\ J / / s y IDE BELGIQUE TOME TRENTE-HUITIÈME 1910- 19 II LIEGE IMPRIMERIE H. VAILLANT- C ARM ANNE (S. A.) 8, rue Saint.-Adalbert, 8 ■ ;• ' • : /■ ;.: ■ ; ; ■ if.; . ■ • : -s ■ . ' s; : : ; \ . ; v ■ m- w ' \. ■ . i ;; • • • : • >■ . . ‘ ' , ' ' ' ■ Vï.'\ ^vîSv->,7:. ù » ■/v:-:-;:. ' ■ ' - -ty ■. vv' I- . ’ / ■ ■ y.:- . s : ■ . ' . • J -C. ■ . , ' • ' . !• ’ * 'ms . ■ ■ ■ ■ V ' 4 r-.-/ rr<*T*MT ' y ^ ' •• ■ : - , f ■ ■ / . . - ■ trimestrielle » . v -’-.i, LA ' • ' il , • t . . J f k J JJ IDIE BELGIQU "B TOME XXXYIII. — ire LIVRAISON. Bulletin , feuilles 1 à 10. Mémoires , feuilles i à 2. Planche I. 30 JUIN 1911. 3 7 8 h LIÈGE Imprimerie H. Yaillant-Carmanne (Société anonyme) rue Saint-Adalbert, 8. * 1910-1911 ■' ■ Pyr-i des publications. Le prix des public .le la bociété est établi comme suit : G. Dewalque. Catal ■ • ■ di uVrages de géologie, de minéra¬ logie, de paléontologie, ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les principales bibliothèques de Belgique . . . frs. 3.oo Sur la probabilité de l’existence d’un nouveau bassin liouiller au nord de celui de Liège et questions connexes, 4 planches. 1rs. 10.00 La houille en Çampine, i planche . . frs. 3.oo Etude géologique des sondages exécutés en Campino et dans les régions avoisinantes, 17 planches . frs. 25. 00 Question des eaux alimentaires, 2 planches . frs. 5. 00 G. Dewalque. Carte tectonique de la Belgique et des provinces voisines . frs. 2.00 Annales , tomes I à Y, IX, X, XVII; chacun frs. 2.00 tomes XIII à XVI, chacun frs. 3. 00 tomes XI et XII, chacun frs. 5. 00 tomes VIII et XVIII, chacun frs. 7.00 tomes VII, XIX à XXII, XXIV, XXVIII, XXIX, XXXI et XXXII, chacun frs. i5.oo tomes VI, XXIII, XXV, XXVI, XXVII; 3e livr. du tome XXX, tomes XXXIII, XXXlt^XXXY, chacun frs. 20.00 tome XXX, frs. 3o.oo Mémoires in-ÿ.0, tome I , frs. 3o.oo tome II, 3 re livraison, frs. 6.00 Les tomes VI, XXIII, XXV et XXVJI 11e seront plus vendus séparément sans l’autorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 25 °/0 aux membres de la Société. En outre, 011 peut se procurer les livraisons isolées suivantes, au prix de fr. o.3o chacune, sans i*emise : t. II, sans les planches; t. IV, sans les planches ; t. XIII, ire 1., sans les planches ; t. XIII, 2e 1.; t. XIV, ire 1.; t. XV, ire et 3e 1.; t. XVI 2e 1. ; t. XVIII, 2e et 3e 1.; t. XIX, ^ 1,; t. XX, 3e et ^ 1.; t. XXIIX i>b L ; t. XXIV, 3e 1. ; t. XXVIII, 5e 1. ; t. XXIX, 4* 1. ; t. XXXI, 4e 1. ; t. XXXIT 2, 3e et 4l' 1. ; t. XXXIII, ie 1. Prix des tirés à part. Les auteurs ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires de leurs communications, sans titre spécial. Le prix des tirés à part est gtabli comme suit, pour un tirage de soixante- quinze exemplaires supplémentaires et moins (papier des Annales , à moins d’arrangements contraires ). Le prix des exemplaii'es supplémentaires dépassant soixante-quinze sei’a calculé par quart de cent, d’après les chiffres de la dernière colonne, établis pour cent exemplaii*es. Y compris le remaniement du titre et la couverture. 25 ex. 50 ex. 75 ex. 1/2 feuille et moins ... frs. 0.75 l.4o 2.00 3.55 Plus de 1/2 jusque 1 feuille » I.IO 2.05 2.90 5.oo Par feuille en plus . . . Pour la dernière 1/2 feuille, si le tiré à a o.85 1.55 2.3:5 3.75 part comprend un nombre impair de demi-feuilles . » 0.45 0.80 I.IO 2.00 Pour brochage de chaque planche. 0.25 Titre spécial, composition et tirage . » 1.00 1.00 1:00 1.00 Les planches se paient en sus, au prix coûtant. Les demandes de tirés à part doivent être adressées au secrétaire général, qui opérera le recouvrement du prix des exemplaires supplémentaires, par quittance postale dans la huitaine de l’envoi de ceux-ci et après préavis. 5 S o* (* t93 SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BSLO-IQUB A1TITALES DK LA I DE BELGIQUE TOME TRENTE-HUITIÈME 1910-1911 LIEGE Imprimerie H. Vaillant-Carjianne (Société anonyme) nie Saint-Ailalliert, 8. 1910-1911 LISTE DES MEMBRES Arrêtée au 1er novembre 1910. Membres effectifs (1) 1 MM. Abraham, Arthur, répétiteur à l’Université, 19, rue de l’Etat-Tiers, à Liège. 2 Abrassart, Adelson, directeur gérant des charbonnages de l’Agrappe, à Frameries. 3 Ancion, baron Alfred, ingénieur, industriel, sénateur, 32, boulevard Piercot, à Liège. 4 An te n, Jean, ingénieur civil des mines, 17, rue Basse- Chaussée, à Liège. 5 Arnould, Georges, directeur des travaux aux charbon¬ nages de l’Escouffiaux, à Wasmes. 6 Baar, Armand, ingénieur des mines, rue Lebeau,4, Liège. 7 Balat, Victor, conducteur principal des Ponts et Chaus¬ sées, rue des Bons-Enfants, à Huy. 8 Banneux, Philippe, ingénieur, directeur-gérant des char¬ bonnages du Horloz, à Tilleur. 9 Barlet, Henri, ingénieur, chef de service aux charbon¬ nages de Gosson-Lagasse, à Montegnée. 10 Bayet, Louis, ingénieur, à Walcourt. n Bergeron, Jules, professeur à l’Ecole centrale, 157, boulevard Haussmann, à Paris. 12 Bernard, Alfred, ingénieur, 32, rue Chéri, à Liège. 13 Bertiaux, Achille, ingénieur au Corps des mines, 46, avenue Gillieaux, à Charleroi. (l) L’astérisque (*) indique les membres à vie. *4 i5 16 i7 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3o 3i — b 6 Bertrand, Maurice, ingénieur, quai de Mariliaye, 33, à Val-St-Lambert. Blanquaert, Désiré, ingénieur en chef directeur des Ponts et Chaussées, à Termonde. Bleyfuez, F., ingénieur à la Société de La Vieille-Mon¬ tagne, La Calamine (Moresnet Neutre). Bockiioltz, Georges, ingénieur en chef-directeur des mines, a Namur. Bodart, Maurice, ingénieur civil des mines, 1, rue Neuf- Moulin, à Dison. Boden, Henri, ingénieur-directeur des travaux aux char¬ bonnages du Corbeau, à Grâce-Berleur. Bogaert, Hilaire, ingénieur, directeur-gérant des char¬ bonnages du Bois-d’Avroy, 12, rue SVHubert, à Sclessin. Bolle, Jules, ingénieur principal au Corps des mines, à Mon s. Braconier, Frédéric, sénateur et industriel, 7, boulevard d’Avroy, à Liège. Braconier, Ivan, propriétaire, au château de Modave. Braive, Emile, ingénieur, directeur des mines de Kilo, à Kilo (via Mombassa) (Congo belge). Breyre, Adolphe, ingénieur au Corps des mines, p5, rue Archimède, à Bruxelles. Briart, Paul, médecin, 45, rue du Magistrat, à Ixelles- lez- Bruxelles. Brien, Victor, ingénieur au Corps des mines, chargé de cours à l’Université libre de Bruxelles, 22, quai Henvart, à Liège. Bronckart, Fernand, ingénieur, rue Wazon, 71, à Liège. Bruxelles, Ecole de guerre. Buttgenbach, Henri, administrateur-délégué de l’Union minière du Haut-Katanga, 288, avenue Brugmann, à Uccle-lez-Bruxelles. Buttgenbach, Joseph, ingénieur, directeur-administra¬ teur de la Floridienne, 24, rue de la Loi, à Bruxelles. 32 33 34 35 36 37 38 39 4o 41 42 43 44 45 46 47 B 7 — Cambier, René, ingénieur aux Charbonnages Réunis, rue Léon Bernas, à Cliarleroi. Capiau, Herman, ingénieur aux charbonnages d’IIornu et Wasmes, à Wasmes. C a rt u y ve ls, Jules, ingénieur honoraire des mines, ins¬ pecteur général au Ministère de l’intérieur et de l’agriculture, 23i, rue de la Loi, à Bruxelles. Cavallier, Camille, administrateur-directeur de la Société anonyme des liauts-fourneaux et fonderies de et à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle, France). Centner, Paul, ingénieur à la Société John Cockerill, à Seraing. Cesàro, Giuseppe, membre de l’Académie, professeur à l’Université de Liège, à Cheratte. Ch arn eux, Alphonse, propriétaire, 34, rue du Président, à Namur (en été, au château de Beauraing). Ciiandelon, Pierre, ingénieur aux mines d’Aruwimi, près de Bokwama, (par Basoko) (Congo belge). Clerfayt, Adolphe, ingénieur, 29, rue de Sélys, à Liège. Cogels, Paul, propriétaire, au château de Bœckenberg, à Deurne-lez-Anvers. Collin, Jules, ingénieur des mines, Avenue Louise, 481, à Bruxelles. Collinet, Edmond, directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de Herve-Wergifosse, à Herve. Collon, Auguste, docteur en sciences, secrétaire général de la Société Cockerill, 27, rue Collard-Trouillet, à Seraing. Colman, C., géomètre en chef aux charbonnages de Limbourg-Meuse, rue de l’Echelle, à Seraing, Construm, Armand, ingénieur, directeur-gérant des charbonnages du Corbeau-au-Berleur, 112, rue Wazon, à Liège. Coppoletti, Coriolano, scesa-san Francesco, à Catanzaro (Italie). 48 49 5o 5i 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 - b 8 — Cornet, Jules, professeur à l’Ecole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, 86, boulevard Dolez, à Mons. Cornut, Fernand, ingénieur civil des mines, à Cuesmes. Cosyns, G., docteur eu sciences naturelles, assistant à l’Université, 260, rue Royale-Ste-Marie, à Bruxelles. Coulon, René, ingénieur au ministère des colonies, chaussée de La Ilulpe, 172, à Boitsfort. Crismer, Léon, professeur à l’Ecole militaire, 58, rue de la Concorde, à Bruxelles. Cryns, Joseph, ingénieur aux charbonnages de Lim- bourg-Meuse, à Lanklaer. Daimeries, Antliime, ingénieur, professeur à l’Université, 4, rue Royale, à Bruxelles. d’Anorimont, René, ingénieur-géologue, 24, rue Forgeur, à Liège. de Buggenoms, L., avocat, rue Courtois, à Liège. de Damseaux, Albert, docteur en médecine, inspecteur des eaux minérales, rue Neuve, à Spa. de Dorlodot, chanoine Henry, docteur en théologie, professeur à l’Université, 44’ rne de Bériot, à Louvain. de Dorlodot, Léopold, ingénieur-géologue, 83, rue de Montigny, à Cliarleroi. Défrisé, Eugène, ingénieur divisionnaire aux charbon¬ nages du Levant du Flénu, Grand’ Rue, à Jemappes. * De Greeff, R. P. Henri, professeur à la Faculté des sciences du Collège N.-D. de la Paix, à Namur. de Gripari, Georges-N., ingénieur aux mines de Kassan- dra, chez Allartini frères, à Salonique (Turquie). Deharveng, Charles, directeur gérant des charbonnages du Levant du Flénu, à Cuesmes. Deiiasse, Joseph, administrateur-directeur des Charbon¬ nages de la Concorde, à Jemeppe-sur-Meuse. Déliassé, Louis, ingénieur au Corps des Mines, boule¬ vard Dolez, i85, à Mons. 66 67 68 69 7o 7i 7 2 73 74 75 76 77 7^ 79 8o 81 — B 9 Deiiousse, Charles, ingénieur en chef aux charbonnages de Marihaye, à Seraing. De Jaeii, Ernest, directeur général honoraire des Mines, 28, rue du Trône, à Bruxelles. De Jaer, Jules, directeur général honoraire des mines, 24, avenue de la Floride, à TJccle. De Jaer, Léon, ingénieur, directeur des travaux des charbonnages de Patience-et-Beaujonc, 102, rue Wal- tlière Jamar, à Ans. De jardin, Louis, directeur général des Mines, 124, rue Franklin, à Bruxelles. * De Koninck, Lucien-Louis, ingénieur, professeur à FUniversité, 2, quai de l’Université, à Liège (en été, à Hamoir). Delcour, André, ingénieur civil des mines, 18, rue des Vieillards, à Verviers. Delépine, abbé G., maître de conférences à la Faculté libre des sciences, 41, rue du Port, à Lille (Nord, France). de Lévignan, comte Raoul, docteur en sciences naturelles, château de Houx, par Anhée. Delhaye, Fernand, ingénieur à la Société anonyme de Merbes- le- Château, route de Filot, à Hamoir-sur- Ourtlie. Delhaye, Georges, ingénieur au charbonnage de Ham- sur-Sarabre, à Arsimont. Delhaye Léon, ingénieur aux chemins de fer de l’Etat belge, boulevard Cauchy, à Namur. de Limburg-Stirum, comte Adolphe, questeur de la Chambre des représentants, 72, rue du Trône, à Ixelles- Bruxelles (en été, à St- Jean, par Biliain). Delmer, Alexandre, ingénieur au Corps des mines, 47? rue Thier-de-la-Fontaine, à Liège. Delruelle, Léon, ingénieur principal au Corps des mines, 16, rue Lambert-le-Bègue, à Liège. Deltenre, Georges, directeur-gérant des charbonnages de l’Arbre-St-Michel, à Mons-lez-Liége. 82 83 84 85 86 88 89 9° 91 92 93 94 95 96 97 98 B 10 — Deltenre, Hector, ingénieur aux charbonnages de Marie- mont, 27, Nouvelle Avenue, àMorlanwelz. üe Macar, Julien, ingénieur, au château d’Em bourg, par Cliênée. Demaret, Léon, ingénieur principal au Corps des mines, docteur en sciences physiques et mathématiques, 7, place de Flandre, à Mons. Demeure, Adolphe, ingénieur principal des charbonnages du Bois-du-Luc, à Houdeng. De monceau, Julien, ingénieur civil des mines, boulevard d’Avroy, 186, à Liège. Denis, Hector, avocat, membre de la Chambre des repré¬ sentants, professeur à l’Université de Bruxelles, 34, rue de la Croix, à Ixelles. Denoël, Lucien, ingénieur principal au Corps de Mines, professeur à l’Université, rue Bois-l’Evèque, à Liège. de Pierpont, Edouard, au château de Rivière, à Proton deville. De Rauw, Hector, ingénieur géologue, assistant à l’Uni¬ versité, 40» avenue Blonden, à Liège. Derclaye, Oscar, ingénieur, directeur des charbonnages du Fief de Lambrechies, à Pâturages. Descamps, Armand, ingénieur, à St-Symphorien. de Sélys-Longchamps, baron Raphaël, rentier, château de Longchamps, à Waremme. Desenfans, Georges, ingénieur au Corps des mines, à Nimy-lez-Mons. Despret, Eugène, ingénieur, administrateur-directeur de de la Société métallurgique de et à Boom. (Anvers). Despret, Georges, ingénieur à Jeumont, par Erquelinnes, poste restante. Dessales, E., ingénieur au Corps des mines, â Fauroeulx (Hainaut). Dessard, Noël, ingénieur, directeur des travaux aux charbonnages de Wérister, à Romsée. B II 99 de Stéfani, Carlo, professeur à l’Institut royal d’études supérieures, 2, piazza San Marco, à Florence (Italie). 100 Destinez, Edouard, ingénieur, à Turn-Sévérin (Rou¬ manie). 101 * Destinez, Pierre, préparateur à l’Université, 9, rue Ste- Julienne, à Liège. 102 Detrez, Louis, ingénieur, aux Aciéries d’Angleur, Usine de Renory, à Angleur. 103 Devos, Edmond, ingénieur-architecte, professeur à l’Aca¬ démie royale des beaux-arts, 11, rue Soliet, à Liège. 104 * De Walque, François, ingénieur, professeur à l’Uni¬ versité, 26, rue des Joyeuses-Entrées, à Louvain. 105 Dewez, Léon, ingénieur-géologue, attaché à la Société des mines et usines d’Alaguir, à Sadon, par Alaguir, (Russie-Caucase). 106 d’Heur, Georges, ingénieur, directeur des travaux au charbonnage de Vieille Marihaye, à Val-St-Lambert. 107 Discry, Emile, directeur-gérant des charbonnages de Gosson-Lagasse, à Jemeppe s/-Meuse. 108 Dochain-Defer, Félix, industriel à Couillet. 109 Donckier de Donceel, Charles, ingénieur, à Rosoux, par Rosoux-Goyer. 110 Dondelinger, M., ingénieur des mines de l’Etat, 28, route de Merl, à Luxembourg (Grand-Duché). m Doreye, Alexandre, ingénieur, administrateur de sociétés industrielles, 7, Place Madou, à Bruxelles. 112 Dresen, Henri, ingénieur au charbonnage « Orange- Nassau », Saroleastraat, 18, à Heerlen (Limbourg hollandais). n3 Dubar, Arthur, administrateur-gérant des charbonnages du Borinage central, à Pâturages. 114 Du Bois, Ernest, ingénieur civil des mines, 73, rue du Centre, à Verviers. n5 Dupire, Arthur, ingénieur, directeur-gérant des Char¬ bonnages unis de l’Ouest de Mons, à Dour. n6 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 i3o i3i B 12 Dupont, Fernand, ingénieur du service technique pro¬ vincial, rue Duvivier, 24, Liège. Durez, Ed., directeur des travaux des charbonnages de Marcinelle-Vord et Fiestaux, à Marcinelle. Eloy, Louis, ingénieur, directeur gérant des charbon nages de Marihaye, rue Léopold, à Flémalle-Grande. Euchêne, Albert, ingénieur civil des mines, 8, boulevard de Versailles, à St-Cloud (Seine-et-Oise, France). Firket, Victor, ingénieur principal au Corps des mines, répétiteur à T Université, 33, rue Charles Morren, à Liège. Flescii, Oscar, ingénieur, directeur des travaux aux Charbonnages d'Ans et Rocour, à Ans-lez-Liége. Foidart, Jacques, directeur des travaux au charbon¬ nage de l’Arbre-St-Micliel, à Mons-lez-Liége. Foniakoff, Antonin, ingénieur des A. et M., 52, Kiro- tclmaw, à St-Pétersbourg (Russie). Fourmarier, Paul, ingénieur-géologue , ingénieur au Corps des mines, répétiteur à l’Université, avenue de l’Observatoire, i38 bis, à Liège. Fournier, Dom Grégoire, supérieur de la Maison de Maredsous, 16, boulevard de Jodoigne extérieur, à Louvain. Fraipont, Charles, ingénieur civil des mines, assistant à l’Université, 33, rue Mont St-Martin, à Liège. Frérichs, Charles, ingénieur, i5,rue Gacliard, à Bruxelles. Fréson, Georges, ingénieur au charbonnage du Boubier, 491, route de Couillet, à Châtelet. Gaillard, Georges, ingénieur civil des mines, château du Elsdonck, à Wilryck (Anvers). Galand, Lambert, directeur gérant du charbonnage du Bonnier, à Grâce-Berleur. Galopin, Alexandre, ingénieur, attaché à la direction de la fabrique nationale d’armes de guerre, i33, boulevard de la Constitution, à Liège. B l3 — 132 133 134 135 i3 6 137 138 ï39 140 141 142 143 144 145 146 147 Gérimont, Maurice, ingénieur, 24, rue Grandgagnage, à Liège. Gevers-Orban, Emile, ingénieur, directeur des travaux aux charbonnages de l’Espérance et Bonne Fortune, 157, rue Adolphe Renson, à Montegnée. Gheur, Ernest, ingénieur, à Stalarton (Canada). Ghysen, Henri, ingénieur au Corps des Mines, 143, rue des Glacières, à Marcinelle, par Charleroi. Gilkinet, Alfred, docteur en sciences naturelles, membre de l’Académie, professeur à l’Université, i5, rue Renkin, à Liège. Gillet, Camille, docteur en sciences, pharmacien, pro¬ fesseur de chimie à l’Ecole supérieure des textiles, 40, avenue de Spa, à Verviers. Gindorff, Augustin, ingénieur des mines, directeur général de la compagnie ottomane des eaux de Smyrne, à Smyrne (Turquie d’Asie). Gindorff, Franz, ingénieur, 19, rue d’Arcliis, à Liège. Gittens, Willy, ingénieur, 10, rue Marceau, à Tunis (Tunisie). Goffart, Jules, professeur à l’Athénée royal, 41» rue de la Motte, à Huy. Golman, A. I., ingénieur conseil, 35 b, rue Es Sadilda, à Tunis. Goormaghtigh, Gustave , ingénieur , 6 , avenue Frère- Orban, à Mons. Gras, Albert, ingénieur à la Société des Forges et Aciéries de l’Est, avenue de Mons, 82, à Valenciennes, (France). Greindl , baron Léon, professeur à l’Ecole de guerre, 19, rue Tasson Snel, à Bruxelles. Greiner, Adolphe, directeur général de la Société John Cockerill, à Seraing. Grober, Paul , Pfarrgasse 3o, Ruprechtsau, Strasbourg (Alsace). — B 14 — 148 Guillaume, André, pharmacien, à Spa. 149 Habets, Marcel, ingénieur en chef à la Société Cockerill, 69, quai des Carmes, à Jemeppe-sur-Meuse. 150 Habets, Paul, ingénieur, directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de l’Espérance et Bonne- Fortune, professeur à l’Université de Bruxelles, rue des Augustins, à Liège. i5r H al b art, Jacques, directeur des travaux aux charbon¬ nages de la Concorde, à Jemeppe s/Meuse. 152 Halkin, Joseph, professeur à TUniversité de Liège, à Hotton, par Melreux. 153 Hallet, André, ingénieur au Corps des Mines, 117, avenue de l’Observatoire, à Liège. 154 Hallet, Edmond, ingénieur en chef des charbonnages du Grand-Hornu, à Hornu. 155 Hallet, Marcel, ingénieur honoraire au Corps des Mines. directeur-gérant des charbonnages de Fond -Piquette, à Vaux-sous-Chèvremont. 156 Halleux, Arthur, ingénieur du Service technique pro¬ vincial, 1, rue de Sélvs, à Liège. 157 Harroy, Jules , ingénieur civil des mines, 4 rue de Campine, à Liège. 158 ILenin, Jules, ingénieur, directeur-gérant du Charbon¬ nage d’Aiseau-Presles, à Farciennes. 159 Henin, Jules, ingénieur aux charbonnages de Gosson- Lagasse, à Montegnée. 160 Henrotin, Léopold, ingénieur, à Nébida- Sardaigne. 161 Henrotte, Emile, ingénieur, inspecteur à l’administra¬ tion des Poids et Mesures, 8, rue du Mail, à Bruxelles. 162 Henry, René, ingénieur aux charbonnages du Hasard, quai de Fragnée, à Liège. 163 Hermann, A., libraire, 6, 8 et 12, rue de la Sorbonne, à Paris, 5e arr. (France). 164 Herpin, Emile, ingénieur, directeur-gérant du Charbon¬ nage de et à Falisolle. t65 1 66 167 168 169 170 171 172 17 3 174 K I7| I76 177 178 179 l8o l8l B l5 — Heuseux, Léopold , directeur-gérant des charbonnages de Courcelles-Nord, à Courcelles. * Hind, Wlieelton, M. D. F. G. S., Roxetli-House , à Stoke-on-Trent (Angleterre). Hock, Charles, ingénieur, à Fléron. Hopkins, Maurice, ingénieur à la Société de la Vieille- Montagne, 25, avenue Montjoie, à Uccle-lez-Bruxelles. Hubert, Herman, inspecteur général des Mines, profes¬ seur à rUniversité, 7, rue de Sélys, à Liège. Institut Géologique de l’Ecole technique supérieure d’Aix-la-Chapelle (Mr Dannenberg). Ixelles, Compagnie intercommunale des eaux de l’agglo¬ mération bruxelloise, 4 8, rue du Trône. Jacquemart, François, ingénieur, à Saulieid (Embourg) par Cliênée. Jacquet, Jules, ingénieur en chef-directeur des Mines, 21, rue de la Terre-du-Prince, à Mons. Janson, Paul, avocat, sénateur, 65, rue Defacqz, à Saint- Josse-ten-Noode. Jorissen, Armand, membre de l’Académie, professeur à l’Université, 106, rue Sur-la-Fontaine, à Liège. Jorissenne, Gustave, docteur en médecine, 2, rue Saint- Jacques, à Liège. Kairis, Antoine, directeur des travaux au Charbonnage du Horloz, rue du Horloz, à Saint-Nicolas-lez-Liége. Kaisin, Félix, professeur à l’Université, 27, Boulevard de Jo do igné, à Louvain. Kersten, Joseph, ingénieur, inspecteur général des charbonnages patronnés par la Société générale pour favoriser l’industrie nationale, 43, avenue Brugmann, à St-Gilles-lez-Bruxelles. Klein, Willem-Cari, géologue de l’Etat hollandais, à Heerlen (Hollande). Kleyer, Gustave, avocat , bourgmestre de la ville de Liège, 21, rue Fabry, à Liège. 182 i83 184 i85 186 187 188 189 190 I91 I92 i93 194 195 196 197 198 I99 200 — B l6 — Klinge, Jerman, ingénieur des Mines, à Lima (Pérou). Kraentzel, Fernand, docteur en géographie, à Rochefort. Kreglinger, Adolphe, ingénieur, 2, avenue de Mérode, à Berchem-lez-Anvers. Kruseman, Henri, 24, rue Africaine, à Bruxelles. Lambert, Paul, administrateur des Sociétés minières, 262, rue de la Loi, à Bruxelles. Lambinet, Adliémar, ingénieur, à Auvelais. Latinis, Léon, ingénieur expert, à Seneffe. Laurent, Odon, ingénieur, directeur-gérant des char¬ bonnages des Chevalières-de-Dour, à Dour. Lebacqz, Jean, ingénieur principal au Corps des Mines, 6, rue Renoz, à Liège. Lebens, Léon, ingénieur au Corps des Mines, 11, rue Vysten, à Liège. Léchât, Cari, ingénieur, 120, rue de Birmingham, à Anderlecht-lez- Bruxelles. Ledent , Mathieu , ingénieur , directeur-gérant de la Société 'anonyme du charbonnage de Quatre-Jean, à Queue-du-Bois. Ledoux, Auguste, ingénieur, 14, rue du Poivre, à Tir- lemont. Leduc, Victor, ingénieur, administrateur-gérant de la Société anonyme des Kessales, à Jemeppe-sur-Meuse. Lefebvre, Jules, ingénieur, i65, rue Américaine, à Bruxelles. Legrand, Louis, ingénieur en chef de la Société anonyme des charbonnages réunis, 52, rue Roton, à Cliarleroi. Legrand, Louis, C. A., ingénieur, attaché à la Société ano¬ nyme G. Dumont et frères, i3, quai Mativa, à Liège. Lemaire , Emmanuel , ingénieur au Corps des Mines , 116, boulevard Charles Sainctelette, à Mons. Lemaire, Gustave, ingénieur au Corps des Mines, rue du Parc, 16, à Mons. 201 202 203 204 205 206 207 208 209 210 21 1 212 213 214 215 216 Lemonnier, Alfred, ingénieur-directeur à la Société Solvay et C°, 60, Boulevard d’Anderleclit, à Bruxelles. Le Paige , Ulric, ingénieur, 238, rue de Gilly, à Couillet. Lepersonne, Max, ingénieur des mines, 65, avenue de Cortenberg, à Bruxelles. Leroux, A., docteur en sciences, directeur de la fabrique de dynamite, à Areu don ck. Lesoille, Jules, directeur des travaux des charbonnages du Ri eu du Cœur, à Jemappes. Lespineux, Georges, ingénieur-géologue,46, rue duVieux- Mayeur, à Liège. Lhoest, Camille, ingénieur civil des mines, à Grâce- Berleur. Lhoest, Edmond, ingénieur, directeur des travaux aux Houillères Unies, rue des 7 Actions, à Gilly. Lhoest, Fernand, ingénieur-prospecteur, rue de Richelieu, à Alger. L’Hoest, Gustave, ingénieur en chef, inspecteur de direc¬ tion au Ministère des Chemins de fer, Postes et Télé¬ graphes, 169, avenue de la Couronne, à Bruxelles. Lhoest, Henri, ingénieur, directeur des travaux des charbonnages de Gosson-Lagasse, à Montegnée. Liagre, Edouard, ingénieur au Corps des Mines, 191, boulevard Dolez, à Mons. Libert, Gustave, ingénieur aux charbonnages de Gosson- Lagasse, à Montegnée. Libert, Joseph, inspecteur général des Mines, 384, rue St-Léonard, à Liège. Liesens, Mathieu, ingénieur, administrateur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de Tamines, à Tamines. Lippens, Paul, ingénieur des mines, 1, Vieux quai aux Oignons, à Gand. ANN. SOC. GÉ0L. DE BELG., T. XXXVIII. BULL. 2. B 18 — 217 218 219 220 221 222 223 224 225 226 227 228 229 280 23i Lohest, Maximin, ingénieur, membre correspondant de l’Académie, professeur à l’Université, 461 rue Mont- St-Martin, à Liège. Loiseau, Oscar, directeur général de la Société ano^une G. Dumont et frères, à Sclaigneaux. Loppens , Georges , ingénieur du Service technique provincial, 42> quai de la Boverie, à Liège. Lucius, M., instituteur, président de la Section géolo¬ gique, à Luxembourg (gare), Grand-Duché de Luxem¬ bourg. Macquet, Auguste , directeur de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, 40, boulevard Dolez, à Mon s. Malaise, Constantin, membre de l’Académie, vice-prési¬ dent de la Commission géologique de Belgique, profes¬ seur émérite à l’Institut agricole, à Gembloux. Mamet, Oscar, ingénieur, mines de Lincheng, chemin de fer de Pékin-Hankow (par Transsibérien, via Pékin) (Chine). Manfroy, Honoré, ingénieur, avenue de Jemappes, à Mon s. Marcotty, Désiré, ingénieur, à Montegnée, par Ans. Martens, Erasme, administrateur délégué de la Société générale de sondages et de travaux miniers, 25, rue Simonon, à Liège. Massart, Georges, directeur des travaux du siège de Flémalle-Grande, (Société d’Ougrée-Marihaye), à Flé- malle-Grande. Masson, Emile, ingénieur, professeur à l’Ecole supé¬ rieure des textiles, 21, avenue Peltzer, à Verviers. Mathieu, Fernand, ingénieur à Jemappes-lez-Mons. Mercenier, Maurice, ingénieur, 7, rue Tiberghien, à Bruxelles. Mercier, Louis, ingénieur, directeur général de la Com¬ pagnie des mines de Béthune, à Mazingarbe (Pas-de- Calais, France). — B x9 232 Minette d’Oulhaye, Marc, ingénieur, à St-Georges-sur- Meuse. 233 Minsier, Camille, inspecteur général des Mines, rue de la Clef, 19, à Mous. 234 Mo en s, Jean, avocat, à Lede. 235 Moreau, Emile, ingénieur, directeur-gérant du cliar- bon nage du Nord-de-Genly, 7, rue des Archers, à Mons. 236 Moressée, Georges, ingénieur-directeur gérant des Dolo¬ mies de Yezin, à Sclaigneaux. 237 Mourlon, Michel, membre de l’Académie, directeur du Service géologique de Belgique, 107, rue Belliard, à Bruxelles. 238 Neuberg, Jules, ingénieur-géologue, 4l Grand’ Rue, à Luxembourg (Grand-Duché). 23g Nizet, Léopold, ingénieur en chef des charbonnages des Kessales, à Jemeppe-s/-Meuse. 240 Orban, Nicolas, ingénieur principal au Corps des Mines, 248, rue Basse-Wez, à Liège. 241 Passau, Georges, ingénieur des mines, mission de pros¬ pection des chemins de fer des Grands-Lacs à Kindu (Congo belge) (faire suivre). 242 Passelecq, Philippe, ingénieur, directeur-gérant du Charbonnage de Sacré-Madame, à Dampremy. 243 Peters, Maurice, ingénieur à la Société d’Ougrée- Marihaye, à O ugrée. 244 Petit, Camille, ingénieur-chef de service aux charbon¬ nages de Ressaix, Levai, Péronnes, Ste-Aldegonde et Genck, 3o, place Léopold, à, Hasselt. 245 Pilet, Gérard, ingénieur en chef aux Charbonnages du Horloz, à Tilleur. 246 Plumier, Charles, directeur du Syndicat des charbon¬ nages liégeois, 17, rue de la Paix, à Liège. 247 P ohl, Alfred, ingénieur à la Société anonyme des Produits réfractaires de St-Ghislain, 11, rue Maigret, à Saint- Ghislain. B 20 248 Questiaux, Adolphe, directeur des carrières de la Société anonyme de Merbes-le-Cliateau, à Merbes-le- Château. 249 Questienne, Paul, ingénieur en chef-directeur du Service technique provincial, i3, rue Soliet, à Liège. 250 Questienne, Philippe, commissaire voyer, à Huy. 251 Racheneur, Fernand, ingénieur- directeur-gérant des Charbonnages de Hyon-Ciply, à Ciply. 252 Raffo, Dario, ingénieur, à Iglesias (Sardaigne). 253 Raick, Félix, élève-ingénieur, 69, Mont-St-Martin, à Liège 254 Rapsaet, Maurice, ingénieur à l’Electricité d’Antoing, à Antoing. 255 Ralli, Georges, ingénieur, directeur de la Société des mines de Balia-Karaïdin, 3o, Karakeui-Yéni-Han, à C on stan tinop le (T ur qu i e ) . 256 Rayemaekers , Désiré, médecin de régiment au 5rae régiment de ligne, 38, rue du Dauphin, Anvers. 257 Renault, Emile, ingénieur de la Société métallurgique de Prayon, à Prayon-Trooz (Forêt). 258 Renier, Armand, ingénieur-géologue, ingénieur au Corps des mines, répétiteur à l’ Université, 18, rue deSclessin, à Liège. 259 Reuleaux, Jules, ingénieur, consul général de Belgique à Odessa (Russie), 35, rue Hemricourt, à Liège. 260 Richir, Camille, ingénieur en chef des charbonnages de Ressaix, Levai , Peronnes et Mont Ste-Aldegonde, à Ressaix-lez-Binclie. 261 Riga, Léon, commissaire-voyer principal provincial, à Chokier. 262 Rigo, Georges, ingénieur aux Charbonnages du Hasard, à Micheroux. 263 Robert, Joseph, professeur d’histoire naturelle au Gym¬ nase grand-ducal de Diekirch, àDiekirch (Grand-Duché de Luxembourg). Robert, Maurice, docteur en géographie, Grand Place, à Stambruges (Hainaut). Rongy, Guillaume, ingénieur aux Charbonnages du Bois d’Avroy, 77, rue de Liège, à Sclessin. Saint-Paul de Sinçay, Gaston, ingénieur, administrateur, directeur-général de la Société de la Vieille-Montagne, à Angleur. Salée, abbé Achille, docteur en Sciences naturelles, directeur des travaux pratiques de l'Institut géologique de l’Université de Louvain, à Louvain. Schlugleit, Herman, ingénieur civil des mines, 180, avenue du Sud, à Anvers. Schmidt, Frédéric, ingénieur civil des mines, 17, boule¬ vard Hausmann, à Paris IXe (France). * Schmitz, le R. P. Gaspar, S. J., directeur du Musée géologique des bassins lioui 11ers belges, 11, rue des Récollets, à Louvain, (Adresse postale : Musée liouiller, Louvain). Schoep, Alfred, docteur en sciences naturelles, assistant à l’Université, 6, rue Brederode, à Gand. Schooes, François, docteur en médecine, 29, rue des Guillemins, à Liège, Sepulchre, Victor, ingénieur, consul honoraire de Belgique, 63, rue de Varenne, à Paris VIIe (France). Société des Naturalistes liutois, à Huy. * Sol va y et Cie, industriels, 19, rue du Prince-Albert, à Bruxelles. Sottiaux, Amour, directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages, liants-fourneaux et usines de et à Strépy-Bracquegnies. Souheur, Bauduin, ingénieur, directeur-gérant de la Société charbonnière des Six-Bonniers, à Seraing. Souka, Robert, ingénieur civil des mines, ingénieur- géologue, 43, rue Gramme, à Liège. Stainier, Xavier, professeur de géologie à l’Université, 27, Coupure, Gand. B 22 280 Stassart, Sinon, ingénieur en chef directeur des mines, professeur à l’Ecole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, boulevard Dolez, à Mons. 281 Stenuit, Alfred, ingénieur au Corps des Mines, à Jambes (Namur). 282 Stévart, Paul, ingénieur au Corps des Mines, 73, rue Paradis, à Liège. 283 Stevens, Charles, lieutenant au 2e rég1 de chasseurs à pied, 81, avenue de Bertaimont, à Mons. 284 Tetiaeff, Michel, élève-ingénieur, 11, rue du Parlement, à Liège. 285 Tiiéate, Ernest, ingénieur, 5, rue Trappe, à Liège. 286 Thiriart, Léon, ingénieur, directeur-gérant des char¬ bonnages de Patience-et-Beaujonc, 65, rue de l’Aca¬ démie, à Liège. 287 Thiry, René, ingénieur a la Société belge de forage et de prospection minière, 7, place Loix, à Bruxelles. 288 Tille mans, Henri, ingénieur-directeur des travaux aux Charbonnages du Bois-d’Avroy, 201, quai de Fragnée, à Liège. 289 Tillier, Achille, architecte, à Pâturages. 290 Tlmmeriians, Charles, directeur des mines et usines de la Vieille Montagne, à Moresnet. 291 Uhlenbroek, G.-D., ingénieur-géologue, à Bloemendaal (Hollande, N.-II.). 292 Van de Wiele, Camille, docteur en médecine, 27, boule¬ vard Militaire, à Bruxelles. 293 van Hoegaerden, Paul, avocat, 7, boulevard d’Avroy, à Liège. 294 Van Meurs, Léon, ingénieur honoraire des Ponts-et- C haussées, ingénieur en chef des travaux de la ville de Mons, 2, rue des Tuileries, à Mons. 295 Van Wetter, L., ingénieur à l’administration des Ponts- et-Cliaussées, 2, rue des Telliers, à Mons. 296 van Zuylen, Gustave, ingénieur et industriel, quai des Pêcheurs, à Liège. — B 23 297 van Zuylen, Léon, ingénieur honoraire des mines, 5i, boulevard Frère-Orban, à Liège. 298 Vassal, Henri, pharmacien-chimiste, secrétaire du Comité d’hygiène de la ville, à Namur. 299 Vasseur, Pierre, ingénieur, à Quaregnon-lez-Mons. 300 Velge, Gustave, ingénieur civil, conseiller provincial et bourgmestre, à Lennick-St-Quentin. 301 Vercken, Raoul, ingénieur, directeur du Charbonnage de Belle-Vue et Bien-Venue, à Herstal. 302 Villain, François, ingénieur au Corps des mines, à Nancy (Meurthe-et-Moselle, France). 303 Vrancken, Joseph, ingénieur principal au Corps des mines, 63, avenue de Géronliain,à Marcinelle ( Villette). 304 Warnier, Emile, ingénieur, 22, rue Armand Campen- liout, à Bruxelles. fi 305 Wéry, Emile, ingénieur des mines et électricien, direc¬ teur-gérant des Charbonnages d’Abliooz et de Bonne- Foi-Hareng, rue du Crucifix, à Herstal. 306 Wéry, Louis, docteur en médecine, à Fosses. 307 Willain, Pierre, ingénieur aux Charbonnages du Hai- naut, à Hautrages, par St-Ghislain. 308 Woot de Trixhe, Joseph, propriétaire, 3o, boulevard d’Omalius, à Namur. 809 Zoude, Paul, ingénieur civil des mines, 109, boulevard de Grande-Ceinture, à Bruxelles. I 2 3 4 5 6 7 8 9 io ii 12 — B 24 — Membres honoraires (3o au plus) Barrois, Charles, membre de l’Institut, professeur à la Faculté des sciences, 37, rue Pascal à Lille (Nord, France). Benecke, Ernst- Wilhelm, professeur de géologie à l’Uni¬ versité, 43, Gœthestrasse, à Strasbourg (Allemagne). Capellini, Giovanni, commandeur, recteur de l’Univer¬ sité, via Zamboni, à Bologne (Italie). Cocchi, Igino, professeur, commandeur, directeur du Musée d’histoire naturelle, à Florence (Italie). de Karpinski, Alexandre, excellence, directeur du Comité géologique russe, à l’Institut des mines, à St-Pétersbourg (Russie). Frazer, Persifor, I)1' Sc., géologue et chimiste, Room 1082, Drexel Building (Penn., Etats-Unis). Gosselet, Jules, professeur honoraire à la Faculté des sciences, correspondant de l’Institut, 18, rue d’Antin, à Lille (Nord, France). Heim, Dr Albert, professeur de géologie à l’Ecole poly¬ technique fédérale et à l’Université, président de la Commission géologique suisse, à Zurich (Suisse). Hugues, Thomas M’Kenny, esq., F. R. S., professeur à l’Université, Trinity College, à Cambridge (Angleterre). Hull, Edward, esq., F. R. S., ancien directeur du Geological Suruey de l’Irlande, 14, Stanley Gardens, Notting Hill, à Londres, W. (Angleterre). Kayser, D1' Emmanuel, professeur de géologie à l’Uni¬ versité, membre de l’Institut R. géologique, à Marburg (Prusse). Michel-Lévy, A., ingénieur en chef des Mines, professeur à l’Ecole des mines, directeur du Service de la carte géologique détaillée de la France, 26, rue Spontini, à Paris (France). — ' B 25 — 13 Nathorst, D1 Alfred-Gabriel, professeur, conservateur du département de paléopliytologie du Musée national, Académie royale des sciences ( Vetenskap Akademien ), à Stockholm (Suède). 14 Rqsenbusch, Dr Heinricli, professeur de minéralogie, de pétrographie et de géologie à l’Université, conseiller intime, à Heidelberg (Grand-Duché de Bade). 15 S ue ss, Eduard, professeur à l’Université, à Vienne (Autriche). 16 T che rn ysch e ff , Théodore, géologue en chef du Comité géologique, à l’Institut des mines, à Saint-Pétersbourg (Russie) 17 Tietze, Emil, conseiller supérieur des Mines et vice- directeur de l’Institut T. R. géologique d’Autriche, 23, Rasumoffskygasse, à Vienne, III, 2 (Autriche). 18 von Kœnen, Dr Adolpli , professeur à l’Université , à Gœttingen (Prusse). Membres correspondants (1) ( 60 ail plus) 1 Bonney, le révérend Thomas-Georges, F. R. S., F. G. S., professeur à l’University College, 9, Scroope Terrace, à Cambridge (Angleterre). 2 Boule , Marcellin , professeur de paléontologie an Muséum national d’histoire naturelle, 3, placeValhubert, à Paris (France). 3 Buecking, Dr Hugo, professeur de minéralogie à l’Uni¬ versité, à Strasbourg (Alsace, Allemagne). 4 Carruthers, William, paléontologiste au British Muséum , à Londres (Angleterre). 5 Choffat, Paul, membre de la Commission des travaux géologiques du Portugal, n3, rue do Arco-a-Jesu, à Lisbonne (Portugal). C) L’astérisque (*) indique les membres correspondants abonnés aux Annales. — B 26 — 6 Cossmann, Maurice, ingénieur en chef au chemin de fer du Nord, 95, rue de Maubeuge, à Paris (France). 7 Credner, Hermann, professeur à l'Université, à Leipzig (Saxe, Allemagne). 8 Dawkins, W.-Boyd, F. R. S., professeur à l’Université Victoria, à Manchester (Angleterre). 9 de Cortazar, Daniel, ingénieur, membre de la Commis¬ sion de la carte géologique d’Espagne, 16, Velasquez, à Madrid (Espagne). 11 de Launay, Louis, ingénieur en chef au corps des Mines, Professeur à l’Ecole des mines, 3i, rue Bellecliasse, Paris VIT. 11 de Mœller, Valérian, membre du Conseil du ministre des domaines, Ile de Balise, 2e ligne, à l’angle de la Grande-Prospect, à Saint-Pétersbourg (Russie). 12 de Rouville, Paul, doyen honoraire de la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault, France). 13 Dollfus, Gustave, géologue attaché au Service de la carte géologique détaillée de la France , 4$, rue de Chabrol, Paris (France). 14 Douvillé, Henri, membre de l’Institut, inspecteur géné¬ ral des mines, professeur à l’Ecole des mines, 207, boulevard St- Germain, à Paris (France). 15 Favre, Ernest, 6, rue des Granges, à Genève (Suisse). 16 * F rie del, Georges, professeur de minéralogie et de s géologie à l’Ecole des mines, à Saint-Etienne (Loire, France). 17 Gilbert, G. K., au Geological Snrvey des Etats-Unis, à Washington (Etats-Unis). 18 Grand’ Eury , F. -Cyrille , ingénieur , correspondant de l’Institut, 5, cour Victor Hugo, à Saint-Etienne (Loire, France). 19 Hœfer, Hans, professeur à l’Académie des mines, à Leoben (Autriche). 20 * Holzapfel, Dr Edouard, professeur à l’Université, Schweigliauser-Strasse, 28, à Strasbourg (Alsace). — B 27 — 21 22 23 25 26 27 28 29 3 o 3i 32 33 34 35 Jui>d, J. W. F. R. S., professeur de géologie à l’Ecole royale des mines, Science Scliools, Soutli Kensington, à Londres, SW. (Angleterre). * Koch, D1' Max, géologue du Gouvernement, professeur à l’Académie des mines, 7 11, Frankenstrasse, à Berlin, W. 3o (Prusse). Lacroix, Alfred, membre de l’Institut, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, 8, quai Henri IV, Paris IV. Laspeyiies, Dr Hugo, professeur de minéralogie et de géologie à l’Université et conseiller intime des Mines du royaume de Prusse, à Bonn (Allemagne). Lindstrom, Alex. -Fr., attaché au levé géologique de la Suède, à Stockholm (Suède). Mallada, Lucas, ingénieur des mines, 25, Isabel la Catolica, à Madrid (Espagne). Matthew, Georges-F., inspecteur des douanes, à Sn-John (Nouveau-Brunswick, Canada). Mattirolo, Ettore, ingénieur, directeur du laboratoire chimique de l’Office R. des mines, à Rome (Italie). * Œhlert, D.-P., directeur du Musée d’histoire naturelle, 29, rue de Bretagne, à Laval (Mayenne, France). Pisani, Félix, professeur de chimie et de minéralogie, 8, rue de Furstemberg, à Paris (France). Portis, Alexandre, professeur, directeur du Musée géolo¬ gique de l’Université, à Rome (Italie). * Stache, Dr Guido, conseiller I. R., directeur de l’Insti¬ tut I. R. géologique d’Autriche, 23, Rasumoffskygasse, à Vienne, III, 2 (Autriche). Stefanesco, Grégoire, professeur à l’Université, prési¬ dent du Comité géologique, 8, strada Verde, à Bucharest (Roumanie). Struver, Giovanni, professeur à l’Université, à Rome (Italie). Taramelli , Torquato , commandeur , recteur de l’Uni¬ versité, à Pavie (Italie). — B 28 — 36 Tornebohm, I)l“ A.-E., professeur de minéralogie et de géologie à l’Ecole polytechnique, clief du Service géo¬ logique de la Suède, à Stockholm (Suède). 37 Tschermak, Gustav, professeur de minéralogie à l’Uni¬ versité, à Vienne (Autriche). 38 Tuccimei, Giuseppe, professeur, à Rome (Italie). 39 *Uhlig, DrV., professeur à l’Université, Institut géolo¬ gique, 1, Kanzensring, A Vienne (Autriche). 40 van Werveke, Dr Léopold, géologue officiel, 1, Adler- gasse, Rupreclitsau, à Strasbourg (Alsace, Allemagne). 4 1 Winchell, N. -H., géologue de l’Etat, à Minneapolis (Etats-Unis). 42 Woodward, Dr Henri, esq., F. R. S., F. G. S., Editer of tlie Geological Magazine, i3, Arundel Gardens. Notting Hill (AV. London) Angleterre, 43 Worthen, A. -H. , directeur du Geological Survey de l’Illinois, à Springfield (Etats-Unis). 44 Zeiller, René, Membre de l’Institut, inspecteur général des mines, 8, rue du Vieux-Colombier, à Paris (France). 45 Zirkel, D1' Ferdinand, professeur de minéralogie à l’Uni¬ versité, conseiller intime, 2a, Konigstrasse, Bonn-am- Rhein (Allemagne). — B 29 TABLEAU INDICATIF des présidents de la Société DEPUIS SA FONDATION 1874 MM. L.-G. De K on in ck f. 1874-1875 A. Briart t. 1875-1876 Ch de la Vallée Poussin f. 1876-1877 J van Scherpenzeel Thim t. 1877-1878 F.-L. Cornet f. 1878-1879 J . van Scherpenzeel Thim!. 1879-1880 A. Briart f. 1880-1881 Ad. de Vaux t- 1881-1882 R. Malherbe t. 1882-1883 Ad. Firket t- i883-i884 P. Cogels. 1884-1885 W. Spring. i885-i886 E. Delvaux t- 1886-1887 A. Briart f. 1887-1888 C. Malaise. 1888-1889 0. van Ertborn. f 1889-1890 M. Lohest. 1890-1891 G. Cesàro. 1891-1892 Ad. Firkf.t f. 1892-1898 MM. Ch. dela Vallée Poussin t- 1898-1894 H. I)E DORLODOT. 1894- 1896 M. Mourlon. 1895- 189G A. B RI ART f. 1896- 1897 G. Cesàro . 1897- 1898 A. Briart t, puis Ch. de la Vallée-Poussin t. 1898- 1899 1899- 1900 1900- 1901 1901- 1902 1902- 1908 1903- 1904 1904- 1905 1905- 1906 1906- 1907 1907- 1908 1908- 1909 I909'I9I° G. SOREIIi t- J. Cornet. A. HABETSf. M. Mourlon. Ad. FirketI'. M. Lohest. ,T. Smeysters f. A. Habets t. J. Libert. M. Lohest. J. Fraipont!. G. Cesàro. Secrétaires généraux 1874-1898 MM. G. Dewalque t. 1898-1907 H. Forir t- 1907-1908 P. Quf.stienne. B 3o Composition du Conseil POUR L’ANNÉE 19IO-I9II. Président : Vice-présidents : Secrétaire général : Secrétaire-bibliothécaire Trésorier : Membres : MM. C. Malaise. H. Buttgenbach. S. Stassart. J. Libert. P. Questienne. P. Fourmarier. Ch. Fraipont. H. Barlet. M. Lohest. V. Brien. J. Cornet. G. Lespineux. G. Cesàro. X. Stainier. H. de Dorlodot. A. Renier. P. Destinez. BULLETIN Assemblée générale du 16 octobre 1910. Présidence de M. C. Malaise, vice-président. M. G. Cesàro, président, empêclié, fait excuser son absence. Le Secrétaire Général donne lecture du rapport suivant : Messieurs, chers Confrères, Me conformant aux prescriptions de nos statuts, j’ai l’honneur de vous présenter mon rapport sur la situation actuelle de la Société et sur les travaux auxquels elle a consacré ses séances pendant l’année sociale écoulée. Nous constaterons avec satisfaction que le nombre de nos membres effectifs n’a cessé d’augmenter ; nous y verrons la preuve de l’intérêt que l’on porte à l’étude des sciences minérales. Au début de l’année sociale, la liste des membres effectifs com¬ prenait 296 noms. Cinq de nos confrères sont décédés, ce sont : MM. J. Fraipont, ancien président, L. Fromont, P. Klincksieck, H. Kuborn et E. Picard ; trois autres nous ont adressé leur démission. Par contre, nous avons admis vingt et un nouveaux membres. Nous avons eu le regret de perdre un de nos membres honoraires, M. Nikitin, et un de nos membres correspondants, M. de Loriol. Nous avons élu deux nouveaux membres correspondants, MM. de Launay et Lacroix. Nous commençons donc ce nouvel exercice avec 809 membres effectifs, 18 membres honoraires et 4^ membres correspondants. Les publications de l’année courante ont paru régulièrement et trois fascicules du tome XXNYII de nos annales, ainsi que la dernière livraison du tome XXXVI ont été distribués. Nous avons également achevé le tome II de nos mémoires in-4°. Comme ces mémoires ne peuvent paraître périodiquement, il nous semble préférable de les éditer en livraisons séparées sans indication de tome ; chaque livraison comprendra un ou plusieurs travaux traitant de sujets spéciaux. Nous avons également décidé, sur l’initiative de M. Max. Loliest, ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL., 3. la publication d’un album de documents géologiques concernant la Belgique et sa colonie. La première livraison de cet album sera, sous peu, livrée à l’impression. Le retard apporté à sa mise en train est inhérent à l’organisation de toute innovation en matière de publication scientifique. Nos relations d’échange avec les Académies et Sociétés savantes se sont continuées comme par le passé. Nos réunions ordinaires ont eu lieu aux époques réglementaires et ont toujours été fort bien suivies ; comme les années antérieures, des séances extraordinaires ont été tenues à Mons, périodique¬ ment ; grâce au dévouement de nos confrères du Hainaut, elles furent toujours des plus intéressantes, et nous ne pouvons que nous féliciter de voir s’étendre notre activité scientifique en i dehors de notre siège social. Les communications présentées aux séances ordinaires et extraordinaires ont porté sur toutes les branches des sciences minérales. Je vais vous donner un aperçu succinct des travaux publiés, en examinant successivement les travaux de géologie pure, ceux de géologie appliquée, ceux de minéralogie et enfin ceux de paléontologie. Je rappellerai ici qu’à plusieurs reprises vous avez ordonné l’impression des rapports sur certains travaux ; nous ne pouvons que nous en féliciter, car nous avons ainsi dans nos annales, non seulement des travaux originaux, mais à côté de ceux-ci l’avis de personnes compétentes, tant sur la valeur du travail présenté que sur le sujet traité. En ce qui concerne la géologie de la Belgique, le Siluro- Cambrien a fait l’objet de nouvelles recherches de la part de M. C. Malaise. Notre vénéré confrère nous a montré des échan¬ tillons du cambrien du Brabant provenant du voisinage immédiat de la porphyrite de Quenast. Il nous a montré également un pliyllade à graptolites provenant d’un sondage exécuté en Flandre ; à première vue, cette roche pourrait être prise pour du Cambrien, si la présence des fossiles ne prouvait son âge silurien ; l’auteur attire l’attention sur le danger qu’il y a à vouloir déterminer l’âge d’un terrain d’après les caractères pétrographiques d’échan¬ tillons provenant de sondages. Au point de vue pratique, la chose est peut-être assez peu importante dans le cas présent, mais il n’en serait pas de même dans beaucoup d’autres cas ; il suffit à ce sujet de rappeler que de profondes erreurs furent commises au début, dans les sondages exécutés au sud du bassin liouiller du Nord de la France, où l’on prit plus d’une fois du silurien pour du liouiller. M. Malaise nous a montré des fossiles assez douteux qu’il a découverts dans le Revinien du massif de Rocroy ; nous en reparlerons dans l’examen des travaux de paléontologie ; cette découverte a été discutée par M. Loliest qui nous a montré un échantillon du Revinien de Stavelot où l’on voit des impressions contournées donnant l’illusion de restes de coquilles. M. Malaise nous a donné lecture d’une petite note où il montre l’intérêt qu’il y aurait à reviser le levé du système silurien, y compris le cambrien. La légende de la carte géologique de la Belgique relative à ces deux terrains n’est plus en harmonie avec les résultats des observations de M. Malaise, surtout pour le Brabant et le Condroz. Aussi ce savant nous a-t-il demandé de l’appuyer auprès du service compétent pour lui permettre de mener à bien ce travail de révision. Nous l’avons fait volontiers, car il nous a paru que c’était dans l’intérêt de la science. En ce qui concerne le Cambrien du massif de Rocroy, j’ai signalé l’existende de bancs d’arkose intercalés dans des roches qui m’ont paru appartenir à l’étage revinien, vraisemblablement au voisinage du contact de cet étage avec le deviliien. Je ne pense pas qu’une telle roche ait été signalée jusqu’à présent dans le cambrien de l’Ardenne, alors qu’il en existe dans le Brabant ; toutefois, dans son ouvrage a l’Ardenne )>, M. Gosselet a signalé l’existence de schistes avec grains de quartz, les schistes d’Etagnières, qui sont un véritable poudingue à petits éléments intercalés dans les roches cambriennes. Un des travaux les plus importants que nous ayons publiés cette année sur le cambrien belge est sans contredit celui de M. Léopold de Dorlodot : Contribution à l’étude du métamor¬ phisme du massif cambrien de Stavelot. Ce travail comprend deux parties : dans la première, l’auteur expose les faits tirés de l’étude pétrographique et minéralogique du sud du massif cambrien de Stavelot. Il établit que les minéraux principaux caractérisant le métamorphisme ont cristallisé dans l’ordre suivant : spessartite, ottrélite, séricite et clilorite ; il montre que la magnétite, la pyrite, la spessartite et l’ottrélite se rencontrent rarement ensemble, paraissant donc jouer dans les diverses roches un rôle équivalent. D’après lui, les minéraux les plus denses, les plus durs se seraient formés en premier lieu, probablement parce que la pression était alors plus considérable. Ces conclusions, en ce qui concerne l’ordre de formation des minéraux, sont contraires à l’opinion généralement admise. L’auteur donne en faveur de sa thèse des arguments que je ne peux pas discuter ici. Qu’il me soit seulement permis de faire observer que la chlorite, qui n’existe pas dans les formations récentes, qui n’existe pas dans les termes les plus élevés de notre grande série dévono-carbonifère, apparaît dans les termes infé¬ rieurs de cette série alors que les minéraux caractéristiques du métamorphisme intense tels que l’ottrélite, la magnétite, les grenats n’y existent pas encore. Il me semble donc que la question n’est pas tranchée d’une manière décisive et que le dernier mot n’est pas dit sur le processus du métamorphisme de nos terrains primaires. Dans la seconde partie de son travail, M. de Dorlodot expose ses opinions sur les causes et le mécanisme du métamorphisme des roches examinées et de l’ensemble du massif ; il est partisan de la thèse du dynamométamorphisme, mais en comprenant cette action d’une manière un peu spéciale ; il y voit le résultat de la superposition en un même point de pressions successives de directions différentes et, enfin, il est d’avis que l’on doit faire remonter à l’époque permienne le développement du métamor¬ phisme du cambrien tel que nous le constatons actuellement. Ce travail a été soumis à l’examen de rapporteurs et deux d’entre eux, M. Cornet et moi-même, ont soulevé des objections visant certaines conclusions théoriques de l’auteur. M. Cornet, en se basant sur la partie descriptive du travail, est porté à conclure autrement que l’auteur et à voir, dans les modi¬ fications subies par les roches du cambrien de Stavelot, l’effet d’un métamorphisme statique qui se relie intimement au méta¬ morphisme de contact dont il n’est qu’une forme généralisée. Je pense aussi que des sédiments amenés par suite de l’accumu¬ lation d’autres sédiments (conséquence forcée d’un mouvement général du sol) dans les zones profondes de l’écorce terrestre peuvent se métamorpliiser ; cependant, je crois qu’il ne faut pas exclure l’influence des pressions géodynamiques sur des sédi- ments amenés dans des conditions de profondeur et de pression statiques déjà favorables par elles-mêmes à la formation des minéraux. Des roclies supportant un poids considérable de sédi¬ ments ne peuvent guère se déformer, se plisser, sous l’action des poussées orogéniques et, alors, les efforts dus à celles-ci se trans¬ forment en une cristallisation de la matière. Je vois un argument en faveur de cette manière de voir dans le fait que les roches les plus métamorphiques de notre dévonien de la haute Ardenne ne sont, en somme, que fort peu plissées. Mais le travail de M. de Dorlodot n’a pas provoqué seulement des discussions sur l’origine du métamorphisme du cambrien du massif de Stavelot, mais aussi sur des questions d’une portée plus générale. Dans mon rapport, j’ai discuté longuement la question dé relation entre l’intensité des plissements calédonien et hercy¬ nien en Belgique, concluant, contrairement à M. de Dorlodot, que le plissement calédonien avait fait sentir énergiquement ses effets sur les sédiments siluro-cambriens. J’ai combattu aussi l’idée des poussées orogéniques de direction différente que l’auteur invoque pour appuyer sa thèse. Un autre point soulevé par M. de Dorlodot concerne l’époque relative de formation des plis secondaires et des plis de premier ordre. Je crois que ceux-ci se forment tout d’abord tandis que ceux-là n’apparaissent qu’au fur et à mesure que les couches sont forcées de s’emboîter dans un espace de plus en plus restreint. M. de Dorlodot est d’un avis différent : il dit que lorsque les couches furent plissées et eurent atteint en quelque sorte un état d’équilibre, elles purent agir comme une masse compacte et pro¬ duire des ondulations d’amplitude plus considérable, c’est-à-dire les plis de premier ordre. Nous voyons donc par là que l’étude d’une bien petite région peut conduire à discuter des questions du plus haut intérêt concer¬ nant l’évolution géologique de tout un grand ensemble ; cependant il n’est pas mauvais de rappeler qu’il peut être dangereux de se baser sur des études trop localisées pour expliquer l’évolution d’une région étendue. \ En ce qui concerne le dévonien belge, nous avons quelques travaux à mentionner. MM. Lohest et De Rauw nous ont parlé de la présence d’une - b 38 - couche de pliyllade ottrélitifère intercalée dans le gedinnien de Sàlm-Château. Cette découverte est antérieure au travail de M. De Dorlodot, dont je viens de parler ; cependant elle vient le compléter d’heu¬ reuse façon pour l’étude du métamorphisme de nos terrains pri¬ maires. Cette découverte prouve que l’ottrélite, qui abonde dans certaines roches cambriennes, n’était pas nécessairement for¬ mée dans ces dernières roches au moment du dépôt des sédi¬ ments dévoniens. On sait que la découverte, dans le poudingue gedinnien, de frag¬ ments de coticule, roche bien spéciale au cambrien, avait fait admettre que ce coticule existait, tel que nous le connaissons aujourd’hui, dans le cambrien lorsque la mer du dévonien infé¬ rieur envahit la contrée et que, par conséquent, le métamorphisme des roches cambriennes ne s’était plus modifié depuis cette époque. La découverte, au voisinage du cambrien, de schistes presque aussi métamorphiques que ceux de ce système, non plus à l’état de fragments dans un conglomérat, mais à l’état de roche sédi- m en taire de même âge que le poudingue de base du gedinnien, montre, au contraire, que dans la région considérée, le développe¬ ment de l’ottrélite et par conséquent la production du métamor¬ phisme ne date pas nécessairement d’une époque prédévonienne. Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce sujet, mais je sais que M. Loliest doit revenir sur la question après des études pétrogra- phiques ; je n’en parlerai donc pas davantage. J’ai présenté à la Société un travail intitulé : Le Cobleneien au Sud de Liège , dans lequel j’ai montré que I on peut interpréter, autrement que ne l’a fait l’auteur de la carte géologique, l’âge des dépôts coblenciens situés sur la rive gauche de l’Ourthe ; ces observations m’ont conduit à apporter des modifications impor¬ tantes au tracé de la carte géologique. Je me hâte de dire que la question est délicate car dans la région qui fait l’objet de ce travail, les sédiments du dévonien inférieur présentent peu de caractères distinctifs et les fossiles y sont extrêmement rares ; aussi, puisque les caractères paléontologiques font défaut, puisque le caractère minéralogique, par suite de la ressemblance considérable de roches de niveaux différents, peut donner lieu à des erreurs notables, j’ai essayé de résoudre le problème par la méthode géométrique. Des observations ultérieures nous diront si les résultats qu’elle nous a donnés sont réellement bien fondés. Pour le dévonien moyen, j’attirerai votre attention sur une petite note publiée par M. C. Malaise : Spirifer hystericus dans le poudingue givetien Gvap , par laquelle l’auteur nous signale la découverte de ce spirifer dans un caillou du poudingue de base du givetien au bord nord du bassin de Namur. Cette découverte me paraît présenter un grand intérêt concernant l’évolution de nos contrées pendant la période primaire. Il est à remarquer, en effet, que le Spirifer hystericus est une espèce caractéristique du dévonien inférieur y compris la grau- wacke de Hierges au couvinien inférieur. Nous devons donc en conclure que la mer qui a déposé le poudingue de base du givetien au bord nord du bassin de Namur a désagrégé des roches du dévonien inférieur, probablement couvi- niennes. Il faut donc admettre qu’il a existé dans cette région des sédiments dévoniens plus anciens que ceux que nous y trouvons actuellement. Il n’y a pas lieu de nous en étonner. On sait que la mer dévonienne a envahi nos contrées en s’avançant du Sud vers le Nord ; ce mouvement ne s’est pas fait avec une régularité par¬ faite. Il peut se décomposer en une série de transgressions et de régressions successives. Une régression importante est marquée par l’existence de poudingues burnotien et couvinien au bord nord du bassin de Dinant et c’est immédiatement après cette régression, que se sont déposés les sédiments du dévonien moyen et supérieur qui recouvrent le silurien dans ce que nous appelons aujourd’hui le bassin de Namur. Puisqu’il y a eu régression de la mer vers le Sud à l’époque du couvinien et du burnotien, des sédiments plus anciens furent mis à découvert dans une zone septentrionale ; ces dépôts furent évidemment attaqués et morcelés par les agents d’érosion et la mer givetienne en envahissant la région de la moyenne Belgique a trouvé devant elle des débris de roches dévoniennes plus anciennes, comme le prouve la présence d’un galet à Spirifer hys¬ tericus. M. H. de Dorlodot avait admis que le poudingue de base du dévonien moyen, à Huy, contenait des cailloux de grès coblencien. Il faut donc conclure de là que l’envahissement de ces territoires s’est fait pour la première fois peut-être bien avant la période givetienne. La disparition presque totale de ces premiers sédi¬ ments n’a rien qui doit nous surprendre ; nous en. avons des exemples nombreux dans les terrains plus récents. Si nous consi¬ dérons l’axe de l’Artois, les sédiments tertiaires n’y existent plus qu’à l’état de lambeaux, voir même de galets ou de cailloux de grès fossilifères dans le quaternaire, comme c’est le cas pour l’ypresien sur de très grandes étendues. Si la mer venait main¬ tenant déposer là de nouveaux sédiments, on pourrait croire que jamais l’ypresien n’y a existé , et cependant des fragments de ce terrain pourraient se rencontrer à la base des nouveaux dépôts. On voit donc par là qu’il faut être très prudent avant d’affirmer qu’à une époque géologique, la mer occupait ou non un territoire déterminé ; il faut tenir compte des phénomènes d’érosion et c’est souvent le grand défaut des reconstitutions paléogéograplii- ques de ne pas les faire intervenir dans une mesure suffisamment large. M. Harroy nous a remis un mémoire : Contribution a V étude du frasnien. Les niasses de calcaire rouge, dans lequel il décrit les résultats de ses observations sur les principales carrières des environs de Pliilippeville ; il y ajoute certaines considérations théoriques fort intéressantes, notamment sur l’influence de la pression sur ces masses lenticulaires de calcaires intercalées dans les schistes. M. Harroy confirme les idées que l’on avait sur ces formations spéciales de l’étage frasnien, notamment celles de G. Dewalque et celles que nous avait exposées plus récemment notre confrère M. F. Delliaye. Le calcaire carbonifère a été étudié dans plusieurs travaux. M. V. Brien a décrit en détail la coupe si intéressante du cal¬ caire carbonifère de la gare de Dinant. Comme la description des assises qu’on y observe n’a pour but que de permettre la déter¬ mination de l’allure des couches, nous reparlerons de ce travail en passant en revue les travaux sur la tectonique. M. Destinez a présenté une note : Sur une faune carbonifère Tia recueillie dans un puits de la carrière de l'Orient à Tournai ; d’après ses déterminations paléontologiques , ce puits aurait atteint la partie inférieure du calcaire carbonifère. M. Delépine, qui s’est fait une spécialité de l’étude du calcaire carbonifère, nous a remis plusieurs travaux sur ce terrain. Dans un premier travail, l’auteur établit la succession stratigraphique et paléontologique du calcaire carbonifère dans le bassin de Namur et dans le N. E. du Condroz (vallée du Hoyoux et de l’Ourthe) et montre que de part et d’autre on trouve la même succession des zones paléontologiques ; il confirme donc ainsi le parallélisme du calcaire carbonifère dans les deux grands bassins de Dinant et de Namur. J’ai cru, à l’occasion de la publication de ce travail, devoir faire des réserves formelles en ce qui concerne l’assimilation des schistes de l’Ourtlie et du Hoyoux, dits schistes à Octoplicatus , aux calscliistes de Maredsous ; jusqu’à plus ample informé, je maintiens ces réserves, bien que M. le chanoine de Dorlodot, dans un article paru récemment à la Société belge de Géologie, partage l’opinion de M. Delépine. M. Brien se refuse également à admettre l’opinion de M. Delépine sur ce point ainsi que sur les brèches rouges comme celles de Landelies, que l’auteur du travail ne croit pas pouvoir ranger au niveau de la grande t brèche de la légende de la carte géologique officielle. Cette der¬ nière qüestion est des plus épineuses et je préfère m’abstenir d’en parler, pour le moment tout au moins. Du même auteur nous avons publié deux autres travaux. Dans l’un, intitulé : Observations sur le calcaire carbonifère de la vallée du Bocq et de la vallée de la Molignée, l’auteur décrit d’abord la coupe du calcaire carbonifère près de la gare de Sovet et en déduit que les dolomies crinoïdiques à Chonetes papillonacea et l’oolithe à Productus sublaevis qui la surmontent, passent, dans l’Ouest du Condroz, au marbre noir de Dinant. Il décrit ensuite une nouvelle coupe qu’il a relevée à Maredsous entre le calcaire à Productus cora et le marbre noir et qui lui permet de faire cer¬ taines comparaisons entre les assises du calcaire carbonifère belge et celles de ce système eh Angleterre. Dans une autre note, M. Delépine cherche à établir la position stratigraphique du calcaire carbonifère de Visé ; il le considère comme représentant seulement le calcaire carbonifère supérieur; cependant les découvertes paléontologiques faites par notre con¬ frère M. Destinez, semblent montrer que le calcaire de Visé représente toute la série carbonifère, mais avec un faciès diffé¬ rent de celui des autres parties de la Belgique. M. Delépine trouve à Yisé des analogies très grandes avec les mêmes formations du Midland (Angleterre) et il conclut que si le calcaire carbonifère du bassin de Namur a ses faciès correspon¬ dants dans la région du S. O. de l’Angleterre, le calcaire carboni¬ fère de Visé a son faciès correspondant dans les Brachiopod beds de Midland. D’après cette étude, il est à remarquer que les varia¬ tions de faciès du calcaire carbonifère se font de la même manière et dans le même sens en Belgique et en Angleterre, de telle sorte que les régions à même faciès semblent alignées suivant la direc¬ tion du plissement hercynien; il faudrait évidemment des observa¬ tions intermédiaires pour confirmer le fait, mais ces observations sont presque impossibles à faire. Cette idée cadre néanmoins avec les résultats auxquels on arrive par l’étude des autres terrains de l’Ardenne. Enfin, M. Renier nous a présenté et décrit plusieurs exemplaires de végétaux qu’il a découverts dans le marbre noir de Dinant dans la vallée de la Meuse. Certains de ces échantillons lui paraissent appartenir à une espèce nouvelle qu’il appelle Sphenopteris Dorlo- doti. 11 rappelle ensuite les divers niveaux du dinantien moyen de Belgique dans lesquels des végétaux ont été trouvés. Sa décou¬ verte de végétaux terrestres, à un niveau bien défini du calcaire carbonifère, est fort intéressante au point de vue de l’origine de ce niveau si spécial du marbre noir. L’étude s trati graphique du terrain houiller belge a donné matière à plusieurs travaux. Nous devons à M. F. -F. Mathieu une esquisse paléontologique des charbonnages du nord de Cliarleroy. L’étude des restes organiques conduit l’auteur à distinguer deux assises : l’inférieure avec végétaux rares et absence de Neurop- teris , sauf N. Schlehani , la supérieure avec abondance de Neu- ropteris , sauf N. Schlehani ; dans cette dernière assise il distingue deux zones paléontologiques. Dans les grandes lignes, ces assises distinguées par M. Mathieu correspondent parfaitement à celles qui ont été établies, d’après la flore, pour le bassin houiller de la Campine et surtout pour le bassin de Liège; toutefois, certaines plantes abondantes dans ce dernier bassin ne sont pas signalées par M. Mathieu : la Sphenop¬ teris Hoening'hausi parfois si commune à Liège; les Lonchopteris si caractéristiques de la zone inférieure de l’assise supérieure ; Y Aletliopteris decurrens est considérée comme rare, alors que dans le bassin de Liège elle est abondante au niveau des Lonchop- teris ; mais cette lacune sera sans doute comblée, et, dans les grandes lignes, nous voyons déjà que la succession des flores est la même dans toute cette immense étendue houillère des bassins de la Belgique et des pays voisins. Les observations faites sur la faune montrent que l’analogie se confirme également dans ce sens. Nous devons au meme auteur une note sur la découverte des troncs d’arbres fossiles au puits n° 6 des charbonnages du Nord de Cliarleroy. On a écrit beaucoup au sujet des troncs debout du terrain liouiller, les uns y voyant la preuve de la formation sur place de la houille, les autres y voyant au contraire la preuve de la formation par transport. M. Mathieu est d’avis que les troncs rencontrés au voisinage des couches sont en place, tandis que ceux que l’on trouve en pleine stampe ont été charriés au cours du dépôt des sédiments houillers. Cette distinction me paraît bien absolue. M. Mathieu nous a également parlé d’un puits naturel trouvé dans le terrain liouiller aux charbonnages du Nord de Cliarleroy. M. Ëenier nous a fait une communication préliminaire sur la constitution du bassin liouiller d’Anhée. Par sa faune et sa flore ce liouiller appartient uniquement à l’assise Hia et son épaisseur est très faible; la tectonique de ce bassin est très compliquée et c’est grâce à la présence de nombreux plis serrés les uns contre les autres que le liouiller couvre une surface assez considérable. M. Renier a publié, dans notre bulletin, une autre note sur quelques niveaux à faune marine du bassin liouiller de Seraing. Grâce à une étude minutieuse du toit des couches, l’auteur a trouvé dans la partie inférieure du terrain liouiller exploité, une série d’horizons marins caractérisés notamment par la Lingula myti- loïdes. On voit donc que les horizons à fossiles marins dans la partie inférieure de notre terrain houiller sont bien plus abon¬ dants qu’on ne le croyait autrefois. Cette constatation nous sug¬ gère une réflexion ; on s’est beaucoup préoccupé d’établir la * synonymie des couches exploitées dans les charbonnages d’un même bassin; on a même voulu aller beaucoup plus loin et l’on a iden¬ tifié des couches exploitées dans des bassins différents, parfois sur une étendue énorme; pour ces essais les horizons marins étaient des plus précieux. 11 est bien évident que la présence d’un très petit nombre de ces niveaux marins sur une grande épaisseur de couches pourrait justifier de telles assimilations, mais si l’on constate que ces horizons sont nombreux, l’identification à dis¬ tance de certains d’entre eux 11e devient-elle pas illusoire? Je crois que dans ces applications de la paléontologie, il faut voir les grandes lignes basées sur l’évolution progressive des êtres, et 11e risquer des comparaisons à distance que sur des assises suffi¬ samment puissantes pour que cette évolution, lente forcément, ait eu le temps de produire ses effets; plus la région sur laquelle portent les études se restreint, plus les faits locaux peuvent prendre d’importance et plus on peut entrer dans le détail. M. Charles Frai pont nous a remis un mémoire sur l’origine des galets de roches houillères du terrain houiller. Ayant étudié les dépôts qui se font sur les plages belges et principalement les galets de tourbe, il en déduit que les galets de roches houillères du terrain houiller se sont formés aux dépens de sédiments mous et non pas déjà durcis comme on fut souvent porté à le croire. Il établit que les sédiments nous donnent sous l’action des vagues, des cailloux de forme identique à ceux produits par la désagré¬ gation de roches dures. Les conclusions de l’auteur me paraissent fondées en ce qui concerne les galets de houille; il est à remarquer cependant que certains galets de grès ou de quartzite que l’on rencontre parfois dans la houille peuvent provenir de parties déjà durcies pendant l’époque houillère, comme 011 en connaît dans nos dépôts tertiaires. Enfin, moi-mème je vous ai parlé de certaines roches du terrain houiller que l’on a désignées sous le nom de brèches et formées de cailloux anguleux de schiste, englobés dans un grès grossier. Ces roches sont fréquentes dans le terrain houiller et 11e peuvent pas caractériser un horizon; elles paraissent accompagner toujours des grès à gros éléments et semblent n’ètre que la conséquence des conditions très littorales des dépôts qu’elles accompagnent. Sur les terrains secondaires, plusieurs travaux ont été publiés dans nos Annales. M. J. Cornet nous a parlé du contact de la craie phosphatée de Ciply sur la craie de Spiennes (Cp/£a) ; le contact entre ces deux assises n’est pas toujours un contact normal par passage graduel ; dans l’Ouest du bassin de Mous, il y a transgression progressive de l’assise de Ciply sur l’assise de Spiennes, puis sur celle de Nouvelles. C’est une preuve de plus que pendant la période crétacée, il y a eu, dans le Hainaut, des mouvements du sol très nets avec transgression ou régression de la mer. M. Cornet nous a fait part du résultat de ses recherches sur l’époque de la formation des silex du crétacique et du montien du Hainaut. Pour certains auteurs, le phénomène de concrétionnement de la silice est contemporain de la sédimentation ; pour M. Cornet la formation des silex de la craie est un phénomène tardif postérieur au crétacique. Il base son opinion sur l’étude du conglo¬ mérat de base de chacune des assises du crétacique : aucun de ces conglomérats ne renferme de cailloux roulés de silex ; ceux-ci n’apparaissent qu’à la base du lieersien et du landenien et, par conséquent, les silex de la craie se sont formés pendant la période continentale correspondant au montien supérieur. Ces observations paraissent démontrer qu’il faut une période continentale pour permettre la formation des concrétions sili¬ ceuses dans les roches calcaires. On sait que le crétacique du nord de la Belgique est moins riche en silex que celui du sud et surtout du Hainaut ; d’autre part, on y trouve surtout ce que l’on a appelé silex rudimentaires qui ne sont, en somme, que des silex en voie V de concrétionnement; on peut donc en conclure que le crétacique du nord de la Belgique a été émergé moins longtemps que celui du sud ; il y a d’ailleurs d’autres preuves de ce fait. Les conclusions du travail de M. Cornet pourraient peut-être s’appliquer aussi à notre calcaire carbonifère qui renferme à de nombreux niveaux, des concrétions siliceuses ; on trouve, en effet, dans les poudingues houillers des fragments de roches qui ressemblent à des cherts carbonifères, à moins évidemment qu’il ne s’agisse de débris de phtanites de la base du houiller ; si ces cailloux sont bien des cherts, ne serait-ce pas un argument en faveur de l’hypothèse d’une période continentale entre le houiller et le calcaire carbonifère ? M. Loliest nous a donné la coupe du puits de Voroux-Goreux qui a atteint le silurien après avoir traversé le limon quaternaire et le crétacique. Ce dernier est très réduit ; l’argilite liervienne et la craie glauconifère font complètement défaut. L’étude des terrains tertiaires a donné lieu à un travail de M. Yelge : La Géologie du Bolderberg dans lequel il émet l’idée que les deux conglomérats visibles dans la tranchée du Bolderberg ne sont en somme que le dédoublement du gravier de base du sable supérieur diestien et que, par conséquent, le sable oligocène est surmonté directement par le diestien, quel que soit l’âge, miocène ou pliocène, que l’on donne à ce dernier. M. A. Ledoux a repris, à la suite de M. Stainier, l’étude de la carrière de grès landenien d’Overlaer-lez-Tirlemont, où l’on peut observer les conditions de gisement de troncs d’arbres silicifiés. Pour lui, les souches des troncs sont bien en place et il rapproche ce gisement de ceux que l’on observe dans le terrain houiller au-dessus des couches de charbon. Dans une note complémentaire, l’auteur démontre que dans le grès situé sous les troncs, on trouve des racines d’arbres bien nettes. Le quaternaire ou pleistocène n’a pas fait l’objet de travaux spéciaux cette année. Nous avons publié plusieurs coupes de sondages dans lesquelles on trouvera des renseignements intéressants sur le secondaire, le tertiaire et le quaternaire. Nous devons à M, Cornet la coupe du sondage des Grands Prés à Cuesmes, situé sur le flanc ouest de la dépression creusée dans le terrain houiller au sud de Mon s , la coupe du sondage de Hensies où l’auteur signale l’absence de la meule cénomanienne et le faciès calcareux du landenien marin, et la coupe du sondage du Marais à Cuesmes. M. F. Delliaye nous a donné la coupe du puits artésien de Moen où le landenien repose sur le turonien, ce qui prouve une fois de plus la discordance de stratification du tertiaire sur le crétacique. Après avoir passé en revue les travaux sur la stratigraphie, examinons ceux qui ont rapport à la tectonique ; presque tous concernent exclusivement notre pays. M. Y. Brien a décrit la coupe du calcaire carbonifère de la gare de Dinant ; cette coupe est des plus intéressantes pour l’étude des dislocations de nos terrains primaires et surtout des déforma¬ tions de la partie centrale des synclinaux ; il faut remarquer que, d’après l’interprétation de l’auteur, la grande brèche se trouvait au centre du synclinal ; cette observation devra certainement entrer en ligne de compte dans les théories sur cette formation. Je rappellerai que certaines idées émises dans ce mémoire ont été exprimées par M. Max Lohest au cours des excursions de la session extraordinaire de 1909. Malheureusement, les directeurs de ces excursions ne nous ont pas encore remis leur compte¬ rendu. Le terrain houiller de la province de Liège a fourni la matière à plusieurs travaux de tectonique. M. Stainier nous a parlé de la structure du bassin houiller de Liège dans les environs d’Angleur ; dans ce travail il étudie l’allure de la faille eifelienne et des lambeaux de poussée qui l’accompagnent et arrive à conclure à l’existence, au voisinage d’Angleur, d’une véritable accumulation de lambeaux de poussée formés non seulement de terrains antéhouillers, mais aussi de terrain houiller stérile ; il compare cette allure à celle qu’il a observée dans le Hainaut et en tire des conclusions intéressantes, mais que j’ai cru devoir mettre en doute dans le rapport que j’ai été chargé de rédiger sur ce travail; je n’y reviendrai pas ici. Dans les questions de tectonique, surtout dans des régions aussi complexes que la bordure sud de nos bassins houillers, il faut bien se garder de vouloir trop hâtivement conclure à l’existence de lois dans la déformation des couches. Complétant l’étude tectonique du houiller de la province de Liège, kj’ai moi-même présenté deux travaux à la Société. Dans le premier je me suis occupé de l’étude de la partie méridionale du bassin houiller de Herve, montrant que la structure de cette région peut s’expliquer par l’existence d’une série de lambeaux de poussée refoulés les uns sur les autres, donnant à cette région une structure analogue à celle du bassin de Charleroi. Dans une seconde note j’ai parlé de la bordure même de ce bassin, en donnant les résultats de mes observations sur les envi- virons de La Rochette (Chaud fontaine) ; j’ai montré que, en ce point, il existe une mince écaille de calcaire carbonifère et de famennien, coincée entre le houiller et la nappe de charriage prin¬ cipale de la vallée de laVesdre; cette disposition est donc ana¬ logue à celle des massifs charriés de Kinkempois, de Streupas et de Chêvremont, qui sont tous la conséquence du même phénomène de refoulement. Nos connaissances sur la tectonique de notre bassin houiller deviennent donc de plus en plus complètes, nos explications sont de moins en moins hypothétiques; les sondages en cours d’exécu¬ tion nous diront ce qu’elles valent. M. J. Anten a signalé une allure particulière des couches du bord nord du bassin liouiller de Liège ; il existe au charbon¬ nage de Patience etBeaujonc des dressants différents des dressants ordinaires du bassin, en ce sens que leur plateure de tête se trouve au Nord au lieu d’être au Sud. Comme je l’ai dit à cette occasion, ces dressants sont peut-être plus fréquents que ne le pense M. Anten. Troublant la régularité des couches du bord nord du bassin, ils rappellent vaguement l’allure en escalier descendant vers le sud, que l’on constate parfois du bord nord du bassin de Dinant et qui est plus fréquente encore au bord nord du bassin de l’Eifel. M. Max Loliesty voit le résultat d’une poussée du Nord vers le Sud qui, combinée avec la poussée principale dirigée en sens inverse, donnerait au bassin de Namur certains caractères des plis étranglés. On pourrait discuter longuement sur cette question. Dans un mémoire sur quelques particularités de l’allure du dévonien aux environs de Liège, j’ai décrit certaines coupes de nos formations calcaires du dévonien, où s’observent des plis et des failles qui n’avaient, pas été étudiés en détail jusqu’à présent. Puisque je suis occupé à parler de l’influence des efforts géody¬ namiques, je vous rappellerai que M. Lohest nous a montré un nodule de spliérosidérite du terrain houiller de Liège tout à fait courbé sous l’effet de la pression, comme s’il avait été à l’état plastique. M. Cornet nous a signalé l’existence d’une faille à rejet horizontal dans la craie blanche à Frameries. Les failles sont fréquentes dans le crétacique du Hainaut, mais le cas considéré est assez spécial ; il s’agit d’un décrochement comme le prouvent les stries de glissement horizontales sur les parois de la cassure. On sait d’ailleurs, que le bassin crétacé du Hainaut est, en partie du moins, d’origine orogénique. Enfin notre confrère M. Klein nous a parlé de failles montrant deux mouvements opposés dans le bassin houiller du Limbourg hollandais. L’auteur cherche à démontrer que deux paquets de terrains peuvent, à des époques successives, jouer l’un par rapport à l’autre, dans des sens différents. Son exemple est pris dans la grande zone à effondrements multiples bien connue au N. E. de la Belgique. A priori, on serait tenté de croire que dans une telle région, le ) mouvement relatif de deux voussoirs de l’écorce terrestre doit së produire toujours dans le même sens au cours des périodes successives d’affaissement, de telle sorte que le rejet suivant une faille, irait toujours en augmentant d’importance. Cette conception paraît contraire aux faits observés. M. Loliest nous en a d’ailleurs signalé des exemples en Calabre, dans une région d’effondrements assez semblable, en somme, à celle du Limbourg. La Géologie du Congo a donné lieu à un grand nombre de travaux. M. J. Cornet à qui nous devons déjà tant de travaux remarquables sur notre colonie, nous a présenté, au cours de cette année, toute une série de notes. Il nous a parlé de quelques roches de l’Ubanghi et de la Sanglia recueillies par M. P. Briart, ainsi que de diverses autres roches du bassin du Congo, notamment de la beauxite et des schistes bitumineux des environs de Pontliierville, sur l’importance des¬ quels il est inutile d’insister. M. Cornet a décrit les échantillons rapportés par M. Longlii, de la section du chemin de fer du Lualaba entre les kilomètres 237 et 35o ; à ce propos, M. Cornet explique que les rapides des portes d’Enfer sont dus à la présence d’un massif granitique ; c’est la même roche qui forme la protubérance des monts Dlianis et Cleveland. Le même auteur nous a fait une communication sur la géologie des parties centrales du bassin du Congo et sur la couche de la Bussira ; malheureusement, le texte de cette communication ne nous est pas parvenu. M. Brien nous a présenté un travail sur les roches et les allu- vions aurifères du bassin de la Dimba dans lequel il expose les résultats tant théoriques que pratiques de ses recherches personnelles; il conclut que la région paraît peu favorable pour l’ex¬ ploitation de l’or. D’après lui, les alluvions aurifères sont en relation intime avec les massifs de diabase. Ce serait un cas analogue à celui de Kilo, à l’Est de la colonie. Le même géologue nous a fourni un important mémoire: Observations géologiques faites au May umbe et au pays des Bassundis ( Congo belge), dans lequel il donne les résultats d’une exploration qu’il a faite dans le Bas-Congo en 1906. Dans la première partie de son travail, il expose les faits observés sur la nature du sol, le relief, l’hydrographie tant par lui-même ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL., 4- — B 5o — que par son adjoint M. Wyseur. Dans la seconde partie , il résume et coordonne ses observations ; il décrit les différents termes géologiques qu’il a rencontrés et en indique la composition et l’allure. Il compare ensuite les résultats de ses propres obser¬ vations à celles faites au sud du fleuve Congo et s’efforce d’établir des subdivisions en assises dont il tache de fixer l’âge relatif. L’auteur traite ensuite de l’extension géologique des principaux étages et, en même temps, de la structure géologique du Bas- Congo ; il essaie de raccorder les diverses observations en traçant sur sa carte les limites des étages et termine son travail par quel¬ ques notions sur le Bas-Congo au point de vue minier. La région paraît peu riche, mais les explorations sont insuffi¬ santes jusqu’à présent. La zone maritime pourrait contenir des gisements pétrolifères ; la zone arçhéenne montre des indices nom¬ breux déminéralisation, mais parmi les gisements reconnus, ceux de fer ont seuls une certaine importance ; dans le terrain primaire métamorphique, il existe des alluvions aurifères, mais leur teneur paraît insuffisante pour permettre une exploitation rémuné¬ ratrice. La seconde carte jointe au travail de M. Brien, donne une idée très nette de l’état de nos connaissances sur la géologie du Bas- Congo et, à ce titre, mérite d’attirer l’attention. M. Cornet dans son rapport sur ce travail, discute les conclu¬ sions de M. Brien au sujet du ou des poudingues du système scliisto-calcareux. Pour M. Cornet, le poudingue de la Lufu est à la base du système schisto-calcareux ; pour M. Brien, il est à la base d’une assise supérieure de ce sj^stème ; en certains points, le poudingue repose sur le système métamorphique, en un autre point, il repose sur les roches du système schisto-calcareux; il y a donc vraisemblablement transgression de l’assise supérieure sur l’assise inférieure et par cette manière de concevoir les choses, on peut concilier les deux hypothèses en présence. M. Dewez a publié un mémoire sur la géologie de l’Aruwimi (Congo belge) où il expose les résultats des observations qu’il a faites, de 1904 à 1906, le long de l’Aruwimi, depuis les chutes de Panga jusqu’à Basoko, ainsi que dans la région des Stanley-Falls; il confirme en partie et complète sur certains points les observa¬ tions faites par MM. Passau et feu David. M. Dewez tente de raccorder ses observations avec celles de M. Preumont dans le — B 5l — bassin de l’Uellé, pais avec celles qui ont été faites dans le Katangà et dans le Bas-Congo. M. Dewez a annoncé également l’envoi d’un autre mémoire, mais son manuscrit ne nous est pas encore parvenu. M. Passau nous a communiqué le résultat de ses observations sur la géologie du cours moyen du Congo et de la colline des Upotos, raccordant les observations faites par M. Cornet sur le Congo inférieur à celles faites sur le Haut-Lualaba. Il conclut que contrairement à ce qu’on aurait pu dire, les couches du Lualaba ont une extension plus grande vers l’Ouest et que l’étude de ces couches est complexe ; il est important de les voir s’étendre vers l’Ouest parce qu’on y a découvert des schistes bitumineux et, comme l’a fait remarquer M. Cornet, ces couches sont les seules de l’intérieur du bassin qui contiennent des fossiles ; ces fossiles ont permis à M. Leriche de confirmer leur âge triasique que M. Cornet avait établi par une autre méthode. M. Passau nous a fait parvenir un mémoire sur la géologie du premier tronçon (Stanleyville à Ponthierville) du chemin de fer des Grands-Lacs (Congo belge), où l’auteur décrit avec une préci¬ sion remarquable ses observations dans les tranchées de la voie ferrée, puis celles qu’il a faites à proximité. L’auteur coordonne ensuite ses observations et les résume dans une coupe d’ensemble allant de Stanleyville à Ponthierville. Il signale notamment d’assez nombreux fossiles animaux et des débris végétaux qu’il n’a pas déterminés, mais dont il s’est néanmoins servi dans l’établisse¬ ment de l’échelle stratigrapliique de la région étudiée. M. Passau raccorde ses observations à celles qu’il a faites antérieurement dans la même région et qui sont publiées dans nos Annales, ainsi qu’à celles faites par M. Horneman le long de la rivière Lilu, nous donnant ainsi une vue d’ensemble sur une grande région. Enfin, le même auteur nous a signalé une série de tremblements de terre qu’il a eu l’occasion d’observer pendant son séjour au Congo et qui semblent s’aligner suivant une ligne N. -S. M. J. Cornet a signalé d’autres points où des secousses sismi¬ ques ont été ressenties. Ces renseignements complètent ceux qu’il nous a donnés l’année précédente. Je pense qu’avec moi, Messieurs, vous vous réjouirez de voir que les vaillants explorateurs de notre colonie nous réservent les résultats de leurs recherches ; ces travaux ne peuvent que mettre — B 52 — en relief les publications de notre Société et accroître sa valeur scientifique. Pour achever ce qui concerne le Congo, je rappellerai que nous avons adressé à M. le Ministre des Colonies un vœu tendant à voir le Gouvernement créer au Katanga un service géologique. Il est à souhaiter que dans cette immense région, conquise à la civilisation grâce à l’énergie et à la vaillance de nos compatriotes, les recherches scientifiques soient poursuivies avant tout par des Belges et que ce soient des publications belges qui aient la primeur de leurs découvertes. En ce qui concerne les gîtes métallifères nous n’avons pas à signaler de travail original à part le travail de M. Brien sur les alluvions de la Dimba déjà mentionné à propos du Congo, et la présentation par M. Cornet d’échantillons de la mine d’étain de Sclioenfeld en Bohême , des mines de Monteponi (Sardaigne) et de minerais de fer exploités à Halouze (Orne.) Cependant M. Demaret a fait à l’une de nos réunions extraor- naires à Mons une conférence sur l’Industrie minière de l’Or. C’est là une chose excellente, car une société comme la nôtre ne doit pas s’adresser seulement à des géologues de profession, elle doit aussi s’adresser à. ceux qui s’intéressent aux applications pratiques de la géologie ; elle peut y parvenir, non seulement en publiant des travaux originaux, mais aussi en rappelant, en synthétisant des choses déjà connues sous forme de causeries ou de conférences. La minéralogie est représentée cette année par un nombre important de travaux. Notre président, M. Cesàro, nous a parlé de la célestine de Bazina (Tunisie), dont il a décrit un échantillon remarquable par sa forme etila recherché à cette occasion les caractères distinctifs entre la célestine et la barytine et notamment les caractères si nets tirés de l’examen microscopique des cristaux de chlorure de baryum et de chlorure de strontium. Il a décrit de nouvelles formes de la célestine de Girgenti ; il nous a parlé d’un minéral paraissant nouveau, trouvé sur de la dolomie de Lengebach et qui ressemble à de l’apatite. 11 a étudié des inclusions capillaires dans des cristaux de barytine du charbonnage de Hornu, qu’il croit pouvoir rapporter à de l’argent b 53 — natif. Il nous a expliqué pourquoi l’angle des axes optiques varie dans une même lame de clivage de la Dewalquite. M. Cesàro a décrit ensuite des cristaux trouvés dans la démo¬ lition d’un four ayant servi à la fusion du verre ; d’après leurs propriétés il les rapporte à la wollastonite. C’est au même minéral qu’il identifie des cristaux dendritiques trouvés dans le verre fondu et il montre à cette occasion qu’il n’est pas possible que le verre cristallise, parce qu’il est trop riche en Si O2. Le même auteur a déterminé le signe optique et la biréfringence de l’hydromagnésite ; il a étudié les cristaux qui accompagnent la tourmaline dans le schiste métamorphique de Remagne et qui présentent toutes les propriétés du zircon. M. Cesàro nous a communiqué les résultats de ses recherches sur la production artificielle de certains minéraux : la céruse, la stolzite et un chromate de plomb cristallisé. Je crois que ces recherches sont des plus intéressantes pour l’étude de ce qui se passe dans la nature. Evidemment, si nous pouvons obtenir des minéraux par certains procédés dans nos laboratoires, cela 11e veut pas dire que la nature a employé les mêmes moyens pour les produire ; mais nous pouvons, par ces expériences, nous rendre compte des conditions indispensables à leur formation et, peut-être, arriver à reconstituer les conditions dans lesquelles se trouvaient les roches au moment où ces miné¬ raux ont pris naissance; je pourrais évidemment m’étendre lon¬ guement sur ce sujet, je n’en ai pas le loisir ici. M. Buttgenbach a décrit des cristaux d’anglesite de Sidi-Amor (Tunisie) trouvés dans un gîte de galène compris dans les calcaires triasiques ; au voisinage du gîte, le calcaire magnésien est im¬ prégné de cristaux de quartz bipyramidés avec mouches de galène. A ce sujet, M. De Rauw a signalé un fait analogue et M. Malaise a rappelé les quartz noirs bipyramidés trouvés dans le calcaire, carbonifère de Theux. Toutefois, il résulte de la discussion qui suivit la communication de M. Buttgenbach, que les calcaires à cristaux de quartz se trouvent souvent au voisinage des gîtes métallifères mais qu’011 peut les rencontrer aussi là où il n’y a pas de gisements de minerais. M. Abraham a publié une courte note sur un cristal de barytine trouvé dans le calcaire frasnien près de Liège. / M. Moressée a décrit un procédé pour l’obtention artificielle de gros cristaux de carbonate magné si que et nous a fait connaître deux minéraux paraissant nouveaux qui se rapprochent de l’allo- phane et qu’il a trouvés dans une poclie de sable tertiaire des bords de l’Amblève. M. H. De Rauw a étudié la wavellite d’Ottré; ce minéral se trouve en enduit dans des diaclases ; par des analyses chimiques de la roche, l’auteur a montré que la teneur en phosphore diminue au fur et à mesure qu’on se rapproche de la diaclase ; il y a donc eu appel du phosphore vers la fissure. Il est à remarquer que dans le minéral étudié, la teneur en phos¬ phore est moindre que dans la wavellite, de sorte qu’il n’est pas bien certain qu’il s’agisse de ce minéral. Le même auteur nous a renseigné l’existence d’un nouveau gîte d’aragonite à Huccorgne sur la rive gauche de la Meliaigne. M. Bertiaux a signalé la découverte de minéraux de cuivre dans le bassin houiller de Cliarleroi ; la clialcopyrite asso'ciée à la pyrite et à la malachite se trouve dans des Artisia. M. F. F. Mathieu a présenté à la société des cristaux de quartz avec dolomie, sidérite et carbonates intermédiaires provenant de veines géodiques rencontrées dans un banc de grès au charbon¬ nage du Nord de Cliarleroi. Je rappellerai ici que, dans le bassin de Liège, on trouve les mêmes minéraux associés dans des fentes et géodes de bancs de grès généralement très dur ; j’en ai signalé plusieurs gisements autrefois. Enfin M. L. de Dorlodot nous a présenté un cube de pyrite provenant du phyllade vert devillien du massif de Rocroy et remarquable par ses grandes dimensions et nous a soumis le résultat de ses recherches sur le point de savoir s’il y a une relation entre l’angle du rhomboèdre des carbonates et leur com¬ position chimique. Je ne voudrais pas me prononcer sur une question aussi délicate sans un examen très approfondi du sujet ; mais il y a certainement des découvertes intéressantes à faire dans cette voie. Lés travaux de paléontologie publiés cette année dans nos annales sont également nombreux. M. Malaise a découvert des débris d’apparence organique dans le revinien du massif de Rocroy. M. Ch. Fraipont en a entrepris — b 55 — l’étude et a cru pouvoir les assimiler à un lamellibranelie, proba¬ blement à un Modiolopsis qu’il nomme M. Malaisii. Je rappellerai que M. Loliest nous a dit douter que les débris en question soient bien des restes organiques. M. J. Cornet a présenté une vertèbre de Megalosaurus ou d ’ Iguanodon provenant de la craie de Maisières (Tr 2c). M. Renier a décrit les végétaux qu’il a découverts dans le mar¬ bre noir de Dinant dans la vallée de la Meuse et dont-il a fait une espèce nouvelle qu’il a nommée Sphenopteris ( Telangium ) Dorlodoti. Le même auteur nous a remis une note sur un échantillon fruc¬ tifié d’Alloiopteris Sternbergi ; il nous a dit aussi quelques mots de la découverte de végétaux à structure conservée du terrain houiller belge; il est inutile de dire que ces restes sont extrême¬ ment intéressants pour l’étude de la paléobotanique. MM. Cambier et Renier ont présenté quelques observations sur les Pinakodendron, E. Weiss ; grâce aux nombreux matériaux qu’ils ont recueillis, ils ont pu reconstituer presque complètement cette espèce végétale. Enfin M. Moressée nous montre un fragment de végétal qu’il a découvert dans l’oligiste oolithique de Yezin. J’ajouterai que M. d’Andrimont nous a fait connaître les résul¬ tats de la première conférence internationale d’hydrologie qui s’est tenue à Buda-Pesth l’année dernière. Notre excursion annuelle a eu lieu aux environs de Bruxelles et de nombreux membres s’y sont rencontrés. Sous la direction de M. Mourlon, nous avons visité les grandes tranchées d’Etterbeek et les sablières des environs de Tervueren où l’on voit admirable¬ ment le contact des divers étages de l’Eocène des environs de Bruxelles. Sous la conduite de M. Malaise nous avons étudié les roches éruptives de Quenast et le Siluro-cambrien de la vallée de la Senne. Nous avons visité également les parties de l’Exposition de Bruxelles consacrées plus spécialement à la géologie ; M. Mourlon nous a fait une intéressante conférence sur les cartes exposées par le service géologique; M. Renier nous a expliqué son diagramme du terrain houiller de Seraing; M. Klein nous a montré la partie de l’exposition hollandaise relative aux ihines e} b 56 - sondages du Limbourg ; M. Barrois nous a expliqué, dans le com¬ partiment français, les résultats des recherches entreprises par lui-même et par MM. Lericlie et Paul Bertrand sur le bassin liouiller du Nord et qui jettent un jour nouveau sur la constitution de ce bassin ; moi-même j’ai donné quelques explications sur la partie géologique du stand des charbonnages belges. A Tervueren, M. Cornet nous a guidés au musée colonial et nous a résumé l’état actuel des connaissances sur la géologie du Congo belge; à l’exposition coloniale, M. Buttgenbach nous a fait visiter le stand de l’Union minière du Haut Katanga et nous a rappelé les conditions de gisement des minerais de cuivre, étain, or et platine de cette région. Souhaitons que le compte-rendu de cette excursion puisse paraître à bref délai ; les retards apportés dans la publication du compte-rendu des sessions extraordinaires sont parfois très préju¬ diciables. Aussi vous aurez à prendre tout à l’heure une décision au sujet de la proposition que vous a faite M. Loliest d’ajouter au règlement un article visant le dépôt de ces travaux. Telle est. Messieurs, l’œuvre accomplie pendant l’année académi¬ que qui vient de finir. A part l’hydrologie et la géographie physi¬ que, nous avons publié des travaux se rapportant à toutes les branches des sciences minérales et ces travaux ne furent pas moins nombreux ni moins importants que les années antérieures. En vous citant les nombreux travaux qui nous ont été communi¬ qués, je me suis permis, de même que l’an dernier, de vous faire part des réflexions que m’a suggéré la lecture de certains d’entre eux. Cet exposé vous prouvera, je l’espère, que notre activité scienti¬ fique ne s’est pas ralentie ; je le constate avec joie et je souhaite de tout cœur que la Société géologique de Belgique devienne tou¬ jours de plus en plus prospère. P. Eourmarier L’assemblée ordonne l’impression de ce rapport. La parole est donnée à M. H. Barlet, trésorier, qui donne lecture du rapport suivant : Messieurs, Au vœu de l’article 33 de nos statuts, j’ai l’honneur de vous sou¬ mettre les comptes de notre Société pour l’exercice 1909-1910. En voici le résumé : — b 57 — Recettes. Cotisations des membres effectifs . frs. 4 620.00 Abonnements des membres correspondants . » 35. oo Subsides de l’Etat pour 1907 et 1908 . » 2 000.00 Vente d’Annales et de Publications . » 120.00 Remboursement des tirés à part fournis aux auteurs ... » 356.56 Intérêts des comptes courants, titres et divers . » 276.02 Total . . frs. 7 4°7-58 Dépenses. Impressions . frs. 5 086.72 Gravures et clichés . » 2 090.08 Commission de banque, droit de garde de titres . » 62.67 Souscription à la manifestation Gosselet . » 160.75 Salaires des employés . » 206.00 Frais divers, recouvrements, correspondances . » 4^7-42 Total . . frs 7 971.59 La différence entre le chiffre des dépenses et celui des recettes nous donne un mali de 664.01 frs. L’encaisse actuelle de notre Société au i5 octobre courant a été ainsi ramenée à 10 098.00 frs. Ces divers comptes ont été vérifiés, ainsi que la bibliothèque 9 par les membres de la commission de comptabilité que vous avez désignés dans la séance du 17 juillet dernier : MM. D. Marcotty, H. Lhoest, E. Gevers-Orban, Y. Firket et A. Delmer. Ils ont trouvé le tout exact et conforme à nos écritures sociales. L’assemblée donne au trésorier décharge de sa gestion et lui vote des remerciements. Le trésorier donne ensuite lecture du projet de budget pour l’exercice 1910-1911, arrêté comme suit par le Conseil, en sa séance de ce jour : Recettes. Produit des cotisations . frs. 4 800.00 Abonnement aux Annales . . . » i5.oo Vente de publications . » Soo.oo Remboursement de frais de tirés à part . » 35o.oo Subside du Gouvernement . » 1 000.00 id. du Conseil Provincial de Liège . » 1 000.00 Recettes diverses . » 260.00 Total . . frs 7 715.00 b 58 — Dépenses. Gravures. Divers t. XXXVI (reste à payer) . t. XXXVII . Impressions . < Tome 11 des mémoires in 4” • • • • t. XXXVIII . Divers. . . Tirés à part remboursables par les auteurs ( t. XXXVII . . . J t. II des mémoires in 4° . J t. XXXVIII . \ Album des documents géologiques . Commissions de banque et conservation des titres . Frais de correspondances, recouvrements, etc . Salaire des employés . I. Divers . 1rs. GSo.oo » 12 5oo.oo 760.00 » 2 ooo.oo r. . 4OO.OO 35o.oo 1 3 00. 00 100.00 I 000.00 I 000.00 100.00 Soo.oo 206.00 160.00 Total général Recettes . » 12 000.00 » 7 716.00 Déficit « 4 290.00 Ce projet est adopté sans observation. L’assemblée adopte à l’unanimité la proposition faite par M. Max Loliest à la séance du 19 juin 1910, de compléter le règle¬ ment par l’article additionnel suivant : n Les comptes-rendus des sessions extraordinaires seront » remis au Secrétariat général au plus tard à la seconde séance n qui suit la session extraordinaire. Les participants à l’excursion » sont priés de remettre, s’il y a lieu, par écrit, au secrétaire de n la session, le résumé de leurs observations scientifiques. Si le » compte-rendu 11’a pas été remis en temps utile, le secrétaire- » général fera connaître ce retard à l’assemblée en priant les » membres qui auraient des observations scientifiques à présenter, )) de les lui faire parvenir. » Il est ensuite procédé aux élections. A) Pour la présidence : le nombre des bulletins valables est de 117 ; M. C. Malaise obtient 47 suffrages, M. J. Cornet 37 et M. Max Lohest 33. En conséquence, M. C. Malaise est proclamé président pour l’exercice 1910-1911. ( Applaudissements .) B) Pour quatre places de vice-président : le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Il y a 27 votants; M.H. Butt- genbacli obtient 23 suffrages ; M. P. Questienne, 17 ; M. J. Libert, 15 ; M. Stassart, 14 ; M. Cesàro, 11 ; M. H. de Dorlodot, 10 ; M. Stainier, 5; M. Marcotty, 2 ; MM. Brien, d’Andrimont, Lespineux, Plumier et Renier, chacun 1. En conséquence, MM. H. Buttgen- bach, P. Questienne, J. Libert et S. Stassart sont proclamés vice-présidents pour l’exercice 1910-1911. {Applaudissements.) C) Pour la place de trésorier, M. H. Barlet est réélu à l’unani¬ mité pour un terme de trois ans. D) Pour 9 places de membre du conseil : Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : il y a 27 votants ; M. Loliest obtient 26 suffrages ; M. Brien, 25 ; M. Lespineux, 24 ; M. J. Cornet, 21 ; MM. Cesàro et Stainier, chacun 19 ; M. Renie]', 18 ; M. H. de Dorlodot, i5 ; M. Marcotty, i3 ; M. P. Destinez, 11 ; MM. De Rauw et Plumier, chacun 10 ; M. d’Andrimont, 6 ; M. Klein, 4î MM. Moressée et Mourlon, chacun 2; MM. L. de Dorlodot, L. Legrand et A. Construm, chacun 1. En conséquence, MM. M. Lohest, AL Brien, G. Lespineux, J. Cornet, G. Cesàro, X. Stainier, A. Renier et H. de Dorlodot sont proclamés membres du conseil pour l’exercice 1910-1911. Il y a ballottage entre MAI. D. Marcotty et P. Destinez. M. Marcotty prie ses confrères de reporter sur M. Destinez les suffrages qu’ils voudraient lui accorder. M. P. Destinez est élu à l’unanimité. (Applaudissements). Le Président, avant de clôturer l’assemblée générale, donne lecture du télégramme suivant que M. G. Cesàro vient de faire parvenir au secrétaire général : « Regrette ne pouvoir assister à la séance. A’Auillez m’excuser et présenter mes remercîments aux confrères pour la présidence. G. Cesàro. » L’assemblée générale est levée à midi. s — B 60 — Séance ordinaire du 16 octobre 1910 Présidence de M. C. Malaise, Président. La séance est ouverte à midi. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Présentations de membres effectifs. — Six présentations sont annoncées. Décès. — Le Président fait part du décès de M. de Loriol, mem¬ bre correspondant. {Condoléances .) Correspondance. — M. G. Cesàro fait excuser son absence à la séance. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des remercîments sont votés aux donateurs. M. Max Lohest attire l’attention sur un envoi que vient de nous faire M. J. Cornet. Notre confrère M. Cornet vient de faire paraître la première partie du tome II de son cours de Géologie, pp. i à 608. Je suis heureux d’avoir l’occasion d’attirer l’attention des mem¬ bres de notre Société sur cette oeuvre importante. Fidèle à son excellent principe, M. Cornet tient à démontrer à ses élèves que la géologie est avant tout une science d’observation. Il décrit les faits tels qu’ils existent et en arrive peu à peu, de conclusions en conclusions, à l’examen de considérations théoriques concer¬ nant leur synthèse. La première partie avait surtout pour but l’étude du sol, que ses élèves visitaient en excursion. La seconde partie traite plus spécialement de la terre dans son ensemble, de la composition de l’écorce, des dislocations, de l’aspect extérieur de la terre. Ce n’est qu’ après cet exposé qu’il aborde l’étude de l’origine de la terre, de celle des mouvements qui s’y manifestent et celle des phénomènes séismiques, éruptifs et post-éruptifs. L’étude de faction de l’atmosphère, celle des eaux superriciclles et d’infiltration constituent les derniers chapitres de ce second volume. Un soin tout particulier est apporté à l’étude des questions susceptibles d’intéresser l’ingénieur. Je ne puis que répéter ce que j’ai dit du premier volume de ce bel ouvrage. Ce livre sera lu avec utilité et intérêt non seulement par les élèves de M. Cornet, mais aussi par tous les étudiants et les ingénieurs qui s’intéressent à la géologie et a ses applications. DONS D’AUTEURS. ,J. Cornet. — Géologie. T. II, pp. i à 608. Mons, 1910. Daels , Casse , Rops et Dupurenx. — Mesures à prendre en vue d’empêcher la diminution de la natalité provoquée par des moyens illicites. Bull, de la Soc. royale de Méde¬ cine publique et de Topographie médicale deBelgique, t. XXVIII, ire partie, 1910. Fourmarier, Paul. — Texte explicatif de la planchette de Chênée Ministère de V Industrie et du Travail. Service géol. de Belgique. Bruxelles, 1910. — Texte explicatif du levé géologique de la planchette de Seraing. Id. Bruxelles, 1910. Lespineux , Georges. — Les mines de fer en Belgique. Congrès international de Stockholm, 1910. Renier, Armand. — Paléontologie du Terrain liouiller. Liège, 1910. Snepp, Ed. — Ueber Einzellieiten in der Beschaffenheit einiger Himmels Korper. Sitz. der Kaiserl. Akademie der Wissenschaften in Wien. Bd. CXVI, Heft I. — Das Leben. ( Mitt . der Geolog. Gesellschaft, Wien. II. 1909). Zeillerÿ R. - Sur quelques plantes wealdiennes du Pérou. C. R. des séances de V Académie des Sciences, t. i5o, p. 1488. Paris, juin 1910. Rapports. — Il est donné lecture des rapports suivants : i° de MM. Max Loliest, H. Lhoest et J. Libert sur le travail de M. P. Fourmarier : Quelques particularités de V allure du dévo- I — B 62 — nien aux environs de Liège. Conformément à l’avis des rappor¬ teurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail aux mémoires. 20 de MM. M. Loliest, V. Brien et H. De Rauw sur le travail de M. P. Fourmarier : Le Coblencien au Sud de Liège. Conformé¬ ment à l’avis des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail aux mémoires, avec la planche qui l’accompagne. 3° de MM. Max Loliest, H. Llioest et V. Brien sur le travail de M. P. Fourmarier : Sur la structure de la partie méridionale du Bassin houiller de Herve. Conformément à l’avis des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail aux mémoires, avec les planches y annexées. 4° de MM. P. Fourmarier, H de Dorlodot et J. Cornet sur le travail de M. J. Harroy : Contribution a Vélude du Frasnien. Les masses de calcaire rouge. Conformément à l’avis des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail aux mémoires ; elle ordonne également l’impression des rapports. 5° de MM. J. Cornet, H. Buttgenbacli et M. Loliest sur le travail de M. Y. Brien : Observations géologiques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis. Conformément aux conclusions des rap¬ porteurs , l’assemblée ordonne l’impression de ce travail aux mémoires, avec les planches qui l’accompagnent ; elle ordonne également l’impression des rapports. 6° de MM. J. Cornet, LI. Buttgenbacli et M. Loliest sur le travail de M. G. Passau : La géologie du premier tronçon (Stan- leyville — Ponthierville) du chemin de fer des Grands Lacs ( Congo belge). Conformément aux conclusions des rapporteurs, 1’assemblée ordonne l’impression de ce travail aux mémoires avec la planche y annexée ; elle ordonne également l’impression des rapports. 70 de MM. Max Loliest, P. Fourmarier et J. Cornet sur le travail de M. W. C. Klein : Failles mpntrant trois mouvements opposés successifs dans le bassin houiller du Limbourg hollandais. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail aux mémoires. 8° de MM. J. Cornet, G. Schmitz S. J. et P. Fourmarier sur le travail de M. Ch. Fraipont : De l'origine des galets de roches houillères du terrain houiller. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail b 63 — aux mémoires ; elle ordonne également l’impression des rap ports. Nomination de rapporteur. — Le Président désign eM . G . Sclimitz en remplacement de M. J. Fraipont, décédé, pour examiner le travail de M. A. Reiner : Sur la découverte de végétaux à structure conservée du terrain Rouiller belge. Communications. — La parole est donnée à M. P. Fourmarier qui résume un travail intitulé Le gedinnien de V anticlinal de V Ardenne entre les massifs cambriens de Rocroy et de Serpont. L’auteur rappelle la subdivision en assises du gedinnien de l’Ardenne et indique la répartition de ces assises suivant les vues de A. Dumont, de M. J. Gosselet et de M. Stainier. 11 montre qu’il n’est pas compatible avec les idées actuelles sur l’évolution des mers à l’époque dévonienne, de classer dans le gedinnien supé¬ rieur l’arkose de Bras qui forme, autour du massif cambrien de Serpont, la base du gedinnien En suivant pas à pas de l’Ouest à l’Est les assises gedinniennes du flanc nord de l’anticlinal de l’Ardenne, il montre, au contraire, qu’il est beaucoup plus vrai¬ semblable d’assimiler l’arkose de Bras au poudingue de Fépin et de ranger dans l’assise des schistes de Mondrepuits ( G b ) les schistes aimantifères de Palisenl. En étudiant la structure du flanc sud du même anticlinal, il cherche à prouver que les roches considérées comme coblenciennes au Sud du massif de Serpont doivent au contraire être rangées dans le gedinnien. suivant en cela les idées de M. J. Gosselet. Il en arrive ainsi à supprimer la faille de Serpont, dont l’existence n’est pas démontrée. Il établit ensuite que l’arkose de Remagne appartient vraisemblablement à un niveau très voisin de la base du gedinnien, si pas à l’assise inférieure (Ga) elle-même de cet étage. M. Malaise a écouté, avec infiniment d’intérêt, les explications de M. Fourmarier ; il fait observer que, à proximité des arkoses de Bras, et en dessous de celles-ci, au voisinage du Cambrien, on voit du poudingue bien caractérisé; près de la ferme de Waran- sart , il y a des poudingues pugilaires désagrégés qui ont été exploités, en tout semblables à ceux que l’on trouve près Gedinne. De même que M. Fourmarier, il a observé que l’arkose de Remagne est accompagnée dans cette localité, de différentes variétés de roches semblables à celles que l’on observe au voisinage de l’arkose de Bras, dans les trancliées du chemin de fer de Namur à Arlon au voisinage du massif cambrien de Serpont. Le pou¬ dingue de Waransart, qui peut être en relation d’âge avec les ark'ô- ses de Bras , lui est inférieur ; de même que le poudingue de Fepin est inférieur aux arkoses de Haybes. Il y a probablement plusieurs niveaux d’arkose. Les opinions émises par M. Fourmarier, paraissent à M. Malaise, éclaircir certains points de ces roches quelque peu énigmatiques. Quant à ranger dans l’assise de Mondrepuits les schistes aimantifères de Paliseul, cette assise a des faciès très différents et M. Malaise a pu constater que dans certains points, les schistes de Mondrepuits étaient remplacés par des arkoses. Le Président désigne MM. C. Malaise, M. Loliest et J. Cornet comme rapporteurs pour examiner le travail de M. Fourmarier. M. Ch. Fraipont donne connaissance d’un extrait d’un ouvrage paru à Liège en 1625 où il est question de l’exploitation des ardoises et du coticule dans le comté de Salin. Cette note sera insérée à la bibliographie. La séance est levée à i3 heures et un quart. 1 — ü (>5 Séance extraordinaire du 1S novembre 1910 Présidence de M. S. Stassart, vice-président. M. Cli. Stevens remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Correspondance. — M. J. Cornet fait excuser son absence à la séance. Aucun membre ne demandant la parole, la séance est levée. -I* a* ANN. SOC. CÏKOL. I)K UKLO., T. XXXVlII* iujcl. 5. Séance ordinaire du 30 novembre ÎQIO Présidence de M. C. Malaise, président. La, séance est ouverte à io heures et demie. Le procès-verbal de la séance précédente est approuvé. Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité MM. Ball, Sydney-H., géologue en chef de la Société internationale forestière et minière du Congo, 71, Broadway, à New-York (adresse en Belgique : 2, Montagne du Parc, à Bruxelles), présenté par MM. J. Cornet et H. Buttgenbacli ; Reintjens, Elomire, ingénieur des mines du Comité spécial du Katanga, à Elisabeth ville (Katanga, Congo belge), par Cape-Town, présenté par MM. J. Cornet et S. Stassart ; Halet, Eranz, ingénieur agricole, attaché au Service géologique de Belgique, au palais du Cinquantenaire, à Bruxelles, présenté par MM. P. Eourmarier et B. d’Andrimont ; Anthoine, Raymond, élève ingénieur, 101, avenue de l’Observa¬ toire, à Liège, présenté par MM. M. Lohest et P. Fourmarier ; Liiomme, Léon, libraire, 3, rue Corneille, à Paris, présenté par MM. J. Cornet et P. Fourmarier ; Merveille, Olivier, ingénieur des mines, 4» rue d’Annezin, à Béthune (Pas-de-Calais, France), présenté par MM. Gevers-Orban et P. Fourmarier. Présentation de membres effectifs. — Le Président annonce la présentation de six nouveaux membres effectifs. Proposition de modification aux statuts. — Le Conseil a reçu de M. Renier une proposition de compléter le texte des articles 14 et 18 des statuts. Le Conseil a désigné une Commission composée de MM. Libert, Barlet et Renier pour examiner cette proposition. L’assemblée approuve la décision du Conseil. Publications. — M. C. Malaise a fait parvenir une partie du compte-rendu de la session extraordinaire tenue aux environs de Bruxelles en septembre dernier. La suite du compte-rendu sera remise avant la prochaine séance. M. Buttgenbacli fait remarquer que beaucoup de travaux relatifs à la géologie du Congo belge ont été publiés, dans ces dernières années, dans les Annales de la Société. Il y aurait un grand intérêt à ce que tous les travaux relatifs à notre colonie soient réunis dans une publication spéciale. D’accord avec le Conseil, il propose donc que, à l’avenir, les notes et mémoires sur la géologie du Congo forment chaque année un ou plusieurs fascicules spéciaux. Le premier fascicule de cette publication commencerait par une note résumant les travaux publiés jusqu’à ce jour et donnant une idée de l’état actuel de nos connaissances sur la géologie du Congo. M. J. Cornet accepte de rédiger cette note. L’assemblée approuve à l’unanimité cette proposition. Correspondance. — M. X. Stainier, indisposé, s’excuse de ne pouvoir assister à la séance. La Société belge des Ingénieurs et des Industriels informe la Société que, comme suite à sa demande, elle appuyera auprès de M. le Ministre des Colonies, le vœu qui lui a été transmis concer¬ nant l’instauration, par les soins du Gouvernement belge, d’un service cartographique et géologique au Katanga. A ce sujet, M. Loliest informe la Société que, dans sa dernière séance, l’Académie royale des Sciences a décidé à l’unanimité d’appuyer ce vœu auprès de M. le Ministre des Colonies. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remercîments sont votés aux donateurs. DONS D’AUTEURS. C. Malaise. — Les contacts du silurien et de la porphyrite a Quenast. Bull. Soc. Belge de géologie „ de paléonto¬ logie et d' hydrologie, t. XXIV, p. 49- Sur l’âge de la porphyrite de Quenast. Ibid., p. 97. Communications. — M. L. de Dorlodot fait une communication intitulée : La constitution moléculaire des minéraux , Par toute une série de calculs, l’auteur cherche à déterminer le nombre de molécules nécessaires pour obtenir les diverses formes cristallines des minéraux. Ce travail donne lieu à un échange de vues entre MM. Moressée et L. de Dorlodot. Le Président désigne MM. Buttgenbach, Moressée et Fourma- rier pour faire rapport sur ce travail. La parole est donnée à M. Max Lohest qui fait une communica¬ tion : Sur le métamorphisme de la zone de S alm- Château. M. Lohest expose les observations qu’il a eu l’occasion de faire cette année dans la région de la Viel-Salm, soit seul, soit en com¬ pagnie de M. De Rauw et de ses élèves MM. Anten, Apoloff, Tetiaeff. Danslegedinnien, on observe, au Sud deSalm-Château, des veines de quartz à gros grains de kaolin traversant des grès, ainsi que du pseudocoticule, du phyllade à rutile et à tournaline, du phyllade ottrélitifère, du phyllade à cavités cubiques déformées. L’étude de certaines roches du salmien indique cependant un métamorphisme plus complet pour le cambrien que pour le gedin- nien. Certains pliyllades ottrélitifères salmiens montrent un stade beaucoup plus avancé en métamorphisme que chez leurs analogues gedinniens. Une variété de coticule de Salm-Cliâteau renferme, outre les éléments habituels de la roche, sericite, grenat, rutile, tourmaline, des cristaux relativement très volumineux, se rapportant avec probabilité à l’orthose et avec certitude au spliène, d’après M. Cesàro. Si l’on recherche la cause de semblables modifications dans les roches on doit expliquer d’abord la répartition, dans des zones interstratifiées, des minéraux de métamorphisme. Les pliyllades ottrélitifères salmiens montrent des zones bourrées d’ottrélite, séparées par d’autres où cette substance fait complètement défaut, mais est remplacée par de la chlorite et des grains nombreux d’ill- ménite et d’oligiste. Ce mode de distribution des minéraux est la caractéristique de toute la région. La coupe de Cierreux à Grand Halleux montre une succession de roches de plus en plus anciennes, les unes très modifiées, d’autres relativement peu. Le métamorphisme affecte surtout certaines roches d’origine première argileuse, c’est à dire imperméables. Toutefois la présence du graphite semble avoir empêché le développement d’autres cristaux que la pyrite. Le nombre, la nature et les associations de cristaux différents dans certains phyllades peuvent s’expliquer par la grande diver¬ sité des silicates d’alumine susceptibles de se former aux dépens d’une argile impure. Les roches quartzeuses, au contraire, ne peuvent former que des cristaux de quartz. L’application des principes de stratigraphie n’est pas favorable à l’hypothèse du voisinage immédiat d’une roche éruptive, effusive ou profonde. La distribution des minéraux par zones interstrati¬ fiées, leur abondance exceptionnelle dans les phyllades, non plus. Les hypothèses invoquant l’augmentation de la température en profondeur due à une charge de sédiments ainsi que celles invo¬ quant la nature spéciale de la charge sont à prendre en considéra¬ tion, mais sont insuffisantes, n’ expliquant pas le métamorphisme peu accentué de la région de la Lienne. Les particularités de tectonique paraissent plus importantes. L'indépendance de direction entre le plissement calédonien et le plissement hercynien est certaine dans la zone de S'alm- Château. MM. Anten, Apoloff, Tetiaeff, ont vérifié l’exactitude de l’opinion de Dumont à cet égard. 11 est incontestable d’autre part (pie le Salmien a continué de se plisser sous la poussée hercynienne. Fait intéressant, là où le sal mien épous’e la direction du gedin- nien, ou réciproquement, ces terrains cessent d’être métamor¬ phiques. Les régions du globe où l’on constate ces déviations brusques ou cette indépendance dans le plissement, sont favorables aux crevassements, aux intrusions de roches cristallines et de matières filoniennes. On peut citer, entre autres, la vallée du Guadalquivir en Espagne et le Katanga où M. Cornet a attiré l’attention sur ce genre de dislocation. D’autre part, à Bastogne, M. Stainier a signalé 1’indépendance de la direction de la zone métamorphique avec celle du ridement de l’Ardenne. La zone de Salm-Cliâteau est sous ce rapport entièrement comparable à celle de Bastogne, son axe coupe obliquement les plis du cambrien voisin. Elle est parallèle à la direction du gedinnien. Ces différences de direction dans les poussées qui se manifestent dans la profondeur du globe, doivent occasionner des compres¬ sions favorables au développement des cristaux, puis des torsions, engendrant elles-mêmes des allures et des crevassements spéciaux, des déplacements intimes des éléments des roclies ; c’est ce que l’on observe. L’on remarque également de nombreux filons de quartz parfois minéralisés dans la région de Viel-Salm comme dans celle de Bastogne. La découverte de roches cristallines injectées dans les fissures n’aurait rien d’étonnant. Mais dans l’origine du métamorphisme il faut éviter de prendre l’effet pour la cause. Ces considérations sont celles que M. Loliest désirait présenter à l’intéressant mémoire de M. L. de Dorlodot. Leur publication a été retardée par suite du temps exigé par la préparation et l’étude des plaques minces effectuées dans les roches de la zone de Salm- Château. Elles doivent être confirmées par une série d’analyses chimiques destinées à comparer la composition des pliyllades non modifiés et celle des pliyllades à cristaux. M. Anten poursuit actuellement cette partie délicate du problème. M. Malaise. Le coticule grossier que M. Loliest nous a montré rappelle la roche à grenats de Salm-Château. Au Franc-Bois de Willerzie, M. Gosselet et moi avons vu, dans les couches accompagnant le poudingue gedinnien, des pliyllades ottrélitifères. M. Gosselet pensait que le métamorphisme de ces couches s’était produit pendant la période gedinnienne elle-même. Le Président désigne MM. C. Malaise, P. Fourmarier et L. de Dorlodot pour faire rapport sur le travail de M. Loliest. La séance est levée à midi et un quart. B 71 — Séance ordinaire du 1S décembre 1910. Présidence de M. C. Malaise, président. La séance est ouverte à 10 heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Le Président adresse les félicitations de la Société à M. Max. Lohest, nommé membre titulaire de la classe des sciences de l’Académie Loyale de Belgique. Admission de membres effectifs. — Le conseil a admis en cette qualité MM. Marin, Albert, ingénieur civil des mines, à Montigny-sur- Sambre, présenté par MM. Plumier et Lohest. Stiels, Arnold, substitut de l’auditeur militaire, 5, rue Saint- Adalbert, à Liège, présenté par MM. Fourmarier et H. Buttgen- bach. Wery, Laurent, ingénieur aux charbonnages de Gosson- Lagasse, rue Waleffe à Jemeppe-sur-Meuse, présenté par MM. Fourmarier et G. Libert. Cerfontaine, Paul, professeur à l’Université, 17, quai de l’Uni¬ versité, à Liège, présenté par MM. M. Lohest et P. Fourmarier. Deilmann, Cari, ingénieur, entrepreneur de sondages, à Dort- mund, présenté par MM. Martens et Lespineux. , Claude, Joseph, directeur de travaux aux charbonnages de Bonne-Espérance, Batterie et Violette, 2, place de la Vieille- Montagne, à Liège, présenté par MM. J. Libert et X. Stainier. K* 6 . ^ Présentation de membres effectifs. — Le Président annonce la présentation de sept nouveaux membres effectifs. Décès. — Le Président fait part du décès de M. Léopold Heu- seux, directeur gérant des charbonnages de Courcelles-Xord, membre effectif de la Société. ( Condoléances .) Correspondance. — MM. Max. Lohest et H. Buttgenbach font excuser leur absence à la séance. M. Lohest se rendant aujourd’hui — B 72 à Lille pour assister à la remise de la médaille frappée en l’honneur de M. J. Gosselet, représentera la société à cette cérémonie. M. Hallet remercie de son admission comme membre effectif. Le Congrès de l’alimentation informe que sa 2e session se tiendra à Liège du ier au \ octobre 1911. Comité de Rédaction. — Le Conseil a désigné MM. C. Malaise, J. Libert et P. Questienne, pour faire partie du Comité de rédac¬ tion. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des remercîments sont votés aux donateurs. j Dons d’auteurs. De Puydt, Hamal Martinet et J. Servais. — Fonds de cabanes de la Hesbaye, Jeneffe-Dommartin-Oudoumont (Société d’anthropologie de Bruxelles, juin 1910). A. von Koenen. — Die Polyptycliites-Arten des tinteren Valan- ginien(Abli. der. K. Preusischen Geol. Landesanstalt. Neue Folg, Het‘t 59 mit ein Atlas mit 33 Tafeln). N. -.J. Krischtafowitch. — Sur la dernière période glaciaire en Europe et dans FAmérique du Nord en rapport avec la question de la cause des périodes glaciaires en général. (Bull. Société belge de géologie et de paléon tologie et d’hydrologie. T. XXIV, 1910. Simon Stassart et E. Lemaire. — Les dégagements instantanés de • grisou dans les mines de houille de Belgique, 1892- 1903. (Annales des Mines de Belgique. T. XV, 1910.) Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. Max, Loliest, A. Gilkinet et G. Schmitz sur le travail de M. A. Renier t Découverte de végétaux à structure conservée dans le terrain Rouiller belge. Les trois rapporteurs concluent à l’impression du travail dans les Mémoires , mais le Secrétaire général faisant observer qu’une note portant le même titre et traitant exactement du même sujet a paru en 1909 dans les Annales de la Société scientifique de Bruxelles, l’assemblée, après discussion, décide de renvoyer le travail aux rapporteurs en les priant de donner leur avis sur le point de savoir si le travail de M. Renier est vraiment une œuvre originale. Communications . — M . V. Firket fait la communication sui¬ vante : Echantillons de poudingue du houiller de Liège, PAR y. y irket. Je crois bien. faire en soumettant à l’assemblée ces deux échan¬ tillons de conglomérats provenant du bassin liouiller de Liège. Des roches de ce genre, vous le savez, Messieurs, y ont déjà été rencontrées; elles sont cependant suffisamment rares pour qu’il convienne d’en signaler la découverte. Les deux échantillons que je vous présente aujourd’hui pos¬ sèdent des caractères très différents ; ils appartiennent à des niveaux stratigrapliiques voisins ; mais ces niveaux 11e sont pas identiques. Au surplus, ces conglomérats ont été trouvés dans des régions très éloignées l’une de l’autre et, dans notre bassin, les formations de ce genre ont toujours un caractère absolument local. Ils n’ont rien de commun d’ailleurs avec le célèbre pou¬ dingue houiller, bien connu surtout dans le bassin d’ An demie. Dans la coupe publiée en iqo5, qui accompagne son étude strati- graphique du bassin houiller de Liège, notre savant collègue, M. X. Stainier, place ce poudingue à environ 140 m. sous Désirée. Or, mon premier échantillon, qui est un fragment de carotte de sondage provenant d’une recherche effectuée près delà limite nord de la Concession de La Concorde, a été prélevé à une dizaine de mètres sous une couche assimilée à Lurtay ou Grande Pucelle ou encore à Désirée. Quant au second, il appartient à un banc très mince, de quelques centimètres seulement, traversé par une bac- nure sud au niveau de 700 m. du siège Vieille Mariliaye. Ce banc se trouve à 35 m., en stampe normale, sous Désirée, d’après un renseignement qui m’a été obligeamment communiqué par M. Ch. Deliousse, ingénieur en chef des charbonnages de Mariliaye. C’est un poudingue à ciment siliceux englobant des cailloux plats d’une roche noire soluble dans les acides, évidemment riche en carbonate de fer. O11 y voit, en outre, des grains plus petits, colorés en brun que des particules charbonneuses et quelques rares concrétions pyriteuses, Ce conglomérat ressemble beaucoup à celui qui a été trouvé à 6 m. au-dessus du toit de Déliée-Veine par une bacnure du char¬ bonnage des Six-Bonniers et qui a été présenté en juillet 1878, à notre Société, par mon père. J’en ai retrouvé un échantillon dans sa collection, d’ailleurs très complète, de conglomérats du liouiller. Vous pouvez voir qu’il ne diffère du poudingue de Marihaye que par l’altération et la coloration de ses éléments ferrugineux et par l’existence de gros grains de quartz blanc. Mais, le conglomérat rencontré par la sonde dans la région nord du bassin possède des caractères bien différents de ceux des autres poudingues du liouiller. A première vue, 011 pourrait croire que les éléments très volu¬ mineux qu’il renferme sont des concrétions. Je pense cependant qu’il s’agit bien d’un poudingue, dont les cailloux de sidérose litlioïde altérée sont réunis par un ciment calcaire soluble dans les acides, de même que la roche rouge constituant les dits cailloux. L’échantillon renferme, en outre, des éléments de couleur plus sombre, des particules charbonneuses et de petits cristaux de pyrite. Ce corps a dû se former postérieurement au dépôt des cail¬ loux, de même que les croûtes cristallines qui recouvrent ces cailloux et qui pénètrent parfois dans des fissures traversant ceux-ci. La parole est donnée à M. P. Fourmarier qui fait, au nom de M. Destinez et au sien, la communication suivante : Découverte d’ossements de sauriens en Hesbaye, (Note préliminaire) P Alt P. pOURMARIER ET p. pESTINEZ. Nous avons l’honneur de présenter à la Société des ossements de sauriens qui ont été découverts récemment dans une carrière A consulter au sujet des poudingues du liouiller : Ad. Firket et lt. Malherbe. Annales de la Société Géologique de Belgique, année 1878, t. V, p. cxxxix et VI, lxiii. X. Stainier. Bulletin de la Société Belge de Géologie, année 1904, t, XVIII, ji. 187 et p. p5. — Annales des mines de Belgique , année 1904, t. IX, p, 4^-» ouverte dans la bande de calcaire carbonifère du versant nord du bassin de Namur et qui se trouve sur la bordure du plateau de la Hesbaye. L’exploration du gisement n’étant pas terminée, nous nous contenterons aujourd’hui de signaler la chose à la Société, nous réservant de revenir plus tard sur la question en donnant d’une façon détaillée les conditions dans lesquelles ces osse¬ ments ont été rencontrés. Nous dirons seulement qu’ils se trouvent dans une diaclase du calcaire, élargie par les eaux et remplie d’un dépôt argileux jaune ou rougeâtre, parfois bigarré de blanc et de noir, principa¬ lement aux endroits ossifères. Dans ce dépôt se trouvent des silex anguleux ou roulés, parfois cacliolonisés, ainsi que des débris de calcaire très altéré. On y trouve aussi de nombreuses concrétions calcareuses très fria¬ bles, parfois creuses et dont l’intérieur est tapissé de cristaux de calcite. Nous y avons trouvé de nombreux ossements parmi lesquels nous citerons des dents très bien conservées, des vertèbres, des os des membres, des fragments de crânes et des plaques dermiques parfois fort épaisses. t'es ossements appartiennent incontestablement à des sauriens. Notre confrère M. P. Cerfontaine, professeur de paléontologie à l’Université de Liège, qui a bien voulu en entreprendre l’étude, croit, à premier examen, pouvoir y reconnaître des ossements de crocodiliens d’un type élevé, appartenant probablement à plusieurs individus ; il est d’avis que les grosses plaques dermiques se rapportent à des tortues de grande taille. Les ossements se rencontrent dans le dépôt argileux ; ils ont été entraînés dans la diaclase du calcaire à la suite de phénomènes de dissolution. La présence de parties marneuses et de silex angu¬ leux dans la roche qui les renferme, semble prouver que celle-ci, est, en partie du moins, le résidu de la dissolution de bancs crayeux. Les ossements n’ayant pu être rapportés, jusqu’à présent, à une forme connue, nous ne pouvons pas préciser à quel étage ils appartiennent. M. Max. Lohest, empêché d’assister à la séance, a prié M. Four- marier de montrer la photographie d’une faille qu’il a eu Tocca- sion d’observer à î^amur, dans le talus de la route de la Plante à la Citadelle, dite route merveilleuse. On voit que la faille inverse, inclinée au sud, est déclanchée dans un erochon renflé, constitué par des schistes liouillers et qu’elle vient mourir dans des schistes. Ces bancs ont joué ici le rôle des parties tendres intercalées dans des roches dures (grès). Il montre également, comme points de comparaison, des échan¬ tillons obtenus expérimentalement ainsi que des échantillons de coticule plissé de Salm-Cliâteau, donnant des allures identiques. Les queuvées des couches de houille ont vraisemblablement une origine analogue. A la suite de cette communication, une discussion s’élève entre MM. B. Soulieur, J. Libert et C. Plumier à propos de l’influence des failles du terrain houiller sur la propagation des cassures dues à l’exploitation des mines. La séance est levée à onze heures et demie. NOTICE SUR Gustave DEWALQUE SON ŒUVRE SCIENTIFIQUE. Si l’on cherche parmi les savants du xixe siècle un géologue qui joua, dans son pays, un rôle comparable à celui de Dewalque en Belgique, on pense à Constant Prévost, « dont hr vie se consuma à combattre les théories régnantes, à émettre des doutes et des négations devant toutes les hypothèses qui surgissaient dans le champ de la science ( 1 ) ». Ayant comme lui commencé par étudier la médecine, comme Dewalque fondateur d’une puissante société géologique, Prévost ne craignit point de se mettre en opposition avec 1 enseignement des maîtres les plus autorisés de son époque. Promoteur de la théorie des causes actuelles, il combattit dans Cuvier, Plie de Beaumont, Alcide d’Orbigny, Dufrenoy et d’Omalius d’Halloy, les ardents défenseurs de la doctrine des cataclysmes. Constant Prévost mourut en i856, en demandant à sa famille de ne confier à personne ses manuscrits et ses carnets de voyage, craignant que leur publication ne vînt réveiller des rivalités qui allaient s’endormir à jamais dans le silence du tombeau. Celui qui veut vivre et mourir en pleine apothéose doit suivre le courant et modeler sa pensée sous la poussée du milieu ambiant. C’est ce qu’il n’avait pas su faire. Mais quarante ans après sa mort, M. Gosselet, dans une admirable biographie de son savant maître, rendit un juste hommage à ce précurseur, dont le nom se trouve aujourd’hui accolé à celui de Lyell dans l’histoire du progrès de nos connaissances. (i) Gosselet, Constant Prévost. (Ann. Soc. géol. du Nord , t. XXV, Lille, 1896.) ANN. SOC. GÉOL. DE BELG. , T. XXXVII. BULL., 6. Bans toute la carrière de Dewalque on retrouve une semblable indépendance de caractère, un même esprit de combativité uni à une ténacité excessive. Né à Stavelot, au cœur de l’Ardenne belge, il possédait surtout cette puissance de volonté des habitants des terres ingrates qui, accoutumés dès l’enfance à lutter contre l’inclémence des temps, savent que les mauvais jours passent et qu’un radieux soleil fait parfois mûrir le fruit d’un labeur obstiné. D’une résistance extrême à la fatigue, sa physionomie calme et énergique indiquait chez lui toute absence de crainte pour le travail et les combats ; il ne semblait s’inquiéter que de savoir où et comment il pourrait dépenser le surcroît d’énergie qu’il possédait. Enseignant à la fois, à l’Université de Liège, la minéralogie, la géologie et les paléontologues végétale et animale, il publie une longue série de travaux dans tout ce domaine des sciences minérales. Il fait aussi connaître le résultat de nombreuses observations concernant la médecine, l’hygiène, la météorologie. Il fonde la Société géologique de Belgique, en devient secrétaire général et trouve encore le temps de présider des sociétés d’archéologie, d’hygiène, de médecine. Membre de nombreuses commissions, il fournit cent cinquante notices pour la Biographie nationale. Vice-président de la Nomenclature géologique, il se rend à Berlin, à Londres, à Paris, et prend une part active aux délibérations des congrès internationaux. L’indépendance de l’homme politique se révèle encore dans la fondation du cercle Ozanam à Liège (1864), le dévouement du philanthrope dans celle du cercle Saint-Joseph (i855). En présence d’une vie aussi active, on hésite à en aborder l’analyse. Qui est encore aujourd’hui à la fois géologue, minéralo¬ giste, paléontologiste, botaniste, médecin, archéologue et historien? Mais, d’autre part, notre savant ami a été mêlé à des débats passionnés s’élevant autour de chaque découverte nouvelle. Les travaux des géologues les plus autorisés de son temps ont été analysés, appréciés, discutés et presque toujours combattus par lui. A la difficulté matérielle de résumer une telle vie dont le travail se trouve condensé dans plus de trois cents notices et publications, écrites avec une concision souvent déconcertante, se joint celle de rester juste dans son appréciation. Très désireux de rendre hommage à un illustre maître, digne successeur d’André Dumont, et me bornant à résumer chez lui sa carrière de géologue, j’aurais voulu retarder encore la publication de cette biographie A mesure, en effet, que nos connaissances de la composition du sol belge s’accroissent, des faits nouveaux viennent chaque année confirmer la rectitude de son jugement. Si, cédant au légitime désir exprimé par ses parents et ses amis, je me décide aujourd’hui à publier ces lignes, je regrette toutefois, me trouvant encore placé trop près de l’œuvre à apprécier, que le recul du temps ne me permette pas d’en envisager l’ensemble avec plus de fidélité et de correction. PREMIÈRES PUBLICATIONS (1851-1868). Influence de Dewalque sur le mouvement scientifique de son époque. Au moment où Dewalque entreprenait ses premières recherches scientifiques, les savants se trouvaient encore, en Belgique, sous l’impression du mémorable débat soulevé à l’Académie entre Dumont et de Koninck au sujet de la valeur du caractère paléontologique. La plupart des géologues, et surtout le monde des ingénieurs, avaient épousé l’opinion dédaigneuse de Dumont pour les fossiles. C’était sans succès que de Koninck réclamait alors la création d’un cours de paléontologie à l’Université de Liège (1). Dewalque, l’un des premiers, voit juste dans le débat, et va bientôt provoquer un revirement d’opinion en faveur de la thèse de de Koninck. L’étude des fossiles lui sert, en effet, à appuyer ses conclusions stratigrapkiques relatives à l’âge des grès de Luxembourg. Les arguments paléontologiques le forcent à se rallier aux idées de (l) Ne pouvant obtenir que ce cours fût inscrit au programme de renseigne¬ ment donné aux ingénieurs, de Koninck demanda en i85o d’être chargé' d’un cours facultatif de paléontologie, ce qui lui fut accordé. A la mort de Dumont, de Koninck abandonna ce cours, certain que Dewalque donnerait aux notions de paléontologie une place importante dans l’enseignement. En 1861, Dewalque demande à son tour d’ètre chargé d’un cours libre et gratuit de paléontologie à la faculté des sciences et, en i8G3, il publie un excellent petit manuel de paléontologie à l’usage de ses élèves. b8o — Gosselet et de Roemer sur les calcaires de Cou vin. Les quelques rares débris organiques du Cambrien viennent à leur tour confirmer ses conclusions relatives à l’ordre de succession des assises de ce terrain. Enfin, si c’est sur l’argument paléontologique qu’il se base dans ses discussions avec Gosselet concernant l’existence du Silu¬ rien en Belgique^ c’est encore à l’aide des fossiles qu’il démontre la présence de l’Eifelien dans le bassin de JSTamur. A la suite de l’influence de Dewalque, l’on voit, peu à peu, les opinions se modifier. Dix ans après la mort de Dumont, on peut écrire, sans crainte de froisser les idées : « Le monde des sciences se souvient encore des discussions si vives qui s’élevèrent entre Dumont et de Koninck ; le premier soutenant la prédominance des caractères tirés des roches en elles-mêmes et de leurs positions relatives, le second donnant la préférence aux enseignements que fournit la présence des fossiles dans les couches terrestres. L’une et l’autre méthode exclusivement employées ont conduit à l’erreur. Dumont eut d’abord le dessus à cause de la splendeur des résultats que la méthode stratigraphique donnait dans ses mains. Mais aujourd’hui, il est démontré que pour avoir méprisé les fossiles, il a pu méconnaître l’existence du terrain silurien en Belgique ; et l’on commence à se convaincre que l’homme n’a pas trop d’armes en mains dans sa lutte pour la connaissance des choses et que nul moyen d’investigation n’est à dédaigner (1j. » En i85i, Dewalque aborde, en collaboration avec F. Cliapuis, la description des fossiles des terrains secondaires de la province de Luxembourg. Ce mémoire, comprenant l’étude de 197 espèces, dont 64 nouvelles, a été comparé aux meilleurs travaux parus jusque là. Ces recherches paléontologiques vont cependant lui permettre de se classer d’emblée parmi les meilleurs géologues de son temps. Dans sa notice intitulée : Observations critiques sur Vàge des grès liasiques du Luxembourg (i854), il découvre, en effet, un principe dont l’importance sera méconnue pendant longtemps. A une époque où les géologues, encore imbus de la théorie des cata¬ clysmes, croient à la constance du caractère des sédiments du même âge, il établit, par des observations d’une précision rigou¬ reuse, que les mêmes fossiles peuvent caractériser des sédiments (L) Echo du Parlement, juin 1868. B 8l minéralogiquement différents : les mêmes ammonites se rencontrent dans des marnes à Jamoigne et dans des grès à Luxembourg. C’est la démonstration de la variation des faciès minéralogiques à un même moment de l’histoire de la terre. Il est à remarquer que, à l’époque où Dewalque publiait ces résultats, il ignorait encore les phénomènes de dépôts qui s’opèrent dans les mers et les modifications des sédiments avec la distance au rivage. Ces connaissances révélées beaucoup plus tard, à la suite des mémorables campagnes du Challenger , du Travailleur , etc., vinrent modifier les idées admises concernant la formation des couches et appuyer les judicieuses conclusions de notre savant maître. Ces observations sur le Lias du Luxembourg sont remarquables à un autre titre. Le débat soulevé entre Dumont et de Koninck avait fini par diviser les géologues en deux camps : les strati- graphes, d’un côté, les paléontologistes, de l’autre. Dewalque n’hésite pas à attribuer une part prépondérante à la paléontologie. Il s’écarte de Dumont et corrige son œuvre en publiant une carte des environs d’Arlon. Cette indépendance d’idées, du vivant du chef, indique bien le caractère de l’élève. Au contraire, après la mort du maître auquel il succède dans son enseignement, il arrive peu à peu à consacrer toutes ses forces à la défense de sa doctrine. Ayant suivi l’enseignement de Dumont, l’ayant souvent accom¬ pagné sur le terrain, Dewalque s’était imprégné de sa méthode et attachait beoucoup plus d’importance à une observation nouvelle qu’aux hypothèses les plus séduisantes. Pour lui comme pour son maître, les faits certains en géologie étaient encore trop peu nombreux pour légitimer les explications théoriques. Et cette tournure d’esprit était remarquable au milieu du xixe siècle, alors qu’on croyait encore qu’il suffisait, en géologie, de raisonner juste pour produire des œuvres de science. Témoin de l’activité prodigieuse de Dumont, effrayé même en face de cette accumulation fantastique de documents précis, lente- ment rassemblés avant tout essai de coordination, ébloui par cette lumineuse carte géologique de Belgique où cet homme génial avait su résumer, sur un mètre carré de papier, le gigantesque travail de toute une vie, Dewalque avait conçu pour son illustre maître un sentiment voisin de la piété filiale et de la vénération reli- B 82 — gieuse. Et l’on retrouve toujours cliez lui, à partir du moment où il succède à Dumont, ce désir intense de glorifier son oeuvre. Craignant l’écroulement de l’édifice si on en supprimait une pierre, il consacre ses efforts à le garder intact. Une impression de noblesse se dégage du spectacle de cette obstination à écarter toute tentative de destruction du monument dont il se croit le gardien. On le voit soulever des objections, soumettre les argu¬ ments produits à une critique sévère, multiplier ses observations, en réclamer de nouvelles et, suivant l’expression de de la Vallée, «ne céder le terrain que pas à pas, rendu enfin par l’évidence». On lui a parfois reproché cette attitude. Elle fut cependant féconde en résultats heureux. Une précision plus grande fut apportée dans des recherches plus nombreuses, au grand profit de la connaissance du sol. Déjà en 1860, M. Gosselet, à la suite de Eoemer et de de Koninck, avait modifié l’opinion signalée par Dumont sur sa carte géologique concernant l’âge des calcaires des environs de Couvin. Dumont rangeait tous ces calcaires dans son terrain eifelien ; M. Gosselet, au contraire, s’appuyant à la fois sur la stratigraphie et la paléontologie, y distinguait trois niveaux différents et considérait comme des successions d’assises ce que Dumont expliquait par des plis. Dewalque finit par reconnaître le bien fondé de l ‘opinion de Gosselet. Il l’appuie et la complète lui- même par des observations personnelles. Mais il semble effrayé de sa hardiesse. «J’ai eu la bonne fortune, dit-il, d’avoir pour maîtres Dumont et de Koninck, ces deux éminents professeurs à l’Université de Liège. Je sais combien je dois à celui qui nous a été si prématurément enlevé; je suis heureux de reconnaître combien je suis redevable au second, dont la riche bibliothèque, les belles collections et les conseils m’ont été si utiles. Plus ils ont de titres à ma vénération et à ma reconnaissance, plus je me sens ému en m’engageant dans l’examen de questions qui les ont plus d’une fois divisés. Mais comme eux et à leur exemple, je cherche avant tout la vérité : Amiens Socrates, Amiens Plato, sed magis amie a veritas (*). » Ce mémoire de 1860 contient encore une observation d’une O Sur la constitution (lu système eifelien dans le bassin anthracifère du Çondroz. (Bull. Acad. roy. de Belgique, 2e série, t. XI, p. 1.) grande importance. Dewalque considère alors le marbre ronge de Frasnes comme représentant un ancien récif de polypiers. Enoncée sommairement, cette attribution a été entièrement confirmée par les travaux ultérieurs de nombreux géologues. L’opinion de Dewalque en 1860 est, comme l’a dit de la Vallée Poussin, la science actuelle (1). En 1860, M. Gosselet, dont les remarquables travaux ont tant contribué à l’avancement de nos maissances, fait encore une découverte d’une importance cap, ae pour la géologie de la Bel¬ gique. Dumont avait, dans notre pays, distingué deux grands bassins primaires séparés par une crête de terrain rhénan. Or, M. Gosselet découvre dans cette bande, rhénane d’après Dumont, des fossiles siluriens. Cette trouvaille impliquait un remaniement important de la carte géologique. La crête du Condroz prenait une importance primordiale. Le bassin de Dinant possédait une cons¬ titution différente du bassin de Namur, la détermination de l’âge des couches situées au voisinage de la crête silurienne était erronée. Dewalque se tient d’abord sur l’expectative. Il conserve provi¬ soirement, appuyé par d’Omalius et de Koninck, l’opinion de son maître. Mais bientôt, sur l’avis donné par Barrande, le savant le plus compétent de l’époque dans ces questions de fossiles siluriens, il finit par s’incliner. Ayant communiqué à ce savant des fossiles trouvés par M. Malaise à Grand-Manil, Barrande les avait déter¬ minés comme siluriens. La question était résolue dans le sens qu’il avait jadis combattu, et, avec une rectitude parfaite, il ter¬ mine la notice qu’il adresse à ce sujet à la Société géologique de France en disant : « Ces déterminations confirment d’une manière éclatante la découverte intéressante que nous devons à M. Gosselet. » L’étude du bord nord du bassin de Dinant et celle du bassin de Namur sont à refaire. Dewalque va s’y consacrer. M. Gosselet supposait que l’Eifelien n’était pas représenté dans le bassin de Namur. Dewalque démontre son existence, s’appuyant à la fois sur la paléontologie et la stratigraphie. C’est encore l’opinion actuelle. O Trois notes relatives aux discussions concernant la priorité de cette découverte ont été publiées par Dewalque en 1882. Lors de sa communication à la Société géologique de France sur les fossiles siluriens de Grand-Manil, Dewalque avait déclaré se mettre avec le plus grand plaisir à la disposition de la Société dans le cas où elle voudrait désigner la ville de Liège pour lieu de réunion. En août de la meme année, -cette Société vint visiter l’Ardenne, et à cette réunion restée célèbre à la fois par la haute situation scientifique occupée par les participants et par l’importance des communications et des débats, l’on voit Dewalque défendre avec succès des idées encore discutées à cette époque et, depuis lors, considérées comme définitivement acquises pour la science. C’est ainsi qu’il regarde le massif de Theux comme appartenant au bassin de Namur, opinion bien hardie alors et entièrement confirmée depuis par les minutieuses observations de M. Four- inarier. Il corrige de même les idées tectoniques de Dumont sur ce bassin, qui supposait qu’à Theux, toutes les assises primaires étaient en stratification transgressive sur le Gedinnien par suite d’un débordement progressif vers le nord. Dewalque, au contraire, le suppose limité par des failles, hypothèse combattue alors et cependant parfaitement exacte. Certes, dans l’idée de Dewalque, il s’agit de failles d’effondre¬ ment, mais il ne pouvait guère entrevoir les gigantesques char¬ riages qui ont accompagné la formation des chaînes de montagnes et qui ne furent mis complètement en lumière dans les Alpes et en Belgique que dans ces dernières années. Résumant ses observations sur le bassin de Namur, il émet également l’avis que si les calcaires d’Alvaux appartiennent au Givetien, ceux de Masy et de Rliisnes, y compris les roches qui les surmontent, appartiennent au Dévonien supérieur, opi¬ nion confirmée ensuite et généralement admise aujourd’hui. A l’époque de la réunion de la Société géologique de France à Liège, M. Dupont avait étudié avec un talent remarquable la cons¬ titution détaillée du Calcaire carbonifère dont Dumont n’avait fait qu’esquisser les divisions. A la suite d’une étude détaillée, M. Dupont, étant parvenu à y distinguer six assises, constatait que l’une ou l’autre de ces divi¬ sions faisait défaut dans certaines régions, expliquait ces ano- » — b 85 — malies de constitution par ce que l’on a désigné sous le nom de la théorie des lacunes sédimeiitaires. D’autre part, M. Dupont avait découvert dans la partie moyenne comprise entre le Tournaisien et le Viséen une faune intermé¬ diaire, celle de Waulsort. L’absence de cette faune dans certaines coupes où le Calcaire carbonifère était visible dans son ensemble, semblait confirmer cette théorie. D’après M. Dupont, il y aurait donc eu dans les mers du Carbonifère une sédimentation parti¬ culière, localisée en certains points. Dewalque, qui avait découvert la variation des faciès contem¬ porains dans les dépôts du Luxembourg, ne pouvait guère adopter les vues de M. Dupont. Il pensait qu’une couche déposée au fond de la mer pouvait présenter, en de nombreux points, des diffé¬ rences minéralogiques et paléontologiques suffisantes pour expli¬ quer des apparences de lacunes. D’après lui, il y avait eu, pen¬ dant la période carbonifère, continuité dans le dépôt des sédi¬ ments. Tci encore les études ultérieures vinrent lui donner raison. Lors d’une réunion tenue à Dinant en septembre 1888, de la Vallée Poussin, Malaise et M. de Dorlodot montrèrent clairement les impossibilités de la théorie des lacunes, et M. de Dorlodot, sans contester d’ailleurs le mérite de certaines découvertes dues à M. Dupont, a pu conclure à juste titre que, après un quart de siècle de discussions et d’études, la victoire complète et définitive était restée aux doctrines de M. Dewalque. Prodrome d’une description géologique de la Belgique (1868). Dumont était mort avant d’avoir pu terminer son oeuvre. Il avait laissé à son pays une étude : Constitution géologique de la province de Liège., un Mémoire sur les travaux ardennais et rhénans. Mais les termes supérieurs du Primaire, ainsi que le Secondaire, le Tertiaire et le Quaternaire, restaient sans descrip¬ tion. D’autre part, l’interprétation de sa carte, à la suite des nou¬ velles découvertes, devenait difficile. Dewalque avait bien accepté de publier les notes manuscrites de Dumont concernant les ter¬ rains secondaires et tertiaires, mais ces documents épars, sans liaison, où l’on entrevoyait partout, sinon des contradictions, du — b 86 moins l’hésitation du maître, ne pouvaient être de grande utilité pour la science. C’est alors que, pour répondre au désir du monde savant, Dewalque se décide à publier le Prodome d'une description géologique de la Belgique. Ce titre indique le but poursuivi. Alors même que la description complète de notre pays serait achevée, dit Dewalque, il ne faudrait pas moins en condenser le texte dans un livre accessible à tous. Le Prodome fit sensation; il répondait à un besoin. Des comptes rendus élogieux parurent dans les journaux politiques et dans les revues étrangères. Après cinquante ans de progrès continus, on éprouve quelque difficulté à se placer dans l’état d’esprit des géologues de 1868. Ainsi l’article suivant, dû à la plume d’un des représentants les plus autorisés de la géologie belge ('), résume beaucoup mieux que nous ne pourrions le faire aujourd’hui, l’impression du monde scientifique au moment de l’apparition de l’œuvre de Dewalque. « Nous attirons avec plaisir sur cet ouvrage l’attention des lecteurs que 11e rebute pas une lettre un peu sérieuse et qui s’in¬ téressent à ces questions de la structure du sol, qui touchent à tant d’autres questions. On peut déclarer sans l’ombre d’exagéra¬ tion que le livre précité comble une lacune dans la littérature scientifique du pays et qu’il est destiné à être très utile. » En effet, la Belgique possède depuis quinze ans environ une des plus belles cartes géologiques que l’on connaisse, celle que le célèbre Dumont, professeur de géologie à Liège, exécuta par ordre du Gouvernement et sous les auspices de l’Académie royale de Bruxelles. Le géologue et son œuvre ont acquis dans le monde, en Europe comme en Amérique, une renommée qu’il n’est donné qu’à très peu de savants et à très peu de travaux de recueillir. Mais la carte de Belgique est privée d’une explication détaillée qui la fasse bien comprendre : il lui manque un commentaire écrit que Dumont, saisi brusquement par la mort, n’eut pas le temps de rédiger, et ce commentaire serait bien nécessaire à l’explorateur qui cherche à retrouver sur le terrain les témoignages et la justi¬ fication des divisions géologiques consignées sur la carte. A défaut d’une description complète du territoire, on possède un petit nombre de mémoires de Dumont, de Cauchy, et quelques notices O Charles de la Vallée Poussin. spéciales dues surtout à MM. Dewalque, Gosselet, Dupont, Cornet, Briart et à quelques autres géologues, et concernant seu¬ lement certains terrains particuliers ou des régions restreintes. Il faut ajouter encore deux ou trois chapitres du Précis de géologie de M. d’Omalius d’Halloy, consacrés à la géologie belge et où ce doyen de la science a déployé en quelques pages trop courtes le beau talent qu’on lui connaît. » Le Prodome que M. Dewalque vient de publier n’a pas pour objet de remplir les lacunes actuelles de la science et de fournir le texte explicatif de la grande carte de Dumont. Comme le dit l’au¬ teur lui-même, c’est seulement le résumé de la description com¬ plète du pays qu’il a entendu faire, en attendant que cette des¬ cription, à laquelle il travaille largement pour sa part, soit enfin donnée au public. Mais dans sa médiocre étendue, ce résumé de M. le professeur Dewalque est incontestablement ce que l’on pos¬ sède de meilleur sur la géologie belge, et désormais l’on saura bien où renvoyer ceux qui désirent se faire une idée précise de la disposition géognostique de la contrée. En relevant rapidement les mérites du Prodrome , il faut d’abord reconnaître et louer chez M. Dewalque la juste mesure de respect et d’indépendance d’esprit qui convient au disciple et au successeur d’un homme très éminent, mais dont les vues ont été parfois très systématiques et dont les œuvres ont à subir l’inévitable correction qu’entraîne le progrès des recherches. M. Dewalque, conservant toutes les grandes divisions de Dumont, divisions qui sont tout à fait justi¬ fiées dans leur application au sol belge, introduit néanmoins les modifications rendues nécessaires par les découvertes récentes. Et il est digne de remarque qu’il n’en résulte que fort peu de changements relativement à la carte géologique elle-même. Celle-ci reproduit le plus souvent avec exactitude les affleurements de terrains, alors que l’interprétation du disciple s’écarte de celle que Dumont avait adoptée. )> Ce n’est certes pas un petit avantage. Nous ajouterons que l’ouvrage est clair, d’une lecture aisée et qu’il est essentiellement pratique. Les caractères distinctifs des roches et des couches y sont décrits avec cette précision de termes qui est si avantageuse à celui qui cherche à s’orienter sur le terrain et dont Dumont était ami à si juste titre. Seulement il faut convenir que M. Dewalque, sans rien omettre d’essentiel, est plus sobre que son maître en expression minéralogique et qu’il est infiniment plus commode à consulter. Ce n’est pas le moindre mérite de M. Dewalque, notamment, d’avoir concentré en peu de pages d’une clarté parfaite la substance des volumineux mémoires des terrains ardennais et rhénans, publiés autrefois par Dumont et qui sont hérissés de descriptions diffuses au point d’en être illisibles. Les terrains secondaires du Luxembourg, du Hainaut et de la province de Liège ont été fort travaillés depuis Dumont. Les progrès de la paléontologie, d’une part; de l’autre, l’extension des excavations de mines et de houillères, ont permis de mieux reconnaître la nature de ces terrains, ainsi que leurs limites et les relations d’âge qu’ils présentent à l’égard des terrains clas¬ siques de la France et de l’Angleterre. Le Prodrome ici sera infi¬ niment plus utile, nous dirons môme nécessaire à celui qui veut savoir à quoi s’en tenir sur l’état présent de nos connaissances ; car la carte seule, ouïes renseignements émanés de Dumont, indui¬ raient facilement en erreur. Si l’on excepte les passages si courts du livre de M. d’Omalius, on peut dire que les terrains tertiaires formant le sol des Flandres et du Brabant n’ont jamais été décrits dans leur ensemble avec précision. C’est pourtant la partie de la carte géologique de Dumont où l’absence de texte explicatif se fait le plus sentir, parce que ces terrains ne sont guère repré¬ sentés que par des alternances de sables divers et d’argiles qui se ressemblent tellement au premier abord, que leur distinction est presque indéchiffrable. Sur ce point encore, le naturaliste, l’ingénieur, l’exploitant trouveront des renseignements précieux et inédits dans le livre de M. Dewalque. » En ce qui concerne les terrains quaternaires, Dumont s’est contenté de quelques données fort générales qu’il n’était pas possible de préciser d’avantage à l’époque où il les proposa. On sait que ces terrains, dans ces dernières années, ont été l’objet d’une attention particulière, notamment en Belgique. On y a scruté avec beaucoup plus de soin qu’auparavant les dépôts de cailloux, de sables et de limon qui recouvrent les plateaux, les pentes des grandes vallées et le sol des cavernes, et on y a retrouvé des pierres et des os travaillés, accusant la présence de l’homme en Belgique à une époque plus reculée qui l’on ne pensait. Dans cet ordre de choses, M. Dewalque résume habilement les faits : il en consigne de nouveaux fort importants, relatifs au vaste manteau qui s’étend sur la Hesbaye et les contrées voisines, mais il se borne à décrire tout cet ensemble complexe sans se décider en faveur des théories plus ou moins contestables qui ont été mises en avant pour les expliquer. L’ouvrage se termine par des considérations fort intéressantes sur la structure et l’origine des filons pierreux et métalliques du pays, et par des listes de fossiles rangés suivant chacun des étages où il se trouvent, et qui sont les plus complètes et les plus soignées qu’on ait jamais publiées concernant les terrains belges. » Au total, le livre de M. le professeur Dewalque est l’oeuvre d’un homme admirablement familiarisé avec les particularités du sol belge et parfaitement au courant des résultats et des méthodes variées de la science qu’il professe. C’est à la fois sage, simple et savant : c’est un bon livre (1). » Recherches concernant le Cambrien (1868-1874J Parmi les travaux plus récents de Dewalque, on peut encore citer ceux qui concernent le Cambrien. Dans le Prodrome d'une description géologique de la Belgique (1868), il acceptait la manière de voir de Dumont concernant la superposition des termes Salmien, Revinien, Devillien, en émettant quelques réserves au point de vue tectonique concernant l’existence d’anticlinaux devilliens. La meme année, MM Gosselet et Malaise, tout en admettant que le système salmien est la division la plus récente du terrain ardennais, contestèrent la superposition du Revinien sur le Devillien. Cette opinion fut appuyée en partie par l’illustre géologue allemand von Declien. Dans son rapport à l’Académie sur le mémoire de MM. Gosselet et Malaise, Dewalque avait critiqué certains arguments de ces savants et maintenu provisoirement l’opinion de Dumont. A partir de ce moment, il va chaque année en excursion avec ses élèves, soit dans l’Ardenne belge, soit dans l’Ardenne française. Mais non content d’étudier la question dans nos régions il se rend, en 1872, dans le Pays de Galles, où des termes analogues à ceux du Cambrien belge sont bien représentés. Ses Etudes sur la corréla- (*) Extrait du journal Le Catholique, Louvain. 24 Octobre 1868. - B 9° — iion des formations cambriennes de la Belgique et du Pays de Galles (1873) confirment son opinion première. Plus tard, dans une Note sur V allure des couches du terrain cambrien de VAr- denne et, en particulier, sur le massif deoillien de Grand-Halleux (1874), il constate la présence de plis très aigus et conclut qu’il 11’existe aucun argument stratigraphique solide contre l’ordre assigné par Dumont au système devillien et au revinien. Ici encore, Dewalque se faisait le défenseur des idées de son maître. Des recherches ultérieures semblent avoir démontré qu'il était entièrement dans la bonne voie. Dans le but de publier une seconde édition de sa carte géologique, Dewalque ne cessait de parcourir le pays et étudiait depuis longtemps le prolongement de nos formations paléozoïques en Allemagne. En i8g3, M. Ilolzapfel, professeur à Aix-la-Cha¬ pelle, avait figuré une carte du prolongement du massif cambrien belge et discuté la question de la discordance du Dévonien sur le Cambrien. Dewalque, tout en reconnaissant le bien fondé des grandes lignes du tracé de M. Holzapfel, signale cependant de nombreuses observations qui lui permettent de les corriger, de prouver que la discordance entre le Cambrien et le Dévonien est incontestable. Les roches cristallines qui traversent nos massifs siluro-cam- briens furent aussi pour lui l’objet d’importantes observations. Ses descriptions de l’allure de la porpliyroïde de Mairus ont, dans l’ensemble du moins, été reconnues exactes. En i885, le géologue allemand M. de Lasaulx découvre, dans la tranchée du chemin de fer à Lammersdorf, un affleurement de granité. Pour lui, la roche éruptive forme un dôme sur lequel s’appuie le terrain revinien. Cette opinion était grosse de consé¬ quences pour la stratigraphie du Cambrien établie par Dumont. Dewalque se rend immédiatement à Lammersdorf et, après une étude minutieuse du gisement, exprime une opinion toute diffé¬ rente de celle de de Lasaulx. Pour lui, le granité est interstratifié dans le revinien, et, certain de ce qu’il avance, il invite la Société géologique à se rendre sur les lieux pour vérifier cette opinion. Ici encore, notre savant ami interprétait correctement les faits, et de Lasaulx lui-même finit par reconnaître l’exactitude des vues de son contradicteur. Poursuivant ses recherches dans cette direction, Dewalque nous fait encore connaître l’existence d’un massif granitique dans la vallée de la Helle, à la frontière belge. Ce granité, comme celui de Lammersdorf et les eurites de Spa, serait, d’après lui, une apophyse d’une masse considérable cachée dans la profondeur. Enfin, il signale le premier l’analogie entre certaines bandes leldspatliiques du Brabant avec les tufs d’origine éruptive du Silurien anglais, opinion confirmée par MM. Bénard et de la Vallée Poussin. Dernières recherches relatives aux terrains dévonien ET CARBONIFÈRE. Commencées en 1860, ses études sur le Dévonien ont été poursuivies durant toute sa carrière. Désireux de retrouver au bord nord ainsi qu’à l’est du bassin de Dinant des équivalents des divisions si précises établies au sud du bassin, il signale des découvertes intéressantes de fossiles à Goé, Tilff, Pepinster, Bemouchamps, dans des couches considé¬ rées à tort comme burnotiennes, Dans une première Note sur la faune des quartzites taunusiens (1881), il était arrivé à cette conclusion intéressante qu’il existe des relations paléontologiques très intimes entre divers étages du système rhénan. Il espérait certainement pouvoir compléter ses études sur le parallélisme entre nos assises dévoniennes et les séries équiva¬ lentes de l’Allemagne et de l’Angleterre. Il avait, dans ce but, recueilli une remarquable collection de roches et de fossiles belges et étrangers, et acquis de nombreux spécimens comparatifs. De courtes notes concernant les découvertes d’espèces dévoniennes nouvelles pour la Belgique furent publiées par lui. Souvent il avait manifesté à ses amis l’espoir de s’occuper un jour de la description des restes organiques dévoniens. Malheureusement, absorbé par d’autres préoccupations, il n’a pu entreprendre ce travail. Ses remarquables collections, ainsi que ses cartes manus¬ crites et notes de voyage, ont été acquises par le Gouvernement et déposées à l’Université de Liège. Nous avons résumé précédemment les vues de Dewalque concernant la sédimentation du Calcaire carbonifère. Lorsque la question parut résolue, il constata que l’étude de cet étage était cependant loin d’être terminée. Les grandes classifica¬ tions adoptées, Viséen au sommet, Tournaisien à la base, man¬ quaient de précision puisque dans ces localités, Tournai et Visé, choisies comme types, la stratigraphie était encore dans une obscurité complète. Dewalque, dès lors, recherche des horizons fossilifères situés à des nivaux stratigraphiquement indiscutables et charge M. Destinez des déterminations paléontologiques. Il fut encore ici le promoteur d’une méthode féconde. De récents tra¬ vaux, publiés tant en Belgique qu’à l’étranger, ont démontré tout le parti qu’on pouvait tirer de ce procédé d’investigation^ Opinion sur l’extension de nos dépôts houillers. Dans son voyage en Angleterre en 1872, Dewalque poursuivait un double objectif : établir le parallélisme des formations cam¬ briennes de la Belgique et de l’Angleterre, et également celui des roches dévoniennes et carbonifères. Quoique 11’ayant pas été publiés, les résultats de cette dernière étude furent connus par son enseignement universitaire. D’après lui, le Dévonien moyen et supérieur du Devonsliire présentait les plus grandes analogies avec celui du bassin de Dinant, ce qui entraînait la conclusion que le bassin du Pays de Galles correspondait au bassin franco-belge. Les nombreux échantillons qu’il avait recueillis en 1872 ont servi à une démons¬ tration plus complète de cette thèse. Quelques années plus tard, en 1877, il compare les roches ren¬ contrées dans un sondage à Londres à nos roches dévoniennes du bassin de Namur et conclut que le prolongement du terrain liouiller belge passe dans les environs de Londres, vraisemblable¬ ment un peu au midi. Ces comparaisons entre la Belgique et l’Angleterre avaient une portée considérable. Au nord du bassin du Pays de Galles équivalent à celui de Liége-Mons, on rencontre, en Grande-Bretagne, au delà d’un grand massif silurien, de nouveaux bassins houillers exploitables. Il pouvait en être de meme en Belgique, au nord du massif silurien du Brabant. Aussi l’heureuse découverte du bassin liouiller de la Campine (1899) ne vint guère surprendre notre savant géologue. Elle lui semblait une conséquence toute naturelle de l’opinion qu’il avait exprimée en 1877. — b 93 3 Lors de la réunion de la Société géologique de France, en i863, Dewalqne avait également écrit ces lignes, intéressantes à rappeler aujourd’hui : « La découverte que l’étage liouiller entre Seraing et Liège plonge assez loin sous l’étage de Burnot, a produit une sensation qu’elle ne mérite pas. Il est difficile -de voir là autre chose qu’une grande ligne de faille. C’est ce qui résulte d’ailleurs des travaux de MM. Gî-osselet et Dormoy. Or, si le contact en question est une faille, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle soit inclinée ; et si elle incline au Sud sous le poudingue de Burnot, c’est que c’est là le cas ordinaire de cette faille, au moins dans la région où nous sommes. » Travaux concernant la physique du globe, etc. Nous avons vu que Dewalque n’avait pas limité le champ de ses observations au domaine de la stratigraphie et de la paléontologie. Parmi ses études se rattachant indirectement à la géologie, on peut citer en première ligne son Atlas de cristallographie à l'usage des élèves du cours de minéralogie , ainsi qu’un grand nombre de notes sur les minéraux belges. Nous signalerons également ses Observations sur les météorites belges , sur la pluie tombée à Bruxelles, sur l'influence de la pression de l'air et de la température de l'air dans les dégage¬ ments de grisou, une Note relative à la densité de la terre (1872), ses Observations concernant la déclinaison magnétique et celles Sur le tremblement de terre du 18 novembre 1881 , son Catalogue des ouvrages de minéralogie, de géologie et de paléontologie, ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les principales bibliothèques de Belgique, œuvre de patience qui a dû exiger un travail considérable et, enfin, ses recherches nombreuses sur les eaux minérales de l’Ardenne. Il semble être le premier géologue de notre pays qui ait scientifiquement étudié la question. Ses conclusions de 18^4, que les sources des environs de Spa seraient un reste de l’activité volcanique de l’Eifel, méritent d’être rappelées. En dehors du chapitre important du Prodrome consacré aux terrains tertiaires, on peut encore citer quelques notes relatives à ANN. SOC. GÉOL. DE B El. G. , T. XXXVIII". BULL., 7 la stratigraphie et à la paléontologie de ces formations où Dewalque se borne à préciser les faits sans essayer pour le moment de les interpréter. Signalons cependant ses intéressantes découvertes de vestiges de dépôts tertiaires en Ardenne et ses notes impor¬ tantes sur le conglomérat à silex du Hockay, qu’il considère comme un résidu de terrain crétacé. Il s’intéressait également à la botanique et était parvenu à constituer un herbier ou la flore belge était représentée à peu d’exceptions près. Pendant toute sa carrière, il ne cessa de faire des observations météorologiques. Sur sa demande, des postes d’observation avaient été établis à Spa et à Hockay. Un nombre très consi¬ dérable de documents concernant la floraison des arbres et des observations météorologiques ont été remis par sa famille à l’Observatoire d’Uccle. A l’Académie royale de Belgique, ses collègues ont une confiance illimitée dans son savoir et son expérience. Chaque fois qu’un mémoire concernant les sciences minérales est adressé à cette assemblée, Dewalque est nommé rapporteur. Il remet alors géné¬ ralement une analyse critique de l’œuvre présentée. Ses lumineux rapports sont encore lus aujourd’hui avec le plus grand fruit. Son rôle a la Société géologique et a la Commission de la Carte géologique. Un soir, au retour d’une excursion, on parlait des travaux des géologues belges. Un savant étranger, M. von Koenen, professeur à Gottinge, disait, en parlant de Dewalque : « Si celui-ci n’avait à son actif que le Prodrome et la fondation de la Société géologique, cela suffirait amplement à lui assurer l’estime et la reconnaissance de tous les géologues. » Ce fut, en effet, une idée heureuse de Dewalque de grouper toutes les forces alors éparses dans le pays. Jusqu’en 1873, les articles concernant la géologie de notre territoire étaient dissé¬ minés soit dans les publications de l’Académie, soit dans celles de la Société géologique de France. Les nombreux élèves que Dumont et Dewalque avaient su intéresser aux recherches géologiques occupaient des situations dans l’Administration des mines ou dans l’industrie et se tenaient bien difficilement au courant des progrès réalisés. Un grand nombre d’observations importantes étaient perdues, soit par indifférence, soit par timidité des auteurs redoutant la sévérité des critiques des savants étrangers ou des académiciens. Aussi, lorsqu’en décembre 1878, d’accord avec Devaux, Habets, Ad. Firket, R. Malherbe, Dewalque proposa la fondation d’une société dans le but d’encourager les recherches et « de publier toutes les découvertes, surtout celles que les auteurs considèrent, le plus souvent à tort, comme trop peu importantes pour être communiquées à de grandes sociétés savantes (x) », cette idée fut accueillie avec une égale sympathie par le monde des savants et par celui des ingénieurs. Tous les amis des sciences minérales étaient heureux de pouvoir, dans des réunions mensuelles et dans des excursions sur le terrain, échanger leurs vues et écouter la parole et les conseils de savants maîtres. Dès que la Société géologique est constituée, Dewalque consacre tous ses efforts à sa prospérité. Le nombre des membres s’élève, en quelques années, de i83 au début à 284* Dewalque, seul, s’occupe alors de la rédaction des procès-verbaux, de la correction des épreuves, des relations avec les sociétés étrangères, des nomi¬ nations des membres honoraires et correspondants, de l’organisa¬ tion des séances. Rarement il laisse passer une communication sans y apporter des observations, des compléments ou des corrections. En fondant cette société, Dewalque avait eu l’heureuse idée d’instituer une excursion annuelle. Tous les membres trouveraient ainsi l’occasion de se mettre aisément au courant des derniers progrès de la science et de connaître ce qu’il restait à faire. Presque chaque année, il propose et dirige lui-même l’excursion, en rédige le plus souvent le compte rendu. Pas un endroit inté¬ ressant pour la géologie du territoire belge n’est laissé de côté. Les points encore obscurs ou contestés sont : la stratigraphie du Cam¬ brien, l’origine des roches cristallines qu’on y rencontre, l’âge des calcaires dévoniens, l’âge relatif des couches aux environs de la crête du Condroz, le parallélisme entre le bassin de Namur et celui de Dinant, la stratigraphie du calcaire carbonifère. Sous sa direc¬ tion ou sur son initiative, les géologues vont étudier tous ces O Circulaire relative à la fondation d’une Société géologique, 29 décembre 1873. - problèmes sur le terrain. Ils parcourront avec lui les Ardennes françaises, les Ardennes belges, les vallées de la Meuse, de l’Ourthe, du Hoyoux, de la Mebaigne. Fidèle à son principe, Dewalque veut étaler au grand jour les éléments des problèmes en discussion, faisant appel à tous pour en rechercher la solution la plus heureuse. Mais, dans son esprit, la société qu’il a fondée doit jouer un rôle plus important. Durant les quinze années qui suivirent la mort de Dumont, les études géologiques s’étaient multipliées à l’étranger comme en Belgique. Les anciennes cartes, souvent simples croquis dressés à une petite échelle, devenaient partout insuffisantes. En France, en Angleterre, en Autriche, en Allemagne, on étudiait la question des levers à grande échelle. La patrie de d’Omalius et d’André Dumont ne pouvait rester en arrière. L’admirable Carte géologique de Dumont avait, pour des raisons d’économie, été dressée à trop petite échelle. Des compléments ont d’ailleurs été apportés à l’œuvre du maître. La Société géologique, qui compte parmi ses membres des savants, des ingénieurs, des industriels, doit prendre l’initiative d’un mouvement en vue de la confection d’une carte à grande échelle, où l’on tiendra compte de tous les progrès réalisés. Cette carte, Dewalque en a le ferme espoir, va constituer pour le pays un superbe monument scientifique ; la société qu’il a fondée aura l’honneur d’avoir été la première à proposer son édification. C’est à la séance du 1 6 mai 1875 que Dewalque attire, pour la première fois, l’attention de la Société sur l’intérêt qu’il y aurait de reviser la Carte géologique publiée en 1849 par Dumont à l’échelle du cent soixante-millième. Cette communication est accueillie avec enthousiasme et, après une sérieuse étude de la question, la Société demande au Gouverne¬ ment d’ordonner le lever d’une Carte géologique détaillée à l’échelle du vingt-millième, et sa publication par l’Institut carto¬ graphique militaire à l’échelle du quarante-millième. Dans l’entretemps, l’Académie royale de Belgique avait chargé trois de ses membres d’examiner la question. Briart et Dewalque concluaient affirmativement, tandis que M. Dupont réclamait au préalable une nouvelle publication de la carte de Dumont, accom¬ pagnée d’un texte explicatif. Le Gouvernement, de son côté, avait nommé une Commission pour étudier le mode d’organisation du futur Service. La Société géologique, l’Académie, les Associations d’ingénieurs de Liège et de Louvain émirent l’avis que la direction et l’exécu¬ tion de la Carte devaient être confiées à une Commission composée exclusivement de géologues. On pensait généralement qu’il en serait ainsi, lorsque, le 19 juillet 1878, un arrêté gouvernemental confiait la direction de l’œuvre au directeur du Musée d’histoire naturelle, sous le contrôle d’une Commission administrative com¬ posée de six géologues et de trois fonctionnaires. Des géologues libres, étrangers au Musée, étaient admis à collaborer à la Carte, mais leurs travaux ne pouvaient être publiés que comme levers préparatoires. Cette décision parut une défaite pour les amis de Dewalque. C’était lui qui, par ses démarches auprès des sociétés savantes, avait obtenu l’adhésion unanime du pays en faveur de la confection d’une carte à grande échelle. Successeur de Dumont, ayant lui- même publié une excellente Carte géologique de Belgique, Dewalque semblait tout désigné pour prendre la direction d’une telle œuvre. Il se trouvait éliminé par le Directeur du Musée, actuellement, c’est vrai, géologue de grand mérite, mais qui pouvait, plus tard, être remplacé par un zoologiste, un botaniste. Avec une ténacité remarquable, il se met dès lors à combattre le Service officiel. Il parvient à convaincre ses amis et groupe autour de lui la plupart des géologues belges, La lutte commence, lutte dirigée par un seul homme contre une institution officielle. La décision du Gouvernement est à peine connue, que Dewalque adresse des pétitions aux Chambres et au Sénat, et charge le Président de la Société géologique de protester à son tour. Les premières réclamations sont sans écho. Dewalque ne se décourage point. Chaque année, la Société géologique revient à la charge, critique les travaux du directeur du Service et adresse de nouvelles protestations aux Chambres législatives. Elles finissent par être écoutées. En i885, les assemblées délibérantes rejettent le crédit destiné à la continuation de la Carte géologique, et le Gouvernement suspend son exécution. Dewalque triomphait. Après sept ans de lutte, il renversait enfin l’édifice dont il avait le premier réclamé la construction, mais dont il n’était pas l’arcliitecte. Mais il ne suffisait pas de démolir, il fallait reconstruire. Une nombreuse Commission fut chargée d’étudier la réorganisa¬ tion du Service de la Carte. Elle groupait la presque totalité des géologues du pays, y compris les membres du Service officiel, dont Dewalque venait brusquement d’interrompre le travail. Avec ces éléments, l’accord était difficile. Dès les premières réunions, de violentes discussions s’élèvent ; elles ne tardent pas à être portées à la tribune de la Société géologique de Belgique. Depuis i885, d’ailleurs, cette Société traverse une période critique. D’autres préoccupations que le désir de progrès scientifiques semblent animer les membres. On discute longuement le lever des géologues officiels qui répondent à leur tour par des critiques non moins vives concernant l’œuvre des géologues libres. On récrimine sur le passé au lieu de chercher à améliorer le présent. On se perd à discourir sur le caractère plus ou moins injurieux d’une phrase prononcée en d’autres milieux. Les questions de procédure prennent alors une importance énorme. Des sténographes sont priés de reproduire exactement les débats. Les réunions de la Société géologique ressemblent, dit un confrère, aux séances de la Chambre et du Sénat. Une scission devenait inévitable. Dewalque semble la provoquer. Elle se produisit en 1886. Une nouvelle société se fonde alors à Bruxelles, sur l’initiative de MM. Itutot et van den Broeck. Elle prend le titre de Société belge de géologie. Tous ces événements parurent un désastre pour les anciens membres de la société liégeoise. Us furent un bien. La terre belge est merveilleusement dotée au point de vue de l’étude des sciences minérales, et plusieurs sociétés peuvent vivre à l’aise dans ce vaste domaine. La nouvelle société bruxelloise n’a pas fardé à marcher, comme l’ancienne société de Liège, dans la voie de la prospérité et du progrès. Le rameau détaché du tronc est devenu lui-même un arbre puissant. Le nouveau Service de la Carte finit cependant par être organisé en 1889 conformément, cette fois, aux désirs exprimés onze ans auparavant par l’Académie et les Associations belges d’ingénieurs. Tous les géologues sont appelés à l’édification de l’œuvre et consti¬ tuent la Commission géologique. A sa tête se trouve un Conseil de direction composé de neuf membres, dont sept géologues : MM. Briart, Dewalque, de la Vallée, Malaise, Mourlon, Rutot, van den Broeck, le Directeur général des mines comme président et M. Mourlon comme secrétaire. Dewalque enfin collabore à l’œuvre qu’il avait tant désirée, mais il avait 63 ans. Son influence est prépondérante dans les débats concernant les légendes à adopter. Cependant, le 23 juillet 1896, il donne sa démission de membre du Conseil de direction. Il reprochait au secrétaire d’avoir tranché la question de la légende du Bolderien de sa propre autorité, sans avoir fait appel au Conseil. Cette décision fut vivement regrettée par tous ses amis. Toute carte géologique n’étant nécessairement qu’une œuvre provisoire, Dewalque leur paraissait exagérer l’importance du grief qu’il reprochait au secrétaire du Conseil de direction (1). Mais, quoi C) Je ne crois pas être trop indiscret en reproduisant ici une lettre que m’adressait Briart au sujet de ces événements de 1896, cette lettre étant à la fois un hommage rendu à notre maître et un document précieux pour l’histoire de la carte géologique au ^oooo- Morlanwelz, le 7 septembre 1896. Mon cher Lohest, Au cours de notre dernière excursion, on a assez bien parlé, en petits comités , de l’incident grave survenu au Conseil de Direction et, ce qui est beaucoup plus grave encore, de la démission de M. Dewalque qui en a été la suite; j’ai cru comprendre par tout ce que j’entendais dire, que l’on faisait retomber sur nous, partisans de M. Dewalque, une partie de la responsa¬ bilité de cet événement regrettable à tous les points de vue. Quant à M. Dewalque lui-même, il n’hésitait pas, m’a-t-on dit, à nous l’endosser tout entier, nous reprochant de 11e pas l’avoir soutenu, de ne pas l’avoir suivi. Une déclaration avant d’aller plus loin. Je reconnais que, comme géologue, je dois tout ou peu s’en faut, à M. Dewalque. Rappelant le souvenir de Cornet, je puis et dois dire que c’est lui qui nous a fait ce que nous avons été, soit par ses conseils, soit pour ses encouragements. Je pense, d’un autre côté, que jamais nous ne lui avons marchandé notre reconnaissance. Nous l’avons constamment suivi dans des luttes qu’il est inutile de rappeler ici ; nous l’avons soutenu dans la mesure de nos forces, sans même examiner si ces luttes avaient toujours un mobile scientifique. Nous sommes parvenus à l’aide d’autres amis, à renverser une institution qui ne pouvait abriter que nos adversaires et à la faire remplacer par une autre qui n’est pas parfaite, sans doute, mais qui, vu l’état des choses, était dans le cas de nous donner la plus grande somme de satisfactions que nous pouvions raisonnablement désirer, B 100 qu’il en soit, les nouvelles découvertes laites en Campine viennent récemment de démontrer l’exactitude entière des vues de notre savant maître. Le praticien qui utilise aujourd’hui la Carte géologique à l’éclielle du quarante-millième ignore les péripéties que l’oeuvre a traversées. Parmi les nombreux collaborateurs, Dewalque, lui, semble s’être désintéressé de ce travail. Sur les 226 planchettes publiées, 14 portent son nom, mais souvent à titre de collabora¬ teur. Rien ne vient rappeler aujourd’hui qu’il fut le réel promo¬ teur de cette œuvre considérable, que pendant trente ans sa bonne exécution fut l’objet, de sa part, de préoccupations continuelles, que les combats qu’il dirigeait en vue d’obtenir une organisation irréprochable du Service de la Carte furent souvent sur le point de compromettre sérieusement sa santé. Je me demande si M. Dewalque a jugé que le moment était venu de renverser cette dernière et s’il a cru, réellement, que noire devoir était de le suivre dans cette nouvelle campagne ? Je devrais dire le suivre aveuglément , car nous n’avons été prévenus de rien. Je veux bien me laisser guider par M. Dewalque; j’ai la plus grande confiance en lui. Mais 11e trouvez vous pas très légitime de notre part, de savoir au moins, avant de le suivre, où il veut nous conduire ? O11 11e peut pas m’objecter qu’il 11e savait pas lui-mème que ce fut le résultat d’une discussion survenue à l’improviste. Depuis longtemps cette discussion était prévue et même, si je me rappelle bien, demandée. Il s’agissait d’une assise tertiaire remise trop haut ou trop bas dans la série, question d’accolade dont vous vous souciez peu, m’avez vous dit. (Il s’agissait des terrains primaires, mais je pense que vous étendez la chose jusqu’aux terrains tertiaires). Or, la question a été tranchée sans V intervention du Conseil. Cela est une irrégularité grave, je le reconnais volontiers, sans croire cependant que tout fut perdu pour cela. Quant à la question scienti¬ fique, je ne la connais guère, n’ayant jamais étudié les terrains dont il s’agit; et s’il avait été question de se prononcer sur elle seulement, je me serais abstenu. Non seulement la discussion était prévue mais la solution qu’entendait lui donner M. Dewalque, le vote d'une motion de blâme, était arrêtée également, mais par lui seul. O11 ne pousse pas les choses aussi loin sans y avoir mûre¬ ment réfléchi. Cela ne peut pas s’appeler un coup de tête, ce qui s’accorderait mal, du reste, avec le caractère de son auteur. >'ous aurions pu croire cependant qu’il n’en était pas ainsi, au peu d’insistance qu’il mit à ne pas pousser la discussion plus avant et à laisser, en quelque sorte, clore l’incident comme s’il reconnaissait avoir obéi à mou¬ vement peu réfléchi. Je pense que ce fut notre impression à tous, et cette impression persista après la séance, jusqu’au moment où nous parvint la B IOI Cependant, la Société géologique de Belgique, qui avait failli sombrer lors des discussions orageuses de 1886, s’étant rapide¬ ment relevée, prospérait et publiait sous la direction de Dewalque de nombreux et importants mémoires. En 1898, cette Société célébrait paisiblement son vingt-cin¬ quième anniversaire. Ayant été chargé alors de résumer les tra¬ vaux des membres, j’ai pu, après avoir jeté un rapide coup d’œil sur les progrès accomplis depuis l’époque de la fondation, con¬ clure en disant : « Le rôle prépondérant qu’a joué notre Société dans le mouve¬ ment géologique du pays, sa bienfaisante influence, la liante posi¬ tion scientifique qu’elle s’est acquise à l’étranger, sont, en grande partie, l’œuvre de notre secrétaire général qui, pendant un quart de siècle, lui a consacré le meilleur de son temps et de son activité. nouvelle de la démission. Il fallut donc en revenir et conclure que, de propos délibéré, il avait voulu pousser les choses à l’extrême. Les motifs de sa démission ne vinrent que confirmer cette idée. Tout était donc préparé à l’avance et nous n'en savions rien. Nous devions appuyer sa motion de blâme, et il n’avait pas pris la peine de nous faire part de son dessein et de nous demander notre sentiment. Avait-il seulement entrevu les conséquences de la chose et regardé au delà du vote qu’il provoquait ? Il est permis d’en douter, car ce vote ne pouvait avoir pour nous qu’une issue désastreuse. C’était la démission du bureau, et nous-mêmes nous aurions dû nous retirer devant une aussi triste victoire. Donc, tout bien pesé, et quel que soit le résultat du vote, il avait pour conséquence nécessaire la dislocation du Conseil de direction, peut-être un nouvel arrêt des travaux de la carte et, dans tous les cas, un nouveau remaniement du Service géologique. Est-ce bien cela que nous devions avoir pour objectif ? Cette question de la carte géologique n’avait-elle pas passé par des péripéties assez défavorables sans lui en chercher d’autres? Fallait-il lui trouver de nouveaux motifs d’impopularité, pour ne pas dire de ridicule? Ce sont ces considérations qui m’ont passé rapidement et, pour cela même, un peu confusément dans l’esprit, quand j’ai entendu formuler la motion de blâme par M. Dewalque, et je pense qu’il en a été de même de mes collègues. Nous avons entrevu la voie dangereuse dans laquelle il voulait nous entraîner ; aussi avons nous accueilli très froidement sa proposition. Il a compris que nous ne pouvions pas le suivre et a paru 11e pas insister. La retraite de M. Dewalque est une grande perte pour le Conseil de direction. D’après ce que l’on nous a assuré, elle est irrévocablement donnée et j’ai compris, du reste, immédiatement, qu’il n’y avait pas à revenir là dessus. C’est, je le reconnais, ce qui pouvait nous arriver de plus fâcheux, et cela ne manquera pas d’ètre exploité par les ennemis du Service actuel de la carte. B 102 » Le plus bel hommage que nous puissions lui rendre aujour¬ d’hui ne demande pas de pompeuses paroles; il a suffi de faire l’histoire de cette Société, dont il a été l’âme pendant vingt-cinq ans. Il peut, avec fierté, contempler l’œuvre dont il est le grand ouvrier. » A cette époque, vingt-cinq volumes avaient été livrés au public, dont pas une page sans avoir été revue par le secrétaire général. Vingt-cinq fois déjà, celui-ci avait été réélu par acclamation. Mais le labeur du secrétariat devenait écrasant. Dewalque désirait enfin avoir un peu plus de temps à consacrer à des travaux per¬ sonnels commencés depuis longtemps. A l’occasion de sa retraite, une manifestation intime est orga¬ nisée en son honneur. Dans un discours éloquent, G. Soreil rappelle tout ce que la Société doit à Dewalque et ses confrères lui remettent un médaillon en bronze, par de Tombay, qui exprime bien la physionomie calme et pensive du savant jubilaire. Mais Dewalque ne se désintéressait pas de la Société. Il accep¬ tait le titre de secrétaire général honoraire et fondait un prix destiné à récompenser un travail qui donnerait l’analyse, dans l’ordre chronologique, des publications parues depuis i£68 sur la géologie des assises tertiaires comprises entre le Bruxellien et le Diestien exclusivement. Ses travaux de cartographie géologique. Nous avons vu qu’une des premières publications de Dewalque était une Carte des environs d’Arlon, où il n’hésitait pas à corriger les tracés de Dumont. Plus tard, à l’occasion de ses discussions avec Gosselet, il lève la Carte des environs de Couvin (x). Quelques années après l’apparition du Prodrome , de multiples découvertes nécessitant des interprétations nouvelles rendaient difficile aux débutants la lecture de la Carte de Dumont. Dans le désir d’être utile à ses élèves, Dewalque pense d’abord à publier une nouvelle édition de cette œuvre, en la corrigeant et la mettant an courant des progrès effectués. Devant le refus des héritiers de Dumont de voir apporter une modification quelconque à O Deux cartes à l’éclielle du ^20000 des environs de Couvin, levées par Dewalque, sont conservées dans les collections du service de la géologie à l’Université de Liège. Ces cartes ont figuré à différentes expositions, B io3 l’œuve de cet illustre savant, Dewalque se décide alors à publier à l'échelle du i/5oo,oooe une carte où il serait tenu compte de l’avancement de nos connaissances. C’est ainsi qu’il corrige heureusement les tracés de certaines limites, délimite le Silurien du Condroz et modifie la légende de Dumont, en se basant sur ses propres observations et sur les découvertes nouvelles. Tout en se ralliant aux idées de Gosselet, il avoue l’impossibilité d’établir des divisions convenables dans la bande dévonienne située au sud de la crête du Condroz, et maintient provisoirement l’opinion de Dumont à son sujet. Bientôt cependant, dans son rapport sur la réunion de la Société géologique à Huy (19 sep¬ tembre 1875), Dewalque vient jeter les bases des divisions admises plus tard par les géologues du Service officiel. Sa Carte de 1879 représente, en somme, la synthèse des travaux et des découvertes faites en géologie depuis la mort de Dumont. Elle est également le résultat de nombreuses recherches faites par l’auteur sur le terrain. Elle va faire autorité. Les classifica¬ tions indiquées seront désormais adoptées par la généralité des géologues et seront en grande partie conservées dans la Carte géologique détaillée. Cette publication eut un succès considérable. La première édition fut rapidement épuisée. Dewalque se préoccupait d’en publier une seconde, lorsque les questions relatives à l’organisa¬ tion du Service géologique vinrent l’absorber. Cependant, en 1903, la plupart des planchettes de la Carte officielle étaient parues et mises dans le commerce. Tl manquait toutefois encore une carte figurant l’ensemble du pays. Dewalque se décide alors à résumer, à l’échelle du i/5oo,oooe, tous les documents publiés par le Service géologique, mais en meme temps il en fait la critique. Les légendes et les limites adoptées sont loin de le satisfaire entièrement. Il modifie la clas¬ sification du Dévonien, du Bolderien et du Poederlien. Imitant la Carte officielle, il subdivise le Dévonien du bord nord du bassin de Dinant. Il semble s’y résoudre à regret. «Je considère, dit-il. cet essai comme prématuré et les limites établies comme fort hypothétiques. » Il maintient également le Wealdien dans le Crétacé. Mais les principales différences que sa Carte présente avec les planchettes B I04 — publiées par le Gouvernement concernent le Tertiaire. On y retrouve le reflet des discussions qui l’avaient amené à donner sa démission de membre du Conseil de direction du Service officiel. Dewalque persiste à conserver au Bolderien l’ancienne attribu¬ tion de Dumont, et à ranger cet étage dans l’Oligocène. Il en retranche les sable > d’Edegliem et ceux d’Anvers à Pectiinculiis pilosus, qu’il considère comme anversiens à la suite de MM. Cogels et van Ertborn. Enfin, tout en préférant pour le Poederlien les tracés de ce dernier géologue à ceux de la Carte officielle, il remarque cependant que cet étage, créé aux dépens du Scaldisien de Dumont, l’a absorbé de telle sorte qu’il n’en reste plus à Anvers qu’un mince cordon littoral, qu’il lui a été impossible de figurer. Il tient d’ailleurs à mettre sa Carte au courant des découvertes les plus récentes. Il y figure sous les morts terrains les limites probables dé la formation houillère, ainsi que celles du Trias de la Campine. En qualité de collaborateur à la Carte géologique de Belgique, Dewalque a signé quatorze planchettes. Un certain nombre, Muno, Sterpenich, Hauwald, situées à la frontière, ne concernent que des bouts de territoire. Sa grande compétence dans les questions concernant le Jurassique l’engage à collaborer avec M. Donnai aux levers des planchettes où ce terrain est représenté. Comme levers plus importants on lui doit : Harzé-La Gleize-Stavelot- Erancheville, Sart-Baraque Michel, Louvegné-Spa, territoires dont le sol est surtout constitué par le terrain cambrien. Enfin, on peut citer sa collaboration à Huy-îsandrin et Natoye- Ciney. Cette dernière feuille, imprimée l’année même de sa mort, reflète au sujet de la stratigraphie du Calcaire carbonifère les opinions qu’il avait soutenues avec tant d’ardeur depuis quarante- huit ans, dans ses discussions avec le premier directeur du Service géologique. Carte tectonique de la Belgique. L’un des premiers travaux de Dewalque avait été une thèse sur les théories de la formation des montagnes (1857). Séduit comme tant d’autres par les brillantes conceptions d’Elie de Beaumont concernant les déformations successives du globe, il subit cette influence pendant longtemps. On en retrouverait aisé- — B io5 ment des traces dans la lecture du chapitre du Prodrome consacré an mouvement du sol de la Belgique. Plus tard, il émet des considérations intéressantes sur le pro¬ longement de la faille eifelienne (1879). A l’époque où il va quitter renseignement, les vues d’Elie de Beaumont ne sont plus guère enseignées qu’à titre historique. Des géologues éminents : Suess en Autriche, Dana en Amérique, Heim en Suisse, Marcel Bertrand en France, ont mis en avant d’autres idées sur la formation des chaînes de montagnes. On 11e pense plus qu’elles se sont soulevées sous la poussée des roches éruptives. Partout on a observé l’obliquité du plissement des couches et l’influence d’une poussée parfois presque horizontale qui a compliqué les plis de fractures et des charriages. De nombreuses cassures ont été levées et délimitées en Belgique, à l’occasion du levé de la Carte, ainsi que par les recherches et les exploitations minières. MM. Briart, Smeysters, de Dorlodot ont déjà publié d’importants mémoires sur ces dislocations. Mais on manque encore d’une carte en figurant l’ensemble, guide indispen¬ sable pour le géologue qui veut étudier la complication des fractures, leur relation avec le plissement montagneux ou les phénomènes volcaniques. Quoique déjà souffrant, sentant sa vue baisser, Dewalque n’hésite point à se mettre à l’œuvre. Il compulse d’innombrables documents et reporte avec soin et précision les cassures qu’ils indiquent sur le canevas topographique de sa Carte géologique. En présentant cette œuvre utile, il écrit : « Nous espérons que ce travail sera accueilli favorablement, comme l’a été la Carte de Regelman, par tous ceux qui s’intéressent à la question des tremblements de terre. Nous n’attendons pas un accueil moins favorable de la part des géologues qui s’intéressent particulièrement aux questions de tectonique, car nous espérons qu’elle facilitera leur travail. Nous n’entrerons pas dans des consi¬ dérations théoriques à ce sujet ; il faudrait commencer par distinguer les dislocations produites par mouvements tangentiels de celles qui sont dues aux mouvements radiaux. Cela nous semble hasardeux pour beaucoup de ces accidents et impossible pour d’autres. » Nos jeunes géologues verront plus loin que nous. » Dewalque avait alors près de 80 ans et était le doyen des — B 106 géologues belges. Cette Carte est son testament scientifique. L’absence de commentaire est significative. Et ce grand savant, dont la vie fut un combat continuel, nous apparaît encore à la fin de sa carrière debout sur la brèche, montrant en silence aux jeunes la voie à suivre. •0 Son rôle dans l’enseignement. D’une grande bonté, tout désireux de faciliter les études, il accueil¬ lait avec plaisir toute demande de conseil ou de renseignement. Nous le voyons encore, assis à son bureau de la rue de la Paix, au milieu de sa riche bibliothèque, de ses précieuses collections minérales où tout était rangé, étiqueté, classé avec un soin méti¬ culeux. Il entretenait des relations avec les géologues et les sociétés scientifiques du monde entier ; sa correspondance, d’une concision laconique, lui prenait cependant une grande partie de son temps. Le visiteur trouvait généralement Dewalque écrivant, vous demandant la permission de terminer une phrase. Si on lui exposait des vues que l’on croyait nouvelles, il ne manquait jamais de vous énumérer de mémoire le nom des auteurs qui avaient parlé du même sujet, les revues et l’année même où leurs articles avaient paru. Il cherchait alors dans sa bibliothèque les documents relatifs àla question posée. On éprouvait l’impression d’être en face d’un homme supérieur, qui avait lu tout et réfléchi sur tout ce qui concernait les sciences minérales, et c’est à bien juste titre que Gosselet disait de lui : « J’admire chez Dewalque l’étendue de ses connaissances. » Cette érudition prodigieuse fut, vraisemblablement, la cause du scepticisme qui formait le fond de son caractère de savant. Ayant assisté souvent à l’édification et à l’écroulement des théories, il lui en était resté une défiance extrême vis-à-vis des nouveautés. Dès qu’une interprétation était émise, il se faisait un dèvoir de contrôler lui-même les faits sur lesquels elle s’appuyait. Il modifiait, dans ce but, chaque année, le programme des excur¬ sions du cours. Recherchant les objections, il engageait ses élèves à en faire autant. La découverte d’un fait nouveau éclairait sa figure d’un sourire énigmatique. Il l’étudiait, l’examinait avec soin, mais il était bien difficile de connaître le fond de sa pensée : il semblait craindre d’engager ses élèves dans une mauvaise voie. — B 107 — « Accumulez les faits, observez, précisez, nous disait-il; l’enseigne¬ ment qu’ils renferment s’en dégagera naturellement sans nécessiter de longues dissertations. » Dans son enseignement, Dewalque suivait l’ordre et la méthode de Dumont. Après avoir exposé les faits sur lesquels il allait se baser, il exposait les hypothèses de la formation du monde, des roches, de leurs dislocations, de la succession des faunes et des flores, mais se gardait de conclure. Il semblait prendre plaisir à exposer des vues contradictoires, abandonnant à ses jeunes audi¬ teurs le soin de trancher le débat. Aussi ceux-ci étaient-ils, au début, un peu désorientés. Cet enseignement leur paraissait un cours de doctorat exigeant d’eux une maturité d’esprit et un ensemble de connaissances qu’ils étaient loin de posséder. Mais peu à peu, ils finissaient par entrevoir l'enchaînement dissimulé à dessein par le maître, par comprendre la sécurité et la sincérité de sa méthode. La description géologique de la Belgique était le but de la seconde partie de son cours. Elle était donnée avec cette clarté et cette précision qui caractérisent le Prodrome de 1868. Il ne cherchait guère à interpréter les faits. 11 se bornait à les signaler. Dewalque suivait encore ici le chemin tracé par Dumont, qui s’était contenté de livrer au public des documents, lui laissant le soin de les inter¬ préter et d’en déduire les conséquences théoriques et pratiques. Certes, aujourd’hui, l’enseignement de la géologie s’est modifié. Les descriptions minutieuses, les classifications détaillées prennent généralement moins de place dans l’enseignement universitaire. De nombreuses découvertes, analogues à celles que Dewalque avait effectuées dans le Luxembourg, sont venues successivement diminuer la confiance dans la valeur des subdivi¬ sions. Les discussions sur les limites des étages et des systèmes, qui avaient tant préoccupé les géologues du siècle dernier, sont, dans renseignement, reléguées à l’arrière-plan. On semble admettre de plus en plus que les classifications géologiques 11e sont que des points de repère arbitrairement fixés par l’homme dans' une suite ininterrompue de phénomènes. Des vues nouvelles se sont fait jour à la suite des explorations du fond des océans et de l’étude de la structure des montagnes. La formation des couches sédimentaires se révèle comme en relation avec un déplacement continu des rivages de la mer. L’étude des — B 108 — mouvements de l’océan et leurs conséquences, celle des dislocations qui les provoquent prennent de plus en plus une part prépondérante dans l’enseignement ; mais, quoi qu’il en soit, c’est un grand honneur pour Dumont et pour son successeur d’avoir su établir pour la Belgique, par une description précise des faits, une base sur laquelle tous les travaux géologiques ultérieurs concernant la Belgique devront nécessairement s’appuyer. On peut également leur rendre hommage d’avoir mis l’étude des faits à la hase de leur enseignement (1). Mais c’est surtout en excursion que De wal que aimait d’enseigner ; n’avait-il pas écrit : «Lagéognosie ne s’apprend pas dans les livres, on l’étudie sur le terrain. Celui qui cherche à connaître le terrain (*) Voici le programme du cours professé par Dumont en i854 : Dewalque suivait la même méthode d’enseignement. Définition des diverses branches de la géologie. But de cette science. Caractères géométriques. — Déterminations géognostiques, graphiques et numériques des masses minérales. — Cartes et coupes géologiques. — Direc¬ tion, inclinaison, puissance et allure des masses. — Masses limitées par des joints de stratification : couches, bancs, lits ; masses limitées par des joints d’injection : typhons, filons, amas, coulées ; masses limitées par des joints de texture, des fissures ou des failles. Caractères minéralogiques. — Roches : définition, classification, description. Caractères pa léonto logiq ues , — Fossiles : définition, distribution. Origine du globe . — Phénomènes qui ont précédé et suivi la consolidation superficielle du globe. Définition, composition et liaison des terrains. — Classification des terrains en trois classes, suivant le mode de formation : i" neptuniens ; 20 pluto- niens ; 3° geysériens. Première classe. — Terrains neptuniens. Caractères généraux, formation, soulèvement, consolidation, métamor¬ phisme, épigénie, altérations diverses. Moyens employés pour connaître l’âge relatif des couches et pour recon¬ naître les terrains qui ont été déposés en même temps sur des points plus ou moins éloignés de la surface du globe. Valeur relative des caractères géométriques, minéralogiques et paléontologiques pour déterminer la chrono¬ logie et la limite des formations. Classification et description des terrains neptuniens de la Belgique et des contrées voisines : Premier ordre. — Terrains primaires : Terrains ardennais ; Terrain rhénan ; Terrains anthracifère et houiller. ardennais n’ira pas recourir à la longue description que nou- devons à Dumont ; il n’en viendrait jamais à bout. Il prendra son sac et son marteau et ira visiter l’Ardenne : là, il en apprendra plus que par toutes les lectures possibles (t).» Xé à Stavelot, l’ Ardenne était restée pour lui une terre de prédis lection qu’il aimait à montrer. ^’était-ce pas pour arriver à connaître l’origine des montagnes où il avait passé les jours de son enfance qu’il s’était mis à étudier la géologie ? Jamais il ne paraissait plus heureux que lorsqu’il nous conduisait sur ces plateaux déserts des fagnes, dont il admi¬ rait la mélancolie des horizons immenses. Marcheur infatigable, portant au dos une sacoche dans laquelle étaient rangés avec un ordre précis : ses vivres, ses carte*, ses marteaux, sa boussole, son imperméable, il nous dirigeait dans de longues courses, hésitant longtemps sur la route à prendre, examinant avec soin (b Bull. Acad. t. XLI, p. 58. Documents relatifs à la publication d’une nouvelle Carte géologique de la Belgique. Deuxième ordre. — Terrains secondaires : Terrain pénéen ; Terrain triasique ; Terrain jurassique ; Terrain crétacé. Troisième ordre. — Terrains tertiaires. Quatrième ordre. — Terrains quaternaires. Deuxième classe. — Terrains plutoniens. Caractères généraux. Mode de formation et de refroidissement. Détermina¬ tion chronologique au moyen des caractères géométriques et minéralogiques. Classification et description : Premier ordre. — Terrains agalysiens : Terrain granitique ; Terrain porphyrique. Deuxième ordre. — Terrains pyroïdes : Terrain trachytique ; Terrain basaltique ; Terrain lavique. Troisième classe. — Terrains geysériens. Caractères généraux. Mode de formation. Détermination chronologique au moyen des caractères géométriques et paléontologiques. Classification et description des filons et des amas geysériens métallifères et lithoïdes Formation des montagnes et des vallées. (Annales des Universités de Belgique , i853, 1 85J et i855, pp. 1 3J , i35 et i36.) ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL., 8. B IIO tout échantillon recueilli, récoltant lui même de nombreuses roches, les étiquetant sur place. Toujours de bonne humeur, il paraissait plus alerte que ses jeunes compagnons. Connaissant le pays dans tous ses détails géologiques, ayant visité cent fois les mêmes points, il hésitait encore dans ses déterminations et en disait les motifs. Insoucieux des intempéries, oublieux de l’heure, se laissant entraîner à la poursuite d’une solution entrevue, il s’apercevait tout à coup qu’il était grand temps de rechercher un gîte pour la nuit. Le soir venu, assis entre nous à la même table, il nous racontait ses voyages et les épisodes les plus pittoresques de sa vie de géologue. S’il nous quittait au dessert, c’était pour remettre au net les observations de la journée, examiner et classer les échantillons recueillis, préparer dans ses détails l’excursion du lendemain. Et lorsque après avoir passé le restant delà soirée dans les cafés du voisinage, nous nous décidions bien tard à regagner notre auberge, à travers les vitres d’une fenêtre éclairée, ou par l’entrebâillement d’une porte mal jointe, nous apercevions encore la silhouette de notre vieux maître assis à sa table et consultant ses cartes. Bon nombre de ses élèves ont vraisemblablement oublié aujourd’hui les noms des subdivisions du terrain ardennais, mais ils n’ont certes pas perdu le souvenir du travailleur opiniâtre, du savant bon et bienveillant, faisant tous ses efforts pour leur faciliter leurs études et les intéresser à la géologie. Il suffisait aussi de vivre quelques jours avec lui pour se convaincre qu’on arrive dans la vie que par le travail. En 1892, les élèves des Ecoles spéciales de l’Université de Liège profitèrent de ce que le Roi venait de nommer leur savant maître commandeur de son Ordre, pour lui donner un témoignage d’estime et d’affection. Une manifestation fut organisée le 8 juin 1893. Devant une foule d’élèves et d’amis, de savants encombrant la salle académique de l’Université, un admirable buste, dû au talent de notre éminent sculpteur liégeois Léon Mignon (*), fut offert au (0 Le moulage à creux perdu, de ce buste, c’est à dire l’œuvre même de l’artiste, a été acquis aux héritiers de Léon Mignon et donné aux collections minérales de l’Université par le personnel du laboratoire de géologie. b iii Maître, ainsi qu’un album aux couleurs liégeoises, renfermant des dessins du délicat artiste Auguste Donnay. M. Galopin, recteur de l’Université, ouvrit la cérémonie. Ch. delà Vallée-Poussin, au nom de la Société géologique, retraça dans un remarquable discours, la carrière du savant. Le bourgmestre de Stavelot, M. Massange, prit la parole au nom des habitants de la ville où était né Gustave Dewalque. Il y eut à ce moment, dans l’auditoire, un mouvement de sympathique émotion lorsqu’il fit connaître que les habitants de la rue Bas- Rivage, à Stavelot, où Dewalque était né, avaient trans¬ mis une pétition au Conseil communal le priant de changer la déno¬ mination de cette rue et de l’appeler rue Gustave Dewalque, ce qui fut admis à l’unanimité. De nombreuses personnalités lui succédèrent. Nous citerons M. le Dr Jorissenne, au nom de la Société de salubrité publique et d’hygiène de la province de Liège ; M. le Dr Kuborn, au nom de la Société royale de médecine publique ; M. Poswick, au nom de l’Institut archéologique liégeois ; M. le Paige, au nom de la Société royale des sciences de Liège ; M. J. Fraipont, au nom des anciens élèves ; M. J. Delaite, au nom de l’Association générale des étudiants ; M. M. Péters, au nom de l’Association des élèves des Ecoles spéciales. La Société des arts et sciences du Hainaut, la Société royale malacologique de Belgique, la Société scientifique de Bruxelles envoyèrent des adresses de félicitations (2). Le succès de cette fête dépassa l’espoir des étudiants. Ils avaient compté sur le concours de leurs condisciples et des collègues de Dewalque. Les principales sociétés scientifiques du pays venaient se joindre à eux pour acclamer leur savant maître. Si l’homme de science était d’un scepticisme absolu, s’il souriait en appréciant ces grandes théories dont, disait-il, une simple découverte pouvait démontrer l’inexactitude, Dewalque était, au point de vue religieux, d’une conviction absolue. Il faisait partie de la société scientifique de Bruxelles, dont le but est l’étude des sciences en général mais également la recherche de l’harmonie (2) Le comité organisateur a publié à l’imprimerie Vaillant-Carmanne à Liège, un liber mémorialis ou tous les discours prononcés à cette manifesta¬ tion ont été reproduits. L’appréciation si sincère de l’œuvre de Dewalque par Cli. de la vallée Poussin m’a facilité beaucoup la rédaction de cette B 1 12 des sciences avec la philosophie spiritualiste et la religion révélée. Assistant aux assemblées générales et aux réunions du conseil de cette société, il fut élu président en 1888. Très large d’idées, il semble s’ètre dépeint lui-même en écrivant au sujet de Cornet : « 11 avait certainement des opinions politi¬ ques et philosophiques très arrêtées, mais il était très tolérant et détestait les discussions sur ces sortes de sujets, discussions aux¬ quelles il trouvait beaucoup d’inconvénients et très peu d’avan¬ tages. » Dewalque pensait, me semble-t-il, que la création était dans son essence une œuvre trop élevée pour être comprise par la mentalité imparfaite d’un être humain. La science se rapprocherait de plus en plus de la vérité, à condition d’avancer avec lenteur et pas à pas, en s’appuyant sur le sol rigide des faits certains ; jamais elle ne pouvait avoir la prétention d’avoir atteint le but. Quelques mois avant de mourir, aimant à s’exagérer les quel¬ ques rares infirmités qu’il ressentait, il parlait de sa fin prochaine avec sérénité. Considérant la mort, disait-il, comme la révélation de la vérité éternelle, il l’envisageait comme la récompense suprême de la vie d’un homme de science. En i883, l’accompagnant au Congrès géologique de Londres, 011 nous remit en entrant une médaille portant cette inscription : Mente et Matteo. Se tournant vers moi en souriant, il 111e dit : « C’est mal écrit. Pourquoi Mente et Matteo ? C’ést Matteo et Mente qu’il faudrait dire. Par le marteau d’abord, par l’observa¬ tion et le raisonnement ensuite. Les faits restent, leur interpré¬ tation passe. )) Ces quelques mots résument son enseignement et le caractère scientifique de l’œuvre considérable qu’il a léguée à son pays. SA CARRIÈRE. Né à Stavelot le 2 Décembre 1828, après avoir fréquenté l’école primaire de cette ville, Dewalque vint compléter ses études moyennes au Collège de Liège, où il obtint une palme au concours général de 1882. Entré à l’Université en 1844» après avoir obtenu la distinction à tous ses examens, il fut, en 1849, lauréat du concours univer- — B Il3 sitaire pour son mémoire sur La nature de V affinité chimique. A cette occasion, sa ville natale lui fit une brillante réception. Voici, d’après un journal de Stavelot, comment elle fut organisée (l) : « M. Gustave Dewalque a été couronné, par le Roi, lauréat du concours universitaire. Pour célébrer les succès scientifiques de leur jeune concitoyen, qui rentre aujourd’hui à 5 heures du soir dans sa ville natale, les habitants de Stavelot iront le recevoir à l’entrée de la ville et le conduiront à l’hôtel de ville, où un banquet lui sera offert dans l’ancienne salle de l’Harmonie. Les habitants de la rue Bas-Rivage, où il est né, voulant plus spécialement fêter cet heureux événement, se proposent d’élever à l’entrée de la rue un arc de triomphe, qui le soir, sera illuminé. » Nommé, en i852, préparateur du cours de physiologie humaine professé par Spring, il est proclamé docteur en médecine en i853 et en sciences naturelles l’année suivante. Pratiquant alors la médecine, il se propose de compléter à Paris ses études médicales, lorsque l’épidémie de choléra, en i852, lui inspire la généreuse idée de se dévouer entièrement à ses concitoyens. Il se met, dans ces moments difficiles, à la disposition de la Commission des hospices de Liège et vient pratiquer comme médecin interne dans les hôpitaux de la Ville. Nommé en i855 répétiteur du cours de minéralogie et de géo¬ logie et conservateur des collections, il oriente alors ses études vers les sciences minérales. En février 1857, la mort enlevait ino¬ pinément André Dumont. Dewalque le remplace à titre d’intéri¬ maire. Le 11 juillet 1867, il subit l’épreuve exigée pour le doctorat spécial en sciences minérales et présente comme dissertation inaugurale une description complète du Lias de la province de Luxembourg. Cette épreuve a commencé par une leçon sur la théorie des soulèvements des montagnes. « M. Dewalque, dit un journal de l’époque (2), a exposé cette théorie, ou plutôt les théo¬ ries, avec la plus grande précision et cette belle et grave simplicité qui 11’appartient qu’à la vraie science. Aussi, le nombreux audi¬ toire, parmi lequel se trouvaient des professeurs et d’anciens élèves de l’Université et de l’Ecole des mines, a-t-il accueilli cette leçon avec des applaudissements unanimes et prolongés. » (Ô L’ Annonce, 3 setembre 1849. (2) Le Télégraphe , 11 juillet 1867, B Il4 — Trois mois plus tard, il est nommé professeur extraordinaire à la Faculté des sciences et chargé des cours de minéralogie, de géologie et de paléontologie. Le 12 octobre i865, il est promu à l’ordinariat. Gustave Dewalque avait épousé le 9 septembre 1876, mademoi¬ selle Céline Lambotte. Il eut deux enfants. L’aînée, Thérèse, a épousé le 9 août 1900, M. Ulric le Paige. La plus jeune, Louise, s’est unie à M. Albert de Lame, le 12 février 1901. Pendant qua¬ rante-trois ans, il s’est consacré à l’enseignement des sciences minérales. Nommé professeur émérite en 1897, il meurt le 3 novembre 1905, âgé de près de 80 ans. La valeur de Gustave Dewalque fut vite appréciée. Nommé correspondant de l’Académie royale de Belgique le 16 décembre 1854, cinq ans plus tard il était élevé au rang de membre titulaire. En 1870, il fut appelé à la direction de la Classe des sciences et à la présidence de 1 Académie. Il fut aussi : Membre de la Société royale des sciences de Liège (i855); Secrétaire général de la Société géologique de Belgique, depuis sa fondation (1874) ; Membre effectif de l’Institut archéologique liégeois (1871); Membre du Conseil de salubrité publique de la province de Liège (1857), secrétaire général (1872), puis président (1875) jus¬ qu’aujourd’hui, où ce Conseil est devenu la Société de salubrité publique et d’hygiène de la province ; Membre fondateur de la Société royale de médecine publique de Belgique (1877), membre de son Conseil depuis l’origine; Membre fondateur et ancien président de la Société royale malacologique de Belgique (i863) ; Membre de la Société scientifique de Bruxelles; Membre honoraire de la Société paléontologique et archéolo¬ gique de Charleroi ; Membre correspondant de la Société des sciences et des arts du Hainaut (1860) ; Membre honoraire de la Société des sciences naturelles et médicales de Bruxelles (1876); Membre de la Société géologique de France (1869) ; Membre de la Société d’histoire naturelle de la province rhénane et de la Westphalie (1862) ; — B Il5 — Membre de la Société géologique allemande (1862) ; * Membre de la Société météorologique de France (1868) ; Membre de la Société géologique italienne (1881); Membre honoraire de la Société des sciences naturelles du grand-duché de Luxembourg (i855); Membre correspondant de la Société linnéenne de Normandie (1857) ; membre honoraire (1894); Membre correspondant de la Société géologique de Londres (1871); membre étranger (1880); Membre ordinaire de la Société impériale des naturalistes de Moscou (1876) ; Secrétaire de la Commission pour la classification et pour l’uni¬ formité de la nomenclature des Congrès géologiques internatio¬ naux (1878) ; Membre d’honneur de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire (1877); Membre honoraire de la Société des sciences naturelles de Cherbourg ; Membre honoraire de la Société impériale de minéralogie de Saint-Pétersbourg (1878); Membre correspondant de l’Institut impérial et royal géologique d’Autriche (1879) ; Membre correspondant de l’Académie du Valdarno (i883); Membre correspondant de l’Académie des sciences naturelles de Philadelphie (1884) ; Membre correspondant étranger de l’Académie pontificale dei Nnovi Lincei de Rome (1890). G. Dewalque a été l’objet de hautes distinctions pour ses publi¬ cations et notamment pour sa Carte géologique de Belgique au 5oo,oooe. C’est ainsi qu’il obtint un diplôme de médaille d’or à l’Exposi¬ tion universelle de Paris en 1878, à celle d’Anvers en i885, à celle de Paris en 1889. G. Dewalque a été nommé Chevalier de l’Ordre de Léopold en 1870. Il fut promu Officier en 1881. Enfin, le Roi l’a élevé au grade de Commandeur, le 2 décembre 1892. Il fut décoré de la Croix civique de première classe de Belgique; B 116 Il fut officier de l’Ordre des Saints Maurice et Lazare d’Italie (1882) ; Membre honoraire de la Société impériale des naturalistes de Saint-Pétersbourg (1893) ; Membre associé étranger de la Société française d’hygiène (1895); Membre honoraire de la Sociédad rient ifici Antonio « Alzati », à Mexico (1894) ; Président honoraire de la Société de salubrité publique et d’hy¬ giène de la province de Liège (1895) ; Météorologiste correspondant de l’Observatoire royal de Belgique (1900). Quoiqu’il eut refusé les honneurs académiques, un nombre con¬ sidérable d’amis, d’élèves et d’anciens élèves se rendirent à la maison mortuaire où les discours suivants furent prononcés. Discours de M. Merten Recteur cle V Université de Liège. • Les deuils se succèdent à l’Université d’une manière effrayante. Nous remplissons aujourd’hui le pénible et douloureux devoir de rendre les derniers honneurs à un vétéran de l’enseignement supérieur dont nous admirions, hier encore, la verte et vaillante vieillesse. Gustave Dewalque, né à Stavelot, en 1826, après avoir commencé ses études à l’Ecole moyenne de sa ville natale, fréquenta les cours du Collège communal de Liège, où il fut lauréat du Concours général de l’enseignement moyen, puis ceux de l’Université, où il prit part avec éclat au concours universitaire. Son mémoire sur l’affinité chimique fut couronné le 20 juillet 1849. Peu de temps après, il obtint d’une manière brillante les deux diplômes de docteur en médecine et de docteur en sciences naturelles. Une épidémie de choléra, qui éclata en i853, lui fournit l’occasion de se signaler par son dévouement professionnel. Il se mit sans hésiter à la dis¬ position de la Commission des hospices civils de Liège et rendit, dans ces moments critiques, de grands services comme médecin interne des hôpitaux. Mais toutes les aspirations de Dewalque le portaient vers le professorat où il devait illustrer son nom. Déjà en i85o, il avait rempli pendant quelque temps, les fonctions de professeur suppléant Ile physique et de chimie à l’Atliénée royal de Liège. En 1872, il entra à l’Université comme préparateur de physiologie humaine — B 117 et comparée et ajouta bientôt à ces fonctions celles de conservateur des cabinets de minéralogie et de géologie et de répétiteur de ces mêmes sciences aux écoles spéciales. A la mort d’André Dumont, survenue en 1867, il fut tout naturellement désigné pour lui succéder dans la chaire de miné¬ ralogie, de géologie et de paléontologie. Il subit le premier, à Liège, les épreuves du doctorat spécial et fut nommé la même année professeur extra- dinaire à la Faculté des sciences. Il fut promu à l’ordinariat en i865. U11 collègue plus compétent que moi va vous parler dans un instant des travaux scientifiques de Dewalque, qui 11e tardera pas à se faire connaitre à l’étranger, et des distinctions sans nombre que lui décernèrent les sociétés savantes. Je me bornerai à rendre hommage au dévouement sans bornes du Profes¬ seur et aux rares qualités de l’homme. Dewalque était une nature excellente et sa cordialité lui gagnait tous les cœurs. Il a parcouru une longue carrière entouré de l’estime et de la sympathie universelle. Ses élèves et ses nom¬ breux amis lui en ont donné de fréquents témoignages. Nous nous souve¬ nons tous avec émotion de l’inoubliable séance qui eut lieu il y a quelques années dans la Salle académique, quand fut fêtée son élévation au grade de Commandeur de l’Ordre de Léopold. Tous s’étaient donné rendez-vous pour saluer l’homme et le savant. L’ovation qui lui fut faite rappela celle dont André-Dumont avait été l’objet dans l’année qui précéda sa mort et dont les plus anciens d’entre nous gardent encore la mémoire. Quoi d’étonnant d’ailleurs ! Le disciple avait égalé le maître, Dumont s’étant survécu dans Dewalque. Plus heureux que Dumont, fauché en pleine maturité, notre ami a eu une existence longue et paisible, propice aux recherches scientifiques et en¬ tourée de toutes les joies de la famille et de l’amitié. Il a joui jusqu’à la dernière heure de toutes les facultés de son esprit et il a glissé dans la mort sans infirmités et sans souffrances. Nos pensées émues et sympathiques l’accompagneront pieusement par délà les ténèbres de la mort. Adieu, cher et vénéré Collègue, reposez en paix ! Discours de M, Neuberg-, Doyen de la Faculté des Sciences. Messieurs, Lorsqu’en 1896 Gustave Dewalque avait atteint la limite d’âge qui devait l’éloigner de sa chaire, ses collègues de la Faculté des Sciences ont tenu a lui exprimer leur grande estime et les vifs regrets que leur causait son départ. Comme doyen à cette époque, j’ai été l’interprète de ces senti¬ ments. C’est encore au même titre que je remplis aujourd’hui le dou¬ loureux devoir de prononcer un suprême adieu à celui qui fut le digne - B 118 successeur d’André Dumont, et qui restera toujours une gloire de notre pays et une illustration de notre Université. Vous n’attendez pas de moi, Messieurs, que je retrace ici, sous tous les aspects, la longue carrière de Dewalque. Le catalogue de ses publica¬ tions jusque l’année 1892 comprenait 285 travaux relatifs aux sciences minérales ; 23 travaux concernant la botanique, la chimie, la minéralogie, l 'hygiène, la médecine et l’arcliéologie ; 74 notices publiées dans la Biblio¬ graphie nationale. Cette liste s’est encore notablement accrue dans les i3 dernières années. D’autres personnes, plus autorisées que moi, ayant assumé la tâche d’analyser ici l’œuvre scientifique du défunt, je me bornerai à faire ressortir ce qu’il a été pour la Faculté des Sciences de Liège. Nommé, en i855, conservateur des cabinets de minéralogie et de géologie et répétiteur des cours d’André Dumont, il fut chargé, en 1857. d'achever les leçons de l’illustre géologue que la mort venait d’enlever. Après avoir subi, en juillet 1857, les épreuves du doctorat spécial en sciences minérales il fut nommé professeur extraordinaire le 12 octobre suivant, promu à l’ordinariat en i865, admis à l’éméritat en 1896. Pendant cette longue carrière professorale, il a formé de nombreux disciples. Toute une génération de minéralogistes qui, après avoir été ses élèves, étaient devenus ses collaborateurs et ont même recueilli sa suc¬ cession à l’Université, ont répandu dans le monde entier le renom de son enseignement. C’està juste titre que l’on a dit qu’il a fait école. Ses leçons comprenaient : la Minéralogie, la Géologie et la Paléontologie ; cependant, il suffisait à tout. Aujourd’hui, ces diverses branches sont confiées à des spécialistes. L’Université de Liège peut être fière de ses magnifiques collections relatives aux sciences minérales. Elles sont en grande partie l’œuvre de Dewalque. Pendant longtemps leur installation laissait beaucoup à désirer, et il 11’a pas dépendu de lui que les locaux affectés à ces richesses 11e répondent pas mieux à leur valeur et aux accroissements continuels qu’il y prévoyait. La caractéristique de renseignement de Dewalque était l’alliance con¬ tinuelle de la théorie et de la pratique ; les excursions sur le terrain étaient le complément indispensable de ses savantes leçons. Sous ce rapport, jusqu’aux dernières années de son professorat, il n’a pas ménagé son dévouement. Pour rendre ses leçons plus fructueuses, il avait publié, principalement à l’usage des élèves, un abrégé de conchyologie, un atlas de cristallographie, une description des systèmes cristallins et une carte géologique de la Belgique, mise au courant des progrès réalisés depuis Dumont. Citons aussi son Prodrome d'une description géologique de la Belgique , — B II9 — chef-d’œuvre de clarté, de précision et de science ; cet ouvrage est encore consulté de nos jours. Dewalque a pris une grande part aux réformes successives de rensei¬ gnement universitaire. Toujours il s’est inspiré de l’intérêt supérieur de la science, et il a insisté sur la nécessité que les professeurs et les élèves aient à leur disposition les moyens de faire des expériences et des observations. Comme membre du Conseil de perfectionnement, il a eu l’occasion d’expri¬ mer ses opinions dans les discussions qui ont précédé la loi de 1876. Si toutes ses propositions 11’ont pas été adoptées immédiatement, du moins elles préparaient le terrain pour la loi de 1890. Ainsi, il préconisait le rétablissement de la thèse dans les doctorats non professionnels, l'intro¬ duction de la géographie physique et des éléments de géodésie dans la candidature en sciences physico-mathématiques, et la création de quatre doctorats spéciaux en sciences naturelles. Il a défendu le maintien du graduât en lettres et combattu le libre exercice des professions libérales. Entre les années 1879 et 1890, la Faculté des sciences avait mis à l’étude les améliorations dont la loi de 1876 était susceptible, les réformes à introduire dans nos écoles techniques et la création d’une école normale des sciences naturelles. Dans la discussion de ces questions, Dewalque développait des vues très élevées, et il s’est souvent appliqué à trouver un terrain d’entente entre adversaires. Dans les mesures spéciales amenées par la loi de 1890, nous avons pu apprécier la sagesse de ses avis. La carrière de Dewalque a été longue et bien remplie O11 n’a pas perdu le souvenir de l’imposante manifestation dont il a été l’objet à l’occasion de sa nomination comme Commandeur de l’Ordre de Léopold. Même depuis sa retraite, il n’avait cessé de s’intéresser à la science ; ainsi, il assistait régulièrement aux réunions de l’Académie royale de Belgique, de la Société royale des Sciences de Liège et de la Société géologique ; il prenait encore une part active à quelques congrès et à l’Exposition universelle de Liège. Le Gouvernement l’avait jugé digne d’une nouvelle promotion dans l’Ordre de Léopold, distinction peut- être unique dans les annales de la science et de l’enseignement. Hélas ! il ne lui a pas été donné d'en jouir. Comme ami de la famille ayant pénétré dans son intimité, qu’il 111e soit permis de rendre un hommage public à la sincérité de ses convictions, à son dévouement envers les siens et sa charité envers les pauvres. Au nom de la Faculté des Sciences, j’adresse un suprême adieu à celui qui a joué un rôle si important parmi nous, qui a jeté tant d’éclat sur notre Univer¬ sité, qui a rendu tant de services à ses collègues, à ses élèves, à ses amis. Puisse sa famille éplorée trouver quelques consolations dans le souvenir de ses vertus et dans les regrets universels que Dewalque laisse après lui. B 120 Discours de M. Albert Neef, au nom de V Association des Elèves des Ecoles spéciales. J’accomplis une douloureuse mission, en exprimant ici, au nom de l’Asso¬ ciation des Elèves des Ecoles spéciales, les sentiments de regrets et de deuil que la mort du vénéré savant a fait naître chez les élèves-ingénieurs. Certes, la génération actuelle d’étudiants n’a pas eu le bonheur de recevoir les enseignements précieux de M. Dewalque ; mais nous avons appris à admirer et à consulter son œuvre admirable, qui lui survivra éternellement. Les anciens élèves perdent un maître d’une affabilité et d’une bonté incompa¬ rables, notre Association pleure en lui un de ses bienfaiteurs les jdus dévoués. Il soutint les premiers temps l’existence de notre Société, enrichit notre bibliothèque de nombreux livres, nous fit don de superbes échantillons de minéralogie. Toujours il nous prodigua de sages conseils avec une amabilité charmante. C’est avec une douloureuse émotion que je rends hommage à la mémoire du géologue que le monde savant regrette, et de notre protecteur généreux et sympathique. Au nom des membres de notre Association, j’adresse à sa famille éprouvée l’expression de nos sentiments de condoléances. Discours de M. Smeysters, au nom de la Société géologique de Belgique. La mort inattendue de notre ancien et vénéré secrétaire général a doulou¬ reusement frappé les membres de la Société géologique de Belgique. Je viens, en leur nom, déposer sur les restes de notre éminent collègue, l’attristant tribut de nos regrets et de notre affection. Disciple d’André Dumont, c’est à lui qu’échut, il y a près d’un demi-siècle, à la mort de l’illustre savant, la lourde tâche de poursuivre l’enseignement et les doctrines du maître, et d’en diffuser les lumières. C’est ainsi que se forma l’école belge de géologie, spécialement dirigée vers l;exposé des faits et l’observation minutieuse des terrains sous le triple rapport de leur strati¬ graphie et de leurs conditions pétrographiques et paléontologiques, les travaux hâtifs et les spéculations de la théorie restant relégués à l’arrière plan. C’est en conformité avec ce-s vues qu’il fut amené à fonder, en 1873, notre compagnie et qu’il y assuma aussitôt les absorbantes fonctions de secrétaire général. Il la personnifia, pendant vingt-cinq ans, sans cesse sur la brèche, lui consacrant ses soins et son temps, mettant sans compter à sa disposition, les trésors de sa grande science et de sa vaste érudition. Si la Société géologique de Belgique , qui fut sa fille de prédilection, a joué un rôle prépondérant dans le mouvement scientifique du pays, s’est étendue B I2Ï au loin, c’est à Iel persévérance, au travail obstiné et fécond de son secrétaire général qu’elle le doit. La contribution de Gustave Deyvai.que à l’étude géologique de notre terri¬ toire fut immense. Il suffit, pour en juger, de parcourir nos annales : il n’est pas une page où l’on ne retrouve son nom, qu’il s’agisse de communications originales personnelles ou d’appréciations des problèmes soulevés au cours d’une discussion; là se révélait surtout sa connaissance étendue des questions traitées. En 1893, à l’occasion de sa promotion au grade de commandeur de l’ordre de Léopold, Ch. de la Vallée Poussin, un autre savant collègue aussi disparu, hélas ! nous exposa en un discours magistral, l’œuvre de celui que nous pleurons. Il fit ressortir tout ce que la géologie du pays lui devait, ses recherches et ses études approfondies sur la constitution du sol national, aux assises si variées et si complexes, et par moment si étrangement boule¬ versées, son jugement sur et droit, et, surtout, l’esprit critique et le tact qu’il apportait dans les discussions des points controversés. C’est à son initiative encore que nous devons la création du Service géolo¬ gique officiel et la publication de cette belle carte au quarante millième qui, révisant l’œuvre de Dumont, la met désormais à la hauteur des connais¬ sances requises, au grand profit de la science et des intérêts économiques du pays. Lorsqu’en 1898, le professeur Lohest, son digne successeur à la chaire de géologie de l’Université, dressa le bilan des progrès réalisés jusqu’alors dans les différents domaines de cette science explorée par notre Société, il ne manqua pas de retracer à son tour tout ce que nous devions à notre dévoué secrétaire général. Ce fut un concert d’éloges à la fois affec¬ tueux et mérités, hommage éclatant rendu à celui qui, pendant un quart de siècle, avait incarné notre compagnie elle-même. Quand Gustave Dewalque résilia ses fonctions, ce 11’était pas cependant pour prendre un repos bien justifié. Il voulait, disait-il, avoir plus de temps consacrer à des travaux commencés depuis longtemps, dont le but était de coordonner et de mettre en œuvre une quantité de matériaux, fruits de plus d’un demi-siècle de recherches et de patient labeur. La mort, soudainement, est venue l’enlever à ces projets ; puissent des mains pieuses recueillir ces matériaux et les mettre en pleine lumière ! Cher collègue et cher maître, votre mémoire restera gravée au fond de nos cœurs. Le souvenir des services que vous avez rendus à notre œuvre commune planera sur nous longtemps encore. Chaque fois que nous par¬ courrons les lieux illustrés par vos savantes études, votre image nous y suivra et vos enseignements seront là pour nous dire qu’il y reste encore quelque chose de vous. Vénéré collègue, cher et grand ami, reposez en paix. — B Î22 Discours de M. H. Lonay, au nom de la Société royale des Sciences de Liège. La Société royale des Sciences vient de perdre son doyen. Ce titre, Gustave Dewalque le méritait non seulement par l’âge, mais encore par le nombre des années dont il fit partie de notre Société. Il s’y était fait inscrire en i855, et la question avait été soulevée de célébrer, par une manifestation intime, le cinquantième anniversaire de l’entrée de Gustave Dewalque dans la Société royale des Sciences. Hélas ! le sort en a décidé autrement : au lieu d’un discours d’affectueuses félicitations au vénérable jubilaire, c’est un discours d’adieux éternels que nous sommes appelés à prononcer devant sa dépouille mortelle ! Nos regrets n’en acquièrent qu’une plus douloureuse amertume. Des voix plus autorisées que la mienne vous ont retracé la carrière aussi féconde que longue de notre regretté confrère. Docteur en médecine et en sciences naturelles, son activité 11e craignait pas d’aborder tous les domaines des sciences physiques et naturelles ; et bien que ses préférences le portassent à cultiver plus spécialement la géologie et la minéralogie, il 11e dédaignait pas, à l’occasion, de traiter des questions de chimie, de zoologie, de paléonto¬ logie et surtout de botanique. L’herbier Dewalque est remarquable et maints botanistes herborisants 11e pourraient en exhiber un aussi complet. Les notices qu’il a publiées encore tout récemment dans le Bulletin de la Société royale de botanique et d’autres antérieures, montrent combien Dewalque s’intéressait à Pétiule des flores, qui reflètent d’ailleurs si bien la nature des sols qu’elles occupent. C’est à la suite d’un mémoire rédigé en réponse à une question du concours de l’Académie de i853, que la Société royale des Sciences de Liège ouvrit ses portes à Gustave Dewalque. Son assiduité exemplaire aux séances, assiduité qu’il s’efforça de maintenir jusqu’en ces dernières années, lui valut de se voir confier, en 1873, les fonctions de bibliothécaire de la Société, que des études trop absorbantes le forcèrent à résilier en 1881, Elu vice-président en 1882, il occupa la présidence l’année suivante et, par deux fois, en 1898 et en 1902, il fut de nouveau appelé à remplir les fonctions annuelles de président. Malgré le grand intérêt qu’il 11’a cessé de témoigner à la Société royale des Sciences, malgré cette assiduité à laquelle je rendais hommage il y a un instant, Dewalque 11e publia aucun de ses travaux dans nos Mémoires. Mais l’éclat de ses œuvres, la célébrité qu’elles lui ont acquise rejaillissent sur la Société au nom de laquelle j’ai le douloureux honneur de parler. Elle s’enor¬ gueillit d’avoir possédé parmi ses membres, l’homme éminent que tous nous pleurons. Puissent nos regrets, tempérés par la considération de l’œuvre impéris- — B 123 — sable que le vénéré défunt laisse après lui, alléger la douleur de sa famille éplorée. Gustave Dewalque, adieu ! Discours de M. le Dr Hyac. Kuborn, au nom de la Société Royale de Médecine publique. C’est à moi qu’est dévolu le triste, je dirai même le douloureux honneur, de dire au nom de la Société Royale de Médecine publique et de Topographie médicale de Belgique, les derniers adieux à notre éminent Collègue, Monsieur le Professeur-docteur Gustave Dewalque, auquel me tenait une amitié de plus d’un demi-siècle. Je me souviens encore du jour — c'était il y a trente ans — où réunis à Bruxelles, au nombre d’une douzaine, nous jetions les bases de la Société de Médecine publique, qui a pour objet de déterminer les causes de la maladie et de la mort mises en rapport avec les conditions du milieu, telluriques, météoriques. O11 ne pouvait songer dans cette vue, à considérer les lieux selon leurs limites administratives. Dewalque, digne successeur de Dumont, se chargea de diviser le royaume scientifique en zones naturelles, qu’il porta à douze et qui sont actuellement chacune l’objet des études de la Société. Depuis la fondation de celle-ci, Dewalque fit partie de son Conseil géné¬ ral, du Bureau du Cercle provincial de Liège et prit la direction de notre Service de géologie et d’hydrologie. Sa coopération fut active et constante. Avec quelle attention, quel souci de l’exactitude et de la vérité ne procé¬ dait-il pas à l’examen des travaux destinés à la rédaction de la Topographie médicale du Royaume, dont la Société était chargée par Arrêté royal ! La collaboration de Dewalque nous était d’autant plus précieuse, que le géologue était doublé de la qualité de médecin. Dewalque ne manquait qu’exceptionnellement aux réunions de la Société. Ni l’âge, ni l’éloignement n’interrompaient son assiduité aux séances des conseils ou des assemblées générales. Le 20 Août dernier, la Société tenait, à l’occasion de l’Exposition uni¬ verselle, ses assises annuelles à Liège. Le comité général avait été saisi par le bureau central de la proposition de conférer à Dewalque la médaille d’or. La décision, proclamée en Assemblée plénière, fut accueillie par acclamations. Cette marque inattendue de haute considération et de gratitude pour ses services rendus, causa à Dewalque une joie que toute la modestie ne par¬ vint pas à dissimuler. Nous 11e reverrons plus parmi nous ce Collègue, à l’esprit si fin, au dévouement si complet, à la physionomie empreinte de loyauté et de bonté, à l’œil curieux, largement ouvert, à l’expression sérieuse, presque austère, qui savait cependant bien traduire une aimable gaieté. Un grand médaillon de Dewalque figure déjà depuis plusieurs années dans la Salle des séances de la Société de Médecine publique. Cette image nous rappellera dans nos délibérations les qualités de dévouement, de prudence et de tact de l’original. Vous étiez pénétré, mon cher et vénéré Collègue, de cette conviction que la mort ne brise pas les liens contractés avec ceux qui nous furent chers pendant le cours de notre vie. C’est dans cette pensée, qu’au nom de tous, je vous dis, non pas adieu, mais au revoir ! La délégation désignée par la Société pour assister aux funé¬ railles deM. Gustave Dewalque se composait de MM. H. Kuborn, président^ A. Barbier, A. Daxlielet, J. Jorissenne, Houyet et Lambinon. Discours de M. Questienne, au nom de la Société de Salubrité publique et d' Hygiène de la Province de Liège. Messieurs, La Société de Salubrité publique et d' Hygiène de la Province de Liège fait une perte bien sensible dans la personne de Gustave Dewalque, son vénéré Président d’honneur. La soudai ni té de son décès, que sa verte vieillesse ne pouvait faire prévoir, a surpris péniblement tous ses amis. Je viens, au nom des membres de cette société, m’associer à la douleur et aux regrets de sa famille. La mort d’un homme comme Dewalque arrive toujours trop tôt : il n’avait jamais cessé de travailler, et ses travaux n’avaient d’autres but que de faire profiter les autres des nombreuses connaissances et de l’expérience qu’il avait acquises pendant sa longue carrière si bien remplie. Très occupé par son professorat et par ses publications variées, il donna encore son temps à diverses sociétés scientifiques. Membre du Conseil de Salubrité publique depuis sa fondation, il en devint successivement le Secrétaire, puis le Président. C’est à ces titres qu’il prit part à toutes les missions officielles, à tous les travaux d’analyses ' chimiques que la Pro¬ vince, la Ville et quelquefois l’Etat demandèrent à cette institution. Il lit notamment partie de la Commission qui fut chargée d’étudier les causes de réchauffement du sol dans le quartier St- Jacques et contribua ainsi, avec Schwann, à élucider ce problème. Lorsque, par suite de la création de nouveaux organismes administratifs. — B 125 — le Conseil de Salubrité se transforma en la Société d’Hygiène, il continua à présider avec son esprit méthodique, rigoureux, les travaux de la nouvelle société. Aussi la joie de ses collègues fut grande lorsque, en 1892, la Croix de Commandeur de l’Ordre de Léopold fut décernée à leur vénéré Président. Généreux donateur, il enrichit notre Bibliothèque tout en prenant une part active aux réunions, réglant avec soin toutes les discussions, jusqu’à l’époque où, se retirant de la vie active pour consacrer exclusivement ses forces à des travaux personnels sur la géologie, la Société lui décerna, en 1895, le titre de Président honoraire à vie. Mais alors encore, il ne cesse pas de s’intéresser à la marche de la société, il continue à lui envoyer des livres et des documents, lui adresse par écrit son avis dans les discussions auxquelles il s’intéresse, prouvant que son activité, que son dévouement au bien public restent toujours aussi vifs, aussi sincères que par le passé. La place qu’il occupe dans les annales de la Société rendra son souvenir ineffaçable. Son affabilité, sa bonté inépuisable laisseront dans la mémoire et dans le cœur de tous ceux qui l’ont connu, la grande figure d’un homme de bien. Puisse l’expression des regrets que sa perte nous cause atténuer, au moment du suprême adieu, l’immense douleur de sa famille. Au Cimetière de Grâce-Berleur, où Dewalque avait désiré reposer près de ses parents, M. J. Fraipont, professeur de Paléontologie à rUniversité, prit la parole au nom des anciens élèves. Cher et vénéré Maître, Nous, vos anciens élèves et vos disciples qui vous avions suivi tant de fois à travers tous les temps, nous avons voulu faire avec vous une dernière et suprême excursion, qui aboutit à une tombe, dans un petit cimetière de campagne. Vous étiez le doyen des géologues belges, et pendant 5o ans vous avez été le champion et le porte-drapeau de cette science. Pendant un demi-siècle, par vos travaux, par vos leçons, par vos conseils, par vos critiques même, vous avez été l’un de ceux qui ont le plus puissamment contribué à l’exten¬ sion des sciences minérales en Belgique. Plus de la moitié des ingénieurs, des minéralogistes, des paléontologistes et des géologues belges actuels, ont été vos élèves. Tous ont gardé un souvenir ému de celui qu’on appelait : « le père Dewalque ». Plein d'admiration pour un travail opiniâtre et constant pendant une ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL. , 9. — B 126 — longue et brillante carrière scientifique et professorale, pleins de recon¬ naissance pour les leçons, pour les conseils et pour l’aide d’un Maître vénéré, nous avons voulu à diverses reprises, vous l’exprimer et l’imprimer en caractères durables. Votre noble et énergique figure, nous l’avons fait fixer sur la toile d’abord, puis dans le marbre, puis dans l’airain. Mais ces traits vénérés sont fixés mieux encore et d’une façon plus indélébile dans le cœur de vos disciples ; ils y sont unis à d’impérissables souvenirs. Nous les y garderons, en fils pieux, avec un soin jaloux. Car nous nous rappelons devant cette tombe, que plusieurs d’entre nous, les disciples de prédilection, nous fûmes vos fils d’adoption dans la science, alors que vous 11’aviez pas encore le bonheur d’avoir des enfants. Que ceux-ci nous autorisent, en cet instant suprême, de prendre fraternellement une part de leur douleur et de pleurer avec eux un père. Que son épouse, qui a si vaillamment partagé ses labeurs jusque son dernier jour, nous permette aussi de venir unir nos larmes aux siennes et à celles de ses enfants. Cher et vénéré Maître, qui fut aussi notre vieil ami. vous qui 11’avez jamais connu le repos sur la terre, reposez en paix du repos éternel au sein de ce Dieu, en qui vous avez cru d’une foi forte et robuste. Cher et vénéré Maître, vieil ami, Adieu; nous 11e vous oublierons jamais. , , . - ■> : ? >”■* Liste des travaux publiés par G. Dewalque (1851-1905) 1. — Sciences minérales 1. Description des fossiles des terrains secondaires de la pro¬ vince de Luxembourg (en collaboration avec F. Cliapuis). Mémoire couronné par l’Académie royale de Belgique au concours de i85i. ( Mém . cour, et Mém. des savants étrangers , coll. in-4°, t. XXV, i853.) 2. Note sur les divers étages de la partie inférieure du lias dans le Luxembourg et les contrées voisines. {Bull, de T Acacl., annexe, 1854, et Bull. Soc. géol. de Fr., 2e série, t XI, i854). 3. Xote sur les divers étages qui constituent le lias moyen et le lias supérieur dans le Luxembourg, etc. (Bull, de l’Acad., 2e série, t. XXI, 20, p. 210, 1854, et Bull. Soc. géol. de Fr., 2e série, t. XI, i854). 4- Observations critiques sur l’âge des grès liasiques du Lux¬ embourg, avec une carte géologique des environs d’Arlon. (Bull, de VAcad., 2e série, t. II, p. 343, 1857, et Bull. Soc. géol. de Fr., 2e série, t. XV, p. 719, 1857.) 5. Description du lias de la province de Luxembourg. Liège, 1857, in-8°. (Dissertation pour le doctorat spécial.) 6. Revue des minéraux artificiels pyrogénés ; traduit de l’alle¬ mand de Gurlt. (Revue univ. des mines, t. I et II, 1857.) 7. Sur la série tertiaire du nord de l’Allemagne, mémoire pour servir à l’explication d’une carte géologique, par E. Beyricli. Traduit de l’allemand. (Revue univ. des mines, t. I, p. 139 et i53, 1857.) 8. Observations sur le métamorphisme. (Ibid., t. III, i858.) 9. Formation de silicates par voie humide. {Ibid., t. III, i858.) 10. Sur la faune du grès de Martinsart. (Ibid., t. IV, i858.) 11*. Rapport sur réchauffement du sol des jardins du quartier de Saint-Jacques, à Liège. (Ann. Conseil de salubrité publ. de la prov. de Liège, t. V, p. 67, 1859.) (1). (0 Les nos marqués d’un s ont été réunis sous le titre de Mélanges géologiques : ire série, 1869-1866 ; 2e série, 1868-1874 ? 3e série, 1874-1877 ; 4e série, 1878-1882 ; 5e série, 1882-1886 ; 6e série, 1886-1890. B 128 12. Examen de l’eau acidulé ferrugineuse de Blanchimont, près de Stavelot ( Revue univ. des mines . t. V, 1859.) 13. Tableau synoptique de la classification des terrains tertiaires du nord de l’Europe. Liège, 1869, une feuille in-plano, autographiée. 14*. Note sur le fer oxydé octaédrique dans le grès de Luxem¬ bourg. (Bull. Acad., 2e série, t. VII, 1859.) 15. Les terrains poléozoïques des provinces rhénanes et de la Belgique. Traduction du Siluria de sir R. Murcliison. (Revue univ. des mines, t. VII, p. 347, 1860 ) 16. Article bibliographique sur l’ouvrage de M. Cotta, intitulé die Lehre von den Erzlagerstaetten. (Ibid., 1860.) 17. Atlas de cristallographie, à l’usage des élèves du cours de minéralogie. Liège, Noblet, 1860 in-8ü. 18*. Rapport de la Commission chargée de l’examen des mesures à prendre pour la conservation des objets d’histoire naturelle découverts dans les travaux d’Anvers (Bull. Acad., t. X, 1860.) 19*. Sur la constitution du système eifelien dans le bassin antlira- xifère du Condroz. (Ibid., t. XI, p. 64, 1861. 20*. Notice sur le système eifelien dans le bassin de Namur. (Ibid. t. XIII, 1862.) 21*. Rapport sur une note de M. Malaise : De l’âge des pliyllades fossilifères de Grand-Manil. (Ibid., t. XIII, 1862.) 22*. Sur la non-existence du terrain liouiller à Menin. (Ibid., 2e série, t. XIII, 1862.) 28*. Sur quelques fossiles éocènes de la Belgique (Ibid., t. XV, i863.) 24*. Rapport sur une note de M. J. Gosselet : Sur la géologie des terrains primaires de la Belgique Ibid., t. XV, i863.) 25*. Observations sur le terrain antliraxifère de la Belgique. (Ibid., t. XV, i863.) 26* Note sur les fossiles siluriens de Grand-Manil, près de Gembloux. (Ibid., t. XV, i863 et Bull. Soc. géol. de France, 2e série, t. XX, i863.) 27. Notice sur le puits artésien d’Ostende. (Bull. Soc . géol. de France , 2e série, t. XX, i863.) 28*. Sur quelques points fossilifères du calcaire eifelien. (Bull. Acad., 2e série, t. XV, i863.) — B I29 - 29. Procès-verbal de la réunion extraordinaire de la Société géologique de France à Liège, du 3o août au 6 septembre i883 (sauf la partie rédigée par M. Dupont sur le dévonien et le carbonifère de Namur à Givet). (Bull. Soc. géol. de France , 2e série, t. XX, i863.) 3o*. Sur quelques fossiles trouvés dans le dépôt de transport de la Meuse et de ses affluents. (Bull. Acad., 2e série, t. XYI, i863.) 3i*. Sur la distribution des eaux minérales en Belgique. (Ibid. t. XVII, 1864.) 32*. Sur le gisement de la cliaux phosphatée en Belgique et sur la présence du mercure dans les minerais de zinc. (Ibid., t. XVIII. p. 8. 1864.) 33*. Rapport sur l’eau minérale du puits artésien d’Ostende. (Ibid., t. XVIII, p. 121, 1864.) 34. Sur une nouvelle dent de Carcharodon trouvée dans le gravier delà Meuse. (Ibid., t. XVIII, p. 400, 1864.) 35*. Rapport sur un travail de MM. Cornet et Briart, intitulé : f- Sur la découverte, dans le Hainaut, d’un calcaire grossier avec faune tertiaire, en dessous des sables rapportés par Dumont au système landenien. (Bull. Acad., 2e série t. XX, i865.) 36*. Rapport sur la Description minéralogique, géologique et paléontologique de la meule de Braequegnies, par MM. Cornet et Briart. (Ibid., t. XXI, 1866.) 37*. Rapport sur la Description minéralogique et stratigraphique de l’étage inférieur du terrain crétacé du Hainaut, par MM. Cornet et Briart. (Ibid., 2e série, t. XXI, 1866.) 38. Rapport sur la Description des végétaux fossiles rencontrés par MM. Briart et Cornet dans le terrain crétacé du Hainaut, par M. Coemans. (Ibid., t. XXI, 1866.) 39 Rapport sur une note de M. Malaise, intitulée : Sur les corps organisés fossiles, trouvés dans le terrain ardennais de Dumont. (Ibid., t. XXI, 1866.) 4o*. Raport sur un travail de MM. Briart et Cornet : Xote sur l’existence, dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, d’un dépôt contemporain de la craie de Maestricht, et sur l’âge des autres couches crétacées de cette partie du pays. (Ibid., t. XXII, 1866.) - B i3o — 41*. Rapport sur un travail de MM. Cornet et Briart : Notice sur l’extension du calcaire grossier de Mons dans la vallée de la Haine. (Ibid., t. XXII, 1866.) 42*. Rapport sur un travail de MM. Gosselet et Malaise : Obser¬ vations sur le terrain silurien de l’Ardenne. (Ibid., t. XXV, 1868.) 43*. Rapport sur un travail de M. Van Horen : Note sur quelques points de la géologie des environs de Tirlemont. (Ibid., 1868) 44- Abrégé de conchyliologie appliquée à la géologie, Liège, Carmanne, 1868, in-12, avec pl. 45. Prodrome d’une description géologique delà Belgique. Liège, Carmanne, 1868, un vol. in-8°. 46. Annonce d’une découverte de cuivre natif à Vielsalm. (Bull. Acad., 2e série, t. XXVII, 1869 ) 47. Rapport sur le travail de M. Renier Malherbe concernant la présence des chlorures alcalins dans les eaux du bassin liouiller de Liège. (Ibid., t. XXVIII, p. 26, 1869.) 48*. Rapport sur un mémoire de concours relatif au terrain silurien du Brabant. (Ibid., t. XXVIII, p. 599, 1869.) 49- Rapport sur la notice de M. Van Iloren, intitulée : Sur l’exis¬ tence de puits naturels dans la craie sénonienne du Brabant. (Ibid., t. XXX, p. 6, 1870.) 5o*. Coup d’œil sur la marche des sciences minérales en Belgique. (Ibid., t. XXX, p. 457, 1870.) 5:. Communication d’une lettre de M. le baron de Ryckliolt, relative à la découverte d’une argile semblable à l’argile de Boom, à Woncq. (Ibid., t. XXIX, p. i3o, 1870.) 52*. Rapport sur une note de MM. Cornet et Briart : Notice sur les puits naturels du terrain liouiller. (Ibid., t. XXIX, p. 343, 1870.) 53. Rapport sur une note de MM. Gosselet et Horioc : Observa¬ tions au sujet des travaux géologiques de MM. Cornet et Briart sur la meule de Bracquegnies. (Ibid., t. XXIX, p. 667, 1870). 54*- Note sur les dents de poisson du dépôt de transport de la Meuse et de ses affluents. (Ibid., t. XXXII, 1871J 55*. Sur quelques fossiles des ardoises coblenciennes de l’Arden- ne. (Ibid., t. XXXII, 1871.) 56*. Rapport sur une Note sur les cardinies rencontrées dans le — B l3l bassin liouiller de Liège, par M. Renier Malherbe (Ibid., t. XXXII, 1871.) 57*. Rapport sur une Xotice sur la position stratigraphique des lits coquilliers dans le terrain liouiller du Hainaut, par MM. Briart et Cornet. (Ibid., 2e série t. XXXIII, 1872.) 58. Rapport sur les Recherches sur les minéraux belges, 3e notice, par MM. L. de Koninck et P. Davreux. (Ibid., t. XXXIII, 1872.) 59*. Xote relative à la détermination de la densité de la terre. (Ibid., t. XXXIII, 1872.) 60*. Sur l’époque à laquelle Tetrao lagopus a disparu de la Belgique. Sur la présence du blé dans une caverne à osse¬ ments delà province de Xamur. (Ibid., t. XXXIV, 1872.) 61*. Un spongiaire nouveau du système eifelien. (Ibid., t. XXXIV, 1872. ) 62*. Rapport sur un mémoire de concours en réponse à la ques¬ tion : Faire connaître, notamment au point de vue de leur composition, les roches plutoniennes, ou considérées comme telles, de la Belgique et de l’Ardenne française. (Ibid., t. XXXIV, 1872 ) 63*. Rapport sur le mémoire de MM. de Saporta et Marion : Recherches sur l’état de la végétation à l’époque des marnes lieersiennes de Gelinden. (Ibid., t. XXXV, i863.) 64*. Rapport sur un mémoire de concours relatif à la description géologique du bassin liouiller de Liège (Ibid., t. XXXVI, 1873. ) 65*. Sur la corrélation des formations cambriennes de la Belgique et du pays de Galles. (Ibid., t. XXXVII, 11p. 696 et 601, 1873.) 66. Rapport sur l’excursion de la Société malacologique de Belgique à Couvin. (Ann. Soc. malac., t. VII, 1873.) 67. Déclinaison de l’aiguille aimantée en Belgique. (Ann. Soc. géol. Belg., t. I, p. xxxiv etp. lui, 1874.) 68. Sur l’extension verticale de quelques fossiles dévoniens réputés caractéristiques. (Ibid., t.I, Bull., p. lxii, 1874.) 69. Sur le parallélisme des terrains ardennais et cambriens. (Ibid,. t. I, Bull., p. lxiii, 1874.) 70. Sur la coupe tertiaire des environs de Bruxelles, décrite par M. A. Rutot. (Ibid., t. I, Bull., p. lxvi, 1874.) 71. Sur le sondage de Menin. (Ibid., 1. 1, Bull., p. lxxv, 1874.) — B 132 — 72*. Sur l’allure des couclies du terrain cambrien de l’Ardenne et, en particulier, sur la disposition du massif devillien de Grand-Halleux et sur celle de l’hyalophyre de Mairu, près de Deville (dép. des Ardennes). (Ibid., t. I, Mém., p. 65, 1874.) 73*. Compte rendu de la réunion extraordinaire de la Société géologique de Belgique, tenue à Marche du 4 au 6 octobre 1874. (Ibid., t. I Bull., p. lxxviii, 1874.) 74*. Rapport annuel du sécrétaire général sur l’exercice 1874. (Ibid. t. II, Bull., p. xxxi, 1874.) 75. Débris de céplialaspides dans l’étage tannusien de .l’Ardenne. (Ibid., t. II, Bull., p. xliv, 1874.) 76. Observations sur une note de M. Ad. Firket : Fossiles végé¬ taux de l’argile plastique d’Andenne. (Ibid., t. II, Bull., p. il, 1874.) 77*. Rapport sur un mémoire de concours en réponse à la question : Faire connaître, notamment au point de vue de leur composition, les roches plutoniennes ou considérées comme telles de la Belgique et de l’Ardenne française. (Bull. Acad. 2e série, t. XXXVIII, 1874.) 78. Rapport sur une note de M. R. Malherbe, intitulée : Des chlorures alcalins de la formation houillère. (Ibid., t. XXXIX, 1875.) 79. Rapport sur une note de M. Gilkinet : Sur quelques plantes fossiles de l’étage des psammites du Condroz. (Ibid., t. XXXIX, 1875.) 80*. Rapport su]* un travail de M. Mourlon, intitulé : Sur l’étage dévonien des psammites du Condroz, en Condroz. (Ibid., t. XXXIX, 1875.) 81*. Rapport sur de Nouvelles observations sur la flore des psammites du Condroz, par M. Crépin. (Ibid., t. XL, 1875.) 82. Histoire des noms « Cambrien » et « Silurien a en géologie, par M. T. Sterry Hunt, traduit de l’anglais. (Publications de la Société des sciences, des arts et des lettres du Hainaut , 3e série, t. X, 1875.) 83*. Rapport sur un travail de M. Gilkinet : Sur quelques plantes de l’étage de Burnot. (Bull. Acad., 2e série t. XL, 1875.) 84*. Rapport sur une note de M. Mourlon, intitulée : Sur l’étage dévonien des psammites du Condroz dans le bassin de — b i33 — Tlieux, dans le bassin septentrional, entre Aix-la-Cliapelle et Atli, et dans le Boulonnais. (Ibid. t. XL, 1875.) 85*. Rapport sur deux mémoires de concours envoyés en réponse à la question suivante : On demande la description du système liouiller de la province de Liège. (Ibid., t. XL, 1875.) 86*. Rapport sur un projet de publication d’une nouvelle carte géologique de la Belgique. (Ibid., t. XL, 1875.) 87. Discours prononcé aux funérailles de M. d’Omalius-d’Halloy. (Ann. Soc. g'éol. Belg., t. II, Bull., p. lui, 1875.) 88. Description d’une nouvelle boussole de poche. (Ibid., t. II, Bull., p lx, 1875.) 89. Sur quelques fossiles triasiques du grand-duché de Luxem¬ bourg. (Ibid., t. II, Bull., p. lx, 1875.) 90. Fossiles du diluvium crayeux de Sainte- Walburge, à Liège. (Ibid., t. II, Bull., p. vin, 1875.) 91. Proposition de nommer une commission chargée de présenter un rapport sur le projet d’une nouvelle carte géologique de la Belgique. (Ibid., t. II, Bull., p. lxxviii, 1876.) 92. Observation sur une communication de M. A. Rutot, sur le sable du pays de Herve rapporté au système tongrien par MM. A. Briart et F. Cornet. (Ibid., t. II, Bull., p lxxxii et p. lxxxiii, 1875.) 93. Considérations au sujet de l’tc Histoire des noms Cambrien et Silurien en géologie, par M. T. Sterry Hunt ». (Ibid., t. II, Bull., p, lxxxvii, 1875.) 94. Observations sur la communication de M. C. Malaise : Quelques mots sur les poudingues d’Allieur (Romsée). (Ibid., t. II, Bull., p. xciii, 1875.) 95. Déclinaison de l’aiguille aimantée à Bruxelles, en 187 5. (Ibid., t. II, Bull., p. xciv, 1875.) 96*. Compte rendu de la session extraordinaire de la Société géologique de Belgique à Liège, du 19 au 22 octobre 1875 (vallées du Hoyoux et de la Méhaigne ; Engis, Ilorion- Hozémont, Flémalle). (Ibid., t. II, Bull., p. cvi, pl. 6, 1875.) 97. Observations à la suite de la communication de M. Ad. Firket : Fossiles du poudingue de Burnot proprement dit; âge de cette assise. (Ibid., t. II, Bull., p. cxxviii, 1875.) 98. Compte rendu de l’excursion de la Société géologique de — B l34 Belgique à Statte, Molia, Huccorgne et Fallais. (Ibid., t. II, Bull., p. cxxix, 1875.) 99. Fossiles dévoniens de Kinkempois (Angleur). (Ibid., t. Il, Bull., p. cl xiii, 1875.) 100. Rapport annuel du secrétaire général pour l’exercice 1 874- 1875. ( Ibid , t. III, Bull., p. xxxix, 1870.) 101. Sur la déclinaison de la boussole en Belgique. (Ibid., t. III, Bull., p. lu, 1875.) 102. Observations sur une communication de M. Cli. de la Vallée Poussin ; Excavation de la vallée de la Meuse. (Ibid., t. III, Bull., p. lix, 1875.) io3*. A propos de la carte géologique détaillée de la Belgique. (Bull. Acad., 2e série, t. XLI, 1876.) 104*. Rapports sur les suppléments au mémoire de MM. Cli. de la Vallée Poussin et A. Renard, sur les roches plutoniennes de la Belgique. (Ibid., t. XLII, 1876.) io5*. Sur les manuscrits d’A. Dumont et sur les commentaires de M. Ed. Dupont. (Ibid., t. XLII, 1876.) 106*. Rapport sur les moyens d’exécution de la carte géologique. Liège, 1876, in-8. 107*. Note sur le dépôt scaldisien des environs d’Herentlials. (Ann. Soc. géol. Belg ., t. III, Mém., p. 7, 1876.) 108*. Notes sur quelques localités pliocènes de la rive gauche de l’Escaut. (Ibid., Mém.; p. xn, 1876.) 109. Note sur un échantillon de zinc cristallisé artificiellement. (Ibid., t. III, Bull., p. lxviii, i876.) 110. Observations sur la communication de M. R. Malherbe : Note sur la rencontre d’une faille transversale dans la galerie Est des eaux alimentaires de la ville de Liège. (Ibid., t. III, Bull., p. lxxix, 1876.) m. Tourmaline dans la diorite quartzifère de Quenast. (Ibid0, t. III, Bull ., p. xc, 1876.) 112. Observations sur la communication de M. R. Malherbe : De la stérilité du système liouiller entre Saive, Jupille et la Xliavée. (Ibid., t. III, Bull., p. lxxxvii, 1876.) n3. Observations à la suite de la communication de M. J. de Macar : Note sur quelques synonymies de couches et quelques failles du terrain liouiller du bassin de Liège. (Ibid., t. III, Bull ., p. xc, 1876») — b i35 — 114. Résultats du forage d’un puits artésien à Utreclit. (Ibid., t. III, Bull., p. xe, 1876.) n5. Rapport annuel du secrétaire général sur l’exercice 1875-1876. (Ibid., fc. IY, Bull., p. xxxiii, 1876.) 116. Tlie devonian System in England and in Belgium (British Association, Plymouth. 1877.) 117. Carte géologique de la Belgique et des provinces voisines, au 7.500.000, avec notice explicative. (S. d.) 118. Observations sur la communication de M. J. Faly : Sur l’existence d’une colline tertiaire à Masnuy St-Jean. (Ann. Soc. géol. Belg,, t. IY, Bull., p. xc, 1877.) / 119 Nouvelles géologiques. Etage supérieur du système rupelien. Age du poudingue d’Alvaux. (Ibid., t. IY, Bull., p. xcn, 1877.) 120. Fossiles dévoniens et fossiles cambriens recueillis par M. Jannel. (Ibid., t. IV, Bull., p. xciv ) 121. Remarques au sujet de la communication de M. C. Malaise: Observations à propos des fossiles cambriens de l’Ardenne. (Ibid., t. IY, Bull.,, p. en, 1877.) 122. Galène du filon de Cliienlieid, près de Pepinster. (Ibid., t. IY, Bull., p. cxv, 1877.) 128. Observation sur la communication de M. Ch. de la Yallée Poussin : Cailloux impressionnés. (Ibid., t. IY, Bull., p. CXVII, 1877.) 124. Compte rendu de l’excursion de la Société géologique de Belgique, les 2 et 3 septembre 1877. (Ibid., t. IY, Bull., p. cxxin, 1877.) 125*. Rapport annuel du secrétaire général sur l’exercice 1876- 1877. (Ibid., t. Y, Bull., p. xxxin, 1877.) 126. Un grand Iclitliyodorulite du calcaire carbonifère inférieur, Antacanthus insignis, Dew. (Ibid., t. Y, Bull., p. lix, 1877.) 127. Communication sur le forage d’un puits artésien atteignant, sous Londres, le terrain dévonien supérieur. (Ibid., t. Y, Bull., p. lxv, 1877.) 128. Communication sur la publication, par les soins du Musée d’histoire naturelle de Bruxelles, du ier volume des « Mémoires préparés par feu André Dumont. » (Ibid., t. Y, Bull., p. lxxvi, 1878.) — b i36 129. Coupe dans les argilites lierviennes de la Croix-Polinard (Tliimister). (Ibid., t. Y, Bull., p. lxxx, 1878.) 130. Présentation d’un Leptdophloïos macrotepidotum. (Ibid., t. Y, Bull., p. lxxxi, 1878.) 131. Calamines du Laurium. (Ibid., t. V, Bull., p. lxxxiii, 1878.) 132. Observations sur le gîte fossilifère signalé par M. Jannel. (Ibid., t. V, Bull., p. c, 1878.) 133. Observations sur un puits artésien foré à Londres. (Ibid., t. Y, Bull.,p ci, 1878.) i34- Note sur le sondage de Fûmes. (Ibid., t. Y, Bull., p. cvm, 1878.) 135. Note sur les cornets calcaires de l’ampélite. (Ibid., t. Y, Bull., p. cix, 1878.) 136. Observations au sujet de l’arrêté instituant la Commission administrative de la carte détaillée de la Belgique. (Ibid,, t. Y, Bull., p. cxxxi, 1878.) 187. Rapport annuel du secrétaire général pour l’exercice 1877- 1878. (Ibid., t, YI, Bull., p. xxxi, 1878.) 138. Remarques sur le travail de M. Malaise : Découverte de l’arséno-pyrite ou mispickel en Belgique. (Ibid., t. YI Bull., p. lxix, 1878.) 139. Rapport (présenté à la Société royale de Médecine publique de Belgique) sur la division de la Belgique en circonscrip¬ tions naturelles. (Bull. soc. Méd. publ., Brux., 1878, t. I, avec carte.) 140. Observations de M. Rossi sur une application du microphone. (Ann. Soc. géol. Bel g., t. VI, Bull., p. lxix, 1878.) 141. Revue des fossiles landeniens décrits par De Ryckliolt. (Ibid., t. VI, Mém.; p. i56, 1879.) 142. Remarques sur le gisement de fossiles végétaux signalé par M. Hock dans les psammites du Condroz à Haltinne. (Ibid., t. YI, Bull., p. xcix, 1879.) 143. Remarques sur le travail de M. Hock: Extension du terrain crétacé dans l’Est de la province de Namur. (Ibid., t. VI, Bull., p. en, 1879.) 114. Sur la pluie tombée à Bruxelles en 1877 et 1878. (Ibid., t. VI, Bull.,p. cxvii, 1879.) i45*» Sur le prolongement de la faille eifelienne. (Ibid., t. VI, p. exxv, 1879.) i46. Considérations sur le mémoire de M. Bustin sur le terrain liouiller de Beyne. (Ibid., t. Yl, Bull., p. cxxvi, 1879.) 147*. Sur le prolongement de la faille eifelienne. (Ibid., t. VI, Bull., p. CXXXY, 1879.) 148. Terrains paléozoïques atteints à Londres par un puits arté¬ sien. (Ibid., t. VI. Bull., p. cxxxvm, 1879.) 149. Sur la carte géologique des environs de Couvin. (Ibid., t. VI, Bull., p. cxlv, 1879.) 150. Rapport annuel du secrétaire général pour l’exercice 1878- 1879. (Ibid., t. VII, Bull., p. xxxi, 1879.) 151. Déclinaison magnétique au Ier janvier 1879. (Ann. Soc. géol. Belg., t. VII, Bull., p. lxii, 1880.) 152. Prodrome d’une description géologique de la Belgique, seconde éd., conforme à la première. Bruxelles, Manceaux, 1880, in-8°. 153. Sur l’organisation actuelle du levé géologique. (Ibid., t. VII, Bull., p. xcviii, 1880.) i54- Cristallisation de la neige. (Ibid., t. VII, Bull., p. cv, 1880.) i55. Rapport sur la note de MM. Blanchard et Smeysters : Sur quelques fossiles rencontrés dans le terrain liouiller de Charleroi. (Ibid.,t. VII, Bull., p. ex, 1880.) i56*. Compte rendu d’une excursion : Blocs erratiques, cailloux impressionnés, clialcolitlie, pliyllades manganésifères, nodules phosphatés et fossiles du lias moyen dans la tran¬ chée d’Atlius. (Ibid., t. VII, Bull., p. cxniii à cxx, 1880.) 157. Un menhir (?) à Velaine. (Ibid., t. VII, Bull., p. cxlvii, 1880.) 158. Dents de cheval trouvées dans le limon hesbayen et bois fossile du sable landenien à Landen, par M. Lefèvre, — Cailloux impressionnés delà Gileppe. (Ibid., t. VII, Bull , p. cl vu et p. clviii, 1880.) 159. Pliospliorite de Brilon. (Ibid., t. VII, Bull., p. clix, 1880.) 160*. Sur l’uniformité de la langue géologique. (Ibid., t. VIT, Mém., p. 3, 1880.) 161. Rapport annuel du secrétaire général pour l’exercice 1879- 1880. (Ibid., t. VIII, Bull., p. xxxiii, 1880.) 162. Observations sur la Carte géologique détaillée de la Belgique. (Ibid., t. VIII, Bull., p. lv, 1880.) 163. Sur l’influence de la pression et delà température de l’air — b i38 — sur les dégagements de grisou. (Ibid., t. VIII, Bull., p. lvi, 1880.) 164* Présentation de calcite, d’épidote, de rutile, de fluorite et d’antliracite. (Ibid., t. VIII, Bull., p. lxiy, 1880.) 165. Présentation d’un gros rognon calcaire du charbonnage du Hasard. (Ibid., t. VIII, Bull., p. lxv, 1880.) 166. Présentation, de la part de M. P. Destinez, de fossiles de l’ampélite à Visé. (Ibid., t. VIII, Bull., p. lxv, 1880.) 167. Sur un nouveau gisement de Dictyonema sociale. (Ibid., t. VIII, Bull., p. lxvi, 1880.) 168. Sur deux fossiles des argilites de Morlanwelz. (Ibid., t. VIII, t. VIII, Bull., p. xciv, 1881.) 169. Présentation de cristaux de quartz de Nil-Saint- Vincent, avec rutile et octaédrite. (Ibid., t. VIII, Bull., p. xciv, 1881.) 170*. Présentation de deux nouveaux fossiles dévoniens. (Ibid., t. VIII, Bull., p. cxxn, 1881.) 171. Présentation d’échantillons de marbre à crinoïdes des Forges (Baelen), appartenant à l’étage des psammites du Condroz. (Ibid., t. VIII, Bull., p. exxn, 1881 ) 172*. Sur un nouveau gîte de fossiles dans l’assise du poudingue de Burnot. (Ibid., t. VIII, Bull., p. cxxxvi, 1881.) 17'i. Observations sur une note de M. R. Malherbe : De la richesse et de la division du système houiller de la province de Liège. (Ibid., t. VIII, Bull., p. cxxxviii, 1881.) 174*. Sur Goniatites intumescens. (Ibid., t. VIII, Bull., p. cxliv, 1881.) 175*. Sur la faune des quartzites taunusiens. [Ibid., t. VIII, Bull., p. CXLV, l88l.) 176*. Fragments paléontologiques : Algue nouvelle de la craie; algue nouvelle des psammites du Condroz, un nouveau crustacé pliyllopode (par M. H. Woddward); Leperditia Briarti; Crania Corneti ; Protaster Decheni. (Ibid., t. VIII, Mém., p. 43» 3 pl., 1881.) 1:77*. Compte rendu de la troisième journée de l’excursion an¬ nuelle de la Société géologique de Belgique, à Baelen et au barrage de la Gileppe. (Ibid., t. VIII, Bull., p. clxxx, 1881.) 178. Rapport du secrétaire général sur l’exercice 1880-1881. (Ibid., t. IX, Bull., p xxxiii, 1881.) 179*- Sur le tremblement de terre du 18 novembre 1881. ( Ibid ., t. IX, Bull., pp. Lxvn, xcm, 1881.) 180*. Sur la session du Congrès géologique international de Bologne. (Ibid,, t. IX, Bull., p. lxix, 1881.) 181*. Réponse à la note de M. Rutot : Sur le degré d’avancement des travaux de la Carte géologique détaillée de la Bel¬ gique. (Ibid., t. IX, Bull., p. lxxxv, 1881.) 182*. Sur l’origine des calcaires dévoniens delà Belgique. (Bull. Acad., 3me série, t. III, 1882.) i83*. Sur l’origine corallienne des calcaires dévoniens de la Bel¬ gique; réplique à M. Dupont. (Ibid., t. III, 1882.) 184*- Sur la nouvelle note de M. Dupont, concernant sa revendi¬ cation de priorité. (Ibid., t. IX, 1882.) i85*. Rapport présenté au Congrès géologique international de Bologne au nom de la Commission pour l’unification de la nomenclature. (Congrès géol. int. Bologne, 1881.) 186. Présentation de cristaux de barytine de Lambermont. (Ann. Soc. géol. Belg., t. X, Bull., p. nxxi, 1882.) 187. Proposition relative au jury et à l’institution d’un prix quin¬ quennal pour les sciences minérales. (Ibid., t. IX, Bull., p. lxxxix, 3882.) 188*. Proposition relative à l’observation des tremblements de terre. (Ibid., t. IX, Bull., p. xc, 1882.) 189. Présentation d’une liaclie polie, en saussurite, trouvée à Beaufays. (Ibid., t. IX, Bull., p. xcvn, 1882.) i9o*. Réponse aux observations de M. A. Rutot sur le degré d’a¬ vancement des travaux de la Carte géologique détaillée de la Belgique. (Ibid., t. IX, Bull., p. ci, 1882.) 191. Présentation de Heiniaster regulusanus d’Orb., de l’argilite hervienne de la Croix-Polinard. (Ibid., t. IX, Bull., p. cxn, 1882.) 192. Communication sur la Carte géologique de l’Europe. (Ibid., t. IX, Bull., p. ex vu, 1882.) 193. Présentation de schiste silurien avec débris organiques, provenant du sondage de Saint-Gilles (Bruxelles). (Ibid., t. IX, Bull., p. cxxix, 1882.) 194. Présentation de fossiles nouveaux du poudingue de Fépin. (Ibid., t. IX, Bull., p. cxxxvi, 1882.) 195. Présentation de goslarite de Prayon. ( Ibid ., t. IX, Bull., p. cxxxvi, 1882.) 196. Rapport annuel du secrétaire général pour l’exercice 1881- 1882. {Ibid., t. X, Bull., p. xxxiii, 1882.) 197. Réponse aux observations de M. L. G. de Koninck, à l’a¬ dresse aux Chambres législatives, sur la question de l’exé¬ cution de la Carte géologique détaillée de la Belgique. {Ibid., t. X, Bull., p. lxiii, 1882.) 198. U11 nouveau gîte fossilifère dans le poudingue de Burnot. {Ibid., t. X, Bull., p. lxix, 1882.) 199. Présentation de minéraux de l’Ardenne française envoyés par M. Jannel. {Ibid., t. X, Bull., p. lxxi, 1882.) 200*. Sur la liatcliettite de Serain g. {Ibid., t. X, Bull., p. lxxi, 1882. ) 201. Sur Plioladomya Esmarki de Ryckliolt. {Ibid., t. X, p. lxxxv, 1883. ) 202. Observations sur la communication de M. C. Malaise : Cons¬ titution de l’ancien massif ardennais du Brabant. {Ibid., t. X, Bull., p. xcv, i883.) 203. Présentation d’Halloysise du bois de Ram et. {Ibid., t. X, Bull., p. cxxx, i883.) 204. Présentation de dents d ’Acrodus nobilis et de Strophodus magnus, du grès d’Orval. {Ibid., t. X, Bull., p. cliv, i883.) 2o5*. Compte rendu de la session extraordinaire de la Société géol. de Belg., tenue à Liège, les 26, 27 et 28 août i883. {Ibid., t. X, Bull., p. cl vin, i883.) 206. Rapport du secrétaire général sur l’exercice 1882-1883. {Ibid., t. XI, Bull., p. xxxi, i883.) 207. Observation relative à la note de M. E. Del vaux : Sur l’extention du dépôt erratique delà Scandinavie en Belgique. (Ibid., t. XI, Bull., p. lix, i883.) 208. Présentation d’empreintes problématiques, paraissant orga¬ niques, du quartzite devillien de Hourt (Grand-Halleux). {Ibid., t. XI, Bull., p. lxi, i883.) 209. Sur des empreintes végétales trouvées dans l’étage gedinnien, près de Vielsalm. {Ibid., t. XI, Bull , p. lxii, i883.) 210*. Sur la rliodoclirosite de Chevron. ( Ibid.,t . XI, Bull., p. lxiii, i883.) 21 1. Catalogue des ouvrages de minéralogie, de géologie et de paléontologie, ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les principales bibliothèques de Belgique. Liège, H. Vaillant- Carmanne. 1884, in-8°. (Publié par la Société géologique de Belgique.) 212. Présentation de pliospliorite concrétionnée de Merenbeke et de limonite de Beho. (Ibid., t. XI, Bull. p. lxxix, 1884.) 213. Communication supplémentaire sur les blocs erratiques de la Belgique. (Ibicl., t. XI, Bull. p. lxxx, 1884.) 2j4- Réponse à la note de M. L. G. de Koninck : Sur la distri¬ bution géologique des fossiles carbonifères de la Belgique. (Ibid., t. XI, Bull., p. lxxx vu, 1884.) 2i5*. Xote additionnelle à celle de M. Y. Watteyne sur la présence de la barytine dans l’étage liouiller du couchant de Mons. (Ibid., t. XI, Bull., p. xcviiT , 1884.) 216. Quelques mots sur les marmites de géants de Malmedy et de Remoucliamps. (Ibid., t. XI, Bull., p. ex, 1884.) 217. Description d’un cristal de barytine recueilli au charbonnage du Hornu et Wasmes. (Ibid., t. XI, Bull., p. cxvi, 1884.) 218*. Sur la terminaison X.-E. du massif cambrien de Stavelot. (Ibid., t. XI, Bull., p. exix, 1884.) 219. Sur l’extension du dépôt de phosphate de chaux de la Hes- baye. (Ibid., t. XI, Bull., p. cxliii, 1884.) 220. Rapport annuel du secrétaire général sur l’exercice i883-i884 (Ibid., t. XII, Bull., p. 3, 1884.) 221. Bloc anguleux de diorite provenant de la Campine ; cristaux * de quartz et aragonite recueillis à Sarolay. (Ibid., t. XII, Bull., p. 55, 1884.) 222*. Rapport sur un mémoire de M. Ch. de la Vallée Poussin, intitulé : Les rhyolitlies anciennes, dites eurites, de Grand- Manil. (Bull. Acad., 3e série, t. X, i885.) 223. Rapport présenté au Congrès géologique international de Berlin, au nom de la Commission pour l’uniformité de la nomenclature. (Congrès géol. int. de Berlin, i885.) 224*. Quelques observations au sujets de la note de M. E. Dupont sur le poudingue de Wéris. (Bull. Acad. ,3e série, t.X, i885.) 225. Observation relative à l’anthracite de Visé. (Ann. Soc. géol . de Belg., t. XII, Bull., p. 75, i885.) ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BELL.. IO. 226. Sur les nodules phosphatés d’Anvers. (Ibid., t. XII, Bull., pp. 81, 94, i885.) 227. Barytine crêtée de l’étage de Frasnes. (Ibid., t. XII, Bull , p. 94, i885.) 228. Présentation d’une photographie de la Marmite des Géants, de la Chaudière, près de Remouchamps. (Ibib., t. XII, Bull., p. 114, i885.) 229. Renseignements sur une excursion faite avec ses élèves dans les terrains primaires. (Ibid., t. XII, Bull., p. 126, i885.) 23o*. Sur la présence de stries glaciaires dans la vallée de l’Am- blève. (Ibid., t. XII, Bull., p. 167, i885.) 23i*. Sur les filons granitiques et les poudingues de Lammersdorf. (Ibid., t. XII, Bull., p. i58, i885.) 232. Réponse à la critique de M. E. Van den Broeck : Absence de toute mention de son Mémoire sur l’altération des dépôts superficiels par les agents atmosphériques dans la note de M. M. Loliest sur le conglomérat à silex et les gisements de phosphate de chaux de la Ilesbayc. (Ibid., t. XII, Bull., p. 186, i885.) 