, grès ou psammites de tous les âges, y compris le houiller, des fragments d’argile ou de schistes qui sont dus à des phénomènes de ce genre. Mais pour ce qui concerne les galets proprement dits du terrain houiller, je préfère me rallier à l’opion de M. Barrois, qui connaît aussi les galets de tourbe, d’argile, etc., des plages, mais qui a étudié, en outre, des milliers de galets du terrain houiller. Pour ce qui concerne les galets de houille que l’on rencontre enclavés dans les roches houillères, je ne connais, d’expérience personnelle, qu’un seul fait. Il concerne les morceaux de char- — M 345 — bon que Ton trouvo dans le poudingue Hie de Colfontaine. A la vérité, ce ne sont pas des galets ; ce sont des fragments anguleux de houille, de véritables paillettes. Ces fragments ne présentent aucune apparence d’un retrait qui serait facile à constater dans une roche de ce genre. Je ferai, avant de terminer, une remarque de pure forme. M. Fraipont emploi le mot métamorphisme dans un sens qui n’est pas celui que l’on donne à ce mot en Europe. En Amérique, du moins chez quelques auteurs, ce vocable a une acception très étendue. Van Hise appelle métamorphisme toutes les modifica¬ tions que subissent les roches, y compris les altérations météo¬ riques. En Europe, le terme a un sens plus restreint et plus précis. La transformation du sable en grès et de la tourbe en houille ne peut pas être mise sur le compte du métamorphisme dynamique, tel du moins que comprennent ce phénomène tous les pétro- graphes de l’époque actuelle. Je propose l’insertion dans nos Annales du mémoire de M. Fraipont. J. Cornet. 5 octobre 1910. Rapport de G, Schmitz, S. J., 2^ rapporteur. Je me rallie à l’avis de mon savant confrère, M. J. Cornet. Pour intéressants que me paraissent les faits observés par M. Charles Fraipont, je regrette de ne pouvoir m’associer à plu¬ sieurs des considérations théoriques de l’auteur, ni à ses con¬ clusions. G. Schmitz, S. J. le 8 octobre 1910. Rapport de M. P. Fourmarier, 3^ rapporteur. M. Ch. Fraipont a observé, au bord de la mer, que les sédiments mous tels que la tourbe peuvent donner, sous l’action des vagues, des cailloux roulés de forme identique à celle des cailloux de roches dures. Ces observations sont intéressantes et, à ce titre, le travail de notre confrère mérite d’être imprimé dans nos Annales. — M 346 — De ces observations, M. Fraipont conclut ac que T existence de galets houillers quels qu'ils soient, dans les strates de la période houillère, n*implique en rien V existence de couches houillères déjà durcies, métamorphisées lors du dépôt des couches renfer¬ mant ces galets. » L’auteur, toutefois, n’a pas étudié les galets trouvés dans le terrain liouiller ; il se base uniquement sur le travail de M. Barrois : « Etude des galets trouvés dans le charbon d’Aniche », pour établir sa comparaison. Je crois qu’il faut se garder des généralisations et comparaisons trop hâtives. Je veux bien admettre que M. Fraipont ait raison en ce qui con¬ cerne les galets de houille qui furent primitivement des galets de tourbe ou de bois ; le bois cependant n’est déjà plus un corps mou et il peut supporter un long transport. Pour les autres cailloux, les idées de notre jeune confrère me laissent très sceptique. M. Barrois dit que 84 ^/o des cailloux d’Aniche appartiennent au terrain liouiller ; 16 ont une origine lointaine, très lointaine même ; ils ont donc subi un transport considérable. En présence de ce fait, pouvons nous admettre que tous les galets de roches houillères ont échappé à un long transport ? Ce serait, je crois, une absurdité. Or, personne n’admettra que si, sur une plage, il peut se former, dans des conditions très spéciales, des cailloux roulés de sable, d’argile ou de tourbe, ces cailloux puissent ensuite être entraînés à grande distance, soit par la mer, soit par un cours d’eau, sans être détruits complètement. La période houillère a duré un temps énorme ; le sol a constam¬ ment bougé comme le prouvent les alternances de schistes et de grès ainsi que les couches de houille, témoins de périodes continentales de durée plus ou moins longue dans une longue série sédimentaire. Comparer un fait local du terrain liouiller à un fait local de l’époque actuelle est rationnel ; mais vouloir expliquer un fait général de la période houillère par une observation très locale de l’époque moderne, est contraire à une bonne méthode scientifique. Il est bien plus rationnel de comparer, comme l’a fait M. Lohest, la période houillère à l’ensemble des période^ tertiaire et quater¬ naire. Nous voyons, dans cet ensemble, des alternances de sable et d’argile, preuve d’une série de mouvements du sol ; nous y voyons des couches de lignite, preuve de l’existence de périodes — M 347 continentales ; nous voyons qu’il s’est développé, dans les roches meubles tertiaires, par un métamorphisme superficiel, des grès siliceux, des grès calcareux, des grès ferrugineux ; le remanie¬ ment de ces roches durcies a donné naissance à des cailloux par¬ fois roulés, parfois anguleux, intervenant dans la constitution de certaines assises plus récentes, soit seuls, soit accompagnés de fragments de roches plus anciennes, amenées de plus loin par la mer ou les fleuves. Il me semble qu’on peut y trouver l’explication de faits semblables delà période houillère, et je ne vois pas pour¬ quoi il n’y aurait pas eu, au cours de cette période, formation locale de roches durcies qui auraient donné naissance aux cailloux de roches houillères. Toutefois, je le répète, les observations de M. Fraipont sont intéressantes pour la connaissance des dépôts littoraux ; à ce titre et avec les restrictions ci-dessus, j’en propose, d’accord avec mes deux savants confrères, l’impression dans nos Mémoires, P. Fourmarier. Liège, le 14 octobre 1910. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM. 23. La Géologie du 1^'' tronçon (Stanley ville -Ponthierville) du chemin de fer des Grands Lacs (Congo belge). • PAR p. Passau. (Planche XIIT). Introduction. IXotre mission était nettement délimitée dans cette région : nous devions procéder uniquement à l’examen des trancliées du chemin de fer et faire une simple visite aux mines de Bamanga. Nous nous sommes donc strictement tenus à l’examen des tran¬ chées et à celui de quelques ravins aboutissant à la voie. Je divise mon travail en cinq parties : Dans une première, je relate les observations faites sur la voie, dans les tranchées ; dans une seconde, celles faites en dehors de la voie, dans les ravins et les rivières ; dans une troisième, les observations faites à Bamanga ; dans la quatrième, Je raccorde ces observations et donne une coupe suivant la direction générale du chemin de fer. Enfin dans la cinquième partie, je raccorde à la géologie du chemin de fer à celle des régions voisines (‘). § I. — Les tranchées. On rencontre dans les tranchées : I. De Stanleyville au kilomètre 7.400, du terrain d’alluvion argilo-sableux mêlé à plus ou moins de gravier ; ce gravier se (^) Je tiens tout particulièrement à remercier MM. les agents de la voie qui m’ont beaucoup facilité le travail en me signalant les points qui les avaient plus particulièrement frappés, ainsi que M. Hornemann. chef de la mission minière de Bamanga. Travail présenté à la séance du 17 juillet 1910, remis au secrétariat le 17 juillet 1910. — M 35o — présente en couches de moins en moins épaisses à mesure que Ton s’éloigne de Stanleyville. Il a été exploité comme ballast à la gare et au kilomètre 2.3oo. 2. Du kilom. 7.400 au kilom. 9.600, on ne trouve que de la terre rouge argilo-sableuse. 3. Du kilom. 9.600 à la rivière Mongamba (kilom. 10) et au delà jusqu’au kilom. ii, terre rouge avec gravier à la base. 4. Du kilom. ii.oooau kilom. i3.ooo, terrain argilo-sableux. 6. Du kilom. i3.ooo au kilom. 16.800, marais, sable blanc. 6. Du kilom. i5.8oo au kilom. i8.5oo, terrain argilo-sableux. 7. Du kilom. 18.600 au kilom. 19.000, (rivière Valinda), terre rouge avec gravier à la base ; en dessous, argilite bariolée altérée. 8. Du kilom. 19.000 au kilom. 28.000, terrain argilo-sableux. 9. Au kilom. 28.000, marais, sable blanc. 10. Du kilom. 28.000 au kilom. 26.200, terrain argilo-sableux. 11. Du kilom. 26.000 au kilom. 28.700, terre rouge. 12. Du kilom. 28.700 au kilom. 29.000, terre rouge avec gravier à la base ; en dessous, argilite bariolée. 13. Du kilom. 29.000 à la rivière Yoko (kilom. 29.800), terre rouge. i4- De la rivière Yoko au kilom. 3o.ooo, terre rouge. 16. Du kilom. 3o.ooo au kilom. 3i.ooo, argilite verte à la base ; au dessus, argilite rouge, puis gravier et enfin terre rouge. 16. Du kilom. 3i.ooo au kilom. 82.000, terrain argilo-sableux plus ou moins rouge. 17. Du kilom. 82.000 au kilom. 36. 000, terrain argilo-sableux. 18. Du kilom. 36.ooo au kilom. 87.000, terrain argilo-sableux plus ou moins rouge. 19. Du kilom. 87.000 au kilom. 87.800, argilite rouge ; au dessus, gravier puis terre plus ou moins rouge. 20. Du kilom. 87.800 au kilom. 38. 600, terre rouge. 21. Du kilom. 38. 600 à la rivière Biaro, terrain argilo-sableux rouge et argilite bariolée à la base. 22. De la rivière Biaro au kilom. 89.000, terrain argilo-sableux et gravier par places à la base. 28. Du kilom. 89.000 au kilom. 40.100, terrain argilo-sableux rouge. 24. Du kilom. 40.100 au kilom. 40.600, terrain argilo-sableux et argilite altérée à la base. — M 35i — 25. Du kilom. 4o-5oo au kilom. terrain argilo-sableux rouge. 26. Du kilom. 4i«ooo au kilom. 4i-5oo, terrain argilo-sableux. 27. Du kilom. 4i-5oo au kilom. 43.5oo, terre rouge avec latérite et, en-dessous, argilite bariolée. 28. Du kilom. 43.5oo au kilom. 49*000, terrain argilo-sableux plus ou moins rouge. 29. Du kilom. 49*000 au kilom. 5i.200, terrain argilo-sableux. 30. Du kilom. 5i. 200 au kilom. 5 i.5oo, terrain argilo-sableux; en dessous, terre rouge et gravier latéritique. 31. Du kilom. 5i.ooo au kilom. 53.5oo, terrain argilo-sableux. 32. Du kilom. 53.5oo au kilom. 54.000, terrain (argilo-)sableux et latérite à la base par endroits. 33. Du kilom. 54.000 au kilom. 54.3oo, terrain (argilo-)sableux et latérite à la base par endroits ; au dessus, argilite altérée. 34. Du kilom, 54.3oo au kilom. 55. 400, terrain (argilo-)sableux et latérite à la base par endroits ; au kilom. 55. 400 même, argilite altérée en dessous. 35. Du kilom. 55. 400 au kilom. 57.800, terrain argilo-sableux, avec latérite à la base par places. 36. Au kilom. 67.800, terre rouge avec latérite et gravier à la base ; en dessous, argilite altérée. 37. Du kilom. 67.800 à la rivière Lokamba (kilom. 58.5oo), ter¬ rain argilo-sableux et latérite. 38. Du kilom, 58.5oo au kilom. 58.900, terre rouge et latérite compacte à la base. 39. Du kilom. 68.900 au kilom. 60.000, terrain argilo-sableux. 40. Du kilom. 60.000 au kilom. 64.100, terrain argilo-sableux avec latérite à la base. 41. Du kilom. 64.100 au kilom. 65. 800, terre rouge avec laté¬ rite et gravier à la base. 42. Du kilom. 65. 800 au kilom. 66.400, (rivière Mankento), terre rouge, latérite et gravier à la base ; en dessous, argilite altérée. 43. Du kilom. 66.400 au kilom. 67.000, terre rouge, latérite et gravier à la base ; en dessous, argilite altérée. 44- jDu kilom. 67.000 au kilom. 68.100, terre rouge avec gravier et latérite à la base. 45. Du kilom. 68.100 au kilom. 69.000, terrain argilo-sableux avec latérite à la base. — M 352 — 46. Da kilom. 69.000 au kilom. 70.600, terre rouge avec latérite à la base ; au kilom. 69.800, argilite rouge altérée en dessous. 47. Du kilom. 70.600 au kilom. 76.600, terrain argilo-sableux; latérite concrétionnée à la base. 48. Du kilom. 76.600 au kilom. 76.000, terre rouge avec gravier latéritique à la base. 49. Tranchée du kilom. 76.460 à 76.600 (fig. i). 76450 ^ 76.500 Fig. I. 1) Argilite bariolée en bancs. 2) Gravier latéritique et terre rouge. 3) Terrain argilo-sableux. 50. Du kilom. 76.600 au kilom, 78.000, terre rouge et gravier latéritique à la base. 51. Du kilom. 78.000 au kilom. 78.800, terrain argilo-sableux et gravier latéritique à la base. 62. Au kilom. 78.800, argilite bariolée ; au dessus, gravier laté¬ ritique et terre rouge. 53. Du kilom. 78.800 au kilom. 80.000, terrain argilo-sableux et gravier latéritique à la base. 54* Tranchée du kilom. 80.000 : argilite bariolée et rouge, au- dessus, gravier latéritique. 55. Tranchée du kilom. 81.000 : argilite bariolée et rouge prédo¬ minante dans le haut des talus, en bancs ; inclinaison, N-W 4°- 56. Du kilom. 81.000 à la rivière Ulelo (kilom. 82), alluvions argilo-sableuses. 67. Du kilom. 82.000 au kilom. 83. 000, gravier latéritique et terre rouge. 68. Au kilom. 83. 600, argilite bariolée; au dessus, latérite et puis terre rouge. 69. Du kilom 83. 600 au kilom. 84.800, gravier latéritique et terre-rouge. — M 353 — 6o. Tranchée du kilom. 85.ioo : ÆveéiiJL i'^oo d.e. ZA voie Fig. 2. 1) Argilite rouge à cassure esquilleuse, fortement calcareuse. Échantillon 38. 2) Gravier latéritique et argile rouge. 3) Terre rouge. 61. Du kilom. 85. 100 au kilom. 86.000, terrain argileux avec limonite latéritique scoriacée. Échantillons 3g et ^o. 62. Du kilom. 86.000 au kilom, 86.700, terrain argileux avec gravier latéritique à la base. 63. Du kilom. 86.700 au kilom. 87.900, argilite rouge à la base, puis argile rouge et latérite. 64. Du kilom. 87.900 au kilom. 90.000, terre rouge et gravier latéritique. 65. Du kilom. 90.000 au kilom. 90.900, gravier latéritique. 66. Tranchée du kilom. 91.150 : deux mètres d’argilite bariolée à la base ; au-dessus, gravier latéritique. 67. Du kilom. 9i.i5o au kilom. 92.000, terrain argilo-sableux. 68. Tranchée du kilom. 92.600 : argilite bariolée ; au-dessus, gravier et terrain argilo-sableux. 69. Du kilom. 92.600 au kilom. 98.000, terrain argilo-sableux avec plus ou moins de gravier. Échantillon /j.i : Argilite lie de vin pins ou moins bariolée, trouvée au remblai du kilom. 92.600 ; elle se trouve probablement en place en-dessous de l’échantillon 38 dans la tranchée du kilom. 85.100, d où proviennent les terres du remblai 70. Du kilom. 93.000 au kilom. 94.800, terrain argilo-sableux, plus ou moins marécageux. 71. Du kilom. 94.800 au kilom. 96.900^ argilite bariolée ; au- dessus, terrain argileux avec latérite à la base. 72. Du kilom 96.900 au kilom. 97.000 (rivière Aüssaïe), terre argileuse rouge avec latérite. 73. Du kilom. 97.000 au kilom. 109 000 (rivière Ossengwe), terrain argilo-sableux. 74. De rOssengwe au kilom iii.ooo, terrain argilo-sableux. — M 354 — 75. Du kilom iii.ooo au kilom. 112.800, terrain argilo-sableux et latérite à la base. 76. Tranchée du kilom. 112.800: latérite compacte à la base et gravier latéritique au-dessus. 77. Tranchée du kilom. iiS.ooo : dans les fossés, gneiss forte¬ ment altéré, rose pâle {Échantillon 5y) ; au-dessus, latérite et puis terrain argilo-sableux. 78. Du kilom. iiS.ooo au kilom. 114.000, terrain argilo-sableux avec gravier latéritique à la base. 79. Du kilom. 114.000 au kilom. 114.800, gravier latéritique. 80. Du kilom. 114.800 au kilom. ii5.2oo, gneiss altéré dans la plateforme {Échantillon oy) ; au dessus, gravier latéritique et terrain argilo-sableux plus ou moins rouge. 81. Tranchée du kilom. iiS.goo : 4 mètres de gneiss altéré, surmonté de gravier latéritique et de terre rouge argileuse. 82. Du kilom. iiS.goo au kilom. 116.600, gneiss altéré {Échan- lillon 5y); au dessus, gravier latéritique. 83. Du kilom. 116.600 au kilom. 117.500, latérite {Echantilon 56) et terre rouge argileuse. 84. Du kilom. Ï17.500 au kilom. 117.900, gneiss altéré; au dessus, terre rouge argileuse. 85. Du kilom. 117.900 au kilom. 118. 5oo, gravier latéritique et terre rouge. 86. Du kilom. 118. 5oo au kilom. 118.900, gneiss fortement altéré avec veines de quartz et cailloux {Échantillon 5g). 87. Du kilom. 118.900 au kilom. 119.000, grès lie de vin, méta¬ morphique [Kundelungu] {Échantillon 60) ; au dessus, terrain argilo-sableux et latérite. 88. Du kilom. 119.000 au kilom. 120.000, grès Kundelungu métamorphisé, rose clair {Échantillon 61) dans la plateforme de la voie ; au dessus, latérite et terrain argilo-sableux. 89. Du kilom. i2o.oooau kilom. 121.000 : Échantillons 62 (120.800) et 63 (120.900), grès Kundelungu métamorphisé altéré ; au dessus gravier et terrain argilo-sableux. 90. Du kilom. 121.000 au kilom. 121.200 {Échantillon 65), grès feldspathique Kundelungu altéré en gris rose, en place. Au dessus, alluvions argilo-sableuses. Échantillon 64 : grès altéré en blanc, passant intérieurement au quartzite brun; (?) — M 355 — 91. Au kilom. 