Ce AT 22 QT Z es. RE Êr= : + L SIRe PCT 24 C ; æ PR TE £ z ES RTE eme SA TRE ES —————_—— | ————— 2e ANNALES DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, SCIENCES , ARTS ET COMMERCE DU RUY. TOME XV. I" SEM" 4850. LE PUY, TYPOGRAPHIE DE J.-B. GAUDELET, RUE GRANGEVIEILLE, 1851. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DU PUY. TOME QUINZIÈME. NOTA. — La Société n'entend ni garantir les faits ni adopter toutes les opinions consignées dans les Mémoires que renferment les ANNALES. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE ; SCIENCES , ARTS ET COMMERCE DU PU. TOME XV. [" SEM" 1850. LE PUY, FYPOGRAPHIE DE J.-B. GAUDELET, 1851. MRTILN TI ( g'L (# | il s LS M | LHUMAUMO D RME THA ; 44 ent A ET de, x 4 = LUS CU 4 AU | il 1 2 HAS D eu RE CNE 222. POP CE 7 EL La nant CURE b ME JMOT ‘ NOCRR D. Mi Le LE" LIN TA A 2. La 7 AUS MR IE i : : : = : | l | æ : Le x 4 k nu :1ë&t x DE" - , à : £ a | | L À ( ‘ + ? se : 1 \ Le ul Annales DE LA SOGRÈTÉ AGADÉNIQUE DU PUY. DISCOURS DE M, DOPOIS DE MIERMONT, PRÉFET DE LA HAUTE-LOIRE, PRÉSIDANT la séance publique du 27 août 1850 MESSIEURS , Les hommes qui se sont voués à la pratique de l'administration publique, savent combien sont va- riées et dificiles les occupations qui peuvent leur incomber. Entre beaucoup d’autres cependant je ne connais pas de tâche plus périlleuse que celle que j'entreprends en ce moment, à savoir : de présider une société savante, alors qu'on est personnellement TOME XY. I 2 DISCOURS indigne d'en faire partie; mais l’indulgence est le propre du véritable mérite, et dés lors je me sens tout-à-fait rassuré devant vous. Une pensée triste m'a souvent frappé dans ces derniers temps, Messieurs, et je ne saurais mieux faire que de vous la confier. C’est que les grandes crises politiques, telles que celles que nous traver- sons, portent des atteintes bien cruelles au dévelop- pement des travaux littéraires. La médiocrité dorée que demandait le poète latin, et que les poètes modernes n’ont pas toujours dédaignée, implique comme première condition la paix et le calme, le silence et la liberté, qui furent bien loin des contrées désolées par les révolutions politiques. Aussi, Mes- sieurs, que de temps, que d'activité, que de forces perdus pour les études sérieuses, pour celles dont, heureusement pour ce pays, vous conservez ici avec bonheur le culte précieux! C’est une des raisons les plus puissantes pour lesquelles il faut favoriser et encourager ces utiles associations où les règles et les bonnes traditions se conservent, où l'on rencontre encore le gout pour les belles-lettres, que la corruption à tant altérées ailleurs; l'amour éclairé pour les arts qui adoucissent les mœurs et charment Ja vie; les saines doctrines pour la pratique de la première de toutes les professions, la profession d’agricul- teur. D'OUVERTURE. 3 Cette tourmente politique dont je viens de vous parler, Messieurs, elle aura, j'en ai la convic- tion profonde, d’heureux résultats en plusieurs points. Que dis-je! Ces résultats ne sont-ils pas déja réalisés en ce qui concerne, par exemple, cette noble science de l’agriculture ? ne voyez- vous pas toutes les intelligences converger aujour- d'hui vers les études et les pratiques agricoles ? ne voyez-vous pas combien tous, excepté les ré- volutionnaires, sentent la nécessité de diriger et de concentrer sur les travaux de la terre cette acuvité exubérante dont la nature nous à doués, et qui se manifeste en désastres quand elle n'est pas sagement contenue dans les limites que Ja Providence lui a assignées ? Oui, c’est là un heu- reux retour vers les idées saines. Il y en a qui appelleront cela de la réaction, mais tenez pour certain que c'est de la réaction contre la folie et la perversité Notre devoir à nous, administrateurs, c’est de seconder, d'activer et de régulariser eet heureux mouvement. Nous ne faillirons pas à cette sainte tâche, Messieurs ; tout ce qui sera possible de ma part, considérez-le comme accompli. En ceci je n'ai pas de mérite, car je ne fais guère que suivre l'impulsion éclairée que me donne le premier corps délibérant du département: ce- pendant je suis vos utiles travaux avee tout l'in- térêt dont ils sont dignes. J'ai souvent recours à 4 DISCOURS vos lumières et à votre expérience; votre zèle à dépassé mon attente; j'en adresse mes remerei- ments bien sincères à la Société, et partieu- lièrement à son honorable président. J'ai été assez heureux pour concourir, dans la limite de mon autorité, à l’érection de votre nouveau Musée, et je me félicite de cette bonne fortune dans ma carrière administrative. Vos collections précieuses et étendues, qui font l'admiration des étrangers, se trouvent à létroit dans le local actuel. Lorsque vous serez en possession du nouvel emplacement qui leur est destiné, j'espère qu'il me sera possible, à moi aussi, de concourir à en augmenter le nombre. Le musée du Puy témoigne chez ses fondateurs d'un zèle qui ne s’est pas ralenti. Ils ont commencé avec peu, ils ont aujourd’hui la satisfaction de jouir de leurs pénibles et laborieuses recherches ; comme ces négociants habiles dont la fortune seconde l'audace et le travail, ils ont érigé leur monument, et leur nom restera parmi eeux des bienfaiteurs de votre beau pays. Je n'ai pas, croyez-le bien, Messieurs, la pré- tention, — que rien ne justifierait en moi—, de vous donner des conseils dans la direction de vos travaux; mais je ne veux pas laisser échapper cette occasion de vous faire connaitre ee qui, dans ma pensée, im- D'OUVERTURE. 5 porte beaucoup à l’agriculture de ee pays... je me trompe, de tous les pays, et qui est aussi une de mes plus chères prédilections; je parle du re- hoisement des terres vaines. Reboiser, c’est utiliser des terrains à peu près improduetifs; c’est se ménager ou plutôt créer des moyens d'irrigation qui décuplent la valeur et le produit de nos terres; @’est modifier de la manière la plus heureuse les climats un peu äpres; c’est donner au pays le plus désolé un aspect de fécondité qui repose l'œil et le cœur; c’est se créer aussi de grandes ressources pour un temps qui n'est pas très prochain, mais c’est travailler pour l'avenir, et tout ee qui à pour objet de lier le présent à l'avenir, doit être encouragé; d’ailleurs, vous le savez, un octo- génaire plantait, et il lui fut donné de 5e reposer encore quelque temps à l'abri de ses arbres. Messieurs, travaillons de concert à la tàche commune , qui est de rétablir ce que j'appelle l'ordre moral, c’est à dire de dissiper les illusions chimé- riques, de calmer les cœurs ulcérés, de soulager les misères, de faire le bien, le plus de bien pos- sible; c’est à dire, en un mot, de continuer comme vous avez fait jusqu'ici. #2 A Le LL USE à | où PR PP NT TUE LL LAINE vi re CET 1 #7 | È D 0 et ; 7. v tait ip uf DCTENT TL CURE ‘4 (0 Le) AUULLES | dpi TEA Am 1 hiaveas à vise sniper mas ode …, * 04 Dies Monty a) copains dent, 21 Ace hôte nt tenbifundt Tupérottia}ninn ! 4 dent 1 che val slustA béta CET I UT TR Ne. - Ag devil DU MCE E ue REURE CORCTT LIT PL no LULCTERRET: LE ar vtt DEAN NMETTAITS mA su ml utprabiire na Here Sn LUS, Mi = ss UP RINNT vi af ÉCNRET TE CURE fade jen cclusvr À, Aérahf vain RAA ETES il ben iiet e ne OM ONElE ao bas 60) etes pu unie NP NET MON Vi | +" Mataos + de Ale RMENNUN an aline, qui, ” "02 PO TU" CANNES Un Lie : | v s Le p'fte aie tu LR RNCS AAeME : sl % Non + mjs 5 IR ME Pc op v1 OUI Lt “its LL yuoeih, CURE 224 LE TES MA ei?al a V1 rt | PRTCUE \ M ces : QU 1næ ne L "sgh ture nait er | : mt CCE | Le COCO OS gwter ENT" Qu LE Le | A L'MNT c4 40 sou NL 00 MC il He pere” Xe | TEA , ei 44ige È "" $ - | \ | \l ’ dr L } 1e | 1 L EN £ 6 v A ME we ENS ü4 | L L1 COMPTE-RENDU TRAVAUX DE LA SOCIÉTE lu Je méme jour PAR M. DE BRIVE, PRÉSIDENT. MESSIEURS , Trois années se sont écoulées depuis votre dernière séance publique. Vous avez cru devoir ajourner ainsi cette solennité en présence des événements politiques qui, — on peut le dire, puisque c’est un fait encore existant sous nos yeux —, ont frappé de paralysie les trois grandes artères de la richesse nationale : lagri- culture, l'industrie, et le commerce. L'incertitude jetée sur l’avenir par toute révolution qui modifie profondément la constitution d’un pays, est la cause de cette détresse générale. Le eapital de la fortune publique se compose en effet de plusieurs éléments : la propriété, qui en est la base: le numé raire, qui en est la représentation, et le crédit, qui en est le développement, — le crédit, qui va jusqu'à 5 COMPTE-RENDU. décupler la fortune d’un état, lorsque sa stabilité offre une garantie sur laquelle les intérêts peuvent s'appuyer avec sécurité. C’est la situation où se trou- vait la France avant la secousse terrible qui a ébranlé notre sol. Le crédit ayant été anéanti, la richesse nationale a été réduite de tout ce qu'il représentait; le numéraire à diminué et à pris la valeur que la propriété a perdue. De là l’abaissement du prix de toute espèce de propriété : immeubles, valeurs -industrielles, objets de commerce, produits de Ja terre, main d'œuvre, et toutes ses autres &ivisions, de quelque forme qu’elles se revêtent. Tous les intérêts froissés par cette dépréciation ne peuvent renaitre à la vie que par la restauration du prineipe d'autorité auquel est attaché la confiance, et sans lequel le crédit, qui est l'âme des affaires, ne peut exister. Espérons, Messieurs, que les populations soucieuses de leurs intérêts seconderont le gouverne- ment dans les efforts qu’il fait pour nous donner cette sécurité dont nous avons tant besoin ; que nous ne reverrons plus des années aussi fécondes en désastres que celles qui viennent de finir. Vous pardonnerez , Messieurs, ces paroles, qui semblent entrer dans un domaine étranger à nos attributions. Est-ce ma faute, en effet, si les intérêts que vous êtes chargés de protéger, sont liés si intu- mement aux causes politiques , qu’on ne peut traiter des uns sans toucher aux autres par quelque côté? et d'ailleurs, à chacun ce qui lui revient : si, dans Île COMPTE-RENDU. 9 compte-rendu de vos travaux pendant ces trois der- nières années, je ne puis constater des résultats aussi avantageux que ceux des années précédentes , dois-je laisser croire à l’assemblée nombreuse qui nous écoute et nous entoure de sa bienveillance, que c’est à votre défaut de zèle ou d'intelligence qu’est dû le retard qu'ont mis dans leur marche les progrès des industries diverses confiées à votre sollicitude ? L'agriculture, ce premier besoin des peuples, à souffert de ces causes générales de détresse plus que tous les autres intérêts ; et si, au moment où ceux-ci commencent à se relever, l’agriculture reste accablée sous le poids de circonstances particulières qui la maintiendront encore long-temps, il faut le craindre , dans l’état de souffrance où elle gémit depuis plusieurs années, c’est que la vileté du prix de ses produits, effet général de Ja situation, a succédé pour elle à deux années de disette, à la maladie des pommes de terre et au fléau des inondations. Le propriétaire rural qui avait éLé contraint à emprunter pendant ee temps de pénurie, n’a pu, par suite de la dépréciation de ses valeurs, rembourser pendant les années d’a- bondance, et il se trouve réduit aux abois. Le gouvernement, ému de pareilles souffrances , à proposé où ordonné les mesures les plus propres à conserver à l’agriculture la vie qu’elle était sur le point de perdre : une enquête générale sur le travail agricole à été prescrite, et a mis à jour toute la nur 10 COMPTE-RENDU. dité des plaies de eette mère du genre humain. Un remède, eflicace s'il eût été plus étendu, est venu la soulager : vingt-sept millions ont été affectés au dégrévement de l'impôt foncier, et ont procuré un allégement immédiat à l’agriculture, tandisque l’orga- nisation de l'instruction agricole sur un plan général venait lui assurer dans l'avenir les moyens de lutter contre l'abaissement régulier et nécessaire que doit subir la valeur de ses produits. Une dernière mesure, qu'on à généralement considérée comme devant être très utile à l’agriculture, a été la convocation d’un conseil général de l’agriculture, des manufactures et du commerce, qui, siégeant près du centre du gou- vernement et composé d'hommes spéciaux, put lui dévoiler les besoins, et réclamer son appui pour les intérêts agricoles, manufacturiers, commerciaux du pays. J'ai dû, Messieurs, uniquement à la position que vous n'avez faite parmi vous, l'honneur d’être ap- pelé à y représenter le département de la Haute-Loire. Toutes les questions importantes et de Pintérêt le plus actuel ont été soumises aux délibérations du conseil général, et si j'ai pu n'être étranger à aueune d'elles, je l'ai dû aux lumières que j'ai puisées dans les discus- sions de vos séances ou dans les publications qui contiennent vos mémoires. C’est ainsi qu'avant d'être portées au conseil général, les questions suivantes avaient été l’objet de vos études approfondies : l'appli- cation de la réforme hypothécaire au crédit foncier, COMPTE-RENDU. 1 l'assainissement des terrains humides, l'embriga- dement des gardes champêtres, lorganisation de la boulangerie, l'amélioration de la race chevaline l’établissement des caisses de retraite et de secours mutuels, et enfin la création des chambres d’agri- culture. Si cette assemblée, à laquelle de graves organes de l'opinion publique ont voulu donner un grand rôle politique, n’a point pourvu à tous les besoins de la situation, il faut en attribuer la cause à la nouveauté de l'institution, à la surcharge des nombreuses affaires qui lui ont été déférées, et à la durée trop courte de la session. Telles sont, Messieurs, les mesures par lesquelles le gouvernement à eru devoir venir en aide aux be- soins si pressants de l’agriculture. | Vous avez cherché dans le eercle de vos attribu- tions à le seconder par tous les efforts dont vous avez été capables. Des mémoires instructifs, des exemples de l'application des meilleurs procédés agricoles, des récompenses à tous les agriculteurs qui sont entrés dans les voies de perfectionnement que vous avez indiquées, sont les expédients les plus eflicaces dont vous pouviez disposer, et vous n’en avez négligé aucun. M. Doniol, dans un mémoire très détaillé, a offert l'exemple d'un assolement pratiqué depuis plusieurs années sur son domaine de Barlière , et au moyen duquel il est parvenu à doubler ses produits 12 COMPTE-RENDU. sans augmenter ses dépenses. Un bon assolement doit n’admettre qu'une fumure dans une rotation de plusieurs années, et supprimer Îles jachères par l’introduetion des prairies artificielles. M. Doniol à obtenu ces deux résultats par lapplication à son exploitation d’un assolement rationel de sept années. Une des causes qui feront obstacle parmi nous à l'introduction d’assolements qui ne sont utiles que lorsqu'ils comprennent un long espace de temps, c’est la courte durée des baux en usage. Aussi la Société a-t-elle pensé qu'il serait du plus grand avantage pour l'agriculture de notre département d'encourager par tout ce qu'il y à de possible la pra- tique des baux à long terme. Un rapport de M. Louis de Vinols écrit avec la pureté et la précision de style qui caractérisent toutes ses œuvres littéraires, sur les industries qui peuvent venir en aide à l’agriculture, donne aux habitants de la campagne qui éprouvent des chomages, les moyens d'utiliser leur temps et d’accroitre leurs ressources. II est peu de localités en effet qui ne produisent ou ne pourraient produire des graines oléagineuses ou du chanvre, ou du lin, ou de la laine. En introduisant dans chaque commune des moulins à huile, des métiers pour la toile, pour les étoffes, on parviendrait à donner du travail pendant la morte-saison à une infinité de bras qui restent oisifs et sans valeur. Dans un travail d’une plus grande étendue, et au quel les journaux d'agriculture les plus renommés COMPTE-RENDU. 15 ont fait de nombreux emprunts, M. Charles de La- fayette, après avoir fait un tableau bien triste, mais bien vrai, de l’état de notre agriculture, indique comme causes générales de sa décadence : l'impôt, de plus en plus écrasant; l'usure; le manque de crédit, le manque d'assurances contre la grêle et les épizooties ; l'ignorance du eultivateur, son humeur processive. Vous tous, Messieurs, qui vivez dans nos campagnes, ne reconnaissez-vous pas dans cette nomenclature tous les fléaux qui s’attachent de pré- férence aux agriculteurs, et font un si grand nombre de victimes parmi eux? L’usure est peut-être celui qui les mène le plus directement à leur perte. Aussi est-ce pour parer aux abus des intérêts excessifs auxquels lhabitant de la campagne est forcé, par une suite de combinaisons ingénieuses, de se soumettre, que notre collègue M. Maurin à, dat un mémoire auquel le conseil général à bien voulu donner son approbation , fait valoir les avantages qui résulteraient , pour la classe nécessiteuse et emprun- teuse, de l'établissement d’un mont de piété dans chacun de nos chefs-lieux d'arrondissement. Plu- sieurs villes populeuses ont obtenu l’autorisation de former le capital roulant de leur mont de piété avec une partie des fonds de leur caisse d'épargne. Ce moyen, indiqué par M. Maurin, pourrait simplifier les difficultés qu’a présentées l'établissement de cette utile institution dans notre département. Le conseil général, qui en a adopté le principe, ne jugera-t41l 14 COMPTE-RENDU. point que le moment est venu de s'occuper de son organisation ? Malgré les graves et nombreuses occupations que donnent à notre collègue M. Chouvon la création et la direction de la ferme-école de Nolhac, vous avez entendu de lui plusieurs rapports sur Îes questions les plus délicates de l’agriculture. Ses études, jointes à une expérience consommée, sont les titres qu'il apporte à la confiance que vous avez toujours en ses opinions. C’est sur son rapport que vous avez cru devoir réprouver le mode de chaulage suivi géné- ralement par nos cultivateurs, malgré les pertes qu’il leur occasionne toutes les années, — pour conseiller le sulfatage, dont la recette à été indiquée par Pil- lustre agronome de Roville, et pratiquée depuis lui par tous les agriculteurs intelligents. C’est avec le même intérêt que vous avez recu de vos collègues la communication des mémoires sui- vants : Du Reboisement, par M. de L'Éguille ; De la Vente des Grains au poids, par M. Martel; De l'Éducation des Abeilles, par M. Vallet et par M. Bernard ; De la Fabrication des Boissons économiques, par M. Gatillon ; Des Assurances contre la Mortalité des Bestiaux, par M. Gire ; De la Publicité à donner aux Actes translatifs de propriétés, par M. Benoit ; COMPTE-RENDU. 15 De l’Établissement des Boucheries communales , par M. du Garay; Des Semis de Pomme de terre, par M. Dumontat : Des Avantages de la Plantation du Mürier multi- caule, par M. Doguet. Persuadés par une expérience de plusieurs années que le muürier, qui fait la fortune d’un grand nombre de départements voisins, peut aussi contribuer un jour à celle de votre pays, vous avez continué à en- courager sa cullure, et vous avez réussi à la répandre dans les vallées des deux fleuves qui sillonnent nos contrées. MM. de La Chapelle et Bardy, dans le canton d’Auzon; Pomier et Pouzols, à Brioude ; Marie Brutus et Deshors-Pissis, à Langeac; Plantin-Grobon , Vinay-Faure, Vital Eyraud et mademoiselle Robert, dans les environs du Puy; MM. Doguet, à Confolent, et Carrier, à Bas, ont de nombreuses plantations de muriers, des magnaneries construites dans les meilleures conditions, et font annuellement des éducations de vers à soie. Dans la salle d'exposition vous voyez des échantillons de leurs produits qui rivalisent par la finesse et le brillant avec tout ce que produisent de mieux les provinces séricicoles les plus favorisées. Je dois ajouter que si la récolte de la feuille est moins abondante, elle est aussi plus sure sous notre climat, qui en retarde la véac- tation. Nous en avons eu la preuve ces deux der- nières années, où les gelées tardives ont emporté 16 COMPTE-RENDU. toutes les premières pousses du mürier dans les pays chauds, sans les atteindre dans notre département. L'impulsion que vous donnez au perfectionnement des travaux agricoles, a engagé MM. Truchet frères, Pharisier et Perron à essayer et à vous soumettre des charrues nouvelles ou de leur invention. Tout en reconnaissant à ces instruments certaines qualités précieuses, vous avez cru devoir conseiller de pré- férence l'usage des charrues perfectionnées par MM. Dombasle et Rosé, dont une longue expérience a démontré les avantages. Depuis votre dernière séance vous avez décerné vingt-neuf primes à autant d'agriculteurs qui ont justifié de la possession et de l'emploi de ces instruments. L'importance qu'ont prise vos concours de bes- tiaux, vous a obligés à scinder en deux la distribu- tion de vos primes, en fixant à la veille de la foire de Saint-Michel le concours de la race chevaline, et au lendemain celui des autres animaux. Les membres de votre commission peuvent vous dire que le con- cours des bêtes à cornes a été ces dernières années une véritable exposition de produits remarquables. La race du Mézenc, dont les qualités s'adaptent aux besoins des petits propriétaires, si nombreux dans le département, par son appropriation à tous les usages, au travail, à la production du lait et à l’engraissement, à été toujours la race dominante dans nos concours. Le taureau qui présente tous les COMPTE-RENDU. 17 caractères de celle race, est d’une taille moyenne, a l’encolure courte, large et ornée d’un fanon des- cendant jusqu’au dessous des genoux ; il a Ja tête grosse , l'œil petit mais pétillant de vivacité, les reins larges, la eroupe relevée maisun peu étroite, les jambes grosses, le jarret saillant. Il est généralement sobre et doux de caractère jusqu’à l'âge de deux tus. Plus tard il devient souvent indomptable , et il n’est pas rare d'en voir qui, dans leur fureur, méconnais- sent jusqu'au valet qui leur donne la nourriture. Je ne doute pas que des taureaux de cette race choisis dans nos concours ne pussent figurer avec avantage à l'exposition des reproducteurs qui vient d’être in- stituée près l'institut Agronomique de Versailles : mais, autant de temps que les frais de voyage de ces animaux resteront à la charge des propriétaires, les contrées éloignées ne pourront concourir avec celles qui, plus rapprochées de Versailles, se présenteront dans des conditions plus avantageuses pour disputer les prix offerts par le ministère. Le chef de l’adminis- tration du département , qui a bien voulu accepter la présidence de cette assemblée et auquel les intérêts de l’agriculture et notre Sociéte spécialement doivent déjà une si intelligente protection, ne trouvera-t-il point dans cette infériorité de position pour notre pays un motif à réclamer pour nous auprès du gou- vernement ? Nous l’espérons de sa justice et de sa bienveillance. TOME XV. D 5 COMPTE-RENDU. Le méme progrès s'est fait remarquer dans nos concours pour la race chevaline depuis le jour où la compagnie a cru devoir encourager cette branche de l’industrie agricole. De 1852, époque de la création des primes, jusqu'en 1845, un très petit nombre d’é- lèves avait été présenté, et un plus petit nombre encore avait été jugé digne de récompenses ; mais en 1845 l'influence des étalons de sang envoyés récem- ment se fit sentir. Cette même année quatorze produits furent primés. Il en fut de même en 1844, 45et 46. En 1847 et 48 dix-sept récompenses furent obtenues, et enfin, dans le concours de l’année dernière, vingt-einq individus ont recu des prix dont la valeur, variantde vingt à cent francs, a formé un total de onze cents francs , dont cinq cent quatre-vingts ont été décernés aux juments poulinières, quatre eent cinquante aux pouliches, et soixante et dix aux poulins hongrés. L'industrie par ticulière ne pouvant fournir de beaux étalons, qui sont d’un prix trop élevé, la Société a cherché, par l'amé- lioration des mères, à régénérer l'espèce chevaline du pays, qui manque plutôt de forme que de qualité. Au dernier concours il en a été primé du troisième sang. Ces bêtes pourront donner déjà des produits distingués ; et s’il nous était possible de persister dans ce système d'encouragement suivi depuis plus de dix ans, nul doute que nous n’arrivions bientôt à nous créer une industrie importante et lucrative. C’est, au reste, l’opinion de M. le Directeur du dépôt d’Aurillac COMPTE-RENDU, 19 et de M. le Capitaine de remonte, qui ont bien voulu assister à nos concours. Dans vos programmes, pour la première fois cette année, vous avez fait figurer des prix pour les servi- teurs et servantes de ferme qui se sont distingués par leur zèle, leur intelligence et leur désintéressement pendant le plus long espace de temps. Vous avez pensé avec raison qu'il est de l'intérêt bien entendu de l'agriculture d'encourager les longs et loyaux services du serviteur, dont le dévoument est si nécessaire, et pourtant si rare aujourd'hui. L'illustre savant qui dirige l'administration de l'agriculture, a répondu à votre appel. Avec les fonds qu’il a mis à votre dispo- sition, vous avez pu décerner huit prix, dont moitié aux serviteurs, et moitié aux servantes. Parmi les concurrents vous avez dù placer en pre- mière ligne Pierre Torrent, garde forestier, à Chana- leilles, dont les services établis par les plus honorables attestations remontent à l’an XI, et qui, pendant près de cinquante ans, a fait preuve d'honneur, de zèle et de probité dans Pexereice de ses fonctions. A la suite de ce vieux serviteur, vous avez donné place à Marie-Thérèse Chouvet, servante chez M. Brajon , propriétaire à Pinatelles. Après quarante ans des services les plus dévoués, des malheurs d: famille lui ont enlevé le petit pécule qui était le fruit de son travail. Réduite à ses seuls gages, elle n’en sert 20 COMPTE-RENDU. moins de mére à des mineurs qu'elle a adoptés pour ses enfants. Je regrette de ne pouvoir faire connaitre les noms et les titres de tous ceux que vous avez jugés dignes de récompense. Qu'il nous suffise de dire que tous méritent de servir d'exemple par leur fidélité, la régularité de leur conduite et leur dévoüment. Les institutions que vous avez fondées dans l'intérêt de la classe ouvrière, les écoles industrielles et la caisse d'épargne, accomplissent toujours leur mission, et marchent vers le but que vous leur avez désigné, sous la direction et la surveillance de ceux de vos membres qui ont bien voulu se dévouer à ces œuvres si éminemment utiles. Dans l’accomplissement des devoirs nombreux que vous vous êles imposés, vous avez trouvé les plus utiles auxiliaires dans tous vos correspondants des cantons. Vos bonnes relations avec le comice de Brioude ont été cimentées par le titre de membre honoraire qu’il a bien voulu décerner à trois d’entre vous. Cet accord ne peut qu'être utile aux intérêts communs que vous êtes chargés de protéger. Nous espérons trouver dans le comice d’Issingeaux , qui a été enfin constitué légalement dans le mois de mai dernier, le même zèle et le même concours. Aïdés de ces précieux appuis, nous continuerons à COMPTE-RENDU. 21 lutter contre d'anciennes pratiques qui ont fait leur temps, contre &e vieux fantôme de la routine, qui est le plus grand obstacle au progrès et à l'amélioration de toutes les industries. Nous n’oublierons jamais ce qu’a dit un poète : « L'usage est un vieil entêté. » Nous le serons plus que lui, et, avec le temps, si ce n’est avee notre seule volonté , nous triompherons de ce rude adversaire, et nous atteindrons le but que nous nous sommes proposé. Les sciences et les lettres, ces douces et aimables compagnes de l’homme d’étude , sont venues souvent vous distraire de vos préoccupations sur les intérêts matériels du pays, et mêler des charmes à vos travaux. La paléontologie, cette seience qui parvient à re- constituer les êtres organisés des temps antéhis- toriques, et à peupler notre globe d'individus si bizarres et si différents de forme, de dimension et d'habitude avec ceux qui l'habitent aujourd’hui, est toujours cultivée avec le plus grand succès par MM. Bertrand de Doue, Aymard et Robert. Dans deux mémoires, lun intitulé Monographie sur un nouveau genre de mammifère fossile trouvé dans la Haute-Loire et nommé EnréLonow, et l'autre, ne formant qu'une faible partie d’un plus grand ou- vrage, sous le nom de Description des Monodelphes inseclivores et carnivores recueillis dans le calcaire miocène des environs du Puy, notre savant collègue M. Aymard a su attirer l'attention des plus célèbres 92 COUNPTE-RENDU, palcontologistes, et mériter que des hommes éomme MM. de Blainville et Paul Gervais aient cru pouvoir enrichir leurs ouvrages de ses belles découvertes. MM. Francisque Mandet, dans le magnifique ouvrage de l'Ancien Velay; Doniol, dans un article dont il vous a fait hommage, sur les Idiomes de l'Auvergne et du Velay; Eujubault, dans un traité sur les Usages locaux de l'arrondissement du Puy; M. Pabbé Sauzet, dans une Bibliographie de la Haute-Loire; et enfin M. Labretoigne, dans un mémoire historique sur la Ville et le Chapitre de Sauques, ont continué par leurs recherches à porter la lumière dans l’histoire des temps anciens de notre pays. Notre infatigable collègue M. Aymard s’est associé à ces études historiques, en se chargeant spécialement et avec cette constance et cette perspieacité qui le distinguent, de nous révéler l'histoire de nos mo- numents, précieux débris d’autres siècles qui, eux aussi, avaient eu leur grandeur. C’est ainsi que vous avez entendu de sa bouche des lectures inté- ressantes sur les découvertes d’une crypte sous l’église de Bauzae, monument unique de ee genre dans le département; d’un tombeau gaulois dans la partie de la prairie du Breuil qui a été destinée à un jardin d'expérience; d’un ecrtain nombre de pierres inserites où à moulures trouvées dans les démolitions de la cathédrale ; d’une peinture polyehrome qui était restée cachée à tous les yeux pendant bien des années dans la salle dite des Morts; et enfin, d'une porte COMPTE-RENDU, 29 seulptée du onzième siècle, qui ferme une des en- trées latérales de léglise de La Voute-Chilhac. Hl résulteraii d’une inseription qui s'y lit, et d’une similitude de style avec les deux portes si cc- lèbres des deux chapelles de Saint-Gilles et Saint- Martin à la cathédrale du Puy, que la construction de ces monuments doit remonter jusqu'à l’épiscopat de Pierre de Mercœur, qui gouverna l’église du Puy de 1050 à 1075. Plusieurs autres de vos membres ont aussi, chacun dans sa spécialité, apporté une pierre à l'édifice intel- lectuel que les savants de toutes les nations élèvent, élèvent sans cesse... mais dont la divinité semble s'être réservé le droit de poser le faite. C’est ainsi que vous avez pu enrichir vos publications d'un grand nombre de mémoires et rapports sur diverses sciences, dont les plus remarquables traitent des Æydatides, par M. Martel; des Champignons vénéneux du départe- ment, par M. du Villars; du Pinus uncinata, qu'on avait cru jusqu’à ce jour relégué dans les montagnes du Jura et des Pyrénées, et que M. Bernard a décou- vert dans les gorges de Peyredeyre ; et des Causes probables du froid périodique qui se fait sentir dans le milieu du mois de mai, et que le vulgaire attribue à ce qu'il appelle lune rousse, par M. Azéma. Vous devez encore à ce dernier des Observations méléorologiques continuées avee une persévérance qui donnera dans l'avenir au recueil précieux de ce savant professeur une grande importance pour l'éta- [Rs] k COMPTE-RENDU. blissement de la statistique des différentes tempé- ratures de la France. Nous devons ajouter que c'est à l’obligeance de M. Guyot, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, que la Société doit la communication des Observa- tions udométriques faites simultanément au Puy et à Issingeaux. Enfin, Messieurs, vos publications ont pu être ornées d’un certain nombre de pièces littéraires en prose et en vers, graces à la plume élégante de MM. Louis de Vinols, Charles de La fayette, Aman Vigié et Francois Bernard. C’est par l'importance et la variété des sujets que vous avez abordés et consignés dans vos Annales, que vous êtes parvenus à leur donner un relief qui les fait rechercher au loin. Vous n'avez pu apprendre sans en être flattés qu’il n’est pas une société savante en France qui n’ait réclamé léchange de vos publications avec les siennes ; que deux libraires qui tiennent le premier rang, l'un à Paris, l'autre à Londres, ont sol- licité un dépôt de vos ouvrages dans leur librairie; que l’académie des Sciences de Luxembourg vous à fait offrir par M. Didron le recueil de ses œuvres, à la condition que vous consentiriez à lui adresser les vôtres, et qu’enfin la société Géologique de Londres s'est mise en relation avee vous, en vous fesant parvenir spontanément la série complète de son Quarterly journal. COMPTE-RENDU. 25 Non contents de continuer la publication de vos Annales, vous avez voulu attacher votre nom à la rédaction d’un ouvrage populaire qui avait été com- mencé en 1788 par l'abbé Laurent sous le titre d’Al- manach Historique de la ville et du diocèse du Puy, et qui a été repris depuis quelques années sous celui d'Annuaire de la Haute-Loire. M. Dumolin, votre collègue et membre du conseil général, a pris liniua- tive de cette proposition. La Société, — pénétrée des avantages qu’offrirait la publication à bon marché d’un ouvrage périodique qui, en donnant les indica- tions si utiles d’un almanach , développerait sous une forme élémentaire des connaissances statistiques , historiques et agricoles, mises à la portée de la classe ouvrière , — a arrêté le mode, la forme et les époques de cette publication. Elle à aussi choisi dans son sein une commission qui, sous la direction de notre collègue M. Huriez , sera chargée de sa rédac- tion. Cet ouvrage populaire paraîtra avant le 1° janvier de chaque année en un petit volume in-douze de deux cent cinquante pages environ, sous le nom d’Alinanach agricole et historique de la Haute-Loire. La Société voudrait pouvoir le publier à un grand nombre d'exemplaires et le céder à un prix réduit au dessous de sa valeur matérielle, Elle espère que les soins qu'elle apportera dans sa rédaction , en ren- dront le débit facile et considérable. Pendant les trois années qui viennent de s'écouler, 20 COMPTE-RENDU. les collections, déjà si précieuses de votre musée, se sont enrichies de pièces très remarquables. Vous avez dù à la générosité de MM. les Ministres de l'instruction publique et de l’agriculture des envois considérables de livres, dont plusieurs manquaient dans le pays pour faciliter vos études. Le plus impor- tant de tous, et par sa spécialité et par le nom de son illustre auteur, est sans contredit le grand ouvrage de l'Ostéographie comparée, par M. de Blainville. Une subvention de M. le Ministre de l'instruction publique, qui veut bien mettre quelque prix à vos travaux, vous a permis de faire cette acquisition, qui dépasse la somme de huit cents franes. Un précieux manuserit sur parchemin, contenant des fragments d’une vie de saint Louis, et quelques autres manuscrits relatifs à l’histoire du Velay, offerts par M. de Becdelièvre et par M. Labretoigne, ont été déposés dans votre bibliothèque Historique. Vos collections d’antiques se sont accrues d’un assez grand nombre de pierres seulptées ou inscrites ayant appartenu à divers monuments gallo-romains et provenant, soit des démolitions de la cathédrale, soit d’une découverte faite à l'Arbouisset, commune d'Espaly : d’une épée antique de bronze trouvée dans Ja commune de Polignac et acquise par les soins de M. Bertrand de Doue; de plusieurs médailles en bronze, en argent et en or, parmi lesquelles se dis- tingue une médaille celtique en or, trouvée au milieu d'anciennes sépultures, au Marturel, commune de COMPTE-REN\DU. 27 Saint-Quentin, et reproduisant le type d’une de ces monnaies frappées à limitation du statère macé- donien et qui eurent cours dans les Gaules avant l'époque de l’oceupation romaine; d’une bague en or avec chaton orné de figurines en relief, provenant des travaux de défoncement opérés cet hiver à la ferme-école de Nolhac; d’un petit vase égyptien en bois peint dit Canope , apporté de Thèbes et offert au musée par M. Just de La Tour-Maubourg; et enfin de trois petits vases grecs en terre peinte, du genre c- trusque, recueillis dans l'ile d'Égine par M. Léon de Bastard. Vous devez à M. Marie Brutus quelques beaux échantillons de minerai de plomb et d’antimoine provenant des mines de Langeac, et à M. l'abbé Urbe, professeur au petit-séminaire de La Chartreuse, deux minéraux précieux trouvés dans les environs du Puy : l’un, d’une marne argileuse avec chaux earbo- natée équiaxe, et l’autre, de baryte sulfatée crys- tallisée en prismes rhomboëdriques. Vous avez recu divers fragments fossiles, dont une dent d'entélodon, de la part de M. Robert, à qui le musée doit déjà une grande partie des objets précieux qui forment votre importante collection paléontolo- gique; de la part de M. Chouvon les débris fossiles d'un grand proboscidien, et de la part de M. Pierre Martin des empreintes de végétaux fossiles provenant du grès meulière de Langeac. Le cabinet d'Histoire Naturelle de Paris, avee lequel 28 COMPTE-RENDU. vous aviez établi des relations si utiles, vous à fait parvenir plusieurs envois de moulages de fossiles. Parmi les pièces qui vous ont été adressées, vous avez remarqué la tête du mosasaurus , dont l'original fut enlevé comme un trophée par nos armées lors de la conquête de Macstrich, sous la première république; et parmi celles qui vous sont promises, l’ichtiosau- rus lenuirostris, appartenant l’une et l’autre à ces races bizarres de la période géologique secondaire qui n’ont point d’analogue de nos jours, « et qui, « par l’étrangeté de leurs formes, dit M. Aymard, « semblent réaliser les êtres fabuleux et fantastiques « créés par les poètes et les religions de l'antiquité. » Ces bonnes relations avec le Muséum avaient pris naissance dans les rapports scientifiques qui avaient été établis par un de mes honorables prédécesseurs , M. Bertrand de Doue , avec lillustre Cuvier. Elles ont été continues par les rapports de même genre que votre secrétaire, M. Aymard, a su lier avec le célèbre auteur de l’Ostéographie comparée. Aussi la mort inattendue de M. de Blainville, qui a laissé un si grand vide dans le monde savant, a-t elle été con- sidérée comme une perte immense par la Société. Elle ne pourra jamais rencontrer dans un homme aussi haut placé par son talent, ni plus de dévoñment à la science, ni plus de générosité dans ses échanges, ni plus de bienveillance dans ses relations. Le gouvernement a cru être généreux envers vous en vous adressant plusieurs tableaux. Dans l'intérêt COMPTE-RENDU. 29 de votre musée; que vous ne voulez ouvrir qu’à des morceaux de maitre et pouvant servir de modèles, vous avez pris une délibération tendant à prier M. le Directeur des Beaux-Arts de réduire le nombre de ses envois pour en reporter la valeur sur des objets d’art mieux choisis et d’un mérite plus réel. Min de remplir cette lacune, vous avez désiré profiter du bas prix auquel les objets d'art sont descendus, pour ajouter à la collection de vos tableaux ceux d'auteurs célèbres qui y manquaient, et vous avez prélevé sur quelques économies provenant d'anciennes cotisations les fonds nécessaires à plusieurs impor- tantes acquisitions. Aujourd'hui, grace aux circon- stances et à ce sacrifice , vous pouvez lire dans votre catalogue, à côté des grands noms qui y étaient déja inserits, ceux de Guido, de Rubens, de Sasso Ferrato, de Lippi, de Cercozzi, de Guaspre, de Le Brun, de Mignard, de Largillère, de Marilhat, et de Diaz. M. Emile Badiou, élève sculpteur, né au Monastier, pensionné par le conseil général, a voulu justifier les espérances que son pays avait fondées sur ses bonnes dispositions et son amour de l'étude, en s’oceupant d’un travail qui püt servir à complèter votre collection des grands hommes de notre province. Sur la dési- gnation qui à été faite par vous, il a exécuté le buste du maréchal de La Tour-Maubourg, dont la famille, déjà si ancienne, s’est élevée par cette dignité au rang des plus illustres maisons de France, et a su s'y 30 COMPTE-RENDU. maintenir par les hautes charges que plusieurs de ses membres ont occupées dans la diplomatie et l’armée. Qui ignore en effet les services des deux derniers frères La Tour-Maubourg , qui sont morts successive- ment dans l'exercice de leurs fonetions d’ambassadeurs à Rome, et la gloire de ce vieux débris des armées impériales, ancien ministre de la guerre, ancien gou- verneur des Invalides, surnommé la Jambe-de-Bois ? Il avait servi l’empereur jusqu'à la bataille de Leipsick, où il perdit une de ses jambes,emportée par un boulet de canon. On rapporte que dans ce moment affreux sa présence d'esprit ne l’abandonna pas, et qu’il dit à son domestique , qui s’affligeait près de lui : « Pour- « quoi pleurer ? c’est une botte de moins que tu auras « à cirer. » Le buste du maréchal de Maubourg est une œuvre de mérite. Il y a dans ce portrait de la vie, de la dis- tinetion, et un savoir-faire qui prouve que M. Badiou a su se rendre digne des encouragements qu’il a reçus et de ceux qu'il sollicite encore. Cette série de portraits des maréchaux du dépar- tement, qui a commencé au maréchal de Vaux, le conquérant de la Corse, finira à celui du maréchal de La Fayette, le vainqueur des Anglais à Ja bataille de Beaugé en Anjou. Cet illustre seigneur, qui occupa sous Charles VI et Charles VIT les premières fonctions de l’état, tient à notre pays, non seulement par le lien de la naissance, mais encore par un souvenir historique très intéressant. L'abbé Laurent raconte COMPTE-RENDU, 5). dans son Annuaire, sur le témoignage de made- moiselle de Lussan , qu’en 1422 , le dauphin, depuis Charles VIF, logeant au ehäteau d’Espaly, le maréchal de La Fayette, vainqueur du due de Clarence, lui apporta les drapeaux ennemis qu'il venait d'enlever aux Anglais; ce prince les fit porter processionnel- lement à la cathédrale du Puy, où on les voyait encore avant la dernière restauration de cet édifice par monseigneur de Gallard. On les déposa alors aux archives, d’où ils ont disparu, sans qu’on ait su ce qu'ils ont pu devenir. Les membres de cette famille ont bien voulu mettre à notre disposition pour la solennité d'aujourd'hui le seul portrait qui existe du maréchal de La Fayette, et il nous reste l'espoir qu’un de nos collègues, dont le pinceau habile et l'intelligence artistique ne sont contestés par personne, nous retracera bientôt, pour le musée, les traits d’un compatriote qui fait tant d'honneur au pays où il à recu le jour. C’est ainsi que d'année en année notre musée s’est enrichi par les libéralités de tous, et qu'il est devenu un établissement vraiment national: nous venons d’en avoir la preuve la plus évidente. Depuis long-temps l'insuffisance du local actuel et son insalubrité avaient fait sentir la nécessité d’un abri nouveau plus vaste et plus digne pour les nombreuses collections qu'il ren- ferme. Aidés d’un plan, à la fois élégant et approprié à nos besoins, que notre collègue M, Normant a bien voulu nous préparer, nous nous sommes adressés aux 52 COMPTE-RENDU. diverses municipalités qui se sont succédé dans notre ville depuis quelque temps, et nous devons dire que toutes ont adhéré avec le plus vif empressement à nos propositions. Si la construetion d’un musée, si sou- vent projetée, a été suspendue jusqu’à ce jour, nous l'avons du à des circonstances indépendantes de la volonté des administrateurs de la ville. Aujourd'hui ces circonstances sont devenues plus favorables, et M. Badon, que le vœu du gouvernement, comme celui de la population, a rappelé à la tête de la gestion municipale, vient d'ajouter à tous les titres qu'ils s’est acquis à la reconnaissance publique dans sa longue et honorable magistrature, celui d’avoir posé la première pierre du musée. Qu'il veuille bien recevoir ici par ma bouche les preuves de gratitude de la société Académique. Le nombre de vos membres résidants s’est accru par la nomination de MM. Enjubault, Martel, Plan- tade, Francois Bernard, Huriez, et de L'Éguille , et celui de vos membres non résidants par l’admission de MM. Dumolin, Léon de Bastard, Arthur Mallye, Achille Eyraud , Isidore Pharisier, Gaubert, Marcelin de Vaux, et Lagrave. Par ces adjonetions vous avez touché au moment de voir le cadre des résidants entièrement rempli; ce qui ne vous était point arrivé depuis la fondation de votre Société ; mais vous aviez compté sans le despote à la main impitoyable, qui frappe en aveugle et n'é- COMPTE-RENDU. 99 pargne ni les services, ni l’âge, ni la renommée : en trois années, la mort — faut-il la nommer? — nous a enlevé six de nos collègues. M. le docteur MoREL était un des fondateurs de la compagnie. Il avait pris part à ses premiers travaux ; mais des infirmités, dont il avait reçu le germe dans les camps, l'avaient séparé de nous longtemps avant sa mort. M. Louis AULANIER, également un des plus an- ciens membres de notre société , s’occupait surtout d'agriculture. Il vous a apporté pendant toute sa vie un concours actif, soit qu'il se livrat aux tra- vaux d’une pépinière qui employait la plus grande partie de ses moments, soit qu'il vint à vos séances vous communiquer, dans des mémoires écrits avee une grande netteté de pensée et d'expression, le résultat de son expérience. Il est un des premiers qui ait intro- duit parmi nous la culture perfectionnée des arbres fruitiers, et qui ait contribué , par le bon choix des espèces livrées au commerce, à peupler nos vergers et nos jardins de ces fruits qu’on rencontre quelque- fois plus beaux dans d’autres contrées, mais qui nulle part n’acquièrent plus de saveur ni de qualité. M. GIRE, décédé dans un âge qui nous promettait encore de longues années, avait toutes les qualités qu'exige la pratique de l'art qu'il exerçait avec tant de suecès. Un des meilleurs élèves de Pécole Vété- rinaire de Lyon, il y avait remporté presque tous les prix, et, lorsque l'expérience vint compléter ses TOME XV. 5) 54 COMPTE-RENDU. connaissances, il eüt été impossible de rencontrer un homme qui eût le coup-d’œil plus juste, le juge- ment plus mûr, la main plus assurée , pour remplir toutes les obligations de son état. Il vous a puissam- ment secondé dans les efforts que vous faites pour l'amélioration de notre race chevaline. Les regrets que nous inspire sa mort, Sont une dette que nous acquittons au nom du pays. M. Just DE LA TOUR-MAUBOURG venait à peine d'entrer dans nos rangs lorsque nous avons perdu. Il marchait noblement sur les traces de son père, puisque, dans un âge avancé encore, il était par- venu au grade diplomatique de chargé d’affaires. IL avait donné à la Société des preuves de son dé- voüment en lui adressant plusieurs objets d'art qui font partie de vos collections. M. DE TALAIRAT, décédé à l'age de quatre-vingt- quatre ans, avait conservé dans ses derniers jours une vigueur de pensée, une aménité de formes et une verdeur de jeunesse qui fesaient illusion à tout le monde, et l’avaiént trompé lui-même sur sa vieillesse. Aussi, jusqu’à la fin de sa carrière, s'est-il occupé de tout ce qui avait fait le charme de sa vie : Padminis- tration de sa ville, la poésie et les dames. Un des derniers types de cette ancienne société française qui savait joindre le mérite du fond à la grace de la forme, il fut aussi bon magistrat qu'homme du monde agréable... Vous, Habitants de Brioude, qui pendant ses longues fonctions avez pu apprécier _ COMPTE-RENDU. DH son dévoüment et son aptitude pour les affaires, et vous, Messieurs, ses collègues, qui l'avez si souvent entendu dans nos séances publiques y porter la sé- duction de ses vers, que sa bouche savait si bien faire ressortir, Vous connaissez et pouvez dire ce que nous avons perdu par la mort de M. de Talairat. Enfin, Messieurs, nous touchons au terme de cette trop longue nécrologie ; mais quelque cruelles qu’aient été les pertes que nous avons rappelées, nous n'avons point touché Ta plaie la plus vive de vos cœurs. Le plus célèbre de nos collègues , celui dont les services ont été les plus utiles au pays, le père de notre agri- culture perfectionnée, le Matthieu Dombasle de notre département, M. DE MACHECO est décédé il y a quelques mois dans sa belle terre d’Alleret. La vie privée et la vie politique de M. de Macheco offriront à son biographe des détails pleins d'intérêt: il fut aimé dans l’une et estimé dans l’autre. Mais je dois laisser à une plume qui a fait ses preuves beaucoup mieux que la mienne, et qui a des droits que personne ne saurait égaler !, le soin de retracer ces deux côtés de la vie de M. de Macheco. I en est un troisième qui nous appartient : M. de Macheco fut notre collègue ; il nous fit entrer en communication avec ses projets et ses travaux. Pour apprécier ses œuvres d'agriculteur, nous Pavons en- tendu dire par ses contemporains : Il aurait fallu 1 Madame la comtesse de Macheco. 56 COMPTE-RENDU. voir Alleret avant son arrivée sur celte terre pierreuse , marécageuse , embuissonnée et par suite impro- duetive dans sa plus grande partie, et la visiter aujourd'hui qu’elle est cultivée comme un jardin, couverte de céréales, de prairies, de plantes fourra- gères, de vignes et de bois, qui ont plus que quadruplé ses produits, eten ont fait un des pays les plus riches, un des séjours les plus agréables de la contrée. Nous tous qui l'avons connu, nous savons avec quelle précision il ordonnait, avec quelle sévérité il fesait exécuter, avec quelle justice il appréeiait les travaux si nombreux au moyen desquels il avait opéré une si grande métamorphose. Par sa persistance à vouloir fortement , il était parvenu à modifier complètement les habitudes routinières des gens qu’il occupait, etil avait fini par les forcer à l'emploi de tous ces instru- ments et de toutes ces méthodes perfectionnées qui ont porté si haut notre agriculture nouvelle. La science agricole n'avait point de secret pour lui, et Alleret était un modèle parfait de lexploitation la mieux réglée et la mieux administrée... IT avait recu de la société centrale d'Agriculture une médaille d’or à l'effigie d'Olivier de Serres, et vous-mêmes , à la suite d’une visite et d’un rapport énumérant tous les genres d'améliorations exécutés à Alleret, vous aviez cru devoir lui décerner votre grande médaille en or, que personne, ni avant ni après lui, n’a obtenue. M. de Macheco est mort à Alleret, en quelque sorte sur son champ de bataille; mais les conquêtes de COMPTE-RENDU. 2/ l’agrieulteur ne font point verser de larmes, et en quittant ce monde il n’a laissé à son pays que les regrets de sa perte et l'exemple d’une vie laborieuse et utile à ses concitoyens. Cette solennité littéraire est accompagnée d’une exposition des produits de l’industrie départementale. En la parcourant, vous tiendrez compte, Messieurs , à nos diverses industries des circonstances si défavo- rables qu’elles viennent de traverser, et vous ne les jugerez point avec trop de sévérité. Quelques-unes d'elles n’ont cependant pas déchu du haut rang auquel elles se sont placées dans vos expositions précédentes, et, parmi celles-ei, vous remarquerez en première ligne la fabrication de la dentelle, qui , entre les mains de mademoiselle Julien et de M. Aulanicr, est parvenue à rivaliser avee les tissus les plus fins et les plus riches des fabriques de Caen et de Chantilly. Vous avez eru devoir encourager avec quelque éclat une industrie qui donne la vie à des milliers de fa milles, et qui, malgré la détresse de notre agriculture, a répandu une certaine aisance dans nos campagnes. Vous ne vous êtes point contentés de décerner des médailles aux chefs dont l'habile direction a tant servi à faire progresser cette fabrication; vous avez aussi donné quelques primes aux ouvrières adroites dont les mains ont su exéeuter ces petits chefs-d'œu vre d'industrie. L'ébénisterie , qui occupe un grand nombre d’ou- sh) COMPTE-RENDU. vriers dans la ville, a présenté des meubles élégants et confortables. La poterie, la coutellerie et la fer- blanterie, les fabriques de soierie, de passementerie et de couture, vous ont offert des échantillons qui méritent votre attention. Vous avez vu avec intérêt l’industrie des fleurs en vase prendre place dans votre exposition. M. Avit, qui à fondé dans un village des environs du Puy un établissement de floriculture, a le projet de tenir constamment notre marché pourvu des fleurs que chaque saison fait naître, et d'introduire ainsi dans notre pays un art qui répand tant de jouissances sur la vie. Vous n'avez pu passer devant la petite galerie des portraits et des dessins exposés par M. Giraud fils, sans admirer la ressemblance des uns et la perfection des autres. Donnez également un eoup-d’æil, Mes- sieurs, à l’œuvre d’un jeune compatriote, M. Daniel Vincent, qui a composé, dessiné et lithographié lui- mème un salon rempli par tous les artistes drama- tiques de la ville de Lyon. I y a, dans l’ensemble et dans les détails de cette composition, l'indication d’un talent qui saura se faire place et parvenir au premier rang. Nous devons des remerciments à M. Isidore Hedde, qui à bien voulu nous adresser pour cette exposition une série de peintures, dessins et manuserits repré- sentant diverses industries de la Chine, et qu'il a apportés du voyage si intéressant fait dans ces COMPTE-RENDU. 59 contrées lointaines, en sa qualité de membre de la commission seientifique envoyée par le gouvernement. L'école de Chant, dirigée avec tant de zèle et d’in- telligence par M. Sagedieu, à voulu profiter aussi de cette circonstance pour se produire en public, et prouver qu’elle est digne des encouragements que la ville et le département ont bien voulu accorder à son habile professeur. Qu'il nous soit permis, en finissant, Messieurs, d'exprimer votre reconnaissance aux membres du conseil général, dont la haute protection nous est si nécessaire et ne nous à jamais manqué. Leur con- cours dans cette circonstance, celui des premiers magistrats du département et de la ville, des per- sonnes les plus considérables de tous les rangs, et des dames sans lesquelles il n’est point de fête pos- sible, est une preuve bien douce de la sympathie que toute la population éprouve pour vos travaux, et une récompense bien flatteuse pour les efforts constants que vous faites, en conduisant le pays dans les voies du progrès et de la civilisation. RÉSUMÉ DES SÉANCES PAR M. AYMARD, secrétaire de la Société. 1850. SÉANCE DU 4 JANVIER. SOMMAIRE. — Lecture du procès-verbal. — Ouvrages reçus ; Articles publiés dans divers recueils littéraires par des membres de-la Société : MM. Branche, de La Fayette, Eyraud; Feuilleton sur des peintures du Musée du Puy, dans le Journal de Aisne; Don à la bibliothèque historique d’un ouvrage sur les hôpitaux de Clermont, par M. Peghoux. — Demande d’un dépôt des Annales de la Société, par M. Didron , libraire, à Paris. Délibé- ration. — Lettre écrite de Paris par M. le président de la Société : Squelettes d'animaux et moulages paléontologiques promis au Musée par le Musée d'histoire naturelle de Paris; Buste du maréchal La Tour-Maubourg, sculpté par M. Badiou ; Question du démembrement du département de la Haute-Loire et autres objets. Remerciments votés à M. de Brive par l'Assemblée. — Renseignements sur le projet de construction du nouveau Musée et sur l’organisation de la Ferme-Ecole. — Programme des prix décernés en 1849 pour améliorations agricoles. — Emploi d’un appareil propre à remonter les terres : Rapport de M. Filhot. — Observations udométriques faites au Puy et à Yssingeaux ; Envoi d’un tableau par M. Guyot, ingénieur en chef. Remer- ciments. — Ecoles industrielles; Rapport annuel des Directeurs ; 42 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Distribution de prix. — M. Dubois, nommé à la préfecture de la Haute-Loire; Caisse d’épargnes, Emploi des fonds reçus du gouvernement : Lettres de M. le doyen des conseillers de préfecture. — Demande d'admission par M. de lPEguilhe. — Pièces littéraires présentées par M. Gaubert, comme titre d’ad- mission ; Rapport de M. Muriez. Election. — Demande de M. Enjubault, pour échanger son titre de membre résidant en celui de non résidant En l'absence de M. de Brive, la réunion est présidée par M. Porral. La séance s'ouvre à trois heures. Pupzicarions. — Après la lecture et lPadoption du procès-verbal, M. le Président communique les publications reçues depuis la dernière séance. Il si- gnale particulièrement divers recueils renfermant des articles dûs à des auteurs membres de la Société, ou qui concernent leurs ouvrages. Tels sont Île Bulletin Monumental dirigé par M. de Caumont, qui contient une dissertation archéologique de M. Branche sur les églises de Salzuit et de Notre-Dame-Panton de Paulhaguet; le Bulletin de la Sociélé des Gens de Lettres de Paris, pour un article littéraire intitulé : Un Bourgeois en Icarie, par M. Eyraud; le Moniteur de la Propriété et de l'Agriculture, au sujet d’un compte-rendu approbatif du rapport de M. Charles de La Fayette, sur l'enquête agricole et industrielle dans les deux cantons du Puy. M. le Secrétaire cite également un feuilleton récent du Journal de l'Aisne, sur divers peintres français, JANVIER. 4: Le qui relate d’intéressantes données relatives à une peinture de Le Nain, existant au Musée du Puy !: M. Peghoux, docteur en médecine, à Clermont, et membre non résidant, fait hommage à la biblio- thèque historique d’un ouvrage qu'il vient de publier sous le titre de Recherches sur les hôpitaux de Clermont-Ferrand. IL est donné lecture d’une lettre par laquelle M. Victor Didron, libraire, à Paris, offre de prendre en dépôt des collections d'Annales, au prix fixé par la Société. Dans le cas où cette proposition ne pourrait ètre agréée, il sollicite l'envoi d'au moins une série des volumes publiés depuis 1841, afin de satisfaire à une demande qui lui a été adressée d'Angleterre. Sur l'observation de M. le Bibliothécaire que les premiers volumes des Annales sont épuisés, il est arrêté qu'il sera fait envoi de ceux postérieurs à 1841, en échange d’autres publications. Musée — M. le Secrétaire lit une lettre que lui a adressée de Paris M. le Président de la Société, et dans laquelle sont énoncées les démarches actives et fructueuses faites par M. de Brive auprès de diverses * Cet article, dû à la plume de M, Champileuri , a été reproduil par extraits dans d’autres publications. Le Magasin Pilloresque (v. xvnr p. 148) a donné, en outre , Une bonne gravure de ce tableau . qua représente le portrait de l'auteur. 44 RÉSUMÉ DES SÉANCES. administrations en faveur du Musée, et au sujet de différentes questions qui intéressent la Compagnie : M. le Président a reçu le plus bienveillant accueil de l'administration du Jardin des Plantes. À cette occasion, l’un des savants directeurs de cet établis- sement, M. de Blainville, a conlirmé ce qu’il avait écrit à M. Aymard à l'égard des dispositions généreuses de M. de Parrieu, ministre de l’instruetion publique , et a fait espérer une souscription à lOstéographie comparée. M. de Brive ayant exprimé l’opinion que les sque- lettes de certains animaux mammifères qui meurent au Jardin des Plantes serviraient à l'étude de leurs congénères fossiles de la Haute-Loire, il lui a été promis que le Musée aurait part à des envois de ce genre, et que sous peu deux squelettes, un d’hyène, et l’autre d'ours , pourraient être mis à sa disposition. Quant aux moulages paléontologiques, M. de Blain- ville a bien voulu dire « qu’une copie de la man- dibule du palæothérium velaunum ; donné au Jardin des Plantes par M. Bertrand de Doue, et par l'entremise de Cuvier , revenait de droit au Musée du Puy, et qu'il complèterait notre collection en ano- plothériums et palæothériums, d’après la note de ce qui nous à été déjà envoyé. » M. de Brive ajoute qu'il a vu M. Emile Badiou, élève à l’école des Beaux-Arts de Paris et pensionné par le conseil général, et que ce jeune artiste continue à donner d’heureuses espérances. « Il adhère avec JANVIER. 45 empressement à l'idée d'exécuter un portrait er buste du maréchal La Tour-Maubourg, d'après une pein- ture qui lui à été communiquée par la famille de ce personnage. À l'égard des dimensions, il se confor- mera à celles adoptées par M. Experton pour le buste du maréchal de Vaux. » M. le Président s'occupe également de faire graver les médailles qui doivent être décernées en prix, et il adressera prochainement à la Société diverses livraisons de deux grands ouvrages donnés par le gouvernement : la Statistique Monumentale de Paris et la Monographie de la Cathédrale de Chartres. S'étant enquis de ce qu'il pouvait y avoir de vrai dans les bruits qui avaient cireulé sur un projet de démembrement du département de la Haute-Loire, il s’est assuré que, dans le cas même où cette nouvelle aurait eu quelque fondement, il n’en est plus question aujourd'hui. « On se bornerait seu- lement , si tant est qu'il y ait une modification dans les délimitations départementales, à distraire Saint-Etienne du département de la Loire, pour le remplacer par l’arrondissement d’Ambert. Encore l'exécution de ce projet est-elle très problématique par suite des objections que pourront soulever deux membres du ministère appartenant au Puy-de-Dôme. » M. de Brive se propose en outre de s'entendre avec M. Chambellant, inspecteur général d’agrieulture, pour solliciter auprès du ministère une augmentation dans le chiffre de l'allocation annuelle. 46 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Enfin, M. le Président demande des renseignements sur des questions relatives à la Société, et qu'il à laissées pendantes à son départ, entr'autres la con- struetion du nouveau Musée et l'établissement de la Ferme-Ecole. M. Porral exprime les vifs remerciments de l'as- semblée pour la sollicitude éclairée avee laquelle M. de Brive veille constamment aux intérêts du Musée et de la Société, et met si bien à profit son séjour dans la capitale. En ce qui concerne la création d’un nouveau Musée , la dernière séance du conseil municipal ayant eu pour objet des affaires peu importantes, il sera statué sur la proposition de la Société à la prochaine réunion. C’est ce qui à été annoncé par M. le Maire, qui même a bien voulu ajouter que l’état prospère des finances com- munales permettrait d’adhérer à cette demande, et qu'à cet effet une somme suffisante figurerait au projet de budget. Cette promesse a été accueillie avec la plus grande faveur par le conseil. Quant à la Ferme-Ecole, l'administration continue de s'occuper avee activité de cette importante créa- tion , et tout fait présumer que l'établissement fonctionnera très bien dès cette année. Acrcurrure. — M. le Président lit, au nom de la commission des primes, la liste des prix arrêtée par elle pour 1849. Ce document, qui comprend seulement les améliorations agricoles, mentionne JANVIER. 47 vingt-et-une Médailles, dont deux en or, six en argent, les unes et les autres de divers modules, et treize en bronze, ces dernières avec primes en argent. Une somme de huit cent trente francs est distribuée à ütre de primes. Il y a de plus quatre rappels, dont deux de médailles et deux de primes. Ces différents prix se rapportent aux perfeetion- nements suivants : Exploitations agricoles dirigées d’après les meil- leures méthodes; cultures fourragères et autres; culture de müriers et éducation de vers à soie ; reboisement; machine à battre le blé; machine à remonter les terres; pépinières ; établissement hor- uicole ; attelage d’un seul bœuf ou d’une seule vache. La commission avait également distribué une somme de deux mille francs aux concours des bestiaux des {et 2 octobre, et la Société a décidé, à sa dernière séance , que les prix concernant les arts industriels seraient ajournés à 1850, pour être décernés en séance publique et après exposition. L'Assemblée approuve le travail de la commission, et arrête que le programme des prix sera imprimé dans les Annales de 1849 1, et que la distribution aura lieu à lune des prochaines séances. Il est décidé, en outre, que le rapport suivant de M. Filhot, relatif à l’un des perfectionnements qui À Voir tome XIV, page 561. 4S RÉSUMÉ DES SÉANCES. ont mérité d’être encouragés, sera inséré au compte- rendu de la séance : Messieurs, Vous m’avez fait l'honneur de m'inviter à vous donner mon opinion sur le mérite d’un mécanisme employé par M. Victor Fournel, propriétaire, à Grazac, pour transporter dans le haut d’une propriété située en pente, des terres surabondantes dans le bas, et opérer ainsi une amélioration importante. Ce genre de travail assez fréquent dans notre pays, où la déclivité des pentes favorise l’aceumulation des terres à la partie inférieure des champs, s'exécute d'ordinaire au moyen de chars ou voitures trainés par des chevaux et le plus souvent par des bœufs ou des vaches, ce qui le rend fort difficile. Différents moyens mécaniques ont été proposés, surtout depuis quelques années, pour remplir le même but, et l'on peut voir dans le Recueil des Brevets d'invention (tom. 1x, p. 587; t. 1xint, p.162: t.ixvi, p.147; t. xivn, p. 40 et 475; t. LxIX, p. 585), divers appareils applicables aux terrassements, remblais et déblais , et agissant sur des rampes. La force expansive de la vapeur, la force du cheval, celle de l'homme, son poids, utilisés dans des appareils très divers, machines, manèges, treuils ou cabestans , grues, ete., et combinés avec divers systèmes de chemins de fer, cordages, cables en fil de fer, chaines, wagons, etc., tels sont les moteurs et les moyens d'action qui ont été indiqués. Mais aucun de ces procédés ne satisfait peut-être aux conditionsde f’économie rurale de notre pays, au même degré que celui pratiqué par M. Fournel. Le probléme que ce propriétaire s’est proposé de résoudre est en effet celui-ci : faciliter le transport des terres par un appareil simple et peu coûteux, qui, en utilisant une force que nos agri- culteurs ont presque tous sous la main, le tirage par les bœufs, en augmente la puissance et les résultats. Son systéme comporte une roue ou grande poulie solidement JANVIER. 