233". Compte rendu de la session extraordiaire de la Société Géologique de Belgique, à Spa, les 3o, 3i août et Ier septem¬ bre i885. (Ibid., t. XIII, p. 29, i885.) 234. Rapport annuel du secrétaire général, pour l’exercice 1884- i885*( Ibid., t. XIII, Bull. p. m, i885.) 235. Observations sur la dénomination de cc limon liesbay en ». (Ibid., t. XIII, Bull., p. lxi et lxii, 1886.) 236. Présentation d’un poudingue à petits cailloux arrondis de quartz blanc, trouvé à la Baraque Michel. (Ibid., t. XIII, Bul., p. clxxïii, 1886.) 237*. Sur une faune paléocène de Copenhague, par A. von Koenen : analyse. (Ibid., t. XIII, Bibl., p. 5, 1886.) 238. Rapport annuel du secrétaire général, pour l’exercice i885- 1886. (Ibid., t. XIV, Bull., p. lxxvii, 1886.) 23q. Atlas de cristallographie à l’usage des élèves du cours de minéralogie. Nouveau tirage. Paris et Liège, Baudry et Cie, 1886, in-8°. 240*. Discours prononcé au nom de l’Académie aux funérailles de M. F. L. Cornet. (Bull. Acad. 3e série, t. XIII, 1886.) 2/£i • La déclinaison magnétique en Belgique, pour 1886. (Ann. Soc. geol. Belg\, t. XIV, Bull., p. cxv, 1887.) 242. Présentation de photographies d’un météorite. (Ibid., t. XIV, Bull., p. cxyi, 1887.) 243. Présentation de grès blanchâtre signalé à la base de l’étage houiller. (Ibid., t. XIV, Bull., p. cxvii, 1887.) 244*- Un nouveau dosage du fer des eaux minérales de Spa. (Ibid. « t. XIV, Bull., p. cxxiv, 1887.) 245*. Sur l’orthographe du nom Dreissensia. (Ibid., t. XIV, Bull., p.cxxv, 1887.) 246. Présentation d ’Oldhamia de Nereïtes, etc. de l’Ardenne, de Dryophyllum Dewalqnei du landenien inférieur de Marets, de phosphates de chaux d’une caverne de Molia, de diabase de Malmédy et de poudingue de la Baraque Michel et de la Gileppe. (Ibid., t. XIV, Bull., p. clxiii, 1887.) 247. Observation sur les poudingues de l’Ardenne. (Ibid. p. clxvi) 248. Rapport annuel du secrétaire général sur l’exercice 1886- 1887. (Ibid., t. XV, Bull., p. ni, 1887.) 249* Quelques dosages du fer des eaux de Spa. (Ibid., t. XV, Bull., p. xxxvi, 1887.) 250. Discussion avec M. Is. Kupffersclilaeger sur les variations de la composition des eaux minérales de Spa. (Ibid., t. XV, Bull., p. LI, 1887.) 251. Encore quelques mots sur Dreissensia. (Ibid., t. XV, Bull., p. LXXVI, l888.) 252. Rapport sur un mémoire de M. E. Delvaux : Position strati- grapliique du système silurien et des assises crétacées moyenne et inférieure, établie à l’aide d’un forage exécuté par M. le baron O. van Ertborn, à Renaix. (Ibid., t. XV, Bull., p. lxxviii, 1888.) 253. Présentation de calcaires oolithiques, en plaques minces ; discussion. (Ibid., t. XV, Bull., p. lxxviii, 1888.) 254. Observations à l’occasion de la présentation de concrétions dolomitiques de l’étage houiller à Aviculopecten du bassin houiller de la Westphalie par M. L. Piedbœuf. (Ibid., t. XV, Bull., p. xc, 1888.) 255. Communication sur les paléchinides de la Belgique. (Ibid., t. XV, Bull., p. cxxvn, 1888.) 256. Observations sur la communication de M. A. Briart : Sur la présence d’un hydro-carbure liquide dans l’étage liouiller du Hainaut. (Ibid., t. XV, Bull.,p. cxxxvi, 1888.) 257. Fossiles dans la série rhénane de la vallée de l’Ourthe. ( Spirophyton eif lieuse, Kays.) (Ibid., t. XV, Bull., p. CXLVII, l888.) 258*. Le prétendu dolmen de Solwaster. (Ibid., t XV, Bull., p. clxvii, 1888.) 259. Les dolmens de Wéris et d’Oppagne, par M. L. Morels. Observations. (Ibid., t. XV, Bull., p. cxc, 1888.) 260*. Sur quelques dépôts tertiaires des environs de Spa. (Ibid., t. XV, Bull., p. cxcii, 1888.) 261. Rapport annuel du secrétairejgénéral sur l’exercice 3887-1888. (Ibid., t. XVI, Bull., p. m, 1888.) 262. Rapport présenté au Congrès géologique internationnal de Londres, au nom de la Commission pour l’uniformité de la nomenclature et de la classification. (Congrès géoL int . Londres, 1888.) 263*. Rapport sur les exploitations scientifiques des cavernes de la Méhaigne. 1. La grotte du Docteur, par J. Fraipont et F. Tihon. (Bull. Acad., 3e série, t. XV, 1888.) 264. Notice sur François-Léopold Cornet. (Annuaire de b Acad. de Belg. pour 1889 ; Ann. Soc. géol. de Belg., Bull., t. XVI, p. CLIX, 1889.) 265. Observations sur un caillou de silex roulé, trouvé à Spa. (Ann. Soc. géol. Belg., t. XVI, Bull., p. lxxviii, 1889.) 266*. Une rectification au sujet de Dreissensia. (Ibid., t. XVI, Bull. p. c, 1889.) 267*. Le Trou du Poulion, à la Reid. (Ibid., t. XVI, Bull., p. ci. ■ 1889.) 268. Rapport annuel du secrétaire général sur l’exercice 1888-89. (Ibid., t. XVII, Bull. p. ni, 1889.) 269. Eléments de cristallographie, 2e partie, seule parue. Liège, 189°, fig. 270. Découverte de l’étage liouiller exploitable à Douvres. (Ann. Soc. géol. Belg., t. XVII, Bull., p. lxxiv, 1890.) 271. Nouveaux gites de stringocépliales dans le poudingue de Burnot de la vallée de la Vesdre. (Ibid., t. XVII, Bull., p. lxxv, 1890. ) 272. Observations sur le travail de M. M. Loliest : Alluvions anciennes de la Meuse. (Ibid., t. XVII, Bull., p. lxxxv, 1890.) 278. Rapport du secrétaire général sur l’exercice 1889-1890. (Ibid., t: XVIII, Bull., p. III, 1890.) 274- Deux fossiles nouveaux du dévonien de Dinant. (Ibid., t. XVIII, Bull., p. lu, 1891.) 275*. Sur quelques fossiles des ardoises de Warmifontaine (Neuf château). (Ibid., t. XVIII, Bull., p. lxi, 1891.) 276. Silex taillés de Grimonster. (Ibid., t. XVIII, p. c. 1891.) 277. Rapport annuel du secrétaire général, sur l’exercice 1890-91. (Ibid., t. XIX, Bull., p. 3, 1891.) 278*. Rapport sur un travail de MM. Vincent et Couturiaux : Sur les dépôts de l’éocène moyen et supérieur de la région comprise entre la Dyle et le chemin de fer de Nivelles à Bruxelles. (Bull. Acad. Belg., 3e série, t. X&1I, 1889.) 279. Rapport sur un travail de M. X. Stainier : Contribution à l’étude du Frasnien. (Ann. Soc. géol. Belg., t. XIX, Bull., p. 59, 1892.) 280. Déclinaison de la bonssole en 1891. (Ibid., t. XIX, Bull, p. 61, 1892.) 281*. Observation sur la corrélation des diverses bandes considérées comme frasniennes par M. X. Stainier. (Ibid., t. XIX, Mém., p. 109, 1892.) 282. Observation sur l’importance de la note de M. C. Malaise : Sur quelques fossiles dévoniens de la bande de Rhisnes. (Ibid., t. XIX, Bull., p. 84, 1892.) 283. Présence de cypridrines dans les schistes de Mazy. (Ibid., t. XIX, Bull., p. 86, 1892.) 284. Sur les fossiles des psammites jaunes d’Angre. (Ibid., t. XIX, Bull., p. 86, 1892.) 285. Présentation i° d’entomostracés et de stromatoporoïdes (Clathrodictyon ?J des psammites du Condroz ; 20 de pliyl- lades ; 3° de quartzites reviniens ; 4° de calcaire viséen de Ciney, qui paraît formé de stromatoporoïdes. (Ibid, t. XIX, Bull., p, 96, 1892.) 286*. Réplique à la réponse de M. X. Stainier. (Ibid., t. XIX, Mém., p. i55, 1892.) 287. Récif waulsortien de Biron (Ciney). (Ibid., t. XX, Bull., p. 27, 1892.) 288. Observations à l’occasion de la communication de H. de — B l/{6 — Dorlodot sur la classification du carbonifère de la Belgique. (Ibid., t. XX, Bull., p. 39, 1892.) 289. Découverte du spirifer Boueliardy à Durbuy. (Ibid., t. XX, p. 49, 1893.) 290. Sur les cannelures des quartzytes cambriens de Challes (Stavelot). (Ibid., t. XX, Bull., p. 52, 1893.) 291. Sur la présence prétendue de la houille dans l’Eifel. (Ibid., t. XX, Bull., p. 62, i893.) 292. Sur le calcaire carbonifère de la carrière de Pair (Clavier). (Ibid., t. XX, Bull., p. 73, 1893.) 293. Sur quelques fossiles carbonifères du niveau Yb à Sprimont. (Ibid., t. XX, Bull., p. 95, i893.) 294. Sur la houille de l’Eifel. (Ibid., t. XX, Bull., p. 100, 1893.) 296. Sur le gayet. (Ibid., t. XX, Bull., p. 104, 1893.) 296. Présentation de la Hatchettite de Seraing. (Ibid., t. XX, Bull., p. io5, 1893.) 297. Dosage du fer dans les eaux minérales de Spa. (Ibid., t. XX, Bull., p. io5, 1893.) 298. Rapport sur le travail de M. Cesàro: Sur une nouvelle forme de la blende. (Bull. Acad. Belg.,3me série, t.XXV,p. 83, 1893.) 299. Fossiles bruxelliens de Bouffioulx. En collab. avec H. Forir. (Ann. Soc. géol. de Belg., XXI, Bull., p. 3o, 1893.) 300. Sur une analyse de l’eau du Saulclioir. (Ibid., t. XXI, Bull., p. xliii, 1894.) 301. Un nouveau gisement de fossiles siluriens à Ombret. (Ibid,, t. XXI, Bull., p. lxxx, 1894.) 302. Présentation d’un Cyathophyllum frasnien rapporté à C. Marmini et Spirifer disjunctus de l’étage de Bure à Angre. (Ibid., t. XXI, Bull., p. lxxxi 1894.) 303. Présentation d’une lingule du calcaire eifelien d’Alvaux. (Ibid., t. XXI, Bull., p. lxxxv, 1894.) 3o4- Observations (sur des fossiles du Rhénan du bord nord du bassin méridional). (Ibid., t. XXI, Bull., p. xciv, 1894.) 305. Sur le lias du Luxembourg. (Ibid., t. XXI, Bull., p. xcvm, 1894.) 306. Présentation d’une brèche de silex provenant de Romsée. (Ibid., t. XXI, Bull., p. civ, 1894.) 307. Fossiles Bruxelliens de Bouffioulx. (Ibid., t. XXX, Bull., p. xxx, 1894.) 3o8. Rapport du secrétaire général. (Ibid., t. XXII, Bull., p. ni, 1894. ) 809. Présentation de limonite très pure de Houffalize, d’Euam- phalus helicoïdes, de Tournai, contenant de la calcite et de F anthracite. (Ibid., t. XXII, Bull., p. xxvii, 1894.) 310. Le Cryphœus de Hotton (Frasnien), désigné sous le nom de C. arachnoïdes est une nouvelle espèce qu’il appelle C. Valleeanus et le Spirifer de cette localité connu sous le nom de S. Orbelianus est également une nouvelle espèce, qu’il appelle S. Gosseleti. (Ibid., t. XXII, Bull., p. xxxvi, 18940 311. Discussion relative à l’origine des veines de quartz dans les grès houillers. (Ibid., t. XXII, Bull., p. xliii, 1895.) 3 12. Le Spirifer qu’il avait nommé Sp. Gosseleti dans la séance du 17 décembre 1894, doit être appelé Sp. Fraiponti. (Ibid., t. XXII, Bull., p. xl vi, 1895.) 313. Sur Spirifer mosquensis auct. (Ibid., t. XXII, Bull., p. xlvi, 1895. ) 3i4- A propos de la publication des rapports sur les mémoires présentés. (Ibid., t. XXII, Bull., p. xliii, 1895.) 315. Couches traversées à Ostende dans un sondage fait entre i83o et 1842, pour y pratiquer un puits artésien. (Ibid., t. XXII, Bull., p. lxxv, 1895.) 316. Rapport du Secrétaire général. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. 1, 1895.) 317. Pourquoi j’ai donné ma démission de membre et vice-prési¬ dent du conseil de direction de la commission de la Carte géologique de la Belgique. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. xxi, 1895.) 318. Sur la faune des calscliistes de Tournai. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. xxv, et Mém., p. xix, 1895.) 319. Présentation d’une feuille de Dryandroides Haldemiana, de la craie blanche de Loën (Visé). (Ibid., t. XXIII, Bull., p. xxxvi, 1895.) 320. Rapport sur le travail de G. Cesàro. Sur la notation à assigner à certaines formes à indices compliqués dans le gypse. Bull. Acad, de Belg\, 3me série, t. XXX, p. 227, 1895.) 321. Note bibliographique sur « Les cavernes et leurs habitants >', par J. Fraipont. (Bull. Acad, de Belg. , 3me série, t. XXX, p. 227, 1895.) 322. Rapport sur «Les explorations scientifiques des cavernes de la vallée de la Méhaigue », par J. Fraipont et F. Tilion. (Ibid., t. XXX, p. 444, i895.) 323. Découverte de l’or en Ardenne. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. xliii, 1896.) 324. Observations relatives à l’expédition antarctique. (Ibid., t. XXIII; Bull., p. lxvii, 1896.) 325. Observations sur le hervien de Stembert. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. lxxx, 1896.) 326. Présentation de sable glauçonifère, anversien, provenant d’un forage à Wyneghem, d’une moitié de la météorite de Lesves et d’un rognon de quartzite revinien de Wi nam- planche. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. oxxv, 1896. 327. Présentation de Michelinia tenuisepta du calcaire viséen d’Argenteau. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. cxxvii, 1896.) 328. Présentation de Produetus liumerosus = P. sublœvis, du calcaire carbonifère de Visé. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. cxxxn, 1896.) 329. A propos de la section scientifique de l’exposition de Bruxelles en 1897. (Ibid., t. XXIII, Bull., p. cxxxv, 1396.) 330. Rapport du secrétaire général. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. ni, 1986.) 331. Chaudière de Remoucliamps. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. xxm, 1896.) 332. Présentation de fossiles givetiens de l’ancien poudingue de Burnot de Cornesse. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. xxiv, 1896.) 333. Leperditia Dewalquei devient Primitia Dewalquei. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. xxviii, 1896.) 334. Le granité de la Helle (communication préliminaire). (Ibid., t. XXIV Bull., p. xxviii, 1886.) 335. L’exploitation de l’or en Ardenne. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. xxxii, 1896.) 336. Sur le granité de la Helle. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. xliv, 1896.) 337. Présentation d’Arborisation de pyrite du charbonnage de La Haye. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. lvii, 1896.) 338. Déclinaison magnétique à Paris. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. lvii, 1896.) 339. Présentation d’une limonite de Bovigny. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. lx, 1896.) 340. Observations sur la note de M. Halleux. Amélioration de la distribution d’eau à Spa. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. lxxii, p. 2i5, 1896.) 341. Présentation de Cardita planicosta roulée et perforée, des sables scaldisiens d’Anvers. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. lxxxiii, 1896.) 342. La diabase du poulion des Cuves à Malmedy. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. xcvn. 1896.) 343. Le forage de Wynegliem. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. xcviii, 1896) 344- La conférence internationale pour la publication d’un cata¬ logue de la littérature scientifique. (Ibid., t. XXIV, Bull., p. c. 1896.) 345. Rapport du secrétaire général. (Ibid., t. XXV, Bull., p. m, 1896.) 346. Rapport sur le travail de G. Sclimitz : « Un banc à troncs debout aux charbonnages du Grand Bac (Sclessin, Liège) ». (Bull., de VAcad.), 3me série, t. XXXI, 1896.) 347. Rapport sur le mémoire de G. Cesàro : O11 demande la description des minéraux phosphatés, sulfatés et carbo- natés du sol belge. (Bull, de de b Acad., 3rae série, t. XXXII, 1896.) 348. Un gîte de sable oligocène dans l’Hertogenwald. (Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXV, Bull., p. xxv, 1897.) 349. Présentation de Pinna cretacea. Schl. du Silex crétacé de Spa, de cailloux du sable oligocène de l’Hertogenwaid et de granité de la Ilelle. (Ibid., t. XXV, Bull., p. xxviii, 1897.) 350. Les sciences minérales devant les jurys des prix quinquen¬ naux des sciences naturelles. (Bull., de VAcad., t. XXXIII, p. 782, 1897.) 351. Rapport sur le travail de J. Fraipont. « La grotte du Mont Falhise ». (Ibid., 3me série, t. XXXIII, p. 8, 1897.) 352. Sur le compte rendu de l’Excursion géologique de Bruxelles à Tervueren par G. Velge. (Ibid., 3me série, t. XXXIII, p. 39o, 1897.) — B i5o 353. Note bibliographique au sujet du travail de G. Balli: « Le bassin houiller à Héraclée ». (Ibid., 3me série, t. XXXIV, p. 3i5, 1897.) 354. Déclinaison magnétique à Paris, à Bruxelles et à Aix-la- Chapelle. \(Ann. Soc. géol . de Belg., XXY, Bull., p. xxxvm, 1898.) 355. Les schistes à Spiriferina octoplicata (T1^) àDolhain. (Ibid., t. XXY, Bull., p. l, 1898.) 356. Annonce du décès de A. Briart, président. Discours prononcé au nom de la Société. (Ibid., t. XXY, Bull., p. lut, 1898.) 357. Présentation de cristaux de tourmaline noire de Madagascar. (Ibid., t. XXY, Bull., p. cm, 1898.) 358. Qu’est-ce que la grauwacke? (Ibid.,t. XXY, Bull., p. cix, 1898.) 359. Présentation d’échantillons de sable oligocène de Coquai- fagne (Sart). (Ibid., t. XXY, Bull., p. cxxx, 1898.) 360. Nouvelles observations dans la tranchée de Hoekay. (Ibid., t. XXY, Bull., p. cxxxi, 1898.) 361. Marmites de géants, près de Stavelot. (Ibid., t. XXY, Bull., p. cxxxvi, 1898.) 362. Les fossiles du Bolderberg et les fossiles boldériens. (Ibid., t. XXV, Bull., pp. cxxxviii, 117, 1898.) 363. Observations sur la communication de M. Ch. de La Vallée Poussin : La grauwacke. (Ibid., t. XXY, Bull., p. cxxxiv,i899.) 364- Fossiles viséens de Lives et de Samson. (Ibid., t. XXVI, Bull., p. cxvm, 1899.) 365. Institution d’un prix. (Ibid., t. XXVI, Bull., p. cxxxi, ,1899.) 366. Observation sur la communication de M. Lohest : Présenta¬ tion de phosphate de chaux de Biélaïa (Donetz). (Ibid., t. XXVI, Bull., p. cxli, 1999.) 367. La faille eifelienne et son rôle de limite. (Ibid., t. XXVI, Bull., pp. cxlvii, 114, 1899.) 368. Sur une météorite qui serait tombée à Tongres. (Ibid., t. XXY, Bull., p. cliv, 1899.) 369. Les coquilles du limon hesbayen. (Ibid., t. XXXI, Bull., p. clxvii, 1899.) 370. Les bains de boue à Spa, par A. de Damseaux. (Ibid., Mém., t. XXVI, p. 21, pl. Y et YI, 1899.) 371. L’état actuel de la publication de la carte géologique détaillée (avec un tableau). (Ibid., t. XXVII, Bull., p. xlvi. 1899.) B l5l — 372. Dosage du fer du poulion Pia, à Spa. (Ibid., t. XXVII, Bull., p. LVII, 1899.) 373. Dosage du fer du poulion Henri-Moulin (Fosse). (Ibid., t, XXVII, Bull., p. lvii, 1899.) 374. Déclinaison magnétique en Belgique, d’après M. L. Niesten. (Ibid., t. XXVII, Bull., p. lxxxiv, I900*) 375. Note bibliographique sur le livre « Les eaux de Spa ». (Bull., Acad, de Belg., p, 653, 1900. 376. Le forage Gute Hoffnung, à 4 kilom. à l’Est de Ruremonde. (Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXX, Bull., p. B. 97, 1903.) 377. Marcassite du grès couvinien de la Reid. (Ibid., t. XXX, Bull., p. 5i, 1903.) 378. Carte géologique de la Belgique et des provinces voisines, seconde édition. Notice explicative. (Ibid., t. XXXI, Bibl. p. 3, 1903.) 379. Une roche feldspatique à Coô (Stavelot). Bull, de l’Acad., p. 1012, 1903.) 380. Observations sur la communication de M. L. de Dorlodot. Découverte de disthène dans un caillou roulé de quartzite revinien, provenant de la plaine des Aguesses, à Liège. (Ann. Soc. géol. Ibid , t. XXXI, Bull., p. 142, 1904.) 38i Une collection de marbres exploités aux Pays-Bas vers le milieu de dix-liuitième siècle. (Ibid., t. XXXI, Bull., p. b. 148, 1904.) 382. Le nivellement de précision de la Belgique. Rectification. (Ibid., t. XXXI, Bull., p. b. 194, 1904.) 383. Catalogue des météorites conservées dans les collections belges. (Ibid., t. XXXII, Bull., pp. b. 46, 47, M- i5, 1904*) 384. Essai de carte tectonique de la Belgique et des provinces voisines. (Ibid., t. XXXII, Mém. p. 121, pl. IV, 1904.) 385. Un précurseur oublié, inconnu aux chercheurs de houille dans le Limbourg. (Ibid., t. XXXII, Bull., p. b. 56, i9°A) 386. L’Origine du fer météorique de la hacienda de Mœnvalle. (Ibid., t. XXXII, Bull.,p. b. 101, 1905.) 387. Mes dettes envers M. le professeur Ad. von Koenen. (Ibid., t. XXXIII, Bull., p. b. 45, 1905.) 388. Sur le poudingue qui sert de base à l’étage de Bure, à Pepinster. (Ibid., t. XXXIII, Bull., p. b. 84, 1905.) — B l52 — 2. — Divers. ( Botanique . Chimie. Météorologie. Hygiène. Médecine. Archéologie.) 1. Mémoire en réponse à la question : Exposer et discuter les théories émises sur les causes qui déterminent l’action chimique. (Couronné au concours universitaire de 1848-49» inséré dans les Annales des Univerités de Belgique, t. VII, 1851. ) 2. Observations météorologiques faites à Liège, en 1849. ( Mém . Acad, royale de Belg., t. XXV, in~4°.) Id. en i85o. (Ibid., t. XXVI.) 3. Observations météorologiques et Observations sur les phéno¬ mènes périodiques des animaux et des plantes, faites à Stavelot de i85o à 1860. (Mém. de U Acad., t. XXVI à XXXIII, in-4°, i852-i86o.) 4. Quelques faits pour servir à l’étude des phénomènes périodiques des végétaux ( Bull . de U Acad., t. XVIII, 20, p. ig5, i85i.) 5. Xotice sur un cas de développement tuberculeux de bourgeons aériens sur une pomme de terre. (Ibid., t. XIX, 3°, p. 332, 1852. ) 6*. Rapport sur réchauffement du sol des jardins du quartier de St-Jacques à Liège. (Ann. Conseil de salub, publ. de la prou, de Liège, t. V, p. 67, 1859.) (X°n, Sciences minérales.) 7*. Rapport sur un mémoire relatif à des recherches sur l’action des forces moléculaires des éléments chimiques. (Bull. Acad de Belg., 2me série, t. VII, i853.) 8. Purification de l’eau destinée à la fabrication de la bière, par M. le Dr Spenser. Observations. (Ann. Conseil de salub. pub. de la prou, de Liège, t. VI, p. i85, 1860.) 9*. Sur le bolide du 17 février i865. (Bull. Acad, de Belg., 2e série, t. XIX, i865.) 10. Tremblement de terre ressenti à Liège, le 3 janvier 1867. (Ibid., t. XXIII, p. 52, 1867.) 11. Observations thermométriques faites pendant l’éclipse de soleil du 5 mars 1867. (Ibid., t. XXIII, p. 4*4; *867.) 12. Orages observés à Liège en 1869. (Ibid., L XXVII, p. 252, p. 643, 1869 et t. XXVIII, p. 206, 1869. b i53 13. Remarques au sujet de la note de M. E. Quetelet : Bolide observé à Bruxelles, le 3i mai 1869. {Ibid., 2e série, t. XXVII, p. 63i, 1869.) 14. Orages observés à Liège du Ier janvier au Ier novembre 1870. Ibid., t. XXX, p. 3i4, 1870.) 15. Rapport sur un Mémoire sur l’absorption des sels métalliques par la laine mordancée, par M. P. Havrez. (Ibid.,t. XXXIII, 1872) 16. Rapport sur un mémoire de concours relatif à l’influence de la chaleur sur le développement des végétaux phanérogames, particulièrement au point de vue des phénomènes périodi¬ ques de la végétation. (Ibid., t. XXXVI, 1873. 17. Relation de coup de foudre. (Ibid., t. XL.) 18. Rapport présenté à l’Institut archéologique liégeois sur les travaux de la Société en 1875. — Idem en 1876. — Table des matières des t. I à XX du Bulletin de l’Institut, 1888. 19. Rapport (présenté à la Société royale de médecine publique de Belgique) sur la division de la Belgique en circonscrip¬ tions naturelles. (Bull. soc. Méd. publ., 1. 1, Bruxelles, 1878. avec une carte.) (N° 140, Sciences minérales.) 20. Sur la transmissibilité du choléra au chien. (Bull. Acad, de méd. de Belg., 3e série, t. XVIII, 1884.) 21. Sur l’état de la végétation le 21 avril 1886. (Bull. Acad, de Belg., 3e série, t. XI, p. 4o5, 1886.) ' 22. Etat de la végétation à Gembloux, à Liège et à Spa le 21 mars et le 21 avril 1887. (Ibid., t. XIII, p. 484, 1887.) 23. Etat de la végétation à Gembloux, à Liège et à Spa le 20 et 21 avril 1888. (Ibid., t. XV, p. 946, 1888.) 24. Etat de la végétation le 21 mars et le 21 avril 1889 à Huccorgne, à Gembloux, à Liège et à Spa. (Ibid., t. XVIII, 25. Etat de la végétation en 1890. Ibid., t. XIX, p. 5i4, 1890.) 26. Sur certaines interversions de température et sur la gelée du 16 septembre 1889, à Spa. (Bull. Acad, de Belg. 3e série, t. XIX, 1890.) 27. Lettre de M. F. Crépin sur les effets de la gelée de la nuit du i3 au 14 juin 1892. (Bull, de la Soc. royale de Botan. de Belg. t. XXXI, 2e partie, pp. i54-i55, 1892.) 28. Résumé des observations météorologiques faites à Spa pendant tout ou partie des années 1886 à 1892. {Bull, mensuel de V Observatoire de Bruxelles , sous l’indication : Spa, 1.) 29. Discours prononcé aux funérailles du docteur Grenson. {Ann. de la Soc. d'hygiène et de salubrité publique de Liège, 1899.) 30. Plantes en fleurs du i5 au 25 novembre 1897. {Bull, de la Soc. royale de Botan. de Belg., t. XXXVI, p. 172, 1897.) 31. Rapport sur la création d’un Institut flottant international. {Bull. Acad, de Belg., 3e série, t. XXXVI, p 49L 1898.) 32. Rapport sur la surveillance de la fabrication et de l’emploi de l’acétylène. {Ibid., t. XXXVII, p. 14, 1898.) 33. Phénomènes périodiques observés à Spa en juin 1899. {Ibid., p. 522, 1899.) 34. L’Impératoria Ostrutliium en Belgique. {Bull, de la Soc. royale de Belg., p. 171, 1902-1903.) 35. Deux nouvelles stations de Linaria Striata. (Ibid. p. 175, 1902-1903.) 36. Xote bibliographique sur le livre « la Finlandia » d’Igino Cocchi. {Bull. Acad, de Belg., p. 11, 1903.) 37. Quelques mots sur la langue universelle. Ibid., p. 399, 1904*) 38. Le nivellement de précision de Belgique. {Ibid., p. 820, 1904.) 3. — Liste des notices publiées dans la Biographie nationale. 1. ÀMAND (Max.), écrivain. Ermeton-sur-Biert. 2. Ansiaux (Xic.-Ant.-D.), médecin. Ciney. 3. Ansiaux (Nic.-Gab.), chirurgien. Ciney. 4. Balbian (Corn, de), chimiste, médecin. Alost. 5. Balbian (Josse de), chimiste, médecin. Alost. 6. Berken (Louis), inventeur delà taille du diamant. Bruges. 7. Berken (Robert), joaillier, écrivain. Bruges? 8. Biolley (Marie de), industrielle, philanthrope. Verviers. 9. Biolley (R. -J. -Fr. de), homme politique, industriel. Verviers. 10. Briart, pharmacien. Spa. 11. Brizé-Fradin, mécanicien et chimiste. Liège. 12. Caron (Firmin), musicien. — b i55 13. Oarront (A. -B.), arpenteur juré. Liège. 14. Caspius (G.), médecin. Hainaut. 15. Cauchy (F. -P.), ingénieur, géologue. Abbeville. 16. Chapuis (G. -J.), magistrat municipal. Verviers. 17. Chastelain (C.), musicien. Soignies. 18. C las en (Nie.), médecin, bibliographe. Luxembourg. 19. Clomes (P.), humaniste. Useldange. 20. Comhaire (J. -Nie.), chirurgien, professeur. Liège. 21. Courte joie, historien, littérateur. Stavelot. 22. Courtois (R. -J.), botaniste. Verviers. 23. Crespel (J.), musicien. 24. Cyrille, écrivain ecclésiastique. Bastogne. 25. Davreux, pharmacien, naturaliste. Liège. 26. JDe Baer (H.), mathématicien, imprimeur. Louvain. 27. De Boodt (A.), naturaliste, poète, peintre. Bruges. 28. De Lombre, luthier. Tournai. 29. De Cleene, médecin. Gand. 30. De Hertoghe (G.), médecin. Brabant. 31. De Jonghe (J.), médecin. Ypres. 32. De la Rue (J.), médecin, écrivain. Lille. 33. Delatre (01.), musicien. 34. Delaunay (L.), naturaliste. 35. Delà Vacherie, chirurgien, professeur. Eysden. 36. Delcour (Jean), sculpteur. Hamoir. 37. Dellewaide, médecin. Liège. 38. Delloye (J. et M.), J. pharmacien; M. médecin. Huy. 39. Demanet (G.), lithotomiste, médecin. Gand. 40. De Meyer (J.- J.), chirurgien. Merendré. 41. Denis de Luxembourg, écrivain ecclésiastique. 42. Dens (P.), théologien. Boom. 43. De Rye, médecin. Malines. 44- De Smet(H.), médecin. Lede. 45. De Sonkeux, érudit. Verviers. 46. Dethier, homme politique, naturaliste. Theux. 47- Doveren, médecin flamand. 48. Doison, médecin. Tournai. 49. Du Châtelet, inventeur de mines, métallurgiste. Brabant. 50. Du Jardin, médecin, professeur. Valenciennes. — b i56 — 51. Düguet, musicien. Liège. 52. Dumont (André), géologue. Liège. 53. Gurnez (J. -A.), historien, hagiograplie, poète. Stavelot. 54. Haecht (J. van), professeur à Louvain, évêque. 55. Harind, prince-abbé de Stavelot. 56. Henri de Bolan, prince-abbé de Stavelot. 57. Henri de Visé, prince-abbé de Stavelot. 58. Henrotay (J.-A.-E.), médecin, littérateur. Thimister. 59. Huart Ch.-D.), médecin. Neerlinter. 60. Jaspar (André), musicien. Liège. 61. Labye (Dieud.), théologien. Revin. 62. Lanceau (J.), écrivain ecclésiastique. Lille. 63. Leclerc (J.), jurisconsulte. Luxembourg. 64. Ledrou (X.), médecin. Huy. 65. Lesoinne (Ph. -A.), professeur-industriel. Liège. 66. Limbourg (J. -Pli. de), médecin. Theux. 67. Limbourg (N. de), architecte. Limbourg. 68. Limbourg (R. de), médecin, naturaliste. Theux. 69. Lipse (D.), médecin. Overyssche. 70. Liverlo (G. de), architecte. Liège. 71. Liverlo (L. de), diplomate. Liège. 72. Liverlo (W. de), protecteur des arts. Liège. 73. Lombard (L.-M.), médecin, professeur. Liège. 74. Lorent (Tli.), jurisconsulte, antiquaire. Remicli. 75. Maillart (...), médecin, vint exercer sont art à Spa de 1769 à 1781 inclusivement. 76. Malaise (Louis-Bartliélemi), médecin, né à Liège, le 3o juillet 1808, y décédé le 14 avril i85i. 77. Melanel (Mathias-Théodore), médecin à Anvers au xvie siècle. 78. Malmedie (Jean-Baptiste De), médecin, né à Sprimont vers la fin du xvne siècle. 79. Malmedie (J. -F. De), petit fils du précédent, vint s’établir à Liège, le 17 février 1783. 80. Manderscheid (Christophe, comte De), Lxne prince-abbé de Stavelot et de Malmedy. 8 1. Manderscheid (Guillaume, comte De), Lxie prince-abbé de Stavelot et de Malmedy. 82. Manderscheydt (Cliarles-Alex. von), écrivain ecclésiastique, né à Luxembourg, le 9 juin 1616, mort à Lomé, le 20 avril i69i. 83. Marbaise (M.), pratiquait la médecine à Herve, dans la seconde moitié du siècle dernier. 84. Marcellis (Charles-Henri), industriel, poète et publiciste, né à Anvers, le 16 janvier 1798, mort à Liège, le 12 sep¬ tembre 1864. 85. Mareska (Daniel-Jos. -Benoit), chimiste, médecin, professeur à Gand. 86. Marquard ou Marcuard, abbé de Prüm et d’Ardenne (Saint- Hubert). 87. Martin de Remouchamps, écrivain ecclésiastique, né en i522 au village de ce nom, décédé à Florennes, le 27 décembre 1600. 88. Massange (Henri- Antoine- Joseph), pliilantrope, né à Stavelot, le 10 mars 1785, décédé à Paris, le 10 mars i83o. 89. Massin (Nicolas De), Lxxne prince-abbé de Stavelot et Malmedy. 90. Mathias de Malmedy, moine bénédictin de l’abbaye d’Orval, décédé en i54o. 91. Mauden (David van) De Maude ou Maulde, médecin, professeur à Anvers. 92. Merode (Henri De), Lixe prince-abbé de Stavelot et Malmedy, mort à Stavelot, le ier février 1460. 93. Mohy (Henri De), Erycius Mohy ou Mohyus, médecin, né à Rondchamp, commune de Beausaint près de La Roche. q5. Moreau ( Charles -Auguste -Lambert- Eugène ) , homme de lettres, né à Herve, le 8 février i835, décédé à Liège, le 14 mars 1882. 96. Moreau (P. -François), médecin, né vers la fin du xvne siècle à Liège dans le quartier d’Outre-Meuse. 97. Nessel (Edmond), médecin, né à Liège vers i658. 98. Nessel (Mathieu), fils d’Edmond, médecin, naquit à Liège vers i685 et y mourut vers le mois de mars 1763. 99. Nicolas d’Arlon, religieux. — b i58 — 100. Nicolas (Joseph), de Stavelot, écrivain religieux. 101. Nicolay (Ferdinand- Joseph), philanthrope, né à Stavelot. 102. Nollet (Joseph de), abbé, prince de Stavelot et Malinedy, né à Marche. 103. Nyst (Henri Joseph-Pierre), paléontologue, né à Arnhem. 104. Nysten (Pierre-Hubert), médecin, né à Liège. 105. Palude (Arnold ex), médecin, né à Liège. 106. Parent (Guillaume), médecin, né à Liège. 107. Peters Vaust (Gilles-Pascal-Napoléon), pharmacien, pro¬ fesseur, né à Glons. 108. Peefeer (Simon-Frédéric-Xavier), médecin, né à Huy. 109. Philips (Charles- Victor- Joseph), chirurgien, né à Liège. 110. Pollet (Charles-Antoine-Pierre), historien, né à Verviers. ni. Poncin (Gaspard), Lxe abbé-prince de Stavelot. 112. Ponsart (Gilles-Benoît), médecin, né à Liège. n3. Ponson (Ami-Tliéodore), professeur-ingénieur, né à Genève. 114. Poppon de Beaumont, xLe abbé-prince de Stavelot. n5. Presseux (Philippe-Louis de), médecin, né à Tlieux. 11 6. Putzeys (Jules-Antoine- Adolphe-Henry), magistrat et ento¬ mologiste, né à Liège. 11 7. Raikem (Antoine-François- Joseph), médecin et professeur, né à Liège. 118. Rapaerd (François) dit Rappard ou Rappardus, médecin, né à Bruges. Publication trimestrielle ANNALES DE T. A ZDU BELGIQUE vANV.UA ’V ■ '.V' ' v ■ - >>• l / i TOME XXXVIII. — 2e LIVRAISON. < Bulletin , feuilles n et 12. Mémoires , feuilles 3 à 9. Bibliographie , feuilles 1 et 2. Planches II à VI. V 30 SEPTEMBRE 1911. r ApR 2 61928 ! _ . <* LIEGE Imprimerie H. Vaileant-Carmanne (Société anonyme) 8, nue Saint-Adalbert, 8. I ri Prix des publications. I Le prix des publications de la Société est établi comme suit : G. Dewalque. Catalogue des ouvrages de géologie, de minéra¬ logie , de paléontologie , ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les principales bibliothèques de Belgique . . frs Sur la probabilité de l’existence d’un nouveau bassin houiller au nord de celui de Liège et questions connexes, 4'Pl'anc^es* La houille en Campine, i planche . . Etude géologique des sondages exécutés en Campine et dans les régions avoisinantes, 17 planches ........ Question des eaux alimentaires, 2 planches . . G. Dewalque. Carte tectonique dé la Belgique et des provinces ^voisineè . . jrs 3.00 frs. frs. 10.00 3.oo frs. frs. 25.00 5.00 chacun chacun chacun chacun XXIV, XXVIII, Annales , tomes I à V, IX, X, XVII, tomes XIII à XVI, tomes XI et XII, tomes VIII et XVIII, tomes VII, XIX à XXII. XXIX, XXXI et XXXII, tomes VI, XXIII, XXV, XXVI, XXVII- 3e livr. du tome XXX, tomes XXXIII, XXXV et XXXVI, chacun tome XXX, XXXIV et XXXVÏI, chacun Mémoires in~40, tome I, tome II, frs. frs. frs. frs. 2.00 2.00 3.oo 5.00 7.00 chacun frs. i5.oo frs. frs. frs. frs. 20.00 3o.oo 3o.oo 11. 00 Les tomes VI, XXIII, XXV, XXVII,' XXXIV et XXXVII 11e seront plus vendus séparément sans l’autorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 25 °/0 aux membres de la Société. E11 outre, certaines livraisons dépareillées pourront être fournies à des prix très réduits à fixer par le Conseil. Prix des tirés à part. Les auteurs ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires de leurs communications, sans titre spécial. Le prix des tirés à part est établi comme suit, pour un tirage de soixante- quinze exemplaires supplémentaires et moins (papier des Annales , à moins d’arrangements , contraires ). Le prix des exemplaires supplémentaires dépassant soixante-quinze sera calculé par quart de Cent, d’après les chiffres de la dernière colonne, établis pour cenl exemplaires. Y~ compris le remaniement du titre et la couverture. , 1/2 feuille et moins 1 . . . f Plus de 1/2 jusque 1 feuille . . . . ' . Par feuille en plus . . Pour la dernière 1/2 feuille, si le tiré à part comprend un nombre impair de demi-feuilles . .. . .v . 25 ex. 50 ex. 75 ex. frs. 0.75 I.40 2.00 3.55 )) I.IO 2.05 2.9O 5.oo o.85 1.55 V- - r / 2.i5 3.75 » o.45 0 00 6 I.IO 2.00 o.e5 » 1.00 1.00 1,00 1.00 Pour brochage de chaque planche. Titre spécial, ^composition et tirage . Ces planches se paient eh sus, au prix coûtant. Les demandes de tirés à part doivent être adressées au secrétaire général, qui opérera le recouvrement du prix des exemplaires supplémentaires, par quittance postale , dans la huitaine de l’envoi de ceux-ci et après préavis. Séance extraordinaire du 13 janvier 1311 Présidence de M. S. Stassart, vice-président. M. J. Cornet remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Correspondance. — Une lettre de faire part nous annonce la mort de M. Emile Persenaire, employé retraité des Charbonnages du Levant du Flénu, décédé à Jemappes, le n janvier, à l’âge de 66 ans. Emile Persenaire, dans sa jeunesse, consacra pendant de nom¬ breuses années ses loisirs à la recherche de plantes et d’animaux fossiles dans les terrils du Borinage. On lui doit la découverte de tous les insectes, sauf un seul, du Houiller de Belgique que l’on a décrits jusqu’ici et qui ont été l’objet d’une monographie récente de M. Handlirscli. C’est lui qui, en 1875, trouva à Belle et Bonne Brachypyge carbonis , décrit par Henry Woodward en 1878. Une grande partie des végétaux liouillers du Borinage qui sont au Musée de Bruxelles et, n oTa mmmTt " ceux qui furent décrits par Crépin, ont été récoltés par Persenaire. Communications. — M. J. Cornet fait les communications sui¬ vantes : Sur V âge des couches du Lualaba, et Sur les recherches géologiques au Congo belge et présente certains échantillons intéressant la géologie du Congo. Ces notes seront insérées dans les publications spécialement réservées aux travaux géologiques sur la Colonie. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL.. II. — B 160 — Présentation d'échantillons. — I. — M. A. Pohl présente une empreinte d’un fragment d’une aile d'insecte , trouvée récemment par lui à Saint-Ghislain, au terril des Charbonnages du Grand- Hornu. C’est le deuxième échantillon de cette nature trouvé au même terril par M. Pohl. Il sera, comme le précédent, confié à M. Lericlie. II. — M. J. Cornet présente des échantillons de résine fossile, de l’espèce Âmbrite , provenant de la mine de houille permienne de H ek u rang, province d’Auckland, Nouvelle-Zélande. Cette résine forme des lits de 5 à 7 centimètres, intercalés dans la houille. L’assemblée, avant de se séparer, décide unanimement de pro¬ poser au Conseil de la Société de fixer provisoirement la réunion extraordinaire de Mon s au jeudi (au lieu du vendredi) qui précède le troisième dimanche de chaque mois. La séance est levée à 18 heures. — B 161 — Séance ordinaire du 15 janvier 1911. Présidence de M. C. Malaise, président. La séance est ouverte à io 3/4 heures. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Admission de membres effectifs . — Le Conseil a admis en cette qualité : L’Union minière nu Haut Katanga, 7, Montagne du Parc, à Bruxelles, présentée par MM. Cornet et Buttgenbach. MM. Studt, Franz E., géologue, Sparth-Lane, Heaton Norris, Stockport (Angleterre), présenté par MM. Cornet et Buttgenbacli. Ungemach, H., ingénieur-directeur des mines de St-Sylvestre, à Honcourt, près Villé, Basse-Alsace (Allemagne), présenté par MM. Cesàro et Buttgenbach. L’Institut supérieur de Commerce (directeur M. Ernest Dubois), 5i, rue des Peintres, à Anvers, présenté par MM. H. Buttgenbach et Fourmarier. Petroff Pavel, ingénieur civil des mines, 78, rue V. Levski, à Lovetcli (Bulgarie), présenté par MM. Lohest et Fourmarier. Société anonyme des Charbonnages, Hauts-Fourneaux et Usines de Strepy-Bracquegnies (directeur-gérant M. Génart), à Strepy-Bracquegnies, présentée par MM. Fourmarier et Barlet. Halewyck, Eugène, ingénieur, directeur général de l’Union minière du Haut Katanga, à Elisabetliville, Katanga (Congo Belge), présenté par MM. H. Buttgenbach et Fourmarier. Présentation de membres effectifs. — Le président annonce la présentation de cinq nouveaux membres. Décès. — Le président fait part du décès de M. le baron Raphaël de Sélys - Longcliamps, membre effectif de la Société {Condo¬ léances). Correspondance. — M. A. Stiels remercie de son admission comme membre effectif. B 162 — La Société géologique de Vienne envoie le programme de ses séances en 1911. M. J. Gosselet remercie la Société de la part qu’elle a prise à la manifestation organisée en son honneur. Le Congrès de la Fédération archéologique et historique de Belgique qui se tiendra à Malines en 1911, demande l’envoi de délégués. Le Conseil a désigné MM. C. Malaise et Ch. Fraipont pour remplir cette mission. Ouvrages offerts . — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des remercîments sont votés aux donateurs. Le secrétaire-général attire l’attention des membres présents sur un travail de M. Malaise : Sur révolution de V échelle strati- graphique du S iluro- Cambrien de Belgique, qui se trouve comme annexe dans le texte explicatif du levé géologique de la planchette de Genappe, publié par le Ministère de l’Industrie et du Travail. O11 sait que notre confrère considère les quartzopliyllades de Villers-la-Ville, comme appartenant au Salmien inférieur Snm . D’autre part, ayant reconnu que les graptolithes de Monstreux appartiennent au Llandovery, il remplace le nom de Monstreux comme nom d’assise par celui de Viclienet, localité où se trouve Monograptus colonus, bien caractérisé. M. Malaise fait remarquer qu’une faute d’impression s’est glissée dans ce travail, page 43, « Arenig Slia' assise de Huy, au lieu de Slia1, lisez Slia. » DONS D’AUTEURS L. Cayeux. — Etude des gîtes minéraux de la France. Les mine¬ rais de fer oolithique de France, fasc. I : Minerais de fer primaires. Paris, 1909. Ministère des travaux publics. ,J. Gosselet. — Légende de la Feuille d’Arras. Société géologique du Nord , t. XXXIX. Lille, 1910. — Aperçu géologique du département du Xord. Ibid., t. XXXVIII. 1909. — Un gisement aclieuléen à Comblain-l’abbé. Ibid. b i63 — J. Gosselet. — Les marnes crayeuses dans les fosses et sondages de l’Artois. Ibid., t. XXXIX, i9io. — Xote sur quelques failles communes aux terrains cré- tacique et houiller de l’Artois. Ibicl., t. XXXVII, 3:908. — Xote additionnelle et rectificative concernant les failles épicrétacées de l’Artois. Ibid. J. Gosselet et L. Dallé. — Pays de Matringliem. Etude géologique sur les affleurements dévoniens de la Lys supérieure et sur leurs enveloppes crétacées. Société géologique du Nord , Lille, t. XXXIX. 1910. G. Henriksen. — Geological Notes. Christiana, 1910. A. Lacroix. — Les roches alcalines de Tahiti. Société géologique de France , 4e série, t. X. 1910. C. Malaise. — Les terrains les plus anciens de Belgique. Académie royale de Belgique. Bulletin , décembre 1910. M. Mourlon et C. Malaise. — Texte explicatif du levé géologique de la planchette de Genappe. Service géologique de Belgique , décembre 1910. Rapports. — Les rapporteurs désignés pour examiner le travail de M. Renier : Découverte de végétaux à structure conservée du terrain houiller belge , étant d’avis qu’il appartient au Comité de rédaction de trancher la question qui leur a été soumise à la dernière séance, l’Assemblée décide de s’en rapporter à l’avis de ce Comité. Communications. — M* Max Lohest rend compte de la céré¬ monie à laquelle il a assisté à Lille, le i5 janvier dernier, au cours de laquelle fut remise à M. le professeur Jules Gosselet, la médaille frappée en son honneur sur l’initiative de la Société des Sciences de Lille et de la Société Géologique du Nord. M. Calmette, directeur de l’Institut Pasteur de Lille a, dans un très beau discours, rappelé les mérites du savant et les services qu’il a rendus à son pays. La cérémonie fut suivie d’un banquet offert par la Société des Sciences de Lille et M. Lohest y a pris la la parole pour féliciter M. Gosselet au nom de ses confrères de la Société Géologique de Belgique. M. Anten fait une communication intitulée Note préliminaire sur le métamorphisme du phyllade oligistifère au contact de l'arkose gedinnienne. L’auteur étudiant un échantillon de pliyllade oligistifère salmien prélevé an contact de l’arkose gedinnienne , constate qu’il est macroscopiquement différent du phyllade qui l’avoisine. Au microscope, la roche se montre riche en grenats. Leur abondance, leur grosseur et leur cristallinité, les différencient sensiblement de ceux que l'on rencontre habituellement dans ce phyllade. L’auteur admet, pour autant que son observation se généralise, une certaine analogie entre ce métamorphisme, observé au contact d’une roche sédimen taire, et celui que l’on constate au contact des roches plutoniennes. M. Lohest. Je trouve les recherches de M. Anten très intéres¬ santes, parce que l’arkose a une composition analogue à celle d’une roche éruptive alors qu’il s’agit bien cependant d’une roche sédimentaire. '■r M. Vasseur. Le métamorphisme local s’expliquerait-il par la présence d’une faille? M. Lohest. Il paraît à peu près certain que l’arkose a glissé sur le cambrien. M. Vasseur. Y a-t-il des indices de glissement? M. Anten. Il y a des stries de glissement au contact. M. Plumier. On pourrait voir dans l’exemple de métamorphisme signalé par M. Anten, un cas analogue à celui des stries de glisse¬ ment accompagnées de pliolérite que l’on trouve dans le terrain houiller. M. Lohest. Nous admettons que la pliolérite est due au dyna¬ mométamorphisme, mais certains géologues ne sont pas de cet avis. On a cité notamment contre cette manière de voir, la décou¬ verte de pliolérite dans la houille meme ; elle ne peut alors pro¬ venir des parois de la fissure comme lorsqu’elle se trouve dans — b i65 les schistes. Toutefois, on peut admettre que, dans un cas sem¬ blable, il y a eu migration de la matière. Le Président désigne MM. C. Malaise, P. Fourmarier et Y. Brien comme rapporteurs pour examiner ce travail. M. Charles Fraipont présente un travail intitulé Empreintes nereitiformes du marbre noir de Denée ; il examine les différentes hypothèses relatives à l’origine des traces analogues rencontrées dans d’autres roches ; il écarte l’hypothèse des restes ou traces végétales et celle de restes de nereides sans pouvoir affirmer s’il s’agit d’une trace de crustacé ou d’un organisme tel que les virgnlaria actuelles (octocoraliaires), etc. Il montre un échantillon provenant de Nenthead où des traces analogues existent en relief * sur les deux faces d’un banc de psammite. Il montre, en outre, par des préparations microscopiques, que le marbre noir où se trouve cette empreinte, est composé de foraminifères, de tiges de crinoïdes très ténues et de calcite cristallisée, que le carbone libre y est en lfaible quantité et tapisse souvent les logettes des foraminifères, es tiges des crinoïdes ou extérieurement les cristaux de calcite. M. Malaise. Nereïtes cambrensis est en réalité du silurien et non pas du cambrien. M. Jannel a signalé dans les phyllades de Fumay des N. cambrensis , mais je pense qu’il ne s’agit pas de ce fossile. Le Président désigne MM. C. Malaise, A. Gilkinet et P. Cerfon- taine comme rapporteurs pour examiner ce travail. La séance est levée à n heures 3/4. Séance extraordinaire du 16 février 1911 Présidence de M. J. Cornet, membre du Conseil. M. L. Déliassé, remplit les fonctions de secrétaire. ( Là séance est ouverte a 16 heures dans une salle du labora¬ toire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du liai haut, à Mous. Le Président, prononce l’allocution suivante : La Société géologique de Belgique vient d’être à nouveau cruellement éprouvée et le deuil, cette fois, frappe plus particu¬ lièrement le groupe qui se réunit à Mous tous les mois. Le 16 du mois dernier, ici même, notre vice-président Simon S ta ssa ht, présidait notre séance, plein d’entrain et de bonne humeur. Quelques jours plus tard, le 21 janvier, il nous était brusquement enlevé par la mort. L’Administration des mines, au sein de laquelle S tassa rt a déployé des talents hors ligne dans le Service des accidents miniers et du grisou , l’Ecole des Mines du H ai haut, où il fut un remarquable professeur d’exploitation, sont vivement atteintes par cette disparition prématurée. Les géologues de la : ■ - ; ; r K . ' a - • . j J - ;j’ ; région de Mous pleurent en lui un de leurs confrères les plus estimés et les plus -sympathiques, et, de tous, le plus assidu à nos réunions mensuelles. Stassart prenait à nos travaux le plus vif intérêt et, quel que fût le sujet traité, il était, peut-on dire, toujours à la question. Ingénieur des Mines, il se préoccupait spécialement des côtés utiles de la géologie et, dans son cours de l’Ecole des Mines, il attachait la plus grande importance aux appli¬ cations de cette science, surtout dans les chapitres consacrés à la prospection et à la reconnaissance des gîtes. Il avait lui même pratiqué la géologie minière, à la Guyane française, en B 167 — ■ -r; 'x... Russie, dans les Pyrénées, etc. Plusieurs de ses publications techniques renferment des côtés géologiques intéressants. Je ne citerai que son mémoire sur Les Conditions d' exploitation des mi¬ nes à grande profondeur en Belgique { Ij, où Un chapitre est consacré à | étude des observations géothermiques • son travail récent, écrit en collaboration avec M. Emm. Lemaire, sur Les dégagements instantanés de grisou dans les mines de houille de Belgique (2), dans lequel les conditions géologiques qui influent sur ces phénomènes redoutables sont longuement examinées, et plusieurs de ses rapports administratifs publiés dans les Annales des Mines de Belgique. Ce n’est pas devant vous, Messieurs, qui tous fûtes ses amis, que j’ai à rappeler les qualités personnelles de Simon Stas- SART. Je propose que la séance de ce jour soit levée en signe de deuii. ( Assentiment ). La séance est levée à IG heures 1/4. (1) Bull, de là Soc. de V Industrie minérale , 3e série, t. XIV, 1900. (2) . Annales des Mines de Belgique, t. X V, 1910. — b 168 Séance ordinaire du 19 février 1911. Présidence de M. C. Malaise, Président. La séance est ouverte à 10 heures 3/4. j . i Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité : La Belgo-Katanga, 11, rue de la Reinette à Bruxelles, pré¬ sentée par MM. L. Greindl et P. Fourni arier. La Société internationale forestière et minière, 4, rue Montagne du Parc, à Bruxelles, présentée par MM. J. Cornet et H. Buttgenbach. La Compagnie des chemins de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs Africains (Directeur M. de Lannoy),( 7, rue des Cultes, à Bruxelles, présentée par les mêmes. La Compagnie commerciale et minière du Congo (Direc¬ teur M. J. Lefebvre) , rue du Commerce à Bruxelles, présentée par MM, J. Lefebvre et H. Buttgenbach. La Compagnie géologique et minière des Ingénieurs èt des Industriels (Secrétaire M. R. d Andrimont), 24, rue For- geur, à Liège, présentée par MM. Ad. Greiner et M. Lohest. Présentation de membres effectifs. — Le président annonce six nouvelles présentations. Décès. — Le président fait part du décès de M. Simon Stas- sart, ingénieur en chef-directeur des mines, professeur à l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, vice-président de notre Société. (Condoléances). Correspondance. — La Société belge de spéléologie et de préhistoire « Les chercheurs de la Wallonie » annonce l’appa¬ rition de son 4e bulletin illustré et fait parvenir un pa- quet de feuilles de souscription. Celles-ci sont à la disposi¬ tion des membres au secrétariat. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remerciements , sont votés aux donateurs. Le secrétaire-adjoint attire l'attention des membres présents sur le travail de M. M. Leriche : Les poissons oligocènes de la Belgique , et sur le travail de M. A. Salée: Contribution à T étude des Polypiers du calcaire carbonifère de la Belgique. — Le genre C a ni nia. DONS D’AUTEURS. Arschinow W. W. Zur géologie der Halbinsel Krym. (Moscou 1910). Ilalet. F. — Un service géologique et cartographique au Katan- ga. Son utilité et son organisation. ( Sté: belge de géologie , etc. t. XXIV — P. V. Bruxelles 1910). Harroy J . — Les masses de calcaire construit et leurs relations avec les schistes qui les environnent. (Ann. Soc. Géol. de Belg. M. t. XXXVII Liège 1909). Raisin Félix. — Sur quelques caractères lithologiques du mar¬ bre noir de Dinant ( Société Scientifique . Bruxelles 1910). v Koenen , A. — Uber altdiluviale Bildungen im Gebiete der Sackberge des Hils und des Hildesheimer Waldes. ( Jdhr. der Kônigl. Preuss. Geologischer Landes- anstalt. B. XXXI, T. II, H 1. Berlin 1910). M. Leriche. — Les poissons oligocènes de la Belgique, Bruxelles, 1910. John Littlefield Tilton. — The Pleistocene deposits in Warren County, Iowa (U niuersity of Chicago, Illinois 1910). Ouïes Félix F. et H. Bücking. — Sur la structure des scories et Terres cuites trouvées dans la série Pompéenne et quelques éléments de comparaison (U niversidad Nacional de la Plata , Buenos-Avres 1910). Salée Achille. Contribution à l’étude des Polypiers du Calcai¬ re Carbonifère de la Belgique. — Le genre Caninia. (Sté. Belge de Géol. etc. M. in 8° 1910 Bruxelles). Sydney IL. Bail and Millard K. Simler. — A centra! african Glacier of Triasic Age. ( The Journal of Geology november - décember — New-York City 1910). L. van Werveke. — Die trierer Bncht und die Horstheorie. etc. ( Niederrheinischer Geologischen Vereins , 1910), Rapports. — 11 est donné lecture des rapports suivants : 1° de MM. G. Malaise, A. Gilkinet, et P. Cer fontaine sur le tra¬ vail de M. G. Fraipont : Empreinte nereiti forme du marbre noir de Denée. — Conformément à F avis des rapporteurs, l’As¬ semblée ordonne Fimpression de ce travail dans les mémoires ; elle ordonne aussi Fimpression des rapports. 2° de MM. G. Malaise, P. Fourni arier et\T. Brien sur le travail de M. J. Anlen : Note préliminaire sur le métamorphisme d’un phyllade oligistifère salmien au contact de Varkose gedinien- ne. — Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’As¬ semblée ordonne Fimpression de ce travail dans les mémoires. 3° de MM. Ct. Cesàro. FI. Bnltgenbach et G. Moressée sur le tra¬ vail de M. I,. de Dorlodot : Au sujet de V angle du rhomboèdre des carbonates. — Conformément aux conclusions des rap¬ porteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les mémoires; elle ordonne aussi Fimpression du rapport deM. G. Cesàro, premier rapporteur. •Dde MM. H. Buttgenbach, G. Moressée et P. Fourmarier sur le travail de M. L. de Dorlodot : Constitution moléculaire des minéraux. D’accord avec les rapporteurs, l’Assemblée ordonne le renvoi du travail à Fauteur pour le modifier et le compléter dans le sens indiqué aux rapports ; le travail complété sera en¬ suite soumis à l’examen des mêmes rapporteurs. 5° de MM. C. Malaise, P. Fourni arier et L. de Dorlodot sur le travail de M. Max Lohest : Sur le métamorphisme de la zone de Salm -Château. — Conformément aux conclusions des rap¬ porteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les mémoires. , , v . : F ; Communications. — M. Max Lohest dépose sur le bureau la notice biographique de Gustave Dewalque. L’Assemblée en ordonne la publication au bulletin, avec le portrait de son re¬ gretté Secrétaire Général honoraire. — B I7I — M. Ch. Fraipont donne lecture d’un travail intitulé: Sur une hexactinellide nouvelle du frasnien belge. Il étudie les rapports et différences de cette forme avec les différentes familles des Diclgonina ; la forme qu’il présente ne peut rentrer dans aucune de celles-ci ; il ajoute donc aux Dictyonina une nou¬ velle famille à laquelle il donne le nom de Pseudopemmatidae en raison de la ressemblance extérieure de la forme nouvelle avec les Lithistides du genre Pommâmes ; il dédie cette espèce à M. P. Fourmarier, dont 011 commit les importants travaux sur les calcaires dévoniens de Belgique et l’appelle : Pseudopemma- tiles Fourmarieri. Le travail comprendra la reproduction pho¬ tographique du type, puis plusieurs microphotographies mon¬ trant les caractères des spiculés. Le Président désigne MM. P. Cerfontaine, P. Destinez et G. Malaise, comme rapporteurs pour examiner ce travail M. Ch. Fraipont fait ensuite la communication suivante : De l'allure du contact entre le Revinien et le Salmien à Nase (planchette Harzé-La Glelze de la carte géologique de Belgique au 40.000 ème). PAR pHARLES R Al PONT. Sur la planchette Harzé-la Gleize de la carte géologique, vers Nase, Lorcé, Mahoster on remarque que la ligne de contact entre le Salmien et le Revinien est indiquée approximativement Nord- Sud, tandis que la direction des couches revinien nés sur la grand’ route de Nase à Lorcé est indiquée à quelques mètres du contact comme sensiblement perpendiculaire à la ligne de contact, ce qui indiquerait une discordance de stratification, la¬ quelle est bien entendu inexistante entre le revinien et le sal¬ mien. Je n’aurais pas relevé une telle erreur de détail étant donné qu’on en pourrait trouver dans un très grand nombre de plan¬ chettes, si ce point ne donnait lieu à d’intéressantes consi¬ dérations de tectonique comme on le verra plus loin. J’ai pu reconnaître sur la grand’ route de Naze £ Lorcé un anticlinal entièrement visible dans une petite carrière aban- — B I72 — donnée ; son flanc nord avait une direction N. 143. O. et une inclinaison 50 N. ; son flanc Sud N. 243. O. Incl. 26 S. Plus au nord, dans le chemin de traverse entre les mêmes lo- localités, chemin où je signalais jadis la découverte d’abondantes Diclionema sociale , j’ai constaté aussi l’existence d’un pli. En montant ce chemin, donc en allant du Nord vers le Sud, j’ai me¬ suré d’abord dans des phyllades noirs et quartzites altérés (Re¬ vinien) N. 223. O. Incl. 45. S. ; puis dans du Salmien certain déjà N. 53. O. Incl. 55. N. et enfin plus haut, en plein gise¬ ment de Dictyonema , N. 224. O. Incl. 30. S., ce qui nous indique encore au moins un anticlinal suivi d’un synclinal. Or ces plis ne peuvent correspondre à celui dont nous avons parlé plus haut. Cela nous fait déjà trois plis au moins, sur un espace bien court. D’autre part si nous observons l’allure du revinien sur la grand’ route au Nord de T anticlinal, nous voyons que ces cou¬ ches paraissent présenter une allure régulière et que nous 11e pouvons y reconnaître l’existence de plis correspondants à ceux que nous avons déterminés dans le chemin de traverse. Ces considérations nous permettent de faire l’hypothèse suivante : le revinien observé sur la grand’ route est affecté par de nom¬ breux plis dont les flancs sont parallèles et les sommets érodés, plis le plus souvent couchés qui nous donnent une allure sem¬ blable à celle de la coupe étudiée par MM. Loliest et Forir dans la région de Vielsahn. Toutes les observations de fait indiquées par notre regretté collègue Dewalque sont exactes ; seule l’in¬ terprétation varie et nous allons voir en quoi elle est inté¬ ressante. Le plissement complexe que nous venons de voir et qui affecte le Cambrien 11e se retrouve pas dans les terrains dévoniens voisins ; mais les grands plis indiqués par Gustave Dewalque dans le gedinnien et le coblencien se montrent très accentués dans le Cambrien et même compliqués par les plis que nous avons étudiés ci-dessus. De telles constatations avaient été faites en d’autres points du pays par Dewalque et par MM. Lohest et Fourmarier ; cela montre une fois de plus que le plissement calédonien affecta le cambrien avant l’époque dé¬ vonienne et le plissement hercynien qui affecta tout le pri¬ maire accentua les plis calédoniens préexistant dans le Cam¬ brien de notre Ardenne. Explication de la carte : Les lignes en pointillé sont les tracés de la carte officielle ; la ligne en traits pleins est la nouvelle interprétation du contact entre le lievinien et le Salmien. Eclielle i : 20.000°. Ch. Fraipont. — Carte géologique des environs de Xaze. I r* .1 . * — B 173 — M. E. Dubois fait une communication intitulée les gisements du Nord de F Ontario. L’auteur parie de la géologie générale du N. E. de la province d’Ontario (Canada), où les premières découvertes minières da¬ tent de huit ans à peine. Il décrit successivement, avec échan¬ tillons à l’appui, les particularités des gîtes argentifères de Cobalt, Elk Lake, Gowganda et des recherches aurifères de Larder Lake, Abitibi et des récentes découvertes du lac Por- cupine. Il fait ensuite défiler devant les assistants quelques vues qu’il a prises au cours d’un séjour de seize mois dans la région. Le Président désigne MM. Lohest, Buttgenbach et Lespineux comme rapporteurs pour examiner ce travail. Le Secrétaire Général donne lecture de la note suivante : Sur la carpholite du Salmien de la vallée de la Lienne, PAR /t. Redoux, La carpholite est un silicate alumineux de manganèse auquel M. Hintze attribue la formule H4 Mn Al2 Si2 O10 Elle a été signalée en Belgique par de Koninck ( 1) qui l’avait découverte dans les phyllades manganésifères violets delà vallée de la Lienne. La carpholite s’y trouve toujours intimement mé¬ langée à du quartz : aussi la composition chimique n’a pu être établie d’une manière certaine, le minéral 11e pouvant s’obtenir à l’état de pureté. J’ai fait des essais de séparation par les liqueurs denses et si je suis parvenu à appauvrir le mélange en quartz, il m’a été impossible de l’éliminer complètement. Une nou¬ velle analyse était dans ces conditions erronée à l’avance et ne pouvait résoudre la question de la composition. Contentons nous donc de constater qu’il s’agit en l’espèce d’un silicate de manganèse. Les propriétés optiques de ce minéral sont très caracté¬ ristiques et sont exposées par M. A. Lacroix dans sa Minéralogie de la France ( 2) . Pour ne rappeler que les principales, remar- O Bull, de VAcad. roy. de Belg. , t. XV, p. i5, 1878 et XL VII, p. 564, 1879. ( 2 ) Tome I, p. m. — B 174 — quons que les fibres du minéral s’éteignent en long : il est orthorhombique. La couleur est jaune avec pléochroïsme intense passant du blanc au jaune paille. La biréfringence est de 22 et la réfringence asséz forte. Tous les échantillons de la vallée de la Lienne montrent la carpholite associée à du quartz et de la pvrolusite et répartie entre les joints de clivage du phyllade manganésifère. M. Lohest a appelé dernièrement l’attention sur la disposition de la car¬ pholite dans le phyllade et a conclu que ce minéral avait été formé par ségrégation de la roche encaissante ( 1) . La carpholite est surtout abondante dans les parties de la roche qui .sont plissées et ont par conséquent été soumises à des efforts dynamiques intenses. Le quartz pénètre, comme on peut le voir sur la figure donnée par M. Lohest, dans des fissures per¬ pendiculaires au clivage delà roche. Enfin au milieu delà car¬ pholite on remarque de la pyrolusite et parfois des débris très anguleux, du phyllade encaissant, entourés par un liseré de quartz. O11 retrouve dans les préparations microscopiques les di¬ vers éléments signalés plus haut. Le phyllade se compose d’une masse fondamentale brune à base d’hématite manganésifère. O11 y constate la présence de petits grains de quartz ; 011 y voit aussi des paillettes d’un minéral clivable, allongées assez géné¬ ralement suivant la même direction, correspondant au clivage de la roche. Ce minéral présente 1111e biréfringence notable et une extinction droite et doit être rapporté à la séricite. Dans des parties altérées du phyllade tombant en poussière j’ai d’ailleurs pu récolter une grande quantité de ces paillettes isolées. Il faut remarquer que la masse brune fondamentale 11e s’éteint pas rigoureusement entre niçois croisés. Ce fait s’explique vrai¬ semblablement par la présence de quartz ou de minéraux du groupe des argiles englobés dans cette masse. Les fissures de la roche sont remplies par du quartz, qui se présente en plages moulées les unes sur les autres et d’orientations optiques di¬ verses. Les grains de quartz possèdent en inclusions des débris C) M. Lohest. De l’origine du remplissage des veines et des géodes dans les roches des terrains primaires de Belgique, ,4/m. Soc. géol. de Belg., t. XXXVI. p. B i»o0. u ,q J. - '4ur y _< F Mi. !i. — (Lumière polarisée X 60. Quartz et carpholite. On remarquera au milieu des plages où la carpholite a été amenée à l’extinction. Le quartz est représenté par les fines lignes blanches qui jalonnent les -clivages de la carpholite. Fig. 2. — Lumière .polarisée 220 diamètres. Quartz et carpholite. On remarquera une longue fibre de carpholite passant successivement dans 4 plages de quartz orientées optiquement de façon différente. La grande plage de quartz blanche montre en outre de nombreuses fibres de carpholite complètement englobées dans le quartz. — B 175 de la roche encaissante et des paillettes de séricite surtout dans le voisinage du bord des fissures. Parmi celles-ci d’aucunes sont perpendiculaires à la direction du clivage, d’autres lui sont parallèles. Si l’on fait avancer la préparation perpendiculairement au clivage de la roche, 011 voit que celle-ci se termine suivant une ligne très nette et se trouve en contact avec du quartz. E11 certains points c’est d’abord de la silice fibreuse suivie par des plages de quartz moulées les unes sur les autres : le plus souvent la silice fibreuse fait défaut et le contact se fait direc¬ tement avec le quartz en grains. Puis à quelques millimètres de la bordure de phyllade on aperçoit la carpholite, toujours en¬ globée dans du quartz. Très souvent une fibre de carpholite passe dans plusieurs plages de quartz successives ( fig. 1) . D’autre part j’ai pu constater entre des fibres de carpholite parallèles et de même biréfringence, correspondant à une même orientation op¬ tique, l’existence du quartz (fig. 2) ; il est probable que ces fibres faisaient primitivement partie d’un même individu et que le quartz s’est introduit postérieurement le long des clivages, en corrodant le minéral et déterminant la structure actuelle. Il me paraît certain que dans ces conditions le quartz est postérieur à la carpholite. Ce dernier minéral montre en outre des altérations plus ou moins prononcées en pyrolusite. Enfin il y a lieu de noter que certaines fibres de carpholite sont plissées et brisées, témoignant ainsi que le minéral a été soumis à des actions dynamiques postérieurement à sa for¬ mation. Telles sont les observations que l’on peut faire sur la dispo¬ sition relative des minéraux dans les échantillons de la vallée de la Lienne. Le phyllade encaissant, renfermant au point de vue chimique tous les éléments constitutifs de la carpholite, il est à la fois simple et logique de supposer que ce minéral a été formé par ségrégation de la roche. Il reste à élucider comment a pu s’opérer la différenciation. On admet couramment que la circulation de l’eau dans les roches joue un grand rôle quant à la formation des minéraux secondaires. Quoiqu'il s’agisse ici de roches argileuses, par conséquent dites imperméables, je crois que c’est à un phénomène de cet ordre qu’il faut ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BUEE., 12. attribuer la mise en mouvement de certains éléments du phyl¬ lade manganésifère, la silice, l’alumine et l’oxyde manganeux. En effet la perméabilité est un caractère très relatif et l’eau est capable de circuler, très lentement il est vrai, dans les roches argileuses. Dès lors elle transporte en solution les éléments avec lesquels elle s’est trouvée en contact. Dans le cas qui nous occupe il faut tenir compte que les phénomènes se pro¬ duisent sous la charge d’une énorme épaisseur de terrains, par conséquent à une grande pression accompagnée d’une tem¬ pérature élevée. M. W. Spring a montré dans une série d’ex¬ périences devenues classiques que ces conditions sont très fa¬ vorables à la production de combinaisons chimiques. La solu¬ tion aqueuse de certains éléments du phyllade aura été amenée par la pression dans les joints de clivage où les corps en pré¬ sence auront réagi pour cristalliser à l’état de carpholite. Peu après la roche aura été plissée ; la carpholite se sera accumulée de préférence dans les charnières des plis. Des fissures se seront produites dans la roche perpendiculairement aux surfaces de clivage. Plus tard des solutions siliceuses circulant dans les fentes auront déterminé un remplissage des vides par le quartz. Celui-ci s’est introduit entre la carpholite et le phyllade, a corrodé les contours du minéral, puis s’est introduit le long de ses clivages pour l’englober complètement. J’ai cru qu’il y avait là une série de transformations inté¬ ressantes à signaler. Ou peut y retrouver un cycle des silicates cristallins. C’est sous forme de silicate que le manganèse existe dans les roches de première consolidation. Par suite des phéno¬ mènes d’altération les minéraux silicatés se décomposent en silice et en produits amorphes incorporés ensuite dans les roches sédimentaires. Plus tard sous l’influence complexe des circulations aqueuses, des grandes pressions et des températures élevées, les éléments dissociés se combinent à nouveau et re¬ constituent un silicate cristallin. Le commencement d’altéra¬ tion de la carpholite et sa transformation en pyrolusite corres¬ pondent au commencement d’un nouveau cycle. Le Secrétaire Général donne lecture de la note suivante: - B I77 — Note sur quelques fossiles du Pliocène d’Anvers, PAR fc. VON j'C OENEN. Toul récemment j’ai passé quelques jours à m’occuper des fossiles, que j’avais rapportés il y a presque cinquante ans des sables pliocènes gris et jaunes des environs d’Anvers ; il s’agissait de vérifier les dénominations d’après le dernier ou¬ vrage de M. Nyst, publié par les soins de M. Van den Broeck en 1882 dans les Annales du Musée Royal d’Histoire natu¬ relle de Belgique, Tome III, et cela me prête l’occasion de faire quelques observations. C’était en 1863, si je ne me trompe, qu’en allant en Angle¬ terre, /je m’étais arrêté à Anvers pour y examiner les exca¬ vations dans les terrains tertiaires, et la veille de mon départ, je trouvais un grand bassin en voie d’être creusé au Nord de la ville dans du sable gris assez fin. C’était probablement un jour de fête, puisque personne n’}r était, et apparemment aucun géologue n’y avait fait des récoltes. Au fond du bassin gisait un squelette de baleine, dont je n’ai pu emporter qu’un os tympanique, qui paraît appartenir à Balaenoplera borealis. Dans les sables, qui du reste n’étaient pas bien riches en fossiles, j’ai recueilli, hors des espèces plus communes, de nombreux Axinus sinuosus Don. bivalves, quel¬ ques Modiola sericea Broun bivalves (très rares ailleurs d’après M. Nyst), trois valves assez grandes de Lima exilis S. Wood, dont M. Nyst ne cite qu’un fragement, de?s valves bien conservées de Cardium nodosum S. W., de Neaera rostrata Speng, et une de Panopea norvégien Speng, espèces non citées par Nyst. En outre j’ai trouvé dans le sable gris en bon état Turbonilla similis F orbes et dans le sable jaune Philine scabra Müll. et Bulla Lajonkaireana Bast. également nouvelles je crois, pour le Pliocène d’Anvers. Enfin j’ai rapporté d’Anvers des valves à test assez mince de ce que M. Nyst avait figuré (Coqu. foss. de la Belgique pl. X. fig. 2) comme Cyprina tumida N. var., une forme, qui n’existe pas dans le Crag anglais, et qui plus tard a été réunie à la C. rustica L. Wood, sans être figurée de nouveau. Je propose de retenir le nom de C. tumida pour cette forme. — B 178 — Oi\ dans ma description des Mollusques de l’Oligocène in¬ férieur de l’Allemagne du Nord j’avais montré p. 1176, que Cyprina rustica ne saurait rester dans le genre Cvprina et s’approchait beaucoup de la Isocardia cyprinoïdes Al. Br. de l’Oligocène moyen et inferieur, tandis que la C. lumida s'approche de la Isocardia subtranversa d’Orb. du bassin de Mayence (Sandberger pl. XXV. fig. 3;. Cependant les caractères de la charnière de toutes ces formes 11e s'accordent pas bien avec ceux du genre Isocardia, et c’est bien dans le genre Ve- niella Stolitzka, qu’il faudra les placer, genre qui passe donc du Crétacé jusqu’au Pliocène du Nord de l’Europe, qui paraît donc avoir changé de conditions de climat, tout à fait comme le genre A s tarte et d’autres. J’ajouterai, que dans le Scaldisien d’Anvers j’ai bien trouvé quelques espèces, comme Pseudotoma inlorta Broc., qui parais¬ sent être dérivées du Miocène moyen, Sable noir (Anversien P. Cogels ou Boldérien pars Dumont), ainsi que la Cancellaria umbilicaris de Nÿst, que je crois étrangère à la faune du Plio¬ cène belge. Dans certaines localités du Crag anglais 011 trouve plutôt des fossiles remaniés de l’argile de Londres, que le Crag recouvre. M. C. Malaise demande de pouvoir insérer à la bibliographie sa note « Sur révolution de V Echelle atrati graphique du Siluro- cambrien de Belgique » publiée en annexe au texte explicatif du levé géologique de la planchette de Genappe. Cette proposition est acceptée à runanimité. La séance est levée à midi et demie. .il k- Séance extraordinaire du 16 mars 1911. "A J'ü.. ■ ,.Vj ' ■ ' '• '■ ■ Présidence de M. J. Cornet, membre du Conseil. M. L. Dehasse remplit les fonctions de secrétaire. J • 1 { ! . i L : C : O i‘{<: •' " ' La séance est ouverte à 16 heures, dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mous. , ,, §u. j Le procèè-verbai adopté. de la séance extraordinaire précédente est .. . 'i*,. .•/••• . . J. ï .A ■ ■ ; Communication. — M. J. Cornet fait une communication sur -.V X”- Zi i' '* ‘ l - •* *' • oi . i.'t - y des conglomérats et agglomérats de la vallée du haut Lualaba. Ces dépôts sont analogues à ceux que MAL S. H. Bail et M. K. Slialer ont décrits plus au nord et considérés comme glaciaires. Ils sont toutefois plus importants et, pput-ètre, plus nettement caractérisés comme moraines. Présentation d' échantillons. — I. M. L. Dehasse présente un tronçon de carotte provenant d’un sondage actuellement en cours d’exécution à Hensies. « Ce sondage est situé à 950 m. à l’ouest de l’écluse de la Mal- maison d’Hensies et à 270 m. au nord du canal de Mon s à Condé, soit à environ 18760 m. au couchant et 60 m. au nord du beffroi de Mous. Son orifice se trouve à la cote 20. )> Le sondage a pénétré dans le terrain liouiller à la profondeur de i55m65 ; il a atteint actuellement 906 m. environ. » A la profondeur de 833m5o, il a rencontré un grès à gros grain, contenant des débris de houille et de phtanite, de 3m5o environ d’épaisseur. Ce grès est extrêmement dur ; examiné de très près, on constate que la texture est grenue et 011 le prendrait aisément pour un poudingue ; il paraît ressembler au poudingue liouiller dont il existe des affleurements dans le bois de Colfontaine, près de Dour. » Le sondage se poursuit et les renseignements qu’il donnera pourront dissiper le doute quant à la détermination exacte de cet échantillon. » — B 180 — M. J. Cornet est d’avis que cet échantillon présente tous les caractères' lithologiques du poudingue H ic du sud du bassin du Couchant de Mons : gros grains de quartz laiteux et opalins, grains de phtanite, fragments et limets de charbon, ciment de kaolin. 11 ne voit pas de raison pour le considérer comme autre chose que Hic. II. M. J. Cornet présente les échantillons suivants : 1. Un gros bloc de cuivre natif avec cuprite, provenant de la mine de Bamanga, près de Pontliierville ; 2. Des échantillons provenant d’un puits de dix mètres de profondeur creusé aux briqueteries du kilomètre 35o du chemin de fer du Congo, dans la vallée de la Lukaya. L’orifice est à 6m6o au-dessus de la Lukaya. Ces échantillons consistent en limon alluvial jaune clair, à aspect de loess, surmontant une terre sableuse rouge violacé qui est le produit de l’altération sur place des grès rouges feldspathiques du système de l’Inkissi ; 3. Des échantillons de kimberlite (blue ground) de la mine Premier, près de Prétoria, envoyés par M. l’ingénieur Reintjens ; 4- Un échantillon de bornite , de provenance inconnue, présen¬ tant une phosphorescence très vive à la rayure ou au frottement par un corps plus dur. La séance est levée à 17 l//, heures. — - B 181 Séance du 19 mars 1911 Présidence de M. C. Malaise, président, La séance est ouverte à io heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité : MM. Henry, Josué, capitaine au 2e régiment de chasseurs à pied, inspecteur d’Etat du Congo belge, 128, boulevard Dolez, à Mons, présenté par MM. J. Cornet et Ch. Stevens ; Van Henue, Polydore, chef de secteur de la Société commerciale et minière du Congo, à Dungu (Uelé, Congo belge), présenté par MM. J. Cornet et Ch Stevens ; Camus, Camille, ingénieur civil des mines, attaché au ministère des Colonies, 4°; boulevard Emile Bockstael, à Bruxelles, pré¬ senté par MM. H. Buttgenbacli et P. Fourni arier ; Hannam, Michaël, ingénieur-conseil au ministère des Colonies, Mining and Métal lurgi cal Club, Westminster, Londres S. W ., présenté par MM. H. Buttgenbach et P. Four marier ; Poslavsky, Elle, élève-ingénieur, 60, quai Mativa, à Liège, présenté par MM. Max Lohest et P. Fourmarier ; Marcotty, Joseph, directeur du charbonnage d’Andenelle, à Andenne, présenté par MM. Plumier et Lespineux ; Délogé, Arthur, régisseur à Vieil en et (Bossières), par Masy, présenté par MM. Malaise et Lohest. Présentations de membres effectifs. — Deux nouvelles présenta¬ tions sont annoncées. Décès. — Le Président fait part du décès de deux membres effectifs, M. Camille Minsier, inspecteur général des mines, à Mops, et M. Ernest De Jaer. ce La Société géologique de Belgique vient de perdre, dit-il, un de ses membres les plus éminents, M. Ernest De Jaer, directeur général honoraire des mines, ancien président du Conseil de — B 182 — direction de la carte géologique, décédé inopinément à Bruxelles, le 7 mars 1911. M. De Jaer était un des rares ingénieurs de sa promotion qui s’intéressait à la géologie; actuellement au con¬ traire, plusieurs ingénieurs du corps des mines s’adonnent active¬ ment à l’étude de cette science ; nous pourrions citer MM. Libert, Fourmarier, Brien, Renier. » Le Président fait part du décès de M. Stefanescu, membre correspondant de la Société. Correspondance. — M. le Ministre des Colonies invite la Société géologique à lui faire connaître ceux de ses membres qui seraient désireux de faire partie de missions scientifiques au Kà tanga. Une circulaire sera adressée aux membres effectifs par les soins du Secrétariat. L’Association des Ingénieurs de l’Ecole des Mines de Mous, chargée d’organiser, pour le mois de juillet, à Charleroi, des séances techniques à l’occasion desquelles seront publiés et discutés éventuellement tous travaux intéressant l’art de l’ingé¬ nieur, prie les membres de la Société de bien vouloir lui faire savoir s’ils comptent présenter un travail intéressant sur les progrès actuels de la science et de l’industrie, sur les études qu’ils sont en train d’approfondir, sur les applications intéressantes et nouvelles qu’ils ont faites ou se proposent de faire dans leur industrie. Les adhésions doivent être adressées à M. S. Hanappe, ingénieur, quai des Carmes, à Jemeppe lez-Liége. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des remercîments sont votés aux donateurs. M. H. Buttgenbach attire l’attention des membres de la Société sur un article de M. J. Tlioulet, Son dernier travail, en collaboration avec M. Max Loliest, a pour objet le sondage de Chertal, dont il étudia les roches et les fossiles. » Le nom de Pierre Destinez doit rester à la Société géologique non seulement par les travaux qu’il a publiés, mais aussi par le rôle important; quoique obscur, qu’il y a joué. Pendant de nombreuses années, il a aidé Gustave Dewalque dans ses fonctions de secré¬ taire. Pendant toute sa carrière, il a été le collaborateur précieux et dévoué de bon nombre de géologues qui ont publié dans nos Annales des travaux remarquables ; il a contribué à l’édification de ces travaux à la fois par ses recherches de fossiles sur le terrain et par leur détermination au laboratoire, principalement en ce qui concerne le calcaire carbonifère. » Aussi, c’était une juste récompense que notre Société lui accorda en octobre dernier, en le nommant membre du Conseil, distinction qu’il avait toujours refusée par un excès de modestie. » L’Assemblée décide d’imprimer en annexe au procès-verbal, le discours prononcé sur la tombe de Pierre Destinez par M. Max Loliest, au nom du Service de la géologie à FUniversité de Liège. Correspondance . — MM. Petroff et Halewyck remercient de leur admission en qualité de membres effectifs. M. II. Buttgenbach fait excuser son absence à la séance. Ouvrages offerts . — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remercîments sont votés aux donateurs. DONS DAUTEURS. J. de Oliveira Ferreira Diniz. — Contribuçâo paro o estudo dos tremores de terra em Portugal. ( Revista de Obras Publicas et Minas , nos 4$3 et 4^4* Lisbonne, 1910.) A. Lacroix. — Les minéraux radioactifs de Madagascar. (C. R. des séances de V Académie des sciences , t. i52, p. 559. Séance du 6 mars 1911.) A. Renier . — Sur une graine qui paraît devoir être rapportée à Neuropteris Schlehani, stur. (Ann. Soc. scientifique de Bruxelles 20 octobre 1910. 3e Sou.) H. Strohmeyer. — Un platypus des Uruguay. J. Tremoleras. — Upuntes Lepidopterologicos. Communications . — M. C. Malaise présente un travail intitulé : Stratigraphie du massif cambro-silurien du Brabant, dans lequel il montre les relations et les différences qui existent dans les échelles stratigraphiques du massif cambro-silurien du Brabant, données par André Dumont et par lui-même. MM. M. Lohest, P. Fourmarier et A. Renier sont désignés comme rapporteurs pour examiner ce travail. M. A. Ledoux présente un travail intitulé : Etude sur les roches cohérentes du Tertiaire belge, dans lequel il donne les résultats de ses recherches sur la constitution des diverses roches dures des terrains tertiaires belges, désignées généralement sous le nom de grès, grès calcareux ou tuffeaux et dont on n’avait pas déter¬ miné jusqu’à présent la véritable nature. M. L. de Dorlodot. — Au sujet des concrétions ferrugineuses en forme de tuiles, j’ai observé, entre Arlon et Attert, dans le grès du Luxembourg, des concentrations ferrugineuses en relation avec des fentes verticales. On se rend aisément compte qu’elles ont été produites par la circulation des eaux. M. R. d’Andrimont. — A l’Institut agricole de Gembloux, nous avons à étudier les tufs au point de vue de l’agriculture. Le travail de M. Ledoux apporte quelque lumière sur ce sujet. Je crois qu’un peut tirer une quintescence de ses recherches en se basant sur les deux principes suivants : a) perméabilité plus ou moins grande des terrains ; b) différence de solubilité entre les diverses matières contenues dans le sol. Quand l’eau qui s’infiltre dans le sol ren¬ contre des minéraux de solubilité différente, elle abandonne le moins soluble pour s’emparer du plus soluble. En faisant intervenir ces deux principes, je crois qu’on peut interpréter toutes les concrétions. M. A. Ledoux. — Je crois devoir faire remarquer que la plus grande partie de mes observations portent sur la constitution intime des roches étudiées et que c’est principalement par cette étude que je suis arrivé à mes conclusions. Il y a toutefois lieu de tenir compte du mode de gisement. Le Président désigne MM. J. Cornet, L. de Dorlodot et C. Malaise pour faire rapport sur ce travail. Le Secrétaire général donne lecture, au nom de l’auteur empê¬ ché d’assister à la séance, de la note suivante : Sur la rencontre du Silurien au sondage de Colonstère PAR jL. JStainier Professeur à l’Université de Gand. Le sondage actuellement en cours de creusement à Colonstère, dans la vallée de l’Ourthe et pratiqué par le charbonnage du Bois d’Avroy, devait recouper, avant d’arriver au liouiller, une forte épaisseur de terrains anciens appartenant au massif de refoule¬ ment de la faille eifelienne. Notre confrère II. Bogaert, directeur- gérant du charbonnage, avait bien voulu stipuler dans le contrat de sondage que des carottes seraient prises de distance en dis¬ tance. Grâce à cela, nous avons pu obtenir quelques renseigne¬ ments sur la composition des terrains dévoniens inférieurs, qui constituent en grande partie ce massif. Nous donnerons plus tard les renseignements concernant ces terrains, lorsque nous pourrons fournir la coupe complète du sondage. Mais nous ne voulons pas - b 197 tarder à publier une découverte capitale fournie par ce sondage, découverte dont M. Bogaert a autorisé la divulgation. Il s’agit de la rencontre, à ce sondage, du silurien dont la présence dans la région était tout à fait insoupçonnée. Trois carottes de ce terrain ont été remontées des profondeurs de 458 m, 07, 517 m, 5o et 577 mètres. La première consiste en un cjuartzite gris clair excessivement dur, avec petites veines de quartz et curieuses cassures fortement recourbées. Un joint qui pourrait bien être un joint de stratifica¬ tion, indiquerait une inclinaison de 70 degrés. La deuxième carotte, de o m, 5o de longueur, consistait en alter¬ nances de pliyllades noirs, luisants, grossiers, très micacés et de bancs de grès gris noirâtres argileux micacés. L’ensemble présen¬ tait sur la tranche un aspect zonaire et possédait les caractères d’un quartzopliyllade grossier et dur. La poussière des roches argileuses présentait une teinte noir bleuâtre particulière et les pliyllades avaient une dureté et une sonorité très caractérisées, qui ne permettaient pas de les attribuer au terrain liouiller, ce que leur couleur noire aurait donné au premier abord l’idée de faire. La stratification très nette de la roche indiquait un pendage de 75 degrés et la carotte montrait plusieurs diaclases presque verti¬ cales, se coupant suivant des angles presque droits. Très heureusement de minces couches très schisteuses et plus tendres m’ont fourni quelques débris et un spécimen complet de lamellibranche, malheureusement peu déterminable et une quarantaine de spécimens d’entomostracés se rapportant à sept ou huit types différents parmi lesquels j’ai nettement reconnu : Primitia strangulata Jones. Deux autres échantillons se rappro¬ chent beaucoup de Primitia bursa Krauss et de Primitia subcylin- drica. Les autres appartiennent aussi toutes au genre Primitia et peut-être aussi au genre Beyrichia. Tous en tout cas appartien¬ nent à des types franchement siluriens et même siluriens infé¬ rieurs. Voilà ce que l’on peut en dire, ■ en attendant l’étude com¬ plète de cette faunule intéressante. La troisième carotte de o m, i5 consistait en une roche fort sem¬ blable, constituée par du grès gris plus quartzeux, micacé, avec strates zonaires de schiste noir micacé. L’inclinaison était nette¬ ment de 70 degrés et la carotte montrait plusieurs cassures pres¬ que horizontales, un peu ondulées, polies, striées et tapissées d’une matière noir-verdâtre, qui se montrait d’ailleurs aussi sur les joints de la carotte précédente. Je crois bon d’insister ici sur ce fait de la présence de cette matière probablement de nature cliloriteuse et verdâtre dans des joints polis et striés de ces roclies comme caractère distinctif. C’est, en effet, une chose curieuse, et que je ne m’explique pas, mais jamais je n’ai constaté la présence delà pholérite sur des joints frottés et striés de roches plus an¬ ciennes que le houiller. C’est toujours, en pareil cas, cette matière verdâtre que l’on constate. Dans le houiller au contraire, c’est la pholérite que l’on observe dans ces conditions. Cependant, dans du houiller inférieur (HIb), disloqué, j’ai aussi trouvé cette matière verdâtre, mais le fait est si rare que ce caractère peut utilement servir à distinguer du houiller, des roches présentant beaucoup de ressemblance avec ce terrain. Je serais heureux de voir si d’autres confrères ont fait des observations pouvant infirmer ou confirmer le fait que je signale. Le sondage est actuellement à la profondeur de 628 m, 5o (18 avril), sans avoir encore recoupé le houiller. Comme la dernière carotte indiquant la présence du dévonien inférieur a été receuillie à 329 m., et qu’il n’en a pas été prélevé d’autres avant celle de 4^8 m., il est impossible d’indiquer ou a commencé le silurien et où passe la faille qui sépare ce silurien des roches coblenciennes supérieures ('). Comme on le voit, le massif de refoulement de la faille eifelien- ne aune complexité plus grande qu’on ne pouvait le supposer et il est vraisemblablement constitué, comme les recherches le mon¬ trent de plus en plus, d’un grand nombre de massifs secondaires empilés les uns sur les autres. C’est d’ailleurs ce qui explique sa forte épaisseur, qui anéantit les espérances que l’on aurait pu concevoir d’un fort aplatissement de la faille eifelienne vers le Sud. Le caractères des roches de 517 m, 5o et 577 m. est complète¬ ment semblable à celui des roches siluriennes qui affleurent dans O La coupe du soudage, pratiqué au trépan, indique encore, de temps en temps, la présence de roches rouges, sous le niveau de 4^8 m. Ce fait, comme nous le montrerons dans l’étude complète du sondage, peut s’expli¬ quer de différentes façons et notamment par la retombée de roches supé¬ rieures dans le trou de sonde non tubé, sous l’influence du choc des tiges, pendant le battage au trépan. B 199 ~ le petit massif isolé du fond d’Oxlie et du ruisseau de Falogne, au sud d’Ombret, comme j’ai pu m’en assurer par une étude sur place. On sait d’ailleurs que dans ce massif affleurant, les ento- mostracés sont particulièrement abondants. Je pense donc que les roches de Colonstère appartiennent au silurien inférieur et comme les roches du fond d’Oxhe, à la limite des étages de Gembloux et de S art- Bernard. % Chose curieuse, si l’on prolonge vers l’Est l’axe du petit massif du fond d’Oxhe, on tombe, à peu de chose près, à l’emplacement du sondage de Conlonstère, situé à Embourg, à l’extrémité sud de l’île Rousseau, et qui est éloigné de 17 kilomètres environ de l’extrémité orientale de ce massif du Eond d’Oxhe. Xous montre¬ rons plus tard les déductions d’une importance capitale que l’on peut tirer de cette observation. L’intéressante découverte de Colonstère nous permet de prolon¬ ger, vers l’Est, la bande silurienne du Condroz de plus de 12, 5 kilom. au delà des affleurements les plus orientaux actuellement connus. Comme des sondages sont actuellement pratiqués en grand nombre, plus à l’Est encore et bien à l’Ouest aussi de l’extrémité occidentale de cette bande, au Sud de Cliarleroi, il est à espérer que la longueur de la bande du Condroz recevra encore, à bref délai, de notables accroissements. M. C. Malaise. — De prime abord, d’après les fossiles y ren¬ seignés, les roches rencontrées au sondages de Colonstère appar¬ tiendraient à l’ordovicien inférieur, Caradoc ou Llandeilo. M. A. Renier développe quelques conclusions d’un mémoire qu’il fera parvenir sous peu à M. le Secrétaire général, et dans lequel il expose des « observations sur des empreintes de Calamo- stachys Ludwigi Carriithers. » Une note préliminaire sur cette question a été présentée à la séance du 18 avril 1911 de l’Académie des Science de Paris par l’obligeante entremise de M. R. Zeiller. Le Président désigne MM. A. Gilkinet, G. Sclimitz et H. Deltenre pour faire rapport sur ce travail. B 200 M# Renier présente également des échantillons d’une graine qu’il croit pouvoir rapporter à Neuropteris Shlehani Stur, ainsi qu’il l’a exposé dans une note développée devant la Société Scien¬ tifique de Bruxelles (Séance du 27 octobre 1910). Il vient de la ren¬ contrer dans une troisième gisement autochtone, au toit de la couche Grande Delsemme au charbonnage de Wérister, associée en abondance à ce type de fronde filicoïde. La séance est levée à midi. B 201 — A.nnexe à la séance du 23 avril 1911 Discours prononcé aux funérailles de M. Pierre Destinez par M. Max. LOHEST Au nom du Service de la Géologie de l'Université de Liège La vie de Pierre Destinez peut servir d’exemple. Elle nous montre un simple ouvrier s’élevant peu à peu et finissant par se créer un nom univer¬ sellement estimé dans le monde des sciences. Après avoir terminé son service militaire, possédant pour tout bagage littéraire et scientifique, quelques notions recueillies dans une humble école de village, Destinez accepta, en 1871, les fonctions de garçon de laboratoire à l’Université. Désireux de connaître, il commença par observer et se fit expliquer ce qu’il 11e comprenait pas. Il se rendit bientôt compte des nom¬ breux services qu’il pouvait rendre en complétant son instruction. Tout en s’assimilant les premières notions des sciences naturelles, il apprit les métiers de menuisier, de forgeron, de sculpteur, de modeleur. Il fut bientôt nommé conservateur-préparateur des collections minérales, le 3o mai 1876. Son laboratoire à l’Université était sa propriété privée. Les meubles, les outils, les instruments avaient tous été construits, réparés, complétés ou modifiés par lui. Il s’y trouvait chez lui. Y entrant le matin, ne le quittant que le soir, il y vivait au milieu de ses pierres, de ses livres, de ses machines, préparant des échantillons, les examinant à la loupe et au microscope, les déterminant, les classant, 11’abandonnant une besogne que pour reprendre une autre. Dans cette vie passée au milieu des pierres, il finit par se passionner pour leur étude. A force de les fouiller, de les briser, de les examiner, il avait fini par pouvoir reconnaître d’un coup d’œil, leur nature et leur provenance. Et il utilisait pour la reconnaissance des minéraux, des roches et des fossiles, non seulement les caractères indiqués dans les traités, mais encore un sentiment indéfinissable, basé sur d’innombrables observations involon¬ taires. Il distinguait les pierres, un peu comme nous reconnaissons un ami au bruit de ses pas ou au son de sa voix. Ces précieuses qualités d’observateur le servirent beaucoup dans ses voyages et ses excursions. Un détail insignifiant pour les autres, devenait pour lui un indice précieux. Et l’on s’étonnait toujours de voir Destinez recueillir des échantillons remarquables, là où tant de chercheurs étaient passés sans yien trouver. B 202 Bien nombreux furent les savants et les ingénieurs qui lui demandèrent des avis. Il était actuellement celui qui connaissait le mieux, dans son ensemble, la faune carbonifère belge. Tous ceux qui, dans le demi-siècle écoulé, enrichirent par leurs travaux les Annales de nos sociétés belges de géologie, l’appréciaient. Ils furent ses amis et mirent souvent à profit ses découvertes ; les de Koninck, Dewalque, Fraipont, Forir, pour ne citer que des disparus, trouvèrent dans ses collections des documents de la plus haute importance pour leurs travaux. Il fut souvent mon collaborateur et sa perte m’est irréparable. Il y a trois semaines à peine, des savants éminents venus de France et d’Allemagne, se rendaient à son laboratoire pour y étudier les objets qu’il avait recueillis dans la caverne de Verlaine. Vers la fin de sa carrière, Destinez se décida enfin à publier, lui-même, les résultats de ses études. Je me bornerai à rappeler ses recherches sur la faune du calcaire de Paire. Ils furent une révélation pour tous ceux qui s’intéressaient à la stratigraphie du carbonifère. Adieu, mon brave Destinez, tu as passé ta vie dans le travail, dignement et simplement. Tu as eu le bonheur de voir tous les tiens marcher sur tes traces et prendre modèle sur ta vie, toute de bonté, d’honnêteté et de travail. Le monde savant auquel tu as rendu tant de services n’a pas voulu que ton nom soit inconnu aux travailleurs de l’avenir. Des fossiles nouveaux te furent dédiés. Un minéral nouveau porte ton nom. Les résultats de tes patientes recherches sont consignés dans les traités classiques de géologie. En t’efforçant de compléter notre connaissance de la formation de la terre, en recueillant et en cherchant toujours de nouveaux fossiles, tu as fini par trouver de nouveaux enchaînements dans cette admirable série d’êtres qui relient le passé au présent. En consultant tes précieuses collections, d’autres parviendront à traduire certains passages encore obscurs de l’histoire de la création. Et le Créateur dans lequel tu espérais avec tant de foi et de confiance, te tiendra compte d’une vie consacrée à l’étude de son œuvre divine. Au nom du Service de la Géologie, reçois un suprême adieu. — B 203 — Séance extraordinaire du 18 mai 1S11. Présidence de M. A. Renier, membre du Conseil . M. J. Cornet remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut,* à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Communications. — M. A. Renier cède la présidence à M. J. Cornet. M. Renier développe une note intiulée : Une publication récente de M. Kidston : Les végétaux houillers recueillis dans le Hainaut belge et se trouvant dans les collections du Musée royal d’histoire naturelle à Bruxelles. Cette note, dépassant les limites admises pour la publication au Bulletin, sera transmise au secrétaire général pour être insérée à la Bibliographie. MM. Cambier et Renier annoncent le dépôt prochain d’un mémoire intitulé : Observations sur P inakodendron Macco- nochiei Kidston et O mphalop hloiosianglicus Sternberg sp. M. Renier expose les conclusions de la seconde partie de ce travail. Il en a fait parvenir le résumé suivant : Observations sur Omphalophloios anglicus Sternberg sp., PAR JRENÉ pAMBIER ET /tRMAND J^ENIER. Omphalophloios anglicus Sternberg sp., espèce unique dü genre Omphalophloios White, est une des lycopodinées carbonifériennes le plus imparfaitement connues. Les échantillons décrits sont des axes simples, dans un, voire deux cas, des axes bifurqués, plus souvent encore des fragments ou des moulages d’axes. L’orne¬ mentation externe de ces empreintes est seule connue. Des sillons longitudinaux d’allure sinusoïdale divisent la surface de l’écorce — B 204 — en coussinets rliomboïdaux, allongés obliquement. Chaque coussi¬ net présente une cicatrice légèrement excentrique, subcirculaire ou stigmaroïde, dont l’organisation est mal définie en dépit des efforts tentés par M. D. White et par M. R. Kidston (l). On ignore d’ailleurs la nature des organes qui ont donné naissance à ces cicatrices. M. Wliite considère ces axes comme des tiges ou des troncs ; M. Kidston déclare que ce sont des rhizomes. L’espèce n’a été signalée jusqu’ici qu’en Angleterre, dans le bassin de Bristol, et aux Etats-Unis, dans le Missouri. Elle est considérée comme très rare, et se trouverait confinée au sommet du Westphalien ou à la base du Stéplianien. Omphalophloios anglicus a, durant ces dernières années, été récolté dans le bassin du Hainaut, aux charbonnages de Marie- mont par M. Hector Deltenre, au charbonnage du Nord de Cliarleroi par M. F. F. Matthieu et aux Charbonnages Réunis de Charleroi. C’est une donnée nouvelle sur la répartition géogra¬ phique de l’espèce. Ces découvertes établissent encore que l’extension verticale est beaucoup plus grande qu’on ne le supposait. Les niveaux où l’espèce a été rencontrée, sont différents dans les trois charbon¬ nages. L’inférieur se trouve au sommet de l’assise à Neuropteris Schlehani Stur. L’étude, que nous avons pu faire de ces échantillons grâce à l’obligeance de M. J. Cornet et de M. H Deltenre, nous a en outre conduit à d’importantes conclusions paléobotaniques. Bien que la série d’échantillons ne comporte que cinq numéros, elle comprend en effet un fragment de tronc non décortiqué visible sur toute sa périphérie et un rameau garni de feuilles. Il résulte tout d’abord de nos constatations que l’orientation assignée aux axes, tant par M. White que par M. Kidston, est inverse de l’orientation naturelle. La direction du sommet végé¬ tatif est en effet nettement indiquée par celle des feuilles roides qui garnissent entièrement le rameau et partiellement le tronc. L’écorce est d’abord sans relief appréciable, mais on y remarque de bonne heure l’amorce des sillons sinusoïdaux sensiblement (l) Cf. I). White. Fossil Flora of the Lovver Coal Measures of Missouri. Monog. U. S. Geol. Survey. XXXVII, p. 218. — R. Kidston. O11 the fossil Flora of the Radstock Sériés, etc. Trans. Roy. Soc. Edinburgh. XXXIII, p. 401. — The Flora of the Carboniferous Period. Second Paper. Proceed. Yorkshire Geol. Polytech. Soc. XIV, p. 359. — B 20 5 — verticaux. Ceux-ci deviennent nets avec l’âge, et l’écorce se bom¬ bant entre eux, il y a formation de coussinets. Les cicatrices foliaires, situées peu au dessous du centre des coussinets, comportent deux parties. L’une, inférieure, est cordi- forme et largement développée ; l’autre, supérieure, est subrhom- boïdale, à sommet ogival arrondi et beaucoup plus petite. Après la chute des feuilles qui sont longuement persistantes, la cicatrice inférieure est mal définie ; elle est vaguement délimitée par des arcs décurrents qui s’échappent des angles latéraux de la cicatrice supérieure, devenue subtriangulaire ou deltoïde suivant l’expres¬ sion de M. White. Celle-ci fait une saillie importante sur le coussi¬ net, tandis que la plage comprise entre les arcs est légèrement concave. On y remarque, immédiatement au dessous de la cicatrice supérieure, une trace verticale, allongée, se terminant vers le bas en ogive et se raccordant vers le liaut à la cicatrice supérieure. Cette trace qui n’intéresse que la moitié de la base d’application de la feuille, est marquée elle-même en son milieu d’une bande verticale allongée, qui la divise en trois zones d’égale valeur. La cicatrice deltoïde montre peu au dessus de son centre une cicatri- cule ponctiforme. Les feuilles longues, plates, étroitement triangulaires, uniner- viées sont à base subpentagonale. Elles rappellent celle de Lepido- dendron obovatum Sternberg. Nous pensons qu’elles s’appliquent exclusivement sur la partie inférieure des cicatrices foliaires. Cette cicatrice inférieure est donc la cicatrice foliaire proprement dite, marquée au liant de la trace vasculaire, tandis que la cicatrice supérieure, cicatrice deltoïde ou foliaire de M. Wliite, serait la cicatrice ligulaire. Sur les jeunes rameaux, la pellicule charbonneuse, qui repré¬ sente l’écorce, est striée longitudinalement tant extérieurement qu’intérieurement ; la face interne montre en dessous de la cica¬ trice foliaire un sillon knorrioïde. Sur les tiges âgées, par suite du développement des tissus de l’écorce externe, l’ornementation est tout autre. On y distingue aisément la couche épidermique, le tissu knorrioïde et l’étui médullaire. La couche épidermique représentée par une mince pellicule, est finement chagrinée ; le tissu knorrioïde est strié verticalement ; l’étui médullaire, dont le diamètre énorme est le quart de celui de la tige, est finement strié suivant sa longueur et marqué de sillons étroits disposés en spirale. — B 206 — La description détaillée nous fournira l’occasion d’étudier les déformations des coussinets et des cicatrices foliaires. Nous concluerons en disant que Omphalophloios anglicus , plante terrestre et arborescente, présente, à en juger d’après l’appareil végétatif, des affinités nettes avec les lycopodinées carbonifé- riennes mieux connues. La constitution si spéciale des cicatrices foliaires justifie pleinement la création du terme générique Omphalophloios Wliite. Elle est nettement différente de celle que l’on connaît aux Lepidodendron, Lepidopliloios , Ulodendron , Bothrodendron et Pinakodendron. Il semble qu’elle pourrait présenter quelqu’ana- logie avec celle des Asolanus. Mais l’ornementation de l’écorce est bien différente dans les deux genres. Présentation d'échantillons. — M. A. Renier reprend la prési¬ dence et M. J. Cornet présente divers échantillons de minéraux, roches et fossiles. La séance est levée à 17 heures 45. — B 207 — Séance ordinaire du 31 mai 1911. Présidence de M. C. Malaise, président. La séance est ouverte à 10 heures et demie. Le procès-verbal de la séance précédente est adopté moyennant deux rectifications demandées par MM. Ledoux et L. de Dorlodot. Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité MM. : Guérin, Maurice, ingénieur au Corps des mines, place St-Ger- main, à Mons, présenté par MM. G. Desenfans et L. Déliassé ; Van Herckenrode, Edgard, ingénieur au Corps des mines, rue de la Raquette, 3o, à Mons, présenté par les mômes ; Charlier. Paul, ingénieur aux charbonnages d’Abliooz, 84, quai des Carmes, à Jemeppe s/M., présenté par MM. Loliest et Wéry ; De la Haye, Joseph, élève ingénieur, à Hollogne-aux-Pierres, présenté par MM. Loliest et De Rauw. Le Carnegie Muséum, à Pittsburgh, Penssylvanie, U. S. A., présenté par MM. C. Malaise et P. Fourmarier ; Présentation de membres effectifs. — Deux nouvelles présenta¬ tions sont annoncées. Correspondance. — M. Cuvelier remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres effectifs. M. Buttgenbacli informe la Société que M. Studt, se rendant au Katanga, se tiendra à la disposition des membres qui seraient envoyés en mission dans cette province du Congo belge. M. Delépine, en informant la Société de l’envoi de son travail sur le calcaire carbonifère de la Belgique, saisit cette occasion pour lui témoigner sa reconnaissance pour l’accueil cordial qu’il y a rencontré quand il a présenté, en 1910, quelques-uns de ses travaux. Le Comité de la manifestation organisée en l’honneur de M. Giovanni Capellini, professeur à l’Université de Bologne, à l’occasion du cinquantenaire de sa nomination à la chaire de géologie et de paléontologie de cette Université, informe que la idte manifestation aura lieu le 12 juin 1911. — B 208 Excursion. — En présence de l’intérêt que présente la connais¬ sance du tuffeau maestrichtien dont la traversée, dans le creuse¬ ment des puits en Campine, paraît devoir présenter des difficultés, le Conseil a décidé d’organiser une excursion à Maestriclit et à Fauquemont, sous la direction de notre confrère M. W. C. Klein. Cette excursion aura lieu le dimanche 11 juin prochain ; une cir¬ culaire en fera connaître le programme détaillé. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remercîments sont votés aux donateurs. Le Secrétaire général attire l’attention des membres présents sur le travail de M. G. Delépine : Recherches sur le calcaire car¬ bonifère de la Belgique. M. Delépine donne, dans cet ouvrage, le résultat de ses recherches sur notre calcaire carbonifère dont il décrit les coupes principales. Ses conclusions sont basées princi¬ palement sur l’étude paléontologique des divers niveaux et surtout sur les polypiers, appliquant ainsi la méthode que suit M.Vaughan dans l’étude du Dinantien de l’Angleterre. M. Delépine arrive à des résultats très intéressants, parfois même en opposition avec les idées en cours. Il termine son travail par une comparaison du calcaire carbonifère belge avec celui de l’Angleterre. Si Ton peut n’être pas d’accord avec l’auteur sur l’interprétation de certains faits, il faut néanmoins le féliciter d’avoir mené à bien un travail aussi considérable, qui fourmille de renseignements du plus haut intérêt. DONS D’AUTEURS. G. Delépine. — Recherches sur le calcaire carbonifère de la Bel¬ gique. Mém. et trav. publ. par des professeurs des facultés catholiques de Lille. Fasc. VIII. Lille, 1911. A. de Lo'ê. — Le service des fouilles de l’Etat ; sa mission ; son fonctionnement. Bruxelles, 1910. {Offert par le Minis¬ tère des Sciences et des Arts). A. J. Golmann. — Les nitrières naturelles et les gisements de nitrates en Tunisie. Partie théorique. Tunis, 1911. J. Loukaschewitsch. — Sur le mécanisme de l’écorce terrestre et l’origine des continents. St-Pétersbourg, 1911. B 209 A. Renier. — Découverte dans le westphalien de la Belgique d’empreintes de Calamostachys Ludwigi Carruthers. (C. R. des séances de V Acad, des Sciences , t. i52, p. 1067). Paris, 1911. A. Salée. — Sur un polypier du Waulsortien de Sosoye. — - Sur le mode d’écrasement des polypiers du marbre noir de Denée. (Bull. Soc. belge de Géologie , t. XXV, proc. verb.). Bruxelles, 1911. Société générale d’ Etude et de Travaux Topographiques. Déter¬ mination de l’altitude du mont Huascaran (Andes du Pérou). ( Offert par Madame G. Bullock-Workman). Paris, 1911. Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. Max Lohest, P. Fourmarier et A. Renier sur le travail de M. C. Ma¬ laise : Stratigraphie du massif cambro - silurien du Brabant. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les mémoires. Communications . — M. H. De Rauw fait la communication suivante : Note sur la salmite, le rutile et la tourmaline d’Ottré, PAR fi. Pe JIauw. Lors d’une excursion à Ottré en compagnie de M. le professeur Lohest, nous avons trouvé dans les roches provenant d’un filon de quartz et pyropliillite, un minéral vert différent de la chlorite, qu’il nous a paru intéressant d’examiner. M. le professeur Cesàro, à qui je soumis les échantillons, me conseilla d’en faire l’étude optique et chimique. Etant ultérieurement retourné sur les lieux et ayant fait effectuer quelques travaux dans ce filon, j’ai recueilli une assez grande quantité de ce minéral et ai pu me rendre compte de son mode de gisement. Le filon, qui est situé dans l’une des dernières excavations au N.-O. d’Ottré, recoupe les couches de pliyllade violet à coticule. Il ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL., 14. B 210 est constitué par un gros banc de quartz, sous lequel se trouve un banc moins puissant contenant : quartz, pyropliillite, andalousite, davreuxite, qui ont été signalés par divers géologues (*), et le minéral en question qui est plutôt localisé vers la partie infé¬ rieure. Il se présente sous forme de tables vert-jaunâtre foncé, attei¬ gnant parfois 4^5 m/'n de dimensions, englobées dans le quartz, plus rarement dans la pyropliillite et le plus souvent irrégulière¬ ment groupées en agrégats volumineux ; parfois les tables sont très petites et leur groupement tellement serré que l’ensemble prend alors l’aspect d’une roche grenue. Le minéral a une densité de 3.47. Il raie l’apatite, est rayé par l’orthose et très faiblement par une pointe d’acier. On peut donc lui attribuer une dureté de 5.5 ou même légèrement inférieure. Les tables sont souvent incurvées ; elles présentent un clivage basal très net, donnant des lamelles vert-jaunâtre brillantes à éclat lustré. Au microscope on voit apparaître trois autres clivages perpen¬ diculaires au premier, se coupant sous des angles de 6o° ; ils sont moins faciles que le clivage basal mais cependant suffisamment nets pour que lors du polissage de la lame, les petits éclats qui s’en détachent présentent la forme de triangles équilatéraux ; le fait se produit encore lorsqu’on veut lever une lame de clivage basal. Ce dernier possède une biréfringence excessivement faible ; il montre la bissectrice aiguë positive presque normale. La trace du plan des axes optiques est parallèle à la trace de l’un des cli¬ vages perpendiculaires à la base. Dans les lames minces, la petitesse de la biréfringence qui les fait paraître isotropes, jointe aux formes triangulaires des petites plages, pourrait les faire prendre pour des lames de clivage de fluorine, si ce n’était la dureté considérable de la substance. Entre niçois croisés les lames de clivage basal se montrent formées par l’assemblage de petites plages irrégulières s’éteignant à 6o° les unes des autres. Dans les lames taillées perpendiculairement à la base, les traces (!) Ann. Soc. Géol. Belg. — L. de Koninck : t. V, p. LXXXin ; — Fr. De- walque : t. VI, p. cxlix ; Malaise : t. Y, p. cxxxvm. — Bill. Ac. Roy. Belg., t. XLYI, p. 240. B 211 do clivage basal donnent de minces bandes à allongement négatif qui s’éteignent à peu près simultanément. Les coupes faites dans le minéral montrent qu’il est poli- cliroïque : suivant le clivage basal il a une teinte jaune- verdâtre foncé qui passe au vert-olive par une rotation de 90°; la diflérence de teinte est toutefois peu sensible. Perpendiculairement, la cou¬ leur varie de l’incolore légèrement bleuté au vert-olive. Ces caractères permettent de rapporter le minéral à la clilo- ritoïde. On peut cependant remarquer que tous ses clivages sont beaucoup plus faciles et plus nets que dans la cliloritoïde proprement dite et que son policliroïsme est moins intense, surtout pour la teinte bleutée ; de plus, comme le montrent les figures scliéma- matiques ci-dessous, il y a interversion des teintes du poli- cliroïsme comparativement à celles indiquées par MM. Lévy et Lacroix (1). 71 f* Vext ns Jw-u/nt ÊCeu. L Chloritoïde type d’après MM. Lévy et Lacroix. Je tiens à adresser tous mes remercîments à M. le professeur Cesàro qui m’a encouragé de ses conseils et a bien voulu faire tailler les lames nécessaires à l’étude optique du minéral. MM. L. De Koninck et E. Prost ayant signalé à Vielsalm une variété magnésifère de cliloritoïde dénommée Salinité par Dumont, j’ai recherché si le minéral d’Ottré devait être rapporté à cette variété (2). (’) M. Lévy et A. Lacroix. Les minéraux des roches, p. 170. (2) L. De Koninck. Bull. Soc. Géol. Bel g. , t. VI, p. lxxix. E. Prost. La salmite de Dumont. Mém. Soc. Géol. Belg., t. XI, p. 93. B 212 Pour obtenir la substance dans un état de pureté suffisant pour permettre des analyses quantitatives précises, les morceaux de quartz contenant le minéral ont été réduits en poudre, qui a d’abord été soumise à un lavage à l’eau pour en éliminer les parties poussiéreuses, puis traitée à différentes reprises par la liqueur de Tlioulet sursaturée, de densité 3,3. J’ai ainsi obtenu le minéral pur, ne contenant plus que quelques traces de quartz englobé dans les cristaux ; ce quartz a d’ailleurs encore été éli¬ miné par l’analyse, comme nous le verrons plus loin. Sur cette matière desséchée à ioo°, j’ai effectué une série de dosages des éléments entrant dans la formule chimique. Ces dosages ont été refaits un grand nombre de fois en collaboration % avec M. Joassart, assistant au laboratoire de chimie analytique de l’Université, dans le but d’éliminer autant que possible les erreurs des opérateurs. Dans ces dosages des soins spéciaux ont été apportés aux dosages des éléments primordiaux. Pour l’alumine les précipités ont été rédissous puis reprécipités quatre fois et le précipité final, après calcination, purifié par l’acide fluorhydrique ou le bisulfate de potassium. La séparation du quartz et de la silice combinée ainsi que le dosage du fer à l’état ferreux s’effectuent en attaquant la sub¬ stance pendant plusieurs heures en tube scellé et privé d’air par de l’acide sulfurique de densité 2,3 à une température de 23o° à 25o°. Après attaque, le fer à l’état ferreux est dosé par le permanganate ; la silice après calcination fournit la teneur en silice totale; elle est alors traitée par une solution bouillante et concentrée de carbonate sodique qui dissout la silice amorphe (combinée) et laisse la silice qui se trouvait à l’état de quartz dans la substance. Ce procédé de dosage a l’avantage de permettre l’analyse d’une matière impure renfermant une quantité quelconque de quartz qu’une séparation mécanique ne peut éliminer. Par suite de la présence de sels ferreux dans la substance, le dosage de l’eau a dû se faire par pesée directe de celle-ci. Le dépôt de l’eau ne se produi¬ sant qu’à la température du rouge, montre qu’elle est bien à l’état combiné dans le minéral. Les résultats des analyses, correspondant à la moyenne de 5o dosages, sont consignés dans le tableau suivant. Le première colonne correspond à la composition centésimale de la substance — B 2 1 3 — analysée, la, seconde à la composition centésimale du minéral à l’état de pureté complet, les suivantes à la composition et au rapport moléculaires: Composition de la Composition du minéral pur Rapport substance molécu- brute en 0/0. en °/„. en molécules. 1 aire . Si O2 (quartz) 2.12 S i O2 (combiné) 23.38 23.94 0.400 0.400 4 A/2 O3 Fe2 O3 33.57 2.01 34.38 2.06 o.338 o.oi3 J o.35i 3.5 FeO 9.16 9-37 o.i3i \ Mn 0 Mg 0 16. 63 44o 17.03 4-5o 0.241 0.112 > o.5oi 5 Ca 0 0.91 0.93 0.017 ) P2 o» o.65 0.67 o.oo5 H2 0 (combinée) 6.96 7-i3 o.3q5 0.395 4 99-79 100.01 La formule du minéral est donc : / 3,5 (A/2. Fe2) O3 4 s/ o* é \ ( 5 (Fe. Mn. Ca. Mg-) O f 4 H2 O. Ce silicate dérive del’acide SiO2. 5H20(*) qui est bien l’acide dont dérive la cliloritoïde. En effet, A. Lacroix indique comme formule brute de la cliloritoïde — H2 F"e Al2 Si 07 — , qui correspond exactement à l’acide SiO2. 5H20 (*). Dans notre minéral la propor¬ tion de radical R,203 est moins forte et celle de RO plus forte que dans la cliloritoïde type. En comparant l’analyse ci-dessus aux résultats indiqués par M. Prost pour la salmite de Vielsalm, on constate que le minéral d’Ottré contient moins de A1203, Fe203, et FeO mais que les teneurs en MgOet CaO sont plus élevées et surtout que la propor¬ tion de MnO est double. Le minéral d’Ottré est donc une Salmite très manganésifère. (*) Exactement 4,9- (]) A. LACROIX. Minéralogie de la France et de ses colonies, t. I, p. 367. .T’adresse tous mes remercîments à M. le professeur De Koninck qui a bien voulu me donner l’hospitalité dans son laboratoire où ces analyses ont été effectuées. Je remercie également M. Joassart de la part qu’il a prise dans cette longue série de dosages. * * * En recherchant des échantillons de salmite pour l’étude de ce minéral, j’ai rencontré dans les géodes du quartz, ou plus rare¬ ment englobés dans celui-ci, de petits cristaux rouges que j’ai reconnus depuis être du rutile qui a déjà été signalé à Ottré (1). Ces cristaux, dont les plus grands atteignent à peine i m/m de longueur et les plus petits l/l0 de m/m , ont des formes cristallines très nettes. La macle géniculée si fréquente dans le rutile est ici extrêmement rare ; les cristaux sont généralement isolés et implantés sur le quartz. Leur coloration rouge brunâtre pourrait les faire confondre à première vue avec de la dewalquite si ce n’était leur forme cris¬ talline et leur infusibilité. En outre, leur biréfringence excessive¬ ment élevée se manifeste par l’impossibilité de modifier la teinte de polarisation par le biseau de quartz; cependant dans un très petit cristal ayant 12x6 centièmes de millimètre de dimensions, on arrive à déterminer que le minéral est positif, attendu qu’on peut modifier sa teinte de polarisation par une forte épaisseur de biseaux de quartz croisé. En examinant au microscope les cristaux extraits des géodes de quartz, j’y ai trouvé de nombreuses aiguilles de tourmaline bleutée. Ces aiguilles, visibles seulement au microscope, n’ont au maxi¬ mum que 7io de m/m de longueur. J’ai également rencontré entre les cristaux de salmite ou de quartz des veines et des agglomérats de kaolin, qui doit être con¬ sidéré comme le résultat de l’altération de cristaux de feldspath existant primitivement dans la roche. La rencontre de salmite, de rutile, de tourmaline et de feldspath porte à huit le nombre de minéraux trouvés dans le filon de pyro- phillite d’ Ottré. Laboratoire de Géologie de V Université. Mai 1911. (]) But. Soc. Géol. Belg ., L. De Koninck, t. IV, p. cvn ; Malaise, t. V, p. CXXXVIII. — B 2l5 — M. Ch. Fraipont donne lecture de la note suivante : De l’origine des silex de l’assise de Nouvelles [Cp3c), PAR pHARLES Y RAI PONT. Certains sondages de la Campine ont fourni dans l’assise de Nouvelles une roche que les géologues chargés d’étudier le sondage appelèrent silex rudimentaire. Mon savant maître, le professeur Max Lohest, m’ayant conseillé d’étudier ces silex, pensant qu’ils me permettraient peut être de faire d’intéressantes constatations relatives à l’origine du s;lex, je me suis fait préparer des lames minces et j’ai tout au moins tiré au clair la nature et l’origine de ces silex de l’assise de Nouvelles. Un échantillon surtout de ces carottes de sondages était particu¬ lièrement instructif ; c’est une carotte de Kelgterliof (Houthaelen) prise à une profondeur de 478 m. 60 au niveau — 4°3>6o. Cette carotte est une craie très argileuse finement glauconifère, gris verdâtre, à silex noirs translucides et gris rudimentaires; elle est rapportée à l’assise de Nouvelles ( Cpsc ). Si on l’examine, on voit la craie entourer le silex gris rudimentaire, celui-ci présentant vers le centre un silex noir translucide qui offre des prolonge¬ ments lamellaires dans la masse du silex rudimentaire. Des zones lamellaires de silex translucide coupent dans différents sens le silex rudimentaire. Examinée attentivement, la carotte montre dans le silex rudimentaire des creux produits par dissolution d’organismes contenant des restes charbonneux et de la pyrite. Le silex rudimentaire contient encore beaucoup de carbonate calcique ; il fait une vive effervescence à l’acide chlorhydrique. Cette effervescence est longue; arrêtée elle reprend à chaud ; le résidu n’est pas pulvérulent, il garde sa cohésion, les grains de carbonate calcique et de glauconie sont plus ou moins englobés dans un squelette siliceux, certains, restant indissous, étant tout à fait recouverts de silice. Si l’on examine au microscope une préparation de ce silex rudimentaire, on remarque un agrégat de spiculés de spongiaires et de divers fragments d’organismes siliceux, des grains de glauconie et de craie, de la silice amorphe B2l6 — et des cristaux de quartz. M. Max Lohest, notre regretté confrère Destinez et mon ami Anten ont pu faire avec moi ces consta¬ tations. La partie médiane ou noyau de silex noir translucide ne présente au microscope que la silice amorphe, comme tous les silex. La craie voisine du silex rudimentaire montre peu de spiculés siliceuses et de restes d’organismes comparativement au silex rudimentaire jointif. Pour le cas qui nous occupe, on peut conclure que là où se trouvaient en masse des spiculés siliceuses de spongiaires et d’autres organismes siliceux, le produit de leur dissolution a imprégné d’abord la craie glauconifère de silice amorphe, phéno¬ mène qui s’accompagne d’une dissolution de la craie et d’une élimination de cette substance ; la silice amorphe sous des influences inconnues cristallise même en certains points ; le phé¬ nomène s’est continué et se continue aujourd’hui, la dissolution des spiculés continuant et donnant comme terme final du silex noirâtre translucide sans plus de traces d’organismes, de glau¬ conie, de craie, de cristaux de quartz ni de pyrite. La couleur noire du silex provient probablement du carbone des organismes rencontrés dans le silex rudimentaire. Notre savant confrère, le professeur Cornet, a élucidé l’âge de formation de certains silex du Hainaut et a constaté que ceux-ci se forment souvent bien longtemps après le dépôt de la craie ; on sait aussi que souvent le silex englobe des éponges siliceuses, etc. Mais le fait intéressant dans le cas qui nous occupe est la com¬ plexité du phénomène donnant naissance aux silex de l’assise de Nouvelles en Campine, où nous voyons clairement le phénomène d’imprégnation de la craie par la silice amorphe, produit de disso¬ lution d’organismes sans doute ; l’encroûtement des organismes siliceux, suivi d’un concrétionnement compliqué de phénomènes de cristallisation de la silice et aussi de phénomènes de substi¬ tution ou remplacement métasomatique. On voit donc réunis ici les phénomènes de la formation du silex, des meulières, des quartzites, etc. (Voir pour ces termes relatifs aux concrétions, le second volume de l’excellent traité de géologie de M. Cornet). Nous croyons devoir, à titre documentaire, reproduire ici les idées si saines déjà au sujet du silex, publiées par le colonel Bory de Saint-Vincent (correspondant de l’Académie des Sciences de l’Institut de France) dans son « Voyage souterrain ou description — B 217 du plateau Saint-Pierre de Maestricht, etc. » publié à Paris en 1821. Les extraits de cet ouvrage, que nous allons mentionner, pous prouveront une fois de plus qu’il n’y a rien de bien nouveau sous le soleil. Page 2o5.... « Si l’on rencontre entre les rognons siliceux ou » parmi les stratifications siliceuses des diverses régions du )> plateau de Saint-Pierre, des madrépores, du bois ou des coquilles » devenues silex, ce n’est qu’accidentellement, et ces substances » n’eussent-elles pas existé, le silex ne s’en fut pas moins formé w partout où nous le voyons aujourd’hui. La plupart de ces silex » peuvent être d’une origine fort ancienne, mais il a dû s’en former » postérieurement au dépôt marin qui leur sert de gangue ; il s’en » forme même tous les jours, et l’observateur peut assister à leur » organisation, comme il a vu se former les orgues géologiques. » Ainsi que l’eau s’infiltrant à travers le grain grossier du )) calcaire de Maestricht en dissout le carbonate calcaire purifié, )> afin d’en former les parois des tuyaux d’orgue, ainsi cette même » eau y dissout, à l’aide de quelqu’agent qui nous est encore » inconnu, la matière des silex, abondamment répandue dans » l’épaisseur du plateau ; cette matière (par les lois qui déterminent » la juxtaposition de ses molécules), au lieu d’affecter la forme de » tuyaux ou de puits naturels, se dépose dans les couches péné- » trahies qui présentent les conditions nécessaires à son agglo- )> mération en blocs rameux, amorphes et souvent bizarrement w contournés, blocs qui, venant à se confondre les uns dans les » autres par leurs appendices branclius et leurs cavités nom- » breuses, se soudent et forment bientôt une couche continue, dans » laquelle des madrépores, du bois, des coquilles diverses, des » ossements même se trouvant englobés, peuvent passer à l’état » siliceux sans qu’on puisse dire que ces corps, véritablement » étrangers aux couches de silex qui se les approprient, en aient » été les causes déterminantes. » Chapitre 26 : De la formation des silex stratifiés de Maestricht » et des silex vagues ou amorphes du reste de la Belgique. — La » formation des silex de Maestricht doit être la même que celle des » silex amorphes, isolés ou stratifiés qu’on rencontre si fréquem- » ment en Belgique, non seulement dans la plupart des carrières » de pierre calcaire ou dans la craie, mais encore aux environs de )> Bruxelles, au milieu de toutes les sablières dans lesquelles on — B 2l8 — )) va les recueillir pour en composer les rocailles dont on tapisse » les grottes, et dont on forme le couronnement des murs ou des » pilliers de portes de jardins. Partout l’eau doit être considérée, » ainsi que je l’ai déjà dit, comme le dissolvant propre à opérer » cette formation. Il suffit pour s’en convaincre, de se transporter » hors de la porte de Hal, sous l’ancien fort de Monterey, où la )) grande route coupe un banc de sable, exploité pour les besoins » journaliers d’une capitale. On y verra l’eau, chargée des parties » constitutives du silex, filtrer goutte à goutte et se durcir dans » la profondeur du sable même, en corps comparables, pour leur » forme, à des tronçons de branchages, à des fragments de bâtons » plus ou moins gros aux racines nourricières de la carotte ou du » navet, enfin à quelques os longs du corps humain. On reconnaît n dans la cassure de ceux-ci, que la matière siliceuse dont ils sont » formés a été déposée autour de corps étrangers, tels que des brins » chevelus de racines quelconques profondément pénétrantes, des » morceaux de coquilles ou des parcelles de sable un peu plus )> grossières que leurs voisines, agglutinées en petits canons : » racines, débris ou amas, encroûtés dans la pierre nouvelle, » identifiés avec elle, en conservant seulement leur forme primi- » tive, demeurent les noyaux toujours reconnaissables de silex » modernes. » D’autres fois les gouttes d’eau silicifère, agissant dans l’épais- » seur des sablières comme celles qui creusent les orgues » géologiques dans le calcaire grossier, laissent, au centre d’un » silex canaliculé, un conduit cylindrique qui ne se remplit qu’à » la longue de silice, par le mécanisme au moyen duquel s’obstruent » tôt ou tard tous les conduits d’eau. )) On s’est beaucoup occupé de l’origine et de la formation du » silex, desquelles les sablières des environs de Bruxelles )> démontrent la théorie. silex est formé par une simple modification de la terre calcaire. » La préexistence de cavités dans les sablières ou dans la craie » n’est nullement nécessaire à la formation du silex ; de telles » cavités au contraire, ne pourraient que porter obstacle à cette — B 219 ~ )> formation ; car en y pénétrant le liquide silicifère, au lieu de s’y » durcir en corps compacts, pourrait tout au plus y former )> des géodes telles que nous en voyons souvent dans les cavités » des coquilles dont le plein s’est transformé en silex véritable. » La présence d’un plein, pénétrable par l’eau silicifère, est néces- ;> sairement indispensable, selon moi, dans une opération naturelle, » qu’on doit comparer à celle par laquelle les particules consti- » tuantes du bois font place aux infiltrations qui le pétrifient )> et l’agatliisent, et à cette sorte de transmutation par déplace- )> ment de molécules, au moyen de laquelle de vieilles ferrailles » jetées dans le Rio Tinto, en Andalousie, y deviennent, après un » certain laps de temps, du cuivre très pur. Si des madrépores, » des coquilles et autres débris marins se trouvent au point ou )) des causes inconnues déterminent ce qu’on pourrait appeler » silicification, ces débris comme tout autre corps étranger qui » eût pu se rencontrer accidentellement aux mêmes lieux, » subissent une métamorphose analogue, qui ne respecte que les » formes. Il n’est point nécessaire, dans ce cas, que la chaux soit )> convertie en silice, mais seulement que ses parcelles éprouvent » la même espèce de remplacement qui a lieu dans le bois et le » fer pénétrés d’infiltrations lapidifiques ou cuivreuses. )> Pour terminer je citerai encore une observation intéressante du même auteur, même ouvrage, page 219 : « Au milieu du mince banc de » fragments coquillers qui coupe horizontalement en deux parties » tout le système calcaire de Maestricht, banc que l'on doit » trouver à de grandes distances et probablement au même niveau )) jusqu’à Fauquemont, j’aperçus la pointe d’un bloc irrégulier, qui » me parut au premier coup d’œil d’une substance différente des » parties friables qui l’environnaient ; ayant appelé MM. Dekin » et Behr pour l’examiner avec moi, nous y reconnûmes un silex )) vague, tirant sur le bleuâtre, extrêmement dur, produisant une » multitude d’étincelles sous les coups à l’aide desquels nous )> essayâmes de l’arracher. Le liquide silicifère, déposé dans une )> couche que composaient mille débris peu liés, avait d’abord » pénétré dans les interstices de ces débris, puis ces débris eux- w mêmes, et se les était assimilés ; l’on reconnaissait dans le silex » de nouvelle formation ces débris devenus quartzeux ; ceux-ci » étaient demeurés, pour la forme, pareils aux fragments calcaires » à peine liés, qui s’en trouvaient à une petite distance. Des B 220 '> morceaux de coquilles, des dentales surtout, gisant sur les limites » de la silicification, étaient métamorphosés en silex dans la moitié » de leur longueur, tandis que le reste était encore calcaire. Quel- » ques morceaux de bivalves étaient même demeurés calcaires » dans la masse des cailloux que nous fîmes d’impuissants efforts » pour enlever de sa gangue. » Vu la rareté actuelle de l’ouvrage relatant ces faits et ces théories nous avons crû devoir les citer, car bien de ces idées ne feraient pas honte à un géologue actuel et nous pensons qu’il n’est que juste de rendre à César ce qui est à César. Laboratoire de Paléontologie de l’Université de Liège Mai 1911. M. Max Lohest fait la communication suivante : A propos des brèches carbonifères PAR JVIax J^ohest. Je me bornerai à émettre quelques considérations relativement à deux brèches situées à des niveaux stratigraphiques différents et bien différentes également d’aspect et d’origine. I. — Brèche de l’Ourthe ou de Comblain-au-Pont. Cette roche est à éléments homogènes, généralement calcaires, accidentellement dolomitiques (Chanxhe rive gauche de l’Ourtlie). Lors de la réunion de la société à Chanxhe en 1892 (*) j’ai, d’accord avec Briart, attribué à la brèche de cette localité une origine tectonique. Cette opinion a été confirmée depuis. Dans la tranchée de la route qui longe le vicinal de Poulseur à Sprimont, près de l’arrêt de la Préaile, M. Fourmarier m’a montré des coupes très nettes où l’on observe des couches très disloquées, passant à la brèche. On pouvait constater la même chose il y a une dizaine d’années à Martinrive, rive droite de l’Amblève, à 5oo m. environ à l’Ouest de la gare (“2). (*) Le compte rendu de cette excursion n’a été publié qu’en 1897. (2) La colline est actuellement boisée, mais je possède des photographies entièrement démonstratives à cet égard. B 221 Il reste à expliquer pourquoi sur l’Ourtlie eette brèche est loca¬ lisée à un même niveau, vers la base des calcaires cristallins à Productus Cora . On peut démontrer expérimentalement que les dislocations des couches sont en relation avec leur composition minéralogique. Le calcaire carbonifère ayant eu jadis l’aspect et la consistance de notre terrain crétacé actuel, il est intéressant pour l’étude de la genèse de ses dislocations de rappeler ce que l’on observe dans ce dernier système. Dans le crétacé on connaît des bancs durs, ayant la consistance du marbre, intercalés dans des craies tendres. On y observe également des bancs de craie fendillée, compris entre des couches compactes. De même, dans le calcaire carbonifère, les bancs de calcaire brèclioïde ne sont pas rares. Dans la vallée des Awirs, près d’Engis, on peut voir une couche de calcaire très fen¬ dillé, comprise dans des bancs compacts. Le plissement s’effec¬ tuant alors sur un tel ensemble de couches, compactes, dures, tendres, fendillées, peut en certains points donner naissance à des allures compliquées et à une brèche à éléments homogènes, inter¬ stratifiée, et localisée à un même niveau géologique. Déjà en 1892, M. M. de la Vallée Poussin et Soreil avaient émis l’idée que la brèche de l’Ourthe correspondait à des calcaires gris esquilleux qui sur la Molignée s’observent en bancs très fissurés (1). Dans les vallées de l’Ourthe et de l’Amblève, c’est à partir du niveau de brèche que l’on observe ces complications de plissement des couches visée unes contrastant avec la régularité d’allure des couches tournaisiennes. On pourrait expliquer le fait en supposant que pendant le plis¬ sement le centre d’un synclinal se chiffonne, tandis que les bords se redressent, et il serait aisé de produire une expérience démon¬ strative à cet égard. Cependant les synclinaux de psammite du Condroz que l’on observe sur l’Ourthe, présentent une allure ré¬ gulière, sans complication par ondulations secondaires ou chiffon- nements. La régularité du synclinal salmien de la Lienne con¬ traste également avec le chiffonnement du revinien qui en forme la bordure. Je crois donc que pour expliquer la complication d’allure du viséen du bassin de Dinant, il faut, à la fois, tenir compte du fait que nous observons aujourd’hui ce terrain au centre d’un synclinal C) Ann. Soc. géol. de Belg t. XXII, p. cxxviii, 1897. R 222 et également de la possibilité d’un plissement s’exerçant sur des couches de résistance très différente. Dans la vallée de l’Amblève les brèches carbonifères, quoique recimentées, sont cependant plus perméables que les couches qu’elles surmontent. Elles constituent parfois un petit niveau aquifère. Au Halleux et à Martinrive on peut observer des sources qui sortent à mi-côte de l’escarpement calcaire, à la base du niveau de brèche. II. — Brèche de Waulsort. Cette roche est formée d’éléments calcaires hétérogènes réunis dans un ciment rouge, parfois dans la calcite blanche. Le ciment rouge est lui-même très calcareux. Dissous dans un acide faible, il laisse un résidu d’argile rouge et de grains de sable. Au micros¬ cope, on distingue dans ce sable des grains de quartz blanc laiteux, ou rougeâtre, ou hyalin, arrondis, paraissant avoir été roulés. On observe également de nombreux petits cristaux limpides bipyra- midés de quartz. Toutefois, dans l’impossibilité d’isoler convena¬ blement le ciment de la roche, je ne puis affirmer que ces cristaux de quartz bipyramidés proviennent exclusivement du ciment. Dans la roche elle-même on distingue, en gros ou en petits mor¬ ceaux, du calcaire jaunâtre, rappelant la pierre lithographique, des calcaires gris ou noirs à oolithes, du calcaire gris bréchoïde et à oolithe, du calcaire zonaire rappelant les calcaires construits, du calcaire noir à veines blanches, etc. Polie, cette roche constitue un beau marbre, qui fut surtout à la mode au commencement du 19e siècle. Les plaques de marbre qui recouvrent les mobiliers de l’époque de l’empire sont souvent dans notre pays en brèche de Waulsort. Leur étude est intéressante. Une seule plaque ne renferme pas toujours toutes le variétés de roche que nous venons de citer. Dans l’article intitulé : Les grandes lignes de la géologie des terrains primaires de la Belgique, paru en i9o4, j’ai écrit à propos de l’origine de ce dépôt (*) : « De vagues indices d’une légère discordance de stratification entre le Dinantien et le Houiller paraissent indiquer une période continentale, de courte durée, pendant laquelle la dissolution du calcaire carbonifère aurait donné naissance en certains points à des conglomérats à cherts, la désagrégation de ses assises formant (x) Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXI, 1903-1904. \ B 223 d’autre part des brèches à éléments hétérogènes et a ciment rouge». J’ajoutais en note : « Notre manière de voir, à cesujet, appuyée sur des observations, a été développée lors de l’excursion de la société géologique à Yvoir, le io septembre 1901, excursion dont le compte-rendu n’a pas encore été publié ». Dans le compte¬ rendu de l’excursion paru ensuite, l’auteur se borne à dire (*) : « Après avoir déjeuné en face de la gare de Warnant, M. Soreil montre aux excursionistes une série d’échantillons polis de brèche provenant de diverses carrières. Une grande discussion s’éleva entre M.M. Soreil, Max Lohest et Brien, au sujet de l’origine de ces brèches. » En septembre 1909, une nouvelle excursion fut organisée aux environs de Dinant. Lors de ces excursions, la question de l’origine de la brèche fut de nouveau traitée. J’ai remis sur les lieux àM. Kaisin, qui s’était chargé du compte-rendu de la session, un résumé des considéra¬ tions que j’avais émises en 1901. Mais le compte-rendu de cette excursion n’a pas encore, pour des raisons indépendantes de la volonté de M. Kaisin, non plus été publié. Entretemps plusieurs articles ont paru sur la brèche de Waulsort (2). Ce que j’avais dit à des excursions auxquelles les auteurs de ces articles n’avaient pas assisté, a passé naturellement inaperçu. Il en a été de même pour l’opinion publiée en 1904, qui résume cependant d’une manière correcte la thèse que j’avais défendue (3). Je crois donc devoir reproduire aujourd’hui les argu- O Ann. Soc. géol. de Belg.. t. XXVIII, 1900-1901. Le compte-rendu de cette excursion, inséré dans le tome XXVIII, a été cependant publié postérieurement à l’article sur les grandes lignes de la géologie de la Belgique. (2) H. de Dorlodot. Sur l’origine de la grande brèche viséenne et sa signification tectonique. B. S. B. G ., t. XXII, 1908. Id. Sur la présence de blocaux impressionnés dans la grande brèche viséenne. Ibid. Stainier. Du mode de formation de la grande brèche du carbonifère. Ibid., t. XXIV, 1910. (3) Dans l’important ouvrage : Recherches sur le calcaire carbonifère de la Belgique. Mémoires et travaux publiés par les professeurs des facultés catholiques de Lille. Fascicule VIII., 1911, M. l’abbé G. Delepine cite cependant mon opinion. Il l’adopte en partie. Il la renseigne, par erreur, comme ayant été émise en 1909 au lieu de 1904. ments que j’avais présentés à Y voir en 1901, et qui auraient été mieux à leur place dans un compte-rendu d’excursion que dans une communication spéciale à notre Société. A La brèche de Waulsort est une formation continentale. i° L’étude de sa composition minéralogique fournit un argu¬ ment sérieux en faveur de cette thèse. On distingue dans cette roche des morceaux de marbre à veines de calcite, ces veines étant localisées dans un même morceau de marbre et ne pénétrant pas dans le ciment. Les veines de calcite de deux cailloux voisins ne sont jamais situées dans le prolongement l’une de l’autre. Les blocaux calcaires de la pâte de la brèche étaient donc déjà trans¬ formés en marbre à veines de calcite lors du dépôt de cette roche. Le durcissement des boues calcaires et surtout leur fissuration et le remplissage des fentes par des veines de calcite n’est pas, à mon avis, un phénomène contemporain de la sédimentation. 20 Là où on peut observer la désagrégation des roches calcaires parla mer, je ne crois pas qu’on ait signalé aucun dépôt compa¬ rable à la brèche. Au contraire, dans beaucoup de régions cal¬ caires, en Algérie et aux environs de Tebessa par exemple, on trouve entre deux collines calcaires une vallée très large, dont le sol est formé sur une grande épaisseur de blocaux anguleux ou légèrement arrondis de calcaire empâtés dans de l’argile brune. C’est un dépôt continental dû en partie au fendillement et à la dissolution du calcaire laissant comme résidu de l’argile en partie au ruissellement et aux poussières transportées par le vent. La présence du sable dans le ciment de la brèche est un fait intéres» sant à cet égard. Cependant du sable existe dans beaucoup de calcaires. B. La brèche de Waulsort est d'âge plus récent que le calcaire carbonifère. La grande variété de marbres qui entrent dans la composition de la brèche indique que cette roche s’est formée au détriment de couches nombreuses et vraisemblablement d’un ensemble de couches très épais. Lors de l’excursion d’Yvoir j’avais soutenu cette thèse paradoxale que la brèche de Waulsort était, en partie, formée de couches qui, d’après la légende de la carte, lui étaient — B 225 — stratigraphiquement supérieures. Je croyais, en effet, avoir re¬ connu des morceaux de marbre bleu belge dans la brèche. Soreil combattit énergiquement cette manière de voir. Un ouvrier marbrier de la région où s’exploite le véritable bleu belge, appelé en consultation, confirma l’opinion de Soreil. Toutefois, au Musée de Géologie de l’Université de Liège, se trouve une plaque de marbre de Waulsort renfermant un morceau de calcaire noir à veines blanches, qu’il est difficile de distinguer du bleu belge. Le bleu belge lui-même, avec ses larges fissures remplies decalcite, témoigne, à mon avis, d’une période continentale suivie d’un retour des eaux. C. La formation du conglomérat qui a donné naissance à la brèche de Waulsort , est antérieure au terrain houiller. Voici quelques arguments à ce sujet : i° On peut citer en première ligne l’existence d’une discordance de stratification entre le calcaire carbonifère et le houiller. Lors de l’excursion de 1901, j’avais cité quelques faits témoignant de l’existence d’une telle discordance, entre autres l’existence des conglomérats à cherts rencontrés parfois à la base du houiller qui, représentant des conglomérats à silex, indiquaient l’existence d’une période continentale j1). Le jour même de l’excursion, M. Forir avait recueilli un cailloux de chert empâté dans du schiste houiller inférieur au contact du calcaire, ce qui semblait démonstratif. L’existence d’une telle discordance me paraît actuel¬ lement prouvée, du moins pour certains points du pays, à la suite des résultats fournis par le sondage de Cliertal (2). 