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Catalogue des ouvrages de géologie, de minéra¬ logie, de paléontologie, ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les princii^ales bibliothèques de Belgique . . ^ . . frs. 3.oo Sur la probabilité de l’existence d’un nouveau bassin liouiller au nord de celui de Liège et questions connexes, 4 planches, frs. lo.oo La houille en Campine, i iilanche . frs. 3.oo Etude géologique des sondages exécutés en Campine et dans les régions avoisinantes, 17 planches ..... frs. 25.00 Question des eaux alimentaires, 2 planches . . . . frs. 5.00 G. Dewalqüe. Carte tectonique de la Belgique et des i)rovinces voisines . . Annales, tomes I à V, IX, X, XVII, chacun frs. 2.00 tomes XIII à XVI, chacun frs. 3.00 tomes XI et XII, chacun frs. 5.00 tomes VIII et XVIII, chacun frs.- 7.00 tomes VII, XIX à XXII, XXIV, XXVIII, XXIX, XXXI et XXXII, chacun frs. i5.oo tomes VI, XXIII, XXV, XXVI, XXVII; 3^ livr. du tome XXX. tomes XXXIII, XXXV, XXXVI et XXXVIII, chacun frs. 20.00 tomes XXX, XXXIV, XXXVII et XXXIX, chacun frs. 3o.oo tome XL, frs. 40.00 tome XLI, frs. 45.00 Publications Cong^o, années 1911-1912, fiv. 10.00 années 1912-1913, frs. 20.00 années 1913-1914, frs. 3o.oo Bibliographie du bassin du Congo, frs. 10.00 Mémoires in-4^, tome I, frs. 3o.oo tome II, frs. 1 1.00 Les tomes VI, XXIII, XXV, XXVII, XXXIV et XXXVII ne seront plus vendus séparément sans l’autorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 26 °/o aux membres de la Société. En outre, certaines livraisons dépareillées pourront être fournies à dés prix très réduits à fixer par le Conseil. La question du prolongement méridional du Bassin houiller du Hainaut, (Avec 17 planches — Tiré à 100 exemplaires) 15 f3?a,in.cs_ -vea^L-te aiuL Sec3?étsi3?iait_ SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BJBLO-IQ^TJIEl 1- / is DE LA Société géologioue IDE EELŒIQ^TJE TOME QUARANTE-DEUXIÈME 1918-1919 lilÉQB IMPRIMERIE H. VAIELANT-CARMANNE 4, Place St-Michel, 4 1919 ■Vv'^ 1 LISTE DES MEMBRES Arrêtée au 15 avril 1919. Membres effectifs (M 1 MM, Abrassart, Adelson, ingénieur, régisseur de la Société Anonyme des charbonnages d’Hornu-Wasmes, à Wasmes. 2 Adam, Victor, ingénieur civil des mines, 71, rue des Guillemins, à Liège. 3 Anciaux, Hector, ingénieur au Corps des mines, rue de la Raquette, 3o, à Mous. 4 Ancion, baron Alfred, ingénieur, industriel, sénateur, 32, boulevard Piercot, à Liège. 5 André, Léon, ingénieur principal au charbonnage du Bois-du-Luc, à Bois-du-Luc. 6 Anten, Jean, ingénieur civil des mines, 26, rue Basse- Chaussée, à Liège. 7 Anthoine, Raymond, ingénieur, 46, rue de la Villette, à Marcinelle (Charleroy). 8 Asselbergs, Etienne, docteur en sciences, attaché au service géologique de Belgique, 37, rue de la Citadelle, à Anvers. 9 Baar, Armand, ingénieur des mines, rue Lebeau, 4, Liège. 10 Badart, Henri, ingénieur en chef-directeur des travaux des charbonnages des Produits-au-Flénu, à Flénu. 11 Bailly, Oscar, ingénieur principal honoraire au Corps ^ des mines, 57, avenue de l’Exposition, à Liège. 12 Balat, Victor, conducteur principal des Ponts et Chaus¬ sées, rue des Bons-Enfants, à Huy. (^) L’astérisque (*) indique les membres à vie. 13 MM. Ball, Sydney, h., géologue en chef de la Société interna¬ tionale forestière et minière du Congo, 71, Broadway New-York (Etats-Unis d’Amérique). (Adresse en Bel¬ gique : 8, Montagne du Parc, à Bruxelles.) 14 Barlet, Henri, ingénieur, chef de service aux charbon¬ nages de^Gosson-Lagasse, àMontegnée. 15 La Belgo-Katanga, ii, rue de la Reinette, à Bruxelles. 16 Bellière, Marcel, élève-ingénieur, 12, rue du Jardin Botanique, à Liège. 17 Belot, Albert, ingénieur des mines, rue Pige au Croly, à Charleroy (Broucheterre). 18 Bergeron, Jules, professeur à l’Ecole centrale, 167, boulevard Haussmann, à Paris. 19 Bernier, Charles, directeur gérant des charbonnages de Maurage, à Maurage. 20 Bertrand, Maurice, ingénieur à l’Union minière du Haut-Katanga, directeur des Mines de Kambove, à Kambove, via Capetown et Elisabethville, Katanga (Congo belge). 21 Bibliothèque de l’Université de Poitiers. 22 Bleypuez, F., ingénieur à la Société de La Vieille-Mon¬ tagne, La Calamine (Moresnet Neutre). 23 Blum, Louis, chef de laboratoire des Aciéries réunies Burbach-Eich-Dudelange, à Esch-sur-l’Alzette (Grand- Duché de Luxembourg). 24 Bockholtz, Georges, ingénieur en chef-directeur des Mines, i, rue St-Jacques, à Namur. 25 Bodart, Maurice, ingénieur civil des mines, 25, rue Veydt, à Bruxelles. 26 Boden, Henri, ingénieur-directeur des travaux aux char¬ bonnages du Corbeau, à Grâce-Berleur. 27 Bogaert, Hilaire, ingénieur, directeur-gérant des char¬ bonnages du Bois-d’Avroy, 37, boulevard de Cointe, à Liège. 28 Boland, Paul, ingénieur au Corps des mines, rue d’Assas, 76, à Paris (VI), France. -- B 7 - 29 MM. JBolle, Jules, ingénieur principal au Corps des Mines, 157, rue des Moulins, à Fraineries (Temple). 30 Bonnabdeaux, Hyppolite, ingénieur des mines, ingénieur électricien, rue Eracle, 69, à Liège. 31 Braconier, Ivan, propriétaire, au château de Modave. 32 Bratve, Emile, ingénieur, 2, avenue de Tervueren, à Bruxelles. 33 Breyre, Adolphe, ingénieur principal au Corps des Mines, i65, avenue de la Couronne, Bruxelles. 34 Briart, Paul, médecin, 249, Chaussée de Vleurgat, à Ixelles-Bruxelles . 35 Brien, Victor, ingénieur honoraire des mines, professeur à l’Université libre de Bruxelles, 10, Boulevard de Waterloo, à Bruxelles. 36 Bronckart, Fernand, ingénieur, rue Wazon, 71, à Liège. 37 Bruxelles, Ecole de guerre. 38 Burton, Beginald Coolisey, B. Sc., F. G. S., Grindlay Co High Coat, Calcutta. 39 Buttgenbach, ^ Henri, administrateur-directeur de la Floridienne, des Mines Réunies et de Djebel Slata, 439, avenue Louise, à Bruxelles. 40 Cambier, René, ingénieur-directeur des travaux aux Charbonnages d’Hensies-Pommerœul, à Hensies-Pom- merœul. 41 Capiau, Herman, ingénieur aux charbonnages d’Hornu et Wasmes, à Wasmes-lez-Mons. 42 Cappellen, Joseph, ingénieur, secrétaire général du charbonnage d’Amercœur, rue Wattelaer, à Jumet. 43 Carnegie Muséum, à Pittsburgh, Pennsylvanie (Etats- Unis d’Amérique). 44 Les Carrières de Sprimont (anciens établissements Math. Van Roggen) à Sprimont (Liège). 45 Cartuyvels, Jules, ingénieur honoraire des mines, ins¬ pecteur général honoraire de l’Agriculture, 23 1, rue de la Loi, à Bruxelles. — B 8 46 MM. Cavallier, Camille, administrateur-directeur de la Société anonyme des liauts-fourneaux et fonderies de Pont-à-Mousson , rue Cardinet, Paris, XVII® (France). 47 Centner, Paul, ingénieur, à Lambermont, par Ensival. 48 Cesàro, Giuseppe, membre de l’Académie, professeur à rUniversité de Liège, à Jupille. 49 Charlier, , Paul, ingénieur, i3, rue de Londres, à Liège. 50 Chevy, Edouard, ingénieur en chef de la Société de fonçage de puits franco-belge, à Flémalle-Haute. 51 Claus, Fernand, ingénieur aux charbonnages du Xord de Charleroi, à Souvret. 52 Collin, Jules, ingénieur des mines. Avenue Louise, 199, à Bruxelles. 53 CoLLiNET, Edmond, directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de Herve-Wergifosse, à Herve. 54 CoLMAN, C., géomètre en chef aux charbonnages de Limbourg-Meuse, rue de l’Echplle, à Seraing. 55 La Compagnie des chemins de fer du Congo supérieur AUX Grands Lacs Africains. (Directeur M. de Lannoy), 7, rue des Cultes, à Bruxelles. 56 La Compagnie géologique et minière des Ingénieurs ET DES Industriels. (Secrétaire M. B. d’Andrimont), 24, rue Forgeur, à Liège. 57 CoNSTRUM, Armand, ingénieur, sous-directeur des char¬ bonnages de la Concorde, à Jemeppe-sur-Meuse. 58 C0PPOLETT1, Coriolano, scesa-san Francesco, à Catanzaro (Italie). 59 Cornet, JuleSj membre correspondant de l’Académie . royale des Sciences, professeur à TEcole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, 86, boulevard Dolez, à Mons. 60 Cornet, Marcel, ingénieur civil des mines, ingénieur- électricien, 42, rue des Echevins, àlNelles. — B 9 — 61 MM. CosYNS, Georges, docteur en sciences naturelles, assis¬ tant à rUniversité libre de Bruxelles, avenue Emma¬ nuel, à Haren (Nord). 62 Crismer-, Léon, professeur à l’Ecole militaire, 58, rue de la Concorde, à Bruxelles. 63 Cryns, Acbille, ingénieur aux charbonnages de Gosson- Lagasse, 4> me du Bois, à Jemeppe-sur-Meuse. 64 Cryns, Joseph, ingénieur principal des charbonnages de Limbourg-Meuse, àEysden-Leuth. 65 Daimeries, An thime, ingénieur, professeur à TUniversité, 4> Royale, à Bruxelles. 66 Damas, Désiré, professeur à TUniversité, 54, quai des Bêcheurs, à Liège. 67 Dandois, Hector, ingénieur principal au Corps des Mines, à Couillet (centre). 68 d’Andrimont, René, ingénieur-géologue, 24, rue Forgeur, à Liège. 69 Debilde, Emile, directeur- gérant des charbonnages du Hainaut, à Hautrages-Etat. 70 Deboucq, Léon, ingénieur principal au Corps des mines, 12, rue Chapelle Beausart, à Mont-sur-Marchienne. 71 DE Buggenoms, L., avocat, rue Courtois, à Liège. 72 DE Caux, Jean, ingénieur, directeur des travaux aux charbonnages du Bois-d’Avroy, à Liège. 73 Decelle, Edgar, ingénieur, 5, rue St-Christophe, à Liège. 74 de Damseaux, Albert, docteur en médecine, inspecteur des eaux minérales, rue Neuve, à Spa. 75 de Dorlodot, chanoine Henry, docteur en théologie, professeur à l’Université, 44» Bériot, à Louvain. 76 de Dorlodot, Jean, ingénieur civil des mines, Château de Floriffoux, par Floreffe. 77 ■ DE Dorlodot, Léopold, ingénieur-géologue, 29, rue des Champs-Elysées, à Ixelles. B 10 78 MM. Défrisé, Eugène, ingénieur divisionnaire aux charbon¬ nages du Levant du Flénu, Division de l’Héribus, à Ciiesmes. 79 * De Greeff, E. P. Henri, professeur à la Faculté des sciences du Collège N.-D. de la Paix, à Namur. 80 de Gripari, Georges-N., ingénieur des mines et ingénieur géologue à Baranowka, Wolhynie (Russie). 81 Deharveng, Charles, directeur gérant des charbonnages du Levant du Flénu, à Cuesmes. 82 Dehasse, Joseph, administrateur-directeur des Charbon¬ nages de la Concorde, rue Forgeur, à Liège. 83 Dehasse, Louis, ingénieur, professeur à l’Ecole des mines et faculté polytechnique de la province du Hai- naut, directeur-gérant des charbonnages d’Hensies- Pommeroeul, à Pommerœul. 84 Dehousse, Charles, ingénieur, directeur-gérant du char¬ bonnage de Bray, à Bray. 85 De Jaer, Léon, ingénieur, directeur des travaux des charbonnages de Patience-et-Beaujonc, 102, rue Wal- thère Jamar, à Ans. 86 Dejardin, Louis, directeur général honoraire des Mines, i38, avenue Defré, à IJccle. 87 * De Koninck, Lucien-Louis, ingénieur, professeur émé¬ rite à rXJniversité, 2, quai de l’Université, à Liège (en été, à Hamoir). 88 Deladrier, Emile, docteur en sciences naturelles, i3, rue Bréderode, à Bruxelles. 89 Delacuvellerie, h., ingénieur aux Charbonnages réunis, 7, avenue de Waterloo, à Charleroi. 90 Delbrouck, Marcel, ingénieur en chef-directeur des Mines, à Mons. 91 Delcour, André, ingénieur civil des mines, à Froidfon- taine lez-Heusy, Verviers. 92 Delcourt, Edmond, ingénieur au Corps des Mines, rue Dagnelies, 25, à Charleroi. B TI 93 MM. Delecoürt, Jules (fils), ingénieur, entrepreneur de son¬ dages et de puits artésiens, 102, Grand’Eue, à Saint- Gliislain lez-Mons. 94 Delépine, abbé G., professeur à la Faculté libre des sciences, 60, boulevard Vauban, à Lille (Nord, France). 95 DE Lévignan, comte Raoul, docteur en sciences naturelles, château de Houx, par Anhée. 96 Delforge, Jules, docteur en sciences, rue Dagnelies, à Cliarleroy. 97 Delhaye, Fernand, ingénieur, 7, rue des Gades, àMons. 98 Delhaye, Georges, ingénieur en chef. Directeur de tra¬ vaux à l’Acadia Coal Company, à Stallarton (Nouvelle Ecosse), Canada. 99 DE Limburg-Stirum, comte Adolphe, questeur de la Chambre des représentants, 72, rue du Trône, à Ixelles- Bruxelles (en été, à St- Jean, par Bihain). 100 Delmer, Alexandre, ingénieur principal au Corps des mines, 129, avenue de l’Hippodrome, à Ixelles. 101 Delorthe, Gaston, ingénieur civil des Mines, Président du Comité de direction des Charbonnages Orange- Nassau, à Heerlen (Hollande). 102 Delruellb, Léon, ingénieur en chef-directeur des Mines, 16, rue Lambert-le-Bègue, à Liège. ^ 103 DelsExVIMe, Toussaint, directeur-gérant des charbon¬ nages de Cowette-Ruffin, à Beyne-Heusay. 104 Deltenre, Georges, directeur-gérant des charbonnages de l’Arbre-St-Michel, à Mons-lez-Liége. 105 Deltenre, Hector, ingénieur aux charbonnages de Marie- mont, Fayt-lez-Seneffe. 106 Demany, Charles, directeur-gérant du Charbonnage de la Grande-Bacnure, rue St-Léonard, à Liège. 107 Demaret, Léon, ingénieur en chef-directeur des Mines, (i®'^ arrond^) docteur en sciences, ingénieur électricien i5. Boulevard Dolez, à Mons. 108 Demeure, Adoliihe, directeur des charbonnages Lim- bourg-Meuse, à Eysden par Leuth. B 12 109 MM. Demonceau, Julien, ingénieur civil des mines, Louveigné. 110 Denoël, Lucien, ingénieur principal au Corps des Mines, professeur à l’IIniversité, rue Bois-l’Evêque, à Liège. 111 UE PiERPONT, Edouard, conseiller provincial, au château de Eivière, par Lustin. 112 Dépinay, J., i53, boulevard Hausmann, à Paris. 113 DE Padzitzky d’Ostrowick, baron Ivan, 6, rue Paul Devaux, à Liège. 114 De Rauw, Hector, ingénieur des mines, ingénieur géo¬ logue, Egliezée-lez-Namur. 115 Derclaye, Oscar, ingénieur, directeur des charbonnages du Fief de Lambrechies, à Pâturages. 116 Descamps, Norbert, ingénieur divisionnaire aux Char¬ bonnages Réunis de Charleroi, à Jumet (Hamendes). 117 De Schepper, Max, ingénieur au Service technique de la Province de Liège, major du génie de réserve, 60, avenue des Thermes, à Liège. 118 Desenfans, Georges, ingénieur principal au Corps des Mines, à Nimy-lez-Mons. 119 Despret, Eugène, ingénieur, administrateur-directeur de la Société métallurgique de et à Boom (Anvers). 120 Despret, Georges, ingénieur à Jeumont,par Erquelinnes, poste restante. 121 Dessales, E., ingénieur au Corps des Mines, à Couillet. 122 Dessard, Noël, ingénieur, directeur-gérant des charbon¬ nages de Wérister, à Romsée. 123 DE Stéfani, Carlo, professeur à ITnstitut royal d’études supérieures, 2, piazza San Marco, à Florence (Italie). 124 Destinez, Edouard, ingénieur aux mines de Balia Maden (Turquie d’Asie). 125 Deulin, Nestor, ingénieur, à Montigny s/Sambre. 126 Devos, Edmond, ingénieur-architecte, professeur à l’Aca¬ démie royale des beaux-arts, ii, rue Sohet, à Liège. 127 * De Walque, François, ingénieur, professeur à l’Uni¬ versité, 26, rue des Joyeuses-Entrées, à Louvain. — B l3 — 128 MM. Dewez, Léon, ingénieur-géologue, adjoint du fondé de Pouvoirs à la Société des Pétroles de Grosnyi (Firme Akverdoff), à Grosnyi (Caucase) Ttussie (Gouvernement de Terek). 129 d’Heur, Georges, sous-directeur des charbonnages de Marihaye, Société d’Ougrée-Marihaye, 16, quai de Marihaye, à Seraing. 130 Donckier de Donceel, Charles, ingénieur, à Posoux, par Rosoux-Goyer. 131 Londelinger, V. M., ingénieur des mines de l’Etat, 28, route de Merl, à Luxembourg (Grand-Duché). 132 Doreye, Alexandre, ingénieur, administrateur de sociétés industrielles, 2, rue des Palais, à Bruxelles. 133 Dresen, Henri, ingénieur au charbonnage « Orange- Nassau », Saroleastraat, 18, à Heerlen (Limboiirg hollandais). 134 Dubar, Arthur, administrateur-gérant des charbonnages du Borinage central, à Pâturages. 135 Du Bois, Ernest, ingénieur civil des mines, 34, avenue Louise, à Bruxelles. 136 " Dubois, Jules, ingénieur aux charbonnages de Courcelles- Nord, à Courcelles. 137 Dupire, Arthur, ingénieur, directeur-gérant des Char¬ bonnages unis de l’Ouest de Mons, à Dour. 138 Dupont, Fernand, ingénieur du service technique pro¬ vincial, 14, rue de l’Etat-Tiers, à Liégè. iSq Dupret, Alexandre, ingénieur au Corps des mines, 16, . rue du Parc, à Mons. 140 Duquesne, E., ingénieur, directeur de la Société Gaz et Electricité, rue de la Corderie, à Montigny-s/Sambre. 141 Durez, Ed., directeur des travaux des charbonnages de Marcinelle-Nord et Fiestaux, à Marcinelle. 142 Dusart, Ernest, ingénieur au Service de la Société indus¬ trielle et minière du Katanga, 62, rue dç la Croj^ère, à La Louvière. 143 MM.Devivier, Paul, ingénieur, à Forges-Marchin. 144 Eloy, Louis, ingénieur, directeur-gérant des charbon¬ nages de Marihaye, rue Léopold, à Flémalle- Grande. 145 Escher, b. g., Conservateur des Collections minéralo¬ giques et géologiques à l’XJniversité technique de Delft, Nieuwe Plantage, à Delft. 146 Euchêne, Albert, ingénieur civil des mines, 8, boulevard de Versailles, à St-Cloud (Seine-et-Oise, France). 147 Firket, Victor, ingénieur en chef-directeur des Mines, répétiteur à TTIniversité, 33, rue Charles Morren, à Liège. 148 Fistié, Georges, ingénieur aux charbonnages de Marie- mont, à Morlanwelz. 149 Flesch, Oscar, ingénieur, directeur des travaux aux Charbonnages d’Ans et Bocour, à Ans-lez-Liége. 150 FoidarT, Jacques, directeur des travaux au charbon¬ nage de l’Arbre- St-Michel, à Mons-lez-Liége. 151 Fourmarier, Paul, ingénieur-géologue, ingénieur prin¬ cipal au Corps des Mines, répétiteur à TUniversité, avenue de l’Observatoire, 140, à Liège. 152 Fournier, Dom Grégoire, abbaye de Maredsous, par Maredret-Sosoye. 153 Fraipont, Charles, ingénieur civil des mines (A. I. Lg), chargé de cours à TUniversité, 87, rue Mont- St-Martin, à Liège. 154 France, Antoine, ingénieur en chef des charbonnages de La Haye, 353, rue Saint-Gilles, à Liège. 155 François, Charles, sous-directeur des travaux aux Char¬ bonnages Réunis de Charleroi, à Charleroi-Nord. 156 Franquet, Jules, ingénieur, directeur des travaux de la Compagnie des charbonnages belges (Agrappe), rue des Martyrs, La Bouverie près Mons. 157 Frenay, Maurice, ingénieur à la Société Russo-Belge, à Enakievo (Russie). 158 Frérichs, Charles, ingénieur, 21, rue Gachard, à Bruxelles. — B l5 — 169 MM. Fréson, Georges, directeur des travaux du charbonnage du Boubier, 49i> route de Couillet, à Châtelet. 160 Fronville (l’abbé), aumônier du travail, rue de Baye- mont, à Marchienne Docherie. 161 Gaillard, Georges, ingénieur civil des mines, château du Elsdonck, à Wilryck (Anvers). 162 Galand, Lambert, directeur gérant du charbonnage du Bonnier, à Grâce-Ber leur. 163 Galopin, Alexandre, ingénieur, attaché à la direction de la fabrique nationale d’armes de guerre, i33, boulevard de la Constitution, à Liège. 164 Galvanowski, Ernest, ingénieur des mines, v. Milenka, villa Milka, Belgrade (Serbie). 165 Garcia-Lago, José, ingénieur, Ronda de Ségovia, 7, Madrid (Espagne). 166 Gérimont, Maurice, ingénieur, 10, rue Charles-Morren, à Liège. 167 Geronnez, Emile, directeur des travaux des charbonnages du Nord de Charleroi, à Courcelles. 168 Gevers-Orban, Emile, ingénieur, directeur des travaux aux charbonnages de l’Espérance et Bonne-Fortune, .157, rue Adolphe Renson, à Montegnée. 169 Ghysen, Henri, ingénieur principal au Corps des Mines, 290, chaussée de Philippeville, à Marcinelle par Char¬ leroi. 170 Gilkinet, Alfred, docteur en sciences naturelles, membre de l’Académie, professeur à l’IIniversité, i5, rue Renkin, à Liège. 171 Gillet, Camille, docteur en sciences, pharmacien, pro¬ fesseur de chimie à l’Ecole supérieure des textiles, 19, avenue de Spa, à Verviers. 172 Gillet, Paul, candidat-ingénieur. Avenue Voltaire, à Schaerbeeck. 173 Gindorff, Augustin, ingénieur. Villa Marie-Louise, à Spa. 174 Gittens, Willy, ingénieur, lo, rue Marceau^ à Tunis (Tunisie). 175 Godchaux, Maurice, directeur technique des Usines de Sambre-et-Moselle, à Montigny-snr-Sambre. 176 Gofeart, Jules, professeur à l’Athénée royal, rue Ambiorix, à Liège. 177 Goffart, Paul, ingénieur, directeur des travaux aux charbonnages de Gosson-Lagasse, à Montegnée. 178 Goffin, Marcel, ingénieur civil des mines, 22, quai de la Boverie, à Liège. 179 Gonzalez-Llano y Fagoaga, Emilio, ingénieur des Mines, secrétaire de la commission houillère nationale de l’Espagne, Avenida Alfonso XII, 70, à Madrid. 180 Goormaghtigh, Gustave , ingénieur , 6 , avenue Frère- Orban, à Mons. 181' Goossens, Lambert, ingénieur, 9, Square Moncey, à Paris (France). 182 Gras, Albert, ingénieur, directeur de la Société ano nyme des Houillères de St-Chamond, i3, rue Marc Seguin, à Saint-Chamond (Loire), (France). 183 Gravez, Léon, directeur-gérant des Charbonnages des Produits, à Flénu-lez-Mons. 184 Greindl, baron Léon, général-major, commandant le génie de l’armée, 19, rue Tasson-Snel, à Bruxelles. 185 Guérin, Maurice, ingénieur au Corps des Mines, route de Fléron, à Jupille. 186 Guillaume, André, pharmacien, à Spa. 187 Habets, Marcel, directeur des Mines et Charbonnages de la Société Cockerill, 74, quai des Carmes, à Jemeppe- sur-Meuse. 188 Habets, Paul, ingénieur, directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de l’Espérance et Bonne- Fortune, professeur à PUniversité de Bruxelles, rue des Augustins, à Liège. 189 Halbart, Jacques, directeur des travaux aux charbon¬ nages delà Concorde, à Jemeppe s/Meuse. — B 17 — 190 MM. Halet, Franz, ingénieur agricole, attaché au service géologique de Belgique, au palais du Cinquantenaire, à Bruxelles. , 191 Halewyck, Eugène, ingénieur, directeur général de rUnion minière du Haut Katanga, à Elisabeth ville, Katanga (Congo Belge). 192 Halkin, Joseph, professeur à TUniversité de Liège, rue de Harlez, 28, à Liège. 193 Hallet, André, ingénieur principal au Corps des Mines, 117, avenue de l’Observatoire, à Liège. 194 Hallet, Edmond, ingénieur en chef des charbonnages du Grand-Hornu, à Hornu. 195 Hallet, Marcel, ingénieur honoraire au Corps des Mines, directeur-gérant des charbonnages de Fond-Piquette, à Vaux-sous-Chèvremont. 196 Halleux, Arthur, ingénieur du Service technique pro¬ vincial, I, rue de Sélys, à Liège. 197 Hannam, Robert Wilfried, ingénieur conseil au ministère des Colonies, Mining and metallurgical club, Westmins¬ ter, Londres S. W. 198 Hardy, Louis, ingénieur du Corps des Mines, rue Desan- drouin, à Charleroi, 199 Harroy, Jules, ingénieur de la Société Foraky, 5i, boulevard Thonissen, à Hasselt. 200 Henin, Carlo, ingénieur, à Farciennes. 201 Henin, Jules, ingénieur, directeur-gérant du Charbon¬ nage d’Aiseau-Presles, à Farciennes. 202 Henin, Jules, ingénieur aux charbonnages de Bonne-Fin, 7, rue Buren ville, à Liège. 203 Henrotin, Léopold, ingénieur, à Kebida- Sardaigne. 204 Henry, Josué, lieutenant-colonel, commandant le 14® régiment de ligne, 5o, rue de l’Académie, à Liège. 205 Henry, René, directeur des charbonnages du Hasard, 78, quai de Fragnée, à Liège. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. BULL., 2. MM. Herpin, Emile, ingénieur, directeur-gérant du Charbon- - , - nage de et à Falisolle. < 207 Heupgen, Jacques, étudiant à l’Ecole des Mines du Hainaut, 10, rue du Grand- Quiévroy, à Mons. 208 Heymans, Henri, ingénieur-directeur des travaux de la firme « Travaux miniers, E. Lemoine », 33, rue de la Poterie, à Mons. 209 * Hind, Wlieelton, M. D., F. Lr. S., Roxeth-House, à ' S toke-'On-Trent (Angleterre). 210 Hubert,’ Herman, inspecteur général des Mines, profes¬ seur à rUniversité, 7, rue de Sélys, à Liège. 21 1 Hümblet, Emile, directeur des travaux aux charbonnages ^ de Wérister, à Romsée. 212 Institut de Chimie Meurice, 14, rue Simonis, à Bruxelles. 213 L’Institut supérieur de Commerce (directeur M. Ernest Dubois), 5i, rue des Peintres, à Anvers. 214 IxELLES, Compagnie intercommunale des eaux de l’agglo- mération bruxelloise, 48, rue du Trône. 215 Jacquemart, François, ingénieur, à Sauheid (Embourg) par Chênée. 216 Jacquet, Jules, inspecteur général des Mines, 21, rue de la Terre-du-Prince, à Mons. 217 Jadot, Octave, directeur-gérant des Charbonnages d’Or- moat, à Châtelet. 218 JocKiN, Albert, commissaire voyer, 80, rue des Villas, à Verviers. 219 JoRissEN, Armand, membre de l’Académie, professeur à l’XJuiversité, 106, rue Sur-la-Fontaine, à Liège. 220 JoRissENNE, Gustave, docteur en médecine, 5, quai Marcellis, à Liège. 221. Kairis, Antoine, directeur des travaux aux Charbon¬ nages du Horloz, rue du Horloz, à Saint-Nicolas-lez- Liége. B 19 — 222 MM. Kaisin, Félix, professeur à rUniversité, 27, Boulevard de Jodoigne, à Louvain. 223 Kahapétian, Oliannes, ingénieur géologue, Société de Bienfaisance Arménienne du Caucase, 7, Abaceabadsky PL, à Tiflis, Russie-Caucase. 224 Kersten, Joseph, ingénieur, inspecteur général des charbonnages patronnés par la Société générale pour favoriser l’industrie nationale, ^3, avenue Brugmann, à St-Gilles-lez-Bruxelles. 225 Klein, Willem-Carl, géologue de l’Etat hollandais, à Heerlen (Hollande). 226 Kleyer, Gustave, avocat, bourgmestre de la; ville de Liège, 21, rue Fabry, à Liège. 227 Kostka, Romain, ingénieur du service des mines au ministère des colonies, Kilo-mines (Congo Belge) via Mombassa (British East Africa). 228 Kraentzel, Fernand, docteur en géographie, 4» Bue Auguste Snieders, à Schaerbeek. 229 Kreglinger, Adolphe, ingénieur. Hôtel de Jaman, les Avants, (Suisse). 280 Kruseman, Henri, 28, rue Africaine, à Bruxelles. 281 Laboratoire de Géologie du Collège de France, place Marcellin Berthelot, à Paris (France). 282 Lagage, Eugène, directeur-gérant du charbonnage de Fontaine-l’Evêque. 288 Lagasse, Paul, ingénieur, 21, quai de la Boverie, à Liège. 284 Laloux, Georges, industriel, 2, rue St-Remy, à Liège. 235 Lambert, Paul, administrateur de Sociétés minières, 252, rue de la Loi, à Bruxelles. 286 Lambinet, jAdhémar, ingénieur, à Auvelais. 287 Lassine, Albert, ingénieur aux chemins de fer de l’Etat, 28, rue Fétis, à Etterbeek-lez-Bruxelles. 288 Latinis, Léon, ingénieur expert, à Seneffe. B 20 289 MM. Laurent, Arthur, directeur des travaux des charbonna¬ ges de Monceau-Bayemont à Marchiemle au Pont. 240 Lebacqz, Jean, ingénieur principal an Corps des Mines, 6, rue E-enoz, à Liège. 241 Lebobne, François, directeur-gérant des charbonnages de Petit Try, à Lambussart. 242 Leboutte, Edmond, ingénieur. Lac de Warfaz, à Spa. 243 Léchât, Cari, ingénieur, 29, avenue des Courses, à Bruxelles. 244 Léchât, Victor, ingénieur en chef-directeur des mines, i3, place de Bronckart, à Liège. 245 Ledent, Albert, directeur-gérant du charbonnage de la Petite Bacnure, à Herstal. 246 Ledent , Mathieu , ingénieur , directeur-gérant de la Société anonyme du charbonnage de Quatre-Jean, 2, rue de la Station, à Jupille. 247 Ledouble, Octave, ingénieur en chef-directeur des Mines, 21, quai de l’Ourthe, à Liège. 248 Leduc, Victor, ingénieur, administrateur de la Société anonyme des charbonnages des Ressaies, 24, avenue Eogier, à Liège. 249 Lefebvre, Jules, ingénieur, 169, rue Américaine, à Bruxelles. 250 Legrand, Louis, ingénieur en chef de la Société anonyme des Charbonnages Réunis, 62, rue Boton, à Charleroi. 251 . Legrand, Louis, C. A., ingénieur des mines, 12, quai Mativa, à Liège. 252 Lejeune, Victor, élève ingénieur, 18, place du Congrès, à Liège. 253 Lemaire , Emmanuel , ingénieur principal au Corps des Mines, attaché au service des accidents miniers et du grisou, professeur à F Université de Louvain 116, boulevard Charles Sainctelette, à Mons. 254 Lemaire, Gustave, ingénieur principal au Corps des Mines, avenue de la Couronne, 122, à Bruxelles, B 21 255 MM. Lemonnier, Alfred, ingénieur-directeur à la Société Solvay et C°, 6o, Boulevard d’Anderleclit, à Bruxelles. 256 Le Paige , Ulric, ingénieur, attaché à la Société de rEspérance*Longdoz, à Jemeppe s/Meuse. 257 Lepersonne, Max, ingénieur des mines, 8, place Rouve- roy, à Liège. 258 Leriche, Maurice, professeur à TUniversité libre, 47, î'ue du Prince Royal, à Bruxelles. 259 Lesoille, Jules, ingénieur, directeur des travaux des charbonnages du Nord du Rieu-du-Cœur, à Jemappes. 260 Lespineux, Georges, ingénieur-géologue, 16, rue Lulay, à Liège. 261 Levèque, Gaston, directeur-gérant des charbonnages du Nord du Rieu-du-Cœur, à Quaregnon. 262 Lhoest, Edmond, ingénieur, directeur-gérant du char¬ bonnage de Lonette, i5o, Grande Route, à Fléron. 203 L’Hoest, Gustave, ingénieur en chef, inspecteur de direc¬ tion au Ministère des Chemins de fer. Postes et Télé¬ graphes, 169, avenue de la Couronne, à Bruxelles. 264 Lhoest, Henri, ingénieur, directeur gérant des char¬ bonnages de La Haye, avenue Albert Mahiels, 6, à Liège. 265 L’homme, Léon, libraire, 3, rue Corneille, à Paris (6°) (France). 266 Liagre, Edouard, ingénieur principal au Corps des Mines, 191, boulevard Dolez, à Mons. 267 Liben, Jacques, ingénieur aux charbonnages de Gosson- Lagasse, à Montegnée. 268 Libert, Gustave, ingénieur, directeur gérant des char¬ bonnages de Gosson-Lagasse, à Jemeppe s/Meuse. 26^ Libert, Joseph, directeur général des Mines, ^00, rue St-Léonard, à Liège. 270 Libert, Jules, ingénieur civil des mines, rue St- Léohard, à Liège. 271 Libotte, Edmond, ingénieur en cheL directeur des Mines, i5, rue du Ravin à Charleroi. B 22 272 MM. Liesens, Matliieu, ingénieur, administrateur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de Tamines, à Tamines. i 273 Lohest, Maximin, ingénieur, membre de l’Académie, pro¬ fesseur à rUniversité, 46, rue Mont St-Martin, à Liège. 274 Loppens, Georges, ingénieur en chef directeur du Service technique provincial, 47, rue du Vieux-Mayeur, à Liège. 275 Luc, Marcel, ingénieur civil des Mines aux charbonnages d’Orange-Nassau, Emmastraat, à Heerlen. 276 Lucius, M., instituteur, président de la Section géologique, à Luxembourg (gare), Grand-Duché de Luxeinbourg. 277 Macquet, Auguste, conseiller référendaire de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, 40, boule¬ vard Dolez, à Mons. 278 Magis, Jean, directeur de carrières, rue du Château, à Seilles. 279 Mahieu, Alfred, directeur des travaux du charbonnage de Violette, à Jupille. 280 Mamet, Oscar, ingénieur, mines de Lincheng, chemin de fer de Pékin-Hankow (par Transsibérien, via Pékin) (Chine). 281 Manfroy, Honoré, ingénieur, avenue du Commerce, 190, à Cuesmes. < 282 Marcotty, Désiré, ingénieur, à Montegnée-lez-Liége. 283 Marcotty, Joseph, directeur-gérant de la Société ano¬ nyme (c Les charbonnages Réunis d’Andenne », à Risle- St-Marc (Vedrin). 284 Marin Albert, ingénieur civil des mines, à Montigny sur- S ambre. 285 Martens, Erasme, administrateur délégué de la Société générale de sondages et de travaux miniers, 26, rue Simonon, à Liège. " 286 Màssart, Georges, directeur des travaux du siège de Vieille-Marihaye, (Société d’Ougrée-Marihaye), à Ma- rihaye, Yal-St-Lambert. B 23 — 287 MM. Massin, Armand, ingénieur au Corps des Mines, io3, rue de Fétinne, à Liège. 288 Masson, Emile, ingénieur honoraire au Corps des Mines, professeur à l’Ecole supérieure des textiles, 21, avenue Peltzer, â Verviers. 289 Masy, Théodore, administrateur gérant des charbon¬ nages de Bonne-Espérance, Batterie et Violette, à Liège. 290 Mathieu, Emile, ingénieur, 3i, rue Neuve, à Châtelet. 291 Mathieu, Emile, colonel du génie, commandant le génie de la 4® D. A., Eempart des Béguines, 78, à AnTcrs. 292 Mathieu, Fernand, ingénieur à Jemappes-lez-Mons. 293 Mathieu, Sylva, ingénieur aux charbonnages du Nord de Charleroi, à Souvret (Sart-lez-Moulins). 294 Mercier, Louis, ingénieur, directeur général de la Com¬ pagnie des mines de Béthune, à Mazingarbe (Pas-de- Calais, France). 295 Merveille, Olivier, ingénieur des mines, Binxent (Pas-de-Calais, France). 296 Miermont, Joseph, ingénieur au eharbônnage de la Basse-Ransy, à Vaux-Sous-Chèvremont. • 297 Minette d’Oulhaye, Marc, ingénieur, à St-Georges s/Meuse. 298 Moens, Jean, avocat, à Lede. 299 Molengraaf, docteur G. A. F. , professeur à la Technische Hoogeschool, Kanaal weg, 8, à Delft (Hollande). 300 Molinghen, Edmond, ingénieur au Corps des Mines, rue Ernest-Charles, 68, à Marcinelle- 301 Monet, Alfred, ingénieur aux charbonnages des produits, à Flenu, à Jemappes. 302 Moressée, Georges, ingénieur, 64, quai Mativa, à Liège. 303 Neuberg, Jules, ingénieur-géologue, Grand’Bue, à Luxembourg (Grand-Duché). 304 Nizet, Léopold, ingénieur civil des mines, 7, rue de TAcadémie, à Liège. 305 Oestreich, doeteur K., professeur à rUniversité, à TJtrecht, Hollande. — B 2^ — 306 MM. Orban, Mcolas, ingénieur principal au Corps des Mines, 254, rue Basse-Wez, à Liège. 307 Pang-han-Tchang, 19, rue de Hu3^ à Liège. 308 Passau, Georges, ingénieur des mines, i5, avenue de la Forêt de Soignes, à Bhode-S^-Genèse. 309 Pâté, Optât, directeur général du Comité spécial du Ka- tanga, à Elisabeth ville, Katanga (Congo belge). 310 Pawlowski, Auguste, économiste, rédacteur à l’Informa¬ tion, à la France du Sud-Ouest et au Génie Civil, pro fesseur à l’Ecole des Hautes Etudes Sociales,^ 91, ave¬ nue Emile Zola, à Paris (XV®). 311 Pépin, Arthur, inspecteur général des Mines, 15, rue de l’Athénée, à Charleroi. 312 Petit, Camille, ingénieur-chef de service aux charbon¬ nages de Ressaix, Levai, Péronnes, Ste-Aldegonde et Genck, à Genck (Limbourg). 313 Pezerat, a., ingénieur civil des mines, Grand’Place, à Binche. 3 14 PiLET, Gérard, directeur-gérant des Charbonnages du Horloz, à Tilleur. 315 PiRET, Louis, ingénieur, à Th^y-le- Château. 316 PiROTTE, A., ingénieur A. I. Lg., chef de service des Hauts-Fourneaux de vSenelle, à Longwy-Bas, France. 317 Plumier, Charles, ingénieur honoraire des mines, 5o, boulevard de la Senne, à Bruxelles. 318 PoHL, Alfred, ingénieur, directeur de la Société anonyme des Produits réfractaires de St-Ghislain, 4> Tournai, à Saint-Ghislain. 319 PosLAVsKY, Elie, élève ingénieur, 55, quai Mativa, à Liège. 320 Questiaux, Adolphe, directeur des carrières de la Société anonyme de Merbes-le- Château, à Merbes-le- Château, 321 Questienne, Paul, ingénieur en chef-directeur honoraire du Service technique provincial, i3, rue Sohet, à Liège. — B 25 — 322 MM. Questienne, Philippe, commissaire voyer, 99, rue de Fétinne, à Liège. 323 Pacheneur, Fernand, ingénieur, rue du Grand Quesnoy, 82, à Wasmes. 324 Raffo, Dario, ingénieur des Mines, àKikondja, Katanga (Congo belge). 325 Rapsaet, Maurice, ingénieur à TElectricité d’Antoing, à Antoing. 326 Ralli, Georges, ingénieur, directeur de la Société des mines de Balia-Karaïdin, 3o, Karakeui-Yéni-Han, à Constantinople (Turquie). 327 Rayemaekers , Désiré , médecin de régiment au 5“® régiment de ligne, 38, rue du Dauphin, Anvers* 328 Reintjens, Elomire, ingénieur des mines du Comité spé¬ cial du Katanga, à Elisabeth ville (Katanga, Congo belge) par Cape-Town. 329 Renault, Emile, ingénieur de la Société métallurgique de Prayon, à Prayon-Trooz (Forêt), 330 Renier, Armand, ingénieur principal au Corps des mines, chef du service géologique, 97, avenue de TArrnée, à Bruxelles. 331 Reüleaux, Jules, ingénieur, consul général de Belgique à Odessa (Russie), 35, rue Hemricourt, à Liège. 332 Richet, Emile, ingénieur des mines, rue César Des- pretz, Lessines. 333 Richir, Camille, ingénieur, directeur technique des char¬ bonnages de Ressaix, Levai, Peronnes, S^-Aldegonde O et Genck, à Ressaix-lez-Binche (Hainaut). 334 Richoux, Eugène, ingénieur, 5, avenue de THippodrome, à Bruxelles. 335 Rigo, Georges, ingénieur aux Charbonnages du Hasard, à Fléron. 336 Robert, MauHce, ingénieur-géologue, chargé de cours à rUniversité de Bruxelles, 18, rue Renier-Chalon, à Bruxelles^ — - B 26 — 337 MM. Rodenburg, F., ingénieur-électricien (Liège) et ingé¬ nieur mécanicien, directeur de la Société anonyme d’entreprises de Forages « 'Yulkaan », Ernst Casimir laan, 8, à Arnhem (Hollande). 338 Roisin, Louis, directeur-gérant des charbonnages de Sacré-Madame, à Damprémy. 339 Rongy, Guillaume, ingénieur au Charbonnage de Bray, à Bray. 340 Ropstock, René, ingénieur aux charbonnages du Nord de Charleroi, à Souvret. 341 Saint-Paul de Sinçay, Gaston, ingénieur, administrateur- direeteur général de la Société de la Vieille-Montagne, à Angleur. 342 Salée, abbé Achille, docteur en Sciences naturelles, professeur à l’IIniversité de Louvain, 38, rue de Bériot, à Louvain. 343 ScHLAG, Albert, élève ingénieur, 55, rue Fédéric Nyst, à Liège. 344 ScHLUGLEiT, Herman, ingénieur civil des mines, avenue du Longchamp, 12, à Bruxelles. 345 Schmidt, Frédéric, ingénieur civil des mines, 125, rue de Rome, à Paris XVII® (France). 346 * ScHMiTz, le R. P. Gaspar, S. J., Professeur de géologie, directeur du Cabinet de géologie du Collège philoso¬ phique, II, rue des Récollets, à Louvain. 347 ScHOEMANS, Emile, à Seraing. 348 ScHOEP, Alfred, docteur en sciences naturelles. Société anonyme des Ciments Portland, à Kramatorovka (Russie). 349 ScHOOFs, François, docteur en médecine, 27, rue des Guillemins, à Liège, 350 Sepulchre, Michel, ingénieur aux charbonnages de la Concorde, à Jemeppe-sur-Meuse. ■ 351 Sepulchre, Victor, ingénieur, consul honoraire de Belgique, 63, rue de Varenne, à Paris VII® (France). — B 27 — 352 MM. Servaes, Joseph, directeur des travaux du charbonnage de la Batterie, 55, rue Haut des Tawes, à Liège. 353 • Servais, Ernest, directeur gérant de la Société Anonyme de Sambre-et-Moselle, à Montignies-sur-Sambre. 354 Shaler, Millard, K., géologue, à Lawrence, Kansas (Etats-Unis) (adresse en Belgique : 8, Montagne du Parc, à Bruxelles). 355 Sluys, Maurice, ingénieur, 33, rue Bréderode, à Bru¬ xelles. 356 Société anonyme dès Charbonnages de Belle- Vue et Bien-Venue, à Herstal. 357 Société Anonyme des Charbonnages du Kord de Char- leroi, à Courcelles. 358 Société anonyme des Charbonnages du Horloz, à Tilleur. 359 Société anonyme des Charbonnages, Hauts-Fourneaux ET Usines de Strepy-Bracquegnies (directeur-gérant M. Génart), à Strepy-Bracquegnies. 360 Société commerciale et minière du Congo (Directeur M. J. Lefebvre), rue du Commerce, à Bruxelles. 361 Société des Naturalistes hutois, à Huy. 362 La Société internationale forestière et minière, 4» rue Montagne du Parc, à Bruxelles. 363 * vSoLVAY et C^^, industriels, 19, rue du Prince-Albert, à Bruxelles. 364 SouHEUR, Bauduin, ingénieur des mines, administra¬ teur des mines et usines de Bothem, 56, avenue Blon- den, à Liège. 365 SouKA, Robert, ingénieur civil des mines, ingénieur- géologue, avenue de Bertaimont, 83, à Mons. 366 Spineux, Désiré, directeur gérant de la Société anonyme des Charbonnages des Kessales, à Jemeppe-sur-Meuse* 367 Stainier, Xavier, professeur de géologie à TUniversité, 27, Coupure, Gand. B 28 — 368 MM. Stein, Edgard, directeur-gérant de la Société anonyme des charbonnages de Monceau-Fontaine, à Monceau- sur-Sambre. . 369 Stenuit, Alfred, ingénieur principal au Corps des Mines, à Jambes (Namur). 370 Stévart, Paul, ingénieur principal au Corps des Mines, 73, rue Paradis, à Liège. 371 Stevens, Charles, ingénieur géologue, capitaine au 2® rég*^ des carabiniers, rue du Vivier, 6, à Ixelles. 372 Stiees, Arnold, place St-Michel, 4> à Liège. 373 Studt, Franz E., géologue, c/o Pobt Williams et C°> Elisabeth ville, (Congo belge) via Livingstone- South Africa. 374 Taylor, Philippe, ingénieur aux mines de l’Ouarsénis (Bou Caïd) par Orléansville (Algérie). 375 Tchou Woa CheoU; ingénieur des mines, Sé Tchouan, Tze Chow, Chine. 376 Tetiaeff, Michel, ingénieur des mines, ingénieur géologue. Comité géologique, à St-Pétersbourg, Russie. 377 Théate, Ernest, ingénieur, 5, rue Trappé, à Liège. 378 Thiriart, Léon, ingénieur, directeur-gérant des charbon¬ nages de Patience et Beaujonc, 7, rue de Campine,, à Liège. 379 Thonnart, Paul, ingénieur au Corps des Mines, 66, boulevard Jacques Bertrand, à Charleroi. 380 Thoreau, Jacques, ingénieur civil des mines, ï6i, rue de la Station, à Louvain. 381 Tibaux, Gérard, directeur des travaux du charbonnage de Bonne-Espérance, 35, rue des Armuriers, à Liège. 382 Tillemans, Henri, ingénieur, directeur-gérant des Char¬ bonnages du Gouffre, à Châtelineau. 383 Tillier, Achille, architecte, à Pâturages. 384 Timmerhans, Charles, directeur des mines et usines de la Vieille-Montagne, à Calamine, par Moresnet. — B 29 — 385 MM. Tinant, Jules, Msipaslii-Kundelungu, Comité spécial du Katanga, Elisabetliville (Katanga, Congo Belge, via Capetown). 386 Türlot, Albert, agent général des charbonnages du Nord de Charleroi, à Courcelles. 387 ÜHLENBROEK, G.-D., ingénieur-g'éologue, Bezuidenhout, 197, La Haye (Hollande). 388 Ungemach, H., ingénieur des mines, 9, rue du Yal de Grâce, Paris V® (France). 389 Union Minière duHaut-Katanga, 7, Montagne du Parc, à Bruxelles. 390 Van de Wiele, Camille, docteur en médecine, 27, boule¬ vard Militaire, à Bruxelles. 391 Van Hende, Polydore, chef de secteur à la Société com¬ merciale et minière du Congo, à Dungu (Uelé, Congo belge). 392 Van Herckenrode, Edgard, ingénieur au Corps des Mines, 91, Chaussée de Curange, à Hasselt. 393 Van Hoegaerden, Jacques, ingénieur à la Société d’Ou- grée-Marihaye, à Sclessin. 394 VAN Hoegaerden, Paul, avocat, ministre d’Etat, 5, bou¬ levard d’Avroy, à Liège. 395 Van Meurs, Léon, ingénieur honoraire des Ponts-et- Chaussées, ingénieur en chef des travaux de la ville de Mons, 2, rue des Tuileries, à Mons. 396 Van Peborgh, J., étudiant, 37, avenue de la Cascade, à Bruxelles. 397 Van Wetter, L., ingénieur à l’administration des Ponts- et-Chaussées, 3, boulevard de la Prison, à Mons. 398 VAN ZuYLEN, Gustavc, ingénieur et industriel, quai des Pêcheurs, à Liège. 399 Vasseur, Pierre, ingénieur, i5, rue de l’Eglise, à Ecaus- sines d’Enghien, 400 Yelge, Gustave, ingénieur civil, conseiller provincial et bourgmestre, à Lennick-St-Quentin . — B 3o — 401 MM. Velings, Jean, directeur-gérant des charbonnages du Carabinier, à Pont-de-Loup. 402 Vercken, Raoul, ingénieur en chef des Charbonnages de Prokhorow, à Moutchketovo (Donetz) Russie. 403 Verlinden, Carlos, ingénieur à la Compagnie d’Electri- cité de Seraing et Extensions, 24, avenue de l’Exposi¬ tion, Liège. 404 ViATOUR, Henri, ingénieur principal au Corps des Mines, 7i, rue du Beau-Mur, à Liège. 405 ViLLAiN, François, ingénieur des mines, 10, rue Auber, à Paris IX^ (France). 406 Vincent, Léon, ingénieur à Jumet, place du Ballon. 407 Vrancken, Joseph, ingénieur principal au Corps des Mines, 12, avenue de Géronhaies,à Marcinelle (Villette). 408 Vrancken, Max, ingénieur, Strada Romana, 22, à Ploiesti (Roumanie). 409 Wentseing Liou, ingénieur des mines. Université de Chengtu Sze Scheunk (Chine). 410 WÉRY, Emile, ingénieur des mines et électricien, direc¬ teur-gérant des Charbonnages d’Abhooz et de Bonne- Foi-Hareng, rue du Crucifix, à Herstal. 41 1 WÉRY, Louis, docteur en médecine, à Fosses. 412 WooT DE Trixhe, Joseph, propriétaire, à Couthuin. 413 Xhignesse, Armand, ingénieur des mines, à Albertville, Tanganika-Katanga (Congo belge). 414 ZouDE, Paul, ingénieur civil des mines, 109, boulevard de Grande-Ceinture, à Bruxelles. Membres honoraires (3o au plus) I MM. Barrois, Charles, membre de l’Institut, professeur à la < Faculté des sciences, 87, rue Pascal à Lille (Nord^. France). , — B 3l — 2 MM. Capellini, Giovanni, commandeur, recteur de rUniver- sité, via Zamboni, à Bologne (Italie). 3 Carruthers, William, paléontologiste au Brf/zs/i Afuseizm, à Londres (Angleterre). ^ 4 i>E Karpinski, Alexandre, excellence, directeur du Comité géologique russe, à l’Institut des mines, à St-Pétersbourg (Russie). 5 Dollfus, Gustave, géologue attaché au Service de la carte géologique détaillée de la France, 4^, rue de Chabrol, Paris (France). 6 Douvillé, Henri, membre de l’Institut, inspecteur géné¬ ral des mines, professeur à l’Ecole des mines, boulevard St-Germain, à Paris (France). 7 Heim, Albert, professeur de géologie à l’Ecole poly- ' technique fédérale et à l’Université, président de la Commission géologique suisse, à Zurich (Suisse). 8 Hull, Edward, esq., F. R. S., ancien directeur du Geological Survey de l’Irlande, i4, Stanley Gardens, Notting Hill, à Londres, W. (Angleterre). 9 Nathorst, Alfred-Gabriel, professeur, conservateur du département de paléophytologie du Musée national, Académie roj^ale des sciences {Vetenskap Akademien)^ à Stockholm (Suède). 10 WoodwArd, D** Henri, esq., F. R. S., F. G. S., Editer of the Géolog'ical Magatzine, i3, Arundel Gardens. Notting Hill (W. London) Angleterre. ^ Membres correspondants (^) (6o au plus) K I MM. Bonney, le révérend Thomas-Georges, F. R. S., F. G. S., professeur à l’University College, 9; Scroope Terrace, à Cambridge (Angleterre). (^) L’astérisque (♦) indique les membres correspondants abonnés aux Annales, — B 32 — 2 MM. Boule , Marcellin , professeur de paléontologie au Muséum national d’Mstoire naturelle, 3,placeValliubert, à Paris (France). 3 Cartailhac, Emile, professeur à la Faculté des lettres, correspondant de l’Institut, 6, rue de la Chaîne à Toulouse. 4 Cayeux, Lucien, professeur de Géologie au Collège de France, 6, place Denfer-Rochereau, à Paris. 5 Choffat, Paul, membre de la Commission des travaux géologiques du Portugal, ii3, rue do Arco-a-Jesu, à Lisbonne (Portugal). 6 CossMANN, Maurice, ingénieur en chef au chemin de fer du Nord, iio. Faubourg Poissonnière, à Paris (France). 7 Dawkins, W.-Boyd, F. R. S., professeur à l’IIniversité Victoria, à Manchester (Angleterre). 8 DE CoRTAzAR, Daniel, ingénieur, membre de la Commis¬ sion de la carte géologique d’Espagne, i6, Velasquez, à Madrid (Espagne). 9 DE Launay, Louis, ingénieur en chef au corps des Mines, Professeur à l’Ecole des mines, 3i, rue Bellechasse, Paris YII. 10 DE Mœller, Valérian, membre du Conseil du ministre des domaines. Ile de Balise, 2^ ligne, à l’angle de la Grande-Prospect, à Saint-Pétersbourg (Russie). 11 Favre, Ernest, 6^ rue des Granges, à Genève (Suisse). 12 *Friedel, Georges, directeur et professeur de minéralogie et de géologie à l’École des mines, à Saint-Etienne (Loire, France). 13 Gilbert, G. K., au Geological Siirvey des Etats-Unis, à Washington (Etats-Unis). 14 JuDD, J. W., F. R. S., professeur de géologie à l’Ecole royale des mines, Science Schools, South Kensington, à Londres, SW. (Angleterre). 15 Kidston, Robert, L. L. D., F. R. S., i2, Clarendon Place, à Stirling (Ecosse). 16 MM. Lacroix, Alfred, membre de l’Institut, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, 8, quai Henri IV, Paris IV. , 17 Lindstrom; Alex. -Fr., attaché au levé géologique de la Suède, à Stockholm (Suède). 18 Lorié, J., docteur en sciences, privat-docent à l’Univer¬ sité, 18, Oud Kerkhof à Utrecht (Hollande). 19 Lugeon, Maurice, professeur à l’Université, 3, place St-François, à Lausanne (Suisse). 20 Mallada, Lucas, ingénieur des mines, 25, Isabel la Catolica, à Madrid (Espagne). 21 Matthew, Georges-F., inspecteur des douanes, à S“-John (Xou veau-Brunswick, Canada). 22 Mattirolo, Ettore, ingénieur, directeur du laboratoire chimique de l’Office B. des Mines ^ à Borne (Italie). 23 Mrazec, Louis, professeur à l’Université, directeur de l’Institut géologique à Bucharest. 24 * Œhlert, D.-P., directeur du Musée d’histoire naturelle, 29, rue de Bretagne, à Laval (Mayenne, France). 25 PoRTis, Alexandre, professeur, directeur du Musée géolo¬ gique de l’Université, à Borne (Italie). 26 Taramelli , Torquato , commandeur , recteur de l’Uni¬ versité, à Pavie (Italie). 27 Fermier, Pierre, ingénieur en chef au Corps des mines, professeur de minéralogie à l’Ecole des mines, direc¬ teur du service de la carte géologique de France, 164, rue de Vaugirard, Paris, (XV®). 28 Tornebohm, A.-E., professeur de minéralogie et de géologie à l’Ecole polytechnique, cbef du Service géo¬ logique de la Suède, à Stockholm (Suède). 29 Tuccimei, Giuseppe, professeur, à Borne (Italie). ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. BULL., 3. 30 MM. WiNCHELL, N. -H., géologue de l’Etat, à Miuneapolis (Etats-Unis). 31 WoRTHEN, , directeur du Geological Survey de l’Illinois, à Springfield (Etats-Unis). Tableau indicatif des Présidents de la Société DEPUIS SA FONDATION 1874 MM. L.-G. De Koninck t- 1874-1875 A. Briart t. 1876-1876 Ch. DE LA Vallée Poussin t. 1876-1877 J . VAN S CHERPENZ EE L T H I IM f • 1877-1878 F.-L. Cornet t. 1878-1879 J. VAN SCHERPENZEEI. ThIMT* 1879-1880 A. Briart t- 1880-1881 Ad. DE Vaux t- 1881-1882 R. Malherbe t. 1 882-1883 Ad. Firket t- 1883-1884 P. COGEI.S t- 1884-1885 W. Spring t. 1885-1886 E. Delvaux t. 1886-1887 A. Briart t. 1887-1888 C. Malaise f. 1888-1889 0. VAN Ertborn f. 1889-1890 M. Lohest. 1890-1891 G. Cesàro. 1891-1892 Ad. Firket f. 1892-1893 Ch. DELA Vallée Poussin f . 1893-1894 H. DE Dorlodot. 1894-1895 MM M. Mourlon t. 1896-1896 A. Briart t. 1896-1897 G. Cesàro. 1897-1898 A. Briart t, puis Ch. de i.A Vallée-Poussin f. 1898-1899 G. SOREILf. 1899-1900 J. Cornet. 1900-1901 A. HABETSf. 1901-1902 M. Mourlon f. 1902-1903 Ad. Firket t. 1903-1904 M. Lohest. 1904-1905 J. SiMEYSTERSt- 1906-1906 A. HABETSt. 1906-1907 J. Libert. 1907-1908 M. Lohest. 1908-1909 J. Fraipont t. 1909-1910 G. Cesàro. 1910-1911 C. Malaise t- 1911-1912 J. Libert. 1912-1913 M. Lohest puisC. MALAiSEt» 1913-1914 G. Cesàro. Secrétaires généraux 1874-1898 MM. G. DEWALQUEt. 1898-1907 H. Forir t. 1907-1908 P. Questienne. — B 36 — Composition du Conseil POUR l’année 1918-1919. Président : Vice-présidents : Secrétaire général : Secrétaire-bibliothécaire : Trésorier : Membres : MM. M. Lohest. H. Buttgenbach. A. Gilkinet. X. Stainier. P. Questienne. P. Fourmarier. Cil. Fraipont. H. Barlet. J. Libert. G. Lespineux. J. Cornet. V. Léchât. Y. Firket. P. Stévart. A. Massin. A. Delmer. J. Vrancken. J. Anten. V. Brien. Assemblée générale du 19 janvier 1919 Présidence de M. Joseph Libert, vice-président La séance est ouverte à 10 heures. Le Président prononce l’allocution suivante : Messieurs et chers confrères, L’absence de notre président, M. le professeur Cesàro, qui se trouve actuellement encore à l’étranger, et ma qualité de doyen d’âge des vice-présidents de la Société me valent l’insigne honneur de prendre le premier la parole dans cette circonstance, que je qualifierai de solennelle, de la reprise de nos travaux après une période d’inactivité prolongée résultant de la crise terrible qui a affecté pour ainsi dire le monde entier. Je me rappelle, non sans émotion, cette dernière séance tenue le 19 juillet 1914, quinze jours à peine avant que la guerre n’écla¬ tât. Nous venions d’arrêter le programme de la session extraor¬ dinaire annuelle de notre Société et nous avions choisi comme but de nos études, la terre classique de la géologie, l’Ardenne, illustrée par les travaux de d’Omalius-d’Halloy, d’André Dumont, de Gosselet, de Dewalque et de tant d’autres savants géologues, et un été merveilleusement propice semblait assurer le succès le plus complet à notre projet, quand un formidable cyclone, surgissant subitement dans un ciel serein, renversa tout sur son passage. Confiants dans les marques de sympathie manifestées dans de nombreuses circonstances par des personnages politiques occupant les plus hautes situations et par des savants illustres d’un de ces pays que nous croyions habité par des hommes actifs, entrepre¬ nants sans doute, avides de progrès, mais honnêtes, nous n’avons, au contraire, trouvé chez eux que fourberie, lâcheté, brutalité, aveuglement absolu à un régime despotique, qui faisait courber les plus hautes intelligences sous son joug de fer. — B 38 — Peut-on trouver un exemple plus frappant de cet avilissement des caractères que ce manifeste des 93 intellectuels allemands, qui est un défi à tout ce que la conscience humaine peut renfermer de juste et d’honnête ? Que penser, en effet, d’un peuple dont les représentants de la science, de la haute culture, sont descendus à un tel niveau de dégradation morale pour oser entreprendre, sans enquête préalable tout au moins, la défense des plus abomi¬ nables forfaits ? Quelle que fût sa situation, tout Allemand avait fait siennes ces paroles du chancelier, à jamais* célèbre dans l’histoire par son cynisme et sa mauvaise foi, proclamant que les traités interna¬ tionaux les plus sacrés, qui règlent les rapports des peuples civi¬ lisés, n’étaient que des chiffons de papier. Il faut que le peuple allemand soit complètement régénéré avant qu’il puisse prendre de nouveau place dans le concert des nations civilisées et qu’il donne, au préalable, des preuves tangi¬ bles de conversion sincère et complète et qu’il montre qu’il n’est plus sous la domination exclusive d’une caste militaire brutale, arrogante et sanguinaire. En attendant cette régénération, qui sera l’œuvre des événe¬ ments et du temps, le Conseil de la Société géologique a pensé qu’il convenait, à l’instar d’ailleurs de ce qui s’est passé et se passe encore chaque jour dans nombre de sociétés tant scientifiques qu’industrielles des pays alliés et de la Belgique, de rompre toute relation avec cette race de bandits et, par voie de conséquence, d’exclure de notre Société tous les membres effectifs, honoraires et correspondants appartenant aux puissances centrales et de supprimer l’échange des publications avec les institutions simi¬ laires de ces pays. Au triste spectacle présenté par nos ennemis, opposons celui beaucoup plus agréable et plus rassurant pour le sort de l’huma¬ nité, d’une petite nation, confiante dans le bon droit de sa cause qui était celle de l’honneur, courageuse malgré la faiblesse numé¬ rique de ses défenseurs. Son armée fut, en effet, extraordinairement vaillante ; elle était d’ailleurs conduite par un chef incomparable, le Roi Albert, à qui vous adresserez le témoignage d’une admi¬ ration sans bornes et celui de notre profonde reconnaissance. Nos hommages respectueux iront aussi à la Reine, qui s’est > consacrée avec un dévouement absolu au soulagement de toutes les infortunés causées par la guerre et qui fut, sur les champs de bataille, l’ange consolateur de nos soldats. * ❖ ' La Belgique a grandi dans l’adversité et, malgré les ruines que l’envahisseur y a accumulées pendant les 51 mois de son occupa¬ tion, elle renaîtra plus prospère que jamais, parce que son peuple est actif, intelligent et honnête et qu’il a fait preuve, pendant cette longue et pénible période, d’un esprit exceptionnel d’endu¬ rance, malgré toutes les atrocités dont il a été victime et toutes les privations qu’il a dû subir. Par sa courageuse résistance à l’ennemi et son attitude digne et loyale, respectueuse de ses engagements, la Belgique a été, pen¬ dant plus de quatre ans, le point de mire de l’Univers et on est d’accord pour proclamer qu’elle a sauvé la civilisation d’un effondrement complet. Hommage soit aussi rendu à nos chers alliés et tout particuliè¬ rement à cette généreuse et sympathique Amérique, qui a pris si noblement en mains la cause du droit, de la justice, de la liberté et de la civilisation. Nous exprimerons, d’une façon toute cordiale, notre reconnais¬ sance et nos félicitations à ces excellents confrères qui ont com¬ battu si vaillamment pour délivrer le sol natal de l’étranger qui le souillait et qui ont souffert, dans les tranchées ou dans les camps ennemis, les plus dures exigences de la guerre. Nous avons le bonheur de saluer le retour de plusieurs d’entre eux parmi nous. Nous ferons connaître leurs faits d’armes et les distinctions hono¬ rifiques dont ils ont été l’objet. * * Ce n’est pas sans avoir éprouvé des pertes sensibles dans ses membres les plus dévoués que notre Société a traversé cette longue période de peines et de souffrances. Plusieurs d’entr’eux n’ont pu atteindre le moment heureux de la délivrance de leur chère patrie. Parmi les disparus, nous signalerons tout parti¬ culièrement notre savant confrère, M. le professeur Constantin Malaise, qui semblait défier le poids des ans par sa robustesse, son activité et son esprit toujours en éveil. Sa simplicité et sa jovialité en faisaient un ami pour nous tons. Malaise prit une part considérable dans les progrès de la science géologique dans notre pays; ses études sur le silurien sont univer¬ sellement connues et appréciées. Son attachement à notre Soeiété était sans bornes ; nombreux sont les travaux publiés par lui dans nos Annales. Membre effectif depuis la création de la Société, il a occupé plusieurs fois le fauteuil présidentiel et a fait partie presque constamment de son Conseil ; en dernier lieu, il était un des quatre vice-présidents parmi lesquels devait se choisir le futur président. Un autre savant géologue. Français par la naissance, mais Belge par ses sympathies pour notre pays, qu’il avait d’ailleurs tant de fois parcouru et exploré, surtout la région ardennaise, est également disparu dans la grande tourmente mondiale ; vous avez nommé l’illustre Gosselet qui, lui aussi, n’a pu assister au triomphe de sa patrie. M. le Secrétaire général mentionnera certainement dans son rapport, avec les noms que je viens de citer, ceux des autres confrères dont nous déplorons la perte. ❖ Notre Société va donc reprendre ses travaux après en avoir été empêchée pendant la longue période de misères qui a été marquée par la plus dure comme par la plus injuste oppression du pouvoir occupant. Je ne doute cependant pas que plusieurs membres, ne pouvant agir directement pour la défense du pays, ont continué à se consacrer à l’étude de la géologie, malgré les difficultés des déplacements et l’isolèment du monde extérieur savant. Confiants dans un avenir meilleur, ils auront contribué, dans les limites de leurs moyens, au relèvement de leur patrie. C’est dans cette noble intention que notre Conseil n’a pas tardé à proposer la reprise immédiate de nos séances, pour montrer au monde que la Belgique est impérissable et que l’étranger qui tente de l’asservir y trouve le châtiment et même la mort. Rapport du Secrétaire général Le Secrétaire général donne lecture du rapport suivant : Messieurs, chers Confrères, Pendant une période de plus de quatre années, la vie intellec¬ tuelle a été presque entièrement suspendue en Belgique ; une ère nouvelle commence pour nous ; que sera-t-elle dans la fièvre de reconstitution qui va s’emparer de tous les Belges ? L’utilitarisme l’emportera-t-il sur les préoccupations de la science ? Nous ne pouvons pas le prévoir, mais il importe que nous fassions tous nos efforts pour maintenir la réputation que quarante ans de travail nous ont acquise. Il importe surtout que nous ayons avant tout pour but de travailler à la grandeur de la Patrie ; la renommée d’un pays ne se mesure pas uniquement à sa fortune militaire ; la gloire la plus pure, la plus grande, la plus durable est celle qui s’appuye sur les plus nobles aspirations de l’esprit humain : les sciences et les arts. Tâchons, Messieurs et chers Confrères, de ne jamais perdre de vue cette pensée et sachons, s’il le faut, consentir à quelques sacri¬ fices pour marcher toujours, sans trêve ni repos, vers l’idéal de la Science. Si je m’en tenais à mes obligations réglementaires, j’aurais à vous présenter un rapport sur la situation de notre Société et sur ses travaux au cours de son dernier exercice social. J’ai cru qu’il y avait mieux à faire et qu’au moment d’entrer dans une période nouvelle, il convenait de jeter un coup d’œil en arrière, de bien marquer le chemin parcouru pour mieux nous rendre compte de ce qui reste à faire. C’est ce qui fut fait, une fois déjà, à l’occasion de notre vingt- cinquième anniversaire ; M. le professeur Lohest résuma d’une façon claire et précise le rôle de la Société géologique pendant cette première période de son histoire. J’ai procédé de même, et prenant ce travail pour guide, j’ai cherché à mettre en lumière les progrès que l’activité de nos mem¬ bres a fait réaliser aux sciences minérales, depuis octobre 1898 jusque juillet 1914, moment où les événements politiques nous ont obligés à suspendre nos séances. Les travaux publies pendant cette période de seize années sont particulièrement nombreux ; il me serait impossible de les ana¬ lyser, ni même de les énumérer tous. Aussi, ai-je renoncé à citer les noms de leurs auteurs, imitant en cela la méthode suivie dans la rédaction du rapport du vingt-cinquième anniversaire. La pensée directrice des fondateurs de la Société géologique avait été de maintenir intacte l’œuvre géniale d’André Dumont, et de n’y admettre des modifications qu’après démonstration de leur absolue nécessité. Un monument scientifique aussi considérable que l’œuvre de Dumont méritait que l’on prit un tel soin de le conserver intact. Pendant la période de 1898 à 1914, la Société géologique a, certes, continué la tradition de ses premières années ; à plusieurs reprises des travaux ont été publiés pour soutenir le bien-fondé des opinions d’André Dumont ; mais d’autres questions devaient aussi attirer son attention, car les sciences minérales ont fait d’énormes progrès dans ces dernières années. Je vais donc rappeler sommairement les principales questions qui ont été traitées par nos confrères au cours de ces seize années. I. — Stratigraphie des terrains sédiment aires belges Groupe primaire De nombreux travaux ont été publiés sur la stratigraphie de nos terrains sédimentaires ; les formations primaires ont été l’objet principal de nos recherches et il faut chercher la raison de cette pré¬ dilection dans la situation même de notre siège social ; placés à la bordure du massif primaire de l’Ardenne et du Condroz, en plein bassin houiller, les géologues liégeois trouvent près de chez eux, un vaste champ à explorer où ne manquent ni les tranchées, ni les carrières, ni les mines et dont l’étude est rendue plus attirante encore par les problèmes divers qu’elle soulève non seulement dans le domaine de la stratigraphie, mais aussi pour ce qui concerne la tectonique, l’origine des roches, les modifications qu’elles ont subies et leurs applications industrielles. a) Cambrien et silurien. — En ce qui concerne la stratigraphie générale du cambrien de l’Ardenne et sa division en trois étages : devillien, revinien et salmien, les idées de Dumont ont reçu une éclatante confirmation par les recherches persévérantes pour¬ suivies dans le massif de Stavelot et l’on est arrivé à établir l’équi¬ valent de ces subdivisions dans le massif du Brabant, dont les terrains ont un faciès assez différent de celui qu’ils présentent en Ardenne. La question est restée plus obscure en ce qui concerne la stra¬ tigraphie détaillée du salmien de Vielsalm j faut-il, à l’imitation de Dumont, y voir deux niveaux de quartzophyllades zonaires entre lesquels sont compris les phyllades rouges à coticule et les phyllades ottrélitifères exploités comme ardoises ; ou bien faut-il admettre qu’il n’exiète qu’un niveau de ces roches formant la base du salmien, les roches à coticules formant alors le sommet de l’étage ; les dernières découvertes semblent indiquer que l’hypo¬ thèse de Dumont pourrait être la bonne ; la solution de ce pro¬ blème est intéressante pour la tectonique si complexe du défilé de là Salm, mais aussi pour le raccord avec le cambrien du Bra¬ bant ; en adoptant la manière de voir de Dumont, les quartzo¬ phyllades de Villers-la-Ville formeraient tout le salmien qui aurait dans le Brabant un faciès très uniforme sur toute son épaisseur ;/ dans l’autre hypothèse, il faudrait supposer que les phyllades ottrélitifères et les phyllades à coticules seraient réprésentés dans le Brabant, par les termes inférieurs de la série silurienne, ce qui paraîtra assez peu vraisemblable. L’étude stratigraphique du silurien rendue si difficile par le manque de coupes continues, a été poursuivie avec succès par plusieurs de nos confrères, notanunent dans la bande de Sambre- Meuse ; ces travaux, basés sur de patientes recherches de fossiles, ont jeté un jour nouveau sur la tectonique de la crête du Condroz. h) Dévonien. — Dans l’étude du dévonien belge, une première question se pose : celle de ses relations avec les terrains plus aneiens. A diverses reprises, des observations sur des points de ce contact ont été publiées dans nos Annales ; mais d’une manière plus générale, il importe de savoir dans quelle situation se trou¬ vaient nos régions lorsque la mer dévonienne a envahi le conti¬ nent siluro-cambrien ; les massifs de ce terrain que nous voyons aujourd’hui émerger de la grande masse dévonienne et earboni- fère, formaient-ils des îles comme le pensait Gosselet, ou bien la disposition actuelle est-elle le résultat des mouvements posté¬ rieurs à la sédimentation et des dénudations subséquentes ; des arguments précis ont été donnés en faveur de cette dernière hypo¬ thèse qui paraît aujourd’hui fondée en tous points, surtout depuis que l’on s’est bien persuadé que les effets de l’érosion sur les surfaces continentales atteignent une ampleur qu’on ne leur soupçonnait pas autrefois. Il convient de rappeler ici que quelques géologues voudraient rattacher au silurien tout à fait supérieur, les couches inférieures de notre étage gedinnien, en se basant sur les affinités siluriennes de la faune des schistes de Mondrepuits ; plusieurs de nos confrères se sont élevés avec raison contre cette manière de voir ; la limite admise jusqu’à présent en Belgique, entre le silurien et le dévo¬ nien inférieur, a pour elle à la fois la précision d’une discordance de stratification, et surtout le fait d’avoir été adoptée et décrite avant toute autre ; mettre la base du dévonien en plein gedinnien, conduirait, d’ailleurs, à des complications presque insurmontables. Une seconde question est relative aux relations existant entre le dévonien inférieur du sud de la Belgique et celui du nord du bassin de Dinant ; ce dernier, dont l’épaisseur est relativement faible, ne comprend-il que le burnotien comme le croyait Dumont, ou bien renferme-t-il l’équivalent atténué de tous les étages entre lesquels se divise le dévonien inférieur du sud du bassin ; les trou¬ vailles paléontologiques peu nombreuses, il est vrai, viennent à l’appui de cette seconde hypothèse, adoptée dans les tracés de la carte géologique officielle ; la question est d’autant plus délicate à résoudre que, dans le bassin de Namur, toute la partie inférieure du dévonien fait défaut ; il doit exister une région intermédiaire où les étages manquants s’atténuent et se terminent en biseau ; le nord du bassin de Dinant n’appartient-il pas déjà en partie à cette zone intermédiaire ? Il est certain que, théoriquement, le poudingue de Fépin et le poudingue d’Ombret ne peuvent pas appartenir à la même époque et cependant ils portent sur nos cartes géologiques la même notation. Les recherches entreprises sur le dévonien inférieur du bassin de l’Eifel et l’étude de la faune de ce terrain, ont conduit à préciser la stratigraphie de ees formations qui atteignent une épaisseur considérable, avec un faciès presque uniforme de la baseausommet. Chose remarquable, ces recherches ont eu pour résultat de con¬ firmer presque entièrement les idées de Dumont. Le tracé de la carte géologique dans la zone anticlinale de l’Ardenne, semble devoir être différent de celui adopté par Dumont et reproduit par la carte géologique, bien que tous les géologues ne soient pas d’accord sur ce point. Les recherches paléontologiques ont conduit plusieurs savants à proposer des modifications à la classification actuelle du dévo¬ nien inférieur du sud du bassin de Dinant et du bassin de l’Eifel ; convient-il de renoncer à la classification actuellement admise, pour adopter d’autres étages ? Ce sont là des questions qui méri¬ teront un examen approfondi lorsque l’on s’occupera de la publi¬ cation d’une nouvelle édition de la carte géologique. La partie moyenne du dévonien avec ses puissantes formations calcaires, a donné lieu à d’importants travaux publiés dans nos Annales ; grâce à ces travaux, il est possible d’établir aujourd’hui avec précision, dans toute l’étendue du pays, la délimitation entre les trois étages couvinien, givetien et frasnien, caractérisés par le développement des dépôts calcaires. Quant au famennien, formant le sommet de la série dévonienne, son étude a fait l’objet de plusieurs notes intéressantes, mettant, notamment, en lumière sa rapide atténuation dans le nord du pays. Si le bassin de Namur ne comprend pas toute la série du dévo¬ nien, c’est que la région qui lui correspond a été envahie par la mer après l’époque du dévonien inférieur ; l’étude des formations dévoniennes de part et d’autre de la crête du Condroz a permis de préciser à quelle époque cette partie du pays, restée si long¬ temps continentale, a été envahie par les eaux et dans quel sens s’est produite la transgression ; mais la comparaison des faciès de ces terrains démontre que la crête du Condroz est bien une con¬ séquence du plissement et n’a jamais formé barrage entre deux bassins de sédimentation. c) Carhoniférien. — Les recherches sur le calcaire carbonifère, ont été nombreuses pendant la période envisagée. Une série de travaux de détail a permis d’obtenir une vue d’ensemble assez nette sur le ealeaire carbonifère de la Belgique, et de préciser les variations de faciès remarquables qu’il présente. La question des brèches et surtout de la brèche rouge de Waulsort et de Landelies, a été discutée à plusieurs reprises sans qu’une solution définitive ait été adoptée, ce qui montre la complexité du problème. La Société géologique a consacré plusieurs de ses excursions annuelles à l’étude de ce terrain si intéressant pour les géologues. Le terrain houiller a attiré tout spécialement l’attention des chercheurs au cours de ces dernières années. La question de son contact avec le calcaire carbonifère mérite d’être examinée avec soin. Si, en certains points, les deux terrains paraissent se succéder en stratification parfaitement concordante, en d’autres points, par contre, il semble y avoir discordance, comme au sondage de Chertal, où le fait est même incontestable ; la présence de galets dans les roches de base du houiller à Horion- Hozémont vient à l’appui de cette assertion. Ces observations sont de la plus haute importance parce qu’elles montrent l’existence d’un mouvement du sol entre le calcaire carbonifère et le houiller ; or, on a précisément invoqué les mou¬ vements de ce genre pour expliquer la formation des brèches du calcaire carbonifère. L’étage houiller occupe dans l’ensemble de nos terrains pri¬ maires une place prépondérante, non seulement par sa valeur industrielle, mais encore par l’épaisseur énorme qu’il atteint comparativement à d’autres formations ; cependant, sa compo¬ sition lithologique assez uniforme avait souvent rebuté les géo¬ logues lorsqu’ils avaient voulu y établir des subdivisions autres que celles, plus pratiques que théoriques, basées sur le plus ou moins grand développement des couches de charbon. La paléon¬ tologie a été dans les mains de plusieurs de nos confrères un instrument précieux, qui a permis d’établir dans le terrain houiller une série de subdivisions basées soit sur la faune, soit sur la flore. Le bien-fondé de ces subdivisions est démontré par ce fait qu’ellës se retrouvent avec des caractères identiques dans les divers bassins belges et qu’elles concordent avec la succession reconnue dans les bassins des pays voisins. Les travaux les plus considérables relatifs à la géologie du terrain houiller consistent dans les théories défendues spécialement à la tribune de notre Société et qui ont eu pour résultat la découverte de nouvelles richesses houillères en Belgique. Ce fut tout d’abord le bassin de la Campine, déjà soupçonné par le génie de Dumont ; ensuite les travaux de recherches entrepris au sud de la faille du Midi ou faille eifelienne, dans la province de Liège et dans le Hainaut. Ces découvertes, d’un intérêt capital pour l’industrie belge, ont fait chaque fois l’objet de discussions où les membres de la Société, ainsi que des spécialistes étrangers, vinrent exposer leurs idées ; si la science tire souvent profit des travaux de l’ingé¬ nieur pour faire de nouveaux progrès, elle rend à son tour service à l’industrie en interprétant les résultats obtenus par les sondages, en indiquant la voie à suivre pour des recherches nouvelles. Groupes secondaire, tertiaire et quaternaire Bien que les publications de la Société géologique marcjuent, en quelque sorte, une prédilection de ses membres pour l’étude des terrains primaires, d’importants travaux ont été publiés sur les formations plus récentes. Dans le Hainaut, de nombreux sondages sont venus compléter les données que nous possédions sur la composition et l’allure des terrains secondaires et tertiaires. Mais la somme la plus considérable de documents nous fut donnée pm: les sondages de la Campine, et c’est dans nos Annales que fut publié le travail le plus conséquent relatif aux terrains post-houillers de cette vaste région, monument remarquable dont les conclusions seront modifiées sur certains points par des re¬ cherches plus précises, mais qui n’en reste pas moins une base sérieuse pour tous les travaux futurs. Les sondages de la Campine ont reconnu la présence dans le nord-est de la Belgique, du trias et du jurassique venant se terminer en biseau vers le sud, sous l’épaisse couverture de terrains crétacés, et ces observations nous permettent d’attribuer à ces terrains une extension originelle bien plus considérable que celle que l’on était porté à leur donner d’après la disposition superficielle des dépôts de même âge du Luxembourg et de la Lorraine. En parlant du trias, qu’il me soit permis de rappeler l’attention de nos confrères sur ces petits lambeaux de roches rouges, perdus au milieu des terrains aneiens de l’Ardenne et connus sous le nom de poudingue de Malmédy ; malgré quelques travaux intéressants, il ne semble pas que ce dépôt, dépourvu de fossiles, ait livré tous ses secrets à la Science. Outre les données nouvelles fournies par les sondages sur le crétacé de la Campine, nous avons publié plusieurs travaux sur les formations correspondantes du Limbourg hollandais, qui nous touchent de si près et qui nous permettent d’étudier mieux les variations de faciès de notre massif crétacé du nord. Les excursions que la Société géologique a organisées avec tant de succès dans le Luxembourg et dans le Limbourg, montrent que les formations secondaires présentent aussi, pour les géologues, un très grand attrait. Pour ce qui concerne les terrains tertiaires, les sondages de la Campine ont été une mine précieuse de documents, qui ont jeté un jour nouveau sur la géologie de cette partie de la Belgique. Pendant ces quinze dernières années, la découverte qui peut nous intéresser le plus directement en fait de géologie tertiaire, est celle de fossiles d’âge oligocène supérieur dans les sablières de Boncelles ; pendant longtemps, l’âge des dépôts de sable s’éten¬ dant sur les deux rives de la Meuse aux environs de Liège était resté énigmatique en l’absence de tout reste organique. Bien que la découverte de ces fossiles n’ait pas été publiée dans nos Annales^ notre Société n’a pas manqué de s’y intéresser et plusieurs articles ont été communiqués sur cette question qui ne semble pas encore entièrement résolue, parce que si la faune des sables de Boncelles renferme des types de l’oligocène supérieur aquitanien, on a fait observer qu’elle renferme aussi des fossiles caractéristiques du rupélien et il ne serait pas impossible qu’il faille rapporter ces sables à un niveau un peu inférieur ; peut-être même faut-il y voir les* représentants de deux époques différentes. L’oligocène supérieur a cependant été rencontré avec certitude en Campine, où il a été traversé par le sondage de Voort ; il s’y est montré extrêmement fossilifère, de telle sorte qu’il ne peut subsister de doute quant à l’âge de ce terrain. Cette découverte est venue confirmer d’une manière éclatante les idées que Gustave Dewalque avaient soutenues avec persévérance quant à l’âge des sables du Bolderberg ; elle démontre que les sables inférieurs de cette coupe sont bien de l’oligocène supérieur, comme le croyait Dumont. D’autres mémoires relatifs à nos terrains tertiaires ont été publiés dans nos Annales ; ils ont surtout pour objet de mettre en lumière les variations de faciès de ces terrains ou de critiquer la légende de la carte géologique ou les tracés de celle-ci. Le quaternaire, à son tour, a donné lieu à une série de travaux: ; les uns ont pour objet la description de coupes naturelles et de sondages ; les autres cherchent à établir le raccord entre les dépôts de faciès différent, question difficile si l’on tient compte de la diversité d’origine de nos dépôts quaternaires ; la plupart d’entre eux proviennent du remaniement des terrains sous-jacents sous l’influence de phénomènes continentaux, dont l’action se manifeste encore de nos jours ; aussi est-il parfois difficile de fixer leur âge, spécialement lorsqu’il s’agit de limons dont le remaniement s’effectue avec une si grande facilité. Tel est notamment le cas pour les puissants dépôts de limon de la Hesbaye. Comme on sait, les restes organiques sont particulièrement rares dans le limon de cette région et lorsqu’on y trouve des coquilles, on peut toujours se demander si l’on n’est pas en pré¬ sence d’un dépôt remanié, presque impossible à distinguer du même terrain en place. Aussi, l’origine du limon de la Hesbaye et ses relations avec les formations analogues constituent un problème des plus délicats de la géologie du quaternaire et, à la suite de trouvailles de débris d’industrie humaine à Ste-Walburge, la Société avait convoqué les prineipaux spécialistes pour donner leur avis sur la question ; nos Annales renferment ainsi des documents précieux sur l’origine du quaternaire. II. — Roches cristallines et métamorphisme. Les roches cristallines n’occupent qu’une partie infime du terri¬ toire belge. Bien qu’on ait souvent invoqué la présence en pro¬ fondeur d’un vaste massif granitique pour expliquer le métamor¬ phisme si spécial de la région Paliseul-Bastogne, on n’avait jamais trouvé de pointement éruptif dans les terrains plus récents que le silurien ; la découverte de quelques affleurements de kersantite ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. BULL., 4 — B 5o — dans le gedinnien de Parensart près de Muno, est venue combler cette lacune ; la présence de roche cristalline en cet endroit ne devait pas trop étonner si l’on songe que plus au sud, dans le dévonien qui s’étend au delà des terrains secondaires du Luxem¬ bourg et de la Lorraine, le dévonien inférieur est traversé par de nombreux pointements de roches cristallines. L’existence de roches éruptives dans le dévonien de l’Ardenne, constitue un argument nouveau pour les géologues qui veulent attribuer à l’influence d’un massif éruptif, le métamorphisme de la zone de Paliseul-Bastogne. Toutefois, les modifica¬ tions produites dans les terrains voisins par la kersantite de Parensart, diffèrent tellement des phénomènes de la zone méta¬ morphique de l’Ardenne, que l’on peut se demander s’il faut voir dans la présence de ces roches éruptives un argument bien convain¬ cant en faveur de l’origine éruptive de ce métamorphisme. La question du métamorphisme du dévonien et du cambrien de l’Ardenne ne pouvait manquer d’intéresser la Société géolo¬ gique et elle a consacré plusieurs de ses excursions à leur étude, tantôt dans la région du massif cambrien de Stavelot, tantôt dans l^nticlinal de l’Ardenne, tantôt dans le massif du Brabant ; il semble bien qu’actuellement l’opinion la plus généralement admise est celle d’une origine profonde du métamorphisme de nos terrains primaires, sous l’influence de la pression et de la haute température résultant de la masse de sédiments accumulés. Indépendamment de ces questions, les roches éruptives ont donné lieu à quelques recherches ; un massif de roche éruptive a été signalé à Voroux-Goreux dans le silurien et sa présence a eu quelque influence sur la constitution du crétacé dans ses environs immédiats. L’étude du contact de la porphyrite de Quenast avec les roches encaissantes a fait l’objet de recherches de plusieurs de nos confrères ; la question mérite d’être élucidée, malgré les difficultés d’observation qu’elle présente, parce qu’il serait intéressant de connaître l’influence exercée par ces grandes masses cristallines lors du plissement du siluro-cambrien. III. — Tectonique Pendant la première période de son existence, la Soeiété géolo¬ gique a consacré presque toute son activité à l’éfude de questions — B 5l — ' stratigraphiques ; la tectonique ne la préoccupe qu’accessoire- •ment ; pendant ces dernières années, au contraire, cette partie de la science géologique a pris un développement considérable ; notre pays se prête d’ailleurs admirablement bien à de telles recherches ; nos formations primaires fortement plissées, les dis¬ locations de nos bassins houillers de Sambre-Meuse, étaient pour les géologues belges des sujets d’étude des plus remarquables.. De nombreuses questions de détail portant sur des points particulièrement difficiles de la structure des terrains primaires belges, ont été étudiées par nos confrères ; dans plusieurs travaux portant sur la tectonique générale du sous-sol primaire, les grandes lignes de sa structure ont été mises en évidence et l’on a cherché à dégager les règles qui régissent la déformation des strates. Les recherches les plus importantes sont cependant celles qui portent sur des relations entre le bassin de Dinant et le bassin de Namur, parce qu’elles intéressent non seulement le géologue, mais aussi l’industriel. On savait depuis longtemps que nos bassins houillers du Hainaut et de Liège sont coupés au sud par une grande faille les mettant en contact -avec le dévonien supérieur du bassin méridional, mais on était loin de soupçonner la nature réelle et surtout la valeur du rejet de ces fractures, bien que l’atten¬ tion eut été attirée déjà sur les accidents secondaires qui refoulent sur le bassin du Hainaut les lambeaux de roches plus anciennes. André Dumont n’avait-il pas prédit la rencontre du terrain houiller en dessous du dévonien et du calcaire carbonifère renversés au puits du St-Homme ? Puis viennent les observations sur la terminaison orientale de la faille du Midi et sur le lambeau de poussée de Fontaine-l’Evêque- Landelies. Mais, ce sont les études sur la faille eifelienne et ses accidents connexes, dans la province de Liège, qui devaient mettre en lumière la véritable solution du problème ; c’est dans notre province, en effet, que l’on peut se rendre compte de l’importance du charriage du bassin de Dinant sur le bassin de Namur ; il en résulte forcément que la faille du Midi et la faille eifelienne ne constituent qu’un seul et même accident tectonique et, consé¬ quence intéressante pour la pratique, que le terrain houiller de Sambre-Meuse se prolonge vers le sud, bien au-delà de ses affleu¬ rements les plus méridionaux. Les sondages effectués d’abord dans la province de Liège, puis — B 52 — dans le Hainaut, ont montré que ees eoneeptions théoriques sont bien exaetes et la Société géologique peut être hère d’avoir colla¬ boré par les travaux de ses membres à la découverte de l’extension méridionale du bassin du Hainaut, qui vient augmenter, dans une large mesure, la riehesse nationale: Dès le début des reeherehes industrielles dans le Hainaut, la Société géologique a eu l’heureuse idée de se réunir à Charleroi et de discuter publiquement la question du prolongement méridional du bassin du Hainaut ; des communieations des plus intéressantes y ont été présentées, portant et sur la question du charriage lui- même et sur la question de la strueture propre du terrain houiller. On peut dire que e’est en grande partie par les travaux publiés dans nos Annales que la tectonique du bassin du Hainaut est connue aujourd’hui d’une manière satisfaisante. Si le sud de la Belgique se prête bien à l’étude des déformations dues aux poussées tangentielles, sa partie nord-est, avec le Lim- bourg hollandais, est un beau champ de recherches pour la question des failles d’effondrement ; les nombreux sondages effectués en Belgique et dans le Limbourg hollandais et les puits des char¬ bonnages, ont permis de reconnaître le passage de toute une série de fractures et de déterminer le sens et la valeur de leur rejet ; ces fractures ont joué à plusieurs reprises et, fait remarquable, le mouvement ne s’est pas toujours effectué dans le même sens, un affaissement faisant suite à un soulèvement et réciproquement. Les notes publiées sur la géologie des morts-terrains qui recou¬ vrent le bassin du Hainaut, conduisent aussi à la conclusion que cette région a été soumise à des déformations tectoniques pendant les périodes secondaire et tertiaire. IV. — Géologie théorique et expérimentale Plusieurs questions de géologie théorique ont été traitées dans les publications de la Société géologique au cours^ de ces seize années. Le métamorphisme, l’origine des récifs de calcaire rouge du frasnien, celle des brèches, la formation de la houille, l’origine des silex de la craie, l’évolution des gîtes de phosphate de chaux, la formation des pétroles, l’origine de certains de nos terrains ter- B 53 - tiaires et quate'rnaires, les phénomènes de dilatation et d’autoelase dans les roches, le clivage schisteux, ont fait l’objet de notes et de mémoires. Il convient de rappeler aussi les travaux sur le volcanisme et sur les tremblements de terre en Belgique et à l’Etranger. La question de l’origine des veines et des géodes si fréquentes dans nos roches primaires, a donné lieu à d’intéressantes recherches et leur auteur est arrivé à des conclusions très remarquables. Signalons aussi un important travail sur les cycles et les récur¬ rences en géologie, dont les conclusions sont particulièrement inté¬ ressantes au point de vue de l’évolution de la matière. Faut-il rappeler aussi que l’un de nos confrères les plus éminents n’a pas craint de s’attaquer au problème de l’origine des parti¬ cularités de la géographie lunaire ? La géologie expérimentale a donné des résultats de tout premier ordre en ce qui concerne la production des plis et des failles et du clivage schisteux ; ces travaux ont valu à leur auteur le prix décennal des sciences minérales. Nous noterons aussi les recherches expérimentales d'hydro¬ logie, qui ont mis en évidence la manière dont l’eau circule dans le sol. V. — Géographie physique L’étude de la géographie physique a donné lieu à plusieurs travaux de grande valeur ; les uns portent sur des particularités de l’allure de nos cours d’eau ; d’autres, sur l’évolution des régions calcaires ; d’autres envisagent l’ensemble de notre réseau fluvial et cherchent à expliquer sa raison d’être. Les terrasses de nos cours d’eau ont fait- aussi l’objet des préoc¬ cupations de nos confrères ; à l’occasion de notre session extraor¬ dinaire dans le Limbourg hollandais en 1912, la question a été discutée de savoir s’il y a relation entre les terrasses et les phéno¬ mènes glaciaires ; l’opinion qui semble prévaloir en Belgique est que ces deux phénomènes sont indépendants l’un de l’autre et qu’il faut voir dans la formation de nos terrasses, la conséquence de mouvements du sol. VI. — Géologie du Congo Avant de quitter le domaine de la géologie et de la géographie physique, je dois rappeler l’intérêt tout spéeial que la Société géologique a porté à la connaissance du sol de notre colonie congo¬ laise. De nombreux mémoires ont été publiés dans nos Annales et ils ont contribué à faire connaître la constitution de ce vaste territoire encore complètement ignoré, il y a quelques années à peine. L’ampleur et le nombre des travaux présentés sur le Congo, nous a portés à créer pour eux une publication spécialcj afin de faciliter les recherches de ceux qui s’intéressent à la géologie de la colonie et des régions qui l’avoisinent. Il ne m’est pas possible de résumer ni de citer tous les travaux publiés ; ils portent principalement sur le Katanga et les régions limitrophes, parce que les richesses minérales de ces contrées ont attiré d’avantage les ingénieurs et les prospecteurs ; mais nous avons publié aussi des mémoires sur le Bas-Congo et d’autres parties de ce vaste territoire du Centre africain. Ces travaux ont pour objet la stratigraphie, la pétrographie, la paléontologie, la géographie physique, les gîtes de combustibles, les gisements métallifères. Les recherches sur la tectonique ont démontré et complété les idées que l’on avait sur l’existence | de vastes effondrements dans l’Est-Africain et notamment dans la région du Tanganika. Ces publications constitueront une source précieuse de docu¬ ments lorsque le Gouvernement, faisant droit à la demande des géologues et des ingénieurs, décidera la création d’un service géologique au Katanga. VII. — Géologie des pays étrangers Plusieurs mémoires ont été publiés dans nos Annales sur d’autres pays que la Belgique et sa colonie. Je citerai une note sur la région du Baïkal, un mémoire sur la structure des Vosges, un travail remarquable sur la géologie des deux versants de l’Adriatique, un autre, non moins important, sur la géologie et la tectonique des terrains primaires de la Russie d’Europe ; en outre, plusieurs travaux sur d’autres régions que nos géologues ont explorées. / — B 55 — VIII. — Paléontologie Plusieurs travaux de paléontologie ont été publiés dans nos Annales ; de nouveaux fossiles ont été décrits et notamment un lamellibranche du revinien du massif de Rocroy ; des listes de fossiles du dévonien, du calcaire carbonifère, du houiller et du tertiaire, ont été publiées ; des recherches paléontologiques sur le terrain houiller ont conduit à des résultats remarquables en ce qui concerne la stratigraphie de ce terrain et le développement des niveaux à fossiles marins. Nous signalerons encore la descrip¬ tion de végétaux dans le marbre noir de Binant ; la découverte d’une belle faune et d’une flore remarquable dans les phtanites de Baudour, la découverte de restes de sauriens en Hesbaye, quelques travaux sur la paléontologie du quaternaire et l’archéologie préhistorique. IX. — Minéralogie et pétrographie Les notes et mémoires de minéralogie occupent une place importante dans nos Annales ; les uns ont pour objet la descrip¬ tion de nouveaux minéraux ou de formes nouvelles reconnues chez plusieurs espèces ; d’autres signalent de nouveaux gisements ; d’autres portent sur des gisements de l’Etranger. C’est ainsi que nous avons publié plusieurs mémoires relatifs à la description des roches et des minéraux du Congo belge. L’étude pétrogra- phique des roches cohérentes du tertiaire belge et de certaines argiles et limons, a conduit à des résultats très . intéressants sur l’origine, le mode de formation et la constitution intime de ces dépôts sédimentaires. Signalons aussi quelques notes sur la production artificielle des minéraux. Les travaux de cristallographie proprement dite ont été relati¬ vement peu nombreux au cours de la période que j’ai à envisager. X. — Géologie appliquée La géologie fut longtemps considérée comme une science pure¬ ment spéculative ; peu à peu, cependant, les ingénieurs et les — B 56 — industriels comprirent l’intérêt pratique que présentent les études géologiques, et actuellement la science et l’industrie se prêtent un mutuel concours. Aussi, était-il du devoir de la Société géolo¬ gique d’accueillir dans ses bulletins, les travaux relatifs à la des¬ cription et à l’étude des gisements miniers de Belgique et de l’Etranger. Mais elle a fait plus : à diverses reprises, elle a provo¬ qué la discussion de questions des plus importantes, telles que celle de la découverte du gisement houiller de la Campine et celle du prolongement méridional du bassin du Hainaut, comme autre¬ fois elle avait discuté la question de l’origine et de l’extension des gisements de phosphate de chaux ; et l’on peut dire que notre Société a largement contribué à éclairer les chercheurs. Mais, en revanche, que de profits pour elle ; de quelle large moisson de faits elle a enrichi le patrimoine scientifique de la Nation! Grâce à l’intervention des géologues, les résultats des sondages n’ont pas été perdus ; des travaux d’ensemble ont vu le jour ; des idées nouvelles ont été émises sur l’évolution de nos contrées, sur le plissement des couches, sur l’allure des failles en profondeur, sur leurs relations avec l’allure des terrains qu’elles mettent en contact. L’hydrologie rentre dans le domaine des applications de la géologie ; la question de l’alimentation 'en eau potable des villes et des grandes agglomérations a fait l’objet de nos préoccupa¬ tions et la Société a consacré plusieurs séances publiques à la dis¬ cussion de ces problèmes ; nos Annales renferment ainsi des données précises sur quelques distributions d’eau ; à plusieurs reprises, des excursions ont été organisées pour visiter ces instal¬ lations. La partie théorique de l’hydrologie portant, notamment, sur l’alimentation des nappes aquifères et sur la circulation des eaux dans le sol, a fait également l’objet de plusieurs travaux fort appréciés. Enfin, j’ajouterai qu’à côté des mémoires de grande envergure, nos publications renferment un grand nombre de petites notes portant sur des points particuliers de la constitution de nos formations géologiques ou sur des questions spéciales de géologie théorique, sur la genèse de certains gisements, etc. Ces docu¬ ments, si humbles qu’ils puissent paraître par eux-mêmes, ne sont cependant pas dépourvus d’intérêt ; portant souvent sur des affleurements de durée éphémère, ils permettent de conserver des doeuments dont l’utilité se manifestera quelque jour pour des travaux d’une.portée plus générale ; aussi, nous ne pourrions trop engager nos confrères à nous apporter toutes leurs observations nouvelles, si minimes qu’elles soient. N’est-ce pas d’ailleurs l’un des buts poursuivis par l’illustre fondateur de la Société géolo¬ gique de Belgique ! XI. — Carte géologique Pendant les vingt-cinq premières années de son existence, la Société géologique, en la personne de son secrétaire général G. De- walque, a poursuivi la réalisation de la carte géologique à grande échelle, complétant ainsi l’œuvre d’André Dumont. Aujourd’hui, ce travail considérable est achevé et notre Société peut être hère d’en avoir été la promotrice. Le succès obtenu par la carte au 40.000®, prouve qu’elle répondait à un véritable besoin. Notre tâche n’est cependant pas terminée ; un grand nombre de feuilles de la carte géologique sont épuisées ; à plusieurs reprises, nous avons adressé des requêtes aux pouvoirs publics demandant la réédition de ces feuilles, voire même leur simple réimpression. Nous devons persévérer dans cette voie et insister pour qu’une révision de la carte soit entreprise ; les découvertes faites dans ces dernières années, les interprétations nouvelles données aux faits, font que la carte, telle qu’elle existe, n’est plus au courant des données de la science ; une simple réimpression des feuilles épui¬ sées ne suffit plus ; il faut une réédition avec révision sur le terrain, en tenant compte des travaux publiés. Nous devons à la mémoire d’André Dumont et de Gustave Dewalque de poursuivre toujours le perfectionnement de l’œuvre qu’ils ont entreprise. Dewalque a lutté avee acharnement pendant quinze ans pour obtenir la réalisation de ses idées ; devons-nous nous montrer moins tenaces quand il s’agit de l’intérêt scienti¬ fique de tous ? XII. — Excursions D’après nos statuts, la Société doit organiser chaque année une session extraordinaire pour l’étude d’une région de la Belgique ou — B 58 — d’une contrée située à son voisinage immédiat. Pendant ces seize dernières années nous sommes à plusieurs reprises sortis de ce cadre et nous avons organisé des excursions dans des régions plus lointaines, telles que la Westphalie, le Boulonnais, les Vosges. Nous avons bien fait de procéder ainsi ; plus le champ des recher¬ ches s’élargit, plus les idées sont nettes. Mais, nous avons fait plus ; à maintes reprises, nous avons organisé de petites excursions d’une journée pour l’étude d’un point spécial, ou encore des excursions de vulgarisation ; je ne saurais trop insister pour que la Société persévère dans cette voie ; c’est un moyen d'intéresser un grand nombre de personnes à nos travaux et de répandre le goût des recherches scientifiques, L’exposé que je viens de faire de l’activité scientifique de notre Société pendant ces seize années écoulées, est certes bien sommaire; il vous permet cependant de voir que nous avons abordé tous les domaines des sciences minérales : géologie pure et appliquée, stratigraphie, tectonique, géographie physique, paléontologie, miné¬ ralogie, cristallographie, pétrographie. Le nombre toujours croissant des membres de notre Société a prouvé que nos efforts n’ont pas été vains. Ai-je besoin de rappeler qu’en dehors des séances mensuelles, prévues par nos statuts, nous avons organisé à Mons et à Charleroi, des réunions périodiques à la demande de nos confrères du Hai- naut. Ces séances extraordinaires ont toujours été bien suivies ; des communications importantes y ont été présentées ; leur succès montre qu’elles répondent à une nécessité. La géologie n’est plus une science réservée seulement à quelques adeptes, elle commence à être connue et appréciée du public ; nous devons persévérer dans cette voie et chercher, soit par des séances pu¬ bliques, des excursions de vulgarisation, à entrer en contact plus intime encore avec le grand public que les questions scientifiques ne laissent pas indifférent ; nous ferons ainsi œuvre d’intérêt général et nous travaillerons au profit de la Science. Le grand nombre de sociétés qui échangent leurs publications avec les nôtres, montre que nos travaux sont appréciés à l’Etranger. Les organismes officiels ont d’ailleurs reconnu les services réels que no\is rendons au pays ; le Gouvernement, la province de Liège et la province de Hainaut nous ont alloué des subsides pour nous permettre de poursuivie nos travaux. Je crois, Messieurs et chers Confrères, que nous pouvons con» templer avec une légitime satisfaction, réeùvre accomplie pendant nos quarante-et-uiie années d’existence. Mais voyons-y surtout un encouragement pour l’avenir ; travaillons sans trêve ni repos ; le domaine de la Science est loin d’être entièrement exploré. Il me reste quelques mots à ajouter sur la situation actuelle de la Société. Depuis notre dernière assemblée générale, nous avons eu le regret de perdre par décès un grand nombre de nos membres (^); quelques uns nous ont adressé leur démission ; par protestation contre l’attitude de l’Allemagne à l’égard de la Belgique, vous venez d’approuver la mesure d’exclusion prise par le Conseil à l’égard de plusieurs membres effectifs, honoraires et correspon¬ dants. La difficulté des communications ne nous permet pas de dresser actuellement la liste exacte des membres ; provisoirement, nous comptons 384 membres effectifs, 10 membres honoraires et 35 membres correspondants. Le Conseil aura à s’occuper de la présentation de nouveaux membres honoraires et correspondants. Enfin, Messieurs, notre situation financière a attiré tout spé¬ cialement l’attention du Conseil ; au moment où la guerre a éclaté, nous avions traversé une période difficile et nous venions seule¬ ment de prendre les mesures nécessaires pour combler notre déficit. Celui-ci reste considérable. Les pouvoirs publics pourront-ils nous aider ? je crains que leur intervention ne puisse pas se manifester tout de suite ; il convient donc de prendre des mesures urgentes. Après lecture du rapport du trésorier, nous vous donnerons connaissance des décisions prises par le Conseil. (^) Parmi les membres effectifs : MM. A. Abraham, A. Bertiaux, El. Blaiicquaert,E. Bris, J. Buttgenbach, P. Cerfontaine, J. Claude, E. Cuve- lier, J. De Jaer, J. de la Haye, E. Delhaye, J. de Macar, A. Descamps, E. Discry, E. Gheur, F. Gindorff, A. Greiner, A. Ledoux, C. Lhoesl, P. Lippens, M. Magery, C. Magis, C. Malaise, M. Mercenier, A. Meuraiit, E. Moreau, M. Mourlon, Ph. Passelecq, M. Péters, F. Raick. L. Raiisîn, L. Wéry, P. Willain ; parmi les membres honoraires : MM. .T. Gosselet, H. Rosenbiiscli, P. Suess, Th. Tcherwyscheffs, R. Zeiller. — B 6o — Comme je le disais au début de ce rapport, nous allons, Messieurs et chers Confrères, entrer dans une ère nouvelle ; nous ne devons pas nous dissimuler que ses débuts seront difficiles et que notre tâche sera lourde ; mais si les Belges ont donné tant d’exemples de leur courage et de leur ténacité sur les ehamps de bataille, nous ne devons pas attendre moins de vous dans la lutte paci¬ fique pour l’avancement de la Scienee. P. Fourmarier. L’assemblée ordonne l’impression de ce rapport. Rapport du trésorier M. H. Barlet, désigné par le Conseil pour remplacer M. Claude, décédé, donne leture du rapport suivant : Messieurs, Conformément à l’art. 33 de nos statuts j’ai l’honneur de vous soumettre le releyé des comptes de notre Société depuis le 18 octo¬ bre 1913 que, sur les instanees de notre secrétaire-général, j’ai reconstitués d’après les documents délaissés par notre regretté trésorier M. Claude, dont le décès inopiné a si douloureusement en¬ deuillé notre Société. Une seule année de cotisations ayant pu être encaissée depuis la date reprise ci-dessus, nous n’avons établi, d’octobre 1913 à janvier courant, qu’un seul bilan. En voici le résumé : Recettes. Cotisations de 1913-1914 . Fr. 5,760.00 Avance sur subside du Gouvernement . « 900.00 Subside de la Province . » i. 000. 00 Subside de la Société française des Mines . » 200.00 Don anonyme . . » 100.00 Remboursement des auteurs pour tirés à part . « 4^6.84 Vente de publications, etc . » 128.60 Intérêts des comptes courants et titres . « 583.9© Recettes . . . Fr. 9,129.34 B 6l — dépenses. Impressions et gravures . . Fr. 8,590.68 Salaires des employés . ^ . ’ 170.00 Frais divers (envoi de publications, encaissement des coti¬ sations, etc.) . » 358.88 Fr. 9,119.56 Ce chiffre de dépenses est donc inférieur de fr. 9.78 à celui des recettes, mais il faut tenir compte, à notre débit, de factures en souffrance pour impressions et gravures s’élevant à fr. 9820.13. Par contre, il nous reste dû 100 francs sur avance consentie par la Société coopérative d’avances et de prêts en date du 24 septembre 1915 sur le subside du Département des sciences et des arts, dont nous avons pu encaisser les 900 francs renseignés dans le détail ci-dessus. Tenant compte en outre d'une petite encaisse en numéraire de fr. 16,55, nous voyons que le déficit réel au 1^^ janvier 1919 s’élève à fr. 9693,80. Ces divers comptes, ainsi que la bibliothèque, ont été vérifiés le 11 courant par M. Anten, membre de la commission de compta¬ bilité. MM. V. Firket et H. Lhoest, empêchés, et M. D. Marcotty, retenu pour motif de santé, se sont fait excuser ; M. Gevers-Orban, à l’étranger, n’a pu être touché par notre convocation. Le tout a été trouvé exact et conforme aux écritures sociales. H. Barlet. Montegnée, le 14 janvier 1919. Projet de budget pour 1918-1919 * Pour essayer de combler le déficit, le Conseil a décidé de faire appel à des cotisations volontaires des mernbres effectifs, à des allocations spéciales de la part de sociétés industrielles ou de per¬ sonnes qui ont profité des publications de la société. En présence de la situation actuelle du pays, eu égard aux difficultés financières que nous traversons, le Conseil n’a pas pu établir, comme les autres années, un projet de budget. Il estime qu’il convient provisoirement de réduire les publica¬ tions de la Société dans les limites des recettes ; le retard dans — B 62 — l’impression des travaux sera eompensé par l’organisation, au cours de la bonne saison, d’une série d’excursion de vulgarisation, afin de répandre le goût de l’élude des sciences minérales. Pour parer à l’accroissement des dépenses résultant de l’aug¬ mentation des frais d’impression et du prix du papier, le Conseil a décidé : a) de tripler le prix des tirés à part fournis aux auteurs, calculés d’après la base adoptée en 1914 ; b) de faire participer les auteurs aux frais de clichés et de plan¬ ches dans les limites suivantes : la Société payera pour la confec¬ tion des clichés le double du prix normal de 1914, le surplus étant à charge des auteurs ; en ce qui concerne les planches gravées, une estimation du coût sera faite pour chacune d’elles et le Conseil décidera dans quelle mesure la Société peut intervenir et en fera part à l’auteur ; c) l’épreuve du bulletin distribuée chaque mois ne comprendra plus que le compte-rendu des séances avec indication des travaux présentés ; ceux-ci seront publiés au fur et à mesure que les finances le permettront. Ces mesures sont provisoires ; elles seront modifiées dès que la situation redeviendra normale. L’assemblée approuve les décisions prises par le Conseil. M. Antenfait remarquer au sujet de la nécessité d’augmenter les revenus de la Société, la possibilité d’encarter des annonces c(e caractère scientifique dans les publications de la Société. En outre il propose au Conseil d’examiner le projet d’entrepren¬ dre la publication d’un organe analogue au Central jür Géologie, que ses origines allemandes condamnent à perdre toute clientèle en pays alliés. Cette publication, dont l’utilité ou mieux l’indis- pensabilité est évidente, permettrait d’augmenter les revenus de la Société et renforcerait l’importance du rôle joué par la Société géologique au point de vue international. M. Anten se propose de soumettre au Conseil un projet de budget de cette publication, établi par la Maison Vaillant-Car- manne à sa demande. — B 63 — Elections Il est ensuite proeédé aux éleetions : a) Pour la présidence Le dépouillement du serutin donne les résultats suivants : Le nombre des bulletins valables est de 104 ; M. Max Lohest obtient 54 suffrages, M. J. Cornet 30, M. Jos. Libert 20 ; en eon- séquenee M. Max Lohest est proelamé président pour l’exereiee 1918-1919. {Applaudissements.) b) Pour quatre plaees de vice -président. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : Il y a 26 votants, M. H. Buttgenbach obtient 20 suffrages, MM. P. Questienne, et X. Stainier chacun 16, M. G. Cesàro 8, M. Gilkinet 7, M. Vrancken 4, MM. G. Lespineux et Renier chacun 3, MM. J. Anten et H. de Dorlodot chacun 2, MM. V. Léchât, H. Barlet, P. Fourmarier chacun 1. En conséquence MM. Buttgenbach, Questienne et Stainier sont proclamés vice-présidents. Il y a ballotage entre MM. Cesàro et Gilkinet. Au second tour de scrutin, sur ’ 25 votants, M. Cesàro obtient 6 suffrages, M. Gilkinet 18 ; il y a un bulletin blanc ; M. Gilkinet est proclamé viee-président. c) Pour la place de secrétaire général. M. P. Fourmarier est réélu à Funanimité. d) Pour la place de trésorier. M. Barlet est élu à Funanimité. ^ e) Pour la place de secrétaire -adjoint -bibliothécaire. M. Ch. Fraipont est réélu à Funanimité. /) Pour 11 places de membres du Conseil : Il y a 22 votants. Le dépouillement du scrutin donne les résultats suivants : MM. Lespineux et Libert obtiennent chacun 18 suffrages, MM. Anten A. Delmer, V. Léchât, V. Firket, chacun 16 ; MM. Cornet, Massin, Stévart, chacun 15 ; M. Vrancken, 13 ; MM. Brien et Renier, chacun 11 ; M. Cesàro, 10 ; MM. R. d’Andrimont et O. Redouble, chacun 4 ; MM. H. de Dorlodot et H. de Rauw, chacun 3 ; MM. Anthoine et Bogaert, 2 ; MM. Klein, Lebacqz, Bronckart, Dessart, Halleux, Denoël, Delcourt, chacun 1. En conséquence, MM. Lespineux, Libert, Anten, Delmer, Firket, Léchât, Cornet, Massin, Stévart, Vrancken, sont procla¬ més membres du Conseil ; il y a ballottage entre MM. Brien et Renier ; au second tour de scrutin, M. Brien obtient 12 suffrages et M. Renier 10 ; en conséquenee M. Brien est proclamé membre du Conseil. Le Président , en levant la séance, souhaite la bienvenue à son successeur ; il espère que sous sa présidence, la Société géolo¬ gique ne tardera pas à prendre un nouvel essor. L’assemblée générale est levée à 11 3/4 heures. — B 65 - Séance ordinaire du 19 janvier 1919 Présidence de M. Max Lohest, président En prenant place au fauteuil, M. Lohest rend hommage au président sortant, M. le professeur Cesàro ; il* croit bien exprimer les sentiments de la Société en adressant de vifs remercîments à M. Jos. Libert, qui a bien voulu accepter de diriger la Société en l’absence de son président. M. Libert s’est acquitté de cette tâche avec le dévouement et l’autorité qu’il apporte dans toutes les affaires dont il s’occupe ; il a droit à notre reconnaissance. Distinctions honorifiques — Le Président adresse les félicitations de la Société à M. Anten, décoré de la croix de guerre belge, de la médaille militaire et de la croix de guerre françaises ; à M. le baron L. Greindl, nommé général-major, à M. Em. Mathieu, nommé colonel du génie, à M. Delmer, décoré de la croix de guerre, à M. Herman Hubert, nommé grand officier de l’Ordre de la Cou¬ ronne ; il adresse un souvenir ému à quatre de nos confrères morts pour la Patrie : M. F. Raick, décoré de l’Ordre de Léopold et de l’Ordre de la Couronne, à M. J. de la Haye, décoré de l’Ordre de Léopold, à M. Bris, décoré de la médaille militaire française, à .M. Aug. Ledoux, mort au Canada après avoir été grièvement blessé au début de la guerre, à M. Paul Lippens, tué à l’ennemi. Le Secrétaire général fait savoir que le procès-verbal de la séance de juillet 1914 n’a pu être expédié en épreuve, par suite de la guerre ; il a pris sur lui de terminer l’impression des volumes en cours et le Conseil a approuvé cette décision ; ce travail est actuellement en voie d’achèvement ; les dernières livraisons des tomes XL et XLI et les fasciçules correspondants des publications spéciales sur le Congo seront distribués sous peu. Présentations de membres effectifs. — Le Président annonce la présentation des cinq nouveaux membres. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. BULL., 5. — B 66 — Séances extraordinaires. — Le Conseil a décidé que les séances extraordinaires de Mons seront reprises dès le mois de février ; par suite des circonstances actuelles, les séances extraordinaires de Charleroi ne seront réorganisées qu’à partir du mois de mai prochain. Correspondance. — MM. Buttgenbach et L. de Dorlodot font excuser leur absence à la séance. Plis cachetés. — Le Secrétaire général donne la liste des plis cachetés restant en dépôt à la Société géologique. a) de don Grégoire Fournier, déposé le 19 juin 1904 ; h) de M. J. Cornet, déposé le 27 juillet 1906 ; c) de M. F. Kaisin, déposé le 20 février 1910 ; d) de M. C. Gillet, déposé le 25 juillet 1911 ; e) de M. M. Mercenier, déposé le 21 janvier 1912 ; /) pli déposé au nom de M. Mercenier par MM. Lohest et d’An- drimont ; g) de M. C. Malaise, déposé le 7 juillet 1913 ; h) de M. C. Malaise, déposé le 7 juillet 1913 ; i) de M. J. Anten, déposé le 5 septembre 1913 ; j) de M. Ch. Fraipont, déposé le 15 mars 1914 ; k) de M. Ch. Fraipont, déposé de 15 mars 1914 ; l) de M. J. Anten, déposé le 30 mars 1914 ; m) de M. J. Anten, déposé le 19 juillet 1914. M. Ch. Fraipont retire les plis qu’il a déposés le 15 mars 1914 ; il lui sont remis séance tenante et décharge en est donnée au secré¬ taire général. Pour ce qui concerne les plis de membres décédés, l’assemblée décide qu’il sera demandé aux familles l’autorisation d’en prendre connaissance et de publier ce qu’ils contiendraient d’intéressant. Prix des Annales. — Le Conseil a fixé à 45 francs le prix du tome XLII vendu en librairie. Communications. — M. H. Buttgenbach a annoncé l’envoi de deux mémoires : Contribution à V étude des minéraux belges et La calamine des ossements fossiles de Broken Hill. Le Président désigne MM. Cesàro, Lohest et Fourmarier pour faire rapport sur ces travaux. • M. Lorié a adressé un mémoire intitulé : Le diluvium ancien de la Belgique et du Nord de la France. Le Président désigne MM. Lohest, Fourmarier et Fraipont pour faire rapport sur ce travail. M. Fourmarier dépose un manuscrit intitulé : Etude compa¬ rative des -jormations postprimaires de la Malagarasi {Afrique orientale), de la Lukuga et des autres régions du Katanga. Le Président désigne MM. J. Cornet, H. Buttgenbach et M. Lohest pour faire rapport sur ce travail. La séance est levée à 12 % heures. — B 68 — Séance extraordinaire du 14 février 1919 Présidence de M. J. Cornet, membre du Conseil. M. J. Heupgen remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans la Bibliothèque du Labo¬ ratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la précédente séance extraordinaire, à Mons, est adopté. Correspondance. — MM. Buttgenbach et M. Robert s’excusent dé ne pouvoir assister à la séance. M. J. Cornet signale la publication récente d’un ouvrage impor¬ tant de notre confrère M. H. Buttgenbach : Les Minéraux et les Roches. Etudes pratiques de Cristallographie, Pétrographie et Miné¬ ralogie, 1 vol. in-8<^ de 352 pages avec 498 fig. dans le texte et une planche. Liège, Vaillant- Carmanne, 1916. Cet ouvrage, qui sera aussi utile aux étudiants qu’aux géologues et aux ingénieurs, vient combler une lacune de notre littérature scientifique didactique. Présentation de mémoire. — M. Racheneur présente un volu¬ mineux mémoire accompagné de planches, ayant pour titre : Stratigraphie du Bassin houiller du Couchant de Mons. Communications. — I. Il est donné lecture d’une note de M. M. Robert sur Une période glaciaire postpermienne dans V Angola. Ce travail sera imprimé dans les Publications spéciales relatives^ au Congo belge et aux régions voisines. II. M. J. Cornet donne, au nom de l’auteur, connaissance de la note suivante : Biréfringence de la Ludlamite, PAR fi. ^UTTGENBACH. D’après Dana, l’orientation optique de ce minéral est la sui¬ vante : Plan des axes parallèle à ; bissectrice aiguë faisant avec la verticale un angle = — 67^5'. Les seules constantes optiques renseignées sont : 2 = 97050' 2 = 1190 d’où : 2 V = 82022' La ludlamite possède un clivage très facile parallèle à p et, sur des lamelles de clivage provenant d’un cristal du Cornwall, j’ai pu mesurer la biréfringence de la base p ; les mesures du retard ont été faites à l’aide d’un biseau de quartz donnant les retards par la formule : Rq = 163,4 — 4,6 n. Les épaisseurs étaient mesurées à la vis micrométrique. J’ai trouvé, par extinctions : R e lame 172,2 12 14,4 2® )) 174,55 12,5 13,96 30 » 158,8 11 14,5 40 )) 120,85 8,5 14,2 50 » . 87,5 6,3 13,9 Avec une 6® lamelle, j’ai obtenu, par soustraction, le violet pour = 163,55 ; d’où, R^ = 50,75, et comme e était de 3,5, on a iTp = 14,5. En partant des données optiques précédentes et en prenant Xp = 14! et p = ^ = 79027', on peut calculer la biréfringence B = (77g. — ïip) du minéral ; on a : sin 9. sin 9' OCp cos (V + (B — a), cos (V -f a — [3) OCp Cette biréfringence est du même ordre que celle de la wavellite. — B 70 — III. M. J. Cornet fait les communications suivantes : Le puits artésien de ia Chaussée de Binche, à Mons, Ï>AR yj. Cornet. En août et sep*tembre 1917, M. Jules Delecourt a foré un puits artésien dans la cour de la brasserie de la Chaussée de Binche, à Mons, (faubourg d’Havré), à 40 m. au nord et 135 m. à l’est du point où cette chaussée est rejointe par le chemin des Bras¬ seurs. L’orifice est à la côte 48 environ. D’après les échantillons qu’a bien voulu me remettre M. J. Dele¬ court, j’ai dressé la coupe suivante : Epaisseur Base à en mètres (mètres) Remblai et remanié . . 2,00 2,00 Yprésien Sable fin, glauconifère, un peu micacé, verdâtre, bruni vers le haut (Yd) . 4,80 6,80 Argile gris bleu, plastique, mêlée de couches d’ar¬ gile plus ou moins sableuse et de sable argileux gris foncé ; blocs de lignite à la base (Fc) . . 28,40 35,20 Sable argileux alternant avec argile sableuse, gris foncé un peu brun ; lignite terreux par place {Yb^l) . 19,30 54,50 Landenien marin Sable non argileux, légèrement glauconifère, gris vert clair. (Sable de Cuesmes-Etat, Lld) . . . 7,50 62,00 Sable plus fin, plus glauconieux,fplus vert. (Sable de la Favarte, Lld) . 12,00 74,00 Tufeau sableux calcarifère, à gros grains de glau¬ conie et de sable, gris vert . 5,00 79,00 Tufeau sableux un peu calcarifère, très glauco- nieux, avec quelques menus cailloux de silex . . 1,00 80,00 Tufeau avec cailloux de silex miliaires, pisaires et plus gros, gris clair . 1,00 81,00 — B 71 — Calcaire assez cohérent, blanc ou gris clair, grenu, d’aspect cristallin par placé. La roche est pétrie de gros grains de quartz hyalin ou translucide, les uns anguleux ou plus ou moins arrondis, les autres bien arrondis ; de grains de phtanite noir ; de grains de glauconie, gros et arrondis ; de quelques grains de pyrite. Nombreux fora- minifères : Polymorphina, Nodosaria, etc. L’ac¬ tion de HCl laisse un résidu d’argile, quartz et glauconie. Les parties broyées’ par le trépan ont l’aspect d’une marne argileuse glauconifère . Même roche, plus argileuse, très glauconieuse, vert 5,00 86,00 foncé, avec quelques menus eailloux de phta¬ nite . . . 2,00 , 88,00 Montien supérieur Marne calcaire blanc grisâtre, non glauconifère ; l’action de HCl laisse un résidu peu abondant Paludina, de petite taille . 2,00 90,00 Marne calcaire grise, plastique . 13,00 103,00 Marne moins plastique, passant graduellement à la roche suivante . 3,00 106,00 Calcaire plus ou moins argileux, cohérent, grenu ou compact, laissant par l’action de HCl un assez abondant résidu de matières organiques brun noirâtre. — Physa montensis, Paludina Lamberti ; abondance d’oogones de Chara ; empreintes de tiges ou feuilles à nervures paral¬ lèles . 11,00 117,00 Le forage a malheureusement été arrêté à 117 m., sans avoir traversé entièrement ces intéressantes couches lacustres du Montien supérieur. REMARQUES 1. J’appelle l’attention sur la grande épaisseur de l’argile yprésienne : 47 m. 70. On ne lui connaissait pas cette puissance dans le bassin de la Haine. 2. Les couches calcaires de la partie inférieure du Landenien marin se présentent ici sous un aspect très particulier. Il est inté¬ ressant, notamment, de les comparer à celles qui ont été rencon¬ trées en 1876 au forage de la brasserie Paulet et décrites par feu — B 72 — E. Del vaux (^). Ce sont évidemment les mêmes couehes, carac¬ térisées par l’abondance des foraminifères où dominent les Poly- moT'phina. Elles rentrent dans l’assise 1 de notre échelle du Lan- denien du bassin de la Haine (^). Del vaux les rapportait au Heer- sien. Dans un sondage récent dont la coupe sera publiée plus tard (sondage n^ 7 d’Hautrages, 1918), on a constaté que ces couches calcareuses ne sont pas les plus anciennes du Landenien marin ; en dessous, vient encore une forte épaisseur de sables glauco- nifères. Dès lors, on est amené à comparer ces deux assises infé¬ rieures du Landenien du Hainaut aux deux assises qui constituent le Heersien du Limbourg : Marnes de Gelinden, surmontant les Sables glauconifères d'Orp le L’analogie est donc plus grande encore que le croyait Delvaux. 3. Sous les couches calcaires landeniennes inférieures, notre forage a traversé des marnes calcaires, sans glauconie, sans foraminifères, remplies de fossiles d’eau douce. Ce sont les sédi¬ ments du lac de Mons, à Physes, qui recouvrent les dépôts estua- riens du calcaire de Mons. Le forage a traversé ces couches lacus¬ tres sur 29 mètres sans en atteindre la base. C’est la plus forte épaisseur qu’on leur connaisse ; au sondage des Produits, foré entre Jemappes et Ghlin (1914), elles ont 27 mètres. Le Maestrichtien de Boussu, PAR yj. pORNET. En mai 1918, un puits a été creusé pour le compte de M. Pécher, à 1.240 mètres au sud-est du clocher de Boussu. A 7 à 8 mètres de profondeur, on a rencontré le Maestrichtien, représenté (b Ann. Soc. géol. de Belgique, t. IV, p. 5i ; v. spécialement p. 6o. (^) Ibidem, t. XLI, 1914, p. B 126. — B 73 — par un tufeau grenu, jaune clair, et bien caractérisé par les fos¬ siles suivants, récoltés par M. Jules Delecourt : Belemnitella mucronata, sçhloth. Crania ignahergensis, Retz. Rhynchonella octoplicata, d’Orb. Caratomus avellana, Ag. Tefebratula carnea, Sow. Cidaris Faujasi, Desor. Trigonosemus pectinijorrriis, Bosq. Dentalium.., Thecidea papillata, Schloth. Bryozoaires. Thecidea vermicularis, Schloth. La Faille du midi et le Calcaire carbonifère dans le bols de Calfontaine ID eixxièm-e P) PAR J. pORNET. La commune de Pâturages a poursuivi pendant la guerre ses travaux de captage d’eau à la carrière du Cerisier et à la fontaine de l’Ermite. 1. A la carrière du Cerisier, on a approfondi et élargi la tranchée et commencé le même travail pour le bouveau qui la continue. La tranchée, dirigée vers Sud 17° Est, montre les schistes houillers de l’assise d’Andenne, altérés, attaquables à la bêche, mais par¬ faitement en place et encaissant une couche de houille de 30 cm d’épaisseur, inclinée au sud à 30<^. Cette couche est à 15 m. de l’entrée de la tranchée. A 3 m. plus loin, de gros blocs de calcaire carbonifère se voient au fond de la tranchée ; mais sur les côtés, il n’y a que des terrains non en place. Au bout de la tranchée, le calcaire se présente en bancs épais inclinés vers le nord à 60®. A gauche de l’entrée de la galerie, le calcaire s’élève jusqu’au haut ; un peu plus loin, il en est de même à droite également. (1) Voyez la première note : Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XXXIX, 1912, p. B 118. Il apparaît donc clairement aujourd’hui (s’il pouvait y avoir eneore un doute à cet égard) que la carrière du Cerisier nous montre les eouches houillères de l’assise d’Andenne en dressant incliné au sud, surmontées des psammites coblenciens {Ch2) en bancs inclinés au sud à quelques degrés. Entre les deux formations sont pincés des paquets de ealcaire dinantien, qui ont iei la signification de lambeaux de poussées et qui ont été amenés du sud, entraînés par le charriage de la grande faille. 2. A la fontaine de l’Ermite, la tranchée a été approfondie et a entamé les sehistes houillers. Les blocs de caleaire dont il est question dans ma première note reposaient done sur le Houiller, comme à la carrière du Cerisier. Présentation d'échantillons. — I. M. J. Cornet présente les échantillons suivants : 1® Un superbe exemplaire de Pachydiscus colligatus van Binck- horst, réeolté par feu M. Paul Passelecq dans la craie phosphatée de Ciply, au siège du chemin de Bavai de la Société des Phosphates de la Malogne. La présence de cette ammonite confirme le syn¬ chronisme de la craie de Ciply avec le calcaire de Kunraed. 2° Le moulage interne d’une chambre d’une grandç ammonite, trouvé dans la craie de Maisières, à Maisières. Cette espèce semble être Neoptychites peramplus ; cette forme essentiellement turo- nienne, a été signalée en 1899, par M. Leriche, dans la craie gros¬ sière, dite meule, du turonien supérieur à Carvin ; la meule corres¬ pondant à la bonne pierre de Valenciennes, le synchronisme de celle-ci avec la craie de Maisières apparaît comme très probable. 3° Le corps d’une vertèbre thoracique d’un grand reptile, pro¬ provenant de la craie de Maisières, à Maisières. Cet ossement a 13 centimètres de diamètre. Megalosaurus ? 4® Un échantillon d’un grès très grossier, kaolineux, avec frag¬ ments de charbon et quelques grains de phtanite, traversé par un bouveau sud, étage de 480 m., à la fosse d’Harchies, du Char¬ bonnage de Bernissart. Ce grès, qui avait été précédemment recoupé par le puits, est à environ 40 mètres, en stampe normale, en-dessous de la couche ici appelée Veine du fond. Il semble repré¬ senter le Poudingue houiller {Hic.) II. M. Racheneur présente divers échantillons provenant de Ja carrière de Wihéries, ouverte dans les grès du Coblencien supé- rieiM’ {Ch 3.) Ce sont : 1° Un bloc de schiste pétri d' Haliserites Dechenanus, faisant partie d’un banc de 80 cm. à 1 m. 2° Un bloc d’un grès gris bleu foncé, à ciment calcareux abon¬ dant. La çoncentration du ciment autour de centres espacés donne à la roche une structure noduleuse, insensible à l’étet intact, mais qui apparaît par un commencement d’altération et fait prendre à la roche un faux aspect de conglomérat. Ce grès se pré¬ sente en deux bancs, l’un de 50 cm., l’autre de 70 cm., séparés par 5 à 15 cm. de schiste. 3° Un fragment de galène, provenant d’une partie dérangée du gisement. On a récolté environ 50 kil. de ce rninerai. 4° Un énorme galet bien arrondi de grès coblencien criblé de perfgrations de mollusques hthophages. Ces galets sont assez nom¬ breux à la base des terrains meubles (vestiges de Dièves, Landenien supérieur. Pléistocène) qui recouvrent le Coblencien de la carrière. M. J. Cornet fait remarquer que les trous de hthophages sont remplis d’un calcaire jaunâtre qui représente un vestige du Tourtia de Montignies-sur-Roc. III. M. Richet présente : 1® Des échantillons de Staurotide maclée (rroisette) provenant de schistes métamorphiques de la région de Fundabiabo, vallée de la Musonoi (Katanga.) 