49 établie sur un support ou bâtie en bois, et susceptible de se mouvoir parallelement au plan incliné du sol. La gorge de la poulie recoit une très longue et grosse corde ou cable avant à chacun de ses bouts un fort crochet en fer , qui s'adapte , à volonté, au devant du char rempli pour la montée, et derrière celui descendant à vide. La traction est opérée par deux paires de bœufs ou de vaches, une paire pour chaque char. Lorsque le cable agit sur une longueur considérable, il est bon, pour empécher qu’il ne touche et frotte le sol, de faire usage, au moyen de pieux enfoncés dans la terre, de petites poulies sur la gorge desquelles passe la corde. Les effets dynamiques de cet appareil sont faciles à apprécier. Je me Lornerai donc à dire que M. Fournel est parvenu , par l'emploi de son procédé, à transformer deux hectares de mauvais terrain , dont une très grande partie était même à peu près incullte, en un labour de première qualité. IL faut regretter seulement que la machine ayant été en partie confectionnée dans la ferme, et les travaux de remblai ayant été exécutés par les domestique, et par les bœufs de l'exploitation , il n'ait pas été possible de dresser un compte exact de la dépense qu’a nécessitée l’ensemble de l'opc- ration. Je dois ajouter, à la louange de M. Fournel, qu'il s'est empressé de mettre sa machine à la disposition de ses voisins, et qu'à son exemple divers cultivateurs ont employé avec succès le inéme appareil. Reste à savoir si ce propriétaire peut s’en dire l'inventeur , si méme il l’a introduit le premier dans le département, deux condi- tions qui seules peuvent donner droit à vos encouragements. Quant à la premiére question, j'ai appris qu'on emploie des machines de ce genre dans les travaux publies et parfois aussi dans l'exploitation de certaines carrières. Mais, d’après tous les rensei- gnements que j'ai pu recueillir, je ne sache pas qu'on ait utilisé en agriculture un pareil procédé, au moins dans la Haute-Loire. J C = crois donc que M. Fournel a mérité une récompense, et, sous nn rapport, je recommande son systéme à la commission des primes. Je propose également d’en propager la connaissance dans nos TOME XV. 4 )0 RÉSUMÉ DES SÉANCES. campagnes par les moyens de publicité dont la Société dispose. Ses avantages ne manqueront pas d’être appréciés; et si, dans Ja pratique, on reconnait diverses imperfections de peu d'importance que je n'ai pas cru nécessaire de vous signaler, soyez persuadés que l'usage y aura bientôt apporté tous les perfectionnements désirables. SCIENCES PHYSIQUES. — M. le Secrétaire offre à la Société, de la part de M. Guyot, ingénieur en chef du département, les relevés des observations udo- métriques faites au Puy et à Yssingeaux pendant l’année 1849. Cette communication est accueillie avee reconnais- sance, et M. Azéma est prié d'ajouter ces importantes données aux tableaux météorologiques qu’il publie dans les « Annales ». Opsers Divers. — M. Bertrand de Doue fait un rapport au nom des directeurs des Ecoles industrielles gratuites, sur la situation de cet établissement. II rappelle la nature de l’enseignement professé dans les différents cours, et les résultats avantageux que la ville et le département ont obtenus de cette utile création, sous la surveillance de la Société et le double et généreux patronage du conseil général et du conseil municipal. Il ajoute que le nombre des élèves admis s’est accru en 1849, et que, graces au zèle et à l’aptitude des professeurs, l’enseignement s’est soutenu à la hauteur où il s'était élevé dans les années précédentes. Il termine en invitant les mem- bres de la Société à se joindre aux autorités, pour JANVIER. Hs} assister à la distribution des prix qui doit avoir lieu ce soir à six heures dans le local des Ecoles. Après les remerciments de M. le Président, düs à lhabile et active direction de l'établissement , il est décidé que la Société et particulièrement le Bureau se rendront à l'invitation de M. Bertrand de Doue. Il est donné communication de deux lettres, l’une de M. le doyen des conseillers de préfecture , annon- cant que M. Dubois a été nommé préfet du dépar- tement, le 20 novembre dernier; l’autre de M. le secrétaire du conseil des directeurs de la Caisse d'épargnes, par laquelle M. le Président est convo- qué, afin d’aviser à l’emploi des fonds recus du gouvernement. M. Porral dit qu’il s’est empressé de se rendre à cette réunion, et qu'aussitôt après l'installation de M. le Préfet, le bureau a fait la visite oflicielle à ce magistrat. DEMANDE p'abuissiox. — M. Froger de l'Éguille, sous-inspecteur des forêts, écrit pour solliciter le uütre de membre résidant, et il présente , à l'appui de sa demande , un mémoire sur le reboisement des montagnes de la Haute-Loire. La commission chargée d'examiner ce travail est composée de MM. Dumontat, Treveys et Robert. ADMISSION. — Organe de la commission nommée 02 RÉSUMÉ DES SÉANCES. pour rendre compte des pièces littéraires présentées par M. Gaubert, de Brioude, comme titre d'admission, M. Huriez lit le rapport suivant : Messieuns, Le travail qui vous a été adressé par le récipiendaire, consiste en un recueil de dix-neuf fables en vers. Cette œuvre littéraire, pour étre appréciée d’une maniere satis- fesante, devrait être scindée en autant de parties qu’elle a de fables ; car chacune est une pièce complète, un morceau parfaitement isolé, un sujet à part, où l’auteur a réussi à différents degrés, n’attachant d'ailleurs aucune importance à l'ordre dans lequel ses productions doivent être classées. Mais tout en nous réservant de vous signaler les fragments les plus remarquables parmi ceux qui vous sont offerts par le réci- piendaire, nous croyons devoir vous donner une appréciation d'ensemble, une opinion consciencieuse sur le mérite général du reeueil soumis à notre examen. Rappelons d’abord, Messieurs, que la première condition d’une œuvre littéraire quelconque est d’unir la pureté à l'élégance, la clarté à la concision, la beauté de l'agencement à la beauté morale. Le genre de l’apologue comporte de plus la réunion de la naïveté et de la finesse, de la smplicité et de la profondeur, de la vérité dans le fond et de l'illusion dans la forme. Qui d'entre nous n’a admiré toutes ces qualités portées au plus haut degré dans l’immortel fabuliste de notre grand siècle littéraire , dans les œuvres impérissables du bon La Fontaine, modele accompli du genre, demeuré sans émule comme les Babrias et les Phèdre? Quelle abondance d'images vives et de traits frappants! Quelle bonhomie de caractère et quelle simplicité d'expression! — Ne dirait-on pas, à lire son récit, qu'il voit ce qu'il raconte, qu’il passe sa vie au milieu de ses chers animaux, qu'il est initié à leur langage comme à leurs secrets? L’illusion est telle, que nous assistons JANVIER. 59 nous-mêmes à ces scènes touchantes, pleines de finesse et de mou. vement, où les acteurs semblent improviser leurs rôles, {ant l'auteur y a mis de naturel et de simplicité. Le lecteur s’oublie, le narrateur disparait; le drame nous mène sans effort à la conclusion. Et pourtant le conte parait si vrai, il est dit si simplement , nous demeurons si bien sous le charme, qu'après avoir lu, j'allais dire après avoir vu, nous sommes portés, sous l'influence d’une première impression, à nous croire capables d'accomplir une œuvre où l’auteur a pensé comme nous, où il a pris notre manière de voir, notre langage même, une œuvre bien vulgaire en apparence, et qui n’est ni plus ni moins qu'un chef-d'œuvre. C'est done à se faire oublier en se fesant lire, à disparaitre dans le mouvement de son récit, que doit tendre le fabuliste, sil veut observer les regles imposées au genre littéraire qu'il entreprend. — Dans fout autre genre, on lui pardonnesa quelques tournures embarrassées, quelques imperfections dans la propriété des lermes, quelques pensées à lui. lei le succès n’est possible qu'à la condition d'une harmonie parfaite avec Pesprit du lecteur. Celui-ci est-il arrété par une ambiguité d'expression, fatigué par la longueur d'une période mal coupée, contrarié par une pensée qui manque de justesse, ennuyé par une redondance de style; est-il obligé, en un mot, d'abandonner un seul instant le mouvement de Ja scene faute d'une sympathie complete, l'auteur a manqué son but, il n'a pas réussi. Est-ce à dire que le travail suppléera jusqu'a un certain point à l'inspiration, au génie? Dans bien des circonstances littéraires il en peut étre ainsi. Mais l’apologue est précisément le genre poétique auquel Ja critique pardonnerait le moins de sentir le travail ; c’est une conséquence naturelle des lois posées par les œuvres da maitre, homme naturellement insoucieux autant qu'éeri- vain spirituel et profond penseur, de qui madame de La Sablière disait, un jour qu'elle avait congédié tous ses domestiques « Je n'ai gardé avec moi que mes trois bétes : mon chien, mon chat et La Fontaine. » I faut done du courage, Messieurs, vous le comprenez , pour LU 4 AA = 2 I ce J)4 RÉSUMÉ DES SÉANCES. aborder une œuvre si séduisante au premier abord, mais en méme temps hérissée de si nombreuses et si sérieuses difficultés. Hätons-nous de remarquer que si M. Gaubert n’est point arrivé à la perfection dans un genre dont le créateur en France, a recu le nom d'inimitable , quelques-unes de ses fables sont pourtant traitées avec beaucoup de succès. Nous ne pouvons méconnaitre en lui un jugement droit, une pensée noble et d’heureuses inspirations. 11 a compris que le but du fabuliste doit étre d’instruire en recréant; qu'il ne suffit pas que les personnages du récit soient mis en scène, sous les veux du lecteur, avec beaucoup de mouvement et d’entrain, mais qu'il faut encore et surtout à la pièce nn but moral, une conclusion utile. Chacune des fables que nous avons été appelés à examiner , remplit exactement cette condition; toutes ont une portée mora- lisatrice bien déterminée et d’une application judicieuse. Nous pourrions peut-être demander à lauteur un peu plus de sobrieté dans les développements. Nous voudrions qu'il eût laissé davantage à l'esprit du lecteur, qu'il n’eüt point allongé quel- ques-unes de ses fables les mievx touchées, les mieux conçues. Nous aimons que la morale de lapologue soit cachée sous un voile transparent, plutôt que formulée à part et mise à nu. Nous aimons qu'on nous laisse quelque chose à faire; et la péroraison d'une fable est un luxe inutile, quand elle ne nous montre que des faits déjà découverts. A Pappui de notre opinion, nous citerons la fable intitulée le Grimpereau, le Coq et le Dindon, l’une des meilleures productions de M. Gaubert, malgré quelques imperfections bien excusables. Le plan en est ingénieux, les rôles bien distribués, le détail intéressant, la marche assez réguliéere; mais il est évident que la morale en est parfaitement sentie, après la vérité piquante si naïvement dite par le dindon : CR ee de CL INIONENE m'eût pas fait croire « Que l'on pût, en rampant, s'élever aussi haut. » Sans nous arréter à Ja texture un peu dure peut-être du vers suivant, nous sommes portés à blämer l'extension donnée à la [EN JANVIER. J) péroraison , extension dont on trouve des exemples dans La Fontaine, assurément, mais dont il faut user le moins possible. L'auteur, par le développement de ses réflexions, nous fait perdre en partie le plaisir causé d’abord par la lecture de son spirituel apologue. La fable du Zingot d'Or et de la Barre de Fer, mieux écrite encore que la précédente, est aussi d’une conception heureuse et d'un récit facile. Elle offre un dialogue intéressant, des répliques spirituelles et quelques traits piquants. Nous avons remarqué encore la Mère Challe et le Jeune Chat, — sujet bien traité, mouvement naturel, style simple et sans efforts. — Cette fable, qui est inédite, est aussi une de celles qui réunissent le mieux les principales conditions du genre. À ce double titre, vous nous permettrez de vous en donner lecture : LA MÈRE CHATTE ET LE JEUNE. CHAT. « Minet était un jeune chat « De généreuse et forte race, « Dont un régime délicat 2 A peine retenait l'aventureuse audace. « Ah! mon fils, tu me fais trembler, « En minaudant disait sa mere. « Quoi! seul, la nuit, sur la gouttière, « Imprudent, tu voudrais aller! « Ces haats lieux sont peuplés d'ennemis redoutables « Qui contre toi se ligueront, « Puis, un beau jour, te croqueront. « Que d’autres chats, de pauvres diables, « Qui ne trouvent chez eux rien de prét à manger, « Se donnent cette peine et bravent ce danger; « Mais toi, graces aux soins de ma bonne maitresse, « Dans la riche maison où le ciel nous a mis, « Tu peux fort bien diner quand l'appétit te presse, Et puis dormir en paix sur de moelleux tapis 56 RÉSUMÉ DES SÉANCES. « Mon fils, écoute done ma tendresse inquiete; « Renonce à de grossiers et vagabonds penchants. « Je te lai déjà dit, les rats sont bien méchants : « Né me fais pas pleurer une si chère tête. « Ainsi s'égarait en détours , « Dans sa faiblesse maternelle, « Dame chatte dont le discours « Trouverait aïlleurs son modele. « Un peu d'orgueil (dans un enfant gâté « L'orgueil au cœur s'ouvre aisément passage), « Un peu de frayeur (à cet âge « On a tant de crédulitc), En lui fesant préter l'oreille à ce langage, D'une aveugle tendresse achevèrent l'ouvrage. « Minet promettait un héros, « Et Minet fit honte à sa race : Les souris auraient pu lui passer sur le dos, « Sans qu'il osât bouger de place. « Plus de courses au galetas : « Monseigneur visitait seulement la cuisine, « Ensuite allait dormir dans la salle voisine, « Pour attendre un autre repas. « Bien nourri, bien couché, sans soucis, quelle vie! « Aux moines d'autrefois elle aurait fait envie. « Sa mère en triomphait. Mais ne voila-t-il pas « Que du chat la vicille maitresse, « Au milieu de cette liesse, « S'en alla de vie à trépas, « Laissant à l’abandon chatte, chat et le reste. « Le reste, l'héritier l’accepta de bon cœur. « Mère chatte et Minet eurent moins de bonheur : « Le changement leur fat funeste. « Ils purent, il est vrai, rester dans la maison, « Mais les soins recherchés n'étaient plus de saison : « Point de coussins pour lit, point de sommeil tranquille, JANVIER. 57 « Point de repas tout prét, point de mets délicats; « Les diners galoppaient sous la forme de rats, « Et, pour les attraper, il fallait étre agile. « Minet, malhabile et peureux, « De la chasse souvent revint le ventre creux : « IL mourut bientôt de misère. « On dit qu'en expirant il maudissait sa mère. « Beaux fruits d’une éducation « Qui d’un enfant bien né fait d’abord un poltron, « Un goinfre, un fainéant, enfin un snisérable. « Quelle erreur de compter sur un bonheur durable, « Que Pélève soit chat ou non! De nos jours, Messieurs, un fabuliste plein d'esprit et de verve se charge de dérider annuellement les fronts de nos graves acadé- miciens : out le monde a nommé M. Viexxer. Et ce n’est pas seulement par le mérite de la nouveauté et de la finesse que cet habile écrivain plait à ceux qui l’entendent ou le lisent, c’est encore, et le plus souvent, par un haut mérite d'actualité. M. Gaubert a tenté de le suivre sur ce terrain : Jui aussi a essayé de faire la critique des travers de notre époque, et il a encore mieux réussi comme satirique que comme moraliste, sans doute parce qu'il avait à sa disposition plus de matériaux. Il s'est trouvé moins géné dans ses allures, il n'a eu qu'à copier dans les mœurs de l'époque. La fable du Léopard Colonisateur est une eritique judicreuse, dont la touche ne manque pas de mérite. C’est le Voyage en Icarie, préché avec succès par le citoyen Léopard aux bœufs, aux änes, et surtout aux moutons. lei le voile apologétique est d’une parfaite transparence ; mais il doit cette qualité à des circonstances de temps, qui, une fois effacées, en rendraient le sens difficile à saisir. Dans la fable des Frelons et des Abeilles, l’auteur est plein de son sujet. Aussi il cherche peu : sa marche est simple, rapide, naturelle IL raconte comme il voit, et il a le bonheur de voir juste DB RÉSUMÉ DES SÉANCES. Votre commission, rendant hommage au mérite réel des fables soumises à son examen, a pensé, Messieurs, que la Société s'ho- norerait en recevant un homme d'esprit au nombre de ses membres. Nous avons, en conséquence , l'honneur de vous proposer l'admission de M. Gaubert. Après cette lecture, écoutée par l'Assemblée avec un vif intérêt, M. le Secrétaire dit que M. Gaubert, outre ses titres littéraires, se distingue aussi par des études agronomiques très sérieuses. « Il est, ajoute- til, un des principaux fondateurs du Comice agri- cole de Brioude, institution à laquelle il a rendu d’éminents services dans les fonctions de secrétaire, qu'il remplit avee le dévoument et le zèle les plus éclairés. » Il est ensuite procédé au scrutin, et M. Gaubert ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est nommé membre non résidant. M. Enjubault écrit qu'ayant été nommé procureur de la république à Clermont-Ferrand , il désire échanger son titre de membre résidant en celui de non résidant. Cette demande est favorablement aceuecillie, et il en sera statué à la prochaine séance. À huit heures, la séance est levée. SÉANCE DU 1% FÉVRIER. SOMMAIRE. — Lecture du procès-verbal. — Envoi des « Annales » à toutes les Sociétés scientifiques de France ; Echange de publications; Lettres d'adhésion; Demande à M. le Ministre de l'instruction publique des publications du Musée d'Histoire Naturelle de Paris, de l'Académie des Sciences et des Comités Historiques des Arts et Monuments. — Ouvrages reçus. — Transmission ds publications par Ja poste sous le couvert ministériel ; Lettre de M. le Ministre de Pinstruction publique. — Almanach Historique du Département ; proposition à ce sujet; lettre de M. Dumolin, président à Ja cour d'appel. — Nobiliaire d'Auvergne ; Communication de M. Bouillet. — Lettre éerite de Paris par M. le Président de Ja Société : Ostéographie comparée ; Promesse de cet ouvrage ; Don de plusieurs autres publications par M. le Ministre de l'instruction publique; Promesse d’un moulage d’Ichtyosaurus par le Muséum d'Histoire Naturelle ; Neuf tableaux achetés à Ja vente du cabinet d'Espinoy; Avis favorable donné par M. Cham- bellant, inspecteur général d'agriculture, pour l’augmentation de la subvention ministérielle. Remerciments votés à M. de Brive. —Congrès central d'Agriculture et Concours de Poissy; Nominations de MM. de Brive et Charles de La Fayette, comme délégués de la Société. — Destruction des courtilières ; Observations de MM. Eyraud et Joyeux. — Castration des vaches laitières ; Rapport de M. Gire fils: — Concrétions calcaires ou calculs énormes trouvés dans les intestins d’une jument; Rapport du méme membre. — Eglise du XVe siècle et porte sculptée du XIe, à Lavoüte-Chilhac ; Mémoire par M. Aymard. — Pièces de vers lues par M. Bernard. — Augmentation de la subvention par M. le Ministre de l'instruction publique; Lettre ministérielle. — Mémoire présenté comme titre d'admission par M. de lEguille; Rapport de M. Dumontat. — Mémoire présenté au méme titre par M. Vacher-Lagrave; Rapport de M. Martel. — Election de ces deux membres. — Election de M. Enjabault comme membre non résidant. En l'absence de M. de Brive, M. Porral, vice- président , siège au bureau A trois heures Ja séance est ouverte. 60 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Puocicarions. — Après la lecture et adoption du procès-verbal, M. le Président communique un cer- tain nombre de lettres par lesquelles diverses sociétés Agricoles, Scientifiques, Artistiques et Littéraires , accusent réception des « Annales », et promettent d'envoyer en échange leurs publications, conformé- ment à la demande qui leur en avait été faite par M. le Secrétaire. Outre les Compagnies qui entretenaient avec la Société des relations de correspondance, et qui en sollicitent la continuation , plusieurs autres non moins importantes demandent à établir ou à re- nouer des relations. Celles-ci sont les Sociétés d’Agri- culture du département du Nord, de la Gironde, de l'Hérault, des Pyrénées Orientales, de la Moselle; la Société Centrale d’'Horticulture de Paris; les Acadé- mies des Sciences de Marseille, Toulouse, Reims, Montpellier, Dijon, Caen, Aix; les Sociétés Acadé- miques de Metz, Lille, Nancy, Nantes, Perpignan, Boulogne-sur-Mer , Vesoul , Haute-Saône ; les Sociétés d'Emulation de Brest, Linnéenne de Bordeaux, d'Histoire Naturelle de la Moselle, des Sciences Morales, etc., de Seine-et-Oise, de Médecine de Paris et de Marseille, de Chirurgie de Paris, Indus- trielle d'Angers et de Mulhouse, Historiques et Archéologiques de Sens, de Chälons-sur-Saône, de Rambouillet, de Langres; la Commission Archéolo- gique de Narbonne. FÉVRIER. 61 L'administration du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris exprime le regret de ne pouvoir disposer de ses publications, dont la distribution est faite par M. le Ministre de l'instruction publique; il en est de même de l’Académie des Sciences. M. le Président, après avoir pris l’avis de PAs- semblée , dit qu’il adressera la demande de ces ouvrages au Gouvernement, ainsi que du « Bulletin » publié par les Comités Historiques, sous les auspices du même ministère. M. le Président énumère ensuite les Recueils nombreux envoyés par différentes Sociétés et déposés sur le bureau, parmi lesquels on distingue surtout une complète et belle série des publications de l'Académie des Sciences de Toulouse, et de magni- fiques livraisons avec atlas adressées par la Société Archéologique de Chälons ; il appelle l'attention de l'Assemblée sur ceux de ces Mémoires qui intéressent spécialement les travaux de la Compagnie, ets’attache à faire ressortir la part active que la plupart de ces associations prennent au mouvement intellectuel de la France, en traitant dans leur sein presque toutes les questions scientifiques et économiques qui depuis quelques années préoccupent les esprits studieux. Il est donné lecture d'une lettre-cireulaire de M. le Ministre de l'instruction publique, qui recom- mande diverses mesures pour régulariser et assurer le service d'échange et de transmission, sous le 62 RÉSUMÉ DES SÈANCES. couvert ministériel, des publications entre les Com- pagnies savantes. M. l'agent comptable sera invité à se conformer, en ce qui le concerne, aux prescriptions de cette lettre, ainsi qu’à celle du ministre, en date du 19 mars 4847, relative au même objet. M. Aymard lit l'extrait suivant d’une lettre que lui a écrite M. Dumolin, président à la cour d’appel de Riom, et membre non résidant : « J'ai à vous communiquer une idée qui me semble éminemment propre à mettre la Société en rapport avec le pays, et à faire descendre dans les masses la connaissance de notre histoire : double but qui mérite d’être atteint, et qui peut l'être en effet. « Vous savez que le temps des gros livres est passé, et de quelle faveur jouissent aujourd’hui les Annuaires bien faits et même les Almanachs mal faits. C’est la bibliothèque du peuple qui arrive à tous, parce qu’elle est au niveau de toutes les intelligences et à la portée de toutes les bourses. N'est-ce pas une honte que, sous ce rapport, le département de la Haute-Loire soit si fort en arrière du vieux Velay, et que l'excellent Almanach Histo- rique que publiait l'abbé Laurent en 1788, ait pour indigne successeur le maigre Almanach que vous savez ? « Cet Annuaire est fini... Il ne donne aucun profit à son éditeur; car comment vendre ce qui FÉVRIER. 65 ne peut servir à personne, ce qui est sans valeur pratique comme sans valeur intellectuelle... C'est une chose excellente qu’un bon Annuaire; elle ne réussit pas dans la Haute-Loire, parce qu'elle est manquée; il s’agit de la reprendre en sous-œuvre, de lui donner la vie qu’elle à ailleurs, qu’elle avait méme chez nous avant 1789. _« Lorsqu'il se rencontre dans notre pays un homme de mérite qui a le gout de ces sortes d’ou- vrages, c’est la meilleure condition pour avoir un Annuaire bien fait; mais un tel homme n’est jamais qu'un accident heureux : il passe, et PAnnuaire tombe. Il n'y a que les corps qui vivent et se perpétuent, et qui par conséquent puissent donner de la durée, en les perfectionnant sans cesse, à ces sortes de publications. Ainsi en est-il de PAnnuaire du Bureau des Longitudes, de l'Annuaire des Eco- nomistes, de l'Annuaire Historique, si intéressant, que publie la Société de l'Histoire de France. « Il faut donc que notre Société s'empare de cette entreprise, et de ce qu'avait exécuté l’abbé Laurent, de ce qu'exécute M. Gaudelet, de ce qu'on fait de mieux dans les autres départements , qu’elle s'inspire pour publier un Annuaire sous ses auspices et par ses soins, qui se lise, qui se vende, qui éclaire toujours et moralise dans l’occasion la population du pays. « Avec une nomenclature plus restreinte et mieux entendue que celle qui compose l'Annuaire actue, 64 RÉSUMÉ DES SÉANCES. et une partie historique, statistique et même anec- dotique spéciale du département, dans un format et avee un nombre de pages calculé pour renfermer beaucoup de matières à peu de frais, sous écouleriez au moins quatre cents exemplaires, en réunissant, pour les placer, le concours de l'administration et de l’évèché. « Chaque volume de l'Annuaire devrait contenir la date par ordre chronologique et l'analyse suceinete de tous les faits accomplis dans l’année, et qui se rapportent au département, et successivement de courtes notices sur chaque ville, sur chaque mo- nument, sur chaque industrie, sur chaque institution de quelque importance. « Vous n’auriez que trop de documents : il faudrait se borner et choisir, et ce serait la tâche et le mérite de ceux des membres de la Société qui en seraient spécialement chargés. « Le manuscrit de ce volume, du moins pour toute la partie historique, devrait être communiqué au Préfet avant la session du conseil général, afin que le Préfet et le conseil général fussent disposés à allouer à la Société pour cet objet, et en connais- sance de cause, non pas seulement les 200 francs accordés jusqu'ici, mais 500 francs, s'ils étaient nécessaires, au moins pour les frais de la première année. « M. Grellet vous offre son concours pour eette année. Le mien vous est acquis pour l’Almanach FÉVRIER. 65 Historique de AS51 , tel que je le comprends; je vous donnerai un travail de patience qui n'existe nulle part : le tableau de nos députés depuis les Etats- Généraux de 1789, ete. » L'Assemblée, après en avoir délibéré, prend en considération la proposition de M. Dumolin, et nomme une commission composée de MM. Huriez, Azéma et de Vinols, qui donnera son avis sur les moyens de réaliser cette utile entreprise. M. Bouillet, membre non résidant, éerit qu'il va reprendre la publication du Nobiliaire d'Auvergne , et sollicite le concours de la Société pour lui fournir des renseignements. Un certain nombre de prospectus envoyés par l’au- teursont distribués auxmembres présents à la réunion. Musée. — M. le Secrétaire informe l’Assemblée que M. de Brive continue de s'occuper très acti- vement des intérêts de la Société pendant son séjour dans la capitale, et il lit les extraits suivants d’une lettre de M. le Président : « .…..Pai été recu, écritil, la semaine dernière par M. de Parrieu : il a été très bienveillant. Au sujet de l'Ostéographie Comparée, il m'a beaucoup parlé du haut prix de cet ouvrage, du peu de ressources financières de son ministère, et a fini par me promettre que, s’il pouvait Renée le nombre TOME XY. à) 66 RÉSUMÉ DES SÉANCES. de trois souscriptions, nous serions compris pour un exemplaire. Jai été plus heureux à l'égard d’au- tres publications : sur un billet de la main même du ministre, le catalogue des ouvrages provenant des souscriptions de 1849 n’a été remis, et j'ai fait un choix des livres qui m'ont paru avoir le plus de valeur... « J'ai été une seconde fois au Jardin-des-Plantes ; et aux diverses pièces qui m’avaient été promises précédemment, M. de Blainville ajoutera le moulage d’un squelette entier d’ichtyosaurus tenuirostris, fos- sile aussi précieux que celui du mosasaurus que pos- sède déjà le Musée. « L'une des plus riches galeries de tableaux de Paris, celle du général d’Espinoy, a été mise en vente la quinzaine dernière. Nous l'avons visitée , — M. Charles de La Fayette et moi, — et de tout ce que nous y avions admiré, il nous était resté le désir de profiter d’une aussi belle occasion pour enrichir notre galerie de peintures de quelques-unes des œuvres des maitres qui nous manquent. Ayant calculé que par suite de la restitution qui nous à été faite par le conseil général d’ane somme qui nous avait été re- tenue sur lexercice précédent, la Société aurait cette année une recette supérieure à celle de l’année der- nière, j'ai pensé que, sans obérer notre budget, nous pouvions, dans une circonstance si favorable , affecter une certaine somme à des acquisitions de tableaux. Il se rencontre rarement en effet que la FÉVRIER. 67 Société puisse disposer d’une telle recette, qu'une vente si remarquable ait lieu, que des circonstances politiques comme celles où nous sommes réduisent le prix des œuvres d'art, et que le Directeur du Musée et le Président de la Société se trouvent en- semble à Paris pour mettre à profit ce concours de circonstances. Nous nous sommes done rendus plu- sieurs jours à cette vente, et nous y avons fait les acquisitions suivantes, aidés des avis de plusieurs artistes capables : « 1° ÆEcce Homo, par Leguide; « 2° Jésus endormi sur les bras de sa Mère, par Sasso Ferrato; Calvaire, par Lippi; , 5 « 4° Martyre de sainte Agathe, par Rubens ; « D° Paysage, par Quaspre Le Poussin ; « 6° Champ de bataille, par Cercozzi ; « T° Portrait de mademoiselle de Valois, par Mignard ; «€ 8" — de Labruyère, par Largillière ; € 9 — d’un seigneur de la cour de Louis XIV, par Lebrun ; « 10° — de Philippe de Commines; école de Van Eick. « M. Chambellant a donné un avis favorable à l'augmentation de la subvention que M. le Ministre de l’agriculture nous accorde annuellement , et il a 68 RÉSUMÉ DES SÉANCES. appuyé notre demande relative à Pobtention d’ouvra- ges agronomiques... Il a été très satisfait d'apprendre l’'empressement des élèves à se présenter pour la Ferme-Ecole. Félicitons-nous d’avoir mis de Pactivité dans l’organisation de cet établissement, car le len- demain du jour où l'arrêté d'autorisation de notre Ecole a été pris, il a été convenu entre le Ministre et le Comité des finances de la chambre des repré- sentants , qu’il ne serait plus formé de nouvelle Ferme-Ecole jusqu’à ce que l’expérience de celles qui existent eut fixé l'opinion sur leur utilité. » L'Assemblée, vivement intéressée par cette com- munication, réitère ses remerciments pour les nou- veaux témoignages de zèle énoncés dans la lettre qui précède, et elle approuve l'acquisition des tableaux dont le Musée va bientôt s'enrichir par les soins de M. le Président et de M. Charles de La Fayette. Acricurure. — Les membres de la commission du Congrès central d'Agriculture adressent une cireulaire par laquelle la Compagnie est invitée à désigner les délégués qui devront la représenter dans la sixième session, qui s'ouvrira à Paris le 18 mars prochain. Aux termes de cette lettre, la réunion coïncidera avec une autre solennité agricole, le Concours de Poissy, qui aura lieu le 27 mars. MM. de Brive et Charles de La Fayette seront priés d’assister à cette double solennité. FÉVRIER. 69 M. Eyraud rappelle ce qui a été dit à la séance du 2 novembre 1849, au sujet des différents pro- cédés employés pour détruire les courtilières ou taupes-grillons, et signale, comme un moyen de les exterminer, l'emploi du fumier de pore. M. Joyeux cite, à l’appui de ectte communication, sa propre expérience, et assure qu'après avoir fait usage de cet engrais plusieurs années, les courtilières ont presque entièrement disparu de son jardin. MÉDECINE VÉTÉRINAIRE. — M, Gire fils donne lecture du rapport suivantsur la castration desvaches laitières: Messieurs, D'après des expériences faites {out récemment, on a supposé que la castration de la vache aurait pour effet d'augmenter la sécrétion du lait, et de donner à ce liquide des qualités supérieures. La sécré- tien serait en outre plus constante |, n'étant pas soumise aux variations qui résultent des circonstances qui précèdent ou qui accompagnent la plénitude. Il n’y aurait plus de vaches dites tau- relières, et lon aurait préparé à l’engraissement celles d’un âge avancé dont Je lait commence à tarir. Bien que nous ne puissions apporter à lélucidation de cette question l'autorité qui repose sur l'observation rigoureuse des faits et sur l'expérience, nous pouvons cependant en apprécier toute l'importance, à priori des considérations physiologiques, et, hâtons- nous de Je dire, pour notre compte, nous n'attachons que très peu de créance aux avantages consignés dans les ouvrages qui ont traité de cette matière, tant ils nous paraissent incompatibles avec les plus simples éléments de la science, 70 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Nous sommes loin de penser que la castration de la vache amene une sécrétion de lait plus abondante. Elle peut étre plus constante et de meilleure qualité, cela est possible, car cette opération éloigne toutes les causes qui contrarient les fonctions de la mamelle, comme la gestation , les chaleurs, etc.; elle développe aussi dans léco- nomie, et particulièrement dans le lait peut-être, l'élément adipeux. Mais, en ce qui concerne le rendement, mesuré dans un laps de temps donné et assez long, comme deux ou trois ans, nous sommes portés à croire que lopération doit avoir un résultat contraire. Les ovaires enlevés, les mamelles deviennent inutiles; elles se flétrissent, la sécrétion lactée tarit, finit par cesser complètement, n'étant plus réveillée ni stimulée par l’orgasme utérin. C’est là du moins ce qu'on y observe, et il nous parait singulier qu’on reven- dique en faveur de la vache une exception qu’on ne rencontre dans aucune espèce, et qui est contraire aux lois physiologiques. Il y a dans cette prétendue découverte le défaut qui caractérise la plupart des systèmes ayant trait aux phénomènes de la vie : cest de vouloir assimiler les forces vitales aux forces physiques, c'est de vouloir expliquer les unes par les autres, et rattacher ainsi à une cause commune les phénomènes les plus disparates ; cest, en un mot, pour en revenir à notre sujet, comparer la vache à une machine à lait, à laquelle il suffirait de fournir les matériaux d'élaboration , sans s'occuper ni du moteur ni des rouages. Il y a dans les mouvements intimes de la matière vivante des secrets impénétrables qui défient les moyens les plus exacts d'analyse et d'investigation , et qui témoignent tous les jours de l’impuissance de l’homme lorsqu'il veut en soulever le voile. En vue de parer aux inconvénients qui, sous le rapport de la sécrétion laiteuse, sont la conséquence forcée de la gestation, des chaleurs, etc., on préconise la castration; pour se faire des prosé- lytes, on vante ses effets merveilleux. Mais qu’arrive-t-il comme résultat final? c’est qu’on est tombé de Charybde en Seylla, c’est qu'on a paralysé la mamelle en détruisant les sympathies qui Vunissaient à l'utérus, c’est qu’on a occasionné pour toujours la perte complète du lait. FÉVRIER. 71 Telle est du moins la conclusion à laquelle nous amènent for- cément les inductions physiologiques, et, nous en sommes sürs, l'expérience confirmera l'opinion que nous émettons aujourd'hui sur de simples considérations faites à priori. Nous ne parlons pas de l'opération elle-même, qui, si nous la comparons aux cas d’incision du rumen, ne nous parait pas exempte de dangers, et que, pour notre compte, nous ne pratiquerions qu'avec la plus grande circonspection. Nous pensons que le choix de bonnes races, une nourriture choisie, de bons traitements, l'application raisonnée de la méthode Guénon, auront sur la production du lait une influence plus directe, plus sûre , qu’une opération dangereuse par ses suites et incertaine dans ses résultats. M. Bertrand de Doue appuie les conclusions de ce travail, qui sont approuvées par l'Assemblée. M. Gire présente ensuite deux concrétions pier- reuses ou calculs fort curieux qui ont été trouvés dans les intestins d’une jument, et il donne à ce sujet les explications suivantes : Messieurs, IL est certains animaux dans le canal alimentaire desquels ik se forme des concrétions pierreuses, véritables caleuls qui atteignent quelquefois un volume énorme. De tous les mammifères, c'est Je cheval, et surtout le cheval nourri au son, qui présente le plus fréquemment ce phénomène. Un grain d'avoine, un petit gravier, un caleul biliaire ou pancréatique, enfin tout corps étranger introduit dans les voies alimentaires, peut devenir le noyau de ces concrétions. Les parties siliceuses du son, de la paille, ou ces matières en substance, la 72 RÉSUMÉ DES SÉANCES. vase séchée sur les foins inondés, la bourbe des eaux troubles, enfin les platras, la terre que certains chevaux lèchent d'habitude, toutes ces substances s'amassent autour du noyau primitif, s’y collent à laide du mucus intestinal, qui fait office de glue; le mucus lui- méme en se desséchant, abandonne les sels qu'il contient. De nouvelles couches s'ajoutent aux premières, la masse grossit par cette juxtà-posi- tion successive, et le mouvement péristaltique de l'intestin lui imprime un mouvement de va-et-vient qui la comprime, la polit, et lui donne une forme le plus souvent sphèrique. La coupe de ces corps présente une foule de couches concen- triques homogènes ou de compositions différentes, dans lesquelles peuvent se trouver tous les principes des aliments dont l'animal a été nourri, souvent les aliments eux-mêmes en nature, en parcelles plus ou moins grosses, et toujours au centre un noyau primitif. Leur composition chimique varie peu : ce sont des sels à base de chaux, de magnésie, d’ammoniaque, de Ja silice à Pétat de silicate, une malière extractive végétale, et quelques principes résineux analogues à ceux de la bile. Sous le rapport du volume, ils varient beaucoup: ils sont énormes chez l'éléphant, le rhinocéros et lhippopotame. On considérait autrefois comme doués de propriétés médicales par- ticulières ceux que l’on trouve dans l'estomac des gazelles des Indes et de la chèvre sauvage du Pérou. Dans les ruminants domestiques, le bœuf, la vache, il en est qui sont exclusivement composés de poils que ces animaux avalent en se léchant : on les nomme égagrapiles, tandis que les premiers sont les bézoards... Ces poils sont feutrés : ils forment de petites masses ovales, de la grosseur d'un œuf de poule ou d’autruche, d'un poli brillant au dehors, d’une régularité de forme remarquable; on les trouve dans la panse. Leur mode de formation est le tnême que dans les premiers; ils en different par leur poids spécilique, qui est moindre, et par leur composition. Enfin, suivant quelques naturalistes, ambre gris ne serait autre chose qu'un bézoard appartenant au physeter macro-céphalin. Tant qne ces corps séjournent dans les grosses portions de l’in- testin, ils ne fatiguent en rien les animaux, et il est très difficile FÉVRIER. 75 d'en soupçonner l'existence; mais s'ils s'engagent dans les portions étroites, ils l’obstruent et donnent lieu à des accidents qui de- viennent promptement mortels. Les calculs que vous avez sous les yeux sont de ce genre de concré- tions. l’un d'eux est certainement un des plus curieux, tant sous le rapport de son volume que par la régularité de sa forme en sphéroïde aplati et son poids considérable. Il pèse sept kilogrammes et demi. Il en pesait huit au moment de lextraction; mais la dessication lui a fait perdre un demi-kilogramme. Sa plus grande circonférence est de soixante-huit centimètres. Ce caleul a été trouvé dans le canal intestinal d’une forte jument de trait appartenant à M. Sabarot. Depuis six ans cet animal fesait un bon service, jouissait d’une santé parfaite, et rien me fesait présumer lexistence chez lui d’un corps aussi volumineux. Nous avons observé cette particularité que nous explique la si- lualion du calcul dans le canal intestinal : cette jument choisissait de préférence les endroits déclives, et se plaçait de manière à ce que les parties postérieures fussent toujours plus élevées que les parties antérieures ; attachée au mur, la tête haute, elle paraissait souffrir dans eette position, qu’elle abandonnait aussitôt qu’elle devenait libre de ses mouvements. Le calcul occupait l'arc du colon qui touche au diaphragme, et reposait sur l’appendice xiphoïde. Evidemment l'animal devait préférer cette position particulière, le caleul trouvant ainsi sur le sternum un point d'appui solide, IL parait étonnant qu'une masse aussi considérable, et qui a mis plusieurs années à se former, n'ait pas enflammé par sa présence, usé par son contact continuel, par son poids et ses frottements, les membranes de l'intestin; et cela est d'autant plus surprenant , que cette jument, en raison de la légèreté de ses allures, était toujours préférée pour les courses rapides. Quant à Pautre caleul, il ne diffère du précédent que par son volume, qui est moindre, et sa forme, qui est celle d’une sphère aplatie et légèrement eoncave sur les deux faces; il mesure, dans sa plus grande circonférence, trente-cinq centimètres. Enchatonné dans la portion flottante du colon, il n’a pu étre 74 RÉSUMÉ DES SÉANCES. retiré qu'à l’aide d’une incision faite à l'intestin, moyen extrême qui ne devait qu’accélérer la mort de l'animal. Les faits de cette nature, quoique fréquents en médecine vété- rinaire, n’en sont pas moins intéressants pour nous, ant sous le rapport des lumières qu’ils fournissent à l’histoire de ces sortes de pétrifications, — ce travail de la nature morte dans la nature vivante, — mais encore sous le rapport du diagnostic des maladies de l'abdomen, dont les causes et l’origine ne sont toujours pas faciles à reconnaître chez le cheval, et qui néanmoins réclament chacune un traitement approprié. Enfin, Messieurs, ces caleuls ont de l'intérêt pour vous, non seu- lement comme objets de curiosité, — et à cet égard ils méritent de figurer dans vos collections, — mais encore comme objets de dé monstration, comme une preuve évidente à placer sous les yeux de ceux qui douteraient encore des fâcheuses conséquences qu’amène dans les espèces domestiques une mauvaise alimentation. Après les félicitations dues à l’auteur de ces inté- ressantes observations, M. le Président exprime les remerciments de Ja Compagnie pour le don des caleuls fait au Musée par M. Sabarot, bien que ce propriétaire ait été vivement sollicité de les envoyer à l’école vétérinaire de Lyon. SCIENCES HISTORIQUES. — M. Aymard lit un mémoire historique et archéologique sur l’église de La Voüte- Chilhac, et sur une porte sculptée du onzième sièele qui décore cet ancien édifice. Il est arrêté que ce travail sera inséré dans le quatorzième volume des « Annales » actuellement en cours d'impression !. * Annales, tome XIV, page 191. re FÉVRIER. 7! Bezces-Lerrres. — M. Bernard dépose sur le bu- reau deux pièces de vers ayant pour titre : l'Aurore et au Blue. Sur l'invitation de M. le Président, ce membre en donne lecture et recoit les félicitations de VAs- semblée. Il est décidé en outre que ces poésies seront pu- bliées dans les « Annales ». ! Ossers D’ADMINISTRATION. — M. le Ministre de lin- struction publique, répondant à une lettre de M. le Président, relative à une augmentation de la sub- vention annuelle, écrit qu'il a fait prendre note de cette demande, qui, en temps utile, sera examinée avec un intérêt particulier. Apmissions. — Organe d’une commission chargée de rendre compte d’un travail sur le reboisement des montagnes de la Haute-Loire, présenté comme titre d'admission par M. de l'Éguille, M. Dumontat fait le rapport suivant : Messieuns, Ce n’est pas sans regrets que vous vous rappelez le vide laissé parmi nous depuis quelques années par l'éloignement d’un fonc- tionuaire distingué, M. Colomès, ancien garde-général des forèts Voir au présent volume. 76 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Vous savez avec quel zèle intelligent , avec quel succès notre collègue s'était appliqué à seconder la Société pour le reboisement de nos montagnes; car l’œuvre importante d'amélioration silvicole que nous poursuivons avec persévérance, comporte une double action, celle de Ja Société, qui se manifeste par des distinctions, primes et médailles accordées aux planteurs, et par des distributions nombreuses de graines et de plants, et l’action administrative, qui se révèle, non seulement par des mesures ct des actes de surveillance et de sage répression, mais encore par la mise en culture forestière de vastes terrains appartenant aux communes ou à des établissements publics. Malheureusement le concours de ladministration ne tarda pas à manquer à la Société après le départ de M. Colomés, et depuis lors le progrès dans cette branche importante de l’économie culturale de nos contrées, s'était sensiblement ralenti. M. de l'Éguille, aussi habile et aussi zélé que son prédécesseur , se présente pour continuer l’œuvre si bien commencée par M. Colomès, Le mémoire qu'il vous a soumis comme titre d’admission , atteste à chaque page les connaissances spéciales et profondes de ce fonc- tionnaire; il atteste aussi son ferme désir de réaliser les vues de la Société et celles de ladministration pour le boisement pro- gressif de nos montagnes. Déja M. de l'Éguille a fait preuve d’une louable activité , pendant le peu de temps écoulé depuis son arrivée dans la Haute-Loire, en 4848. À cet égard, il peut étre intéressant d’exposer sommai- rement l'historique et la situation du boisement dans notre pays. Laissons parler l’auteur : « Un agent éclairé, M. Colomès, envoyé dans ce département , comprit parfaitement le but de sa mission, en cherchant à organiser le service. Dès son arrivée, il mit la main à l'œuvre et s’occupa de la recherche des bois communaux et d'établissements publics susceptibles d’être régis par Padministration : ses démarches eurent les plus heureux résultats. L'étendue des bois soumis, qui ; au com- mencement de sa gestion, n'était que de quinze cent soixante-ct- dix-sept hectares, s'élevait en 4845, époque à laquelle il quitta le département, à trois mille cinq cent vingt-neuf hectares, c'est à FÉVRIER. 77 dire à une contenance plus que double; de 4845 à la fin de 1847, la consistance des bois communaux ne s’augmenta que de soixante-et- dix-sept hectares, ce qui portait alors le chiffre des propriétés sou- mises au régime, à trois mille six cent six hectares. « Appelé en 4848 à continuer les travaux de mes prédécesseurs, J'ai, apres de nombreuses reconnaissances, proposé successivement l'application de la même mesure à quatorze cent trente-sept hec- tares de bois, formant plus de cent massifs épars, situés dans trente-sept communes différentes ; il a déjà été statué à l'égard de dix-sept de ces communes, qui embrassent cinq cent six hectares de bois; en sorte que la masse des bois placée sous la main de l'administration, en y comprenant la forêt domaniale du Breuil, de soixante-huit hectares, compose aujourd'hui une étendue de quatre mille cent quatre-vingt-un hectares, ete. » Ces chiffres, Messieurs, doivent vous satisfaire, d'autant plus que M. de l'Éguille poursuit en ce moment d’autres recherches qui l’améneront, 1l l'espère, avant peu d’années, à la soumission d'un plus grand nombre de bois. Cest principalement sur les hautes régions de nos montagnes, où le besoin du combustible se fait le plus vivement sentir, qu'il a d’abord porté ses vues. Déjà il a parcouru diverses communes, notamment celles des Estables, de Chaudeyrolles et de Fay, et messieurs les Maires lui ont paru disposés à soumettre leurs com- munaux à un régime mieux entendu que par le passé. Les habi- tants de ces pays commencent en effet à reconnaître que le système suivi jusqu’à présent, et qui consiste à enlever périodiquement les gazons, tend à appauvrir le sol et à le dénuder, en favorisant le ravinement qu'y occasionnent les grandes pluies et la fonte des neiges. Ses explorations, n’en doutons pas, le conduiront à constater , sur beaucoup de points du département, des terres communales d’une étendue plus ou moins considérable, et situées dans des conditions très diverses de climat, d'altitude , de pente. On jugera de l'importance de cette nature de propriétés par ie chiffre élevé de leur contenance, qui nous a été fourni par l’administra- 78 RÉSUMÉ DES SÉANCES. tion, et qui, nous le croyons, n’a encore été publié dans aucune statistique. D’après un relevé fait celte année même, « les terrains incultes » appartenant à des communes, sections de commune ou villages, occupent dans la Haute-Loire une surface lotale de trente- quatre mille neuf cent trente-huit hectares quatre-vingt-seize ares six centiares, répartie entre plus de deux mille localités. Or, presque partout ces terres sont abandonnées à une déplorable stérilité; et cependant combien n’en est-il pas qu'il serait facile de rendre très productives? Qui de vous , Messieurs, n’a été frappé, en parcourant quelques-uns des communaux disséminés dans nos campagnes, de voir qu'il suffirait souvent d'enlever ou d'extraire quelques pierres, de creuser quelques rigoles et fossés d'écoulement, en un mot de pratiquer les travaux les plus simples et les moins coûteux pour transformer ces terrains en prairies , en labours et en foréts? Les exemples viendraient en foule sous ma plume. Il me suflira de citer les communaux de Saint-Pierre-Eynac , de Saint-Julien-Chap- teuil, de Sorlhac, de Pradelles, des Estables, de Saint-Front, d'Araules, de Chaudeyrolles, ete. En attendant qu'au moyen de sages mesures législatives, on mette à profit cette partie vraiment considérable de la richesse immo- bilière de notre pays, félicitons l’administration forestière des résultats qu'elle a déjà obtenus. Partout en effet où son action a été acceptée, les populations y ont trouvé les plus grands avan- tages. Je connais des localités jadis entièrement privées de combus- tible, où l’on n'avait pour tout chauffage que du gazon et de la bruyère, et qui maintenant ont du bois pour leur usage, et pourront méme en vendre bientôt pour subvenir à des dépenses locales, telles que reconstruction de fours, réparation de fontaines , etce.; je citerai particulièrement le village de Bournac, dans la commune de Saint-Front. Ses malheureux habitants ont dû néces- sairement souffrir pendant quelques années par suite de la privation de la dépaissance, mais ils en sont amplement dédommagés au- jourd’hui, et doivent bénir M. Colomès d'avoir reboisé leurs com- munaux. Abordant un autre ordre d’idées, l'auteur du mémoire examine FÉVRIER. 79 les différentes essences de bois propres à notre département. Il s'attache surtout à signaler les avantages des espèces indigènes, et particulièrement du pin silvestre. « Quel est l'arbre résineux, dit-il, qui pourrait le remplacer? Il n’en est point qui, mieux que lui, se contente d’un sol médiocre et peu profond; il réussit à toutes les expositions, à toutes les hauteurs. On a beau le mutiler pour en faire des taillis, il repousse toujours avec une nouvelle vigueur; sa reproduction est facile; il craint moins la dent des bestiaux que tout autre, sa végétalion est rapide, etil est recherché tant pour le chauffage que pour bois de construction. » Je ne puis mieux faire que de m’associer aux éloges que l'auteur donne à cette essence précieuse, sans exclure néanmoins d’autres espèces non moins uliles, propres ou étrangères au pays. Ainsi nul doute que l’épicéa et le mélèze ne soient appelés avant peu d'années à rendre les plus éminents services à la silviculture dans nos montagnes, d’après les expériences nombreuses et persévérantes que la Société a encouragées de tout son pouvoir dans beaucoup de localités. IL serait trop long, Messieurs, de suivre l’auteur du mémoire dans le développement de toutes les questions qui se rattachent à son sujet. Je veux et je dois vous laisser le plaisir d'apprécier, par la lecture de ce travail, les vues d'amélioration qui y sont exposées. Je ne puis que vous dire qu’elles y sont énoncées avec beaucoup de clarté, de méthode et de précision, et que la pensée y est toujours relevée par une diction élégante et pure. Votre commission vous propose donc l'admission de M. de l'Éguille au nombre de vos membres résidants, et vous prie d'insérer son mémoire dans les « Annales ». M. Martel lit le rapport suivant, au nom d’une commission nommée pour examiner un mémoire envoyé par M. Lagrave, de Langeac, comme titre d'admission : 80 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Messieurs, M. Vacher-Lagrave, ex-notaire à Langeac, sollicite l'honneur d'étre nommé membre non résidant ; il présente pour titre d'admission une notice qui, quoique bien courte, a peut-être nécessité de sa part d'assez longues et difficiles recherches. Ce travail consiste en des notes historiques très intéressantes sur Ja ville de Langeac; elles paraissent dignes de fixer l'attention, surtout à cause de leur précision et des sources authentiques où elles ont été prises. Organe de votre commission, je vais essayer de vous tracer rapidement l’analyse de la notice que vous offre le récipiendaire. D'abord M. Lagrave parle de la douceur du climat de Langeac et de la fertilité de ses terres, qui fournissent, dit-il, à tous les besoins de la vie; il énumère les richesses minérales que renferme le sol : ce sont des eaux minérales, des mines de houille, des topazes, de l’antimoine et des carrières abondantes de diverses pierres de construction. Il aurait pu dire aussi que Langeac fournit des meules à aiguiser d’une bonne qualité, et qui sont particulièrement expé- diées aux coutelleries de Thiers. IL décrit cette ville et ses environs de manière à faire naitre le désir de les visiter. « Vu de lune des hauteurs qui l’avoisinent, Langeac, dit-il, offre, par une belle soirée d'automne, l'aspect du tableau le plus ravissant. » Heureux, Messieurs, heureux quiconque peut apprécier ainsi le lieu qu'il habite, surtout s'il y a reçu le jour; assurément il doit l'aimer , il doit s’y plaire, il doit y couler doucement la vie! - M. Lagrave prétend que, d’après quelques légendes et ballades qu'il vous laisse ignorer, et que pourtant nous aurions eu du plaisir à connaître, Langeac aurait éxisté du temps de la domination des Romains. IL ajoute que cette ville ne présente d'ailleurs aucun vestige qui remonte à une aussi haute antiquité, et il faut des- cendre, suivant lui, jusqu'au dixième siècle, pour trouver d’elle un souvenir dans l’histoire. FÉVRIER. 81 HN est positif qu’à cette époque Langeac avait déjà une certaine importance, puisque Mabillon rapporte, dans sa diplomatique , que Raymond Pons, comte de Toulouse, la donna en partage à l'un de ses fils, par son testament en date de lan 960. Les bourgeois de Langeac , fatigués outre mesure de la puissante juridiction des seigneurs, — qui traquaient , emprisonnaient étroile- tement e& mettaient à l'amende largement ceux même que de trop légers différends amenaient devant eux, — sollicitèrent et obtinrent , malgré la vive opposition de Tristan de Langeac, leur seigneur, de régler leurs affaires eux-mêmes sans sa permission. Ce rare pri- vilège leur fut accordé par le roi Charles VI, suivant lettres-patentes données à Paris au mois de janvier 4487 , et plus tard enregistrées au parlement. M. de Chabrol en donne une copie à la page 287 du quatrième volume de ses Coutumes, et l'original avec son scel en cire verte, attaché par un lacet de soie verte et cramoisie , se trouve entre les mains d’une anciennefamille M. Lagrave, à notre grand regret, nous en laisse ignorer le nom. Langeac a été le siège d’une prévôté dont la juridiction était fort étendue : elle fut supprimée par édit royal du mois d'août 1771, et fut rétablie en 4779. Il y avait aussi dans la même ville un siège de gabelle, dont les derniers fermiers ont été MM. Marie de Chillaguet et Servant d’Amourette, qui vivaient encore en 4850. L'auteur mentionne le chapitre de Saint-Gal, qui était composé d'un doyen et de treize chanoines; il dit qu'il y avait un monastère d'hommes qui, fondé en 4651, fut détruit en 4789. IL existe encore deux monastères de femmes, dont l’un, institué en 4619 sous le nom de Sainte-Catherine, eut pour supérieure vers cette même époque Agnès Galand, originaire du Puy, décédée en 1654 en odeur de sainteté, à Langeac, dans son couvent, où ses restes sont conservés. M. Lagrave parait ne pas connaitre ce qu'a écrit sur cette religieuse , connue sous le nom de Mère-Agnès, l'historien du Velay, M. Arnaud, l’un des fondateurs de notre Société : cet auteur nous apprend , entr'autres choses, que, dès le mois de mars 4698, l’évéque » que, , Il TOME XV. 6 82 RÉSUMÉ DES SÉANCES. de St-Flour sollicita la béatification d’Agnès Galand auprès du Saint- Siège, mais que cctle béatification, qui s’environnait des formes d'un procès, en eut toute la lenteur. Ce ne fut qu'au mois de mars 4808, c’est à dire cent dix ans plus tard, qu’une assem- blée de casuistes ayant décidé à lunanimité que la vénérable Mère-Agnès avait porté toutes les vertus à un degré héroïque, le Pape décréta qu'il y avait lieu à juger enfin cette cause spirituelle. M. Arnaud ajoute que le manque de fonds avait fait languir la procédure. On peut done dire, Messieurs, que les juridictions spiri- tuelles ont leur fisc et leurs avoués. Je finis, Messieurs, en mentionnant un usage qui se pratiquait autrefois à Langeac, et que n’ignore aueun habitant de cette ville ; il est consigné dans les Coutumes de Chabrol, et Châteaubriand , dans la relation de son Voyage en Auvergne en 4805, parlant de la féodalité et des châteaux dont ce pays était hérissé, rappelle cet usage, qui offre un trait de mœurs trop singulier pour ne pas être signalé ici : Le jour de Saint-Gal, fête patronale de Ja ville de Langeac, un châtelain, — le seigneur de Mercœur, — usant du droit qu'il en avait, jetait un millier d'œufs à la tète des paysans. Votre commission félicite le récipiendaire des soins intelligents qu'il apporte à recueillir les souvenirs et les faits historiques qui se ralta- chent à sa ville natale ; elle exprime le désir qu’il continue son œuvre, et la complète par Ja description des monuments du moyen- âge qui, si je ne nie trompe, sont assez nombreux et assez remar- quables à Langeac ou dans les environs de cette ville. H me suffirait de signaler à son attention le beau vaisseau gothique de l'église paroïssiale , les curieuses boiseries du chœur, et les inscriptions êt sculptures fort anciennes qui le décorent. Qu'il ne perde pas de vue qu'à défaut de documents écrits, les monuments offrent les témoignages historiques les plus irrécusables, et que dans tous les cas ils les confirment ou les contrôlent. Votre commission, Messieurs, vous propose denc d'admettre M. Vacher-Lagrave au nombre de vos membres non résidants. Elle pense que sa notice, sous le double rapport du mérite littéraire FÉVRIER. NS] et des renseignements utiles qu'elle renferme, est une preuve suflisante des services que nous promet sa collaboration. Après ces lectures, qui ont été écoutées avec des marques d'intérêt, il est procédé au scrutin, et les récipiendaires ayant obtenu l'unanimité des voix, sont proclamés membres de la Société. Il est arrêté en outre que le mémoire de M. de l'Éguille sera publié dans les « Annales ». Conformément à la proposition qui en a été faite à la précédente séance, M. Enjubault est rommé, à l’unanimité, membre non résidant. À huit heures la séance est levée. * L'auteur ayant donné lecture, à une séance ultérieure, d'un second mémoire renfermant des données nouvelles sur la situation du reboisement , ce travail sera, d’après sa demande, inséré dans les Annales en remplacement du premier. SÉANCE DU 1% MARS. SOMMAIRE. — Lecture du procès-verbal. — Distribution des Médailles décernées aux améliorations agricoles; Allocution de M. le Président. — Ouvrages donnés par M. Je Ministre de l'instruction publique. — Carte de Cassini pour l’ancien Velay, achetée à Paris par M. de Brive. — Exposition des tableaux acquis à la vente du cabinet d’Espinoy. — Promesse de moulages paléontologiques faite par le Musée d'Histoire natu- relle de Paris; — Communication à ce Musée d’un fossile de mammifère du genre entelodon par M. Aymard. — Renseigne- ments sur le buste du maréchal La Tour-Maubourg exécuté par M. Badiou: Communication de M. de Brive. — Construction du nouveau Musée, Approbation des plans et devis par le conseil municipal; Communication de M. Bertrand de Doue. — Jury d'examen pour la Ferme-Ecole, sa composition ; Admission de dix élèves et autres renseignements sur cette école; Communi- cations de MM. Chouvon et de Brive. — Destruction des chenilles ; Lettre à M. le Préfet. — Chanvre géant du Piémont; Commu- nication de M. Astier. — Trèfle incarnat, Météorisation des bestiaux; Communication de M. Vauzelle; Observations de M. de Brive. — Orges nus à deux et à six rangs, et autres céréales ; Communication de M. Chanial. — Appareil propre à faciliter l'éclairage au gaz; Présentation par M. Baptiste Jean; Com- mission nommée. — Monographie du genre cynodon, mamimifere fossile des calcaires marneux du Puy; Communication de M. Aymard. — Promesse d’une augmentation dans le chiffre de la subvention , Promesse d'ouvrages agronomiques par M. le Ministre de l’'agri- culture. — Rapport annuel du conseil d'administration : Situation financière de la Société; Budget de 4849; Suppression ponr 4850 des distributions de graines; Pépinière expérimentale ; Fonds réservés pour l'acquisition de l'ouvrage d’ « Ostéographie com- parée. » Approbation. À trois heures la séance est ouverte, sous la présidence de M. de Brive, et en présence d’un certain nombre d’agriculteurs, propriétaires et fer- miers, qni avaient été convoqués pour recevoir les médailles et primes décernées en 1849. Plusieurs MARS. 8) membres non résidants et correspondants assistent également à la réunion. Après la lecture et l'adoption du procès-verbal , M. le Président adresse aux lauréats lallocution suivante : La Société d'Agriculture a voulu vous donner une nouvelle preuve de ses sympathies, en décidant que la distribution des médailles qui vous ont été accordées , serait faite en sa présence. Les années que nous venons de traverser ont été des années de souffrance pour Pagriculture de ce département : deux disettes, Ja maladie des pommes de terre, le fléau des inondations, l'impôt des quarante-cinq centimes, et par dessus tout la vileté du prix des produits agricoles qui se maintient depuis deux ans, sont des circon- stances au milieu desquelles l’agriculture aurait péri , si son existence n'était liée intimément à celle des peuples. La Société d'Agriculture a compris {outes vos misères, elle y a compati, etelle a fait tous ses efforts pour vous venir en aide par des conseils, par des distributions gratuites de graines, et par des encouragements de toute sorte. De votre côté, vous avez répondu à ses vues par la pratique de travaux intelligents et de eultures raisonnées qui, en augmentant la quantité et la qualité de vos produits, ont diminué le déficit qu'a introduit dans vos ressources la vileté de leur prix. En continuant à vous distinguer par l’emploi de tous les moyens économiques conseillés par l'expérience et les découvertes de la science, vous améliorerez graduellement votre position, le sort de vos contrées, et vous acquerrez les Litres les plus honorables à la reconnaissance de votre pays. Cette allocution est suivie de l'appel des lauréats, qui reçoivent les Médailles des mains de M. Île Président, 86 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Ils se retirent ensuite de la salle des délibérations, et la séance se continue par la lecture de la lettre suivante de M. le ministre de l'instruction publique : Monsieur LE PRÉSIDENT, J'ai l'honneur de vous informer que, sur votre demande, je viens d'attribuer à la bibliothèque de la Société d'Agriculture, Suences, Arts et Commerce du Puy, un certain nombre d'ouvrages provenant du dépôt des livres de mon département, dont vous trouverez la liste ci-jointe, Je me félicite de pouvoir vous donner cette marque de Pintérét qne je porte aux utiles travaux de cette Compagnie savante. Recevez, etc. Le ministre de l’instruclion publique et des cultes, DE PARIEU. Ces ouvrages, qui sont placés sur le bureau, sont au nombre de vingt, la plupart en plusieurs volumes. Voici les plus importants : « Cosmos », par M. de Humbold; « Des Change- ments de Climats en France », par le docteur Furster; « Patria, et un Million de Faits », par divers auteurs: « Géographie Départementale » [15 vol.;, par MM. Badin et Quantin; « Histoire des Révolutions du Langage Français », par M. Fr. Wey; « Histoire Générale de l'Architecture chez tous les Peuples » , par M. Ramée; « Précis Historique sur l’'Imprimerie Nationale », par M. Duprat; « Voyage aux sources du Rio de San-Francisto, ete. » ; « [Histoire des Mœurs et de la Vie privée des Francais, depuis Pori- MARS. 57 gine de la Monarchie jusqu'à nos jours »; « Manuel du Droit rural », par M.de Valserre; « Recherches sur le Culte publie et les Mystères de Mithra », par M. Lajard. M. de Brive annonce qu'il a été heureux de trouver à Paris, et d'acheter pour la bibliothèque historique, à très bas prix, quatre grandes cartes d'assemblage , par Cassini, comprenant l'ancien Velay, la partie de l'Auvergne, et autres portions des provinces limitrophes dont est formé aujourd’hui le département de la Haute-Loire. L'Assemblée remercie M. le Président de cette intéressante acquisition, et décide que la ligne péri- métrique du département sera tracée au pinceau sur ces cartes. Musée. — M. le Président énumère les tableaux acquis à la vente du cabinet du général d’'Espinoy. Ces peintures, qui sont exposées dans la salle des délibérations, et qui ont été énonceces à la précédente séance, sont l’objet de lexamen de plusieurs mem- bres et de leurs félieitations sur le discernement apporté dans le choix des sujets et des écoles. M. de Brive transmet à l'Assemblée les assu- rances bienveillantes qu'il a reçues de lPadmi- nistration du Jardin-des-Plantes, relativement à l'envoi de nouvelles pièces paléontologiques. « Le Muséum de Paris, ditil, a accueilli avee un 88 RÉSUMÉ DES SÉANCES. vif intérêt la communication qui lui à été faite par M. Aymard, d’un fossile unique jusqu'à ce jour, appartenant à son nouveau genre de mammifère, appelé Enreconon, avec autorisation d'en prendre des moulages. Cet échange mutuel de communica- tions et de dons, si favorable d’ailleurs au progrès de la science, ne pourra que contribuer à Pacerois- sement des richesses de notre Musée. » M. le Président annonce également que M. Badiou a terminé en terre cuite le buste du maréchal La Tour-Maubourg, travail qui promet beaucoup pour l'avenir de cet artiste. Il ajoute que si la Société en est satisfaite , il y aura lieu de solliciter auprès du gouvernement l’obtention du marbre. La Société ayant été informée que le conseil municipal devait s'occuper aujourd’hui de la question du Musée, M. le Président prie M. Bertrand de Doue, membre du conseil, qui vient de quitter cette réunion, d'apprendre à l'Assemblée la décision de Pautorité communale. Ce Membre s’empresse de répondre que l'adhésion la plus complète a été donnée à la proposition de Ja Société, et qu'on à adopté les plans de M. Normant. On aura maintenant à obtenir l’approbation préfec- torale soit pour les plans, soit pour l'affectation spéciale de la partie disponible de l'emprunt déjà autorisé par une loi; mais on espère que ladminis- tation municipale ne mettra aucun obstacle à Ia MARS. 59 réalisation du projet. Au surplus, M. Bertrand de Doue à été chargé, conjointement avec M. le Maire, d'en conférer avec M. le Préfet. AGricuzrure. — M. le Président communique une lettre de M. le Préfet, relative à la formation du jury d'examen pour la Ferme-Ecole. Cette commission se compose de M. le Président de la Société et de MM. Bertrand de Doue, Félix Robert, Gervais et Chouvon ; tous membres résidants ou correspondants. Sur Pinvitation de M. de Brive, M. Chouvon s’empresse de faire connaitre les premières mesures relatives à l’organisation de l’école. « Dix élèves, dit-il, devaient être admis, conformément aux in- structions ministérielles. Bien qu’il n’aie pas été possible de donner toute la publicité possible au projet de cette création, un assez grand nombre de demandes sont parvenues à M. le Directeur, et après plusieurs éliminations préalables, trente-neuf ean- didats ont été appelés à concourir. Sur ce nombre le jury à choisi les dix élèves qui formeront la pre- mière série, celle de l’année 1850. L'ouverture des cours à eu lieu le 1° janvier, et depuis lors ces jeunes gens n’ont cessé de donner des preuves d'ap- üitude et de bon vouloir. Déjà des travaux de dé- foncement ont été entrepris: ils s'exécutent avec intelligence et célérité. L'établissement n’est pas encore pourvu d’un jardinier pépiniériste; des ren- selgnements favorables ont été transmis au sujet 90 RÉSUMÉ DES SÉANCES. d’une personne recommandée par M. le Directeur du Jardin-des-Plantes de Paris. Le personnel des autres professeurs est jusqu'ici satisfesant. » M, le Directeur se loue surtout de l’enseignement donné par M. Gire fils, membre de la Société, sur Phygiène des bestiaux et les éléments de médecine vétérinaire. M. le Président dit qu'ayant consulté M. lInspec- teur général pour le choix d’un jardinier, il a appris qu'on éprouvait à eet égard les mêmes diflicultés dans toutes les Ferme-Ecoles. Il est done heureux que l'administration du Jardin-des-Plantes aie bien voulu s’enquérir d’un sujet distingué pour l’établis- sement de Nolhac. Sur l'observation de M. Treveys, qu'il serait utile qu'on procédät en ce moment à la destruction des chenilles, insectes dont les nids sont très mulüpliés eette année, il sera écrit à l'autorité afin qu'elle veuille bien adresser aux Maires les plus promptes recommandations. M. Astier, membre correspondant, présente un spécimen de chanvre géant du Piémont qu'il à obtenu en 1849, dans son domaine des Avits, com- mune de Coubon. Il fait remarquer la hauteur extraordinaire des tiges qui atteint près de quatre mètres, et il ajoute qu'il n’a cessé d’obtenir depuis plusieurs années des produits aussi importants par la quantité que par la qualité du chanvre. M. Vauzelle donne également des renseignements MARS. 91 favorables sur le trèfle incarnat, qu'il continue de cultiver avec succès dans son domaine à Rauret, commune de Pradelles. Ille fait sur un chaume, sans recouvrir la graine, laquelle se sème plus facilement que celle du trèfle violet; il pense qu'il vaut mieux semer en graines qu’en gousses; cette plante s’accommode surtout des terres volcaniques. M. Vauzelle émet aussi l'opinion que le plàtrage n'influe en rien sur la météorisation des bestiaux. M. de Brive répond que le plâtre détermine indi- rectement la météorisation, en ce sens que la végé- tation acquiert plus de développement, plus d’aquo- sité; le fourrage étant dévoré en abondance et avec avidité par le bétail, il en résulte de fâcheux accidents. M. Chanial entre aussi dans des détails eirconstan- ciés sur diverses espèces de céréales qu'il a essayées à Nirande, commune de Cayres, et qui ont été l’objet de rapports favorables insérés ou mentionnés dans les publications de la Société. I se loue surtout de l'orge nu à deux rangs et de l’orge à six rangs ; seulement ce dernier fournit une paille plus dure et plus tardive. AnTs INDUSTRIELS. — M. Baptiste Jean, employé à l’usine à gaz du Puy, présente un appareil de son invention, propre à faciliter léclairage pendant les froids les plus intenses de l'hiver, lorsque la congé- lation de l’eau dans les tuyaux de conduite s'oppose à l'émission du gaz. MM. Azéma, Filhot et Moiselet sont priés d'exa miner ce procédé, et d'en apprécier les résultats. 