2° L’allure des couches de calcaire aux environs de la brèche semble démontrer que cette dernière roche a joué un rôle impor¬ tant dans le plissement hercynien. Lors de l’excursion de 1909, j’ai fait remarquer à plusieurs reprises que la brèche de Waulsort occupait le centre de S3rncli- naux étranglés. C’était une opinion conforme aux observations de Dupont (3) qui ( 1 ) Cette opinion est citée dans le compte-rendu. (2) Ann. de la société géol. Séance d’avril 1911. (3) Dupont. Explication de la feuille de Dinant i883, PI. II, fig. 2 et PI. III, fig. 4. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL., l5. — B 226 a figuré à ce sujet des coupes très caractéristiques que nous repro¬ duisons fig. 1 et fig. 2. Ê Fig. 1. — Disposition de la brèche au N. de Dinant, rive droite de la Meuse, d’après Dupont, e . Fig. 2. — Situation de la brèche à Dinant, au sud de la route de Ciney d’après Dupont. Lors de l’excursion de 1909, j’ai interprété de même la position de la brèche de la vallée des fonds de Leffe, celle de la tranchée de là gare de Dinant et ai remis à M. Kaisin, sur les lieux le jour de l’excursion, un croquis indiquant ma manière de voir. M. Brien, qui n’assistait pas à cette excursion a, quelque temps après, publié une interprétation de la coupe de tranchée de la gare de Dinant conforme, en ce qui concerne la brèche, au croquis que j’avais communiqué à M. Kaisin. Dans mon esprit, les allures mouvementées des couches au voi¬ sinage de la brèche sont, en partie, dues à la présence de cette roche dans des dépressions. Voir fig. 3 et fig. 4* Il s’en suit que la brèche serait antérieure aux ridements hercyniens, donc au terrain houiller. 3° Cette opinion me semble confirmée par la présence'd’une poche de terrain houiller au sein de la brèche de la gare de Dinant, fait que j’ai signalé jadis à la société. — R 227 - C. Formation de la brèche de Waulsort. Il suffit, je pense, de jeter un coup d’oeil sur les croquis suivants (fi g. 3 et fig. 4) pour se rendre compte de la formation de la brèche Fig. 3. — Composition du sol avant le plissement hercynien. V. Couches calcaires légèrement disloquées et ravinées renfermant des conglomérats dans des dépressions. H. Terrain houiller reposant parfois en concordance, parfois en discor¬ dance sur le calcaire. e Fig. 4- — Le même sol après le plissement hercynien. En certains points la brèche occupe le centre de synclinaux étranglés ; en d’autres elle paraît buter contre les couches calcaires; en d’autres elle peut paraître interstratifiée. Dans la région de Dinant l’érosion a généralement fait disparaître tout ce qui est supérieur à la ligne E E'. à ciment rouge et à cailloux hétérogènes, et pour se rendre compte des conditions stratigraphiques dans lesquelles elle se trouve aujourd’hui. Dans l’hypothèse précédente, j’admets donc que la brèche de Waulsort est un dépôt continental. Je crois provisoirement qu’il B 228 s’est formé pendant la période qui sépare le calcaire carbonifère du terrain honiller. Comme il est interstratifié, ce dépôt a certaine¬ ment été remanié par les eaux. Cependant, je ne connais pas de couches de calcaire carbonifère, incontestablement supérieures à la brèche de Waulsort, proprement dite. Les exemples que MM. Soreil et Brien m’ont montré ne m’ont pas convaincu. Je 11e nie pas, cependant, qu’il ne puisse exister de telles couches, mais je 11’hésiterai pas à placer en dessous d’elles, sinon pratiquemment, du moins théoriquement (l), la limite du houiller en Belgique. Ce 11’est pas parce que dans le Donetz, des couches de houille sont surmontées par des roches à Productus cor a, que ces couches n’appartiennent pas au terrain houiller. Et une période continen¬ tale précédée d’une discordance de stratification, me paraît être d’une importance capitale dans une classification locale. Plus on étudiera le calcaire carbonifère et le terrain houiller, plus on sera tenté de comparer ces terrains au secondaire et au tertiaire. Le contact du crétacé et du tertiaire n’est pas partout le même. En certains points on trouve à la base du tertiaire des couches calcaires minéralogiquement semblables aux couches de craie. En d’autres, il y a des conglomérats à silex. En d’autres, des dépôts bien voisins de la brèche. Parfois le tertiaire est en concordance de stratification avec le secondaire. Parfois en légère discordance. Le contact du calcaire carbonifère et du houiller peut présenter, en Belgique, des parti¬ cularités analogues. M. C. Malaise. — La brèche rouge ne serait elle pas d’âge wealdien ? Aux Ecaussines, il y a du wealdien et en dessous on trouve un dépôt de clierts provenant du calcaire carbonifère. M. Fourmarier expose le résultat de quelques observations qu’il a faites sur la brèche à ciment rouge; il a fait parvenir, à ce sujet, la note suivante : q ' \ ' • (1) Dans la confection des cartes géologiques, je pense que les considé¬ rations d’ordre pratique doivent primer les considérations théoriques. — B 229 Quelques observations sur la brèche à ciment rouge du calcaire carbonifère, PAR j3. j^OURMARIEï^. On s’est beaucoup occupé dans ces dernières années de recher¬ cher l’origine de la brèche à ciment rouge que l’on trouve en différents endroits dans le calcaire carbonifère de la Belgique. A la théorie dynamique de Briart, ont succédé les théories de la formation continentale de la brèche ; elles ont pour auteurs : MM. Loliest, Stainier, H. de Dorlodot et Deiépine, et paraissent, à l’heure actuelle, rallier les suffrages de la plupart des géologues. Cependant, toutes ces hypothèses diffèrent les unes les autres, en ce qui concerne le processus suivant lequel se seraient faites les accumulations de blocaux provenant de la destruction de bancs émergés de calcaire en partie durci. Les géologues qui se sont occupés de la question 11e sont pas d’accord non plus sur la position stratigraphique qu’il faut assigner à ces dépôts. Sont-ils antérieurs à la fin de la période dinantienne? Correspondent-ils à une période continentale venant s’intercaler entre le calcaire carbonifère et le liouiller ? Sont-ils, enfin, plus récents que ce dernier terrain, comme le pense M. Deiépine, qui croit pouvoir leur assigner un âge triasique ? Je ne voudrais pas, à l’heure actuelle, prendre position dans ce débat. Je désire simplement soumettre à l’appréciation de mes confrères, certaines observations que j’ai eu l’occasion de faire sur la brèche à ciment rouge de Landelies, dont on s’est occupé plus spécialement dans ces derniers temps. a) A Landelies, on trouve dans la brèche à ciment rouge, des cailloux de cherts carbonifères. Au point de vue de leur origine, les cherts sont comparables aux silex de la craie. Or, M. J. Cor¬ net a montré que les silex de la craie du Hainaut se sont formés au cours d’une période-continentale d’assez longue durée précédant l’époque tertiaire. Il est donc rationnel de supposer qu’une période continentale relativement importante a précédé la formation de la brèche à ciment rouge. — B 230 — b) Bans la coupe de Landelies, on trouve les clierts dans les bancs supérieurs au niveau stratigraphique que les auteurs qui admettent l’interstratification de la brèche, veulent assigner à ce dépôt. Ce serait donc un argument en faveur de l’hypothèse que la brèche est plus récente que les couches les plus élevées du calcaire carbonifère. Cette observation vient à l’appui de l’hypo¬ thèse de M. Max Lohest comme de celle de M. Belépine. c) Mais à Landelies, les couches du calcaire carbonifère, au voisinage des dépôts de brèche, sont complètement retournées, de telle sorte que les calcaires à clierts sont actuellement en dessous des couches qui englobent la brèche ; dans ce cas, comme le montrent les dessins de M. Belépine, de même que la coupe publiée par M. V. Brien, il est difficile d’admettre que la brèche se soit formée alors que le calcaire carbonifère possédait déjà son allure tectonique actuelle et par conséquent qu’elle serait d’âge triasique. Ou bien alors, il faudrait admettre un transport assez grand des cailloux pour les faire venir d’un point où les couches à clierts affleuraient à un niveau topographique plus élevé que les poches dans lesquelles la brèche se serait accumulée. d) Mais il y a une autre observation à faire à l’encontre de ce fait. On n’a pas, à ma connaissance, signalé jusqu’à ce jour, la présence de cailloux de calcaire tournaisien dans la brèche de Landelies. Or, dans la coupe des escarpements de la rive gauche de la Sambre, le calcaire tournaisien n’est pas bien éloigné de la brèche. Si l’on veut admettre un transport pour faire arriver au gisement de brèche des cailloux de clierts, on doit donc admettre la possi¬ bilité d’un transport analogue pour le tournaisien. Pourquoi alors ne trouve-t-on pas de cailloux de cet étage ? Ces deux observations relatives à la présence de clierts et à l’absence de calcaire tournaisien se concilient mal avec l’hypothèse de l’âge triasique de la brèche. Elles sont au contraire fort facilement explicables dans le cas où l’on suppose, comme le fait M. Lohest, que la brèche rouge s’est déposée pendant une période continentale comprise entre le calcaire carbonifère et le houiller, car alors les calcaires à clierts étaient réellement au dessus des termes plus anciens de la série. e) A Landelies, on voit, exceptionnellement il est vrai, des cail¬ loux de schiste dans la brèche. Etaient-ils, au moment où ils furent engioblés dans la brèche, à l’état de schiste ou d’argile ? Nous ne — B 23l pouvons pas le savoir actuellement. Nous connaissons des inter¬ calations schisteuses dans le calcaire carbonifère supérieur où ils forment les lits dits à anthracite. Il s’agit peut-être de fragments de ces bancs qui ne se rencontrent que dans les couches les plus élevées du calcaire carbonifère. La détermination exacte de leur origine serait d’une très grande importance. Car s’il s’agissait de fragment de liouiller, l’âge posthouiller de la brèche ne serait plus discutable. Ces fragments de schiste sont colorés en rouge et cela rend leur étude d’autant plus difficile. Je suis'd’avis que c’est le ciment qui a imprégné de sa propre couleur ces fragments de schiste dont la teinte originelle ne nous est pas connue. f) M. Delépine déclare que les blocs de calcaire rouge que l’on trouve dans la brèche n’ont rien de commun avec les calcaires du carbonifère. Je crois cependant que ces cailloux de teinte rouge proviennent bien de la désagrégation de bancs du calcaire carbonifère ; cet étage renferme, en effet, des roches de teinte très claire qui, au contact du ciment rouge, ont pu se colorer progressivement par infiltration. J’en vois la preuve dans ce fait que l’on trouve souvent dans la brèche des blocs dont la teinte passe progressivement du gris-pâle au rouge. g) D’après M. Delépine, les massifs de brèche rouge remplis¬ saient tout au moins dans la coupe de Landelies, des poches nettement séparées des roches encaissantes. Il m’a toujours paru, au contraire, qu’il y a passage progressif d’une roche à l’autre; cette observation n’est pas spéciale à Landelies; je l’ai faite aussi aux environs de Dinant, au voisinage de la brèche des Fonds de Leffe. M. M. Lohest. — Je suis enchanté d’entendre ces observations de M. Fourmarier; j’y trouve, en somme, quelques arguments sérieux en faveur de l’hypothèse que j’ai défendue. M. Moressée cite, à l’appui de la manière de voir de M. le pro¬ fesseur Lohest, un exemple de formations actuelles de brèches continentales constituées d’éléments d’âge postérieur à celui du terrain qui renferme la brèche. Cet exemple fera l’objet d’une communication à la prochaine séance. -- B 232 M. P. Fourmarier donne connaissance de la note suivante : i L’arkose cambrienne du massif de Rocroy. La faille de Rocroy, PAR P. pOURMARIER J’ai signalé l’an dernier (d) la découverte de bancs d’arkose miliaire dans le cambrien du massif de Rocroy, au moulin Canaux, à Bruly, près de la frontière française. Cette roche, accompagnée de phyllades noirs et de quartzites noir- verdâtres, m’a paru appar¬ tenir à l’étage revinien. Comme à proximité de son effleurement on trouve des phyllades violets de Fumay, j’ai admis qu’elle se trouve à peu près au contact du devillien et du revinien. Il y a quelque temps, j’ai découvert des débris d’une roche identique dans la tranchée du chemin de fer vicinal de Couvin à Rocroy, immédiatement au Sud de l’arrêt de la Forge du Prince. Toutefois, les roches sont ici fortement altérées et la stratifica¬ tion n’est pas visible; on ne voit que des débris de ph^l- lade altérés en gris-verdâtre ou gris -blanc et dans ces débris on rencontre quelques blocs plus ou moins volumineux d’une roche à assez gros grains de quartz parfaitement roulés avec quelques petits grains jaunâtres paraissant être du kaolin. Cette roche diffère absolument des quartzites ordinaires du cambrien; d’après son aspect je lui ai donné le nom d’arkose, bien que ce nom ne paraît pas être tout à fait correct, vu la petite quantité de feldspath qu’elle renferme. A l’extrémité nord de la tranchée de l’arrêt de la Forge du Prince, on rencontre des débris de pbyllade violet qui sont donc devilliens. L’existence de ces affleurements, si la position stratigrapliique de l’arkose est bien déterminée, me paraît devoir nous amener à modifier quelque peu le tracé du contact entre le devillien et le revinien à l’extrémité occidentale du petit massif devillien de Fumay. C) P. Fourmarier. Découverte d’arkose dans le Cambrien du massif de Rocroy, Ann. Soc. Géol , de Belg., t. XXXVII, Bull. Liège, 1910. — B 233 — M. le professeur J. Gosselet, dans les cartes jointes à son travail « L’Ardenne », arrête brusquement à une faille de direction N. -S., la faille de Rocroy, les couches devilliennes de Fumay (1). Il dit en effet que ces couches, sur la rive occidentale du Ruisseau de la Forge du Prince (désigné aussi sous le nom de Ruisseau de Pernelle sur les cartes topographiques), vont buter contre les phyllades noirs de l’assise de Revin. M. Malaise, qui a levé la planchette de Rièzes-Cul-des-Sarts, de la carte géologique au i : 4o°ooe, a adopté un tracé très semblable à celui de M. Gosselet, et il admet l’existence de la faille de Rocroy, sans toutefois la prolonger au delà de la limite Sud du devillien. Tous ceux qui ont parcouru la région savent combien elle est peu propice aux recherches géologiques; les affleurements sont rares et disséminés; en outre, dans ce pays de plateau, les roches sont profondément altérées et les débris se sont accumulés sur place de telle sorte qu’il est très difficile de voir les roches à l’état sain. Aussi, le tracé des limites d’étages est des plus diffiles et presque toujours sujet à caution. Dans ces conditions, il est difficile de dire si l’existence de la faille de Rocroy est bien réelle; depuis assez longtemps déjà je me suis occupé de l’étude de cette question, sans avoir pu en donner jusqu’à présent une solution bien satisfaisante. La découverte d’arkose à Bruly et à Forge du Prince, combinée avec les divers affleurements observés, va me permettre d’inter¬ préter d’une manière différente la structure de la région. Le village de Bruly est bâti sur les phyllades violets; une carrière est ouverte dans cette roche près de la route de Rocroy. Au Sud de cette carrière, le long de la voie vicinale, à 400 mètres environ de la frontière, on exploite comme sable une roche décomposée, qui me paraît être l’équivalent de l’arkose du moulin Canaux. Dans cet affleurement, la stratification de la roche altérée est parfois encore discernable et les bancs paraissent incliner vers l’Ouest; cette allure fait supposer qu’en ce point passe la char¬ nière d’un synclinal de revinien, s’appuyant au Nord contre les phyllades violets exploités à Bruly. (T) J. Gosselet. L’Ardenne, Paris, 1888. Légende. Dv. Devillien (phyllade violet). — *Rv .Revinien, phyllade et quartzite noirs avec arkose à la base. — G. Gedinnien. — Echelle i : 4 o 000e. — B 235 Entre Bruly et le Moulin Canaux on voit encore des phyllades violets; un peu au Nord du moulin, se trouve la carrière à l’arkose que j’ai décrite et dans laquelle les couches se replient de façon à esquisser une allure synclinale. A l’Ouest de ce point, dans le bois, au carrefour près du Ruisseau des deux Faulx, on voit des débris de phyllades altérés paraissant être du Revinien et qui appartien¬ draient donc à la même bande. Dans le chemin qui relie le Moulin Canaux à la Forge du Prince on observe des débris de phyllade violet ; ceux ci appartien¬ draient donc à un anticlinal devillien séparant l’arkose du Moulin Canaux de l’affleurement de la même roche à la Forge du Prince; dans le prolongement de cet anticlinal supposé, dans le bois à l’Ouest de la route de Rocroy, on ne voit plus que des phyllades noirs accompagnés de quartzites. Le long du ruisseau des deux Faulx, une petite carrière a été ouverte dans ces roches et l’allure des couches est d = N — 53° — E. ; i = 5o° S. E. Au Nord de la Forge du Prince, on ne voit plus, dans les tran¬ chées de la route de Rocroy, que des débris de phyllade violet. J’ai fait remarquer dans une note antérieure (*) qu’à la carrière de Laonry, les bancs d’arkose exploités reposent en discordance de stratification sur des quartzites et phyllades noirs incontestable¬ ment reviniens. Il en résulte donc que les phyllades violets affeurant entre la Forge du Prince et les premiers affleurements d’arkose gedinnienne forment un anticlinal qui est peut-être compliqué lui-même par des ondulations secondaires. D’après cela, on voit donc que l’on peut tracer la carte géolo¬ gique de la région sans faire intervenir de faille ; le massif devillien de Fumay s’enfonce vers l’Ouest sous le revinien et par suite de l’existence d’une série de plis secondaires, la limite entre ces deux étages du cambrien se marquerait sur la carte par une ligne dentelée, dont chaque inflexion correspondrait à l’existence d’un de ces accidents secondaires. Certes, les affleurements sont trop peu nombreux et les roches sont trop altérées pour que l’on puisse arriver à donner un tracé précis. Je crois cependant, d’après les observations actuelles, (!) P. Fourmarier. Le contact du Dévonien et du Cambrien dans la vallée du ruisseau de Pernelle, au Sud de Couvin. Ann. Soc. Géol. de Belgique, t. XXXVI, Bull., Liège, 1909. — B 236 — qu’il est plus rationnel d’admettre un contact normal entre le revinien et le devillien, plutôt qu’un contact suivant une faille Nord-Sud, la faille de Rocroy, qui couperait en deux le massif cambrien de Rocroy. D’ailleurs, il est à remarquer que les arguments donnés par M. G-osselet en faveur de son tracé ne sont pas absolument démonstratifs. J’ajouterai, cependant, que je n’ai pas étudié tout le massif de Rocroy ; je me suis borné à parcourir la partie située en Belgique et je ne veux pas prétendre que la faille n’existe pas réellement plus au Sud. La séance est levée à midi et demie. Compte rendu de l’excursion de la Société géologique de Belgique à Maestricht et à Geulem, le 1 1 Juin 1911, PAR W'-Ç. J'Clein. Les personnes suivantes ont pris part à l’excursion : MM. H. Barlet, J. Cryns, A. Délogé, P. Fourmarier, P. Habets, M. Habets, W.-C. Klein, MM. L. Legrand, H. Lhoest, M. L OHE srr, E. POSLAWSKY, G.-D. Uhlenbroek, F. Raick, et F. Schmidt, membres de la Société. Les personnes suivantes étrangères à la Société ont également pris part à l’excursion : MM. A. Ampe, ingénieur, à Waterscliei-Genck. W.-A. Both, à Aix-la-Cliapelle. H. Denis, ingénieur, à Genck. A. Dumont, ingénieur, à Ascii. P. de Magnée, ingénieur, à Genck. R. Lecomte, ingénieur, à Beeringen. A. Niedergang, ingénieur, à Pont à Mousson. Ed. Schmidt, ingénieur, à Sauheid. F. Schopp, ingénieur, à Waterscliei-Genck. O. Seutin, ingénieur, à Lanklaer. F. Severin, ingénieur, à Genck. L.-B.-J. Van Oppen, bourgmestre de Maestricht. J. Vervvilghen, ingénieur, à Genck. L. Van Wymeersch, ingénieur, à Eysden. ANN. SOC. GÉOL. DE BEI.G., T. XXXVIII. BULL., l6. -y. • . '* ‘ : {■' v f — B 238 — Compte rendu de l’excursion à Maestricht et à Geulem, le 11 Juin 1911. Les excursionnistes ont étudié pendant la matinée la montagne de St-Pierre , près de Maastricht, sur la rive gauche de la Meuse, et spécialement les souterrains de cette montagne. Nous commençons par une courte visite de la grande entrée, sous le Fort St-Pierre, tout près de la ville de Maestricht, sur la route de Canne. La coupe classique du crétacé, visible ici (l’affleu- rement le plus septentrional qui existe sur la rive gauche de la Meuse, tout près du nouveau bassin Fouiller de la Campine) a déjà été étudié par une quantité de géologues. C. Ubaglis en a résumé la succession des strates en 1879 (Description géologique et paléontologique du sol du Lim bourg). On voit de haut en bas : Tertiaire. — Sable peu micacé avec galets de silex à la base. Mal visible. Tufeau à surface caverneuse. - Cette porosité n’existe pas à l’intérieur de la roche. Pas exploité à cause de la trop grande friabilité et aussi à cause de la trop grande proximité du sable tertiaire. Puisque toutes les couches du crétacé et du tertiaire s’inclinent vers le nord et le tout est recouvert par le manteau presque horizontal des cailloux de la terrasse principale, la base de ce banc arrive bientôt à la surface du crétacé si on la suit vers le sud. Epaisseur : 2 mètres. Banc supérieur à bryozoaires (o.5 à i.5 m.). Banc dur (calcaire un peu cristallin) avec beaucoup de polypiers, o.5o m. Tufeau, exploité à Geulem, non exploité ici, 4 mètres. Banc inférieur à bryozoaires , o.5o m. Banc dur, analogue au banc supérieur, o.5o m. Tufeau exploité (souterrains de St-Pierre), presque sans silex, avec de rares bancs fossilifères, lenticulaires, 5 à 8 m. Tufeau à silex g’ris. — Le sommet seul est visible. Le temps faisant défaut, l’étude détaillée de ces bancs fut remise jusqu’à l’après-midi, où nous les reverrions à Geulem, à l’ouest de Fauquement, dans une coupe tout à fait analogue, mais plus complète. Ensuite nous nous sommes rendus vers la rive de la Meuse, près de la ruine Lichtenberg'. Ici une bonne coupe du maestrichtien inférieur est visible dans un chemin creux, taillé dans la roche il y a quelques années. En montant vers l’entrée des souterrains, près du chalet de Lichtenberg, nous avons vu de bas en haut ; i° La craie blanche un peu grossière à silex noirs en bancs épais presque continus (craie de Spiennes duHainaut); 4 mètres étaient visibles. 20 La couche dite à coprolithes. Epaisseur 5 cm. Elle contient des débris de fossiles, quelques petits cailloux et de petits corps bruns à surface brillante (coprolithes de poissons). 3° Tufeau à silex g’ris en bancs peu continus. Epaisseur, une quin¬ zaine de mètres. Au sommet de ce dépôt, dans la courbe du chemin creux, apparaissent des puits naturels, de forme irrégulière, à cause des silex, qui dérivent l’eau dissol¬ vante du chemin vertical. 4° Banc dur inférieur et banc inférieur à bryozoaires. 5° Tufeau exploité de la montagne St-Pierre. Arrivés à cette assise nous sommes entrés dans les souterrains. Ici on est frappé par la grande régularité du dépôt et par l’absence de phénomènes de dissolution et de cassures, parlant en général. Néanmoins on trouve d’intéressants exemples, de ces accidents, dispersés çà et là, quand on cherche. Nous avons observé au cours de l’excursion une série de puits naturels. Les uns étaient verticaux, de forme cylindrique très régulière et de diamètre restreint, ne dépassant pas 20 cm. Ils sont remplis d’argile, résidu de la dissolution de la craie. Avec M. Loliest 011 peut les considérer comme des formations assez récentes. D’autres cavités sont plus larges, d’un diamètre de 2 mètres quelquefois, moins cylindriques, mais tout de même d’allure verti¬ cale. Elles contiennent généralement des cailloux de quartz, de silex, du sable tertiaire, etc. Le hasard les a réunies en grande quantité sur un petit espace près de l’auberge du Roode Haan, ou nous avons quitté les souterrains. M. Loliest a remarqué, que surtout dans la partie sud du bassin crétacé de la Campine, où nous trouvons comme à St-Pierre, le tongrien reposant sur le crétacé , il peut exister des orgues géologiques datant d’une époque continentale antérieure à celle d’aujourd’hui. A l’époque actuelle ces orgues se seront élargies et c’est peut- être à la terminaison inférieure de celles-ci que se sont formés les grandes cavités de dissolution, rappelant de petites grottes que j’ai montrées à l’excursion. Ce serait par un hasard exceptionnel qu’un puits les rencontrerait au cas où elles existeraient aussi en profondeur. Les joints sont moins intéressants. En général ils sont remplis de tufeau friable, quelquefois la circulation de l’eau dissolvante a bruni cette masse et il est rare que l’on trouve des vides larges de quelques décimètres. Quelques joints sont fort longs et rectilignes. On peut les suivre sur plusieurs centaines de mètres conservant toujours une position verticale. Dans un puits l’eau sortira surtout de ces joints, comme dans les grès, mais la roche elle-même est aussi assez perméable. Elle absorbe immédiatement une goutte d’eau tombée à sa surface. Après un déjeuner à la gare, le train nous a conduit à l’arrêt de Houthem-St-Gerlach, à l’ouest de Fauquemont. A dix minutes de là se trouve le hameau de Geulem. Les pentes raides au sud de la rivière Geul montrent de bons affleurements du crétacé, les plus septentrionaux qui existent à droite de la Meuse et aussi en général. Pour cette raison on trouve ici les parties les plus élevées de la coupe de uotre crétacé. Les io mètres inférieurs sont tout à fait analogues à la coupe de la grande entrée et nous avons donc pu étudier ici de tout près les bancs durs et les niveaux à biyozoaires qui les surmontent. Les faits suivants démontrent la grande régularité des niveaux à bryozoaires. On les trouve à Fauquemont et à Canne, une distance de i3 kilomètres. En outre on les trouve à Maestriclit et à Geulem et un puits creusé à Vilt, à mi-distance entre Geulem et Fauque¬ mont les a trouvés encore. Cette position régulière démontre donc l’absence de failles importantes post-crétacées à l’ouest de Fau¬ quemont. Des failles ouest-est parallèles à la Geul pourraient néanmoins exister, parce que les bons affleurements ont le plus souvent la même direction. Une faille de ce genre sépare les car- rières de Gibbe de celles de Fauquemont, affaissées sur une tren¬ taine de mètres par rapport aux exploitations plus méridionales de ce village. C’est surtout la richesse en polypiers qui caractérise ici les bancs durs. Les genres Cyclolites, Diplocteniiini , Thamnasiraea sont surtout abondants, ainsi que les genres Ostrea, Crania et Radiolites dans le banc supérieur. Les Crania et autres petits bracliiopodes se retrouvent dans les bancs à bryozoaires, dont l’étude n’est possible qu’à la loupe. Les bryozoaires se sont accumulés avec fort peu de ciment et la roche est hautement perméable pour l’eau. Elle ne pourra pas donner des carottes dans un sondage, mais le courant d’eau d’injection amène toujours une quantité de bryozoaires à la surface, même quand on les a passés déjà longtemps. Des sondages à l’ouest de Sittard en donnent des exemples (à Stein et à Urmond.) La coupe du sondage de Hoesselt au sud de Bilsen, renseigné à la page 279 du mémoire de MM. Forir, Habets et Loliest sur le houiller de la Campine renseigne 4 mètres de tufeau à bryozoaires et je crois que ce sont là encore les deux bancs du Limbourg hollandais qui ont toujours une distance de 4 mètres environ séparés par le tufeau, exploité à Geulem. Si c’est vrai on retrouve ces bancs depuis Fauquement jusqu’à 23 kilomètres de là. Le sondage de Hoesselt renseigne encore 29 mètres de crétacé au-dessus de ce niveau mais la coupe est troublée par un accident qui pourrait être une faille ou une orgue géologique selon les auteurs précités. S’il est vrai, cette coupe monte encore environ i5 mètres plus haut que la coupe de Geulem, où l’on peut voir 12 mètres environ de tufeau au-dessus des niveaux à bryozoaires. Ce tufeau se caractérise par sa grande friabilité et par une couleur blanche. On l’a exploité autrefois à ciel ouvert et main¬ tenant il n’existe plus qu’une seule exploitation souterraine (Barakkengroef). Contrairement au tufeau inférieur il contient beaucoup de bancs durcis cristallins à moules de gastropodes, continus ou lenticulaires appelés Heert dans la région. O11 observe ici un niveau à débris d’oursins, épais de 3o centimètres, à 5 mètres au-dessus du niveau supérieur à bryozoaires Ubaglis, qui a décrit la coupe pour la première fois, ne la renseigne pas, par contre il — B 242 — parle (1879) d’une couche remplie d’aiguillons d’un oursin, Cidaris Hardouini Desor, qu’011 ne voit plus maintenant et qui se trou¬ verait à 12 mètres au-dessus des bryozoaires. A partir d’ici apparaît le tertiaire ( 'tongrien ), dont la base se caractérise par un gravier. Nous avons vu seulement les poches de dissolution, remplies d’argile brune existant près du sommet du crétacé. Après l’inspection d’une autre coupe semblable les excursion¬ nistes ont pris le train à Meerssen pour retourner en Belgique par Maestriclit. Heerlen, 22 juillet 1911. W.-C. Klein. B 243 Séance extraordinaire du ±5 juin 1911. Présidence de M. J. Cornet, membre du Conseil. / M. Cli. Stevens remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans la bibliothèque du laboratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytech¬ nique du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Communication. — M. J. Cornet entretient l’assemblée des résultats de sondages récents, ou encore en voie d’exécution, forés à Harmignies et St-Symphorien. Il montre des échantillons provenant de ces sondages et insiste sur les faits nouveaux qu’ils révèlent concernant la structure du bassin houiller dans cette région. TJn long échange de vues entre divers membres suit cette communication. La séance est levée à 17 heures 43. Séance ordinaire du 18 juin 1911 Présidence de M. C. Malaise , président. \ La séance est ouverte à io heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Distinctions honorifiques. — Le président se fait l’interprète de la Société en félicitant MM. Pli. Banneux et J. de Macar, promus officiers de l’Ordre de Léopold ; MM. O. Derclaye et A. Dubar, nommés chevaliers du meme Ordre; M. A. Greiner, promu grand officier de l’Ordre de la Couronne ; M. Y. Leduc, promu officier du meme Ordre et MM. Arnould, H. Bogaert, E. Disc^, L. Eloy, M. Habets, E. Herpin, M. Peters, Ch. Plumier et L. Thiriart, nommés chevaliers du même Ordre. Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité MM. : Chevy, Edouard, ingénieur en chef de la Société de fonçage de puits franco-belge, 91, rue du Moulin, à Koekelberg, présenté par MM. P. Fourmarier et C. Dehousse. de Dorlodot, Jean, ingénieur civil des mines, château de Floriffoux, par Floreffe, présenté par MM. H. de Dorlodot et M. Loliest. Décès. — Le Président fait part du décès de M. Y. Uhlig, professeur à l’Université de Yienne, membre correspondant de la Société. ( Condoléances .) Correspondance. — MM. Ch. Fraipont et A. Renier font excuser leur absence. 1 , / La Magyar Kiralyi Foldtani intezet igazgatosaga es Tisztikara, 1 à Budapestli, fait part du décès de M. Kalecsinszky Sandor. ( Condoléances .) Dépôt d'un pli cacheté. — M. R. d’Andrimont dépose un pli cacheté qui est contresigné, en séance, par le Président et le Secrétaire-général. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Des remercîments sont votés aux donateurs. — B 245 DONS D’AUTEURS. Frederico Sacco. — Cenni di geologia applicata sull’ Appennino Méridionale (Perugia 1910). — — L’Appennino Méridionale, studio geologico sintetico (Roma 1910). Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. H. Buttgenbach, G. Moressée et P. Fourmarier sur le travail de M. L. de Dorlodot : Constitution moléculaire des minéraux , revu par l’auteur. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les mémoires ; elle ordonne également l’impression des deux rapports de M. G. Moressée. Communications . — M. Max Lohest donne connaissance de la note suivante : Découverte d’une roche éruptive dans la galerie des eaux alimentaires de la ville de Liège à Voroux-Goreux, PAR JVIax Lohest. J’ai l’année dernière indiqué la composition anormale du ter¬ rain crétacé rencontré au puits d’alimentation dit « puits de secours » exécuté par la ville de Liège sur le territoire de Voroux- Goreux. Le crétacé est peu épais, le hervien manque ainsi que la craie glauconifère. La craie blanche paraît reposer directement sur le silurien. Cette composition incomplète laissait supposer l’exis¬ tence de quelque phénomène géologique ou paléogéograpliique’ particulier à cette région de la Ilesbaye. Dernièrement la ville a creusé une galerie partant du puits de secours et se dirigeant vers le Sud-Ouest. Dans cette galerie on a rencontré, en différents points, une roche cristallinne, sou¬ vent altérée et relativement tendre vers la surface, dure et très compacte en profondeur. t 0) Sur la coupe du puits de Voroux-Goreux. Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXVII, p. 157. J’ai l’honneur de présenter des échantillons de cette roche ainsi que des préparations microscopiques exécutées par M. Anten, ingénieur-préparateur à l’Université. La roche saine est compacte et légèrement verdâtre; dans les parties altérées elle prend une couleur gris-jaunâtre. Au micros¬ cope on y observe de nombreux cristaux de feldspath plagioclase, dans une pâte en partie amorphe. Certains blocs extraits sont traversés de veines de phtanite, de calcédoine, de quartz* de calcite, contenant un minéral vert cristallisé non encore déterminé (1). La hauteur de l’eau dans la galerie rend actuellement difficile l’étude des conditions de gisement de cette roche et celle de son influence sur la constitution du crétacé au voisinage. Mais des travaux seront prochainement exécutés, qui auront pour effet, en diminuant la hauteur d’eau dans les galeries, de permettre l’étude de la roche en place. Je me propose de revenir alors sur ce sujet. M. C. Malaise. — Un des échantillons que M. Loliest vient de nous montrer paraît phtanitique ; on a trouvé des roches sembla¬ bles au voisinage de la diorite de Grand-Pré. Il serait utile que tous les points, où les roches dont il s’agit, ont été observées dans la galerie, soient repérés avec exactitude. M. Lohest montre le plan que lui a communiqué la ville de Liège et sur lequel ces points sont parfaitement indiqués. M. Max Lohest fait la communication suivante : A propos de la composition chimique des eaux du crétacé, PAR JVlAX J-.OHEST. On sait que le crétacé de la Hesbaye plonge assez uniformément vers le Nord-Ouest avec une pente d’un pour cent environ. Les affleurements de ce terrain sont situés vers la côte + i5o, au Sud de la Hesbaye. A cinquante kilomètres au Nord, à Beerin- gen, on atteint le crétacé vers la côte — 35o. En Hesbaye, la craie est fissurée et aquifère. N’étant séparée de la surface du sol que par des terrains perméables, la nappe (*) Ce minéral a été rapporté à la pyropliyllite par M. Cesàro. ( Note ajoutée pendant l’impression ). aquifère y est libre. Mais vers le Nord cette nappe s’enfonce sous des argiles tertiaires imperméables et devient captive. Lorsqu’on l’atteint, les eaux remontent dans les puits et jail¬ lissent parfois au-dessus du sol. Le niveau piézométrique de la nappe s’établit aux environs de la côte -j- 5o. Pour fixer les idées, le sondage de Kleine Heide, dans la concession de Beeringen, a été placé à la côte -j- 37. Dans la craie l’eau jaillissante a été rencontrée à la profondeur — 341. Le niveau piézométrique s’établit à la côte 5om.70, soit i3m.7o au-dessus du sol. Les eaux du crétacé de la Campine, ayant leur zone alimentaire en Hesbaye, il est facile d’expliquer leur ascension dans les son¬ dages lorsqu’on atteint la nappe en partant d’un point situé à une cote inférieure à + 5o. Mais le problème n’est plus aussi facile lorsqu’on considère la composition chimique de ces eaux. Les eaux du crétacé de la Hesbaye indiquent en ce qui concerne la chaux, la magnésie et le chlore, la teneur moyenne suivante : Chlore 11 milligrammes par litre. Chaux 114 Magnésie 14 En Campine pour les eaux du crétacé on trouve à Kleine Heyde: Chaux 36 milligrammes par litre. Chlore 84 » » A Langen Eiken : Chaux 22 milligrammes par litre. Chlore 2o5 » » Aux charbonnages des Liégeois : Chaux 35 milligrammes par litre. Magnésie 18 » » Chlore 47 » » A Zolder : » » )> » Chaux 37 milligrammes par litre. Magnésie 26 » » Chlore 52 » » En résumé il se trouve environ 4 fois plus de chaux dans les eaux de la Hesbaye que dans celles de la Campine et en revanche les eaux de la Campine renferment toujours beaucoup plus de chlorures, en grande partie du chlorure sodique, que les eaux de la Hesbaye. - B 248 — La faible teneur en chaux et l’abondance des chlorures dans les eaux profondes des calcaires a déjà été signalée. GosseletJ1), à propos d’une analyse des eaux d’Armentières, sor¬ tant du terrain crétacé et contenant par litre 279 milligr. de chlore et 28 milligr. de chaux, écrit : « Il est très remarquable qu’une eau sortant de la craie soit aussi pauvre en carbonate de cliaux.)> Recherchant la cause de la richesse en sels de sodium, chloru¬ res, sulfates, carbonates, des eaux des sondages profonds, il examine les hypothèses suivantes : Leur salure pourrait provenir i° Des eaux industrielles qui pénétrent dans le sol. 20 De la décomposition des minéraux des roches, en particulier les feldspatlis. 3° De la pénétration de l’eau de mer. 4° De l’emprisonnement des eaux de mer contemporaines du dépôt. On peut faire observer au sujet de la nappe artésienne de la Campine qu’il y a lieu d’y distinguer deux zones bien différentes. La zone supérieure de la Hesbaye à circulation relativement rapide, donnant naissance à des sources le long des vallées, et une zone profonde à circulation actuellement très lente, qui ali¬ menterait les rares puits artésiens qui atteignent le crétacé dans la basse Belgique. On peut supposer également que les eaux changent de compo- « sition à mesure qu’elles s’infiltrent dans les roches ; les eaux de la tète du crétacé en Hesbaye dissolvant du calcaire, les eaux de la zone à circulation insignifiante reprécipitant le cal¬ caire et se chargeant de chlorure. Le chlorure sodique existant dans tous les terrains, on pourrait expliquer la faible teneur relative en sel sodiques des eaux de la Hesbaye par un lavage plus complet des couches dans là zone à circulation rapide. Mais, ces considérations soulèvent certaines difficultés au point de vue chimique. En Hesbaye, les eaux contiennent le calcaire à l’état de bicar¬ bonate et pour provoquer la reprécipitation de ce sel, il faut admettre un départ d’anhydride carbonique. J’ai soumis le pro- (l) Sur les eaux salines des sondages profonds. Ann. Soc. Géol. du Xord, t. XXVIII, 1899. — B 249 — blême à mon savant collègue W. Spring, qui a bien voulu me donner son avis dans la lettre suivante. Liège, le 10 juin 1911. Mon cher Collègue, E11 réponse à la question que vous m’aviez posée, je m’empresse de vous dire que je ne vois pas d’impossibilité d’ordre chimique à ce que de l’eau qui s’est chargée de carbonate acide de calcium par sa circulation dans des terrains calcareux, perde en partie ou en totalité ce sel, dans ses pérégri¬ nations suivantes. O11 peut s’expliquer la chose de plus d’une manière. Celle qui me parait la plus plausible est la suivante : D’après Bunsen, l’anhydride carbonique dissous dans l’eau, se concentre sur les parois des vases qui renferment la solution, de manière que l’eau se dépouille, en partie, d’anhydride carbonique. Si ce fait est vrai (et il 11’y a aucune raison de douter des observations de Bunsen), de l’eau chargée de carbonate acide de calcium peut perdre, peu à peu, de son anhydride carbo¬ nique, à la suite de sa circulation à travers des terrains divers et déposer alors dans la même proportion, du carbonate de calcium. Il sera très-facile de vérifier si cette explication peut être acceptée : il suffira de faire filtrer à travers un tube en verre, assez large et assez long, contenant du sable, ou toute autre matière en poudre ou en masse poreuse, une solution titrée de carbonate acide de calcium et de contrôler le titre après la filtration. Je suis tout disposé à faire cette expérience, ainsi que d’autres sur le même objet, mais pas pour le moment, parce que je n’en ai pas les loisirs. Ce sera pour dans quelques mois. s Votre bien dévoué, , W. Spring. Si, comme on peut le supposer, d’après les considérations précédentes, on démontrait que les eaux changent de composition chimique à mesure qu’elles pénètrent dans le sol, le fait ne serait pas sans importance pour l’explication de certains phénomènes qui se sont certainement effectués dans les calcaires entre autres ; je citerai par exemple le durcissement de ces roches, le rem¬ plissage des fentes et des cavités par de la calcite, leur transfor¬ mation en marbre et en dolomie. Il est évident qu’il y a plus de carbonate de chaux dans un volume déterminé de marbre que dans le môme volume de craie ou de tuffeau. Et cependant le marbre a d’abord été de la craie ou — B 250 — du tuffeau. D’où vient le supplément de calcaire indispensable pour la formation du marbre ? On peut penser à la compression que subissent les terrains. Cependant les fossiles des marbres, rarement déformés ou aplatis, sont bien différents sous ce rapport, des fossiles des schistes. L’on connaît également des bancs de calcaire dur et compact interstratifiés entre des couches de craie tendre. La coupe du sondage de Kleine Heide à Beeringen montre dans la partie supérieure du crétacé une alternance de tuffeau tendre et de calcaire cristallin. Vu au microscope (*) ce calcaire cristallin se montre rempli d’organismes cimentés par de la calcite transpa¬ rente. La pression seule ne pourrait expliquer la formation d’une telle roche cristalline intercalée dans des roches tendres amorphes. Il en est de même du remplissage des vides des fen¬ tes et des cavités par de la calcite. Je crois donc qu’il est légitime de supposer que si les eaux circulant dans les calcaires au-dessus du niveau de drainage élargissent continuellement les fentes et les fissures et rendent ainsi la roche de plus en plus perméable, dans la profondeur au contraire, en dessous du niveau de drainage, elles déposent certaines substances dissoutes, en dissolvent d’autres et comblent en partie les fentes et, les cavités. M. d’Andrimont. — J’ai écouté avec le plus grand intérêt, l’exposé de M. Loliest. Les phénomènes qu’il nous a exposés peuvent, je pense, être expliqués par une loi générale dont j’ai parlé à une précédente réunion, ensuite à une cornmunication de notre collègue M. Ledoux. Une eau souterraine tenant en solution un corps abandonne une certaine proportion de celui-ci qui cristallise, lorsqu’elle rencontre sur son passage une matière plus soluble qu’elle emporte de préférence. Je sais que l’idée que j’émets est en contradiction avec la loi admise. C’est que ce liquide saturé d’un sel ne perd pas son pouvoir dissolvant pour un autre sel. Mais je me réserve d’étudier dans la suite une quantité d’exemples et de montrer que cette loi n’est pas exacte lorsqu’on examine ce qui se passe dans la nature. (l) M. Anten, ingénieur, préparateur de géologie, m’a exécuté d’excel¬ lentes préparations dans cette roche rencontrée à Beeringen à la cote — 3üo. — B 25l — Dans un laboratoire on travaille sur des solutions concentrées et très rapidement; dans la nature l’on a à faire à des solutions très diluées, l’eau circule avec une extrême lenteur et l’action perdure pendant un temps très long. M. Loliest a d’ailleurs été un des premiers à citer ce cas qui répond entièrement à l’idée que nous avons énoncée. C’est celui de la formation des phosphates zonaires de la Hesbaye. L’eau d’infiltration ayant dissout tout le calcaire des couches supérieures, ne peut plus que dissoudre le phosphate restant comme résidu puis rencontrant en profondeur des couches calcareuses, le phos¬ phate est expulsé, il cristallise et l’eau emporte plus bas une nouvelle portion de calcaire. Xous citerons encore comme se formant d’après le même pro¬ cessus les tufs ferrugineux (ortstein), les tufs organiques (alios), des grès calcareux qui se silici fient à certains niveaux. Que se passe-t-il maintenant dans le cas du crétacé cité par M. Lohest ? Les affleurements du crétacé en Hesbaye sont actuellement dépouillés entièrement de tous les sels très solubles qu’ils pourraient contenir en faible proportion depuis le dépôt du terrain (NaCl, etc.). L’eau dissout donc actuellement le calcaire. Elle se dirige ensuite lentement vers la Campine, formant une nappe captive. En profondeur l’eau rencontre des zones du même crétacé qui n’ont probablement jamais été exhaurées depuis leur formation, où l’eau circule très lentement et dont les sels solubles n’ont pas encore été délavés. Dès lors l’eau abandonne graduellement son calcaire et se charge de plus en plus de sels plus solubles que celui-ci. Le calcaire recristallisant de préférence aux endroits où l’eau rencontre le plus de sels solubles forme de-ci et de-là des lentilles de calcaire compact d’aspect plus cristallisé. Le Secrétaire général donne, au nom de l’auteur, lecture de la note suivante : — B 252 — Note sur un gîte de fer, PAR jVtOF^ESSÉE. La grand’route de Bilbao à Santander le long de la mer, longe d’abord de Bilbao à la petite ville de Castro-Urdiales, le Nervion et la série des célèbres mines de fer espagnoles. A environ i5 kilomètres de Castro la route pénètre à la pointe de Sonabia dans un massif calcaire qu’elle laisse entre elle et la mer. Ce massif n’est pas continu mais divisé en lambeaux et en pics par de nombreuses vallées. Une coupe faite un peu au-delà de la pointe Sonabia, perpendi¬ culairement à la côte et à la route, est représentée par la fig. i. La masse calcaire plonge vers la mer où elle s’y termine à pic avec une altitude d’environ 400 mètres. Elle repose en concor¬ dance de stratification sur des seliistes et grès qui s’élèvent donc vers l’intérieur et forment le sol dans les fonds. Le massif calcaire est constitué à la base de bancs cristallins gris ressemblant comme texture à notre viséen et au-dessus par un calcaire blanc jaunâtre très compact et qui est plutôt un marbre. L’érosion est excessivement intense, la pierre affleure partout en fresques, arêtes dentelées et pointues qui craquent sous le pied ; une végétation pauvre et rabougrie cherchant un peu de terre entre les pointes calcaires, dépérit plutôt ; le massif est tsillonné par des arêtes déchiquetées. Toutes les dépressions son des vallées sèches et fermées, constituées chacune d’une succession de cliantoirs, qui se dessinent à la surface par des enfoncements circulaires coniques de toutes grandeurs depuis 5 jusque ioo mètres de diamètre ; les épaulements calcaires qui les séparent se sont quelquefois érodés et effacés au point que les cliantoirs empiètent l’un sur l’autre. Us sont nettement visibles car l’argile qui les remplit a favorisé l’éclosion d’une végétation touffue de fougères, de sorte qu’à longue distance ces poches frappent comme autant de taches de verdure sombre. C’est dans la terre de rem¬ plissage de ces cliantoirs qu’on trouve le minerai de fer en nodules roulés et polis, de grosseurs diverses, allant du grain de sable à des fragments très volumineux (un bloc roulé extrait pesait une tonne). Ces poches sont par nature profondément irrégulières; B 253 — il est aussi difficile d’y descendre 5 mètres sans se buter aune fresque calcaire que de trouver io mètres en ligne droite dans une grotte ordinaire. Vidée, telle poche à un aspect très pitto¬ resque qu’on peut se figurer en imaginant une garde-robe coniqus renversée, dans laquelle on pendrait toutes espèces de lingee mouillés et imprégnés de ciment; mettez de la terre dans tous les ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL.. 17. replis et vides des linges et vous aurez une image de ces gîtes de fer (fig. 2). La formation des cliantoirs continue de nos jours très visible¬ ment. En quittant le massif calcaire vers le Sud on a devant soi les schistes et grès imperméables en pente assez forte drainant les eaux des hauteurs. La séparation est marquée par une dépression sinueuse (fig. 3) ; on voit tout le long de cette bordure de petits ruisselets à trajet très court s’enfoncer dans le calcaire par des grottes et cliantoirs. Ces faits donnent de suite la convic¬ tion que le minerai n’est pas en place dans ces poches mais qu’il y a été charrié par les eaux, conviction corroborée encore par les remarques suivantes : a) Les dépressions ou lignes de cliantoirs sont à des niveaux très différents; plus l’altitude d’une dépression est élevée, plus faibles sont les diamètres des cliantoirs qu’elle renferme et plus riches en minerai sont-ils (voir fig. 1). Ainsi les cliantoirs de la dépression I renfermaient souvent de l’argile à 60 °/G de minerai, à 60 °/0 fer. De plus le minerai y est à fleur de terre. Dans la dépression II la terre ne renfermait plus souvent que i5 à 25 °/0 de minerai. Dans III, la tête des cliantoirs est stérile, la terre s’enrichit un peu en profondeur mais surtout en nodules et plus en grains. Les cliantoirs de IV sont stériles et ceux de V ou sont — B 255 — stériles, ou ne renferment qu’en profondeur, du minerai en blocs. b) dans un même cliantoir la grosseur des fragments va en augmentant en profondeur (les gros blocs roulés gagnent natu¬ rellement plus aisément les fonds des poches lors de leur char¬ riage) ; Fig. 3. g ’ : grottes et chantoirs. f : filets d’eau. c) le diamètre des chantoirs va en augmentant quand l’altitude diminue (résultat de l’érosion plus forte) ; d) le nombre de chantoirs stériles augmente quand l’altitude diminue ; e ) l’argile de remplissage est d’autant plus pauvre que l’altitude diminue. On pouvait dès lors poser les lois suivantes de ces gisements : a) la surface utile d’une concession est limitée à la dépression qu’elle renferme ; b) la quantité de minerai est proportionnelle à la surface de cette dépression ; — B 256 c) à surfaces égales, cette quantité est d’autant plus considé¬ rable que la dépression est à altitude plus élevée. Il semble donc que le minerai provient d’un chapeau de fer ayant recouvert le massif calcaire, maintenant désagrégé et dis¬ paru, et dont seuls les éléments durs, charriés par les eaux dans les chantoirs, subsistent. Et en effet, à Bilbao nous voyons au-dessus des mêmes calcaires gris et blancs, un banc de calcaires noirs et enfin les célèbres couches de minerai de fer, le tout constituant la base du crétacé. Dans le gisement étudié, la couche de fer a disparu de même que les calcaires noirs et seuls les fragments, roulés et polis, de minerai, plus durs et moins solubles que le calcaire, ont subsisté à la surface, roulés de chantoirs en chantoirs. Et alors les remarques et lois ci-dessus peuvent presque s’ex¬ primer par une formule mathématique. La fig. 4 a rétablit l’ancienne stratification ; le fig. 4 ^ montre le banc de minerai détruit, le calcaire sous-jacent attaqué, mais conservant dans ces poches et dépressions du minerai ; et enfin, l’état actuel. Soit S une surface de calcaire ; après la disparition du minerai (fig. \b), ^es parties les plus dures se retrouvent en nodules dans les poches p et on peut grossièrement admettre que par unité de surface il y a la même quantité q de minerai. Si par érosion la surface du sol passe en a c' d, la quantité q S' de minerai va alors être répartie sur c'd =- 2 c e ; il y en aqra donc 2 fois moins ; de plus cette quantité q S' va être diluée à la suite : a) de l’approfondissement des chantoirs qui font disparaître en profondeur les nodules ; b) de ce que ces chantoirs se chargent d’argile stérile prove¬ nant de la dissolution des calcaires ; c) de ce que de nouveaux chantoirs sont nés après la dislocation du banc minéral. La teneur en fer du M3 de terre diminue donc très vite quand l’altitude baisse. Dans les chantoirs les plus élevés, on retrouve encore parfois mêlés à l’argile, au minerai, et à des blocs du calcaire encaissant, des fragments érodés de calcaires noirs des bancs disparus, le tout formant une brèche tendre en surface mais durcissant en profon¬ deur à la ligne. Comme conclusion on peut donc affirmer que la partie sédimentaire des célèbres gîtes de fer de Bilbao s’est étendue sur une surface très considérable à la ligne. Il est aussi curieux de penser que si à la période continentale actuelle succédait une phase de dépôts marins suivie d’une nouvelle émergence conti¬ nentale, ces lignes de chantoirs se perdant et se rejoignant en profondeur par de petits conduits, couloirs et radicelles imite¬ raient admirablement l’allure de filons en chapelet. M. Malaise fait la communication suivante : J’ai visité, le 20 avril 1911, dans une excursion, où j’étais accompagné de notre nouveau confrère, M. A. Délogé, les tran- — B 258 cliées du chemin de fer en construction, de Bertrix à Messenpré, entre Herbeumont et Mimo. La dernière grande tranchée à proximité et au N.-E. de Muno est creusée dans le gedinnien. Vers l’extrémité méridionale de celle-ci, on observe une très belle discordance entre l’assise de Fepin et le cambrien du massif de Givonne, près de la vallée du ruisseau des roches, où l’on voit de magnifiques blocs de pou¬ dingue de Fepin, non signalés par Dumont. Ayant appris que M. Fourmarier se proposait de donner une coupe très détaillée de la dite tranchée, j’abandonne très volon¬ tiers ce travail à mon jeune confrère. M. Malaise montre différentes roches de l’enveloppe gedinnienne de Serpont, dans lesquelles se trouvent des ottrélites, ou espèces considérées comme telles; l’ottréli te à grandes paillettes de Sevis- court, lesquelles paillettes sont, soit à la surface des feuillets, soit perpendiculairement ou obliquement à ceux-ci : il fait remarquer leur ressemblance avec la bastonite, des filons quartzeux des environs de Bastogne. Il appelle l’attention sur les analogies qui existent entre les roches et les minéraux de l’enveloppe gedinnienne du massif de Serpont, tranchées près de Waransart (Bras), environs de Sevis- court, et celles du moulin de Remagne, de Willerzies, et de Bastogne ; et des modifications subies par ces roches, modifica¬ tions dues certainement à une même cause de métamorphisme, qui a probablement affecté les roches de la partie inférieure du dévonien. Quant aux analogies reviniennes, d’après lui, des schistes ou phyllades noirâtres du cambrien du massif de Serpont, il trouve que ces schistes ressemblent beaucoup aux schistes et phyllades du massif cambrien de Givonne. Des deux côtés ils sont également gaufrés. Dans Serpont, ils sont ottrélitifères ; c’est à cause de cela que Dumont les a rapportés au salmien. Il est vrai que Dumont considérait comme salmiens les schistes verdâtres à grandes pail¬ lettes de Seviscourt, reconnus gedinniens par M. Gosselet ; ces paillettes n’ont pas d’analogues dans le salmien du massif de Stavelot et ressemblent bien plus à la bastonite. Quoiqu’il en soit des roches de ces deux massifs et, jusqu’à plus amples renseignements à leur égard, il serait peut-être aussi B 259 — logique défaire comme M. Gosselet : assise de Serpont et assise de Givonne. M. Malaise, après ces brèves explications, ajoute qu’il traitera la question d’une manière plus complète à la prochaine séance. M. P. Fourmarier donne connaissance de la note suivante : Les schistes dits à « octoplicata » du N.-E. du Condroz et les calschistes de Maredsous, PAR P- fOURMARIER L’an dernier, notre savant confrère, M. Delépine a publié, dans » nos Annales, un mémoire intitulé « Quelques observations sur le calcaire carbonifère : Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz », dans lequel il met en doute pour la première fois la position stratigrapliique assignée jusqu’à présent aux schistes dits à octo¬ plicata des coupes de l'Ourthe et du Hoyoux, schistes qui, sur la carte géologique, sont notés T 1 b. Il écrit en effet : « La place des » schistes de l’Ourthe et du Hoyoux dans la série stratigrapliique, » est plutôt voisine (et peut-être est-ce la même) de celle qu’occu- » pent les calschistes dits de Maredsous dans la coupe d’Yvoir et » dans celle de Landelies ». Nommé rapporteur du mémoire de M. Delépine, j’avais fait des réserves formelles en ce qui concerne l’assimilation des schistes de l’Ourthe et du Hoyoux aux calschistes de Maredsous. M. V. Brien, également rapporteur pour le même travail, s’étonnait » de voir discuter la position stratigrapliique des schistes à sp. » octoplicata , qui 11e peut pourtant faire de doute pour personne. » Aucun géologue belge ne saurait notamment souscrire à l’assi- » milation que M. Delépine veut faire entre ces schistes à sp. » octoplicata de la vallée de l’Ourthe et le niveau dit des calschistes » de Maredsous y des coupes d’Yvoir et de Landelies ». Dans un article paru dans le Bulletin de la Société belge de géologie, M. le chanoine de Dorlodot, dont la compétence sur la stratigraphie du calcaire carbonifère belge ne sera mise m doute par personne, se range cependant à l’avis de M. Delepine. B 260 — Ce dernier, dans l’ouvrage qu’il vient de faire paraître : « Recherches sur le calcaire carbonifère de la Belgique » est plus affirmatif que dans son premier travail et dit : « ils (les schistes à octoplicata) sont, avec un faciès un peu différent, l’équivalent des calschistes dits de Maredsous ». Dans ces conditions, j’ai réétudié les coupes de l’Ourtlie et du Hoyoux et j’ai visité les coupes principales du centre du bassin de Dinant, notamment celle d’Yvoir, celle de la station d’Anseremme et, enfin, la belle coupe de la gare de Gendron-Celles, dans la vallée de la Lesse. a) Coupe de Chaux he T1). — Le calcaire carbonifère comprend, à sa base, une première assise d’une trentaine de mètres d’épaisseur, formée d’un calcaire à erinoïdes en gros bancs, que l’on a parfois tenté d’exploiter et dont l’aspect rappelle le petit granité comme fossiles, il renferme notamment le spirifer glaber. La séparation de cette assise d’avec l’assise de Comblain-au Pont, sommet du famennien, se marque assez nettement par la diparition des inter¬ calations schisteuses. La seconde assise est celle dite des schistes à spiriferina octopli¬ cata ; elle a douze mètres d’épaisseur et est formée de schistes noirâtres, ou noir-verdâtres, fins, fissiles, se divisant en petits éclis, prenant souvent, par altération, aux endroits fossilifères, une teinte de rouille ; les fossiles y sont nombreux et petits, ali¬ gnés suivant certains joints et, généralement, le test en a disparu ; on trouve de nombreuses petites tiges de erinoïdes et certains lits contiennent en abondance spiriferina octoplicata. Le calcaire y fait défaut et ce n’est qu’à la base et au sommet que l’on trouve, sur une faible épaisseur, quelques bancs calcareux. C’est cette assise qui est notée Tib sur la carte géologique. La troisième assise est formée de calcaire à erinoïdes, généra¬ lement en bancs épais, accompagné parfois de dolomie ; on remarque, comme fossiles, des polypiers de grande taille, caractère qui a fait désigner ce calcaire sous le nom de calcaire à grands (l) L’épaisseur des assises du calcaire carbonifère, pour les coupes de Chanxhe et de Comblain-au- Pont, est indiquée d’après M. Loliest : compte¬ rendu de la session extraordinaire de la Société géologique de Belgique dans la vallée de l’Ourthe, entre Esneux et Comblain-au-Pont et à Modave t. : r du 3 au G septembre 1892, par MM. Mourlon, Lohest et Forir. Ann. Soc. géol. de Belgique , t. XXII. Bull. — B 26l polypiers ; l’assise est désignée par la notation Tic (calcaire de Landelies) ; elle'a 5o mètres d’épaisseur. Sur cette troisième assise, repose une masse importante de calcaire crinoïdique en bancs beaucoup plus minces, dans lesquels se voient de nombreux « clierts » ou silex noirs, allongés d’ordinaire suivant la stratification et se présentant parfois, sur la tranche des bancs, sous forme de cordons presque continus. Cette formation a, dans la coupe de Chanxlie, une quarantaine de mètres de puissance. Elle est surmontée par le petit granité exploité (assise des Ecaussines, T 2b), dont l’épais¬ seur totale atteint 60 mètres environ. b) Coupe de Rivage ( Comblain-au-Pont ). — Cette coupe, prise au Sud de la précédente, dans un autre synclinal de calcaire carbonifère, présente une succession analogue. L’assise inférieure, notée Tia , a la même composition et la même puissance que dans la coupe de Chanxlie ; la deuxième assise, c’est à dire les schistes dits à spiriferina octoplicata , se présente avec des caractères identiques ; son épaisseur est de 14 mètres . La troisième assise, notée Tic (calcaire de Landelies), est également identique à celle de Chanxlie, mais sa puissance n’est ici que de 3g mètres. Elle est surmontée également d’une masse de calcaire crinoï¬ dique à cherts noirs, dont l’épaisseur totale est de 54 mètres ; mais, à Rivage, cette masse est coupée en deux, à peu près à mi- hauteur, par un banc de calschiste dont l’épaisseur n’est que de om5o à imoo. Lors de l’excursion de la Société géologique, en 1892, M. Lohest rapporta cette intercalation aux calschistes de Tournai (calschistes de Maredsous), et cette opinion fut généralement admise par les membres présents. Il en résulte que, à Rivage, la moitié inférieure des calcaires à cherts et le petit banc de calschistes forment le sommet de l’assise Tic de la légende de la carte géologique, tandis que la partie supérieure des calcaires à cherts représente l’assise d’Yvoir, notée T2a. Toute cette série est surmontée par l’assise du petit granité, identique à celle de la coupe de Chanxlie. c) Coupe de la vallée du Hoyoux. — Par suite de l’existence d’une série de plis et de failles, la coupe de la vallée du Hoyoux — B 262 — montre plusieurs fois la succession des couches de la partie infé¬ rieure du calcaire carbonifère. C’est dans les tranchées en aval de Modave que l’on peut le mieux étudier la succession des assises qui nous intéressent ici, Cette succession a été décrite notamment par H. Forir, à l’occasion de l’excursion de la Société géologique de Belgique en 1897 (O- Le calcaire carbonifère débute par des calcaires bleu-noir à crinoïdes, dont l’épaisseur est d’une vingtaine de mètres. C’est l’équivalent de l’assise inférieure de Clianxhe et de Comblain-au- Pont, mais sa puissance est moins forte, les bancs de calcaire sont moins épais et la séparation d’avec l’assise de Comblain-au Pont est moins nettement marquée. La deuxième assise, dite à spiriferina octoplicat a , a tout à-fait les mêmes caractères que dans la vallée de l’Ourtlie ; son épais¬ seur est de 8 à 10 mètres. Elle est surmontée d’une troisième assise, formée de calcaire gris-bleu à crinoïdes et à grands polypiers en bancs épais ; souvent dolomitisée sur une grande partie de son épaisseur qui est de 4° à 45 mètres, comparable donc à celle de la vallée de l’Ourthe. On rencontre ensuite un premier niveau de calcaires crinoï- diques à cherts noirs ayant 8 mètres de puissance et surmontés par une assise de calschistes et calcaires argileux de 5 à 6 mètres de puissance ; sur ceux-ci reposent des calcaires à crinoïdes et à cherts noirs, dont la puissance atteint i5 mètres, et qui sont recouverts eux-mêmes par le petit granité, débutant par une douzaine de mètres de calcaire à petites crinoïdes. La succession des assises dans la vallée du Hoyoux est donc la même que sur l’Ourtlie, à part que les épaisseurs des assises supé¬ rieures sont différentes. Nous remarquerons notamment que les calcaires à cherts compris entre les calcaires à grands polypiers (T 1 c, calcaire de Landelies) et le petit granité sont moins bien développés dans la vallée du Hoyoux ; par contre les calschistes y intercalés sont beaucoup mieux représentés, de telle sorte que l’épaisseur totale des calcaires à cherts et des calschistes n’est pas beaucoup inférieure à celle que l’on observe à Comblain-au- Pont. (J) Compte-rendu par H. Forir. Ann. Soc. géol. de Belgique , t. XXIV. — B 263 — D’autre part, l’assise inférieure est quelque peu réduite dans la vallée du Hoyoux. A l’Ouest de cette vallée, près de Gesves, on trouve la même succession d’assises; les calschistes y sont cependant plus déve¬ loppés encore. Les coupes que je viens de passer en revue appartiennent au NE'. du Condroz. Nous allons étudier maintenant quelques coupes de la partie centrale du bassin de Dinant que nous com¬ parerons ensuite aux précédentes. d) Coupe en face de la station d'Yvoir ( Vallée de la Meuse). — Le calcaire carbonifère débute ici par du calcaire bleu à crinoïdes; c’est l’assise d’Hastière Tia ; au dessus vient une assise de schiste à spiriferina octoplicata dont l’épaisseur est d’une quinzaine de mètres environ; c’est l’assise Tib de la légende de la carte géologique. La troisième assise Tic , calcaire de Landelies, formée de r •- _ h calcaire bleu à crinoïdes en gros bancs, exploitée comme pierre de taille dans plusieurs carrières de la vallée du Bocq. Le contact entre les schistes à spiriferina octoplicata et le calcaire de Lande- lies n’est pas bien visible, mais, dans d’autres coupes, on remarque que la base de l’assise T i c comprend des alternances de schiste et de calcaires formant en quelque sorte une zone de passage entre l’assise des schistes à spiriferina octoplicata et l’assise du calcaire de Landelies (’). Dans la coupe qui nous occupe, le calcaire de Landelies a une trentaine de mètres d’épaisseur. Cette formation est suivie de 12 mètres de calcaire très argileux avec intercalation de calschistes surmontés par une masse de calscliiste ayant une quinzaine de mètres de puissance ; ces calcaires argileux et les calschistes qui les surmontent peuvent être rangés dans une même assise. Ce sont les calschistes de Maredsous. Ces calschistes sont surmontés par une assise de calcaires cri- noïdiques à « clients » ayant 11 mètres de puissance, au delà des- (l ) Cette zone de transition est bien visible dans la vallé du Bocq, à Centrée des grandes carrières de Spontin, notamment. Voir à ce sujet : G. Soreil et M. de Brouwer, Compte-Rendu de la session extraordinaire de la Société Géologique de Belgique dans la vallée du Bocq en 1901. Ann. Soc. Geol. de Belg t. xxvill. quels on trouve des calcaires noirs argileux, peu crinoïdiques et des calcaires en bancs minces sans clients; on voit apparaître ensuite des bancs de calcaires très crinoïdiques, parfois dolomitisés et ce dolomie représentant le niveau du petit granité. e) Coupe de Gendron-Celles. — La coupe d’ Y voir est située au Nord de la partie centrale du bassin de Dînant ; nous allons étu¬ dier une coupe au Sud de cette régi on et j’ai choisi, à cette effet, la coupe de la voie ferrée de la vallée de la Lesse, en aval de la station de Gendron-Celles. Les couches sont verticales et la série est absolument continue. On y observe la succession suivante du Sud au Nord. La partie supérieure du famennien est formée d’alternances de bancs de calcaire impur à crinoïdes, de schiste et de macignos ; le calcaire carbonifère débute par une assise formée de calcaire bleu grenu, à crinoïdes, généralement petites en bancs peu puis¬ sants, souvent séparés p*ir des intercalations schisteuses. , Cette assise (assise d’Hastière Tia) a une puissance de 25 mètres environ ; dans les 5 mètres supérieurs, les bancs sont plus minces et séparés par des lits de schistes noirâtres, c’est en quelque sorte un passage à l’assise suivante. Celle-ci, qui à n mètres d’épaisseur, est entièrement formée de schiste noir ou noir- verdâtre avec nombreux fossiles dont le test a disparu ; on y trouve notamment de fines tiges de crinoïdes et spiriferina octoplicata ; ces schistes prennent parfois une teinte de rouille par altération ; ils se divisent en petits fragments. La troisième assise, Tic, se compose de calcaire bleu-foncé, grenu, à crinoïdes généralement petites ; la roche est de plus en plus crinoïdique vers le haut. A la base les bancs sont plus minces et séparés par des intercalations schisteuses. Vers le haut, on remarque la présence de quelques bancs dolomitisés. L’épaisseur de cette assise est de 45 mètres. Ensuite, on voit apparaître les calschistes dits de Maredsous ; on les suit sur une longueur de 38 mètres, mais, à cause de la pré¬ sence d’un petit pli, leur épaisseur réelle doit être réduite à une trentaine de mètres. Ces calschistes ressemblent absolument à ceux de la coupe d’ Y voir ; ils sont de teinte noirâtre, stratifiés et contiennent de minces lits fossilifères qui soulignent la stratification ; ils se divisent de préférence en feuillets plus ou moins grands ; ils se dis- tinguent aisément à première vue des schistes à spiriferina octopli- cata par leur compacité plus grande et leur feuilletage différent, conséquence de la présence d’une notable proportion de calcaire. Sur les calscliistes, reposent des calcaires à crinoïdes en bancs minces avec intercalations de calscliistes ; ces dépôts ont 6 mètres de puissance et sont surmontés de calcaire à crinoïdes et clierts noirs de 2 mètres environ de puissance. Ces roches sont surmontées par du calcaire à crinoïdes en gros bancs, parfois dolomitisé, avec intercalations de bancs à très grosses tiges de crinoïdes, et suivi lui-même de dolomie massive à grosses crinoïdes et clierts blonds ; on passe donc aux faciès waulsortiens. La coupe de Gendron-Celles, appartientau bord sud d’un syncli¬ nal de calcaire carbonifère ; au bord nord de ce pli, 011 voit une coupe des mêmes assises un peu en amont de la station d’Anseremme le long de la voie ferrée de la Lesse. La succession des couches y est absolument identique et les épaisseurs sont à peu près les mêmes, sauf que les calschistes sont un peu moins puissants; les limites des assises ne sont cependant pas aussi nettes que dans la coupe de Gendron-Celles, les tranchées n’ayant pas entamé aussi pro¬ fondément les roclies. D’ailleurs, dans les autres coupes des environs de Dinant et d’Hastière, la succession est la même, les caractères sont presque identiques et les épaisseurs d’assises varient peu. On peut raccorder très aisément la coupe d’Yvoir à celle de Gendron- Celles. On remarque que les différents termes dont nous avons constaté l’existence se retrouvent de part et d’autre ; observons seulement que les calcaires à cherts surmontant les calscliistes (calcaire d’Yvoir) sont plus développés à Yvoir, c’est-à-dire au Nord du bassin que dans la vallée de la Lesse. Résumé et conclusions. — J’ai résumé dans le tableau ci-après les observations faites dans les coupes étudiées tant dans la partie N.-E. du bassin de Dinant que dans le centre de ce bassin. Partout à là base du Dinantien on trouve une assise de calcaire plus ou moins crinoïdique (a) dont l’épaisseur varie de 20 à 3o m.; elle est surmontée d’une seconde assise (b) formée de schiste noirâtre ou verdâtre se dilitant en petits éclis, prenant parfois une teinte de rouille surtout dans les parties fossilifères. Les fossiles y sont petits, alignés suivant certains lits ; la spiriferina — B 266 — octoplicata se rencontre partout, les caractères de cette formation sont extrêmement constants dans tontes les coupes et son épais¬ seur est de 10 à i5 mètres. «4 La troisième assise (c) est formée de calcaire à crinoïdes sans cherts ; c’est l’assise dite à grands polypiers ou calcaire de Lan- delies. Son épaisseur varie de 4 o à 5o mètres ; elle est cependant Echelle i : 2 000e. un peu réduite dans la coupe d’Yvoir. On y trouve parfois un peu de dolomie. Ce calcaire se présente généralement en gros bancs ; dans les coupes les plus méridionales du centre du bassin de Dinant, la partie inférieure de la formation comprend quelques bancs plus minces de calcaire séparés par des intercalations schisteuses peu puissantes qui forment en quelque sorte une transition avec l’assise inférieure des schistes à octoplicata . Dans les vallées de l’Ourtlie et du Hoyoux, on trouve une qua¬ trième assise (d) formée de calcaire à crinoïdes et à cherts noirs. A Chanxhe, cette assise est uniforme et a /}o m. de puissance ; à Comblain-au-Pont, elle atteint 54 m. et est coupée en deux vers le milieu par une mince intercalation de calschiste de o m. 5o environ (d2). Sur le Hoyoux, les deux sous-assises de calcaire à cherts (d1 et d3) sont moins épaisses que sur l’Ourthe et sont nettement séparées par une zone de calscliistes (d2) correspondant certainement à celle de Rivage mais plus développée. Si nous passons au centre du bassin, nous voyons les calscliistes se développer de plus en plus ; en même temps les calcaires infé¬ rieurs à cherts disparaissent et les calscliistes (d1-2) sont directe¬ ment superposés aux calcaires à grands polypiers. Les calcaires à cherts (d3) supérieurs aux calscliistes sont plus constants, mais leur épaisseur va en décroissant vers le centre du bassin de Dinant et surtout dans les coupes méridionales où apparaissent les faciès waulsortiens. De la comparaison de ces coupes, il me paraît résulter qu’il n’est pas possible d’identifier les schistes à octoplicata du Y.-E. du Condroz aux calscliistes de Maredsous. Les schistes à octo¬ plicata de l’Ourthe sont l’équivalent de ceux des environs de Dinant, mais les calscliistes de Maredsous disparaissent progres¬ sivement vers le N.-E. et sont remplacés par les calcaires à cherts dont le développement va, au contraire, en croissant dans la même direction. Au point de vue pétrographique, les schistes à octopli¬ cata ont des caractères très constants et partout ils se distinguent nettement du niveau des calschistes. Tl est à remarquer que M. Delépine assimile au petit granité de rOurthe, les calcaires à crinoïdes en gros bancs, partiellement dolomitisés de la coupe d’Yvoir, c’est ce que j’ai fait aussi et je crois que tout le monde est d’accord sur ce point. Dans l’interprétation représentée par le tableau ci-dessus, cette — B 268 — assise du petit granité se trouve à peu près au même niveau dans toutes les coupes étudiées. Mais si l’on admet avec M. Delépine que les schistes de l’Ourthe sont l’équivalent des calschistes de la coupe d’Yvoir, il faut admettre que les calcaires en bancs minces avec cherts surmontant ces calschistes prennent vers l'Est un développement énorme de telle sorte que leur épaisseur puisse être presque quintuplée. Dans mon interprétation, les variations de puissance sont bien loin d’atteindre une telle importance. M. Delépine base son interprétation de la position s trati gra¬ phique des schistes de l’Ourthe et du Hoyoux et des calschistes de Maredsous du centre du bassin, notamment sur la présence, dans ces deux formations, de Caninia conuicopiae , alors que les vrais schistes à octoplicata du centre du bassin de Dinant sont caractérisés par la présence de Zaphrentis Vaughani. Il est à remarquer que .C anima conuicopiae se rencontre dans une série assez considérable de couches du calcaire carbonifère ; on trouve ce fossile notamment dans le calcaire de Landelies qui surmonte directement les schistes à Sp. octoplicata ; il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce qu’on le trouve également à un niveau un peu inférieur, comme ce serait le cas dans la vallée de l’Ourthe ; de même le Zaphrentis Vaughani peut ne pas être limité partout à un niveau absolument constant. Le caractère paléontologique a, sans conteste, une valeur très considérable en géologie, mais il ne faudrait pas vouloir l’ap¬ pliquer dans des limites trop étroites surtout lorsque l’on n’a affaire qu’à un très petit nombre d’espèces caractéristiques ; il en est surtout ainsi lorsque ces espèces se succèdent dans des roches semblables comme composition et comme origine ; tel est le cas pour le calcaire d’Hastière et le calcaire de Landelies. D’ailleurs, dans le cas qui nous occupe, je suis d’avis que la pétrographie doit primer la paléontologie, parce qu’il faut aussi faire intervenir des considérations pratiques, notamment pour le tracé des cartes géologiques. La succession des couches est telle¬ ment semblable dans le centre du bassin de Dinant d’une part et dans le N.-E. du Condroz d’autre part, qu’il paraîtrait peu rationnel sur une carte géologique de raccorder les schistes à Sp. octoplicata de l’Ourthe et du Hoyoux aux calschistes de Maredsous des envi¬ rons de Dinant. On devrait cependant se résoudre, au point de vue scientifique, à adopter une telle manière de voir si elle était appuyée par des données indiscutables. Pour ma part, je considère que le caractère , r ' 1 • tiré de l’absence on la présence de Zaphrentis Vaughani et de Caninia cornncopiae dans nos calcaires à crinoïdes du Tournaisien n’a pas plus de valeur que le caractère tiré de la présence de Spiriferina octoplicata que l’on rencontre dans tous les affleure¬ ments des schistes dits à octoplicata partout où l’on peut étudier ce niveau. M. Lohest. C’est de commun accord avec de la Vallée-Poussin, Dewalque, Briart, Soreil et d’autres géologues qui s’occupaient de la question du calcaire carbonifère que, sur le terrain, et après l’étude de nombreuses coupes comparatives nous avons considéré les schistes en question comme appartenant au niveau des schistes à Spiriferina octoplicata. M. Brien déclare se rallier à l’opinion de M. Fourmarier, qui n’est autre, du reste, que l’opinion classique, admise notamment par tous les auteurs de la carte au 4e. 000e. Il s’étonne qu’on ait pu discuter la position des schistes dits à Spiriferina octoplicata qui ont, partout en Belgique, un aspect si caractéristique et qui sont compris entre deux assises calcaires facilement reconnaissables. Il fait ressortir à cette occasion que si les méthodes de la paléontologie stratigraphique sont bien les seules véritablement scientifiques permettant de comparer deux séries géologiques éloignées, ces méthodes sont souvent, en pratique, d’application bien délicate et qu’il convient de n’en pas accepter aveuglément les résultats. M. P. Fourmarier fait la communication suivante : Le synclinal de l’Eifel dans la région d’Herbeumont (note préliminaire) PAR P. pOUR MARIER. J’ai visité récemment la ligne de chemin de fer en construction entre Bertrix et Muno ; les tranchées ont mis les roches à nu sui¬ de grandes longueurs et l’on est ainsi en possession d’une nouvelle ANN. SOC. GÉÔL. DE BEI.G. , T. XXXVIII. BULL.. l8. — B 27O — coupe très favorable pour l’étude du synclinal de l’Eifel dans la région d’Herbeumont. Les terrains appartenant au synclinal de l’Eifel apparaissent au jour, un peu à l’Ouest de la vallée de la Meuse ; ils se dirigent vers l’Est jusqu’au voisinage de la voie ferrée de Na mur à Arlon, puis brusquement obliquent vers le N.-E. tandis que la charnière synclinale s’abaissant dans la même direction, des termes de plus en plus récents du système dévonien apparaissent successivement. Dans la région qui nous intéresse, les étages gedinnien et coblencien affleurent seuls et le coblencien lui-même n’est repré¬ senté que par ses deux assises inférieures. Sur la carte géologique de Dumont, le synclinal de l’Eifel se marque par une large bande de coblencien compris entre le massif gedinnien englobant le cambrien de Serpont et de Rocroy et le gedinnien bordant au nord le massif cambrien de Givonne. M. J. Gosselet, sur la carte jointe à son travail « l’Ardenne » est entré dans plus de détails en représentant des subdivisions du gedinnien et du coblencien. Le centre du bassin est occupé par l’assise de Montigny (hundsruckien = Cb2) formée principalement de schistes noirs et de quartzophyllades accompagnés parfois de grès et de psammite. Au nord de cette bande centrale s’étend le taunusien formé également de schiste noir et de quartzopliyl- lade avec bancs de grès et parfois un peu de calcaire. C’est à cette formation qu’appartiennent les ardoises d’Herbeumont. Vers le nord, s’étend le gedinnien qui dans cette région ne se distingue pas nettement du coblencien et dont la limite méri¬ dionale passe un peu au Sud de Bertrix (d). Sur la carte de M. Gosselet, au Nord d’Herbeumont, la limite entre le taunusien et le hundsruckien n’est pas régulière, elle a une allure en zig-zag qui ne peut s’expliquer que par la présence d’une série de plis à charnière inclinant vers l’Ouest. A l’Est du méridien d’Herbeumont, la bande centrale de hundsruckien est bordée au Sud par le taunusien ; ce dernier repose sur le gedinnien dont la limite supérieure prend, avant de (‘) Je rappellerai ici que je me suis rallié, pour les environs de Bertrix, à l’interprétation de M. Gosselet en ce qui concerne la limite entre le gedinnien et le coblencien m’écartant ainsi de l’interprétation figurée sur la carte géologique, d’après laquelle cette limite est reportée beaucoup plus au Nord. disparaître sons les terrains secondaires, une direction NW. -SE. de façon à contourner le massif cambrien de Givonne. A l’Ouest du méridien d’Herbeumont, la bande méridionale de taunusien se termine rapidement en se coinçant entre le liunds- ruckien et le gedinnien et le contact anormal qui en résulte est attribué, avec raison, par M. Gosselet à l’existence d’une faille. C’est le prolongement de la faille d’Aiglemont qui, dans la vallée de la Meuse, met également en contact le taunusien du centre du bassin avec le gedinnien supérieur du bord sud. La carte géologique au i : 40 000e, dans la région qui nous occupe, a été levée par Y. Dormal qui dans les grandes lignes a adopté les tracés de Dumont. Les deux assises inférieures du coblencien ont été représentées. La partie centrale du bassin est occupée par l’assise des quartzopliyllades, grauwauckes, psam- mites et grès de Houffalize (Ch 2 a) dont la limite nord soit une ligne E-W., passant par Cugnon et Straimont, tandis que sa limite sud ayant la même direction passe par le château des Conques sur la Semois, au sud d’Herbeumont, et un peu au Sud du village de Suxy. Au Nord de cette bande centrale, le coblencien inférieur couvre une surface considérable ; il comprend deux subdivisions : au sommet, l’assise Cbib des pliyllades d’Alle, comprenant notamment la série des ardoisières d’Herbeumont et formant une étroite bande qui s’élargit vers l’Est ; à la base se trouve l’assise Cbi a d’Anor et de Bastogne qui s’étend vers le Nord jusqu’au massif cambrien de Serpont. Au Sud de la bande centrale de coblencien moyen, V. Dormal a figuré une bande de Cbib qui, très étroite j à l’W. de Chiny s’élargit rapidement à l’Est de cette ville. Cette assise repose sur le gedinnien et, d’après la carte, le contact paraît normal, aucune faille n’étant indiquée à la limite des terrains. On ne peut interpréter le tracé de Dormal que par une trans¬ gression de l’assise d’Alle sur le gedinnien, au Sud du bassin de l’Eifel. Cette transgression ne paraît pas justifiée, eu égard à la faible largeur du bassin. Le but de cette note préliminaire est de rechercher laquelle des deux hypothèses en présence est la mieux en harmonie avec les faits observés. En partant de Bertrix et en se dirigeant vers le sud, on ren¬ contre d’abord des schistes gris phylladeux avec quelques bancs — B 272 — de grès intercalés. A un kilomètre et demi environ au sud de la station de Bertrix, on voit affleurer quelques bancs de grès blanc grossier feldspatliique, intercalés dans du pliyllade noir. Je suis d’avis qu’on pourrait, à défaut de meilleur caractère, dans un ensemble ainsi homogène de roches, les considérer comme la base du eoblencien. Les pliyllades noirs qui les surmontent contiennent parfois de nombreux cubes de pyrite, ainsi que des empreintes d’algues. ( Halyserites Dechenanus ?) Près de la station de St-Médard, on trouve des quartzopliyl- lades zonaires formant la base de l’assise d’Alle; celle-ci comprend une série de niveaux de pliyllades noirs, pyriteux dont certains bancs sont exploités pour ardoises, alternant avec des quartzo- pliyllades zonaires; on y rencontre, comme l’ont fait remarquer Dumont et M. Gosselet, quelques petits bancs de calcaire. L’allure des couches est très régulière; les strates inclinent au Sud; près de Bertrix, la pente est de 4^°; elle augmente progres¬ sivement jusque St-Médard où elle atteint 75° à 8o°; elle diminue ensuite pour reprendre sa valeur première de 4^°, et reste cons¬ tante sur une grande étendue. O11 11e remarque pas de trace de plis; rien ne peut faire supposer l’existence de failles; il est vrai que, dans un ensemble aussi homogène, il serait difficile de déceler leur présence, à moins qu’il ne s’agisse de cassures ayant produit un très grand rejet. Au sud de Chignon, on rencontre des schistes pliylladeux noirs avec quartzopliyllades et minces bancs de grès intercalés; d’après la carte géologique au 1 : 000e, on serait en présence du eoblen¬ cien moyen (Cb 2 a). Quand on approche d’Herbeumont, l’allure des couches est régulière; la pente générale est toujours de 3o° à 45° vers le Sud, mais on observe l’existence d’une série de petits plis secondaires de faible amplitude ayant l’allure caractéristique des accidents de ce genre que l’on observe d’ordinaire au flanc nord du syncli¬ nal de l’Eilel : le versant nord des synclinaux est assez fortement redressé, le versant sud, au contraire, est en pente très faible. Au nord d’Herbeumont, M. Gosselet a figuré sur la carte jointe à « l’Ardenne » une série de plis bien marqués par l’allure déjà limite séparative du taunusien et du liundsrückien. Je n’ai pas remarqué l’existence de plis d’une telle amplitude; les ondulations observées près d’Herbeumont n’ont pas une importance suffisante pour expliquer le tracé de M. Gosselet. Au delà de la traversée de la vallée de la Semoy, à 2 kilomètres au sud d’Herbeumont, on rencontre, dans les pliyllades noirs, de gros bancs de grès verdâtre; la pente est de 3o° à Zjn0 Sud, concor¬ dant, par conséquent, avec celle observée précédemment. Dans ces conditions, ces roches appartiendraient encore au versant nord du bassin de l’Eifel, tandis que d’après la carte géo¬ logique, on aurait passé l’axe du pli près du village d’Herbeumont. A la tête nord du tunnel de Ste-Cécile, on voit affleurer des bancs de grès vert accompagné de schiste vert et de schiste phyl- ladeux noirâtre. La direction des couches est N. 63° W. et la pente 55° Sud. Cette allure est bien différente de celle observée précé¬ demment, tant pour la direction que pour l’inclinaison. La direc¬ tion est, en somme, celle que l’on observe au bord sud du bassin, dans cette région où les couches s’incurvent vers le Sud, comme le montre la carte géologique, pour entourer l’extrémité orientale du massif cambrien de Givonne. Dans le tunnel de S1 -Cécile, les observations ne sont plus possibles actuellement, à cause du revêtement. En suivant la grand’route qui contourne ce tunnel à l’Est, on voit quelques affleurements de grès vert et de schiste verdâtre, dont la pente varie d’un affleurement à l’autre, ce qui fait sup¬ poser l’existence de plis; malheureusement la coupe n’est pas continue. A la tête sud du même tunnel, affleurent des grès et schistes verts dont l’aspect est incontestablement gedinnien supérieur. La direction des bancs est E.-W. et leur inclinaison 8o° Sud. Je pense qu’il faut rattacher au même étage les roches affleu¬ rant le long de la grand’route à l’Est du tunnel et même celles de la tête nord de ce dernier, bien que la présence de schistes pliylla- deux noirâtres accompagnant les roches vertes en ce dernier endroit, rappellent encore le coblencien ; la question est donc douteuse. De toutes ces observations, il résulte que tous les affleure¬ ments de terrain coblencien -incontestable rencontrés dans la coupe, appartiennent au flanc nord du synclinal de l’Eifel et par conséquent que Taxe du pli ne passe pas à l’endroit où semble l’indiquer la carte géologique. Bien plus, dès que l’on passe au Station de Bertrix Station de St-Médard Herbeumont Ste-Cécile y p O P jH © -C5 Ch © © 3 P "O S © O O O w Q £ w o 'W © C/5 •PH C/5 C/5 r-v CB «C. 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J La direction des couches est N. 5o° W. et leur inclinaison 8o° Nord. Elles sont surmontées en discordance, parles marnes et calcaires du jurassique. Ces roches bigarrées me paraissent appartenir à l’assise d’Oignies (Gc) et, s’il en est bien ainsi, la limite inférieure de cette assise doit être reportée plus au Sud que ne l’indique la carte géologique. Au SW. de la ferme de Parensart, les tranchées du chemin de fer montrent de magnifiques affleurements de schistes gris-bleu ou noirâtres parfois un peu bigarrés, avec bancs fossilifères ; c’est l’assise de Mondrepuits (G b). Les couches sont régulièrement stratifiées avec pente de 3o à 40 degrés vers le N. E. Dans ces schistes, j’ai découvert une roche très altérée d’un aspect très particulier, se présentant sous forme d’un banc dis¬ continu peu épais recoupant les couches du gedinnien et dont la direction est approximativement N-6o°-E et la pente 65° SE.; I ' ‘ , ; ' elle est formée d’une pâte microlithique, de teinte verdâtre con¬ tenant des masses blanchâtres de kaolin paraissant occuper la place de gros cristaux de feldspath ; il semblerait donc qu’on ait affaire à une roche porpliyrique ou trachytique ; seulement, les fragments que j’ai recueillis sont très altérés et il est difficile d’3r tailler une bonne lame mince pour faire une étude pétrogra- phique convenable. S’il s’agit vraiment d’une roche éruptive, comme je le pense, ce serait la première fois que l’on trouverait une telle roche dans le terrain dévonien belge (1). (*) Note ajoutée pendant l'impression. — Ayant revisité (après la présen¬ tation de cette note) les tranchées comprises entre Muno et la ferme de Parensart, j’ai remarqué que certaines roches situées au S.W. de l’affleure¬ ment précédent, et qui, par leur aspect extérieur, semblaient être calca- — B 276 — En '.continuant la coupe vers le Sud, 011 atteint bientôt la base du gedinnien. Le poudingue de bas e(Ga), équivalent du poudingue de Fépin, est bien représenté ; c’est une roche à gros cailloux de quartzite ; le ciment est peu abondant et transformé en quartzite par métamorphisme, de sorte que dans une cassure fraîche, la roche a souvent l’aspect d’un quartzite compact. Il repose sur les roches noires du cambrien du massif de Givonne. Ce contact pré¬ sente ici quelques particularités qu’il est intéressant de décrire. Fig. 2. ■'* r . a. Cambrien. m. Schistes de Mondrepuits G b. p. Poudingue G a. Fi , Fa, F3. Failles. Dans la tranchée la plus septentrionale où affleure le poudingue, 011 voit nettement cette roche qui incline vers le Nord, reposer sur des phylladis noirs très altérés. Un ravin étroit vient interrompre immédiatement la coupe, de sorte qu’il n’est pas possible de voir l’allure du cambrien. Au-delà du ravin, on voit réapparaître, avec même allure que précédemment, la partie infé¬ rieure des schistes de Mondrepuits ( Gb ) et le poudingue ( Ga ) sur lequel ils reposent ; comme le montre la coupe ci-dessous, il n’est pas possible d’interpréter cette disposition sans admettre l’exis¬ tence d’une faille passant dans le ravin. On voit assez mal le contact du second affleurement de poudingue et du cambrien, mais la tranchée située plus au Sud, montre encore une réapparition de schistes compacts très sem¬ blables aux schistes de Mondrepuits ; ces schistes sont mis brusquement en contact avec le cambrien par une faille à peu près „ { ■ \ , '■ ' '/ 1; '• ; ; ; / • ' ■ .j - . ' reuses, sont en réalité des roches cristallines à pâte microlithique contenant de gros cristaux de feldspath et de la calcite ; d’après les préparations faites par notre confrère M. Anten, cette roche rappelle les Kersantites décrites notamment en Bretagne par M. Ch. Barrois. Je reprendrai plus tard d’une manière plus complète, l’étude de ces roches. — B 277 — verticale, légèrement ondulée, dont on voit très nettement le passage dans la tranchée du chemin de fer. II existe donc trois failles longitudinales qui ont produit des mouvements de même sens ; puisque l’une d’elles est presque verticale, il est vraisemblable que les autres ont la même allure.. La tranchée située au-delà de cette série de cassures, est creusée dans le cambrien formé de pliyllades et de quartzites noirs ; ces roches, rangées dans le revinien par Dujnont et par les auteurs de la carte géologique au 1 : 4°*00°e> diffèrent cependant quelque peu, comme aspect, du revinien type des massifs de Rocroy et de Stave- lot, mais 11e sont pas sans analogie, comme me l’a fait remarquer M. le professeur Malaise, avec le cambrien de Serpont. Rappelons ici que M. Gosselet a fait du cambrien du massif de Givonne une assise spéciale qu’il appelle assise de Givonne. L’allure du cambrien est ici différente de celle que l’on observe dans les massifs de l’anticlinal de l’Ardenne ; alors que dans ceux-ci, toutes les couches inclinent au Sud par suite du déverse¬ ment des plis fortement comprimés, dans le massif de Givonne, au contraire, les couches paraissent avoir dans les grandes lignes une allure plus tranquille, bien qu’on y observe des plis aigus, déversés et de nombreuses cassures ; toutefois, les pentes nord sont assez fréquentes, les couches sont parfois peu inclinées et les plis n’ont généralement pas une grande amplitude ; c’est à cause de cela que l’on peut observer à certains endroits des couches horizontales. M. Gosselet a signalé une telle disposition à Bosseval et fait remarquer que c’est le seul exemple de stratification hori¬ zontale connu dans le cambrien de l’Ardenne. Certaines roches du cambrien de Givonne paraissent très métamorphiques, mais il faudra en faire une étude attentive. M. L. de Dorlodot. — N’est-il pas possible d’observer dans les terrains secondaires, le passage des failles dont vient de parler M. Fourmarier? Dans leur prolongement, j’ai observé qu’une même assise du secondaire se trouve parfois à des niveaux très différents, ce qu’on ne peut expliquer que par la présence de failles. En ce qui concerne la présence de couches horizontales dans le cambrien, je ferai observer qu’à Arbrefontaine, près de Lierneux, on voit les couches du salmien disposées presque horizontalement ; il s’agit ici du sommet d’une voûte. — B 278 — M. Fourmarier. — Les failles dont j’ai parlé ont produit un rejet important comparativement au mouvement produit d’ordinaire par les failles affectant les terrains secondaires du Luxembourg, je suis donc porté à croire qu’elles sont antérieures au dépôt du jurassique ; elles pourraient néanmoins avoir joué à nouveau à une époque plus récente, mais, je n’ai fait aucune obser¬ vation à ce sujet. La séance est levée à midi. è Publication trimestrielle IDE BELGIQUE TOME XXXVIII. 4e et DERNIÈRE LIVRAISON. Bulletin , feuilles 19 à 28. Mémoires , feuille 14. Bibliographie , feuilles 4 et 5. Planches XII à XY. LIEGE IMPRIMERIE H. VAILLANT-CARMANNE (S. A,) 8, rue Saint-Adalbert, 8 Prix des publications. Le prix des publications de la Société est établi comme suit ; G. Dewalque. Catalogue des ouvrages de géologie, de minéra¬ logie , de paléontologie , ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les principales bibliothèques de Belgique . . . frs. 3.oo Sur la probabilité de l’existence d’un nouveau bassin houiller au nord de celui de Liège et questions connexes, 4 planches, frs. 10.00 La houille en Campine, i planche . . . . . frs. 3.oo Etude géologique des sondages exécutés en Campine et dans les régions avoisinantes, 17 planches . . . . . • frs. 25.00 Question des eaux alimentaires, 2 planches .... • frs. 5.oo G. Dewalque. Carte tectonique de la Belgique et des provinces voisines . Annales, tomes I à V, IX, X, XVII, chacun frs. 2.00 tomes XIII à XVI, chacun frs. 3.oo tomes XI et XII, chacun frs. 5.00 tomes VIII et XVIII, chacun frs. 7.00 tomes VII, XIX à XXII, XXIV, XXVIII, XXIX, XXXI et XXXII, chacun frs. i5.oo tomes VI, XXIII, XXV, XXVI, XXVII; 3e livr. du tome XXX, tomes XXXIII, XXXV et XXXVI, chacun frs. 20.00 tome XXX, XXXIV et XXXVII, chacun frs. 3o.oo Mémoires in-/}.0, tome I , frs. 3o.oo tome II, frs. 11. 00 Les tomes VI, XXIII, XXV, XXVII, XXXIV et XXXVII ne seront plus vendus séparément sans l’autorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 25 -°/0 aux membres de la Société. En outre, certaines livraisons dépareillées pourront être fournies à des prix très réduits à fixer par le Conseil. Prix des tirés à part. Les auteurs ont droit gratuitement à vingt-cinq exemplaires de leurs communications, sans titre spécial.' i,e prix des tirés à part est établi comme suit, pour un tirage de soixante- quinze exemplaires supplémentaires et moins (papier des Annales , à moins d’arrangements contraires). Le prix des exemplaires supplémentaires dépassant soixante-quinze sera calculé par quart de cent, d’après les chiffres de la dernière colonne, établis pour cent exemplaires. Y compris le remaniement du titre et la couverture. 25 ex. 50 ex. 75 ex. 1/2 feuille et moins .... . . frs. 0.75 l.4o 2.00 3.55 Plus de 1/2 jusque 1 feuille . » I.IO 2,o5 2.9O 5.oo Par feuille en plus. ....... Pour la dernière 1/2 feuille , si le tiré à » o.85 1.55 2.l5 3.75 part Comprend un nombre impair de demi-feuilles . . » 0.45 0.80 I.IO 2.00 Pour brochage de chaque planche. 0.25 Titre spécial, composition et tirage . » 1.00 L.OO 1.00 1.00 Les planches se paient en sus, au prix coûtant. Les demandes de tirés à part doivent être adressées au secrétaire général qui opérera le recouvrement du prix des exemplaires supplémentaires, par quittance postale dans la huitaine de l’envoi de ceux-ci et après préavis. B 279 — Séance extraordinaire du 13 juillet 1911. y Présidence de M. J. Cornet, membre du Conseil. M. A. Pohl remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures, dans une salle du laboratoire de géologie de l’Ecole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mous. Le procès-verbal de la séance extraordinaire précédente est adopté. Correspondance. — MM. Bol le, Déliassé et Guérin font excuser leur absence. Communications. — M. V. Brien fait les deux communications suivantes : Quelques considérations sur les brèches du calcaire carbonifère de Belgique, PAR y. ]3rien. Introduction. Je m’occupe depuis longtemps des brèches du calcaire carboni¬ fère de Belgique. En 1901, j’ai entrepris, sur les conseils de mon professeur M. Max Loliest, l’étude de la brèche célèbre, dite brèche de Waulsort, qu’on exploite dans quelques carrières de la commune d’Onhaye, près de Dinant, et cette étude a fait l’objet principal du mémoire que j’ai présenté, en 1902, pour l’obtention du grade d’ingénieur-géologue, à l’Université de Liège. Depuis lors, j’ai eu l’occasion d’obseWer cette formation géolo¬ gique dans presque toutes les régions où elle affleure en Belgique et dans le Hainaut français. J’ai réuni ainsi un assez grand nombre ANN. SOC. GÉOL. DE BELG.,, T, XXXVIII. BULL., 19. B 280 — de documents. Mais le temps m’a manqué jusqu’ici de les coor¬ donner et de les compléter, et je n’ai pu encore rédiger le travail d’ensemble que je prépare sur cette intéressante question. D’autre part, je n’ai pas cru devoir publier isolément ces observations ni me lancer dans la voie des communications préliminaires. Je n’ai donc presque rien écrit jusqu’ici sur la question des brèches. Je n’en ai parlé qu’incidemment dans les deux publications où j’ai décrit les coupes de Landelies et de la gare de Dinant et où je m’étais surtout proposé de résoudre des cas de tectonique (1). Le problème du mode de formation des brèches a été discuté très souvent lors des excursions de nos deux sociétés géologiques dans le calcaire carbonifère, mais jusqu’en ces dernières années on avait, somme toute, fort peu écrit sur ce sujet. Depuis 1908 cependant, la question a été remise à l’ordre du jour, et elle a fait l’objet de plusieurs travaux de M. H. de Dorlodot d’abord (2), de M. Stainier ensuite (3) et, plus récemment, de M. Delépine (4) ; enfin à Lavant-dernière séance de la Société, M. Lohest (5) et M. Fourmarier (6) ont présenté chacun une communication sur le même sujet. Les fort intéressants mémoires de MM. de Dorlodot et Stainier 11e sont pas descriptifs, et ils se tiennent dans le domaine de la f1) V. Brien. Description et interprétation de la coupe de calcaire carbo¬ nifère de laSainbre.à Landelies (Ann Soc: géol. de Belgique, t, XXXII, 1906, Mém. p. 239). Id. La coupe calcaire de carbonifère de la gare de Dinant (Ibid., t. XXXVII, 1910, Mém., p. 3). (2) H. de Dorlodot. Sur l’origine de la grande brèche viséenne et sa signification tectonique (Bull. .soc. belge de géol., t. XXII, 1908, Mém., p. 29). Id. Sur la présence de blocaux « impressionnés » dans la grande brèche viséenne Ibid., t. XXXII, 1908, Proc. Verb ., p. 116). (3) X. Stainier. Mode de formation de la grande brèche carbonifère (Ibid. t. XXIV, 1910, Proc. -verb., p. 18S). (J) G. Delépine. Sur la brèche rouge de Landelies (Ann. soc. géol. du Nord, t. XXXIX, 1910, p. 78). Id. Recherches sur le calcaire carbonifère de Belgique (Lille, Inipr. Lefèbre-Ducrocq, 1911). (5) M. Lohest. 4 propos de brèches carbonifères (Ann. soc. géol. de Belgique, t. XXXVIII, 1911, Bull., p. 210). OÙ P. Fourmarier. Quelques observations sur la brèche à ciment rouge du calcaire carbonifère (Ibid. t. XXXVIII, 191.1, Bull, p. 219). — B 28l théorie pure. On ne peut guère les discuter sans entrer à fond dans la question, sans envisager le problème sous toutes ses faces et sans appuyer son argumentation sur de nombreux faits; il faudrait, en un mot, pour y répondre, publier le travail d’ensemble dont j’ai parlé précédemment. Les théories de M. Delépine, au contraire, sont la conclusion directe de l’étude de certaines coupes. Par exemple, ses idées sur l’âge et le mode de formation de nos brèches rouges carbonifères résultent de l’interprétation qu’il a admise pour les faits observés dans la coupe de Landelies. Je ne partage pas, sur bien des points, la manière de voir de notre confrère. Je 11’avais pas cru cependant, jusqu’ici, devoir la réfuter, parce que, me semblait-il, les objections très graves qu’on peut lui opposer 11e peuvent manquer de venir à l’esprit de tous ceux qui ont quelque peu étudié la question. J’ai pu me convaincre, cependant, que les théories de M. Delé¬ pine n’ont pas paru. inacceptables à certains de nos confrères. C’est ainsi que M. Fourmarier, sans toutefois se prononcer nettement en faveur de telle ou telle hypothèse, examine les arguments qu’on peut faire valoir pour ou contre l’âge post-carbonifère de la brèche et même pour ou contre Vàge post-houiller de celle-ci ; il se demande notamment si certains cailloux de schiste trouvés, paraît-il, dans la brèche de Landelies ne seraient pas des schistes houillers — auquel cas, évidemment, « l’âge post-liouiller de la brèche ne serait plus discutable ». Le travail de M. Lohest lui-même, (dans lequel ce savant publie des idées personnelles que je lui ai entendu soutenir, en maintes occasions, depuis que je m’occupe moi-même de la question des brèches) vient plutôt à l’appui de certaines idées de M. Delépine. C’est ainsi qu’il soutient, comme ce confrère, que « la brèche est d’âge plus récent que le calcaire carbonifère. » Je suis, au contraire, d’avis que les brèches rencontrées à diffé¬ rents niveaux du Viséen supérieur — aussi bien les brèches rouges de Landelies et de Waulsort que les brèches grises de Namur ou celles de Comblain-au-Pont — sont d’origine sédimentaire, qu’elles sont régulièrement interstratifiées dans la série carbonifère, que dans toute la région où ces formations existent, elles se présentent avec tous les caractères d’une assise distincte et absolument con¬ stante et qu’elles sont par conséquent d’âge dinantien. — B 282 — Ces idées sont, du reste, celles auxquelles se sont ralliés la majorité des géologues (L), depuis la publication des travaux clas¬ siques de Dupont et de Gosselet. Mais, comme elles sont aujour¬ d’hui attaquées ou mises en doute par divers savants, je crois qu’il devient nécessaire de prendre leur défense. C’est ce que je me propose de faire dans cet article. Il est bien entendu, toutefois, que je 11’entends pas traiter la question dans toute son ampleur et que je me bornerai à tenter la réfutation des théories de M. Delépine et à montrer qu’elles reposent sur des faits inexacts ou mal interprétés. Je présenterai ensuite quelques observations au travail de M. le Professeur Loliest. Chapitre I. Dans son important mémoire, si remarquable à plus d’un titre et intitulé : « Recherches sur le calcaire carbonifère en Belgique », M. Delépine traite assez longuement la question des brèches et il étudie ces formations en différentes régions de notre pays et notamment aux environs de Landelies, de Namur, de Warnant, de Comblain-au-Pont, etc. ; mais je ne m’occuperai ici que du chapitre où il parle des brèches rouges de Landelies (p. 166). Pour l’auteur, ces brèches sont nettement distinctes, comme âge et comme mode de formation, de la « grande brèche » des environs de Namur, dont il ne conteste pas l’âge carbonifère et l’origine sédimentaire. « La brèche rouge », d’après M. Delépine, « n’est pas une forma- » tion appartenant au calcaire carbonifère, mais une formation » d'origine sub-aérienne , qui est postérieure au dépôt du calcaire » carbonifère et qui a rempli des cavités creusées par l’érosion » dans le calcaire de Landelies. Les phénomènes ont pu se succé- » der dans l’ordre suivant : » 1. Le calcaire carbonifère, postérieurement à son émersion, a » été entamé par l’érosion, qui y a creusé, comme dans tous les » massifs de roches perméables, un réseau de fentes et de cavités » souterraines. » 2. Ces fentes et ces cavités ont été ensuite remplies par des » blocs, détachés pour la plupart des bancs carbonifères eux (*) Ce sont, notamment, celles de MM. Stainiei* et H. de Dorlodot. — B 283 — )> mêmes, d’autres provenant de roches qui sont peut-être d’age » différent et qui semblent ne pas appartenir à des dépôts actuel - )> lement représentés dans la région de Lan déliés. Le tout a formé » une brèche avec pâte rouge. » 3. Le travail d’érosion en se poursuivant a rasé la surface de » ces dépôts et a fait disparaître les lambeaux témoins qui pou- )> vaient les relier les uns aux autres, de sorte que la brèche rouge » semble, au premier abord, faire corps avec les bancs encaissants » de calcaire carbonifère. Plus tard, la Sambre, entamant le mas- )) sif carbonifère, a éventré les cavités qui y existaient et mis au » jour les gisements de brèche qui remplissaient ces cavités, )> comme le creusement de la tranchée du chemin de fer a mis au » jour le gisement qui se trouve près de la halte de la Jambe de » Bois ». M. Delépine appuie ces conclusions sur les faits suivants que je vais citer dans le même ordre que l’auteur, en indiquant pour chacun d’eux les observations auxquelles il donne lieu : i°) Les gisements de brèche rouge de Landelies ne sont pas (d’après M. Delépine) régulièrement interstratifiés, mais ils oc¬ cupent dans le massif carbonifère des positions variables ; l’auteur donne à l’appui de cette opinion le schéma reproduit ci-après (fig. 1). Celui-ci représente les différents amas de brèche comme remplissant de larges cassures plus ou moins verticales et dont l’allure est tout à fait indépendante de celle des bancs encaissants. Jfoznt cl&rrGt Fig. 1. — Coupe schématique, montrant la position des gisements de brèche rouge à Landelies, d’après G. Delépine. Voici, au contraire, comment j’ai interprété la coupe de Lan¬ delies, à l’endroit des brèches (fig 2). Ce croquis représente non plus une coupe schématique, mais une coupe exacte. Pour pouvoir le comparer avec celui de M. Delépine, j’ai affecté des mêmes numéros les massifs de ' — B 284 — brèche représentés sur ma coupe. O11 voit que le massif 111 n’y figure pas : c’est qu’en effet il ne fait qu’un avec le massif IV de la tran¬ chée ; il est très facile de s’en rendre compte sur place ; on peut même en juger en consultant la vue en plan figurant à la page i63 de l’ouvrage de M. Delépine, et que l’auteur a reproduite, d’après mon mémoire, en la prolongeant au Sud de la tranchée du chemin de fer (fig. 3). N III et IY. Cette vue en plan montre clairement que les massifs de brèche 11 J et IV ne peuvent être ren¬ contrés tous deux par une même coupe. Sans doute, M. Delépine pourra répondre qu’il 11e s’agit que d’un schéma et qu’il a simplement voulu signifier que les deux massifs de brèche ne sont pas contenus exactement dans les mêmes bancs. Mais, tout d’abord, cela ne l’excuserait pas de représenter deux massifs là où il n’y en a qu’un ; ensuite nous verrons dans un instant qu’il s’est manifestement trompé en interprétant les faits observés dans la carrière II et que la brèche se montre, en III et en IV, exactement dans les mêmes relations avec les couches de calcaire à Pr. giganteus. B 285 — ‘Cela étant, si nous considérons l’ensemble de la coupe et si nous faisons un instant abstraction de l’allure de la surface de contact entre la brèche et les bancs encaissants, on ne peut se refuser à reconnaître que les massifs II, IY et V de mon croquis flanquent les versants des deux voûtes C) très nettes et très régulières, décrites par les couches à Productus g i gantais ; il est donc démontré, par là, que la brèche se comporte, dans l’ensemble, comme une véritable assise interstratifiée, inférieure au niveau V 2C. C’est là un fait capital, qui ne peut guère être contesté et que les théories niant l’âge carbonifère de la brèche sont impuissantes à expliquer. On ne manquera pas de me dire (pie mon dessin n’est pas démonstratif, puisqu’il réflète mon opinion bien plus qu’il ne représente la réalité ; qu’il me soit permis, cependant, de répéter qu’il s’agit d’une coupe exacte et non schématique, faite à l’échelle, avec une assez grande précision, et que je n’ai pas eu à donner le coup de pouce pour que la brèche vienne précisément prendre, dans la coupe, la plgce que lui assigne sa situation dans l’échelle stratigraphique (2). Disons un mot, à présent, de la surface de contact entre la brèche et les couches dans lesquelles elle est enclavée. Cette surface, je le reconnais, est souvent assez irrégulière et, en général, ne coïncide pas exactement avec un joint de stratifica¬ tion. C’est un fait que j’ai constaté depuis longtemps et qui s’observe presque partout. Je l’ai signalé notamment à Landelies, pour ce qui concerne la surface de contact inférieure, celle par laquelle la brèche repose sur les couches d’âge T 2b. Cette surface 11’est pas nette et je l’ai décrite comme suit : « Le passage des bancs précédents à la brèche se fait insensible- » ment : la stratification devient de plus en plus confuse et le » caractère bréchiforme, d’abord indistinct, apparaît petit à petit ; » quelques bancs de l'assise précédente , visibles au bas de l'escarpe - » ment, 11e se prolongent pas vers le haut et viennent buter » contre la brèche. » , - - 1 C) En réalité, ces voûtes sont des bassins retournés, puisque les couches sont renversées (voir Y. Brien, loc. cit. p. 253). (2) E11 ce qui concerne la brèche du massif I, je considère qu’elle 11’a rien de commun avec la « grande brèche », dont elle se distingue par ses caractères lithologiques et par son mode de gi-ement ; c’est, à mon avis, une brèche de remplissage d’une large fracture affectant les couches d’âge V2 b. Je me suis expliqué là-dessus dans mon travail u Description etc... », p. m 247 et 248. — B 286 Au contraire, la surface de contact supérieure m’a paru fort nette dans la grande carrière de la Sambre. Mais dans la tranchée du chemin de fer, où l’on observe cette même surface supérieure, 011 constate de nouveau ce phénomène de bancs venant se perdre dans la masse de brèche. J’ai également signalé le même fait dans la tranchée de la gare de Dinant (l). M. Delépine a fait les mêmes observations, qui l’ont beaucoup frappé et qui ont, semble-t-il, déterminé sa conviction. Il les a décrites et figurées dans son mémoire, mais il les a, à mon avis, très fortement exagérées. Ses croquis ne sont que des schémas et non des représentations tant soit peu exactes des faits. C’est ainsi qu’à l’extrémité Est de la tranchée du chemin de fer, M. Delépine figure (p. 168) le massif de brèche reposant, sur toute son étendue visible (soit sur une centaine de mètres), sur la tranche des bancs de calcaire à Prod. giganteus redressés. Or, cela, je n’hésite pas à le dire, c’est de l’imagination pure ; la surface de contact n’est visible qu’à l’extrémité Ouest de ce grand affleurement de brèche ; elle est peu nette et il est fort difficile de distinguer le point où commence la brèche proprement dite ; tout ce qu’on peut dire, c’est que, près du contact, on trouve une brèche grise, à petits éléments, parfois fossilifère, vaguement stratifiée , formant donc, comme dans la coupe de la Sambre, le toit de la formation bréclii- forme ("2). Dans la brèche rouge qui vient ensuite, on voit en un point, au milieu même de la roche massive, quelques joints de strati¬ fication bien nets, ondulant sur une distance de cinq à six mètres et disparaissant ensuite ; mais nulle part, je n’ai vu rien qui ressemble à la ligne de contact que M. Delépine a figurée et qu'il dit avoir suivie tout le long du quai de la halte ; les excursion¬ nistes du 9 juillet dernier, auxquels je regrette de n’avoir pu me joindre, auront pu sans doute vérifier le bien-fondé des remarques qui précèdent. f1) Loc. cit. p. 4* (2) Cette brèche grise est celle que M. Delépine considère comme repré¬ sentant la grande brèche de Namur et comme étant, par conséquent, d’origine sédimentaire. Le fait que je signale prouve donc, s’il en est besoin, que la brèche rouge occupe, ici encore, le même niveau stratigraphique que dans la coupe de la Sambre. En ce qui concerne la carrière H, voici le croquis qu’en donne M. Delépine (fig. 4) ; la brèche y est représentée comme remplis¬ sant une cavité de forme très irrégulière, creusée dans des bancs redressés de calcaire à Pr. giganteus, les bancs du ^N-E étant figurés comme parallèles à ceux du S-W. Voici, d’autre part, comment j’interprète cette coupe (fig. 5) : S-W N-E Fig. 5. — Même coupe, d’après Y. Brien. Je ne donne pas ce dessin comme absolument exact ; on ne peut guère, en effet, représenter convenablement les faits observés, à cause des contournements et des changements d’allure des couches et à cause de la difficulté de distinguer la brèche des roches homo¬ gènes. Mais deux faits, en tout cas, sont très nets : i° le calcaire en contact avec la brèche rouge massive, bien caractérisée, est cette brèche grise, à petits éléments, à ciment plus ou moins cristallin et à nombreux fossiles que j’ai signalée jadis au toit de la grande formation de brèche rouge de la coupe de la Sambre et qu’on retrouve aussi, comme on vient de le voir, — B 288 — dans la tranchée du chemin de fer ; encore une fois donc, la brèche rouge accompagne ces quelques bancs de brèche grise dont l’ori¬ gine sédimentaire n’est pas niée par M. Delépine lui-même ; 20 les bancs situés de part et d’autre de la brèche ne sont pas parallèles, mais décrivent un synclinal dont le bord S-W est incliné de 25° vers N 3o° E et dont le bord N-E est fortement redressé et ondulé (j’ai mesuré en un point une inclinaison de 6o° vers S 3o° W). Ce synclinal est très net et je m’étonne que M. Delépine ne l’ait pas aperçu ; il n’est, du reste, séparé que de quelques mètres du syn¬ clinal de la tranchée du chemin de fer qui contient aussi, en son centre, de la brèche ; on voit aisément, en franchissant la crête de rochers qui les sépare, qu’ils se raccordent l’un à l’autre ou, plus exactement, qu’ils n’en forment qu’un. Ainsi donc, dans cette carrière H, la brèche apparaît encore au centre d’un synclinal retourné de calcaire à Pr. giganteus, comme l’exige la théorie sédimentaire, et non dans une cavité creusée dans ces bancs par la dissolution. En ce qui concerne la surface de contact, nous retrouvons les mêmes faits que ceux déjà décrits : des bancs viennent se perdre dans la formation massive ; celle-ci présente, en certains points, des apparences plus ou moins nettes de stratification ; il me paraît probable, en outre, que le tout est compliqué par de petites failles. Comment, dans la théorie que je défends, s’explique l’allure de la surface de contact entre la brèche et les bancs encaissants ? Probablement de plusieurs façons. Dans certains cas, on a, sans doute, simplement affaire à un passage insensible d’une roche massive à une roche stratifiée. Cette transition s’effectue de façon plus ou moins irrégulière ; si l’on admet que les derniers bancs de la roche stratifiée sont d’origine détritique comme le calcaire massif, il a suffi sans doute d’une variation dans la grosseur des éléments pour que des bancs, d’abord bien distincts, se soudent entre eux et passent latéralement à une roche massive, contre laquelle ils semblent venir buter. Cette explication s’applique aussi bien, cela va sans dire, à la surface supérieure de contact qu’à la surface inférieure. Mais dans d’autres cas, je n’hésite pas à considérer la surface inférieure de contact — qu’on pourrait appeler le mur de l’assise de brèche — comme une véritable surface de ravinement. Il est à — B 289 — peine besoin de faire remarquer que, s’il en est bien ainsi, le fait doit être considéré comme un argument de plus en faveur de la théorie sédimentaire ; celle-ci admet, en effet, que les éléments de la brèche proviennent, par un processus quelconque, de la désagré¬ gation des assises calcaires immédiatement sous-jacentes, ce qui implique évidemment des discordances de stratification plus ou moins accentuées, ou tout au moins des traces de ravinement. C’est ce qu’ont, du reste, bien compris les géologues partisans de ces théories, mais, chose assez singulière, ils ne semblent pas jusqu'ici avoir reconnu ces traces de ravinement. M. Gosselet dit, en effet, explicitement, dans 1’ « A r demie », p. 662, qu’on n’en a jamais observé. De son côté, M. H. de Dorlodot, dans le travail récent que j’ai cité, se demande « comment il se fait que nous » 11’observions pas les lacunes et les discordances qui ont dû » résulter de cet état de choses (*) ». Or, comme je viens de le dire, il me semble que ces traces de ravinement existent et non pas exceptionnellement mais presque partout en Belgique, là où l’on peut observer le contact entre la brèche et les couches inférieures. 2° Le second argument de M. Delépine, c’est que, d’après lui, « les gisements de brèche sont tous très localisés ; ils cessent » toujours brusquement, on ne peut les suivre comme on suit des » formations régulièrement stratifiées. » Une telle affirmation est bien faite pour étonner ceux qui ont étudié le problème des brèches. La vérité, c’est qu’à Landelies, comme dans les antres régions du pays où les brèches rouges existent, ces formations se rencontrent toujours identiquement au meme niveau (2), qu’elles ne font jamais défaut dans aucune coupe régulière et qu’elles ont donc un caractère très grand de constance et de continuité. Je 11e puis évidemment pas entreprendre de prouver ce fait dans (!) Je pense que M. de Dorlodot a surtout en vue les discordances qui devraient être constatées entre les couches calcaires au sommet des anti¬ clinaux qui, d’après lui, ont été érodés par les vagues et où la brèche 11e s’est pas déposée. Mais il reconnaîtra sans doute qu’011 doit s’attendre aussi, dans la théorie sédimentaire, à ce que la brèche elle-même ravine les couches sur lesquelles elle repose. (2) Je 11’entends pas dire par là que toutes les brèches viséennes qu’on observe en Belgique occupent exactement la même position s trati graphique. Il 11’eii est rien au contraire. Mais un niveau déterminé de brèche est toujours très constant dans une même région. — B 29O — cette courte note, mais j’en appelle à tons ceux qui ont étudié, de façon quelque peu approfondie, le calcaire carbonifère de Belgique. Il y a longtemps, du reste, que le fait a été mis en lumière par Ed. Dupont (*), et il n’a guère, que je saclie, été contesté par personne. Aussi est-on en droit de demander à M. Delépine de citer au moins quelques exemples à l’appui de ce qu’il avance. 3° « Partout où l’on voit les parois latérales, dit toujours notre » auteur, elles offrent les caractères de toutes les parois de cavités, » dolines, cavernes de tous genres, etc... » J’avoue n’avoir jamais fait d’observation semblable. Habituellement, au contraire, la brèclie est en quelque sorte soudée aux bancs encaissants, et on ne peut distinguer nettement la surface de séparation ; il en serait tout autrement s’il s’agissait de cavités remplies après coup. Les parois présentant des traces de dissolution, que M. Delépine a aperçues, se voient partout dans les calcaires et sont le résultat de phénomènes de circulation d’eau tout modernes. 4° M. Delépine conteste qu’on puisse assimiler la brèche rouge de Landelies à la « grande brèche » des environs de Namur, parce que l’une est à éléments hétérogènes et à ciment argilo-calcaire de couleur rouge, tandis que l’autre est à éléments homogènes (2) réunis par un ciment calcaire de la même couleur grise que les blocs. Ces différences dans les caractères des deux brèches impliquent évidemment des différences dans les conditions qui ont présidé à leur mode de formation. Mais cela ne prouve nullement des origines complètement différentes .pour ces deux roches. Tout porte à croire, au contraire, qu’on a affaire à deux faciès différents d’une seule et même formation. Il est notamment absolument établi qu’elles se rencontrent exactement au même niveau strati- graphique. M. Delépine lui-même le reconnaît implicitement en assimilant à la grande brèche les quelques bancs de brèche grise fossilifère, qui à Landelies forment partout le toit de la masse de brèche rouge. Il pourra se convaincre aussi que la brèche rouge (1) Ed. Dupont. Sur le calcaire de la Belgique et du Hainaut français. Bull. Acad. Belg . , 2e série, XV, i863. (2) Je fais des réserves concernant rhomogénéité des blocaux de certaines brèches grises. B 291 — occupe également le même niveau stratigraphiq ne à Waulsort, à Dînant, à St-Aubin, à St-Gérard, etc. Dès lors, si ces brèches rouges étaient dues à des causes accidentelles, si elles étaient postérieures au calcaire carbonifère, par quel hasard extraordi¬ naire occuperaient-elles partout le même niveau et précisément celui d'une autre formation de brèche dont l'origine sédimen- taire et l'âge carbonifère ne font de doute pour personne ? C’est là, me semble-t-il, un argument absolument décisif en faveur des idées que je défends et qui pourrait presque à lui seul en démontrer le bien-fondé. M. Delépine dit encore que certains blocs de couleur rouge qu’on trouve dans la brèche ne sont pas d’âge carbonifère. Cette affir¬ mation, assurément hardie, ne suffira pas, je le crains, à convaincre beaucoup de nos confrères. Si c’est comme je le pense, la couleur rouge des blocs qui a influencé le jugement de M. Delépine, je ne puis qu’appuyer l’opinion de M. Fourmarier, qui attribue cette coloration au ciment et qui fait remarquer qu’on voit souvent dans la brèche des blocs dont la teinte passe progressivement du gris- pâle au rouge. Et à l’appui de cette observation, que chacun a pu faire, j’ajouterai celle-ci, que j’ai faite à l’époque où j’étudiais la brèche de Waulsort et que je rapporte exactement d’après mes anciennes notes : « dans une excavation pratiquée à une certaine » distance de la route d’Hastière à Antliée, se voit un calcaire » blanc, cristallin, paraissant par endroits stratifié. Tous les joints » dont la roche est parcourue sont remplis par une argile extrè- » mement rouge. En certains points, le calcaire est complètement » et très uniformément imprégné de la matière colorante et, de » blanc qu’il était, a pris une belle teinte d’un rose assez intense. » 11 n’y a pas lieu, du reste, d’insister beaucoup sur cet argument de M. Delépine, dont il sera certes le premier à reconnaître la fragilité. * * M. Delépine ne se prononce pas nettement sur l’âge de la brèche. Il se borne à affirmer qu’elle est post-carbonifère. Il laisse entendre cependant qu’elle est peut-être assimilable à la a gash-breccie » du Pembrokeshire que M E. Dixon considère comme d’âge triasique. En réalité, pourtant, M. Delépine aurait pu être plus affirmatif, et il aurait pu prouver que, si l’on adopte sa manière de voir, la — B 292 — brèche 11e peut être antérieure au trias et qu’elle est probablement beaucoup plus récente encore. En effet, le schéma de M. Delépine (fig. 1) montre clairement qu’à son avis les « poches » de brèche, creusées dans les calcaires à Pr. g'ig’anteus, se terminent rapidement vers le bas, puisqu’il dessine le fond de toutes ces poches (sauf une). Or, à Landelies, on le sait, les couches sont retournées ; si les poches de dissolution s’étaient creusées dans le calcaire avant le plissement, nous devrions les retrouver elles-mêmes retournées, c’est-à-dire avec le fond dirigé vers le haut. Comme, d’après les dessins de l’auteur lui-même, il n’en est rien, comme les bancs situés actuellement sous les massifs de brèche ne sont pas entamés par la dissolution (voir schéma fig. 1), il faut donc en conclure que ces prétendues poches de dissolution n’ont pu se creuser qu’après le plissement, c’est-à-dire donc après le Permien. Mais il y a plus. Cette dissolution 11’a pu s’opérer qu’à peu de distance de la surface du sol ; elle est donc postérieure aux phéno¬ mènes d'érosion qui ont fait disparaître l’énorme recouvrement de terrain liouiller, une grande partie des couches carbonifères et peut-être des couches plus anciennes qui, à un moment donné, ont surmonté les points d’affleurement actuels de la brèche. En un mot, 011 ne peut concevoir le creusement des poches de dissolution de M. Delépine qu’à une époque où l’abrasion du massif de char¬ riage de la Tombe était déjà très avancée. O11 en arrive donc, dans cette manière de voir, à conclure que la brèche est une formation relativement très récente et je me demande si notre confrère 11e reculera pas devant cette conséquence de ses théories. Quoi qu’il en soit, comment expliquer, si la brèche est posté¬ rieure au plissement des couches, qu’elle ait atteint un degré de métamorphisme comparable à celui de toutes les roches du dinan- tien, au point qu’on peut l’exploiter comme marbre, au point encore que le ciment fait si intimement corps avec les cailloux qu’on ne peut bien souvent l’en distinguer ? On voit que la théorie de M. Delépine ne résiste guère à un examen tant soit peu approfondi. On pourrait, du reste, pousser plus loin encore cette critique et multiplier les objections de détail. Mais je pense que c’est inutile et que les considérations précé- dentes auront suffi à convaincre le lecteur ; je suis persuadé que M. Delépine lui-même, s’il continue l’étude de nos brèches carboni¬ fères, ne tardera pas à renoncer à ses conceptions actuelles. Chapitre II. I Je dirai maintenant quelques mots à propos des théories de M. Max Loliest. Ce savant attribue des origines absolument différentes aux brèches grises visibles sur l’Ourthe, à Comblain-au-Pont notam¬ ment, et aux brèches rouges qui s’observent à Dinant, Onhaye, Landelies, etc., et qu’il désigne sous le nom de brèche de Waulsort. § i. — Brèche de VOurthe. . M. Loliest reconnaît que cette brèche occupe dans la région de l’Ourthe un niveau constant. Il lui attribue une origine tecto¬ nique : elle résulte pour lui de la fracturation de certains bancs calcaires pendant le plissement Les couches supérieures et les couches inférieures à la brèche n’étant pas brisées, M. Loliest explique cette particularité par des différences de composition minéralogique, qui ont donné à certains bancs une aptitude plus grande à la fracturation. En résumé donc, pour M. Loliest, la brèche de l’Ourtlie ne serait que du calcaire fendillé. Je pense, au contraire, que c’est une véritable brèche. J’emploie à dessein ces deux expressions, car il y a une différence très grande entre une brèche proprement dite, qui répond à la définition classique qu’on donne de cette roche, et un calcaire simplement fissuré. Dans une brèche véri¬ table, même très homogène, les blocaux voisins sont absolument indépendants comme formes ; au contraire, dans un calcaire fen¬ dillé, tous les éléments sont restés en quelques sorte « en con¬ nexion » ; on voit qu’ils n’ont subi qu’un déplacement insignifiant les uns par rapport aux autres. En Belgique nous avons un type assez remarquable de calcaire fissuré dans le marbre bleu-belge, qu’on exploite notamment à Bioulx et à Warnant et .qui occupe, comme on sait, le sommet du calcaire carbonifère. Personne, je pense, ne penserait à le dénom¬ mer brèche, malgré le nombre parfois très grand de veines de ealcite dont il est parcouru. Personne non plus ne niera que ces veines aient une origine tectonique, ni, en tout cas, qu’elles soient postérieures à la sédimentation. D’autre part, nous avons à Namur un fort bel exemple de brèclie à éléments homogènes ; non seulement les blocaux sont tous des fragments d’un même calcaire gris-pâle, à grain fin, mais le ciment lui-même a exactement la même apparence que les cailloux qu’il engloble. Aussi la structure brécliiforme est-elle souvent absolument indiscernable dans la roche saine. Mais quand cette structure est mise en évidence par l’altération, elle apparaît par¬ fois avec une parfaite netteté ; on s’aperçoit alors que cette homo¬ généité n’était qu’une apparence, que des cailloux anguleux voisins présentent des textures, des teintes, des aspects assez dissemblables. Ceci prouve donc qu’il faut être très circonspect quand on parle de brèches à éléments homogènes et qu’on veut tirer de cette homogénéité un argument en faveur d’une théorie. Or, à mon avis, l'homogénéité des brèches de l’Ourtlie n’est qu’apparente ; c’est une illusion, due principalement au fait que le ciment est gris (la brèche de Waulsort à ciment gris paraît aussi, fort souvent, homo¬ gène) ; ce qui y contribue encore, c’est la difficulté très grande des observations sur une roche où l’on trouve bien rarement des coupes fraîches et où on ne peut bien souvent distinguer ni blocaux ni ciment. En réalité, si l’on observe fort attentivement la roche, on y remarque parfois des éléments de nature différente ; j’y ai même reconnu quelques cailloux anguleux de dolomie, plus ou moins nettement délimités et isolés dans la masse calcaire (*). Or, un seul fait de ce genre, s’il était indiscutablement établi, suffirait évidemment à démontrer l’opinion que j’ai émise ci-dessus, à savoir que la brèche de Comblain-au Pont est une véritable brèche et non simplement un calcaire fendillé. Pour ma part, je considère le fait comme établi. Je reconnais cependant que la question peut encore paraître douteuse; pour la trancher de façon décisive, il 0) Note sur un fait intéressant au point de vue de l’origine de la dolomie (Ann. Soc. géol de Belg . , t. XXXII, Bull. p. 5i). Pans le travail que j’examine, M. Lohest dit également que « la roche est à éléments homogènes, généralement calcaires, accidentellement dolomi- tiques ». De plus, je crois me souvenir que le fait a été rapporté aussi par d’autres géologues. suffirait sans doute de faire polir un gros bloc de cette brèche, choisi à l’endroit où la structure bréchiforme est la plus apparente. § 2. — Brèche de Waulsort. Cette brèche est à élément hétérogènes et le plus souvent à ciment rouge. M. Loliest la considère comme une formation con¬ tinentale, d’âge plus récent que le calcaire carbonifère mais anté¬ rieure au terrain houiller. Comme il résulte nettement du croquis publié par l’éminent professeur de Liège (p. B. 217 fi g. 3), cette formation continentale est, d’après lui, discontinue et s’est accu¬ mulée, en lambeaux isolés, dans des dépressions creusées, à la surface du sol, dans les couches de calcaire à Producius giganteus. M. Loliest croit, en outre, que les allures mouvementées des couches qu’on observe parfois au voisinage de la brèche, notam¬ ment dans la région de Dinant, et spécialement les allures en synclinaux étranglés sont dus, en partie, à la présence de la brèche dans des dépressions ; à l’appui de cette manière de voir, il fait remarquer qu’à Waulsort et à Dinant, la brèche occupe toujours le centre des synclinaux et notamment des synclinaux étranglés. Là où la brèche paraît interstratifiée, il n’y a là, pour M. Lohest, qu’une apparence produite par des failles parallèles aux couches, que Briart appelait autrefois des « mouvements parallèles ». M. Loliest ajoute qu’ « il 11e connaît pas de couches de calcaire carbonifère, incontestablement supérieures à la brèche de Waulsort proprement dite ». Examinons sommairement les principales objections qu’on peut opposer à cette théorie. Le seul argument positif que donne M. Lohest pour démontrer l’âge post-carbonifère de la brèche, c’est qu’on y trouve des frag¬ ments de calcaire ressemblant au marbre bleu-belge, donc provenant découches qui lui sont stratigraphiquement supérieures. M. Lohest reconnaît lui-même le peu de solidité de cet argument, et il le présente sous toutes réserves ; il est de fait que les calcaires situés immédiatement sous la brèche et ceux qui la surmontent se ressemblent très fort au point de vue lithologique. Il ne faut pas oublier, au surplus, que la théorie sédimentaire admet que la brèche s’est formée au détriment des couches sous-jacentes et par¬ ticulièrement des couches d’âge V 2 b ; or, certaines de ces couches ’ éA • ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL. 3 20. ont pu être complètement enlevées par cette érosion ; nous ne devrions donc pas trop nous étonner de trouver dans la brèche des échantillons de roches que nous ne voyons pas dans les assises inférieures. C’est la même réponse que je ferai à M. Fourmarier, à propos des silex contenus dans la brèche. Je ferai d’abord remarquer que les silex m’ont toujours paru fort rares dans le marbre de Lan- delies ; je ne me souviens pas en avoir jamais vu ; je sais cependant qu’ils existent parce qu’ils ébréchent les dents de scie, mais, au dire des marbriers, ils se présentent toujours en tout petits frag¬ ments. — A Landelies, je n’ai pas vu de silex dans le calcaire du niveau V 2b \ il se pourrait pourtant qu’il s’y trouvât quelques concrétions, passées jusqu’ici inaperçues ; et en tout cas, il a pu en exister dans les couches supérieures de eette assise V2b , aujour¬ d’hui complètement disparues. En ce qui concerne la position de la brèche dans la série stratigraphique, je n’hésite pas à dire que sa situation sous le calcaire à Producius giganteus m’a toujours paru manifeste. La coupe de Landelies, qu’il faut décidément invoquer chaque fois qu’on parle de la brèche, est démonstrative à cet égard. Dans la tranchée du chemin de fer, la brèche paraît occuper le centre d’un synclinal de calcaire V2C ; mais comme ce synclinal est, en réalité, une voûte retournée, ce fait constitue la preuve la plus indéniable de l’antériorité de la brèche par rapport aux couches V2C; et on ne peut parler ici d’illusion produite par des failles, puisque le sommet de Vanticlina.1 n'est pas érodé. Au surplus, comme je l’ai dit précédemment, l’interstratifica- tion de la brèche rouge entre les couches dénommées V 2b et V 2c dans la légende officielle, est observable partout où ces roches affleurent dans la région de Landelies. Faudra-t-il chaque fois y voir une simple apparence due à des phénomènes tectoniques ? D’autre part, le croquis de M. Loliest montre nettement le contact du liouiller sur la brèche. Comment se fait-il que jamais on n'ait un ce contact ? Comment se fait-il, au contraire, que même dans les régions où la brèche rouge existe, on voie toujours le liouiller reposant sur le calcaire à Productus giganteus ? M. Loliest l’expliquera sans doute en disant que la brèche n’est pas une formation continue ; son croquis montre, en effet, que le — B 297 liouiller peut reposer, par endroits, sur les couches à Productus giganteus. Mais si la brèche n’est pas une formation continue, com¬ ment se fait-il qu’elle ne fasse jamais défaut dans une coupe régulière? A Waulsort et à Dinant, la brèche est toujours au centre des synclinaux. C’est vrai, mais c’est pour cette excellente raison que le calcaire à Productus giganteus y a complètement disparu par érosion. La brèche ne peut donc , dans cette région , se trouver ailleurs qu’au centre des synclinaux. O11 ne peut donc tirer de ce fait aucun argument. En revanche, dans les coupes où ces couches supérieures appa¬ raissent, la brèche n’est jamais au centre d’un synclinal : le fait se vérifiera aisément dans la vallée de la Molignée, c’est-à-dire donc dans une région très proche de celle que M. Loliest a choisie comme exemple. Je me hâte d’ajouter que M. Loliest ne nie pas absolument qu’il puisse exister, en certains endroits, des couches de calcaire repo¬ sant sur la brèche et incontestablement supérieures à celle-ci. Mais il n’hésite pas alors à placer sous ces couches la limite théo¬ rique du liouiller en Belgique, Nous serions donc complètement d’accord si M. Loliest voulait bien reconnaître, non seulement que le fait est possible, mais qu’il est d’une absolue généralité et s’il admettait en outre que la brèche est une formation continue ; mais pour pouvoir dire alors que a la brèche est postérieure au calcaire carbonifère », il faudrait classer dans le liouiller l’entièreté de notre assise à Productus giganteus (1). Sur l’épaisseur du calcaire carbonifère à Landelies (Réponse à M. l’abbé Delépine) PAR y. j3 RIEN^. Dans son mémoire intitulé « Recherches sur le calcaire carbo¬ nifère de Belgique », M. Delépine donne une nouvelle description (*) Cela n’implique pas absolument que je me rallierais à l’idée de placer la limite théorique du liouiller au sommet de la grande brèche. Mais c’est là une question d’intérêt secondaire au point de vue qui nous occupe et qu’il n’y a pas lieu de discuter ici. de la coupe de calcaire carbonifère de Landelies. Cette description est sensiblement plus détaillée que celle que j’ai publiée moi-même en 1905. Elle apporte notamment de nombreuses données paléon- tologiques nouvelles. Ce sont ces données qui ont permis à M. Delépine de modifier le tracé de certaines limites et d’en introduire d’autres : ainsi, cet auteur fait rentrer dans le Tournai- sien 28 m. de dolomie (*) et de calcaire noir à phtanites que j’avais cru pouvoir rapporter au Yiséen, à cause de leurs caractères litlio- log’iques, mais où il a trouvé Caiiinia Corniicopiæ. 