2® Un échantillon de wolframite provenant de la même région, entre Munanga et M Bede. La séance est levée à 18 heures 15. Séance ordinaire du 16 février 1919 Présidence de M. Max Lohest, président La séance est ouverte à 10 heures et demie. Distinctions honorifiques. — Le Président adresse les félicitations de la Société à MM. F. Delhaye, ingénieur au service des inven¬ tions de l’armée; Dusart, lieutenant au service français des mines; Henry J., lieutenant-colonel ; M. Robert, lieutenant au service topographique de l’armée ; Ch. Stevens, capitaine-commandant ; A. Gras, ingénieur aux aciéries de la marine française, pour les hautes distinctions dont ils ont été l’objet, à l’occasion des ser¬ vices rendus pendant la guerre ; il félicite M. H. Capiau pour sa belle attitude patriotique qui lui a valu, en 1915, une condamna¬ tion à 18 ans de travaux forcés par la justice allemande. Le Président félicite M. L. Dejardin, directeur général honoraire des mines, nommé grand officier de l’Ordre de la Couronne, et M. Joseph Libert, promu aux hautes fonctions de directeur général des mines. Il adresse aussi des félicitations à M. le chanoine H. de Dorlodot qui, en 1915, a été élu vice-président de la Société géologique de France et à M. Jules Cornet, à qui la même distinction a été accor¬ dée cette année. (Applaudissements.) Approbation du procès-verbal de la dernière séance. — Le procès- verbal de la dernière séance est approuvé. M. le Président pré¬ sente, à cette occasion, les observations suivantes : «Je désire dire quelques mots au sujet de la dernière séance. )) Le rapport du Secrétaire général fut un résumé fidèle du )) travail effectué par notre Société pendant ces 18 dernières )) années. Je constate, cependant, que l’auteur est d’une modestie » peut-être exagérée quand il est obligé d’apprécier ses propres » œuvres. A mon avis, l’interprétation donnée à cette énigme du )) massif de Theux et la démonstration par les sondages de » Pepinster du bien fondé de ses vues, est un fait d’une impor- » tance capitale, tant théorique que pratique, pour l’interprétation » de la tectonique de notre terrain houiller. )) D’autre part, son mémoire sur le bassin de la Lukuga peut être )) considéré comme de toute première valeur parmi les travaux )) publiés jusqu’ici sur notre colonie. )) Concernant les élections, la fatigue d’une séance déjà fort » bien remplie par le rapport du secrétaire, le beau discours du )) président M. Libert, les élections compliquées du président et )) des vice-présidents, a occasionné une distraction dans le vote » des conseillers de notre Société. Le nom de M. Cesàro fut oublié » par les votants. Plusieurs membres du conseil, MM. Gilkinet, )) Anten, Stévart, Firket, Massin et Lespineux, vous proposent )) de démissionner en faveur de M. Cesàro. Les statuts ne prévoient » pas le cas. )) Mais je crois bien interpréter le sentiment de tous mes con- » frères, en profitant de cette distraction pour renouveler, d’une » manière plus formelle que par une simple nomination de con- )) seiller, nos témoignages d’admiration pour les travaux de » M. Cesàro et notre sympathie pour le savant. » {Applaudisse¬ ments.) Admission de membres effectijs. — Le Président proclame membres effectifs de la Société, MM. : ViATOUR, Henri, ingénieur principal au Corps des mines, 71, rue du Beau-Mur, à Liège, présenté par MM. Fourmarier et Guérin. Bailly, Oscar, ingénieur principal au Corps des mines, 57, ave¬ nue de l’Exposition, à Liège, présenté par les mêmes. Goffart, Paul, ingénieur, directeur des travaux des charbon¬ nages de Gosson-Lagasse, à Montegnée, présenté par MM. Barlet et Fourmarier. Cryns, Achille, ingénieur aux charbonnages de Gosson Lagasse, 4, rue du Bois, à Jemeppe-sur-Meuse, présenté par les mêmes. Liben, Jacques, ingénieur aux charbonnages de Gosson- Lagasse, à Montegnée, présenté par les mêmes. Présentation de membres effectifs. — Le Président annonce la présentation de trois membres effectifs. — B 7^ — Prix des Annales. — Le Secrétaire général informe l’assem¬ blée de ce que le Conseil a décidé de fixer comme suit le prix des derniers volumes des Annales : tome XXXIX, 30 frs ; tome XL, 40 frs ; tome XLI, 45 frs ; ces prix s’entendent y compris les Publications spéciales relatives au Congo belge et aux régions voi¬ sines ; celles-ci vendues séparément sont comptées à 10 frs pour l’année 1911-1912 (tome XXXIX), 20 frs pour l’année 1912-1913 (tome XL) et 30 frs pour l’année 1913-1914 (tome XLI.) Comité de rédaction. — Dans sa séance de ce jour, le Conseil a désigné MM. Libert, Lohest, et Questienne, pour constituer le comité de rédaction pour l’année sociale en cours. Notices biographiques. — A la demande du Conseil, M.Fourmarier a accepté de rédiger la notice biographique sur Constantin Malaise, ancien président ; M. Ch. Fraipont a également accepté de rédiger la notice sur M. Mourlon, ancien président. Correspondance. — MM. Gras, Klein, Bergeron et Choffat, adressent leurs félicitations à la Société géologique, à la suite de la libération du territoire belge. M. Delmer remercie la Société de l’avoir élu du Conseil et fait excuser son absence à la séance. M. De Rauw, s’excuse de ne pas pouvoir assister à la réunion de ce jour. La classe des sciences de l’Académie royale de Belgique adresse un exemplaire du compte-rendu de la conférence des Académies des Sciences interalliées tenue à Londres en octobre 1918 ; elle informe de ce que la classe des Sciences a sanctionné les résolutions prises par cette conférence et demande si la Société a décidé de prendre des mesures contre les savants appartenant aux nations en guerre avec la Belgique et faisant partie de la Société. La décision prise à ce sujet à l’assemblée du 19 janvier dernier a été portée à la connaissance de l’Académie. DONS d’auteurs H. Buttgenbach. — Les minéraux et les roches. Liège, Vaillant- Carmanne, 1916, un vol., 552 pages. — B 79 — — Tableau des constantes géométriques des miné¬ raux. Liège, Vaillant Carrnanne, 1917. R. d'Andrimont et Ch. Frai'pont. — Sur quelques phénomènes dus à la circulation de l’eau dans les roches. {Bull. Soc. Géol. de France, 4^»^ série, t. XVII, p. 68 à 81, année 1917.) Charles Fraipont. — Essais de paléontologie expérimentale ( Geolo- giska Foreningens i Stockholm Forhandlingar, mai 1915.) Georges Lecointe et N. de Guchtenaere. — Les relations intellec¬ tuelles internationales d’après-guerre. (Bruxelles, 0 Hayez, 1919.) L. Milch. — Zum Gedâchtnis Harry Rosenbusch’s. (Greiswald, 1914.) Association Liégeoise pour V Etude et V Enseignement des Sciences Anthropologiques. — Statuts. — Ecole libre d'anthro¬ pologie. — Règlements et programme des cours pour 1919. Nomination de rapporteurs. — Le Président désigne MM. Fourmarier, Lohest et Lespineux, pour faire rapport sur un travail que M. Anthoine a envoyé au secrétariat et intitulé : Observations sur le bord nord du bassin de Binant entre les méridiens d'Acoz et de Binche. Communications. — 1. M. A. Renier donne connaissance du travail suivant : Les relations stratigraphiques et tectoniques des gisements houiilers de Liège et des plateaux de Herve PAR y^RMAND J^ENfER Les exploitations houillères des environs de Liège se trouvent géographiquement réparties en deux groupes. Une bande pauvre s’étend en effet depuis Grivegnée, à la jonction des vallées de l’Ourthe et de la Meuse, vers le Nord-Est par la Chartreuse, se - B 8o fait stérile par delà et se dirige, en s’élargissant, vers la vallée de la Berwinne. Au Nord, c’est la région minière de Liège ; au Sud, celle de Herve ou des plateaux de Herve. * * * Dans son Mémoire sur la constitution géologique de la province de Liège paru en 1832, André Dumont englobait dans un ensemble les régions de Liège et de Herve : le groupe des exploitations de la Chartreuse, encore actives, paraissait former une connexion entre ceux de la vallée de la Meuse et des plateaux de Herve. Ce ne fut, semble-t-il, qu’à l’occasion des premiers travaux de la Carte générale des Mines, que les deux régions minières furent nettement opposées. Si le développement des travaux avait établi une sorte de fusion entre les divers groupes stratigraphiques distingués par Dumont, soit aux environs de Liège, soit aux plateaux de Herve, la stérilité de la bande intermédiaire avait, en s’affirmant, finalement établi entre eux une sorte de contraste. Les essais de raccords stratigraphiques, tentés concurremment par Malherbe et de Macar, entre 1873 et 1881, et encore par Bustin, en 1879, n’aboutirent d’ailleurs à aucune conclusion bien certaine, ni en ce qui concerne chacune des deux régions, ni pour ce qui est de leurs relations. La tentative faite dans le même sens, en 1899, par MM. Kersten et Bogaert, et relative au gisement inférieur à la couche Désirée, n’emporta pas davantage la conviction. En 1905, la seconde édition de la Carte générale des Mines, œuvre de M. O. Ledouble, distingue formellement entre groupe de Liège et groupe de Herve, car l’auteur considère leurs relations comme incertaines, encore qu’il indique un raccord probable. Cette même année paraissent deux travaux synthétiques de paléontologie stratigraphique, les premiers essais du genre enfin tentés sur les gisements liégeois. L’un, dû à M. X. Stainier, ne traite, il est vrai, que de la rive gauche de la Meuse ; la rive droite semble donc recéler encore de graves inconnues. Aboutissement de la campagne de propagande menée par le regretté professeur Julien Fraipont pour déterminer les ingénieurs . à l’emploi des méthodes paléontologiques, le second mémoire. — B 8l — “ qui est de M. P. Fourmarier, donne une esquisse de l’ensemble du bassin. Il apporte confirmation et précisions sur le raccord par zones des régions de Liège et de Herve. Bientôt après, en 1906, dans une note aussi importante que brève, M. P. Fourmarier indique un raccord définitif dans l’horizon à Gastrioceras carbonarium, si net aux plateaux de Herve et enfin identifié dans la région de Liège au toit de la couche Désirée {Diamant, Six Bonniers oU'Hawy, Nouvelle Montagne). M. Four¬ marier appuie d’ailleurs son exposé d’un graphique où la série stratigraphique de Herve est parallélisée avec celle de la région de Liège, choisie vers les extrémités géographiques : Seraing, d’une part, Herstal, d’autre part. Mais le raccord n’est pas pour¬ suivi au-dessous de l’horizon à Gastrioceras carbonarium {Beau- jardin, Hasard; Diamant, Six Bonniers; Veinette, Herstal). Et cependant, si l’on se reporte aux tableaux de synonymie de la Carte générale des Mines, on constate que cinq couches de houille de plus de 50 cm. de puissance exploitées dans certaines concessions aux plateaux de Herve, sous Beaujardin, seraient inconnues dans la région de Liège, puisque dans la plus grande partie du bassin, la couche Désirée, synonyme de Beaujardin, est la plus inférieure de celles généralement considérées comme exploitables. Les deux régions semblent donc être bien distinctes. La découverte de la grande faille, qui limite méridionalement les gisements houillers de Seraing, et que Malherbe a, en 1873, dénommée faille eifelienne, a contribué à l’accentuation du con¬ traste entre les régions de Liège et de Herve. Nette en affleure¬ ment depuis les environs de Clermont-sur-Meuse jusqu’à Kinkem- pois (Angleur), près de la jonction des vallées de la Meuse et de l’Ourthe, sa trace superficielle, presque rectiligne dans cet inter¬ valle, semblé devoir se poursuivre suivant la bande pauvre ou stérile signalée au début de notre exposé. Cette conception ne laisse certes pas d’être critiquable. Alors qu’à l’Ouest de Kinkempois, elle superpose partout le dévonien inférieur au houiller, la faille eifelienne ferait brusque¬ ment, et sans amener dans l’intervalle tous les étages intermé- ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. BULL., 6. — B 82 — diaires du massif méridional au contact du houiller, reposer celui-ci sur lui-même à l’Est de l’Ourthe. Une faille ne change pas ainsi de caractères en passant l’eau, remarquait Bustin. Néanmoins, la conception, classiquement reçue à cette époque, que l’allure des failles était plane et surtout très redressée, sinon verticale, portait à poursuivre le tracé suivant la bande séparant les régions minières de Liège et de Herve. Malherbe, protagoniste de ce tracé, ralliait de nombreux partisans parmi lesquels Dewal- que et encore von Dechen. Ce dernier décrivant, en 1881, les pre¬ mières données sur la faille dite Aix-la-Chapelle, y voyait le prolongement probable de la faille eifelienne. Cependant, dès 1878, Gosselet indiquait que la faille eifelienne déviait à Kinkempois. De Kinkempois, il la poursuivait jusqu’à la Rochette, suivant un tracé sinueux qui n’était finalement autre que celui de la faille dénommée par de Macar faille de la Vesdre. Gosselet arrêtait son tracé à la Rochette, pour des raisons théoriques. On se trouve là au bord du seuil, haut fond ou anticlinal transversal de Fraipont. Or Gosselet considérait que la crête ou massif du Condroz séparant le synclinal de Binant d’avec le synclinal de Namur, s’arrêtait à cet anticlinal transversal. La grande faille Gosselet 1860, dont la faille eifelienne Malherbe 1873 est un tronçon, n’étant qu’une complication de la crête ou massif du Condroz, devait, elle aussi, s’arrêter à cet anticlinal. En 1899, Forir, s’expliquant au sujet de ses levers et tracés de la carte géologique détaillée, se rallia le premier, semble-t-il, à l’opinion de Gosselet : De Kinkempois, la faille eifelienne se dirige vers la Rochette, mais elle se poursuit par delà à la limite méridionale du massif houiller des plateaux de Herve, et se pro¬ longe au-delà de la frontière par la faille, actuellement dite faille de Fossey Holzapfel. C’était là une rectification primordiale des coupes d’André Dumont, que Dewalque avait esquissée dès 1875. Etudiant, d’autre part, une fracture d’inclinaison sud-est, reconnue par les travaux miniers, au débouché de la vallée de l’Ourthe, et située apparemment dans le prolongement du tronçon de la faille eifelienne à l’Ouest de Kinkempois, Forir la dénomma faille des Aguesses. Enfin, M. Fourmarier, tout en admettant l’opinion de Forir, considère, en 1905, que la faille eifelienne se divise en deux bran¬ ches aux environs de Kinkempois. La branche supérieure suit le tracé décrit par Forir ; la branche inférieure n’est autre que la faille des Aguesses. M. Ledouble se déclara d’ailleurs enclin à adopter cette opinion. Dans la suite, en 1907, M. Fourmarier complétait la démonstration de Forir en indiquant que le massif de la Vesdre, prolongeant le Synclinal de Binant, appartient à la même nappe. Enfin en 1910, M. Fourmarier attire l’attention sur l’importance de la faille de St-Hadelin (de .Macar 1875 non Forir 1899 nec Fourmarier 1903) ou faille de Magnée Fourmarier, ■qui sépare la région septentrionale ou des exploitations des pla¬ teaux de Herve, d’une bande méridionale pauvre ou massif de St-Hadelin. En résumé, d’après les uns, une faille de tout premier ordre, l’accident tectonique le plus important du socle paléozoïque de la Belgique, la faille eifelienne elle-même, séparerait la région minière des plateaux de Herve de celle de Liège. D’après les autres, l’accident séparatif ne serait qu’une frac¬ tion, si l’on peut ainsi dire, de la faille principale. D’autres enfin considèrent simplement qu’une faille a été recon¬ nue dans la bande intermédiaire, et que son importance reste à déterminer. Etant données les différences probables de constitution strati- graphique des deux régions, on serait cependant porté, de prime abord, à admettre que la faille en question est un accident d’im¬ portance considérable. Rien ne fait mieux ressortir la valeur du rejet de la faille eifelienne, là où elle est typique, que la limi¬ tation du dévonien inférieur à la région méridionale : Synclinal de Binant ou massif de la Vesdre. C’est un fait que M. E. de Margerie, dès 1890, et d’autres auteurs dans la suite, ont signalé avec insistance. Il en serait donc de même, mais cette fois en ce qui concerne le houiller, de l’accident qui sépare les régions minières de Liège et de Herve. En 1912, au cours des recherches préparatoires à la publication d’une étude monographique des Gisements houillers de la Belgique, je fus assez impressionné par le cas exceptionnel du gisement houiller des plateaux de Herve. Alors que dans l’ensemble des bassins de Haine-Sambre-Meuse, l’échelle stratigraphique pré- sente une remarquable unité de constitution, l’assise de Châtelet semblait être anormalement riche au Sud de la jaille des Aguesses. Une seule concession se prêtait, à ce moment, à l’étude de la ques¬ tion. Quelques recherches rapides me portèrent à penser qu’il existait des complications tectoniques ; mais le temps me fit défaut pour pousser plus à fond. L’occupation ennemie empêchant à peu près tout travail de lever de la carte géologique, je me suis partiellement appliqué, durant des dernières années, à la révision de la carte générale des mines, confiée au Service géologique par la loi budgétaire du 31 mai 1914. L’un des principaux problèmes qui réclamait une solution, était évidemment la définition des relations strati- graphiques et tectoniques du gisement houiller des plateaux de Herve avec le bassin de Liège. L’interprétation patriotique¬ ment belge des instructions allemandes, interdisant l’exécution de travaux de recherche, avait d’ailleurs eu pour heureux résultat que trois houillères se trouvèrent bientôt en pleine pénétration dans la zone intéressante. Grâce au bienveillant concours des exploitants, la question fut rapidement solutionnée, tout au moins en principe. A cette heure, quelques détails restent à préciser ; mais, vu l’importance du sujet, on conviendra qu’un exposé sommaire et préliminaire puisse être d’une réelle utilité. * ❖ îH Préalablement, il convient d’indiquer que le raccord des séries stratigraphiques du groupe de Liège aux extrémités du bassin : Seraing, d’une part, Herstal, d’autre part, ne s’établit pas comme l’ont indiqué, dans un sens M. Stainier, en 1905, à l’aide d’une échelle composite, puis M. Fourmarier, en 1906, et dans un autre sens, par un parallélisme des deux séries. Une étude comparative des coupes de Marihaye et d’Abhooz permet de déclarer, principalement sur la base des caractères paléontologiques, que la Grande Veine des Dames (Abhooz) ne représente ni VEstenaye de Seraing, ainsi que M. Stainier l’a admis à la suite de Malherbe, ni la Malgarnie de Seraing, comme l’a indiqué M. Fourmarier. La Grande veine des Dames (Abhooz) n’est autre que Castagnette de Seraing, synonymie proposée par M. Ledouble. — B 85 — L’horizon à Sphenopteris Hoeninghausi, le plus remarquable peut être par sa eonstance dans le bassin de Liège, et eonnu depuis longtemps dans le toit de la Dure Veine de Seraing, se retrouve en effet dans celui de Macy Pouplerouæ, à Wandre et à Cheratte, et de V Espérance, à Abhooz. La suite des horizons fossilifères se poursuit ensuite parallèlement à Wandre, à Cheratte et à Abhooz jusqu’à Estenaye = Mêla (Wandre et Cheratte) = Petite Veine des Dames (Abhooz). La Grande Veine d^Oupeye (Abhooz) se parallélisant finalement à Désirée (Bois d’Avroy et Marihaye), deux couches ont été loca¬ lement exploitées vers l’extrémité orientale du groupe de Liège en dessous de Désirée. Ce sont : Soutenante et Boulotte ou Petite Veine d'Oupeye. Au-dessous de cette dernière, existe, horizon remarquable, une veinette avec toit à faune marine, signalée à Abhooz par M. Stainier et que j’ai reconnue dans la même position à Marihaye (Seraing). * Et maintenant, voici ma conclusion stratigraphique. La série des plateaux de Herve, tant supérieure qu’inférieure à la couche Beaujardin (Hasard), est absolument parallèle à celle du groupe minier de Liège, jusque et y compris l’horizon à faune marine sous Boulotte. Certains caractères paléontologiques et lithologiques des toits immédiats des couches et veinettes de houille présentent certes des variations latérales. Mais ces variations sont progressives. Je me bornerai à signaler ici quelques détails. L’horizon à Sphenopteris Hoeninghausi semble bien se retrouver au toit de Ferdinand ou Emile dans la concession du Hasard. Un schiste légèrement bitumineux à Lepidostrobus et surtout Bothrostrobus Olryi se retrouve sur les plateaux de Herve au toit de Jeanne (Hasard), comme dans toute la vallée de la Meuse au toit de la Veinette de Malgarnie (Marihaye, Wandre, Cheratte, Abhooz, etc.). L’horizon à Gastrioceras carbonarium, si net dans la plus grande partie des plateaux de Herve, se perd sur leur bor¬ dure septentrionale. Il y a passage insensible au faciès à Calamites du toit de Désirée, du Bois d’Avroy. — B 86 — Au-dessous de l’horizon à Gastrioceras carbonarium, deux vei- nettes, dont, la supérieure renferme fréquemment dans son toit un niveau à Lingula. Réunies, ces veine ttes forment vers l’Est une couche exploitée : St-Nicolas (Minerie). Puis la couche Deuxième Miermont avec, à la base du toit, un niveau à Lingula^ suivi d’un niveau à Anthracomya Williams onni. Cet horizon a été signalé par M. Stainier dans les concessions du Bois d’Avroy et des Six Bonniers du groupe de Liège ; je l’ai indiqué à Marihaye dans la même position. C’est encore celui de Boutenante (Oupeye). Viennent ensuite une \einette avec toit souvent fossilifère : Lingula, une seconde veinette avec to^t plus fossilifère encore : Carbonicola robusta et Carbonicola acuta, souvent à test conservé. Ce dernier horizon se retrouve, avec tous ses caractères, au siège du Val-Bencît de la concession du Bois d’Avroy : enfin Douce Veine (Quatre- Jean) ou Xhorré (Minerie), synonyme de Boulotte ; au-dessous de Douce Veine, une veinette encore mal étudiée, et, à la fin des fins, la passée avec toit à faune marine (cépha¬ lopodes et lamellibranches encore indéterminés pour la plupart). Le niveau gréseux, au mur de cette passée, représente, à ma con¬ naissance le point le plus bas de la série stratigraphique actuelle¬ ment reconnue avec certitude dans le gisement houiller des pla¬ teaux de Herve, au Nord, c’est-à-dire en dessous de la faille de St-Hadelin de Ma car. Il est situé à environ 40 m.. du poudingue houiller, d’après les coupes de Marihaye et d’Abhooz. Que sont, dans ces conditions, les couches inférieures à Beau- jardin (Hasard), autres que Deuxième Miermont et Douce Veine, et qui ont été ou sont exploitées sur la bordure septentrionale des plateaux de Herve ? Pas autre chose qu’une double répétition de tout ou partie de la série supérieure. C’est que deux failles de rejet inverse et parallèles à la faille des Aguesses, se poursuivent depuis la vallée de l’Ourthe jusque loin vers l’Est, et flanquent, au Sud, la seule cassure décrite jus¬ qu’ici dans les publications. Le plus méridional de ces deux accidents est cependant amorcé sur la 2® édition de la carte des mines, et a été figuré sous le nom de faille de Trou Souris sur un plan d’ensemble des plateaux de — B 87 — Herve, exposé à Bruxelles, en 1910, par la Direetion teehnique des charbonnages du Hasard. C’est encore lui, qui de façon sché¬ matique et sous l’aspect d’une faille normale, inclinée vers le Nord, a été dessiné par de Macar, en 1881, sous la dénomination de faille de Quatre- Jean, terme qui, en vertu des règles de nomen¬ clature, doit être préféré. Le passage de la faille de Quatre- J eau est actuellement établi dans toutes les coupes sur une longueur de 4 à 5 kilomètres. La seconde faille, que je dénommerai faille de Bellaire, semble avoir été soupçonnée dès 1873, par Malherbe. Malherbe y voyait le prolongement de la faille eifelienne. Mais, sur des indications de Dewalque, Malherbe reporta vers le Nord le tracé de la faille eifelienne, ou plus correctement de la faille des Aguesses. Il convient d’ailleurs de noter que la coupe continue des tra¬ vaux d’Homvent établit à l’évidence les relations et la succession des failles de Quatre-J ean, de Bellaire et des Aguesses, cette der¬ nière étant identifiée d’après les indications de la seconde édition de la carte générale des mines. Faille de Quatre-Jean et faille de Bellaire ont jusqu’ici échappé à la plupart des observateurs, parce que ce sont de plates failles, peu obliques à la stratification, et affectées tant par les allures d’ensemble des massifs voisins, que par les plissements locaux. Le cas n’est pas unique ; mais il était particulièrement décon¬ certant, parce que le passage des failles ne s’y trouve pas souligné par des zones stériles. Les résultats négatifs du sondage de Melen s’expliquent, ainsi que l’avait soupçonné M. Fourmarier, auteur de leur description originale, par le passage de failles, failles de Quatre- J ean, de Bellaire et des Aguesses, provoquant une structure imbriquée et dont les effets se combinent avec le relèvement des ennoyages vers l’Est sous l’influence de Vaire de surélévation ou anticlinal transversal de Moresnet, déjà signalé par de Macar et par Malherbe en 1875. Il est possible et même probable que d’autres accidents, eux aussi parallèles à la faille des Aguesses, lui succèdent vers le Nord à travers la bande stérile. Mais aucun de ces dérangements n’est de grande importance.. De massif en massif, la série stratigra- phique ne présente aucune variation bien tranchée. La teneur en matières volatiles d’une même couche de houille se fait progressi¬ vement plus basse du Sud vers le Nord, de massif en massif. Ni la faille des Aguesses, ni les failles dè Bellaire et de Quatre- Jean ne représentent des branches de la faille eifléienne. Une étude plus approfondie de leurs terminaisons ou prolon¬ gements occidentaux serait certes désirable, afin de dissiper les derniers doutes. Mais les éléments actuellement connus permettent déjà de se faire une conviction nette. * * * Le gisement houiller des plateaux de Herve situé au Nord ou en dessous de la faille de St-Hadelin de Macar, et peut-être de la faille du Tunnel, forme une partie intégrante du gisement de Haine- Samhre-Meuse. Sa constitution strati graphique, identique à celle du groupe de Liège, en témoigne. Il est théoriquement superposé au synclinal de Liège par une série de failles inverses : faille des Aguesses, faille de Bellaire et faille de Quatre- Jean, telles qu'on connaît de part et d'autre de la bande pauvre qui sépare les deux régions minières, c' est-à-dire d'importance médiocre. 2. M. P. Fourmarier donne lecture de la note suivante : Le siluro-cambrien du Brabant a-t-il joué le rôle d’un massif résistant ? PAR p. j^OURMARIER Le siluro-cambrien du Brabant a souvent été regardé comme ayant joué, à l’époque du plissement hercynien, le rôle d’un massif résistant contre lequel sont venus se briser les efforts de compression qui ont donné lieu au ridement de l’Ardenne ; on l’a même désigné sous le nom de « horst du Brabant » et l’on a voulu prouver que des failles le limitent de tous côtés et lui donnent ainsi l’apparence d’un bloc surélevé de l’écorce terrestre. Récemment encore, dans une conférenee faite à la Seetion de Liège de l’Association des Ingénieurs sortis de l’Ecole de Liège, notre savant confrère M. A. Renier a soutenu l’opinion que le massif du Brabant a servi de butoir à la poussée hercynienne ; je me suis élevé contre cette théorie dans les termes suivants : « M. Renier admet que le plissement de la bande houillère de Sambre-Meuse et de tout le bassin de Namur auquel elle appar¬ tient, est dû à la compression contre un massif résistant jouant le rôle de butoir, formé par les terrains aneiens du silurien et du cambrien du Brabant ; eette idée a souvent été émise, non seule¬ ment pour le cas particulier qui nous oecupe, mais aussi pour d’autres massifs analogues. Je ferai remarquer que les terrains anciens du Brabant se continuent sous le bassin de Namur et sous le bassin de Dinant pour reparaître au jour dans les Ardennes ; ils forment le substratum de toute notre série primaire et sont recouverts en discordance de stratifieation par les terrains plus récents du dévonien et du carbonifère ; lorsque eeux-ci ont eommencé à se plisser après le dépôt du houiller, ce substratum était entièrement caehé, enfoui dans la profondeur et n’a pas pu former butoir ; cette idée de massif résistant n’est basée que sur une apparence ; la disposition du massif du Brabant par rapport aux autres terrains est la conséquence et non pas la eause des grands plis qui ont affeeté l’ensemble des terrains pri¬ maires de la Belgique ». Je croyais qu’il suffisait de mettre ainsi la question au point et que M. Renier n’avait employé les expressions de « massif résistant » et de « butoir » que pour former' image et pour indi¬ quer que c’est au voisinage du dôme siluro-eambrien du Brabant que se sont arrêtées les grandes disloeations affectant les terrains primaires du sud de la Belgique. Aussi, ai- je été quelque peu étonné de voir M. Renier maintenir sa manière de voir ; dans la réponse qu’il a faite à mes objeetions, il s’exprime, en effet, comme suit : « M. Fourmarier ne peut admettre que le gisement de la Cam- pine eût éehappé au plissement. Il reste en cela fidèle à une opi¬ nion qu’il a défendue. Pour ma part, je suis resté dans l’indécision jusqu’à ce que le ereusement des avaleresses de Winterslag et d’Eysden et le développement des travaux du premier de ces sièges d’exploitation aient permis de juger de l’état des roches. Or le doute n’est plus possible. Non seulement les roehes me paraissent être moyennement plus tendres que dans les gisements de Haine-Sambre-Meuse mais les glissements en stratifieation sont nuis sauf aux abords des failles très redressées qui découpent la Campine en une série de clavaux : les couches de houille rognent toutes au toit et au mur. )) S’il y a eu plissement en Campine, ce ne fut donc que de façon insignifiante. • )) Le massif du Brabant, de rôle anticlinal, a donc servi de butoir à la poussée hercynienne. )) Une étude du géosynclinal mésozoïque qui s’étend en bordure du bouclier baltique peut d’ailleurs seule fournir l’explication complète du gisement de la Campine, ainsi que je l’ai exposé devant la section de Bruxelles en 1915 ». Dans ces conditions, je me vois obligé de revenir sur la question. La discussion d’un tel sujet d’un intérêt plutôt théorique, ne trouverait pas sa place devant une assemblée d’ingénieurs ; c’est pourquoi je préfère porter la discussion devant la Société géologique de Belgique. Dans quelles conditions une masse de roches peut-elle être considérée comme un butoir, comme un massif suffisamment résistant pour arrêter un effort de poussée sans en subir elle-même les effets ? Dans la solution d’un tel problème, les apparences peuvent être souvent trompeuses parce que nos observations sont forcément incomplètes, portant uniquement sur la surface du sol ou sur une très mince épaisseur de l’écorce terrestre. Une lentille de roche dure intercalée dans des formations plus déformables peut être regardée comme un massif résistant ; tel est le cas, par exemple, pour les massifs de marbre rouge englobés dans les schistes de notre terrain frasnien; à leur contact, on observe parfois des déformations des schistes, des modifica¬ tions dans l’allure du clivage, des glissements qui indiquent que ces lentilles de marbre ont présenté une résistance relative au plissement, bien que participant au mouvement d’ensemble des terrains primaires belges. Tel ne serait pas le cas de l’anticlinal du Brabant dans la pensée de ceux qui veulent y voir un massif résistant ; il s’agirait plutôt d’une sorte de bloe, profondément enraeiné dans l’éeorce terrestre et capable, par ce fait, de rester immuable sous l’action de la poussée hercynienne qui déformait les roches situées au Midi. Je vais essayer de montrer que cette disposition est le résultat d’une simple coïncidence ; le massif du Brabant 'parait avoir formé butoir parce qu’il se trouve précisément à l’endroit où les effets de la poussée hercynienne cessent de se manifester ; le massif lui-même n’a joué aucun rôle actif ; il est m résultat, et no'n pas u'ïie cause. Pour le démontrer, il faut commencer par rétablir la situation dans laquelle se trouvait, immédiatement avant le plissement hercynien, la région occupée aujourd’hui par le massif du Brabant et les régions avoisinantes. Les sondages de la Campine ont montré que les terrains dévo¬ niens et carbonifères s’étendent au Nord du siluro-cambrien et qu’ils se succèdent du Sud vers le Nord, du plus ancien au plus récent, formant des bandes grossièrement parallèles. Une telle disposition nous indique, avec une probabilité très grande, que l’ensemble concordant de ces terrains repose sur le soubassement siluro-cambrien sans qu’il soit nécessaire de faire intervenir de faille au contact de ces deux grandes séries, sans qu’on puisse supposer que les terrains post-siluriens viennent buter contre les dépôts plus anciens. Sur le bord méridional du massif du Brabant, l’observation directe nous est possible en maints endroits : dans la vallée de la Méhaigne, au Nord de Namur, dans la vallée de l’Orneau, dans la région de la Sennette et de la Senne. En tous ces points, les couches du dévonien inclinent faiblement au Sud et il ne fait de doute pour personne que ces couches se prolongeaient bien au Nord de leur extension actuelle avant que l’érosion eût fait sentir ses effets. Leur disposition et leur nature pétrographique ne per¬ mettent pas de croire que ces couches ont jamais buté contre des roches plus anciennes. La disposition actuelle est le fait de l’érosion ; si celle-ci n’était pas intervenue, les diverses assises du dévonien, du calcaire carbonifère et du houiller se prolongeraient par-dessus le siluro- cambrien pour se raccorder à celles de la Campine. S’il n’en avait pas été ainsi, d’arlleurs, on observerait dans la eomposition de ees assises de part et d’autre du massif du Brabant des différenees sensibles de constitution lithologique, ce qui n’est pas le cas. Nous en concluons logiquement, comme nous le disions au début de cet article, que si l’on rétablissait la situation existant avant le plissement hercynien, le massif du Brabant serait recouvert par toute la série des dépôts dévoniens et carbonifériens que l’on voit affleurer au bord Nord du bassin de Namur et qui vont depuis le givetien jusqu’au sommet du houiller. Et ces sédiments s’étendraient d’une façon continue au-dessus du soubassement siluro-oambrien, depuis leurs affleurements actuels du bassin de Namur jusqu’en Campine. Dans ces conditions on ne comprendrait pas qu’au moment de la poussée hercynienne, le massif du Brabant ait pu jouer le rôle d’un massif résistant. Une telle argumentation n’est cependant pas sufflsante. Si nous nous reportons en Angleterre, les petits bassins houillers du Shropshire reposent directement sur le siluro-cambrien prolon¬ geant notre massif du Brabant, sans interposition des terrains inférieurs de la série représentée en Belgique. Il en résulte que, dans cette région, l’anticlinal s’est esquissé pendant le dépôt de la partie inférieure du terrain houiller, et que, pendant cette période continentale, l’érosion a mis à nu le substratum siluro-cambrien sur lequel les sédiments du houiller supérieur se sont déposés. Dans ces conditions, au moment où le plissement hercynien s’est manifesté avec toute son intensité, l’anticlinal était esquissé et pouvait présenter sous la couverture de roches, plus récentes, une protubérance. Toutefois, si l’on rétablit les choses à l’échelle, cette protubérance était si faible que l’on peut douter de son efflcacité pour jouer le rôle d’un obstacle à la poussée. Quoi qu’il en soit, nous n’avons aucune indication sérieuse pour prouver qu’en Belgique la situation était la même qu’en Angleterre, si ce n’est la discordance locale observée au sondage de Chertal (Visé). En présence du doute que peuvent laisser dans l’esprit ces considérations sur la répartition des terrains dévoniens et carbo¬ nifériens d’Angleterre, il convient d’appuyer notre argumentation sur d’autres faits. Si le massif du Brabant avait joué le rôle de butoir, les couches dévoniennes et carbonifères avec lesquelles il est en contact à son bord sud, eussent été refoulées contre lui ; elles se seraient écrasées et nous trouverions des traces des déformations subies ; au lieu de cela, nous trouvons une allure parfaitement régulière. Il existe, il est vrai, quelques failles qui soulignent la bordure du massif du Brabant, telle que la faille de Horion-Hozémont, la faille de Landenne-sur-Meuse ; ces failles sont très redressées (^) et leur mode de production est encore assez , énigmatique ; les couches dévoniennes et carbonifères qu’elles mettent en contact avec le silurien sont très régulières et peu inclinées et leur allure ne diffère pas de celle des mêmes couches reposant en stra¬ tification discordante sur le silurien, là où ces failles n’existent pas. Ces failles ne peuvent donc pas être regardées comme le résultat de l’écrasement du bassin de Namur contre le massif du Brabant ; s’il en était ainsi, les couches dévoniennes seraient écrasées contre ces cassures et seraient affectées de chiffonnages bien marqués. Ces fractures ne sont d’ailleürs pas un fait spécial à la limite superficielle actuelle du massif du Brabant ; on en retrouve d’iden¬ tiques, quoique moins importantes, dans notre bassin houiller. Il reste un autre argument. On sait que les puissants dépôts du dévonien inférieur n’ont pas dépassé ce qui constitue aujourd’hui la bandé silurienne du Condroz et que c’est seulement au dévonien moyen que la région correspondant au bassin de Namur et ensuite à l’anticlinal du Brabant a été envahie par la mer. On sait que, d’une façon générale, l’épaisseur de tous nos dépôts primaires va en augmentant du Nord au Sud, réserve faite toutefois pour le terrain houiller^.dont la puissance totale originelle nous est inconnue, puisqu’il forme le sommet de la série qui a pris part au plissement hercynien. Il semble démontré que l’épaisseur des sédiments du dévonien inférieur va en croissant plus rapidement de la crête silurienne au bord Sud du bassin de Dinant, que ne le font les terrains plus récents que le dévonien moyen, depuis la Campine jusqu’au Sud (1) Les exploitations d’oligiste oolithique ont montré que la faille de Landenne incline vers le nord de 76® environ ; il est vraisemblable qu’il en est de même pour la faille de Horion qui, par son allure et les effets qu’elle produit, ressemble tout à fait à la précédente. de la . Belgique. Si nous rétablissons la situation qui existait dans l’ensemble : bassin de Binant, bassin de Namur, Brabant et Campine, immédiatement avant le plissement, nous obtenons le schéma ci-dessous. Ce schéma montre que la surface de contact entre le siluro-cambrien et les dépôts plus récents présentait, sans aucun doute, une allure en forme de surface à convexité tournée vers le haut. Emplacement Je /a 6e Je Jo C ondnoz L’examen de cette figure suggère l’idée que si le siluro-cambrien doit former butoir contre une poussée venant du Midi, la partie recouverte par le dévonien inférieur, et dont la pente est la plus forte, sera plus capable de jouer ce rôle qu’un point quel¬ conque situé plus au Nord, là où s’amorce aujourd’hui l’anticlinal du Brabant. De ce raisonnement, il résulte que l’arrêt de la poussée aurait dû se produire logiquement au Sud de la bande silurienne du Con- droz et non pas au Nord de celle-ci ; c’est précisément le long de cette bande, ou à son voisinage immédiat, que l’on observe les dislocations les plus importantes des terrains primaires de la Belgique et du Nord de la France. Cet argument nous paraît décisif pour montrer que le massif du Brabant tel que nous le connaissons actuellement n’a pas joué le rôle d’un massif résistant ; il est la conséquence des plisse¬ ments qui se sont propagés au Nord de la grànde zone de refou¬ lement de la crête du Condroz. En réalité, tout ce raisonnement paraîtra peut-être inutile si l’on songe que le siluro-cambrien lui-même a été englobé dans le plissement hercynien; il en est bien ainsi puisque l’on voit ce terrain former la partie axiale des anticlinaux de l’Ardenne, de Givonne, du Condroz aussi bien que l’anticlinal du Brabant. Il est difficile de concevoir qu’une partie de ce même soubassement de nos terrains primaires ait joué le rôle de butoir d’un côté alors que d’autre part il se déplaçait au même titre que les terrains surincombants. Enfin, M. Renier cite en faveur de sa thèse, l’état un peu parti¬ culier des roches houillères qu’il a observées en Campine, dans les avaleresses de Winterslag et d’Eysden. Cet argument n’est pas décisif. Au-delà de la grande zone de dislocation correspondant à la crête du Condroz, les plissements s’atténuent rapidement et deviennent même de larges ondulations aux flancs très faiblement inclinés. Il devait en être ainsi puisque la majeure partie de l’effort de compression s’est dépensée dans les grands chevauchements qui caractérisent le flanc Sud du bassin de Namur. Tout effort de poussée va en s’atténuant et il arrive un moment où ses effets sont nuis. Quoi d’ étonnant alors à ce que le houiller de la Campine ne montre par ces glissements des couches de houille entre leur toit et leur mur, si fréquents dans la bande houillère de Sambre- Meuse ? La raison donnée par M. Renier n’est pas démonstrative ; il ne suffit pas de constater que les roches houillères des puits de Winterslag et d’Eysden sont moins éloignées de leur état originel que les roches houillères de la bande de Sambre-Meuse. J’ai constaté moi-même que les schistes de certains sondages du Hainaut, intéressant la partie supérieure de la formation houillère, sont plus voisins de l’argile dont ils dérivent que la plupart des schistes du bassin houiller de Liège. C’est une question de charge lors du plissement. Si la région située au Nord de l’anticlinal du Brabant avait échappé entièrement aux effets de la poussée, ce ne sont pas seulement quelques schistes houillers qui différeraient des roches de même époque situées au Sud de l’anticlinal ; toutes les roches post-siluriennes montreraient le même phénomène, et l’on trou¬ verait en Campine, non pas des roches semblables à celles qui affleurent dans le bassin de Namur, mais des roches comparables par leur aspect aux formations équivalentes de la plate-forme russe où des roches du cambrien sont encore à l’état de sables et d’argiles. Aussi, croyons-nous pouvoir affirmer que les efforts de plisse¬ ment ne se sont pas arrêtés au bord Sud de l’anticlinal siluro- cambrien du Brabant ; ils se sont propagés, plus au Nord, mais en s’atténuant progressivement. C’est ce que l’on observe en Westphalie où les plis les plus sep¬ tentrionaux du bassin houiller sont situés incontestablement au Nord du prolongement oriental du massif du Brabant. A l’appui de cette communication, M. Lohest rappelle la note qu’il a publiée dans les Annales de la Société, en 1908 : Sur les Conditions de dépôt du terrain houiller en Belgique. 3. M. M. Lohest donne connaissance d’un extrait du compte rendu sommaire de la séance du 6 janvier 1919 de la Société géologique de France, où il est fait allusion aux dégâts commis à l’Université de Liège par l’armée allemande ; contrairement à ce que dit M. Cayeux, qui a certainement été mal renseigné à ce sujet, il convient de faire remarquer que la collection de miné¬ ralogie de l’Université a heureusement échappé à la destruction, parcequ’une partie des locaux a été utilisée comme dépôt de ravi¬ taillement de la population. M. Ch. Fraipont se propose d’écrire une notice sur les dégâts commis par les troupes ennemies dans les divers locaux réservés aux sciences minérales. 4. M. Lohest présente à l’assemblée la notice nécrologique publiée à la mémoire de notre regretté confrère Achille Bertiaux, qui s’était mis avec ardeur à l’étude des questions si complexes de la tectonique du houiller du Hainaut. La séance est levée à midi. DE LA IDE B GÉOLOGIQUE BLa-IQTJE TOME XLII. — 2« LIVRAISON. O Bulletin, feuilles 7 à 9. Mémoires, feuilles 9 à ii. 18 OCTOBRE 1919 LIÈGE IMPRIMERIE H. VAILLANT- CARMANNE 4, Place St-Michel, 4 Prix des publications. Le prix des publications de la Société est établi comme suit : G. Dewalque. Catalogue des ouvrages de géologie, de minéra¬ logie , de paléontologie , ainsi que des cartes géologiques qui se trouvent dans les principales bibliothèques de Belgique . Sur la probabilité de l’existence d’un nouveau bassin houiller au nord de celui de Liège et questions connexes, 4 planches. frs. 10.00 La houille en Campine, i planche. . . . 3.00 Etude géologique des sondages exécutés en Campine et dans les régions avoisinantes, 17 planches . frs. 25.00 Question des eaux alimentaires, 2 planches . . . frs. 5.00 G. Dewalque. Carte tectonique de la Belgique et des provinces voisines ..... . . Annales^ tomes I à V, IX, X, XVII, chacun frs. 2.00 tomes XIII à XVI, chacun frs. 3.00 tomes XI et XII, chacun frs. 5.00 tomes VIII et XVIII, chacun frs. 7.00 tomes VII, XIX à XXII, XXIV, XXVIII, XXIX, XXXI et XXXII, ^lacun frs. iS.oo tomes VI, XXIII, XXV, XXVI, XXVII; 3^ livr. du tome XXX. tomes XXXIII, XXXV, XXXVI et XXXVIII, ■ chacun frs. 20.00 tomes XXX, XXXIV, XXXVII et XXXÏX, chacun frs. 3o.oo tome XL, ^ frs. 40.00 tome XLI, frs. 45.00 Publications Congo ^ années 1911-1912, frs. 10.00 années 1912-1913, frs. 20.00 années 1913-1914, frs. 3o.oo Bibliographie du bassin du Congo, frs. 10.00 Mémoires in-4^, tome I, frs. 3o.oo tome II, frs. II. 00 Les tomes VI, XXIÙ, XXV, XXVII, XXXIV et XXXVII ne seront plus vendus séparément sans Fautorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 25 o/o aux membres de la Société. En outre, certaines livraisons dépareillées pourront être fournies à des prix très réduits à fixer par le Conseil. La question du prolongement méridional du Bassin houiller du Hainaut, (Avec 17 planches — Tiré à 100 exemplaires) IS fx'stxxcs- Ezi xrexxte gfUL Secx‘étai3?iait. — B 97 — Séance extraordinaire du 14 mars 1919 , Présidence de M. J. Cornet, membre du Conseil M. J. HeüpGEN, remplit les fonctions de Secrétaire La séance est> ouverte à 16 heures dans la bibliothèque du laboratoire de géologie de l’Eeole des mines et Faculté polytech¬ nique du Hainaut, à Mons. Le proeès- verbal de la séanee extraordinaire du 14 février est adopté. Correspondance. — M. G. Passau s’exeuse de ne pouvoir assister à la séanee. Présentation de mémoires. — I. M., Racheneur présente un mémoire intitulé : Répartition de la teneur en soufre dans les cou¬ ches du bassin houiller du Couchant de Mons, avec quelques mots à propos du phosphore rencontré dans le charbon. II. M. E. Richet présente un mémoire ayant pour titre : Obser¬ vations sur les Couches du Lualaba dans la vallée de la Lovoï. Communications. — I. M. Racheneur expose la teneur du mé¬ moire eité ci-dessus. Cette eommunieation est suivie d’un éehange de vues entre l’auteur et plusieurs confrères. II. Il est donné eonnaisSanee de deux notes envoyées par M. G. Passau : 1® Découverte d’un gîte fossilifère au Kwango {Congo belge). 2® Note sur la constitution géologique de Vile Kwidjwi {Lac Kivu), Congo belge. Ces deux notes seront insérées dans les Publications spéciales relatives au Congo belge et aux régions voisines. III. M. E. Richet résume le mémoire cité plus haut, en s’ap- ANN. soc. GÉOL. DE BEI.G., T. XLII. BULL. 7. puyant de cartes et de coupes de sondages, ainsi que d’échantil¬ lons de carottes. M. J. Cornet fait remarquer qu’un des résultats des reeherches de M. Richet est de démontrer à l’évidence la superposition des couches du Lubilache sur les couches du Lualaba. IV. M. J. Cornet expose l’état actuel de nos connaissances sur Le Montien supérieur, laeustre, des environs de Mons. La séance est levée à 18 heures. B 99 - Séance ordinaire du 16 mars 1919 Présidence de M. Max LOHEST, président La séance est ouverte à 10 heures et demie. Approbation du procès-verbal. — Le proeès- verbal de la séance du 16 février dernier est approuvé. Décès. — Le Président informe l’Assemblée de ce que, depuis la dernière séance, la Société a appris le déeès de quatre de ses membres effectifs : MM. Charneux, D’Haenen, Quoirez, et Jos. Robert, et d’un membre correspondant : M. Struver Giovanni. {Condoléances). Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité, MM. : De Schepper, major du génie, à Graville (près Le Havre, France), présenté par MM. Loppens et Fourmarier, DE Caux, Jean, directeur des travaux des eharbonnages du Bois d’Avroy, à Liège, présenté par MM. Bogaert et Lohest. Delsemme, Toussaint, direeteur-gérant des charbonnages de Cowette-Ruffin, à Beyne-Heusay, présenté par MM. M. Ledent et Ed. Lhoest. Présentation de membres. — Le Président annonce la présen¬ tation de onze membres effectifs. Correspondance. — M. Stainier remercie la Société de l’avoir élu vice-président ; MM. Cryns, Goffart et Liben remereient de leur admission au nombre des membres effectifs. M. L. Dejardin remercie pour les félicitations qui lui ont été adressées à la dernière séance. MM. Buttgenbach, Brien, Lespineux, Massin et Stévart font excuser leur absence à la séance. B 100 — La Société belge d’études géologiques et archéologiques « Les chercheurs de la Wallonie » fait part du décès de son président M. P.- J. Dcnceel. {Condoléances). Séances avril. — A cause des fêtes de Pâques, la prochaine séance ordinaire aura lieu le 13 avril ; la séanee extraordinaire de Mons reste fixée au 18 avril. Ouvrages ojjerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des remerciements sont votés aux donateurs. Publications. — Parmi les derniers fascicules des publications de la Soeiété, se trouve la « Bibliographie du bassin du Congo », dressée par M. J. Cornet. Le Président attire l’attention des mem¬ bres présents sur l’importance eonsidérable que présente ce travail pour tous ceux qui s’intéressent à notre eolonie ; il leur rendra des services inappréciables. Rapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. P. Four- marier, M. Lohest et G. Lespineux sur le travail de M. R. An- thoine : « Observations sur le bord nord du bassin de Dinant entre les méridiens d’Acoz et de Binche ». Conformément aux conelusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne la publieation de ee travail dans les mémoires avec la carte et les figures qui l’accompagnent ; elle ordonne aussi l’im¬ pression des rapports. Pli cacheté. — Don Grégoire Fournier a autorisé M. Buttgen- bach à retirer le pli eacheté déposé par lui le 16 juin 1904 et à en donner connaissanee à la Soeiété géologique. Ce pli est ouvert en séance ; il renferme la note suivante : Abbaye de Maredsous (station Denée-Maredsous), lé 16 juin 1904. Je erois pouvoir être assuré que le marbre noir de Denée m’a fourni une série assez considérable de crustaeés fossiles, (euryp- terus ou plutôt un genre voisin peut-être nouveau (Pterygotus ??) — B 301 Désirant avoir le temps pour les étudier davantage, je dépose ce pli, afin de m’assurer la priorité de la découverte. A l’heure présente, j’en possède 13 spécimens plus ou moins complets, la plupart avec leurs contre-empreintes. Don Grégoire Fournier. M. Four marier. A ce que m’a dit M. Buttgenbach, Messieurs Barrois et Leriche ont vu les échantillons dont il s’agit et ont con¬ firmé les déterminations de don Grégoire Fournier. M. Ch. Fraipont, A la suite des expériences que j’ai faites à ^ la Station zoologique de Naples, je crois pouvoir affirmer que certaines empreintes du marbre noir de Dinant sont des traces laissées par des crustacés sur la vase calcaire du fond de l’Océan. Communications. — M. E. Humblet donne lecture de la note suivante : Vues d’ensemble sur les caractères stratigraphiques de la partie inférieure de i’assise de Charleroi dans le bassin houiiler de Liège, PAR jduMBLET Ayant poursuivi pendant ]:)lus de dix années les études que M. A. Renier avait amorcées sur la stratigraphie de la région (^). j’ai pu dessiner l’échelle stratigraphique moyenne de la série Poudingue-Désirée-Stenaye-Cor-Betbon de la concession de Mari- haye. J’ai eu l’occasion de comparer en détail la série Stenaye- Cor à la série parallèle de la concession de Belle-Vue et Bien -Venue à Herstal, distante d’environ onze kilomètres en direction de mon premier centre d’étude, et d’y ajouter quelques recherches sur des concessions minières voisines de celle de Belle- Vue et Bien- Venue. (‘) Cf. A. Renier. Echelle stratigraphique du bassin de Seraing. Ann. Soc. géol. de Belg. t. XXXVIII, iQio, jip. B 29G-298; Bull. Soc. belge géolog., t. XXV, Bull. y pp. 254-266 B 102 Malgré la distance séparant les deux concessions, et encore, dans chacune d’elles, malgré l’existence de failles importantes, les caractères lithologiques et paléontologiques de la série stratigra- phique présentent une constance remarquable. Les gisements de Marihaye et de Belle-Vue et Bien- Venue se prolongent en direetion au sud de la faille de Seraing. Les diffé¬ rences stratigraphiques entre les deux extrémités étudiées ne sont guère plus importantes que celles constatées dans une même coneession entre des étages différent^. Elles n’ont rien d’essentiel. Nous avons retrouvé à Herstal la plupart des horizons fossili¬ fères du bassin de Seraing. Nous basant sur la constance de ces caraetères, nous avons tenté de raccorder les diverses éehelles stratigraphiques. La planche jointe à cette note synthétise nos conclusions. Nous avons distingué deux groupes : Marihaye, Belle-Vue et Bien-Venue, Violette, au sud de la faille de Seraing. 2® Bonne-Espérance, Petite-Bacnure, Patience-Beau jonc au nord. Seules, les échelles stratigraphiques des deux premières conces¬ sions ont pu être étudiées en détail. Nous renvoyons à ces études pour l’examen des caractères des stampes. Pour établir ce raccord, nous avons utilisé les earactères litho¬ logiques et paléontologiques des stampes ; ees derniers ne sont d’ailleurs pris que comme une expression spéciale du caractère lithologique, plus aisément reconnaissable. Ce caractère est d’ail¬ leurs sujet à des variations, surtout si la distance se fait très grande. D’où la néeessité qu’il y aurait de procéder de proche en proche. Un seul raccord ne peut, en général, être considéré comme jibso- lumpnt démonstratif. Il nous faudra relier entre elles les séries stratigraphiques au plus grand nombre possible de niveaux. Les stampes intermédiaires devront d’ailleurs présenter une certaine similitude, encore que, comme il vient d’être dit, on doive s’atten¬ dre à certaines variations. Premier raccord principal. — Nous avons pris comme pre¬ mier horizon la couche Dure- Veine de Seraing. Cette base de rac¬ cord est à peu près générale. Elle ne s’impose cependant pas immé¬ diatement bien évidente pour la série de Patienee-Beaujonc, tout au moins dans l’état actuel des explorations. Bonne-Espérance à Herstal 'Xt "Douce^ùte die, -a - _ Petite-Bacnure à Herstal y,Ze,uL/x- -Cou-ôo J)oux.ctCè. KoulæLa Vî(/i\Æ ^SM-»/|'vàa/LcA.AÆe 'SfeXm^ I'tv|e/X/L«wt,e î c/tXX-Cj/w.Æ _ ow^/svee^ I) -e^e-e^ QtxxytuLa -^Itun-e. ‘hx^ % Echelle approximative : '- CU^^aXkA-'IbLeLi 5 . ■ 6 y?8_. 'jfîÂ. Æ-^o_ r^é^ruOL££a. Petite-Bacnure à Herstal L^/nee/i ' ^9yir^ ?. Y?< ^ MoucfXk^C^aufca Ç - <^_(.'E»p.éM/nce Bonne-Espérance à Herstal 'KoiA.qe. ■ Vtiy - C^cuAe Çf’X.ayn.oLi.lfàiM^ l'éo^jLç f(yrui^ . ^vy^- ÎL/tCXÆf^ucC - ^ 33tt.rtûôo rcÆiXi vé VTVt «i»-’ 3?. cit. Cf. H. Dei/i’enre. Kecliei’clies sur la stratigra])liie etc., Ann. Soc. géol. de Bclg, B 109 — Au toit de la veinette sous Piraquet à Bonne-Espérance, nous avons trouvé dans un schiste noir surmontant un grès, à la base Anthracomia minima et quelques décimètres pluh haut, des débris de grandes coquilles pyritisées de Carbonicola. Dans la série Stenaye-Houlleuæ, la seule entièrement découverte en ce moment à Belle-Vue et Bien-Venue, nous comptons à Seraing 38 couches et veinettes, à Herstal 34; 11 sont exploitables à Seraing, 9 ou 10 à Herstal. Une couche exploitable à Herstal ne l’est pas à Seraing, 2 couches sont exploitées à Seraing seulement. La disparition de couches et veinettes et la différence dans les caractère^' d’exploitabilité sont causées par la fusion de veinettes ou la division de couches en plusieurs lits. Ce phénomène est d’ailleurs très fréquent dans l’étendue d’une même concession et plus particulièrement dans la série comprise entre Délyée Veine et Wicha, où les couches exploitées se présen¬ tent presque toujours en plusieurs sillons. Seraing, novembre 1917. 2° M. E. Humblet, en son nom et en celui de M. G. Massart, fait la communication suivante : Contribution à l’Etude de la faille de Seraing PAR p. jdUMBLET ET p. JVlASSAqT La faille de Seraing et la faille Marie, souvent considérée comme seconde branche de la faille de Seraing, sont de loin les accidents tectoniques les plus importants du bassin houiller de Seraing. 11 est courant de donner comme preuves de leur importance non seulement l’ampleur de leur rejet, mais encore leur caractère de faille à remplissage et enfin les différences de constitution stratigraphique des massifs qu’elles séparent (i). (\' Cf. O. LEDOUBiiE. Notice sur la constitution du bassin houiller de Liège, Congrès International des mines, etc., Liège, 1905, et P. FOURMARIER. Texte ex])licatif du levé géologique de la planchette de Seraing (1910). — B IIO Fig. 1. — Echelle 1 : 2000. — B III Grâce à une connaissance préalable et approfondie de réehelle stratigraphique, nous avons à la demande de M. Renier, pour le service de la carte des mines, relevé une série de coupes de la région occidentale du bassin de Seraing dans la concession de Marihaye : nous avons ainsi constaté plusieurs faits nouveaux que nous croyons intéressant de consigner. Dans toute l’étendue de la concession, des exploitations ont été poursuivies au sud de la faille de Seraing, entre la faille de Seraing et la faille Marie, enfin au nord de la faille Marie. Ces divers groupes d’exploitation sont reliés entre eux par un certain nombre de travers-bancs et encore les puits du siège Vieille-Marihaye. L’étude détaillée de deux séries de ces travers-bancs, complétée par un levé sommaire du puits P. D., nous permet de tracer deux coupes en travers du gisement, l’une à peu près dans la méri¬ dienne du puits n® 1 du siège Vieille-Marihaye (figure 1), l’autre f- ' • ^ >t,ytU . • Fig. 2. — Echelle 1 : 2000. B II2 à peu près normale à la direetion générale du gisement, à environ 300 m. à l’ouest du même puits (fig. 2). Seule, la description banc par banc des coupes des galeries et puits, pourrait fournir la justification des synonymies indiquées sur nos tracés, et par voie de conséquence, de la position des cas¬ sures et des failles. Nous estimons cependant qu’il n’y a guère intérêt à reproduire ici cette longue suite de détails. De l’ensemble de ces faits décoident les conclusions suivantes : a) faille de seraing. C’est une faille longitudinale, normale, inclinée au sud et d’allure très redressée (60^ d’inclinaison). 2^ Faille sans remplissage. Dans les coupes, elle a l’aspect d’un • simple joint glissé. Mais faille précédée de deux cassures acces¬ soires, d’allure parallèle et de même effet et de petites cassures- peu importantes. 3° A examiner l’ampleur du rejet, les deux premières cassures sont en effet peu conséquentes : la première a un rejet d’environ 20 mètres ; la seconde, plus septentrionale, 55 mètres. La cassure à laquelle il convient d’appliquer la dénomination de faille de Seraing a, au contraire, un rejet apparent de 500 mètres dans la méridienne du puits de Vieille-Marihaye. A 600 mètres à l’est, il ne serait plus que de 150 à 200 mètres. De part et d’autre de la faille de Seraing, les caractères litholo¬ giques des couches de houille et des strates sont sensiblement les mêmes. Dans toute l’étendue de la concession, la direction de la faille de Seraing est sensiblement rectiligne et orientée O. S. O.- E. N. E. b) faille marie. Faille longitudinale, normale, inclinée au sud, très redressée dans les régions supérieures du gisement jusque la profondeur d’environ 500, mètres où son inclinaison est de 70®, puis s’apla¬ tissant progressivement ; entre les niveausf de 700 et 790 mètres elle a environ 35^. 2® Faille sans remplissage. — B Il3 — 3® Rejet apparent ; environ 300 mètres suivant le, plan de faille à la fig. 2 ; il diminuerait aussi vers Test. Les caractères stratigraphiques des séries Nord et Sud de la faille Marie sont sensiblement différents. Au nord, on a les cou¬ ches de la rive gauche de la Meuse, décrites par M. Stainier (^); au sud, ce sont les couches de Seraing. De plus, la direction générale des strates, qui au sud est sensiblement E.-W., se rap¬ proche au nord de la direction N.-O.^ — S.-E. 4° A l’ouest et aux environs du plan de la fig. 2, l’allure de la faille Marie est sensiblement parallèle à celle de la faille de Seraing. Elle s’incline alors progressivement vers le N.-E. de telle sorte que le massif compris entre la faille Marie et la faille de Seraing augmente d’importance vers l’est jusqu’à un point situé en dehors de notre champ d’étude. Dans la concession Cockerill, elle serait plus redressée encore avec inclinaison vers le nord C) FAILLE ACCESSOIRE entre la faille de Seraing et la faille Marie. Faille longitudinale de rejet inverse et très faiblement inclinée vers le sud. 2^ Rejet apparent d’environ 40 mètres sans modification des caractères stratigraphiques. 30 Allure longitudinale plus ou moins parallèle à celle de la faille Marie, mais présentant des irrégularités encore mal définies. d) RELATION DES FAILLES ENTRE ELLES. De l’examen des coupes, il résulte que, seule, la faille acces¬ soire paraît être cisaillée par la faille de Seraing. 20 Les relations de la faille Marie et de la faille de Seraing sont encore imprécises. Ces deux cassures semblent se rencontrer en profondeur. D’après le 1^ ci-dessus, il y aurait probabilité de voir la faille Marie rejetée par la faille de Seraing, mais l’âge relatif des deux cassures ne pourrait se déterminer que par des levés plus serrés permettant de suivre le point de rencontre des deux failles (b Cf. X. Stainier. Stratigrajihie du bassin hbuiller de Liège. Bull. Soc. belge de géologie., t. XIX (iQoS). (^) Cf. Ledouble. Op. cit. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLI. BULIi., 8. — B Il4 — et leur prolongement en profondeur, ou encore en suivant l’arête d’intersection qui monte sensiblement vers l’ouest. Seraing, février 1919. 30 M. Four marier expose le contenu de la note suivante : Observations sur les poudingues du terrain houiller de Liège PAR P, j^'OURMARIER Le nom de poudingue houiller est généralement réservé à un niveau de sédiments arénacés plus ou moins grossiers, de dévelop¬ pement fort variable qui couronne l’étage inférieur de notre terrain houiller. C’est à Adolphe Firket que revient le mérite d’avoir fixé la position exacte de ce niveau déjà reconnu par Dumont ; le pou¬ dingue houiller se trouve à environ 135 à 175 mètres au-dessus du calcaire carbonifère, dans la région d’Andenne, où il a été étudié tout d’abord. Le nom de poudingue est assez impropre pour désigner l’en¬ semble de la formation ; celle-ci se compose essentiellement de grès plus ou moins grossier et le poudingue proprement dit ne s’y rencontre qu’en un banc de peu d’épaisseur (0”^20 à 0J^50, exceptionnellement 1 mètre); localement, il existe un second banc présentant des caractères identiques. Il eût donc été plus rationnel d’employer la désignation de grès grossier d’Andenne plutôt que celle de poudingue houiller, d’autant plus que les caractères du dépôt sont très variables ; non seulement le poudingue n’existe pas partout, mais le grès lui-même est parfois très réduit en puis¬ sance, et ses caractères habituels sont alors si atténués qu’il peut passer tout a fait inaperçu. Le poudingue houiller a été reconnu dans le Hainaut, comme dans la province de Liège. Dans le bassin de Charleroi, d’après les travaux de M. Stainier, il se place à 450 mètres au-dessus du calcaire carbonifère, et dans le bassin de Liège (rive gauche de la Meuse), d’après les recherches du même auteur, il se trouve à 225 mètres au-dessus du même horizon. — B Il5 — Le grès grossier d’Andenne est formé de grains de qaartz blanc et de grains peu roulés de phtanite noir ; ü renferme en outre des grains de feldspath kaolinisés et quelques paillettes de mica. Le poudingue est composé des mêmes éléments, à sa\ oir des cailloux pisaires de quartz blanc et de phtanite noir, ces derniers souvent peu roulés, réunis par un grès grossier ; ces galets sont ordinaire¬ ment accompagnés de débris végétaux et de nodules plus ou moins volumineux de sidérose qui, par altération aux affleurements, donnent à la roche une structure celluleuse. La présence de grains de phtanite est l’un des principaux carac¬ tères permettant de distinguer le grès d’Andenne des grès grossiers dn terrain houiller, avec lesquels il pourrait être confondu. Ce caractère est toutefois loin d’être absolu, comme je Vais le montrer. Des roches poudinguiformes ont été signalées à diverses reprises dans le bassin houiller de Liège. En 1878, Adolphe Firket a pré¬ senté à la Société géologique des échantillons d’une roche conglo- rqératique trouvée au charbonnage des Six-Bonniers (puits St- Léonard), dans un travers banc au niveau de 93 mètres ; Firket l’a décrite comme suit (^) : (( Cette roche est essentiellement composée de grains de quartz blanc dont le volume atteint celui d’un pois, mais est généralement plus faible, et de cailloux arrondis ainsi que de plaquettes de dimensions beiaucoup plus fortes de sidérite lithoïde de couleur noire. Les divers éléments sont réunis par une pâte qui paraît principalement formée de petits grains de quartz réunis par de la sidérite. » Cette roche a plusieurs mètres de puissance ; elle se trouve à 6 mètres au-dessus du toit de Délyée Veine ; mais le banc paraît tout à fait local et sa présence n’a pas été signalée en d’autres points de la concession. Notre confrère, M. V. Firket, a présenté à la réunion du 20 no¬ vembre 1910 de la Société géologique, divers échantillons de roches conglomératiques à petits éléments provenant d’autres niveaux, mais qui ne peuvent être confondus avec le poudingue qui accompagne le grès grossier d’Andenne ; ces roches, comme (b Ann. Soc. géol. de Belg.., t. V., p. cxxxix. — B Il6 — celle des Six-Bonniers, diffèrent du « poudingue houiller », par l’absence de eailloux de" phtanite. En 1915, j’ai déeouvert à Cointe, sur l’éminence boisée eom- prise entre le boulevard de Cointe et le boulevard Montefiore, d’assez nombreux fragments d’une roche grossière rappelant absolument le poudingue houiller des environs d’Andenne. Comme eelui-ei, elle est formée prineipalement de grains de quartz blane et de petits cailloux subanguleux de phtanite noir ; certains échantillons sont remplis de nodules volumineux de sidérose ; d’autres renferment de gros fragments de végétaux ; au même endroit, on observe des fragments de grès grossier feldspathique. A première vue, j’avais assimilé ces éehantillons au poudingue houiller d’Andenue ; il était cependant difficile d’expliquer leur présence en eet endroit. Leur gisement se trouve sur un point eulminant, ils ne peuvent done pas être éboulés du voisinage. L’anticlinal de Cointe, prolongeant la selle de la Chartreuse, passe non loin de là ; encore est-il trop au Sud, et d’ailleurs l’érosiou n’a pas été suffisante pour faire affleurer le niveau du grès d’Andenne à cette altitude. J’avais envisagé l’hypothèse d’un lambeau de poussée dont serait formé précisément le sommet du monticule, lambeau de poussée se rattaehant au grand charriage qui limite au sud le bassin houiller de Liège et dont l’érosion n’aurait laissé subsister que des débris. L’observation des roehes en place dans une tran¬ chée pratiquée pour les égouts le long du boulevard de Cointe, l’examen des quelques affleurements visibles au voisinage de l’endroit où se rencontrent le poudingue m’avaient eonvaincu que, s’il y a un lambeau de poussée, il doit être réduit aux quelques bloes reneontrés à la surfaee du sol. En effet, les roches en plaee dessinent une selle emboîtant assez exaetement le pli reconnu dans les travaux du charbonnage du Bois-d’Avroy, préeisément sous l’éminenee dont il s’agit. J’ai demandé alors à notre eonfrère M. Tillemans, à eette époque dii ecteur des travaux des charbonnages du Bois d’Avroy, de bien vouloir entreprendre des reeherehes dans la région correspondante de sa eoneession pour voir s’il n’y existerait pas de roche conglo mératique analogue à eelles observées en surface. Ses reeherehes furent négatives. — B II7 — La coupe du Bois-d’Avroy montre qu’à l’endroit considéré doivent affleurer les terrains avoisinant immédiatement la couche Délyée Veine. Or, je viens de rappeler que c’est à quelques mètres dans le toit de cette dernière qu’un niveau local de poudingue fut découvert au charbonnage des Six-Bonniers par Ad. Firket. Je me demande si le poudingue de Cointe ne serait pas l’équivalent de ce dernier, très localisé également et prenant un faciès tout fait identique à celui du poudingue houiller type des environs d’Andenne. L’existence, dans le bassin de Liège, de plusieurs niveaux de * roches conglomératiques identiques me paraît eonfirmée par une autre découverte que j’ai faite en 1917, au siège Hena du charbonnage de la Nouvelle-Montagne. Dans les plateures du nord, à quelques mètres sous la couche Lurta}', se trouve un niveau assez épais» de grès grossier, très dur ; à la partie inférieure de ce grès, i’ai rencontré un banc de poudingue pisaire, formé de cailloux de quartz blanc et de phtanite noir, e’est-à-dire une eomposition identique à celle du poudingue d’Andenne. Ce poudingue, situé sous la eouehe Lurtay, affleure au nord de la commune de Gleixhe, sur la rive gauehe du ruisseau des Awirs, où il est exploité pour l’empierrement des routes ; l’état des affleurements ne permet pas de juger de l’épaisseur qu’il atteint en cet endroit ; elle semble être assez considérable. La position de la couche Lurtay est bien déterminée ; cette veine correspond à la Désirée du bassin de Seraing ; or, cette eouehe se trouve à environ 175 mètres au-dessus du grès d’An¬ denne ; le niveau de poudingue du Héna ne peut donc être con¬ fondu auec le eonglomérat subordonné à ee grès. Ce niveau de roche congloméi’atique sous Lurtay doit avoir une extension très restreinte ; dans les charbonnages situés à l’est de la Nouvelle-Montagne et qui ont traversé le faisceau de Lurtay, je n’en ai trouvé aucune trace. Il résulte de ce qui précède que ce serait une erreur de croire que le « poudingue houiller » constitue un horizon d’une valeur indiscutable, même lorsqu’il se présente avec ses caractères les plus typiques ; il y a en réalité plusieurs niveaux pouvant prendre un aspeet identique. L’étude du bassin de Mons avait déjà attiré l’attention des géologues sur cette question. M. J. Cornet avait signalé la présence d’un conglomérat rap- pelant absolument le « poudingue houiller (H 1 c) » et qui avait été tout d’abord confondu avec lui ; des recherches ultérieures ont montré qu’il s’agit d’un niveau bien supérieur. Ces conclusions ne doivent pas nous étonner puisque dans le bassin d’Eschweiler, on connaît plusieurs niveaux de poudingue ^jDien autrement caractérisés que ceux des bassins belges. Le phé¬ nomène qui a amené le dépôt de roches conglomératiques s’est donc répété plusieurs fois ; il n’y a rien d’étonnant à ce que des effets analogues, quoique atténués, se soient manifestés également dans le bassin plus septentrional de la province de Liège. La séance est levée à midi. — B II9 — Séance ordinaire du 13 avril 1919 Présidence de M. Max LOHEST, président. La séance est ouverte à 10 heures et demie. Approbation du procès-verbal, — Le procès-verbal de la séance du 16 mars dernier est approuvé. Distinctions honorifiques. — Le Président se fait l’interprète de l’Assemblée en félicitant M. A. Pépin, nommé inspecteur jvénéral des mines, et MM. Delruelle et Firket, promus au grade d’ingénieur en chef des mines. Décès. — Le Président informe l’Assemblée du décès de trois membres effectifs : MM. Ph. Banneux, F. Reuliaux et Emile Turlot, et d’un membre honoraire, M. Grand-Eury. {Condoléances.) Admission de jnembres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité MM. : SÉPüLCHRE, Michel, ingénieur aux charbonnages de la Concorde, à Jemeppe-sur-Meuse, présenté par MM. J. Halbart et P. Four- marier. ' Van Peborgh, J., étudiant, 37, avenue de la Cascade, à Bru¬ xelles, présenté par MM. H. Buttgenbach et P. Fourmarier. Bellière, Marcel, élève-ingénieur, 12, rue du Jardin Bota¬ nique, à liiége, présenté par MM. Lohest et Fourmarier. Pang-han-Tchang, 19, rue de Huy, à Liège, présenté par MM. Martens et R. Anthoine. Turlot, Albert, agent général des Charbonnages du Nord de Charleroi, à Courcelles, présenté par MM. J. Vrancken et S. Mathieu. Claus, Fernand, ingénieur aux Charbonnages du Nord de Charleroi, à Souvret, présenté par MM. J. Vrancken et S. Mathieu. Repstock, René, ingénieur aux Charbonnages du Nord de Charleroi, à Souvret, présenté par les mêmes. Pâté, Optât, directeur général du Comité spécial du Katanga^ à Elisabethville, Katanga (Congo belge), présenté par MM. J. Cornet et Maurice Robert. B 120 Heymans, Henry, ingénienr-directeur des travaux de la firme Travaux miniers E. Lemoine, 83, rue de la Poterie, à Mous, présenté par MM. J. Cornet et Anciaux. Franquet, Jules, ingénieur-directeur des travaux de la Com¬ pagnie des Charbonnages Belges (Agrappe), rue des Martyrs, à La Bouverie près Mons, présenté par MM. J. Cornet et Racheneur. Delforge, Jules, docteur en sciences, rue Dagnelies, à Char- leroi, présenté par MM. R. Anthoine et J. Dubois. Présentation de membres efjectijs. ■ — Le Président annonce la présentation de trois membres eftectifs. Présentation de membres honoraires et correspondants. — Le Président fait part de la présentation par le Conseil de 18 mem¬ bres honoraires, que l’Assemblée aura à élire à la prochaine séance; il annonce la présentation de 13 membres correspondants. Correspond aiice. — MM. Buttgenbach, Jean de Dorlodot et Massin, s’excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. de Caux remercie la Société de l’avoir admis au nombre des membres effectifs. Ouvrages offerts. — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau ; des rernercîments sont votés aux donateurs. Rapports, - — Il est donné lecture des rapports de MM. M. Lohest, C. Fraipont et P. Fourmarier, sur le travail de M. Lorié : Le diluvium ancien de la Belgique et du Nord de la France. Conformé¬ ment aux conclusions des rapporteurs, l’Assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les Mémoires ; elle ordonne égale¬ ment l’impression des rapports. Communications. — I. M. P. Fourmarier donne connaissance de la note suivante : B I2I Le Lambeau de poussée de Kinkempois PAR . P. POURMARIER Le promontoire qui s’élève entre la Meuse et FOurthe, près d’Angleur, est remarquable par la complexité de sa structure géologique. A cet endroit, le tracé de faille eifelienne se présente sous forme d’une ligne en S, et son passage est jalonné par plusieurs lambeaux de poussée dont les deux plus importants sont celui de Streupas à l’est et celui de Kinkempois à l’ouest. C’est de la structure de ce dernier que je vais m’occuper dans cette note. Par suite de circonstances particulièrement favorables, j’ai pu, , en effet, étudier ce lambeau plus complètement qu’on ne l’avait fait jusqu’ici. Je commencerai par exposer mes observations suivant l’axe de l’étroite crête comprise entre le sentier qui va, à travers bois, de Kinkempois au Sart-Tilman et que les promeneurs connaissent sous le nom d’allée des Soupirs, et le petit ruisseau qui coule dans une vallée étroite et profonde à quelque cent mètres à l’est de ce sentier. A l’extrémité nord de eette crête, on voit affleurer des schistes siliceux avec bancs minces de psammite de teinté verdâtre que l’on doit rapporter indiseutablement au Famennien inférieur, soit à l’assise d’Esneux, soit plus exactement aux roches qui forment la transition entre cette assise et les sehistes de la Famenne, qui lui sont immédiatement inférieurs. Ces schistes sont en couches redressées, mais sont affeetés de nombreux petits chiffonnages marqués par une succession de petits dressants et de petites plateures qui ont pour effet de donner à cette formation une exten¬ sion supei fieielle relativement grande par rapport à sa puissance. Au sud, affleurent les schistes verdâtres, un peu siliceux et micacés dans lesquels est intercalée une couche peu puissante d’oîigiste oolithique dont la trace se marque assez nettement à la surfaee du sol par une traînée rougeâtre et dont on trouve des débris dans le talus de l’allée des Soupirs ; cette eouche d’oligiste est surmontée par une zone de grès à laquelle correspond sur la crête un point culminant ; ce niveau gréseux correspond exacte¬ ment à eelui que nous avons signalé au même niveau stratigra- phique dans la vallée de FOurthe. B 122 En poursuivant la coupe vers le sud, on arrive bientôt à une excavation profonde correspondant à une ancienne, carrière ; on y a exploité un calcaire plus ou moins argileux, bleu foncé, veiné de blanc, stratifié en bancs épais et renfermant de nombreux Acervuldria ; ce caleaire appartient ineontestablement à l’étage frasnien ; son épaisseur est de 14 mètres environ. Au nord de l’excavation, on voit un peu de schiste calcareux alternant avec H2 liouiller supérieur Hi id. inférieur c.c. calcaire carbonifère Fai Famennien inférieur O. Oligiste oolithique Fr. Frasnien Cb, Coblencieii Echelle i : 20 000 * des bancs minces de calcaire argileux qui doivent être rangé» dans le même étage dont ils forment la partie tout à fait supé¬ rieure. Les bancs de calcaire sont dirigrés N.-ôô^-W. et inelinent au sud-ouest de 55 degrés ; ils sont donc renversés ; cette allure — B 123 — du calcaire concorde avec celle observée dans les assises plus ré¬ centes affleurant directement au nord. Au sud de ce premier niveau de calcaire, on observe d’abord des calschistes assez compacts dont les bancs supérieurs renfer¬ ment notamment : Spirifer Verneuili, Productus subaculeatus, ce qui permet de les ranger dans le frasnien. Viennent ensuite des caleaires très impurs argileux avec Acervularia, et enfin la paroi Sud de l’excavation est formée par des schistes foncés, très disloqués avec bancs minces gréseux, lenticulaires et bancs minces de macigno, dans lesquels je n’ai pas trouvé de fossiles. D’après leur nature lithologique, on serait porté à les considérer comme givetiens par comparaison avec ce que l’on observe sous le calcaire frasnien des environs de Tilff. Un peu plus au sud affleurent les grès du coblencien, de sorte que le passage de la faille eifelienne coupant au Sud le lambeau de Kinkempois est déterminé avec une grande précision. Depuis l’extrémité nord de la crête jusqu’au passage de la faille eifelienne, on observe done sur la rive gauche du ruisseau de Kinkempois la succession normale des couehes depuis la base de l’assise d’Esneux jusques et y compris le fraSnien. Cependant, lorsqu’on suit l’allée des Soupirs, on observe des faits qui sont en contradiction avec l’allure des couches telle que je viens de l’indiquer. Dans le sentier même, à 40 mètres environ au sud de l’affleure¬ ment de l’oligiste ooUthique, on voit affleurer du calcaire analogue à celui du niveau supérieur de la carrière ; mais la direction des banes est tout à fait différente de celle que l’on observe dans cette excavation ; on mesure en effet : = N 60 à 650 E. ; i = 490 SE. Sur ces bancs, reposent des schistes calcareux avec bancs minces de calcaire argileux, que l’on voit dans le talus du chemin. Ces bancs se prolongent vers le N.-E. et on les observe encore à une vingtaine de mètres au sud de la couehe d’oligiste ; ils semblent donc buter contre les roches qui forment la crête dont la consti¬ tution a été décrite ci-dessus. — B 124 — Je conclus de ces observations que les calcaires qui affleurent dans l’allée des Soupirs et un peu en contre-bas de celle-ci et les schistes qui les surmontent en concordance constituent un petit lambeau indépendant de la masse principale qui forme la crête. Ce petit lambeau a sans doute été arraché au massif de Kinkem- pois sous l’action des effort 55 de poussée et a été coincé dans la faille qui limite à l’ouest ce massif et le met en contact avec le houiller du bassin de Liège. Sur la rive droite du ruisseau de Kinkempois, on ne voit pas affleurer les calcaires de la rive gauche, mais dans leur prolonge¬ ment, on observe de nombreux blocs de grès vert et rougeâtre appartenant au coblencien ; bien qu’on ne voie pas d’affleurement de ce terrain sur le flanc de la montagne, on peut admettre que, si le calcaire passe sur la rive droite, il ne doit pas se prolonger bien loin et que la faille eifelienne s’incurve pour se diriger vers le nord. Tout le versant est couvert de blocs de grès coblencien ; mais ce terrain ne doit occuper en réalité que le sommet de la colline, car le famennien affleure à mi-côte dans le prolongement des bancs de la rive gauche. Plus au nord, au S.-E. du château de Kinkempois, on voit de bons affleurements de schistes du houiller inférieur ; ce sont des schistes noirâtres avec quelques gros nodules plats de sidérose fortement altérée ; ces schistes ont à peu près la même direction que les roches du famennien et du frasnien ; cependant, les schistes se divisent en petits fragments à surfaces polies, ce qui montre que ces roches ont subi des efforts mécaniques importants. Ils se relient aux roches houillères qui affleurent dans les lacets de la grand’route d’Angleur au Sart Tilman et la répartition des affleurements de ce terrain montre que la faille eifelienne s’incurve vers l’est, pour se diriger ensuite vers le sud et se raccorder à la faille de l’Ourthe, ainsi que je l’ai montré dans un autre travail. La présence du houiller tout à proximité du famennien infé¬ rieur du lambeau de Kinkempois indique que ces deux terrains sont séparés par une faille dont la direction est approximativement NW-SE ; cette faille est le prolongement de celle qui limite à l’ouest le lambeau de Kinkempois et s’incurve vers l’est puis vers le S. -O., pour entourer le massif de famennien et de frasnien dont i’ai décrit la composition dans les pages qui précèdent. — B 125 — Au voisinage des premiers affleurements de terrain houiller au sud du château de Kinkempois, on trouve des blocs et débris de calcaire foncé, dolomitique, et de calcaire noir, ou gris bleu à crinoïdes ; il s’agit incontestablement de calcaire carbonifère, qui forme ici une étroite bande coincée entre le houiller et le dévonien ; mais cette bande de calcaire est loin de présenter toute la série des bancs qui la composent normalement ; on n’y trouve pas l’important niveau de dolomie qui forme dans la région la base de cet étage, ni les beaux calcaires compacts qui en constituent le sommet ; il semble donc n’exister ici que la partie moyenne de l’étage. Ce petit lambeau calcaire est évidemment séparé du dévonien par une faille, puisque l’étage supérieur du famennien, c’est-à-dire les psammites du Condroz, fait défaut ; il est séparé également par une faille du terrain houiller, comme le montre la nature du calcaire et l’allure disloquée des schistes houillers. Ce calcaire carbonifère représenterait donc une mince lame pincée dans la faille de Kinkempois, au même titre que le petit lambeau de frasnien dont j’ai montré l’existence dans 'l’allée des Soupirs. Ces considération montrent que la structure du lambeau de Kinkempois est, en réalité, bien plus complexe qu’on ne l’avait indiqué jusqu’ici. Sur la carte géologique au 40.000® (planchette de Seraing-Chênée), Forir a représenté ce lambeau comme formé de toute la série des terrains, depuis le frasnien jusqu’au calcaire carbonifère supérieur, se succédant normalement en dessinant une série de bandes parallèles de direction NW-SE. J’avais adopté l’interprétation de Forir en la modifiant légèrement en ce qui concerne l’allure des couches dans la partie SW. du lambeau, pour mettre cette allure en harmonie avec la direction que j’avais observée dans l’allée des Soupirs. N’ayant pu obtenir l’autorisa¬ tion de faire des observations dans le parc du château de Kin¬ kempois, j’avais dû m’en tenir à cette interprétation, bien qu’elle ne me satisfît pas entièrement. A la suite des événements de 1914, je pus visiter la région dans de meilleures conditions et y faire de bonnes observations qui m’ont conduit à l’interprétation actuelle. On remarquera que le tracé que je donne est mieux en harmonie avec celui que j’avais — B 126 — adopté pour le lambeau de Streupas, à la suite de mes reeherches sur la terminaison oeeidentale de la faille de l’Ourthe. Les tracés anciens et notamment celui figuré sur la carte géo¬ logique officielle au 40.000®, pouvaient faire croire que les terrains antehouillers du lambeau de Kinkempois formaient la terminaison occidentale du bassin de Herve, qui s’ennoye de l’Ouest à l’Est dans la région considérée. Le tracé que je donne prouve qu’il n’en est rien et que le lambeau de Kinkempois n’est, en réalité, qu’une lame de charriage entraînée dans la faille eifelienne. ' Comme le montrent les observations Sur le terrain, il existe certainement dans cette lame de nombreuses dislocations secon¬ daires qu’il serait impossible de figurer sur une carte, mais qui sont bien en harmonie avec l’interprétation que je donne de la constitution de la région. Avril 1915. II. M. Bellière donne lecture du travail suivant : Sur la présence de concrétions du type des coal balls dans le terrain houiller belge PAR JM. ^ELLIÈRE Bien que le terrain houiller belge ait été exploré avec beaucoup de détails, on n’y a jamais signalé, jusqu’à ces derniers temps, la présence de concrétions du type des coal balls anglais ou alle¬ mands. L’attention des géologues a cependant été plusieurs fois attirée sur ce point (^). Un certain nombre d’échantillons à structure conservée ont été trouvés en pleine roche. M. A. Renier a signalé plusieurs Mesoxylon {^) et un remarquable échantillon de Stigmaria prove- (^) PiEDBŒUF. Concrétions dolomitiques de l’étage houiller à Aviculopecten du bassin houiller de la Westphalie. Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XV, p. RXXXVIII, 1888. A. Renier. Renne Universelle des Mines. Janvier 1908, p. 3o. A. Renier. Sur les conséquences de la découverte des concrétions dolomi¬ tiques à la Mine Maria d’Aix-la-Chapelle. Ann. Soc. Géol. de Belg-., Juin 1909, p. B 164. (2) A. Renier. Premières découvertes de végétaux à structure conservée dans le terrain houiller belge. Ann. Soc. Géol. de Belg-., t., XXXVII, 4? p. BB 9, 1910. B 127 — nant de la couche Victoire au charbonnage de Herve-Wergifosse (^). Les échantillons de ce type sont relativement rares et leur décou¬ verte ne semble, jusqu’à présent, être liée à aucun ensemble de caractères qui permettraient leur recherche systématique. Ainsi que l’a remarqué M. Renier (^), l’aspect d’un échantillon donne souvent peu d’indications sur sa nature : moulage ou imprégnation avec structure conservée. Des coupes minces taillées dans des végétaux qui, apparemment, pouvaient appartenir à la seconde catégorie, m’ont donné des résultats très variables : remplissage de schiste, remplissage de sidérose compacte, moulage en grès. Une petite tige présentait même un remplissage formé à la fois de grès et de sidérose. Cette dernière occupait le centre tandis que le grès était reporté en deux semgents vers la périphérie. Il peut arriver cependant que des coupes minces faites dans de semblables moulages rencontrent, au milieu du schiste ou de la sidérose constituant le remplissage, de petits fragments isolés du tissu du végétal. Ainsi, dans une préparation taillée dans un moulage en sidérose d’un Ledipophloios, trouvé à une certaine distance du toit de la couche Ste-Barbe au charbonnage d’Appau- mée-Ransart, j’ai rencontré des groupes de cellules montrant nettement les vaisceaux scalariformes. Cet échantillon ne provient pas du niveau marin de Ste-Barbe mais de schistes qui lui sont supérieurs de plusieurs mètres. Certains schistes peuvent renfermer du « fusain » en quantité plus ou moins considérable ; des coupes minces taillées dans la roche montrent souvent alors d’assez grands fragments végétaux avec structure cellulaire conservée ; mais les parois des cellules sont ici charbonnisées et leurs cavités sont remplies de minéraux divers : sidérose, calcite, quartz, pholérite. Tel est le cas, par exemple, pour le schiste du toit de Gros Pierre, au puits Duchère des charbonnages de Trieu-Kaisin à Montignies-s /S., à la pro¬ fondeur de 696 mètres. D’autres échantillons à structure conservée ont été trouvés dans les nodules à Goniatites. Ils y sont en général assez altérés. Le niveau à Gastrioceras Carbonarium donne des nodules au (^) A. Renier. Quelques, nouveaux échantillons de végétaux à structure conservée du westphalien en Belgique. Ann. Soc. Géol. de Belg-., t. XLI, p. B 334. (*) A. Renier, idem., p. b 336. — B 128 toit de Ste-Barbe-Hawy c Désirée = Bouxharmont. M. Renier y a signalé Lepidostrobus et Medullosa à La Mallieue et un autre Medullosa à Romsée (^). J’ai trouvé au même niveau au charbon¬ nage de Masses-Diarbois à Ransart un reste de Calamite montrant encore des groupes de cellules. Le niveau à Glyphioceras diadema des ampélites du Hla, a fourni un fragment de Lepidodendron Veltheimi et des Trigo- nocarpus (^). L’étude microscopique montre que le charbon ferré ou charbon barré de certaines veines renferme en assez grande abondance des restes de végétaux à cellules conservées. Mais ces formations, qui représentent dans une certaine mesure une houille minéralisée, se distinguent néanmoins totalement des coal balls par l’état de conservation des plantes, la forme des nodules, leur nature sidé- ritique et leur constitution spéciale en petites oolithes, déjà appa¬ rentes à la cassure sur beaucoup d’échantillons. Ces concrétions sont les analogues des « Oolithhôlzer » des lignites du Rhin (^). En résumé, bien que des échantillons isolés à structure conser¬ vée aient été rencontrés, aucun cas de minéralisation d’une couche de charbon n’avait encore été étudiée en Belgique. La première mention de coal balls belges a été faite en 1918 par M. Jongmans (^), signalant la découverte par M. Renier de nodules de ce type dans la veine Petit Buisson, du Borinage. Cette couche, située à la base de l’assise du Flénu, est bien connue pour son niveau à Goniatites. J’ai l’honneur de présenter aujourd’hui des échantillons prove¬ nant d’un niveau de beaucoup inférieur à Petit-Buisson : c’est la veine Ste-Barbe de Floriffoux, de la partie- tout à fait inférieure du Dans la concession de Masses-Diarbois, où ces nodules ont (b A. Renier. Op. cit. Ann. Soc. Géol. deBelg.., t. XLI, p. B 335. (b A. Renier. Idem., p. b 335. (^) Gothan. Jahrbuch der Kôiiigl. Preuss. Geolog. Landesaiistalt, 1909, t. I, 3, p. 528. (‘^) Jongmans J.W. Stratigraphie van het Nederlansch Productief Carbon, in Van Waterschoot van der Gracht. 1918, Eindverslag over de Onder- zoekingen en Uitkomsten van den Dienst der Rijksopsporing van Delfstoffen in Nederland 1903-1916. Amsterdam, ’t Kasteel am Amsteel. — B 129 — été trouvés, la distance de la veine au poudingue houiller est de 45 mètres environ (^). La veine Ste-Barbe est bien connue depuis longtemps pour son toit à fossiles marins et ses nodules à Goniatites (2). Ces derniers, qui proviennent du toit marin, ont souvent été décrits. On doit les considérer comme le résultat d’une minéralisation de la vase du dépôt. C’est à ce processus qu’il faut attribuer la préservation des organismes qu’on y retrouve non écrasés tandis qu’ils sont réduil s à l’état d’empreinte dans le schiste voisin. J’y ai rencontré un débris de Calamite à structure un peu conservée. La surface externe des nodules du toit est souvent très lisse et assez régulière ; il en est qui ont une forme très géométiique. Les concrétions de la veine sont assez différentes. Lors d’une visite au puits n® 5 des charbonnages de Masses-Diarboisj mon attention fut attirée par un nodule jeté au terril. Bien qu’étant de forme géométrique, sa surface était couverte de petites irrégu¬ larités bien connues dans les coal balls anglais. Un examen som¬ maire au laboratoire me montra que ce nodule était rempli de végétaux à structure conservée et représentait une partie de la veine minéralisée. Il était facile de retrouver la provenance exacte de l’échantillon. En se basant sur le fait observé dans les bassins anglais et alle¬ mands, de la corrélation constante entre ces nodules et un niveau marin, les conditions indiquaient la couche Ste-Barbe. Effective¬ ment, on a recueilli au puits n® 4, en veine, un certain nombre de concrétions présentant exactement les mêmes caractères que le nodule du terril. J’ai rassemblé également des échantillons recueillis sur le terril à l’endroit où sont versées les terres du puits n® 4. Bien que pour ces derniers il n’y ait aucune certitude concernant l’origine, leur analogie avec les concrétions prises en veine et leurs caractères très spéciaux me paraissent suffisants pour les attribuer aussi à la couche Ste-Barbe. (q Cette distance est en général plus grande dans les autres charbonnages. Dans son Echelle stratigraphique des bassins houillers de Charleroi et de la Basse'Sambre, M. Stainier lui assigne i3o m. (*) X. Stainier. Stratigraphie du bassin houiller de Charleroi et de la Basse Sambre. Mém. Soc. belge Géol. Paléonl. HydroL, t. XV, 1901, pp. 3o et 46. A. Renier. Observations sur l’origine du charbon des nodules à gomatites du terrain houiller belge. Ann. Soc. Géol. de Belg., 1909, t. XXXVI, p. B i5i . ANN. SOC. GÉOL. DE^ELG., T. XLII, BULL., 9. — B i3o — Les échantillons ont un volume variable : leur diamètre peut descendre à moins de 3 cm. et dépasser 20 cm. Leur forme générale est celle d’un ellipsoïde de révolution plus ou moins aplati. Leur surface externe est couverte de petites ondulations irrégulières caractéristiques. En cela, les nodules de veine se distinguent nettement de ceux du toit, qui sont très lisses, abstraction faite de quelques cavités correspondant à des goniàtites affleurant au bord du boulet. Les parties ’qui font nettement saillie sur la sur¬ face des coal balls de Ste-Barbe, correspondent souvent à un grand débris de végétal, ce qui peut donner des indications pré¬ cieuses pour le débitage de la concrétion. La surface extérieure est recouverte d’une pellicule de charbon brillant, de faible épaisseur, plus ou moins adhérente. Les nodules sont assez compacts ; leur cassure montre*^ une pâte de teinte gris très foncé où on distingue parfois des empreintes végétales. L’examen à la loupe montre des détails de structure cellulaire, surtout quand on a mouillé la surface de cassure. La structure apparaît d’une façon beaucoup plus nette encore quand on attaque par l’acide chlorhydrique : après séchage, la pâte minérale prend une teinte blanchâtre sur laquelle les parois cel¬ lulaires charbonneuses se détachent en noir. On y retrouve des végétaux à tous les états d’altération. La présence de radicelles de Stigmaria y est fréquente ; certains échan¬ tillons ne renferment guère d’autres débris reconnaissables. Il est aisé de voir que les grands végétaux sont disposés à plat, parallè¬ lement à l’équateur du nodule qui correspond vraisemblablement à la stratification. La cassure du nodule peut suivre un végétal dont les formes apparaissent alors en relief; c’est le cas, par exemple, pour des Lepidodendron ou des Sigillaires. Bien que ne disposant pas du matériel nécessaire pour l’étude systématique de ces nodules, j’ai pu y tailler un certain nombre de préparations qui m’ont fourni des végétaux assez variés. La plupart peuvent déjà être étudiés directement par une simple attaque à l’acide. Signalons : Etapteris Scotti, P. Bertrand (^) ; (’) P. Bertrand. Etudes sur la fronde des Zygopteridées. L. Danel- Lille, 1909. — B l3l — Lepidodendron, cf. Harcourtii ; )) cf. Selaginoïdes ; Sphenophyllum, cf. plurifoliatum ; Lyginodendron (abondant) ; Stigmaria (abondant). De ce qui précède, il semble que les échantillons de la couche Ste-Barbe soient les éq divalents des coal balls des bassins étran¬ gers. Ils montrent les mêmes caractères extérieurs et leur struc¬ ture est identique. Leur pâte est de nature dolomi tique et s’attaque facilemeht aux acides, tandis que les concrétions ordinaires du houiller belge ne s’attaquent presque pas. Aussi bien le niveau signalé par M. Renier à Petit-Buisson que celui de la couche Ste-Barbe, correspondent à des veines possédant au toit un niveau marin à Goniatites, ce qui est tout à fait conforme aux faits observés dans les gisements anglais et allemands. Aussi, les théories proposées pour expliquer le mode de formation de ces nodules doivent-elles nécessairement tenir compte des facteurs spéciaux créés par la présence du ihilieu marin. Il ne semble pas exister de différence essentielle entre les modes de formation des nodules du toit et des coal balls de la veine. Tous deux ont minéralisé la roche où ils se sont formés et l’ont préservée des tassefnents et altérations ultérieurs. Les nodules de la veine ont fixé la matière tourbeuse de cette veine dans l’état où elle se trouvait à cet instant, tandis que les formations du toit ont emprisonné dans leur masse la vase du dépôt avec les orga¬ nismes que nous y retrouvons à présent non écrasés. Des végétaux se trouvant accidentellement dans le toit peuvent être minéralisés en même temps ; c’est ce qui explique la découverte de certains débris dans les nodules du toit et leur état souvent très mauvais. L’association : nodules à Goniatites-coal balls de certaines veines à toit marin aurait pour correspondant dans les couches ordinaires les Spherosidérites du toit et le charbon ferré dans la veine, avec quelques différences de détails. Le terme coal balls s’applique exclusivement aux nodules dolomitiques de la veine ; c’est erronément qu’en étudiant des a coal balls » à Goniatites, divers auteurs ont cru fournir des — B i32 — arguments à la formation de la houille par transport, (i) Ces nodules ne sont autres qu’une vase marine minéralisée. - La présence de coal halls dans le terrain houiller belge est d’ailleurs de nature à apporter un nouvel argument à tous ceux que l’on a déjà fournis pour la formation sur place de la houille de nos gisements. L’abondance des radicelles de Stigmaria qui taraudent la masse végétale est bien conforme à l’idée d’une tourbe minéralisée. Dans le même ordre d’idées, j’ai pu voir des radicelles pénétrer entre le bois et l’écorce externe d’une tige de Lepidodendron. ^ L’étude des nodules à structure conservée, avec leurs orga- nispies variés et abondants, sera de nature à compléter singuliè¬ rement nos connaissances en paléobotanique, pour laquelle nous ne disposons jusqu’à présent que de végétaux plus ou moins bien conservés à l’état d’empreintes. M. E. Humblet fait observer qu’au charbonnage de Wérister, il a rencontré des coal halls du même type dans la couche Bou- xharmont, dont le toit renferme des Goniatites. Ces nodules sont attaqués par l’acide chlorhydrique et laissent une boue brunâtre comme résidu ; ils renferment des fragments de végétaux à struc¬ ture conservée et tiennent la place du charbon de la veine. Le Secrétaire général donnedecture d’une lettre de M. Jean de Dorlodot, faisant connaître que le Musée houiller de Louvain possède des nodules calcaires de l’espèce, avec végétaux à struc¬ ture coi;iservée, provenant du charbonnage de Floriffoux (Réunis de la Basse-Sambre), veine Ste-Barbe de Floriffoux, et du char¬ bonnage de Masses-Diarbois, même veine ; ces nodules se rencon¬ trent dans la couche même. III. M. P. Fourmarier fait la communication suivante : (b H. Douvillé. Les coal balls du Yorkshire. Bulletin Soc. Géol. France^ 4® série, t. V, 1905, p. 154. G. SCHMITZ. Formation sur place de la houille. Revue des questions scienti¬ fiques, avril 1906. Voir à ce sujet : A. Renier. Les nodules à goniatites ne constituent pas une objection réelle à la théorie de la formation autochtone des couches de houille. Annales Soc. scientif. Bruxelles, t. XXXI, janvier 1907. — B i33 — Observations sur les dépSts supérieurs des sablières du Sart Tilman PAR p. j^OURMARIER En 1915, j’ai eu l’occasion de faire des observations nouvelles dans les sablières du Sart Tilman, observations qui viennent compléter les données que nous possédons sur la constitution et l’origine des dépôts supérieurs rapportés au pliocène et au qua¬ ternaire. La coupe des sablières du Sart Tilman a déjà été décrite dans nos Annales par M. Charles Fraipont (i); je la reproduis ci-dessous, en la complétant d’après mes dernières observations ; les termes sont énumérés de haut en bas : a) Limon jaunâtre, fin, sableux, mêlé de cailloux, surtout vers le bas, et passant insensiblement au terme inférieur. Son épais¬ seur maxima est de 1 mètre environ ; elle est' ordinairement moindre et réduite parfois à 0"f^30. b) Gravier à cailloux roulés de nature très diverse (quartz blanc, quartzite cambrien, grès dévonien, silex, etc.) empâtés dans une argile un peu sableuse, jaunâtre bigarré de gris au sommet, plus sableuse, rouge bigarré de gris à la base ; on y observe parfois une lentille d’argile verdâtre. Le dépôt ne présente pas d’apparence nette de stratification ; il peut atteindre localement 3 mètres d’épaisseur, mais il disparaît parfois complètement ; il ravine le terrain sous-jacent. c) Sable argileux rougeâtre, bigarré de jaune, avec lignes de teinte grisâtre dans la partie supérieure, au voisinage du dépôt précédent ; la teinte du sable est d’autant plus vive que l’on considère des zones plus profondes. Dans la partie sud-ouest de la sablière, le sable devient de plus en plus argileux et passe à une argile sableuse, bigarrée de rouge s‘ang et de gris clair ; la teinte de cette argile varie quelque peu ; elle passe du rouge au jaune et montre des bigarrures grises. La puissance de ce dépôt est de 2 à 3 mètres. (b Ami, Soc. g'éol. de Belg, t. XXXI, Rnll. Liège, 1908 — B l34 — d) Banc de 0^^120 à formé de eailloux de silex ordinaire¬ ment peu roulés, de grosseur variable, parfois très volumineux, englobés dans du sable argileux ; on y rencontre aussi, mais très rarement, de petits cailloux roulés de quartz. Par endroits, ce bane à silex ravine d’une manière assez marquée le sable sous-jaeent. e) Sable siliceux, assez fin, un peu pailleté de mica, jaune ou blanc, traversé par de larges veines jaunes ; on y voit aussi des veines noirâtres d’apparenee charbonneuse, mais constituées en réalité par des sels de manganèse et de fer ; de place en place, se montre un caillou plus ou moins volumineux de silex brisé ou incomplètement roulé ; l’épaisseur du dépôt atteint 2^50 à 3^50. f) Sous ce sable, apparaît au point le plus bas de la carrière, le conglomérat à silex, produit d’altération du crétacé, et que l’on ne peut voir en plaee qu’exceptionnellement. La coupe telle que je viens de la décrire ci-dessus est pour ainsi dire identique à celle publiée par M. Fraipont, à part que notre confrère signale sous le limon la présenee de glaise verdâtre altérée en rouge pouvant atteindre un mètre de puissance, et qui manque très souvent ; en fait, il s’agit probablement de la partie supé¬ rieure du gravier à cailloux de quartz, où la proportion de ciment l’emporte sur la proportion de galets. M. Fraipont signale que le dépôt à cailloux de quartz blanc (b) et le dépôt de sable argileux sous-jaeent (c) semblent augmenter ou diminuer d’épaisseur l’un avec l’autre ; « quand ils manquent » tous deux, le quaternaire repose directement sur une argile )) sableuse d’un rouge carmin et d’un gris verdâtre contenant )) des cailloux blancs... )) Cette description peut prêter à confusion ; en réalité, comme on peut l’observer aisément dans la situation actuelle des sablières, le sable argileux passe, par variation latérale de faciès, à une ar¬ gile très sableuse rouge carmin et gris verdâtre; cette variation de faciès se produit d’une manière lente et progressive. Il est certain cependant que là où le sable argileux fait place à de' l’argile, le dépôt de cailloux roulés est moins développé et les galets sont englobés dans une argile bigarrée, ressemblant beaucoup à l’argile sur laquelle ils reposent. Nous allons voir l’explication de cette variation, en même temps que d’un fait que j’avais antérieurement signalé rà M. Fraipont, — B i35 — à savoir la disposition très particulière d’un grand nombre de cailloux de la couche B, qui sont dis¬ posés avec leur grand axe presque per¬ pendiculaire à la stratification, c’est- à-dire donc dans une position d’équilibre éminemment instable. La couche B ne montre pas la stratification entrecroisée si caractéristi¬ que des sédiments grossiers, avec lentilles sableuses et traînées de cailloux, etc., qui ^ est commune aux dépôts dits à cailloux blancs en beaucoup d’autres endroits et notamment sur la rive gauche de la Meuse, dans la région voisine de Mons- Crotteux, où ces dépôts sont particulière^ ■y l[\ ' ment bien développés. Cette allure, avec stratification en¬ trecroisée, s’observe cependant dans une sablière ouverte le long de la grand’route ^ d’Angleur au Sart Tilman, à un demi- 2 kilomètre environ de la bifurcation de cette route et de celle de Sart Tilman r à Renory, c’est-à-dire à 250 mètres au sud de la sablière principale. La coupe de cette sablière peut être représentée par le croquis ci-contre (fig.l): a) Limon jaune sableux renfermant des cailloux roulés (quartz blanc, quart- zite, grès, etc.) et passant progressive¬ ment au dépôt inférieur. Epaisseur maxima ; ce dépôt disparaît au point culminant. b) Gravier à cailloux de quartz blanc, de quartzite cambrien, de grès dévonien, de silex, etc., avec quelques cailloux vo¬ lumineux . de silex à la base ; une len¬ tille de sable grossier avec quelques cailloux roulés disposés en traînées ; l’en- — B i36 — > semble présente une stratification entrecroisée bien caractérisée. c) Sable argileux tendant vers l’argile sableuse, bigarré de rouge et de vert, renfermant quelques cailloux plus ou moins roulés de silex épars dans la masse ; vcts le haut, passe progressivement au limon lorsque la couche B n’existe pas. Epaisseur : 1 mètre en moyenne. En un point B’, on voit une lentille de gravier analogue à B, mais sans trace de stratification, qui vient raviner l’argile. d) Lit irrégulier de gros cailloux de silex légèrement roulés, empâtés dans une argile grise très sableuse. Epaisseur : 0^20 à 0^50. e) Sable siliceux blanc ou jaunâtre, à grain moyen, un peu mi¬ cacé, parfois veiné de jaune, sans strçitification. Exploité sur 2ï^50 environ. Le cailloutis marqué D ravine quelque peu le sable sous-jacent. La succession des bancs dans cette sablière est la même que dans les grandes exploitations du Sart Tilman, qui en sont distantes d’un demi-kilomètre environ dans la direction du nord. A l’endroit de la sablière de la route où il est le plus développé, le dépôt à cailloux de quartz blanc B ravine profondément les couches inférieures et vient même reposer directement sur le banc à gros silex qu’il a en partie remaniée ; on trouve d’ailleurs des éléments de ce banc dans la partie inférieure du gravier B. Ce gravier est ici, selon toute vraisemblance, dans sa position originelle de gisement ; il a été protégé contre l’érosion et les rema¬ niements superficiels parce qu’il remplit un creux dans la couche de sable argileux. Aussi a-t-il l’allure caractéristique à stratifi¬ cation entrecroisée des dépôts caillouteux les mieux conservés du tertiaire supérieur delà région. Dans le restant de cette sablière, le dépôt caillouteux a été enlevé par érosion et ses éléments se trouvent mêlés au limon quaternaire ; celui-ci provient ainsi de la désagrégation du gravier ainsi que de l’argile sous-jacente ; on ne voit pas de démarcation nette entre le limon et la couche de sable argileux ; il y a, au contraire, passage progressif d’une roche à l’autre. La coupe de la carrière montre bien ainsi qu’il s’agit incontestablement d’un limon de ruissellement formé aux dépens des roches voisines et qui a coulé lentement à la surface des sédiments plus anciens, dont il a emprunté les éléments. Sablière Grandes de la route Sablières ' — B i37 La petite lentille graveleuse B’ diffère du gravier B ; il est vraisemblable qu’on se trouve ici en présence du gravier déjà quelque peu remanié. Reportons-nous maintenant aux sa¬ blières principales du Sart Tilman, dont j’ai rappelé la disposition au début de cette note. Il faut d’abord observer qu’elles sont situées à un niveau infé¬ rieur à la sablière de la grand’route d’Angleur au Sart Tilman, qui occupe un point culminant de la région ; d’après la carte topographique il y aurait en¬ viron 7 mètres de différence de niveau, mais dans les grandes sablières elles- mêmes il y a une déclivité marquée du sol vers le nord. Si l’on compare la coupe des deux sablières, on voit que la couche surmon¬ tant le lit à cailloux de silex est plus argileuse dans la sablière de la route et dans la partie sud des grandes sablières, alors qu’elle est plus sableuse vers le nordé Le croquis ci- contre (fig. 2), donne la coupe passant par l’ensemble des exploi¬ tations. Il est à noter que toutes les couches tertiaires inclinent dans le même sens que la surface du sol, c’est-à-dire vers le nord. Le cailloutis supérieur repose sur une couche argileuse ; sous sa forme nor¬ male, il est perméable aux eaux plu¬ viales, mais celles-ci sont arrêtées par la couche argileuse sous-jacente et le gravier peut, sous l’action de son propre poids, descendre lentement sur la surface légèrement inclinée, rendue glissante par ’eau, dont elle arrête l’infiltration dans le sol. B ^ • S g ^ .'T ® e3 CT; .2 ■s f i |3i| O d} — B i38 — Dans le mouvement de glissement, les cailloux n’ont pas gardé leur position primitive ; ils se sont déplacés de telle sorte que la stratification est devenue tout à fait confuse ; le mouvement de descente donne naissance à un effort de poussée dirigé parallè¬ lement à la couche, et cet effort tend à faire décrire aux galets une rotation, de manière à orienter leur grand axe perpendiculai¬ rement à la stratification. C’est ainsi que peut s’expliquer la présence d’un grand nombre de cailloux dont l’axe est placé verticalement, c’est-à-dire dans une position qui paraît tout à fait anormale. A l’appui de ce que j’avance, je ferai remarquer que, dans la sablière de la grand ’route d’Ângleur au Sart Tilman, le limon mêlé de cailloux formant la couche A de la succession indiqué ci-dessus est réduit à rien au point culminant ; à partir de ce point, il descend d’une part vers le nord, dans la direction des sablières principales du Sart Tilman, et d’autre part vers le sud, c’est-à-dire vers la vallée de l’Ourthe ; de ce côté, la pente du sol est beaucoup plus rapide et la base de la couche limoneuse a éga¬ lement une inclinaison plus forte ; on remarque que beaucoup de galets ont leur axe disposé non plus verticalement, mais perpen¬ diculairement à la base de la couche limoneuse. Il n’est pas dou¬ teux que le limon qîii couvre le versant de la vallée de l’Ourthe a cheminé lentement de l’amont vers l’aval, entraînant avec lui les cailloux ; l’effort exercé sur ces derniers a eu pour résultat de les mettre dans une position compatible avec la force qui les sollicitait. Dans la grande sablière du Sart Tilman on remarque, comme je l’ai dit au début de cette note, que le dépôt à cailloux de quartz blanc diminue rapidement d’importance dès que le sable de la couche C passe à l’argile sableuse ; ce fait s’explique, à mon avis, de la manière suivante : le mouvement de descente de la couche de gravier s’est fait avec plus de difficulté et, par suite, plus de lenteur au fur et à mesure que la couche sous-jacente devenait plus sableuse, non seulement par suite de ce changement dans la composition lithologique qui rendait le glissement plus pénible mais encore par suite du passage plus aisé des eaux d’infiltration dans la couche sableuse. Aussi s’est-il produit en quelque sorte un arrêt, tout au moins relatif, de la masse caillouteuse ; là où le sous-sol est argileux, le dépôt de cailloux peut avoir disparu 4 — B iSg — presque entièrement, parce qu’il a été entraîné plus facilement par les eaux, qui ne pouvaient s’infiltrer aussi facilement dans le sol à cause de cette couche imperméable qu’elles rencontraient à faible profondeur. La couche caillouteuse B ne se voit d’ailleurs que dans la partie de la sablière de la route où l’altitude est la plus forte ; vers le N. et le N. E., la pente du sol augmente assez rapidement, de telle sorte que les diverses couches viennent affleurer successivement et que l’on voit bientôt apparaître le terrain primaire. Le manteau limoneux n’en reste pas moins continu dans cette partie du gisement et son épaisseur est assez constante (en moyenne O^^SO) ; il renferme des cailloux roulés provenant de la désagrégation de la couche B ; il passe par transition insensible au sable argileux, dont la partie supérieure a été entraînée et remaniée au point que des cailloux s’y trouvent mêlés au sable. Sur les parois N. W. et N. E. des sablières, on voit le limon arriver en contact avec la couche à cailloux de silex ; celle-ci a même été remaniée par endroits : on y trouve alors des cailloux de quartz blanc et des cailloux de quartzite cambrien altéré qui ravinent plus profondément le sable inférieur. En un point de la paroi N. W. de l’excavation, au nord du chemin de Kinkempois au Sart Tilman, le cailloutis supérieur, évidemment remanié, vient presque en contact avec le banc à cailloux de silex. Ces quelques considérations mettent en lumière les faits suivants: 1°) Le limon quaternaire, peu puissant, provient de la désagré¬ gation du tertiaire sur lequel il repose ; c’est un limon de ruisselle¬ ment sur les pentes ; il n’existe pas au point culminant, où le cailloutis arrive directement à la surface du sol. 2^^) Le dépôt de gravier supérieur ne Se rencontre, avec sa struc¬ ture originelle, que dans des conditions spéciales au point le plus élevé de la région ; ailleurs, il a été entraîné suivant la pente du sol, grâce surtout à la couche argileuse sous-jacente qui a facilité son glissement ; il est donc remanié et on explique ainsi la disposi¬ tion irrégulière et parfois aberrante des cailloux et le manque absolu de stratification. Le cailloutis n’es-t donc en place qu’au point le plus élevé de la région ; à cet endroit seul, il peut être regardé comme du tertiaire supérieur (pliocène ?) en place, bien — B 140 — que, dans la carrière même, son âge ne puisse pas, être fixé avec certitude ; ailleurs, le cailloutis supérieur doit être rapporté au pléistocène et l’on est en droit de se demander s’il ne continue pas à être soumis au remaniement. 30) L’entraînement des cailloux peut se faire à des distances considérables sur un sol à pente très faible, et c’est là un point important à ne pas perdre de vue dans l’étude des cailloutis, si fréquents à la base de nos dépôts quaternaires. 40) La partie supérieure des dépôts tertiaires a un faciès très variable ; elle passe rapidement du sable argileux à une argile sableuse. 50) La couche à cailloux de silex séparant les deux niveaux de sable, constitue un horizon rehiarquable ; on le retrouve dans toutes les sablières ; le dépôt de sable inférieur à ce niveau a un faciès plus constant que le sable supérieur. M. Lohest, à la suite de cette communication, rappelle que les alternances de gel et de dégel ont une grande influence sur le coulage des dépôts superficiels sur les pentes ; c’es-t ainsi que l’on explique les inversions de stratification, si fréquentes sur les ver¬ sants de nos vallées. IV. M. P. Fourmarîer donne lecture de la motion suivante : Congrès géologique. — Quelques mois avant la guerre de 1914, un Comité avait été constitué sous la présidence de M. le Direc¬ teur général des mines pour l’organisation de la prochaine session du Congrès géologique international, qui devait avoir lieu en Belgique en 1917. Les événements politiques n’ont pas permis la réalisation de ce programme et ont suspendu toute activité du Comité. Mainte¬ nant que la Belgique est délivrée de l’envahisseur et que les intellectuels peuvent reprendre librement le cours de leurs tra¬ vaux, il importe que l’on s’occupe activement du Congrès et que l’on fasse appel à toutes les bonnes volontés, pour que la session de Belgique ne laisse rien à désirer en comparaison des précédentes. Déjà en 1914, notre Président, M. Max Lohest, avait proposé d’organiser, à l’occasion du Congrès, une excursion au Katanga. La réalisation de cette idée contribuerait pour une large'" part, à amener le succès du Congrès ; faut-il rappeler que toutes les réunions antérieures ont été tenues dans l’hémisphère Nord ; c’est à la Belgique que reviendrait l’honneur d’organiser la pre-, mière session dans l’hémisphère Sud, dont la constitution géolo¬ gique diffère à tant de points de vue de celle de nos régions et soulève tant de problèmes intéressants. L’idée a été reprise récemment ; à la demande de M. Max Lohest, un programme a été élaboré par M, Minette d’Oulhaye, ingénieur en chef de la Compagnie géologique et minière des Ingénieurs et Industriels (Géomines) ; ce programme que nous communiquerons bien volontiers à ceux de nos confrères que la question intéresse, montre que la réalisation du projet ne présente pas de difficultés insurmontables. Aussi nous espérons, M. Lohest et moi, que la Société Géologique de Belgique voudra bien appuyer la proposition d’une excursion au'Katanga et dans l’Afrique du Sud, à l’occasion du prochain Congrès géologique international. Les membres présents émettent le vœu de voir le Comité du Congrès reprendre sans retard ses travaux en vue de l’organisa¬ tion de la session de Belgique, et l’engagent à envisager sérieuse¬ ment la proposition d’une excursion du Congrès au Katanga. Excursion. — Par suite du mauvais temps, il est décidé que l’excursion annoncée pour l’après-midi sera reportée au dimanche 18 mai, date de la prochaine séance ordinaire. La séance est levée à midi et demie. — B 142 — Séance extraordinaire du 18 avrii I9i9 Présidence de M. J. CORNET, membre du Conseil. M. J. Heupgen remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans la bibliothèque du laboratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytech¬ nique du Hainaiit, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire du 14 mars est adopté. Communication. — M. J. Cornet donne la Coupe du sondage n^ 4 des Charhonmiges du Hainaut, à Hautrage. Présentation d'échantillons. — I. M. J. Cornet présente divers échantillons provenant du sondage cité ci-dessus. II. M. J. Heupéen présente un Inocérame de grande taille (50 cm. dans le sens antéro-postérieur), pourvu des deux valves, provenant de la craie phosphatée de Ciply, exploitée à la carrière Bernard, à Ciply. C’est l’espèce dont les fragments de test sont si fréquents dans cette assise, où l’on n’avait jamais trouvé d’exemplaire aussi complet. Il est difficile de dénommer ce fossile. C’est probablement une mutation à' Inocerainus Lamarcki, var. Cuvieri, dont les diverses formes s’épanouissent dans la craie sénonienne. III. M. J. Cornet présente un polissoir néolithique en grès landenien, trouvé à Frameries, non loin du Grand-Trait, enfoui à 50 cm. dans la terre à briques pléistocène. La séance est levée à 17 heures. Table des Matières BULLETIN. Séance extraordinaire du i4 mars igig. Séance ordinaire du i6 mars igig. E. Humblet. Vue d’ensemble sur les caractères stratigraphiques de la partie inférieure de l’assise de Charleroi dans le bassin houiller de Liège . E. Humblet et E. Massarti Contribution à l’étude de la faille de Seraing . . P. Fourmarier. Observations sur les poudingues du terrain houiller de Liège . Séance ordinaire du i3 avril igig. P. Fourmarier. Le lambeau de poussée de Kinkempois .... M. Bellière. Sur la présence de concrétions du type des coal balls dans le terrain houiller belge . . . . P. Fourmarier. Observations sur les dépôts supérieurs des sablières de Sart Tilman . Séance extraordinaire du i8 avril igig MÉMOIRES. Pages B 97 99 lOI 109 ii4 IT9 I2I 126 i33 142 J. Cornet. Le Turonien entre Mons et l’Escaut M 125 ANNALES DE I.A ..iJi'fE IDIB BELO-IQTJE TOME XLII. — 3« LIVRAISON. BiiUetiii, feuilles 10 à i4- il/dmofres/ feuilles 12 à 14. Bibliographie, feuille 2. Planche IV. ^ A 15 AvR|iÉri9èiOV - 8 1923 > lilÉGE IMPRIMERIE H. VA 1 ELAN T CA RM AN N E 4, J’iace Sl-Michel, 4 1920 Prix des publications. Le prix des publications de la Société est établi comme suit : G. DEWAiiQUE. Catalogue des ouvrages de géologie, de minéra¬ logie , de i)aléontologie , ainsi cxue des cartes géologiques qui se trouvent dans les i)rincipales bibliothèques de Belgique . 1rs. 3.oo Sur la probabilité de l’existence d’un nouveau bassin liouiller au nord de celui de Liège et questions connexes, 4 planches, frs. lo.oo La houille en Cami)ine, X planche. . frs. 3.oo Etude géologique des sondages exécutés en Cami>iné et d^ns les régions avoisinantes, 17 planches . frs. aS.oo Question des eaux alimentaires, 2 x)lanches . . frs. 5. 00 G. DEWAI.QÜE. Carte tectonique de la Belgique et des provinces voisines . frs. 2,00 Annales, tomes I à Y, IX, X, XYII, ' chacun frs. 2.00 tomes XIII à XYI, chacun ïrs. 3. 00 tomes XI et XII, chacun frs. 5. 00 tomes YIII et XYIII, chacun frs. 7.00 tomes YII, XIX à XXII, XXI Y, XXYIII, XXIX, XXXI et XXXII, chacun frs. 10.00 tomes YI, XXIIi, XXY, XXYI, XXYII; 3e livl*. du tome XXX. tomes XXXIII, XXXY,XXXYI et XXXYIII, chacun Trs. 20.00 tomes XXX, XXXIY, XXXYII et XXXIX, chacun frs. 3o.oo tome XL, frs. 4<^'00 tome XLI, frs. 45. 00 Publications Congo, années 1911-1912, frs. ïp.oo années 1912-1913, frs. 20.00 années 1913-1914, . frs. 3o.oo Bibliographie du bassin du Congo, ^ frs. 10.00 Mé/nofrcs m-^", tome I , frs. 3o.oo tome II, frs. ii.oo Les tomes YI, XXIII, XXY, XXYII, XXXIY et XXXYII ne seront plus vendus séparément sans l’autorisation du Conseil. Il est accordé une remise de 25 °/o aux membres de la Société. En outre, certaines livraisons dépareillées jioiirront être fournies à des prix très réduits à fixer iiar le Conseil. La question du prolongement méridional du Bassin houiller du Hainaut, (Avec 17 jilanches — Tiré à 100 exemplaires) 15 fa?e,a:xcs. Exl ^exa.-te atou. Sec2?é-taba?isi't_ — B 143 — Séance extraordinaire du 16 mai 1919 Présidence de M. J. Cornet, membre du Conseil. M. J. HeüpGEN remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans la bibliothèque du labo ¬ ratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire du 18 avril est adopté. M. le Président souhaite la bienvenue à notre confrère Herman Capiau, rentré au pays après un séjour de plusieurs années dans les geôles allemandes. Communications. — • 1. M. A. Renier fait la communication suivante : Un échantillon remarquable de Lonchopteris rugosa, Brongniart du Westphalien du Couchant de Mons, PAR ^RMAND PLENIER Un échantillon remarquable de Lonchopteris m^o^aBrongniart (^) a été recueilli dans le schiste psammitique zonaire, gris, à rayure claire, qui forme le haut toit (15 m. en stampe normale) de la couche Vache, dans le travers bancs Sud à 385 m. du puits n® 1 de la concession de Bonne Veine (Charbonnage du Fief de Lam- brechies), à Pâturages. J’en dois la communication à la gracieuseté de M. le Directeur- gérant O. Derclaye. Par sa grande taille, cet échantillon se distingue de tous les (b Brongniart Ad. Histoire des végétaux fossiles. Paris, Crochard et C‘®, t. I.jlivr. lo-ii, i835-i836, pp. 368-369, pl. CXXXI, fig. i-ia. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII . BULL., 10. — B i44 - spécimens décrits jusqu’à ce jour. Il ne s’agit plus dans ce cas d’une simple penne, mais d’une portion importante de fronde bipin- née, ou mieux d’un fragment de fronde tripinnée, car, sur les bords de l’échantillon, se remarquent les extrémités de deux pennes bipinnées, disposées parallèlement l’une à l’autre, et symé¬ triquement par rapport à la penne principale, qui occupe la-région centrale de l’échantillon. Ainsi que divers auteurs (i) l’ont admis par analogie avec Lonchopteris Bricei, la fronde du Lonchopteris rugosa était donc de grande taille et tripinnée. L’échantillon nouveau ne fournit toutefois aucun détail ni sur la forme d’ensemble de la fronde, ni sur la structure du rachis primaire. Pennes primaires étalées-dressées, de contour triangulaire, l’angle au sommet étant de 45®, atteignant en longueur 50 à 70 centimètres et même plus. Rachis secondaire, — mis à nu en quelques endroits, — assez fort, (7 mm. à quelque 40 cm. du sommet de la penne) orné de fines côtes longitudinales — traces de tubes gommeux, — et de minuscules aspérités, résultant de la chute de poils (type Aulaco- pteris Grand’Eury). Pennes secondaires, insérées à la face ventrale du rachis secon¬ daire sous un angle assez ouvert, environ 60®, subopposées ou alternes. Leur forme est du type connu. Le sommet de la principale penne secondaire n’étant pas conservé, il faut se borner à noter que la penne secondaire la plus élevée, encore longue de 7 cm., n’est nullement une grande pinnule simple. Les pinnules ne présentent également aucune particularité qui ne soit connue. Mais elles sont moins contiguës au sommet qu’à la base des pennes secondaires. En même temps, leur forme se fait plus nettement triangulaire. C’est la confirmation de l’exactitude (q Zeii.ler R. Bassin houiller de Valenciennes. Description de la flore fossile. Etudes des gîtes minéraux de la France. Paris, Quantin. Texte, p. 240. Gothan W. Lonchopteris rugosa in Potonié H. Abbildungen und Be- schreibungen fossiler Pflanzenreste. Berlin, Konig. preiiss. geolog. Landes- anstalt, Lief. VI. 11° 119, p. 2. d’une détermination récemment publiée par MM. Gothan et Jongmans (^). Les pinnules basilaires des pennes secondaires, tant anadromes que catadromes, sont semblablement multilobées à leur partie inférieure et principalement sur leur bord interne. Cette lobation s’atténue progressivement vers le sommet de la penne primaire. Vers sa base, on constate, au contraire, une tendance à une loba¬ tion très faible de toutes les pinnules inférieures des pennes secon¬ daires ; le bord interne est toujours plus affecté que le bord externe (^). La nervation ne donne lieu à aucune remarque nouvelle. Conclusion. — Cet échantillon constitue une preuve importante de la distinction spécifique des formes de Lonchopteris connues sous les noms de rugosa et Bricei. Dès l’époque de leur distinction, Brongniart avait douté de leur indépendance. Tout récemment encore, MM. Gothan et Jongmans manifestaient semblables hési¬ tations. Zeiller n’a-t-il d’ailleurs pas un instant considéré les deux espèces comme identiques ? Aux caractères distinctifs que Zeiller a su mettre en évidence, il y aura lieu d’ajouter ceux qui sont relatifs à la constitution de la penne primaire, car ils sont des plus frappants. 2. M. A. Renier expose ses idées personnelles sur Le raccorde¬ ment du bassin houiller du Couchant de Mons avec celui du Dépar¬ tement du Nord. 3. M. J. Cornet parle d’un Contact par faille entre la craie de Maisières et la craie blanche, à Maisières. Présentation d'échantillons. — M. Racheneur exhibe un échan¬ tillon de grès de Wihéries (Cb 3) présentant des phénomènes de décoloration météorique par zones concentriques. La séance est levée à 17 heures 15. (d Gothan W. et Jongmans W. Bemerkungen über einige der in den Nie- derlândischer Bohrungen gefundenen Pflanzen, in Jongmans W. Palilobota- nisch-stratigraphische Stiidieii in Niederlandischen Carbon, nebst Verglei- chen mit umliegeiiden Gebieten. Arch. für Lagerstàttenforschung-. Konigl. preiiss. geolog'. Landes aiistalt, Heft 28, j). 178, pl. V, fig. 2a. (^) Deltenre h. in Renier A. Documents pour l’étude paléontologique du terrain houiller. Liège, Vaillant-Carmanne, pl. 96, fig. c. — B 146 — Séance ordinaire du i8 mai 1919 Présidence de M. M. Lohest, président. La séance est ouverte à 10 heures et demie. Approbation du procès-verbal. — Le procès-verbal de la séance du 13 avril dernier est approuvé. Décès. — Le Président fait part du décès de M. Gustave Lhoest et de M. le Wery, dont la nouvelle est parvenue récemment à la Société. (Condoléances). Admission de membres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité MM. : Van Groenendael, Henri, industriel et membre de la Cham¬ bre des Députés en Hollande, à Sittard (Limbourg hollandais), présenté par MM. E. Martens et P. Fourmarier. Hanot, Charles, ingénieur, directeur des travaux aux char¬ bonnages d’Espérance et Bonne-Fortune, à Montegnée, présenté par MM. Barlet et Fourmarier. Crespin, Léon, ingénieur civil des mines, 9, rue de l’Industrie, à Jemeppe-sur-Meuse, présenté par MM. J. Anten et R. Anthoine. Présentation de membres effectifs. — Le Président annonce la présentation de 7 membres effectifs. Election de membres honoraires. — Sur la proposition du Conseil, l’assemblée décerne le titre de membre honoraire à 20 membres correspondants : MM. Boule, Marcellin, professeur au Muséum d’histoire naturelle, à Paris. Cartailhac, Emile, professeur à la Faculté des Lettres, à Toulouse. Cayeux, Lucien, professeur au Collège de France, à Paris. Choffat, Paul, membre de la Commission des travaux géolo¬ giques du Portugal, à Lisbonne. — B i47 — CossMANN, Maurice, ingénieur en clici aux Chemins de fer du Nord, à Paris. Dawkins, W. Boyd, F. R. S., professeur à TUniversité Victoria, à Manchester. DE Launay, Louis, professeur à l’Ecole des mines, à Paris. Friedel, Georges, directeur de l’Ecole des mines de St-Etienne. Gilbert, G. K. du Geological Survey des Etats-Unis, à Was¬ hington. Kidston, Robert, F. R. S., à Stirling (Ecosse). Lacroix, Alfred, professeur au Muséum, à Paris. Matthew, Georges, à St-John, Nouveau Brunswick (Canada). Mattirolo, Ettore, directeur du laboratoire de l’Office R. des Mines, à Rome. Mrazec, Louis, professeur à l’Université, à Bucharest. Oehlert, D.-P., direct ï’ du Musée d’histoire naturelle, à Laval. PoRTis, Alexandre, directeur du Musée géologique de l’Uni¬ versité, à Rome. Taramelli, Torquato, recteur de l’Université, à Pavie. Fermier, Pierre, professeur à l’Ecole des mines, à Paris. Tuccimei, Giuseppe, professeur, à Rome. WoRTHEN, A. H., directeur du Geological Survey de l’Illinois, à Springfield (Etats-Unis). Elections de membres correspondants. — L’assemblée décerne le titre de membre correspondant à MM. : Smith- WooDWARD, Arthur, curateur au British Muséum, secré¬ taire de la Société géologique de Londres, à Londres (Angleterre), présenté par MM. M. Lohest, A. Gilkinet et Ch. Fraipont. David, T. W. Edgeworth, professeur de géologie à l’Université de Sydney (Australie), présenté par MM. J. Cornet, M. Lohest et J. Libert. DE Margerie, Emmanuel, président de la Société géologique de France, 110, rue du Bac, Paris (VII) France, présenté par MM. M. Lohest, J. Cornet et Ch. Fraipont. Depéret, Charles, professeur de géologie à l’Université de Lyon (Rhône), présenté par MM, M. Lohest, J. Cornet et Ch. Fraipont. Haug, Emile, professeur de géologie à l’Université de Paris, — B 148 — au laboratoire de géologie de la Sorbonne à Paris (V), France, présenté par MM. M. Lohest, J. Cornet et P. Fourmarier. Wallerand, professeur de minéralogie à la Sorbonne, à Paris (V), France, présenté par MM. M. Lohest, P. Fourmarier et J. Anten. Kilian, Wilfried, professeur de géologie à l’Université, 2, rue de Turenne, à Grenoble (Isère-France), présenté par MM. M. Lo- liest, J. Cornet et P. Fourmarier. Bertrand, Léon, professeur à l’Université de Paris et à l’Ecole normale supérieure, 38, rue du Luxembourg, à Paris (VI), pré¬ senté par MM. Fourmarier, Lohest et Gilkinet. Gentil, Louis, professeur à la Sorbonne, à Paris (V), présenté par MM. Lohest, Fourmarier et d’Andrimont. Hind, Wheelton, Roxeth House, à Stoke-on-Trent (Angle¬ terre), présenté par MM. J. Cornet, M. Lohest et Ch. Fraipont. Brooks, a. h., colonel, géologue du Service géologique des Etats-Unis, au Gcological Survey, à Washington (Etats-Unis). Teall, J. -J. -H., directeur du Geological Survey oj Great Britain, Jermym Street, à Londres, présenté par MM. M. Lohest, P. Four¬ marier et J. Cornet. CoiTesponclance. — M. Bellière remercie la Société de l’avoir admis au nombre de ses membres effectifs. . MM. Brien, Delmer et Stainier s’excusent de ne pouvoir assister à la séance. Bapports. — Il est donné lecture des rapports de MM. Cornet, Buttgenbaeh et Lohest, sur le travail de M. P. Fourmarier : Etude comparative des jormations postprimaires de la Malagarazi, de la Lukuga et des autres régions du Katanga. Conformément aux conclusions des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail dans les publications spéciales relatives au Congo belge ; elle décide que les rapports seront im¬ primés à la suite du mémoire. Nomination de rapporteurs, — Le Président désigne MM. A. Renier, J. Libert et P. Fourmarier pour faire rapport sur deux travaux de M. Racheneur, présentés à la séance extraordinaire du 16 février dernier et intitulés : Stratigraphie du bassin houiller - B 149 du couchant de Mons, et Répartition de la teneur en soufre dans les couches du bassin houiller du couchant de Mons, Le Président désigne MM. O. Ledouble, J. Vrancken et M. Lo- hest pour faire rapport sur un travail de M. Fourmarier : La tectonique du bassin houiller du Hainaut, Les failles des districts de Charleroi et du Centre, qui sera présenté à la séance extraordi¬ naire du 19 mai à Charleroi. M. Cesàro, désigné le 19 janvier dernier comme rapporteur pour deux travaux de M. Buttgenbach, demande à être remplacé par un autre membre, le temps lui faisant défaut actuellement. Faisant droit à sa demande, le Président désigne comme troisième rapporteur M, Lespineux. Dépôt - de plis cachetés. — ^ M. R. Anthoine a remis deux plis cachetés qui sont contresignés en séance par le Président et le Secrétaire général. M. J. Anten dépose également un pli cacheté .contresigné dans les mêmes conditions. MM. M. Lohest et Ch. Fraipont déposent un pli cacheté contre¬ signé en séance par un vice-président et le Secrétaire général. Retrait de plis cachetés. — Les familles de feu C. Malaise et de feu M. Mercenier ont donné au Secrétaire général l’autorisation de retirer les plis cachetés lui confiés par ces deux membres et de publier ce qu’ils peuvent renfermer d’intéressant. L’assemblée décide que ces plis seront ouverts par le Président et le Secrétaire général et que leur contenu sera éventuellement communiqué â l’assemblée à la prochaine séance ordinaire. Communications. — 1. M. J. Anten donne connaissance de la note suivante : Sur la présence de feldspaths détritiques et d’une algue calcaire du genre Girvanella dans les psammites du Condroz, assise de Comblain-au-Pont, à Clavier, PAR yj. ^NTEN La présence de feldspaths détritiques, plagioclases et peut-être orthose, a déjà été signalée par notre savant confrère G. Cesàro — B i5o — dans un psammite rouge recueilli par G. Dewalgne à Rivage (^). Nous avons rencontré dans une préparation de la '"collection de géologie de TUniversité de Liège étiquetée « Psammite cal- » careux. Sommet de Fa. 2 d. assise de Comblain-au-Pont. Bois » de Mont, coin Sud. Clavier P. Destinez. » des grains élastiques de feldspatlis. La roche dont nous ne possédons pas récliantillon est un macigno argileux, riche en débris d’organismes : crinoïdes, gas¬ tropodes, bryozoaires, brachiopodes, ostracodes et algues calcaires que nous rapportons au genre Girvanella (^). La roche est parcourue par des veines de calcite et montre parfois des agrégats du même minéral. En dehors du quartz et du feldspath, la préparation montre de rares sections de mica blanc et deux sections fort petites d’un mica vert nettement pléochroïque. Le quartz est abondant, en grains roulés, transparents, générale¬ ment sans inclusions. Quelques-uns, rares, présentent les extinc¬ tions onduleuses des quartz déformés. D’autres grains, formés de plusieurs grains de quartz accolés, moulés les uns sur les autres, paraissent provenir d’un quartzite. On ne voit, dans la préparation, aucun des minéraux denses, si fréquents dans les grès, zircon, rutile ou tourmaline. (b G. Cesaro. Sur la matière colorante des psammites rouges du Con- droz. Ann. Soc. géol. de Belgique., t. XXI, 1898-94, pp. io5 et LxxxiV. (2) La préparation montre en plusieurs endroits des tubes microscopi¬ ques à section circulaire non cloisonnés, flexueux, contournés, isolés ou en pelotes, répondant au caractère du genre Girvanella. Voir L. Cayeux. Les minerais de fer oolitliiques de France, fascicule I, Minerais de fer primaires. Etude des gites minéraux de la France. Ministère des travaux publics. Un volume in 4®, Paris, Imprimerie nationale 1909. Voir également L. Cayeux. Introduction à l’étude pétrographique des roches sédimeiitaires. Mémoires pour servir à l’explication de la carte géo¬ logique détaillée de la France. Ministère des travaux publics. Un vol. et un atlas in 4"- Paris, Imprimerie nationale, 1916. Les Girvanella ont déjà été signalées en Belgique par Thoreau dans le calcaire sableux toarcien, aux environs d’IIalanzy et de Musson. Voir : Thoreau. Le minerai de fer oolithique dTIalanzy et de Musson. Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XXXIX. p. M 429-488, un vol. in 8'’. Liège, Vaillant-Carmanne, 1911-1912. Nous nous contentons de les signaler ici, en remarquant que leur présence n’est pas liée dans le présent cas à celle d’oolithes. - B l5l — Les feldspath s sont représentés par trois sortes de grains : 10 Des grains roulés, de biréfringence basse (donnant au plus le blanc du premier ordre, alors que les grains de quartz voisins montent parfois jusqu’au jaune orangé), non maclés, avec ou sans clivages, contenant généralement des inclusions indéterminables. En lumière convergente la biaxie et le grand écartement des axes optiques sont généralement discernables. Quelques sections per¬ mettent de constater le signe optique négatif. Ces grains sont assez nombreux et, en l’absence de clivages, ne se distinguent du quartz qu’en lumière convergente. Il n’a pas été possible de comparer leur réfringence à celle du quartz par la méthode de Becke, mais leur réfringence est très faible. 11 s’agit vraisemblablement d’orthose. 2® Des grains roulés qui, outre les propriétés des précédents, montrent l’association caractéristique des macles de l’albite et du microcline et une réfringence inférieure à celle du quartz. Il s’agit donc de microcline. 30 Des grains présentant en plus des propriétés des premiers cités, à l’exception du signe optique, la macle de l’albite. Ce sont des plagioclases. La petitesse des grains, leur diversité vraisemblable de prove¬ nance, l’absence de sections de la zone perpendiculaire à montrant à la fois la macle de Carlsbad et celle de l’albite, empê¬ chent toute détermination plus précise. En règle générale, tous les feldspaths de la préparation sont très peu ou pas altérés. La présence de feldspaths, dans les psammites du Condroz proprement dits, eût présenté un grand intérêt. L.-L. de Koninck a invoqué (^) l’alcalinité des eaux d’impré¬ gnation du terrain houiller pour expliquer la présence de veines de quartz dans les grès houillers. Alcalinité que Dewalque a attri¬ buée à la présence de feldspaths dans ces grès. Notre savant maître Lohest, constatant la généralité complète de la minéralisation des veines des psammites du Condroz en calcite, s’est demandé si ce fait n’était pas dû à l’absence de feldspath dans les dits psammites. (’) Voir Ann. Soc. Géol. de Belgique., t. XXII, p. xLiii ; un vol. in-8®. Liège, Vaillant-Carmaime, 1894-95. — B i52 — Les observations relatées ci-dessus n’apportent pas de solution au problème. L’assise de Comblain-au-Pont représente en effet un faciès différent de celui des psammites du Condroz proprement dits. C’est un petit étage de transition entre les roches calcaires franchement zoogènes du tournaisien et les sédiments nettement détritiques du famennien supérieur. La variation des faunes, visible dans cette assise, sur laquelle on a tant disputé, montre bien le changement des conditions d’existence, partant la modification du dépôt. Néanmoins la présence de feldspaths détritiques en deux points déjà distants. Rivage et Clavier, d’un même niveau stratigraphique est intéressante. Cela engage à entreprendre l’étude de la vérification des relations possibles entre la présence ou l’absence du feldspath dans les grès sur la minéralisation des veines qui les parcourent. D’autre part, de telles recherches sur la répartition des feldspaths et d’autres minéraux rares des psammites donne¬ raient de précieuses indications sur la direction de l’emplacement de la masse continentale dont les débris ont servi à la formation de ces roches du famennien belge. Laboratoire de Géologie de V Université de Liège. mai 1919. M. M. Lohest, à la suite de eette communication, fait observer qu’il est intéressant de trouver du feldspath dans les psammites du Condroz, mais que ce minéral y est cependant beaucoup moins fréquent et surtout bien moins altéré que dans les roches gréseuses du dévonien inférieur et du houiller. Ces roches renferment de nombreux filons de quartz ; par contre, dans les veines traversant les psammites du .Condroz, le quartz est remplacé par de la calcite. Il cite comme exemple le cas de filons rencontrés dans cet étage aux environs de Poulseur et qui renfermaient de la pyrite et de la galène, c’est-à-dire la même minéralisation que les gîtes métal¬ lifères du Bleyberg ; cependant, dans ces derniers, ces deux miné¬ raux étaient accompagnés de quartz, tandis qu’à Poulseur ils étaient accompagnés de calcite. Dans son ensemble, la formation des psammites du Condroz rappelle le faciès du terrain houiller ; mais dans ce dernier le feldspath est toujours altéré et l’on est en droit d’admettre que son altération a donné naissance à des sels alcalins qui ont facilité la mise en mouvement de la silice. B i53 — M. Anten répond que l’on a fait appel aux liqueurs alcalines pour expliquer la production de cristaux de quartz dans le terrain houiller. Dans toutes les expériences qui ont permis de réaliser le phénomène, la température a été portée à plus de 300^, c’est- à-dire au-dessus du point critique de l’eau. Pour trouver une telle température, il faut descendre à 10 kilomètres sous la surface du globe ; dans ces conditions, la théorie proposée par M. de Koninck ne paraît pas tout à fait certaine. Il faudrait des observations complémentaires. 2. M. Ch. Fraipont donne connaissance, en montrant les échantillons à l’appui, de la note ci-après : A propos de la roche éruptive de Voroux-Goreux, PAR pHARLES Ji'RAlPONT chargé de cours à l’Uuiversité Mon savant collègue, le professeur Max Lohest, m’a communiqué un échantillon du sommet de la roche éruptive de Voroux-Goreux directement recouverte par la craie blanche. On voit nettement par l’aspect de cette roche qu’elle a été battue par les vagues : elle est usée et comme polie par places. Elle est recouverte de tubes de serpules et de bryozoaires comme les pierres des brise-lames ou les roches actuellement soumises au balancement des marées. Les fossiles, dont elle porte les restes, appartiennent à deux espèces du genre Serpula, à une Eschara, et à une Heteropora. Cette roche éruptive s’est certainement trouvée pendant un certain temps au niveau de la mer crétacée, vraisemblablement immergée à marée haute et émergeante à marée basse. Liège, mai 1919. 3, M. M. Lohest fait la communication ci-contre : — B l54 — Sur une concrétion du limon quaternaire à Liège, PAR JVIax. J^OHEST J’ai l’honneur de présenter à la Société géologique une concrétion calcaire trouvée par M. Fourmarier dans le limon quaternaire, lors d’tme fouille pratiquée avenue de l’Observatoire à Liège, au pied de la colline de C ointe. Cette concrétion est remarquable par la disposition des fissures de retrait qui la traversent et qui sont presque identiques à certaines sphéroridérites du terrain houiller et des septarias de l’argile de Boom. Toutefois, les fentes sont vides dans la concrétion quaternaire alors qu’elles sont rem¬ plies par de la calcite dans les concrétions provenant d’autres terrains (^). Toutes ces concrétions, quel que soit leur âge, appartiennent donc au même type et ont vraisemblablement le même mode de formation ; leur genèse n’en reste pas moins encore obscure. Il est à remarquer que les fentes dont il s’agit ont une disposition rayonnante ; elles partent du centre et atteignent la périphérie ; cependant leur largeur va en diminuant à partir du centre, à tel point que, sur la surface même de la concrétion, on ne voit pas trace du réseau existant à l’intérieur. Dans les concrétions plus anciennes, où de la calcite a cristallisé dans les fentes, les fragments sont plus nettement séparés et le remplissage des joints se montre à l’extérieur ; il est vraisemblable qu’il faut attribuer une action directe à la force mise en jeu par la cristallisation de la calcite. Dans les recherches sur la formation des concrétions, il con¬ viendrait de tenir compte de ces deux stades successifs. 4. M. Lohest donne quelques renseignements sur la coupe de la tranehée de Berneau du nouveau chemin de fer de Tongres à Aix-la-Chapelle ; il propose de conduire la Société en excursion à cette tranchée. (b La i)réseiice de concrétions calcaires avec fentes de retrait est connue depuis longtemps dans le limon quaternaire. Dewalqne en fait mention dans son Prodrome d'iine descripiiou géologique de la Belgique. — B i55 — 5. M. Fourmarier fait la communication suivante : Observations sur les grès tertiaires des environs de Liège, PAR Ji'OURMARIEF^ La présence de grès rapportés au terrain tertiaire a été signalée en plusieurs endroits aux environs de Liège. Ces grès se présentent sous forme de blocs volumineux, dont les conditions originelles de gisement sont difficiles à établir parce qu’ils ont ordinairement été soumis à un remaniement plus ou moins considérable ; presque toujours ces blocs sont isolés à la surface du sol ou englobés dans le limon quaternaire. Les avis des auteurs qui s’en sont occupés, varient beaucoup quant à l’âge qu’il convient d’attribuer à ces grès ; toutefois, deux opinions principales sont en présence : pour les uns ces grès sont landeniens, pour les autres ils sont plus récents et probablement oligocènes. La légende de la carte géologique au 40.000® porte une notation Ong spécialement attribuée à ces roches, qui sont de cette façon classées dans les dépôts oligocènes de la Haute Belgique. Les grès tertiaires observés dans les environs immédiats de Liège rappellent singulièrement par leur aspect les grès du lan- denien exploités aux environs de Tirlemont. M. Rutot a fait observer cependant (^) qu’il n’est pas possible de déterminer à simple vue la position stratigraphique qu’il con¬ vient d’attribuer à un grès de ce type ; il s’en rencontre d’iden¬ tiques dans le wealdien, le landenien, le bruxellien et le tongrien (Hollogne). On peut ajouter que, depuis l’époque où M. Rutot émettait cette remarque, des grès analogues ont été trouvés à un niveau probablement plus élevé encore. En 1889, MM. Rutot et Van den Broeck ont attiré l’attention sur les grès blancs exploités aux environs de Hollogne-aux-Pierres ; ces roches ne sont plus visibles aujourd’hui, mais ces savants prétendent qu’elles sont situées au-dessus des sables qu’ils (b A. Rutot. Remarque sur la détermination de l’age des grès blancs en Belgique. Bull. Soc. belge de Géologie^ t. III, Proc, verb., j). 112, 1889. _ b^i56 — rapportent au tongrien et qui appartiennent au même niveau que les sables de Rocour et de Mons-Croteux, s’étendant en vastes lambeaux sur les hauteurs de la rive gauche de la Meuse. Tant que l’on n’avait pas trouvé de fossiles dans les sables de Rocour, la question restait obscure ; car si d’une part il était pos¬ sible de considérer les sables de Roeour comme tongriens, d’autre part la ressemblance des grès de Hollogne avec les grès landeniens indiscutables pouvait faire supposer que les sables de Rocour et de Hollogne appartenaient aussi à l’époque landenienne. La découverte de fossiles dans les bancs supérieurs des sablières de Boncelles a jeté quelque lumière sur la question. Il paraît indiscutable, en effet, que les sables de Boncelles sont le prolonge¬ ment des sables exploités sur la rive gauche de la Meuse. La faune trouvée à Boncelles est aquitanienne, d’après M. Rutot ; si le nombre d’espèces recueillies dans ce gisement n’est pas suffisant pour que l’on puisse se montrer aussi affirmatif, il n’en est pas moins vrai que les sables supérieurs de Boncelles sont de l’oligo¬ cène, mais certainement pas de l’éocène. Hans ces conditions, les grès exploités autrefois à Hollogne- aux-Pierres ne semblent pas pouvoir être rapportés au landenien. Je ne crois cependant pas pouvoir être tout à fait affirmatif parce que, comme je le montrerai plus amplement dans une note ultérieure, les sablières de Boncelles, comme celles de Mons- Crotteux, montrent deux niveaux de sable séparés par un lit de gravier ; les fossiles ont été trouvés à Boncelles dans le niveau supérieur dont ils fixent l’âge ; l’âge du niveau de sable inférieur n’en reste pas moins indéterminé. Il n’est pas établi jusqu’à présent que la masse sableuse de Hollogne-aux-Pierres et de Rocour repré¬ sente toute la série de Boncelles, ou seulement sa partie inférieure ; dans ce dernier cas, l’indétermination subsiste en ce qui concerne l’âge des grès de Hollogne-aux-Pierres. Il n’entre pas dans mes intentions d’étudier ici l’âge des sables des environs de Liège ; en effleurant incidemment la question, j’ai voulu montrer combien est complexe la solution du problème de l’âge des grès tertiaires que l’on rencontre en relation avec eux ; c’est pour la même raison que je crois utile de faire connaître la succession des terrains traversés dans la partie supérieure d’un nouveau puits de service que la Société des charbonnages du Bon¬ nier fait creuser actuellement à 710 mètres au nord et 610 mètres — B 167 — à l’ouest de son puits Péry ; l’altitude de ce point, d’après la carte de l’état-major est de 182 mètres. La succession des terrains est donnée de haut en bas (^) : a) De la surface à 11^^90 de profondeur, le puits a traversé du limon brun et jaune de plus en plus sableux vers le bas, avec traces de sable rougeâtre et d’argile grise. . h) Banc de de puissance de grès blanchâtre grossier se divisant en gros blocs, séparés par des joints remplis d’argile. Ce banc est dirigé approximativement de l’ouest à l’est et incline au nord de 17 degrés environ. c) De 12 ”^75 à 22 m. argile grisâtre et brune avec silex bruns irréguliers et blocs de grès blanc dur ; sillons de sable rougeâtre ; vers le bas, sillons de marne ; le silex et le sable sont plus rares, quelques nodules épars de phosphate de chaux. Aspect général mêlé et dérangé. A 17^50, apparition à l’ouest de marne crayeuse blanche suivant un banc incliné à l’est de 60®. d) A 22 m. la craie blanche se voit sur tout le pourtour du puits ; elle renferme des silex noirs. Le niveau désigné par la lettre c est le conglomérat à silex qui recouvre la craie de Hesbaye ; le puits a été creusé précisément en un point où cette formation remplit une poche de dissolution dans la craie, comme le montre la surface de contact fortement inclinée, observée sur l’une des parois du puits. Le grès b forme un banc relativement continu ; bien qu’il soit quelque peu disloqué et que ses fragments soient séparés par un enduit terreux, il est visible sur toute la circonférence du puits et son épaisseur est assez constante ; il s’ensuit qu’il ne s’agit pas d’un amas de blocs remaniés à la base du limon, mais d’un banc relativement en place, dont la disposition originelle n’a été que légèrement modifiée. L’action modificatrice est la dissolution de la craie sous-jacente sous l’influence des eaux d’infiltration ; elle a eu pour effet de disloquer les terrains et de leur donner une pente plus forte que lors de leur dépôt ; il n’empêche que le grès a subi cette action avec une intensité moindre que le conglomérat à silex. (b Le puits a été bétonné au fur et à mesure de l’avancement du travail de fonçage ; je n’ai pas pu en relever la coupe ; je transcris les indications qui m’ont été fournies par M. D. Dufour, ingénieur de la Société. — B i58 — Il est à remarquer que le grès ne repose pas ici sur du sable, comme c’était le cas à Hollogne-aux-Pierres d’après MM. Rutot et Van den Broeck ; il n’est pas recouvert de sable non plus, mais, d’après la description donnée, il semble bien qu’immédia- tement au-dessus se trouve du sable remanié passant au limon ; ce fait indique que, primitivement, le sable se trouvait au- dessus du grès. En plusieurs endroits, au voisinage de l’emplacement de ce puits, la présence du sable tertiaire a été signalée ; c’est ainsi qu’on l’exploite aux Grosses-Pierres, près du fort de Hollogne, qu’il affleure à 400 mètres à l’ouest du puits Péry du charbonnage du Bonnier, et qu’il a été traversé par le sondage du Bonnier, situé à moins d’un kilomètre au nord-est du nouveau puits , en creusement. On doit donc supposer que le même niveau de sable a existé également à l’endroit qui nous occupe et, comme le banc de grès pa^'aît peu remanié, il n’est pas possible d’admettre que le sable se trouvait originellement en dessous de lui et a été enlevé par érosion ; il est plus vraisemblable de dire que le banc de grès se trouvait à la base de la masse sableuse. Si mon raisonnement est exact, le grès est plus ancien que le sable de Rocour. On pourrait, il est vrai, se demander si cette roche n’est pas l’équivalent de ce sable, dont les grains se seraient agglomérés pour une cause toute locale. Cette hypothèse est peu vraisemblable parce que le grès a une composition assez différente de celle du sable de Rocour et de Hollogne : il ne renferme notamment pas de paillettes de mica, qui sont relativement fréquentes dans les sables de ce niveau. De plus, les sables des hauteurs des rives de la Meuse montrent habituellement une stratification régulière ; les fragments de grès du nouveau puits du Bonnier se caractérisent par leur surface mamelonnée qui rappellent celle des grès lande- niens des environs de Tirlemont. Les deux roches ont d’ailleurs des aspects tout à fait identiques. Dans ces conditions, je suis d’avis que le grès du nouveau puits du Bonnier est plus ancien que le sable de Rocour et que, par sa nature lithologique et par la position qu’il occupe, il doit vraisemblablement être rapporté au landenien supérieur. J’ai rappelé qu’à Hollogne-aux-Pierres, d’après MM. Rutot et — B iSg — Van den Broeck, le grès tertiaire que l’on a exploité au hameau des Grosses-Pierres se trouvait au-dessus du sable. Il y aurait donc dans la même région possibilité de rencontrer deux niveaux de grès tertiaires identiques par leur aspect, mais différents par leur position stratigraphique. Ces indications montrent combien la question de l’âge des grès tertiaires de la province de Liège reste encore obscure ; il faudra d’autres matériaux pour la résoudre. J’ai cru intéressant néan¬ moins de montrer les difficultés du problème. La séance est levée à midi. Excursion. — L’après-midi, à 2 heures et demie, quelques membres de la Société, sous la conduite de M. Four marier, se rendaient à Kinkempois et aux sablières du Sart-Tilman. M. Fourmarier leur montra sur place les faits exposés dans les notes qu’il a présentées à la séance ordinaire du 13 avril dernier. ANN. soc. GÉOL. DEBELG., T. XLII BULL., II. — B i6o — Séance extraordinaire du 1 9 mai 1919 Présidence de M. J. Vrancken, membre^ du Conseil. M. R. Anthoine remplit les fonctions de secrétaire. La séance est ouverte à 15 heures dans une des salles de TUni- versité du Travail, à Charleroi. M. le Président exprime sa satisfaction de voir la Société géologique de Belgique reprendre ses réunions extraordinaires à Charleroi, interrompues pendant si longtemps ; il remercie les membres présents d’être venus nombreux à cette séance de rentrée, mais il regrette l’absence de plusieurs personnalités scientifiques qui ont contribué pour beaucoup au succès des réunions de Charleroi et tout spécialement MM. Malaise et Ber- tiaux que la mort nous a ravis et M. Lassine que la maladie tient éloigné de son pays. Correspondance. — M. A. Renier, retenu à Bruxelles, s’excuse de ne pouvoir assister à la séance. Communications. — M. Fourmarier expose le contenu d’un mémoire: La tectonique du bassin houiller du Hainaut. Les failles des districts de Charleroi et du Centre. M. Ghysen présente quelques observations au sujet du raccor¬ dement proposé par M. Fourmarier ; il fera une communication sur ce sujet à la prochaine séance. M. J. Dubois fait la communication suivante : Gîtes nouveaux d’ostracodermes dans le Taunusien des environs de Thuin, PAR yJULES PUBOIS M. A. Renier m’ayant fait part de la découverte de fragments d'ostracodermes dans le Taunusien traversé dans un sondage — B l6l — profond des environs de Thuin, j’ai recherché ces fossiles dans les affleurements proches. Le Taunusien est bien développé dans la vallée de la Sambre, en amont de Landelies. Des carrières y sont ouvertes de part et d’autre du tunnel du chemin de fer d’Erquelinnes à Charleroi, Nous y avons découvert trois gîtes d’ostracodermes. 1® Dans une excavation située à l’extrémité Est de la vieille S ambre. A. 2® Dans la carrière Delsinne. B. 30 Dans la carrière. C. Leur repérage est indiqué sur le croquis ci-dessous : ^ Comme il est aisé de s’en rendre compte, ces gîtes appartiennent à un même complexe de grès gris bleuâtre dont les intercalations schisteuses fournissent en abondance Haliserites Dechenianus Goeppert et que surmontent les schistes bigarrés du Hunsruckien. Les grès renferment des débris nombreux d’ostracodermes empâtés dans la roche ou étalés dans certains joints de strati¬ fication où, particulièrement abondants, ils forment de véritables hone-beds. Ces gîtes, confinés dans les parties gréseuses, ne sont pas favo- — B 162 — râbles à la bonne conservations des restes organisés. Si nous ’avons rencontré des plaques osseuses isolées, celles-ci ne présen¬ taient plus les détails d’ornementation qui facilitent les déter¬ minations. L’examen microscopique ne laisse d’ailleurs aucun doute sur la nature de ces débris. Une étude plus approfondie permettra peut-être des déter¬ minations génériques, voire spécifiques. Pour l’instant, ces trouvailles dans un étage considéré cornme peu ou pas fossilifère en Thudinie, pourraient servir de point de départ à la distinction d’un horizon intéressant. Courcelles, 22 mai 1919. La séance est lev^ée à 17 heures. — B i63 — Séance extraordinaire du 13 Juin 1919 Présidence de M. J. CORNET, membre du Conseil. M. J. HeupgEN remplit les fonctions de Secrétaire, La séance est ouverte à 16 heures dans la bibliothèque du labo¬ ratoire de géologie de l’Ecole des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire du 16 mai 1919 est adopté. Communications. — I. M. V. Brien fait une causerie sur Les gisements de manganèse de Tchiatouri (Caucase) qu’il a visités pendant la guerre. Cet exposé est suivi d’un long échange de vues. M. Brien répond aux nombreuses questions que lui posent ses auditeurs. II. M. Racheneur expose les résultats d’une Etude sur la densité du charbon des assises du Flénu et de Char 1er oi du bassin houiller du Couchant de Mons. Plusieurs membres discutent les eonclusions de ce travail et sont d’avis, avec l’auteur, que les variations de eette densité dans le sens de la suceession stratigraphique ne sont pas soumises à une loi déterminée. Présentation d'échantillons. — M. V. Brien présente des échan¬ tillons du minerai de manganèse de Tchiatouri et des terrains encaissants. La séance est levée à 18 heures 15. — B 164 Séance ordinaire du 15 Juin 1919 Présidence de M. M. LoHEST, président. La séance est ouverte à 10 heures et demie. Approbation du procès-verbal. — Le proeès- verbal de la dernière séanee est approuvé. Décès. — Le Président a le regret de porter à la eonnaissance de ses confrères la mort d’un jeune membre de la Soeiété, M. l’Ingé¬ nieur Philippe Taylor, tué à l’ennemi dans les Flandres, où il combattait dans les rangs de l’armée britannique. Il fait également part du déeès de MM. Emile Geronnez, A. Pi- rotte, Louis Legrand, membres effectifs, dont la nouvelle est parvenue récemment à a Soeiété. Distinctions honorifiques. — ■ Le Président adresse les féli¬ citations de la Soeiété à MM. Lebaeqz, Deboueq et Denoël, nom¬ més ingénieurs en ehef à l’Administration des mines. Admission de tnembres effectifs. — Le Conseil a admis en cette qualité MM. : Legrand, Louis, ingénieur au Corps des mines, 25, quai de Namur, à Charleroi, présenté par MM. Ghysen et Anthoine. Fontaine, N., ingénieur, directeur des travaux des Charbon¬ nages de Mareineile-Nord, 15, Vieille Plaee, à Mareinelle, présenté par les mêmes. Monseur, Ernest, ingénieur en ehef des Charbonnages de Trieu-Kaisin, à Chatelineau, présenté par MM. Ghysen et Dessale. Grambras, Prosper, ingénieur, 16, rue de Mareinelle, à Char¬ leroi, présenté par MM. Vraneken et Brien. Harsée, Henri, direeteur des travaux aux Houillères Unies, à Appaumée-Ransart, présenté par MM. J. Dubois et R. Anthoine. Hans, Nieolas, ingénieur, directeur des travaux des charbon- — B i65 — nages du Horloz, à Tilleur^ présenté par MM. G. Pilet et P. Four- marier. Robert, Léon, ingénieur en chef des charbonnages du Poirier, 6, boulevard Defontaine, à Charleroi, présenté par MM. Anthoine et Martens. Présentation de membres effectijs. — Le Président annonce la présentation de trois nouveaux membres effectifs. Correspondance. — M. Lespineux fait excuser son absence. MM. Claus et Repstock remercient la Société de les avoir admis en qualité de membres effectifs. MM. Boule, Cayeux, Cossmann, de Launay, Friedel, Kidston, Lacroix, Taramelli et Termier, remercient la Société de les avoir élus membres honoraires. MM. Bertrand, Gentil, Hind, Smith- Woodward, Teall, Walle- rand, remercient à l’occasion de leur élection en qualité de membres correspondants. L’Académie de Metz annonce qu’elle tiendra le 12 juin une séance solennelle à l’occasion de la délivrance de la Lorraine et pour fêter le centième anniversaire de sa fondation ; elle invite la Société à s’y faire représenter. M. le Ministre des Sciences et des Arts, par dépêche du 27 mai dernier, a invité la Société à lui faire connaître les personnes qui pourraient la représenter dans le Conseil National belge de Re¬ cherches. Vu l’urgence, le Bureau a désigné à cet effet MM. Butt- genbach, Cesàro, Cornet, Fourmarier, Libert et Lohest. M. G. Cesàro adresse en hommage à la Société un exemplaire des principales publications qu’il a faites pendant la guerre. {Remer ciments .) DONS d’auteurs E. Asselberghs. — Observations surlefrasnien des environs d’Hotton (bord oriental du bassin de Binant). Bull. Soc. belge de Géologie, etc., t. XXVIII, p. v. Bruxelles, 1914. — Sur la répartition géographique, en Belgique, de Rhynchonella Omaliusi, de Rh. Gonthieri et de Rh. Dumonti, du Famennien inférieur. — B i66 — E. Assclberghs, — Le rapport final du Service des Recherches minières des Pays-Bas, Analyse. Ann. des Mines de Belgique, t. XX, 1919. G. Cesàro. — Formule générale donnant la biréfringence d’une lame cristalline en fonction des angles que sa nor¬ male fait avec les axes d’élasticité optique. La for¬ mule habituelle s’obtient en y supposant les indices infinis, tout en conservant entre eux les différences finies qui existent en réalité. Miner alogical Magazine vol. xVlI, no 81, 1915. — Sur une propriété numérique de l’ensemble des axes de symétrie situés dans les plans de symétrie d’un polyèdre. Ihid., vol. XVII, n® 81, 1915. Démonstration simple de la loi de Miller. Ihid., vol. XVII, no 82, 1916. — Emploi des plages normales à l’indice moyen et des plages perpendiculaires à un axe optique dans la détermination des plagioclases. Bull. Soc. franç. de Minéralogie, janvier 1916. — Cristaux de calomel, ayant un faciès spécial. Ihid., février 1916. — Sur le nombre théorique de plagioclases ortho-axes. Ihid., mai 1916. — Sur le pyroxène qui forme une couche intermédiaire entre la néphéline et le mica dans les géodes du calcaire constitutif du Monte-Somma. Rivista de Miner alogia e Cristallografîa italiana, vol. XL VII, 1916. — Contribution à l’étude des minéraux du Vésuve et du Monte-Somma. Ihid., vol. XL VIII, 1916. — Sur les pyrites argentifères. Ihid., vol. XLIX, 1917. — Sur le rôle du bore dans les silicates. Formule des borates naturels. Ihid., vol. L, 1917. — Sul metodo di Tschermak per la siceria délia formola deir acido che costituisce un silicato. Ihid., vol. XLIX, 1917. — Periclasia artificiale. Genesi probabile délia Periclasia del Somma. Ihid., vol. XL VIII, 1917. — B 167 — 6r, Cesàro, — Sulla Cancrinite. La sua formola. La sua birifran- genza. La sua non esistenza al Somma. Ibid., vol. XLVIII, 1917. Maurice Lugeon. — L’origine des Alpes Vaudoises. L’Echo des Alpes, organe du Club alpin suisse, 50® année, n® 2, 1914. Le striage du lit fluvial. Annales de géographie, t. XXIII-XXIV, 1914-1915, p. 132. Paris, Colin. — Rapport sur l’attribution du prix Fontannes pour 1913. Société géologique de France, juin 1913. — Sur l’ampleur de la nappe de Moreles. Comptes-rendus Acad, sciences, Paris 1914, t. 158. — Sur l’entraînement des terrains autoehtones en dessous • de la nappe de Mordes. Ibid., t. 159. — Sur la présenee de bandes ealcaires dans la partie suisse du massif des Aiguilles rouges. (En collabo¬ ration avec Mlle Elisabeth Jérémine). Ibid., t. 156, 1913. — Notes de géologie marocaine. (En collaboration avec Louis Gentil et Léonce Goleaud). Ibid., t. 166, 1918. — Sur la coloration en rose de certaines roches du massif des Aiguilles-Rouges. Ibid., t'. 162, 1916. — Rapport sur l’attribution de la médaille Albert Gau- dry à M. Emile Haug. Société géol. de France, 1914, n® 7. — Observations géologiques et pétrographiques dans la Chalcidique orientale. (En collaboration avec Henri Sigg). Bull. Labor. géol. etc. de V Université de Lau¬ sanne. Bull. 22, 1917. — Sur l’origine des blocs exotiques du Flysch préalpin. Eclogae Geologicae Helvetiae, vol. XIV, n® 2. — Recherches dans le massif de la dent de Mordes. Ibid., n® 1. — La chanson du moine Thrust. Lausanne 1913. — Sur le charbon des couches à Mytilus en aval de Vuargny-sur-Aigle (Vaud). (En collaboration avec Henri Sigg). P.-V. Société Vaudoise des sciences naturelles, 20 févr. 1918. B i68 — Maurice Lugeon. — Sur quelques eharbons d’âge non carboni¬ fère de la vallée du Rhône Valaisan. Ibid. Sur les inclinaisons du substratum cristallin du Trias des massifs hercyniens. Ibid., 5 déc. 1917. — Sur le sidérolithique des hautes Alpes calcaires occi¬ dentales. Ibid., 21 nov. 1917. Sur le lambeau de recouvrement du sommet des Diablerets. Ibid., 29 janvier 1919. — Nouveau mode d’érosion fluviale. Ibid., 5 février 1913. — Sur l’inexistence de la nappe du Augsmatthorn. Ibid., 5 juillet 1916. — Gisements calcaires du massif des Aiguilles-Rouges et coin de Gneiss d’Alesses (Valais). Ibid., 19 avril 1916. Rapports. Il est donné lecture des rapports de MM. Four- marier, Lohest et Lespineux sur un travail de M. Buttgenbach : Contribution à V étude des minéraux belges. Conformément à l’avis des rapporteurs, l’assemblée ordonne l’impression de ce travail aux Mémoires. Il est donné lecture des rapports de MM. Fourmarier, Lohest et Lespineux sur un travail du même auteur : La calamine des ossements fossiles de Broken-IIill (Rhodésie) . Conformément à l’avis des rapporteurs, ce travail sera imprimé dans les Publica¬ tions spéciales relatives au Congo belge et aux régions voisines. Nomination de rapporteurs. — M. P. Fourmarier demande la nomination de rapporteurs pour l’examen d’un travail : Observa¬ tions de géographie physique dans la région du Tanganyika. Les grands lacs de V Afrique centrale. Le Président désigne à cet effet MM. J. Cornet, H. Buttgenbach et M. Lohest. Pli cacheté. — M. J.Anten dépose un pli cacheté qui est contre¬ signé en séance par le Président et le Secrétaire général. Proposition de créer un fonds spécial. — M. H. Buttgenbach expose à l’assemblée le grand intérêt scientifi.que qu’il y aurait à voir étudier toutes les roches du sol belge, non seulement les roches éruptives et métamorphiques mais aussi les roches sédi- — B 109 — mentaires, à un point de vue pétrographique et en appliquant • les méthodes de recherehes modernes. Désirant beaueoup que eette étude soit publiée dans nos Annales, dont le renom scientifique se trouverait ainsi puissamment accru, il avait d’abord songé à proposer au Conseil de mettre la question au concours. Mais des raisons diverses, qu’il expose brièvement, lui ont fait rejeter la méthode des concours et l’ont amené à proposer simplement que la question soit mise à l’ordre du jour ; toutefois, un appui très important serait accordé par la Société à ceux de ses membres qui participeraient à cette étude, et cela à l’aide d’un budget spécial : les sommes inscrites à ce budget serviraient non seule¬ ment à l’impression, dans un recueil spécial, des mémoires et communications scientifiques relatives à la question, mais encore à faciliter les travaux pétrographiques, soit par des recherches sur le terrain, soit par des études souvent coûteuses au labora¬ toire, soit par des études comparatives à l’Etranger ; en outre, des prix pourraient être décernés aux auteurs des mémoires les plus remarquables. Ce budget spécial serait alimenté principale¬ ment par des dons et M. Buttgenbach croit bien que la Société les obtiendrait aisément : en effet, une étude ainsi comprise et facilitée conduirait certainement à des découvertes intéressantes et devant aider à écrire l’histoire géologique de notre pays, aussi bien qu’à des résultats pratiques intéressant nos gisements houillers et autres. Le Conseil de la Société, après examen et discussion, a établi le projet de règlement reproduit ci-dessous et qui sera soumis à l’approbation définitive des membres de la Société lors de la réunion ordinaire du 20 juillet prochain. Les membres qui ne pourraient assister à cette réunion sont priés d’envoyer leurs remarques et observations au Secrétaire général avant cette séance. PROJET 1° La Société Géologique de Belgique met à l’ordre du jour l’étude pétrographique des roches du sol belge. 2^ Il est institué une « Commission de pétrographie » formée de six membres. Le président, le secrétaire général et le trésorier de la Société en font partie de droit ; les trois autres membres sont — B 170 — désignés chaque année, à la majorité absolue des membres pré¬ sents, lors de la séance ordinaire d’octobre. 3® La Commission de pétrographie examine et fait rapport sur tout travail traitant de la question prévue au Elle peut s’ad¬ joindre une ou plusieurs personnes compétentes, à choisir parmi les membres de la Société (effectifs, honoraires et correspondants). 40 Pour tout travail remis, l’auteur est prié de rédiger un résumé aussi succinct que possible, indiquant le sujet traité et les conclu¬ sions auquelles il a abouti ; ce résumé sera imprimé dans le projet de procès-verbal de la séance au eours de laquelle le manuscrit est remis. 50 Les manuscrits de tous les mémoires et communications, ainsi que des rapports des commissaires, sont conservés par les soins de la Commission de pétrographie. Ils sont tenus, sans déplacement, à la disposition des membres que les sujets traités intéressent, pour autant que les commissaires aient terminé leur examen, ou d’accord avec eux. 00 Un budget spécial sera dressé qui comprendra toutes les recettes et dépenses relatives à la question mise à l’ordre du jour. Les recettes comprendront les sommes spéciales retirées du budget ordinaire ainsi que les dons spéciaux faits par les membres de la Soeiété ou les étrangers. Les dépenses comprendront les objets spécifiés aux articles 7 et 8. 7® Des prix pourront être accordés aux auteurs des mémoires les plus importants ; la proposition en sera faite par la Commis¬ sion de pétrographie à l’assemblée générale ordinaire d’octobre, qui décidera au vote secret à la majorité des voix. 80 La Commission de pétrographie peut autoriser des membres de la Société à faire, sur le budget spécial prévu au 6®, des tra¬ vaux de recherches nécessités par leurs études, soit au laboratoire, soit sur le terrain ; elle peut de même accorder des bourses de voyage aux membres de- la Société qui demanderaient à faire des études comparatives à l’Etranger. Elle pourra affecter une partie du fonds spécial à la publication des travaux soumis à son examen et des rapports rédigés sur ces travaux. 90 Lors de la séance ordinaire d’octobre, et pour la première fois en 1920, la Commission de pétrographie fera lire un rapport dressé par ses soins et qui comprendra : — B I7I — a) l’indication des mémoires et communications dont l’im¬ pression est proposée ; h) un résumé de eonnaissances nouvelles établies par les mé¬ moires qui lui auront été soumis et une indication des questions non élucidées et à diseuter ; c) ses propositions de prix à déeerner ; d) l’indication des dépenses qu’elle a autorisées conformément à l’article 8, et des recettes effeetuées. IQo Tous les mémoires et communications dont l’impression aura été décidée sur le rapport prévu à l’article précédent, ainsi que ee rapport et les comptes rendus d’exeursions faites en vue d’examiner sur place les questions relatives aux roches belges, seront imprimés sous une pagination spéciale, ou mieux en un volume spécial, de façon à constituer un ensemble montrant les progrès réalisés grâce à l’initiative de la Société géologique de Belgique. Disposition additionnelle. — Le sujet proposé aetuellement sera maintenu pendant au moins trois ans, soit jusqu’en octobre 1922. A cette date, le Conseil pourra proposer à l’assemblée d’affecter le fonds spécial prévu à l’article 6® à l’étude d’une autre question. Dans ce cas, le texte de l’article sera modifié en eonséquence et il en sera de même de la Commission spéeiale prévue au 2®. Communications. — 1. M. J. Anten donne connaissance du travail suivant ; Sur la présence d’un nouveau gisement de sable tertiaire sur ia planchette de Sart-lez-Spa, PAR yj. y^NTEN Plusieurs gîtes de sable, mentionnés 0ns dans la légende de la carte géologique de la Belgique au 1/40.000, ont été signalés sur la planchette de Sart-Baraque Michel par Dewalque et Lohest et particulièrement étudiés par Lohest (^). (b M. Lohest. Les dépôts tertiaires de l’Ardeime et du Condroz. Ann. Soc. g-éol. de Belgique t. XXIII, 1895-1896. — B 172 — A la suite d’une excursion effectuée dernièrement à la sablière de Cockaifagne, j’ai rencontré, au retour, sur la grand’route de Spa à Stavelot, à la borne 39.800, à la côte 490, devant le tir communal de Spa, un gisement de sable tertiaire non encore B. Blocs anguleux de quartzite cambrien peu ou j)as altérés empâtés dans du limon I m. C. Sable jaune argileux contenant des cailloux roulés, extrêmement altérés, de quartzite et de quartzopliyllade cambrien de o,3 à 2m. D. Sable alternativement rouge et blanc stra¬ tifié horizontalement. Le sable est visible dans une petite excavation artificielle et présente la coupe figurée ci-dessus, tout à fait analogue à la partie supérieure de celle décrite par Lohest à Cockaifagne et reproduite ci-dessous. signalé que je sache. A. Tourbe 0,1 5 m. B. Blocs anguleux de quartzite cambrien, parfois très volumineux et emi)âtés dans du limon argileux jaune au sommet, dans du limon rouge et de l’argile plastique bigarrée à la base. 1,10 m. C. Sable jaune foncé, argileux, contenant des vei¬ nules d’argile plastique, de petits cailloux de la grosseur d’une noisette, généralement de quartz blanc, et parfois quelques fragments de silex altérés. o,65 m. V. Veinule charbonneuse. D. Sable gris à grains fins renfermant des lentilles irrégulières de sable jaune. 1,00 m. E. Sable jaune grossier. 0,80 m. F. Cailloux pugilaires de silex et de quartzite cambrien. i,5 m. La surface continentale dont notre savant maître a supposé l’existence paraît manifeste ici, vu le ravinement que la coupe montre. — B 173 — Je ne puis que confirmer Topinion de mon maître en ce qui concerne l’origine marine des sables et cailloux roulés inférieurs au ravinement ; en 1914, j’ai pu observer à Cockaifagne qu’ils reposent directement, en discordance, sur le substratum cambrien. Lorsqu’on examine la situation des affleurements reconnus, il paraît assez vraisemblable que la nappe de sable soit assez étendue et constitue une bande continue ou subcontinue qu’il serait intéressant de déterminer par de petits sondages. Laboratoire de Géologie de V Université de Liège ^ Juin 1919 2. Le Secrétaire général donne lecture de la note suivante de M. Asseiberghs : Les gîtes à Dictyonema flabellîforme du Bassin salmien de la tienne, PAR pT. /tSSEL^BERGHS, Docteur eu Sciences. Entre les phyllades et quartzites reviniens et les quartzophyl- lades salmien s du bassin de la Lienne, il existe des couches de transition où l’on trouve, à côté de ces roches, des types inter¬ médiaires tels que phyllade grossier, quartzophyllade à élément schisteux dominant, grès et grès quartzite. C’est dans cette zone, qui est placée par les géologues belges à la base du Salmien, qu’on a signalé la présence de Dictyonema flabelliforme Eichwald. L’exploration du bassin salmien de la Lienne nous a permis d’augmenter le nombre de gîtes qui jalonnent la zone de base du Salmien. Nous connaissons maintenant sept gîtes, à savoir : Bord Nord, d’Ouest en Est : 1. Chemin de traverse de Naze à Lorcé, au coude que décrit le chemin pour se diriger vers Lorcé. Ch. Fraipont : Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXVI, 1909, pp. b191-192. 2. Carrière située le long de la route de Lorcé à Naze, sur la rive gauche du ruisseau du Pouhon, à 200 m. du pont sur le ruis¬ seau. Et. Asseiberghs, 1912. 3. Ballastière située sur la rive gauche de la Lienne, au lieu dit Est-Zeheid, à 700 mètres au S.-W. du confluent de la Lienne — B 174 — et de l’Amblève. M. Lohest et H. Forir : Ann. Soc. géol. Belg., t. XXXII, 1905, p. b140. 4. Rive droite de la Lienne, au troisième coude du chemin de Targnon à Rahier. G. Dewalque : Ann. Soc. géol. Belg., t. XII, 1885, p. 126. 5. Talus Nord de la tranchée du chemin de fer, à la tête amont du tunnel de Targnon Et. Asselberghs, 1913. Bord Sud, d’Est en Ouest : 6. Tranchée du chemin de fer, à Cheneux, sur la rive gauche de TAmblève. C. Malaise : Ann. Soc. géol. de Belg., t. XV, 1888, p. LXXVI. 7. Au lieu dit Chauveheid (au Sud de Chevron), sur le chemin de Chauveheid à Froid ville, à 300 mètres du chemin de Forges- sur la Lienne à Chauveheid. Et. Asselberghs, 1919. 3. M. BelUère fait la communication suivante : ^ La formation d’OIigiste dans un four de poterie. * PAR ]V[. ^ELLIÉRE Des reproductions voulues ou accidentelles de l’oligiste ont été souvent décrites (i) et, parmi ces synthèses, une des plus connue est basée sur les expériences de Gay-Lussac, qui obtint ce minéral en partant des chlorures de fer traités par la vapeur d’eau (2). J’ai cru intéressant de signaler la production de lamelles d’oli- giste dans un four de poterie. Il s’agit du four de cuisson de l’Uni¬ versité du Travail à Charleroi. Dans l’espoir de nourrir de petits cristaux de silicate de chaux que contenait un bloc de verre, quelques fragments de celui-ci avaient été placés dans un creuset de procelaine ordinaire simple¬ ment muni de son couvercle sans précaution spéciale, et l’ensemble fut déposé dans un four de poterie avec les pièces à cuire. Ces pièces étaient des grès émaillés de M. W. Delsaut. (1) Fouque et Michel-Levy. Synthèse des minéraux et des roches. Masson, Paris, p. 233. Gay-Lussac. Réflexions sur les volcans. Ann. de physique et de chimie, t. XXII, 1823, p. 4i5, r- B 175 — La durée de la cuisson fut de 50 heures. La température s’éleva graduellement jusqu’au ramollissement du cône 11 de Seger (^), ce qui correspond environ à 1320<^. A la 50® heure on procéda au salage par les alandiers et les carnaux. Le four maintint son allure pendant 20 heures puis fut refroidi très lentement (60 heures). En ouvrant le creuset à sa sortis du four, je constatai que le bloc de verre avait fondu, en s’écrasant, couvrant le fond du creuset. La forme indiquait seulement une fusion pâteuse. Les bords de la ligne de contact du verre et du creuset étaient recou¬ verts* d’un enduit rouge, lamellaire, brillant. Cet enduit est insoluble dans l’eau et se résout dans ce liquide en paillettes légères à reflets brillants, donnant l’aspect de l’aven- turine. La matière rouge est lentement soluble dans l’acide chlor¬ hydrique, qu’elle colore en jaune. Elle n’est pas magnétique mais le devient après avoir été chauffée au feu de réduction. Au microscope, les lamelles présentent la forme d’hexagones réguliers parfois incomplets ou brisés. Des formations arborescentes ou dendritiques y sont fréquentes. Les lamelles les plus minces sont jaune grisâtre sale par transparence ; les plus épaisses deviennent orangé puis rouge sang de plus en plus foncé. Par réflexion on observe un éclat ' métallique. (q Cette donnée se rapporte à l’endroit où a été placé le cône, et pas nécessairement à l’ensemble du four. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., t. XLII. BULL,, 12. — B 176 — La mesure de Fangle sur les arêtes nettes a toujours donné 120®. Les dimensions varient entre 12 [ji et 320 jji ; un grand nombre de cristaux mesurent environ 100 p. De petites lamelles sont parfois accolées l’une sur l’autre et peuvent alors donner le phénomène des anneaux de Newton. L’épaisseur est extrêmement faible ; j’ai pu la déterminer en faisant jouer l’oligiste dans un liquide d’observation de façon à amener les cristaux à être vus sur la tranche. J’ai pu ainsi vérifier la planéité parfaite des lamelles. La mesure a donné environ 1 à 2 p pour les lamelles moyennes. L’indice de réfraction est très notablement supérieur à celui du baume de Canada : la frange lumineuse rentre fortement dans le cristal par le relèvement de l’oculaire. Ces caractères correspondent à ceux de lamelles d’oligiste. Les indices de ce minéral sont, d’après M. Lacroix (^) : % = 3,042 fip = 2,797 Entre niçois croisés, les lamelles hexagonales posées à plat ont donné l’obscurité. Au contraire les éléments inclinés sur le plan du porte objet et qui, par le fait même, paraissent allongés mon¬ trent une biréfringence bien nette avec l’extinction lorsque la direction d’allongement de la section arrive dans le plan des niçois. La détermination du signe de cet allongement n’est guère possible par suite de la couleur propre du minéral et de la petitesse des cristaux. Un certain nombre de cristaux posés à plat ont donné une mauvaise figure d’uniaxe négatif ; quand le cristal est un peu incliné, la figure est décentrée. Le dichroïsme est nettement visible sur des lamelles inclinées. La vibration perpendiculaire à l’axe optique est rouge très foncé et peut même donner l’opacité tandis que la vibration parallèle à l’axe est rouge plus clair. Ce fait est conforme à la loi de Babinet, fip étant dirigé suivant l’axe. L’origine probable du dépôt d’oligiste me paraît être la suivante : (q Lacroix. Minéralogie de la France et de ses colonies, t. III, p. 261. Voir aussi pour les propriétés optiques de l'oligiste : Rosenbusch. Mikro- skopiscîie Physiographie der Mineralien und Gesteine, I, 2, p. 79. — B 177 — Le fer des cendres du foyer, au contact du sel projeté au salage, a déterminé la formation de chlorure ferrique volatil, suivant les réactions : n Si02 2FeO + 0 + 6 N^C/ = + 3 Na^O. n n Si + Fe^O^ + 6NaC/ = ¥e^Cl^ + SNa^O. n SiO^ Le chlorure a pu pénétrer dans le creuset, où, sous Faction de la vapeur d’eau dégagée par la combustion, il a donné de l’oligiste. Fe^C/s + SH^O = Fe^O^ + 6HC/. Cette réaction a souvent été invoquée pour expliquer la formation d’oligiste dans les fumerolles volcaniques. Il est intéressant de constater que la cristallisation s’est faite parfaitement à l’intérieur de la cavité et qu’elle a choisi de préfé¬ rence pour son dépôt la ligne de contact entre le culot de verre et la porcelaine du creuset. Les plus grands éléments se trouvaient sur cette ligne ; la dimension et l’abondance des lamelles dimi¬ nuaient rapidement à gauche et à droite. La largeur de la surface couverte était de 5 à 7 mm. Le verre que contenait le creuset est un verre transparent ne renfermant qu’une quantité de fer insignifiante. Il ne peut être mis en cause pour expliquer la formation d’oligiste (^), surtout si l’on tient compte du fait qu’il est reÿté très visqueux. Laboratoire de Géolog-ie de V Université du Travail à Charleroi. A la suite de cette communication, M. R. Anthoine dit avoir trouvé dans les résidus de grillage des minerais de fer carbonatés du Calvados, de petits cristaux octaédriques de magnétite par¬ faitement caractérisés. M. Anten rappelle que le fait signalé par M. Anthoine a été déjà indiqué par Boursingault (Voir Lacroix, Minéralogie de la France et de ses colonies). 4. M. V. Firket présente à l’assemblée une concrétion rappelant celle présentée à la dernière séance par M. Max Lohest et prove- (q Fouque et Michel-Levy. Op. cit. p. 236. — B 178 — nant de la collection de feu Ad. Firket ; elle est étiquetée comme provenant de Barvaux, sans autre indication. Carte géologique. — Le Président donne connaissance d’un Arrêté royal paru au Moniteur du 4 juin 1919, réorganisant le Service de la carte géologique du Royaume et nommant les mem- ,bres du Conseil géologique. Ces documents sont reproduits ci-après : MINISTÈRE DE l’iNDUSTRIE, DU TRAVAIL ET DU RAVITAILLEMENT ADMINISTRATION DES MINES Service géologique. Carte géologique de la Belgique. Conseil géologique. RAPPORT AU ROI Sire, La carte géologique du Royaume se trouve, pour la première fois, entièrement levée à l’échelle du 1 /2().00()e. L’œuvre de la Commission géologique de Belgique, instituée par l’arrêté royal du 31 décembre 1889, se trouve achevée. Cependant, l’exploration du sol national ne peut jamais être consi¬ dérée comme terminée. Elle doit périodiquement être reprise et com¬ plétée en tenant compte des faits nouveaux. En outre, il convient de propager la connaissance des données récentes et des conclusions qui s’en dégagent. Le Service géologique, créé en vue de « développer l’étude des ques¬ tions relatives au gisement des matières extractives et à l’hydrologie », se trouve tout désigné pour être chargé de cette tâche. Dans le passé, ce fut avec le concours des principaux savants du pays que put être menée à bien l’œuvre dont la réalisation était confiée à la Commission géologique de Belgique. Dans l’avenir, j’en ai la certi¬ tude, l’administration pourra, de même, compter sur la collaboration éclairée et dévouée de nos géologues. Afin d’assurer une valeur incontestée aux travaux de révision de la carte géologique, il convient d’instituer, auprès de l’Administration centrale des mines, une Commission consultative, qui aura, du seul point de vue scientifique, à donner son avis sur toutes les questions qui lui seront soumises. Tel est l’objet du projet d’arrêté que j’ai l’honneur de soumettre à l’approbation de Votre Majesté. La connaissance approfondie du sol et du sous-sol du pays ne pou¬ vant qu’être utile aux multiples manifestations économiques de l’acti¬ vité humaine, j’ai la confiance que mes propositions recevront Son entière et bienveillante approbation. .Te suis, Sire, de votre Majesté, le très humble et dévoué Ministre, Le Ministre de V Industrie, du Travail et du Ravitaillement, (Signé) J. Wauters. B 179 — ALBERT, Roi des Belges, A tous, présents et à venir. Salut. Revu l’arrêté royal du 31 décembre 1889, concernant la confection d’une carte géologique du Royaume ; Revu l’arrêté royal du 21 septembre 1891, organique du service et corps des ingénieurs des mines, ainsi que les arrêtés royaux complétant ou modifiant ce règlement organique ; Revu l’arrêté royal du 16 décembre 1896, instituant un service géo¬ logique à l’Administration centrale des mines ; Revu Notre arrêté du 30 décembre 1913, portant règlement orga¬ nique du service géologique ; Revu Notre arrêté du 25 mars 1919, portant création d’un grade d’inspecteur général à l’Administration centrale des mines ; Revu Notre arrêté du 15 avril 1919, relatif aux indemnités de frais de route et de séjour des membres des Commissions techniques ressor¬ tissant à l’Administration centrale des mines ; Considérant qu’il y a lieu d’assurer la ])ermanence des travaux de lever et la publication, au fur et à mesure des besoins, de la carte géo¬ logique du Royaume ; Considérant qu’il y a lieu de faire appel au concours de toutes les compétences scientifiques en vue de maintenir le caractère de l’œuvre ; Sur la proposition de Notre Ministre de l’Industrie, du Travail et du Ravitaillement, Nous avons arrêté et arrêtons : Article 1. — La révision de la carte géologique de la Belgique et la publication de ses éditions successives sont confiées au Service géo¬ logique. A ces fins, le dit service pourra recourir à la collaboration de toute personne compétente. Art. 2. — Il est institué, auprès de l’Administration centrale des mines, une Commission consultative qui prendra la dénomination de « Conseil géologique ». Cette Commission aura à donner son avis sur toute question d’ordre scientifique relative à la révision de la carte géologique, qui lui sera soumise par Notre Ministre de l’Industrie, du Travail et du Ravitaille¬ ment. Art. 3. — Le Conseil géologique sera composé du directeur général des mines, de l’inspecteur général des mines à l’Administration centrale des mines, du chef du Service géologique, d’un géologue ou géologue- adjoint du Service géologique et de huit géologues nommés par Nous, pour un terme de six ans, sur proposition de Notre Ministre de l’Indus¬ trie, du Travail et du Ravitaillement. Art. 4. — Le directeur général des mines remplira les fonctions de président et le chef du Service géologique celles de secrétaire du Conseil. — B i8o — Ils seront suppléés respectivement par l’inspecteur général des mines et le géologue ou géologue-adjoint, délégué au Conseil. Art. 5. — Le taux des jetons de présence aux séances, ainsi que les frais de route et de séjour des membres, seront remboursés d’après les tarifs fixés par Notre arrêté du 15 avril 1919 susvisé. Le président et le secrétaire de la Commission ne recevront pas de jetons de présence, mais jouiront d’une indemnité annuelle fixée res¬ pectivement à quinze cents et à deux mille francs. Art. 6. — Dans sa première séance, le Conseil arrêtera son règlement d’ordre intérieur. Celui-ci sera soumis, pour approbation, à Notie Ministre de l’Industrie, du Travail et du Ravitaillement. Art. 7. — • L’arrêté royal du 31 décembre 1889 concernant la confec¬ tion d’une carte géologique du Royaume est rapporté, en tant que ses dispositions sont contraires, à celles qui précèdent. Art. 8. — Notre Ministre de l’Industrie, du Travail et du Ravitaille¬ ment est chargé de l’exécution du présent arrêté. Donné à Bruxelles le 30 mai 1919. ALBERT Par le Roi : Le Ministre de V Industrie, du Travail et du Ravitaillement (Signé) J. Wauters. Service géologique. — Conseil géologique. — Nomination des membres. Par arrêté royal du 30 mai 1919, ont été nommés membres du Conseil géologique pour un terme de six ans, MM. : Cornet, J., membre correspondant de l’Académie royale de Belgique, chargé de eours à l’Université de Gand, professeur à l’Ecole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mous. DE Dorlodot, h., professeur à l’Université de Louvain, à Louvain. Fourmarier, P., ingénieur principal des mines, répétiteur à l’Univer¬ sité de Liège, à Liège. Leriche, M., professeur à l’Université de Bruxelles, à Bruxelles. Lohest, M., membre titulaire de l’Académie royale de Belgique, pro¬ fesseur à l’Université de Liège, à Liège. Rutot, a., membre titulaire de l’Académie royale de Belgique, ingé¬ nieur honoraire aux chemins de fer de l’Etat, conservateur au Musée royal d’histoire naturelle, à Bruxelles. Stainier, X., professeur ordinaire à l’Université de Gand, à Gand. Velge, G., conseiller provincial et bourgmestre à Lennick-St-Quentin. Par le même arrêté et par application de l’article 5 de l’arrêté royal — B l8l — du 30 mai 1919, a été nommé membre du Conseil géologique, pour le même terme de six ans et en sa qualité de géologue au Serviee géolo¬ gique, M. Hallet, Fr., à Bruxelles. Session extraordinaire. — Eu égard à la difficulté que présentent encore les déplacements à longue distance, le Président propose à l’assemblée de remplacer l’excursion annuelle par une série de petites excursions aux environs de Liège en septembre proehain. L’assemblée adopte cette proposition. La séance est levée à midi. — B 182 Séance extraordinaire du 18 Juillet 1919 Présidence de M. J. iCoiiNET, membre du Conseil. M. J. Heupgen remplit les fonctions de Secrétaire. La séance est ouverte à 16 heures dans la bibliothèque du labo¬ ratoire de géologie de l’Ecole des mines et Faculté polytechnique du Hainaut, à Mons. Le procès-verbal de la séance extraordinaire du 13 juin 1919 est adopté. M. J. Cornet annonce à l’assemblée que le Comité spécial du Katanga vient d’instituer un service chargé du lever d’une carte topographique et géologique du Katanga, à grande échelle. L’initiative de cette création est due à M. Hubert Droogmans, le très distingué président du C. S. K. Le nouveau service, organisé sur des bases qui assureront le succès de l’entreprise, commencera à bref délai son travail sur le terrain. Notre confrère, M. Maurice Robert, lieutenant au Service topo¬ graphique de l’armée, bien connu déjà par ses explorations géolo¬ giques au Katanga, est appelé à la direction du nouvel organisme. Communications. — I. M. G. Passau expose la teneur d’un mémoire : Sur la géologie du district du Kwango {Congo belge), II. M. J. Cornet résume un mémoire ayant pour titre : Le Turonien entre Mons et V Escaut. Présentation d"" échantillons. — I. M. G. Passau présente des échantillons d’argilite rouge intercalée dans les grès du Lubilash de l’Inzia (bassin de Kwango) et renfermant des Estheriella et des ostracodes rappelant Darwinula globosa, Duff. (Voir sa com¬ munication faite à la séance extraordinaire du 14 mars 1919 p. B 45). — B i83 — II. M. A. Pohl présente des échantillons de meulière de St- Denis (Tr 2 h) renfermant de beaux exemplaires de Spondylus spinosus et Inoceramus, sp. III. M. Richet présente, provenant du tufeau de Ciply, des dents de Lamna appendiculata Ag. comprenant la forme plissée que F. Priem a appelée Lamna borealis et qui, d’après M. Leriche, ne correspond pas à une espèce distincte de L. appendiculata. Le L. borealis de Priem provenait de la craie à Belemnitella mucro- nata de Kôpinge (Scanie) et du Danien de Faxe. La séance est levée à 17 heures 30. — B 184 — Séance ordinaire du 20 Juiliet 1919 Présidence de M. Max Lohest, président. La séance est ouverte à 10 heures et demie. Distinctions honorifiques. — Le président adresse les félici¬ tations de l’assemblée à M. G. Cesàro, nommé membre de l’Académie royale des Sciences physiques et mathématiques d’Italie, membre correspondant de l’Académie de Rouen et à qui fut attribué le prix Gegner de l’Institut de France. Il regrette que la Société n’ait eu que tardivement connaissance de ees hautes distinetions aecordées au savant professeur pen¬ dant la durée de la guerre. Le président félicite également M. J. Cornet de son élection en qualité de membre titulaire de la elasse des Sciences de l’Aeadémie royale de Belgique ; M. Damas, nommé professeur ordinaire à la Faculté des sciences de l’Université de Liège; M. Fraipont, nommé correspondant de l’Ecole d’anthropologie de Paris ; M. Kersten, promu au grade d’Cfficier de l’Ordre de Léopold ; M. Ledent nommé Chevalier du même Ordre ; MM. C. Bernier, J. Dehasse, A. Doreye, G. Levêque, H. Lhoest et C. Timmerhans, nommés Chevaliers de l’Ordre de la Couronne. Il a le plaisir de faire part de la nomination de M. Emm. de Margerie, membre correspondant de la Société, aux hautes fonc¬ tions de directeur au Serviee géologique d’Alsace-Lorraine. Approbation du procès-verbal. — Le procès-verbal de la der¬ nière séance est approuvé. Aucune observation n’ayant été présentée au projet de règle¬ ment inséré dans ee proeès- verbal, le dit règlement est adopté et la question de Vétude pétro graphique des roches du sol belge est mise à l’ordre du jour dans les conditions indiquées à la dernière séance. La « Commission de pétrographie » sera constituée lors de l’assemblée ordinaire du 19 octobre proehain. Décès. — Le président a le regret de faire part du décès de — B i85 — Paul Choffat, collaborateur du Service géologique du Portugais à qui la Société géologique de Belgique avait décerné récemment le titre de membre honoraire. (Condoléances). Admission de membres effectifs, — Le Conseil a admis en cette qualité MM. : Lancsweeet, Prosper, ingénieur à la Société forestière et minière du Congo, 5, Montagne du Parc, à Bruxelles, présenté par MM. Shaler et Kaisin. Smits, J.-M.-A., géologue de la Bataafsche Petroleum Maatschappij, à Weltvreden (Indes néerlandaises), présenté par MM. Klein et Lohest. Herbay, Henri, ingénieur civil des mines, 51, rue des Anglais, à Liège, présenté par MM. R. Anthoine et P. Fourmarier. Présentation de membres effectifs. — Le président annonce la présentation de trois nouveaux membres effectifs. Correspondance. — MM. Hans et Fontaine remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres effectifs. MM. Mat- thew, Mattirolo, Taramelli remercient la Société de les avoir promus au grade de membre honoraire. MM. de Margerie, Haug, Boyd-Dawkins et Kilian remercient de leur élection en qualité de membres correspondants. La « British Association for the Advancement of Science » informe la Société de ce que la 87® réunion annuelle se tiendra à Bournemouth,du mardi 9 septembre au samedi 18 septembre 1919, sous la présidence de Sir Charles Parsons, K. C. B., F. R. S., et invite la Société géologique à y assister. Commission de comptabilité. — Le Conseil a désigné MM. H. Lhoest, H. Bogaert, Tibaux, Ledouble et Anthoine, pour faire partie de la Commission de comptabilité et de vérification de la bibliothèque ; ils seront convoqués en temps opportun par le trésorier. Pli cacheté. — M. P. Fourmarier dépose un pli cacheté qui est contresigné en séance par le président et le secrétaire-adjoint. — B 386 — Nomination de rapporteurs. — Le président désigne comme rapporteurs : a) MM. Cornet, Buttgenbach et P. Fourmarier pour un mérnoire de M. Asselberghs: Observations géologiques dans le bassin du Kwango. b) MM. A. Renier, J. Libert et P. Fourmarier pour un mémoire de M. Racheneur : Etude sur la densité du charbon des couches des assises du Flénu et de Charleroi du bassin houiller du Couchant de Mons. c) MM. P. Fourmarier, M. Lohest et J. Anten pour un travail de M. J. Cornet : Le Turonien entre Mons et V Escaut. d) MM. J. Cornet, M. Lohest et P. Fourmarier pour un travail de M. Richet : Observations géologiques dans la vallée de la Lovoï. Publications. — L’assemblée autorise le secrétaire général à envoyer à l’impression, sans attendre la prochaine assemblée ordinaire, les mémoires pour lesquels les repports seraient unani¬ mement favorables et pour autant que leur impression ne com¬ promette pas les finances de la Société. DONS d’auteurs : P. Schmidt. — - Le district houiller de la Campine et ses rela¬ tions avec les bassins de l’Europe occidentale. Bull, et C. R. mens, de la Société de V Industrie minérale. St-Etienne, 1914. Le secrétaire général fait remarquer que le travail de M. Schmidt a obtenu la médaille d’or de la Société de l’Industrie minérale, ce dont il convient de féliciter notre confrère. {Appro¬ bation.) Communications. — I. M. Anten fait la communication sui¬ vante : Sur la présence de disthène, de staurotide et d’andalousite dans les sables tertiaires des environs de Liège et de la Haute Ardenne PAR yj. /iNTEN. La question des sables tertiaires des environs de Liège ayant — B 187 — été dernièrement rouverte par notre savant confrère P. Fourmarier, nous avons examiné au point de vue lithologique des sables prove¬ nant des gisements de Rocour, de Sart-Tilman et de Sart-lez-Spa(^). Il ne nous a pas été possible de faire une étude lithologique complète de ces sables ; les Allemands ayant ravagé le laboratoire de géologie de hUniversité de Liège, nous n’en possédons plus les moyens. Nous aurions par le fait différé toute publication, n’était l’intérêt que nous paraît présenter la présence dans ces sables de minéraux caractéristiques des schistes cristallins, non encore signalés jusqu’ici dans la région : le disthène et la stau- rotide. Ces minéraux sont accompagnés d’autres minéraux lourds : d’andalousite, de tourmaline brune et bleue, de zircon, de rutile et de minéraux opaques. Il y a en outre une série d’autres miné¬ raux lourds, plus rares, sur la détermination desquels nous avons encore quelques doutes et que nous signalerons lorsque nous serons à nouveau en possession de moyens d’investigation normaux. Comme nous avons opéré avec des moyens de fortune, pour fixer le lecteur nous donnons ci-dessous les caractères que nous avons pu déterminer. Notre savant confrère, M. le Professeur Cesàro, auquel nous avons soumis les grains de staurotide et de disthène que nous avons isolés, a bien voulu confirmer nos déterminations. I. Caractères reconnus des espèces principales. La séparation des minéraux lourds a été effectuée au moyen de bromoforme, d = 2,9. a) disthène. Habitus et clivages. Se présente sous forme de lames de clis^age généralement allongées. L’allongement est parallèle aux traces, presque toujours visibles, d’un second clivage moins prononcé gb Les traces, plus grossières, de plans de séparations p sont toujours visibles et à peu près perpendiculaires à la trace du clivage ‘g^. Dureté. Des grains isolés, placés entre deux lames de verre, (’) Sur la présence d’un nouveau gisement de sable tertiaire sur la planchette de Sart-lez-Spa. Ann. Soc. Géol. de Belg-., T. XLII, 1919. — B i88 — raient facilement le verre par friction. La dureté est donc supé¬ rieure à 5. Densité. Supérieure à 2,9. Coloration et pléochroïsme. Incolore, pas de pléochroïsme visible. Parfaitement transparent et très généralement sans inclusions. Propriétés optiques. Biaxe. Les lamelles sont toutes à très peu près perpendiculaires à une bissectrice n^. 2V est très grand. La trace positive du plan des axes optiques fait avec la trace du clivage un angle d’environ La réfringence est très forte, des lamelles immergées dans le sulfure de carbone {n — 1,627) gardent un relief manifeste et la méthode de Becke montre que la réfringence est nettement supé¬ rieure à 1,627. La biréfringence des lamelles, mesurée par la méthode Cesàro, est d’environ 0,007. Mâcles. Certaines lamelles ne s’éteignent jamais entre niçois croisés, montrant ainsi l’existence de mâcles -avec face d’asso¬ ciation /^^ et rotation autour d’un axe perpendiculaire ou parallèle à h^. Propriétés chimiques et pyrognostiques. Insoluble dans l’acide fluorhydrique à froid, infusible au chalumeau. Altérations. Non observées. Observations. L’examen d’un clivage de disthène, détaché d’un échantillon déterminé macroscopiquement, ne montre aucune différence appréciable quant aux caractères précités. b) staurotide Habitus et clivages. Se présente habituellement en grains tout à fait irréguliers, plus ou moins roulés, rarement en lamelles de clivage grossières g^. Les traces du clivage sur les grains sont rarement visibles. Dureté. Même observation que pour le disthène. Densité. Même observation que pour le disthène. Coloration et pléochroïsme. Eclat vitreux. Jaune d’or, jaune rougeâtre dans les grains les plus gros. Transparent, contenant parfois des inclusions d’un noir d’encre. Pléochroïque, du jaune rouge au jaune d’or très clair. L’absorption maxima se fait toujours suivant le grand indice de la section. Propriétés optiques. Biaxe. Les lames de clivage g^ sont perpen¬ diculaires à la bissectrice n^. 2V est très grand. ~ B. 189 ^ En ce qui concerne la réfringence, même observation que pour le disthène. . La biréfringence des lames de clivage g, mesurée par la méthode Cesàro, est d’environ 0,005. Les sections montrant un seul système de traces de clivage s’éteignent parallèlement aux traces du clivage. Mâcles. Nous avons reconnu la présence de grains maclés, malheureusement dépourvus de forme extérieure ou de trace de clivage. Propriétés chimiques et pyrognostiques. Inattaquable à froid par l’acide fluorhydrique, infusible au chalumeau. Observations. L’examen de grains de staurotide détachés d’un échantillon déterminé macroscopiquement, ne montre aucune différence appréciable quant aux caractères précités. c) ANDALOUSITE. Habitus et clivage. Grains arrondis ou faiblement alloîigés, parfaitement transparents. On voit parfois les traces d’un clivage prismatique presque rectangulaire. Dureté. Même observation que pour le disthène. Densité. Même observation que pour le disthène. Coloration et pléochroïsme. Incolore à rose fleur de pêcher franc, suivant l’épaisseur. Très rarement bleuté avec facule bleue, une seule section observée. Pléochroïque, le maximum d’absorption se fait suiv^ant le plus petit indice. Propriétés optiques. Biaxe. Les sections p, dans lesquelles les traces de clivage forment un réseau à mailles carrées, sont per¬ pendiculaires à une bissectrice n^. 2V est très grand. Une section perpendiculaire à n^ montre, par l’emploi de la méthode de Cesàro, que c’est qui est bissectrice aiguë. Dans p, la trace positive du plan des axes optiques bissèque l’angle formé par la trace des clivages m. La réfringence est un peu supérieure à 1,62. Le minéral, immergé dans le sulfure de carbone, montre un très faible relief : la méthode de Becke indique une réfringence un peu plus forte que celle du liquide. Faute de section d’orientation nette, il n’a pas été possible de faire une mesure précise de la biréfringence du minéral. Les mesures approchées faites confirment la détermination. — B 190 — Mâcles. Pas de mâcles. Propriétés chimiques et pyrognostiques. Inattaquable à froid par l’acide fluorhydrique. La dimension trop faible des grains isolés ne nous a pas permis d’essayer la fusibilité. II. Répartition dans les gisements étudiés du disthène, de la staurotite et de l’andalousite. Ces minéraux figurent dans tous les gisements étudiés. Ils sont beaucoup plus abondants à Sart-lez-Spa qu’aux environs de Liège, près de dix fois plus. Dans les gisements des environs de Liège ils paraissent assez également répartis aux différents niveaux, quoique peut-être un peu plus abondants à la base. Leurs dimensions sont moindres et plus uniformes qu’à Sart, dépassant rarement pour les grains arrondis 0,2 mm. Pour le disthène particulièrement, les variations dans la teinte de polarisation que donnent les différentes lames de clivage sont faibles, montrant ainsi une grande uniformité dans l’épaisseur. Ils sont plus abondants, à Sart, dans la couche graveleuse inférieure, directement au contact du cambrien, que dans les couches supérieures. Dans l’état actuel des sablières de Sart nous n’avons pu malheu¬ reusement prendre d’échantillon au contact même de la surface de discordance. On peut déduire avec quelque vraisemblance, de l’analogie des dépôts des environs de Liège et de Sart, le caractère marin, quoique plus littoral, des dépôts de Sart. Ce ne seraient donc pas des dépôts lacustres, comme le croyait Gosselet (^). III. Hypothèses sur la provenance des minéraux denses précités. On ignore si ces minéraux existent ou non dans tous les sédi¬ ments tertiaires de Belgique. Seul, Cayeux les a signalés dans des sables glauconifères landéniens des environs de Lille (b Gosselet. L’Ardenne. (2) L. Cayeux. Introduction à l’étude pétrographique des roches sédi- meiitaires. — B I9I — On peut se demander premièrement si le disthène, la staurotide et l’andalousite, qui sont des minéraux des schistes cristallins, proviennent de la désagrégation directe de roches cristallines du continent tertiaire, soit par la mer, soit par l’intervention des eaux météoriques ou du vent (i) ; ou bien si ces minéraux repré¬ sentent le résidu de l’érosion ou de la dissolution sur place de cou¬ ches sédimentaires dans lesquelles ils auraient déjà figuré à l’état d’éléments élastiques. De quels schistes cristallins proviennent ensuite originellement les minéraux en question ? Les régions les plus voisines où des roches à disthène ont été signalées sont actuellement : la Forêt Noire, la Bretagne, le Plateau Central et la Grande-Bretagne, ce qui suppose l’intervention de transports à longue distance soit fluvial soit éolien. Il nous paraît, dans l’état actuel de nos connaissances, bien difficile d’établir avec quelque vraisemblance l’un ou l’autre de ces modes de provenance. Il reste une autre région, toute proche celle-là : c’est le massif de Stavelot. Jusqu’ici on n’y a jamais signalé ni disthène, ni stau¬ rotide. Seule, l’andalousite y a été signalée comme constituant de roche (‘^). Pourtant Lohest a cherché à montrer que la partie méridionale du massif de Stavelot est, en réalité, une région de sehistes cris¬ tallins dont l’évolution vers une cristallinité complète ne s’est pas achevée, et nous l’avons suivi dans cette voie. D’autre part nous avons également signalé la présence, dans les quartzites réviniens du massif de Stavelot, de cordiérite minéral caractéristique et des schistes cristallins et des phénomènes de contact (^). Comme en outre les affleurements du dit massif sont rares et, lithologiquement parlant, exception faite du salmien du sud du (q La possibilité d’un transport éolien nous a été suggérée par notre savant maître Max Lohest, qui a attiré, à ce sujet, notre attention sur la vraisemblance d’un climat désertique en Belgique à la fin de l’époque lan- dénienne, O J. Anten. Contribution à l’étude du salmien métamorphique du sud du Massif de Stavelot dans la région de Redit. Ann. Soc. Géol. de Belgique. t. XXXIX, 1911-1912. (^) J. Anten. Sur la présence de la cordiérite et de ses produits d’alté¬ ration dans le revinien de l’Ardenne. Ann. Soc. Géol. de Belgique, t. XLI, 1914-1919. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLIl. BULL. l3. — B 102 — massif, jusqu’ici très peu étudiés, l’existence de schistes cristallins à disthène et à staurotide ne nous y paraît pas absolument impos¬ sible à priori. lia solution de cette question étant d’importance, tant au point de vue de l’étude du métamorphisme dans l’Ardenne qu’au point de vue de la géologie de la Belgique et des contrées voisines; comme seul le hasard, favorisé par le plus grand nombre d’obser¬ vations possibles, peut amener la découverte de roches semblables, il nous a paru utile de faire cette communication que d’aucuns pourraient, sinon, juger prématurée. Je serais très reconnaissant à ceux de nos confrères qui voudraient me communiquer des échantillons de sables tertiaires belges en y joignant l’emplacement de l’affleurement reporté sur la carte au 20.000® et, si possible, une coupe annexe avec indication du ou des niveaux où les échantillons auront été prélevés. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. Les sables tertiaires marins des environs immédiats de Liège contiennent des minéraux caractéristiques des schistes cristallins. Les sables du plateau de la Baraque Michel contiennent les mêmes assoeiations minérales, mais en plus grande quantité et avec de plus grandes dimensions. Le disthène et ses satellites y sont plus abondants au voisinage immédiat du substratum cambrien. ^ Il semble donc que la partie inférieure des dépôts de sable de Sart représente des témoins, laissés par l’érosion, d’une nappe de sables tertiaires marins, et non des dépôts lacustres ou fluviaux. Ces dépôts ont un caractère plus littoral que celui de leur équi¬ valent des environs de Liège. Il importe par des recherches nouvelles, tant par l’étude de la constitution des sables tertiaires belges que par l’examen détaillé des roches des massifs métamorphiques de l’Ardenne, de trouver le gisement des schistes cristallins d’où proviennent les minéraux denses en question. Laboratoire de Géologie de V Université de Liège. Juillet 1919. M. Fourmarier demande si M. Anten a comparé les deux niveaux de sable de la carrière de Sart-Tilman, qui sont séparés par un lit à cailloux de silex. — B 193 — M. Antèn répond affirmativement ; toutefois, en présence de la faible proportion de minéraux, il n’est pas possible de tirer des conclusions fermes des différences observées. M. Buttéenbach demande s’il y a certitude sur la détermina¬ tion des minéraux envisagés. M. Anten déclare que, pour ce qui le concerne, il est absolument convaincu de ses déterminations. II. M. Ch. Fraipont présente, en collaboration avec M. R. Anthoine, une note sur : La faune des schistes d’Angers (ordovicien) du sondage de Berdaiilet à Barenton (Manche), PAR pHARLES Jî'rAIPONT ct fl. /tNTHOINE Chargé de cours à rUniversité. Ingénieur géologue. Le sondage n® 1 de la concession de Bourberouge, octroyée à la Société Française des Mines de fer, est situé à 400 m. de l’orifice de la descenderie de la section de Berdaiilet suivant une ligne orientée N. 58® E. et passant par le centre de cet orifice. Ce sondage fut entrepris dans le courant de l’année 1913 pour des raisons tectoniques et lithologiques. Il fut entièrement carotté. Il rencontra la couche oolithique de minerai de fer carbonaté à la profondeur de 192 m. après avoir recoupé presque la totalité de la puissance des schistes d’Angers (i). La faune recueillie lors du débitage des carottes est intéressante et par ses caractères et par la présence d’échantillons remarquable¬ ment conservés. Les arthropodes sont représentés par de beaux spécimens de crustacés ; des entomostracés : trilobites et ostracodes. Les trilobites, très abondants, sont surtout des Cahjmene ; on y a rencontré un Illaenus complet, montrant encore les ornementa¬ tions du test ; enfin on peut reconnaître aussi le genre Phacops^ représenté par des yeux et des fragments d’yeux isolés. Les brachyopodes sont représentés par une espèce abondante (q R. Anthoine. Contribution à l’étude du Bassin silurique de Mortain (Basse-Normandie). Ann. Soc. Géol. de Belg-., t, XLI, Mém. — B 194 — du genre Orthis. Signalons aussi des traces chondritiformes de vers. Les mollusques ne sont pas très rares : ce sont des lamelli¬ branches cténodontes et sinupaliatés ; nous avons cru reconnaître quelques pleuromyides. Cette belle faunule sera étudiée et figurée aussitôt que nous aurons pu disposer des ouvrages et des pièces de comparaisons nécessaires pour caractériser spécifiquement les types rencontrés. Cette faune nous paraît, malgré VlUcienus, caractéristique du Silurien supérieur. Liège, juillet 1919. III. Le secrétaire général donne lecture de la note suivante : Sur l’allure des couches du Famennien et du Calcaire carbonifère entre Aywaille et Florzé. PAR ^NTHOINE ET p. J-ESPINEUX- Nous faisons actuellement exécuter des travaux de recherches pour « Petit Granit » dans le ravin de Nierbouchera, le long de l’ancienne route d’ Aywaille à Florzé. Ces travaux nous ont permis de nous rendre parfaitement compte de l’allure des couches qui forment le bassin carbonifère de Comblain-au-Pont, et plus ]>articulièrcment au sud de la commune de Florzé. liC ravin de Nierbouchera débouche dans la vallée de l’Ainblève. En remontant ce ravin, on entame le bord sud du synclinal de Comblain-au-Pont. On voit affleurer en premier lieu les psammites stratoïdes d’Esneux du Famennien inférieur (Fa^c de la légende officielle de la carte géologique de Belgique). L’assise de Souverain- Pré, qui lui est ordinairement immédiatement supérieure, manque dans la coupe, car immédiatement au contact du Fa^c on trouve l’assise de Montlbrt, dont les psammites sont activement exploité. Nous avons trouvé dans cette assise la CucuUaea Hardingii et cpielqucs bancs rouges bien caractéristiques. Les couches sont orientées N. 90° F. et sont complètement verticales. L’assise d’Evieux ou FogC, supérieure à celle de Montfort, est très bien représentée et nous avons noté de bas en haut la com¬ position suivante : schiste noir gras avec Holoptichius, que nous — B igS — présentons à la Société, schiste bigarré vert et rouge, puis 13 m. d’un complexe de psammite bleu avec schistes bleu foncé, dans lesquels nous avons remarque des moules mal conservés de lamellibranches, d’abondantes traces de vers ainsi que de fortes stigmaria. On peut y trouver également des rognons de calcaires gris à crinoïdes. Les couches de cette assise sont dirigées N. 80® E. et in¬ clinent à 830 iridi. Elles sont donc un peu renversées. Plus au nord, dans le ravin, l’assise d’Hastière du Tour- naisien n’est pas bien visible. Quelques bancs de dolomie formant deux rochers caracté¬ ristiques, dont l’im d’eux est dénommé dans le pays « la pierre sanglante En amont du captage d’eau alimentaire de la commune d’Ay waille, se trouvant à proxi¬ mité de l’affleurement de do¬ lomie, on trouve du calcaire à eherts noir équivalant au calcaire d’Yvoir. Un découvert sur le passage du niveau à « Petit Granit )) nous a indiqué des couches di¬ rigées N. 830 et inclinant à 530 au sud. En amont du niveau à «Petit Granit» on remarque quelques bancs de calcaire bleu à eherts noirs, puis deux très gros bancs de calcaire noir à cri- lî! 1 ^ Schéma de la coupe le long de l’aiicienne route entre Ay waille et Florzé — B 196 — noïdep formant le niveau équivalant au marbre noir de Dinant ( V^a), que l’on dénomme pratiquement dans le pays sous le nom de (( Noire Pierre ». Il s’agit donc iei du V^a de la base du Dinantien. La direction mesurée sur les couehes est de N. 90® E. et l’incli¬ naison est de 400 ^u sud. Ces dressants si fortement renversés au cœur du bassin de Dinant contrastent totalement avec l’allure générale des plissements de cette unité tectonique. La chose n’étant pas normale, nous fûmes amené à examiner la stratigraphie de très près. Immédiatement en amont du V^a nous avons trouvé le V^b, représenté par des calcaires noirs et bleus à crinoïdes, disposés en plateures inelinant à 25® au midi. Nous sommes cette fois dans le bord nord du synclinal de Comblain-au-Pont. Une petite faille sépare done les assises V^a (bord sud) et V^b (bord nord). En amont du V^b en plateure on retrouve le V^a également en plateure, montrant ses gros bancs de calcaire noir à crinoïdes. Aux abords de la commune de Florzé on peut voir, dans la carrière Haynon, les différents bancs caractéristiques du (( Petit Granit ». La direction observée est N. 63® O. et l’inclinaison est 28° sud. Le schéma que nous reproduisons page 195 montre la dispo¬ sition des différentes assises dont nous venons d’exposer la position stratigraphique réciproque. Liège, juillet 1919. M. Lohest fait observer que les plis de la région orientale du bassin de Dinant sont plus resserrés et compliqués par des failles ; il y a probablement une relation entre ces phénomènes et la dimi¬ nution de largeur si manifeste du synclinal de Dinant vers son extrémité Est. Aux environs de Comblain-la-Tour, il existe sur la rive gauche de l’Ourthe un synclinal de Calcaire carbonifère cassé par une faille ; il ne serait pas impossible que cette fracture soit en relation avec celle décrite par MM. Lespineux et Anthoine. M. Fourmarier. La faille de Comblain-la-Tour est bien nette à l’ouest de l’Ourthe ; sur la rive droite de cette rivière, elle n’existe plus ; on voit, en effet, dans la tranchée du chemin de fer, au nord de la station de Comblain-la-Tour, les psammites — B 197 — du Condroz dessiner un synelinal régulier. La faille de Comblain- la-Tour ne peut donc pas être le prolongement de celle reconnue par MM. Lespineux et Anthoine ; il est possible que l’une des deux cassures prend naissance lorsque l’autre s’atténue. IV. M. Bellière fait la communication suivante : Sur la présence d’un corps très fusible à l’intérieur d’un cristal de quartz du terrain houiller, PAR JVl. ^ E L L1 È RE En faisant l’étude de sphérosidérites, j’ai trouvé dans les géodes de l’une d’elles un cristal de quartz présentant à l’intérieur une cavité remplie par une matière jaune. La cavité, d’environ 1 mm., est de forme irrégulière et son contenu renferme lui même une bulle gazeuse de 280 (x. Cette bulle, immobile dans la substance jaune quand on l’observe à froid, devient libre et se meut suivant les lois de la gravité lors du retournement du cristal quand la température a été légèrement élevée. Nous avons donc à faire à une matière très fusible. Pour en déterminer le point de fusion, j’ai opéré de deux manières: déter¬ miner a) à quelle température la bulle devient libre, b) à quelle température elle cesse de l’être. Pour la première mesure, le fragment fut collé au moyen d’un petit bloc de baume de Canada sur une lamelle de verre et cette dernière collée elle-même, bien orientée, sur la paroi interne d’une petite cuve à eau, placée devant la platine d’un microscope incliné horizontalement. Après l’avoir chauffé à température suffisante pour liquéfier la substance, la cuve fut mise à refroidir dans une position renversée, de façon qu’après sa remise en place la bulle fût emprisonnée à la partie inférieure de la cavité. La cuve étant remplie d’eau froide et le microscope mis au point sur la bulle, il suffit d’ajouter progressivement de l’acide sulfurique concentré au moyen d’une burette pour élever lente¬ ment la température,. L’appareil est complété par un petit agi¬ tateur et un thermomètre. En observant au microscope, j’ai — B igS — constaté que la bulle est libérée à 25® et se met lentement en mou¬ vement pour gagner la partie supérieure de la cavité. Pour la détermination du point de congélation, j’ai opéré en fixant l’échantillon, de la même façon que précédemment, dans une cuve fermée par un bouchon de caoutchouc. Afin de pouvoir incliner l’ensemble et le renverser, les observations étaient faites à la loupe. Après avoir rempli la cuve d’eau à 30^ environ, j’ai laissé le liquide se refroidir lentement en observant à quelle température la bulle perd sa mobilité. J’ai trouvé ainsi 23®. La différence entre les deux lectures peut s’expliquer soit par une certaine viscosité de la matière jaune, empêchant plus ou moins la montée de la bulle dans le premier cas, tandis que dans le second l’agitation et les renversements facilitaient les déplace¬ ments ; soit encore par une légère surfusion du liquide. Des diffé¬ rences semblables ont été trouvées par Dewalque en faisant l’étude du point de fusion de Hatchettine houillère (^). La sphérosidérite dont provient le cristal décrit a été prise sur le terril du charbonnage du Grand Mambourg-Pays de Liège à Charleroi. Elle est de forme ellipsoïdale aplatie d’une trentaine de centimètres de diamètre. Elle est parcourue par un réseau irré¬ gulier de fissures n’atteignant pas la périphérie ; ces fi.ssures sont remplies partiellement de quartz, sidérose et pholérite. La pâte possède une cassure conchcïdale et est formée de sidérose crypto¬ cristalline à éléments très fins. Il me paraît assez vraisemblable de considérer la matière jaune comme un hydrocarbure. La présence de tels composés solides ou liquides, à l’intérieur de sphérosidérites ou de filons du terrain houiller, a été souvent signalée (^). J’ajouterai qu’une coupe mince (*) Dewalque. Sur la Hatchettine de Seraing. Ann.. Soc. Géol. de Belg,, t. X, i883, p. Lxxi. (^) R. MaI/HERBE. Rencontre de la Hatchettine à Seraing. Soc. Géol. de Belg^.^ t. X, i883, p. i.xii. M. Lohest. Sur le Hatchettine dans l’ampélite de Chockier. Ann. Soc. Géol. deBelg-., t. X, i883, p. cxiii. Briart. Sur la présence d’un hydrocarbure liquide dans l’étage houiller du Hainaut. Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XV, i888, p. cxxxii. De la Cüvellerte. Rapports administratifs. Annales des Mines de Belg. XII, 1907, p. 1117. X. Stainier. Les sphérosidérites pétrolifères de Fontaine-l’Evèque. Ann. Soc. Géol. de Belg.. t. XXXIX, 3, 1912, p. B 291. M. Lohest. A propos des sidérites pétrolifères, Ann, Soc. Géol. de Belg., t. XXXIX, 3, 1912, p. B 297. B 199 - taillée dans le nodule montre à certains endroits, dans les filons, de la pholérite imprégnée par une matière brunâtre. La substance étudiée n’est cependant pas de la Hatchettine, car les études de Dewalque attribuent à ce corps un point de fusion voisin de 60 J’ai appliqué la méthode d’observation décrite ci-dessus à l’étude de petites inclusions à liquide incolore et bulle gazeuse mobile que contiennent souvent les quartz secondaires du houiller. J’ai vérifié ainsi que ces bulles persistent au delà de 40^. L’inclusion n’est donc pas constituée d’anhydride carbonique liquide, dont la température critique est de 30^9, mais plutôt d’un liquide aqueux. Floreffe, le 5 juillet 1919. V. M. M. Lohest donne connaissance de la note ci- dessous : A propos de la structure écailleuse, PAR JVlAX ;bOHEST. Nous avons eu plusieurs fois l’occasion de parler ici du déve¬ loppement de la structure écailleuse dans les verres anciens (^). A ce sujet, M. Anten m’a signalé les lignes suivantes du Traité de Géologie d’A. Geikie, livre HT, 4^^^ édition, 1903, p. 453. Parlant de l’influence de l’eau, l’auteur dit : « Mais l’influence des agents atmosphériques ne consiste pas seulement dans une destruction de la cohésion des éléments des roches. Dans certains cas les roches durcissent. Dans d’autres cas il peut y avoir des réarrangements moléculaires, tels que les remar¬ quables transformations des verres artificiels sur lesquels Brewster a le premier attiré l’attention. )) Parlant de verres anciens provenant de Ninive et d’autres localités, il montra que dans les écailles de verre décomposé qui s’en détachent il se forme, autour de points isolés, des anneaux de dévitrification d’aspect analogue aux zones de l’agate et très analogues à ceux d^'jà décrits comme produits par l’action des (^) Ann. Soc. Géol. de Belg-ique, t. XL, p. 429; t. XLI, pp. 117 et 178. Philos. Transact., i8i4 et Trans. Royal Society Edimbourg, t. XXII, p. 607, t. XXIII, p. 193. 1860. B 200 — eaux chaudes alcalines. Il montre en outre que des groupes de cristaux ou de cristallitcs (probablement de silex) se sont déve¬ loppés autour d’un grand nombre de points indépendants dans la couche en décomposition ». Nous rappellerons également qu’une forte compression de la cire d’abeilles y fait naître des écailles parallèles au sens de l’écoulement (^). D’autre part, à la Société des charbonnages de Beeringen, où l’on poursuit l’approfondissement des puits par le procédé de congélation, l’on a eu récemment l’occasion d’observer une remar¬ quable production de la structure écailleuse dans des conditions parfaitement précisées par M. Sauvestre, directeur de cette Société. Nous reproduisons les parties du rapport de M. Sauvestre ayant trait à ce sujet. Rapport du 23 juin au 7 juillet 1919. Puits nP I. — Arrivés à la profondeur de .590 m., nous nous sommes aperçais que la partie supérieure déjà creusée commençait à se mouvoir. Les cercles de soutènement se déformaient. Nous avons décidé alors de cuveler cette retraite de marne. Pour cela, nous nous sommes élargis pour passer du diamètre réduit de au diamètre voulu pour placer le cuvelage de 51^80 de dia¬ mètre utile. Le terrain, par le fait de la congélation, a été soumis à des pressions formidables qui se sont manifestées dans toutes les directions. Sur le plan horizontal ce terrain, qui n’avait aucune stratification, a été écaillé très régulièrement en forme de rosaces ayant comme point de départ les sondages de congélation. Sur les circonférences mêmes des sondages de la couronne intérieure, la forme en rosace est atténuée au point de disparaître, mais le tube de captage a été ovalisé, la pointe aiguë de l’ovoïde tournant vers l’extérieur du puits. Le tube congélateur n’a pas subi en général de déformation et il reste à peu près rond dans l’oval du tube de captage. En hauteur, le terrain a subi une poussée que nous avons d’abord constatée avant le creusement par l’ascen¬ sion des congélateurs, et cette ascension a provoqué des arrache- (') Ann. Soc. Géol. de Belg'., t. XXXIX. Mémoires^ p. 555, ■J B 201 ments au filet, au point que les deux tronçons des tubes étaient complètement séparés. Les marnes, qui sont un terrain compact et absolument étanche, ne sont pourtant pas anhydres et l’eau qu’elles contiennent, en se congelant, provoque ces phénomènes que nous venons de constater. Dans un creusement de puits par la congélation, les terrains étanches ne sont pas ceux qui donnent le moins de mal à traverser. Il est à noter en effet que c’est toujours dans ces assises-là que les ruptures de cuvelage ont lieu. Session extraordinaire. — Le Conseil propose pour la session extraordinaire le programme ci-après, qui est adopté sans obser¬ vation. - Samedi 20 septembre : A 8 heures du soir, dans la salle de réunion des professeurs de l’Université : nomination du 1 ureau de la session. Exposé du programme des excursions. Dimanche 21 septembre : Etude de la région faillée de la Vesdre inférieure sous la direction de M. P. Fourmarier. Faille eifelienne ; lambeau de poussée de Chèvremont. Départ de Liège (G.) à 9 h. 45 pour Vaux-sous-Chèvremont. Déjeuner avec provisions. Départ de Chaudfontaine à 17 h. 14. Arrivée à Liège (G.) à 17 h. 35. Lundi 22 septembre : Etude du bassin de Namur entre Engis et Horion-Hozémont, sous la direction de M. P. Fourmarier (Silu¬ rien, Dévonien supérieur. Calcaire carbonifère, Houiller). Even¬ tuellement visite des sablières de Mons-Crotteux. Départ de Liège (Longdoz) à 8 h. 15. Arrivée à Engis à 8 h. 53. Déjeuner en cours de route avec provisions. Retour par le tram vicinal quittant Horion vers 18 h. 30. Mardi 23 septembre : Etude du Calcaire carbonifère de Visé sous la direction de MM. Lohest et Fraipont. Visite des tranchées du nouveau chemin de fer Visé-Fouron. Carrières de Visé. Rela¬ tions entre le Calcaire carbonifère de Visé et des autres parties du bassin de Namur. ^ Départ de Liège (L.) à 9 h. 28. Déjeuner avec provisions. Départ de Visé à 17 h. 20. Arrivée à Liège (L.) à 17 h. 55. La séance est levée à midi. B 202 Séance extraordinaire du 28 Juillet 1919 Présidence de M. J. Vrancken, membre du Conseil. La séance est ouverte à 15 heures dans la grande salle de l’Uni¬ versité du Travail à Charleroi. > Le procès-verbal de la séance extraordinaire du 19 mai 1919 à Charleroi est approuvé. Communications. — I. M. Ghysen fait une communication intitulée : Contribution à V étude des failles dans le bassin de Char¬ leroi. M. Fourmarier présente quelques observations à cette intéres¬ sante communication. A son avis, la faille supérieure de Marci- nelle-Nord correspond à la cassure que, dans sa conférence du 19 mai dernier, il a supposée être le prolongement des failles d’Ormont et de Chamborgneau réunies. La faille d’Ormont ne peut pas être celle qui passe vers 500 m. de profondeur au puits Avenir de Forte-Taille ; par contre, il n’est pas douteux que cette dernière cassure représente bien celle recoupée au puits n® 3 de Fontaine-l’Evêque. Quant à la faille du Cazier, il faut la consi¬ dérer comme le prolongement de la faille de Borgnery, ou au moins comme une branche de cet accident. Enfin, il ne peut faire de doute que le gisement de l’Espinoy ne soit séparé du gisement supérieur de Marcinelle-Nord par une faille inclinant à l’ouest ; cette faille est vraisemblablement celle de Borgnery. M. Fourmarier propose de reprendre la discussion lorsque son mémoire et celui de M. Ghysen seront publiés. II. M. Fourmarier donne lecture du travail suivant : Observations sur le prolongement oriental de la faille du Carabinier, PAR p. O U R M A RI E E\. Dans un mémoire présenté dernièrement à la Société géologique de Belgique, j’ai cherché à mettre en lumière la difféi^ence fonda- — B 2o3 — mentale qui existe entre les grandes failles du sud du bassin du Hainaut et les failles qui intéressent plus particulièrement la région nord, telles que les failles du Goufre, du Centre, de St-Quen- tin, du Placard ; ces dernières sont des plis accentués, les autres limitent des lames de charriage et sont en relation directe avec le refoulement du bassin de Dinant sur le bassin de Namur, c’est-à-dire avec la grande faille du Midi. La faille du Carabinier limite à sa base la série des écailles de charriage ; elle forme ainsi la séparation entre le houiller charrié et la partie du bassin que l’on peut considérer comme étant en place. (^) Dans ces conditions, il est de toute première importance de savoir comment la faille du Carabinier se prolonge au delà de la zone où les travaux des charbonnages permettent de la suivre. On sait en effet que les failles d’Ormont, de Chamborgneau et les failles du même type, identiques, quant à l’origine, à la faille du Carabinier, disparaissent vers l’est par suite du relèvement général du bassin ; elles vont, après avoir traversé toute la bordure du bassin houiller, se rattacher à la faille du Midi. Pour la faille du Carabinier, la question de sa terminaison orien¬ tale n’est pas encore bien élucidée ; sur la carte géologique au 40.000®, elle est indiquée comme venant se perdre dans le houiller même, un peu à l’est de la vallée de la Meuse, en atténuant pro¬ gressivement ses effets. Ce tracé ne me paraît pas absolument correct et je désire indiquer une autre interprétation dont les conséquences théoriques sont tout particulièrement intéressantes. Les travaux miniers permettent de suivre la faille du Cara¬ binier à l’est de Charleroi jusque dans la coneession d’Arsimont, où elle met en contact les bancs à fossiles marins du houiller inférieur avec le faisceau des couches exploitées (2). Aux environs de Floreffe, le houiller inférieur est également mis en contact avec des couches supérieures au niveau du grès d’Andenne ou poudingue houiller ; la faille se poursuit donc jusque (b II est bien entendu qu’il ne faut attribuer à cette expression qu’une valeur relative ; le massif « en place « est lui-mème découpé par des failles importantes, mais chacune de ses parties se relie facilement aux autres, tandis que le massif charrié jouit d’une indépendance beaucoup plus grande vis-à-vis des terrains sur lesquels il repose. (2) Voir Smeysters. Etude sur la constitution de la partie orientale du bassin houiller du Hainaut. Ann. des Mines de Belgique, t. V, 1900. — B 204 — là. C’est à l’est de Floreffe que son tracé devient moins précis et que je crois devoir adopter un autre tracé que celui figuré par la carte géologique au 40.000® (feuille Malonne-Naninne). D’après celle-ci, la faille passerait à l’entrée du ravin de Malonne, et de là se prolongerait en ligne droite de l’ouest à l’est pour venir longer la bande des phtanites houillers (Hla), qu’elle entame au voisinage de la Meuse et dont la largeur est ainsi fortement réduite. La faille se perdrait donc dans le terrain houiller à peu de distance du fleuve. Sur la montagne qui domine la rive droite de la Sambre à Floreffe, affleure en plusieurs points un niveau de grès très grossier, feldspathique, qui porte sur la carte géologique la notation Hic, ou poudingue houiller (grès grossier d’Andenne). L’examen attentif de ces affleurements montre que la masse de grès forme un double pli, de telle sorte qu’au voisinage de la vallée les couches infé¬ rieures, à ce niveau de grès, sont mises en contact avec le houiller supérieur : le contact anormal est le fait de la faille du Carabinier. Le pli synclinal figuré sur cette coupe montre un ennoyage très net vers l’ouest. Le même niveau de grès grossier passant au poudingue à petits éléments réapparaît sur la colline située à l’est du ravin de Malonne et sur laquelle s’élève le fort de ce nom. La mesure de la direction et de l’inclinaison aux divers affleurements indique également la présence d’un double pli dans ce grès. L’allure est tout à fait identique à celle de la colline de Floreffe et la masse de grès se trouve d’ailleurs exactement dans le prolongement de la précédente. J’estime donc que la faille du Carabinier ne sépare pas les affleurements de grès grossier du fort de Malonne de ceux situés de l’autre côté du ravin, mais qu’elle passe au nord des premiers — B 2o5 — comme au nord des seconds. S’il semble y avoir interruption de la bande de grès à la traversée du ra¬ vin de Malonne, ce fait est dû à l’en¬ noyage des plis, le ravin en question correspondant à une ondulation longitu¬ dinale de type anti- elinal. Il est assez difFi- eile d’indiquer le passage exaet de la faille ; les observa¬ tions suivantes per¬ mettent cependant de le faire avec une eertaine approxima¬ tion. Les derniers affleu¬ rements de grès gros¬ sier à l’est du fort de Malonne se voient dans le bois de la Basse -Marlagne, un peu à l’ouest du ehe- min de direction nord-sud qui monte du lieu dit « La gueule du Loup » à .la route de Bois-de- Villers à Salzinne ; on y observe notam¬ ment un beau ro¬ cher de poudingue, orienté à peu près ouest-est et disposé en bancs verticaux. — B 206 — Dans la partie la plus élevée de ce chemin, les affleurements de schistes houillers (Hlb) concordent avec l’allure de ces bancs de poudingue ; plus bas, on voit leur allure se modifier de façon à dessiner un pli synclinal à ennoyage ouest bien marqué ; c’est la raison pour laquelle le grès grossier du fort de Malonne ne passe pas dans le chemin. Sur la rive droite de la Sambre, à la Gueule du Loup, une grande carrière est ouverte dans un grès blanchâtre, feldspathique, très grossier, passant au poudingue et ressemblant absolument aux roches grossières du fort de Malonne. Si l’on en croit les indications de la carte géologique, il s’agirait de deux niveaux différents ; le grès de Malonne serait le niveau du grès grossier d’Andenne ou poudingue houiller ; le grès de la Gueule du Loup appartiendrait au niveau du grès de Salzinne, que M. Stainier place à 150 mètres environ en dessous du poudingue houiller (Hic) (^). A mon avis, il s’agit d’un seul et même niveau de grès et les bancs exploités à la Gueule du Loup sont le prolongement de ceux que l’on voit dans une ancienne carrière de la rive gauche de la Sambre, à 1.200 mètres en amont de la station de Flawinne, et qui sont rapportés au poudingue houiller. Dans ces conditions, une coupe passant un peu à l’est du fort de Malonne donne l’allure indiquée au ci-dessous. A l’est de la Gueule du Loup, il est beaucoup plus difficile de suivre le passage de la faille ; d’après l’allure des affleurements, {\) Voir X. Stainier. Statigrapliie du bassin houiller de Cliarleroi et de la Basse-Sarabre. Bull. Soc. belge de Géologie, t. XV. mém. 1901. F — B 207 — j’estime qu’elle traverse la vallée de la Meuse à peu près à hauteur du hameau de Velaine, Si l’on examine les tracés de la carte géologique dans la moitié est de la feuille de Malonne-Naninne (planchette de Naninne), l’allure du terrain houiller et des formations sous-jacentes du bassin de Namur paraît assez simple ; en réalité il y existe plusieurs failles dont le tracé nous est encore très mal connu parce que ce pays, peu accidenté et couvert de dépôts tertiaires sur de vastes étendues, se prête mal aux observations. La plus importante de ces failles passe au village de Mozet ; son existence ici n’est pas douteuse, puisqu’elle met en contact la dolomie viséenne, ou les bancs qui la surmontent immédiate¬ ment, avec les phtanites de la base du terrain houiller. Il est difficile, par suite du manque d’affleurements, de suivre cette faille vers l’ouest ; toutefois, d’après l’allure du calcaire carbonifère et des phtanites, je crois pouvoir admettre qu’elle passe un peu au nord du fort d’Andoy et au voisinage de la borne kilométrique 11° 4 de la route de Namur à Marche ; il est facile de voir que cette cassure vient se mettre dans le prolonge¬ ment de la faille du Carabinier telle que je l’ai tracée sur la rive gauche de la Meuse. La faille de Mozet se prolonge à l’est de cette localité et elle traverse vraisemblablement la vallée du Samson, un peu au sud de la bifurcation des routes de Gesves et d’Haltinne. On remarque en effet que les bancs du calcaire carbonifère de la coupe du Samson au nord de ce point, ne concordent pas avec l’allure des terrains que l’on observe au sud du village de Mozet. La question est cependant plus complexe ; en effet, sur le glacis méridional du fort d’Andoy affleurent les phtanites houillers reposant sur le calcaire carbonifère dont un pointement est visible à l’entrée même du fort. Cette bande de phtanites est dirigée approximativement WNW-ESE et ses bancs inclinent au sud de 15 à 20*^ ; vers l’est, elle se prolonge pour passer près de la ferme de Baseille au sud-ouest de Mozet ; à l’ouest du fort d’Audoy, on la suit dans le Bois de l’Evêque, où elle forme une crête allongée de l’ouest à l’est, et, dans deux petites carrières, les couches de phtanites sont courbées en anti¬ clinal. Au sud, passe le calcaire carbonifère, dont il existe un affleurement dans une petite carrière abandonnée, à 400 mètres ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. BULL. 14. B 208 — à ]’ ouest de la borne n® 5 de la route de Namur à Marche ; bien qu’on ne voie aucun pointement de ce terrain, recouvert par les sables et argiles tertiaires, il est très probable qu’il s’étend dans toute la dépression comprise entre le Bois de l’Evêque et le hameau d’Andoy. Or, à la lisière du Bois de l’Evêque, les phtanites houillers appartiennent au versant sud d’un anticlinal ; et on ne voit nulle part les phtanites se relever pour former un synclinal et venir s’appuyer normaleiuent sur le calcaire carborifère ; il est donc très probable qu’une faille limite au sud la bande de phta¬ nites du fort d’Andoy et de la ferme de Baseille. Vers l’est, cette faille se rapproche très fort de la faille de Mozet et ces deux cassures se réunissent à la traversée du ruisseau du Samson ; vers l’ouest, elles se rapprochent également et l’on pourrait admettre sans aucune invraisemblance que la faille du Carabinier se prolonge à l’est de la Meuse par la faille du fort d’Andoy et non pas par la faille de Mozet ; celle-ci se perdrait vers l’ouest dans un pli des phtanites. A l’est du ruisseau du Samson, la cassure, ou plutôt la résultante des deux failles, longe le ravin de Strud où son passage est caché par des dépôts de sable et d’argile tertiaires. A Strud même, les allures disloquées du calcaire carbonifère, la disparition des phtanites, le contact des bancs redressés du calcaire carbonifère appartenant au flanc sud d’un synclinal avec des bancs faiblement inclinés du houiller appartenant au versant nord d’un bassin, tout cela indique le passage de la cassure. Celle-ci se prolonge vers l’est parallèlement à l’allure générale des terrains et on la retrouve sur la feuille d’Amdenne-Côuthuin de la carte géologique au 40.000®, où elle borde le bassin houiller d’Andenne, qu’elle met en contact successivement avec le calcaire carbonifère inférieur, le famennien et le frasnien. Dans cette région elle est connue sous le nom de faille de Boussalle. Celle-ci se prolonge jusqu’aux environs de Huy, où elle vient se terminer dans la bande silurienne du Condroz (^) ; il est remar¬ quable que cette terminaison se fait de la même manière que pour la faille d’Ormont et la faille de Chamborgneau ; on voit, en effet, la faille de Boussalle, jusque là parallèle à la direction des (q P. Fourmarier et G. Lespineux. Compte rendu de l’excursion du dimanche 27 juin 1908 aux environs de Huy. Ann. Soc. Géol. de Belg-., t. XXXV. Bull., p. Soi. — B 209 — couches, s’incurver vers le sud, pour pénétrer dans le silurien, après avoir coupé obliquement les bancs redressés du dévonien du bord sud du bassin de Nainur. Nous voyons par là qu’il est extrêmement vraisemblable que la faille de Boussalle des environs de Huy est le prolongement de la faille du Carabinier de la région de Charleroi. La faille du Carabinier peut done être regardée à juste titre comme l’un des accidents tectoniques les plus importants de la Belgique. Ces conclusions sont intéressantes à un autre point de vue. On sait que certains géologues se sont longtemps refusé à admettre que la faille du Midi du Hainaut se prolonge dans la crête silurienne du Condroz pour venir se raccorder à la faille eifehenne de la Province de Liège. Cette idée de la continuité des deux failles, déjà soutenue par Marcel Bertrand, avait contre elle l’absence de preuve directe et notamment d’un contact anor¬ mal de deux terrains. J’ai montré par des arguments théoriques que la crête silurienne du Condroz doit coïncider avec le passage d’une faille de toute première importance ; j’ai donné des arguments de fait dans la région au sud de Malonne en montrant que les dislocations au contact du silurien et du dévonien du nord du bassin de Binant ne peuvent s’expliquer que par le passage de la faille du Midi (^). Le travail que je présente aujourd’hui à la Société géologique, s’il n’apporte pas des arguments directs, donne néanmoins de nouvelles présomptions très sérieuses en faveur de la thèse de la continuité de la faille du Midi dans la bande silurienne du Condroz. L’étude tectonique du bassin du LIainaut prouve qu’il y a une relation évidente entre la faille du Midi et les failles du versant méridional du bassin (faille du Carabinier, faille d’ Or mont, faille de Chamborgneau, faille de Borgnery, faille de la Tombe, etc.). S’il est bien démontré, comme je le crois, que la faille du Carabinier se prolonge jusqu’aux environs de Huy, il est tout à fait vrai¬ semblable que la faille du Midi, d’un rejet autrement considérable, se prolonge au moins aussi loin en suivant la crête du Condroz, puisqu’elle ne peut passer ailleurs ; et si la faille du Midi atteint (q P. Fourmarier. La structure du bord nord du bassin de Dînant entre Wépion s/Meuse et Fosse. Ann. Soc. Géol. de Belg-., t. XXXV, Mém., p. 47j 3908. B 210 ainsi le méridien de Huy, il n’y a plus aueun obstaele à la pour¬ suivre dans les mêmes eonditions jusque Clermont, où elle se montre d’une façon plus tangible pour eonstituer la faille eife- lienne. III. M. Bellière donne connaissance de la note suivante : Un caillou de calcaire trouvé dans une couche de houille, PAR ]V[. ^ELLIÉRE Je dois cet échantillon à l’obligeance de M. Monseu, ingénieur en chef des Charbonnages du Trieu-Kaisin à Montignies-s/Sambre, qui l’a recueilli lui-même en veine (^). C’est un caillou de calcaire à surface irrégulière, parfois un peu corrodée. L’extérieur est d’un gris légèrement brunâtre et présente localement des taches noires dont la nature ne paraît pas charbonneuse. Contrairement à ce qu’on observe sur les galets ordinaires des couches de houille, il n’est pas recouvert d’une robe de charbon brillant adhérent. L’échantillon mesure 5x6x8,5 cm. A l’intérieur, la cassure montre une pâte gris jaunâtre avec des fossiles de teinte grise : un Stromatopora et plusieurs sections de tabulés. M. Salée, qui s’est occupé spécialement de l’étude des polypiers, a bien voulu examiner l’échantillon et déterminer ces organismes comme Striatopora dont l’âge est dévonien. L’aspect du calcaire rappelle celui de certains calcaires frasniens, bien que cçpendant la roche soit ici moins dure et la pâte de teinte plus jaune.. Les organismes sont coupés nettement par la surface extérieure du galet. L’analyse a donné : Insoluble (calciné) . . 1,80 iAX^O'^ . . 0,16 Soluble \ Fe2 03 . . 0,08 dans / CaO . . 54,46 Hcl MgO . . 0,12 fp . . traces CO^ et non dosé . . . 43,38 100,00 (‘) Je tiens à remercier M. Monseu ï)our les indications qu’il a bien voulu me fournir sur les conditions de puisement de ce galet. B 2II L’aspect de l’insoluble laissé par le traitement par l’acide chlor¬ hydrique est particulier : il se présente sous forme d’une gelée. Au microscope il montre une substance gélatineuse incolore. Si l’on ajoute un peu de bleu de méthylène, le précipité absorbe fortement le colorant. Traité par un peu d’acide fluorhydrique et de chlorure sodique, il a donné sous le microscope les cristaux caractéristiques de fluosilicate sodique. La substance gélatineuse est donc de la silice. Le galet provient de la veine Gros Pierre au puits Duchère, à 696. La couche présente en cet endroit la composition suivante du toit au mur : 0,40 charbon barré. 0,15 escaille. 0,45 beau charbon gailleteux. C’est dans l’escaille médiane que se trouvait le galet et son grand axe était disposé horizontalement. ' Le mur est gréseux et le toit est traversé par des stigmaria correspondant au mur d’une veinette située à 0"^80 de la couche. L’allure de la veine était régulière ; le dérangement le plus voisin se trouvait à 40 ou 50 mètres plus au couchant. La présence de cailloux roulés dans les couches de nos gisements est un fait bien connu et des échantillons de grès ou de quartzite ont été souvent décrits (^). Cependant, aucun caillou calcaire n’a été signalé, à ma connaissance. M. Barrois, qui a étudié en détail les cailloux d’Aniche, n’y a trouvé aucune roche calcaire ni aucun échantillon qu’il pût rapporter au dévonien (^). L’absence d’enduit charbonneux, qui paraît étrange à première vue, peut s’expliquer peut-être par un décapage naturel du galet. (^) Briart. La formation houillère. Bull. Acad. Boy. Belg. (3), t. XVIII, p. 84o-4i. Lohest. Sur des cailloux roulés de quartzites au mur de la couche Grande Moisa au charbonnage de La Haye à Liège. Ann. Soc. Géol. de Belg., XXI. I, p. LVIII. Firket. Ann. de Soc. Géol. de Belg.. XXI, 1894, p. LXVI. G. SCHMITZ » )) » XXI, 1894, P- I^xxi. Deltenre. )) » » XXXIX, 1919, p. M 5o5. (^) Barrois. Etude sur les galets trouvés dans le charbon d’Aniche. Ann. Soc, Géol. du Nord, 1907, XXXVI, p. 248. B 212 Il existe souvent en effet, à leur surface, une zone de pyrite dont Faltération, dans le cas présent, a pu faire dispar^dtre la partie périphérique de Féchantillon. Nous manquons d’ailleurs d’exem¬ ples de comparaison, étant donné que des cailloux calcaires n’ont jamais été trouvés jusqu’à présent. Aux nombreuses théories qui ont été proposées pour expliquer le mode de transport des galets, le présent échantillon n’apporte aucun fait nouveau. Au point de vue de la géographie de l’époque houillère, il montre l’existence, lors de la formation de la couche Gros Pierre, d’un continent exondé, avec des roches dévoniennes, probablement frasniennes. M. Fourmarier, en présence de la nature du calcaire et de l’aspect du caillou, fait toutes ses réserves sur la provenance de cet échantillon. La séance est levée à 17 heures trois quarts. Table des Matières BULLETIN. Pages Séance extraordinaire du i6 mai igig. B i43 A. Renier. Un échantillon remarquable de Lonchopteris rugosa, Brongniart du Westphalien du Couchant de Mous. . . . i43 . ' Séance ordinaire du i8 mai igig. i4^ J. Anten. Sur la présence de feldspaths détritiques et d’une algue calcaire du genre Girvanella dans les psammites du Condro/, assise de Comblain-au-Pont, à Clavier. ^ . i49 Ch. Fraipont. A propos delà roche éruptive de Yoroux-Goreux. .i53 H. Lioliest. Sur une concrétion du limon quaternaire à Liège. . . i54 P. Fourmarier. Observation sur les grès tertiaires des environs de Liège . . i55 ^ Séance extraordinaire du ig mai igig. lOo / J. Dubois. Gites nouveaux d’ostracodermes dans le Taunusien des environs de Thuin. . . 160 Séance extraordinaire du *13 juin igig. i03 Séance ordinaire du /5 juin igig. 164 H. Buttgenbach. Proposition de création d’un fonds spécial. . . 168 J. Anten. Sur la présence d’un nouveau gisement de sable tertiaire sur la planchette de Sart-lez-Spa. . . E. Asselberghs. Les gîtes à Dictyoïiema flabelliforme du Bassin Salmien de la Lienne. . . . M. Bellière. La formation d’oligiste dans un four de poterie. . 174 .Arrêté royal réorganisant le service de la carte géologique. . . 178 \ Pages Séance extraordinaire du i8 juillet igig. 182 Séance ordinaire du 20 juillet igig. 184 J. Anten. Sur la xH"éseiice de distlièiie de staurotide et d’aiidalousite dans les sables tertiaires dés enyiroiis de Liège et de la haute Ardeinie . . . . . . . . . . . 186 Ch. Fraipojut et R. Anthoîue. La faune des schistes d’Angers (Ordovicien) du sondage de Berdaillet à Barenton (Manche). . 198 R. Anthoihe et G. Lespineux. Sur l’allure des couches du Famen- nien et du Calcaire carbonifère entre Aywaille et Florzé. . 194 M. Bellîère. Sur la présence d’un corps très fusible à l’intérieur d’un cristal de quartz du terrain houiller. . . 197 M. Liohest. A i)ropos de la structure écailleuse. . . 199 Séance extraordinaire du 28 juillet igjg. 202 P. Fourmarier. Observations sur le prolongement oriental de la faille du Carabinier. . 202 M. Bellière. Un caillou de calcaire trouvé^ dans une couche de houille . . . . . . . 210 MÉMOIRES. P. Fourmarier. La tectonique du bassin houiller du Hainaut. Les failles des districts de Charleroi et du Centre. ..... m 169 O Iiedouble, S. Vrancken, M. Lohest, rapports sur le travail précédent ..... 218 BIBLIOGRAPHIE. liucien Cayeux. Introduction à l’étude jiétrograjihique des roches sédinientaires. Compte-rendu iiar J. Anten. . . ... . bb 5 PubUcation trimestrielle. jk.nsri; il ajoute : « la limite inférieure de l’assise de Rouillon, telle que je l’ai admise, doit passer un peu au Sud de l’Ecole de Biesmes ; il y repose sur les roches gréseuses rouges du Burnotien, qui forme le sous-sol de la région vers le Nord, jusqu’aux environs de Thuin. On peut réfuter l’interprétation de Bayet en rappelant que le poudingue du bois de Saucy, qui constitue, pour ce savant, la base du Couvinien, affleure bien au Nord du village de Biesmes, puisque nous avons signalé sa présence au Nord du bois de Reumont. Nous ne nous arrêterons guère à décrire les plis visibles dans les calcaires dévoniens de La Houzée; c’est en résumé la succession de deux plis synclinaux dont le plus septentrionnal est le plus profond. L’ennoyage de ces ondulations, se faisant vers l’Est, les calcaires n’atteignent pas la coupe des fonds de Moria, mais les plis doivent se marquer dans la grauwacke rouge, augmentant ainsi son affleurement en plan. Pour nous résumer, il faut retenir de la coupe du ravin de Reumont, la parfaite analogie qui existe entre les horizons qu’on peut y observer et ceux que montre la coupe de l’Eau d’Heure. Au point de vue tectonique, dans les grandes lignes la coupe se résume en la succession d’un pli synclinal peu profond, finis¬ sant à la faille du hameau de Reumont, et d’un anticlinal com¬ mençant en cet endroit et se terminant avec les couches du Cou¬ vinien supérieur. Nous verrons par la suite la parfaite concordance de ces accidents tectoniques avec ceux que nous allons rencontrer à l’Ouest dans la vallée de la Sambre et de la Biesme. § 3. — La Vallée de la Sambre entre Thuin et Erquelinnes La vallée de la Sambre donne, dans la région de Thuin, des renseignements très intéressants concernant la bande de terrain formée par les roches de Burnot. La vallée de la Biesme vient (q L. Bayet. Loc. cit., p. 142. heureusement compléter les observations vers le Sud et plus spé¬ cialement celles sur la stratigraphie de l’étage Couvinien. Si l’on part de la tranchée du chemin de fer de Charleroi à Maubeuge, située immédiatement à l’Est de la gare de Thuin- Nord, on se trouve en présence des couches du sommet de l’étage Ahrien, comme l’indique M. X. Stainier dans la carte géologique officielle. Les bancs sont orientés N. 65®. O; leur pente est 40oS. Sur cent mètres de coupe, on observe successivement des schistes et des grès grossiers rouges, grès rosé, schiste vert, grès grossier, grès vert, poudingue verdâtre. Les couches se redressent légèrement ; l’inclinaison est 60® au Midi. La direction reste sensiblement constante. C’est le niveau du Lepidodendrun gaspianum du Coblencien supérieur. M. Stainier (i) a montré que ces formations, qu’il dénomme plus explicitement niveau de poudingue du bois Collet, se rencontraient généralement sur le littoral du Condroz. Nous avons pu constater le bien fondé de cette observation dans presque toute la région qui nous occupe, mais nous ajouterons' en passant qu’il faut se méfier des résultats d’un premier examen. Nous avons observé à la base de l’Ahrien un niveau très semblable accompagné de bancs d’arkose sur lesquels nous reviendrons en temps voulu. C’est à cinquante mètres environ au levant de l’ouverture Ouest de la tranchée que commence le Burnotien. La coupe montre une alternance de grès, psammite sur quelques mètres d’épaisseur, puis commence une formation psammito-schisteuse rouge, parfois bigarrée, inclinant au Midi, se poursuivant sous la partie boisée du flanc droit de la vallée. La puissance de cette passe est de 120 mètres environ ; elle correspond aux « schistes de base » du Burnotien que nous avons pu reconnaître dans la vallée de l’Eau d’Heure. En continuant l’excursion sous bois, on arrive bientôt à la hauteur de la pointe de l’Ile de la Sambre, en aval de la 5® écluse. A mi-côte, on trouve un niveau de poudingue à ciment rouge de (h X. Stainier. Limite de l’Ahrien et du Burnotien sur le littoral du Con¬ droz, Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XVIII, Mém. p. 43. (2) Base de TAhrien dans les carrières à Beignée. — M 25 — deux mètres de puissance, formé de cailloux roulés de quartz blanc laiteux ou rosé, de morceaux de schiste rouge doux au tou¬ cher, de la grosseur d’une noix. Le ciment est siliceux, don¬ nant une cohérence extraordinaire à la roche. Ce poudingue est accompagné de quelques bancs de grès rouge à grains fins, con¬ tenant des cailloux de quartz blanc, isolés dans la niasse. Sous ces grès on voit une passe de schiste vert argileux ayant deux mètres de puissance. En poursuivant l’excursion sous bois, on rencontre une stampe composée principalement de schiste, grauwacke et psammite rouge d’une centaine de mètre de puissance, qui occupe dans l’échelle stratigraphique du Burnotien une position analogue à celle des (( Schistes d’Ham-sur-Heure » de la vallée de l’Eau d’Heure. En gagnant un petit ravin latéral à la vallée de la Sambre, on peut examiner à mi-côte un deuxième niveau de poudingue à ciment rouge de 2 à 3 mètres de puissance, très quartzeux, présen¬ tant des alternances de lits à gros et à fins éléments, se présentant sous la forme de traînées. Il incline au Midi à raison de 35® et est dirigé N. 78®. O. Parmi les éléments composants, on remarquera des blocs de grès rougeâtres, des cailloux de quartz blanc laiteux, du quartzite noir parfois tourmalinifère. Au dessus du poudingue, on voit de la grauwacke rouge sur cinq à six mètres de stampe, puis un nouvel horizon de poudingue à ciment rouge qui n’est en somme que le dédoublement du niveau inférieur. En effet, en les comparant, on retrouve des caractères communs. La direction est ici N. 73®. O, inclinaison 48®S. Les couches surmontant eette dernière formation sont des schistes et psammite rouge visibles dans la prairie située à la tête du ravin latéral cité plus haut. En gagnant le sentier qui borde cette prairie au Midi et en descendant quelque peu vers la ville basse, on ne tarde pas à rencontrer un quatrième niveau de poudingue, complètement différent des précédents, tant par sa couleur propre que par la nature de ses éléments. Nous avons relevé direction N. 81®. O, inclinaison 60®S. Le ciment quartzo-schisteux de cette formation est vert clair par altération (^) et vert sombre à l’état sain. (q L e ciment de ce poudingue contient des traces de cuivre. C’est la cause de cette belle couleur vert claire que prend le poudingue au contact pro¬ longé de l’atmosphère. — M 26 — ■ V. Les cailloux de la grosseur du poing ou d’un œuf, sont en majeure partie des fragments de quartz blane et de grès verdâtre d’origine dévonienne (^). Le quartzite noir est représenté, mais n’est pas aussi abondant que dans les niveaux sousjacents. L’épaisseur visible de ce quatrième niveau est environ un mètre cinquante. Il repose sur des schistes rouges et immédiate¬ ment au dessus de lui on voit quelques mètres de schiste verdâtre surmonté lui-même de schiste rouge clair, dont la teinte est complètement différente de celle des roehes noyant les niveaux de poudingue inférieurs. Pour compléter la coupe, il faut traverser la ville de Thuin. On peut voir au Sud de celle-ci et plus spécialement au lieu dit « Champ des Oiseaux », sur le flâne droit de la vallée de la Biesme, des schistes rouges argileux reposant sur du poudingue à ciment verdâtre d’une puissance de deux mètres cinquante environ, ineliné à 45^ au Nord et dirigé N. 68®. O. Il faut en conclure que les couches ont décrit un grand pli synclinal dont l’axe s’ennoye vers l’Est. En descendant vers la vallée de la Biesme, on trouve à quelques mètres sous le poudingue à ciment verdâtre, les schistes rouges oolithiques du Burnotien, que nous avons déjà eu l’honneur de signaler à la Société (^). Plus bas, on retrouve le niveau de pou¬ dingue à ciment rouge que nous avons mentionné sous le pou¬ dingue verdâtre au Nord de la ville. Au niveau de la route de Ragnies, on observe, au pied du sentier, du schiste psammitique rouge inelinant au Sud. Les couches ont donc décrit un anticlinal. Certaines perturbations dans la direetion des couches, observées dans la partie haute du ravin, nous ont fait penser à l’existence d’un pli antielinal cassé par une fracture dont le rejet serait peu conséquent. A notre avis, cette cassure a des liens très étroits avec la faille signalée à Reumont. Nous re¬ viendrons plus tard sur cette question, lorsque nous nous occupe¬ rons de la région située à l’Ouest de celle qui nous occupe. Le flanc sud de l’anticlinal a disparu par l’érosion. Les schistes (b Exceptionnellement on trouve des j)etits fragments rouges. G’est une couleur secondaire venant de l’altération de la pyrite que ces fragments contenaient dès l’origine de leur formation. (^) L. DE Dorlodoï et R. Anthoine. Sur un niveau de schiste oolithique dans le Burnotien à Thuin. Ami. Soc. Géol. de Belg., t. 4ij Bull. . Poudingue à ciment vert base du Coa. . Niveau supérieur du poudingue de Burnot. — M 27 — ai '« rs O cç ce a d O) a bjo oâ rouges formant le synclinal changent de pente, laissent apparaître le niveau de pou¬ dingue à ciment rouge que nous avons laissé sous le pou¬ dingue à ciment verdâtre. La tranchée de la route de Ragnies en face du « Moulin Sans-Souci », montre une sé¬ rie de plis très intéressants (fig. 8). En effet, on voit le niveau poudinguiforme décrire une petite voûte suivie d’un pli synclinal. Ces plis sont iso¬ clinaux et les inclinaisons des flancs sont voisines de 50°. Plus au Midi, on voit un pli en M déclanché dans un com¬ plexe de psammite, grès psam- mitique et schiste rouge. On voit un anticlinal très aigu suivi d’un synclinal beaucoup moins serré déclanché dans la masse de schiste rouge supportant le niveau de poudingue que nous avons quitté il y a un instant. Dans la tranchée du chemin de fer de Lobbes à Beaumont, ce dernier horizon affleure et décrit un pli synclinal bien visible par suite de l’inflexion de la direction de la voie ferrée vers le Sud-Est. Le sondage de la Piraille, établi dans la vallée de la Biesme, au Sud de la ville de Thuin, a démontré la présence du Burnotien de 0 à 307 mè¬ tres. Lors de l’arrêt du son-dage — M 28 — à 412 mètres en 1914, le trépan se trouvait eneore dans les roches de ce dernier terrain. Ajoutons qu’à la profondeur de 70 mètres, il se produisit une source jaillissante donnant 70 litres à la minute. Avant d’aller plus loin, ouvrons une parenthèse et faisons remarquer que l’allure des plis que nous reproduisons schémati¬ quement dans la coupe ci-dessus (fig. 8), échappe à la loi générale qui régit les allures des plis au bord Nord du bassin de Dinant. Ce phénomène se produit lorsqu’on se trouve au Midi d’un grand pli. Le cas s’applique ici; nous aurons bientôt l’occasion de mon¬ trer le raccord des couches du Midi et du Nord de la \ille de Thuin. En continuant à suivre la tranchée du chemin de fer où affleu¬ rent des schistes verts à malachite (^), on suit les roches parallèle¬ ment à leur direction; on peut avoir dans un cas particulier une idée assez exacte de l’ennoyage des plis. Nous avons relevé spé¬ cialement à 300 mètres de l’Ouest de la borne kilométrique sei¬ zième, une inclinaison de 15® au levant. Hâtons-nous de dire que cette pente doit être considérée comme un maximum et l’incli¬ naison de l’ennoyage général des grands plis est de beaucoup moins élevée, comme on pourra le juger par la suite. A proximité du kilomètre 16 de la voie ferrée, le poudingue à ciment rouge réapparaît incliné à 42 ^ au Midi. Il est orienté N. 83®. O ; cette direction est voisine de celle du chemin de fer, de sorte que le poudingue affleure sur une distance assez longue dans la tranchée. A partir de ce point, il s’enfonce définitivement sous les roches plus récentes. Depuis le « Champ des Oiseaux » ce niveau de poudingue a donc décrit un grand anticlinal compli¬ qué d’ondulations secondaires; le pli principal se marque sur la carte par un grand V ouvert vers l’Ouest. Nous avons laissé le poudingue à ciment vert au rocher pitto¬ resque du Champ des Oiseaux ; rappelons qu’il incline vers le Nord. A l’Est de ce point il affleure plusieurs fois dans l’escarpe¬ ment boisé qui se dresse au Nord de la ferme de l’Ermitage; en cet endroit, il incline toujours vers le Nord et son allure tectonique (') L. DE Dorlodot et R. Anthoine. Sur la présence de malachite dans le terrain Burnotien à Thuin. Ann. de la Soc. Géol. de Belg.,, t. XLI, Bull. C’est également le niveau du l.