92 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Pacéonrozoe. — M. Aymard communique, par extraits, le travailsuivant, dont l'impression est votée : DU GCYNODON, MAMMIFÈRE GARNASSIER FOSSILE TROUVÉ DANS LES CALCAIRES MARNEUX DE RONZON, PRÈS LE PUY. Exposé PRÉLIMINAIRE, — Les plus anciennes faunes tertiaires offrent une série particulière de mammiferes plus ou moins voisins du chien dans les organes dentaires, sinon dans la charpente osseuse, qui sont probablement appelés à rivaliser, par la diversité des genres et de leurs espèces, avec les races fossiles maintenant si connues des palæotherium, des anoplotherium, caïinotherium, ete. Leurs dépouilles , en effet, exhumées des mêmes sépullures que ces antiques pachydermes, se révèlent de jour en jour plus nombreuses aux investigations des paléontologistes. Cuvier a le premier constaté leur présence dans les plätriéres à grands palæothériums des environs de Paris. Plusieurs autres loca- lités explorées depuis lors, et non moins célèbres par leur richesse en fossiles, celles d’Avaray, de Sansans, Digoing, Æningen, Saint-Gérand, La Débruge, etc., en ont produit successivement divers genres. Les uns y sont associés, — comme à Paris, — aux anoplotherium, et appartiennent aux créations éocènes; d’autres, — comme au Puy, — contemporaines des entelodon, bothriodon., caïinotherium, elc., caractérisent la première phase miocène; d’au- tres enfin s'y rencontrent, — comme à Sansans , — avec lacero- therium, une espèce de mastodon, etc., et se rapportent à une faune miocène postérieure. Tous ces animaux ont en commun un caractère fort remarquable qui les distingue, au premier aspect , du type essentiellement digiligrade des chiens actuels : une charpente osseuse, plus où moins lourde, et l'appareil locomoteur plus ou moins subplantigrade, depuis le cynodon, qui crée des transitions aux martrides et aux AVRIL. 95 viverrides, jusqu’à l’amphicyon, dont les membres encore plus trapus trahiraient des relations presque avec les ursides. Les études auxquelles ont donné lieu, particulièrement en France et en Angleterre, ces nouveaux types de carnassiers canides , établies toutefois sur des pièces trop souvent incomplètes ou isolées, don- neront peut-être quelque importance, pour le classement des genres et des espèces, aux descriptions qui vont suivre, concernant un certain nombre de fossiles : mäâchoires, dents, os entiers ou en fragments du civorox, l’un des mammifères les plus fréquents parmi ceux que recelent les marnes calcaires de la colline de Rouzon, près du Puy. Nous essaierons de justifier ainsi l'institution d'un genre que nous avions proposé précédemment dans un aperçu de l’une de nos faunes fossiles les plus intéressantes ? , travail d’après lequel la dénomination générique a été adoptée par M. Gervais, professeur distingué à la Faculté des Sciences de Montpellier , dans un rapport lu à l’Académie des Sciences de Paris, « sur la faune fossile de La Débruge » , et postérieurement dans son bel ouvrage qui a pour titre : « Zoologie et Paléontologie françaises. » Afin de procéder dans un ordre logique, nous préciserons d’abord les traits d'organisation qui séparent le fossile des genres actuels avec lesquels il présente certains rapports de ressemblance. A cet égard le renard, la fouine et la genette, plus connus de la plupart des observateurs, seront les types que nous prendrons pour comparaison, sans en exclure d’autres qui, sous différents points de vue, offrent des liaisons plus intimes au eynodon. Nous énumérerons ensuile les fossiles qui s'en rapprochent le plus, en indiquant les signes distinctifs de chacun des genres, les relations qui réunissent ceux-ci avec le cynodon dans une coupe générale, enfin les similitudes d'un rang plus élevé qui les groupent ensemble parmi les canides. ! Essai monographique sur l'entélodon, ete., Bulletin de la Société Académique lu Puy, tome V, page 224, juillet 4847, et Annales de la même Société, tome XI, page 244; communication paléontologique à celte Société: Annales, €. XIV, p. 412, mai 4849. 94 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Outre le nom du genre, nous conserverons les appellations de cynodon velaunum et de cyn. palustre, pour deux espèces établies sur des différences notables de grandeur. La première avait la taille un peu plus forte que la fouine ; la seconde, celle du renard, se distinguant ainsi entre elles à peu près comme le font la genette et la eivette dans la tribu des viverrides. Les planches ci-contre, où nous avons figuré les pièces principales sur lesquelles sont fondées ces deux espèces, font voir, pour quelques-uns de ces ossements , des nuances de dimen- sion qui peuvent tenir à des différences spécifiques ; mais en l'absence d’autres parties du squelette plus caractériques , nous les considérerons, au moins provisoirement, comme indiquant de simples variations ‘âge ou de sexe. Les signes +, *, *-, dont sont marqués tous les morceaux recueillis simultanément, pourraient un jour, s'il y avait lieu, fournir à cet égard des moyens de comparaison. Commençons nos descriptions , suivant l’usage généralement adopté, par les organes dentaires qui présentent, comme on sait, les carac- tères les plus essentiels pour la détermination de l'ordre, de la tribu et du genre. Dexrs. — Leur nombre. — Les fragments de mâchoire les plus utiles à consulter sont représentés de grandeur naturelle, figs. 4 à 45. Ils se complètent les uns par les autres pour établir le nombre des dents. On en compte pour un côté de chaque mâchoire, dix en haut, dont trois incisives, la canine et six molaires, ces dernières comprenant elles-mêmes trois avant-molaires, la carnassière et deux tuberculeuses; et onze en bas, dont trois incisives, la canine et sept molaires, réparties en quatre avant-molaires, la carnassière et deux tuberculeuses. Ces nombres se traduisent par la formule algébrique suivante : 2 — 1° — 3 novembre 1844. SOURCES : — Dictionnaire historique et biographique des Généraux francais, par le chevalier pe Councerces , t. IX; Journaux des dépar- tements de la Ile-Loire et de la Loire, nov. 1846; Documents particuliers. BOUILLÉ [FRANÇOIS). Bouizé | Francçois-Claude-Amour , marquis de}, lieutenant-général, naquit le 19 novembre 1759, au château du Cluzel, en Auvergne, ! et fut un des militaires les plus distingués du règne de Louis XVF. Après avoir fait ses études au collège de Louis-le- Grand, à Paris, il entra dans les armes à l’âge de 1 Le château du Cluzel est situé dans la commune de Saint-Eble, canton de Langeac, par conséquent à peu de distance du château de Chavagnac, où naquit le général La Fayette. Cnasnoz , sur la Coulume d'Auvergne, &. IV, p.787, dit que la seigneurie du Cluzel avait été vendue par la maison de Bouillé au sieur Jerphanion, syndie du diocèse du Puy , rachetée ensuite, et finalement vendue par le marquis Fran- cois-Claude-Amour de Bouillé, lieut.-général, à N..., comte du Lac. BOUILLÉ [FRANÇOIS]. 251 quatorze ans, servit d’abord dans le régiment de Ro- han-Rochefort, puis dans les mousquetaires noirs, et obtint, à seize ans, une compagnie dans Îles dragons de La Ferronnaye, avec laquelle il fit la guerre de Sept-Ans. I s'y distingua dans un grand nombre d'occasions : à la prise de Rhinfeld , en 1758, où il entra l’un des premiers avec l'avant-garde qu'il commandait, et particulièrement à la bataille de Berghem, le 15 avril 1759 ; à Wildemgen., dans Phiver de 1760; à Langen-Salza, en février 1761, où il fut blessé et eut un cheval tué sous lui. I se signala, le 22 mars 1761, au combat de Grumberg, dont le succès le plus important fut dû à sa bra- voure. À la tête de Pavant-garde de dragons placés sous ses ordres, il perça et eulbuta une colonne ennemie de quelque mille hommes commandés par le prince héréditaire, depuis duc de Brunswick, enleva onze pièces de canon et dix-neuf drapeaux ou étendards, et força ennemi à abandonner tous les avantages qu'il avait eus jusque-là. En récompense de sa belle conduite dans eette affaire, le maréchal de Broglie, qui commandait armée, lui confia l'honorable mission de porter au roi les drapeaux enlevés sur l'ennemi. Louis XV combla d’'éloges le marquis de Bouillé, lui donna le brevet de colonel et la promesse du premier régiment vacant. De retour à l'armée, il y servit comme colonel sans quitter le régiment de La Ferronnave, et com- 252 BOUILLÉ [FRANÇOIS]. manda souvent les avant-gardes en cette qualité. A la tête de cinq cents hommes, il battit Parrière- garde du général Luckner, près d'Eimbueck, prit de vive force cette ville où il fit beaucoup de prison- niers, et eut dans cette rencontre un cheval tué sous lui. Le 5 novembre 1761, à Quedlinbourg, il fut blessé d’un coup de sabre à la tête, en chargeant l'ennemi; ayant été renversé de son cheval et aban- donné des escadrons qui devaient le soutenir, 1l fut fait prisonnier. Echangé peu de mois après, 1l eut le régiment d'infanterie de Vastau, dont le colonel venait d’être tué au siège de Brunswick. Ce régiment prit et porta jusqu'à la paix le nom de Bouillé, pour recevoir ensuite celui de Vexin. En 1768, M. de Bouillé fut nommé gouverneur de la Guadeloupe, et administra cette colonie jusqu’à 1771 avec tant de prudence, qu'il obtint, en 1777, le gouvernement des iles du Vent. I avait été nommé brigadier d'infanterie le 5 janvier 1770. Lorsque la guerre eut éclaté entre la France et l'Angleterre, à l’occasion de l'indépendance des Etats- Unis, il marqua le début des hostilités en s’empa- rant, dès le 7 septembre 1778, par un coup de main hardi, de la Dominique; il fit prisonnière la gar- nison forte de cinq cents hommes, et se rendit maitre de cent soixante-quatre pièces de canon et de vingt-quatre mortiers. La même année 11 fut em- ployé, sous le comte d'Estaing, à Faffaire de Ste-Lucie: et après le mauvais suceëès de cette attaque, il rallia BOUILLÉ [FRANCOIS|. 255 et sauva les débris de l'armée. On le nomma maréchal- de-camp à prendre rang du 28 décembre 1778. Après la prise de Grenade, d'Estaing quitta Îles Antilles le 20 juillet 1779, en laissant Bouillé presque sans troupes, Sans munitions et sans argent; mais le gouverneur de la Martinique, à qui restait son cou- rage et ses talents, se maintint dans ses positions jusqu’à l'arrivée d’une escadre commandée par le comte de Guichen. Le 2 juin 1781 , à la tête de quatre mille hommes, ilprit l'ile de Tabago, ‘où il s’empara de einquante- neuf pièces de canon et fit neuf cents prisonniers Anglais. Le 26 novembre suivant, il prit lile de Saint-Eustache, et fit prisonnier Cockbrun, son gouverneur; la perte des ennemis fut considérable et la nôtre presque nulle. La garnison anglaise, forte de sept cents hommes, se rendit à quatre cents Français: avec la garnison on prit encore soixante- huit pièces de canon, quatre drapeaux et six bâti- ments marchands. La gloire de ce brillant fait d'armes, dont l’audace et le succès jetèrent l'épouvante dans les possessions ennemies, fut encore rehaussée par la générosité et le désintéressement de Bouillé envers les Hollandais, auxquels il restitua deux millions que amiral Rodney leur avait pris, et envers Cockbrun, à qui il rendit 27%,000 livres, que celui-ci réclama comme sa propriété. En 1782, il attaqua l'ile de Saint-Christophe, et le 12 février il se rendit maitre de Brimston-Hill, 254 BOUILLÉ [FRANCOIS]. forteresse regardée jusques-là comme imprenable, et appelée le Gibraltar des Antilles. On trouva dans cette place cent soixante et treize pièces de canon, et on y fit onze cents prisonniers. Il remit ensuite à la voile, descendit à Nevis, à Monserrat, se rendit maitre de ces iles, et triompha de tous les obstacles qu'on lui opposa. De retour en France, à la paix de 1785, ces bons services lui valurent le grade de lieutenant-général et l’ordre du Saint-Esprit, dont il fut décoré le 1° janvier 1784. Le roi voulait encore acquitter les dettes qu’il avait contractées pendant la guerre ; mais Bouillé se refusa à un acte de munificence qui pesait sur Etat; il n’accepta que deux pièces de canon anglaises, qui furent placées au château d'Orly, près de Paris. Il fit, pendant le peu d'années de repos qui suivirent la paix de 1785 , divers voyages en Angleterre, où le commerce de Londres lui offrit une riche épée, en Hollande et en Allemagne. Lorsque, en 1786, le cabinet de Versailles déli- bérait avee le parti patriote hollandais d'attaquer en commun les Indes-Orientales, et, en cas de succès, d'en rendre le commerce libre à toutes les nations, les dix-huit mille hommes destinés à cette expédition devaient être placés sous le commandement du mar- quis de Bouillé; mais pour un projet de cette im- portance l’allianee du roi de Prusse était nécessaire : 1 Selon ua de ses Biographes, le marquis de Bouillé fut eréé licutenant-sénéral à la date du 49 mai 1782. BOUILLÉ [FRANÇOIS]. 255 elle fut négligée, et l'expédition fut abandonnée. Bouillé partit pour son commandement des Trois- Evéchés, d’où il fut appelé, en 1787 et en 1788, aux assemblées des notables qui précédèrent la con- vocation des Etats-Généraux. Il y manifesta son zèle pour le bien public, et la complaisance avec laquelle il parle du gouvernement anglais, indique assez qu'il eüt désiré un état de choses à peu près semblable. Cependant il fallut l'invitation pressante du roi et de La Tour-du-Pin, son ministre, pour le déterminer, en 1790, à préter serment aux bases alors arrêtées de la constitution. Le 19 août 1790 il avait été nommé général en chef de l’armée de Meuse, Sarre-et-Moselle. Après avoir maintenu dans le devoir les troupes placées sous ses ordres, il étouffa d’une manière éclatante, le 51 août 1790, l'insurrection de la garnison et des habitants de Nancy, qui refusaient de reconnaitre les décrets de l’Assemblée nationale, et quoique sa conduite dans cette grave circonstance lui eüt mérité les remerciments de cette Assemblée et qu’il eut refusé le bâton de maréchal-de-France, ne voulant pas être récompensé pour un succès remporté sur des compa- triotes, iln'en fut pas moins, depuis lors, un objet de haine pour le parti révolutionnaire, qui ne cessa de le présenter sous les couleurs les plus odicuses. Choisi en 1791 par Louis XVI pour favoriser son évasion de Paris, le général de Bouillé se rendit aux désirs du roi et lui prépara une retraite à Montmédy. 256 BOUILLÉ [FRANCOIS |. S'étant placé au centre des cantonnements de ses troupes et prêt à les réunir pour l'exécution de ses vues, il attendait à Dun-sur-Meuse l’arrivée du roi, lorsqu'il apprit son arrestation à Varennes. À lin- stant il s'avança vers cette ville avec le peu de forces qu'il avait sous là main; mais malgré lardeur de sa course, il n’arriva pas à temps pour dégager la fa- mille royale, qui, depuis une heure, était dirigée vers Paris, et lui-même et sa petite troupe n'échappèrent qu'avec peine aux coups de fusil qu’on tirait sur eux. Il écrivit de Luxembourg, à l'Assemblée nationale, une lettre dictée par son attachement à la personne du roi, mais dont le ton menacant ne produisit d'autre effet que d'attirer sur lui et sur le comte de Bouillé, son fils ainé, un décret d'accusation devant la haute cour d’Orléans. Pour échapper à ce décret du 15 juillet 1791, il se rendit à Coblentz auprès des Princes, auxquels il remit 670,000 livres qui lui restaient du million en assignats que le roi lui avait fait passer pour son voyage de Montmédy. Ils Padmirent dans leur conseil et le chargèrent de plusieurs missions importantes. I fut mandé à Pilnitz et à Prague par l’empereur Léopold et le roi de Prusse, pour conférer avec eux sur la situation du roi et des affaires de la France. La même année 1791, au mois de juillet, il eut à Aix-la-Chapelle une entrevue avec le roi de Suède, qui le sollicita d’entrer à son service, en lui promettant de lui faire commander immédiatement sousses ordres BOUILLÉ [FRANÇOIS |. 257 üne éxpédition que ce prince projetait en faveur du roi de France. La mort tragique de Gustave HF, assassiné par Ankarstroem, fit évanouir ce projet. Le marquis de Bouillé, dégagé de ses liens avec la Suède, fit la campagne de 1792 auprès du prince de Condé, qui l'honorait de son estime et de son amitié; en 1795 il servit à l’armée du due d’York: en 179% il passa en Angleterre, et y fut accueilli avec distinction. Voué alors à linaction, accablé d’infirmités, ül s’occupa de la rédaction de ses Mémoires sur la Révolution française, et les publia en anglais, à Londres , en 1797, in-8°. Ces Mémoires qui, comme on l’a dit, sont écrits avee la simplicité d’un militaire et la véracité d’un honnête homme, parurent en alle- mand , à Luxembourg, en 1798, in-8°, et en fran- çais, à Paris, en 1801, 2 vol. in-12. Ils ont été réimprintés dans la Collection des Mémoires relatifs à la Révolution française, À vol. in-8, Paris, 1895. Ces mémoires ont de l'intérêt : on y trouve beaucoup de faits relatifs au général La Fayette , cousin de lau- teur , mais engagé dans une autre ligne politique. Le . marquis de Bouillé mourut à Londres des suites d’une paralysie, le 11 nov. 1800, âgé de soixante et un ans. SOURCES : — Biographie universelle de Micuaüb, t. V; Biographie des Contemporains, t. leT; Dictionnaire historique des personnages de P'Auvergne, par Arcugeense, t, 1e; Histoires de la Révolution française. TOME XV. 17 BOUILLE [Tous Bouizzé [Louis-Joseph-Amour, marquis de}, lieu- tenant-général, né au fort Saint-Pierre de la Marti- nique, le 1° mai 1769, eut pour père ce marquis de Bouillé, à la fois administrateur et guerrier, qui fut gouverneur des Antilles pendant la guerre de l'indépendance américaine, à qui le grand Frédéric disait à Berlin : « Vous avez professé l’art des des- centes devant l'ennemi » ; à qui la reine d'Angleterre disait à Londres : « Comment vous faites-vous tant aimer de ceux dont vous vous étiez si longtemps fait craindre? » Celui qu'on appela dans sa jeunesse le comte Louis, était digne d’un tel père : élevé à l’école du courage et de l'honneur , il s’en montra constam- ment digne. Aide-de-camp du marquis de Bouillé à l'affaire de Naney, il arracha Pintendant de la pro- vince aux fureurs populaires et deux généraux aux soldats mutinés. Après Varennes, il fut, comme son père, poussé sur le sol étranger par les violences révolutionnaires. La terreur l’eut pour ennemi tant qu’elle ensanglanta la France; mais dès que la patrie offrit des armes, des périls, de la gloire à tous ses enfants, il accourut sous le drapeau national, et conquit ses grades par ses exploits. Au siège de Gaëte, il mérita la croix d'honneur, et dans la campagne de 1807 , en Silésie, enleva trois pièces de canon à la tête des Chevaux- Légers bavarois. BOUILLÉ [LOUIS|. 259 En Espagne, la belle défense d’un pont sur la Guadiana , contribua beaucoup, grâce à lui, au gain de la bataille de Ciudad-Réal. Cité pour avoir rendu d’éminents services à la bataille d'Almonaeid, il fut fait comte de l'Empire, et s’en glorifia, lui dont les aieux portaient déjà des armes chevaleresques au douzième siècle ! Général de brigade, puis chef d'état-major du quatrième corps, il défit, à la tête de douze cents hommes, cinq mille Espagnols à Baza, et remporta de nouveau contre eux un éclatant avantage sur le Rio-Almanzora. C'était parcourir brillamment sa carrière! Mais les fatigues de la guerre, le climat, éclat du jour, le froid des nuits, avaient sensible- ment affaibli ses yeux, en Espagne. Bientôt une cécité complète le forca de quitter le service en 1812. Lorsque, plus tard, l'Europe entière envahit la France, le comte Louis de Bouillé déplora l'infirmité qui len- levait à la défense de la patrie. Il fut nommé lieutenant-général en 1814, oflicier de la Légion-d’'Honneur en 1820. On put s'étonner que le manteau de pair ne recouvrit point les bles- sures qu'il avait reçues pour la France. Sa vue s'était éteinte, mais non pas son activité laborieuse, non pas la vivacité de son esprit. Il avait beaucoup lu et beaucoup voyagé : d'utiles et d’agréa- bles ouvrages furent les fruits de ses méditations. I publia la Vie du prince Henri de Prusse, un Commentaire sur le prince de Machiavel et sur l'anti- 260 CHALENDAR. Machiavel de Frédéric 11, des Pensées et Réflexions d’un tour vif, et dont plusieurs se distinguent par la finesse et la sagacité des aperçus. En 1895, il avait joint aux Mémoires du marquis de Bouillé, son père, des Mémoires particuliers sur Varennes, témoignages sincères de ce que tenta le dévoument contre la fortune. L'homme de lettres consolait ainsi le guerrier, en justifiant cette vieille devise des armes de leur famille : Tout par labeur. Ce lieutenant-général est mort à Paris, le 23 no- vembre 1850, après avoir atteint sa quatre-vingt- deuxième année. SOURCES : — Yristoires de la Révolution française; Moniteur uni- versel; Archives de la Guerre; Journal des Débats, du 28 nov. 1850. CHALENDAR. Cuazexar [Frédéric -Joseph-Vincent-Arsène, de] maréchal-de-camp, commandeur de la Légion-d’'Hon- neur et chevalier de l’ordre de Saint-Ferdinand d'Espagne, est né à Vaudoncour [Vosges], le 24 janvier 1792. Entré élève à l’école militaire de * Cet officier-général; a passé quelques jours de sa jeunesse aux Crozes, commune de Saint-Jeure , berceau de sa famille. Son père, CHALENDAR. 261 Saint-Germain le 7 janvier 1810, il en sortit sous- lieutenant au 9° de cuirassiers à la promotion du 11 mars 1812, et fit la même année la malheureuse campagne de Russie. L'année suivante, dans la cam- pagne de Saxe, il fut blessé à Leipsick, et obtint, en récompense de sa belle conduite, la croix d’hon- neur le 5 septembre, et le grade de lieutenant le 22 décembre 1815. Ce jeune et excellent oflicier de cavalerie avait à faire sa fortune sous la Restauration eomme sous PEmpire : le 1% juillet 1814 il entra brigadier , avec rang de capitaine, dans la deuxième compagnie des mousquetaires du roi, et passé au 2° de cuirassiers de la garde le 12 octobre 1815, il y fut nommé capitaine adjudant-major le 2 novembre suivant. En 1895, il fit la campagne d’Espagne avec le 7° de dragons, devenu 7° de euirassiers, où il reçut son brevet de chef d’escadron le 14 octobre, et la eroix de St-Ferdinand de deuxième classe le 18 novembre. Le 28 septembre1850, de Chalendar qui, le 11 du même mois avait été nommé lieutenant-colonel du Jean-Baptiste-Marguerite de Chalendar, ÿ était né ; après avoir bra- vement servi dans la guerre de l'indépendance américaine, il s'était établi en Lorraine, où il est mort vers 4822. M. ne Roussez , dans ses Essais historiques sur les Régiments d'infan- trie, cite un de Chalendar, lieutenant au régiment d'Auvergne, qui mourut , en 4762, des suites d’une blessure qu’il avait reçue sur le: bords de la Fulde. 262 CHAMBARLHAC. 6° de dragons, entra avec le mème grade dans le 1 de carabimiers, et le # mai 1854 recut la croix d’oflicier de la Légion-d’Honneur. Nommé colonel du 5° de cuirassiers , à la date du » juillet 1852, il a commandé ce beau régiment jusqu’au 22 avril 1846, jour de sa promotion comme maréchal-de-camp. À la fin de la même année, il vint commander dans le département de lAlher, et le # mai 1848 il fut appelé à exercer son comman- dement dans la cinquième subdivision de la treizième division militaire. Le 19 mai 1850, cet officier-général à été mis à la disposition du gouverneur de l'Algérie, et le 5 juin désigné pour l'inspection générale du sixième arron- dissement de gendarmerie. Il est commandeur de lor- dre de la Légion-d'Honneur depuis le 15 avril 1845. SOURCES : — Etats de services ; Documents particuliers. CHAMBARLHAC. CuauBarLuac | Jean-Jacques-Francois, baron de lAubépin ,] lieutenant-général, naquit aux Estables, diocèse du Puy-en-Velay, le 2 août 1754. 1 Il entra comme sous-lieutenant, en 1769, dans ce régiment ? Le général Chambarlhac appartenait à une des plus anciennes amilles du Velay. Un Chambarlhac, sieur de Foumourettes, était CHAMBARLHAC. 263 d'Auvergne où plusieurs officiers de son nom s'étaient déjà distingués. Acceptant les principes de la révo- lution, il ne voulut pas émigrer, et lorsqu'on orga- nisa l’armée, il reçut le grade de chef de bataillon. C'est dans ce grade qu’en 1792 il fut employé à l'armée des Alpes. Il se signala successivement au mont Carmel, au mont Cénis, à Arcole, et fut créé , , général de brigade sur le champ de bataille par le général en chef Bonaparte. Commandant de la ligne de Vérone après le traité de Campo-Formio , il donna, à la reprise des hosti- lités, de nouvelles preuves de son courage; mais ses blessures l’obligèrent à prendre du repos. En Van VIIT , rappelé par le premier consul, il fut chargé de poursuivre la Chouanerie dans les départements de lPOuest, et tarda peu à pacifier cette contrée. Chambarlhac obtint ensuite le commandement de la première division de l'armée de réserve. I combattir à Marengo avec le plus intrépide cou- rage, et sa division qui’, n'étant protégée par aucun abri, recevait la mitraille à découvert, y fut, dit M. Thiers, presque écrasée. Dans le récit de cette compris, en 1689, dans l'état des gentilshommes du pays désignés pour marcher dans l'arrière-ban. Hs firent plusieurs fois vérifier leurs titres de noblesse aux Etats particuliers du diocèse , où ils entrerent ; à la vérité, non comme possesseurs de Pune des dix-huit baronies , mais comme envoyés. [Histoire du Velay, par Anxaub, t. I, p. 190 et 219: Procès-verbaux des Etats, aux archives.) 264 CHAMBARLHAC. bataille mémorable, Phistorien du Consulat el de l'Empire revient à plusieurs reprises sur la belle conduite des 24°, 45° et 96° demi-brigades, et du brave général Chambarlhac qui dirigeait leur feu sur les flancs des grenadiers Autrichiens. Il commanda ensuite Tortone, Mayence, la vingt-quatrième divi- sion militaire et Bruxelles. En 1809, il fut nommé général de division et com- mandant de la Légion-d'Honneur, le 15 août 1806; il contribua à la défense de la place d'Anvers, à l'expédition de Walcheren et à l'expulsion des Anglais. En 1815 il reprit les armes, et parvint à réunir les corps épars aux environs de Stettin. Il revint ensuite à Bruxelles et rentra dans ses fonctions, qu'il exerça jusqu’à l’arrivée des troupes alliées. Après avoir dé- fendu cette ville ouverte autant que les circonstances le lui permettaient, Chambarlhae regagna la France, donna son adhésion au changement de gouvernement, recut la croix de Saint-Louis le 21 août 1814, et fut mis à la retraite en 1821. Ce général mourut à Paris le 25 février 1826, et fut enterré à Ablon, village dont il était maire. ? Son portrait est au Musée du département de la Haute-Loire. SOURCES : — Archives de La Guerre; Moniteur univ.; Biographie des Contemp. ; Hist. du Consulat et de D'Empire; Documents particuliers. 2 Ablon est un très joli village de l'arrondissement de Corbeil. La belle Agnès Sorel y avait autrefois un château, et apres l’édit de Nantes, Sully y venait au préche tous les dimanches. [Dictionnaire des communes ds la France, par A. Ginaucr-pE-Sainr-Farceau, Ier vol., p. 9.] bu DAURIER. Dauvmier | Charles, baron |, lieutenant -général, commandant de la Légion-d'Honneur, chevalier de Saint-Louis, membre de la Société de Cineinnatus des Etats-Unis d'Amérique, naquit à Saint-Paulien, dé- partement de la Haute-Loire, le 29 juin 1760. En 1777, il entra comme simple soldat dans le 18° régiment d'infanterie, avec lequel il fit les campa- gnes d'Amérique de 1777 à 1785 : il fut dangereu- sement blessé au combat naval du 9 avril 1782. À son retour en France il n’était encore que ser- gent, mais il continua de suivre la carrière des armes, et lPémigration ayant laissé vacantes presque toutes les places d’oflicier , il fut fait sous-lieutenant en 4791, licutenant, capitaine et aide-de-camp du général Tourville en 1792, et chef de bataillon, aide- de-camp du général en chef Jourdan en 1795. I fut employé comme adjudant-général à Parmée de Sambre- et-Mouse , et contribua, le 16 juillet 1794, à la prise des postes de Marchiennes, Monceau et Souvret. Le 19 floréal an If, Daurier fut nommé général de bri- gade; à peine eut-il obtenu ce grade, qu'il enleva deux redoutes aux Autrichiens devant Maubeuge, et forca l'ennemi à rentrer dans son camp. A la bataille de Fleurus, il commandait une di- vision de l'aile gauche sous les ordres de Kléber, et résista vigoureusement aux Autrichiens, deux fois supérieurs en nombre; par son opiniätreté et sa vaillance , il contribua puissamment au succès de 266 DAURIER. cette mémorable journée. Ce fut encore sous les ordres de Kléber qu'il fit le siège de Maëstricht. Cette ville ayant été prise, le commandement de la place de Cologne fut confié au général Daurier. Au mois de prairial an HI, il fut nommé com- mandant d’une brigade de la division du général Bernadotte, avec laquelle il passa le Rhin. Lors de la retraite de Mayence, le 21 vendémiaire an IV, il chargea un régiment de hussards autri- chiens, qu'il mit en fuite. Le mois suivant il passa sous les ordres du général Moreau, qui lui conlia le commandement d’un corps de troupes avec lequel il entra au pas de charge dans Creutznach, et enleva trois villages à la baïonnette. Dans cette affaire, le général Daurier se vit entouré par les Autrichiens ; mais il se dégagea à coups de sabre, secondé par quelques hussards du 4° régiment, et se remit aussitôt à la tête de ses bataillons. Ayant été chargé par le général Ligneville de commander le centre du corps d'armée qui occupait Hunds-Ruck, il forçca le passage de la Nahe à Lan- glosheim, le 4 brumaire an V, et après avoir donné les plus grandes preuves de courage, il força l'ennemi à rentrer dans Mayence. Le général Daurier prit ensuite le commandement de l’importante place de Luxem- bourg. En l'an VI et en Pan VIT il passa à l'armée du Rhin, où le général en chef Moreau lui confia le commandement de la forteresse d’'Hercubrenstein. Après avoir commandé pendant quelque temps les JACOPIN. 267 départements du Rhin et de la Moselle, il passa en Italie, gouverna la marche de Trévise, d'où il se rendit à Ve- nise et prit le comandement de cette place, qui fut mise en état de siège en 1809 et 1815, et qu'il ne remit aux Autrichiens qu'après l’abdication de Napoléon. Une ordonnance royale du 4 septembre 1815 le mit à la retraite, et il mourut à Nancy le 29 mai 1855. Le conseil municipal de Saint-Paulien a inauguré son portrait dans une salle de la mairie, et cet honneur était bien du au général qui, bien qu'éloigné de son pays depuis sa jeunesse, n'avait jamais cessé de l’aimer ; et d'adresser à sa famille, moins favorisée que lui de la fortune, d’utiles témoignages de son affection. ! SOURCES : — Biographie des Contemporains, t. H, p. 1215: La Loire historique, [biograp. de la Aïe région], p. 366; Documents partie. JACOPIN. JacoriN [Jean!, général de brigade, commandant de la Légion-d'Honneur, naquit à Brioude [Haute- * Ce portrait du baron Daurier, peint à Nancy, a été inaugure à l'Hôtel-de-Ville de Saint-Paulien en septembre 1854, pendant l'admi- nistration de M. Armand, alors maire, aujourd'hui juge de paix et membre du conseil général. 268 JACOPIN. Loire], le 20 octobre 1755. 1 Il était lieutenant au 6° bataillon de la Meurthe lorsque, le 22 septem- bre 1792, il se distingua sur la Sarre et dans Îles sorties qu'il fit aux environs de Luxembourg. Adjoint à l’état-major général de l'armée de la Moselle et chef de brigade le 21 nivose an IF, il fut blessé d’un coup de feu à la jambe à laffaire de Biblehausen, près Sarbourg. Deux jours auparavant, il avait été renversé de cheval par un boulet. Dans le cours de la deuxième campagne , 1l se distingua à Bliecastel. Pendant le mois de frimaire an Il, étant adjudant-général, chef de brigade, il fit plusieurs actions d’éelat qui lui valurent le grade de général de brigade. I se signala à laffaire de Dinant, aux deux batailles de Fleurus, et s’empara de l'ile de Saint-Pierre. Au passage du Rhin et de la Sieg, le 12 prairial an IV, il mit l'ennemi en fuite, et acquit une nouvelle gloire aux combats de Friedberg le 22 messidor suivant, et à celui de Wol- 1 Extrait des actes de l’état civil de la paroisse de Saint-Prejeix- de-Brioude , sénéchaussée d'Auvergne , pour l’année 41775, tenus par M. Couguet, curé de cette paroisse : — « Jean Jacopin, fils légitime à Jacques Jacopin et à Marie-Anne Senaud , tous deux éfrangers, et le père du susdit enfant maréchal dans la gendarmerie de la reine, en garnison dans cette ville, est né le 20 octobre 1755, et a été baptisé le 21 du même mois. Ses parrain et marraine sont Jean Grenier”? marchand boucher, et Marguerite Bès ; témoins : Antoine Grenier, marchand , et Claude Delaigle, » — Saivent les signatures. [Archives du greffe de la cour d'appel de Riom. JOUBERT. 269 fering. Commandant de l'avant-garde de la division Thurot, il enleva Roswald, gagna la position de Simplon, chassa l'ennemi de la vallée de Domo- d’Ossolla jusqu’à la position de Magiadone , et s’em- para du lac des Iles Borromées. En Pan VIT, fesant partie de la division Delmas, il se distingua au combat de Welchingen, le 15 floréal, et y fut blessé d’un coup de feu à la cuisse. Cette affaire fut la dernière à laquelle il prit part. SOURCES :— Vice. et Conq. des Francais, t. IV, VE, VII, X, XII, XXXUE, JOUBERT. Jourerr [Mare-Etienne], maréchal-de-camp, naquit à Monistrol-en-Velay. En 1756, il fit la campagne avec les volontaires de Picardie, et celles de 1745 à 1748 en Bavière, dans les volontaires de Grassins, où il avait été nommé lieutenant en second le 24 octobre 1744, lieutenant en premier le 1" mars 1745, capitaine le 9 novembre 1746. IT fut blessé à Rancon et à Lanfelds. Passé au Canada en 1756, il commandait un corps de volontaires au siège de Louisbourg. De 1757 à 1759 il servait dans nos armées en Allemagne ; et le 15 mars 1760 il reçut commission de capitaine avec rang de major pour les iles du Vent. Le 15 oc- tobre 1762 il était lieutenant-colonel d'infanterie 270 JOURDA [NOEL]. réformé, et le 1” janvier 4765 gouverneur de Marie- Galandeavec rang de colonel, à la date du 17 juin 1770. En 1774 le colonel Joubert revint en France, et fit quelque séjour dans son pays natal; ? mais le 25 oc- tobre 1776 il recevait le grade de brigadier dans les colonies, et était nommé commandant en second à la Martinique, le 21 décembre 1777. Rappelé à l’intérieur le 1” janvier 1780 , Joubert y servit comme brigadier, et fut nommé maréchal- de-camp le 1% mars 1780. Il mourut à Lyon le 28 septembre de la même année. SOURCES : — Archives de La Guerre ; Documents particuliers. JOURDA [NOEL]. Jourpa [Noël], comte de Vaux , maréchal- de- France, naquit au château de Vaux, diocèse du Puy-en-Velay, en 1705.72 Entré au service en 1724 1 Un titre de famille écrit tout entier de la main du colonel Joubert, et qui nous a été confié par les héritiers de M. Marcelin Joubert, son neveu, constate sa présence dans la ville de Monistrol, à la date du 2 août 1774. 2 La Biographie de Micmaup dit que le maréchal était d’une branche de l’ancienne et noble famille de Jourda , originaire du Gévaudan , qui s'était établie dans le Velay. ArNauD mentionne, t. Il p. 218 , qu'en l'année 4689 Noël Jourda, sieur de Vaux, fut un des vingt-quatre gentilshommes du Velay pour marcher dans l’arrière-ban, d’après les lettres-patentes données à Versailles le 26 février. JOURDA [NOEL]. 271 comme lieutenant au régiment d'Auvergne , ? il servit aux sièges de Pizzighitone et du château de Milan ; capitaine en 1754, il se trouva à l'attaque du château de Colorno, et fut blessé aux batailles de Parme et de Guastalla. En 1758 il passa en Corse avec son régiment, et commanda à Corte, en 1759, un détachement de deux cents hommes. Attaqué au couvent de Guer- samuni par deux mille Corses, il fut blessé de deux coups de feu; mais il conserva le poste, et par cette vigoureuse défense, obtint la croix de Saint-Louis. En 1745 le régiment d'Auvergne marcha en Bohème, et le comte de Vaux se distingua à la défense de Pra- gue. Détaché avec huit cents hommes au chemin couvert de Ja place, il y repoussa plusieurs fois l'ennemi, et ne quitta ce poste qu’à la fin du siège. Les preuves de talent et de courage qu’il y donna, et dont le maréchal de Broglie rendit au roi un témoignage particulier, lui valurent, le 6 mars 1745, le commandement du régiment d'Angoumois. Employé, en 174%, à l'état-major de l'armée, le comte de Vaux servit aux sièges de Menin, d’Ypres et de Furnes, combattit à Restivaux et au siège de ! a ..Ce fut le 16 octobre 1725 que le maréchal commença sa carriere, en entrant comme sous-lieutenant dans ce célèbre régiment d'Auvergne où presque toutes les familles du Velay firent leurs armes, et acquirent leur part de gloire. » [Discours de M. le vicomte de Vaux, Annales de 1859-1840, p. 226.) 272 JOURDA [NOEL|. Fribourg. Il était à la bataille de Fontenoy, se si- gnala aux sièges de Tournay et de Dendermonde ; toujours chargé des missions les plus honorables et les plus périlleuses, couvrit enfin avec quinze cents hommes le siège d’Oudenarde, place dont le roi lui donna le commandement en récompense de son zèle et de ses services. Lorsque le maréchal de Saxe résolut de faire le siège de Bruxelles, le comte de Vaux fut chargés sous les ordres de ce maréchal, d'exécuter avec cinq mille hommes le passage du canal de Wilvorde; il fit deux cents prisonniers dans les redoutes, établit un pont sur le canal, et lors de l'investissement de la place, il fut détaché à l’un de ses faubourgs , à deux cents pas des fossés, qu'il couvrit de plusieurs redoutes. Après la prise de Ja ville, le maréchal de Saxe l’envoya à la cour pour en porter la nouvelle, et il fut créé brigadier le lendemain de sa présen- tation au roi. Il servit en cette qualité aux sièges d'Anvers et de Namur, de même qu’à la bataille de Raucourt, où il avait dans sa brigade le régiment d'Auvergne alors commandé par le lieutenant-colonel de Choumouroux. ‘ L'investissement du Sas-de-Gand lui ayant été confié en 1747 , il fit avec six mille hommes toutes les dispositions convenables pour en commencer le * Voir le discours de M. le vicomte de Vaux, Loco citato. JOURPA [NOEL]. 275 siège, s'empara d’un fort et y fit deux cents pri- sonniers. Un éclat de bombe latteignit au siège de Berg-op-Zoom. Détaché au village de Vouet avec les volontaires de Bretagne , il y fut attaqué par dix mille hommes: mais il les obligea à prendre la fuite après avoir laissé trois cents des leurs sur la place: aetion glorieuse qui lui fit donner le commandement en second de la Franche-Comté. Le comte de Vaux, maréchal-de-camp depuis le 10 mai 1748, fut envoyé pour la seconde fois en Corse en l’année 1757, et y releva le marquis de Castries dans le commandement des troupes. Nommé lieutenant-général en 1759, il reçut l'ordre d'aller en Allemagne commander une division dans l'armée du maréchal de Broglie. Il assista à la ba- taille de Corbach, fut chargé de la défense de Fried- berg, attaqua, à la tête d’une colonne, les redoutes de Cassel et en chassa les ennemis. Au mois d'août 1760 il eut ordre d'attaquer lar- rière-garde d’un corps de dix mille hommes, qu'il mit en déroute. À la fin de la campagne on lui confia le commandement de Goettingue ; investi dans cette place par l'armée du prince Ferdinand de Prusse, il fondit à plusieurs reprises sur les troupes qui s'étaient postées dans les villages voisins, en tailla en pièces une partie, fit l’autre prisonnière , et obligea le prince Ferdinand de lever le siège, après lui avoir tué ou pris près de trois mille hommes dans différentes sorties. TOME XY. 18 274 JoURDA [NorL|. En 1761, au combat de Philinkaunen, ses habits furent criblés et il eut un cheval tué sous lui. L'armée eut à peine passé le Wéser, qu'il fut détaché avec six mille hommes pour pousser lennemi au-delà de l'Ems, et lorsqu'on résolut d'assiéger Wolfenbuttel, il fut chargé de reconnaitre la place. ! Au commencement de 1762, il servit au corps de réserve du comte de Lusau; mais ce corps ayant rejoint le gros de l’armée, le comte de Vaux retourna à Goettingue. Bientôt après il fit de nouveau éclater sa valeur au combat de Johannisberg et à celui qu’il livra avec le marquis de Pozanne aux troupes légères des ennemis. Employé en 1763 dans les Trois-Evêchés, il fut nommé commandant en second de cette province, ei commandeur de l’ordre de Saint-Louis en 1764. Mais l'époque la plus glorieuse de sa vie militaire fut son expédition de Corse, où il fut envoyé pour la troisième fois en 1769. Le commandant en chef débarqua dans l'ile le 5 mai, et trois mois lui suffi- rent pour la soumettre. On trouve dans les Mémoires 2 « Cet officier-général, dit M. Guibert, est peut-être celui de toute l'Europe qui entend le mieux l'usage qu’il faut faire de l’infan- terie dans les sieges et dans les affaires de postes, parce que personne n’en a plus vu et avec plus de sang-froid et de réflexions. Deux traits de sa carrière suffiraient pour l'éloge d'un homme de guerre, et ils ne font qu'ébaucher le sien : il commandait dans Goettingue pendant l'hiver de 1760 à 4761 , et il vient de soumettre la Corse. » [Essai général de tactique.] JOURDA [NOEL |. 273 de Dumouriez d’intéressants détails sur cette cam- pagne ou plutôt sur cette conquête de la Corse, et ce général, auquel on ne peut refuser une grande science militaire, donne de justes éloges au comte de Vaux. On en a fait l'heureuse remarque , Napo- léon dut ainsi à cette conquête la fortune de naître Français à Ajaccio, le 15 août 1769. Aprés la ré- duction de la Corse, il fut employé successivement dans la généralité de Paris, dans les divisions militai- res de Provence et d'Alsace , et au camp de Vossieux. En 1779 et en 1780 une importante expédition se préparait contre l'Angleterre, et l’armée de cin- quante mille hommes qui devait y concourir, com- posée des ofliciers les plus distingués de l'époque et réunie sur les côtes de Normandie et de Bretagne, fut placée sous son commandement. Le marquis de La Fayette, revenu des Etats-Unis, eut un emploi dans cette armée, et se trouva ainsi un instant sous les ordres du comte de Vaux. La marche des évè- ! « On le peignait comme un homme sévère et dur : il l'était réellement; mais son extérieur taciturne et rigide couvrait une âme sensible, juste et même affectueuse... IT était fort instruit, parlait peu et difficilement, mais en particulier il était fort aimable... I waimait à étre ni questionné ni contredit; il savait parfaitement l'histoire et la géographie , et on ne pouvait pas lui faire de plus grand plaisir que d'établir la conversation sur ces matières. C'était méme son faible, que Dumouriez saisissait souvent pour le faire causer ; alors il était sentencieux et quelquefois sublime... » [Mémoires du géneral Dumouriez, par Benvisce et BammiÈne , t. Ier, p. 145 et suivantes. 276 JOuRDA [NOEL]. nements ayant fait abandonner ce projet d'expédition, il passa au commandement en chef de la Bourgogne. Les preuves de talent et de courage qu'il avait données pendant près de soixante ans, dans dix-neuf sièges, dix combats et quatre batailles rangées, lui méritèrent la dignité de maréchal-de-France, que Louis XVI lui conféra le 15 juin 1785, et qu’il attendit toujours sans murmure, quoique l'opinion publique eüt déjà fait entendre que cette noble récompense devait suivre de plus près la soumission de la Corse. Envoyé en Dauphiné pour y apaiser les premiers fer- ments de la révolution, le maréchal de Vaux mourut à Grenoble le 14 septembre 1788, dans la quatre- vingt-quatrième année de son âge, après cinquante- trois jours de souffrances supportées avec autant de résignation que de fermeté. Il ne laissait point de pos- térité masculine. ! Il voulait reposer dans sa chapelle de Vaux, et prie, par une clause de son testament , Julien, le grand artiste du Velay, d’exéeuter son mausolée, « non, dit-il, par un motif de vaine gloire, mais pour lémulation de sa famille. » La tourmente révolutionnaire en décida autrement : le 1 « Sur la demande de la marquise de Vaubarel, sa fille et son héritière, Louis XVIIL conféra à MM. Jourda de Vaux , de la branche de Folletier, le titre héréditaire de vicomte , {ant en récompense de leurs services personnels qu’en mémoire de ceux du général de Vaux. » [Dictionnaire des généraux Francais, par le chevalier DE COURCELLES , t. VII, p. 55, en note.] JOURDA [NOEL]. 277 corps du maréchal, peu après sa mort, avait été transporté et provisoirement déposé dans l’église de Retournac, et en 1795 le cercueil de plomb fut ouvert et fondu; les restes du vieux brave furent jetés dans la fosse commune. ! Le maréchal de Vaux était rigide observateur de la discipline, sévère mais juste et humain, désinté- ressé, ennemi de ce faste qui corrompt une armée autant qu’il lembarrasse. Pendant tout le cours de sa vie il donna lexemple des vertus militaires et surtout d’une scrupuleuse probité. Après avoir com- mandé cette expédition préparée contre l'Angleterre, il demeurait encore, en 1781, à la tête des troupes rassemblées en Bretagne. Lorsque le trésorier de l’armée lui apporta ce qu'il lui comptait à l’époque du grand commandement : « Il ne m'en faut que la moitié, dit le comte de Vaux; n'ayant plus les mêmes dépenses à faire , je n’ai plus besoin du même traitement; » etil écrivit dans ee sens au ministre de la guerre. Celui-ei lui dit qu'il avait mis sa lettre sous les yeux du roi, et que Sa Majesté voulait qu'il recüt la somme entière comme témoignage de satis- faction de ses services. « Je ne puis accepter, écrivit de nouveau le comte, cette marque de bonté du roi, et ce sera le seul ordre de Sa Majesté auquel, dans tout le cours de ma vie, je me serai cru dispensé d'obéir, » ? Voir le discours déjà cité, p. 244 278 JOURDA DE VAUX DE BEAUNE [NOEL|. Le maréchal possédait la baronnie de Roche-en- Régnier, qui donnait entrée aux Etats du Velay, et était seigneur de Retournac et d’Artias. SOURCES : — Dictionnaire historique el biographie des généraux de France, par le chevalier pe Courcerces , t. VIS ; Mémoires du général Dumouriez, par Bervise et Bannière, t. ler , chap. 6; Biographie uni- verselle de MicnauD, t. XLVIIL; Dictionnaire encyclopédique, par Ph. Le Bas, t. XII, Histoire du Velay, t. A; Discowrs par M. le vicomte ne Vaux, Annales de la Société d'Agriculture du Puy, année 1859-40, p.225; Essais historiques sur les Régiments d'infanterie, cavalerie et dragons, par M. pe Rousser. JOURDA DE VAUX DE BEAUNE [NOEL). Jourpa pe Vaux De Beauxe [Noël], maréchal-de- camp, neveu du maréchal-de-France de ce nom, naquit à Coisset, près d’Arlanc, diocèse de Cler- mont-en-Auvergne , le 22 novembre 1747. Il entra comme sous-lieutenant dans le régiment royal-infan- trie le 10 février 1766, et nommé sous-aide-major- général le 29 mai 1769; il fut envoyé en Corse sous ! Le maréchal de Vaux avait trois freres, qui tous servirent dans le régiment d'Auvergne. Le GnevaLieR, qui n'était pas le moins dis- tingué, mourut jeune et sans avoir été marié; DE Cuamres s'était marié à Firminy, et n'eut point d'enfants; De BEAUNE, qui s'était marié à Coisset, n'eut d'autre fils que le maréehal-de-camp, objet de celte notice ; de sorte qu'aucun d'eux n’a laissé de postérité. JOURDA DE VAUX DE BEAUNE [NOEL]. 279 les ordres du maréchal de Vaux, son oncle, où il continua d’être employé, même après la cessation de la guerre. Le 6 novembre 1771, il obtint une com- mission de lieutenant-colonel et aide-maréchal-général- des-logis, et une de colonel le # juillet 1779. En 1785, tous les ofliciers d'état-major jusques-là employés en Corse rentrèrent, et le 2 aout de cette année le baron de Vaux obtint un traitement de 2400 fr. jusqu’au moment où il pourrait recevoir une nouvelle destination. Du 25 aout 1788 au 1° janvier 1789, il fit les fonctions d’aide-maréchal- général-des-logis surnuméraire sous les ordres du maréchal de Vaux qui, vers ce temps, commandait en Dauphiné, et le 1% mors 1789 il fut nommé maréchal-de-camp. À partir de cette époque, cet officier-général, de- venu par la mort de son oncle décédé sans enfants, comte et seigneur de Vaux, baron de Roche-en- Régnier , avec entrée aux Etats du Velay, dut quitter le service , et il cessa, en effet, de figurer dans l’état- major de l’armée. IT était à Paris le 10 août 1799, et donna dans cette journée au roi Louis XVI des preuves de son dévoument. I fut incarcéré quelques mois après, et ne dut son salut qu'à la chute de Robespierre. Retiré au eéhâteau de Paula, près Fir- miny, après la mort de M. de Champes, son oncle, ily mourut lui-même, sans postérité, le 26 avril 1807. SOURCES : — Archives de la guerre; Biographie des personnages illustres de l'Auvergne; Documents particuliers. LA COSTE |JEAN-BRUNO. | La Cosre [Jean-Bruno, Frévol de], général de brigade, chevalier des ordres de Saint-Louis et de la Légion- d'Honneur, naquit à Pradelles, département de la Haute-Loire, le 24 janvier 1798. À peine ägé de 17 ans, il entra comme simple grenadier dans le régiment de Condé, et sous le feu du champ de bataille gagna, dans la même année, son brevet de lieutenant. Il servit avec honneur pendant les cam- pagnes de 1745 à 1748, et se distingua particuliè- rement à l'attaque de Pufféchoffen, au passage du Rhin par l’armée de Conti, où il fut blessé, au passage du Var, à l'attaque du Broe et du Col-de- l'Assiette. Dans cette dernière affaire un eoup de feu brisa le drapeau qu'il portait, et trente-huit officiers de son régiment furent mis hors de combat. En 1752, n'étant encore que capitaine, un rhu- matisme aigu l’arrêta dans sa carrière; il rentra dans la ville de Pradelles, et vécut dès lors au milieu de ses compatriotes. Mais les services qu'il rendit à l'intérieur, s'ils furent moins brillants que ceux de la grande guerre, ne furent ni moins utiles ni moins honorables. Tout le feu de la sédition n'avait pas été éteint dans le sang des dragonades; il en courait encore quelques étincelles sur les montagnes du Vivarais, du Gévaudan et du Velay. Moins soumis que domptés, de rudes paysans de ces hautes et froides contrées, sans routes, sans écoles, sans industrie, sans COm- LA COSTE [JEAN-BRUNO]. 281 merce , infestaient le pays en troupe de contre- bandiers et de brigands. [ls laissaient les terres sans culture, et abandonnaient, pour un prix vil, d’im- menses paäturages à la dépaissance des troupeaux étrangers. [ls résistaient, par toute sorte de moyens, au recrutement des milices et au paiement de l’im- pôt, et toujours armés de leurs coutelières , laissaient de nombreuses victimes de leurs combats sanglants dans toutes les fêtes et dans tous les marchés. Que pouvait une faible brigade de maréchaussée contre ces hommes accoutumés au meurtre, orga- nisés en compagnies, maniant aussi bien le fusil que le couteau, et qui, s'ils ne voulaient pas aborder la force publique la tête haute, trouvaient un abri facile et sûr dans les gorges de la Loire et de Allier! Tel était l’état des choses lorsque, par lettres données à Versailles le 25 janvier 1767, de La Coste fut nommé gouverneur des villes de Pradelles et de Langogne. À la fois homme de guerre et homme de paix , il fut rude à la rébellion et doux au repentir ; désarmant la violence, soulageant la misère, appe- lant le travail et le progrès, rendant aux lois leur autorité dans ce pays dont il resta le bienfaiteur quoiqu'il en fut le grand justicier. ! En 1770, son zèle lui mérita le grade de lieute- nant-colonel, bientôt après la croix de Saint-Louis, et en 1779 son commandement fut étendu sur plus de deux cents paroisses du Vivarais, du Gévaudan » Le pays de Vivarais voulant reconnaitre les soins extraordinair: 282 LA COSTE LEAN-BRuNo]. et du Velay. Un savant voyageur, Faujas de Saint- Fond, rendait ainsi hommage, en 1778, à la mission remplie par de La Coste : « Les habitants de ces montagnes passent, surtout « dans les cantons du Cheylard et de Boutières , pour « des hommes dangereux ct féroces : ils se tuent, à « la vérité, quelquefois entre eux par esprit de ven- « geance, à coups de fusil et à coups de couteau; « mais les étrangers peuvent y voyager avec sécurité, « surtout depuis qu’un brave militaire, le chevalier « de La Coste, secondé par le gouvernement, a eu le « courage et l’art de les discipliner et de leur em- « pêcher de porter des armes. » ! Ces commandements de province cessèrent en 1791, et dans cette même année, de La Coste fut promu général de brigade et mis à la retraite. Mais avant de rentrer dans la vie privée, il rendit un nouveau service à son pays : au mois d'août 1789 un rassem- blement considérable investissait les riches abbayes que le sieur de La Coste, commandant à Pradelles, prenait pour main- tenir la tranquillité dans létendue de son commandement , et pour fournir aux frais extraordinaires auxquels il était exposé à cette occa- sion, demanda aux Etats de Languedoc et obtint, le 51 décembre 1774, l'autorisation de lui accorder une pension annuelle et viagere de la somme de 500 livres, et un arrét du conseil d'Etat rendu le 16 mars 1775, confivma la délibération des Etats, [Lois municipales el écono- miques de Languedoc, &. V, p. 656 et 657.] 1 Recherches sur les Volcans éleints du Vivarais et du Velay, par Fausas DE Sait-Foxp; Paris, 1778, p. 140. LA COSTE [JFAN-BRUNO|. 285 de Mazan et du Chambon; La Coste, assisté des ofli- ciers de justice, se met à la tête des gardes natio- naux et du bataillon corse , disperse Pattroupement , et sauve de la destruction les deux abbayes qui bien- tôt devaient appartenir au domaine de l'Etat. Par un décret du 19 juin 1795, « la Convention accorda au citoyen Jean-Bruno Frévol La Coste, an- cien commandant dans les montagnes du Vivarais et Gévaudan, la somme de trente mille livres convertie en une rente annuelle et viagère sans retenue, de trois mille livres, en remplacement de différentes parties de pension, montant ensemble à trois mille deux cent quatre-vingt-cinq livres, qui lui avaient été accordées à différentes époques à cause de Pim- portance des services qu’il a rendus dans différents commandements depuis 1774 jusqu’en 1791, et no- tamment pour avoir protégé la perception des im- pôts tant directs qu'indireets, purgé son pays des contrebandiers qui le ravageaient, et préservé du pillage deux abbayes considérables menacées par les brigands en 1789. » { L'Empereur voulut aussi honorer dans sa retraite le vieux général dont la Convention avait reconnu et récompensé les services : par un décret daté du camp impérial de Freuskeustine, le 10 avril 1807, il le nomma chevalier de la Légion-d'Honneur. Mais cette longue et laborieuse,vie touchait à son À Procis-Verbaux de la Conventian nationale, du 49 juin 1795. 284 LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO]. terme : le général La Coste mourut au Puy, le 51 dé- cembre 1808, dans sa quatre-vingt-unième année, au moment où André Bruno, le second de ses fils, s’immortalisait sous les murs de Saragosse. La voix éloquente du secrétaire-général Barrès fit, à la tombe du vieux brave, l'hommage des regrets et de la dou- leur du pays. ? On à de lui trois Mémoires intéres- sants pour lhistoire locale. SOURCES : — Annales de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce du Puy, pour l’année 4855-1856 ; Documents particuliers ; Mémoires du général et certificats à la suile, imprimés au Puy en 4790; dix pages in-40; Bibliographie de la Haute-Loire, par M. l'abbé Sauzer. LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO]. La Cosre-Frévoz [André-Bruno], comte de, général- de-brigade du génie, aide-de-camp de l'Empereur, officier de la Légion-d'Honneur, chevalier des ordres de la Couronne-de-Fer et de Saint-Henri-de-Saxe, naquit à Pradelles, le 1% juin 1775. IT était fils du général de ce nom, et couronna de sa jeune gloire 1 Le général de La Coste avait un autre fils, Louis Eüenne, né à Pradelles le 27 septembre 4765, élève de l’école militaire et condis- ciple de Napoléon, qui le considérait comme un sujet de grand avenir. Il sortit de l’école sous-licutenant de Parmée du génie, le 44 sep- tembre 4781, et fut tue à l’armée des Pyrénées orientales, pres d'Hernani, le 8 juillet 4795. [Note de M. de La Boriette, auteur de la Notice historique sur les généraux Frévol de La Coste.] ee LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO|. 285 la tète hlanchie de son vieux père. André-Bruno fit ses premières études dans ce collège de Tournon dont les Etats du Languedoc dotaient le haut ensei- gnement, et où se rencontraient, avant d'entrer dans l’église ou dans les armes, les gentilshommes du Vivarais et du Velay. Celui qui devait un jour diriger le siège le plus meurtrier dont les annales du monde fassent men- tion, était alors destiné par sa famille à l’état eeclé- siastique; mais la vocation parla bientôt, et de Tournon le jeune La Coste passa à l’école militaire de Mézières, et successivement à celle de Metz. A l’âge de seize ans il était au service du pays. Nommé adjoint du génie le 4% mai 1795, il fut employé en cette qualité dans les places fortes de l'armée du Nord, et quelques mois après, avec le grade de lieutenant en second, à l'armée des Pyré- nées occidentales , où commence cette série d'actions éclatantes qui ont illustré sa carrière. La paix faite avec l'Espagne, il vint à l’école d'application ; mais promu lieutenant le 1" floréal an IV, et appelé à l’armée du Rhin, il y fit, sous Moreau, les campagnes de lan IV et de l'an V, signalant à la fois sa science et son courage dans la mémorable retraite de Bavière, à la bataille de Ri- berach, au siège de Kell, au passage du Rhin. Appelé à faire partie de cette expédition d’Egvpte, qu'attendaient les Anglais à Aboukir et à Saint-Jean- d'Acre, les Mamelucks au pied des Pyramides et 286 LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO |. dans le désert, les Tures sur la plage, la peste à Jaffa , il montra dans les combats comme aux blocus et aux sièges, des talents supérieurs et un courage héroïque. C’est du général en chef Bonaparte qu’il reeut sur le champ de bataille son épaulette de eapi- taine en second, et il ne mérita pas moins les éloges de Kléber à Héliopolis, ceux de Menou à Alexandrie et au Caire. Pour prix de deux blessures dans la campagne de Syrie, et de tous ses travaux dans l’armée d'Orient, il obtint le grade de capitaine en premier , celui de chef de bataillon le 2 frimaire an IX, que s’empressa de confirmer le gouvernement consulaire, et la réputation d’un excellent oflicier de génie. Envoyé alors en Italie avec le titre de sous-direc- teur des places fortes de la République Cisalpine , il prit part au siège de Mantoue, et acquit devant Gaëte le grade de colonel. Les militaires de son arme ra- content qu'il y fit construire une machine de guerre de son invention d’un effet puissant. Plus tard il inventa aussi un appareil de pont qui frappa l'atten- tion de l'Empereur, et qui lui mérita l'insigne hon- neur d’être choisi pour un de ses aides-de-camp. La fortune de La Coste était faite : chevalier de la Légion-d'Honneur à la date du 26 prairial an X, nommé colonel le 25 août 1806, aide-de-camp du grand capitaine le 14 avril 1807, il ne lui manquait plus que de nouvelles occasions de gloire, et il en trouva pendant les campagnes d'Allemagne, de Prusse et de Pologne. Les ordres du jour et les bulletins LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO|. 287 de l’armée des années 1806 et 1807, le citent avec la plus grande distinction. À Austerlitz, à Fried- land, où il fut blessé, au siège de Dantzic, dont il conduisait les opérations, partout, en effet, il montra autant de capacité que de bravoure. Dès le 26 mars 1807, il avait été nommé oflicier de la Légion-d’'Honneur; le 51 mars 1808 il fut dé- coré de l’ordre de la Couronne-de-Fer, le 10 juillet de l’ordre de Saint-Henri-de-Saxe, et créé comte de l'empire le 29 juin de la même année, avec des ma- jorats de cinquante à soixante mille livres de rente en Westphalie et en Hanovre. Le 28 août 1808 il reçut son brevet de général de brigade, et moins de deux mois après, l’ordre d'aller en Espagne pour diriger le siège de Saragosse. lei se révèle l’homme supérieur, et ce n’est plus que l’auteur du Consulat et de l'Empire, * qui est digne de rester son biographe : « Le commandant du génie était le général La Coste, aide-de-camp de l'Empereur, oflicier d'un grand mé- rite, actif, infatigable, plein de ressources, secondé par le colonel du génie Rogniat et le chef de bataillon Haxo, devenu depuis lillustre général Haxo; une quarantaine d’ofliciers de la même arme, remar- quables par la bravoure et l'instruction, complétaient ce personnel, « Le général La Coste n'avait pas perdu pour Îles 1 M. Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, t. IX. 288 LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO|. travaux de son arme le mois écoulé en allées et venues de troupes, et il avait fait transporter de Pampelune à Tudela par terre, de Tudela à Saragosse par le canal de PAragon, vingt mille outils, cent mille saes à terre, soixante bouches à feu de gros calibre; il avait en même temps employé les soldats du génie à construire plusieurs milliers de gabions et de fascines. Le général d'artillerie Dedon l'avait parfaitement assisté dans ces diverses opérations... « Pendant que le maréchal Lannes fesait exécuter ces opérations aux environs de Saragosse, les travaux du génie, poussés avec une extrême activité par le général La Coste, par ses lieutenants Rogniat et Haxo, permettaient enfin de donner l'assaut général, après lequel on devait se trouver dans la ville et en mesure de commencer la terrible guerre des maisons... Dans ces mille combats les plus singuliers, les plus ex- traordinaires qu’on puisse concevoir, nos soldats, grace à leur intelligence et à leur hardiesse, avaient presque constamment l'avantage, et s'ils perdaient souvent du monde, c’est que leur impatience les portait à brusquer les attaques : ils se présentaient à découvert devant un ennemi toujours caché. Nous n'avions pas moins de cent hommes par jour tués ou blessés depuis que la guerre des maisons était commencée, et les Espagnols, qui avaient à braver le double danger du feu et de l'épidémie , voyaient jusqu’à quatre cents hommes par jour entrer dans leurs hôpitaux. LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO |. 289 « C'est à l’une de ces attaques que le brave et habile général La Coste fut tué d’une balle au front; ! le colonel Rogniat le remplaça et fut blessé à son tour; le chef de bataillon Haxo le fut également... « Sur cent mille individus, habitants ou réfugiés dans les murs de Saragosse, cinquante-quatre mille avaient péri; un tiers des bâtiments de la ville était renversé, les deux autres tiers, percés de boulets, souillés de sang, étaient infectés de miasmes mortels. « Le cœur de nos soldats fut profondément ému; eux aussi avaient fait des pertes cruelles : ils avaient eu trois mile hommes hors de combat, sur quatorze mille participant activement af siège; vingt-sept officiers du génie sur quarante étaient blessés ou tués, et dans le nombre des morts, se trouvait l'illustre et malheureux La Coste; la moitié des soldats du génie avait succombé. Rien, dans l’histoire mo- derne, n'avait ressemblé à ce siège, et il fallait, dans l'antiquité, remonter à deux ou trois exemples, comme Numance, Sagonte ou Jérusalem, pour re- trouver des scènes pareilles. Encore l'horreur de l'évènement moderne dépasse-t-elle l'horreur des évènements anciens de toute la puissance des moyens de destruction imaginés par la science... » ! Selon ses élats de services aux archives de la guerre et la notice de M. de La Boriette, Annales de la Société d'Agriculture du Puy, pour 4855-4856, le général de La Coste aurait été tué le 4er février 1809; mais le récit de M. Thierset la Biographie universelle, assignent 3 sa mort une date postérieure de quelques jours. TOME xY. 19 290 LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO]. Ainsi périt, bien jeune encore, mais pour revivre immortel, le brave général La Coste, l'honneur de sa famille et de son pays, et pleuré de toute l’armée, dit un de ses biographes, autant pour l’'éminence de ses talents militaires que pour ses qualités person- nelles. L'Empereur, qui avait véritablement de l’a- mitié pour tous ses aides-de-camp, reçut avee une vive affliction la nouvelle de sa mort. Il voulut que du moins le bronze et le marbre transmissent aux générations futures l’image et le souvenir du héros de Saragosse. Par ses ordres, son cœur, en- fermé dans une urne coulée avec du bronze pris sur l'ennemi, fut adressé au département de la Haute- Loire, et d’abord déposé dans une chapelle du ei- metière, repose aujourd'hui dans un monument en marbre noir élevé aux frais du pays dans l’église de Pradelles; ? sa statue, moulée par Clodion, que l'artiste n’eut pas le temps de tailler dans le marbre, oubliée au Musée des Petits-Augustins pendant les années qui suivirent, est arrivée dans ce palais de Versailles, ouvert par un descendant de Louis XIV à toutes les illustrations nationales; son nom est ! L'empereur n'avait dit que depuis peu de jours à un M. de La Coste qui lui était présenté : « Vous avez un parent qui ira bien loin » si une balle ne l’arréte. » 2 Cette translation, concertée entre M. Mahul, alors préfet de la Haute-Loire, et Mgr de Bonald, évèque du Puy, fut faite avec une grande solennité, le 5 octobre 4859. LA COSTE-FRÉVOL [ANDRÉ-BRUNO|. 291 glorieusement inscrit sur l’Arc-de-Triomphe de l'Etoile, son portrait est dans les salles du Musée des Armes- Savantes à Paris; enfin, par un décret impérial du 30 mars 1809, Napoléon, en récompense des services rendus par son aide-de-camp, déclara reversible en faveur de ses trois sœurs, les dames de La Coste, la pension de trois mille fr. que le général de Lacoste, leur père, avait sur le trésor public. 1 SOURCES : — Notice historique sur les généraux Frévol de La Coste, par M. pe La Boniette; Biographie universelle de Micnaun, t. LXIX, p. 506; Biographie des Contemporains, par Rasse, ete., t. III, p: 91 ; Histoire du Consulat et de l'Empire, par M. A. Tiens, t. IX; Documents particuliers. EXTRAIT DES MINUTES DU CONSEIL D'ÉTAT : NaroLÉON , empereur des Francais, ete. ; Prenant en considération la perte que les demoiselles de La Coste , Marie-Françoise, Marie-Thérèse et Magdelaine, ont faite dans la per- sonne de feu le général de brigade du génie La Coste, leur frère, Pun de nos aides-de-camp, tué au siège de Saragosse, et voulant reconnaitre à leur égard, tant les services distingués dudit feu général que ceux du général de brigade La Coste, leur père, décédé le 34 décembre dernier, nous avons décrété et décrétons ce qui suit : Art. 4er, La pension annuelle et viagère de trois mille fr. sur le trésor public, dont jouissait le général de brigade La Coste père, continuera d’être payée par tiers aux demoiselles Marie-Françoise, Marie-Thérèse et Magdelaine La Coste, ses filles, leur vie durant. Art. 2. La somme de mille fr. revenant à chacune desdites demoi- selles Lacoste pour son tiers dans ladite pension , sera acquitté par le trésor publie au domicile de chacune d'elles, par semestre, à compter du 31 décembre 4808, date du décès du général La Coste père. Art. 5. Nos ministres des finances et du trésor public sont chargés de l’exécution du présent décret. Signé NAPOLEON. LA FAYETTE-MOTIER [GILBERT]. La Fayerre-Morier [Gilbert], maréchal-de-France, fut élevé près du due de Bourbon, et fait sénéchal du Bourbonnais.! Etant passé en Italie, il y servit en 1412 sous le duc de Nemours, qui le chargea de la défense de Bologne contre les Vénitiens. La ville n'avait point de dehors, le corps de la place ne valait rien, et la muraille était faible; cependant La Fayette et Lautrec y tinrent jusqu'à l'extrémité, repoussèrent les ennemis qui s'étaient emparés d’une partie de la muraille, les taillèrent en pièces, les culbutèrent dans le fossé, et donnèrent au duc de Nemours le temps de se procurer un secours avec lequel il forçca les Vénitiens de lever le siège au commencement de février, dix-neuf jours après qu'il eut été commencé. La Fayette, escortant en 1413 un convoi destiné pour Théronauc, passa sur le ventre à tout ce qu’on rencontra d’'Anglais, fit décharger les munitions dans le fossé, et sortit du camp ennemi presque sans perte. Il suivit le due de Bourbon au siège de Soubise, et reprit Compiègne en 1415. Le duc de Bourbon, par lettres datées de Somsuy, le 20 juillet de la même année, le choisit pour son lieutenant-général ? La Fayette, située près de Saint-Germain-l’Herm, dans la paroisse d’Aix, a donné le nom à une des plus anciennes et des plus illustres maisons de la province. [Cnauror, Coufume d’Au- vergne, t. IV, p. 267.] LA FAYETTE-MOTIER [GILBERT). 