121.200, terre d’alluvion argilo-sableuse avec blocs roulés de grès Kundelungu métamorphisé {Échantillon 66). 92. Du kilom. 121.200 au kilom. 125. 000 (station de Ponthierville- Plateau), terre d’alluvion argilo-sableuse. 93. Du kilom. 125. 000 à la gare de Ponthierville-Quai, gravier d’alluvion. 94. A la station de Ponthierville-Etat, grès rouge micacé Kun¬ delungu : Échantillon i. Direction des bancs, N3o°W. Inclinaison, 83°S. Remarque. — Les gneiss altérés rencontrés ont une direction et une inclinaison sensiblement égales à celles des grès du Kunde¬ lungu de Pontliierville. § 2. — Les ravins et rivières. Je ne parlerai que des rivières où j’ai fait des observations. Pour les ravins , j e donnerai les coupes géologiques qu’ils présentent. I. Stanleyville-quai (rive gauche). Kilom ï 1. Grès rouges et psammites du Kundelungu. 2. Conglomérat de base du grès tendre vert des Falls. 3. Grès tendre vert. 4. Schiste feuilleté à nodules (fossiles). 5. Schistes verts feuilletés. 6. Alluvions anciennes : gravier à succin. II. Ravin du kilom. i. (Nouvelle carrière du chemin de fer): grès Kundelungu fortement feldspathique ; au-dessus, gravier et alluvions. M 356 — HT. Ravin du kilom. 8. ïoù Fig. 4. 1. Echantillon i. — Argile bariolée verdâtre, fossilifère. 2. Echantillon 2. — Argilite rouge, calcareiise, à cassure esquilleuse. IV. Ravin de la scierie (kilom. 17). A gauche de la voie ; schistes verts argileux à délit conchoïdal. V. Ravins du kilom. 19.000. A droite de la voie. 1. Argilite lie de vin, analogue à l’échantillon 5. (Voir plus bas). 2. Echantillon 3. — Schiste argilo-sableux, vert, fossilifère, calcareux, plus ou moins micacé ; moins fossilifère que l’échan¬ tillon 4- 3. Echantillon 4- — Schiste gris vert, argileux, fissile, à dents et débris de poissons (?) et à fossiles végétaux lignitifiés. Effer¬ vescence aux acides. 4. Terrain argilo-sableux et sol végétal. Fig. 6. — M 357 — 1. Echantillon 5. — Argilite lie de vin, fossilifère, calcareuse. 2. Echantillon 6. — Schiste argilo-sableux, gris vert, pétri de fossiles, (lamellibranches et autres). 3. Echantillon 7. — Grès calcareux fossilifère, compact, dur, gris, à inclusions argileuses, avec os de. poissons ; épaisseur du banc. 5 à 10 centimètres. 4. Echantillon 8. — Argilite verte, sans stratification, calca¬ reuse. 5. Echantillon g. — Argilite bariolée, sans stratification, à empreintes négatives, ne fait pas effervescence. 6. Gravier et sol végétal. VI. Ravin du kilom. 25. 000. (Nouvelle scierie). — A gauche de la voie. Fig. 7. 1. Argilite lie de vin. 2. Schistes verts argileux. 3. Argilite lie de vin. 4. Schistes verts argileux. 5. Argilite lie de vin. 6. Schiste argileux vert feuilleté. 7. Echantillon 10. — Grès calcareux, gris clair, tendre, pétri de fossiles. 8. Echantillon ii. — Grès calcareux, compact, gris clair, fossili¬ fère, en banc de 5 à 10 centimètres. Lamellibranches et débris de poissons (?). 9. Echantillon 12. — Schiste argileux gris brun, feuilleté, à débris de poissons (?) Ne fait pas effervescence. 10. Echantillon i3. — Schiste argileux, vert, sans stratification, à fossiles végétaux lignitifiés et à coquilles (lamellibranches), ainsi qu’à dents de poissons (?). Je joins au rapport une branche avec un rameau que nous - M 358 — sommes parvenus à dégager entièrement, ainsi qu’une série de blocs de schiste pétris de fossiles, afin que, vu la difficulté de les conserver en entier, on puisse dégager ces fossiles (végétaux) en Belgique au moment où l’on voudra les étudier. II. Gravier d’alluvion. VII. Ravin de la Yoko, kilom. 28.7000. — A gauche de la voie. Echantillon i^. — Argilite violette bariolée, fossilifère (lamelli¬ branches), avec veinules de calcite; veinée de grès, calcareuse ; débris de poissons plus ou moins silicifiés. Echantillon i5. — Argilite verte calcareuse passant au grès vert. Echantillon 16. — Grès vert calcareux ; banc de 8 à 10 centi¬ mètres. 4. Terrain argilo-sableux rouge. VIII. Ravin du kilom. 3i.9oo. — A gauche de la voie. 1. Echantillon 17.— Argilite lie de vin à cassure conchoïde, non calcareuse. 2. Echantillon 18. — Grès calcareux, gris clair, à fossiles végé¬ taux, à lamellibranches et à dents de poissons (?). 3. Echantillon ig, — Grès calcareux, gris-foncé. - M 359 — 4. Echantillon 20. — Grès calcareux, gris-clair, à coquilles, passant à V Echantillon 22 : scliiste argilo-sableux, micacé, gris- clair, plus ou moins calcareux. 5. Echantillon 21. — Scliiste argileux gris-brun, compact, en bancs, plus ou moins calcareux. 6. Terre végétale et terre d’altération. 7. Echantillon 23. — Scliiste argileux, vert, compact, non effer¬ vescent aux acides. 8. Echantillon 2^. — Schiste argilo-sableux gris, feuilleté, légèrement calcareux. 9. Echantillon 25. — Calcaire à coquilles (lamellibranches), dur, compact ; forme un banc de 5 centimètres d’épaisseur. 10. Schiste vert brun non feuilleté. 11. Echantillon 26, Argilite rouge sans stratification. 12. Schiste gréseux verdâtre, non calcareux. Echantillon 27. 13. Schiste argileux vert à délit conchoïdal. 14. Banc de schiste feuilleté grisâtre (20 CQniim.). Echantillon 28. 15. Schiste argileux vert, feuilleté. 16. Terre d’altération. IX. Bavin du kilom. 36.000. — A gauche de la voie. 1. Echantillon 2g. — Schiste argileux compact, stratifié, à délit conchoïdal, passant à la partie supérieure à l’argilite verte. 2. Echantillon 3o. — Argilite rouge. 3. Terrain d’altération argilo-sableux rougeâtre. X* Bavin du kilom, 38.700. — A droite delà voie. Fig. II. — M 36o — 1. Argilite lie de vin. 2. Schiste vert argileux à délit conclioïdal. 3. Terre d’altération et terrain argilo-sableux. XI. Ravin du kilom. 4i-ooo. — A droite de la voie. 1. Echantillon 3i. — Argilite lie de vin, non calcareuse. 2. Echantillon 32. — Argilite lie de vin, pétrie de fossiles (lamel¬ libranches) et à nodules gréseux. 3. Echantillon 32^^. — Schiste argileux verdâtre, nettement stratifié, à délit conchoïdal. 4- Minerai de fer latéritique, scoriacé. 5. Terrain argilo-sableux pins ou moins rouge. XII. Ravin du kilom. 43.5oo. — A gauche de la voie 1. Echantillon 33. — Argilite lie de vin, calcareuse, plus ou moins stratifiée. 2. Echantillon 3/f. — Argilite rouge, non calcareuse, stratifiée, à cassure conchoïde, rubanée sur la cassure. 3. Terrain argilo-sableux, plus ou moins rouge. if.i ~ M 36i — XIII. E-avin bu kilom. 45.900. — A gauche de la voie. 3 / 1 Fig. 14. 1. Echantillon 35. — Argilite verte, fortement calcareuse. 2. Echantillon 36. — Argilite rouge, fossilifère (lamellibranches), à cassure esquilleuse. Ne fait pas effervescence aux acides. 3. Terrain argilo-sableux. XIV. Ravin du kilom. 47-ooo. — A droite de la voie. i Fig. i5. 1. Argilite verte, fortement calcareuse. 2. Echantillon 3'^. — Argilite rouge, fossilifère, non calcareuse, 3. Terrain argilo-sableux plus ou moins rouge. XV. Ravin du kilom. 108.000. — A droite de la voie. — M 362 — 1. Echantillon ^2. — Grès friable, sableux, blanc, altéré. 2. Echantillon /j.3. — Schistes argileux verdâtres compacts, plus ou moins bien feuilletés, se couvrant de fines aiguilles de gypse (altération de pyrite). 3. Echantillon 44‘ — Schiste gris à lits de sable, plus ou moins rubané sur la cassure, à fossiles végétaux. 4. Echantillon 4^. — Schiste argileux vert compact, à délit conchoïdal, pyritif ère et fossilifère (dents de poissons?). 5. échantillon 46. — Argilite sableuse verdâtre. 6. Echantillon 47- — Grès friable, blanc, altéré, légèrement feldspathique. 7. Echantillon 4S. — Schiste argileux à cassure esquilleuse, gris vert, avec gypse. 8° Terrain argilo-sableux. XVI. Ravin du kilom. 108.500. — A droite de la voie. Fig. 17. 1. Echantillon 49- — Grès blanc altéré en jaune (fer), à stratifi¬ cation torrentielle, légèrement feldspathique. 2. Schiste argileux vert, plus ou moins bien feuilleté, à délit conchoïdal, compact. 3. Echantillon 5o. — Schiste argileux, gris brun, très feuilleté. 4. Echantillon 5i. — Limonite latéritique; au-dessus, terrain argilo-sableux. XVII. Ravin du kilom. 109.000. — Vallée de l’Os- SENGWE. A droite de la voie. Coupe analogue à celle du ravin du kilomètre 108.000. XVIII. Ravin du kilom. ii3.ooo. — A droite de la voie. Marais ; quartz roulé. I — M v^63 — XIX. Rivière Bikuku, kilom. 114.000. — A gauche de' la voie. 1. Echantillon 52. G-iieiss basique, œillé (feldspath rose). 2. Echantillon 53. Gneiss basique. Echantillon 53 bis. Gneiss altéré. 3. Echantillon 5^. Amphibolite. 4. Echantillon 55. Gneiss acide à oligiste micacé. XX. Ravin du kilom. 121.200. — A droite de la voie. On trouve dans le lit du ruisseau des blocs de grès Kundelungu métamorphisé, altéré. XXI. R, A vin du kilom. 125.000. — A gauche de la voie. On y trouve des blocs de grès rouge à fedspath altéré, du Kunde¬ lungu. Echantillon 6y. XXII. Ravin DU kilom. 125.200. — A gauche de la voie. Gravier d’alluvion, sous forte épaisseur. X. B. La direction des bancs de gneiss est sensiblement X. 30° W. (Vallée de la Bikuku). Inclinaison : verticale. § 3. — Bamanga. Pendant les deux jours que j’ai passés à Bamanga, j’ai fait, le premier jour une visite des travaux de la mine de cuivre; le deuxième, une excursion en pirogue dans rOssengwe inférieure, pour aller voir le gisement de schistes bitumineux, que l’on venait de découvrir. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM.,' 24. — m,364 — a) (^'te de cuivre. Je ne m’étendrai pas sur ce point ; il eût fallut en faire une étude approfondie. Je ne retiens (pi’une observation faite au cours de cette visite ; c’est que la direction générale du filon (clialcosine) et des bancs des roches éruptives (granité, porphyre, diorite) et celle des gneiss, etc. est sensiblement N. So"" W., la meme que celle observée dans le lit de la Bokuku pour les gneiss. Ceux-ci font du reste partie du gîte de Bamanga. b) Vallée de VOssengwe. Gisement de sehisles bitiimiiieiix J’ai pu lever la coupe ci-dessous : 1. Grès rouge (Kundeliingu). 2. Grôscalcareux compact, violacé (bitumineux?) Echantilloiifg. 3. Schiste argileux (argilite) vert; à cassure conchoïde, plus ou moins effervescent. Echantillon jo. 4. Echantillon 7/. — xVrgilite rouge, à cassure conchoïdale, effervescente. 5. Echantillon 72. — Argilite bariolée, calcareuse. Q.\E chant ill on 7J.— Argilite rouge, calcareuse, fossilifère (laniel- li branche). 7. Echantillon 74. — Schiste vert, compact, en bancs de 2 cen¬ timètres d’épaisseur, effervescent. 8. Echantillon '^5. — Schiste bitumineux, noir, fossilifère (dents et débris de poissons). 9. Terre rouge argilo-sableuse, à fossiles végétaux (empreintes). § 4- L’examen lithologi([ue et la comparaison des fossiles m’ont permis d’établir le tableau d’équivalence des échantillons et de déterminer différents niveaux fossilifères, pour les couches hori¬ zontales. m ’A M m œ < ■p M Sa a At. "P IS <1^ tu O (D ■y ’siiBa "eqFiFn^ npsaqonoQ xnautuinîiq s9tsiqos 1 ‘s.i9Aqi sg.qaôieo ‘saofoi.iaq saïqiS.iu 8 9'’92 S ^ '& A 'î sa Yo 2"* iC "o t/3 B "C 0 0 a ' a ! ^ A A 1 a ^ 0) -J; j 5 .52 3 a i 1 a A ü Z Cd 5 O K B. — Série | de Yanonge Couches du Lualaba N-= 5 > Al C ' (5 ^ 1 M ; t- 1 ibBubuib^ lO r-, {•-• CO 02 rH 0 0 r- CO ! 000 60T?80T ajîauiojt>î ^ ^ ^ ^ ^ 00r98 9-ï^9'^îJOitî| np eeqouB.ij^ 00 CO ^ 1 i 000'^^ J Qj'f^uionx CO argilite verte ! ooe'çi' «?Jï?uio[i\i 1 CD CO àO CO 1 i009'8^ gjl^moini 34 33 000' 11^ 9.TÎ9U10II>1 0 W « CO 000’98 9Jî?utoiiAi 0 CO 0 02 i ’OOe'TS 9.iî9moti>I 0 c 2 1 i 1 • ; 006 18 9.n9uioii>i 28 schistes verts 27 CO Oi -2 ^ c ^ £« 3 S 2 î- ■ ü ^ 02 II ^ r- 02 1-1 i 1 [OOL'ÎZ 9J191U0|T>J CO lO 1 000 '02 9JÎ9UIOII5Î CO 02 1— t 0 schistes lie de vin n*‘ 6 à 1 ! a 000 61 -twoiTx Cî 00 î> ■X' UO V 000 61 î5 lO OOO -Ll 9Jî9iuon5ï schistes verts 000‘8 9Ji9UJ0nH 02 tH j TBnb-91[tAX9{U'BîS ! schiste vert schiste à nodules grès tendre vert Niveaux FOSSILIFÈRES Fossiles ; dents et débris de poissons Fossiles végétaux Lamellibranches de de 3 à 4 “/” Lamellibranches de! 2 “/” ; Dents et débris de poissons Lamellibranches de! 1/2 à 1 “/■“ Nodules i — M 366 — A l’aide de ce tableau, j’ai dressé la coupe d’ensemble (voir planche XIII) qui donne la superposition probable des différentes conciles. Cette coupe montre aussi quelle doit être la succession des terrains rencontrés dans la vallée de l’Ossengwe depuis son embouchure jusqu’à la voie. § 5- Il me reste à raccorder ce qui précède aux observations voisines. 1. A rOaest, le raccord se fait comme suit : Les couches B, des kilomètres io8 à 109 et 81.900 sont analogues à celles de la série de Yanonge (^). Les couches inférieures font partie de la série des Falls : les couches c, correspondent à la série des argilites rouges de la zone 3, de la série des couches Lualaba des Falls ; les couches b et a à celle des argilites bariolées, à calcaires divers, à schistes bitu¬ mineux, zone 3 de la série des Falls. Les schistes à nodules et verts à délit conchoïdal, forment la zone 2 de la série des Falls et enfin les grès tendres, la zone i. 2. A FEst. — M. l’ingénieur Hornemann a bien voulu me donner la coupe géologique de la rivière Lilii, qui vient de l’Est se jeter dans le Lualaba à Ponthierville. Fig. 20. Dans cette coupe, je considère le grès gris comme l’équivalent de la zone i de la série des Falls et les argilites bariolées, calcaires et schistes gris comme les équivalents de la zone 3 de la même série. La zone 2 ferait défaut. 3. An Nord. — J’ai signalé (-) les trois zones de la série des (^) Voir ma note : Géologie du cours moyen du Congo et de la colline des Upotos. Voir A/m. Soc. Géol. de Belg\, 1909. Géologie de la zone de Stanleyville et de la zone de Ponthierville. (2) Voir même travail. — M 3^67 — Falls dans la basse Lindi, jusque Gwania et à mi-route de (twania à Banalia. Il est probable que la série de Yanonge y est également représentée. C’est dans ees couches que l’on a découvert des schistes bitumineux, il y a quelque temps, dans la région de Yam- buya, sur le Bas-Aruwimi. 4. Au Sud. — Je n’ai guère pu faire d’observations en steamer entre Poiithierville et Kindu. Toutefois, il semble, d’après les données que je possède, que le grès des falaises de Lowa est le grès de base de la série de Yanonge. Devant refaire à la saison des basses eaux l’itinéraire Kindu- Lowa, je réserve ces points. J’ai trouvé des fossiles végétaux dans un schiste rubané formé de lits de sable et de schistes de 2 millimètres, alternants, et qui a beaucoup d’analogie avec la partie supérieure des grès du kilo¬ mètre 108.000. Au point de vue économique, les couches du Lualaba avaient déjà attiré l’attention en 1902 par leur calcaire ; la découverte de schistes bitumineux à Bamanga et Yambuya ainsi que des fossiles végétaux le long du chemin de fer et à l’embouchure de l’Elilà, est de nature à susciter bien des espérances. Jusqu’à présent la découverte de débris de végétaux lignitifiés dans les séiàes supérieures des couches Lualaba (^), est surtout d’un intérêt paléontologique ; seulement n’oublions pas que nous sommes au bord du lac lualabien et que les couches du Lualaba s’étendent vers l’ouest au moins jusque Lisala. La présence de lignite et même de houille au centre du bassin du Congo devient de plus en plus probable. La présence des schistes bitumineux est d’un intérêt plus immé¬ diat pour nous. La puissance de raffleurement dans l’Ossengwé n’est pas forte, seulement elle peut augmenter vers l’Ouest. Le banc de schiste a une grande étendue dans la direction N-S. ; on le rencontre presque partout, le long de la ligne du chemin de fer, en épaisseur variable ; seulement il n’est fortement bitumi¬ neux que là où il y a eu grande accumulation de débris de pois- (9 ha région plus au Sud-Est de Stanleyville montre une autre série de couches Lualaba, inférieure ou de faciès différent. - M 368 — sons. Le gisement, dans la région qui nous intéresse plus particu¬ lièrement, est donc très irrégulier. Si les fossiles végétaux font naître l’espoir de trouver un jour du charbon dans ces régions, les schistes bitumineux peuvent donner l’espoir d’y trouver des gisements pétrolifères. [a7-.xii-i9io] La Géologie du 1*"' tronçon (Stanleyville-Ponthierville) du chemin de fer des Grands Lacs (Congo belge), par G. Passau. Rapport de M. J. Cornet, rapporteur. Ce petit mémoire est, à })eu près littéralement, un rapport adressé par M. Passau à la Compagnie des Chemins de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs africains. Le Conseil d’admi¬ nistration de la Compagnie a bien voulu acquiescer au "vœu for¬ mulé par l’auteur, de voir ce travail présenté à la Société géolo¬ gique. M. Passau avait été chargé de faire, au cours de [son voyage vers les territoires dont