<épidodendrun Burnotense décrit par M. Gil- kinet, dans les annales de notre société, il y a une trentaine, d’années lors de la découverte de ce fossile dans le Burnotien malachitifère de la concession dé Rouvroy (Hainaut). M 29 — emboîte tous les plis que décrit le niveau de poudingue à ciment rouge qui lui est stratigraphiquement inférieur: Plus à TEst encore, il affleure dans un profond ravin situé au Sud-Est du lieu dit Fostaille. A partir de ce point, il se replie vers le Sud et traverse le chemin de fer de Bruxelles à Chimay à 400 m. à l’Est du kilomètre 16. Nous avons également vu des débris de cette roche dans le chemin qui monte vers la crête du Haut-Marteau, à 150 mètres au Sud du passage à niveau établi entre les kilomètres 16 et 17. Les rochers pittoresques qui couronnent le sommet de la crête du Haut-Marteau sont formés par le poudingue à ciment vert que nous venons de quitter, qui incline cette fois au Midi. Nous avons pu encore l’observer le long de la route deThuin à Ragnies, à 450 mètres au Midi du point de croisement de ce chemin et de la voie ferrée. En cet endroit, il affleure dans une ancienne carrière sous bois. Sa direction est N. 70®. O. Son inclinaison 50^. S. A 50 mètres, au Midi, dans la tranchée Est de la route, on voit dans les schistes rouges argileux, un deuxième niveau peu épais de poudingue à ciment vert, complètement indépendant du pre¬ mier. Nous verrons par la suite que dans la région située à l’Ouest, nous retrouverons ces horizons aux mêmes endroits stratigra- O phiques. Des observations que nous, avons faites jusqu’à présent, il résulte que l’on peut suivre presque pas à pas le poudingue du Champ des Oiseaux ou du Haut-Marteau, aux abords de la cité Thudinienne. Sous la ville, il décrit un grand synclinal et au Sud, il fait une grande voûte à l’instar des roches du Burnotien. En continuant la route de Ragnies, on rencontre au dessus du deuxième niveau de poudingue à ciment verdâtre, une importante masse de schiste rouge clair passant à la grauwacke. Elle affleure sur une longueur de 1100 mètres environ. Ces roches sont égale¬ ment visibles dans les sentiers qui quittent la chaussée à la hau¬ teur de la Chapelle Ste-Eace. Le faciès de ces roches rouges est d’une homogénéité parfaite; son caraetère argileux forme un contraste vraiment marquant avec le caractère quartzo-schisteux des roches qui sont stratigra- — M 3o — phiquement inférieures aux niveaux de poudingue à ciment vert de la route de Ragnies. Jusqu’à présent, malgré nos patientes recherches, nous n’avons pas trouvé dans ces schistes rouges argileux, la trace d’espèces paléontologiques. Il semble que la couleur rouge imprégnant les roches, ait éliminé toute trace de vie. Ce fait est d’ailleurs géné¬ ralement confirmé par d’autres observations. M. Stainier (^) a admis qu’une partie de ces schistes rouges appartenait à l’étage Burnotien, l’autre à l’étage Couvinien. Il nous a paru plus rationnel de classer dans l’étage Couvinien tous les schistes et grauwacke rouge situés au dessus des niveaux de poudingue à ciment vert. Dès lors, ces derniers deviennent homologues au niveau de l’espèce interstratifié à la base de la grauwacke de Rouillon et par conséquent homotaxique au poudingue du bois de Saucy de l’Eau d’Heure. Il reste à démontrer qu’à l’Est et à l’Ouest du point qui nous occupe les couches, de part et d’autres du poudingue à ciment vert, conservent leurs faciès respectifs tels que nous les connaissons jusqu’à présent. Pour résoudre le problème, il suffisait de faire un levé détaillé de la région, et c’est après avoir terminé ce travail que nous avons maintenu entièrement notre manière de voir. Rappelons que dans la vallée de l’Eau d’Heure, il existe à la tête de la grauwacke de Rouillon deux niveaux de poudingue à ciment rouge qui sont visibles entre Guemerée et Cour-sur-Heure. Il ne sera donc pas étonnant de rencontrer au Sud de Thuin des formations semblables placées exactement au même niveau stratigraphique. En effet, le long de la route de Thuin à Ragnies, un niveau de poudingue à ciment rouge peu cohérent affleure à proximité de la seule maison bâtie entre le bois Buiseul et la cha¬ pelle du Maréchal. Ce niveau est dirigé N. 80®. O. et incliné à 30® au Midi. Dans la dernière tranchée de la route, avant la chapelle, nous avons trouvé un banc de grès brun noir, passant au poudin¬ gue à fins éléments dirigé N. 86®. O. et incliné 17° N, qui pourrait correspondre au retour du niveau signalé plus haut. On en conclut que les roches rouges, composées de schiste et de grauwacke, qui (b X. Stainier. Carte géologique dressée par ordre du Gouvernement. Planchette de Thuin-Merbes le Château. — M 3l — englobent ce banc de poudingue, décrivent un synclinal peu pro¬ fond mais assez large. A l’Est de la route de Ragnies, un grand plateau cultivé rend les observations presqu’impossibles. Dans la vallée de la Biesme et surtout dans le village de Biesme sous Thuin, on peut voir les couches de la grauwacke de Rouillon un peu partout. Si on des¬ cend par la route de Ragnies, du lieu dit Trieu-Vichot vers le chemin de fer, on voit dans les talus de cette route les formations du Couvinien inférieur. Aux quatre bras, au delà du cimetière, on peut observer des schistes gris et des schistes rouges, dans lesquels nous avons récolté des empreintes organiques que Bayet a trou¬ vées également à ce niveau et qu’il rapporte aux Paléoncho- dritées (^). En quittant les quatre bras, pour se diriger vers la ferme, on voit des schistes psammites rouges ; au delà on peut encore obser¬ ver dans les sentiers qui aboutissent à la route de Ragnies des schistes grossiers psammitiques avec débris d’encrines et des passes de grès calcareux. La carte géologique rapporte ies roches de ce dernier niveau au Couvinien supérieur; c’est donc le niveau supérieur au poudingue verdâtre du sommet du Couvinien infé¬ rieur de l’Eau d’Heure. Ce niveau n’est pas visible ici à cause des difficultés particulières d’observations. En continuant vers le Sud, on voit des grès blanchâtres friables, des schistes verdâtres devenus blancs par altération, puis à quelque distance de là, on remarque les premiers bancs de calcaire du dévonien moyen. On peut donc avec une certitude presqu’absolue, tracer la limite entre le Couvinien supérieur et la base du Givetien inférieur. En revenant vers le village de Biesme-sous-Thuin, au pont du chemin de fer de l’Etat, on voit affieurer des schistes et de la grauwacke rouge, ainsi que dans les chemins qui montent vers l’école. Le long du chemin qui va vers Thuin, un peu avant le ravin qui traverse la route au Nord du village, on voit dans les tranchées successivement des schistes rouges, des schistes verdâtres, puis des grès verdâtres, avec un peu de poudingue à ciment vert. A l’Ouest de ce point, dans les tranchées du chemin de fer, on voit de la grauwacke rouge et verte. Nous avons pu relever en ce point d = N. 73<^. O. i — 64®S. (q L. Bayet. Loc. cit. 1896, t. XXII, p. i35, Ann. Soc. Géol. de Belg. — M 32 — Dans le ravin mentionné ci-dessus, nous avons déjà renseigné la présence du poudingue de base du Couvinien; le niveau peu épais signalé dans les tranchées de la route correspond au deuxième horizon de poudingue à ciment vert signalé au-dessus du* pou¬ dingue du Haut-Marteau. Pour quelques instants laissons l’étage Couvinien et occupons- nous de son voisin inférieur bien représenté dans la vallée de la Sambre. Lorsqu’on gravit le flanc gauche de la vallée de Thuin et qu’on se trouve à proximité des carrières des Waibes, non seulement l’œil est satisfait du site pittoresque qu’il contemple, mais il se plait aussi à suivre dans les nombreuses carrières qui corrodent la colline, l’allure tectonique des roches de l’étage Ahrien. Nous avons cru intéressant de donner le schéma de la succes¬ sion des plis que l’on peut encore observer à l’heure actuelle (voir PI. I, fig. 2). On reconnaît dès le premier examen, les allures- types du bord Nord du bassin de Dinant. C’est une suite de plis formant les marches d’un gigantesque escalier descendant vers le centre de la grande unité tectonique. En descendant des Waibes vers Thuin, vers le coude brusque que forme la route d’Anderlues, on observe dans les tranchées du chemin une masse très compacte de schiste et grauwacke rouge. Ces couches forment ce que nous avons appelé dans l’Eau d’Heure, les schistes de base du Burnotien ; elles prolongent vers l’Ouest les mêmes couches que nous avons rencontrées sur l’autre rive de la Sambre en débouchant de la tranchée du chemin de fer. Un peu avant d’arriver au coude brusque de la route, on peut encore voir dans une petite carrière abandonnée un banc de pou¬ dingue à ciment rouge reposant sur les schistes de base, i Nous avons relevé en cet endroit d = ^. 69°. O. i = 22^8. Un peu plus bas, M. Stainier a renseigné un affleurement d’un poudingue stratigraphiquement supérieur au précédent ; aujour¬ d’hui, cette observation n’est plus possible. A l’Ouest de la ville, la Sambre décrit un grand méandre ouvert vers le Sud. Il s’ensuit que les nombreuses carrières ouvertes sur le flanc gauche de la vallée montrent deux fois les mêmes horizons. En suivant à partir de la gare de Thuin-Nord, le chemin de fer à voie étroite qui sert de raccordement aux carrières Legrand, — M 33 — on observe à partir du premier tournant la coupe suivante dont nous donnons le schéma ci-contre (fig. 9). Au Midi, on voit des grès rouges empreint de mala¬ chite (^) qui reposent sur un niveau de poudingue à ciment rouge, lequel est suivi vers Iç Nord de schiste et psam mites rouges qui décrivent un pli anti¬ clinal qui ramène, avec une inclinaison Nord, le poudingue mentionné ci-dessus. Les éléments de ce niveau sont de la grosseur d’une noix. On observe ensuite des grès et schistes rouges et verts dé¬ crivant un synclinal secondaire, dont les flancs sont assez redressés. Le flanc Nord vient buter contre une faille, au contact de laquelle les couches se retroussent quelque peu. Au delà de la faille, qui n’a que peu d’importance, les grès schis¬ teux rouges décrivent un anticlinal. La coupe vers le Nord se termine par un pointement de schiste rouge supérieur au niveau de poudingue, couronnant l’assise des schistes de base qui affleu¬ rent à l’ouvertüre du ravin descendant des carrières Legrand. En remontant la Sambre, on monte dans l’échelle stratigraphique des cou¬ ches. On peut observer sur la rive gau¬ che la succession suivante (fig. 10) : En direction après le chemin montanf vers les carrières (Niveau des «schistes de base » du Burnotien) : Schiste rouge et schiste bigarré vert et rouge. (1) L. DE Dorlodot et R. Anthoine. Sur la présence de malacdiite dans le Burnotien à Thuin, Ann. Soc. Géol. de Belg-., t. XLI, Bull. ANN. soc. GÉOL. DE BEI.G., T. XLII. MÉV. 3. Idbi CJ O) ? s ce c/î ce O 'v bJD — M 34 — li’e carrière à l’Est de la Chapelle de N.-D. de Hal : Roches recoupées normalement à leur direction. Banc de grès feldspathique. Schiste vert avec Algues (i), schiste gris bleu, schiste rouge, grès rouge. carrière à l’Ouest de la chapelle : Grès rouge. Poudingue à ciment rouge, d — N.680.0., i = 550s. Niveau correspondant au schiste d’Ham-sur-Heure. Grès rouge, schiste siliceux vert ou rouge. Passe inexploitée, sehiste rouge. carrière : Schiste et psammite rouge. Poudin¬ gue à ciment rouge. A partir de ce point les couches se plissent et on reste dans les mêmes niveaux stratigraphiques.- En effet, dans la 3^ carrière, le gros banc de poudingue visible à la partie supé¬ rieure descend en ondulant vers le Midi. Subitement un dressant incliné à 70® au Sud fait place à la plateure, formant le bord Nord d’un synclinal dont le flanc Sud est également en dressant à pied Nord. Cette partie du pli n’est pas visible dans la carrière, mais on peut l’observer dans un petit (b Nous avons eu l’honneur de présenter des échantillons de ces algues à la Société Géologique de Belgique en, sa séance extraor» dinaire tenue à Charleroi en Juillet 1914. — M 35 — ravin creusé au Sud de la carrière. Le niveau de poudingue n’affleure pas en cet endroit ; il a été enlevé par l’érosion, comme le montre la coupe sehématique ci-eontre. On le retrouve dans la tranehée du ehemin de fer du Nord, immédia¬ tement en aval de Lobbes. Les couches y décrivent un petit bassin sur le flanc Nord duquel nous avons relevé d = N.680.O., i = 20^8 ; sur l’autre bord d = N.TQo.O., i = 25oN. L’ennoyage de ce pli se fait donc vers l’Est eomme ceux que nous avons observés sous la ville de Thuin. Le poudingue affleure au bas de la tranehée, il repose comme dans la 3® carrière sur des schistes et psammites rouges et il supporte un niveau de grès et psammite de même eouleur. Plus au Sud, en faee de la 4^ écluse, les roches inelinent au Midi; le synclinal de la tranehée du chemin de fer est donc suivi au Midi d’un pli du même ordre, dont nous ne voyons qu’un des flancs qui est assez redressé. En somme, cette coupe se résume également en un grand pli en forme d’5 eouché, qui est l’atténuation du plissement plus aigu que montre la coupe de la même rive de la Sambre sur l’autre flanc du méandre (voir fig. 9). La vallée de la Sambre met un obstaele à la suite des observa¬ tions vers le Midi. Pour continuer à remonter l’éehelle stratigra- phique des couches, il faut se transporter à l’Est de l’endroit où nous sommes. Aux abords de la gare de Thuin-Ouest se dresse un grand esearpement sur lequel est bâti l’habitatiçn de M. Villain. Au niveau du chemin qui eonduit vers le hall destiné à l’expé¬ dition des marehandises, on peut observer des psammites et de la grauwaeke rouge sur les strates desquelles nous avons pu relever d = N.Tl^.O., i = 50^8. Trente mètres au Sud, les mêmes roches sont orientées N.SQ^.O. et inelinent à 32oN. Les eouehes ont done décrit un synclinal dont la naye s’enfonce vers l’Est et qui est dans le prolongement du pli de même espèce signalé sous la ville, dans les pages préeédentes. On pourrait se demander ee qu’est dèvenu le poudingue à ciment vert que nous avons laissé au Champ des Oiseaux. Cet horizon pointe au Sud dans les taillis en dessous du niveau inférieur de l’habitation de M. Villain. Il incline au Nord et eonstitue de la sorte le prolongement de l’affleurement désigné ci-dessus. Au Sud du hall, — M 36 ce O O © © Va câ a '© de nombreux dérangements se font pressentir dans les couches par suite des variations brusques de direction et d’inclinaison. C’est ainsi que près des chaudières de la Fonderie, nous avons relevé sur des psammites et schistes rouges d =■ N.TS^.E., i = 20<^N. Sur le plateau une excavation laissait voir en 1914, des schistes verts surmontés de schistes rouges complè¬ tement horizontaux. Près de la cha¬ pelle St-Roch, nous avons relevé d = N.780.0.,?: = 20oN. La tranchée du chemin de fer qui vient immédiatement au Sud de la gare de Thuin-Ouest, est intéressante (fig. 11). Elle permet de se rendre compte du prolongement des plis si¬ gnalés sur la route de Ragnies, en face du Moulin Sans-Souci. Au Nord du premier pont jeté sur la voie, le talus est formé par des schistes rouges inclinant à 23® au Midi. Ces schistes ne tardent pas n s’inflé¬ chir ; au Sud du viaduc, on peut les voir avec une direction N.70®.O. et une pente 52®N. Ce synclinal est pour nous l’homologue de celui qui existe dans les schistes identiques au début de la coupe du Moulin Sans-Souci. Dans le talus du chemin de fer, le 1®^ anticlinal de cette dernière coupe n’existe pas ; il est remplacé par une faille de faible amplitude qui reporte le niveau de poudingue un peu plus au Sud, comme l’indique notre dessin qui accompagne ces lignes. Jusqu’au 2® pont, on remarque des schistes et des grès cachés en partie par un mur de soutènement ; au Sud du deuxième viaduc ; on observe des passes de schiste vert, de l’arkose sur lesquels nous avons relevé d = N,67o.O.,z = 64oN. Un pli anticlinal fait revenir ces mêmes couches avec une direction N.75®.0., i = 42oS. Plus loin, les mêmes couches s’infléchissent de nouveau et décrivent un pli synclinal.. On observe comme direction N.710.O., i = 52oN. Enfln, les roches conservant cette inclinaison, on peut observer jusqu’à la fin de la tranchée des couches inférieures aux précédentes. Ce sont des psammites et des schistes rouges {d — N. 67°. O., i — 56^0). Les couches décrivent une courbe au-dessus de la vallée, car elles réapparaissent au delà de la Biesme avec une pente Midi. Nous savons par la coupe du Moulin Sans-Souci que le poudingue réapparaît dans la tranchée du chemin de fer pour y décrire un synclinal. En comparant cette coupe à celle de la route de Ragnies citée plus haut, nous y remarquons une concordance assez satisfaisante dans les allures respectives ; hormis la faille remplaçant le premier anticlinal aigu après le ravin, les plis se prolongent en s’adoucissant quelque peu de l’Est à l’Ouest. Revenons à présent à la gare de Thuin-Ouest et suivons un instant la route de Lobbes. Lorsqu’elle gravit la colline, on y observe des psammites et schistes rouges dont l’inclinaison est indéterminable. Après le tournant à angle droit, on observe dans la tranchée Est : Poudingue à ciment vert, banc de à 0“^0 d’épaisseur, d = N.630.0., ^ = 55^8, schiste vert, psammite, schiste et grau- wacke rouge d = N. 70®. O., i = 53®S. Poudingue à ciment vert, retour du niveau précédent, inclinai¬ son au Nord. Schiste, grauwacke et psammite rouge d = N. 63®. O., i = 47®N. Arkose, grès, schiste vert. En face de la platinerie, dans le flanc de la colline qui surplombe la Sambre, on trouve à mi-côte et sous bois une carrière ouverte dans un niveau de grès vert avec passe de poudingue à ciment de même couleur, épais de environ. Ce niveau est identique à celui que nous avons signalé au Champ des Oiseaux et au Haut-Marteau. Il est distinct du petit niveau que nous avons observé sur la route au dessus de la colline. — M 38 — Les grès et poudingue de la carrière reposent sur un substra¬ tum de schiste rouge assez épais, qui forme la berge de la Sambre en dessous de l’excavation. Au Nord de celle-ci et sous bois, on voit une ancienne exploitation montrant un banc de poudingue très quartzeux à ciment rouge. Nous retrouvons donc ici la même succession stratigraphique que dans la coupe au Sud du Champ des Oiseaux. Dans la carrière ouverte dans les grès verts, on peut observer que les couches décrivent un pli synclinal bien marqué, sur les flancs duquel nous avons relevé : comble Sud d — N.63^.0., i=24oN ; comble Nord d = N'Sé^.O., i — 42oS. L’ennoyage de ce pli se fait donc au levant ; il emboîte le pli décrit par les couches de même âge, sous la ville de Thuin. A l’Ouest, il se prolonge par le pli synclinal que nous avons décrit dans la tranchée du chemin de fer du Nord, immédiatement à l’Est de la station de Lobbes. En se rappelant que la route de Thuin à Lobbes montre après avoir quitté la gare de l’Ouest des schistes rouges analogues à ceux formant la falaise sous le château Villain et qui sont supé¬ rieurs au poudingue à ciment vert, on peut se demander pour¬ quoi ce dernier horizon, ainsi que les grès verts qui l’accompagnent dans la carrière en face de la platinerie, n’affleurent pas dans les tranchées de la route. Ce fut un point qui resta longtemps obscur. Il fut résolu lors du rafraichissement des tranchées immédiatement en aval du pont sur la Sambre, à l’Est de la station de Lobbes. Nous avons pu observer, en cet endroit, quelques bancs de psammite et grès rouge dirigés N. 63®. O. et inclinés à 45® au Nord. Dès lors, nous savions que les roches au Nord du synclinal décrit par les grès verts, se pliaient en anticlinal faisant plonger vers le Nord les couches situées sous le niveau de la route. Au Nord du chemin de fer, la vallée s’approfondit et les obser¬ vations ne sont plus possibles ; mais si on jette les yeux devant soi, on voit se dresser les couches que nous avons décrites lors de l’étude de la coupe du raccordement des carrières Legrand. Ces couches ont pied Midi ; il faut donc penser que les roches du Cou- vinien inférieur ne s’enfoncent que momentanément au Nord; elles doivent se relever rapidement dans le creux de la vallée pour se lier à celles qui forment le bord Nord du grand synclinal Couvi- nien sur lequel la ville de Thuin est bâtie. — M 3g — Afin de poursuivre plus à l’Ouest notre étude tectonique et stratigraphique, nous sommes amenés à étudier la région située au Nord et au Sud de la gare de Lobbes. Un peu avant d’arriver à la place com¬ munale de cette pittoresque localité, les talus de la route d’Anderlues montrent des schistes rouges siliceux, qui ondulent mollement en ayant pied Midi. Un peu plus au Sud, on voit un banc psammitique rouge sur lequel nous avons relevé d — N.TQo.O., i — 40oN. A l’Ouest de ce point, nous ayons pu, en 1913, relever la coupe de la tranchée du vi¬ cinal de Lobbes à Anderlues, immédiate¬ ment au Nord des bâtiments de l’ancienne abbaye (fi.g. 12). Nous y avons rencontré du Sud vers le Nord : 1. Schiste rouge. 2. Grès rosé contenant des cailloux de schistes rouges d = N. 71®.0., i = âl^S. 3. Schiste rouge. 4. Grès grossier rouge. 5. Schiste verdâtre et schiste rouge. 6. Poudingue à ciment rouge. 7. Schiste rouge. 8. Grès rouge grossier. 9. Schiste rouge. 10. Schiste rouge. 11. Faille. 12. Poudingue à ciment rouge reposant sur schiste rouge. 13. Grauwacke rouge (N63oO, i = lâ^S). 14. Schiste rouge oolithique. 15. Schiste rouge, schiste bigarré. Les numéros d’ordre se rapportent aux numéros de la coupe ci-contre. Le poudingue qui affleure de part et' d’autre de la faille est identique et représente le niveau le plus inférieur de l’espèce dans l’étage Burnotien. C’est lui qui sépare les schistes de base du ni¬ veau des schistes d’Ham-sur-Heure. En effet, à quelque distance de là le vicinal, après avoir traversé le ravin, entre de nouveau en tranchées, lesquelles sont taillées dans l’étage des grès Ahriens. Ceux-ci sont coupés sensiblement en direction. Ils inclinent au Midi à raison d’inclinaisons fort variables. Ils sont dirigés N. 78^.0. Cette direction varie également. Nous avons aussi relevé N.OO^.O. A l’Ouest de la ligne vicinale de Lobbes à Anderlues, la région n’est pas moins tourmentée que dans la région de Thuin. On retrouve le niveau le plus inférieur du poudingue à ciment rouge de l’étage Burnotien dans la tranchée du chemin de fer de Lobbes à Faurœulx un peu àl’Est du kilomètre II et plus spéciale¬ ment contre le viaduc du chemin qui mène à la ferme de Forestaille. Le poudingue est accompagné de quelques bancs de grès très quartzeux qui décrivent un anticlinal. Un peu à l’Est, le chemin de fer suit sur deux cents mètres environ le ravin du ruisseau du Rabion; on voit sur les deux flancs de ce dernier, en amont du moiilin et dans la partie boisée avant la route de Biesme, des grès rouges exploités inclinant au Midi. Il y a donc un pli syncli¬ nal entre le viaduc et le passage de ces grès rouges. Ceux-ci sont subordonnés au poudingue qui affleure dans le bois. -A quelques mètres du confluent du ruisseau du Rabion et de la Sambre, on voit dans le lit du ruisseau les couches complète¬ ment horizontales. A la base du sentier qui descend du plateau dans la vallée de la Sambre, en face de la Briqueterie, on observe des grès rouges dirigés N.630.0. et inclinant à 34° au Midi. Immédiatement à l’Ouest du deuxième pont sur la Sambre, du chemin de fer de Lobbes à Famœulx, se dresse une colline abrupte montrant un anticlinal formé par deux niveaux de pou¬ dingue à ciment rouge distant de quelques mètres. La puissance totalisée de ces deux horizons est de quatre mètres environ. Sur le flanc Nord du pli nous avons relevé d — N.730.0., i = lO^S. Ces deux horizons représentent le niveau moyen du poudingue à ciment rouge, que nous avons vu dans la coupe passant par le méridien de Thuin. On peut observer le prolongement de l’anticlinal, dont il fut question ci-dessus, sur la rive gauche de la Sambre en amont du premier pont de chemin de fer du Nord sur la Sambre à l’Ouest de la station de Lobbes. On observe du Sud au Nord (fig. 13) : Fig. i3. — Coupe schématique de la rive gauche de la Sambre en amont du pont du chemin de fer du Nord à l’Est de Lobbes. Poudingue à ciment rouge à gros éléments, d = SO^S. Psammite, grès, schiste rouge, même inclinaison ; faille. Schiste et psammite d = N.Tl^.O., i = IG^N. Poudingue à ciment rouge, à gros éléments passant au grès grossier au bas de la tranchée, ? = ST^N. Schiste rouge avec marbrures vertes contenant un banc de grès finissant en biseau dans cette roche. Poudingue à ciment rouge à gros éléments, d = N. 80^.0., i = lO^N. Cette coupe figure un anticlinal cassé par une faille. Celle-ci est une faille inverse : la lèvre Nord a remonté sur la lèvre Sud. Son rejet n’est pas bien important. A proximité du chemin qui quitte la Sambre pour monter à la ferme de Forestaille, on voit, dans une carrière abapdonnée, un puissant niveau de grès rouge inclinant au Sud ; plus haut dans le chemin, on traverse une masse de schiste vert. Dans la prairie au Sud de ce point, on peut observer un pointement de poudingue à ciment rouge sur lequel nous avons relevé = N.Sl^.O., i = 50oS. Ce banc, que nous considérons comme étant le niveau de pou¬ dingue tout à fait supérieur du Burnotien, traverse la rivière, car il affleure sur l’autre rive d = N. 68°. O., i = bS^S. Ces couches- font donc partie du flanc Sud de l’anticlinal que nous avons signalé près du 2^ pont sur la Sambre du chemin de fer de Faurœulx La stratigraphie de l’étage Burnotien s’est modifiée depuis la coupe que nous avons faites à Thuin. Nous rappellerons que — M 42 — 1 celle-ci comprend trois niveaux de poudingue à ciment rouge. A l’Ouest de Lobbes, nous r voyons subsister les niveaux inférieurs et su- 4 périeurs ; l’horizon moyen se développe du ^ Nord vers le Sud. En effet, nous avons vu r qu’à proximité du deuxième pont sur la j Sambre du chemin de fer de Lobbes à Eau- rœulx, ce niveau était dédoublé. Nous ver ^ rons qu’à quelque distance plus au Sud, le ' niveau moyen est eomposé de trois horizons i bien distincts, dont l’épaisseur totale atteint » dix-sept mètres environ. Nous verrons éga¬ lement que le changement de faciès atteint également les « schistes de base » qui aban¬ donnent leur caractère psammito-schisteux. ; Pour étayer ce que nous venons d’avancer, j voyons à présent ce qu’on peut observer dans la tranchée du chemin de fer du Nord, entre les kilomètres 251 et 252. A quelques mètres de l’ouverture Nord, - on voit un très joli contact entre les for¬ mations du quaternaire et celles de l’époque primaire (fig. 14). D’une part, ee sont des lits horizontaux de limon stratifié se super- ; posant à des lits de sable graveleux qui . viennent buter contre les roehes rouges en dressant du Burnotien. Celui-ci est représenté , par les formations suivantes, dont les numéros d’ordre se rapportent à ceux figurés sur la coupe : A 1. Schiste et grès rouges psammitiques par • ; endroit. Faille inverse à inclinaison Sud. 2. Poudingue à eiment rouge, 2 mètres de puissanee, lateau, on marche vers le prolongement de l’axe anticlinal démontré par la coupe du moulin Sans-Souci. Ce plis est pour nous la continuation à l’Est de l’anticlinal déclanché dans les roches de base du Burno- tien le long de la vieille Sambre, à l’Ouest de la tranchée du che¬ min de fer du Nord au couchant de Lobbes. Ce plateau est peu propice aux observations. Mais on peut penser qu’au Sud du lieu dit « La Borne )>, on est passé l’axe du pli évoqué plus haut. Il en résulte qu’au Midi de ce hameau nous remonterons la série des assises stratigraphiques. En effet, on peut voir dans les tranchées de la route le niveau de poudingue à ciment rouge que nous plaçons parmi les couches du sommet du Burnotien. Celles-ci sont dirigées N.TS^.O. et incli¬ nées 550S. Cinquante mètres au Sud, la route de Lobbes à Biercée traverse le ravin du ruisseau du Bois de Villers, sur le flanc Nord duquel on peut observer dans quelques carrières depuis longtemps abandonnées, le poudingue à ciment vert que nous avons placé à la base de l’étage Couvinien. C’est évidemment le prolongement du niveau homologue signalé au Haut-Marteau et au Champ des Oiseaux et au Bois Buiseul au Sud de Thuin. Entre ces points d’affleurements et celui du ravin du ruisseau du Bois de Villers, nous avons trouvé des blocs de ce même poudingue, dans les talus du chemin joignant le château Barbier à la route de Lobbes à Biercée, à 540 mètres de la jonction. A l’Est de cette dernière route, dans les chemins qui descendent vers le ravin du ruisseau du Bois de Villers, on voit la grauwacke rouge de Bouillon. Ces roches n’ont pas changé ni de nature, ni d’aspect, depuis que nous les avons laissées à Biesme-sous-Thuin. Elles sont encore bien visibles dans les che¬ mins tracés aux abords du sondage du Bois de Villers, n® 69 (^). Ce dernier a d’abord pénétré dans la grauwacke de Bouillon, dans laquelle est interstratifié un petit niveau de poudingue à ciment vert, homologue à celui que nous avons rencontré au (b Les numéros d’ordre donnés après chaque désignation de sondage, correspondent à la numérotation officielle des Annales des Mines de Belgique. dessus du poudingue du Haut-Marteau, à Thuin. Ce dernier niveau a été recoupé au sondage du Bois de Villers de 166 à 172 mètres et dès lors le trépan pénétra dans les couches de l’étage de Bur- not composées d’un complexe de schiste, psammite et grès rouges. Le niveau supérieur de poudingue à ciment rouge a été recoupé à 207 mètres. Dès cette côte, la coupe cesse d’être explicite ; cependant, nous avons remarqué des passages de roches très quartzeuses aux profondeurs respectives de 240 et 369 mètres, qui correspondent sans aucun doute aux recoupes des autres niveaux poudinguif ormes. Avant la rencontre des grès Ahriens à 452 mètres, on remarque une assise moins gréseuse, qui corres¬ pondrait au passage des « schistes de base » du Burnot. L’étage Ahrien montre d’abord une succession de grès rouges, puis verdâtres, de 452 à 705 mètres. A cette profondeur le son¬ dage fut carotté et les échantillons remontés furent des grès bleu rosé très quartzeux, puis des grès gris verdâtre quartzeux, des psammites bigarrés, des quartzites gris, en un mot toute la gamme des roches caractérisant parfaitement l’assise indiquée. A titre documentaire nous donnons, à partir de 705 mètres, la coupe du sondage : Grès bleu rosé très quartzeux . 705-710, incl. 10^ Grès gris verdâtre très quartzeux . 710-712 Schiste psammitique bigarré . 712-713,50, i 20^ Quartzite gris . 713,5-717, i 35^ Quartzite vitreux marbré de vert et de rose . 717- ? (^) Examinons à présent la coupe du ravin de Chevesne. Le ruis¬ seau qui y coule vient se réunir à la Sambre en face de l’embou¬ chure du ruisseau du Bois de Villers. En aval du moulin de Sars- la-Buissière ; on voit affleurer au pied d’une petite cascade, un niveau de poudingue à ciment rouge sur lequel nous avons relevé d = N.730.0., i = 78*^S. Cet horizon appartient aux niveaux moyens de l’espèce de l’étage de Burnot ; c’est le prolongement des bancs que nous avons signalés dans la carrière au Nord de la ferme de la Folie et sur la rive gauche de la Sambre. Au Nord de l’étang situé en aval du moulin, on a exploité dans une petite carrière des grès et des psammites rouges sur lesquels on peut relever d = N. 60^.0., i = 25^ Sud. (1) Nous devons cette coupe à notre confrère et ami J. Dubois. Ces couches sont inférieures au poudingue que nous venons de quitter. En suivant le chemin qui se dirige vers la Sambre, on voit, à 200 mètres de la carrière, des schistes et des psammites rouges, visibles également dans le chemin allant à la ferme Grignard. A 50 mètres au Sud de la bifurcation des deux chemins, on voit sur un des flancs du ravin des grès rouges horizontaux très quartzeux, qui se relèvent immédiatement pour former un anticlinal (fig. 15). Sur le flanc Sud du pli, on voit apparaître le pou¬ dingue à ciment vert dont l’aspect extérieur ressemble d’une façon frappante à celui du poudingue du bois de Saucy. Il supporte à Chevesne une masse de schiste ou grau- wacke rouge et verte, avec intercalations de grès en bancs minces, de couleur verte, passant par endroits au poudingue à fins éléments. Les gros bancs de poudingue réapparais¬ sent sur le flanc Ouest du ravin où ils paraissent incliner au Nord. Les grès rouges quartzeux formant le substratum se mon¬ trent à nouveau à l’embouchure du ravin, pour y décrire une selle très tourmentée. Les grès se montrent avec une patine spé¬ ciale ; ils sont à grains très quartzeux et leur cassure rouge sombre tirant sur le noir rappelle la teinte ordinaire de^ bancs lenti¬ culaires de grès que l’on rencontre dans la grauwacke de Rouillon. Enfin, le poudingue à ciment vert réappa¬ raît par un grand dressant sur lequel est érigé fièrement le château de Chevesne. Ce poudingue est composé en cet endroit de cailloux céphalaires de grès verdâtres, de cailloux ovaires de quartz blanc et pointé de fragments de quartzite noir. Comme au bois de Saucy, le ciment est en général siliceux, ce qui donne I s O zs te à la roche une dureté remarquable. Parmi la masse on peut remarquer parfois des intercalations à ciment rouge, les éléments constituant ayant conservé leur couleur primitive. Ce change¬ ment de teinte dans le ciment provient sans aucun doute de dépôts ferrugineux amenés par des infiltrations aquifères, ayant circulé dans les roches encaissantes. Stratigraphiquement au dessus du poudingue de la base du Couvinien, au pied de Fescarpement du château, on voit affleurer, au niveau de la vieille Sambre, la grauwacke rouge de Rouillon avec le faciès que nous lui connaissons. La tectonique du ravin étant assez tourmentée, les ennoyages des plis pourraient être assez variables. Néanmoins, Finclinaison des axes des plis se fait au levant, car nous ne trouverons le pro¬ longement de ceux-ci que quelque peu à FEst, dans des roches stratigraphiquement supérieures, qui sont facilement observables dans la tranchée du chemin de fer du Nord. En fouillant dans le ravin, nous y avons trouvé des scories de fours au bois. Nous rapprochons ce fait de la découverte que nous avons faite dans le ravin du ruisseau du Moulin entre Nalinnes et Guemerée, au même niveau géologique. Ce fait viendrait donc confirmer notre idée qu’il existerait sous le niveaù du poudingue à ciment vert, base du Couvinien inférieur, une couche ferrugi¬ neuse qui fut exploitée à certains endroits par les premiers pion¬ niers de la métallurgie de notre pays. Dans le ravin du ruisseau du Bois de Villers, à 400 mètres à FEst de sa rencontre avec le ehemin de fer du Nord, on voit des affleurements de poudingue à ciment vert et de schiste rouge qui marquent le prolongement à FEst des roches analogues que nous allons rencontrer dans les tranchées de la voie ferrée se trouvant à proximité (fig. 16). On observe dans celles-ci aux abords du ravin, le niveau supé¬ rieur du poudingue à ciment verdâtre surmonté de grès et de schiste rouges. Ces roches décrivent un synclinal assez resserré.» Ce pli est suivi d’un anticlinal. Sur le flanc Nord de ce dernier, nous avons relevé d = N.SO^.O., i=66oN ; flanc Sud, d=N.80o.O., i — 2ÔoS. Ce pli est le prolongement d’un de ceux que nous avons signalés dans le ravin de Chevesne. Le centre de la voûte est occupé par des grès et des schistes rouges que nous classons dans ANN. soc. GÉOL. DE BELG. , T. XLII. MÉM. 4 *— M 5o le Couvinien. wacke rouge, Au Midi, on voit le passage d’une petite cassure inclinée au Sud, déclanchée dans une masse schisteuse supérieure au poudingue. Au Midi de la faille le poudingue réapparaît ; I il décrit successivement un synclinal et un I anticlinal, puis s’enfonce définitivement vers le 5 Sud avec une inclinaison de 48^ au Sud: 5 Nous n’insisterons pas sur la présence des ü schistes rouges supérieurs au poudingue à ciment vert que l’on rencontre à chaque pas dans tous ® les sentiers qui traversent le bois de Biercée;c’est “è à leur présence qu’est due l’élargissement de ^ la vallée de la Sambre immédiatement en amont ^ de Chevesne. On peut les voir également à l’em- d bouchure du ravin du ruisseau des Prés du Sart. t En remontant ce ravin, on rencontre, 800 mè- © très à l’Est des premières maisons du lieu dit s Rubignies, le prolongement du poudingue vert 1 de Chevesne; nous avons relevé d = N.SO^.E., 'g i = lOoS. ^ En descendant vers la vallée, dans tous les O , 2 chemins et dans les plus petits sentiers on peut g voir ces roches rouges argileuses formant le +2 niveau de la grauwacke de Rouillon. ^2 A la hauteur du village de Fontaine Valmont, '2 la Sambre décrit un large méandre. L’escarpe- 6 ment boisé qui flanque la rivière à l’Est donne 1 une coupe intéressante. Les premières tranchées 2 du chemin de halage en amont du chemin de 2 fer du Nord-Belge montrent de la grauwacke ÿ verte, des grès rouges noirâtres. Dans une pe- o tite excavation située en face de la fabrique de 1 sucre, on peut observer des grès verdâtres « passant parfois au schiste vert ou au poudingue 2 verdâtre à éléments de grosseur moyenne. Les couches très redressées inclinent à 84^ au Midi et sont dirigées N.840.O. En suivant le pied de la colline, on observe le passage de gran¬ de grès ferrugineux et à 240 mètres au Nord — M 5i — de l’excavation, on voit un niveau peu épais de poudingue à ciment rouge schisteux, à fins éléments. Cet horizon est suivi à quelque distance de là d’un banc de grès blanc passant au quart- zite. Il est très délicat de se prononcer sur l’inclinaison des couches, la coupe étant dans un très mauvais état. Au Nord, on rencontre des schistes rouges très fissiles et argileux. La coupe se poursuit dans le petit ravin encaissé qui débouche dans la vallée au Nord du méandre. On peut encore voir sur les deux parois de ce dernier une suite presque continue de grauwacke rouge, semblant incliner au Midi. Ces roches sont visibles jusqu’à la tête du ravin, c’est- à-dire sur 220 mètres environ. Dans le lit du ruisselet qui dévale des hauteurs on trouve des fragments de poudingue à ciment vert. Ce niveau n’affleure pas dans le ravin; ces témoins furent arra¬ chés au plateau où passe sans aucun doute le niveau de base du Couvinien. Nous avons pu relever dans le ravin la direction suivante : N.80O.E., ^ = 55^8. Cette orientation concorde absolument avec celle observée dans le ruisseau des Prés du Sars, en amont de Chevesne. L’escarpement boisé de la Sambre en aval de la 3^ écluse, vient compléter la coupe que nous venons de décrire. Le sentier qui suit la rive droite à partir du chantier de construction de bâteaux, montre la grauwacke rouge de Rouillon jusqu’à 220 mètres au Sud du pont du chemin de fer du Nord-Belge. A cet endroit, un sentier quitte la vallée pour pénétrer dans le bois Janot.Le sentier recoupe en premier lieu les couches obliquernent à leur direction; à 200 mètres à l’Est de la Sambre, il recoupe un niveau peu épais de poudingue à ciment vert; nous y avons relevé d = N.SS^.O., i = 30OS. En revenant au chantier de bâteaux et en suivant le sentier montant à travers bois avec une direction N. SO^.E., on recoupe les couches de biais. On voit au début la grauwacke rouge de Rouillon constituer le substratum du petit chemin. A 560 mètres du point de départ, on voit un mauvais affleurement de schiste vert, puis une grande abondance de fragments de poudingue à ciment verdâtre, dont le passage dans l’escarpement de la rive droite de la rivière nous a échappé jusqu’à présent, à la faveur des brous¬ sailles qui le recouvrent. A la lisière Sud du bois Janot, à l’Est du lieu dit « Pomme- — M 52 — rœul », on observe eneore des sehistes silieeux rouges passant à la grauwacke rouge; à la tête du ravin, à 200 mètres au N.-E. de l’angle rentrant de la lisière Sud du bois, on observe ees mêmes roehes avec la direction N.78^.E. et inclinée à au Nord. La grauwacke de Rouillon est donc incontestablement plissée en cet endroit. Les deux niveaux de poudingue interstratifiés dans cette assise qu’on observe près de la 8^ écluse, continuent vers l’Est les formations sédimentaires semblables que nous ren¬ contrâmes dans la coupe de la Sambre à Fontaine-Valmont. Faisons remarquer que les roches vertes observées dans la petite excavation de cette dernière coupe sont distantes de plus de mille mètres dans un plan horizontal du prolongement à l’Ouest de niveau de poudingue à ciment clair de Chevesne. Il est de toute évidence que cette extension horizontale de la grauwacke de Rouillon n’est pas rationnelle et qu’il faut en voir la cause dans des plissements que l’on ne discerne pas à cause du mauvais état des coupes. Nous verrons dans la région que nous allons étudier ci-après l’allure tectonique du Couvinien se dessiner plus claire¬ ment en faisant apparaître l’existence de plissements. § 4. - — La région de Merbes-le-Chateau a Binche En quittant la vallée de la Sambre, la ligne vicinale de Merbes- le-Château à Binche entre immédiatement en tranchées ; on voit dès l’ouverture de celles-ci, en allant du Sud vers le Nord : Psammite vert en bancs stratifiés de d’épaisseur, séparés par des bancs de schiste vert argileux, très fissiles. Schiste vert argileux, épaisseur 3 mètres. Psammite à débris de végétaux, épaisseur 0^70. Schiste noir charbonneux et argileux, épaisseur 0^10. Schiste vert argileux, épaisseur 4 mètres. Grauwacke rouge fissile, épaisseur 260 mètres. Poudingue à ciment vert siliceux, d = N.OO^.O., i = 30oS, épais¬ seur 8 mètres. Schiste rouge. Toutes les couches, avant le poudingue, inclinent à 45^ au Midi. Un ravin vient interrompre la coupe. Passé la grand’route de Binche, on entre dans la gare du vicinal. Avec notre savant con- — M 53 — frère, M. Fourmarier, nous y avons observé le retour, par anticlinal, du poudingue que nous venons de quitter. A Textrémité Nord de la gare réapparaît la grauwackë de Rouillon. Au lieu dit « Ro¬ sière », le vicinal entre en tranchée et celle-ci montre de nouveau le même poudingue faiblement incliné au Midi sur 230 mètres environ. Sous cet horizon on peut observer des schistes rouges qui viennent mourir contre une petite cassure inclinée au Midi, au dessous de laquelle réapparaît le poudingue de base du Couvi- nien, avec pente Sud. (PI. II). La voie ferrée, après avoir laissé les étangs du Moulin sur la gauche, entre de nouveau en tranchée; au début de celle-ci, nous avons pu voir le poudingue à ciment vert en place; puis, sur une bonne centaine de mètres, l’excavation est creusée dans des débris de ce niveau provenant de l’altération sur place. Cette grande longueur d’affleurement de l’espèce laisse penser à une faible inclinaison des strates. Nous pensons que cet affleurement se raccorde au pointement laissé sous la petite cassure au Sud des étangs par une suite de légères ondulations dans les couches. Le manque d’affleurements ne laisse pas apercevoir le raccord. A l’Est de la route provinciale de Binche-Merbes-le-Château- Beaumont, le long de la route de Merbes-le-Château à Sars-la- Buissière, M. X. Stainier (^) a renseigné dans la carte géologique au I /40.000®, un pointement de poudingue qu’il classe dans l’étage Burnotien. Nous ne sommes pas de cet avis, car un puits récemment creusé, près de l’affleurement ci-dessus mentionné, nous a donné toute assurance sur l’âge de ce poudingue. Il s’agit sans aucun doute possible du même niveau rencontré dans les tranchées du vicinal. Spécialement en cet endroit, il se trouve sensiblement dans le prolongement de l’affleurement signalé au Nord des étangs du moulin de Merbes-le-Château. A l’Ouest de la ligne vicinale, M. Stainier (^) a renseigné dans la même carte géologique, quelques pointements de poudingue appartenant au Couvinien inférieur. Au lieu dit « Boustaine », nous avons relevé, à proximité du sondage du même nom, N® 62, sur un flanc de l’espèce d = N.TS^.O., i = IB^N. D’ailleurs, le (q X. Stainier. Carte géologique officielle dressée par ordre du Gouver¬ nement. Planchette Thuin-Merbes-le-Château. sondage a recoupé le même banc de la côte 2.70 à celle de 131^^50, soit sur 10^^80 de hauteur. (^) Passé le niveau de 13,5 le sondage entre dans le terrain Burno- tien. On y retrouve toute la gamme des roches propres à cet étage; seulement, vu le manque de déterminations précises et le mode de forage, il est très délicat d’y distinguer le passage des couches-types que nos études ont mises en évidence dans le Burnotien. Les couleurs dominantes sont le rouge et le vert. Aux premiers grès gris commence l’étage Ahrien, c’est-à-dire vers la cote 317. Cette assise se présente avec son faciès habituel sans que l’on soit obligé d’attirer spécialement l’attention. A la côte 513, le trépan pénètre dans les couches du Coblencien moyen ou Huns- ruckien. Nous y retrouvons les alternances de grauwacke rouge et grès rosé, comme nous avons pu les observer de visu dans les carrières ouvertes à Beignée dans la vallée de l’Eau d’Heure. Pour revenir aux observations de surface que nous venons de faire dans la région de Merbes-le-Château, nous concluerons que depuis la Sambre jusqu’à la hauteur du sondage de la Boustaine, on trouve une succession de plis dont les flancs sont faiblement inclinés; il en est de même de l’ennoyage des axes de ces plis qui s’enfoncent doucement vers l’Est. Il en ressort qu’au levant de Merbes-le-Château, ces plis deve¬ nant stratigraphiquement de plus en plus profonds, la grauwacke de Bouillon arrive à couvrir de grands espaces. Comme le faciès du Couvinien est presque constant sur toute la hauteur de l’étage, on s’explique dès maintenant la monotomie des coupes faites au levant de Fontaine Valmont, dans les escarpements de la Sambre. Plus au Nord, jusqu’aux abords du village de Merbes-Ste-Marie, les observations sont nulles ou à peu près. De temps à autre, à la surface d’un champ, nous avons trouvé dans le limon des frag¬ ments de poudingue à ciment rouge, ou des morceaux de grès gris rappelant l’étage Ahrien. Le sondage de Sars-la-Buissière (n® 67) vient heureusement jeter un peu de lumière sur l’architecture du plateau séparant les deux communes ci-dessus mentionnées. Ce sondage commence dans les roches de base du Burnotien, pour atteindre la tête du Coblencien supérieur à la côte 43,00 m. (b Nous devons ces renseignements à notre confrère J. Dubois. — M 55 — Il traverse toute la série des grès Ahriens, sans que nous ayons une mention spéciale à signaler. A la profondeur de 207 mètres, il atteint le Coblencien moyen caractérisé par la grauwacke rouge d’Acoz et le niveau des grès de Beignée. A 511 mètres, les roches du Goblencien inférieur sont atteintes {^). Ce sont à la tête, des grès gris verdâtre suivis à 587 mètres de schiste gris verdâtre cendré inclinant de 35^ à 40®. Plus bas, ce dernier horizon se marbre de couleur violacée et précède des roches schisteuses rouge violacé, marbrées de vert, dont rinclinaison était de 35o. A la fin du sondage, c’est-à-dire vers la côte 590, on observe du psammite violacé. L’étage Ahrien affleure donc un peu au Nord du sondage de Sars-la-Buissière. Il s’étend vers l’Ouest et forme une partie du substratum de la région située au Sud de Merbes-Ste-Marie. Fig. 17. — Coupe schématique passant par le sondage de la Brasserie. Au dessus de lui s’étend une bande de Burnotien sur laquelle repose la grauwacke de Rouillon. La limite entre le Burnotien et l’Ahrien passerait approximativement par le lieu dit « Merbôelle ». Au Nord de ce lieu dit, la question de la tectonique du dévonien serait restée très obscure si les résultats des nombreux sondages (^) Déterminations dues à M. J. Dubois. — M 56 — entrepris n’étaient venus lever le voile qui obscurcissait la solu¬ tion de cet intéressant problème. Le sondage le plus au Sud est celui dit de « La Brasserie » (^) (n® 63), entrepris pour le compte de la Société géologique et mi¬ nière « Sambre Belge ». Après quelques mètres de formations récentes, la sonde a entamé les roches altérées des formations primaires sous-jacentes, pour pénétrer dans le dévonien inférieur à la profondeur de 14 mètres. C’est ainsi qu’elle a rencontré successivement (fig. 17). Etage Burnotien, de 14 à 70 mètres. Etage Coblencien Ahrien, 70 à 221. Hunsruckien, 221 à 823. Taunusien, 823 à la fin du sondage. Le Burnotien n’a été traversé que dans une faible partie de sa puissance habituelle. Il est représenté suivant une composition habituelle, grès et schiste rouges, mêlés à des intercalations de schiste vert formant le niveau homologue à ce que nous avons appelé les schistes de base. Avec l’Ahrien succédant au Burnotien, commence l’étage Coblencien qui se poursuit depuis la côte 70, jusque la fin du sondage. Le Coblencien supérieur ne dépasse pas le niveau de 221 mètres; il a donc une puissance de 151 mètres. Il possède son faciès gré¬ seux habituel et se compose comme suit : de 70 à 169 mètres : grès blanc et grès gris verdâtre. grès rouge et grès rosé. de 169 à 221 mètres : schistes, grès violacés, schiste vert, grès blanc rosé. L’épaisseur que nous avons dû lui attribuer étant presque la puissance réelle qu’il possède dans la région, nous pensons donc que toute sa formation ne possède qu’une pente très légère incli¬ nant vraisemblablement vers le Nord, comme nous le verrons plus loin. Le Coblencien moyen ou Hunsruckien, caractérisé par son faciès (b Annales des Mines de Belgique, année 1914, P- 019. Coupe complète, par G. Lespineux et R. Anthoine, ingénieurs-géologues. schisteux et sa couleur violacée, commence à la côte 221 pour se terminer au niveau de 823. Il débute de 221 à 273 par une passe de schiste violacé, avec des intercalations de schistes bigarrés vert et rouge. De 273 à 302, on observe un niveau de grès rose mêlé à du schiste violacé. De 302 à 405, le faciès schisteux réapparaissant, on trouve principalement des schistes et grau wackes violacés. De 405 à 569, on peut observer toute la gamme des grès rosés alternant avec des schistes violacés et des schistes verdâtres. De 569 à 604, la prédominance schisteuse se fait de nouveau sentir pour se continuer de 604 à 823 par une succession de schistes violacés, de psammites de même couleur et de quelques niveaux de grès rosés à ciment feldspathique. Les caractères si distinctifs du Hunsruckien et la nature litho¬ logique des terrains qui l’enclavent permettent de fixer d’une façon certaine les limites stratigraphiques ; c’est ce qui nous a conduit à donner une épaisseur aussi conséquente au Coblencien moyen, fait qui s’expliquera aisément par les observations que nous ferons ultérieurement. Le Coblencien inférieur ou Taunusien commence à la côte 823, à l’apparition des roches grises. Il se compose comme suit : de 823 à 888 mètres : grès et schiste gris. de 888 à 949 mètres : quartzite. de 949 à 988 mètres : grès et schiste gris. de 988 à 1015 mètres : quartzite et schiste plus ou moins sombre. de 1015 à 1119 mètres : complexe de grès gris, quartzite, schiste gris et roches charbonneuses (^). Malgré la couleur grise prédominante qui imprègne toute la partie de l’étage que le sondage a recoupé, il existe néanmoins des intercalations de schistes et grès violacés, ainsi que des schistes verdâtres. Nous ferons remarquer que dans les grandes lignes, ces roches colorées en rouge et vert, disparaissent à mesure que l’on s’approche (1) Ces roches charbonneuses correspondent au niveau à Ptéraspis (?), dont nous signalerons plus loin la découverte, en 1917, dans la vallée de la Sambre, à Landelies par M. J. Dubois et à Binche, par moi-même. — M 58 — de la côte 1119 et sont remplacées par des formations gris noir devenant de plus en plus sombre. A partp- de la profondeur de 997 mètres, nous avons observé dans les roches quelques grains de charbon présentant un aspect fibreux caractéristique. Nous aurons Toccasion de revenir et de nous appuyer sur ce détail très intéressant, lorsque nous nous occuperons plus spécialement du Taunusien, dans la coupe de la Sambre à Landelies. On retrouve au sondage de la Brasserie l’Ahrien à faible pro¬ fondeur recouvert par le Burnotien. Le même phénomène a été signalé au sondage de Sars-la-Buissière, situé plus au Sud que le précédent. A Sars-la-Buissière, nous savons, d’après les coupes de la Sambre et du ravin de Chevesne, que les couches ont pied Midi, ou plus explicitement qu’elles appartiennent au flanc Sud du grand anticlinal qui se marque dans les couches au Sud de Thuin. A Merbes-Ste-Marie, le sondage de la Brasserie aurait rencontré le flanc Nord de cette voûte, et les couches y recoupées auraient pied Nord. B s’ensuit que la région comprise entre Merbes-le-Château et Merbes-Ste-Marie serait occupée par une selle, dont le terme stratigraphique le plus supérieur serait l’Ahrien; cette selle pro¬ longerait à l’Ouest l’anticlinal faisant suite, au Midi, au grand synclinal que nous avons reconnu sous la ville de Thuin. Si donc les terrains se plissaient régulièrement comme dans cette dernière région, nous devrions trouver sous le village de Merbes-Ste-Marie un synclinal d’une certaine importancé ; or, sur la route de Peissant, à proximité de l’église de Merbes-Ste- Marie, il existe un affleurement de poudingue à ciment verdâtre que nous rapportons à celui existant à la base du Couvinien. Nous y avons relevé N.22<^.0, i = SO^S. Nous avons retrouvé ce niveau représenté par des fragments, dans le bois de Montreuil. M. G. Lespineux, qui étudia le sondage du bois de Montreuil (^), entre¬ pris pour le compte de la Société « Sambre Belge », nous a montré (b Le sondage du bois de Montreuil, non catalogué dans les Annales des iMines de Belgique, était situé à proximité de la route de Lobbes à Peissant, au coin sud-ouest du bois. Il a été arrêté à la profondeur de 3i m. 25 pour des raisons d’ordre technique. Il a été entrepris pour le compté de la Société Géologique et Minière « La Sambre Belge ». des débris du même poudingue à eiment vert, dans lequel le son¬ dage avait débuté. Ces faits ne permettent plus de douter de l’existence du Couvinien dans cette partie du pays. Ils viennent modifier les idées premières émises sur la tectonique de son sous- sol. Il est hors de doute qu’une faille sépare le Burnotien reconnu au sondage de la Brasserie, du Couvinien de la route de Peissant et du bois de Montreuil. Cette cassure, qui incline vers le Sud, a éfé certainement recoupée pendant le cours du dernier sondage, et c’est sa présence qui explique l’épaisseur anormale de l’étage Hunsruckien de 221 à 823 mètres. Cette cassure, que nous avons dénommée -plus spécialement « Faille de Merbes », se continue vers l’Est en passant par Bienne lez-Happart. Nous l’identifions à la fracture que nous avons signalée dans la tranchée du chemin de fer du Nord-Beige, en amont de la gare de Lobbes, laquelle fut rattachée à la faille observée au Sud de l’affleurement du poudingue à ciment vert du Champ des Oiseaux et plus à l’Est encore à la cassure du ravin du bois de Reumont. La faille de Merbes n’a pas un rejet bien important; il décroît de l’Ouest à l’Est. En observant ce qui se passe au Nord et au Sud, on peut faire remarquer ce qui suit : Au Nord, depuis le couchant de Merbes-Ste-Marie jusqu’à l’Eau d’Heure, les roches ont une direction sensiblement N.TO^.O. Au Sud, les choses sont différentes : à l’Ouest du méridien, passant par le château de Chevesne, les couches sont orientées Est-Ouest ; à l’Est de la même droite les couches sont parallèles à la direction observée dans les terrains au Nord de la faille. L’inflexion qui résulte de ce changement brusque de direction n’a pas été sans jeter une certaine pertur¬ bation dans la tectonique des terrains, au lieu où s’opère la dévia¬ tion. Ce phénomène a eu pour conséquence de comprimer trans¬ versalement les couches ; c’est ce qui explique les allures tourmen¬ tées que montrent les grès rouges situés immédiatement en dessous du poudingue à ciment vert de Chevesne. Au Nord du sondage de la Brasserie, la Société Sambre Belge possède à son actif une autre recherche, le sondage d’Angre, n® 88. . Celui-ci, établi sur le territoire de la commune de Buvrinnes, était plus spécialement installé un peu au Nord-Ouest du château d’Angre, bien connu dans la contrée. — mT 6o — Il traversa au début le quaternaire, représenté par le limon hesbayen. Signalons en passant que e’est par erreur que la earte géologique offieielle (^) renseigne en ee point la présenee de TEocène inférieur. A 9 mètres de profondeur, la sonde pénétra dans le primaire et attaqua un bane de poudingue Burnotien. Jusqu'à la profon¬ deur de 30 mètres, deux autres niveaux analogues sont sueees- sivement reneontrés. Nous savons par nos observations faites dans la vallée de la Sambre à l’Ouest de Lobbes, que le niveau moyen du poudingue de Burnot est earaetérisé par la sueeession de quelques banes de l’espèee sur une épaisseur assez restreinte. Les éehantillons reeueillis ensuite ne permettant plus de préeiser sur la nature spéciale des bancs, nous n’avons pu déceler le pas¬ sage exact du niveau inférieur du poudingue à ciment rouge. C’est vers 176 mètres que se fait pressentir l’Ahrien, par l’appa¬ rition de ses grès aux couleurs claires. Nous y avons observé : 176-221. Succession de grès blanc verdâtre, grès rosé, schiste rouge. 224-335. Alternance de grès vert, grès rouge, schiste et grauwacke rouges, schiste vert. La puissance totale de l’Ahrien, suivant l’axe du sondage, serait de 159 mètres, sensiblement égale à celle constatée au sondage de la Brasserie. Le Hunsruckien a été traversé ensuite ; nous y avons remarqué : 335-554. Grauwacke rouge violacée, grès rosé, roches schisteuses bigarrées, vertes et rouges, avec nodules calcareux. 554-633. Grès rose, grauwacke violacée, schiste rouge avec nodules calcareux. Puissance 298 mètres. Le Taunusien, terme inférieur de l’étage Coblencien, apparaît ensuite ; il est formé comme suit : 633-647. Schiste vert, alternant avec des grès gris quartzeux. 647-815. Grès gris, schiste vert, avec intercalations de schiste violacé. 815-833. Grès et quartzite gris, schiste gris noir, schiste vert, schiste violacé. (b X. SïAiNiER. Planchette Merbes-le-Château-Thuin. — M 6l — 883-921. Quartzite gris et grès gris, schiste gris verdâtre, nodules calcareux, schistes anthraciteux. Puissance 288 mètres. A 921 mètres, commence le Gedinnien; il se compose pour la partie traversée par le sondage : 921-960. Schiste vert calcareux, alternant avec des grès gris ver¬ dâtre, des schistes gris bleu, psammite gris sombre. 960-1007,60. Grès et schiste gris bleu calcareux, schiste bigarré vert et rouge calcareux. C’est à ce dernier niveau que le sondage a recoupé la faille du Midi. Le Gedinnien a donc été traversé sur 86^60. Rien de spécial n’est à signaler dans la stratigraphie des terrains. L’épaisseur de recoupe de chacune des divisions du dévonien étant presque la valeur connue en stampe normale, l’inclinaison des terrains est donc peu prononcée. Au Nord-Ouest du sondage de l’Angre, une autre recherche fut exécutée par la Société des charbonnages de Courcelles-Nord. Ce fut le sondage des Baraques n® 65, établi à cent mètres environ au Sud de la gare de Merbes-Ste-Marie. Nous n’avons plus à nous étendre sur les données qu’il a fournies. Notre ami et confrère Jules Dubois s’en est savamment chargé dans la note qu’il a publiée dans nos Annales (^). La coupe fournie par le sondage des Baraques confirme en tous points celles fournies par les sondages de la Brasserie et de l’Angre. M. Dubois admet également une faible inclinaison pour les ter¬ rains (10°); c’est ce qui lui a permis de dresser un tableau compa¬ rant la puissance des différents sous-étages du Coblencien à Merbes- Ste-Marie, à Fosse, et dans la vallée de la Meuse. Qu’il nous soit permis de reproduire ce tableau en y intercalant les épaisseurs des mêmes sous-étages rencontrés à l’Angre et à la Brasserie. Baraques Angre , Brasserie Fosse Meuse Abri en . 163 150 143 148 282 "Hunsruckien . . . 295 282 (?) 360 381 Taunusien .... 256 266 282 (?) 162 311 Coblencien .... 714 698 670 974 (b J. Dubois. Le Dévonien inférieur au sondage des Baraques (Merbes- Sainte-Marie). Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XLI, Bulletin. M 62 — Au point de vue pratique, nous en concluons qu’à la côte 1119, le sondage de la Brasserie allait quitter le Taunusien pour entrer dans le Gedinnien. La région à l’Est de Merbes-Ste-Marie ne fournit guère d’indi¬ cations par suite du lambeau Eocène qui recouvre le pays. Cepen¬ dant au Nord du village de Bienne-lez-Happart, à proximité du lieu dit ( Verte Rue)), nous avons vu dans une carrière aujourd’hui remblayée, un horizon gréseux contenant un niveau d’arkose que nous rapportons à l’Ahrien. Plus à l’Est, entre Bienne et Lobbes, se place le sondage de Mont-Fayt n® 68, exécuté pour le compte de la Société anonyme des Recherches de Lobbes. Cette recherche débute dans l’Ahrien, pour se poursuivre normalement à travers les diverses divisions du Coblencien et Gedinnien, jusque la recoupe de la faille du Midi. Ainsi s’afhrme donc la continuité de l’Est à l’Ouest de la bande Ahrienne que nous avons vue affleurer au Nord de la ville de Thuin. En effet, celle-ci est activement exploitée dans les carrières de Lobbes au lieu dit Calvaire et Quatre- Chemins et nous avons encore signalé la présence de sa partie supérieure dans la tranchée du chemin de fer vicinal de Lobbes à Anderlues. Aù couchant, le sondage de Mont-Fayt repère son passage sous le manteau des roches tertiaires. A Bienne-lez-Happart, nous avons signalé une tentative d’exploitation au Nord de la Verte-Rue. De plus, disons en passant que les résultats donnés par le sondage de Vivier Covüombi no 89, actuellement en cours, viennent confirmer en tous points ceux enregistrés par les recherches exécutées à Merbes- Ste-Marie. Enfin, remarquons que d’après les données du sondage des Baraques n^ 65, la limite entre le Burnotien et l’Ahrien passe¬ rait à quelque distance au Nord de ce dernier sondage. Si nous avons insisté quelque peu sur les différents points de passage de l’étage Ahrien dans la région qui nous occupe, c’est dans le but d’avertir plus spécialement ceux qui auront pour tâche le creusement de puits. Nous n’étonnerons personne en faisant observer que la masse des grès de l’étage Ahrien sert de drain puissant entre la surface du sol et la profondeur. Elle constituera par conséquent un niveau aquifère avec lequel il faudra compter. D’un autre côté, faisons remarquer que c’est dans cet étage que l’on trouvera les plus beaux matériaux de construction qui pour¬ ront être avantageusement exploités sur place. M 63 — A l’Est de Merbes-Ste-Marie, nous trouvons le sondage de Peis- sant no 60, ayant débuté dans le Burnotien. Il faut en eonelure que les eouehes du Couvinien qui affleurent à Merbes en inclinant au Sud, se sont déjà relevées avant Peissant,pour former un bassin Couvinien sous les dépôts Eocènes. Le bord Sud de ce bassin serait coupé de biais par la faille de Merbes. Au Nord du sondage des Baraques, sous le bois de Pincemaille, les grès de l’étage Ahrien doivent constituer la majeure partie des roches sous-jacentes à celles de l’Eocène inférieur (^). En effet (^), on voit dans une carrière ouverte à la lisière Nord du bois de Pincemaille, des grès blancs rosés, très quartzeux, avec des schistes verdâtres dirigés N. 87^.0., inclinant à 18° au Sud. A la rencontre de la lisière Nord du bois de Pincemaille et de la route provinciale de Binche à Merbes-le-Château, le sondage de Pincemaille n® 64, nous donne les premiers renseignements sur la région qui s’étend jusqu’aux abords de Binche. Ce sondage a été entrepris pour le compte de la Société Sambre Belge, et fut terminé en 1918 (^). Il a débuté dans l’Eocène infé¬ rieur, qu’il a recoupé jusqu’à 17“^50. A partir de ce niveau jusqu’à la côte 166, le trépan a recoupé les couches de l’étage Ahrien, puis, jusque 461 mètres, il traversa les roches du Hunsruckien composées de grauwacke rouge, schiste verdâtre, grès rosés et schistes bigarrés de rouge et de vert. Le Taunusien est ensuite abordé, et montre de suite des grès gris avec des filets anthraci- teux, comme il en existe dans la coupe naturelle de la Satmme située plus au Nord. En dessous des roches grises, on voit appa¬ raître des grès verts et des schistes de même couleur jusqu’à la rencontre de la faille du Midi, à la côte 680 mètres. (') Nous avons cependant rencontré avec M. J. Dubois, entre le chemin de fer de l’Etat, entre les stations de Bienne-lez-Happart et Merbes-Sainte- Marie et la lisière sud du bois le Comte, à 4oo mètres à l’ouest de l’arrêt de Bienne-lez-Happart, un bloc de poudingue à ciment rouge, et un bloc de l)Oudingue à ciment vert, le premier appartenant au Burnotien, le second au Couvinien. Il est possible que les ondulations dans l’Alirien permettent aux terrains stratigraphiquement supérieurs, de s’emboîter dans certains synclinaux, que des observations ultérieures mettront probablement en évidence. (^) Rappelons que c’est dans le bois de Pincemaille que la Société Géolo¬ gique fit son excursion annuelle le 4 septembre i88i, où elle alla, sous la conduite de Briart, observer les couches de l’Ypresien inférieur avec lignite, dans la tranchée du chemin de fer, à i6oq mètres de la gare de Faurœulx. (2) Nous donnons ci-dessus une nouvelle interprétation de la coupe, résul¬ tant d’un nouvel examen des données du sondage. Le sondage de Vellereille n® 61 est situé au Sud-Ouest du pré¬ cédent. A la profondeur de 18,45, il rencontre l’Ahrien caractérisé par des grès gris verdâtre et des schistes brun violacé. Il quitte cette dernière assise vers la côte 87,65 après l’avoir traversée incomplètement. Il entre ensuite dans le Coblencien moyen et traverse la grauwacke rouge mêlée à toute la gamme des grès rosés. A la côte 391 apparaît le Taunusien avec son faciès gréseux et ses schistes gris noir, parfois anthraciteux. Du niveau 615 jusqu’à la rencontre de la faille du Midi, le sondage a été carotté; il a donné une collection d’échantillons du plus haut intérêt. Cet échantillonnage a démontré que le Taunusien se montre assez dérangé et parfois très redressé. Vers 707 mètres, on trouve un niveau à Haliserithes dechenianus très abondants, précédé de quelques passes de schiste noirâtre et de schiste verdâtre à nodules calcareux. A la côte 734 apparaît le Gedinnien. Il commence par un niveau schisto-gréseux psammitique, qui correspond au psam- mite de Fooz, suivi de niveaux schisteux ou gréseux verdâtres ou rougeâtres. Parmi ces roches, on constate la présence de nodules calcareux de couleur variée. Cette assise est incomplète, car elle est coupée par la faille du Midi à 791,70 (^). Au Nord-Ouest du sondage de Vellereille n^ 61, fut exécuté le sondage de Bonne-Espérance n® 99. Après la traversée des dépôts post-primaires, il rencontra, au niveau de 22 mètres, la grauwacke du Hunsruckien, qui garde le faciès que nous lui con¬ naissons. Vers la côte 294, le trépan attaqua les roches du Coblen¬ cien inférieur. Il traversa tout un horizon de grès gris, mêlé à du schiste noirâtre, parfois, coloré en rouge ou vert. Après 275 m. de puissance, suivant la verticale, le Taunusien cède la place au Gedinnien, qui est recoupé de 695 mètres jusqu’à la recoupe de la faille du Midi. L’épaisseur du Taunusien semble surfaite. Il faut en voir la cause dans l’inclinaison assez prononcée que les roches peuvent prendre en cet endroit, phénomène quelque peu mis en évidence par la partie carottée du sondage de Vellereille. Quand au Gedinnien du sondage de Bonne-Espérance, l’échantillonnage en farine étant tellement ténu, il est délicat d’être très explicite à son égard. Il s’agit néanmoins de schiste gris verdâtre ou vert jaunâtre, paraissant être empreint de nombreux nodules cal¬ careux. (b Ce sondage a été étudié par notre savant confrère R. Cambier. — M 65 — Les sondages entrepris plus à l’Ouest encore, tels ceux: d’Haul- chin n® 54 et d’Estinnes-Moulin n® 57, ont pénétré normale¬ ment dans les assises du Coblencien. C’est ainsi que le sondage .d’Estinnes a pénétré tout d’abord dans le Hunsruckien sous les dépôts post-primaires. A la côte 322, il pénètre dans le Taunusien. Il n’y a rien de spécial à décrire sur la stratigraphie des assises traversées. Les terrains conservent leur faciès. La documentation du sondage d’Haulchin est incomplète jusqu’au niveau de 430 mètres. A partir de cette profondeur, les échantillons examinés semblent être caractéristiques du Huns¬ ruckien. Cette dernière assise est bientôt suivie du Taunusien, qui apparaît à 483 mètres environ. Ce terrain est composé de grès et de schiste verdâtre, parsemé de grès bigarrés de rouge et de vert. A la cote 686, le rodage à la couronne est venu confirmer ces déter¬ minations. On a pu parfaitement reconnaître les grès gris quart- zeux avec des passes phylladeuses dans les parties tourmentées de l’étage Taunusien. Le Gedinnien a été traversé en partie ; il s’annonce vers la côte 765 par un faciès psammitique qui rappelle celui des psammites de Fooz. On y voit successivement des psam- mites verdâtres alterner avec des quartzites gris et des schistes lie de vin, le tout renfermant parfois des nodules calcaires de couleurs diverses. A l’Est de la ligne de Binche-Merbes-Ste-Marie, existait le son¬ dage de Montifaux n® 12 (^), qui rencontra sous le quaternaire le Coblencien moyen, lequel semble se terminer à la côte 268,50. Le trépan traverse ensuite les grès gris et les schistes vert foncé du Coblencien inférieur jusqu’à la rencontre de la faille, à la côte 621 mètres. Le sondage de Buvrinnes-Station (^) n® 15, renseigne sous les terrains post-dévoniens, des schistes et grès rouges Burnotiens. Au niveau 169,70, il quitta cet étage, pour entrer dans le Coblencien supérieur, dont le détail donné par la coupe publiée aux Annales des Mines de Belgique, permet plus ou moins de fixer les idées. (b Voir coupe détaillée dans les Ann. des Mines de Belg-., t. XVIH (i*"® li¬ vraison), et Note sur le soudage de Montifaux, par J. Dubois.' Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XL (S*"® livraison), p. B. 45o. (^) Voir coupe détaillée, Ann. des Mines de Belg-., tome XVII. ANN. soc. GEOI.. DE BELG., T. XLII. MÉM. 5 M 66 — Sans être absolument affirmatif il semblerait que, d’après la coupe, le trépan attaquait encore les grès et schistes du même étage à la côte 500,50 mètres. Suivant une ligne Sud-Nord, nous avons pu observer, depuis, Merbes-Ste-Marie jusqu’aux abords du sondage de Pineemaille, , les terrains reposant normalement les uns sur les autres. C’est ainsi qu’en quittant le Couvinien de Merbes-Ste-Marie, nous avons successivement rencontré à la surface du sol, le Burnotien au sondage d’Angre, la base du même étage aux Baraques, l’Ahrien dans le bois de Pineemaille et le Coblencien moyen au sondage du même nom. A l’Est et à l’Ouest de cette ligne, nous avons pu démontrer la même succession des terrains. Au Nord de la ligne Bonne-Espérance, Montifaux, Buvrinnes, s’étend un espace assez conséquent, où les affieurements naturels sont rares et où les sondages ont été peu nombreux jusque dans le courant de ees dernières années. Sous le c Menu -Bois », s’étendant au Nord du chemin de Buvrinnes à A^ellereille et à l’Ouest de la route de Merbes à Binche, la ville de Binche a fait procéder, il y a de nombreuses années, à des travaux de captation d’eau servant actuellement à l’alimentation de la cité. Briart, le savant auteur de la plan¬ chette au 1 /40.000® Binche-Morlanwelz, a pu suivre ces tra¬ vaux et les données que ceux-ci lui ont fourni lui ont servi pour étayer les tracés qu’il donna dans cette région. Briart a rapporté les terrains traversés sous le Menu-Bois au Burnotien. Les roches provenant du creusemen^ des bouveaux sont encore visibles à l’heure actuelle ; elles ont servi d’empierre¬ ment aux différents chemins qui sillonnent le bois. En général, ce sont des schistes psammitiques siliceux rouges, parfois bigarrés de la base du Burnotien, que nous avons dénommé plus spécia¬ lement dans les coupes de l’Eau d’Heure et de la Sambre « schiste de base ». Ajoutons que les déblais de deux puits de recherches établis à la lisière Ouest du Menu-Bois sont encore visibles de nos jours. Ils sont constitués par les mêmes éléments que les roches prove¬ nant des bouveaux. Notre éminent confrère M. Fourmarier ayant accepté d’examiner ces roches sur place, se déclara d’accord avec les déterminations de Briart. Certains de nos amis se sont étonnés de ne pas rencontrer dans ces roches des formations poudinguiformes qui caractérisent l’étage de Burnot. A cette objection nous répondrons que les couches traversées sous le Menu-Bois sont situées stratigraphi- quetnent en-dessous du niveau le plus inférieur de poudingue à ciment rouge du Burnotien. De plus, comme nous le verrons plus loin, les couches étant faiblement inclinées, on se trouve à faible distance de la tête de l’Ahrien, dont la base affleure plus au Nord dans la tranchée du vicinal au Nord du Menu-Bois. Or, nous avons vu dans toutes les coupes étudiées jusqu’à présent, qu’il n’existait pas de poudingue à ciment rouge au voisinage du contact de l’Ahrien et du Burnotien. L’âge des roches du Menu -Bois était un point capital à établir car si, au Nord de la ligne Bonne-Espérance, Pincemaille, Monti- faux, Buvrinnes, il existe des formations post-Coblenciennes, il faut en conclure à l’existence d’une faille inverse mettant en contact à la surface du sol le Coblencien moyen et le Burnotien. En se reportant à notre tracé en plan, cette cassure, que nous avons dénommée faille de Pincemaille, passe au Nord du sondage de Bonne-Espérance, au Nord du sondage de Pincemaille et au Sud de celui de Buvrinnes -Station. Nous retrouverons le prolongement de cette faille à l’Est de Buvrinnes, dans la tranchée du chemin de fer de Charleroi à Maubeuge, entre les stations d’Hourpes et de Thuin. La ligne vicinale de Merbes-le-Château à Binche entre en tran¬ chée après avoir quitté Vellereille-lez-Brayeux. Au Nord de ce dernier village, elle laisse voir sur trois cents mètres des grès blanchâtres par altération, très quartzeux, passant parfois à l’arkose ou au poudingue pisaire, dont les éléments roulés sont de petits fragments de quartzite noir. Par ailleurs, il laisse voir des alvéoles de formes irrégulières, remplies encore parfois de plaques ou nodules de schistes verdâtres. On reconnaît à ces caractères l’étage Ahrien. Briart était de cet avis également dans son levé officiel de la planchette Binche-Morlanwelz. Ces grès sont inclinés à raison de 10^ vers le Sud et sont orientés de l’Est à l’Ouest. A l’arrêt du vicinal dénommé « Plancher », desservant le lieu dit « Bourtiau», le Hunsruckien apparaît. On observe dans quelques fosses la grauwacke rouge d’Acoz parfois oolithique. Un peu à l’Est, le long de la route de Binche à Merbes, dans la carrière de fl M 68 — Tout-Vent, on peut voir le contaet du Hunsruckien et de PAhrien. Les derniers banes de grès feldspathiques poudinguiformes du Cobleneien supérieur, reposent sur les sehistes rouges silieeux du Cobleneien moyen, reeoupé en totalité par le sondage de TOut- Vent, eneore établi à proximité au moment où nous éerivons ces lignes. Dans la carrière précitée, les roches inclinent au Sud et sont orientées N.820.0. Au lieu dit « Le Lustre », qui est situé au Sud-Est par rapport à la carrière de Tout- Vent, on retrouve les schistes rouges de la partie inférieure du Burnotien. A deux cents mètres au Nord, le long du sentier qui se dirige vers la vallée de la Samme, on retrouve dans une petite carrière les grès ahriens sur lesquels nous avons relevé d = N. 90^.0, i = lO^N En descendant vers la vallée précitée, on pénètre dans les formations caractéristiques du Cobleneien moyen, qui affleurent sur les deux flancs de la route de Buvrinnes à Binche. Lorsque ce chemin atteint le fond du vallon, on arrive à la hauteur du sondage de Mahy-Faux n^ 11, entrepris par M. Lu¬ dovic Breton. Ce sondage (^) a commencé dans le Cobleneien inférieur et d’après les données publiées dans les Annales des Mines, de Bel¬ gique il semblerait que le trépan est resté dans cet étage jusque la côte 310 environ. Il pénétra ensuite dans les roches du Gedin- nien jusqu’à la rencontre de la faille du Midi, à la côte 333^^80. Le sondage de la Varicelle n^ 13 (^), situé au Sud-Est du pré¬ cédent, a recoupé 332 ^^^40 de terrain dévonien. Il s’est adressé tout d’abord au Hunsruckien, qu’il traverse depuis la côte 9,30 jusqu’à celle de 159 mètres. La sonde entraîna dès lors les sédi¬ ments gréseux du Cobleneien inférieur. Le sondage d’Ansuelle n^ 17 (^), à l’Est du précédent, a tra¬ versé 348’^40 de terrain dévonien. Il confirme la stratigraphie et la tectonique de la région, données par ses voisins de l’Ouest. D’après les renseignements émanant des Annales des Mines, il aurait traversé le Cobleneien moyen de 96^^60 à 153 mètres, puis (b Voir coupe détaillée dans les Ann. des Mines de Belg., t. XVIT, p. 483. Voir coupe détaillée dans les Ann. des Mines de Belg., t. XVII, p. 4.91. C) Voir coupe détaillée dans les Ann. des Mines de Belg., t. XVII, p. 5o2. le Coblencien inférieur de ce dernier niveau à la recoupe de la faille à la côte 406^1^30. A partir de l’ancien emplacement du sondage de Maliy-Faux, on peut observer une coupe intéressante dans la vallée de la Samme. Dans le sentier gravissant la colline, se dirigeant vers le Sud, on peut voir les grès verdâtres ayant été exploités anciennement. Nous y avons relevé d = E.O. i — 7®N. On les voit décrire, parmi les taillis, un anticlinal secondaire. Ces grès sont les premiers bancs du Coblencien inférieur; c’est sur eux que repose immédia¬ tement la grauwacke rouge que nous avons laissée dans les tran¬ chées de la route.de Binche à Buvrinnes. Sous ces grès existe un niveau de psammites verts, qui fut exploité dans les petites carrières de Mahy-Faux, où on les voit en dressant inclinés à 80° au Sud et orientés N. 73^.0. En dessous, il existe des grès gris avec intercalations anthra- citeuses. A l’état sain ces roches sont d’un bleu pervenche. Ces grès forment un horizon constant à la tête du Taunusien dans tout le bord Nord du bassin de Dinant, de Binche jusque Acoz. Nous verrons prochainement que c’est dans la vallée de la Sambre à Landelies, qu’ils ont acquis le maximum de leur déve¬ loppement et c’est ce qui leur a donné le nom plus spécial de grès de Landelies. Dans la vallée de la Samme, là où nous les signalons, ils sont presqu’horizontaux. Nous avons relevé d — N.730.0, i — S^N. Ils sont au sommet d’une voûte toute locale, car en aval on les voit s’enfoncer pour laisser réapparaître au cœur d’un pli synclinal, les psammites verdâtres qui leur sont stratigraphiquement supé¬ rieurs. Le bord Nord du pli est de nouveau formé par les grès à joints anthraciteux. Nous avons relevé d = N. 85^.0, i = 50^8. Sous ces grès on voyait parfaitement, en 1913, un lit de schiste rouge. La coupe restant quelque temps muette, on voit à 100 m. en aval, un pointement de grès vert d’eau, inclinant à 45® au Midi. Au tournant de la Somme, dans un ravin latéral, on peut observer un niveau de grès gris dont les fragments jonchent le sol du plateau à proximité. Dans le chemin conduisant au Moulin il existe, comme l’a déjà mentionné Gosselet dans l’Ardenne, un beau pointement de psammite et schiste verts représentant la tête de l’étage Gedin- — M 70 — nien, plus spécialement dénommés dans le bord Nord du bassin, « psammites de Fooz ». Nous y avons relevé d = N. 80^.0, i = 40° S. Pour compléter notre étude stratigraphique, nous nous trans¬ porterons dans les tranchées du vicinal au lieu dit « Bourtiau », où nous avons laissé les roches de la partie supérieure du Co- blencien moyen. A 200 mètres environ, au Nord de l’arrêt de Plancher, on observe' les grès de la tête du Taunusien se montrant en bancs de 10 à 20 centimètres d’épaisseur dirigés N. 75^.0., inclinés à 30® au Sud. On observe également les mêmes mesures dans des petites car¬ rières ouvertes sur le côté Ouest de la route longeant le vicinal. Dans le talus de la voie ferrée, on voit encore à l’heure actuelle le passage d’une cassure presque verticale de O^ï^SO d’ouverture, remplie d’argile de couleur rouge vif. Passé cette fracture d’ordre purement secondaire, les couches inclinent à 45<^ au Nord, formant dans l’ensemble un petit anticlinal cassé. En reportant en plan les différentes directions on en conclut que l’axe de ce pli incline au levant. Cet anticlinal est le prolongement à l’Ouest du pli de même ordre que nous avons signalé dans les couches de la tête du Taunusien, au Sud du sondage de Mahy- Faux dans J a vallée de la Samme. L’inclinaison Nord des grès gris de la tranchée du vicinal ne persiste pas longtemps. Un espace de terrain ne permet pas de voir ces mêmes roches se replier vers le Sud, mais plus au Nord on voit un horizon de schiste rouge et vert incliné au Midi. Pour voir les roches sous-jacentes, il faut se rendre aux carrières du lieu dit « Transvaal », faubourg de la ville de Binche, situé au Midi de la voie ferrée se dirigeant vers Bonne-Espérance. On observe du Sud au Nord des grès gris quartzeux horizontaux, puis dans la carrière même, les couches inclinent à 30® au Nord et sont orientées N. 73^.0. C’est dans les roches de cette carrière que nous avons relevé des traces de débris de poissons (^). De l’autre côté du chemin de fer, dans les tranchées du chemin descendant vers le faubourg Saint-Paul, on voit des schistes (b C’est un niveau fossilifère que notre confrère J. Dubois étudie plus spécialement, du moins en ce qui concerne la région de Landelies. Voir note présentée à ce sujet par M. J. Dubois à la séance extraordinaire à Charleroy, en mai 1919. — -'Ivi 71 rouges psaiiimitiques. Nous pensons que, ces roches sont immé¬ diatement inférieures à l’horizon psammitique vert signalé au moulin de la Samme, non visible ici. Au dessus de ce dernier se placeraient les grès à débris de poisson des carrières du «Transvaal». Il en résulte que la puissante masse de schiste rouge du fau¬ bourg Saint-Paul appartiendrait au Gedinnien, ce qui vient con¬ firmer le tracé de la carte géologique officielle (^). Bien avant 1888, Gosselet, l’éminent géologue français, avait déjà dans son œuvre magistrale L^Ardenne, reconnu l’existence du Gedinnien au dessus de la faille du Midi à Binche. Il écrit pages 264-265 : « A Binche, on voit dans une carrière au Sud de la ville, le calcaire carbonifère incliné à 20<^ au Sud, s’enfoncer sous les grès et psammites jaunâtres du dévonien inférieur qui sont séparés par une faille parallèle aux couches, de sorte qu’ils se recouvrent en stratifi.cation concordante. A 20 mètres au Sud de la carrière on rencontre des schistes rouges et des schistes compacts verdâtres, puis dans le faubourg de Waudreeelles, des grès vert olive passant au quartzite. Ces couches doivent appar¬ tenir au Gedinnien et probablement à sa partie supérieure (^). On les rencontre dans tous les puits près de la station et elles affleurent aussi dans la vallée de la Samme près du moulin. » Nous avons pu, pendant le courant de l’année 1916, vérifier l’avant-dernière observation de Gosselet, lors de la plantation des arbres d’ornementation sur les accotements des rues de Merbes et de Waudrez, situées à proximité de la gare de Binche. A l’Ouest de la ville, le sondage de Waudrez n^ 10 (^), indique ' qu’après avoir passé les dépôts crétacés du bassin de la Haine, le trépan a pénétré au niveau 98,50 dans les roches du Cobleneien inférieur et au niveau 314,65 dans celles de l’étage Gedinnien. Nous regrettons de n’être pas du même avis que les auteurs de cette coupe. Qu’il nous soit permis, jusqu’à preuve du contraire, de supposer que le niveau psammitique s’ennoyant vers 118,75 et perdurant jusqu’à 251 mètres, soit le représentant des psam¬ mites de Fooz ou de la partie supérieure du Gedinnien en lieu et (*) Alph. Briart. Carte géologique de la Belgique. Planchette Biuche- Morlanwelz. (^) C’est à dire au niveau du psammite de Fooz. (*'’) Voir coupe détaillée dans les Ann. des Mines de Belg., t. XVIII, p. 4^7- — M 72 — place de la continuation des roehes du Cobleneien inférieur, comme l’indique la coupe donnée aux Annales des Mines. A la page 320 de L'Ardenne, Gosselet éerit : « Au Sud de Binche, près de la station de Bonne-Espérance, on a ouvert un large puits dans des grès rubanés. Un peu au Nord, sur le chemin d’Estinnes au Mont, on fait des pavés dans une grande carrière de grès blancs, dont certains banes sont creusés de cavités irrégulières comme beaucoup de grès Taunusiens de l’Ardenne ; ces bancs alternent avee des banes de sehiste rouge. On exploite du grès blanc ou rose au Sud d’Estinnes contre le ehernin de fer... » Alph. Briart, dans son levé officiel au 1 /40.000® (^), n’a pas donné raison à GoSselet sur l’âge des grès exploités dans les ear- rières au Nord de la station de Bonne-Espéranee. Il a rangé ceux-ci dans l’Ahrien et les a homologués de la sorte aux grès blanehâtres, d’aspect extérieur identique, que nous avons signalés dans la tranehée du ehernin de fer vieinal à proximité de l’arrêt du « Plan¬ cher )) au lieu dit « Bourteau ». Rappelons que nous avons vu en cet endroit des bancs de grès qui montraient des alvéoles de formel irrégulières, remplies par endroits de sehistes verdâtres. Dans la earrière de Bonne-Espérance eitée plus haut par Gosselet, nous avons relevé d = N. 52^.0, i = 20oN. A l’Est de la gare de Bonne-Espérance, au Nord du ehernin de fer, se trouve un petit bois traversé par un ruisseau, dans le lit duquel nous avons trouvé des roehes de l’Ahrien inclinées à 80^ au Nord et dirigées N. 70^.0. Nous croyons donc que les eouches de l’Ahrien de Bourtiau forment avec celles de Bonne-Espéranee, un grand pli synclinal dont l’ennoyage serait vers l’Est. Dans ee pli, les schistes de base du Burnotien du Menu-Bois, viendraient s’emboîter. Ce pli syn¬ clinal serait incomplet, ear au Sud il serait bordé par la eassure dont nous avons montré l'existence un peu au Nord du sondage n® 64 et que nous avons dénommée faille de Pincemaille. § 5. — La Vallée de la Sambre de Thuin a Landelies Etudions actuellement l’allure des couehes et leur nature au Nord-Est de la ville de Thuin. A cet effet les tranehées du chemin de fer du Nord-Belge, entre Hourpes et cette -dernière ville, sont (b Planchette Binche-Morlanwelz. intéressantes (pi. I, fig. 2). En passant delà station de Hourpes en amont du kilomètre 256, en face du piquet hectométrique n^ 8, on peut observer : Cailloutis avec silex anguleux à angles arrondis. A 20 mètres environ du piquet n® 8, cailloutis de roches avec gros fragments de grès. A 10 mètres avant d’arriver au piquet n® 7, le Burnot affleure par des schistes à cassures irrégulières. A 10 m. au delà, un banc de psammite incline vers l’Ouest ; il y a donc une voûte fort aplatie. Ensuite, on voit du psammite sans strati¬ fication distincte. Mais à mi-distance entre les piquets 6 et 7, on voit des grès inclinant au Nord à 33^ et dirigés N. 44^.0, puis des schistes et grès rouges avec prédominance de schiste psammitique à cassure irrégulière. A 20 mètres du piquet n^ 6, on observe des grès très durs, grossiers, inclinés à 40o.N.Ces grès passent à du poudingue véritable sur 3 mètres d’épaisseur environ ; le banc inférieur au contact du schiste se réduit en sable par altération ; après une intercalation scïiisteuse de 0^25 de puissanc , le poudingue continue avec ses diaclases. On revoit du schiste à 15 mètres du piquet 6, puis de nouveau des grès grossiers rougeâtres et du poudingue à petits éléments jusqu’au piquet n® 6. Au delà réapparaissent les grès rougeâtres surmontés d’un banc schisteux de 2 “^5 de puissance environ, puis viennent des grès grossiers. On se trouve ensuite en présence de schist s feuilletés parallè¬ lement à la stratification, avec de nombreuses intercalations de grès ; l’inclinaison est à 50® au Sud, puis 48^8. On observe ensuite des grès grossiers s’inclinant graduellement ; surmontés de schistes et de grès jusqu’à 50 mètres du piquet n® 5. On voit plus loin des schistes à zones verdâtres inclinés au Sud; puis vient une intercalation assez considérable qui se prolonge jusque 40 mètres du piquet n® 4, comprenant du gravier à silex. Suivent alors des couches inclinant au Nord à 42®, formées de grès et poudingue, suivi de grès grossiers. Avant le piquet n^ 3, on voit des grès verdâtres en bancs de vingt centimètres de puissance. Ces roches vertes forment une voûte bien visible. Nous croyons devoir classer ces couches au sommet de l’étage Ahrien, lequel n’apparaît qu’un instant, puisque au Sud de la voûte on peut constater le retour des roches du Burnotien. A peu près à mi-distance entre les piquets hectométriques 3 et 2 on se trouve en présence d’une voûte surbaissée, dont le sommet est coupé par une petite faille. Cet anticlinal est formé d’une dizaine de bancs de grès, dont la puissance est d’un mètre environ. Ces grès ont une texture fine saccharoïde ; ils possèdent des plans de clivage plus nombreux que les grès Ahrien et lorsqu’ils sont en débris épars sur le sol, on voit sur leurs parois mille facettes qui scintillent au soleil. Nous retrouvons ces mêmes caractères dans tous les grès que l’on aperçoit jusqu’au kilomètre 256, lesquels sont séparés par endroit par des bancs de schiste et grauwacke rouge. Nous n’hésitons pas à classer ces roches au sommet du Coblen- cien moyen où nous les avons appelées plus communément a grès de Beignée )) dans la vallée de l’Eau d’Heure. Dans la coupe qui nous occupe, il y a donc une faille qui sépare ces formations du Coblencien d’avec celles de la base du Burno- tien. Cette cassure a donc une certaine importance ; nous y re¬ viendrons par la suite. Au Sud du kilomètre 256, on voit des grès et des schistes verts d’âge Ahrien qui reposent par faille sur les roches du Hunsruckien. Cette cassure n’a pas le rejet de la précédente, car elle met en contact les couches de la base de l’ Ahrien avec les couches situées au voisinage du sommet du Hunsruck. Ces dernières roches de l’ Ahrien se plissent au Sud du kilo¬ mètre 256 en deux anticlinaux dont les flancs sont assez redressés. Au Sud de ces plis, M. L. de Dorlodot (^) a autrefois enregistré une petite cassure, flanquée au Nord d’un anticlinal dissymé¬ trique renversé vers le Nord. Un peu plus loin, c’est-à-dire au piquet 7, les couches inclinent dans l’autre sens et on voit dans la tranchée des grès verts surmontant des schistes verts et rouges et des psammites rouges dont l’inclinaison est à 25<^ au Sud. Contre la passerelle établie sur la voie ferrée ou contre le piquet n® 7, des couches de grès verdâtres . inclinent au Sud et surmontent des schistes rougeâtres. Au delà du viaduc, la coupe est moins précise. Les couches inclinent momentanément à 50° au Midi, puis la pente devient de moins en moins forte pour atteindre 30^. Peu après, les couches (b Service géologique de Belgique. Notice sur la planchette de Thuin. s’incurvent vers le bas et réapparaissent inclinées à 30° au Nord, pour réapparaître à 250 mètres du viaduc avec une pente de 30° au Sud, qu’elles conservent sur une certaine distance. On débouche ainsi dans la vallée de la Sambre, dont la direc¬ tion est sensiblement celle des couehes. Stratigraphiquement, nous sommes à la partie supérieure du Coblencien, dont nous avons remonté les strates depuis la faille rencontrée au Nord du piquet 2, du kilomètre 256. Cet horizon de l’Ahrien constitue dans la région le niveau exploitable qui a une trentaine de mètres d’épaisseur en stampes normales. Il contient peu de bancs schis¬ teux et la pierre est résistante, tout en se laissant tailler et con¬ casser. A part quelques ondulations secondaires, les couches ont pied Midi à raison de 60^ en moyenne. Entre le pont sur la Sambre et la gare de Thuin, le chemin de fer entre de nouveau en tranchées. Celles-ci ont recoupé la partie supérieure de l’étage des grès Ahriens comme nous l’avons déjà montré à la page 17 du présent travail. On voit les couches décrire un double pli en m. Les couches de la partie Ouest de la tranchée appartiennent à la base du terrain Burnotien. En envisageant l’ensemble de la coupe que nous venons d’étu¬ dier, on en conclut qu’en partant de l’orifice Sud de la tranchée, on recoupe des couches de moins en moins récentes jusqu’au point où celles-ci viennent buter contre une faille qui les met en contact avec les formations du Burnotien. Cette cassure a donc une im¬ portance qui n’est pas négligeable, puisqu’elle met en contact les couches du Coblencien moyen avec celles du Burnotien. Cette faille a pour nous des liens très étroits avec la faille de Pincemaille. La première se trouverait être le prolongement de la seconde, pour ne former qu’une seule et même cassure. Le passage de celle-ci à l’Est de Thuin avait déjà été soupçon¬ né par Gosselet dès 1873, car si on se reporte à la carte géologique qui aceompagne son œuvre magistrale UArdenne, on voit que le savant géologue français avait’ parfaitement placé une faille en cet endroit. Cette cassure mettait en contact l’assise de Vireux (Coblencien supérieur) avec l’assise de Burnot. A l’Est de la Sambre, on perd la trace de la faille de Pince- maille. Elle se termine très probablement dans les plis de l’Ahrien. La faille de Merbes-Ste-Marip et celle de Pincemaille sont deux cassures parallèles et de même ordre. Elles prennent naissance sensiblement sous le méridien de La Houzée avec une direction N.450.O. Elles séparent des couches de même direction. A l’Ouest, elles s’infléchissent graduellement pour prendre sous le méridien de Merbes-Ste-Marie, la direction Est-Ouest, en séparant des couches de directions légèrement différentes. Plus à l’Ouest, elles disparaissent sous le manteau tertiaire qui recouvre la région. Au delà de la station de Hourpes, à proximité des anciens hauts-fourneaux Bonnehill, on peut voir dans les escarpements qui bordent les chemins quittant la Sambre, une puissante for¬ mation schisteuse. Elle se prolonge vers l’Ouest dans les chemins se dirigeant vers les Bonniers. Nous pensons qu’il s’agit ici de l’équivalent des « schistes d’Ham-sur-Heure ». On retrouve le poudingue à ciment rouge du Burnotien dans les ravins qui découpent le fond de l’ancien méandre de la Sambre, au Midi des mines de l’abbaye d’ Aulne. Le long' de la route de Baudribu à Aulne, on voit les couches de la base du Burnotien décrire quelques plis sans importance. Le niveau inférieur du poudingue à ciment rouge apparaît ainsi plusieurs fois. On retrouve son prolongement dans le profond ravin du ruisseau de l’Hermitage. Il est noyé dans une masse puissante de grauwacke rouge. Le sondage d’ Aulne n® 21, entrepris dans la vallée de la Sambre et étudié par M. X. Stainier (^), a recoupé 12 mètres d’alluvions modernes, puis le Burnotien de la côte 12 à 103. Il pénétra dès lors dans les grès Ahriens, qu’il quitta à la côte 443,50 pour aborder le Coblencien moyen jusqu’à la rencontre de la faille du Midi à 4611^75. Les résultats de ce sondage ne confirment pas en tous points les observations de la surface au double point de vue de la strati¬ graphie et de la tectonique, et nous nous réservons de mettre cette question au point dans une étude qui est en cours actuel¬ lement. Le sondage de Gozée ou du « Bois Leratz » 11° 24, donne éga- (b X. Stainier. Le Dévonien inférieur et le Calcaire carbonifère dans les sondages de recherche du bord sud du bassin de Namur. Bulletin de la Soc. Belge de Géol., t. XXVI, 1912, p. 224. lement des données intéressantes (i). Il se trouve à côté d’une ancienne carrière où on a exploité des bancs de grès rougeâtres alternant avec de la grauwacke amaranttie, le tout incliné d’en¬ viron 200 au Sud-Ouest. Nous regrettons de ne pas être entièrement d’accord avec les classifications de notre éminent confrère M. X. Stainier. Nous avons réexaminé avec M. J. Dubois les produits de la carrière et nous pensons qu’il faut classer les roches y extraites dans celles de l’étage Ahrien. Nous sommes portés à croire qu’au sondage du bois Leratz, les roches recoupées de la côte 4 mètres à celle de 408, appartiennent aux roches du même étage. Ces couches reposeraient au niveau de 408 sur les assises du Hunsruckien déterminé par M. X. Stai¬ nier. Le Coblencien moyen persisterait jusque la recoupe de la faille du Midi à 582^40. D’ailleurs, notre savant confrère émettait des réserves sur la présence du Taunusien qu’il place dans sa coupe de 257 à 408 m. La présence de cet étage n’est qu’hypothétique. Lorsque le chemin reliant le lieu dit « Le Chêne » à l’écluse n® 7 arrive à la hauteur de la voie ferrée, l’escarpement taillé pour l’assiettè de la voie montre quelques bancs de grès verdâtre incli¬ nant momentanément au Nord. Nous ne sommes pas encore complètement fixés sur l’âge de ces grès. Nous les classons pro¬ visoirement dans l’Ahrien ainsi que les roches que l’on voit plus au Nord, le long du chemin de fer. On voit le prolongement de ces coupes dans une petite carrière ouverte près de la pointe Sud- Ouest de l’hospice de l’abbaye d’Aulne, dans des grès verts massifs séparés par des intercalations peu épaisses de schistes rouges. Ces formations sont orientées N. 88^.0. et inclinent fai¬ blement vers le Nord-Est. Immédiatement au Sud-Est du massif des ruines, se trouve la hauteur 150, formée par une voûte déclan¬ chée dans une masse de grauwacke rouge et de grès rouge. Cette voûte est isoclinale. Sa direction est N.580.0. et l’inclinaison de chacun des versants est de 40^. Dans les bois couvrant les collines formant le flanc Nord de l’ancien méandre de la Sambre, oii voit encore des vestiges de (b X. Stainier. Le Dévonien inférieur et le Calcaire carbonifère dans les sondages de recherches du bord sud du bassin de Namur. Bulletin de la Soc. Belge de Géol., t. XXVI, p. 242. petites exploitations de surface. Celles-ci sont toutes ouvertes dans le même niveau de l’étage Ahrien constitué par des grès verdâtres. La limite entre le Hunsruckien qui affleure plus au Nord et l’Ahrien, passe au Nord du sondage du Trou d’Aulne. Cette limite passe également un peu au Nord du château de Belle-Chasse, situé dans le Bois de Leernes. Nous signalerons qu’à la rencontre du ruisseau de la Forêt et de son confluent venant de la route de Thuin à Anderlues, au mi¬ lieu du Bois de Fontaine, existent quelques affleurements que nous avons rapportés avec M. J. Dubois, à l’étage Ahrien. Les. grès verts rencontrés en cet endroit, sont orientés N. 62^.0. et inclinant à 30® au Midi. Ils sont très voisins des grès rouges qui affleurent sur la rive gauche de la vallée de la Sambre à quelque distance de la pointe Nord du « Crassier » des usines Bonnehill à Hourpes. L’orifice ouest du tunnel de Landelies est creusé dans les roches du Hunsruckien. Celles-ci affleurent également sur le flanc de la colline d’où débouche le tunnel, ainsi qu’autour d’une ancienne cheminée d’extraction au dessus de la crête. C’est en tout point de la grauwacke rouge mêlée à quelques passes de grès rosé caractérisant parfaitement le niveau de la Grauwacke d’Acoz. Le chemin partant de l’écluse n® 8 et gravissant la colline se trouvant au Nord est taillé dans les mêmes roches. Nous y avons relevé plusieurs directions, qui toutes se rapprochent de N. 67®. O. L’inclinaison se fait au Midi et varie entre 30® et 80®. Toute la puissante masse de la Grauwacke d’Acoz est parfaite¬ ment visible dans l’escarpement qui borde la rive droite de la Sambre en aval de l’écluse d’Aulne. On peut y remarquer quelques plis fort évasés, dont l’allure contraste avec celle des plis qui se sont déclanchés dans les. terrains sous-jacents. A l’orifice Est du tunnel, on trouve les roches du Coblencien inférieur. Ce sont les grès gris verdâtre, bleu pervenche, parse¬ més de grains de pyrite, séparés par des bancs de schiste bleu foncé ou gris verdâtre, qui sont désignés plus spécialement dans la région sous le nom de grès de Landelies. Enfin, entre ces deux espèces de roches, on peut trouver toute la gamme des roches intermédiaires. C’est ainsi que ce coin du pays est renommé pour ses pierres douces, recherchées pour la taille des outils tranchants employés dans l’agriculture. — M 79 Ces schistes siliceux ont servi autrefois à la fabrication des ardoises grossières. Une charte du Seigneur W. de Fontaine, donnée à Mons le 11 juin 1225, en fait foi. Elle exempte de droits de transports les ardoises venant du pays de Landelies (^). Les grès ont été activement exploités dans la carrière Delsinne, située à mi-côte près de l’orifice Est du tunnel. On peut voir dans cette carrière un grand synclinal, dont le flanc Nord est en dres¬ sant (80°) et le flanc Sud en plateure (40®). La direction générale est N.730.O. Cette orientation est commune avec celle des couches du même âge exploitées dans les carrières ouvertes près de l’orifice Ouest du tunnel. La limite séparant le Taunusien du Hunsru- ckien passe donc un peu^au Nord de la bouche Ouest du tunnel, coupe la direction de celui-ci en biais et passe la Sambre un peu en aval de l’escarpement qui borde la rive droite de celle-ci en aval de la 8® écluse. Le long de la Vieille Sambre, la colline très escarpée permet de voir de nombreux crochons dans le Coblencien inférieur. C’est une succession de plis rappelant les allures-types de la tectonique du bord Nord du bassin de Binant. Tous ces plis donnent à l’assise une inclinaison générale vers le Midi. Près du pont du chemin de Ter, en amont de Landelies, les allures deviennent moins aiguës, elles s’écrasent et des accidents ternaires viennent compliquer la règle générale du plissement. Dans le ravin du Ry d’Ile, on peut voir le prolongement des plis, qui se marquent dans le Taunusien, affleurant le long de la Vieille Sambre. Les ennoyages des synclinaux se faisant vers l’Est, la Grauwacke d’Acoz ainsi que les grès de Beignée appa¬ raissent au sein de ceux-ci. Il en ressort que ces formations cou¬ ronnent les collines boisées qui bordent la rive droite de la Sambre un peu en amont de Landelies. La rivière, au contraire, coule sur les roches du Taunusien. Dans la carrière Delsinne, nous avons pu voir parmi les couches en dressant à Haliserites dechenianus, des couches d’un banc de schiste bleu foncé, bourré de taches noires. Par endroit, ce banc contient des nodules charbonneux comme nous l’avons décrit (q Léon Foulon et Aubert. Contribution à l’histoire de la commune de Landelies et de sa filiale Goutrou. Bruxelles, v. Ernult-Doncq, 1909. — M 8o — précédemment (^). On retrouve ces bancs dans les carrières ouvertes dans les roches de même âge, à proximité de l’ouverture Ouest du tunnel. Nous rapportons, avec M. J. Dubois, ces taches noires charbon¬ neuses à des débris de poissons, mais dont l’état de conservation ne permet aucune détermination (^). A proximité du pont du chemin de fer et à la partie inférieure du Coblencien, notre ami et confrère Dubois nous a montré un banc puissant de vingt centimètres environ, bourré de nodules charbonneux à texture fibreuse et de plaques noirâtres assez caractéristiques, rappelant assez bien le genre Ptéraspis. Vu l’insuffisance des recherches à leur sujet^ nous nous gardons bien d’être précis dans cette détermination. Il s’agit cependant des mêmes restes organiques que ceux que nous avons signalés dans les' formations de même époque à Binche, dans les carrières du « Transvaal )). Nous rappellerons que les ingénieurs de la Compagnie de Lié vin ont découvert dans les schistes et grès rouges et verts du Gedinnien des débris de Ptéraspides, qui furent étudiés plus spé¬ cialement par M. Leriche (^). Nous insistons de nouveau sur l’âge des dépôts qui contiennent les restes fossiles qui nous sont signalés à Landelies et à Binche. Il n’y a aucune raison pour admettre que les couches du « Trans¬ vaal » à Binche et de la Vieille Sambre à Landelies, sont d’âge Gedinnien. (b A lU’opos d’une couche d’anthracite dans le Coblencien. R. Anthoine et M. Tetiaef. Ann. Soc. Geol. de Belg-., t. XXXVIII, Bull., p. 33i. Qu’il nous soit permis ici de rectifier une erreur qui s’est glissée dans cette note. Cette couche d’anthracite n’est pas intercalée dans l’Ahrien, mais dans le Taunusien. C’est à la suite des recherches stratigraphiques entreprises postérieurement à la note précitée que nous sommes arrivés à cette opinion. Il nous revient, au moment de terminer cette étude, qu’un sondage exé¬ cuté immédiatement au nord de la ville de Thuin, aurait encore rencontré, vers 900 mètres de profondeur, un lit de schiste noir grossier calcareux avec de nombreux débris d’ostracophores (Ptéraspis!) Nous serions très satis¬ fait si cette découverte était confirmée, car un nouveau jalon serait ainsi posé sur cet horizon paléontologique vraiment intéressant. (2) Voir note de M. J. Dubois, séance de mai à Charleroi de la Société Géologique de Belgique. (b Contribution à l’étude des Poissons fossiles du Nord de la France et des régions voisines. M. Leriche. Extrait des Mémoires de la Soc. Géol. du Nord, t. V, Mémoires. — M 8l ^ Les roches du Coblencien inférieur, formées de grès gris, affleurent encore sur la rive droite de la Sambre à Landelies. On peut les observer dans la propriété Dewandre, dans deux petites carrières ouvertes à la hauteur du tournant de la rivière. Les couches décrivent quelques plis secondaires sans grande importance tectonique. Ces grès gris sont la continuation des grès que nous avons signalés au Sud du village de Montigny-le-Tilleul, formant en cet endroit le flanc Sud de la vallée de l’Eau d’Heure. Nous terminons ici l’étude détaillée de la vallée de la Sambre. Le lecteur pourra remarquer en consultant notre levé au 1 /40.000® qui accompagne ces lignes, les modifications que nous avons apportées aux levés officiels. Plus explicitement, nous avons supprimé de Landelies à Jamioulx, la bande de Gedinnien bordant au Midi l’affleurement de la grande faille. De plus, nous avons cru voir dans les roches exploitées près du tunnel de Landelies des couches plus anciennes que celles indiquées par Bayet (^) et Briart (^) sur les planchettes officielles. Avons-nous ainsi esquissé de plus près l’architecture de nos terrains primaires dans ce coin si riant de notre pays ? Nous laisserons à des observations futures plus tangibles, le soin de nous l’apprendre ! § 6. — Le bord Nord du Bassin de Dînant A l’Est de l’Eau d’Heure Le pays situé entre les vallées de l’Eau d’Heure et de la Biesme est peu favorable aux observations. Notons que c’est un plateau fertile, cultivé ou couvert de bois touffus. Les affleurements naturels sont plutôt rares. Le poudingue du bois de Saucy ne se montre plus qu’à l’état de débris parsemant les champs et les ornières à l’Est de la route de Thy-le-Château à Nalinnes. (b Bayet. Carte géologique de la Belgique dressée par ordre du gouver¬ nement. Planchette Gozée-Nalinnes. (2) Briart. Carte géologique de la Belgique dressée par ordre du gouver¬ nement. Planchette Fontaine-l’Evêque-Charleroi. ANN. soc. GÉOI.. DE BELG., T. XLII. MÉM. 6. M ^2 — Dans les carrières au Nord de Thy-le-Château et un peu à r Ouest de Gourdinne, on voit des grès blancs, mouchetés de points noirs. Ces bancs sont séparés par des lits d’argile blanche, prove¬ nant de la décomposition sur place des schistes interstratifiés. Bayet, qui a décrit ces grès (^), voit, dans les points noirs des fragments de tourmaline altérée. Les grains de quartz formant la base du grès sont très cristallins et le ciment siliceux qui les réunit existe en petite quantité. On trouve également des traces de feldspath kaolinisé. Bayet a remarqué autrefois que, vers la base, des éléments de ce grès deviennent plus gros; ils sont de la grosseur d’un pois à celle d’un grain de millet. Les grains de tourmaline sont plus rares. La roche passe à l’Arkose. L’auteur ci-dessus affirmait également que la roche étudiée plus haut reposait sur. le poudingue de Burnot. C’est là une erreur; ces grès de Gourdinne reposent sur le pou¬ dingue de base du Couvinien,dont on voit d’ailleurs des quantités de fragments jonchant le sol sur les pentes dévalant vers Gour¬ dinne et Thy-le-Château. Ces grès blancs constituent un faciès spécial des roches de la base du Couvinien inférieur. Cette particularité disparaît totale¬ ment à l’Ouest de Gourdinne. En effet, nous avons vu dans les coupes des vallées de l’Eau d’Heure et de la Sambre, que ces roches faisaient complètement défaut dans la série de base du Couvinien. En suivant, d’autre part, le Couvinien inférieur vers le Nord- Est, on s’aperçoit que ces grès blancs persistent sur une certaine distance. Nous verrons notamment que dans la vallée de la Biesme à Acoz, il existe le long de la route de Villers-Poterie un niveau très puissant de grès blanc, ayant des affinités avec celui de Gourdinne. Ce grès blanc d’Acoz repose sur un lit de schiste verdâtre qui, lui-même, est en contact avec le poudingue de base du Couvinien inférieur. Immédiatement à l’Ouest de Gourdinne on voit la grauwacke rouge de Bouillon qui affleure. Dans le village même, on peut y distinguer quelques plis, grâce à ceux que l’on peut relever dans les calcaires du dévonien moyen qui sont exploités. (2) L. Bayet. Note sur un faciès local du poudingue de Burnot. Ann. Soc. de Bclg., tj XYI, Mémoires, p. i58. — M 83 — Les synclinaux ont un ennoyage vers l’Est, ^ en opposition à l’ennoyage des plis que nous avons signalés dans la vallée de l’Eau d’ Heure. De ces faits, on conclut à, l’existence à l’Est de cette dernière vallée d’un grand anticlinal transversal dans les couches du Dévo¬ nien inférieur. Plus tard il sera démontré, nous en sommes certain, que la présence de cet anticlinal transversal n’est pas étrangère à l’existence de l’échancrure du terrain houiller dans le bord Nord du bassin de Dinant, échancrure connue sous le nom d’anse de Jamioulx. L’ennoyage vers l’Est des synclinaux à la hauteur du village de Gourdinne, reporte la limite entre le Couvinien supérieur et la base des calcaires dévoniens bien au Nord du village, sur la route conduisant à Tingremont. Sur le territoire de Tarciennes, en repérant le passage des roches pâles fossilifères du Couvinien supérieur, on peut s’assurer une fois de plus de la limite inférieure des calcaires de Givet. Entre Tarciennes et le Nord-Est des Flaches, les ondulations sont moins nombreuses. On peut dire qu’il existe une grande voûte dans les terrains du Dévonien inférieur, dont on peut relever le prolongement dans les calcaires du Dévonien moyen qui affleurent dans les tranchées du chemin de fer de Châteli- neau à Givet, au Nord et au Sud de la station de Gerpinnes. Le sondage de Gerpinnes est établi à proximité d’un talus qui montre la grauwacke de Rouillon. Nous avons pu relever d — E.O., i = 40OS. Entre les Flaches et Joncret, la tectonique est plus compliquée. On peut le constater en relevant les allures des couches le long du chemin de fer d’Acoz à Goegnies, entre la station d’Acoz et le passage supérieur à la ligne d’Acoz à Gerpinnes. Au Trieu-Gilson on voit à la lisière du bois de Joncret, un affleurement de grès Ahrien. A quelque distance à l’Est, nous avons pu relever sur les grès du Burnotien d = N. 38^.0., i = 4N.E. A la rencontre du chemin de Joncret à Loverval avec le ruis¬ seau de la Blanchisserie, nous avons pu retrouver le passage du poudingue à ciment vert du Couvinien, qui fut exploité dans une petite carrière. Nous y avons relevé d = N.TS^.O., i = 65*^8. Ce poudingue se dirige vers la vallée de la Biesme, où il est visible sous bois sur le flanc droit de la vallée, vis-à-vis du passage à niveau du cheinin de fer de la route de Joneret à Villers-Poterie. On eonstate sur cet affleurement des traces de malachite. Le pourcentage en cuivre métal est de 1,4 % (^). Au dessus du pou¬ dingue, on peut observer des schistes verdâtres qui supportent un banc épais de grès blanc, dont nous avons déjà dit quelques mots ci-dessus. A Acoz, le poudingue à ciment vert Couvinien repose immédia¬ tement sur le niveau supérieur du poudingue à ciment rouge du Burnotien. Il y manque donc l’intercalation de schiste et grau- wacke rouge que nous connaissons dans les coupes des vallées de l’Eau d’Heure et de la Sambre. Le Burnotien comprend trois niveaux bien distincts de poudingue à ciment rouge. L’un, le supérieur, faisant corps avec le pou¬ dingue Couvinien, est épais de 2 mètres environ. Le second est visible quarante mètres plus au Nord; son épaisseur est de l’^SO environ. Il est très cohérent, son ciment est très siliceux et avec M. J. Dubois, nous y avons trouvé un fragment de tourmaline noire de la grosseur d’une noix. Le 3® niveau est situé à environ cinquante mètres de la base de l’assise. Son épaisseur n’est que de trente centimètres environ et il est lenticulaire. Ce dernier niveau est noyé dans les schistes, grauwackes et grès rouges caractérisant l’assise en général. En rappelant les épaisseurs des lits de poudingüe interstratifiés du Burnotien à l’Ouest de Lobbes, on voit que si, dans les grandes lignes, les horizons se conservent de l’Est à l’Ouest, leur épaisseur croit notablement dans ce sens. On pourrait également, dans la vallée de la Biesnie, montrer l’existence des niveaux homologues des « schistes de base » et des (( schistes d’Ham-sur-Heure )), situés de part et d’autre du niveau de poudingue à ciment rouge le plus inférieur. Dans la vallée de la Biesme, l’Ahrien succède au Burnotien avec son faciès gréseux habituel. Nous y avons remarqué la présence du poudingue à noyaux sporadiques, qu’on pourrait assimiler au niveau du Bois Collet de M. X. Stainier. Nous avons trouvé avec M. R. Cambier et feu A. Bertiaux, dans une carrière en exploitation, une racine d’assez grande taille, qui pourrait être un spécimen du a Lepidodendron Gaspianum ». (b D’après une analyse faite par ordre de M. G. Lespineux, ingénieur géo¬ logue à Liège. M 85 — La Grauwacke d’Acoz est ici merveilleusement caractérisée. Avec elle et les grès rosés, on peut se rendre parfaitement compte de la composition du Coblencien moyen. A cette dernière assise succède le Taunusien, reconnaissable à ses superbes niveaux de grès bleu pervenche tacheté de pyrite, ses intercalations de schistes verdâtres avec empreintes d’Hali- serites dechenianus. Nous n’avons pas vu jusqu’à présent les niveaux à débris de poissons. Il est à souhaiter que les travaux entrepris par les chemins de fer de l’Etat en vue de la rectification de la voie ferrée existante, continuent. La base du Coblencien pourra de la sorte être étudiée banc par banc. M. le chanoine H. de Dorlodot a déjà savamment décrit dans nos Annales (^) le Nord de la coupe de la Biesme, jusqu’au terrain silurien qui affleure aux confins de Bouffloulx. En général, toute la coupe du dévonien inférieur de la vallée de la Biesme est remarquable par sa tranquillité d’allure. Toutes les assises inclinent au Midi et viennent se superposer régulière¬ ment les unes aux autres sans accidents tectoniques. Entre Acoz et Nalinnes, il faut signaler les sondages entrepris aux Haies de Nalinnes dont l’un fut étudié par M. X. Stainier (^). Ce sondage marque la présence du Taunusien qu’il rencontre entre les côtes 5,55 et 208 mètres. Nous pouvons également signaler quelques affleurements du même terrain dans le bois de Rousmont à l’Est du Try-d’Haies de Lover val. Enfin, d’autres affleurements signalés par feu Bayet dans les bois de La Fercée entre Loverval et Nalinnes, ont aujourd’hui disparus et doivent être acceptés sans contrôle. § 7. — De la variation du faciès des terrains Burnotien ET CoUVINIEN DE l’EsT A l’OuEST Nous terminerons cette étude en donnant, pour ce qui concerne les terrains Burnotien et Couvinieji, un tableau contenant le (b H. DE Dorlodot. Recherche sur le prolongement occidental du Silu¬ rien de Sambre-etrMeuse et sur la terminaison orientale de la faille du Midi. Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XX (3»"^ livraison), p, 289. (b X. Stainier. Le Dévonien inférieur et le Calcaire carbonifère dans les sondages de recherches du bord sud du bassin de Namur. ,A/m. Soc. Géol. de Belg., t. XXVI, 1912, p. 247. — M 86 — parallèle des coupes synthétisées décrites en détail dans les pages antérieures. Plus spécialement ce tableau contient, de gauche à droite, le résumé des coupes que l’on rencontre naturellement de l’Est à l’Ouest. Nous avons donc réuni successivement les coupes de la Biesme à Acoz, de l’Eau d’Heure de Beignée à Cour-sur-Heure, de la Sambre et de la Biesme à Thuin, de la Sambre à Lobbes et à Fontaine-Valmont. On se rappelle d’après les observations précédentes que, d’Acoz à Thuin, le faciès du terrain Burnotien devient progressivement plus siliceux. A ce point de vue, nous avons particulièrement insisté sur l’importance que prenaient de l’Est à l’Ouest les horizons de poudingue à ciment rouge. Le tableau ci-après nous montre le raccord d’une coupe à l’autre. A l’Ouest de Thuin, la transfor¬ mation du faciès des grès de Burnot est subitement très sensible. Le niveau moyen de la série des poudingues à ciment rouge se développe, tandis que les stampes adjacentes prennent un faciès bien différent des stampes de même âge se trouvant plus à l’Est. L’ampleur que prend cette formation poudinguiforme est inti¬ mement liée à certaines perturbations qui se sont produites dans cette partie de la mer Rhénane lors de son retrait relatif, caracté¬ risé par le terrain Burnotien tout entier (^). Après l’émersion Burnotienne, la mer a repris ses droits en s’avançant de nouveau vers le Nord par une immersion qui com¬ mence par le dépôt du poudingue à ciment vert de l’âge Couvi- nien. L’immersion ne s’est pas produite d’une manière brusque, car de l’Est à l’Ouest on constate la présence de formations côtières, postérieures au poudingue de base du Couvinien, dont l’importance varie en direction. Pour terminer, nous dirons que si on devait tracer dans les grandes lignes, les lignes d’égal faciès pour les terrains Burnotien et Couvinien dans la partie du pays située entre Erquelinnes et Acoz, on serait amené à tracer des lignes parallèles à la direction (') L’accumulation anormale de poudingue à ciment rouge, dont la corn" position litliologique est identique à celle de ses voisins de l’est, ainsi que la présence de roches de composition anormale à celles de la série ordi¬ naire des grès de Burnot, peuvent faire penser à l’existence, pendant l’époque burnotienne, à l’embouchure, en cet endroit, d’un fleuve coulant du nord vers le sud. générale des eouehes. On peut dire, en effet, que le faeies anormal que prend le Burnotien à l’Ouest de Lobbes ne se continue pas au couchant. Les données des sondages exécutés entre La Buis- sière et Erquelinnes, sont affirmatives à ce sujet. Nalinnes, 1915-1918. Tableau montrant Paccentuation du faciès silicieux de l’Est à l’Ouest pour les terrains Burnotien et Couvinien HW SS w w Z Cû z^ OH ta ta en S O <15 te 1 e -Oi Î3 t. ce a « Os 03 • 5 03 'O X ^ le c? ^ 03 » .1 S 'ô 03 O Os O O Os 03 03 O ^ Os c C 03 1 = O g Qh O s O) Os > •S 03 'O te C ^ ^ J) C —■“ c :4;;=;. O =— O O r= O _1ZL O O O — — O ^ O ■ c — O == O — - O ■ 03 SP s -(J) ^ U O O 03 1 Os ^3 Os te Os te to s Os te i 1 03 •S -2 •S 03' •S -2 CD _c S i ! te "O te 'O te 'x "O W X t3 O le s le 5 s S s le Ü ' 73 03 73 "ü 73 (£ '03 73 £? 0 C/) 03 73 fco O 3 s s ^ Os ü c tO O — O O = O ^ c ^ O = 11 te O Sr Os 03 •S 03 X 11 H (D .«U ^ O O O ^ O -“r O -- ' O — Os O 03 ? 3 . 03 S K •g X '« i •e s ^ '(D O H 03 Î2C ue t gr 03 03 03 03 03 03 03 O S S O -00 O Os 'O Os ■ ^ Os 03 Os Ü - Os "ô; Os ü •S 03 ■ >4-S 'w C/} •S o; CÆ •S 03 te cO •S os 1 •S cO '3o O ? ’rr 5 3 c6 O a O 3 S 1=1 = O g O g Ds O Cis O :9== O O ■•^= O 03 .! S) § I ^ O, O 0^ O O Qh 7) Os O 03 C U <0 i 03 ^ O H Os 03 X ’O 7) 'îS 2 -të s S O Os ü s c « iS ^ 3 te g 03 '03 0^ O C Observations sur le bord nord du bassin de Dinant entre les méridiens d’Acoz et de Binche, par R. Anthoine. Rapport de M. P. Fourmarier, premier rapporteur. Le travail que M. Anthoine présente à la Soeiété géologique de Belgique, constitue une très importante contribution à l’étude du dévonien inférieur au nord du bassin de Dinant. Je n’entre¬ prendrai pas d’en donner un résumé, le mémoire consistant essen¬ tiellement dans l’exposé des observations sur le terrain, complété par quelques indications générales sur le faciès des roches et la tectonique. Par une discussion soignée des faits observés, l’auteur apporte des modifications importantes au tracé géologique de la région étudiée ; les sondages exécutés dans le pays et dont il a examiné les coupes avec soin dans la traversée du dévonien, lui ont fourni des documents précieux pour la question dont il s’est occupé. Le travail de M. Anthoine mérite à ce point de vue de retenir l’attention des géologues et il devra en être tenu compte lorsque le Gouvernement voudra bien ordonner la révision de la carte géologique du Royaume. Pour la région envisagée, cette révision s’impose sans retard ; bientôt de nouveaux puits seront mis en creusement pour l’exploitation des richesses minières récemment découvertes. La connaissance exacte des terrains recouvrant la faille du Midi est d’une importance primordiale pour les ingé¬ nieurs comme le fut en Campine la connaissance des formations secondaires et tertiaires. En l’absence d’une nouvelle édition bien comprise de la carte officielle, les documents coordonnés par M. Anthoine rendront de grands services à ceux qui s’intéressent à l’avenir du nouveau gisement du Hainaut ; à ce titre, la Société géologique de Belgique fera œuvre méritoire en publiant le travail soumis à notre examen ; il convient de publier la carte à l’échelle du 40.000® et les figures qui accompagnent le mémoire. Ceci dit, je voudrais tirer du travail de M. Anthoine quelques considérations théoriques. Il ressort nettement des recherches de l’auteur que le dévonien inférieur au sud du pays de Binche montre une allure relative¬ ment très tranquille ; les plis secondaires y sont peu accusés ; vers l’est, au contraire, dans la région de Thuin et de l’Eau d’Heure, les couches du dévonien inférieur sont très plissées, certains plis sont mêmes très aigus ; néanmoins l’allure générale, la courbe enveloppe des plis secondaires, si je puis me permettre d’employer cette expression, présente également une allure très régulière et incline faiblement vers le sud ; il faut arriver au voi¬ sinage des calcaires dévoniens pour voir le bassin de Dinant s’en¬ foncer plus rapidement. Cette disposition explique pourquoi le dévonien inférieur occupe une étendue aussi considérable en surface. L’auteur fait ressortir en plusieurs points de son mémoire que les plis secondaires répondent à la règle que j’ai mise en lumière pour le bord nord du bassin de Dinant dans mon travail sur la tectonique de l’Ardenne. La disposition générale du dévonien inférieur, si particulière à la région du Hainaut étudiée par M. Anthoine, diffère sensible¬ ment de celle que l’on observe au sud du bassin houiller de Liège sur la rive gauche de l’Ourthe ; ici les bancs du dévonien inférieur sont beaucoup plus redressés ; la courbe enveloppe des plis secon¬ daires, descend bien plus rapidement vers le sud. Je ne puis m’empêcher de voir une relation entre cette différence d’allure et la différence notable reconnue dans l’inclinaison de la grande faille coupant au sud la bande houillère de Sambre-Meuse, dans le Hainaut d’une part, à Liège d’autre part. Dans la province de Liège, en effet, les sondages effectués au Sud de la faille eifelienne et très près de la trace superficielle de celle-ci, n’ont pas atteint le terrain houiller bien qu’ils soient descendus à une profondeur relativement grande ; tel est le cas notamment pour le sondage de la Vecquée ; ce fait indique que la faille eifelienne à une inclinaison considérable, tandis que, dans le Hainaut, les sondages ont démontré que l’inclinaison de la eassure est très faible. Il paraît donc y avoir une relation entre la pente moyenne des terrains et l’inclinaison de la grande faille de charriage. Sans prétendre qu’il s’agit là d’une règle générale, cette obser- vation a cependant une importance capitale, car, si elle sê véri¬ fiait en d’autres régions, il serait possible de déduire de l’allure des couches du massif charrié, l’allure probable de la surface de charriage ou, tout au moins, les modifications que cette surface peut présenter. J’ai déjà eu l’occasion, dans des publications antérieures, d’attirer l’attention sur le parallélisme existant, dans les grandes lignes, entre les ondulations de la faille eifelienne et les grands plis affectant les terrains surincombants ; une disposition à peu près analogue a été constatée dans le Hainaut. Il est facile de concevoir que s’il existe un parallélisme grossier dans les plis, il peut y avoir également une relation entre l’inclinaison de la grande faille de charriage et celle des terrains qui la surmontent. Liège, le 19 février 1919. P. Fourmarier. Rapport de M. Max Lohest, deuxième rapporteur. Je me rallie entièrement aux appréciations et aux conclusions du premier commissaire. M. Fourmarier, à la suite d’une étude attentive de l’important mémoire^ de M. Anthoine, vient préci¬ sément de signaler des conclusions qui suffisent largement à démontrer l’importance de ce travail, tant pour le monde savant que pour celui des industriels. Liège, le 4 mars 1919. Max Lohest. Rapport de M. Lespineux, troisième rapporteur. Le mémoire présenté par M. Anthoine est la conclusion de plus de six années de travail sur le terrain. En 1912, ayant eu à nous occuper de l’étude des sondages de la Société géologique et minière la « Sambre Belge », ainsi que de plusieurs autres sondages dans la même région, nous prîmes M. Anthoine comme collaborateur. La *détermination des échantillons provenant des sondages ne fut pas toujours facile ; il nous fallut recueillir dans les carrières et affleurements du pays, des séries d’échantillons stratigraphi- quement repérés, qui, après pulvérisation et lavage, devaient servir de termes de comparaison avec les échantillons recueillis, mètre par mètre, dans les sondages. Ces déterminations terminées, nous eûmes à établir les coupes géologiques des sondages et à les faire concorder avec les obser¬ vations de surface. De nombreux levés très détaillés furent nécessaires, et ce fut M. Anthoine qui en fut chargé. Tel est, en résumé, la genèse de ce très important travail ; il débuta par l’étude de quelques son¬ dages et, par suite de la minutie qui fut apportée à ce travail, il conclut par le levé géologique de toute la région. Ce travail n’est donc pas un simple levé géologique, mais, en beaucoup de points, une étude complète des terrains jusqu’à la faille du midi. Son importance est indiscutable, et les ingénieurs qui auront à s’occuper de creusement de puits dans cette région auront à y recourir. C’est avec plaisir que nous félicitons l’auteur de ce mémoire et concluons à sa publication dans les Annales de la Société géologique de Belgique. Lespineux. Contributions à i’étude des minéraux beiges, Groupement de cristaux de hopéite. Apophvllite de Quenast. 111 Calamine de Moresiiet : forme f = b b g . Barytines des Ecaussines, d’Angleur, de Vierves, du Bleyberg, de Villers en Fagne, de Gimnée et du Hornu. Aiiglésite de Welkeiiraedt. Sur un mica (lépidolite) de Quenast. Sur la fuchsite de Salm-Château. Aragonites de Dinant et de Lavoir. 1 1 Gypse de Corplialie : forme cp = d ^ g . Calcites de Denée. Argile de Furfooz. Efflorescences salines de charbonnages liégeois. PAR ^UTTGENBACH. Groupement de cristaux de hopéite. (groupement zonaire) Le musée de Bruxelles possède plusieurs échantillons de cala¬ mine de Moresnet présentant, dans leurs cavités, des cristaux de hopéite ; ces cristaux offrent toujours la combinaison : 1 ^1^2 gl gZ décrite par M. Cesàro (^). (’) Description des minéraux phosphatés, sulfatés et carbona.tés du sol belge, Mém. cour, par l’Acad. Royale de Belg., 1896. D’une cavité de l’un d’entre eux (n® 587.7), j’ai extrait un grou¬ pement de cristaux re¬ présenté par la figure 1 en projections orthogo¬ nales sur P et h^. Le cristal n^ 1 a 3 mil¬ limètres de hauteur et % millimètre d’épais seur; le cristal n^ 2, dont les dimensions ont été exagérées sur la figure, atteint à peine 1 milli¬ mètre de longueur sui¬ vant l’axe vertical. Les deux cristaux forment un angle à peu près droit : au microscope, en plaçant la face du n® 1 sur le porte objet, on trouve que cet angle est de 87° environ. Le cristal n^ 1 porte les faces et bien dé¬ veloppées, les premières avec l’éclat nacré qui les caractérise ; entre et g^ se trouvent les tronca¬ tures du prisme g^ ; à 1 l’extrémité supérieure, le cristal est terminé par l’ensemble b ^ «h 1 dont les faces b ^ sont les plus développées. Le cristal n® 2 porte également, parallèlement à l’axe c, l’en¬ semble ; il est terminé par les faces assez larges, par de petites faxîettes B ^ et aussi par une très petite face P très étroite. Les faces g^ sont striées verticalement ; les autres face ' sont courbes. Les images données au goniomètre sont presque toujours peu précises ou multiples mais les mesures prises concordent cependant bien avec les angles calculés en partant des données primitives de M. Cesàro pour la hopéite de Moresnet (^) : CALCULÉS MESURÉS N° 1 N° 2 1 al b'^ 1 1 2O0 28' 8" 19° 50' — b^b^ sur al 40« 56' 16" 40° 34' — ^3^3 sur 7j1 9907' — 99° 30' g‘^ sur ^1 80“ 53' — 80° 48' g.S 40« 26' 30" — 40° 30' al al sur jo 790 l'48" — 78° 44' hl al 1 hl 6^ 50o 29' 6" 50° 16' — 530 24' 30" 53° 10' — al 1 1 65° 37 '23" • 66° 65° 30' Z) 2 ^ 2 sur ei 73° 11' 0 CO — Pour déchiffrer le groupement, je me suis basé sur les deux observations suivantes : 1® une face (^) du cristal n® 2 se trouve dans la zone antérieure du cristal n® 1 ; 1 1 2® l’autre face du cristal n^ 2 se trouve dans la zone b ^ b ^ postérieure du cristal n® 1 ; pour préciser l’orientation relative des deux cristaux, il fallait de plus connaître l’angle que faisaient entre elles deux faces appartenant à l’un et l’autre cristal ; j’ai choisi l’angle que fait G^, (1) loc. cit. : a : b : c = 0,586633 : i : 0,483842. Pour la hopéite de Broken-Hill (Rhodésie), j’ai admis (Bull, de VAcad, Roy. de Belg.y n° 5, 1909) des paramètres un peu différents : a : b : c = 0,576184 : i : o, 474186. (2) marquée d’un astérisque sur la figure. — M 96 — “ 1 j_ dans la zone h h ^ , avec postérieure et que j’ai trouvé égal à 2^22'. La figure 2 représente la projection stéréographique sur p du Fig. 2. groupement ; les faces qui y sont représentées sont désignées par les mêmes lettres que sur la projection sur p de la figure 1. Le tableau suivant donne, dans Tordre suivi pour le calcul, les valeurs des angles que font entre elles différentes faces des deux cristaux ainsi que celles des angles auxiliaires employés dans le calcul. — M 97 - TRIANGLES ANGLES CAI.CÜLÉS MESURÉS , U =z a G a^ G^ 20° 5' 40" 19° 52' G' a G j l=:G' Ga' 2° 23' 49" V — G = G'^ 30° 28' 26" 30° 32' j f=aGb .47° 22' 20" ab G 1 i rx=zb G = b^ G'^ 28° 22' 40" 27° 50’ h=G'GA- (/•4-X) 1 8° 6' 50" Gb A i^ = bA=b^A^ 37° 39' 13" 37° 40' 1 Yrr=« A = ai Al 55° 36' 10" 54° 55' a A G { 1 P — a A G 1 20° 3' 54" a AB 0 = a B — a^ B ' 45° 27' 57" 45° 10' G' a a '' cp = 180° —G'a= G‘^ iaf. al 100° 57' 37" 101° 1 b" G' = b^ G^ 1 18° 6' 7", 5 18° b' G = b^ G'^ sur al 22° 50' 7", 5 23° 1 ri = ]A G1 10° 8' 42" 9° 42’ G G^ { 1 to' = yj 7il 6^1 1 171° 8' 24" b'" G^ B = b"' 6’1 —b^G^ 63° 9' 32" 62° 50' l II 49° 9' 27" P G A ) = Apg-^ 7° 12' 34'* f S = P A a 49° 54' 32" Q=pA P 166° 41' 59" 1 pP 87° 55' 57" 87° env. (i) pPA ) 1 v = Pp^l 1° 12'47'' a G A a' A =al Al 63° 38' 1" 63° 22' On voit que, si l’on tient compte de la difficulté des mesures (^) Angle projeté sur h^, au microscope. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. MEM., 7. due à la courbure ou à la striation des faces, la correspondance avec les mesares est satisfaisante. D’ailleurs, j’ai essayé d’expliquer le groupement en partant d’autres données ; par exemples : a) comme l’angle = 30^32' est presque égal à l’angle , 1 a — 31oi3'31" de la hopéite, j’ai supposé que les faces 1 et a ^ coïncidaient et, en admettant toujours que l’autre face 1 A se trouve dans la zone h ^ h ^ postérieure, on cal ule y = 55 48', ce qui s’écarte de près de de l’angle mesuré ; d’ailleurs on doit admettre alors g^ = 81^43' sur au lieu de 80®53' ; 1 b) en supposant encore que G^ coïncide avec a ^ et en plaçant 1 1 la face exactement dans la zone m' a ^ h ^ , on trouve, entre autres : T, — 10^42' mesuré : G^ — 9^42' cp = 99052' )) «1 G^ = 1010 ; c) en supposant que les axes des deux cristaux sont dans le plan il en résulte que la face G n’est plus exactement dans la zone et l’on calcule, entre autres : y = 52059' mesuré : — 54055 (3 = 35026' )) A'^ 37040'. Il en est de même dans d’autres hypothèses. * Hs :|î En somme, il s’agirait ici d’un genre de groupement qui, à ma connaissance, n’a pas encore été signalé dans les cristaux et qui est peut-être assez fréquent : les deux cristaux se joignent de façon que certaines faces de Vun entre eux se placent dans des zones remarquables de Vautre. C’est ce que l’on pourrait appeler un groupement zonaire, qui pour certaines zones, devient approximatif et peut alors se rattacher aux groupements approximatifs de Mallard. Un cas particulier de ce genre de groupement se présente dans les cristaux de formations succes¬ sives, se recouvrant l’un l’autre de façon que les faces du cristal — M 99 — extérieur appartiennent à des zones de faces du cristal intérieur (^). Dans le cas de la hopéite décrit ci-dessus, ces zones remar¬ quables sont : 1® la zone p du n^ 1 dans laquelle se place du n^ 2 ; rappelons que cette face coïncide à peu près avec a 1 _i 2^ la zone h ^ h ^ postérieure du n^ 1 dans laquelle se place l’autre face du n^ 2 ; 30 la zone p du n® 1 dans laquelle se place approximative- 1 ment B ^ du n® 2 ; on a, en effet : B p = 31018' g^ g^ = 29036' ; 40 la zone g'^ du no 1 dans laquelle se place approximative- 1 ment la même face B ^ du no 2 ; on calcule : B g^p = 3807' p == 39031' ; 50 la zone du no 2 dans laquelle se place approximative- 1 ment la face 6 ^du no 1. J_ 1 00 la zone m' ^ dans laquelle se placent approximativement les faces G et A du no 2. On pourrait certainement trouver d’autres exemples de ces zones remarquables, mais, le groupement n’étant qu’approxi¬ matif, on ne doit pas pousser trop loin ces recherches. Apophyllite de Quenast. Deux échantillons du Musée de Bruxelles, provenant de la collection Crocq, portent, sur la roche altérée de Quenast, de nombreux cristaux vert clair d’épidote, en aiguilles de quelques millimètres, avec, ça et .là, de très petits cristaux de quartz (q Loi (le Rhisnes : voir Cesàro, Ann. de la Soc. Géol. de Belg., t. XVI, p. 260, 1 (^) Il résulte des 3® et 4® que B 2 coïncide approximativement avec (i3i), mais la coïncidence ne peut être parfaite, car on a : 1 1 a 2- (i3i) = 5i®2'i6'' ^ M lOO bipyramidés, des cristaux blancs nébuleux de cal cite en rhom¬ boèdres et une matière blanche, paraissant par endroits donner des prismes rectangulaires et notée comme wollastonite en cris¬ taux m. Ayant voulu confirmer cette détermination, j’observai immé¬ diatement que ces prismes présentaient un seul clivage très facile nettement perpendiculaire à l’axe optique d’un uniaxe de signe positif. Les minéraux uniaxes qui présentent un clivage basal parfait étant peu nombreux, je n’eus pas de peine à caractériser V apo'phyllite : l’éclat nacré du clivage, la dureté un peu supérieure à celle de la fluorine, la faible biréfringence, la facile fusibilité en émail blanc sont des caractères suffisamment distinctifs. De plus, j’ai trouvé deux prismes portant sur les angles les troncatures habituelles et j’ai pu mesurer : m = 51^47' calculé : 52®. Les faces m sont striées parallèlement à la base ; il existe parfois sur les arêtes verticales des faces courbes qui, peut-être, sont dues au prisme octogonal h^. La couleur est blanche laiteuse ; vu au travers du clivage p le minéral est transparent sur près d’un millimètre. L’apophyllite n’avait pas encore été signalée en Belgique. Calamine de Moresnet. J’ai examiné récemment plus de 150 cristaux de calamine provenant de la région de Moresnet. J’y ai retrouvé, présentant des développements variés, les formes suivantes déjà renseignées par les auteurs : 1 J 1 1 h^, m, g\ g\ p, a% a^, a'\ e \ e'\ e\ a,, a,, a\a\e"\e,(^). Un seul cristal m’a montré une forme nouvelle et très nette. (q Prisme primitif défini par : log a = 1,891 i352, log c = 1,6781709. M lOI Ce cristal est représenté par la figure 3. Légèrement jau¬ nâtre, brisé à la partie inférieure, il porte, dans la zone ver¬ ticale, les faces m, et g^ ; la face p, assez large, et un peu ondulée, est bordée, d’une part, par 1 a} et a d’autre part, par et c‘ \ les faces e.^ et a-, très nettes, existent entre les a'"" et les e"". Les faces de la forme / dont il s’agit ici existent en fines troncatures entre 1 les faces et e' et font partie des zones e.^ . Les mesures ont donné : ' e.^fsâ]. = OL = 3104' P f = 1^ = 68030' g^f == r = 220. En partant de l’angle a et en appliquant la relation des faces en zone aux quatre faces : ^3 (121), on calcule d’où f(hkl), (071), 5 h -[- k - ^ = 1,494 h — 2 k g^ (150) (1) h k - = 16,15 La notation (1.16.3) convient très bien car elle donne : a 3100'10" jS 68033'44" y = 21052'33" Les faces.de la forme i 1 1 / = g 111 se trouvent à l’intersection des zones g'\ m et g^ a^. (1) On a ; 1 11 eg = 37®25', c 7 ^ 2 — 2i®54'5o'^ M 102 Les pôles de ses faces se trouvent donc déjà dessinées sur la projection stéréographique des formes de la calamine donnée dans le manuel de Des Cloizeaux. Barytines. Aux cristaux de barytine du sol belge qui ont été décrits par M. Cesàro (^), on doit ajouter les combinaisons suivantes dont j’ai étudié les échantillons aux musées de Bruxelles et de Maredsous : Ecaussines. — Avec cal cite dans des cavités du petit granit. Ce sont (fig. 4) des tablettes incolores et transparentes, ayant au plus 1,5 mill. d’épais¬ seur, parallèles à la base p et portant, dans la zone verticale, les faces g^, m et et, sur les bords, des facettes et (no 719.27). Angleur. — Cristaux bru¬ nâtres , allongés suivant l’axe de zone p présen¬ tant ordinairement la combinaison p e'^ à laquelle se 1 joignent parfois de petites facettes m et , comme dans la fi¬ gure 5. Ces cristaux (n^ 719.31) ont au plus 2 mill. de longueur et sont disséminés à la surface d’un schiste noir. On* en trouve également, un peu plus grands, sur un grès noirâtre (n^ 719.33), mais je n’y ai alors reconnu que les faces p, e'^ et a^, ces der¬ nières arrondies. Vierves. — Des tablettes, aplaties suivant la base p, portent, 1 en plus de a^, et g^, de petites facettes b non encore signalées .dans, cette localité. Bleyberg. — M. Cesàro a signalé les houppes aciculaires de barytine de cette localité et a reconnu que ces aiguilles étaient (1) Mémoire couronné par l’Acad. Roy. de Belg., séance du i5 déc. 1896. — M ro3 — allongées suivant l’axe de zone e^. J’ai trou¬ vé (n® 719.48), parmi ces houppes qui sont généralement dissémi¬ nées sur de la sidérite, de jolis cristaux bien terminés à une extré¬ mité (fig. 6) ; ils por¬ tent, sur la zone d’al¬ longement, les faces p, et et se termi¬ nent par la combinai¬ son des formes h}, s = 1 1 Les faces sont bien miroitantes, sauf les faces qui se re¬ connaissent au fait qu’elles font partie des 1 zones et P s. Ces houppes de ba- rytine se rencontrent aussi sur la sidérite des divers gîtes de Mores- net. Villers-en-Fagne. — Les échantillons de b^^ rytine de cette localité sont bien connus des collectionneurs. Ils ont d’ailleurs été décrits par M. Cesàro. Si j’en parle ici, c’est simple¬ ment pour mentionner — M 104 — la grandeur des cristaux qu’ils offrent souvent et dont le musée de l’abbaye de Maredsous possède notamment une collection remarquable. A signaler des groupements dont lés cristaux, opaques, légèrement bleuâtres, de forme p m, peuvent atteindre deux centimètres de hauteur et six centimètres suivant l’arête horizontale du prisme ; également des cristaux opaques, blancs de lait, de forme p m avec très petites facettes et, plus rare¬ ment, ayant jusqu’à 1,5 cent, de hauteur. Certains échantillons montrent très bien, sur des groupements de cristaux macroscopiques, le mode de formation de barytines crêtées, tel qu’il a été déchiffré par M. Cesàro (^). Gimnée. — La barytine de cette localité n’a pas encore été signalée. Le musée de Bruxelles en possède de beaux échantillons (no 719.51) dont les cristaux, brunâtres, ont la forme représentée par la figure 7 ; ce sont des tables rectangulaires qui atteignent un centimètre de largeur. La forme est nouvelle en Belgique. Hornu. — Le musée de Bruxelles possède aussi un magnifique cristal (n® 719.22) provenant du charbonnage du Hornu ; ce cristal, légèrement brunâtre, transparent, de 8 centimètres de longueur, est allongé suivant p a^; il offre la combinaison des prismes et e\ avec faces m et p. Nous donnons ci-dessous le tal^eau des mesures prises sur les cristaux étudiés. (^) loc. cit., p. 53. — M io5 — jMESURÉS CALCULÉS (b ECAUSSINES B LEVEE R G ANGLE U R G IM NÉE m m 78o 32' — 78o 22' 26" m IQo 34' — — — 100 39' 52" P ,, 380 44' 380 46' 3902' 380 40' 38o 51' 28" P a"^ 210 10' 21037' 210 22' 210 29' 17" a? a* . 170 20' ■ — 170 14' 17022' 9" a2 ± — 3902' — — 3907' 31" P — - — 640 14' 64o 18' 57" P — — — i 460 2' 460 6' 31", 5 s — I80 34' : — I806' 180 17' 29" — 440 30' 440 4' c 0 440 18' 10" P a^ - . — 570 48' — 58o 10' 36" P 520 20' 52o 39' 0 CO 0 520 36' 520 43' 8" Anglésite de Welkenraedt. L’anglésite est rare en Belgique ; seuls, des cristaux de Cor- phalie et du Rocheux ont été décrits (2). On l’a aussi trouvée à Welkenraedt où elle accompagne la galène en petites masses cris¬ tallines dont le musée de Bruxelles possède plusieurs échantillons. L’un d’entre eux (n^^ 721.2) montre de pe¬ tits cristaux, ayant à peine un millimètre de hauteur , formés du prisme m avec base p et facettes (fig. 8) ; (b Prisme primitif défini par : log a = 1,9112646, log c = 0,1184084. (2) Cesàro, loc. cil. — M io6 — entre y et existent également des facettes courbes donnant avec P un angle compris entre 23^46' et 24^15' (^), qui correspond n 11 à un prisme de notation a ^ (calculé : pa = 2408'). Ces cris¬ taux portent sur la base p de fines stries parallèles à l’arête p ; au microscope, on distingue des zones d’accroissement traver sant le cristal parallèlement aux faces m. En lumière couYergente, on peut constater que la trace du plan des axes optiques est perpendiculaire aux stries de p, ce qui confirme l’orientation. Un autre échantillon (n® 721.3) m’a fourni un fragment de cristal représenté dans la figure 9 : • MESURÉS CALCÜIÆS (2) m m 760 760 16' V2 m a^ 6O0 6O0 3' 1 m 250 47' 250 36' 1 450 14' 45011' 390 30' 390 23' (*) Cette face a'" est donc bien distincte de a* pour laquelle l’angle mesuré est de 22“i9'. (2) Prisme primitif défini par : log a = 1,89496685, log c = 0,11038290. — M 107 — De la même localité, proviennent des rognons de galène trans¬ formés à la surface en anglésite cristalline et englobés dans de l’argile jaune. Sur un mica de Quenast. M. Hankar Urban m’a remis un échantillon de diorite de Quenast recouvert d’un mica vert blanchâtre, nacré, en jolies lamelles de quelques millimètres de longueur, assemblées en rosaces étoilées et terminées par des contours hexagonaux. L’examen au microscope montre que la trace du plan des axes optiques est parallèle à l’allongement et, à l’aide des figures de pression, on constate que le plan des axes est perpendiculaire à g^, ce qui distingue ce mica de la zinnwaldite ; l’allongement des lamelles se fait donc suivant p h^. Une mesure de l’angle des axes m’a donné 2 E = 57^38'. Ce mica est facilement fusible en une masse spongieuse blanche, ce qui le distingue de la muscovite. Ces divers caractères, joints à une coloration rouge de la flamme au chalumeau, me font rapporter le mica de Quenast à la lépidolite, non encore signalée en Belgique. Sur la Fuchsite de Salm-Ghâteau. Klément (^) a donné l’analyse suivante d’une substance mi¬ cacée de Salm-Château : Si02 : 45,68, — AUO^ : 34,17, — Cr^O^ : 0,84, — Fe^O^ : 2,35, — CaO : 0,27, — MgO : 3,84, — K^O : 4,47, — Na^O : 2,23, — Li^O : tr, — H^O : 4,65. == 98,50. Il concluait de cette analyse que la substance était probable¬ ment constituée par un mélange de pyrophyllite ou de talc avec un mica du groupe de la muscovite et la présence du chrome l’amenait à rapprocher ce mica de la fuchsite de Schwarzenstein (Tyrol). On a donné ce nom de fuchsite . des micas du type muscovite, (b Bulletin du Musée d’histoire naturelle de Bruxelles, t. V, 1888, p. 1G4. — M io8 — de diverses localités (^), earactérisés par la présence du ehrome se manifestant par un pourcentage en Cr^O® variable de 0,84 à 3,95 ; ces micas présentent, comme d’ailleurs le minéral de Salm-Châ- teau, une belle couleur verte. J’ai étudié optiquement le mica de Salm-Château qui se résout au microscope en petites lamelles vertes ne devenant complètement incolores que sous des épaisseurs excessivement minces ; les lamelles colorées sont faiblement mais nettement dichroïques dans les teintes vertes , la teinte la plus foncée se manifestant suivant n„, trace du plan des axes optiques. L’angle des axes optiques est plus faible que dans la muscovite ordinaire ; on sait d’ailleurs que cet angle diminue lorsque la teneur en silice augmente. J’ai mesuré 2 E, par comparaison avec une lame d’aragoniie, et, pour six lamelles différentes, j’ai obtenu la valeur constante de 55^30' ; trois autres lamelles m’ont donné des valeurs légèrement plus grandes allant jusque 60^. Or, von Lasaulx a trouvé, pour une fuchsite de l’île de Groix (2), la valeur 2 E ~ 55^. M. Cesàro (^) a donné la formule empirique : 132 sin^ E 8,6 — cos 2 E pour calculer la grandeur o = en fonction de 2 E dans les micas potassiques qu’il divise en trois groupes suivant que : S < 1 damourite 1 < û < 3 zinnwaldite ^ ~ 3 muscovite. Cette formule donne pour 2 E = 55*^30', o = 3,6, ce qui fait rentrer également le mica de Salm-Château dans le groupe de la muscovite. Ces observations confirment donc les conclusions de Elément et permettent de donner le nom de fuchsite au mica vert de Salm-Château. (q voir Dana, 1895, p. G19. (2) Lacroix, Minéralogie de la France et des colonies, t. I, p. 337. (^) Ann, Soc. Géol. de Belg-., t. XXI, p. iiy. — M 109 — Aragonites. J’ai trouvé au musée de Bruxelles deux éehantillons de ce minéral qui n’ont pas encore été signalés. Le premier (n^ 277.1) est un bloc de psammite famennien signalé comme ayant été trouvé par Mourlon aux environs de Dinant, sans indication plus précise ; à la surface de ce bloc, l’aragonite a cristallisé en formant de magnifiques rosettes d’aiguilles transparentes dont la figure 42 du traité de M. La¬ croix (^) donne parfaitement une idée. Ces aiguilles sont formées de cristaux pyramidaux, longs de plus de un centimètre ; je n’en ai pas trouvé une seule terminée et les faces pyramidales étant courbes et sans repères, je n’ai pu déterminer leurs notations. Il n’en est pas de même de l’échantillon n^ 277.8, qui pro¬ vient de Lavoir ; ici l’aragonite a cristallisé dans une cavité d’un bloc de limonite ; elle est ac¬ compagnée de sidérite en rhom¬ boèdres p. Les cristaux d’ara¬ gonite ont souvent . leurs deux extrémités engagées dans la li¬ monite mais j’ai pu en extraire des cristaux terminés, représen¬ tés par la figure 10. On voit que le cristal est maclé et terminé par les formes et portant aussi une petite fa- 1 cette Les faces ternes, donnent cependant de bonnes images à l’aide d’une mire lu- y mineuse ; la face 6^, très petite, est très nette et très^miroitante. Les mesures suivantes précisent les notations : (b Minéralogie de la France et de ses colonies, t. III, p. 694. M IIO MESURÉS CAI.CUIÆS (q 710 49' 710 33' 1 e ^ Z) 2 430 24' 430 12' adj. gauche 360 9' 350 59' La dernière mesure montre que le cristal est maclé suivant une face m ; si le plan de macle était g^, cet angle serait en effet de 6203'. Les face^ pyramidales marquées (1) sur la figure, quoique un peu courbes, donnent des image- très nettes. En supposant 1 qu’elles sont de la forme 6"", et en partant de la mesure l,b^ = 29013', on calcule : æ — 11,88. i La notation convient très bien, comme on peut le constater dans le tableau suivant : MESURÉS CALCULÉS 1 1 b 2 512 adj. dr. 1 1 290 13' 290 17' 512 ^12 adj . ant. 1 1 63o 2' 63® 16' ^12 ^12 adj. dr. 1 1 520 10' 510 59' 512 ^12 opp. surp. 1660 1660 3' 1 La forme b^^^, nouvelle en Belgique, a déjà été signalée dans d’autres pays. La face 2 est striée horizontalement. Elle est très distincte de car l’on a : = 54oi3'30" et j’ai mesuré : 2.e'^ = 5002'. 1 C’est une forme La mesure précédente permet de calculer (^) Prisme primitif défini par : log a = 1,7941011, log c = 1,8576699. M tll 1 1 y = 18,94, ce qui conduit à adopter forme très voisine de e 1 et de déjà signalées par M. Cesàro dans l’aragonite de Long- Pré. J’ai dressé le tableau suivant, relatif aux angles de ces faces avec : CAI.CÜLÉS MESURÉS 1 el8 1 49«49' 490 42', Va (Ces.) e 19 500 3' 50o2' (Butt.) 1 e20 50o 15' 50O10' — 500 19' (Ces.) Ces trois formes, quoique très voisines l’une de l’autre, pa¬ raissent donc bien exister séparément sur les cristaux belges. La 1 mesure prise avec adj. ne suffit pas pour les distinguer entre elles ; on a, en effet : 1 pour 1 57O50'23' Tq pour e 1 57051 '42" pour 57052''57" Mesuré : 57^52' Gypse de Corphalie. Ce gypse, dont les échantillons sont fréquents dans les collec¬ tions belges, quoique déjà signalé par les auteurs, n’a pas encore été décrit. Il est de formation récente et se présente en cristaux, le plus souvent incolores et transparents, parfois faiblement colorés en noir, de plusieurs centimètres de hauteur et de quelques millimètres d’épaisseur, implantés sur du calcaire et parfois accompagnés de limonite. Nous adoptons pour ce minéral l’orientation de Des Cloizeaux définie par : M II2 log a = 1,8718179 a = 0,744420 log c = 1,6158261 c = 0,412407 = 6609'16'^6. m (m a5(^îi> Dans l’orientation admise par Miller et Dana, une face {h k l) de Des Cloizeaux devient (^h — k . k . /), et réciproquement. Les cristaux de Corphalie sont allon¬ gés verticalement et fréquemment ma- clés suivant h^. La terminaison des cristaux se fait parfois par le biseau a.^ ; ordinairement cette forme est remplacée par un biseau plus aigu ; souvent les deux formes co existent mais, en ce cas, les faces sont atrophiées. La figure 11 représente un cristal pro¬ venant de l’échantillon n^ 736.81 du musée de Bruxelles. Bordé verticalement par m et il porte au sommet de pe¬ tites facettes s’appuyant, dans la zone «3 g^, sur les faces du biseau ^ ; on voit également la face a^, La détermination du biseau a. résulte pio) fi 571 (ÎIO) des mesures suivantes : calculé : 86oi2' » 49010'. Fig. II. «3 «3 = 86028' m — 490 La face ne donne aucune image ; sa notation a été fixée en constatant qu’elle se trouve dans la zone ^3 m ; toutefois, elle est en réalité constituée par les deux faces d’un biseau trop obtus pour être confondu avec la forme connue y = ^ qui appartient à la zone gi. Notons d’ailleurs que la forme qui est la base p du prisme de Miller, est très rare dans la nature. Les faces du biseau o sont légèrement courbes ; avec une mire lumineuse rapprochée, elles donnent trois ou quatre images, dont une, toujours assez nette, a permis les mesures suivantes : M Il3 — O O ' sup = 790 = 2 a -P ^3 = 2I03O' = (i cp m = 42® = Y En partant de a, en désignant par a l’angle a-, et en appli- 1 quant aux faces a ^ (201), (211), ^ {h k l), g^ (010), la relation des quatre faces en zone, on a : h —— = 2 cotg A cotg a = 0,793. rC Adoptant — = 0,8, ce qui donne : h k l = 452, on calcule : k 2 a 78030'22" = 2109'11" y ::z= 41043'5" La concordance est satisfaisante. 1 JL Cette forme cp = g^ est bien distincte des autres formes connues de la même zone, comme le montre le tableau suivant 1 qui donne, pour ces formes, les angles supérieurs sur : a.^ (211) 36012' cp (452) 78030'22" y (231) 88o52'30" t (241) 115oi0'38". Dans l’orientation de Miller, sa notation est : 1 £ 1 (252) = g^. Comme il est dit plus haut, cette forme f est très commune à Cor- phalie, où elle est mieux développée que la forme «3 ; fréquemment, le développement des faces terminales est irrégulier : on en voit un exemple dans la figure 12 ; il n’est pas rare que les faces disparaissent et que même une seule des deux faces «p ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII, MÉM. 8.* subsiste, coupant obliquement le prisme m accompagnée, ou non, de à^. Au cours de l’étude de ces cristaux, j’ai été amené à comparer la forme nouvelle cp à quelques autres formes signalées dans le gypse. J’ai étendu cet examen à toutes les formes de ce minéral, telles qu’elles sont indiquées dans les dernières éditions du traité de Dana et en tenant compte de la discussion faite par M. Cesàro pour quelques-unes d’entre elles (^). Je crois utile de donner ci-après le tableau de toutes les formes certaines du gypse, en indiquant : leurs notations dans les deux orientations indiquées ; 2° leurs positions sur la projection stéréographique, définies par: ü) = angle que fait le cercle de zone {h k ï) (010) avec (or. Des Cl.) A = angle de (h k l) avec (010). Dans la zone verticale, dont les faces ont même notation dans les deux orientations, on a signalé : 8 11 13 n h\ h\h'\ h^ m, g\g^,g^ g", g\ g’’ • Galcite de Denée. J’ai décrit antérieurement les minéraux du marbre noir de Denée (^). Depuis lors, les belles collections du musée minéra¬ logique de l’abbaye de Maredsous se sont augmentées de nom¬ breux échantillons très intéressants de calcite, provenant du même marbre noir et qui ont été recueillis par Dom Grégoire Fournier. Les formes signalées dans mon premier travail étaient : p, e^, d\ y, avec macles b^. Les cristaux des nouveaux échantillons présentent les mêmes formes, avec, en plus, mais le faciès des crislaux est souvent différent. (^) Extrait des bulletins de l’Académie roj'ale de Belgique, 3^ série, t. XXIX, n" 3, p. 385, 1895. (2) Ann. Soc. GéoL de Beig-., t. XXV, p. 83. Formes du Gypse ORIENTATION DES ÜLOIZEAUX OR. MILLER h T k T Ixi Y P 001 0 0 66® 9' 90® Toi al 1 1 1 013 0 0,3333 66® 9' 82® 50' 313 1 1 51 b'^i^ 1 e2 012 0 0,5000 66® 9' 79® 19' 212 1 011 0 1,0000 66® 9' 69® 20' Tll 52 1 1 021 0 2,0000 66® 9' 52® 58' T21 51 d'^g^ 1 1 1 1 1 031 0 3,0000 66® 9' 41® 28' T31 b'^d'^g^ 1 1 Z 6 ^ (l^ 154 0,2500 1,2500 73® 48' 63® 40' 354 5I d‘^g^ 3 i 1 T03 0,3333 0 76® 30' 90® 203 a^ 6 a d à g^ 9 123 0,3333 0,6667 76® 30' 75® 2' 223 b~i 9 a 1 1 409 0,4444 0 80® 12' 90® 509 a^ 1 1 ff 1 1 1 234 0,6000 0,7500 82® 5' 72® 58' 234 51 d^g^ 1 1 1 S 6 2^12^9 579 0,5555 0,7778 83® 59' 72® 18' 479 A w a j 7 “538 0,6250 0,3750 86® 22' 81® 14' 338 a^ 203 0,6667 0 87® 49' 90® T03 a^ 1 1 1 b'^d^g^ U 1 1 d^g^ 233 0,6667 1,0000 87® 49' 67® 36' T33 T ai 314 0,7500 0,2500 90® 42' 84® 7' T14 52 2 al 1 1 Toi 1,0000 0 99® 18' 90® 001 P 3 Y 61 6'5/i'â 1 323 1,0000 0,6667 99® 18' 79® 49' 023 e2 6^ 3 Tll 1,0000 1,0000 99® 18' 67® 51' 011 el a “1 2 403 1,3333 0 1 10® 5' 90® 103 0^ a^ 111 302 1,5000 0 115® 1' 90® 102 o2 1 1 1 e 6 "1 6l8/i 7 1 1 1 Û.7.7 1,5714 1,0000 117® 69® 45' 477 5II d '^g"^ 1 1 1 6 4 622aT 1 Î3.9.7 1,8571 1,2857 124® 20' 66® 21' 697 ^15 d^ g'^ a^ 201 2,0000 0 127® 34' 90® 101 qI 1 X as 1 1 211 2,0000 1,0000 127® 34' 71® 54' 111 d^ 1 1 1 ? 61 d9^2 1 452 2,0000 2,5000 127® 34' 50® 45' 252 b^ d'^ g"^ 1 1 y 6l d^ g^ 1 231 2,0000 3,0000 127® 34' 45® 34' 131 ^ 4^2^1 1 1 t 6l d^^l 241 2,0000 4,0000 127® 34' 37® 25' 141 55c?3^1 2 d'i i 1 1 ^10^4 3 {J- ag 2 111 6 7 6l3/i7 n.7.4 ÏÔ.3;3 2,7500 3,3333 1,7500 1,0000 140® 45' 147® 37' 65® 27' 77® 33' 774 733 — M Il6 — On observe tout d’abord des échantillons portant de nombreux cristaux implantés perpendiculairement à la surface plane du calcaire ; ces cris¬ taux, qui ont quel¬ ques millimètres de hauteur, sont tout à fait incolores quoi¬ que paraissant noi¬ râtres à cause même de cette transpa¬ rence qui permet de voir au travers la surface noire du marbre ; ils sont en général régulière¬ ment développés, avec le faciès re¬ présenté dans la fi¬ gure 13 ; les faces et sont parfai¬ tement miroitantes; les faces p sont un peu ternes ; est légèrement strié paral¬ lèlement k P : PP d'^ d"^ lat. d‘^ mesurés 75^8' 75^80' 19^22' calculés 74055' 75022' 19024' Parfois les faces apparaissent en très fines troncatures. Lorsque les cristaux ne sont plus implantés perpendiculaire¬ ment à la surface de cristallisation, le développement des faces se modifie et le faciès change, tout en conservant l’aspect scalé- noédrique ; ils deviennent souvent opaques ; les faces sont moins miroitantes et légèrement courbes ; de nouvelles formes appa¬ raissent. Parmi ces cristaux, j’ai distingué les modifications suivantes : 10 les faces p disparaissent et sont remplacées par striées ; les faces deviennent très petites ; de petites troncatures d^ apparaissent, très miroitantes ; mesuré : d^ p 52032' ; — M II7 — 2° aux faces s’ajoutent de très petites facettes non me¬ surables, qui sont probablement dues à la forme 5® rencontrée ant rie ement ; 30 des scalénoèdres complets, sont implantés parallèlement à l’axe ternaire ; ils sont terminés aux extrémités par 6^, parfois par b^ ; comme le montre la figure 14, ils portent fréquemment une rainure qui semble indi¬ quer un groupement paral¬ lèle de deux scalénoèdres et ils sont alors aussi modifiés par de petites facettes ; 40 des cristaux de combi¬ naison y b\ analogues à ceux déjà décrits {loc. cit., fig- 2) ; 50 des macles analo¬ gues aussi à celles que j’ai décrites {id., fig. 4) mais moins allongées parallèle¬ ment au plan de macle. 6® un seul échantillon a montré de jolis ciistaux, d’aspect différent, formés du prisme surmonté de b^ ; 70 un autre échantillon était formé de rhomboèdres p, blanchâtres et opaques, agglomérés irrégulièrement. Toutes les calcites de De- née proviennent de fissures dans le marbre noir ; jusqu’à ce jour, on en a découvert trois gisements, l’un dans la carrière dite des 9 Bonniers, les deux autres dans la carrière du Cerisier. Le premier de ces gisements présente rarement les macles b^ : la calcite y est accompagnée de la fluorine violette ou jaune que — M Il8 — j’ai décrite d’autre part {'^) ; c’est de la carrière du Cerisier que proviennent principalement les cristaux décrits ci-dessus, qui accompagnent la fluorine incolore en petits cristaux p que / j’ai décrits également (^). La fluorine paraît s’être formée antérieurement à la cal cite. Souvent tous les cristaux sont recouverts d’un second dépôt de calcite spathique, blanche, opaque, dont s’isolent parfois des scalénoèdres irréguliers. Sur une argile de Furfooz. L’échantillon que j’étudie ici provient du «Trou des Nutons » de Furfooz. C’est une masse brune, à éclat cireux, se brisant aisément en fragments irréguliers, à cassure couchoïdale, onc¬ tueuse au toucher, happant fortement à la longue. Sa dureté est un peu supérieure à 2 ; sa densité est égale à 2,05. Au chalumeau, elle décrépite ; en tube fermé, elle donne de l’eau et noircit. Dans l’eau, elle se brise avec un léger bruit en très petits fragments et se pulvérise à la longue sans faire pâte. Elle est soluble en partie dans les acides. L’analyse a donné : Si02 88,67 ADO» 27,13 Fe^O^ 11,25 CaO 1,15 MgO 1,10 P 0» 1,34 Perte au feu 19,34 99,98 La description précédente, ainsi que le résultat de l’analyse, font classer cette argile dans les substances appelées bols et que l’on trouve, comme produits de décomposition, dans des cavités de basaltes et dans des Assures de roches sédimejitaires (^) ; ces (^) Description des cristaux de fluorine belges, Ann. de la Soc. GéoL de Belg., t. XXV, p. 83. (^) Notes minéralogiques , ibid., t. XXXIII, p. M. i4* (^) Voir des Cloizeaux, Manuel de Minéralogie, t. I, pp. 207 et 209 et Lacroix, Minéralogie de la France et des Colonies, t. I, p. — M II9 — argiles ne peuvent pas être considérées comme des types chimiques définis mais plutôt comme des mélanges. J’ai essayé de définir le mélange auquel pouvait se rapporter l’argile de Furfooz, en faisant abstraction des oxydes de calcium et de magnésium ainsi que de l’anhydride phosphorique que l’analyse y a décelés en minimes quantités. La partie soluble dans les acides ne contient essentiéllement comme bases que des oxydes de fer et d’alumine ; en y réunissant la quantité d’eau que l’argile perd à 100®, on est amené, pour cette partie, aux résultats suivants : SUR L'ANALYSE TOTALE SUR 100 MOLÉCULES A1203 7,67 35,46 0,3476 1 Fe^O^ 9,36 43,27 0,2704 1 H^O 4,60 21,27 . 1,1817 1 100,00 La composition de cette partie peut donc être représentée par : 4 Al^O^ . 3 Fe^O» . 13 H^O ou 8 Al^O^ . 6 Fe^O^ . 26 H^O ou 3 (2 Fe^O^^ . 3 H^O) + 8 {APO^ . 2 H^O) + H^O “ B La partie L a précisément la composition attribuée le plus fréquemment à la limonite et la partie B peut être considérée comme un type de bauxite. La composition de 3 L + 8 S, rapportée à la quantité totale de Fe^O^ est : Al^O^ 9,56 Fe^O" 11,25 H^O 5,27 Si nous soustrayons ces valeurs de celles trouvées pour les mêmes corps dans l’analyse totale, et si nous recherchons la for¬ mule du composé ainsi déterminé, nous trouvons : M 120 'I MOLÉCULES Si02 38,67 55,00 0,9167 îî 4 A1203 17,57 24,99 0,2450 1 H^O 14,07 20,01 100,00 1,1117 1 Soit donc : 15 Si02 . 4 AP03 . 18 H^O = A correspondant à : Si02 55,15 AVO^ 25,00 H^O 19,85 100,00 Ce produit A peut être considéré comme un mélange d’halloysite 4* H de combinaison (2 SiO^ . APO^ . 2 H^O + ^ et d’opale (O) : (7 SiO' . (10 — n) H O). Reprenant alors l’analyse totale, on obtient : MOLÉCULES Si02 38,67 40,12 0,6687 1 A1203 27,13 28,15 0,2760 1 Fe2Q3 11,25 11,67 0,0726 1 H^O 19,34 20,06 1,1144 4 j 100,00 ce qui donne : 10 SiO = . 4 Al'O^ . Fe^Qs . 16 H^O ou 60 SiO^; . 24 APO^ . 6 Fe . 96 H^O OU approximativement : 3 L - — . — . 6 Fe^O^ . 9 H^O 8 R = — . 8 AlO" . — . 16 H^O 4 ^ = 60 Si02 . 16 AP03 . — . 72 H^O M I2I Le mélange de limonite, bauxite, halloysite et opale ainsi défini se décompose comme suit : LIMONITE BAUXITE HALLOY¬ SITE OPALE TOTAL ANALYSE Si02 — — 21,93 19,19 41,12 38,67 A1203 — 9,32 18,64 — 27,96 27,13 Fe^O^ 10,97 - — — 10,97 11,25 H20 1,85 3,29 14,81 19,85 19,34 12,82 12,61 74,57 100,00 3,59 (divers) 25,43 99,98 Or, un essai a montré que 24,21 % de l’argile de Furfooz était soluble dans les acides. D’autre part, en prenant respectivement : 3,8 — 2,55 — 2,00 et 2,00 pour densités des quatre constituants, on calcule que la densité du mélange défini plus haut serait de 2,19. La concordance est donc suffisamment satisfaisante entre tous les résultats donnés par les essais et ceux auxquels ont con¬ duit nos calculs. Efflorescences salines de charbonnages liégeois Dans son « Manuel de minéralogie » (p. 534), Malaise rapporte à la thermonatrite une variété de soude carbonatée, mélangée à de la soude sulfatée, provenant de la houillère de Bois-l’Evêque et qui (( s’est rencontrée, disséminée dans le schiste houiller, en masses blanchâtres, devenant effiorescentes à l’air. ) Le même auteur renseigne les résultats suivants de l’analyse de cette substance par Pisani : Na^O 34,10 C02 23,00 SO" 2,26 H20 39,70 99,06 M 122 On peut supposer que l’acide sulfurique forme, soit de la thé- nardite (Na^SO ), soit de la mirabilite (Na^SO^ + 10 aq). Dans le premier cas, il vient : THÉNARDITE RESTE MOLÉCULES Na20 2,91 31,19 33,22 0,536 1 C02 — 23,00 24,50 0,557 1,04 S03 2,26 — — — — H^O — 39,70 42,28 2,349 ^ O 93,89 100,00 et, dans le second cas : MIRABILITE RESTE MOLÉCULES N a” O 1,76 32,34 35,95 0,580 1 CO‘^ — 23,00 25,57 0,581 1 S03 2,26 — — — H^O 5,09 34,61 38,18 2,138 ^ /O 89,95 100,00 On est donc amené à l’une des deux formules suivantes : 3 Na^O . 3 C02 . 13 H^O (1) 3 Na^O . 3 C02 . 11 H^O (2) Or, la composition de la thermonatrite est représentée par : Na^O . C02 . H^O (3) et celle du trôna (^) par : 3 Na 20 . 4 C02 . 5 H^O (4) (1) On peut faire abstraction du iiatroii qui se transforme rapidement en thermonatrite. — M 123 — Ces quatre formules correspondent à : (1) (2) (3) (4) Na^O 33,7 35,5 50,ü 41,2 C02 23,9 25,8 35,5 38,9 H20 43,4 38,7 14,5 19,9 Il semblerait donc que l’on ait affaire ici à une nouvelle espèce de carbonate sodique hydraté, dont la composition serait repré¬ sentée par l’une des formules (1) ou (2), si l’on ne pouvait supposer un mélange de plusieurs sels faisant varier la composition totale. L’examen d’échantillons de cette substance, qui se trouvent dans les collections du musée de Bruxelles, m’a montré que le minéral prédominant est bien le trôna. Voyons en effet d’abord quelles sont les apparences optiques des lames de clivage des sulfates et carbonates de soude connus. Thermonatrite. — Orthorhombique. Le clivage difficile, est perpendiculaire à la bissectrice obtuse négative. Trôna, — Clinorhombique. Cristaux allongés suivant l’axe binaire qui coïncide avec la bissectrice aiguë négative. La bissec¬ trice obtuse, positive, fait un angle de 7° environ avec la normale au clivage, facile, Mirahilite. — Clinorhombique. La normale au clivage fait un angle de 26^ à 31° avec la normale optique . Thénardite. — Orthorhombique. Le clivage p, net, est parallèle au plan des axes optiques. On voit donc que l’examen en lumière convergente de lames de clivage doit permettre de distinguer ces quatre espèces. Un échantillon du musée, provenant du charbonnage de Bois- l’Evêque, est constitué par une efflorescence cristalline, blanche légèrement grisâtre. Placée sur le porte-objet du microscope, elle se résout en une grande variété de grains dont la majorité ont la forme de cristaux aplatis, un peu allongés, s’éteignant parallèlement à l’allongement. Mais après avoir été légèrement écrasée entre deux porte-objets, M 124 — la masse laisse voir de très nombreuses lamelles de clivage très nettes, toutes légèrement obliques à une bissectrice obtuse qui est 'positive. C’est bien là l’orientation optique des lamelles h} de trôna. Pour confirmer la détermination, j’ai voulu mesurer la biré¬ fringence de ces lamelles et la comparer à la biréfringence de lamelles de clivages de trôna de Californie. Avec les deux miné¬ raux, on obtient des teinles très hautes de polarisation, apparte¬ nant aux 2® et 3® ordres et ne pouvant être compensées avec le biseau de quartz dont je dispose, que pour des épaisseurs très faibles, variant de 3 à 4 centièmes. L’incertitude qui en résulte dans la mesure des épaisseurs ne m’a pas permis de préciser la valeur de la biréfringence du clivage ; avec le minéral de Cali¬ fornie, toutes mes mesures ont conduit à des valeurs placées entre les limites extrêmes de 35 à 55 millièmes ; mais, d’autre part, les mêmes teintes s’obtenaient avec les mêmes épaisseurs, dans les lamelles du minéral de Liège, et les valeurs trouvées se plaçaient aussi dans les mêmes limites. C’est donc bien le trôna qui forme la partie prépondérante des efflorescences en question ; il est très probablement mélangé à du sulfate sodique, hydraté ou non, et sans doute aussi à de la thermonatrite. Un autre échaptillon, provenant de la houillère de St-Gilles, et présentant les mêmes caractères optiques, m’a donné d’ailleurs la réaction du chlore, ce qui implique également la présence de halite. Décembre 1917. Le Turonien entre Mons et l’Escaut PAR pORNET. Le Turonien présente en Belgique, dans le bassin de Mons, la composition suivante de haut en bas : 7. Craie glauconifère de Maisières. 6. Craie marneuse à silex ; meulière de Maisières, St-Denis et Obourg (Rabots). . 5. Marne ou eraie marneuse à concrétions siliceuses (Fortes- Toises). 4. Marnes à Terebratulina rigida. (^) (Dièves supérieures). 3. Marnes à Inoceramus labiatus et Mammites nodosoïdes (Dièves moyennes). Il est difficile de séparer de cette succession deux termes qu’elle surmonte là où la série 'est complète et qui appartiennent au Cénomanien : 2. Marnes à Actinocamaæ plenus (Dièves inférieures). 1. Marnes glauconifèrcs avec cailloux roulés, à Pecten asper (Tourtia de Mons). Sur le territoire français, aux environs de Valenciennes, le Turonien, tel qu’il se présente dans les affieurements ou dans les puits et les sondages, offre une succession que l’on peut résumer comme suit, en y rattachant d’une part une assise supérieure que M. Gosselet classe dans le Sénonien, zone à Micraster deci- piens (^), et d’autre part les couches à Actinocamaæ plenus et celles à Pecten asper : (q Ce fossile est généralement appelé Terebratulina gracilis, dont il semble pourtant distinct. Voyez Schloenbach, Kritisclie Studiën über Kreide-Brachiopoden. Palaeontographica, XIII, i866, pp. 17 à 22. (2) Appelé autrefois Micraster cor-testudinarium. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XLII. MÉM., 9 — M 126 — 7. Craie glauconifère verte ou grise, y compris les bancs appelés Bonne-Pierre de Valenciennes. 6. Gris, Craie à cornus, à Micraster Leskei (^). 5 et 4. Bleus. Marnes à Terehratulina rigida, comprenant au sommet, au moins localement, une craie marneuse à concrétions siliceuses dite parfois Forte-Toise (fosses Chabaud-Latour et La Grange). 3. Dièves. Marnes à Inoceramus lahiatus. 2. Marnes glauconifères à Actinocamaæ plenus (fosse La Grange). 1. Marne glauconieuse avec cailloux roulés, à Pecten asper (fosse St-Pierre de Thivencelles). Bien que le Turonien du Hainaut et celui de la région de Condé et de Valenciennes soient reconnus de l’Est à l’Ouest par une chaîne continue de sondages et de puits de mines, il y a eu jus¬ qu’ici quelque incertitude dans le raccordement des assises d’un côté à l’autre de la frontière. M. Gosselet, dans VEsquisse géologique du Nord de la France et des contrées voisines (2® fascicule, 1881), admet les équivalences suivantes dans les assises turoniennes : Craie de Maisières. Rabots. Zone à Ter. gracilis {Ter. rigida) Zone à Inoceramus. lahiatus D’après M. Gosselet, la craie à Micraster hreviporus (M. Leskei), bien qu’affleurant aux portes de Valenciennes, manque dans le golfe de Mons {Esquisse, p. 263). De même, la Craie glauconifère de Valenciennes (Bonne-Pierre, etc.), qu’il range d’ailleurs dans la zone à Micraster decipiens, serait tout à fait inconnue dans le golfe de Mons (ibid., p. 265). Nous pensons, de notre côté, que la Craie de Maisières du Hai¬ naut est en continuité avec l’assise de la Bonne-Pierre de Valen¬ ciennes, que nos Rabots avec nos Fortes-Toises rentrent dans la zone à Micraster Leskei et que les dièves comprises entre les Fortes-Toises et les marnes à Inoceramus lahiatus correspondent aux Bleus à Terabratulina rigida. Par conséquent, les assises portant les mêmes chiffres dans les deux premiers tableaux ei- dessus se correspondent d’un côté à l’autre de la frontière. Nous sommes d’avis aussi que la pierre à bâtir de Hordain, la Craie grise (^) Alias Micraster breviporus. — M 127 — du Cambrésis, la Meule des environs de Douai, la Craie grise infé¬ rieure au premier tun de Lézennes correspondent à la Bonne- Pierre et conséquemment à la Craie de Maisières. Ces opinions ne sont du reste pas nouvelles. Il ressort claire¬ ment de la lecture d’un passage de Meugy (^) que ce géologue considérait les Rabots comme les équivalents de la Craie à cornus et la Craie de Maisières comme répondant à la pierre de Hordain et à la Bonne-Pierre. F. L. Cornet et A. Briart, dans leur Description du terrain cré¬ tacé du Hainaut publiée en 1866 (^), ne parlent guère des rapports de nos assises avec celles du département du Nord. Cependant, en traitant de l’extension de leur quatrième étage, ils écrivent (p. 105) que «la Craie glauconifère (^), les Rabots et les Fortes- Toises ont été rencontrés par les puits de mines du charbon¬ nage du Vieux-Condé ». En 1873, d’autre part, M. Gosselet, dans une courte note publiée par la Société géologique de France (^), s’élève contre l’opinion de Meugy et rapporte les Rabots et la Craie de Maisières à la zone à Inoceramus Brongniarti (— à Terehratulina gracilis). Il cite comme argument une liste de onze fossiles communs à ces assises et aux marnes de Cysoing et de Bouvines (®). Nous croyons que notre regretté maître, qui a défendu son opinion jusque dans les dernières années de sa carrière (®), a été frappé surtout par les différences lithologiques existant entre les Rabots de Maisières et d’Ohourg et la Craie à cornus des environs de Valenciennes. Il décrit, d’après les coupes des caridè’es de (*) Thèse de Géologie. Recherches sur le terrain crétacé du Nord de la France. Paris, i855, pp. 14 et i5. (2) Mém. d. la Soc. des Sciences, etc., du Hainaut, I, i865-66. (2) La Craie de Maisières. Cette dernière dénomination ne fut employée par Cornet et Briart qu’à partir de 1874 {Bull. Soc. géol. de France), 3® série, t. II, p. 588). (^) J. Gosselet. Sur l’âge des silex dits Rabots de Mons. Bull. Soc. géol. de France, 3® série, t. II, 1873, p. 69. (^) La Craie à cornus, à quoi correspondent les Rabots, existe aussi dans ces localités. (®) J. Gosselet. Les assises crétaciques et tertiaires dans les fosses et les sondages du Nord de la France. Fasdicule I. Région de Valenciennes, 1913, page 20. (Ce travail sera désigné ci-dessous par les mots Région de Valenciennes), — M 128 — Maisières et d’Oboùrg, les Rabots comme « des bancs de silex massifs intercalés dans des calcaires sableux et exploités pour faire des pavés et des meules ». Nous pourrions ajouter que dans les carrières ouvertes aujourd’hui à Maisières, on peut voir que le calcaire sableux ne se présente qu’en minces intercalations entre les épais bancs de silex, ou plus exactement de meulière (^), et qu’à St-Denis et Obourg (^) la meulière forme, d’un seul tenant, une épaisseur d’une dizaine de mètres. Mais cet état de silicification totale ou presque totale de l’assise des Rabots n’est qu’un fades localisé, exceptionnel, qui ne se présente qu’au bord Nord de notre bassin crétacique, à l’Est du méridien de Ghlin. Uétat ordinaire de l’assise est celui d’une craie marneuse grise avec silex abondant, en rognons de forme tourmentée et, vers l’Ouest, cette craie marneuse à silex passe à la Craie à cornus de l’assise à Micr aster Leskei, dans laquelle rentre aussi la marne ou craie marneuse à concrétions siliceuses qui constitue notre assise des Fortes-Toises. De même, la Craie de Maisières, se modifiant graduellement de l’Est à l’Ouest, se continue sur le territoire français par la craie plus ou moins glauconifère, c’est-à-dire par les roches dites Vert, Gris et Bonne-Pierre, reposant sur la Craie à cornus. Ainsi disparaît le désaccord semblant exister, en ce qui con¬ cerne le Turonien, entre l’échelle stratigraphique française et celle de la Belgique. Le passage des assises du territoire français sur le territoire belge coïncide à peu près avec leur pénétration dans le golfe de Mons ; l’on comprend qu’il soit accompagné de quelques modifications de faciès lithologique entraînant à leur suite certaines différences fauniques. Nous avons brièvement exposé dès 1900 (^) l’opinion que nous défendons ici et qui, comme nous venons de le voir, n’était pas (’) L. Cayeux. Contribution à l’étude micrograpliique des terrains sédimentaires. Mém. d. l. Soc. géol. du Nord, t. IV. 2, 1897, PP- 100-109. (^) La grande carrière voisine du village St-Denis (carrière Gilkin) est sur le territoire d’Obourg. (^) J. Cornet. Compte rendu de l’excursion du i®’’ avril 1900 dans les vallées de l’Hogneau et du ruisseau de Bavai. Bull. Soc. belge de Géologie, t. XVI, 1902, pp. 171-173. Nous montrions dans cette note que les Dièves supérieures d’Autreppe, considérées à juste titre par M. Gosselet comme un type de la zone à Ter. gracilis (Ter. rigida), plongent, au nord de cette — M 129 — absolument nouvelle. M. de Grossouvre, en 1901 (^), admet aussi que l’assise des Rabots et la Craie de Maisières peuvent être consi¬ dérées comme correspondant à la Craie à Micr aster Leskei (Craie à cornus). Et nous ajouterons que M. Gosselet, dans son mémoire sur la région de Valenciennes, après avoir émis dans la partie générale l’opinion relatée plus haut, est entraîné par les faits mêmes, dans la partie descriptive, à reconnaître que le Turonien supérieur des environs de Valenciennes arrive sur le territoire belge à l’entrée du golfe de Mons, vers Bernissart, Harchies, Hensies (pp. 129 et suiv.). Il ajoute qu’ « à l’Est, du côté d’Hau- trage, la transformation du Turonien supérieur en faciès de Mons est complète )> et que « ce sera aux géologues belges à indiquer comment elle se fait ». C’est précisément là le but de la présente note. * L’épais massif sénonien du bassin de Mons repose sur un substratum turonien dont l’affleurement sur les bords du bassin le délimite très nettement à la surface. La bande formée par le Turonien supérieur (Fortes-Toises, Rabots et Craie de Maisières) entoure d’une bordure continue la région crayeuse (^). De Carnières, où commence le bassin crétacique, la branche nord de la bande passe par Saint-Vaast, Saint -Denis, Maisières, Ghlin, Baudour, Hautrage, Harchies, Péruwelz, puis elle s’écarte vers le Nord-Ouest et se réunit à la large région turonienne du Tour- naisis et des environs de Cysoing et de Bouvines, en France. La branche sud est jalonnée à partir de Carnières par les localités d’Espinois, Estinnes-au-Mont, Givry, Quévy, Genly, Pâturages, Dour, Audregnies. Là, elle s’élargit considérablement et se soude à la région turonienne d’entre l’Escaut et la Sambre, qui fait déjà partie de la bordure du bassin de Paris. localité, sous les Fortes-Toises, qu’il rangeait dans la zone à Inoceramus labiatus (Esquisse, p. 267) et qu’elles ne peuvent correspondre aux Rabots et à la Craie de Maisières, qui viennent au-dessus des Fortes-Toises. Dans ce même travail, tout en rapportant la Craie de Maisières aux Gris, aux Verts et à la Bonne-Pierre de Valenciennes, nous placions cet ensemble dans la Craie à Micraster decipiens, conformément à l’opinion de M. Gosselet, (1) Recherches sur la Craie supérieure, 1. 1, 1901, p. 3oo. (2) Il est fait ici abstraction du revêtement tertiaire. — M i3o — Les caractères lithologiques des Fortes-Toises, des Rabots et de la Craie de Maisières ont été tracés en 1866 par F. L. Cornet et A. Briart (^) ; il n’y a que bien peu de chose à ajouter à leur texte et nous ne reviendrons pas sui ces descriptions. Afin de démontrer notre thèse, nous allons suivre, d’abord dans les affleu¬ rements, ensuite dans les puits et sondages, les trois assises du Turonien supérieur de l’Est à l’Ouest, depuis les affleurements classiques des enviions immédiats de Mons jusque dans la région de Cysoing, Condé et Valenciennes. I. Affleurements de la bordure septentrionale I. Coupe du ruisseau de Maisières. — Cette coupe classique a été décrite à plusieurs reprises {^). Sous la Craie de Maisières, aujourd’hui visible sur 4 mètres d’épaisseur, vient l’assise des Rabots, représentée par des bancs épais et continus de meulière séparés par des intercalations minces d’une craie grossière jau¬ nâtre, sorte de tufeau. La partie exploitable a une puissance d’environ 5 mètres ; en dessous, la meulière est en bancs plus minces et moins continus, la roche passe au silex et les intercala¬ tions calcaires deviennent plus marneuses. L’assise passe ainsi aüx Fortes-Toises, marnes à concrétio'ns siliceuses de grande taille, irrégulières, visibles à l’état fortement altéré dans la vallée du ruisseau de Maisières, à environ 250-300 mètres au Nord des carrières. En remontant cette vallée on arrive, à environ 650 m. au Nord des carrières de meulière, à une ancienne exploitation où l’on voit les Fortes-Toises reposer sur une marne peu calca- reuse, glauconieuse, verte, remplie de cailloux roulés de phtanite, surtout abondants dans la partie inférieuie, et qui représente les Dièves à Terehratulina rigida à l’état altéré. Cette assise repose, (q Description minéralogique, paléontologique et géologique du terrain crétacé de la province de Hainaut. Mémoires de la Soc. des Sciences, etc., du Hainaut, I, i865-66, (pp. 86-io5). Ce travail est appelé dans ce qui suit : Cornet et Briart, Crétacé du Hainaut. (2) F.-L. Cornet et A. Briart, Crétacé du Hainaut, pp. 94-96 et in Bull, d. l. Soc. géol. de France, 3« série, t. II, 1874, p. 588. J. Cornet. Annales Soc. géol. de Belgique, t. XXVI, 1899, p. CCV, — Géologie, t. I, Mons, 1909, §54, pp. 89-87. — M l3l — dans cette même excavation sur l’argile wealdienne, que l’on y a exploitée. Cet ensemble est incliné de 8 à 10® au Sud. 2. Carrières du bois de Ghlin. — A 900 mètres au Nord du pont de la Garenne, on trouve dans le bois de Ghlin deux petites carrières de meulière qui furent abandonnées pendant de nom¬ breuses années et remises en exploitation en 1916. La meulière s’y présente, sous la Craie de Maisières, dans le même état qu’à Maisières ; mais c’est là le point le plus occidental où l’on puisse observer l’assise des Rabots sous son faciès de Maisières, de Saint- Denis et d’Obourg. 3. Tranchée du chemin de fer, a Ghlin. — La tranchée, longue d’environ 450 mètres, qui commenee immédiatement à l’Ouest de la gare de Ghlin, sur la ligne de Mons à Bruxelles, montre en superposition la Craie de Maisières et l’asSise des Rabots. Cette tranehée a été, dans s? partie orientale, élargie du côté sud en 1917 et offre eneore une coupe très nette. L’assise des Rabots a ici complètement changé d’aspect. C’est une craie grossière blanc jaunâtre rappelant un tufeau, avec des silex en rognons irréguliers alignés à différentes hauteurs et for¬ mant en un seul endroit un bane lenticulaire de 50 cm. d’épaisseur. La craie domine de beaueoup sur le silex. La craie des Rabots n’est pas nettement séparée de la Craie de Maisières qui la sur¬ monte et l’on ne reconnaît celle-ci qu’à l’apparition de la glauconie et à l’abondanee à'^Ostrea semiplana. Au Nord, la tranchée qui préeède le ruisseau d’Erbisœul a entamé les Fortes-Toises ; mais on ne les y voit guère, les talus ayant été recouverts par l’ancien ballast de cendres. A 800 mètres à l’Ouest de cette tranchée, en plein bois, un puits de reeonnais- sance (recherche de phosphate) a pénétré dans les Fortes-Toises, présentant au sommet la zone de transition aux Rabots (voir ci-dessous). 4. Tranchée du bois de Baudour. — A environ 3200 mètres à l’Ouest de la tranchée de Ghlin, le chemin de fer de Saint-Ghislain à Jurbise pénètre dans le bois de Baudour, à 560 mètres au Nord du passage à niveau de la route de Ghlin à Baudour. A 250 mètres M i32 — au-delà de la lisière du bois, commence une tranchée longue d’environ 600 mètres et datant de 1875. Un peu au-delà de l’origine de la tranchée, la Craie de Maisières se montre dans les talus. Elle se relève vers le Nord et laisse bientôt apparaître les Rabots, sous lesquels surgissent ensuite les Fortes- Toises. A 145 mètres de l’origine de la tranchée, les trois assises sont superposées. L’assise des Rabots est ici représentée par une sorte de craie grossière jaunâtre empâtant une grande quantité de silex noirs ou brun foncé, non plus en bancs ni en lentilles, mais en rognons isolés, souvent très volumineux, de forme très tourmentée, affec¬ tant parfois un aspect grossièrement tubulaire. C’est là le faciès de craie à cornus de l’assise des Rabots, qui en est le faciès normal à l’Ouest de Ghlin. On observe ici très nettement le passage des Fortes-Toises aux Rabots. Les concrétious siliceuses, vers le sommet de la première assise, présentent au centre un noyau de silex proprement dit ; à mesure qu’on s’élève, on voit ce noyau augmenter d’importance et finalement envahir toute la concrétion, qui devient ainsi un cornu de l’assise des Rabots. A 330 mètres de l’origine de la tranchée, les Die ves apparaissent sous les Fortes-Toises ; elles renferment Terebratulina rigida et, vers la base, Inoceramus lahiatus. Ajoutons, d’autre part, qu’un puits creusé en 1898 à la lisière du bois, tout contre la voie ferrée, au Sud de l’affleurement de la Craie de Maisières, a traversé successivement la Craie blanche, pointillée de glauconie à la base (2i^70), la Craie de Maisières (3 m.), les Rabots (3”^45) et s’est arrêté dans les Fortes-Toises à 201^40. 5. Tranchée de Villerot. — Cette longue tranchée (2600 m.) du chemin de fer de Saint-Ghislain à Ath, ouverte en 1879, com¬ mence à 940 mètres au Sud de l’arrêt de Villerot. A 33 mètres de l’extrémité sud de la tranchée, on voit, sous le sable pléistocène, la craie blanche pointillée de glauconie que l’on trouve partout à la base du Sénonien. A 15 mètres plus loin, se montre la Craie de Maisières, avec Ostrea semiplana^ débris d’inocérames, etc. — M i33 — A 61 mètres de l’extrémité de la tranchée, les Rabots apparaissent sous la Craie de Maisières. Ils ont, comme à Baudour, l’aspect de craie à cornus ; mais la roche qui empâte les silex est plutôt une marne crayeuse qu’une craie proprement dite. Les Rabots passent par transition aux Fortes-Toises et, à 100 mètres du point précé¬ dent, les Fortes-Toises bien caractérisées s’élèvent à 2 “50 au-dessus du fond de la tranchée. Au niveau du premier viaduc, elles sont visibles sous 4“50 de Pléistocène. A 80 mètres au Nord du viaduc, les Fortes-Toises se relevant, laissent apparaître les Dièves grises à Ter. rigida. A 100 mètres plus loin, les Dièves arrivent sous le sable pléistocène et elles présentent à la base un conglomérat à pâte de marne glauco- nieuse renfermant des cailloux volumineux perforés par des lithophages. Ce conglomérat repose sur des sables ligniteux weal- diens adossés eux-mêmes au terrain houiller (grès du Bois-de-Ville) un peu au Sud du deuxième viaduc. 6. Tranchée du vicinal, a l’Ouest d’Hautrage. — A 130 m. au Nord et 350 m. à l’Ouest du clocher d’Hautrage, se trouve une ancienne carrière où l’on a exploité la Craie de Trivières. Dans un puits creusé au fond de cette carrière, on a rencontré la base de cette assise sous forme d’une craie pointillée de glauconie reposant sur la Craie de Maisières. Celle-ci n’a plus l’aspect que nous lui avons vu plus à l’Est. Ce n’est plus la roche grossière, rèche, à grain sableux, de Maisières et de Ghlin ; c’est une craie proprement dite, à grain fin, assez compacte, mais fortement glauconifère et de teinte générale verte. A 300 mètres au Nord-Ouest de la carrière, se trouve l’extré¬ mité sud d’une tranchée où passe un raccordement vicinal dirigé du Sud au Nord. Tout au commencement de cette tranchée, on retrouve la Craie de Maisières, reposant sur les Rabots. Ceux-ci se montrent dans la tranchée fortement altérés, décalcifiés, réduits à des rognons irréguliers de silex noirâtre ou brun foncé, mêlés à un résidu peu abondant de la dissolution de la craie marneuse. Vers le bas, on voit les silex des Rabots changer d’aspect et passer graduellement aux concrétions siliceuses des Fortes- Toises. Les Fortes-Toises sont, à leur partie supérieure, décalcifiées et brunies ; mais à quelques mètres du contact des Rabots, elles se présentent avec leur aspect normal. M l34 — Sous les Fortes-Toises, se montrent les Dièves supérieures, à- l’état de marnes d’un blanc grisâtre avec Ter, rigida. En dessous, on voit tout de suite apparaître des marnes verdâtres plastiques avec Actinocamaæ plenus, qui représentent les Dièves inférieures, cénomaniennes (^). Tout à l’extrémité nord de la tranchée et, mieux encore, dans des puits voisins, on les voit reposer sur le Tourtia de Mons, avec Pecten asper, Ostrea conica, O. vesiculosa, Actinocamaæ plenus. Résumé de ce qui précède. — De Maisières à Hautrage, des carrières puis une série de tranchées, que nous aurions pu relier par des affleurements plus ou moins nets, nous ont montré le Turonien supérieur formé de trois termes constants intercalés entre les marnes à Ter. rigida du Turonien inférieur et la Craie sénonienne : les Fortes-Toises, les Rabots et la Craie de Maisières. Ces trois assises présentent de l’Est à l’Ouest des variations lithologiques d’importance secondaire qui ne vont pas jusqu’à empêcher de les identifier d’une coupe à l’autre. La craie grossière des carrières de Maisières passe, à l’Ouest de Ghlin, à une craie proprement dite, à grain fin, assez compacte, mais toujours for¬ tement glauconieuse ; les bancs de meulière de l’assise des Rabots ne s’étendent pas à l’Ouest de Ghlin et sont remplacés par des silex proprement dits, bruns ou noirs ; la roche qui les empâte passe graduellement d’une craie grossière analogue au tufeau, jaunâtre dans les affleurements, à une craie marneuse compacte, l’enSemble méritant bien le nom de craie à corîius. La roche des Fortes-Toises semble, de Maisières à Hautrage, ne se modifier que faiblement ; mais le volume des concrétions siliceuses paraît diminuer de l’Est à l’Ouest. 7. D’Hautrage aux environs de Tournai. — A l’Ouest d’Hautrage, les affleurements du Turonien ne fournissent plus aucune coupe montrant des superpositions d’assises. On suit l’étage, grâce à quelques affleurements et aux sondages, par Har- chies, Bernissart, Péruwel, Wiers, et on le retrouve dans le Tour- naisis. La bande d’affleurement de la Craie de Maisières du bord nord du bassin quitte le territoire belge près de Bernissart et n’y (1) Nous n’avons pas, dans cette tranchée, rencontré de fossiles qui nous permettent de reconnaître les Dièvres moyennes à, Inoceramus labiatus. — M i35 — reparaît plus, du moins d’après ce que nous en connaissons ; nous retrouverons l’assise en profondeur sur le territoire français, où elle n’a fait que changer de nom. Le restant du Turonien se montre en affleurement ou existe à faible profondeur sur le terri- "toire belge jusque dans les environs de Tournai. A Blaton, on trouve dans des dépressions du Calcaire carboni¬ fère de la carrière Duchâteau, à 1200 mètres, à l’Ouest-Nord-Ouest du clocher, .des marnes crayeuses à Rhynchonella Cuvieri^ qui semblent représenter l’assise à Inoceramus lahiatus. Dans la partie sud de la planchette de Péruwelz, les Dièves à Ter. rigida affleurent sur la plus grande partie du territoire situé au Sud du canal de Pommerœul à Antoing et elles se continuent dans la pointe de Wiers (planchette de Laplaigne). Les Dièves ont été reconnues par sondage le long du canal, près du Siphon (de 0“^85 à 8“^20 de profondeur), au pont de Grosmont (de 11 m. à 24“^25) et jusqu’au Nord du village de Brasmenil (de 40“^45 à 621^50) (1). A l’Ouest du méridien de Péruwelz, entre le chemin de fer de Tournai et celui de Valenciennes, on trouve à la surface des champs, énormément de débris de concrétions siliceuses des Fortes-Toises. Cette assise n’a pas été rencontrée dans un son¬ dage récent (1909) foré à 400 mètres à l’Ouest du hameau de Grimaunez. Mais d’après les coupes des anciens sondages de la concession de Wiers, les Fortes-Toises et même les Rabots existe¬ raient au Sud-Ouest de ce hameau dans le saillant que décrit le territoire belge. Citons comme exemple le sondage n® 6, situé à 1399 mètres au Sud et à 2012 mètres à l’Ouest du clocher de Wiers. La coupe que nous possédons donne : 1. Terre végétale . 4t^70 4^70 2. Glaueonie . 1.00 5.70 3. Sahles verts . . . 0.40 6.10 4. Craie blanche . 1.00 7.10 5. Craie et silex . . 10.00 17.10 6. Diève mélangée de marne dure . 3.26 20,36 7. Marne et silex . 1.64 22.00 8. Dièves variant de couleur . 17.63 39.63 9. Tourtia.. . . . . . 0.18 39.81 10. Phtanites houillers . . . 29.19 69.10 (’) J. Cornet, Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XXXIV, 1907, p. M 209. — M i36 — Sous le Landenien (2 et 3) on reconnaît aisément les Rabots (4 et 5) ; les termes 6 et 7 nous semblent correspondre aux Fortes- Toises. , La fosse de Wiers (^), située plus au Sud, a traversé : 1. Terre végétale et Quaternaire . 6™00 6”i00 2. Craie blanche . 13.15 19.15 3. Marne grisâtre . 7.03 26.18 4. Marne bleuâtre argileuse . 12.20 38.38 5. Marne glauconifère avec galets et Pecten asper . ; . 0.30 38.68 6. Houiller à 38"^68. Il n’y a pas de craie blanche en cette région ; le terme 2 nous paraît repiésenter les Fortes-Toises sous un faciès crayeux que nous allons retrouver ailleurs. Un sondage récent (1908), foré presque à l’extrémité sud du territoire, a traversé les Fortes-Toises avec concrétions siliceuses reposant sur des dièves avec Terebratulina rigida. Un autre sondage, cité par M. Gosselet (^) et situé exactement à l’extrême pointe du territoire belge, aurait recoupé 3 mètres de Craie à cornus sur 15 mètres de marnes dites Bleus que l’on rattache en France à la zone à Ter. rigida. Aux abords du saillant que forme le territoire belge de la com¬ mune de Wiers, on trouve en France, sur les concessions de Château l’Abbaye et de Bruille, une série de sondages et quelques puits qui ont rencontré au-dessus des Bleus (rattachés entièrement à la zone à Ter. rigida) la Craie à cornus, c’est-à-dire nos Rabots. Les Fortes-Toises, qui ne peuvent s’escamoter brusquement à la frontière, doivent évidemment s’intercaler entre les marnes à Ter. rigida et la Craie à cornus. Nous pensons que dans les coupes des sondages et puits français, la partie supérieure de nos Fortes- Toises, où les concrétions passent au silex, est rangée dans la Craie à cornus, tandis que la partie inférieure, dont les concrétions siliceuses sont peu volumineuses et peu abondantes, est rattachée aux Bleus. Ces Bleus renferment donc, outre les marnes à Ter. rigida, la partie inférieure de la zone à Micr aster Leskei. (q F.-L. Cornet et A. Briart, Crétacé du Hainaut, p. io4- (2) Région de Valenciennes, pp. 178-179. — M 187 — Au pont de Wiers, sur le canal de Pommerœul à Antoing, à 250 mètres au Sud-Est de la gare de Callenelle, les Fortes-Toises, représentées par une marne crayeuse blanc grisâtre à petites concrétions siliceuses gris bleu, sont en place sous le Landenien à 27 mètres de profondeur, d’après un forage qui y a pénétré sur 3 mètres (^). Il est donc très probable qu’elles s’étendent plus à l’Ouest sur la planckette de Laplaigne et sur le territoire français voisin, aux environs des hameaux de Jérusalem et de Rouillon (commune de Flines lez-Mortagne). A la carrière du Cornet, à Chercq, on trouve au-dessus du Tourtia de Tournai, du Wealdien ou du Dinantien, la succession suivante de haut en bas (^) : \ Zone à Terehratulina rigida. 1. Marne (Diève) gris jaunâtre à sec, bleuâtre à l’état humide. Environ 3 m. Terehratulina rigida, Rhynchonella Cuvieri, Ino- ceramus Brongniarti, Pecten (Neithea) quinquecostatus, Ostrea canaliculata. 2. Marne durcie, épaisse de quelques décimètres, avec cailloux roulés de cherts. Rhynchonella Cuvieri, Ter. rigida. Zone à Inoceramus lahiatus. Mince gravier de cailloux de cherts, etc., englobés dans une marne grise ou blanche swccActinocamax plenus roulé, remanié, et fossiles du Tourtia de Tournai remaniés. Renfermé en outre Inoceramus lahiatus, Spondylus spinosus, Terehratula semi- glohosa, Echinoconus suhrotundus. A Tournai même, les Dièves sont surmontées par les Fortes- Toises. Derrière la gare, au faubourg de Morelle, on trouve de haut en bas 4<^10 de Fortes-Toises à l’état d’une sorte de craie marneuse dure à petites concrétions siliceuses avec Inoceramus cf. Brongniarti, et de Dièves sous forme dé marne avec Ter. rigida abondante, reposant sur le Calcaire carbonifère. A la Tombe, les Fortes-Toises sont à 6 mètres de profondeur. E. Delvaux les a aussi observées un peu plus à l’Ouest, le long du chemin de fer, près du hameau du Renard (^). (q J. Cornet. Ann. Soc. géol. d. Belgique, t. XXXV, 1908, p. B 275. (2) Voyez sur cette coupe : L. Cayeux, Notes sur le Crétacé de Chercq près Tournai. Ann. Soc. géol. du Nord, t. XVI, 1889, p, 142. O Delvaux a, le premier, signalé les Fortes-Toises à Tournai. {Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XII, i885, p. CXXv). — M i38 — Entre l’Escaut et la frontière française, sur le territoire de la feuille 124, Hertain-Tournai, de la carte géologique au 40.000®, quelques affleurements, des marnières et un certain nombre de puits artésiens nous montrent l’existence de la Craie à cornus (Rabots) surmontant une craie marneuse dure analogue à celle de la gare de Tournai et qui est le prolongement des Fortes-Toises. Les concrétions siliceuses n’y sont que rarement signalées, soit qu’elles s’atténuent et disparaissent vers l’Ouest, soit qu’elles aient échappé ou qu’on ait négligé de les mentionner dans les coupes des forages. Ces marnes dures et la Craie à cornus qui les surmonte ont été, par F.-L. Cornet et A. Briart (^) de même que par A. Dumont (^), prises pour la Craie blanche sénonienne. En dessous de la craie marneuse dure, on trouve une marne plus ou moins plastique, prolongement des Dièves à Ter. rigida. Voici quelques observations qui démontrent ce que nous venons de dire. I. Un puits artésien creusé à Wez-Velvain (tannerie de M. L. Bacro),à 6 % km. au Sud de Tournai (feuille 137, Sartine-Rongy), a traversé, d’après les indications qu’a bien voulu nous fournir M. J. Delecourt fils : 1. Moderne et Pléistocène . . 2. Landenien . l . 10.30 13.30 3. Craie grise avee silex noirs (Rabots). ..... 10.70 24.00 4. Craie bleue, dure, sans eonerétions silieeu- ses apparentes. Traversée sur . . . 12.40 36.40 II. Un peu plus à l’Ouest, à Taintignies, dans le Sud de la plan¬ chette de Tournai (^), un puits artésien a reconnu : 1. Pléistocène . P^90 l^^OO 2. Landenien . . . 36.80 38.70 3. Argile marneuse grise, plastique, avec frag¬ ments de silex noirs (cornus) . 0.30 39.00 4. Craie blanche avec silex gris bleuâtre foncé 4.00 43.00 (^) Crétacé duHainaut, p. 182 et p. i38. (2) Carte géologique et Mémoires sur les terrains crétacés et tertiaires, t. I, p. 170 et seq. (^) Les renseignements qui suivent proviennent de la documentation du Service géologique et nous ont été obligeamment fournis par notre confrère M. F. Halet, à qui nous présentons nos plus vifs remerciements. — M 189 — 5. Silex noirs . . . 1.20 44.20 6. Marne blanehe avee quelques petits frag¬ ments de silex en formation . 7.80 52.00 7. Marne grise, plastique, légèrement verdâtre 14.00 66.00 Cette coupe est fort intéressante. On y reconnaît la Craie à cornus (Rabots) dans les ternies 3, 4 et 5 ; les silex en formation de la marne (lisez craie) blanche qui vient en dessous (6) sont pro¬ bablement les concrétions siliceuses des Fortes-Toises; la marne 7 représente les Dièves à T. rigida et peut-être celles à Inoceramus labiatus. III. Au Nord-Ouest de Taintignies,le puits artésien du château des Dominicains, à Rumes, a traversé, d’après M. Halet (^), la succession suivante : 1. Landenien . 12^^50 14’^00 2. Silex gris foncé . . 2.20 16.20 3. Craie blanche, dure, marneuse . 2.70 . 18.90 4. Marne grise . 15.90 34.80 Calcaire carbonifère à 34^80. Le terme 5 représente les Rabots, la craie dure 3 les Fortes- Toises, la marne 4 les Dièves. En creusant un puits à la Croix-de-Pierre, au Nord de Froid- mont, on a rencontré : 1. Pléistocène et Landenien . . 11^00 11^00 2. Gros silex (cornus) . 3.00 14.00 3. Marne dure, se débitant à la pioche . 6.00 20.00 4. Marne bleue dure . 1.00 21.00 On retrouve ici la même superposition. A l’Ouest de Marquain, M. Duraffour a foré et a remis à M. Halet la coupe que voici : un puits artésien 1. Dépôts non déterminés . . 11^00 11^00 2. Craie marneuse et silex noirs (cornus) . . . 10.80 21.80 3. Craie marneuse blanche et silex noirs . . . 4. Marne grise . . 1.50 23.30 Le long de la frontière française, sur la bande de territoire cor¬ respondant à la planchette le Hertain, un puits artésien foré à (^) Bull. Soc. belge de Géologie^ t. XXVI, 1912, p. 104. — M l4o — Créplaine (Lamain) n’a pas dépassé les Rabots, représentés par une craie marneuse blanchâtre à sdex noirs. Non loin de Lamain, nous trouvons en France la localité de Baisieux, où un forage cité par M. Gosselet (i) a traversé 80 cm. de Craie à cornus reposant sur 16 mètres de marnes qu’il rapporte à la zone à Ter. rigida. De même, il place dans la zone à Ter. rigida la marne atteinte à Wannehain plus au Sud et également tout près de la frontière belge, sous 3 mètres de Craie à cornus. La Craie à cornus, avec Micraster Leskei se rencontre dans les marnières de Cysoing et dans les travaux du fort de Sainghin ; elle y surmonte des marnes que M. Gosselet rapporte entièrement à la zone à Ter. rigida. Mais ce que nous venons d’apprendre sur le territoire belge nous porte à admettre que la partie supérieure des marnes sous-jacentes à la Craie à cornus est le prolongement des Fortes-Toises de la gare de Tournai et appartient, comme la Craie à. cornus et nos Rabots, à la zone à Micraster Leskei. Nous comprenons dès lors pourquoi la faune des marnes de Cysoing et de Bouvines, ainsi que M. Gosselet l’a montré en 1873 (op. cit.), présente tant de ressemblance avec celle de l’assise des Rabots. IL Affleurements de la bordure méridionale La bande formée par l’affleurement du Turonien supérieur se suit facilement de l’Est à l’Ouest au bord sud du bassin crayeux de la Haine. Mais, de ce côté, on ne trouve pas de bonne coupe montrant à la surface la superposition des assises des Fortes- Toises, des Rabots de la Craie de Maisières, comme celles que nous avons décrites à Maisières, Ghlin, Baudour, Villerot et Hautrage. Nous remplacerons ces coupes de tranchées par des coupes four¬ nies par des sondages et des puits de mines établis dans la craie sénonienne au voisinage de la bordure turonienne. 1. Sondage 9 du Levant du Flénu (1916). — Foré par M. J. Delecourt fils, à 740 mètres au Sud du viaduc du chemin de fer de Mons à Flénu, au-dessus de la route de Cuesmes à Frameries : (b Région de Lille, p. 58 et p. 29. — M l4l — ' Base de la craie sénonienne à . Craie verte (Craie de Maisières) . 3.30 119.65 Craie grossière avec silex abondants (Rabots) 5.10 124.75 Marne gris bleu à concrétions siliceuses (For^^,ÿ- Toises) . 4.10 128.85 Marne gris verdâtre (Dièves) . 0.25 129.10 Marne gris verdâtre à gros grains de glauconie; cailloux roulés dans le mètre inférieur. (Tourtia) . . .. 1.95 131.05 On remarque la grande minceur du Turonien ( 14^^70) et spécia¬ lement des Dièves (2’^20 avec le Tourtia). Ce fait est général sur le flanc sud du bassin crétacique de Mons. 2. Puits 14 du Levant du Flénu, a Cuesmes. — Ce puits est très ancien. F.-L. Cornet et A. Briart en ont donné une coupe (i) dont nous extrayons ce qui nous intéresse ici : Base de la craie sénonienne à . 64^00 Craie de Maisières. Craie glauconifère . 5.50 69.50 Marne avec rognons de silex . 2.75 72.25 Fortes-Toises. Marne bleuâtre avec concré¬ tions siliceuses . 4.00 76.25 Dièves. Marne argileuse bleuâtre . 3.00 79.25 Tourtia. Marne glauconifère avec galets . 1.25 80.50 Houiller à 80”^50. 3. Puits n® 5 du Couchant du Flénu, a Quaregnon. — Nous empruntons au même travail (p. 101) la partie inférieure de la coupe des morts-terrains de ce puits : Base de la craie sénonienne à . 135«^50 Craie de Maisières. Craie g\aMQon\îè.re . 1.25 136.75 Rabots. Marne avec rognons de silex . 4.50 141 .25 Fortes-Toises. Marne bleuâtre avec concré¬ tions siliceuses . 6.00 147.25 Dièves. Marne bleuâtre . 3.00 150.25 Tourtia de Mons. Marne glauconifère avec Pecten asper . 1.25 151.50 Houiller à 151"^50. 4. Tranchées entre les gares de Warquignies et de Dour. La tranchée de la ligne de Flénu à Dour qui se trouve à l’Est du (1) Crétacé du Hainaut, p. 102. ANN. soc. GÉOL. DE BKI.G., T. XLII. MEM., 10. M 142 — ravin du Hanneton montre de l’Est à l’Ouest la Craie blanche, la Craie de Maisières, les Rabots et les Fortes-Toises, adossés directement au poudingue dévonien de Boussu. Ces assises sont fortement remaniées et la coupe est assez confuse. Entre la halte de Boussu-Bois et la gare de Dour, s’étend une longue tranchée, dite de St-Antoine, ouverte dans l’aSsise des Fortes-Toises ; la marne des Fortes-Toises y est très argileuse. 5. Puits 3 (Ste-Odile) de Longterne-Ferrand (aban¬ donné) situé au Sud de la voie ferrée, à 300 mètres à l’Ouest de la gare d’Elouges. De la coupe de ce puits, creusé en 1873-1874, nous extrayons les données suivantes : Base de la craie sénonienne à . Craie de Maisières . . Rabots . Fortes-Toises . Dièves . Marne très dure, avec P. asper vers le bas et cailloux à la base (Tourtia) . Terrain houiller à 8B^30. 6. Puits artésien a 500 mètres au Sud-Est de la sucrerie DE Quiévrain (Carochette). — Ce forage, creusé en 1919 par M. Delecourt fils pour la commune de Wihéries, a donné les rensei¬ gnements suivants : 47^00 2.80 49.80 1.80 51.60 10.40 62.00 10.00 72.00 9.30 81.30 Base de la craie sénonienne à , Craie de Maisières . Rabots . . . . Fortes-Toises Dièves dures . Dièves avec Ter. rigida . Tourtia . Terrain houiller à 61 «^00. Fortes-Toises 2.00 4.00 4.00 6.00 12.25 3.75 29^00 31.00 35.00 39.00 45.20 57.05 61.00 — La 7. Tranchées du chemin de fer de Dour a Bavai. première tranchée de la ligne, entre la borne kilométrique 1 et la /osse n° 8 de Belle-Vue, a entamé les Rabots, sous forme d’une véritable craie à silex. Dans la longue tranchée qui commence près de la borne 3 et s’étend jusqu’à la vallée de la Petite-Honnelle, à Audregnies, on rencontre les dièves à Ter. rigida, puis les Fortes-Toises. — M 143 — La tranchée du bois d’Angre est creusée en grande partie dans les marnes à Ter. rigida que l’on voit mieux aujourd’hui dans les earrières d’Autreppe. 8. Coupe des carrières d’Autreppe. — La coupe du Créta- eique qui reeouvre le ealeaire givétien aux earrières d’Autreppe a été publiée à maintes reprises. Cette eoupe, dans son état le plus eomplet, montre de haut en bas : 1. Marnes blanc grisâtre à Ter. rigida (4 m.) 2. Marnes bleuâtres J à Inoc. labiatus (^) (3 à 4 m.) (à Act. plenus 3. Marne glauconifère avec galets, avec Pecten ^ Cénomanien. asper (Tourtia de Mons). ) Nous laissons de eôté le Tourtia de Montignies-sur-Roc, qui n’est plus visible aujourd’hui à Autreppe (^). 9. Région de Roisin. — En jetant les yeux sur la carte géolo¬ gique au 40.000® (feuilles Quiévrain-Saint-Ghislain et Roisin- Erquennes), on eonstate qu’à partir d’un point situé près de.Wihé- ries, la bordure méridionale du bassin erétaeique de Mons, repré¬ sentée iei par la base des Dièves en eontaet avec le Dévonien, prend une direetion Nord-Sud, passe à l’Ouest de Montignies- sur-Roe et franehit la frontière française au Passe-tout-outre ; de là, elle se dirige vers l’Est. L’assise des Fortes-Toises, que nous allons pourtant retrouver à Angre, semble faire défaut aux environs de Roisin; du moins ne se présente-t-elle pas sous le faeies que nous lui avons reeonnu au Sud du bassin de Mons. Aueun puits n’a rien reneontré qui rappelle les Fortes-Toises ; on n’en voit aucun affleurement, les conerétions earactéristiques de l’assise ne se rencontrent nulle part à la surfaee du sol, ni dans le lit du eours d’eau, ni remaniées dans le Pléistoeène. Les affleurements du Crétaeique sont très rares dans cette région, en dehors de la vallée de l’Hogneau ; mais nous avons pu nous proeurér les eoupes et des éehantillons d’une série de puits domes- (^) F.-L. Cornet et A. Briart citent Inoceramus labiatus à Autreppe. (Ann. Soc. géol. de Belgique., t. XI, 1882, p. CCIX). (2) Voir F.-L. Cornet et A. Briart. Bull. Soc. géol. de France, 3« série, t. II, 1874, p. loi, fig. 14. I Turonien. — M 144 — tiques creusés Sur la commune de Roisin, depuis le village jusque dans l’extrême Sud du territoire. Nous nous bornerons à citer trois de ces puits. Puits au hameau de Meaurain. Orifice à la cote 102 environ. 1. Limon . 2. Limon et silex . 1.50 8.50 3. Craie marneuse blanche remplie de gros silex . 2.00 10.50 4. Marne gris blanc . 2.00 12.50 5. Marne bleuâtre . 1.50 14.00 Ce puits nous montre, sous un Pléistocène très épais (1 et 2), les Rabots (3) sous forme de craie à cornus, reposant sur les dièves grises à Ter. rigida des carrières d’Autreppe ou sur les Fortes- Toises sans eoncrétions siliceuses. Puits à la frontière française, à 940 mètres au Sud-Ouest du clocher de Roisin. Orifice à la cote 110. 1. Limon . 14«i00 14^00 2. Limon mêlé de silex . 2.00 16.00 3. Craie marneuse blanche avec gros silex .. . 2.00 18.00 Puits à la gendarmerie de Roisin, à 600 mètres au Nord du clo¬ cher, à 1400 mètres au Nord du 'puits précédent. Orifice à la cote 91. 1. Terre à briques . 0«^80 0»i80 2. Ergeron . 1.40 2.20 3. Craie remaniée mêlée de silex . 2.50 4.70 4. Craie marneuse avec silex volumineux ... 4.30 9.00 5. Marne cohérente . 0.60 9.60 Ce puits semble aussi avoir atteint, sous la Craie à cornus ou Rabots (4), les Dièves à Ter. rigida, sans intercalation des Fortes- Toises ou, comme semble l’indiquer le caractère cohérent de la marne 5, les Fortes-Toises dépourvues de concrétions siliceuses. Ainsi donc, le territoire de la commune de Roisin est occupé par une craie marneuse à silex continue avec les Rabots du bassin de Mons et qui, sur le territoire français contigu, passe à la Craie à cornus à Micr aster Leskei du Sud de Valenciennes. Nous avons rencontré le Micr aster Leskei dans un bloc de silex du puits de Meaurain cité ci-dessus (^). (^) Ce bloc de silex provenait non de la craie en place, mais du cailloutis pléistocène qui la recouvre. Mais les cailloux anguleux de silex qui se ren- — M 145 10. Vallée de l’Hogneau en aval d’Autreppe. — Les couches crétaciques des environs de Roisin et d’Autreppe sont légèrement inclinées vers le Nord. Si l’on descend ]a vallée de l’Hogneau à partir d’Autreppe, on voit, entre le moulin des Halettes et le vidage d’Angre, les Dièves plonger sous les Fortes- Toises, avec concrétions .siliceuses, qui les remplacent sur une certaine distance sur les flancs de la vallée. A Angre, les Fortes- Toises disparaissent à leur tour et les Rabots, avec le faciès de craie à cornus, sont visibles en plusieurs points sur le flanc oriental de la vallée. En aval d’Angre, tout le Turonien disparaît en plon¬ geant vers le Nord sous la Craie sénonienne. Plus au Nord, nous retrouvons le Turonien, dans le forage dont la coupe est donnée plus haut, situé à 500 mètres au Sud-Est de la sucrerie de Carochette à Quiévrain (voir page 141). Ce sondage nous a montré, en superposition de haut en bas, la Craie de Maisières, les Rabots, les Fortes-Toises et les Dièves à Ter, rigidaàes car¬ rières d’Autreppe. Si ces dièves à Ter. rigida des carrières d’Autreppe représentent bien la zone k Ter. rigida — et le fait est admis par tous les géolo¬ gues, — il est clair qu’on ne peut ranger dans cette zone les Rabots et la Craie de Maisières. Il est tout aussi évident que les Fortes- Toises, reposant sur les Dièves à Ter. rigida, ne peuvent pas être classées dans la zone à Inoceramus labiatus. 11. Concession de Crespin. Fosse St-Grégoire. — Bordant à l’Ouest la partie sud de la planchette de Quiévrain et la partie nord de celle de Roisin, se trouve, sur le territoire français, la concession houillère de Crespin, qui s’étend, le long de notre frontière, depuis Crespin jusque Sebourg. Nous possédons les coupes de 20 sondages et puits creusés sur cette concession, la plupart au voisinage de la frontière belge (^). Or, ces coupes sont absolument comparables — en pourrait-il être autrement? — à celles du forage du Sud-Est de la sucrerie deQuié- Vrain (Carochette), de la fosse Ste-Odile de Longterne-Ferrand données plus haut et de la fosse de Baisieux des charbonnages de contrent en masses énormes à la base du Pléistocène de ces régions pro¬ viennent incontestablement des Rabots. (b A. Olry. Compagnie des Mines de Crespin. Etude sur les richesses minérales existant dans l'étendue de la concession. Lille, imp. Leleux, 1874. — M 146 — r Ouest de Mons. On y reconnaît sous la craie blanche et de même que sur le territoire belge, la succession de haut en bas d’une craie grise glauconi^ère (assise de la Bonne-Pierre, Craie de Mai- sières), d’une craie à silex (Craie à cornus. Rabots), d’un terme dénommé Fortes-Toises, et des Dièves. Nous nous bornerons à donner une seule coupe particulièrement claire, celle de la fosse St Grégoire, creusée tout près du sondage n^ 6 (série ancienne), à 1250 mètres du clocher de Quiévrechain et à 2100 mètres du clocher de Quarouble (^). Voici, littéralement, la série des terrains traversés à ce puits, telle que la donne Olry : 1. Argile . 3^50 2. Sable pierreux . 9.00 12.50 3. Sable vert chlorité (^) . 8.00 20.50 4. Marne (lisez craie) blanehe . 45.00 65.50 5. Marne (lisez craie) grise . . 2.60 68.10 6. Cornus . ’ . 10.80 78.90 7. Fortes-Toises . 7.00 85.90 8. Dièves . . . 28.40 114.30 9. Tourtia . 5.40 119.70 10. Primaire à 1191^^70. On retrouve donc ici sous la craie sénonienne (4) notre Craie de Maisières (5), nos Rabots (6) et nos Fortes-Toises. IIL Puits et sondages de la région médiane du bassin, entre Mons et l’Escaut Nous suivrons le Turonien de l’Est à l’Ouest depuis le voisinage de Mons jusqu’à la frontière française, par une série de puits et de sondages récents que nous avons eu l’occasion d’étudier. Puis nous montrerons la continuité des assises jusque l’Escaut. 1. Sondage des Produits (1914). — Ce sondage, placé entre Jemappes et Ghlin, à 1200 mètres au Nord et 170 mètres à TEst du clocher de Jemappes, a été creusé presque entièrement par I4 méthode des carottes et nous a permis de faire une reconnaissance (q Ce puits correspond au n» 824 de M. Gosselet. (Région de Valenciennes, tableau' XIII, pp. 194-195.) Les données du tableau de M. Gosselet diffèrent sensiblement de celles d’Olry. (*) Le terme i est le limon, 2 le cailloutis pléistocène, 3 le Landenien, — M 147 — très complète d’une série montienne et crétacique puissante de 334 mètres. A partir de la base de la craie sénonienne, on a rencontré : Base de la craie sénonienne, vers . 284«ill Craie de Maisières. Craie assez grossière, très cohérente, très glauconieuse, vert foncé, passant graduellement vers le haut à la craie blanche (^). Ostrea seiniplana, O. ca- naliculata, Pecten (Neithea) quinquecos- tatus, Pecten Nilssoni . . 4.16 288 . 27 Rabots. Craie marneuse grossière, grenue, gris bleu, avec silex abondants gris foncé noi¬ râtre. (L’assise a été traversée au trépan) . . 7.03 295 . 30 / Marne crayeuse compacte, très cohé- ^ l rente, gris bleu, avec concrétions sili- 1 ceuses irrégulières . 13.70 309.00 ^ j Marne crayeuse grossière, grenue, très è \ cohérente, à noyaux irréguliers plus ^ I durs et plus foncés, passant graduelle- ^ F ment vers le haut aux concrétions des 1 Fortes-Toises (2) . 3.30 312.30 Dièves supérieures. Marne cohérente, plus ou moins glauconifère. Terehraiulina rigida, Ostrea canaliculata, O. conica, O. hippopo- diwm, Pecten Dujardini, etc. (^) . . . 7.12 319.42 Dièves moyennes. Marne argileuse, plus ou moins plastique, très glauconieuse à la base. Inoceramus lahiatus, Mammites nodosoides . 9.16 328.58 CÉNOMANIEN : Dièves inférieures. Marne glauconifère cohé¬ rente. Pecten orhicularis, Ostrea conica^ Ditrupa deformis . 1.85 330 . 43 Tourtia de Mons. Marne cohérente, très glau¬ conieuse, verte. Pecten asper, Ostrea vesi- (') On rencontre sur la Craie de Maisières une assise de craie blanche traversée également par d’autres sondages du fond du bassin crétacique et qui nous paraît nouvelle pour le Hainaut. O La marne des Fortes-Toises ne se délite pas dans l’eau et, dans les échantillons abandonnés en plein air, elle a résisté longtemps aux intem¬ péries. On sait que les cuvelages des puits du Borinage sont généralement assis sur les Fortes-Toises. O Les Dièves, même très cohérentes, se désagrègent dans l’eau et se délitent rapidement lorsqu’elles sont exposées à la pluie, — M 148 — culosa, 0. conica, Ditrupa dejormis . 3.72 334 . 15 Couches dites « Meule ». Calcaires cohérents, en partie eristallins, avee parties mar¬ neuses moins cohérentes, généralement glaueonifères. Faune abondante, cénoma¬ nienne . 10.04 344.19 Rouiller à 334.19. L’épaisseur totale du Turonien à ee sondage est de 44^^47. 2. Puits de l’Espérance (Douvrain), des charbonnages du Hainaut. — Situé à 5855 mètres à l’Ouest et 425 mètres au Nord du beffroi de Mons, à 1600 mètres à l’Ouest du sondage précédent. A ce puits, creusé en 1912-1913, le terrain houiller a été atteint à 198 mètres de profondeur et la puissance du Turonien, en y comprenant toutes les Dièves, dont une partie est vraisemblable¬ ment cénomanienne, n’est que de 24^50. La composition du Turonien est : Base de la craie sénonienne, à . 1731^^50 Craie de Maisières. Craie très glauconieuse, vert clair vers le haut, plus foncée vers le bas . 3.00 176.50 Rabots. Craie compaete, gris bleu, avec silex noirâtres bigarrés de gris . . 6.00 182.50 Fortes-Toises. Craie marneuse compacte, gris bleu, avec concrétions siliceuses irrégulières gris bleu foncé . 7.00 189.50 / Marne non plastique, compaete, gris bleu foncé . 4.00 193.50 l Marne argileuse, sableuse, avec gros grains de glauconie . 1.00 194.50 ^ J Marne très argileuse, assez plastique, gris g J verdâtre foncé, devenant très fine et I schistoïde vers le bas . 3.85 198.35 I Lit de marne remplie de cailloux roulés de phtanite avellanaires avec quelques \ cailloux de quartz . 0.15 198.50 3. Puits d’Hautrage, des charbonnages du Hainaut. — Situé à 200 mètres au Nord-Ouest de la gare d’Hautrage-Etat, à 6640 mètres à l’Ouest du puits précédent. Nous pouvons ici donner la composition des Rabots et des Fortes-Toises d’une façon assez détaillée. Base de la craie sénonienne à 224^50 — M i49 — CRAIE DE MAISIÈRES. Craie très glauconieuse, gris bleu verdâtre foneé, très cohérente . 4.00 228 . 50 RABOTS. 1. Craie grenue, rude, poreuse, gris bleu, avec silex abondants, irréguliers, gris noir bi¬ garré de gris foncé . 1.00 229 . 50 2. Même roche avec silex moins abondants . . 1.35 230.85 3. Marne argileüse peu cohérente, finement glauconifère, gris très foncé . 0.15 231.00 4. Craie grenue, rude, gris bleu, très cohé¬ rente, cristalline par place, avec silex peu abondants, irréguliers, gris noir bigarré de gris clair . 0.50 231.50 5. Craie grenue, moins cohérente, un peu mar¬ neuse, gris bleu, avec moins de silex . 1.00 232.50 6. Craie grenue, un peu marneuse, gris bleu, sans silex . 0.50 233 . 00 7. Craie grenue, rude, poreuse, avec silex irré¬ guliers, gris noir bigarré de clair (au puits no 2), ou avec bancs minces d’une sorte de meulière grise (puits no 1) . 2.50 235.50 8. Craie marneuse, cohérente, assez rude, poreuse, ‘avec silex en petites parties . 1.00 236 . 50 Fortes-toises. 1. Craie marneuse assez grenue, gris bleu clair, avec gros silex passant aux concré¬ tions siliceuses caractéristiques des Fortes- Toises . 1.00 237.50 2. Craie marneuse assez grenue, gris bleu clair, avec silex en petites parties ; — craie mar¬ neuse cohérente, compacte, à concrétions siliceuses passant au silex ; — craie mar¬ neuse cohérente, compacte, à concrétions siliceuses . 3.00 240.50 3. Craie marneuse compacte, schistoïde, à joints irréguliers tapissés d’enduits glau- conieux noir verdâtre . 0.30 240 . 80 4. Craie marneuse compacte, gris bleu clair, avec concrétions siliceuses volumineuses plus foncées . 0.30 241.10 5. Craie marneuse compacte, gris bleu clair, à petites concrétions siliceuses passant au* silex ; même roche à concrétions volumi- — M i5o — lieuses plus foneées ; même roche, à concré¬ tions plus petites . 2.90 244.00 6. Marne argileuse compacte, gris bleu . 1.50 245 . 50 7. Marne peu argileuse compacte, gris bleu, avec concrétions siliceuses plus foncées ... 1.00 246.50 8. Marne compacte gris bleu, très cohérente, à concrétions siliceuses plus foncées . 0.50 247 . 00 DIÈVES. 1. Marne très compacte, gris bleu . . 1.00 248.00 2. Même marne avec minces lits de marne argileuse et avec parties durcies. Terebra- /wZma ngida. (Dièves syipérieures) . 3.50 251.50 3. Marne argileuse gris bleu verdâtre, fine, glauconieuse. Inoceramus Jahiatus. (Dièves moyennes) . . . 1.00 252.50 4. Marne argileuse assez compacte, gris ver¬ dâtre, très glauconieuse . 6.50 259.00 5. Marne argileuse, un peu sableuse, com¬ pacte, gris bleu verdâtre . 3.50 262 . 50 6. Marne argileuse, compacte, gris bleu ver¬ dâtre . 6.00 268.50 TOURTIA DE MONS. Marne argileuse, sableuse, grossière, fortement glauconieuse, gris bleu verdâtre foncé, avec ’ cailloux roulés de phtamite peu abondants Pecten asper, Ostrea conica, O. vesiculosa . . 0.60 269.10 COECHES CÉNOMANIENNES DITES (( MEULE ». Marnes, calcaires, grès, poudingues, sables, graviers. Acanthoceî'as rotomagense, etc. ... 16.50 285.60 Terrain houiller, à 285”^60. Le Turonien, en y comprenant toutes les dièves (en partie probablement cénomaniennes), a ici une épaisseur de 44 mètres. Vers rOuest, l’épaisseur de l’étage augmente et devient très forte (voir ci-dessous le sondage d’Hensies). Au sondage d’Hautrage (1901), situé à 840 mètres à T Ouest-Sud-Ouest du puits précé¬ dent, elle est déjà de 72^^50. 4. Puits d’Harchies, du charbonnage de Bernissart (creusés en 1899-1901). — Situés à 400 mètres au Sud et 340 mètres à l’Ouest du clocher d’Harchies. Nous avons fait une étude spéciale du Crétacique des deux puits du siège d’Harchies, principalement au point de vue du Cénoma- M t5i — nien et de l’Albien {Meule). Nous nous bornerons à donner la partie de la coupe qui nous intéresse ici. ‘ Base de la craie sénonienne à . . . . . . 6’^21 Craie de Maisières. Craie cohérente, compacte, à grain fin, très glauconifère, gris vert. Nous n’y avons trouvé que des débris d’inocérames . 3.89 10.10 Rabots ou Craie à cornus. Craie blanche, un peu marneuse, à silex volumineux noirâtres. Certains silex affectent la forme de cylin- droïdes creux (cf. la tranchée du bois de Baudour) . . . . . 4.35 14.45 Fortes -T ois es. Craie marneuse avec concrétions siliceuses irrégulières. Micr aster Leskei, Te- rehratula semiglobosa, Inoceramus cf. Brong- niarti . . . 8.90 23.35 Dièves. Marnes plus ou moins plastiques (^) . . 27.85 51.20 T ourtia de Mons, SüYQC P ecten asper, etc . 3.50 54.70 Couches dites « Meule » (cénomaniennes et albiennes) . 172.00 226.70 Terrain houiller, à 2261^70. On remarquera, dans cette coupe, la présence de Micraster Leskei dans les Fortes-Toises(^). Il faut donc rattacher cette assise à la zone à Micraster Leskei et non à la zone à Terehratulina rigida. Les puits d’Harchies ont été creusés (procédé par congélation) par des ouvriers français qui avaient fait antérieurement des travaux analogues dans l’Ouest du bassin houiller du département du Nord. Ces ouvriers appelaient la Craie de Maisières, Bonne- Pierre; les Rabots, Cornus; dans les Fortes-Toises, ils distin¬ guaient des Bleus, Fauæ-Bleus, Durs Bancs, etc. C’est la te^’mino- logie employée dans la région d’Anzin, etc. Nous croyons d’ailleurs intéressant de reproduire textuellement pour la partie que, par le creusement du puits, nous savons être les Fortes-Toises, la coupe de sondage n® 26 de Bernissart, foré sur l’emplacement même du puits n® 1 d’Harchies par les sondeurs français. C’est la copie du registre de sondage. (^) Je n’ai pu visiter les travaux pendant la traversée des Dièves et ne puis en donner la composition détaillée. O L’exemplaire que j’ai récolté le 6 septembre 1899, me trouvant en compagnie de M. J. Bolle, ingénieur au Corps des Mines, était à demi en¬ gagé dans une concrétion siliceuse. — M i52 — Basç des Rabots ou Cornus . 14«^45 Faux-Bleus . 0.66 15.11 Craie verte siliceuse dure . 0.14 15.25 Bleus . 0.70 15.95 Fortes-Toises . 0.60 16.55 Bleus . 0.10 16.65 Craie siliceuse verdâtre . 0.46 17.11 Bleus . 0.64 17.75 Craie verdâtre siliceuse, très dure . 0.34 18.09 Bleus . 0.81 18.90 Craie grise tendre . 0.40 19.30 Bleus . 0.30 19.60 Dur banc''(marne grise un peu sableuse) . 0.15 19.95 Bleus . 0.90 20.85 Dur banc . . . 0.10 20.95 Bleus . 0.80 21.75 Craie verte siliceuse . 0.15 21.90 Bleus . 0.85 22.75 Craie verte siliceuse dure . 0.20 22.95 Craie rousse dure . 0.40 23.35 Or, sui le territoire français, dans la partie oeeidentale du bassin houiller du département du Nord, ees termes de Bleus, Fauæ- Bleus, ete., se retrouvent dans les coupes des sondages et des puits de mines pour désigner des couches que M. Gosselet réunit, sous le nom général de Bleus, dans la zone à Ter. rigida. Cela nous porte à croire que sur le territoire français, les représentants de nos Fortes-Toises sont généralement rattachés aux Bleus. 5. Puits du charbonnage d’Hensies-Pommerœul. — Situés à 1200 mètres de la frontière française et à 110 mètres au Noid du canal de Mons à Condé. Creusés en 1915. Les deux puits du siège n° 1 du charbonnage d’Hensies-Pommerœul présentent un intérêt spécial par suite du voisinage de la frontière française et des fosses Pureur et St-Pierre de la Compagnie de Thivencelles. M. L. Dehasse, directeur-gérant du charbonnage, a bien voulu nous fournir une série d’échantillons volumineux, pris au puits Ibis, de '50 en 50 cm. et parfois à intervalles plus rapprochés. Nous ne donnons ci-dessous le détail de la coupe que pour la partie inférieure à la Craie sénonienne. Moderne et Pléistocène . 8«^50 8«^50 Y présien supérieur . 6.00 14.50 Y présien inférieur . . . . 13.50 27,00 — M i53 — Landenien marin . 51.60 Sénonien. Craie blanche . . 63.90 CRAIE DE MAISIÊRES. Craie grise, fine, compacte, cohérente, parse¬ mée de grains de glauconie clairsemés vers le haut, de plus en plus serrés vers le bas, mais sans donner à la roche une teinte d’en¬ semble verte. Concrétions phosphatées vers le haut. Débris de grands inocérames . 1.30 RABOTS. 1. Craie très cohérente, pierreuse, finement grenue, légèrement glauconifère, gris bleu, empâtant de gros silex irréguliers de teinte gris noirâtre . 0.70 2. Marne argileuse, subschistoïde, se désagré¬ geant dans l’eau, gris bleu verdâtre foncé, légèrement glauconifère . 0.30 3. Craie très cohérente, très finement grenue, gris assez foncé, avec rognons irréguliers de silex gris noir mouchetés de gris clair . 7.70 4. Craie grossière, gris foncé bleuâtre, cohé¬ rente, avec rognons irréguliers de silex en¬ tourés d’une zone gris bleu foncé de la na¬ ture des concrétions siliceuses des Fortes- Toises et, à mesure qu’on descend, enva¬ hissant graduellement tout le rognon (tran¬ sition des Rabots avec Fortes-Toises) .... 5.00 FORTES-TOISES. Craie grossière gris foncé avec volumineuses concrétions siliceuses gris bleu, plus foncées que la roche . » . 1.50 Même roche prenant une structure légère¬ ment stratoïde, avec concrétions siliceuses petites et peu abondantes . 3.50 N. -B. — La roche des Fortes-Toises ne se dés¬ agrège pas dans l’eau et y reste cohérente et rugueuse. DIÈVES. Marne gris bleuâtre ou verdâtre assez foncé, stratifiée en petits bancs se séparant aisé¬ ment et en contact par des surfaces parfai¬ tement planes. La roche est grasse à l’état humide et se désagrège complètement dans l’eau. Nous n’y avons trouvé que Spondylus spinosus et de petites huîtres . 17.70 78.60 142.50 143.80 144.50 144.80 152.50 157.50 159.00 162.50 180.20 — M l54 — TOURTIA DE MONS. Marne argileuse gris vert foncé, chargée de très gros grains de glauconie très rapprochés. Pecten asper shonàsinX . 1.10 181.30 COUCHES CÉNOMANIENNES DITES « MEULE )) Calcaires divers à Inocemmus Crippsi, etc. . . 3.40 184.70 Houiller à 184™70. 6. Sondage 1 d’Hensies (1907-1908). — Situé à 860 mètres exactement au Sud du clocher d’Hensies. Ce sondage a été fait au trépan avec curage à la cuiller. La coupe n’est donc qu’un document de second ordre ; elle fournit cependant des renseignements intéressants : Base de la craie sénonienne à . 127^^00 Craie de Maisières. Craie gris vert, très glau- conifère . 4.30 131.30 Rabots. Craie gris bleu avec silex noir bru¬ nâtre. Vers la base, les silex passent gra¬ duellement aux concrétions des Fortes- Toises . 18.20 144.50 Fortes-Toises. Craie gris bleu, avec concré¬ tions siliceuses un peu plus foncées que la craie . 5.05 149.55 Dièves. Marne argileuse grise ou bleu foncé, plus ou moins glauconifère. Fragments d’inocérames, Nodosaria, etc. A la base (sur environ 6 m.), marne gris bleu avec intercalations dures, tiès glauconifère (très gros grains de glauconie, avec fragments d’inocérames et de spondyles, Pecten orhi- cularis, Terehratulina rigida, Glohigerina, Flahellina, Frondicularia, Nodosaria, etc.).. 139.45 289.00 Terrain houiller à 289 m. On remarquera l’énorme épaisseur des couches que nous réunis¬ sons sous le nom de Dièves. Un exemplaire de Terehratulina rigida a été recueilli à la base de ces marnes près du contact avec le terrain houiller, alors que le sondage était tubé jusqu’au fond. Nous devons donc ranger cette grande épaisseur de marnes dans l’étage turonien. Les puits et sondages dont nous allons parler désormais sont situés sur le territoire français entre la frontière belge et l’Escaut, limite occidentale que nous ne franchirons qu’en un seul point. M i55 — Parmi les tiombreux documents qui existent sur cette région, nous choisirons quelques puits et sondages dont nous possédons des coupes nettes et caractéristiques. Nous devons dire toutefois qu’ici, nous ne parlons plus d’après nos propres observations, mais d’après des documents que nous nous efforcerons d’inter¬ préter. 7. Fosse Chabaud-Latour, a Condé. — En 1874, M. Ch. Barrois a publié la coupe àu Puits de Macou (^), qui est un des puits du siège Chabaud-Latour (C^® d’Anzin). Cette coupe est d’un grand intérêt pour nous, car elle est identique, pour le Turonien, avec ce que l’on observe en Belgique à quelques kilomètres plus à l’Est. Reproduisons la partie supérieure de la coupe de M. Barrois. 1. Limon . 2^15 2«^15 2. Sable landenien . ; 4.85 7.00 8. Craie blanehe avec nombreux silex. Ino- ceramus involutus, Terebratula semiglobosa. 9.40 16.40 4. Marne sableuse gris clair . 0.60 17.00 5. Silex altérés ou brunâtres. Spondylus spi- nosus, Inoceramus Brongniarti . 5.20 22.20 6. Craie sableuse gris bleu avec concrétions siliceuses, assez fossilifère (Terebratulina rigida, gIq.) . 29.10 51.30 Puis viennent des marnes cénomaniennes à Ammonites Mantelli, etc. Les termes 3, 4 et 5 sont évidemment la Craie à cornus à Mi- eraster Leskei, c’est-à-dire les Rabots. La présenee à’’ Inoceramus involutus, espèee sénonienne, est étonnante à ce niveau. Peut-être s’agit-il d’une autre espèce. Dans le terme 6, nous reeonnaissons nos Fortes-Toises. Toute¬ fois, la grande épaisseur que présente le terme 6 nous fait supposer que les marnes à Ter. rigida pourraient y être comprises. Il ren¬ ferme d’ailleurs ee fossile, avec des turritelles que M. Barrois dit n’avoir trouvées ailleurs que dans . les marnes à Ter. rigida de Bouvines. Nous ne pouvons résister au désir de citer ici la coupe d’un sondage situé exactement à mi-ehemin de Chabaud-Latour au puits d’Harchies, eelle du sondage n® 28 de Bernissart (1901), (q Ch. Barrois. Puits de Macou, près Vieux-Condé. Bull, scientif. etc. du Départ, du Nord, etc., 6® année, Lille 1874, p: 81. — M i56 — situé à 1215 mètres au Sud et 201 mètres à l’Est de la fosse Ste- Barbe. Cette coupe est : 1. Terre végétale . * . . . . 01^40 0”^40 2. Landenien (et Pléistoeène ?) . 39.60 40.00 3. Craie sénonienne . 117.00 157.00 4. Craie de Maisières . 2.45 159.45 5. Rabots (craie à silex) . 11.50 170.95 6. Fortes-Toises(craie à concrétions siliceuses) 18.50 189.45 7. Dièves . 97.50 286.95 8. Tourtia et couches cénomaniennes dites «Meule» . 41.00 327.95 Terrain houiher à 327^^95. Les assises turoniennes de Chabaud-Latour se relient sans difficulté à celles de Bernissart et d’Harchies. 8. Fosse Fureur de Thivencelles (1839). — Située près et au Nord du canal de Mous à Condé, à 3360 mètres de la frontière belge. La coupe que nous possédons donne : 1. Terre végétale . 2^20 2^20 2. Non spécifié . 0.80 3.00 3. Sable avec galets à la base . 9.00 12.00 4. Craie blanche . 31.20 43.20 5. Craie grise . 3.10 46.30 6. Craie à silex . . ... 10.40 56.70 7. Bleus et Petits -Bancs . 43.20 99.90 8. Dièves . 17.39 117.29 9. Tourtia . 5.71 123.00 10. Grès vert (Meule) . 14.95 137.95 Terrain houiller à 1371^^95. En 5 nous econnaissons la Craie de Maisières et en 6 les Rabots. Dans le terme 7 nous retrouvons les Fortes-Toises surmontant les dièves à Ter. rigida. En 8 sont probablement les marnes à Inocer. labiatus, les Dièves proprement dites du Nord. 9. Fosse St-Pierre de Thivenvelles (1860-1865). — Etablie à 550 mètres environ au Sud de la fosse Pureur, à 3800 mètres du clocher du Crespin et à 3200 mètres de celui de Fresnes. Voici la coupe du puits d’exhaure de ce siège, d’après les do¬ cuments originaux. 1. Terre végétale . 0"^60 O’^OO 2. Tourbe . 0.20 0.80 3. Sables mouvants . . 8.10 8.90 — M 1^7 — 4. Gravier . 2.00 10.90 5. Sablevert . 3.25 14.15 6. Craie friable . 8.85 23.00 7. Craie blanche résistante ... ^ . 16.50 39.50 8. Gris : craie à points verdâtres . . 2.97 42.47 9. Cornus : silex dans de la craie grise . 14.49 56.96 10. Bleus, Petits-Bancs et craie argileuse ... 56.28 113.24 1 1 . Dièves : argile plastique . 21.20 134.44 12. Tourtia, Sivec Pecten asper . . 1.90 136.34 13. Grès vert, dit « Meule )) . 34.44 170.78 Terrain houiller à 170w^78. La Craie de Maisières (8) et les Rabots (9) se reeonnaissent faei- lement. Dans le terme 10 il faut voir, comme dans le terme 7 de la fosse Pureur, nos Fortes-Toises et nos Dièves à Ter. rigida. Les marnes plastiques (11) sont sans doute les dièves à Inocer. labiatus. 10. Sondage 13 de la concession de Crespin (1848- 1850). — Situé à 687 mètres au Sud du clocher de Crespin, dans l’angle sud formé par les chemins de Crespin à Blanc-Misseron et d’Entre-Deux-Bois, à 800 mètres de la frontière belge. La coupe de ce sondage montre d’après Olry (i), et avec nos interprétations : 1. Pléistocènc et Landenien . . 11^60 11«^60 sénonien. 2. Craie blanche . 72.71 84.31 turonien. Craie de Maisières. 3. Craie verdâtre, glauconifère . 3.67 87.98 Rabots (Craie à cornus). 4. Craie grise avec silex noirs . 3.42 91.40 5. Craie grise argileuse . 0.59 91.99 6. Marne verdâtre . 0.23 92.22 7. Craie grise avec silex noirs . 3.09 95.31 8. Craie roussâtre avec silex noirs . 2.77 98.08 9. Craie grise avec silex noirs . 1.14 99.22 10. Craie verdâtre avec silex noirs . 3.75 102.97 Fortes-Toises. 11. Craie verdâtre plus argileuse . 2.21 105,18 O Op. cit. Voir aussi André Dumont, Mémoires sur les terrains crétacés et tertiaires, t. I, p. 263. ANN. soc. GÉOL. de BEF.G., t. XCII. MÉM., II^ — M i58 — 12. Roche gris clair très dure, ne faisant pas effervescence et renfermant des silex noirs qui sont comme soudés à la masse ........ 0.96 106 . 14 13. Craie verdâtre argileuse . 0.74 106.88 14. Même terrain que le no 12 . 1.00 107.88 Dièves. 15. Marne argileuse verdâtre . 25.47 133.35 16. Marne argileuse blanehe . 1.62 134.97 CÉNOMANIEN. 17. Tourtia et roches diverses dite « Meule » . . 46.93 181.90 La base de ces roches n’a pas été atteinte. Sous le n® 12, on trouve le signalement exact des concrétions siliceuses des Fortes-Toises là où elles passent aux silex des Rabots ou Craie à cornus. 11. Sondage n® 11 de la concession de Crespin (1842- 1844). — Situé à mi-chemin de Quarouble à Vicq, à environ 50 m. au Nord du chemin de fer de Valenciennes à Mons. La coupe originale donne : 1. Pléistocène et Landenien . 1P^45 11”^45 2. Craie blanche . 71.00 82.45 3. Craie grise avec sable quartzeux . 29.80 112.25 4. Craie blanehe avee eornus . 7.80 120.05 5. Craie argileuse avec silex bleuâtres . 3.50 123 . 55 6. Marne argileuse bleu verdâtre ou bleue ... 30.00 153.55 (Abandonné à 153«i55). Le terme 3 renferme la Craie de Maisières mais est beaucoup trop puissant pour ne comporter que cette assise ; il comprend sans doute une partie de la Craie à cornus (Rabots), le sahle quartzeux étant du silex broyé par le trépan. Le terme 5 paraît bien correspondre aux Fortes-Toises. Dans la région du Sud de Condé, la plupart des coupes des sondages et des puits de mines ne semblent pas montrer le cor¬ respondant de nos Fortes-Toises ; on n’y signale rien qui rappelle ces marnes ou ces craies à concrétions siliceuses. Toutefois, il n’y a là qu’une apparence due à l’interprétation des descriptions d’échantillons, car nous retrouvons les Fortes-Toises à la fosse La Grange sur la rive occidentale de l’Escaut, à 5 km. au Sud- Ouest de Condé. — M iSg — 12. Fosse La Grange de la Compagnie d’Anzin, a Escau- PONT (1885). — ■ Une coupe détaillée des morts-terrains de ce siège a été publiée en 1886 par M. Gronnier (i) et reproduite gra¬ phiquement en 1913 par M. Gosselet (^). Nous empruntons à M. Gronnier la partie de la coupe supérieure au Cénomanien, en conservant son classement par zones. Nous abrégeons le Pléistocène et le Landenien. PLÉISTOCÈNE. 1. Sables avec gravier à la base . 4”^10 4*^10 LANDENIEN. 2. Sable, argile, tufeau . 23.10 27.20 SÉNONIEN. Zone à Micraster cor-anguinuni. 3. Craie blanche, tendre, homogène, sans silex . 12.15 39.35 Zone à Micraster decipiens. 4. Gris : craie grossière avec argile et glau¬ conie . 2.55 41.90 5. Craie grossière avec pyrite . . 1.10 43.00 6. V ert : craie glauconieuse grossière . 2.50 45.50 7. Bonne-Pierre : craie grise tendre, glauco- nifère, se taillant facilement . 1.50 47.00 TURONIEN. Zone à Micraster Leskei. 8. Cornus : craie blanche marneuse, avec silex . . 11.40 58.40 Zone à Terehrat. rigida. 9. Faux-Bleus : Marne argilo-sableuse, bleuâtre . 2.20 60.60 10. l^rs Bleus : marne argileuse . 1.00 61.60 11. Forte-Toise : calcaire dur légèrement argileux, avec concrétions siliceuses . 1.70 63.30 12. 2es Bleus : marne argileuse . 0.50 63.80 13. l^î* : calcaire argileux . . 1.20 65.00 14. ses : marne argileuse . 1.00 66.00 15. 2® Petit-Banc : calcaire argileux . 3.55 69.55 16. 4®® Bleus : marne argileuse . 0.60 70.15 17. Idem plus tendre : calcaire argileux . 1.45 71.60 (b Aiiiuiles de la Soc. Géol. du Nord, t. XIII, i885-i886, p. 824. (^) Région (le Valenciennes, (après la dernière page). — M i6o — 18. 3® P^^^/-j5anc : calcaire argileux . 2.40 74.00 19. 5e® Bleus : marne argileuse . 2.85 76.85 20. 4e Petit-Banc : calcaire argileux . . . 1.15 78.00 Zone à Inoceramus labiatus. 21. Dièves vertes : marnes très argileuses, vertes, avec Inoceramus labiatus. etc . 10.20 88.20 Les constatations faites depuis Harehies et Hensies nous aiDprennent à reconnaître dans les eouches 4 à 7 l’équivalent de notre Craie de Maisières. M. Gronnier, comme M. Gosselet, range ces couches dans le Sénonien. Les Cornus (8) correspondent à nos Rabots. Quant à nos Fortes-Toises, nous les retrouvons bien caracté¬ risées dans la couche 11, celle dénommée Forte-Toise, et nous acquérons ainsi à nouveau la preuve que, sur le territoire français, nos Fortes-Toises sont englobées dans la partie supérieure de la zone à Trebr, rigida, alors que nous y avons rencontré le Micraster Leskei à Harehies. IV. Conclusions Nous croyons avoir démontré surabondamment que les assises qui constituent le Turonien dans le bassin de Mous se continuent régulièrement vers l’Ouest sur la territoire français, en ne subis¬ sant que des changements lithologiques d’ordre secondaire. I. L’assise à Inoceramus labiatus et Mammites nodosoïdes paraît très continue depuis MaUrage et Anderlues (^) jusqu’à l’Escaut. Elle est souvent difficile à identifier par suite de l’absence de ses fossiles caractéristiques,'de sorte qu’elle n’est pas citée en beaucoup de points où elle ne fait vraisemblablement pas défaut. Sur le territoire français, c’est à cette assise, qui y est représen¬ tée par des marnes argileuses plastiques, que l’on réserve le nom de Dièves ; dans le Hainaut, nous appelons Dièves toutes les marnes qui s’intercalent entre le Tourtia à' P. asper et les Fortes-Toises et nous les divisons en trois assises, dont l’inférieure est cénoma¬ nienne (Actinocamaæ plenus) ; l’assise moyenne est celle d’/noc. labiatus et la supérieure celle de Terebratulina rigida. (^) J. CoRNETj Annales Soc. GéoL de Belgique, t. XLI, 19145 P* B. 169. I — M l6l — II. L’assise à Terehr. rigida, ou des Diève^ supérieures du Hai- naut, est celle dont la continuité de Belgique en France est la moins douteuse ; mais en France on y comprend des couches qui doivent rentrer dans la zone à Micr aster Leskei. Les Dièves supérieures consistent en marnes plus ou moins calcaires, se désagrégeant rapidement dans l’eau. III. Au-dessus des Dièves supérieures à Ter. rigida, nous dis' tinguons en Belgique l’assise des Fortes-Toises. La séparation des deux assises est aisée dans les affleurements, dans les puits de mines et dans les sondages par carottes. On voit, en passant des Dièves au Fortes-Toises, la marne devenir plus cohérente, plus crayeuse, et apparaître des noyaux plus durs qui peu à peu passent vers le haut aux concrétions siliceuses des Fortes-Toises. La marne des Fortes-Toises ne se désagrège pas dans l’eau, et résiste pendant quelque temps aux intempéries. L’importance (proportion, volume, cohérence) des concrétions siliceuses qui caractérisent les Fortes-Toises paraît diminuer à rOuest au sortir du golfe de Morts. Il est curieux que les coupes de beaucoup de sondages français, et même de puits de mines creusés même non loin de notre frontière, ne les mentionnent pas. Nous possédons cependant assez de documents pour démontrer que l’assise iie disparaît pas en France; mais elle rentre en grande partie dans la partie supérieuie de l’assise des Bleus, Faux-Bleus, Petits Bancs, etc. Nous rattachons les Fortes-Toises du Hainaut et leur prolon¬ gement en France, à la zone à Micr aster Leskei, pour deux rai¬ sons : 1® Nous avons troiivé le Micr aster Leskei à la fosse d’Harchies (v. p. 151) dans les Fortes-Toises les mieux caractérisées. 2® Partout où l’on peut observer le passage des Fortes-Toises aux Rabots (Craie à cornus), on constate que ce passage est gra¬ duel : des noyaux de silex apparaissent dans les concrétions sili¬ ceuses des Fortes-Toises et, à mesure qu’on s’élève, acquièrent de plus en plus d’importance jusqu’à envahir complètement la la concrétion, qui passe ainsi au cornu de l’assise des Rabots. Il est probable qu’en France les couches qui renferment ces ^ concré¬ tions mixtes, où le silex est déjà abondant, sont rattachées à la Craie à cornus. — M 162 - Les assises des Fortes-Toises et des Rabots adhèrent donc inti¬ mement l’une à l’autre. Nous venons de voir, d’autre part, que la séparation lithologique des Dièves à Ter, rigida et des Fortes- Toises est aisée chaque fois qu’une occasion favorable se pré¬ sente. Nous ajouterons que la présence de Terehratulina rigida et à^Inoceramus Brongniarti dans les Fortes-Toises ne nous gêne aucunement : Ter. rigida s’élève jusque dans la Craie de Maisières et la forme d^Inoc. Lamarcki appelée communément Inoc. Brong¬ niarti existe dans les Rabots de Maisières, où M. Gosselet la signa¬ lait déjà en 1873. IV. Après avoir montré que la meulière en bancs de Maisières, St-Denis et Obourg n’est qu’un facie^ local assez limité et que l’aspect normal de l’assise des Rabots est celui d’une craie à cornus, nous avons exposé la continuité directe de cette assise avec la Craie à cornus du Nord de la France, de la zone à Micraster Leskei. Ce fossile caractéristique existe dans les Rabots des envi¬ rons de Roisin. V. De même, en comparant les données fournies par les puits et les sondages situés des deux côtés de la frontière, on acquiert la certitude que notre Craie de Maisières, assez différente ici de son type de Maisières et de St-Vaast, passe aux couches de craie grise glauconifère que l’on trouve en France au-dessus de la Craie à cornus, et sous la craie sénonienne à cassure conchoïde, sans silex. La partie inférieure de cette craie grise a été longtemps exploi¬ tée aux environs de Valenciennes sous le nom de Bonne-Pierre. C’est aussi la pierre à bâtir autrefois exploitée aux environs de Bouchain, à Hordain, Avesnes-le-Sec, Lieu St-Amand, etc. La coupe de l’assise de la Craie grise à la fosse La Grange a été donnée plus haut (p. 159, couches 4 à 7). A la fosse Bleuse-Borne d’Anzin, elle se présente comme suit, d’après M. Gosselet, entre la Craie à cornus et la craie blanche sénonienne : Craie blanche . 10^^70 ^ . l Craie grise . 3.55 Craie verte . 1.20 grise J Bonne-Pierre. . 1.80 Çraie à cornus 13,40 M i63 — Au sondage de Marchipont (France), tout près de Marchipont (Belgique), on trouve d’après M. Gosselet : Craie blanche . j Vert grise ^ Bonne-Pierre Craie à cornus . La Craie gnse de Valenciennes est très pauvre en fossiles. M. Gosselet n’y cite qu’un exemplaire de Micr aster decipiens (alias M. cor-testudinarium) qu’il a trouvé en 1856 à Lieu St- Amand. C’est pour cette raison qu’il place, non sans quelque hési¬ tation, l’assise à la base du Sénonien, dans la zone à M. decipiens. D’autre part, M. Leriche a montré l’identité de la pierre de Hordain, etc. avec la Craie grise du Cambrésis, qui renferme Micr aster Leskei et se range ainsi au sommet du Turonien. Dans le Cambrésis, la craie marneuse à Ter. rigida est surmontée en concordance et avec passage graduel, par une craie blanche riche en silex disposés en lits et visible dans la vallée de la Selle. C’est la Craie à cornus, à Micraster Leskei. Au-dessus, vient la Craie grise glauconifère, parfois phosphatée, du Cambrésis, à Micr. Leskei type, M. Leskei var. normanniae et M. hrevis. Cette assise présente deux faciès. Vers l’Est, elle est tendre, assez riche en phosphate de chaux et a fourni les gîtes d’altération autrefois exploités aux environs de Le Cateau, à Quiévy, à Montay et à Prayelles, près Viesly (^). A l’Ouest, dans la vallée de l’Escaut, la Craie grise est moins phosphatée ; elle est plus cohérente, se présente en bancs épais, exploitables comme pierre à bâtir (2). C’est la pierre de Rémont et de Serain (Aisne), celle de Hordain, etc., en continuité avec la Craie grise de Valen¬ ciennes (Bonne-Pierre, etc.). M. Leriche a constaté que la craie sénonienne à Micraster (b La craie de Maisières, contemporaine de la craie grise du Cambrésis, renferme environ 5 à 6 p. c. de phosphate de chaux. (F. L. Cornet, Ann. Soc. Géol. de Belgique, t. XIII, 1886, p. CLX.) (“^) M. Leriche. Sur la limite entre le Turonien et le Sénonien dans le Cam¬ brésis, Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XXXVIII, 1909, p. 53. — Observations sur la géologie du Cambrésis, etc. Ibidem, p. 872. — Voyez aussi, du même auteur : Observations sur les terrains rencontrés dans les travaux du canal du Nord et en particulier sur les formations du passage du Turonien au Séponien^, Bull. Soc. Belge de Géologie, t. XXVII^ p. 112. (Mémoires). ISn^OO 1.50 2.00 1.10 16.00 — M 164 — - decipiens repose sur la Craie grise turonienne du' Cambrésis par rintermédiai^e d’un minee lit marneux avec galets, surmontant un banc à tubu^ations d’annélides. C’est l’analogue du contact de la Craie de St-Vaast sur la Craie de Maisières décrit par F.-L. Cornet et A. Briart au village de St-Vaast, à Thieu, etc. (^). Dans la région de Douai et dans les. parties voisines du Pas-de- Calais, on trouve entre la craie à silex avec M. Leskei et la craie blanche sénonienne, une ou plusieurs couches de craie grise très cohérente dite Meule. M. Leriche y a trouvé, à Carvin, un exem¬ plaire de Neoptychites peramplus (^), espèce turonienne que nous avons aussi rencontrée plus récemment dans la Craie deMaisières(^). L’assimilation de la Meule de Carvin, etc. (^) avec la Craie grise du Cambrésis et avec celle de Valenciennes n’est pas rnise en doute. Zones Département du Nord Bassin de Mons Zone à M. décipiens Craie de Lézennes, à /noc. invol. Craie de Saint-Vaast à Inoc. involuius Zone à Micr aster Leskei. Craie grise de Lézennes infér. au 1er tun ÇCraie grise du Cambrésis Meule Craie grise Craie verte Bonne Pierre Craie de Maisières Craie à cornus Rabots et Meulière Fortes-Toises Marne ou craie marneuse (Bleus, Faux-Bleus, Durs Bancs Petits Bancs) Zone à Terebrat. rigida. Dièves supérieures, à Terebr. rigida Zone à Inoceram. labiatus. Marnes à Inoc. labiatus. (Dièves) Dièves moyennes, à Inoceram. labiatus. (1) Crétacé du Hainaut, p. i3i, pl. 2, fig. 4; 5 et 6. (*) M. Leriche. Ann. Soc. Géol. du Nord, t. XXVIII, 1899, p. 159. (3) J. Cornet. Ann. Soc. Géol. de Belg., t. XLII, 1919, p. B 87. (■*) Il est à peine nécessaire de faire remarquer que cette Meule n’a de commun que le nom avec les couches cénomaniennes etc., inférieures au Tourtia à P. asper, qui ont été mentionnées à plusieurs reprises dans les coupes données ci-dessus, — M i65 — Enfin, près de Lille, ôn retrouve à Lézennes le correspondant de la Meule, de la Craie grise du Cambrésis, de Valenciennes, de la Craie de Maisières, dans la craie grise, glauconifère et phos¬ phatée qui est en dessous du 'premier tun. Ce tun, craie grise à nodules phosphatés roulés, renfermant Inoceramus involutus et Micraster decipiens à côté de Micraster Leskei roulé, doit être considéré comme le conglomérat-baSe de la craie sénonienne de Lézennes à Micraster decipiens, contemporaine de notre Craie de St-Vaast. Le tableau qui précède résume les rapports du Turonien du bassin de la Haine en Belgique avec celui du département du Nord. # — M i66 — ANNEXE Faune du Turonien supérieur du bassin de Mons (‘) I. — Assise des Fortes-Toises. Inoceramus Lamarcki var. Cuvierl Sow. Pecten cf decemco status Müiistcr. Pecten (Neithea) quinqueco status. Sow. Spo7idylus spinosus Des h. Ostrea semiplana Sow. (y compris O. sulcata Blum.). Ostrea canaliculata Sow. (O. lateralis Nilss.). Osti'ea vesicularis Lam. Terehratulina rigida Sow. Micr aster Leskei Desmoulins (Harchics). Spongiaires (plusieurs espèces indéterminées). II. — Assise des Rabots. Reptiles (ossements indéterminés). Ptychodus latissimus Ag. Inoceramus Lamarcki Park. Inoceramus Lamarcki var. Cuvieri. Pecten (Neithea) quinquecostatus Sow. Spondylus spinosus Desh. Ostrea semiplana Sow. (y eompris O. flahelliformis et O Ostrea canaliculata. Sow. (O. lateralis Nils). Ostrea vesicularis Lam. Terehratulina rigida Sow. Micr aster Leskei Desmoulins (Roisin). Echinocorys Gravesi Desor. (?). Frondicularia scutiformis. (’) D’après les listes de F.-L. Cornet et A. Briart (corrigées), les échan¬ tillons de la collection Briart (Ecole des Mines du Hainaut) et les trouvailles de l’auteur et de ses élèves. (^) D’après une note manuscrite de F.-L. Cornet insérée dans un exem¬ plaire du Crétacé du Hainaut, lerudiste mentionné dans des listes anciennes comme provenant des Fortes-Toises de Bernissart, a été récolté dans la Meule cénomanienne {Biradiolites cornu-pastoris ? Desm.) . sulcata). t — M 167 — III. — Assise de la Craie de Maisières. Megalosaurus ? (corps de vertèbre thoracique) (Maisières). Ptychodus latissimus Àg. Oæyrhina Mantelli Ag. Enoploclytia LeacJii Mantell (?) (Maisières). Actinocamaæ cf Strehlenensis Fritsch et Schlocnbach (Haulchin). Neoptychites peramplus Mantell spec. (^) (Maisières). Inoceramus Lamarcki var. Cuvieri Sow. Pecten (Neithea) quinquecostatus Sow. Pecten cretosus Defr. (Haulchin). Pecten Nilssoni Goldf. (Maisières ; sondage des Produits). Pecten (Chlamys) elongatus Lam. (Haulchin, ab^ ; Maisières, rare). Spondylus spinosus Desh. Spondylus Dutempleanus d’Orb. (Haulchin ab^ ; Maisières, rare). Lima {Limatula) Fittoni d’Orb. (Maisières). Lima (Plagiostoma) ctcretacea Woods (Haulchin). Ostrea semiplana Sow. (y compris 0. flabelliformis et 0. sulcata). Ostrea Peroni Coquand. Ostrea diluviana Linné (Maisières, Haulchin). Ostrea canaliculata Sow. (0. lateralis Nilss). Ostrea vesicularis Lam. (Haulchin, Maisières). Ostrea vesicularis Lam. (forme 0. hippopodium, Nilss). (Haulchin). Ostrea conica Sow. (Maisières, Haulchin). Ostrea conica Sow. (forme 0. haliotidea Sow.) Haulchin. Terebratula carnea Sow. (Maisières, Haulchin). Terebratula semiglobosa Sow. (Haulchin). Terebratula spec. (Maisières). Magas spec. (Maisières). Terebratulina striatula Mantell (Haulchin). Terebratulina rigida Sow. Terebratulina spec. (Haulchin). Rhynchonella plicatilis Sow. (Maisières, Haulchin). Rhynchonella Mantelliana Sow. (Maisières, Haulchin). Rhynchonella cf Mantelliana Sow. (Haulchin). Rhynchonella compressa Sow. (Maisières). Rhynchonella globosa Briart et Cornet. Rhynchonella Le Hardyi, Briart et Cornet. Rhynchonella Toilliezana, Briart et Cornet. ? Rhynchonella vespertilio Brocchi (citée par Cornet et Briart.) Rhynchonella spec. (Haulchin). Serpula plexus Sow. {S. gordialis Schloth.) (Maisières, Haulchin). Serpula macropus Sow. (Haulchin). (') Rangé naguère dans le genre Pachydiscus, puis dans le genre Sonne- ratia. — M i68 — Serpula ampullacea Sow. (Maisières). Cidaris Sorigneti Desor (Haulchin). Cidaris clavigera Kocnig (i) (Haiilchin). Cidaris subvesiculosa ? d’Orb. (Haulchin). 'Cyphosoma tenuisti'iatum Ag. (Maisières) (^, (^) Cité par Cotteau, Bull. Soc. Géol. de France., 3® série, t. II, 1876/, p. 658 I La tectonique du bassin houiiler du Hainaut Les failles des districts de Gharleroi et du Centre PAR P. JÎ'OURMARIER. Flanelle IV Avant la campagne de reeherehes qui aboutit à la découverte d’un riche gisement de eharbon au Sud des affleurements du bassin houiiler du Hainaut, les travaux du regretté Joseph Smeysters constituaient pour ainsi dire la setde vue d’ensemble sur la struc¬ ture du terrain houiiler dans les districts miniers de Charleroi et du Centre. Le développement des exploitations des charbonnages, et sur¬ tout les résultats des sondages profonds exécutés en grand nombre au eours de ces dernières années, ont conduit à interpréter d’une manière quelque peu différente la tectonique de cette région si intéressante de la bande houillère de Sambre-Meuse. Parmi les géologues qui se sont le plus attachés à la solution de ce problème, il convient de eiter en première ligne notre savant confrère M. Stainier et l’ingénieur des mines Achille Bertiaux, dont nous regrettons la fin prématurée. A côté de leurs travaux, se placent ceux de MM. J. Vrancken, R. Cambier, Ad. Demeure, ainsi que nos propres recherches. Les travaux d’ensemble dus à Smeysters, à Bertiaux et à M. Stainier (i), présentent des différences assez notables. Actuel- (1) J. Smeysters, Etude sur la constitution de la partie orientale du bas¬ sin houiiler du Hainaut. Ann. des mines de Belgique, t. V, 1900. Id. Etat actuel de nos connaissances sur la structure du bassin houiiler de Charleroi et notamment du lambeau de poussée de la Tombe. Pnbl. Con¬ grès intern. des mines, etc. (5"” de géol. appliquée). Liège, igoS. X. Stainier. Structure du bord sud des bassins de Charleroi et du Centre d’après les récentes recherches. Ann. des mines de Belgique, t. XVIII, 1918. A. Bertiaux. Contribution à l’étude de l’extension sud du gisement houil- 1er du Hainaut. Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XL, Bull., p. 828. Liège, 1918. ANN. soc. GÉOL. UE BELG., T. XIJI. MÉM. 12. M 170 — lement, la période des sondages est pratiquement terminée ; il faudra quelque temps avant que des faits nouveaux soient appor¬ tés à la Seience. Le moment est venu d’interpréter les documents que nous possédons. C’est pourquoi j’ai cru intéressant de repren¬ dre le problème et de discuter les points sur lesquels portent les différences d’opinion. Je n’ai certes pas la prétention de résoudre définitivement ce problème particulièrement complexe ; je désire seulement attirer, sur certaines difficultés que sa solution présente, l’attention de ceux qui, mieux placés que moi, pourront utiliser toutes les données des sondages et des travaux miniers. Je tiens aussi à discuter quelques points d’un intérêt purement théo¬ rique, mais qui pourront, peut-être, avoir quelque influence sur l’orientation des recherches futures. ❖ ❖ Les grandes failles qui découpent le houiller de Charleroi et du Centre ont vivement attiré l’attention des ingénieurs et des géologues ; leur importance est considérable au point de vue industriel ; elles présentent, en outre, des particularités remar¬ quables pour ce qui concerne la connaissance des dislocations affectant les terrains primaires de la Belgique. A l’autre extrémité de la province de Hainaut, dans le Bori¬ nage, la structure du bassin houiller a, pendant longtemps, été regardée comme très simple : un versant ou comble nord en platcure modérément inclinée au Midi ; un versant ou comble sud, en plateure inclinant doucement au Nord et compliquée, au voisinage de la grande faille du Midi, de chiffonnages formant une succession de dressants renversés et de plateures à faible pente. La région où doivent se raccorder les deux versants était cependant peu connue, parce que les morts terrains y ont une épaisseur considérable ; elle avait été peu explorée, mais on la savait affectée de dislocations dont la nature véritable était loin d’être soupçonnée ; on savait aussi que le raccordement des couches de houille des deux versants du bassin donnait lieu à de grandes difficultés. Dans le district de Charleroi, par contre, une coupe transversale montre un aspect tout différent : le houiller y est découpé par une série de failles peu inclinées au Midi, séparant des massifs super- — M I7I — posés les uns aux autres, le tout couronné par le grand massif de terrains anciens du Sud que la faille du Midi met en contact avec le houiller de Sambre-Meuse. Ce fut pendant longtemps un problème des plus délicat posé à la sagacité des géologues que le raccordement des allures de ces deux parties du bassin du Hainaut. Il a fallu le développement des travaux miniers et notamment l’approfondissement de quelques puits du Borinage, comme les n^s 27 et 28 des Produits et le n° 10 de l’Agrappe, pour met¬ tre sur la voie de la solution. Ces travaux ont montré, en effet, que sous le comble sud du bassin passe une puissante zone failleuse, atteignant plusieurs centaines de mètres d’épaisseur, devenant presque horizontale en profondeur et sous laquelle se rencontrent des couches à pendage sud prolongeant le comble nord du bassin. Dans le Borinage, le houiller comprend donc deux parties : la partie nord en plateure à pendage sud et la partie sud paraissant former le versant méridional du bassin, et qui n’est en réalité qu’un lambeau refoulé sur l’autre partie. Ces données sur la constitution en profondeur du houiller du Borinage éclairaient d’un jour nouveau la structure de tout le bassin du Hainaut et permettaient de raccorder aisément la région de Mons à celle de Charleroi. Il suffisait, en effet, d’imaginer que les failles qui découpent le houiller de Charleroi convergent vers l’Ouest et se fondent en une large zone failleuse séparant le massif nord resté en place, du lambeau supérieur charrié vers le Nord. De nombreuses questions restent cependant encore à résoudre, et notamment lorsqu’il s’agit de relier entre eux les résultats obtenus par l’étude des nombreux sondages exécutés, au cours de ces dernières années, au Sud du passage superficiel de la faille du Midi ; ces questions sont, on le comprend, d’un intérêt primor¬ dial pour les ingénieurs et les industriels qui se préoccupent de la mise à fruit des nouvelles richesses minières découvertes dans le Hainaut. Inutile de répéter que la solution de ces problèmes est extrê¬ mement complexe, ear les éléments sont insuffisants ; les sondages sont trop distants les uns des autres et les renseignements qu’ils fournissent sont souvent incomplets. Aussi sommes-nous forcés de faire intervenir largement l’hypothèse dans nos essais de rac- — M 172 — cordement. Il n’empêche que ces essais, si approximatifs qu’ils soient, sont appelés à rendre de grands services, car ils attirent l’attention sur les points non encore suffisamment élucidés. Le présent travail a précisément pour objet de donner une vue d’ensemble sur la structure du terrain houiller de Charleroi et du Centre analogue à celle publiée dans les Annales des Mines de Belgique par notre savant confrère M. X. Stainier ; cependant, sur plus d’un point mes conceptions sont différentes des siennes : elles s’écartent aussi de celles de M. Bertiaux, qui a publié dans nos Annales un travail analogue à celui de M. Stainier mais intéressant une partie plus restreinte du bassin houiller du Hainaut. Avant d’aller plus loin, il convient de rappeler les grandes lignes de la question. Dans la région de Charleroi, les failles principales découpant le terrain houiller se succèdent du Nord au Sud dans l’ordre suivant : 1. La faille du Placard ; 2. La faille du Centre et la faille de St-Quentin 8. La faille du Gouffre et la faille du Pays de Liège ; 4. La faille du Carabinier ; 5. La faille d’Ormont ; 6. La faille de Chamborgneau ; 7. La faille de Borgnery ; 8. La faille de Wespes ; 9. La faille de la Tombe (faille de Forêt ou faille de Fontaine-l’Evêque) ; 10. lia faille du Midi, limitant au Sud le bassin de Namur et mettant le houiller en contact avec le Dévonien inférieur du bassin de Dinant. Ces grandes failles sont accompagnées de nombreuses fractures du même type, mais de rejet moindre et dont il ne sera question qu’accessoirement dans ce travail. Il convient de rappeler aussi que vers le méridien de Charleroi les couches dessinent en direction une large courbe à concavité tournée vers le Nord ; elles passent ainsi de la direction Ouest- — M 173 — Nord-Ouest — Est-Sud-Est qu’elles ont dans le district du Centre à la direction Ouest-Sud-Ouest — Est-Nord-Est qu’elles prennent à l’Est de Charleroi. Les failles suivent approximativement la meme règle ; la faille du Centre montre une légère courbure dans ce sens ; d’après Smeysters, l’inflexion est d’autant plus marquée que les failles sont plus au Midi ; cependant la complexité d’allure que présen¬ tent les cassures rend cette affirmation assez aléatoire. D’après leur orientation, Smeysters avait classé les failles du district de Charleroi en deux groupes : les unes résultant d’une poussée dirigée du Sud-Est au Nord-Ouest, les autres résultant d’une poussée dirigée du Sud-Ouest au Nord-Est ; dans la pre¬ mière catégorie, il faisait rentrer la faille du Gouffre, la faille du Carabinier (branche est) avec sa cassure adventive dite du Boubier et la faille d’Ormont; dans la seconde catégorie il plaçait, outre les failles du Placard, de St-Quentin et du Centre, la faille du Pays de Liège, la faille du Carabinier (branche ouest), la faille de la Tombe et la faille du Midi ou Grande faille. En fait, cette distinction n’a pas de raison d’être ; toutes ces failles sont dues à une seule et même cause ; pour des raisons qu’il est souvent difficile de démêler, la poussée paraît avoir eu des directions différentes, mais en réalité il s’agit de déviations locales d’un même effort de compression. Je vais passer successivement en revue les failles énumérées ci-dessus en les prenant soit individuellement, soit en groupes. a) Les failles du Centre, de St -Quentin et du Placard, — L’existence de la faille du Centre a été bien mise en lumière dès 1887 par Smeysters, qui lui donna ce nom parce qu’elle présente dans le district du Centre ses effets les plus marqués, séparant nettement les maîtresses allures du Nord des allures du Centre- Sud. Smeysters reconnut toutefois qu’il s’agit en réalité d’une complexe de fractures, et non pas d’une faille unique. Dans la région du Centre, à Mariemont et Bascoup, là où elle est la plus typique, la faille du Centre se présente avec l’allure caractéristique d’un pli en S brisé, dont le flanc médian est remplacé par une fracture (fig. 1) ; la faille incline en elTet dans le même sens que les couches, c’est-à-dire au Sud ; sa pente est M 174 — er Fig. 9. — Coupe N. S. par le puits S'^-Xavier du Charbonnage d’Ormont (d’après Smeysters et Bertiaux). Échelle i : 20,000^. w — M I9I formations qui la bordent à l’Ouest (fig. 10). Si l’on tient compte de la disposition de ces terrains aux affleurements, on trouve que la faille de Chamborgneau a un rejet apparent supérieur à celui que produit la faille d’Ormont et il est vraisemblable qu’elle con¬ stitue un accident plus important encore. Vers le Nord la faille de Chamborgneau pénètre en plein bassin houiller, car elle s’avance au delà de la trace de la faille d’Ormont (fig. 11) ; comme l’a déjà fait remarquer M. Stainier (i), il est tout à fait probable que le massif qui la recouvre s’avance bien plus loin vers le Nord que ne l’a figuré M. le Chanoine de Dorlodot dans la carte jointe à son travail sur le prolongement occidental du Silurien de Sambre- et-Meuse et sur la terminaison orientale de la faille du Midi, et que ne l’indique la carte géologique au 40.000® (feuille Fontaine- l’Evêque-Charleroi) levée par A. Briart. En effet, le puits nP 4 des Fiestaux a traversé environ 350 mètres Fi(i. II. — Coupe suives composés organiques et inorganiques paraissent s’exclure, comme le remarqua Van Ertborn, déjà en 1880. 