293 pendant son absence, dansles provinces de Languedoc et de Guienne. La Fayette assiégea, au mois de dé- cembre suivant, les châteaux de Roquefort et de Caylar, dans la sénéchaussée de Carcassonne. Charles, dauphin de France, auquel il s’attacha , ! le fit bailli de Rouen le 15 juin 1417, et lui confia la défense de Caen et de Falaise contre les Anglais : Falaise résista peu de temps, mais le château de Caen tint trois semaines. Le dauphin le nomma ensuite son lieutenant et capitaine-général en Lyon- nais et en Mäconnais. La Fayette fut recu, en cette qualité, le 1° juillet de eette année. Il prit sur les ennemis, en 1419, le chäteau de Beaulieu, dont le roi lui donna le commandement. Dans les actes passés sous son nom au commen- cement de 1420 , il prenait la qualité de chevalier, de conseiller et de chambellan du dauphin, régent du royaume. Il reçut, le 27 mai, le gouvernement du Dauphiné, qu’il garda jusqu’au 1% octobre suivant. Créé, le 20 mai 1491 ,? maréchal-de-France après ! ANoueriz, dans son Histoire de France, dit que La Fayette était un des ornements de la cour de Charles VIT, encore dauphin. # Suivant le Grand Dictionnaire de Moremi, t. VIT, p. 218 et 220, et Cnapnoz , sur les Coutumes d'Auvergne, €. IV, p.267 , sa promotion serait de 4421 ; mais suivant la Liste des maréchaux de France depuis la création de ce grade, insérée dans le Dictionnaire Encyclopedique de M. Le Bas, t. X, p. 565 et 566, la nomination de Gilbert Motier ne serait que de 1422. 294 LA FAYETTE-MOTIER [GILBERT;. la mort de Boucicaut, par le dauphin, régent du royaume, il battit les Anglais à Baugé en Anjou, le 22 mars 1422. Le duc de Clarence commandait près de cette place une armée assez nombreuse : un pré- tendu déserteur, détaché à dessein par La Fayette, passa au camp du duc de Clarence, auquel il exa- géra la faiblesse et le petit ombre des Français. Sur ce rapport, le général ennemi erut leur défaite infaillible ; mais il donna dans une embuscade. Attaqué en queue et en flanc, le duc de Clarence périt des mains de La Fayette, et les comtes de Sommerset, d'Huntington et du Perche demeurèrent prisonniers. Les Français perdirent onze cents hom- mes et les Anglais trois mille. * « Année 4422, second voyage du dauphin. IT loge à Espaly, château des évêques du Puy, où le maréchal de La Fayette, vainqueur du duc de Clarence, lieutenant-général des Anglais en Normandie, lui apporta les drapeaux ennemis, enlevés à la bataille de Baugé en Anjou. Le prince les fit porter processionnellement à la cathédrale, où on les voyait avant sa dernière restauration. On les a déposés aux ar- chives. Mademoiselle de Lussan en parle dans son histoire de Charles VIE. {L'abbé Laurenr, Almanach hist. du Puy et du diocèse, 1788, p. 56et57. « Les drapeaux qu’on leur enleva furent présentés au Dauphin, qui était alors au château d'Espaly. On les voyait encore suspendus aux voûtes de la cathédrale du Puy, avant la restauration de cet édifice par Mgr de Galard , évêque de ce diocèse. On les porta alors aux archives; on ignore ce qu'ils sont devenus pendant la révolution. » (Derigier, Statistique de la Haute-Loire, p. 197 ; ARNauD, Histoire du Velay, t. Fer, p. 245 et 246.] « Ce qui ne peut s'expliquer, c’est l'acte de vandalisme qui a dépouillé la cathédrale du Puy de l’un de ses plus nobles ornements * LA FAYETTE-MOTIER [GILBERT|. 295 Charles VIT, à son avènement au trône, le 20 oc- tobre suivant, confirma La Fayette dans sa dignité de maréchal de France. La Fayette marchait au se- cours d’Ivry, lorsqu'il fut pris au combat de Verneuil, le 17 août 1424. Le roi l’attacha au service de sa personne , par lettres du 26 novembre 1426. Le maréchal conduisit, en 1429, trois cents hommes d'armes au secours de la ville d'Orléans, dans laquelle il se jeta avec Gauconcourt, Graville et Xaintrailles. I accompagna Charles VIT à son sacre à Rheims, le 17 juillet de la même année. Il était ministre plénipotentiaire du roi pour le traité de paix qui fut signé à Arras, le 21 septembre 1455. On le fit sé- néchal de Beaucaire et de Nimes en 1459, garde, gouverneur et capitaine du chäteau, de la ville et chätellenie de Toulouse, en 1441. Il accompagna, en 1449, le comte de Dunois aux conférences qui se tinrent avec le due de Sommerset, pour la reddition du vieux palais de Rouen : on y convint que les Anglais sortiraient du vieux palais, du château de Rouen, de Honfleur, d'Arques, de Caudebee, de Tancarville, de Lillebonne et de les drapeaux pris sur les Anglais commandés par le duc de Clarence, à la bataille de Baugé en Anjou , y avaient été déposés; ils ont disparu. Il n'y a pas de terme pour caractériser cette honteuse et barbare pro- fanation. Jamais les voûtes d’une église ne durent au jaspe, au por- phyre et à l'or des ornements plus splendides que celui qu’elles recoivent d'un drapeau pris sur l'ennemi. Ce furent longtemps les plus beaux atours de Notre-Dame. [Ch. Nonien et TayLon , Voyages pillorésques dansil'ancienne France, t. 1, p. 72.] 296 LA FAYETTE-MOTIER [GILBERT|. Montivilliers : le roi entra dans Rouen le 10 no- vembre. En 1429, le comte Charles de Bourbon, avant de livrer aux Anglais la bataille dite Journée des harengs , qu’il perdit, s’était fait armer chevalier par le maréchal de La Fayette. ? Ce fut un des prineipaux chefs qui aidérent à chasser les Anglais du royaume, et à mettre Ja couronne sur la tête de Charles VII. Ce prince lui donna, en récompense de ses services, la terre de Veauche en Forez; les Etats d'Auvergne le gratifiè- rent de cent livres, et Charles VIT ordonna, en 1419, qu’il lui serait délivré deux centslivres « pour avoir de la vaisselle d'argent pour ses étrennes de premier jour de l'an. » Il mourut avant 1465, ? et fut enterré à l’abbaye de La Chaise-Dieu, dans une chapelle qu’il avait fait bâtir. ? SOURCES : — Chronologie militaire, t. H, p. 151; Histoire des grands officiers de la couronne, par MÉseray; Dictionnaire de Morin ; Histoire de Charles VII, par Jean Jouvexez Des Unsixs; Histoire de France, par ANQUETIL; Coutumes d'Auvergne, par Cnasroz, t. IV; Diclionnuire des généraux Français, par bE COURCELLES. À Ancien-Bourbonnais, par Ach. Azurer et A. Micnez, t. 11, p.46 à 51. 2 Cnasnor, sur les Coutumes d'Auvergne, t. IV, p. 268. 3 « Anciennement, on voyait dans l’église de La Chaise-Dieu le tombeau du maréchal de La Fayette, gouverneur d'Auvergne, mort vers le milieu du quinzième siècle; mais son mausolée avart été détruit dans les guerres civiles, et il wexistait plus d’autres vestiges de sa sépulture qu'une plaque de euivre qui indiquait où il avait été inhumé.» [Lecrano-p’Ausst, Voyages en Auvergne, t. 1, p. 407.) LA FAYETTE-MOTIER [M.-P.-J.-GILBERT . La Faverre-Morien (Marie-Paul-Joseph-Gilbert , marquis de), lieutenant-général, naquit au château de Chavaniac, près de Brioude, en Auvergne, le 6 septembre 1757, peu de temps après la mort du marquis de La Fayette, son père, qui, à l’âge de vingt- cinq ans, avait péri maréchal-de-camp sur le champ de bataille de Minden. À onze ans il fut conduit à Paris et placé au collège du Plessis, où il fit d’assez bonnes études. Le jeune La Fayette avait déjà perdu sa mère, femme distinguée, issue d’une noble famille bre- tonne , et était, à seize ans, orphelin, dernier repré- sentant de son nom ,? mais possesseur d’une fortune considérable qu'il tenait de son grand-père maternel, le marquis de La Riviere, quand il épousa, le 11 avril 1774, Adrienne de Noailles, seconde fille du due d’Ayen, dont l'histoire devait un jour consacrer le courage et le dévoüment conjugal. ? Nom d’une noble et ancienne famille de l'Auvergne , illustrée sous l’ancienne monarchie par plusieurs personnages remarquables, rendue populaire depuis trois quarts de siècle par l’un des hommes qui ont joué le plus grand rôle dans nos révolutions. [Dictionnaire encyclopédique de la France, par M. Le Bas, t. IX. ? La branche ainée de cette famille, à laquelle appartenait le célebre auteur de la Princesse de Clèves, madame de La Favette, s'étei- gait dans la personne de la fille de cette dernière, morte duchesse de Ja Trémoille. [Galerie des Contemporains iltustres , €. 298 LA FAYETTE-MOTIER [M.-P.-J. GILBERT} Aux premières nouvelles de l'insurrection améri- caine, dédaignant le brillant avenir qui lui était réservé à la cour de Versailles, La Fayette se met en rapport avec Silas-Deane, secrétaire de l'agence fédérale, qui se trouvait à Paris, échappe à la surveillance du ministre Maurepas et à lopposition de sa famille, frête un navire à ses frais, et avec tous les officiers qu’il avait associés à sa destinée, s'embarque au Passage pour le Nouveau-Monde, le 26 avril 1777. Washington reçut avec amitié le jeune volontaire, et le Congrès, qui siégeait alors à Philadelphie, accepta ses services, en conférant au capitaine du régiment de Noailles, le grade de major-général. « Dans ces rencontres de patrouilles qui décidaient les destinées de l'univers », ! il déploya beaucoup de zèle, de sagacité, de bravoure et de talent. Sa campagne de Virginie, notamment, lui valut une certaine réputation militaire. La première bataille à laquelle il assiste, est une défaite qui ouvre aux Anglais les portes de Phila- delphie : les Américains sont mis en déroute à Brandywine le 11 septembre 1777, et en s’efforçant de rallier les fuyards, il recoit une balle, qui le blesse grièvement à la jambe. A peine rétabli, il rejoint le quartier-général, se distingue à Gloucerter 1 C'est ainsi que La Fayette parlait de cette guerre au premier consul. LA FAYETTE-MOTIER [M.-P.-1.-GILBERT|. 299 sous le général Green, reçoit du Congrès le com- mandement d’une division, et au commencement de 1778, l’ordre de tenter une expédition sur le Canada : il arrive jusqu’à Albany, où il s’arrète faute d'hommes et de munitions. Chargé d'enlever aux Anglais l'appui des sauvages, il se rend à une nombreuse assemblée de Peaux- Rouges, sur les bords de la rivière Mohawk, s’essaie à leur genre d’éloquence , en recoit le nom de Cayewla, qui est celui d’un guerrier jadis redouté, et conclut avee eux un traité utile à la cause amé- ricaine. I prend part à toutes les actions de quelque importance où l’armée de Washington se trouve engagée, notamment à l’expédition de Rhode-fsland , à la bataille de Monmouth, à la retraite de Barren- Hill, où sa présence d'esprit et son courage pré- servent le corps d'armée qu'il commandait et sa personne même de périls imminents, et après une maladie où il reçut de Washington des soins vrai- ment paternels, il revient en France , en février 1779, porteur d’un message glorieux, dans lequel le Con- grès recommande à Louis XVI « ce noble jeune homme », et décrète qu’il lui sera offert à Paris, par son ministre plénipotentiaire, une épée d’hon- neur. Pour la forme, on le met aux arrêts pendant huit jours, comme coupable de désobéissance; mais ses arrêts levés, la ville et la cour laccablent de compliments et de caresses, et le roi lui donne le régiment de Royal-Dragons. 500 LA FAYETTE-MOTIER [M.-P.-3.-GILBERT). Bientôt on forme le projet d'une descente en Angleterre, et il se rend au Havre pour en surveiller les préparatifs, au titre d’aide-major général, sous les ordres du maréchal de Vaux. C’est là que le petit-fils de Franklin lui présenta ofliciellement l'épée votée par le Congrès. Ce projet contre l'Angleterre n'ayant pas eu de suite, La Fayette revient à Paris, obtient pour l'Amérique des secours d'argent, la promesse de l’envoi d’un corps auxiliaire de six mille hommes, sous le commandement du comte de Ro- chambeau, et précédant lui-même cette expédition, dont il apporte la nouvelle, débarque à Boston le 27 avril 1780. L'armée de Washington, qui était alors dans le plus fâächeux état, l'accueille à bras ouverts : il prend le commandement de l'avant-garde, et assiste à tous les mouvements militaires de cette campagne. L'année suivante, la lutte fut plus décisive, et il en eut le principal honneur : envoyé en Virginie avec un très petit corps d'armée pour y combattre lord Cornwallis, le plus distingué des généraux anglais, pendant cinq mois de marches et de contre-marches, à cinq cent milles de toute communication avec l’ar- mée principale, il manœuvra si habilement, qu'il parvint à pousser son adversaire du côté de la mer et à l’aceuler dans Yorktown. Quand il le tint dans cette position , il le fit bloquer d’un côté par la flotte francaise du comte de Grasse, tandis que lui-même, aidé de la coopération du marquis de Saint-Simon , LA FAYETTE-MOTIER [M.-P.-1.-GILBERT|. o01 qui débarquait avec trois mille hommes, le bloquait par terre. Dans cette situation, Cornwallis aurait pu être forcé sur-le-champ; mais La Fayette, désireux d'épargner le sang et d'agir à coup sür, préféra attendre la jonction de Washington, qui arrivait en toute hâte, accompagné du corps français de Ro- chambeau. La réunion eut lieu le 28 septembre 1781 ; le siège commença le {* octobre, et le 17 au matin, après un assaut vigoureux dirigé par le baron de Vioménil et La Fayette, le général anglais demanda à capituler ; l'armée anglaise, composée de huit mille hommes, se rendit prisonnière, et le redouté Corn- wallis remit son épée entre les mains de ce général de vingt-quatre ans, dont il disait quelques mois au- paravant: « L'enfant ne peut m’échapper. » Cette capitulation décidant du sort de la guerre, La Fayette revint en France, et reçut de Louis XVI le brevet de maréchal-de-camp. Après la paix générale signée le 20 janvier 1785, il part de nouveau pour New-York , où il arrive le 4 août 1784, retrouve son général redevenu simple fermier dans sa retraite de Mount-Vernou, se promène avec lui en triomphe à travers tous les Etats de l'Union, est reçu dans la salle même du Congrès, qui lui confère solennelle- ment, à perpétuité, pour lui et ses descendants, le titre de citoyen des Etats-Unis, et quitte enfin cette terre dont il a tant contribué à conquérir l’indé- pendance, conduit à son vaisseau par Washington, son ami, qu'il embrasse pour la dernière fois, mais 302 LA FAYETTE-MOTIER [M.-J.-P.-GILBERT|. dont, après quarante ans de vicissitudes, il reviendra saluer la tombe. Il n’arriva à Paris que dans les der- niers jours de juin 1785, après un voyage en Allema- gne , où le grand Frédérie et le prince Henri le trai- tèrent avec une extrême bienveillance. Les temps arrivaient en France pour ses idées politiques : dans les deux assemblées de notables, il fit prévaloir quelques-unes de ses opinions, et en 1789, élu député aux Etats-Généraux par la no- blesse d'Auvergne réunie à Riom, « il tira l'épée pour la cause de la liberté en jetant le fourreau », comme il la dit lui-même. Après la prise de la Bastille, la garde nationale était en quelque sorte créée, mais il lui manquait un chef, et La Fayette fut proclamé. Le 26 juillet, présentant la cocarde tricolore aux électeurs réunis à l'Hôtel-de-Ville, il prononca cette parole prophé- tique : « Cette cocarde fera le tour du monde. » Les circonstances et l'opinion publique firent de ce commandement une véritable dictature; mais après l'établissement de la Constitution, regardant sa mis- sion comme terminée, il fit supprimer l’emploi de colonel-général de la milice citoyenne, et partit pour Chavaniac dans le courant d'octobre 1791, où :l demeura jusqu’au mois de décembre. La guerre semblant inévitable, La Fayette fut désigné pour commander une des trois armées réu- nies sur la frontière du Nord. Arrivé à Metz, il s'oceupa d’abord d’organiser ses forces et de rétablir LA FAYETTE-MOTIER [M.-1.-P.-GILBERT]. 303 la discipline. Il imagina le système des tirailleurs tel qu'il a été pratiqué depuis avee succès, et vit enfin organiser l'artillerie légère, dont il avait demandé l'introduction en France depuis son voyage de Prusse, en 1785. Après ces préparatifs, il eut quelques en- gagements avee l'ennemi à Philippeville, à Maubeuge et à Florennes; mais le cours de ses succès fut in- terrompu par les évènements de l'intérieur. La révolution tournait à l’anarchie et à la violence : dans une lettre fameuse du 16 juin 1792, écrite de son camp à l’Assemblée législative, il dénoncait la faction jacobine , et adjurait cette Assemblée de faire respecter la Constitution et le Roi. Après la journée du 20 juin, il mit son armée en süreté sous le canon de Maubeuge, partit seul avec un aide-de-camp, et se présenta le 25 à la barre de l’Assemblée pour demander de nouveau la répression des factieux. Repoussé par ceux-là même qu'il voulait servir, La Fayette retourna tristement à son armée le 50 juin, et après le 10 août, essaya, mais en vain, d'y organiser la résistance. N'ayant plus que le choix entre la mort ou un exil volontaire dans un pays neutre, il mit son armée en sûreté, et dans la nuit du 19 au 20 août, partit accompagné de Bureaux de Puzy, La Tour-Maubourg et quelques ofliciers d'état-major. La coalition le re- tint prisonnier, au mépris du droit des gens, et, enseveli pendant cinq ans au fond des cachots d'Olmutz, La Fayette expia, sans les renier un seul 30% LA FAYETTE-MOTIER [M.-1.-P.-GILBERT|. jour, son patriotisme et sa fidélité à ses principes. Madame de La Fayette, arrêtée à Chavaniac dès le mois de septembre 1792, relächée au mois de fé- vrier 1795, obtint, après mille difficultés, la faveur de partager, avec ses deux filles, la captivité de son mari. Rendus à la liberté en 1797, par les stipulations d'un traité de paix avec l'Autriche, à la demande expresse du Directoire et de Bonaparte, les prison- niers d’Olmutz purent successivement rentrer en France, où ne voulant ni abdiquer sa foi politique ni se montrer ingrat envers le grand homme qui avait brisé ses fers et conquis tant de gloire, La Fayette refusa toute autre faveur que sa pension de retraite comme général, et passa à La Grange, dans une désapprobation tacite etinoffensive , les années du Consulat à vie et de l'Empire. © Son bonheur do- mestique fut crucllement troublé par la mort de madame de La Fayette, qui eut lieu le 24 décem- bre 1807. A la Restauration de 1814, ïl fit une visite aux 1 « Retiré dans la Haute-Loire, et appelé, au mois de thermidor an IX, à faire partie du conseil général de ce département, il y prit une seule fois la parole, et ce fut pour y faire une déclaration de prin- cipe contradictoire avec les vues du gouvernement. » {Biographie des Contemporains, publiée sous la direction de MM. Razse, De Botsrorix et Sanre-Preuve, t. HT, p. 51 ; Paris, 1854 ] C'est une erreur : le général La Fayette n’a jamais fait partie du conseil général de la Haute-Loire. LA FAYETTE-MOTIER [M.-J.-P.-GILBERT|. 505 princes de la maison de Bourbon, et s’en tint là. En 1815, élu à la chambre des représentants par le collège électoral de Seine-et-Marne, et vice-président de cette Assemblée, son influence subit le contre- coup des désastres de Waterloo et des intrigues qui travaillaient à la seconde Restauration. IT rentra dans une retraite absolue jusqu’au mois de novembre 1818: envoyé à la chambre des députés par le collège élee- toral de la Sarthe, il y prit à l’extrêéme gauche la place qu'il ne cessa plus d’oceuper jusqu’à la révo- lution de 1850, et reconquit dès lors toute son an- cienne popularité. Vers 1825, écarté de la chambre par les élections qui suivirent la guerre d'Espagne, il profita de ses loisirs pour aller faire aux Etats-Unis une visite que cette nation sollicitait depuis longtemps, et qui ne fut pour le héros des Deux-Mondes qu'un long et im- mense triomphe de quatorze mois. La Fayette revint en France au mois d'octobre 1895, fut réintégré à la chambre par le collège de Meaux , le 24 juin 1827, et en 1829, dans un voyage politique dont s’émut le pays tout entier, apprit au Puy, au milieu d’une fête civique, l'avènement du mi- nistère Polignac. ! Le jeudi 45 août, le général La Fayette vint coucher au château de Maubourg, où se trouvait.en ce moment le comte de La Tour- Maubourg, pair de France , son ami; — et le rédacteur de cette notice n'oubliera jamais avec quelle noble tristesse lui furent alors prédits pat ces deux grands citoyens de 1789 lesévènements quiallaient s'accomplir. TOME XV. 20 306 LA FAYETTE-MOTIER [M.-3.-P.-GILBERT|. Reporté au commandement de la garde nationale par une révolution nouvelle, il se trouva, le 29 juillet 1850, comme au 14 juillet 1789, l’homme le plus puissant dans Paris. Il employa sa popu- larité à sauver de la colère du peuple la tête des ministres de Charles X; ? et blessé d’un vote dans la discussion de la nouvelle loi sur la garde nationale, envoya sa démission de commandant- général. Rendu à une existence purement parlementaire , il reprit son ancienne place dans l'opposition, assista aux funérailles du général Lamarque, rentra dans son hôtel, troublé de l'apparition d’un symbole de ter- reur, suivit la discussion de l’Adresse, et toujours un peu hésitant entre la monarchie constitutionnelle et la république, ? le 20 mai 1854, mourut tran- quille et plein de jours comme un patriarche, jeune de cœur et d'esprit, entouré d’une nombreuse famille * M. de Polignac n’a laissé passer aucune occasion d’en témoigner sa reconnaissance à celui qu’il appelait le loyal, le généreux La Fayette. Quand celui-ci se vit abandonné de la cour et de la plupart de ses an- ciens amis, il écrivait, non peut-être sans quelque amertume, « qu'il ne restait plus que M. de Polignac qui lui sût bon gré de ne pas Pavoir laissé massacrer. » 2 Le général de La Fayette a dit de lui-même avec une parfaite sincérité : « Je déclare que, quoique j'aime mieux la république que la monarchie, j'aime mieux Ja liberté que la république. » LA TOUR-MAUBOURG FAY [JEAN-HECTOR|. 507 d'enfants , de petits-enfants et d’arrière-petits-enfants dont il était adoré. ! Ni le côté de sa vie politique, dont l'histoire mo- derne est d’ailleurs remplie, ni l'appréciation de son caractère et du grand rôle qu'ila joué sur la scène des révolutions , n’entrent dans le cadre de ces bio- graphies purement militaires. SOURCES : — Moniteur universel ; Iistoires de la Révolution fran- çaise; Relalion du Voyage de La Fayette aux Elats-Unis, en 182% et 1825, par Levasseur; La Fayette et la Révolution de 1850 , par Sarnans jeune ; Souvenirs sur sa vie privée, par Jules CLoquer; Mémoires, Correspondance et Manuscrits du général La Fayette; Biographie des Contemporains, t.5; Biographie universelle de MicuauD; Supplément, t. LXIX; Galerie des Contemporains illustres, par un HOMME DE RIEN, t. V. LA TOUR-MAUBOURG FAY [JEAN-HECTOR |. La Tour-MaupourG Fay [Jean-Hector, marquis de}, maréchal-de-France, naquit au château de Maubourg, en 1684. Il entra aux mousquetaires en 1698, fut fait lieutenant réformé au régiment du Roi, le 9 avril 1701, et servit la même année au régiment * Suivant son désir, le général fut inhumé à côté de sa femme , dans le cimetière de Picpus. 308 LA TOUR-MAUBOURG FAY [JEAN-HECTOR|. de Flandre, qui occupa les villes gardées par des garnisons hollandaises. Nommé capitaine au régiment de cavalerie de Montperoux, le 29 mars 1702, il rétablit, avant l'entrée de la campagne , sa compa- gnie, qui avait été entièrement détruite à Crémone. Il leva à ses dépens un régiment d'infanterie de son nom, par commission du 14 mai suivant. Ïl servit, en 1705, sous le maréchal de Tallart, au siège de Vieux-Brisack, qui capitula le 6 septembre. Détaché de cette armée en 1704, avec son régiment, pour renforcer l’armée de Flandre, il concourut à empêcher l’armée ennemie de forcer les lignes cons- truites sur la frontière pour couvrir les possessions de l'Espagne. Il servit, pendant une partie de la campagne de 1705, sur la Moselle, à l’armée commandée par le maréchal de Villars. On l’en détacha pour renforcer , en Flandre, l'armée du maréchal de Villeroi. Chargé d'occuper les passages de la forêt de Soignes, il fit échouer les desseins de milord Malboroug, qui me- naçait la ville de Bruxelles. IL obtint, par commission du 25 janvier 1707, le régiment d'infanterie de Ponthieu, vacant par la démission du marquis de Céberet, qui passait au régiment du Perche. Il servit la même année à l'armée du Dauphiné, sous le maréchal de Tessé. Attaqué dans les lignes de Suze par le prince Eugène, il se fit jour à travers les ennemis, et se retira à Suze, puis à Exiles. LA TOUR-MAUBOURG FAY [JEAN-HECTOR|. 509 Il servit, en 1708, à l’armée de Savoie, sous le maréchal de Villars. À la tête de deux régiments, il passa le premier le Galibier, passage diflicile et jusqu'alors inconnu, empêcha le blocus de Briançon, et repoussa , au-delà du mont Genève, de gros dé- tachements ennemis qui voulaient s'emparer des passages. Il servit, en 1709, à la même armée, sous le maréchal de Berwick, qui mit le duc de Savoie, quoique bien supérieur en force, hors d'état de rien entreprendre. Employé à la même armée, en 1710, 1711 et 1712, il fut chargé du commande- ment de toutes les avant et arrière-gardes, soit lorsque l’armée entra en Piémont pour y établir des contri- butions en forcant les barricades de la vallée de Sture et de celle de Saint-Pierre, soit en repoussant l'armée ennemie lorsqu'elle entra en Savoie dans le dessein de porter la guerre en Franche-Comté. Il servit, en 1715, à l’armée de Catalogne, sous le maréchal de Berwick, et se trouva au siège de Barcelonne et à l’assaut donné le 11 septembre 171% à cette place, qui se rendit le 12. En 1715, il servit sous les ordres du chevalier d'Asfeld, à la conquéte et à la soumission de Pile Majorque. Il se démit du régiment de Ponthieu le 17 décembre, et, par ordre du même jour, fut en- tretenu colonel-réformé à la suite du régiment de la Marine. On le créa inspeeteur-général de Pinfan- terie, par ordre du 15 mai 1718. o10 LA TOUR-MAUBOURG FAY [JEAN-HECTOR|. Promu au grade de brigadier, par brevet du 1° f6- vrier 1719, il commanda, par pouvoir du 16 mars, les troupes que le roi fit avancer sur les côtes ma- riimes des provinces de Picardie et de Normandie, et dans l'étendue du gouvernement du Havre-de- Grèce : ces troupes étaient destinées à passer en Angleterre, à la tête du contingent que la France devait fournir aux Anglais. Le marquis de La Tour-Maubourg fut employé au camp de la Sambre, par lettres du 29 juillet 1727 et 2 août 1752. Créé maréchal-de-camp le 20 février 175%, il fut employé en cette qualité à l’armée d'Allemagne, par lettres du 1° avril 1755. Il commanda un camp vo- lant à Turkeim et à Neustadt. On le nomma lieu- tenant-général des armées du roi, le 1° mars 1758. Employé à l’armée de Flandre, sous le maréchal de Noailles, par lettres du 21 août 1742, il com- manda pendant lhiver à Valenciennes. Avant l'ouverture de la campagne de 1745, il fit seul larrangement et la distribution de dix-huit mille hommes, qui passèrent le Rhin pour recruter les régiments de l’armée de Bavière commandée par le maréchal de Broglie. Employé à l'armée du Rhin, sous le maréchal de Noailles, par lettres du 4% avril 1745, il fit cantonner quarantc-quatre ba- taillons et cinquante-deux escadrons dans le Pala- tinat, entre la Lautern et la Spirebrack. Il s'empara de Spire, établit un pont sur le Rhin, et occupa LA TOUR-MAUBOURG FAY [JEAN-HECTOR]. 511 Aschaffembourg, avec quatre brigades. A la bataille de Dettingen, le 27 juin, il manœuvra de telle sorte, qu'il prit les ennemis par derrière. 11 com- manda pendant l'hiver à Valenciennes, par lettres du 1° novembre. Employé à l'armée de Flandre, sous le roi, par lettres du 1° avril 1744, il servit avec distinction aux sièges de Menin , qui capitula le 4 juin; d'Ypres, qui se rendit le 27, et de Furnes, qui fut pris le 10 juillet. Il marcha ensuite, à la tête de dix mille hommes, à Strasbourg, où, avec tous les grenadiers de l’armée, il jeta un pont sur le Rhin au dessus de cette place. Ayant rejoint l’armée, il poursuivit les ennemis pour les obliger de repasser le fleuve. I suivit le roi au siège de Fribourg, qui capitula le 6 novembre. Il commanda pendant l'hiver à Strasbourg, sous le marquis de Coigny, par lettres du 1% novembre. Au commencement de 1745, deux de ses quartiers ayant été attaqués par des troupes du Tyrol, il se porta à l’un d'eux pour le secourir, réunit ses troupes, occupa un pont sur le Necker, et favorisa la retraite du comte de Ségur, qui abandonnait la Bavière. Nommé, par lettres du 4° avril, pour servir à l’armée du Bas-Rhin, sous le prince de Conti, il résista aux attaques du général Trips, lors du passage du Rhin, le 19 juillet, passa le dernier, et commanda successivement deux corps séparés , l’un au dessus de Worms, et l'autre vis-à-vis de Manheim. o12 LA TOUR-MAUBOURG FAY [JEAN-HECTOR). Employé, en 1746, à l’armée commandée par M. le prince de Conti, par lettres du 4% mai, il servit aux sièges de Mons et de Charleroi : ces deux villes capitulèrent. [l conduisit à Ramillies un convoi de dix-sept cents chariots, que les ennemis attaquè- rent près de Judoigue, et qui arriva cependant très heureusement à sa destination. A la bataille de Rau- coux, le 11 octobre, le marquis de La Tour-Maubourg commanda le centre de l'infanterie : il attaqua le vil- lage de Raucoux avec la moitié de sa division, et lemporta malgré le grand feu des ennemis. Il reçut dans cette action une blessure à la hanche et plusieurs coups de feu sur la cuirasse. Son secrétaire fut tué à ses côtés, et son cheval eut un coup de feu dans le poitrail. Ayant ensuite franchi les retranchements, il poursuivit les ennemis la bayonnette aux reins, et ne leur donna pas le temps de se reformer dans les jardins du village. Il commanda pendant l'hiver à Strasbourg, par lettres du 1° novembre. Employé à l’armée de Flandre, sous le roi, par lettres du 1° mai 1747, il garda la personne du roi à la bataille de Lawfeld, le 2 juillet, et commanda pendant l’hiver dans toute la Flandre hollandaise, par lettres du 1” novembre. Créé chevalier des Ordres du Roi le 1° janvier 1748 , il fut recu le 2 février. Employé à l’armée de Flandre, par lettres du 15 avril, il conduisit la première colonne des troupes destinées au siège de Maestricht, ouvrit la première tranchée, et monta LA TOUR-MAUBOURG FAY [JEAN-HECTOR]. 515 la dernière où l’on devait donner l'assaut : Maestricht capitula le 7 mai. Il se démit de son inspection le 6 septembre 1755, et obtint le gouvernement de Saint-Malo, par provisions du 12 avril 1754. Créé maréchal-de-France, par état donné à Ver- sailles le 24 février 1757, il prêta serment le 25 mars. L'illustre vétéran de Fontenoy mourut à Paris en 1764, àgé de quatre-vingts ans. ! SOURCES : — Chronologie militaire, t. HE, p. 597; Dictionnaire historique et biographique des Généraux français, t. VE, p. 52; Diction- naire encyclopédique, par Ph. Le Bas, de l'institut, t. X, p. 89-567; Ilisloire du Velay, t. IL, p. 528 ; Procès-Verbaux des Elats du Velay, pour l'année 1765. © En 1761, le marquis de La Tour-Maubourg était dans sa terre du Velay, lorsque le comte de Thomond , commandant en chef en Languedoc , et qui était maréchal-de-France de la même promotion , vint faire une tournée dans les trois pays de Gévaudan, Velay et Vi- varais. IL était accompagné du vicomte de Saint-Priest, intendant de la province, et d'apres une lettre écrite par le maréchal de La Tour- Maubourg au syndic du diocèse, le 27 mai, on a lieu de croire qu’a- près la brillante réception que leur fit la ville du Puy, le comte de Thomond se rendit au château de Maubourg pour rendre visite à son illustre compagnon d'armes. [Histoire du Velay, t, W, p. 528.] Le maréchal de La Tour-Maubourg était un des dix-huit barons qui avaient entrée aux Etats du Velay. Dans la session de 4765, qui suivitsa mort, ils firent célébrer, selon l'usage, un service pour le repos de son âme , auquel assistèrent tous les membres de l'assemblée. {Procès- Verbal des Elats du Velay, pour L'année 1765.) LA TOUR-MAUBOURG FAY [M.-C.-CÉSAR |. La Tour-MaunounG Fay [Marie-Charles-César, comte de], lieutenant-général, né à Paris, le 11 février 1756, ! entré, le 4 aout 1772, dans les dragons de Noailles, avec le rang de sous-lieutenant, était, à l'époque de la révolution, colonel du régiment de Soissonnais. Il portait un des beaux noms de France, et sa maison était une des plus illustres de lancien Velay. Elle possédait deux des dix-huit baronnies qui donnaient entrée aux Etats particuliers du pays, celle de Maubourg et celle de Dunières. Elle est mélée, par les services les plus glorieux, à tous les évènements de l’histoire du Languedoc. ? Déjà le jeune colonel avait fait preuve de ses opinions libérales, en renonçant, avec la plupart 1 Tous les Biographes ont fait une confusion entre la date de la naissance de César de La Tour-Maubourg et la date de celle de Victor de La Tour-Maubourg, son frère puiné. 2 Les Latour-Maubourg entraient aux Etats du Languedoc comme barons du Vivarais. En 4420, un seigneur de La Tour-Maubourg était fait chevalier , au Puy, par Charles VIF, alors dauphin. En 1560, le sieur de La Tour-Maubourg fut nommé gouverneur du Velay par le maréchal de Damville. En 4660, Hector de La Tour-Maubourg était au siège de Candie, à la téte d'un armement de l'ordre de Malte. [istoire du Velay, t. H, p. 245 et 564; Histoire de l'Ordre de Malke, par Venror, {. V, p. 182-189.] LA TOUR-MAUBOURG FAY [M.-C.-CÉSAR]. 515 des barons du pays du Velay, aux droits et privi- lèges que leur accordait la constitution particulière de la province. ! Dans la réunion des trois ordres de la sénéchaussée qui eut lieu au Puy le 51 mars 1789, il présida l’or- dre de Ja noblesse, et fut nommé membre des Etats-Généraux, en concurrence de M. de Polignac, qui jouissait alors à Versailles de la plus haute faveur. Il avait obtenu des cahiers entièrement conformes à ses opinions, et il ne fut que conséquent en pas- sant, un des premiers de son ordre , aux députés des communes. Du reste, il continua, durant toute l'Assemblée constituante, à se montrer l'ami cons- tant de la liberté et de l’ordre publie. La loyauté de son caractère était en quelque sorte devenue proverbiale. A l’époque des troubles d'Avignon, il alla rejoindre son régiment, et en assura la discipline avec cette Avant 1789, la noblesse avait pris dans le Velay , de même que dans les autres pays d'Etats, L'initiative des grandes réformes , et pour ainsi dire donné le signal d’une révolution qui, bientôt, devait lui être si fatale et si odieuse. Pour étre peu connu des générations nouvelles, ce fait n’est pas moins d’une grande exactitude historique. [Voir l’Arrélé des trois ordres du pays du Velay, délibéré dans la salle des R. P. Carmes de la ville du Puy, le 22 décembre ATSS , et les Adhé- sions qui y sont annexées; voir encore les Conférences ecclésiastiques du diocèse du Puy, publiées en 4845, par M, A, P...., vicaire-géneral, supérieur du grand Séminaire. | 516 LA TOUR-MAUBOURG FAY [M.-C.-CÉSAR]. fermeté qui, dans ces moments de crise, distinguait le véritable patriotisme. Il demanda Ja réunion de ce pays à la France, comme le seul moyen de le protéger contre les déchirements auxquels il était en proie. Nommé un des commissaires de l'Assemblée con- stituante pour aller au devant de Louis XVI et de sa famille, à leur retour de Varennes, il contribua à les garantir des dangers dont les environnait la fer- mentation publique. ! Employé comme maréchal-de-camp, grade qu'il obtint le G février 1792, dans l’armée de son ami La Fayette, il y eut le commandement de la réserve des grenadiers et des chasseurs. Ayant partagé la résistance de ce général aux évènements du 10 août, il quitta la France avec lui, fut proscrit comme lui, et avant de se reconnaitre prisonnier contre le droit ! « L'Assemblée députa trois commissaires choisis dans les trois sections du côté gauche, pour accompagner le roi et le reconduire à Paris. Ces commissaires étaient Barnave, La Tour-Maubourg et Pétion. Is se rendirent à Chälous , et dès qu’ils eurent joint la cour, tous les ordres émanerent d'eux seuls. Madame de Tourzel passa dans une voi- ture de suite avec La Tour-Maubourg; Barnave et Pétion monterent dans la voiture de la famille royale. La Tour-Maubourg , homme dis- tingué, était ami de La Fayette, et, comme lui, dévoué autant au rot qu’à la constitution. En cédant à ses deux collégues l'honneur d’étre avec la famille royale, son intention était de les intéresser à la gran- deur malheureuse... » {[Hist. de la Révolul. franç., par M. Touens, quatorzième édition ; Paris, 4846, Liv. IV, p. 245.1 LA TOUR-MAUBOURG FAY [M.-C.-CÉSAR]. 517 des gens, il signa la protestation par laquelle ces fugitifs déclaraient « n'avoir rien de commun avec les émigrés armés contre leur patrie. » Cet acte, qui honore leur caractère et leur patrio- tisme, ne pouvait qu'aggraver leur destinée. La Tour- - Maubourg partagea, durant cinq années, la eaptivité - de La Fayette, et fut trainé avec lui dans les di- verses prisons de Prusse et d'Autriche qu’il convint à la politique étrangère de leur faire habiter. Ainsi que La Fayette, il eut la satisfaction d’ap- prendre que sa femme s'était dévouée pour lui; mais il n'eut pas la consolation que ses gei- liers la laissassent pénétrer dans son cachot. Dé- livré enfin par les victoires de la République, à la demande du Directoire , et plus encore par l’as- cendant irrésistible du général Bonaparte, La Tour- Maubourg ne voulut rentrer en France qu'après le 18 brumaire. Il est inutile d'ajouter que tant qu'il demeura en pays étranger, il y conserva le caractère et les couleurs du citoyen français. Bientot nommé membre du corps législatif, il ne tarda pas non plus à être élevé à la dignité de sé- nateur. Le 28 avril 1807, il fut nommé commandant des gardes nationales en activité de la Manche, et le 1° juin 1808, commandant de la quatorzième division militaire. En 1809, il fut chargé d'organiser une division de gardes nationales réunie à Lille. Il commandait à Caen, et y exercçait les fonctions 518 LA TOUR-MAUBOURG FAY [M.-C.-CÉSAR]. de commissaire du gouvernement, lorsque le trône impérial tomba. Sans avoir trahi, La Tour-Maubourg devint pair de France comme la plupart des séna- teurs, et fut envoyé, le 27 avril 1814, en qualité de commissaire extraordinaire dans la neuvième di- vision militaire, où son esprit conciliateur modéra beaucoup la réaction qui commençait à agiter le Midi de la France. Le 19 août de la même année, il fut nommé lieutenant-général. Pendant les Cent-Jours, fesant abstraction de toute opinion et de toute controverse, il pensa que Île premier de tous les devoirs était de défendre le territoire de la patrie et son indépendance, et à remplit cette obligation comme pair de France et comme citoyen. Il fut du petit nombre de ceux qui combattirent les mesures arbitraires sollicitées à la faveur des circonstances, et il protégea contre elles les opprimés d’un parti qui ne tarda pas à revenir triomphant à la suite des armées étrangères. À la seconde Restauration, il fut exclu de la chambre des pairs, dans laquelle il fut cependant rappelé le 5 mars 1819. Le comte de La Tour-Maubourg est mort à Paris, le 25 mai 1851. SOURCES : — pictionn. encyclopéd. de la France, par Le Bas, t. X, p. 89 ; Biogr. des Contemp., t. NL, p. 478; Conférences ecclésiastiques du diocèse du Puy, ch. Let IT; Documents particuliers. * Le comte de La Tour-Maubourg, sujet de cette notice, avait LA TOUR-MAUBOURG FAY [MARIE-VICTOR |. La Tour-MaugourG Fay [Marie-Victor, marquis de}, lieutenant-général, naquit à Lamothe de Galande, terre de sa famille, en Dauphiné, le 22 mai 1768, et passa une partie de son enfance au château de Maubourg, en Velay. ‘ Il débuta, en 1782, dans la carrière militaire , par le grade de sous-lieutenant au régiment d’infan- terie de Beaujolais, et passa capitaine au régiment de cavalerie d'Orléans, en 1786. Nommé sous-lieu- tenant dans les gardes-du-corps du roi, il se trouvait près de la personne de Louis XVI dans la journée laissé une belle et nombreuse famille, presque toute moissonnée avant l’âge. Un de ses fils, de la plus grande espérance, trouva, presque au début de sa carrière, une mort glorieuse sur les champs de bataille de l'Espagne. Le plus jeune, le comte Septime, pair de France et ambassadeur à Rome, est mort à Marseille, le 48 avril 4845. L’ainé, Just-Pons-Florimond Fay, marquis de La Tour-Maubourg, diplomate d’une haute distinction, successivement auditeur au conseil d'Etat, secrétaire d’ambassade, chargé d’affaires, ambassadeur à Constanti- nople , en Allemagne, à Londres, à Naples, à Rome, pair héréditaire, est mort en 4857, à l'ambassade de France près le Saint-Siège. Des deux fils de ce dernier, un seul, M. César Fay de La Tour-Maubourg, survit, et représente dans la Haute-Loire la branche ainée de cette maison. * Les Biographes qui fixent la date de sa naissance au 44 février 1756, commettent une erreur évidente, puisque Marie-Charles-César La Tour-Maubourg, l’ancien sénateur , était l’ainé des deux frères. 320 LA TOUR-MAUBOURG FAY [MARIE-VICTOR]. du ÿ octobre 1789, et il donna, dans cette circon- stance, des preuves de son dévoument à la famille royale. Il commandait, en 1792, un régiment de chas- seurs à cheval, avec lequel il combattit, Je 15 juin, sous les ordres du général La Fayette, à Glisecelle, en avant de Maubeuge. Dans cette journée, il attaqua les ennemis avec son régiment, et leur fit une cen- taine de prisonniers. Il émigra après la journée du 10 août, et ne rentra en France que sous le Consulat, en novembre 1799. Ayant repris du service dans son grade de colonel , il fut envoyé, en 1800, à l’armée d'expédition d'Egypte, pour y porter au général en chef Kléber la nouvelle et les détails des évènements politiques survenus en France. Il devint d’abord aide-de-camp de Kléber, et eut ensuite, en qualité de chef de brigade, le commandement du 22° de chasseurs à cheval, à la tête duquel il fut blessé, le 20 mars 1800, en combattant avee beaucoup de valeur à la bataille d'Alexandrie. Il quitta l'Egypte avec l’armée fran- caise, après la capitulation d'Alexandrie, revint en France, et y fut fait officier de la Légion-d’Honneur. Il fit, avee son régiment, la campagne de 1805 contre l'Autriche, s’y distingua au combat d’Enns, et combattit à Austerlitz avec une telle valeur, qu'il y mérita le grade de général de brigade, auquel il fut promu le 25 décembre. IL commanda un corps de cavalerie pendant Îles LA TOUR-MAUBOBRG FAY [MARIE-VICTOR |. 921 campagnes de Prusse et de Pologne, en 1806 et en 1807; se signala aux combats de Bergfried et de Deppen, les 5 et 5 février 1807, et reçut une blessure au bras. Il fut nommé général de division le 9 mai suivant. On le cita avec éloges dans « le Bulletin de l'Armée », pour les charges brillantes qu'il avait fait exécuter sur l’armée russe à la ba- taille de Heilsberg, le 10 juin. Avec la division de dragons qu’il commandait et deux brigades de eava- lerie légère, il poursuivit l’arrière-garde ennemie sur la rive droite de l’Alle, et ramassa sur la route de Bartenstein un grand nombre de blessés Russes abandonnés. Il signala de nouveau sa valeur, son activité et ses talents militaires à la bataille de Friedland, le 13 du même mois de juin, et y fut blessé. Il obtint la décoration de commandant de la Légion-d'Honneur, le 14 mai 1807. En 1808, il passa à l’armée d’Espagne, et y com- manda jusqu’en 1812 la cavalerie de l'armée du Midi. I se distingua dans la même armée, aux différents combats qui précédèrent la prise de Madrid. 11 com- manda une partie de la cavalerie à la bataille de Mérida, gagnée par le maréchal Victor , le 28 mars 1809, et fut du nombre des officiers-généraux cités avee des éloges particuliers. Il exéeuta avec une rare intrépidité, à la tête de ses dragons, une charge de cavalerie contre les Espagnols, à la bataille de la Cuença. Il se distingua de nouveau à la bataille d'Occana, le 18 novembre, Ayant joint, avec sa TOME XV. 21 322 LA TOUR-MAUBOURG FAY [MARIE-VITOR|. cavalerie, l’armée de Soult, il se trouva aux com- bats de Santa-Martha et Villarba. A la bataille de la Gebora, le 19 février 1811 , il passa cette rivière à gué, et, par un mouvement rapide, déborda laile gauche de la ligne ennemie, en se portant sur la route de Badajoz à Campo- Mayor : il mit les Espagnols en déroute, et contribua ainsi au gain de la bataille. En récompense de la valeur qu’il avait déployée dans cette journée, il obtint, le 20 mai suivant, la croix de grand-oflicier de la Légion-d'Honneur, que le maréchal Soult avait demandée pour lui. Il s'était emparé du fort d’Albu- querque, le 15 mars précédent. Placé en observation près de Campo-Mayor avec einq cents chevaux et deux bataillons d'infanterie, il se replia, le 27, sur Badajoz. Pendant cette retraite, opérée en présence de quinze mille Anglais et Portugais, il déploya une habileté et un courage qui tinrent longtemps en échec l’armée ennemie, sur laquelle il fit plusieurs charges heureuses. Le combat qui eut lieu à cette occasion fut un des plus glorieux pour les Français, et fit beaucoup d'honneur au général La Tour-Mau- bourg, qui parvint à gagner Badajoz sans avoir éprouvé de perte notable. Il rendit des services importants à la bataille d’AI- bufeira, le 6 mai 1811, en appuyant, par la belle contenance qu'il fit faire à sa division, le feu de l'artillerie française, et en tenant en respect la cavalerie anglo-portugaise, qu’il força de rentrer LA TOUR-NMAUBOURG FAY |[MARIE-VICTOR |. 325 dans ses lignes toutes les fois qu’elle voulut pen- dant laction entamer quelque charge contre les Français. Il contribua ensuite à la levée du blocus de Badajoz par les ennemis. Chargé, par le due de Dalmatie, de reconnaitre avee quatre régiments de dragons la rive droite de la Guadiana, vers la forteresse d’Elvar , il arriva assez près de cette place, le 25 juin, dans le même temps que le général Anglais lord Wellington avait fait pousser de son côté une reconnaissance de six cents chevaux sur le même point. La cavalerie ennemie, attirée dans un piège que lui tendit le colonel Lalle- mand, commandant du 27° de dragons, fut écrasée, sabrée, mise en déroute, et forcée de rentrer avec précipitation dans Elvar, après avoir perdu quatre cents cavaliers et autant de chevaux Cette affaire, dirigée par le général La Tour- Maubourg , eut des avantages très réels pour l’armée française, en ce qu’elle complétait les opérations du due de Dalmatie en Estramadure : Badajoz se trouva totalement dégagée, et l’armée portugaise, après avoir repassé en toute hâte la Guadiana , alla prendre ses cantonnements aux environs d’Albuquerque. Laissant deux régiments de dragons en Estrama- dure , il partit avec quatre autres, et suivit le ma- réchal Soult dans ses opérations, d’abord en Anda- lousie, puis dans le royaume de Grenade. Le 10 août, il attaqua à Las-Vertientes, au delà de Baza, l'arrière- 224 LA TOUR-MAUBOURG FAY [MARIE-VICTOR|. garde espagnole, la tailla en pièces, et lui prit plus de cinq cents cavaliers avec leurs chevaux. Appelé, en 1812, à la grande armée de Russie, il fut employé dans le troisième corps de cavalerie, commandé par le général Grouchy. Il fit attaquer, le 14 juillet, par la division de cavalerie légère de Rozniecki, l’arrière-garde du prince Bagration, qui fut forcé de plier et de se retirer sur Romanow. Il se distingua à Ja bataille de la Moskowa, le 7 sep- tembre suivant. Pendant cette affaire, les cuirassiers Saxons de Thielmann, conduits par La Tour-Maubourg, et les cuirassiers Français du général Saint-Germain , dirigés par le général Nansouty, chassèrent la division russe du général Basardin, qui s’avançait au secours de la redoute de Passarewo, et ramenèrent battant l'artillerie et l'infanterie ennemies sur le village de Seminskoé. Dans cette occasion, le général La Tour- Maubourg fit exécuter une charge très brillante, pendant laquelle il eut un cheval tué sous lui. Il fit la désastreuse retraite de Moskow à la tête du corps de cavalerie qu’il commandait, et qu’il sut maintenir en aussi bon ordre que les circonstances le permettaient. Napoléon le nomma grand’eroix de l'ordre impérial de la Réunion, le 5 avril 1815. Employé la même année à la grande armée d’AI- lemagne, il y fit avec beaucoup de distinction la campagne de Saxe, comme commandant le premier corps de cavalerie. IT contribua au gain de la victoire remportée à Lutzen, Je 2 mai. Au combat de Re:i- LA TOUR-MAUBOURG FAY [MARIE-VICTOR|. 229 chembach, le 22 du même mois, il fit exécuter des charges brillantes sur l’arrière-garde russe, qui fut enfoncée et obligée de quitter le champ de bataille. Il se signala de nouveau à la bataille de Dresde, le 27 août, par des charges exécutées sur le flanc de l'extrême gauche des Autrichiens, Il marcha sous les ordres immédiats de Napoléon, qui partit de Dresde le 5 septembre, pour aller en Lusace secourir le corps d'armée du maréchal due de Tarente. Après cette expédition, il eut ordre de rejoindre le sixième corps d'armée à Meissen. Il combattit avec la plus grande valeur à la bataille de Wachau, près de Leipsiek, le 16 octobre. La division de cavalerie sous ses ordres venait d'enlever une batterie ennemie de vingt-six bouches à feu, lorsque les Cosaques de la garde russe, commandés par le général Orlow-Denisow, arrivèrent et atta- quèrent la cavalerie francaise. Celle-ci, qui se trou- vait alors dans cet état de désordre qui suit toujours une charge à fond, fut ramence, et perdit vingt-quatre des pièces qu’elle avait prises. Le général La Tour- Maubourg eut la cuisse emportée par un boulet de tanon pendant cette dernière partie du combat. ! 2 On cite de Lui un mot qui prouve son sloïcisme : son domes Lique , au moment où on Le Lransportait sur un brancard , marchait à côté de lui et ne pouvait s'empécher de pleurer : « Console-loi, mon au, lui dit La Tour-Maubourg Uu? l'événement n'est pas si malheureux pour toi que Lu pourrais le croire ; Lu n'auras plus désormais qu'un botte à cirer! » Biographie des Contemporains, t. HT, p. 179 526 LA TOUR-MAUBOURG FAY [MARIE-VICTOR|. En 1814, après l’abdication de Napoléon, il fut nommé, le 25 avril, par Moxsieur, lieutenant-général du royaume, membre de la commission du conten- tieux près du ministère de la guerre, pour la cava- lerie, et, le 6 mai suivant, par le roi, membre du conseil de la guerre attaché à la personne de Sa Majesté. Il obtint la croix de chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, le 1° juin, et fut créé pair de France, par ordonnance du 4 du même mois. Le roi lui accorda le grand cordon de l’ordre royal de la Légion-d’Honneur , le 25 août de la même année, et le nomma membre du comité de la guerre, le 18 décembre. En mars 1815, lors du retour de l'Empereur, il fut chargé, conjointement avec le comte de Vioménil, de l’organisation des bataillons de volontaires royaux qui devaient servir sous les ordres du due de Berry. Il obtint la croix de commandeur de lordre royal et militaire de Saint-Louis, le 3 mai 1816. Le roi lui conféra le titre de marquis, le 30 août 1817. Au mois de janvier 1819, il fut nommé ambassadeur de France en Angleterre, en remplacement de M. le marquis d'Osmond. Nommé ministre secrétaire d'Etat au département de la guerre , par ordonnance royale du 19 novembre de la même année, il arriva de Londres à Paris le 50, et fut installé le 8 décembre dans cette charge, pour laquelle il prêta serment le même jour. Il fut créé chevalier-commandeur de l'ordre du Saint-Esprit, le 50 septembre 1820. LA TOUR-MAUBOURG FAY [MARIE-VICTOR|. 327 Remplacé au ministère de la guerre par le ma- réchal duc de Bellune, au mois de décembre 18921, il fut nommé gouverneur de l'hôtel royal des Invalides, le 43 août, et ministre d'Etat et membre du conseil privé , le 15 du méme mois. Après la révolution de 1850, l'illustre guerrier s’é- loigna volontairement des affaires, et prolongea sa vieillesse honorée de tous les partis, jusqu’au 11 no- vembre 1850. 1 ? A l’occasion de la mort du général marquis de La Tour-Maubourg, M. le comte de Chambord a adressé à un officier-général la lettre sui- vante, noble et juste hommage rendu de l'exil à la mémoire d’un illus- tre débris dela gloire française : + Frohsdorff, le 24 novembre 4850. « J'apprends à l'instant, mon cher général, que le brave général de La Tour-Maubourg vient de terminer sa longue et illustre carrière, Vous ne serez pas étonné qu’à cette triste nouvelle ma première pensée se soit portée vers vous, son ami, son compagnon d'armes, qui avez été particulièrement auprès de moi un autre lui-même dans l'exercice des fonctions auxquelles Pavait appelé la confiance du roi Charles X, et que sa santé , usée par les fatigues de la guerre , ne lui a pas permis de remplir. C’est done à vous que je veux dire aujourd’hui, parce que vous le comprendrez mieux que personne, toute mon affection et la sincérité de mes regrets. « Vrai type de loyauté, de dévoüment et d'honneur, M. de La Tour- Maubourg est mort comme il a vécu , en héros chrétien. L'armée perd en lui une de ses vieilles gloires, la France un de ses plus illustres enfants , la royauté un de ses plus fidèles serviteurs, les pauvres un de leurs bienfaiteurs les plus généreux, tous un modèle des plus pures et des plus belles vertus. Aussi est-ce pour moi une grande consolation de 528 LA TOUR-MAUBOURG FAY [RODOLPHE]. « Le caractère du général de La Tour-Maubourg, a dit un de ses Biographes, se composait de ce que l'honneur a de plus sévère, le courage de plus calme et de plus intrépide, la délicatesse de plus scrupu- leux, la bonté et lhumanité de plus généreux, la modestie de plus simple, le désintéressement de plus complet, la foi chrétienne de plus sincère. » SOURCES : — moniteur; Dictionnaire historique et biographique des Généraux français, par le chev. De CounceLces, t. VI, Paris, 1822; Biographie universelle et portative des Contemporains, publiée sous la direction de MM. Rasse , etc. , t. HT; journal l’Opinion publique, des 2 et 5 décembre 4850. LA TOUR-MAUBOURG FAY [RODOLPHE|. La Tour-MaurourG Fay [Rodolphe, vicomte de}, lieutenant-général, fils du comte Marie-Charles-César, ancien sénateur, naquit à Paris le 8 octobre 1787, et entra comme sous-lieutenant surnuméraire dans le 1* régiment de chasseurs, le 10 février 1806. Le 21 mars de la même année, il passa comme joindre ici mon tribut d’admiration et de reconnaissance aux homma- ges qui sont et seront rendus à sa mémoire. « Soyez, dans cette douloureuse circonstance, mon interprète auprès de tous les siens, et croyez toujours, mon cher général, à toute mon affection. Signé HENRI. » LA TOUR-MAUBOURG FAY [RODOLPHE|]. 529° lieutenant au 10° régiment de cette arme, et le 5 juillet 1807, il fut attaché en qualité d’aide-de- camp du général Victor de La Tour-Maubourg, qui, après la sanglante bataille de Leipsiek, devait re- cevoir de l’armée entière, et porter éternellement dans la légende des bivouacs, le familier mais glo- rieux surnom de la jambe de bois. C’est sous ce vaillant preux de la grande guerre impériale, et pour ainsi dire à ses côtés, que le jeune Rodolphe fit ses premières armes. Il prit part aux campagnes de 1806 et de 1807, en Allemagne, et reçut un coup de feu devant Deppen, le 5 juin de cette dernière année. Le 50 août 1808, il entrait au 4° régiment de dragons en qualité d’adjudant-major, et était nommé capitaine le 8 novembre 1809, gagnant chacun de ses grades par quelque action d'éclat, pendant les campagnes de 1809, 1810, 1811 et partie de 1812, en Espagne. Dès le 1° octobre 1807, il avait été décoré de la Légion-d’'Honneur, et la Biographie militaire eite de lui un trait de dévoument pour le général Caffarelli, dont il était aide-de-camp depuis le 9 mai 1810, qui donne une aussi haute idée de sa force que de son courage : son général, marchant à lattaque d’une position, avait été atteint d’un coup de feu à la tête, et était tombé sur le champ de bataille ; Rodolphe de La Tour-Maubourg s’élançca seul vers lui, le chargea sur ses épaules, et lenleva malgre 550 LA TOUR-MAUBOURG FAY [RODOLPHE). une vive fusillade. En 1811, il fut blessé de nouveau à l’armée d'Aragon. Le 91 février 1812, il comptait comme chef d’es- cadron surnuméraire au 1° régiment de chevaux- légers, lorsque, vers le 15 mai suivant, il fut employé à l'état-major du général Andréossy, am- bassadeur à Constantinople. On touchait à la chute de l'Empire, et la France, qui venait de pousser ses armées jusqu'aux confins de l'Europe, allait manquer de soldats pour défendre ses anciennes frontières. Le 11 septembre 1814, Rodolphe de La Tour-Maubourg était nommé colonel de cavalerie, pour tenir rang en attendant un emploi, et cet emploi, il l’eut le 21 juin 1815, à l'état-major de la première division militaire, mais qu'il dut quitter le 27 septembre, pour prendre le comman- dement des chasseurs à cheval de la Meuse. Le 16 octobre 1816, il reçut la décoration de l’ordre de Saint-Louis, et le 18 mai 1820, le grade d'oflicier dans l’ordre de la Légion-d'Honneur. Nommé maréchal-de-camp le 13 décembre 1821, il obtint sa première inspection de cavalerie le 25 juillet 1895, et fut désigné, le 25 décembre 1826, pour commander une brigade du camp de 1827. Le 7 mai 1828, il reçut une mission d’inspecteur- général de cavalerie dans les dix-huitième, dix-neu- vième et vingt-unième divisions militaires. Le 22 mars 1851, il était compris comme dispo- ponible dans le cadre d'activité de l'état-major gé- LA TOUR-MAUBOURG FAY [RODOLPHE|. Jo néral, et le 4 août, il était appelé à commander la première brigade dans la division de cavalerie de l'armée du Nord, où il servit avec une grande dis- tincuon. À la suite de cette nouvelle campagne, et le 16 novembre 1832, le général Rodolphe de La Tour-Maubourg fut nommé commandeur de la Lé- gion-d'Honneur. Il commandait le département de la Nièvre depuis le 8 juin 1855, lorsque, à la date du 51 décembre de la même année, il fut nommé lieutenant-général, ct dans les deux années 1857 et 1858, successive- ment inspecteur-général du sixième arrondissement de cavalerie. Au mois de janvier 1859, il eut ordre d'aller com- mander la division de dragons d’un corps de rassem- blement sur la frontière du Nord, et après que ee corps eut été licencié, il reprit les inspections gé- nérales du huitième arrondissement de cavalerie , pour 1859 et 1840. Le 29 décembre de cette année, il fut nommé membre du comité de cavalerie, et le 10 juin 1841, inspecteur-général du troisième arron-. dissement de son arme. Le 14 juillet suivant, il commandait la cavalerie au camp de Compiègne , et jusqu’en 1844, reprit chaque année le service de l'inspection générale dans les neuvième, deuxième et cinquième arrondissements. En 1845, il fut nommé membre de la commission chargée de réviser le projet d'ordonnance sur le service des places, président du comité de la cava- 332 LUGEAC DE GUÉRIN. lerie, et, le 15 avril, grand-oflicier de la Légion- d'Honneur. De 1845 à 1847, il fut encore chargé de l'inspection générale de son arme dans les sep- uüème, dixième et deuxième arrondissements. Son père, son oncle, son frère ainé, le comte Sepuüime, son plus jeune frère, avaient été ensemble ou successivement élevés à la pairie : il y prit rang lui-même, à la date du 19 avril 1845. Le 25 mars 1848, le lieutenant-général Rodolphe de La Tour-Maubourg fut admis, sur sa demande, à faire valoir ses droits à la retraite. SOURCES : — Biographie des Contemporains; Documents officiels du dépôt de la Guerre ; Monileur universel; Documents particuliers. LUGEAC DE GUÉRIN [CH.- 4.-AGATHANGE|. LuGeac DE Guérin [Charles-Antoine-Agathange, mar- quis de}, lieutenant-général des armées du roi, naquit au chateau de Lugeac, * arrondissement de Brioude, département de la Haute-Loire. ! « La justice de Lugeac, paroisse du méme nom, comprend, outre Lugeac, partie de Lavaudieu, le village de Privat et le lieu de Verchel. Cette terre a longtemps appartenu à MM. de Guérin de Lugeac, et fait partie de la succession du marquis de Lugeac, lieut. général des armées du roi. » [Cnamnor, Coutume d'Auverg., LAN, p. 794.] LUGEAC DE GUÉRIN. J99 I fut un des plus beaux, des plus braves et des plus spirituels seigneurs de la cour de Louis XV, où on ne l’appelait que le beau Lugeac. Blessé à la bataille de Clostercamp ou de Reinberg, livrée et gagnée en 1760 par le maréchal de Castries sur le prince de Brunswick, il s'y conduisit avec la plus grande distinetion, ce qui lui mérita le grade de lieutenant-général. Il fut nommé ensuite inspecteur-général de lin- fanterie de France et grand’croix de l’ordre de Saint- Louis. Malgré son brillant courage, Lugeac obtint plus de célébrité comme viveur que comme oflicier-général. Les Mémoires du temps racontent qu'avant de quitter les pages, il avait déjà dissipé une partie de sa grande fortune. Ce Lovelace des Grandes-Ecuries, y donnait des fêtes que le roi honorait de sa présence, et qui coütaient vingt mille écus. Il jouait et perdait plus que les princes du sang. Aussi, quoique jeune, fut-il bientôt obligé de passer dans ses terres pres- que tout le temps qu’il n’employait pas à la guerre. Louis XV, qui regrettait son favori, s’informa des causes qui le tenaient éloigné de la cour, et sut qu'il était à peu près ruiné. « Revenez, mon cher « Lugeac, lui éerivitil un jour, et n'oubliez pas « que vous avez des amis à Versailles. » Le marquis reparut un matin au pett-lever : Je roi lembrassa avec transport, et lui mit quelque 524 MACHECO. chose dans la main... C'était un rouleau de cin- quante louis pour Bugeac, qui avait dépensé le fonds de cent mille écus de rentes à la cour de son maitre ! 1 Le marquis de Lugeac était gouverneur du pays Toulais, lorsqu'il mourut en 1781 ou en 1782. SOURCES : — Statistique de la Haute-Loire, par M. Dérimier, p. 429; Biographie des personnages célèbres de l'Auvergne, par M. Aicurrenst, t. I, p. 52; la Loire historique, par M. Toucnann-Larosse, t. Ier, premiere partie. MACHECO. Macueco [Claude-Louis-Palamède, comte de], ma- réchal-de-camp, naquit à Dijon, le 12 juin 1775, de François-Chrétien de Macheco, marquis de Pré- meaux, président à mortier au parlement de Bour- gogne , et de Magdelaine-Nicole de Bouillé. Sa famille paternelle était originaire de Bretagne , des sires de Retz et de la branche des Machecoul , nom qui s’altéra et se prononça, en Bourgogne, Macheco. Sa mère était d’une ancienne famille d’Au- V Histoire de la République des Lettres, par BacmaumonT ; Chroniques de l'OEil-de-Bœuf, par M. Toucnann-Larosse. 7 us MACHECO. 9) vergne, de la branche des Bouillé de Charriol, d'Alleret et du Cluzel. ! Dès le berceau, Palamède de Macheco fut agrégé à l'ordre de Malte. Le jeune chevalier de Prémeaux , qu’on désigna ainsi jusqu'en 1809 [époque où il prit le nom de Macheco, la terre de Prémeaux ne lui appartenant plus], fut mis, à l’âge de sept ans, à l’école militaire d'Effiat, où il fut élevé avec les d'Ambrugeac, les Lastie, les Desaix, et toute la noblesse contemporaine d'Auvergne. En 1787, il commença sa carrière, comme ofli- cier-cadet, sous le comte de Bouillé, son onele maternel, colonel du régiment de Royal-Viennois. Après la malheureuse‘fuite du roi en 1791, ül ? Cnannor, sur les Coutumes d'Auvergne, t. IV, p. 74, 759, 787, donne de très curieux détails sur les diverses branches de la maison de Bouillé , et sur les seigneuries qu’elles possédèrent en Auvergne. Le marquis de Bouillé-Charriol, dont il est question dans ces Notices, lieutenant-général des armées du roi en 1782, et devenu si célèbre au commencement de la révolution, était baron d’Alleret, seigneur de Saint-Giron , du Cluzel, de Saint-Eble et de Verdières. Leurs armes étaient de gueules à la croix d'argent, et leur maison avait pour cri : le Charriol ! Ce lieutenant-général, François-Claude-Amour, marquis de Bouillé, né, selon Chabrol, le 4€ mars 14740, mais selon des Biographes plus exacts, le 419 novembre 1759, était le grand-oncle maternel de Palamede de Macheco, et on voit par là à quel titre ce dernier possédait la terre d’Alleret, dont son génie avait fait un des plus magnifiques domaines, et peut-être la plus utile ferme-modèle de la France, 590 MACHECO. émigra avec les ofliciers de son régiment, et fit la campagne de 1792 dans l’armée des Princes. En 1795, il entra dans l’armée de Condé, et fut grièvement blessé d'un coup de sabre dans la poi- trine à la bataille de Berkeim, où il montra le plus brillant courage. Le prince de Condé vint visiter le blessé, et regardant son habit troué à l'endroit du cœur, et étonné qu'une pareille blessure n'eut pas tué raide le jeune oflicier, dit à ceux qui l’entou- raient : « Si je ne connaissais Palamède , je eroirais qu'il n’a pas de cœur. » Le prince lui donna la croix de Saint-Louis, dont il ne recut cependant le brevet qu’en 1796. Il était alors entré dans les hus- sards de Baschy, et après la dissolution de l’armée des émigrés, il suivit les Princes en Russie. Macheco était dejà particulièrement attaché à la personne du due d’Enghien, et il vécut à sa suite en Russie et en Allemagne. Rayé de la liste des émigrés, il rentra en France avec sa mère, en 1805, et ils se fixèrent à Alleret, terre patrimoniale de madame de Macheco-Bouillé, Trop jeune encore pour ne pas continuer sa carrière militaire qu’une main amie rouvrait devant lui, il y renonca soudain lors de la mort funeste du duc d'Enghien, et le brave gentilhomme se fit laboureur. En février 1815, il rentra dans Ja vie politique, fut nommé maréchal-de-camp et commandant des gardes nationales de Ja Haute-Loire. En septembre 1815, il fut élu député de ce département, et siégea MACHECO. 57 ea | à la chambre jusqu'au 5 septembre 1816. Plus tard, il fut nommé membre du conseil général, et admi- nistra sa commune [Saint-Privat-du-Dragon] jusqu’en 1850. Avec le gouvernement de la Restauration finit la vie politique de M. le comte de Macheco; mais sa vie d'homme du monde et d’agronome du pre- mier ordre s’est prolongée jusqu’au 5 décembre 1848. Il est mort dans ses beaux domaines d’Alleret , et a été inhumé dans l’église de Saint-Privat. Marié en Bourgogne, dès 1809, avec mademoiselle de Bataille, * il eut trois filles, mais n’a pas laissé de successeur de son nom. ? SOURCES : — Annales de la Société d'Agricullure, Sciences, Arts et Commerce du Puy; Journaux de la Haute-Loire, 1848 et AS49; Docu- ments particuliers. Madame la comtesse de Macheco est auteur, plus ou moins avoué, de plusieurs productions littéraires : le comte de Saint-Hérem, où Ma Cinquantième année, 1819, un vol. in-A2; Vie de Blanche de Castille, reine de France, mère de saint Louis, 41820 , in-12; Eléonore d'Aquitaine, deux vol. in-12; Mémoires de la comtesse d'Alberstrophe , un vol. in-42, 2 Cest à l’obligeance de M. Dominique Branche, lauteur de l'Auvergne au moyen-âge, que nous devons cette courte mais suffisante notice. Il a bien voulu la détacher pour nous d’un travail plus complet et plus littéraire qu'il publiera prochainement sur le comte Palamède de Macheco. TOME XY. À | MORANGIES. Monaniès [Jean-Baptiste , de], général de brigade , commandant de la Légion-d'Honneur et officier de Saint-Louis, naquit au Mas, ! commune de Siaugues- Saint-Romain, département de la Haute-Loire, le 2% novembre 1758. Il ne semblait appelé, par son nom et par les traditions de sa race, qu'à se distin- guer parmi les preux de l’armée des Princes; ? mais 1 Ses états de services disent né à Brioude; mais d’après les notes de la famille, le général est né au Mas, dans le canton de Langeac. 2 La maison de Molette-Morangiès, devenue si puissante en Gévau- dan , est originaire de la partie du Velay qui confine à l'Auvergne. Dans le treizième siecle, elle donnait un abbé à La Chaise-Dieu, qui assista au concile de Clermont, en 4265. [Gallia christiana, t. XI.] — Selon notre historien du Velay, Odo de Gissey, un Guilhaume de Mo- lette fit transporter de Cologne au Puy, en 4554, le corps d’une vierge, compagne de sainte Ursule.— Avant la révolution de 1789, la maison de Molette-Morangiès, qui avait des alliances avec celle de Montmorency, possédait en Gévaudan diverses seigneuries qui lui donnaient entrée aux Etats particuliers de ce pays et aux Etats généraux de Languedoc. [Documents historiques sur la province de Gévaudan, par M. Gustave DE Burnin, t. Il, p. 542.] — Pierre-Charles de Molette, marquis de Morangiès et de Saint-Alban , baron de la Garde-Guérin , lieutenant- général des armées du roi, fut reçu aux Etats-Généraux de la province en qualité de baron du Tournel, le 4 septembre 1754, et son fils, Jean-François-Charles de Molette, comte de Morangiés, colonel du régiment de Languedoc, infanterie, assista aux Etats tenus à Mont- pellier , le 29 novembre 4764 , en qualité de baron de Saint-Alban, anciennement baronie de Canillac, Les armes de la maison sont : d'azur, MORANGIÈS. 