l’exploration constitue l’objet principal de sa mission, une étude géologique du pays parcouru par le tronçon du chemin de fer des Grands Lacs. Ce tronçon va, comme on sait, de Stanley ville à Ponthierville. Le mémoire qui nous est soumis est le résultat de cette étude. Grâce à la base offerte par la voie ferrée, soigneusemenLpique- tée hectomètre par hectomètre, le re])érage topographique des observations de M. Passau, atteint une précision comparable à celle que l’on peut obtenir chez nous. L’auteur nous donne d’abord ses observations dans les tran¬ chées de la voie, puis celles qu’il a faites en dehors, mais à proxi¬ mité immédiate de la voie fen-ée, dans les ravins et les rivières traversés par le chemin de fer. Cet exposé est accompagné de nombreux petits croquis. On ne reprochera pas à cette partie du travail de M. Passau de manquer de précision. Mais on trouvera peut-être que la conci¬ sion en est quelque peu exagérée et rappelle parfois le langage télégraphique. Le verbe fait ordinairement défaut, de sorte que des pages entières du mémoire consistent en véritables tableaux. Je crois que cette forme peu littéraire n’enlève rien à la valeur des observations exposées si laconiquement. Je i)ense meme que les géologues qui auront à parcourir le même itinéraire n’au¬ ront qu’à se louer de cette brièveté de style. — M 370 M. Passau a expédié à Bruxelles une nombreuse série d’éclian- tillons à l’appui de son mémoire. Le repérage de chacun de ces échantillons est rigoureusement indiqué dans le texte. J’ai vu ces échantillons et je me porte garant des déterminations de l’auteur. Un troisième paragraphe, très bref, donne, après quelques mots sur le gîte de cuivre de Bamanga, la coupe du gisement de schistes bitumineux de l’Ossengwé, dont j’ai déjà entretenu la Société. Dans le quatrième paragraphe, M. Passau coordonne en un tableau ses observations le long du chemin de fer. Les terrains observés appartiennent surtout aux couches du Liialaba qui s’appuient sur les grès du Kiindeliingu ou sur les gneiss archéens. Ces données sont résumées en une coupe d’ensemble, menée de Stanley vil le à Ponthierville. Les couches du système du Lualaba renferment, à certains niveaux, d’assez nombreux fossiles animaux (ossements et dents de poissons, coquilles de lamellibranches, etc.) et des débris végétaux. Ces fossiles ne sont ])as encore dénommés. Néanmoins, M. Passau les utilise dans ses raccordements et, à mon avis, il le fait de façon très judicieuse. Il n’est pas nécessaire, en effet, que des fossiles aient un nom latin pour qu’on puisse s’en servir pour déterminer l’âge relatif des terrains. Le dernier paragraphe du travail est consacré au raccordement des observations faites par l’auteur le long du chemin de fer avec celles qu’il a faites antérieurement dans la môme région et qui ont été publiées dans nos Annales, de meme qu’avec celles de M. Horneman le long de la rivière Lilu. J’estime qüe ce mémoire de M. Passau apporte une contribu¬ tion extrêmement importante à la connaissance de la géologie du Congo. La constitution de la région étudiée y est exposée avec un détail et une précision qui, sauf la dénomination des fossiles, ne sont pas dépassés dans la géologie européenne. Malgré les défauts de forme qu’il présente, je pense qu’il y a lieu d’insérer ce travail dans nos Annales avec la planche et les 20 croquis qui l’accompagnent. Mons, 7 octobre 1910. J. Cornet. - m37i — Je fais miennes les observations et les conclusions du porteur. Le 8 octobre 1910. H. Buttgenbagh. Je me rallie aux avis précédents. i5 octobre 1910. Max. Lohest. rap- Failles montrant trois mouvements opposés successifs dans le bassin houiller du Limbourg hollandais, PAR y/, p. JK^lein géologue de l’Etat hollandais. Note préliminaire. Les mouvements qu’a subis la partie de l’écorce terrestre, où se trouve actuellement le bassin houiller du Limbourg hollandais, sont très compliqués. Déjà tout le monde sait, surtout grâce au grand travail de MM. Forir, Habets et Lohest (^), qu’il y a dans notre bassin un grand nombre de failles transversales (N.O.-S.E.), normales à l’axe du plissement hercynien. Aussi on sait déjà que ces l'ailles ne limitent pas une série de gradins descendant régulièrement aux profondeurs de la dépression des roches paléozo'iques, qui nous sépare du horst d’Erkelenz-Brüggen, mais qu’au contraire ces failles donnent une succession de horsle et de graben, que tantôt le côté est, tantôt le côté ouest est enfoncé. En se rendant de Valkenburg à Schrijversheide on peut constater qu’après le passage d’une demi-douzaine de failles, la tète du houiller se trouve à Schrijversheide encore à peu près à la même altitude absolue qu'a Valkenburg, A l’est de Schrijversheide^ à la frontière allemande, la descente de la surface du primaire en gradins successifs commence avec la grande faille de la Sandgewaïuf déjà reproduite assez exactement (f) M. Loiip:st, A. Habets et II. Forir. Étude géologique des soudages exécutés en Çampine et dans les régions avoisinantes. Ann. Soc. Géol. de Belg\ t. XXX, 1903. Coini)arez aussi : A^an AVaterschoot vau der Graclit, travail cité dans la 4® note p. m373. Travail i)résenté à la séance du 20 février 1910 ; remis au secrétariat le 18 août 1910. — M 374 — sur les cartes de Forir, Loliest et Habets, pour se coiitinner jusqu’à des profondeurs inconnues, mais très considérables à Test de Geilenkirchen. Examinons maintenant une coupe S. O. -ALE. à travers notre bassin, passant par le Charbonnage Emma et le sondage n° 86, perpendiculaire à la direction de la plupart des grandes failles (f'g- 4)- Le point le plus i-emarquable de cette coupe est la partie élevée du hoiiiller, celle des puits Emma. A l’est on voit un gradin qui nous mène vers le liouiller très i)rofond du sondage 11° 86. J’ai décrit les failles, limitant ces lambeaux, dont le tracé ne concorde pas tout à fait avec celui de MM. F. L. et H., à l’assemblée du Xiederrlieinisclier Geologischer Verein (^). De nouveaux sondages et des observations à la surface m’ont amené à ces tracés nouveaux. Un caractère aussi très prononcé, de cette coupe, c’est la forte variation de l’épaisseur de la craie. QueUpiefois le liouiller des¬ cendu porte un manteau de craie plus épais qu’on ne le trouve ailleurs, quelquefois aussi la craie est précisément très mince, là 011 sa base a une jiosition très i)rofonde (S. M. II). Pour étudiei* maintenant les mouvements le long’ des failles qui ont jiroduit cette disposition, il nous faut considérer les som¬ mets du hoiiiller et de la craie ainsi que l’àg’e des subdivisions de ces systèmes, qui se trouvent à ce sommet, Commençons par la formation houillère. Des différences considérables dans la teneur des deux groupes de couches, rencontrées de l’un et de l’autre côté d’une faille transversale, indiquent en général un sui’plus d’érosion qu’a subie le lambeau avec les cliarbons les plus maigres. Tel est le cas pour la Faille de Ileeileilieide, entre les puits Emma et le sondage S. M. II (24 ^/o et 3i, 4 “/o)- Ve ies pentes très faibles, ces teneurs ]dus basses ne sont pas la conséquence des selles de plissement dans le liouiller. Aussi les teneurs en M. V. descendent réguliè¬ rement de l’iin et de l’autre côté de la faille comme les sondages profonds rindic[uent. Par conséquent j’admets qu’une érosion présenonienne a (^) AV. C. Ktæin. Gnuulzüge (1er (Jeologie des Süd-Limburgischeii Koli- leiigebietes. Berichte über die A^ersammliingeii des NiedeiTheinisehen Geologiscben Vereins. Bonn, 1910. — M 375 — enlevé une grande quantité du liouiller du liorst occidental, quan¬ tité qui est encore présente dans le liouiller du lambeau de S. M. II. Cela est confirmé par la constatation d’nn horizon marin dans un groupe de couches de 3o «/o, qui Ihit défaut à l’ouest, tandis qu’un grès avec conglomérat de base, étant situé à une très grande profondeur à l’est, se trouve beaucoup plus près de la surface à l’ouest. Pour la Sandgewaml l’existence et le jeu de la faille avant le crétacé semble indiqué avec certitude par la grande différence entre les teneurs d’un côté et celles de l’autre. (3o Cq à l’ouest, 40 à l’est). . Il sera intéressant maintenant d’étudier l’allure de la craie sénonienne. On supposerait qu’au commencement de l’invasion de la mer sénonienne la dénudation aurait déjà nivelé toute la région et celle-ci montrerait par conséquent là coupe suivante, S. O. -N. E.: Fig. I. Echelle I : <)25oo. Coupe par le puits Emma et le sondage S. M. VIII. Peut-être la faille de Sehrijvorsheide (M n’existait-elle ])as encore à l’époque présénonienne. Les teneurs sont celles de la couche la plus grasse, qui est le plus souvent la première qu’on a rencontrée dans le liouiller des divers lambeaux. Ou bien, il serait encore possible que les failles existantes se déssinassent encore dans le relief : (^) Op^ cil. — M 376 — On s’attendrait donc à l’encontrer un manteau de craie d’une épaisseur constante ou d’une épaisseur augmentante vers l’est. S 0 Et quel cas rencontrons-nous? La craie s'cimincii vers l’est, à B elle est beaucoup plus épaisse qu’à C, et elle manque probable¬ ment à D. Aussi cette diminution se produit brusquement ; tan- disque deux sondages, S. M. V. et S. M. VI, situés sur le lambeau B et distants de 860 mètres (projection sur la ligne de coupe) montrent la môme épaisseur de craie (98 m. et loi m.), le sondage S. M. III au contraire, appartenant au lambeau C et éloigné seulement de 220 mètres du sondage S. M. VI ne montre que 26 m. de craie. Cela indi(pie que pendant ou après le dépôt de la craie la disposition des gradins était la suivante : ^cnidaiû'i' Soni). 30 dl.t. Cette question de temps — pendant ou après le sénonien — peut être résolue par des études zonales de la craie elle-même. D’après nos connaissances actuelles c’est partout le sénonien supérieur par lequel commence la série sénonienne et uniquement le lam¬ beau B supporte encore des assises inférieures à celle de - m377 - Nouvelles (hervieiines), qui semblent taire détaut sur les lambeaux plus à l’est. Ce dernier fait pouvait déjà être constaté par les sondages dont MM. Forir, Habets et Loliest possédaient la coupe. Ils mention¬ naient des grains de houille dans la craie hervienne de Maasel- lioven et de Stocklieim, ce qui indiquerait selon eux un liorst (continental) de liouiller, existant à l’est pendant le sénonien infé¬ rieur. Je ne puis que conlirnier cette remarque. A l’est delà Sandgewand on possède maintenant la coupe du son¬ dage n^^Sô, près de Brunssum, qui a atteint le liouiller. Là, la craie semble faire défaut absolument, comme aux sondages allemands voisins. Le fait le plus intéressant établi par les coupes est la réappari¬ tion presque complète de Valliire du liouiller en gradins descen¬ dant vers F est, allure qui avait existé déjà avant la période sénonienne : En résumé on peut dire que c’est à l’est des failles de Heerler- heide et de Benzenrade (^) que l’écorce terrestre a été divisée en divers lambeaux, séxiarés xiar des failles, qui ont subi trois mouve¬ ments successifs : (^) Ojp. cit. — M 378 — 1° Descente avant la période séuonienne, peut-être déjà avant la période triasicpie en partie. Formation de gradins descendant vers l’est. Par rappoi't au liorst ouest le liouiller du graben central et du liorst est descendu près des puits Eniina± 3oo mètres le long de la faille de Heerlerlieide. Le gradin à l’est de la Sandgewand descend encore ± 3oo mètres de plus. 2" Ascension de ces gradins, après une forte dénudation de ceux de l’ouest (liorst occidental, graben central et liorst est) non seulement jusqu’à un seul niveau, mais probablement encore plus haut à l’est. Envahissement de l’ouest par la mer du sénonien inférieur. La mer du sénonien supérieur pénètre plus loin vers l’est, ])robable- ment jusqu’à la Sandgewand. 3° Noiwelte descente de l’est pendant le tertiaire (^), encore accen¬ tuée pendant le (piateruaire. La faille de Heerlerlieide donne un rejet de ± 90 mètres à la base de la formation des lignites du Rhin, tandis (lu’un nouveau mouvement de la Sandgewand donne un rejet de + 240 mètres à la base de cette même formaticii. he dernier mouvement de la Sandgewand affecte encore le cail- loutis de la terrasse ])i‘incipale du Rhin et de la Meuse, dont la surface montre un escarpement de Brunssum jus(ju’à Hillensberg. Cette dernière descente sera du reste pour la majeure partie synchronique et fera partie du grand mouvement d’affaissement de la Niederrheinische Bucht pendant le miocène. Il semble que ce mouvement compliqué est le type du mouve¬ ment de tous les gradins de Geilenkirchen bordant à l’ouest le grand géosynclinal connu par les travaux de Krusch et Wuns- torf (-), Stainier (^) et van AVaterschoot van der Gracht(^). (q L’augmentation d’épaisseur du montien en Campine vers le Nord-Est (voyez Schmitz et Stainier : La géologie de la Cainj^ine, etc., Un nouveau faciès du nioniieii en Campine ; note coin])léineiitaire. Bull, de la Soc. belge de Géol. t. XXIV, 1910, j). 340 hidique que cette descente a commencé au début de la i)ériode tertiaire. (^) Krusch uiid Wunstorf. Das Steinkolilengebiet iiordostlich der Ruhr nacb den Ergebnissen der Tiefbohrungen iiiid verglicheu mit dem Cardiff- Distrikt. Glückauf. N® i5. 1907. (^) X. Stainier. La géologie du Nord-Est du Limbourg, d’après de récents sondages. Bull, de la Soc. Belge de géol.., etc, t. xxi, 1907. Procès-verbaux. ('^) Memoir N® 2 of the Government Institute for tlie Geologieal Explo¬ ration of the Netherlands: The deejier geology of the Netherlands and adjacent régions etc. by van Watersohoot van der Gracht, 1909. — M 379 — Le mouvement (présénonien) explique la présence du trias au- dessus du liouiller profond au nord de la faille de Rotliem, prolon¬ gement de la faille de Heerlerlieide (faille d’Uersfeld de Forir, Habets et Loliest). Sur notre territoire, les sondages n® 8o près d’Obbiclit et iF 8i près de Limbriclit ont percé le trias. Le repos qui doit avoir suivi, explique l’absence du trias à l’ouest de eette faille, s’il y a jamais été déposé. L’ascension n’a pas fait dispa¬ raître tout le trias du graben présénonien. Le mouvement explique ramincissenent graduel (probable¬ ment même la disparition) du sénonien vers l’est et en meme temps le fait que l’étage supérieur est partout un calcaire. Le mouvement 3^ correspond avec l’état actuel des choses. Le horst crétacé est devenu un graben tertiaire qui a causé l’insuccès des reclierelies à Molenbeersel, Neeroeteren, Eelen, Tüddern, Raath, Mindergangelt, Geilenkirclien, Braclielen, etc. D’après notre collègue allemand, M. Wunstorf, des phénomènes analogues d’oscillation ont été constatés, du côté est du grand géosynclinal. Il nous faudra attendre ce que les recherches détail¬ lées du service géologique de la Prusse dans le bassin d’Erkelenz et de noti-e service aux environs de Venlo apprendront à ce sujet. Des coupes à travers le nord-est du Limbourg belge donnent des indications (on ne peut pas dire des preuves) concernant les mêmes phénomènes. On peut s’en rendre compte dans les plan¬ ches I, J et K accompagnant le travail de MM. Forir, Habets et Loliest. Il y a aussi d’autres régions où des oscillations ont été observées. M. Loliest a décrit celles de la Calabre dans son étude sur le Tremblement de Terre du 28 décembre 1908 en Sicile et en Calabre. {Ann. de ta Soc. géol., t. XXX Vf, 1909, Mémoires, p. M91.) [6-X11-1910] ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. MÉM., 25. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BIBL., i. 5 Note sur les travaux de la première conférence internationale d’Agrogéologie, tenue à Buda-Pesth du i4 au 26 Avril 1909. Le programme de la conférence comprenait iin certain nombre de séances et d’excursions. La discusion se continuant au cours de celles-ci, au fur et à mesure des observations faites en commun, il serait impossible d’en résumer clairement les travaux en suivant l’ordre des réunions. Je me bornerai à donner simplement un aperçu des principales questions abordées et des idées qui semblèrent rallier le plus de partisans. Je ne parlerai également que des questions ayant un rapport direct avec la géologie, qui sont seules de ma compétence. 