27. Sondage 2^bis, extrémité Nord de Beveren (18a), côte 10,5. 5^^,90-5’“,10. Sable argileux avec coquilles remaniées, non percé. 28. 29, 30 (18a). Parallèle 51^12’ Nord. 28. Sondage 32, près de « ’t Hof te Saxen ». Côte 13, entre 11^1,50 et 10^ 40. 29. Sondage 33, près de Puyput, Côte 12, entre 10’^,70 et 9ï^,50. 30. Sondage 34, à l’Est de Puyput. Côte 11,5, entre 9ï^,65- 8“,70. Sable argileux, graviers, cailloux et débris de coquilles. 31. 32, 33 (18). Parallèle 51oil’ Nord (18). 31. Sondage 2, à l’Ouest du village de Haesdonck, côte 17, entre 12“ 85-12^ 5. 32. Sondage 3, à Haesdonck, côte 17, entre 15“,55-14“,25. 33. Sondage 5, à l’Est de Haesdonck, près de Vitsbaag, côte 17, entre 15“,8-14“,25. Argile ou sable argileux avec graviers et débris de coquilles, sur Boldérien. 34. Sondage 25, Schansellioek, côte 25, entre 23“,2-22“,4 (18). 35. Sondage 44, près du précédent, à l’Ouest de Steendorp, côte 25. 22“,5 à 22“,3. Argile jaune, coquillère, graviers, caillouæ sur le Boldérien. 36. (78, page 56). «Au point, ori fut construit le fort de Bupel- monde, la colline qui domine le fleuve, atteint la côte 27 ; nous y avons observé la couche, ayant 40 ctm. d’épaisseur sur le Boldé¬ rien. Ces coquilles sont silicifiées,, ce qui les distingue facilement des coquilles originales du pliocène ». SAINT-NICOLAS ET ENVIRONS 37. M. Mourlon (16) mentionna en 1880 à St-Nicolas même, « un dépôt caillouteux et graveleux, contenant des ossements et des coquilles, reposant sur le Rupelien. I^e tout est dérivé de différents niveaux des environs d’Anvers (d’après Van Beneden), de sorte que cette couche pourrait bien être quaternaire ». 38 (4, page 197). Le 30 juillet 1859, on trouva, dans l’exca¬ vation pour le gazomètre de St-Nicolas, un grand nombre d’osse¬ ments, qui furent rassemblés avec soin par le Docteur Van Raem- donck, de cette ville. On en avait déjà trouvé en 1844, qui pa¬ raissent avoir été perdus. V. R. donne le profil suivant : 1° Terre végétale . . 3-10 dcm. 2° Sable ferme, jaune-clair à brun-foncé . . . , 10 dcm. 3^ Sable calcarif ère,. masse de petits cailloux . 10-20 dcm. 4° Argile brune, rupelienne . 20-40 dcm. Les couches 2 et 3 font parfois défaut. D’après Nyst, de Koninck et Van Beneden (4, pages 107, 109 et 123), la couche ossifère — M 202 — reposait immédiatement sur le Riipelien et n’avait que quelques centimètres d’épaisseur. C’était un sable fin, vert assez foncé. Elle contenait a) des coquilles du Scaldisien : Cyprina Islandica, — tumida, Astarte Omalii, — Burtini ; è) des dents de requins : Carcharodon megalodon, — disauris, l — plicatilis, Oxyrhina has- talis, Lamna sp., Notidanus sp. ; c) une grande quantité d’osse¬ ments de cétacés, dont Van Beneden fit trois espèces : Plesiocetus Hupschii, — Burtinii et — Garopii, appartenant à neuf squelettes. Pour les quatre savants sus-nommés, la couche était le Scaldi¬ sien in -situ et je ne sais si plus tard un^ seul géologue belge s’en soit douté, on paraît avoir perdu de vue la chose. La présence de nombreux petits cailloux est pour moi une raison suffisante pour considérer le dépôt 3 comme pléistocène, mais peu éloigné du Scaldisien original. 39. En 1874, M, Mourlon leva la coupe suivante dans la bri¬ queterie au hameau de Hazewinde (16), tout près et au S.-W. de la ville. Terrain apporté et humifère. 2® Campinien. Sable, ayant une mince couche graveleuse à la base. 3^ Diluvien. Sable argileux, avec des cailloux, des fragments de septaria et d’ossements. Il y trouva une dent à^Oxyrhina trigonodon. 4° Argile de Boom, Rupelien. Je vis moi-même la couche » épaisse de 2 dcm., composée de sable plus grossier que les 2 mètres du Flandrien recouvrant et contenant : a) des fragments angulaires, brunis de septaria ; h) une seule poupée, comme dans le loess ; c) un caillou de 3 ctm. et plusieurs jolis galets jusqu’à 1 ctm de quartz blanc comme dans le Diestien ; d) quelques petits rognons et de nombreux petits, galets de silex, jusqu’à 2 ctm. ; e) quelques cailloux et galets de grès siliceux (non des oôlithes) ; /) quelques fragments d’os, les uns sont légers, les autres silicifiés et lourds ; g) des débris roulés et méconnaissables de coquilles. Un ouvrier m’informa qu’on trouve parfois de grandes coquilles mesurant 3 et 4 ctm {Pecten ?). 40. Sondage 14, à l’Est de St-Nicolas (19«), côte 19,50, entre 18nhl0-17m 70. Argile jaune coquillère sur le Bolderien. — M 233 — 41. En 1859, De Koninck (4) mentionna une « couche coquillère « à la surface du sol à 3 kilomètres au Sud de St-Nicolas. Le sol y est jonché de nombreux fragments de Cyprina tumida, Tellina Benedeni, Astarte Basteroli, Pectunculus glycimeris^ Cardita orbi- cularis, Ostrea prince/ps, Turritella triplicata. 42 et 43 (19a). Parallèle 51^8’. 42. Sondage 25 à Heimolen entre St-Nicolas et Elverseele, côte 29, entre 24 m. et 23”^,80. 43. Sondage 26, idem, vers Kettermuit, côte 29, entre 26 m. et 25*^,45. Argile sableuse, galets, graviers et débris de coquilles. Sur le Rupelien ou le Bolderien. 44. Sondage 33 à l’Est d’Elverseele, côte 25. 23«i,30-22’^,95. Argile jaune avec débris de coquilles, sur le Rupelien. Je fais observer que la base de 44 se trouve bien plus bas que celle de 43 (23 contre 25,45), dont je conclus que le dépôt 44 n’est plus à son niveau original, mais descendu sur la pente vers la Durme. 45. J’eus la chance de retrouver « la couche » à environ mi- chemin de Thielrode à Tamise sur la pente vers l’Escaut, un peu à l’Ouest du cabaret « Schaliënhuis ». Elle y était distincte et bien développée sur l’argile rupelienne. J’y trouvai : du sable très fin, argileux, brun-clair ; 2° peu de fragments d’os et une dent de l’equin ; 3° quelques coquilles brisées et roulées, reconnaissables : Ostrea, Pecten, Astarte et Cyprina ; 4° peu de petits galets de quartz blanc ; 5^ trois galets de grès siliceux ; 6*^ un certain nombre de galets de silex, jaunes, verdâtres, plus souvent bleu-foncé, allant jusqu’à 2 ctm. Quelques-uns sont bigarrés de bleu et de blanc, comme à Aeltre. 46. De l’autre côté de Tamise, vers Rupelmonde, se trouve la coupe de la briqueterie de Steengelagen, mentionnée par M. Mour- lon (16), longue de plusieurs centaines de mètres. a) Alluvions . 10 dcm. b) Sable argileux, connu comme « leem » . 10 dcm. c) Sable jaunâtre ferrugineux, avec de rares petits cailloux blancs et noirs . 6 dcm. d) Sable grisâtre, etc . . 15 dcm. — M 234 é) Cailloux roulés, débris de septaria, d’ossements et de coquilles brisées et roulées, concrétions ferrugi¬ neuses, moules de coquilles, comme à Berchem. Ravine le sable sous-jacent (la couehe) . 4 dcm. /) Pliocène . . 24 dcm. î)) Feiiîile 14 ; Lokereii. Dans mon travail de 1910 (106, page 361), j’ai cité deux son¬ dages, qui me paraissent avoir rencontré le Diluvium ancien (67). 47. Sondage 165 à Stekene. Q' de 4’^,50 à 4 m. Rupelien. 48. Sondage 163 à Zwarten Rqiter-lez-Moerbeke. Q'm. de — 9 à — 10ï^,75, graviers, gros cailloux, débris de dents et d’osse¬ ments. Rupelien. On remarque tout de suite la très grande différence de profon¬ deur. A mon avis « la couche » peut se trouver à son niveau origi¬ nal à Stekene mais non à Zwarten-Ruiter, où la base est de 14 mètres plus basse. La différence est plus grande (8 mètres) encore dans le sondage suivant, que je ne veux pas passer sous silence. Je l’ai mentionné déjà dans 106 page 362, il a été exécuté sur la feuille 6 de Watervliet. 17 m. à 18“^,50 sous zéro d’Ostende. Sable grossier, cailloux et galets de silex et de quartz, fragments d’os de baleine et de sep¬ taria. Coquilles pliocènes, Astarte Omalii et A. sp., Pecten, P'urritella, Cyprina, Corbula gibba, Lingula, roulés et endommagés. Ce mélange rappelle vivement le Diluvium ancien de Hoboken. Pourtant une quantité de débris de Cardium edule me fait penser que ce n’est que Q', remanié par les vagues d’une mer plus récente. Une petite Cyclostojna y a été amenée par l’eau douce. e) Feuille 13: Bruges. 49. La couche a été signalée à plusieurs reprises au Sud d’Ade- ghem (25, 42, 64,72,78). M. Rutot en donne le plus de détails (64). « Le sommet de la colline, qui s’élève jusqu’à 28 mètres, est cou¬ ronné par un Diluvium spécial, graveleux, renfermant une grande quantité de débris d’ossements de cétacés et de grandes dents de squales. Plus au Sud, le même quaternaire s’étend sur les sommets, mais il ne renferme plus que de nombreux silex, sans aucun ossement ». I M 235 — (42, 64, 72). « Il y a donc lieu de supposer qu’autrefois, un biseau de Sealdisien s’est étendu au Sud d’Adinghem et que e’est le remaniement sur place de cet étage pliocène, qui a fourni les éléments organiques, dents et ossements, à la base du quateiiiaire ancien. Les sommets des collines constituaient jadis une plaine continue^ sur laquelle les courants d’eau douce transportaient d’énormes quantités de galets de silex. Leur origine est la ' Crête de l’Artois », où on les voit encore en énorme quantité. » J’ai visité ces endroits, partant de la gare d’Adeghem. Le sol n’est d’abord que le sable fin flandrien ordinaire et monte lente¬ ment au hameau de Callestraet, où le sable devient plus grossier et argileux et où apparaissent les premiers galets de silex. Ils sont dispersés d’abord, mais augmentent bientôt et sont surtout nombreux dans un vallon occidental, au Nord du hameau de Maasboone. Sur le sommet de la colline, dans des fossés récents et les rem¬ blais, je trouvai, côte 28 : 1° des galets de silex assez nombreux, jusqu’à 4 ctm., de différentes couleurs, brun, jaune, gris, bleu. Quelques-uns ont une belle couleur rouge, comme de la carnéole. Les cariés sont rares. La plupart ne sont pas lisses, mais plus ou moins pustuleux, il y en a de plats, de fusiformes, d’ovoïdes, mais non de sphériques. Quelques-uns sont brisés, les fragments roulés sont devenus des cailloux. 2® De gros rognons de silex, dont un pesait 640 grammes. 3° Un caillou de calcaire bleu-gris clair, avec des fragments de crinoïdes, pesant 165 grammes. 4° Des dents de squales roulées. 5® Des esquilles allongées d’os, dont quelques-uns sont légers et peu minéralisés, d’autres sont beau¬ coup plus lourds et silicifiés, mais la structure animale est encore reconnaissable. Ceux-ci ne donnent pas l’impression d’os de cétacés, plutôt d’os longs d’autres mammifères. Dans quelques-uns, les cavités pour les artères sont bien visibles. Les coquilles font absolument défaut. On peut facilement suivre les galets le long de la route par Kruipuit à Knesselaere, où ils atteignent la côte 23, à Den-Hoorn et à l’Est d’Oedelem, côte 24. d) Feuille 15: Anvers. Je retourne sur cette feuille que j’ai quittée pour suivre le déve- — M 236 — loppement historique de nos eonnaissances d’ « un dépôt ancien, à peine connu, d’origine plus ou moins problématique, mais plutôt marine, qui a été signalé aux environs d’Anvers par MM. Van Ertborn et Cogels ». (Rutot et Van den Broeck, 1885, 38a). Sondages au Sud-Est d’Anvers : a) Parallèle de 51^11’ Nord, entre les villages de Borsbeek et de Mortsel (19). 50. Sondage 8, entre les forts 4 et 3. Côte 12, 10ï^,40-9”^,70. 51. Sondage 4, au S.-E. du fort 3. Côte 10,50, 7’^,75-6”i,30. 52. Sondage 5, au S.-E. de Borsbeek. Côte 10,50, entre 9ï^,30 et 8i«,35. 53. Sondage 6, au N. du village de Vremde. Côte 11, entre 9 m,20 et 8^ 90. 54. Sondage 7, à Groenenbroek. Côte 11, entre 9”ï,80 et 9ïïi,40. Argile jaune sableuse, sable gris-bleuâtre ou noirâtre. Débris de coquilles, graviers sur le Bolderien. 55. Sondage 66. Angle Nord du fort 4. Côte 14, entre ]2 m. et llïï^,45. Sable ferrugineux et argile sur Bolderien. b) 56, 57. Parallèle de 51oi0’, des deux côtés de Mortsel. 56. Semdage 9 (19), au W. de Mentsel. Côte 18, entre 151^^,60 et 14ï”,70. Argile jaune avec graviers et débris de coquilles, sur Bolderien. 57. Sondage 10, à l’E. de Mortsel. Côte 18,5, entre 16^ 50 et 16 "^,40. Argile rougeâtre sur Bolderien. c) 58-59. Au W. et au S. de Hove (19). 58. Sondage 58. Halte de Hove, côte 23, entre 16ï^,50 et 15ïï^,50. Argile brunâtre, et graviers débris de coquilles sur Bolderien. 59. Sondage 17, sur le chemin de fer au S. de Hove. Côte 21. 20 m. — ■ 19”i,70. Sable argileux jaune avec graviers et débris d’ossements sur Bolderien. Van Ertborn (19) a vu, dans la tranchée de la voie ferrée, entre ces deux points, du gravier^ des cailloux, des moules de coquilles, des fragments d’ossements, dans un sable argileux, comme à Hoboken. — M 287 — e) Feuille 16 : Lierre. 60-63. Sondages au S. de Ranst. 60-61. Parallèle Bim’. 60. Sondage 1 (20a). Côte 12. 10ïï^,80-9«^,20. Argile jaune, débris de coquilles, sur Bolderien. 61. Sondage 2, au S. S.E. de Ranst. Côte 12, 10”^,60-10 m. Argile calcareuse et ferrugineuse coquillère sur Bolderien. 62-3. Sondages de M. Mourlon, feuille de Lierre-Berlaere (114). 62. Sondage 44 au hameau d’Agterste Hoeven. 8 m.-7”^,60. Couche 3 (Poederlicnne ??). Sable quartzeux coquiller, morceaux de coquilles blanchâtres, non costulées, ne semblant pas être des Cardium. 63. Sondage 45, N. W. d’Agterste Hoeven. 10 m. -9 m. Couche 3, Poederlicnne (??). Sable jaunâtre, petits fragments de coquilles. 64. Mémoire de M. le C. Van de Wiele (107), page 211. ((For¬ mations littorales dans le village de Ranst, renfermant une faune quaternaire avec Cardium edulc et Mytilus edulis ». Ce passage a rapport au travail (12) dans lequel on lit, page 220 : ((Vers l’Est d’Anvers, à l’intérieur des terres, du côté de Ranst, par exemple, il existe des dépôts, encore peu connus, qui paraissent être d’un âge un peu différent des précédents (Scaldisien ou Poederlien). Ce sont des couclies, oh l’on ne trouve plus le 2Vo- phon antiquum, elles contiennent surtout de grandes quantités de coquilles littorales, encore abondantes sur nos côtes, telles que Cardiuîn edule et Mytilus edulis. Plus â l’Est encore, on a signalé des dépôts coquilliers, conte¬ nant une faune, qui se rapporte certainement â l’horizon des sables supérieurs d’Anvers. Mais ces dépôts sont ils réellement pliocènes, ou bien ne sont-ils que des amas remaniés, formant la base des terruins quaternaires ? » Je suis convaincu que les dépôts précités sont identiques au Quaternaire ancien de Van Ertborn, qui nous occupe ici. Il ne paraît pas que M. Van den Broeck ait examiné jadis une bonne coupe et qu’il ait vu réellement des Cardium edule et des Mytilus. Probablement ces noms auront glissé de sa plume. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. MÉM. 16. — M 238 — Résumé du Chapitre I, La couche de Diluvium ancien sur la feuille d’Anvers, la moitié occidentale de celle de Lierre et la moitié orientale de celle de Bruges est généralement recouverte de dépôts plus récents (Flan¬ drien en première ligne), mais effleure quelquefois (26 Mossel- bank). La surface en monte régulièrement vers le Sud, depuis 4 mètres (47, Stekene), jusqu’à 28 mètres à Adeghem et 26 mètres au Sud de St-Nicolas (43, Kettermuit). Elle se trouve à 15-20 mètres à l’Est de St-Nicolas, ainsi qu’à Hemixem, Hoboken et Hove. Une circonstance remarquable est le manque de symétrie des plus grands chiffres, 28 mètres à Adeghem bien loin au N., et 20 mètres à Hove, plus près et à l’E. de l’Escaut. En réalité le contraste est ])his grand encore, puisque Adeghem est sur un parallèle plus septentrionnal que le sondage 59 au S. de Hove. Il faudrait comparer le premier plutôt avec les sondages n*^® 50-54, ) Il la C3U3h3 ne mante pas plus haut que 10 mètres. Je suis tenté de voir dans ce contraste l’effet d’un abaissement du sol, qui aurait entraîné le cours de l’Escaut dans son lit actuel. Les hauteurs d’ Adeghem seraient plus ou moins ce qu’on appelle un (( horst ». JjC sous-sol est plus ancien vers le Sud (Rupelien), plus récent vers le Nord (Boldérien, Diestien, Scaldisien), il ne faut donc pas s’étonner que « la couche » en ait absorbé les éléments. Les composantes anorganiques, silex, quartz, grès, n’offrent pas de difficultés théoriques, on peut les dériver du Sud. Les fragments de septaria (21, 39, 46) se trouvent dans le même cas, mais sont venus de plus près, de l’argile de Boom, qui en constitue le sous-sol immédiat le plus ancien. Il en est de même de la majeure partie des trouvailles d’ossements de cétacés et de coquilles, quand le sous-sol est du Miocène ou du Pliocène. L’origine si différente des composantes explique facilement que, de temps à autre, ils ne se sont pas mêlés, mais déposés l’une sur l’autre. Mais il en est autrement de ces trouvailles quand le sous-sol est le Rupelien. Ainsi on trouve des ossements de cétacés au niveau de 18 mètres et à Adeghem à 28 mètres, des coquilles remaniées à St-Nicolas à 18 mètres (37, 38, 39), à Hemixem (21) à 29 mètres, à Elverseele (44) à 23 mètres, au Sud de St-Nicolas (42) à 24 mètres. Van Ertborn s’est efforcé à démontrer qu’on avait affaire ici au mélange d’un dépôt d’eau douce (gravier) et d’un dépôt marin (coquilles, cétacés), ce qui serait possible. Mais les traces directes de cette submersion font défaut. M.Rutot a émis l’hypothèse que le Scaldisien se soit étendu plus loin au Sud, qu’on ne le trouve actuellement et aurait été érodé par les courants pléistoeènes. Je penche plutôt vers cette manière de voir, il est arrivé en plusieurs endroits que des formations géolo¬ giques ont été détruites complètement, par exemple l’oôhthe silicifiée. Je ne trouve mülement que cette hypothèse sort en dehors des limites permises. Le seul caillou d’origine lointaine est un andésite dans le bassin du Kattendijk (3). Des ossements de mammifères pléistoeènes ont été recueillis à Stuivenberg (1), Berchem (9). Batelage (10), Kiel (H), Hobo- ken (17) et Adeghem (49). “ — M 240 — CHAPITRE II. Le Diluvium ancien à l’Ouest de la Lys. a) Feuille 20 : Roule rs. A Dixmudc, se termine un long dos, venant du S. E., sur lequel je vis les galets de silex en une série de points : 1° A 1 kilomètre 5 de la ville ; 2® près de la borne 14 ; 3® monti¬ cule de 30 mètres, borne 13,5 ; 4*^ un seeond de 35 mètres ; 5® un troisième de 41 mètres, tout près de Clereken ; 6® un quatrième au Sud-Est du village, côte 40 ; 7® eolline de Smisse, haute de 43 mètres, en abondance, la majorité en sont absolument frais ; 8^ eolline de Terreest, haute de 36 mètres ; 9° à côté d’une drève, orientée du W. à l’E., près de Tolhoek, je vis un monceau de galets tamisés, un en avait une taille de 12 ctm. et une croûte cariée de 4 millim. Un seeond atteignait 14 etm. et était pres- qu’entièrement frais ; 10® colline de Tolhoek, haute de 44 mètres, galets très nombreux, une minorité est eariée ; 11° hameau de « Hooge-Schuur » au N. W. de Staden, eôte 30, galets moins nombreux, ils disparaissent vers Staden. Le dos de Westroosebeke en porte un très grand nombre, quelques-uns sont eariés. Près du « Vieux Moulin », eôte 40, un petit profil les montrait, dispersés dans du sable fin, limoneux. Ce n’est probablement qu’un dépôt remanié. Les plus gros mesu¬ rent 4 ctm., ils sont accompagnés de petits rognons et de frag¬ ments. De même au Nord du village, à la côte 45, où je vis un rognon très frais d’un décimètre. Près du village de Wynendaele, au W. N. W. de Thourout, côte 30. Nombreux fragments fossilifères de grès Paniselien, galets peu fréquents, un rognon. Plus à l’Ouest, le long de la grand’route d’Ostende, côte 49, des galets et des coquilles en nombre restreint. M. Rutot (35) donna en 1885 des détails sur son étage Qlc. « A la base, 2-5 dem. de eailloux arrondis, principalement des silex (mes — M 241 — galets), qui ont parfois la grandeur d’une tête, imparfaitement arrondis (rognons !). Ensuite, il y a des grès du Paniselien et de petits cailloux bien arrondis de quartz ». Delvaux (39) énuméra en 1886 les points suivants, où des cailloux de roches tout à fait étrangères ont été rencontrés, je n’en doute pas un moment, que c’était parmi les galets de silex. 1° Granité rouge, près de l’église de Clercken, côte 41. 2° Gneiss, West-Roosebeke, côte 49, parmi les galets de silex. 3*^ Gneiss blanc, Lichtervelde, côte 18. 40 Granité rouge, Lichtervelde, côte 25. Briart (60) mentionna en 1891 les galets de silex, qu’on trouve sous le loess des plateaux. Ils atteignent la grandeur d’un œuf, sont souvent décomposés, ce qui leur donne une eouleur louge ou jaune. Ils sont parfois très nombreux et alTleurent parfois. 11 est impossible d’en fixer l’âge précis, ni le mode de dispersion. Peut-être qu’ils sont pliocènes, comme l’a admis Dewalque. Dans 64, datant de 1895, M. Rutot parle du dépôt dans ces mots, (f Tout le plateau, qui formait primitivement une vaste plaine, a du être vivement affouillé par des cours d’eau très rapides, venant du Sud et capables de transporter des quantités énormes de gros silex, plus ou moins roulés, qui couvrent encore de nos jours les points élevés des collines ; cailloux dont notre excursion annuelle dans le Boulonnais nous a si nettement montré l’origine dans les énormes accumulations de silex, longeant la crête de l’Artois et que nous avons si bien observés au Sud de Saint-Omer. Du reste, la ti'aînée caillouteuse, venant de la crête de l’Artois, est parfaitement indiquée sur tous les sommets des collines de la Flandre, ainsi que je l’ai constaté sur les collines de Staden, West-Roosebeeke, etc., où les amas de silex, non encore épuisés, servent depuis des siècles à l’empierrement des chaussées d’une vaste région. » M. Gosselet (81) parla en 1903 assez furtivement du Diluvium de l’Escaut, qui se compose presqu’exclusivement de galets de sdex )), qui proviennent du terrain tertiaire. M. Briquet (89, page 74) fixa en 1907 l’attention sui un « aneieii lit de rivière avee un caillou tis de plateau — de Wvijtschaete (feuille 28 Ypres) à Westroosebeke, sur lequel furent apportés les silex de Reutel. Le courant tournait tout à coup vers le — M 24^ — N.-W. à Stadeii et Cleicken. La cause (?) en était que les rivières occidentales sont plus actives que les orientales, la cause présumée en est l’effondrement du bassin de la Mer du Nord ». Au Sud de Roulers et à l’Est de la chaussée de Menin, une colline de 35 mètres montre, dans une carrière, 3-17 dcm. de sable grossier, contenant plusieurs couches de gravier, et, à la base, une de 5 dcm., avec de très grands rognons de silex de la grandeur d’une tête, ensuite de très jolis cailloux arrondis de quartz blanc. Au « Bergmolensheuvel », haut de 38 mètres, un peu plus au Sud, on voit de -nombreux galets. h) Feuille 21 : Tliielt. M. Rutot (36) décrivit en 1885 quelques dépôts de son étage Qle’ de la colline de Thielt, côte 51, où les galets se trouvent pro¬ bablement dans un dépôt plus récent, très sableux. Il en est de même au S.-E. de cette ville, où les galets atteignent la grosseur d’un poing. Ensuite, sur la route de Meulebeke à Oostroosebeke, côte 25, il y a une sablière avec beaucoup de cailloux à la base. « Ce sont des silex de différentes couleurs dont quelques-uns sont grands et imparfaitement roulés {rognons), accompagnés de petits galets de quartz. Au sommet de la colline (côte 37) de petits galets de silex ». J’ai visité la colline d’Aeltre, près du bord Nord de la feuille et du chemin de fer Gand -Bruges. Les galets de silex, jusqu’à 6 ctm., se montrent surtout sur la crête, au niveem de 24 mètres. Le plus grand mesurait 5 X 3 % X 2 % ctm. e) Feuille 27 : Proveii. Entre le village d’Abeele et la colline de 60 mètres au Nord, les galets sont distincts, accompagnés de beaucoup de cailloux et de quelques rognons, tous plus ou moins décomposés, sans être entièrement cariés. Le long de la chaussée, au W. de Poperinghe, les galets appa¬ raissent au-dessus de la courbe de 40 mètres, sur les champs et dans les fossés, déjà avant l’auberge « In de hooge Wulfthul ». Ils augmentent vers le S.-W., atteignent 8 ctm. et gisent pêle- mêle dans un sable argileux. — M 243 — Près de l’auberge « Gastliuismolen » je vis un petit profil. Un sable fin, tertiaire est généralement raviné par 1 mètre de sable graveleux. Les véritables galets de silex sont rares, accompagnés de cailloux, ou fragments roulés de rognons, plus fréquents, mesurant jusqu’à 7 ctm. A côté, un fragment de grès violet- brunâtre de 3X21/2X1 ctm. Tous sont entourés d’une argile tenace, dans laquelle des lentilles de sable. Nulle trace de limonite. (l) Feuille 20 : Ypres. La basse terrasse de la Lys, près de Menin et Wervicq, a une énorme largeur. Près de la rivière, la surface en est du sable argi¬ leux, qui devient plus pur, à mesure qu’on s’en éloigne, par exemple à Gheluwe, côte 20, 7 mètres au-dessus de la Lys. C’est au pied d’une colline de 41 mètres, du nom caractéristique de « Kezelberg » (ou Kiezelberg = mont de gravier), qu’apparaissent les premiers galets, dans les fossés et sur les champs. Us augmen¬ tent en taille (jusqu’à 6 ctm.) et en nombre, à mesure qu’on monte, comptent par milliers et sont accompagnés de quelques rognons. A côté d’une nouvelle route, aboutissant sur la chaussée Roukrs- Menin, près de la borne 4, je vis un sable brun, grossier, contenant des galets pêle-mêle. La surface en est ondulée, affleure parfois, mais est souvent recouverte d’un mètre de sable avec peu de galets. Ils atteignent 1 dcm. et sont accompagnés de quelques cailloux de silex et de quartz blanc. Les galets cariés sont très rares. A Gheluvclt, côte 50, les galets sont très fréquents le long de la chaussée. Ils ne mesurent ordinairement que 3 à 5 ctm., mais peuvent atteindre 1 dcm. et sont accompagnés de quelques cailloux et de rares rognons, dont un mesurait 11x5x4 ctm. et pesait 345 grammes. Au bout occidental de la courbe de 60 mètres et du côté méri¬ dional de la chaussée d’ Ypres, j’observai un petit profil. Sable brun, grossier, stratifié, contenant des galets. La décoloration le long des racines était bien visible. Le sable à galets fait place à du sable simple flandrien à 1 kilomètre d'Ypres, donc à 35 mètres. Ils réapparaissent sur la route de Zillebeke, au-dessus de 40 mètres. Au Sud du célèbre étang, ils sont assez fréquents au-dessus de — M 244 — 35 mètres. Cet étang a été creusé, environ en 1300, dans l’argile yprésienne et rassemble l’eau de la suifaee, y compris celle des égouts de Zillebeke, situé sur son bord oriental ou supérieur. Il ne faut donc pas s’étonner si elle n’est pas très bonne à boire et ne suffit nullement aux exigences actuelles. Nulle part dans cette contrée je n’ai vu le loess. e) Feuille 29 : Courtraî. Au Nord de la ville de Court rai se trouve le village de Hulstc, côte 19, 9 mètres au-dessus de la Lys. La surface y est du sable fin, argileux, ressemblant beaucoup au loess, mais plus grossier et moins cohérent. La ressemblance est ]rlus grande à une profon¬ deur de 2 mètres. En montant au Nord, vers le « Muyzelmolen )), côte 31, on arrive sur un reste de la haute terrasse de la Lys, un sable non- équivoque. Entre Doornhoek et Lendeleede (côte 42) apparaissent les premiers galets de silex, ils atteignent 3 ctm. Je les considère toutefois comme dérivés de leur dépôt original, où ils sont tou¬ jours plus nombreux. Delvaux (114) les indique sur la planchette 1, près de Len¬ deleede, côte 40. Près de Courtrai, au point de séparation des lignes de Menin et de Rouler s, la vallée et la basse terrasse de la Lys se distinguent nettement. Au Sud de Wevelghem, sur le bord occidental de la carte et la basse terrasse (côte 16) je trouvai une petite coupe, près d’une briqueterie. Le sable fin de la terrasse, épais de 2 dcni., reposait sur un loess remanié, un peu plus grossier que le normal, mais plas¬ tique et visible sur une épaisseur d’un mètre. Le sable de la ter¬ rasse devient plus grossier et typique, à mesure qu’on s’éloigne de la rivière, et contient de très rares cailloux de silex. 11 en est de même jusqu’à Moorseele (feuille d’Ypres), côte 20. Les galets dans le terrain parcouru ont différentes couleurs : bleu-clair, vert brunâtre, jaune de succin, gris clair, brun clair, rouge de sang, ressemblant à la carnéole. Ils sont très souvent accompagnés de rognons, grands ou petits, souvent brisés, des — M 245 — mêmes couleurs. Quelques-uns sont entièrement cariés, il y en a à surface pustuleuse ou hétérogène. Une partie est lisse, peu décomposée, le reste montre de nombreuses petites crevasses circulaires, autant de portes pour la décomposition . Aperçu du Chapitre II. Comme toujours, les galets jusqu’à 1 dcm., souvent accom¬ pagnés de cailloux et de rognons de silex peu usés, se rencontrent sur les parties les plus élevées. Ils montent du N. au S., par exemple sur le dos Dixmude-Staden-Westroosebeke de 30 à 45 mètres. C’est ici que Delvaux mentionne quatre trouvailles de roches cristallines. •Les plus grandes hauteurs, où je les ai trouvés, sont 60 mètres à l’Est d’Ypres et 62 mètres près de Poperinghe, plus au Sud. Çà et là, ils sont accompagnés de petits galets de quartz blanc, comme dans le Diestien in-situ. Ils ont été lavés des collines dans des dépôts de sable situés plus bas et peuvent ainsi servir de traits d’union entre les dépôts oi'iginaux. C’est pour cette raison que j’en fais tant de fois mention. — - M 246 — CHAPITRE III. Le Diluvium aucieii entre la Lys et l’Escaut. a) Feuille 21 : Tliiell. Feu mon ami E. Delvaux (114) a indiqué, sur la planchette 4, du Campinien (Q^) à 58 mètres, près du bord méridional, au Sud du hameau « Het Sprietjen ». C’est le bout septentrional de la grande colline qui sépare les deux rivières. b) Feuille 22 : Gaiid. Le même géologue a visité la citadelle de Gand en 1875 et 1878 (31 , 39), lorsqu’elle fut démolie. Le point culminant de la « colline St-Pierre » était, encore au 18<^ siècle, couvert de galets et de cailloux sur l’argile plastique. A 28 mètres, il trouva des cail¬ loux, parmi lesquels un de syénite. e) Feuille 29 : Cour Irai. Tout près et au Sud de la ville, vers Walle, la petite carte de Delvaux (39) indique le loess. J’y vis uii sable très fin, qui lui ressemble, mais est moins cohérent et fin, peut-être c’est un loess remanié et sali. l^rès de la borne 3 de la grand’route de Lille, je trouvai mes galets de silex, de y2 à 2 centimètres, comme reste d’une couver¬ ture pléistocène, dans plusieurs poches, profondes de 15 et larges de 4 dcm. dans l’argile y présienne. Au Sud-Est de Courtrai, près de la gare de Moen-Heestert, une des éminences du large dos, porte le nom suggestif de « Keiberg » (mont de cailloux), côte 66. On y voit le loess réel et bon nombre de galets de silex, jusqu’à 5 ctm., avec quelques fragments de rognons. Le dos se continue au S.-W., parallèlement à la Lys, et atteint la côte 76. Les galets s’y montrent en abondance, couverts de loess non équivoque, épais de 2 dcm. Il en est de même autour de Belleghem, bâti sur une colline assez raide de 67 mètres. En aval de Courtrai, la basse terrasse est exclusivement sableuse, — M 247 — la surface monte lentement de Waereghem à Wortegliem et à 35 mètres apparaissent les premiers galets. Le sommet de la colline, côte 55, montre une trinité curieuse, chapelle, cabaret et distillerie et davantage de galets. Celle de « Grooten Keer », qui n’atteint que 47 mètres, en possède moins. Au-delà de Worte- ghem, le sol monte jusqu’à 83 mètres et les galets y pullulent. L’in¬ termédiaire en est du sable. La pente orientale vers Mooreghem, en porte encore au-dessus de 60 mètres. Le sable y est de nouveau très fin et parfois difficilement à distinguer du loess. Delvaux (39) mentionne deux cailloux cristallins. 1^ Micaschiste côte 3,5 ; 2° Dolérite travaillé (!) côte 3, tous deux à la base du Diluvium, dans le lit de l’Escaut, près d’Audenarde. 11 indique le Campinien sur la planchette 2 près de Gyselbrechteghem à 80 mètres (114), sur la planchette 3 à l’Ouest de Mouscron, côte 70, près de Belleghem, côte 55 et près de Kwaedestraet, au Keiberg, côte 60 et sur la planchette 4 à 50 mètres dans le coin N.-W., à 70 mètres près de Grooteberg. Très probablement c’est mon Diluvium ancien. Les galets entre Lys et Escaut étaient bleu clair ou foncé, jaune cire, rouge carnéole, généralement les couleurs étaient plates et peu prononcées. Ils étaient rarement carié'^, la curieuse surface hétérogène s’observait de temps à autre. La forme était généra¬ lement ovoïde ou aplatie. Résumé du Chapitre IIL Le dos assez cohérent entre Lys et Escaut porte une profusion de galets, parfois accompagnés de rognons, sous une couverture peu épaisse de loess. Les points les plus élevés, où je les ai trouvés, sont 83 et 76 mètres, près de Worteghem, le point le plus bas, où ce Diluvium s’observe encore in-situ, était probablement la colline St-Pierre à 28 mètres. Delvaux y a trouvé un syénite, les deux trouvailles de micaschiste et de dolérite dans le lit de l’Escaut sont géologiquement de peu d’importance. — M 248 CHAPITRE IV. Le Diluvium ancien entre P Escaut et la Dendre. a) Feuille 22 : Gancl. Le village cle Melle est bâti sur le bord de la basse terrasse et de l’Escaut, en aval de G and, la vallée actuelle est entièrement sur l’autre rive. Le sol y est exelusivcmeut le sable fin flandrien et n’aequicrt quelque ressemblance avec le loess, qu’en montant vers la courbe de 25 mètres. Il y contient de très rares galets, dérivés des hauteurs ainsi qu’au village de Lemberge, côte 35. D’ici au wS.-S.Fb, leur fréquence est très variable, assez grande à un niveau inférieur, comme à Landscauter (15-20 mètres), tout près de la gare de Mortzeele (30 mètres) et au hameau de Spiegel (40 mètres). On a à faire ici à une concentration, produite par les ruisseaux et leurs confluents, du mélange de sable et de galets, le sable est enlevé, les galets restent. Ils sont fréquents aussi sur' les collines, leur niveau original, comme sur la colline de 60 mètres, au S.-E. de Landscauter, les plus gros mesurent jusqu’à 5x3x2 centimètres, les rognons de silex paiaissent faire défaut. Ensuite, sur la colline de 45 mètres, rive droite de l’Ettingbeek. J’y vis une bonne couche, épaisse de 2 dcm., de mes galets, sous le loess. En montant de cette vallée vers le S.-E., on les voit par milliers, ils mesurent ordinairement 1-1 V2 jusqu’à 4 etm. à la colline de Hesseghem, haute de 50 mètres. Ils sont peu fréquents au contraire sur les pentes douces inter¬ médiaires, par exemple au Sud de Landscauter, au Sud de la gare de Moortzeele, entre le village de Baeleghem et le hameau de Bragt. Toutefois, à la surface, le loess alterne avec les galets ou bien les recouvre, ce qu’on voit de temps à autre dans les talus de la route. Son épaisseur y atteint 1-2 mètres, par exemple avant les hameaux de Hesseghem et de Bragt, ici au niveau de 70 mètres, soit 60 mètres au-dessus de l’Escaut. lia principale cause de ces différences me paraît être le caractère de la pente ; quand elle est douce, le sable ou le loess s’y déposent, quand elle est plus raide, ces deux roches sont lavées et les galets — M 249 — effleurent. Ensuite, Fëtendue des sommets des collines. Quand elles sont très étendues, le loess reste, quand elles sont plus petites, il est lavé, quand elles sont plus petites encore, il y a beaucoup de chance que les galets sont lavés à leur tour et que le sous-sol en effleure. Des phénomènes analogues s’observent au S.-E. du village de Gavere, en amont de Gand, qui occupe une position analogue à celui de Melle, sur le bord de l’Escaut et de la basse terrasse, côte 35, qui monte au S. E. jusqu’à 46 mètres, soit 37 mètres au- dessus de l’Escaut ; je n’y vis que du loess. A l’E. S.E. du village suivant : Dickelvenne, près de ’t Hooger- vueren, je trouvai deux coupes, côte 55, tout près de l’intersection des chaussées de Scheldewindeke et de Gand. A mon avis, les galets y constituent un véritable « Diluvium de l’Escaut », haute terrasse. Dans la première coupe, ils sont très nombreux, un rognon mesurait 5x3x2 ctm. Dans la seconde coupe, je vis, au- dessus du sable tertiaire, 2 dcm. de sable avec galets sous 1 mètre de loess. Ce sable graveleux sert à l’empierrement des routes du V'^oisinage, ce qui explique la présence suspecte des galets en quelques endroits. Delvaux (114, planchette 3), n’a pas observé mes galets sur les hauteurs de Baeleghem et vers Moortzeele. Il les mentionne à l’E. et au S.-E. de Gavere et à l’E. de Dickelvenne, près du bord méridional. Sur la planchette 4, il indique le Campinien, Q^, « éléments tertiaires remaniés d’origine voisine » jusqu’à 40 mètres près de Strymeesch-lez-Oordeghem, 50 mètres au Cauwenberg- lez-Erpe et 40 mètres près de Grootendriesch-lez-Nieuwerkerken. b) Feuille 29 : Courtrai. J’ai trouvé les galets : au Sud de Renaix à 57, entre Renaix et Russeignies à 32, à l’Est de ce village à 50 mètres, au Sud de la crête diestienne. Ensuite, au Nord, à Biesput-lez-Quarennunt à 90, Kalkhoven et Knokke à 85, Turkeyen à 100, Nukerke à 95 et entre Nukerke et Melden à 30 mètres. Il est évident, que les chiffres extrêmes ne sont pas mon dépôt authentique, mais il est difficile de faire une séparation nette. Delvaux s’est trouvé, en levant la planchette 4, dans le même embarras et a exagéré ostensiblement. Il a indiqué le à Greu- — M 25o — neries, au Sud de la Rhosnes à 24, Koppenberg-lez-Melden à 79, Nukerke à 95, sur la pente septentrionale du Mont de l’Enclus. Le doute est encore possible ici, mais nullement à Kuithal, sur la pente du Mont de la Cruche à 105, sur le mont à 125 et sur le Mont de l’Hotond à 150 mètres. Peut-être est-ce un Diluvium tout à fait local. c) Feuille 07 : Tournai. Massif de St-Sauveur ou de Frasnes-lez-Buissenal. C’est une colline assez étendue, du S.-W. au N.-E., atteignant la côte 137, dont je vais m’occuper aussi en traitant du Diestien. Pied de la pente N.-W., hameau de Quesnoy, colline de 60 mètres innombrables galets jusqu’à 6 ctm., sans grès limoniteux, les habitants en font de petits pavés. An S. -E. du village de St-Sau¬ veur rien que du loess, côte 60. Près du hameau de Cruisette, sur la crête, le loess atteint une épaisseur de 3 mètres, les galets se montrent de temps à autre dans le talus de la route. Près du moulin, du sable blanc, couvert d’un demi-mètre de loess, sur lequel les galets, en suite d’un glisse¬ ment. Quatrebras avant le hameau d’Auguerre, beaucoup de galets, jusqu’à 8 ctm., sans grès. Petite coupe, tout près et au Sud de ce hameau, en bas de la chapelle, le même sable blanc, couvert de loess, qui renferme des galets, ils effleurent sur la pente. La majeure partie toutefois se trouve dans une argile sableuse bru¬ nâtre, qui forme : des lentilles, épaisses jusqu’à 2, longues jusqu’à 15 dcm. ; 2® des poches, profondes jusqu’à 3 dcm., dans lesquelles les galets allongés sont souvent verticaux. En général, c’est le loess, qui renferme cette argile ou une autre à gros grains de quartz, reconnaissables à l’œil nu. Il va presque sans dire, qu’il n’y a pas question du Diestien original, mais que cette disposition anormale est due à un remaniement intense, probablement par les eaux diluviales. lies galets ne dépassent guère 6 ctm. Les exceptions, jusqu’à 8 ctm., sont plutôt des rognons roulés, galets inachevés. Delvaux (114) a trouvé « Q^O, éléments divers, remaniés, d’origine voisine » assez généralement sur la planchette 1, au W. de l’Eseaut, jusqu’à 50 mètres, et jusqu’à 90 mètres sur le Mont St-Hubert, dont le sommet est constitué par le Diestien. Le regretté géologue l’indique en plusieurs points sur la planchette 2, - M 25i — V à savoir : au N. et N. N.W. de Molembaix jusqu’à 45 ; 2^ sur le Mont de la Trinité entre 30 et 110 ; 3® sur la colline d’Arc- Ainières jusqu’à 75 ; 4° au Nord de Frasnes-lez-Buissenal jusqu’à 137 mètres. Résumé du IV. J’ai démontré comment un bon nombre de galets ne sont plus à leur place originale, ont été lavé des pentes, parfois dans une succession de couches fort anormales. Les points les plus élevés, auxquels ils se trouvent dans leur position normale, sont : 1° au Nord, 40-50 mètres en moyenne ; 2® au milieu, 50-70 mètres ; 30 au Sud, 80-100 mètres. Les rognons sont rares, mais j’en ai trouvé. — M 252 — CHAPITRE V. Le Diluvium ancien entre la Dendre et la Senne. a) Feuille 23 : Malines. Entre Willebroeck, Heffen sur Senne, Capelle-au-Bois et Nieii- wenrode, rien que sable fin flandrien. Au delà du dernier village, on sort de la grande vallée E.-W., la pente commence à la côte 15. C’est à Eversem que je trouvai mes premiers galets, assez nom¬ breux, côte 30. D’ici à Limbosch, rien que du loess, mais avant la chaussée de Vilvorde, à 50 mètres, de nombreux galets. b) Feuille 30 : Grammont. M. Velge (114) note « roches dures, roulées, débris remaniés d’origine voisine », près de Meerbeke à 50, près de Dry-Egypten- lez-Neyghem, même niveau et à Middeleers-lez-Vollezeel à 60 mètres (planchette 4). e) Feuille 31 ; Bruxelles. Le même géologue l’indique (planchette 3) aux points suivants : au Sud de Lombeek, près de Bergen broek et de Hoezenbroek à 55 ; près de Gaesbeek à 70 ; au S.-W. d’Ellingen et près de Herffelingen à 65 et à 70 ; à Haute-Croix à 70 et près de Bellinghen à 65 mètres, soit 60 mètres en moyenne. Au Nord de Laeken s’étend un plateau du W. à l’E., au niveau de 60-80 mètres, entre les villages de Strombeek-Bever et de Neder-over-Heembeek. On y voit principalement le loess, de temps à autre de petits galets, sur la partie supérieure des pentes. Résumé du Chapitre V. Mes propres observations sont assez maigres ; les niveaux où j’ai trouvé le Diluvium ancien ne dépassent pas la côte 50 au Nord, 80 au Sud, chiffres inférieurs à ceux du Chapitre IV. La cause m’en paraît être simple, ce dernier chapitre embrassait une source voisine, la rangée diestienne, qui est plus éloignée dans le Cha¬ pitre V. _ — M 253 ( HAPITRE VI. Le Diluvium aucieii eutre la Seuiie et la Dyle. a) Feuille 23 ; Malîiies. Près de la gare d’Eppeghem-sur-Senne, le loess atteint plus d’un mètre d’épaisseur, mais n’est évidemment qu’un loess secondaire, plus tenace que l’original et déposé dans la vallée. Il s’étend jusqu’au château d’Elewijt, où commence le sable flan¬ drien, formant une terrasse d’un mètre de hauteur. La vallée du ruisseau « Baersebeek » montre du sable avec de nombreux galets de silex, qui y sont évidemment restés en arrière, tandis que le sable fut enlevé par l’érosion, tout comme je l’ai vu près de Gand (page 248). A deux endroits, peu éloignés l’un de l’autre, il y a donc sédimentation dans la vallée plus grande de la Senne, érosion (surcreusement) dans la vallée latérale, plus petite. Les galets réapparaissent près de la borne 15 de la chaussée de Tervueren et sont assez fréquents et plus gros près des bornes 13 et 12. b) Feuille 24 : Aersehot. Dans les « généralités )> de la planchette 4a, Van Ertborn (21) dit du « Quaternaire inférieur, silex et cailloux » : « Les dépôts origi¬ naux se trouvent sur les points les plus élevés et dépassent parfois la côte 100. )) Il en explique la présence par l’hypothèse, qu’au commencement de l’époque glaciaire, les rivières charriaient des glaçons chargés de cailloux et apportaient plus tard le limon de Hesbaye. Sondage 15 à Wesemael. « L’entourage est semé de cailloux innombrables, en majeure partie des silex, les grès et les quartz sont rares. » La côte n’y est pourtant que 15, de sorte que tous sont descendus verticalement. Sondage 18, dans le « Bois de ’s Hertogenheide », au Sud d’Aerschot, côte 49. Dans les environs, le sol est jonché de quartz ANN. soc. GÉOL. DE BELG., ï. XLII. MÉM., 17 - M 254 - blanc, parmi lesquels quelques galets de silex ; il en est de même entre les sondages 18 et 19. e) Feuille îîl : Bruxelles. Souvent le sol n’est que du sable flandrien sur le bord nord, encore à Steen-Ockerzeel et au delà, jusqu’à 40 mètres. C’est à la côte 45, qu’apparaît le loess, qui acquiert bientôt une épais¬ seur d’un mètre. La transgression marine, flandrienne, dans le sens de M. Rutot, se serait par conséquent étendue jusqu’à ce niveau. Le même géologue distingua en 1883 (28) un étage Q'b « Sables et cailloux du sommet des plateaux. U érosion ^postérieure séparait la nappe en fragments sur les sommets des collines ». Il me paraît que c’est bien mon Diloviiim ancien. Mais l’auteur continue « Le gravier, épais de 2-3 dcm., se trouve surtout sur la pente orientale, le loess, sur la pente occidentale, effet du lavage par les pluies, venant surtout de l’Ouest. » Ce gravier-ci n’est done plus le Diluvium des plateaux, mais plus récent et il en est de même du dépôt suivant, décrit en 1908 par M. Mourlon (95). Dans la partie supérieure de la « vallée de Josaphat », près de Schaerbeek, se trouvée le « Kattepoel »En haut 3^^^! de limon Brabantien (loess), contenant des iVagments de silex, de petits cailloux et de petites poupées calcaires. Ensuite li^\3 de Hesbayen (loess), sur le Moséen. Celui-ci est composé de deux lits de cailloux, séparés par une argile. Elle contenait des coquilles et un squelette à'Elephas trogontherii, considéré d’abord comme E. antiquus ( comp. page 227). Le tout repose sur l’Eocène. MM. Mourlon et Rutot considèrent cette argile comme moséenne, puisqu’elle se trouve de 30 à 56 mètres en -dessus de la Senne. Le chiffre exact est 45 mètres, beaucoup trop pour un dépôt Campi- nien. D’après la carte topographique, le « Kattepoel » est à 58 m., le plateau voisin, qui porte le vrai Diluvium ancien, à 80 mètres, difièrence : 20 mètres. Au bout oriental d’Uccle, des galets à 50 mètres, sur la haute terrasse de la Senne. Tout près de l’Observatoire, le loess constitue la surface, le Diluvium affleure à 95 mètres. D’ici au Vert-Chasseur, on les voit à 105 mètres, ils sont très nombreux dans le sable au point culminant de l’allée, côte 115. — M 255 — Delvaux (39, page 174), fait mention du « Zandberg » à Uccle, côte 87, où, au milieu de cailloux (galets) tertiaires, on a trouvé un bloc eéphalaire de micaschiste verdâtre. Il s’étend un peu sur les galets nombreux qu’on trouve sur plusieurs collines des environs de Bruxelles et ailleurs dans la Moyenne et Basse-Belgique. En général, ils ne sont pas quaternaires, comme on le croyait jadis, il les appelle tertiaires. Un observateur attentif sait à quelle couche il faut les compter, souvent il y en a deux, non mêlées. Ils sont affaissés sur place. FORÊT DE SOIGNES Brève de Lorraine. Tout près du bois de la Cambre de nombreux petits galets à 110 mètres. Le sol de cette longue drève est généralement le loess, de temps à autre, il a été lavé et les galets apparaissent, en grand nombre à 125 mètres au point de bifurcation N.-E. de la Petite Espinette, tout près à 120 mètres et dans un petit ruisseau à IIO nu très. Ils sont très nombreux aussi sur la Drève des Bonniers, côte 100, tout près de la chaussée tortueuse de Groenendael, mais généra¬ lement c’est le loess qui affleure, jusqu’au-delà de Notre-Danie- au-Bois, où le plateau original de 120 mètres est autant qu’intact. Au Sud de Tervueren, je les letrouvai en profusion sur une petite colline de II2 mètres. A moitié chemin d’une autre route, condui¬ sant au même village, les galets abondent au même niveau, comme en règle sur la partie supérieure des pentes. Longeant cette dernière route, on retrouve beaucoup de petits galets entre 90 et 100 mètres près de la chapelle en dehors du bois. Entre cette chapelle et Tervueien, je vis une bonne coupe près de la route, côte 90. Les galets y constituent deux couches de 3, une troisième, inférieure, de 4 centimètres. Je n’y vis aucun frag¬ ment de grès limon iteux et considère le tout comme Diluvium. M. Mourlon (114), planchette 4, l’indique à 105 mètres, sous 7 mètres de loess, dans la forêt de Soignes, et à 85 mètres dans un vallon au S.-W. de Tervueren. (1) Feuille 32 î Louvain. Van Ertborn mentionna (23) sur la planchette 2a, à Lubbeek, . — M 256 — des galets de silex, qui se trouvent en quantité innombrable sur plusieurs collines, par exemple le Pellenberg à l’Est, et Kleine- Heide, au S.-S.E. de Louvain. Les nombreux sondages de cette planchette n’ont traversé, des dépôts pléistoeènes, que du limon de Hesbaye et du « Quaternaire inférieur », qui est représenté généralement par un « limon et cailloux », aussi par des « cailloux et fragments de grès diestien », par du (( limon et cailloux de silex et de grès », parfois par des « cailloux épars ». Il se trouve à des hauteurs souvent très inégales, par exemple à 40 mètres, dans le sondage 23, et à 62 mètres dans 22 qui sont pourtant voisins. Cette différence s’explique facilement par la situation de 23 dans une vallée, où les galets ne se trouvent plus dans leur position originale, ils sont « descendus verti¬ calement ». Le « quaternaire inférieur » atteint normalement un niveau de .5,5 mètres au Nord (sondage 15) et de 101 mètres au Sud (son¬ dage 156), donc une dénivellation de 46 mètres sur une distance horizontale de 10 kilomètres, soit 0,005, pente très forte. Les galets y sont évidemment dans leur position originale, leur dépo¬ sition doit avoir eu lieu avant la formation du relief actuel par le creusement des vallées, ce qui est aussi mon avis. Van Ertborn ne saurait se représenter un courant d’eau douce, suffisamment fort pour rouler ces galets, et qui n’aurait pas en meme temps remanié le sable incohérent bolderien, qui en con¬ stitue souvent le sous-sol. Il tâche de résoudre la difficulté en invoquant une mer pléistocène hypothétique, qui aurait trans¬ porté les galets dans des glaçons. Je voudrais remarquer, qu’on rencontre un sous-sol sableux non-cohérent en beaucoup d’endroits dans les Pays-Bas, où pourtant la nature fluviale des graviers pléistoeènes n’est contestée par personne. On retrouve, dans le texte explicatif de la feuille de Boisschot (22), un raisonnement. semblable, que j’ai combattu dans mon travail de 1910 (106), page 373, etc. Là, on a à faire, non à un courant marin, venant du W.-S.W., mais à l’érosion fluviatile, venant de l’E.-N.-E., direction des petites rivières actuelles. Les deux cas ont beaucoup de ressemblance, toutefois sans être identiques. Le moyen le plus sûr (que j’ai mis en pra¬ tique), pour résoudre la difficulté est de suivre les galets aussi loin que possible. — M 257 — Van Ertborn ne s’occupe pas de la question de leur origine, pourtant il dit que la base du Diestien de la planchette est carac¬ térisée par une couche de galets de ^élex, de la grandeur d’nne noix à celle d’un œuf. Ils sont parfois entièrement blancs et décomposés ou cariés. Les fossiles diestiens se trouvent à un niveau supérieur. Il paraît doue qu’il n’a pas conçu l’idée de trouver un rapport entre les galets diestiens et les pléistocènes. M. Mourlon (114), planchette 1, figure la couche, sous le nom de « Campinicn », à Vrebos à 85 mètres, au Sud d’Everberg et à Weeberg, au Sud de Leefdael à 75 mètres. Le chemin de fer de Louvain à Chaiieroi suit la vallée de la Dyle et passe par la halte de Florival. En suivant d’ici, d’abord la petite chaussée d’Ottenbourg, ensuite un chemin creux au hameau de « I^a Tombe », on voit apparaître beaucoup de galets, qui sont très nombreux sur le petit plateau de 100 mètres et dans le susdit hameau. Au Sud d’Ottenbourg, on en voit en nombre sut’fisant, à travers de la couche de loess. Nulle trace de grès limoniteux, c’est le Diluvium réel. e) Feuille 39 ; Nivelles. Loutre Hennuyères et Virginal-Samme s’étend un plateau allongé, du N.-N.E. au S.-S.W., portant le bois de la Houssière. J’y vis de nombreux galets près de la chapelle Jouas, côte 140. Quelques-mis sont à peu' près cylindriques, beaucoup en sont plus ou moins décomposés. Les plus gros mesuraient 7x5x3 et 7x5x4 ctm. Ensuite à 1 kilomètre au S.-S.W., près d’une courbe de la chaussée, côte 145, également jusqu’à 7 ctm. Les grès limo¬ niteux y font défaut. Le long de la grand’route de Braine-le-Château à Nivelles, ils se montrent dans les commencements de plusieurs petites vallées. 1° côte 125, un peu au delà de la borne 10 ; 2® à Bois-Seigne\ir- Isaac ; 3° près de la borne 13, dans le talus du vicinal, sans grès, côte 145 ; 4° près de la borne 14 ; 5^^ entre 14 et 15, côte 140. Ils y sont un peu cariés, accompagnés de petits rognons cylindriques et de quelques cailloux de silex, cachés sous une mince couche de loess et révélés par la charrue. On les observe facilement du wagon, près de la halte de Sart-Moulin, côte 100 et à l’Est de la gare de Braine-l’Alleud, où ils constituent de bonnes couches. — M 258 — Le célèbre champ de bataille de Waterloo est formé par le loess, les galets affleureat en quelques endroits, par exemple près du monument des Hanovi iens, où ils sont très nombreux. Je n’ai pas vu de différences en couleur, etc., avec ceux des terrains précités, la plupart étaient brun clair, il y en avait aussi jaune de cire et à surface hétérogène. Aperçu du Chapitre VI. Mes galets sont très fréquents et faciles à suivre sur les plateaux entre Senne et Dyle. Mais il en est plus ou moins ainsi dans les vallées. J’y vois l’effet : des grandes crues du glaciaire qui déposaient, dans les vallées, de grandes masses de sable conte¬ nant des galets ; des érosions inter- et post-glaciaires, qui emportaient le sable et laissaient en arrière les galets trop lourds. Le dépôt, contenant le squelette d'Elcphas irogontherii du Kattepoelest un peu plus l>as,par conséquent un peu plus récent que le Diluvium ancien, je le mets dans le premier interglaciaire 1’. Le Diluvium ancien se trouve : feuille d’Aerschot, 49 mèti es au Sud ; 2^ feuille de Bruxelles, 80 mètres au Nord, 125 mètres au Sud ; 3^ feuille de Louvain, 55 mètres au Nord, 101 mètres au Sud ; 4^ feuille de Nivelles, 145 mètres au Sud. Il s’en suit une position plus basse, d’amont en aval, mais aussi de l’Ouest à l’Est, contraire au cours du Demcr, etc. Je rappellerai cette anomalie qui a ses analogies. Un bloc de roche cristalline est signalé d’Uccle. — M 269 — CHAPITRE VII. Le Diluvium ancien entre Dyle et Gette* a) Feuille 32 : Louvaiu. La majeure partie de la belle F'orêt de Meerdael, au Sud de Louvaiu, dépasse la côte 80, quelques points atteigueut 100, même 105 mètres. La pente occidentale, vers la vallée de la Dyle (côte 30) ne montre que du sable, les parties élevées, que du loess, reposant, comme toujours, sur mes galets. Je les vis, pariôis eu grand nombre à l’Ouest de la borne 8 de la grand’route Louvain-Namur, sur le bord d’un vallon, descendant vers le S.-W., côte 80 et par milliers sur la Brève de Warande, même niveau. Ils atteignent 4 c. m. je n’en vis pas de bleus, mais quelques-uns à surface hétérogène, une partie montrant des bandes concentriques, qui sont coupées raide contre la partie homogène. Delvaux (39) eite un caillou de granité du niveau de 80 mètres. Non loin de la chaussée de Naniur et sur le bord sud de la carte, se trouve le hameau de Sart-Melin sur un plateau de loess. J’y retrouvai les galets en nombre suffisant, dans un al)reuvoir et sur un monticule de 135 mètres, dans un champ labouié. Le plus grand mesurait 6 X 5 X 2 % c. m. MM. Van den Broeck et Rutot (114) figurent le Campinien sur la planchette 4, au S.-E. de Bcauvechain à 85 mètres, sous 6 et près de Redingen-lez-Willebringen à 70 mètres sous 3 mètres de loess. Il en est de même à 87 mètres, au N.-E. de St-Jean Geest entre la Grande et la Petite Gette, sous 3 mètres de loess. Ce « cailloutis de silex des flancs supérieurs des grandes vallées » n’est probablement que mon Diluvium ancien remanié. b) Feuille 33 : vSaiiit-Troiid. Entre la halte et le village de Neerlinter, basse terrasse de la Grande Gette avec quelques galets, côte 35. Au N.-W. de Neerlinter, côte 56, sur un dos, des galets et des cailloux de silex, assez rares. — M 260 — Le hameau de Heyde ( — bruyère — nom suggestif dans cette contrée, couverte de loess) se trouve dans la petite vallée du Roelbeek, confluent de la Gette, côte 50. Un chemin de campagne conduit au hameau de Ransberg, vers le N.-E. La surface est du loess, en couche assez mince, car plusieurs fois les galets affleurent. A côté des galets intacts, il y en a de cassés, dont les arêtes ont été émoussées de nouveau, et de véritables cailloux ij’régnliers. Ils atteignent 6 centimètres et ne sont pas nombreux. Une petite tuilerie les montre, dans une coupe, isolés et dispersés dans le loess de pente. Ransberg est traversé par une petite chaussée, du W.-S.W. à l’E.-N.-E., qui reçoit le chemin de campagne sus-nommé. Au point de rencontre, côte 60, grand nombre de galets, jusqu’à 5 ctm. sous une mince couche de loess, presque privés de cailloux. Le loess y est impropre à la fabrication des briques, car les briques non-cuites coulent dans la pluie. Le sol de Ransberg pullule de galets à 75 et à 80 mètres. M. Van den Broeck (114) indique, sur la planchette 1, son Q2m « Amas de cailloux de silex des altitudes supérieures » près de Cortenaeken, côte 55. C’est encore mon Diluvium ancien, remanié. Aperçu du Cliaphre Ml. Delvaux mentionna un caillou de granité parmi les galets. Les points les plus élevés, où ceux-ci ont été trouvés par moi sont : Feuille Louvain, Nord 100 mètres, Sud 135 mètres ; Feuille Saint- Trond, Nord 86 mètres. — M 261 — CHAPITRE VIIL Le Diluvium ancien entre Gette et Denier. a) Feuille 35 : Saint-Trond. — Planehette 3. Landen-Saint-Trond. 1. Plateau entre Petite Gette et Molenbeek de Landen. — M. Ru- tot (34) et MM. Rutot et Van den Broeck (114) figurèrent d’abord Ql^ « Sables et cailloux des plateaux )>, plus tard Q2m « Cailloux de silex des sommets des plateaux » aux point suivants, allant du Nord au Sud : 1. Au S.-W. d’Overwinden, côte 85, sous 7”\5 de loess. 2. Au S. de la gare de Landen, côte 95, sous 6 m. de loess. 3. Au S. de Ste-Gertrude, côte 85, sous 1*^,7 de loess. I. Au W. de Ste-Gertrude, côte 95, près du chemin de fer de Tainines. 5. En beaucoup de points au Nord de Racour, dans des son¬ dages. 6. Une petite poche dans la glande sablière au W. de Racour. 7. Au S. de Racour, côte 90, sous 3*^,5 de loess. 8. Entre Wezeren (bord septentrional de la feuille 41, Waremme) au S.-E. de Walsbetz, et le chemin de fer de Liège à Bruxelles, côte 100. Tout près, au S. et au S.-W. du village de Landen, je vis les premiers galets à 95 mètres, ils .disparaissent vers le haut et reviennent dans un loess sableux à 103 mètres. Ensuite, dans deux bonnes coupes, tout près et au S.-W. de la gare de Landen, dans la nouvelle rue de Kalsberg. C’étaient des sablières dans le sable landenien tout blanc, bien stratifié horizontalement, parfois entièrement homogène. Il est raviné par le loess, qui devient plus épais vers le W., le ruisseau La Sype. Les galets s’y trouvent : 1® dans le sable landenien remanié, devenu pléistocène, à stratification entrecroisée ; 2° en lentilles : 3® en couches ; 4° dispersés dans le loess, surtout dans le demi- mètre inférieur ou supérieur, plus rarement au milieu. Le dernier cas se présente quand la pente est plus forte, évidemment ce n’est qu’un loess tout à fait secondaire, produit par le ruissellement. — M 262 — 2. Plateau entre le Molenheek de Landen et celui de Gingelom, — MM. Rutot et Van den Broeck mentionnent le D. a. : Au S.-E. de Halle-Boy enhoven, côte 70, sous 5”i,5 de loess. Au W. de Velm, côte 65, sous 31^,5 de loess. Entre Attenlioven et Velm, côte 70, sous 1™,5 de loess. Au S.-W. de Gingelom, côte 100, sous 0 ni. 50 A. l’E. de Walsbetz, côte 100, sous 0 m. Je ne trouvai moi-même sur l’Ilsenbeig, haut de 107 mètres, que du loess. En d’autres points au meme niveau, les galets sont nombreux et atteignent 6 centimètres. 3. Plateau entre le Molenheek de Gingelom et celui de Kerckorn. — Les deux géologues sus-nommés l’ont rencontré (114) : 1^’ Au S.-E. de Halmael, côte 70, sous 5 m. de loess, 2*^ Entre Gingelom et Buvingen, côte 105, sous 0 m. de loess. 3*^’ Entre Niel et Borloo, côte 110, sous 0 m. de loess. Partant de St-Trond au S.-S.W., je vis de nouveau le saille très fin passant au loess, qui devient de plus en plus pur, à mesure que son épaisseur augmente, de 2 m. à 3“,5. Les premiers galets s’observent au S. de la chaussée romaine, ils restent rares jusque près de Muysen, où le loess a une épaisseur de 5 mètres. Piès de Bnvingen, côte 105, ils deviennent plus fréquents sur les collines, dans les champs labourés, plus ou moins sableux. Le loess y est mince et mêlé, par la charrue, au sable qui contient les galets. Ils sont nombi’eux près de Gingelom et de Niel-Saint-Trond, où une petite coupe, à l’Ouest du château de Goyen, montre du sable landenien, rccouv^ert de 2-3 mètres de loess impur, contenant les galets très nombreux de silex et de quartzite. Tous sont isolés, on ne voit que des traces de couches, de sorte que c’est de nouveau un dépôt remanié, côte 100. 4. Plateau entre le Molenheek de Kerckom et le V eerstheek d^Aelst. MM. Rutot et Van den Broeck citent le D. a. : 1^ Entre St-Trond et Aelst, côte 60, sous 5 «‘,7 de loess. 2^ Au Molenberg-lez- Kerckom, côte 90, sous 0 m. de loess. 3^ Entre Mielen sur Aelst et Borloo, sous 0 m. de loess. Je les vis moi-même, en masse, sur ee dos, entre Muysen et Mielen plus loin au Sud, à 100-115 mètres. — M 263 — Planchette 4: Heers-Looz. 1. Environs de Looz. — Le village de liooz est situé sur une col¬ line, haute d’environ 100 mètres, les galets y sont très abondants, ainû qu’au Sud, près de la chaussée romaine à 95 mètres, vers Mettecoven et Engelmanshoven entre 90 et 100 mètres, près de Bouekhout à 115 mètres, à l’Ouest de Heers à 105 mètres. Il en est de même au S.-E. de Looz, sur le Bollenberg à 120 mètres, où ils tourmillent, au S.-E. vers Bommershoven à 90 et 116 mètres. M. Mourlon fl 6, page 252) parla en 1880 de la coupe du chemin de fer à l’Ouest de la gare de Looz. Il s’y trouve, sous le loess, un quaternaire, dans lequel une « couche de silex roulés, épaisse jusqu’à 1 mètre ». Ce sont probablement mes galets, lavés de la pente, la côte ne dépassera pas 80 mètres. 5. Environs Ore ye-sur-Geer . — 1^ Mi-chemin entre les villages de Koninxheim et de Lowaige, dans les champs, côte 100. 2® Près de Lowaige, monticule de 121 mètres. 3^ Entre Otrange et Oieyc, un monticule de 133 mètres, montre le Tongrien dans une sablière. La surface, et celle du voisinage, porte les galets en grand nombre. Quelques-uns sont debout, de sorte que ce n’est pas un dépôt original. A côté des rognons fort roulés. Plusieurs avaient un diamètre de 6 ctm., un galet aplati mesurait 9 X 5 % X 3 % ctm., un autre 11x7X3 ctm. I^e plus gros, un rognon roulé, atteignait même 15X6X5 ctm. Les galets de quarzite sont sporadiques, les quartz blancs font défaut. Une particularité importante est la présence de morceaux angu¬ laires de grès linioniteux, non pas très rares, dont un contenait des galets. J’en tire la conclusion que le Diestien s’est étendu, sinon jusqu’à ce point, du moins dans le voisinage. b) Feuille 34 : Tonyres. M. Van den Broeek, dans son travail élaboré de 1883 (29), que je citerai encore deux fois, dit, dans sa « Description des terrains quaternaires et modernes », page 140 « I/étage diluvien se trouve, sur la rive gauche du Démer, plus étendu et continu (que sur la rive droite), au N.-N.W. de Hoesselt, ainsi qu’entre Hoesselt et Vi'yhern (au N. de Rixingen) ». Page 142 « Ce n’est qu’au N.-N.W. de Hoesselt qu’il y a des gravières, profondes de 2-3 mètres. » Montant du village de Bilsen au S.-W., vers Hombroek, on M 264 — quitte le sable de la vallée du Demer pour le loess remanié et sableux. Les premiers galets de silex apparaissent à Mersheim, côte 75, ils deviennent plus nombreux et en même temps le sol redevient sableux par renlèvement du loess. Déjà avant le hameau de Hombroeck, les champs en four¬ millent. Tout près et au S.-E., j’eus la chance de découvrir une petite coupe. De bas en haut, 7 dcm. de sable tongrien pur et blanc, 7 dcm. de tongrien sali, argileux, jaune et brun, 1-10 dcm. de sable fin argileux (Diluvium) avec quelques couches de galets, 12 dcm. de sable argileux avec quelques ru pions de silex, jusqu’à 6 Y2 des galets dispersés ou en couches jusqu’à 4 % ctni. Côte 95. A quelques centaines de mètres au Sud de cette coupe, se trouve une petite briqueterie, où le loess de pente est exploité, qui contient un petit nombre de galets, en partie cariés. Pi ès de la gare, il y en a de 6 X 4 X 3 % ctm. Au niveau de 100 m. à côté d’une route de campagne, les galets sont nombreux dans un loess remanié. Près du cinq-bras de Kruislinde-lez-Werm à 107 m., j’en vis de 8 ctm., les champs en fourmillent à 115 m., de sorte qu’on pourrait parler d’un « Keiberg », tout aussi bien qu’à 1 kilomètre plus au Sud, qui atteint 124 mètres. Près de la borne 23 de la grand’routc de Tongres, une petite coupe, côte 115, montre 16 dcm. de sable tongrien, jaune en bas, blanc en haut. 11 est raviné par un gravier à galets, régulièrement stratifié, épais de 6-8 décimètres, alternant parfois avec du sable argileux, qui le recouvre aussi, atteint une épaisseur de 14 dcm. et contient quelques galets dispersés. A peu près la même chose s’observe près de la borne 22, à 110 mètres, un peu avant le hameau de Rixingen. L’extérieur des galets est à peu près le même que dans les autres teriains. La couleur prépondérante est bleu-pâle, ensuite bleu- foncé, il y en a aussi de gris, de jaunes, les rouges sont très rares. Une certaine quantité est blanchie, un peu cariés. L’intérieur des galets cassés est parfois différent : brun- jaunâtre, jaune, bleu. Un galet était moitié rouge de sang, moitié bleu à l’intérieur. I.a curieuse surface hétérogène se présentait de temps à autre ; une partie était des rognons roulés. — M 265 — MM. Rutot et Van den Broeck ont donné en 1879 (15) une des¬ cription détaillée de la nouvelle tranchée, longue de 800 mètres, du chemin de fer à Saint-Trond, tout près de Ton grès. Le sous- sol est l’argile de Henis et le sable de Neerrepen, sur lequels ils distinguèrent six couches pléistocènes, dont trois contiennent des galets de silex, parfois en très grand nombre. Le tout est recouvert de loess. M. Mourlon en donna, l’année suivante, une description (16, page 293, figure 52). I. Quaternaire hesbayen, à la base un « lit mince de cailloux de silex roulés, ravinant les couches sous-jacentes ». II. Quaternaire diluvien. a) Sable jaunâtre et limon avec Succinea ohlonga, Hélice hispida et Pupa. h) Epais lit de gravier (mon Diluvium ancien remanié), composé principalement d’un très grand nombre de silex roulés et de débris de coquilles oligocènes dans un sable grossier, ravinant les assises sous-jacentes. III. Oligocène moyen. Résumé du Chapitre VIII. Il va sans dire que les galets montent du Nord au Sud, sur la feuille de Saint-Trond, de 62 à 133 mètres, sur celle de Tongres, de 75 à 124 mètres. Le point le plus élevé est 133 mètres dans le coin S.-E. de la feuille de Saint-Trond. C’est surtout sur celle-ci qu’on voit aussi la différence entre W. (maximum IIO) et E. (maximum 133). Des rognons ont été rencontrés en plusieurs points. — M 266 — CHAPITRE IX. Le Diluvium ancien entre le Demer et la Meuse. Feuîlîe 34 : Toiigres. M. Van den Broeck (29) a donné en 1883 une « Description des terrains quaternaire et moderne » de la feuille de Bilsen (Tongres la), qui vaut mieux que celle des autres planchettes de l’ancien levé. J’en emprunte ce qui suit : Page 13,5 : «Le quaternaire de cette feuille n’est point le plus ancien en Belgique, car, près d’Anvers, il en a été découvert, par Van Ertborn et Cogels, un autre, plus ancien encore, d’éléments marins remaniés ». (Je les considère comme synchroniques !). « La plaine oi'iginale, antérieure à V érosion, est encore repré¬ sentée par les sommets des collines ». Page 140 : « L’étage diluvien se trouve sur la rive droite du Demer (allant du N. au S.) à Laethen, Bosselaer, Ryckhoven, Berg, Klein Membruggen. » Page 141 : « Les éléments constitutifs sont hétérogènes, des fragments anguleux et irréguliers de silex, etc. ; des fossiles tri¬ turés, d’âges divers s’y montrent fréquemment. » Page 179 : « Les cailloux roulés » {galets) « de la base du Dilu¬ vium ancien des plateaux sont les dépôts les plus développés, forment parfois un banc compact, épais de 1 m. à 1ï^,50 et pou¬ vant atteindre le double. » Mes propres observations : 1. Munsterbilsen. Nos galets s’observent tout près du Munster- beek et de l’église, près de deux chemins à l’Est de la chaussée d’Asch. Une trace de Diluvium moséan, sous forme de quelques cailloux de quartz blanc, s’observe près du chemin septentrional. 2. Waldtwilder. Trois chemins de campagne conduisent de ce village au hameau d’Amelsdorp. Entre les deux orientaux une sablière fit voir le sable tongrien blanc et brun sous 1-3 mètres de loess, qui contient, dans sa partie inférieure, côte 100, bon — M 267 — nombre de galets. Un en était eassé et fit voir une géode avee de petits eristaux de quartz hyalin. Le plus gros mesurait 6x31/2x3 centimètres. 3. Au N.-E. du village de Petit-Spauwen s’élève une colline de 127 mètres, où les galets abondent, le plus gros mesurait 5 X 3 X 2 % ctm. Plus près du village, on les retrouve à 110 mètres. Ils sont eouverts d’un loess décomposé, argileux, très tenace. 4. De l’autre côté du village de Rosmeer, un chemin creux, allant du Nord au Sud, montre des galets peu rares, aussi sur le loess dans les champs. Ce dernier se prolonge au Nord vers Moper- tingen, au Sud vers Vlytingen et atteint une épaisseur de 5 mètres. 5. Entre Grand-Spauwen et Genoels-Elderen, rien que du loess, sauf sur la colline de 125 mètres, couronnée par un sommet, supposé artificiel, qui atteint la côte 130. Ils y sont abondants, le plus gros avait un diamètre de 6 etm. 6. Au Sud de Herderen, au Mheerberg, le loess contient des galets à la côte 100. 7. Hameau d’Elst, au Nord de Glons sur Geer. Au S.-E. le sol monte jusqu’à 150 mètres, les galets y sont nombreux, j’en remar¬ quai de fort gros, d’un diamètre de 6 même 9 ctm. 8. De même entre Glons et la Croix-St-Roch, un peu au Sud de 7, ils atteignent 8 ctm., côte 145. 9. La chapelle « Jean d'. Lille » est située au N.-E. de 8, et au pied nord d’une colline de 150 mètres, où les galets sont moins nombreux, il y en avait d’ovoïdes, de sphériques et quelques-uns de discoïdes, le plus gros mesurait 6 X 4^X3^ centimètres. 10. Entre cette chapelle et Roclenge-sur-Geer, sous 2 mètres de loess, côte 140. 11. Bout méridional de Fall-et-Mheer, petite briqueterie dans le loess, quelques galets, jusqu’à 6 ctm., côte 110. 12. Entre Fall et Mheer et Bassange sur Geer, plusieurs galets de taille égale sur la crête vers la vallée, dans les champs, côte 137, aussi près de la route, à 115 et 105 mètres. 13. Entre Fall et Mheer et Wonck, près d’une croix, à la côte 125, — M 268 — De l’autre côté du Geer, je retrouvai mes galets aux points suivants : 14. Au S.-E. de Tongres, côte 98, entre Gcer et Ezelsbeek. 15. Au S.-W. de Nederheim, côte 106, nombre de galets dans du sable. Le plus gros, mesurant 7X4X2 ctm., était notablement aplati. 16. Le long du chemin de Wihogne à Sluse, je n’ai vu que du loess, épais jusqu’à 4 mètres. Un peu avant Sluse, côte 100, je trouvai un nombre suffisant de galets sur la route, mais l’étendue horizontale en était tellement restreinte que je ne doute guère de la réalité d’un affleurement. 17. Au S.-E. de la gare de Glons, côte 130, bon nombre de galets. La plupart étaient sphériques ou fusiformes, les discoïdes, rares. Le plus gros mesurait 4 ^ X 4 X 1 % ctm. A côté un seul caillou de quartz blanc, de 13x2x8 mm. Vu son isolement, je le considère comme égaré, non comme une preuve du Diluvium moséan. Au Sud de Houtain-St-Siméon, la colline de 160 mètres ne présenta que du loess, tant à la surface que dans un chemin creux. Les galets se montrent jusqu’à l’escarpement de la Meuse, mais mêlés avec ou couverts de Diluvium moséan aux points suivants : 18. Chemin de Wonck à Hallembaye, à 125 mètres et davantage en couche de plusieurs centimètres entre le sable tongrien et le loess. Ils pullulent dans les champs à 150 mètres. 19. Entre les deux routes à gravier de Wonck à Hallembaye et à Lixhe-sur-Meuse, côte 125. 20. Bruyère entre les deux routes de Hallembaye à Wonck et à Eben., Galets bleus assez nombreux, côte 147. 21. Petite sablière dans le Tongrien, à côté de la dernière chaussée, entre les bornes 1 et 2. Un mètre de galets bleus, dont les deux décimètres supérieurs sont mêlés de cailloux moséan s, côte 149. 22. Monticule de 154 mètres, tout près et à l’Ouest de cette sablière. Nombreux galets, le plus gros mesurait 6X4%X2 ctm. 23. Coin entre la susdite chaussée et celle de Wonck à Lixhe. — M 269 — Côte 141. Les galets bleus ne constituent que 5 % du gravier. Plusieurs sont plutôt des rognons roulés, le plus gros mesurait 5x3x2 ctm. 24. Borne 8, même mélange. 25. Notre chaussée se prolonge, le long de l’escarpement, dans une route de campagne, qui reçoit une autre venant d’Eben. A ce point, côte 125, quelques galets bleus jusqu’à 4 ctm. 26. Monticule de 120 mètres, tout près de l’escarpement, quelques galets. 27. Méandre de l’ancienne chaussée Lanaye-Eben-Emael. Rares galets. La coloration des galets était très variée, la majeure partie en était bleu-clair, quelques-uns bleu-foncé, jaunes ou rouges. L’extérieur était parfois bleu-pâle, blanc-poreux, marbré, jaune- brun clair, en couches de 1-3 mm. L’intérieur était parfois jaune, rouge, brun, brun- jaunâtre, grisâtre, bleu clair. En quelques cas, la coloration était plus compliquée encore. De minces couches de 1-2 mm. au plus de bleu et de jaune alter¬ naient ou bien deux minces couches blanches étaient séparées par une bleue. La remarquable surface hétérogène n’était pas très rare, lisse et fraîche en partie, craquelée et plus décomposée pour le reste. Résumé du Chapitre IX. Le niveau original, auquel j’ai rencontré mes galets, augmente de nouveau du Nord (127 mètres tout au plus) au Sud (130-154 mètres). Au Sud les points les plus élevés se trouvent vers l’Est, 154 mètres près de l’escarpement de la Meuse. Ils se trouvent aussi au Sud du Geer, rarement accompagnés de rognons. MÉM. 180 ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XLII. I — M 270 — CHAPITRE X. Limite entre le Diluvium ancien et celui de la Meuse. La différence entre ces deux diluvia a été observée de bonne heure, comme je l’ai relevé dans mon travail de 1910 (106), pages 337 et 338. D’Omalius d’Halloy distingua, en 1862, A et B, le Campinien actuel, (( dans les vallées de la Meuse et de ses confluents de l’Ardenne », et C « les cailloux, qui se trouvent plus à l’Ouest sur le Tertiaire,.... des silex non-mêlés à des roches ardennaises ». Dewalque arriva en 1868 à des conclusions semblables. Il dis¬ tingua : « A, une assise caillouteuse à cailloux roulés ardennais », et (( C, les silex roulés, de la grosseur d’une noix à celle d’un œuf ». Ces eailloux ne figurent pas sur la carte de Dumont, puisqu’ils sont recouverts de limon. Nous les plaçons néanmoins au même niveau, avec les cailloux (A) sur lesquels repose le sable campinien. Je n’ai pu trouver à l’égard de la limite entre ces deux dépôts, dans le travail bien connu de M. Mourlon (16, page 284), que le passage suivant : « Le long d’une ligne sinueuse de Binche (entre Charleroi et Mons) à Louvain, on trouve, à l’Ouest le territoire de l’Escaut avec des cailloux {galets) de silex, à l’Est le territoire de la Meuse avec des eailloux des Ardennes ». Nous allons voir que mes courses m’ont fait tirer cette limite bien autrement, et cela au dépens de la Meuse. I. — LIMITE SEPTENTRIONALE a) Feuille 34 : Tongres. J’ai déjà cité deux fois le travail de M. Van den Broeck (29) qui s’est occupé de ce problème. Page 3 : « Le Demer est la limite méridionale » (approximative) « du Campinien, caractérisé par les quartz blancs ». Page 150 : « Etage eampinien. Au sommet des cailloux de quartzite, surtout au N. de Heesveld (au N.-N.W. de Bilsen, au N. du Demer). — M 271 — » Dumont croyait que le Demer en constitue la limite méridio¬ nale, en réalité c’est la pente méridionale de la vallée du Demer. On le trouve aussi entre Munsterbilsen et Beverst ». Page 178 : « Les graviers. Les quartzites blancs et les roches anciennes diverses, forment deux massifs dans la partie septen¬ trionale de la planchette (Bilsen). Ils sont dispersés dans le sable ou constituent des bancs d’une épaisseur de 3-5 décimètres ». Le point le plus élevé, où je vis le Diluvium moséan est la « Lanaeker-Heide », qui atteint 104 mètres et descend assez raide- ment au S.-E. Les erratiques y sont parfois de grande taille, dans le village de Lanaeken j’en vis de quartzite qui mesurent 1 mètre. La surface du Diluvium descend régulièrement au village de Gellick, par la bruyère appelée « Kewith-Heide » (Kievit-Vanelle). On y trouve plusieurs gravières, à la (ôte 100, les roches pré¬ pondérantes sont du quartz blanc, des quaitzites bleu gris et bruns, des quartzites à pyrite du révinien, du grès, etc. Le plus gros que je vis avait des dimensions de 1x2x3 décimètres. Tous sont subangulaires, les jolis galets de silex y sont fort rares. par contre on voit des cailloux irréguliers de silex à cassure con- choïde et arêtes émoussées. Le long de la route de Gellick à Eygenbilsen, on poursuit sans peine le gravier moséan. A mi-chemin, côte 90, il a une épaisseur de 1"^,50, contient quelques galets et repose sur le sable blanc tongrien. Dans Eygenbilsen même, on peut le poursuivre, d’abord entre le chemin de fer et l’église, autour de celle-ci et, un peu plus loin, au commencement de la route de Hoelbeek. A 1 kilom. 5, au S.-E. du village, je vis trois erratiques, dont un dépassait 1 mètre, près d’une chapelle, entre Eygenbilsen, Mopertingen et Veldwezelt. A Munsterbilsen, le Munsterbeek forme assez bien la limite entre les deux diluvia. J’ai pourtant trouvé une trace du Diluvium moséan, sous forme de quelques cailloux de quartz blanc, de l’autre côté du ruisseau, près d’un petit chemin de campagne qui va de l’église à l’Est. Le même, très sableux et avec des galets sporadiques j s’observe près et au Sud de la borne 13 de la chaussée d’Asch. A 800 mètres plus vers le Nord se trouve le hameau de Haag, où je l’observai dans des trous d’arbres abattus, avec quelques erratiques de quartzite blanc, de 8 centimètres. — M 272 — A mi-chemin entre Haag et Eyk, on le voit dans les champs et dans quelques petites gravières, les quartz blancs jusqu’à 4 ctm. prépondent, les galets de silex sont rares^ ainsi que de petits erratiques de grès jusqu’à 8 ctm. Au Nord du village de Beverst et au N.-W. du château de Schoonbeek, la carte indique un monticule de 42 mètres, sur lequel je trouvai de sporadiques cailloux de quartz et de quartzite jusqu'à 2 ctm. et quelques rares galets. Un peu plus au Nord, r Appel veld est au niveau de 40 mètres et montre du Diluvium moséan plus grossier et distinct, fort sableux. b) Feuille 26 : Reckheim. Il en est de même dans le coin S.-W. de la feuille de Reckheim à 50 et à 45 mètres, on y lit le nom suggestif de « Kaybergs- Heide ». Le Diluvium moséan y est aussi typique qu’on pourrait le désirer, les cailloux atteignent 5 ctm. Les quartz blancs pré¬ pondent, il y a des eailloux de silex et de rares galets. Allant d’ici au W. vers Diepenbeek, on voit le Diluvium perdre graduellement ses traits caractéristiques ; les eailloux diminuent en nombre et en taille et finissent par disparaître dans le sable qui reste seul. c) Feuille 33 : Saint-Trond. J’ai pourtant eu la chance de trouver quelques cailloux de quartz blanc un peu plus loin sur le dos de 60 mètres, entre le Demer et le Herck, avec l’Oude Beek, qui en est la prolongation en amont et que je considère comme une branche du delta pléisto- cène de la Meuse, abandonnée par sa mère et devenue indépen¬ dante. 1° Au S.-W. de Diepenbeek, on trouve, sur la earte, le nom suggestif mais très exagéré de « Steenberg boseh » (bois du mont aux cailloux). Je n’y trouvai que quelques galets de silex, côte 68. 2^ Monticule de 63 mètres, à l’Est du château de Henegauw (Hainaut). Deux mauvais galets cariés et des cailloux de silex. Ensuite trente quatre cailloux subangulaires de quartz blanc, dont le plus gros mesurait 4x4x3 ctm. 3® A l’Ouest du même château, côte 67. Un caillou et quelques galets de silex, intaets ou brisés. Ensuite un caillou de quartzite — M 273 ~ jaune brun clair, mesurant 8XSX3 ctm., un autre plus petit et plus foncé, un quartzite gris clair et cinq cailloux de quartz blanc. 40 Hameau de Steenberg, côte 62, au Nord d’Alken. J’eus la chance d’y trouver une bonne coupe, pendant la construction d’une nouvelle route. De haut en bas : 1. Du loess ; 2. Sable fin, contenant de petits galets bleus en groupes ou dispersés, en partie cariés. Ils sont plus grands vers le milieu de la coupe, les quartz blancs y sont fort rares. 3. Limon panaché. Les galets s’observent aussi à la surface des champs labourés et sont accompagnés de petits galets et cailloux de quartz blanc plus rares. Conclusion. — Le Diluvium ancien a un peu dépassé le Herck ; le Diluvium moséan, le Démer. Ils se sont mêlés dans l’espace intermédiaire. d) Feuille 34: Tongres. Les ruisseaux de cette contrée intéressante donnent lieu à quelques observations. D’abord le Munsterbeek, dans son cours E.-W. constitue la limite entre les deux diluvia, mais aussi son confluent de gauche, le Kroonbeek, qui coule du S.-S.-E. au N.-N.W. Ces deux ruis¬ seaux indiquent fort bien la courbure qu’ont faite les eaux de la Meuse dans l’époque pléistocène pour étendre son immense cône de déjection vers l’Ouest. Le Munsterbeek et le Demer s’unissent à Spurk, entre Mun- sterbilsen et Beverst et en effet le second y est le plus impor¬ tant. Néanmoins, comme je l’ai écrit en 1910 (106), je trouve mo¬ tivé d’admettre le Munsterbeek-bas Demer, comme cours d’eau rationnel, de même que l’Oude Beek-bas Herck. Tous deux sont des branches appauvries de la Meuse pléistocène, dont le haut Demer et le haut Herck ne sont, géologiquement, que des confluents. Précisément comme la Sambre et la Meuse et le Missouri avec le Mississippi. Dans ces quatre cas, les confluents sont plus importants que la rivière continue. Le loess sans galets ou cailloux s'observe e. a. aux points sui¬ vants : 1. Au bout sud du village de Hoelbeek, près d’Eygenbilsen, côte 90, à l’intersection de deux chemins creux. Epaisseur de 3 mètres. — M 274 — 2. Au Sud-Est de Waltwilder, près de la ehaussée de Maestricht, borre 94. 3. Sur la terrasse moyenne, qui descend vers le Caberg classique, par exemple entre Lanaeken et Vroenhoven, entre L. et Gellick, côte 75. A rOuest de Veldwezelt sur le « St-Antoniusberg », épaisseur de 2^,5, ensuite par Hees, Vlytingen et Rosmeer. 4. Au N.-W. de Wonck, aux six-bras, côte 113,8, autour d’un « Arbre » de la carte. II. — LIMITE SUR LA RIVE GAUCHE DU GEER Je rappelle le caillou de quartz tout à fait isolé que je trouvai au S.-E. de la gare de Glons, côte 130, et que je regardai comme égaré et sans importance (page 268). 1. La première trace sérieuse était au Nord de Bassange, côte 135, sur le monticule de 137 mètres. Un caillou de quartz blanc, mesurant 5 X 3 X 2 % centimètres. 2. A l’Est de ce point, à « l’arbre des deux croix », à la côte 132, le D. M. est mieux développé. J’y trouvai des cailloux de quartzite, de quartzite du Revinien des Ardennes à cavités cubiques, de quartzite gréseux, de grès, de quartz blauc, parfois presque des galets. Les plus grands diamètres en étaient 3 6, 8, 9 et 11 ctm., le dernier pesait 790 grammes. 3. Au N.-W. de Wonck, dans un chemin creux, côte 125, assez maigre, mêlé de nombreux galets bleus. 4. La colline de Romont, entre les villages d’Eben et de Sichen, atteint la côte 132. Sur le sommet, il n’y a que du loess,mais à 130 mètres on voit le D. M. typique, très sableux. Nombreux galets et cailloux jusqu’à 8 ctm., de quartzite, de quartz blanc, etc. Les galets de silex se tiennent à la partie supérieure de la pente. 5. Chemin creux, borne 12, de la chaussée de Riempst, côte 90. 6. N.-W. d’Eben-Emael, très grossier, côte 110. 7. Monticule de 118 mètres, à l’Ouest d’Opcanne, quartzites et quartz blancs, nul galet de silex. 8. Colline de 120 mètres, un peu plus loin à l’Ouest. Le D. M. est prépondérant, mais disparaît vers Sussen. Les galets de silex apparaissent entre les deux collines et augmentent vers Sussen, — M 275 — III. — LIMITE SUR LA RIVE DROITE DU GEER En 1900 (73), M. Van den Broeck s’est occupé un peu de cette rivière. « Le cailloutis dit « moséen » du cours inférieur du Geer a parfois une épaisseur de dix mètres, il est attribué à un ancien cours de l’Ouithe ». Quatre années plus taid (84), M. Kraentzel a donné quelques détails sur l’extension du Diluvium moséan, que je veux repro¬ duire ici. 1. La limite occidentale passe par Heure-le-Romain au Nord. 2. Le gravier est abondant à 1 kilomètre en aval de Wonck, côte 100. Il a probablement tté plus élevé à l’origine. 3. Il atteint une épaisseur de six mètres sur les deux rives. 4. Il a été trouvé en amont de Wonck, à côté de la chaussée Roclenge-Houtain-St-Siméon, côte 125, à savoir un psammite et un quartzite. 5. Près de Canne, il a trouvé des morceaux de porphyroïde de Mairus. Je poursuis mes propres observations. 9. Chaussée de Wonck à Hallembaye, côte 150. Des galets de silex très nombreux, des cailloux moséans jusqu’à 10 ctm. Plu¬ sieurs quartz blancs bien arrondis, toutefois sans être des galets. 10. Intersection de deux routes de campagne entre les deux chaussées de Wonck à Hallembaye et à Lixhe. Du gravier en deux points, les galets de silex sont plus fréquents à 120 mètres, le Diluvium moséan l’emporte à 130 mètres. 11. Gravière à côté de la route de Lixhe. Plusieurs erratiques moséans de 1x1x2 dcm. Le long de la chaussée qui suit l’escarpement de la Meuse, de Hallembaye au Nord, et du chemin de campagne qui en est la prolongation; le Diluvium moséan se montre en plusieurs points. 12. Carrières dans la craie près de Hallembaye, entre les chaus¬ sées d’Eben et de Wonck. La roche est couverte d’une dizaine de mètres d’argile à silex. Au-dessus de celle-ci, côte 147, des galets bleus et des cailloux de quarzite et de quartz blanc jusqu’à 8 ctm. 13. Monticule oriental de 154 mètres à côté de la route de Wonck. Un peu de D. M., cailloux de quartzite bleu clair, 4x4x4 ctm., un de quartz blanc à cavités cubiques, 5 X 4 x 3 X ctm La couche se continue dans — M 276 — 14. une petite sablière à côté de la route d’Eben. Le Tongrien est couvert d’un mètre de galets bleus, les deux décimètres supé¬ rieurs sont mêlés de cailloux moséans, côte 149. Démontre l’an¬ cienneté plus grande du Diluvium ancien. 15. Point de rencontre de notre chaussée et d’une nouvelle à Wonck. Côte 141, D. M. prépondérant et grossier, jusqu’à 8 etm. En plusieurs points, le D. M. se montre en petits trous ou à la surface. 16. La principale coupe est dans la courbe de l’ancienne chaus- qui descend vers Lanaye dans la vallée de la Meuse. Deux mètres de loess sur plusieurs mètres de Diluvium moséan très grossier avec quelques erratiques de quartz blanc jusqu'à 2 dcm. '^t plusieurs galets. Ceux de silex sont rares. Le loess atteint une épaisseur anormale de 4 mètres dans un entonnoir dans le gravier, des¬ cendu probablement dans un semblable, mais invisible de la craie. La base du Diluvium est à environ 108, la surface du loess à 117 mètres. M. Van den Broeck (73) donna quelques généralités sur le cours du Geer. Il n’a que peu d’affluents, quoiqu’il soit parfois éloigné de 11 kilomètres du bassin hydrographique voisin. M. Van den Broeck l’attribue au drainage souterrain dans les fentes de la craie et entre les silex de la craie décomposée. Le courant très rapide entre Sluse et la Meuse est attribué à un anticlinal qui se serait accentué périodiquement, causant ainsi les nombreux tremblements de terre des environs de Tongres. Je suis tenté d’y voir plutôt l’effet du surcreusement de la Meuse; le Geer, à son tour, a surcreusé par rapport aux petites vallées latérales. M. Kraentzel (84) a donné une étude plus approfondie; les points de contact avec mon travail ne sont pourtant pas nombreux. 1® Il relève le fait que le cours a, en général, une direction vers l’E.-N-E., mais en amont de Tongres vers le N.-E., ensuite vers le S.-E., pour reprendre sa direction originale. Il en conclut que la rivière a continué autrefois son cours N.-E. vers le Demer actuel ; le Geer en aval serait une autre rivière, qui aurait capté le Geer- Demer. L’idée est séduisante et surtout « à la mode », — M 277 — Je me permets pourtant d’être d’un autre avis et ne vois, près de Tongres, qu’un méandre ordinaire et ne comprends pas que l’auteur n’ait pas 'pris en considération cette solution bien plus simple. Quand on colore, sur la carte topographique, la courbe de niveau de 140 mètres, on voit directement que sa tangente sep¬ tentrionale est parallèle à la direction principale du Geer, que tout le promontoire vers Tongres est à un niveau inférieur et des¬ cend vers la rivière. 2° Un fait très curieux est que cette courbe de 140 mètres se présente aussi sur la rive gauche de la vallée entre Sluse et Roclenge ; les rives sont par conséquent plus élevées en aval qu’en amont, le Geer est une rivière de rupture sur une petite échelle. Il s’en suit que la topographie actuelle n’a pas pu être celle du passé, que les hauteurs en dessus de 140 mètres ont dû se prolonger en amont sur la rive gauche. L’érosion latérale du gros méandre de Tongres me paraît y suffire, peut-être renforcée par la descente lente du pays en amont ou le relèvement en aval, dont le résultat sera le même. Or, il ne faut pas considérer uniquement le voisinage de la rivière, mais aussi le terrain plus .loin au Nord ce qui fait voir que la barre de Roclenge se poursuit vers Petit Spauwen. Et en allant de la colline près de ce village au W.-S.-W., parallèlement au cours du Geer, on voit s’abaisser les points les plus élevés. La colline de P. S. atteint la côte 127, le point le plus élevé au S.-E. de Vliermael n’est qu’à 110, celui au N.-W. de Berlingen qu’à 83 mètres. Et l’allure des dépôts de Diluvium ancien est précisément la même. 1^ Petit Spauwen 127, Kruislinde-lez-Werm 124, Bullen- berg-lez-Grand-Looz 120, Kerckom 110, Landen 108 mètres. 2® Elst 150, Oreye 133, Bouckhout 115 mètres. Cet abaissement du sol en amont est un phénomène assez général, comme nous allons le voir. 30 La colline de Romont entre Wonck et Eben-Emael atteint la côte 132 et attire l’attention par sa position assez isolée, ce qui a conduit M.Kraentzel à l’hypothèse qu’elle ait été une île dans le Geer pléistocène. Au S.-W., il y a un ravin, produit par le ruisseau de Sichen, qui a obéi à l’érosion plus intense du Geer. AuN.-E., au contraire, la surface descend lentement de 133 à 110 mètres pour se relever jusqu’à 120 mètres dans une petite colline près d’Opcanne. Nulle - M 278 — trace d’un cours d’eau dans cette direction. Le selle de 110 mètres entre les deux collines n’est dû qu’au ruissellement : 1° vers le Geer, 2® vers une des racines du ruisseau de Sichen. C’est tout ! 4^ Je symphatise entièrement avec l’auteur, quand il se montre mécontent sur l’incertitude de l’âge des sables blancs des environs de Liège. Dewalque, Malaise et Dormal les considéraient comme landeniens, M. Van den Broeck comme tongriens, M. Erens comme aquitaniens. En 1897 (68), M. Rutot a fixé l’avis de M. Erens quant aux sables de Boncelles, mais l’incertitude continue pour les autres localités. IV. — LIMITE MÉRIDIONALE a) Feuille 42: Lièye. J® Diluvium des galets de silex 1. Près du bord septentrional de la feuille, entre Hermée et Fexhe-les-Slins, monticule de 166 mètres, argile à silex et galets. 2 Au S.-W. de ce point, tout près et au Sud de la route entre ces deux villages, h côté d’une route de campagne, conduisant au hameau de Tilice, côte 160, petite gravière et petits galets. Les plus gros galets atteignent 25 mm., à côté quelques galets de quartz blanc jusqu’à 20 mm. et quelques cailloux de silex. M. Klein, dans son remarquable travail (111), n’a pas étendu ses recherches dans les graviers qui m’occupent, de sorte que nos deux travaux se complètent. Page 65, il parle du bord de plateau de Milmort, « derrière lequel commence le plateau de la Hesbaye (ait. 150-200 mètres) qui ne porte que l’eluvium (argile) à silex, couvert ci et là de minces massifs des « sables de Rocourt » ou du loess. » M. Lohest (52) donna quelques détails sur le sous-sol des forts de Loncin, de Lantin et de Liers. La surface est à 170 mètres, le loess y a une épaisseur de 12 mètres et repose sur le « conglo¬ mérat (argile) à silex ». Nos galets paraissent avoir échappé à l’attention de ces deux géologues. 2® Haute terrasse de la Meuse 3. Haute-Préalle. La plaine entre les villages de Liers et de Vottem ne porte que du loess, elle atteint la côte 187. Entre — M 279 — Vottem et la halte de Haute-Préalle, on observe le premier gravier au niveau de 130 mètres. 70 mètres au-dessus de la Meuse. Tout près de la halte, il y a deux gravières dans la haute terrasse. Les cailloux ne dépassent en général pas 8, rarement 10 centimètres, la moitié environ est du quartz blanc. Le point le plus élevé est 136 mètres. 4. Monticule de 147 mètres, à l’E.-N.-E. de Milmort. Le gravier, couvert de loess, atteint la côte 145, soit 85 mètres au-dessus de la Meuse. Je n’y ai pas vu de galets de silex. 5. Fort de Pon tisse (52). M. Lohest nous en dit qu’il est situé à 120-130 mètres, que le loess y a une épaisseur de 3 mètres et repose sur 6 mètres de gravier moyen. Il contient de gros blocs jusqu’à 3/4 de mètre cube, dont le transport est attribué à des glaces flottantes d’un épisode glaciaire. Le remarquable bord de cette terrasse, haut de 20 mètres, près de Milmort, est relevé en même temps. Côté droit de la Meuse 6. En face du château de Neufchâteau, à côté de la route, côte 130. 7. Village de Mortroux, côte 120, erratiques de 3/4 de mètre en diamètre. Ces deux dépôts se trouvent déjà dans la vallée de la Berwinne; le gravier a été probablement remanié de la terrasse originale, dont la base se trouve à 140 mètres, d’après M. Klein (111). Résumé du Chapitre X. La limite entre ces deux diluvia est constituée au Nord par le Demer pour l’ancien, par le Herck pour le moséan; ils se mêlent dans l’espace intermédiaire. Le point le plus bas des deux y est 60 mètres. La ligne courbée Kroonbeek (S. -N.) — Démer (E.-W.) rend très bien la courbure des eaux de la Meuse pléistocène. Le Munsterbeek, bas Démer et l’Oude Beek, bas-Herck, sont des branches abandonnées du delta pléistocène de la Meuse. Le haut Démer, comme le haut Herck, n’était qu’un affluent. Au Sud, la limite des deux diluvia est formée par une ligne Heure-le-Romain — ^Bassange, le Diluvium moséan dépasse un — M 280 — peu le Geer, le Diluvium ancien va jusqu’à l’escarpement de la haute terrasse de la Meuse. Les hauteurs atteintes sont : D. M. rive gauche du Geer 135 M. ; 2° près de la Meuse 154, plus bas 115 ; 30 Lanaeker-Heide 104 mètres ; 4® D. a., au Sud 150, au Nord 115 mètres. Le Geer ne s’est jamais continué dans le Demer ; le rapproche¬ ment évident n’est causé que par un méandre qui n’a pas conduit à une communication ou capture. Si la différence d’âge n’est pas très évidente au Nord, il en est bien autrement au Sud, sur la feuille de Liège. Il y a une différence de niveau de non moins de 20 mètres entre le Diluvium du pla¬ teau — 166 mètres à Hermée — et la haute terrasse de la Meuse • — 147 mètres à l’E.-N.-E. de Milmort. Je rappelle pourtant que, dans le voisinage de Hallembaye, le D. m. atteint la côte 154, y est par conséquent plus ancien que celui de Milmort, ce qui réduit notablement la différence de niveau. — M 281 — CHAPITRE XI. Le Diluvium ancien près de la Sambre. J’emprunte au travail classique de M. Cornet (83), publié en 1904, les notes suivantes. « Le « cailloutis pléistocène » est parfois composé presque exclu¬ sivement de galets de silex. Ils deviennent plus rares en allant au Sud, puisqu’il ont été continuellement transportés vers le Nord. Ces galets se trouvent en abondance sur le Mont-Panisel, près de Mons, au niveau de 107 mètres; sont plus fréquents encore sur le Mont-Eribus, à l’Ouest du précédent. Ils ne manquent nulle part dans le Pléistocène du bassin de la Haine, on en trouve beau¬ coup dans la sablière du chemin du Canon, près de Mons. Les galets sont parfois rouge vif ou jaune ambré. Dans le bassin de la Haine supérieure, près de la Sambre, on en a trouvé de la grandeur d’un œuf. Vers l’Est, ils sont limités par le méridien de Walcourt, au S.- S.-W. de Charleroi, où ils se mêlent aux quartz blancs des Ardennes et aux cornées carbonifères. » a) Feuille 45 : Mons. 1. Briqueterie abandonnée, au N.-E. de Wasmes, côte 90, quelques galets. 2. Four à chaux au quatre-bras à l’Ouest de Ciply, côte 75, plusieurs galets. 3. Bois La Haut, colline de 107 mètres, au S.-E. de Mons. Plusieurs bons galets. 4. A l’Est de Gottignies, au-dessus du chemin creux de Rœulx, côte 135, d’assez nombreux bons galets. b) Feuille 46: Charleroi. 1. Près des sources de la Senne et au S. de la gare de Naast, s’élève une colline de 133 mètres. Le D. a. (Campinien de la carte) y est représenté par un loess sableux, couvrant quelques galets et éclats de silex, partiellement cariés. — M 282 — 2. Près d’ici, le chemin de fer coupe la route Trieux-Rouge Terre près d’une halte. Un profil est à l’Est de la ligne et au Nord de la route, côte 185, 2 dcm. de loess sali sur deux ou trois mètres de débris de toutes sortes, quelques galets. 3. Second profil, de l’autre côté du chemin de fer et du même de la route. Quatre mètres de loess moins sali sur un peu de Dilu¬ vium, contenant quelques galets. M. Briart (114) a observé mes galets dans le même coin. Il appelle le dépôt « O. Graviers, dépôts caillouteux d’origine voisine » et l’indique en trois points : sur la colline de 133 mètres (mon n® 1), 2® au S.-W. du hameau de « Petite Hollande», côte 140, 30 au W. de ce hameau, côte 125. Sur la planchette 3, dans un chemin creux au S.-W. de Morlan- welz. Au Nord d’Anderlues s’étend un dos entre les vallées de la Haie et de la Haine je n’y vis que du loess épais jusqu’à 4 mètres au S. et au N. du village. Ce ne fut que près d’une chapelle, au S. de Collarmont, que je trouvai un galet, côte 160. Un peu plus loin, avant Collarmont, un Campinien (?) rudimentaire, fragments de silex, un seul galet dans une briqueterie voisine. Ensuite quelques galets, côte 115, dans deux briqueteries, entre Carnières et Morlanwelz. Vis-à-vis de la gare de Marchienne-au Pont, il y a une grande gravière dans la basse terrasse de la Sambre, où 2 mètres de gros gravier jusqu’à 1 dcm. sont mis à découvert sous 2 mètres de loess. J’y vis quelques galets, 1 % à peu près de la masse. e) Feuille 52 ; Thuin. A l’Est de la route de Clermont à Barbençon et au Sud du bois « Le Try-Bouton », se trouve la ferme de « Jette Feuille ». Un peu à l’Est de celle-ci, je trouvai deux galets de silex, à la côte anor¬ male de 240. Au Sud de Rognée, la haute terrasse du « Ry du Fond des Bois » atteint la côte de 200. J’y trouvai un peu de Campinien, gravier dispersé, composé de cailloux de quartz blanc, et de silex et de rognons peu roulés de cette roche, avec quelques petits galets. Au-dessus de Berzée, le même assemblage, plus maigre encore, côte 180, soit 25 mètres au-dessus de l’Eau-d’Heure. — M 283 — Un peu en amont de la ville de Thuin et du village de Lobbes, la Sambre fait un assez brusque détour, du N.-E. à l’E. autour d’une péninsule. Entre le chemin de fer et la rivière, je trouvai un loess, épais de 4 mètres, qui montrait bien la curieuse strati¬ fication en soie moirée, mais non les beaux plans de clivage ver¬ ticaux; il se fendillait plus irrégulièrement, de sorte qu’il me semblait ne pas être le loess original, mais plutôt un remanié. De l’autre côté du chemin de fer, il fait défaut; plusieurs gravières dans une prairie entre deux bois montrent les galets, assez gros et abondants, avec des cailloux de silex et de grès. La plupart en sont bleu clair, un peu cariés à l’extérieur, jaunes, gris jaunâties, jaunes de cire, rouge violet à l’intérieur sans atteindre le beau rouge carnéole. Quelques-uns étaient plus ou moins anguleux, presque des cailloux; il y en avait de sphériques, d’ovoïdes, de fusiformes, mais la forme aplatie faisait entièrement défaut. La prairie atteint la côte 145, soit 25 mètres au-dessus de la Sambre et constitue une terrasse bien distincte. Elle a fait l’objet d’une étude, strictement géographique de M. Stevens (112), qui l’a suivie le long de la rivière en Belgique. Il a constaté qu’elle est la « première terrasse » de bas en haut. Elle me paraît être trop élevée pour la considérer comme basse et trop basse pour une haute terrasse; je la regarde provisoirement comme moyenne. Ce serait en accord avec la thèse, si soignée de Mlle Hol (1 13, page 41), qui donne comme hauteur au-dessus de la Meuse belge : haute terrasse 98-67, moyenne 30, basse terrasse 4-3 mètres. Le Diluvium ancien a été constaté par conséquent en plusieurs points au Sud de la Sambre, même à 240 mètres, mais il donne l’impression d’être un véritable « sédiment pauvre ». Ce n’est que celui de Lobbes qui ait une certaine importance, mais il est nota¬ blement plus récent que le Diluvium ancien. Ceci est d’accord avec ce qu’écrivit M. Cornet en 1904, dans son important travail (83). « Nulle part il y a une preuve de ce que la mer diestienne ait passé la crête de l’Artois. Pourtant, ces galets de silex ont été rencontrés encore plus loin que la ligne.: Noires Mottes-Corbeek-Loo (près de Louvain) par exemple en plusieurs points entre la Sambre et la Meuse, le cailloutis pléistocène en est parfois composé presque entièrement. Ils deviennent plus rares vers le Sud, conséquence de leur transport incessant. » M. Cornet — M 284 — en conclut que la mer diestienne a traversé la ligne actuelle de la Sambre, mais nous verrons, dans le chapitre XXIV, qu’il y a encore une autre solution possible du problème. d) Feuille 47 î Namur. Au N.-W. de Namur, sur la ligne de Bruxelles, se trouve le village de Rhisnes, au bout septentrional duquel je vis des galets, de silex en masse, tant dans les champs que dans une petite coupe, près d’une chapelle, côte 155. Le plus gros que je remarquai mesurait 4 ^ X 2 % X 2 ctm. ; un autre avait la forme discoïde, assez rare dans le Diluvium, fréquente sur la plage de Sangatte (page 319). Au N. de Rhisnes, près de la ferme du Mont-St-Martin, vers 160 mètres, il y en a beaucoup. Plus loin, au Nord encore, près de la ferme de Seumois, côte 160, j’en vis sur une route, ensemble avec des galets de quartz. Un paysan m’informa que ces derniers sont apportés et qu’on les trouve dans le village de St-Marc. Les points susnommés sont les plus orientaux à cette latitude, où se présentent les galets de silex. Bientôt arrivent les graviers blancs, à un niveau supérieur. Il s’ensuit que la Sambre : 1° n’a rien à faire avec les galets blancs, mais 2° s’est frayé un chemin à travers ce dépôt, comme l’a fait aussi la Méhaigne. Quant à la couleur des galets de la région de la Sambre, elle était souvent méconnaissable par un certain degré de décompo¬ sition ; d’autres étaient blanchis à l’exterieur, à moitié cariés ; il y en avait à surface pustuleuse, par suite de la disparition de la croûte blanche. Je n’ai pas observé la curieuse surface hétérogène, ce qui est peut-être un accident. L’intérieur était noir, brunâtre, jaune clair, bleu clair, rouge violet sans atteindre le beau rouge de sang, observé si souvent. De temps à autre, ces couleurs étaient celles de la surface. M. Stainier (114) indique « Q^m, cailloux ardennais (?) de silex des flancs supérieurs de la vallée de la Sambre », sur la planchette 1 à Goyet, au Sud d’Onoz, sur la haute terrasse droite de l’Orneau. La grand’route de Bruxelles est coupée, près de la borne 46, par le ruisseau de Lon. Dans le bois de sa rive gauche, je fus — M 285 — frappé de la grande ressemblance de l’argile de décomposition des schistes carbonifères et du loess, de sorte que je me demandai si le dernier n’aurait pas pris son origine dans le premier. Aperçu du Chapitre XI. Le Diluvium ancien n’y est pas grand’chose. A côté de la moyenne terrasse de Lobbes, qui n’en est qu’un dépôt remanié, ce n’est que le voisinage de Namur autour du village de Rhisnes qui ait une certaine importance. Les galets s’y montrent jusqu’à la côte 160. J’en ai trouvé jusqu’à 240 mètres, bien loin et au Sud de la Sambre (sous-chapitre C), mais dans un « sédiment pauvre » qui n’est pas sans importance. D’après M. Cornet, ils sont fréquents sur les points les plus élevés du voisinage de Mous, côte 107. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. MÉM. 19. — M 286 — CHAPITRE XII. Le Diluvium aiieien le long de la Méhaigiie. a) Feuille 40 1 Wavre, bord oriental. Au S.-E. et au S. du village de Mari lies, les galets sont très nombreux à 100 mètres. Ils gisent sur une argile humifèrc et dans une petite carrière. Au S.-W. du village, entre les hameaux de Nodrenge et de Saussoy, en abondance dans des parcelles cultivées sable ases à 120 mètres, des deux côtés de la grand’route Jandrain-Jodoigne. Entre Enines et Bornai, dans les champs cultivés, le long de la route jusqu’à 137 mètres, ils atteignent 5 ctm. Tout près du chemin de fer, près de la même route, à 135 mètres. De l’autre côté de celui-ci, très abondants à 140 mètres, mais au point culminant de 145 mètres il n’y a que du lo:ss. Dans la direction du S.-E., entre Bornai et Ramillies-Offus, il n’y a en général que du loess, mais, tout près du dernier village, on les voit de nouveau dans deux petites carrières, tout près de la source de la Petite Gette à 145 mètres. Tous ont l’air peu frais, il y en a de bleu clair, de brun rougeâtre et qui ressemblent à la carnéole. J’en vis quelques-uns à surface hétérogène, la partie lisse sur¬ plombe et est moins décomposée. Trois ou quatre mètres de loess sont séparés d’un sable grossier tertiaire par les galets, gisant sans ordre ; c’est donc probablement un dépôt remanié, côte 142. b) Feuille 41 : Waremme. Entre le bout nord du village d’Avernas-le-Baudain et la chaus¬ sée de Landen, sur une petite route, côte 130, 2”^, 5 de loess, sous lequel au talus des galets nombreux probablement remaniés, dans une argile sableuse. L’ensemble des galets descend vers le village, de même que la surface du sol. Au N.-N.-W. d’Avernas, près de la tombe d’Avernas, un mon¬ ticule de 141 mètres n’est que du loess. Sous 2 mètres, il y a des — M 287 — galets en abondance, à environ 137 mètres. Entre Avernas et Hannut, rien que du loess, de même qu’entre Hannut, Poucet, Trognée, Cras-Avernas et Corthys. Au S.-E. de Corthys et S.-W. de Fresin, je vis des galets isolés, mais je m’en méfiais et j’avais raison, car, à côté de la route, je vis le reste d’un monceau de galets, apportés pour l’empierrement. A l’Est de la gare de Rosoux- Goyet, à 115 et 125 mètres, de nombreux galets dans les champs. Au Nord du village de Corswarem, près d’un moulin, au point culminant de la route, dans une petite carrière. Trois mètres de loess, sous lequel des centaines de galets, côte 132. Plusieurs en sont bleus, parfois blanchis et décomposés, le plus grand mesure 5X4X3 ctm. Des quartz et des quartzites sporadiques. Au quatre-bras, tout près d’ici, côte 135, ils sont très nom¬ breux dans les champs cultivés et le talus de la route. A l’Ouest de la gare de Waremme, j’en ai trouvé de bleus clairs plus rarement de bleus foncés, aussi de l3nms et à surface hétéro¬ gène. Le plus grand mesurait 4%X3X2 ctm. Ensuite je ramassai quelques cailloux bien arrondis, non des galets, de quartz blancs. Entre Waremme et Oleye, le loess atteint 4 mètres d’épaisseur ; de temps à autre les galets se montrent à la surface. On les trouve en nombre suffisant, pour exclure tout doute, près du poteau indicateur entre les bornes 3 et 4 de la chaussée de Tongres, au Sud de Lantremange, côte 122, dans le talus et à la surface. Les plus gros mesuraient 4 ctm., ét.^ient presque sphériques, peu aplatis, bleu très foncé. D’autres, plus petits étaient bleu clair, parfois en partie blancs par la décomposition. Quelques-uns en navet. On les voit ensuite dans un chemin creux entre ce point et le hameau de Vinave. Vers Pousset et Remicourt je n’ai vu que du loess. Les galets sont abondants de nouveau au S.-E. de Waremme, à l’intersection du chemin de fer et de la chaussée romaine, côte 120 ; aussi à la route de Bovenistier. D’ici à Viemme, Donceel (nom peu wallon !) rien que du loess jusqu’à 160 mètres. Au N.-N.-W. d’Ambrezin-sar-Méhaigne, plusieurs chemins creux ne montrent que du loess. Sur la route de Thisnes, un peu au delà de la route de Crehen, il a une épaisseur de 4 mètres, côte 150 ; plus près d’Ambresin, une de 5 mètres. Je pus distinguer trois mètres de loess décalcifié, terre à briques, et un mètre de — M 288 — loess calcaire, mouillé (ergeron), au cinq-bras de la chaussée de Brunehaut, au N.-W. d’Ambresin. Plus loin, à l’Est, se trouve le village d’ A venues, et au N.-E. une chapelle sur la route de Braives-sur-Méhaigne. Deux brique¬ teries y font voir 4 mètres de loess, côte 155, reposant sur le sable blanc tongrien (?). Entre ces deux gît un bon nombre de galets dans un loess sali. Le plus gros que je remarquai mesu¬ rait 4x4x234 ctm., était d’un bleu clair ; d’autres plus petits, étaient presque sphériques, rouge carnéole à l’intérieur. Un antre montrait trois couleurs, beau rouge à l’intérieur, bleu clair ou blanc à l’extérieur ; la surface était en partie pustuleuse en suite de la disparition de la croûte cariée; d’autres étaient jaune cire. Au Sud du château de Vieux- Waleffe, les galets de silex s’observent vis-à-vis de l’église, côte 140 ; ils sont évidemment descendus dans le vallon. De l’autre côté du château, dans un chemin creux, allant au Nord vers Les Waleffes, côte 150, on en observe d’autres, dans le talus de la route et dans les champs. Le plus gros que je remarquai avait 5 ctm. de long; presque tous étaient bleu clair jusqu’à blanc à l’extérieur, bleu ou jaune à l’intérieur ; la surface en est parfois hétérogène. Résumé du Chapitre XII. Je considère mes observations sur la feuille Wavre comme la prolongation du chapitre VII (Dyle-Gette) ; le point le plus élevé est 145 mètres. La feuille de Waremme fait suite au chapitre VIII (Gette-Démer) ; le point le plus élevé y est 150 mètres. On voit de nouveau l’augmentation du N. au S., ainsi que du W. à l’E. Celle-ci constitue un problème à part (chapitre XIV). J’ai suivi mes galets de silex jusqu’à la rive gauche de la Méhaigne; nous allons voir qu’ils ne la dépassent point. Je n’ai pas observé un seul rognon. — M 289 - CHAPITRE XIII. Graviers blancs. A. — APERÇU HISTORIQUE Je vais en résumer les principaux résultats, dans le but de fixer les relations avec les graviers de silex, qui nous occupent en pre¬ mière ligne. Les graviers de quartz blanc ont été mentionnés la première fois par MM. Rutot et Van den Broeck, assez en passant, en 1888 (44). (( On reneontre un gravier, tout différent de celui de la haute terrasse, sur les plateaux, composé exclusivement de quartz blancs assez bien roulés, de dimensions médiocres, mais peu variables. Les couches en ont une épaisseur de 1-7 mètres ». Les auteurs les dérivent de conglomérats primaires; ils reposent sur le Tongiien et sont considérés comme oligocènes. M. Van den Broeek les a suivis sur une étendue d’environ 50 kilomètre'^^, du fort St-Héribert, près de Namur, à Flémalle, un peu en amont de Liège. Ils se trouvent sur les points culmi¬ nants de la contrée et se composent de 90 % de quartz blanc ; le reste sont des quartzites, des grès blancs et des oôlithe^^ silicifiées. Les quartz blancs diffèrent de ceux des dépôts reconnus comme pléi.stocènes et sont plus petits. La couche atteint parfois une épaisseur de 6-7 mètres et repose sur le sable blanc tongrien (?). Les oôlithes forment environ 1 % des quartz; ils sont générale¬ ment subangulaires, parfois ovoïdes. En 1893 (62) le même auteur ajouta quelques détails. Les graviers blancs sont toujours en dehors et en dessus de la haute terrasse. On trouve dans le Condroz et même sur If's pentes des Ardennes d’importants dépôts de ces graviers avec une petite proportion d’oôlithes. Ils couvrent et ravinent le sable tertiaire. La zone de Namur à Liège a une longueur de 60, une largeur de 5 à 10 kilomètres et l’apparence d’un dépôt fluvial. La répartition plus au Sud, dans le Condroz, ainsi que sur certains (préciser !) plateaux de l’Ardenne, fait admettre qu’il — M 290 — existait naguère tout un réseau fluvial dans ces directions, dont l’âge paraît (?) être attribué à l’oligocène. M. Lohest en 1890 (52) ne s’en est occupé qu’assez en passant. Leur origine est difficile à constater ; il ne la cherche point dans la vallée de la Meuse, où il n’y a que peu de filons de quartz blanc. Il est tenté de les considérer comme tertiaires. Ils ont été constatés à une hauteur considérable près d’Ouffet (coin S.-W. de la feuille 49 Spa) à une distance considérable de la Meuse. Ils sont accompagnés d’oôlithes silicifiées, dont la provenance est également inconnue. La petite notice de M. Stainier (61) de 1891, ne contient rien d’utile, malgié son titre promettant. L’auteur raconte seulement d’avoir causé avec M. Andreæ, professeur à l’Université de Heidelberg, qui lui a dit que ces oôlithes proviennent du Muschel- kalk moyen. On en trouverait des cailloux dans les « sables de Riedselz » de Wissembourg (Alsace). Cette dernière particularité doit reposer sur un malentendu, les sables de Riedselz ne contiennent point d’oôlithes silicifiées. Les géologues, qui s’en sont occupés spécialement, les font venir du jurassique supérieur, à cause des fossiles qui les accompagnent. Malheureusement les couches in situ ont disparu complètement. I/âge en peut être considéré comme prouvé dans le dernier sens par le travail de M. Tesch de 1909, qui donne l’énumération suivante des fossiles silicifiés, suffisamment reconnaissables : Cnemidiastrum stellahim, Goldf. sp. ?, Eusiphonella Bronni Munst. sp. ?, Thamnastraea proliféra Becker, Favia sp., Apiocrinus sp., Miller icr inus horridus d’Orb., Pentacrmus sp. ?, Cidaris flori- genima Phil., Serpula Umax Goldf.?, S. Convoluta Goldf.?, Rhyn- chonella Thurmanni Voltz., Ostrea sp., Alectry onia sp.?, Alec- tryonia gregaria Sow.?, Trigonia costata Park.?, Nerinea sp.?, Belemniies hastatus Blainv. Trois années plus tard, le même géologue (63) en traita plus en détail. Il les considère comme les dépôts les plus anciens de la Meuse ; l’aire en a une largeur de 4-10 kilomètres, la largeur de la Meuse actuelle ne dépasse pas 200 mètres. (Probablement nous avons affaire ici à la distance entre les tangentes des méandres extrêmes, plutôt qu’à la largeur d’un véritable lit de rivière). La direction est la même que celle de la rivière actuelle, mais plus rectiligne. La courbure de Namur n’est pas encore visible, ce qui a engendré l’hypothèse de M. Rutot de la Meuse contournant l’Ardenne. M 291 - J’ai déjà fait observer, il y a une vingtaine d’années àM. Rutot, que la petite carte dans le travail de M. Stainier permet aussi de supposer une courbure à rayon plus grand et j’ai été content en lisant dans la thèse, bien documentée de Mlle Hol (113, page 35), qu’elle est du même avis. La pente des graviers (63) est en moyenne 0,001 ; ils sont par¬ tout plus élevés que le voisinage, de sorte qu’il paraît que la rivière ait coulé sur une crête, et non dans une vallée. M. Stainier explique cette anomalie en supposant que l’eau ait creusé une vallée dans le sable tongrien et y ait déposé des graviers. Ceux-ci auraient protégé, par leur porosité, le sable d’en dessous, qui aurait été dénudé des deux côtes. Ce n’est qu’à 3-5 kilomètres vers le S.-E. qu’on retrouve un terrain plus élevé. M. Cornet ne s’en est occupé qu’en passant, dans son travail classique (83), publié en 1904. « Les quartz blancs apparaissent à l’Est de l’Eau-d’Heure ; ils sont prépondérants dans la partie orientale de la Sambre et Meuse, dans le Condroz et entre Suarlée et Liège. Les galets de quartz sont généralement de la grandeur d’une noisette, accompagnés de quartzites, de cornées et d’oôli- thes silicifiées. L’étage Onx a parfois une épaisseur de 5-7 mètres ; les galets ont une taille homogène, ce qui est le caractère des dépôts marins. » En 1907 (93) il émit l’opinion que « la série des alluvions flu- viatiles de la Meuse et le cailloutis de quartz blanc des plateaux près de Liège appartiennent ensemble. Aucune raison n’indique qu’ils doivent être séparés. » C’est aussi mon avis, je ne vois aucune raison de les diviser en pliocènes et pléistocènes. « En Limbourg, les alluvions plus élevées ne se distinguent pas des inférieures par les quartz blancs, mais par les silex roulés. La cause en est que ees silex faisaient partie du tertiaire sur les Ardennes « (thèse très diseutable !) », que la Meuse et ses confluents amenaient avant d’entamer le sous-sol. » Mlle Hol (113) observa en 1916, qu’ «il n’est peut-être pas nécessaire de supposer un encaissement des graviers par des sables plus ou moins anciens, puisqu’ailleurs les dépôts plioeènes constituent également des collines sur la plaine » (page 35). Je voudrais faire observer à mon tour que l’édification de pareilles « collines » de gravier entraîne un niveau d’eau également élevé. Reste à voir dans quelles conditions topographiques. — M 292 — B, — MES OBSERVATIONS SUR LE TERRAIN a) Feuille 47 : Namiir. 1. Entourage de la citadelle. Les jolis galets y sont en profu sion, côte 215. 2. M. Stainier (63). « Au S.-W. de la ville, à 60 mètres au W. et à 110 mètres au Sud de la borne kilométrique 3 de la route Namur-Bois-de-Villers, on trouve des oôlithes siliceuses, beaucoup plus grandes que d’ordinaire, avec du calcaire à polypiers juras¬ siques et des phtanites jusqu’à 6 ctm. Je suppose que c’est le même dépôt que le suivant. 3. Bois de la Basse-Marlagne. A l’intersection de la chaussée du fort de Malonne à Pairelle-sur-Meuse et de celle de Namur au fort Saint-Héribert, borne 2, un peu à l’Est de la grande chaussée, il y a des sablonnières. Le gravier, qui couvre le sable, monte jusqu’à 180 mètres et est probablement remanié. Il se compose de jolis galets blancs, surpassés en taille par les cailloux suban¬ gulaires, qui atteignent 2 ctm. J’évaluai la proportion des oôlithes silicifiées à 1 %. L’épaisseur du gravier ne dépasse pas 2 mètres ; il y a des cailloux d’un décimètre de long. 4. A 1 kilomètre environ au S.-W. se trouve le dépôt de Cabaca, qui atteint la côte 215, mentionné par M. Van den Broeck. Assez grande gravière, oôlithes de grande taille, cailloux jusqu’à 8 ctm., calcaires silicifiés assez fréquents. 5. Fort Saint-Héribert, dépôt trouvé lors de la construction du fort. 6. Ferme Simon, au S.-E. du Fort St-Héribert, côte 250, soit 165 mètres au-dessus de la Meuse. Plateau avec du gravier blanc bien visible. 7. Hameau de « Chêne à l’Image », au Sud du fort, côte 230, soit 145 mètres au-dessus de la Meuse. Angle méridional de l’intersection de deux routes, oôlithes bien constatées. 8. Bois de la Haute-Mar lagne, sur un chemin de sable qui va au S.-W. de l’angle de la route de Burnot, au centre du bois côte 235. J’y vis des oôlithes. h) Feuille 53 1 Dînant. 9. Ferme Hastière, au-dessus du village de Hastière-sur-Meuse. Une petite sablière fait voir du gravier jusqu’à 8 ctm.; les quartz — M 298 — blancs y sont les plus abondants. J’y trouvai une oôlithe. La ferme a été bâtie sur le gravier, qu’on peut poursuivre dans les champs jusqu’à la côte 200, soit 100 mètres au-dessus de la Meuse. 10. Givet. Il y a un petit plateau entre la citadelle et Froische, où je trouvai les quartz blancs dans un champ de pommes de terre. Les cailloux sont assez grossiers, les quaitz blancs moins abondants qu’en aval; je n’y ai pas vu d’oôlithes. Au Nord de la Sambre et de la Meuse. c) Feuille 47 : Naniiir. 11. Belgrade, pente de la « Plaine d’Exercice », côte 150, sur le loess, produit de lavage. 12. Sur la même chaussée de Nivelles, à l’Est de Jaumaux, près d’une chapelle, côte 170. 13. Au N.-W. du village de Flawinne, sur les pentes des deux collines de 200 mètres, des traces. 14. Pente de la colline de 185 mètres, qui porte le foit de Suarlée. Sable avec des galets blancs, côte 160. 15. Route de Trieu-dr -Frênes à St-Marc, des deux côtés du ravin de Mauroul, beaucoup de galets blancs avec des cailloux, côte 170. 16. Village de St-Marc. Partout le gravier blanc jaunâtre vient à la surface. Gravière abandonnée, côte 185. 17. Halte de Frizet, au N. de Namur, ligne de Tirlemont. Au S.-W. du château de Berlaconne, côte 155, (n grand nombre. 18. Pente septentrionale de la colline de Rond-Chêne, côte 180, dans un chemin encaissé. 19. Trois-bras, au Sud de Vedrin et au Sud-Est du château de Frizet, côte 175, par milliers. 20. Au N.-E. de ce point, hameau de Gueulette, côte 185. 21. Au N.-N-E. de ce point, dans un petit bois, route de Co- gnelée, côte 192. 22. Au Nord d’ici, colline des «Arbres Frères Jacques » côte 200, probablement dans leur position originale. Les trouvailles pré¬ cédentes ne seraient que des produits de lavage. d) Feuille 48 : Huy. 23. Colline de 220 mètres, au Sud de Hingeon et environs, rien que du loess, mais d’ici à Sclaigneaux, le gravier blanc en pro¬ fusion sur les routes et dans les champs. 24. Autour du hameau de Troka, côte 205. 25. A côté d’une route à gravier à FOuest de Féglise de Petit- Waret, le gravier a une épaisseur de 2 mètres et atteint la côte 205. Les cailloux ne dépassent pas 5 ctm.; j’y vis une oôlithe. 26. Mi-chemin Petit-Waret et Landenne, chemin occidental, côte 215. La plupart des galets ne dépassent pas 1 ctm., les cailloux vont jusqu’à 4 ctm. Il y a aussi d’autres roches siliceuses. A mesure que le gravier devient plus fin, les quartz blancs aug¬ mentent. 27. Près d’une nouvelle maison à Petit-Waret. 28. Près de l’abreuvoir du village, en bas de 200 mètres. 29. Dans le village de Surlemez, il affleure partout, les petits galets ne dépassent pas 1 ctm., mais il y a des cailloux plus grands; aussi d’autres roches. 30. Le petit plateau entre 200 et 215 mètres entre Surlemez et Couthuin présentait un gravier analogue, entremêlé, peu typique. J’y vis des cailloux de silex, de lydite et de grès, jusqu’à 4 ctm,, 140 mètres au-dessus de la Meuse. e) Feuille 41 : Waremme. Entre Ambresin et Lamontzée-sur-Burdinale, rien .que du loess. 31. Au N.-N.-E. de Lamontzée, des deux côtés d’un vallon latéral, dans deux chemins creux, côte 165. Les galets blancs ne dépassent pas 4 ctm. ; les plus gros sont des cailloux de quartz blanc et de rares quartzites, dont le plus gros mesurait 1 dcm. 32. La même chose à l’Ouest et près de Vissoul, côte 170. D’ici à Biaives, rien que du loess. Entre Vissoul et Fallais, je trouvai le gros gravier blanc en plusieurs points. 33. Au Nord de xa chapelle Sainte-Barbe, en abondance dans les champs, côte 165. La route de Ville-en-Hesbaye à Fumai traverse un vallon latéral de la Méhaigne au S.-W. de Fallais. 34. Des deux côtés de la source, en grande abondance ; les plus gros, subangulaires, atteignent 5 ctm. ; les plus petits sont de jolis galets, côtes 155 et 160. 35. Au Sud de Fallais, côte 145, au-dessus de la pente plus raide de la grande vallée, en abondance dans les champs. 36. A Marneffe, rive gauche de laBurdinale, en abondance près de l’église, côte 175. — M 295 — 37. Près de Hucoorgne, hameau de Biononsart, côte 150. 38. Près de Bieiwait, dans un chemin creux, dans le bois, côte 165. Omvoit, de ce qui précède, que les graviers blancs s’étendent jusqu’à la rive droite de la vallée de la Méhaigne. Du moins, tant que cette rivière coule du W. à l’E. Mais, dès qu’elle a pris la direction N. -S., ce dernier gravier apparaît aussi sur la rive gauche comme nous allons le voir. M. Cornet (83) s’en est déjà occupé assez en passant. ( I.e long de la Méhaigne, entre Huccorgne et Moha, le Tongrien est recouvert de graviers de quartz blanc. Ces galets sont très bien arrondis, probablement d’origine marine, mais ont acquis des allures flu¬ viales par les remaniements continentaux. Près de la Meuse il en est de même. » 39. Hameau de Foncourt, près de Fumai, côte 160, nombreux cailloux- de quaitz blanc, mais pas un seul galet de silex. 40. Au N.-N.-W. de Bonne-Fontaine, côte 157, sur la grand- route, exclusivement des quartz blancs. Près et à l’Ouest du village de Warnant, une petite route, dirigée au N., traverse la vallée de la Toullia, confluent de la Méhaigne; j’y retrouvai mon gravier. 41. Tout près du château, à 160 mètres. 42. De l’autre côté du vallon, à 155 mètres. 43. Près d’une chapelle à 157 mètres, et 44. Sur un monticule de 160 mètres, en abondance. Seulement sur 43, un galet de silex, peut-être égaré. Aux environs de la Tombe-de-Vaux, rien que du loess. Evidem¬ ment, dans le voisinage de la Méhaigne et de ses confluents, il y a beaucoup de chance de trouver des dépôts remaniés, descendus. Dès que cette influence ne se fait plus sentir, on retrouve des couches plus élevées, probablement plus originales. 45. Un intermédiaire, côte 185, sur la chaussée romaine, à l’Ouest de St-Georges, près de la borne 8. Il se trouve entre deux vallées, celle de l’Yerne, confluent du Geer, et celle du ruisseau de Bailesse, qui se jette dans la Meuse près d’Engis. Le dépôt intact se trouve au- dedans de la courbe de niveau de 200 mètres, qui entoure les hameaux de Yernawe et de Stockay — M 296 avec le château de Warfusée. On y voit partout une majorité des jolis petits galets de quartz blanc, toujours en dessous de 4 ctm., accompagnés de cailloux subangulaires plus gros de la même roche et de rares roches ardennaises. Même ici, il y a donc un mélange de graviers. 46. Au N.-E. et au S.-E. de Stockay, ils se trouvent à 205 mètres ; la couche atteint une épaisseur de 75 ctm. 47. Près du château, même niveau, soit 142 mètres au-dessus, de la Meuse. J’y remarquai : 1° un caillou blanc de 5 X 3 ^ X 2 ^ et., 2° un caillou très bien roulé de quartzite blanc-bleuâtre 5x4x3 et., 30 deux cailloux bien roulés de calcaire silicilié ; 4^ quelques cailloux de grès blanc ou blanchi; 5° un caillou de lydite ; 6° de nombreux petits galets blancs ne dépassant pas 2,5 ctm. Le gra¬ vier blanc atteint donc une hauteur bien plus considérable que celui des galets de silex (205 contre 160 mètres) et a quelque chance d’être le plus ancieti. f) Feuille 42: Liège. 48. Flémalle-Haute (54, page 406), côte 183, soit 120 mètres au-dessus de la Meuse. 49. Fort de Flémallc (52), d’après M. Lohest. Le loess y a une épaisseur de 2 mètres. La surface serait à 190 mètres environ, mais d’après la carte topographique elle ne paraît pas dépasser 155 mètres. 50. Mons-lez-Flémalle (54) à 180 mètres. Ce sont les points les plus orientaux vers Liège. Le gravier blanc cède sa place à un autre, bien différent, dont je m’occuperai dans un chapitre suivant. Ce n’est qu’à 43 kilomètres au N.-E. de Flémalle qu’on le retrouve, dans la partie S.-E. du Limbourg néerlandais. M. Klein (111) en donne quelques détails (pages 28 et 88). Entre les gares de Simpelveld et de Heerlen se trouve le massif d’Ubaghsberg. composé de quatre collines ; la principale porte le même nom et atteint la côte 217 (219 belge), la seconde le Vrouwenberg 212 (214 belge), les deux autres ne portent pas de nom. Le gravier a une épaisseur de 1 mètre à l’Ubaghsberg, davantage au Vrouwenberg, où il est mis à découvert dans une gravière importante. M. Klein évalue la proportion de quartz à 95 %. Il y a trouvé en outre des quartzites du Revinien, gris — M 297 — et presque blancs, des lydites, des cherts du Tournaisien, des calcaires jurassiques silicifiés du Nord de la France, des oôlithes silicifiées, de nombreux silex bleus et bruns. La stratification du sable argileux rouge, qui enveloppe les cailloux, est mauvaise, ce que M. Klein attribue à la dissolution de cailloux de calcaire. Au W.-S.-W. de Nieuwenhagen, à l’E.-N.-E. du premier point, se trouve une carrière, près du chiffre 161 de la carte topogra¬ phique. La composition du gravier est à peu près la même, mais on y trouve aussi des roches cristallines. C’est donc probablement le Dilmium le plus ancien de la contrée, qui a absorbé une forte proportion de gravier pliocène. Assez loin (5 k. m.), au N.