399 son patriotisme le retint sous le drapeau tricolore, et en fit un des plus intrépides soldats de nos armées républicaines. Le 6 juin 1775, il était entré comme cadet dans le régiment de Languedoc, dont Charles de Molette, comte de Morangiès, avait été colonel quelques années auparavant. Le 27 aout 1778 , il obtint son brevet de sous-lieu- tenant, et celui de lieutenant le 29 décembre 1785. Les évènements qui s’avancaient devaient bientôt lui permettre de parcourir plus rapidement sa car- rière. I] fit la campagne de 1792 avec le 51° régiment dans lequel, dès le 12 janvier, il avait pris rang au grade de capitaine. De l'an °° à l'an V, il appartint à l’armée d'Italie, et le 1° nivose de cette dernière année, il fut nommé chef de bataillon sur un de ces champs de bataille qui ont légué leurs noms glorieux à l’histoire. En l'an IV, il avait été atteint d’un coup de feu au siège de Milan; et en Piémont, après avoir em- porté deux redoutes à la tête d’un bataillon de grenadiers, il tomba prisonnier à l'attaque de la troisième; mais Bonaparte ne erut pas payer trop cher la rançon de son brave officier, en l’échan- geant contre deux cents hommes pris à l'ennemi. au cor de chasse d'argent, lié et enguiché de queules, accompagné de trois molettes d'éperon d'or. [Armorial des Etats de Languedoc, par Gasrerten px La Toun; Paris, 4767 | 940 MORANGIÈS Morangiès avait fait ses preuves, et celui qui se connaissait si bien en courage et en capacité mili- taire, le fit comprendre dans l’armée d'Orient. II y fit les campagnes de lan VI à Pan IX, comme chef de la dix-huitième brigade de ligne, et on peut dire qu'il y prodigua son sang, car il fut griève- ment blessé au siège d’Acre , le 27 floréal an VIl; à Ja bataille d’Aboukir, le 7 thermidor an VII: à la bataille d'Alexandrie, le 50 ventose an IX. Ses vieux compagnons d'armes affirment qu’en rentrant d'Egypte, il avait les deux bras cassés et dix-huit blessures. Aussi, le 7 floréal an IX, le général en chef, en récompense de tant de belles actions, l’avait-il nommé général de brigade, grade qui lui fut confirmé le 9 frimaire an X, avec emploi de commandant d'armes à Grenoble. Ce glorieux vétéran de l’armée d'Orient, quoique désormais impropre à la grande guerre, ne fut pas oublié par l'Empereur : Morangiès, qui avait été nommé commandeur de la Légion-d’Honneur le 4 juin 1804, exerça divers commandements à l'inté- rieur, et le 25 novembre 1815, fut nommé gou- verneur du pays et de la ville de Gênes. C'était un poste de confiance en un temps où la fortune de Napoléon commençait à douter d'elle-même, et ce poste fut loyalement occupé. Morangiès a laissé à Gênes les plus honorables souvenirs. En 1814, il fut successivement employé dans la huitième division militaire, nommé chevalier de MOUTON-DUVERNET. 5#1 Saint-Louis, et mis en non activité. Mais dans les Cent-Jours, le maréchal Brune lui donna à com- mander en chef plusieurs bataillons de gardes na- uionales et d'anciens militaires du Var et des Basses- Alpes, de l'Isère et des Bouches-du-Rhône, que les évènements politiques firent bientôt licencier. Le 4 septembre 1815, le général de Morangiès fut mis à Ja retraite, et se retira à Antibes, où il termina modestement, peu après, une vie tout en- tière passée au service du pays. SOURCES : —— Archives de la Guerre ; Documents particuliers. MOUTON-DUVERNET. Mourox-Duvenxer [le baron Régis-Barthélemy], tieu- tenant-général, commandant de la Légion-d'Honneur, chevalier de Saint-Louis et de Ja Couronne-de-Fer , membre de la chambre des représentants, naquit au Puy, département de la Haute-Loire, le 3 mars 4770. 1 Il n’attendit pas que le sort l'appelät à se ranger parmi les défenseurs de la patrie, car à peine avait-il atteint sa dix-septième année, qu'il entra au régiment de la Guadeloupe. Après trois ans de service dans la colonie , il revint en France avec le grade de fourrier, Le général à lui-même indiqué cette date devant le conseil de guerre, et celle de 4779, écrite par quelques Biographes, est par conséquent fautive. 549 MOUTON-DUVERNET. Une révolution s'était accomplie, et le fils d’un simple négociant n'avait plus besoin de titres de noblesse pour parcourir glorieusement sa carrière. Il fut des plus vaillants dans ces bataillons de la Haute-Loire qui signalèrent leur courage et leur pa- triotisme à l’armée des Alpes, et le jeune Mouton- Duvernet était déjà capitaine-adjudant-major , lors- qu’il fut employé au siège de Toulon. Il fit ensuite partie de l’armée d'Italie. Le 15 novembre 1796, à la tête d’une vingtaine d'hommes, il contint l'ennemi sur la chaussée du pont d’Arcole, et, quoique grièvement blessé, il défendit bravement ce poste, qu’il n’abandonna que lorsque les Autrichiens eurent été repoussés. Dans l'intervalle de sa guérison, il devint aide-de-camp de son compatriote, le général Chambarlhac. Déjà il avait été désigné pour le commandement d’un bataillon, lorsqu'il fut élevé par Moreau au grade d’oflicier supérieur, le 2 messidor an VIT, sur le champ de bataille où il avait signalé son courage, en prenant lui-même plusieurs ofliciers et le major qui commandait le régiment d’Alviary. Promu, le 19 avril 1806, au grade de major du 64° régiment de ligne, il reçut, le 40 février sui- vant, le grade de colonel et le commandement du beau 65°, avee lequel il fit les campagnes de 1806 et de 1807 à la grande armée. Envoyé ensuite en Espagne, il obtint, par son courage et ses talents militaires, le titre de baron, et se signala surtout, MOUTON-DUVERNET. 343 le 12 janvier 1809, en s’'emparant de la ville d'Uclès, en Aragon, défendue par huit mille hommes. On le vit, dans cette journée, enlever lui-même un dra- peau, tuer de sa main un oflicier qui lui avait porté un coup de sabre, et faire mettre bas les armes à quatre mille ennemis. ! Promu au grade de général de brigade, le 21 juil- let 1811, il fut nommé commandant de la Légion- d'Honneur le 6 aout 1812, et général de division le # août 1815. II fit en cette qualité la campagne de Saxe , et fut chargé, le 15 septembre, de tourner, au combat de Giesshubel, la droite de l'ennemi que le comte de Lobau attaquait de front à la tête d’un corps d'armée. Ayant reeu, deux jours après , l’ordre de reconnaitre la position des alliés, postés dans la plaine de Tæplitz, en avant des défilés de la Bohème, et de les obliger à démasquer leurs forces , le général Mouton-Duvernet chassa leur avant-garde des abattis ? derrière lesquels elle s'était retranchée, et la rejeta sur Kulm. Retenu en Hongrie par suite de la capitulation de Dresde, cet oflicier-général, d’un patriotisme si ar- dent, dut regretter avec amertume de ne pouvoir, * Ce fait, où la bravoure du soldat l'emporte sur la prudence de l officier supérieur, fut remarqué , à une époque où l’on avait le droit de ne pas s'étonner de ces brillantes témérités; il est consigne dans les bulletins de l’armée, dans l'ouvrage qui a pour titre : le Temple de la Gloire, et dans les états de services du général. 54% MOUTON-DUVERNET. en 1814, défendre le sol de la patrie; mais il ne rentra en France qu'après les évènements qui por- tèrent Louis XVIII sur le trône. ‘ Mouton-Duvernet reçut du nouveau gouvernement la croix de Saint-Louis, et, mis en service actif le 15 janvier 1815, il établit son quartier-général à Valence, dans la septième division militaire. Ce voi- sinage de Grenoble et de Lyon lui rendit sa conduite diflicile, lorsque l’aigle impérial reprit son vol de l'ile d’Elbe aux Tuileries; mais après quelques hési- tations, Mouton, qui avait été un des généraux de la garde, suivit la destinée de l'Empereur. Le 15 avril, il vint prendre le commandement du département de la Haute-Loire, où ses compatriotes, parmi lesquels il avait toujours joui d’une grande popularité, le reçurent avec de nombreux témoi- gnages de sympathie ; mais du Puy il alla à Marseille comprimer l'insurrection prête à éclater; au bruit de la guerre revint à Lyon pour organiser des forces contre les armées de la Sainte-Alliance, et peu après il se rendit à la chambre des représentants, où la- vaient envoyé les suffrages de ses concitoyens. Il s’y 1 Presque tous les Biographes disent que Mouton-Duvernet prit une part glorieuse à Ja campagne de 4814; mais M. Bouchet, qui a écrit la vie du général d’après ses états de services , et en quelque sorte sous l'inspiration de M. Martin, son aide-de-camp et son ami, énonce d’une manière formelle qu'à cette époque il était retenu comme prisonnier de guerre dans une des provinces de la domination autrichienne. [Page 22. | MOUTON-DUVERNET. 512) montra un des plus chauds défenseurs de l’indépen- dance nationale. A1 monta à la tribune le 25 juin, pour soutenir la proposition de reconnaitre Napoléon II : « Je ne suis point oratèeur, mais soldat, dit-il : l'ennemi marche sur Paris, et il faut que vous ayez des armées à lui opposer. Proclamez Napoléon II empereur des Français, et à ce nom tous prendront les armes, depuis l’épingle jusqu’au canon. L'armée nationale se rappelle qu’elle a été profondément hu- miliée sous Louis XVII; elle se rappelle qu’on a traité de brigandages les services qu’elle a rendus à la patrie depuis vingt-cinq ans. Voulez-vous lui ren- dre tout son courage et opposer avec succès à l’en- nemi? Proclamez Napoléon IT. » Pendant que le général Andreossy, gouverneur de Paris, était en mission avec le général La Fayette, auprès des chefs de la coalition, Mouton-Duvernet fut provisoirement chargé du gouvernement de la capi- tale. Il occupait ce poste éminent, lorsque la capitu- lation du 5 juillet fut signée. Ce jour même il reçut l'ordre des membres du gouvernement provisoire d'aller reprendre le commandement de la ville de Lyon, où il montra autant de vigueur que de sagesse. Venu à Montbrison pour arrêter des désordres qui exigeaient sa présence, il v apprit qu'il était porté sur l'ordonnance du 24 juillet, et qu'il devait être traduit devant un conseil de guerre. Sa première pensée fut d'aller immédiatement se constituer pri- 546 MOUTON-DUVERNET; sonnier; mais un royaliste généreux ! offrit un asile au soldat de la République et de l'Empire, qui, après l'avoir accepté pendant quelques jours, se las- sant de ces précautions, et sachant d’ailleurs qu’un misérable avait vendu le secret de sa retraite, se livra lui-même, le 14 mars 1816, au préfet de la Loire. Conduit à Lyon, le général comparut devant le conseil de guerre. Les débats s’ouvrirent le 15 juil- let; le 19 il fut condamné à la peine de mort, et le 28 [quelques Biographes disent le 26, Achille de Vaulabelle dit le 29], à cinq heures du matin, il fut fusillé, tombant sous le feu qu'il commanda lui-même avec autant de courage qu’il avait montré de noblesse et de fermeté pendant son jugement. ? Ce n’est pas là que devait mourir l’officier-général brave et intelligent, à qui l'empereur réservait le bâton de maréchal de France. Par ordre du roi Louis-Philippe, le portrait de Mouton-Duvernet à été placé au Musée de Versailles. SOURCES : — Moniteur univ. ; Biogr. des Contemp., t. ME, p. 715; la Loire hist. [Are région], p. 598 ; la Vie et le Procès du gén. Moulon- Duvernet , par M. Boucuer, avocat, le Puy, 4844; Hist. des deux Res= taurations, par A. DE VAuIABELLE , deuxième édition, t. IV, p. 207 a 209. 1 M. de Meaux , qui était alors maire de Montbrison. 2 Dans l’intervalle du procès et de l'exécution, madame la baronne Mouton-Duvernet putse trouver sur le passage du roi, et solliciter la grâce du général ; mais cette démarche n’eut aucun succès. NEMPDE DU POYÉT. Nemppe pu Poyer [Pierre-Michel}, général de brigade, chevalier de Saint-Louis, grand-officier de la Légion- d'Honneur, naquit à Brioude, département de la Haute-Loire, le 8 août 1775. Il était depuis trois ans dans la pension Berthaud, à Paris, se préparant pour la carrière des armes savantes , lorsque la réquisition l'atteignit et le forca d’entrer, comme soldat, le 1" vendémiaire an Il, dans le 11° bataillon de Paris, avec lequel il servit sur les côtes de la Manche et à l'intérieur. Rappelé de son bataillon par lettre d'examen, il entra, le 17 ventose de la même année, à l’école de Metz, comme élève sous-lieutenant du génie, et peu de mois après, lieutenant en second, en sortit comme lieutenant en premier, le 1° germinal an II, pour prendre part aux campagnes des armées de Sambre-et-Meuse et de Rhin-et-Moselle, pendant les- quelles il se distingua au blocus et siège de Mayence, et au passage du Rhin à Openheim. Nommé capitaine en second le 1° thermidor an HT, il fut employé en sous-ordre, en lan IV, devant la place de Toulon, et en lan V, Viet VIT, dans cette jeune armée d'Italie si pure, si brave et si glorieuse. Attaché à Ja division du général Rey, il combattit à Rivoli, assiégea Mantoue, s’engagea dans l'expédition des Grisons, et commanda, avec autant de talent que de courage, à la défense de Tortone. De l'an VII à l'an XIE, il eut le commandement 548 NEMPDE DU POYET. en second ou en chef du fort Barrault, du Puy, de Toulouse, et de quelques autres places, et nommé capitaine en premier, le 1° vendémiaire an XIl; il passa, en lan XIV, à l'état-major de l'armée d'Italie et de Naples, et y fit les campagnes de 1806, 1807 et 1808. Le 15 mai 1806, chef d'état-major au siège de Gaëte, il y fut blessé d’un coup de feu dans le bras gauche, de deux coups de bayonnette dans le flanc droit, et fait prisonnier en allant reprendre et déchirer le plan des attaques , laissé dans la tranchée. Le 15 août, la décoration de la Légion-d'Honneur récompenszit cette belle conduite, et en octobre 1807, le capitaine de génie prisonnier était rendu à sa patrie et à sa carrière. Le 3 octobre 1808, il se distingua à la prise de l'ile de Caprée, et, dans l'opération du débarque- ment, fut atteint au genou d’un éelat de rocher. I a publié, plus tard, le journal historique de cette expédition. Appelé en 1809 à l'armée d'Espagne, il comptait, parmi les braves officiers de son arme, à ce terrible siège de Saragosse, où périt en s'illustrant son com- patriote le général La Coste, où, blessé lui-même dans l'attaque meurtrière des rues, il obtint, le 15 fé- vrier, le grade de chef de bataillon, et le 10 mars suivant, celui d’officier dans la Légion-d’Honneur. Après quelques mois de service dans l’armée d’Alle- magne, Nempde vient, comme chef d'état-major, à l'armée de Portugal, et, pendant les années 1810 NEMPDE DU POYET. 341 et 1811, assiste au siège d’Alméida, à l'affaire de Busaco, à la prise de Santarem, à l'attaque d’Abran- tès et à la bataille d’Alméida. Vers la fin de 1811, il est directeur à Ostende. Alors s'ouvre la campagne de 1812, et directeur des pares dans cette armée de Russie qui paya sa gloire de si grands désastres, il mérita, au passage du Niémen, à l'affaire de Witepsk, à la prise de Smolensk et de Moscou, et enfin au passage de la Bérézina , le grade de colonel, qu’il reçut le 8 oc- tobre 1812. En 1815 et en 1814, il eut à l’armée d'Allemagne le commandement supérieur du génie, et au blocus et au siège de Glogau, place dont il fut ensuite nommé gouverneur. Îl reçut son brevet de général de brigade le 5 juin 1815. Décoré de lordre de Saint-Louis le 19 juillet, et nommé commandeur de la Légion-d'Honneur le 24 décembre 181%, Nempde, commandant du génie au troisième corps d'armée sur la Sambre et la Loire, en 1815, prit successivement sa part de gloire et de périls à l’attaque de Charleroi, à la bataille de Fleurus, aux combats de Vavres, de Namur et de Paris. Inspecteur particulier à Montpellier, de 1816 à 1817 ; membre du comité des fortifications, de 1818 à 1828; inspecteur général du génie, de 1829 à 1850; membre du nouveau comité des fortifications, de 1850 à 1851; chargé par le gouvernement d'aller à Bru- xelles organiser le service du génie dans l’armée 390 POLIGNAC [ARM.-SCIP.-SID.-APPOLL.-GASPARD]. belge, de 1851 à 1852; grand-officier de la Légion- d'Honneur, depuis le 2 avril 1851 , il allait être élevé au grade de lieutenant-général de son arme, lorsque, le 26 février 1855, une mort accidentelle mit fin à cette carrière si bien remplie. Cet officier-général est auteur de différents articles publiés dans le Spectateur militaire, et de trois bro- chures dont voici les titres : 1° Opinion de M. le gé- néral du génie Nempde, sur l’incendie de Moscou, avec planches, Paris, 1826, vingt-une pages in-8°; — 2° De l'habillement et de l'équipement des Troupes, par le général Nempde, Paris, 1829 , quelques pages in-8° ; 5° Journal historique de l'expédition de Capri, avec plan de l’île, quatorze pages in-8°. SOURCES : — Archives de la Guerre; journaux du temps; Docu- ments particuliers. POLIGNAC [ARM.-SCIP.-SID.-APOLL.-GASPARD|. Pouicxac [Armand-Scipion-Sidoine-Apollinaire-Gas- pard, vicomte de], lieutenant-général, entra lieute- nant réformé au régiment de Piémont, le 16 février 1677, et servit avec ce régiment jusqu’à la paix de Nimègue. Il fut fait lieutenant au régiment du roi, infanterie , le 20 janvier 1682, et capitaine au même régiment, le 50 avril 1685. Il se trouva, la mème POLIGNAC [ARM.-SCIP.-SID.-APOLL.-GASPARD|. 991 année, aux sièges et à la prise de Courtray et de Dixmude , et au bombardement d'Oudenarde. I fut employé à l’armée de Flandre, qui couvrit le siège de Luxembourg, en 1684. On lui donna le régiment d'infanterie d’Aunis à sa formation , par commission du 22 septembre. Ce régiment ayant été mis au nombre des régiments de campagne, par ordonnance du 19 septembre 1691, le vicomte de Polignac le commanda au siège de Namur, au combat de Steinkerque, et au bombar- dement de Charleroi, en 1692; sur les côtes, en 1695; à l’armée d'Italie, en 1694; à l’armée de Catalogne, en 1695; au siège de Valence, en Italie, en 1696, et à l’armée de la Meuse, en 1697. Créé brigadier, par brevet du 29 janvier 1702, et employé à l’armée de Flandre, par lettres du 21 avril, il contribua à la défaite des Hollandais sous Nimègue. Il passa ensuite en Allemagne, sous les ordres du marquis de Villars, et fut blessé à la bataille de Fredelingen, où il se distingua. Employé à l’armée d'Allemagne, en 1705 , il servit au siège de Brisack, sous le due de Bourgogne; au siège de Landau, sous le maréchal de Tallart, et combattit à Spire, sous le même général. Promu au grade de maréchal-de-camp, par brevet du 10 février 1704, il se démit du régiment d’Aunis, et alla servir, en sa nouvelle qualité, à l’armée de Savoie, sous le due de La Feuillade. 1 y contribua à la défense de Chambéry, à la prise de Suze, à la 992 POLIGNAC [ARM.-SCIP.-SID.-APOLL.-GASPARD]. soumission des Vaudois, dans les vallées de Saint- Martin et de Saint-Germain, et à la réduction de la vallée d’Aost. Employé, sous le même général, en 1705, il se trouva aux sièges et à la prise de Villefranche, de Saint-Ospitio, de Montalban et de Nice; au passage de la vallée de Suze, au siège de Chivas, à la défaite de l’arrière-garde des Savoyards, lors de leur retraite devant cette place; à la prise d’Aumont ; au blocus de Montmélian; au siège et à la bataille de Turin, en 1706. Il n’a point servi depuis. Il obtint le gouvernement du Velay et de Ja ville du Puy, par provisions du 4 décembre 1718, et le grade de lieutenant-général des armées du roi, par pouvoir du 1° février 1719, Le 4 avril 1759, il mourut à Paris, ! à l'âge de soixante et dix-neuf ans. Le lieutenant-général de Polignac fut le premier de sa famille qui prit le titre de marquis. Il était le frère ainé du cardinal Melchior de Polignae , né au château de La Vouüte, le 11 octobre 1661. SOURCES : — Chronologie militaire, t. V; mémoires du temps ; Dictionnaire historique et biographique des Généraux francais, t. VIT. * Maison de Polignac, précis historique, p. T5, in-S0, Paris. POLIGNAC [ARMAND-JULES-MARIE-HÉRACLIUS]. Pozienac Armand-Jules-Marie-Héraclius , duc de}, maréchal-de-camp, né en 1771, était fils du premier due de Polignac et de Gabrielle de Polastron, du- chesse de Polignae, si célèbre par son intime liaison avec la reine Marie-Antoinette. Il était le frère ainé du prince Jules et de la duchesse de Guiche, qui, ainsi que sa fille, mourut si déplorablement dans un voyage de Londres à Edimbourg. ! Jusqu'à la mort de son père, arrivée en 1817, il a porté le nom et le titre de comte Armand de Polignac, et depuis lors celui de due. La faveur et la confiance sans réserve dont sa mère jouissait à la cour, fut la source de l'extrême élé- vation de sa famille, qui a été ainsi liée à toutes les vicissitudes de la maison de Bourbon. 2? * Précis historique sur la maison de Polignac , Paris, 4850, in-80, p: 194 et 195. * Les Polignac sont du petit nombre de ces vicilles familles féoda- les, autrefois suzeraines, dont le temps a épargné le lignage, le rang et la fortune. Dès les premiers siècles de la monarchie, ils étaient dis- tingués parini les hauts barons du royaume, à titre de seigneurie immédiate dans le Velay. Claude-Armand de Polignac siégeait à la septième place des vicomtes dans l'assemblée des Etats-pénéraux de Tours, dont Charles VIL fit l'ouverture le 44 janvier 4485. Aux Etats- généraux de Languedoc, ils avaient la seconde parmi les barons, Ja première étant au comte d’Alais [voir Lois de Languedoc, t. Ier, p. 549); et aux Etats particuliers du Velay , ils étaient toujours les premiers TOME XV. 95 354 POLIGNAC [ARMAND-JULES-MARIE-HÉRACLIUS]. Il servit, quoique bien jeune encore, en qualité d’officier dans un corps de hussards, à l’époque de la révolution. Au moment des premiers troubles , et dans l’un de ces rassemblements dont le Palais-Royal était le théâtre, ayant manifesté, avec toute l’im- pétuosité de son âge et l’ardeur de ses convictions, dans l’ordre de la noblesse. Ils y manifesterent même plus d’une fois la prétention de présider en l’absence de l'évêque , et si ce droit leur fut contesté, ils conservèrent jusqu’à la révolution celui de composer , avec l’évêque et le premier consul de la ville du Puy, une commission permanente qui administrait le pays entre la tenue des Etats particu liers. [Histoire du Velay, par AnNauD; Notes historiques sur le Velay, par Dominique Garpe Des FaucneRs ; Essai sur les Etats-généraux de la province de Languedoc, par le baron Trouvé.] Le nom des Polignac est écrit, au surplus, dans toutes les pages de l’histoire du Languedoc et de l'Auvergne. Mais malgré l'éclat que rendirent à ce nom le cardinal Melchior et le lieutenant-général Armand-Scipion-Gaspard , son frère, il commençait à s’obseurcir, lorsque la reine Marie-Antoinette s’éprit de l'amitié la plus vive pour Yolande-Martine-Gabrielle de Polastron , née en 1749, et qui, en 1767, avait epousé le comte Jules de Poli- gnac , lui fit quitter la terre de Claye, en Brie, où elle vivait modes- tement, la fixa à Versailles , et obtint pour sa favorite la place de gouvernante des enfants de France. [Mém. de Mme Campan et de Besenval.] Le comte de Polignac, qui n’était que colonel du régiment du roi, devint, grace à la faveur dont jouissait sa femme, premier écuyer de la reine , et en 4780, fut créé duc héréditaire. IL fut aussi nommé surin- tendant des postes et gouverneur du château de Chambord. Une si haute fortune , dont après tout la duchesse était digne, attira sur sa famille l’animadversion publique ; on peut en juger par cette exclamation de Mirabeau , lorsque la découverte du fameux livre rouge eut révélé à la nation les folles prodigalités de la cour : « Mille écus à la famille POLIGNAC [ARMAND-JULES-MARIE-HÉRACLIUS]. 900 les sentiments politiques qui devaient être ceux de sa vie entière, il attira sur lui l'attention de la mul- titude, et cette imprudence lui eüt été funeste, st M. de Sombreuil, son ami, le méme qui périt depuis dans la Vendée, ne fut venu à son secours. Il émigra presque aussitôt, et, dans le courant de l'année 1790, se maria en Italie avec Ida de d’Assas pour avoir sauvé l'Etat, un million à la famille de Polignae pour lavoir perdu ! » Par l’ordre même du roi et de la reine, la du- chesse quitta Versailles dans la nuit du 46 au 47 juillet 41789, sans avoir assurément la pensée qu’elle perdait ainsi l’occasion de justifier amitié de la maison royale , en partageant les douleurs du Temple ou le sort de la princesse de Lamballe. Elle se rendit en Suisse avec son mari , sa fille et sa belle-sœur, et de là ils allèrent à Vienne. En 4794, elle recut plusieurs lettres de Louis XVI , datées des Tuileries, qui prouvent que ce prince partageait, à légard de la gouvernante du Dauphin, les sentiments de Marie-Antoinette. Le duc de Polignac resta d’abord en Allemagne, chargé du rôle d’agent des frères du roi auprès de la cour d'Autriche. Quant à la duchesse, la terrible journée du 21 janvier, et ce qu’elle sut des chagrins de la reine, car on lui cacha sa mort, l’affligèrent profondément. Elle succomba à Vienne, de douleur , disent ses Biographes, à l’âge de quarante-quatre ans, le 9 décembre 4795, six semaines après la reine. On a imprimé à Lon- dres, en un vol. in-12, des Mémoires de la duchesse de Polignac, et on croit que ce sont les mêmes que ceux publiés à Paris en 4801, écrits par madame Diane de Polignac, et formant un petit in-18. Après la mort d'Yolande de Polastron , sa femme, le due partit pour la Russie, et reçut de Catherine une terre dans l'Ukraine. La Restauration le ramena, mais ne le fixa point dans sa patrie : quoique nommé pair de France par Louis XVIIL, il retourna peu à prèsen Russie, et mourut à Saint-Pétersbourg , en 4817, 396 POLIGNAC [ARMAND-JULES -MARIE-HÉRACLIUS|. Nivenheim, fille d’un riche baron hollandais, née à Batavia. Après son mariage, le jeune comte Armand rejoignit, sur les bords du Rhin, son père, qui avait émigré avee lui, et fit la campagne des Princes à la tête du régiment qui portait son nom. Lorsque l’ar- mée de Condé fut licenciée, il alla en Angleterre auprès du comte d'Artois, à la personne duquel il était déjà attaché, et dont il à toujours été depuis cette époque l’aide-de-camp et le premier écuyer. Le dévoüment héréditaire de sa famille à la maison royale l’engageait, pour ainsi dire, fatalement dans toutes les entreprises qui eurent pour but de favo- riser la Restauration; et soupçonné, ainsi que son frère Jules, d’avoir trempé plus ou moins dans les complots de Georges, de Pichegru et de Moreau, ils furent saisis à Paris par la police du gouverne- ment consulaire et traduits en justice, et le comte fut condamné à la peine de mort, commuée, sur les supplications de Joséphine, en une détention illi- mitée. Cette détention, d’abord subie au château de Ham, et successivement au Temple, à Vincennes, dans une maison de santé de la rue Saint-Jacques, et finalement dans une autre de la rue Saint-Antoine, où les deux frères réunis purent entrer en rapport avec le général Mallet, était assez relàchée après la désastreuse campagne de Russie, pour que les grands évènements qui se préparaient leur rendissent quel- que espérance. Leurs relations, bien que difliciles avec les mem- , POLIGNAC [ARMAND-JULES-MARIE-HÉRACLIUS|. 557 bres de la famille royale, n'avaient jamais été interrom- pues, et au moment où les armées étrangères entraient en France, les deux frères de Polignac parvinrent à s'échapper, et rencontrèrent à Vesoul Monsieur ; lieutenant-général du royaume, qui leur donna ses Pouvoirs, pour venir préparer à Paris le mouvement royaliste qui s’y préparait. [ls y arborèrent en effet le drapeau blane dans la matinée du 51 mars 1814. À peine assis sur le trône, Louis XVIIE nomma le due, leur père, membre de la chambre des pairs ; mais il retourna peu à près en Russie, et y mourut le 21 septembre 1817. Le comte Armand succéda à ses titres et à sa pairie. En 1815, le département de la Haute-Loire l'avait élu membre de la chambre des députés, et il avait recu du roi le grade de maréchal-de-camp , la eroix de Saint-Louis et de la Légion-d'Honneur, et Ja décoration de grand-oflicier commandeur de l'ordre du Saint-Esprit. Le due Armand de Polignae, dont les services ont été plus politiques que militaires, est mort sans enfant, en 1847. SOURCES : — Précis hist. sur la maison de Polignac, Paris, 1850 ; Iisloires de la Révolution française ; Moniteur universel; Biographie des Confemporains, t. IV, P- 974 ; Livre d'Or de La noblesse de France. POLIGNAC |[JULES-AUGUSTE-ARMAND-MARIE |. Pouexac |[Jules-Auguste-Armand-Marie, prince de}, maréchal-de-camp, né le 14 mai 1780, était le second fils du comte Jules-Armand de Polignac et de Yolande-Martine-Gabrielle de Polastron, amie de la reine Marie-Antoinette. Jules avait neuf ans lorsque sa famille donna le signal de l’émigration. Il com- mença ainsi dès son enfance le rude apprentissage des vicissitudes et des proseriptions. Ses jeunes services trouvèrent sans doute plus d’un refus dans les cours étrangères, puisqu'il fut contraint d'accepter de l’emploi en Russie. Il y resta peu de temps, et revint en Angleterre, auprès du comte d'Artois, qui le nomma son aide-de-camp. Après quelque séjour dans la Grande-Bretagne, on trouva son nom, et quelques Biographes disent sa personne, mélés à ces conspirations qui essayaient d’arrêter la fortune victorieuse de Bonaparte. Des souvenirs peu fidèles et envenimés par une haine récente ont, à l’époque de son dernier juge- ment, rappelé l’histoire de la machine infernale, comme s’il eut trempé dans ce complot. Un homme bien informé, le comte Réal, les a démentis dans une lettre lue par M. de Martignac devant la chambre des pairs. Sa complicité dans les tentatives de Pi- chegru et de Moreau est plus vraisemblable. Elle » Selon l'Annuaire historique de 4850, 1l serait né en 1781. _——— POLIGNAC [JULES-AUGUSTE-ARMAND-MARIE]. 999 lui valut deux années de détention, qu’il demandait d'échanger contre une autre plus sévère dont son frère allait être frappé. La peine de mort était en effet requise contre le duc Armand, traduit, ainsi que lui, devant le tribunal criminel spéeial de la Seine : « Je suis seul, dit alors le comte Jules à ses juges ; sans fortune, sans état, je n’ai rien à perdre; mon frère est marié : ne réduisez pas au désespoir une femme vertueuse; et si l’un de nous doit périr, que ce soit moi : sauvez mon frère! » Quoique la justice humaine n'accepte point de tels sacrifices, c'est un sentiment généreux, et qui, fut-il sans danger, n’honore pas moins le comte Jules. Il fut enfermé d’abord dans le château de Vin- cennes et puis dans le fort de Ham, prisons qu'il était dans sa destinée de revoir. A l'expiration de sa peine, Ja liberté ne lui fut point rendue : la poli- tique impériale le retint administrativement comme prisonnier d'Etat; seulement, on adouecit la rigueur de sa captivité, en le transférant, ainsi que son frère, le due Armand, à qui Bonaparte avait fait grace de la vie, dans la maison de santé du docteur Belhomme, au faubourg Saint-Antoine. Il y trouva le général Mallet, gentilhomme aussi, mais dévoué à la cause de la liberté, et la communauté du mal- heur établit une étroite liaison entre le général et les deux frères de Polignac, malgré la diversité de leurs opinions politiques. Entrèrent-ils dans la conspiration du républicain ? 360 POLIGNAC [JULES-AUGUSTE-ARMAND-MARIE]. Il faut que la police impériale n’en ait pas jugé ainsi, puisque l'explosion de ce complot ne fit pas resserrer leurs liens. Il parait même qu'on se plüt à les relûcher, car au bout de quelque temps, les capufs s’évadèrent. Bientôt ils rentrèrent en France à la suite des Bourbons, ramenés par les évènements de 1814. Le comte Jules fut alors nommé maréchal-de- camp et inspecteur-général des gardes nationales. Louis XVIII, qui considérait la présence de M. de Polignae comme peu favorable à son gouvernement, l'avait désigné pour le poste de ministre plénipoten- tiaire à Munich; mais l'ami du comte d’Artois n’ac- cepta point cette sorte d’exil politique. Peu après cependant il fut envoyé à Rome, mission plus conforme à ses goûts et à ses habi- tudes. Il y recut une marque particulière de la faveur du Pape, qui le créa prince romain, en 1820. Pendant les Cent-Jours, M. de Polignae, qui avait accompagné Louis XVII à Gand, le quitta bientôt pour venir, sur les frontières de la Savoie, rallier les royalistes dispersés. Il y courut des périls, et fut même une fois enveloppé par les avant-postes français, auxquels cependant il eut le bonheur d’é- chapper. Des intelligences qu'il avait su se ménager dans Grenoble, le mirent à même de hâter la red- dition de cette place Il fut ensuite nommé eom- mandant supérieur de la Provence et du Dauphiné. Le 17 mars 1816, ses services furent récompensés POLIGNAC [JULES-AUGUSTE-ARMAND-MARIE]. 361 par sa promotion à la pairie; mais le nouveau pair se montra peu empressé de jouir de sa dignité : lui etquelques autres représentants de l'opinion royaliste exagérée, refusèrent de prèter le serment demandé à chaque membre avant son entrée en fonctions, et ce ne fut qu'après la lettre du 15 juillet 1817, par laquelle l'ambassadeur de France à Rome déclarait que la religion n'avait point à s’alarmer du serment demandé, que les dissidents, satisfaits de cette con- cession faite moins aux intérêts du ciel qu’au crédit de leur parti, accomplirent la formalité et siégèrent. En 1816, il avait épousé miss Campbell, riche héritière catholique écossaise, issue de la puissante famille de ce nom. Le 20 avril de la même année, un projet de loi fut présenté à la chambre des députés pour rendre à MM. de Polignac la terre de Fenestrange, ancienne et riche baronie dépendante du domaine de l'Etat, qui avait été engagée à leur père, sous Louis XVI, moyennant une finance de douze cent mille francs; mais l’Assemblée nationale, qui avait trouvé dans le livre rouge la preuve que le paiement de la finance n'avait été que fictif, avait annulé l'engagement ; et ni la chambre de 1816, ni celle de 1817, saisie de nouveau, ne voulurent révoquer ce décret d’an- nulation. En 1895, le prince Jules fut nommé ambassadeur à Londres, et quelque opinion qu’on se forme de sa capacité diplomatique , 1l n'eut pas moins le bonheur 562 POLIGNAC |JULES-AUGUSTE ARMAND-MARIE|. d'attacher son nom à un acte glorieux, en signant pour la France le traité qui autorisait l'expédition de Grèce. Il usa du crédit de son nom et de sa place pour servir des Français que l’ardeur de leur dévoument à des opinions très opposées aux siennes avait fait proscrire. Les actes de son obligeance envers eux ont été racontés par M. de Martignac dans son plai- doyer, et honorent à la fois le caractère de l’homme public et de l’homme privé. Mais Charles X , depuis son avènement, avait une pensée arrêtée contre le régime constitutionnel, et n’attendait qu’une occasion pour faire du prince Jules son premier ministre. Au milieu de cette trève qu'avait amenée entre le parti de la cour et celui de la nation, l’habileté conciliante de M. de Martignac, le calme fut tout à coup troublé : le 8 août 1829, le prince de Polignae fut nommé ministre des affaires étrangères et président du conseil, où entraient avec lui de Bourmont et La Bourdonnaye. On sentit qu’une révolution allait s’accomplir. En face d’une chambre où il rencontrait une majorité hostile, ce ministère, qui ne restait puissant que pour perdre une dynastie, fit cependant deux choses dont il mérite qu’on lui tienne compte : une ordonnance qui augmente les retraites de l’armée, et la guerre d'Alger, entreprise malgré la jalousie de l'Angleterre; mais la gloire de cette conquête fut peut-être ce qui acheva de le perdre. POLIGNAC [JULES-AUGUSTE-ARMAND-MARIE |. 965 La fameuse adresse de la chambre avait posé la question : la France, par la réélection des deux cent vingt-un , avait assez fait connaitre qu’elle ac- ceptait la question ainsi qu’elle avait été posée par la chambre ; les ordonnances parurent, et le prince de Polignac, qui, après le roi, en avait été le prin- cipal auteur, tomba avec elles, le 27 juillet 1850. En ces tristes instants, où l'autorité fut à la fois si téméraire et si petite, le prince eut un mouve- ment plein de noblesse : quand MM. d’Argout et de Sémonville furent arrivés à Saint-Cloud, où ils allaient demander son éloignement en même temps que la révocation des ordonnances, il les avait précédés d’un moment dans le cabinet du roi; il en ressortit ausssitôt, et leur dit ces paroles, qu'ils ont rappor- tées dans leurs dépositions : « Vous savez, Messieurs, quel devoir vous croyez remplir en venant ici dans les circonstances présentes; j'ai informé le roi que vous étiez là : vous m'accusez, c’est à vous d'entrer les premiers. » { Quand Charles X eut pris la route de Pexil, le prince Jules se sépara de lui comme les autres mi- nistres. Caché parmi les domestiques de madame Lepelletier de Saint-Fargeau, ses habitudes d’élé- 1 « Certainement, ce langage ne manque ni de dignité, ni méme d'une sorte de grandeur, et il est particulièrement remarquable par la présence d'esprit qu'il suppose en un moment où le trouble eût éte bien excusable, [Biographie des Contemporains, &. V, p. 595. 564 POLIGNAC [JULES-AUGUSTE-ARMAND-MARIE]. gance, les égards même qu'on avait pour lui, le trahirent bientôt : il fut pris, amené de Granville à Saint-Lô, où il n'échappa qu'à grand’peine aux colères de la multitude, et enfin transféré à Vin- cennes et mis en jugement. Malgré la remarquable défense de M. de Martignac, son avocat, que bien peu de temps auparavant il avait fait renvoyer du ministère, M. de Polignae fut puni plus sévèrement par la chambre des pairs que tous 1es autres accusés, À la captivité perpétuelle, on joignit pour lui la mort civile, peine plus morale qu'afllic- tive, mais qui devint un grand embarras domestique. Après quelques années de prison dans le fort de Ham, un gouvernement plein de clémence le rendit à la liberté, et il est mort à Saint-Germain-en-Laye, le 50 mars 1847. Le prince de Polignac, en réponse à l’Aistoire de la Restauration, par un homme d'Etat, publia des Considérations politiques sur l’époque actuelle , [Paris, 1852,] qui méritent d’être lues. SOURCES : — Précis hist. sur la maison de Polignac, Paris, 1850; Annuaire historique pour A850 ; Moniteur universel; Biographie universelle el portative des Contemporains, t. V, p. 595; Ham, par un Ancien attaché à la présidence du Conseil des derniers Ministres de la Restau- ration ; deuxième édit., Paris, 1854. POLIGNAC [MELCHIOR|. Pouicxac [Melchior, comte de}, maréchal-de-camp , est né le 24 décembre 1781. C’est le troisième frère du due Armand et du prince Jules, et comme eux fils du premier due de Polignac et de Gabrielle de Polastron. La comtesse Diane de Polignac, qui, à la cour de Louis XVI, avait été nommée dame d'honneur de madame la comtesse d'Artois, était leur sœur. Le comte Melchior était trop jeune, lorsque, au début de la Révolution il quitta la France à la suite de sa famille, pour pouvoir comme ses ainés donner, les armes à la main, des preuves de dé- voüment à la famille royale. Il fit ses premières études en Autriche, et les con- tinua en Russie. On l’envoya ensuite en Angleterre, où il résida jusqu’à la première Restauration. En 1814, attaché comme aide-de-camp et avec le grade de colonel à la personne du duc d’Angou- lème, il fit avec ce prince, dans le midi de la France, la courte campagne de 1815. Après leurs revers, ils sembarquèrent pour l’Es- pagne, au port de Cette, sur le même vaisseau. Le comte Melchior revit la France à la seconde Restauration, avée le duc d'Angoulême, et ne tarda pas à être promu au grade de maréchal-de-camp. Il le suivit encore dans la guerre d'Espagne, et était, en 1850, gentilhomme d'honneur et aide-de- 366 POLIGNAC [HÉRACLIUS-AUGUSTE-GABRIEL |. camp du dauphin, gouverneur de Fontainebleau, chevalier de Saint-Louis, commandeur de la Légion- d'Honneur. { SOURCES : — Précis historique sur la maison de Polignac, Paris, 1850; Documents particuliers. POLIGNAC [HÉRACLIUS-AUGUSTE-GABRIEL |. Pouexac [Héraclius-Auguste-Gabriel, comte de], général de brigade, fils du vicomte de Polignac, maréchal-de-camp et ancien ambassadeur en Suisse, est né à Montpellier, le 2 août 1778. C’est l’oncle, quoique beaucoup plus jeune, du due Armand et du prince Jules , que la politique a rendus si célèbres depuis la révolution de 1789. Emigré avec toute sa famille, le comte Héraclius entra au service de Russie, et rejoignit un régiment d'infanterie vers la fin de 1805; neuf ans après, il avait le grade de colonel. A la Restauration, il s’empressa de rentrer en France et d'offrir ses services à son pays, en aban- donnant la brillante carrière ouverte devant lui en pays étranger; mais on lui laissa attendre un emploi 1 La famille de Polignac porte pour armes : Fascé d'argent ct de gueules de six pièces. POLIGNAC [HÉRACLIUS-AUGUSTE-GABRIEL |. 567 pendant onze ans, et ce fut seulement en 1829 qu'il püt obtenir le commandement du 11° léger. A peine placé sous ses ordres, ce régiment se fit remarquer par sa belle tenue et sa discipline. Le nom de cet excellent oflicier, qui portait à la plus haute fortune les autres membres de sa famille, ne servit qu’à briser sa propre carrière. La révolution de 1850 le mit pour dix ans en non activité; en 1840 , rappelé au service actif et envoyé en Afrique comme commandant supérieur de Bougie, il s’y dis- tingua comme militaire et comme administrateur , et le maréchal Vallée, gouverneur-général, qui avait pu apprécier le mérite du comte Héraclius, ne crût être que juste, en demandant qu’un régiment lui fut confié. Sur cette recommandation, le colonel de Polignac, chargé de former le 25° léger, en fit en peu de temps un des plus beaux de Parmée. II obtint, en 1842, la croix d’oflicier de la Légion- d'Honneur. Au camp de Bordeaux, en 1845, il fut nommé commandeur du même ordre. À Promu, le 23 août 1846, au grade de général de brigade, il passa dans le cours de l'année au commandement de la subdivision des Hautes-Alpes, où il était encore à la révolution de Février. Mis en disponibilité le 15 mai 1848, il dut s’é- loigner d’un département où il laissait d’unanimes regrets, et qui avait fait auprès du gouvernement provisoire d’honorables instances pour conserver cet oflicier-général. 568 REYNAUD. Bientôt après, le comte Héraclius de Polignac rentra dans le service actif, en sollicitant comme une faveur spéciale [ce qu'il avait déjà fait en d’au- tres circonstances] le eommandement de la Haute- Loire, berceau de sa famille; mais cette subdivision n'étant pas alors vacante, il fut nommé au com- mandement de la Haute-Saône. Par décision du Président de la République, du 51 décembre 1850, le comte Héraclius de Polignac, général de brigade , commandant de la sous-division militaire de Vesoul [cinquième division], a été mis à la retraite. ! SOURCES : — Moniteur universel ; Documents particuliers. REYNAUD. Revnaup [Nicolas, baron de l'Empire], général de brigade, né au Puy, le 29 septembre 1771, entra au service comme sous-lieutenant dans le 54° régi- ment d'infanterie, le 1°” février 1791, après avoir fait d'excellentes études au collège dé sa ville natale, où il fut à la fois le plus distingué et le plus aimé de tous ses jeunes camarades. ? Le général Héraclius de Polignac s’est marié en 4816, et a deux fils, officiers de cavalerie. REYNAUD. 369 Depuis 1792 jusqu’au commencement de l'an VI, il fit les rudes et glorieuses campagnes de la Moselle, du Nord, des Pyrénées-Orientales et d'Italie. Nommé capitaine le 16 septembre 1792, quoiqu'il eut à peine vingt-un ans, dans l'infanterie de la légion des Pyrénées, il passa avec ce grade, le 1" novembre suivant, dans la cavalerie de cette légion devenue bientôt le 22° régiment de chasseurs à cheval, et prit part à tous les combats qui eurent lieu pendant cette période. On sait que le général Bonaparte choisit Iui-même les ofliciers qui devaient composer l’armée d'Orient: le capitaine Reynaud fut compris dans Pexpédition, et donna en Egypte et en Syrie, pendant Pan VI, VIE, VII et IX, d'aussi grandes preuves de courage que d'intelligence. À Salahich, il reçut un coup de sabre à la tête, un coup de feu à la cuisse, et eut un cheval tué sous lui. On raconte qu'assailli par trois Musulmans, dont un se dispose à lui trancher la tête, Reynaud réunit le peu de forces qui lui restent, lui plonge son sabre dans le flanc, et n’en retire que la poignée; Bona- parte, trouvant son jeune oflicier dans cette position, À Une sorte de vocation spéciale semble porter la jeunesse militaire de la Haute-Loire vers l’armg de la cavalerie, et il est du moins incon- testable qu’elle y déploie les aptitudes les plus brillantes. Tous les officiers-généraux du nom de La Tour-Maubourg , les Boudinhon, les Reynaud et les Romeuf, justifient cette remarque. TOME XV. 24 570 REYNAUD. détache de sa ceinture le eimeterre pris sur Soliman, et l'en décore. ! Au reste, c’est sur ce champ de bataille même que, le 24 thermidor an VI, il fut nommé chef d’escadron. Promu au grade de ehef de brigade du 20° dra- gons, le 1° vendémiaire an IX, il se trouva, le 30 ventose suivant, à la bataille d’Aboukir, où il reeut un coup de bayonnette à la main, et eut un cheval tué sous lui. Rentré en France après la capitulation d'Alexandrie, il alla tenir garnison à Saint-Jean-d’Angély, et fut en- suite employé à l’armée des côtes de l'Océan pendant l'an XII et l'an XII. I avait été successivement nommé membre et officier de la Légion-d'Honneur, les 19 fri- maire et 25 prairial an XIL De l'an XIV à 1807, il fit les campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne, avec la première division de dragons de la réserve de cavalerie de la grande armée, et le 20° régiment de cette arme qu'il commandait, se distingua aux combats de Langenau et de Nereshein, où, à cette dernière affaire, il prit à l'ennemi mille hommes et deux drapeaux. À la suite de la campagne de lan XIV, et le 5 décembre 1805, l'Empereur conféra au colonel Reynaud le brevet et les insignes de commandant de la Légion-d’'Honneur. 1 Le général Waldeck-Boudinhon a raconté cet épisode militaire sur la tombe du baron Reynaud, son ami et son frère d’armes. REYNAUD. 571 Il combattit encore à Iéna et à Golzmin, fut nommé général de brigade le 51 décembre 1806, et employé le même jour au commandement d’une brigade de la troisième division de cuirassiers. Le 25 mars 1808, il fut créé baron de l'Empire avec dotation, fit la campagne de 1809 à Ja grande armée d'Allemagne, et eut le bras traversé d’un coup de feu à la bataille de Wagram. Un dépôt de cavalerie avait été formé à Libourne : le général Reynaud eut ordre d’en prendre le com- mandement le 9 novembre 1809; et mis en dispo- nibilité au mois de septembre 1810, il fut, le 50 novembre 1811, appelé au commandement du dé- partement de la Lippe. Mais déjà, à la date du 5 décembre suivant, employé dans la sixième division de cuirassiers au corps d'observation de l'Elbe, il dût prendre part, avec la grande armée, à cette mémorable campagne de Russie, qui mit à de si rudes épreuves les plus fiers courages, et qui se termina par de si doulou- reux désastres. « Reynaud, dit un de ses compagnons d'armes, y déploya un caractère digne du chef qui sait dans le danger montrer l'exemple du dévou- ment et de la fermeté : il ramena peu de monde , mais ne cessa de combattre! » Les fatigues de la retraite de Moscou avaient pro- fondément altéré sa santé. En rentrant en France, il fut done mis en disponibilité le 1% avril 1813. et chargé, le 10 mai, d'inspecter les dépôts de cava- 572 REYNAUD. lerie des neuvième, dixième, onzième et vingtième divisions militaires. Après le retour des Bourbons, en 1814, il fut d’abord mis en non activité, et ensuite, le 5 jan- vier 1815, nommé inspecteur de cavalerie, sur Ja proposition du maréchal duc de Dalmatie, dans les neuvième, dixième et onzième divisions militaires, sous les ordres du lieutenant-général baron Soult. Le 20 mars 1815 replaça dans sa position de non activité le général Reynaud; mais il fut compris comme disponible dans le cadre de l'état-major de l’armée, le 50 décembre 1818. À cette époque, rentré dans ses foyers, il se re- posait dans le bonheur domestique de cette longue course militaire à travers le monde, presque faite sans halte. Une ordonnance du 1° décembre 1824 lavait admis à la retraite, et il mourut au Puy, le 26 juil- let 1898, honoré des regrets de ses compatriotes et de ses braves compagnons d’armes. ? SOURCES : — Documents officiels du dépôt de la Guerre; journaux du département de la Iaule-Loire; Documents particuliers. 3 Voir le discours déjà cité da général Boudinhon. ROMEUF [JEAN-LOUIS Romeur {Jean-Louis, baron de}, général de brigade, commandant de la Légion-d’Honneur, chevalier de Saint-Henri-de-Saxe , naquit à La Voüte-Chillac, dé- partement de la Haute-Loire, le 27 septembre 1766. Après avoir terminé ses études à Paris, il débuta dans la carrière militaire en septembre 1789, en qualité d’aide-de-camp du marquis de La Fayette, commandant la première division militaire et la garde nationale parisienne. Le zèle constant qu'il eut occa- sion de montrer dans ces temps d’agitation, en fa- veur de l’ordre public, le fit choisir par le roi pour le service auprès de la reine. Dans la matinée du 21 juin 1791, au milieu de l'effervescence où le départ de la famille royale venait de jeter Paris, le peuple l'arrêta sur le pont Louis XVI, le jeta à bas de son cheval, et le con- duisit devant l’Assemblée nationale, en laccusant d’avoir voulu fuir pour aller rejoindre la reine. L'Assemblée qui dans ce moment même venait de rendre, à l'unanimité, un décret pour le rappe de la famille royale, chargea son président d’en remettre une expédition à Faide-de-camp présent à sa barre. C'est à Chàlons que Romeuf apprit l'évènement arrivé à Varennes : il se rendit sur-le-champ auprès du roi, et lui remit le décret dont il était porteur. Chargé par la reine au moment où elle montait 07% ROMEUF [JEAN-LOUIS]. en voiture de veiller à la sureté de MM. de Damas et de Choiseul qui avaient accompagné Leurs Ma- jestés dans ce funeste voyage, 1l sauva la vie à ces deux gentilshommes, en exposant mille fois Ja sienne. ! En septembre 1791, il fut nommé capitaine au 19° régiment de dragons. À la déclaration de guerre, en 1792, il fut appelé à l'état-major général de l'armée commandée par M. de La Fayette, accompagna ce général à Paris lorsqu'il vint y demander vengeance des attentats du 20 juin, et fut ensuite chargé par lui, mais sans plus de succès, de s'entendre avec la famille royale pour sa prompte retraite à Compiègne, sous l'eseorte de troupes braves et dévouées. Après la journée du 10 août, il fut du petit nombre d’ofliciers qui quittèrent alors la France avee M. de La Fayette, dont il partagea la captivité pendant les premiers moments. Remis bientôt en liberté, il se retira en Angleterre avec deux de ses 2 « La conservation de nos jours fut un miracle. Rien ne nous fut épargné. Conduits au cachot, on tenta plusieurs fois d’enfoncer la porte pour nous égorger : c’est à M. de Romeuf que nous devons la vie. Ce généreux et valeureux jeune homme se fit arréter avec nous pour nous préserver. Sa vie a été aussi en danger que la nôtre, et dans cette nuit terrible, où à chaque moment nous attendions la mort, et n'avions rien de caché les uns pour les autres, nous avons vu ses véritables et estimables sentiments... » [Mémoires de M. de Choiseul, in-8°, Paris, 1822.] ROMEUF [JEAN-LOUIS]. 324 frères. Rentré en France peu de jours avant la journée du 18 vendémiaire, il fut chargé d’une mission honorable auprès de Bonaparte, qui traitait alors de la paix de Campo-Formio, et employé à Vienne, par ce général, pour y réclamer la déli- vrance des prisonniers d’Olmutz. Frappé par les décrets du 18 fructidor, comme prévenu d’émigration, il se réfugia dans le Holstein- Danois; mais pendant ce second exil ses amis ob- uünrent du général en chef Bonaparte son admission dans l'expédition d'Egypte. Il partit avec son frère, Jacques-Alexandre, qui avait partagé son exil, et fut retenu à Malte par les suites du combat naval d'Aboukir, dont le premier résultat fut le blocus immédiat de cette ile par les Anglais. De retour en France, il ne put obtenir sa radiation qu'après le 18 brumaire , époque à laquelle il entra dans l'armée comme aide-de-camp , au grade de chef d'escadron, du général de division comte Matthieu Dumas. Il fit avec lui, en lan VIE, les campagnes de l’armée de réserve et du Tyrol, sous les généraux Brune et Macdonal; fut nommé, en l'an XI, adju- dant-commandant, et employé en cette qualité aux camps de Bruge et de Boulogne, sous le comman- dement du maréchal Davoust. En Van XII, il fut appelé au quartier-général de l'Empereur, se trouva à toutes les batailles de cette grande époque, et eut un cheval tué sous lui à celle d’'Iéna, après laquelle, le 25 octobre 1806, 976 ROMEUF [JEAN-LOUIS]. il alla prendre possession de Berlin. En 1808, il fut créé commandant de la Légion-d'Honneur et attaché à l'état-major du maréchal Davoust nommé, à cette époque, gouverneur-général du duché de Varsovie. Louis Romeuf s’acquit dans ce grand duché beau- coup de considération personnelle, et en reçut té- moignage de la part du roi de Saxe, qui, en mai 1808, lui donna la décoration militaire de l’ordre de Saint-Henri. En janvier 1809, il recut de l'Empereur une pre- mière dotation de quatre mille francs et une seconde de six mille francs avec le titre de baron de l'empire, après la bataille de Ratishbonne. Il eut deux chevaux tués sous Jui à la bataille de Wagram, et après la paix de Presbourg il fut laissé à Vienne pour y suivre les affaires militaires communes aux deux nations. Adjoint à l'ambassade du prince de Neuchätel , pour le mariage de limpératrice Marie-Louise , 1l se coneilia à un haut degré, dans cette capitale de l'Au- triche, la faveur publique, et il reçut, en 1810, un témoignage particulier du souverain, qui lui fit re- mettre à son départ, par le prince de Metternieh, une boite d’or enrichie de diamants. Le baron Romeuf reçut, en 1811, le grade de général de brigade, et fut chargé d’une nouvelle mission à Vienne, d’où il fut rappelé, en août de la même année, pour aller remplir les fonctions de chef d'état-major, d’abord dans l’armée d'Allemagne, O1 Ke 1 ROMEUF [JEAN-LOUIS]. et ensuite du premier corps de la grande armée, commandé par le prince d’Eckmulh. Dans la campagne de Russie, il fut blessé à Smo- lensk, et peu de jours après tué par un boulet dans la sanglante bataille de la Moskowa, le 7 sep- tembre 1812. | Peu d'officiers ont emporté plus de regrets : l'Em- pereur constata les siens en transmettant à l’un de ses neveux le titre de la baronie du général Louis Romeuf, par un décret daté de Moscou, en sep- tembre 1812. Le nom de cet oflicier-général a été inserit sur l’Are-de-Triomphe de l'Etoile, et gravé sur une table de marbre au Musée de Versailles. SOURCES : — Archives de la Guerre; Mémoires du général La Fayette; Biographie des personnages illustres de l'Auvergne, t. I, p. 184; Bio- graphie des Contemporains ; Histoires de La Révolution française; Documents particuliers. * Le Journal des Débats, du 49 février 4820, ayant reproché au général Alexandre Romeuf, alors commandant à Lyon, la mission qu'il avait remplie à Varennes, auprès de la famille royale, cet officier-général, par une lettre insérée au Moniteur, du > mars suivant, répondit que celte mission avait été donnée non à lui, mais à son frère, Louis Romeuf, et qu’il était connu de la France entière qu’elle avait été remplie de la manière la plus honorable à l'égard de la famille royale et des personnes de sa suite, de méme qu'à la satisfaction de l'Assemblée nationale, de qui il l'avait reçue. ROMEUF [JACQUES-ALEXANDRE|. Roueur [Jacques-Alexandre, baron de], général de brigade, commandant de la Légion-d’ilonneur , che- valier de Saint-Louis, commandeur de l’ordre royal des DeuxSiciles, naquit à La Voute-Chillac, dépar- tement de la Haute-Loire, le 19 novembre 1772. Sorti du collège dans le cours de l’année 1789, il entra immédiatement dans la carrière militaire en qualité de capitaine aide-de-camp de son compatriote, le général La Fayette, alors commandant en chef de la garde nationale parisienne. En 1791, il passa au même grade de capitaine dans le 19° régiment de dragons, et en 1792, appelé à l'état-major de l’armée du centre , commandée par M. de La Fayette : il reprit auprès de ce général les fonctions d’aide-de-camp. Après les évènements du 10 août, il quitta la France avee ce général, et partagea sa captivité pendant quelques jours. Remis en liberté, il se retira en Angleterre et ne rentra en France que peu avant vendémiaire, pour combattre dans les rangs de la garde nationale contre les troupes de la Convention, ce qui le rendit bientôt l’objet des recherches les plus actives de la police du Directoire et fit ordonner son maintien sur Ja liste des émigrés. Obligé de s’expatrier de nouveau après le 18 fruc- tidor, il chercha un refuge dans le Holstein-Danois, et fut heureusement réclamé par le général Bona- ROMEUF [JACQUES-ALEXANDRE|. 379 parte pour faire partie de l'expédition d'Egypte. Retenu à Malte, ainsi que son frère Louis, par suite du combat d’Aboukir, ils échappèrent, non sans péril, vers la fin de l'an VII, à la flotte anglaise qui formait le blocus de cette ile, et vinrent faire côte sur les plages romaines. A son retour en France, Alexandre Romeuf n’eut pas à attendre longtemps sa radiation de la liste des émigrés, et dans la campagne de 1805 contre l’Au- triche, il servit comme oflicier d'état-major à la grande armée. Jusque-là les deux frères Romeuf avaient été réunis dans les vicissitudes de leur carrière; mais alors les évènements les séparèrent, et tandis que l'ainé, Jean-Louis, cherchait la gloire en Allemagne et en quelque sorte sous les yeux même de l'Empereur, le cadet, Jacques-Alexandre, passait, dès 1806, à l’armée de Naples avec le général de division comte Dumas, qui y fut nommé ministre de la guerre et qui le choisit pour son premier aide-de-camp, au grade de chef d’escadron. En 1807, Alexandre Romeuf fut envoyé à Corfou pour remplir les fonctions de chef d'état-major du général Donzelot : il y reçut la décoration de l'ordre royal des Deux-Siciles, et, en février 1810, le grade d'adjudant-général. Au mois de mars de la même année, cet oflicier supérieur fut employé dans la campagne de Calabre, comme sous-chef de l'état- major général des deux armées française et napoli- 380 ROMEUF [JACQUES-ALEXANDRE|. taine, sous les ordres du général de division comte Grenier , et après avoir été plusieurs fois cité hono- rablement pour sa belle conduite dans des engage- ments sur mer, fut promu au grade de comman- deur dans l’ordre des Deux-Siciles. Désigné par le roi de Naples pour l'accompagner en Russie, il fut attaché à sa personne comme aide- de-camp avec le grade de général de brigade, le 7 septembre 1812, au moment même où, à la ba- taille de la Moskowa , un boulet emportait son frère. Dans cette désastreuse retraite, et le 5 décembre, il reeut la croix d’officier de la Légion-d'Honneur. Le 25 janvier 1814, lorsque Murat eut la malheu- reuse pensée de séparer sa cause de celle de la France, le général Romeuf donna sa démission du service de Naples et rentra dans sa patrie. Le gouvernement de la premiere Restauration le nomma chevalier de Saint-Louis, le 20 août, et lui rendit son grade dans l’armée française, le 9 sep- tembre. Le 8 août 1815, appelé au commandement de la Haute-Loire, son pays natal, il n'y laissa que des regrets lorsque, le 16 octobre 1816, il passa avee le même commandement dans le département de la Loire. En 14817, dans le département du Rhône, ül reeut du roi le titre de baron, et fut nommé com- mandeur de la Légion-d'Honneur le 1% août 1821, pendant qu'il commandait dans la vingt-unième di- vision militaire, à Moulins. ROQUEPLAN DE LESTRADE. 581 Le 8 décembre 1824, le général Romeuf obtint le commandement de la Côte-d'Or, et fut mis en disponibilité le 9 août 1850. Retraité le 1* décembre 1854, il mourut à Paris, le 26 avril 1845. SOURCES : — Archives de la Guerre ; Biographie des Contemporains; Journal des Débats, du 49 février 4820 ; Biographie des frères Michaud; Documents particuliers; Moniteur, du 5 mars 4850. ROQUEPLAN DE LESTRADE. Roquepan DE Lesrrane ([Claude-Amable-Vincent], lieutenant-général, né au Puy-en-Velay, le 5 avril 1729, fit ses études dans le collège de cette ville, et à l’âge de quinze ans, entra comme cadet dans le régiment du Maine, infanterie. Il était lieutenant en second le 9 novembre 1747, et lieutenant en premier le 4 mai 1748. Un de ses Biographes assure qu’à l’âge de dix- huit ans il fut blessé à la bataille de Fontenoy, et qu'il gagna son épaulette en battant l'ennemi dans une heureuse découverte. ‘M. Tanoy, dans sa Notice historique sur le baron Roqueplan de Lestrade, dit qu’il entra en qualité de cadet dans le régiment de Lyonnais, sous la direction d’un oncle qui y était officier. 382 ROQUEPLAN DE LESTRADE. Roqueplan, aussi beau que brave militaire, fut nommé capitaine le 7 février 1757, et capitaine de grenadiers le 1* juillet 1774. C’est dans ce grade qu'il fit les campagnes de 1761 et 1762 en Allemagne, presque toujours employé aux avant-postes. Signalé au ministre pour son courage el son mérite, il devint lieutenant-colonel, le 19 août 1777, dans le régi- ment de Gätinois, qui recut le nom de Royal-Au- vergne, et avec lequel il s'embarqua pour l'Amérique, en 1788. Employé dans toutes les expéditions qui favorisè- rent l'indépendance des colonies anglaises, il fut chargé d’attaquer avec douze cents grenadiers le fort d’York. En montant à l'assaut, il fut renversé d’un coup de biscayen; mais ses soldats l’ayant re- levé, il continua à diriger un feu meurtrier sur la place, qui, à bout de défense, fut prise à la bayon- nette. En récompense de sa belle conduite dans eette affaire, le général Washington nomma de Lestrade brigadier, le décora de l’ordre de Cineinnatus, et lui fit accepter, au nom des Etats-Unis, deux pièces de canon prises sur l'ennemi, que de Lestrade donna à son régiment. ! Quelques jours après la prise du fort d’York, il reçut l’ordre d’aller surveiller , à la tête de deux mille hommes, le général Cornwallis qui occupait les ? Ce régiment de Royal-Auvergne était en grande partie composé de soldats et d'officiers du Velay. ROQUEPLAN DE LESTRADE, 383 places d’York-Town et de Glocester avec huit mille hommes, et qui, se voyant enveloppé par une marche habile de l’armée franco-américaine, cherchait une issue , sans la trouver nulle part. Serré de près par le comte de Grasse, qui barrait avec sa flotte l’em- bouchure des fleuves; par le général de Choisy qui, d’un côté, défendait le passage avec un fort déta- chement, et par de Lestrade qui poussait les Anglais vers la rivière à coups de bayonnette, Cornwallis rendit son épée le 19 octobre 1781. De même que le général de La Fayette, de Lestrade eut la modestie de la refuser, et adressa le prisonnier au général en chef Washington. En revenant d'Amérique, il fut recu comme en triomphe au cap Saint-Domingue, er il fut bien accueilli du roi à Versailles; mais il n’attendit pas moins son brevet de maréchal-de-camp jusqu’au 9 mars 1788. En servant la cause de la liberté dans le Nouveau- Monde, de Lestrade s’était préparé aux principes de la révolution française qu’il adopta, et à la création de la garde nationale dans le département de la Haute- Loire. Le général, alors rentré dans sa famille, en fut nommé commandant en chef. Il eut besoin de toute son autorité pour apaiser une collision san- glante qui s’engagea à cette époque d’effervescence politique entre les jeunes gens de la ville du Puy et des troupes corses qui s’y trouvaient en garnison. Employé dans la Haute-Loire, par lettres de ser- 584 ROQUEPLAN DE LESTRADE. vice du 7 mai 1791, il fut nommé lieutenant-général le 42 juillet de la même année, et bientôt après appelé au commandement de Ja division militaire du Gard, puis à l’armée des Alpes, où, trouvant Briançon et d’autres places dépourvues de vivres et de muni- tions, il parvint à force de zèle à leur procurer des moyens de défense. Des infirmités le ramenèrent dans ses foyers, et après plusieurs années de souffrances, il y mourut le 7 mai 1801. Le baron de Roqueplan était chevalier de Saint- Louis depuis le 19 février 1765. ? SOURCES : — Archives de la Guerre; Annales de la Société d'Agri- culture, Sciences, Arts et Commerce du Puy, pour 4827. © D’après des notes prises au ministère de la guerre, le général Roqueplan fut mis à la retraite le 22 vendémiaire an If, et serait décédé à Paris, le 5 décembre 4819. Ce dernier fait est évidemment inexact. 2 La famille de Roqueplan appartenait à la vieille noblesse du Velay. Antoine de Roqueplan, sieur de Lestrade, siégea comme envoyé du baron de Lardeyrol, aux Etats de 4669, et on sait que les envoyés devaient faire leurs preuves de noblesse comme les barons eux-mêmes. RULLIÈRE. Ruznière [Joseph-Marcelin|, lieutenant-général, ? est né à Saint-Didier-la-Séauve, département de la Haute-Loire, le 9 juin 1787. Entré dans les vélites- grenadiers à pied de la garde impériale, le # mars 1807, il fit, la même année, les campagnes de Prusse et de Pologne , et prit part à la sanglante bataille de Friedland. En 1808 il combattait en Espagne, et bientôt rap- pelé à la grande armée, il reçut, le 29 avril 1809, le grade de sous-lieutenant sous-adjudant-major au 1" régiment de conserits-grenadiers de la garde, et celui de sous-lieutenant adjudant-major le 6 juillet 1809, à Wagram. Rentré en Espagne en 1810, il y servit jusqu’à la fin de 1812, après avoir obtenu, le 4 juin 1811, le grade de lieutenant adjudant-major au 5° régiment des tirailleurs de la garde. Une nouvelle et rude campagne allait s'ouvrir en Allemagne : l'Empereur, voulant avoir de jeunes ofliciers supérieurs capables d’arriver promptement aux premiers grades de l’armée, nomma, par un décret spécial du 2 avril 1815, l’adjudant-major Rullière chef de bataillon au 146° régiment d'infan- © Le lieutenant-général Rullière, décoré de la Légion.d'Honneur de la main même de Napoléon, est aujourd'hui grand-officier du même ordre , chevalier de Saint-Louis, de l'ordre de Ferdinand d’'Es- pagne, de l’ordre Grec du Sauveur , et de l’ordre du Lion de Belgique, TOME XV. 25 586 RULLIÈRE. terie de ligne, qui partagea la gloire de la grande armée aux terribles batailles de Lutzen et de Baudzen. Le 2 avril 4815, il avait été nommé chevalier de la Légion-d'Honneur et proposé pour oflicier du mème ordre dans le cours de la campagne; mais celte proposition n’eut alors aucune suite, parce que fait prisonnier par l’armée russe au combat de Lowem- berg, le 29 août, le jeune commandant passa pour mort. Il fesait, en effet, partie de cette malheureuse division Puthod, qui le matin forte de six mille hommes, ne se composait plus le soir que de cinq cents blessés ou prisonniers. Rentré en France le 1° juin 1814, à la suite de la paix générale, Rullière eut le commandement d'un bataillon dans le 79° de ligne, le 27 août 1814. Il fit la désastreuse campagne de 1815 : à Wa- terloo son cheval fut blessé d’une balle à la tête, et lui-même eut ses habits troués de six balles ou biscayens. Dans la soirée, le porte-aigle du 95° devenu son régiment ayant été grièvement blessé, le chef de bataillon Rullière lui prit des mains le drapeau au moment où des dragons anglais allaient s’en emparer, et poursuivi au milieu de cette affreuse mélée de fantassins et de cavaliers français et an- glais, il parvint à sauver l'aigle, et entra avec le maréchal Ney dans un carré d'infanterie de la garde impériale. Cet officier superieur eut le sort de l’armée de la Loire, et fut mis en non activité le 18 sep- tembre 1815. Il avait été nommé officier de la Légion-d'Honneur le 24 décembre 1814, et confirmé RULLIÈRE. 387 dans ce grade par l'Empereur au mois d'avril suivant. Les évènements politiques ne pouvaient pas arrêter plus longtemps dans sa carrière un oflicier de ce courage et de ce mérite : rappelé au service d’acti- vité dans la légion du Cher, le 25 avril 1816, àl fut nommé lieutenant-colonel, le 26 juillet 1820, dans la légion de Saône-et-Loire [qui devint le 56° de ligne], après avoir reçu, le 19 du même mois, la croix de Saint-Louis. Il fitles campagnes d’Espagne, de 18925 à 1898, comme lieutenant-colonel au 6° régiment d'infanterie de la garde royale, par promotion du 26 aout 1824, comme colonel du 55° régiment de ligne, par promo _ tion du 25 janvier 1826, et fut cité avec honneur dans le bulletin qui rendait compte du combat de Porto- Réal , le 16 septembre 1895, en face du Trocadero. En 1899, il fit partie de l'expédition en Grèce, et dans la campagne de Morée, obtint, le 22 février 1829, le grade de commandeur dans la Légion-d’'Honneur. Désigné en 1850 pour prendre part à lexpé- dition d'Alger avec le 55° de ligne dont il était alors colonel , il contribua à la prise de cette ville, et suivit le maréchal Clauzel dans sa première marche vers l'Atlas. Cette expédition fut marquée, pour le colonel Rullière par un acte de vigueur qui, pour la première fois, fit sentir aux peupiades rebelles de l'Algérie le poids de l'épée de la France : enfermé dans Blidah avee deux bataillons, et attaqué par Ben-Zamoun, l’ardent précurseur d'Abd-el-Kader, il lui livra dans les rues même de Blidah un com 388 RULLIÈRE. bat long et meurtrier où les Arabes furent com- plètement écrasés. Rentré en France en 1851 , il fit partie de l'armée du Nord, fut nommé maréchal-de-camp le 11 oc- tobre 1852, grade que déjà, le 26 novembre 1850, le général en chef Clauzel lui avait accordé provi- soirement sur le champ de bataille de Blidah, et commanda au siège d'Anvers une brigade de grena- diers réunis. Le 12 avril 1854, le général Rullière reçut, dans le département d’Eure-et-Loire où il commandait, l'ordre de se rendre en poste à Lyon pour aller combattre l'insurrection à la tête de dix-huit ba- taillons d'infanterie. Lorsque la deuxième expédition de Constantine fut résolue, Rullière, qui depuis le 1° mai 1857 commandait une brigade d'infanterie à la division active d'Oran, fut mis, le 11 juillet, à la disposition du gouverneur-général pour y prendre part. Six jours avant le départ de l’armée pour Constantine, toute l'armée réunie dans le camp commandé par Rul- lière en l'absence momentanée des autres généraux fut attaquée, trois jours durant, avec une véritable furie par douze mille Arabes. Repoussé de tous les points, l'ennemi laissa mille hommes sous les coups de nos soldats, et dut bientôt se disperser, ce qui permit à l’armée de marcher librement vers Constan- tine. Cette défense fit le plus grand honneur au général Rullière, qui reçut du due de Nemours et du gouverneur-général Danremont de vives félicita- RULLIÈRE. 