1. Histoire géologique d’un sol. Evolution des sols. Les sols Fossiles. Le processus suivtint lequel un sol de forme, dépend esseniiel- leinent du climat. Les climats, s’étant modifiés au cours des di- verses 'époques géologiques qui se sont succédées entre deux retours successifs de la mer, ayant amené des dépôts marins, on peut, dans certains cas, retracer, par l’étude des sols fossiles, l’iiistoire de révolution des climats dans une région. Les membres de la conférence ont rencontré et étudié, au cours des excursions, des sols fossiles. Les conditions naturelles peuvent être telles que le sol se forme, c’est-à-dire qu’il augmente en importance et en richesse ; ou bien les conditions naturelles peuvent amener la « mort « des sols. Il peut être enlevé mécaniquement ou bien rendu entièrement stérile par des actions diverses. La végétation et la nature du sol sont intimement liées et évoluent ensemble. On voit par ce très court aperçu, quelle importance prend le facteur climat au point de vue de l’évolution des sols. — BB 4 — II Définition du sol. Différentes définitions ont été proposées. a) Il faut distinguer -la roche mère, le sol (untergrund) et le sol arable (oberboden). b) 11 faut distinguer la roche du support (untei’grund;, la roche mère, (muttergrund) quand le sol en dérive, le sol et le sol humique. c) . Le sol est la partie supérieure du sous-sol géologique désa¬ grégée par les agents externes. d) le sol est la partie de l’écorce influencée par la végétation. C’est la définition b qui semble avoir recueilli le i)lus de suffrages parce qu’elle ré])ond à toutes les manières dont un sol j)eut se former, comme nous le verrons dans la suite. 111. Classification des sols. D’après le climat régnant il peut se superposer, à une même roche de support, des sols essentiellement différents. Si le climat est humide, il se forme un sol qui dérive uniquement de la roche (terrain hoilzontal) ou des roches en amont (terrain incliné). L’eau aura une action prépondérante, elle agira par désagrégation mécanique et par dissolution. Si le climat est sec, les particules sont mobiles dans l’atmos¬ phère et transportées à de grandes distances 11 se forme un triage par ordre de densité et de volume. Les sols se forment en partie au détriment des roches lointaines. Elles peuvent même n’avoir aucune relation avec la roche de support. Si le climat est chaud, les matières organiques dispai*aissent par combustion. S’il est froid et humide, elles peuvent s’accumuler et former des tourbières. On appelle un climat humide, celui où la réévaporation directe et par la végétation, ne dépasse pas la quantité d’eau tombée. On appelle climat sec celui où la quantité réévaporée dépasse la quantité d’eau tombée, la différence étant fournie par les conden¬ sations directes. Les éléments qui doivent intervenir dans la classification des sols, sont dans leur ordre d’importance : 1°) Le climat. 2°) Les facteurs géologiques : BB 5 — Nature de la roche de support, nature des roches et des sols dans la direction dés vents dominants. Le relief du sol qui est en relation avec la rési.stance des roches à l’érosion. C’est le relief qui donne aux sols le caractère éluvial (la quantité de matière emportée par l’eau, dépasse la quantité apportée) et illuvial (le contraire). 3°) Le temps. 4®) La végétation. Un sol livré à lui-même avec de très faibles variations des facteurs i et 2, évolue avec la végétation. 5°) Densité de la population. Plus la densité est forte, et plus on demande au sol. 11 est large¬ ment engraissé et ne sert plus que de support à la végétation et à l’eau qui amène les matières nutritives à la i)lante. 8a nature perd de l’importance. IV. Hydrologie des sols. d’Andrimont a proposé d’entreprendre des études suivant le programme ci- après qui a été adopté par la conférence ; Etudier comment l’eau èiV état capillaire, superficiel et àe vapeur , circule dans chaque genre de sol et de sous-sol, Diriger ces recherches spécialement au point de vue de V alimen¬ tation des végétaux en eau et en matières nutritives amenées en dissolution par Veau. Dans ce but il faut rechercher : I") La proportion d’eau précipitée à la surface : La proportion réévaporée, la proportion qui ruisselle, la proportion qui s’infiltre. La proportion d’eau condensée directement à la surface ou en profondeur. Les lois de l’écoulement capillaire et de V écoulement super¬ ficiel 4° La variation de vitesse de l’eau à l’état capillaire, superficiel et de vapeur avec ; a) La nature physique (volume et forme des grains) et minéralo¬ gique du terrain. b) La proportion d'eau contenue dans le sol et le sous-sol. N. B. les études à entrex)reiidre et les termes nouveaux sont imprimés en italique. — BB 6 — c) h' état hygrométrique de l’air contenu dans l’atmosphère et dans les pores du sol et du sous-sol, d) La température de Vatmosphère^ du sol et du sous-sol. e) Les vents. 1*) La végétation. Faire cette étude en vue de déterminer ; 1° Comment Qi dans quelle proportion l’eau est absorbée dans le sol et dans le sous-sol. — Comment et dans quelle proportion elle est restituée à l’atmosphère ; (première période dite des échanges). 2° Quelle est la vitesse de descente de l’eau vers la nappe libre après absorption définitive par le terrain (deuxième période dite de descente). 3^’ Comment circule beau dans la nappe aquifère (troisième période, dite de circulation capillaire} et dans quelles conditions l'eau de la nappe libre conlribiie-t-elle à la nutrition des végétaux. V. Cartes agronomiques. La conférence avait pour but : I") De pousser dans chaque pays à la confection de cartes à grande échelle directement utilisables par les praticiens. 2°) de se mettre d’accord sur les principes d’une carte synthé¬ tique de l’Europe à petite échelle. Dans ce but il faut se mettre d’accord : a) Sur une classification uniforme des sols (voir précédemment Chapitre i. b) Sur l’échelle à employer. c) Sur les notation conventionnelles. Cartes à grande échelle. — Les cartes au ^ ^ sont impos- ^ 5 000 sibles à publier vu leur prix. La plus petite échelle x^ossible pour que l’on puisse en tirer pai’ti en pratique, est de . Encore faut-il que les cartes 2D.000 > topographiques soient claires et bien faites. — A cette échelle, la publication est possible. On est d’accord pour la confection sur des bases géologiques, mais il faudra faire ressortir les affleurements réels des roches. HB 7 - afin de les distinguer des limites hypothétiques. Les caractéris¬ tiques du sol seront indiquées non par des couleurs mais par des signes. Encore faudra-t’il n’indiquer c|ue des types de sols choisis et non tous les sols qui se présentent. L’échelle est trop réduite pour entrer dans le détail. Il faudra caractériser la valeur nutritive naturelle de chaque terrain et non sa valeur artificielle. En tout cas, on est d’accord pour trouver qu’il est possible de publier des cartes à l’échelle de ^ - mais que ce sera une entreprise coûteuse et difficile. 23.000 La conférence estime qu’il serait plus utile d’entreprendre la confection de cartes à une grande échelle, au exemple mais sans les publier. Il s’agirait en somme de faire des monogra¬ phies détaillées de certaines régions types, avec texte explicatif très complet. Ces • cartes seraient exécutées pour compte de l’Etat pour certains domaines lui appartenant, autour des stations agrono¬ miques par exemple. Elles pourraient également être exécutées suivant un tarif fixe pour compte de particuliers. On chercherait en premier lieu à obtenir l’intervention de quelques gros proprié- taires. 2° Cartes a petite échelle. — La conférence estime qu’il serait désirable que l’on se mette d’accord sui* la confection d’une carte agronomique de l’Europe, à petite échelle. Cette carte aurait un caractère purement scientifique. L’échelle de — - - a été examinée, mais l’échelle de - — - semble préférable. 200.000 On indiquerait les zones climatériques, la nature géologique du sous-sol, la végétation, les grandes caractéristiques des sols etc. VI. Vœux adoptés. i^) On émet le vœu que la conférence se réunisse à nouveau en 1910 à l’occasion du Congrès Géologique de Stockholm. Dans la suite les réunions seront plus espacées. Les divers états représentés à la première conférence seront priés d’y envoyer des délégués. Les suggestions seront faites par BH 8 — le bureau de la conférence de Buda-Pestli an sujet des person¬ nalités à désigner comme délégués. On a également décidé de publier les travaux du Congrès en 3 langues et de demander à cet effet, un subside de 5oo francs à chaque Etat représenté. Le but principal de la prochaine réunion de Stockholm est de chercher à unifier les méthodes d’études dans le but de confectionner suivant un type uniforme, des cartes à grande échelle avec textes explicatifs, et une carte d’ensemble de petite échelle, de l’Europe (à publier). Les principales questions qui restent à l’étude au sujet de la confection des cartes sont : 1° — Classification des sols. 2° — Choix des terrains types à faire figurer sur les cartes. Notations. 3" — Etude des matières colloïdes des sols. 4^ — Biologie des sols. 5"^ — Caractéristiques hydrologiques du sol et du sous-sol. Notations. H. n’Aîvi)Rii\ioxT. XXVÏÏ 1 1 U .\ I. De Lx cV’cLclt' Oc lbcLT|ii^iic OoilLC XXXHT. ^^tex iLcilc l ü \ -i ,1 > ANNALES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE Tome XXXVII. Planche II Modiolopsis? Malaisii (Ch. Fraipont) Grandeur naturelle sans retouches du Revinien (Cambrien des firdennes) : Rrdoisière située entre Fumay & Fepin Collection Malaise Annales de la Société Tome XXXV IL PL J 11 O i„„ales de la Société xxxrii. i>i. ni. Premières découvertes de végétaux à structure conservée dans le terrain houiller belge, (‘i PAR /tRMAND flENÏER. Le principal but de cette note est d’attirer l’attention de ceux qui s’intéressent particulièrement à l’étude du terrain houiller sur la découverte récente, dans le bassin de Liège, d’échantillons de végétaux fossiles d’un type jusqu’ici inconnu en Belgique, et qui sont d’un intérêt transcendant au point de vue scientifique. Afin de faire saisir nettement la nature toute particulière de ces échantillons, je reprendrai brièvement une question trop souvent négligée ou mal connue, en dépit de l’exposé méthodique qu’en ont fait à diverses reprises les auteurs de traités classi¬ ques (^) ; je veux parler des modes variés sous lesquels les végé¬ taux fossiles se trouvent conservés dans les roches sédimentaires. Les échantillons du type le mieux connu, le plus populaire, pourrait-on dire, sont désignés dans le langage courant sous le nom (ii empreintes. Ce sont les empreintes qui ont, de tout temps, attiré et retenu l’attention des chercheurs et des collectionneurs ; ce sont des empreintes, recueillies dans le houiller de la Char¬ treuse, à Liège, que Swedenborg figurait en 1722 dans ses Miscel- (b tJne note résumée sur le même sujet a été publiée sous le même titre, dans le premier fascicule (janvier 1910) du tome XXXIV des Annales de la Société Scientifique de Bruxelles. Voir aussi la note de M. P. Bertrand : Découverte de végétaux liouillers en Belgique et en Russie. Ann. Soc. Géol. Nord. XXXIV (gy-ioS). (^) Cf. par ex. B. Renault. Cours de botanique fossile. 1881. I. i3-32. N. C. Seward. Fossil Plants for Students of Botany and Geology. 1898. 1. 54-g2. ANN. SOC. GÉOL. UE BEI.G., T. XXX VII. BIBL,, 2. BB 10 lanea obseroata (^) ; ce sont encore elles que nous utilisons exclusivement aujourd’hui dans nos recherches de paléontologie stratigraphique. *V vrai dire, le nom d’ « empreinte » est souvent impropre, car on constate, sur les échantillons ainsi désignés, l’existence de lamelles plus on moins épaisses, de houille on de lignite, traces ultimes de tissus organiques. Ce n’est que lorsque cette matière carbonée a disparu, que les traces de plantes sont de véritables empreintes, empreintes internes ou externes suivant que les sédi¬ ments, qui ont enrobé la plante, se sont moulés sur la face interne ou sur la face externe des tissus. Quoiqu’il en soit, l’observation conduit à admettre que les végétaux conservés à l’état d’empreintes avaient subi au moment de leur fossilification une putréfaction très profonde, qui n’avait laissé subsister que certains tissus particulièrement résistants : la cuticule, des tissus ligneux et des tissus sclérifiés. C’est ce que démontre de façon particulièrement nette l’étgde des troncs. J’ai déjà insisté sur ce point à diverses reprises (^). Je me bornerai à rappeler que, dans le cas de troncs, on trouve dans le noyau pierreux qu’enserre la lame de houille brillante, trace des tissus les plus externes de l’écorce, une ou deux gaines charbonneuses concentriques. La [)résence constante de ces gaines internes est une preuve directe de l’inexactitude d’une opinion encore assez répandue et suivant laquelle la plupart des végétaux houillers avaient un tronc fistuleux. La moelle était au contraire généralement très réduite par rapport au diamètre de l’écorce ; mais la plus grande partie des tissus a disparu par suite de la putréfaction. L’argile s’étant insinuée entre les assises qui avaient subsisté en raison de leur plus grande résistance, il en est résulté la structure que je viens de rappeler. La disposition des assises houillifiées d’un tronc fossile varie d’ailleurs suivant son attitude, suivant qu’il est encore debout et (‘) Cf. A. G. Nathorst. Emaiiuel Swedenborg as a geologist. Stockliolni, 1908, 22. (2) Cf. Annales Soc. géol. Belgique., XXXII, M 268. Mémoires Soc. géol. Belgique, II, 38-3g. Paléontologie du terrain hoiiiller. Introduction. 6. BB II qu’il s’est coucLé après flottage. Dans ce cas, les gaines primiti¬ vement circulaires et concentricj^ues, sont devenues elliptiques et les gaines internes se sont rap})i’ocliées de la face inférieure de la gaine externe. Il y a eu descente statique des tissus résistants jusqu’à ce que l’argile se substitue complètement aux tissus putréfiés. Ces phénomènes, particulièrement faciles à constater sur les troncs de fort diamètre, ont également affecté les autres organes si bien que, chez certaines feuilles, les nervures seules subsistent. Ce n’est que très exceptionnellement que les tissus des végé¬ taux fossiles du terrain houiller belge possèdent encore une teinte brunâtre, qui porterait à tenter de les détacher en vue d’un examen microscopique. J’ai cependant constaté quelquefois le fait dans les schistes argileux des Flénus sans avoir, il est vrai, poussé les recherches plus avant. Le plus souvent, la matière organique est transformée en charbon brillant. On peut dans ce cas observer certains détails de structure en traitant la lamelle charbonneuse par des oxydants énergiques ; mais les nombreux clivages de la lamelle en provoquent souvent la destruction. Les seules observa¬ tions courantes sur les végétaux conservés à l’état d’empreintes sont celles qui portent sur l’ornementation des deux faces de chaque lamelle houillifiée, rornementation des faces étant en rapport avec l’organisation des tissus extrêmes qui ont donné naissance à la lamelle. Au total, certains tissus sont seuls conservés dans les végétaux en empreintes, et d’autre part, l’étude de ces tissus ne peut sou¬ vent être que très sommaire. Les empreintes ne permettent donc qu’une étude assez superficielle de la flore carboniférienne. Toutefois le mépris que certains auteurs professent à l’égard de ces échantillons, est immérité, car les empreintes ont seules fourni jusqu’ici, sur la structure des végétaux houillers, certaines données du plus haut intérêt. Il arrive cependant que les plantes houillères aient été saisies et fixées en tout ou en partie par des minéralisateurs. Ainsi se sont formés les échantillons dits à structure conservée. Les minéralisateurs [ont dans certains cas agi de façon secon¬ daire sur les empreintes. C’est ainsi que la pyrite y souligne par¬ fois certains tissus ligneux dans lesquels elle s’est localisée électivement. Mais la substitution massive de l’argile aux tissus BB 12 putréfiés a eu pour conséquence de faire disparaître ou d’effacer de façon presque totale les détails de structure. Il en est pratique¬ ment de même lorsque la pyrite a imprégné toute la masse du végétal, comme c’est souvent le cas pour les troncs que l’on ren¬ contre au sein même des conciles de houille. On se rappellera en effet que la pyrite reste opaque dans les plaques les plus minces. Heureusement, d’autres minéralisateurs sont souvent interve¬ nus; ce sont des carbonates: calcite, dolomie, sidérose, en mélange plus ou moins intime, ou encore le quartz. Ces minéralisateurs se sont insinués dans le végétal en en comblant tous les vides, mais non en se substituant à la substance organique, ainsi qu’on l’a dit trop souvent. Les tissus se retrouvent en effet à l’état de lignite brunâtre. Ils sont d’autant plus faciles à étudier, que, dans la plu¬ part des cas, l’intervention