-E. de Heerlen, entre Heerlerheide et Brunssum, se trouvent d’importantes carrières dans le véritable' gravier pliocène, qui est bien stratifié. C’est pour cette raison que M. Klein admet qu’il n’a probablement jamais contenu une pro¬ portion notable de cailloux calcaires et a été amené par le Rhin plutôt que par la Meuse. Pourtant, le meme auteur (110) rappelle que, pendant une excursion en septembre 1912, il y a été trouvé une belle Syringopora, rapportée sans la moindre hésitation par M. le professeur Lohest au bassin de la Meuse. Le massif d’Ubaghsbcrg formait probablement un îlot dans le grand delta de la haute terrasse de la Meuse. Le niveau exception¬ nellement élevé est dû en partie à des mouvements tectoniques. M. Klein reconnaît qu’il est impossible de prouver l’âge pliocène de nos graviers blancs, attendu qu’on n’y a jamais trouvé des fossiles, ossements ou autres. A mes yeux, cette dénomination est surannée et ne repose que sur la thèse de l’unité du Pléistocène. Dans la première moitié du siècle passé et plus tard la basse terrasse était rangée dans l’Alluvium, la haute terrasse consti¬ tuait le Diluvium un et indivisible. Tl va de soi qu’on baptisait « pliocènes » les graviers plus élevés, plus anciens par conséquent. Mais plus tard on s’est habitué à admettre plusieurs étages du Pléistocène, d’où suit que ces graviers plus anciens ne doivent pas être nécessairement mis en dehors. Aussi, Mlle Hol (113, page 36) évite la divergence des opinions en introduisant le terme neutre de « terrasse de l’Argonne ». Les graviers blancs ne constituent pas une masse absolument homogène, du moins en plusieurs endroits. læ principal élément en est le quartz blanc, dont la quantité est évaluée à 90-95 %. Les cailloux sont plus gros que les gentils galets, qui sont parfois seuls, probablement en conséquence d’un remaniement. Ensuite environ 1 % d’oôlithes silicifiées, des cailloux de quartzite, de cornée, de grès blanc, de calcaire silicifié, de lydite, de phtanites ou et de calcaire à polypiers jurassiques, d’après M. Stainier. C. — COMPARAISON DU DILUVIUM A GALETS DE SILEX AVEC CELUI A GRAVIERS BLANCS Je n’ai jamais vu les deux graviers en contact direct. Les blancs sont toujours plus élevés, mais il est évident que c’est aussi en rapport avec la pente générale du sol. En tout cas, l’un et l’autre sont un gravier de plateau, il n y a pas question d’une terrasse encaissée. Il est vrai que j’ai vu, en quelques points, des galets de quartz parmi ceux de silex, jamais en sens inverse, mais j’ai de bonnes raison pour admettre qu’ils sont remaniés tous les deux et que la partialité de ce mélange est due à la cause sus-mentionnée. Je reviens à ma chérie Méhaigne, dont le cours N. -S., à travers des graviers blancs, n’est évidemment que la conséquence d’une capture par un confluent torrentiel de la Meuse. Mais la question se pose tout de suite : i Où est-ce qu’elle a coulé avant cette capture ? » Je fais observer tout d’abord que sa profonde vallée W.-E. sépare les galets de silex et ceux de quartz; les premiers ne se trouvent donc que sur sa rive gauche, position assez absurde. Mais excusable, puisque la Meuse fait de même vis-à-vis des graviers blancs, dont personne ne doute qu’ils en forment une alluvion. La Meuse actuelle coule donc probablement au Sud de son axe abandonné et il n’est pas trop hasardé de supposer qu’il en soit de même de la Méhaigne ; l’une et l’autre ont été poussées à droite probablement par un mouvement tectonique, qui se serait produit avant le creusement de la vallée. Je puis maintenant répondre à la question posée : la Méhaigne (ou les eaux sauvages, dont elle est le résultat) s’est continuée dans le Geer et ainsi dans la Meuse. Toutes les deux ont coulé sur leurs alluvions les galets de silex. — M 299 Mais une seconde question se pose maintenant : Où est-ce que cette Méhaigne-Geer est allée chercher les galets de silex ? Je suis heureux de pouvoir donner à cette question logique deux réponses, qui ne s’excluent nullement. La Sambre est dans une position analogue à celle de la Méhaigne. Elle se fraie actuellement, en aval de Floriffoux, un cours à travers des graviers blancs de la Meuse, tandis que ses propres graviers à Lobbes (page 283) sont identiques à ceux du Geer. A mes yeux, les trois rivières n’en ont formé jadis qu’une seule, qui a été capturée en deux points par la Meuse. Je répète qu’il ne faut pas penser exclusivement aux rivières actuelles, minces filets d’eau, mais plutôt à leurs ancêtres, les eaux sauvages, qui s’étendaient latéralement beaucoup plus loin et n’avaient peut-être qu’une existence passagère, lors des crues répétées, causées par les tontes de la neige. 2° M. Cornet s’est, déjà en 1900 (74a), approché de l’autre sohi- tion en relevant le cours bizarre du Piéton. La racine en prend naissance près de Lan déliés, coule tout droit au Nord, s’infléchit vers l’Est, après un court trajet dans cette direction, vers le Sud, pour se jeter dans la Sambre. Evidemment, ce tronc W.-E. a été capturé par un confluent torrentiel de la Sambre, précisément comme la Méhaigne. Il y a une très grande analogie. Mais M. Cornet ne s’inquiète plus de ce tronc W.-E. qui est pour moi la partie la- plus importante. Un confluent, plus ou moins dans la prolongation, est le Thiméon et dans la même direction W.-E. on découvre la Ligne, confluent de l’Orneau, qui se jette dans la Sambre, près de Jemeppe, probablement après une capture semblablé. La Ligne a, dans sa prolongation, l’Ouvechet, qui coule parallèlement à la haute Méhaigne. Ensuite les racines du Piéton sont tout près de celles de la Haine, qui s’infléchit en sens inverse vers l’Escaut. Je vois dans tous ces cours W.-E. ou E.-W. des restes d’un ancien cours d’eau (Escaut ?) du W. à l’E. — Haine, Piéton, Thiméon, Ligne, Ouvechet, Méhaigne, Geer — qui constitueraient une autre racine des eaux sauvages des galets de silex. Quoique M. Cornet ne le dise pas directement, j’ai compris de son exposé qu’il regarde le tronc moyen du Piéton, ainsi que les autres cours d’eau parallèles, soit comme confluents des petites rivières, qui ont autrefois coulé vers le Nord -r- Dyle, Gette, — — M 3oo — soit des ruisseaux torrentiels montant de la Sambre-Meuse. C’est une hypothèse permise. La racine septentrionale de la Méhaigne-Geer aurait, dans cet ordre d’idées, été capturée en trois points : par l’Escaut, 2*^ Piéton et 3^ Orneau par la racine méridionale, la Sambre. Celle-ci, à son tour, aurait été capturée en deux points — Namur et Huy — par la Meuse. A mon avis, cette dernière capture doit avoir été la plus ancienne, celle de la Haine vers l’Escaut la plus récente. C’est ici le bon endroit pour rappeler les travaux mémorables de M. Van Overloop (51), datant de 1889 et de 1890. Il étudia les courbes de niveau de la carte topographique, qu’il simplifia notablement en négligeant une série de détails. Il fut ainsi frappé du parallélisme de ces lignes avec les vallées tribu¬ taires de l’Escaut. Ainsi celles de 133 à 91 mètres avec la Senne, celles de 79 à 69 mètres avec la Dendre, de 57 à 30 mètres avec l’Escaut entre Valenciennes et Tournai. Il semble y avoir eu un mouvement en éventail de la direction S.W.-N.E. à celle S.E.- N.W. Il arriva à l’hypothèse qu’il y a eu des déplacements du cours de l’Escaut et que les trajets abandonnés furent usurpés par l’écoulement loeal. Ainsi (51 , page 26) ; « La Senne, héritant du lit de l’Eseaut, s’y laissait naturellement couler et prit une direction N.E. ». (Page 20) : « L’Escaut ébauche la vallée de la Dendre comme elle avait ébauché la vallée de la Senne durant la période anté¬ rieure. » Il recule dans le passé (page 30) : « Nous concluons à croire que, vers le début, ce courant méridional correspondait à peu près au cours actuel de la Sambre jusqu’à Namur ». Dans son travail de 1889 (page 40) il s’exprima ainsi : « Le cours supérieur de la Méhaigne, prolongé vers le Nord-Est par celui du Geer jusqu’à Tongres, serait en relation avec un ancien courant, venu de Mons. » M. Van Overloop cherche la cause de ces phénomènes exelusi- vement dans « l’exhaussement du massif central ». Ainsi (1889, page 43) : « Les terres, situées vers l’Est, se soulevèrent peu à peu et firent reculer la rive vers l’Ouest». Et (51, page 33) : «Des poussées successives firent reculer le fleuve dans la direction du Nord-Ouest ». — M 3oi — Certes, on ne saurait se passer des causes susnommées, mais il y en a d’autres encore que M. Van Overloop ne cite que tout en passant. Ainsi (51, page 12) : «Une augmentation des précipi¬ tations atmosphériques peut augmenter la vitesse d’un courant, par conséquent son pouvoir de transport ». Et (889, page 8) : « Quand apparaît le quaternaire avec ses conditions météorologiques propres » et « Le quaternaire y concentra l’effort de ses eaux puissantes ». L’auteur parle exclusivement de 6T^i/^^mm^5,nulle part d’accumu¬ lation; pourtant nous lisons (889, page 86): «La nature et la dimen¬ sion des graviers que l’on rencontre vers les hauts niveaux et dont la présence se rattache à l’œuvre du creusement » (contradictio in terminis) « dénotent un pouvoir de transport qui suppose une pente très nette ». Conclusion. — Les idées sont heureuses et me paraissent justes, mais la recherche des causes laisse à désirer, puisque l’auteur n’a pas fait une étude suffisante du Pléistocène. Et il n’est pas seul à cet égard, tant en Belgique qu’à l’Etranger (Etats-Unis par exemple). Impossible de faire des études sur l’origine des régimes fluviaux sans connaissance de Pléistocène. Je me vois donc, à mon grand regret, obligé de combattre (heureusement jusqu’à un certain degré) la belle légende géogra¬ phique du cours uni Sambre-Meuse. Il l’est actuellement, mais (à mes yeux) il ne l’a pas été au début. Du reste, M. Cornet n’a pas fait bien mieux, nous lisons (74a, page LXX) : « le creusement de la vallée de la Sambre Meuse est relativement récent, plus récent qu’on ne le croit généralement ». Page LXXI, il appelle la Meuse « un parvenu ». Page I/XXII, nous lisons : « Je pense que la Sambre-Meuse doit sa naissance à des phénomènes d’ordre interne, dont le principal est une accentuation du synclinal dévono-carbonifère du bassin géologique de Namur, qui se produisit vers la fin de l’époque tertiaire ». (Je le considère comme un peu plus récent). Mais il y a encore un obstacle qu’il faudra écarter dans ces spéculations: c’est le niveau relatif des galets de silex, qui aug mente du W. à TE. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XLII. MÉM., 20 -r M 3o2 — Je puis le faire ressortir de deux manières : ' A. Nord Milieu Sud Chapitre II Ouest de la Lys 3o-45 60-62 )) III Lys-Escaut 28 76-83 )) IV Escaut-Dendre 40-45 5o- ■70 80-100 )) V Dendre-Senne 5o 80 » VI Senne-Dyle 49-55 145 » VII Dyle-Gette 100 i35 » VIII Gette-Démer 62 i33 )) IX Démer-Meuse 127 154 B. Proveii 62 Feuille Roulers 4^ Ypres 60 » Thielt 37 Courtrai 83 » Gaiid 6o Grammoiit 60 )) Malines 5o Bruxelles 125 Nivelles 145 )) Aerschot 49 Louvain lOI Wavre 145 St-Trond ii5 Waremme i5o Tongres i54 Liège 160 Mais 1° Le Geer me v^ent en aide, il a continué à couler en sens inverse (actuelle) de la pente des galets. 2® Il en est de même de la Sambre par rapport à la Meuse, ce qui a — cela va sans dire — attiré l’attention de plusieurs géolo¬ gues, par exemple M. Cornet (83). 3^^ M. Klein a remarqué, dans son beau travail (110), que les graviers blancs atteignent dans l’Ubaghsberg (Limbourg néerlan¬ dais) la côte très élevée de 217 mètres, 205 mètres en amont de Liège. 4° Le même géologue, dans le même travail (page 346), fait observer que « la delta quaternaire (Campinien) de la Meuse a eu au début un bord S.-E. très prononcé, passant à peu près par Neufchâteau, Hoogcruts, Vylen et Richterich. Cette bordure est formée par un escarpement de 50-90 mètres de hauteur ». L’hypo¬ thèse est sans doute permise que ce changement de direction, du S.-E. au N. (l’actuel) est dû à une même hausse du sol du côté Est. 5° Une baisse du sol de l’autre côté est hors de doute ; les vallées de la Lys et de l’Escaut se sont enfoncées sous le niveau de la mer, et cela à une distance très notable de celle-ci. J’en ai traité — M 3o3 — amplement dans mon travail de 1910 (106). Le nom de «La Bassée » est un indice de ce que la surface basse, à une telle dis¬ tance de la mer, a attiré l’attention de la population. Je crois donc avoir n ndu admissible que la pente des graviers de silex ne doit pas nécessairemement constituer un obstacle à l’hypothèse qu’ils aient été déposés par une rivière venant de l’Ouest. Résumé du Chapitre XIII. Les intéressants graviers blancs sont les plus anciens dépôts de la Meuse, mais il n’y a aucune raison concluante pour les ranger dans le Pliocène. Ce sont des graviers, tout aussi bien que ceux que tout le monde considère comme pléistocènes. Ils suivent le cours de la Meuse, mais ne sont connus que sur la rive gauche. Les points les plus élevés sont 250 mètres près de Namur (6) et 205 m. non loin de Liège. Ils ne constituent nullement un dépôt homogène; ces jolis galets blancs, d’origine marine, sont le facteur qui saute le plus aux yeux, mais il y en a encore plusieurs autres (page 298). C’est probablement leur très grande ancienneté qui en a fait dis¬ paraître les rives, s’il y en a eu; c’est un véritable gravier de plateau (Deckenschotter). Une question pénible est celle de l’âge relatif des deux Diluvia anciens (les galets de silex et ceux de quartz). Je suis arrivé à les considérer comme d’âge égal, déposés dans la première des quatre sous-épisodes de la période glaciaire (celle de Gunz, du professeur Penck). Les galets de silex ont été amenés par une rivière démem¬ brée « Sambre-Méhaigne-Geer », ceu:K de quartz blanc par la Meuse, les derniers ont été déposés selon la pente actuelle. Mais l’allure des galets de silex est en opposition avec cette pente, de sorte qu’il faut invoquer des mouvements tectoniques sem¬ blables à ceux dont l’existence est facile à démontrer. I — M 3o4 — CHAPITRE XIV. Graviers liégeois, a) Feuille 42: Liège. Dans la partie N.-W. de cette feuille je n’ai vu que du loess, qui atteint une épaisseur de 8 mètres, près de la gare d’Ans. 1. Le village de Milmort est situé sur le bord du plateau, où les courbes de niveau entre 180 et 140 mètres se trouvent l’ime près de l’autre et le séparent de la haute terrasse. Au S.-W. du village, il y a des gravières assez importantes. La surface est le loess ordinaire, épais de 2 mètres, reposant sur 1 mètre de gravier sableux, bien stratii'ié et ondulé. Les cailloux de quartz blanc et colorié atteignent G ctm. et sont en majorité écrasante co iti’e quelques petits galets de quartz et quelques roches ardennaises. Je n’ai pu y trouver les oôlithes siliceuses, non plus que des grès. Le gravier ravine le sable tertiaire et est raviné à son tour par le loess, côte 178, soit 118 mètres au-dessus de la Meuse. 2. Au N.-W. de Liège se trouvent les sabli':res de Rocourt, à côté de la grand’route de Tongres, entre le village de Rocourt et le faubourg Ste-Walburge. T.a surface est du loess, épais de 1-3 mètres reposant sur 3-4 dcm. de sable fin, argileux, bien stratifié hori¬ zontalement, ravinant en plusieurs points le sable tertiaire (tongrien ?). Dans ce sable fin se trouvent de très nombreux cailloux subangulaires de quartz blanc, dont les plus gros attei¬ gnent 7 ctm., quelques-uns de quartzite et de grès. Les galets de quartz et de silex font défaut. Les grands et les petits gise it pêle-mêle, quelques cailloux allongés sont debout, ce qui pointe vers un remaniement. Localement, ce gravier, qui atteint la côte 192 (130 mètres au-dessus de la Meuse) fait défaut et alors le loess est mêlé au sable tongrien (?). M. Schmitz (53) traita en 1890, en passant, de cette coupe. Il considère le sable tertiaire comme boldérien ou rupelien. Le loess a une épaisseur maximale de 7 mètres, conséquence du ravine¬ ment du sable tertiaire. M. De Munck (96) mentionna la coupe en 1908. Les sablièies se trouvent à 122-132 mètres au-dessus de la Meuse. Il y a 4 m,3 — M 3o5 — de loess sur 3 dcm. de gravier, quartz, quartzite et roches arden- naises. Le sable n’a jamais procuré des fossiles, de sorte qu’on ne saurait en préciser l’âge aussi bien qu’à Boncelles. M. Briquet (102) fit mention en 1910 de petits cailloux d’oôlithe siliceuse, trouvés non loin de Rocouit, c’est-à-dire à la Mont joie (localité que je n’ai pas pu trouver sur la carte). Ils s’étendent depuis la « cense de la Haie » près de Givet jusqu’aux collines de la Flandre et le Limbourg néerlandais. Il trouve ceci assez naturd, puisque le sédiment pauvre est non seulement un résidu local, mais a aussi été transporté plus ou moins loin. J’ai cherché assidûment ces cailloux, mais n’en ai pas trouvé un seul et suis assez sceptique vis-à-vis de ces trouvailles. On voit que ces trois auteurs ne se prononcent pas sur l’âge du gravier de Rocourt ; la position en est très élevée en comparaison des précédents, mais non en comparaison de plusieurs des suivants. M. Klein (110) mentionna en 1912, furtivement, le sable de Rocourt (page 374), qu’il met dans l’Aquitanien, comme celui de Boncelles (n^ 11). 3. Sablières d’Ans. MM. Max Lohest et Charles Fraipont donnent, dans leur admi¬ rable travail de 1912 (109), les coupes de deux sablières au N.-E. d’Ans, moitié chemin entre les grand’routes de Liège à St-Trond et à Tongres et au W. de l’église de Ste-Walburge. a) Grande sablière, côte 190, 127 mètres au-dessus de la Meuse : 1° Loess . 0-30 ctm. 2° Glaise verdâtre altérée, souvent caillouteuse . 30-60 ctm. 3° Sable argileux avec des cailloux roulés de quartz blanc . 0 m.-l’^,50 4® Sable argileux rouge, panaché, souvent sans graviers. b) Sablière Jean- Joli à Ans, à côté de la première : 1® Loess . 2-3 mètres 2° Glaise verdâtre altérée, avec cailloux . 30 ctm. 3° Sable argileux, rose, passant au rouge, avec des cailloux blancs . . 4 mètres 4® Sable argileux rouge. 5^ Sable blanc et jaune . 5-6 mètres Lors de ma visite, en avril 1912, je trouvai cette coupe un peu — M 3o6 — différente : l’argile sableuse, riche en cailloux de quartz, brunâtre. Les couches de gravier étaient inclinées sous 30-40'’, moins en haut qu’en bas. Plusieurs cailloux allongés étaient disposés ver- ticalement,ce qui me paraît être la conséquence d’un remani - ment. J’ai remarqué aussi, dans les deux carrières, une coloration rouge de sang, assez locale, tant dans le gravier pléistocène que dans le sable sous-jacent, d’âge tongrien (d’après M. Fraipont). Probablement est-elle due à la dissolution de cailloux de calcaire (Klein 111). 4. La localité de Grosses-Pierres, située entre Grâce-Berleur et Hollogne-aux-Pierres, porte son nom, d’après MM. Rutot et Van den Broeck (41), aux grès qu’on trouve sous le Diluvium. Je n’en ai point observé, mais bien de gros rognons de silex, résidus de la craie. Ils sont recouverts de sable tertiaire (tongrien ?), qui porte, à son tour, un gravier à quartz blancs ou coloriés, dont le plus gros caillou mesurait 4x3x2 ctm. A côté de rares galets de quartzite, de silex et de quartz. Côte 185, soit 120 mètres au- dessus de la Meuse. 5. Au S.-E. de ce point, monticule de 163 mètres, avec le même gravier, lavé d’en haut. Quelques jolis galets de quartz blanc. 6. Fort de Hollogne, mentionné par M. Lohest (52), qui réunit les cailloux aux graviers blancs. Je suppose une confusion des deux graviers. Côte 190, soit 125 mètres au-dessus de la Meuse. 2 mètres de loess. 7. Hameau de Croteux, entre Hollogne-aux-Pierres et Mons- lez-Flémalle (91). 1° Limon des pentes, quartz roulés et fragments de silex peu volumineux . 2° Graviers de quartz, de phtanites^ de roches ardennaises roulés, lits de sable roux et jaunâtre 30 Idem, rognons de silex . . ' 40 Gravier, composé de rognons et d’éclats de silex, plus ou moins roulés, jusqu’à 2 ctm. cubes (dcm. ?). Sable roux et blanchâtre . 50 Sable roux, jaunâtre et blanc, tongrien remanié 6° Rognons et éclats de silex, plus ou moins roulés, jusqu’à 3 dcm. cubes, mélanges de sable roux.. . . 7® Sable tongrien roux, jaunâtre et blanc . Côte 180, 115 mètres au-dessus de la Meuse. 80 ctm. 100 ctm. 130 ctm. 20 ctm. 100 ctm. 20 ,ctm. 250 ctm. — M 3o7 — Graviers du côté droit de la Meuse. 8. Sart-Tilman, au Sud de Liège, côte 210. MM. Lohest et Fraipont (109) en donnèrent la loupe suivante : 1° Loess . 30-40 ctm. 2° Glaise verdâtre, altérée ou rouge . 0-100 (tm. 30 Argile rougeâtre, avec des cailloux de quartz blanc et de roches quartzeuses de l’Ardenne, parfois blanchies et friables . 0-300 ctm. 4® Sables argileux blancs et rouges . . 120-350 ctm. 50 Lit de galets de silex assez volumineux . 20-40 ctm. 6° Sable blanc fin, micacé avec de rares morceaux de silex . . . 250-350 ctm. 70 Argile avec un conglomérat de silex . Le gravier atteint la côte 209, soit 144 mètres au-dessus de la Meuse. J’ai visité cette carrière en 1912 ; les coupes diffèrent d’un point à l’autre. Les couches 1 et 7 présentent le moins de difficultés, 7 me paraît être l’argile à silex, craie décomposée, les rognons y sont rudes et atteignent 3 et 4 décimètres. Elle vient à la surface dans le coin S.-W. de la carrière, ce qui explique le dire d’un ouvrier que généralement le silex se trouve à la base, mais parfois en haut. Ils sont jetés ensemble sur un monceau. Ensuite, je ne doute point que les couches 2 et 3 constituent une unité, ainsi que 4, 5 et 6. La première unité est un Diluvium. M. Fraipont et moi n’avons pu trouver un seul argument pour lui assigner un âge pliocène, comme le dit M. Rutot. Le profil qui attira plus spécialement mon attention était plus compliqué que celui de M. Fraipont. 2a Sable argileux, caillouteux . 2 dcm. 2h Sable argileux, panaché de brun et de gris, presque sans cailloux . 6 dcm. 2c Argile sableuse, caillouteuse . . . 2 dcm. 2d Couche de cailloux jusqu’à 4 et 5 ctm., parfois 2 dcm., peu de sable argileux, s’amincit vers le — M 3o8 Sud jusqu’à ^ mètre. Beaucoup de quartz, peu de silex. Dans le coin S.-W. de la sablière se trouvent des erratiques de S et 4 dcrfi., princi¬ palement des grès bruns . 1-2 mètres 2e Couche de galets de silex, quelques-uns bien roulés, la plupart inachevés . 3. Argile jaunâtre, verdâtre, brunâtre et rou¬ geâtre, bien stratifiée, ravinée par les couches supérieures . 1-1 *^3/4 Tertiaire. 4-6. Sable fin, blanc, colorié irrégulièrement de brun, de sorte que les deux couleurs forment des poches l’une dans l’autre . 2 mètres Raviné par la couche 3. Couches de gros galets, en partie bien roulés, en partie plus rudes, comme ceux de 2e, formant passage aux rognons. J’en remarquai de 8X4X3, 7x4x4, 7X3X2, 6X5X3, 6X4^X334 et de 4X2X2 ctm. Presque tous étaient bleu clair, quelques-uns bleu foncé ou jaunes. 9. Sablières de Boncelles : A une distance de 3 kilomètres au S. -S.-W. de la gravière pré¬ cédente et à l’Est du village de Boncelles se trouvent les grandes sablières qui ont rendu ce village célèbre. La surface est à 255 m., soit environ 190 mètres au-dessus de la Meuse (67>^,5) ; le gravier a une épaisseur de 2 mètres, dont la grande moitié inférieure est ferrugineuse. La stratification est tantôt assez bonne, tantôt très irrégulière ou ondulée. Les cailloux allongés, sont souvent debout; le sable tertiaire est fortement raviné. 10. A une distance de 3/4 de kilomètre au Sud se trouve le hameau dit « Les Gonhir ^). M. De Munck donna (91, page 175) la coupe d’une sablière, située à 500 mètres au N.-E. de ce hameau : 1. Limon des pentes, quartz roulés et silex peu volumineux . 100 ctm. 2. Graviers de quartz, de phtanites et de roches ardennaises roulés, sable roux, jaunâtre et blanchâtre . 200 ctm. 3. Sable roux, jaunâtre et blanchâtre . 200 ctm. 4. Gravier de rognons et d’éclats de silex roulés, jusqu’à 5 dcm. cubes, sable roux et jaunâtre .... 500 ctm. 5. Sable roux, jaunâtre et blanc (tongrien ?). — M 3o9 — t 11. A l’Est du hameau « Les Gouhir » se trouve une autre grande sablière, décrite par M. Rutot en 1907 (90). 1 . Terre végétale caillouteuse . 40 ctm. 2. Glaise verdâtre, panachée. C’est évidemment le (( limon des pentes » de M. De Munck . 0-190 ctm. 8. Lit épais de cailloux de quartz blanc et de roches siliceuses de l’Ardenne très altérées . 100-300 ctm. 4. Sable blanc ou ferrugineux, empreintes de co¬ quilles . . . . 1800-1400ctm. 5. Gros^ cailloutis de silex avec galets noirs épars et nombreux éolithes . . . 100 ctm. M. Praipont donna en 1912 (109) une coupe qui ne différait guère de la précédente. J’ai également visité cette sablière et n’hésite pas à considérer la couche 5 comme « argile à silex ». mêlée de restes d’un sable tertiaire, dont proviennent les galets. Le sable 4 était considéré autrefois comme Tongrien, prolongation des sables de Grimmer- tingen, Vliermael, etc. Les géologues liégeois le considéraient comme Landenien. En 1912 pourtant (109) il fut rattaché à l’Aquitanien, oligocène supérieur, à cause de restes de coquilles bien déterminables, et il est probable que les sables 4-6 de Sart-Tilman doivent subir le même sort. Le gravier pléistocène 8 est assez bien stratifié et ne contient que peu de sable, les cailloux sont tous s ub angulaires, les galets y font défaut. Ce sont presque exclusivement des quartz blancs et coloriés jusqu’à 6x5x2 ctm., des silex et des roches des Ardennes sporadiques, par exemple des quartzites bleuâtres, rarement des grès; ils atteignent 4 ctm. La surface est constituée par une argile qui ressemble au loess sans lui être identique. La surface étant à la côte 265, s’élève de 190 mètres au-dessus de l’Ourthe et de 198 mètres au-dessus de la Meuse. 12. Hameau de Beaufays, villa Monchamp, excavation pen¬ dant la construction d’une maison. 1. Terre végétale . . . . 25 ctm. 2. Limon très argileux, avec galets de quartz et autres roches . . . 50 ctm. — M 3io — 3. Sable roux ou jaune, verdâtre ou blanchâtre .. 50 ctm. 4. Gracier de quartz, de phtanite et de roches ardennaises . 10 ctm. 5. Conglomérat de rognons de silex (argile à silex) avec éolithes . 100 ctm. La côte est 280, le gravier s’élève donc de 204 mètres au-dessus de l’Ourthe. 13. Grosses-Pierres, entre Beaufays et Chaudfontaine. Ce nom suggestif de la carte a rapport à un petit plateau, côte 260, plus près de la Vesdre que de l’Ourthe. Je trouvai du côté sud, en face de la villa « La Walthine », quelques gravières abandonnées et le même assemblage de cailloux jusqu’à 3, tout au plus 6 ctm. Côte 255, soit 175 mètres au-dessus de la Vesdre. Evidemment, c’est aussi un reste, peut-être descendu, d’une couche jadis plus étendue. 14. AuN.-N.-E.de Chaudfontaine se trouve le village de Romsée, d’où partent deux routes, l’une à Vaux-sous-Chèvremont, l’autre au fort de Chaudfontaine. Un peu au Sud de leur point de partage je trouvai, dans le talus, une petite carrière dans l’argile à silex, au sommet de laquelle plusieurs cailloux de quartz blanc et de grès, qu’on voit en profusion dans le village même. Côte 235, soit 165 mètres au-dessus de la Vesdre. 15. Dans le but d’être aussi complet que possible, je veux men¬ tionner les terrasses que M. A. Renier décrit du voisinage de Verviers (82, 5, 98). Il en distingue trois, l’une au fond de la vallée, les deux autres à 40 et à 80 mètres au-dessus de la rivière. Evidemment les deux premières n’ont rien à faire avec notre sujet. La terrasse la plus élevée monte jusqu’à 250 mètres; elle se compose de cailloux de roches ardennaises, empâtés dans une argile, exploitée pour briqueteries. 11 est possible que cette ter¬ rasse soit la continuation du numéio 14; je suis plutôt tenté de la considérer comme plus récente. b) Feuille 34: Tongres. 16. Assez loin d’ici, je retrouvai le même Diluvium sur la route de Visé à Vaals, au S.-E. de Warsage, borne hectométrique 4,8, gravière du côté oriental de la route, côte 210. Il est mêlé de peu M 3ll — I - de sable, mal stratifié horizontalement. On y distingue facilement les trois sortes de gravier, entremêlés : 1° des cailloux subangu- ' laires jusqu’à 6 ctm., principalement des quartz blancs, accom¬ pagnés de quartzites et de phtanites bleu clair, de quartzite blanchi aux cavités cubiques, de grès jaune clair, bien roulé. 2° des jolis galets de quartz blanc, ne dépassant pas 2 ctm. %. 3° des galets peu nombreux de silex, généralement bleu clair; le plus gros mesurait 9x6x5, un autre 4 % X 4 X 2 ctm. Souvent la surface est hétérogène, en partie bleu clair, peu ou non décomposée et très pauvre en crevasses circulaires, en partie blanche, fort décomposée et riche en crevasess. Un galet était moitié rubané, moitié homogène. c) Feuille 42 : Liège. 17. Même route, borne hectométrique 5,7, localité dite « Trois Cheminées », carrière dans l’argile à silex. Le même gravier y constitue la surface, côte 235, mais les cailloux y sont bien plus nombreux, relativement aux galets. La stratifica¬ tion est de nouveau assez bizarre, parfois les couches sont verti¬ cales ou bien le gravier remplit des poches, de sorte qu’il n’est plus à son niveau original. C’est la terrasse I de M. Briquet. Un peu plus loin, borne 7,6. ce n’est que le loess qui affleure. M. Klein (111) donne, dans son profil IX, une coupe théorique de la haute (principale) terrasse, de Rocourt à Neufchâteau et au-delà. Ce village et Milmort sont figurés au-dessus de la terrasse, de sorte que les graviers 3, 4 et 5 (chapitre X, page 218) appar¬ tiennent à la haute terrasse, 17 (chapitre XIV) aux graviers, dits pliocènes, dont la base est à la côte 240. D’après la carte, la surface en est au niveau de 235 mètres. d) Relations entre les graviers liégeois et les graviers blancs. Je viens de décrire un gravier, principalement quartzeux, qui se ressemble tant d’une localité à l’autre, qu’on peut le considérer comme un terme géologique. Il est plus grossier et sableux que les « graviers blancs »; les cailloux de quartz sont l’élément prin¬ cipal, les jolis galets assez rares. Il contient des roches ardennaises siliceuses un peu plus fréquentes, quartzites, grès, phtanites. En somme, il y a assez de raisons pour distinguer les deux graviers intéressants. — M 3I2 — Une circonstance curieuse est que les niveaux qu’il atteint diffèrent fortement, comme le montre le tableau suivant, dans lequel le premier chiffre indique la côte, le second la hauteur au-dessus de la Meuse, le troisième celle au-dessus de l’Ourthe ou de la Vesdre. a) Rive gauche: b) Rive droite : I Milmort 178 118 8 Sart-Tilman 210 144 7 Croteux 180 ii5 16 Warsage 210 i55 4 Grosses-Pierres i85 120 4 Romsée 235 — i65 3 Ans 190 127 17 Trois-Cheminées 235 180 2 Rocourt 192 i3o 9 Boncelles 255 190 Warfusée 2o5 i4o 3 Grosses-Pierres 255 — 175 10 Les Gonhir 265 198 190 12 Beaufays 280 — 204 On peut teîiter d’expliquer ces amplitudes en invoquant la dénudation de certaines d’entre elles et en rappelant que les terrasses descendent vers la rivière et vers l’aval. Ainsi on pour¬ rait réunir en groupes 1, 7 et 4, 2 et 3, etc., mais il reste toujours des divergences qui me paraissent inexcusables. Ainsi entre 3 et 8, davantage entre 8, 9 et 10. Cette divergence s’oppose à voir en eux une terrasse ordinaire, qui serait fort courte du côté gauche, trop inégale du côté droit de la rivière. Pourtant la ressemblance des coupes, notamment entre celles d’Ans et de Sart-Tilman, est tellement grande, qu’il faut les tenir ensemble Je suis fort tenté de voir dans ces graviers un cône de déjection de l’Ourthe avec la Vesdre, Reste à savoir si les graviers blancs sont plus anciens ou récents que les graviers liégeois. Il est certainement curieux de voir sur mon tableau que les premiers, à leur niveau normal, tiennent le milieu entre les seconds sur les deux rives. Quand on n’a en vue que la rive gauche, on tiendrait les blancs comme les plus anciens, d’autant plus que les liégeois sont situés entre les blancs et la haute terrasse, dont l’âge géologique relatif est hors de doute. Mais les niveaux plus élevés de la rive droite nous font chanceler et la question se pose de suite «Qu'est-ce que la Meuse a fait pendant l’édification de ce cône ? « Nulle trace, dans la topographie actuelle, de ce qu’elle aurait été poussée vers le Nord. Et qu’est-ce — M 3i3 — qui Faurait causée à prendre ensuite son cours actuel, au travers de ce cône ? On pourra aussi considérer les graviers blancs comme (un 'peu) plus récents et supposer que les eaux sauvages, au début du Pléistocène, aient édifié ce cône, auquel se serait heurté un autre, venant du S.-W. Le premier aurait été le prélude de FOurthe et de la Meuse en aval, le second celui de la Meuse en amont de Liège. . En tout cas, il est évident que, pour poser et trancher cette question, il faut savoir, autant que cela est possible jusqu’à quel niveau sont montées les eaux pléistocènes. Ce n’est que la surface des graviers actuels qui peut nous renseigner à ce sujet. On comprendra donc que je ne puis nullement souscrire à ce que dit mon ami Klein dans son admirable travail (111, page 8). « Ce n’est point la surface de la terrasse, mais sa hase qui est l’essen¬ tiel ». C’est trop dire, quoiqu’il soit sans doute important de con¬ naître la base aussi (en une série de points !). On connaît des analogies moins évidentes de la présence de cailloux ardennais du côté gauche de la Meuse. D’abord ceux mentionnés par M. Van den Broeck (73) en 1900 « des hauts plateaux de la vallée du Geer, à l’Est de Tongres ». Il faut me borner à citer le titre; la note est presque dépourvue de faits bien précisés qui permettraient le contrôle et la comparaison. Il en est bien autrement de la communication de M. Lohest (52) de la même année. L’auteur a examiné les cailloux du plateau de la Méhaigne et de la « Grotte du Docteur » dans la vallée. Ils sont en général décomposés, mais on peut retracer l’origine de quelques- uns avec une assez grande certitude. Tous sont originaires du Sud. J’en fais suivre Fénumératon (page cxx = 9) : I® Système cambrien. Beaucoup de cailloux de quartzite blanc, probablement devilliens. Quelques cailloux de quartzite gris, remplis de petites cavités cubiques, provenant de la disparition de pyrite, paraissant devoir être rapportés au Revinien. 2° Système dévonien. Quelques blocs roulés d’arkose miliaire, paraissant devoir se rapporter au Gedinnien. Beaucoup de grès peuvent être rapportés au Coblencien. Parmi ceux-ci, quelques échantillons de poudingue à noyaux schisteux taunusiens. Un caillou parfaitement roulé de roche tourmalinifère et un autre de roche calcédomeuse ont été arrachés probablement au poudingue — M 3l4 — deBurnot ou au poudingue gedinnien. Il en est de même de certains cailloux de quartz blanc, laiteux, légèrement bleu, qu’on rencontre en abondance dans le poudingue de Marchin. 30 Système carbonifère. Deux cailloux de phtanite noir. 4® Système crétacé. De très nombreux silex non roulés. « Si les dépôts de la Grotte du Docteur représentaient les allu- vions de la Méhaigne ils seraient constitués par la désagrégation des roches en amont de Huccorgne, c’est-à-dire du Silurien, du Ciétacé et du Tertiaire, des phyllades, des psammites et des silex. Au contraire, dans la Grotte du Docteur, nous trouvons des cailloux des roches, dont les affleurements sont situés en aval. Ainsi les cailloux en phtanite carbonifère ne peuvent pas pro¬ venir du calcaire carbonifère de la localité. Or, le carbonifère ne se rencontre pas en amont de Huccorgne, donc ils doivent provenir d’un endroit qui se trouve en aval. De plus, il y a des cailloux de la Grotte du Docteur qui ne se rencontrent pas comme roche en place dans toute la vallée de la Méhaigne, par exemple les cailloux des poudingues gedinnien et de Burnot. L’explication géologique la plus plausible à donner aux faits constatés dans la Grotte du Docteur, c’est que les cailloux pro¬ viennent d’anciennes alluvions du plateau, qui ont été déposées par un courant d’une direction différente de celle du cours d’eau qui sillonne aujourd’hui la région. » M. Lohest concède que les mouvements de l’écorce terrestre peuvent avoir accentué le synclinal du bassin de Namur. Mais il ne comprend pas bien comment cette accentuation aurait influencé le cours de la Sambre-Meuse. La Meuse coule tantôt sur le bord sud, tantôt sur le bord nord et traverse, à l’Est de Huy, la crête du Condroz, qui, dans une accentuation des plis, ne pouvait être que le siège d’un soulèvement relatif. Je n’éprouve pas le même inconvénient et suppose que ces oscillations des rives ne sont que des phénomènes postérieurs à la déviation du cours de la Meuse. L’auteur préférerait invoquer comme cause une baisse du bassin de Namur. Je dirais « l’un n’exclut pas l’autre ». Si la Meuse n’a pas toujours suivi le cours actuel, de Namur à Liège, qu’est-ce qu’elle a donc fait antérieurement ? — M 3i5 — M. Dupont (45), dans une discussion, a abordé cette question .,en 1889 en disant : « Suivant toute apparence, la Meuse a dû naguère, dans ses phases initiales et de hauts niveaux, passer directement au Nord au delà de Namur et couler dans la Hesbaye, au lieu de s’infléchir brusquement vers le N.-E., comme elle le fait aujourd’hui, à partir de son confluent avec la Sambre )). C’est tout ! M. Cornet (83) a repris en 1904 cette hypothèse et a tenté d’en prouver l’exactitude par le fait que la dénudation a enlevé une forte proportion des couches tertiaires supérieures dans la direction prétendue. Il me faut avouer que l’hypothèse ne serait nullement incompa¬ tible avec l’âge plus reculé des graviers liégeois et en n’étudiant qu’une carte non topographique on pourra facilement s’imaginer que le bout S. -N. de la Méhaigne et une des deux Dettes ont constitué une rivière avec la Meuse. J’ai été et je suis très sceptique encore. En étudiant les moitiés orientales des feuilles au 40.000 de Namur et de Wavre et les moitiés occidentales de celles de Huy et de Waremme je n’ai trouvé nul indice. J’ai trouvé un dos de 200 mètres (220 tout au plus) entre Meuse et Méhaigne, qui s’abaisse jusqu’à 180 mètres au delà de Namur, ainsi que la surface en général. Des ruisseaux en descendent vers la Méhaigne au N., vers la Meuse et la Sambre au S. Les racines de la Petite Dette commencent au N. de la Méhaigne, celles de la Drande Dette font de même plus vers le W. Il va sans dire que la dénudation a été assez vive dans une contrée où plusieurs petites rivières prennent naissance, et cela me paraît expliquer suffisamment l’enlèvement des couches supérieures. Nulle preuve directe de cette Meuse disparue. J’ai fait une tentative de comparer mes résultats avec ceux de M. Briquet (84), mais elle n’a pas abouti. Cet auteur distingue en aval de Liège non moins de quinze terrasses, nombre bien exagéré. D’abord, il arrive plusieurs fois qu’une plaine continue a été démembrée par des ruisseaux et M. Briquet considère ces fragments comme terrasses d’un âge différent. Secondement, une partie ne sont pas des dépôts originaux, mais remaniés d’un dépôt bien plus élevé. Troisièmement, M. Briquet n’a pas tenu compte de la composition du gravier, cause de fausses inter¬ prétations. — M 3i6 — Ainsi, dans la contrée que j’ai visitée, les dépôts de Boncelles et des Gonhir ont été réunis à celui de Huis, qui a plutôt la com¬ position des curieux graviers blanes (ehap. xiii). Il y joint les dépôts des Trois Cheminées (17), qui est évidemment remanié. La seconde terrasse qui atteint un niveau de 160 mètres au- dessus de la Meuse, comprend le dépôt de Warsage (16), où j’ai distingué trois graviers entremêlés. La cinquième terrasse de l’auteur englobe mon n® 7, à Crotteux, 118 mètres au-dessus de la Meuse, mais la composition du gravier est la même que celle des dépôts préeédents. Je suis désolé que la tentative de comparer nos résultats n’a pas eu un meilleur suceès, la cause prineipale me paraît être la différence radicale de méthode. Mon ami M. Klein a éprouvé des difficultés semblables (111, page 37, etc.). Il s’en plaint que plusieurs d’entre elles (Jupille, Lanaeken) sont si petites, qu’elles ne méritent pas d’être tenues à part. Ensuite l’élévation au-dessus de la Meuse, latitude de Maestricht, a parfois été évaluée et échappe ainsi au contrôle. 11 en est de même des chiffres qui indiquent l’épaisseur du gravier. Les quinze terrasses de M. Briquet sont ainsi réduites au nombre de cinq par M. Klein, nombre bien plus acceptable. Peut-être M. Briquet arrivera-t-il un jour à une simplification, qui pourra faciliter une comparaison fructueuse. Je né trouve pas excessivement difficile de fixer l’âge relatif des trois graviers pléistocènes qui se rencontrent aux environs de Liège. Ils sont plus anciens que la haute terrasse de la Meuse, qui, à son tour, est antérieure à la seule glaeiation qui ait envahi les Pays-Bas. Or, tous les géologues néerlandais sont actuellement d’accord à considérer celle-ci comme plus ancienne que celle qui a envahi l’Allemagne du Nord, eneore au delà de l’Elbe, et qu’il faut mettre donc' dans G^^, l’épisode de Würm, du professeur Penck. Celle des Pays-Bas entre dans G'", l’épisode de Riss, la (soi-disante) haute terrasse, plutôt « Unterer-Deckenschotter » dans G", l’épisode de Mindel, de sorte qu’il ne reste pour nos trois graviers de la feuille de Liège que G', l’épisode de Günz, le plus ancien du Pléistocène. Les déplacements de la Méhaigne et de la Meuse, « par l’accen¬ tuation des plis », auraient eu lieu tout au commencement de la — M 3i7 — transition de G' à J' (^), car la Meuse se trouvait déjà à sa place actuelle au commencement de G". Résumé du Chapitre XÏV. J’ai décrit une série de dépôts de gravier, sur la feuille de Liège, dont les plus bas se trouvent sur la rive gaucbe de la Meuse et atteignent de 180-190 mètres. La majeure partie s’en trouve du côté droit de la rivière; la surface en va de 210 à 280 mètres. Ces différences me paraissent être beaucoup trop grandes pour les considérer comme formant une terrasse. Il n’y a d’autre issue pour les tenir ensemble que d’y voir un cône de déjection de l’Ourthe avec la Vesdre, de l’aube de l’époque pléistocène. A mes yeux, ils sont un peu plus anciens que les graviers blancs du chapitre XIII, déposés par la Meuse pléistocène, qui se serait frayé un chemin au travers de ce cône. (M. Van den Broeck et surtout) M. Lohest a décrit des analogies d’un transport au travers de la Meuse actuelle. Il est impossible de dire pour le moment ce que cette rivière a fait antérieurement ; un cours tout droit au Nord, en aval de Namur, me paraît être peu sou¬ tenable. Mais il en est de même de l’Ourthe, la première trace de son existence est le cône de déjection que je viens de décrire. Une parallélisation des dépôts avec les quinze terrasses de M. Briquet n’a pas abouti; leur nombre devra être réduit, celui de cinq me paraît sulfisant. Probablement les trois dépôts de gravier sont des cônes de déjection du plus ancien épisode pléistocène, celui de Günz. (1) G. = Glaciaire. I. = Interglaciaire. ANN. SOC. GÉOIi. DE BELG., T. XLII. MÊM. 21. J — M 819 — CHAPITRE XV. Les Restes du Diestien en France A. — LES GRANDES COLLINES a) Feuille 3; Boulogne-sur-Mer (au 80.000). 1. Noires Mottes. La carte géologique distingue « m^, Poudingue de Cassel auquel ont été rattachés les « sables ferrugineux des Noires Mottes ». M. Chelloneix (7) parla en décembre 1871 des « sables et roches tertiaires de l’époque diestienne, constituant les collines dites « Noires Mottes », au sommet du Cap Blanc Nez. » Le 17 novembre 1875 il entra un peu plus en détails. « Le Diestien y est composé de bancs de grès limoniteux avec des éléments grossiers, entre lesquels du sable quartzeux rouge mêlé d’argile, inclinés de l’E. au W. dans une angle d’environ 45°. » Cette pente a été retrouvée par Ortlieb et lui au Mont des Cats. La plus orientale des Mottes repose directement sur la craie. D’après M. Cornet (83), il ne reste plus que quelques sommets diestiens, dont on ne saurait tirer en doute qu’ils aient été en connexe. Ces « témoins » portent de blocs de grès limoniteux, de galets de silex et de petits galets de quartz blanc. Elles atteignent la côte 143. Mais en Angleterre, à Lenham, les restes de Diestien s’élèvent jusqu’à 200 mètres. A l’origine, ils ont eu tous un niveau corres¬ pondant; la différence d’altitude actuelle serait due à la décom¬ position de la craie subjacente. Il est évident que ce phénomène a causé un mouvement de descente, mais, à mon avis, il n’explique pas suffisamment la différence de niveau. Peut-être la craie à Lenham a été plus mince. M. Briquet (101) s’en occupa cinq ans plus tard. Les galets de silex sont abondants sur la pente nord du Blanc Nez, à l’Ouest de la ferme Bellevue. Sur les Noires Mottes il y a du sable plio¬ cène ferrugineux. / — M 320 — Je les ai visitées en passant par le village de Peuplingue, près du bord septentrional de la carte. Les monceaux de gravier, destinés à l’entretien de la route, sont presque uniquement com¬ posés de rognons de silex (de l’argile à silex, craie décomposée), mais contiennent aussi des fragments de grès limoniteux, trouvés dans les champs. La première et la plus occidentale des collines fait voir quelques esquilles de limonite et quelques galets, puis l’argile à silex et de la grouine de craie. La seconde motte est la plus élevée, atteint 136 mètres, porte beaucoup de fragments de grès limoniteux et bien moins de galets, ce qui est assez naturel. La troisième, plus basse et plus raide, porte un réservoir d’eau, probablement la « Fontaine » de la carte, et ne montre que des grès et du sable brun, mais non des galets. La quatrième motte est plus éloignée, également raide ; on y voit de nouveau du sable brun et beaucoup de grès. Les galets y ont été entraînés par les courants. Les galets que j’ai examinés sont tous assez petits, générale¬ ment sphéroïdes ou fusiformes ; quelques-uns sont aplatis ou rénif ormes. Le plus grand mesurait 4 % x 3 ^ X 2 ctm. Ils étaient gris jaune clair, bleu clair ou foncé, rarement jaune de cire ou brun clair. La majorité était lisse, peu ou non décom¬ posée. Il va sans dire que j’ai visité aussi la plage entre Sangatte et Calais. Elle est bordée de récifs d’argile à silex, bien épaisse; je n’y ai pas vu la craie proprement dite. Pourtant elle doit affleurer dans le voisinage; l’eau de mer près du rivage avait une apparence laiteuse. La plage est d’abord assez étroite, s’élargit graduellement vers Calais. J’y observai cinq zones, à savoir : 1° Le cordon littoral, produit des dernières tempêtes, en forme de dos. Il porte les plus gros galets, principalement des silex, mais aussi quelques roches cristallines et des grès limoniteux. 2° Un intervalle plus bas, ne montrant que des galets, non du sable. 3° La plages des hautes marées, également en dos. — M 321 — 40 La plage ordinaire sableuse, avec des galets plus petits. 50 Le cordon des basses marées, plus grossier. Les galets avaient en général un diamètre en dessous de 6, rarement en dessus de 10 ctm. Ils diminuent en nombre et en taille à mesure qu’on s’avance vers l’Est; on en voit encore près du Fort Lapin. Ceux de la basse plage sont moins bien roulés que ceux des autres cordons. La grande majorité est de forme aplatie, les galets ovoïdes ; les plus fréquents dans le Diestien, qui nous occupe, sont relativement rares, circonstance bien remarquable. A mesure qu’ils disparaissent, les coquilles se montrent et augmentent ; elles sont nombreuses près du Casino de Calais, où les galets sont rares. Les espèces sont Mytilus edulis, Cardium edule, Donax anatina, Mactra suhtruncata et -solida. Le front des dunes s’améliore, dans la même direction, sur une distance de 1 kilom. ; les véritables falaises passent graduellement en pente douce, couverte de psammes. b) Feuille 4 : St-Omer de la earte au 80.000®. 2. Le Mont Cassel. Ce témoin est le plus classique de tous. Il fut mentionné en 1875 (6, page 111). « L’Ypresien a une épaisseur de plus de 150 mètres. 11 est la base de toutes les collines de la contrée. Le Mont Cassel atteint la cote 157. Le Diestien affleure. La couche de silex dans du grès ferrugineux a une épaisseur de quatorze mètres. » M. Rutot en traita en 1882 (25). Les douze mètres supérieurs se composent d’un sable rougeâtre et blanc, avec des bancs durs de grès limoniteux, surtout en haut. Probablement il y a des couches à galets. Il est bien sûr que cette partie est identique à celle des collines de Renaix et ailleurs, mais il n’est pas encore 'prouvé que c’est du Diestien. D’après M. Gosselet (30), le Diestien y a une épaisseur de 20 mètres. , Six ans plus tard, en 1889 (48), le même géologue donna un peu plus de détails. « Les vingt mètres supérieurs sont formés par un sable grossier, ferrugineux, à la base duquel des galets parfaite¬ ment arrondis de silex. Les géologues belges l’ont appelé Diestien ». — M 322 — J’ai visité le mont à deux reprises, en 1908 et 1914 ; d’après la carte, il a une hauteur de 157 mètres (Ortlieb lui en donne 173). J’y vis de gros blocs de grès hmoniteux, avec des galets et des rognons de silex arrondis et cariés dans le petit parc du sommet. Sous le moulin à vent le plus occidental, je trouvai une sablière, montrant du sable blanc (bruxellien ?), sur lequel du sable brun avec beaucoup de plaques de limonite contenant des fossiles, un rognon de silex, mais non des galets. 3. Mont des Récollets. D’après la carte, il atteint la cote 140. Une très grande sablière y met à découvert du sable bruxellien ( ?) — sable de Cassel — Parisien, d’après M. Gosselet (48). Selon M. Mourlon (16), toutes les couches en dessus du Bruxellien doivent être rapportées au Wemmelien. Pendant ma visite, en 1908, le sommet, couvert de bois taillis, était presque inaccessible; j’y vis pourtant des blocs de grès limoniteux, derniers restes du Diestien. Le mont est réuni au précédent par une selle, très élevée au- dessus de la plaine. Sa base porte le Moulin Standaert, cote 86, où je vis quelques morceaux de grès limoniteux, des galets et du sable brun diestien. Evidemment, tout cela est descendu ver¬ ticalement. 4. Mont des Cats (Catsberg). Ortlieb (27) en parla en 1882 comme suit : « Les collines sont couronnées d’une couche de 15-20 mètres de sable et de grès rouge, avec des couches de galets et du conglomérat. On n’y a pas trouvé un seul fossile. Meugy les a rapportées au Diestien. Le Mont des Chats (dit Van Ertborn) est un très bon exemple des gros galets à la base du Diestien. La plupart des géologues est de l’avis qu’il y a en réalité du tertiaire, mais il n’y a point de preuve réelle que ce soit du Diestien. L’épaisseur de ce Diestien douteux est évaluée à vingt-deux mètres. Del vaux, Vincent, Rutot et Van den Broeck considérèrent les galets comme quaternaires; Gosselet constata le contraire. Dans la sablière sous le moulin à vent, il y a plusieurs couches de galets (trois d’après M. Gosselet (30), et du grès rouge. Plusieurs galets sont tellement cariés, qu’ils tombent en poussière blanche. M. Briquet (87) chercha en 1906 l’origine de ces collines dans des failles, dont il en trouva une dans notre colline, avec une déni- — M 323 — vellation de 25 mètres du moins, car la base du Pliocène est à 140 mètres du côté sud et à 115 mètres du côté nord. Le curieux mont atteint la côte 158 et est situé assez près du village et de la gare de Godewaersvelde. Selon M. Blanchard (88), la hauteur en est de 168 mètres. Lors de mes deux visites, en 1908 et 1914, je vis de nombreux blocs de grès limoniteux et des plaques de limonite. Les premiers contenaient environ 25 % de rognons jusqu’à 10 ctm., et 75 % de galets jusqu’à 6 ctm., tous plus ou moins cariés. li’escalier devant la chapelle était construit de ces blocs redressés. Un crucifix en était entouré. J’y vis un monceau de galets avec quelques rognons peu arrondis; d’autres gisaient sur la route, probablement recueillis dans les champs. Le commencement du chemin de Boeschepe les fit voir dans son talus, avec quelques rares galets de quartz blanc, jusqu’à 1 ctm. En 1908, je trouvai dans une sablière un assez bon profil, deux couches de galets, alternant avec deux couches de sable sans galets, mais avec des gâteaux de grès limoniteux, allongés, ne dépassant que rarement 8 ctm., jamais 12 ctm. Parmi les galets de silex, il y en avait quelques-uns de quai'tz blanc. Une petite sablière sous le moulin à vent N.-W., découvrit en 1914, du sable brun, des plaques de limonite, quelques galets et des rognons roulés cassés. 5. Mont de Boeschepe. Il se trouve assez près et au N.-E. du précédent. Ortlieb en dit en 1882 (27) que le Diestien y est bien développé du côté S.-W. Les grès ont parfois une pente de 8, parfois de 45®, les galets y sont en quantité énorme. M. Gosselet (30) en mentionna en 1883 des couches de sable rouge et de grès limoniteux, inclinées de 45®. D’après M. Briquet (87), la base du Pliocène y varie de 120 à 105 mètres ; quelquefois les couches sont verticales. A sa base se trouvent des galets de silex, preuve de ce que la mer, pendant sa transgression, a trouvé la craie (ou l’argile de décomposition !) ou bien des silex apportés par des rivières. D’après la carte, il atteint une hauteur de 137 mètres et est relié au précédent par une selle, bien élevée au-dessus de la plaine. Je vis sur son sommet des galets, mais aussi quelques rognons de silex. — M 824 — 6. Mont Kokereele. Ce n’est qu’une partie plus élevée de la selle entre le précédent et le suivant, élevée de 88 mètres. Le Diestien in situ y fait défaut, cela va sans dire; il n’y a que des fragments degrés limo- niteux, des silex intacts et cariés, le tout descendu verticalement. 7. Mont Noir. 11 touche à la frontière belge et atteint la côte 131, ou 152 d’après M. Blanchard (88). Ortlieb en dit en 1882 (27) que la colline est orientée du N.-N.-E. au S.-S.-W. et que LyeJl l’a visitée en 1851, en disant « Sur le Mont Noir se trouvent les sables de Diest, à la base desquels un conglomérat de petits galets de silex, agglutinés par du fer hydra¬ té. » (Nous savons donc que c’est le grand géologue anglais qui a introduit la parallélisation des grès roux). Delvaux (39) fait mention d’un morceau de pegmatite, trouvé au Mont Noir, cote 97. D’après M. Rutot (25 de 1882), il y a environ 15 mètres de Diestien, du sable rougeâtre, durci en grès limoniteux en haut, possédant une couche de galets. J’y vis du sable brun, des grès limoniteux et des silex cariés. B. — LES BASSES COLLINES A mes yeux, le nombre de collines plus ou moins classiques, où le Diestien (entamé sans doute) est encore in situ, est très restreint ; ce ne sont que les Noires Mottes, les Monts de Cassel, des Cats, de Boeschepe et Noir. 11 est donc plus que probable que les collines plus basses encore, qu’on voit citées de temps à autre, ne portent que des restes de Diestien descendu verticalement. J’ai visité les suivantes : 8. Balemberg. Elle se trouve au S.-W. de la gare d’Arnèke, entre Dunkerque et Hazebrouck, est assez isolée et raide du côté occidental, ce qui lui fait attirer l’attention davantage qu’elle ne le mérite, car elle n’atteint qu’une hauteur de 61 mètres. Je n’y trouvai point de sable brun, mais bien quelques fragments de grès limoniteux, des galets de silex jusqu’à 5 ctm., rarement cariés, environ huit fois plus nombreux. Ceci est assez curieux ; puisque les galets sont emportés beaucoup plus facilement par les courants, on serait I — M 325 — tenté de croire à un nnélange de Diestien descendu et de Diluvium. J’en remarquai qui sont subangulaires et plutôt des cailloux. La plupart sont ovoïdes ou sphéroïdes ; le plus gros mesurait 4%X2%X2 ctm. et était bleu foncé, tacheté de jaune brunâtre. Un galet cassé était couleur de crème à l’extérieur, brun rougeâtre à l’intérieur. Un couple était rouge de sang ou jaune de succin, quelques autres blanc jaunâtre, ou pustuleux, de sorte que la couche blanche de décomposition irrégulière avait disparu en partie par le frottement. 9. Forêt de Clairmarais. C’est une colline assez étendue, élevée de 65 mètres, voisine de St-Omer. La masse en est l’argile yprésienne jaune brun verdâtre. On voit à la surface d’assez nombreux blocs angulaires de grès limoniteux, brun violet, foncé ou plus clair, ou bien jaune brunâtre. Les plus clairs laissent reconnaître les grains noirs de glauconie. Le plus gros que je vis mesurait 2 X 1,^X1 dcm., il contenait des grains de quartz jusqu’à 3 mm. Ces blocs sont bien plus nombreux que les galets de silex, phénomène normal, contrai¬ rement au Balemberg. Les galets sont généralement un peu cariés, la croûte blanche ne dépasse pas 2 mm. en épaisseur. On voit très bien la décompo¬ sition pénétrer par les nombreuses petites fentes circulaires. L’intérieur était jaune de cire, un autre avait une surface remar¬ quablement hétérogène, lisse et sans fentes en partie, plus rude et avec de petites fentes pour le reste. Je donne plusieurs détails sur l’apparence des galets, qui paraî¬ tront superflus à une grande partie de mes lecteurs. Mais c’est dans le but de la possibilité de pouvoir en tracer dans l’avenir l’origine et la dispersion. 10. Mont de Caestre. Situé près de la gare du même nom, entre Hazebrouck et Gode- waersvelde, au S.-W. du Mont des Cats. Hauteur 63 mètres, argile yprésienne, un fragment de grès limoniteux et une demi- douzaine de galets. Le plus grand mesurait 6 % X 3 X 2 % ctm. ; c’était plutôt un rognon roulé, entièrement carié. Quelques autres avaient une surface blanchie, à intérieur jaunâtre ou en partie rouge de sang. Un autre était rouge à l’extérieur, jaunâtre à l’intérieur. Un troisième montrait la curieuse surface hétérogène à quatre — M 326 — couleurs; l’allure centripétale de l’oxydation était très visible : blanc, jaune et rouge, bleuâtre. 11. Ravelsberg. Près de Bailleul, à l’Est de Hazebrouek, côte 77. Colline assez isolée et raide, comme le Balemberg. Argile yprésienne, trace de grès limoniteux et de galets. 12. Mont de Lille. Tout près et au S.-W. du précédent, assez apparent du côté sud de la basse terrasse de la Lys. Hauteur 45 mètres, argile ypré¬ sienne, nulle trace du Diestien. c) Feuille 5 : Lille. 13. Mont Halluin. Près d’Halluin-sur-Lys, vis-à-vis de Menin, hauteur 69 mètres. 11 est cité en passant par M. Gosselet en 1883 (74). Argile ypré¬ sienne, quelques fragments de grès diestiens, une douzaine de galets. Le plus gros adhérait à un peu de grès ; c’était plutôt un rognon bien roulé, rappelant un os. Dimensions 5%x2%x2 ctm. Couleur jaune brunâtre. Un autre blanc autour de jaune succin, un troisième entièrement carié. d) Feuille 4 : St-Omer. 14. Le Panne]. Entre St-Momelin et Lederzeele, entre la colline de 23 mètres et la route à gravier Kinderbelek-Lederzeele, des morceaux assez nombreux de grès, peu de galets et d’esquilles de silex. 15. Hauteurs au S.-E. de Tournehem. Les monceaux de gravier, le long de la route Tournehem-La Rouville, hauteur 117 mètres, contiennent des morceaux degrés limoniteux. Entre La Rouville et Mentque, de pareils monceaux montrent beaucoup de grès ; les galets n’y étaient pas rares et dépassaient en quantité les esquilles de silex, contrairement au Diluvium. La surface, haute de 125 mètres, était l’argile à silex, avec de nom¬ breux galets et des morceaux de grès. Nul Diluvium, c’est bien un reste de Diestien. Entre Mentque et Nortbécourt, hauteur 137 mètres, argile à silex. Près du calvaire, je vis quelques galets et un morceau de grès. — M 327 — Entre Nortbécourt et Goslinghem, un galet. D’ici à Cormette, rien que l’argile à silex et entre Cormette et Longueborne, l’argile à silex dans les champs, trois bons galets. J’accorde que les dernières observations sont équivoques, mais les premières ne le sont pas, à mon avis. C’est pour cette raison que je rattache encore au Diestien, presque détruit, les trouvailles faites par M. Gosselet et qu’il regarde comme Diluvium. 16. (105) Au S.-W. de Nortleulinghem (vers La Rouville), de gros blocs de conglomérat diestien, jusqu’à 4-5 dcm. cubes, entre deux racines de la Liette. Il mentionne aussi sur les différents petits dos, au N.-W. de St-Omer, des blocs roulés (?) de grès avec des galets diestiens. Au S. de Tournehem, à côté d’une route qui suit les crêtes des collines, à 145 mètres, un Diluvium à galets. Et de l’autre côté, rive gauche du ruisseau de Le Hem. 17. Près de Zouafques de gros blocs de diestien (dans le Dilu¬ vium du Hem). M. Briquet a trouvé, dans une poche de la craie, du sable brun, nourrissant une petite sablière près de la chapelle St-Louis, à Guémy-sur-Hem, cote 122. 18. M. Briquet (102) parle de restes de Diestien, reconnus comme tels par M. Gosselet dans la Forêt de Licques. Il y a un sable quartzeux plus ou moins grossier, de l’argile bigarrée avec des silex, du gravier de quartz et des galets de silex parfois cariés. On les voit à peu près partout, au Nord de la crête, au Nord d’ Arques, par exemple au Nord d’Audrehem et sur le Mont Belbert. Dans le Bois de Tournehem se montre ci et là un sable rouge à petits galets. Avant de poursuivre ma course en Belgique, je veux transcrire quelques généralités. Ortlieb (8) s’est occupé en 1876 des galets de silex, qui sont considérés généralement comme d’origine marine. Il vit en eux un dépôt d’une rivière qui aurait eu sa source en Angleterre et son embouchure quelque part entre Anvers et Hasselt. Ceci expliquerait leur alignement remarquable et rendrait superflue l’hypothèse d’une transgression marine importante. — M 828 — Il compara ces graviers ou conglomérats au Diluvium du voi¬ sinage de Mannheim, qu’on retrouve en Alsaee jusqu’à 200 mètres au-dessus de la mer, mais qui, en un autre endroit, n’a pas été traversé par un sondage de 150 mètres de profondeur. En haut il y a du gravier et des cailloux, plus bas des erratiques souvent considérables de granité. M. Van den Broeck (42) rejette la manière de voir d’Ortlieb. « lies importants dépôts de silex ovoïdes, semblables à ceux de la base du Diestien, font défaut plus au Sud, par exemple à Lille, où la mer diestienne ne s’est jamais étendue. Mais ils sont présents dans les dépôts pléistocènes du territoire, où le démantèlement des couches diestiennes doit avoir eu lieu. On ne saurait expliquer comment les eaux sauvages du Pléistoeène eussent pu apporter tous ces galets, s’il n’y eut eu une provision tertiaire ». M. Hankar (65) fit observer en 1895 qu’on peut réunir les collines en deux groupes naturels, à savoir : Mont Cassel, des Récollets ; 2° des Cats, de Boesehepe, de Kokereele, Noii*. M. Blanchard (88), dans son beau travail de 1906, mentionne le (( conglomérat de silex » du Diestien, qu’on ne retrouve aujour¬ d’hui en Flandre que comme des témoins. Il cite les Noires Mottes, le Mont de Watten, les collines de Cassel (143 mètres), de Renaix, d’Halluin, de la Trinité (145 mètres). La base en est à 30 (!) mètres à Gand et à zéro à Anvers. Peut-être « le régime des fortes pluies, qui était synchronique de la première extension quater¬ naire, a aidé à détruire la couche continue ». La même année, M. Briquet (87) fit des observations plus détaillées. «En regardant du sommet du Mont des Cats ou du Mont Kemmel, ou bien du Ravelsberg, au Nord de Bailleul, on voit deux rangées : a) Mont Cassel, Mont Kemmel, Renaix, Mont de Castre. C’est cette rangée qui a toujours le plus attiré l’attention. LeBalemberg, à l’Ouest de Nordpeene, à l’Ouest de Cassel, appartient probable¬ ment à cette série, ainsi que le Mont Halluin, vis-à-vis de Menin, qui n’atteint que 69 mètres. b) La seconde rangée est moins ostensible. On la voit bien sur la petite carte dans le travail « La Flandre » (88); elle est dirigée du S.-W. au N.-E., comprend le Mont des Cats, le Mont de Boe- schepe, le Mont Noir, le Mont Vidaigne, le Mont Rouge, le Mont Aigu et le Mont Kemmel. — M 829 — La colline pliocène entre Bruxelles et Louvain est la continuation directe des collines précédentes; la base du Pliocène y est à 65- 75 mètres du côté sud et à 40-45 mètres du côté nord. A l’Est de la Dyle, ces chiffres sont 80 et 40 mètres. Quant à moi, je n’attache pas trop d’importance à ces groupe¬ ments. Surtout les petites collines ne sont que des restes épargnés par l’érosion, où l’accident joue toujours un grand rôle et, en poursuivant les recherches, on augmentera facilement le nombre de ces témoins. Le « Mont de Lille » pourra en être rayé, comme nous venons de voir. M. Cornet fixa en 1904, dans son travail classique (83), l’atten¬ tion sur les détails suivants : « La ligne qui réunit les points les plus méridionaux, où l’on trouve le Diestien, va des Noires Mottes, près de Calais, par Cassel, le Mont Kemmel, le Pottelberg, le Mont de Castre à Corbeek-Loo près de Louvain. Au Mont de la Trinité, près de Tournai, la base du Diestien est à 145 mètres; au Mont Kemmel, à 135 mètres. Le Mont Cassel atteint 157, le Mont des Chats 158, le Mont de Boeschepe 137, le Mont Noir 131, le Mont Vidaigne 136, le Mont Rouge 140, le Mont Aigu 130, le Mont Kemmel 156 mètres. La base du Diestien monte du W. à l’E. (ou le contraire ?). Résumé du Chapitre XIV. Je viens de passer en revue une série de collines françaises dont la mineure partie montre encore le Diestien en place; la majeure partie, seulement des restes descendus verticalement. La formation se compose de sable glauconifère généralement oxydé et devenu grès limoniteux, dans lequel des plaques ferru¬ gineuses (sans sable), des galets et des rognons de silex. Ces der¬ niers ont généralement échappé à l’attention des géologues; ils prouvent pourtant un transport peu lointain. Comme accessoires je nomme des roches cristallines (plage de Calais, pegmatite sur le Mont Noir); qu’on connaît aussi dans le Diluvium ancien. Il est donc possible que leur transport a eu lieu dans le Pliocène, continué peut-être dans le Pléistocène le plus ancien. Au Mont des Cats, j’ai pu distinguer deux couches de galets de silex. L’épaisseur a été évaluée de 20 mètres au Mont Cassel et au — M 33o — Mofit des Cats, de 15 mètres au Mont Noir. Une chose curieuse est l’inclinaison des couches, mentionnée comme 45° aux Noires Mottes, Mont des Cats et de Boeschepe. M. Briquet y a vu même des couches verticales. Il va sans dire que cette dernière position n’est qu’un des phé¬ nomènes accompagnant la destruction de la base, suivie par celle des couches elles-mêmes, et il n’est pas impossible que cette incli¬ naison de 450 n’en est que le commencement. Cette destruction va jusqu’à la disparition totale des galets, qui se déplacent assez facilement, finalement aussi des fragments de grès ferrugineux, comme sur le Mont de Lille, qui est cité à tort par différents auteurs parmi les « témoins du Diestien ». Les « Basses Collines » atteignent des côtes qui oscillent entre des limites relativement étroites que nous rencontrerons dans le chapitre XVII, ce qui n’est pas un accident. Ce sont : 8 Balem- berg 61, 10 Mont de Caestre 63, 9 Forêt de Clairmarais 65, 13 Mont Halluin 69, et 11 Ravelsberg 77 mètres. — M 33i — CHAPITRE XVI. Les restes du Diestien en Belgique, a) Feuille 28 ; Ypres. Tout près du Mont Noir, en France, se trouve la première des collines diestiennes en Belgique. 1. Mont Vidaigne, haut de 135 mètres. Il est traversé par une route de sable, à côté de laquelle un petit profil, montrant des couches de sable brun. Il est relié à ses deux voisins par des selles très distincts; le second atteint le niveau de 115 mètres, montre encore le sable diestien et conduit au célèbre Mont Rouge. 2. Mont Rouge, haut de 140 mètres. Ortlieb (27) en dit en 1881 : « Près du sommet, il y a une gravicre dans le Diestien, montrant trois niveaux horizontaux de cailloux roulés » (galets). M. Rutot (25) donna en 1882 la coupe suivante ; a) Sable blanc ou rougeâtre, bancs épais de grès . 150 dcm. h) Couche de silex et de quartzites blancs roulés . 1 dcm. c) Sable rougeâtre grossier . 6 dcm. d) Lit dédoublé de silex roulés . 2 dcm. é) Sable rougeâtre grossier . 5 dcm. /) Lit épais de silex roulés . 3 dcm. g) Sable rouge . 40 dcm. h) Lit épais de silex roulés . 30 dcm. Diestien. Total . 238 dcm. Paniselien. J’ai pu y poursuivre l’argile yprésienne jusqu’à 110 mètres; elle contient des couches ou lentilles de sable glauconifère avec beaucoup de coquilles, assez mal conservées, des Ostrea, Cardium, Turriteïla et Natica, Près de l’auberge « In d’Hope », sur la pente orientale de la colline, U y a une grande sablière, où je vis la base du Diestien; sable brun, recouvert de grès limoniteux et contenant trois couches de galets, avec de gros rognons de silex. Chacune a une épaisseur — M 332 — de 2-3 dcm. La plupart en sont entièrement cariés ; en bas on en voit de bleus; les rognons roulés sont en minorité. Les couches sont inclinées vers le N.-W. et coupées raidement au S. par une faille. Sur le sommet s’observent des galets bien frais, plus bas on en rencontre de cariés. Tout près de la même auberge, il y a une grotte, construite de blocs de grès limoniteux et de limonite avec des galets et des rognons plus gros, un peu cariés, dont la taille dépasse rarement un décimètre. Les pierres, recueillies des champs, sont principa¬ lement des plaques de limonite ; peu de galets et de rognons. La croûte blanche en atteint une épaisseur de 2-3 mm. La pente N.-W. de la colline est très raide et boisée, la pente S.-E. beaucoup plus douce et cultivée. 3. Mont Aigu, haut de 130 mètres, plus éloigné du précédent et parfaitement isolé, en même temps le plus petit. L’argile yprésienne monte également jusqu’à 110 mètres. Le grès limoni¬ teux duDiestien contient parfois des galets. J’y trouvai un rognon demi-carié. M. Rutot (25) en donna en 1882 la coupe suivante : a) Sable blanc ou rougeâtre, renfermant en haut des bancs de grès . 50-60 dcm. ^ b) Sable grossier, contenant trois couches de galets de silex et de quartzites . 10 dcm. Diestien . 60-70 dcm. 11 est facilement visible que les Monts Noir, Vidaigne, Rouge et Aigu, constituent une rangée naturelle, orientée du S.-W. au N.-E. 4. Le Mont Kemmel a une orientation égale, mais est isolé et situé à deux kilomètres plus au S.-E. Il atteint une hauteur de 156 mètres et est le plus célèbre, à cause de son étendue et de son voisinage d’Ypres. Partant d’Ypres, on voit les premiers galets environ à 35 mètres; ils se continuent le long de la chaussée, au village de Kemmel, jusqu’au sommet du mont. Celui-ci est de nouveau composé d’argile yprésienne, que je pus suivre, sur la pente occidentale, jusqu’à 100 mètres du moins, peut-être jusqu’à 130 mètres. Le sommet est bien le Diestien in situ, sable brun, profusion d’es- — M 333 — quilles de limonite et de grès limoniteux, dans lequel souvent des galets. La grande majorité en est parfaitement frais, les plus grands mesurent jusqu’à 13 centimètres. Ils sont accompagnés de rognons plus ou moins roulés, toujours en minorité. Le plus gros que je vis mesurait 15 ctm., était bleu clair à l’intérieur, un peu décomposé à l’extérieur. Un autre avait des dimensions de 9x5x4 ctm. et pesait 200 grammes. Un troisième, ou caillou, partiellement décomposé, était parfaitement lisse d’un côté, pourvu de stries parallèles de l’autre. Dewalque en dit en 1868 (5, page 244) : « Les formations plus anciennes ne se montrent guère au jour que sur les flancs des vallées, sauf dans la Flandre occidentale, où le limon ne paraît pas avoir recouvert le Mont Kemmel, Mont Vidaigne et Mont Cassel. Ces sommets n’ont pas échappé à l’inondation quaternaire, comme on peut s’en convaincre par les débris dont ils sont jon¬ chés et qui nous semblent devoir se rapporter au Diluvium caillouteux. » J’ai aussi été un moment d’avis que le Mont Kemmel avait été inondé par les eaux sauvages pléistocènes, puisque j’y avais trouvé plusieurs rognons de silex ; mais dès que j’en avais observé in situ dans le Diestien, parmi les galets, je suis revenu de cette opinion. 5. Le village de Neuve-Eglise est situé sur la pente orientale d’une colline de 75 mètres. Au sommet s’observent de nombreux galets, mais aussi des morceaux de grès limoniteux; c’est donc du Diestien peu remanié et non du Diluvium. 6. A l’Ouest se trouve le hameau de Zwartemolenhoek (coin du moulin noir) au pied oriental d’une colline semblable, haute de 75 mètres. Le sommet montre, sur l’argile yprésienne, nombre d’esquilles de limonite, des galets frais et cariés et aussi un couple de rognons de silex. 7. Le village de Wytschaete est plus près et au Sud d’Ypres, à la cote 80. Autour du village, le sol est du sable avec de nombreux galets, dont une partie sont cariés ou brisés, et des morceaux de grès limoniteux. Dans le village même, profusion de grandes esquilles de limo¬ nite, des galets cariés et quelques rognons de silex peu roulés. MÉM., 22. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XLII. — M 334 — Près de la « Kemmelbaanstation », sur le vicinal, je vis, en petit profil avec de gros blocs de limonite, jusqu’à 2 dcm. et d’assez nombreux galets cariés. Il n’y a donc aucun doute que, tant à Neuve-Eglise qu’à Wyt- schaete, on n’ait affaire à une ruine de l’étage diestien, probable¬ ment descendu verticalement. b) Feuille 37 : Tournai. 8. Mont St-Aubert ou Mont de la Trinité.' M. Gosselet (50) en dit en 1890 : « Un peu avant le village, sur le sommet, on voit un sable \iolet, micacé, qui est, d’après Rutot, la base du Diestien. Plus en haut, sous l’église, il y a un sable grossier, rouge, avec des plaques de grès ferrugineux. Ad. Piret raconta y avoir trouvé récemment Terebratula grandis. Partout aux environs il y a des grès ferrugineux, mais ils ne sont en place que sous l’église, sur le cimetière et au marché. La colline est exclusivemènt un produit de l'érosion. » Delvaux (59) dit en passant en 1891 que les grès limoniteux ont existé autrefois sur le Mont St-Aubert. La colline se trouve au Nord et assez près de Tournai, est orientée W.-E. et atteint la côte 150. La pente septentrionale, le long de la route Obigies-Tourelle- Godière, au niveau de 65 mètres, ne montre que peu de galets, davantage de grès limoniteux (en désaccord avec Delvaux). 11 en est de même le long de la route qui conduit du Pensionnat des Dames Augustines au sommet, on y voit le sable brun diestien, d’innombrables blocs de grès. 11 n’y a donc pas question de Dilu¬ vium, c’est partout le Diestien, descendu verticalement en partie. La plupart des galets que j’ai examinés ont perdu leur exté¬ rieur frais original et acquis des teintes plates, modifications de brun, jaune et verdâtre. Un seul était bien bleu à l’extérieur, rouge à l’intérieur. Le plus grand mesurait 4x2x2 ctm. 9. Montreuil-au-Bois. Colline à l’Est de Tournai, orientée de nouveau S.-W.-N.-E., atteignant la cote 120. Le sommet est une plaine étroite, boisée ou labourée. J’y vis un fragment de rognon, quelques morceaux de grès limoniteux et quelques galets. Il y en avait à surface hétérogène, de jaunes, — M 335 — de bruns, de rouge de sang et de bleus. Les restes du Die^tien sont pauvres sur le sommet, un peu moins sur les pentes. ' 10. Massif de Saint-Sauveur ou de Frasnes-lez-Buissenal. ‘ Les difficultés sont assez grandes pour distinguer entre Diestien entamé et Pléistocène, comme nous allons le voir.’ En 1881 (24), Delvaux distingua, sur le territoire de la plan¬ chette de Renaix (29, 4), un « Diluvium ancien » et un « récent ». Le premier est composé de galets de taille variable, d’une noix à un œuf et davantage. Ils sont arrondis, allongés, peu aplatis ; parfois réunis par de la limonite en conglomérat, dans lequel ils sont souvent totalement cariés. liCS galets libres forment une ou plusieurs couches, épaisses de 9-60 ctm., qui reposent sur l’Eocène (on reconnaît en ceci facilement le Diestien). Dans son « Diluvium récent », il distingua une seconde couche de galets, qui sont aussi dispersés à la surface et ont les mêmes dimensions que les précédents, ils sont souvent brisés, mais rare¬ ment cariés. Les couches sont peu épaisses, sauf dans les dépres¬ sions. Le Diluvium récent se trouve sur les parties les plus élevées et les pentes des collines. Il me paraît être du Diestien remanié, peut-être pléistocène. En 1891 (59) il était revenu de cette manière de voir en écri¬ vant : « Le massif de Saint-Sauveur atteint la cote 136. On aper¬ çoit facilement, du côté sud, une couche de galets et graviers, épaisse de 40 ctm., semblable à l’inférieure du Pottelberg, repo¬ sant sur l’argile asschienne. Certains galets ont perdu, par frotte¬ ment, leur enveloppe cariée et présentent une surface pustuleuse. Il y a des galets sphériques, cylindroïdes et ovoïdes. Les rouges ont pris cette teinte de l’argile glauconifère asschienne rubéfiée. Sur l’immense surface des plateaux qui s’étendent de Frasnes- lez-Buissenal au Pottelberg nous ne trouvons pas un seul eaillou étranger à l’étage diestien de la région. Le Diestien possède, à sa base, une épaisse couche de galets, aussi certain nombre de lits caillouteux ou graveleux, espacés à des hauteurs à peu près constantes, sur toutes les collines de la Belgique occidentale. Les galets de silex sont marins et tertiaires, affaissés verticalement». Dans son opinion, « les galets n’ont pu venir de sommets plus élevés vers le S.-W., car là on ne les retrouve plus. Une partie, trouvés en différents endroits plus bas, ont été «entraî¬ nés par les ruisseaux au loin ». — M 336 — Maîsj malgré tout cela, il indiqua son Q20 sur la planchette 37.2 de la carte géologique (114) jusqu’à 137 mètres au Nord de Frasnes, c’est-à-dire au sommet de la colline qui nous occupe. J’ai visité cette colline équivoque deux fois et ne mentionne maintenant que ce que je regarde comme un reste du Diestien; le Pléistocène a déjà été traité page 250. Sur la partie S.-W., je vis plus de galets que de fragments de grès (proportion évaluée à 0,001), tant près du village de Saint- Sauveur, où effleure le sable brun à galets, cote 120, que dans une assez bonne coupe qui a disparu maintenant. Elle se trouvait dans le talus de la route, au S.-E. de Saint-Sauveur, tout près de son intersection avec celle qui longe la crête, du S.-W. au N.-E, J’y vis des milliers de galets, jusqu à 7 ctm. sous 1 mètre de loess, cote 130, Au quatre-bras d Auguerre, beaucoup de galets, jusqu’à 8 ctm., sans grès. Au N. -N.-E, de la coupe d’Auguerre (page 250), les éclats de limonite ne sont pas rares; j’en tire la conclusion que le Diestien original a été très voisin, quoique la majeure partie du massif puisse être rapportée au Diluvium, e) Feuille 38 i Atli. 11. Au S.-W. de la ville d’Enghien s’élève une colline jusqu’à 125 mètres, portant les bois-de-Ligne et d’Enghien. La plaine environnante, au N.-W. jusqu’à la gare de Bassily (80-50 mètres), au N.-E. jusqu’à Enghien (80-60 mètres), ne montre que du loess. Au pied N.-W., au hameau de St-Marcoult, je vis une petite sablière, cote 90. En haut, du loess, reposant sur le sable tertiaire, dans lequel une poche, profonde d’un mètre, contenant beaucoup de galets et de fragments de grès limoniteux, preuves de la pré¬ sence du Diestien. On voit les mêmes à la surface, aussi sur le sommet de 125 mètres, dans le Bois-de-Ligne. Les galets et les grès se tiennent environ en équilibre ; les premiers ont une taille de 1 ou 2, rarement de 4-5 ctm,, tandis que des fragments de grès de cette taille, bien anguleux, ne sont nullement rares. De temps à autre ils sont même seuls, à l’exclusion des galets. 12. A l’Est du Bois-de-Ligne se trouve le Bois d’Enghien, qui monte jusqu’à 120 mètres; les grès s’y trouvent en profusion, les — M 337 — galets y sont rares, mais réapparaissent près de la ehapelle dans un chemin creux et atteignent 4 centimètres. D’ici à Engliien, la route descend dans un vallon jusqu’à 70 mètres et remonte à 80 mètres près de la ferme de « Lekker- naye », où les galets sont seuls, sans grès. Probablement nous avons ici le Diluvium, tandis que le mont entier porte un reste du véritable Diestien. d) Feuille 39 s Nivelles. M. Rutot s’occupa en 1891 (55) de la colline, haute de 150 m., qui porte le village de Billot, entre Braine-le-Château et Ittre. Un chemin creux conduit de Billot à la grand’route de Hal à Nivelles et montre de gros blocs de grès, d’une épaisseur de 11^1,50, A 1 km. de Billot, vers l’Ouest, se trouve un second amoncellement de ces grès près du Bois d’Apcheau. La limite méridionale du Diestien devra en conséquence être avancée vers Nivelles, Braine-le-Comte et Ath. J’ai visité aussi ce terrain, montant du côté sud, de Nivelles, et vu apparaître des fragments de grès rouge, qui deviennent plus gros et nombreux vers le sommet. Les galets de silex y sont très rares, les grès très fréquents dans les champs labourés. Ils servent même à l’entretien des routes et comme dalles dans les ruelles. La surface descend de la colline de Billot vers le N.-W. ; cette pente porte le « Bois d’Apcheau » jusqu’à la cote 100. Peu à peu les grès diminuent en contrebas de la courbe de 120 mètres et les galets augmentent en même temps. Ils sont déjà nombreux à ce niveau et atteignent quelquefois 5 ctm. On ne saurait donc douter de la présence d’un témoin de Diestien dans la colline de Billot et du commencement d’un Diluvium local dans le Bois d’Apcheau. e) Feuille 29 : Courtrai. Dans son travail de 1887 (43, page 41), M. Van den Broeck rappelle que M. Piret a trouvé, à Wevelghem, entre Courtrai et Menin, près de la Lys, parmi des plaques ferrugineuses à faciès diestien, un échantillon de la Terebratula grandis. Un peu plus de détails eussent été les bienvenus, d’autant plus que l’auteur en conclut « qu’il est maintenant démontré que les sables ferrugineux — M 338 — des collines franco-belges sont positivement pliocènes diestiens ». Il attribua « l’origine des cailloux (galets) de silex roulés du qua¬ ternaire de nos plaines au remaniement, pour ainsi dire en place (c’est exagéré et trop généralisé), des cailloux (galets) base du Pliocène ». 14. Mont de l’Enclus, atteint 135 mètres. Au bout occidental, on voit, dans des chemins creux, du sable, dans lequel des couches de grès glauconifère, des galets de silex et de quartz blanc. D’innom¬ brables esquilles de limonite et de grès limoniteux jonchent le sol, comme partout où le Diestien est en place. Autour d’un vieux moulin blanc, les galets sont très fréquents; ils sont généralement plus petits que 3 ctm. ; beaucoup en sont cariés ou brisés. Ils sont plus grands sur le sommet de 135 mètres et atteignent 5 ctm. 15. he petit mont « Kraaiberg », situé à l’Est du précédent, atteint 126 mètres;, la grand’route de Kerkhove à Renaix en coupe la surface et montre beaucoup de galets. 16. Le selle entre celui-ci et le Mont de l’Hotond, qui atteint 150 mètres, est entièrement couvert de loess. Le bout occidental montre, dans une sablière, les galets près de la surface;, j’en vis d’un décimètre de long et de 4 ctm. d’épaisseur, en partie cariés. 17. La colline suivante, haute de 123 mètres, s’appelle « Mont de la Cruche ». On voit, dans une sablière, derrière le moulin, les galets dans la partie supérieure. La pente septentrionale de ces collines, vers l’Escaut, montre en plusieurs points des galets très nombreux, par exemple au Sud de Quaremont, à 90 mètres ; à Kalkhoven et à Knokke, à la cote 85. Aussi le long de la grand’route de Renaix, à 100 et à 90 mètres. f) Feuille 30 : Grammont. 18. La chaîne de collines se continue sur cette feuille; la plus occidentale est le célèbre « Muziekberg » (Mont de la Musique). Pendant quelques années, un aubergiste y donna des concerts ruraux le dimanche soir, de là ce nom curieux. Elle atteint 150 mètres; j’y vis une petite briqueterie, où l’on creusait 1 mètre de loess. Les galets cariés y sont nombreux. La colline fut visitée en mai 1879 par quelques membres de la Société Malacologique ; M. Rutot en donna un compte rendu (17), dans lequel il dit : — M 339 — « Sur le sommet se trouvent 4-5 mètres de sables grossiers, ferrugineux, souvent agglutinés en grès durs, en apparenee stra¬ tifiés, quelquefois obliquement. A la base, un épais lit de silex roulés, ravinant profondément les couches sous-jacentes. Les galets sont libres ou bien agglutinés dans le grès. La couche est coupée sur la pente occidentale, mais descend, ainsi que le loess qui la surmonte, sur le flanc oriental jusqu’à 130 mètres. » La majorité des géologues, aussi de ceux présents à l’excursion, considéraient ces grès comme diestiens. M. Rutot les plaçait dans le Pléistocène, pour des raisons qui ont un certain intérêt histo¬ rique. 1° Les éléments sont arrachés au sous-sol Wemmelien, sauf les galets de la base. (En effet, il y a, dans le Wemmelien sous- jacent, des sables glauconifères, mais il ne s’ensuit pas qu’ils aient procuré le matériel pour les couches supérieures). 2° La stratification n’est qu’apparente. Elle est due à l’infil¬ tration, qui a causé des lignes ferrugineuses. (Les lignes ferrugi¬ neuses n'excluent pas une stratification réelle). 30 Le lit épais de galets de silex de la base est un caractère du Quaternaire inférieur. (M. Rutot ajoute pourtant lui-même que quelques couches tertiaires présentent le même caractère). 40 « La disposition, étendue en calotte, est un caractère du Quaternaire inférieur. Cette allure n’est jamais celle d’un dépôt marin, mais bien celle d’un dépôt d’eau courante ». (La partie sur le sommet est encore in situ. Celle de la pente oriental est en position secondaire, produite par glissement et lavage, peut-être en partie dans le Pléistocène). Il va sans dire que M. Rutot réunit actuellement la partie intacte dans le Pliocène. Cinq années plus tard, la colline fut visitée par des membres de la Société géologique de Belgique, dont Delvaux publia un compte rendu (37) auquel j’emprunte ce qui suit : C’était sur la pente S.-W., un peu avant un chemin creux, en face d’une ferme qui s’élève à l’altitude de 110 mètres, que Renard a trouvé au milieu de galets de silex, en 1879, un bloc de granité à petits éléments. Un peu plus loin se trouve la sablière dans le sable wemmelien, puis le chemin encaissé allant du W. à l’E., où s’observe le profil suivant, de haut en bas : — M 340 1 . Eboulis de galets et de grès limoniteux . 50 ctm. 2. Cailloux, grès ferrugineux, fragments de pou¬ dingue, sable et argile glauconifère, remaniés . . 100-130 ctm. O. Galets de silex, ronds ou ovoïdes, ni cariés. ni éclatés . . 8-12 ctm. 4. Argile glauconifère (asschienne ?) . 400-500 ctm. 5. Sable blanc wemmelien. Delvaux avait considéré (et figuré sur la planche) les couches 2 et 3 comme pléistocènes, mais il les regardait plus tard comme la base du Diestien, vu la ressemblance avec le Pottelberg. Certains membres de la Société trouvaient de la ressemblance avec le Mont des Cats, le Mont Noir, ou le Bolderberg ; tous avaient raison. A 120 mètres vers l’Est, à l’embranchement de la route de Marie-Louise, se présentait une nouvelle coupe dans ce talus. De haut en bas : 1. Lit de galets, niveau du sol . 12 ctm. 2. Sable fin, jaunâtre . 90 ctm. 3. Lit de galets, jaunes à l’extérieur, blancs à l’inté¬ rieur, absolument cariés . 25 ctm. Delvaux considère ces trois couches comme constituant le Diestien moyen. 19. Le Pottelberg, appelé ainsi à cause des urnes préhistoriques qu’on y a trouvés en abondance (le Pottelberg de Courtrai em¬ prunte son nom aux poteries qu’on y fait actuellement), s’élève jusqu’à 157 mètres. La description la plus étendue, mais peu claire, en a été donnée par Delvaux dans le même travail (37) de 1885. Une coupe très importante a été fournie par une grande ballastière et le chemin creux descendant, de l’extrémité occidentale au Sud, vers Bou- denghien. 1. Les premiers mètres supérieurs sont peu distincts, mais appartiennent au Diestien. 2. Sable glauconifère, contenant des cloisons limoniteuses, qui deviennent colossales vers le bas. Elles renferment des nids et des lentilles de gravier et de sable grossier et de gravier pisaire de quartz, quartzite et silex : 8 mètres. 3. Cinq lits d’argile, d’une épaisseur de 1-16 ctm., cote 142. — M 341 — 4. La couche la plus importante de galets de silex entièrement cariés, accompagnés de galets de^quartz de 2-3 ctm. La plus importante a une épaisseur de 25 centimètres. 5. Seconde couche de galets de silex, parfaitement horizontale, visible sur une étendue de 40 mètres. Tous sont cariés, dépassent rarement le volume d’un poing et gisent dans le sable. 6. Sable glauconifère en bas. 7. Troisième couche de galets de silex, épaisse de 60 centimètres, horizontale comme les autres. LeS' galets ne sont plus cariés, généralement jaunes, parfois rouges, en suite du contact de l’argile asschienne. D’ordinaire, ils sont assez grands, parfois céphalaires, parfaitement arrondis. Plus bas encore se trouvent les « sables argileux glauconifères avec des galets à la base, assise inférieure du Diestien ». En 1882, le tout fut encore considéré par Delvaux comme pléistocène. M. Briquet (99) en 1909 dit : « Ce peut donc être un fait inté¬ ressant à signaler que, dans les Monts de Renaix les oolithes silicifiées se retrouvent. Il suffit, pour le vérifier, de quelques minutes de recherche dans le classique chemin creux du Pot- telberg ». Hélas ! il me faut avouer que je suis fort sceptique à cet égard (comp. page 305, Rocourt); j’ai cherché attentivement, mais je n’ai pas eu le bonheur de trouver la moindre trace. Je ne crois pas que ces curieux cailloux se retrouveront dans un dépôt aussi ancien. Pendant mes deux visites, j’y ai trouvé trois sablières : 1° Au bout occidental, près de la borne 6 de la grand’route. La masse du sable est blanche (Ledien, Wemmelien ?) ; au-dessus on voit plusieurs minces couches de galets cariés, distantes d’un mètre l’une de l’autre. 2° Du côté est, près du Calvaire, on voit 8-10 mètres de sable, dont la masse principale est blanche. Les trois mètres supérieurs sont ferrugineux et contiennent plusieurs minces couches de galets, dont une bonne partie sont à demi-cariés. Aussi plusieurs rognons in situ, 3® Du côté S.-E. du Calvaire, dans le bois, le sable supérieur est de nouveau brun, contient des fragments angulaires de grès limoniteux, des esquilles de limonite, un nombre restreint de — M 342 — galets de silex rangés en couche, et huit rognons de silex, dont le plus gros mesurait 14 centimètres. 4® Le chemin creux du côté est laissait voir d’innombrables galets de silex plus ou moins décomposés et blanchis. Plusieurs avaient la curieuse surface hétérogène. 50 La pente méridionale du mont portait de nombreux mor¬ ceaux de grès limoniteux ; les galets y étaient rares. 20. La Dendre coule dans une vallée étroite, au travers de Grammont. La rive droite est raide et couverte de loess remanié avec quelques galets. Plus haut et sur le sommet de 100 mètres, je vis de nombreux fragments de limonite, dont la quantité dépasse celle des galets. Je ne doute pas un moment de la présence d’une ruine de Diestien et de l’absence du Diluvium. 21. A quelques kilomètres à l’Est s’élève un autre mont, haut de 112 mètres, le « Raspaillebosch », que je n’ai pas visité, où l’état des choses est probablement le même qu’à Grammont. g) Feuille 31 : Bruxelles. 22. A l’Ouest de Bruxelles, près du village de Leerbeek, on voit le « Mont de Castre », haut de 105 mètres. A la surface, de nom¬ breux galets, jusqu’à 5 ctm., mais aussi de nombreux blocs de grès limoniteux, dont les plus gros, jusqu’à 4 dcm., ont servi à construire le signal géodésique. 23. Forêt de Soignes. Intersection des « Brèves des Enfants noyés » et de « Lorraine ». Nombreux galets, un seul fragment de grès limoniteux, cote 115. La « Drève de l’Infante » traverse un vallon encaissé au niveau de 95 mètres, entre les « Drèves de St-Hubert » et « entre les Mon¬ tagnes ». Je vis dans le lit du ruisseau quelques galets et un couple de blocs de grès. h) Feuille 32 : Louvain. 24. Au Sud du village de Cortenberg se trouve le hameau de Achter den Berg, d’où un chemin creux traverse un monticule de 80 mètres. De gros bancs de grès limoniteux alternent avec des couches de sable glauconifère. Les galets n’y manquent pas, mais la masse en est bien dépassée par celle du grès. Il n’en est pas de même dans le « Hoogen Bosch », colline haute de 90 mètres, où les galets sont plus nombreux. — M 343 — 25. Au Sud-Sud-Est d’Everberg, un monticule de 70 mètres deseend raidement vers trois côtés ; on y voit de nombreuses esquilles de limonite et des galets noirs. Assez près d’ici, vers FE.-S.-E., un chemin profondément encaissé, entre 70 et 80 mètres, fait voir des blocs de grès jusqu’à 4 dcm. et de nombreux galets noirs. Ce ehemin aboutit à la chaussée Everberg-Leefdael, tout près d’une grande sablière et d’une bonne coupe de 4 mètres d’épaisseur. A la base s’observe une couehe d’un déeimètre avec d’mnombrables galets noirs, couverte de sable glaueonifère avee les mêmes galets noirs dispersés. Il n’y a donc aucun doute sur la présence du Diestien réel, peu démantelé dans le voisinage d’Everberg. M. Van den Bioeck en fit mention (43), mais d’une manière insuffisante. Il ne dit que ceci : « A Everberg j’en (de Terebra- tula grandis), ai découvert un banc compact, épais- de plusieurs déeimètres ». J’ai taché de retrouver cet endroit important, mais je n’y ai pas réüssi. 26. A trois kilomètres à l’Est de Louvain, près de la borne 30 de la chaussée de Diest, tout près d’un moulin, il y a deux bonnes coupes. La plus orientale montre 1ï^,5 de loess en exploitation sur 1 dem. de sable à galets du Diluvium. La coupe occidentale, tout près, est plus intéressante ; on y creuse, de haut en bas : a) Un demi-mètre à un mètre et demi de loess ; h) Deux mètres de sable glaueonifère, dont la décomposition a encore épargné une partie. Couches horizontales ; c) Deux mètres de sable glaueonifère, qui n’est décomposé que très loealement, ce qui fait une impression étrange. Il contient des galets de silex dispersés jusqu’à 3 centimètres et d’autres de quartz blanc de quelques millimètres. Dans la partie méridionale de la sablière, les couches sont presque- horizontales à la base et s’inclinent de plus en plus vers le sommet, de même que vers la partie septentrionale de la coupe. d) Un décimètre de galets frais, à patine foneée, brunâtres, verdâtres, jaunâtres; les bleus font entièrement défaut; le plus grand mesurait 5x3x2 ctm. é) Une argile tertiaire. — M 344 — 27. A quelques kilomètres vers l’E.-S.-E. se dresse un reste important de Eiestien : le « Pellenberg )>. La pente méridionale, à partir de 50 mètres, montre d’abord des galets isolés, ensuite des fragments de grès limoniteux, qui augmentent et passent aux bancs cohérents du sommet, reposant sur des couches de sable glauconifère. A leur tour, ils sont recouverts de sable non cohérent, peu brun, avec des galets dispersés, qui ressemblent très peu au Diestien caractéristique, de sorte que je le considère comme Diluvium. Le sommet est constitué par un mètre de loess jusqu’à 105 mètres. La pente septentrionale du Pellenberg montre les galets en profusion, dans quelques chemins creux et à 1-1 % mètre de pro¬ fondeur. Dewalque (5, page 224) en parla en passant en 1868 : « Ainsi, à Pellenberg, qui est cité depuis longtemps, la seule espèce qu’on ait pu déterminer est Terebratula grandis ». M. Van den Broeck (42) donna quelques détails en 1887 sur ce fossile : « Dans le Bolderberg, le Pellenberg, à Lubbeek, dans le Steenrots, près de Louvain, a été trouvé la Terebratula grandis ; à Everberg (page 343), même en grande quantité, dans un banc de plusieurs mètres d’épaisseur. La colline de grès près de Grammont est aussi couronnée de Diestien. La base est ici à 115 mètres, près de Renaix à 135 mètres. 28. Entre ce mont et la chaussée de Diest se trouve le hameau au nom suggestif de « Steenrots » (roche de pierre), dû aux couches de grès limoniteux, épaisses de 7 mètres. A une profondeur de 5 mètres s’observent les galets, tellement cariés qu’on ne saurait les retirer en leur entier de la roche solide. Les galets, couverts de loess, sont très nombreux, près d’une chapelle, vers la borne 31, cote 50. i) Feuille 33 : Saint-Trond. 29. Ce n’est pas sans un peu d’hésitation que j’ajoute ici le monticule de 133 mètres entre Otrange et Oreye. Les galets s’y trouvent en quantité innombrable dans les champs, mais j’y vis aussi quelques morceaux angulaires de grès limoniteux, dont un contenait quelques galets. Je suis tenté d’admettre que le Diestien se soit étendu autrefois jusqu’à cette colline. M 345 — J) FeuHle 24 1 Aerschot. J’ai visité plusieurs collines des deux côtés du Démer, en amont d’Aerschot; il y en a encore plusieurs autres, mais je ne doute nullement que toutes n’aient le même caractère. 30. Le « Peper-Bosch », au S.-E. d’Aerschot, atteint le niveau de 68 mètres, montre du sable glauconifère avec de nombreuses esquilles de limonite, mais très peu de galets. Les petits cailloux de quartz blanc dans les grès limoniteux ne sont nullement rares. C’est donc bien l’opposé du Diluvium ancien et le Diestien réel. 31. La colline, appelée « De Woef » et « Rhodenberg », au Nord du village de Testelt, atteint la cote 49 et montre un sable jaune, fourmillant de blocs de limonite. A côté, des fragments nullement rares de coquilles, des cailloux et des galets sporadiques de silex, dont le plus gros mesurait 2 ctm. Finalement, de petits galets de quartz, identiques à ceux de Hoboken, etc. (page 229), d’un centimètre tout au plus. 32. Il en est de même de la colline de « Voortberg », plus petite, haute de 50 mètres, tout près du Démer. Les blocs de grès limo¬ niteux y sont moins fréquents. Je vis un bonne coupe au village de Testelt, dans la partie que coupe le chemin de fer. Les couches de sable glauconifère non modifié et de grès limoniteux, qui en est le produit de décomposition, alternent nombre de fois et s’inclinent faiblement vers le N. 33. De l’autre côté du Démer, un chemin creux conduit de la vallée à la pente du « Keiberg » (Mont Caillou),, haut de 64 mètres. La coupe montre le Diestien in situ ; le sable verdâtre couvre la route et contient plusieurs galets de silex, assez gros, qui dispa¬ raissent de nouveau à mesure qu’on monte et réapparaissent sur la crête, dans les fossés, à un demi-mètre de profondeur. Le sommet n’en porte plus, mais bien des fragments de grès, de sorte que le nom de « Steenberg » serait préférable à celui de « Keiberg ». k) Feuille 25: Hasselt. 34. La colline classique de Waenrode se trouve au coin S.-W. de cette feuille et atteint la cote 70. Je vis des galets sur sa pente méridionale et en grand nombre sur le sommet, avec une trace de grès dans un sable brun. Au N.-N.-E. du village, un peu au-dessus — M 346 — de la courbe de 60 mètres, une petite briqueterie exploite du loess sableux, qui est près de sa limite septentrionale. Je ne pus trouver dans la littérature que quelques très maigres détails. M. Van den Broeck (62 et 66) a dit que le sable bolderien est couvert du Pliocène diestien, qui est glauconifère avec un lit caillouteux à la base. On y a trouvé quelques empreintes gros¬ sières. 35. La vallée du ruisseau Ysere, confluent du Démer, sépare notre colline d’une autre parallèle. Près de la route de Waenrode à Waenveld, sur la crête de 75 mètres, un seul galet, mais beau¬ coup de grès et du sable glauconifère. A l’Ouest de Waenveld, dans un chemin creux conduisant de la vallée de la Begyne au village de Becquevoort (feuille Aerschot) les galets sont moins rares, cote 40. 36. Tout près et au Nord de Diest, le « Lazaryeberg » atteint la cote 66. Nombre de petits galets de quartz blanc, d’un centi¬ mètre tout au plus, la majeure partie aplatis, quelques-uns plutôt des cailloux. 37. Le Bolderberg. Je n’y ai vu moi-même que de rares galets de silex, dont un carié avec quelques noyaux intacts à la surface. Ensuite plusieurs petits galets de quartz blanc, dont le plus gros mesurait 31/2X3x2 ctm. Un autre, plutôt un caillou, 4 X 2 X 1 ^2 centimètres. M. Gosselet (9) y distingua en 1876 deux zones. L’inférieure est un sable blanc jaunâtre: le Bolderien (miocène). La supérieure, un sable glauconifère : Diestien. Il donna la coupe du classique chemin creux, dans laquelle « r. couche de galets noirs », qu’il place dans le Bolderien. Ensuite, « s. couche de sable à gros grains glau- conifères, renfermant par place des galets et fossiles remaniés, mais non des fossiles propres », qu’il attache au Diestien. M. Van den Broeck (42) raconta en 1887 que « la Terebratula grandis a été trouvée dans le Bolderberg, le Pellenberg, à Everberg, Lubbeek et dans le Steenrots. Ce sont exclusivement des emprein¬ tes, bien reconnaissables dans le grès ferrugineux. A l’exemple d’A. Dumont, on se base sur la constitution minéralogique et la position stratigraphique de ces sables ferrugineux du sommet des collines pour les rapporter au Pliocène diestien. La preuve paléontologique a jusqu’ici fait complètement défaut. » — M 347 — En 1895, le même géologue (66, page 122) consacra les mots suivants à notre colline : « Le Pliocène diestien est indépendant du sable boldérien. Il a un lit de cailloux (galets) arrondis de silex à la base et est d’une allure ravinante bien accentuée. Il descend parfois jusque sous la couche coquillère du Boldérien, ce qui cause alors les coquilles boldériennes d’entrer dans le Diestien». Résumé du Chapitre XVI, Je viens de décrire, dans ce chapitre, toute une série de collines, plus ou moins démantelées, des restes de grès limoniteux et de galets de silex, qui appartiennent évidemment ensemble. Ceci est le plus évident dans la chaîne Mont des Cats, de Boeschepe, Noir, Vidai gne et Rouge, réunis par des selles élevés. Le Mont Aigu est plus indépendant, mais il se tiouve si près du Mont Rouge et dans la prolongation de cette chaîne, que personne n’aura de l’objection à l’y réunir. Cette chaîne se compose plutôt de deux chaînes : l’une du N.-W. au S.-E., l’autre du S.-W. au N.-E., qui se coupent au Mont Noir. Une seconde chaîne, également classique, est formée par les collines de la région de Renaix : Mont de l’Enclus, Corneille, de l’Hotond, de la Cruche, de la Musique, Pottel et de Rhodes. Un troisième ensemble est édifié par les collines des deux côtés de la Dyle, près de Louvain (24-28), un quatrième par ceux des deux côtés du Démer, en amont d’Aerschot (30-36), tandis que le Bolderberg est de nouveau plus isole. Les sables et grès limoniteux des environs de Diest constituent le Diestien, c’est évident, et il est très probable que toutes les collines décrites ont jadis constitué un gros massif diestien. Mais je suis sceptique vis-à-vis des trouvailles de la Terebratula grandis en différentes localités ; elles ne me paraissent pas avoir été trai¬ tées assez sérieusement, de sorte que la classification de ce Diestien dans le Pliocène inférieur pourrait donner un sujet de discussion. Les géologues ont constaté deux couches de galets de silex dans le Mont de la Musique, où a aussi été recueilli un « granité à petits éléments », trois dans le Mont Aigu, quatre dans le Mont Rouge et le Mont Pottel. Les hauteurs atteintes par ces restes du Diestien sont assez inégales, elles diminuent du S.-W. au N.-E. Les plus élevés sont : — M 348 — 1® Mont Pottel 157, 2® Mont Kemmel 156, 3^ Monts de la Trinité, de Billot, de THotond, de la Musique 150, 4® Mont Rouge 140, 5® Mont Vidaigne, Montreuil-au-Bois, Mont de l’Enclus 135 mètres, etc. Ces chiffres sont surpassés plusieurs fois par ceux du Diluvium ancien, surtout du côté est : Feuille Wavre 145, Waremme 150, Namur 160 (Rhisnes), Tongres 154 mètres. Les conditions topo¬ graphiques actuelles s’opposent par conséquent à dériver le D. a. des restes de la chaîne diestienne actuelle, d’autant plus qu’il faudrait admettre un transport dans la direction du Geer et de la Meuse. Ces difficultés n’existent pas à l’Ouest de la Dyle ; le chiffre le plus élevé pour le D. a. est 145 mètres et un transport dans la direction des petites rivières actuelles suffit entièrement aux besoins théoriques. Je veux continuer mes recherches dans le Diluvium ancien en France pour aborder finalement les grandes difficultés sus¬ nommées. / — M 349 — CHAPITRE XVII. Le Diluvium de la contrée de Saint-Omer. Feuille 4 : Saint-Omer. 1 : 80000. a) le diluvium de l’aa a) Gravier d’ Arques. — La ville de St- Orner a été bâtie sur la pente vers la vallée de l’Aa, qui coule à environ 18 mètres. A une distance de quatre kilomètres au Sud se trouve le village d’Aiques, où plusieurs gravières permettent une vue dans le Diluvium. M. Gosselet (11) en donna une coupe en 1877 : 1. Diluvium, ravinant les couches suivantes . . 2 mètres 2. Argile grise, ypresienne . . . 1 mètre 3. Argile grise, ypresienne avec petits lits de sable. . . 1*^,20 4. Sable d’Ostricourt, légèrement glauconifère . 8 mètres 5. Idem, très glauconifère . l’^,50 6 Idem, glauconifère . . . 20 mètres Ensuite, M. Hankar (65) en a dit quelques mots en 1895 : « A la carrière d’Arques, le Diluvium repose sur l’Ypresien, se compose essentiellement de silex, a une épaisseur de 2 à 4 mètres et a été apporté par l’Aa, qui coule à un niveau inférieur de 17 (doit être 14) mètres ». J’ai visité ces carrières à plusieurs reprises. Elles se trouvent dans une colline, au S.W. du village, qui atteint la cote 32, soit 14 mètres au-dessus de l’Aa, et offrent des coupes assez variées. Le Diluvium y est composé comme ailleurs, presque exclusivement de cailloux (esquilles émoussées) et de rognons de silex ; les galets de silex et de quartzite y sont rares. ANN. SOC. GÉOL. DE BELG., T. XLII. MÉM., 23. — M 35o — a) Carrière à l’Ouest de la route de Wizernes. 1. Nulle argile, le gravier affleure. La partie supé¬ rieure en est très sableuse, ce que je crois être son état original ; l’inférieure, presque privée de sable, ce que je crois être la conséquence d’un remanie¬ ment . 1-20 dcm. 2. Sable blanc, landenien, veiné de brun . 10 mètres b) Carrière à l’Est de la route, plus près de l’Aa, visitée en 1908, abandonnée en 1914. 1. Argile sableuse, dont on fait des briques et dans laquelle des traînées de gravier fin. Disparaît vers le quatre-bras « La Garenne » . 0-38 dcm. 2. Gravier supérieur, disparaît vers le S.E., vers l’Aa. Bien stratifié horizontalement, les couches ont une épaisseur de 8-10 dcm . 0-24 dem. 3. Loess. Contient des poupées jusqu’à 3 ctm. Re¬ couvert directement par l’argile vers le S.E . 0-28 dcm. 4. Gravier inférieur, plus grossier que le supérieur.. 0-30 dcm. 5. Sable blanc landenien, n’affleure jamais, recou¬ vert d’au moins 10 dcm. de gravier . c) Nouvelles gravières, plus près de l’Aa, ouvertes après 1908. 1. Argile sableuse, ravine le gravier, jusqu’à 40 dcm. quand celui-ci fait défaut . 10-15 dcm. 2. Gravier, le plus épais au S. Indivisible, obscuré¬ ment stratifié. Les rognons dépassent rarement I dcm. et sont irrégulièrement disséminés parmi les cailloux. Les 10 dcm. supérieurs sont bru¬ nâtres, la majeure partie est bleuâtre . 0-35 dcm. 3. Sable blanc landenien, raviné par le gravier . II y a donc trois coupes principales : 1. Argile, 30-40 dcm. sur landenien. 2. Argile sur 0-35 dcm. de gravier, sur landenien. 3. Gravier 1-20 dcm. sur sable landenien. — M 35i — d) Briqueterie derrière Féglise, à la base N.E. de la colline, avant le cinq-bras. Argile sableuse, dont on fait des briques. Contient des cailloux et des rognons jusqu’à 8 ctm. Argile à silex remaniée. Les deux choses les plus curieuses de ces coupes sont sans doute : la bipartition du gravier, que je n’ai pas rencontrée ailleurs ; 2° la présence d’un loess bien caractérisé. Il se retrouve dans la vallée du canal de Neuf-Fossé, mais je ne l’ai pas vu à un niveau aussi bas. Je suis tenté d’expliquer ces deux phénomènes par une baisse du sol local, qui a causé le curieux bassin de Saint- Omer. Parmi les galets assez rares, je remarquai les suivants : Un fragmentaire, assez gros, 7x4%xa:? ctm., jaune clair. Deux à la curieuse surface hétérogène : une moitié était en partie bleu clair, peu fendillée, le reste était blanc, plus décomposé et montrait beaucoup de petites fentes circulaires. Un quatrième était bleu clair à l’extérieur, brun clair à l’intérieur. Il faut probablement rattacher à ce niveau les grandes gravières de l’autre côté de l’Aa, entre Blendecques et Campagne, au point d’intersection de la route Arques-Hocquet et du chemin de fer St-Omer-Aire. On y voit 2 mètres de gravier au minimum sous 1^75 d’argile. P) Graviers d’un niveau 'plus élevé. — Les coupes d’Arques sont les plus typiques, le sommet ne dépasse pas la cote 32. En d’autres endroits, le gravier monte jusqu’à 70 mètres ; ces points constituent un second niveau, celui des curieuses collines de Watten. M. Hankar (65) les mentionne furtivement en 1895 : « La colline de Watten est composée d’argile ypresienne, couronnée d’un Diluvium ». Ensuite un anonyme (71) en 1899 : « Le réservoir de la conduite d’eau de Dunkerque, sur la colline de Watten, a été creusé dans le Diluvium. En construisant une route, on a jadis trouvé 30 ctm. de sablé brun, qui pourrait être le Diestien ». M. Gosselet (81) s’exprima en 1903 comme suit : « Le Diluvium des plateaux, plus ancien que l’isolement des collines, s’étend d’Aire sur la Lys à la Forêt d’Eperlecques, près de Watten et — M 352 — atteint une épaisseur de deux mètres. Il est le plus élevé dans le camp d Helfaut, à 95 mètres, et se trouve aussi sur le sommet de la grande colline tertiaire entre Blendecques et Wittes, à 70 mètres. Une trace s’en trouve au Sud de Renescure à 32 mètres, de l’autre côté du canal. Aussi sur la crête de Watten au delà de Bollezeele, à l’Est de Watten. Les restes authentiques de ce Diluvium sur les collines à l’Est de Cassel, du Mont des Cats, font défaut, quoi¬ qu’il y ait, sur les sommets, un amoncellement de galets originaires du tertiaire ». Ensuite, M. Cornet (83) en 1904 : « A une distance de 18 kilo¬ mètres à l’Ouest de Cassel, sur la rive droite de l’Aa, en aval de St-Omer, se trouvent les petites collines de Watten, dont la plus haute atteint la cote 72. On y trouve du sable ferrugineux (?) remanié du Diestien. Ce point ne se trouve qu’à six kilomètres du premier affleurement de la craie ». Je les ai visitées à plusieurs reprises. La curieuse plaine de St-Omer, avec ses nombreux fossés, ses vastes prairies horizontales, rappelle vivement les polders néerlandais. Elle se rétrécit avant la gare de Watten-Eperlecques, où l’Aa ne trouve qu’un défilé entre deux collines assez élevées. De l’autre côté et près de St-Omer, la plaine se rétrécit également; elle est trop courte, en proportion de sa largeur, pour être un produit de l’érosion; je ne puis la considérer que comme causée par un mouvement tectonique. La colline occidentale atteint la cote 69 et porte la « Forêt d’Eperlecques », traversée de l’Est à l’Ouest par une route, le long de laquelle de nombreux monceaux de gravier exposent le Dilu¬ vium des environs, contenant quelques galets typiques, e. a. 4 34 ctm., blanchis, non cariés. En dehors jaune brunâtre et bleu, intérieur gris jaunâtre. Une petite gravière, au tournant de la route, au S. de 1’ « o » du mot Forêt » de la carte, l’expose mieux encore. liCS galets et les fragments de grès limoniteux y sont rares. Il en est de même dans le «Bois de Ruminghem », j’y vis un, rappelant la carnéole, et un autre jaune de cire. Le gravier affleure partout, l’argile fait défaut. La colline de Watten, dé l’autre côté de l’Aa, atteint la cote 72 et a évidemment été en continuité avec son vis-à-vis. La surface montre, de temps à autre, le même gravier et descend lentement vers le N.E. et Bollezeele, situé à 40 mètres, le long d’un curieux — M 353 — escarpement. Le gravier disparaît de plus en plus, non sans interruptions, sous l’argile. On peut le suivre aussi vers le S.E. par le « Bois de Ham », où il a été reconnu en 1899 (71). On y voit des cailloux de silex à la surface. 11 réapparaît dans les fossés, sous 25 ctm. de loess, au point d’intersection des routes Kinderbelck-Cinq Rues et St-Momelin- Lederzeele. La surface du loess se baisse plus lentement que celle du gravier. J’ai retrouvé le même niveau de l’autre côté d’Arques et de l’Aa, au hameau du Hocquet, à 63 mètres et un peu au delà, près de la ferme de La Bruyère, à 70 mètres. De grandes gravières, profondes de 5 mètres, exposent le gravier ; les rognons roulés atteignent rarement 1 dcm.; les galets y sont un peu moins rares, 2-5 % de la masse. Ils sont tous (sauf les plus petits) un peu décomposés et blancs, sans être cariés, le plus gros mesurait 6%X5%X3 ctm. Il y en avait de bleus, jaune succin, rouge de sang à llntérTeur. J’y vis un joli Micraster cor anguineum dérivé de la craie. La plaine monte graduellement vers l’Ouest jusqu’à 77 mètres, près d’un ancien fort; le gravier reste le même. y) Graviers du troisième niveau. — Le troisième niveau, où j’ai trouvé le même gravier, est la cote 95, près de la ferme du Cop- pernol, au bout occidental de la Forêt d’Eperlecques. lia surface descend lentement, sans bord de terrasse, à 72 mètres à Watten, 40 mètres à Bollezeele, de sorte que c’est probablement une pente naturelle, produite par des eaux sauvages, coulant de l’Ouest à l’Est. La Hem et l’Aa en seraient les restes, qui ont été détournés de leur cours par des mouvements tectoniques. De même que le chiffre 70 se retrouve de l’autre côté de l’Aa, celui de 95 se présente tout près de cette rivière dans le Camp d’Helfaut, près du village de Wizernes sur l’Aa. C’est de nouveau un point plus ou moins classique. M. Hankar (65) écrivit en 1895 : « Le Diluvium ancien du camp d’Helfaut contient une masse énorme de silex; il est de 77 mètres au-dessus de l’Aa, plus ancien par conséquent que celui d’Arques. M. Rutot le compare à celui de Staden ». — M 354 — M. Gosselet (81) le mentionna furtivement en 1903 : « Le Dilu¬ vium des plateaux, plus ancien que l’isolement des collines, est le plus élevé dans le camp d’Helfaut, à 95 mètres ». J’ai visité ce camp de 1842, abandonné depuis longtemps, à deux reprises et vu une plaine étendue, près d’un moulin. Le gravier était visible sur une épaisseur de quatre mètres, contenait très peu de sable et se composait presque exclusivement de rognons de silex, jusqu’à 12 ctm., avec moins d’esquilles et 2 % de galets. Le plus gros que je ramassai, mesurait 4%X3%X3 ctm., la plupart est blanchâtre et médiocrement décomposé. J’en vis de bleus, de rouge de sang, rappelant la carnéole. Le gravier est recouvert de quelques décimètres d’argile avec des rognons sporadiques. Je rappelle que, dans les pages précédentes, j’ai mentionné un Diluvium qui ne diffère presque pas d’un point à l’autre; le plus ancien est parfois le plus grossier. Mais il se trouve surtout à trois niveaux, à savoir Arques 32 mètres, Watten -La Bruyère 70 mètres, ferme de Coppernol-Camp d’Helfaut 95 mètres. En partie ces différences paraissent avoir rappoit à des sous- divisions du pléistocène, en partie probablement à une pente naturelle du sol allant de l’Ouest à l’Est. M. Pontier (94) en 1907 distingua trois niveaux : 1. 85 à 60 mètres. Wisques, Camp d’Helfaut, Bruyère entre Setques et Wisques. Point d’ossements. M. Rutot y aurait trouvé des éolithes. 2. 50-28 mètres. Moyenne terrasse. Esquerdes, Soyecques, La Garenne, Batavia, zone de Neuf-Fossé. La plus importante localité est La Garenne. Elephas intermedius, E. primigenius, Rhinocéros tichorinus, Equus caballus, Bos primigenius, Cervus elaphus, C. capreolus. A Neuf-Fossé ont été trouvés Elephas primigenius, Equus caballus et Bos prhnigenius. 3. Basse terrasse. Malhove, St-Omer. Fréquemment Elephas primigenius, Equus caballus, Cervus sp.. Sus scrofa. La plupart des restes trouvés indiquent un âge avancé des animaux péris. — M 355 — b) le diluvium du canal de neuf-fossé La voie ferrée qui relie St-Omer et Aire-sur-Lys, longe d’abord la rive droite de l’Aa et passe, derrière la gare d’Arques, la partie basse du canal de Neuf-Fossé, qui est en communication ouverte avec l’Aa. Elle monte ensuite dans une tranchée très courbée et profonde, pour longer la partie supérieure du même canal, qui suit une autre vallée et est, près d’Aire, en communication ouverte avec la Lys. La carte topographique au 80.000® montre, au S.E. de St-Omer, trois hachures bien visibles : 1® Entre le village de Blendecques sur Aa et le hameau de Malhove au pied de la Forêt de Clairmarais ; c’est l’escarpement entre les vallées de l’Aa et du canal. 2® Entre ce hameau et la gare de Pont-de-Campagne. 3® Entre Blendecques et Racquinghem. Ces deux dernières cons¬ tituent les rives apparentes de la vallée du canal. Celui-ci date du 18® siècle et est de 13 mètres plus élevé que l’Aa; autrefois les vaisseaux devaient passer par sept écluses, l’une près de l’autre; actuellement ils peuvent se servir du double ascenseur des Fontinettes, datant de la fin du 19® siècle. M. Six a mentionné en 1889 (47) une « coupe prise à Arques, dans une briqueterie ». Il y a vu : 1® terre végétale, 30 ctm. ; 2® argile jaune plastique, terre à briques, 30 ctm. ; 3® argile jaune, non plastique, ergeron, 1 5 ctm. ; 4® gravier des terrasses à Elephas primigenius ; 5® Ypresien. Tl n’y a pas de séparation visible entre 2® et 3®, qui devient, vers le bas, plus riche en gravier et passe ainsi en 4®. ‘ a) Le Diluvium à V Occident du Canal. — Les rives de la vallée se distinguent facilement dans le train, entre St-Omer et Aire. Celles du côté S.W. sont d’abord assez éloignées, partent de Blendecques, de celles de l’Aa, et se rapprochent, vers le S.E., du canal, qu’elles atteignent entre les gares de Blaringhem et de Wittes. Près de la gare de Blaringhem, le terrain monte rapidement à 50 mètres, le sol y est d’abord de l’argile avec peu de cailloux; plus loin je ne vis que du loess. Au Sud et très près du village de Wittes, à la ferme « Le grand Marais », je vis dans les bords des fossés des cailloux et des galets peu nombreux. — M 356 — A une plus grande distance, vers l’Ouest, on arrive dans le Dilu¬ vium que je viens de mentionner (page 353), qui monte à 63 et 70 mètres, près du Hocquet et de la Bruyère, et qui se compose essentiellement de cailloux et de rognons de silex; les galets y atteignent 2-5 % de la masse. P) Le Diluvium entre le Canal et le chemin de fer de St-Omer à Hazebrouck, — La sol de la vallée est bien exposé dans une pro¬ fonde argilière près du canal et du village de Campagne. Il y a en haut cinq mètres d’argile brune sur un gros gravier siliceux, sans aucun galet. Les rognons d’un décimètre ne sont nullement rares. Il est identique à celui de l’Aa. Je remarquai qu’on emploie, dans la briqueterie, aussi l’argde d’une digue entassée, lors de la con¬ struction du canal. Il est assez naturel que l’argile foncée de la surface originale se trouvait en bas, l’argile plus claire, du fond, en haut de la digue. La différence n’avait subi aucun changement depuis environ un siècle et demi. Les rives du côté N.E. sont déjà tout près du canal à la gare de Wardrecques et s’en éloignent peu à peu entre Blaringhem, Boesinghem et Thiennes. Par conséquent, le canal coupe obliquement la vallée. La surface en est de 32 mètres près de Campagne, de Wardrecques et de Boesinghem, égale à La Garenne près d’Arques. Le chiffre inférieur de 20 mètres, entre Boesinghem et Wittes, a rapport à la vallée de la Nouvelle Melde, qu’on peut déjà distinguer à Blaringhem et qui se jette dans la Lys actuelle. Le reste de l’espace dont je traite forme un paysage assez pitto¬ resque, composé de nombre de collines, produits de l’érosion locale, sur lesquelles le Diluvium n’a pas toujours la même composition. Première catégorie : les galets en quantité inférieure. Mont de l’inventé, 72 mètres. La pente est de l’argile, contenant des cailloux, jusqu’à 7 ctm., accompagnés de galets en quantité bien inférieure. Sur le sommet, ces derniers y sont pour un cin¬ quième environ. Moulin-Croquet, 69 mètres, au N. -N.E. de Blaringhem. Dilu¬ vium peu développé, nulle trace de grès limoniteux. Au N.-N.W. et à l’Ouest de Lynde, dans une plaine plus basse, même assemblage, qui transparaît avec plus ou moins de succès à travers du loess, qui atteint parfois deux mètres. - M 357 — Entre Lynde et Ebblinghem, même mélange, mais les galets deviennent plus nombreux. Moulin-Fontaine, 75 mètres, au Sud de Sercus, les cailloux sont environ deux fois plus nombreux que les galets, loess épais. Belle Hôtesse, à l’intersection de l’ancienne voie romaine et de la route de Lynde à Steenbecque, de nombreux galets. Ici est la source d’un ruisseau, portant le nom très typique mais peu français de « Becque du Dal » (a Beek van het Dal » en néerlandais, y « Ruisseau de la vallée » en français). Deuxième catégorie : Galets et cailloux environ en quantité égale . Le Romarin, 57 mètres, entre Sercus et Morbecque. Les galets et les cailloux sont nombreux et en quantité à peu près égalé. Le Crinchon, 66 mètres, au N.-E. du précédent, même mélange, moindre quantité. C’est ici qu’on peut très bien contempler les groupes de collines. Hazebrouck est situé bien plus bas. Troisième catégorie : les galets surpassent en nombre les cailloux (esquilles émoussées et rognons). Village de Sercus. Une colline au Sud, haute de 60 mètres, ne laisse voir que le loess. Entre Sercus et le hameau de St-Léger, colline de 67 mètres, du loess avec peu de galets et moins encore de cailloux. Hameau « Le noir Trou », près d’une chapelle, galets de 6 ctm. A l’Ouest du village de Wallon-Cappel, colline de 55 mètres, du sable, recouvert de loess, dans lequel de nombreux galets, avec des cailloux, sans grès limoniteux. 7) Le Diluvium au Nord du chemin de fer de St-Omer à Haze¬ brouck, — Entre la gare d’Ebblinghem et le hameau du Nieppe, colline de 58 mètres, les cailloux plus fréquents qu’au point sui¬ vant, des galets jusqu’à 7 ctm. Près des bornes hectométriques 32,8 et 32,7 vers Nieppe, des milliers de galets avec très peu de rognons et de cailloux. Près du hameau de La Crosse et du château de Virnot, sur la grand’route de St-Omer à Cassel, j’ai vu dans les champs des rognons de silex assez gros, mais j’ai constaté aussi qu’on amende la terre avec de la craie, de sorte que les rognons peuvent y avoir été apportés. Il y a aussi des galets, jusqu’à 5 ctm., qui ne se trouvent pas dans la craie, mais ont été probablement lavés des collines voisines. Ce serait un Diluvium tout à fait local, à 62 mètres au moins, qui ne devient plus distinct qu’au Sud de la grand’route. — M 358 — L’apparence des galets diffère assez. Les plus typiques, rares du reste, sont d’un beau rouge de sang, comme de la carnéole, soit par la masse entière, soit seulement à l’extérieur; le reste est jaune pâle. D’autres sont à surface hétérogène, une partie est blanche ou bleu clair en dehors, jaune brunâtre au-dedans, le reste est jaune brunâtre, passant en blanc de crème et pourvu des petites crevasses circulaires. D’autres sont stratifiés ou plutôt rubanés. Un présente trois couleurs, deux millimètres de bleuâtre ou blanc, deux millimètres de jaune brunâtre, le noyau brun verdâtre. Très souvent la croûte diffère de l’intérieur, moins décomposé. La première est crevassée ou lisse, blanchâtre, jaunâtre, bleuâtre, crevassée, poreuse ou un peu cariée. L’intérieur, plus intact, est jaune, bleu ou brun. En règle, les plus petits galets sont plus frais, ce qui peut être un phénomène secondaire,, résultat du frottement de la croûte de décomposition peu résistante. Aussi il y en a à surface pus¬ tuleuse. Une autre route intéressante pour le géologue est celle de Haze- brouck à Aire, qui longe une pente très visible vers une basse terrasse de la Lys, pendant affaibli de l’escarpement vers la vallée de l’Aa. à) Généralités. — La vallée du Canal est donc coupée aux deux bouts. Nous y avons distingué une transition du gravier, qui devient d’autant plus riche en galets à mesure qu’on s’éloigne du canal et s’approche des collines diestiennes, d’où ils sont dérivés. C’est donc un Diluvium tout à fait local, comparable à celui du voisi¬ nage d’Anvers (page 238). Reste à savoir si c’est l’Aa ou la Lys qui a occupé autrefois la - vallée. L’érosion locale de la Nouvelle Melde a creusé une vallée secondaire vers la Lys. 2® Le canal a été construit dans une profonde entaille près d’Arques; il coule entre des digues peu importantes près d’Aire, de sorte que la surface descend visiblement vers la Lys. 30 L’argile de la vallée a une épaisseur de cinq mètres auN.W., de sept mètres à Wardrecques et de vingt mètres près d’Aire (86), — M 359 — de sorte que la pente du fond de gravier est bien plus forte encore et qu’il ne reste aucun doute que c’est l’Aa qui l’a employée dans la période pléistocène. M. Dollfuss (74) s’est exprimé le premier dans ce sens en 1900 en disant (page 833) : « A une époque très ancienne, l’Aa passait probablement au défaut de l’éperon d’Helfaut et empruntait le cours singulier de la Melde pour gagner la Lys à Aire ». M. Briquet (86) s’est occupé, en 1905, plus en détail de cette question. « L’argile se retrouve sous St-Omer et est plus récente que la capture de l’Aa; elle contient des ossements de mam¬ mouth. » Aux yeux de M. Briquet, l’Aa a antérieurement eu un cours vers le N.E., dont l’Yser actuelle serait un reste devenu indépen¬ dant. Je ne tire pas en doute que cette rivière insignifiante, devenue célèbre en 1914, pendant la guerre, ne soit le reste d’un cours d’eau diluvial. Les graviers de Wormhoudt, au pont de laCreuille (86), ont été apportés probablement de l’Ouest; la pente Coppernol, Wattcn, Bollezeele est très graduelle. Mais il faut en même temps prendre en considération la petite rivière du Hem, qui est bien plus proche et a ostensiblement raccourci son cours vers la Mer du Nord, précisément comme l’Aa. Je lui accorde même la préférence, attendu que la ligne (Hem) Tournehem-Esquelbecq (Yser) passe précisément par Watten. Une chose de quelque intérêt dans cette question est de com¬ prendre comment le court défilé de Watten a pu subsister. Le creusement en a été sans doute très lent et en équilibre avec l’abaissement du curieux bassin de St-Omer, car il ne m’a jamais paru, qu’il y ait eu un lac, ce qui eût été la conséquence d’un abais¬ sement plus rapide, II y a encore plusieurs points qui ont échappé à l’attention de M. Briquet, en première ligne la concordance des chiffres. Le petit plateau de «La Garenne», près d’ Arques et la vallée de Neuf-Fossé, sont au niveau de 32 mètres et ont donc constitué un entier dans la dernière phase du cours de l’Aa vers la Lys. 2® Les cotes des collines de la vallée oscillent entre 57 et 75 m. (1. Romarin 57 ; 2. Le Noir Trou et Nieppe 58 ; 3. Virnot 62 ; 4. Le Crinchon 66 ; 5. St-Léger 67 ; 6. Sercus 68 ; 7. Moulin Cro- — M 36o — quet 69 ; 8. Mont de l’inventé 72 ; 9. Moulin-Fontaine 75 mètres). Mais ces mêmes chiffres se retrouvent (chapitre XV) sur les « basses collines )>, que je considère comme des témoins du Diestien, fortement dénudés (1. Balemberg 61 ; 2. Mont de Caestre 63 ; 3. Forêt de Clairmarais 65 ; 4. Mont Halluin 69 ; 5. Ravelsberg 77 mètres). A mes yeux, les uns et les autres ont constitué une même plaine ou terrasse, au niveau de 75-80 mètres, qui été démembrée en collines isolées par l’érosion locale. Ces dernières se seraient abaissées très inégalement en suite de la dénudation. Nous les retrouvons de l’autre côté de St-Omer, 69 mètres au bois d’Eperlecques, 72 mètres à la colline de Wabten, qui ont pu former paitie de la même (moyenne) terrasse. Il s’ensuit, que je suis poussé à admettre une bifurcation de l’Aa, d’assez longue durée, 1° vers le N.W., 2° vers le S.E., dont le premier cours l’a emporté à la longue, étant le plus court, par conséquent le plus rapide. A mes yeux, (une branche de) l’Aa se serait creusé un cours à travers du cône de déjection du Hem-Yser, beaucoup plus tard, mais de la même manière que la Meuse, à travers du cône de déjection de l’Ouithe (chap. XIV, page 312). Comme dans le cas de la Scarpe-Sensée (chap. XIX), je ne vois pas de nécessité d’admettre une capture d’une rivière par l’autre, ce n’est que la simplification du réseau hydrographique pléistocène, préparant celui de nos jours. 30 Le chiffre plus élevé encore (95 mètres du camp d’Helfaut, page 354) se retrouve plus en amont. L’Aa décrit une ^.ssez grande boucle pour changer son cours N.-N.E. en un vers l’Est, autour du village de Pihem. Au N.W. de celui-ci, près de la grand’route St-Omer-Abbeville, la surface est à 97 mètres. Je n’y ai vu que du loess, comme à 100 mètres, entre Pihem et Herbelle. Des chiffres plus grands, avec le même sol, se trouvent plus près de l’Aa, dans la boucle, à savoir : 124 mètres entre Esquerdes et Wavrans et entre Esquerdes et Elues, sur une belle terrasse. Tout près et au S.W. de Pihem le loess atteint le niveau de 132 mètres. c) LE DILUVIUM DE PLATEAU Je suis arrivé insensiblement à un véritable «Diluvium de Plateau », entre les vallées de l’Aa et de la Lys, qui y ont pu mêler — M 36i — • / leurs eaux dans la première partie de l’époque pléistocène. Entre Herbelle et Inghem, galets, cailloux et rognons ; 2° au N.E. et au S.E. du village de Cléty les galets sont le plus nombreux 30 cimetière de Dolhem, cote 140, les galets sont accompagnés de gros rognons, jusqu’à 12 ctm. ; 4° point culminant de 147 mètres entre Coyecques-sur-Lys et Fauquembergues-sur-Aa, de nom¬ breux galets dans un champ. Tous étaient aplatis (comme sur la plage de Sangatte, page 319) et plus ou moins décomposés; le plus gros mesurait 4 ctm. Plusieurs étaient bleu clair ou bleuâtres. Plus près de Fauquembergues, près de la ferme « La Forest cote 139, et au Sud de F., cote 98, je ne trouvai que l’argile à silex. Probablement les galets sont parfois plus nombreux qu’il ne paraît, pour la même raison que près du château de Virnot (page 357). Je vis au Noid du village de Cléty que les champs sont amendés au moyen de la craie brute. Il est vrai que les laboureurs éloignent les rognons de silex et les jettent à côté de la route, mais il en échappe toujours une partie. Résumé du Chapitre XVII. Le Diluvium se trouve à différents niveaux, dont je pus dis¬ tinguer quatre, à savoir : 1® Basse terrasse. Arques, vallée du canal de Neuf-Fossé, 32 mètres, 14 mètres au-dessus de l’Aa. 2° Moyenne terrasse, 55-75 mètres. Rive gauche, collines de Watten, Hocquet, entre l’Aa et le canal, rive occidentale de la vallée du canal à « La Bruyère », collines dans cette vallée. 30 Haute terrasse. 