589 tions pour lui et pour ses troupes. Pendant le siège , Rullière eut sous son commandement une division d'infanterie, douze escadrons de cavalerie et douze pièces d'artillerie. Il rendait compte des évènements de la nuit au général en chef Danremont, lorsque ce dernier fut tué raide d’un boulet, et s’appuya en tombant, sans prononcer un mot, sur le bras du général Rullière, qui lui-même fut couvert de terre. Pendant la première heure de lassaut, le lieutenant-colonel Lamoricière et le colonel Combes ayant été blessés, le général en chef Valée donna l’ordre au général Rullière d'aller prendre le com- mandement supérieur de toutes les troupes qui étaient sur la brèche, en lui disant : « Terminez l'assaut, vous avez carte blanche! » On sait si cette glorieuse et pénible mission fut bien remplie : une demi-heure après les Arabes mettaient bas les armes, et la ville se rendait à discrétion. C’est ainsi que Rullière gagna son titre de lieutenant-général, auquel il fut promu le 11 novembre 1857. Nommé, le 25 du même mois, commandant de la division d'Alger, grand-oflicier de la Légion-d’'Honneur le 14 août 1859, il ne quitta Afrique que le 51 janvier 1840. En 1841, des troubles éclatèrent à Toulouse, et le lieutenant-général Rullière fut immédiatement appelé au commandement de la dixième division militaire. Sa conduite ferme et prudente à la fois éteignit cette agitation sans effusion de sang, et concilia à cet oflicier-général l'estime et l'affection des habitants de la Haute-Garonne, 990 RULLIÈRE. Il était employé au service de Pinspection géné- rale lorsque la révolution de Février arriva. Le 17 avril 1848, admis par le gouvernement provisoire à faire valoir ses droits à Ja retraite, il prit rang dans la garde nationale de Paris, et combattit avec les défenseurs de l’ordre lors des évènements de juin. Le commandant de Charbonnel, représentant du département de la Haute-Loire, ayant recu la mort dans ces déplorables journées, les compatriotes du général Rullière le nommèrent à l'Assemblée natio- nale le 21 septembre, et appelé au ministère de la guerre le 20 décembre 1848, il conserva le porte- feuille de ce département jusqu’au 51 octobre 1849. Le général avait été relevé de la retraite par décret du 51 août précédent, et l’année suivante n'ayant pas été réélu dans la Haute-Loire, quoiqu'il eut obtenu plus de suffrages qu'aucun autre des six candidats portés sur la même liste, il fut nommé à l’Assemblée législative par le département des >ouches-du-Rhône. Telle a été jusqu'ici la carrière de eet oflicier- général, simple vélite dans la garde en 1807, élevé à la dignité de pair de France en 1846, et dont tous les grades ont été la récompense directe d’un service rendu où d’une action d'éclat. SOURCES : — Moniteur universel; Bulletin et Moniteur de l'Armée; journal La Haute-Loire, du 29 juillet 1848; Archives de la Guerre; Documents particuliers. TORRILHON-DUBOURG. TornLnon-Dunoure ve VacurroLes [Joseph], maré- chal-de-camp, chevalier. de Saint-Louis, naquit à Craponne, le 4 février 17392, Le 6 mars 1746, son frère ainé, alors capitaine dans le régiment d'Auvergne, l’appela auprès de lui en qualité de cadet, et le jeune oflicier y obtint son brevet de lieutenant le 21 octobre de la même année. Nommé capitaine le 1° septembre 1755, il fit dans ce grade toutes les campagnes d'Allemagne , de 1757, 1758, 1759, 1760, 1761 et 1769, guerre sans but, conduite sans art, terminée par une paix honteuse, mais dans laquelle d'excellentes troupes, * Jean Torrilhon, seigneur de Vacherolles, fut compris dans le rôle de la noblesse de la sénéchaussée du Puy, fait en l’année 4695 : et en 1700, le vicomte de Polignac, marquis de Chalencon , accorda la charge de baïlli et capitaine châtelain de la ville de Craponne et du marquisat de Chalencon , à Ignace-Maurice de Torrilhon, sieur du Crouzet, par survivance à Jean Torrilhon, sieur de Vacherolles, son père, docteur et avocat au parlement. [Histoire du Velay, t. IN, p- 251 et 255.] En 1777, l’ainé de la famille, Jacques Torrilhon , vivait à Craponne, et prenait la qualité d’écuyer, seigneur de Vache- rolles, ancien capitaine dans le régiment d'Auvergne, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. [Notes historiques, publiées par Dominique Ganne nes Faucners: in-40, p: ÿ7.] Trois frères Torrilhon ont servi à la fois et ont été successivement capitaines dans le régiment d'Auvergne, à l'exemple de plusieurs autres familles du Velay, [Voir les Essais sur Les Régiments d'infanterie , var M. ne Rousse; in-8°, Paris, 4767. E ; » 592 TORRILHON-DUBOURG. lorsqu'elles n'étaient pas indignement commandées, sauvaient au moins l'honneur de la France. Au mois de mai 1771, Torrilhon-Dubourg recut la croix de Saint-Louis, juste récompense de ses bons services, et le 1* juillet 177% il devint capitaine de grenadiers. Dans l’ancien régime, beaucoup de gentilshommes bornaient là leur carrière; le cadet de Vacherolles poursuivit la sienne : promu capitaine-commandant le 25 mars 1778, il passa comme lieutenant-colonel dans le régiment Lyonnais, le 24 juin 1780, et fit partie des forces combinées de France et d’Espagne qui assiégèrent vainement Gibraltar. Le 25 juillet 1791, nommé colonel du 79° régi- ment, il fit la première campagne du Piémont où il reçut son brevet de maréchal-de-camp, le 15 juil- let 1792; et quelques mois après appelé au siège de Lyon, son patriotisme düt paraitre trop froid aux terribles proconsuls qui en dirigeaient les opé- rations, car il fut suspendu le 7 octobre 1795. Le 19 floréal an IE, autorisé à prendre sa retraite, le général Torrilhon se retira à Craponne, sa ville natale, où il mourut, plein de jours et d'honneur, le 8 août 1806. SOURCES : — Archives de la Guerre; Documents particuliers. 3 L'opinion commune est que Torrilhon-Dubourg s'était retire avec le brevet de général de division ; mais ses états de services ne lui donnent d'autre grade que celui de maréchal-de-camp. VEYRON DE LABORIE. Veyrow , baron pe Lagon [Jean-André], maréchal- de-camp, chevalier de Saint-Louis, naquit au château de Laborie, paroisse de Saint-Jeure-de-Bonas, diocèse du Puy-en-Velay, le 50 novembre 1755. Entré lieutenant au régiment d'Auvergne, le 1° janvier 1748, il fut nommé l’année suivante lieu- tenant en second de grenadiers, et capitaine le 1** mai 1756. Oflicier d’une grande valeur , le baron de Laborie, qui recherchait le péril et la gloire, reçut, en 1760, une première blessure à Clostercamp, et une se- conde à l’affaire du 15 juillet 1761, actions d'éclat que la eroix de Saint-Louis ne vint cependant récom- penser qu’en l'année 1765. Mais le G novembre 1771, il fut nommé lieute- nant-colonel dans le régiment de la Couronne, co- lonel en second le 18 avril 1776, et le 8 avril 1779, colonel en titre du régiment des grenadiers royaux du Quercy. Alors se forma l'armée de Bretagne et de Normandie, dont il eut l'honneur d’être nommé aide-major-général, le 1% juin 1779, sans doute à la demande expresse du maréchal de Vaux qui la commandait en chef, et qui était à la fois le parent et l'ami du baron de Laborie. À la dissolution de cette armée qui n'eut en quelque sorte qu'une existence nominale, il suivit en Amérique M. de Rochambeau, sous lequel il servit 594 VEYRON DE LAPBORIE. avec Ja plus grande distinetion, comme gouverneur- général de la Grenade, le 20 septembre 1779, comme commandant particulier de eette ile, le 12 juillet 1782, comme gouverneur particulier de Sainte-Lucie, le 19 juillet 1785. C'est dans ce commandement où il eut à faire preuve de cette sévérité militaire qu’il avait apprise à l’école du maréchal de Vaux, de ces talents en tactique qui lui ont mérité les éloges de Guibert, et des qualités spéciales à un chef de corps et à un administrateur, dans eette guerre lointaine à la fois territoriale et maritime, qu’il reçut son brevet de brigadier, le 1” janvier 1784, et son brevet de maréchal-de-camp, le 9 mars 1788. Les états de services de cet officier-général s’arré- tent à cette date; mais on sait qu'il mourut peu de temps après dans son commandement de Ste-Lucie, où il laissa une assez grande fortune à sa famille. SOURCES : — Archives de la Guerre; Documents particuliers. TABLE ALPHABÉTIQUE DES OFFICIERS-GÉNÉRAUX. pages. AVANT PROPOS... RO ee. LS ALLÈGRE [Claude-Yves], maréchal-de-camp....... ALLÈGRE [Yves], maréchal-de-France........... BaARENTIN DE MONTCHAL, lieutenant-général..... Boissy DE BANNE, maréchal-de-camp........... BouniNuoN-WALDECK, maréchal-de-camp........ BouILLÉ [François], lieutenant-général.......... BouiLLé [Louis], lieutenant-général............. CHALENDAR, maréchal-de-camp................. CHAMBARLHAC, lieutenant-général........ : DAURIER, lieutenant-général................ te JAcOPIN, général de brigade.............. Pers JOUBERT, maréchal-de-camp........... PORTE Jourpa DE Vaux [Noël], maréchal-de-France.... JourDA DE VAUX DE BEAUNE, maréchal-de-camp. La Cosre [Jean-Bruno], général de brigade... La Cosre-FRÉvOL [A-Bruno}, général de brigade. La Fayerre-Morier [Gilbert], maréchal-de-France La Faverre-Morier [M.-P.-J.], lieuten.-général.. La Tour-Mausourc Fay [J-Hectorl, m.-de-France La Tour-MausourG Fax [Marie], licut.-général.. 996 TABLE. pages. La Tour-MausourG Fay [M.-Victor], lieut.-gén.. La Tour-MaugourG Fay [Rodolphe], lieut.-qén.. Luceac DE GUÉRIN, lieutenant-général.......... MaAcuEeco, maréchal-de-camp................... MoRranGiÈs, général de brigade................ Mouron-DuvernET, lieutenant-général.......... NemPpE pu Pover, général de brigade.......... » ÿ q PCLIGNAC PoLicenac POLIGNAC POLIGNAC POLIGNAC REYNAUD, [Armand-Scipion], lieutenant-général.….. [Armand-Jules], maréchal-de-camp..... [Jules-Auguste], maréchal-de-camp..... [Melchior], maréchal-de-camp......... [Héraclius-Auguste], général de brigade général de brigade.................. Roueur [Jean-Louis], général de brigade........ Romeur [Jacques-Alexandre], général de brigade. ROQUEPLAN DE LESTRADE, lieutenant-général.... RULLIÈRE, heutenant-général........,......... TorriLnon-DuBourG , maréchal-de-camp........ VEyRON DE LABORIE, maréchal-de-camp......... 319 328 332 334 338 341 347 350 353 308 365 366 368 373 378 381 385 391 393 LA TOURMENTE DES NEIGES, PAR M. AMAN VIGIE, MEMBRE NON RÉSIDANT. 27 août 4850, séance publique. L'hiver régnait; là haut dans la montagne, Près de son jeune enfant, une mère pleurait, Et, disant de ces mots que le cœur accompagne, Bien doucement le balancait. « Dors, mon enfant; la nuit est froide et sombre ; « L’orage s’annonçait dans le soleil couchant, « Et le sommet du pie, en projetant son ombre, « M'a semblé menaçant. « Repose, à mon amour, à l'abri des tempêtes. « Qu'un rêve de bonheur animant ton sommeil, « Et, des anges du ciel te retraçant les fêtes, « Te berce jusqu’à ton réveil. « Dors heureux. Moi, je veille en attendant ton père, « Qui devait t’'embrasser ce soir... « Comme il tarde à venir! J'ai peur, et ma prière « N'est, malgré moi, qu’un cri de désespoir! » 998 LA TOURMENTE DES NEIGES. Elle parlait. Un bruit lugubre, inexprimable, Se fit entendre au loin sur la cime des monts : La tourmente naissait, et, déjà formidable, Sa voix fesait frémir les échos des vallons. L'orage avec fureur grondait sur la montagne, Sous Peffort de lautan frissonnait la campagne; La neige en tourbillons immenses s’avancait, Et la raffale grandissait. La tourmente accourait. Comme un puissant tonnerre, Mille trombes de vent, tournoyant dans les airs, Sous leurs coups redoublés fesaient vibrer la terre : C'était la foudre sans éclairs. La tourmente! fléau cruel, inexorable, Qui cache le soleil, vrai chaos dans la nuit, Qui couvre d’un linceul fatal, impitoyable, L’infortuné qu'il engloutit. Et nul ne saurait fuir l’effrayant météore!.… Porté par les autans , il court, il court encore, En semant sur ses pas la neige par torrents ; Et roulant sur lui-même en nivelant l’espace, Couvrant les bois, les monts, il ne laisse pour trace, Qu’une vague que l’autre efface, Blanches ondes des ouragans. Un instant, au milieu du bruit de la tempête, On entendit un cri plaintif, désespéré... Puis l'ouragan reprit son horrible conquête : Seul il rugit au loin sur le sol torturé! LA TOURMENTE DES NEIGES. 599 Et cependant l'enfant souriait dans un songe, Il croyait voir son père et lui tendait les bras, De ses petites mains le caressail..…... Mensonge ! Son père se mourait, peut-être, à quelques pas... Pauvre femme! La mère en pleurs, échevelée, À genoux priait le bon Dieu; Pour elle succédait au bruit de la vallée, Un silence effrayant comme un funèbre adieu. Un lourd rideau de neige, immense, infranchissable, Entourait sa maison, montait, montait toujours, Et comme en un tombeau muet, impénétrable, Enfermait la chaumière et les champs d’alentours. Et l'ouragan grondait encore : On entendait sa voix sonore Frapper les roes avec fureur ; Du pied du mont jusqu’à la crête, Les mille cris de la tempête Formaient une horrible clameur. Oh! comment raconter cette nuit désolée, Cette femme mourante au sein de la vallée, Sous la neige en monceaux qui toujours s'entassaient, Et sur les monts glacés l’effort de la tourmente, Le choc des éléments, la bise dévorante, Les nuages qui mugissaient..... Cette neige roulant comme une onde en furie, Vaste océan de froid sous qui tout craque et plie, Noyant l’espace sous ses flots, 490 LA TOURMENTE DES NEIGES. Les pleurs des malheureux enterrés sous sa masse, Descendant lentement dans cette mer de glace, Où leurs cris mouraient sans échos! Cependant le jour vint. Le soleil, terne et pale, Lancça de l’horizon quelques rayons perdus : Le calme succédait à l’horrible raffale , La tourmente ne grondait plus. De la tempête alors on peut voir les ravages : La neige recouvrait les maisons, les villages, Laissant partout la nuit sous son brillant rideau... Quelques points détachés de cette mer d’albätre, Monticules épars sur l’immense théâtre, Annoncçaient vaguement la forme d’un tombeau. L’un d’eux se dessinait au pied de la chaumière..…. Pendant que la tourmente au loin retentissait, L’époux avait trouvé sa demeure dernière À quelques pas de la femme en prière Et de l'enfant qu'elle bercait. Pauvre enfant! il dormait, longtemps après l'aurore : À son père il rêvait qu’il était jour, bien jour, Il s’éveilla joyeux, lui souriant encore... Et la femme attendait toujours !..…. POÉSIES, PAR M. FRANÇOIS BERNARD , MEMBRE RÉSIDANT. 4e février 1850. £'Aurore. « L'univers est le temple, et la terre est l'autel. » [DE LAMARTINE. | Le jour parait! — Les doux reflets de l'aube Baignent des fleurs létincelante robe, A l’orient, Déjà s'éteint l'étoile matinière, Fille des nuits qui voile la dernière Son front riant; Roses et lis, œillets et violettes, Livrent au vent leurs frèles cassolettes; Et, dans les bois, Mille chansons s’élancent du feuillage, Concert d'oiseaux qui disent leur ramage Tous à la fois! TOME XV. 26 402 POÉSIES. L'airain sacré, de son urne sonore, Epand à flots, du couchant à l'aurore, Les angelus, Hymnes bénis murmurant à l'oreille : « Allons, chrétiens, le monde se réveille, « Ne dormez plus! « Joignez les mains! car l'heure est solennelle... De chaque fleur, vers la voûte éternelle, « Monte l’encens; Et les oiseaux célèbrent Dieu le Père. « Chantez en chœur, mélez votre prière « À leurs accents! » À Pour l’adorer tout parle, tout murmure! Dans l’hosanna qu'exhale la nature En son honneur, Brise, hommes, flots, nids, reptiles immondes,… La voix des vents, de la terre et des ondes, Tout dit : « Seiexeur ! » POÉSIES. #05 ier février 1850. Au Bluet. « Allez, allez, à jeunes filles! « Cueillir des bluets dans les blés. » [V. HUGo. — Orientales.] Belle fleur ! Ta couleur Etuincelle Comme celle D'un saphir. Le zéphyr Te caresse Plein d'ivresse, Le matin. Ton destin Est de plaire Sur la terre. 404 POÉSIES. En bouquets, Frais, coquets , En couronnes Dont les trônes Sont jaloux, La bergère, Si légère, Aux yeux doux, Te dispose... Puis te pose Sur son sein, Sur sa tête. A la fête D'un grand saint, Quand tu brilles Sur l'autel, Fleur du ciel! Garcons, filles Ont des chants Si touchants, Que mon àme, Qui s’enflamme, Dit : « Seigneur! « Un atome, « Une fleur, « L'ange, l’homme, « Tout vous nomme! » POÉSIES. 405 27 août 4850, séance publique. VMéant des Choses terrestres. A MESDAMES « Vanité des vanités, « Et tout est vanité. [Liv. de l'Ecclésiaste, e. Ker, v. 2.] Oh! dites-nous pourquoi la chaste violette, Qui fleurit au bord des sentiers; Pourquoi le bouton d’or, la blanche paquerette S'effeuillent sans cesse à nos pieds? Pourquoi le sein des fruits cache un ver qui le ronge, Alors qu'ils pendent aux rameaux ; Pourquoi dans les plaisirs, qu’en vain son art prolonge, L'homme ne eueille que des maux? Pourquoi amer chagrin assombrit notre joie, Comme l'orage un ciel d'été ; Pourquoi soudain la mort entr’ouvre sous sa proie L'abime de l'éternité? 406 POÉSIES. lei c’est un vieillard à la tête éburnée, Un frêle enfant dans son berceau ; Là cette jeune sœur, qui nous quitte, entrainée Ainsi que l’onde du ruisseau. Tout succombe : la fleur que l'aube voit éclore, Et qui se fane avant le soir ; Le papillon d'azur, qu’un souffle décolore ; L'herbe verte où l’on vient s'asseoir... O Mesdames, pourquoi tant de brillantes choses, S'évanouissant sous nos yeux ? Répondez, répondez, vous dont les lèvres roses Evoquent les esprits des cieux; Car je vous vois souvent, dans l'endroit le plus sombre De l'église, ouverte aux douleurs, Les deux genoux ployés, en extase, dans l’ombre, Mouillant les dalles de vos pleurs. Ah! sans doute, en songeant à ces splendeurs frivoles, Que l'aile du temps nous ravit, Vous murmurez parfois les plaintives paroles Que l'Ecclésiaste écrivit. C'est qu'il n’est, ici-bas, que misères, que fange, Rien, hélas! qui ressemble au siel; Que si charmes, beauté sont un reflet de l'ange, (Is passent : l'ange est immortel! POÉSIES. 407 27 août 4850, séance publique. IV. fe Saut de la Vierge, LÉGENDE VELLAVIENNE DU MONT SAINT-MICHEL. « Au sommet du roc et autour de l'église est adioinct vn parapet de muraille, où se monstre vne pierre en laquelle sont graués deux vestiges et plantes de pieds que l’on dict vul- gairement auoir esté imprimés par vne pucelle, sautant du haut en bas, pour tesmoignage de sa virginité, ce qu'ayant faict par deux fois sans se blesser, à la troisiesme, poussée d'vn vent de vaine gloire, elle se tua. » [Disc. hist. de la très ancienne dévotion à Notre-Dame du Puy, par Oddo ne Gissex.] Non loin du Puy s'élève, dans la nue, Un rocher noir: Vers le sommet une forme inconnue Erre le soir. — Songez aux morts, villageoises gentilles , Fleurs de beauté! L'enfer jaloux inspire aux jeunes filles La vanité. 408 VOÉSIES , La chasteté, comme la violette, Fuit le grand jour ; Son doux parfum révèle sa retraite À notre amour. — Elle est du ciel! villageoises gentilles, Fleurs de beauté !.… L'enfer jaloux inspire aux jeunes filles La vanité. Au front du roc : la romane chapelle Qu'un saint batit! 1 Le parapet, où souvent l’hirondelle Suspend son nid! — Oh! suivez-moi, villageoises gentilles , Fleurs de beauté !.….. L'enfer jaloux inspire aux jeunes filles La vanité. La chapelle Saint-Michel est un édifice très remarquable par sa forme, qui rappelle une des plus curieuses créations de Part romano- byzantin, par sa position pittoresque et par les souvenirs qui s'y rattachent. Oddo de Gissey [Discours historiques de la très ancienne dévotion à Notre-Dame du Puy, 1644], fait remonter sa fondation à Truan, doyen de la cathédrale. Truan l’édifia en 962, d'apres les ordres de Guido, ou Gotescale, évéque du Puy. Ce prélat posa la première pierre du monument, le consacra et le plaça sous le vocable de Parchange Michel. Le frère Théodore [Histoire de l'église angelique de Notre-Dame du Puy, 1695]; Faujas de Saint-Fond [Volcans éleints du Vivarais el du POÉSIES. 409 Comme le vent, vous effleurez les marches De l'escalier; ! Allez m’attendre, à l'ombre de ces arches, Contre un pilier !... — Mon pas est lourd! villageoises gentilles, Fleurs de beauté! L'enfer jaloux inspire aux jeunes filles La vanité. Votre œil avide interroge une dalle Scellée au mur : Velay], et Arnaud [Histoire du Velay, 1816], confirment la méme origine. Une vieille légende raconte que Satan, s'opposant à la construction de la chapelle, fut vaincu par Gotescale, avec laide de larchange Michel, à qui le saint évêque la dédia en reconnaissance de cette vic- toire. [Voir à ce sujet une ballade de M. Waïins-Desfontaines, Annales de la Sociélé académique du Puy, pour 4857-58 , p. 520]. Une stafle de l'archange Michel domine l'autel actuel. Elle est due ua talent de M. Breysse, du Béage, artiste distingué, ancien élève de l'école publique de dessin de notre ville. * La hauteur du mont Saint-Michel, au sommet duquel conduit un escalier de deux cent trente-cinq marches, est de quatre-vingt-dix- sept mètres [près de trois cents pieds] , de la base du cône à l'extrémité de la fléche du clocher. Le rocher seul a soixante-huit mètres vingt- deux {deux cent-dix pieds] d'élévation , et vingt-deux mètres soixante- quatorze [soixante-dix pieds! de diamètre, dans sa plus grande largeur. [ARNAUD 410 POÉSIES. « Qui vint jadis creuser, de sa sandale, « Ton flanc si dur? » — Drame effrayant! villageoises genuilles , Fleurs de beauté !.… L'enfer jaloux inspire aux jeunes filles La vanité. * « Un soir d’été [qui vous dira l’année ? € Nul ne la sait], « Autour du roc, une foule étonnée « Applaudissait ; « Des fleurs pleuvaient sur le front d’une vierge « Aux blonds cheveux; « Tous, pour cet ange à genoux près d’un cierge, « Formaient des vœux... « Le lis naissant envirait de son àâme « La chaste odeur ; « Pourtant l’impie ose accuser, — (Pinfämg !] « Tant de candeur ! « La foi peut tout!... Pour venger l'innocence « Deux fois l'enfant « S’est élancée, aux cris d’un peuple immense, « Du mont géant « Soudain des voix chantant lhymne de fête, « Montent en chœur : « Et des bluets couronnent, sur sa têté, « Le saut vainqueur. POÉSIES. 411 De l'Arche ainsi descendit la colombe, « Oiseau divin! A « Gloire à l'enfant! — Le crime , qui succombe, « Rugit en vain. ñ Le bruit, les chants, les bouquets, la louange « Voilent l’écueil : « La vierge boit l’enivrement étrange « D'un fol orgueil..…… — Allons, dit-elle, une preuve dernière! — « Dieu la punit : = « Elle tomba, ravie à la lumière, « Sur le granit. » 7 On voit encor, sur une pierre noire, Des pas tracés, ! Pour rappeler à jamais cette histoire Des temps passés. — Racontez-là, villageoises gentilles, Fleurs de beauté !... L'enfer jaloux inspire aux jeunes filles La vanité. * La pierre dont parle Oddo de Gissey, se remarquait autrefois près de la chapelle. IL résulte de notes intéressantes, communiquées à l’auteur de Ja pièce par M. Aymard, notre savant secrétaire, qu'il existe en France d’autres exemples d'empreintes de pieds, qui ont donné lieu à des légendes dans le moyen-âge : telles sont {celles qu’on voit sur 419 POÉSIES. une tour dépendante de l'église de Saint-Aventin [frontière des Pyré- nées]; celles signalées par Charles Nodier sur le mont Saint-Michel [côtes de Bretagne], ete. , etc. A Confoulens [Arriège], on distingue, sur un rocher, la trace de deux pieds, dont lun est plus grand que lautre. Le tombeau de Pierre Urceolo , doge de Venise, mort en 987 dans l’abbaye de Saint-Michel-Cruixa [Roussillon], porte également l’em- preinte de ses pieds. Les traces de pieds, ordinairement accompagnées d'inscriptions, désignent, sur les monuments antiques, des vœux faits par des voyageurs pour obtenir un heureux succès, on des actions de graces rendues par des voyageurs heureusement revenus de leurs courses. [Encyclopédie]. Celles qui figurent sur les tombeaux des premiers chrétiens, sont une allusion mystique à leur pèlerinage terrestre. Celles creusées sur des roches brutes, étaient peut-être originairement des monuments locaux de regrets pour une séparation , de souvenir pour un retour. Les détails et les explications ci-dessus , sur les empreintes de pieds, sont empruntés à une notice de M. de Castellane, insérée dans les mémoires de Ja Société Archéologique du Midi, t. Ier, p. 259. TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU PUY a midi PAR M. AZEMA, MEMBRE RÉSIDANT. 1850 PREMIER SEMESTRE. ERRATA. — Moyennes à rectifier pour l'année 1849. Barometre à zero. . . .. OR ONE Er 708%40 Mes ne cnedtre: Thermomètre centigrade à Pextérieur, à l'ombre et à 55 cent. du mur. . -| 419 60 Hygrométre de Saussure. . . . . . . . .. | Sûo 49 Baromeélre a zéro. 1.4 . 2.2 2. . © | 707797 s Thermomètre centigrade à l'extérieur ,! 2e semestre. .| .}, ARRET à l'ombre et à 55 cent. du mur. . .! 45° 95 Hygrometre de Saussure . . . ......!l 820 14 YG Baromètre: à Zéro 20 ER Ur en le 70805 Thermomere centigrade à l'extérieur , à l'ombre et à 55 cent. du mur. . .! Hygromètre de Saussure. .. ......! S1o 51 : esce Annuelles. . sa 420 77 TOME XY. a1 41% OBSERVATIONS 706,02 +,1055 58,926 52,81 S1,71 moyennes du mois. Température minima du mois, le 4, —189 centigrades. (4) C'est à M. Guyot, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, que la Société doit la communication des observations udométriques. JANVIER. RE HE Ê: leslsesls FRA ANS UPE aie 3 = 1l2Ss 3 ETAT DU CIEL B| Ses MER OITE EI IE AE. > S # res QE (| AS Er A MIDI. 8 a PS » 2 _ = 7 À RS | | centigr. 41740,96| —2,5 » » 84,0 couvert 21708,88| 1,2 » » | 82,0 neige 5! 710,96 0,0 » » 80,0 | gros nuages épars 4 708,60 —6,0 » » 79,0 voile Di 702,41 5,1 9,929 » 81,0 voilé | 6! 696,05 4,0 » » 81,0 ! grands cum. hes{o 7| 697,65) —5,0 » » 81,0 | neige , qqs. flocons | 81 706,49] —5,4 » 5,56 |81,0 | neige, qqs flocons 91707,67| —5,2 » 6,44 |S0,5 couvert 101 702,64] —5,8 » » 81,0 couvert 141701,50| —2,5 » » | S0,5 couvert 121 700,65! —1,0 0,500 » 81,0 nuageux 51 702,66, —1,5 » » 80,0 voilé par la n. susp. 14 691,145 5,0 » » 80,0 couvert 151 686,82 2,3 | 5,100 124,19 | 85,0 neige B 690,71 5,5 {19,402 | 4,51 85,0 voilé par la n. flott. 7| 697,71 2,0 fe) 85,0 couvert 18! 700,21! 4,0 | 0,525 » 85,0 couvsrt 191 702,19 8,9 | 5,677 | 7,05 | 85,0 voilé 20| 702,08 7,2 | 0,455 | 5,02 479 voilé $ 211717,15] 1,4 , 0,90 | 85,0 couvert 22 717,58 —59,D » » 82,5 voilé P-n.s. 251 717,80 —1,5 | 0,065 » 80,0 serein 241 714,87 0,7 » 1,68 |81,0 serein 25 715,18 9,9 » » 81,0 serein 26| 708,29 7,0 | 0,145 | 1,66 |82,0 couvert 27| 712,85 6,0 » » |81,0 beau 28171454 6,0 | 0,859] » |82,0 + 29° 717,56 6,1 1,290 » 87,0 beau 50] 709,58 8,0 » » 85,0 couvert 511715,08! 5,2 » », | 82,0 | beau. qqs cumulus. MÉTÉOROLOGIQUES . 415 JANVIER. ours DU MOIS, © D I > OI À CA ID DIRECTION de la girouette supérieure. Re me en DIRECTION des nuages supérieurs. OBSERVATIONS diverses. 18° la nuit, E en bas, giv. abond., v. p. la neï. fl, Len bas, —7° la nuit. E en bas, givre. —12 la nuit. — 6° la nuit. — 4140 la nuit. — 100 la nuit, qq“ flocons de neige. — 440 Ja nuit. — 110 la nuit. fort, dégel, givre par N, dégel à midi. gr. fl. de neige dep.11 h. du m.; elle cesse lan. Dégel , le soleil percedifficilement à mid. S la nuit et le matin, sans dégel. dégel. dégele lentement. | — 100 la nuit, givre anx fenétres. 129 lan.,-119,5à7h.1/2 dum., n. d. pas à mid,| — 150 Ja nuit. N-0O en bas. balayures. balay. à l’horison , qqs. lég. cumulus au zénith. dégel. 416 OBSERVATIONS FÉVRIER. [215 51 #8 | S5/| 521] | ÉTAT DU CIEL EISTS) ESUMÉÉ IEEE |2| À SX 5.5 ES En A MIDr. E = Se AIRE st nee | cr enne | RPERCENSERN nes | + | 0 0 | centigr. | 11744,65 | 41,5 » » 86,0 éclaircies. 211,82 12,5 » » 87,0 pommelures he J}4 15,04 6,7 » » 86,0 couvert | 41710,42| 8,2 0,525 | 0,82 |85,0 couvert 51705,05 6,8 0,105 | 0,11 |85,0 légèrement couvert 61695,94 1,0 5,580 | 1,05 |S5,0 giboulée | 71696,42 9,6 5,500 | 1,60 |84,0 couvert | SI70S.87 7,0 2,040 5,07 |86,0 couvert 91708,95 | 9,0 0,145 | 1,58 |86,0 beau 101714,70 GP) » » 85,0 cumulus épars. 111712,04 6,5 » » 85,0 | beau, qqs balayures 121705,59 | 10,4 0,581 | 0,65 |S6,0 couvert 15/706,51 5.0 2,161 » 85,0 |couv.giboul. sans pl. 141710,71 2. » 1,50 |82,0 beau 151715,42[ 5,0 » 4,94 |84,0 brouillard 161712,95 | 10,0 0,258 » 84,0 beau 171746,94 6,0 » 4,22 |I82,0 beau 48 716,54 7,2 0,405 » 82,0 très beau 14191714,90 | 40,5 » » 81,5 tres beau 120/714,50 95# 0,105 » 82,5 tres beau 1241716,85 | 11,7 » » 55,0 très beau 22]716,70 | 5,2 » » 85,5 couvert 251716,08 | 10,0 » » 84,0 éclaircies 1221715,55 | 7,5 » » |S4,5 tres beau 1251715,25 | 10,8 0.161 » 84,0 tres beau 1261716,81 4 » » 84,0 | quelques eumulus 2717145,90 | 12,9 » » 77,0 serein 1281741,77 | 41,7 » » 78,0 | quelques balayures 744,69 7,94 15,562 49,25 85,82 moyennes du mois. | Température la plus basse du mois, — 5°, 5 centigrades. Î [ 1 1 } +- | MÈTÉOROLOGIQUES. FÉVRIER. CRE REC TE IT À | DIRECTION] precron OBSERVATIONS | ë la ns sense | Je | É supérieure. supérieurs. d iverses, | I 0 0 Nimbus au zénith. 2 0 0 beau. 5 0 0 ciel gris. | 41 0-N-0 N-0 ciel gris, pluie fine à 14 h. du mat. | :# 0 N-0 | quelques flocons de neige le matin. 6 0 N-0 pluie le mat., neige a 10 L., qqs flocons. 7 NO N-0 neige abondante la nuit. | 8 0 N-0 dégel. | 9 0 N-N-O |dégel, brouillard épais le matin. | 10 0 N-0 RE 0 N-N-O | gelée blanche. 12 S-0 S-0 15 O0 N-N-O | giboulée la nuit, neige Paprès midi. 14 N-N\-0 N-N-0 15 10 J'RCNON |ORES Con Pr le br. ne permet pas d'obs. ladir.des v.s. | 46 ONIDIN.PESS quelques balavu res. 17 N N-N-E |sercin. IS N-0 N serein, gelée Ta nuit 19 0 ciel pur. | serein, gelée la nuit. 20 ! 0 id serein, gelée la nuit. 21 $S-0 id gelée blanche. | 22 0-S-0 id relée. 25 N-E N gelde. 24 E-N-E | ciel pur. | gelée. 25 S-0 id gelée blanche, S-E en bas. 26 (U br. toute la matinée, faiblegelée b1., S-Een bas. | 97 S-E S-E gelée ble nche très abondante le matin. 28 S-E S-E assez fort. 418 OBSERVATIONS MARS. 2e LE “ S : #13 «| £8 | £s| £S|S | ÉTATOU GEL E|S"s| £S » s l0ee le É & HE: = 8 S & = A MIDI. ms | mms nés ess RTS ÉTÉ, ed centigr 41744,05| 44,5 » » 81,0 balayures 21706,66 4 0,8 » » si ,0 tres beau 51709,91 12.6 » » 85,0 cumulus épars 41707,142 12,8 4,500 | 0,43 |S85,0 éc aircies 21716,71 8.2 7,500 | 8,61 |85,5 couvert 61717,70 9.5 » » 84,0 | quelques balayures 71716,96 8,5 » » 84,0 tres beau 81715,54 422 » » 82,0 tres beau 9 710, 17 13,2 » » 7769 tres beau H101709,55| 45.0 » » 79,0 | quelques balayures 111709,79 8.7 » » | 80,0 couvert 1121715,25 5,5 » » 79,0 | qqs rares cumulus 151715.,05 7,6 » » 79,0 très beau 141712,68| 425 » » 79,0 tres beau 151710,06 7 » » 80,0 éclaireies 161706,60 6.8 » » 76,5 très beau 11171705 ,04 323 » » 76.5 beau 181705,60 2 0 » » 77,0 très beau 11191706,92 5.0 » » 76,0 tres beau 21201705,67| 24 270 17700 couvert 121 107,49 7,8 » » 76,0 éclaircies 221707.27 4,2 » » 78,0 nuages épars #251700,59 6,1 » » 77,0 | légérement couvert H241796,65 4,8 » 4,00 }79,0 neige pelotonnée N1251702,11 2,5 6,210! 2,51 |79,0 |éc. mél. d’un peu den 26/7041 ,85 2,0 » 4,50 |79,0 | qqs cumulus épars 271704,84 DT 4,596 | 4,41 78,0 {res beau 128 706,41 D,7 » » 79,0 gqs rares cumulus H129:706,99 6,8 » » 77,5 balayures j50 796,18 10,5 » » 81,5 beau 251:704,56| 13,0 » » [82,0 éclaircies TE A LL a es 708,51 70,79 40,806 20,96 79,56 moyennes du mois. TP NT M ie et er Sets ES Température la plas basse da mois, le 49, — 44° centigr. É< 2 [DIRECTION D de = girouette 5 | supérieure. S 1 s-0 2 | E-S-E 5 S-E 4 S-E D) E 6 E 7 E 8 E 9 E 10 S 11 N-0 N 18 N-E 49 N-E 20 N-N-E 21 N 22 N-N-E 23 | 0 24 0 25 0-\-0 26 0 27 Ï 28 0 29 E-N-E 50 S-E 51 S-E MÉTÉOROLOGIQUES. 419 Mais. DIRECTION | des nuages. 0 1: 222: 11€ 22 OBSERVATIONS diverses. me + ee eee nie 0e 2 Re ee quelques cumulostratus. fort. moins fort, giboulée à 2 h. et demie. br. épais , un peu de gelée bI. le matin. br. asc. le m. vers les m, du lev.quiemp. le br. id. brouill. le matin, gelée blanche. gelée blanche. qqs leg. bal. O , N-E un mom. , gelée bl]. ciel pur, gelée blanche. gelée. qqs cum. ép. -7° la nuit, v. trés fr. , forte gel forte gelée, —70s la nuit, v. très froid. forte gelée, —119 Ja nuit. gelée, —49 la nuit. gelée, —7° 5 la nuit. gelée, —19 la nuit. gelée, —5° la auit gelée , —49 a nuit. gelée, —59 la nuit. gelée, —79 la nuit, neige le soir. gelée, —49 la nuit. gelée , —10,5 par E. gelée, —89 la nuit. gelée, -2° la n,, la vit. du v, =7 m,86 à 3h dus. + 40la nuit, la vitdu v.7® 4 à 9 h.du m:. Baromètre à zéro. {ours pu mois. | | 41701 ,50 2,695,84 51702,66 41705,07 51708,58 6:705,93 7,705 ,15 8 698,55 9 700,57 10.695,35 111698.57 12 701,51 5 706,94 41706,81 51702,54 16:699.90 171705,46 181705,59 191716,45 2070679 24 1697.93 22 703,50 25,706,90 241706,72 251707,57 26|701,91 27701 ,22 28/702,57 29/706,19 Aus NOrTOt—s = IN © = © Do 19 19 Ur © 9 © O1 C7 CO OS 15,20 65,820 » » 3,000 0,500 5,067 » 0,774 1,500 0,82 2,05 0,74 2,40 7,02 0,50 » » we] e 90,70 82,78 ÉTAT DU CIEL A MIDI. sis balayures éclaircies éclaircies gouttes de pluie. cumulus épars éclaircies beau , qqs cumulus nuages épars, CUM. couvert voilé couvert éclaircies éclaircies éclaircies gr. cumulus épars voilé couvert quelques éclaircies OBSERVATIONS AVRIL. à à 3 sie | Ë Es lés|sslé = Re = ss LL _ -_ en centigr. 15.3 » 0,29 | 82,0 45,0 » » 85,0 414,0 | 4,774 | 4,88 184, 14,8 » 0,60 ! 54,0 15,0 | » 414 | 82,0 15,6 | 5,745 | 4,45 |85,0 18,5 » » 84,0 47,6 | » » 84,0 9,5 146,500 18,54 | 82,0 12.6 | 6,290 | 6,45 | 81,0 15.5 | 4.000! 0,06 | 82,0 15,1 | 5,000 | 5,62 | 85,0 41,2 | 1,209] 0,40 | 84,0 44,5 | » 0,54 |S2,0 49,0 | 1,000! 0,41 | 84,0 42,0 7.000 11,74 | 84,0 A1, 0,774| 0,29 | S5.0 42,5 | 5,500! 5,95 | 85,0 1 ÿ h 85.0 16,5 | 0,500! 0,87 | 85,0 » 13:98: | 84.0 2 | 5429| 4.0 |S5,0 ' i éclaircies couvert pommelures couvert éclaircies couvert légerement couvert Température la plus basse du mois, le 40, 0° centigrades. 1: | 8: couvert 27|701 2: 11: 4,5 couvert £ 17 Ë éclaircies E ; € éclaircies Je | éélaircies CAES nie Le ER SR pied, 3 52 moyennes du mois. MÉTÉOROLOGIQUES. 491 AVRIL. RENE RE BEI DEP ELA LEE EEE EE ELEC EEE TES NES EE TE”, 2 | : TEA DIRECTION | OBSERVATIONS : des nuages HESES divers FA se ANR | 1 S-E S-E +59 lan., la vit. duv. = 7"5 par sec. | 2 S-E S-E [vent toujoure très fort v.= 65 à midi. | 5 N-0 0 + 20 La nuit. le 74 0 0 Dr 0 N-0 6 | E-N-E N-0 {légère pluie le matin. Æ: E-S-E S-E |premiéres fl. delErable, faux sycomore. | 8 SE S-E fort. 9 0 O-N-O {neige abondante le mat. , fond à midi. | 10 N-E NE {00 la nuit. | 44 0 O-S-0 |giboulée à une heure et demie. #2; 1110 0 | 15 0 N-O {gouttes de pluie à 14 h. et demie du m. 14 N-N-E \ 15 0 0 | 16 0 0 pluie la nuit. 7 0 0 | 48 | o-X-0 | No | 49 | N-NE UE | 20 | 0-8-0 0 | 21 0 0 pluie à 44 h. du mativ. 22 | O-N-0 N-0 | 25 | N-N-0 \-0 |. 24 N N-N-0 Lo | E-N-E N-E |pommelures — cm. N-NE | N 28 | NE | N- 29 | N-E N N N N-I N-N-0 {grand cumulus épars. 50 | N-E N-0 grand cumulus épars, faible gel. la n. | 26 0 N-0 — 20 Ja nuit | | \ 422 OBSERVATIONS MAI. OC 2 © Ë © © Ci o AlS s| #8 | 85] $S | + | ETAT DU CIEL. D | Hess He NME) DE [w| 2 à DS = 3 S ‘à = | é = Se # D © D = LT A MIDI. a E e = EE centigr. 41705,551 40,5 | 0,115| 6,42 | 85,0 couvert 21705,68 5,0 | 7,500! 6,55 | 81,0 couvert 51708,81 8,5 » 0,52 | 81,0 éclaircies 41706,74| 14,5 » » 78,0 balayures 3) 701 ,61 41 ,6 » » 82,0 couvert 51696,25 | 146,5 » 41,88 | 85,5 qqs éclaircies 71695,75| 19,5 | 0,455 » 84,0 | grandes éclaircies 81702,96 41,6 » 15,87 | 82,0 | gr. cumulus épars 9/705,06| 41,6 » 0,64 |S2,0 qqs éclaircies 10/706,01 | 12,6 | 0,525| 0,55 | 81,0 qqs éclaircies 141740,05| 41,7 » 2,55 | 81,0 | beau, qqs balayures 12/708,58 15.8 » » 179,5 beau, qqs rar. cum. 15,705,09! 20,0 » » 79,5 |voilé, beau le matin 141705,52 9,8 114,445 | 16,91 | 82,0 couvert 15/701,15 15,5 | 0,587 » 81,0 | bean, cum. épars. 16/700,67 8,8 119,500 | 20,88 | 82,5 pluie 171702,50 41,5 | 41,468! 7,91 |S1,0 | quelques éclaircies 181702,20 15,0 » » 81,0 | grands cum. épars 19:701,60! 15,5 » » 81,0 très beau 20 698,144| 15,0 | 9,506 » 82,0 pluie fine 21 701,90! 15,0 » 0,95 | 82,0 |tres beau, qqs c. épars 221699,78 | 18,0 » » 81,0 balayures 251697,71 | 18,0 » » 81,0 éclaircies. 241700,69| 16,5 |10,790| 4,68 | 82,0 éclaircies 251704,62| 19,4 » 2,25 |82,0 |assezbeau,cum.épars 261706,49 | 21,2 | 5,200| 7,09 | 85,5 éclaircies 271705,92| 19,8 » » 85,0 |gr. balayures er. st. 281700,75| 18,5 | 6,161! 4,44 | 82,0 éclaircies. 29 709,74 20,2 » » 81,5 cumulus épars 50 704,19 | 22,6 » » 82,0 | beau, qqs cumulus 51 707,951 21,5 | 2,555 | 25,84 | 83,0 voilé 705,59 15012 65,701 125,95 81,64 moyennes du mois. l'E RS Rs RE nn Température la plus base du mois, le 4, —5° centigrades. MÉTÉOROLOGIQUES. 425 MAI. ñ S EC SFRVAT S 2 | DIRECTION | hynecTioN OBSERVATIONS = À de des nuages 2 ‘a gtrouetlle supérieurs. diverses. 5 |supérieure. o —— | N-0 N-N-0 grési] le matin. 2 0 N-O {vent froid. 5 N-E N — 005 la nuit, faible gelée, 4 E-N-E N-E — 5° Ja n. qui détr. en part. lesfl, lilas. > | E-SE S 6 S-E S-E la vitesse du vent, 4,8. ri S-E S-E id 0 S 0 0-S-0 9 0 0 10 0 Ô 11 E-N-E E faible gelée la nuit à 0°. 12 N N gelée la nuit. 15 E-N-E N-E {gelée la nuit. 14 N-E N-0 10 |" NE 0 16 | N-E 0 pluie depuis le matin. 17 | . N-E N | IS N N-E |gelée dans la campagne + 4° en ville. 19 N-E N-E gelée la nuit à 0°. 20 | E-SE E-S-E lun instant de pluie. 21 | N-E N-E quelques fleurs de lilas. 22 S-E S-E 23 L[_S-S-E S-E 24 | O-S-0 | 0-S-0 2% 0.S-0 S_0 pet. pl. parS-0 ,t.aGh.etor.a8h. dus. 26. | N-N-E | O-S-0 | 27 S-E S-E 28 N-N-E N | 29 | EN-E | N-\-E 50 N-E N-N-E 51 E E a 1 494 OBSERVATIONS JUIN. le Ê ° rois | IA] = STMEE sv | ss 3 ETAT DU CIEL Ne Fr S ENS “D A MIDI. | 2 Les) É © m7 ] >» = En me ne nn | cenligr. 141710,52! 25,2 | 9,855 | 40,00 | 84,0 éclaircies | 21709,09 19,1 2,000 | 5,72 | 85,0 éclaircies | 5/698,45 21,7 110,480! 8,15 | 83,0 grands cum. he. 41707,87 | 21,0 » 5,24 | 84,0 voilé | 51707,77| 22,4 » » 85,0 |beau, qqs rar. c. heo, | 61705,94 26,4 » » 85,0 | beau , gr. balayures | 71705,56 29:7 » 0,20 |84,0 éclaircies 81708,60 12,2 150,500158,55 |S85,0 | couvert | 917414 ,14 18,0 » 2,01 |81,5 éclaircies 101708,47 | 21,5 » » |S81,0 serein 111708,50 | 22,4 h » 80,0 voilé 12]707,77 24,7 0,500 | 0,29 |S1,0 Îtr. b. qqs rar. enstr. 1451705,42 24,5 » » 81,0 |beau, qqs cum. épars 14/706,84 18,5 » » 80,6 | légèrement voilé 451705,01 19,6 h » 81,0 {assez beau cum. épars 16 704,91 49,5 » » S1,5 |id id qqs Cum. épars 1471707,00 19,1 » » 82,0 couvert 181709,94| 146,8 » » 31,0 | éclaircies, cum. ép. 119 710,24 17,0 » 0,81 81,0 |beau , qqs cum. épars 201707,85 16,5 » » 84,0 | quelques éelaircies 211708,58 15,5 1,559! 4,56 |S80,0 couvert 22/710,90! 19,0 » 8,52 |81,0 | légèrement couvert 125/710,05| 20,0 » » 82,0 cumulus épars 1241708,94! 26,5 » » 84,0 | tr. b., qqs cum. he. 125 708,08! 28,5 » » 85,0 tr. b., qqscum. ép. 126/706,88| 29,5 » |4,24 1820 | id id id 27 LA 27,0 0,290 » 81,5 [grands cumulus ép. 128 705,75 26,8 » » 82,0 voilé 129[706,88| 27,5 | 19521 4,66 [81,0 éclaircies 50/7410, FA 24,5 | 4,000 | 5,78 |S1,0 | gr. cumulus épars 707,60 21,50 57,874 94,01 S2,20 moyennes du mois. Température, la plus basse du mois, + 5°, 5 centigrades. ————__— MÊTÉOROLOGIQUES. JUIN. PEU ONE LCL CE AUOT EDEN CEE CARE IE ES ET NE SE LEE CUP € [ocre DU MOIS, © D I Or = CI IN = 29 50 DIRECTION de la girouette supérieure. | | DIRECTION des nuages supérieurs. OBSERVATIONS diverses. a 0 0 N-N-E | pluie à une heure après midi. N-E N-0 pluie le matin, orage le soir à 6 h. N-N-E N-N-E N-E N E 0 0 0 0 O-S-0 | pluie le soir. 0 0 pluie toute la matinée. N-E N E E E-S-E S-E S S 0 0 petite pluie à S h. et demie du soir. 0 N 0 (U 0 (®) 0 0 gouttes de pluie à midi. N-0 N-O | pluielanuitet le m., neigesurleshaut. N-N-E N-N-E | gelée au Mézenc. N-N-E N N-0 N N-E N N-E N-N-0 N-E N N-E (e) (a 0 E 0 | 0 Ss-0 (n 0 O-N-0 O-N-0 —+> 70672. Moyenne semestrielle du baromètre à zéro . Moy sem. du therm. à l’extér. et à l'ombre. — 11015. — 81,99 Moyenne semestrielle de lhygrometre. . . . MERCURIALES DE LA HAUTE-LOIRE. premier semestre de 1850. Par Fr. BERNARD , employé à la préfecture, membre résidant. MARCHÉS PRODUITS. 1e DE ID \SSIN- DU PUY. | BRIOUDE! GEAUX. | froment, 15 4715 méteil , 11 06 seigle , 8 ) orge, S 50 avoine, 7 céréales [l'hect.] PRIX MOYEN fèves noires, » p 2,2 | » _» pour le mois légumes | pois , 15 » |» » [» » [Phect.] j lentilles , [23 75] » » | » » de haricots, 17» 50!» » |» » JANVIER pommes deterre{l'hect.]| 2 » | » » |» » 1850. bœuf, 1 10) PR ON En 7 : vache » 80] » 80! » 65 viandes | 5 et » Sû! iplatkil:70) ME : \ mouton , AMD » S0, » 70 \ porc , 1 10 1 20 » » EEEEEE————— fr. ©. fr. c.| fr. c froment, 15 65H44 25142 95 céréales [méteil, | M0» 5)» [(l'hect.] seigle , 8 85| 8 5510 66 orge , 8 950| 7 68! 9 40 avoine , LRO 62) 7 fèves noires, | » » | » » | » » légumes pois : À 3) » » » » » FEVRIER. [(l’hect.] \ lentilles, [25 75|» » | » » haricots, 17 50! » à » » pommes de terre[l'hect.]| 2 » |» » | » » bœuf ; 1 10! » » » 80 ER vache, » 80] » S0| » 70 [le kil] veau, » 801 » 80! » 70 \ AE | mouton , PRE 0) CÉDRIC: US | pore, 4, 10] 420/». » oo mm MERCURIALES . 427 MARS ET AVRIL. | MARCHÉS » re RS PRODUITS. ÉTAT DU PUY ? [BRIOUDE| GEAUX, | fr. c fr. c.| fr. c froment, |15 4 > 64114 » 15 S8 ER méteil , 1 06! » » » » Meet 1 4 sile ; 8 57| 8 5010 85 [heet:] orge, 8 25| 7 22110 62 avoine , Hu 15 0 621N 70855 PRIX MOYEN feves noires | » » » » » » pour le mois légumes pois A 15 » » » » » [l’hect.] lentilles , 123 75| » » D] » de haricots, | 17 50! » » » » c | MARS. pommes deterre[lhect.] 2 » » » » » bœuf , | 1 401» » » Sd Sandi vache , | » 80 » 80 » 70 [le kul.] veau , » 80! » 80! » 70 mouton , 4 » S0| » 7 porc, 1 4014 20!» » / froment , 15 G4113 0615 77 | céréales méteil ? LE MEUUIRE Se [L'hect.] seigle , 8 950! S 25 10 89 - orge, 8 » 6 73110 2 ‘avoine, T » | 5 0|[ 7 55 feves noires ,| » p| » » 6 légumes | pois , 14 75l » A » bp AVRIL. [lhect.] } lentilles, 25 51|» » » 7 haricots, 12 SS8| » nl » » pommesde terre[lPhect ]| 2 » » “Dre bœuf , (| 10 » » » 90! viandes vache , 80 à 80 : T0] [le kil.] veau , » S0!] » S0| » 70 (A mouton , »y 92! » S0| » S0 \ porc , »v 95! 4 20! » » 42$ MERCURIALES. MAI ET JUIN. EE MARCHÉS PRODUITS. , h DE |D’YSSIN- DU PUY, a BRIOUDE| GEAUX, te Crete froment, 16 57]14 57/14 27 céréales méteil ; 12 62 » » » » [l'hect seigle , 957 9 25111 53 " l'orge, 9 57| 7 65110 87 avoine , 4 2515 7517.49 PRIX MOYEN feves noires, | » » | » » | » » . lécumes ois 10 » » » » » our le mois ÿ POS Î { [Phect.] | lentilles, [28 08! » » |» » de \ baricots, 16 25] » » |» » MAI. pommesdeterre [l’hect.]| 2 » | » » | » » | bœuf, vache viandes En ? ÉTAT 6 [le kil.] ? : - | mouton, froment, 16 57113 52145 Sd Prrales méteil ; 42 4 » » » ) [L'hect.] seigle, 9 52| 8 20 11 16 orge, 9 12, 7 500 69 avoine , Sr» 110 070) 70021 feves noires , » » » » » » légumes pois, 10 » SA) » _)» JUIN. [l'hect.] \ lentilles, DOUZE 0 (Er » haricots, 16 25 » » | » » pommesde terre[Lhect.]| 2 » | » » | » » bœuf, 4 10! » » » s0 ; vache » 80] » 80] » 7 viandes ? e à [le kil.] veau , » 80 » SD! » 70 ; mouton , » 90) » 80! » 80 porc, » 90! 4 20), » » 0 SOCIÉTÉ D'AGRICULTURR, SCIENCES, ARTS ET COMMERCE DU PUY, SUFSTS DE PARLE PAR LA SOCIÉTÉ POUR ÊTRE DÉCERNÉS EN 1851 ET 1852. La Société accordera des MÉDAILLES D'OR, D'ARGENT € DE BRONZE, des MENTIONS HONORABLES et des PRIMES EN ARGENT, à toute personne autre que les membres résidants de la Société, qui aura satisfait dans le département aux conditions du pré- sent programme : Agriculture. 1° Æxploitations agricoles. La Société décernera UNE PRIME DE SIX CENTS FRANCS ave MÉ- bAILLes divisible entre les exploitations les mieux dirigées et entretenant le mieux , relativement à leur étendue , la plus forte proportion de meilleur bétail et de cultures fourragères, avec participation pour les aides ruraux. 2 Stabulation. Une PRIME DE TROIS CENTS FRANCS AV@C MÉDAILLES à répartir aux étables et bergeries offrant la meilleure disposition, surtout pour leur ventilation au moyen d’une cheminée d'appel, et pour leur pavage imperméable propre à faciliter le prompt écoulement des liquides dans une fosse à purin. 5° Cultures fourragères. Une PRIME DE SIX CENTS FRANCS avee MÉDAILLES divisible aux exploitations ayant la plus forte proportion de cultures fourra- - nes gères, telles que trèfle ordinaire, trèfle incarnat, esparcette, maïs, vesce, jarousse , carotte à collet vert, betterave, panais, rutabaga , etc., et à l’ensemencement des plantes fourragères en mélange d’après les meilleures méthodes. Voyez, pour ces méthodes, le Bulletin agronomique publié par la Société, tune Î, page 210 ; HIT, 451. 4° Stabulation permanente. MÉDAILLES ET PRIMES EN ARGENT aux personnes qui, au moyen de semis de prairies artificielles ou de plantes fourragères, auront nourri constamment leurs bestiaux à l’étable. ° Fourrages enfouis en vert. MÉDAILLES Où PRIMES aux personnes qui auront enfoui du lupin, du seigle ou autres fourrages en vert , sur l’espace de terrain le plus considérable. Certaines communes de l'arrondissement d’'Yssingeaux retirent de grands avantages de l’enfouissement du lupin au moment où cette plante a pris tout son développement. L'introduction de ce procédé dans d’autres communes serait un perfectionnement qui mérite d’être encouragé. (Bulletin agron. , t. 1, p. 276.) 6° Culture du ‘chanvre et du lin. Aux agriculteurs du département qui auront semé en lin, et à ceux des deux arrondissements du Puy et Yssingeaux qui auront semé en chanvre le plus grand espace de terrain. Cet espace devra étre au moins de vingt ares pour le chanvre ct de dix ares pour le lin. (Bulletin agronomique, t. H, p. 98.) 7° Plantes oléifères. À ceux qui auront récolté la plus grande quantité de colza, de pavot-æillette ou de navette. 8° Plantes diverses. À ceux qui auront cultivé aveë les soins convenables la plus grande étendue en chou-cavalier , chou branchu du Poitou, chanvre du Piémont, maïs ordinaire blanc et quarantain, sarrazin, houblon, chardon de bonnetier et autres plantes peu répandues. = = 9° Hersage des céréales au printemps. A celui qui aura hersé au printemps la plus grande surface de terre ensemencée en froment. Ce procédé est indiqué et recommandé comme très avantageux , page 59 et suivantes du tome 4tr du Bulletin agronomique. 10° Défoncements partiels ou successifs des terres arables ou inculles. À ceux qui auront défoncé la plus grande étendue de terre d'après le procédé de M. de Macheco. Le canton de Paulhaguet est excepté du concours. Ce procédé consiste à creuser, à environ trois mètres de distance , des fosses ou tranchées d’un mètre soixante de large, et de quarante centimètres environ de profondeur, On y enfouit ou bien lon en retire les pierres qui en proviennent. Quelques années après on ouvre de nouvelles tranchées dans les intervalles des premières, et l’on parvient ainsi à défoncer de grandes surfaces bien plus avan- tageusement que par une seule opération. (Annales de la Socièté pour 4854, et Bulletin agronomique, t. Il, page d5.) 11° Drainage. À ceux qui auront drainé la plus grande surface de terrain. Un mémoire de M. de Brive sur le drainage sera inséré dans le 45e volume des Annales de la Société. 12° Marnage, Chaulage, Platrage. À ceux qui auront amendé la plus grande surface de terrain au moyen du marnage, du chaulage, du plâtrage, ete. 45° Atelage d'un seul bœuf ou d'une seule vache. À ceux qui auront labouré , sarelé ou ensemencé avec une charrue attelée d’un seul bœuf ou d’une seule vache une surface d’un hectare au moins. Il est évident que les labours superficiels, tels qu'il les faut pour l’ensemen- cement des grains, le sarclage à la raie des feves et des pommes de terre, ou méme les labours d’une profondeur ordinaire en terre légère, nexigent pas emploi de la force entière de deux bœufs ou de deux vaches. On obtiendra , dans ce cas-là, une notable économie de semence et d'argent, en n’employant qu'un bœuf ou une vache. 14° Pépinières. Aux propriétaires qui auront formé les pépinières les plus considérables. "me 45° Semis et plantations d'arbres résineux. À ceux qui auront fait les semis ou plantations les plus considérables , selon l'étendue de leurs propriétés, en arbres résineux tels que pin silvestre ou commun , sapin, épicéa, mélèze , ete. Ces prix seront doublés pour les plantations ou semis exécutés dans les communes de Pradelles, Fay-le-Froid et Pinols. 16° Plantations de muüriers. Aux personnes qni auront planté le plus grand nombre de müriers, et formé le plus bel établissement séricicole. 17° Baux à long terme. Aux propriétarres qui justifieront avoir affermé , par un bail authentique, un domaine d’un revenu d’au moins mille francs, pour une durée de temps qui ne sera pas moindre de douze ans. 48° Servileurs ruraux. Aux serviteurs et servantes de toute exploitation rurale, laboureurs, bergers, vachers, vignerons, gardes, qui auront servi avec le plus de zèle, d'intelligence et de désintéresse- ment pendant le plus long espace de temps. 49° Instruments d'agriculture perfectionnés, Machines à battre le blé. À ceux qui auront acquis et employé dans leur exploitation une machine à battre le grain, établie dans des eonditions satisfesantes. Aux agriculteurs ou fermiers qui auront acheté la charrue Dombasle ou la charrue Rosé, du grand, du moyen et du petit modèle, une charrue à oreilles mobiles , la herse de Val- cour (dite de ARoville), le rouleau, ou tout autre instrument perfectionné. Cette prime sera de pix Francs pour la herse, de quixze pour les autres instruments du prix de cinquante francs et au dessous, et de vixGr Francs pour les instruments au dessus de ce prix. Les cantons de Monistrol, de Brioude, de Paulhaguet et de Langeac seront exceptés du concours pour les charrues Dom- basle ou Rosé. en Ces charrues remplacent le travail à Ja béche. On peut s'en procurer au Puy, chez M. Gory, boulevart Saint-Louis; à Brioude, chez MM. Béraud et Mouret, marchands de fer. On peut s'adresser à Monistrol , chez M. Colombet, pour les charrues à oreilles mobiles. Les cultivateurs qui voudront obtenir la prime proposée, auront à adresser, franco, avant le {er juillet 4851 , à M. Aymard , secrétaire de la Société, 4° Leur facture d'achat en double expédition ; 2° un certificat du maire de leur commune, attestant que l'instrument est en leur possession; 3° Pattestation d’un membre correspondant constatant qu’elle fonctionne avec succès. Ces pièce devront étre sur feuilles séparées. Les concurrents pour les autres prix et primes désignés ci-dessus devront également, avant le 1° juillet 1851, adresser franco leur demande éerite à M. Aymard , secrétaire de la Société , au Puy, et Paccompagner de certificats délivrés par le maire de leur commune et par un des membres non résidants correspondants du canton où réside le postulant. 20° Amélioration des races d'animaux domestiques. À ceux qui présenteront au concours les vaches laitières les plus abondantes en lait et les mieux marquées d’après le système Guénon, et qui en auront élevé les produits des deux sexes pour les appareiller. À ceux qui auront introduit dans le département des tau- reaux, génisses ou vaches pleines, de race suisse, flamande, du Cantal et du Charolais, ou des béliers mérinos et autres animaux de races choisies. La prime sera de vingt à cinquante francs pour les races étrangères , selon la beauté des taureaux ou des génisses. À ceux qui présenteront les plus beaux élèves en chevaux, pouliches, taureaux ou génisses d’un an au moins, bêtes à laine, et pores, nés dans le département. Les chevaux devront étre hongrés pour étre admis à concourir. Il sera aussi accordé des PENSIONS DE QUARANTE A CENT VINGT FRANCS aux juments âgées au moins de quatre ans, et dont les produits seront provenus, soit des étalons nationaux du département, soit des étalons particuliers approuvés par l'ad- ministration. Elles devront être suitées, et les propriétaires s’'engageront à les faire saillir annuellement par les étalons de l’état. La pension ne sera payée qu'après le concours du 29 septembre 1851, et à la conditionsque les juments auront été présentées à ce concours et auront été reconnues exemples Leyppaese de vices et d’infirmités. Les propriétaires devront en outre présenter un certificat de saillie. Le concours pour la race chevaline aura lieu au Puy le 29 septembre, veille de la foire de la Saint-Michel, à neuf heures du matin , sur la place du Breuil. Le concours pour les autres races continuera à avoir lieu le 50 septembre, jour de Ja foire, avant neuf heures du matin , sur la même place. La commission chargée par la Société de les examiner sera présidée par M. le Préfet. L'examen aura lieu en présence du directeur du dépôt d’étalons d'Au- rillac , d’un officier de cavalerie chargé de la remonte, et du médecin vétéri- naire de l'arrondissement Les concurrents devront étre munis des piéces ct cer- tificats du maire de leur commune, constatant l’origine et l’âge des animaux présentés. Les primes obtenues seront décernées séance tenante, et les animaux présentés seront marqués d’une estampille. Des prix et des primes seront décernés également à ceux qui présenteront les plus beaux élèves en bestiaux de race bovine, ovine et poreine, aux concours annuels institués par le comice de Brioude et par celui d’Yssingeaux , conformément aux programmes de ces comices La Société décernera des PRIX DE DÉPARTEMENT @l D'ARRON- DISSEMENT. Les premiers pouront être accordés aux produits des trois arrondissements, même à ceux qui auront été primés par les comices. Les seconds ne seront institués qu’en faveur de l'arrondissement du Puy , les produits provenant de Brioude et d’Yssingeaux ayant dü concourir pour les mêmes prix devant les comices. Commerce et Pndustrie, La Société décernera : 1° Une PRIME pouvant s'élever à CENY FRANCS aux personnes qui auront perfectionné dans le département la fabrication des briques et des tuiles d’après la méthode flamande, c’est à dire à découvert et euites à la houille; 2° Une prime de la même somme aux personnes qui fabri- queront des drains au meilleur marché et dans les meilleures conditions ; 5° Une prie de même valeur aux personnes qui auront TRE la fabrication de l'huile ; 4° Des MÉDAILLES et PRIMES aux personnes qui auront introduit dans le département une nouvelle industrie ou perfectionné quelqu’une de celles qui ekistent déja, telles que la fabrication de Ja dentelle; er DES »” À celles qui auront perfectionné le piquage des dessins et les carreaux ou métiers employés dans la fabrication des dentelles larges, ou qui auront confectionné des cartons à den- telles dans le genre de ceux de Caen; 6° À celles qui auront perfectionné les métiers et les divers ustensiles employés à fabriquer les étoffes de laine , et qui au- ront établi une fabrique de métiers ; 7° Aux personnes qui auront organisé une fabrique de tapis de pied en laine dans le genre de ceux de Nimes ; 8° À celles qui auront perfectionné la filature et la teinture de la laine, le tondage et l'apprêt des draps ; 9° Aux personnes qui auront amélioré la production de la soie, perfectionné le devidage des cocons, la filature et le moulinage de la soie (une PRIME sera accordée à chaque fileuse qui constatera avoir formé des èlèves); 10° Aux ouvriers ou chefs d'atelier qui auront établi un métier d’étoffes de soie ou de rubans dans les cantons du Puy et autres du département où cette industrie n’est pas encore introduite ; 11° Aux personnes qui auront perfectionné le tanage des peaux, organisé des ateliers pour lapprétage des peaux de chevreau et pour la fabrication des parchemins ; 12° À celles qui auront introduit des perfectionnements dans Part typographique ; 15° Aux fabricants des plus beaux meubles en ébénisterie ; 14° À ceux qui auront perfectionné la fabrication des chan- delles où introduit celle des bougies économiques ; 15° À ceux qui auront établi des elouteries à proximité de nos houillères ou partout ailleurs que dans les cantons limitro- phes du département de la Loire; 16° Aux fabricants d'objets de quincaillerie, de serrurerie, de coutellerie et d'instruments aratoires ; 17° À ceux qui auront introduit dans le département d’impor- tantes usines à eau où à vapeur, où perfectionné celles qui existent, telles que scierie, papetterie, moulins à farine, à huile, ete. ; 18° À ceux qui feront usage des voies de fer dans lexploi- tation des carrières de chaux, de plâtre, de pierres à batir, de bitume, de houille. Sont exceptés du concours les eantons limitrophes des départements de la Loire et du Puy-de-Dôme. nm 'e Sciences, Arts et Belles-Tlettres. La Société décernera aussi en 1852, dans sa séance publique, des MÉDAILLES D'OR, D'ARGENT €t DE BRONZE, aux auteurs des meilleurs mémoires : 4° Sur les améliorations dont l’agriculture et l'industrie départementales peuvent être susceptibles, sur leur statis- tique, etc. ; 2° Sur un point quelconque de l’histoire du département, sur ses antiquités, son histoire naturelie, etc. Une PRIME quipoura s’élever à DEUX CENTS FRANCS aV@C MÉDAILLE D'ARGENT à l’auteur &’un bon manuel populaire d'agriculture et d’horticulture pour le département. Une prive de même valeur avec MÉDAILLE à l’auteur d’une carte géographique de la Haute-Loire, contenant sur une assez grande échelle la situation de toutes les villes, bourgs, chefs-lieux de commune ou de paroisse et hameaux; de tous les cours d’eau; Ge toutes les voies de communication; de toutes les sommités dépassant mille mètres au dessus de la mer, et enfin de tous les lieux remarquables par un fait, un monument, ou un objet de euriosité. Des primes où MÉDAILLES à l’auteur de la meilleure pièce de poésie dont le sujet devra être pris dans l’histoire du pays, ou offrir un intérêt local ; À l’auteur du meilleur morceau de sculpture, du meilleur tableau ou dessin, de la meilleure lithographie ou gravure représentant un site ou un monument du département. Les mémoires et dessins envoyés au CONCOUFS devront porter une sentence , et ètre accompagnés d’un billet cacheté renfermant cette méme sentence et le nom de l’anteur. Les billets ne seront ouverts que lorsque les ouvrages auront été jugés dignes du prix. Ils devront étre adressés à M. Aymard, secrétaire de la Société, avant le 4er juillet. Les personnes de tous les pays sont admises à concourir, excepté les membres résidants de la Société. Les mémoires et pièces de vers couronnés seront insérés dans les Annales, et pourront étre lus en séance publique. Les envois d'objets d'art et d’industrte devront être parvenus à la Société avant Le 4er juillet 4852, et pourront étre exposés en séance publique; les certificats qui les accompagneront devront étre signés par le maire de la com- mune et par un membre non résidant où correspondant de la Société. PRIX DÉÈCERRES EN SÉANCE PUBLIQUE LE 27 AOÛT 141850. QE AGRICULTURE. Exploitations agricoles dirigées d'après les meilleures méthodes. A MESSIEURS FRIMES Alexis Armand, juge de paix, à Saint-Paulien, et membre du conseil général, Médaille d’or moyen module. Jacques Badiou, propriétaire, à Agizoux, commune de Solignac, Médaille d’or petit module. Gilles-Armand Chanial, propriétaire, à Nirande, commune de Cayres, rappel de Médaille d’arg. et de pr. obtenues en 1849. Louis Souvignet, propriétaire, au lieu des Ages commune de fr. Monistrol-sur-Loire , Médaille d'argent moyen module et 30 Toussaint Bouteyre, propriétaire, à Bouzols, Médaille de bronze et 920 Pierre Jouvom, fermier au domaine de M. Eyraud , commune de Marminhac, Médaille de bronze et 30 Jean-Jacques Espenet, fermier à Boissier, commune de Chas- pinbac, Médaille de bronze et 30 Michel Berger, propriétaire et fermier à Vergonges, commune de Saint-Jean-de-Nay, Médaille de bronze et 90 Bonne disposition des étables. Jammes Dubois, propriétaire, à Pranlary, commune de Tau- lbac, grande médaille d'argent. FounRAGES ARTIFIGIELS. — Trèfle ordinaire et incarnat, Esparcelte, Luzerne, Vesces ; Betteraves, Carottes, etc., cuitivés sur une grande surface, relativement à l'étendue de l'exploitation. Antoine-Julien Vauzelle, propriétaire, à Arquejols, commune de Rauret, rappel de Médaille d'argent et de prime obte- nues en 1849. Jean-Louis Maurice, propriétaire, à Saint- Vincent, Médaille d'argent petit module et 40 ENT, es MESSIEURS PRIMES Laurent Boudoul, propriétaire, à Tourtinhac, commune du Brignon, Médaille d'argent moyen module. Jean-Matthieu Flory, propriétaire, au lieu de Viallard, com- mune de Josat, Médaille d'argent petit module. Jean-Pierre Renard, propriétaire, à Chassillac, commune de Solignac, Médaille d'argent petit module. André Renard, même domicile, Médaille d'argent petit module. Bernard, maire, à Saint-Etienne-du-Vigan, Médaille de bronze et J.-B. Mercier, propriétaire, à Charbonnier, commuue de Lan- dos, Médaille de Bronze et J.-B. Maurin, propriétaire, au lieu de Cheyrac, commune de Saint-Vincent, Médaille de bronze et Jean Moulin, propriétaire, même commune, Médaille de bronze et Louis Lyotard, propriétaire et fermier, à Servissac, Médaille de bronze et Ambroise J.-C. Sauzan, propriétaire, à Thœulle , commune de Lafarre, Médaille de bronze et Louis Auniac, propriétaire, à Rauret, dite commune, Médaille de bronze et Francois Saugues , propriétaire, à Lantriac, Augustin Vial, propriétaire, à Ussel, commune du Brignon, J.-B. Montérémard, fermier, à Montalivet, commune de Montfaucon, Vital Vérot, propriétaire, à Pimparon, commune de Lavoûte- sur-Loire, J.-A. Ferrand, propriétaire, à Coubladour, commune de Loudes, François Maurin, propriétaire, au Puy, Culture de müriers , éducation de vers à soie. Doguet aîné, propriétaire, à Confolent, deuxième rappel de Médaille d'or. Mme veuve Grobon, rappel de la grande Médaille d'argent. Gourd-Soulage, propriétaire, à Langeac, Médaille d'argent moyen module. Pouzol, propriétaire, à Brioude ; Admission à l’exposition de beaux échantillons de soies blanches et jaunes. (La Société n'ayant pas eu connaissance de la quantité de soie obtenue et des phases de l'éducation , a vivement regrellé de n'avoir pu décerner de prix a M. Pouzol.) EM MESSIEURS PRIMES Mme Eyraud-Lafont, propriétaire, au Puy, Médaille d'argent petit module. Rouverand, chef d'atelier pour l'éducation des vers à soie, à Langeac, Médaille de bronze et Mile Marguerite Grand , fille de service, au Puy, Médaille de bronze. Marie Evrard, fille de service, au Puy, Isabelle Issartel, au Puy, Adinission à l'exposition d'échantillons de soie obtenus d’une petite édu- cation. Défoncements. Auguste Chaurand, propriétaire, à Talobre, grande Médaille d'argent et Henri Chouvy, propriétaire, à Bains, membre du conseil gé- uéral, grande Médaille d'argent. Vital Délivert, propriétaire, à la Jarrige, commune de Saint- Austremoine, Médaille de bronze et Maurice KReymond, propriétaire, à Lavoûte-sur-Loire, Claude Vedel, propriétaire, à Sauzet, commune d’Aubazat, Reboisement. J.-P. Bonnaud , propriétaire, à Pratclaux, commune de Lan- dos, Médaille d'argent moyen module et Dominique Curin, régisseur de la forêt de Tennezaire, com- mune de Nozeyrolles, Médaille d'argent petit module et Jean-Antoine Chacornac, fermier aux Chanaux, commune de Saint-Front, Médaille de bronze et Jeau-Paul Sagnes, propriélaire, à la Besset, commune de Saint-Jeure, Louis Chazot, propriétaire, à Champagnac, commune de Saint-Front, Claude Vacher, propriétaire, au lieu du Faux, commune de Saint-Just-Malmont, Culture des abeilles. André Vallet, propriétaire, à Saint-Paulien, Médaille d'argent petit module. Etablissement horticole. Jean Avit, jardinier au lieu et commune de Brive-Charensac, Médaille de bronze et 20 30 20 MESSIEURS PRIMES Attelage d'un seul bœuf ou d'une seule vache. Antoine Sauvadet, propriétaire, au lieu et commune d'Espalem, 19 Serviteurs, servantes de ferme et gardes ayant servi leur maître le plus longtemps, et avec le plus de zèle, d'intelligence et de dévoûment. Pierre Torrent, garde forestier, à Chanaleilles, Médaille de bronze et Pierre Mever, domestique chez M. Dumolin, à la Besse, com- mune d'Yssingeaux, Médaille de bronze et Jean Pelisse, domestique chez Mme Colombe Cartal, veuve Alleil , au lieu et commune de Cayres, Médaille de bronze et André Itier, domestique chez M. Chouvy, à Bains, Médaille de bronze et Marie-Thérèse Chouvet, servante chez M. Brajon, à Pinatelle, commune de Chanaleilles, Médaille de bronze et Marie Ruel, servante chez M. Bouix, à Montival, commune de Champclause, Médaille de bronze et Geneviève Meyer, servante chez M. Dumolin, à la Besse, com- mune d'Yssingeaux, Marie Bernard , demeurant à Vals, près le Puy, Douze primes de 20 et 45 fr ont été décernées en 4849, pour charrues perfectionnées Rose et DompasLe, à : Gabriel Ollivier, de Chassagnon, commune de Mazeyrat-Chris- pinbac, deux primes, Pegon, propriétaire, à Aubazat, Gallice père, à Langeac, Reyoaud-Blanc, propriétaire, à Augelaume, commune de Lorlange, Louis Visade, à Saint-Cirgues, Auguste Crouzet, à Saint-Arcons, commune de Saint-Arcons- d’Allier, Guillaume Marset, à Cune, commune de Blassac, Vital Estival, au Chambon, commune de Cerzat, Guillaume Pegon, à Blacadenaves, commune de Ferrussac, Chafre Tavernier, à Chadron, commune de Monlet, Paul Vissac, à Tailhac, Onze primes de 45 fr. ont été décernées en 1850 , pour charrues perfec- Monnées, à : Antoine Roche, d'Aubazat, Pierre Chanteloube, du Poux , commune de Tailhac, Philis Guilbaume , de Saint-Privat-du-Dragon, ut — MESSIEURS PRIMES P. Fromage, de Sauvanirgnes, commune de Saint-Privat-du- Dragon, 19 Simon Brun, de Sauzet, commune d’Aubazat, 15 Jean Armand, idem, 15 Pierre Promeyrat , de Peyrusse, commune d'Aubazat, 15 Jean Polge, de Ferreyre, commune du Chastel, 15 Sébastien Pallade, de Pinols, 15 Mathieu Ducas, de Cheyrac-Sagne , commune de Beaune, 15 Antoine Riou, de Soulhac, commune de Saint-Cirgues, 15 ETABLISSEMENT D’INSTRUCTION. Pierre Triouleyre, Régis Mourier et Félix Varennes, instituteurs à l'établissement des sourds-muets du Puy (ex æquo), Mé- daille d'argent moyen module. Perfectionnements importants introduits dans l’enseignement de leurs élèves. INDUSTRIE. Dentelles, Mademoiselle Marguerite Julien, fabricante de dentelles noires, au Puy, Médaiile d'or moyen module. Exposition d'un assortiment de riches dentelles en soie et en laine, genre Alençon, Caen et Chantilly, tels que berthes, voiles, cols, etc., au prix de 5 fr. à 420 fr. Prime de 65 fr. à répartir aux ouvrières de Mademoiselle Ju- lien, dont les noms suivent : Mariette Mourrier, à Retournac; Marie Giband, idem; Ma- riette Fau , a Vaisse, commune de Retournac ; Marie Breuil, idem; Mariette Laniel, idem; Rose Pontvianne , idem ; Mar- guerite Audin, idem; Constance Gay, idem ; Rose Bernard, au Puy ; Jeanne-Marie Merle, idem; la supérieure des sœurs de Saint-Joseph, à Saint-Just; Marie Coche, institutrice à la Terrasse, commune de Bonneval ; Elisabeth Omelette, à Cis- trières, Mentions honorables. aux ouvrières de Mademoiselle Julien, dont les noms suivent : Sophie et Jeanne-Marie Rivet, à Laroux, commune de Vorey; Julie Girard, à Baubac, commune de Solignac-sous-Roche ; Derail, institutrice à Retournaguet , commune de Retournac; Françoise Berger , à la Chaise-Dieu ; Catherine Mège, à Bon- neval ; Françoise Astier, à Cistrières. moe MESSIEURS PAIMES Isidore Aulanier, fabricant de dentelles noires, au Puy , Mé- daille d’or petit module. Exposition d'un châle en soie façon Alençon. Prime de 15 fr. à répartir aux ouvrières qui ont confectionné ce châle, et dont les noms suivent : Rosalie Barre, à la Chaise-Dieu ; Lucie Moulin et Rose Pouzol, à Rosières. Fany Fayolle, ouvrière en dentelles, à Volhac, commune de Coubon, rappel de Médaille de bronze et 19 Exposition d’une riche dentelle blanche en fil. .