des minéralisateurs a été hâtive et a eu lieu avant les premiers tassements. Les tissus sont donc encore distendus. Malheureusement, la putréfaction était parfois très avancée déjà lorsque le minéralisateur est intervenu. C’est le cas de certains échantillons receuillis à Hardinghen. Les lièges de Lepidodendron aciileatiim qui y ont été découverts par M. C. Eg. Bertrand, avaient été dissociés si profondément qu’au moment de leur minéralisation, ils se trouvaient transformés en (c une gelée moins consistante que la confiture de groseilles. ))(^). Mais il arrive aussi que la conservation des tissus les plus délicats est parfaite. En faisant des séries de lames minces, on parvient dans ce cas à étudier dans le dernier détail l’organisation des végétaux fossiles. Il suffit de parcourir l’édition récente du traité de M. Scott pour juger de l’importance des résultats acquis par semblable étude des échantillons à structure conservée (^). Ces échantillons sont donc, ainsi que je le disais au début, d’un intérêt transcendant au point de vue scientifique. Aussi y-a t-il lieu de favoriser leur récolte par tous les moyens possibles. Et c’est pour¬ quoi j’ai cru devoir m’étendre assez longuement sur leurs particu¬ larités, aujourd’hui que leur existence dans le terrain houiller belge est certaine. (^) C. Eg. Bertrand. Le Boghead d’Autun. BulL Soc. Ind. minérale, 3*^ série, 1892, VI, 10 (tiré à jjart). (2) D. Scott. Studies in fossil Botany, 2® Ed, 1908-1909. — BB l3 — Des écliantillons à structure conservée ont été receuillis dans un grand nombre de bassins liouillers : à Autun, à St Etienne, à Ostrau, à Aix-la-Cliapelle, en Westphalie, en Angleterre, à Halifax et, à Oldham notamment, en Ecosse et tout récemment au Donetz. Les gisements sont de types variés. L’un des types les plus remarquables est celui qui a été observé dans presque tous les bassins que MM. Potonié et Gotlian quali¬ fient de paraliques (’), bassins anglais du Lancashire et du Yorkshire, bassins allemands de la Wurm et de la Wesiplialie, bassin autrichien de la Pologne, bassin russe du Donetz. Certaines couches de houille, avec toit à faune marine (Goniatites, Pterino- pecteriy etc), y sont localement encombrées de nodules dolomitiques. L’étude démontre que ces concrétions résultent d’une minéralisa¬ tion locale de la pulpe végétale qui a donné naissance à la houille. Jusqu’ici semblables échantillons n’ont pas encore été découverts en Belgique, bien que diverses couches s’y trouvent dans des conditions favorables. Un second type de gisement a été reconnu dans les schistes à faune marine, particulièrement dans les toits descouchesde houille mentionnées ci-dessus. Ces schistes renferment des concrétions calcareuses en forme de boules ou de pains. Des gisements de ce type sont bien connus en Belgique. A la base du houiller, les ampélites de l’assise Hia renferment des nodules qui ont été large¬ ment explorés pour la découverte de goniatites et de poissons. Les végétaux n’y sont pas très rares. J’en connais quelques échantil¬ lons remarquables, notamment de Lepidodendron Veltheimi Sternberg. Ce ne sont toutefois que des lambeaux d’écorce sans épaisseur. MM. Forir et Destinez y ont aussi receuilli quelques graines, non encore étudiées. D’autre part, certains nodules du toit de la couche Hawy, au siège Mallieue des charbonnages de la Nouvelle Montagne, m’ont fourni des échantillons de Mediillosa et de Lepidostrobiis. Les végétaux conservés dans ces nodules sont généralement beaucoup plus macérés que ceux des concrétions des couches de houille ; ils sont donc d’une étude plus délicate, bien qu’ils ne fournissent souvent que des renseignements moins complets. (*) Cf. W. Gothan in Potonié : Abbildungen und Beschreibungen fossiler Pflanzenreste VI, n® 117, 4. — BB l4 — Enfin, on connaît des cas où des végétaux, des troncs notam¬ ment, isolés dans un schiste, ont été saisis par un minéralisateur, qui n’a nullement affecté la roche encaissante. C’est un échantillon de ce genre qui est l éellement le premier échantillon à structure (conservée qui ait été découvert en Belgique. Il a été receuilli par M. l’ingénieur G. Massart dans le travers-bancs sud de l’étage de 700 m. dn siège de Flémalle des charbonnages de Marihaye, au toit d’une veinette située à quelques mètres sous la couche Grand Joli Chêne. C’est un cylindre de section plus ou moins ronde, assez irrégulière, atteignant 20 à 25 mm. de diamètre, et d’environ 3o cm. de longeur. La cassure plus ou moins cristalline, montre un centre légèrement pyriteux. La structure du bois secondaire est merveilleusement conservée. Cet échantillon représente en effet la région centrale d’un tronc dont les tissus extérieurs ont été en grande partie arrachés, partiellement encore transformé^ en une gaine de houille brillante et craquelée qui recouvre l’échan¬ tillon. M. le Professeur C. Eg. Bertrand, de l’IIniversité de Ulle, qui a bien'voulu se charger d’en entreprendre l’étude, rapproche ce tronc des Mesoxylon. En revoyant 'mes collections en compagnie de M. C. Eg. Bertrand, j’y ai retrouvé un échantillon d’aspect identique à celui du siège de Flémalle et qui a été récolté par M. G. D’Heur, à l’époque où il dirigeait les travaux du siège Boverie des charbonnages de Marihaye. Cet échantillon provient vraisem" blablernent d’un niveau supérieur à Grand Joli Chêne, puisque la stampe découverte au siège Boverie ne s’étend que de Houlleux à Stenaye. Il est à espérer que les récoltes se poursuivront nombreuses, car nos connaissances de la flore houillère sont encore bien im¬ parfaites en ce qui concerne l’organisation d’un grand nombre d’espèces, voire même de genres importants. N^ous sommes à présent certains que des rechei'ches dirigées dans ce sens, ont de réelles chances de succès. Puisse l’annonce de ces premières découvertes encourager les chercheurs ! I LISTE DES SOCIETES ET INSTITUTIONS SCIENTIFIQUES AYANT ADRESSÉ LEURS PUBLICATIONS EN ÉCHANGE pendant Vannée sociale igog-igio. Europe Allemagne. Augsboiirg. Naturliistorisclier Vereiii. Berlin Deutsche geologische Gesellscliaft. — Gesellscliaft für Erdkunde. — K. Preussische Akadeinie der Wissenschaften. K. Preussische geologische Landesanstalt uiid Berga- kademie. — Naturwissenschaftlicher Verein für Neu-Vorpom- mern und Kügen. Bonn. Naturhistorischer Verein der Preussischeii Pheinande und Westfalens. Brême. îTaturwissenschaftlicher Verein. Breslau. Schlesische Gesellscliaft für Vaterlandische Cultur. Darmstadt. Grossherzoglich-Hessischegeologische Landesanstalt. Dresde. Naturforschende Gesellscliaft « Isis ». Francfort-sur-Mein. Senckenbergische naturforschende Gesell- schaft. Friboiirg-en-Brisgaii. Naturforschende Gesellscliaft. Gottingiie. Gesellscliaft der Wissenschaften und der Georgia- Augusta Universitât. Halle-siir-la-Saale. K. Leopoldino-Carolinische Akademie der Naturforscher. Koenigsberg. Physikalisch-oekonomisch Gesellscliaft. Leipzig. Verein für Erdkunde. Marbourg. Gesellscliaft zur Beforderung der Gesammten Natur- wissenschaften. — BB l6 — Munich. K. bayerische Akademie der Wissenschaften. Strasbourg. Geologische Landes-AufnahmevonElsass-Lothringen. Stuttgard. Verein für Vaterlandische Naturkunde. Wie.sbaden. Nassauïscher Verein für Naturkunde. Giessen. Bericlit der Oberhessischer Gesellschaft für Natiir und Heilkunde zu Giessen. Magdeboiirg. Muséum für Natur und Heimatkunde zu M^gdebourg. Autriche-Hongrie . Budapesth. K. Ungarische geologische Anstalt. — Magyar Nemzeti Muséum. — Magyar Ornithologiai Kozpont. Graz. Montan-Zeitung. Hermanstadt. Siebenburgisclier Verein für Naturwissenschaften. Lemberg. Ukrainisclie Sevcenko Gesellschaft der Wissen¬ schaften. Prague. K. Bohmische Gesellschaft der Wissenschaften. Vienne. K. k. Akademie der Wissenschaften. — K. k. Geologische Reichsanstalt. — K. k. Nafcurhistorisches Hofmuseum. Verein zur Verbreitung naturwissenschaftlicher Kenntnisse. — Mitteilungen der geologischen Gesellschaft. Belgique. Anvers. Société royale de géographie. Bruxelles. Academie royale des sciences de Belgique. — Annales des Mines de Belgique. — Commission géologique de Belgique. — Institut Cartographique Militaire. — Société Belge de géologie, de paléontologie et d’hy¬ drologie. — Société d’archéologie. — Société royale de médecine publique et de topogra¬ phie médicale de Belgique. — Société royale zoologique et malacologique de Belgique. — Société royale de Botanique de Belgique. — BB 17 — Bruxelles. Jardin Botanique de l’Etat à Bruxelles. Société scientifique. Gand. Association des Ingénieurs sortis des écoles spéciales de Gand. Liège. Association des élèves des écoles spéciales. Association des Ingénieurs sortis de l’Ecole de Liège. Mons. Société des Ingénieurs sortis de l’Ecole des mines du Hainaut. Espagne. Madrid. Comision del Mapa geologico de Espana. France. Angers. Besançon. Beziers. Bordeaux. Société d’études scientifiques. Société d’Emulation du Doubs. Société d’études des sciences naturelles. Société des sciences physiques et naturelles. Commission météorologique. Société Linnéenne. Caen. Société Linnéenne de Normandie. Charleville. Société d’histoire naturelle des Ardennes. Dax. Société de Borda. Dijon. Le Havre Le Mans. Lille. Lyon. Académie des sciences et arts. Société géologique de Normandie. Société d’agriculture, sciences et arts de la Sarthe. Société géologique du Nord. Académie des sciences, belles lettres et arts. Société d’agriculture, sciences et industrie. — Société Linnéenne. Montpellier. Académie des sciences et des lettres. Nancy. Académie Stanislas. Nantes. Paris. Société des sciences. Société des sciences naturelles de l’ouest delà France. Académie des sciences de l’Institut de France. Annales des Mines. Feuille des jeunes naturalistes. Le Naturaliste. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVII. BIBL., 3. Paris. Rennes. . Rouen Toulouse. Cambridge. Dublin. Edimbourg. Liverpool. Londres. Manchesler. Newcastle-s. Penzance. Acireale. Bologne. Catane. Modène. Naples. Pise. Rome. Turin. Udine. Venise. — BB l8 — Service de la carte géologique de France (Ministère des travaux publics). Spelunca. Société française de Minéralogie. Société géologique de France. Société scientifique et médicale de l’Ouest. Société des amis des sciences naturelles. Société d’Histoire naturelle. Bulletin de Pisciculture. Iles Britaniques. Philosophical society. Royal Irisli academy. Geological society. Geological society. Royal society. Geological society. Minéralogical society. Literary and philosophical society. -Tyne. North of England institute of Mining and Mechanical engineers. Roj^al geological society of Cornwall. Italie. R. Accademia di scienze, lettere ed arti degli Zelanti. Accademia reale delle scienze dell’ iiistituto. Accademia gioenia di scienze naturali. Rivista Italiana di Paleontologia. Regia accademia di scienze naturali. Societa dei naturalisti. Accademia delle scienze fisiche et matematiche. Societa reale di Napoli. Societa toscana di scienze naturali. Reale accademia dei Lincei. Reale comitate geologico d’Italia. Societa geologica italiana. Reale accademia delle scienze. Reale instituto tecnico « Antonio Zanon w Reale instituto veneto. r — BB 19 - Norvège et Suède. Upsala. Geological institution of tlie University. Tromsô, Tromsô Muséum. Stockholm. Kongl. svenska vetenskaps aeadeinien. — Congrès géologique International. Danemark. Christiania. Meddelelser fra Dansk. geologiscli Forening. — Danmarks geologisclie undersogelse. Luxembourg. Luxembourg. Institut grand Ducal des sciences. Pays-Bas. Haarlem. Musée Teyler. — Société hollandaise des sciences. Delft Académie Technique. Roumanie. Bucarest. Annuarul institului geological Romanei. Russie. Ekaterinenbourg. Société Ouralienne d’amateurs des sciences naturelles. Helsingfors. Société des sciences de Finlande. Kiew. Société des Naturalistes. Moscou. Société impériale des Naturalistes. Noüo-Alexaiidria. Annuaire géologique et minéralogique de la Russie. St-Petersbourg. Académie impériale des sciences. — Comité géologique de Russie. — Société impériale de minéralogie. Suisse, Berne et Lausane. Comité géologique de la société helvétique des sciences naturelles. BB 20 Neuchâtel. Société des sciences naturelles. Zurich. Schweizerisclie naturforcliende gesellscliaft. — Eclogae geologae Helvetiae. Afrique. Colonie du Cap. Cupe-Town. Geological Commission. Pietermaritzboiirg. Aniials of the natal government muséum. Transvaal. Johaiinesbourg. Geological society of Soutli-Africa. Amérique. Canada. Halifax. Nova-Scotian institute of science. Ottawa. Geological survey of Canada. — Royal Society of Canada. Toronto. Canadian Institute. Chili. Santiago. Société Scientifique du Chili. — Sociedad Nacional de Mineria. Etats-Unis. Baltimore. American Chemical journal. Berkeley. University of California. Department of geology. Boston. American academy of arts and sciences. — Society of natural history. Cambridge. Muséum of comparative zoology. Chicago. Academy of sciences. — Journal of geology. Colorado. College Studies. Colombus. Geological survey of Ohio. Davenport. Academy of natural sciences, Denver. Colorado scientific society. BB 21 Des-Moines. Jowa geological survey. Iiidianapoîis. Indiana acadeiny of sciences. Lansing. Michigan academy ot’ sciences. Lawrence, Office of Kansas University quaterly. New-Haven. American journal of sciences. New- York. Academy of sciences. — American Institute of mining Engin eers. — American Muséum of natural liistory. — New-York state Education department. Philadelphie. American philosopliical Society. — Franklin Institute. Rochester. Geological society of America. St-Louis. Academy of Sciences. San Francisco California Academy of Sciences. Topeka. Kansas Academy of Sciences. Urbana. Illinois state geological Survey. University of Illinois. Washington. Geological Survey of tlie Territories. — Smitlisonian Institution. Argentine. Biienos-Ayres. Academia nacional de ciencias. — Annales del Museo Nacional. Mexique. Mexico. Comission geologica. Instituto geologico. — Sociedad cientifica « Antonio Alzate ». — Sociedad geologica Mexicana. PÉROU. Lima. Boletin del Cuerpo de ingenieros de minas del Peru. Montevideo. Museo Nacional de Montevideo. Brésil. Rio. Annales da Escola de Minas de Ouro-Preto. BB 22 Calcuta. Tokio, Perth. Sydney. Asie. Empire Britanique de l’Inde. Asiatic society of Bengal. Geological Survey of India. Paleontologia Indica. Japon. College of sciences of tlie Impérial University. Océanie. Australie Occidentale. Geological survey. Nouvelles Galles du Sud. Geological survey of New- South- Wales. Linnean society. Victoria. Melbourne. Boyal society of Victoria. Table des Matières BULLETIN. Pages Liste des membres effectifs . . . b 6 Liste des présidents de la Société . 28 Liste des secrétaires généraux . 28 Composition du Conseil pour l’année 1909-1910 . 29 Assemblée générale du ly octobre igog 33 Rapport du secrétaire général . 33 Rapport du trésorier . 49 Projet de budget pour l’exercice 1909-1910 . . . 5o Elections . 5o Séance ordinaire du ly octobre igog 53 C. Malaise. Lamellibranches dans le revinien {Présentation) ... 67 C. Malaise. Spirifer hystericas dans le poudingue givetien Gvap . 58 V. Brien. La coupe du calcaire carbonifère de la gare de Dinant (Présentation) . 58 M. Liohest, P. Fourmarier. Discussion . 59 F. Delhaye. Le puits artésien de Moen . 60 A. Renier. Note iiréliminaire sur la constitution du bassin houiller d’Anhée (Dinant) . 62 M. liOhest. Observation . . . 65 Séance extraordinaire du ig novembre igog 66 A, Bertiaux. Sur la découverte de minéraux de cuivre dans le bassin houiller de Charleroi . 66 F. F. Mathieu. Note sur la découverte de troncs d’arbres fossiles ti faite au puits n“ 6 des charbonnages du Nord de Charleroi. . 70 J. Cornet, F. Mathieu, A. Bertiaux. Discussion . 73 J, Cornet. Sur la géologie de la région de Kassango aux Portes d’Enfer, Lualaba (Congo) . 78 — BB 24 — Pages J. Cornet. Faille à rejet horizontal dans la craie blanche à Frameries b 76 J. Cornet. A propos de la répartition des tremblements de terre dans le bassin du Congo . 77 J. Cornet. Présentation d’échantillons . 77 Séance ordinaire du 21 novembre igog 78 G. Cesàro. Production artificielle de la céruse, de la stolzite et d’un chromate de plomb cristallisé . 81 G. Cesàro. Zircon du schiste métamorphique de Remagne. ... 86 M. LiOhest. A propos de la présence du Zircon à Remagne ... 89 G. Cesàro. Observation . 91 V. Brien. Observations faites au Mayumbe et au paj^s des Bassundis (Congo belge) (Présentation) . 91 C. Malaise. Présentation d’échantillons . 