90-100 mètres. Rive droite de l’Aa, au camp d’Helfaut. Ces trois chiffres se rencontrent au N.W. de St-Omer : 40 mètres à Bollezeele, 70 mètres à Watten, 95 mètres à la ferme de Copper- nol, mais ici on n’a pas affaire à des terrasses séparées, mais à une pente continue de Diluvium ancien, produite par le Hem- Yser. 4® Diluvium de plateau entre Aa et Lys, 130-140 mètres. Ce dernier contient un certain pourcentage de galets, enlevés au Diestien, ainsi que le n® 2 près du Mont-Cassel. Les autres diluvia se composent principalement de cailloux et de rognons provenant directement de l’argile à silex. — M 362 — La petite rivière de l’Aa s’est probablement bifurquée pendant les temps de la moyenne et de la basse terrasse, une branche allant au S.E. vers la Lys, une autre vers le N.W., vers Watten. C’est la dernière qui l’a emportée. Il n’y a jamais eu un lac entre St- Orner et les Fontinettes. I — M 363 — CHAPITRE XVIII. Le Diluvium ancien de la Lys, Clarence et Deule. a) la lys a) Feuille 4: Saint-Omer. La ville d’Aire a été bâtie sur le promontoire des basses ter¬ rasses, entre les vallées du canal de Neuf-Fossé et de la Lys. Cette terrasse s’observe bien à partir de la première gare du vicinal vers Fruges, « Moulin-le-Comte » et s’élève de 4-5 mètres au-dessus de la vallée actuelle, qui porte le village de Crecques. C’est à partir du village de Mametz, bâti sur cette terrasse, que la moyenne terrasse se montre des deux côtés de la vallée. Au W. du village de Rebecq, vis-à-vis de Crecques, se montrent les premiers galets. Au N.W., je vis une bonne terrasse, dont le Diluvium se compose de rognons et de cailloux de silex, avec environ 3 % de galets, cote 74. Il en est de même au hameau de Cauchie d’Ecques, cote 67. A l’Est de celui-ci et au N.E. de Rebecq, au hameau de Ligne, cote 68, le loess est prépondérant, de temps à autre on y remarque des cailloux et des galets. De Ligne par Roquetoire à Wittes, je n’ai observé que du loess. Me tenant aux expériences, acquises dans le chapitre précédent, je considère les points de 67, 68 et 74 mètres comme constituant une moyenne terrasse (page 361). Le village suivant est Thérouanne, au-dessus d’un bon escar¬ pement. Le Diluvium est bien développé au niveau de 98 mètres; il se compose principalement de cailloux, avec un certain nombre de rognons, qui atteignent 7, exceptionnellement 10 ctm., et de galets jusqu’à 5 ctm. Plus en amont, au W. du village de Delette, il y a une terrasse, également développée topographiquement, à 94 mètres. Les galets y sont sporadiques dans une argile à silex. Je vois en ces deux points une haute terrasse. Entre Delette et Dolhem, le gravier de la basse terrasse contient déjà des galets; ils sont accompagnés d’assez gros rognons.' — M 364 — Plus haut encore, à Dolhem, j’ai trouvé le Diluvium ancien ou de plateau (page 361), de sorte qu’avec un peu d’attention ces quatre niveaux se distinguent dans la moyenne vallée de la Lys. b) Feuille 7 : Arras. J’ai retrouvé mon Diluvium ancien : entre les villages de Radinghem et de Matringhem, près d’une croix et d’un quatre- bras à l’Est du chiffre 133 ; 2° un peu au Sud, au pont Senlis, au Nord du village de Senlis ; 3° à l’Est du village de Verchin, côté droit de la Lys, cote 131, plusieurs bons galets dans l’argile à silex,; 4° près du moulin des Cagnards, cote 167, 5 kilomètres au W. de Senlis. M. Gosselet donna en 1910 (103) quelques détails supplémen¬ taires : 1^^ Sur le chemin de Fruges-sur-Traxène vers le bois au S.E., de nombreux cailloux ; 2® Au Nord de Senlis (mon point 2®?) ; 3° Sur la route de Fruges à Hezecques, au delà du chiffre 100, il y a du loess, recouvrant le Diluvium (haute terrasse). J’ai examiné plusieurs galets de Thérouanne, Dolhem, Radin¬ ghem et Verchin. Le plus grand mesurait 6x3%x2 ctm., plu¬ sieurs avaient un long diamètre de 5 ctm. Les galets de Thérouanne étaient les moins décomposés, bleuâtres, allongés et ovoïdes. Ceux de Dolhem étaient les plus gros, ovoïdes et fusiformes, par¬ fois entièrement cariés, parfois bleu clair ou foncé. Ceux de Radinghem et de Verchin, également très décomposés, d’un extérieur mat. Il en était de même de ceux du Moulin des Cagnards ; la croûte blanche avait jusqu’à 3 millim d’épaisseur et couvrait un noyau brun ou rouge de sang. Un seul était bleu clair. Forme générale ovoïde ou sphéroïde. Je n’ai trouvé aucun galet sur le plateau entre la Lys et la Clarence, seulement des rognons ou leurs éclats ou simplement du loess aux points suivants : 1° Le long de la route de Lisbourg à Heuchin à 143 et 149 ; 2® au Nord de Laires à 185 ; 3® au N. et au N. E. de Prédefin à 175 ; 4^^ au N.W. de Fiefs à 187 ; 5® au S.W. de ce village à Quevaussart à 170 mètres. b) le diluvium ancien de la clarence M. Gosselet mentionna en 1910 (104) « un Diluvium parti¬ culier au Sud de Béthune sur toutes les collines tertiaires. C’est un M 365 — loess sableux avec beaucoup de cailloux et de petits galets de silex et des fragments de grès tertiaire. A partir de Givenchy-en- Gohelle (près de Lens), au S.E. jusqu^à Burbure (près de Lillers) au N.W.j cette nappe est en continuité vers le Nord avec celle du camp d^Helfaut ». Nous avons vu que ce dernier est une haute terrasse de PAa^ mais nous verrons que les graviers de cette contrée appartiennent à des niveaux bieu différents. Pendant mes courses, j’ai constaté du Diluvium aux points suivants : a) Nul gravier, rien que du loess. 1. Colline de 40 mètres entre Houchin et Vandricourt. 2. Colline de 52 mètres au W. de Hou- chin, jusqu’à 1 m. % de loess. h) Galets au niveau de la basse terrasse de FAa. 3. Colline de 39 mètres au Sud de Béthune et à TEst de Houchin, nombreux galets, accompagnés de cailloux et de rognons. 4. Entré Fou- quières et Verquin des galets, etc. c) Galets au niveau de la moyenne terrasse (douteuse). 5. Entre Labuissière et la gare de Bruay du loess, parfois des galets. d) Niveau de la haute terrasse de l’Aa. 6. Le long de la route de Houchin à Labuissière du loess jusqu’à 3 mètres d’épaisseur et 99 mètres de hauteur. En quelques points, la charme a mis à jour les galets, etc. é) Diluvium ancien ou de plateau. 7. La colline de 120 mètres à l’Est de la gare de Calonne-Ricouart montre, près d’un bois, de nombreux galets de bonne taille dans une argile sableuse. 8. Ravin entre le bois de Bailleul (179 mètres) et Sachin. 9. Au W. de Sachin, assez près du chiffre 180, de sorte qu’on peut admettre que le Diluvium ancien atteint cette cote. /) Nul Diluvium. 10. Argile à silex, colline de 179 mètres près du bois de Bailleul, tout près du point 8. 11. Craie nue. Colline de 157 mètres au Nord de Pernes. On aura remarqué que j’ai distingué : 1° un Diluvium de pla¬ teau ; 2® Un Diluvium au niveau de, etc. Les terrasses sont tellement indistinctes que je ne saurais accep¬ ter la responsabilité de les séparer des dépôts des pentes, d’autant plus que je m’occupe en première ligne du Diluvium de plateau. Je cite les autres niveaux, puisqu’ils sont de bons traits d’union entre les plateaux fragmentaires. ANN. soc. GÉOI.. DE BELG., T. XLII. MÉM., 24. — M 366 — Les galets des points 7 et 8 sont assez gros, maximum 7x5x31/2 centimètres, et bien roulés. Plusieurs sont mats et assez décom¬ posés, couleur de crème et à surface poreuse. D’autres sont plus frais et luisants et montrent les couleurs suivantes : bleu clair, brun, jaune. La surface n’est pas crevassée en général, parfois hétérogène ou pustuleuse. M. Gosselet (105) exprime des doutes (que je partage) sur l’ori¬ gine diestienne des galets de Bully-Grenay, car « il y en a aussi dans les sables de Bracheux (chapitre XXIV). Il faudrait être examiné si, dans les plus hautes terrasses du Haut-Artois, il n’y a des fragments de grès limoniteux, caractéristiques du Diestien. )) II ne les a pas vus lui-même (ni moi). Le même vénéré géologue (104) cite le village d’Ourton, au S.E. de Pernes, où il a vu « le plus important amas de galets noirs » luisants, parfois rouges par l’oxydation, fréquents sur les collines au Sud de Béthune. L’auteur les suppose identiques à ceux du Mont-Hulin (chap. XXIV). C) LE DILUVIUM ANCIEN DE LA DEULE c) Feuille 8 : Douai. Au Nord de Lens, j’ai trouvé en plusieurs points de bons galets, dans une ligne entre les villages de Harnes et de Loos. Ils sont sporadiques près du chiffre 62 au Nord de Loison, plus fréquents près du pont sur le chemin de fer dans la grand’route n® 25, où il y a une briqueterie. Ensuite vers l’auberge « La pauvre Tête )) et à l’Ouest de celle-ci, à l’Est et au S.E. du chiffre 70 sur la route nationale d’Arras à Estaires. Ils se trouvent en nombre suffisant pour exclure tout doute, sur une plaine étendue entre les cotes 60 et 70, que je considère comme une moyenne terrasse. d) Feuille 7 : Arras. Au niveau de la haute terrasse, des deux côtés de la grand’route n® 3 et au Sud d’Aix, quelques jolis petits galets dans le talus, ainsi que tout près, sur le monticule de 95 mètres. La colline de 131 mètres, appartenant au plateau, entre Aix et Bouvigny, ne montre que l’argile à silex. Mon Diluvium ancien fut distingué dans la contrée : Au N.W. de Souchez, à moins d’im kilomètre à FEst de la chapelle « Notre- Dame de Lorette », qui se trouve à 165 mètres,, les galets sont fré¬ quents et jolis, près d^un petit chemin de campagne, allant au N. Cote environ 160. Entre Carency et Ablain, près du moulin Topard, cote 136, rien que du loess. Les déblais des sablières étendues, au S.E. du village de Villers, cote 127, n^en montraient aucun. 2° Tout" près et au Nord du village de Mont-Saint-Eloy, près de la ferme '« 'La Motte » je vis des galets sporadiques, à 122 mètres environ. 3® Au S.E. de Souchez, avant la route de Givenchy-en-Gohelle à Neu¬ ville, j^en trouvai quelques-uns; ils sont plus rares au point culmi¬ nant de 140 mètres au Sud du village de Givenchy. Le Diluvium ancien a donc été constaté sur le plateau des deux côtés de la Deule. Je trouvai mes galets encore entre Villers et Carency près du ruisseau de Carency, parmi les rognons de silex, mais c’est plutôt sur une terrasse. Nous avons vu que les galets augmentent en nombre de FAa, vers la Lys, la Clarence et la Deule, et nous allons voir qu’il en est de même de l’Escaut vers la Scarpe en sens inverse. Les galets de cette contrée présentent plus de variation que dans la règle. Le plus gros, que j’ai examiné, avait des dimensions de 6x5x3% ctm., la plupart étaient ovoïdes, il y en avait quelques-uns aplatis ou fusiformes. En général, les plus petits étaient les plus frais, les cariés étaient assez rares, une décompo- '' sition modérée était plus fréquente et causait une surface blanc jaunâtre ou sale, peu poreuse. La couleur bleu clair était la plus fréquente, ensuite bleu foncé, puis brun clair ou jaune. Les car- néoles n’étaient pas rares, un était blanc à l’intérieur, ce qui ferait penser que la couleur rouge est venue du dehors. Plusieurs avaient les petites crevasses circulaires entortillées, ce qui rappelait une figure des intestins, il va sans dire que la décomposition pénètre facilement dans les crevasses. Les couleurs doubles étaient représentées par bleu clair à l’exté¬ rieur, jaune brunâtre à l’intérieur ; brun rougeâtre (e), gris ver¬ dâtre (i) ; bleu foncé, rouge de sang (e), blanc (i). Je vis à plusieurs reprises la surface hétérogène si frappante, une fois (Pauvre Tête) un galet avait trois surfaces, mais je reçus — M 368 — l’impression que la position du galet dans le sol était aussi en jeu. En somme, ces galets ne diffèrent guère des précédents. Résumé du Chapitre XVIII. J’ai pu poursuivre mon Diluvium ancien sur plusieurs restes du plateau original, à savoir : 1. Rive gauche de la Lys. Dolhem 140 mètres. 2. Environs des sources de la Lys, jusqu’à 167 mètres. 3. Au W. et à l’E. de Pernes 120-180 mètres. 4. Environs de Soüchez 140-160 mètres. M. Gosselet leur donne le nom collectif de « Galets d’Ourton ». J’ai donc trouvé un Diluvium ancien plus élevé que celui de la Belgique à l’Est de la Dyle, qui m’avait causé de l’embarras. Les galets se montrent aussi à différents niveaux qui sont les mêmes de ceux de la haute, moyenne et basse terrasse, mais la possibilité existe que, ci ou là ce ne soient des dépôts de pente. Je ne tire pas en doute la moyenne terrasse au N.E. et N. de Lens, puisque c’est une plaine assez étendue. — M 369 CHAPITRE XIX. Le Diluvium ancien de P Escaut, de la vallée de la Sensée et de la Scarpe. a) diluvium de l’escaut J’ai trouvé dans le beau travail de M. Cornet (83) un passage assez furtif. « Ces galets ont été trouvés, en territoire français, dans la vallée de l’Eseaut, en amont de Valenciennes ». C’est tout. Les résultats de mes propres recherches sont également assez maigres. Les voici ! a) Feuille 8 : Douai. Je trouvai mes galets en bonne quantité en amont de Valen¬ ciennes, entre les villages de Famars et de Maing, des deux côtés et au niveau du chemin de fer, cote 80. C’est donc une haute terrasse, un peu dénudée. Ensuite, au S.W. d’Haspres, à moitié chemin entre le chiffre 76 et le vicinal, peu nombreux et assez petits, cote 70 environ, moyenne terrasse. b) Feuille 13 : Cambrai. Au N.E. de Cambrai, près de la séparation des deux voies ferrées de Somain et de Solesmes, entre la coupure dans une colline et la digue dans une petite vallée, près d’un signal et d’une mai¬ sonnette de gardien, en bonne quantité dans les champs. Proba¬ blement moyenne terrasse. Au Sud de Cambrai, je n’en ai trouvé qu’un seul, qui est suspect par conséquent : c’était entre le village de Villers-Outréaux et la ferme « Les Marliches ». Dans tous les autres points visités, je n’ai trouvé que du loess, de l’argile à silex ou de la craie. Je veux les énumérer pour montrer l’infructueux des recherches dans le voisinage de l’Escaut en amont de Valenciennes. Ce sont : — M 370 — c) Feuille 8: Douai. Autour d’Artres, au Sud de Vâlenciennes et près de l’auberge « Le Tapage » (nom très suggestif !) Au Nord d’Haspres, 72, 79 mètres, etc. Tout près et à l’Ouest de la gare est une grande carrière dans la ' craie, couverte de l’argile à silex, dans laquelle je vis plusieurs couches de rognons ; les supérieurs étaient désagrégés en esquilles par la gelée. Au S.W. d’Haspres à 76 mètres et au S.E. et S.W. d’Avesnes- le-Sec, rien que du loéss, à l’exception sus-nommée; le loess y avait parfois une épaisseur de 5 mètres. Au S.W. d’Iwuy près de la grand’route de Cambrai. d) Feuille 13 : Cambrai. De Cambrai à Masnières, cote 96, etc. Entre Bertry, Clary, Edincourt, Serain et Villers-Outréaux. cotes 147, 150 et 156 ; le loess y a une épaisseur jusqu’à 3 mètres. Entre Bohain, Brancourt, Monthehain et le Catelet, cotes 121, 135, 147 et 154. Au S.E. du Catelet se trouve la source de l’Escaut, point inté¬ ressant, mais peu poétique. Avec des frais médiocres, il eût pu être un joli rendez-vous de touristes. C’est une sorte de cave, construite en cadres de craie entassés ; un escalier étroit à march es élevées et incommodes, descend vers la surface de l’eau. Celle-ci est absolument transparente, de sorte qu’on peut y distinguer les moindres objets du fond. On y trouve l’inscription suivante, taillée dans un des cadres : FELIX SORTE TUA SCALDIS FONS LIMPIDISSIMA QUI A SACRO SCATURIENS AGRO ALUIS ET DITAS NOBILE BELGIUM TOTQUE CLARAS URBES LAMBENS GRAVITER THETIDEM INTRAS. Ce qui se traduit en français : HEUREUX POUR TON SORT, ESCAUT ! SOURCE CLAIRE COMME DU CRISTAL. QUI NAIT d’un sol SACRÉ. NOURRIT (aLIS) ET REND RICHE LA NOBLE BELGIQUE. — M 371 — Ou bien : ARROSE (aLLUIS) ET REND RICHE LA NOBLE BELGIQUE ET COULANT LE LONG DE TANT DE VILLES CÉLÈBRES SE JETTE GRAVEMENT DANS LA MER. I] s’en éeoule un petit ruisseau, dans lequel débouche, 150 m. en aval, le « canal des Torrents », qui était à sec lors de ma visite. Il a été creusé dans une vallée ostensible, continuation de celle de l’Escaut, jusqu’à la ferme de « La Motte ». Le fond en est une prairie ou de la boue de craie, utilisée comme route de chariots, large de 3 mètres environ. Entre Le Catelet et Epehy, rien que du loess ou de la craie avec plus ou moins de rognons de silex. M. Gosselet (69) donna en 1898 une série de cotes pour le Cam- brésis, dont je veux copier quelques-unes. 1° Vallée de l’Escaut, source près du Catelet 86, Cambrai 45, Bouchain 36, Neuville 31. 20 Terrasse près de la vallée. Le Catelet 140, Cambrai 100, Iwuy 86, Lieu St-Amand 70. 3° Plateau à une certaine distance de l’Escaut. Epéhy 147, Gouzeaucourt 134, Harrincourt 110, Haynecourt 86, Epi- noy 80. Finalement l’aspect des galets emportés. Ils étaient d’assez bonne taille, le plus gros mesurait 7 X 4 ^ X 3 % ctm. En général, ils avaient une surface lisse et luisante, parfois blanc sale ou couleur de crème, peu décomposée; les cariés étaient rares. La couleur prépondérante était le bleu clair, les bleus foncés étaient rares, les rouges de sang assez fréquents ; puis il y en avait de bruns, de jaunes et à deux couleurs bleu (e) et blanc (i), blanc (e) et brun (i). Ceux à surface hétérogène étaient rares. En somme, il n’y a donc pas une différence notable avec les galets examinés jusqu’ici. b) le diluvium de la vallée de la sensée e) Feuille 8 : Douai. La curieuse vallée de « La fausse Rivière » s’est remplie de tourbe, qui a été éloignée à son tour en partie par l’homme en — M 372 — laissant plusieurs étangs. Elle débouche dans un élargissement de la vallée de l’Escaut et est parcourue par un canal, qui la quitte au milieu pour se diriger au N.W. vers la Scarpe, un peu en amont de Douai. Ce canal est en partie la Sensée canalisée, qui entre, comme ruisseau ordinaire dans la vallée au 3/4 de sa longueur. Le quart qui reste est utilisé par un ruisseau plus petit, le Trin- quige, dont la moitié supérieure est canalisée à son tour et en communication directe avec la Scarpe à Biache St-Vaast. L’eau de la Scarpe y entre aussi par deux autres fossés, l’un en amont, l’autre en aval de Biache, assez près de Vitry-en-Artois. La carte topographique rend très bien le bord de la terrasse en entonnoir, quittant la Scarpe vis-à-vis de Plouvain, allant à Hamblain-les- Prés et de là à Vitry. Il est donc impossible de tirer en doute que (une partie de) la Scarpe s’est dirigée vers l’Escaut dans un temps relativement récent. Cette bifurcation a persisté beaucoup plus longtemps que celle de l’Aa en amont de St-Omer, mais présente beaucoup d’analogie. M. Gosselet lui a consacré quelques sentences en 1900 (75). « La Scarpe, en aval d’Arras, coulait autrefois par la vallée de la Sensée et s’appelait Sez » environ 900. La Scarpe de Douai est une rivière différente et portait ce nom déjà en 877 ». On remarque une certaine ressemblance entre les noms de « Sez » et « Sensée », qui, probablement n’est pas accidentelle. Dommage que l’éminent géologue n’a pas émis une opinion sur la cause de ces changements. Je n’y vois que la simplification du réseau hydrographique avec ses nombreuses anastomoses de l’époque pléistocène. La Scarpe s’est bifurquée à Biache; un bras s’est éteint, peut-être à l’aide des habitants de Douai. Ma conclusion est de nouveau qu’on pourra rayer de la littérature une bonne partie de ces a captures » plus ou moins mystérieuses. Mes galets ne font nullement défaut sur les deux rives de la « vallée de la fausse rivière », de sorte que j’ai grande envie à supposer que ceux entre Valenciennes et Cambrai n’ont pas été apportés par l’Escaut en amont, mais par la Scarpe. Ce qui en reste, en amont de Cambrai, est si peu de chose que je crois pou¬ voir négliger l’Escaut supérieur comme artère pour l’apport des galets. M 878 - Je partage mes trouvailles comme suit : a) Rien que du loess. 1. Entre Rœulx et Mastaing et jusqu’à la grand’route de Bouchain. Rive gauche. 2. Entre Thun et Sauchy. Rive droite. h) Niveau de la basse terrasse. Paraît manquer. c) Niveau de la moyenne terrasse. Rive gauche. 3. Au N.E. de Marquette, peu nombreux, plutôt réniformes qu’ovoïdes, cote 64, etc. 4. Entre Marcq et Wasmes-au-Bac dans les champs, 50-60 m. Rive droite. 5. Fréquents au W. et au N.W. de Paillencourt, cote 48. 6. En assez grand nombre et de bonne taille au S. et au N. d’Oisy-le-Verger dans les champs et dans une briqueterie sous le loess. Cotes 70 et 52. d) Niveau de la haute terrasse. Rive gauche. 7. Un curieux paysage chaotique s’appelle « La Garenne )>. J’y retrouvai mes galets. Deux kilomètres à l’Est de Cantin, presque sans cailloux ou rognons. 2° Entre Erchin et Bugnicourt sous le loess, la surface monte jusqu’à 90 mètres. 30 Sur les deux collines de 79 et de 83 mètres entre Bugnicourt et Cantin. Rive droite. 4*^ Entre Paillencourt et Thun-l’Evêque, du loess jusqu’à 78 mètres de hauteur et 4 mètres d’épaisseur avec des galets et des rognons sporadiques. La majorité des galets de la Sensée est de taille médiocre et petite, le plus gros mesurait 7x6x2% ctm., avait une surface pâle, tachetée de brun et l’intérieur jaune de cire. Un autre gros était blanc et bleu clair; les deux formaiènt un passage du rognon au galet. Un troisième était rouge de sang et mesurait 5x3x2% centimètres. La plupart étaient assez luisants, une partie blanchie et peu décomposée, les cariés étaient rares. Les couleurs étaient : carnéole, jaune de cire, brun, brun jaunâtre, bleu foncé. Un était entièrement jaune de cire, sauf une mince couche de bleu clair. La curieuse surface hétérogène était représentée par un petit nombre de galets, un était en partie brun et lisse, le reste bleu avec beaucoup de petites crevasses entortillées. — M 374 — C) LE DILUVIUM ANCIEN DE LA SCARPE La Scarpe se jette dans l’Escaut près de la frontière belge. En plusieurs points, il y a le même contraste qu’ailleurs entre les dépôts pléistocènes de bas et de haut niveau. Les premiers contiennent aussi des rognons et des cailloux, qui dépassent parfois en quantité les galets, qu’on voit souvent seuls dans les seconds. Je ne vis que du loess entre Vitry-en-Artois et Noyelle-sous- Bellone, cote 76. De même, au niveau de la haute terrasse, avec l’argile à silex ou la craie nue, au Sud d’Arras, tant entre Mercatel, Neuville-Vitasse et Beauraing, à 85 et 100 mètres, que le long de la route d’Arras à Bucquoy, au Sud d’Agny (feuille Arras). Il en est de même au N.E. d’Arras, entre Vimy, Farbus et Thélus, sur le plateau, à 124 mètres. f) Feuille 7 : Arras. Les résultats étaient nuis aussi aux environs d’Aubigny-en- Artois, tant au Sud, vers Hermaville, cote 133, et le long du vicinal vers Avesnes-le-Comte et Etrée-Wanrin, qu’au Nord, autour de Villers-Brulin, cote 131, et au N.W.de Tinques, même niveau. J’eus plus de chance aux points suivants : a) Niveau de la moyenne terrasse g) Feuille 8 : Douai. 1. Un peu au Sud de Vitry-en-Artois, près d’une sablonnière. 2. Au Sud de Biache-St-Vaast, près d’une auberge, cote 59. 3. Plus près de Boiry-Notre-Dame, cote 69, jolis et en profusion dans les champs labourés. 4. Près du Calvaire, au Nord de ce village, cote 78. 5. En plusieurs points entre Boiry et Mojichy-le-Preux. b) Niveau de la haute terrasse 6. Au Nord de Monchy, à 84 mètres. c) Véritable diluvium ancien ou de plateau 7. Côté W. de Monchy, cote 122, ils sont très nombreux dans les champs. — M 375 — h) Feuille 7 : Arras. 8. Au S.W. du village de Tinques, quelques bons galets sur l’argile à silex, cote 180. Lors de ma visite, la Scarpe était une eau stagnante à Aubigny, un pré sec avec un sentier, à Berlette, à une distance de cinq kilomètres de sa source. Il y avait une grande diversité parmi les galets de cette contrée. Les plus grands diamètres oscillaient entre 8 et 8 ctm., les plus petits entre 1 y2 et 3 ctm. Les cariés faisaient entièrement défaut, mais il y en avait plusieurs à surface poreuse et blanchâtre. La couleur prépondérante était bleu clair, puis brun ou jaune clair et rouge de sang. J’en ramassai plusieurs bigarrés, bruns et jaunes, bleu foncé et rouges. D’autres avaient deux ou trois couleurs concentriques : 1 bleu clair, % mm., 2 blanc, 1 % mm., 8 noyau jaune; l jaune crème, 8 mm., 2 noyau bleu clair; 1 croûte de blanc, 2 noyau jaune ; 1 croûte de blanc, 2 jaune, 8 noyau rouge de sang. En général, les plus petits galets étaient jolis et luisants, probablement puisque la croûte décomposée fut éloignée pendant un nouveau transport. La surface hétérogène n’était pas rare, généralement une partie possédait de nombreuses petites fentes circulaires entortillées, ressemblant à des intestins, tandis que le reste était entièrement lisse et moins décomposé. Un était fendillé et brun en partie, lisse et rouge clair pour le reste. M. Cornet, dans son mémorable travail de 1904 (83), ne donna que la notice suivante : « Ces galets ont été trouvés, en territoire français, dans la vallée de la Scarpe, en aval de Douai. M. Briquet les a recueillis aussi dans la vallée supérieure de la Scarpe, ce qui l’a fait se rapprocher de la crête de l’Artois ». M. Gosselet donna, en 1911, un peu plus de détails (108). Page 254, 1° : « A Izel-les-Hameau, au S.E. de Tinques (feuille Arras). Près du Hameau, on creuse un sable roux grossier avec des morceaux de grès limoniteux, qui ont l’air d’être diestiens. Il paraît que ce sable se trouve dans des, poches de la craie ». 2° « Entre Avesnes-le-Comte et Fosseux, il y a des carrières dans le gravier diluvial avec des silex ». - M 376 — Résumé du Chapitre XIX. Je n’ai trouvé mon Diluvium ancien in situ qu’à deux points près de la Scarpe, à savoir : Feuille Douai, près de Monchy-le- Preux, cote 122. 2° Feuille Arras, près de Tinques, cote ISO. Mais, aux niveaux inférieurs qui me servent comme traits d’union, il n’est pas rare, sauf le long de l’Escaut en amont de la vallée de la Sensée. Ceux d’en aval sont probablement originaires du bassin de la Scarpe. Je rappelle que, dans le chapitre XIII, j’ai défendu l’hypothèse d’un cours continu de l’Escaut, ou plutôt d’une branche, indiquée actuellement par la Haine, le Piéton, l’Orneau et la Méhaigne, qui aurait pu apporter les galets de silex au Nord de la dernière et le long du Geer. Je puis maintenant indiquer une source plus précise de ces galets, dans le bassin de la Scarpe, où ils se trouvent encore dans le Diluvium ancien. — M 377 — CHAPITRE XX. Le Diluvium ancien de la Ternoise et de la Canehe. a) la ternoise Feuille 7 : Arras. La ligne du chemm de fer Arras-Saint-Pol, à partir de la gare de Mont-Saint-Eloi, est remarquablement droite. Elle utilise une seule vallée continue, dans laquelle la Scarpe coule vers l’Est, la Ternoise vers l’Ouest. C’est pour cette raison que je fais suivre directement la description de l’ime à celle de l’autre. Ce fait a attiré aussi l’attention de M. Dollfuss (74, page 334). Il relève que cette vallée commune se trouve dans un synclinal et suppose que « le cours d’eau captant « (Ternoise), est monté d’Hesdin à Blangy (et bien au delà), pour atteindre la Scarpe. Mais un autre fait curieux vient singulièrement compliquer les choses. C’est (1. c. même page) l’existence d’une vallée sèche, utilisée par le vicinal entre An vin et Verchin, qui nous invite à appliquer le même raisonnement vis-à-vis de la Lys et de la Ter¬ noise supérieures. Ce serait la dernière trace d’une ancienne bifur¬ cation de la Ternoise, comme il y en a eu tant dans l’époque pléis- tocène. Je répète, qu’à mon avis, c’est l’appauvrissement du réseau (ou delta) pléistocène, commençant plus en amont, qui a engendré le réseau actuel, beaucoup plus simple, commençant plus en aval. De cette manière on pourra rayer de la science bon nombre de prétendues captures, plus ou moins énigmatiques. Mais j’accorde tout de suite que cette hypothèse me paraît insuffisante à rendre claires les relations entre la Ternoise et la Scarpe. En tout cas, la première est une rivière très vive, ce qui rend probable qu’elle ait été l’usurpatrice. On peut se représenter sans trop de difficultés, qu’elle soit montée de Blangy à Anvin et se soit mise à capturer une rivière quelconque. Mais, est-ce que c’était la Lys ou la Scarpe ? Certes, il est moins difficile de se représenter le tracé Saint-Pol Verchin, comme Lys supérieure, captée par la Ternoise et je — M 378 — déplore vivement que la guerre ait entravé mon intention de faire quelques courses supplémentaires autour de Saint-Pol pour me rapprocher d’une solution satisfaisante. Un fait observé par M. Gosselet en 1910 (104) mérite d’être signalé puisqu’il me paraît favorable à l’hypothèse d’une capture d^ la Scarpe. Le vénéré géologue dit : « Les silex brisés, plus ou moins roulés, mélangés de galets, provenant des terrains tertiaires, se trouvent essentiellement sur les flancs des vallées, très haut le long de la Ternoise. » Je n’ai trouvé que du loess, parfois avec de l’argile à silex, à Ostréville, Orlencourt et La Thieuloye, cotes 142, 147 et 168. Les galets se montraient : 1® au S.W. de la gare de Ligny-Saint- Flochel, jusqu’à 134 mètres, dans le loess, en bonne quantité, accompagnés de rognons ; 2° Au N. de Fouffin-Ricametz, même niveau. 3° Au N. du chemin de fer, au S. de Monchy-Breton, cote 150. 4° En bonne quantité dans un champ labouré près de l’intersection du chemin de fer Saint-Pol-Pernes et de la chaussée Saint-Pol-Ostréville. cote 140. Evidemment les points 1 et 2 constituent un ensemble avec celui du voisinage de Tinques à 130 mètres (chap. XIX). M. Gosselet énumère le Diluvium des points suivants : 1. Près de la gare de Ligny-St-Flochel (mon n® 1). 2. Près de Fouffin. 3. Au N. de Fouffin (mon n® 2). 4. A Roellecourt, au-dessus d’un escarpement de la craie, côté sud du chemin de fer. 5. Idem, côté nord. 6. A l’Est de la source de la Ternoise, beaucoup de galets. 7. Au Sud de St-Michel, sur des carrières à silex. 8. Sur la route de St-Michel à Maisnil (Sud), beaucoup de galets. 9. Dans une tran¬ chée (vers Pernes), près de Brias, on voit, dans la craie, beaucoup de poches, qui contiennent des galets verdâtres, rouges, gris et noirs, sous 1 mètre de loess. 10. A côté de l’ancienne route de St Pol à Frévent, beaucoup de galets entre une briqueterie et le plateau. 11. Tout près d’une tranchée à Gauchin-Verloingt, un peu en aval de St-Pol, il y a des gravières à galets. 12. Entre Gauchin et Croix. 13. Au-dessus du château de Ramecourt. 14. A l’Ouest du chemin de fer de Saint-Pol à Frévent, sur la route de Hesdin. 15. A Blangy-sur-Ternoise sur la rive gauche, qui monte en pente douce. 16. Au S.E. de Blingel, dans un chemin creux vers Incourt. 17. A côté de la route de Rullencourt à Incourt. — M 379 — Je déplore vivement que les cotes de ces graviers ne soient pas données, de sorte qu’il est impossible de dire lesquels appar¬ tiennent au Diluvium ancien, lesquels sont plus récents. En tout cas, ils forment pour moi des traits d’union. Les galets de silex que je ramassai, étaient de nouveau de nature assez diverse. Le grand diamètre oscillait entre 3 % et 6 ^ centimètres, le petit entre 1 et 3 centimètres. La majorité étaient peu frais, bleu pâle, ensuite mats et blanchâtres, bleu foncé, bruns, rouge de sang. Il y en avait à deux couleurs, bleu foncé à l’extérieur, bruns à l’intérieur, pâles et bruns, bleu clair et brun clair ou brun rougeâtre, même blancs, brun rougeâtre et blancs. Un petit nombre montraient la surface hétérogène, lisse et peu décomposée en partie, a\ec de nombreuses petites crevasses entor¬ tillées, et plus décomposée pour le reste. Parfois, la première partie était brune, la seconde bleu pâle. b) i.e diluvium ancien de la canche a) Feuille 7 : Arras. Les gares d’Aubigny-sur-Scarpe et Frévent-sur-Canche sont reliées par un vicinal, dont une des gares est Etrée-Wanrin. Je ne vis que du loess, parfois l’argile à silex ou la craie nue, aux points suivants :a) Voisinage d’Etrée vers l’Est. 1. Entre le Cauroy et Beaudricouit, 151 à 161 mètres, 2. De Beaudricourt à Sombrin, Barly et Bavincourt, cotes 143 à 171, et la route nationale n*^ 25, près de la gare de Gouy-en- Artois. Le loess avait une épaisseur d’un mètre et demi dans une briqueterie près de cette chaussée. b) Voisinage d’Etrée vers le Nord. 3. Entre Berlencourt et Magni- court-sur-Canche. 4. Au Nord et au N.E. de Gouy-en-Ternois, cote 140-150. c) Au Sud de la Canche, sur les hauteurs, à l’Est de Cauteleux vers Ivergny, cote 156. J’eus plus de chance aux points suivants, où la présence du Diluvium ancien est très probable : a) Au Nord d’Etrée-Wanrin. 1. Vers Houvin. 2. Au N.W. de Magnicourt sur la route de Monts- en-Ternois. b) Au Sud d’Etrée. 3. A l’Ouest d’ivergny, sur la route Rebreuviette-Le Souich, environ 150 mètres. Le plus grand des galets que je ramassai, mesurait 3x2^x134 La moitié environ étaient décomposés, poreux, blanc sale, l’intérieur était jaune, brun rougeâtre. L’autre moitié étaient encore luisants, peu — M 38o — décomposés, brun clair, bleu clair, rouge de sang, mais je n’en ai point observés à surface hétérogène. M. Gosselet (108) cite le Diluvium des points suivants, hélas ! sans en donner les cotes. Je suis fort tenté de classer les points, situés à une certaine distance des ruisseaux dans mon Diluvium ancien. Celui-ci peut être présent tout près du ruisseau, mais il est impossible de le deviner sans bonne carte topographique et sans indication précise du point. Diluvium ancien plus ou moins probable. a) Voisinage méridional d’Etrée. 1. Exploitation sur la rive gauche d’un ravin au N. de Beaudricourt. 2. Route de Rebreu- viette au Souich (mon point 3 ?), cote 100 près de la borne hecto- métrique 35,2. h) Voisinage septentrional d’Etrée. 3. Gouy-en- Ternois sur la route de Houvin, terre jaune avec silex et galets (mon n^ 2?). c) Côté gauche de la Canche, entre Frévent et Hesdin. 4. Route de Haravesnes au S.W., dans un ravin sur une pente raide. 5. Guigny, au S. de Hesdin, convergence de ravins, Dduvium en haut. Diluvium incertain, probablement une terrasse. a) Environs orientaux de Frévent. 1. Rive gauche de la Canche à Rebreuviette, exploitation de Diluvium. 2. Hameau de Cer- camp, près de Frévent. Ici commence une route vers la ferme Leroy, à côté de laquelle une ancienne exploitation de gravier. h) Au Sud de Frévent. 3. Route nationale de Frévent à Doullens, du loess sur le Diluvium, c) En aval de Frévent. 4. Conchy-sur- Canche. Sur le chemin de Vacquerie, il y a des exploitations de Diluvium sur la marne, cote 68 à 80 (moyenne ou haute terrasse ?). 5. Fillièvres-sur-Canche. Sur la route de Rougefay au Sud, exploi¬ tations de gravier et de sable. La carte donne le chiffre de 103, de sorte qu’une haute terrasse n’est nullement improbable, d) Contrée de Hesdin. 6. Marconne-lez-Hesdin, chemin de campagne à Guigny, Diluvium de petites esquilles (basse terrasse ?). 7. Mar- connelle, au S.W. de l’église, première rue à gauche et seconde rue à droite, et au Nord du bois. 8. Briqueterie et aneienne graxière entre Marconnelle et Hesdin, plusieurs terrasses. 9. Bouin, ancienne gravière, escarpement couronné de Diluvium. M. Dolfuss releva en 1900 (74) que la Ternoise n’a pas d’affluents à gauche entre Hesdin et Blangy. Tous les petits cours d’eau se M 38i — dirigent vers la Canche, qui possède des affluents gauches. La Ternoise n’en acquiert qu’en amont de Blangy (plutôt Blingel). L’auteur semble supposer qu’ils aient poursuivi autrefois leur cours vers la Lys, ce qui me paraît trop compliqué. Je n’y vois que la résultante : de la plus grande importance de la Catrche et 2° de la distance relative de la Ternoise. A mesure qir’augmente cette distance, la Canche voit diminuer son influence sur le drai¬ nage du plateau voisin et la Ternoise acquiert ses confluents de gauche. Résumé du Chapitre XX. J’ai constaté le Diluvium ancien en plusieurs points dans le voisinage de la Canche et de son affluent la Ternoise. Il est en continuité avec celui de la Scarpe, En amont de St-Pol à 130 et à 150 mètres. En amont de Frévent à 150 mètres ; en plusieurs points, la carte ne donne pas de chiffre de hauteur. Il est très pro¬ bable qu’une bonne partie (disons la moitié î) des points indiqués par M. Gosselet, appartiennent au Diluvium ancien, le reste se trouve dans une terrasse quelconque. læs rognons y ont été constatés à Ligny-Saint-Flochel. ANN. soc. GÉOL. DE BEI.G., T. XLTI. MÉM., 25 — M 382 — CHAPITRE XXI. Le Diluvium ancien de PAuthie. a) Feuille 12 : Amiens. Entre Arras et Doullens, le train pareourt une plaine assez unie, couverte de loess, on ne voit absolument rien de la fameuse « Crête de l’Artois », non plus qu’entre Arras et Saint-Pol. Le point de partage entre Scârpe et Authie (Quitienne) se trouve près de la gare de Saulty ; on le sent au mouvement du train. Je n’ai trouvé sur le plateau que du loess : I. Entre la halte et le village de Warlincouit. 2. Autour de Gaudiempré, cotes I6I-8. 3. Entre Hénu et Pas jusqu’à 2 mètres en épaisseur, cote 152. 4. Entre Pas et Mondicourt, cote 155 ; tous ces points non loin de Doullens et au S. de la ligne d’Arras. b) Feuille 7 ; Arras. 6. Au S.W. de Frévent, entre la gare de Fortel, Bonnières et Beauvoir, cotes 160-8. c) Feuille 12 : Amiens. Les galets de silex étaient en général assez abondants, dans le vrai Diluvium ancien, aux points suivants : 1. Entre Gaudiempré et Hénu dans la vallée du Ruisseau de Beaucamp. 2. Au Nord de Warlincourt à la cote élevée de 196. 3. Au bout septentrional de Warlincourt. 4. Au N.W. de Pas au trois-braS Pas-Grenas-Mon- dicourt. 5. Au bout S.E. de Térramesnil, vis-à-vis d’un calvaire, cote 140. 6. Au bout N.W. de ce village, près d’un crucifix. 7. Assez nombreux le long de la chaussée de T. à Doullens, vers le N.W., cote 141. La plaine y est assez étroite entre les deux vallées de l’Authie et du vicinal de Doullens à Beauquesne, de sorte que le loess a été lavé et l’argile à silex vient à la surface. 8. Un peu avant la métairie « Le bon Air », cote 142. 9. Près de la citadelle. — M 383 — d) Feuille 7 : Arras. 10. Autour de Cauteleux, pentes vers le Ruisseau de Barly, confluent de FAuthie. M. Gosselet (103, 108) donne les points suivants : a) Diluvium aneien, très probablement : 1. Noeux, au S.W. de Frévent. Cote inconnue, mais les chiffres 138 et 126 se trouvent, au N.W. et au S.E. de Noeux, à une dis¬ tance égale de FAuthie. Le village est situé dans la vallée sèche de Fortel. 2. Près de la chapelle sur la route de Buire, chemin de campagne à FEst, entre les cotes 138 et 149. h) Basse ou moyenne terrasse, probablement. 3. Entre Willancourt-sur-Authie et Vitz, un peu en aval, cote 41 et 55. 4. Raye-sur-Authie, au bout de la route de Rachi- nette, craie, grès, diluvium. 5. Rapéchy-sur-Authie, au côté S.E. un ravin avec la limite départementale, au-dessus d’un bois. Sablière couverte de Diluvium. Il n’y avait pas beaucoup de variation dans les galets que j’ai examinés dans cette contrée. Les plus gros avaient un grand diamètre, variant de 4 à 6 et un petit, entre 1 ^ et 2 ^ ctm. La moitié environ étaient pâles, mats et assez décomposés ; une mino¬ rité, cariés. L’autre moitié étaient encore un peu luisants et coloriés, généralement bleu clair, mais il y en avait aussi de brunâtres et de bleu foncé. Parfois la couleur bleu pâle n’était qu’à l’extérieur; l’intérieur était blanc ou bien rouge de sang. La curieuse surface hétérogène apparaissait de temps à autre, de sorte que mon espoir de trouver en elle une caractéristique s’en allait. Les discoïdes étaient rares. Aperçu du Chapitre XXI. Les trouvailles du Diluvium ancien dans le bassin supérieur de FAuthie n’étaient nullement rares, l’extérieur des galets de silex ne différait pas notablement des précédents. J’en ai trouvé entre la Quitienne et le chemin de fer Arras-Doullens, aux cotes jusqu’à 196, qui est la plus élevée, rencontrée jusqu’ici. Le point en question se trouve un peu au W. de la Crête de l’Artois invi¬ sible. Plus à l’Ouest, les cotes deviennent moindres, tant au S.W. 140-142, qu’au N.W. de Doullens, entre 125 et 150 mètres. — M 384 — : CHAPITRE XXII. Le Diluvium ancien de la Somme. Feuille 12 s Amiens. Mes excursions autour de Doullens me conduisirent finalement, dans le bassin de la Somme, d’abord dans celui d’un confluent, le Nièvre, autour de Canaples. Je ne vis que du loess autour de Fienvillers et à l’Ouest de Montrelet, cote 145-150 environ. Je retrouvai mes galets en nombre suffisant : 1° au Nord de Montrelet, cote 145 ; 2° au S.E. de Bonneville, à 161 mètres environ ; 3® sur les pentes boisées de la vallée du Nièvre, alternant avec le loess ; 4° à l’intersection de la chaussée de Brunehault et de la route de Vignacourt à Picquigny-sur-Somme, cote 105 environ. Montant de ce dernier village à Vignacourt, je ne vis d’abord que la craie toute nue, ensuite l’argile à silex mince et gris clair. Peu à peu elle devenait plus épaisse et gris foncé, pour passer en gris brunâtre et en brun foncé. De temps à autre, la craie se montrait de nouveau sur une pente moins douce. Les galets, examinés de plus près, étaient de taille petite ou médiocre, les grands diamètres des plus gros oscillaient entre 4 et 5, les petits entre 1 % et 2 ctm. Les sphériques et les discoïdes étaient moins rares que d’ordinaire. La moitié avait un extérieur blanchâtre, mat, poreux, rarement totalement cariés. L’autre moitié avait l’extérieur encore un peu luisant, peu poreux, la majeure partie était d’un bleu pâle, comme d’ordinaire. Quelques- uns étaient bleu foncé, verdâtres, bruns, rouge brunâtre ; les carnéoles étaient rares. Quelquefois la couleur bleu clair n’appar¬ tenait qu’à une couche mince, l’intérieur était blanc. Le noyau de quelques galets blanchis était jaune, brun ou rouge de sang. Un ou deux avaient des taches, bordées de lignes droites. La sur¬ face hétérogène se montrait rarement. J’en ramassai un près de Canaples, qui était brisé; les petites crevasses circulaires avaient causé de petites retouches, rappelant celles des éolithes (je ne prétends nullement que les retouches des éolithes ne seraient pas — M 385 — artificielles, seulement certaines retouches sont naturelles à mon avis). Le géologue et anthropologue bien connu M. Victor Commont, professeur à l’Ecole normale d’Amiens, eut la bonté de me con¬ duire aux coupes célèbres de St-Acheul, tout près et en amont d’Amiens, dans la basse terrasse de la Somme. Là, les galets étaient extrêmement nombreux et, d’après M. Commont, dérivés de l’argile yprésienne supérieure, qui en contient en grande quantité. — M 386 — CHAPITRE XXIII. L’Yprésien à galets en France, coupes visitées. Feuille 21 : Montdidier. I. Sablière près de la route de Vauvilliers à Lihons, borne kilo- métrique 10, voisine de la gare de Rosières-Lihons. De haut en bas : a) Un peu de loess, qui fait localement défaut. h) 2-3 dcm. d’argile, remplie de galets noirs ou bleus, parfois blancs ou bruns. La couche faisait sur moi l’impression de ne plus être dans son état original, mais remaniée. c) 2-8 mètres d’argile brune yprésienne, bien stratifiée. d) Sable blanc landenien. M. Leriche (100) donne une coupe différente du même point. peut-être d’un autre plan ou d’une autre année. a) Limon panaché avec galets noirs à la base ... 1 m.-l“,80 b) Banc de galets . l’^,50-2”i,30 c) Sable fin, stratifié horizontalement, avec un lit discontinu de galets au milieu . 1 mètre. d) Lit de galets noirs . 1-2 dcm. e) Landenien, argile ligniteuse et sable, saumâtre en haut, marin en bas. Le banc de galets indique un nouveau cycle sédimentaire, un cordon littoral, identique au « Basement-Bed » des « Sables d’Oldhaven » en Angleterre, 2. Route macadam de Rosières à Lihons, 1 kilom. plus au Sud. a) 5 décimètres de loess. b) 2 mètres d’argile yprésienne, renfermant de très nombreux galets, surtout dans la partie supérieure sableuse. Ils sont généralement bleu foncé, un peu luisants, montrant peu de crevasses circulaires, parfois la surface hétérogène. Le plus grand diamètre variait de 6 à 7, le plus petit différait peu de 2 % centimètres. 3. Bout oriental de Lihons, bord d’une terrasse, plutôt que gravière ouverte ; le sol est jonché de galets. — M 387 — 4. Chemin transversal entre les deux routes, qui vont de Lihons au Sud, près du chiffre 95 de la carte. La nappe de galets s’observe très bien dans un fossé du côté W. de la chaussée de Méhancourt. 5. Près du chemin de fer, côté Est de la même chaussée, gravière assez importante. Argile yprésienne stratifiée, avec plusieurs poches, qui contiennent les galets, dont plusieurs ont une position verticale. Evidemment, elles ne sont pas la conséquence d’orgues dans la craie sous-jacente, mais plutôt le résultat de tourbillons, des marmites de géants. En plusieurs endroits, je vis dans l’argile des contorsions fort curieuses, d’apparence glaciaire, qui méritent d’être dessinées plutôt que photographiées. Dans la partie orien¬ tale de la coupe, la mmce couche de galets — 1 % dcm. au plus — repose immédiatement sur le sable landenien, colorié en rouge. Vers l’Ouest, la coloration devient moindre et l’argile yprésienne s’introduit entre les deux. Cette coupe a été visitée par M. Gosselet (49) en 1890, a elle présente, dans le sable, des poches conoïdes, qui contiennent les galets, tassés dans l’argile ou le sable argileux. Les ouvriers les appellent « demoiselles », elles ont été produites par des tourbih Ions plutôt que par des effondrements ». 6. Village, nommé suggestivement « Le Gallet », dans la vallée de la Selle. Les galets sont très nombreux dans les champs près de la gare. La célèbre carrière se trouve au bout occidental du village et au côté sud de la route. M. Gosselet (49) y vit cinq mètres de sable, couvert de quatre mètres de sable argileux, dans lequel les galets. M. Leriche (100) mentionne la coupe et y vit l’assise de galets, épaisse de six mètres, reposant sur les « sables de Bracheux » du Landenien marin. Il y a donc ici une lacune stratigraphique, qui causa l’assimilation erronée de nos galets à ces sables. J’y vis cinq à six mètres de sable brun, dont les couches s’inclinent un peu vers l’Ouest. Les galets y pullulent, leur diamètre varie d’un à six centimètres; petits et grands sont mêlés. Les aplatis, ressemblant à ceux de la plage de Sangatte, ne sont nullement rares. Il y en a peu de blancs et de bruus, la majeure partie est bleu foncé, leur position est généralement horizontale ou inclinée, rarement ver¬ ticale. La colline, qui porte le village, s’élève bien au-dessus de la vallée, mais est inférieure à la cote 179, qui se trouve à l’Ouest, M 388 — 7. Entre Crèvecœur et Hétëromesiii], près du café Gérard, je vis 1-2 mètres de galets, l’ensemble est très irrégulier et donne l’impression d’un remaniement. En 1890 (49), M. Gosselet fit mention des environs de Crève- cœur-le-Grand (Oise), où se trouvent des amas de galets à la partie supérieure des sables d’Ostricourt. Ils sont ovoïdes, un peu discoïdes, parfaitement roulés, enta;ssés ou séparés par un peu de sable argileux. La couche a une épaisseur d’un à trois mètres. C’est au Nord de Crèvecœur, dans le bois de Lihons (M. Gosselet écrit Lihus), qu’ils affleurent dans une carrière abandonnée, à droite de la route C.-L. I^a couche a une épaisseur de deux mètres vers l’Ouest, de six mètres vers l’Est, pour s’amincir ensuite. Des couches de galets et d’argile alternent du côté Est. Résumé du Chapitre XXIII. J’ai mentionné dans ce chapitre une source importante de galets de silex, qui a été entamée sans doute par les eaux torren¬ tielles du Pléistocène. Elle peut faire concurrence au Diestien, mais les conditions topographiques actuelles ne sont pas très favorables à l’hypothèse de leu^' transport vers la Belgique, aux bords de la petite rivière du Geer. Je les ai trouvés en quelques endroits à des cotes plus élevées — 196, dans le chapitre XXI, 175 dans celui-ci — mais les distances sont un peu grandes et les intervalles un peu ba.s. Certes, le Diestien peut avoir été plus étendu vers le S. à l’origine, et l’Ypresien également vers le N. ; c’est ce que nous allons voir dans le chapitre suivant. — M 389 «— CHAPITRE XXIV. L’Yprésieii à galets en France, considérations théoriques. Il règne encore beaucoup de confusion à l’égard de l’origine des galets de silex. Un auteur prétend ou croit ceci, l’autre cela, mais la preuve évidente manque. On a tour à tour invoqué les cou hes suivantes : a) Sables de Bracheux. — L’étage inférieur ou marin du Lan- denien belge « commence généralement par des cailloux roulés ou du poudingue glauconifère. L’étage correspond à quelques parties des sables de Bracheux )) (16). M. Gosselet (70, 76) mentionna en 1899 et 1900 plusieurs dépôts de galets sur la feuille de Laon, c’est-à-dire les sables de Bracheux, mais les considère sans importance comme source possible. D’après M. Leriche (100), ces galets sont peu roulés, ont tou¬ jours une patine verte et sont très irréguliers, tant en taille qu’en contour. Ils constituent un cordon de quelques décimètres d’épais¬ seur. Le même auteur en traitant de la coupe du Gallet, y vit l’assise de galets épaisse de six mètres, reposant sur les « sables de Bracheux », du Landenien marin. H y a donc ici une lacune stra- tigraphique, qui causa l’assimilation erronée des galets à ces sables. (3) Sables de Sinceny. — M. Dollfuss (10) en traita en 1877. Sinceny est une localité sur l’Oise, vis-à-vis de Chauny. « Ce sable grossier, épais de 15-20 dcm., renferme une couche de galets de 1-10 dcm. Ils correspondent aux « Oldhaven-Beds » en Angleterre, dépôt peu épais avec des galets noirs, reposant sur l’argile de Londres ». M. Gosselet (30) divisa l’argile des Flandres (Ypresien) en deux étages. Il appela la partie inférieure « Argile d’Orchies et sables d’Ostricourt » (colline de 94 mètres, à 10 kilom. au Nord de Douai). C’est elle qui nous regarde en ce moment. Aux environs de cette ville et d’Arras, on voit des galets, qui doivent venir des sables d’Ostricourt. — M 390 La partie supérieure, dont je m’occuperai directement, fut baptisée « Sables de Cuise et de Mons-en-Pévèle » (colline de 107 mètres, 18 kilom. au Nord de Douai). M. Leriche (100) s’étendit en 1909 sur ce dépôt. « Les Oldhaven- Beds sont un sable à la ba^e de l’Argile de Londres, qui contient un (( Basement-Bed », cordon littoral, rempli de galets noirs, épais de 1-10 dcm. Dans le bassin de Paris, le sable de Sinceny est à galets ovoïdes ou peu aplatis, noirs ou gris. La taille en dépasse rarement celle d’un poing. On peut facilement les distinguer de ceux des sables de Bracheux. » M. Gosselet (70, 76) nomma les « Galets de Sinceny, locaux et insignifiants ». 7) Sables de Cuise. — M. Gosselet (30) y rattacha la partie supérieure du Mons-en-Pévèle, de la colline dans la ville de Mons et jusqu’à, mi-hauteur du bois de Mons et du mont Panisel. En 1901 (77), le même géologue s’occupa du Mont Hulin, le sommet Sud-Est, haut de 100 mètres, de la colline de St-Josse, non loin d’Etaples. Près du château de la Bruyère se trouvent de nombreux petits galets noirs, que l’auteur suppose appartenir aux sables de Cuise et de Mons-en-Pévèle. M. Leriche, en 1909 (100), nomma le sable de Cuise «l’Ypresien typique dans le bassin de Paris ». En 1910 (104), M. Gosselet nomma les galets noirs, luisants, parfois rouges en suite d’une oxydation, « Galets d’Ourton », puisque leur amas le plus important se trouve près de cette loca¬ lité, au N.E. de St-Pol, entre Clarence et Lawe. On ne les connaît pas encore en place, mais l’auteur suppose qu’ils correspondent à ceux du Mont Hulin. d) Sable de Beauchamp. — Beauchamp est situé près d’Her- blay, département Seine et Oise. M. Gosselet (70, 76) en dit que le niveau inférieur de ce sable est (( rempli de galets. On peut suivre les nombreux galets pléis- tocènes jusqu’à Orléans. Ils ont été probablement dérivés des sables de Beauchamp, en tout cas la source la plus riche ». Pourtant la distance de Seine et Oise à Somme n’est nullement une quantité négligeable. Le travail le plus important dans cette matière est celui de M. Leriche (100) de 1909, auquel j’emprunte ce qui suit. — M 391 — (( Actuellement, les bassins tertiaires de la Belgique et de Paris sont séparés par la craie de l’Artois et de la Picardie, mais ils ont été en continuité par la mer ypresienne. On trouve, sur les points les plus élevés de la plaine intermédiaire, dans le Diluvium, des fragments de grès avec Nummulites planulata etAlveolina ohlongay>. L’auteur a, ces dernières années, trouvé plusieurs traces de l’Ypresien entix la Belgique et la France. a) Caractérisé par des fossiles. 1. Louvroil, près de Maubeuge-sur-Sambre, cote 160 environ. 2. Marbaix, près d’Avesnes, sur la Grande Helpe, confluent de la Sambre, cote 190 environ. Ces deux localités ne sont pas trop éloignées de Barbençon (chapitre XI), où j’ai trouvé des galets de silex, cote 240, de sorte que je me erois justifié en dérivant eeux-ci de l’Ypresien. La ligne Marbaix-Barbençon est assez bien parallèle à la Sambre. 3. Environs d’Angre, en Belgique, au N.W. de Bavais, et au W.-S.W. de Mons, près de l’Hogneau et au S. de la Haine. 4. Méricourt près de Fresny-le-Grand (Aisne). Ce dernier village est situé au S. de Bohain, Hargicourt au S.W. du village Le Catelet, Piémont au N.W. de Bohain. Tous ces villages sont situés à l’E. de l’Eseaut, sur la ligne de séparation des bassins de l’Escaut, de l’Oise et de la Sambre, de sorte que les galets du dépôt ont pu parvenir dans cette rivière. h) Caractérisé lithologiquement. 1. Mont Hulin (par M. Gosselet). 2. Blanc-Nez (par M. Briquet). 3. En Picardie, où les galets eouvrent de grandes surfaces sur les petites collines landeniennes et ont été réunis à tort aux « sables de Bracheux ». M. De Mercey les a réunis depuis 1880 aux « sables de Sinceny ». M. Leriehe laisse provisoirement de côté l’âge plus précis du dépôt original, ce qui me dispense de vouloir en savoir davantage. Toutefois, j’ai reçu l’impression qu’on pourra écarter du problème : 1° les sables de Bracheux ; 2° les sables de Sinceny. Restent ceux de Cuise et de Beauchamp de l’Yprésien. Je rappelle que, dans le chapitre XIII, j’ai émis l’hypothèse d’une communieation directe dans le premier épisode du Pléisto- cène, celui de Gunz, de la Sambre, de la Méhaigne et du Geer. Elle me fournit un moyen d’expliquer la présence des galets de — M 392 -- silex sur les deux rives de la dernière de ces rivières. On verra dans le sous-chapitre suivant qu’ils sont loin d’être rares à la base de l’Ypresien belge, dont ils n’ont pu être éloignés à cause du manteau protecteur de dépôts marins plus récents. Résumé du Chapitre XXIV. On a tour à tour invoqué plusieurs sources : 1° Sables de Bracheux (Landenien), qui est abandonnée actuel¬ lement. 2° Sables de Sinceny (Yprésien) = sables d’Ostricourt. 30 Sables de Cuise (Yp.) = de Mons-en-Pévèle = Galets d’Ourton. 4*^ Sables de Beauchamp. Il paraît que le dépôt 3 a le plus de chances, mais M. Leriche ne se prononce pas définitivement et je n’ai qu’à suivre son exemple. Ce géologue a trouvé des restes bien reconnaissables de l’Ypre- sien pas trop loin des sources de l’Escaut et de la Sambre. — M 393 — CHAPITRE XXV. L’Yprésien à galets en Belgique. M. Mourlon montra en 1880 (16, page 210) qu’il y a, en Belgique, une laeune entre Landenien fluvio-marin et Ypresien; les « Oldha- ven Beds » de l’Angleterre font défaut. Ils se montrent pourtant à peu de distanee au-delà de la frontière française ; Ortlieb (49) avait déjà trouvé en 1868, dans le sondage de Bailleul, une couehe de galets de silex noirs, comme base de l’ Ypresien. La lacune sus-nommée pourtant n’était pas absolue, car le même travail (16, page 213), contient déjà : a) « Coupe du puits du Midi à Bruxelles, d’après M. Faly, de 1879 )) : 1. Quaternaire, 0-1 m. ; 2. Bruxellien ; 3. Ypresien, argilite de Morlanwelz, 18 1^,80-28 ”^,50. « Cette couche est séparée de la sui¬ vante par un lit de cailloux, atteignant parfois la grosseur d’un poing. Elle n’a été rencontrée qu’au puits du Midi )). 4. Landenien fluvio-marin. Ce fut feu mon ami E. Delvaux, qui continuait à combler la lacune depuis 1882 (26). h) Dans un sondage à Renaix, il trouva l’argile yprésienne entre 4“^,! et 4’^,5 sous le niveau d’Ostende. Elle contenait « de rares grains pisaires de quartz translucide et des cailloux de silex noirs, parfois bruns, atteignant à peine le volume d’une noix ». Suit le Landenien. c) En 1886 (40) il en décrivit un nouveau dans la même ville, voisin du premier. « Couche 7 à 1^,17 sous zéro, cailloux de silex noirs et plats, non patinés, luisants, du volume d’une petite noix ». Observations. — « La base de l’étage y présien est nettement séparée du sommet de l’étage landenien par ces énigmatiques cailloux roulés, plats et noirs, qui n’ont pas été sans nous causer quelque inquiétude dans le principe. Cailloux que nous avons un instant considérés comme accidentels, mais leur persistance dans — M 394 — tous les puits de la région et leur développement bien constaté ailleurs, en affleurements, nous a obligé à les accepter d’une manière difinitive ». d) En 1891, le même géologue en décrivit un troisième (58). (( Couche 8. 6“,2-6”^,25 sous zéro. Cailloux de silex roulés, jaune brunâtre à l’intérieur, noirs et plus ou moins plats à l’exté¬ rieur. La couche nous paraît être en réalité plus épaisse que ne l’indique le relevé du chet sondeui. Les galets les plus gros attei¬ gnent le volume d’un œuf de poule. La plupart sont entiers, bien nets et presque luisants, polis ; les autres sont fragmentés et leur surface présente des traces de dépressions. Base de l’Ypresien ». Page 189. Observations, « Cailloux de la base de l’étage. Nous sommes les premiers qui ont indiqué cette couche de séparation. La plupart sont ovoïdes et légèrement aplatis. En général, ils sont plus petits qu’un œuf de poule, même avellanaires, presque toujours entiers ; ceux qui sont fragmentaires nous paraissent avoir été brisés par le trépan. Une raison de croire la couche plus épaisse que cinq centimètres est, entre autres, la quantité de galets de silex retirés et le grand nombre d’échantillons que nous avons reçus. Nous croyons que ces silex sont dérivés de la base du Landenien (comp. page 389). C’est ici qu’on rencontre presque toujours une couche plus ou moins épaisse de galets. Il sont remarquables par leur volume, leur couleur jaune brunâtre et se ressemblent beaucoup. (( Nous constatons que les silex roulés sont surtout abondants et forment un lit bien développé, précisément dans le voisinage des endroits où les sables landeniens sont fortement atténués et où cet étage est réduit à sa plus simple expression : un cailloutis de base ». La même feuille de la carte géologique au 40.000®, montre d’autres localités qui sont dans le même cas, à savoir : e) Amougies, planchette 4a. C’est encore Delvaux (32, 33) qui décrivit en 1884 « Couche 3. Argile compaete avec cailloux de silex à la base. Ypresien. 3“,5“14"^,5 sous zéro ». Landenien. /) Anseghem, planchette 2a (56), Delvaux en dit en 1891 : « Ils (les galets) n’ont pas été trouvés ou eonservés dans le sondage d’ Anseghem, le tube du sondage étant très étroit ». M 395 — Feuille 37 : Tournai. g) DottignieSj planchette Ib. M. Rutot (46) cita, en 1889, 19 mètres au-dessus à 18™, 25 sous zéro. « Etage ypresien, présen¬ tant à la base un lit de galets de silex et des rognons de pyrite. C^est une particularité intéressante. Ortlieb les avait trouvé à Armentières et à Hazebrouck ». h) Autre sondage, entre le village et la gare de Dottignies. Couche 12 ; 18-18™, 25 sous zéro. « Sable argileux glauconifère, avec nombreux galets de silex noir et des rognons de pyrite ». Ils n^ont jamais été trouvés à la limite des deux étages, là où ils affleurent. Pourtant le sondeur Axer les a trouvés dans un son¬ dage de la brasserie du boulevard Léopold II à Bruxelles, à la profondeur de 70 mètres, formant une couche de 70 centimètres à la base de TYpresien. i) Arc-Ainières, planchette 2è. CYst encore Delvaux (57) qui, en 1891, mentionna la « couche 3. Cailloux de silex noirs à 6™, 5 au dessus de zéro ». j) Biest (32 ou 33). Je fais remarquer qu’il y a deux localités de ce nom sur la plan¬ chette : Biest-lez-Waereghem et Biest-les-Cruyshautem. Delvaux cita : « Couche 4. Cailloux de silex, base du système yprésien, 10™, 1-10™, 15 sous zéro ». k) Malhaise (idem). « Couche 5. Petits cailloux roulés de silex noir, 11™, 98-12 m. sous zéro ». En 1885 (37), Delvaux mentionna « sur le Mont-Saint-Aubert l’absence des galets y présiens qui ont été trouvés dans les son¬ dages au Sud de Hal et de Tubize, dans les vallées latérales de la Senne ». Résumé du Chapitre XXIV. J’ai décrit, dans ce chapitre, un certain nombre de dépôts de galets de silex, qui sont attribués à F Ypresien. Les recherches de M. Leriche rendent fort probable qu’ils appartiennent à cet étage et je suis son exemple. D’assez nombreux sondages en Belgique les ont mis à jour à ce niveau, ce qui rend probable que ceux du Nord de la France ont, à l’origine, constitué avec eux un entier. Les localités françaises ne sont pas trop éloignées des sources de — M 896 — la Sambre pour nous empêcher d’admettre cette rivière comme le reste appauvri de la grande artère pléistocène qui les a trans¬ portés en Belgique. D’autres restes appauvris seraient la Méhaigne et le Geer, qui sont trop éloignés du Diestien insitu pour les mettre en rapport. — M 397 — CHAPITRE XXVII. Résumé général. Le travail dont je vais donner le résumé n’est pas entièrement homogène. J’en détaehe plusieurs ehapitres qui sont assez indé¬ pendants du noyau. 1® Chapitre XIII : Graviers blancs (page 289). — Ce sont les plus aneiens graviers eonnus de la Meuse en Belgique. Ils ne se trouvent que sur la rive gauehe, depuis les environs de Namur jusqu’à Liège. Je ne vois aueune raison pour les ranger dans le Plioeène; ils se rattachent aux autres graviers, que tout le monde considère comme pléistocènes. Ils en forment la partie la plus ancienne et rentrent dans l’épisode de Günz du Professeur Penck. Ils sont essentiellement quartzeux; les éléments les plus typiques sont les jolis galets de quartz blanc et les oolithes siliceuses. 2® Chapitre XIV : Diluvium ancien des environs de Liège (p. 304). — De même que les précédents, ils sont essentiellement quartzeux, mais en même temps plus sableux. Les oolithes siliceuses manquent, les galets sont très rares. Ensuite, il y a quelques roches ardennaises. La dispersion en est assez curieuse, de sorte que je ne puis pas les considérer comme une terrasse de la Meuse, mais bien comme un cône de déjection de l’Ourthe avec la Vesdre. A mon avis, ce cône a été coupé en deux parties inégales par la Meuse, qui a déposé les graviers blancs, d’où suit qu’ils se rangent égale¬ ment dans l’épisode de Günz. Le dépôt a son analogie dans les curieux cailloux (des grottes) de la Méhaigne, décrits par M. Lohest. 30 Chapitres XV et XVI : Le Diestien en France et en Belgique (page 318). — J’ai fondu mes propres observations autant que possible avec les données de la littérature. Le Diestien porte son nom de la ville de Diest en Limbourg, mais il ne paraît pas encore établi avec certitude qu’il est d’un âge pliocène, question secon- ANN. soe. GÉOL. DE BELG., T. XLII. MÉM. 1>G. V — M 398 — daire. du reste, pour mon travail. Pétrographiquement, cette for¬ mation se compose d’un sable glauconifère, qui a passé en grès limoniteux ou sable brun et en esquilles de limonite. Il s’y joint des galets de silex, qui fournissent une source très importante mais non entièrement suffisante pour les dépôts pléistocènes les plus anciens. Ces galets commencent aux Noires Mottes, près de Calais, et se terminent au Bolderberg, près de Hasselt, de sorte qu’ils coupent en deux le Diluvium ancien. Il est très difficile d’en dériver le Pléistocène au S.E. de la rangée. Leur épaisseur a été évaluée à 20 mètres. Plusieurs collines ont peu souffert de la dénudation, d’autres ont été entamées jusqu’à la disparition totale des galets, qui sont entraînés plus facilement que les frag¬ ments angulaires de grès. En plusieurs points, on a rencontré des fragments de roches cristallines, de même que sur la plage de Calais et dans le Diluvium ancien, de sorte que ces derniers sont peut-être en première instance des galets marins. Les collines constituent quatres groupes incontestables : Mont des Cats, Mont Aigu ; 2° Collines de Renaix ; 3^ Collines de Louvain ; 4° De la Demer, auxquels se joignent, comme traits d’union, des « témoins » isolés, dont le plus célèbre est le Mont Kemmel. Parmi les galets de silex, les rognons moins roulés ne sont pas très rares et il en est de même dans le Diluvium ancien. A l’Est de la Dyle, celui-ci atteint des cotes qui dépassent celles du Diestien in situ. Il y a deux moyens, qui ne s’excluent, pas, pour vaincre cet obstacle : 1° des mouvements tectoniques ; 2® d’admettre une seconde source. 40 Chapitres XXIII, XXIV et XXV : UYprésien en France et en Belgique (page 386). — J’ai eu, pendant mes recherches, la bonne chance de visiter M. Victor Commont à Amiens, qui m’a indiqué plusieurs localités sur la feuille de Montdidier, où se trou¬ vent de bonnes coupes dans l’Ypresien, pullulant de galets. Plusieurs géologues, MM. Gosselet, Dollfuss, Briquet, etc., ont tâché d’en fixer plus précisément l’âge géologique, mais il reste toujours des « difficultés à résoudre ». Il me semble que M. Leriche à Bruxelles a fait les découvertes les plus importantes pour mon but, des restes d’Ypresien, dont les galets peuvent avoir été entraînés tant par l’Escaut que par la Sambre (pléistocènes, cela — M 399 — va sans dire !). La base de TYpresien, bien protégé par les dépôts recouvrants, en Belgique, a été atteinte par une série de sondages, dont une onzaine a montré des galets. Cela vient appuyer la thèse que ce même étage a fourni les galets qu’on ne peut plus dériver d’un Diestien détruit, quoique, probablement, celui-ci se soit étendu plus loin en France qu’on ne le croit. Je n’ai pas vu des rognons dans l’Ypresien, mais bien quelques- uns, rares du reste, dans le Diluvium ancien. C’est encore une « difficulté à résoudre »; puisse-t-elle être la dernière. 50 Chapitre X : Limite entre le Diluvium ancien et celui de la Meuse (page 270). — Au Nord, l’intervalle commun des deux diluvia est celui entre Démer et Herck. La ligne courbée Kroon- beek-Démer rend très bien la courbure des eaux de la Meuse pléistocène. Au Sud, il y a également un intervalle commun; le long du Geer, en aval de Bassange, le moséan dépasse un peu cette rivière, le Diluvium ancien va jusqu’à l’escarpement de la Meuse. A mon avis, le Geer ne s’est jamais continué dans le Démer. Plus près de Liège, la limite très précise est constituée par l’escar¬ pement de Milmort; la différence de niveau, dépassant une ving¬ taine de mètres, démontre suffisamment la plus haute ancienneté du Diluvium ancien. 6° Le noyau du travail, embrassant les Chapitres I-IX, XI et XII, XVII-XXII, soit 17, nombre suffisant encore pour éprouver des difficultés à y trouver le chemin, pages 281 et 349. — Les observations les plus anciennes datent de l’année 1836 et ont toutes rapport à la ville d’Anvers et ses environs immédiats. Les composantes sont des ossements de mammifères pléistocènes, ensuite de cétacés, des dents de requins, des coquilles pliocènes, des fragments de septaria oligocènes, qui ne se retrouvent plus dans les dépôts plus éloignés. Ils mettent dans l’ombre les galets et cailloux de silex, dont se compose le Diluvium ancien ailleurs. Les niveaux atteints offrent des anomalies qu’on peut vaincre en admettant une baisse du sol plus récente vers l’Est, qui pourra expliquer aussi le déplacement du cours inférieur de l’Escaut dans cette direction. D’autres anomalies s’expliquent par la disparition totale de dépôts pliocènes. Le point le plus élevé, où ce Diluvium ancien a été rencontré au Nord du Rupel-Escaut, est 28 mètres — M /\00 — près d’Adeghem. Malgré la rareté relative de galets de silex, je ne doute pas un moment si ces dépôts intéressants ne devront être réunis au Diluvium ancien en d’autres localités, qui en est composé entièrement. Ce n’est qu’un mélange local. Je me suis efforcé de trouver des différences caractéristiques entre ces galets pour pouvoir décider sur leur origine, mais sans succès. Même la curieuse surface hétérogène, la présence ou l’absence de rognons de silex n’ont pu décider sur la dérivation du Diestien ou de l’Yprésien. Peut-être qu’un successeur sera plus heureux ! Les chapitres II-IX traitent de ce Diluvium ancien entre la plaine maritime au W. et la vallée de la Meuse à l’E.; cet aréal est coupé diagonalement par la zone diestienne. Toujours, les galets se trouvent plus haut vers le S., conformément au cours des confluents de l’Escaut, de sorte que leur transpoit n’offre pas de difficultés au W. de la zone diestienne et dans son voisinage. Mais il en est autrement à l’E. de cette zone, où il paraît que le transport a eu lieu plutôt transversalement au cours des petites rivières, conformément à celui du Geer. C’est pour cette raison que je voudrais l’expliquer par une combinaison du Geer, de la Mé- haigne et de la Sambre d’une part, du Geer, de la Méhaigne, du Piéton, de la Haine et de l’Escaut d’autre part. C’est un fait que la Sambre a transporté des galets de silex dans une période moins reculée, terrasse moyenne de Lobbes, page 283. C’est donc une hypothèse très permise de supposer qu’il en ait été de même dans une période plus reculée, d’autant plus que les sources de cette rivière sont dans le rayon des ruines yprésiennes, mentionnées par M. Leriche. Page 302, j’ai donné un aperçu des cotes atteintes par le Dilu¬ vium ancien, allant du W. à l’E. Entre la Dyle et la Gette, il atteint le niveau de 100 mètres au Nord, de 135 mètres au Sud, entre le Démer et la Meuse, ces chiffres sont respectivement 127 et 154 mètres, etc., d’où suit une pente en sens inverse de celle du courant de la rivière (eau sauvage) hypothétique. Ce courant actuel est un argument très fort en faveur de l’hypothèse que la pente contraire des graviers n’est que la conséquence de mouvements du sol. L’abaissement vers l’Ouest est hors de doute, le relèvement vers l’Est assez probable. M 40I — Dans le chapitre XII j’ai fixé l’attention sur la circonstance très curieuse, qui n’a pas attiré l’attention des géologues belges, que le cours moyen de la Méhaigne, orienté W.S.W.-E.N.E., sépare les galets de silex des graviers blancs. Or, tout le monde est d’accord à rapporter ces derniers à la Meuse, qui paraît avoir déplacé son cours W.-E. vers le Sud, probablement en suite d’un mouvement tectonique. Il s’ensuit que la Méhaigne a probable¬ ment été déplacée de la même manière et a coulé autrefois sur les galets de silex, qu’elle a apportés sans doute. Dans les chapitres XVII-XXII, j’ai traité du Diluvium ancien en France, où je l’ai suivi depuis la frontière belge et le bassin de la Mer du Nord, jusqu’à Amiens et le bassin de la Manche. Il y monte régulièrement jusqu’à 196 mètres à la crête de sépara¬ tion (page 307), à Warhncourt. La contrée la plus intéressante dont j’ai parlé dans ces chapitres est sans doute l’environnage de Saint-Omer. L’Aa y a changé notablement son cours vers l’E. en un vers le W. et a été un confluent de la Lys pour devenir un tributaire direct de la Mer du Nord. Probablement le Hem a été détourné de la même manière, après avoir été en continuité avec l’Yser actuelle. C’est dans cette contrée que j’ai pu distinguer quatre niveaux — non des terrasses reconnaissables — de Diluvium. basse terrasse, canal de Neuf-Fossé, 32 mètres ; 2° moyenne terrasse, collines de cette vallée, 55-75 mètres ; 3° haute terrasse, 90-100 mètres ; 4° plateau entre Aa et Lys, 130-140 mètres. Les graviers des collines, constituant la moyenne terrasse découpée, deviennent de plus en plus riches en galets de silex à mesure qu’on s’approche des témoins diestiens, preuve de ce qu’ils en ont été dérivés. Ils ont été conduits par l’Aa dans la Lys, une artère très importante. Une autre est la Scarpe, qui en a conduit une partie par un courant dont la Sensée est le dernier reste, dans le moyen Escaut. Cette rivière, en amont du débouché de la Sensée, est une quantité négligeable. Les eaux de la Lys et de l’Aa se sont mêlées sur le plateau n® 4. Je me suis efforcé de me tenir à cette distinction de niveaux pour les diluvia des autres rivières de cette partie de la belle France; j’espère avec un peu de succès. Un autre point très intéressant est la relation entre la Lys, la Scarpe et la Ternoise supérieures. Les deux dernières coulent dans — M 402 — une vallée commune, mais en sens opposé. Peut-être que la der¬ nière, beaucoup plus vive, a capté la Scarpe, beaucoup plus lente. Mais il se peut aussi qu’antérieurement la Ternoise ait capté la Lys supérieure. La malheureuse guerre a entravé mes recherches dans cette direction. Juin 191^. — M 4o3 — CHAPITRE XXVI. Bibliographie. 1. 1836. Bulletin de V Académie des Sciences et Belles-Lettres de la Belgique^ tome III : Communication de M. Fohmann sur un fossile trouvé à Tuyvenberg. 2. 1839. Ide7n, tome VI. A. -H. Dumont : Rapport sur les travaux de la carte géologique du royaume pendant l’année 1839. 3. 1853. Idem, tome XX. Norbert De Wael : Observations sur les formations tertiaires des environs d’Anvers. 4. 1859. Idem, 2^ série, tome VIII : Rapport de M. De Koninck sur les ossements trouvés à St-Nicolas. 5. 1868. G. Dewalque: Prodrome d’une description géologique de la Belgique. 6. 1875. Annales de la Société géologique du Nord, ï, page 101 : Excursion du 26 août 1874. 7. 1876. Idem, 11, J. Ortlieb : Note sur le Mont des Chats. 8. 1876. Idem, III. J. Ortlieb : Les alluvions du Rhin et les sédiments du système diestien dans le Nord de la France et en Belgique. 9. 1876. Idem, IV. J. Gosselet : Relation des sables d’Anvers avec les systèmes diestien et bolderien. 10. 1878. Idem, V. Séance du 21 novembre 1877. G. Dollfuss : Les sables de Sinceny. 11. 1878. Idem, V. Séance du 5 juin 1878. J. Gosselet : Note sur les sablières d’ Arques. 12. 1878. Annales de la Société malacologique de Belgique, tome IX. E. Van den Broeck : Esquisse géologique des dépôts pliocènes d’Anvers. 13. 1879. Idem, tome XIV. Van den Broeck et Cogels : Diluvium et Campinien. Réponse à M. le D^' Winkler. 14. 1879. Ideîn, idem. Van den Broeck : Compte rendu de l’excur¬ sion, faite à Anvers, à l’occasion du creusement des nouvelles cales sèches et du prolongement du bassin du Kattendijk. 15. 1879. Annales de la Société géologique de Belgique. V. Bulletin. Rutot et Van den Broeck : Excursion de la Société géologique de Bel¬ gique dans le Limbourg. Observations stratigraphiques relatives au terrain oligocène et quaternaire. 16. 1880. M. Mourlon : Géologie de la Belgique. — M — 17. 1880. Comme 12. XXIV. A. Rutot : Compte rendu de l’exeur- sion aux environs de Renaix en 1879. Etude sur la constitution idéolo¬ gique du Mont de la Musique. 18. 1881). O. Van Ertborn et P. Cogels : Texte explicatif du levé géologique de la planchette de Tamise. 18a. 1880. O. Van Ertborn. Idem, St-Nicolas. 19. 1880. Idem, idem, Hoboken et Contich. 19a. 1880. Idem, idem, Beveren-Waes. 20. 1880. Idem, idem, Anvers. 20a. 1880. Idem, idem, Lierre. 21. 1880. Idem, idem, Aerschot. 22. 1880. Idem, idem, Boisschot. 22a, 1880. Comme 12. XV. Cogels et Van Ertborn : Nouvelles obser¬ vations sur les couches quaternaires et pliocènes de Merxem. 23. 1881. Comme 22. Idem. Lubbeek. 21. 1881. E. Delvaux : Notice explicative du levé géologique de la planchette de Renaix. 25. 1882. Comme 12. XVII. Bulletin des séances. A. Rutot : Résul¬ tats de nouvelles recherches dans TEocène supérieur de la Belgique. 10 Note sur la constitution des collines tertiaires de la Flandre franco- belge ; 2° Constitution j^éologique des collines tertiaires comprises entre Bruges et Eecloo. 26. 1882. Comme 15. X. Mémoires. E. Delvaux : Note sur le forage d’un puits artésien, exécuté à la fabrique de MM. Dupont frères, à Renaix. 27. 1882. Comme 6. IX. J. Ortlieb : Compte rendu de l’excursion de la Société au Mont des Chats et aux collines environnantes. 28. 1883. A. Rutot et E. Van den Broeck ; Explication de la feuille de Bruxelles. 29. 1883. E. Van den Broeck. Idem, Bilsen. 30. 1883. J. Gosselet : Esquisse géologique du Nord de la France et des contrées voisines. 3® fascicule. Terrains tertiaires. Texte et planches. Lille. Publiée sous les auspices de la Société géologique du Nord. 31. 1883. Comme 12. XVIII. E. Delvaux : Coup d’œil sur la consti¬ tution géologique de la colline St-Pierre et sur les alluvions qui forment le substratum de la ville de Gand. 32. 1883. Comme 15. XI. E. Delvaux : Des puits artésiens de la Flandre. 33. 1883. Idem, idem : Les puits artésiens de la Flandre. 34. 1884. A. Rutot : Feuille de Landen. 35. 1885. Idem. Feuille de Roulers. — M 4o5 — 36. 1885. Idem. Feuille de Wacken. 37. 1885. Comme 15. XII. E. Del vaux : Compte-rendu de la session extraordinaire de la Société géologique de Belgique, à Audenarde, Renaix, Flobeeq et Tournai. 38. 1885. Idem. Ch. de la Vallée-Poussin : Sur un caillou des sables pliocènes d’Anvers. 38u. 1885. Comme 12. Rutot et Van den Broeck : Note sur la nou¬ velle classification du terrain quaternaire dans la basse et dans la moyenne Belgique. XX. 39. 1886. Comme 15. XIII. E. Delvaux : Epoque quaternaire. Sur les derniers fragments de blocs erratiques recueillis dans la Flandre occidentale et dans le Nord de la Belgique. 40. 1886. Idem, idem : Les puits artésiens de la Flandre. Observations sur un forage à Renaix. 41. 1887. Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. I. A. Rutot et E. Van den Broeck : Les travaux de reconnaissance géologique et hydrologique à remplacement des forts de la Meuse. 42. 1887. Idem. E. Van den Broeck : Note sur un nouveau gisement de la Terebratula grandi s avec une carte de l’extension des dépôts pliocènes marins en Belgique. 43. 1887. Idem. E. Van den Broeck : Indices d’un nouveau gisement de la Terebratula grandis. 44. 1888. Idem, II. Rutot et Van den Broeck : Deuxième note sur la reconnaissance géologique et hydrologique des emplacements des forts de la Meuse. 45. 1889. Idem, 111, page 213. E. Dupont dans une discussion. 46. 1889. Idem. K. Rutot : Le puits artésien de Dottignies-St-Léger. Procès-verbaux et mémoires. 47. 1889. Comme 6, XVI. A. Six : Coupe prise à Arques. 48. 1889. Idem. J. Gosselet : Leçons élémentaires sur la géologie du Département du Nord. 49. 1890. Idem, XVII. J. Gosselet : Les Demoiselles de Lihus (Lihons). 50. 1890. Idem, idem : Excursion géologique à Tournai. 51. 1890. Comme 41. III. E. Van Overloop : Les origines du bassin de l’Escaut. 52. 1890. Comme 15. XVH. M. Lohest : Alluvions anciennes de la Meuse. 53. 1890. Idem. G. Schmitz : Note sur les sablonnières de Rocour. 54. 1890. Comme 41, IV. E. Van den Broeck: Les cailloux ooli- thiques des graviers tertiaires des hauts plateaux de la Meuse. — M ^o6 — 55. 1891. Idem. V. A. Rutot : Sur l’extension des sédiments diestiens au Sud de Bruxelles. 56. 1891. Comme 15. XVIII. E. Delvaux: Les puits artésiens de la Flandre. Forage d’Anseghem. 57. 1891. Idem, idem : Les puits artésiens du Hainaut occidental. 58. 1891. Idem, idem : Les cailloux de silex roulés, constituant la base de l’étage yprésien, sous la ville de Renaix, etc. 59. 1891. Idem, idem. XIX : Nature et origine des éléments caillou¬ teux qui s’étendent en nappes sur les plateaux de la Belgique occi¬ dentale. 60. 1892. Idem. Alphonse Briart : Etude sur les limons hesbayens et les temps quaternaires en Belgique. 61. 1892. Idem. X. Stainier : Origine des cailloux oolithiques des couches à cailloux blancs du bassin de la Meuse. 62. 1893. Comme 41. VII. E. Van den Broeck : Coup d’œil synthé¬ tique sur l’Oligocène belge. Les cailloux blancs. 63. 1894. Idem. VIII. X. Stainier : Le cours de la Meuse depuis l’ère tertiaire. 64. 1895. Idem. IX. A. Rutot : Note sur quelques points nouveaux de la géologie des Flandres. 65. 1895. Idem. A. Hankar : Compte rendu de la session extraordi¬ naire de 1895, tenue dans le Nord de la France et dans le Boulonnais. 66. 1895. Idem. Compte rendu sommaire de l’excursion au Bolder- berg et au gisement fossilifère de Waenrode. 67. 1895. Comme 15. XXII. M. Mourlon : Sur l’âge des sables qui, entre Aerschot et Watervliet, au Nord d’Eecloo, séparent l’argile de Boom de l’argile sous-jacente à ces sables. 68. 1897. Comme 66. XI. A. Rutot : Les origines du quaternaire de la Belgique. 69. 1898. Comme 6. XXVII. J. Gosselet : Cours de géographie phy¬ sique du Nord de la France et de la Belgique. 70. 1899. Idem. XXVIII. Idem : Note sur les couches de galets de la feuille de Laon. 71. 1899. Idem. x4nonyme : Excursion géologique à Saint-Momelin et à Watten. 72. 1899. Comme 41. XIII. A. Rutot : Distribution des couches quaternaires dans les vallées de la Belgique. 73. 1900. Idem. XIV. E. Van den Broeck : Observations prélimi¬ naires sur les blocs erratiques des hauts plateaux de la vallée du Geer à l’Est de Tongres. 74. 1900. Annales de Géographie, IX. G. F. Dollfuss : Relation entre la structure géologique du bassin de Paris et son hydrographie. — M 407 — 74a. 1900. Comme 15. XXVII. J. Cornet : Considérations sur révolution de la Sambre et de la Meuse. 75. 1900. Comme 6. J. Gosselet : Géographie physique du Nord de la Franee et de la Belgique. Plaine d’Arras. 76. 1900. Idem, idem : Notes d’excursions géologiques sur la feuille de Laon. 77. 1901. Idem. XXX, idem: Les sables à galets du Mont Hulin, près de Saint-Josse, Pas-de-Calais. 77a. 1901. Comme 15. XXVIII. O. Van Ertborn : Contribution à l’étude du quaternaire inférieur. 78. 1902. Comme 41. XVI. O. Van Ertborn : Contribution à l’étude du quaternaire de la Belgique. 79. 1903. Idem. XVII, idem : Quelques mots au sujet des terrains quaternaires. 80. 1903. Comme 12. XXXVIII, idem : Les dépôts quaternaires et leurs faunes. 81. 1903. Comme 6. J. Gosselet : Esquisse géologique du Nord de la France et des contrées voisines. 4® fasc. Terrains quaternaires. 82. 1903. Comme 15. XXX. Bulletin. A. Renier : Une terrasse de la vallée de la Vesdre. 83. 1904. Idem. XXXI. Mémoires. J. Cornet : Etudes sur l’évolution des rivières belges. 84. 1904. Idem. XXXII. F. Kraentzel : Le bassin du Geer. Etudes de géographie physique. 85. 1905. Idem. A. Renier : Deuxième note sur les terrasses de la vallée de la Vesdre. 86. 1905. Comme 6. XXXIV. A, Briquet : Quelques phénomènes de capture dans la vallée de l’Aa. Le bassin de l’Aa. 87. 1906. Idem. XXXV. idem : Sur l’origine des collines de Flandre. Quelques considérations de tectonique et d’hydrographie. 88. 1906. Raoul Blanchard : La Flandre. Paris. 89. 1906. Comme 41. XX. A. Briquet : Contribution à l’étude des origines du réseau hydrographique du Nord de la Belgique. 90. 1907. Idem. XXI. A. Rutot : Un grave problème. Une industrie humaine datant de l’époque oligocène. 91. 1907. Idem. E. De Munck : Les alluvions à éolithes de la terrasse supérieure de la vallée de la Meuse. 92. 1907. Comme 6. XXXV. A. Briquet : Les gisements d’oolithe silicifiée de la région de la Meuse. 93. 1907. Idem. XXXVI. Idem : Note préliminaire sur quelques points de l’histoire plio-pléistocène de la région gallo-belge. — M 4oS — 94. 1907. Idem. XXXVII. G. Pontier : La faune quaternaire de la vallée de l’Aa. 95. 1908. Comme 41. XXXIl. M. Mourlon : Sur la découverte de VElephas antiqims au Kattepoel, à Schaerbeek-lez-Bruxelles, dans un dépôt, rapporté au quaternaire moséen. 96. 1908. Idem. E. De Munck : Découverte d’éolithes sous le sable tertiaire (Om) de Rocourt-lez-Liége. 97. 1908. Idem. A. Rutot : Note sur l’âge de la mâchoire humaine de Mauer. 98. 1909. Comme 15. XXXVI. Bulletin. A. Renier : Troisième note sur les terrasses de la vallée de la Vesdre. 99. 1909. Comme 6. XXXVIII. A Briquet : L’oolithe silicifiée dans le poudingue de Renaix. 100. 1909. Idem. Maurice Leriche : Les vestiges de la mer vpré- sienne entre la Flandre et l’Ile de France. 101. 1909. Idem. A. Briquet : Galets d’Old-Haven sur le Blanc-Nez. 102. 1910. Idem. XXXIX. Idem : Les sédiments pauvres d’âge plio¬ cène supérieur en Artois. 103. 1910. Idem. J. Gosselet : Notes d’excursion sur la feuille d’Arras, arrondissement de Saint-Pol. 104. 1910. Idem, idem : Légende de la feuille d’Arras. 105. 1910. Idem. J. Gosselet, L. Dollé et P. Pruvost : Le Diestien dans le Pays de Licques. 106. 1910. Comme 41. XXIV. J. Lorié : Le Diluvium de l’Escaut. 107. 1911. Idem. XXV. D^’ C. Van de Wiele : Evolution du système fluvial de la moyenne et de la basse Belgique. 108. 1911. Comme 106. J. Gosselet : Notes d’excursion sur la feuille d’x4rras. Xlubis. 109. 1912. Comme 15. Mé^noires in-S^. Max Lohest et Charles Frai- pont : Le limon hesbayen de la Hesbaye. XXXIX. 110. 1912. Idem. W.-C. Klein : Compte rendu de la session extraor¬ dinaire de la Société géologique de Belgique dans le Limbourg hol¬ landais. 111. 1914. Verhandelingen van het Geologisch-Mijnbouwkundig Genootschap van Nederland en Koloniën. Geologische Sérié III. W.-C. Klein : Het Diluvium langs de Limburgsche Maas. 112. 1914. Comme 15. XLI. Ch. Stevens : Etude des terrasses de la Sambre. Première note. 113. 1916. J.-B.-L. Hol : Beitrage zur Hydrographie der Ardennen. Jahresbericht des Frankfurter Vereins für Géographie und Statistik. 79 und 80 Jahrgang. — M 409 — 114. 1893-8. Carte géologique de la Belgique, dressée par ordre du Gouvernement. Echelle 1 : 40.000. Institut cartographique militaire. 115. 1889. Eug. Van Overloop: Les origines du bassin supérieur de l’Escaut. Hayez, Bruxelles. 1 planche, 2 cartes. 116. 1909. P. Tesch. « Over jurassische fossielen op secundaire ligplaats in Noord-Brabant en Limburg ». Kon. Akad. v. Wetens. te Amsterdam, Zittingsverslag, 80 october. — M 410 — Table des Matières Préface . Chapitre I : Le Diluvium ancien au Nord de la Nèthe-Rupel- Escaut-Durme-Canal de Gand à Bruges . Chapitre II : Le Diluvium ancien à l’Ouest de la Lys . Chapitre III : Le Diluvium ancien entre la Lys et l’Escaut . . . Chapitre IV : Le Diluvium ancien entre l’Escaut et la Dendre . . Chapitre V : Le Diluvium ancien entre la Dendre et la Senne . . Chapitre VI : Le Diluvium ancien entre la Senne et la Dyle . . . Chapitre VII : Le Diluvium ancien entre la Dyle et la Gette . . . Chapitre VIII : Le Diluvium ancien entre la Gette et le Démer . . Chapitre IX : Le Diluvium ancien entre le Démer et la Meuse . Chapitre X : Limite entre le Diluvium ancien et celui de la Meuse Chapitre XI ; Le Diluvium ancien près de la Sambre . . Chapitre XII : Le Diluvium ancien le long de la Méhaigne .... 286 Chapitre XIII : Graviers blancs . 289 Chapitre XIV : Graviers liégeois . . 304 Chapitre XV : Les restes du Diestien en France . 319 Chapitre XVI : Les restes du Diestien en Belgique . 331 Chapitre XVII : Le Diluvium de la contrée de Saint-Omer .... 349 Chapitre XVIII: Le Diluvium ancien de la Lys, Clarence et Deule 363 Chapitre XIX : Le Diluvium ancien de l’Escaut, de la vallée de la Sensée et de la Scarpe . 369 Chapitre XX : Le Diluvium ancien de la Ternoise et de la Canche . 377 Chapitre XXI : Le Diluvium ancien de l’Authie . 382 Chapitre XXII : Le Diluvium ancien de la Somme . 384 Chapitre XXIII : L’Yprésien à galets en France, coupes visitées ' 386 Chapitre XXIV : L’Yprésien à galets en France, considérations théoriques . 389 Chapitre XXV : L’Yprésien à galets en Belgique . . . 393 Chapitre XXVI : Résumé général . 397 Chapitre XXVII : Bibliographie . 403 Chapitre XXVIII ; Table des matières . 410 Pages 221 222 240 246 248 252 ' 253 259 261 266 270 — M 4lT — Le diluvium ancien de la Belgique et du nord de la France, par J. Lorié Rapport de M. Max. Lohest, 1®^ rapporteur. Très occupé en ce moment par la réorganisation de mon ensei¬ gnement, je n^aurais pu consacrer à -Fétude du volumineux mémoire de M. Lorié le temps suffisant. J’ai prié le second rap¬ porteur de me dégrossir ce travail. Je me rallie entièrement à ses appréciations et à ses conclusions concernant ce remarquable mémoire. 16 février 1919. Max. Lohest. Rapport de M. Charles Fraipont, 2^^^® rapporteur, M. Lorié a le grand mérite d’être venu étudier lui-même en Belgique et dans le Nord de la France nos dépôts quaternaires, et de ne s’être pas basé exclusivement sur les observations des auteurs ; il a, par l’élaboration du travail dont j’ai à m’occuper aujourd’hui, le mérite plus grand encore d’être parvenu à jeter un peu de lumière dans la question si obscure de nos dépôts quaternaires. Dans un premier chapitre : Le diluvium ancien au Nord de la Nèthe, Rupel, Escaut, Durme, canal de Gand à Bruges, l’auteur passe en revue les affleurements connus de ce diluvium recouvert en général de dépôts plus récents. Le diluvium ancien se rencontre à des altitudes variant de 4 à 28 mètres, sa surface remonte vers le Sud, il y a cependant des irrégularités, l’auteur pense qu’il est possible de les attribuer à un abaissement du sol qui aurait entraîné le cours de l’Escaut dans son lit actuel. Les silex, le quartz et le grès que l’on rencontre dans ce dépôt viennent du Sud, ainsi que les fragments de septaria; les fragments de cétacés (ossements) — M 4l2 — et de coquilles sont dans le même cas quand le sous-sol est miocène ou pliocène; quand le sous-sol est rupélien il y a peut être, comme le pensait van Eertborn, mélange d’un dépôt d’eau douce et d’un dépôt marin ou bien comme le pense Rutot, le Scaldisien a pu s’étendre plus au sud qu’aujourd’hui et avoir été érodé par des courants pléistocènes. Des mammifères pléistocènes ont en plusieurs points, déterminé l’âge des dépôts dont l’auteur s’occupe dans ce chapitre. Dans le second chapitre, M. Lorié étudie le diluvium ancien à l’Ouest de la Lys. Ici le diluvium ancien, reconnaissable aux galets qui atteignent 10 centimètres, accompagnés fréquemment de cailloux et de rognons de silex, se rencontre aux endroits de plus haute altitude; ici encore le dépôt s’élève vers le Sud jusqu’à 62 mètres. Dans le 3*^® chapitre, relatif aux dépôts situés entre la Lys et l’Escaut, on voit que ces mêmes galets et rognons toujours visibles sur les points les plus élevés, sont recouverts en général d’une couche mince de loess. Le chapitre 4 s’occupe de la région entre l’Escaut et la Dendre. Là, les rognons sont plus rares les galets rarement observés in situ, sont descendus le long des pentes dans une série de couches d’aspect anormal. L’auteur étudie ensuite le diluvium ancien entre la Dendre et la Senne, entre la Senne et la Dyle, où l’auteur constate que le squelette d'Elephas trogontkierl du Kattepoll est un peu plus récent que les cailloutis du diluvium ancien ; il le place dans le premier interglaciaire. Il passe au diluvium ancien entre la Dyle et la Jette, entre la Jette et le Demer, entre le Demer et la Meuse. Dans le chapitre X il étudie la limite entre le diluvium ancien et le diluvium de la Meuse, limite passant au Nord par le Demer pour le diluvium ancien et par le Herck pour le diluvium de la Meuse. Ces deux termes sont mélangés entre ces deux lignes. La Meuse pléistocène suit la ligne courbe Kroonbeek (S.-N.)-Demer (E.-O.). Le bas Demer et l’Oude-Beek, bas Herck, sont, dit-il, des branches abandonnées du delta pléistocène de la Meuse ; le haut Demer et le haut Herck, des affluents. Au Sud, la ligne limite des deux diluvia suit la direction Heure-le-Romain- Bassenge, le diluvium de la Meuse dépasse légèrement le Geer, le diluvium ancien s’arrête à la haute terrasse. Le Geer ne s’est jamais — ‘ M 4i3 — continué dans le Demer, il n’y a qu’un méandre sans capture. La différence d’âge des diluvia est manifeste au Sud sur la feuille de Liège, où la différence des niveaux est de 20 mètres entre la haute terrasse et le diluvium des plateaux. L’auteur examine alors le diluvium ancien près de la Sambre, puis le long de la Méhaigne. Dans le chapitre XIII, il examine les graviers de quartz blanc, qui sont le plus ancien dépôt de la Meuse, mais il n’y a aucune raison valable pour les ranger dans le pliocène. On ne les rencontre que sur la rive gauche de la Meuse ; ils ne sont jamais en contact avec le diluvium à galets de silex ; le diluvium à graviers blancs est toujours plus élevé mais tous deux sont des graviers de plateau et il ne peut être question de terrasses encaissées. Le cours N. S. de la Méhaigne à travers les graviers blanes est la conséquence d’une capture par confluent torrentiel de la Meuse, sa profonde vallée N.E. sépare les galets de silex de ceux de quartz. La Meuse actuelle coule probablement au Sud de son ancien lit, la Méhaigne également ; l’une et l’autre auront été reportées vers la droite par un mouvement tectonique antérieur au creusement de la vallée. La Méhaigne s’est continuée dans le Geer et dans la Meuse; elles ont coulé sur les galets de silex qui sont leurs alluvions. La Sambre se fraye, en aval de Florifoux, un cours à travers les graviers blancs de la Meuse, alors que ses propres graviers à Lobbes sont les mêmes que ceux du Geer. Les trois rivières n’en ont jadis formé qu’une, capturée en deux points par la Meuse. Ces graviers blancs sont pléistocènes et constituent le plus ancien dépôt de la Meuse. Les galets de silex et eeux de quartz ont le même âge, ils sont du premier glaeiaire ou Günzien de Penck. Les galets de silex ont été amenés par la rivière démembrée Sambre-Méhaigne- Geer, ceux de quartz blanc, par la Meuse, ils ont été déposés sui¬ vant la pente, des mouvements teetoniques ont changé leur allure là où elle est aujourd’hui en opposition avec cette pente. Dans le chapitre XIV l’auteur étudie les graviers liégeois ; ce sont ceux que nous avons vu empâtés dans le sable argileux rou¬ geâtre qui couronne l’Aquitanien à Boncelles, par exemple. Pour ceux-ci non plus il n’existe aucun argument pour les consi¬ dérer comme tertiaires. Ils sont plus grossiers et plus sableux que les graviers blancs ; les cailloux de quartz prédominent, les jolis ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. MÉM. 27. — M 414 — galets sont assez rares, ils contiennent des roches ardennaises, quartzites, grès et phtanites. On les trouve à des niveaux diffé¬ rents : RIVE GAUCHE Cote absolue Cote au-dessus Cote au-dessus de la Meuse de la Vesdre ou de l’Ourthe Milmort . 170 110 — Croteux . 180 115 — Grosses-Pierres . 185 120 — Ans . 190 127 — Rocourt . 192 130 — Warfusée . 205 140 — RIVE DROITE Sart-Tilman .... 210 144 _ _ Warsage . 210 155 — Romsée . 235 — 165 Trois-Cheminées 235 180 — Boncelles . 255 190 — Grosses-Pierres . 255 ■ — 175 Les Gonhir .... 265 198 190 Beaufays . 280 — 204 Les amplitudes de ce tableau peuvent s’expliquer par la dénu¬ dation de certaines des coupes étudiées ; les terrasses descendent vers la rivière et vers l’aval. Les divergences sont trop fortes pour faire de ces dépôts des terrasses ordinaires qui seraient fort courtes à gauche, trop inégales à droite. Mais les coupes ont une telle ressemblance à Ans, par exemple, et au Sart-Tilman, qu’il est impossible de les séparer. M. Lorié est tenté de voir dans ces graviers un cône de déjection de l’Ourthe avec la Vesdre. Les graviers blancs se trouvent à des cotes intermédiaires de celles des graviers liégeois de part et d’autre de la Meuse. Si nous ne considérons que la rive gauche, les graviers blancs paraîtraient les plus anciens, les graviers liégeois étant situés entre eux et la haute terrasse. Mais le niveau observé sur la rive droite fait hésiter l’auteur. Qu’a fait la Meuse pendant l’édification de ce cône ? Rien ne nous prouve qu’elle ait été poussée vers le Nord, puis soit revenue à son cours actuel à travers ce cône. Il est possible que les graviers — M 4i5 — blancs soient un peu plus récents, que les eaux sauvages du pléistocène aient édifié ce cône auquel se serait heurté un autre cône venant du Sud-Ouest. Le premier cône serait le prélude de rOurthe et de la Meuse en aval, le second celui de la Meuse en amont de Liège. Les trois graviers pléistocènes des environs de Liège sont plus anciens que la haute terrasse de la Meuse et cette terrasse est antérieure à la seule glaciation qui ait envahi les Pays-Bas. Tous les géologues néerlandais considèrent cette glaciation comme plus ancienne que celle qui a envahis l’Allemagne du Nord au delà de l’Elbe (le Wurmien de Penck). La glaciation des Pays-Bas correspondrait donc au Mindélien ; la soit-disant haute terrasse correspondrait comme époque au Rissien et les trois graviers de la feuille de Liège seraient donc de l’âge de la plus ancienne glaeiation du pléistocène : le Gunzien. Les déplacements de la Méhaigne et de la Meuse par accentua¬ tion des plissements aurait eu lieu au début de la transition entre le Gunzien et le Mindélien, car la Meuse avait le même cours qu’aujourd’hui au début du Rissien. M. Lorié n’a pu apercevoir les quinze terrasses de M. Briquet; leur nombre devra être considérablement réduit. Dans le chapitre XV, l’auteur étudie les restes du Diestien dans le Nord de la France, dans le chapitre suivant les restes du Diestien en Belgique. Dans les chapitres XVII à XXII il examine, comme il l’a fait pour Belgique, le diluvium ancien de la France, depuis la fron¬ tière belge et la Mer du Nord jusqu’à Amiens et le bassin de la Manche. Le travail de M. Lorié, qui revise tout ce qui a été écrit sur les dépôts dont il s’occupe, est certes l’un des meilleurs, des plus importants, des plus intéressants, que l’on ait élaboré sur le quaternaire de notre pays. Il éclaire un grand nombre de points obscurs. Je remercie l’auteur d’avoir réservé ce travail à la Société Géologique de Belgique ; j’en propose l’insertion dans nos Annales avec les deux petites cartes qui l’accompagnent et j’émets le vœu de le voir paraître le plus tôt possible ; je propose à la Société d’adresser des félicitations à l’auteur. 10 février 1919. Charles Fraipont. M — Rapport de M. P. Fourmarier, 3^^^ rapporteur. Le travail que M. Lorié soumet à notre examen est une contri¬ bution de la plus haute valeur à l’étude du quaternaire de la Bel¬ gique et de son prolongement naturel dans le Nord de la France. Les géologues qui s’intéressent à ces formations, trouveront dans le mémoire du savant professeur d’Utrecht quantité de documents recueillis par l’auteur lui-même au cours de nombreux voyages dans notre pays. Est-ce à dire que nous devons adopter sans réserve toutes les conclusions de l’auteur ? Je ne le pense pas, et la question du pléistocène donnera sans doute encore lieu à beaucoup de recher¬ ches avant d’être définitivement élucidée. Je fais, en tout cas, toute réserve en ce qui concerne les vues de l’auteur sur la disposition de l’ancien réseau fluvial qui aurait donné naissance à la distribution actuelle des cailloux du diluvium, et sur l’existence des grandes crues du glaciaire qui auraient pro¬ voqué la destruction des formations antérieures et l’entraînement de leurs éléments grossiers. La distinction établie par M. Lorié entre les cailloutis dits « graviers blancs » de la rive gauche de la Meuse et les cailloutis des environs de Liège, paraît justifiée ; toutefois, je ne vois pas dans le travail de notre savant confrère, d’argument suffisant pour démontrer que les « graviers blancs » sont d’âge pléistocène, plutôt que pliocène, comme on l’admet ordinairement en Bel¬ gique aujourd’hui. Faut-il rappeler, en effet, que ces graviers blancs de la rive gauche de la Meuse, diffèrent essentiellement des alluvions typiques de la Meuse, et par la prédominance des galets de quartz blanc et par l’usure bien plus considérable de leurs éléments constituants ? C’est pour cette raison que beau¬ coup de géologues veulent y voir non pas un dépôt fluvial propre¬ ment dit, déposé le long des rives d’un fleuve, mais un dépôt fluvio-marin dont les éléments, d’origine lointaine, ont été apportés par des cours d’eau et ont été ensuite remaniés par les vagues de l’Océan. M. Lorié regarde ces « graviers blancs )) comme la plus ancienne alluvion de la Meuse ; encore faudrait-il démontrer que les éléments de cette alluvion ont été apportés par la Meuse ; cette preuve n’est pas faite et le seul argument que l’on puisse invoquer est le parallélisme entre le lit actuel du fleuve de M 417 — Namur à Liège et la répartition des graviers en cause ; l’argu¬ ment est faible puisque le parallélisme cesse d’exister là où il y a un changement brusque dans le cours de la Meuse. Dans ces conditions, l’âge des « graviers blancs » reste indéter¬ miné ; s’ils sont bien d’origine marine, ils ne peuvent pas être l’équivalent du diluvium ancien d’origine continentale qui s’étend au Nord, ou bien ce diluvium doit à son tour être d’origine marine, ce qui ne paraît pas démontré. C’est pourquoi je préfère mettre les dépôts dits à cailloux blancs à un niveau inférieur de la série stratigraphique, c’est-à-dire dans le pliocène. • A plusieurs reprises, M. Lorié se voit obligé de faire appel à des mouvements tectoniques pour expliquer la répartition des dépôts pléistocènes et l’origine de leurs éléments. Il n’est pas douteux que des mouvements de ce genre se soient produits et se continuent sans doute encore aujourd’hui ; cependant, il faut être très prudent lorsqu’on fait appel à ce facteur ; il serait bon d’essayer de reconnaître par des faits précis, le sens et l’importance des mouvements supposés ; tel est notamment le cas lorsqu’on veut prouver que la Meuse coule en dehors de ses alluvions anciennes (les graviers blancs) par suite d’un mouvement tecto¬ nique. Je ne voudrais pas cependant que M. Lorié pût voir dans ces quelques considérations une critique de son travail. La question du pléistocène belge est trop complexe pour qu’on puisse pré¬ tendre à la résoudre du premier coup ; j’ai voulu simplement exprimer quelques-unes des réflexions que la simple lecture de cet important travail m’a suggérées. Je m’empresse d’ajouter que je me rallie bien volontiers aux conclusions des deux premiers rapporteurs et que je propose l’impression du travail de M. Lorié dans nos Annales aussitôt que le permettra l’état de nos finances, et j’y ajoute des félici¬ tations à l’auteur. Liège, le 12 avril 1919. P. Fourmarier. I 1 V Annules de la Société Géologique de Belgique, t. XLII (Mémoires). PLANCHE V. BIBI. 1 Les Minéraux et les Roches Etudes pratiques de cristallographie, pétrographie et minéralogie, PAR fi. ^UTTGENBACH (^) Les traités de minéralogie en toutes langues abondent. Quel¬ ques-uns, devenus elassiques, sont fort complets et s’adressent surtout aux spécialistes. Les autres ne sont guère — sauf excep¬ tion — que des compilations plus ou moins bien faites et dépour¬ vues le plus souvent de toute originalité. Notre confrère, M. Buttgenbach, a cru bien faire en présentant au public un ouvrage nouveau, moins volumineux, et de lecture moins rebutante que les gros traités, et qui contienne cependant un exposé clair et scientifique des théories cristallographiques, ainsi qu’une description de toutes les espèces minérales suscep¬ tibles de présenter un réel intérêt. Le livre s’adresse donc à des lecteurs ayant un certain bagage de connaissances scientifiques et que rebutent cependant des démonstrations mathématiques trop compliquées. Il est divisé en trois parties. La première constitue un traité de cristallographie. Tout ce qui concerne la cristallographie géométrique est d’une parfaite clarté et peut être compris même par le lecteur le moins préparé à l’étude de cette science. L’auteur a particulièrement soigné le chapitre traitant de la cristallographie optique. Il a tenté d’expliquer, d'une façon simple et sans mathématiques, les phénomènes qu’on constate au micros¬ cope polarisant et d’exposer les méthodes à employer pour la mesure des constantes optiques suffisantes pour la détermination (b Liège, Vaillant-Carmanne, 1916. — BB 4 — dés espèces. Diverses tables placées à la fin du volume aideront le lecteur dans ces déterminations. Parmi elles, citons celles donnant les apparences optiques des lames de clivage qui sont, sauf erreur, publiées pour la première fois. La deuxième partie est consacrée à une brève description des roches. L’auteur a cru devoir y joindre quelques notions fort élémentaires de géologie ; il aurait pu, à notre avis, s’en dispenser, car elles sont ou insuffisantes pour les lecteurs non au courant de la géologie ou inutiles pour les autres. La troisième partie constitue une description des principales espèces minérales connues. Cette description est assez complète ; elle n’exclut pas certaines espèces rares présentant un intérêt à un point de vue quelconque^L’auteur a particulièrement insisté sur les caractères permettant de distinguer chaque espèce de celles avec lesquelles elle peut être confondue. Il a cité les lieux de gisement principaux des minéraux qui ont été rencontrés en Belgique et au Congo belge — de sorte que l’ouvrage contient, somme toute, une description sommaire de notre pays et de sa colonie au point de vue minéralogique. Le livre se termine par un court appendice intitulé (f Notions de métallogénie qui, comme son titre l’indique, s’écarte quelque peu de l’objet principal de l’ouvrage et n’ajoute que peu de chose à sa valeur. Le traité de M. Buttgenbach sera utile aux étudiants et aux ingénieurs des mines qui s’occupent de prospection ou de l’étude des gîtes métallifères et tout spécialement à ceux qui travaillent au Congo. Il sera pour eux une abondante source de renseigne¬ ments. V. Brien. il d’Heure entre ariembourg. d>emin de fer lOs. Annales de la Société Géologique de Belgique, I. XLIl. imONliE IIAM-S.-IIIWRE COUIiS-linUItE BERXÉE Légende : , — Coupe du dévouieu iuférieiu’ et iiiayen de la vallée de l’Eau d’Heure entre les bornes kilométriques //, llouiller iniérieur. 7 et i4 du chemin de fer de Cliarleroi à Mariembourg. V,2 Viséeii supérieur. Cbi Cobleucieii inférieur ou Taunusien. Cb.> » moyen ou Hunsruckien. Cb-t » supérieur ou Alirien. Bt lîuriiotieu. Coa Couvinieu inférieur. Cob » supérieur. Goa (Jivetien inférieur. Bl liurnotien. Cb-2 Cobleneieu supérie Cb^ Cobleneieu moyen Coupe (les terrains rencontrés dans les trauebées du chemin de fer du Nord Beltjo entre les stations de Tlmiu et de Hourpes. H/ t (le To 1. ô-Aiva £ FaùI £ttu de lu • Pi II. Annâlf?jfe la Société Géologique de Belgique, t. XLIL Cdupe SN. du Massif du Midi par le pont de la Sambre il Merbes-le-Clniteau et les soudages de la Brasserie, des Baratiues et de Tout-Vent, et par Biucbe. fEchelle 1/20.000). а) Calcaire dévonien Givetien inférieur Goa. б) Assise de RouiUon. Couvinien inférieur et supérieur Co. c) Poudingue à ciment vert de la base du Couvinien Co. d) Schiste gris, psammite, poudingue à ciment rouge du Burnolieu Jil. e) Grès et schiste du Coblencien supérieur ou Ahrien Cbj. f) Grauwacke. schiste, i)sammite rouge, grés rosé du Coblencien moyen ou Ilunsrnckien Cb^. g) Grès et schiste avec débris île poissons et lits d’anthracite du Coblencien inférieur ou Taunusien Cb\. h) Psammite de Fooz. schiste rouge et vert à modules cacaireux du Gediunien Gd. () Calcaire Viséeu. I I Im. Bénard, s. a , Liège. ÉCHELLE 1/40.000. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE BELGIQUE. CARTE GÉOLOGIQUE DES TERRAINS PRIMAIRES DU BORD NORD DU BASSIN DE DINANT ENTRE LES MÉRIDIENS D’ACOZ ET DE BINCHE TOME XLII. PLANCHE HL par R; ANTHOINE, ingénieur-géologue. Wûrh^n 'l®ii(?Onc liiilo.ni Im. Bénard, SYSTÈME DÉVONIEN. Dévonien Moyen. ] Étage Givetien. — Calcaire à Stringocephalus Burtini. 1 Étage Couvinien. — Schiste jaunâtre fossilifère. — Grauwacke rouge de Merbes-le-Château ou de Biercée (grauvacke de Rouillon). — Poudingue du Bois Saucy et de Chevesne (Poudingue de Tailfer). I I Étage Dévonien Inférieur. Burnotien. — Grauwacke, grès et schiste rouges. — Poudingue à ciment rouge. — Schiste d'Ham-sur-Heure. — Poudingue à ciment rouge. — Schiste de base. — Grès. CZJ Étage Ahrien (Coblencien supérieur). — Grès vert, schiste vert à végétaux. — Poudingue à cailloux schisteux (Poudingue du Bois Collet). — Arkose. I J Étage Hunsruckien (Coblencien moyen). Grauwacke d’Acoz et Grès de Beignée. Étage Taunusien (Coblencien inférieur). — Grès de Landelies avec lits authraciteux. — Schiste gris et schiste verdâtre. — Haliserites Dechenianus et traces de Poissons. J Etage Gedinnien. — Psammite de la Samme ou de Fooz. — Arkose. SYSTÈME SILURIEN. ”1 Schiste à Monograptus colonus. — Schiste à nodules calcareux à Cardiola interrupta. — Schiste quartzeux à Monograptus priodon. ÉCHELLE 1/40.000. LES TERRAINS TERTIAIRES SONT SUPPOSÉS ENLEVÉS. O Sondage. (La numérotation des sondages est celle employée par les Annales des Mines de Belgique) Lucien Cayeux. — Introduction à l’étude pétrographique des roches sédimentaires. Au cours de la guerre, M. Lucien Cayeux, le savant professeur au Collège de France, a fait paraître, sous les auspices du Service de la carte géologique de France, un ouvrage de première impor¬ tance intitulé « Introduction à l’étude pétrographique des roches sédimentaires » (^). Ce livre, dont le titre est fort modeste, comble une importante lacune de l’enseignement de la lithologie et de la paléontologie. Il comporte deux parties bien distinctes : la première donne l’exposé des méthodes permettant de faire l’étude lithologique des roches sédimentaires, y compris la technique de toutes les manipulations et la critique des procédés décrits ; on trouve dans la seconde le diagnostic, avec une description de tous les carac¬ tères essentiels, des constituants des roches sédimentaires, tant organiques que minéraux. La première partie se subdivise en : I. Analyse physique, comprenant : 1° L’étude des procédés de triage : à la main, par tamisage, par lévigation dans l’eau et dans les liqueurs denses, par centrifuga¬ tion, magnétique. 2® L’étude des procédés de détermination de la porosité et de la densité. 30 La technique à suivre pour préparer les matériaux à étudier au microscope. II. Analyse microchimique, envisagée au point de vue de l’utili¬ sation pratique des méthodes. (^) Un volume in-4®. Paris 1916. Imprimerie Nationale, Ministère des Travaux publics. Mémoires pour servir à l’explication de la carte géolo¬ gique de la France. ANN. soc. GÉOL. DE BELG., T. XLII. BIBL. 2. — BB 6 — lîl. Analyse chromatique. Etude de l’application des substances colorantes à la diagnose des minéraux. La deuxième partie se subdivise en étude des constituants minéraux des roclies sédiment aires, y compris la description des propriétés principales des espèces constituantes et en étude systé¬ matique des organismes, considérés comme éléments constitutifs des roches sédimentaires. L’intérêt particulier de la deuxième partie est la diagnose des minéraux à l’état de grains roulés et des fossiles soit en sections minces, soit en fragments. Il n’est pas possible d’entreprendre de résumer ici un ouvrage extrêmement condensé, où la brièveté ne nuit en rien à la clarté et à l’élégance du style, au contraire. On ne saurait, non plus, résumer la partie documentaire, d’une excessive richesse. Nous ne vovüons parler que des tendances et de la signification générale du livre et, pour ce, nous ne saurions mieux faire que de laisser la parole à l’auteur : « Dès mes débuts en géologie, j’ai été frappé de la place infime » réservée à ces roches » (les roches sédimentaires) « dans les » programmes de nos facultés et de nos grandes écoles, et cela )) en dépit de leur rôle très prépondérant dans la constitution de » l’écorce terrestre. A cet égard, les choses n’ont guère changé » depuis un quart de siècle et la faveur de la presque unanimité » des pétrographes demeure acquise aux terrains qui se réclament )) du feu central. Est-ce à dire que l’histoire des sédiments anciens » est négligée parce que l’intérêt en est secondaire ? La vérité est » que leur étude s’est révélée d’une richesse inépuisable en clartés )) de toutes sortes à qui s’est donné pour tâche de pénétrer le )) secret de leur origine et de leurs métamorphoses ; la vérité est » que les questions soulevées par elles ne le cèdent ni en ampleur » ni en diversité à celles qui ont monopolisé l’activité des maîtres )) de la pétrographie jusqu’à ce jour. Aussi me paraît-il légitime » de revendiquer pour les roches sédimentaires une place moins )) mesurée dans l’enseignement de la géologie. » ... « Ce livre, ... » comme son titre l’indique,... doit servir introduction à l’étude » des roches sédimentaires. Laissant systématiquement de côté )) la description de ces roches, je me suis attaché à faire connaître » les méthodes d’analyse qui leur sont applicables, ainsi que leurs — BB 7 — )) éléments essentiels. En réunissant ces notes, j’ai songé à ceux )) qui peinent sur le chemin difficile du début, livrés à leurs propres )) ressources, trop souvent avec des connaissances insuffisantes )) en pétrographie, en paléontologie et en chimie. C’est de propos )) délibéré et à leur intention que j’ai donné à ce livre un caractère )) souvent élémentaire, dans l’espoir de leur épargner, autant que )) faire se peut, les difficultés auxquelles je me suis heurté, à chaque )) pas, au temps déjà lointain où j’abordais, sans guide, l’étude » des roches sédimentaires. » Le lecteur trouvera bien dans l’ouvrage de liucien Cayeux ce que ce pionnier d’avant-garde a voulu y mettre. Nous avons eu l’heureuse fortune de suivre l’enseignement que ce livre résume, et nous sommes témoins que rien n’a été omis dans l’exposé des méthodes qui puisse empêcher le lecteur d’arriver à se les approprier facilement et rapidement par lui-même. L’auteur livre libéralement les armes que souvent lui-même a forgées et dont toujours il a amélioré et facilité l’emploi. Non seulement il donne au lecteur le moyen de le suivre dans un domaine qu’il a ouvert à la recherche, mais il le fait participer à sa propre expérience, montrant en toutes choses l’état de la question, les voies à suivre, les questions à résoudre. Enfin, sans aucune affectation d’érudition, à l’encontre de la manière teutonne, une solide mais succincte bibliographie rend justice à chacun et permet au lecteur de remonter aux sources et de parfaire sa documentation sur tous les points soulevés. Imprimé à l’Imprimerie Nationale, c’est tout dire, l’ouvrage est admirablement illustré et accompagné d’un atlas de .56 plan¬ ches, chef-d’œuvre de photogravure, qui en double la valeur. Pour tout dire, le livre du savant professeur est le meilleur guide pour le géologue qui désire se mettre à même de faire l’étude lithologique des roches sédimentaires. Dès aujourd’hui l’enseignement, tant général que pratique, de la lithologie et de la paléontologie ne pourront plus omettre les méthodes et les renseignements nouveaux qu’apporte 1’ « Intro¬ duction à l’étude pétrographique des roches sédimentaires », désormais classique. Jean Anten. Laboratoire de géologie de V Université de Liège. Juin 1919. W:'t t', ■'« ?■ ■%yMà‘mm0h ; .•■;;i^' , ' ' ' ‘- ;‘'''lèf';® ■ ■' ' ■ U' :■ r'.’^ '■ " ,'. i i'' r-;,' (' 1 i'* ■' ,f.CJ< ., • 1. < •' <1 'V* ' ■ . . ' - ■^. <1-' c _'*, •■;l"-;.. ■'' -Mi». ,. '^''''!v. . /‘I ' i/, « 1 ‘’^y: . V oV-.;^vr%'®î - ■ "* î^iSI •!'■ ;. ^ ï'W. ■..\‘'r ''’!\ \ l/'v! î .i?^'‘' '.■• ■®, , ... ,/;■, '■ i . . - . sMV' ' ’ ■' •' . T l «•••'> •'; ■'*' ' ,.i? Wi -,1#" ';v ' ’-'^y^Tv > . ,• . " ■ •'. ■'■ i'. -''t>v ■i^’ •x.-.t't.c ■ y ■ ■) -■ f- È y- '/ ;|C/. ■# ■■ ' - A. ÿ ' ■ ■ ■-■ : ■ >M I ' / " . ,. jy . ■ ' ’ 'V '- ■ :' ' .f'-- ’■ ' 'iJv- >■■ -l ■:^- •'iN ',ti '.r::-':5 oÿ fi/v - Jt J.-;-:." ■ • :•' , 't'- ' . !(■ ■ :■ ■ ■■ 'V y . ■■■ ■ ./, ■’ ' .ytW'L '■' ;i4 k ,r t \ ;i h s-é&m 'T ^'iL. grand CON FLct''-^À centre. Annales de la Société Géologique de Belg'iqiie, t. XIAl. Flanche IV. I Table des Matières BULLETIN Payes Liste des membres effectifs . . . b 5 Liste des membres honoraires . 30 Liste des membres correspondants . . . . . 31 Tableau indicatif des présidents et secrétaires généraux de la Société . 35 Composition du Conseil pour l'année 1918-1919 . . . 30 Assemblée générale du 10 janvier 1919. 37 Allocution du président . 37 Rapport du secrétaire général . . 41 Rapport du trésorier . . . . . 60 Projet de budget pour 1918-1919 . . . 01 Elections.. . . 03 Séance ordinaire du 19 janvier 1919. 00 Séance extraordinaire du 14 février 1919. 69 II. Buttgenbach. Biréfringence de la Ludlamite . 09 J. Cornet. Le puits artésien de la chaussée de Binclie, à Mons . ^ 70 •J. Cornet. Le Maestrichtien de Boussu . . . 72 J. Cornet. La faille du Midi et le calcaire carbonifère dans le bois de Col- fontaine (Deuxième note) . . . 73 Séance ordinaire du 16 février 1919. 70 A. Renier. Les relations stratigraphiques et tectoniques des gisements houillers de Liège et des plateaux de Herve . 79 P. Fourmarier. Le siluro-cambrien du Brabant a-t-il joué le rôle d’un massif résistant ? . 88 Séance extraordinaire du 14 mars 1919. 97 Séance ordinaire du 16 mars 1919 < 99 E. Humblet. Vue d’ensemble sur les caractères stratigraphiques de la partie inférieure de l’assise de Charleroi dans le bassin houiller de Liège . 101 E. Humblet et G. Massart. Contribution à l’étude de la faille de Seraing^. . 109 P. Fourmarier. Observations sur les poudingues du terrain houiller de Liège 114 Séance ordinaire du 13 avril 1919. 119 P. Fourmarier. Le lambeau de poussée de Kinkempois . . . 121 aNN. soc. gP.ol. de belg., t. XI.II. BB., 3 BB 10 Pages M. Bellière, Sur la présence de conerélions du type des coal-balls dans le terrain houiller belge . ]2C P. Fourmarier. Observations sur les dépôts supérieurs des sablières de Sart-Tilman . Igg Séance extraordinaire du 18 avril 1919. 142 Séance extraordinaire du 16 mai 1919. 143 A. Renier. Un échantillon remarquable de Lonchopteris rugosa, Brongniart du Westphalien du couchant de Mons . 143 Séance ordinaire du 18 mai 1919. 146 J. Anten. Sur la présence de feldspaths détritiques et d’une algue calcaire du genre Girvanella dans les psammites du Condroz, assise de Com- blain-au-Pont, à Clavier . . . . . . . 149 Ch. Fraipont. a propos de la roche éruptive de Voroux-Goreux . 153 M. Lohest. Sur une concrétion du limon quaternaire à Liège . ]54 P. Fourmarier. Observations sur les grès tertiaires des environs de Liège . . 155 Séance extraordinaire du 19 mai 1919 160 J. Dubois. Gîtes nouveaux d’ostracodermcs dans le Taunusicn des environs de Thuin . 160 Séance extraordinaire du 13 juin 1919. 163 Séance ordinaire du 15 juin 1919. 164 H. Buttgenbach. Proposition de création d’un fonds spécial . 168 .T. Anten. Sur la présence d’un nouveau gisement de sable tertiaire sur la planehette de Sart-lez-Spa . 171 E. Asselberghs. Les gîtes à Dictyonema flabelliforme du bassin salmien de la Lienne . 173 M. Bellière. La formation d’oligiste dans un four de poterie . 174 Arrêté royal réorganisant le service de la Carte géologique . . 178 Séance extraordinaire du 18 juillet 1919. 182 Séance ordinaire du 20 juillet 1919. 184 J. Anten. Sur la présence de disthène, de staurotide et d’andalousite dans les sables tertiaires des environs de Liège et de la haute Ardenne . 186 Ch. Fraipont et R. Anthoine. La faune des schistes d’Angers (Ordovicien) du sondage de Berdaillet à Barenton (Manche) . 193 R. Anthoine et G. Lespineux. Sur l’allure des couches du Famennien et du Calcaire carbonifère entre Aywaille et Florzé . . . 194 M. Bellière. Sur la présence d’un corps très fusible à l’intérieur d’un cristal de quartz du terrain houiller . . . 197 M. Lohest. A propos de la structure écailleuse . . 199 Séance extraordinaire du 28 juillet 1919. 202 P. Fourmarier. Observations sur le prolongement oriental de la faille du Carabinier . . . 202 BB II — Pages 210 M. Bellière. Un caillou de calcaire trouvé dans une couche de houille , . , , , Session exttaQfdinaire Etude du calcaire carbonifère du N.-E. du bassin de Namur et de la tecto¬ nique des environs de Chèvremont. Compte-rendu de la session extra¬ ordinaire de- la Société Géologique de Belgique, tenue à Liège du 20 au 2a septembre 1919, par P. Fourmarier . 213 MÉMOIRES R. Anthoine. Observations sur le bord nord du bassin de Binant entre les méridiens d’Acoz et de Binche (pL I à III) . 8 P. Fourmarier, Max Lohest et G. Lespineux. Rapports sur le travail précédent . . . 89 H. Buttgenbach. Contribution à l’étude des minéraux belges . 93 J. Cornet. Le Turonien entre Mous et l’Escaut . . . 12.5 P. Fourmarier. La tectonique du bassin houiller du Hainaut. Les failles des districts de Charleroi et du Centre (pl. IV) . . l69 O. Ledouble, J.Vrancken, M. Lohest. Rapports sur le travail précédent . 218 J. Lorié. Le diluvium ancien de la Belgique et du Nord de la France (pl. V) . 221 M. liOHEST, Ch. Fraipont et P. Fourmarier. Rapports sur le travail pré¬ cédent . . . . . 411 BIBLIOGRAPHIE H. Buttgenbach. Les Minéraux et les Roches, études pratiques de cristallo¬ graphie, pétrographie et minéralogie. Analyse par V. Brien . bb 3 Lucien Cayeux. Introduction à l’étude des roches sédimentaires. Compte¬ rendu par J. Anten . 5 , PUBLICATIONS RELATIVES AU CONGO BELGE H. Buttgenbach. La calamine des ossements fossiles de Broken Hill (Rlio- désie) . . . . . . . . . c 5 P. P’ouRMARiER. Etudc Comparative des formations postprimaires de la Malagarasi (Afrique orientale) de la Lukuga et des autres régions du Katanga . 15 J. Cornet, H. Buttgenbach. Rapports sur le travail précédent . 27 Maurice Robert. Une période glaeiaire postpermienne dans l’Angola . 29 G. Passau. Découverte d’un gîte fossilifère au Kwango (Congo belge) . 33 G. Passau. Note sur la constitution géologique de l’ile Kwidjwi (Lac Kivu) (Congo belge) . 35 Emile Richet. Observations géologiques dans la vallée de la Lovoï (pl. 1) . . 39 J. Cornet, M. Lohest, P. Fourmarier. Rapports sur le travail précédent . . 57 P. Fourmarier. Observations de géographie physique dans la région du Tanganika (p. II à VIII) . 59 .1. Cornet, H. Buttgenbach, M. Lohest. Rapports sur le travail précédent. 79 Et. Asselberghs. Observations géologiques dans le bassin du Congo (partie sud-ouest du bassin du Kasaï) (pl. IX) . 81 J. Cornet, H. Buttgenbach, P. Fourmarier. Rapport sur le travail pré¬ cédent . 110 Table alphabétique des Auteurs A Anten, J. Sur la présence de fcldspaths détritiques et d’une algue calcaire du genre Girvanella dans les psammites du Condroz, assise de Comblain-au-Pont, à Cla¬ vier, p. B 149. — Sur la présence d’un nouveau gisement de sable tertiaire sur la planchette de Sart-lez-Spa, p. b 171. — Sur la présence de disthène, de stauro- tide et d’andalousite dans les sables tertiaires des environs de Liège et de la haute Ardenne, p. b 186. — Notice bibliographique sur l’ouvrage de Lucien Cayeux : Introduction à l’étude des roches sédimentaires, p. bb 5. Anthoine, R. Observations sur le bord nord du bassin de Dinant entre les méri¬ diens d’Acoz et de Binche (pl. I à III), p. m 3. — Anthoine, R. et Lespineux, G. Sur l’allure des couches du Famennieii et du Calcaire carbonifère entre Aywaille et Florzé, ]j. b 194. Anthoine, R. et Ch. Fraipont. Voir Ch. Fraipont et R. Anthoine, Asselbergiis, E. Les gîtes à Dictyoriema flabelli forme du Bassin salmien de la Lienne, p. b 173. — Observations géologiques dans le bassin du Congo (partie sud-ouest du bassin du Kasaï) (jdanche IX), p. c 81. B 1 Bellière, M. Sur la présence de concrétions du type des coal-balls dans le terrain houiller belge, p. b 126. - — La formation d’oligiste dans un four de poterie, p. b 1 74. — Sur la présence d’un corps très fusible à l’intérieur d’un cristal de quartz du terrain houiller, p. b 197. — Un caillou de calcaire trouvé dans une couche de houille, p. B 210. Brien, V. Notice bibliographique sur l’ouvrage : Les Minéraux et les Roches, études pratiques de cristallographie, pétrographie et minéralogie, par H. Butt- genbach, p. bb 3. Buttgenbach, h. Biréfringence de la Ludlamite, p. b 69. — Proposition de création d’un fonds spécial, p. b 168. — Contribution à l’étude des minéraux belges, p. M 93. — La calamine des ossements fossiles de Broken-Hill (Rhodésie), p. c 5, — Rapport sur un travail de M. P. Fourmarier : Etude comparative des formations postprimaires de la Malagarasi, de la Lukuga et des autres régions au Katanga, p. c 27. — Rapport sur un travail de M. Fourmarier : Observations sur la géogra¬ phie physique dans la région du Tanganika, p. c 79. — Rapport sur un travail de M. Asselbergiis : Observations géologiques dans le bassin du Congo (partie sud- ouest du bassin du Kasaï), p. c 110. C Cornet, J. Le puits artésien de la chaussée de Binche, à Mous, p. b 70. — Le Maestrichtieii de Boussii, p. b 72. — La faille du Midi et le calcaire carbonifère ORiÉ, J. Le diluvium ancien de la Belgique et du Nord de la France (pl. V), p. m 221 . P Passau, G. Découverte d’un gîte fossilifère au Kwango (Congo belge), p. c 33. — Note sur la constitution géologique de i’île Kwidjwi (Lac Kivu) (Congo belge), p. c 35. R Renier, A. Les relations stratigraphiques et tectoniques des gisements houillers de Liège et des plateaux de Herve, p. b 79. — Un échantillon remarquable de Lonchopieris rugosn, Brongniart du West])halien du couchant de Mons, p. b 143. Richet, Em. Observations géologiques dans la vallée de la Lovoï (planche i), J), c 39. Robert, M. Une période glaciaire postpermicnne dans l’Angola, p. c 29. V Vrancken, J. Rapport sur le iravail de M. Fourmarier : La tectonique du bassin houiller du Hainaut ; les failles des districts de Charleroi et du Centre, j). m 219. Table alphabétique des Matières A Acoz. Voir Bassin de Dînant. Angola. Voir Glaciaire. B Bassin de Dînant. Observations sur le bord nord du bassin de Dinant entre les méridiens d’Acoz et de Binebe (]d. I à III), par R. Anthoine, p. m 8. = Rapports sur le travail précédent, par P, Fourmarier, Max Lohest et G. Lespineux, p. M 89. Binehe. Voir Bassin de Dinant. Biréfringenee. Biréfringence de la Ludlamite, par H. Buttgenbacii, ]). n 69, Boussu. Voir Maestrichtien. Brabant. Voir Siluro-Camhrien . G Calamine. La calamine des ossements fossiles de Brokcn-IIill (Rliodésie), par H. Buttgenbach, p. c 5. Calcaire. Un caillou de calcaire trouvé dans une couche de houille, par M. Belbière, p. B 210. Calcaire carbonifère. Etude du calcaire carbonifère du N.-E. du bassin de Namur et de la tectonique des environs de Chèvremont. Compte-rendu de la session extraordinaire de la Société Géologique de Belgique, tenue à Liège du 20 au 28 sep¬ tembre 1919, par P, Fourmarier, p. b 218. = Voir Faille du Midi. Carte géologique. Arrêté royal réorganisant le service de la Carte géologique, p. b 178. Colfontaine. Voir Faille du Midi. Concrétion. Sur une concrétion du lûnon quaternaire à Idége, f)ar M. Loiiest, p. B 154. = Voir IlouiUer. Congo belge. Voir Lulmga. — Voir Kwcuigo. = Voir Kwidjzüi. = Voir Lovo'i. ^ Voir Géographie physique. Crétacé. Voir Maestrichtien. — Voir Turonien. = Voir V oraux- Goreux. Cristallographie. Voir Minéralogie. D Dictyonema flabelliforme. Les gîtes à Dictyonerna flabelliforme du liassin Salmien de la Lienne, par E, Asselberghs, p. b 178. Diluvium. Le diluvium ancien de la Belgique et du Nord de la France (pl. V), ])ar J. Lorié, p. M 221. = Rapports sur le travail précédent, par M. Lohest, Ch, Frai- pont et P. Fourmarier, p, m 411. — BB l6 — Escaut. Voir Turonien. E F Faille du Carabinier . ()l)servations sur le prolongement oriental de la faille du Carabinier, par P. Fourmarier, p. b 202. Faille du Midi. La Faille du Midi et le calcaire carbonifère dans le bois de Colfon- taine (deuxième note), par J. Cornet, p. b 78. Faille de Seraing. Contribution à l’étude de la faille de Seraing, par E. Humbiæt et G. Massart, j). b 109. Feldspath. Sur la ])résence de tèldspatlis détriti(]ues et d’une algue calcaire du genre Girvanella dans les psammites du Condroz, assise de Comblain-au-Pont à Clavier, l)ar .1. Anten, p. b 149. G Géographie physique. Observations de géographie ])hvsique dans la région du Tanganika, par P. Fourmarier, p. c .59. = Rapports sur ce travail {)ar .T. Cornet, H. Buttgenbach, M. Lohest, ]). c 79. Girvanella. Voir Feldspath. Glaciaire. Une période glaciaire postpermienne dans l'Angola, ])ar ]M. Robert, }). c 29. II Ilerve. Voir Jlouiller. Ilouiller. Les relations stratigraphiques et tectoniques des gisements houillers de Idége et des plateaux de Herv^e, par A. Renier, p. b 79. = Vue d’ensemble sur les caractères stratigraphiques de la partie inférieure de l’assise de Charleroi dans le bassin houiller de Liège, par E. IIumblet, p. b 101. = Observations sur les poudingues du terrain houiller de Liège, jiar P. Foetrmarier, p. b 114. = Sur la présence de concrétions du type des eoal-balls dans le terrain houiller belge, par M. Beletère, p. b 126. = Voir Lonchopteris. = Voir Quartz. = Voir Calcaire. K Katanga. Voir Lukuga. Kinkempois. Voir Tectonique. Kivu. Voir Kwidjivi. Kzvaugo. Découverte d’un gîte fossilifère au Kwango (Congo belge), par G. Passae^ p. c 88. = Observations géologiques dans le bassin du Kwango (partie sud-ouest du bassin du Kasaï), par Et. Asselberghs, p. c 81. = Rapports sur ce travail, par J. Cornet, H. Buttgenbach et P. Fourmarier, ji. c 110). Kim.djwi. Note sur la constitution géologique de l’île Kwidjwi (Lac Kivu) (Congo belge), par G. Passau, p. c 35. L Lambeau de poussée. Voir Tectonique. Lonchopteris. Un échantillon remarquable de Lonchopteris rugosa, Brongniart du West[ihalien du couchant de Mons, par A. Renier, p. b 143. — BB 17 — 'Lovoî. Observations géologiques dans la vallée de la Lovoï, par Em. Richet, p. c 39. = Rapports sur ce travail par J. Cornet, M. Lohest, P. Fourmarier, P-. € 67. , Ludlamite. Voir Biréfringence. Lukuga. Etude comparative des formations postprimaires de la Malagarasi (Afrique orientale), de la Lukuga et des autres régions du Katanga, par P. Fourmarier, p. c 15. = Rapports sur le travail précédent par J. Cornet, H. Buttgenbacii, - p.c27. M Maestrichtien. Le Maestrichtien de Boussu, par J. Cornet, p. n 72. Malagarasi. Voir Lukuga. Minéralogie. Contribution à l’étude des minéraux belges, par H. Buttgenbacii,* p. M 93. = Les Minéraux et les Roches, études pratiques de cristallograpliie, pétrographie et minéralogie, par H. Buttgenbacii, Analyse par V. Brien, p. BB 3. = Voir Ludlamite. = Voir Quartz. = Voir Calamine. Mous. y oiv Puits artésien. = Voir Turonien. O Oligistc. La formation d’oligiste dans un four de poterie, par M. Bellière, p..B 174. Ostracodermes . Voir Paléontologie. P Paléontologie. Gîtes nouveaux d’ostracodermes dans le Taunusien des environs de Thuin, par .T. Dubois, ]). b 160. = La faune des schistes d’Angers (Ordovicien) du sondage de Berdaillet à Barenton (Manche), par Ch. Fraipont et R. Anthoine, p. B 193. = Voir Lonchopteris. — Voir Kwango. Pétrographie. A propos de la roche éruptive de Voroux-Goreux, par Ch. Fraipont, p. B 153. = Sur la présence de disthène, de staurotide et d’andaloiisitc dans les sables tertiaires des environs de Liège et de la haute Ardeiiiie, par J. Anten, p. B 186. = Lucien Cayeux. Introduction à l’étude des roches sédimentaires. Compte-rendu par J. Anten, p. bb 5. = Voir Feldspath. — Voir Minéralogie. Pléistocène. Observations sur les dépôts supérieurs des sablières de Sart-Tilman, par P. Fourmarier, p. b 133. = Voir Diluvium. Poudingue. Voir Houiller. Puits artésien. Le puits artésien de la chaussée de Binche, à Mons, par J. Cornet, p. B 70. Q Quartz. Sur la présence d’un corps très fusible à rintérieur d’un cristal de quartz du terrain houiller, par M. Bellière, p. b 197. S Salmien. Voir Dictyonema flabelliforme. Sart-lez-Spa. Voir Tertiaire. Sart-Tilman. Voir Pléistocène. Session extraordinaire. Voir Calcaire carbonifère. — BB l8 — ” Siluro-Cambrien. Le siluro-cambrien du Brabant a-t-il joué le rôle d’un massif résistant ? par P. Fouemakier, p. b 88. Structure écailleuse. A propos de la structure écailleuse, par M. Lohest, p. b 190. T Tanganika. Voir Géographie physique. Tectonique. Le lambeau de poussée de Kinkempois, par P. Fouemaeier, p. b 121. — Sur l’allure des couches du Famennien et du calcaire carbonifère entre Aywaille et Florzé, par R. Anthoine et G. Lespineux p. b 194. = La tectonique du bassin houiller du Hainaut. Les failles des districts de Charleroi et du Centre, par P. Fourmarier, p. m 169. = Rapports sur le travail précédent, par O. Ledouble, .J. Vrancken et M. Lohest, p. m 218. = Voir Faille du Midi. = Voir Houiller. = Voir Siluro-Cambrien. — Voir Bassin de Dinant. = Voir Faille de Seraing. = Voir Faille du Carabinier. = Voir Calcaire carbonifère. Tertiaire. Observations sur les grès tertiaires des environs de Liège, par P. Four¬ marier, p. b 155. = Sur la présence d’un nouveau gisement de sable tertiaire sur la planchette de Sart-lez-Spa, par J. Anten, p. b 171. = Voir Pétrographie. Thuin. Voir Paléontologie. Turonien. Le Turonien entre Mous et l’Escaut, par J. Cornet, p. m 125. V Voroux-Goreux. Voir Pétrographie. iÿ 3 9088 01368 6522