….. Fayolle, sa sœur, Même exposition. Louis Coston , dessinateur , au Puy, rappel de Médaille d'argent; Présentation d’un riche dessin de voilettes. Auguste Mathieu, dessinateur ; Admission à l'exposition d’un dessin de chäle pour dentelles de laine, et d'une série d’autres dessins pour cols, voilettes, etc. Soieries. Claudius-Félix Coudurier , fabricant de soies, au Puy, Médaille d'argent petit module et 20 Présentation d’étoffes de soie confectionnées sous sa direction. Tissus en fil. Rigaud, tisserand , à Blesle, Médaille de bronze et 1 Exposition d’une serviette damassée à dessins variés fabriqués au moyen d'un nouveau genre de métier. Cet industriel a présenté aussi une étoffe très habilement confectionnée avec la bourre de soie provenant de l'éducation de vers à soie de M. Pouzol , de Brioude. Mécanismes. Baptiste Jean, employé à l'usine à gaz du Puy, Médaille d'argent petit module; Présentation d’un appareil ingénieux pour faciliter éclairage lorsque , pendant les jours les plus froids de l'hiver, la congélation de l’eau dans les conduits empêche le gaz de s'échapper par l’orifice des becs. Jacques Grand , entrepreneur de travaux, à Brioude, Médaille de bronze; Projet de beffroi en charpente, perfectionné d’après celui qu'il a construit dans l’église de Brioude. UE MESSIEURS Feuillette, propriétaire, à Brioude ; Admission à l'exposition d'un plan de mécanisme d’un moulin double à farines. Cette usine , qui a été établie récemment sous sa direction, sur l'Allier, à Vieille-Brioude, se recommande par la disposition particulière des blutteries et des machines à godet qui les desservent. François Oriol, mécanicien , à Langeac; Admission à l'exposition d’un modele de moulin à farine à deux tournants, deux meules et blulteries, mus au moyen de poids. Jean Perbet, domestique d'hôtel chez M. Moulyade, au Puy, mention honorable ; Exposition de trébuchets ou pièges pour prendre les loups et autres ani- maux nuisibles. Bredoire, cultivateur, à Espaly, et Pierre Séjalon, charpen- tier, au Puy (ex æquo), Exposition d’un modèle de machine à vider les réservoirs d'eau; ce mécanisme , qui est connu dans les départements voisins , n'avait pas encure été introduit dans celui de la Haute-Loire. Ebénisterie. Régis Brenas, ébéniste, au Puy, Médaille d'argent moyen module ; Exposition d'un meuble formant étagère pour salle à manger et console pour salon. Ce meuble élégant et d’un goût nouveau a été entièrement con- fectionné dans l’atelier de M. Brenas, pour la sculpture, le tournage, l'assemblage et le poli. Aodré Laurent, ouvrier, qui a exécuté la sculpture de ce meuble, Etienne Pommier fils, ébéniste, su Puy, Médaille d'argent petit module ; Exposition d’une commode-secrétaire en acajou; sculpture, tournage, ete., Lout a été confectionné dans l'atelier de lexposant, En outre de sa forme élégante, cette commode se recommande par le fini des détails et le parfait ajustage de toutes les pièces. Menuiserie en fauteuils Jean-Pierre Crouzet père , fabricant tapissier, au Puy, Médaille d'argent moyen module ; Exposition d’un bois de fauteuil et d’un prie-dieu en bois indigènes peints (noyer et hétre), Ces imitations d’acajou et de palissandre sont d’une grande perfection. Pierre Martin, ouvrier ébéniste en fauteuils, Philippe Souchal, menuisier-tourneur en fauteuils, au Puy, Médaille d'argent moyen module ; PRIMES 20 15 15 Le Ÿ6 = MESSIEURS PRIMES Présentation d’un prie-dicu, genre renaissance , avec sculptures et tour- nages habilement exécutés. Gilbert Jaffeux, tapissier, au Puy, mention bonoable; Exposition d’un fauteuil-Voltaire à mécanique, en partie exécuté au Puy. INDUSTRIES DIVERSES. P.-A. Desrosiers, libraire-éditeur, à Moulins, Médaille d'or; Impression riche et élégante de l'Ancien Velay, ouvrage publié par M. Francisque Mandet. Charles Debiaggi, peintre décorateur, au Puy, Médaille d'ar- gent moyen module; Exposition de divers genres de lettres sur fond moiré pour enseigne ; d’un tableau d'imitation de plusieurs bois; d’imitations de sculptures en bas-relief. André Vigouroux, ancien élève des écoles industrielles, men- tion honorable ; Exposition du modèleen bois d’un'escalier à deux rampes. Le dessin des pro- jections qui l’accompagne est surtout remarquable par la précision des lignes. Joseph Roland, propriétaire, maire de la c. de Saint-Quentin, 20 Exploitation d’une carrière de substance minérale dite Engaube, pour la fabrication de la poterie. Francois Beraud, marbrier, au Puy, deuxième rappel de la Médaille d'argent grand module, qu’il a obtenue en 1845; Exposition d’une frise avec rinceaux sculptés sur marbre blanc, destinée à faire partie d’un autel richement ouvragé dans le style roman. Denis Renaudin , dessinateur lithographe dans l'atelier de M. Giraud, au Puy, Médaille de bronze; Exposition d’une lithographie d’après un dessin de M. Normant , archi- tecte, des plans du nouveau Musée. Théofrède Besson, instituteur, au Puy; Admission à l'exposition de divers petits objets sculptés sur os et sur bois, tels que porte-montres , bénitiers, etc. Edouard Jacquet, relieur, au Puy, Médaille d'arg. m. module; Exposition de douze volumes richement reliés. François Marcet, relieur, au Puy, mention honorable; Exposition de volumes et atlas reliés avec goût. Pierre Jourde, confiseur , au Puy, Médaille de bronze; Présentation d’une boîte de fruits confits, tels que noix, abricots, ete. Tous ces fruits, d’une grosseur et d’une beauté remarquables, avaient été eueïllis aux environs du Puy. 0 MESSIEURS PRIMES Antoine Ranchet, fabricant coutelier, au Puy, Médaille d'ar- gent petit module; Exposition de trois-quarts, échenilloirs et bandages herniaires bien exé- ceutés, comparativement surtout au prix de vente. Alexandre Roch , Médaille d'argent petit module ; Exposition de deux scies, un sécateur et un échenilloir d’une confection soignée. Le poinçon du fabricant accompagnait la présentation de ces objets. François Visconte, ferblantier , au Puy, Exposition de divers objets de ferblanterie, tels que seau poli, cafetière à filtre, cafetière à servir , couderon pour poële, ete. François Dubois, ferblantier, mention honorable ; Exposition d’un arrosoir d’une forme nouvelle. Privat Gaucher, sabotier , au Puy, Médaille d’arg. p. module; Présentation de plusieurs sabots ; sabots-souliers et bottines: de cour- roies variées ; plaques servant à l'impression des garnitures de sabots, et de divers genres de boucles ; le tout confectionné avec goût par l’exposant. Pierre Jean, fabricant de jougs, au Puy, Médaille de bronze: Présentation de jougs habilement faits, dont un pour un seul bœuf. Joseph Rabany, fabricant, au Puy, Exposition de médaillons en plâtre, de fruits naturels enduits de cuivre par un procédé électro-métallurgique. Georges Habouzit , briquetier, au Pay, Médaille de bronze et Exposition de briques formées de chaux vive et de pouzzolane. Ces briques offrent , sur celles en terre, les avantages qui suivent : leur poids est moin- dre , l'humidité ne les détériore pas; employées à l'extérieur des bâtiments, elles résistent davantage à l’action des agents atmosphériques ; elles sont propres à recevoir et à conserver les enduits en crépissages, Jean Robin, fabrice. de poterie, au lieu et comm. de Charensae , Exposition de plusieurs pièces en terre enite, case-bouteilles pour tenir le vin en cave; tuyaux de cheminée à plusieurs embouchures propres à garantir de la fumée selon les vents ; bourneaux de fontaine , ete. Ces objets sont exécutés avec intelligence. Didier Fromentaux, fabricant de poterie, à Brive-Charensac, Exposition de bourneaux et de vases à fleurs en terre cuite , d'une bonne confection. Jean Trévit, fabricant cordier, au Puy, Médaille de bronze ; Présentation d'articles de corderie perfectionnés, et d’un modèle de machine propre à fabriquer les cordages plats employés dans les mines et carrières, Claudius-Félix Coudurier , déjà nommé, mention honorable : Exposition de bouteilles d’eau de seltz, limonades gazeuses et autres } 2 15 15 ct Le Ws MESSIEURS PRIMES eaux médicinales factices, telles que Vichy, Sedlitz, Mont-d'Or , ete., confectionnées au moyen d’un appareil que l’exposant a établi au Puy. Aux Dames du Bon-Pasteur, au Puy, 30 Exposition de divers ouvrages de passementerie et de chemiserie, et prin- cipalement pour avoir formé des ouvrières pour le dévidage des cocons. Marie Delor , 20 Exposition d’objets de couturerie , parmi lesquels figurent deux belles che- inises, dont tous les détails, couture, broderies, etc., sont l’œuvre de l’exposante, Outre les objets qui viennent d’être mentionnés, il en est beaucoup d’autres qui, étant parvenus trop tard à la Société, n'ont pu être compris dans la répartition des récompenses, et ont été admis seu- lement à l'exposition. De ce nombre sont des échantillons de velours fabriqués à Bas par M. Carrier, qui dénotent déjà une industrie importante; un fort beau mantelet en dentelles noires, fabriqué au Puy, par Mademoisel e Blachère; des dessins et diverses pièces d’une voiture confectionnée dans l'atelier de M. Renard, du Puy; des poteries d’une grande dimension, fabriquées à Saint-Paulien, par M. Rodias, etc. , etc. Par la même raison, la commission a dû se boraer à recevoir à l'exposition et à meutionner honorablement diverses œuvres d’art, telles que le buste du maréchal de Latour-Maubourg, exécuté en plâtre, avec un talent remarquable, par M. Emile Badiou, élève de l'école des Beaux-Arts de Paris; une belle suite de portraits peints, tableaux de genre, dessins au crayon et à l'aquarelle, ex- posés par M. Emile Giraud, du Puy; deux peintures de M. Jean Wlodarski, artiste polonais, copies d'après Raphaël et Blondel; une peinture à l’aquarelle , représentant uae porte sculptée dans le style romano-bysantin, de l'église de Lavoñûte-Chilhac, par M. Nor- mant, architecte départemental; un grand dessin représentant le foyer des artistes du théâtre des Célestins, de Lyon, par M. Vin- cent Daniel, du Puy; un dessin à la mine de plomb qui foffre un paysage composé dans la manière hollandaise par M. Edouard Fleury, de Laon ”. Des remerciments ont été votés à M. Isidore Hedde, ancien dé- légué de l'industrie française en Chine, pour l'envoi d'une série nombreuse de peintures, dessins, albums et manuscrits, relatifs aux arts et industries de la Chine, et qui ont fait l'un des ornements les plus intéressants de l'exposition. * La Société a reçu, depuis sa séance publique, un envoi important de peintures, par MM. Tyr et Dupasquier. Le premier de ces artistes a présenté une tête de Christ et deux portraits; le second deux tableaux de fleurs. La commission en a autorisé Pexposition au Musée. —_—_ — 19 — CONCOURS DE BESTIAUX. Le dimanche 29 septembre, et lundi 30, ont eu lieu au Puy, en présence d’ua public très nombreux, les concours institués par la Société d'Agriculture pour l'amélioration des diverses races d’ani- maux domestiques nés et élevés dans le département, Comme les années précédentes, beaucoup de propriétaires et de fermiers avaient répondu à l'appel de la Société, et l’affluence des bestiaux présentés était considérable. M. le préfet du département présidait la commission d'examen, qui se composait de M. le directeur du dépôt d’étalons d’Aurillac, de M. le Président, de M. le Secrétaire, et de plusieurs autres membres de la Société, parmi lesquels se trouvaient M. le Directeur de la ferme-école et M. le Vétérinaire de l'arrondissement. Le Président de la Société d'Agriculture de Clermont, M. de Tarrieux, venu au Puy pour assister à cette importante solennité, a bien voulu prendre part également aux longues opérations du jury et exprimer ses félicitations sur les développements que les concours ont pris dans la Haute-Loire, et sur les heureux résultats dont il a été témoin. Une somme de dix-sept cents francs avait été fixée pour les con- cours. La commission l’a répartie de la manière suivante : Race cHEVALINE : neuf cent quatre-vingts francs, dont quatre cent soixante-dix aux juments pensionnées, quatre cent soixante-dix francs aux pouliches primées, et quarante francs aux poulains; — BOVINE : six cent trente-cioq francs, dont deux cent quatre- vingt-quinze aux taureaux, déux cent quarante-cinq aux vaches laitières, et quatre-vingt-quinze aux génisses ; — OVINE ET PORCINE : quatre-viogt-dix francs. Les prix ont été proclamés dans l'ordre suivant : race chevaline. Poulinières pensionnées. MESSIEURS PRIMES Chanial Régis, propriétaire, à Nirande, commune de Cayres, pour une jument bai, suitée d’un produit de l'étalon Zéid- Méhémet , prime de fr. 8o Gervais Régis, propriétaire, à Lantriac, jument alezane, suitée d'un produit de Terne, 80 ue MESSIEURS PRIMES Gouy, juge de paix, au Puy, jument bai, suitée d'un pro- duit de Zéid-Méhémet, Go De Mailhet, propriétaire , à Présailles, jument alezane, suitée d'un produit de Zéid-Méhémet, 60 Orient-Dulac, propriétaire, au Pay, jament bai-brun, suitée d’un produit de Zéid-Méhémet, 51e) Dalac, propriétaire, au Puy, jument bai, suitée d'un produit de Terne, 50 Dumoulin-Dufraisse, propriétaire, à Saint-Jeure, jument baï- châtain, suilée d’un produit d’Isabey, 50 Jammes Régis, propriétaire, à Mercœur, commune de Saint- Privat-d'allier, jument bai-brun, suitee d’un produit de Terne, 40 POULICHES PRIMÉES. Bongiraud Baptiste, propriétaire, à Polignac, pouliche gris clair, de dix-huit mois, produit de Terne, Go Peiron François, propriétaire, à Borne, pouliche de dix-huit mois, produit de N..., 60 Tuja Emile, propriétaire, au Puy, pouliche bai-brun de dix- huit mois, produit de Terne, Médaille d'argent grand module. Boyer Baptiste, notaire, à Saint-Privat-d’Allier, pouliche alezave , de dix-huit mois, produit de Marengo, 50 Chambon Etienne, propriétaire, aux Extreys, commune de Po- ligaae, pouliche de dix-sept mois, produit de Quintns, 50 Chaniat Gilles, propriétaire, à Nirande, commune de Cayres, pouliche bai de deux ans, produit de Faon, 50 Burquet Antoine, propriétaire, à Paulhaguet , pouliehe alezane dorée, de dix-huit mois, produit d'Isabey, 40 Uartal Jean, propriétaire, à Beaulieu, pouliche bai, de dix- huit mois, produit de Faon, 40 De Ribains, propriétaire, à Pradelles, pouliche bai-foncé, de dix-huit mois, 30 Domoulin-Dufraisse, propriétaire, à Saint-Jeure, pouliche bai- cbâtain , de dix-huit mois, produit d'Isabey, 30 Poulains. Olivier Isidore, propriétaire, à Chassagnon , commune de Mazey- rat Chrispinhac, poulin alezan-doré, de deux ans, produit d'Isabey 40 La prime ne sera délivré qu'après justification que le poulain aura été hongré. a Race bovine. Tanreaux. MESSIEURS Bonnefoux François, propriétaire, à Saint-Geneix, taureau de race suisse, âgé de deux ans et demi, né et élevé chez Jui, Chanal Claude, propriétaire, au Mas-de-Ronchon, commune de Chaudeyrolles, taureau de vingt-trois mois, poil froment clair, race du Mézenc, né et élevé chez lui, Olivier Isidore, propriétaire, à Chassagnon, commune de Mazeyrat-Cbrispinbac, faureau de dix-huit mois, poil marron et blanc, race croisée Cantal et Mézenc , né et élevé chez lui Béringer Denis, propriétaire, à Bains, taureau de deux ans, poil rouge, race du Cantal, né et élevé chez lui, Colomb Pierre, de Senilhac, commune de Ceyssac, deux tau- reaux poil froment, de deux ans, race du Mézenc, nés et élevés chez lui, Vidil Antoine, propriétaire, au Riou, commune de Taulhac, taureau de 14 mois, poil froment, race du Mézene, né et élevé chez lui, Layes Pierre, propriétaire, à Bellistare, commune d'Araules , taureau de dix-huit mois, poil froment, race du Mézenc, né et élevé chez lui, Sinzelles François, propriétaire, à Montredon (Chomelix). tau- reau de vingt-six mois, poil rouge et blanc, race du Mézenc, né et élevé chez lui, Liabeuf Antoine, propriétaire et maire, à Salette, deux tau- reaux, poil froment clair, de vingt-deux mois, race du Mézenc, nés et élevés chez lui, Sigaud Augustin, fermier, 4 Rois, commune du Brignon, tan- reau poil roux, de deux ans, race croisée du Mézenc et Can- tal, né et élevé chez lui, Chouvier J.-A., propriétaire, à Arsac, commune de Coubon, taureau poil roux, de deux ans, race croisée du Mézenc né et élevé chez Jui, Chacornac J.-A., fermier aux Chanceaux (Saint-Front), taureau poil froment clair, de dix-neuf mois, race du Mézenc, né et élevé chez lui, Vaches laiticres. Espenel, fermier , à La Bernarde , commune d'Espaly, vache potlfroment , de huit ans, race du Mézene, Crouzet Gabriel, fermier, à Guitard, commuue du Poy, vache poil froment , de septans, race du Mézenc, PRIMES 40 15 _ Ad MESSIEURS PR} Jacquet Antoine, propriétaire, ou Puy, vache poil froment, de six ans, race du Mézenc, née et élevée chez lui, 2 Laurent Antoine, propriétaire, 4 Vals, vache poil froment, de sept ans, race du Mézenc, née et élevée chez lui, 20 Le Pensionnat de Paradis, commune d’Espaly, vache poil fro- ment clair, de sept ans , race du Mézenc, 20 Chouvy Henri, notaire, à Bains, vache poil froment clair, de six ans, race du Mézenc, 15 Malescot André, propriétaire, au Puy, vache poil froment, de cinq ans, race suisse, 19 Gimbert , adjoint à la mairie de Vals, vache poil froment clair, de cinq ans, race du Mézenc, 1) Durastel Antoine, du Puy, vache poil froment, de cinq ans, race du Mézenc, 19 Madame Portal-Sahuc, propriétaire, à Beaubac, commune de Polignac , vache poil froment , de six ans, race du Mézenc, 19 Bernard André, propriétaire, à Saint-Paulien, vache poil rouge, de six ans, race du Mézenc, 19 Poinssac Jean-Matthieu, propriétaire, à Coubon, vache poil fro- ment race du Mézenc, 15 Oulion André, aubergiste, à Saint-Pauliea , vache poil froment, race du Mézenc, 19 Blanc Vidal, propriétaire, à Vals, vache poil froment, de huit ans , race du Mézenc, 15 Génisses. Chabanes, Joseph, fermier, à la Grand-Cueil, commune du Monastier, génisse poil froment, de vingt-sept mois , race du Mézenc , née et élevée chez lui, 19 Chacornac Félix, propriétaire, à Espaly , génisse poil blond , de vingt-un mois, race du Mézenc , née et élevée chez lui, 10 Malescot André, propriétaire, au Puy, génisse race suisse, de dix-huit mois, 10 Breysse-Marcon, fermier, à Ronzet, commune de Séneujols, génisse poil froment clair, de dix-huit mois, race du Mézenc, 10 Delaigues Joseph, propriétaire, à Aiguilhe, génisse po.l fro- ment, de vingt-deux mois, race du Mézenc, née el élevée chez lui, 10 Maleyre Michel, propriétaire, à Aiguilhe , génisse poil froment, de seize mois, race du Mézenc, 10 Michel Jean, propriétaire, à Chaspuzac, génisse poil froment , de quinze mois , race du Mézenc, 10 Rocher André, propriétaire, à Fareyrolles, commune de Sans- ne, ques PRIM, sac- l'Eglise, génisse poil froment , de vingt-deux mois, race du Mézenc , Gagne Jacques, propriétaire, à Blavozy, commune de Saint- Germain-Laprade, génisse poil froment, de dix-huit mois, race du Mézenc, race ovine. Madame veuve Chanial, propriétaire, à Chacornac, commune de Cayres, bélier laine blanche, de seize mois, race du Rouergue, Vincent Baptiste, berger, à Chacornac, bélier laine blanche, de vingt mois, race du Rouergue, Barthélemy Jean-Pierre, propriétaire, à Saint-Arcons-de-Bar- ges, bélier laine blanche, de trois ans, race du Rouergue, E yraud Grégoire, propriétaire, à Coneis, commune de Solignac- sur-Loire, bélier laine blanche, de seize mois, race du Rouergue, Mirmand Jean-Pierre, propriétaire, à Coneis, bélier laine blan- de quatorze mois, race du Rouergue, Garnaud Louis, propriétaire, à Rivet, commune de Cayres, deux béliers laine blanche, de neuf mois, race du Rouergue, Chanut Célestin , de Bilhac, commune de Polignac, bélier laine blanche , de deux ans, race du Rouergue, Gentes Matthieu, de Moudeyres, commune de Laussonne, bélier laine blanche, de dix-huit mois, race du Mézenc, race porcine. GuelleJ., hongreur , d'Espaly, vérat desix mois, r. d’Arlanc, Lafont Pierre, jardinier, au Puy, deux vérats, l’un de neufet l'autre de six mois, race du pays, nés et élevés chez lui, Giraud Pierre, charpentier, du Puy, truie, race da pays. suitée de six petits porcs, nés et élevés chez lui, 10 D OO OO OO © 10 10 10 — Paie COMICE AGRICOLE DE BRIOUDE. — PRIX DÉCERNÉS EN 1850. Serviteurs ruraux. MESSIEURS Jeanne Ferrandier, employée chez le sieur Missonnier, à Blesle, Quarante-neuf ans de service dans la mème famille. Probité, dévoüment et désintéressement à l'égard de ses maitres et de sa propre famille. Plantation de müriers. Bardy père, ancien nolaire, à Auzon, ou Médaille d'argent ; Dix-huit mille müriers plantés depuis 41855, presque tous de belle venue, dont cinq mille quatre cents dans un terrain jusqu'alors improduetif et pen- tueux, de huit hectares, défoncé et sillonné de tranchées de un mètre de profondeur sur un mètre cinquante centimètres de largeur. Les plus vigou- reuses plantations en plaine ; espacement de douze millimètres; deux mètres de tige en une année; feuilles pour l’éducation de six cent vingt-cinq grammes de graines. Taille du marier. François Jouveinroux, cultivateur, à Brioude, encouragement, (La prime était de 15 fr.) s Education des vers à soie. Chapat, ferblantier , à Brioude ; Soixante-deux grammes cinquante centigrammes de graine; soixante-cinq kilog. de cocons secs ; quatre cent vingt cocons pour un demi-kilog. ; qua- lité de soie supérieure Emmanuel Mosnier , à Brioude, mention honorable; Cent neuf grammes trente-sept centigrammes de graine; cent dix kilog. de cocons secs; quatre cent soixante cocons pour un demi-kilog.; bonne soie. Défoncements. Vital Guignabert, dit Mourgue, propriétaire, à Frugères-le- Pis, Cent vingt-deux ares par le procédé Macheco; terrain granitique; chaus- sées empierrées. PRINES 100 50 MESSIEURS PRIMES Antoine Porte, dit Quiquan, tisserand, à Paulhaguet, 90 Deux cent cinquante ares par le procédé Macheco ou à taille ouverte ; rochers détruits et enfouis; chaussées couvertes, convergentes. La valeur de la propriété décuplée. Varenne, propriétaire, à La Pénide, commune d’ Espaler . 100 y compris médaille en argent; Frois cent seize ares de marais nivelés, assainis, convertis en prairie ; travaux remarquables. Reboisement. Pastourel, propriétaire , à Villeneuve-d’Allier, 50 Cent vingt-deux ares essence pin , de belle venue; partie dans des ter- rains en pente. Ù Cultures fourragères. Jules Fournier, notaire, à Saint-Ilpize, 90 y compris médaille d'argent ; Neuf hectares en trèfle; sept doubles décalitres jarousse ; nombre des bestiaux doublé. — La prime comprend les défoncements et autres amélio- rations, desquelles est résulté une récolte de quatre cent soixante-cinq hectolitres de tous grains, au lieu de cent, quantité ordinaire. Voisin, propriétaire, à Chassagnac , mention honorable; Fourrages assez considérables. Endiguements. Paul Maigne, propriétaire, à Brioude, 80 ou médaille d'argent, au choix ; Travaux exéeulés avec intelligence; système réunissant la solidité et l'économie, La commune de Lamothe, La commune de F'ontannes, 300 190 Travaux de défense contre l'Allier , comme ci-dessus. — Sacrifices consi- dérables en impositions spéciales, souscriptions et prestations volontaires. Amélioration et conservalion des vins du pays; Iuvention ou Per- fectionnement d'instruments d' agriculture; KE lalüre de Bonne Disposition des étables; Entretico du bétail, etc. Point de concurrents pour les autres prix proposés, savoir : la soie: ER LUE CONCOURS DE BESTIAUX. ANIMAUX ÉTRANGERS. Taureaux du Cantal, de la race de Salers ou de Fontanges, de un à deux ans. BIESSIEURS Laurençon, métayer aû domaine de Saint-Ferréol, fr. ANIMAUX NÉS ET ÉLEVÉS DANS LE DÉPARTEMENT. PRIMES 40 De Tallobre , de Bonnefont, pour un taureau de un à deuxans, 4%o Olivier , du Chassagnon, 30 Curabet Pierre, de Saint-Victor-de-Cohade, génisse d’un an, 4o Francolon Matthieu , de Crispiat , 30 Pradon Jean, de Rilhac, c. de Vergongheon, génisse de deux à trois ans, 40 Gallard Antoine, de Brioude, 30 Porte, d'Ouliandre, vache avec son produit, 30 Valeix, de Brioude, 20 Planche Laurent, d’Auzon, vache laitière, 30 Galand Antoine, de Bournoncie-Saint-Julien , °0 Maigne, avocat, à Brioude, pouliche de un à deux ans, 50 Cisterne, de Lavolpilière, poulain de deux à trois ans, 80 Tony Rochette, de Brioude, pouliche de un à deux ans, 50 Durif, de Pauihaguet, pouliche de deux à trois ans, 80 Galland Ant., de Bournoncle-St-Julien, vérat de six m.à unan, 25 Du Crozet, de Cumignat, 15 CONCOURS CANTONAL DE LA CHAISE-DIEU. Espèce chevaline. MESSIEURS PRIMES Roux Claude, des Chafoux, commune de La Chaise-Dieu, pouliche de deux à trois ans, 20 Roux Matthieu, du lieu des Moulins, commune de Saint-Pal- de-Murs, poulain de deux à trois ans, en pe Espèce bovine. MGSSIEURS PRIMES Malbert Matthieu, de Malvières, pour un taureau de un à deux ans, 29 Beraud Antoine, du lieu des Gircux, 15 Déchelles, de La Chaiïse- Dieu, taureau de deux à trois ans, 30 Boyer Jean, de La Chaise-Dieu, génisse de un à deux ans, 20 Sauveron, de La Chaise-Dieu, 10 Vacher, de La Chaise-Dieu , génisse de deux à trois ans, 25 Douvreleuil Robert, de La Chaise-Dieu, 15 Momège, de La Chaise-Dieu, vache avec son produit, 15 Bonjour , de La Chaise-bieu, 10 Maigne, de La Chaise-Dieu, vache laitière, 19 Déchelles, de La Chaise-Dieu, 10 Espèce ovtne. Coche Simon, de Morun, pour ua beau bélier, 10 Million Etienne, de La Chaise-Dieu , 10 Espèce porcine. Lhostal Jean-Pierre, de Félines, pour un beau vérat, 10 Nora. Le comice de Brioude a maintenu pour 1851 les prix et primes de 1850, sauf quelques modifications relatives au nombre et à la valeur, et avec addition de primes pour l'attelage d'une seule bête à cornes, et les irrigations. Le nonveau programme sera publié incessamment. = 4 Æ COMICE AGRICOLE D'YSSINGEAUX. CONCOURS DE BESTIAUX ET AUTRES AMÉLIORATIONS AGRICOLES. Canton d'Yssingeaux. MESSIEURS PRIMES Chambe Jacques, fermier au Sauzet, pour un taureau d'un an, race du Mézenc, Combe Joseph, fermier au Fromental, pour un taureau d'un an, race du Mézenc, Pélissier Adrien, faubourg de Villeneuve, pour une génisse de deux ans, Place Louis, faubourg Villeneuve, pour une génisse de deux ans, Cortial Joseph, pour une truie de 1% mois, pour la production, Doutre François, faubourg Villeneuve, idem, Laurençon Reymond, fermier au Mas-Boyer-de-Ferme, Brueyron Jean -André, grand semi de carotte à collet- vert, Charmoud Pierre, jardinier, pour avoir mis en trèfle un hectare de terre, Le fermier du domaine de Belair, pour avoir ensemencé qua- rante ares de trèfle, Soron, au Bessel, pour avoir mis en lerrecinquante ares de terre, Canton de Montfaucon. Digonnet , fermier à Desroix, pour la production du plus beau taureau de l'âge de vingt-neuf mois, Joubert Joseph, de Saint-Bonnet, pour présentation de deux taureaux de l'âge d'un an, Charles Souvignet, de Montfaucon, pour la production d'une superbe génisse, Roche Claude, pour avoir amené la plus belle vache laitière, ayant fait sept veaux en deux ans, — 99 — A MESSIEURS PRIMES Matthieu Largeron, meunier au Cros, pour le produit d'un beau poulain âgé de deux ans, Cursous, de Mallet, pour avoir élevé un superbe poulain âgé de rois ans, Paillet Jean-Pierre, d'Oumay, pour avoir défoncé une grande éteadue de terrain, Faure Antoine, fermier à la €olange, pour avoir ensemencé un hectare de terre en trèfle, Canton de Bas. Favier Damien, pour avoir élevé une jument, âgée de deux ans, Veuve Valaire, de Saint-Pal, pour avoir élevé et présenté une belle pouliche de trois ans, Claude Brun, cultivateur à Bas, pour avoir élevé et présenté un beau taureau âgé de deux ans, Petiot Gabriël, de Bas, pour avoir élevé une belle génisse de de deux ans, Petiot Jacques, pour cultures de plantes fourragères, Clavaron Jacques, ‘idem, Champagnac Antoine, pour cultures de carrottes à collet vert , Suraon Claude, pour cultures de plantes fourragères, Canton de Tence. Dumolin-Dofraisse, pour un poulain d'un an, Rocher , ancien greffier, à Tence, génisse de seize mois, Riou, de Roucheroux, poulain de deux ans, Métail, fermier à Lapras, taureau d’un an, Métail, fermier à Lapras, semi de betteraves, Dumas, fermier à Galachier, semi de betteraves, Gérinon, fermier aux Ogiers, semi de trèfle, Le fermier de M. Mourier, à Chazeaux, semi de trèfle, Canton de Monistro!-sur-Loire. Vissaguet, à Noat, poulain de deux ans, Martin Ferrand, de Monistrol, génisse de deux ans, Goutaud Matthieu, de la Rivoire, taureau de deux ans, Fournel Jean, du Regard , taureau de deux ans, Laurenson Matthieu, de Gournier, véra d'un an, Durieu Antoine, de Cublaise, pour défoncement, Chol Jean, de Beauzac, semi de trèfle, Bonnefond Jean, de Beauzac, semi de trèfle, 4 JUN. 98 15 Le TEE Canton de Saint-Didier-la-Séauve. MESSIEURS PRIMES. Dupeloux, à Saint-Romain, pour plantation d'un hectare bois sapin, melèze, épicéas, prime extraordinaire, 100 Terme, à Arce, plantation de müriers, 80 | Le Président de la Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Commerce , Le Secrétaire, AYMARD. A. DE BRIVE. Puy.—Typ. de GauDELT . TABLE. pages. Discours prononcé par M. Dupois pe Niernowr, préfet de la Haute-Loire, présidant la séance publique du 27 août 1850 . . . . . . . . . . à) Compte-rendu historique des travaux de la So- ciété, lu le même jour par M. pe Brive, pré- TENC NEA 4, 0 OI ES TENTE 7 RÉSUMÉ DES SÉANCES. — # janvier . . . . . . . 41 4 = FÉMEE EEE PR RS ER Rs LEO 59 AMOR AP MENT AR SE Ne. fre ta RE 84 DAV RAT TE DER A Te Has Weil 12% BMP MN RTE. Pre; ei 157 LT ON SON ES El MR SO En ER 185 De l'emploi du Drainage, par M. Albert de Brive, président de la Société. . . . . . . . . . . . 215 Biographie des Officiers-Généraux de la Haute- Loire, par M. Dumolin, membre n. résidant. 229 La Tourmente des Neiges, poésie par M. Aman Vigié, membre non résidant. . . . . . . . . 395 Poésies, par M. François Bernard, m. résidant. 599 Tableau des Observations météorologiques faites par M. Azéma, membre résidant, et des cb- servations udométriques par M. Guyot, ingé- nieur en chef des ponts-et-chaussées. . . . . 411 Mereuriales de la Haute-Loire, par M. François PRÉ PAANd 2 Re AE AVES LEO SRE 417 ee, mé : Ft TE ONE LT PE SES ARS À 4 $ ANNALES DE LA SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE SCIENCES, ARTS ET COMMERCE DU PUY. TOME XV. Il SEM'" 4850. LE PUY, TYPOGRAPHIE DE J.-B. GAUDELET, ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DU PUY. JOME QUINZIÈME. SECOND SEMESTRE Nota. — La Société n'entend ni garantir les faits mi adopter toutes les opinions consignées dans les Mémoires que renferment les ANNALES. ANNALES SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, DU PU. TOME XV. IF SEM" 14850. LE PUY, FYPOGRAPHIE DE J.-B. GAUDELET, DOUTE ri PTT. LE MIT UT. ts "a ‘iv ve hpté N'YRe A ILE EE EU AA AN OE CNCTANETAAUUT CAM MIA +" tt RÉSUMÉ DES SÉANCES PAR M. AYMARD, secrétaire de la Société. 1850. SÉANCE DU 5 JUILLET. SOMMAIRE. — Lecture du procès-verbat. — Ouvrages reçus « Ostéographie comparée », par M. de Blainville ; Compte- rendu du Congrès central d'Agriculture — Remerciments de la Société Géologique de Londres, pour l'envoi des « Annales. » — Médailles données au Musée par MM. Royer et Vigié. — Portrait du maréchal La Fayette, découvert au château de Chavagnac : Proposition d'en faire exécuter une copie. — Buste en plâtre du maréchal La Tour-Maubourg, exécuté el présenté à la Société par M. Emile Badiou. — Exhaussement du nouveau Musée : Proposition adressée à l'autorité com- munale; Adhésion de M. le Maire. — Question du versement des blés : Observations de MM. de Brive , Treveys , Charles de La Fayette, Filhot , Aymard et Benoit. — Question du drainage : Communication de M. de Brive; Vœu émis pour solliciter auprès du gouvernement l'obtention d’une machine ropre à fabriquer les drains, — Péripneumonie contagicuse des rôles à corne : Procédés préservatifs signalés par M. le général 454 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Higonnet : Observations de MM. de Brive et Chouvon. — Reboi- sement des montagnes de la Haute-Loire : Rapport de M. de l'Eguilhe. — Floraison des grains, Semailles du printemps, ete.: Renseignements fournis à M. le Ministre de l’agriculture. — Poules dites de Caux ; OEufs de cette espece ; Communication de M. de Brive. — Vente des grains au poids ou à la mesure Rapport de M. Martel; Délibération; Vœu émis. — Appareil propre à faciliter en hiver l'éclairage au gaz : Rapport de M. Azéma, — « Almanach départemental » : Rapport de M. Huriez ; Adoption des conclusions de ce rapport. — Girouette du rocher Corneille : Moyens de consolidation proposés par M. Azéma; Adoption. — Demande d'admission de M. de Villeneuve comme membre non résidant. À trois heures la séance est ouverte. Le procès-verbal est lu et adopté sans réclamations. Puezcarions. — M. le Président communique les ouvrages reçus, et il nomme des commissaires chargés de les examiner. On remarque, parmi ces publications, le magni- fique ouvrage d’ « Ostéographie comparée », dont la Société a fait aequisition. M. de Brive offre à la bibliothèque un exemplaire du compte-rendu des travaux du Congrès central d'Agrieulture, qu’il a reçu en qualité de membre de cette Assemblée. La Société Géologique de Londres, par une lettre dont M. le Secrétaire donne la traduction , adresse ses remereiments pour lPenvoi de la collection des « Annales, » JUILLET. 455 Musée. — Il est fait hommage des objets suivants : Par M. Aymard, au nom de M. Royer, perecpteur à Fay-le-Froid, Deux médailles en argent; l’une est un beau denier au type de l’empereur Hadrien, lautre un demi-teston du roi Francois premier, Par le même, de la part de M. Aman Vigié, mem- bre de la Société, Une collection, de soixante elichés en plomb, qui reproduisent avec la plus grande perfection des monnaies et médailles antiques, du moyen-àge et modernes. M. le Secrétaire annonce qu'on vient de dé- couvrir dans le château de Chavagnae, appar- tenant à la famille La Fayette, le portrait peint du maréchal Gilbert de La Fayette, et que M. Laurent, avocat, à bien voulu se charger de solliciter la remise temporaire de ce tableau, afin qu’une copie en soit faite pour notre collection pritannéenne. M. Emile Badiou est introduit dans la salle des séances : il présente le buste modelé en plâtre du maréchal La Tour-Maubourg, qu'il a exécuté à Paris, et reçoit les félicitations de M. le Président sur les qualités qui recommandent cet ouvrage d'art à lintérét de la Société et du conseil général. L'Assemblée, en outre, émet le vœu que ce portrait soit sculpté en marbre, comme le fut, il y a quel- 456 RÉSUMÉ DES SÉANCES. ques années, celui du maréchal de Vaux. À cet effet, une demande sera faite au gouvernement, et la fa- mille La Tour-Maubourg, qui a bien voulu témoi- gner si souvent ses généreuses sympathies en faveur du Musée, sera priée de l’appuyer. M. le Président dit qu'après avoir pris l'avis de plusieurs membres de la Société réunis en commis- sion, il a appelé l'attention de l'autorité municipale sur la convenance d’exhausser le soubassement du nouveau Musée, afin de le tenir au dessus du niveau que le sol pourrait atteindre, dans l'avenir, par suite de remblais. M. le Maire s’est empressé d’aceueillir cette proposition, et des ordres ont été donnés en conséquence à M. l’Architecte. AGricuLTuRE. — Au sujet de l’une des publications reeues par la Société, M. le Président entretient l'Assemblée de la question du versement des blés. L'auteur de l'article eité par M. de Brive attribue la cause de cet accident à la malfacon et à la trop faible profondeur des labours. Il en résulte que les racines de la plante ne recevant pas du sol une alimentation suflisante, ne procurent pas à la tige toute la consistance désirable. M. Treveys pense que la raison principale est que généralement on sème trop épais. M. Charles de La Fayette fait observer que lin- convénient signalé tient aux localités, peut-être aux éléments constitutifs du sol, à sa nature plus ou JUILLET. 457 moins siliceuse ou calcaire. Le domaine qu'il exploite à Senilhac offre des terres où, toutes conditions étant égales, les orges versent ou ne versent pas. Il a constamment observé que la paille est affaissée par le poids de l’épi. Dans les terres légères, il arrive que lors même que l’épi est épais, il ne verse pas. M. Filhot eite l'expérience souvent répétée par lui-même, que dans les terres fortes l'orge semé elair ne verse pas. « On conçoit, dit-il, que, dans ce cas, le blé talle beaucoup plus, et qu’en formant ainsi plusieurs tiges, celles-ci acquièrent aussi plus de force et de vigueur. » M. de l’Eguilhe dit avoir vu en Afrique-de magni- fiques orges dans des terres fortes; la tige y est aussi plus forte qu’en France, et n'y verse pas. MM. Aymard et Benoit signalent divers exemples qui prouvent que dans les terres très fortes des environs du Puy, et après des béchages profonds, les orges sont sujets à se coucher. Ainsi, les ter- rains soumis à la eulture jardinière , après un certain temps, et à la suite de labours profonds et bien exé- cutés, sont livrés aux céréales, et dans ces conditions il n'est pas rare que les blés, les orges surtout, soient exposés à verser, principalement dans les temps pluvieux. M. le Président résume le débat. I conclut que la question est très complexe, et qu'il serait à désirer que des membres de la Société portassent 458 RÉSUMÉ DES SÉANCES. leurs investigations sur ee point important de la culture des céréales dans notre pays. M. de Brive appelle aussi attention de l’Assemblée sur un nouveau moyen d'assainissement des terres humides et marécageuses, dont les agriculteurs se préoccupent beaucoup en ce moment : c’est le drai- nage. Sans entrer dans le détail du système, — qui pourra être l’objet d’un rapport spécial, — M. le Président dit qu'il consiste en un ensemble de tuyaux d’un très faible diamètre, disposés bout à bout à une certaine profondeur dans le sol. Ce procédé est connu déjà depuis quelques années en Angleterre, où le gouvernement à fait de grands sacrifices pour le propager; de larges subventions allouées, à cet effet, par le parlement, ont amené l'invention de machines au moyen desquelles on est parvenu à fabriquer les drains à fort bon marché. Le gouvernement français parait vouloir entrer dans cette voie, et déjà plusieurs machines ont été confectionnées par ses ordres, et doivent, dit-on, être distribuées à des Sociétés agronomiques. L'Assemblée, intéressée par cette communica- tion , décide qu'elle emploiera tous les moyens dont elle dispose, pour introduire dans le dépar- tement la connaissance de ce procédé, et pour en provoquer lexpérience. En conséquence, elle ex- prime le vœu que M. le Ministre de agriculture veuille bien inserire la Société sur la liste de celles JUILLET. 459 qui auront part à la distribution des machines propres à fabriquer les drains, et elle charge M, le Président de lui en faire la demande. M. le Secrétaire donne lecture d’un article de M. le général Higonnet, inséré dans le « Bulletin agricole du Puy-de-Dôme », et relatif à l’une des épizooties qui sévit le plus généralement dans nos pays : Ja péripneumonie contagieuse. L'auteur signale surtout les procédés suivants qu'il a employés avec succès, pour préserver son nombreux troupeau des ravages de cette maladie : « .…..{° Le bon air et la propreté des étables sont indispensables à la santé des bestiaux qu'elles ren- ferment. On sait que la pesanteur spécifique du gaz acide carbonique étant supérieure à celle de l'air ambiant, il en résulte que dans les étables, comme on le remarque presque partout, où les jours sont percés au dessus des bestiaux, les courants d'air n'ont lieu avec eflicacité qu'au dessus de leur tête, qui reste constamment plongée dans une alimosphère déjà viciée. Pour obvier à ce grand inconvénient, j'ai fait pratiquer une deuxième porte dans toutes les écuries qui n’en avaient qu'une. Ces portes sont dis- posées de manière à ce qu'un tombereau puisse entrer par la supérieure pour l'enlèvement journalier des fumiers, et sortir par l’inférieure, Un courant d'air complet Sopère ainsi dans le diamètre de l'écurie. C’est ce courant d'air qui balaie les gaz acides carboniques et ammoniacaux. #40 RÉSUMÉ DES SÉANCES. « L’aspiration de ces gaz, dégagés en grande partie par la respiration et les déjections des animaux, est, à mes yeux, la grande cause prédisposante de cette terrible épidémie. « 2° Après l'enlèvement des fumiers, qui a lieu tous les jours, je fais, trois fois par semaine, laver à flots le sol de mes écuries, à l’aide de réservoirs que j’ai fait construire au dessus, ce qui les approprie et les assainit, et porte une étonnante fertilité dans les prairies qui se trouvent au dessous. « 3° Connaissant, par une longue expérience, la grande eflicacité du sel pour l'entretien de la santé des bestiaux, et combien il contribue à faire aug- menter le lait aux vaches, j'en fais répandre un demi-kilogramme sur chaque char de fourrage du poids de deux cent cinquante kilog. métriques, à mesure qu’on le rentre dans les granges, surtout lorsqu'il a été détérioré par la pluie ou par le trop de maturité. « 4° Je fais donner , en outre, une pincée de sel, soir et matin, à toutes mes vaches laitières, et trois fois par semaine à mes bœufs, génisses et taureaux ; jy ai ajouté, une seule fois tous les huit jours, autant de fleur de soufre. » M. de Brive dit que, dans une communication faite par M. Higonnet au Conseil général d'Agriculture, cet habile agronome avait aussi recommandé l'emploi, dans les écuries, d’un mélange de paille et de marne, pour absorber les miasmes morbifiques. JUILLET. 441 M. Treveys pense qu’on pourrait expérimenter la chaux, peut-être avec plus de chances avantageuses. M. Chouvon se range à l'avis de M. Higonnet, surtout en ce qui concerne la propreté constante du bétail et l’aérage des écuries. En se confor- mant à ces prescriptions, il avait réussi, dans son domaine des Extreys, à préserver ses bestiaux des atteintes de la péripneumonie, qui, chez ses voisins, sévissait assez fréquemment. M. de lEguilhe lit un rapport sur le reboisement dans les montagnes de la Haute-Loire. L'Assemblée accueille cette lecture avec des marques d'une vive sympathie; elle exprime le désir que le travail de M. de l'Eguilhe puisse être inséré aux « Annales », et le renvoie au conseil d'administration. M. le Président dit que les considérations déve- loppées dans ce rapport engageront sans doute le conseil général à restituer à la Société l'allocation de 500 fr. destinée au reboisement, et qui avait été supprimée en 1849. M. de l'Eguilhe explique que cette suppression provient d’une erreur du conseil général, lequel supposait à tort que l'administration forestière n’était pas appelée à faire emploi de cette somme. À l'appui de cette observation, M. le Président rappelle que la subvention a été transmise en diffé- rentes occasions à M. le conservateur des forêts, 442 RÉSUMÉ DES SÉANCES. pour être employée selon les vues de la Société; aussi était-elle d’une grande ressource pour l’un des prédécesseurs les plus distingués de M. de PEguilhe, M. Colomès, qui avait été puissamment secondé par la Compagnie dans ses essais importants de reboisement. La Société continuera les mêmes errements, et s'estimera heureuse de s'associer aux tentatives in- telligentes et déjà fructueuses que M. de l'Eguilhe a entreprises pour le reboisement de nos montagnes. M. le Président annonce qu'il s'est empressé de répondre à une lettre de M. le Préfet, relative à une demande de renseignements sur la floraison des grains, les semailles du printemps, et les progrès de la végétation en général. M. de Brive présente des œufs d’une grosseur remarquable, provenant d’une variété dé poule dite de Caux : elle avait été introduite dans le pays par la famille de Parron. Une expérience de plusieurs années a donné la certitude que cétte variété con- vient très bien à notre climat, et qu’elle ne dégénè- rera pas. Elle est d’ailleurs aussi féconde que les autres espèces, puisqu'elle produit environ deux cents œufs par an. M. de Brive offrira, au printemps, des œufs de cette espèce aux membres de la Société qui vou- draient Pintroduire dans leurs basse-cours. JUILLET. 445 EcoxomE PUBLIQUE. — M. Martel Hi le rapport suivant, sur les ventes de grains au poids ou à la mesure : Messieurs, M. le Ministre de l’agriculture et du commerce a adressé au Préfet de notre département une cireulairesur la question de savoir « s'il « n'y aurait pas plus d'avantage à ce que la vente des grains sur « les marchés se fit au poids et non à la mesure. » M. le Préfet, d'après l'invitation qui lui en était faite, a transmis celle cireu- laire à votre Société : il réclame vos renseignements sur cette question et sur celles qui s'y rattachent. La commission, dont je suis l'interprète, a pensé que la substitution du poids à la mesure pour la venie des grains serait un véritable progrès, et voici les principales raisons qui ont dé- terminé son opinion : On sait que les grains pèsent plus ou moins, selon leur bonne ou mauvaise qualité; la mesure ne compense pas, comme le fait le poids, la qualité inférieure du grain par un plus grand volume ; en d’autres termes, le poids correspond, mieux que la mesure, à la valeur de la denrée, parce que ce qu'il ne donne pas en qua- lité, il le donne du moins en quantité, et que la farine que lon obtient de Pun comme de l’autre grain, ne présente que peu de différence, quant à sa pesanteur. L'opération du pesage ne peut donner lieu, comme celle du mesurage, à des pratiques irrégulières, à un savoir-faire qui touche presque à Ja fraude ; par exemple, cinquante cartons de blé mesurés sans artifice par Pierre, n'en donneront plus que quarante-neuf mesurés par Jacques, parce que celui-ci aura vidé Je grain len- tement, d’un point plus élevé sur un plancher élastique; parce que, comme par hasard, il aura imprimé un mouvement brusque à la mesure, ou bien encore parce qu'il n’en aura qu’effleuré les 44% RÉSUMÉ DES SÉANCES. bords en passant la rasoire; c’est ce que, dans ce pays, quelques personnes désignent par ces mots : Faire sauter la coupe. Il est une fraude qne je dois signaler , elle est fréquente dans notre pays : au Puy, il y a plusieurs moulins où l’on monde l’avoine; monder l’avoine, c’est la dépouiller des folioles écailleuses ou valves qui l’enveloppent, et qu'on appelle balles ou glumes. Ces débris, bons pour le fumier, trouvent pourtant des acheteurs; quelques personnes les paient cinq ou six sous le carton, pour les méler à l’avoine qu'ils veulent vendre; par ce mélange ils aug- mentent à peine le poids, mais beaucoup le volume de leurs avoines. L'opération du mesurage est assurément plus longue que celle du pesage : il y a donc économie de temps dans la vente au poids. Aura-t-on à craindre que quelques vendeurs augmentent le poids de leurs céréales, en les humectant? Non, sans doute; car cette fraude pourrait tourner contre leurs intérêts : le grain pour- rait bien ne pas ètre vendu, contracter de la moisissure et même se pourrir, et d’ailleurs, au maniement du blé, cest à dire à l'inspection et au toucher, il est très facile de reconnaître si le blé est sec ou s'il est humide, Les cultivateurs, comprenant que plus le blé pèse, plus ils en retirent de profit, s’appliqueraient à lui donner cette qualité par le choix d’une bonne semence et par une culture mieux soignée. L’nnité de vente varie beaucoup suivant les marchés. Dans tel endroit, c'est l’hectolitre ou l’hectolitre et demi; dans tel autre, c’est le double hectolitre; ailleurs, c’est le double décalitre. En substituant le poids à la mesure, on pourrait établir une unifor- mité pour toute la France : ce serait assurément un très grand avantage. On comparerait avec beaucoup plus de facilité et de régularité la valeur des mercuriales de chaque pays, et leur rapport avec les autres subsistances. La taxe du pain, à défaut du cours des farines, s’établirait bien plus facilement sur le prix du quintal métrique de froment, que sur le prix de lhectolitre; mais il serait indispensable de contrôler la qualité du blé et son degré de sécheresse par le poids de l'hectolitre, gui doit s'élever à quatre-vingts kilogrammes pour JUILLET. 445 les blés secs et de bonne qualité, lesquels rendent plus de farine et donnent plus de pain, parce que la farine des blés secs absorbe au pétrain une plus grande quantité d’eau. La fixation des prix régulateurs servant à déterminer les droits d'entrée et de sortie sur les grains, se feront certainement avec plus de facilité et plus de précision au poids qu'à la mesure. Vous le voyez, Messieurs, rien n'étant plus exact et plus juste que le poids, les transactions commerciales ne pourraient que gagner à la substitution du poids à la mesure, tant en moralité qu'en régularité et qu’en économie de temps. Ce changement étant reconnu bon, il ne s’agit done, Messieurs, que d'examiner si, pour la mise en pratique , le pesage des grains sur les marchés ne présenterait pas quelques difficultés. * Nous ferons d’abord observer que déjà l'usage de vendre au poids 8est établi naturellement sur beaucoup de points et dans beaucoup de cas. Ainsi, non seulement les administrations publiques, et notamment la guerre et la marine, achètent au quintal métrique les blés nécessaires à leur service, — soit cent kilogrammes, — mais sur beaucoup de marchés de France, les commerçants traitent aussi au poids. Mais malheureusement lunité de ce poids, comme lunité de mesure, varie suivant les localités. Dans un endroit , — Paris, — elle est de cent vingt kilogrammes, qui représentent l’hectolitre et demi; dans un autre, — Nantes, — de quatre-vingts kilogrammes, censé étre celui de l'hectolitre; dans les départements des Côtes-du- Nord et du Finistère, cette unité est de cinquante kilogrammes , tandis que dans presque tout l'Est elle est de cent kilogrammes. Dans notre département, l'usage de vendre au poids ne s'est point encore introduit, et il ne faut pas se le dissimuler, Messieurs, celte innovation présenterait bien quelques difficultés, si on voulait imposer trop brusquement, surtout dans ce temps, où les mau- vaises passions pourraient peut-être s'en faire une arme pour exciter les populations; mais il y a tout lieu de croire que ce nouveau système serait adopté volontiers, et qu'il serait regardé comm TOME XV. 29 446 RÉSUMÉ DES SÉANCES. un progres réel, si on y préparait, pendant quelque temps, Îles habitants de la campagne. D'après ces considérations, nous venons vous proposer de voter les conclusions suivantes : Que le gouvernement soit prié : 1° De substituer le poids à la mesure pour la vente des céréales ; 20 De prendre le quintal métrique, — soit cent kilogrammes , — pour unité commerciale ; 5° D’adopter le décagramme pour unité de fraction du kilogramme, afin de rendre plus facile l'application de ce système, et de le mettre plus promptement à la portée du cultivateur ; 4 De se servir de lhectolitre, non pour la vente, mais comme moyen de vérification de la quantité intrinsèque des grains; 5e Enfin, de ne rendre obligatoire l'exécution de ce nouveau système qu’un an après y avoir préparé les cullivateurs, en pour- voyant chaque marché de bonnes balances modernes, à l’aide des- quelles l'opération du pesage se fasse facilement, et en chargeant les préposés des marchés, sous la direction de Messieurs les véri- ficateurs des poids et mesures, de donner quelques explications aux habitants de la campagne, et de leur démontrer, par voie de comparaison , les avantages que ce nouveau système présenterait sur l’ancien. La lecture de ce travail , que l’Assemblée a écoutée avec le plus bienveillant intérêt, donne lieu à di- verses observations présentées par quelques membrés. M. de Brive craint qu’en adoptant la vente au poids, les blés soient sujets à être dénaturés, le vendeur ayant intérêt à exposer les grains, avant la vente, à l’action de l'humidité, afin d’en augmenter le poids. Il est à présumer que les vendeurs auront une tendance à empécher le grain d'atteindre son dernier degré de siceité, ce qui est important JUILLET. 47 cependant pour la qualité et la conservation des blés. M. Martel répond que les grains humides se re- connaissent au toucher, et que la fraude serait bien vite découverte. On aurait d’ailleurs un moyen de vérification, en plaçant dans les halles des mesures qui permettraient de contrôler le nouveau mode au poids. M. de La Valette voudrait que les ventes fussent facultatives, au poids ou à la mesure, dans toutes les halles et marchés publies. Si le changement pro- jeté est bon, on en aura biertôt reconnu les avan- tages, et il sera adopté. M. Charles de La Fayette demande que le terme limitatif d’une annèe pour rendre obligatoire l'exé- eution du nouveau système au poids, soit porté à deux ans. Les conclusions du rapport sont approuvées, sauf les modifications proposées par MM. de La Valette et de La Fayette. ARTS INDUSTRIELS. — M. Azéma lit le rapport sui- vant sur un appareil propre à faciliter, en hiver, l'éclairage au gaz : Messieurs , Dans les jours les plus froids de Phiver, Peau entrainée par le gaz de Péclairage, se géle souvent dans l'intérieur des tuyaux, vers les points où ils quittent le manteau de terre qui les protège 448 RÉSUMÉ DES SÉANCES. contre l'effet d’une trop basse température. La glace dont ils se recouvrent augmente graduellement d'épaisseur par laddition de nouvelles couches concentriques, et finit par obstruer complètement la portion des conduits plongeant dans l’atmosphère. Pour rémédier à cet inconvénient et rétablir le passage du gaz, les ouvriers versent de l’alcool à Vorifice des tubes de plomb, qu'ils appellent la noix du tuyau, Appliquant ensuite la bouche contre celte ouverture, ils soufflent fortement pour contraindre le liquide à Sintroduire dans les fissures de la glace, et faciliter ainsi son action dissolvante sur les cristaux adhérant aux parois des tubes conducteurs. Cette opération ainsi pratiquée, est longue, pénible et dangereuse pour la santé de l’ouvrier qui est chargé de l’exécuter. Représen- tons-nous, en effet, la position d’un homme placé sur une échelle, quelquefois pendant plusieurs heures, exposé à toutes les intem- péries de la saison la plus rigoureuse, au milieu d’une atmosphère glaciale et souvent humide, où il peut contracter le germe de maladies mortelles. Ces circonstances difficiles ne se présentent pas Journellement, sans doute; mais il en existe une qui se produit inévitablement toutes les fois qu'on est obligé de recourir au pro- cédé dont je viens de parler. À l'instant où le canal se dégorge, le gaz, soumis à la forte pression du gazometre, s’élance dans la bouche de l'opérateur, et l’infecte de ses émanations malsaines. D'un autre côté, la concentration de l'alcool dont on fait usage, agit énergiquement sur les parties de la muqueuse qui en éprou- vent le contact, et prédispose l’ouvrier aux conséquences funestes de cette manière de procéder. D’autres inconvénients viennent encore s'ajouter à ceux dont je vous ai fait une rapide énumération; mais je les passe sous silence, parce qu'ils pourraient étre évités si louvrier était asssez éclairé ou assez prudent pour prendre les précautions convenables, Ceux que j'ai cités me paraissent suffisants pour vous faire apprécier le mérite et surtout l'utilité de l'invention dont je vais vous entretenir. Le sieur Jean, employé en qualité d’éclaireur à l'usine à gaz du Puy, a imaginé un appareil qui supprime tous les dangers de ANNALES DE LA SOC. ETS L SOUFFLET - JEAN pour le dégagement des Tuyaux a Gaz. CENTIMEÈTRES. o 4 DE Pascute ECHELLE A Agrafe pour suspendre le Soufflet pendant que l'ouvrier monte surl'echelle . A’ Cordon pour suspendre le Soufflet quand on ne s'en sert pas. PP'Panneaux du Soufflet. 8. Bouchon pour empecher l'évaporabon et la perte de l'alcool et pour faire communiquer ce liquide avec l'air exter' 2 Chaine déshnee à eviter la chute du bouchon Z Premier réservoir, contenant cmq à six fois la dose d'alcoolnecessaire pour dissoudre la ÿlace dun candelabre 7’ Deuxième reservoir ne contenant que la dose d'alcoolnécessaire au dégagement d'un seul bec Æ Premier robinet destine à ouvrir et à fermer la communicalion entre les deux reservoirs d'alcool Æ'et 7” Æ' Robinet permettant J'ecoulement del'alcoo) dans Ja noix du candelabre au dessous de laquelle se trouve le tuyau obstrué par la élace. Ce’ Tuyau ouvrant Ja communication du réservoir inférieur avec l'air exterieur. JS Sonpape de cuir s'ouvrant de l'intérieur du Soufflet à l'extérieur. et destinée à empecher la rélrocession de J'aleool dans le corps du Soufflet. 00’ Ouverlure communiquant avec l'ame du Soufflet. él’ Tampon de cuir s'adaptant à la norx du candelabre. 7 Tuyau de laiton s'engageant dans le tuyau de conduite du Gaz. Azema d Lith H Giraud, dirigee par A. Paseon at JUILLET. 449 l'ancien système, et permet d'obtenir, avec plus de promptitude et d'efficacité, le dégagement des tuyaux de conduite. Il remplace l'action de la bouche par le jeu d’un soufflet ordi- naire, dont le bec garni d’une rondelle de cuir, s'adapte hermé- tiquement à la noix des tubes métalliques. À l'un des panneaux de cet instrument, il suspend deux réservoirs en fer blanc, com- muniquant lun avec lautre au moyen d’un robinet, et avec l’at- mosphère par deux eylindres, dont l’un, en forme de goulot, sert aussi à introduire l'alcool dans le vase supérieur. La capacité de ce dernier est telle, qu'il renferme la quantité d’esprit-de-vin nécessaire à cinq ou six opérations. L'autre contient exactement la dose d’alcool indispensable au dégorgement d’un seul tuyau. Voici maintenant le jeu du nouvel appareil. Quand on veut dégeler un conduit à gaz, on comimence par dévisser la partie supérieure en laiton qu’on appelle le brüleur. Cette extrémité est toujours vide de glace ainsi que les portions les plus élevées du tube fixé dans l'axe des candelabres, parce que la vapeur d’eau entrainée se liquéfie avant de passer à l’état solide, et ruissèle d’abord sur les parois verticales des tuyaux. On met ainsi à nu leur embouchure, dans laquelle on verse la dose d'alcool nécessaire à leur dégagement ; en adaptant à la noix le bec du soufflet, et ouvrant le robinet placé au dessous du ré- servoir inférieur. On referme ensuite ce robinet, et on presse l'un contre l’autre les deux panneaux, autant de fois qu'il est nécessaire pour chasser mécaniquement ou dissoudre, par laction chimique, la glace et le goudron accumulés dans l'intérieur du tuyau. Une soupape en cuir, s’ouvrant de haut en bas, permet à l'air de ‘engager dans ce tube, et s'oppose à son relour, ainsi qu'à la rétrotession de l'alcool dans le corps du soufflet. Ainsi Pair et ce liquide, exerçant sur la glace une action conti- nuelle et croissante, finissent par rompre son adhérence avec les parois et la dissoudre entièrement. L'eau qui en résulte est ensuite refoulée, par le méme mécanisme, dans les parlies les plus basses 450 RÉSUMÉ DES SÉANCES. des tuyaux, où des réservoirs échelonnés de distance en distance, lui permettent de séjourner sans inconvénient. On voit à l’une des poignées du soufflet un crochet de fer blanc destiné à le suspendre à la ceinture de l’éclaireur. Cette disposi- tion lui laisse une plus grande liberté dens ses mouvements, soit qu'il monte sur son échelle, soit qu’il se rende d’un bec de gaz à l’autre. Le réservoir inférieur , contenant exactement la quantité d'alcool reconnu nécessaire au dégel d’un tuyau, permet de faire une éco- nomie sensible dans la dépense du liquide employé pour ce genre d'opération. Avant l'invention de M. Jean, on versait le liquide au hasard, puisque rien n’avertissait l’ouvrier qu'il en àäväit in- troduit une quantité suffisante. La pression des bras remplace aussi avec avantage l’action pul- monaire. Elle est plus énergique, et par cela méme elle se préte plus efficacement à l'expulsion de l’eau qui encombre les tuyaux, en sarrétant sur leurs pentes ou contre-pentes. Cet effet nuisible à la libre circulation du gaz se produit en toute saison, et rend encore plus importante la découverte que je viens de vous signaler. Tel est, Messieurs, l'appareil aussi simple qu’'ingénieux dû à la sagacité de ce jeune ouvrier. Il réalise complètement toutes les améliorations dont le besoin se fesait sentir dans la pratique de l'éclairage. D’après ces considérations, Messieurs, j'ai l’honneur de vous proposer d'inscrire M. Jean au nombre de ceux qui, par la nouveauté et l'utilité de leurs travaux, ont droit aux récompenses de la Société Académique. Après l'observation de M. Charles de La Fayette ? qui demande si l'inconvénient signalé par M. Île Rapporteur, sur la condensation du gaz, est plus fréquent dans notre pays qu'ailleurs, et sur la ré- ponse affirmative de M. Azéma, les conclusions du räpport sont approuvées. JUILLET. 451 Onsets nivers. — M. Huriez lit le rapport suivant, sur le projet d’un Almanach départemental : Messieuns, La commission chargée de préparer le plan d’un Annuaire départemental pour 4851 a tenu une séance à laquelle, grâce à l’active et ingénieuse intervention de notre honorable Président, tous les membres choisis par vous sont venus prendre part. Dans une délibération qui n’a pas duré moins de deux heures, cette commission a posé les bases, déterminé les limites, et arrété les principales conditions du travail qui lui était confié. Mais elle a voulu, avant que d'aller plus loin, et quoique munie de vos pleins pouvoirs, que le projet élaboré dans son sein fût soumis à votre appréciation. Elle ne s’est pas dissimulée qu'il s’agit d'une publication qui engage l'avenir de votre Société; et comme, dans sa conviction, le succès d’une œuvrè aussi ntile dépend beau- coup des premières impressions, et, par suiie, des soins apportés au début, elle a eru nécessaire d’en mettre dès aujourd’hui sous vos yeux l’ensemble, les tendances, les moyens d'exécution, En pénétrant dans les détails de cette entreprise, nous en avons mieux senti la portée, nous en avons mieux apprécié le degré d'utilité. Votre commission a trouvé sage de vous faire partager son zèle et ses convictions, elle a trouvé prudent, surtout, de mettre ses premiers pas à l'abri de votre sanction bienveillante et éclairée. La première question à résoudre portait sur le choix du titre de l'ouvrage. Conserverait-on celui de l'Annuaire actuel, ou bien chercherait-on à rattacher, par une similitude de désignation, ce nouveau travail à l’œuvre de l'abbé Laurent? La discussion s'engagea d’abord sur les deux termes de cette alternative. Entrant dans les vues du rapport qui vous a été présenté dans la séance du mois d'avril, la commission crut devoir rompre toute 459 RÉSUMÉ DES SÉANCES. dépendance, toute relation entre PAnnuaire actuel et celui qu'elle était appelée à fonder. I ne s'agit pas d’une continuation ni d’une amélioration; il s'agit d'utiliser, en vue du bien public, le sacri- lice annuel du département. Il s'agit de détourner, au profit d’un bon livre, une dépense faite à regret, parce qu’elle se perd dans une sèche et aride nomenclature. Il s'agit de populariser les Annales de la Société; car c'est de nos Annales que devra surtout s'inspirer la partie vraiment nouvelle et sérieusement importante de la publication en projet. Reconnaissant d’ailleurs que si le titre d’ « Annuaire » éveille assez naturellement lidée d’un livre savant, d’un ouvrage sérieux, et s'éloigne par conséquent de notre but, il est constant, en outre, que ce titre nuirait singulièrement au succès de la nouvelle publication, la commission résolut, à lPunanimité, de repousser cette désignation. D'un autre côté, elle jugea un peu trop éloignée, et par le temps et par Pesprit, l’œuvre du savant religieux du Velay, pour admettre toute idée de continuation. La partie historique devra céder, au développement des principes agricoles, une place consi- dérable; les faits propres à intéresser le cultivateur auront la priorité sur fous les autres : le titre de l'ouvrage doit annoncer cette ten- dance. 11 en indiquera encore une autre, et celle-ci n’est pas la moins importante, car vous n'aurez rien fait, Messieurs, si votre livre ne pénètre pas chez le grand nombre de ceux auxquels il s'adresse; et pour aider à ce résultat, votre commission vous pro- pose de lui donner le nom d’ « Almanach. » Tout le monde a son Almanach: l’'Almanach est même trop sou- vent le seul livre qu’on lise à la campagne. Il n’a pas besoin des rayons d’une bibliothèque, il ne réclame pas l'ornement pro- tecteur d'une reliure , il ne choisit pas ses lecteurs, il habite la cabane du bücheron aussi bien que le cabinet du savant : c'est un véritable livre-omnibus. Assurément, il n’y aura rien de commun entre l'Almanach historique et agricole de la Haute-Loire, et l'œuvre aujourd’hui si variée du problématique pronostiqueur liégeois; mais pourquoi JUILLET. 455 hésiterions-nous à lui emprunter son nom si populaire, quand ce nom peut nous aider à faire quelque bien ? Notre Almanach sera donc historique, mais dans un cercle très res- treint, et seulement au point de vue local. Les belles actions, les évene- ments importants accomplis dans le pays, la biographie de nos plus illustres citoyens, trouveront place à la suite des faits agri- coles, et répondront à des intéréts moraux qu'il faut bien se garder de négliger. En résumé, votre commission vous propose de composer ainsi la désignation de cet ouvrage : ALMANACH HISTORIQUE ET AGRICOLE DE LA HAUTE-LOIRE, POUR 1-1 publié par les soins DE LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE DU PUY, et sous les auspices DU CONSEIL GÉNÉRAL. AGRICULTURE, ADMINISTRATION, STATISTIQUE, HISTOIRE, INDUSTRIE, COMMERCE. Le format in48 de grand raisin, portant environ 460 milli- mètres sur 105, a été adopté, comme préférable de beaucoup à celui de l'Annuaire actuel, parce qu'il se prétera mieux aux déve- loppements que le succès pourrait commander par la suite. En ce qui concerne les moyens, votre commission s’est demandée, Messieurs, si, maitresse du plan et chargée d'en surveiller lexé- cution, dans lintérét bien entendu de son œuvre, elle devait en abandonner la propriété soit à un libraire, soit a un imprimeur, à qui serait allouée l'indemnité du conseil général, et qui ne rendrait aucun compte à la Société. Une (ransaction semblable offrait le grand avantage de ne laisser 45% RÉSUMÉ DES SÉANCES. peser sur vous qu'une responsabilité morale; l'éditeur seul courrait des chances de perte ou de bénéfice. Vous apprécierez, Messieurs , le mérite de cette combinaison fort simple; mais votre commission l’a crue imcompatible avec le succès de lAlmanach historique et agricole. Elle a pensé que les intérêts de l’imprimeur, dans le travail matériel, étant opposés à la belle exécution du livre, apportaient un premier obstacle. Elle en truu- vait un second, beaucoup plus sérieux, dans le peu d’empresse- ment qu'il fallait s'attendre à rencontrer de Ja part de l'éditeur pour le placement de l’ouvrage. Mue par ces considérations, et dans l’espoir que chaque membre de la Société voudra bien contribuer, autant que possible , au succès de l’œuvre commune, votre commission a choisi, comme plus avantageux fout à la fois et aux intéréts de Ja Société et au succès de PAlmanach, le mode d'exploitation qui lui laisserait toute liberté sur l'exécution et sur Ja propriété du livre. Ce moyen n'est pas une innovation dans ves usages : il a été employé avec avantage dans la publication des « Annales. » Ainsi, l'ouvrage serait imprimé aux frais de la Société, puis confié, par le conseil d'administration, à tous les libraires du département, qui jouiraient de la remise de vingt pour cent et du treizième exemplaire. Le prix de vente en serait fixé à 75 cent., et le prix de revient ne devrait pas dépasser 400 fr. les cind cents exemplaires. L'allocation demandée s’élevant à 500 fr., il a paru impossible à votre commission que le surplus des frais ne fût couvert en très peu de temps par la vente d’un certain nombre d'exemplaires. Abordant le programme des matières et la distribution du tra- vail, la commission a arrété les dispositions suivantes : 1° CALENDRIER. Le calendrier ordinaire sera composé de manière à ne prendre qu’une seule page pour chaque mois, le verso des douze premiers feuillets. En face, sur le recto, sera placé un calendrier adminis- tratif, agricole ou horticole. JUILLET. 455 M. Azéma a bien voulu se charger de veiller à l'exécution du calendrier ordinaire. MM. Charles de La Fayette et Chouvon ont accepté la tâche du calendrier agricole et horticole , que ces Messieurs construiront en ayant égard au climat et aux productions du département de la Haute-Loire. M. Bernard, employé de la Préfecture, consent à se charger du calendrier municipal, où seront indiqués les devoirs du Maire aux différentes époques de l’année. 29 FOIRES. Le calendrier sera suivi du tableau des foires , non seulement pour la Haute-Loire, mais encore pour les cantons limitrophes des départements voisins. Cest M. Gire, médecin vétérinaire , Membre de la commission , qui veut bien se charger de ce travail important. 3° MÉLANGES. Une sorte de mosaique, composée de faits agricoles, industriels, moraux, historiques, etc., prendra place immédiatement après , et sera suivie de la statistique administrative. Cette mosaïque, ou ce magasin pittoresque , — comme on voudra l'appeler, — constituera la partie vraiment nouvelle et intéressante de notre Almanach. Ce que la commission a entendu y introduire de préférence, ce sont des extraits de nos « Annales » , ce sont des faits apportés ici, et qui n’ont pas eu un retentissement suffisant; ce sont des éléments d'instruction agricole à la portée de tous: c’est une petite nomenclature des termes propres à la langue du cultivateur: ce sont encore des données précises sur la propagation des meilleures espèces animales et sur celle des variétés végétales qui pourraient enrichir le sol du pays. Puis des éphémérides locales, des notices intéressantes sur les établissements industriels, sur les institutions de bienfaisance , quelques conseils hygiéniques à l'usage des habi- lants de la ville et de la campagne ; puis encore les traits d'hé- 456 RÉSUMÉ DES SÉANCES. roïisme ou de dévoñment dont le pays a le droit d’étre fier ; quelques articles de bibliographie et d'archéologie. Nous n’en finirions pas, Messieurs, si nous voulions rendre complète l’énumération des objets utiles et curieux dont il est possible d’orner l’Almanach, et qui en feront un livre tout à la fois sérieux et récréatif, savant et populaire, un livre que le la- boureur fera lire à ses enfants, et que le savant conservera soi- gneusement dans sa bibliothèque. 