11 distingue, en outre, dans la puissante assise que je désigne sous la notation V 2a une zone à P ro duc tus sublævis et une zone à Pr. cor a. Je n’ai pas d’objection de principe à présenter à propos de ces subdivisions et le seul but de cette note est de relever le passage du mémoire relatif aux épaisseurs d’assises. J’attribue à l’ensemble des couches V2 a , dites à Pr. Cor a et à points cristallins, une épaisseur totale de 225 m.; cette puis¬ sance paraît exagérée a M. Delépine ; il pense que certaines séries de bancs se répètent plusieurs fois dans la coupe par suite de la présence de failles. Ces bancs sont, en effet, traversés par deux cassures que j’ai représentées sur mon dessin, mais que je considère comme fort peu importantes et comme ne rompant guère la régularité de la coupe ; l’une d’elles (celle qui est le plus au nord) semble venir mourir dans la partie visible des escarpe¬ ments ; l’autre est presque parallèle aux couches, et il faudrait donc qu’elle eût ni: rejet considérable pour amener la répétition de deux séries de bancs quelque peu épaisses ; enfin, si ces failles sont des failles inverses, comme cela est probable, elles ont eu pour effet de diminuer l’épaisseur visible des couches plutôt que de l’augmenter. M. Delépine donne un autre argument, assez singulier il est vrai : il calcule que les bancs compacts ou bréclioïdes compris entre les deux oolithes à Pr. subi ae vis et à Pr. cor a, ont, d’après mes évaluations, une épaisseur de 110 m. ; or, cette formation n’a jamais, dit-il, plus de 3o m. dans l’Est du bassin de Namur ; aussi ne, consent-il pas à lui en accorder plus de 5o à Landelies. Il eût été préférable de mesurer à nouveau cette épaisseur. Je ne garantis ( 1 ) Et non 45 m., comme M. Delépine le dit par erreur à la page i65 de son mémoire. B 299 pas, évidemment, la parfaite exactitude de mes chiffres, car nul n’est infaillible. Tout ce que je puis dire c’est que j’ai levé ma coupe et mesuré les épaisseurs d’assises avec soin et une certaine précision (1). Je serais donc étonné qu’il y eût dans mes évaluations de fortes erreurs matérielles. Enfin, M. Delépine veut retrancher de la coupe les 60 m. de brèche rouge, sous prétexte que cette formation n’est pas d’âge carbonifère. Je crois avoir prouvé que cette opinion n’est pas sou¬ tenable. Mais si elle l’était, les 60 m. de brèche ne devraient pas être déduits : la coupe reste, en effet, régulière de part et d’autre de la brèche et si celle-ci remplit une poche creusée à une époque post-primaire, elle cache des assises carbonifères qui ont précisé- ment cette épaisseur de 60 m., dont il faut par conséquent tenir compte. Je ne vois donc pas jusqu’à présent de raison pour réduire sen¬ siblement l’épaisseur de 600 m. (2) que j’attribue à l’ensemble du calcaire carbonifère de Landelies (au lieu de 4$o m., chiffre auquel arrive M. Delépine). Peut-être cependant ai-je un peu exagéré la puissance de l’assise à Pr. giganteus , visible sur environ 5o m. et à laquelle je donne une épaisseur de 70 à 80 m. Je reconnais aussi qu’il y a quelque incertitude dans certaines de mes évaluations, à cause des variations dans la direction et l’inclinaison des bancs. Pour tenir compte de ces deux observa¬ tions, j’estime finalement qu’on peut admettre que l’épaisseur totale du Dinantien, à Landelies, est comprise entre 55o et 600 mètres. M. le Président remercie M. V. Brien, puis un échange de vues s’engage entre divers membres au sujet de ces communications. M. M. Leriche adresse un mémoire ayant pour titre : Un insecte nouveau du houiiler belge ( stenodictyoneura belgica). Ce mémoire sera transmis au Président de la Société pour nomination de rapporteurs à la séance du 16 juillet. M. J. Cornet fait ensuite les communications suivantes : (') J’ai fait un levé topographique sommaire de la coupe. (2) Et non « d'au moins 625m. », comme me lefait dire, par erreur, M. Delé¬ pine ; en additionnant les épaisseurs d’assises que j’indique, on arrive à un total de 590 à 611 m. 1 — b 3oo — Le Calcaire carbonifère à Saint-Symphorien lez-Mons PAR jJ. pORNET. S I. La Société des Charbonnages du Levant du Flénu, dans le but d’étudier sa concession de Belle-Victoire, fait en ce moment pra¬ tiquer un sondage sur le territoire de Saint- Symphorien, à environ 200 mètres au Nord et 900 mètres à l’Ouest du clocher de cette commune et vers la côte 45. Ce point est situé à environ 3760 mètres au Nord du passage de la grande faille du Midi dans le même méridien. Après avoir traversé 3io mètres (*) de couches tertiaires et créta- ciques (dont je donnerai la succession ultérieurement), le sondage est entré non pas dans le terrain houiller, comme il était permis de s’y attendre en cet endroit, mais dans le Calcaire carbonifère. Il a aujourd’hui dépassé la profondeur de 421 mètres sans sortir de cet étage. Grâce à l’obligeance de M. Deliarveng, directeur-gérant des Charbonnages du Levant du Flénu, j’ai pu me procurer une série d’échantillons des roches traversées jusqu’à cette profondeur. Ce sont des calcaires gris plus ou moins clair, en général forte¬ ment cristallins, scintillant à la lumière, parfois compacts, très fissurés, avec fissures remplies de veinules de calcite blanche et des parties géodiques à cristaux de calcite ; parfois bréclioïdes, souvent pyriteux dans la masse ou dans les joints. Les échantillons de 358 mètres représentent un calcaire gris clair oolithique. A 366, 400, 4°7 mètres, le calcaire est gris foncé et dolomitique. Les derniers échantillons que j’ai recueillis jusqu’ici (418, 420 et 421 mètres) montrent un calcaire nettement bréchiforme, com- (l) Cette donnée 11’est qu’approximative, le travail s’étant fait d’abord par le procédé avec injection d’eau. Ce qui est certain, c’est que les échantillons remontés de 3i3 m. bo sont du calcaire carbonifère. b Soi — prenant des éléments anguleux de calcaire gris noir, gris clair et blanc. A 348 mètres, un fragment de carotte présente un fragment de fossile que je rapporte, avec plusieurs confrères à qui je l’ai montré, à Chonetes papilionacea. La disposition des couches de calcaire est assez difficile à fixer, vu l’état ordinairement fissuré de la roche. Cependant, un tronçon de carotte provenant de 34o mètres indique une inclinaison de 20°. Je pense que personne n’hésitera à ranger ces roches dans le Calcaire carbonifère et même à déterminer la zone de cet étage à laquelle elles appartiennent : la partie inférieure de notre Viséen supérieur, c’est-à-dire le terme \ 2a de la légende de la carte géolo- a gique : « Calcaire gris à grains cristallins ; calcaire oolithique ou compact )>. § 2* L’interprétation qui, en présence de ce que l’on connaît vers l’Est et vers l’Ouest, semble la plus rationnelle pour expliquer la présence du Calcaire carbonifère à Saint- Sympliorien, est celle qui le considère comme faisant partie d’un massif charrié, comme ceux de Boussu et de Landelies-Fontaine-l’Evèque. L’idée d’une faille ou d’un anticlinal, qui aurait ramené vers le haut le calcaire carbonifère de dessous le bassin liouiller, peut être un instant envisagée, mais ne résiste pas à l’examen. L’idée de l’existence d’un massif de charriage dans la région de Saint- Symphorien-Harmignies n’est pas nouvelle. C’était celle de F. L. Cornet qui, se basant sur les constatations faites au puits n° 1 du charbonnage du Levant de Mons (dit fosse d’Har mignies) , admettait qu’ «il existe probablement, dans cette région, un accident semblable à ceux de Boussu et de Fontaine l’Evêque » (d). Le puits n° 1 du Levant de Mons, abandonné depuis 1876, est situé à 1760 mètres au Nord et 260 mètres à l’Est du clocher d’Harmignies. On peut lire sur la Carte des Mines dont l’auteur, pour cette région, est J. F aly, les indications suivantes, relatives à ce puits : (x) J. Faly, Le Poudingue houiller (2e partie), Ann. Soc. géol. de Belgique , t. XIII, 1886, Mémoires , p. 188. B 302 Orifice . Terrain liouiller. Poudingue liouiller. Fond à . + 90 mètres — 5 o m. 70 — 289 mètres (*) — 3o8 mètres D’autre part, nous trouvons dans un travail de F. L. Cornet et A. Briart, (2), le passage que voici (p. 57) à propos du même puits : « Nous avons reconnu que ce puits avait traversé des assises d’une )> roche d’un gris bleuâtre, grenue, siliceuse et calcarifère, renfer- » niant d’assez nombreux débris de crinoïdes. Ces assises se trou- » vaient dans le voisinage de schistes noirs, dans lesquels nous )) avons constaté la présence des fossiles cités plus haut et carac- » térisant notre second niveau fossilifère. » Les fossiles dont il s’agit ici sont Clionetes Lagnessiaiia et Prodnctus carbonarius. Il faut y ajouter, d’après G. Dewalque (3), Streptorhynch us crenistria. Des échantillons du puits d’Harmignies, ayant fait partie de la collection Briart, se trouvent à l’Ecole des Mines du Hainaut ; ils renferment les trois espèces qui viennent d’ètre citées. Le puits d’Harmignies se trouve à 1240 mètres au Nord du passage de la grande faille du Midi, c’est-à-dire plus loin de cet accident que les fosses de Ciply et de Noirchain. C’est évidem¬ ment la présence à Harmignies de ces fossiles du terrain liouiller inférieur qui avaitamené F. L. Cornet à y admettre l’existence d’un massif de recouvrement, dont le sondage actuel de Saint-Symplio- rien est venu démontrer à nouveau l’existence. Ce massif, en tout cas, est composé d’au moins deux lambeaux, puisque le calcaire carbonifère de Saint-Symphorien s’y présente dans une position plus septentrionale que le terrain liouiller infé¬ rieur du puits d’Harmignies. Il y a évidemment une faille dans le •» massif, entre ce puits et le sondage de Saint-Sympliorien. (*) Notre confrère M. A. Dubar nous a communiqué récemment le ren¬ seignement suivant : feu Lambotte, administrateur du charbonnage du Levant de Mous, affirmait que c’était le calcaire viséea que l’on avait atteint à la fosse d’Harmignies à la profondeur de 379 mètres (289 -f- 9°)* Donné à titre documentaire. (h Note sur l’existence, dans le terrain liouiller du Hainaut, de bancs de calcaire à crinoïdes. Ann. delà Soc. géol. de Belgique , t. II, p. 5 2. (3) Bull. Acad. roy. de Belgique , 2e série, t. XXXflI, il0 1, 1872. b 3o3 — Il est vrai que si le sondage de Saint-Sympliorien n’existait pas, on pourrait peut-être tenter d’expliquer, sans admettre un charriage vers le Nord, la présence des schistes à Productus carbona.ri.us et du poudingue houiller au puits Harmignies. Je crois que c’est ce que J. Faly avait en vue en donnant, sur la Carte des Mines (dont l'exécution est postérieure à son travail sur le poudingue houiller) une inflexion marquée vers le Nord aux directions du poudingue houiller et des couches de houille inférieures du bassin, dans la région d’Asquilies et Nouvelles. Mais, même en l'absence du sondage de Saint-Sympliorien, l'existence d’un massif charrié à la fosse d’Harmignies aurait été démontrée par un autre sondage, dont je vais parler. § 3. La nouvelle société du Levant de Mous a récemment fait forer un sondage à Harmignies en un point situé à environ 36o mètres au Sud et 600 mètres à l’Est du clocher de la commune, c’est-à- dire à 960 mètres ail Sud du passage de la grande faille du Midi et à 2080 mètres au Sud de la fosse d’Harmignies. Ce sondage, après avoir traversé du Crétacique et du Devonien inférieur, a atteint le terrain houiller à 466 m. 5o de profondeur (4) et y a été poussé jusqu’à 1100 mètres et quelques décimètres (3 mai 1911). J’ai eu à ma disposition les carottes du sondage, depuis 659 mètres 60 jusqu’à 1100 mètres 10. L’examen de ces matériaux indique qu’entre ces deux niveaux, le sondage est creusé dans le terrain houiller supérieur ou II2. Au-dessus de 659 mètres 60, on a travaillé au trépan et recueilli peu d’échantillons concluants. De la profondeur de 659.60 à celle de 820 environ, le terrain présente une alternance de dressants (jusque 8o°) et de fausses plateures (jusque i5° et même 5°). En dessous de 820 mètres, jusque 841 m. 70, les strates sont presque tout à fait horizontales. Sous 841 m. 70, elles ne présentent que des inclinaisons variant de 3o° (en deux points, 4»°) et i5° (en un point, 5°). C) Ce qui donne à la grande faille du Midi, dans ce méridien, une incli¬ naison de 3o°. A 907 mètres, on a trouvé une couche de charbon de 1 m. 10 d’épaisseur, ayant fourni à l’analyse 12,68 °/G de matières volatiles. A 1027 mètres on a atteint une veine épaisse de 1 mètre avec 10, 3o °/0 de matières volatiles. Un point à remarquer et dont nos confrères du Couchant de Mons comprendront l’intérêt, c’est que, vers la profondeur dè 820 mètres, on passe brusquement d’assises redressées à 8o° à des stratifications que l’on peut qualifier d’horizontales, par l’inter¬ médiaire (de 820,75 à 829 environ) de schistes friables, décolorés, gris brun, paraissant fai lieux. « Le but de cette note n’étant pas d’exposer les résultats détaillés du sondage d’Harmignies, je m’arrêterai là, en faisant remarquer que ces résultats prouvent le prolongement du bassin liouiller bien loin au Sud de l’affleurement de la grande faille du Midi et qu’ils démontrent que le terrain houiller inférieur rencontré à la vieille fosse d’Harmignies fait partie d’un massif de charriage. Note ajoutée après la séance. — A la date du 29 juillet 1911 le sondage de Saint- Symphorien avait atteint la profondeur de 447 mètres, toujours dans le calcaire carbonifère. De 421 mètres (voir plus haut) à 43 1 mètres, les carottes montrent le même calcaire gris très clair, un peu bréclioïde par place, très fortement veiné de calcite. A partir de 433 mètres, la roche est bleu foncé noirâtre, finement veinée de calcite, et rappelle le marbre bleu belge. Elle renferme par place des joints irréguliers charbonneux ( noirures ). A partir de 44° mètres, le calcaire renferme plusieurs lits de schistes très charbonneux, atteignant, dans les carottes, quelques centimètres d’épaisseur. L’échantillon de 447 mètres est un calcaire bleu foncé fortement veiné de calcite. Ces calcaires foncés qui viennent en-dessous des calcaires gris blanc V2a paraissent appartenir à T ah et l ac. Le massif calcaire de Saint- Symphorien serait donc en position renversée, ce qui était à prévoir. Note ajoutée pendant V impression. — Le sondage est entré dans le terrain houiller à 4^8 mètres. — b 3o5 — M. J. Cornet fait deux communications ayant pour sujet : i) Sur la possibilité de V existence de gisements de pétrole au Congo et 2) Tremblements de terre au Congo. Il présente ensuite des échan¬ tillons provenant du Congo. Ces notes seront insérées dans les publications spécialement réservées aux travaux géologiques sur la Colonie. La séance est levée à 18 heures 3o. b 3o6 Séance ordinaire du 16 juillet 1911 . Présidence de M. C. Malaise, président. La séance est ouverte à io heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Présentation de membres effectifs. — Le président annonce deux présentations. Correspondance. — MM. Stainier et Brien font excuser leur absence à la séance. MM. Arnould, H. Bogaert, J. de Macar, O. Derclaye, E.Discry, Dubar, L. Eloy, A. Greiner, M. Habets, Em. Herpin, V. Leduc, Péters, Cli. Plumier et E. Thiriart remercient la Société pour les félicitations qui leur ont été adressées à la dernière séance. Le Comité du 2e Congrès de l’Alimentation, qui se tiendra à Liège du Ier au 4 octobre 1911, demande l’envoi de délégués. Le Conseil a désigné MM. P. Questienne et M. Loliest pour remplir cette mission. Pti cacheté. — MM. Loliest et d’Andrimont déposent de la part de M. Maurice Mercenier, actuellement au Katanga, un pli cacheté qui est contresigné en séance par le Président et le Secrétaire général. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des remercîments sont votés aux donateurs. Dons d’auteurs. C. Engler et H. Hôfer. — Das Erdol, seine Physik, Cliemie, Géologie und sein Wirtschaftsbetrieb (Leipzig, 1909) Zweiter Band. A. I. Golmann. — La question pliospliatière en Tunisie (Tunis 1911). Rapports. — Il est donné lecture des rapports suivants : a) de MM. C. Malaise, M. Loliest et J. Cornet sur le travail de M. P. Fourmarier : Le gedinnien de V anticlinal de V Ardenne — b 3o7 — entre les massifs cambriens de Rocroy et de Serpont. Conformé¬ ment aux conclusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail aux Mémoires ; elle ordonne également l’impression du rapport de M. C. Malaise. b) de MM. J. Cornet, L. de Dorlodot et C. Malaise sur ie travail de M. A. Ledoux : Etude sur les roches cohérentes du tertiaire belge . Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’Assem¬ blée ordonne l’impression de ce travail aux Mémoires, ainsi que -l’impression des rapports. c) de MM. J. Libert, H. Llioest et R. Henry sur le travail de M. P. Fourmarier : Le sondage de Melen. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail aux Mémoires ; elle ordonne également l’impression du rapport de M. J.. Libert. Nomination de rapporteurs. — Le Président désigne MM. P. Cerfontaine, A. .Renier et J. Cornet pour examiner le travail présenté par M. M. Leriche à la séance extraordinaire du i3 juillet 191-1, et intitulé : Un insecte nouveau du houiller belge ( Stenodic - tyoneura belgica). M. A. Renier demande, au nom de M. R. Cambier et au sien, la nomination de rapporteurs pour l’examen d’un travail qui sera remis sous peu au secrétariat et intitulé : Observations sur Pina- kodendron Maceonocliiei, Kidston et Omphalophloïos anglicus, Sternberg. Le Président désigne MM. A. Gilkinet, G. Schmitz et H. Deltenre comme rapporteurs. Session extraordinaire. — Conformément à l’arrangement conclu avec la Société belge de géologie, celle-ci se charge cette annee de l’organisation des excursions de là session extraordinaire qui auront lieu aux environs d’Arlon, sous la direction de MM. Dondelinger, Fourmarier et Jérome. Le programme suivant est proposé : Samedi 16 septembre : Liège (G.) . - Départ 6*43 Arlon . Arrivée 11. 5 Les excursionnistes peuvent prendre à Liège le train de 7 h. 20 arrivant à Namur à 8 h 14 où ils rejoindront le train de 9 h. t3 amenant les excur¬ sionnistes venant de Bruxelles et arrivant à Arlon à 11 h. 37. Déjeuner. — Election du bureau de la session. Après-midi. — Excursion : Faciès du virtonien des environs d’Arlon. — b 3o8 — Départ vers i h. 3o. — Visite des tranchées Est de la gare (faciès marneux). — Carrières de Schoppaeh. — Carrières Barnich. — Buttes de Stockem. — Gare de Stockem. Stockem . Départ 17.16 Arlon . Arrivée 17.21 Dîner à 18 heures. Séance du soir à 20 heures : Exposé par M. Jérôme de la stratigraphie du Bas-Luxembourg et du programme général des excursions. Le modelé du Bas-Luxembourg en relation avec sa constitution géologi¬ que, par M. le baron L. Greindl, secrétaire général de la Société belge de géologie. Dimanche ÎT septembre : Keuper, rhétien, hettangien dans la région de Rossignol. « Arlon (St.) . Départ 7.01 Marbehan . Arrivée 7.33 Marbelian (Vicinal) . Départ 7.40 Orsainfang . Arrivée 7.48 Visite des tranchées du vicinal entre Orsainfang et Rossignol (3 km.). Marne de Warcq et calcaire sableux de Florenville (sinémurien) A pied : Rossignol-Bellefontaine (6 kilomètres). Bellefontaine (Vicinal) . Bellefontaine (Station) . Bellefontaine (Station) . Virton . . Déjeuner à Virton à l’Hôtel du Cheval Blanc. Virton . Y Buzenol . Départ 11.26 Arrivée H.36 Départ ii.56 Arrivée 12.27 Départ 14.57 Arri vée i5.i8 Visite des carrières Montauban — Tuf calcaire (formation) Buzenol . Virton (St. M.) Virton (St. M.) Athus Athus Arlon. Départ 17.20 Arrivée 17.46 Départ 18.43 Arrivée 19.31 Départ 19.35 Arrivée 20. o3 Lundi 18 septembre : Visite des ardoisières de Martelange. Arlon (Vicinal) . . Départ 7.10 Martelange. . „ . Arrivée 9.10 A 11 h. 3o. — Déjeuner à l’Hôtel de la Maison Rouge. Martelange . Départ i3.ot Attert (Schadeck) . Arrivée 14.08 Trias et lias inférieur. — Étude des tranchées du vicinal entre Attert et Boulier t. Bonnert (Station) . Départ 16.37 Arlon . Arrivée 17.03 Dîner à 18 heures. Séance du soir à 20 heures : Résumé des observations faites pendant les courses du 17 et 18 ; programme des courses du 19. Mardi 19 septembre : Visite des minières de Rodange sous la direction de M. V. Dondelinger. Arlon (Station) . Départ 7.06 Athus . . Arrivée 7.80 Dépôt des bagages à la consigne d’ Athus. Affleurement du macigno d’Aubange et des schistes bitumineux et marnes de Grandcourt ; la minette oolithique et le calcaire bajocien. Diner à Athus. Athus . Départ i5.4ô Florenville . Arrivée 17.53 Souper à 19 heures. Séance du soir : Programme de la journée du 20. O . Mercredi 30 septembre : Cambrien du massif de Givonne. Contact du cambrien et du gedinnien. — Gedinnien (assise de Fépin, de Mondrepuits et d’Oignies). Gîtes fossilifères et roches éruptives dans le gedinnien. Départ à 6 h. 3/4 en voiture pour Muno. Visite des tranchées du chemin de fer depuis la gare de Muno jusque Sainte-Cécile. Retour en voiture de Sainte-Cécile par Chassepierre à Florenville. Dîner à i3 h. 3o à Florenville et clôture de la session. Florenville . Départ i5.o6 Libramont . Arrivée 16.10 Libramont . Départ 16.20 Liège (G.) . Arrivée 19. 11 Commission de compiabilité. — MM. D. Marcotty, H. Llioest, V. Firket, G. Gevers-Orban et A. Delmer sont désignés pour faire partie de la commission de comptabilité qui sera convoquée, en temps opportun, par le trésorier. B 3io — Communications . — M. C. Malaise fait la communication sui¬ vante : Observations sur le gedinnien du pourtour du massif de Serpont, PAR le Professeur p. [Malaise. Dans un travail qui paraîtra incessamment (1), M. P. Fourmarier nous semble avoir démontré, que les schistes aimantifères de Paliseul et quelques autres, considérés comme schistes de Saint- Hubert gd, sont au contraire inférieurs aux schistes bigarrés d’Oignies gc , et seraient les équivalents des schistes fossilifères de Mondrepuits gb. J’accepte cette opinion avec d’autant plus de satisfaction que j’ai rencontré dans des roches que j’avais considérées comme pouvant être gb, près du massif de Serpont, des traces de fossiles rappelant l’assise de Mondrepuits. L’assise des schistes de Mondrepuits se présente lithologique- ment avec les aspects les plus variés : a Mondrepuits, au Brûly de Couvin, à Haybes et à Fépin ce sont des roches schisteuses de même aspect ; à Louette Saint-Pierre, schistes ou pliyllades noirs rappelant le revinien ; près du moulin de Chestion et du moulin Manteau, ce sont des arkoses ; àlaLoge-Watiaux (Seloigne), schistes rougeâtres ou bigarrés rappelant les schistes bigarrés d’Oignies gc. Ici nous avons le faciès des schistes aimantifères. Les schistes aimantifères ont déjà, à différentes reprises, dérouté les géologues ; ce sont eux qui ont d’abord fait synchroniser les schistes de Tubize avec ceux de Paliseul, etc. Mais ce qui détermine l’âge d’une couche, ce ne sont pas ses caractères litholo¬ giques, mais bien sa position stratigraphique. Quant aux arkoses, M. Gosselet a reconnu leur grande importance dans le gedinnien ; les trouvant à Serpont (arkose de Bras) sous les schistes aimantifères, il les plaça à la base de ceux-ci, que l’on considérait alors comme schistes de Saint-Hubert. L.O • : ; ' ' , , 'j • I : . , (1 ) Le gedinnien de l’anticlinal de l’Ardenne entre les massifs Cambriens de Rocroy et de Serpont. — B 3ll — D’autre part, la masse importante de poudingue qui se trouve sous ces arkoses était, au moment où il exécutait ses travaux, masquée par d’épais taillis. J’ai eu la chance de me trouver dans des circonstances plus favorables, et de pouvoir constater la présence de puissants dépôts de poudingue, et j’ai, par mon levé de la planchette de Libin-JBras, apporté de nouvelles observations, relativement à ce poudingue, qui se rencontre avec les mêmes caractères et la même position, autour des massifs cambriens de Rocroy, de Stavèlot, de Givonne et de Serpont, au bord sud du bassin dévonien de Dinant ; il est représenté sur le bord nord par le poudingue d’Ombret, de même que l’arkose de Haybes et celle de Bras sont représentées par l’arkose de Dave. Outre les arkoses de Bras, nous avons l’arkose de Gedinne à la base des schistes bigarrés, et au-dessus les arkoses de Poix, également dans les schistes bigarrés, mais à un niveau supérieur aux premiers. Dans mon levé de la planchette de Libin-Bras, j’ai considéré le poudingue et l’arkose de Bras, comme se trouvant à la base des schistes de St-Hubert, adoptant la manière de voir de M. Gos- selet. Malgré la grande autorité démon savant ami, je lui ai dit, à différentes reprises, ainsi qu’à M. Ch. Barrois, et à feu G. De- walque, que j'avais trouvé des traces de fossiles dans des couches supérieures aux poudingue et arkose. On trouve au Nord du massif de Serpont, un poudingue pugi- laire, à cailloux, ayant tous les caractères des quartzites reviniens. Si on se dirige vers le Sud, on voit de l’arkose et successivement des roches de plus en plus récentes : gedinniennes et coblenciennes. On voit dans le pourtour du massif cambrien de Serpont, les diverses assises gedinniennes suivantes : gd assise de St-Hubert gc » d’Oignies gb » de Mondrepuits g a » de Fepin (arkose et poudingue de Bras). La découverte de fossiles, dans les couches du gedinnien, est de la plus haute importance, puisque seul ici, le caractère paléonto- logique peut nous fournir des données utilisables pour déter- ANN. SOC. GÉOL. UE BELG.. T. XXXVIII. BULL., ai. — B 3l2 — miner l’âge relatif et le synchronisme des diverses couches de cette partie du dévonien inférieur. En 1904, j’ai recueilli dans la carrière de l’albaule à Glaireuse (Villance) des débris de poissons qui ont été rapportés au Pteraspis chineuse, Rœm ; M. Cli. Eraipont a d’autre part décrit un Pteras¬ pis Dewalquei , trouvé par feu G. Dewalque dans les schistes aimantifères de Pâli seul. Voyons maintenant les arguments paléontologiques qui me paraissent démontrer la présence des schistes de Mondrepuits, dans le gedinnien, à proximité du massif de Serpont. J’avais trouvé à différentes reprises des traces de fossiles dans des roches supérieures aux poudingue et arkose de Bras. Ces roches sont des schistes noirâtres, et des schistes quartzeux gris- noirâtre, passant au grès et au quartzopmyllade : on les ren» contre dans les tranchées du chemin du fer du Luxembourg, qui traversent en partie le massif de Serpont, près de la tranchée 147, et dans quelques excavations voisines. J’avais rencontré surtout de nombreux anneaux de Crinoïdes dans ces roches inférieures aux schistes aimantifères dont M. Fourmarier a déterminé lu position. M. Maillieux vient de publier une note (]), dans laquelle il figure et décrit Orthotetes ingens, Drevermann, espèce qu’il a observée dans les schistes de Mondrepuits, à Macquenoise (Collection E. Dejaer). J’ai trouvé à Serpont la même espèce et M. Mallieux a confirmé ma détermination. En étudiant mes échantillons, j’y ai constaté les espèces sui¬ vantes : Orthotetes ing'ens, Drevermann. Orthis Verne uili , De Kon. Rliynchonella, sp. Spirifer Mercurii , Goss. Gastéropode-fragment. Favosites, sp. Anneaux d’encrines, très nombreux. C’est donc une petite faunule qui se rapporte à l’assise de Mo.11- drepuits. C) (PI. B, fig. 3 à 5.) Apparition de deux formes sigéniennes dans les schistes de Mondrepuits (Bull, de lu Soc. belge de géol., etc. Procès-verbaux , T. XXV, pp. 179. Bruxelles, 1910). — b 3i3 — M. Maurice Leriche a repris l’étude des fossiles des schistes et grès calcareux de Liévin, fossiles qui avaient d’abord été signalés par M. Cli. Barrois, dans ces roches, rapportées tour-à-tour au silurien et au dévonien. M. Leriche admet actuellement que les roches de Liévin repré¬ sentent les schistes fossillifères de Mondrepuits, que leur faune est silurienne, et représente un des termes les plus élevés du Ludlow. « Le gedinnien, dit M. Leriche (J), que l’on range maintenant dans le dévonien, comporte une division en deux parties : une partie inférieure d’âge silurien; une partie supérieure, d’âge dévo¬ nien. » « J’ai été amené à ce résultat, i° par l’étude des poissons du gedinnien supérieur (schistes de Fooz), 2° par l’étude encore inédite de la faune des schistes de Mondrepuits et des Lamelli¬ branches des grès calcaires de Liévin. Cette faune est celle du silurien le plus supérieur (Ludlow supérieur) de l’Ouest de l’An¬ gleterre. » M. Leriche dit (2) que « les caractères paléontologiques et miné¬ ralogiques des schistes de Fooz ou schistes d’Oignies, schistes de St-Hubert, qui forment le gedinnien supérieur, sont identiques à ceux de la partie inférieure du « vieux grès rouge » anglais avec laquelle commence le dévonien, dans la Grande-Bretagne. » Les schistes de Mondrepuits auraient donc une faune silurienne et notre gedinnien inférieur aurait à la base une faune silurienne et au-dessus viendrait la faune du dévonien inférieur. Attendons que M. Leriche ait publié les preuves de ce qu’il avance; mais en présence de la discordance de stratification entre le cambrien de l’Ardenne, et ce que nous considérons comme le dévonien inférieur, discordance marquée par un puissant dépôt de poudingue, suivi d’une roche élastique à gros éléments, on se demande où nous placerons les limites entre le cambrien et le dévonien ? Les affinités siluriennes des schistes des Mondrepuits n’avaient pas échappé à L. G. de Koninck et dans une notice publiée sur (Ù L’histoire géologique de l’Ardenne. Leçon d’ouverture du Cours de géologie Revue de V Université de Bruxelles, mars 1910, p. 377, note 1). (2) Loc , cil. , p. 377. B 3l4 — ces schistes (*), nous voyons (-) qu'il dit « que malgré l’analogie de certaines espèces décrites plus haut, avec leurs analogues silu¬ riennes, l’ensemble de la faune offre néanmoins un faciès dévo¬ nien, sur lequel il serait difficile de se tromper. » En admettant les schistes de Mondrepuits comme représentant un des niveaux les plus élevés du silurien, il nous manquerait en Ardenne, tout l’ordovicien et la presque totalité du gothlandien. Le poudingue gedinnien repose, en stratification discordante, sur le cambrien du massif de Serpent. Ce fait s’observe en trois points, dans les tranchées du chemin du fer du Luxembourg entre les kilomètres i44 ï à proximité de la route de Bouillon au N. du kil. 36. Nous comptons revenir plus tard sur ces dis¬ cordances. M. Max Lohest fait ensuite la communication suivante : Sur ia roche éruptive de Voroux-Goreux, PAR (Max. JLohest. Le puits alimentaire de la ville de Liège dit « puits de secours » est situé à environ 880 m. au Nord de l’arrêt du chemin de fer de Voroux-Goreux sur la ligne de Liège à Waremme. Dans une note antérieure sur la coupe géologique de ce puits (3), établie d’après des échantillons que m’avait fourni M. Broulion, ingénieur-direc¬ teur du Service des eaux de la ville de Liège, j’avais insisté sur la composition incomplète du crétacé, en ce point, et particulière¬ ment sur l’absence du hervien. Après la lecture de la note de M. Halet (4), qui admet l’existence du grès glauconifère hervien au puits de secours, j’ai revu avec soin les échantillons remis par M. Broulion en 1910. Cet examen confirma mon opinion première. Elle fut appuyée davantage par la visite des galeries (s). f1) Ann. de la Soc. géol. de Belgique , T. II, Liège 1876, mém. p. ii>5. (2) Ibid., p. 5o. (3) Ann. Soc. géol. de Belg ., t. xxxvm, 1910. (4) Halet. Observations nouvelles concernant la coupe du puits de Voroux-Goreux, Bull. Soc. belge de géologie, t. XXV, p. 193, 1911. (5) 5i échantillons, recueillis approximativement de mètre en mètre, et b 3i5 Du puits part actuellement une galerie dirigée vers le Sud- Ouest et située à la côte 120, à 37ni5o sous la surface du sol. Cette galerie est d’abord entièrement creusée dans la craie blanche à silex noirs. Mais à 88 ni. du puits la craie devient plus jaune. Elle est durcie à n5 m., et à i36 m. 011 trouve au radier une roche cristallinne dont il sera question plus loin. Les sondages faits par la ville au Sud-Ouest du puits de secours avaient déjà fait reconnaître l’existence d’une roche dure située sous la craie à une profondeur de 4° à 35 m. sous la surface du sol, et s’élevant insensiblement dans la direction du Sud-Ouest. A 180 m. du puits cette roche vint former un petit massif (pie l’on dut contourner pour maintenir le toit de la galerie dans la craie. Elle présentait partout les mêmes caractères minéralogi¬ ques. Visible dans la galerie, depuis 180 m. du puits de secours jusqu’à 220 m., elle disparaît alors brusquement, son contact avec la craie blanche étant à peu près vertical. Partout où l’on peut observer son contact, c’est-à-dire depuis 1 36 m. jusqu’à 220 m. du puits de secours, on voit la craie reposer directement sur la roche dure s ans intermédiaire de hervien, ni de craie glauconifère. provenant de ce puits, ont été donnés par M. Broühon, à l’Université, le 7 février 1910. L’échantillon nu 89 provenant de la profondeur 3q,5o est incontestable¬ ment de la craie blanche, tendre, traçante, à silex noirs. L’échantillon 4(> prélevé à 4o"'20 montre qu’on est encore dans la craie. Quelques fragments de craie sont durcis et pointillés de glauconie. L’échantillon suivant, provenant de 41 m-, est en majeure partie constitué par de la poussière de schiste silurien bleuâtre avec quelques débris très reconnaissables. Au microscope on distingue dans les fragments de schiste quelques grains de craie blanche, mais absence complète de grès glauconi- fère de quartz ou de sable. O11 ne paraît donc pas avoir traversé du grès. Je ne possède pas d’échantillons intermédiaires entre 4om20 et 41 m., soit sur 80 centimètres. L’étude des galeries du voisinage démontre encore l’absence complète du hervien en ce point, où, d’après les études de MM. Rutot et Van den Broeck, les galeries des eaux alimentaires delà ville de Liège, Aiui. Soc. belge de géol t. I, p. 247, 1887) son épaisseur probable aurait été de i5 à 16 mètres. C’est ce que tout géologue aurait pu rationnellement supposer, car nul 11e s’attendait à la rencontre à Voroux-Goreux d’une roche éruptive et de dislocations toutes spéciales. En tout cas s’il y avait quelque hésitation au sujet du hervien, il ne serait pas bien difficile de vérifier la chose. Il suffirait d’un sondage de 4 mètres à l’entrée de la galerie partant du puits de secours. — b 3i6 — En continuant vers le Sud-Ouest on rencontre de nouveau depuis 220 m. du puits de secours jusqu’à 575m., la craie blanche ordinaire à silex noirs. En ce point la craie jaunâtre et la craie durcie commencent à réapparaître, et, vers 640 m., on rencontre un nouveau pointement de la roche éruptive, que l’on a également contourné. Examinée au microscope la roche ne présente pas de différence essentielle avec celle que l’on observe à 220 m. Cependant à 44^ m. on y reconnaît des divisions prismatiques très nettes et à 775 m. on distingue un conglomérat formé de cailloux roulés cimentés par de la craie durcie. Ces cailloux ressemblent beaucoup à du grès giauconifère, mais l’examen microscopique ne peut laisser de doute. Il s’agit bien d’une roche éruptive très altérée. Il en est de même, je pense, de quelques grains verdâtres contenus dans le ciment du conglomérat et qui pourraient être confondus avec la glauconie s’ils 11’étaient beaucoup plus volumineux que ceux que l’on rencontre dans les roches glauconifères. En ce point un gros morceau de roche enlevé au contact de la craie blanche montre une surface polie mamelonnée sur laquelle de nombreux coquillages sont incrustés. L’échantillon que nous avons l’honneur de mettre sous les yeux des membres de la Société paraît avoir été détaché d’un rocher situé au bord de la mer. La roche éruptive aurait donc formé rivage à l’époque de la craie blanche. Nature de la roche éruptive. — M. L. de Dorlodot m’a remis à ce sujet la note suivante : « Laroche est composée en majeure partie de microlitlies de feldspath rapportés soit à l’oligoclase ou au labrador. Il ne sont généralement que simplement maclés. Certains de ceux-ci, déplus grandes dimensions, sont disséminés dans la roche. L’espace res¬ tant est rempli par une pâte vitreuse avec par places des agrégats de quartz microcristallin et des cristaux verdâtres arrondis rap¬ portés avec doute au grenat. Ces derniers sont généralement entourés d’une auréole de quartz. La roche contient de la calcite. Cette roche, à laquelle il serait prématuré d’assigner un nom, est caractérisée par l’absence presque complète de mica et de quartz de dimensions appréciables. Je me propose d’en faire une étude plus complète. » Age de la roche éruptive. — On peut rationnellement supposer que la roche éruptive est plus jeune que le silurien qu’elle traverse, et antérieure à la craie blanche qui la recouvre. On se figure aisément que la présence d’une roche éruptive très résistante ait produit une modification dans le relief du crétacé, la roche dure formant îlot pendant le hervien. Mais les schistes siluriens du puits de secours sont très altérables et dans ce cas l’on ne s’explique guère l’absence du hervien sur le silurien rencontré en cet endroit. On peut donc se demander si le silurien de Voroux et la roche éruptive qu’il renferme ne constituaient pas, pendant l’époque lier- vienne, un îlot limité par des cassures, îlot détruit à l’époque de la craie blanche. Il est à remarquer, dans cette hypothèse, que le hervien existe partout à peu de distance de Voroux-Goreux, à Horion-Hozémont, au fort de Hollogne, entre A Heur et Rocour, dans la vallée de la Mehaigne et vers le Nord aux environs de Hasselt. Toutefois la carte géologique ne le renseigne ni à la sucrerie de Waremme, ni à Bergilers, où des sondages ont rencontré la craie blanche reposant sur le cambro-silurien. Il en résulte que cet îlot, non recouvert parla mer hervienne, aurait eu dans le sens Est-Ouest une étroitesse extrême. Dans cette recherche il importe de noter la présence de la craie durcie à mesure qu’on s’approche de la roche éruptive. Mais on ignore encore les conditions dans lesquelles la craie se durcit, et en Hesbaye on trouve de la craie très dure loin de toute roche éruptive. L’examen microscopique de la craie prise au contact immédiat de la roche éruptive 11e présente rien de spécial, du moins dans les quelques préparations que j’ai eu l’occasion d’examiner. Comme 011 le voit, le problème de l’àge de la roche éruptive de Voroux-Goreux renferme encore beaucoup d’inconnues. Rien 11e démontre jusqu’à présent que cette roche ne date pas du hervien. Le fait incontestable qu’elle a formé rivage pendant le crétacé n’exclut pas cette hypothèse. M. A. Renier. La présence d’organismes dans la craie blanche au contact de la roche éruptive prouve que celle-ci était refroidie au moment du dépôt de la craie blanche. b 3i8 Le Secrétaire général donne au nom de M. X. Stainier, lecture de la note suivante : Roches manganésifères du tertiaire belge, PAR JL- {Stainier, Professeur à l’Université de Gain!. Le manganèse est un élément fort répandu dans le primaire belge, tout particulièrement dans le cambrien, le silurien et le dévonien, sous toutes sortes de modes de gisements : Enduits, filons, couches interstratifiées, etc. Il ne fait pas non plus défaut dans le carbonifère comme nous l’avons rappelé récemment (*). Il existe aussi dans le secondaire, car beaucoup de dendrites qui tapissent les joints de la craie sont, comme nous avons pu nous en assurer, formées de composés manganésifères. Le manganèse existe même dans le jurassique comme le prouve la description d’un gisement de cette substance faite par Engelspach-Larivière, il y a longtemps déjà. Ce gisement se trouvait à St-Léger près de Virton (2). Mais on a rarement signalé la présence de ce métal dans le terrain tertiaire où sa présence, comme nous allons le montrer, n’est cependant pas rare. A vrai dire aucun des gisements dont nous allons parler n’a de valeur industrielle, mais la connaissance de la grande diffusion du manganèse dans le tertiaire n’est pas sans avoir un intérêt utilitaire, car on sait maintenant combien le rôle des oxydes de ce métal est important, comme agents d’oxydation, dans certaines fonctions physiologiques du règne végétal. Manganèse dans le bruxellien. Sur le plateau du hameau de la Sauvenière, à Spy, on exploite dans une sablière, le sable blanc du landenien supérieur. Situation (]) X. Stainier. Un gisement de Delvauxine et de manganèse à Couthuin. Ann Soc. géol. de Belgique , t XXXVI, 1909, Mém. p. 1. (2) Cf. Mém. couronnés de V Académie royale de Belgique, t. VII, 1828,01-4° : Description géognostique du Grand-Duché de Luxembourg, p. 89. de la sablière par rapport au clocher de l’église de Spy : Lat. Sud = iioo m. Long. Est = 600 m. Cette sablière présente la coupe suivante : «c ci . V € . 74 » 2,o5 )) o, 5 o » — M/i o,3 6°/0 0.17 » = S 0,07 )) 2,86 » = P 1,25 )) 11,02 » D’où le composition minéralogique suivante : Teneur en chaux . 9,74 °/° dont combinée avec 2,86%P203 à l’état deCa2(POJ2 3,38 °/0 Reste chaux 6,36 °/0 (') Stahl und Eisen, 1901, 1e1 déc., p. 1286/8. — B 339 — Teneur en acide carbonique . . 11,02 °/0 dont combiné avec 6,36 °/0 Oa O à l’état de Ca CO3 . 5, 00 » Reste acide carbonique 6,02 °/0 « dont combiné avec 2,o5 °/0 Mg O à l’état de Mg CO3 2,25 °/0 Reste acide carbonique' 3,77 °/0 Teneur en oxyde ferreux . . . . 29,84 % dont combiné avec 3,77 °/0 CO2 à l’état de Fe CO3 . 6,17 °/0 Reste oxyde ferreux . 23,67 °/o dont combiné avec i3,83°/„ Fe2 O3 à l’état de Fe304 . 6,22 °/0 Reste oxyde ferreux 17,45 °/o Comme l’oxyde ferreux ne se trouve pas à l’état libre, le reste ne peut se présenter que sous forme de silicate ferreux ; 17,46 °/0 d’oxyde ferreux forment avec 1 4* ^4 % de silice 31,99 °/0 Fe S i O3. De la teneur totale en silice de la minette il reste donc i5,32 — 14,54 = 0,78 °/o qui se présentent sous forme de silice ou de gangue. La composition minéralogique de la minette est donc la sui¬ vante : Silice et gangue ....... 0,78 °/0 Ox}7des manganiques . o,5o » Alumine . 8,32 » Phosphate calcique . 6,24 » Carbonate calcique . ; . n,36 » Carbonate magnésique . 4>3o » Carbonnate ferreux . 9,94 » Silicate ferreux . 31,99 5) Magnétite . 20, o5 )> II. — Minette noir-bleuâtre de la minière Victor a Hayange, le long de la faille de Fontois. L’échantillon consistait en une masse d’environ 2 kg. de couleur noir-bleuâtre. A l’état pulvérisé elle était fortement ma¬ gnétique. Voici le résultat de l’analyse chimique : Résidu insoluble dans les acides . . 8,o3 °/0 Oxyde ferrique . 38,66 » 52,62 °/0 - Oxyde ferreux . 32,87 }) \ Fe Alumine . . . 5,42 » Chaux . 3,52 » Magnésie . 1,08 » Oxydes manganiques . 0,47 » =M n 0,34% Anhydride sulfurique . 0,12 » = So,o5°/0 Anhydride phospliorique . 1,97 » = P o;86% Acide carbonique . 6,o3 » D’où la composition minéralogique suivante : Teneur en chaux . 3,52 °/0 dont combinée avec 1,97% P205 à l’état Ca3 (P04)2 2,33 °/0 Reste chaux 1,19 °/0 Teneur en acide carbonique . 6,o3 °/0 dont combiné avec 1,19 % CaO à l’état de la CO3 . 0,93 0/o Reste acide carbonique 5, 10 °/0 dont combiné avec 1,08 % MgO à l’état de MgCO3 1,18 % Reste acide carbonique 3,92 % Teneur en oxyde ferreux . 32,87 % dont combiné avec 3,92 ü/0 CO2 à l’état deFa CO3 6,41 » Reste oxyde ferreux 26,46 °/0 dont combiné avec 38,66 °/0 Fe2 O3 à l’état de Fe3 O4 17,4° » Reste oxyde ferreux 9,06 °/0 Ces 9,06 °/0 d’oxyde ferreux forment avec 7,55 °/Q de silice 16,61 °/0 FeSi'O3. Le reste de silice libre, qui est à considérer comme gangue ou en majeure partie comme silice non susceptible de réaction, s’élève à 8,o3 — 7,55 = 0,4 8°/0. Des chiffres précé¬ dents résulte la composition minéralogique suivante : Silice et gangue . 0,48°/, Alumine . 5,42 » Oxydes manganiques . 0,47 )> Phosphate calcique . 4,3o » Carbonate calcique. . . . 2,12 » — B 34l — Carbonate magnésique .... 2,26 « Carbonate ferreux . io,33 » Silicate ferreux . 16,61 w Magnétite . 56, 06 » III. — Minette verte de la minière Victor a Hayange. L’écliantillorr, un morceau de minerai d’un poids d’environ 2 kg., provenant de la partie supérieure de la couche grise, était faiblement magnétique à l’étafc pulvérisé. Sa composition chi¬ mique était : Résidu insoluble dans les acides Oxyde ferrique . Oxyde ferreux . Alumine . Chaux . Magnésie . Oxydes manganiques . Anhydride sulfurique . Anhydride pliospliorique . Acide carbonique . i3,62 % 8,42 )> / - Fe 34,71 » \ 82,89 % 5,39 » 10,34 }) 2,3o )) 0,70 » = Mno,5i % trace 2,33 °/0 = Pi, 02 °/° I7.91 » D’où la composition minéralogique suivante : Teneur en chaux . 10, 34 % dontcombinéeavec2,33°/0 P205àl’étatdeCa3(P04)2 3,91 » Reste chaux 6,43 °/0 Teneur en acide carbonique . 17,91 % dont combiné avec 6,43 °/0 Ca O à l’état de Ca CO3 5,o5 » Reste acide carbonique 12,86 °/0 dont combiné avec 2,3o °/0 Mg-0 à l’état de Mg’ CO3 2,53 » Reste acide carbonique 10, 33 % Teneur en oxyde ferreux . 34,71 °/0 dont combiné avec 10, 33 °/0 CO2 à l’état de Fe CO3 16,90 » Reste oxyde ferreux 17,81 °/0 dont combiné avec 8,42 °/G Fe203 à l’état de FeàOi 3,77 » 14.04 % — B 342 — Ces 14,04 0/° d’oxyde ferreux se présentent nécessairement sous forme de silicate ferreux et exigent pour cela 11,70 % de silice, pour former 25,74% FeSzO3. Il reste donc comme silice et gangue 18,62 — 11,70 == 1,92 % des résidus insolubles dans les acides. La minette a par conséquent la composition minéralogique suivante : Silice et gangue . 1,92 % Alumine . 5,39 w Oxydes manganiques . 0,70 » Phosphate calcique . 6,24 » Carbonate calcique . 11,48 » Carbonate magnésique .... 4,83 » Carbonate ferreux . 27,23 » Magnétite . 12,19 » Silicate ferreux . 25,74 }) IY. — Couche verte d’Esch-sur-l’Alzette. En dessous de la couche noire de la minière Hoehl à Esch se trouve, comme base de la formation oolitliique, la couche verte avec une puissance de i,56 m. La masse soumise à l’analyse est un échantillon moyen de cette couche. En voici les résultats : Résidu insoluble dans les acides. 12,24 °/o Oxyde ferrique . . 8,65 » 1 = Fe Oxyde ferreux . . 38,87 )) \ 36,28 °/0 Alumine . . 4’34 » Chaux . 4.9e )) Magnésie . . 3,l6 )) Oxydes manganiques .... 0,57 » — M 7Ï 0 , 4 1 °/o Anhydride phosphorique . • 2,19 )) P 0,96 % Acide carbonique . . 18,54 )) D’où la composition minéralogique correspondante : Teneur en chaux . ^,96 % dont combiné avec 2,i90/0P205àl’étatdeCa3(POi)2 2,59 » Peste chaux 2,37 % Teneur én acide carbonique ....... 18,54 % dont combiné avec 2,87 °/0 CaO à l’état de C a CO3 1,86 » Reste acide carbonique 16,68 °/G dont combiné avec 3,i 6°/0 Mg* O à l’état de Mg’CO3 3,48 » Reste acide carbonique 18,20 °/0 Teneur en oxyde ferreux . 88,87 °/o dont combiné avec 18,20 °/0 CO2 à l’état de Fc CO3 21,60 » Reste oxyde ferreux 17,27 °/0 dont combiné avec 8,65 °/G Fc2 O3 à l’état de Fe304 8,89 » Reste oxyde ferreux i3,38 °/0 Ces i3,38 °/0 d’oxyde ferreux se combinent avec ii,i5 °/0 de silice pour former 24,88 °/G Fe Sz O3. Il reste donc 12,24 — n,i5 = 1,09 °/0, comme silice et gangue, du résidu insoluble de la minette. La couche verte a par conséquent la composition minéralogique suivante : Silice et gangue . 1,09 °/0 Alumine . 4*^4 » Oxydes manganiques . 0,57 » Phosphate calcique . 4>7& » Carbonate calcique ...... 4»2^ » Carbonate magnésique ..... 6,64 » Carbonate ferreux . 34,80 » Magnétite . . . . . 12,54 » Silicate ferreux . 24,53 » A cette occasion je voudrais insister sur la forte teneur en magnésie de la couche verte. C’est le plus haut pourcentage de magnésie que j’ai trouvé pendant une pratique plus que trente- naire des minettes lorraines-luxembourgeoises. La combinaison sous laquelle se présente l’alumine dans' les minettes donne lieu, aujourd’hui encore, à de profondes diver¬ gences. Suivant l’ opinion ancienne et générale, elle se présenterait sous forme d’argile, comme silicate alumineux. ANN. SOC. GÉOL. DE BEEG., T. XXXVIII. BULL., 23. M. Stanislas Meunier (*), au contraire, admet la présence d’hy- drate d’aluminium dans les minettes, qu’il fait également partici¬ per à la formation des oolithes, opinion combattue cependant par M. L. van Werweke (2). D’après M. Meunier la teneur des minettes en alumine consiste en une substance semblable à la bauxite, qui, abstraction faite de l’adjonction de grains de sable, est un hydrate alumineux. Elle doit sa présence dans les minettes à la propriété qu’ont le fer et l’alumine de se précipiter dans leurs solutions de sels par le carbonate calcique En effet, si on ajoute à une solution de sulfate d’alumine un morceau de carbonate calcique, on constate à la fois la précipitation de l’hydrate alumi¬ neux et la formation de sulfate calcique qui se dissout, tandis qne l’acide carbonique combiné avec la chaux s’échappe. Les analyses communiquées dans ces lignes me permettent de prendre parti quant à la question sur la nature de la teneur en alumine des minettes et cela en faveur de la théorie de M. Meu¬ nier. Après avoir transformé par les teneurs en acide (acide phosphorique, acide carbonique, silice) toutes les bases satiables (chaux, magnésie, oxyde ferreux) en leurs sels correspondants, il ne subsistait dans mes analyses qu’un faible restant de silice qu’on aurait pu considérer comme provenant de l’argile, bien qu’il faille plutôt l’envisager comme silice non susceptible de réaction qui ne manque dans aucune minette. On peut évaluer la composi¬ tion moyenne d’une argile avec une teneur de 25 °/0 d’alumine sur 60 °j o de silice. Dans les analyses mentionnées nous trouvons cependant les restes suivants : I II III IV Alumine , 8,32% 5,42% 5,3 9 °/0 4>34 % Silice et gangue 0,78 °/G 0,48 % 1,92 % 1,09 °/0 Or si on admet ces dernières teneurs, malgré leur puissance invraisemblable de réaction déjà mentionnée, comme pure silice (x) Sur l’origine et le mode de formation du minerai de fer oolithique de Lorraine. « Compte-rendus de l’Académie des Sciences )>, Paris 1901, m. iG, pages 1008 et suiv. (2) Das kieselsauregerüst der Eisenhydronzdoolithe in den lothringiscli- lüxembürgischen Eisenerz lagern. Mitteilüngen der Geologisclien Lande- sanstalt von Elsas-Lotliringen, t. V, fasc. IV, 1908, p. 3o3 et suiv. argileuse, on pourrait par cela même défalquer les teneurs suivantes comme alumine combinée avec l’argile : i il 0,32 "/„ 0,20 °/„ et il resterait encore de l’alumine libre dans I II III iv 8,00 % 5,22 % 4,59 °/o 3,89 % Voilà donc la démonstration que dans nos analyses la teneur en alumine 11e peut pas se présenter sous forme d’un composé argi¬ leux, tel qu’un silicate d’alumine. Par contre l’opinion de M. Meunier sur la présence d’un hydrate d’alumine sous une combinaison semblable à la bauxite dans les minettes se trouve, par cela, pleinement confirmée. Les analyses publiées dans la note citée au début de cette étude peuvent servir, elles aussi, de point d’appui à la théorie de M. Meunier. III IV 0,80 °/o 0,45 % La séance est levée à midi et demie. Compte-rendu de l’excursion du 9 juillet 1911, à Landelies. PAR (jr. pELÉPINE. Les personnes dont les noms suivent ont pris part à l’excursion. MM. J. Anten, R. Anthoine, A. Bertianx, H. de Dorlodot, L. de Dorlodot, G. Delépine, A. Délogé, E. Dessales, P. Fourmarier, M. Leriche, MM. G. Lespineux, M. Loliest, G. Malaise, E. Mathieu, A. Renier, A. Salée, X. Stainier, M. Tetiaeff, P. Zonde. La Société géologique a fait à Landelies le 9 juillet une excur¬ sion qui avait pour but : i° La discussion sur place du problème de la brèche rouge inter¬ calée dans la coupe qui met au jour le calcaire carbonifère sur la rive gauche de la Sambre, en aval de Landelies; 20 L’étude de la série des zones fossilifères du calcaire carbo¬ nifère. lre partie. — Étude de la brèche rouge. Avant d’aborder l’étude de la coupe, M. Stainier montre aux excursionnistes des blocs de calcaire carbonifère extraits d’un puits en voie de creusement à la surface du plateau, sur la rive droite de la Sambre, en aval du pont du chemin de fer. Il fait remarquer la structure bréclioïde de la roche, les veines et la pâte rouge qu’on y observe, et qui en font une roche analogue à la brèche rouge qu’011 va étudier dans les carrières situées de l’autre côté de la Sambre. Sur la rive gauche, les Membres de la Société s’arrêtent d’abord dans une carrière située à l’Est du pont du chemin de fer. Cette carrière offre une paroi orientée SW. Os E., le long de laquelle se trouvent entamés à la fois des banes stratifiés et la brèclie ronge massive. - Du côté SW., les bancs de calcaire offrent une incli¬ naison régulière vers le Nord; la limite entre ces bancs et la masse de brèclie rouge n’est point nette. Du côté opposé, au Nord, la surface de contact entre la brèclie rouge et le calcaire en bancs est au contraire très bien marquée, et peut se suivre aisément depuis la base jusqu’au sommet; mais par contre, de ce côté l’allure des couches de calcaire est difficile à déterminer. Certains Membres estiment que ces couches ne sont pas simplement incli¬ nées dans le prolongement des couches situées au Sud, mais qu’elles sont presque redressées, avec des contournements, et qu’elles représenteraient le bord septentrional d’un synclinal tandis que l’autre côté de la carrière en représenterait le bord méridional ; dans cette interprétation, la brèclie rouge occuperait exactement le centre de ce synclinal. M. Loliest et M. Stainier, notamment, font remarquer dans la masse de brèche rouge des bancs de calcaire offrant une inclinai¬ son vers le Sud. M. Delépine estime que la carrière est ouverte non au centre d’un synclinal, mais dans une série de bancs qui forment la moitié Sud d’un synclinal ; il remarque que si les bancs formant la paroi Nord de la carrière offrent une inclinaison très forte, ce phéno¬ mène peut être dû à ce que les bancs se rapprochent de la verti¬ cale à mesure qu’on avance de l’extérieur vers le centre du syn¬ clinal, et que l’on observe le même fait à l’Ouest du pont du chemin de fer. Quant au calcaire stratifié entremêlé avec la brèche rouge massive, il fait observer que les couches qui sont au fond, dans l’angle Nord-Est du gisement, offrent une inclinaison vers le Nord, comme il l’a indiqué sur la coupe qu’il a donnée de cette carrière (4) ; dans cette interprétation, les quelques couches offrant unpendage Sud (qu’effectivement il n’a pas indiquées sur sa coupe) seraient considérées comme correspondant à un simple phénomène de rebroussement sur le trajet de bancs qu’il regarde comme inclinés dans leur ensemble vers le Nord (2). ( 1 ) G. Delépine. Recherches sur le calcaire carbonifère de la Belgique, fig. 44, p. 167. (2) C’est eu se basant sur cette interprétation que M. Delépine a distingué le gisement de brèche rouge de cette carrière, du gisement qui occupe le centre du synclinal, à l’extrémité Ouest de la tranchée du chemin de fer toute voisine de la carrière. Les excursionnistes s’engagent ensuite dans la tranchée du chemin de fer. Tandis qu’un certain nombre d’entre eux examinent les lambeaux de brèche rouge qu’on voit au centre d’un synclinal, à l’Ouest de la tranchée, les autres gagnent immédiatement le gisement principal situé à proximité de la halte de la Jambe-de- Bois. M. Delépine y fait observer que le contact entre la brèche rouge et le calcaire stratifié, peut se suivre non seulement à l’ex¬ trémité Ouest du gisement, mais tout le long du quai de la halte : cette ligne de contact est ondulée, et en certains points on peut voir les bancs coupés en biseau par la ligne de contact. Cette interprétation est discutée : M. Fourmarier observe que les couches de calcaire n’offrent pas une inclinaison très régulière, mais présentent des ondulations qui semblent les ramener par endroits à l’horizontale. M. Stainier fait remarquer que la ligne de contact entre la brèche et les bancs calcaires n’apparaît point nette, notamment dans toute la partie Ouest du gisement; brèche et calcaire stratifié paraissent se compénétrer; on observe aussi des blocs de calcaire stratifié dans la masse de brèche rouge. M. Stainier et M. Fourmarier attirent enfin l’attention sur des bancs minces de calcaire rouge qui se trouvent en plusieurs points à la limite entre la brèche rouge et le calcaire stratifié. Après le déjeuner, on visite la grande exploitation de brèche rouge située à l’Ouest du pont du chemin de fer. A l’extrémité Est de ce gisement, des bancs très épais de roche bréchoïde de couleur grise renferment des cordons de fossiles, parmi lesquels abondent Productus undiferus de Kon., et Semi- nula ficoïdes Yaugli. ; on y trouve aussi Productus undatus Defr. Ces fossiles sont précisément ceux que l’on trouve dans la grande brèche interstratifiée aux environs de Namur et à Bioul ; ils forment un horizon fossilifère assez constant en Belgique pour servir de point de repère stratigraphique, et leur présence ici démontre que ces bancs épais de roche grise bréchoïde sont l’équivalent, dans la coupe de Landelies, de la grande brèche des environs de Namur. Immédiatement au-dessus de ces bancs se trouve la ligne de contact avec le massif de brèche rouge qui a été exploité. Cette ligne est très nette, et elle est ondulée. — Au centre de la carrière, de beaux échantillons de brèche rouge qui sont demeurés sur le — b 349 - champ d’exploitation offrent des conditions très favorables pour l’observation de la structure de la brèche rouge. Celle-ci présente des caractères qui la différencient profondément de la brèche stratifiée et fossilifère qui vient d’être observée. La brèche rouge est formée de blocs de calcaire carbonifère qui atteignent parfois un volume considérable, et dont certains présentent encore très nette leur stratification; les blocs sont généralement anguleux, pris dans un ciment argileux de couleur rouge. Il y a aussi des blocs d’un calcaire rouge; M. Fourmarier estime que ces blocs sont également du calcaire carbonifère, et que leur teinte serait le résultat d’un simple phénomène de rubéfaction; les bancs minces de calcaire rouge qu’on a observés dans la tranchée du chemin de fer viennent d’ailleurs à l’appui de l’opinion de M. Fourmarier. M. Loliest fait constater qu’il y a souvent dans les gros blocs anguleux, des filons de calcite qui s’arrêtent à la limite de ces blocs et ne traversent pas la pâte; d’après M. Loliest, — qui a déjà fait la même observation sur les blocs de la brèche rouge de Waulsort, — ce fait est très important à recueillir pour élucider la question de l’origine de ces brèches, car il ne semble pouvoir s’expliquer que si les blocs ont fait partie d’un massif longtemps émergé et soumis à l’action des agents atmosphériques qui ont déterminé le remplissage des cassures par la calcite. En avançant plus loin vers l’Ouest, la brèche rouge qui jusque là se présentait massive dans toute la hauteur de la carrière laisse voir par endroits des calcaires en bancs, qui apparaissent plus fréquemment, à mesure qu’on approche de la limite Ouest du gise¬ ment. A l’extrémité de l’exploitation, de ce côté, les calcaires stratifiés se montrent en bancs inclinés fortement vers le SW. ; ils renferment Productus Cora , et des niveaux à Lit host notion Martini. Au contact avec la brèche rouge, les bancs de calcaire bleu-noir s’enfoncent sous la brèche. M. Delépine fait remarquer que plusieurs des bancs sont recoupés en biseau, et que la surface de contact entre la brèche rouge et le calcaire stratifié tantôt suit la surface d’un banc, tantôt recoupe les bancs obliquement, de sorte qu’en ces points le massif de brèche rouge vient buter contre la tranche des bancs. M. Fourmarier et M. Stainier font observer toutefois que la ligne de contact ne paraît pas aussi nette à quelques pas plus loin, — b 35o où il existe encore de la brèche entremêlée avec du calcaire stratifié. M. Delépine répond que le fait peut tenir à ce que la surface de contact offre des ondulations, et qu’on se trouverait là en présence de simples placages occupant le fond des poches, on encore de veines de brèche de moindre importance qui accom¬ pagnent le gisement principal; il interprète de même le gisement de brèche qui se trouve un peu plus à l’Ouest, dans une large fente entamant en plein milieu les calcaires bleu-noirs à Productus Cor a. M. Fourmarier attire aussi l’attention sur la teinte d’un bleu- gris, qu’offre très souvent la brèche exploitée dans toute la partie du gisement qui confine aux calcaires stratifiés à Productus Cora, tandis que plus à l’Est, au centre de la carrière, elle est plus généralement rouge. M. Delépine résume alors en quelques mots les conclusions qu’il a déjà développées ailleurs : il existe à Landelies deux brèches profondément distinctes l’une de l’autre : i° La grande brèche : elle est représentée par les calcaires gris en bancs massifs qu’on a vus; c’est une formation qui s’intercale régulièrement dans la série carbonifère; sa position est repérée par les fossiles qu’elle contient Productus cf. midi fer us , Produc¬ tus undatus , Seniinula ficoïdes (]). 2. Une brèche rouge qui offre des caractères profondément différents de la précédente, au point de vue gisement et au point de vue structure. Au point de vue gisement : on l’a vue au cours de l’excursion en contact tantôt avec les calcaires en bancs minces de la zone à Productus Cora (extrémité Ouest de la grande exploitation), tantôt avec les bancs massifs de la brèche à Productus cf. undi- ferus (extrémité Est de la grande exploitation), tantôt avec des calcaires un peu supérieurs à ce dernier niveau (extrémité Est de la tranchée du chemin de fer). — De ce fait, M. Delépine conclut que si la brèche rouge se montre partout à Landelies en rapport avec des calcaires viséens, elle n’y occupe point partout exacte¬ ment la même place dans la série stratigrapliique. Au point de vue structure : les blocs sont parfois énormes, hétérogènes, veinés de calcite ; le ciment est argileux ; on n’a jamais trouvé de fossiles dans la pâte. (J) Voir : Recherches sur le Cale, carbonif., pp. 255-256. Enfin, rappelant encore les quelques points où l’on a observé dans la journée des surfaces de contact très nettes, M. Delépine croit pouvoir s’appuyer sur tous ces faits pour admettre que la brèclie rouge est, à Landelies, une formation d’origine subaé¬ rienne, postérieure à l’époque du calcaire carbonifère, et qui aurait rempli des cavités creusées par l’érosion dans le massif carbonifère émergé. Il observe en terminant que cette explication n’est pas si invraisemblable que certains ont paru le croire, car il a été récemment démontré qu’à Dourlers (Hainaut français) une brèche, insérée dans un massif de calcaire carbonifère comme l’est la brèche rouge de Landelies, est en réalité un dépôt d’àge postérieur au calcairè carbonifère : M. Carpentier a trouvé en effet dans la brèche de Dourlers des fossiles ( Glyphioceras dia - dénia et Posidonomya minor ), qui appartiennent au Houiller inférieur (1). M. Lohest, — sans pour cela se rallier entièrement aux inter¬ prétations proposées par M. Delépine, — pense aussi que la brèche rouge est une formation d’àge plus récent que le calcaire carboni¬ fère, et il lui assigne également une origine continentale. Se basant sur des faits qu’il a observés dans la région de Dinant, il croit pouvoir préciser davantage et dire que la brèche rouge se serait formée après le calcaire carbonifère et avant le dépôt du terrain houiller. M. Stainier et M.de H. Dorlodot pensent que les faits qu’ils ont pu observer à Landelies ne sont pas décisifs pour démontrer l’âge postcarbonifère de la brèche rouge. 2e partie. — Étude des zones fossilifères du calcaire carbonifère. Cette deuxième partie de l’excursion n’a été suivie que par quelques membres de la Société. Passant rapidement sur les formations tout à fait inférieures : schistes dits à octoplieata, calcaire de Landelies, calscliistes de Maredsous, et calcaire d’Yvoir, — on s’arrête plus longuement aux dolomies qui succèdent au calcaire d’Yvoir, et l’on y observe, (!) Ces fossiles qui furent déterminés par M. Barrois, se trouvent actuelle¬ ment au Musée de l’ Université de Lille. — B 352 bien au-dessus des dolomies crinoïdiques de la base, des fossiles tournaisiens : Syringopora reticulata et Caninia cornucopiae ; ce dernier fossile notamment est abondant dans un banc de calcaire dolomitisé noir avec plitanites, situé au milieu d’une ancienne carrière. A quelques mètres plus haut, on peut suivre facilement un changement de faune : Chonetes papilionacea, puis de nombreux Cyathopliyllides se montrent; les excursionnistes peuvent voir en place, en ce point, Productas sublaeuis et ils retrouvent plus haut ce même fossile, assez commun dans un banc d’oolitlie massive qui fait suite à la dolomie. On peut donc marquer très nettement dans cette coupe la place où une faune viséenne vient succéder à la faune tournaisienne et déterminer ainsi la limite entre les deux étages. Cette première oolitlie est surmontée d’une série épaisse de bancs de calcaire compact, à structure parfois grumeleuse ou bréclioïde, et de dolomie. Ces formations sont recoupées par une faille très nette; toutefois elles se présentent dans des conditions qui en rendent impossible actuellement l’étude de détail. Elles séparent la première oolitlie d’une deuxième oolitlie où l’on recueille Productas Cora et Syringopora ramulosa , et quelques autres polypiers. O11 arrive ainsi aux couches de calcaire bleu- noir qui contiennent encore Productas Cora et des niveaux à Lithostrotion Martini, où viennent bientôt s’insérer les premiers gisements de brèche rouge qu’on a étudiés dans la première partie de l’excursion. G. D. COMPTE RENDU DE LA SESSION EXT RAO R D I N A I R E DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE, DE PALÉONTOLOGIE ET D’HYDROLOGIE ET DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE tenue à Arlon et à Florenuille du 16 au 20 Septembre ign PAR fi. yJÉROME fOURMARIER (excursions des 16, 17, 18 et 19 septembre) (excursion du 20 septembre et compte rendu des séances) ET PONDELINGER (excursion aux minières de Rodange) La session extraordinaire a été tenue en commun avec la Société Géologique de Belgique. Les personnes suivantes y on pris part : MM. H. Barlet, MM. M. Lohest, P. Fourmarier, C. Malaise, L. -C.-A. Legrand, P. Questienne, A. Lemonnier, G. Uhlenbroeck, M. Leriche, membres des deux sociétés. MM. A. Hegenscheidt, MM. G. T. Paquet, A. JÉROME, I. TEIRLINCK, membres de la Société belge de Géologie. MM. J. An t en, MM. M. V. Dondelinger B. Anthoine, Ed. Liagre, A. Délogé, D. Marcotty, L. Demaret, J. Vrancken, H. De Rauw, membres de la Société géologique de Belgique. B 354 Les personnes suivantes étrangères aux deux sociétés ont également suivi les travaux de la session : MM. Burton R. C. Géologist, B. Sc., F. G. S,, à Liège Paul Ohaudoir, étudiant, à Liège, L. Cornu, ingénieur principal des Ponts et Chaussées, président de la Société géologique du Luxembourg, à Arlon, Paul Devivier, étudiant, à Liège, Ed. Grégorius, docteur en médecine, à Arlon, Galvanowsky, ingénieur, à Liège, Lassine, Albert, ingénieur aux chemins de fer de l’Etat, à Namur, Charles Lemaire, ingénieur aux chemins de fer de l’Etat, à Arlon, Veiilinden Carlos, ingénieur, à Bruxelles, Walin Léon, commissaire voyer, à Arlon. MM. Cuve lier, Greindl, IIallet, J. Libert, G. Matthew, Mourlon, Rutot, L. le Dorlodot, Bertiaux, Neefs, s’excusent de ne pas pouvoir prendre part à la session. Excursion du Samedi 16 Septembre. Les faciès du Virtonien des environs d’ Arlon. Pénétrant dans la gare d’ Arlon par l’entrée des ateliers, nous nous dirigeons vers l’Est en longeant la remise des locomotives, et derrière les rames de wagons s’offre à nous du côté Nord une superbe coupe du virtonien inférieur qu’une nombreuse équipe d’ouvriers est en train d’entailler. Les assises consistent en couches de marne noire, alternant avec des bancs de calcaire argilo-sableux épais très délitables. Les excursionnistes ont ramassé de nombreuses gryphæa cymbium , plus larges et plus longues que gryphæa arcnata, moins arquées et dépourvues du sillon latéral caractéristique que présentent les dernières. Les bancs ont une allure très régulière et un pendage S E dont M. Questienne a déterminé sur le champ la valeur (= 4°, 5). Cette direction S E de l’inclinaison des couches diffère de l’inclinaison — b 355 - S on S O du lias inférieur dans la région, ce qui est en concor¬ dance avec le mouvement de bascule que subit la mer du bassin de Paris à l’époque du sinémurien supérieur (marnes de Strassen) et du Virtonien inférieur, mouvement qui sera signalé plus loin. Les couches de marne et les bancs de calcaire supérieurs sont gris jaunâtre par altération ; la teinte noir bleuâtre des calcaires s’observe dans la partie centrale des blocs cassés, la couleur primitive des marnes, dans la partie médiane des assises. Au niveau du rail, un banc épais d’un mètre environ, plus gréseux, semble être la continuation d’une couche sableuse qui s’épanouit vers l’Ouest. C’est à la longitude d’Arlon, en effet, que s’effectue le passage du faciès marneux à l’Est au faciès sableux à l’Ouest. La légende de la carte au 40000% sous l’inspiration de Dewal- que et Donnai, note le Virtonien inférieur Vra et distingue : Vras ( 1 ) : sable et grès de Virton. V ram : marne sableuse de Hondelange. Mais sur la feuille Habay-Arlon, il n’y a que deux points d’observation notés Vram et ils sont à l’Ouest d’Arlon, alors que le faciès marneux se développe à l’Est ! Dans la région d’Autel, voisine de Hondelange, où le faciès marneux a son développement maximum, pas un seul Vram ! Il y a là un manque évident d’exac¬ titude dans l’observation. L’erreur provient d’ailleurs en partie de ce que Dewalque a noté les marnes inférieures Vram comme marnes de Strassen à gry pliées arquées ( Snbm ). L’étude prolongée et serrée que nous avons faite de la région nous a amené à distinguer à proximité d’Arlon deux niveaux de Vras que nous notons Vrasi (Virtonien sableux inférieur) et Vrass (Virtonien sableux supérieur), le premier formé de sable et grès calcareux, le second de sable sans grès, du moins dans le haut, et ayant une teneur à peu près nulle en calcaire. De même, nous divisons Vram en : V rams (marnes de Hondelange supérieures), Vramm (marnes de Hondelange moyennes), Vrami (marnes de Hondelange inférieures). (') La légende de la feuille 219 porte, par suite d’erreur typographique sans doute. « schiste et grès de Virton ». B] 356 — * Les relations entre les divers faciès avant la faille Wolkrange- Arlon devaient être telles que les représente la coupe schématique suivante : Fig. i. — Coupe montrant les relations des faciès de Vra, avant la faille Wolkrange-Arlon. Ainsi les faciès sableux et marneux se pénétraient et se termi¬ naient l’un dans l’autre en biseaux. La faille a modifié ces relations comme l’indique la fig. suivante : F ÆL '■ 'Vra5.?, \7 ■ La coupe précédente, après la faille, abstraction faite des éboulis et des effets de la dénudation. Après ces observations, nous traversons les voies ferrées, et remarquons sur le flanc sud de la tranchée, les mêmes assises dans une coupe datant d’une dizaine d’années : là les bancs en saillie sont fortement altérés, désagrégés dans la partie supérieure en plaquettes parallèles à la stratification. En nous dirigeant ensuite vers l’ouest et en nous plaçant sur le chemin de Sesselicli, un peu au nord de l’embranchement qui se détache vers Weyler, nous voyons, à droite lorsque nous sommes tournés vers le sud, des affleurements bien visibles de Vrass avec couverture de Vrb, au niveau de la tranchée du chemin de fer que nous venons de quitter, dont les couches de Vrami sont surmon¬ tées au sud de Vrass, visible dans une sablonnière que nous avons vue en passant. Au point précis où nous nous plaçons nous sommes sur le pas¬ sage de la faille de direction jST.-S., passant à l’O. de l’église St- Donat, et suivant à peu près le chemin de Sesselicli jusqu’à la chapelle St -Antoine. Continuant notre promenade vers l’Ouest nous arrivons aux carrières de sable de Schoppach, qui nous présentent leur escar¬ pement vertical, à quelques mètres au sud de la route Arlon- Virton. La couverture est constituée d’un mètre environ d’argile schis- toïde d’Ethe (Vrb) altérée, ayant à la base un banc argilo-sableux empâtant des plaquettes de grès ferrugineux. Les sables sont donc à la partie supérieure de Vra. Des diaclases les recoupent dans diverses directions ; sur les parois de certaines d'entre elle, mises à nu par les progrès de l’exploitation, on observe de véritables placages noirs de pyrol usité. Dans les carrières de Schoppach, on peut très bien faire les observations que nous avons consignées dans notre texte explica¬ tif du levé géologique de la planchette d’Arlon et que nous repro¬ duisons ci-dessous : Vrass. — Au-dessus du Vramm à l’ouest et au nord dArlon s’ob¬ servent des sables sans grès Vrass , qui ont une puissance d’une quarantaine de mètres aux buttes de Stockem, un peu moindre au nord de Freylange et se retrouvent sous Vrams et Vrb à Toer- nicli et plus au sud. Ce sable sans grès est remarquable aussi par l’absence de calcaire ; les eaux qui en sortent et qui alimentent le village de Stockem et la gare d’Arlon n’ont que 3 ou 4 degrés liydrotimétriques ; même observation pour les eaux du puits de la propriété du Bois d’Arlon où l’on a creusé io mètres dans le schiste d’Ethe, 25 mètres dans le sable. Il est, dans la partie sud-ouest de la planchette, recouvert par Vrb ou le limon caillouteux et ferrugineux du Hirtzenberg ; en d’autres endroits encore, particulièrement entre Bonnert et Arlon, par un mince dépôt limoneux ferrugineux. Là où existe une couverture ferrugineuse qui n’est pas trop - b 358 — épaisse pour qu’elle puisse être traversée par les eaux météori¬ ques, la partie supérieure des sables présente des linéoles ou marbrures rougeâtres ou jaunâtres à allure souvent horizontale qui fait penser tout d’abord à une série de strates de couleurs différentes ; mais une observation plus attentive, une constatation de l’allure irrégulière des linéoles fait rejeter cette interprétation. La véritable explication nous paraît être la suivante ; les eaux météoriques descendent acidifiées par le gaz carbonique ou les acide humiques à travers la couverture et se chargent de sels de fer, pénètrent dans le sable qu’elles humectent à une profon¬ deur plus ou moins grande, variant avec l’abondance des précipi¬ tations. Ces sables constituent des terrains perméables en petit suivant l’expression de M. René d’Andrimont (*). L’eau y descend lentement non par capillarité, mais à U état superficiel, c’est-à-dire que la surface libre des grains est enduite d’une pellicule d’eau extrêmement mince qui fait corps avec elle (1). Une grande partie de l’eau qui les pénètre n’atteint pas la nappe aquifère sous-jacente ; au contraire, dans l’intervalle des précipitations, pendant la belle saison particulièrement, elle remonte appelée par l’évaporation qui se produit à la surface du sol. L’eau qui remonte en vapeurs, dépose au contact des grains de sable des sels de fer qui, décomposés, donnent l’hydroxyde de fer. Cet hydroxyde n’est donc pas généralement dû à la transfor¬ mation des éléments constitutifs des sédiments, à moins que le sable ne soit glaueonieux, ce qui n’est pas le cas dans la région ; c’est un apport par l’infiltration des eaux, suivi d’un dépôt, d’un rappel du dissolvant vers la surface et d’une décomposition du dépôt. Faut-il supposer que l’infiltration se fait latéralement suivant des fissures ayant l’allure des linéoles ? L’existence de ces fissures n’est pas admissible. L’infiltration se fait donc verticalement. Comment dès lors expliquer l’alternance des sables blancs et des bandes brunâtres chargées de fer ? Très simplement, si l’on admet, ce que vérifie d’ailleurs l’ana¬ lyse mécanique, que les sables ne sont pas homogènes, mais com- (!) René d’Andrimont : La Science hydrologique, ses méthodes, ses récents progrès, ses applications. — Revue universelle des mines , de la métal¬ lurgie , etc., mai 1906, pp. i58 et 169. prennent des couches renfermant des quantités inégales d’éléments fins particulièrement argileux, Nous avons fait à ce sujet et à diverses reprises une expérience très simple. Ayant superposé dans un entonnoir en verre, dont le fond est bouclié par un tampon d’ouate, des couches de sable pur et de sable mêlé d’éléments argileux, nous avons arrosé la surface d’une certaine quantité d’eau qui pénétrait plus ou moins profon¬ dément selon que l’arrosage était plus ou moins abondant, sans que jamais la quantité fût assez grande pour atteindre le fond ; nous avons laissé entre les arrosages un temps suffisant pour que l’eau s’évapore entièrement. Les strates formées de sable mélangé d’éléments fins s’accusaient très nettement au bout d’un certain temps par une teinte beaucoup plus sombre. Cela se présentait lorsque le sable à gros grains était desséché, tandis que les cou¬ ches à éléments fins étaient encore humides, et nous constations ainsi que les dernières retenaient l’eau beaucoup plus longtemps que les premières. Quand les unes et les autres étaient également sécliées ou mouil¬ lées, la distinction se faisait beaucoup moins. Cette simple expé¬ rience montre que dans les couches de sables présentant des élé¬ ments fins en plus grande quantité, l’eau d’infiltration et d’évapo¬ ration séjourne plus longtemps ; si cette eau entraîne des sels de fer, c’est dans ces couches qu’il se déposera de préférence, de sorte que les bandes brunes sont tout simplement des couches renfermant en plus grande quantité des éléments fins dans les¬ quels les eaux ont déposé leurs sels de fer par suite d’un séjour plus prolongé. Ces alternances, qui se rencontrent si souvent dans les couches supérieures de Vrass, s’observent aussi dans des sédi¬ ments de diverses époques géologiques. La même explication leur est applicable, à notre avis, si les sables ne sont pas glauconieux. A des niveaux différents, mais le plus souvent à la partie supérieure de l’assise, on observe assez fréquemment dans la coupe des sablonnières, des bancs de grès ferrugineux brun-noir, très dur, formé de grains de quartz agglutinés par la limonite. Ces bancs ont une épaisseur variant de 5 à 20 centimètres. Il y a aussi des lames minces de même composition mais plus irrégu¬ lières d’allure, 11’ayant que quelques millimètres d’épaisseur. Une fois formées, elles constituent un écran imperméable aux eaux ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T, XXXVIII. BULL., a4. b 36o d’infiltration et délimitent alors nettement une zone supérieure à sables jaunes et une zone inférieure plus claire ou blanchâtre. On observe aussi dans les couches supérieures des blocaux ferrugineux ou des plaquettes paraissant provenir de bancs désa¬ grégés. Par places, le sol est jonché de ces blocaux ou de cailloux tantôt anguleux, tantôt arrondis ; parfois aussi, on observe un vrai conglomérat constitué des mêmes débris et formant la base de la couverture limoneuse qui s’étend sur l’assise. Ces bancs de grès ferrugineux 11e constituent pas une assise distincte, mais un produit d’infiltration comme les linéoles rouge- brun, avec abondance plus grande de dépôts d’oxyde de fer. Ils n’offrent d’ailleurs aucune continuité et présentent assez souvent, au lieu d’une direction plane, une surface supérieure concave. Parfois ils sont remplacés par de véritables lentilles creuses remplies de sable jaune. Traités par l’acide chlorhydrique bouillant, ils lui abandonnent l’oxyde de fer et laissent comme résidu des grains de quartz blanc. Utilisation de Vrass. — Le sable virtonien est employé à la fabrication du mortier, en mélange avec la chaux ; pour le pavage ; on en expédie en grande quantité, une trentaine de wagons par jour, dans les usines métallurgiqu >s du département de Meurthe et Moselle où on l’utilise à divers usages ; les principales exploita¬ tions sont autour d’Arlon, à Sclioppacli, le long du vicinal d’Etlie, sur le chemin de Bonnert. Des carrières de Sclioppacli, nous passons à la carrière Barnich, à l’Est du vicinal Arlon-Etlie, auquel elle est raccordée. Ici le sable n’est que partiellement recouvert par l’argile « scliistoïde d’Etlie altérée (photo 1). Là, où la couverture manque, 011 remarque la formation de tuf liumique : du sable blanc au-dessus par lavage, du sable jaune en- dessous, les deux sont séparés par une bande noire de quelques cen¬ timètres d’épaisseur de tuf à allure très irrégulière, avec de nom¬ breuses apophyses saillant vers le bas. Cette formation est identique à celle qui existe en Campine et qu’a décrite avec beaucoup de détails M. Bradfer dans le bulletin de la Société belge de Géologie. Dans la carrière Barnich le sable paraît plus compact qu’à Schop- pach, les diaclases très rares, l’infiltration ferrugineuse moins pro¬ noncée, mais les marbrures rouges sont plus régulières; 011 11’y voit pas de grès ferrugineux, ni en plaques épaisses, ni en minces lamelles. — b 30 i — # Le bas de l’escarpement sableux est nettement dépourvu de marbrures brunâtres. A un certain niveau assez bas, M. Lohest fait remarquer une série de nodules teintés par l’hydroxyde de 1er, entourés d’une sorte de carapace rose violacé. Cette disposition lui fait présumer que toute la masse de sable a été primitivement colorée en jaune brunâtre ; que la grande masse de sable a été lavée, et que les rognons restant colorés sont des témoins de la roche primitive qui ont échappé au lavage général grâce à leur carapace protectrice. Nous nous rallions à cette interprétation, en admettant toutefois ce que M. Lohest admet : que les bandelettes colorées du dessus sont dues à un phénomène d’infiltration ultérieur. La coloration rose violacé me paraît due à un silicate de M n . Quittant la carrière JBarnich, nous nous dirigeons vers les Buttes de Stockem, en traversant une région dont le modelé ressemble d’une manière frappante à celui de nos dunes littorales : des croupes mamelonnées de hauteur variable alternant avec des dépressions (pannes) orientées de toutes les façons. La consti¬ tution lithologique : du sable blanc, un peu jaunâtre, pas le moindre rognon de grès, pas le moindre fossile, pas de calcaire, les eaux qui les traversent sont douces. Notre opinion est que ces sables proviennent de dépôts littoraux sur côte basse, qu’ils ont été remaniés par le vent, à l’époque secondaire d’abord, et pendant la longue période d’émersions qui a suivi. Ils sont généralement fixés maintenant par la végétation particulière qui les recouvre : bruyères, lichens, gnapliales, etc. ; à certains endroits cependant, où ils sont mis à nu, le vent a prise sur eux et les déplace. M. Max Lohest, à la vue de ces sables si purs, si meubles, qui ne portent aucune trace d’altération émet des doutes sur leur âge secondaire et est porté à les considérer comme étant plus récents ; mais il suffirait d’une promenade d’un jour dans la région située un peu plus au Sud pour constater de la façon la plus formelle que ces sables s’enfoncent sous des couches très fossilifères dont l’âge liasique ne peut être contesté. Dans une sablonnière à l’Est de la grande butte de Stockem, on extrait du sable blanc renfermant 98 à 99 °/0 de silice, qui sert à Longwy à la fabrication de briques réfractaires siliceuses. Dans — B 302 — la partie gauclie de la carrière, se voit une belle formation de tuf liumique ; la partie droite a été ravinée par un courant d’eau véhiculant du fer. De ce côté il y a une couverture de limon jaunâtre entremêlé de blocaux ferrugineux En dessous de cette couverture, dans le sable blanc, des linéoles brunâtres d'infiltration comme celles qui ont été signalées dans les carrières précédentes. Pour nous rendre à la gare de Stockem, nous descendons du niveau de Vrass sur Vramnl (marne moyenne) qui n’a qu’une épais¬ seur de quelques mètres, et nous la voyons, en coupe sur le sable Vrasi et dans une exploitation ouverte à proximité de la gare, du côté Est le long de la route de Neuf château. Séance du soir du Samedi 16 Septembre 1911. La séance est ouverte à 20 heures à l’hôtel du Nord, à Arlon. A l’unanimité des membres présents, le bureau de la session extraordinaire est constitué comme suit : Président : M. C. Malaise; Vice-présidents : MM. M.-V. Dondelinger et M. Lohest; Secrétaires : MM. A. Jérome et P. Fourmarier . En l’absence de M. C. Malaise, M. Max Lohest prend la prési¬ dence; il remercie l’assemblée au nom du bureau. La parole est donnée à M. Jérome qui donne lecture de la cor¬ respondance. MM. Cuvelier, Bertiaux, L. de Dorlodot, Greindl, J. Libert, E. Matthew, Neefs et A. Rutot, s’excusent de 11e pouvoir prendre part à la session; MM. C. Malaise, Dondelinger et G. Paquet s’excusent de ne pouvoir assister à toutes les excursions. La Société des ardoisières de Martelange informe qu’elle pourra recevoir les excursionnistes le lundi 18 septembre dans la matinée. M. Verlinden demande à être admis comme membre associé régnicole de la Société belge de géologie. MM. Jos Libert et M. Lohest présentent comme membre effectif de la Société géologique de Belgique, M. Jules Libert, élève ingénieur, à Liège. b 363 — M. Jérome expose, comme suit, les grandes lignes de la strati¬ graphie du Bas-Luxembourg. Quand on a sous les yeux une carte géologique d’ensemble du bassin de Paris et des régions environnantes, on voit ce bassin formé d’une série de cuvettes emboîtées les unes dans les autres , contenues entre les terrains primaires de la Bretagne, du Plateau central, des Vosges , du Hunsruck et de Y Ardenne. Le pourtour de ces cuvettes diminue naturellement de la périphé¬ rie vers le centre, et leur âge diminue de la même manière, les plus extérieures étant les plus anciennes, les centrales les plus jeunes. Les couches géologiques qui les forment sont d’une manière générale légèrement inclinées vers le centre, ce qui indique que la mer où elles se sont déposées s’est approfondie au fur et à mesure qu’elle diminuait en étendue. Le bassin de Paris a au N.-E. une digitation, les cuvettes les plus extérieures une échancrure comprise entre l’ Ardenne, l’Eifel, le Hunsruck; et l’on a l’impression que cette avancée du Bassin de Paris, s’est formée dans un golfe de la grande mer Parisienne des époques triasique et liasique, et le nom de golfe du Luxem¬ bourg a ainsi pris corps dans la littérature géologique. Le golfe est-il originel ? Les mers triasique et jurassique du bassin de Paris étaient-elles fermées réellement au Nord et à l’Est, dans la région luxembour¬ geoise, tandis qu’elles étaient largement ouvertes au Sud-Ouest ? Telle est la question dont nous allons d’abord nous occuper. M. le conseiller des mines Dr Van Werveke, qui a étudié avec une si scrupuleuse attention les sédiments du G.-D., d’Alsace Lorraine et des contrées voisines est le premier, à ma connais¬ sance, qui ait attiré l’attention sur l’erreur à laquelle entraîne cette interprétation de l’aspect de la carte géologique d’ensemble. Comme argument très important à l’appui de sa manière de voir, il siguale la différence de composition des sédiments au bord de l’ Ardenne, d’une part, et du Hunsruck, de l’autre. Le long de l’ Ardenne, les assises du trias et du lias inférieur offrent des dépôts littoraux dans lesquels dominent les poudingues, les conglomérats, les sables et les grès. Du côté du Hunsruck, au contraire, on remarque généralement b 864 — des argiles, marnes, dolomies, matériaux qui, indubitablement, se sont déposés loin des côtes : c’est la composition normale de ces assises. i° En outre, observant les couches permiennes ( Oberrothlie - gendes) à l’Est de Trêves, M. Van Werveke constate que les plus récentes sont situées plus à l’Ouest, en transgression sur les plus anciennes et recouvrant les terrains dévoniens en discordance Il en conclut que la mer est venue de l’Est, et de ce côté, il y a eu érosion, mise à découvert des couches anciennes par enlève¬ ment des couches les plus jeunes. 2° Le grès des Vosges (grès bigarré moyen) bien représenté à Trêves et les environs, donc en transgression vers l’Ouest par rapport au permien, ne s’observe plus à l’Ouest de la Prum : il y en a dans le puits artésien de Mondorf, il n’y en a pas dans le sondage de Longwy, Il est en transgression vers le Nord et vers l’Ouest par rapport au Permien, mais il a une limite Ouest , dirigée Nord-Sud. Cette limite, suivant Van Werveke, passe certainement à l’Est de Malmedy, un peu à l’Ouest du golfe de Kommern, à l’Ouest de Mondorf, mais à l’Est de Longwy, à l’Ouest de Pont à Mousson, entre Commercy et Bar-le-Duc, à l’Ouest de Remiremont; attei¬ gnant les Vosges, Bile s’incurve pour prendre à travers les Vosges et la Forêt Noire une direction Ouest-Est. Le Ilunsruck redressé s’avance encore comme promontoire entre deux parties de la mer du grès des Vosges, et il y a dans la région de Serrig, près de Sarrebourg (sur la Sarre inférieure) une région très conglomérat^ ue9 correspondant au grès des Vosges supérieur, tandis que, à l’époque du grès bigarré supérieur , la mer couvre la pointe S. -O. du Hunsruck et le muschelkalk inférieur , moyen et supérieur s’y étendent en développement normal. 3° Le grès bigarré supérieur transgresse vers le Sud, dépassant le grès des Vosges, mais il n’atteint pas les bords Nord et Est du Morvan; sa limite passe vraisemblablement dans le voisinage de Bourbonne-les-Bains ; plus au Nord, entre la Marne et Bar-le- Duc; en Belgique, près de Post, et à l’Ouest de Bodeux, près de Stavelot. Donc bordure terminale à l’Ouest dirigée Nord-Sud. 4° M. Van Werveke admet même direction pour la terminaison du Muschelkalk inférieur, passant par Oberfeulen, à l’Ouest — b 365 — d’Ettelhruck, à l’Ouest de Soignes, localité un peu à l’Est de Pont-à-Mousson, à l’Ouest de Dieuze, en Lorraine annexée, à l’Ouest de Molslieim, dans la Basse-Alsace. Dans toutes ces localités, la composition normale fait place à la composition gréseuse que l’on remarque au bord de l’Ardenne. 5° Même observation pour le Muschelkalk supérieur, très déve¬ loppé le long de la Sure, de la Moselle, de l’Alzette inférieure, et qui vient mourir à Bettborn , à 3 ou 4 lieues au Nord-Est d’Arlon. En résumé M. Van Werveke admet pour les dépôts triasiques inférieurs et moyens une limite Ouest de direction approximative Nord-Sud. Ainsi, au lieu d’avoir été formés dans un golfe ouvert vers l’Ouest et fermé au Nord-Est, ils auraient été déposés dans un golfe ouvert d’abord à l’Est et fermé à l’Ouest, puis il y aurait eu communication avec les nappes occupant l’Allemagne du Nord et Centrale, puis à travers l’Ardenne et l’Eifel avec la dépression du Nord de la Belgique, de la Hollande et du Bas-Rhin ! Au Trias succède le Jurassique : Quelle est l’allure du rivage? Quelles sont les relations des mers et des parties émergées? La communication pendant le Trias de la mer lorraine et luxembourgeoise avec la Campine et la Wesplialie est attestée par des îlots de sédiments de l’époque couvrant encore actuellement certaines parties de l’Eifel et par les lambeaux de Malmedy, Stavelot et Basse-Bodeux ; le golfe ouvert à l’Est, est devenu un détroit, mais de l’époque jurassique, nous n’avons dans cette région, aucun dépôt connu pouvant attester la liaison. Van Werveke admet sans signaler aucune preuve à l’appui la continuation de l’ouverture vers l’Est du golfe de Luxembourg, car il combat l’opinion de la fermeture de ce côté énoncée par Joly dans son grand ouvrage : Le jurassique inférieur et moyen de la bordure Nord-Est du Bassin de Taris, p. 72 et 74. Mais si Joly affirme la fermeture du golfe de Luxembourg au Nord-Est aux temps jurassiques, il ne précise pas l’époque. Or, une donnée très importante au sujet de la question qui nous occupe est venue s’ajouter tout récemment à nos connaissances. Pendant 5 ans, de 1904 à 1909, la Société Solvay a fait exé¬ cuter des sondages dans la Campine pour la recherche de sel. Ces travaux n’ont pas été couronnés de succès au point de vue industriel, mais ils ont fourni une documentation importante au — n 366 point de vue scientifique et je me permettrai de vous lire à ce sujet un extrait du mémoire que notre collègue M. Stainier, géo¬ logue conseil de la Maison Solvay a publié dans les Annales des Mines, t. XVI. « Jurassique : Hetlangien. cc La découverte la plus sensationnelle amenée par le sondage de Neeroeteren est certainement la rencontre (à la profondeur de 755ra5o) d’une épaisseur notable de jurassique parfaitement carac¬ térisé par la rencontre de nombreux fossiles. J’ai en effet trouvé dans les carottes du sondage plus de 25 débris d’ammonites pyri- tisées, dont quelques-unes en parfait état, avec les sutures très nettes. Cette découverte vient combler, avec d’autres, l’énorme inter¬ valle compris entre les mers jurassiques du bassin de Paris et celles du Xord-Ouest de l’Allemagne. Antérieurement à cette trouvaille deux outliers semblables avaient déjà été signalés. Le premier fut signalé par von Declien (Cf. von Declien : Erlant. d. Géol. Karte d. Rheinprov. u. Wesphal., t. II, (1884), p. 14 et p. 4°5, et M. Blankenborn : Die Trias am Nordrande der Eifel. — Inaug\ dissertation. — Bonn, i885, C. Georgi, i36 p., 3 pi.). Cet outlier, situé à Drove, à mi-cliemin entre Düren et Zulpieh, est absolument identique à celui de Neeroeteren. Il se compose, en effet, aussi de schistes foncés avec ammonites pyritisées. 8011 âge est exactement le même. Enfin, il est séparé du continent paléo¬ zoïque par une bordure de trias, et, chose capitale, il se trouve, comme à Neeroeteren, sur un palier bordant la grande fosse ter¬ tiaire que l’on peut suivre de là jusque Neeroeteren en longeant le massif primaire de l’ Eifel, d’Aix-la-Chapelle et des deux Lim- bourg. Le deuxième outlier jurassique a été rencontré beaucoup plus récemment au sondage de Bislicli, dans la vallée du Rhin, près de Hanten. (Cf. Scliulz-Briesen : Die linksrheinisclien K0I1- lens und Kalisalz Aufschlüss und das Minetlager der Bohrung Bislieli. Gluckauf, 1904). Dans ce sondage on rencontra aussi les mêmes couches jurassiques qu’à Neeroeteren, mais là le jurassique plus complet comprenait aussi, au-dessus, des couches du lias moyen avec minette oolitique, fait capital qui accentue les ressem¬ blances de cette région avec le jurassique du Nord-Est du bassin de Paris. — B 367 Le massif de Neeroeteren est à i52 kilomètres au Nord de Jamoigne et du jurassique du Bas-Luxembourg, là où l’assise liettangienne de la marne de Jamoigne présente identiquement les mêmes schistes avec bancs de calcaires gris et ammonites pyri- tisées et de petite taille. Enfin, Neeroeteren se trouve placé à 122 kilomètres au Sud de Winterswijk, localité hollandaise, sur la frontière allemande, où les sondages ont recoupé récemment de l’hettangien avec des caractères absolument identiques. (Cf. Van Waterschoot, op. oit.) Entre Winterswijk et Neeroeteren, mais bien plus près de la première localité, se trouve le sondage de Bislicli. Fig 3. — b 368 — Enfin, nous ajouterons encore que Neeroeteren se trouve à 70 kilomètres au Nord-Ouest de l’affleurement de Drove cité plus haut. Est-il possible d’établir les relations d’origine qui ont existé entre ces divers outliers ? C’est ce que nous allons essayer de débrouiller. En jetant les yeux sur la carte géologique, on constate que le continent formé par le centre de l’Angleterre, la Belgique et l’Ei èl occidental, reste de l’ancien soulèvement hercynien, que ce continent, dis-je, a été entouré au Sud-Est, à l’Est et au Nord-Est par une ceinture continue de la mer triasique. Il paraît même probable que cette ceinture se continue vers l’Ouest pour aller rejoindre la bordure triasique des Midlands d’Angleterre. Nous avons représenté sur la planche ci-dessus un croquis de la partie orientale de ce continent, pour montrer le tracé de cette ceinture triasique. Celle-ci est continue, comme on le voit, sauf une interruption de 5o kilomètres de Duren à Limbriclit, où la présence de la fosse tertiaire 11’a pas permis d’observations. Mais cette ceinture continue subsistait-elle encore aux temps jurassiques. Il me paraît qu’il est impossible de ne pas l'admettre lorsque l’on observe la parfaite coïncidence des deux outliers de Drove et de Neeroeteren avec cette ceinture triasique et l’identité absolue de la faune et des caractères lithologiques. Cela n’implique nullement que cette ceinture continue ait pré¬ senté partout les mêmes conditions bathym étriqués. En effet, déjà dans le sud du Luxembourg, on voit le faciès marneux et argileux de la marne de Jamoigne devenir graduelle¬ ment sableux et gréseux en s’approchant du Grand-Duché de Luxembourg, comme l’a montré M. H. Joly (Cf. Les fossiles du jurassique de la Belgique. Mém. du Musée d'histoire naturelle de Belgique , A V, 1907). En réalité, d’ailleurs, ce que l’on a appelé golfe du Luxembourg, est un détroit qui mettait en communica¬ tion le bassin de Paris avec la mer anglo-allemande. Mais, est-il possible de faire un pas de plus et de savoir si les mers triasiques et jurassiques non seulement ont entouré l’extré¬ mité orientale du continent belge, mais, même, ont recouvert plus ou moins cette extrémité ? Lorsqu’on examine une carte géologique d’ensemble de cette région, on y constate, aussi bien en Campine que sur la bord de * B 369 — l’Eifel et dans les deux Luxembourg, que les affleurements des terrains, depuis le trias jusqu’au tertiaire, présentent des bandes s’écartant de plus en plus du massif paléozoïque. Il semblerait donc que nous ayons là un magnifique exemple de stratification en retrait. Comme une telle disposition en retrait est due à un soulèvement lent du continent forçant les rivages de la mer à reculer de plus en plus, il semblerait au premier abord que la question doive recevoir une réponse négative. Mais, 011 sait que l’on peut obtenir une disposition en tout semblable à celle que présente la bordure secondaire et tertiaire de notre massif pri¬ maire, en admettant même qu’il aurait été recouvert par un man¬ teau épais de secondaire et de tertiaire. Il suffirait pour cela de supposer que le massif primaire s’étant soulevé en dôme avec son recouvrement plus récent, l’érosion postérieure aurait nivelé le tout en mettant à nu le noyau ancien avec les tranches arasées des terrains recouvrants. Il faut donc attaquer le problème d’une autre façon. Si tous les terrains récents environnant le massif paléôzoïque étaient en stratification en retrait, tous les affleurements devraient se pré¬ senter avec des caractères littoraux. Or, il n’en est rien. On ne trouve de dépôts littoraux, dans les formations secondaires, qu’à la base du trias et à la base du jurassique. En dehors de cela, il y a bien des étages à sédiments de mers peu profondes, mais il y en a aussi à sédiments plus pélagiques. On peut notamment citer les trois épisodes pélagiques de la Marne de Jamoigne (liettangien), du schiste d’Ethe (liasien), et de la Marne de Grandcourt (toar- cien). Cela prouve à toute évidence que le massif paléozoïque a été, pendant toute l’époque triasique et jurassique, dans un grand état de mobilité, tantôt se soulevant et refoulant la mer au loin, tantôt s’affaissant, lors des trois épisodes précités et permettant alors aux flots de l’envahir. Jusqu’où se sont étendues, sur l’Ar- denne, ces transgressions jurassiques ? Il serait prématuré de le dire. La question ne peut être résolue que par une étude minu¬ tieuse et avec des faits qui manquent encore. On sait cependant (pie M. le baron Greindl a déjà réussi à prouver, par des considérations de géographie physique, que les mers du jurassique s’étaient étendues à 10 kilomètres plus au Nord que les limites actuelles (Cf. Greindl : Note sur l’extension des B 370 terrains secondaires dans le Bas-Luxembourg : Bull. Soc. belge de géologie , t. XV, 1904, Proc, uerb., p. 55. Pour terminer, nous ajouterons que les découvertes de Drove, de Bislich et de Xeeroeteren sont une nouvelle preuve de la pru¬ dence que l’on doit apporter dans les reconstitutions des géogra- pliies anciennes. Sans la présence de ces trois outliers perdus dans un immense territoire, il ne serait venu à l’idée de personne de supposer une aussi vaste extension des mers jurassiques avec toutes les consé¬ quences capitales que cette extension entraîne » Ainsi, c’est bien net : M. Stainier affirme la communication entre la 111er liettangienne du Sud et celle du Nord de l’Ardenne, et personne 11e méconnaîtra la valeur des arguments qu’il invoque. Mais je ne puis pas le suivre dans toute l’étendue de ses con¬ clusions. Tout en faisant de prudentes réserves, à cause des faits d’ob¬ servation qui manquent encore, M. Stainier paraît disposé à admettre que l’Ardenne et l’Eifel auraient été couverts par des sédiments pendant toute l’époque secondaire et même tertiaire. M. Stainier fait état de l’absence de dépôts littoraux dans les formations secondaires en dehors de la base du trias et de la base du jurassique. Il fait état des épisodes pélagiques de la marne de Jamoigne (liettangien), du schiste d’Etlie (liasien) et de la marne de Grand- court (toarcien). Je lui ferai remarquer que ces dépôts sont relativement peu épais, qu’ils ont pu se former non loin des côtes. Il 11’est pas nécessaire pour la formation d’un dépôt limoneux ou argileux d’un grand éloignement du rivage : il suffit par suite delà présence d’une fosse, d’une anse, que les eaux soient soustraites à l’action des vagues produites par les marées ou les tempêtes; nous en avons assez d’exemples dans les mers actuelles, et nous signalerons particulièrement l’argile des polders. D’autre part, les dépôts à caractère littoral dans le soi-disant golfe de Luxembourg existent à tous les étages, comme nous avons pu le voir déjà aujourd’hui et comme nous le verrons par la suite; mais ce ne sont pas toujours des formations de côtes à falaises, — B 37 1 — mais plutôt dés sédiment s de côtes basses , comme il y en a à notre littoral actuel. Au sujet de la question en cause, j’attire votre attention d’abord sur l’immense lacune existant à Neeroeteren. De l’hettangien au sénonien, il manque la plus grande partie du lias, tout le juras¬ sique moyen et supérieur, une grande partie du crétacé. Il y a eu certainement émersion. Il est vrai qu’une partie des dépôts a pu être enlevée par dénudation avant la craie, mais encore l’émersion a-t-elle dû être de longue durée pour permettre l’enlèvement des sédiments disparus. D’autre part, tandis que l’hettangien d’une puissance de 6gm5o à Neeroeteren (remarquez ce chiffre) est marneux et calcareux, l’hettangien dans notre région marque justement le commence¬ ment d’un phénomène remarquable, qui constitue un épisode capital dans l’histoire de Information du sous-sol luxembourgeois. Je veux parler de l’ensablement. Quelques mots de ce phénomène. Au Sud de Hettange (au Nord de la Lorraine cédée) les couches basiques sont toutes à l’état de marnes, argiles, calcaires. A partir de là, il s’intercale des sables, des grès avec faune littorale, et aussi des sables 11e renfermant pas la moindre trace de fossiles, et, chose remarquable, tandis que l’ensablement dans le Sud-Est du Luxembourg commence dès la base de l’hettangien, au fur et à mesure que l’on avance vers le Nord-Ouest, par Luxem- / bourg, Arlon, Etalle, Florenville, Sedan, Mézières, la formation sableuse monte de niveau, recoupant les zones paléontologiques suivant une ligne oblique : A Mondorf et Hettange , tout l’hettangien est gréseux; à Luxem¬ bourg, la base de la zone à Sclilotheimia angulata (hettangien) est marneuse, le reste est sableux, ainsi qu’une partie du sinému- rien. A Arlon, la zone liettangienne marneuse croît; un peu à l’Ouest de cette ville, l’ensablement gagne la zone à belemnites brevis, le calcaire sableux d’Orval se substituant à la marne de Strassen. y A partir d’Etalle, l’hettangien est entièrement marneux, la base du sinémurien forme la marne de Warcq, surmontée des faciès sableux des calcaires sableux d’Orval-Florenville ; plus à l’Ouest, les marnes et calcaires ont reconquis tout le sinémurien ; le sable se confine dans le lias moyen. — B 872 - N'ouïs faisons abstraction du poudingue de base, là où le lias repose directement sur le dévonien. L’ensablement se continue dans le lias moyen, où se présente le macigno d’Aubange, et même dans le bajocien,où il est représenté par la formation ferrugineuse. Ce n’est pas tout. A partir de la partie supérieure du sinémurien (zone à belem- nites brevis) et dans le virtonien, le faciès marneux se trouve à l’Est, le faciès sableux est à l’Ouest, comme si la mer avait subi un mouvement de bascule; puis au bajocien, nouveau mouvement de bascule, et la bordure gréseuse s’établit comme à l’époque du grès de Luxembourg (hettangien et calcaire sableux de Floren- ville), au Nord et à l’Est. De ces formations gréseuses de différents âges, la plus déve¬ loppée est le grès de Luxembourg qui rentre dans le liettangien et le sinémurien et qui s’étend depuis Bittbourg en Prusse à travers le Grand-Duché, le Sud du Luxembourg belge, couvrant les territoires de Floren ville, Sedan, Hettange, s’étendant bien au delà de Longwy, où un récent sondage lui a fait attribuer une puissance de 78 mètres, alors que dans une grande partie du Grand-Duclié, il est épais de plus de 100 mètres. Pour expliquer l’ensablement, M. Van Werveke 11e peut admettre avec raison un apport venant de la baie de Trêves, particulière¬ ment en ce qui concerne les sables et grès de Virton et le calcaire sableux d’Orval. Il a été produit suivant lui par des cours d’eau venant du Nord et se déplaçant de l’Est vers l’Ouest, au furet à mesure que les sédiments se constituaient. Messieurs, En observant attentivement ces dépôts gréseux, leur allure, leurs relations avec la côte vraisemblable de la mer de l’époque et avec les autres sédiments entre lesquels ils s’intercalent, je ne puis me soustraire à une idée que je me suis suggérée depuis un certain temps déjà : Cette idée c’est le rapprochement entre la Manche, le Pas-de- Calais, la mer du Nord actuelle d’une part, et la mer Jurassique du bassin de Paris, celle de la Campine, Hollande, Westplialie et le détroit qui les unissait d’autre part. L’analogie me paraît frappante ; il y a même orientation, paral¬ lélisme en quelque sorte entre les deux détroits. Or, que voyons-nous dans la mer qui baigne actuellement nos côtes : Un ensablement continu contre lequel nous luttons, qui éveille des craintes légitimes pour l’avenir de nos ports, malgré le mouvement de descente de notre côte bien constaté et qui en atténue les effets funestes. Cet ensablement est dû à l’apport des cours d’eaux charriant les produits de démantèlement des parties continentales ; mais nul n’ignore que notre mer ne s’ensable pas par les apports seuls de nos cours d’eaux, et que les courants marins dus au jeu des marées répartissent aussi dans la Manche, le Pas-de-Calais et le Sud de la mer du Nord les sables venus du large, les disposent en bancs parallèles aux rivages, bancs séparés par des dépres¬ sions ; que ces ^bancs affleurent dans certains endroits à très faible profondeur, que des sables en provenant sont apportés sur nos côtes avec les coquillages qui les couvrent, que les mêmes sables chassés par les vents soufflant du large forment les dunes. Je ne puis, dis-je, me soustraire à l’idée que des conditions semblables ont existé à l’époque du Jurassique inférieur dans le Luxembourg, et, si nous pouvons prévoir, dans un avenir encore bien éloigné, espêrons-le, la fermeture par remplissage du Pas- de-Calais, nous sommes en mesure de concevoir la fermeture par remplissage du côté Nord-Est du détroit qui unissait la mer Campinienne et Westplialienne avec celle du bassin de Paris, à l’époque jurassique. Ce ne sont là évidemment que des conjectures et je suis disposé à entendre les objections que vous pourriez faire à ma théorie, mais je vous le répète, cette idée est entrée profondément dans mon esprit. Rien n’empêche d’ailleurs que la fermeture par remplissage sableux ait été facilitée par un phénomène concomitant : le soulèvement de la région qui s’étendait entre les deux mers et ainsi se serait réalisée la première hypothèse de M. Stainier. « Nous aurions un magnifique exemple de stratification en retrait due à un soulèvement lent du continent forçant les rivages de la mer à reculer de plus en plus ». B 374 — Rien n’empêche non plus que la mer Jurassique se soit étendue assez sensiblement au-delà des dépôts existant actuellement. Ainsi à mon avis, la fermeture du détroit se serait faite à i époque hettangienne. Tandis que dans la partie de mer devenue golfe de Luxembourg, les courants de marée continuaient à appor¬ ter les matériaux d’ensablement concourant à le combler, le détroit était soustrait à la sédimentation. Ainsi s’explique l’im¬ mense lacune à Neeroeteren et Drove qui étaient dans l’ancien détroit. Plus au Nord, à Bislicli, la mer de Westplialie continuait à déposer des sédiments et c’est ainsi qu’on y trouve les couches du lias moyen et même la minette oolitliique ; et rien ne s'oppose à ce que, suivant l’idée suggérée par M. Stainier, l’audace des cher¬ cheurs en Campine ne soit récompensée par la rencontre des couches de minerai de fer oolitliique dans le Horst de Ven. M. Lohest. — Il faut féliciter M. Jérôme de la méthode suivie dans son exposé. Jadis on se bornait a établir dans les terrains des divisions, des subdivisions et des successions d’assises. Plus tard on a recherché des variations de composition des faciès. Aujourd’hui on essaye de remonter aux causes de ces variations. Dans cet ordre d’idées je 11e pense pas qu’on puisse jamais recons¬ tituer avec certitude remplacement des rivages des anciennes mers. L’histoire de la terre est une suite ininterrompue de phéno¬ mènes La terre n’a jamais cessé de se contracter, les continents de se désagréger, la mer de se déplacer. Mais on peut espérer par l’étude lithologique et paléontologique des terrains de trouver pour une époque déterminée la direction de l’envahissement ou du recul de la mer. M. Jérôme nous a parfaitement résumé les recherches faites sur ce sujet pour le golfe du Luxembourg ; il nous a fait part également de très intéressantes observations per¬ sonnelles et de vues nouvelles. Nous serons tous d’accord pour penser que les limites des dépôts indiquées sur les cartes géologiques ne peuvent être consi¬ dérées comme d’anciens rivages, même si ces limites correspondent aux affleurements de conglomérats. Il faudra démontrer que ces conglomérats n’ont pas pu s’étendre plus loin ainsi que certains dépôts qui les recouvrent. On possède des preuves indiscutables de l’existence ancienne — B ByS — de formations secondaires dans des régions où elles manquent aujourd’hui. L’existence dans le passé du crétacé entre le Sud de la Hesbaye et le sommet de l’Ardenne au Hockaÿ est certaine à mon avis. Rien ne démontre que certains dépôts triasiques et jurassiques n’ont pas recouvert toute l’Ardenne avant le retour de la mer crétacée. Les dépôts de cette époque ont été certainement formés au détriment de couches plus anciennes. Les principes les plus élémentaires de la stratigraphie nous obligent toujours de supposer que les couches sont continues en direction, en inclinaison et en épaisseur jusqu’à preuve du cou traire. C’est en appliquant ce principe qu’on peut déterminer la rencontre probable de telle ou telle couche en profondeur. Mais l’opération que nous faisons pour l’intérieur du sol ou pour le bas, nous sommes également en droit de la faire pour le haut et d’évaluer ce qui peut avoir disparu par érosion. Or si 011 les prolonge par la pensée suivant leur pente, que l’on observe dans les dépôts jurassiques de la bordure Sud de l’Ar- denne, 011 passe au-delà des plus hauts sommets de cette région. Nous venons de voir qu’à Arlon même la pente des couches jurassiques mesurée par M. Questienne est d’environ 4 %• Mais les observations faites sur la bordure même de l’Ardenne au contact du primaire seraient plus démonstratives. J’espère que nous aurons l’occasion d’en effectuer durant cette excursion. Dans cet ordre d’idées on peut se demander pourquoi ces dépôts du trias et du jurassique auraient été enlevés de l’Ardenne du Condroz et du Brabant, tandis qu’ils forment une série très com¬ plète au Sud. Il faut d’abord faire intervenir un soulèvement anté-crétacé pour l’Ardenne, suivi d’un affaissement crétacé et d’un soulève¬ ment tertiaire, c’est-à-dire une série d’oscillations dont on a des preuves si nombreuses en géologie. Mais en consultant une carte géologique on est frappé de l’analogie que présente le golfe du Luxembourg avec le golfe secondaire et tertiaire qui s’étend au Nord de Bonn dans la plaine du RJiin. Les dépôts secondaires et tertiaires ne sont plus représentés en Ardenne que par quelques petits lots insignifiants qui, géologiquement parlan l , ne tarderont pas à disparaître. La raison de leur conservation dans le golfe de ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BULL., 25 — B 876 — Bonn est simple. Il s’agit d’une cuvette affaissée, traversée et limitée sur sa bordure par des failles d’effondrement plus ou moins parallèles, de direction N. -O. S. -O., failles bien connues par les sondages, les exploitations et qui, amorcées dès le secon¬ daire, ont joué jusque dans le quaternaire et s’accentuent encore vraisemblablement de nos jours. Or, le golfe du Luxembourg est traversé par de nombreuses failles reconnues aussi bien par les levés géologiques de la surface que par les sondages et les travaux miniers. Ces failles, de direc¬ tion S. -O. H.-E., sont également parallèles à l’axe de la cuvette. Sur le Rhin ces failles correspondent vraisemblablement à l’effon¬ drement d’un anticlinal transversal. Il serait bien intéressant d’étudier la structure du rhénan aux environs de Üaun et de Manderscheid, d’y rechercher les failles et leurs relations tectoniques, sans perdre de vue que le rejet des failles peut être bien différent dans le primaire et le secondaire. En résumé plus on étudiera la géologie, plus on sera convaincu de l’immense durée des différentes époques et la complexité des phénomènes qui s’y sont opérés. Rien que l’examen des conglo¬ mérats nous démontre que des montagnes énormes ont dû contri¬ buer à les former. D’autre part, les empiètements ont été entrecoupés de nom¬ breuses oscillations secondaires, comme vient de nous l’exposer M. Jérôme. M. Jérôme. — Je crois qu’il faut également faire intervenir les efforts de plissement. Il existe certainement une cuvette dans l’axe des terrains secondaires ; elle passe par Weilerbacli ; d’autre part il y a un anticlinal à Boni. On constate, en effet, qu’à partir de Diekircli, les couches s’enfoncent vers Weilerbach ; à Diekirch, en suivant la Sûre, 011 voit le Keuper au sommet du Herrenberg, à plus de deux cents mètres au-dessus du niveau de l’eau ; il descend successivement au fur et à mesure que l’on avance ; il atteint le niveau de la rivière à Weilerbach; à Echternacli, les couches remou tent et à Born on voit apparaître le grès bigarré. Plus au Sud, il existe encore d’autres plis. M. van Werveke se base sur ces observations pour combattre la théorie des horsts de Suess, en ce qui concerne la région du Luxembourg. - B 377 — . 1 Les failles sont confinées dans la partie méridionale dn golfe du Luxembourg. M. Joly admet que ces cassures ont été produites par le refoulement du Hunsruck sur l’Ardenne; M. van Werveke admet également qu’il s’agit de failles de refoulement. M. Lohest. — D’après les observations faites dans les exploi¬ tations de minerais de fer, il semblerait plutôt que l’on se trouve en présence de failles d’effondrement ; elles sont, en effet, géné¬ ralement très aquifères. La séance est levée à 9 heures et un quart. Excursion du Dimanche 17 Septembre. Keuper, rhétien, hettangien dans la région de Rossignol. Partis d’Arlon à 7 li. 01, nous débarquons à Orsainfang à 7 li. 4 8 • Le premier chemin qui se détache à gauche de la route de Jamoigne nous mène rapidement à la première tranchée du vicinal Marbehan-Sainte-Cécile, où nous observons une belle coupe du rhétien. La situation de la voie ferrée 11e nous permet pas cependant de voir la couche d’argile noire par laquelle générale¬ ment le rhétien repose en concordance sur le keuper ; on voit dans le fond de la tranchée la partie supérieure d’un banc épais de sables fins verdâtres ou jaunâtres par oxydation, avec taches d’oxyde de manganèse, parsemés de petits cailloux roulés; au-dessus il y a une couche d’argile noire ; les éboulis de la tranchée ne permettent pas d’oberver un second banc de sable qui, au dire de Donnai et de Joly, surmonte la deuxième couche d’argile ; dans le haut de la tranchée, on voit des marnes gris-bleu avec intercalation de plaquettes de grès calcarifère qui renferment souvent de petits cailloux. Donnai range cette dernière assise dans l’hettangien; c’est son grès de Rossignol, qu’il considère comme l’équivalent des marnes d’Helmsingen à Psiloceras planorbe. Il donne les raisons de sa manière de voir (considérations paléontologiques) dans le compte¬ rendu de l’excursion de la Société belge de géologie, etc. {Bull, de la Soc. géol. de Belg., t. VIII, 1894, p. 121). Joly, pour des raisons de même ordre cependant, la maintient dans le rhétien (Le jurassique inférieur et moyen de la bordure — B 378 N.-E. du bassin de Paris, page 109). Tous deux ont observé ces couclies dans les environs de Rossignol, à la route de Jamoigne. Après avoir franchi le ruisseau de la Si van ne et la route de Jamoigne, la voie ferrée entre, au moulin de la Sivanne, dans une seconde tranchée creusée dans un limon diluvien entremêlé de cailloux anguleux de roches primaires, puis montant vers le plateau, elle atteint une troisième tranchée qui nous présente manifestement le niveau à Schlotheimia angulata (marne de Jamoigne). Au point de vue lithologique, ce sont des marnes noir bleuâtre, alternant avec des bancs peu épais et assez espacés de calcaire argileux. L’ammonite caractéristique, ainsi que des lima gigantea, ont été trouvées par les excursionnistes. Nous nous écartons un moment de la voie ferrée pour aller explorer une carrière un peu plus au Nord, où l’on exploite des calcaires bleus en plaquettes avec cailloux roulés et intercalation de minces lits de marne bleue. Tenant compte de l’inclinaison N. -S. des couches, nous devons considérer ce niveau comme étant inférieur à celui de la tranchée du vicinal, et la suite du grès de Rossignol du premier point d’observation. Enfin nous arrivons au Nord du village de Rossignol, où la voie ferrée recoupe un îlot de keuper inférieur qui a donné beaucoup de mécomptes à l’entrepreneur. Il est constitué, en effet, par un poudingue dur sur lequel le pic de l’ouvrier n’a pas de prise; mais d’autre part, il n’a pas assez de cohésion pour être désagrégé par la poudre ou la dynamite. La partie supérieure soumise à l’action des intempéries est passée à l’état de conglomérat meuble. Nous quittons la voie ferrée pour prendre la direction de Belle- fontaine, et nous traversons le village de Rossignol, où nous rencontrons un nouvel affleurement de poudingue keupérien, puis au sortir du village, à la montée d’un chemin qui se détache à gauche de la route, le long d’un talus bordant le parc du château, nous voyons le grès rliétien et le grès dit de Rossignol avec les mêmes caractères que ceux que nous avons observés dans la première tranchée du vicinal. Nous traversons une large plaine dans la direction N -S. dont le sol dur, crevassé, nous révèle la présence d’une marne (la marne de Jamoigne). A l’entrée du village de Mesnil-Breuvaune, nous recoupons la Semois, dans le lit majeur de laquelle une coupe a — » 379 été pratiquée pour l’exploitation des cailloux roulés et répandus en grande quantité dans l’épaisseur du limon : et nous pouvons y voir la forme lenticulaire et les alternances fréquentes des lits d’argile, sable, cailloux, caractéristiques des dépôts fluviatiles. Marne de Warcq et calcaire sableux de Florenville. Nous atteignons le niveau de la marne de Warcq, sans observer naturellement de démarcation avec la marne de Jamoigne, la différence étant d’ordre purement paléontologique ; la marne de Warq appartenant à l’étage sinémurien, nous constatons qu’à la longitude de Rossignol-Bellefontaine, l’hettangien est entière¬ ment marneux, ainsi que la partie inférieure du sinémurien, et nous avons ainsi la confirmation de la remarque faite dans l’exposé général de la séance de samedi soir, à savoir que la zone d’ensablement recoupe obliquement du S.-E. au N. -O. les niveaux paléontologiques. Une montée assez raide dans le calcaire sableux de Florenville se présente un peu avant la rencontre de la route d’Arlon à Bouillon ; elle est suivie dans le bois d’une descente qui nous ramène au niveau de la marne de Warcq ; nous ne la voyons pas, mais sa présence est accusée par l’existence d’un étang alimenté par une source qui débite plusieurs litres à la seconde. La décharge de l’étang alimente le ruisseau de Villemont (château), qui coule dans une large échancrure du calcaire sableux de Floren¬ ville, pratiquée vers l’Est et va rejoindre la Semois à Tintigny. Au premier croisement de chemins, à la sortie du bois, nous rencontrons une petite carrière de sable jaune-brun que sa situation topographique place au niveau du calcaire sableux de Florenville ; nous notons d’ailleurs un peu plus haut dans le talus du chemin que nous suivons un pointement de banc à Cardinies. qui nous indique que nous sommes bien à ce niveau ; le sable de la carrière représente un faciès anormal du calcaire sableux, probablement du sable remanié par le vent, à moins qu’il ne s’agisse du résidu d’une ancienne exploitation. Nous atteignons bientôt la crête de séparation entre le bassin de la Semois et celui de la Chiers d’où l’on gagne Bellefontaine et enfin la gare de cette localité en descendant un versant en pente très douce, mais à partir de ce dernier point, le vallon se creuse profondément dans b 38o la direction Nord-Sud en entaillant le grès de Virton, les calcaires sableux d’Orval et de Florenville, ce qui donne à la région boisée que nous traversons en chemin de fer un aspect très pittoresque. Visite des carrières de Montauban. — Tuf calcaire (formation) Après le dîner à Virton, le train nous conduit à la halte de Buzenol, sur la ligne de Virton-Marbelian, et nous descendons à la carrière Montauban, où nous pouvons observer les calcaires sableux de Florenville et d’Orval dans leur plein développement. Le dernier, qui se présente dans le haut de la carrière, est constitué de bancs assez réguliers alternant avec des assises de sable, d’épaisseur variable. Dans les bancs supérieurs, on observe la division en plaquettes parallèles à la stratification. A la base, un banc dur d’une puissance de 20 à 3o centimètres, tout pétri de fossiles, marque un changement dans la composition pétrographique. En-dessous, en effet, le calcaire gréseux n’est plus représenté par des bancs continus, mais par de gros rognons irréguliers, parfois allongés dans le sens de la stratification, séparés par des couches épaisses de sable ; dans le bas de la carrière, on observe plus de régularité dans les assises de calcaire sableux, quoiqu’il y ait souvent encore des terminaisons en biseau. De minces feuillets d’ai •gile interrompent la continuité des couches de sable ; on observe de nombreux exemples de stratification entrecroisée. Le banc dur, pétri de fossiles, qui limite les deux zones différant par la composition pétrographique, doit être considéré comme la limite entre le calcaire sableux d’Orval et le calcaire sableux de Florenville. Nous y avons trouvé des belemnites qui caractérisent la ire assise à l’exclusion de la 2e. A l’extrémité droite de la carrière un fouillis de blocaux irrégu¬ lièrement entassés dans le sable avec vides nombreux attire notre attention. Des masses extraites de cette région et gisant sur le sol nous montrent des parois enduites de tuf calcaire blanc. Nous nous trouvons en présence de l’ancien passage d’une source qui a pris un autre cours (photo 2). Cette carrière est assez activement exploitée pour la confection de pavés, et de moellons de parement de façade, — b 38i Nous descendons ensuite le chemin profondément encaissé de la halte au village de Buzenol, sur l’accotement duquel nous remarquons des bancs tout perforés de moules de Cardinies, qui s’observent à différents niveaux dans le calcaire sableux de Florenville, et nous gagnons le fond de la vallée où se voient les restes d’une ancienne forge catalane : tas de scories, un petit amas de minerai, les ruines du bâtiment et de la roue hydraulique qui actionnait la soufflerie. Les forges catalanes du pays étaient établies au milieu des forêts qui fournissaient le charbon de bois» sur un petit cours d’eau qui donnait la force motrice. On y amenait par axe des régions avoisinantes le minerai de fer fort préalablement lavé : minerai diluvien des plateux, ou des fentes du calcaire bajocien, ou minerai d’ailuvion de la vallée de la Vire, consistant en gravier ferrugineux. Ce minerai, exempt de phosphore, donnait un excellent fer propre à tous les usages de la forge. Les gisements sont à peu près tous épuisés. Les fours catalans qui fournissaient deux à trois tonnes de fer par jour, ont d’ailleurs disparu vers le milieu du siècle dernier devant la concurrence redoutable des hauts- fourneaux établis aux lieux de production du charbon de terre ou à proximité des exploitations de minette oolitliique, dont l’utilisa¬ tion rationnelle a commencé vers i85o. (Cf. Clément : Aperçu général de la constitution géologique et de la richesse minérale du Luxembourg). Quittant l’ancienne forge, en faisant quelques pas en aval dans la vallée, nous nous trouvons devant un spectacle qui ne manque pas de nous étonner quelque peu : un petit ruisselet qui descend du haut d’un talus abrupt constitué par une nappe rocheuse qui semble être une masse liquide figée par le froid. Le ruisselet s’est creusé un sillon dans la nappe figée, mais ce qu’il défait d’un côté, par un procédé mécanique, il le refait de l’autre par voie chimique, car la nappe figée gris d’ardoise est du tuf calcaire produit par le filet d’eau Le mécanisme de cette formation est très simple. Les eaux de pluie de la région pénètrent dans le sol acidifiées par l’anhydrite carbonique de l’air, s’enri¬ chissent encore en acide dans la couche superficielle du sol, s’infiltrent à travers les couches de calcaire sableux d’Orval, et grâce â leur acidité corrodent le calcaire, et se saturent de bicarbonate de calcium. Lorsque ces eaux réunies en griffon — B 382 — viennent sourdre à l’air libre le bicarbonate de calcium peu stable, se décompose, et la décomposition est favorisée par les brins de mousse et autres corps solides qui se rencontrent sur le passage des eaux et qui exercent une attraction moléculaire sur le calcaire ; ainsi se produit une véritable incrustation que les excursionnistes ont pu saisir sur le fait. L’eau a coulé d’abord goutte à goutte en large nappe sur les mousses ; celles-ci ont fini par constituer une nappe dure, assez polie, que le filet d’eau a entamé et creusé par sa force mécanique, dans son point le plus faible. Mais si des mousses se rencontrent encore sur son passage, le dépôt continue à se former. Plusieurs excursionnistes ont escaladé l’escarpement jusqu’à l’émergence de la source, qui est à une cinquantaine de mètres au-dessus du fond de la vallée, vraisemblablement au niveau du banc limite des calcaires de Florenville et d’Orval. Du train nous avons pu observer identiquement le même phénomène vis-à-vis de l’arrêt de La Hage, à un endroit désigné ^ y sur les cartes de 1 Etat-major par l’appellation de «La Crognière», c’est-à-dire endroit où se forme le Croix ; c’est le nom local de ce tuf calcaire. La formation de tuf calcaire est d’ailleurs un phénomène assez commun à l’émergence des sources dans le calcaire sableux de Florenville. Cette observation faite, nous regagnons la halte de Buzenol, pour rentrer à Arlon. Excursion du lundi 18 septembre Visite des ardoisières de Martelange. — Trias et lias inférieur, au Nord d’ Arlon. Embarqués sur le vicinal Arlon-Martelauge à la Chapelle Sainte- Croix à 7 h. 29, nous mettons pied à terre, grâce à l’obligeance des conducteurs du train, pendant 5 minutes, à l’entrée du bois, un peu au-delà de Nobressart, pour observer un magnifique con¬ tact entre le primaire représenté par des quartzophyllades, pliyl- lades et quartzites redressés (Cb2a) et le trias qui se présente avec son faciès habituel au bord de l’Ardenne, un conglomérat de b 383 — cailloux roulés ardennais mélangé de marnes et graviers rouges. Nous voyons dans la tranchée pratiquée dans la plaine la couver¬ ture de cailloux roulés et de marnes s’amincir progressivement sur la tranche des terrains primaires pour venir mourir au pied d’une espèce de falaise constituée de quartzopliyllades redressés, sur laquelle la couverture manque totalement; et l’on a l’impres¬ sion d’être au rivage de la mer triasique; il est vrai qu’on objecte que ces cailloux ont pu être remaniés, que rien ne prouve, tels qu’on les voit, qu’ils ne constituent pas un dépôt diluvien; mais nous gardons notre impression, parce que nous avons vu dans la coupe fraîche, les phyllades sous-jacents imprégnés des marnes bariolées si caractéristiques du Keuper, tandis que dans la falaise rien de semblable n’a pu être observé. A partir d’ici, nous entrons en Ardennes : le paysage change; comme le fait très justement remarquer M. Loliest, les plateaux tabulaires entrecoupés de vallées profondes, observés en terrains calcareux, font place à des collines aux croupes arrondies; la végétation revêt d’ailleurs un cachet particulier. Nous descendons du tram au chemin de Perlé, et le long de la grand’route Trèves-Ostende, nous remarquons de beaux affleure¬ ments de Coblencien ( Cbib ) consistant en phyllades altérés fossilifères. Nous arrivons en suivant cette route aux ardoisières de Haut- Martelange exploitées par la Société Anonyme Obennosel Dacli- schiefer und Plattenwerker, anciennement par MM. Potlier frères, de Frankfort-s/-Mein. MM. Jauquet et Lecerf, ingénieurs, se mettent gracieusement à notre disposition pour nous expliquer le plan de la mine, et nous montrer le travail du fond et de la surface, et la note ci-dessous résume les principales observations faites. Les ardoisières exploitées situées dans la commune de Perlé (Grand-Duché de Luxembourg) sont au nombre de 4> dont 2 à Martelange-Pombach (hameau de la dite commune), une à Perlé même et la principale à Haut-Mai telange (aussi hameau de Perlé); c’est cette dernière qui a été visitée par les deux sociétés géolo¬ giques, le 18 septembre, et dont nous allons nous occuper spécia¬ lement. Elle est ouverte souterrainement dans un gisement important de schiste fissile appartenant au système Coblentzien, étage Tau- b 384 nusien. L’inclinaison Nord-Sud est de 700 environ et la direction va du N.-E. au S. -O. Ce gisement atteint environ 70 m. de puis¬ sance et se compose presque uniquement de couches compactes de schiste de k 6 m., séparées entre elles par de petits lits d’argile de 5 m/m environ appelés « pourris »; ceux-ci se conti¬ nuent d’un bout à l’autre des bancs suivant un plan parfait. Le plan de stratification (pourri) est plus incliné que le plan de fissilité d’environ io°. Les couches présentent ordinairement des joints naturels les recoupant en tous sens et quelquefois sont affectées par des dérangements : failles, plissements, etc. On ne rencontre qu’assez rarement des fossiles et ils sont méconnais¬ sables. Le schiste est d’un beau bleu foncé et est très résistant. 