91 P. Fourmarier. Une brèche du terrain houiller de la Campine . 92 A. Renier. Observation . 94 Ch. Fraipont. Modiolopsis ?? Malaisii. Ch. Fraipont, lamellibranche nouveau du revinien belge (cambrien moyen) (Présentation) . 94 M. Liohest. Observation . 96 G. Velge. Le paradoxe du silex taillé et du premier âge du fer (Présentation) . 96 A. Renier. Note sur quelques végétaux fossiles du marbre noir de Binant (Présentation) . 96 Séance extraordinaire du ly décembre igog “ 96 Allocution du président à propos du décès de S. M. le Roi .... 97 Séance ordinaire du ig décembre igog 97 Allocution du président à propos du décès de S. M. le Roi. ... 97 Proposition de publication d’un album de documents géologiques . - io3 Séance extraordinaire du janvier igio io5 R. Camb'er et A. Renier. Observations sur les Pinakodendron E. Weiss . io5 J. Cornet. Sur un contact de la craie phosphatée de Ciply (Cp4b) sur la craie de Spiennes (Cp4a) . iii J. Cornet. A propos d’une faille à rejet horizontal dans la craie du bassin de Mons . ii3 — BB 25 — Pages Séance ordinaire du i6 janvier igio B ii4 Publication d’un album de documents géologiques. Projet . . . . ii4 Max liOhest. Présentation d’échantillons . ii6 C. Malaise, G. Cesàro. Discussion. . . 117 X. Stainier. Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’Angleur (Préseuifa^/on) . 117 G. Cesàro. Contribution à l’étude des minéraux. Nouvelles formes dans la Célestine de Girgènti. Célestine dans le soufre de» la mine Cabernardi (Romagne). Sur un minéral de la dolomie de Lengebach. Inclusions capillaires dans des cristaux de barytine du charbonnage du Hornu. Variations de l’angle des axes optiques dans une même lame de clivage de Dewalquite 118 P. Destinez. Sur une faune carbonifère (Tia) recueillie dans un puits de la carrière de l’Orient, à Tournai . i3i G. Moressée. Présentation d’un débris végétal de l’oligiste oolithique du Famennien de Sciai gneaux . i34 Annexe. Rapports sur le mémoire de M. A. Ledoux : Sur une forêt fossile du landennien supérieur à Overlaer-lez-Tirlemont . . i34 Séance extraordinaire du 18 février igio i35 F. F. Mathieu. Esquisse paléontologique des charbonnages du Nord de Charleroi . i35 J. Cornet. Le sondage de Hensies . . i44 J. Cornet. Notes sur quelques roches de PUbanghi et de la Sangha 146 J. Cornet. Présentation d’échantillons de roches du Congo belge . 148 Séance ordinaire du 20 février igio i49 G. Moressée. Sur l’obtention artificielle de gros cristaux de carbo¬ nate magnésique . i5i M. Lohest, G. Moressée. Discussion. . . . . i56 W. G. Klein. Failles montrant deux mouvements opposés dans le bassin houiller du Lîmbourg hollandais (Présentation) . . . i56 M. Lohest, W. G. Klein. Discussion. . '. . . i56 M. Lohest. Sur la coupe du puits de Voroux-Goreux . 167 A. Abraham. Sur un cristal de Barytine ......... i58 A. Abraham. Sur les propriétés du rubis reconstitué par fusion de débris de rubis naturel (Présentation) . 161 A. Renier. Quelques niveaux à faune marine du bassin houiller de Seraing . . . 161 — BB 26 — Pages Séance extraordinaire du i8 mars igio B 164 F. F. Mathieu. Sur un puits naturel rencontré dans les travaux des charbonnages du Nord de Cliarleroi (Présentation) .... 164 J. Cornet. Sur la géologie des parties centrales du bassin du Congo, sur la couche de la Bussira . 164 F. F. Mathieu. Présentation d’échantillon . 164 Séance ordinaire du 20 mars igio i65 Programme de la section de Géologie appliquée du Congrès inter¬ national des mines, etc,, à Dusseldorf, en 1910 . i65 G. Cesàro. Cristaux trouvés dans la démolition d’un four ayant servi à la fusion du verre . 16S Li. de Dorlodot. Observation sur cette communication .... 170 P. Fourmarier. Sur la structure de la partie méridionale du bassin houiller de Herve (Présentation et résumé) . M. Centner, P. Fourmarier, A. Renier, Li. de Dorlodot, H. Dhoest. Discussion . 171 A. Renier. Note sur quelques végétaux fossiles du marbre noir de Dinant (Dinantien moyen) (Présentation) . 172 P. Fourmarier, A. Renier. Discussion . , . . . . 172 L. de Dorlodot. Recherches sur le métamorphisme du cambrien du Sud du massif de Stavelot (Présentatioii) . 178 L. de Dorlodot. Présentation d’un cristal de i)yrite dans le phyllade vert devillien du massif de Rocroy . 178 Séance extraordinaire du 10 avril igio 178 Annonce du décès de M. J. Fraii)ont, ancien président . iy5 Séance ordinaire du ly avril igio 177 Discours prononcés aux funérailles de M. J. Fraipont . 179 Séance extraordinaire du 20 mai igio 191 J. Cornet. Le sondage des Grands Prés, à Cuesmes . 191 J. Cornet. Présentation d’échantillons . 196 Séance ordinaire du 22 mai igio 198 G. Cesàro. Cristaux dendritiques de Wollastonite dans le verre fondu 200 G. Cesàro. Signe optique et biréfringence de l’hydromagnésite . . 204 — BB27 — Pages P. Fourmarier. Observation sur le dévonien inférieur au Sud de Liège {Présentation) . B 207 M. liOhest, V. Brien, P. Fourmarier, H. De Rauw. Discussion 207 P. Fourmarier. Découverte d'arkose dans le cambrien du massif de Rocroy . 208 J. Anten. Sur une allure particulière des couches du bord Nord du bassin houiller de Liège . . . 210 H. lihoest, J. Anten, M. Lohest, P. Fourmarier. Discussion. . 21 1 H. De Rauw. Nouveau gîte d’Aragonite . 212 Séance extraordinaire du 17 juin igio 212 D. Demaret. Conférence sur l’Industrie minière de For . 218 G. Passau. Tremblements de terre au Congo belge (1909-1910) . . 21.5 G. Passau. Géologie du cours moyen du Congo et de la colline des Upotos . 217 J. Cornet. Observation . 224 Séance ordinaire du ig Juin igio 226 G. Malaise. Sur un complément de levé du système silurien y compris le cambrien . 226 H. Buttgenbach. Anglésite de Sidi-Amor (Tunisie) . 228 H. De Rauw, C. Malaise, G. Fournier, V. Brien, M. Lohest, G. Moressée, Discussion . . 282 G. Delépine. Observations sur le calcaire carbonifère de la vallée du Bocq et de la vallée de la Molignée . 288 G. Delépine. Note sur la position stratigraphique du calcaire carbonifère de Visé . 288 H. De Rauw. Note sur la wavellite d’Ottré . 246 L. de Dorlodot, H. Buttgenbach, H. De Rauw. Discussion . . 248 L. de Dorlodot. Au sujet de l’angle du rhomboèdre des carbonates (Présentation) . 248 A. Renier. Note sur un échantillon fructifié d^AUoiopteris (Corynep- teris) Sternbergi (Ettingshausen) . 249 J. Harroy. Contribution à l’étude du Frasnien. Les masses de cal¬ caire rouge (Présentation) . 260 P. Questienne. Présentation de phtanite des environs de Sofia. . 25o M. Lohest. Observation . 261 M. Lohest. Proposition relative à la publication du compte rendu des sessions extraordinaires . 261 - BB28 — Pages Séance extraordinaire du i5 juillet igio B 253 J. Cornet. Le sondage du Marais, à Cuesmes . 253 J. Cornet. Sur l’époque de la formation des silex duCrétacique et du Montien du Hainaut. . . . 257 J. Cornet. Présentation d’échantillon . 265 Séance ordinaire du ly juillet igio 266 Proposition concernant les études géologiques au Katanga. . . 267 Programme de la session extraordinaire . 268 G. Moressée. Note sur deux espèces minéralogiques paraissant nouvelles . 270 P. Fourmarier. Note sur la géologie des environs de La Rochette (Chaudfontaine) . 276 Max Liohest, P. Fourmarier. Discussion . 288 P. Fourmarier. Note sur les brèches à cailloux schisteux du terrain houiller belge . . . 283 A. Renier, J. Cornet, Max Lohest. Discussion . 285 Circulaire relative à une manifestation en l’honneur deM. J. Gosselet 286 Compte rendu de la session extraordinaire tenue à Bruxelles du au 27 septembre igio . 289 MÉMOIRES. V. Brien. La coupe du calcaire carbonifère de la gare de Dinant (PL I) . M 3 C. Malaise. Lamellibranches dans le Revinien . i3 Ch. Fraipont. Modiolopsis? Malaisii. Ch. Fraipont. Lamellibranche nouveau du Revinien belge (cambrien moyen) (PL II) ... i5 G. Velge. La géologie du Bolderberg . 19 G. Cesàro. Célestine de Bazina (Tunisie). Caractères distinctifs entre la Célestine et la Barytine . 28 A. Liedoux. Sur une forêt fossile du Landennien supérieur à Overlaere-lez-Tirlemont (PL III) . 89 X. Stainier. Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’Angleur (PL IV) . 47 Rapports de MM. P. Fourmarier, H. Lhoest et V. Brien sur le travail précédent . . . , . . . 78 V. Brien. Les roches et les alluvions aurifères du bassin de la Dimba (Congo belge) . 83 G. Delépine. Quelques observations sur le calcaire carbonifère. Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz . 99 — BB 29 — Pages Rapports do MM. P. Fourmarier, M. Lohest et V. Brien sur le travail précédent . . ^ m ioG M. Liohest et H. De Rauw. Sur une couche de phyllade ottrélitifère interstratifiée dans l’arkose gedinienne de Salin-Château . . 109 A. Ledoux. Note complémentaire sur les troncs silicifiés de la carrière de grès landennien, à Overlaer-lez-Tirlemont (PI. \) m D. Dewez. Géologie du Congo. Quelques renseignements sur la géo¬ logie d’une partie de l’Arnwimi et de la province orientale (PI. VI) . ii3 J. Cornet. Rapport sur le travail précédent . . i32 P. Fourmarier. Le Coblencien au Sud de Liège (PL VII) .... 137 L. de Dorlodot. Contribution à l’étude du métamorphisme du massif cambrien de Stavelot (PL VIII) . i45 J. Cornet, P. Fourmarier, M. Lohest. Rapports sur le travail précédent . ig5 P. Fourmarier. Sur la structure de la partie méridionale du bassin houiller de Herve (PI. IX et X) . 219 P. Fourmarier. Quelques particularités de l’allure du dévonien aux environs de Liège . 226 V. Brien. Observations géologiques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis (Congo belge) (mars-septembre 1906) (PL XI-XII) 235 Rapports de MM. J. Cornet, H. Buttgenbach, Max Lohest sur le travail précédent . 3o() J. Harroy. Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent. Contribution à l’étude du frasnien . 3i5 Rapports de MM. P. Fourmarier, H. de Dorlodot, J. Cornet sur le travail précédent . 334 Ch. Fraipont. De l’origine des galets de roches houillères du terrain houiller . 337 Rapports de MM. J. Cornet, G. Schmitz, S. J. et P. Fourmarier sur le travail précédent . 344 G. Passau. La géologie du tronçon (Stanleyville-Ponthierville; du chemin de fer des Grands Lacs (Congo belge) (PL XIII) . 349 Rapports de MM. J. Cornet, H. Buttgenbach et Max Lohest sur le travail précédent . 3O9 W. C. Klein. Failles montrant trois mouvements opposés successifs dans le bassin houiller du Limbourg hollandais . 3^3 BIBLIOGRAPHIE. R. dAndrimont. Note sur les travaux de la première conférence internationale d’Agrogéologie . bb 3 — BB 3o — Pages A. Renier. Premières découvertes de végétaux à structure conser¬ vée dans le terrain houiller belge . bb 9 Liste des Sociétés et Institutions scientifiques ayant adressé leurs publications en échange pendant l’année 1909-1910 .... i5 Table des matières . 28 Table alphabétique des auteurs . 3i Table alphabétique des matières . 36 « Table alphabétique des auteurs A Abraham, A. Sur un cristal de Barytiue, p. b i58. — Sur les propriétés du - rubis reconstitué par fusion de débris de rubis naturel (Présentation p, B i6i). Anten, J. Sur une allure particulière des couches du bord Nord du bassin houiller de Liège, p. B 210. B Bertiaux, a. Sur la découverte de minéraux de cuivre dans le bassin houiller de Charleroi, p. B 66. Brien, V. La coupe du calcaire carbonifère de la gare de Dinant, p. b 58, p. M 3, PL I. — Observations faites au Mayumbe et au pays des Bassundis (Congo belge) (^Présentation p. B 91). p. M 235, PL XI et XII. — Rapport sur le travail de M. X. Stainier : « Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’Angleur», p. m 73. — Les roches et les alluvions aurifères du bassin de la Dimba (Congo belge), p. m 83. — Rapport sur le travail de M. G. Delépine : Quelques observations sur le calcaire carbo¬ nifère. Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz, p. m 106. Brien, V. et de Dorlodot, L. Compte-rendu de la session extraordinaire, tenue à Bruxelles, du 24 au 27 septembre 1910, p. B 289. Buttgenbach, h. Anglésite de Sidi-Amor (Tunisie), p. b 228. — Rapport sur le travail de M. V. Brien : « Observations géologiques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis », p. m 3o6. — Rapport sur le travail de M. G. Passau : a La géologie du i®'’ tronçon ( Stanley ville-Ponthierville) du chemin de fer des Grands-Lacs », p. m 869. C AÎambier, R. et Renier, A. Observations sur les Pinakodendron, E. Weiss, p. B io5. Cesàro, g. Production artificielle de la céruse, de la stolzite et d’un ■ chromate de plomb cristallisé, p. b 81. — Zircon du schiste métamor¬ phique de Remagne, p. b 86. — Contribution à l’étude des minéraux. Nouvelles formes dans la Célestine de Girgenti. Célestine dans le soufre ^ de la mine Cabernardi (Romagne). Sur un minéral de la dolomie de — BB 32 — Lengebach, Inclusions capillaires dans les cristaux de barj^tine du char¬ bonnage du Hornu. Variations de l’angle des axes optiques dans une même lame de clivage de Dewalquite, p. b ii8. — Cristaux trouvés dans la démolition d’un four ayant servi à la fusion du verre, p. B t68. — Cristaux dendritiques de Wollastonite dans du verre fondu, p. B 200. — Signe optique et biréfringence de l’iiydromagnésite, p. b 204. — Célestine de Bazina (Tunisie). Caractères distinctifs entre la Célestine et la Bary- tine, p. M 28. Cornet, J. Sur la géologie de la région de Kassango aux portes d’Enfer, Lualaba (Congo belge), p. B 78. — Faille à rejet horizontal dans la craie blanche à Frameries, p. b 76. — A propos de la répartition des tremble¬ ments de terre dans le bassin du Congo^ p. b 77. — Présentation d’échan¬ tillons^ p. B. 77. — Sur un contact de la craie phosphatée de Ciply (Cp4b) sur la craie de Spiennes (Cp4a), p. b iii. — A propos d’une faille à rejet horizontal dans la craie du bassin deMons, p.Bii8.“ Le soudage deHensies, p. B i44' — Note sur quelques roches de TUbanghi et de la Sangha, p. b 14b. — Présentation d’échantillons de roches du Congo belge, p. B 148. — Sur la géologie des parties centrales du bassin du Congo. Sur la couche de la Bussira, p. B 164. — Le sondage des Grands-Prés, à Cuesmes, p. b 191. — Présentation d’échantillons, p. b 196. — Le sondage du Marais, à Cuesmes, p. b 268. — Sur l’époque de la formation des silex du crétacique et du montien du Hainaut, P- b 267. ~ Présentation d’échantillons, p. b 2G5. — Discussion sur une communication de P. Fourmarier, p. b 285. — Rapport sur le travail de L. Dewez : « Géologie du Congo », p. m 182. — Rapport sur le travail de L. de Dorlodot : a Contribution à l’étude du métamorphisme du massif cambrien de Stavelot», p.M 195. — Rapport sur le travail de V. Brien : « Observations géologiques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis (Congo belge) », p. m 806. — Rapport sur le travail de J. Harroy : « Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent », p. M 884* — Rapport sur le travail de Ch. Fraipont : « De l’origine des galets de roches houillères du terrain houiller ». — Rapport sur le travail de M. G. Passau : « La géologie du I®’’ tronçon ( Stanley ville-Ponthier ville) du chemin de fer des Grands- Lacs », p. M 869. D d’Andrimont, R. Note sur les travaux de la première Conférence internatio¬ nale d’ Agrogéologie, p. bb 8. DE Dorlodot, H. Rapport sur le travail de M. J. Harroy : « Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent. Contribution à l’étude du frasnien », p. m 884. DE Dorlodot, L. Observation sur la communication de G. Cesàro : Cristaux trouvés dans la démolition d'un four ayant servi à la fusion du verre, — bb33 — p. B 170. — Contribution à l’étude du métamorphisme du massif Cambrien de Stavelot {Présentation, p. B 173), p. m i45, PI. VIII. — Au sujet de l’angle du rhomboèdre des carbonates (Présentation, p. B i>48). — Présen¬ tation d’un cristal de pyrite dans le phyllade vert devillien du massif de Rocroj% p. B 173. DE Dorlodot, L. et Brien, V. Compte-rendu de la session extraordinaire tenue à Bruxelles dti 24 au 27 septembre 1910, j). b 289. Delépine, g. Observations sur le calcaire carbonifère de la vallée du Bocq et de la vallée de la Molignée, p. b 233. — Note sur la position stratigraphique du calcaire carbonifère de Visé, p. B 288. — Quelques observations sur le calcaire carbonifère. Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz, p. m 99. Delhaye, E. Le puits artésien de Moen, p. B bo. Demaret, L. Conférence sur l’industrie minière de l’or, p. B 21 3. De Rauw, h. Nouveau gîte d’Aragonit’e, p. b 212. — Note sur la Wavellite d’Ottré, p. B 24G. Destinez, P. Sur une faune carbonifère (Tia) recueillie dans un puits de la carrière de l’Orient, à Tournai, b i3i. Dewez, L. Géologie du Congo. Quelques renseignements sur la géologie d’une jiartie de l’Arnwimi et de la province orientale, p. m ii3, PI. VI. F Foürmarier, p. Rapport du Secrétaire général, p. b 33. — Une brèche du terrain houiller de la Camxiine, p. b 92. — Sur la structure delà partie méridionale du bassin houiller de Herve {Présentation et résumé, p. B 170), p. M219, PI. IX et X. — Observations sur le dévonien inférieur au sud de Liège Présentation, p. B 207. - Découverte d’Arkose dans le cambrien du massif de Rocroy, p. b 208. — Note sur la géologie des environs de La Rochette (Chaudfontaine), p. b 276. — Note sur les brèches à cailloux schisteux du terrain houiller belge, p. b i83. — Raxiport sur le travail de M. X. Stainier : « Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’Angleur », p. m 78. - Rapport sur le travail de M. G. Delépine : « Quelques observations sur le calcaire carbonifère. Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz, p. m 106. — Le Coblencien au sud de Liège, p. m 187, PI. VII. - Quelques particularités de l’allure du dévonien aux environs de Liège, p. m 2o5. — Rapport sur le travail de M. J. Harroy : « Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent. Contribution à l’étude du frasnien », p. 334- — Rapport sur le travail de M. Ch. Fraixiont : « De l’origine des roches houillères du terrain houiller », p. m 344- ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIl. BIBL., 4- l Fraipont, Ch. Modiolopsis ?? Malaisii. Ch. Fraipont. Lamellibranche iiou veau (lu revHiieii belge (Cambrien moyen) {Présentation, p. b 94), p. m i5, PI. Tl. — De l’origine fies galets dérochés houillères du terrain houiller. p. M 337. IlARROY, J. Contribution à l’étude du h^rasnien. Les masses de calcaire rouge {Présentation, p. B 260), p. m 3i5. K IClein, W. C. Failles montrant deux mouvements opposés dans le bassin houiller du Limbourg hollandais (présentation, p. b i5G), p. ai 373. L Ledoux, a. Sur une i'orèt fossile du Laiidennien supérieur, à Overlaer-lez- Tirlemont, j). m 39 (PI. 111). — Note com])lémeutaire sur les troncs silici- fiés de la carrière de grès landennien à Overlaer-lez-Tirlemont, p. ai iii (PL V.) Lhoest, h. Rapport sur le travail de M. X. Stainier : Sur la structure du bassin houiller de Liège aux environs d’Angleur, p. ai. 73. Lohest, m. a proi)os de la présence du Zircon à Remagne, p. b 89. — Pré¬ sentation d’échantillons, p b iiG. — Sur la coupe du puits de Voroux- Goreux, j). b 157. — Proposition relative à la publication du compte rendu des sessions extraordinaires, p. b 25i. — Discussion sur une com¬ munication de M. P. Fourmarier, p. b 283. — Rapport sur le travail de G. Deléjiine : Quel([ues observations sur le calcaire carbonifère. Bassin de Xamur et Nord-Est du Condroz, j). ai 106. — Rapport sur le travail de M. V. Brien : Observations géologiques faites au Mayumbé et au Pays des Bassundis, p. ai 3o(). — Rai)i)ort sur le travail de M. G. Passau ; La géologie du tronçon (Stanleyville-Ponthierville) du Chemin de fer des Grands Lacs, j). ai 369. Lohest, M. et De Rauav, H. Sur une couche de phyllade ottrélitifère inter¬ stratifiée dans i’arkose gedinienne de Salm-Château, p. m 109. M Malaise, C. Lamellibranches dans le revinien (présentation, p. B 67) p. ai i3. — Spirifer hystericiis dans le poudingue givetien Gvap., p. B 58. — Présentation d'échantillons, p. b 91. - — Sur un complément de levé du SA stème silurien, y compris le cambrien, p. B 226. Mathieu, F. -F. Note sur la découverte de troncs d’arbres fossiles au puits 11® 6 des charbonnages du Nord de Charleroi, p. B 70. — Esquisse paléon- tologique des charbonnages du Nord deCharleroi, p. b i35. — Sur un puits — BB 35 — naturel rencontré dans les travaux des charbonnages du Nord de Charle- roi (Présentation, j). B i(>4)- — Présentation d’échantillon, j). b 1G4. Moressée, g. Présentation d’un débris végétal de l’Oligiste oolithique du Famennien de Sclaigneaux, p. B i34. — Sur l’obtention artificielle de gros cristaux de carbonate magnésique, p. b i5i. Note sur deux espèces minéralogiques paraissant nouvelles, p. B 270. P Passau, G. Tremblements de terre au Congo belge (1909-1910), p. b 2i5.— Géologie du cours moyen du Congo et de la colline des Upotos, p. b 217. — La géologie du i®*' tronçon (Stanleyville-Ponthierville) du Chemin de fer des Grands Lacs (Congo belge), p. M 349 (PI- XIII). Q Questienne, p. Présentation de phtanite des environs de Sofia, p. b 25o. R Renier, A. Note préliminaire sur la constitution du bassin houilier d’Anhée (Dînant), p. b 62. — Note sur quelques végétaux fossiles du marbre noir de Binant (présentation, p. b 95). — Quelques niveaux à faune marine du bassin houilier de Seraing, p. B 161. — Note sur quelques végétaux fossiles du marbre noir de Binant (Binantien moAen) (présentation, p. B 172). — Note sur un échantillon fructifié à'Alloiopteris {Corynepteris) Sternbergi (Ettinghausen), p. b 249. — Discussion sur une communication de M. Fourmarier, p. b 285. — Premières découvertes de végétaux à structure conservée dans le bassin houilier belge, p. bb 9. S ScHMiTZ, G. Rapport sur le travail de M. Ch. Fraipont : De l’origine des galets de roches houillères du terrain houilier, p. m 344* Stainier, X. Sur la structure du bassin houilier de Liège dans les environs d’Angleur (présentation, p. b 117), p. m 47 (PI- IV). V Velgë, g. Le paradoxe du silex taillé et du premier âge du fer (présenta¬ tion, p. B 95). — La géologie du Bolderberg, p. m 19. Table alphabétique des matières A Ag^e du fer. Le paradoxe du silex taillé et du premier — (présentation), par G. Velge, p. B 95. Agrogéologie. Note sur les travaux de la première conférence internationale d’~, par R, d’Andrimont, p. bb 8. Album. Publication d’un — de documents géologiques. Projet, p. b ii4- Allocution du président à propos du décès de S. M. le Roi, p. B 91. Alloiopteris. Note sur un échantillon fructifié d’ — (Corynepteris) Stern bergi (Ettingshausen), par A. Renier, p. b 249. Alluuions aurifères. Les roches et les — du bassin de la Dimba (Congo Belge), jiar V. Brien, p. m 83. Anglésite de Sidi-Amor (Tunisie), par IL Buttgenbach, ]>. b 228. Angleur. Sur la structure du bassin hoiiiller de Liège dans les environs d’ — par X. Stainier, (présentation ]>. b 117), ])1. IV, p. m 47* Anhée. Note jiréliminaire sur la constitution du bassin houiller d’ — , iDinant), par A. Renier, }). b 82. Aragonite. Nouveau gite d’ — , par II. De Rauw, p. B 212. Arkose. Découverte d’ — dans le cambrien du massif de Rocroy, par P. Foür.aiarier, 1). B 208. = Sur une couche de phyllade ottrélitifère inters¬ tratifié dans P — gedinnienne de Salm-Chàteau, par M. Lohest et H. De Rauw, p. m 109. Aruwimi. Géologie du Congo. Quelques renseignements sur la géologie d’une partie de 1’— et de la jirovince orientale, par L. Dewez, (pl. VI) ]). Al 1 13. B Barytine. Contribution à l’étude des minéraux. Nouvelles formes dans la Célestine de Girgenti. Célestine dans le soufre de la mine Cabernardi (Romagne). Sur un minéral de la dolomie de Lengebach. Inclusions capil¬ laires ilans des cristaux de — du cliarbonnage du Hornu. Variations de Fangle des axes opti(iues dans une même lame de clivage de Dewalquite, par G. Cesàro, p. B 118. = Sur un cristal de —, i)ar A. Abrahaai, p. B i58. = Célestine de Bazina (Tunisie). Caractères distinctifs entre la Célestine et la — , par G. Cesàro, p. ai 28. — BB 37 Bassiuidis. Observations faites au Mayiimbe et au pays des — (Congo belge) niars sei)tembre ipob, i)ur Y. Bkien (i)résentation ]). b 91) (planches XI et XII), }). M 235 Bazina. Célestine de — (Tunisie). Caractères distinctifs entre la Célestine et la Barytine, par G. Cesàro, p. b 23. Biréfringence. Signe optique et — de ITIydromagnésite, par G. Cesàiu), p. B 204. Bocq. Observations sur le calcaire carbonifère de la vallée du — et de la vallée de la Molignée, par G. Delépine, j). b 233. Bolderberg-. La géologie du — , i)ar G. Velge, p. m 19. Brèche. Lbie — du terrain liouiller de la Cam])ine, j)ar P. Fourmarier, p. B 92. X^ote sur les — à cailloux schisteux du terrain houiller belge, ])ar P. Fourmarier, p. b 283. Bruxelles. Compte- rendu de la session extraordinaire tenue à — du 24 au 27 septembre 1910, p. 289. Biïssira. Sur la géologie des parties centrales du bassin du Congo ; sur la couche de la par J. Cornet, p. b 1G4. C Calcaire construit. Les masses de — et leurs relations avec les schistes qui les environnent. Contribution à l’étude du frasnien, par J. Harroy (pré¬ sentation p. B 25o), p. m 3i5. ' Calcaire carbonifère. Sur une faune carbonifère (TTa) recueillie dans un puits de la carrière de l’Orient, à Tournai, par P. Destinez, j). b i3i. = Note sur quelques végétaux fossiles du marbre noir de Dinant (Dinantien moyen) (présentation), par A. Renier, p. b 172. = Note sur la position stratigraphique du — de Visé, ])ar G. Delépine, p. b 238. — Observations sur le — de la vallée du Bocq et de la vallée de la Molignée, par G. Delépine, p. b 233. = La coupe du — de la gare de Dinant, par V. Brien. (PL I), p. M 3. = Quelques observations sur le — . Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz, par G. Delépine, p. m 99. Cambrien. Découverte d’arkose dans le — du massif de Rocroy, par P. Fourmarier, p. b 208, = Sur un complément de levée du système silurien y compris le — , par C. Malaise, p. b 226. = Lamellibranclie dans le Revinien, par C. Malaise, p. m i3. = Modiolopsis V! Malaisii. Ch. Frai- pont. Lamellibranche nouveau du Revinien belge ( — moyen) (pL II), par Ch. Fraipont, p. m i5. = Contribution à l’étude du métamorphisme du massif — de Stavelot, i)ar L. de Dorlodot (pi. VIII) (présentation p. B 173), p. m 145. = Présentation d’un cristal de jiyrite dans le phyllade vert devillien du massif de Rocroy, par L. de Dorlodot, p. b 173. Campine. Une brèche de terrain houiller de la — , par P. Fourmarier, p. B 92. — BB 38 — Carbonate. Sur l’obtention artificielle de gros cristaux de — magnésique, par G. Moressée, p. b i5i. = Au sujet de l’Angle du rhomboèdre des — (présentation), par L. de Dorlodot, jj. b 248. Célestine. — de Bazina (Tunisie). Caractères distinctifs entre la — et la Barytine, par G. Cesàro, p. B 28. == Contribution à l’étude des minéraux. Nouvelles formes dans la — de Girgenti. — dans le soufre de la mine Ca- bernardi (Romagne). Sur un minéral de la dolomie de Lengebach. Inclu¬ sions capillaires dans des cristaux de barytine du charbonnage du Hornu. Variations de l’angle des axes optiques dans une même lame de clivage de Dewalquite. par G. Cesàro, p. b 118. Céruse. Production artificielle de la — , de la stolzite et d’un chromate de plomb cristallisé, par G. Cesàro, p. b 81. Charbonnages. Esquisse paléontologique des — du Nord de Charleroi, par F. F. Mathieu, p. b t35. Sur un puits naturel rencontré dans les tra¬ vaux des — du Nord de Charleroi, (présentation), par F. F. Mathieu, p. B 164. Chaud font a lue. Note sur la géologie des environs de La Rochette ( — ), par P. Fourmarier. }). B 27G. Coblencien. Le — au Sud de Liège, (pl. VII) par P. Fourmarier, p. m 187. Condroz. Quelques observations sur le calcaire carbonifère. Bassin de Namur et Nord-Est du — , par G. Deiæpine, p. m 99. Charleroi. Esquisse i)aléontologique des charbonnages du Nord de — , par F. F. Mathieu, p. b i85. = Sur un jiuits naturel rencontré dans les tra¬ vaux des charbonnages du nord de — , par F. Mathieu, p. b 164. = Sur la découverte de minéraux de cuivre dans le bassin houiller de — , par A. Bertiaux, p. B 60. Chromate. Production artificielle de la céruse, de la stolzite et d’un — de plomb cristallisé, par G. Cesàro, p. b 81. Ciply. Sur un contact de la craie phosphatée de — (Cp. 4 ^ur la craie de Spiennes (Cp 4 r) par J- Cornet, p. b iii. Congo. Sur la géologie de la région de Kassango aux portes d’Eiifer, Lualaba ( — belge), par J. Cornet, p. b 78. = A propos de la répartition des tremblements de terre dans le bassin du — , jiar J. Cornet, p. B 77. = Notes sur quelques roches de l’Ubanghi et de la Sangha, par J. Cornet, p. B 140. = Présentation d’échantillons de roches du — , par J. Cornet, p. B 148. = Sur la géologie des parties centrales du bassin du — , sur la couche de la Bussira, par .1. Cornet, p. b 164. = Tremblements de terre au — (1909-1910), par G. Passau, p. b 2i5. = Géologie du cours moyen du — et de la colline des Upotos, par G. Passau, p. b 217. = Les roches et les alluvions aurifères du bassin de la Dimba ( — ), par V. Brien, p. m 83. = Géologie du -. Quelques renseignements sur la géologie d’une partie de l’Aruwimi et de la province orientale (pl. VI), par L. Dewez, p. m ii3. = Observations géologiques faites au Mayumbe et au i)ays des Bassundis ( — belge) (mars-septembre 190G), par V. Brien (Planche XI et XII), J). M 235. = La géologie du premier tronçon) Stanleyville-Ponthierville) du chemin de fer des Grands Lacs ( — belge), par G. Passau, (planche XI II), p. M 349. Corynepteris. Note sur un échantillon fructifié d’ allô iop ter is {Coryiieptcris) Sternbergi (Ettingshaiisen), par A Renier, p. B 249. Craie. Faille à rejet horizontal dans la — blanche à Frameries, par .J. Cornet, p. b 76. = Sur un contact de la — phosiihatée de Cipiy (Cp 4 sur la craie de Spieiines (Cp 4 «i-)! Cornet, p. b iii. = A propos d’une faille à rejet horizontal dans la — du bassin de Mons, jiar J. Cornet, p. 8 Il3. Crétacique. Sur réjioque de la formation des silex du — et du montien du Haiiiaut, jiar J. Cornet, j). b 257. Cristaux. — trouvés dans la démolition d’un four ayant servi à la fusion du verre par G. Cesàro, p. B 168. Ciiesmes. Le soudage des Grands Prés, à — , par J. Cornet, p. B 19t. = Le sondage du Marais, à - , par J. Cornet, p. b 253 Cuivre. Sur la découverte de minéraux de — dans le bassin houiller de Charleroi, par A. Bertiaux, p. b 66. D /^eniZ/zen. Présentation d’un cristal de pyrite dans le phjdlade vert -- du massif de Rocroy, par L. de Dorlodot, p. b 173. Dévonien. Quelques particularités de l’allure du — aux environs de Liège, })ar P. Foürmarier, (présentation p. b 207), p. m 2o5. Dewalquite. Contribution à Pétude des minéraux. Nouvelles formes dans la Céiestine de Girgenti. Célestine dans le soufre de la mine Cabernardi (Romagne). Sur un minéral de la dolomie de Lengebach. Inclusions capil¬ laires dans des cristaux de barytine du charbonnage du Hornu. Variations de l’angle des axes optiques dans une même lame de clivage de — , par G. Cesàro, p. b 118. Dimba. Les roches et les alluvions aurifères du bassin de la — (Congo Belge), par V. Brien ji. m 83. Dinant. Note sur quelques végétaux fossiles du marbre noir de — (I)inantien moyen) (présentation), par A. Renier, p. b 172. = Note sur quelques végétaux fossiles du marbre noir de — , (présentation), par A Renier, p. B 95. = La coupe du calcaire carbonifère de la gare de — , par V. Brien (présentation p. b 58) (pi. I) p. m 3. Dinantien. Voir Calcaire carbonifère. Dolomie. Contribution à l’étude des minéraux. Nouvelles formes dans la Célestine de Girgenti. Célestine dans le soufre de la mine Cabernardi (Romagne). Sur un minéral de la — de Lengebach. Inclusions capillaires — BB 40 — dans des cristaux de barjdine du charbonnage du Hornii. Variation de l’angle des axes optiques dans une même lame de clivage de Dewalquite, par G. Cesàro, p. b ii8. F Faille. Faille à rejet horizontal dans la craie blanche à Frameries par J. Cornet, p. b 7G. = A propos d’une — à rejet horizontal dans la craie du bassin de Mous, })ar J. Cornet, ]>. B ii3. — Failles montrant deux mouvements o])püsés dans le bassin houiller du Limbourg hollandais par W.-C. Klein (présentation p. b i56j, p. m 378. Famennien. Présentation d’un débris végétal de l’oligiste oolithique du — de Sclaigneaux, par G. Moressée, j). b i34- Forêt fossile. Sur une — du Landennien supérieur à Overlaer-lez Tirlemont (PI. III), par A. Ledoux, j). m 89. Frameries. Faille à rejet horizontal dans la craie blanche à — , par .1. Cornet, p. b 7(5. Frasnien. Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent. Contribution à l’étude du — , jiar J. Harroy, (présentation p. B 260), p. m 3i5. G Galets. De l’origine des — de roches houillères du terrain houiller, i)ar Ch. Fraipont, p. M 337. Géologie appliquée. Programme de la section de du Congrès interna¬ tional des mines, etc., à Dusseldorf, en 1910, p. B i65. Givetien, Spirifer hystericus dans le ])oudiugue — Gvap, par C. Malaise, J). B 58. Grands Lacs. La géologie du premier tronçon (Stanleyville-Ponthierville) du chemin de fer des — (Congo belge), par G. Passau, (planche XIll), p. M 349. H Hainaut. Sur l’époque de la formation des silex du crétacique et du montien du — , par J. Cornet, p. b 257. Hensies. Le sondage de — , par J. Cornet, p. b i44* Herve. Sur la structure de la partie méridionale du bassin houiller de - . par P. Fourmarier, (PL. IX et X) m 219. Houiller. Note iméliminaire sur la constitution dû bassin — d’Anhée (Dinant), par A Renier, p. b 62. = Sur la découverte de minéraux de cuivre dans le bassin — de Charleroi, par A. Bertiaüx, p. B GG. = Note sur la découverte de troncs d’arbres fossiles faite au puits n» G des char¬ bonnages du Nord de Charleroi, par F. -F. Mathieu^ p. B 70. = Une brè- che (lu terrain — de la Campine, par P. Foürmarier, p. b 92 = Sur la structure du bassin — de Liège dans les environs d’An- gleur, par X. Stainier, (présentation p. b 117) (pl. IV), p. m 47. — Esquisse paléontologique des charbonnages du Nord de Char- leroi, par F. -F. Mathieu, p. b i35. = Quelques niveaux à faune marine du bassin — de Seraing, par A. Renier, j). b iGi. = Sur un puits naturel rencontré dans les travaux des charbonnages du Nord de Charleroi, (présentation) par F. -F. Mathieu, p. b 164. = Sur la structure de la partie méridionale du bassin — de Herve, par P, Four- marier, (présentation et résumé p. 170) (pl. IX et X), p, m 219, — Sur une allure particulière des couches du bord nord du bassin — de Liège, par J. Anten, p. B 210. = Note sur les brèches à cailloux schisteux du terrain — belge, iiar P. Foürmarier, p. b 288 De l’ofigine des galets de roches houillères du terrain — , par Ch. Fraipont, p. m 387. = Failles montrant trois mouvements successifs opposés dans le bassin — du Limbourg hollandais, par W.-C. Klein, p. m 873. — Première découverte de végé¬ taux à structure conservée dans le terrain — belge, par A. Renier, p. bb 9. Hydromagnésite. — Signe optique et biréfringence de P —, par G. Cesàro, p. b 204. K Kataiiga. Proposition concernant les études géologiques au — , p. b 267. Ij Lamelllbranche. Lamellibranche dans le Revinien, par C. Malaise, (pré¬ sentation p. B 57) p. M i3. = Modiolopsis '! Malaisii. Ch. Fraipont, — nouveau du revinien belge (cambrien moyen) (présentation p. B 94), par Ch. Fraipont (pl. II), p. M i5. Latidemiien. Sur une forêt fossile du — supérieur à Overlaer-lez-Tirlemont (Pi. III), par A. Ledoux, p. m 89. = Note complémentaire sur les troncs silicifiés de la carrière de grès — à Overlaer-lez-Tirlemont (Pl. V), iiar A. Ledoux, p. m 111. La Rochette. Note sur la géologie des environs de — (Chaudfontaine), par P. Foürmarier, p. b 276. Liège. Sur une allure i)articulière des couches du bord Nord du bassin houiller de — , par J, Anten, p. b 210 — Sur la structure du bassin houil- 1er de — dans les environs d’Angleur, par X. Stainier, (présentation p. B 117) (Pl. IV), p. M 47- = Le Coblencien au Sud de — par P. Fourma- rier, (présentation p. b 207) (PL VII), p. m 187. = Quelques particularités de l’allure du dévonien aux environs de — , par P. Foürmarier, p m 2o5. Limboiirg- hollandais. Failles montrant trois mouvements opposés succes¬ sifs dans le bassin liouiller du - , par W.-C. Klein, (présentation p. b i56), p. M 373. Liialaba. Sur la géologie de la région de Kassango aux portes d’enfer, - (Congo belge), par J. Cornet, p. b 73. M Magiiésiqiie. Sur l’obtention artificielle de gros cristaux de carbonate — , par G. Moressée, ]). b i5i. Manifestation. Circulaire relative à une ~ en l’honneur de M. J. Gosselet, p. B 286. Marbre noir. Note sur quelques végétaux fossiles du — de Dinant (présen¬ tation), par A. Renier, p. b gS. Mayumbe. Observations géologiques faites au — et au pays des Bassundis (Congo belge) (mars-septembre 1906), par Y. Brien (Planches XI et XII), p. M 235. Métamorphisme. — L. de Dorlodot. Contribution à l’étude du — du massif cambrien de Stavelot, par L. de Dorlodot, (présentation p. b 173) (PL YIII), p. M 145. M inéraux . Contribution à l’étude des — . Nouvelles formes dans la Céles- tine de Girgenti. Célestine dans le soufre de la mine Cabernardi (Iloma- gne). Sur un minéral de la dolomie de Lengebach. Inclusions capillaires dans des cristaux de barytine du charbonnage du Hornu. Variations de l’angle des axes optiques dans une même lame de clivage de Dewalquite, par G. Cesàro, p. b ii3. — Note sur deux esjièces minéralogiques l)araissant nouvelles, par G. Moressée, p. b 270. Modiolopsis. Modiolopsis 'f '! Malaisii. Ch. Fraipont. Lamellibranche nou¬ veau du Revinien belge (cambrien moyen), par Ch. Fraipont, (PI. II) (présentation p. B 94), p. m i5. Moen. Le puits artésien de — , par F. Delhaye, p. B Go. Molignée. Observations sur le calcaire carbonifère de la vallée du Bocq et de la vallée de la — , par G. Delépine, p. b 233. Mous. A propos d’une faille à rejet horizontal dans la craie du bassin de — , l)ar J. Cornet, p. b ii3. Montien. Sur l’époque de la formation des silex du crétacique et du — du Hainaut, par J. Cornet; p. b 267. N Namiir. Quelques observations sur le calcaire carbonifère. Bassin de — et Nord-Est du Condroz, par G. Delépine, p. m 99. — BB 4‘^ — O OUg'isie. Présentation d’un débris végétal de V — oolithique du Famennien de Selaigiieaux, par G. Moressée, p. b i34. Or. Conférence sur l’industrie minière de 1’ — , par L. Demaret, j). b 2i3. Otiré. Note sur la wavellite d’ — , par H. De Rauw, p. B 24b. Ottrélitifère. Sur une couche de pliyllade — interstratifiée dans l’arkose gedinnienne de Salm-Château, par M. Lohest et H. De Rauw, p. m 109. Overlaer. Sur une forêt fossile du Landennien supérieur à Overlaer-lez Tirlemont, par A. Ledoux, (PL III), p. M 39. = Note cottiplémentaire sur les troncs silicifiés de la carrière de grès landennien, à Overlaer-lez- Tirlemont, par A. Ledoux (PL V), p. m iii. P Paléoiitolog-ique. Esquisse — des charbonnages du Nord de Charleroi, })ar F. -F. Mathieu, p. b i35. Phtanite. Présentation de — des environs de Sofia, par P. Questienne, p. B 25o. Pinakodredroii. Observations sur les — E. Weiss, par R. Cambiï:r et A. Renier, p. b io5. Présentation d'échantillons. Par J. Cornet, pp. B 78, 148, 196, 265 ; par M. Lohest, p. b 116 ; par C. Malaise, p. b 91 ; par F. -F. Mathieu, p. b 164. Puits artésien. Le — de Moen, par F. Delhaye, p. b 60. Puits naturel. Sur un — rencontré dans les travaux des charbonnages du Nord du Charleroi (présentation), par F. -F. Mathieu, p. b 164. Pyrite. Présentation d’un cristal de — dans le pliyllade vert devillien du massif de Rocroy, par L. de Dorlodot, p. b 173. R Rapports. Rapports de MM. P. Fourmarier, H. Lhoest et V. Brien sur le travail de M. X. Stainier : Sur la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’Angleur, p. m 73. — Rapports de MM. P. Fourmarier, M. Lohest et V. Brien sur le travail de M. G. Delépine : Quelques obser¬ vations sur le calcaire carbonifère. Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz, p. m 106. — Rajijiort de M. J. Cornet sur le travail de M. L. Dewez ; Géologie du Congo. Quelques renseignements sur la géologie d’une partie de l’Aruwimi et de la province orientale, p. m j32. — Rap¬ ports de MM. J. Cornet, P. Fourmarier et M. Lohest sur le travail de M. L. de Dorlodot : Contribution à l’étude du métamorphisme du massif cambrien de Stavelot, p. m 195. — Rapports de MM. J. Cornet, H. Butt- genbach et Max Lohest sur le travail de M. V. Brien : Observations géolo¬ giques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis, p. m 3o6. -- Rap- ~ BB 44 — ports de MM. P. Fourmarier, H. de Dorlodot et J. Cornet sur le travail de M. J. Harroy : Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent. Contribution à Fétude du frasnien, p. m 334- — Rapports de MM. J. Cornet. G. Schmitz et P. Fourmarier sur le travail de M. Ch. Fraipont : De l’origine des galets de roches houillères du ter¬ rain liouiller, p. m 344- — Rapports de MM. J. Cornet, H. Buttgenbach et M. Lohest sur le travail de M. G. Passau : La géologie du i®* tronçon ( Stanley ville-Ponthiervi lie) du chemin de 1er des Grands-Lacs (Congo belge), p. M 369. — Rapports de MM. X. Stainier, J. Cornet et A. Renier, sur le travail de M. A. Ledoux : Sur une forêt fossile du Landenuien supérieur à Overlaer-lez-Tirlemont, p. b i34. Remamie. Zircon du schiste métamori)hique de — , i)ar G. Cesàro, p. b 80. = A i)ropos de la présence du Zircon à — , par M. Lohest, p. b 89. Reuinien. Lamellibranche dans le — , par C. Mai.aise (présentation, j). 6.07), p. M i3. = Modiolopsis /* Malaisii^ Ch. Fraipont, lamellibranche nouveau du — belge (cambrien moyen), par Ch. Fraipont (jirésentation), p. B 94), pl. II, p. M i5. Rhomboèdre. Au sujet de l’angle du — des carbonates, par L. de Doreodot (présentation), p. b 248. Rocroy. Présentation d’un cristal de jiyrite dans le phyllade vert devillien du massif de —, par L. de Dorlodot, p. b 173. — Découverte d’arkos dans le cambrien du massif de — , par P. Fourmarier, p. b 208. Rubis. Sur les propriétés du — reconstitué par fusion de débris de — naturel (présentation), par A. Abraham, p. b lOi. S Salm-Château. Sur une couche de phyllade ottrélitifère interstratifiée dans l’arkose gedinienne de — , par M. Lohest et II. de Rauw, p. m 109. Sang'ha. Note sur quelques roches de l’Ubanghi et de la —, par J Cornet, p. B 14b. Sclaig-neaux. Présentation d’un débris végétal de l’oligiste oolithique du Famennien de — , par G. Moressée, j). b i34. Seraing-. Quelques niveaux à faune marine du bassin liouiller de — , par A: Renier, p. b 161. Session extraordinaire. Proposition relative à la publication du comxite rendu des —, par M. Lohest, p. b 261. = Programme de la — , p. b 268. = Compte rendu de la — tenue à Bruxelles du 24 au 27 septembre 1910, p. B 289. Sidi-Amor. Anglésite de — (Tunisie), par H. Buttgenbach, ji. B 228. Signe optique. Signe optique et biréfringence de 1 ’Hydromagnésite, par G. Cesàro, p. b 204. Silex. Le paradoxe du — taillé et du premier âge du fer (présentation), par \ G. Velge, p. B 95. = Sur l’époque de la formation des — du crétacique et du montieu du Hainaut, par J. Cornet, p. b 257. Silurien. Sur un complément de levé du système — , y conii)ris le cambrien, par C. Malaise, p. b 226. Sofia. Présentation de phtanite des environs de — , par P. Questienne, p. B 260. Sondage. IjQ — de Hensies. par J. Cornet, p. B i44- = — des Grands Prés, à Cuesmes, par J. Cornet, p. b 191. — Le — du Marais, par J. Cornet, p. b 253. Spiennes. Sur un contact de la craie phosphatée de Ciply (Cp. 4 b) sur la craie de — (Cp4a), par J. Cornet, p. b tii. Spirifer. Spivifer hystériciis dans le poudingue givetien Gvap, par C. Malaise, p. b 58. .SVaueZoL Contribution à l’étude du métamorphisme du massif cambrien de — , par L. DE DoRiiODOT (présentation, p. b 178), (pl. VIII), p. M i45. Stolzite. Production artificielle de la céruse, de la — et d’un chromate de plomb cristallisé, par G. Cesàro, p. b 81. T Tournai. Sur une faune carbonifère (Tia) recueillie dans un puits de la carrière de l’Orient, à — , par P. Destinez, p. b i3i. Tremblements de terre. A propos de la répartition des — dans le bassin du Congo, par J. Cornet, p. b 77. = Tremblements de terre au Congo belge (1909-1910), par G. Passau, p. b 2i5. Troncs d'arbres. Note sur la découverte de — fossiles faite au puits 11° 6 des charbonnages du Nord de Charleroi, par F. -F. Mathieu, p. b 70. Tunisie. Anglésite de Sidi-Amor (Tunisie), par H. BuTTGENBAdH, p. B 228. U Ubanghi. Notes sur quelques roches de 1’ — et de la Sangha, par J. Cornet, p. B 146. Upotos. Géologie^ du cours moyen du Congo et de la colline des — , par G. Passau, p. b 217. V Végétaux. Première découverte de — à structure conservée dans le terrain houiller belge, par A. Renier, p. bb 9. = Note sur quelques — fossiles du marbre noir de Dinant (présentation), par A. Renier, p. B 95. = Note sur quelques — fossiles du marbre noir de Dinant (Dinantien moyen) (présentation), par A. Renier, p. B 172. Visé. Note sur la position stratigraphique du calcaire carbonifère de — , par G. Delépine, p. b 238.' Voroux-Goreux. Sur la coupe du puits de — , par M. Lohest, p. b 157. — BB 46 — w Wavellite. Note sur la — d’Ottré, ])ar H. De Raüw, p. b 240. WoUastonite. Cristaux dendritiques de — dans le verre fondu ])ar G. Cesàro, p. B 200. Z Zircon. Zircon du schiste métamorphique de Remagne, i)ar G. Cesàro, p. B 86. — A. propos de la présence du — à Remagne, par M. Lohest, p. B 89. Tome XXXVn. PI. XI. Imprimerie Béaard, S- A., Liège Annales de la Socièlé géologique de Belgique. Tome XXXV//. PL XL CARTE DE LA RÉGION PARCOURUE DRESSÉF. A L'ÉCHELLE DU l/25000n«, D'APRÈS LES LEVÉS UE L'AUTEUR. _ Itinéraires Brien ou Brien- Wyseur. A Système archéen. _ _ » Wyseur. P Système primaire métamorphique. Les affleurements sont marqués par des taches noires. C Système schisto-calcareux Les numéros [ ] correspondent à ceux du texte. M Système de la Mpioka. « Roches éruptives. XXVH. PL XII. Tome XXXVIf. PI. XII. Annales de. la Société géologique de Belgique. CARTE DU BAS-CONGO indiquant les principaux résultats des explorations géologiques faites jusqu'à ce Jour. LiÊGËNDS Itinéraires Dupônt (1887) » Cornet (1895) Kostka (1904) » Brien (1906) Système archéen. Système primaire métamorphique. Système schisto-calcareux. Zone des grès rouges (systèmes de la Mpioka et de rinkissi). Zone des grès blancs (système du Lubilache). Zone maritime. (grès secondaires et dépôts tertiaires marins). Roches éruptives. Limite entre deux systèmes géologiques. N. B. — Dans les régions où affleurent à la fois les systèmes primaire métamorphique a schîsto-calcareux, la représentation des bandes alternantes de ces deux formations est purement schématique. Imprimerie Bénard, Soc. An., Liège KdiLtaLLrû Annales de la Société Géologique de Belgique. T. XXXVII, pl. XIII. Coupe N. -S. suivant le Chemin de fer de Stanleyville à Ponthierville. jS. K = grès Kundelung'u K' = grès Kundelnngu métamorpliisé G = gneiss altéré g = gneiss œillé s cS O A Série des Falls ÜLstcirLce.?» LÉGENDE 1 = grès tendre 2 = scliistes à nodules et schistes verts 3 = Ai'gilites rouges et bariolées a. Argilites lie de vin b. Argilites bariolées c. Argilites rouges B Série de A^anonge. ! Calcaire de l’île Bertha Grès calcareux Schistes bitumineux. Table des Matières. BULLETIN. Séance extraordinaire du i5 juillet igio. J, Cornet. Le sondage du Marais, à Cuesmes. . . . . . . . . J. Cornet. Sur l’époque de la formation des silex dti Grétaci({ue et du Montien du Hainaüt . . . J. Cornet. Présentation d’échantillons, .......... Séance ordinaire du I y juillet igio. Proposition concernant les études géologiques au Katanga. . . . Programme de la session extraordinaire. . . . ... ... . G. Moressée. Note sur deux espèces minéralogiques paraissant nouvelles . . . P. Fotirmarier. Note sur la géologie des environs de La Rochettè (Chaudfontaine) . . . . . . Max Lohest, P. Fourmarier, Discussion ..... P. Fourmarier. Note sur les brèches à cailloux schisteux du terrain houiller belge .... . . A. Renier, J. Cornet, Max Lohest. piscussion. ...... Circulaire relative à une manifestation en l’honneur de M. jT’Crosselet. Compte rendu de la session extraordinaire tenue à Bruxelles du 24 I au 27 septembre 1910. . . . - MÉMOIRES. - V. Brien. Observations géologiques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis (Congo belge) (mars-septembre 1906). (PL XI et XII.) . . . . . Rapports de MM. J. Cornet, H. Buttgenbach, Max Lohest sur le V travail précédent . . J. Hàrroy. Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent. Contribution à l’étude du frasnien . . . . . . . . Rapports de MM. P. Fourmarier, H. De Dorlodot et J. Cornet sur le travail précédent. . ...... Ch. Fraipont. De l’origine des galets de roches liouiljères du terrain houiller . . Rapports de MM. J. Cornet, G. Schmitz S. J., et P. Fourmarier sur le travail précédent . . Pages B 253 253 257 265 266 267 268 270 276 283 283 28,5 286 289 M 235 3i5 334 337 344 G. Passau. La géologie du tronçon (Stanleyville-Ponthierville) du chemin de fer des Grands Lacs (Congo belge). (Planche XIII). Rapports de MM. J. Cornet, H. Buttgenbacli et Max Liohest sur le travail précédent . . . .... W.-C. Klein. Failles montrant trois mouvements opposés successifs dans le bassin houiller du Limbôurg hollandais. . Pages 349 36ç) 3-3 ^ BIBLIOGRAPHIE. A. Renier. Premières découvertes de végétaux à structure conservée dans le terrain houilîer belge. . . . . . . . . . bb 9 Liste des Sociétés et institutions scientifiques ayant adressé leurs publications en échange pendant l’année 1909-1910. ... i5 Table des matières . . 28 Table alphabétique des auteurs . . .... 3i Table alphabétique des matières . . 36 \J 1 >r' 3 9088 01368 6464