11 nous est impossible de fixer l’origine de l’exploitation du gise¬ ment de Haut-Martelange (et Martelange) ; toutefois des docu¬ ments ont démontré que la fabrication des ardoises de notre région remonte à près de 3 siècles. L’exploitation de schiste ardoisier se fait en descendant « par la méthode par gradins avec piliers abandonnés ». Elle prend par cette méthode l’aspect d’une série de chambres intérieures juxtaposées, d’environ 12 m. de longueur en direction et séparées entre elles par ces piliers inter¬ médiaires de consolidation, taillés normalement à la direction et d’environ 5 m. d’épaisseur. Ces derniers servent de supports naturels à la voûte taillée en pleine roche schisteuse et qui sert de toit à l’exploitation. Les gros blocs de schiste abattus sont débités au fond en mor¬ ceaux de 75 kg. environ, chargés sur des wagonnets et remontés à la surface par des treuils. Ils sont conduits ensuite aux ateliers de fendage. C’est là que les ouvriers débitent le schiste en feuillets de 4 m/m environ d’épaisseur, au moyen de ciseaux. Ces feuillets passent alors aux découpoirs mécaniques et à main qui leur donnent 1rs formes d’ardoises qu’on connaît. Après la visite des ardoisières, nous gagnons l’hôtel de la Maison Rouge, puis après le déjeuner, le tram de i3 h. 1 qui nous ramène jusqu’à Attert. Nous ne manquons pas d’admirer en montant le spectacle ravissant qu’offre la vallée de la Sûre, vue de différentes boucles du lacet que décrit la ligne du vicinal pour atteindre les hauteurs de la forêt d’Anlier. Nous suivons à pied la ligne d’Attert à Bonnert pour accomplir la seconde partie du programme de la journée : l’étude du trias et b 385 du lias inférieur au Nord d’Arlon. Le temps étant très réduit entre les heures de train, nous sommes forcés de nous en tenir à une observation assez rapide, d’écourter les explications, quitte à les reprendre à la séance du soir. Le conglomérat observé le matin à la bordure de l’Ardenne nous paraît appartenir au Keuper inférieur, et non au grès bigarré parce qu’il est immédiatement surmonté un peu plus au Sud, entre Lucliert et Nobressart, du Keuper supérieur : les marnes compactes ou Steinmergel-Keuper des géologues alle¬ mands. De Post à Attert, des deux côtés du ruisseau de l’Attert, on observe des escarpements de poudingues et grès que nous ran¬ geons également dans le Keuper inférieur (plioto 3). La première tranchée rencontrée pendant notre promenade pédestre, à partir d’ Attert, est creusée aussi dans le Keuper infé¬ rieur et nous y remarquons des bancs de grès et de poudingues, des couches d’argile rouge, du sable de même couleur, des lentilles de conglomérat meuble, alternant sans ordre bien déterminé. A l’entrée de la tranchée suivante, nous observons au-dessus de minces alternances de couches de marnes violettes et gris vert un banc de grès verdâtre un peu dolomitique que je suis enclin à prendre comme limite entre le Keuper inférieur et l’assise des marnes compactes. Le banc a été observé en maints endroits dans la région toujours au même niveau, et il ne se retrouve pas plus haut. Le Keuper inférieur est nettement formé d’éléments gré¬ seux, graveleux ou caillouteux ; le Keuper supérieur de marnes compactes avec intercalation de bancs de dolomie; c’est ce que montre la coupe qui représente toute la formation au Sud d’ Attert, ainsi que le contact avec le rhétien. (Voir la planche et photo 4)- La troisième tranchée est remarquable par la présence de ce contact, qui se fait par l’intermédiaire des argiles noires schis- toïdes rhétiennes, reposant sur les marnes grises Keuperiennes. Ici le rhétien n’est représenté que par la base, la partie supé¬ rieure ayant été dénudée. Nous passons rapidement les trois tranchées suivantes creusées dans le hettangien marneux que nous avons étudié le deuxième jour entre Orsainfang et Rossignol, et nous arrivons au pied de l’escarpement de la Côte Rouge, formé par le calcaire sableux de Fîoren ville et le sable de Metzert, au sujet duquel nous rappelle- — b 386 — rons ce que nous avons dit antérieurement : (Lias moyen et infé¬ rieur et Trias des environs d’Arlon : Bulletin de la Société belge de Géologie , t. XXII, Procès-verbaux) : « La partie supérieure de ce talus vertical est constituée par des bancs de grès à ciment calcareux alternant avec des couclies de sable. Les bancs de grès et le sable sont généralement moins colorés par l’oxyde de fer qu’ils 11e le sont dans le Virtonien. Les bancs de grès, d’épaisseur variable, ne sont pas continus; ils sont souvent interrompus par des poches de sable, soit que le calcaire nécessaire à la cimentation des grains de sable ait fait défaut en ces endroits, soit qu’il ait été entraîné par les eaux d’infiltration chargées de gaz carbonique. Vers le haut se rencontrent par places un ou deux bancs entièrement pétris de moules de cardinies ou remplis de cavités autrefois occupées par ces coquilles. Dans l’escarpement de la Côte rouge, immédiatement en dessous des bancs de grès calcareux, se trouve une couche de sable fossi¬ lifère d’où une collection de beaux fossiles ont été extraits sous la direction du regretté Victor Donnai et ont été expédiés au Musée royal d’Histoire naturelle après avoir été enrobés dans le plâtre, à cause de leur friabilité. Ces fossiles appartiennent à la faune de Hettange. Sous les alternances de grès et de sables du calcaire sableux de Florenville se présente, dans l’escarpement de la côte rouge, une puissante assise de sable, de 20 à 25 mètres d’élévation, dans laquelle s’observent de rares rognons gréseux. Ce sable est cohérent et se maintient facilement en talus vertical. Les habitants du village voisin de Metzert y creusent des trous au pied de la colline pour y remiser leurs provisions d’hiver : pommes de terre et betteraves qui s’y conservent très bien à l’abri de la gelée et de la pluie. De grandes diaclases verticales le traversent; les parois de l’une sont imprégnées d’un dépôt ferrugineux par l’infiltration d’eau de surface ; d’autres sont tapissées d’un enduit de tuf cal¬ caire, ou d’un revêtement noir charbonneux. Jusqu’au pied du talus, à une distance de 25 à 3o mètres du plateau couvert de végé¬ tation, descendent dans ces longues fentes des filaments radicu¬ laires serrés les uns contre les autres et formant une couche aplatie, qui fait penser aux plantes séchées entre les feuilles d’un herbier. (Photo 5). — B 387 — Les sables de Metzert et le calcaire sableux de Florenville for¬ ment une falaise très marquée, dont le versant abrupt est tourné vers le Nord, tandis que le versant Sud, beaucoup plus adouci, vient mourir au pied des buttes de sable virtonien. Cette même falaise peut se suivre vers l’Est au-delà de la frontière, où elle forme la limite Sud du bassin de l’Attert, et par delà l’Alzette, au Sud de Medernacli, Eppeldorf, dans le Grand-Duclié et même jusqu’en Prusse. Cette disposition est, comme on le sait, générale dans le bassin de Paris, dont les terrains secondaires luxembour¬ geois constituent l’extrémité Nord-Est : si l’on parcourt la région du Nord au Sud, on y observe une série de gradins à bords abrupt tournés du côté des terrains anciens, à pentes adoucies vers les couches plus récentes, dont les talus raides sont con¬ stitués par les couches gréseuses ou calcareuses du grès de Luxembourg, des sables ou grès virtoniens, du macigno d’Au- bange, de l’oolithe ferrugineux et du calcaire de Longwy, et les plats par les formations marneuses : marnes de Jamoigme, marne de Strassen, schiste d’Ethe, schistes et marnes de Grandcourt. M. le baron Greindl a rappelé qu’au pied de ces terrasses coulent une série de rivières subséquentes. Du bout de la côte rouge nous nous dirigeons à travers bois pour rejoindre la ligne du vicinal et voir une zone de séparation très nette et très remarquable entre les sables de Metzert et le calcaire sableux de Florenville. Terquem et Piette décrivent comme suit cette limite : « Le banc (qui sépare la zone à Ammonites angulatus de la zone à Ammonites bisulcatus), quel qu’il soit, qui se trouve au contact de ces strates, a une surface onduleuse qui porte la trace de l’action des flots ; des huîtres et des plicatules y sont attachées. Des mil¬ liers de saxicaves y ont creusé des trous, dans lesquels on les retrouve encore... Ces huîtres, ces plicatules et ces saxicaves n’ont pu se fixer sur la roche ou dans son intérieur que lorsqu’elle était solidifiée... Dans presque tous les endroits, un mince lit de grès coloré en brun par l’hydroxyde de fer, apparaît au contact des deux terrains. » (Bull, delà Soc. géol. de France , 2e série, t. XIX, 19e année, 1861-62, page 336. A ce même sujet Joly, dans l’ouvrage déjà signalé (page 128), s’exprime ainsi : « Dans le faciès sableux, le mince lit de grès ferrugineux signalé - b 388 au contact de ia zone à Sclilotheimia angulata et de la zone à Arietites bisulcatus par Terquem et Piette, ainsi que la surface couverte d’huîtres et percée de saxciaves sur laquelle il repose, ne s’observe pas dans le Luxembourg belge. » Voici d’autre part ce que nous avons écrit dans le texte expli¬ catif du levé géologique de la planchette d’Arlon, mai 1910, exécuté pour le service géologique de Belgique : « Le sable de Metzert forme le soubassement du calcaire sableux de Florenville et constitue avec cette dernière formation le grès du Luxembourg. On peut l’observer dans son plein développe¬ ment 20 à 25 mètres, et avec ses caractères lithologiques distincts de ceux de Snas, dans le puissant escarpement de la Cote Rouge, à la route de Bastogne, dans une carrière située à l’est de Lischert, que longe le chemin de Lischert à Vi ville, dans le bois de Beynert, au croisement de la route d’Arlon à Oberpallen et du chemin de Guirsch à Bonnert ; mais à moins d’une coupe fraîche, il est dif¬ ficile d’établir la limite précise des deux assises gréseuses. On peut dire en général que le calcaire sableux de Florenville forme le haut des versants des vallons signalés précédemment ; le sable de Metzert en constitue la base. Nous avons pu observer cette limite précise le 6 avril 1910, en présence de MM. Benecke et Van Wervecke de Strasbourg, Steinmann de Bonn, Kaiser de Giessen et d’autres membres de la Société géologique du Bas-Rhin, dans une carrière à proximité du vicinal Arlon-Martelange, où se voit la coupe suivante : Fig. 4- La coupe est faite parallèlement à la direction des assises. La séparation entre Snas et Ht bs est très nette et, comme on le voit, très irrégulière. Les sables de Metzert sont de teinte très claire, les calcaires et sables de Florenville sont plus bruns. — B 389 Les géologues allemands ont vu comme nous dans les faits observés une preuve d’un arrêt dans la sédimentation et du retour de la mer après régression, la ligne sinueuse de contact indiquant une discordance nette de stratification ; à noter aussi la mince couche de sable coloré en brun par l’hydroxyde de fer au contact des deux terrains. » Le temps nous presse. Pour pouvoir prendre le tram, nous devons esquiver une très belle coupe de la marne de Strassen. Nous coupons au court à travers bois, et rejoignons la ligne derrière Bonnert, au niveau de Vras‘\ formé d’alternances de sables et de bancs de grès jaune-brunâtre. Enfin nous atteignons la gare de Bonnert, où nous avons juste le temps de voir une petite faille de tassement très nettement marquée dans les deux talus et dans le sol de la gare, qui met le Vra5S d’une part en contact avec le Vramm, de l’autre avec le Y rasi. (Photo 6). A notre rentrée à Arlon, nous allons jeter au Belvédère de Saint-Donat un coup d’oeil d’ensemble sur le panorama qu’on y découvre, l’un des plus beaux de la Belgique. Malheureusement les brumes de l’horizon nous empêchent de jouir de toute l’étendue du spectacle que l’on y observe en temps ordinaire ; nous y voyons cependant une série des terrasses signalées précédemment et qui caractérisent si bien le bassin de Paris, en lui donnant en coupe l’aspect d’un escalier couché. Séance du Lundi soir 18 Septembre 1911. La séance est ouverte à 20 heures sous la présidence de M. C. Malaise, président de la session, dans une salle de l’Hôtel du Nord, à Arlon. La parole est donnée à M. A. Jérôme qui résume rapidement comme suit les observations faites au cours de la journée du 17 Septembre : Nous avons suivi la bordure des terrains secondaires du Luxem¬ bourg le long de l’Ardenne, sans atteindre, toutefois, le terrain primaire. A Orsainfang, nous avons vu le rhétien formé de sables compacts, cohérents, surmontés d’argile noire avec bancs de grès - — 13 890 - à cailloux roulés, au sommet de la tranchée. Ces grès représentent le grès de Rossignol qui, d’après Donnai, forme la base de l’Hettangien ; c’est l’équivalent de la marne d’Helmsingen qui existe à l’Est. M. Joly considère ce grès comme rhétien. Ces deux géologues basent leur détermination sur la faune. Une seconde tranchée nous a montré un dépôt diluvien formé de limon avec cailloux anguleux de roches primaires. Dans une troisième tranchée, nous avons observé les marnes noires de Jamoigne, avec bancs calcaires ; ces couches renferment Schlotlieimiii , Lima gigantea. Un peu au Nord, dans une petite carrière, on exploite des bancs de calcaire argileux et gréseux paraissant appartenir à un niveau un peu inférieur ; nous y avons observé des cailloux roulés ; 011 pourrait donc admettre qu’ils représentent la suite des grès de Rossignol. En arrivant près de Rossignol, nous avons observé dans la tranchée du Vicinal la partie supérieure du Keuper inférieur, se présentant à l’état de conglomérats meubles au-dessus, tandis que dans le bas il forme un poudingue très compact. Nous nous sommes alors dirigés vers le Sud ; dans le village de Rossignol, nous avons revu le Keuper inférieur et, à la sortie du village, le rhétien avec les mêmes caractères que dans la tranchée du vicinal, puis, les grès à cailloux roulés correspondant au grès de Rossignol. Nous avons traversé la grande plaine correspondant au passage des marnes de Jamoigne. Après avoir traversé le hameau de Mesnil, nous avons monté une côte raide jusqu’au château de Villemont, où nous avons observé un niveau de sources à la base du calcaire de Florenville, au contact des marnes de Warcq ; nous avons constaté que l’ensablement s’élève dans la série des couches, car les marnes de Warcq ont bien ici le faciès marneux, alors qu’à l’Est de ce point, elles sont remplacées par un faciès sableux. Sur la hauteur, nous avons observé des sables jaunâtres, faciès anormal des calcaires sableux de Florenville. Nous avons ensuite gagné Bellefontaine puis, par chemin de fer, Virton ; en passant, nous avons vu dans les tranchées des affleurements du calcaire sableux de Florenville, puis du calcaire sableux d’ Or val et enfin le virtonien. L’après-midi, nous sommes allés à Buzenol, où nous avons, dans une carrière, près de la gare, observé le calcaire sableux de Florenville surmonté par le calcaire sableux d’Orval. Un banc tout pétri de coquilles et renfermant des belemnites nous a paru devoir constituer la base de l’assise d’Orval, des belemnites n’existant pas dans le calcaire de Florenville. Sous ce banc particulier, nous avons observé des lentilles calcaires englobées dans du sable et surmontant des bancs plus réguliers de calcaire sableux. Dans cette carrière, nous avons remarqué un point où les roches sont toutes bouleversées par suite d’un affaissement ; les blocs sont couverts d’un enduit blanc de tuf calcaire ; il s’agit d’un ancien passage d’une source dont le cours s’est modifié par la suite. Descendant ensuite la vallée Buzenol, nous sommes arrivés à une ancienne forge catalane, près de laquelle on voit encore des scories ; sur l’autre rive du ruisseau, nous avons été étudier un dépôt de tuf en voie de formation. La source qui forme ce dépôt sort probablement au contact des calcaires d’Orval et de Floren¬ ville. Là s’est terminée notre excursion. M. Questienne. — N’y a t-il pas de couche d’argile à l’endroit de la source ? M. Jérôme. — Il existe parfois de l’argile à ce niveau ; mais sa présence n’est pas indispensable pour expliquer la formation d’une source; le banc du calcaire coquillier peut arrêter les eaux. M. Questienne. — M. De Rauw et moi avons constaté qu’il y a en réalité deux points d’émergence, dont l’un est à sec actuelle- ment. M. Jérôme résume ensuite les observations faites au cours de la journée du 18 septembre : Nous avons d’abord visité les ardoisières de Haut Martelange appartenant à une zone correspondant aux pliyllades d’Alle ; la direction des couches est NE-SW et leur inclinaison de 70° Sud ; la puissance exploitable est de 5o à 60 mètres. Dans la région de Martelange, il y a, en réalité, plusieurs bandes ardoisières parallèles; à Martelange même, il y en a une exploitée sur une Ann. soc. géol. de belg., t. xxxviii. BULL., 26 B 392 — échelle moindre qu’à Haut- Martel ange ; au Sud de ce point, il existe les ardoisières de Perlé, dans le Grand-Duclié de Luxem¬ bourg. L’après-midi, nous avons étudié le secondaire, le matin nous avions observé déjà le contact du secondaire et du primaire. Le trias vient buter contre le primaire, il se présente sous forme d’un conglomérat très important représentant une forma¬ tion littorale au pied d’une falaise. L’après-midi, nous avons vu la même formation au Sud d’Attert ; le conglomérat forme lentille dans le sable. Au dessus, se voit un banc gréseux dolomitique qu’on peut prendre pour la limite entre le Keuper inférieur et conglomératique et le Keuper supérieur formé de marnes alternant avec des lits de dolomie se débitant en morceaux irréguliers à cassure conclioïdale. Dans une tranchée suivante, nous avons revu la même assise, surmontée, cette fois, en concordance par le rliétien débutant par une argile noire seliistoïde ; en d’autres endroits, on trouve du sable ou des lits de cailloux ; au sommet de la tranchée nous avons, d’ailleurs, observé la présence de quelques cailloux roulés. Nous avons vu ensuite les marnes d’Helmsingen, puis les marnes de Jamoigne. A la côte rouge, se trouve le sable hettangien, sable de Metzert qui a 40 mètres de puissance; il ne contient pas de bancs de grès ; parfois on y trouve des rognons gréseux et de minces bandes irrégulières d’argile. A d’autres endroits, par contre, il existe, à la base des sables de Metzert, des bancs de grès sem¬ blables à ceux de l’assise de Florenville. Les sables de Metzert sont couronnés par des bancs à beaux fossiles. Au sommet de la côte, nous avons observé le calcaire sableux de Florenville et, après une promenade à travers bois, nous sommes arrivés à une carrière, près de la ligne vicinale, où l’on voit un contact très remarquable des sables de Metzert et du calcaire sableux de Florenville. Au sommet de la carrière, nous avons vu la base des marnes de Strassen. Avant d’atteindre Bonnert, nous avons observé, le long du vicinal, les grès et sables de Virton. Ce grès se distingue de celui de l’assise de Florenville parcequ’il s’altère plus facilement, se casse irrégulièrement et donne de mauvais moëllons ; le grès de Luxembourg, au contraire, est très employé comme pierre de construction. Nous avons observé ensuite la marne moyenne surmontée par le sable virtonien supérieur qui, parfois, contient des bancs de grès. Enfin, à la gare de Bonnert, nous avons constaté le passage d’une faille produisant un rejet de 3 à 4 mètres. M. Burton. — Pourquoi le grès dolomitique a-t-il été pris comme limite entre le Keuper inférieur et le Keuper supérieur. M. Jérôme. — C’est une limite litliologique ; j’ai observé ce grès à l’Est et à l’Ouest de la région que nous avons visitée ; il existe donc sur une assez grande étendue ; de plus on ne rencontre pas de banc de grès dans les marnes qui le surmontent. D’après la composition litliologique, on peut admettre que le Keuper inférieur est un dépôt littoral, tandis que le Keuper supérieur s’est déposé loin de la côte ; le banc de grès appartient plutôt à la formation littorale et doit donc former le sommet du Keuper inférieur. M. Anthoine. — Quelle est la teneur en Mg Co3 des dolomies du Keuper supérieur ? M. Jérôme. — On possède des analyses industrielles de dolo¬ mies semblables exploitées dans le Musclielkalk dans les vallées de la Sûre et de la Moselle. Je ne pourrais cependant affirmer qu’on a fait de semblables analyses pour les dolomies du Keuper supérieur. M. Malaise. — Est-il bien certain que ces roches sont des dolomies ? M. Jérôme. — La chose est certaine, j’en ai fait des analyses qualitatives. M. Anthoine. — Le sable virtonien a-t-il un intérêt industriel ? M. Jérôme. — Il est employé dans les usines comme sable de fonderie, car il est parfois un peu argileux. Parfois, il est très siliceux, comme c’est le cas à Stockem ; il est alors employé pour la fabrication des briques réfractaires siliceuses dans le bassin de Longwy. — b 3g4 — M. Liohest Dans la tranchée au Nord de Nobressart, on voit un cailloutis buter contre le coblencien comme au pied d’une falaise. On peut se demander s’il s’agit d’un conglomérat en place ou remanié. Lorsqu’on le voit en place, il se présente souvent à l’état de roclie dure, comme nous avons pu le voir en passant en chemin de fer près de Nobressart ; dans la tranchée, au contraire, on ne voyait qu’un amas de cailloux ; je n’ai donc pas la conviction absolue qu’il s’agit d’un dépôt au pied d’une falaise. L’étude de ces conglomérats serait fort intéressante à faire. Dans le Keuper, nous avons vu un conglomérat reposant sur du sable ; j’en ai examiné sommairement les éléments et au Sud de l’anticlinal de l’Ardenne je dois déclarer que je ne connais pas de roche semblable à celle de cailloux de quartzite lustré qui s’y trouvent en abondance ; il ne s’agit, en tous cas, pas d’une roche cambrienne. Ce fait a, pour moi, une grande importance. Ces conglomérats ne proviennent pas de la désagrégation du sous-sol puisqu’ils reposent sur des sédiments meubles. On doit supposer que ce sont des cordons littoraux. Leur étude pourrait indiquer de quel côté se trouvait le continent à l’époque jurassique ; je n’ai pas vu de roche qui me parût provenir incontestablement de l’Ardenne ; un caillou me paraît meme, à première vue, être du phtanite carbonifère. Ce fait peut paraître extraordinaire eu égard à la configuration actuelle de notre pays ; mais nous ne savons pas à quel point était arrivée la désagrégation de l’Ardenne au moment du dépôt des couches jurassiques. Mais, si l’on démontrait que certains éléments des conglo¬ mérats des terrains secondaires ne viennent pas de l’Ardenne, on voit qu’elle complication il en résulterait dans le tracé de la répartition des terres et des mers à cette époque ; on arriverait peut-être à conclure que la mer jurassique couvrait toute la Belgique. M. Jérôme. — M. Van Werveke est d’avis que le cailloutis que nous avons observé au Nord de Nobressart pourrait être diluvien. Je lui ait fait remarquer qu’à l’Ouest, sur le plateau, il existe un dépôt de graviers que j’ai considéré comme diluvien alors que, précédemment, on l’avait rangé dans le Keuper. Le dépôt n’est pas à l’état de roche agglomérée ; mais nous avons remarqué, à Rossignol, que la partie inférieure du Keuper était à l’état de roche dure, tandis que la partie supérieure était à l’état meuble par suite de l’altération superficielle. M. Lohest. — C’est aussi le cas pour le poudingue de Malmédy, M. Burton. — M. Thomas a étudié le trias S. W. de l’Angle¬ terre, dans le Devonshire ; il arrive à la conclusion qu’à l’époque triasique il existait un continent au Sud. M. Jérôme expose ensuite le programme de la journée du lendemain : Nous partirons de la gare d’Arlon où affleure le virtorien marneux avec inclinaison S. E.; dans les tranchées du chemin de fer, nous pourrons voir, en passant, les couches sableuses de la formation supérieure de cet étage. Sut* ces sables reposent des macignos et des marnes ; ces couches sont très développées à Autel où elles sont très fossilifères. En chemin de fer nous traver¬ serons la zone des schistes d’Etlie, puis celle du macigno de Messancy. Près d’Athus, nous verrons le macigno d’Aubauge ; et en nous rendant à Rodange, nous observerons successivement les schistes bitumineux et les marnes de Gfrandcourt pour atteindre ensuite la formation ferrugineuse de la base du bajocien. Nous visiterons la minière de la Société Ougrée-Marihaye, ainsi qu’une minière à ciel ouvert. La visite des minières doit avoir lieu sous la direction de M. Dondelinger, mais il est à craindre que notre confrère indisposé ne puisse pas nous accompagner. M. Malaise remercie M. Jérôme des explications qu’il vient de donner et la séance est levée à 21 heures et demie. Excursion du Mardi 19 septembre. Le lias moyen et supérieur. Visite des minières de Rodange. Partis d’Arlon à 7 h. 06, nous recoupons successivement le Vrami (première tranchée) observé en détail le ier jour, qui, dans la gare même d’Arlon, prend contact avec le Vramm par — b 3g6 — atténuation et disparition du Vrasi, puis le Vrass (2Hie et 3me tran¬ chée), gréseux et sableux dans le bas, uniquement sableux dans le haut. Un peu avant la gare d’ Autel, ‘une tranchée a sa base dans Vrass, son sommet dans Vrams. Nous entrons dans Vrb (argile scliistoïde d’Ethe) après Autel, dans Ere, un peu avant Messancy. A la hauteur de Longeau, entre Messancy et Athus, nous avons le Vrd sur les versants abrupts du vallon où court la voie ferrée. Une bonne coupe de cette assise s’offre à notre droite, un peu avant l’entrée en gare d’Athus. (V. Planche de photographies ; 7). Quelques coupes médiocres de Vrb se trouvent dans les tran¬ chées entre les arrêts de Sélange et de Turpange, mais la rapidité du déplacement en chemin de fer nous empêche de les observer convenablement. A la sortie du train, nous nous engageons sur la route de Petange, et au bout du village d’Athus, sur le chemin de Rodange, où dans un talus, tout près de la première maison à gauche, nous découvrons un affleurement du macigno d’Aubange Vrd : il est très fossilifère, et nous recueillons ainaltheiis spinatus , rhyn- chonella , plicatula spinosa , des belemnites, etc. Un peu plus loin s’observe dans le talus du chemin la première assise du Toar- cien; les schistes bitumineux de Grandcourt ou schistes cartons, « Posidonien schiefer » des géologues allemands, très fossilifères, riches en empreintes de poissons, dont l’un d’entre nous a d’ail¬ leurs trouvé un beau spécimen. Les schistes bitumineux dispa¬ raissent bientôt sous les alluvions de la Cliiers et du ruisseau de Messancy. A cet endroit nous rencontrons M. Dondelinger, qui a bien voulu prendre la direction de la suite de l’excursion, et nous envoyer la note suivante, ainsi que les croquis qui s’y rapportent. ISTo-te cle TVC. IDoxxcielirxcrezr. Montée de Rodange. Nous passons les jurensismergel, marnes de Grandcourt ( T0b ) de la station au village de Rodange. — La partie supérieure est gréseuse — mais la côte bâtie en partie est couverte de détritus. Sur la hauteur, affleurement de la formation minière. Les couches sont en partie exploitées à ciel ouvert ; les marnes supérieures (micacées, i8m) délitées par les pluies sont venues s’écouler dans les excavations et couvrent déjà en partie les lialdes des exploitations. Nous longeons la ligne industrielle des chemins de fer Prince Henri. Elle 11e transporte que de la minette dont la majeure partie provient du « fond de Gras », que nous allons visiter. Nous atteignons d’abord un des principaux sièges d’extraction de la Société d’Ougrée-Marihaye, division de Rodange, dont nous venons de traverser l’imposante nouvelle usine le matin même en venant d’Atlius. Devant nous s’élève sur une hauteur de i5 mètres le front de taille de l’ancienne exploitation à ciel ouvert où nous reconnais¬ sons sous les indications de notre guide la succession des diverses couches minières qui fournissent les minettes luxembourgeoises. Le croquis joint donne l’échelle entière de la formation ferrugi¬ neuse dans le bassin de Differdange-Lamadelaine, c’est-à-dire sur la rive gauche de l’Alzette. Il y a généralement trois couches exploitables par galerie. A ciel ouvert toutes les cinq couches four¬ nissent de la minette. Une galerie d’une ouverture de 3m X 2 débouche au pied de la côte; c’est l’accès de la couche noire, qui, plus loin à l’intérieur, conduit aussi dans le gisement de la mine grise superposé; l’in¬ tervalle stérile entre ces deux gisements est par endroits réduit à om5o, de sorte que les deux couches s’exploitent aussi ensemble, système que l’Administration des Mines ne tolère qu’en cas exceptionnel à cause du plus grand danger de blessures par chute de pierres. Une petite montée nous conduit au niveau de la couche rouge où sont installés les bureaux de la mine. Une galerie principale y aboutit et envoie continuellement des rames chargées au ver¬ sage de l’accumulateur. Un funiculaire y soutire la minette et la transporte en ligne droite aux hauts-fourneaux éloignés de un et demi kilomètre. Les wagonnets à minettes sont d’une forme spéciale en usage dans toute la région luxembourgeoise. Ils contiennent i5oo à 2000 kilos de minettes et versent de côté. Plus loin nous voyons une exploitation à ciel ouvert, ouverte à flanc de coteau et où trois couches se trouvent en exploitation. Les couches calcareuses supérieures affleurent au sommet du front de taille. Sur une certaine étendue ces couches calcareuses sont venues s’asseoir sur le stérile qui forme le mur de la couche rouge; au niveau de celle-ci émergent de gros rondins de bois. Ce sont les boisages de cette couche rouge exploitée en galerie et dont le toit s’est effrondré depuis longtemps. Quelques fossiles sont ramassés sur le carreau de la minière : g r y plie a ferruginea, un débris de peeten, des belemnites, belem- nites breviformis. Nous cherchons après la fameuse ammonite Dumortieria-Levesquei, le leit-fossil qui caractérise les assises inférieures de la formation. Nous entrons dans le « fond de Gras », vrai trou à minette d’où sortent jour par jour 25oo t. par une douzaine de galeries. La plus grande partie de cette minette va à des usines belges. Elle contient généralement 37 °/G de fer, 14 à i5 °/0 de silice et 5 à 6 °/0 d’oxyde calcique avec 0,80 de phosphore. La Société de Thy-le-Cliâteau vient d’installer une station élec¬ trique pour la traction et l’éclairage dans ses galeries. La Société de la Providence, dont les usines se trouvent à Marcliienne-au-Pont, s’est installée pour une exploitation impor¬ tante. Elle possède « au fond de Gras » une concession doma¬ niale de 3o hectares. La Société d’Atlius y possède 26, 5o hectares et Thy-le-Château 4o, 5o hectares en pleine exploitation. Ce concessihle domanial, en possession de sociétés étrangères, leur a été cédé par des Compagnies exploitant des lignes de chemins de fer dans le Grand-Duché L’état grand-ducal qui réserve d’ordinaire les mines domaniales aux usines indigènes, a accordé 705 hectares de mines à trois Compagnies de chemins de fer pour la construction et l’exploita¬ tion de 275 kilomètres de voie, à savoir : Prince Henri . 190 Secondaires . 4° Cantonnaux . 4 5 275 Les concessions accordées aux maîtres de forges indigènes sont payées par ceux-ci à raison d’une rente cinquantenaire de 750 resp. 800 francs par hectare. Ce qui équivaut à un prix de 18.692 resp. 20.584 frs., le premier — b 399 — prix étant calculé au taux de 5 °/0 du capital, le second à 3 °/0, Ce dernier est applicable aux concessions accordées en 1898. Nous traversons la côte par une galerie principale de la Société de la Providence qui nous fait aboutir à Lamadelaine. Nous avons l’occasion de visiter quelques chantiers en exploitation, l’un ouvert en avancement et un autre en dépilage ou foudroiement. C’est-à-dire on exploite la couche en enlevant progressivement toute la minette, le toit étant provisoirement soutenu par des soutiens dits chandelles. Ceux-ci s’écrasant sous la charge de la montagne, le toit éboulé vient combler le vide en couvrant le mur. Le mouvement se continue jusqu’à la surface où se produisent, avec un affaissement général de toute la hauteur de la couche exploitée, des crevasses et des lentes dans les champs et les bois. L’exploitant en est responsable et préfère acheter ces terrains sous lesquels il exploite, pour éviter toutes discussions avec le propriétaire quelquefois récalcitrant. Sortis de la galerie, rendus au soleil automnal d’une caresse fort agréable, nous cheminons le long de la voie industrielle, traversons le village de Lamadelaine et aboutissons après une demie heure de marche à la station de Rodange d’où, après un rafraîchissement bien mérité, nous nous embarquons pour Atlius. A la descente du train, nous avons encore le temps d’explorer la grande tranchée pratiquée dans les schistes bitumineux au Sud de la gare, où nous trouvons des ammonites et des belemnites, puis après un excellent déjeuner, auquel nous faisons honneur, nous prenons le train de Florenville. A notre arrivée eu gare la nuit tombe et nous ne pouvons faire qu’une visite hâtive à la belle coupe pratiquée à proximité, dans la marne de Jamoigne, pour le tracé du vicinal Marbehan Ste-Cécile. M. Fourmarier relève l’inclinaison des couches qui est de 4° au S. S. E. Cette constatation et la comparaison avec la coupe de la tranchée de la ligne à grande section, au S.-E., donnée très exactement par M. Henry Joly dans l’ouvrage cité. (Le Jurassique inférieur et moyen, etc.) nous prouve que toute la tranchée appartient à l’hettangien Htbm , tandis que la tranchée de la grande voie est presque totalement dans le sinémurien (marne de Warcq), la base seule appartenant à l’hettangien. Il ne nous reste plus qu’à nous rendre à l’hôtel pour le dîner et la séance du soir. Séance du soir du Mardi 19 Septembre 1911. La séance est ouverte à 20 heures sous la présidence de M. Max Lohest, vice-président de la session, dans une salle de l’Hôtel Central, à Florenville. La parole est donnée à M. A. Jérôme qui résume en s’aidant d’une carte d’ensemble de la région, les observations faites au cours de la journée : Nous avons observé successivement le macigno ferrugineux d’Aubange, le toarcien et le bajocien formant les points élevés de la région. Dans le niveau du macigno d’Aubange, il existe des couches dures et des marnes. Les bancs durs se fissurent facile¬ ment. Par les diaclases, les eaux pénètrent aisément et suivent les bancs durs pour atteindre la vallée. Ces bancs sont affouillés à la base et ont une tendance à s’incliner vers la vallée. Il peut se produire ainsi des glissements de terrain, et ce phénomène donne lieu à la production de terrasses. On a vu de mémoire d’homme se produire de tels mouvements de terrain. Le minerai de fer de la base du bajocien est formé d’oolithes ferrugineuses réunies par un ciment. Etudiées au microscope, les oolithes se montrent constituées par des couches disposées concen¬ triquement autour d’un noyau, formé parfois d’un organisme microscopique ; on en a conclu que les oolithes sont dues à l’action de ces organismes qui ont attiré le fer ; parfois, on n’observe pas d’organisme, mais on a dans ce cas supposé qu’il a disparu par la suite. Le ciment réunissant les oolithes contient aussi une certaine proportion de fer. En ce qui concerne l’origine des gisements, certains auteurs admettent que le minerai est venu du sein de la terre sous forme de sources ferrugineuses alignées suivant des cassures. C’est l’idée de M. Villain. D’autres, au contraire, admettent que le fer vient du continent ; pour quelques auteurs, le fer a formé directement les dépôts ; pour d’autres, il existait primitivement des couches de calcaire oolithique ; des eaux ferrugineuses arrivant au contact de ces calcaires les transformaient en minerai oolithique. Parmi les auteurs partisans de l’origine continentale, certains admettent que le fer est venu des Vosges. MM. Van Werveke et Blum sont d’avis qu’il provient des schistes à Posidonies (schistes bitumineux de Grandcourt), qui renferment de la pyrite (la teneur en fer de ces schistes est de 2 °/0) et que le fer se serait déposé primitive¬ ment à l’état de glauconie. Nous avons constaté qu’il existe plusieurs couches de minerais de fer. Dans la couche verte, située à la partie inférieure de la formation ferrugineuse, on trouve de la pyrite et un silicate de fer; ce silicate serait de la glauconie d’après M. Van Werveke et de la bertierite d’après M. Joly. En ce qui concerne la quantité de minerais que contiennent les différents bassins et leur capacité productive d’année en année, le tableau suivant dressé par M. Bailly sur des bases discutables, il est vrai, pose le problème économique de la sidérurgie chez nos puissants voisins d’une façon saisissante. On a évalué la quantité de minerais qui peut exister dans le bassin minier. G.D.de Luxembourg 3. 600 hectares 3oo millions de tonnes. Lorraine allemande 42.000 id. 2.200 id. id. ou 1.G00 id. id. suivant une autre estimation France 43 186 id. 5. 000 millions de tonnes ou 2.5oo id. id. M. Lohest. — Je remercie vivement M. Jérôme de la communi¬ cation qu’il vient de nous faire et de toutes les choses intéres¬ santes qu’il nous a montrées et je le félicite de la façon remar¬ quable dont il a préparé et dirigé les excursions. Auparavant, les géologues hésitaient à venir étudier le jurassique du Luxembourg parce que les affleurements sont rares et difficiles à trouver. M. Jérôme a su surmonter ces difficultés et nous a montré des affleurements et des coupes du plus haut intérêt. ( Applaudissements ) . M. Jérôme. — Je remercie M. Lohest des éloges qu’il vient de m’adresser ; je suis très heureux d’avoir pu intéresser ceux qui ont bien voulu répondre à notre invitation et je serai largement Tableau comparatif de la réserve et de l’exploitation de la minette en Lorraine et dans le Grand-Duché de Luxembourg1 récompensé de mes peines si vous êtes satisfaits de vos excursions. ( Applaudissements .) La parole est donnée à M. Fourmarier qui expose comme suit le programme de la journée du lendemain, qui doit clôturer la session extraordinaire : La course que nous allons faire demain ne se rattache peut-être pas directement à l’étude d’ensemble des terrains secondaires que nous avons faite au cours des journées précédentes. Cepen¬ dant, lundi nous avons visité la région des ardoisières de Marte- lange, étudiant ainsi le soubassement sur lequel reposent les terrains secondaires près de notre frontière Est; demain, nous verrons les terrains primaires près de notre frontière Sud, ainsi que les assises inférieures du jurassique et nous aurons l’occasion d’examiner le contact de ce dernier terrain avec le sous-sol pri¬ maire. Nous pourrons donc rattacher les observations de notre dernière journée d’excursion avec celles des journées antérieures. Il est une raison d’ordre pratique qui m’a porté à proposer à la Société de la conduire aux environs de Muno et de Ste-Cécile ; le pays, à cause du manque de moyens de communication, est très difficile d’accès ; pour nous y rendre, il fallait profiter de ce que nous étions déjà dans la région. D’autre part, l’établissement de la nouvelle ligne de chemin de fer de Bertrix à Muno a nécessité le creusement d’une série de grandes tranchées qui sont actuelle¬ ment toutes f raiches et se présentent donc dans les meilleures conditions possibles pour IVtude des terrains mis ainsi à décou¬ vert. Ces tranchées nous permettront notamment d’étudier le cambrien du massif de Givonne, dans lequel il n’existait, avant la construction de la nouvelle voie ferrée, aucune coupe convenable; elles nous apportent en outre, en ce qui concerne le dévonien, certains faits nouveaux d’une importance capitale. Notre excursion aura donc un triple but; le premier consiste dans l’étude sommaire du jurassique, le second dans l’étude du cambrien et le troisième dans l’étude du gedinnien et des roches éruptives qu’on y rencontre. I. Terrain jurassique. — Nous ne nous arrêterons pas beaucoup au terrain jurassique que nous avons si bien étudié sous la direc¬ tion de M. Jérôme, pendant les quatre premières journées de notre session extraordinaire. La route que nous suivrons pour — b 4°4 nous rendre à Mono reste presque constamment sur l’importante masse des calcaires sableux d’Orval et de Florenville du sinérnu- rien; nous pourrons voir en passant qu’il existe quelques petites carrières dans ces calcaires; ce n’est que lorsque nous descen¬ drons dans la vallée près de Lambermont et de Muno que nous atteindrons les marnes inférieures à ces calcaires : d’abord les marnes de Warcq à Gryphea arcnata, puis les marnes de Jamoigne de l’hettangien. Ce sont ces dernières qui, à l’extrémité Ouest de la zone jurassique du Luxembourg belge, reposent directement, avec localement un peu de conglomérat à la base, sur le terrain primaire. A l’Ouest de Ste-Cécile, près de la ferme de Parensart, nous aurons l’occasion de voir admirablement bien le contact en discordance de stratification des marnes de Jamoigne sur le gedinnien. Comme dans la région que nous avons parcourue ces derniers jours, M. Jérôme nous a montré que les marnes de Jamoigne sont séparées des terrains primaires par une série d’autres couches jurassiques et triasiques, nous aurons ainsi la preuve que la transgression des mers secondaires s’est faite pro¬ gressivement de l’Est vers l’Ouest. Les collines de Muno nous montreront très nettement les rela¬ tions existant entre la composition géologique du sol et son aspect géographique ; ces collines sont formées à leur sommet par les calcaires sableux, tandis que leur base est constituée par les marnes; sur ces dernières le sol est en pente douce; sur les calcaires, le versant devient tout de suite plus abrupt. II. Terrain cambrien. — Le terrain cambrien que nous étu¬ dierons au Nord de Muno appartient au massif de Givonne, qui marque l’axe de l’anticlinal limitant au Sud le grand synclinal de l’Eifel. Ce massif forme une étroite bande allongée de l’Ouest à l’Est, limitée au Nord par le dévonien du bord Sud du bassin de l’Eifel et au Sud par le jurassique du Nord de la France. Il vient se terminer près du village même de Muno. Les tranchées que nous visiterons intéressent donc son extrémité orientale. Le cambrien de Givonne est, en somme, mal connu parce que, partout où il affleure, la région forme un haut plateau couvert de bois ; les affleurements sont peu nombreux et les coupes rares et discontinues. La coupe que nous verrons demain vient donc combler une véritable lacune pour l’étude des terrains primaires de l’Ardenne. — B 4o5 Je rappelerai ici que A. Dumont a tracé le massif de Givonne sur sa carte géologique de la Belgique et a rangé dans son étage revinieu, toutes les roches qui le constituent. M. le professeur J. Gosselet, dans son grand ouvrage « L’Ar- denne », tout en reconnaissant la similitude qui existe entre les roches cambriennes de Givonne et celles de son assise de Revin, trouve qu’il existe cependant entre elles des différences suffisantes pour en faire deux assises distinctes; il crée l’assise des quart- zites de Givonne qui, comme son nom l’indique, serait formée principalement de quartzite. Nous pourrons constater que cette roche est loin d’être prédo¬ minante tout au moins dans l’Est du massif; l’erreur commise s’explique aisément ; les coupes continues faisaient autrefois entièrement défaut ; on n’avait à sa disposition que les tranchées des chemins ou quelques pointements de roches le long des cours d’eau; or précisément ces pointements sont constitués surtout par les roches dures, les quartzites notamment, qui résistent mieux à l’érosion ; c’est aussi de ces mêmes roches que sont formés les blocs et cailloux épars à la surface du sol ; par contre, les roches pliylladeuses sont presque complètement dissimulées. La carte géologique au 4°-00°e a adopté les idées d’André Dumont et le cambrien de Givonne y est représenté tout entier comme appartenant à l’étage revinien. Au point de vue pétrograpliique, ce terrain est constitué prin¬ cipalement par des pliyllades noirâtres; leur teinte est cependant assez souvent d’un gris-violacé plus ou moins foncé, et même parfois gris-verdâtre; elle est donc quelque peu différente du revinien typique; les pliyllades sont parfois zonaires et passent alors au quartzopliyllade. Les quartzites sont noirâtres et con¬ tiennent à certains endroits des cubes de pyrite, comme c’est le cas habituellement dans les quartzites reviniens. La pyrite est abondante dans les roches du cambrien de Givonne, tout au moins dans les tranchées que nous visiterons et les eaux, après avoir passé sur ces roches, sont chargées d’hydroxyde de fer. Cependant la pyrite s’y trouve généralement en enduits ou en petits grains et il est exceptionnel de la trouver en beaux cubes comme on le voit habituellement dans les autres massifs cam¬ briens. — B 4o6 — Par leur aspect extérieur, les roches du cambrien de Muno paraissent être très métamorphiques. C’est ainsi que l’ottrélite, qui se rencontre dans les roches les plus métamorphiques de l’Ardenne, y a été signalée par M. J. Gosselet' au Nord de Muno. Plusieurs échantillons de pliyllades venant de points différents des tranchées ont été soumis à un examen microscopique (*) ; aucun de ces échantillons ne s’est montré nettement ottrélitifère; le pliyllade est à pâte microlithique, sériciteuse, avec un peu de rutile (?) et des grains foncés paraissant être de l’oligiste ; cepen¬ dant une étude plus complète montrera peut-être que certains bancs de pliyllades contiennent encore d’autres minéraux. Si le microscope ne parait pas indiquer une différence de métamorphisme bien notable entre les pliyllades du massif de Gfivonne et ceux des massifs cambriens de l’anticlinal de l’Ardenne, l’aspect extérieur des premiers est cependant assez spécial ; c’est ce que M. Gosselet a indiqué en leur donnant le nom de schiste gaufré. La surface des feuillets présente, en effet, une série de petites facettes scintillant à la lumière, ce qui donne à la roche l’aspect d’une peau de chagrin. A première vue, tous les échantillons de pliyllade paraissent con¬ tenir une quantité de petits cristaux ; l’étude microscopique montre que, pour beaucoup d’entre eux, il n’en est rien. On 11e doit y voir, à mon avis, qu’une déformation intime de la roche due à une compression extrêmement énergique. Outre les pliyllades de divers aspects et des quartzites noirs, nous observerons en deux endroits, une roche très particulière pour le cambrien belge et que, pour ma part, je n’ai rencontrée jusqu’à présent que dans les tranchées de Muno. D’après l’examen que M. Anten et moi en avons fait, cette roche est formée essentiellement de mica blanc en grandes lamelles, ce qui lui donne l’aspect d’un micaschiste ; les lamelles de mica sont en général orientées suivant le feuilletage de la roche, mais un bon nombre d’entre elles sont normales aux feuillets ; le mica 0) M.J. Anten, préparateur à l’Université de Liège, qui m’a beaucoup secondé dans la préparation de l’excursion, a taillé une série de laines minces dans les principales roches rencontrées et en a fait l’étude au microscope ; je me suis borné à revoir la détermination des éléments principaux. englobe de petits grains de quartz et ses feuillets s’incurvent autour d’eux, montrant en lame mince une structure fluidale très nette ; on 3^ voit aussi de petits cristaux allongés, jaunâtres, qui sont probablement du rutile ; on observe, en effet, les macles caractéristiques de ce minéral; enfin, il existe peut-être aussi du feldspath. En brisant un fragment de la roclie, j’ai découvert un gros cristal de quartz violet. On peut se demander si cette roche avait originellement cette structure ou bien si elle est la conséquence du métamorphisme qui a affecté la région. La grandeur des paillettes de mica, leur orientation parfois dans tous les sens, avec cependant prédominance suivant le feuille¬ tage, la présence de gros cristaux de quartz, l’existence de miero- litlies de rutile, tous ces caractères me paraissent démontrer qu’il s’agit bien d’une roche très métamorphique, à laquelle je donnerai le nom de pseudomicaschiste. La présence de cette roche, nettement interstratifiée dans les pliyllades cambriens, confirme donc l'impression qui se dégage de l’examen des roches des tranchées de Muno, à savoir que le cambrien est ici plus métamorphique que dans les massifs alignés suivant l’axe de l’anticlinal de l’Ardenne. Je rappellerai cependant que M. Malaise m’a fait observer qu’il y a une certaine analogie entre les roches cambriennes des massifs de Gi vomie et de Serpent. J’ajouterai à cela que ce dernier massif se trouve préci¬ sément compris dans la zone la plus métamorphique de l’anticlinal de l’Ardenne; la ressemblance des roches des deux massifs tient peut-être à ce qu’elles ont été affectées de part et d’autre par un métamorphisme plus considérable. Il est cependant bon d’observer que tout notre cambrien est métamorphique et qu’il est bien délicat de vouloir affirmer (pie les roches d’une région ont subi des transformations plus considé¬ rables que celles d’une autre région ; la composition originelle des couches, notamment, peut intervenir pour une grande part dans les modifications qui se sont produites sous l’influence des agents de métamorphisme ; pour constater des différences, on ne peut se baser que sur l’aspect général des roches et sur la présence de certaines roches plus spécialement modifiées. ANN. SOC. GÉOL. DE BEI Ai., T. XXXVIII. BULL. 27. Si nous passons maintenant à l’étude de la tectonique du cam¬ brien des environs de Mono, nous remarquons que si, dans les grandes lignes, les déformations de ce terrain répondent à l’allure observée dans les autres massifs cambriens, il existe cependant des différences appréciables et sur lesquelles nous croyons devoir attirer spécialement l’attention. Le cambrien de Muno est plissé et les plis sont déversés vers le Nord, comme c’est habituellement le cas dans le cambrien de l’Ardenne ; on y observe des failles et ces failles qui paraissent, pour la plupart, avoir très peu d’importance, inclinent également vers le Sud, à part quelques unes qui ont un pendage nord. En général, dans les massifs cambriens de l’anticlinal de l’Ar- denne — et j’envisage surtout les massifs de Rocroy et de Stave- lot — les plis sont fortement comprimés et, comme le déversement des plis vers le Nord constitue une règle générale, toutes les couches inclinent au Sud et la présence d’inclinaisons nord ne s’observe que localement, au voisinage de la charnière des plis par exemple. Dans les tranchées au Nord du village de Muno, l’allure n’est pas tout à fait la meme ; les plis ont en général une amplitude très faible et ils paraissent être peu continus en direction ; il arrive souvent que les deux flancs d’un même pli n’atteignent pas le parallélisme si fréquent dans les massifs de Rocroy et de Stavelot. Aussi à Muno on observe fréquemment des couches presque horizontales ou légèrement ondulées ; l’allure en plateure domine souvent, sauf peut-être au voisinage de la bordure nord ; en ce dernier point, nous observerons des couches à pente nord bien nette, suivies de couches presque verticales. Les couches paraissent donc a priori moins fortement plissées que dans les autres massifs cambriens de l’Ardenne. En réalité, je crois que la déformation n’a pas été moins intense ; seulement, elle s’est manifestée peut-être avec moins d’amplitude, mais en affectant les roches d’une manière plus profonde et en y produi¬ sant notamment ce gaufrage si particulier des pliyllades. On dirait véritablement que le mouvement des strates a été en quelque sorte gêné par suite d’une charge trop grande, opposant une résistance trop considérable au mouvement de la matière. La chose peut s’expliquer aisément ; il est tout naturel d’ad¬ mettre que le massif de Givonne a été soumis à des efforts B 4°9 — latéraux tout aussi considérables que les autres terrains primaires de l’Ardenne lors du ridement final de la région ; mais nous pouvons aussi supposer avec quelque vraisemblance qu’il a eu à supporter une charge de sédiments plus grande que les massifs cambriens situés plus au Nord. On sait qu’en Belgique l’épaisseur des terrains primaires va en croissant du Nord au Sud ; aussi, lorsque le terrain cambrien de Givonne a subi les derniers efforts de plissement qui lui ont donné sa structure tectonique actuelle; il avait à supporter une charge plus grande ; il se déformait donc dans des conditions différentes de celles qui existaient pour le cambrien de l’anticlinal de i’Ardenne situé plus auNord. Les mouvements des strates étaient donc plu* difficiles, et les déformations (plissements, failles) des couches se sont traduites par des chiffonnages de moindre amplitude, mais se multipliant pour ainsi dire à l’infini en donnant naissance au gaufrage des schistes. C’est également, à mon avis, la cause du métamorphisme plus intense du cambrien de Muno ; les roches ne pouvant se déplacer aussi facilement, l’effort s’est traduit par une modification de leur structure pétrograpliique et y a fait naître des éléments nouveaux. Voilà donc deux points que nous aurons à étudier sur place : métamorphisme et allure tectonique différents de ce que l’on observe dans le cambrien des autres massifs. Nous pourrons aussi discuter un peu la question de l’âge de ce terrain. Faut-il en faire du revinien? Faut-il en faire une assise spéciale? Comme nous pourrons le constater dans les tranchées, il y a tant d’analogies avec le revinien typique, que je crois préfé¬ rable de le rapporter à cet étage. Les différences que l’on constate ne sont peut-être pas toutes originelles ; elles sont sans doute, en partie tout au moins, la conséquence des modifications subies par les roches en se métamorpliisant. Dévonien. — Nous passerons alors à l’étude des premiers termes du dévonien qui s’étend au Nord et à l’Est du massif cambrien de Givonne. Entre le Ruisseau des Roches et la ferme de Parensart où nous quitterons les tranchées du chemin de fer et où se termine l’excursion, nous observerons les trois assises inférieures du — B 4lO — gedinnien : le poudingue de Fépin Ga, les schistes de Mondrepuits Gb et les schistes d’Oignies Gc. Je vais dire quelques mots delà constitution de ces assises, sans m’y arrêter beaucoup cependant, leur description étant mieux à sa place lorsque nous les verrons sur le terrain. Le poudingue de Fépin, base du gedinnien, est formé de cailloux parfois volumineux de quartzite réunis par un ciment siliceux et non pas argileux, comme le dit M. Gosselet dans « l’Ardenne », tout au moins dans les tranchées que nous visiterons. La roche est métamorphique et le ciment est transformé en quartzite de telle sorte que, dans une cassure fraîche, le poudingue se présente avec l’aspect d’un quartzite compact. L’altération sous l’action des agents atmosphériques fait, toutefois, apparaître nettement la structure conglomératique. A certains endroits, le ciment con¬ tient des minéraux accentuant son aspect métamorphique, mais je n’en ai pas fait l’étude. L’épaisseur du dépôt de poudingue est assez variable d’un point à l’autre, comme je l’expliquerai tout à l’heure ; nous en verrons, en effet, deux affleurements séparés l’un de l’autre par une faille. Sur le poudingue reposent des roches compactes qui ont l’aspect de certaines cornéennes de la zone métamorphique de l’Ardenne ; en fait, elles n’en ont pas tout à fait la composition ; d’après l’étude microscopique sommaire que M. Anten et moi nous en avons faite, elles sont formées de petits grains de quartz réunis par un ciment pliylliteux. Il est intéressant de constater que les roches de la base du dévonien sont relativement métamorphiques, alors que nous verrons, au contraire, dans l’assise même de Mondrepuits, des schistes ayant l’aspect habituel de ce terrain. ÎSTous trouverons, en effet, au dessus de ces roches compactes de la base, des schistes zonaires ; sur ceux-ci reposent des schistes compacts, mais, comme nous le verrons tout à l'heure, la compa¬ cité de ces schistes s’explique par la présence d'une roche éruptive. La partie supérieure de l’assise Gb contient une série de bancs très fossilifères. Sur ces derniers reposent des schistes verts et rouges, bigarrés, accompagnés de quelques bancs de grès que nous observerons un peu avant d’atteindre la ferme de Parensart à l’Ouest de Ste-Cécile. — B 4ll Je rangerai ces schistes, dont la couleur est bien différente de celle de roches inférieures, dans l’assise des schistes bigarrés d’Oignies, bien que sur la carte géologique au 4°-°°oe> (feuille de Florenville-lzel), Gustave Dewalque ait fait passer à cet endroit l’assise de Mondrepuits Gb. Il est juste de dire que, à part les nouvelles tranchées, les affleurements de gedinnien sont rares et mauvais et il n’est pas étonnant que ce savant géologue ait adopté une autre interprétation. Je ferai remarquer que le passage entre les deux assises Gc et Gb est progressif et que le tracé de leur limite séparative est fort délicat. D’ailleurs, dans l’assise Gb, sous les bancs fossilifères de la partie supérieure, on voit déjà apparaître quelques bancs de schiste bigarré. Jusqu’à présent, on a donné à l’assise d’Oignies, au Sud du synclinal de l’Eifel, une épaisseur très réduite par rapport à celle qu’elle a au Sud du bassin de Dînant. En admettant l’interpréta¬ tion que je viens d’indiquer, on augmente beaucoup sa puissance au Sud du bassin de l’Eifel et l’anomalie disparaît. Avant d’aborder le dernier point de cet exposé, il me reste à dire quelques mots du contact entre le cambrien et le dévonien et de l’allure de ce dernier. Nous observerons une première fois ce contact dans la tranchée du chemin de fer, au Sud du Ruisseau des Roches. Contre les derniers bancs presque verticaux du revinien, on voit, tout-à-coup, buter des couches de schiste compact inclinant assez faiblement vers le Nord ; ces schistes ne sont plus du cambrien ; ils sont identiques aux schistes de l’assise de Mondrepuits qui recouvrent le poudingue de Fépin. La disposition seule des couches indique un contact par faille ; la cassure est à peu près verticale, légère¬ ment ondulée. Au delà de ces bancs inclinant faiblement au N.-E., nous ver¬ rons réapparaître un peu de cambrien, puis, immédiatement, le poudingue de base du gedinnien et les couches qui le surmontent, inclinant également vers le Nord ; cette réapparition du cambrien au delà du premier affleurement de gedinnien est évidemment dû à une faille. Au delà de ce second affleurement de gedinnien, nous verrons réapparaître à nouveau le cambrien sur lequel repose le poudingue de Fépin surmonté de schistes compacts ; comme dans les affleurements précédents, les couches inclinent vers le Nord et nous devons admettre qu’il existe une troisième faille identique comme effet et comme importance à la deuxième. Sur un très court espace nous rencontrons donc trois failles qui paraissent appartenir à un même système ; l’une d’elles, visible dans la tranchée du chemin de fer, est à peu près verticale et sa direction est approximativement parallèle à celle des couches dévoniennes. Nous pouvons supposer que les deux autres ont une allure identique, bien que leur rejet se fasse en sens inverse de celui de la première. L’origine de ces failles est difficile à déterminer parce qu’on n’en commit qu’un point de passage ; nous n’avons pas pu, jusqu’à présent, rechercher leur prolongement à l’Est et à l’Ouest. Comme il existe des failles affectant les terrains secondaires de la cuvette du Luxembourg, on peut se demander si les cassures que nous verrons n’appartiennent pas au même réseau. Nous n’avons pas pu déterminer leur âge; nous savons seulement qu’elles sont postérieures au gedinnien. Mais, n’ont-elles pas affecté le juras¬ sique enlevé aujourd’hui par érosion ? S’il en était ainsi, on devrait retrouver leur prolongement dans le jurassique qui s’étend à l’Est de la voie ferrée. La carte géologique n’indique pas défaille dans cette région. Il serait cependant peu admissible que des cassures aussi importantes — leur rejet ne doit pas être de beaucoup inférieur à ioo mètres — n’aient pas été reconnues dans une région à couches horizontales, où des rejets bien moins impor¬ tants se marquent parfois avec une grande netteté. Il est donc très probable qu’elles sont antérieures au dépôt des terrains secondaires ; toutefois, rien ne prouve que leur rejet ne s’est pas accentué quelque peu après la formation du jurassique ; il faudrait un levé très détaillé de la région pour résoudre ce problème. Comme ces failles sont à peu près parallèles à la direction des couches dévoniennes, on pourrait admettre qu’elles ont été pro¬ duites lors du plissement de l’Ardenne, par une sorte de chevau¬ chement de la partie centrale du bassin de l’Eifel sur ses bords. On peut aussi les considérer comme le résultat d’un effondrement antésecondaire. Des observations ultérieures nous diront, sans doute, ce qu’il faut penser de ces diverses hypothèses. — B /[l3 — Dans la zone des failles, les couches du gedinnien ont une inclinaison faible vers le N.-E. Au fur et à mesure qu’on s’avance vers la ferme de Parensart et que l’on s’élève dans la série des couches, on voit l’inclinaison augmenter progressivement et près de la ferme de Parensart les strates sont presque verticales. A part cela, l’allure est très régulière et il ne parait pas y avoir de faille importante. Roche éruptive dans le gedinnien. — J’en arrive maintenant à l’un des points les plus importants que nous aurons à examiner. Je veux parler de la présence d’une roche éruptive dans le gedin¬ nien. Dans l’assise de Mondrepuits, avant d’atteindre les bancs très fossilifères de la partie supérieure, nous observerons des pointements d’une roche éruptive indiscutable, qui recoupe la stratification des couches sédimentaires avoisinantes. Cette roche est de teinte gris-bleu, ce qui lui donne l’aspect d’une roche calcareuse; par altération, elle devient gris-jaunâtre ou gris- verdâtre ; elle s’écrase alors facilement et présente des cavités tapissées parfois d’un enduit brunâtre. En l’examinant à l’œil nu, on y distingue de gros cristaux de feldspath .et de calcite; ces derniers pénètrent parfois dans le feldspath ou même y sont inclus. M. Anten et moi, nous avons procédé à l’étude microscopique sommaire de la roche; elle est formée de petits cristaux de plagioclase entre lesquels s’inter¬ calent des plages de mica noir et de calcite ; ce dernier minéral pénètre parfois dans les cristaux de feldspath de plus grandes dimensions; comme minéraux accessoires, il existe de petits grains très réfringents, remplis d’inclusions, dont nous n’avons pu déter¬ miner la nature jusqu’à présent ; la présence de grands cristaux dans une pâte à éléments beaucoup plus petits donne à la roche une structure porpliyrique très nette. Une analyse chimique rapide de la roche indique la présence d’une certaine proportion de phosphore; il pourrait donc y avoir de l’apatite ; l’examen microscopique ne nous a pas révélé l’exis¬ tence de ce minéral. La roche éruptive dont nous venons de donner la description, présente les caractères principaux des kersantites; nous n’y avons pas vu d’augite ni d’amphibole comme dans les véritables ker¬ santites, mais, même dans ces dernières roches, ces minéraux ne sont pas primordiaux. Dans la 6e tranchée de la voie ferrée, nous observons deux beaux affleurements de la roche éruptive; le plus occidental est le plus puissant et nous y verrons admirablement les caractères de la roche non altérée, notamment les grands cristaux de feldspath et de caleite. Plus à l’Est, vers le milieux de la tranchée, on voit un autre pointement d'apparence stratiforme; la roche y est forte¬ ment altérée; au microscope et même à l’œil nu, malgré les diffé¬ rences dues à l’altération, on reconnaît aisément qu’il s’agit de la même roche. Les masses principales de ruche éruptive ont l'as¬ pect de bancs d’épaisseur variable allongés suivant la direction N. 6o° E ; ils inclinent vers le S.-E. Au voisinage de la roche éruptive se trouvent des schistes compacts, de teinte gris-bleu qui, à première vue, paraissent être calcareux; un simple essai à l’acide montre qu’il n’en est rien. L’étude microscopique prouve qu’il s’agit d’un schiste métamor¬ phique formé de microlitlies pliylliteux enchevêtrés en tous sens, et englobant quelques petits grains de quartz. Ces schistes sont traversés par une série de diaclases ayant approximativement la même allure que les masses de roche érup¬ tive et notamment que la masse stratiforme située à l’Est des masses principales. Quel est Page de cette roche éruptive? Elle est évidemment postérieure au gedinnien dont elle recoupe les strates. Est-elle plus récente que toute notre série primaire? c’est un point que nous ne pouvons pas résoudre actuellement; disons seulement que les kersantites sont considérées généralement comme étant d’âge postcarbonifère. En tous cas, sa composition ne permet pas de la rattacher aux roches éruptives de l’ Ardenne française ; elle appartient à un type tout à fait différent. C’est la première fois que l’on signale une roche éruptive dans le dévonien de l’Ardenne. Cela ne doit pas, cependant, nous étonner outre mesure; près de Trêves, dans le dévonien inférieur bordant au Sud la cuvette de terrains secondaires du Luxem¬ bourg, on connaît de nombreux pointements de roches éruptives. A un point de vue plus général la découverte d’une roche érup¬ tive dans le gedinnien de l’ Ardenne, a une importance capitale. Il n’est pas douteux que les roches au contact de la venue éruptive ont subi une transformation bien nette se traduisant par B 4l5 — une grande compacité des schistes et une structure cristalline. C’est évidemment là un argument pour les partisans de la théorie de l’origine plutonienne du métamorphisme spécial de certaines régions de l’Ardenne. Je crois cependant qu’il ne faut pas exagérer les conclusions que l’on pourrait tirer de cette observation. La roche éruptive a bien produit un certain métamorphisme dans les roches qui sont à son contact immédiat; mais, dès qu’on s’éloigne de la venue éruptive, dès qu’on arrive notamment aux bancs fossilifères, l’in¬ fluence de la roche éruptive ne se fait plus sentir. Aussi je crois que, pour nos régions ardennaises, le métamorphisme généralisé sur une grande étendue est un métamorphisme de profondeur dû à la pression et à la température sous une charge considérable de sédiments et que la roche éruptive n’a pu produire qu’une influence locale, accentuant dans une zone restreinte les effets du métamorphisme régional. M. Leriche. — M. Gosselet considère aujourd’hui le cambrien de Givonne comme l’équivalent de son assise de Revin. M. Lohest. — Je remercie vivement M. Fourni arier de la confé¬ rence qu’il vient de nous faire; ses observations, les faits nou¬ veaux qu’il a découverts sont de la plus haute importance pour la géologie belge. ( Applaudissements .) La séance est levée à 21 heures 'à/4. Excursion du Mercredi 20 Septembre. Cambrien, dévonien et jurassique entre Muno et Sainte-Cécile. Nous quittons l’Hôtel Central à 6 heures et demie du matin, et des voitures nous conduisent directement à Muno par la route de Sedan et le hameau de Lambermont. Nous voyons en passant, sans toutefois nous y arrêter, quelques carrières ouvertes dans les calcaires sableux d’Orval et de Florenville; la plupart de ces exploitations sont aujourd’hui abandonnées. Nous gagnons immé¬ diatement la nouvelle ligne de chemin de fer Bertrix-Muno et nous commençons l’étude des tranchées par celle de la gare en construction, au S. W. du village sur la rive droite du ruisseau des Turgeons. Tranchée de la station de Mu no. La voie entame assez fortement la colline donnant ainsi une bonne coupe dans le Jurassique. Nous nous trouvons en présence d’une succession de bancs de calcaire plus ou moins siliceux, bleu- foncé, devenant rapidement jaunâtre par altération et générale¬ ment très fossilifère; les bancs de calcaire sont séparés par des lits plus ou moins épais de marne noirâtre. Cette formation appar¬ tient au niveau de la marne de Warcq (S nam) base du Sinému- rien; le sommet de la colline est formé par le calcaire sableux de Floren ville; un changement assez brusque dans la pente du sol permet de se rendre compte très approximativement du passage de la limite entre les deux assises. Toutes les collines avoisinantes se présentent d’ailleurs avec les mêmes caractères géographiques. Nous quittons la voie ferrée pour jeter un rapide coup d’oeil sur la tranchée du chemin qui longe à l’Ouest l’emplacement de la gare. Le chemin se trouve à un niveau topographique un peu supé¬ rieur, mais les roches qui affleurent appartiennent à la même for¬ mation que les précédentes; ce sont des alternances de bancs de calcaire et de marne ; au sommet de la tranchée se trouve un banc plus épais de calcaire très fossilifère, contenant notamment de nombreuses Gryphea arcuata. On y trouve aussi Montlivaultia Guettardi ; ce banc est démantelé et altéré par l’érosion et les fossiles se trouvent tout dégagés de la roche ; les excursionnistes peuvent faire une ample moisson de grypliées. Nous avons l’occasion de voir ici un curieux effet de l’action dissolvante des eaux superficielles sur les roches calcareuses du lias. L’étude d’une des parois de la tranchée montre que la dissolu¬ tion du calcaire du gros banc supérieur a été plus intense à cer¬ tains endroits, de sorte qu’une série de poches plus ou moins rap¬ prochées et de profondeur variable y ont été creusées; la marne noire surmontant le banc calcaire et le limon superficiel dé teinte brunâtre y ont été entraînés, prenant l’allure indiquée au croquis /'«■• i- Fig. i. 1 =■ limon ; m = marne ; c =■ calcaire Lorsque l’on compare les deux parois de la tranchée on remarque que les poches de dissolution se correspondent de part et d’autre, formant une série de longs chenaux presque parallèles, suivant la ligne de plus grande pente du sol. Ce fait montre que le phénomène s’est produit à une époque relativement récente, et continue, selon toute vraissemblance, à se produire de nos jours. Tranchée du chemin à l'Ouest de la voie ferrée , au N. du Ruisseau des Cailloux. Nous nous dirigeons ensuite vers le Nord en suivant la voie ferrée, et nous descendons dans la vallée du Ruisseau des Cailloux que le chemin de fer franchit sur un haut viaduc. Le chemin qui monte vers le Nord, à quelques mètres à l’Ouest, nous donne une belle coupe dans le terrain cambrien. Ce terrain se compose de phyllade noirâtre, feuilleté, dans lequel sont intercalés de petits bancs de quartzite; son aspect rappelle le revinien ; cependant, lorsqu’on examine les roches de plus près, on remarque une certaine différence. C’est ainsi qu’on trouve des pliyllades à petites facettes cristal¬ lines qui paraissent ottrélitifères ou ilménitifères ; M. Cfosselet a d’ailleurs signalé la présence de l’ottrélite dans la région même que nous traversons, — B 418 — Mais, outre cela, les roches ont un aspect spécial; M. Grosselet les a désignées sous le nom de schiste gaufré ; ce gaufrage est dû à une multitude de petites ondulations qui donnent à la surface l’aspect moiré de certaines étoffes 0). Par suite de cette structure particulière, la roche exposée à la lumière parait être très cristalline ; le scintillement de ces petites facettes, donne l’apparence de paillettes cristallines (ottrélite); les préparations microscopiques donnent cependant un aspect assez différent de celui qu’on s’attendrait à trouver d’après l’aspect exté¬ rieur. Au microscope, la roche se montre formée d’une quantité de petits microlitlies alignés parallèlement et englobant des grains noirs très nombreux et de toutes tailles dont nous n’avons pas pu déterminer jusqu’à présent la nature exacte, mais qui paraissent être de l’oligiste. On n’y voil pas d’ottrélite bien caractérisée; la présence de ce minéral n’est pas impossible, mais nous n’en avons pas vu de cristaux vraiment indiscutables. A l’entrée de la tranchée, M. H. De Rauw trouve un échan¬ tillon de phyllade noirâtre paraissant tout rempli de petits cris¬ taux. Dans les joints de la roche, on remarque souvent une coloration rouge qui pourrait être due à l’altération de sels de fer y contenus; il est cependant plus probable qu’elle doit son origine à ce que le cambrien aurait été recouvert ici d’un dépôt local de roches rouges secondaires, comme on en observe à certains endroits, notamment près de Sainte-Cécile, roches rouges qui auraient été enlevées par l’érosion. M. Lohest trouve dans cette coloration rouge du cambrien une confirmation de ses opinions sur l’extension du trias. Ces phénomènes de coloration sont en tous points semblables à ceux que l’on observe à C halles dans le revinien en un point où l’on a la certitude de la présence ancienne du poudingue triasique de Malmédy sur le revinien. Tl semble bien qu’il 11e s’agit pas du produit de l’altération des pyrites, lesquelles donnent des irisations fort différentes de ce que l’on observe ici. (]) J. (xossellt : L’Ardenne, p. 78. - b4ï9 M. Jérôme fait remarquer qu’il existe aux environs de Spa des phyllades à coloration rouge semblables à ceux-ci, sans qu’on puisse faire intervenir le trias pour expliquer cette coloration. M. Fourmarier montre que la coloration rouge n’existe pas ici dans la pâte même de la roche mais seulement dans les joints. Ce serait donc une coloration d’apport. Il rappelle que les phyllades coblenciens, souvent pyriteux, ne sont pas colorés en rouge au voisinage d’Herbeumont, alors que plus à l’Est cette coloration apparaît et augmente rapidement dès que l’on se rapproche des affleurements de roches rouges de la base du secondaire. M. De Rauw, à l’appui de ce qui précède, montre que la colora¬ tion rouge est absent' dans le bas de la tranchée. Elle est donc superficielle. Dans la moitié sud de la tranchée, les couches inclinent de 20 à 3o° vers le Sud, avec de petites ondulations secondaires, et le feuilletage des phyllades est parallèle à la stratification. L’allure générale est donc très régulière, mais on observe cepen¬ dant la présence de quelques petites failles inclinant faiblement vers le Sud, ainsi que des chiffonnages d’amplitude faible en général. Vers le milieu de la tranchée, les couches qui, sur une assez grande longueur, étaient horizontales, se replient en dressant à peu près vertical avec petits plis secondaires et sont coupées immédiatement par une faille inclinant à 4$° au Sud. Le rejet de cette cassure ne paraît pas être bien important, car au-delà, on trouve les même phyllades et quartzites que précédemment. Plus loin, les couches d’abord presque horizontales, sont coupées par une petite cassure à pente faible vers le Sud puis se replient à nouveau en dressant renversé. L’allure, ici, est plus complexe qu’au début et les deux parois de la tranchée se présentent avec un aspect un peu différent. Sur la paroi Est, les couches en dressant sont coupées par une faille, paraissant incliner au Nord et suivie de couches en plateure qui se poursuivent régulièrement sur une trentaine de mètres — B 420 — au delà de la faille ; sur la paroi Ouest (1), les couches au-delà de la première faille se mettent immédiatement en dressant et la seconde faille parait incliner ici vers le Sud, parallèlement aux Fig. 2. Paroi Est de la tranchée. * 5* Fig. 3. Paroi Ouest de la tranchée. couches; mais au-delà de la cassure 011 retrouve la même allure en plateure et les couches se correspondent d’une paroi à l’autre. Dans ces couches en plateure, les quartzites sont plus abon¬ dants que précédemment et se présentent en bancs plus épais. Sur la paroi Ouest de la tranchée, à une vingtaine de mètres au Nord des couches en dressant, on observe un affleurement de la roche à aspect très spécial que nous avons désignée sous le nom de pseudomicaschiste. Cette roche paraît formée essentiellement de mica blanc en grandes lamelles, ce qui lui donne l’aspect d’un micas¬ chiste. Outre le mica, on distingue de petits grains de quartz; au microscope, on reconnait nettement ces deux minéraux. Le quartz se présente sous forme de grains de petites dimensions et les paillettes de mica sont en général disposées parallèlement, et s’incurvent pour entourer les grains de quartz donnant à la roche une structure fluidale très nette dans les préparations faites per¬ pendiculairement au feuilletage. On remarque cependant qu’il existe aussi d’assez nombreuses paillettes de mica qui ne sont pas disposées parallèlement au feuilletage de la roche. Le microscope montre également dans cette roche la présence de nombreux petits cristaux de rutile; ces O La ligure a été renversée pour que les coupes des deux parois puissent être comparées plus facilement. — B 4^1 divers caractères semblent bien indiquer qu’on se trouve ici en présence d’une roche très métamorphique. Rappelons que nous avons trouvé daus un fragment de la roche un gros cristal de quartz violet de 9 à 10 m/m de diamètre. Sur la paroi Ouest, l’épaisseur du banc, mesuré perpendiculai¬ rement à la stratification, est de im25 ; on voit aisément qu’il est interstratifié dans des phyllades noirs inclinant de 3o° au Sud et dont la direction est à peu près E-W. Sur la paroi Est, à 3o mètres au Nord du point où commencent les couches en plateure, on trouve le prolongement du banc de ce pseudomicaschiste; mais, au contact de ce banc, du coté Sud, les roches au lieu de lui être régulièrement superposées forment un pli en S fortement écrasé dont la charnière fait un angle marqué avec la stratification et qui s’ennoye fortement vers l’Est. Dans la partie Nord de la tranchée, on observe des phyllades noirs, d’aspect zonaire, formés de bandes minces alternativement noires et gris- verdâtres. An microscope on voit que les parties claires sont formées surtout de séricite, tandis que les parties foncées ont le même aspect que dans les autres phyllades avec, en plus, des cristaux de rutile et de tourmaline (rare) et peut-être de zircon ; 011 y observe comme au début des parties rougies par suite de l’altération. Les couches sont peu inclinées, et l’on y remarque de nombreux petits chiffonnages et de petites cassures dont le rejet est insignifiant. A l’extrémité nord de la tranchée, il existe une série de plis un peu plus importants, les couches se présentent successivement en dressants à peu près verticaux et en plateures très faiblement inclinées ; toutefois l’allure en plateure est prédominante. On trouve ici des phyllades à petits grains cristallins noirâtres et les roches ont, comme dans toute la tranchée, l’aspect gaufré. ire tranchée de la voie ferrée au N. du viaduc de Muno. Nous gagnons alors la voie ferrée, où une tranchée située un peu au N.-E. du chemin précédent nous donne une autre coupe dans le cambrien ; cette coupe est surtout intéressante au point de vue de l’allure des couches. Nous y voyons affleurer des phyllades noirs ou gris-foncé, ternes, dans lesquels sont intercalés quelques bancs de quartzite ; — B 4^2 — ces bancs deviennent prédominants à l’extrémité nord de la tranchée. /... . • Les couclies très redressées tout au début, se mettent bientôt en plateure presque horizontale, largement ondulée et seulement compliquée de quelques petits chiffonnages très localisés ; cette allure persiste jusqu’au bout de la tranchée ; les excursionnistes sont d’accord pour reconnaître que l’allure des couches du cam¬ brien en cet endroit est bien différente de l’allure habituelle du cambrien des massifs de l’Ardenne. 2° tranchée de la voie ferrée au N. du viaduc de Muno. Sur une longueur de 3oo mètres environ, la voie est en remblai et les observations ne sont pas possibles. Une petite tranchée nous montre alors des roches d’un aspect assez différent des précé¬ dentes, mais ressemblant cependant beaucoup à celles de la tran¬ chée du chemin au nord du ruisseau des Cailloux. C’est le point de la coupe où le cambrien diffère le plus, comme aspect, du revinien typique. On trouve ici des phyllades paraissant très métamor¬ phiques au premier abord ; leur teinte est noir-violacée, et comme les précédentes, ils ont l’aspect gaufré spécial au cambrien des environs de Muno. Les phyllades paraissent ottrélitifères ; toute¬ fois des préparations -microscopiques exécutées dans les roches de cette tranchée ne sont pas démonstratives à cet égard. 3e tranchée du chemin de fer. Après avoir traversé un étroit ravin, la voie est de nouveau en tranchée; à l’entrée de celle-ci, on voit un peu de pliyllade analogue à celui observé dans la tranchée précédente. La roche est moins altérée et un peu zonaire ; une préparation microscopique y effec¬ tuée nous a permis de voir qu’elle est formée essentiellement de petits grains de quartz et de mica; elle contient aussi des bâtonnets de rutile. A quelques mètres de l’origine de la tranchée, apparaît du pliyllade compact, très noir, pyriteux accompagné de bancs de quartzite. C’est en ce point que le cambrien des environs de Muno ressemble le plus au revinien typique. L’allure des couches n’apparaît pas nettement au premier abord, mais une étude attentive des deux parois paraît indiquer l’exis- - B 4^3 — tence, à l’entrée de la tranchée, d’un pli renversé, dont le flanc nord est coupé par une faille inclinant à 4o° environ vers le sud 4) î au nord de cette cassure, on trouve des roches analogues aux précédentes, c est-a-dire des pliyllades noirs et des quartzites. Le îejet produit par la faille ne paraît donc pas considérable, sans qu’il soit possible, toutefois, de l’évaluer ; au nord de la faille, les roches sont très chiffonnées et contre la cassure, on observe 1 existence de couches fortement renversées. Ces roches paraissent très métamorphiques et semblent, notamment, contenir de l’ottrélite ; mais les préparations microscopiques ne montrent pas nettement l’existence de ce minéral; la roche est formée essentiellement de mica et de petits grains de quartz. MM. De Rauw et Anthoine trouvent cependant un banc de phyllade avec minéraux microscopiques qu’ils croient être de l’ottrélite ou plus probablement de l’ilménite. Vers le milieu de la tranchée, les couches inclinent vers le Nord, avec une série de pelits plis secondaires ; on y rencontre un banc peu épais de roche très micacée, présentant une très grande ana¬ logie avec le pseudo micaschiste que nous avons observé dans la tranchée du chemin longeant la voie ferrée près du viaduc de Muno. Etudiée au, microscope, cette roche se montre en effet formée essentiellement de mica blanc et de quartz, avec assez bien de pyrite, un peu de feldspath, un peu de rutile ; les paillettes de mica sont pour la plupart disposées parallèlement au feuilletage de la roche ; l’analogie entre les échantillons provenant des deux affleurements est donc frappante. Immédiatement sous ce pseudomicaschiste, on observe un phyllade gris-verdâtre, d’apect très métamorphique, à pâte entièrement microlithique, avec petits grains de pyrite; au-dessus* ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII, BULL., 28. — b 424 — au contraire, se trouvent des pliyllades noirs, pyriteux, accompa¬ gnés de gros bancs de quartzite noir. Toutes les roches qui affleurent dans cette tranchée sont très pyriteuses ; la pyrite s’y présente de préférence en enduits à la surface des feuillets, mais parfois aussi en cristaux, comme c’est le cas dans le revinien. Par suite de la grande abondance de ce minéral, les eaux qui traversent la roche se chargent d’une forte proportion de fer et, dans les rigoles ménagées au pied des talus, on les voit avec la teinte jaune d’ocre très prononcée et très caractéristique. Plus loin, ces bancs sont très chiffonnés et on y observe, notamment, des allures semblables à celles figurées par M. Gosse- let pour le massif de Rocroy ; le pendage nord est prédominant ; les bancs se redressent ensuite pour atteindre une pente de 85° ; en même temps, leur allure devient plus régulière, au voisinage du contact avec le dévonien; la direction est ici N. 4o° W. Avant d’atteindre l’extrémité N. E. de la tranchée, nous entrons dans le dévonien, mis en contact avec le cambrien par l’intermé¬ diaire d’une faille. Comme le montre le croquis fig. 5, contre les couches cam¬ briennes fortement redressées, viennent buter des bancs inclinant de 3o° environ vers le nord et dont la direction est approximative¬ ment N. 4o° E. ; leur aspect est totalement différent ; ce sont des schistes verdâtres, compacts, paraissant assez fortement méta- morpliisés. Comme nous le verrons par la suite, ces roches rappellent absolument par leur aspect, celles qui reposent sur le poudingue de base du gedinnien. Dans ces roches on découvre quelques restes de fossiles. — B 425 — La surface de contact entre ce terrain et le cambrien est à peu près verticale, ou plus exactement incline au Nord-Est de 80 à 85°, sa direction est N. 60 W. ; elle est donc approximativement parallèle à la direction générale du plissement, la surface de faille est quelque peu ondulée. M. P. Questionne fait observer que la période de sécheresse que l’on vient de traverser a eu pour effet de faire apparaître très net¬ tement la différence entre le cambrien et le gedinnien au point de vue aquifère ; les fossés creusés dans le cambrien contiennent de l’eau qui s’écoule dans une direction opposée au contact ; à l’endroit de celui-ci, la venue d’eau cesse brusquement et le passage du contact est très bien marqué sur la plateforme du terrassement du chemin de fer ; du côté du cambrien, le sol est humide, du côté du gedinnien il est sec. Les roches du cambrien sont donc beaucoup moins perméables que celles du gedinnien. A l’extrémité de la tranchée, nous atteignons la vallée du Ruisseau des Roches. Tranchée du chemin au Sud du Ruisseau des Roches. En suivant sur une centaine de mètres le chemin qui monte vers le Sud-Est contre la voie ferrée, nous atteignons le contact du cambrien et du gedinnien. Ce point est situé un peu au N.-E. du dernier affleurement visible dans la tranchée du chemin de fer. Quelques pointements de pliyllades noirs au pied de la tranchée nous montrent la présence du cambrien, mais la stratification n’est pas visible à cause de la faible étendue de l’affleurement. Sur ce cambrien, repose le poudingue gedinnien. Ce poudingue est formé de cailloux généralement assez volumi¬ neux de quartzite ; le ciment est siliceux et transformé lui-même en quartzite, de telle sorte que, dans une cassure fraîche, toute la roche paraît être du quartzite massif ; ce n’est que dans les parties superficielles exposées à l’air depuis longtemps que l’altération, en donnant une teinte différente au ciment et aux cailloux, fait ressor¬ tir les contours de ceux-ci et montre que l’on se trouve en présence d’une roche conglomératique et non pas d’une roche compacte. Le rocher de poudingue, dont la base a été entamée pour l’établisse- — B 4^6 - ment du chemin, alors que son sommet est resté exposé à l’air depuis un temps très considérable, montre nettement ces deux aspects de la roche. Dans un bloc de poudingue, MM. Lohest et De Rauw observent la présence de grandes lamelles de mica ; la roche paraît donc avoir subi un métamorphisme considérable. Le poudingue se présente en bancs très épais ; la stratification est cependant nette ; les couches inclinent au nord, d’abord fortement puis un peu plus faiblement ; l’épaisseur de la forma¬ tion est d’une trentaine de mètres. On remarque que le poudingue et les phyllades cambriens qu’il recouvre, sont mis en contact avec les roches plus récentes, incli¬ nant également vers le N. -E., de l’extrémité de la dernière tran¬ chée de la voie ferrée ; cette disposition ne peut s’interpréter qu’en supposant l’existence d’une faille ; le plan de fracture n’est pas visible mais on peut supposer que la faille a une allure ana¬ logue à celle qui a été observée au premier contact du gedinnien et du cambrien. Sur le poudingue, reposent des roches très compactes ressem¬ blant beaucoup comme aspect extérieur à certaines cornéennes de la zone métamorphique de l’anticlinal de l’Ardenne. Ce sont les schistes de Mûndrepuits, Gb. Des préparations microscopiques montrent qu’elles sont, en réalité, formées principalement de grains de quartz englobés dans une pâte phylliteuse de teinte jaunâtre en lumière naturelle. Au cours de l’excursion, on découvre un banc d’aspect très cristallin et très métamorphique. Tranchée du chemin au N . du Ruisseau des Roches. Nous passons alors sur l’autre rive du ruisseau des Roches et nous étudions la coupe le long du chemin qui longe au N.-E. la voie ferrée. Après un espace couvert à l’entrée du chemin, on aperçoit des débris et de mauvais affleurements de phyllade noir que tous les excursionnistes s’accordent à rapporter au cambrien. Un peu plus haut apparaît le poudingue. Dans la tranchée du che¬ min de fer, en contrebas du chemin public, on voit le poudingue reposer sur des phyllades noirs altérés. — B 427 Cette réapparition du cambrien et du poudingue gedinnien au-delà des roches plus récentes du versant sud du ravin, ne peut s’expliquer que par une faille, analogue à celle qui passe un peu au sud des premiers affleurements de poudingue. L’allure de cette partie de la coupe peut s’interpréter comme le montre le croquis (fig. 6). H y. z. C Té < ur Fig. 6. C. Cambrien. — ■ P. Poudingue de Fépin. — M. Schistes de Mondrepuits. — Fi. F2. F3. Failles. Dans les affleurements au N. du ruisseau des Roches, le pou¬ dingue a une épaisseur moindre qu’au Sud ; elle n’est que d’une dizaine de mètres. Les cailloux du poudingue sont ici plus faciles à distinguer de la pâte qui paraît être un peu plus argileuse que dans l’affleure¬ ment plus méridional. Le poudingue forme la crête du versant N.-E. de la vallée du ruisseau des Roches ; de loin, on aperçoit dans le bois plusieurs pointements de cette roche. Le poudingue est surmonté de schiste compact noirâtre ou gris- verdâtre foncé, très semblable à celui observé précédemment. On y découvre aussi des échantillons d’aspect très métamorphique. 4e tranchée de la unie ferrée. Nous reprenons notre course le long de la voie ferrée ; la tran¬ chée située sous le niveau du chemin, au-delà du Ruisseau des Roches, montre les mêmes roches que celui-ci et nous ne nous y arrêtons pas. La voie ferrée traverse en remblai une petite vallée et prend ensuite la direction Est-Ouest. — B 428 — 5e tranchée de la voie ferrée. La trancliée que nous rencontrons immédiatement après, nous donne une bonne coupe dans les schistes gedinniens. Ces schistes sont gris-verdâtres, zonaires et très régulièrement stratifiés ; leur direction est approximativement WNW.-ESE. et leur pen dage 3o° vers le NE. M. Lohest fait remarquer que les schistes de Mondrepuits sont bien moins métamorphiques ici qu’au voisinage immédiat du poudingue ; ils ont le faciès normal tel qu’il se présente sur le bord Nord du massif de Rocroy, notamment à Macquenoise, et sur le bord Sud de ce massif ; ils diffèrent cependant des schistes de ce niveau à Mondrepuits même. Dans le dernier tiers de la tranchée, les schistes n’ont plus l’aspect zonaire ; ils sont plus compacts. Au cours de l’excursion, 011 découvre, dans cette partie, au pied de la tranchée, quatre petits pointements d’une roche éruptive assez altérée, se présen¬ tant avec le même aspect que celle qui sera décrite dans la tran¬ chée suivante où l’on observera de beaux affleurements. La présence de ces pointements éruptifs explique la compacité plus grande des schistes gedinniens à cet endroit ; contre la roche cristalline, ils sont parfois transformés en une sorte de porce- lanite et deviennent blanchâtres par altération. Au second pointement, M. Anthoine fait remarquer qu’un filon de quartz avec bastonite se trouve tout au voisinage de la roche éruptive et paraît en relation avec elle ; ce filon a exactement le même aspect que ceux que l’on trouve dans la zone métamor¬ phique de l’Ardenne, dans la région de Bastogne, et qui sont, d'après M. J. Cornet, les émanations pneumatolytiques d’un magma. ♦ M. Anten fait remarquer que sur quatre échantillons de prove¬ nances différentes de la roche éruptive que M. Fourmarier et lui ont étudiés, aucun ne contenait du quartz. Il est donc peu probable que cette roche éruptive ait pu émettre des émanations acides. — B 429 6e tranchée de la voie ferrée . Après avoir traversé de nouveau un étroit ravin, la voie reprend en tranchée et à l’entrée de celle-ci, nous observons des schistes analogues aux précédents ; à 25 mètres environ de l’origine de la tranchée, nous atteignons l’affleurement principal de roche érup¬ tive traversant le gedinnien. A première vue, on se croirait en présence d’un calcaire sili¬ ceux ; les grandes plages de calcite qu’on y aperçoit font penser à des restes d’organismes, notamment à de grosses tiges de crinoïdes. L’étude microscopique a montré qu’il s’agit bien d’une roche éruptive La pâte est formée de petits cristaux de feldspath plagioclase, de mica noir et de calcite ; dans cette pâte, sont englobés de gros cristaux de calcite et de feldspath visibles à l’oeil nu et donnant à la roche un aspect trachytique. La calcite pénètre dans le feldspath et, dans un gros cristal de ce dernier minéral, M. Anten a observé trois inclusions de calcite. Outre cela, il existe dans la pâte d’autres minéraux translucides, ne polarisant pas et dont nous n’avons pu déterminer la nature jusqu’à présent. La roche non altérée a une teinte gris-bleu rappe¬ lant le calcaire ; par altération elle devient gris-jaunâtre ou gris- verdâtre, et les cristaux de feldspath sont kaolinisés ; la roche devient alors très tendre. Cette roche présente les caractères principaux des kersantites et nous la rapportons à cette variété. Ce premier affleurement de la roche éruptive est visible sur les deux parois de la tranchée ; il se présente sous la forme d’une sorte de gros banc dont la direction approximative est N. 3o° E. et qui incline au SE. de 25 à 40° ; on la suit sur une longueur de 4 m. mesurée suivant la voie ferrée. Elle est englobée dans un schiste très compact gris-bleuâtre qui, à première vue, paraît calcareux ; un essai sommaire à l’acide montre immédiatement qu’il n’en est rien ; la compacité de la roche est une conséquence du métamorphisme qu’elle a subi. B 4^0 — Fig. 7. — Vue de la roche éruptive sur la paroi N. de la 6® tranchée. S. Schistes. — R. Roche éruptive. L’étude microscopique montre que ce schiste est formé de micro- litlies phylliteux enchevêtrés dans tous les sens et englobant quel¬ ques petits grains de quartz. Par suite de cette transformation de la roche, la stratification est très difficile à distinguer ; on y remarque une série de joints très nets dont la direction est approximativement N. 6o° E. et le pendage 6o° SE. ; il semble à première vue, que ces joints repré¬ sentent la stratification ; cependant, un examen plus attentif fait reconnaître que ce 11e sont que des diaclases ; en effet, lors¬ qu’on se trouve en dehors de la zone métamorpliisée, tant à l’Est qu’à l’Ouest, on voit que la stratification est très nette et que la direction est constante de N. 6o° W. ; d’autre part, sur la paroi Nord de la tranchée, dans les schistes métamorphiques, on observe une série de zones minces parallèles, mises en évidence par l’altération superficielle ; or, ces zones ont exactement la môme allure que les joints de stratification indiscutables des par¬ ties non métainorpliisées ; dans ces conditions, il 11’est pas dou¬ teux qu’elles représentent bien la stratification tandis que les joints les plus nets 11e sont que des diaclases. Les excursionnistes se rendirent aisément compte de la chose et purent observer que ces diaclases si nettes sont plus ou moins parallèles à la direction des masses éruptives. La masse des schistes métamorphiques s’étende encore sur une longueur de près de cent mètres au-delà de la première grande masse de kersantite ; sur cette longueur, on observe encore deux pointements importants de la même roche éruptive, l’un sur la paroi Nord, l’autre sur la paroi Sud ; ils paraissent se — 43 1 — rapporter à la même masse et se présentent avec l’aspect de gros bancs, comme la première masse étudiée dans la tranchée ; et leur allure est à peu près la même. A une centaine de mètres de l’origine de la tranchée, on voit des schistes verts et rouges assez altérés, faisant encore partie de la masse métamorphique et dans lesquels est intercalé un nouveau pointement de kersantite fortement altérée, tendre, de teinte gris- verdâtre, et dans laquelle on voit des cavités dont les parois sont tapissées d’un enduit brun ; elle se .présente comme une sorte de banc peu puissant dont la direction est N. 6o° E. et la pente 6o° S.-E. ; elle est bien visible sur la paroi Sud de la tranchée ; sur la paroi Nord, à peu près dans son prolongement, on' voit un autre pointement, mais, à cause du ballast, il n’est pas possible de voir s’il se raccorde au précédent. C’est la présence de toutes ces masses éruptives qui explique la grande étendue occupée par les schistes métamorphiques. Un peu après avoir dépassé le dernier pointement de kersantite, nous nous trouvons en présence de schistes fossilifères bien visibles sur la paroi Sud ; certains lits sont remplis de fossiles (*); la direction des couches est N. 70° W. et l’inclinaison 400 N. M. Lohest fait remarquer combien ces schistes sont peu méta¬ morphiques comparativement à ceux qui avoisinent immédiate¬ ment la kersantite ; la zone de métamorphisme due à la roche plutonienne, est donc fort peu étendue. Il reconnaît cependant qu’on peut trouver dans la présence de ces roches éruptives un argument sérieux en faveur de la théorie de M. Stainier pour l’explication du métamorphisme de la région de Bastogne. Il est d’avis que les divers pointements de kersantite sont des apophyses d’une grande masse ou batliolithe, cachée en profondeur. Vers l’extrémité Est de la tranchée, au pied de la paroi nord, nous découvrons encore trois petits pointements de roche érup¬ tive altérée ; les schistes encaissants ne sont ici métamorpliisés que sur une très faible zone au voisinage de la roche cristalline. Au fur et à mesure que l’on s’avance vers l'Est, on voit appa¬ raître des schistes verdâtres ou bigarrés intercalés dans les schistes fossilifères. (b Notre confrère M. Lericlie y a reconnu les espèces suivantes : Stvojjho- mena sp Spirifer sulcatus Hisinger, Pterinea retroflexa Wahlenberg, Conularia sp.,Tentaculites tenuis Sowerby, Homalonotus Roemeri de Koninck. 0 — B 432 — 7° Tranchée de la voie ferrée. Dans cette tranchée, située près de la ferme de Parensart les schistes sont franchement bigarrés de rouge et de vert, et quelques bancs de grès y sont intercalés. Tout le monde est d’accord pour ranger ces roches dans l’assise d’Oignies Gc. La pente des strates a augmenté progressivement et on mesure ici une direction N. 5o° W. avec pente de 8o° N. A l’entrée de la tranchée, les schistes sont très compacts et traversés par des diaclases ; il ne serait pas impossible que l’on rencontrât à leur voisinage un nouveau pointement de roche éruptive (1). Un peu plus avant, nous observons une magnifique discordance de stratification entre les roches bigarrées gedinniennes forte¬ ment redressées et les marnes du lias en couches horizontales. Ces marnes de couleur noirâtre, avec nodules et bancs discon¬ tinus de calcaire bleu, fossilifère, appartiennent à l’assise des marnes de Jamoigne. Il est à remarquer qu’il n’existe pas de dépôt de poudingue à la base ; cependant, on trouve localement une roche conglomératique, au contact du gedinnien. M. Jérome pense qu’on pourrait considérer cette roche conglo¬ mératique comme représentant le grès de Rossignol. Les dépôts seeondaires sont affectés ici par de petites failles d’affaissement ; pour l’une d’elles la direction est N. 6o° E. et son inclinaison 65° SE. ; il est à remarquer que cette allure est pré¬ cisément celle observée pour les pointements de roche éruptive et pour les diaclases qui découpent les schistes au voisinage de celle-ci (2). Ayant été retardés par le tir des mines dans le tranchée, nous n’eûmes pas le temps nécessaire pour étudier la question de plus près ; il nous fallut regagner en hâte les voitures pour retourner (*) M. Anten a revisité cette tranchée le i‘p décembre 1911 ; un peu à l’Est du viaduc situé en face de la ferme de Parensart un coup de mine venait de mettre à nu un pointement de kersantite très altérée avec gros cristaux de feldspath. {Note ajoutée pendant V impression.) (2) Le pointement de roche éruptive mis à nu le ier décembre 1911, s’arrête au contact du jurassique; la venue éruptive est donc antérieure au lias. {Note ajoutée pendant V impression.) - B 433 à Florenville. En passant, nous remarquons, à quelque distance, une grande tranchée creusée dans les marnes noires de Jamoigne un peu à l’Est de la gare de Ste-Cécile, et en arrivant à Chasse- pierre, nous voyons le long de la route quelques affleurements des calcaires sableux de Florenville et d’Orval. A Florenville, nous nous trouvons réunis pour la dernière fois à l’Hôtel Central où le diner nous attendait. Au dessert, M. Ma¬ laise, président de la session, remercie les membres d’être venus nombreux aux excursions; il félicite M. Jérome de la façon remar¬ quable dont il a organisé les excursions et de l’intérêt qu’il a su leur donner ; il remercie également M, Fourmarier de la course si intéressante qu’il a dirigée entre Muno et Ste-Cécile où il a montré des faits absolument nouveaux et de la plus haute impor¬ tance ; cette journée, comme l’a dit M. Max Lohest au cours de l’excursion, fera époque dans l’histoire de la géologie belge, car les faits observés viendront peut-être modifier profondément certaines de nos conceptions théoriques sur l’évolution de nos terrains dévoniens et orienteront les recherches futures dans une voie nouvelle. ( Applaudissements .) '■ . ' . •* i: > • ; ; - ■ : . ; 5.: . /. •. rj ; : r c ; . ; . ■; ; ( >. !. •••) f C, ; r ; <••• ■ l ; ' ■ : .w&: '.S : , . .. : t. : • . y m m ■■ •> j .. 39. l. Le irrae mis. rou- >pro- Cliché 4403 de M. Jean Massart, juin 1909. inférieur à Attert, vis à vis la maison I de la « Société belge de Géologie, ie et d’Hydrologie » Géologique de Belgique ». Fig. 2. Fig. Cliché de M. Jean Massart, juin 1909. nert. partie par le perré : Y rass. descendu au se remarque aussi dans le sol : à gauche couverte d’eau. Cliché de M. Jean Massart, juin Fig. i. — Carrière Bar ni cli à l’Est du vicinal Arlon-Etlie, près d’A haut plus sombre est constitué par le schiste d’Ethe (Yrb). Tl ici un biseau qui finit aux pieds de l’homme debout dans le Le reste est constitué par le Yrass. On y voit les marbrures geâtres alternant avec le sable blanc, plus larges et plus rappro¬ chées dans le haut. Cliché 4399 de M. Jean Massart, juin Fig. 4* — Marnes irisées (Keuper supérieur) à la sortie de la 2e partant d’Attert. De haut en bas : i° marnes rouge violacé ; 2° marnes verdâtre ; 3° banc de dolomie désagrégé; 4° alternances de rouges et verdâtres. Session extraordinaire de 1911 de la « Société belge de Géologie, de Paléontologie et d’Hydrologie » et de la « Société Géologique de Belgique ». Cliché de M. Jean Massart, décembre 1909. Fïg. 5. — La Cote Rouge près d’Arlon : Sables de Metzert (I-Itôs). Le bas de la carrière est caché par des éboulis. On y voit de grandes diaclases. Les creux et les bosses résultent de l’action du vent. Cliché de M. Jean Massart, juin 1909. — Faille à la gare de Bonnert. A gauche, couvert en partie par le perré : Yrass. descendu au niveau de Yramm à droite. La ligne de rupture se remarque aussi dans le sol : à gauche sable sec, à droite marne couverte d’eau. Cliché 4403 de M. Jean Massart, juin 1909. Fig. 3. — Poudingue du Keuper inférieur à Attert, vis à vis la maison Grégorius. Cliché 4309 de M. Jean Massart Fig. 2. — Carrière Montauban dans la vallée de Buzenol. Dans le haut, calcaire sableux d’Orval. Le bas, couvert en partie de déblais, est du calcaire sableux de Florenville. jl ■ ' •• « Cliché 4353 de M. Jean Massart, juin 1000. Fh; (). — Champs en terrasses dans le macigno d’Aubange entre Messanev et Solange. Session extraordinaire de 191 1 de la « Société belge de Géologie, de Paléontologie et d’Hydrologie » et de la « Société Géologique de Belgique ». Cliché 4344 de M. Jean Maj-sart, juin 1900. !■ i(i. 8. — Champs en terrasses dans le macigno d’Aubange, à Athus Cliché 4350 de M. Jean Massart, juin 1909 Fio. io. — Terrasses près du signal géodésique de Solange. Au milieu, terrasses s'incurvant on cirque /*iY . .•?. j Carte de la région minière de Rodange. ftiilO.fflg f 'S^t'Cter- ANN. SOC. GEOL. DE BELG., T. XXXVIII. MEM. I. Au sujet de l’angle du rhomboèdre des Carbonates, J^. DE PORLODOT. Parmi les groupes de minéraux isomorphes, constitués par des sels de composition semblable, et dont les cristaux ont des angles et des rapports de dimensions du primitif voisins, on peut consi¬ dérer celui des carbonates rhomboèdriques comme l’un des plus caractéristiques. Ceux-ci cristallisent comme on sait en rhom¬ boèdres d’environ io6° et se clivent tous parallèlement aux faces du rhomboèdre. Outre la proportion identique des éléments qui constituent les molécules, on peut, sans présumer en rien de la constitution des molécules cristallines, supposer que leur arrange¬ ment dans l’édifice cristallin reste le même. On peut admettre alors avec quelque vraisemblance que d’une espèce à l’autre l’angle seul du rhomboèdre fait varier le volume moléculaire. De cette façon, si l’on exprime la valeur de ce volume en fonction de l’angle seul on pourra établir la formule V d ~te - = C P dans laquelle d représente la densité et p le poids moléculaire de l’espèce correspondante. La valeur de V pourra se calculer d’après la formule • s ? sm3 -i- 2 dans laquelle on supposera égale à l’unité la longueur de l’arête ou de la maille du réseau rliomboédrique. Travail présenté à la séance du 19 juin 1910, remis au secrétariat le 19 juin 1910. — M 4 © -M © X © © h-< P •PH 0) w © fl "■3 u © O © w © X © © X o — * "© O X o ’fl O r— H <3 « *x © o -a X 'J3 o G-> • hH fl O 5 Ûh cc Ph Æ '© *>=*• •4^ O XO | XO r> 1 £ £> s CO CO vrt- XO CO v-t- X } w CO CO II ^t- XO 1 ' SD 0 C v-f- A* [' X Cl M I ^ CS X SD H II SD M SC co 1' X CS Cl X Il CS O c os 6 CS et Cs O CS « 1 O M M c M o o o M o OiV HH v-r • -H 70 M c Cl i> Cl ^ ) _ _ xq X CO G Cl « o i > M Cl Cl 70 Cl co CO X ci X 1 M lO Cl X xc Cl XO o c i ■> X CS co v-i- X XO vet- ci Cl CO ci co X co co N Cl r> SD Cl SD V+ 1 -N Cl || vd- vrf CO v-t- XO v-h 1^ X M 1 1 Cl M O hH o O o © o CS CS CS 0V CS et CS CS ) À C ° c C Ht o c o - io Gh Cl Vf , X HH 'o XO M Cl W HH lO 'd- — 9- - O O O o" O O o O- xo w i~> •O i> r> i> •HH [> c c o c c c c C c -c; hh H* " i-i M ~ ~ ** HH i> CD ‘ vd- X XO • --s r> i> L> 1> v-t- IO* I> X 0V es hh C'O CS v-t- CS XO* v-t- v-i- CS CS X et CS et. HH -H Cl M HH M CO CO fl 1 o •rH ro m oc O ce F > & ^ x o w Od co oQ« • r~* X O c CO C O es G O CS j* . G % .co o G =0 ~UG O Cl <5 G ï®G ^ © Cl G if ^ § G co O Q d G CO O G O O O - | Cl « jvr)- M | CO M | CI r_ H-H s N © -ta © X © Calcite Dolomie Giobertite Ankerite Mesitite +*» • M X © fl -- c -*-> X S Sidérose o a -fl • © o w1 O rfl 03 Smithsonit / — M 5 La formule — - ioo == k P donne par le caleul des résultats ({ui sont consignés dans le tableau ci-contre (page 4). Ces chiffres, si l’on fait abstraction du résultat obtenu pour la ealcite, s’écartent relativement peu de 3, de sorte que si pour expliquer les carbo¬ nates doubles on suppose que ce chiffre représente — on pourra conclure que, la ealcite exceptée, les molécules sont groupées autour de Taxe passant par le volume considéré et réparties aux som¬ mets d’un solide terminé par deux bases triangulaires. Les molécules de la cal- cite pourraient l’être dans les mêmes conditions aux sommets d’une bi pyra¬ mide à base triangulaire au nombre de 5. Cependant, s’il existe en réalité des différences notables dans la forme géné¬ rale des cristaux de ealcite et de ceux des autres carbonates, on pourra faire la remarque que l’on peut trouver des cristaux formés d’éléments mélangés de ealcite et de sels doubles de carbo¬ nate calcique, de telle sorte que si l’on admet que l’arrangement reste le môme, on calculera la longueur de la maille du réseau qui dans cette hypothèse serait la plus grande pour la ealcite. Ces résultats sont consignés dans une colonne spéciale et il sera peut-être inté¬ ressant de les comparer aux chiffres exprimant la dureté. Si l’on fait le calcul pour d’autres II oc CD '«d" 1! 0 ►-H O v-t- O CO et c X ' c O w’ il X /■s w lO O vd- X CO co •— i n 1 » H X Ci ->1 O oï Ci II « O o Cl Cl Cl • et c M ci Cl r> Ci lO K. CO r» X Ci Ci c O n II O M X M >— < O M II o_ O M M M ce Cl Cl 16 X M et v-h as co si co" CD CO X Cl M t> CD H Cl ÎO Cl co Cl CO CO X o M Cl M co TT O O O O (fi (fi (fi (fi es CC t. o O CQ (fi Ou •ri >4 rJl r*H U — ta S CS o rH X 03 O X lO ÎO il 'o co S- et co M v-t- O O O O CD H vrh co Ci o O o M M H — M 6 — groupes, on trouve des écarts plus considérables parfois. Cepen¬ dant les sulfates ortliorliombiques fournissent les chiffres suivants lorsque l’on applique la même formule et que l’on suppose les arêtes verticales réduites par les données du primitif cristallin. On supposera l’arête basique oc y = i. Les valeurs suivantes sont celles de c et de k dans ces conditions. Si donc on adopte pour — la valeur 2, 011 trouverapour les arêtes de base et verticale des valeurs rapprochées de l’unité. [19-V1-191 1] i ' > ■ ') 'J ' • - '» m m • ii !.. M ; Au sujet de l’angle du rhomboèdre des carbonates, par M. de Dorlodot. Rapport par G. Cesàro, Ier commissaire. Dans cette note, M. de Dorlodot cherche la relation entre la densité, la composition chimique et la forme cristalline dans les corps isomorphes. La formule de départ est exacte, avec quelques restrictions, mais nécessite quelques explications. * * * Partons de la théorie de Bravais : particule cristalline formée par l’agglomération d’un certain nombre de molécules chimiques; particules cristallines identiques avec leurs centres de gravité aux nœuds d’un réseau dont la maille a un volume qui sera désigné par Y. Si l’on envisage le réseau que forment les centres des mailles, réseau dont la maille a aussi pour volume V, cette maille n’aura qu’une particule cristalline au centre et rien sur son pour¬ tour ; le poids de la maille pleine sera donc n p, si p est le poids moléculaire et n le nombre de molécules chimiques formant une particule cristalline. Quant à la densité de cette maille, ce n’est pas la densité de la molécule, mais la densité apparente d, telle qu’elle nous est donnée par l’expérience (densité de l’ensemble matière et vides) ; de sorte que l’on a np = Vd ; d’où : Y d — = n. C’est ce nombre n que l’auteur représente par Cte, ce qui peut donner lien à une équivoque, car l’auteur obtient n = 5 pour la calcite et n = 6 pour les autres carbonates rhomboédriques. Ces résultats sont obtenus en supposant que le côté de la maille ait la même longueur dans tous ces carbonates ; dans cette hypothèse, la particule cristalline de la calcite contiendrait 5 molécules chimiques, tandis que, pour les autres carbonates, la particule serait formée de 6 molécules chimiques. Mais les conceptions de l’auteur sont inexactes : pour la calcite, il place les 5 molé¬ cules aux sommets d’une bipyramide triangulaire régulière ; or, dans ce cas, la particule cristalline n’aurait pas de centre et, par conséquent, le cristal de calcite , qui ne nous montre que les éléments de symétrie communs au réseau et à la particule, lie serait pas centré. Pour les autres carbonates, l’auteur conclut à un solide à deux bases triangulaires équilatérales ; mais, pour que la particule ait un centre, il faut que ces bases soient croisées à 6o°, c’est-à-dire que la forme de la particule serait celle d’un rhomboèdre tronqué par a1 à la hauteur des sommets e ; sous cette iorme, la particule donnerait au cristal de dolomie des L et des P qu'il ne possède pas. * & ^ J’ajoute que les résultats numériques obtenus par l’auteur paraissent indiquer tout autre chose que ce qu’il 37 voit. En effet, en admettant ses chiffres, et ramenant à 8 le nombre des molécules chimiques qui composent une particule de calcite, on arrive pour les autres carbonates à ceci : n n par la loi des moyennes Approximative¬ ment Calcite .... 8 8 Dolomie .... 9,o5 9,îô 9 Giobertite 10, 3i 0) — 10 Ankérite .... 8,7 8,98 9 Mésitite .... 10,23 10,08 10 Pistomésite . 9,88 9,87 10 Sidérose .... 9,63 — 10 Or, l’auteur admet, par exemple, que n est le même pour la dolomie et la giobertite, mais diffère de celui de la calcite ; cepen¬ dant, le nombre relatif à la dolomie diffère à peu près autant des n (*) Obtenu en prenant <7=3; pour d = 3, 12, on obtient 10,71 qui s’écarte encore plus du nombre relatif à la dolomie ; mais d = 3 convient mieux pour les giobertites pures. relatifs aux deux autres carbonates : il est très sensiblement leur moyenne arithmétique ; de même, pour l’ankérite 2 Ca CO3. Mg CO3. Fe CO3, on a n = \ (2 «cale. + «giob. + «,id. = 8-98' Il paraît donc résulter du tableau de M. de Dorlodot, que les mailles des carbonates rhomboédriques composés contiennent un nombre de molécules qui est la moyenne de ceux contenus dans les mailles des carbonates simples qui les composent. On peut dire que si la maille de la calcite renferme 8 molécules chimiques, celles de la giobertite et de la sidérose en renferment io ; c’est à cause de cela que les carbonates formés rien que de Mg CO et Fe CO contiennent tous io molécules dans leur maille ; c/est cette coïncidence qui a fait croire à l’auteur que pour tous les carbonates, sauf pour la calcite, n avait la même valeur, en englo¬ bant ainsi la dolomie et l’ankérite pour lesquelles n = 9 et qui, en outre, diffèrent des autres carbonates par leur paraliémiédrie. * * * Que si l’on tient à fixer par une image les particules des carbo¬ nates simples, comme celles-ci doivent avoir au moins la symétrie du réseau, on peut placer les 8 molécules chimiques de la particule de la calcite aux sommets d’un rhomboèdre ; dans les particules de giobertite et de sidérose, on ajoutera, en outre, sur l’axe ternaire de ce rhomboèdre, deux molécules également distantes du centre. Le fait que le calcul de l’auteur nous amène à la loi des moyennes, loi qui est très logique, pourrait faire penser que l’hypothèse de laquelle l’aut eur est parti (égalité des arêtes des différentes mailles rhomboédriques) soit par là justifiée ; mais il ne faut pas perdre de vue que toutes les propriétés cristallographiques de ces corps étant très voisines, il est à présumer que les arêtes des différentes mailles diffèrent très peu entre elles, et c’est tout ce qui est permis de conclure, sur ce sujet, du calcul de l’auteur. Je pense, cependant, que la note de M. de Dorlodot est inté¬ ressante et j’en demande l’impression. G. Cesàro. . " '• I f; Sur le métamorphisme de la zone de Salm-Château, PAR JVlAX J..OHEST. (Planche I.) Chargé de donner mon avis sur le travail de M. L. de Dorlodot, j’ai annoncé, à la suite de la lecture des intéressants rapports de MM. Cornet et Fourmarier, que je remettrai à une prochaine séance l’exposé de quelques considérations sur le même sujet. J’ai eu, en effet, l’occasion de visiter, à différentes reprises, pendant l’été dernier, les environs de Viel-Salm, soit seul, soit en compagnie de M. de Rauw et de mes élèves MM. Anten, Apoloff et Tetiaeff. Quelques faits intéressants ont été notés et quelques roches curieuses ont été recueillies lors de ces visites. 11 importait de procéder à un examen microscopique des échan¬ tillons. A 800 mètres au Sud de Salm-Château, sur la rive gauche de la Salm, une petite carrière est ouverte dans des grès verdâtres inclinés au S.-E. d’environ 4°°- On observe dans ces grès du quartz, de la clilorite et quelques grains jaunâtres de kaolin. J’y ai remarqué de petites veines de quartz d’un centimètre ou deux d’épaisseur, discontinues, se coinçant rapidement dans la roche Les veines de quartz renferment du kaolin plus pur et en grains beaucoup plus gros que celui de la roche encaissante. Ces veines paraissent bien localisées aux bancs de grès. En suivant la direc¬ tion des couches, mes élèves ont retrouvé des veines analogues dans deux carrières situées à l’Est et sur la rive droite de la Salm. La dernière de ces carrières se trouve à Bèclie à 1.200 m. environ du point où ont été faites les premières observations. Travail présenté à la séance du 20 novembre 1910; déposé au secrétariat le 3 février 1 91 1. M 12 Dans ces memes carrières de grès, on rencontre également une roche compacte d’aspect cireux interstratifiée, les plans de stratifi¬ cation étant couverts de fortes stries de glissement. Elle présente l’aspect du coticule. Au microscope, elle se montre entièrement cris¬ talline et contient, sauf le grenat, tous les éléments microlithiques du coticule. En remontant la vallée de la Salin, on observe, en dessous de ces grès, des schistes violets celluleux avec leur caractère habituel. A Salin- Châtea.u, M. de Rauw et moi avons décrit la carrière située sur la rive droite où l’on voit de nombreux bancs d’arkose gedinnienne nettement interstratifiés dans duphyllade ottrélitifère. Sur la rive gauche de la Salin, une carrière, située dans le pro¬ longement des couches précédentes, montre également du phyllade gedinnien ottrélitifère (?) et du phyllade violacé à nombreuses cavités cubiques déformées , remplies en partie d’oxyde ferroso-ferrique. Sur la rive droite de la Salm, à l’Est de Cahay, de grandes car¬ rières d’arkose sont remises en exploitation. On n’y observe pas de phyllade ottrélitifère, mais on trouve, interstratifié dans l’arkose, un phyllade jaune satiné montrant au microscope séricite, rutile et tourmaline (*) très abondante. Cette roche ressemble par son aspect aux noyaux schisteux englobés dans l’arkose de Remagne. Remarque sur l'origine des cristaux des phyllades gedinniens. A l’œil nu et à la loupe, les phyllades ottrélitifères gedinniens de Salin-Château ressemblent à s’y méprendre à des phyllades salmiens. Les préparations microscopiques indiquent que les paillettes brillantes disséminées dans la pâte de la roche se rapportent bien à l’ottrélite. Cette détermination a été confirmée par M. Cesàro (1). Je ne crois pas qu’on puisse expliquer la présence de l’ottrélite dans les phyllades gedinniens par un lavage et une désagrégation du salmien lors de la transgression gedinnienne. Je citerai les arguments suivants : i° Dans un banc d’arkose, intercalé â Salin-Château dans du O M. Gosselet avait déjà signalé à Salm-Château, des paillettes brillante dans les schistes intercalés dans l’arkose. Il avait cru y reconnaître l’ottré- lite. M. Barrois les a déterminées comme biotite. Ann. Soc. géol. du Nord, t. XV, p. 104. — M l3 — pliyllade ottrélitifère, on observe de gros nodules de pliyllade foncé. Ces derniers proviennent de la désagrégation directe du pliyllade salmien du voisinage. Ils en diffèrent cependant en ce sens que l’ottrélite n’y est plus visible à l’oeil nu, mais s’y montre à de forts grossissements à l’état de très petits cristaux rares et mal définis ; 2° Dans les couches ottrélitifères, ce minéral est réparti spora¬ diquement dans la roche ; 3° Les paillettes d’ottrélite ne se sont pas déposées à plat dans la roche réunie suivant des plans de stratification, mais on les trouve dispersées et orientées en tout sens comme dans le pliyl- lade salmien ; 4° La présence dans le gedinnien inférieur de la région de schistes à rutile et à tourmaline, du pseudo-coticule de grès à veines de quartz avec kaolin, confirme l’hypothèse d’une origine métamorphique pour l’ottrélite gedinnienne. Métamorphisme plus accentué du salmien que du gedinnien. A. — Coticule à orthose et à sphène. Dans le salmien de Salm-Château, j’ai recueilli une roche nou¬ velle, intéressante au point de vue de la question qui nous occupe. Cette roche a l’aspect du coticule. Cependant, à l’œil nu, on y distingue une infinité de petits grains rosés Examinée en lames minces sous le microscope, on y distingue des cristaux relative¬ ment très volumineux noyés dans une pâte où l’on retrouve tous les éléments du coticule séricite, grenat, rutile, tourmaline. (Voir PL I, fig. i et fig. 2). A première vue, elle présente l’aspect d’un schiste à andalousite. Mon savant collègue M. Cesàro a bien voulu se charger de la détermination des gros cristaux. Il les rapporte les uns bien probablement à l’orthose, les autres certai¬ nement au sphène. Je n’ai pas encore eu l’occasion de recueillir cette roche en place. Les échantillons étudiés proviennent d’un gros bloc fraîchement extrait et jeté sur un terril d’exploitation de coti¬ cule. Ce bloc était constitué par du pliyllade violet avec une zone régulière de 5 à 6 centimètres de cette roche jaunâtre intercalée. On peut donc la considérer comme une variété de coticule, donc comme une roche sédimentaire transformée par métamorphisme. Etant donné la nature et le nombre considérable d’éléments cristallins minéralogiquement différents qu’elle contient, elle est à mon avis l’une des roches sédimentaires les plus curieuses qu’on ait encore rencontrées en Ardenne. B. — Phyllade salmien complètement modifié. Dans les phyllades ottrélitifères gedinniens comme dans leurs analogues salmiens, on observe souvent de nombreux grains métalliques, oligiste et ilménite. Ces grains s’observent dans la pâte de la roche ou dans les cristaux d’ottrélite. Cependant, dans certaines roches ottrélitifères, salmiennes, on observe une sépara¬ tion plus complète des éléments. Un phyllade provenant de Neuville et récolté par G. Dewalque montre en lames minces la disposition suivante (PL I, fig. 3). Les cristaux d’ottrélite se sont isolés dans la pâte. Ils sont entourés d’une zone réticulée. Ils ne renferment plus de grains noirs métalliques. Ceux-ci se sont rassemblés dans les espaces libres entre les cristaux d’ottrélite et sont d’autant plus volumi¬ neux qu’ils se trouvent plus éloignés du cristal (d). L’examen de cette roche confirme complètement l’opinion de M. Gosselet (2). « Il y a eu », dit-il, « au moment de la formation de l’ottrélite, des transports particulaires ou moléculaires. Les gros grains d’oligiste et d’ilménite ont été, en général, chassés de l’espace occupé par l’ottrélite, et ils se sont concentrés dans une zone plus dense autour du cristal. » J’ignore si on a jamais eu l’occasion d’observer un exemple aussi démonstratif du bien fondé de l’opinion de ce savant maître. Ces roches à grands cristaux d’orthose et de sphène d’ottrélite disséminés dans une pâte microlithique, de même celle où l’ottrélite s’est isolée en grands cristaux dans une pâte ana¬ logue, sont un argument en faveur de l’hypothèse du cycle des roches sédimentaires. Ces roches de Neuville et de Salm-Château ont pour origine première une argile ferromanganésifère déposée au sein de l’océan. Cette argile pouvait provenir de la trituration d’une roche feldspathique par les flots. Le métamorphisme a fini par y produire des migrations, des associations, des groupements (*) M Anten a trouvé un phyllade analogue dans les ardoisières de Cahay, à i5 mètres du contact du gedinnien. (2) Gosselet. Etudes sur l’origine de l’Ottrélite. Ann. Soc. géol. du Aord, t.' XV, 1888, p. 202. — M l5 — de substance, reconstituant ainsi des roches d’aspect tel que pour expliquer l$ur genèse, on penserait immédiatement à une fusion complète et à un refroidissement (Voir pl. I, fig. i etfig. 3). Distribution en zones interstratifiées des minéraux DE MÉTAMORPHISME. La distribution en zones interstratifiées des cristaux que les roches renferment est la caractéristique de la région de Viel- Salm. Elle s’observe en grand comme en détail. Dans les ardoisières, on distingue souvent, au milieu du pliyllade gris ottrélitifère, des zones plus foncées obliques sur le clivage. Ces zones, de quelques millimètres seulement d’épaisseur, indi¬ quent d’après Dumont, la stratification de la roche. Or, le micros¬ cope montre qu’il existe une différence complète entre la constitu¬ tion des zones sombres et celle des zones claires. Un échantillon de pliyllade recueilli dans l’ardoisière de Cahay montre dans les zones grises de nombreuses ottrélites en cristaux visibles à l’oeil nu. Dans les zones foncées, l’ottrélite fait entièrement défaut. On y distingue de la clilorite et un nombre considérable de grains à éclat métallique (oligiste et ilménite). (Pl. I, fig. 4-) Dans le pliyllade à coticule, le grenat se trouve préférablement dans le coticule lui-même. Or, ces mêmes couches à coticule se poursuivent sur près de io kilomètres, de Salm-Château au Moulin d’Ecloval près de Lierneux vers l’Ouest, sans que le microscope puisse décéler une différence notable dans la compo¬ sition de la roche. Dans l’ensemble de la région, on retrouve ce caractère de zones très riches en cristaux visibles à l’œil nu, séparées par d’autres zones où les roches sont beaucoup moins modifiées. C’est ainsi que si l’on remonte la vallée de la Salm depuis Salin - Château au Sud, jusqu’aux rochers de Hourt au Nord, on recontre successivement : A. Grès vert à veine de quartz et de kaolin et pseudo- coticule. (Gedinnien). Pas de grenats. Séricite, rutile, tourmaline. B. Phyllade violet celluleux. (Gedinnien). Pyrite. C. Arkose, phyllades ottrélitifères et phyllades tour- malinifères. (Gedinnien). Oligiste, ilménite, ottrélite, tourmaline, rutile. — M l6 D . Pliyllades violets à coticule et pliyllades ottréliti- fères. (Salmien supérieur). Orthose, sphène, grenat, ottrélite, rutile, oligiste, tourmaline, ilménite, etc. E. Quartzites et quartzopliyllades peu minéralisés. (Salmien inférieur). F. Pliyllades et quartzites noirs. (Revinien). Pyrite. G. Pliyllades verts aimantifères et quartzites verts. (Devillien supérieur). Magnétite, Clilorite, Pyrite. H. Quartzites blancs. (Devillien inférieur). Grains de kaolin. C’est-à-dire que la tourmaline est localisée dans certaines zones, le grenat dans d’autres. La chlorite, l’ottrélite et la magnétite également. Les roches qui sont le plus affectées par le métamorphisme sont certains pliyllades riches en fer et en manganèse. Les pliyllades graphiteux sont très peu modifiés, comme si la présence du carbone avait gêné la formation des cristaux; seuls des cubes de pyrite sont bien développés dans ces roches. Dans les quartzopliyllades et les quartzites, le milieu ne semble pas non plus avoir été très favorable au développement des minéraux. Cette distribution des minéraux en zones parallèles à la strati¬ fication n’est guère favorable à l’hypothèse d’un métamorphisme de contact. Si les cristaux avaient été formés dans les roches par des vapeurs et des éléments apportés par une roche éruptive sous-jacente, l’on ne s’expliquerait guère pourquoi ils sont plus nombreux dans des roches d’origine première argileuse, c’est-à- dire compactes et imperméables (pliyllades) que dans les roches d’origine première sableuse, c’est-à-dire perméables comme les quartzites et les quartzopliyllades. Dans l’hypothèse de Gosselet, au contraire, s’il y a des cristaux dans les roches c’est que celles-ci renfermaient les éléments nécessaires à leur formation. Ils sont absents dans les quartzites parce que ceux-ci ne pouvaient donner que du quartz. Ils sont nombreux dans les pliyllades parce que le nombre de silicates d’alumine susceptibles de cristalliser est très grand. — Se 17 — Considérations générales ? Hypothèses concernant le métamorphisme de la zone dé Salm-Chateau. Les considérations précédentes concernant la répartition des minéraux de métamorphisme par zones interstratifiées rendent peu probable l’explication de la production des cristaux par le contact ou le voisinage d’une roche cristalline. Les considérations stratigraphiques amènent la même con¬ clusion. La coupe de la vallée de la Salm est particulièrement favorable à l’étude de la constitution du pays. En complétant les obser¬ vations faites sur une rive par celles recueillies sur l’autre, on conclut qu’il existe bien peu d’inconnues concernant sa consti¬ tution lithologique. De Bovigny, où existent d’énormes filons de quartz blanc, à Hourt, les couches inclinent partout au Sud avec quelques ondulations secondaires à Salm-Château. De Bovigny à Hourt, en marchant du Sud vers le Nord, les couches rencontrées sont de plus en plus anciennes. Les principes de la stratigraphie 11e permettent pas d’interpréter le sous-sol de la région autrement que par une succession régulière de roches sédimentaires, et si l’on se demande où doit se trouver le massif cristallin profond ou batliolite dont l’influence aurait provoqué le métamorphisme de la zone de Salm-Château, les mêmes principes de stratigraphie ne permettent qu’une seule solution : c’est en dessous des quartzites blancs de Hourt ou du Devillien inférieur, c’est-à-dire à plusieurs kilomètres en dessous de Salm-Château. Cependant ce batliolite peut avoir poussé des apophyses dans le terrain qui le recouvrait. Mais partout où l’on a observé de telles roches cristallinnes, Spa, Coo, Stavelot, Lammersdorf, la Helle, le métamorphisme au contact immédiat a paru insignifiant. Mais si l’on abandonne cette hypothèse d’un contact, comment expliquer le métamorphisme? Voici quelques considérations à ce sujet. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. MÉM. 2. — M 18 — i° L'influence de ly augmentation de la température en profon¬ deur. — J’ai indiqué autre part (4) qu’on pouvait très légitimement supposer que la région actuelle de Viel-Salm avait été recouverte de dépôts dévoniens et carbonifères. L’hypothèse qui invoquerait seule ces influences d’augmentation de température et de pression résultant de la hauteur de la charge me paraît toutefois insuffi¬ sante. En effet, les sédiments salmiens de la Lienne doivent avoir supporté très sensiblement la même hauteur de sédiments dévo¬ niens et carbonifères ; ils montrent cependant un métamorphisme beaucoup moins accentué que ceux du même âge à Salm-Château. 2° Influence de la nature minéralogique de la charge et des conditions de dépôt . — A ce sujet, on pourrait faire observer que les arkoses si développées dans la région de Salm-Château font défaut ou sont mal représentées dans la région de la Lienne. L’étude des carrières de Salm-Château démontre d’ailleurs quelegedinnien inférieur est sujet à des variations relativement brusques de com¬ position. M. Gosselet a également indiqué, comme cause possible de métamorphisme, les conditions géographiques dans lesquelles les sédiments s’étaient formés, celles-ci ayant une influence sur la nature du plissement (*). 3° Particularités de tectonique détaillée. — M. Gosselet attache beaucoup d’importance aux failles des régions métamorphiques, accidents incontestables dans la région de Viel-Salm. Cependant une faille importante signalée par Dewalque au Nord de Viel-Salm et qui aurait supprimé une grande partie du revinien ne paraît avoir eu aucune action sur le métamorphisme, les phyllades et quartzites noirs présentant le même aspect au Nord et au Sud du massif devillien de Grand-Halleux. J’ai signalé à Salm-Château un boudinage des couches sem¬ blable à celui de Bastogne. Mais ce boudinage est-il uniquement le propre des régions métamorphiques ? Je l’ignore. 4° Particularités de tectonique générale. — Dumont avait beaucoup insisté sur l’existence d’une discordance de direction des couches salmiennes et dévoniennes à Salm-Château (3). La direction des couches d’ardoise étant toujours très difficile à déterminer* C) Lohest. Les grandes lignes de la géologie des terrains primaires de la Belgique. Ann. Soc. géol. , 1904. (2) Gosselet. Ann. Soc. géol. du Nord, t. XY, p. 104 et suiv. (3) Dumont. Terrain Ardennais et Rhénan, pp. 241, 242 et 24$. jïai chargé deux de mes élèves, MM. Apoloff et Tetiaeff, de vérifier son opinion en se basant sur l’allure des couches de coticule, qui r: : ' faZnv ■m. C une carrière dans une arkose grossière altérée dans laquelle sont intercalés des lits de schiste verdâtre transformé en argile blanche par décomposi¬ tion. Cette roche ressemble beaucoup à l’arkose de Poix et notam¬ ment aux blocs provenant de ce niveau que l’on rencontre au SE. de Smuid. La direction des couches est N. — 3o° à 5o°— W. et leur inclinaison de i5° au SW. (*) Je pense que la couleur rouge de ce schiste est due surtout à l’altéra¬ tion de la roche; à l’état sain celle-ci est verte m 63 — Cette direction et cette faible inclinaison des couches fait croire que l’affleurement est au voisinage de la charnière d’un pli. Il est probable qu’on se trouve en présence d’un anticlinal dont la charnière passerait au Sud de Libin. Mais je ne connais pas d’autre affleurement permettant de tracer le pli. J’ai dit qu’à la station de Libin, les grès altérés montrent une inclinaison nord ; ces grès ressemblent à ceux qui sont situés au- dessus de l’arkose de Gedinne au Terne de la Hêtre. Tl semble donc qu’on peut les raccorder en supposant un pli entre les deux affleurements et que, dans ces conditions l’arkose de Poix et l’arkose de Gedinne appartiennent au même niveau. H y a cepen¬ dant une objection à cette manière de voir. En effet, les quelques affleurements visibles entre la tranchée de Libin et le Terne de la Hêtre montrent tous une forte inclinaison vers le Nord, comme s’il s’agissait d’une succession normale de couches. Seul l’affleure¬ ment d’arkose à l’Est de Libin fait penser à l’existence d’un pli (l). S’il y a succession normale, l’arkose de Poix est supérieure à l’arkose de Gedinne. Je suis porté à croire qu’il s’agit bien de deux niveaux différents d’arkose; en effet, il suffit de comparer les coupes i et 3 (planche V) pour voir que les deux niveaux d’arkose sont à des distances très différentes de la base de l’assise de Saint- Hubert ; si l’on admettait que ces deux niveaux n’en forment en réalité qu’un seul, il faudrait supposer une diminution très con¬ sidérable vers l’Est de l’assise des schistes d’Oignies, ce qui ne paraît pas justifié. Si l’on arrivait à démontrer que l’arkose de Poix est l’équivalent de l’arkose de Gedinne, on serait amené à tracer une faille pour expliquer cette apparence de superposition de l’arkose de Libin à l’arkose du Terne de la Hêtre. Les affleurements trop espacés et le peu de variété des roches ne permettent pas de résoudre actuellement la question. Nous (*) Sur la carte géologique au 4 o oooe, on a représenté entre Villance et Libin, un dôme de schistes bigarrés Gc entouré de tous côtés par l’assise de S'-Hubert; le dôme est allongé de l’Ouest à l’Est et s’avance en une pointe étroite jusqu’au Terne-de-la-Hètre. Les inclinaisons mesurées aux divers affleurements montrent que les roches situées au Sud de ce dôme supposé, s’enfoncent vers le Nord sous les roches qui le constitueraient ; dans ces conditions, l’existence de ce pli parait fort problématique. allons voir cependant que l’existence de failles est extrêmement probable dans la région. Nous avons vu qu’aux environs de Smuid et de Poix, l’arkose décrit plusieurs ondulations qui paraissent incliner vers l’Ouest de telle sorte que les affleurements de cette roche ne dépassent pas la voie ferrée de Namur à Arlon. Au Sud de Smuid, on observe (voir fig. 3, pl. Y) l’existence d’un pli anticlinal très accentué dont le flanc sud comprend la bande d’arkose affleurant au kilomètre i/fi de la voie ferrée. Les couches renversées du versant nord de ce pli ne paraissent pas se prolonger à l’Est du chemin de fer; par¬ tout aux environs de Saint-Hubert et dans les nombreux affleure¬ ments de la route reliant cette ville à la station de Poix, les couches inclinent faiblement au Sud et de plus, je n’ai pas retrouvé le passage du banc d’arkose appartenant au flanc nord de l’anti¬ clinal. Par contre, l’arkose du versant sud du pli se prolonge à l’Est de la voie ferrée; en effet, à 8oom au SE. d’Hatrival, le long de la route de Bras, on observe de gros blocs d’arkose ; cette roche paraît former la crête dénommée Tliier-du-Poloque sur la carte topographique, mais je n’en ai pas vu d’affleurement. Je crois pouvoir conclure de ces observations que la disparition, à l’Est de la voie ferrée, des couches renversées du Sud de Smuid ne peut s’expliquer que par l’existence d’une faille mettant en contact, aux environs d’Hatrival, les couches inférieures à l’arkose de Poix, avec l’assise de Saint-Hubert. Il n’est, cependant, pas possible^ dans l’état actuel de nos connaissances d’indiquer d’une façon précise le tracé de cette faille. Reprenons maintenant la coupe de la voie ferrée au Sud de l’affleurement d’arkose de la borne 141 ; nous trouvons sur un kilomètre quelques affleurements de grès et de schiste inclinant au Sud de 200 à3o°; dans la tranchée au Nord de la station d’Ha¬ trival les couches ont, au contraire, une pente nord, mais au Sud de la gare, sur le versant Ouest de la vallée on peut observer une série d’affleurements de schistes verts bigarrés de violet foncé, accompagnés de quelques bancs degrés montrant une pente faible vers le Sud ; cette allure se continue jusque 1 kilomètre environ au Sud de la gare d’Hatrival où les couches s’incurvent en un m 65 — synclinal très peu marqué (*). En ce point, on observe le passage d’une faille très nette comme le montre la figure ci-dessous : A. Schistes bigarrés et celluleux. B. Grès grossier feldspathique avec un peu de schiste subordonné. F. Faille C’est cette faille qui, venant couper les couches surmontant les bancs d’arkose de la borne iZfi, empêche cette arkose de venir affleurer sur le flanc sud du synclinal. Les roches formant la lèvre sud de la cassure appartiennent à un niveau inférieur et reposent directement sur l’arkose et le poudingue de Bras, que l’on voit affleurer un peu au Sud, au contact du cambrien de Serpont* C’est probablement cette faille qui, en se prolongeant à l’Ouest de la voie ferrée, interrompt la bande de grès de la station de Libin et supprime le synclinal qui, théoriquement, devrait faire suite vers le Sud, au pli formé par l’arkose exploitée à l’Est du village de Libin. Comme le long de la voie ferrée, aux environs de la gare d’IIatrival, on ne voit que des roches supérieures à l’arkose, j’ai été obligé de supposer que l’arkose de l’Est de Libin forme un dôme allongé suivant la direction générale du plissement et dont l’extrémité occidentale nous est donnée par l’affleurement situé le long du chemin de Libin à Hatrival. Le tracé que je donne pour la région située au Nord du massif de Serpont, n’est peut-être pas à l’abri de toute critique ; il me paraît cependant tenir compte autant que possible de tous les faits C) Sur la carte géologique au i : 4o 000e, on a figuré à remplacement même de ce synclinal, un anticlinal de schistes bigarrés Gc entouré de part et d’autre par l’assise de Saint-Hubert. Il est évident que les roches bigar¬ rées, parfois celluleuses, que l’on observe en cet endroit font penser immé¬ diatement à l’assise d’Oignies; mais il est non moins évident que ces roches reposent sur celles qui affleurent au Nord de la station d’Hatrival. Par conséquent, ces dernières ne peuvent appartenir à un niveau plus élévé. — m 66 — observés. Il est à espérer que de nouvelles recherches viendront compléter nos connaissances sur ce sujet. CHAPITRE IV Le versant méridional de l’anticlinal de l’Ardenne Après avoir établi par l’étude de la structure du versant nord du grand anticlinal de l’Ardenne, que les schistes aimantifères de Paliseul sont l’équivalent des schistes de Mondrepuits Gb, et que l’arkose de Bras peut être considérée comme l’équivalent du pou¬ dingue de Fépin, je vais examiner rapidement la structure du versant sud de l’anticlinal ; cette seconde partie du travail est indispensable pour confirmer mes déductions tirées de l’étude du versant nord. La succession des couches gedinniennes au Sud du massif cam¬ brien de Rocroy a été nettement établie par M. Gosselet qui, dans la vallée de la Meuse, distingue la succession suivante de bas eh haut : a) Poudingue ; b) Schistes noirs de Levrezy ; c) Schistes bigarrés de Joigny ; d) Phyllades de Laforêt. La succession est, dans les grandes lignes, la même qu’au Nord du massif ; toutefois, les limites des assises sont moins nettement tranchées et leur épaisseur n’est pas la même de part et d’autre. Si l’on se porte vers l’Est, on voit les caractères de ces assises se modifier progressivement. M. Gosselet l’a fort bien compris en délimitant sur sa carte, d’une manière approximative, les divers faciès de l’assise de Saint-Hubert qui se succèdent dans cette direction. Au Sud de Gedinne, dans une coupe joignant cette localité à Alle- sur-Semois, on voit les schistes noirs de Levrezy bien représentés. Aux environs de Belle-Fontaine, ils passent insensiblement aux schistes de Joigny dont la teinte se modifie ; ces schistes ne sont plus bigarrés comme dans la vallée de la Meuse ; ils sont verts (*) et, vers le haut, passent progressivement à l’assise supérieure (x) A Gros-Fays, les roches de cette assise sont vertes avec bigarrures violet-foncé, rappelant ainsi l’aspect des schistes de Joigny. formée de schistes phylladeux verts et de quartzophyllades. C’est l’assise de Laforêt de M. Gosselet. Celle-ci, au sommet, passe, sans transition brusque, aux phyllades d’Alle appartenant à l’étage coblencien. Jusqu’en ce point, mes observations sont d’accord avec celles de M. Gosselet ; mais à partir d’ici, je ne puis me rallier entière¬ ment aux idées de l’éminent professeur. En effet, à l’Est d’Alle» M. Gosselet fait remonter vers le Nord les phyllades de Laforêt pour les raccorder aux schistes verts aimantifères de Pâli seul. M. Gosselet écrit, en effet ( L’Ardenne , p. 232) : « Les schistes de Paliseul sont le prolongement direct des phyllades de Laforêt, qui deviennent plus compacts vers l’Est, » Ayant cherché à montrer que ces dernières roches n'appartiennent pas au gedinnien supé¬ rieur, mais bien au gedinnien inférieur, je ne pouvais accepter la manière de voir de M. Gosselet. Pour essayer de vérifer mes conclusions en ce qui concerne l’âge des schistes de Paliseul, par l’étude du versant sud de l’anticlinal de l’Ardenne, j’ai relevé aussi exactement que possible, et en un grand nombre de points, la direction des couches. Celle-ci est approximativement WSW-ENE dans la vallée de la Meuse, et reste la même jusque aux environs de Vresse sur la Semois ; à partir de ce point, elle se modifie lentement, les couches s’incurvent et la direction devient E-W près d’Alle ; elle s’infléchit ensuite vers le S-E, redevient E-W aux environs de Bertrix, puis les couches se dirigent nettement vers le N-E. Il est à remarquer aussi que, dans toute cette région, l’inclinai¬ son des couches varie peu, si ce n’est tout au voisinage de la zone anticlinale elle-même où l’on observe, à certains endroits, notam¬ ment à l’Est de Paliseul, quelques molles ondulations. Il me paraît de toute évidence que les limites des assises doivent suivre l’allure des couches en direction. Nous avons vu que dans la vallée de la Meuse, on retrouve, dans le gedinnien, l’équivalent des assises du versant nord de l’anti¬ clinal. A la partie supérieure se trouvent des roches vertes, les phyllades de Laforêt que l’on sépare assez facilement, jusque la vallée de la Semois, tout au moins, des phyllades d’Alle du coblen¬ cien. Ceux-ci sont exploités dans la vallée de la Semois et des ardoi¬ sières sont ouvertes à deux niveaux ; les exploitations du niveau — m 68 — supérieur sont les plus importantes et meme les seules en activité actuellement. Si l’on suit les couches en direction, on trouve les ardoisières de lez-jouet dans le prolongement des précédentes, dans la vallée du ruisseau de Fays-les-Veneurs, au Nord du hameau de La Cornette. Ici encore, des exploitations sont ouvertes à deux niveaux diffé¬ rents. Les ardoisières d’Alle et de La Cornette appartiennent-elles exactement au même niveau stratigraphique ? Il serait diffi¬ cile de le dire avec certitude. Si ces niveaux ne sont pas identiques, ils sont cependant très voisins. C’est, d’ailleurs, l’interprétation de la carte géologique qui range les ardoisières d’Alle et de lez-Jouet à la base de l’assise Cbib ; l’ardoisière de Rougebe, aujourd’hui abandonnée, est au contraire placée à la partie supé¬ rieure de Cbia. S’il en est bien ainsi, les roches situées au Nord de ces ardoisières, notamment les schistes de Bertrix et de Libra- mont, appartiennent non pas à l’étage coblencien, mais à l’étage gedinnien. C’était d’ailleurs l’hypothèse de M. Gosselet et je suis heureux de pouvoir apporter des arguments en faveur des idées du vénéré professeur qui a tant contribué à faire connaître la géologie de l’Ardenne. La seule différence qui existe entre la manière de voir de M. Gosselet et la mienne, c’est que M. Gosselet range dans le gedinnien supérieur toutes les roches qui affleurent autour du massif de Serpont ; pour lui, ce sont des faciès différents d’une même assise, l’assise de Saint-Hubert, qui repose directement sur le cambrien de Serpont ; pour moi, autour du massif de Serpont, toutes les assises du Gedinnien sont représentées comme elles le sont autour des massifs de Rocroy et de Stavelot ; ce n’est pas seulement dans l’assise de Saint-Hubert qu'il y a des variations de faciès, c’est dans tout le gedinnien. Evidemment, la délimitation des assises gedinniennes devient, dans ce cas, très difficile, voire même tout à fait théorique. Sur la carte géologiqueaui : 40 000e, la limite supérieure du gedin¬ nien suit, jusque Rocliehaut, la limite séparative des assises Cbia et Cbiby mais à partir de ce point, elle s’en écarte de plus en plus, remontant rapidement vers le NE jusqu’à mi-distance entre Anloy et Ocliamps pour prendre alors la direction W -E et atteindre le bord sud du massif de Serpont. Dans toute cette région, la direc¬ tion des couches, mesurée aux affleurements, est toujours très voisine de la direction E-W et la pente est constante vers le Sud ; il ne paraît donc pas rationnel de donner à la limite supérieure des assises une direction oblique à la direction des couches. Certes, la pente est en général un peu moindre qu’au Nord d’Alle, mais la différence d’inclinaison n’est pas suffisante pour expliquer un élargissement aussi considérable de la zone occupée par l’assise inférieure du coblencien. Dans la carte jointe à son mémoire sur le mode de gisement et l’origine des roches métamorphiques de la région de Bastogne, M. Stainier adopte une allure analogue à celle de la carte au i : 40 000e. Toutefois, entre Fays-les-Veneurs et Jelionville, au lieu de donner à la limite supérieure du gedinnien une allure régulière, il lui fait décrire une série de replis, allure qui indiquerait l’exis¬ tence de plusieurs plis secondaires assez fortement accusés. Je dois avouer que, pour ma part, je n’ai constaté aucun indice de l’existence de plis semblables ; partout, j’ai relevé des inclinaisons faibles vers le Sud ; ce n’est qu’entre Jelionville et Framont que j’ai observé quelques pentes très faibles (5 à io°) vers le Nord, ce qui montre la présence, au voisinage de l’anticlinal principal, très surbaissé, d’une ondulation secondaire, peu importante d’ailleurs. J’ai établi, dans un chapitre précédent, que les schistes aiman- tifères de Paliseul appartiennent à l’assise de Mondrepuits Gb- Cette interprétation serait certes discutable, s’il fallait maintenir dans l’étage coblencien les roches comprises entre Aile, Serpont et Bertrix, comme l’indique la carte géologique. Mais j’ai montré que l’on peut, selon toute vraisemblance, raccorder les ardoisières d’Alle de la base du Coblencien à celles situées entre Fays-les- Veneurs et La Cornette, en suivant la direction des couches ; dans ces conditions, il faut ranger dans le gedinnien les roches de teinte généralement foncée comprises entre Aile, Serpont et Bertrix II y aurait, ainsi, au-dessus des schistes de Paliseul, sur le versant sud de l’anticlinal de l’Ardenne, une épaisseur suffisante de ces roches pour qu’on puisse y trouver l’équivalent des assises d’Oignies et jde Saint-Hubert. M 70 CHAPITRE V La faille de Serpont La faille de Serpont met en contact le coblencien avec le cam¬ brien, au Sud du massif de Serpont. Cette faille 11’était pas indiquée par Dumont, ni par M. Gosselet. Elle a été tracée par M. Malaise lors de son levé de la planchette de Libin-Bras de la carte au 1 : 40 000e. Si l’on admet que les roches des environs de Libramont sont coblenciennes, l’existence de la faille de Serpont n’est pas douteuse. Nous avons vu, dans le chapitre précédent, combien cette inter¬ prétation, basée uniquement sur des caractères pétrographiques et notamment sur la couleur des roches, est sujette à caution. Il est bon de faire observer tout d’abord que la faille de Serpont n’a été imaginée que pour expliquer le contact du cambrien avec des roches différentes, comme aspect, de celles qui reposent sur ce terrain au Nord du massif de Serpont. Sitôt que les roches considérées comme coblenciennes sont mises en contact avec du gedinnien et non plus avec du cambrien, la faille n’a pas été pro¬ longée. Sans la présence du cambrien, la faille de Serpont n’eût donc pas été tracée. Ces considérations nous montrent que l’existence de cette faille est loin d’être démontrée. La carte géologique 11’indique pas la présence de l’arkose au Sud du massif, alors que cette roche est renseignée presque sans inter¬ ruption au Nord et à l’Ouest du cambrien, ainsi qu’en un point de sa limite Est. Au Sud du cambrien, la région est couverte de bois et les affleurements sont rares ; il est donc très compréhensible que la présence de l’arkose ait pu échapper aux observateurs. D’après les affleurements connus, cette formation de base du gedinnien est à plus gros éléments au Nord, où l’on trouve du poudingue, tandis que vers le Sud, son grain devient plus fin, circonstance qui explique que sa présence soit plus facilement dissimulée. Je ferai remarquer à ce sujet, que M. Gosselet a signalé la pré¬ sence de l’arkose dans la tranchée du chemin de fer au Sud du dernier pli secondaire de cambrien ; cet affleurement n’est plus visible aujourd’hui. D’autre part, dans les tranchées de la nouvelle voie vicinale de Libramont à Amberloup, on voit affleurer l’arkose au lieu dit Les Aisances, un peu au Nord de la quatrième borne kilométrique de la route de Recogne à Houffalize. ■ f \‘r ' Il n’y a donc pas de raison pour supposer que l’arkose de Bras n’entoure pas d’une ceinture presque complète, le massif cambrien de Serpont. Aussi, le tracé de la faille de Serpont est de moins en moins justifié. Si même on voulait expliquer par une faille l’absence d’arkose sur une partie de la bordure sud du massif de Serpont, cette faille, étant donné la présence de l’arkose au lieu dit Les Aisances, n’aurait plus qu’une importance tout C à fait secondaire. Je viens donc de montrer le peu de probabilité de l’existence de la faille de Serpont par des considérations se rapportant au massif de Serpont lui-même. On voit que ces considérations conduisent au même résultat que les observations faites sur le gedinnien de la région qui nous ont montré que la limite supérieure de cet étage doit être reportée bien au Sud du tracé que lui assigne la carte géologique au i : 40 000e et suivre, au contraire, le tracé admis par M. Gosselet. CHAPITRE VI Le gedinnien à l’Est du massif de Serpont Mes recherches ont porté principalement sur le gedinnien com¬ pris entre les massifs cambriens de Roeroy et de Serpont. J’ai étudié avec moins de détails le prolongement de la bande gedi- nienne de la Haute- Ardenne à l’Est de ce dernier massif. Mes observations ont cependant été assez complètes aux environs de Remagne, et je terminerai mon travail par quelques considérations sur cette région si intéressante au point de vue géologique. En aval du Moulin de Remagne, sur la rive droite de l’Ourthe, les beaux affleurements situés au voisinage de la chapelle de Lorette sont formés d’arkose sériciteuse passant au quartzite; la direction des couches est approximativement N< 20° W. et la pente de io° vers l’Est. Immédiatement au Sud du Moulin, on voit de beaux affleurements d’arkose dont l’allure est N. 5o° E. avec pente io° SE. Les couches décrivent donc une courbe autour du M 72 moulin, formant ainsi un dôme très surbaissé (1). Cette formation repose sur des phyllades verts avec intercalations lenticulaires d’arkose sériciteuse et sous ces phyllades apparaît une autre masse d’arkose à gros grains, de couleur claire, très feldspathique et tourmalinifère ; cette roche est exploitée dans les terrains communaux de la Hazelette. On en voit un autre affleurement au pied de la montagne sur la rive droite du ruisseau de Freux en face de la 11e borne de la route de Recogne à Houffalize; en ce point j’ai mesuré l’allure suivante : d = N. 700 W., i = 25° SW. Sur la rive gauche du même ruisseau, à l’endroit où la voie du chemin de fer vicinal quitte la grand’route, on peut observer dans la tranchée un affleurement d’arkose très décomposée ; la stratification est peu nette, mais les couches paraissent être fort peu inclinées. Le long de la grand’route près de la limite des communes de Freux et de Moirey, on observe également des blocs d’arkose. Il y a donc aux environs de Remagne, deux niveaux d’arkose séparés par une masse de schistes verts contenant eux-mêmes des lentilles d’arkose. En fait donc, cette formation atteint ici un développement très considérable. Quand à l’allure tectonique de cette région, il résulte de l’en¬ semble des observations, que l’arkose se présente sous forme d’un dôme très surbaissé et allongé de l’Ouest à l’Est. M. Stainier, au contraire, estime que, à la Hazelette, deux bandes d’arkose formant la base des schistes de Saint-Hubert, viennent se réunir et appartiennent aux deux flancs d’un pli uniclinal. Je dois dire que pour ma part, je ne vois aucun argument en faveur de cette manière de voir et que l’allure si tranquille des couches près de la chapelle de Lorette me paraît en contradiction avec l’existence, à moins d’un kilomètre à l’Ouest, d’un pli fortement écrasé. Dans quelle assise doit être rangée la formation d’arkose de Remagne et de Freux? M. Gosselet la range dans l’assise de • ;. i ) . î. ,/ ; .. \ \ ■ À. • • ■ ‘ • ' 0) M. Stainier a décrit d’une manière très complète les affleurements dont il s’agit ici (Voir compte-rendu de la Session extraordinaire de la Société géol. de Belgique tenue à Eupen et à Bastogne du 29 août au 3 septembre 1908, par MM. Lohest, Stainier et Fourmarier. — Ann. Soc. géol. de Belg . , t. XXXV, Bull., pp. 38g et suiv.). Saint-Hubert; M. Stainier est du même avis et il considère que le niveau inférieur est l’équivalent de l’arkose de Bras. C’est l’opi¬ nion qu’il a émise au cours de l’excursion de la Société géologique de Belgique en 1908. D’ailleurs, dans la légende inscrite sur la planchette de Sainte-Marie-Sibret, dont-il est l’auteur, M. Stainier distingue dans la région deux niveaux d’arkose : un niveau supé¬ rieur qui n’est autre que l’arkose de Remagne et un niveau infé¬ rieur, l’arkose de Freux, formant la base de l’assise de St-Hubert, En ce qui me concerne je crois préférable de réunir ces deux niveaux dans un même ensemble puisque les roches qui les . séparent contiennent encore des lentilles d’arkose et que ce dépôt n’atteint pas, ailleurs, l’importance qu’il possède à Remagne. Je suis d’accord avec M. Stainier pour admettre que cette formation est l’équivalent de l’arkose de Bras. M. Stainier a d’ailleurs fait remarquer la ressemblance de cette dernière avec le niveau inférieur de l’arkose de Remagne. J’ajouterai que, dans la tranchée du chemin de fer de Namur- Arlon, on voit de très beaux affleurements de l’arkose de Bras; or, en relation avec celle-ci, on observe des bancs de schiste phylladeux, zonaire, ayant une très grande ressemblance avec les schistes affleurant près du Moulin de Remagne. Cette observation me paraît être un argument de plus en faveur de l’identification des deux formations. j ;i ~ £ '. a ~ • - î Dans ces conditions, l’arkose de Remagne ne serait que la réapparition au-delà d’un synclinal transversal, de l’arkose de Bras qui entoure le massif de Serpont. D’ailleurs, si l’on trace une coupe SW -NE., allant de Seviscourt à Freux-Menil, 011 voit l’arkose de Bras s’enfoncer doucement vers le NE. sous les roches plus récentes; en arrivant à Freux-Menil, l’arkose de Freux apparaît inclinant au SW. et s’enfonçant par conséquent sous les mêmes roches ; il semble donc rationnel de dire que les deux bandes d’arkose appartiennent au même niveau stratigraphique. Mais, j’ai cherché à montrer précédemment que l’arkose de Bras appartient au gedinnien inférieur, assise de Fépin, et non pas au gedinnien supérieur, assise de Saint-Hubert. Dans ces condi¬ tions, il en serait de même pour l’arkose de Remagne. Cette assimilation de l’arkose de Remagne à l’arkose de Bras et par conséquent au gedinnien inférieur n’est pas sans impor- — M 74 — tance au point de vue de l’interprétation de la structure de toute la région. Si l’arkose de Remagne appartient bien, comme je le crois, à un niveau inférieur du gedinnien, l’extension de cet étage vers l’Est doit être bien plus considérable que ne l’indique la carte géologique. Sur la carte jointe à son ouvrage : L' A r demie , M. J. Gosselet a prolongé de gedinnien à l’Est de Remagne sous forme d’une longue bande dirigée SW. -NE., se terminant en pointe au voisi¬ nage de la frontière du Grand-Duclié de Luxembourg et dont la limite passe par le Sud de Houmont, Foy, Micliamps, Mageret, Assenois, Petite-Rosière et Verlaine. Je suis également d’avis que le gedinnien se prolonge bien au- delà de Remagne, mais je n’ai pas étudié suffisamment la région pour me hasarder à le délimiter. Je suis porté à croire que la limite sud assignée par M. Gosselet à cet étage est à peu près exacte, mais je pense que la limite nord devrait être légèrement modifiée et passer un peu plus au Nord que ne l’indique M. Gosselet. Il est à souhaiter que de nouvelles recherches nous apportent la solution de ce problème. [22-V11-1911] Le gedinnien de l’anticlinal de l’Ardenne, entre les massifs cambriens de Rocroy et de Serpont, par P. Fourmarier. Rapport de M. C. Malaise, Ier rapporteur . J’ai lu et étudié, avec d’autant plus d’intérêt le travail de M. Fourmarier, que j’ai levé cartes et parcouru le pays dont s’occupe notre jeune et actif confrère. Les faits qu’il a observés et les déductions qu’il en tire, me paraissent amener une meilleure explication de la disposition assez compliquée du gedinnien, dans cette partie de L’Ardenne. « Dans une région aussi difficile que celle qui nous occupe, dit M. Fourmarier, la carte géologique détaillée, a été levée par plusieurs géologues, MM. Gosselet, Malaise, Stainier, Forir et Donnai ; on comprend que dans ces conditions, elle n’ait pas été faite suivant une unité de vues aussi parfaite qu’une carte entière¬ ment tracée par un seul auteur. » Une révision de ces cartes nous paraît une nécessité de premier ordre, et nous appelons sur ce point l’attention du Directeur du Service géologique et du Gouvernement. M. Fourmarier nous paraît avoir démontré que les schistes aimantifères de Paliseul, et quelques autres considérés comme schistes de St-Hubert Gd , sont au contraire inférieurs aux schistes bigarrés d’Oignies, et sont les équivalents des schistes fossilifères de Mondrepuits Gb. J’adopte avec d’autant plus de satisfaction cette manière de voir, que j’ai rencontré dans des roches, que j’admets comme Gb , près du massif de Serpont, des restes de divers fossiles. L’auteur du mémoire qui nous occupe, discute les opinions et hypothèses émises par MM. Dumont, J. Gosselet, G. Dewalque, X. Stainier, sur le dévonien inférieur qui entoure le massif de Serpont. ANN. SOC. G KOI.. DK BKI.G. , T. XXXVIII. MKM. , G. Il étudie et donne des coupes intéressantes sur les roclies dévoniennes des deux versants de l’anticlinal de l’Ardenne. Il a conclu ce que les schistes de Paliseul n’appartiennent pas au gedinnien supérieur, assise de St-Hubert Gd , mais bien au gedinnien intérieur, assise de Mondrepuits Gb, surmontant par conséquent l’assise de base ou assise du poudingue de Fépin. » J’ai eu à différentes reprises l’occasion de dire que je' considérais actuellement le poudingue et l’arkose de Bras, qui se trouvent près du massif de Serpont, comme de même âge que celui de Fépin. M. Fourmarier discute la faille de Serpont, laquelle n’est guère bien justifiée avec les explications actuelles. U s’occupe du gedinnien à l’Est du massif de Serpont. Quant aux arkoses dont la position a été fort discutée, le dernier mot ne nous paraît pas avoir été dit a leur sujet. Pour M. Four¬ marier les arkoses de Remagne et de Freux seraient les équi¬ valents de celles de Bras : elles constitueraient aux environs de Remagne un petit massif ovoïde allongé Est-Ouest. Quant aux arkoses de Gedinne, de Poix et autres, il peut y en avoir dans les schistes bigarrés d’Oignies et dans les schistes de St-Hubert. Je termine en félicitant M. Fourmarier pour le beau travail qu’il vient de nous donner. Gembloux, 12 juin 1911. C. Malaise. Recherches sur les formules et la constitution moléculaire des minéraux, PAR y,, DE pORLODOT. Dans un travail précédent, la formule p. (* = IOO) a été appliquée aux carbonates rltomboédriques. Si l’on suppose que le volume V varie seulement avec l’angle du rhomboèdre d’une espèce à l’autre, on obtient des valeurs quelque peu diffé¬ rentes les unes des autres. En réalité si n reste constant, c’est-à- dire si chaque molécule physique est constituée pour ce cas des carbonates de 6 molécules chimiques, les arêtes du solide qui sont assimilées aux mailles du réseau varient, mais légèrement, d’une espèce à l’autre et restent voisines d’une valeur égale à l’unité. Il est possible d’appliquer la formule dans les mêmes conditions à d’autres minéraux rliomboédriques et de calculer la valeur correspondante de n. Lorsque l’on veut aller plus loin et l’appliquer à d’autres systèmes, le calcul se complique du fait qu’il faut y introduire des données cristallographiques. Dans le système orthorhombique par exemple, les arêtes de base seront différentes de la hauteur. Cependant on peut supposer que le paramètre c correspond à cette hauteur du prisme pourvu qu’on l’exprime en fonction de l’arête de base. De plus, on le réduira, si c’est nécessaire, par une multiplication fractionnaire simple à une valeur voisine de l’unité. La chose devient plus compliquée encore pour les systèmes clinorhombiques et clinoédriques. Pour le système cubique, dans l’hypothèse où nous nous plaçons la maille cubique aura des arêtes peu différentes de l’unité. Dans la pratique cependant, comme il s’agit de rechercher le nombre de molécules comprises dans la maille il suffira, comme on verra plus loin, de supposer que les angles seuls réduisent le volume, pour obtenir une valeur approchée de — . 2 Il convient de rappeler ici quelques propositions qui ont été énoncées par différents auteurs concernant le volume moléculaire ou volume spécifique. On appelle ainsi le rapport du poids moléculaire à la densité. On remarque que la formule peut s’écrire V p : d k = il 2 or P d V m la formule peut donc s’écrire n 2 Le problème consiste donc essentiellement à calculer n en supposant que Y le volume de la maille a des arêtes qui pour toutes les espèces conserve une valeur sensiblement constante. Rappelons ici les propositions énoncées par Teliermak (1). a Pour des séries de substances isomorphes, a une même dif¬ férence de composition, correspond une même différence du vo¬ lume spécifique (moléculaire). » « Des substances isomorphes de même constitution forment au point de vue de leur volume spécifique des séries parallèles.» Voici quelques exemples à l’appui de ce dernier énoncé. Sys tème h exagon a I . Arsenic Antimoine Bismuth n : c î : i,4o25 i : i,3oG8 » i : i,3o35 I7i9 ai, 5 Système Wulferuli P b Mo ü4 ;> : Stolzite P h W 04 « Scheelite Ca W 04 » quadratique. c — i : î ,6787 < il ÜT O = i : i,5647 55,3 — i : 1,5272 47,5 ('J Traduit de l'allemand du livre de A. Arzruni. Beziehungen zwischen Krystallform und chemischer iZusammensetzimg, p. ia4- — m 79 Système ortliorhombique . Aragonite C a CC| a : b : : c — 0,6229 : : 1 : 0,7208 A m — 33,9 Cerusite P b COy — o,6n>2 : 1 : 0,7280 4o,6 à 4M Strontianite S r C03 » = 0,6090 : 1 : 0,7239 4o,8 à 4ci Withérite Ba C03 » — 0,5949 : 1 : : 0,741 3 40,7. Rappelons également la loi énoncée par Sclirauf qui introduit la notion du volume-cristal. 4 Si l’on appelle y i: (a. b. c ) le volume-cristal, volume d’un ellip¬ soïde (qui à un facteur près est le volume a. b. c de 3 para¬ mètres) ; on trouve que les volumes-cristal des substances appar¬ tenant à des séries isomorphes forment une série dont les termes croissent ou décroissent en même temps que les volumes molé¬ culaires. Enfin une loi relative aux duretés , également énoncée par Sclirauf. « Pour des substances appartenant à des séries isomorphes la dureté est inversement proportionnelle au volume moléculaire^). » Corindon az2 03 \ ,m — 25,3 Dr 9 Oligiste Fe2 03 3o,6 5,5 — 6,5 Diaspore h2 az2 04 35,4 6,5 7 Manganite h2 M/?204 4o,7 4,o — 5,o Arsenic i3,i 3,5 Antimoine 18,0 3,o — 3,5 Bismuth ' 21,1 2,0 - 2,5 Pour ce qui concerne l’application de cet énoncé à ce dont il est question ici, on observera en général, ainsi qu’on le verra plus loin, que pour des minéraux très durs, les longueurs qu’on calculerait pour arêtes sont plus petites que l’unité et généralement plus grandes pour des corps de faible dureté. Une série de substances minérales, calculées ci-après, permet de comparer leurs valeurs aux duretés correspondantes. (9 Même auteur, p. 160. Il ne s’agit ici que de la dureté moyenne comme on l’entend généralement. Cette loi n’est donc qu’approchée. / Système orthorhombique Y n XY . C. sin cp P d cp T Anhydrite C a S04 135,73 2,963 96°27' Anglésite P b S04 302 , 2 I 6,3 16 io3°43',5 Marcassite Fc S2 119^1 4,® 1 o5°5' Lollingite Fc Aso 206,68 7,3o I I 2°27 Mispickel Fc S As 162,76 6,00 1 1 i°47 xyz O sin — 2 1,0008 1,2894 1,2342 i,233i 1,1882 XŸ C 1 ,0730 0,8008 o,99o4 1,0044 1,0127 1 ,0 ioo 1,0696 1,0860 1 ,0690 1,0419 n 2 3 0) Aragonite Ca C03 99,75 2,94 I l6°I2' 1,0809 1,0733 Cérusite P b C03 266,24 6,674 1 1 7°i 4' i,o845 1, i386 n = 3 (*) c' = 2 c Monti- cellite ÇaMg-SiO* i56,02 3,i5 i33°6' i,i5i6 0,9876 Forstérite Mg-2 Si 04 i4o,o5 3,3o i3o°9' 1,1714 0,9221 3 cp COS — L Système rhomboédrique V Ct3 2 2 CD Q 1 0,9849 3-4 i,o54i i,o433 0,9795 S1I11 n 2 = 3 P d C5 i a Dr Cal cite Ca C03 99,75 2,714 io5°5' 1,0674 3 Smithsonite Zn CO3 124,96 4,4o i07°4o' 0,9815 K O , ; - •• . n 2 Pyrargirite A^3 S b s3 538,52 5,85 io8°42' 1,0108 2,5 Proustite A^3 As S3 493,82 5,57 io7°48' 0,9953 2,5 — = 3 2 Corindon A Z, 03 101,96 4,10 86°4' 0,9094 9 Oligiste Fe2 03 169,64 5,20 86° 0,9757 6 Ilménite Fc T Z G. 151,76 4,90 85°3i' 0,9795 5,5 Pyro])hanite Mn T/ 03 i5o,68 4,54 85°54,5 1,0016 5 Dr 3-3,5 2,76-3 6—6,5 0—0,0 5,5—6 3-3,5 (l) Pour s’expliquer l’arrangement des molécules dans ces cas, il faudra suppo¬ ser que deux atomes sont situés sur l’axe comme on verra plus loin p. 82. M 8l — Système quadratique V = a2. C n - = 2 2 P d , 2 C — — c 3 H c Dr Ami Item te P b Mo 04 366,.i 3 6,75 T , o5 I 4 1 ,01 o5 1 ,0624 2,75-3 Stolzite P b AV 04 453,83 8,00 1 ,0445 1,0280 1,0762 2,75-3 Scheelite Ch W U4 287,35 6,00 1,0240 0 0,9780 1 ,0014 5 » 3 c = — c 0 Zircon Zr Si ()4 182,57 4.70 0.96054 0,8898 0,8547 7'5 T h or i te T 7i Si 04 324,17 5,3o 0,9603 1 ,0842 1,0412 — .= 4 2 , 3 c — — c 2 Cassitérite S n 02 i49527 7,°o i ,008 3 0,9458 o.o536 6-7 Rutile Ti O, 82,17 4,25 0,9662 0,9285 0,8971 6,5 Plattnérite P b O, 238,3 1 8,5o 1 ,0146 r,o338 1 0489 5 Polianite M/î 0-2 86,72 4 '99 0,9971 0.8866 c vl- CC 00 6 6,5 Système hexagonal V = a2 c siji 6o° Emeraude G/3 A/2(S/ 03)6 538,43 2,70 C — 2 f 0,9978 j 0,91 03 Système cubique <1 II 3 n 2 2 a Dr Spinel Mg-A Z2 04 141,86 3,75 0,9112 8 Hercvnite Fc Al 2 04 173,80 3,925 0,9603 7,5-8 Gahnite Z n A U 04 i83,o3 4,oo 0,9335 X 1 xn A Magnétite Fe Fe2 04 281,48 5,i8 0,9632 5,5— 6,5 Chromite Fe Cr2 04 224,62 4,07 0,9943 5,5-6, 5 n 2 4 Pyrite Fe S2 119,84 4,967 0,9882 6—6,5 Cobaltine Co S As 165,62 6,i5 I,025i 5,5 Smaltine Co A s2 208,54 6,60 1,0802 5,5 M 82 Dans les pages qui suivent le but sera d’interpréter les valeurs calculées pour n d’après la formule posée. Pour cela, on supposera le volume idéal détaché d’un cristal : ce volume contient n molécules. Cela revient à dire que le réseau est supposé déplacé de façon que chaque agglomération de mo¬ lécules ait son centre de gravité au centre du volume (!). Ce serait le cristal minimum ou le plus petit nombre de molécules qui par répétition constituent un cristal avec son réseau chargé de molécules. Les éléments atomes ou molécules de ce volume devront dans ce cas rendre compte de la symétrie que l’on observe dans le cristal. Prenons le cas de la dolomie par exemple, dont les éléments de symétrie sont (A3, C) ceux du groupe rhomboédrique anormal. Dans l’hypothèse où l’on aurait affaire à un sel double, 3(CaMg‘C206) ne suffiraient pas à expliquer la symétrie puisque de toute nécessité il faudrait 3 Ca et 3'Mg* situés ou non dans 2 plans et la répétition de ce groupement parallèlement à lui- même donnerait un cristal non centré. o Dolomie — A3, C 3. Ca Mg ( C2 06) Cristal de Dolomie (2) m : 4.4. 1 ; n : 8. 16. 3 ; r : 1.1.1 ; o : 0.0. 1 Il faut donc que le volume inférieur renferme le même groupe¬ ment mais opposé au premier. La figure ci-dessus montre que cette hypothèse est géométriquement admissible. Tous les volumes (1) Le réseau est toujours centré. (2) Tlieodor Liebiscli : G. der Physicalischen Krystall ographie p. i33. — m 83 — ne seraient, dans ce cas, pas identiques mais seulement sem¬ blables. Cette réserve étant faite, d’après les calculs qui ont été effectués, il est possible d’énoncer les propositions suivantes : i° Dans un volume tel qu’il est considéré, les molécules ou parties de molécules situées autour d’un axe multiple sont en nombre égal à celui qu’exprime la symétrie de l’axe. De plus, il peut en exister sur l’axe et celles-ci sont alors généralement en nombre pair. 2° Il suffit de considérer les atomes qui jouent le rôle de métal dans les molécules et ce, indépendamment de la façon dont ils sont combinés. En général, ils sont en nombre égal au degré de symétrie de l’axe ou au double de ce nombre. On comprendra la portée de ce dernier énoncé en comparant les résultats fournis par la Sidérose, la Willémite et la Pyrargirite. Les chiffres obtenus — cale. = 2,97 — i,5o et 0,97 sont appro- cliés ; 11 devant de toute nécessité être entier, on aura Fe C 03 n = 6 j ry o ^ O f SOit 2 X 3 -R. Z/i2 Si O* n = 3 . c, 0 . R étant l’atome métal. Ag’s S6 S3 n = 2 ) Les différences se reportent comme on l’a vu sur les arêtes du volume. Dans le système quadratique on aura par exemple : Zircon Z r S i 04 — 2 cale. 2,20 — =2 2 Scheelite CaW 04 2,14 — 2 Phosgerite P b2 CZ2 Co3 1,25 — 1 Xenotime ypo4 2,01 = 2 soit 4 R. Pour le système hexagonal on supposera toujours un volume hexagonal dont l’arête de base est l’unité. Le paramètre c sera calculé en fonction de cette longueur. Il est commode dans les calculs de supposer l’hexagone composé de trois prismes orthorliombiques de 120°. Ainsi V Emeraude avec la formule A72 G/3 (Si 03)6 = p donne pour - une valeur approchée 0,43 pour le prisme de 120°. Si on V suppose que la valeur réelle est — = o,33 = ~ , on aura dans l’hexagone 6 G/. (A/2)2. (Si* 06)e . Cette façon conventionnelle d’écrire la formule rend compte sans peine de la symétrie du cristal ; on affectera les atomes métal situés, d’après l’énoncé qui précède, sur l’axe, d’un exposant en général égal à 2. Le groupe des phosphates hexagonaux fournit les données suivantes : Apatite Ca4 C a Fl (P04)3 — 602,89 Pyromorphite FbA Fb Cl (P04)3 = 1861,72 Mimétite Pb4 P b Cl (As04)3 — i5i3,54 Vanadinite Pb4 Fb Cl (V04)3 =1412,44 La valeur adoptée sera 2 0 Ce qui permettra d’écrire la formule 6 Ca. Ca2(CaF/)2(I L’exemple de la Friedelite est également intéressant. Ce minéral est généralement considéré comme isomorphe avec la Willémite. Le calcul cependant donne pour la formule H7 M/î4 Mn C/(Sz'04)4 une valeur de — fort rapprochée de ^ de telle sorte que trois vo- lûmes rliomboédriques seraient nécessaires pour contenir le com¬ plexe moléculaire. Si on suppose que ce minéral est hexagonal (hémiédrique), les 3 volumes étant assimilés à des prismes de 120% il en résulte que » H14Mn8Mn2C/2(Sz04)8 doit être interprété comme nous l’avons dit. H 14 = 3 x 4 + 2> M/i 8 = 3 x 2 -f 2, (Si 04) 8=3 X 2-f 2 soit 3 [H4 Si 04. M/ï2 Si 04] (H. Mn. (Mn Cl) Si 04)2 ou bien 3 [H4Mn2(Sï2 08)] H2 (Mn C/)“ M/12 (Sz2 08) , Il ne peut être question de discuter ici chaque cas particulier. Le système hexagonal fournit un exemple cependant intéressant de formule compliquée dans la N epliéline qui appartient au groupe tétartoédrique caractérisé par A6 . y n d = 8,28 — • cale. 2 = ^4 = 7,26 = 7,00 0,409 o,3o3 o,3oo c.3o6 de l’apatite : ?04)«. — m 85 — } La formule K2Na6 A/8 Sï9034 = i23o donne avec la densité 2,6 une valeur de — calculée pour l'hexagone de 0,46 ce qui permet d’écrire n = 1 et la formule symétrique 6 [Na. A/] (Si 04)6. (K2 (Si 04) (S/ 03)2 A/2)d. Certains résultats obtenus pour des minéraux appartenant au système quadratique doivent être signalés dans ce travail. Il arrive par exemple lorsque la formule est complexe que la valeur trouvée pour — est fractionnaire. Il faut alors supposer que quatre volumes sont réunis autour de l’axe pour former un volume mul¬ tiple. Le cas est en tous points semblable à celui du système hexagonal. Nous avons supposé l’hexagone idéalement divisé en trois parties. Nous aurons ici quatre prismes formant un ensemble. A ce point de vue il n’est pas sans intérêt de rechercher la formu¬ le symétrique de la Marialite qui, comme on sait, constitue avec la Meïonite des minéraux intermédiaires dont la formule générale peut s’écrire n Me/n Ma. A ->N> ! % 1 ^ C? * *C/ et Ca*A/6Sz6 0 25 , ces minéraux donnent pour ~ des valeurs s’approchant de ~ de telle sorte que l’on pourra mettre en regard les deux formules équivalentes, chacune d’elles comprenant 4 volumes. On peut parallèlement exprimer les formules de l’Albite et de l’Anorthite dont les volumes quelque peu plus grands que l’unité contiennent deux molécules NaA/S/808 et CaA/2Sz’208 (1). De telle sorte qu’on pourra rapprocher les formules mises sous la forme ci-après. / - ? L. t fi1 ojjçjf0' I /Si - (Si 0,/jzAl I Albite. / (&■2 s’annulait, c’est-à-dire si les cristaux minimums se touchaient, ce qui amènerait à dire que des molécules de deux cristaux minimum coïncident, ce qui est inadmissible. Il est au contraire probable que v.2 est grand vis-à-vis de (n u 4- *h)- La formule serait exacte en convenant que V est le volume de la maille, car alors ce volume égale (n u + v{ 4- i?4) et le premier membre devient {n v 4- v{ 4 Ut) n p (n v +kt>, + y,) p = n. Cela implique l’hypothèse, sans doute logique, que ce sont les angles et longueurs relatives des arêtes de la maille que la cristal¬ lographie donne. Mais dans ces conditions la formule n’est d’appli¬ cation certaine que pour une partie seulement des systèmes cris¬ tallins. Il convenait en tout cas de faire remarquer que la formule comportait l’hypothèse ci-dessus. Cette hypothèse de M. de Dorlo- dot équivaut donc à dire que le rapport des dimensions de la maille à celles du cristal minimum est une constante et que les angles correspondants des polyèdres dessinés par la maille et le cristal minimum sont les mêmes. D’autres réserves doivent encore être faites au sujet des appli¬ cations que fait M. de Dorlodot de la formule : — = n. P En passant et pour éviter toute confusion, faisons ressortir l’expression assez impropre de volume moléculaire qu’il 11e faut pas confondre avec le volume de la molécule , car les densités à considérer sont totalement différentes. Dans l’autre forme de la même formule employée par l’auteur soit y Vm 2 P c = 11 le terme Pc est le poids moléculaire de la calcite et nous ne saisissons pas bien la justification de son introduction dans la formule. Notons ce point essentiel que la détermination directe de V est impossible ; il faut donc introduire dans la formule un coefficient variable d’1111 minéral à l’autre, avec seulement la probabilité de rester constant dans une même famille minérale, par exemple la famille des carbonates rhomboédriques. Et encore pour que dans ces cas spéciaux, la formule puisse permettre des conclusions, faut-il faire une nouvelle hypothèse, c’est que la longueur des arêtes des solides primitifs de tous les minéraux de cette même famille soient les mêmes. Or, 011 peut précisément supposer que si les angles des primitifs des minéraux d’une même série sont variables légèrement, c’est précisément à cause de la variation relative des arêtes du primitif provenant du remplacement dans m 97 — ce primitif d’un élément chimique par d’autres, isomorphes, nous l’admettons, mais cependant un peu plus ou un peu moins encom¬ brants en volume. Remarquons encore que la détermination cristallographique des dimensions d’un primitif comporte souvent des conventions, simplement destinées à simplifier les calculs et les notations. Le calcul direct de n n’est donc possible qu’en donnant à ce coefficient une certaine valeur choisie (à certains moments l’auteur prend ce coefficient égal à 200); nous 11e voyons aucune raison qui l’autorise à ce choix, de sorte qu’à mon avis le calcul direct de 11 n’est pas possible. L’auteur arrive d’ailleurs à des impossibilités, pour autant qu’il reste bien dans la théorie de Bravais. En effet, le minimum de sommets nécessaire pour dessiner un polyèdre est quatre. Le cristal minimum aura donc au moins 4 sommets, chacun occupé par un polyèdre moléculaire ; nous disons polyèdre et non molécule, car ici encore pour un solide il faut 4 sommets, de sorte que pour les substances dont la formule chimique comporte seule¬ ment 2 ou 3 atomes, au moins 2 molécules seront nécessaires pour constituer le polyèdre moléculaire et comme il faudra au moins 4 polyèdres pour réaliser le cristal minimum, il en résulte que la valeur minimum de n est égale à 8 dans les substances bi- et triatomiques. Or, l’auteur donne comme exemple de calcul de 77, la valeur 6 pour la galène (P b S) et pour l’argentite 6 Ag2 S ce qui est impossible avec la théorie de Bravais. Je sais qu’on peut sortir de la théorie de Bravais et admettre qu’il existe une molécule cristallographique, qui 11e serait autre que le cristal minimum et différent comme suit de la molécule chimique. Fig. II. Fc h Soit A* B^ C2 .... la formule ordinaire chimique ; la molécule cristallisée serait Anx Bny C*2 . ,/7 pouvant être égal à 1, 2, 3 . . . . et restant bien le n de la formule-base de M. de Dorlodot. Pour citer un exemple la formule de la pyrite étant (Fe S2), la molécule cristallogra¬ phique ou cristal minimum pourrait être Fe2 S* (ou 77 = 2) et se représenter par l’octaèdre (fig. II). Certaines représentations de l’auteur pourraient faire croire qu’il a recours parfois à cette hypothèse, mais cela devrait être plus clairement expliqué. * * * A mon avis, l’auteur fait un emploi moins dangereux de sa formule quand, partant d’une valeur acceptable de n, et ici un peu de figuration viendrait beaucoup en aide , il recherche les valeurs de Y. Dans ce cas, aucune estimation arbitraire n’est plus à faire. Du moment que la valeur choisie pour n permet une représen¬ tation graphique du cristal minimum, satisfaisant aux lois de la symétrie, les déductions de l’auteur deviennent plus ' logiques et plus rigoureuses et son travail acquiert alors un haut intérêt scientifique. * * * En conclusion, j’estime que nous devons publier le travail de notre collègue, en lui demandant d’éclaircir si possible, les expressions, figurations, définitions et notations qu’il emploie. Ses travaux gagneront beaucoup plus d’intérêt de ce fait. Ce 4/2 — 1911. G. Moressée. Deuxième rapport de M. Moressée, 2e rapporteur. Dans sa nouvelle exposition, le travail de notre confrère est du plus grand intérêt scientifique et les conclusions permettent des vues nouvelles sur la constitution des minéraux. Qu’il me permette cependant de continuer à lui reprocher encore un peu de confusion, chose due, d’ailleurs, je m’empresse de l’ajouter, à la très grande familiarité que possède l’auteur de ses propres études. Il en résulte pour le lecteur l’impression que certaines affirma¬ tions ou hypothèses sont insuffisamment exposées et étayées. Il semble, par exemple, non assez justifié de poser au départ du travail que : a) K, coefficient de la formule initiale est égal à 100. b) le volume V de la maille cristallographique est à peu près constant pour toutes les espèces. — M 99 ~ Ces 2 points soulèvent des objections que j’examine ci-dessous, en faisant immédiatement remarquer qu’elles disparaîtraient presque si l’auteur avait posé ces 2 faits comme conclusions et non comme affirmations « a priori ». * Volume de la maille. Il est difficile d’admettre « a priori » l’hypothèse de l’auteur que le volume V de la maille et que les arêtes de celle-ci ont pour toutes les espèces des valeurs sensible¬ ment constantes. Il semble plutôt que le volume V de la maille est très variable et caractéristique de chaque matière. Dans des courtes séries de corps isomorphes , l’hypothèse semble même défectueuse. Il paraît en effet plus rationnel d’admettre que dans telle série, par exemple, celle des carbonates rliomboédriques, un même nombre n de molécules se groupent de façon similaire de sorte que la variation faible de grandeur de la molécule donne à la maille une même variation faible et que les corps sont isomorphes. Si par conséquent dans telle série n est Y constant il vient — — = Cte , de sorte que le volume de la maille V m est inversement proportionnel au volume moléculaire et que Y est variable et bien caractéristique de chaque substance. Acciden¬ tellement si pour une telle série Vm était une constante, V serait alors constant pour cette série et exprimerait un isomorphisme •parfait des éléments de la série. Telles séries existent, en voici une : La formule V d = 11 p, appliquée à des corps simples peut se mettre sous une autre forme. Les métaux, par exemple, cris¬ tallisent normalement dans le système cubique et beaucoup sont isomorphes. Restreignant la formule à une courte série de métaux très semblables, on peut donc logiquement supposer que n est constant; en plus p devenant n' pa , expression dans laquelle n' représente le nombre d’atomes dessinant la molécule polyédrique et pa le poids atomique absolu, 011 doit admettre encore, que n' est constant dans telle série. Pa étant le poids atomique vulgaire connu et H le poids absolu de l’atome d’hydrogène, d ' étant la densité expérimentale rapportée à l’hydrogène, la formule devient M 100 Vd' = nn'H.Pa ou A = ji ri. 1>" H d d étant la densité expérimentale (en 1’oceurence rapportée à l’eau), d' = K' d et la formule s’écrit encore Pa est ce qu on est convenu d’appeler le volume atomique : Va pa (n'. -j- serait le volume moléculaire). Prenons la série métallique Fe — M/i - N/ — Co — V; dans cette série Pa V« d — constante = 7 de sorte que V est dans ce cas constant et égal à 7 n n' Ces métaux sont donc parfaitement isomorphes et leurs combi¬ naisons identiques doivent l’être également puisqu 'alors les volumes moléculaires restent sensiblement constants, pour autant que les densités restent voisines ce qui est le cas dans la série des bisulfures. A priori 011 pourrait donc affirmer par exemple que Fe S2, M n S2, Co S2 et V S2 sont isomorphes. Si le soufre est rem placé dans ces formules par un élément de volume atomique approchant, tel que le volume moléculaire de la combinaison soit peu changé, on aura des corps simplement isomorphes. S pourrait par exemple se remplacer en tout ou partie par As et S b. Dans la série des combinaisons ainsi possibles de forme MR‘2 entre les métaux considérés et les 3 métalloïdes, un métal pourra se remplacer par un autre en toutes proportions sans modifier le cristal, tandis que le remplacement d’un métalloïde par un autre ne pourra donner que des variations peu importantes aux pro¬ priétés géométriques du cristal. La série des bisulfures : M 101 Pyrite Fe S2 \ Hauérite Mn S2 Cobaltine Co S2 + Co AS2 / Gersdorffite N i S2 H- Ni AS* a , . . \ Système cubique Umannite Ni S2 -j- Ni S l Smaltine Co AS2 \ Cloanthite Ni AS, ] Linnéite (Co, Ni) S + (Co, N/)2 S3. / semble une belle vérification de cette manière de voir. Si l’on passe maintenant à d’autres métaux, cubiques également, tels A g — C u — Au — P t — Hg* etc..., ou rien n’autorise à croire que n et ri soient différents, Va changeant (égal à 9 pour PL à 10 pour Ag’ et Au, etc.) V change également de sorte que Va est caractéristique des corps simples dans leur essence chimique (pour les corps composés c’est V/n) et V est leur caractéristique cristallographique, car ici les nombres de molécules et les angles interviennent. Les lois de Schrauff et de Tcliermak que l’auteur rappelle 11e sont applicables qu’à de courtes séries isomorphes et cessent de l’être si on passe d’une série à l’autre. Dans ces courtes séries certains éléments de la formule restent constants ; d’une série à l’autre ils deviennent variables suivant des lois sans doute connexes à la périodicité des éléments chimiques, c’est-à-dire ne s’exprimant plus par une simple proportionnalité mais par une fonction sinusoïdale et complexe. * * * Remarquons maintenant que poser K = 100, c’est poser le poids de l’atome absolu d’hydrogène; en comparant en effet les 2 formules : Vd n - IV — — P 2 et K' Vd = npH il vient F K' 2 H Or, i densité eau K ' densité hydrogène ce rapport se rapportant aux 2 éléments supposés à l’état solide dans les mêmes conditions physiques. > M 102 Il vient donc d’où K' 2 H H = = 100 200 K « A priori » cette égalité se justifie peu. * Ces réserves étant faites sur les 2 points fondamentaux admis par l’auteur « a priori » je me hâte de reconnaître que ces 2 hypo¬ thèses deviennent très admissibles, posées comme conclusions. Partant de V K — ^ appliquons la formule à quelques séries : a ) Carbonates rlioinboédriqiies : n = 6 est une valeur très admissible puisqu’elle permet une figuration du cristal minimum conforme dans ses éléments de symétrie, à celle du rhomboèdre. Si nous remplaçons ^ par sa valeur pour les divers carbonates nous remarquons que Y K oscille autour de 200. b) Bisulfures cubiques (type pyrite) : n — 8 est une valeur très admissible pour la même raison que ci-dessus (avec la théorie de Bravais, 8 est la valeur minim. de n pour cette série). Calculons ^ et nous remarquons que VK oscille encore autour de 200. c) Série des spi nettes (type gahnite) : n = 4 convient et si on calcule on remarque de nouveau que VK oscille autour de 200. En faisant ce tableau sur un certain nombre de séries on trouvera qu’une valeur de n inférieure à celle qui donne V K = 200 pourrait être admise; mais dans ces cas la valeur multiple de n , ramenant Y K égal à 200 convient aussi de sorte qu’il reste logique d’admettre cette nouvelle valeur. Cela étant acquis, plus rien ne s’oppose à poser K = 200 et on reconnaît alors que généralement V s’approche de l’unité, en restant variable d’une substance à l’autre. Par ex. : Y — 0.778 pour le zircon et Y — 1.222 pour la thorite isomorphe. Remarquons que le travail de M. de Dorlodot confirme, en les expliquant les observations des chimistes sur la relation des propriétés des corps avec leur volume atomique ou moléculaire. — M io3 Connaissant, en posant V — i, la valeur de — pour une série cristallographique et arrondissant cette valeur au chiffre entier voisin le plus probable, la formule permet le calcul des dimensions de la maille c’est-à-dire des primitifs ; ce sont ces calculs que l’auteur développe, calculs qui permettent la détermination des primitifs, sans hypothèses sur la notation des faces, système qui avait dû être suivi jusque maintenant. Ce travail permet donc la notation exacte des faces cristallines, sauf semble-t-il toutefois pour le système clinoédrique où le volume est une expression dans laquelle 3 longueurs d’arêtes interviennent. Dans tous les autres systèmes cristallins ou le volume s’exprime d’une façon générale par A2 B tg C, en posant A = i et C étant mesurable ou calcu¬ lable, il ne reste aucune inconnue. Je rencontre encore des points obscurs dans les calculs de l’auteur ; par exemple, le volume du primitif du système quadra¬ tique, s’exprimant par Y = a2 c, je ne saisis pas comment l’auteur calcule a et c et ce que signifie les expressions c' = 2/3 c et tantôt cr = 3/2 c, etc. Il me semble, par exemple, pour la wulfénite pour laquelle V = a2 c = 1.08, qu’en posant a = 1, d’où dérive c = 1.08, on n’a qu’un nombre à retenir au lien de deux et que ce nombre est suffisant. Je sais que cette longueur a pour égale à l’unité pour la wulfénite 11’est pas la même que l’arête correspondante de la c stolzite, par exemple qu’on posera aussi — 1, mais le rapport — a n’est-il pas seul intéressant pour le cristallographe et sinon comment l’auteur fait-il son calcul ? * * * J’admire alors, avec la seule réserve des représentations graphiques discutables, le restant du travail de l’auteur, c’est-à- dire les commentaires de ses résultats de calculs. Les discussions de M. de Dorlodot sont très fouillées, très consciencieuses; entre autres, l’analyse qu’il fait des minéraux cubiques est du plus grand intérêt scientifique et. jette un jour précieux, sur les anomalies apparentes de ces minéraux. Je serai heureux que le travail de M. de Dorlodot paraisse dans nos Annales. 24maii9ii. G. Moressée. 1 Le Sondage de Melen, par f\ J^OURM ARIER. Planche VI. Introduction. Une série de questions des plus intéressantes au point de vue de la tectonique des bassins liouillers de la Province de Liège ont été soulevées dans ces dernières années. En ce qui nie concerne, j’ai publié plusieurs notes sur la probabilité de l’existence de grands charriages au sud de notre bassin houilleur; j’ai admis, notamment, que le massif de terrains antéhouillers de la vallée de la Vesdre est charrié sur le liouiller qui s’étend vers le nord; j’ai admis également que le bassin de Herve se relie plus ou moins intimement à cette nappe de charriage et a été refoulé sur le bassin de Liège. M. X. Stainier a étudié d’une façon détaillée la structure des environs d’Angleur ; enfin, tout récemment, M. Max Loliest, étendant d’avantage la théorie du transport, est porté à croire qüe le massif de Visé lui-même n’est pas en place, mais a été refoulé sur le bassin de Liège. Il n’est pas douteux que les terrains primaires des environs de Liège sont traversés par une série d’accidents géologiques dont quelques-uns ont une importance considérable ; la plupart d’entre eux présentent un intérêt pratique puisqu’ils affectent le terrain liouiller lui-même. Dans les parties du bassin où les charbonnages ont poussé leurs travaux, l’étude de ces accidents est relativement facile ; ailleurs, le géologue n’a à sa disposition que les affleurements et les son- Travail présenté à la séance du 19 mars 1911, déposé au secrétariat le i5 juin 1911. — M 106 — Caite montrant 1 emplacement du sondage de Melen par rapport aux concessions voisines. Echelle : i : 40000e. — M 107 — dages. Heureusement, dans ces derniers temps, une série de sondages a été pratiquée en dehors des concessions existantes. Ces sondages ont fourni des renseignements du plus liant intérêt. Je vais m’occuper, dans ce travail, de l’un d’eux, le sondage de Melen, que la Société anonyme des Charbonnages du Hasard a fait exécuter au cours de l’année 1910, dans la concession de Melen, située dans la partie septentrionale du bassin liouiller de Ilerve. Cette partie du bassin, en dehors des zones exploitées par les charbonnages, est encore mal connue à l’heure actuelle, tant pour la constitution du liouiller que pour l’allure de ce terrain. Les travaux des concessions minières de l’Ouest du bassin de Herve ont montré que ce dernier est séparé du bassin de Liège par une faille de refoulement, la faille des Aguesses, dont le tracé 11’est connu que sur une faible longueur à partir de son point d’origine, situé contre la faille eifelienne à Angleur. La faille des Aguesses passe en plein terrain liouiller ; en dehors des travaux des char¬ bonnages et des sondages, la détermination de son tracé est donc des plus difficiles, d’autant plus que les terrains mis en contact appartiennent, en somme, à des niveaux stratigraphiques voisins. Toute recherche exécutée dans cette région doit donc fournir des renseignements intéressants au double point de vue de la stratigraphie et de la tectonique. C’est pour cette raison que je crois utile de donner la coupe détaillée du sondage de Melen. § 1. — Coupe du sondage de Melen. Ce sondage est situé au Sud-Est du fort d’Evegnée, le long de la route de Miclieroux à Barchon, non loin de sa bifurcation vers Cerexhe-Heuseux ; il se trouve ainsi à 700 mètres au Sud et 1140 mètres à l’Ouest du clocher de Melen. Son orifice est à la côte de 262 mètres environ au-dessus du niveau de la mer. Le terrain liouiller a été atteint à la profondeur de 44 m* 5° et le sondage a été arrêté à la profondeur de no3 m.8o sans avoir quitté le liouiller. Le sondage a été fait au trépan dans la partie supérieure ; le forage à la couronne a été employé à partir de 48m. 08. La coupe des terrains traversés est la suivante : ANN. SOC. GÉOL. DE BELG. , T. XXXVIII. ÏVIÊM . , 8. — M 108 — Mètres. 0. 00 à 7.00 )) I7.5o » 26.00 )) 44.50 » 48.08 » 5o.oo » 62.26 » 68.1 5 » 71.00 » 88.32 » 96.65 )> 97.90 » 11 5. 00 )) 118.70 » A. Morts terrains. Mètres. 7.00. Limon quaternaire. 17.50. Conglomérat à silex avec sable à la base. 26.00. Craie blanche. 44.50. Marne bleue (smectique de l’assise de Hei;ve). B. Terrain liouiller. 48.08 y (passé au trépan). 5o.oo. Psammite gris, altéré, avec joints parfois char¬ bonneux. Pente à 48 m. = 35°. 62.26. Schiste gris, compact, micacé, altéré ; à partir de 52 m. 00, le schiste est zonaire. Pente à 53 m. = 43°* Pente à 60 m. = 66°. 68 i5. Grès micacé, très altéré ; sous 65 m. 75 le grès est très grossier. Pente 45°. 71.00. Psammite très cassé, irrégulier, à nodules de sidérose. Stig marias. 88.32. Schiste noir, fin, avec lits minces de sidérose. Pente à 75 m. 5o = 63°. Pente à 84 m. 00 = 74°. 96.65. Schiste gris, foncé, finement zoné de psammite. Pente à 89 m. 32 = 770. 97.90. Pas de témoins. ii5.oo. Schiste gris-foncé, micacé, zonaire, passant parfois au psammite zonaire. Pente à 104 m. = 90°. Pente à 106 m. 57 = 710. Pente de 108 m. 67 à m m. 37 = 8o° à 90°. Pente à n3 m. i5 = 88°. 118.70. Schiste très compact, micacé, siliceux, parfois zonaire. Débris de végétaux. 121.00. Schiste zonaire. Pente à 118 m. 70 — 43°. M 109 Mètres. Mètres. 121.00 à i33.25. » 122. 5o. » 127.00. » 129.00. )> i3i.oo, i33.25 » 138.97. 138.97 » 139.80. 139.80 » 140.75. 140.75 » 141.10. 141,10 » 141.90. 141.90 » i43.25. i43 25 » i46.5o. i46.5o » 146.71. 146.71 » i5o.oo. i5o.oo » c52.25. i52.25 » 154.80. 154.80 « i56.8o. 156.80 » 167 00. » 157.00. Schiste fin, contenant de petits lits de sidérose ; le schiste devient plus fin et plus noir vers le bas. Calamites Suckowi , Nenropteris gigantea (frag¬ ment). Calamites, sp. Lepidostrobus variabilis , Tige de fougère. La pente diminue d’une façon constante pour atteindre ou vers 129 m. 00. Psammite gris, compact, micacé, à cassure irré¬ gulière. Stigmarias. Pente à i38m. 5o = i5°. Grès gris ; cassure avec pliolérite. Calamites sp. Psammite. Calamites sp. Schiste gris, compact, micacé. Sphenophyllum cuneifol i um. Psammite zonaire à joints charbonneux. Grès gris-foncé. Grès psammitique à Stigmarias ; alternances de psammite et de grès, avec petites intercala¬ tions schisteuses. Grès grossier ; fentes et géodes à cristaux de quartz. Psammite gréseux, compact. Pente à i5o m. 00 = io°. Psammite zonaire à joints charbonneux. Schiste psammitique, micacé, compact. Débris de végétaux. Psammite zonaire, avec intercalations schis¬ teuses. Schiste gris, compact, micacé, parfois psammi¬ tique ; à partir de i58 m. 5o, le schiste devient plus fin. Neuropteris gigantea. M IIO Mètres. Mètres. à i58.5o. » 160.00. » i63 00. » i65.oo. 167.00 » 181.00. )> 167.54. )) 169.00. » 171.50. » 175.00. » 179.00. 181.00 » 181.75. 181.75 » i83.20. Carbonicola aquilina, Anthracomya cf. minima. Anthracomya sp. Anthracomya sp. et Carbonicola aquilina. Calamites sp., Sphenophyllum cuneifolium , écailles de poissons , Anthracomya sp. Schiste foncé, fin, renfermant parfois de petits lits ou des nodules de sidérose. Antracomya minima. Ecailles de poissons. Lepidophyllum lanceolatum . Ecailles de poissons ? 7 7’ i go noca rp 11 s , sp. Psannnite gréseux, compact, irrégulier ; Stig- maria. Schiste noir, fin ; au sommet, la rayure est par¬ fois brunâtre ; grains de sidérose. 183.20 » 187.93 » )> 191.20 » 191.70 » 191.90 » 193.75 )> 194.15 » 194.75 » 195.00 )> 195.25 » 195.65 » 197.00 » 197.70 » 187.93. Psannnite schisteux, plus gréseux vers le bas. Stigmaria. 191.20. Schiste noir, fin, irrégulier, à nodules de sidérose (mur) Stigmaria. Le schiste devient charbonneux sous 189111.25. 190.61. Calamites cf. (Asti, Stigmaria ficoïdes. 191.70. Schiste siliceux et zoné de psannnite ; Stigmaria. Pente à 191 m. 20 = i5ü. 191.90. Schiste noir, à rayure brune et schiste charbon¬ neux. 193.7.7. Schiste noir, micacé, à cassure irrégulière, à nodules de sidérose. Stigmaria. 194.15. Grès gris, fin. 194.75. Schiste gris, compact, micacé. Stigmaria. 195.00. Psannnite compact, micacé. Stigmaria. 195.25. Schiste gris, compact, micacé. Stigmaria. 195.65. Psannnite noirâtre, à joints charbonneux. 197.00. Schiste gris, micacé, compact, avec petites inter¬ calations de psannnite. 197.70. Psannnite zonaire. 209.50. Schiste gris, compact, micacé, siliceux avec in¬ tercalations de psammite zonaire. M III Mètres. Mètres. à 206. 5o. Anthracomya (débris). » 208. 5o. Asterophyllitesequisetiforitiis , Anthracomya, sp. Pente i5°. 209.50 )> 216.00. Schiste fin, noirâtre. » 209.50. Anthracomya sp. » 210.00. Nenropteris cf. heterophylla (extrémité d’une penne), Anthracomya Wiltiamsoni , Carboni- cola sp. de 212.00 à 214.00. Nombreux échantillons de Carbonicolaaquilina, A nthrocomya, sp ., ,4. Wiltiamsoni , .4. cf. mini ma. Pente à 216.00 = i3°. 216.00 « 217.70. Schiste noir, friable, avec sidérose. 217.70 » 218. 5o. Schiste foncé, compact, micacé (mur) Stigmaria. 218. 50 » 221.80. Schiste gris, compact. As terophylt i tes eq 11 i se t i fo rm is , S pli en ophy II uni ciineifolium , Lepidophyllum lanceolatum. » 220.00. Zone très fossilifère. Aletliopteris decurrens, Calamites sp, Mariopteris muricata. 221.80 )> 222.08. Psammite gréseux. 222.08 » 222.40. Psammite zonaire. 222.40 » 233. 5o. Schiste gris, micacé, siliceux, avec un peu de psammite. Asterophylittes equisetiformis, Palaeostacliya , Calamites Suckowi , C. Cisti , Cordaïtes boras- s ifolius , Co rdaïanthus. Pente à 224 ni. 00 = 180. 233. 50 » 237.60. Grès gris, compact, micacé, à joints charbonneux. 237.60 >/ 240.50. Schiste gris, compact, micacé avec intercalations de psammite. 240.50 » 240.80. Grès. 240.80 » 242.00. Schiste gris, compact, micacé. 242.00 » 243.5o. Schiste noir. Stigmaria. 243.50 » 25o.5o. Schiste gris, compact, siliceux, micacé avec zones de psammite. M 112 Mètres. Mètres. à 250.50 » 258.20 » 258.70 » 274.50 » 275.00 » 277.00 » 278.50 )) )) » 248.00. Zone dérangée, avec pliolérite. 258.20. Schiste fin, friable, Calamites sp. Sphenopteris cf. obtiisiloba. 258.70. Grès zonaire. 274.50. Schiste siliceux, compact, micacé. Débris de végétaux. Pente à 263 m. 60 = 28°. Pente à 273 m. 00 = 20°. 275.00. Psammite zonaire, avec intercalations de schiste gris, micacé, compact. 277.00. Schiste siliceux, compact, finement micacé. Débris de végétaux, Neuropteris g igantea, Sphe- nopteris sp. Pente à 277 m. 00 — 26°. 278.50. Schiste gris, compact, avec petits lits de psam¬ mite, Anthracomya Williamsoni. 295.66. Schiste fin, avec petits lits de sidérose devenant de plus en plus noir et plus friable vers le bas. 279.00. Anthracomya sp. 288.75 et à 291.80, écailles de poissons ; à 291.50. Neurop- teris g'igantea ; au voisinage de la veine, le schiste est noir, à rayure brune, devenant charbonneux au contact de la couche. Débris de végétaux. Goniatites pyritisées, Lingula sp., Anthracomya Wardi. 295.66 » 296.41. Couche de charbon 0 m. 75. 296.41 » 298.00. Schiste charbonneux, léger, puis schiste foncé, fin à cassure irrégulière. Stigmaria. 298.00 )> 299.75. Schiste gris, compact, à cassure irrégulière avec intercalations de grès et de psammite. Stigmaria. 299.75 » 3o5.oo. Schiste siliceux, micacé, régulier, passant au psammite zonaire, avec sidérose. Débris de végétaux. M Il3 — * Mètres. Mètres. Pente 35°. 3o5.oo à 3o8.oo. Schiste noirâtre. Débris de végétaux abondants. Pente à 3o5 m. oo = i5°. Pente à 307 m. oo = 6°. Pente à 307 m. 5o = 24°. 3o8.oo » 3i5.oo. Schiste gris, compact, micacé, avec petits lits de sidérose. De 3o8 à 3io cassures verticales for¬ mant réseau, minéralisées en calcite ; sur les parois des cassures, stries de glissement hori¬ zontales ou peu inclinées. Débris de végétaux. 3i5.oo » 3i8.25. Schiste noir, fin, avec sidérose et un peu de pyrite. Pente » 3i6.5o = 14°. 3i8.25 » 322.37. Schiste plus gris, plus compact, avec grains de pyrite à la partie supérieure, nodules de sidé¬ rose. Débris de végétaux. Carbonicola sp. » 321.00 Lepidophyllum lanceolaium. Lingula sp. 322.37 » 322.69. Veinette de charbon de 0m.30. 322.69 }) 326.95. Psammite à cassure irrégulière, à nodules de sidérose et intercalations schisteuses (mur). Stigmaria. 626.95 » 328.66. Psammite zonaire. Débris de végétaux. 628.66 » 33o. 52. Grès gris, grossier, à débris charbonneux. . 33o.52 » 33i.48. Schiste gris, micacé, compact avec nodules de sidérose. » 33i.oo. Neuropteris gigantea. 33i.48 » 332.00. Grès. 332.00 » 334.00. Psammite, parfois zonaire, devenant gréseux vers le bas. Débris de végétaux. 334.00 à 335.4o. Grès gris, grossier. 335.4o » 335.70. Psammite zonaire. Mètres Mètres. 335.70 à 337.3o. Schiste gris-foncé, micacé, compact, assez forte¬ ment cassé; surfaces de glissement. 337.3o » 34o.35. Schiste foncé, fin, avec sidérose et pyrite au voi¬ sinage de la couche. Carbonicola sp ., Carbonicola acuta , C. cf. aqui- lina , Anthracomya , .sp. 3 40.35 » 340.53 Veinette de Charbon 34o.53 » 342.65. Schiste gris, compact, à cassure irrégulière avec sidérose (mur). Stig maria. Le schiste devient rapidement noir et contient toujours des stigmarias. 342.65 » 342.70. Trace de Veine. 342.70 » 344-4°* Schiste noir, fin, avec un peu de sidérose. 344-4° )} 343.70. Schiste à cassure irrégulière, devenant psammi- tique à la base. 345.70 « 346.5o. Schiste noir, micacé. Calamites cf. Cisti, Cordaïtes borassifolius. Stigmaria. 346.50 » 347.75. Schiste psammitique avec zones de psammite ; nombreux débris de végétaux. Pente à 347 m. 25 = 220. 347.75 )> 349.77. Psammite schisteux, compact, devenant gréseux vers le bas. Nenropteris gigantea. Mariopteris cf. muricata (petit fragment). 349.77 » 350.07. Psammite zonaire ; débris de végétaux. Pente 8°. 350.07 » 35i.5o. Schiste gris, compact, micacé, parfois zoné de psammite. 351.50 » 352.42. Schiste broyé, brèche de faille. 352.42 » 355.6o. Grès gris-clair, avec mica dans les joints ; petites intercalations de psammite. 355.6o » 356. i5. Schiste psammitique, gris, micacé, compact. Mariopteris muricata (fragment). — M Il5 — Mètres. 356. 1 5 à 356.90 358.20 » 3 5 8 . 6 5 » 358. g5 )) 364- 5o » 368. 80 » » » 373.00 » 373.i5 » )) » )) » de 386.oo » 387.11 » 889.61 » )) Mètres. 356.90. Psammite zonaire, avec joints charbonneux. 358.20. Schiste fin, gris-foncé, finement micacé. Débris de végétaux. 358.65. Schiste fin, très cassé. Débris de végétaux. Carbonicola sp. Anthracomya sp. (fragment). Débris de poissons. 358.95 Veinette de Charbon. 364- 5o. Un peu de psammite gréseux, grossier. Stigmaria. Grès gris avec intercalations de psammite zonaire et de schiste gris micacé. 368. 80. Schiste avec zones minces de psammite. Débris de végétaux. Pente à 365 m. 00 = 24°. * 373.00. Schiste gris, compact, micacé. 369.30. Calamites Suckowi , Carbonicola cf. similis , A ntli racomya sp . 370.00. Neuropteris gigantea , Carbonicola aquilina. Pente à 373 m. 00 — i5°. 373 i5. Brèche de faille. 386.oo. Schiste gris, compact, finement micacé. 374.00. Débris de végétaux, Calamites sp. 375.35. Carbonicola sp. 382. 30. Alethopteris decurrens. 384- 5o. Calamites cf. Cisti , Alethopteris decurrens. 38i.oo » 385. 5o. Carbonicola aquilina , C. obtusa , C. sp. (en grand nombre). Pente à 38i m. 00 = 20°. 387.11. Brèche de faille. 389.61. Schiste cassé avec parties bréchiformes montrant des cassures verticales. 4o3.oo. Schiste noir, très fin, un peu de sidérose. 394 50 et 396.00. Ecailles de poissons. Pente à 391 m. 5o = 35°. Pente à 392 m. 5o = 28°. — M 116 — Mètres, 4o3.oo 407.05 407.10 408.00 410.00 4io. 5o 4n 23 4i3.5o 4i4.25 418.57 421.00 423.00 429.70 429.80 482.92 435.32 443.70 Mètres. Pente à 396 m. 00 — 35°. à 407.05. Schiste noir irrégulier. » 4°3.oo. Débris de coquilles. » 4°5.oo. Sigillaria sp. » 406.00. Sigillaria elegans , débris de végétaux. Pente à 4o3 m. 78 = 26°. « 407.10. Trace de Veine. » 408.00. Schiste noir, à cassure irrégulière, à stigmarias (mur). » 4I0-0°- Psammite. » 4io.5o. Grès gris, assez fin. » 4 h.23. Psammite avec intercalations schisteuses. )> 4!3.5o. Schiste psammitique, micacé. » 414.25. Psammite zonaire. » 4!8.57. Zone dérangée ; schiste psammitique avec sidé¬ rose, fissuré, parties broyées ; cassures miné¬ ralisées en calcite. Pente = 28 '. » 42i*oo. Psammite avec cassures minéralisées en calcite terrain dérangé. » 423.oo. Brèche de faille. » 429-7°- Schiste gris, compact, avec lits de sidérose devenant noir au voisinage de la couche. Pente à 423 m. 00 = 55° Pente à 429 m. 00 = i5°. » 429.80. Veinette de Charbon. » 432.92. Schiste noir, micacé, à cassure irrégulière. Stigmaria . » 435.32. Schiste psammitique, très micacé. Stigmaria (en petit nombre). Pente = 14°. » 443-7°- Schiste gris, compact, micacé, sidérose. » 442.00. Nearopteris gigantea , Calamites Cisti , Anthra- comya sp. » 446-35. (o m. 5o de témoins seulement). Schiste gris irré¬ gulier. — MII7 — Mètres. 446.35 à 460.00 » 462.13 » 463.00 » 464.00 » 466. g3 » 469.20 )) 469.50 » » 470.00 » 479.86 à 487.10 » 488.50 )> 494.14 » 496,79 » 506.75 )> 609.00 )> » Mètres. Pente au sommet — 75°. Pente au pied -= 25°. 460.00. Schiste gris, compact, micacé. (De 4^4 m* 79 à» 456 m. 71, o m.|3o de témoins). Pente à 460.00 = i5°. 462.i3. 1 Schiste gris-foncé, fin. 463.00. Schiste noir, fin à cassure irrégulière, avec sidérose. Stigmaria. 464.00. Schiste gris, grossier, très compact. 466.93. Psammite avec intercalation de grès à la base. 467.80. Schiste gris-foncé, compact, passant au schiste noir fin. Débris de végétaux, Neuropteris obliqua. Antliracomya cf. minima. Pente voisine de o°. 469.50. Psammite zonaire. Pente variable, faible au sommet, augmentant rapidement vers le bas. 475.00. Schiste compact. 475.00. Anthracomya sp. 479.86. Psammite zonaire avec intercalations de grès. 487.10. Schiste siliceux, micacé, zoné de psammite. Pente = 25°. 488.50. Schiste noir, fin, avec pyrite, sidérose et débris de végétaux à la base. 494. j 4. Psammite zonaire. Stigmaria (au sommet). 496 79* Grès gris, fin et psammite zonaire. 506.75. Schiste siliceux, micacé, zoné de psammite et passant parfois au psammite zonaire. Pente à 497 m. 00 = 20°. Pente à 498 m. 5o = 270. Pente à 5o6 m. 75 = 33°. 509.00. Schiste gris-foncé, très compact, siliceux, fine¬ ment micacé. 5og. 5o. Schiste noir, fin, avec un peu de sidérose. 509.00. Anthracomya cf. minima. M 118 — Mètres. Mètres. 609. 5o à 5n.oo. » 5 10.00. Sii.oo » 5i4*o5. » 5n.5o. Schiste compact, gris-foncé ; Neuropteris gigantea. Schiste noir, fin ; débris de végétaux (à la base). Neuropteris gigantea, Calamites sp. Pente = 32°. 514.05 » 514.28. Veinette de Charbon. 514.28.» 5 16. 63. 5i6.63 » 619.62. 619.62 » 622.00. 522.00 » 629.00. 529.00 » 532. i5. 532. i5 » 535.4o. 535.4o » 552.75. 552.75 » 553.75. 553.75 » 662. 5o. 662. 5o » 570.00. 670.00 » 579.00. » 670.50. » 572.00. 579.00 » 58o.oo. 58o.oo » 588.66. Schiste noir (mur), puis grès gris, compact, Stigmaria. Schiste gris, compact, psammitique devenant plus tendre vers le bas. Stigmaria (au sommet). Schiste gris, compact, avec intercalation de schiste plus foncé à Carbonicola cf. obtusa , C. cf. aquilina. Schiste noir, fin, contenant un peu de sidérose ; enduits de pyrite dans les diaclases. Carboni- cola aquilina. Schiste gris, compact, passant au mur vers le bas, Stigmaria ; au sommet, Lepidodendron ophiu- rus (rameaux), Lepidost robus variabilis et Sigillaria sp. P sam mite. Grès gris, grossier avec niveaux à cailloux de schiste (brèche). Psammite. Schiste très dur, compact siliceux, avec alter¬ nances de psammite. Pente à 556 m. 00 = 290. Schiste très dur, compact, siliceux. Pente à 563 m. 5o = 35°. Schiste noir, fin, compact. Ne u ropteris gigan te a . Zone broyée de peu d’importance. Pente à 575 m. 00 — 35°. Schiste siliceux, dur, compact, micacé. Schiste noir, fin, assez compact avec lits de sidérose ; à la base, le schiste est plus fin et — M HQ — Mètres. 588.66 596.00 597.00 599.60 601.20 604.00 620.00 624.00 636.25 641.00 641 3o 643 70 644.50 661.00 Mètres. 596.OO. 597.OO. 599.60. ÔOI .20. 604.OO. 620.00. 614.OO. 624.OO. 636.25. 627.00. 641.00. 64i-3o. 643.70 644 -5° • 661.00. 686. 5o. contient des Goniatites ; 58i m. 00, Alethopteris decurrens, Anthracomya sp. Pente à 583 m. 00 = 400. Psammite et schiste psammitique. Débris de végétaux et fragments d’ Anthracomya, Pente à 5g5 m. 00 = ^3°. Schiste gris, assez compact. Schiste noir, assez fin. Grès gris-foncé, à grains fins. Le grès passe insensiblement au psammite puis au schiste psammitique. Schiste très compact, très dur, avec zone de psammite à débris de végétaux. Neuropteris obliqua. Pente à 618 m. 00 = 53u. Schiste assez compact. Débris de végétaux (à la base). Schiste noir, fin, avec sidérose, très chargé de pyrite à la base. Ecailles de poissons ; à 63om., Splienopteris sp ., Goniatites , Discina. Schiste noir, fin, avec un peu de sidérose. Schiste psammitique avec parties gréseuses irré¬ gulières. Stig maria. Schiste gris, siliceux, micacé, très compact. Grès zonaire, à grains fins. Schiste siliceux, très dur, compact, avec zones de psammite. Débris de végétaux. Pente à 653 m. 5o = 67°. Schiste siliceux, très dur, très compact ; avec quelques zones de psammite à 676 m. 60. Pente à 671 m. 00 ■== 75°. Pente à 676 m. 60 — 66°. Le schiste devient un peu plus tendre sous 679 m. 00. Pente à 68j m. 5o = 55°. M 120 Mètres. Mètres. 686. 5o à 694.06. 693.00. 694.06 » 697.00. 697.00 » 723. 5o. » 713.00. » 718.00. 723.5o » 733.i5. 733.i5 » 734.00. 734.00 » 786.50. 736. 5o » 736.75. 736.75 » 740.10. 740.10 » 744.00. 744.°° » 75i.oo. Pente à 686 m. 00 =- 37°. Schiste noir, fin, avec un peu de sidérose, grains et nodules de pyrite vers le bas. Débris de végétaux, fragments de coquilles. Goniatites ; à la base, quelques petits lits de grès. Grès très dur, avec veines de quartz et un peu de schiste intercalé ; au contact du schiste et du grès, la roche est très cassée. Schiste siliceux, très compact, très dur, micacé, avec intercalations psammitiques. Stigmaria ? Pente à 704 m. 00. = 14°. Pente à 708 m. 5o. = 3°. Dans la partie inférieure : Calamites sp., Alethopteris lonchitica. A s ter o p h y l lit es equ iseti form i s . Pente à 719 m, 00 =^= 14°. Schiste grossier, siliceux, micacé, avec interca¬ lations de lits de psammite gréseux, devenant moins nombreux vers le bas. Débris de végétaux. Pente à 725 m. 5o = 18 à 190. Schiste noir, fin, parfois finement micacé. Schiste un peu siliceux, finement micacé, avec bancs psammitiques. Schiste siliceux, très dur, compact. Stigmaria. Schiste dur, compact, micacé, parfois zoné de fines lignes psammitiques. Pente à 788 m. 00 — ‘ 14°. Schiste gris, finement micacé, à grains fins. Goniatites , Calamites sp. Pente à 743 m. 00 = 210. Pente à 744 m. 00 = i5°. Schiste noir, fin, très fossilifère. Sphenopteris cf. trifoliolata (fragment). Asterocalamites sp. Anthracomya piilclira. '-t M 121 Mètres. Mètres. Lingula sp. Aüiciilopecten sp. Goniatites sp. (En grand nombre). 751.00 à 751.34. Schiste compact, micacé, gris-foncé, à cassures irrégulières (mur). Stigmaria. 751.34 » 752.64. Même schiste, sans stigmaria. 752.64 » 752.94. Schiste noir. 752.94 » 753.34. Schiste à oolitlies. 753.34 » 755.00. Schiste noir, tendre, fin. Stigmaria. Lirtgula sp. Traces de coquilles. 755.00 » 756.00. Schiste grossier, à nombreuses veines de calcite et surfaces de glissement. 756.00 )) 757.50. Schiste grossier, noduleux. 757.50 » 760.21. Schiste compact, très micacé. » 758. 5o. Psygmophylliim cf. Delvali? (En grand nombre). » 760.00. Stigmaria. Pente à 758 m. 00 = i8a. 760.2! » 760.55. Veinette de Charbon. 760.55 » 772.00. Schiste charbonneux rempli de débris végétaux. Stigmaria. A i.5o sous la couche, les stigmarias disparaissent et le schiste devient compact et micacé. Sphenopteris sp. Sphenopteris artemisiaefotio- des. Psygmophyllum cf. Delvali. Calamites sp. Pente à 767 m. 57 = 170. 772.00 » 772.50. Schiste grossier, cassé; veines remplies de calcite. 772.50 » 773 10 Schiste noir, plus ou moins charbonneux ; nom¬ breuses stries de glissement. 773.10 » 775.44- Schiste gris à cassures irrégulières (mur). Stigmaria. Pente 4 à 5°, M 122 Mètres. Mètres. Pente à 775 m. 44 = 20°* 775.44 ^ 781. oo. Schiste noir, nombreux grains de pyrite jusque 777 m. 20, puis sidérose. Stigmaria (au sommet). Lingula sp. (à la base). 781.00 » 782.60. Grès gris-clair, à cassure brillante. 782.60 » 784.00. Schiste noir, compact, pyrite et sidérose. Pente à 782 m. 60 — 43° Pente à 783 m. 5o = 26°. 784.00 » 785.65. Grès à grain fin et psammite compact. 785.65 )> 787.66. Psammite zonaire (peu de témoins). Pente à 787 m. 66 = 400. 787.66 » 788.38. (Pas d’échantillons). 788.38 » 789.34. Schiste noir, compact ; à la base, le schiste est très cassé, nombreuses surfaces de glissement. 789.34 » 789.84. Schiste noir, à cassure irrégulière (mur). Stigmaria. 789.84 » 794.57. Schiste noir, très compact. Pente à 789 m. 84 = 55°. 794.57 » 796.70. Même schiste avec lits psammitiques. Stigmaria. Pente = 90°. 796.70 » 8o5.5o. Schiste noir, très compact, avec quelques grains de pyrite ; la pyrite devient plus abondante vers le bas. » 797.70. Stigmaria. » 799.00. Anthracomya sp. Pente à 797 m. 70 = 3o°. 805.50 )> 806. 5o. Schiste noir, fin, avec sidérose. Pente à 806 m. o = 26°. 806. 50 » 8io.25. Grès gris-clair, à cassure luisante. Pente faible. 8io.25 » 8i8.85. Schiste noir, compact. Pente faible au sommet. Pente à 8i3 m. 00 — 8o°. Pente à 817 m. 5o = 25 à 3o°. 818. 85 » 819.30. Psammite. — M 123 Mètres. Mètres. 819.80 à 822.35. -Grès alternant avec des bancs de psammite zonaire. Pente faible. 822.35 » 824.50. Schiste noir, fin, compact. Pente à 824 m. 00 = 20°. 824.50 » 827.63. Même schiste avec pente plus forte et variable, mince banc de grès intercalé ; sous ce banc, nombreuses cassures verticales remplies de caleite ; grès très dur à la base. 827.63 » 880.64. Grès gris, très cassé en plusieurs endroits avec intercalation de schiste noir à 829 m. 3o. 830.64 » 832.23. Schiste noir, à nodules de pyrite ; petit banc de grès vers 83i m. 00. 832.23 » 835.23. Fragments de grès. à grain fin et de psammite. 835.23 » 838.52. Grès très fissuré. 838.52 » 84o.5o. Schiste noir, à débris de végétaux, suivi immé¬ diatement de schiste très cassé, avec nom¬ breuses surfaces de glissement. Pente à 838 m. 52 = 5o°. 840.50 )> 84i.63. Grès gris, micacé, avec une petite intercalation schisteuse vers le haut. 84i.63 » 846.00. Schiste siliceux, très compact. 846.00 » 846.82. Schiste plus tendre. 846 82 « 847.91. Débris de grès et de schiste siliceux grossier. 847.91 « 849.25. (Pas de témoins). 849.25 » 85 1.04. Débris de psammite noirâtre fin. 85i.o4 » 854.93. Fragments de grès fin, noirâtre, très fissuré avec veines de quartz. 854.93 » 858.35. Schiste noir, micacé, parfois siliceux, très cassé; un mince banc de grès intercalé. 858.35 » 859.35. Roche ébouleuse ; débris de schiste gris-foncé, micacé. 859.35 » 863. o3. Schiste compact, micacé. 863. o3 » 864.55. Schiste broyé. 864.55 » 865.90. Schiste siliceux, très cassé. 865.90 » 872.79. Schiste noir, à minces zones de psammite et nodules du pyrite. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T, XXXVIII. MÉM., 9. — M 124 — Mètres. Mètres. 872.79 à 877.OO )) 882.23 » 884-00 » 886.10 » 886.35 » 887.31 » 889.00 » 890.75 » 891.88 » 894.79 » 897. 56 » 900.66 )> 906.5 1 » 904.50 » 905.45 » £>i4-95 » 917.30 )) 9l8.25 » 877.00. Schiste noir, fin, avec sidérose ; nombreuses surfaces de glissement. 882.23. Schiste noir, lin, parfois à rayure brunâtre, parfois grenu. Débris de végétaux, Neuropteris cf. Schlehani . /I sterocalami tes sp. Aüiculopecten sp., Goniatites (nombreuses). Pente — 25°. 884.00. Schiste découpé par de nombreuses surfaces de glissement. 886.10 Petit banc de grès, suivi de schiste siliceux, micacé, compact. 886.35. Débris de psammite. 887.31. Schiste siliceux, micacé, très cassé à la base. 889 00. Schiste psammitique, micacé, compact, nom¬ breuses veines de calcite. 890.75. Schiste noir, un peu charbonneux ; surfaces de glissement suivant la stratification. 891.88 Grès fin, fissuré. Pente à 890 m. 75 — i5°. 894.79. Schiste noir, un peu siliceux, micacé, parfois zoné de psammite. 897.56. Schiste noir, à nombreuses surfaces de glissement. 900.66. Schiste psammitique, micacé, cassé ; surfaces de glissement. 9o3.5i. (Peu de témoins) même schiste avec zones de psammite, très cassé. 904.50. Même schiste ; la pente est fort variable mais généralement très forte. 905.45. Psammite schisteux. 9 r 4*95 • Grès lustré, à grain assez fin, cassé ; parfois traces charbonneuses ; quelques intercalations schisteuses dérangées. Pente variable, mais oscillant autour de 3o°. 917.80. Schiste dérangé à pente très variable. 918.25. Grès (un seul fragment de carotte). 921.42. Schiste psammitique, micacé, cassé. Pente variable. ■ — M 125 — Mètres. Mètres. 921.4 2 à. 923.22. Schiste psammitique micacé, zoné de psammite. Pente = 48°- 928.22 » 930. 3o. Schiste gris-foncé, micacé, compact avec un peu de psammite. 93o. 3o » 938.73. Schiste noir, compact, un peu micacé ; surfaces de glissement nombreuses. Pente variable, en moyenne 6o°. 938.73 » 942.23. Schiste noir, finement micacé. Pente — io°. 942.23 » 943.61. Schiste très cassé, ressemblant à du mur. 943.5i » 949.12. (Très peu de témoins). Schiste noir ou gris, compact, micacé. 949.12 » 966.53. Schiste noir, ou gris-foncé, compact, micacé à nodules de sidérose ; surfaces de glissement, zone dérangée avec veines de calcite à la base ; à 953 m. Asterocalainites sp. Pente à 962 m. 00 = 23°. Pente à 9.09 m. 00 = 4°ü* Pente à 965 m. 00 = i5°. 966.53 » 982.25. Schiste noir, compact, micacé. Débris de végétaux ; à 967 m. 5o, Sphenopteris sp. (fragment), Ânthracomya sp. ; à 974 m. Calamites sp. Pente i5° à 20°. 982.25 » 991.77. Schiste noir, compact, micacé. Cordaïearpus sp. Débris de végétaux; à 985 m., Asterocalamites sp. Goniatites sp. Pente io° 991.77 » 996.06. Schiste très compact. Calamites sp.> Lingula sp. Pente très faible. 996.06 » 999.68. (Très peu de témoins) fragments de grès. 999.68 » ioo3.83 Schiste noir, compact, régulier, débris végétaux ; à ioo3 m., Anthracomya sp. § 2. — Observations Richesse en charbon. — Le sondage de Melen a recoupé du houiller très pauvre en charbon ; seule la première couche - M 126 — traversée à 295 m. 66 et dont la puissance normale est de o m. 65 environ, paraît être exploitable. Sous cette couclie, on a rencontré plusieurs veinettes, dont la puissance atteint à peine, dans le sondage, o. m. 3o ; la dernière d’entre elles se trouve à 5i4.o5. Il a fallu descendre ensuite jusque 760.21 pour rencontrer une veine de o. m. 32 de puissance normale. La stampe entre ces deux dernières veinettes est en réalité moindre que la différence de côtes pourrait le faire supposer ; car on a rencontré dans cette partie de sondage une série de plisse¬ ments et cassures. Cette pauvreté en charbon de la zone traversée par le sondage, est caractéristique de la partie inférieure du terrain liouiller. L’ensemble de la flore et de la faune des terrains traversés confirme cette conclusion. Les plantes sont rares et peu variées ; on n’y trouve aucun type caractéristique exclusivement de la partie supérieure du liouiller. Les caractères de la faune confirment ceux de la flore ; les fos¬ siles marins sont relativement abondants, notamment : Lingiila , Goniatites , Auiculopecten. Parmi les fossiles animaux, il y a lieu de signaler aussi les Carbonicola et Anthraeomya que l’on trouve en grand nombre à certains niveaux. J’attire l’attention sur le nombre assez considérable de niveaux à fossiles marins sous 58o m. ; le fait me paraît important pour le raccord avec d’autres régions. La teneur en matières volatiles des veines recoupées dans le sondage, comparée avec la teneur habituelle des couches du bassin de Herve, conduit à la même conclusion. Les analyses ont donné en effet : M. V. Cendres Veine de 2g5.oo : Echantillon N° 1 12.20 . . 8.3o » N° 2 . . IO.7O . . 12.80 » N° 3 (houille) 10.70 . . 2.80 Veinette de 322.3y . IO.80 . . 37.20 Veinette de 3^0.35 . IO.7O . . . 27.30 Veinette de 3/j.2.o5 . IO.4O . . . 64.OO Veinette de 358.65 . 9*4° • • . 61.40 Veinette de 429-7° . 9.IO . . . 45.00 Veinette de 5i4-o5 : Echantillon N° 1 9.9O . . . 11. 5o » N° 2 . 9.00 . . Veinette de 760.21 : Pas d’analyse (charbon très sale). • i4-9° — M 127 Il y a lieu de rechercher s’il est possible d’assimiler le faisceau de couches du sondage aux couches connues du bassin de Herve. On peut admettre, à mon avis, que la première couche rencontrée est l’équivalent de la couche Beaujardin de la concession du Hasard, ou couche Bouharmont ou Première Miermont d’autres charbonnages. Elle possède, en effet, un toit à Goniatites et Ling'ules, c’est-à-dire à fossiles marins ; la couche Beaujardin présente le même caractère ; les fossiles sont, il est vrai, générale¬ ment englobés dans de gros nodules sidérolithiques, mais il est à remarquer que, dans un sondage, il faudrait une chance toute spéciale pour rencontrer précisément l’un de ces nodules. Sous la couche Beaujardin, on rencontre une^série de veinettes assez rapprochées dont quelques unes peuvent être parfois exploi¬ tables ; il en est de même dans le sondage où la veine de 295 m. est suivie d’une série de veinettes peu distantes l’une de l’autre. Plus bas on trouve ensuite de très grandes stampes stériles. On peut objecter que l’on a traversé, au-dessus de la couche de 295 mètres, une stampe normale de 140 mètres environ sans trace de charbon, alors que, partout ailleurs dans le bassin de Herve, on rencontre la couche Quatre-Jean à une centaine de mètres au-dessus de Beaujardin. On peut supposer que la stampe est plus puissante que d’ordi¬ naire ; on pourrait admettre aussi que Quatre-Jean a été recoupée en étreinte, mais il n’existe aucun argument pour appuyer cette manière de voir ; on a, il est vrai, rencontré plusieurs toits superposés directement à des murs au-dessus de la veine de 295 mais aucun de ces toits ne présente les caractères du toit de Quatre-Jean. En ce qui concerne les couches situées sous la veine de 295 m., en admettant que celle-ci soit Baujardin, on peut établir la compa¬ raison suivante avec la succession reconnue au charbonnage de la Minerie : Veine de 295.00 = Beaujardin (Veine de Herve). Veine de 322.37 = St-Nicolas Veine de 340. 35 == Dure-Veine Veine de 358.65 = Xhorré Roches. — Les roches rencontrées dans le sondage appar¬ tiennent au type habituel des roches houillères. Cependant au fur - M 128 — et à mesure que l’on s’enfonce, on constate que les grès deviennent plus lustrés et ont, dans la cassure, un aspect de quartzite, com¬ me c’est souvent le cas dans le liouiller inférieur. De même les schistes deviennent plus compacts, plus durs, plus sonores, à certains niveaux tout au moins. L’abondance des niveaux à fossiles marins, prouve que le sondage a traversé une zone inférieure du terrain liouiller ; on pouvait donc s’attendre à trouver le représentant du poudingue liouiller ; en réalité, le sondage n’a pas traversé de véritable poudingue. Toutefois, une masse très considérable de grès a été rencontrée entre les profondeurs de 535. 40 et de 552.75 ; il s’agit d’un grès grossier, contenant à plusieurs niveaux des cailloux auguleux de schiste. Je me demande si cette masse gréseuse ne serait pas l’équivalent du poudingue liouiller. O11 sait en effet, que cette formation est représentée principalement par du grès grossier et que le poudingue proprement dit y est souvent accessoire (1). Parmi les roches intéressantes, je signalerai la rencontre à 752 m. 94, d’un schiste noir rempli d’oolitlies. Allure. — L’allure des terrains est représentée dans la coupe annexée à ce travail. A la recoupe du liouiller, sous les morts-terrains, la pente est de 35° ; elle va en augmentant pour atteindre 90°, puis diminue progressivement pour être voisine de l’horizontale vers i3o m. D’après les variations dans l’inclinaison dans couches, on peut admettre que celles-ci sont en dressant renversé dans la partie supérieure du sondage ; on remarque d’ailleurs sous 110 m., la répétition, en sens inverse, des terrains traversés au-dessus de ce niveau. Plus bas l’allure est très régulière, les couches sont en plateure à faible pendage ; à 35 1 m. on a rencontré une brèche de faille formée de cailloux de schiste englobés dans un schiste broyé. f1) La question est d’autant plus difficile à résoudre que dans le bassin de Iierve, le poudingue liouiller 11’a été rencontré nulle part intercalé dans une série normale et régulière ; les points où il a été recoupé dans le sud du bassin appartiennent à des lambeaux de poussée, dont la position strati- graphique exacte par rapport aux couches exploitées, 11’a pu être établie jusqu’à présent. — M 129 Cette faille ne doit avoir qu’une importance insignifiante, car les couches sont régulières de part et d’autre et leur inclinaison reste constante. A 373 m, on a traversé, sur o m. i5 d’épaisseur, une brèche sem¬ blable, et une autre du même type a été rencontrée à 386 m. ; cette dernière est un peu plus importante que les deux précédentes, parce qu’elle a 1 m. environ de puissance et que, au-delà, le schiste est très cassé sur plus de 2 mètres. Une autre faille a été traversée à 421 m. sur 2 m. d’épaisseur ; sous cette partie bréchiforme, la pente des terrains varie brusquement et l’on voit une série de petits plissements dans les couches ; la faille a donc produit un certain rejet, mais il n’est pas possible de déterminer l’importance de ce mouvement. Au-delà des parties chiffonnées, la pente d’abord faible va en augmentant progressivement ; à 572 m. une zone broyée sans importance apparente a été rencontrée ; elle 11’apporte aucune modification dans la nature de la roche et plus bas, la pente continue d’augmenter régulièrement pour atteindre 75° vers 670 mètres ; ensuite elle diminue progressivement pour atteindre une valeur très faible vers 708 m. Cette partie, avec forts pendages, ne paraît cependant pas renfermer des couches renversées. En effet, au-dessus de 641 m, on a recoupé du schiste noir fin, ayant tous les caractères d’un toit et reposant sur une roche à stigmarias ayant les caractères d’un mur ; d’autre part les varia¬ tions dans la pente se font d’une manière progressive sans partie cassée et sans pliolérite, ce qui exclut l’hypothèse d’un pli aigu. L’allure se présente ensuite en plateure régulière jusque 787.66, où nous constatons une lacune dans la série des témoins jusque 788.38 ; cette lacune indique la présence d’une zone très fracturée, comme le prouve d’ailleurs l’existence sous 788.38 de schiste très cassé avec nombreuses surfaces de glissement ; sous ce niveau, on remarque des variations dans la pente, avec roches très cassées, qui me font admettre l’existence de plis en S. De 858m35 à 865m90, on a traversé une zone de schiste cassé, broyé, ébouleux, correspondant vraisemblablement au passage d’une faille importante, en relation avec les allures tourmentées rencontrées immédiatement au-dessus. Plus bas l’allure est plus régulière jusque 914.95, où l’on a traversé une zone dérangée, sous laquelle les roches ont une pente — M i3o très forte, pour se remettre en plateure un peu plus bas, en décri¬ vant probablement un pli légèrement déversé dans la partie infé¬ rieure ; sous 94om, les roches sont en plateure et l’allure paraît être devenue plus régulière, En résumé, dans toute la zone supérieure du sondage, l’allure des couches est régulière, à part quelques accidents secondaires dont l’importance paraît minime ; cette allure concorde avec celle reconnue dans les travaux des charbonnages qui exploitent le versant nord du bassin de Herve. Sous 788 mètres, les conditions sont toutes différentes, les roches sont cassées, chiffonnées, ce qui indique la présence d’une faille importante. Le passage de cette cassure correspond vrai¬ semblablement à la zone broyée et ébouleuse traversée à 858m35. Si l’on en juge d’après les dislocations des terrains avoisinants, le rejet de cette faille est loin d’être négligeable Cependant, il est à remarquer que sous la cassure, comme au- dessus, on trouve des couches à fossiles marins, appartenant par conséquent à la partie inférieure du terrain liouiller. § 3. — Conclusions. Le sondage de Melen a eu pour premier résultat de faire con¬ naître la constitution de la zone inférieure du terrain liouiller du bassin de Herve sur le versant nord de ce bassin : il en résulte que, sous la couche Beaujardin, il n’existe, à l’endroit du sondage, que des veinettes. Cependant à l’Est et à l’Ouest du sondage, certaines veines reconnues sous Beaujardin, sont exploitables. L’intérêt le plus grand du sondage réside dans les renseigne¬ ments obtenus dans la partie inférieure où la présence d’une faille importante ne paraît pas douteuse. On sait, en effet, qu’une faille sépare les bassins liouillers de Liège et de Herve; cette faille est bien connue dans l’Ouest du bassin de Herve où elle a été traversée dans les travaux des char¬ bonnages d’Angleur et de l’Est de Liège. Elle est connue égale¬ ment à l’Est, car c’est elle qui met en contact, aux environs d’Aix- la-Chapelle, le dévonien supérieur avec le terrain liouiller du bassin de la Wurm. Entre ces deux régions extrêmes, on 11e connaît pas de point de passage de cet accident tectonique; mais il est de toute probabilité M l3l que c’est cette faille que le sondage de Melen a rencontré à 858m de profondeur. La faille qui sépare les bassins liouillers de Liège et de Herve, désignée, aux environs d’Angleur, sous le nom de faille des Aguesses a, d’après les différents points de recoupe, une pente maxima de 29 degrés; si l’on admet que cette pente reste à peu près constante vers l’Est, 011 se rend facilement compte que l’af¬ fleurement de la faille de 858m se trouve approximativement sur le passage du tracé théorique de la faille des Aguesses prolongée vers l’Est. Cette dernière observation rend d’autant plus probable l’identi¬ fication de la faille du sondage de Melen à la faille qui sépare les bassins de Liège et de Herve. Toutefois, le rejet de la faille paraît insignifiant; en effet, de part et d’autre 011 trouve des couches à fossiles marins de la partie inférieure du terrain liouiller ; il est bon de rappeler qu’une faille peut avoir un rejet apparent de peu d’importance, alors que son rejet réel est au contraire très considérable. Il est à remarquer qu’au charbonnage d’Angleur la faille des Aguesses met en contact les couches tout à fait inférieures du houiller de Herve avec les couches moyennes du liouiller de Liège; le rejet apparent est donc considérable; à l’Est au contraire, d’après les travaux de la concession de Homvent, le rejet apparent est beaucoup moindre, car ce sont les couches de houille situées sous B eau jardin du fai seau de Herve qui sont mises en contact avec des veines à peine supérieures du bassin de Liège ; on conçoit donc sans peine qu’il puisse y avoir un point où le rejet paraisse moindre encore. A l’Est son importance croît rapidement puisque au-delà de la frontière allemande, le houiller de la Wurm, prolon¬ geant le houiller de Liège, est mis en contact avec le dévonien supérieur, prolongement du soubassement sur lequel repose le terrain houiller du bassin de Herve. [9-IX-1911]. — M l32 — Le sondage de Melen, par M. P. Fourmarier. Rapport de M. J. Libert, Ier rapporteur. Le mémoire en question donne la coupe complète des terrains recoupés et des fossiles rencontrés par le sondage que la Société anonyme des Charbonnages du Hasard a fait exécuter dans la partie nord de sa concession, commune de Melen, en vue de reconnaître le gisement inférieur à celui qu’elle exploite par ses deux sièges de Fléron et de Micheroux. La dernière couche y déhouillée est Quatre Jean = Grande Delsemme = Bastin Piquette des charbonnages voisins. Un groupe de couches inférieures à cette couche a été reconnu aux charbonnages de Herman-Pixlie- rotte, de Quatre Jean et de l’Est de Liège, à l’Ouest du sondage de Melen et au charbonnage de la Miner ie à l’Est. Plusieurs de ces couches sont en exploitation régulière ou ont été exploitées au charbonnage actuellement abandonné de Herman-Pixlierotte, à Bellaire. La stampe reconnue entre les couches Beaujardin et Marnette = Homvent mesure plus de 3oo mètres, ce qui conduirait, pour la rencontrer dans le sondage, à une profondeur d’environ 600 mètres. Or, le sondage de Melen a rencontré, entre 535m,4o et 553m,75, une masse de grès grossier que l’auteur croit pouvoir être prise pour le poudingue liouiller au-dessus duquel se trouve cer¬ tainement la couche Marnette. J’estime, en conséquence, que l’étude des renseignements fournis par le sondage de Melen sur l’exploitabilité du gisement inférieur du terrain liouiller du plateau de Herve, dans sa partie centrale du moins, 11e peut, malgré la grande épaisseur de terrains traversés, permettre de prendre des conclusions suffisamment précises. Il suffit, pour le moment, d’acter les constatations faites à ce sondage, afin de les combiner éventuellement avec celles faites dans les autres charbonnages ci-dessus mentionnés ou avec celles résultant d’autres travaux de recherches plus ou moins similaires. Je ferai remarquer que la région dans laquelle le sondage de Melen a été effectué paraît avoir été affectée par des plissements et des cassures rendant les conclusions plus difficiles. — m i33 Il était également intéressant de noter, d’une façon aussi pré¬ cise que possible, le passage présumé de la faille des Aguesses reconnue aux charbonnages d’Angleur et de l’Est de Liège, faille qui limite le gisement de la région connue sous le nom de bassin du plateau de Herve. De ce qui précède, je conclus qu’il y a lieu d’insérer, dans les mémoires des Annales de la Société Géologique de Belgique , la notice de M. Fourmarier, rapportant les constatations qu’il a faites, avec le soin habituel, pendant le creusement du sondage en question et cherchant à leur donner, avec toute la réserve que le problème comporte, l’interprétation qu’il est possible d’en déduire. J’ajouterai qu’il serait désirable de fixer la position exacte du sondage sur un croquis afin de pouvoir le repérer par rapport aux travaux effectués dans les concessions voisines. Liège, le 17 juin 1911. Joseph Libert. Stratigraphie du massif cambro-silurien du Brabant, PAR LE PROFESSEUR Ç. JVlALAISE. J’ai pour but, dans le présent travail de montrer les relations et les différences qui existent, entre les échelles stratigraphiques du massif cambro-silurien du Brabant, données par A. Dumont et par moi. Lorsque j’arrivais à Gembloux, en 1860, je me mis à rechercher des fossiles, et j’admis comme première base stratigraphique les diversions et l’ordre de superposition, adoptés par M. Dumont. Depuis cette époque, à mesure surtout de découvertes de niveaux fossilifères caractéristiques, j’ai indiqué successivement des subdivisions et désassimilations nouvelles (1). Dumont pouvait assimiler le massif cambro-silurien du Braban t, soit au rhénan de l’Ardenne, ce qu’il fit, soit au massif ardennais de Stavelot. D’1111 côté comme de l’autre, il y a des analogies, mais il y en a plus entre le massif de Stavelot et celui du Bra¬ bant, qu’entre ce dernier et celui du massif rhénan de l’Ardenne. Les divisions que j’ai établies dans le cambro-silurien du massif du Brabant, s’étaient d’abord inspirées de la classification de Dumont. J’ai attaché une grande importance aux divisions admises par l’illustre maître, dont je reste un des derniers disciples : cela est très naturel, vu la grande estime scientifique qu’il a su inspirer à ses élèves. Mais si plusieurs de mes divisions sont les équivalentes de quel- (L) G. Malaise. Evolution de l’échelle stratigraphique du siluro-cambrien de Belgique. (Texte explicatif de la planchette de Genappe, p. 22, Bru¬ xelles, 1910). Travail présenté à la séance du 28 avril 1911 ; remis au secrétariat le 23 avril 1911. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. MÉM., 10. — m t36 quos-unes de celles établies par Dumont, il n’y a pas, même alors concordance complète, et malgré la grande compétence stratigra- pliique du célèbre géologue, il y a des couches, sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord, ainsi que nous le verrons au sujet de la position des schistes noirs de Mousty et de Fran- quenies, et de ceux de Rebecq. Dumont n’avait fait usage que de la stratigraphie, comme on ne pouvait que le faire à' son époque. .Je me suis servi de la stra¬ tigraphie et de la paléontogie. André Dumont, en 1847, dans son Mémoire sur les terrains ardennais et rhénan, rappelle (*) que « déjà en 1808, d’Omalius d’Halloy avait divisé le sol primaire de la France en terrain ardoisier, anthraxifère et liouiller. En i83o, je confirmai ces divisions par une démonstration rigoureuse. Quelque temps après, Murcliison proposa les noms de silurien, devonien et car¬ bonifère, pour désigner les mêmes terrains. Les dénominations anglaises furent admises par un grand nombre de géologues fran¬ çais, et celles de l’illustre auteur de la Géologie du nord de la France furent abandonnées. )> Dumont démontra en i83o, que le terrain anthraxifère était formé de quatre systèmes, et qu’il existait dans ce terrain deux calcaires séparés par une puissante masse quartzo-schisteuse. « Quelque temps après, Murcliison fit la même distinction en Angleterre, et désigna le système ealcareux inférieur par le nom de calcaire devonien, et le système ealcareux supérieur par celui de calcaire carbonifère » (2). En 1847, Dumont (3) « divise le massif q uartzo-schisteux de l’Ardenne en deux parties, qui se distinguent tant par les carac¬ tères des roches qui les composent, que par la discordance de stratification qui les sépare. Or, cette discordance m’a paru se rattacher à un phénomène géologique assez important pour moti¬ ver la division définitive de notre terrain ardoisier en terrain ardennais ou silurien, et en terrain rhénan ou devonien infé¬ rieur. » (]) Mémoire surles terrains ardennais et rhénan de l’Ardenne, du Bradant et du Condroz. (Mémoires de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, t. XX, Bruxelles, 1847, p. 1). (2) Ibid., p. 4. (3) Ibid., p. G. j M 187 — ce Le mot ardennais que je propose pour désigner le plus ancien des deux, est destiné à rappeler que ce terrain forme le point culminant de l’Ardenne et qu’il est le trait le plus caractéristique de cette contrée. » « Le mot rhénan indique que le terrain auquel il s’applique constitue l’immense massif quartzo-schisteux qui s’étend sur les deux rives du Rhin entre Bonn et Bingen. » Dumont avait considéré le massif des terrains les plus anciens du Brabant, comme étant de même âge que ses massifs rhénans de l’Ardenne et du Rhin, donc comme partie inférieure de l’infra- devonien. D’Omalius d’Halloy, qui avait si bien saisi les grandes lignes de la géologie stratigraplii que, avait primitivement admis, que le massif ancien du Brabant, était l’équivalent du terrain ardoi- sier de l’Ardenne, adopta plus tard la manière de voir, l’interpré¬ tation de Dumont (j). « J’avais été conduit, dit-il, par l’aspect des roches, à rapprocher ce massif de la partie la plus ancienne de l’Ardenne, mais lorsque Dumont est parvenu â établir des divi¬ sions régulières dans les dépôts que je réunissais sous le nom de terrain ardoisier et qu’il a classé le massif du Brabant dans le groupe supérieur, c’est-à-dire dans son terrain rhénan ou devonien inférieur, des. auteurs, j’ai cru devoir m’incliner devant une autorité aussi imposante, d’autant plus que mon opinion n’était fondée que sur des caractères minéralogiques, dans lesquels il 11’y a lieu de voir avec Dumout que l’effet d’une action métamor¬ phique plus forte dans le Brabant que dans l’Ardenne. » Dumont croit donc, que les massifs rhénans de l’Ârdenne, du Brabant et du Rhin, sont de même âge, et appartiennent tous les trois au devonien inférieur. Comme il a d’abord étudié le terrain ardoisier de l’Ardenne, qui lui a fourni, ce que nous nommerions actuellement son échelle stratigrapliique, il a cherché à retrouver la même série dans le massif rhénan du Brabant, et pour bien montrer la ressemblance des deux massifs, il force souvent la note, pour établir les équivalences dans le second. Dans le massif de l’Ardenne il a distingué trois systèmes qui 0) Abrégé de Géologie. Bruxelles, 1862, p. 5o6. — m i38 sont les suivants, de la base au sommet, l’inférieur le gedinnien avec deux étages, le système moyen, le coblentzien, divisé en tau- nusien et hundsrückien, et le système supérieur l’alirien. Pour Dumont, le massif du Brabant, ne renferme que deux systèmes : le gedinnien et le coblentzien, divisés chacun en deux étages ('). Dans l’étage gedinnien inférieur il n’y a que des quartzites, dont quelques-uns à gros grains, deviennent pour Dumont les repré¬ sentants du p 'udingue de Fepin. C’est pour nous du devillien inférieur Dm assise de Blanmont. Tl y met en plus des phyllades ou schistes noirâtres que nous considérons comme l’équivalent du Revinien-assise de Mousty. (c On voit à Jodoigne (2), le long de la Geete, depuis un point situé à i 4 de lieue au N. de cette ville jusqu’à la ferme de Maladrie, une bande composée de phyllade gris-bleuâtre quelquefois pyri- tifère, qui ressemble au quartzite revinien de Spa; entre Jodoigne Souveraine, Jauchelette, Glimes et la Ramée, du quartzite qui au N. de Jauchelette (route de Jodoigne à Gembloux) est en bancs verticaux ou fortement inclinés, parfois séparés par des couches de phyllade noirâtre et quelques bancs d’un quartzite renfermant des fragments pliylladeux ; entre la route et Jauchelette, des bancs de quartzite, de o,mi à i mètre, entre lesquels il y a quelques lits de phyllades noirs, simples et ottrélitifères, divisibles en feuillets obliques au joint des couches ; et au NE de Glimes, des bancs de quartzite quelquefois séparés par un lit de quartzophyllade zonaire. » Le gedinnien supérieur composé de quartzite, d’arkose, de phyllade verdâtre aimantifère, et de phyllades ou schistes violacés à la partie supérieure, correspond aux assises de Tubize Dvs et de Oisquercq, jadis séparées, réunies actuellement, Oisquercq n’étant que le faciès d’altération de Tubize. C’est la seule division de Dumont correspondant entièrement à une de mes assises : Assise de Tubize. Le gedinnien de Dumont constitue, d’après lui, un golfe entre Genappe, Ottignies et Gentinne, dans lequel sont venus se déposer (b A. Dumont. Man. cité. Massif du Brabant, pj>. 24.0 à 3i8; 2e partie : Terrain rhénan, t. XXI. Bruxelles, 1848. (2) Ibid., p. 247. — M l3^ - « les couches plus récentes. Nous admettons entièrement le fait et nous le nommerons : Golfe devillien d’Ottignies. Le système coblentzien de Dumont est divisé en deux étages, comme celui du massif de l’Ardenne : l’étage inférieur, le taunu- sien, et l’étage supérieur, le liundsrückien. L’étage taunusien remplit le golfe d’Ottignies. Il comprend un groupe inférieur et un groupe supérieur. Le groupe inférieur, est presque exclusivement pliylladeux, le phyllade est noirâtre, simple ou ottrélitifère, avec quartzite gris- bleu foncé, veines quartzeuses et cristaux de pyrite. Ce quart¬ zite est en rognon volumineux, plutôt qu’en véritables couches, dans le phyllade noir de Franquenies et de Suzeril (1). Nous considérons une partie de ces quartzites comme de véri¬ tables phtanites ; nous avons trouvé, en même temps, que ces roches, et dans les mêmes conditions, de volumineux rognons de calcaire noir, compact, véritable marbre noir cambrien, dans lequel nous avons rencontré Primitia Solvensis. On y a fait des recherches de houille. Nous rapportons ces roches au Revinien, = Assise de Moustv. Dumont renseigne à la partie supérieure du groupe inférieur, des pliyllades noir-bleuâtre, simples ou pailletés (2), à feuillets irréguliers contournés, qui ont donné lieu à des recherches d’ar¬ doise à Rebecq et de houille entre Fin-Garçon et Rebecq; et à Pierrequette, dans un phyllade noirâtre pyritifère. Nous rappor¬ tons ces roches à l’assise de Rigenée 8 laï ( Llandeilo ) Elles sont supérieures aux quartzopliyllades. Ces schistes ou pliyllades noir-bleuâtre sont tout à fait différents des schistes noirs ampélitiques de Mousty. Je considère les schistes et pliyllades noirs de Mousty, infé¬ rieurs aux quartzopliyllades, comme appartenant au Ru Revinien = Assise de Moustj". Et les schistes et pliyllades noir-bleuâtre de Rebecq, etc., supérieurs aux quartzophyllades Silurien infé¬ rieur (Ordovicien) = Assise de Rigenée 8 ha\ ( Llandeilo ). Le groupe supérieur du taunusien est presque entièrement formé de quartzopliyllade. C’est l’assise de Villers-la-Ville, que nous rapportons au Salmien inférieur 8 nu. f1) Dumont. Mém, cité 2e partie, p. 261. (2) Ibid., p. 260. — M l4o — L’étage supérieur du ooblentzien, le hundsrüekien, comprend l’ensemble des différentes roches, qui s’étendent au S des précé¬ dentes jusqu’au système devonien auxquels elles servent de base. Ce liundsrückien est composé de quartzite, psammite et phyl- lade, et accessoirement arkose et poudingue. « Le poudingue dit Dumont ('), mérite à peine de figurer ici, car je n’en ai observé qu’un banc à la partie inférieure de l’étage et seulement au S de Grand-Houx. Il est composé de fragments quartzeux et schisteux, faiblement agrégés, d’un gris-brunâtre sale. Incl. E 24° N = 66° ». Les grès et les quarzites sont stratoïdes ou feuilletés. J’ai, par suite d’études stratigrapliiques et paléontologiques, établis diffé¬ rentes subdivisions dans ces roches, qui appartiennent à l’ordovi¬ cien ou silurien inférieur : Assises de Rigenée S lia , de Gembloux S lib; et au gothlandien ou silurien supérieur: assises de Grand- Manil S Isa, de Corroy Shb, de Viclienet S hb' . Par des observations stratigrapliiques, confirmées par des données paléontologiques, je suis successivement arrivé, à l’échelle stratigraphique renseignée dans diverses de mes publications, voir notamment : « Evolution de l’échelle stratigraphique du siluro- cambrien de Belgique (2) » et à fixer la concordance des couches cambriennes de l’Ardenne et du Brabant, et l’équivalence du cambrien du Brabant avec les principales divisions des régions classiques du Sliropsliire et du Pays de Galles. A l’époque où Dumont publia son mémoire on commençait à donner des listes de fossiles, et à les répartir convenablement dans la position qu’ils devaient occuper, et encore que d’inexac¬ titudes ? Que penser d’une liste de fossilles du calcaire de Visé, donnée en 1842, où nous voyons une de nos plus belles illustrations géologiques, citer comme espèce caractéristique : Calymena (3) Tristani (Trilobite du silurien inférieur). Quoique Dumont 11e fut pas paléontologiste, il cite toujours dans ses ouvrages les gisements de fossiles, tout en les désignant sous les noms de formes organiques, fibreuses, globulaires, etc. Dumont vivait à une époque où il fallait d’abord établir dans les terrains, la stratigraphie, au moyen des caractères géo- ( 1 ) Mém. cité, 2e partie, p. 266. (2) Texte explicatif de la planchette de Genappe, Bruxelles, 1910 (3) Sic. ï — M l4l — métriques. L’ordre de superposition et l’âge relatif étant bien fixés, il fallait rechercher les fossiles dans des niveaux bien déterminés. Il est assez étonnant que la note de Dumont publiée en 1847 0), n’ait appelé l’attention qu’en 1860 : « La Société géologique de France visita, le 7 septembre i835, la localité de Grand-Manil, M. Adare y trouva un trilobite voisin de Çalymene Blumenbachi , des fragments d’agnostes, de crinoïdes, et d’un grand nombre de coquilles bivalves, dont la plupart furent rapportées aux genres spirifère et strophomène ». O11 comprend parfaitement aujour¬ d’hui, qu’il s’agit de Çalymene incerta , Orthi.s biforata, qui ressemble à un Spirifèr , et Strophomena rhomboïdalis. Nous terminons, page m 142, par un tableau indiquant la corrélation qui existe entre nos divisions et celles de Dumont. f1) Mémoires, cité ire partie, p. 268. M l-\'2 — w j: h-i v. J 3 fl -Q fl U pq a ■n fl © •M a fl -a •(H co I O fH JS B fl o «M •-H CO co «3 a CO a X >< X .eu 'S a CS C*kM -v o a © w as a a ? ^ © - — - '© ? 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Etude sur les roches cohérentes du Tertiaire belge, PAR ^Auguste Redoux, Ingénieur civil des Mines, Ingénieur-géologue. (Planches YII à XI) En entreprenant l’étude des roches cohérentes rencontrées dans les différentes assises du Tertiaire belge, je me suis proposé de mettre en lumière les caractères macroscopiques et microscopiques d’une série de roches peu étudiées jusqu’à présent. La plupart des auteurs qui les ont signalées se sont contentés d’exposer leurs conditions de gisement : je me permettrai dès lors de ne point insister sur ce coté de la question, sauf dans quelques cas particu¬ liers. Les terrains tertiaires de notre pays sont essentiellement constitués par des dépôts meubles de nature argilo-sableuse. Cependant beaucoup d’étages renferment des roches dures qui sont le plus souvent des grès ou des roches voisines interstrati¬ fiées dans des sables. Le beau travail de M. L. Cayeux, professeur à l’Ecole des Mines de Paris, sur les grès du Tertiaire parisien (') m’a porté à croire qu’il y avait quelqu’ intérêt à examiner les formations analogues de la Belgique. Ma tâche a d’ailleurs été largement facilitée grâce aux conseils de mon savant maître, M. Max Loliest, de M. Cayeux et de M. A. Lacroix, professeur de minéralogie au Muséum d’Histoire naturelle à Paris, dans le laboratoire duquel j’ai l'ait la plupart de mes déterminations. Qu’il me soit permis de leur adresser ici l’expression de ma C) L. Cayeux. Structure et origine des grès du Tertiaire parisien (Etudes des gites minéraux de la France, Paris 1906). Travail présenté à la séance du 23 avril 1911 ; déposé au Secrétariat, le 23 avril 1911. M l44 — gratitude la plus vive. Je remercierai également MM. J. Cornet et Mourlon pour les échantillons qu’ils ont bien voulu me com¬ muniquer. L’étude que j’ai faite comprend, outre les observations des roches examinées, des hypothèses sur leur mode de formation : je me suis efforcé de toujours bien séparer les faits tangibles de la partie hypothétique. J’ajoute que, quoique j’aie examiné un grand nombre d’échantillons et de préparations microsco¬ piques, je suis persuadé que certains types m’ont forcément échappé : je crois néanmoins avoir réuni dans cette étude les types principaux de tout le groupe tertiaire. On s’est longtemps contenté des seuls caractères macrosco¬ piques pour l’examen des roches sédimentaires. Cette méthode fournit des renseignements insuffisants tant sur la nature des constituants de la roche que sur leur agencement : on est amené à confondre de la sorte, des roches formées d’éléments différents ou des roches formées d’éléments identiques mais de structures différentes. Les dimensions microscopiques de certains consti¬ tuants obligent de recourir au microscope pour déterminer les caractères intimes de la roche. Si l’on veut être renseigné davantage et connaître les rapports quantitatifs des éléments, il faut ajouter à ce premier mode d’investigation l’analyse chimique. Les roches que j’ai rencontrées dans le Tertiaire belge sont presque toutes de la famille des grès : il y a quelques calcaires. Les grès sont des roches sédimentaires constituées par des grains de quartz, élastiques, agglutinés par un ciment. Je vais en rap¬ peler brièvement les diverses variétés et leur diagnostic microsco¬ pique. En se rapportant à la définition donnée plus haut, le quartz en grains détritiques constitue l’élément fixe des grès : les variétés apparaissent d’après la nature du ciment qui peut être calcareux, ferrugineux, opalifère, ealcédonieux, etc., d’où les termes de grès calcareux, grès ferrugineux , grès opalifère, grès ealcédonieux. Il y a aussi des grès quartzeux dans lesquels le ciment est constitué par des petits grains de quartz secondaire interposés entre les grains détritiques. Mais dans ces roches à ciment de silice anhydre, le ciment peut perdre son individualité en déterminant un nourrissage des grains de quarzt préexistants, c’est-à-dire en formant une enveloppe ou auréole de quartz secondaire autour des grains détritiques primaires. En chaque point de cette enveloppe le quartz secondaire a pris la même orientation optique que l’individu primaire qu’il entoure, de telle manière qu’au micros¬ cope, entre niçois croisés, on ne voit plus des grains de quartz plus ou moins isolés et présentant des vides entre eux, mais des plages de quartz moulées les unes sur les autres. La roche est alors un qaartzite typique. Comme tous les groupes pétrogra- phiques, celui des quartzites ne présente point des limites nettement tranchées. Très souvent une roche présente certaines parties que l’on rapporterait à un grès, voisinant avec d’autres qui sont du type quartzite : suivant les dénominations proposées par M. Cayeux nous appellerons ces termes intermédiaires quart- zite-grès et grès-qnartzite, d’après la prédominance de la struc¬ ture « quartzite » ou de la structure « grès ». Dans les préparations microscopiques de quartzites, on ne peut souvent point distinguer, ce qui est quartz primaire de ce qui est quartz secondaire. D’autres fois on peut reconnaître les deux parties grâce à ce fait qu’elles ne contiennent généralement pas la même quantité d’inclusions : dans l’auréole on ne trouvera d’ailleurs jamais ni inclusions liquides, ni inclusions gazeuses alors que les grains de quartz primaires en renferment assez souvent. Enfin une ligne d’impuretés, vestige d’un ciment préexistant à la silice secondaire, souligne parfois les contours du noyau primaire. Les microphotographies qui accompagnent ce travail fournissent des exemples de ces deux cas. Un grès examiné entre niçois croisés ne montre point de plages de quartz, moulées les unes sur les autres, mais des grains de quartz à contours détritiques, se détachant sur un fond qui est le ciment- Si ce ciment est calcareux on le reconnaîtra aisément grâce aux propriétés bien connues de la calcite, dont une des principales est la haute biréfringence : en général, ces ciments calcareux ne sont d’ailleurs point constitués par de la calcite pure et transparente mais contiennent des impuretés de diverses natures, principalement ferrugineuses, ce qui leur donne un aspect particulier que l’on reconnaît immédiatement avec un peu d’habi¬ tude. Le ciment ferrugineux est visible lorsque l’on enlève l’analyseur et forme des parties noires ou brunes entre les grains : l’emploi de la lumière réfléchie montrera la couleur brune carac¬ téristique de la limonite. Le ciment opalifère reste transparent en lumière naturelle et reste éteint lorsque l’on tourne la platine du microscope entre niçois croisés. Il faut cependant se garder de confondre les trous existant dans de nombreuses préparations avec de l’opale : celle-ci présente un relief spécial que l’on reconnaît aisément. Le ciment calcédonieux est constitué par les minéraux fibreux delà famille du quartz : le plus fréquemment il s’agit de calcédonite dont les fibres s’éteignent en long et présentent un allongement négatif : on rencontre aussi parfois de la quartzine dont les fibres, s’éteignant toujours en long, présentent au con¬ traire un allongement positif. La proportion des grains de quartz diminue considérablement dans certaines roches : si le ciment n’est pas siliceux et que cette proportion descend au dessous de 5o °/0, la roche n’est plus un grès. C’est ainsi que j’ai été amené à appeler calcaire des roches que l’on a communément appelées grès calcareux. Je crois qu’il serait désirable d’abandonner définitivement ces dénominations consa¬ crées par l’usage et qui ne correspondent point scientifiquement à la nature de la roche. A côté du quartz ou comme inclusions dans celui-ci on rencontre dans toutes les roches que j’ai examinées des fragments d’autres minéraux et notamment la glauconie, les feldspaths, les micas, le rutile, la tourmaline, le zircon, etc. Leur détermination se fait par les procédés ordinaires de la minéralogie. Enfin on y trouve parfois des restes d’organismes, plus ou moins bien conservés. Je vais à présent passer en revue les différentes roches qui font l’objet de ce travail, en suivant un ordre stratigrapliique. Pour chacune d’elles, j’exposerai sommairement les conditions de gise¬ ment, ensuite ses caractères macroscopiques : coloration, cassure, porosité, etc. Dans l’examen microscopique je noterai d’abord les caractères des grains de quartz, la nature des autres minéraux détritiques existant dans la roche, le cas échéant les organismes que l’on y rencontre. J’examinerai ensuite la nature et la forme du ciment. L’ensemble de ces caractères me permettra dans chaque cas de donner un nom à la roche. Il m’arrivera parfois de faire suivre cet exposé de considérations relatives à l’origine de la roche. Mais je me réserve de traiter cette question d’une manière plus générale à la fin de ce travail. Roches landeniennes. (Eocène inférieur) Craie grossière {Tuf! eau) 21c de Grand-H ail et (Ecli : Collection de géologie de l’Université de Liège) Cette roche, comme la suivante, appartient au groupe désigné communément sous le nom de tuffeaux. Ce sont des roches assez mal définies, plus ou moins cohérentes, généralement friables, à grain grossier, formées par l’agglomération d’organismes, tantôt calcareux, tantôt siliceux. Dans le premier cas ce sont en réalité des craies grossières : s’il n'y a que des organismes siliceux, la roche rentre dans les gaizes. Ces roches abondent surtout dans le Crétacé supérieur (Maestrichtien). Dans notre Tertiaire on en retrouve dans le Paléocène (Etage montien Mm, tuffeau supérieur de Ciply) et au début de l’Eocène (Tuffeau L 1 c de Lincent et d’Angres) M. Cayeux a étudié la plupart des tuffeaux tertiaires de la Belgique (L). C’est pourquoi je n’examinerai ici que deux échan¬ tillons provenant d’autres endroits que ceux cités par cet auteur. Les tuffeaux forment dans le Landénien inférieur des dépôts assez puissants. Dans sa description des couches landéniennes du puits artésien de Hasselt, Dumont en signale deux niveaux, le premier (Macigno à grains lins) de i2mi5 de puissance, le second (Psammite glauconifère, faisant une faible effervescence dans les acides) sur 14 111 4°- Caractères macroscopiques. — Roche de couleur blanche, tachant les doigts : on en détache aisément des grains par une friction à la main. Cassure grenue. Roche très poreuse. Examen micrographique. — Roche constituée essentiellement par des débris d’organismes calcaires, mal conservés, distribués dans un ciment calcareux. Il y a quelques grains de quartz à con¬ tours très irréguliers, de nombreux grains de calcite secondaire formée aux dépens des carapaces d’organismes. Il faut citer ensuite la glauconie souvent altérée et transformée en limonite, enfin quelques grains d’opale. La préparation montrait pour le surplus quelques vides. Les organismes sont pour la plupart des foraminifères : une espèce particulièrement abondante est constituée par un test à f1) L. Cayeux. Contribution à l’étude micrographiqire des terrains sédi- mentaires (Mém. Soc. Nord , t. IV, Mém. n° 2, 1897). loges enroulées en spirale, appartenant au genre Rotai ia (Pl.YII, fig. i.). J’ai noté également la présence de baquettes d’oursin. Cette roche est en tous points analogue à une craie et ne s’en différentie que par une cassure plus grenue. Craie grossière ( Tuffeau ) 21c de Gelinden (Collection de Géologie de l’Université de Liège) Cette roche a macroscopiquement les mêmes caractères que la précédente. Elle se dissout dans les acides en faisant efferves¬ cence et en laissant un résidu principalement constitué par de la silice. Examen micrographique . — Il s’agit encore ici de débris d’organismes distribués dans un ciment calcaire. Mais les organismes eux-mêmes sont principalement siliceux. De plus les foramin itères jouent dans cette roche un rôle beaucoup plus restreint et ce sont principalement des spiculés de spongiaires qui s’y trouvent en abondance (Pl.YII, fig. 2). Ces spiculés sont très massifs et indiquent par là des spongiaires d’eaux très peu profondes. On en voit des sections transversales elliptiques (fig. 1) et des sections longitudinales, rappelant la forme d’un pic (fig. 2). Entre niçois croisés on constate que beaucoup de ces spiculés sont constituées par de la silice fibro-radiée. L’extinction étant droite, chaque section transversale montre entre niçois croisés une croix / noire dont les branches sont dirigées suivant les sections princi¬ pales des niçois. L’allongement des fibres est négatif, caractère qui permet de les rapportera la calcédonite. Les spiculés coupés en long montrent aussi cette disposition fibro-radiée. Si la sec- tion longidinale passe par l’axe du, spiculé on y retrouve le canal central, rempli par de la calcite impure, analogue au ciment. Par contre d’autres spiculés sont constitués par de l’opale : la présence d’inclusions limoniteuses dans leur masse établit que la matière constituante a subi des remises en mouvement. Quant aux lorami- nifères qui se trouvent dans cette roclie ils appartiennent aussi, principalement, au genre Rotalia ; leur caparace esl calcaire mais a subi un commencement de silicification. Enfin il y a également des baguettes d’oursin, calcaires. A côté de ces restes d’organismes on trouve quelques minéraux détritiques. Le quartz est particulièrement peu abondant et en grains très petits. Il y a ensuite de la glauconie, en grains réni- formes, souvent altérée ou complètement transformée en limonite. Il faut enfin citer des grains de calcite secondaire. Les débris d’organismes et les quelques minéraux détritiques sont englobés dans un ciment de calcite très impure et contenant assez bien de limonite. Par son ciment cette roche se rapproche des craies ; par ses organismes siliceux, des gaizes. Ces craies grossières peuvent être considérées comme des sédi¬ ments formés originellement par des organismes siliceux et cal- careux, avec quelques grains détritiques. La circulation des eaux a déterminé des dissolutions et reprécipitations de leurs éléments constituants pour arriver à la constitution actuelle. Ces roches occupent à la base du Landenien une place tout a fait spéciale et semblent former au point de vue lithologique une récurrence des dépôts du crétacé supérieur. Grès quartzite à ciment d'opale Lid de Grandglise. On peut observer cette roche entre les communes de Grandglise et Stambruges (Hainaut) (Q, où elle est activement exploitée. Dans la carrière de M. Duchateau àGrandglise elle constitue une forma¬ tion horizontale de 5 à 6 m. de puissance. La roche présente des cassures verticales diversement orientées et déterminant par places une division en prismes. Elle est relativement peu cohé¬ rente, caractère d’intensité variable, d’après les points considérés. O J. Cornet. Compte-rendu de l’excursion du 3o avril 1899 à Stambruges, Grandglise, Hautrages. Bull, de la Soc. Belge de Géol., t. XIII 1899, PP- is5 et suiv. M i5o — L’hétérogénéité du banc s’accuse également par des variations notables dans la coloration : en certaines places la partie infé¬ rieure du banc est rouge pourpre, un peu plus loin elle est jaune, le plus souvent elle est bigarrée. A la partie supérieure la colora¬ tion semble généralement moins intense. On peut y observer en certains endroits un liseré de couleur brun sombre au dessous duquel l’intensité de coloration diminue progressivement pour redevenir jaune brun. J’ajoute que pour ma part je n’ai pu obser¬ ver ce liseré formant une ligne continue à travers le banc de grès : M. Robert l’a figuré comme tel dans une note (*) on il attribue sa formation à la circulation des eaux superficielles. Examen micro graphique. — Macroscopiquement la roche a l’apparence d’un grès ferrugineux. L’examen microscopique ne confirme point cette manière de voir. A l’œil nu on constate déjà une distribution irrégulière du pigment ferrugineux dans un petit échantillon : les grès franchement ferrugineux ne se pré¬ sentent point d’ordinaire de cette façon. J’ai étudié plusieurs plaques minces taillées dans des échan¬ tillons d’aspects divers de cette roche et j’ai été immédiatement frappé par la petite quantité d’hydrate ferrique existant entre les grains de quartz élastiques. Il y a exception pour le liseré dont j’ai fait mention plus haut et qui correspond bien à une structure de grès ferrugineux. Cette observation est d’ailleurs corroborée par les analyses faites par M. Robert et qui donnent pour le F eloà total de divers échantillons : Partie de la roche au dessus du liseré i.o3°/0. Partie de la roche au dessous du liséré 1.98 °/0. Liseré brun noirâtre 14. 36 °/0. Sauf pour le liseré, ces quantités sont insuffisantes pour consti¬ tuer le ciment d’un grès. Il faut au surplus n’attacher qu’une im¬ portance très relative à des analyses d’une roche aussi peu homogène. Les grains de quartz sont en général très anguleux ; un certain nombre montrent l’accroissement secondaire. Le ciment trans¬ parent en lumière naturelle se montre isotrope entre niçois croisés : c’est de l’opale ; la limonite existant entre les grains se trouve à C) M. Robert. A propos de la circulation des eaux dans la zone d’altéra¬ tion des grès de Grandgtise. Ann. de lu Soc. Géol. 'de Belg XXXVI, Bull., PP- I74-I76- M l5l — l’état de poudre grossière et en attaquant par l’acide chîorhydique à chaud il m’est resté un résidu toujours brun, ce qui établit que la limonite avait été protégée du contact avec l’acide ; la quantité de fer entrée en solution était d’ailleurs minime. La structure de cette roche est variée (pl.YII, fig. 3) ; tantôt l’on se trouve en présence d’un grès opalifère : certaines plages passent au grès ferrugineux ; d’autres montrent une structure de quartzite. La roche peut être considérée comme un grès-quartzite à ciment d’opale, avec inclusions ferrugineuses dans le ciment, donnant une coloration rouge. Comme autres minéraux détritiques je citerai la glauconie, en général peu altérée. Son abondance est très variable d’un échan¬ tillon à l’autre. Viennent ensuite la tourmaline, la museovite et le zircon, celui-ci relativement abondant dans certaines préparations. Enfin il y avait des grains de silex et de roches quartzeuses pré¬ existantes. Les préparations montrent assez bien de vides. Comme conclusion aux observations qui précèdent, je suppose que le grès de Grandglise a été formé en partant d’un sable ferru¬ gineux, provenant lui- même de l’altération du sable vert fin glau- conifèreLid : certains grains de glauconie auraient été épargnés dans cette altération, ce que l’on peut d’ailleurs constater par l’exa¬ men d’autres sables glauconifères en voie de transformation. Des eaux siliceuses circulant dans ce sable auront déplacé une partie de la limonite en déposant de l’opale indifférentiée, englobant la limo¬ nite non déplacée. Dans le voisinage des grains de quartz l’opale a pu subir l’influence de ceux-ci et se transformer en quartz orienté sous forme d’auréole secondaire. Les parties de la roche transfor¬ mées en quartzite représentent les endroits où la succession de ces phénomènes s’est effectuée complètement : quant à celles qui ont conservé une structure de grès ferrugineux, elles représentent la roche à un des premiers stades de son évolution. La distribution irrégulière de la limonite dans la masse et la formation de liserés assez riches en fer, me paraissent des phénomènes antérieurs à la silicification de la roche. Quartzite du Landenien supérieur L2 d'Overlaer. Cette roche se trouve en de nombreux endroits dans les envi¬ rons. de Tirlemont. Il y a eu jadis de grandes carrières à ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. MÉM., II. — M l52 — Huppaye (!), aujourd’hui remblayées : on l’exploite principalement pour le moment à Overlaer où elle forme un banc de i m. de puis¬ sance. L'extension de ce banc paraît être assez considérable. Au surplus, à en juger par le grand nombre de routes pavées avec de la pierre de cette provenance, on se rend compte que l’extrac¬ tion a été très intense dans le temps. La coupe d’Ovelaer a été publiée par différents auteurs : je renvoie à une note (2) que j’ai publiée sur le gisement détrônes silicifiés que l’on trouve dans cette carrière : je m’étais d’ailleurs réservé d’étudier la silicification de ces troncs et j’y reviendrai plus loin. Le banc de quartzite d’Overlaer repose au sommet des sables landeniens et est surmonté par quelques centimètres de sables suivis d’une couche de lignite d’où partent des troncs silicifiés. Il est terminé par des surfaces mamelonnées de formes très bizarres et qui ont depuis longtemps attiré l’attention des géolo¬ gues. Au milieu du banc l’on trouve quelquefois des poches limitées par des surfaces botrioïdes et contenant du sable blanc très pur. Le passage du sable blanc à la roche compacte se fait insensible¬ ment sur une zone de quelques centimètres. J’ai également observé dans la roche une cavité tapissée de petits cristaux de quartz située dans le voisinage d’une cassure verticale. D’autres fois, au voisinage de ces cassures, on constate que la roche présente une cassure plus lustrée et passe à de l’opale. Celle-ci se présente d’ailleurs dans certains cas comme un endui t transparent à la sur¬ face de la roche. A coté des gisements in situ de ce banc il m’a été donné d’obser¬ ver assez souvent des carrières où l’exploitation portait sur un grand bloc isolé ou sur toute une série de blocs indépendants, ma¬ melonnés sur toutes leurs faces et présentant des épaisseurs variables d’un point à un autre. Il s’agit de la même roche, mais (Ù J’ai également examiné quelques préparations microscopiques du quartzite d’Huppaye. Cette localité étant assez proche d’Overlaer et les deux roches en tous points semblables, je n’ai pas cru nécessaire d’en faire mention sous une rubrique spéciale. (2) Sur une forêt fossile du Landenien supérieur à Overlaer-lez-Tirlemont par A. Ledoux (Ann. de la Soc. Geol. de Belgique , t. 87, p. M 39 et suiv.). La coupe figurée p. 40 est erronée en ce sens que la couche ligniteuse d’où sortent les troncs silicifiés doit être beaucoup plus rapprochée du banc de quartzite g. ISS Fig. 3. Blocs de quartzite landénien à la limite du landénien et du limon hesbayen. Sablière à Bost lez-Tirlemont. /• — m i53 — ces blocs épars sont toujours situés au contact du limon liesbayen et des sables landéniens plus ou moins ravinés. Ces blocs, attei¬ gnant parfois i5 à 20 m3, sont souvent inclinés : on y trouve comme dans le banc d’Overlaer des traces de radicelles. On rencontre des blocs de l’espèce de dimensions plus petites dans la plupart des sablières que l’on ouvre dans la partie supérieure du Landénien des environs de Tirlemont. Le sol de la ville en est véritablement criblé en certains endroits. La photographie (fig. 3) montre com¬ ment ces blocs jalonnent le ravinement du Landenien par le limon liesbayen : elle a été prise dans une sablière de Bost, près de laquelle on a d’ailleurs trouvé d’immenses blocs de l’espèce. Des observations analogues peuvent être faites à Haekendover, Oplinter, Folx les Caves etc Caractères macroscopiques. — Roche de couleur gris clair : cassure tranchante et écailleuse. Elle est d’une dureté remarqua¬ ble. Vers le haut des bancs on constate souvent des parties se divisant en plaquettes plus fragiles que le banc lui même et à la partie tout à fait supérieure quelques centimètres de grès ferru¬ gineux brun. Des constatations analogues peuvent se faire le long de certaines cassures verticales traversant le banc de haut en bas. Examen microscopique. — Une préparation taillée dans la roche normale montre de grandes plages de quartz moulées les une sur les autres, dont beaucoup montrent un accroissement secondaire (pl.VIT, fig. 4)* Les grains de quartz sont bourrés d’in¬ clusions diverses : inclusions gazeuses reconnaissables a leur bord très réfringent, inclusions liquides avec leur libelle, inclusions solides parmi lesquelles j’ai reconnu le rutile et le zircon. Les éléments autres que le quartz sont représentés par quelques grains de limonite, puis assez rarement la muscovite, la tourma¬ line et le zircon. Cette roche est un quartzite typique. L’analyse de cette roche m’a donné : Silice 99.8 Traces de fer Elle correspondait d’ailleurs avec celle du sable blanc recueilli dans une poche intérieure du banc. En se rapprochant de la bordure supérieure du banc on constate que les grains de limonite deviennent plus fréquents. La roche passe petit à petit à une structure de grès quartzite à ciment de M l54 — limonite, en même temps que les grains de quartz deviennent beaucoup plus petits : les grains de zircon y deviennent plus abon¬ dants. Un échantillon pris à la partie supérieure du banc a donné à l’analyse : Silice . 89,00 Peroxyde de fer . 9.06 Divers (H20, etc) . 1.95 100.00 Il faut remarquer que la teneur en fer varie beaucoup en divers points de la bordure : le chiffre donné plus haut doit être regardé comme un maximum. J’ai également examiné des lames minces taillées dans les parties de la roche passant à l’opale. On y voit l’opale pénétrer entre les grains de quartz et si l’on examine ceux-ci avec un fort grossissement (pl. VIII, fig. 5), on constate que la bordure des grains est très finement dentelée et qu’il y a là une véritable inter¬ prétation mutuelle des grains de quartz et du ciment d’opale. Les dentelures de deux grains voisins se relient quelquefois : d’autres fois les grains se touchent complètement comme dans les prépa¬ rations de la roche normale. De plus, pour certains grains isolés dans l’opale, le ciment qui les entoure n’est plus absolument isotrope dans leur voisinage mais se pointillé entre niçois croisés d’une multitude de petits points blancs orientés comme la plage de quartz. Bref, on peut observer toute une série de plages montrant un passage continu de la structure gréseuse à la struc¬ ture quartzite. Ces phénomènes que l’on observe sur la bordure des grains se rapportent à la formation de l’auréole secondaire, le noyau primaire étant parfois discernable au milieu de la plage : on peut donc en quelque sorte suivre les divers stades de la formation de cet accroissement secondaire au dépens de l’opale. M. Cayeux (4) a noté des faits analogues en ce qui concerne le grès quartzite ealcédonieux de Bougival, des sables de Fon¬ tainebleau, mais là toute la roche présentait cette structure alors qu’ici il s’agit d’un cas tout à fait particulier. J’ajoute qu’au point de vue macroscopique la cassure de la roche dans le voisinage de l’opale devenait nettement conchoïde et lustrée. O L. Cayeux. Étude sur les grès du tertiaire parisien, p. 72. - m i55 — A priori l’on est porté à établir une relation entre la formation du banc de quartz i te et la silicification des troncs qui lui sont superposés et dont les racines et radicelles se retrouvent dans la roclie (1). Ces troncs présentent des parties très dures à côté d’autres moins cohérentes dans lesquelles on retrouve des éléments ferrugineux. Les parties dures ont une légère coloration brunâtre que l’on pouvait également attribuer à la présence de sels de fer. En chauffant le bois silicifié sur une lame de platine, la coloration change, devient noire puis, en poursuivant le chauffage, elle devient blanche. Il faut admettre qu’elle est due à des restes carbonés si l’on tient compte de la manière dont elle disparaît. L’examen microscopique montre d’ailleurs la structure du végétal admirable¬ ment conservée (pi. VIII, fig. 6) ; les tissus présentent une colora¬ tion brune, alors que le quartz qui les englobe est incolore. Entre niçois croisés on voit que ce quartz est disposé en plages d’orien¬ tations optiques diverses, dont la disposition ne semble point influencée par la présence des fibres végétales. En certains endroits une cellule contient plusieurs plages de quartz : ailleurs elle est occupée par une seule plage : enfin une plage englobe souvent un nombre plus ou moins grand de cellules (pl.VlII, fig.7). Cette modification des dimensions des plages de quartz se produit d’une manière continue du centre à la périphérie et met bien en- relief la part prise par l’évaporation dans la production du quartz dans la masse même du tissu ligneux. Ces bois silicif iés présentent une structure de quartzite formé uniquement de silice secondaire. Je m’arrête quelque peu aux conditions dans lesquelles a pu se former un gisement aussi particulier que celui d’Overlaer. Le banc de quartzite a dû sa consolidation à la circulation d’eaux siliceuses entre des grains de quartz primaires. Dans son étude des grès du tertiaire parisien, M. Cayeux arrive pour les roches qu’il a examinées à cette conclusion que la silice secondaire des quartzites s’est substituée à un ciment primordial de calcite séparant les grains élastiques primaires. Aucune de mes observa¬ tions ne peut servir d’argument pour appuyer une hypothèse semblable en ce qui concerne le quartzite d’Overlaer : on peut en effet constater souvent que les parties primaires des plages de O A. Ledoux. Op. cil. et Note complémentaire sur les troncs silicifiés d’Overlaer. Ann. Soc. Geol. de Belgique, t. 37, p. M m. — m i56 quartz voisines se touchent, les auréoles n’étant développées que sur une partie du contour. D’autres fois l’auréole est bien complète, mais ses dimensions restreintes permettent de supposer que le contact des grains primaires se fait en dehors du plan constitué par la lame mince. On peut donc admettre que le sable, au dépens duquel s’est formé le quartzite, était analogue aux autres sables landéniens avec lesquels il voisine. Les eaux, imbibant ces sables, chargées de silice, montaient par capillarité dans les vaisseaux des arbres qui y prenaient racine et allaient déterminer leur silicifi¬ cation. On peut trouver dans la tranchée d’Overlaer même des cailloux roulés de quartzite landénien et de bois silicifié à la base du bruxellien, ce qui établit que les phénomènes auxquels je fais allusion sont contemporains de la période continentale qui a suivi le dépôt des sables Lu. M. Stainier (*) a fait remarquer que dans la nature actuelle les bois sili cifiés sont l’apanage des régions déser¬ tiques et a conclu à l’existence d’un climat désertique à la fin du landenien supérieur. L’uniformité des dépôts de cet étage sur de grands espaces plaide au surplus en faveur de cet hypothèse. Par suite des phénomènes d’évaporation intense qui se pro¬ duisaient près de la surface du sol, les eaux ont circulé de bas en haut par capillarité : tout en se chargeant de silice, elles ont également emporté les éléments ferrugineux du sable pour les déposer plus haut : c’est ainsi que l’on peut expliquer la présence de grès ferrugineux à la partie supérieure du banc. La silice secondaire s’est elle déposée primitivement partout à l’état d’opale pour se transformer ultérieurement en quartz ou bien s’est elle déposée immédiatement à l’état de quartz secondaire, les parties de la roche où l’on retrouve de l’opale constituant des exceptions ? Je crois cette dernière hypothèse la plus vraisemblable avec cette restriction qu’une certaine partie du quartz secondaire a été formé par déshydratation de l’opale. L’érosion produite par le creusement des rivières à l’époque quaternaire a déterminé la mise à nu du banc en certaines places et ensuite un affouillement des sables sous-jacents, ce qui permet d’expliquer la dislocation du banc et la dissémination de grands (!) X. Stainier. Un gisement de troncs d’arbre debout dans le. landenien supérieur. Bull, de la Soc. belge de Géol Pal. et Hydr. juillet 1909. M T 57 blocs de quartzite au contact du landenien supérieur et du limon hesbayen. Il m’a été rapporté par des ouvriers travaillant le quartzite en question, que la pierre provenant de ces blocs isolés était d’ordinaire beaucoup plus dure que celle du banc. Il y aurait là vraisemblablement l’intervention d’un métamorphisme atmos¬ phérique. Quartzite mamelonné à racines L2 de Bavay (Nord) (Ech. communiqué par M. Cornet). La roche est analogue comme aspect au quartzite landenien d’Overlaer. La cassure est écailleuse, la couleur grise et la roche se termine par des surfaces mamelonnées du même genre. La pré¬ sence de radicelles dans cette roche permet de supposer qu’elle s’est formée dans des conditions analogues. Examen microscopique. — Plages de quartz moulées les uns sur les autres plus petites que dans le quartzite d’Overlaer : Les contours des grains sont particulièrement irréguliers. Les inclu¬ sions du quartz sont nombreuses ; le rutile et le zircon y sont fréquents mais la plupart des inclusions sont tellement petites qu’il est impossible de déterminer avec précision leur nature. 11 y a un peu de limonite englobée dans la partie périphérique de certains grains. La structure est celle d’un quartzite typique : les auréoles visi¬ bles sont très nombreuses. Comme autres éléments détritiques je signalerai le rutile, le zircon et la tourmaline. Comme pour le quartzite d’Overlaer il convient de noter l’absence de feldspaths et de glauconie. La roche est donc à tous égards analogue à celle d’Overlaer. On trouve d’ailleurs dans le landénien supérieur des environs de Mons des bois silicifiés et des sables à lignites. Roches landéniennes diverses. Sous ce titre j’étudierai sommairement un certain nombre d’échantillons qui m’ont été communiqués par M. M. Lohest et qui appartiennent à des blocs épars trouvés en différents points des Ardennes. Leur attribution au landénien est hypothétique pour certains d’entre eux. Quartzite landénien de la Baraque Michel. (Coll. géol. Univ. Liège, n° 5097). — Cette roche, qui se caractérise extérieurement m i58 — par une coloration blanche et une cassure saccliaroïde, n’est pas très cohérente. Une friction entre les doigts en détache quelques particules. A la loupe on peut remarquer des petits grains noirs à côté des grains de quartz. L’examen microscopique en lumière naturelle fait voir que la roche est formée de grains de quartz arrondis et très transparents et de quelques grains de limonite. Entre niçois croisés (pl. VIII, fig. 8), on constate une structure de quartzite typique, plages de quartz moulées les unes sur les autres, auréoles secondaires et noyaux primaires discernables. De plus, il y avait quelques agrégats de quartz microcristallin à rapporter les uns à du quartz de filon, les autres à des grains de roches quartzeuses préexistantes. Enfin la préparation montrait beaucoup de trous, ce qui explique la friabilité de l’échantillon. Grès-quartzite (V Ellemelle. (Coll. géol. Univ. Liège). — Cette roche très cohérente présente une coloration gris-brun. Les grains de quartz sont de dimensions diverses ; ils sont en général très limpides et ne contiennent que peu d’inclusions parmi lesquelles du zircon. Plusieurs grains présentent une extinction roulante très accusée ; quelques-uns montrent une auréole secondaire. Comme autre minéral détritique je signalerai la tourmaline. Quant au ciment, il est constitué par de petits grains de quartz microcristallin et de la limonite. Quelques plages présentent cependant une structure de quartzite à ciment, c’est-à-dire que la limite entre les grains de quartz et le ciment ne s’y fait pas d’une manière bien tranchée. Cette roche peut être assimilée à un grès-quartzite. Gi ’ ès-quartzite à ciment de quartz , landénien , de Ciney (Con- droz). (Ech. Coll. géol. Univ. Liège, n°4644)- — Cette roche est extérieurement quelque peu bigarrée et présente des colorations ferrugineuses rouges sur un fond blanc. Les grains de quartz sont assez anguleux, parfois pourvus de l’accroissement secondaire : les bords sont très dentelés. Il y a de plus une faible proportion de limonite, quelques zircons, la tourmaline, la muscovite et un feldspath. Les grains détritiques sont englobés dans un ciment de quartz microcristallin. Comme telle la roche est un grès- quartzite à ciment de quartz. U y a quelques plages de quartzite. De plus, la roche présente des vides. Quartzite-grès dans le diluvium de Philippville. (Coll. géol. Univ. Liège, n° 9667). — La roche est très dure et présente une cassure oonelioïde, lustrée et écailleuse. Elle est translucide sur les bords : la couleur en est noire. Au microscope on constate trois éléments dans la roche : des grains de quartz, de l’opale et enfin des petits points ronds de coloration brun foncé, dont toute la plaque est parsemée. Ils se présentent le plus souvent comme inclusions dans l’opale, soit isolés, soit par groupes. D’après la couleur il semble que ce sont de petits sphérolithes d’oligiste. L'opale n’est pas très abondante et se trouve interposée entre certains grains de quartz. Ceux-ci se moulent généralement les uns sur les autres et présentent dès lors la structure du quartzite typique. Il y a lieu de remarquer que certains grains englobés dans l’opale montrent les formes cristallines du quartz avec contours rectilignes (pl. IX, fig. 9). D’autres fois le contour est fait par des lignes droites d’un côté du grain, par des lignes courbes de l’autre. Ces observations mon¬ trent que lorsque l’auréole secondaire 11’est pas gênée dans son développement, elle tend à prendre des formes extérieures géo¬ métriques. La roche est un quartzite-grès. Résumé sur les roches landéniennes. Il y a dans notre landénien deux séries de roches cohérentes bien distinctes. Les premières appartenant à l’assise Lie sont des craies grossières (tuffeaux), caractérisées par le grand déve¬ loppement des organismes et la présence du carbonate de chaux. Les secondes se rapprochent toutes plus ou moins des quartzites. Les différents types de cette catégorie que j’ai examinés présen¬ tent d’ailleurs d’autres caractères communs. i° Presque tous les types renferment de la glauconie soit peu altérée, soit transformée en limonite : l’existence de la limonite a été signalée dans toutes les roches examinées. 20 Les variétés fibreuses de silice manquent dans tous les échantillons. 3° Les feldspatlis manquent dans toutes les préparations sauf une. 4° Le rutile, le zircon et la tourmaline se retrouvent dans beaucoup de ces roches. Les micas sont rares. — M 160 — 5° Le quartz présente toujours des inclusions assez nombreuses, parmi lesquelles le rutile et le zircon sont les plus fréquents. 6° Les organismes n’existent dans aucune préparation. Sauf les deux premiers ces caractères ont été signalés par M. Cayeux pour les grès du Tertiaire Parisien. On peut généraliser ici pour ces diverses roches l’observation que j’ai déjà faite à propos du quartzite d’Overlaer, à savoir qu’il n’y a pas de preuves de l’existence d’un ciment primordial calca- reux déplacé ultérieurement par de la silice. Toutes ces roches proviennent de sables dans lesquels ont circulé des eaux sili- cieuses ayant déposé leur silice dans les interstices des grains élastiques, soit à l’état de quartz, soit à l’état d’opale. Ces sables primitifs n’étaient d’ordinaire pas purs et le plus souvent ferrugi¬ neux : il y a eu dans certains cas déplacement de la limonite. Hoches yprésiennes (Eocène inférieur). Calcaire yprésien a Nummulites planulata de Forest-lez-Bruxelles (Ech. communiqué par M. M. Mourlon). La roche est considérée ordinairement comme un grès : c’est l’appellation qui lui est donnée dans la légende de la carte géolo¬ gique. En ce qui concerne l’échantillon que j’ai examiné, cette dénomination est fautive et il s’agit en réalité d’un calcaire. On constate à l’oeil nu qu’il est principalement constitué par l’ac- cumulation des Nu m nullités planulata disposées parallèlement entre elles. Examen microscopique. — La roche taillée suivant une direc¬ tion perpendiculaire au plan suivant lequel sont couchées les Nummulites montre des coupes de ces foraminifères. Ils sont constitués par un test calcaire. Entre les divers individus il y a un ciment, constitué par de la calcite secondaire, mélangé à des grains de quartz et de la glauconie. Les grains de quartz sont petits, à contours arrondis et ne contiennent que peu ou pas d’inclusions. La glauconie a parfois subi l’altération limoniteuse. La disposition de la calcite constituant le test des Nummulites est très curieuse : cette calcite est fibreuse. En examinant la préparation en lumière parallèle entre niçois croisés on constate que chaque loge est constituée par un spliérolite plus ou moins tronqué (fig. 4)* Au centre de la Nummulite on a un sphérolite (PI. IX, fig. io) c’est-à-dire que le sphérolite présente en lumière polarisée parallèle une figure analogue à celle d’une lame de calcite taillée perpendiculairement à Taxe optique et vue en lumière convergente : on voit une croix noire dont les brandies sont orientées suivant les sections principales^des niçois et les cercles concentriques colorés. Ce phénomène est général aux spliérolites de tous les minéraux uniaxes à forte biréfringence. Pour l’observer convenablement il faut abaisser ou relever l’objectif de telle façon que la mise au point correspon !e au centre du sphérolite placé plus bas ou plus haut que le plan de la lame mince. Ce phénomène s’explique aisément. Les fibres du minéral sont allongées suivant l’axe optique. Celles qui sont dirigées suivant les sections princi¬ pales des niçois se trouvent dans leur direction d’extinction et donnent la croix noire. Quant aux circonférences d’égal retard que l’on observe en lumière convergente, elles sont dues à des variations de l’obliquité relative du rayon lumineux et de la lame cristalline. Dans ce cas la lame conserve en tous ses points la môme orientation : c’est le rayon lumineux qui change d’inclinai¬ son. Au contraire, dans le sphérolite observé en lumière parallèle le rayon lumineux conserve en tous les points la même direction, mais en chacun d’eux l’orientation de la section diffère. Il en résulte un phénomène identique. Souvent une partie de la Nummulite a été dissoute et de la — MI 62 — calcite secondaire fibreuse ou grenue vient se déposer sur le contour des parties demeurées intactes. Eu somme, il s’agit d’un dépôt de Nummulites avec quelques grains de quartz et de glauconie. La circulation des eaux dans ce dépôt a remis en mouvement une certaine quantité de calcite qui a servi à constituer le ciment de la roche. Dans l’échantillon examiné la calcite formait de beaucoup le constituant essentiel de la roche qui dans ces conditions est un calcaire. 11 se pourrait cependant qu’en certains points la proportion de calcite soit moindre, celle de quartz détritique plus élevée et l’on passerait alors au grès calcareux. Roches paniseliennes Grès opalifère à glauconie Pic Mont Panisel-lez-Mons (Grès argileux fossilifère P / c de la légende de la carte géologique. Echantillon communiqué par M. Cornet.) Caractères macroscopiques. - Cette roche de couleur verdâtre est assez cohérente. La cassure est grenue et généralement terne : en quelques points elle est cependant un peu lustrée. Au surplus la roche est parfois bourrée de coquilles et parsemée de petits grains de glauconie qui lui donnent sa coloration verdâtre. Examen micrographique. — Grains de quartz à contours anguleux ne se touchant généralement pas. A part quelques exceptions ils ne montrent pas d’accroissement secondaire. Ils présentent comme d’habitude des inclusions, parmi lesquelles on peut déterminer le rutile. La plupart des grains présentent un contour très net : quelques uns sont néanmoins très dentelés et passent au ciment. La glauconie est particulièrement abondante dans les prépara¬ tions. Les grains sont comme d’habitude réniformes ; la couleur verte est plus ou moins foncée. Entre niçois croisés la plupart des grains se résolvent en agrégats microgrenus, dans lesquels on peut parfois distinguer de la silice fibreuse à côté de la glauconie proprement dite. D’autres grains ont une constitution plus homogène et montrent un clivage parallèlement auquel il se produit un allongement de signe positif. L’extinction se fait suivant ce clivage. Enfin le minéral est polychroique et passe du vert olive au vert très clair, le maximum d’absorption se produi- — m i63 — sant suivant une direction parallèle au clivage. La biréfringence assez élevée atteint parfois 16. La glauconie se présentant le plus généralement dans les roches sous la première forme et d’autre part s’altérant aisément, il est assez rare de pouvoir déterminer ses propriétés optiques. C’est pourquoi je m’y suis quelque peu arrêté. Au surplus on trouve dans la roche des grains ayant la forme extérieure des grains de glauconie et montrant encore vers le bord la couleur verdâtre caractéristique : entre niçois croisés ces grains restent isotropes : il y a eu substitution d’opale à la glauconie. D’autres fois c’est, de la silice fibreuse qui a été le produit de la substitution. Il y a d’ailleurs dans la préparation de nombreux grains de silice fibro-radiée, en l’espèce de la calcédonite. Certains d’entre eux appartiennent incontestablement à des débris de spiculés de spongiaires. Pour d’autres, par contre, cette origine ne peut être établie et malgré l’absence de toute trace de coloration verte il se pourrait qu’il s’agisse eu l’espèce de grains de glauconie transfor¬ mée en calcédonite. Comme autres minéraux détritiques je citerai la muscovite, parfois en baguettes d’assez grandes dimensions, souvent beau¬ coup plus petite et analogue à de la sérieit.e : comme telle elle est assez abondante. Il y a aussi de l’orthose, parfois transformée en séricite le long de ses clivages, du microcline, un plagiocluse acide, de la magnétite, de la limonite et des fragments de roches préexistantes. Le ciment est essentiellement constitué par de l’opale, englo¬ bant des lamelles de séricite, et passant parfois à la calcédonite. En d’autres points il passe à un ciment de quartz cryptocris¬ tallin : enfin l’on voit souvent dans le voisinage des grains détritiques l’opale donner naissance à de petites fibres de calcé¬ donite qui viennent s’implanter perpendiculairement aux contours des grains. La roche est un grès opalifère à glauconie. Grès calcédonieux Pid du Mont Panisel-lez-Mons (Grès lustré P i d de la légende de la Carte géologique. Echantillon communiqué par M. Cornet). Caractères macroscopiques. — Poche de couleur verte à cassure lustrée et écailleuse, translucide sur les bords, ce qui permet d’y — M l64 — voir beaucoup de petits grains noirs (glauconie). Laroche est peu poreuse. A la partie supérieure elle montre une bordure brune ferrugineuse. Examen microscopique. — Grains de quartz peu arrondis à contours généralement nets, se touchant parfois les uns les autres. Ils sont très limpides mais renferment beaucoup d’inclusions de petites dimensions, parmi lesquelles du rutile et des inclusions liquides. Il n’y a pas d’accroissement secondaire en quartz visible (PI. IX, fig. 11 et 12). Comme autres éléments il y a d’abord de la glauconie qui, de même que dans la roche précédente, est parfois transformée en opale, puis de la tourmaline, du microcline, un plagioclave, des grains de silex et des débris de quartz de filon. Une préparation taillée dans la bordure de la roche m’a montré que la proportion de grains de glauconie y était beaucoup plus abondante qu’au milieu de la roche et qu’elle n’y était générale¬ ment pas transformée en opale. Dans la partie tout à fait externe, caractérisée par sa couleur brune, c’est la glauconie qui, par alté¬ ration limoniteuse, a interposé une certaine quantité de limonite dans le ciment. Le ciment est complexe: il est formé par du quartz en petites plages enchevêtrées les unes dans les autres, par de la calcédonite et un peu d’opale. L’enchevêtrement des éléments constitutifs du ciment permet d’expliquer la grande cohésion de cette roche. Je signalerai enfin que j’ai pu remarquer sur la bordure de quelques grains de quartz et de glauconie (pl. IX, fig. 11 et 12), un liseré de quartzine dont les fibres étaient implantées perpendiculaire¬ ment au contour des grains. En résumé la roche est un grès à ciment de calcédonite et de quartz. Roches bruxelliennes (Eocène moyen). Grès calcareux à glauconie. Autgaerden (Brabant). J’ai recueilli au sud d’Autgaerden des échantillons d’un grès disposé en masses lenticulaires dans les sables verts glauconi- fères de la base du bruxellien. Caractères macroscopiques. — La roche a une apparence hétéro¬ gène ; certaines parties sont gris-jaunâtre, tacheté de petits points verts de glauconie : on y aperçoit à l’oeil nu quelques grains — m i65 — d’opale. D’autres parties, beaucoup moins cohérentes, sont plus blanches et tachent les doigts. La cassure est semi-tranchante dans la partie cohérente de la roche. Examen microg’raphique. — Les grains de quartz ont des con¬ tours assez anguleux et une extinction roulante prononcée : ils renferment des inclusions solides. Aucun d’entre eux ne montre le phénomène de l’accroissement secondaire : ils sont au surplus écartés les uns des autres au milieu du ciment (pi. X, fig. i3). Comme autres éléments je signalerai un grain de tourmaline, des agrégats de quartz provenant de roches quartzeuses préexis¬ tantes. La glauconie est à peu près aussi abondante que le quartz détritique: les grains sont particulièrement grands; certains d’entre eux sont clivés et montrent une constitution assez homo¬ gène. Ici encore il y a des grains de glauconie transformée en opale. D’autres plages d’opale existant dans la préparation sem¬ blent s’être substituées à une partie du ciment. Ce ciment très abondant est constitué par de la calcite souillée d’impuretés : il occupe beaucoup de place et sépare nettement les divers éléments détritiques qui y sont englobés. Il montre quel¬ ques vagues traces d’organismes toutefois indéterminables. La roche constitue donc un grès caleareux à glauconie. Sa composition minéralogique est en tous points identique à celle du sable dans lequel il est englobé. Gi 'ès à ciment de quartz et de calcédonite B de Florival. Ces grès forment des plaquettes de quelques centimètres d’épais¬ seur dans les sables bruxejliens peu glaueonifères que l’on voit apparaître le long du chemin de fer de Louvain à Charleroi, près de la gare de Florival. Caractères macroscopiques. — Roche de couleur gris-bleuâtre assez cohérente. La cassure est lustrée et semi-tranchante. On y remarque beaucoup de petits grains noirs de glauconie. Examen microg’raphique. — Les grains de quartz sont à con¬ tours irréguliers, généralement arrondis : il y en a de deux dimensions. D’aucuns sont d’une limpidité absolue : d-autres sont au contraire bourrés d’inclusions. On peut alors y distinguer des inclusions solides, rutile, zircon et mica, des inclusions liquides à libelle et des inclusions gazeuses : elles sont disposées en traî- m 166 — nées et se remarquent aussi bien sur la bordure des grains qu’en leur milieu. Il n’y a pas d’auréole secondaire visible. Comme autres éléments détritiques je citerai la glauconie pure ou en voie d’altération ferrugineuse, la tourmaline, l’orthose et le microcline. Le ciment est essentiellement constitué par de la silice fibreuse à rapporter à la calcédonite. Si l’on examine une lame mince en lumière naturelle, on constate que la plupart des grains sont entourés d’une frange d’un relief spécial. Entre niçois croisés (pl.X, fi g. 14) le contour des grains est d’une grande netteté et la frange demeurant isotrope est de l’opale. Plus loin que cette frange se développe une zone où la calcédonite s’est disposé per¬ pendiculairement aux contours des grains pour passer insensi¬ blement à un enchevêtrement de petites plages de quartz qui constituent avec la calcédonite le fond du ciment. Certains grains ne montrent le liseré d’opale que sur une partie de leur pourtour ou en sont complètement dépourvus : il en est de même du liseré de calcédonite qui s’insère souvent directement sur le grain de quartz détritique. Enfin en considérant l’intervalle existant en lumière parallèle entre plusieurs grains de quartz frangés, on y voit apparaître parfois entre niçois croisés une plage de quartz non-frangée de dimensions comparables à celles des éléments détritiques mais généralement dépourvue d’inclusion, ce qui per¬ met de croire qu’il s’agit de quartz secondaire. En résumé, la roche est un grès à ciment de quartz et de calcé¬ donite. Gi 'ès à ciment de quartz et de calcédoine (Bb.) Forest-lez-Bruxelles (Grès lustré. Echantillon connu, par M. M. Mourlon). La roche appartient à la partie inférieure du bruxellien, des environs de Bruxelles, formée de sables dits rudes et immédiate¬ ment superposée au gravier de base. Les grès y forment des len¬ tilles allongées parallèlement à la stratification, l’épaisseur étant ordinairement de 7 à 10 centimètres. Parfois ils affectent des formes bizarres qui leur ont fait donner le nom de pierres de grottes. Caractères macroscopiques. — Roche très dure et cohérente, de couleur grise dans la cassure ; celle-ci est conclioïde et lustrée. — M 167 — Examen micrographique. — Grains de quartz à contours angu¬ leux peu distants les uns des autres, quelques-uns à extinctions roulantes, mais plus généralement à extinctions nettes. Le quartz en est assez pur : certains individus se montrent néanmoins riches en inclusions solides. Dans un grain j’ai observé des inclu¬ sions allante biréfringence: par l’emploi du procédé Biche je me suis assuré qu’elles étaient un peu plus réfringentes que le quartz qui les englobait : il est dans ces conditions très probable qu’il s’agit d’inclusions de calcite. Il faut en conclure que le grain de quartz qui les renfermait était presqu’exclusi veinent formé de quartz secondaire. Quoique Ton 11e puisse distinguer une auréole secondaire sur le bord des grains de quartz, leurs contours très dentelés plaident en faveur de l’existence de ces auréoles. Comme autres éléments je citerai la calcite, l’orthose, un pla- gioclase, la tourmaline, le rutile, la limonite et la glauconie. De plus on peut voir dans la préparation des traces d’organismes, principalement des spongiaires ayant conservé assez souvent une partie de leur calcite originelle, d’autres fois silici fiés : il y avait aussi quelques baguettes d’oursins. Tous ces éléments grenus constituant la roche sont assez bien séparés les uns des autres. Le ciment intercalé entre eux est constitué par de la silice fibreuse et du quartz microgrenu. Des fibres en général courtes s’insèrent perpendiculairement au con¬ tour des grains de manière à leur former un liseré : on le recon¬ naît même en enlevant l'analyseur parce qu’il est un peu brun. Cette disposition rappelle assez bien celle du grès quartzo-calcé- donieux de Florival, mais la silice fibreuse est ici constituée par de la quartzine, les fibres ayant un allongement positif. Parfois il y a un peu d’opale entre ces fibres. D'autre part entre les grain entourés de leur liseré de quartzine 011 voit des plages de quartz microgrenu ou des plages d’opale passant au quartz. Par¬ fois les grains de quartz détritique font défaut dans une partie de la préparation et l’on voit apparaître de grandes plages incolores en lumière naturelle, mais qui se résolvent entre niçois croisés en spliérolites à croix noire (pl. X, fig. i5). L’allongement est cette fois négatif : la faible biréfringence me porte à croire qu’il s’agit là de pseudocalcédonite, cette variété de silice fibreuse dans ANN. SOC. GÉOL. UE BEI.G. , T. XXXVIII. MÉM. 12. m 168 — laquelle la bissectrice aigue est négative, rallongement se faisant dans cette direction. Les divers caractères énumérés permettent de ranger la roclie parmi les grès à ciment quartzeux et calcédonieux. L’existence de grains de calci.te et de débris d’organismes ayant encore con¬ serve une partie de leur calcaire, la séparation des grains de quartz détritiques, la présence de la silice fibreuse qui se produit fréquemment dans les phénomènes de substitution, indiquent que la nature actuelle du grès est secondaire et qu’il s’agit en l’espèce d’un ancien grès à ciment calcaire, soumis à une décalcification et une silicification simultanées. Calcaire siliceux Bm Etterbeek . L’échantillon provient d’une des grandes sablières d’Etterbeek où l’on exploite le sable siliceux Bb, auquel se trouvent associées des parties calcareuses à sables et à grès dits « marnoliteux » (1). Caractères macroscopiques. — La roche est de couleur blanche et présente une cassure semi-tranchante : on aperçoit dans cette cassure des clivages de grains de calcite. Au surplus, elle est poreuse et friable : il a été difficile d’en obtenir des préparations microscopiques. Examen micrographique. — On y trouve quelques grains de quartz anguleux à inclusions parmi lesquelles du rutile. Il n’y a pas d’accroissement secondaire. Ces grains sont d’ailleurs peu abondants et répartis en même temps que des grains de glauconie dans un ciment formé surtout de calcite et d’un peu de limonite. A côté du quartz et de la glauconie, il y a des grains de calcite secondaire, du microcline et parfois un peu d’opale. Il y a de plus beaucoup de trous dans la préparation. Les débris d’organismes sont nombreux et comprennent principalement des foraminifères. La roche n’est pas un grès, mais un calcaire siliceux. Roches bruxelliennes de Gobertange. Le Bruxellien des environs de Jodoigne (Brabant) présente, sur une étendue assez considérable, des sables calcareux associés à des roches cohérentes. Ces dernières comprennent des grès, mais O Le mot (le grès marnoliteux qui est l’équivalent de grès calcareux devait être supprimé des descriptions. — M 169 — la roche exploitée et désignée ordinairement sons le nom de grès de Gobertange, est un calcaire. Dans toute cette région, la partie supérieure du Bruxellien présente plusieurs bancs de roches dures, d’ordinaire de 10 à 5o centimètres de puissance. Les exploitants distinguent les bancs de « silex » et ceux de « bonne pierre » alter¬ nant les uns avec les autres ; la roche dite « silex » n’a d’ailleurs aucune analogie avee les silex de la craie : c’est tout simplement un grès 11e se laissant point tailler. Ces divers bancs sont séparés par des épaisseurs de sable assez variables, tantôt quelques centi¬ mètres, tantôt un mètre. M. Rutot (*) a établi qu’il y a 8 mètres de sables productifs : 011 y trouve d’ordinaire trois ou quatre bancs exploitables. Je vais d’abord examiner la roche exploitée. Caractères macroscopiques. — La roche est blanche et très cohérente. Sa cassure est grenue. Elle est peu poreuse. Elle résiste très bien à l’action des agents atmosphériques et constitue une bonne pierre de taille. Malheureusement, la faible épaisseur des bancs ne permet de réaliser que des blocs de petit appareil surtout utilisés comme dalles et pierres de payement. La roche est d’aspect homogène : sur des dalles exposées long¬ temps à l’air, on peut observer des taches de forme bizarre indi¬ quant une certaine hétérogénéité de constitution. Examen micrographiqiie. — La roche est constituée essentielle¬ ment par des débris d’organismes calcaires très nombreux, distribués dans un ciment de calcite secondaire (pi. X, fig. 16). Les organismes de petites dimensions sont des foraminifères, notam¬ ment des Xummulites, Rotalies et Textulariées, puis des spon¬ giaires dont on aperçoit de nombreux spiculés, enfin des débris de colonies de bryozoaires et des baguettes d’oursins. A côté de ces organismes microscopiques, on a depuis longtemps signalé les nombreuses coquilles de lamellibranches que l’on trouve dans ces bancs. En plus de la calcite et des organismes, on rencontre quelques grains de quartz, de l’opale, de la glauconie, de la limon ite et des plagioclases maclés suivant la loi de l’albite. La proportion de ces minéraux détritiques est très petite par rapport à la calcite. Aussi la roche doit être rangée parmi les calcaires. (-1) A. Rutot. Texte explicatif , co) est marginale. La nervure sous-costale (s. co) est peu éloignée de la costale ; elle atteint le bord antérieur de l’aile au point où il se courbe pour se dirige]* vers le sommet. Le radius (r) se bifurque assez près de la base de l’aile. Sa bran¬ che antérieure (r. a) est simple, comme la sous-costale; elle se courbe, dans sa partie distale, pour atteindre le sommet de l’aile. Sa branche postérieure (r. p) envoie, vers le bord postérieur de l’aile, quatre nervures, dont la première et la dernière sont fourchues (*). La nervure médiane (ni) se bifurque de bonne heure. Sa branche antérieure (/a. a) est simple et assez régulièrement arquée. Sa branche postérieure (ni. p) se dichotomise deux fois et donne ainsi naissance à quatre nervures, qui sont arquées. Le cubitus (e) est construit sur le même plan que le radius et que la nervure médiane. Sa branche antérieure (c. a) reste simple et décrit une courbe assez régulière. Sa branche postérieure (c. p) court à peu près parallèlement à la branche antérieure. Elle envoie, du coté postérieur, trois nervures : la seconde, seule, est bil'urquée; la troisième est très courte. Les nervures anales (a), au nombre de cinq, sont simples, à peu près parallèles entre elles, droites ou très légèrement arquées. La surface de l’aile, entre les nervures principales, est couverte f1) Les nervures sont comptées en allant de la base vers le sommet de l’aile. — M 195 d’un réseau de fines nervures, qui est très distinct ( 1 ) et assez uniforme. La partie de ce réseau comprise entre la nervure costale - et le radius est plus lâche que sur le reste de la surface de l’aile. Le plan fort simple sur lequel est construite l’aile qui vient d’être décrite, l’indépendance des nervures principales, l’absence de champ anal nettement circonscrit, la présence de nervures transverses anastomosées de façon à former un réseau, sont autant de caractères qui permettent de rapporter à l’ordre des Païéodic- tyoptères l’Insecte auquel appartient cette aile. D’autre part, le petit nombre de branches résultant de la ramification des nervures principales permet de classer cet Insecte parmi les formes de cet ordre que M. tlandlirscli a réunies dans sa famille des Dictyoneuridés. Enfin, les affinités de cet Insecte sont particulièrement grandes avec les trois genres voisins Dictyoneura Goldenberg s. sir. (2) Titanodictya Handlirsch, Polioptenus Scudder. Ses ailes se distinguent cependant x° de celles de Dictyoneura , par leur plus grand allongement et par ce fait que leur plus grande largeur est atteinte à une plus grande distance de la base de l’aile ; 2° de celles de Titanodictya, par leur forme plus élancée, moins élargie à la base et, par suite, moins triangulaire ; 3° de celles de Poliop- tenns, par l’absence d’un rétrécissement bien marqué vers la base. Il y a donc lieu de créer un genre nouveau (Stenodiclyoneni a) pour le nouvel Insecte du Houiller belge (S. belgica). Ce nom générique rappellera ses affinités avec le genre Dictyoneura . O II suffit de mouiller légèrement l’échantillon pour voir apparaître très distinctement ce réseau. C’est ainsi qu’a pu être dessinée la figure i> de la planche XII. (2) A. Handlirsch, Die fossilen Insekten, p. G7. [iG-xi-191 1] Une Hexactinellidë nouvelle du Dévonien belge (Calcaire Frasnieni. Pseudopemmatites Fourmarieri, nov. g. nov. sp. PAR pHARLES fRAIPONT. Conservateur-répétiteur de Paléontologie à l'Université de Liège. (Planches XIII à XV). Notre regretté secrétaire général Gustave Dewalque avait recueilli à Villers-en-Fagne deux échantillons d’un spongiaire Frasnien dont l’aspect extérieur l’avait porté à indiquer connue détermination Cf. Coeloptychium ; il avait fait exécuter des pré¬ parations qu’il n’avait pas utilisées et qui m’ont servi dans mon étude. Si nous avons bien affaire à une Hexactinelle et même à une Dictyonine, nous n’avons pu ranger la forme qui nous occupe dans aucune des familles actuellement établies dans ce sous ordre. I. — Description. Eponge arrondie, subconique à structure rayonnante; cotes rayonnantes,, parfois dicliotomes vers leurs extrémités ou même parfois vers le sommet qui paraît présenter une cavité (l’oscille) qui serait tout ce qui est visible du système canalifère de l’éponge. Une coupe transversale nous a permis de constater la continuité dans la masse de cette oscule. La base de l’éponge est aplatie et l’on n’y retrouve pas la struc¬ ture rayonnante de l’autre face. Les plis ont environ 3 millimètres d’épaisseur; la forme étudiée a 8 centimètres de long sur 6,5 de large et 2 de hauteur. Par ces caractères extérieurs, elle res¬ semble à Pemmatites artiensis (Tschernyscliew) de l’ordre des Lithistides. Le squelette est nettement hexaradié ; il présente des mailles parfois exactement cubiques dont le coté dépasse o,5 millimètre. M I98 — Parfois les mailles sont rendues irrégulières par bifurcation, soudage ou obliquité des spiculés. Les spiculés 11e sont pas exac¬ tement cylindriques, elles s’élargissent assez sensiblement près des nœuds. Les nœuds ne sont pas perforés, octaédriques creux, en lanterne ; ils présentent une cavité sans communication avec l'extérieur, cavité due à la rencontre des canaux des rayons spicu- laires élargis aux nœuds. Nous ne pouvons dire si cette forme était fixée, nous le croyons cependant vu l’aplatissement et le manque de plis à la base, ce qui semblerait indiquer qu’elle était fixée par toute la base et par conséquent n’aurait pas eu de pédoncule. Nous n’avons aucun renseignement sur le système porifère de notre éponge, pas plus que sur les spiculés de la. chair incaractéri- sables dans le cas qui nous occupe. Cette forme provient du Dévonien Belge (Calcaire Frasnien de Villers-en-Fagne). II. — Étude du type. J’aurais voulu isoler les spiculés par dissolution de la gangue ; malheureusement après attaque à l’acide chlorhydrique dilué, le seul résidu était une sorte de boue argileuse ; les spiculés sili¬ ceuses avaient été après fossilisation transformées en calcite, la roche encaissante étant un calcaire argileux. J’ai donc dû me contenter d’étudier les spiculés dans une série de préparations microscopiques; cela m’a heureusement suffi pour reconnaître leurs caractères principaux. Il apparaît nettement, dans beaucoup de spiculés du squelette, que nous avons affaire à deux venues distinctes de calcite ; les coupes longitudinales et transversales des spiculés montrent une partie interne emplie de cristaux de calcite irrégulièrement dis¬ posés avec parfois des grains de la roche encaissante, et une partie externe à plus petits cristaux de calcite disposés radiaire- ment. Cette partie externe, s’est substituée à la silice des spiculés, tandis que la partie interne, à plus gros cristaux, occupe la place des canaux des spiculés. Voici ce qui, selon moi, à dû se passer : Dans les canaux spicu- laires, de la calcite amenée en solution dans les eaux circulant ~ m 199 — dans la roclie, est venue cristalliser, emplissant tous les vides existant et se comportant comme dans les fissures d’une roche qu’elle recimenterait; par après la silice des spiculés a été lente¬ ment dissoute et remplacée par de la calcite. On aurait pu penser qu’il s’était passé un phénomène que l’on constate dans certains gîtes minéraux ; que la spiculé aurait été totalement dissoute laissant un vide dans la roche; qu’une pre¬ mière venue de calcite aurait, comme dans une l'ente filonnienne, tapissé les parrois du creux, qu’ensuite une seconde venue de calcite aurait rempli le reste du vide de plus gros cristaux. Dans ce cas, nous n’aurions plus affaire au canal spicuîaire, mais à un pseudo-canal, qui ne dépendrait plus de la forme primitive de la spiculé, mais bien du seul phénomène des deux cristallisations successives. Nous rejetons absolument cette manière de voir à cause de la constance de cette double cristallisation dans haïtes les spiculés du squelette ; à cause delà présence accidentelle dans les canaux spiculaires de grains argileux venant de la roche et de leur absence dans le corps des spiculés ; à cause encore de la régularité d’épaisseur des parrois des spiculés. D’autre part, les eaux circu¬ lant dans un calcaire impur et ayant déjà dissous de la silice, presque saturées de calcaire, vont déposer du calcaire dans les conduits capillaires existant dans la roche avant de dissoudre de la silice, d’autant moins facilement soluble (pie l’eau dissolvante en contient déjà, avant circulé dans un calcaire argilo-siliceux. On remarque chez certaines ammonites entre autres, les minces cloisons d’aragonite respectées et les loges emplies de calcite ou de pyrite. Pour la forme qui nous occupe, on voit à chaque nœud un épanouissement des canaux spiculaires ; on ne remarque pas aux nœuds d’épaississement de la paroi. Plus complexe est la question de savoir si chez notre spongiaire les nœuds étaient ou non octaédriques creux (en lanterne). Nous croyons pouvoir affirmer que pour l’Hexactinelle en question, ils ne l’étaient pas. En effet, si nous considérons un nœud octaé¬ drique creux (Schéma i), deux cas pourraient se présenter : ou bien les canaux des rayons spiculaires déboucheraient directement dans la cavité centrale de l’octaèdre et une coupe ab du nœud M 200 nous donnerait dans certaines préparations microscopiques, le Schéma 2; ou bien les canaux se continueraient dans chacune des arêtes de l’octaèdre et, dans ce cas, la même coupe suivant ab devrait nous donner, dans les préparations, une figure telle que le Schéma 3; mais l’écartement entre quatre arêtes coupées serait Schéma 1 . Schéma 3. toujours moindre qu’il ne doit l’être entre les éléments du sque¬ lette rencontrés sur des coupes parallèles à une arête ou a une face des cubes constitués chez les Dietyonina par soudure des spiculés. (Fig. E, H, I.) O11 peut conclure des observations faites, que les noeuds n’étaient pas en lanterne. Les figures A et A' montrent que notre spongiaire, par les carac¬ tères du squelette, doit être, rangé parmi les Hexactinellides dans le sous-ordre des Dietyonina. La figure B, qui 11’est que le grossis¬ sement du nœud (a) visible dans la figure A, indique en tenant compte des considérations que nous avons exposées dans l 'étude du type , que les spiculés étaient creux. La figure C montre des traces de calcite que l’on ne peut rattacher au réseau squelettique. Seraient-ce des spiculés de la chair? Le complexe (c) semblerait indiquer que les nœuds étaient octaédriques creux, mais si on le compare au nœud (£>), on voit de M 201 Fig. E, Fig. H. M 202 F -IG. K. <%/.-• . . — M 203 — suite que l’écartement des rayons est trop grand pour pouvoir être une coupe dans un nœud tel que (b). Si dans la figure I) nous examinons ce complexe (c) à un plus fort grossissement, nous voyons que nous n’avons pas affaire à 4 rayons spiculaires coupés, mais à 3 seulement ; nous voyons donc simplement une troncature d’angle d’une maille cubique, (s) n’étant qu’un débris de calcite. Cette figure D montre très clairement le canal axial des rayons spiculaires, rempli de cristaux de calcite. La figure E indique une coupe sensiblement parallèle à une arête d’une maille cubique. Les figures H, I, J, K, toutes à la même échelle, montrent que H et I ne peuvent, à cause du trop grand écartement des spiculés, être des coupes de nœuds. L’écartement variable observé dans les quatre arêtes d’un carré du cube dans les figures H et I, montre que la dimension des mailles cubiques n’est pas constante. La figure K intéresse une arête d’un cube relativement grand. Les figures L. et M. montrent certaines irrégularité*! dans les mailles. L’irrégularité la plus fréquente est le remplacement de deux arêtes d’un carré par la diagonale (fig. L). Une autre irrégu¬ larité moins fréquente est visible en m dans la même figure L et représentée à un plus fort grossissement dans la figure M. III. — Position systématique. 11 nous semble d’abord bien établi que nous avons affaire à une Hexactineltide et à une Dictyonina. Nous avons des spiculés à six rayons, traversés de canaux axiaux et formant entre eux une double croix aux nœuds. Ces spiculés sont soudées entre elles et forment un squelette à mailles cubiques ou parfois plus irrégu¬ lières. Les figures A, A' et les planches l’indiquent clairement. Chez notre forme, les nœuds du squelette ne sont pas octaé¬ driques creux (en lanterne) comme on a pu s’en convaincre dans V étude du type , ce qui nous permet de l’exclure des familles des Ventriculitidae, des Callodyctionidae , des Coeloptychidae et d’une partie des Stauroderinidae et des Meandrospongidae. Elle manque de spiculés étoilées caractéristiques de toutes les Stauroderinidae ; elle n’a pas la surface nue ou seulement protégée par un épaississement de la partie externe du squelette comme les Eurétidae et les Méandrospongidae à surface parfois seulement M 204 — revêtue d’une cuticule siliceuse continue, notre forme a sa surface profondément plissée en côtes apparentes et bien conservées dans un dépôt aussi grossier que le calcaire frasnien où elle a été ren¬ contrée, ce qui indique une enveloppe protectrice relativement importante. La même raison nous empêche de la ranger parmi les Coscinoporidae qui en outre sont étoilées ou brancliues et dont le squelette est compact et pierreux. Notre spongiaire n’a pas comme les Mellitionidae l’aspect d’une ruche, ni la surface revêtue d’une couche mince réticulée et poreuse, elle 11’est pas branchue comme ces dernières. Elle n’est pas composée de tubes minces ou de lames repliées en méandres capricieux comme les Méandros- pongidae , famille d’où nous l’avons exclue déjà pour d’autres raisons comme de la famille des Coeloptychidae dont les rayons des spiculés sont ornés de prolongements épineux et radiciformes qui manquent totalement dans la forme qui nous occupe. Il nous semble donc qu’il y a lieu de créer une nouvelle famille qui ne comprendra jusqu’ici qu’un seul genre et une seule espèce. Ce qui ajoute à l’intérêt de cette forme, c’est son ancienneté ; on peut dire que c’est l’une des Dictyonines les plus anciennes. La littérature est très restreinte pour les spongiaires paléozoïques de notre pays. Nous proposons pour la nouvelle famille (pie nous créons le nom d’ Arcliaeodictyonidae. Nous pouvons indiquer comme suit sa position systématique : Classe des Spongiae. Ordre des Hexactinellidae (Schmidt). Sous-ordre des Dictyonina (Zittel). Famille des Arcliaeodictyonidae (Ch. Fraipont). Genre : Psendopemmaiites (Ch. Fraipont). Espèce : Fourmarieri (Ch. Fraipont). Le nom générique rappellera la ressemblance de cette forme quant à ses caractères extérieurs et sa dimension avec Pem matités Artiensis (Tscliern.). Je me fais un plaisir de dédier cette forme nouvelle à mon savant collègue et ami, Monsieur Paul Fourmarier, dont 011 connaît les importants travaux relatifs au dévonien et entre autres aux calcaires frasniens de notre pays. Les matériaux ayant servi pour cette étude se trouvent dans les ■— M 205 — collections de Paléontologie animale de l’Université de Liège. Gisement. — Dévonien supérieur de Belgique. Calcaire Fras- nien de Villers-en-Fagne. Il ne me reste plus qu’à remercier vivement Monsieur le profes¬ seur Paul Cerfontaine, pour les précieux conseils qu’il a eu l’ama¬ bilité de me donner maintes fois pendant l’élaboration de ce petit travail. Liège, janvier 1911. ( Laboratoire de Paléontologie animale de V Université). / BIBLIOGRAPHIE. O. Schmidt. Die spongien des Adriatischen meeres, nebst zwei supple- meiiteu. Leipzig, 18G4-GG. Die spongien der Kiiste Von Algier. Leipzig, 18G8. Grundzuge einer spongien fauna des Atlantischen gebietes. Leipzig, 1870. J. Halo und J.-M. Clarke. A Memoii’ 011 the Palaeozoic reticulate Sponges. Univ. of the state of New-York, Méin. II, 1898. Dawson, W. O11 new speeies of fossil sponges from tlie Silnro-Cainbrian, etc. ( Trans . Roy. Soc. of Canada, 1889.) Smith, Toulmin. Aimais aiiçl Magazine of natur al history, vol. xx, 1847 et 2e série, vol. ï, 1848. Raüf, H. Palaeospongiologia ( Paleontographica , 1893). Zittel. Traité de paléontologie, t. I : Paléozoologie, traduit par Cli. Barrois. Paris, Munich et Leipzig. i883, et Grriindzuge der Palaeonlology , t. I, 1910. H INDE, G. -F. Monograpli. of the British fossil sponges. ( Palaeontogr . Soc., 1877-78-1893.) Hœrxes. Manuel de Paléontologie traduit par Dollo (Paris). Alleyne Nicholson. Manual of Palaeontology (Londres). — M 206 Tschernyschew. Ueber die Artinsk-und Carbon-Schwamme von IJral und von Timan (St-Pétersbourg, 1898). Citons encore pour mémoire la description d ’ Astraeospongium Meniscoides , Lisacine du Couvinien donnée par Gustave Dewabpie dans les Bulletins de l’Académie royale de Belgique, en 1872 et le beau travail de M. Ch. Barrois, sur les Dictyospongidae du Famennien, paru en 1884 dans les Annules delà Société géologique du Nord , à Lille. [18-1-1912]. \ — M 207 Un© Hexactineliide nouvelle du Dévonien belge (calcaire Frasnien), par Charles Fraipont. Rapport de M. Cerfontaine, Ier rapporteur. M. Charles Fraipont présente, à la Société Géologique , une note concernant un spongiaire fossile, découvert, par Gust. Dewalque, dans le calcaire Frasnien. L’aspect extérieur de cette éponge présente des caractères assez particuliers; mais 011 sait combien les caractères extérieurs des éponges sont, d’une façon générale, variables dans un même genre et meme. chez une espèce déterminée. On 11e peut donc qu’avec beaucoup de prudence se baser sur l’aspect extérieur, dans la détermination. Dans le cas présent, il y a lieu de tenir compte d’une disposi¬ tion très particulière, observée sur l’une des faces des deux échan¬ tillons recueillis. On y trouve une série de côtes rayonnantes, bien accentuées, qui sont les unes simples, les autres bifurquées à partir d’un point plus ou moins éloigné du centre. Des côtes semblables s’observent dans différents groupes de spongiaires. l° Chez les Pemmatites , parmi les Lithistidés . 20 Chez les Astylospongidæ, qui, autrefois rangés dans les Dictyonina , sont aujourd’hui classés parmi les Lithistidés. 3° Chez des Ventriculitidæ et les Cœloptychidæ qui constituent deux familles d’ Hexactinellides du sous-ordre des Dictyonidés. Pour faire l’étude des éléments squelettiques, l’auteur a utilisé d’abord quelques préparations que Gustave Dewalque avait fait confectionner, à l’époque où il receuillit les fossiles en question ; ensuite il a étudié des coupes minces du second échantillon, qui avait été conservé intact dans les collections de G. Dewalque. L’étude de ces préparations a permis à M. Fraipont de déter¬ miner cette éponge du Frasnien, comme étant une Hexactineliide, du sous-ordre des Dictyonidés. Cela suffit pour démontrer qu’il ne s’agit ni d’une Pemmatite ni d’un Astylospongidé. — M 208 — D’autre part, on ne peut ranger ce fossile dans les Venir iculiti- clés ni dans les Cœloptychidés , parceque, d’après les diagnoses de Toulmin Smith et de Zittel, ces deux familles sont caractérisées en ce que les nœuds du squelette sont des octaèdres creux, « en lanternes », tandis que dans les échantillons du Frasnien, les nœuds ne sont pas ajourés. Passant ensuite en revue les diagnoses des autres familles de Dictyonidés, l’auteur arrive à la conclusion, que le fossile qui fait l’objet de sa communication, ne peut rentrer dans aucune de ces familles à cause de ses caractères extérieurs et à cause de la structure de son squelette. L’auteur se croit donc autorisé à créer une nouvelle famille pour laquelle il propose le nom d ’ Archæodictyonidæ. Cette nouvelle famille ne comprendrait jusqu’ici que cette seule forme : Pseudopemmatites Fourmarieri , (n. g. — n. sp.). La note de M. Fraipont est accompagnée d’un certain nombre de figures, l’une mettant en évidence les caractères extérieurs, les autres montrant différents aspects des éléments squelettiques. Cette éponge est intéressante par sa structure et par son gise¬ ment et je propose l’impression de la note de M. Fraipont dans les mémoires de la Société Géologique. Liège, le 2i novembre 1911. Paul Cerfontaine. -GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BIBL De l'exploitation des ardoises et du coticule aujComté de Salm, antérieurement à l’an 1625, PAR pH ARLES pRAlPONT Ingénieur civil des Mines. J’ai eu l’occasion, il y a peu de temps, de lire un ouvrage devenu très rare, qui n’existe plus à ma connaissance qu’à la Bibliothèque royale de Bruxelles et qui donne quelques renseigne¬ ments sur l’exploitation du coticule et de l’ardoise du Comté de Salm ; je crois intéressant de transcrire tels quels les passages de ce travail concernant cette industrie, ainsi qu’un autre passage vantant les qualités d’un « poulion » de la région. Le titre de l’ouvrage est celui-ci : « Déclaration chronologique concernante la vertueuse et mémorable vie S. Symetre, prestre et martyr. — Entremeslée d’une chronograplxie tant des lieux de sa conversation que de plusieurs autres. Translatée et augmentée par M. Christophe de Gernichamps , Pasteur de Villers-S. Ger¬ trude, au territoire de Durbuy. » (Imprimée à Liège par Léonard Sheal, imprimeur-juré, en l’an i625). « Annotation. Clironographie du Comté de Salm (Suite) » D’avantage ce territoir a ce bonheur qu’il produit des pierres de moulin, et a mesrne des carrières à tirer des pierres propres à tout usage de massonerie. On y voire en une montagne pas fort distante du château (') se voyent plusieurs fosses d’où l’on tire des escailles très propres pour les couvertures des édifices, lesquelles en ce sont admirables, qu’elles se peuvent fendre si menuement O Salm-Cliâteau (C. F). et délicatement qu’on les peut quelque peu flescliir avant qu’elles se viennent à rompre estantes aucune d’une couleur perse, d’autres verdes. » L’usage et le soleil les endurcissent tellement que ne cédantes pas au fer, les doux avec lesquels on les attache se trouvent consommez et mangez par la rouille, icelles demeurant entières; et voila pourquoi on en fait grand cas, les menant par navigation jusqu’en Hollande, Zélande, Angleterre et autres provinces, ce qui cause grand profit aux liabitateurs de ce lieu. )> D’où vient que parfois sont à voir des ouvriers s’employans alentour de cet ouvrage à nombre de septante et davantage : lesquels vivent sous des loix et statuts particuliers tels, que si quelque difficulté ou doute entre eux survient, ils ont recours à iceux, ce qui cause qu’ils sont toujours très concordes et una¬ nimes. » Mais à cause que leur vocation est fort pénible et laborieuse, ils se récréent quelquefois par boisson et d’autant qu’en taillant et fendant les roches il peut arriver que quelque lourde pièce de quelque rocher tombant dans les fosses et concavitez, vient à mettre tout en dégast par prévoyance et indices que le naturel des rochers leur a par expérience enseigné ils eschapent facile¬ ment semblables périls, de façon qu’iceux bien rarement se trouvent accablez ni endommagez aucunement. De mesmes pierres se font des tablettes très comodes à recevoir la croye, petites et grandes, portatif ores autres lesquelles on apporte comunément ès régions éstrangères. » Outre tout quoi, il se trouve proche des fondations du Chasteau des queües à aguiser toute sorte de ferremens f1), les plus exquises singulières et rares qui se peuvent recouvrer en aucun pays voysin comme attestent ceux qui les ont expérimenté. D’ou ils ont prins occasion de les transporter annuellement en grand nombre aux relevées foires de Francfort et de là à Venise et ès autres provinces. » Celles sont d’une couleur jaunastre tirant sur le blanc, mais le moyen avec lequel on les tire est assez dangereux, partant que ceux qui les veulent mettre au jour se trainent par des trous soubterriens de bien longue estendue et fort estroitz, tellement O Le coticule (C. F.) qu’ils sont contraints par nécessité, se tramer et grimper avant qu’ils arrivent aux lieux prétendus : ou estant ils les tranchent du rocher selon les veines trouvées et menées et taschent les ayant préparées (ou la commodité de la place le permet) les jeter en lumière ; duquel œuvre ils sont pour le plus souvent empescliés .et retardés au temps d esté pour la crudité du lieu subterrien, et de sa froidir excessive. De façon que tant plus piquante et âpre est la froidure de l’hiver, tant plus aisément font ils leur besoing. Cette contrée .... elle est arrosée du fleuve nommé, Glaine (') produisante de très bons poissons comme truites barbillons et autres au bord et rivage duquel se voit une fontaine acide ou comme on dit vulgairement pouhon, (*) de mesme naturel que celuy de Spa, on y voire le surpassant en légèreté tesmoin l’expérience, en sorte que d’aucuns personnages d’auctorité l’on à icelle préférée ; ses effects sont de purger l’estomach, donner appétit, deschasser l’hydropisie, refroidir le foye, rompre la gravelle. La preuve de tout quoy est, partant que les paysans de ce lieu qui en boivent ordinairement ne se trouvent jamais atteints de ces infirmités. » J’ai trouvé ce passage intéressant en ceci qu’il est de ceux qui donnent le plus de détails sur ces exploitations anciennes qui ont si peu changé aujourd’hui, si ce n’est que les exploitants du coticule s’éclairent à présent à l’acétylène et se protègent sous des boisages encore bien primitifs ; ce qui a en tous cas le plus changé, c’est la foi dans l’omnipotence du pouhon de Grand-Halleux pour soulager tous les maux des humains. Dans cette région le mode d’exploitation des ardoises est, comme on le sait, resté bien simple encore comme d’ailleurs celui du coticule ; l’exploitation en est presque partout discontinue et se fait au fur et à mesure de la commande dans presque toutes les carrières. Les progrès de l’exploitation des mines n’ont fait qu’effleurer cette contrée, où la lutte pour la vie n’a point encore créé la concurrence, protagoniste du progrès économique. Charles Fraipont. O La Glaine ou le Glain est l’ancien nom de la Salin (C. F.). (2) Près de Grand-Halleux probablement (C. F.) ' 1 • ' ' ri/ .,- ■ i . ■ . • ■ ' - ■ 1 iv; | Sur révolution de l’Echelle stratigraphique du Siluro- cambrien de Belgique ('), PAR LE PROFESSEUR Ç. JVlALAlSE. Le présent texte étant le premier qui se rapporte à une plan¬ chette sur laquelle figure du Siluro-cambrien, j’ai cru bien faire d’en profiter pour exposer, succinctement, l’évolution de l’éclielle stratigraphique de nos premiers dépôts primaires. De cette façon, je n’aurai plus, pour les autres textes, qu’à renvoyer à celui de Genappe, tout en donnant la légende spéciale du Siluro-cambrien de chacun d’eux. Plus de vingt années se sont écoulées depuis le commencement de l’impression de la carte géologique officielle de la Belgique au 4o.oooe. On comprend que, par suite de découvertes faites après cette époque, ou comme résultat même des levés géologiques, il y ait lieu d’apporter quelques modifications à certaines échelles strati- grapliiques. Pour ce qui me concerne, les systèmes silurien et cambrien ont été, de ma part, l’objet de nombreuses recherches, qui m’ont fait découvrir différents niveaux paléontologiques, lesquels m’ont permis d’y reconnaître presque tous les étages des régions clas¬ siques du Shropsliire et du Pays de Galles. Jai été amené à modifier successivement la légende du Silurien belge et à lui donner actuellement une forme, en grande concor¬ dance avec celle des Iles Britanniques. Depuis près d’un demi-siècle, j’étudie le Silurien et Cambrien de la Belgique. Dans mes mémoires Sur le Silurien du Centre de s la Belgique, i8j3, et Etat actuel de nos connaissances sur le Silu- O Texte explicatif du levé géologique de la planchette de Genappe, pp. 22 à 44* — BB 8 rien de la Belgique, 1900, et par diverses notes se rapportant à ces mêmes systèmes, j’en ai établi la stratigraphie. Par des docu¬ ments paléontologiques, j’ai pu démontrer la parfaite concordance de la plupart des assises siluriennes de Belgique avec celles du pays de Galles. Dans mes études sur le Siluro-Cambrien de Belgique, j’ai eu pour but principal d’en établir la stratigraphie, et d’y chercher des fossiles qui pourraient me permettre de synchroniser nos différentes couches, avec celles des terrains similaires étrangers, et surtout avec celles des régions classiques des Iles Britanniques. Dès 1873, je proposai une échelle stratigraphique qui fut succes¬ sivement modifiée, au moment du levé de la carte géologique au 4°d>ooe du royaume, jusqu’en 1900, époque à laquelle je pré¬ sentai une légende, en rapport avec les connaissances acquises à ce moment. En 1900, et à l’exemple de beaucoup de géologues, j’avais considéré le Cambrien et le Silurien comme constituant un seul système. Le système silurien se divisait en trois étages; l’infé¬ rieur, le cambrien, le moyen, l’ordovicien et le supérieur, le gothlandien ou silurien proprement dit. Néanmoins, plusieurs géologues, adoptant les idées de M. Ch. Lapwortli, prennent les trois étages comme systèmes distincts : on a alors les systèmes cambrien, ordovicien, silurien. D’autres, à l’exemple de Sedgwick et de Murchison, y voient deux systèmes : le Silurien et le Cambrien. Je donne cette der¬ nière interprétation, qui a été adoptée dans la légende de la carte au 400°e étant achevée, l’échelle stratigraphique adoptée il y a plus de 25 ans ayant été quelque peu rectifiée dans ses grandes lignes, les modifications que nous présentons pour l’échelle stratigraphique du Silurien et du Cambrien, que nous avons élaborée en dernier lieu, pourraient être utilement et pratiquement adoptées, éventuellement, pour la révision d’une nouvelle édition du 40,000e. BB XO Quoi qu’il en soit, nous allons mettre, autant que possible, notre légende en corrélation avec la carte officielle. Voici l’évolution successive du Silurien et du Cambrien en Belgique, et par suite, de son échelle stratigraphique. De 1859 à 1869, MM. Gosselet et C. Malaise trouvèrent des fossiles siluriens dans différents points du massif du Brabant et de la bande de Sambre et Meuse, fossiles qui furent assimilés, avec raison, au Caradoc des Iles Britanniques. En 1873, dans mon Mémoire : Description du terrain silurien du centre de la Belgique, je donne les divisions suivantes : IV. Assise de Gembloux ; III. Assise d’Oisquercq; II. Assise de Tubize; I. Assise de Blanmont. En 1877, j’ai signalé la présence d’Oldhamia radiata et Oldha- mia antiqua dans différents points du massif du Brabant. Comme conséquence de cette découverte, j’ai assimilé la partie nord du dit massif au Cambrien. En i883, à la suite d’études faites sur la constitution du massif du Brabant pour établir l’échelle stratigraphique du Silurien, en vue du levé au 20,000e de la carte géologique, et après avoir démontré qu’il y avait dans ce massif du Silurien et du Cambrien, je proposai l’échelle suivante : la partie supérieure de l'assise de Gembloux, au-dessus du niveau à Climacograptus scalaris, devint l’assise de Ronquières, équivalant de la faune troisième de J. Barrande, l’assise de Gembloux, la faune seconde, et le Cam¬ brien, la faune première ou primordiale du même géologue. Terrain silurien Assise de Ronquières (S3) Quartzites, grès et phyllades à Monograptus priodon (Faune troisième). (Puissance approximative : 600 mètres) S 36. Schistes ou phyllades gris-bleuâtre ou gris-noirâtre, plus ou moins feuilletés : jaunâtres et grisâtres par altération (traces de calcaire et d’aragonite, recherches d’ardoises), à Monograptus priodon. — 3a. Quartzites stratoides, grès ou psammites feuilletés, gris-verdâtre ou jaunâtres, à Monograptus priodon. BB II & Assise de Gembloux ( S2 ) Schistes ou phyllades noirâtres ou bleuâtres, simples ou quart- zeux, plus ou moins pailletés et pyritifères; grisâtres, jaunâtres et brunâtres par altération ; à Orthis, Calymene et Climaco- graptus scalaris (Faune seconde). Eurite, etc. Porphyroïdes. (Puissance approximative : 600 mètres) S 2 g. Porphyroïdes. — 2 f. Schistes ou phyllades gris-verdâtre ou gris-noirâtre. — 2e. Schistes noirâtres et grisâtres à Climacograptus scalaris. — 2 d. Eurite. Diabase? — 2c. Schistes ou phyllades noirâtres à Climacograptus scalaris. — 2b. Schistes quartzeux fossilifères à Orthis , Calymene, etc. — 2a. Phyllades ou schistes quartzeux, plus ou moins psammitiques, parfois pailletés, bleuâtres, grisâtres, ou bigarrés des deux. Assise de Villers-la-Ville (Si) Quartzopliyllades à Fucoïdes. (Puissance approximative : 3oo mètres) S ia. Quartzojjhyllades gris-bleuâtre, gris-jaunâtre, grisâtres, plus ou moins pailletés, passant au psammite par altération. Terrain cambrien Assise d’Oisquercq (C3) Phyllades et schistes bleuâtres ou bigarrés. Schistes ampéli- tiques à phtanites. (Puissance approximative : 4°o mètres) C3a. (Faciès ouest) Phyllade pas¬ sant aux schistes ternes par altération, bleuâtres ou bi¬ garrés de rougeâtre et de verdâtre. C3a\ (Faciès Est) Schistes gris- noirâtre et gris -bleuâtre, ampélitiques et graphiti- fères ; phtanites. [Assise de Tubize (C2) Quartzites, arkoses, phyllades verdâtres et aimantifères à Oldhamia radiata (Faune primordiale, partie inférieure). Eiorite quartzifère, etc. (Puissance approximative : 600 mètres) C2a. Phyllades gris-bleuâtre ou gris-verdâtre aimantifères; arkoses ver- BB 12 J dâtres parfois aimantifères ; quartzites et phyllades quartzifères verdâtres aimantifères, passant au quartzophyllade et au psammite par altération. Assise de Blanmont (Ci) Quartzites verdâtres et gris-bleuâtre. Phyllades graphiteux ou ampéli tiques. (Puissante approximative : 1,000 mètres) Cib. Phyllades simples noirâtres, graphiteux et ampélitiques, graphiti- fères) quartzites gris-bleuâtre et gris-verdâtre. — la. Quartzites verdâtre et gris- bleuâtre ; rougeâtres, blanchâtres ou bigarrés par altération. Comme conséquence de la découverte plus récente de divers niveaux graptolitliiques, signalée en 1890, il fallut modifier l’éclielle stratigrapliique du Silurien, proposée en i883, en retran¬ chant de l’assise de Gembloux les schistes à Climacograptus scalaris , pour les reporter dans l’assise de Ronquières. Nous avons eu alors la légende du Silurien et du Cambrien du massif du Brabant adoptée par la Commission géologique. Nous avons retranché de l’assise de Blanmont, les phyllades ou schistes noirs de Jodoigne que nous considérons comme reviniens. Le Conseil de direction, la. Commission géologique entendue, a arrêté la légende de la carte géologique au 40,000e, en août 1892 ; une seconde édition revue, a été publiée en 1896, une troisième en 1900, et une quatrième en 1906. C’est cette dernière qui nous servira de base de contrôle avec la légende que nous proposons. Nous ne nous occuperons ici que de la légende siluro-cambrienne du Brabant; nous émettrons plus spécialement nos idées sur le Cambrien de l’Ardenne et le Silurien de la bande de Sambre et Meuse, lorsque se fera le relevé de ces parties. Le tableau ci-contre montre l’évolution de la légende. La division du Cambrien de l’Ardenne en Devillien, Revinien, Salmien, étant généralement admise, les roches analogues se trouvant également dans le Brabant, nous adopterons la même nomenclature. Nous avons dans le Cambrien du massif du Brabant les assises de Blanmont et de Tubize dans le Devillien ; l’assise de Mousty LÉGENDE DU SYSTÈME SILURIEN — - BB l3 © P P a O «F"i 'd p © •■H O © •F* P fl © «H fl A fl © • P-C O 1 câ > 43 '© Cu £•< '0> CD 1 «— < O a fl S P5 -P O d? p O s O P““< © '© e C/3 fl CD d ü a © • ph a 83 fl © ' s 0) «r«* p— H g S © ÏD © •!■>< fl © > © «pH > © > <& O S s ÇA P CD 05 00 M P © A P m P © S- P *F“t CD !C © fl '© S s CB O ^ 50 CP ^ O) 45 00 «C to 4*5 eo r* oo CD ^3 c*o CD «<5 • «ri y. 5 cc BB l4 — pour le Revinien, et Fassise de Villers pour le Salmien supérieur. L’assise d’Oisquercq disparaît : les schistes gris ou bigarrés ne sont qu’un faciès d’altération de Passive de Tubize, et sont à la partie supérieure de celle-ci. On y voit des cavités octaédriques qui ne sont que des cristaux négatifs de magnétite. J’y ai égale¬ ment rencontré Oldhamia radiata et Oldhamia aniiqua. Ces roches ont eu comme notation Dum sur certaines cartes et Rvm sur d’autres ; elle doit être actuellement I)v2. Quant aux schistes noirs, graphiteux, etc. , de la même assise d’Oisquercq, ils constituent l’assise de Mousty, soit le Revinien. Pour l’Ordovicien, Silurien inférieur de la carte, nous avons en plus dans le Brabant l’assise de Rigenée (Llandeilo), qui repose sur les quartzophyllades de Villers ; l’assise de Huy (Arenig) paraît ne pas y exister. L’assise de Rigenée est constituée par les roches de la partie inférieure de l’assise de Gembloux, et parfois par quelques-unes des couches supérieures de l’assise de Villers. Quand au Gotlilandien (Silurien supérieur de la carte géolo¬ gique), Stea pas de changement; dans Sl2b , nous avons l’assise de Corroy (Wenloeli) et l’assise de Viehenet (Ludlow). J’avais considéré quelques échantillons de graptolitlies, trouvés dans les schistes noirâtres de Monstreux, comme étant Mono- graptus colonus. De nouvelles recherches m’ayant procuré des échantillons de graptolitlies en assez bon état, j’ai pu constater que les schistes de Monstreux appartenaient au niveau à Clima- co g rapt us calaris (Llandovery). D’autre part, j’ai trouvé à Viclienet Monograptus colonus en très bon état, au niveau stratigrapliique qu’il devait occuper; j’ai donc remplacé le nom de Monstreux par celui de Viclienet. Voici les changements, modifications et rectifications que j’ai proposé d’apporter à la légende officielle de 1906, de la carte géologique au 40,000e, dans le massif siluro-cambrien du Brabant. Pour le Cambrien, le Devillien reste tel qu’il est. L’assise d’Oisquercq dans laquelle j’avais cru d’abord voir deux faciès équivalents, et où de nouvelles recherches m’ont démontré deux niveaux différents, avait été placée d’abord dans le Devillien, puis dans le Revinien. Les schistes gris et bigarrés, désignés dans les légendes de certaines cartes par Dvm et Rvm , sont placés à la partie supé¬ rieure de Dü2, dont ils ne sont qu’un faciès d’altération. — BB î5 — Les schistes noirs avec phtanites et calcaire (Mousty) et les phyllades et quartzites noirâtres (Jodoigne) constituent et restent le véritable Revinien : sur certaines planchettes, on leur a donné les notations Dvm , Ru et Rom. Les quartzophyllades à fucoïdes de l’assise de Villers-la-Ville deviennent du Salmien inférieur Smi. Dans l’Ordovicien (Silurien supérieur de la carte géologique), Slia (Arenig) n’a été trouvé que dans la bande de Sambre et Meuse. Les quartzophyllades de Villers deviennent du Cambrien et l’assise de Rigenée vient constituer la base de l’Ordovicien. Dans le Gothlandien, Steb est constitué par deux assises, celle de Corroy (Wenlocli) et celle de Vieil enet (Ludlow). J’établis la corrélation de l’échelle strati graphique nouvelle avec l’ancienne légende. Il n’y a rien de changé dans l’ordre de superposition. Cette échelle, dont les divisions correspondent avec l’ensemble de celles des régions classiques des Iles Britanniques, constitue un grand progrès pour l’unification géologique : c’est une révision et en même temps une adaptation. Par lettre du 3o novembre 1903, j’avais communiqué au conseil de direction de la Commission géologique, un projet de légende, qui depuis n’a été que légèrement modifié. Les découvertes que j’ai faites depuis cette date, en ont confirmé le bien fondé. Je m’efforcerai de les adapter le mieux possible à la légende de la carte au 40,000e. E11 donnant à ma légende la notation adojjtée par la carte au 4o,oooe, il y a peu de modifications à apporter à cette dernière. Nous ajouterons à Silurien supérieur du 40,000e le mot Gothlan¬ dien et à Silurien inférieur celui de Ordovicien. Que l’on fasse un seul système silurien, ou deux, le Cambrien et le Silurien, ou trois systèmes, cela n’a que peu d’importance au point de vue de la carte géologique de la Belgique au 40,000e. Aussi pour ne pas compliquer, je prendrai également les nota¬ tions admises ici : SI2 pour le Gothlandien ou Silurien supérieur, Sli pour l’Ordovicien (Silurien inférieur de la carte), et pour le Cambrien, S/n, Ro, Do, généralement admis pour le Salmien, le Revinien et le Devillien, adoptés en Belgique et par M. Gos- selet, etc. — BB l6 Quoi qu’il en soit, et pour mettre ma légende en corrélation aussi directe que possible, j’adopterai les deux systèmes, Silurien et Cambrien, tels qu’ils ont été pris pour la carte géologique au 4o,oooe de la Belgique. Voici maintenant l’échelle stratigraphique du massif du Bra¬ bant, de la bande de Sambre-et-Meuse et des massifs de l’Ardenne, pour compléter ce qui concerne les systèmes Silurien et Cambrien en Belgique. Je termine par un tableau où je donne, comme complément de mes dernières recherches depuis 1900, les divisions en assises du Silurien et du Cambrien, de l’Ardenne, du Brabant et de Sambre- et-Meuse, avec les niveaux des mêmes formations du Pays de Galles, auxquelles je les assimile. Echelle stratigraphique des systèmes cambrien et silurien en Belgique SILURIEN SUPÉRIEUR, GOTHLAN DIEN (Sis) ANN. BB 17 — H C/2 43 W a 1 H w td d pq 25 ◄ ce w a w a 55 w 3 o "S S 3 40 CS 41 S " <•** < 4) "3 42 t«0 «0 40 d Ci p— H ce «o a ci o h-w O © 03 §< Sc O a S • © 43 43 © S 35 d ^ £ .2 d r; en 73 PU CD 4* a © G © 43 C/2 • l-H PS © ce a ® a S o a S o s H a © a o *3 a a H a o 05 © as © «o *N«J 00 00 d Ci »— < ce «0 a r*> a a o a 03 a ><* §• Ss o © a a O C/2 © A 43 PU d pH CG 'd C/2 © 43 C/2 • PH d3 © ce & © a < ÛH © -G» C/2 • fH A © C/2 "d © +0 © a •p«j © *3 a =a. 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I : • à % noirâtre, veiné de blanc. Œglina binodosa, Caryocarig Wrightii. Diplograptns pristiniformis , Didymograptns Murchisoni. BB 19 — PQ < PS PQ Szï M a O 3 3 © •NJ •& £• 00 4) r.3 & K W Q PS <3 3 O « 3 I 1 S I o § © 3 3 3 ^ C :© £ 3 52. 3 3 « 4a <3 -3 O 3 V5 3 *3 3 00 •aj 3 3 a ce ce '© 3 3 bD 3 3 00 •►«J 3 3 = | •* 3 © 3 :® . PP ® 4a -3 © * ‘-+a O © 4a 43 O 1 3 © ce •1-4 3 4a • fH 3 N bD ©*" 4a 3 3 ce 4a 3 3 3 3 ce A 4a <3 3 3 p4 60 3 4a 4a © . «o 3 © L* :3 © 3 ce © ’S nP be S a 00 a» O © et © *3 0) •2 ,c3 00 00 ce 3 «fH O a 3 O ce © ce 1 3 - ? 3 £ O aa © «0 3 © *3 §■" 3 © a ce £3 O N 43 3 3 3 G? a © 3 4a <3 c e «fH 3 bD © P*4 <3 3 3 3 S O 4a 3 3 '© 4a 3 3 3 3 3 © © 3 O «0 3 3 O s £ 3 "3 S £ ce © © 35 3 ^ £ p 1 £ S 3 00 3 "3 3 00 •m 00 00 a ce <■* A A 4a © © ’xi 3 a-4 £*4 35 O N 4a 3 3 3 G? 10 a 3 .O 3 -3 3 «0 3 4a a- 6t. 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Ajoutons que pour l’âge de ces roches, on est loin d’avoir tout dit pour ce qui concerne leur nature. Et l’on est loin également de savoir d’une façon positive les relations que certaines de ces roches, mêmes voisines, peuvent, ou ne peuvent pas avoir entre elles. Les divisions établies par A. Dumont dans les parties les plus anciennes du massif du Brabant, qu’il considérait comme terrain rhénan, c’est-à-dire du Devonien inférieur et celles que j’ai pro¬ posées depuis, lorsque j’eus reconnu que les dites roches apparte¬ naient au Siluro-cambrien, furent basées sur les caractères strati- graphiques et lithologiques. Mais les caractères lithologiques présentent souvent des variations : les roches sont plus ou moins altérées, et les produits d’altération des roches de diverses assises présentent si souvent des caractères analogues que l’on ne peut que très difficilement les distinguer. La paléontologie m’ayant fourni de précieuses données sur la faune des diverses assises que j’ai établies dans le massif du Brabant et dans la bande de Sambre-et-Meuse, je crois delà plus haute utilité de donner ci-après la liste des fossiles rangés strati- graphiquement. BB 22 SYSTEME SILURIEN. Silurien supérieur (Gothlandien) SI 2. Massif du Brabant. Bande de Sambre et Meuse. Sl2b. Assise de Vichenet. Ludlow. Sl2b. Assise de Thimensart. Monograptus colonus , Barr. Monograptus colonus. Barr. Orthoceras mocktreense , Sow. >ck. Assise de Naninne. Retioïites Geinitzianus , Barr. Cyrtograptus Murchisoni , Carr. Monograptus bohémiens , Barr. Si 2b. Assise de Corroy. Wenlock. Retioïites Geinitzianus , Barr. Monoclimacis ( Monograptus ) vome- rina , Nicli. s/j. / circinatus ? Tornq. Nillsoni , Barr. priodon, Br 01111. Monoclimacis ( Monograptus ) vome- rina , Nich. Orthoceras aff. attenuatum , Sow. gregarium , Sow. primœuum , Forbes. Crustacés. Proetus Stockesii, Murch. Phacops Stockesii , Milne-Edw. Céphai>opodes. Orthoceras ibex , Sow. sp. Ptéropodes. Tentaculites anglicus , Scliloth. LAiMELIJBR ANCHES. Cardiola inter rupta , Brod. Brachiopodes. Rhynchonella borealis , Scliloth. Atrypa imbricata , Sow. marginalis , Daim. — reticularis , L. s/>. Retzia Salteri , Dav. Meristella crassa , Sow. p. didyma, Dav. tumida , Daim. s/i. > BB 23 — Massif du Brabant. Bande de Sambre et Meuse. Leptœna segmentum, Ang. Strophomena antiquata, Sow. — pecten , L. sp. — rhomboidalis, Wilck. Orthis biloba, L. — Edgelliana , Sait. Discina rngata, Sow. Annélides. Cornulites serpularius , Sclil. Anthozoaires. Halysites catelunarius , L. sp. Cœnites sp. Favosites gothlandica , L. — Hisinheri, Milne-Edw. Petraia bina, Sow. Heliolites ( Propora ) tubulatus , Sow. ( Jbolus Davidsoni , Sait. var. trans¬ ver s us. Sl2a. Assise de Grand-Manil. Llandovery. Sl2a. Assise de Roux. Tarannon. Monograptus bohemicus, Barr. — galaensis ? Lapw. — cf. personatus, Tullb. priodon, Bronn. — proteus, Barr. — cf. Sedgwicki, Portl. — subconicus , Tornq. Protovirgularia dichoto ma, Mc Coy. Diplograptus modestus, Lapw. — vesiculosus ? Nich. Climacograptus normalis , Lapw. Climacograptus normalis, Lapw. (Cl. scalaris, L. sp. var.). Climatograptus rectangularis, Mc Coy. Dimorphograptus elongatus , Lapw. — Swanstoni, Lapw. . Monograptus gregarius , Lapw. — sagittarius. His. — leptotheca, Lapw. BB 24 — Massif du Brabant. Monagraptus tennis , Portl. (Mono- graptus discretus, Nich.) Crustacés. Lichas sp. Acidaspis sp. Cromus sp. Zethus sp. Amphion sp. Sphœrexochus mirus , Beyr. Cheirurus ins ig ni s, Beyr. — sp. (têtes et hypostômes). Phacops Stockesii , Milne-Edw. Illœnus parvnlus , Holin. - sp. Trinucleus sp. Turrilepas sp. CÉPHALOPODES. ürthoceras sp. Ptéropodes. Tentaculites sp. Gastéropodes. Euomphalus trochostylus. Diverses espèces très imparfaites. Brachiopodes. Orthis lata , Sow. Divers fragments en mauvais état. Bryozoaires. Ptilodictya scalpellum , Lonsd. Cystidées. Plaques de Sphœronites sp. Crinoïdes. Tiges d’encrines. Bande de Sambre et Meuse. Crustacés. Spherexochus mirus , Beyr. Phacops Stockesii , Milne-Edw. Illœnus aff. paruulus , Holm. Calymene Blumenbachi , Brongn. Céphalopodes. ürthoceras sp. Brachiopodes. Atrypa marginalis. Daim. Meristella subundata, Mc Coy. Leptœna tenuicinta , Mc Coy. — transver salis, Daim. Strophomena corrugatella , Dav. — pecten, L. sp. — rhomboidalis , Wilck. Orthis biloba, L. — crispa, Mc Coy. — insularis, Eichw. Antozoaires. Halysites catenularius, L. sp. Favosites gothlandica, L. — multipora, Sow. Petraia bina, Sow. Heliolites ( Propora ) tubulatus , Sow. Silurien inférieur (Ordovicien) Sli. Shb. Assise de Gembloux. Caradoc. Slib. Assise de Fosse. Crustacés. Crustacés. Lichas laxatus, Mc Coy. Lichas laxatus, Mc Coy. I — BB 25 — Massif du Brabant. Zethus uerrucosus , Panel. Cheirurus globosus , Barr. — juvenis , Sait. Phacops sp. Illœiius Bowmanni , Sait. — Davisii, Sait, Asaphus ? sp. (hypostôme). Homalonotus Omaliusi, Mal. Calymene incerta , Barr. Ampyx nudus, Murch. Trinucleus seticornis , His. Beyrichia complicata, Sait. Primitia ( Beyrichia ) strangulata , Sait. sp. CÉPHALOPODES. Lituites cornu-arietis , Sow. Phragmoceras sp. Cyrtoceras sp. Gomphoceras sp. Orthoceras attenuatum '/ Sow. — belgicum, Mal. — bullatum , Sow. — vagans , Sait. — vaginatum ? Schloth. Ptéropodes. Hyolites sp. — sp. Tentaculites anglicus, Sait. Conularia Sowerbyi , Defr. Gastéropodes. Raphistoma lenticularis , Sow. Holopea striatella , Sow., sp. Çyclonema crebristria, Mc Coy. Bellerophon acuius , Sow. — bilobatus , Sow. — carinatus , Sow. Plenrotomaria latifasciata , Portl. Lamelliranohes. Orthonota sp. Bande de Sambre et Meuse. Zethus uerrucosus , Pand. Sphœrexochus mirus , Beyrr. Cheirurus juvenis, Sait. Dalmanites conophtalmus, Boeck. Illœnus Bowmanni , Sait. — Davisii , Sait. Homalonotus Omaliusi, Mal. Calymene incerta , Barr. Trinucleus seticornis, His. CÉPHALOPODES. Orthoceras belgicum , Mal. Gastéropodes. Raphistoma lenticularis, Sow. Brachiopodes. Leptœna sericea, Sow. — tenuicincta, Mc Coy. Strophomena rhomboidalis, Wilck. Orthis Actoniœ, Sow. — b if or ata, Schloth, sp. — calligramma, Daim. — porcata, Mc Coy. — testudinaria, Daim. — vespertilio, Sow. Bryozoaires. Ptilodyctia dichotoma, Portl. Glauconome disticha, Goldf. Phyllopora ( Retepora ) Hisingeri , Mc Coy. Fenestella Miller i, Lonsd. — subantiqua, d’Orb. Cystidées. Echinosphœrites balticus, Eich. Sphœronites stelluli férus, Sait. Crinoïdes. Glyptocrinus basalis, Mc Coy. Tiges d’encrines. Anthozoaires. Petraia subduplicata, Mc Coy. — BB 26 ~ Massif du Brabant. Bande de Sambre et Meuse Grammysia sp. Cypricardia sp. Ciicullella sp. Nucula sp. Ctenodonta sp. Cardiola sp. Modiolopsis orbicularis , Sow. Myalina sp. Avicula sp. Brachiopodes. Atrypa marginalis, Daim. Leptœna sericea , Sow. Strophomena antiquata, Sow. — corrugatella , Dav. — euglypha, Daim. — imbrex, P and., var. semiglobosa. — rhomboidalis, Wilk. -- tenuistriata , Sow. Orthis Actoniœ, Sow. — biforata , Schlotli. sp. — calligramma, Daim. — flabellulum , Sow. — grandis , Sow. — hirnantensis , Mc Coy. — porcata , Mc Coy. — testiidinariay Daim. — vespertilio, Sow. Bryozoaires. .J * fr Retepora sp. Ptilodyctia complanata , Mc Coy. Annélides. Serpulites longissimus, Murch. Cystidées. \ « Sphoeronites stelluliferus , Sait. Crinoïdes. Tiges d’encrines. BB 27 — Massif du Brabant. Bande de Sambre et Meuse. Hydroïdes. Climacograptus caudatus, Lapw. — styloideus , Lapw. — tubuliferus, Lapw. Anthozoaires. Petraia elongata , Phill. — subduplicata , Mc Coy. Heliolites tubulatus , Lonstl. — favosus , Mc Coy. S/iV. Assise de Rigenée. Jllœnus giganteus , Burm. Primitia simplex, Jones. Llandeilo. Slia . Assise d’Oxhe. Illœnus sp., un liypostôme et divers fragments. Homalonotus aff. bisulcatus , Sait. Calymene sp ., un pygidium. Trinucleus aff. concentrions , Eat., var. favus. Beyrichia complicata , Sait. Orthoceras sp. Orthis redux, Barr. Arenig. SZ/a. Assise de Huy. Phyllograptus angustifolius , Hall. — typus, Hall. Diplograptus foliaceus ? Murch. — pristiniformis , Hall. — ( Cryptograptus ) ZrZ- cornis , Carr. Climacograptus antennarius , Hall. — Scharenbergi , Lapw. Dichograptus hexabrachyatus , Mal. — multiplex ? Nich. — octobrachyatus , Hall. Tetragraptus bryonoides , Hall. Trychograptus ? sp. Didymograptus indentus , Hall. var. nanus , Loven. — Murchisoni , Beck. — Nicholsoni , Lapw. — - nitidus ? Hall. — pseudo-elegans , Mal. — BB 28 — Massif du Brabant. Bande de Sambre et Meuse. Plumograptus sp. Thamnog'raptus ? sp. Accompagnant ces graptholites : Caryocaris Wrightii , Sait., et Æglina binodosa, Sait., Hyolites sp ., Lingula sp ., restes de divers trilobites, excré¬ ments d’annélides, fucoïdes. SYSTÈME CAMBRIEN. Ardennes. Brabant. Etage salmien ( Sm ). Salmien supérieur ( Sm2 ). Sms. Assise de Salm-Chateail Lingulocaris linguloecomes , Sait. Salmien inférieur. Smi. Assise de Vieil-Salm. Smi. Assise de Vieiærs-la- Ville. Dictyograptus flabelliformis , Pand. Licrophycus elongatus , Coemans. ( Dictyonema sociale , Sait). Etage revinien ( Rv ). Rv. Assise de Revin. Rv. Assise de Mousty. Protospongia fenestrata , Sait. Primitia Solvensis , Jones. Protospongia fenestrata , Sait. Etage devillien (Dp). Devillien supérieur (Dv2). Dv2. Assise de Grand-Halleux. Dos. Assise de Tübize. üldhamia antiqua, Forbes. Oldhamia antiqua, Forbes. — radiata, Forbes. — radiata , Forbes. Devillien inférieur ( Dvi ). Dvi. Assise de Hour. Do1. Assise de Blanmont. Annales de la Société géologique de Belgique. Zone de contact. A 10 centimètres de la zone de contact. Grossissement 240 diamètres. Lumière ordinaire Tome XXXVIII , PL IL Aspect du contact. La zone de contact est suivant la ligne A B. Ann. Soc. géol. de Belgique. T. XXXVIII , PI. III. Empreinte néreitiforme du marbre noir de Denée. (Cli. Fraipont.) Echantillon de grandeur naturelle. Collections de Paléontologie animale de l’Université de Liège. ' . * , - ■ ■ ? ■ . c^> ! . . 8 „ 1 r- - i j ? J \ I ] 1 1 ' ' Annales de la Société Géologique de Belgique. Tome XXXVIII. PI IV. ** ♦ + + + + +■+++*. + + * + / •' v.ùvt! rku&imu* .y* ;/£; 7^7 r ' *+7^ îfy * m£ Æmm. Lema^n rcSKW* WWW/ If/Itt/lO/li S^mt-P^T Orrhî o - - ss/ & i*’ ne 3r\ ' J^TjTÆa^.y ,«-/,r f7 Ë«vpÙfKSOsr'( ,/inuA.r lmp. Bénard, S. A., Liège Carte géologique du Gedinnien de l anticlinal de V Ardenne par P. Fourmarier Assise de St-Hubert Assise d’Oignies Arkose de Poix Arkose de Gedinne ( Assise de Mondrepuits Assise de Fépin i i de la Société Géologique de Belgique. Tome XXXVIII PI. V. Tunnel N de Gedinne / Station de Gedinne Bièvre / VJJ i ) ! V\W' WWW!! / Ull/'/'V/r -2s? ^ - Ci B Fig. 1. Coupe suivant la voie ferrée de Houyet à Bertrix, entre le tunnel de Gedinne et Bièvre. Légende : A. Assise de Mondrepuits (G b) schistes verts aimantifères. B. id. Oignics (G c) schistes bigarrés — a = arkose de Gedinne. C. id. St- Hubert (G d) schistes et grès verts. Echelle 1 Daverdisse N j 20.000 G en bes Porcheresse ° i ; ” Graide Station dt m Graide S C B C / B . cl Fig. 2. Coupe suivant la voie du chemin de fer vicinal entre Daverdisse et Graide. Légende : A. Assise de Mondrepuits (G b) schistes verts aimantifères. B. id. Oignies (G c) de m en n schistes verts tachetés de violet foncé, parfois celluleux. de n en o schistes verts, parfois celluleux, accompagnés de grès verts, a = passage probable de V arkose de Gedinne C. id. St-Hubert schistes et grès verts. Echelle 1 : 20.000 Smuid Libin Glaireuse D ; Z'jJJJI IWTéPK ' 'r . '"V. ÿ' — B - -.. N Fig. 3. Coupe N. -S. passant par Smuid et Ochamps. Légende : A. Assise de Mondrepuits (G b) schistes verts. B Assise d' Oignies schistes bigarrés et schistes verts avec un peu de grès, j a arkose de Gedinne. \ a' arkose de Poix. .C. Assise de St-Hubert schistes et grès verts. D. Coblencien (grès cPAnor). F. Faille. Echelle 1 : 20.000. Station de Poix N.- VP. B Station d‘ Hadrival k 1 ■■ F‘ S.-E. F A’ R A’ Fig. 4. Légende Coupe suivant la voie ferrée Namur-Arlon, au S.-E. de la station de Poix. R. Cambrien. A' Arkose et poudingue de Bras (G a). A. Assise de Mondrepuits (G b). B. Assise d’ Oignies (G c). a arkose de Poix. F, F’, f, failles. Echelle 1 : 20.000. Bénard, S. A., Liège, . » ' • • •• • i ■ • > ■ , / • ; . •• ; • • . , ' • ■ : : : -• . • * ' V . ÿ. . î s < S: m - • ' :V ' , ' - FH . r.v5 • ’ m : Tii Coupe du sondage de Melen Echelle : i / 1000e Annales de la Société Géologique de Belgique. "•'t s'*'1' V' ' ' T ■ ! •;. ' . Table des Matières. BULLETIN. /. ' ; / .... ; v ; ' Séance extraordinaire du 1 3 janvier ign. 4*„ ' J: V ' - . J. Cornet. Si|r i’âgèpdes couches du Lualabta {Présentation). J. Cornet. Sur les recherches géologiques au Congo belge ( Présen - 1 tation) . . . . À. Pohl. Présentation d’une aile d’insecte du Grand Hornu . J. Cornet. Présentation d’ambrite de Nquvelle-Zélande . P ' -■ • . ’ A ’ . ' ' • t \j': \ i, y. ' . * ! ■ .1'.’ J. .* . . A;-.,. •. Séance ordinaire du i5 janvier igu. Max Lohest. Compte rendu de la manifestation èn l’honneur de M. J. Gosselet . . , J. Anten. Note préliminaire sur le métamorphisme du phyllade oli- gistifère au contact de l’arkose gedinnienne ( Présentation ) . MM. Lohest, Vasseur, Anten, Plumier, discussion . . . . . . Ch. Fraipont. Emx)i*eintes néreitiformes du marbre noir de Denée (. Présentation ) . . C. Malaise. Observation . Séance extraordinaire du 16 février ign. Annonce du décès de Simon Stassart, vice-président . • 'V' V1 ; ). . • . • . - ,'| V \ , Séance ordinaire du ig février ign. Pages B i5q i5cj 159 160 160 161 163 164 i6_4 165 i65 iGG 16G 168 Ch. Fraipont. Sur une hexactinellide nouvelle du irasnien belge ( Présentation ) . 171 Ch. Fraipont. De l’allure du contact entre le Pevinien et lé Salmien à Nase (planchette Harzé-la-Gleize de la carte géologique de Belgique au 40.000e) . 171 E. Dubois. Les gisements du Nord de l’Ontario ( Présentation ) . . 173 A. Ledoux. Sur la carpholite du Salmien de la vallée de la Lienne. 173 A. von Koenen. Note sur quelques fossiles du Pliocène d’Anvers . 177 r C. Malaise. Sur l’évolution de l’Echelle stratigraphique du Siluro- Cambrien de Belgique ( Présentation ) . 178 Séance extraordinaire du 16 mars ign. 179 r ; ' 1 ■ - ■ ■ J. Cornet. Sur des conglomérats et agglomérats dé la vallée du Haut-Lualaba . ...../. . k 179 L. Dehasse. Présentation d’échantillon du sondage d’Hensies,. . . 179 ; r J. Cornet. Observation . . f . 180 J. Cornet. Présentation d’échantillons de minéraux! . . 180 . V ' , Pages Séance ordinaire du ig mars ign . 181 C. Malaise. Découverte d’arkose tourmalinifère dans les psammites de Fooz . i83 C. Malaise. Présentation d’échantillons . 184 H. Buttgenbach. Présentation de diamant de Kimberley . . . . 184 A. Ledoux. Sur le «grès vvealdien » des environs de Mons. . v. . 184 Max Lohest. Le sondage de Chertal.La discordance de stratification du houiller et du calcaire carbonifère et le charriage du massif de Visé . . 186 C. Malaise, M. Lohest, W.-C. Klein. Discussion . . 190 P. Fourmarier. Le sondage de Melen ( Présentation et résumé ). . . 191 >, \ \ | ** - f •! MÉMOIRES. J. Anten. Note préliminaire sur le métamorphisme d’un phyllade oligistifère salmien au contact de l’arkose gedinnienne (Planche II) . . . . M 27 Ch. Fraipont. Empreinte néreitiforme du marbre noir de Denée (Planche III) . 3i Rapports de MM. 0. Malaise, A. Gilkinet et P. Cerfontaine sur le travail précédent . 37 P. Fourmarier Le Gedinnien de l’Anticlinal de l’Ardenne entre les massifs cambriens de Rocroy et de Serpont ( Planches IV èt V) . . . . . . . . . 41 Rapport de M. C. Malaise sur le travail précédent.. ...... 75 L. De Dorlodot. '■Recherches sur les formules et la constitution moléculaire des minéraux . . 77 Rapports de M. G. Moressée sur le travail précédent . 93 P. Fourmarier. Le sondage de Melen ( Planche VI) . . io5 Rapport de M. J. Libert sur le travail précédent . i32 / BIBLIOGRAPHIE. Ch. Fraipont. De l’exploitation des ardoises et du coticule au Comté de Salin, antérieurement à l’an 1625 . . bb 3 C. Malaise. Sur l’évolution de l’Echelle stratigraphique du Siluro- Cambrien de Belgique^ . 7 Une publication récente de M. R. Kidston : Les végétaux houillers recueillis dans le Hainaut belge et se trouvant dans les collections du Musée royal d’Histoire naturelle à Bruxelles, PAR ^Armand Renier. Les géologues belges accueilleront avec joie, comme une œuvre du plus haut mérite et du plus grand intérêt scientifique, le travail que M. Robert Kidston, doyen des paléobotanistes. anglais, vient de publier dans le tome IV des Mémoires du Musée royal d’ histoire naturelle de Belgique, sous le titre: Les végétaux houillers receuillis dans le Hainaut belge et se trouvant dans les collections du Musée royal d'Histoire naturelle a Bruxelles. Cette publication est le couronnement d’un effort remarquable, ainsi qu’il est permis d’en juger rien que par ses proportions, puisqu’elle ne comporte pas moins de 282 pages et 24 planches pliototypiques in-4°. Le progrès qu’elle l'ait faire à la connaissance de notre flore houillère, est considérable. Il est toutefois regret¬ table que, rédigé en 1907 (p. 169), ce mémoire porte comme date de publication : 28 février 1911. L’œuvre de M. Kidston intéressera plus les paléontologues systématiciens que les stratigraplies. En effet, la provenance des échantillons qui constituent les collections du Musée, n’est connue que de façon sommaire dans la plupart des cas. L’auteur s’est donc vu contraint de renseigner la répartition des diverses espèces non par couches, mais par puits, voire par concessions minières. Le mémoire comprend deux parties bien distinctes. La première, de loin la plus importante puisqu’elle comporte 25o pages de texte, est consacrée à la description méthodique de la flore. L’auteur y énumère les espèces figurant dans les collections du Musée BIBL. , 3. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG.. T. XXXVIII. d’Histoire Naturelle en donnant pour chacune d’elles la liste des publications où elle se trouve décrite ou figurée. A cet égard, le mémoire constitue une révision partielle des plus importantes du Catalogne ofthe Palœozoic Plants in the Department of Geology and Palæontology % British Muséum , publié par M. Kidston en 1886. En général, la liste des références est simplement suivie de celle des gisements d’où proviennent les échantillons du Musée. Mais l'auteur a fréquemment intercalé des remarques souvent brèves, toujours intéressantes. Le classement des collections du Musée a permis d’y constater l’existence de 161 espèces définies. Six d’entre elles sont nou¬ velles : Lepidodendron simile , L. belgicum , Sigillaria belgica , S. cordiformis , Cordaicarpus nobilis , Samaropsis alata. L’exa¬ men de la description de ces espèces donne lieu aux remarques suivantes. Lepidodendron simile est l’espèce figurée par M. Zeil- ler, dans la flore du bassin houiller de Valenciennes, sous le nom de L. lycopodoides. M. Kidston la considère comme distincte. Lepidodendron belgicum , représenté par un seul échantillon, se distinguerait de L. lycopodoides Sternberg [non Zeiller), forme voisine, en ce que ses coussinets foliaires sont plus grands et plus nets, et en ce qu'il possède des cicatrices ulodendroïdes. Ce der¬ nier caractère ne nous paraît pas avoir une valeur spécifique bien démontrée. D’autre part, comme il s’agit d’une tige âgée, 011 ne s’étonne guère de ce que les coussinets foliaires y soient bien développés. Aussi nous semble-t-il que cette espèce réclame de nouvelles recherches. Sigillaria belgica , représentée par quatre échantillons, est voisine de S. lævigata Brongniart, mais s’en différencie par des détails d’ornementation de l’écorce. Sigillaria cordiformis , également découverte depuis peu dans le Nord de la France et en Angleterre, possède des cicatrices foliaires d’un type assez particulier, qui permettent de la distinguer aisément de .S. nudicaulis Boulay, S. cordigera Zeiller et S. lævigata Brongniart. Cordaicarpus nobilis et Samaropsis alata sont surtout remarquables par leur grande taille. L’auteur signale toutefois dans une note additionnelle que cette dernière espèce pourrait bien être Carpolit lies macropterus Corda. Les remarques relatives aux espèces connues sont de loin plus importantes. A maintes reprises, M. Kidston fait d’ailleurs état de ses études sur des échantillons receuillis en Angleterre. Parmi — HP, 3l — les espèces qui font l’objet de développements importants, nous signalerons: Pinakodendron inusiviini Weiss, P. Ohmanni Weiss; Selaginellites Gutbieri Gœppert sp. ; Sigillaria Micaudi Zeiller, S. principis Weiss var. reticulata Kidston, S. essenia Acliepolil S. polleriana Brongniart; Calamites Sachsei Stur, C. ])aleaceus Stur; Asterophyllites charaeformis Sternberg; Sphenophyllum majus Brongniart sp. ; Splienopteris amæna Stur sp., S bella Stur sp., S. Schiitzei Stur sp., Corynepteris similis Sternberg sp.; Neuropteris acnminata Sclilotheim sp. ; N. impar Weiss sp, ; Cordaicarpus Cordai Geinitz sp. ; Carpolithes areolatus Boulay. Les faits nouveaux, mis en lumière par l’étude des échantillons du Musée royal d’Histoire naturelle, sont nombreux. Nous ne signalerons ici que ceux qui se rapportent aux appareils repro¬ ducteurs. C’est tout d’abord Pinakodendron Ohmanni qu’il nous faut mentionner. Au cours de ses patientes récoltes, notre confrère M. Hector Deltenre a en effet été assez heureux pour receuillir des rameaux fertiles : il a confié à M. Kidston le soin de les décrire. Du coup, ce genre, hier encore si imparfaitement connu, devient l’un des plus intéressants de la flore carboniférienne. Contrairement à la plupart des autres lycopodinées, il ne pos¬ sède pas, tout au moins dans l’espèce considérée, d’épis fructifi- cateurs. Le mode de reproduction est analogue à celui de Lycopç- dinm selago Linné, puisque les sporanges se trouvent placés à l’aisselle des feuilles sur les rameaux d’un certain âge. Il a même été possible de constater sur certains échantillons l’existence dans le sporange de quatre spores volumineuses groupées en tétrade, qu’il est logique de considérer comme des macrospores. L’espèce était donc hétérosporée. Selaginellites Gutbieri est bien représenté dans les collections du Musée, grâce aux intelligentes récoltes de Parsenaire. La série comporte des échantillons fertiles sur lesquels M. Kidston a découvert l’existence de macrospores. L’espèce, étant hétéro¬ sporée, doit être déplacée du genre Lycopodiles Brongniart dans le genre Selaginellites Zeiller. M. Kidston a pu décrire en détail non seulement les axes et les rameaux feuillés ( Asterophyllites ) de Calamite paleaceus , mais encore les épis fructificateurs de cette espèce. Cette étude com¬ plète les descriptions originales de Stur dans une large mesure. La structure des épis est d’ailleurs bien spéciale et rappelle celle de Volkmannia pseudosessilis Grand Eury. Ils sont constitués de verticilles alternants de bractées stériles et de sporangiopliores. Les sporangiopliores sont insérés immédiatement en dessous des bractées et y sont probablement soudés sur une certaine longueur. Chacun d’entre eux ne porte qu’un seul sporange. Il y a dans cette disposition des indices d’affinités structurales avec Ciûgii- laria typica Weiss qui se rencontre d’ailleurs, lui aussi, dans le Borinage. Sphenophylliim majiis se distinguerait des autres espèces du genre en ce qu’il ne posséderait pas une fructification en forme de cônes terminaux. Les parties sporifères se trouveraient inter¬ calées au milieu de régions stériles. Les collections du Musée d’Histoire naturelle renferment des échantillons particulièrement remarquables à cet égard. Certains spécimens du Yorksliire sont toutefois plus complets, car ils permettent de distinguer un groupement étoilé des sporanges. Après avoir heureusement modifié l’ordonnance qu’il avait adoptée en 1886 pour le catalogue du Britisli Muséum, en donnant ici des reproductions phototypiques des échantillons à l’appui de ses remarques relatives aux espèces, M. Kidston a persévéré dans cette voie. Il a en effet rédigé à l’occasion de la revue de chaque genre ou de chaque classe un exposé synthétique de l’état de la Science. On trouvera peut être un peu trop schématiques ses essais de reconstitution de Calamites , de Lepidodendron et sur¬ tout de Sigillaria : mais ces illustrations 11e sont qu’accessoires. Tons ceux qui s’occupent de paléontologie systématique, fut-ce à un point de vue didactique, ne s’en arrêteront pas moins lon¬ guement à la lecture du texte aussi net que concis. L’auteur examine simultanément Fougères et Ptéridospermées. Cette méthode, déjà adoptée par M. Zeiller dans sa description de la flore houillère de Blanzy et du Creuset, semble en effet être la seule que l’on puisse suivre actuellement. Les progrès faits dans la connaissance des Ptéridospermées ont certes été rapides. On en jugera bien par l’exposé de M. Kidston Mais ces connais¬ sances sont encore trop imparfaites. Nombre d’espèces connues seulement en empreintes et représentées par des frondes stériles, sont de position systématique incertaine. Vouloir faire un triage en deux groupes est actuellement chose illusoire. o o HH O 3 - Le genre Sphenopteris est évidemment provisoire. L’auteur n’y range que les espèces dont les organes reproducteurs sont incon¬ nus, et qui n’ont entre elles, suivant la classification de Bron- gniart, qu’une communauté de forme dans la découpure des pinnules. Les autres espèces sphénoptéroïdes sont décrites sous les noms génériques de leurs fructifications: Renaultia , Hymeno- phyllites , Boweria, Oligocarpia, Corynepteris , Crossot/ieca , Zeil- leria. M. Kidston considère que les sporanges .exannelés des Renaultia sont, de même que Dactylotheca et Sphyropteris , des microsporanges de Ptéridospermées, mais ce n’est là qu’une opi¬ nion. Le genre Boweria est nouveau. Il a pour espèce type Hapa- lopteris ( Renaultia ) Schatzlarensis Stur. M. Kidston y a reconnu sur les sporanges l’existence d’un anneau apical formé de deux rangs de cellules, qui n’existe pas chez Renaultia. Le genre nouveau présente bien les caractères de Ptericlotheca Scott, mai s ce der¬ nier genre a été créé sur des échantillons à structure conservée d’âge différent. De tous ceux créés pour des frondes sphenopté- roïdes connues à l’état fertile, le genre Crossotheca est le premier de la série énumérée plus haut qui soit rattaché avec certitude aux Ptéridospermées. Les découvertes de M. Kidston relatives à C. Hoeninghausi sont bien connues. Le genre Zeilleria appartiendrait également aux Ptéridospermées. Les cupules situées à l’extrémité des nervures et qui font saillie sur le limbe, ne seraient en effet pas autre chose que les réceptacles de petites graines. Le genre Pecopteris est lui aussi traité comme un groupe de formes. L’auteur y englobe Asterotlieca Miltoni Artis sp., tandis qu’il traite séparément Dactylotheca plumosa Artis sp. Les genres Mariopteris et Desmopteris sont de position systématique incon¬ nue. Le genre Alethopteris pourrait à présent être rangé avec certitude parmi les ptéridospermées en raison de la structure du pétiole. La position des Lonchopteris est inconnue, mais vu la ressemblance avec Alethopteris, on peut les considérer provisoire¬ ment comme ptéridospermées. En tout cas, le genre Neuropteris est définitivement classé. M. Kidston donne ici de nouvelles photo¬ graphies de graines encore en connexion avec des pinnules de Neuropteris lieterophylla Brongniart. Ces photographies montrent très distinctement le bec micropylaire longuement effilé. Les genres Spiropteris, Aphlebia , Megaphyton et Aulacopteris ne font pas l’objet de remarques spécialement intéressantes* Abordant les Calamariées , l’auteur fait un exposé d’ensemble à l’occasion du genre Calamites , bien qu’il traite, séparément les genres Asterophyllites , Annularia , Palæostachya , Cingularia et Macrostachya. Bornons-nous à mentionner que, d’après un échantillon figuré, les feuilles des Asterophyllites (A. equiseti- formis Schlotheim) étaient soudées entre elles à la base et for¬ maient un étroit collier. L’étude des Lycopodinées débute par celle du genre Selaginel- lites dont certaines espèces paraissent ne pas être distinctes des Selaginella , puisque leurs mégasporanges contiennent chacun quatre mégaspores. Puis vient la revue des Lépidodendrées : genres Lepidodendron , Lepidophloios et Halonia , Lepidophyllum et Lepidostrobus ; des Bothrodendrées : genres Bothrodendron , Pinakodendron et A sol anus, et des Sigillariées : genres Sigillaria , Sigillariostrobus , Stigmariopris et Stig maria. De ces deux der¬ niers genres, le premier se rapporterait exclusivement aux Sigil- laires, le second appartiendrait aux Lycopodinées en général. Notons encore, que M. Kidston persiste à ranger parmi les Sigil¬ lariées, les formes connues sous les noms d 'Ulodendron majus Lindley et Hutton et U , minus Lindlegjf et Hutton. M. Kidston, qui avait considéré les cicatrices ulodendroïdes comme produites par l’insertion de cônes de fructifications, et avait construit d’après cette conception ses reconstitutions de Bothrodendron piinetatum (fig. 23) et d’une Sigillaria de la sec¬ tion des Cathraria (fig. 3o), déclare, dans une note additionnelle, que l’échantillon par nous décrit, prouve à l’évidence que cer¬ taines cicatrices ont porté non des cônes, mais des rameaux. 11 ajoute : «Ces rameaux étaient évidemment caducs; après avoir rempli leur fonction spéciale, ils tombaient de la tige. Il semble peu douteux que cette fonction était la fructification qui, dans le Bothrodendron , s’effectuait sous forme de cônes. )> L’auteur se rallie donc sur le point principal à nos conclusions. (*) Sa manière de voir diffère cependant quelque peu de la nôtre. 11 ne nous paraît nullement certain que les rameaux ulodendroïdes O L’origine raméale des cicatrices ulodendroïdes, Ann. Soc. Géol. Bel¬ gique. Mém. in 4°, II. 3y-8s, — BB 35 — étaient spicifères. Nous persistons à penser que chez des végétaux arborescents croissant en forêt, ces rameaux pouvaient tout aussi bien être simplement végétatifs. Leur fonction était d’assurer la nourriture de la plante pendant que le sympode se développait sui¬ vant la verticale de manière à atteindre le plus rapidement et le plus sûrement possible le niveau où la cime pourrait prendre à la grande lumière son complet épanouissement. Une fois la cime développée, les rameaux ulodendroïdes devenaient sans utilité. Leur ablation se trouvait d’ailleurs facilitée par une disposition naturelle. C’est là tout ce qui me paraît établi. Pour le surplus, si les rameaux ulodendroïdes étaient spicifères, leurs épis ne se trou¬ vaient qu’à une distance notable du tronc, car les rameaux sont de diamètre important et, d’autre part, les ramifications de B. punctatum, surtout dans les ramules, sont très allongées. Cette disposition s’imposait d’ailleurs pour que la dispersion des spores se fit sur une aire aussi étendue que possible. Au sujet des Sphénophyllées , nous avons déjà signalé quelques points relatifs à S. majus. L’auteur considère que la dimorphie des feuilles ne constitue pas un caractère suffisant pour justifier l’opinion qui assigne aux Sphenophyllum une station aquatique. Il les tient pour des plantes terrestres et grimpantes. Passant aux Gymnospermes , M. Kidston étudie le genre Cordaites et les genres accessoires Artisia et (Jordaianthus. 11 termine par une revue des graines isolées: genres Samaropsis, Cordaicarpus, Carpolithes et Trigonocarpus. Le genre Pinnularia, d’affinités inconnues, est enfin examiné. Peut être est-ce ici l’endroit de faire observer que la traduction française du manuscrit de M. Kidston, seule publiée, eut pu être beaucoup plus soignée tant en ce qui concerne la forme qu’en ce qui regarde la terminologie. Certaines phrases sont obscures, voire incompréhensibles; les termes emplojœs sont des adaptations qui témoignent d’une réelle inexpérience en paléobotanique. L’œuvre s’en trouve quelque peu déflorée. La seconde partie du mémoire traite de l’âge du bassin houiller du Hainaut belge. Nous avons déjà dit les raisons pour lesquelles elle n’est nullement comparable à la première : l’étiquetage des échantillons est généralement insuffisant en ce qui concerne leur provenance. La ce courte liste des publications traitant plus spé¬ cialement de la flore fossile du bassin houiller du Hainaut belge » — BB 3C> — est tellement sommaire qu’on ne s’étonne pas de l’imperfection des conclusions de l’auteur. Pour asseoir ses conclusions, M. Kidston, après avoir passé en revue les sources d’information autres que les Collections du Musée, établit la liste des espèces en tenant compte de celles décrites par Stur, mais non étudiées par lui, et en outre de cer¬ tains échantillons des importantes collections de M. Deltenre. Il rapproche cette liste de celles des espèces signalées par M. Zeiller dans les zones moyenne et supérieure du bassin de Valenciennes, et encore des espèces reconnues par lui dans les Middle Coal Measures de la Grande Bretagne (Westphalien Kidston, non de Lapparent et Muni er-Clial mas). Des 181 espèces du Hainaut belge, 89 sont connues dans la zone moyenne et 78 dans la zone supérieure du bassin de Valenciennes, tandis qu’on en compte i33 dans les Middle Coal Measures. Aussi M. Kidston conclut-il au synchronisme de ces formations. Il fait observer que la zone inférieure du bassin de Valenciennes se dis¬ tinguant plutôt par sa pauvreté, est difficile à retrouver dans le Hainaut belge. A son avis le Westphalien anglais (Kidston) pour¬ rait bien coïncider avec le Westphalien français (de Lapparent et Munier-Chalmas) puisque, d’une part, il semble que le Staffordien (Transition Sériés) ne soit pas représenté dans le Kord et le Pas-de- Calais, et puisque, d’autre part, le Lanarkien paraît être inférieur à la zone inférieure de Valenciennes. Je me suis expliqué assez longuement sur ces questions dans un travail consacré aux Méthodes paléontologiques pour l'étude stratigraphique du terrain houiller (4). Je me bornerai à déclarer ici que les conclusions de M. Kidston étonneront tous ceux qui connaissent les relations des bassins de Valenciennes et du Hai¬ naut belge, qui constituent simplement des divisions politiques d’une seule et même unité naturelle. C’est avec raison que M. Zeiller considérait en 1888 que ce qu’il concluait pour le bassin de Valenciennes, s’appliquait à « son prolongement en Belgique, dont la contemporanéité n’est pas susceptible d’être discutée et dans lequel on rencontre exactement la même flore.» Etant donné la constance de constitution du terrain houiller belge, sauf, peut- être, dans son assise inférieure IIia, on peut d’ailleurs affirmer (*) Revue Universelle des Mines. 4e série XXI. XXII. 1908 (principale¬ ment § ni). — BB 37 — aujourd'hui que les conclusions de M. Zeiller sont vraies pour l’entièreté du territoire belge. La zone inférieure à Neuropteris Schlehani Stur est partout d’une constance remarquable. M. Stai- nier a d’ailleurs établi, en s’appuyant sur les caractères fauniques, qu’elle était homotaxique des Gannister Beds. Enfin, la série houillère belge, continue à partir de son assise de base Hitt, ren¬ ferme les horizons inférieurs d’Angleterre, ainsi que j’ai pu l’éta¬ blir par l’étude de la flore de Baudour qui renferme Aneimites oblongifolins Goeppert sp., Sphenopieris bifida Bindley etHutton, Samaropris bieaudatus Kidston, etc. (*) L’œuvre de M. Kidston n’en sera pas moins des plus précieuses pour les géologues belges. Ils y trouveront une source abondante et sûre de leçons et d’informations. Ils n’oublieront pas que ce mémoire est le plus important qui ait été publié jusqu’ici en Belgique sur l’intéressante flore houillère. C1) Sur la flore du terrain liouiller inférieur de Baudour (Haiuaut). Comptes Rendus Académie des Sciences. 19 mars 1906. LISTE DES SOCIETES ET INSTITUTIONS SCIENTIFIQUES QUI ONT ADRESSÉ LEURS PUBLICATIONS pendant V exercice igio-ign. Europe Belgique. Anvers. Bruxelles. Garni. Liège. Mo ns. Société royale de géographie. Académie royale de Belgique. Annales, des Mines de Belgique. Bibliothèque de l'Etat du Congo. Service géologique de Belgique. Société belge de géologie, de paléontologie et d’hy¬ drologie. Société de rUnion Celtique. Société royale belge de géographie. Société royale de médecine publique. Société royale zoologique et malacologique de Belgique. Société royale de Botanique de Belgique. Société scientifique. Association des ingénieurs sortis des écoles spéciales de Gand. Association des élèves des écoles spéciales. Association des ingénieurs sortis de l’école de Liège. Société des ingénieurs sortis de l’école des mines du Hainaut. Allemagne. Augsbourg . Naturhistorischer Verein. Berlin. Deutsche geologische Gesellschaft. — Gesellschaft für Erdkunde. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XXXVIII. BIBL., 4* — BB 4° — Berlin K. preussisclie Akademie der Wissenscliaften.' K. preussisclie geologisclie Landesanstalt und Berg- akademie. Bonn. NaturliistorisclierVereinderpreussisclien Rlieinlande und Westfalens. Brême. Dantzig. Darmstadt. Dresde. Essen. Naturwissenscliaftlicher Yerein. Naturforscliende Gesellschaft. Grosslierzoglich-Hessisclie geologisclie Landesanstalt. Naturforscliende Gesellschaft « Isis ». Gliickauf. F rancfort-sur-Mein. Senckenbergisclie naturforscliende Gesell- scliaft. Fribourg-en-Brisgau. Naturforscliende Gesellschaft. Gôttinge. Gesellschaft der Wissenscliaften und der Georgia- Augusta Universitat. Greiswald. Naturwissenscliaftlicher Yerein für Neu-Yorpom- ffiern und Rügen. Halle . Leipzig. Mar bourg. K. Leopoldino-Carolinische Akademie Yerein für Erdkunde. Gesellschaft zur Beforderung der Gesamten Natur- wissenscliaften. Munich. Stuttgard. K. bayerisclie Akademie der Wissenscliaften. Yerein für Yaterlandisclie Naturkunde. Autriche-Hongrie. Budapest. K. Ungarisclie geologisclie Anstalt. Magyar nemzeti Muséum. Magyar ornitliologiai Kôzpont. Graz. Prague. Vienne. M on t an -Z ei tun g . K. Bôhmisclie Gesellschaft der Wissenscliaften. K. k. Akademie der Wissenscliaften. K. k. Geologisclie Reiehsanstalt. K. k. Naturliistorisclier Hofmuseum. Yerein zur Yerbreitung naturwissenscliaftlicher Kenntnisse. Mitteilungen der geologischen Gesellschaft. Espagne Madrid. Comision del Mapa geologico de Espana. — bb 4* - France. Bordeaux. Société des sciences physiques et naturelles. Société Linnéenne. Caen . Société Linnéenne de Normandie. Cherbourg. Société nationale des sciences naturelles et mathé¬ matiques. Dax. Dijon. Le Havre. Le Mans. Lille. Lyon . Société de Borda. Académie des sciences et arts. Société géologique de Normandie. Société d’agriculture, sciences et arts de la Sartlie. Société géologique du Nord. Académie des sciences, belles lettres et arts. Société Linnéenne. Montpellier. Académie des sciences et des lettres. Nancy . Académie Stanislas. Société des sciences. Nantes. Paris. Société des sciences natui elles de l’ouest de la France. Académie des sciences de l’Institut de France. Annales des Mines. Rennes. Toulouse. Feuille des jeunes naturalistes. Société française de minéralogie. Société Géologique de France. Société scientifique et médicale de l’Ouest. Académie des sciences, inscriptions et belles lettres. Société d’histoire naturelle. Iles Britanniques. Cambridge. Philosophical society. Li ver pool. Geological society. Londres. Geological societjL — Royal society. Newcastle-s. -Tyne. Nortli of England Institute of Mining and Meclianical engin eers. ITALIE. Acireale. R. Accademia di seienze, lettere ed arti degli Zelanti. Bologne. Accademia reale delle seienze dell’ instituto. — bb 42 Catane , Modène. Naples. Fisc. Padoue. Rome. Turin. Udine. Venise. Accademia gioenia di scienze naturali. Rivista Italiana di paleontologia. Regia accademia di scienze, lettere ed arti. Societa dei naturaliste. Accademia delle scienze fisiche et matematiche. Societa reale di Napoli. Societa Toscana di scienze naturali. Accademia scientifica veneto-trentino-istriana. Reale accademia dei Lincei. Reale comitato geologico d’Italia. Societa geologica italiana. Reale accademia delle scienze. Reale instituto tecnico . b 177. Sur les grès Wealdien des environs de Mous, par A. Ledoüx, p. B 184. = Etude sur les roches cohérentes du — belge, par A. Ledoüx, pp. b 196, m i43. Tour malinif ère. Découverte d’arkose — dans les psammites de Fooz, par C. Malaise, p. b i83. ! Tremblements de terre. Tremblements de terre au Congo, par J. Cornet, p. B 3o5. W Wealdien. Sur le grès — des environs de Mous, par A. Ledoüx, p. b 184. Table alphabétique des Auteurs. A Anten J. Note préliminaire sur le métamorphisme du phyllade oligistifère au contact de l’arkose gèdinienne, p. b 164, p. M 27. Anthoine R. (et M. Tetïaeff). A propos d’une couche d’anthracite dans le Coblencien, p. B. 33 t. B Blum L. Note sur quelques corps secondaires des minettes, p. b 335. — La composition minéralogique de quelques minettes, p. B 338. Brien Y. Discussion p. b 269. — Quelques considérations sur les brèches du calcaire carbonifère de Belgique, p. b 279. — Sur l’épaisseur du calcaire carbonifère à Landelies, p. b 297. Buttgenbach H. Présentation de diamants de Kimberley, p. b 184. C CambierR. (et A. Renier). Observations sur Omphalojthloios anglicus , Sternb. S])., p. B 203. Cerfontaine P. Rapport, p. m 207. Cesàro G. Rapport, p. m 7. Cornet, J. Sur l’âge des couches de Lualaba, p. b 169. — Sur les recherches géologiques au Congo Belge, p .BiSq. — Présentation d’ambrite de Nouvel¬ le-Zélande, p. b 160. — Sur des conglomérats et agglomérats de la Vallée du Haut-Lualaba, p. b 179. — Observation, p. b 180. — Présentation de minéraux, p. b 180. — Présentation d’échantillons, p. b 206. — Présenta¬ tion d’échantillons des sondages d’Harmignies et de Saint-Symphorien lez-Mons, p. b 243. — Le calcaire carbonifère à Saint-Symphorien lez- Mons, p. b 3oo. — Sur la possibilité de l’existence de gisements de pétrole au Congo, p. b 3o5. — Tremblements de terre au Congo, p. b 3o5. D d’Andrimont, R. Discussion p. b 195 Observation p. b 25o. de Dorlodot L. La constitution moléculaire des minéraux p. b 67, m 77. — Discussion p. b ig5 et 277. — Au sujet de l’angle de rhomboèdre des carbonates p. m 3. BB 6o — Dehasse, L. Présentation d’échantillons de sondage d’Hensies p. b 179. Delépine, G. Compte-rendu de l’excursion du 9 juillet 19 11 à Landelies p. B 346. I)e Rauw, H. Note sur la salinité, le rutile et la tourmaline d’Ottré p. b 209. Destinez, P. Voir Fourmarier. Dondelinger, V. Jérome et P. Fourmarier. Compte-rendu de la session extraordinaire, p. B 353. Dubois, E. Les gisements du Nord de l’Ontario, p. b 173. F Firket, V. Echantillons du poudingue houiller de Liège, p. b 73. Fourmarier, P. Le Gedinnien de l’anticlinal de l’Ardenne entre les massifs Cambriens de Rocroy et de Serpont, p. b 63, m $1. — Découverte d’osse¬ ments de sauriens en Hesbaye ( avec P. Destinez ), p. b 74. — Le sondage de Melenp. b 191, m io5. — Quelques observations sur la brèche à ciment rouge du calcaire carbonifère p. B 229. — L’arkose cambrienne du massif de Rocroy. La faille de Rocroy, p. b 262. — Les schistes dits à « Octopli- cata » du N.-E. du Condroz et les calschistes de Maredsous, p. b 25g. — Le synclinal de l’Eifel dans la région d’IJerbeumont p. b 269. — et X. Stainier. U11 niveau marin dans le houiller supérieur du bassin du Centre, 13. b 325. — et A. Jérome et V. Dondelinger. Compte-rendu de la session extraordinaire, p. b 353. Fraipont, Ch. Exploitation des ardoises et du coticule au comté de Salm antérieurement à l’an 1625, p. B 64 bb 3. — Empreintes néreitiformes du marbre noir de Denée, p. b i65m 3i. — Sur une hexactinellide nouvelle du Dévonien Belge (Calcaire Frasmien) Psendopemmatites Fourmarieri nov. g. nov. sp., p b 17 1 m 197. — De l’allure du contact entre le Revinien et le Salmien à Nase (planchette Harzé-La Gleize de la carte géologique au 4o.ooome), p. b 171. — De l’origine des silex de l’assise de Nouvelles ( Cp . 3 c) p. B 2l5. J Jérome, A. P. Fourmarier et V. Dondelinger. Compte rendu delà session extraordinaire p. b 353. K Klein, W-C. Discussion p. b 190. — Compte rendu de l’excursion à Maes- tricht et à Geulem le 11 juin 1911, p. B 287. L Ledoux, A. Sur la carpholite du Salmien de la vallée de la Lienne, p. b 173. — Sur le grès Wealdien des environs de Mons, p. B 184. — Etude sur les roches cohérentes du tertiaire belge pp. b ig5, m i43. — Discussion p. b 195. — BB 6l Leriche, M. Un insecte nouveau du houiller belge pp. b 299, m 194. Lohest, M. Sur le métamorphisme de la zone de Salin-Château, pp. B 08, M. 3 — Présentation d’une photographie, p. b 75, — Notice biographique sur G. Dewalque, p. b 77. — Compte rendu de la manifestation J. Gosselet, p. b i63. — Discussion p b 1O4. — Le sondage de Chertal. La discordance de stratification du houiller et du calcaire carbonifère et le charriage du massif de Visé, p. b 186. — Discussion, p b 160 — A propos des brèches carbonifères, p. b 220. — Observations, p. b 23i. — Découverte d’une roche éruptive dans la galerie des eaux alimentaires de la ville de Liège à Voroux-Goreux, p. b 245. — Discussion, p. B 286. — A propos de la composition chimique des eaux du crétacé, p. B 246 — Discussion, p. B 269. — Sur la roche éruptive de Voroux-Goreux, p. B 3i4- M Malaise, C. Observations, p. b 63. — Observations, 11. b 70. — Observa¬ tion, p. b i65. — Sur l’évolution de l'échelle stratigraphique du Siluro- Cambrien de Belgique, pp. b 178, bb 7. — Découverte d’arkose tourmali- nifère dans les psammites de Fooz, p. b i83. — Présentation d’échantillon, p. B 184. — Discussion, p b 190. — Stratigraphie du massif Cambro- Silurien du Brabant, pp. b 195, m i35 — Observation, p. b 228. — Discus¬ sion, p. b 146. — Note sur le contact du poudingue de Fepin et du Cam¬ brien de Givonne au N. de Muno, p. 268. — Note sur les roches de l’enve¬ loppe gedinienne du massif de Serpont, p. b 208. — Observations sur le Gedinnien du pourtour du massif de Serpont, p. b 3io. Moressée, G. Observation, p. b 23i. — Note sur un gîte de fer, p b 262 P ♦ Plumier, Discussion, p. b 164. Pohl, A. Présentation d’une aile d’insecte du Grand-Hornu, p. b 160. R Renier, A. Observations sur des empreintes de Calamostachys Ludwigl Car. p. b 199 — Présentation de graines de Neuropteris Sclilehani, p. b 200. Une publication récente de M. Kidston, pp. B 2o3, bb 29. Voir Cambier. S Stainier, X. Sur la rencontre du Silurien au sondage de Colonstère, p. b 196. — Roches manganésifères du tertiaire belge, p B 3i8 — et P. Four- marier. Un niveau marin dans le houiller du bassin du Centre, p. B 325. BB 62 Tetiaeff, M. et II. Anthoine. A propos d’une couche d’antliracite dans le Coblencien, p. b 3i3. Vasseur, Discussion, p. b 164. VON Koenen, A. Note sur quelques fossiles du Pliocène d’Anvers, p. b. 177. Annales Société Géologique de Belgique T. XXXVIII, Pl. XII. a. Nervures anales. c. a. Branche antérieure du cubitus. c. p. Rameaux de la branche postérieure du cubitus. co. Nervure costale. m. Nervure médiane. m. a. Branche antérieure de la nervure médiane. m. p. Rameaux de la branche postérieure de la nervure médiane. r • Radius. r. a. Branche antérieure du radius. r. p. Rameaux de la branche postérieure du radius. s. co. Nervure sous-costale. STENODICTYONEURA BBLGICA LERICHE Aile gauche. — Grandeur naturelle. Etage: Westphalien (Westphalien supérieur). Localité : Charbonnage du Grand-Hornu, à Saint-Ghislain.. Type: Ecole des Mines du Hainaut, à Mons. Phototypie E. Hellemans, Bruxelles . ». Ann. Soc. Géol. de Belgique. T. XXXVIII. Planche XIII. Microphotographies du squelette spiculaire de Pseudopemmatites Fourmarieri , Ch. Fraipont. Ann. Soc. Géol. de Belgique. T. XXXVIII. Planche XIV. Microphotographies du squelette spiculaire de Psetidopenunatiles Fournuirieri, Ch. Fraipont. Soc. G col. de Belgique. T. XXXVIII. Planche AT. Pseudopemmatites Fourmarieri , (Ch. Fraipont). (Calcaire frasnien — Dévonien supérieur — Villers-en-Fagne). Grandeur naturelle, sans retouches. Collections de Paléontologie animale de l’Université de Liégi Table des Matières. buliJetin. Pages Séance extraordinaire du i3 juillet ign 279 V. Brien. Quelques considérations sur les brèches du calcaire car¬ bonifère de Belgique . 279 V. Brien. Sur l’épaisseur du calcaire carbonifère à Landelies (Réponse à M. l’Abbé Delépine). . 297 M. Leriche. Un insecte nouveau du houiller belge ( Présentation ). 299 J. Cornet. Le calcaire carbonifère à St-Symphorien lez-Mons. . . 3oo J. Cornet. Sur la possibilité de l’existence de gisements de pétrole au Congo. — Tremblements de terre au Congo ( Présentatipn ). 3o5 Séance ordinaire du 16 juillet ign 3o6 Session extraordinaire. Programme . 307 C. Malaise. Observations sur legedinnien du pourtour du massif de Serpont . • . 3io Max Lohest. — Sur la roche éruptive de Voroux-Goreux. . . . 3i4 X. Stainier. Roches manganésif ères du tertiaire belge. .... 3i8 P. Fourmarier et X. Stainier. Un niveau marin dans le houiller supérieur du bassin du Centre . 325 H. Anthoine et M. Tetiaeff. A propos d’une couche d’anthracite dans le coblencien . 33 1 L. Blum. Note sur quelques corps secondaires des minettes . . . 335 L. Blum. La composition minéralogique de quelques minettes . . 338 G. Delépine. Compte-rendu de l’excursion du 9 juillet 1911, à Landeiies . 345 A. Jérome, P. Fourmarier et V. Dondelinger. Compte-rendu de la Session extraordinaire de la Société Belge de géologie, de paléontologie et d’hydrologie et de la Société géologique de Belgique, tenue à Arlon et à Florenville du 16 au 20 septembre 1911 ............... 353 MÉMOIRES. Maurice Leriche. Un insecte nouveau du Houiller belge Stenodic - tyoneura belgica (PL XII) ............ 194 Ch. Fraipont Une Hexactinellide nouvelle du Dévonien belge (Calcaire Frasnien). Pseudopemmatites Fourmarieri , nov. g. nov. sp . 197 P. Cerfontaine. Rapport sur ce travail . 207 BIBLIOGRAPHIE. Pages Liste des Sociétés ayant envoyé leurs publications en échange pen¬ dant l’année 1910-1911 . . 39 Table des matières . . . 40 Table alphabétique des matières . . . 62 Table alphabétique des auteurs . . 59 -, ■ - - . •' 1 ** • * '• ... * •' • * 0 • -* J-* ■* PUBLICATIONS RELATIVES AU RÉGIONS VOISINES ANNEE 1910-1911 Annexe an iome XXXVIII des Annales ^ ' MOV- 81923 È» ^ C> 2. /T O 7 LIÈGE Imprimerie H. Vaillant- Garmanne (Société anonyme) 8, rue Saint-Adalbert , 8, I9I2 ■ Annales de la Société géologique de Belgique PUBLICATIONS RELATIVES AU CONGO BELGE ET AUX RÉGIONS VOISINES ANNÉE 1910-1911 Annexe au tome XXX VIII des Annales LIEGE Imprimerie H. Vaillant Carmanne (Société anonyme) 8, rue Saint-Adalbert, 8. I9!2 Séance du 13 janvier 1911. Sur l’âge des couches du Lualaba PAR yj. pORNET. Jusqu’ici, le système du Lualaba (*) est la seule formation de l’intérieur du bassin du Congo où l’on ait rencontré des fossiles incontestables. 11 est donc du plus grand intérêt de connaître l’opinion des paléontologues sur l’âge de ces fossiles. Les poissons des couches du Lualaba trouvés dans les dérochements du fleuve par feu le lieutenant du génie Yan der Maesen et dont j’ai annoncé la découverte (2) ont été étudiés par M. Lericlie. Cet éminent paléontologue vient de publier une note préliminaire sur les résultats de cette étude (3). Il rapporte les couches qui ren¬ ferment les poissons de Kilindi et de Kindu au Trias supérieur. J’avais, par d’autres méthodes, rapporté les couches du Lualaba aux couches de Beaufort (Trias supérieur) et les couches du Lubilaclie aux couches de Stormberg (Rliétien). Le numéro de novembre-décembre 1910 du Journal of Geology renferme un intéressant article de MM. Sydney H. Bail et Millard K. Slialer sur certains points de la géologie congolaise (4). Laissant de côté pour le moment l’objet principal de ce travail, je ne parlerai que d’un point intéressant l’âge des couches du O Pour la définition de ce système, dont l’importance grandit à mesure que les découvertes se multiplient, voyez J. Cornet, Les Couches du Lualaba {Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXV, 1908, p. B 99.) (2) Ibidem , p. B 84. (3) Maurice Leriche. Sur les premiers poissons fossiles rencontrés au Congo belge, dans le système du Lualaba. (C. R. Acad. Sc. Paris , 7 novembre 1910.) (4) A Central African Glacier of Triassic Age. ( Journal of Geology, vol. XVIII, 1910, n° 8, p. 681). 4 Lualaba. Un schiste calcareux fossilifère récolté à 16 kilomètres en aval de Stanleyville par ces géologues et qui, d’après les travaux de M. Passau, doit se rattacher au système du Lualaba, a été soumis au Dr Ulrich. Ce paléontologue y a trouvé, outre des débris indéterminables de poissons, des ostracodes d’eau douce ou d’eau saumâtre ( Cypris , Candona , etc.), et une valve d’Estheria. Bien que ces éléments soient peu décisifs, le Dr Ulrich considère ces fossiles comme mésozoïques et plutôt jurassiques ou tria- siques que plus récents. Comme on le voit, ces données sont beaucoup moins précises que celles de M. Leriche, tirées de l’étude des poissons p). Sur les recherches géologiques au Congo Belge PAR yj. pORNET. § I* A l’heure qu’il est, une série de missions géologiques et minières sont à l’œuvre au Congo belge et elles comptent dans leur personnel, à côté de prospecteurs proprement dits, des géologues de première valeur dont la plupart sont belges. Dans les territoires de la Compagnie du Chemin de Fer des Grands Lacs, quatre missions étudient l’immense région qui s’étend entre le Lualaba et le Grand Graben centre-africain. L’une d’elles est dirigée par M. G. Passau, qui a déjà publié dans nos Annales plusieurs travaux importants, résultats de ses voyages antérieurs. Une autre a pour chef M. Preumont, auteur d’un inté¬ ressant travail sur la géologie de l’Itimbiri-Rubi et de l’Uellé. Aux environs de Ponthierville. M. Allard fait la reconnaissance du vaste gisement de schistes bitumineux découvert par M. ïïornemann, pendant que ce dernier continue les investigations qui ont déjà été si fructueuses. Le long du second tronçon, MM. Florquin, Deschamps, Longlii ont reconnu le terrain au point de vue des matériaux de construction et de ballastage. (x) Le même travail donne aussi l’opinion du Dr Ulrich sur des « fossiles /* trouvés à Sandy Beach et à Sangula dans les couches du Lubilache, mais sur la nature organique desquels j’ai des doutes sérieux. 5 Dans le Sud du bassin du Kassaï, M. Kostka, qui a naguère exploré le Mayombe, se livre depuis pins de deux ans, en com¬ pagnie de M. Manfroy, à une exploration géologique dont les résultats, je puis le dire dès maintenant, seront de toute première importance. Plus à l’Ouest, est occupé un ingénieur des mines distingué, M. Lancsweert, dont les études éclairent la géologie d’un coin presque inconnu de la Colonie. Dans le Bas-Congo, travaille la mission de M. B. Tliys qui a dans son programme des études géologiques. Mais c’est surtout le Katanga qui est en ce moment l’objet des études et des recherches des géologues et des ingénieurs belges. Dans ce qu’on appelle le Bas-Katanga, travaillent d’une part MM. F. -F. Mathieu, Bobert, Tréfois, Leboutte et Deladrier (l) et d’autre part, M. Minette d’Oullaye et ses adjoints. Dans la partie méridionale du Katanga, une société belge vient d’envoyer MM. F. Delliaye, géologue, Sclioep, minéralogiste, Cambier, géodésien et cartographe, ainsi que M. Dusart, ingénieur et géologue (2). Une antre mission est dirigée par M. Lefebvre. Je mentionnerai aussi, pour cette région, MM. Beintjens et Pâté, ingénieurs des mines du Comité spécial du Katanga. Comme on le voit, on ne peut plus dire aujourd’hui que les jeunes géologues belges font défaut au Congo et en particulier au Katanga et, sans que j’aie besoin d’insister, on comprendra, à la lecture de certains des noms qui précèdent, ce que nous pouvons attendre des investigations géologiques en ce moment en cours dans la Colonie. Ces jeunes gens, bien préparés par leurs études à leurs travaux actuels, remplis d’énergie et d’enthousiasme pour la science, feront certainement honneur à la géologie belge. § 2. Dans notre séance du 17 juillet 1910, nous avons voté un voeu de MM. Buttgenbacli et Loliest en faveur de la création d’un service géologique au Katanga. Depuis lors, V Académie des (1) MM. les docteurs Grosset et Warynski, géologues suisses, élèves de M. Duparc, font partie delà même mission. (2) Cette mission a pour chef le D1' Guillemain, déjà connu pour ses explo¬ rations géologiques dans le Kamerun et dans l’Uruguay. Une autre mission occupée dans le Sud du Katanga est dirigée par M. le D1' Stutzer, privat- docent de la Bergakademie de Freiberg. Les prospections de l’Union minière du Haut Katanga sont dirigées par M, Studt. 6 - Sciences de Belgique , la Société belge des Ingénieurs et Indus¬ triels , puis la Société belge de géologie ont bien voulu se rallier à ce vœu. Nous pouvons espérer que la pensée qui y est exprimée sera réalisée. Cependant, il est peut-être bon de bien comprendre de quelle façon devrait se faire cette réalisation. Je crois avoir assez fait pour la géologie du Congo, et surtout pour celle du Katanga, pour être autorisé à émettre une opinion à ce sujet. Il y a certainement une certaine urgence en la matière; mais agir d’urgence ne veut pas dire agir avec précipitation. Il s’agit de bien faire plutôt que de faire vite. Il importe, avant tout, que le service géologique à créer au Congo soit confié à des liommes connaissant la géologie du Congo. Si ce service est limité d’abord au Katanga, il est désirable qu’il soit placé entre les mains de gens connaissant la géologie du Katanga. C’est là, me semble-t-il, une affirmation que l’on peut qualifier d’axiomatique. La géologie congolaise, par suite de l’absence presque générale de fossiles, est très difficile, très délicate. La géologie du Katanga est d’une complexité spéciale, aussi bien sous le rapport strati- graphique qu’aux points de vue tectonique et minérogénique. Ceux-là seuls peuvent la connaître bien, qui ont parcouru le pays en tous sens, sur des centaines ou des milliers de kilomètres, le marteau et la boussole à la main. Ce serait s’exposer à marcher à l’encontre de la pensée des corps scientifiques qui ont voté le vœu de MM. Buttgenbach et Lob est que de songer à confier le service géologique du Congo ou du Katanga à des hommes non préparés par une longue expérience réelle, acquise dans ces régions. Ce serait, en outre, une grande injustice. Lorsqu’on organisera ce service, les éléments tout à fait adéquats à leurs fonctions ne feront pas défaut. Il suffira de les choisir parmi les géologues belges qui travaillent en ce moment là-bas, obscurément et au milieu de dangers multiples (l) à la gloire de la science belge et à la prospérité de la colonie. (*) Ces dangers ne sont pas illusoires. Pendant que je rédige ces lignes, la nouvelle arrive de la mort de M. l’ingénieur Leboutte, dont le nom est mentionné plus haut. M. Leboutte est décédé le 3o novembre 1910, à Sampué (Katanga), des suites de la dysenterie. La même mission vient de perdre un de ses prospecteurs, M. Parry. — 7 — Ce sera d’ailleurs justice : il faut que ceux qui auront été à la peine soient aussi à l’honneur. § 3. On aurait tort de croire que les recherches géologiques au Congo ne datent que de l’époque de la reprise de la colonie par la Belgique. Nos Annales ont publié une série de travaux qui démontrent qu’il n’en est pas ainsi. Je ne citerai que les plus récents : les beaux mémoires de M. Y. Brien sur la géologie et les mines du Mayombe et celui de M. Dewez sur l’Aruwimi. Mais des données sur la géologie congolaise ont paru dans d’autres recueils belges et dans un grand nombre de publications étrangères. Je suis occupé à rédiger une sorte d’exposé historique et biblio¬ graphique de la géologie du Congo, qui sera en quelque sorte la bibliographie commentée de la géologie du bassin du Congo et des contrées immédiatement voisines. Cette bibliographie est beau¬ coup plus riche que d’aucuns le supposent : la liste en comprend jusqu’ici près de 5oo numéros et elle n’est pas encoure complète. Si l’on réunissait (et ce travail m’occupe depuis longtemps) dès à présent sur une carte les résultats de toutes ces observations (après en avoir passé un grand nombre au crible d’une critique sévère), on arriverait à un résultat dont beaucoup seraient étonnés. La géologie du Congo apparaîtrait comme mieux connue que celle d'aucune colonie africaine voisine . Pendant longtemps, les rares géologues belges qui s’occupaient de la géologie du Congo ont prêché dans le désert ; presque personne dans le pays ne leur prêtait autre chose qu’une attention polie. Dans les circonstances actuelles, maintenant que le Congo est devenu une colonie belge, il semble que quelques géologues de notre pays soient disposés à abandonner l’indifférence qu’ils ont montrée jusqu’ici. Mais ils manqueraient à toute équité en affir¬ mant que la géologie congolaise ne date que du jour où ils ont commencé à s’y intéresser. M. J. Cornet présente une collection d’échantillons de roches envoyés par M. Kostka et provenant de la région qui s’étend de Bena Makima, sur le Kassaï, à la chute de Wolf, sur le Sankuru-Lubilache. Ces roches comprennent entre autres des granités, pegmatites et autres roches éruptives, des calcaires et 8 - dolomies du système du Lubudi, des argilites et concrétions sili¬ ceuses du système du Lualaba, des grès tendres et des grès polymorphes du système du Lubilache, des latérites concré- tionnées, etc. Séance du 13 juillet 1911 Sur la possibilité de l’existence de gisements de pétrole au Congo, PAR y]. Cornet. 1. Intérieur du bassin du Congo. § i- Les considérations qui font l’objet de cette note ne peuvent être comprises que si on les fait précéder d’un court préambule résumant en quelques traits la composition et la structure géolo¬ gique générales de la région congolaise. Les terrains stratifiés qui constituent le sol du Congo, abstrac¬ tion faite de la région côtière et en laissant de côté les formations superficielles, peuvent être classés comme suit (J) : Système de la Bussira (dépôts fluvio¬ lacustres récents du Haut-Congo). Système du Lubilash (grès tendres, rouges ou blanchâtres, avec noyaux et bancs de grès durs, etc.). Système du Lualaba (voir plus loin). Système du Kundelungu (grès, schistes, psammites, calcaires, conglomérats, généralement rouge brun). Primaire (divisible en plusieurs systèmes plus ou moins métamorpliisés). Archée n. Ces terrains sont superposés de haut en bas comme dans le tableau qui précède. (J) Nous n’en donnons ici qu’une classification générale au point de vue, uniquement, du sujet qui nous occupe. r Formations ) B. non disloquées. Formations peu disloquées. C. D, Formations disloquées. E.< 10 § 2. D’une façon tout à fait générale et sans nous préoccuper des particularités locales, la disposition de ces différents systèmes est la suivante : L’ensemble des terrains E constitue un grand bassin, une surface déprimée dans ses parties centrales et relevée à la périphérie. Le centre déprimé du bassin correspond aux régions intérieures, relativement basses, du bassin hydrographique du Congo ; les bords relevés du bassin géologique répondent aux régions plus ou moins élevées qui les entourent et d’où les cours d’eau descendent vers l’intérieur. C’est dans ce bassin constitué par les formations E que se sont déposées successivement les unes sur les autres, dans l’ordre />, C, B, A, les formations plus récentes, sans préjudice de leur extension en dehors des limites du bassin, par dessus son relève¬ ment périphérique. Dans l’état actuel du pays, les choses se présentent de telle façon que si l’on s’avance de la périphérie vers le centre du bassin hydrographique, soit, pour fixer les idées, de la région des sources de l’Aruwimi vers l’intersection de l’équateur avec le 21e méridien, on marche successivement sur les terrains plissés E , le système du Kundelungu D, le système du Lualaba C, le système du Lubi- lash B et le système de la Bussira A , qui viennent se recouvrir les uns les autres dans l’ordre que je viens d’indiquer. Autrement dit, 011 voit, à un moment donné, disparaître les formations plissées E sous la formation du Kundelungu D, puis celle-ci sous les couches du Lualaba C, les couches du Lualaba sous celles du Lubilasli B , elles-mêmes bientôt recouvertes par les couches de la Bussira. En résumé, la surface supérieure des formations plissées et les différents systèmes qui la recouvrent jusque celui du Lubilash, plongent vers le centre du bassin, dont le système de la Bussira, en couches horizontales, occupe les parties centrales. Un sondage pratiqué au point où l’équateur est coupé par le 21e degré de longitude traverserait successivement les systèmes A , B , C, D et finirait par atteindre le groupe E (]). (!) Cette esquisse est aussi générale que le tableau donné plus haut. Dans la réalité, les choses sont autrement complexes ! J’ai choisi avec intention une ligne suivant laquelle la succession des systèmes se fait assez régulière¬ ment et qui traverse d’ailleurs la région qui nous intéresse le plus ici. II Quelle est l’importance de ce plongeaient vers les parties centrales et quelles sont les épaisseurs des différents systèmes que l’on rencontrerait avant d’atteindre E ? C’est ce qu’on ne peut, sans sondage, déterminer avec certitude. § 3. Des formations géologiques énumérées plus haut, celle qui nous intéresse spécialement ici est le système du Lualaba (C), car ce sont certaines particularités de la composition de ce système qui peuvent faire songer à l’existence de pétrole dans le sous sol des parties centrales de la colonie. Le système du Lualaba consiste en couches d’argilites, de grès, de psammites, de calcaires peu cohérents, souvent oolithiques, etc. Ce système, d’abord reconnu par nous, et réuni primitivement à celui du Lubilash, sur le haut Sankuru, dans les bassins du Lomami, du Luvoi et du Kilubilui, sur le haut Lualaba, a été dans ces dernières années, découvert le long du Lualaba, entre la région de Kassongo et les Stanley-Falls, le long du premier tronçon du chemin de fer des Grands Lacs, le long du Congo jusqu’au confluent du Rubi-Itimbiri, dans le bassin de cette dernière rivière, le long du bas Aruwimi ; il existe aussi à la surface le long du Lomami, du confluent jusque au moins vers le 3e ou le 4e degré de latitude Sud. Il s’étend, à l’Est du Congo- Lualaba, dans une bonne partie des bassins des rivières Lilu, Lowa, Lindi. Elila, etc. ('). On a la preuve que la position stratigrapliique de ce système est comprise entre le système du Kundelungu ( D ) et le système du Lubilash (B). D’après les fossiles de Kindu et de Kilindi dont il a fait l’étude, M. Lericlie place les couches du Lualaba (du moins les assises qui ont fourni ces fossiles) dans le Iveuper tout à fait supérieur, au niveau des couches de Beaufort supérieures (-). Je rappelerai que dès 1894, j’ai assimilé les grès du Lubilash, qui surmontent les couches du Lualaba, aux couches de Stormberg, classées aujourd’hui dans le Rliétien (3). O Dans le haut Ituri, vers Irumu, il existe un bassin occupé par des couches horizontales qui devront probablement rentrer dans le même système. (2) Je considère les couches du Lualaba comme un ensemble assez com¬ plexe, dans lequel 011 pourra un jour distinguer plusieurs étages. (3) Observations sur les terrains anciens du Katanga. (Ann. de la Soc. géol, de Belgique , t. XXIV, 1897, Mém., p. 190.) La composition du système du Lualaba aux environs de Pontliierville est très intéressante. On y trouve intercalées des couches, paraissant assez nombreuses, de schistes bitumineux à débris de poissons, etc., dont l’épaisseur atteint im5o et davantage, et qui ont fourni à la distillation de 70 à 170 litres de pétrole liquide par tonne. Ces schistes bitumineux, découverts d’abord près de Ponthier- ville, sur la petite rivière Osengwé, par M. Hornemann, ont été reconnus ensuite à Stanleyville (F. -F. Mathieu), le long du Congo entre ces deux localités, dans le bassin de la Lilu, etc. Il est vrai¬ semblable qu’ils existent bien ailleurs encore, car ces roches altérées et décolorées dans les affleurements, échappent facilement à celui qui ne les cherche pas d’une façon spéciale. J’ajouterai que le long du premier tronçon du chemin de fer des Grands Lacs, on a trouvé dans les couches du Lualaba quelques petits lits très minces (quelques centimètres) d’un lignite de bonne qualité, accompagné de débris végétaux indéterminables (Hornemann, Passau). § 5. Ces schistes bitumineux sont intéressants en eux-mêmes. On peut songer à les distiller pour en extraire le pétrole (x). Mais on peut se demander aussi si, dans l’aire occupée en profondeur par les couches du Lualaba, les schistes bitumineux ne peuvent pas se trouver ou s’être trouvés autrefois placés dans des conditions telles qu’ils aient subi la distillation naturelle et aient fourni du pétrole aux terrains encaissants. D’après la manière de voir développée dans ces dernières années par M. Potonié (-) et qui, je pense, a aujourd’hui le plus de partisans parmi les géologues, le pétrole proviendrait, dans la majeure partie des cas, de roches sapropéliennes , dont ces schistes bitumineux de Pontliierville sont un type remarquable. Une condition essentielle pour qu’un schiste bitumineux puisse fournir du pétrole est une certaine température. O11 ne peut donc O C’est à ce point de vue que la Compagnie du chemin de fer des Grands Lacs fait en ce moment reconnaître le gisement par sondages. (2) Voyez notamment : Die Entstehung der Steinkohlen, etc. (1910) pp. 81, etc. — i3 — songer à rechercher des hydrocarbures liquides dans les parties extérieures du bassin occupé par les schistes bitumineux. On 11e peut envisager que les parties profondes de ce bassin. En admettant un degré géothermique de 3o mètres et, à la surface, une température moyenne de 25°, on trouverait que, sous l’équateur, la température de ioo°, par exemple, doit être atteinte vers 2.25o mètres de profondeur. Il est bon de faire remarquer que si les schistes bitumineux du Lualaba ont fourni du pétrole par distillation naturelle, il ne faudrait pas, nécessairement, descendre jusqu’à des profondeurs de milliers de mètres pour les rencontrer. Les produits de cette distillation naturelle ont une tendance à s’élever dans les roches, perméables ou fissurées, du' toit du gisement originel. E11 outre, il faut tenir compte des dénudations, qui ont enlevé une épaisseur probablement très forte de grès du Lubilash, sans compter les terrains plus récents qui ont pu les recouvrir ; ce qui fait que le niveau où, antérieurement à ces dénudations, était atteinte la température de ioo°, par exemple, est notablement plus élevé que la profondeur de 2.25o mètres, où cette température est réalisée aujourd’hui. § 6. Les schistes bitumineux se trouvent-ils, ou se sont-ils trouvés autrefois, dans les parties centrales du bassin (en admettant comme démontré qu’ils s’y prolongent), à une profondeur telle qu’ils aient pu subir la distillation naturelle ? Cette question se ramène à celle que je posais à la fin du §2. Elle ne peut être nettement résolue que par des sondages. Tout dépend de Y enfoncement de la cuve centrale du bassin du Congo, du niveau auquel arrive le sommet de la formation du Kunde- lungu — si cette formation s’étend en profondeur dans ces régions — ou, à son défaut, la surface des terrains plissés. Si l’enfoncement est faible ; si la formation du Lualaba ne des¬ cend, par exemple, qu’à 100, 200 ou 3oo m. de profondeur sous la surface topographique actuelle, on ne doit envisager la question qu’au point de vue de l’exploitation des schistes bitumineux et, éventuellement, de celle des lignites. Mais si, par suite de l’enfoncement de la surface supérieure des terrains plus anciens, les couches du Lualaba atteignent des profondeurs beaucoup plus grandes, il est possible que des sondages pour pétrole, creusés dans les parties centrales, abou¬ tissent à un succès, soit que les couches du Lualaba affectent une disposition concordante par rapport à la surface du substratum, soit qu’elles présentent une disposition transgressive. Ce qu’on observe de l’allure des couches du Lualaba à la surface, leur disposition en assises régulières, sensiblement horizontales, dans des régions déjà rapprochées du centre du bassin, ne semble pas plaider en faveur d’un enfoncement important du système sous les régions occupées par les terrains plus récents. § 7* Cette piste 11e paraissant pas devoir mener au succès, ne peut-on espérer trouver, dans ces régions profondes de la cuve congolaise, d’autres terrains qui auraient pu fournir du pétrole ? Je ne connais aucun indice sérieux qui permette de répondre affirmativement à cette question. II. — UÉGION CÔTIÈRE Sur le versant océanique de la partie occidentale de la bordure de terrains plissés qui forme l’extérieur du bassin géologique du Congo, les systèmes du Kundelungu, du Lualaba et du Lubilash paraissent, dans l’état présent de nos connaissances, faire com¬ plètement défaut. Les terrains de schistes cristallins et de roches éruptives anciennes qui constituent la partie ouest de cette bordure élevée, sont flanqués de couches paraissant très régulières, inclinées dans l’ensemble vers la mer, qui appartiennent à deux systèmes distincts. Le long du littoral et jusqu’à une assez grande distance à l’intérieur, affleurent des roches calcareuses fossilifères, d’âge éocène inférieur. Elles surmontent des grès considérés, d’ailleurs sans preuve, comme secondaires et renfermant les gîtes de bitumes de Shipanga. Ces roches à bitumes ont été reconnues d’une part jusque dans le Gabon, d’autre part jusque dans le Sud de la colonie d’Angola. Certains indices tendent à faire admettre comme vraisemblable l’existence de pétrole dans la même assise, dans son plongement vers la mer. J’ai exposé précédemment ces faits. N’ayant aucun — i5 — renseignement direct à y ajouter, je me bornerai à renvoyer à ce que j’ai écrit sur ce sujet (1). Tremblements de terre au Congo, PAR jJ. pORNET. M. F. F. Mathieu m’a envoyé, dans ces derniers temps, quelques renseignements sur des tremblements de terre observés dans la région du Tanganyika et dans celle du Graben de l’Upemba. Je les ai communiqués à M. E. Lagrange, qui les a publiés dans Ciel et Terre (numéro de juin 1911, p. 191). Le numéro de mars 1911 du même recueil, renferme (p. 120) une note sur un tremble¬ ment de terre observé à Ruwé (Katanga) le i3 décembre 1910. Depuis lors, j 'ai eu connaissance de secousses sismiques observées dans le bassin du Congo, en dehors de ces régions voisines des grandes dislocations de l’est et du sud-est. 1. En 1906, à Uesso (confluent de la Sangha et du Ngoko) deux tremblements de terre ont été ressentis, le 28 mai, à 11 heures du soir et le 17 juillet, à 10 h. 4^ du matin. Le premier a été obser¬ vé, en outre, à Kguala sur le Djali, à Salo sur la Sangha, à Kunde dans l’Adamaua (où ces phénomènes seraient assez fréquents) et, d’autre part, à Mobaye sur l’Ubanghi (2). 2. M. R.Kostka, dans un rapport de mission, mentionne, à la date du 3o mai 1910, deux secousses sismiques ressenties par lui à Tolo (au sud de Tshitadi, à l’est de la Lulua), le 3o mai 1910. La première secousse, assez forte, s’est produite à i3 heures 10 ; la seconde, plus faible, à 16 heures 3o. M. J. Cornet donne lecture de l’extrait suivant d’une lettre de notre confrère M. F. F. Mathieu, datée de Kongolo, 10 mai 1911, et reçue le 12 juillet : « ...Autre nouvelle, qui vous intéressera énormément : j’ai étudié un gisement fossilifère à Kongolo. Ce sont des fossiles végétaux se trouvant dans un schiste argileux gris, superposé au grès rouge que j’ai signalé autrefois à Kongolo et dont M. Longlii (*) Voyez J. Cornet. Notes sur la Géologie du Mayombé occidental. Mém. et Public, d. I. Soc. d. Sciences , etc. du Hainuut , 6e Série, t. IX, 1906. (2) G. Bruel. La Géographie, t. XIX, 1909, p. 353. iG vous a remis un échantillon. Les principaux genres sont des Cor- d ait es, des Lépidodendrées, des Sigillariées et autres débris végétaux, dont quelques-uns pourraient appartenir à la flore à Glossopteris. L’ensemble me paraît avoir les affinités permo-car- bonifériennes. Ce gisement a été trouvé par le R. P. Maurice, (docteur en sciences naturelles) de la mission de Kongolo. J’ai fouillé le gîte pendant plusieurs jours et j’ai actuellement une vingtaine d’échantillons. Ce schiste argileux appartient au système du Kundelungii. » M. J. Cornet insiste sur l’intérêt scientifique considérable que présente cette découverte et fait remarquer qu’il avait, dès 1894, rapporté le système du Kundelungu au Permo-carbonifère et plus spécialement aux couches à Glossopteris ('). A sa connaissance, l’endroit le plus proche de Kongolo oh la flore à Glossopteris ait été reconnue jusqu’ici est situé près du Nyassa; M. Arber en a récem¬ ment décrit une flore assez riche. M. J. Cornet croit cependant qu’avant de se prononcer sur l’âge des schistes de Kongolo, il y a lieu d’attendre que les échantillons récoltés par M. Mathieu aient été étudiés. Cette découverte, en tout cas, permet de 11e pas déses¬ pérer de rencontrer des couches de charbon dans cette partie du bassin du Congo. Présentation d'échantillons. — M. J. Cornet présente les échan¬ tillons suivants : 1. Un gros bloc de greisen , rempli de cristaux volumineux de cassitérite, provenant d’un gîte d’étain découvert à Muika (sur la Luvua) par notre actif confrère M. F. F. Mathieu. 2. Des échantillons de cornets emboités ou cone-in-cone, récoltés aux sources salines chaudes de la Lufubu, par M. Ch. Passau. Il existe en ce point, dans les couches du Lualaba, une couche de plusieurs décimètres d’épaisseur, ayant entièrement la structure cone-in-cone. La base des cônes est uniformément tournée vers le haut. La substance qui les forme est un calcaire fortement stron- tianifère, colorant vivement la flamme en rouge. Les cônes sont constitués par des enveloppes emboîtées, dont chacune présente une structure fibreuse verticale. (x) Les formations post-primaires du Bassin du Congo (Ann. d. I. Soc. géol. d. Belgique , t. XXI, 1894, Mém ., p. 271). TABLE DES MATIÈRES J. Cornet. — Sur l’âge des couches du Lualaba . 3 — Sur les recherches géologiques au Congo Belge . — Présentation d’écha'ntillons de roches du Congo . ... s, j — Sur la possibilité de l’existence de gisements de pétrole au Congo . 9 1 5 i G Tremblements de terre au Congo. Présentation de minéraux du Congo. 4-^ i r [ ! r E