4° STATISTIQUE ADMINISTRATIVE. La commission a eru devoir reléguer à la fin de l'ouvrage cette partie fort peu attrayante, mais utile encore cependant, qui com- posait exclusivement l’ancien Annuaire, et à laquelle il faudra accorder les deux cinquièmes environ du nouvel Almanach. Ce travail ne pouvant avoir de mérite que par une rigoureuse exactitude, la commission a insisté, auprès de M. le Président de la Société, pour qu'il voulût bien se charger d'obtenir à cet égard le concours des principaux chefs de service, et surtout l'appui bienveillant de M. le Préfet. Les conclusions du rapport recoivent lassentiment de l’Assemblée, et M. "Huriez est de nouveau prié de diriger cette entreprise, conjointement avec la com- mission, soit pour les soins à donner à la rédaction, soit pour les détails matériels de l'impression. La commission chargée de vérifier l’état de la grande girouette qui sert aux observations météoro- logiques, ayant constaté une déviation très marquée dans la longue tige qui la supporte, M. Azéma pro- pose d'adapter à cette tige un système de cables en fil de fer qui la tiendraient fixe comme un mat de navire. JUILLET. 457 Il est arrêté que ce moyen de consolidation sera indiqué à l'autorité municipale. Apmissiox. — M. de Villeneuve écrit pour de- mander à échanger son titre de membre résidant en celui de non résidant. À huit heures la séance est levée. SÉANCE DU 2 AOÛT. SOMMAIRE. — Lecture du procés-verbal, — Ouvrages reçus. — Moulages des bas-relicfs du parthénon et autres, demandés à M. le Ministre de l’intérieur. — Portrait du maréchal de La Fayette présenté à lAssemblée; Invitation à M. Vibert d'en exécuter une copie. — Peintures, dessins et manuscrits chinois, cartes géographiques, graines de fleurs, ete., envoyés par M. Isidore Hedde. — Drainage : Demande d’une machine à fabriquer les drains et de documents relatifs à ce procédé d’assainissement des terres; Lettre de M. le Président de la Société ; Réponse de M. le Ministre de l’agriculture. — Demande au même Ministre pour que M. Guénon soit envoyé au Puy à l’occasion du prochain concours des races bovines. — Concours de bestiaux et exposition d'instruments et produits agricoles à lAnstitut agronomique de Versailles; Lettre de M. le Préfet; Délibération au sujet des produits du département qui pourraient figurer avec avantage à cette exposition. — Choix des vaches laitières : Rapport de M. le Président sur un ouvrage de M. Magne, relatif à cet objet. — Education des vers à soie dans le département : Produits obtenus ; Poids des cocons, ete.; Communication de M. Aymard; Obser- vations de MM. Vinay-Faure, Pomier et Gaubert. — Enseigne- ment des Sourds-Muets : Nouveau système adopté dans l’école établie au Puy; Rapport de M. Martel. — Procédés de galvano- plastie : Applications nouvelles; Lettre de M. Rabany; Observa- tions de M. Avmard. — Produits divers envoyés pour l'exposition prochaine; Renvoi à la commission des primes; Renseignements adressés à ce sujet par M. Gaubert; Remerciments. — Chapelle Saint-Michel d’Aiguille : Restauration projetée; Communication de M. Aymard; Vœu de l’Assemblée pour qu'il ne soit fait aucune réparation tendant à altérer le style de l'édifice — Ancienne salle des États du Velay : Vœu pour la conservation de ce mo- nument. — Travaux projetés pour la consolidation du rocher de Corneille; Communication de M. de Brive. — Projet de budget de la Société à soumettre au conseil général : lettre de M. le Préfet; Fixation de la somme à demander; Secours pour l'amélioration de la race chevaline; Observations de MM. Filhot, Charles de La Fayette et de Brive; Secours en faveur du nouveau Musée; Proposition de M. Aymard ; Adoption. Allocation en faveur de M. Emile Badiou. — Mort de M. de Talairat: Commu- nication de M. Gueyffier; Regrets exprimés par M. le Président. — Nomination de M. de Villeneuve comme membre non résidant, AOÛT. 459 À trois heures la séance est ouverte. Le procès-verbal est lu et adopté. Pugzicarions. — M. le Président communique les ouvrages reçus, et il désigne des commissaires chargés de les examiner. M. Augustin Bernard, membre non résidant, à Nantua, envoie, pour la bibliothèque historique, un ouvrage dont il est l’auteur, et qui a pour titre : « Mémoire sur l’éducation des Abeilles », un vo- lume in-8°, 1850. Il est donné acte à M. Louis de La Fayette de la communication qu’il a faite du premier numéro d’un journal intitulé: « Le Médecin de la Maison », journal d'hygiène, de médecine, ete. À l’occasion de la réception du dernier « Bulletin de la Société centrale d'Agriculture », l'Assemblée est informée par M. le Président que trois de ses membres, MM. de La Fayette père et fils, et Porral, ont été nommés correspondants de cette Société pour la Haute-Loire. Musée. — Il est arrêté, sur la proposition de M. le Secrétaire, qu'il sera fait, auprès de M. le Ministre de l'intérieur, une demande de moulages des bas-reliefs du parthénon , attribués à Phidias, et des bas-reliefs de la balustrade du temple de la Victoire aptère, qui existent au Musée du Louvre. 460 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Le méme membre annonce que la famille de La Fayette s’est empressée, d’après la demande de M. Laurent, d’envoyer en communication le portrait du maréchal de ce nom, et il présente à l'Assemblée cette intéressante peinture. M. le Président exprime les remerciments de la Compagnie, et après avoir pris l'avis de Assemblée, il prie M. Vibert de vouloir bien exéeuter une copie de ce tableau pour la collection pritanéenne du Musée. M. Vibert adhère à cette invitation. M. Aymard présente aussi, au nom de M. Isidore Hedde, membre non résidant et ancien délégué de l'industrie des soies en Chine, une série nombreuse de peintures, dessins et manuscrits chinois, relatifs à divers arts agricoles et industriels de eette contrée lointaine. Ces documents concernent prineipalement la culture du mürier et l'éducation des vers à soie, et les diverses cultures du maïs, du riz, du café, de la canne à sucre, de l’indigo, de la cochenille, du poivre, du tabac, de la canelle, de la girofle, du thé et du coton. On remarque également des cartes géographiques, dont une nautique exéeutée par un artiste chinois, et un album dont les riches et élégants dessins figurent les costumes des dames chinoises. Au même envoi sont joints quatre petits pots de graines de fleurs de la Chine, dont la Société est priée par M. Hedde d'indiquer les noms botaniques en cas de réussite. AOÛT. 461 Cette nouvelle et importante communication de notre honorable compatriote est accueillie avec re- connaissance par l’Assemblée. Il est arrêté que ces objets formeront une exhibition particulière dans la prochaine exposition qui aura lieu au Musée en séance publique. Quant aux graines de fleurs, la commission du jardin d'expériences est invitée à en faire l'essai. AGRICULTURE. — M. le Président lit la lettre sui- vante, qu'il a adressée à M. le Ministre de lagri- culture, au sujet du drainage : Le Puy, 45 juillet 4850. Monsieur Le Ministre, Le département de la Haute-Loire est lune des régions de la France qui contient dans ses divers bassins le plus de terrains marécageux , qu’il serait facile de rendre à l’agriculture par des travaux d’assainissement bien entendus. La déclivité de la plupart de ces terrains assurerait le succès de ces travaux. Jusqu'à ce jour, l'assainissement des terres n’a été essayé qu'au moyen de pierrées, qui ont le double inconvénient de s'obstruer promptement et d’occasionner une dépense considérable , presque toujours au dessus des ressources du petit propriétaire. L'opération du drainage, exécutée sur une grande échelle et avec tant de succes en Angleterre, obvierait à ces deux inconvénients. La Société d'Agriculture du Puy désirerait lencourager dans le département de la Haute-Loire. Elle vous demandera, l’année prochaine, les fonds nécessaires pour accorder des primes aux agriculteurs qui feront lapplication de cette méthode ; mais elle à pensé qu'il serait utile de faire précéder ses conseils par Pexemple TOME XV. 30 462 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Je me suis offert d'essayer le drainage sur deux hectares de terre marécageuse, qui donnent un foin rare et de mauvaise qualité, et que je compte, par cette opération, rendre à une culture régulière. Je me livrerai à celte expérience avec tous les soins convenables , et de manière à pouvoir établir, dans un rapport, le prix exact de la dépense, le rendement de la terre avant lopé- ration, et le bénéfice qu'elle m’aura procuré. Pour faciliter ce travail, la Société d'Agriculture m’a chargé de solliciter de votre bienveillance : 4° les ouvrages ou instruc- tions qui ont été publiés sur le drainage; 2° une machine de la petite dimension pour fabriquer les drains, ou tout au moins quelques échantillons de drains pour servir de modèles à nos potiers. Jai l'espoir que vous voudrez bien accéder à cette demande, Je suis, avec respect, Votre très humble serviteur , Le Président de la Socièté d'Agriculture de la Haute-Loire , membre du Conseil général d'Agriculture , Azsert DE BRIVE. En réponse à cette lettre, M. le Ministre a écrit ce qui suit : Paris, le 29 juillet 4850. Moxsteur LE PRÉSIDENT, Par la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 45 juillet courant, vous m’entretenez des travaux d'assainissement qu'il serait utile d'entreprendre dans le département de la Haute- Loire, qui contient une certaine quantité de terrains marécageux. Vous pensez que la pratique du drainage pourrait rendre, à la culture, des terres jusqu'ici improduotives. Afin d'encourager par l'exemple et de propager ce nouveau mode d’assainissement, vous consentez à en faire les premiers essais. J'aurais désiré, Monsieur, pouvoir vous aider dans cette voie et seconder le zèle que vous voulez bien mettre, cette fois encore, au service de notre industrie rurale, en envoyant à la Société AOUT. 465 d'Agriculture du Puy, ainsi que vous en exprimez le désir, une machine à fabriquer les tuyaux de drainage; mais il ne reste plus, celle année, de fonds disponibles sur le crédit des encouragements à l’agriculture, et je ne puis, par ce motif, contribuer aux frais nécessaires à lachat et au transport de cette machine. Je n'estime heureux , toutefois, de répondre aux deux autres demandes que vous me faites dans votre lettre, et je vous adresse ci-joint un ouvrage sur le drainage , traduit de l'anglais par M. Faure. Avant peu vous aurez, par la voie du roulage accéléré, quelques échantillons de luyaux que je vais me procurer. Ils pourront vous servir de modèles et vous guider dans les expériences que vous allez tenter, et dont Je vous prie de vouloir bien me faire con- naitre les résultats : je les suivrai avec un vif intérét. Recevez, Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée. Le Ministre de l’agriculture et du commerce , DUMON. Conformément à ce qui précède, M. de Brive veut bien se charger de faire sur sa propriété une expérience de drainage, et d’en consigner les ré- sultats dans un rapport. En réponse à une lettre de M. le Président , demandant que M. Guénon soit envoyé, aux frais d®gouyernement dans le département de la Haute- Loire, pour le concours des vaches laitières, M. le Ministre de l’agriculture écrit ce qui suit : ty, ho J'ai l'honneur de vous annoncer que M. Guénon est occupé en ce moment à préparer une nouvelle publication de sa méthode : je ne pourrais done le détourner de ce travail pour don- ner suite au vœu exprimé par la Société, 464 RÉSUMÉ DES SÉANCES. « Toutefois, vous pouvez informer cette Asso- ciation que je conserverai très bonne note de sa demande, afin de me la faire représenter l’année prochaine, et j'espère pouvoir prendre alors une détermination qui réponde à ses vues. » M. le Préfet adresse la lettre suivante, relative à un concours de bestiaux et à une exposition d'instru- ments et de produits agricoles, institués à Versailles : Le Puy, 29 juillet 4850. Monsieur LE PRÉSIDENT, Un arrété ministériel du 44 juin dernier décide qu’un concours d'animaux reproducteurs mäles des espèces chevaline, bovine, ovine et porcine aura lieu, chaque année, à Versailles, dans les dépendances de l’Institut national agronomique. Cet arrété, que j'ai l'honneur de vous adresser, dispose égale- ment qu’à la même époque et dans le méme établissement , il sera fait une exposition publique d'instruments, machines, ustensiles et appareils, ainsi que des divers produits de l’agriculture ou des différentes industries agricoles, laquelle devra durer dix jours. Des prix , pouvant s'élever à 52,500 fr., seront décernés aux propriétaires des animaux primés; des médailles d’or, d'argent et de bronze seront distribuées aux exposants d'instruments, de ma- chines et de produits agricoles. Je vous prie, monsieur le Président , de donner de la publicité à Parrété dont il s'agit, par les moyens que la Société d'Agriculture emploie pour ses communications, afin que le département de la Haute-Loire réponde, s'il y a lieu, à lappel qui lui est fait par le gouvernement. JUILLET. 465 Je désire savoir si vous pensez qu'il soit utile d'envoyer, en outre, une affiche dans chaque commune du département. Agréez, monsieur le Président, l'assurance de ma considération la plus distinguée. Pour le Préfet, Le conseiller de préfecture, secrétaire général, En. MATHIEU. Après cette lecture, divers membres énumèrent les produits qui figureraient avec avantage à l’expo- sition, entre autres les légumes, tels que lentilles, pois blancs , les différentes espèces de rave ou turneps, etc. M. le Président dit que les bestiaux du pays, principalement la race bovine du Mezene, mérite- raient aussi d’être signalés à l’attention des éleveurs et du gouvernement; mais il ajoute que les frais de conduite seraient considérables à raison de la trop grande distance du département de la Haute- Loire, et qu’en conséquence ils devraient être à la charge du gouvernement, « car il ne serait pas juste, dit-il, que les éleveurs venus des départe- ments éloignés eussent plus de frais à supporter que ceux des contrées voisines de Versailles, et ne par- ticipassent cependant qu'aux mêmes récompenses. » Ces observations recoivent lassentiment de VAs- semblée, et il est arrêté que si le département n'envoie pas de bestiaux à cause de l'éloignement, il sera au moins représenté par des légumes. En conséquence, M. de Brive veut bien se charger d'en envoyer un assortiment à l'institut agronomique. 466 RÉSUMÉ DES SÉANCES. M. de Brive lit le rapport suivant sur un ou- vrage de M. Magne, intitulé : « Choix des Vaches Jaitières » Messieuns , Vous avez reeu , depuis votre dernière séance, une brochure qui a pour titre : « Choix des Vaches laitières », par M. J.-H. Magne. L'étude et l'application de la méthode Guénon , à laquelle plusieurs d’entre vous se sont livrés, vous ont fait attacher du prix à vous procurer un ouvrage que recommande le nom de son auteur, professeur à lécole vétérinaire d’Alfort. M. Magne, tout en appréciant la belle découverte (ce sont ses expressions) de M. Guénon, pour juger, à la simple vue, des qualités laitières des vaches, a jugé, par sa propre expérience, combien ce système offre de difficultés à son application , et combien dans certaines circonstances, il peut induire en erreur les personnes qui s’'attachent exclusivement aux indications de cet habile obser- vateur. Il a done cru se rendre utile à l’agriculture, dont les produits du laitage sont un des principaux revenus, en cherchant d’un côté à simplifier cette méthode, et de l’autre à la compléter. Les recherches qu'il a faites, l'ont conduit à penser que les épis ou écussons qi se voient sur les parties lactiferes de la plupart des vaches, ne sont point les seuls signes indicateurs de la quan- tité de lait qu’une vache doit donner. IL a rencontré dans sa pratique des sujets qui, portant les marques révélées par Guénon, ne répondaient point par leur produit à ce que lon était en droit den attendre. Tout en attribuant à ces marques une grande va- leur, il a eru reconnaître qu’elles n'étaient point suflisantes, et il indique une série de signesau nombre desquels se trouvent ceux proposés par Guénon, dont la réunion ne peut plus laisser place à l'erreur. M. Magne divise ces indications en signes généraux et en signes locaux. Il tire les premiers de la race et de la généalogie, de la conformation des appareils digestifs et respiratoires, de Ja physio. AOÛT. 467 uomie, de la constitulion et du tempérament. M. Magne n’attache à ces premiers signes qu'une importance générale. La valeur de ces caractères n’a pas besoin d’étre démontrée. Il est évident, par exemple, qu'une vache ne peut secréter une grande quantité de lait, si elle n'est pas bien constituée. Vous n'attendez pas de nous dès lors que nous nous arrétions beaucoup sur cette première indication. Il nous suffira, pour vous donner un apereu de la justesse des observations de M. Magne, à cet égard, de vous citer les passages suivants de son ouvrage : « On rencontre rarement des glandes mammaires actives avec les formes gracieuses , arrondies, qui constituent ce que lon appelle vulgairement beauté dans les quadrupèdes; le plus souvent, les bonnes laitières sont anguleuses, et paraissent plus où moins dé- cousues. Elles peuvent étre aussi bien eonformées, quant à Ja charpente osseuse, que les vaches remarquables par lPaptitude à s’engraisser ou à travaller; mais rarement, en état d’embon- point, elles paraissent minces, pointues... Le train postérieur laisse surlout souvent à désirer, quant aux formes; il est très développé, mais les chairs ne sont pas en rapport avec les os, et les saillies osseuses sont très apparentes, les hanches sont saillantes et le bassin ample; les jambes fort écartées, laissent entre elles un espace considérable où peuvent se loger de fortes mamelles..…. Dans toutes les races, on choisira de préférence les vaches qui, par leurs formes, s'éloignent le plus de la conformation des mâles : celles qui ont les os peu volumineux, les membres gréles et fins, la base de la queue déliée; Ja tête mince, assez Jongue, étroite vers la région des cornes; les cornes de couleur claire, effilées, luisantes; la peau souple, moclleuse, couverte, même sur le front, de poil droit, lisse, doux, et près des ouvertures naturelles garnie de duvet conrt, fin et soyeux; l'encolure mince et paraissant longue parce qu’elle est gréle, surlout près de Ja téte: les paupieres minces, bien fendues, peu froncées ; les veux saillants et le regard doux, féminin. » Les signes locaux sont ceux fournis par l'appareil sécréteur du 468 RÉSUMÉ DES SÉANCES. lait et par les divers organes qui lavoisinent : le pis, les veines et les écussons. « Dans presque toutes les vaches, dit M. Magne, labon- dance du lait est relative au volume des mamelles..…. Nous ferons remarquer cependant qu'il faut avoir égard à la nature du pis : son volume peut dépendre de la quantité du tissu cellulaire, de l'épaisseur de la peau, de l'abondance de la graisse ou de Ja grosseur de la glande; dans les bonnes vaches, la glande le cons- titue en très grande partie; aussi par la mulsion diminue-t-il considérablement, et devient-il mou, flasque et fortement ridé..….. Quelques personnes attachent de l'importance à la forme du pis : nous en connaissons qui recherchent un pis appliqué, c’est à dire un pis dont les mamelles s'étendent en avant et semblent collées au ventre; mais nous avons vu de très bonnes vaches parmi celles qui ont le pis en bouteille et fortement pendant, comme aussi parmi celles chez lesquelles cet organe est relevé. Le volume et la nature, c’est ce qu'il importe de prendre en considération... « De tous les signes qui font reconnaître les bonnes vaches, les meilleurs sont fournis par les vaisseaux sanguins : si les veines qui entourent le pis sont grosses, fluxuenses et variqueuses, elles indiquent que les mamelles reçoivent beaucoup de sang, et partant que leurs fonctions sont actives et que-le lait est abondant. » Ces veines dont parle M. Magne, sont d’abord celles qui sortent du pis en avant et par l'angle externe, s’avancent sous le ventre vers la partie antérieure du corps, en décrivant des angles plus ou moins prononcés, et s’enfoncent dans le corps par plusieurs ouvertures. Mais aux veines du pis il joint les veines du périnée. « Celles-ci, dit encore M. Magne, dont on a trop négligé de tenir compte, peuvent fournir aussi de précieuses indications. Elles doivent, Les unes comme les autres, être fortement dévelop- pées, grosses et variqueuses, c’est à dire présenter des gonflements, des nodosités..….. Pour les apprécier, il faut tenir compte de l'état d’embonpoint des vaches, de l'épaisseur de la peau, de la nourri” ture, de l'excitation générale, de la fatigue, des courses, de Ja chaleur, de toutes les circonstances enfin qui peuvent faire varier AOÛT. 469 Pétat de plénitude da système sanguin et la dilatation des veines ; il faut en outre se rappeler que toutes les veines sont plus grosses, dans les deux sexes, sur les sujets vieux que sur les jeunes; que les veines qui environnent le pis sont, dans les femelles qui ont du lait, celles qui varient le plus selon les différentes époques de la vie; à peine apparentes dans la jeunesse, elles sont d’un volume considérable quand, après plusieurs gestations, l’action de traire a donné à la glande tout son développement. Ce rapport entre le volume des veines et le lait sécrété, se remarque dans toutes les femelles sans exception. » Arrivant au troisieme signe local de la faculté laiteuse des vaches, l'épi ou écusson, M. Magne rend justice à la précieuse découverte faite par M. Guénon : « M. Guénon, dit-il, a rendu un grand service à l’agricul- ture : l’écusson offre l'avantage de fournir un signe qui peut étre facilement saisi et apprécié, même par les personnes qui n'ont pas une grande expérience dans le choix des vaches : un signe qui est apercevable sur les très jeunes sujets, sur les taureaux comme sur les génisses; un signe enfin qui, dégagé des complications systématiques dont on Pavait entouré, ne tardera pas à devenie usuel, et facilitera la multiplication des bonnes vaches, en per- mettant de n'élever que des bêtes d'espérance. » Cette méthode vous la connaissez, Messieurs, vous savez que le poil qui recoûvre nos grands ruminants a une direction de haut en bas. IL arrive cependant qu'on observe sur le pis et le périnée des vaches, des places quelquefois fort étendues sur lesquelles il se dirige de bas en haut. Le poil remontant dessine alors des surfaces distinctes que M. Guénon appelle épis, gravures ou écussons. Ces signes, M. Magne les divise en écussons supérieurs et en écussons inférieurs. Les premiers, très petits en comparaison des inférieurs, n'existent pas toujours, et sont situés d’un ou des deux côtés de la vulve. Ils consistent en un ou deux ovales, en une ou deux bandelettes de poils ascendants, et font connaitre, d'aprés Guénon comme d'après M. Magne, la durée de la lactation. La différence qui existe à cet égard entre l'opinion de ces deux 470 RÉSUMÉ DES SÉANCES. appréciateurs, c’est que le dernier considère toujours l'écusson supérieur comme un mauvais signe, tandis que le premier ne le regarde comme fächeux que lorsqu'il est très développe ou formé de poils fortement hérissés. Les écussons inférieurs sont beaucoup plus grands que les supé- rieurs, et existent, plus ou moins développés, sur presque toutes les vaches. Ils sont placés sur la partie postérieure du pis, la face interne des jambes et des cuisses, le périnée et une partie des fesses; les écussons varient quant à leur position, à leur étendue et à la figure qu’ils représentent. Ils indiquent la quantité de lait qui est en rapport avec leur étendue. Les écussons inférieurs sont tantôt symétriques, tantôt irréguliers. « S'il y a une grande différence, dit M. Magne, dans l'é- tendue des deux moitiés, il arrive presque toujours que la ma- melle, du côté où l’écusson est le plus développé, donne plus de lait que celle du côté opposé. » Les épis ayant une valeur proportionnelle à l’espace qu’ils occu- pent, il importe beaucoup qu'on ait égard à toutes les plaques de poils descendants, qui en diminuent l'étendue, soit que ces plaques se trouvent au milieu de Pécusson, soit qu’elles forment des échancrures sur les bords. IL west fait exception à ce principe que pour de petites plaques ovales qui se trouvent quelquefois sur la face postérieure du pis des meilleures vaches. Dans les taureaux, les écussons présentent les mêmes particula- rités que dans les vaches. Dans les velles, les écussons offrent les figures qu'ils devront avoir plus tard. Dans les uns et les autres, ils sont plus resserrés en raison du peu de développement des parties qu'ils recouvrent. Vous reconnaissez dans ces détails toute la méthode Guëénon ; mais ce qui m'a paru neuf et tres remarquable dans l'ouvrage de M. Magne, cest l'explication qu’il donne des rapports qui existent entre les écussons et les fonctions des mamelles. Vous entendrez, j'espère, avec intérét la citation de cette partie de son ouvrage : « Les rapports qui existent, dit-il, entre la direction du poil du périnée et Paclivité des mamelles sont incontestables, De vastes AOÛT. 471 épis inférieurs indiquent que les vaches sont bonnes, tandis que les épis placés dans le voisinage de la vulve se remarquent sur les vaches qui tarissent peu de temps après avoir été fécondées de nouveau. Mais quelle est la cause de ces rapports ? Quel lien peut-il y avoir entre le poil du périnée et les fonctions de la mamelle ? « Nous avons cherché à résoudre cette question dans le Moniteur. Agricole, en 4848; nous dirons seulement, dans ce travail tout pratique, que la direction du poil est subordonnée à celle des artères; que lorsqu'une large plaque de poil est dirigée de bas en haut, sur la face postérieure du pis et sur le périnée, cela prouve que les artères qui se rendent à la mamelle sont grosses, puis- qu’elles la dépassent en arrière, qu’elles y portent beaucoup de sang, et que partant elles en activent les fonctions; que des épis supérieurs placés sur les côtés de la vulve , prouvent que les artères des organes génitaux sont fortement développés, s'étendent jusqu’à la peau, et qu’elles impriment une grande activité à ces organes. D'où il résulte qu'apres la fécondation, ils attirent le sang qui se portait aux mamelles, et font diminuer, cesser même la sécrétion du lait. » L'auteur de l'ouvrage que j’analyse est done d’avis que plus les écussons inférieurs sont développés, plus les vaches doivent avoir du Jait; mais il nattache aucune importance à leur configuration. Aussi, après avoir complété Ja méthode de Guénon par l'indication de plusieurs signes qu’il recommande de rechercher en même temps que celui des écussons, il cherche à simplifier cette méthode en fesant table rase de toutes les divisions et subdivisions, classes et ordres que M. Guénon y a introduits, et qui font le désespoir de ses plus zélés partisans. L’utilité d’une classification si compliquée est très contestable, et les difficultés qu’elle présente dans l'appli- cation sont très certaines. Les signes révélateurs ne peuvent en effet indiquer la quantité du lait que très approximativement , subordonnée qu'elle est à beaucoup de circonstances qui doivent la diminuer ou lPaugmenter dans une assez grande proportion. Ces circonstances, indépendantes des signes fixes que nous avons énoncés, sont : Ja nourriture, les soins, le climat, la saison, le 472 RÉSUMÉ DÉS SÉANCES. tempérament, läge, les maladies, le volume et lenergie des principaux organes intérieurs. Elles font varier la quantité du lait sans rien changér aux formes extérieures. M. Magne croit donc pouvoir, sans tenir compte des quantités intermédiaires, et pour rester dans le vraisemblable, diviser seu- lement les vaches laitieres en quatre classes : les frès bonnes, les bonnes, les médiocres et les mauvaises. Dans la première classe, se rangent les vaches dont les parties mammaires et périnéennes de lécusson inférieur sont larges, con- tinues, unies, recouvrent au moins une grande partie du périnée, le pis, la face intérieure des cuisses; s'étendent plus ou moins sur les jambes, et n'offrent pas d'interruption. Mais à ce signe les vaches de cette classe doivent encore joindre les indications sui- vantes : veines du périnée, du pis et du ventre grosses et vari- queuses; pis volumineux mais souple, diminuant beaucoup par la mulsion et couvert d’une peau mince et de poils fins; poitrine ample, appétit régulier, grande propension à boire, vaches plutôt maigres que grasses; peau souple, poil court et doux, tete petite, cornes fines, œil vif, regard doux, encolure maigre. Les vaches de cette classe sont très rares : elles donnent, les pe- tites , de douze à quinze litres de lait par jour , et les plus fortes de vingt à trente et méme davantage. Nourries convenablement, elles peuvent fournir un litre par cinq cents grammes de foin, où l'équivalent en autres fourrages. Les meilleures vaches qu'on trouve dans lé commerce appartien- nent à la seconde classe. Elles présentent la partie mammaire de l’écusson bien développée , mais elles ont la partie périnéenne resserrée ou nulle; ou bien les deux parties de l'écusson médiocrement dé- veloppées ou légérement échancrées. Elles dénotent aussi, par des écussons supérieurs, des sujets qni gardent le lait moins longtemps, quand ils ont été fécondés de nouveau. Ces caractères doivent encore étre accompagnés d’un pis bien développé et de veines du périnée et de l'abdomen bien saillantes. Les signes généraux sont aussi moins caractérisés que dans la première classe. Les vaches petites de cette classe donnent de huit à dix litres AOÛT. 475 de lait par jour, et les plus grandes de quinze à vingt. Elles peuvent en donner jusqu’à trois quarts de litre par cinq cents grammes de foin. Lorsque épi inférieur est peu développé soit sur la partie mam- maire, soit sur la partie périnéenne, qu'il est resserré, étroit, irrégulier, les vaches sont médiocres. Le pis n’a pas de dévelop- pement ou il est dur, les veines lactifères sont peu apparentes. Ces vaches ont souvent la tête grosse, la peau épaisse; elles sont ordinairement en bon état de graisse, belles et paraissent bien conformées. Les vaches de cette classe donnent, selon leur taille, quatre, cinq, dix, douze litres de lait, Elles en fournissent bien rarement un demi-litre par cinq cents grammes de foin. Ce liquide diminue rapidement, et tarit vers le cinquième mois de la gestation. Les vaches qui appartiennent à Ja quatrième classe sont presque toujours grasses et les plus belles des étables et des marchés; elles ont les cuisses charnues, la peau épaisse, l’encolure forte, la tête grosse, les cornes volumineuses à la base. Le pis est petit, charnu, couvert de poils longs, durs. On naperçoit point de veines sur les parties Jlactifères, et l’écusson est très peu étendu. Avec ces caractères, les vaches ne donnent que quelques litres de lait par jour, et tarissent peu de Lemps après la mise-bas. Telle est la classification des signes auxquels M. Mugne, — très souvent d'accord avec M, Guénon ,—attribue l'indication de la quantité de lait que peut donner une vache. Quant aux marques indiquant, d’après le méme auteur, la bonne qualité du lait des vaches , telle que la finesse du poil du pis, la couleur safranée de la peau près des ouvertures naturelles et l'émanation d’une poussière jaune qui tombe des mémes parties lorsqu'on les frotte, M. Magne ne : leur attribue aucune valeur. Je dois dire, Messieurs, que mon expérience ici est entièrement conforme à celle de Guénon. Toutes celles de mes vaches qui ont un lait substantiel, crémeux, qui marquent au lactomètre quinze à vingt degrés , ont le poil du pis fin et la peau des parties naturelles d’un jaune safrané. C’est d’après ces indications que j'ai pu me Procurer, sur le marché, une vache 474 RÉSUMÉ DES SÉANCES. dont le lait épais, toujours mousseux à la traite, à donné jusqu’à 25 p. 1400 de crème. Mais la classification simple adoptée par M. Magne pour apprécier la quantité du lait des vaches, me paraît la plus naturelle et celle à laquelle la plupart d'entre vous s'étaient arrétés dans leurs applications de la méthode Guénon, sans connaitre l'ouvrage de M. Magne. Obéissant à la parole du maitre, vous avez peut-être ajouté une trop grande valeur à la marque des écnssons et pas assez aux autres signes accessoires qu'indique M. Magne, et qui ne sont, il faut le dire, que les anciens caractères dont les hommes pratiques ont, dans tous les temps, fait usage pour re- connaître les bonnes vaches laitières. Les opinions de M. Magne, professeur distingué dans une de nos plus célebres écoles, fondées sur une étude approfondie et une pratique éclairée, vous conduiront à compléter plutôt qu'à modifier vos principes sur les meilleurs moyens d’apprécier les qualités lactifères des vaches. Ainsi la méthode Guénon n’en restera pas moins une découverte précieuse pour l’agriculture, et vous vous étonnerez à bon droit que malgré la recommandation de toutes les Sociétés agricoles de France, cet utile inventeur n'ait point encore reçu de l’Assemblée nationale la récompense publique à laquelle il avait tant de droits. M. le Secrétaire communique, au nom de M. Vinay- Faure, membre correspondant à Corsac, près Brive, la note suivante, relative au faible poids des cocons obtenus, en 1850, chez ce propriétaire : « 4° Vers à soie [bombix] ordinaire de quatre mues : cinq cents grammes ont compris deux cent quarante-deux cocons ; « 2° Vers à soie de trois mues envoyés par M. Bonnefoux, de Turin, à la condition des soies de Lyon, et qui ont été obtenus également chez M. Vinay , cocons plus pétits que les précédents, mais AOÛT. 475 plus fermes : deux cent cinquante grammes ont donné cent soixante-cinq cocons. « Dans les bonnes années, on ne compte dans la Haute-Loire que cent quatre-vingt à deux cents cocons par demi-kilogramme, et quelquefois même moins. « Cette légèreté des cocons, qui a été généralement remarquée dans toutes les éducations de vers à soie, n’est point particulière à la Haute-Loire : elle a été signalée aussi dans plusieurs départements, et a pu provenir des chaleurs, qui ont hâté partout l’édu- cation, et des orages qui ont eu lieu dans des moments critiques. » M. le Secrétaire cite aussi une lettre de M. Pomier, dans laquelle ee membre dit qu'à Brioude les cocons sont également fort légers. « Mais, ajoute-t-il, ils rendront de la soie, parce qu'ils sont fermes en général... Le plus grand mal sera pour les arbres ; on a terminé la cueillette fort tard; la plupart n’ont pu être taillés en automne, et auront de la peine à s'aoûter. » Une particularité importante de la mème lettre est relative aux gelées du printemps qui ont atteint la feuille alors qu’elle commençait à végéter. I ré- sulte de là que la culture du mürier comporterait, aux environs de Brioude, les mêmes conditions de température que dans certains départements du Midi, et que cet arbre y est plus exposé aux gelées prin- tanières qu'au Puy, d'après ce qui a été mentionné à la précédente séance. 476 RÉSUMÉ DES SÉANCES. « ...E£n général, écrit M. Pomier, les gelées du mois de mai nous ont enlevé la moitié de la feuille, et je me suis encore estimé heureux d’avoir pu conduire à la monte vingt-cinq à trente grammes de graine sur cent huit que j'en mis éclore.....…. Cet arbre craint moins les rigueurs de l'hiver que les gelées du printemps, qui frappent de mort les bourgeons, si les premières chaleurs ont trop hâté leur végétation. » M. Gaubert, membre non résidant, résume aussi en ces termes les résultats des éducations des vers à soie dans l'arrondissement de Brioude : « .….Mauvaise graine, gelée des müriers, éelosion prématurée, orages dans des moments critiques, telles sont, en quelques mots, les causes de l’insuccès. » Ce membre signale seulement un petit nombre d’éducations qui ont fait exception par une réussite satisfaisante. Il termine en disant que, d’après un relevé statistique qu'il a dressé, il estime que trois mille six cents grammes de graine environ ont été mis éclore dans l’arrondissement, savoir : mille à Brioude et le surplus hors de cette ville, et qu’on évalue à plus de cent mille le nombre de muriers pouvant fournir de la feuille. EnseiGnEMENT. — M. Martel lit le rapport suivant sur l'établissement consacré, au Puy, à l'instruction des Sourds-Muets, et sur un nouveau mode d’ensei- gnement qui y est pratiqué : | “I AOÛT. 4 Messieurs , La nature a donné à l’homme l'organe de la voix, à l'exclusion peut-être de tous les autres animaux ; l'intelligence et l'art lui ont fait don de la faculté de parler, c'est à dire d’exprimer ses idées et ses sen- timents par des sons convenus et déterminés; l'organe de la voix pro- duit ces sons; l’organe de l’ouie les recueille, l’esprit seul fait de ces sons des signes. C’est l’ensemble de ces sons vocaux , articulés suivant certaines règles et certain arrangement, qui constitue le langage conventionnel qui varie suivant les temps et les peuples, parce qu'il n'est pas produit par la nature comme le langage affectif, mais bien par notre volonté et notre éducation. Tout enfant qui nait privé du sens de l'ouie, est fatalement muet par suite de cette absence d’audition. Il y a plus, si un enfant devient sourd dans sa quatrième ou cinquième année, on voit son langage se perdre peu à peu, et en même temps aussi son intelligence décroitre. Le Sourd-Muet , si on ne l’instruit, reste le plus habituellement dans une sorte de demi-enfance; il est très erédule; mais en revan- che, de même que l'homme sauvage, il est exempt de beaucoup de préjugés que nous devons à notre éducation sociale. Chez lui les ten- dres sentiments ne sont que faibles et éphémères; il n’est susceptible ni d’un attachement durable ni d’une vive reconnaissance; la pitié ne l’émeut que faiblement ; il reste étranger à tout sentiment d'é- mulation; il a peu de jouissances comme peu de désirs ; les idées tristes ne font sur lui qu'une impression bien fugitive; il reste dans un état plus ou moins complet d'idiotisme qui le rapproche de la brute. Mais si l'éducation dont il est susceptible, vient le tirer de l'isolement où il se trouve au milieu des autres hommes; si d’une manière quelconque vous le mettez en relation avec ceux qui l'entourent, oh! alors le cercle de ses idées s'agrandit, son intelligence assoupie se réveille, il peut très souvent devenir leur égal; comme eux il peut se livrer aux plus sublimes contemplations; comme eux 4l peut méditer et suivre la morale divine et la morale humaine ; comme eux, il peut TOME XV. 51 47S RÉSUMÉ DES SÉANCES. s'initier avec succes aux sciences et aux arts; comme eux, enfin, il peut devenir un bon et utile citoyen. Si l'éducation des Sourds-Muets produit de pareilles merveilles, combien n’aurez-vous pas à vous applaudir, Messieurs, d’avoir porté votre bienveillante attention sur l’école de notre ville! En chargeant une commission de vous faire un rapport sur l’enseignement des Sourds-Muets pratiqué au Puy, vous avez pris implicitement cet établissement sous votre patronage ; et si, adoptant les conclusions que nous aurons l'honneur de vous proposer, vous accordez une marque de distinction aux trois directeurs qui s'y partagent l’en- scignement, vous imprimerez à cette institution une nouvelle im- pulsion qui tournera au profit de la science ct de Phumanité.…. L'école des Sourds-Muets compte trente-cinq élèves ; trente-deux viennent de presque tous les points du département de la Ilaute- Loire; deux appartiennent au département de la Lozère et un à celui de Allier. Cinq de ces élèves ont de vingt à quarante ans ; douze de quinze à vingt ans; et quinze de dix à quinze ans ; trois sont sortis dans le courant de l’année. L'enseignement est confié à trois frères du Sacré-Cœur de Paradis, près Espaly; sa durée est de six ans, et fort habilement combinée, d'année en année. Il comprend la langue française, la religion , l’his- toire de France , l’histoire sainte, la géographie et larithmétique. Six métiers qui appartiennent à M. Coudurier, de Lyon, sont montés dans l'établissement; sous la direction de ce fabricant, quelques élèves sont occupés au tissage d’étoffes de soie, telles que Jévantine, gros de Naples, taffetas, dont au reste vous verrez quelques échantillons dans votre prochaine exposition; tous les élèves prennent plus ou moins part, dans l’enclos, aux travaux de l'agriculture et de l'horticulture . La méthode d’ensignement mise en usage dans cette école est la méthode française de l'immortel abbé de lEpée, c’est à dire l’al- phabet digital, la mimique ou pantomime . Depuis trois ans ces mêmes instituteurs ont introduit les premiers, AOUT. 479 au Puy, la méthode mixte, c’est à dire la méthode allemande com- binée avec la méthode francaise. La méthode allemande de Heinicke consiste dans Palphabet Labial et dans l’articulation artificielle; c’est la méthode la plus ancienne; Elle remonte au XVIe siecle, époque où l’on trouve seulement les pre- mières notions sur l’art d’instruire les Sourds-Muets. Cette méthode est bien inférieure , sous beaucoup de rapports, à la méthode fran- çaise, et elle ne doit étre employée qu’accessoirement ; d’ailleurs, elle n’est pas applicable à tous les muets; sur trente-cinq élèves de l'école du Puy, douze seulement peuvent articuler des paroles; cela peut tenir au defaut d'intelligence comme aussi à un ou plusieurs vices d'organisation dans les organes vocaux, vices indépendants de la surdité. Néanmoins ce mode d’enseignement peut étre très utile pour quelques sujets; et il faut savoir gré aux frères instituteurs de lavoir appris et de l'avoir pratiqué, d'autant plus que c’est une se- conde éducation plus difficile que la premiere, car il faut apprendre à l'élève à Lire sur les lèvres, sur les mâchoires et sur la langue, les lettres, les mots et les phrases, et à les répéter lui-même en imitant les mouvements de ces organes. L'instituteur, pour parvenir à ce résultat est vbligé, dans le principe , d'introduire dans sa bouche un des doigts de l'élève, et de lui faire étudier les mouvements de la langue et des lèvres dans chaque phonation et de les imiter. Votre commission, Messieurs, est entrée dans tous les détails de l'enseignement ; elle a voulu tout voiret tout apprécier; elle a été saisie d’admiration, tant pour les moyens employés que pour les résultats obtenus. En conséquence, elle a l'honneur de vous proposer de faire parti- ciper aux prix que vous allez décerner, messieurs les instituteurs Pierre Taioucevre, dit frère Marie-Pierre, de Vorey (Haute-Loire). Régis Mounier, dit frère Berchmans , de La Faurie, commune de Saint-André-des-Effangeus, département de PArdèche. Félix Varennes, dit frère Marie-Justin, de St-Paulien (Haute-Loire). Votre commission pense qu’une distinetion de votre part soutiendra le zèle, l'abnégation de ces bons frères qui , depuis six ans qu'ils se 180 RÉSUMÉ DES SÉANCES. sont dévoués à cette œuvre philanthropique, n’ont reçu aucun trai- tement. Permettez, Messieurs, qu’à la fin de ce rapport, nous émettions ke vœu que la Société d'Agriculture, prenant une honorable initiative ; s'occupe de rechercher les moyens de joindre, dans le même local, à l'éducation des Sourds-Muets l'éducation de jeunes aveugles, qui, eux aussi, sont dignes de la plus profonde sympathie. L'Assemblée, vivement intéressée par le rapport qui précède, adhère au vœu exprimé par son au- teur; elle prend en considération Îles propositions relatives aux récompenses à décerner, et les renvoie à la commission des primes. ARTS INDUSTRIELS. — M. Rabany, artiste graveur au Puy, soumet à l’Assemblée diverses pièces gal- vano-plastiques : médaillons en plâtre et en cire, fruits naturels, ete., enduits de cuivre, ainsi que des plaques purement métalliques reproduisant di- vers sujets de sculpture en creux et en relief, avec la plus grande netteté. Dans une lettre relative à la présentation de ces objets, M. Rabany écrit ce qui suit : « Grace à l’extrème simplicité des procédés électro-métallurgiques, les chefs-d’œuvre de la seulp- ture, de la ciselure et de la gravure, uirés à un nombre considérable d'exemplaires, pourront désor- mais braver les atteintes du temps et la main des- tructive de lPhomme. « Les pièces que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société sont d'une substance diffé- AOUT. 481 rente, et recouverts d’une couche de cuivre qu’on peut épaissir à volonté. Le grand médaillon en plâtre a été retiré du bain métallique avant d’être entiè- rement recouvert, afin de montrer que l’objet n’a pas été enduit par le frottement d’une poudre quel- conque, mais bien par la précipitation du sulfate de cuivre à l’aide du courant électrique, produit par la pile galvanique. « Au nombre des autres applications dont ce pro- cédé serait susceptible, est celle que présentent les fruits soumis à votre examen, En cuivrant ainsi des fruits naturels , des graines, feuilles, légumes, ete., non seulement on aurait des objets d'ornement d’une imitation irréprochable, mais on parviendrait aussi à conserver longtemps ces fruits aussi frais qu'aussitôt après avoir été eueillis. » M. le Secretaire dit que cette intéressante commu- nication est une nouvelle preuve à l’appui de lobser- vation de M. Ch. Dupin ‘, que depuis la belle invention de M. Ruolz, « la galvanoplasue multiplie le miracle de ses applications avec des variétés et des succès incessants. » « .….A la vérité, ajoute M. Aymard, les moulages et empreintes obtenus par ce curieux procédé sont le résultat d'opérations déjà connues; mais ce qui pa- 1 Discours prononcé le 41 novembre 4849 à la distribution des récompenses, après l'exposition nationale des produits de l'agricul ture et de l'industrie 482 RÉSUMÉ DES SÉANCES. rait appartenir à l’auteur de la lettre, c’est lidée d'employer à l’ornementation les fruits et autres végétaux qui, étant recouverts d’une mince couche métallique, conservent tous leurs contours avec une perfection admirable. » Ces observations étant agréées par l’Assemblée, Ta lettre de M. Rabany et les objets qui l’accompagnent sont renvoyés à la commission des primes. Le même renvoi est décidé pour diverses demandes relatives à d’autres perfectionnements industriels. Quelques unes d’entre elles sont accompagnées de plans, dessins et de produits manufacturés qui ont été adressés de différents points du département , pour figurer à l'exposition. Au sujet de ces envois, des remerciments sont votés aux membres de la Société qui ont bien voulu propager, dans leurs localités, l'annonce de cette solennité agricole et industrielle, et s'associer ainsi aux vues de Ja Compagnie. L'Assemblée remercie plus spécialement M. Gaubert, secrétaire du Comice agricole de Brioude et membre non résidant, des renseignements détaillés qu'il a consignés dans une lettre dont il est fait lecture, et qui concernent, entre autres objets industriels, des échantillons de soie jaune et blanche, des étoffes de bourre de soie, fabriqués au métier à la Jacquart, une amélioration au montage de ce métier pour les lices de rabat, ete., etc. AOÛT. 485 CONSERVATION DES MONuMENTS. — M. le Secrétaire annonce qu'il est question de restaurer la chapelle romane qui couronne le rocher Saint-Michel. «On ne sait pas encore, ditil, en quoi consisteront les réparations. En vue de ce projet, M. Mérimée, inspecteur général des monuments his- toriques, se rendra au Puy, et il ya lieu d'espérer que, par son intervention éclairée, il ne sera fait à ce monument si précieux pour l'histoire de Part, aucune réparation tendant à en altérer le style archi- tectural, et que les travaux n’auront pour objet que la consolidation et l'entretien de l'édifice. » La Société, persistant dans les vues qu’elle à déjà émises en d’autres circonstances «ur le mode de conservation des monuments, — à son avis le plus intelligent, — s'associe au vœu qui vient d’être exprimé. L'Assemblée, informée également qu’on se propose de démolir prochainement l’ancienne salle des Etats du Velay, située dans le bâtiment de la forteresse près de la cathédrale, exprime ses regrets sur ce projet de destruction, et prie M. le Président d'écrire à M. le Ministre de l’intérieur, s'il en est temps encore, pour lui exposer importance historique du monument, et en solliciter la conservation. M. le Président expose que le rocher voleanique de Corneille, qui surmonte l’éminence sur laquelle la ville du Puy est assise, et dont l'aspect pittoresque 484 RÉSUMÉ DES SÉANCES. contribue à lembellissement de la cité, est menacé de ruine dans sa partie supérieure. Une commission d'enquête à été nommée, et a proposé de conserver, en le consolidant, tout ce qui reste de ce curieux monument de la nature. OBJETS D’ADMINISTRATION. —- M. le Préfet écrit pour inviter la Société à lui fournir le projet de budget qui devra être soumis au conseil général dans sa prochaine session. Après délibération, il est arrêté qu’une somme de 4000 fr. sera proposée, comme les années pré- cédentes, pour les services ordinaires de la Société, et que diverses allocations spéciales seront en outre demandées : 1° 500 fr. pour l'impression de P « Almanach historique, ete., de la Haute-Loire » ; 2° 800 fr. en faveur de M. Emile Badiou, élève sculpteur à l’école des Beaux-Arts de Paris; 0 5° 500 fr. pour le reboisement; 4° 1000 fr. pour l'amélioration de la race chevaline. Toutefois, cette dernière demande donne lieu à un débat dans lequel plusieurs membres sont entendus, M. le Président rappelle qu'en 1849 le conseil général l'avait portée seulement à 500 fr., sans motiver cette diminution de secours; que cependant il n’est pas douteux, d’après le relevé des saillies opérées dans diverses stations, et des élèves pré- AOÛT. 485 sentés chaque année au concours, que la race tend à s'améliorer dans la Haute-Loire. M. Filhot dit, à l’appui de ces observations, que dans plusieurs départements le secours accordé pour cet objet par le conseil général est encore plus élevé, et que dans le Cantal, notamment, il s'élève à une somme assez considérable ; d’ailleurs, il serait pos- sible d'obtenir du gouvernement qu'il intervint aussi pour encourager cette industrie par une allocation proportionnée à celle du conseil général. M. Charles de La Fayette pense qu'on est entré jusqu'ici dans une mauvaise voie : qu'on prime des chevaux légers, des chevaux de cavalerie; qu'il fau- drait répondre à un besoin plus pressant, à un besoin local, celui de former des chevaux de trait ou à double fin. M. de Brive répond qu’il faut avoir égard, dans la direction qu’il convient de donner à cette industrie, aux localités, à la race qui leur est propre, à la nature des herbages, ete.; que sous tous ces rap- ports, l’espèce du pays doit avant tout être améliorée et non changée radicalement ; que c’est la voie tracée par l'administration , voie excellente que la Société a dû suivre ; qu’au surplus , la Compagnie accueillera avee le plus grand intérêt les observations qui lui seront faites à ce sujet par le conseil général. M. Charles de La Fayette dit que la race du pays donne des chevaux faibles, nécessités longtemps par le mauvais état des chemins dans notre pays ; 486 RÉSUMÉ DES SÉANCES. qu'il serait temps de la modifier, aujourd’hui que la viabilité s’est beaucoup améliorée ; que les haras ne visent qu'au cheval de course, et le gouvernement au cheval de remonte pour la cavalerie, c’est à dire à des chevaux impropres pour tout autre service. Très beaux, il faut en convenir, dés la première année , ils tendent ensuite à dégénérer, et, en délini- tive, ils reviennent fort chers à l’âge de trois ou quatre ans. M. de La Fayette voudrait aussi qu’on améliorât la race par les juments, c’est à dire en achetant des juments de choix qui pourraient être revendues à l'enchère. M. le Président fait observer qu'il faudrait affecter à cet usage beaucoup plus de fonds que ceux dont la Société dispose; que, du reste, dans le système adopté, la régénération tend à se faire aussi par les mères, puisque chaque année le jury prime un certain nombre de pouliches et pensionne les poulinières suitées qui proviennent des étalons, et de préférenec celles qui comptent dans leurs as- cendants le plus de mères issues elles-mêmes d'éta- lons de race. M. le Secrétaire propose et l’Assemblée statue qu’une allocation de 2000 fr. sera demandée égale- ment au conseil général pour aider à la construction du nouveau Musée. Cette proposition sera fondée sur diverses considérations qui donnent à cet établisse- sement un caraetère vraiment départemental : Îles AOÛT. 487 divers genres de collections artistiques, historiques, d'histoire naturelle, etc. , qu’on y voit, ont été re- eueillies en très grande partie dans la Haute-Loire ; elles en constituent l’histoire envisagée à tous Îles points de vue; des galeries spéciales pourront être consacrées soit à la série pritanéenne des portraits de tous les hommes qui ont illustrè le pays dans les arts, les sciences, les armes, l’industrie, etc., soit aux collections qui intéressent l’agriculture et les diverses industries locales , en particulier la fabri- que des dentelles; les salles du Musée serviront aux réunions mensuelles et générales de la Société d’Agri- culture , association dont les travaux et les attribu- tions embrassent la totalité du département; elles seront affectées aussi aux expositions bisannuelles et à toutes les solennités agricoles, industrielles et artistiques qui intéressent aussi, comme on sait, tout le département. L'Assemblée, désireuse que dans l'avenir le Musée conserve ce cachet départemental, et voulant donner à cette pensée une consécration nouvelle, décide qu'il sera écrit à M. le Maire pour le prier de poser la première pierre de l’édifice, lors de la session du conseil général, en présence des membres de ce conseil, des membres de la Société, et de toutes les autorités départementales et communales. NécroLogire. — M, GueyMier, notaire, écrit que 488 RÉSUMÉ DES SÉANCES. M. de Talairat, son parent et membre non résidant de la Société, est décédé à Brioude, le 2 juillet, à l’âge de 84 ans. M. le Président rappelle les œuvres littéraires et scientifiques de ce vénérable doyen de la Compagnie; il cite surtout les poésies élégantes dont la lecture a si souvent charmé nos séances publiques , et exprime les regrets de la Société pour la perte d’un membre qui, depuis sa fondation, avait pris une part active et distinguée à ses travaux. Nominations. — M. de Villeneuve est autorisé à échanger son titre de membre résidant en celui de non résidant. A neuf heures la séance est levée. SOLENNITÉ A L'OCCASION DE LA POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DU MUSÉE ET SÉANCE PUBLIQUE. 27 AOUT., SOMMAIRE. — Cortège des fonctionnaires publics. — Décoration du local consacré à la cérémonie. — Exécution de morceaux de musique. — Discours de M. Badon, maire provisoire. — Lecture de linseription gravée sur la plaque commémorative, par M. Aymard, secrétaire de la Société, —— Pose de la première pierre du Musée. — Symphonie. — Décoration extraordinaire de la salle consacrée à la séance publique. — Peintures nouvellement acquises par la Société. — Portrait peint du maréchal La Fayette, envoyé pär sa famille. — Exposition d'objets d’art et d'industrie chi- nois, envoyés par M. Isidore Hedde, délégué du gouvernement en Chine. — —De dessins et peintures exécutés par divers artistes. — —De dessins, figures académiques et dessins géométriques, par les élèves des écoles industrielles, — Buste du maréchal La Tour- Maubourg; envoi de M. Emile Badiou. — Planches et texte de l « Ancien Velay »; envoi de M. Desrosiers. — Exposition agricole, horticole et industrielle; Enoncé des divers genres de produits. — Composition du bureau. — Chœur exécuté par école de chant, d’après la méthode Wilhem. — Discours de M. le Préfet. —Compte-rendu des travaux de la Société, par M. de Brive.—Poésies lues par M. Bernard.—Fragment d'un poème, lu par M. Ch. de La Fayette. — Lettre de M. le Ministre de l'intérieur, relative à une promesse de moulages des bas-reliefs du parthénon; Communication de M. le Préfet; Remerciments. — Proclamation des prix dé- cernés par le jury aux concours agricoles, industriels et artis- liques — Distribution des prix aux élèves des écoles industrielles. — Chœurs exécutés par l’école de chant. Le mardi 27 août, toutes les autorités départe- mentales et communales, et un nombreux publie, 490 RÉSUMÉ DES SÉANCES. avaient été conviés, d’après le vœu de la Société, à une double solennité : la pose de la première pierre du Musée, et la séance publique bisannuelle. À une heure, MM. les conseillers municipaux, MM. les membres de la Société et les principaux fonctionnaires de la mairie étaient réunis à l’Hôtel-de- Ville. Ils en sont partis, ayant à leur tête M. Badon, maire provisoire, et M. de Brive, président de la Sociétè, escortés par la compagnie des sapeurs- pompiers, et précédés d’un corps de musique. Le cortège s’est rendu à l'hôtel de la Préfecture, où M. le Préfet, MM. les membres du conseil général et du conseil de préfecture, MM. les ofliciers de la garnison, tous les chefs d'administration, et beau- coup d’autres fonctionnaires, se sont joints à la réunion, qui s'est dirigée alors vers l'emplacement du Musée. Mgr l'Evèque, accompagné des dignitaires ecclé- siastiques, s’est rendu également au lieu de la cérémonie. Il en a été de même des représentants de la Haute- Loire et des différents corps judiciaires : le tribunal civil, le tribunal de commerce, le conseil des prud- hommes, le parquet, le barreau, ete. Une grande partie de la population s'était em- POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DU MUSÉE. 491 pressée de donner aussi, par sa présence, une marque de sympathie en faveur des arts et de la science, que cette solennité avait pour objet d’ho- norer; la foule encombrait la belle allée du Fer-à- Cheval, à l’extrémité sud de laquelle était une estrade entourée d'ares de verdure et de fleurs qu'on avait dressé au dessus des voutes formant le soubassement de l'édifice. Cette estrade comprenait une vaste enceinte où les autorités ont été reçues par M. Nor- mant, architecte du Musée, en présence des entre- preneurs des travaux et des ouvriers employés à la construction. La cérémonie était favorisée par un temps magni- fique. Des morceaux de musique ayant été exécutés, M. Badon, maire provisoire, a prononcé l’allocution suivante : Messreuns, 1 ny a pas plus de vingt-cinq ans que quelques hommes , animés de l'amour des sciences et des arts, et guidés surtout par le désir d'étre utiles à leur pays, conçurent la pensée de fonder un Musée au Puy. Ils se mirent à l’œuvre avec un admirable dévoûment , et leurs efforts , secondés par l'adhésion de leurs concitoyens et par lappui de l'administration, furent couronnés d’un éclatant succts. Grace à cette noble pensée, réalisée avec une prodigieuse activité, notre ville posséde aujourd'hui une collection minéralogique , un médailler et une galerie de tableaux et d'objets d'art et d’an- 492 RÉSUMÉ DES SÉANCES. tiquités de toute sorte, qu'admirent les géologues et les artistes attirés dans nos montagnes pour en étudier la nature, tantôt sévère, antôt gracieuse. Commençons, Messieurs, par rendre hommage aux fondateurs de notre Musée : leurs noms seront à jamais conservés parmi les illustrations dont notre pays s’honore , mais je serai aussi l’interprète des sentiments de ines concitoyens qne je suis chargé fortuitement de représenter, en étendant ce témoignage d'estime et de recon- naissance aux hommes plus jeunes dont l# zele toujours éveillé s'applique à développer et à aggrandir l’œuvre de leurs devanciers. La solennité qui nous réunit, Messieurs , est elle-méme la preuve de la vérité des sentiments que je viens d'exprimer; car en décidant l'érection de ce monument, et en votant une dépense qui, dans la situation actuelle des ressources de Ja ville, ne laisse pas d’être considérable, le conseil municipal, se rendant l'écho des vœux de toute la population, a manifesté la haute importance qui doit étre attribuée au Musée. Ce n’est pas une dépense stérile que nous faisons, comme s'il s'agissait d’un édifice qui ne fût destiné qu'à l’embellissement de notre ville. Non, Messieurs, nous faisons un emploi utile et pro- ductif des deniers de la commune. Ne convient-il pas en effet d’ins- pirer à notre jeunesse le goût des beaux-arts, des sciences, des occupations utiles et studieuses qui les préservent des écueils de l'oisiveté? N'est-ce pas surtout, dans un temps où elle est exposée aux entrainements ivréfléchis de la politique, la plus difficile des sciences, qu'il faut la convier aux études qui lui montrent, au fur et à mesure qu’elles augmentent son instruction, le peu qu’elle sait comparativement à ce qui lui reste à apprendre. Mais, Messieurs, outre cette influence morale qu'on ne peut contester à l'existence du Musée, la société savante qui le dirige, rend à notre ville et au département des services d’une utilité pra- tique, par l’enseignement qu’elle donne dans ses écoles, et par les progrès qu’elle imprime à l’agriculture. De nos écoles industrielles sortent des sujets distingués qui sont POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DU MUSÉE. 495 propres à devenir d’habiles dessinateurs, charpentiers , ailleurs de pierres ou constructeurs. La Société d'Agriculture, par les encouragements qu'elle distribue, par les expériences qu’elle dirige, par les nouvelles plantes qu'elle propage, contribue puissamment à améliorer l'élève des bestiaux, et à faire adopter une culture plus soignée et mieux approprice au sol. Enfin , les médailles honorifiques accordées à la suite des expositions périodiques, n'ont pas élé sans influence sur les perfectionnements qui ont été introduits dans la fabrication des dentelles, Pune de nos plus fécondes sources de richesses. Ce sont là des titres certains qui vaudront toujours aux membres de la Société d'Agriculture , Arts et Sciences du Puy, le rang distingué qu’ils occupent dans les- time générale. Le monument dont nous voyons s'élever les fondations a done essentiellement un caractère d'utilité publique. Il conservera des col- lections précieuses et attestera à la postérité qu'au milieu de nos mon- tagnes le goût des arts et des sciences était déja très développé, alors que beaucoup de localités plus peuplées, plus favorisées, et qu’on croit plus avancées en civilisation que la nôtre, étaient incapables de fournir une pareille preuve de leur prétendue supériorité. Je ne terminerai pas, Messieurs, sans exprimer ici un (émoignage de remerciments pour l'appui et le concours que ladministration su- périeure et le conseil général ont toujours prétés à la Société d'agri- culture, pour lui faciliter l’accomplissement de l’œuvre qu'elle pour- suit avec tant de zèle et d'intelligence. Ce discours a été suivi de vifs applaudissements. Sur l'invitation de M. le Maire, M. Aymard, se- crétaire de la Société, a lu les inscriptions suivantes , gravées sur une plaque commémorative en zinc galvanisé. TOME XV 32 49% RÉSUMÉ DES SÉANCES. Au droit de la plaque : RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-LOIRE. VILLE DU PUY. À la Civilisation, anx Arts, aux Sciences, à l'Industrie. Sous fa présidence de NV. LOUIS-NAPOLÉON BONAPARTE , M. J. BAROCHE cbaub miniélue de l'iutécieut , M. Em. Dusois pe NiERMONT , prefet du departeureut, Le ARuéce fut cousluub des deuvets communaux. Le 27 aout 4850 fæ première pievre de L'édifice « ete posce par 2. Alphonse BADoON , mare provisoire, ancien meanbre de L'Abssaublee couslituaute ; av présence de JC. Le Prefet, de DL. les Conseflecs UT CLP EUX ; de AL. Louis RomEur D£ La VALETTE, puésideut, eb de JU. Les membres du conseil geuwéral du deparcbement ; de M. Albert DE Brive, puésideub, eb de AM. Les membres de Po Societe d'Agriculture, Scieuwces, btts et Connnerce dw Œinp i de A. Ch. CazemarD DE La FAYETTE, dixecb. du AMusce ; de AN. Auguste AYMARD : inspecteur des nrouumeuts bistoviques, eb d'u graud wombre de fouctiomvares publics. M. Achille Nonmanr, efeve de L'école des Vheaux-buts de Pas, œvchitecte. MM. Besson, Ganxier, Miccioro, ViLLESSÈCnE, entrepreneurs. POSE DE LA PREMIÈRE PIERRE DU MUSÉE. 495 Au revers et au dessous du plan figuratif du Musée : HONNEUR ÉTERNEL bu boues cclœvres qui oub tease cette eulreprase ; % fl Sociebe Lbcadeuique, qui av @ coucu fe projeb ; + L'aduunsteætion muuicupale qu, ar deux fois, æ vote Les fouds eb coucxde l'emplacement, L L'adunmaleation departaneutale, qui @ sauchoune Les plaus ; bu couseul general, doub Les syuipatbies geuéreuses soub wcquises aux als eb aux scteuces. Séance tenante, les noms de Mgr l’Evêque ont été gravés sur la plaque commémorative, ainsi qu’il suit : Cu présence de Je J.-Aug.-Victorin DE MorLuox, évéque du Puy. r La plaque a été ensuite enfermée, ainsi que di- verses pièces de monnaie au millésime de 1850, par M. l'architecte dans un coffret de chêne enveloppé d’un revêtement de plomb, qu’on a scellé et déposé dans une ouverture pratiquée à la partie supérieure de la pierre formant l'angle occidental du perron. Après que chacune des principales autorités à eu jeté, suivant l'usage, une truellée de chaux sur le joint de la première assise, on a immédiatement re- couvert celle-ci d’une seconde pierre. La cérémonie s’est terminée par une symphonie, qui a été exécutée avec un talent d'ensemble remar- quable par la musique des écoles primaires, sous la conduite habile de M. Giraud. 496 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Le cortège s’est mis alors en marche vers l’ancien Musée, pour y assister à la séance publique. La salle était déjà en partie occupée par une foule de dames, dont les parures élégantes le disputaient à l'éclat des fleurs qui ornaient l'enceinte reservée aux autorités. La décoration de cette salle, d’ailleurs simple et appropriée au caractère de la solennité, était dis- posée de manière à ne rien cacher aux spectateurs des nombreuses antiquités du Musée, des statues et des peintures, parmi lesquelles on remarquait Sur- tout celles nouvellement acquises par la Société à la vente du eabinet d'Espinoy, et le portrait du maréchal Gilbert de La Fayette, envoyé par la fa- mille de eet illustre personnage pour cette solennelle réunion. Sur une estrade couverte de tentures, et au de- vant d’un précieux groupe de meubles et armures du moyen-àge, de vasés et seulptures antiques, rangés autour de la belle statue de PApollon du Belvédère, s'élevait le bureau entouré de fleurs et de verdure; en ayant était la tribune destinée aux orateurs; en régard et à l’autre extrémité de la salle, un vaste hémicycle avait été consacré à la partie artistique de l’exposition. On y voyait une nombreuse série de peintures, dessins, cartes géo- graphiques, albums et manuserits relatifs aux arts, aux industries et sciences de la Chine, intéressante SÉANCE PUBLIQUE. 497 exhibition due aux soins éclairés de notre compa- triote, M. Isidore Hedde, ancien délégué de Pin- dustrie des soies en Chine. Auprès de cette collection, étaient placés, entre autres dessins et peintures, une belle suite de por- traits peints, tableaux de genre et dessins au crayon exposés par M. Emile Giraud, professeur de dessin au Puy; deux peintures de M. Jean Wlodarski, artiste polonais, excellentes copies d’après Raphaël et Blondel; une aquarelle d’une exécution non moins remarquable, qui reproduit une rare et curieuse porte sculptée du onzième siècle, par M. Normant, architecte départemental; un grand dessin repré- sentant le foyer des artistes du théâtre des Célestins à Lyon, par M. Vincent Daniel, du Puy; un dessin au crayon, paysage composé avec beau- coup de talent dans la manière hollandaise, par M. Fleury, de Laon. ! Une série de dessins et figures académiques, de plans et autres dessins géométriques qui fixait sur- tout l'intérêt, était celle des sujets de composition présentés par les élèves des écoles industrielles , institution créée et dirigée par la Société. Plusieurs * Le jury a reçu, après le délai fixé pour la elôture de lexpo- sition, d’autres envois de peintures. Par exception, et en raison de leur beauté d'exécution , certains de ces tableaux ont été admis après la séance publique; les uns étaient de notre compatriote M. Tvre, et offraient une tête de Christ et des portraits; les autres, présentés par M. Dupasquier, de Saint-Etienne, étaient des tableaux de fleurs. 498 RÉSUMÉ DES SÉANCES. de ces productions, d’une touche vraiment habile, entre autres celles des jeunes Adsklenard [Ernest}, Jouve [Baptiste], Ampilhac, Mathieu [Auguste], attestaient, outre les progrès des élèves, la supé- riorité des méthodes adoptées par MM. les professeurs et la prospérité de l'établissement. Un autre ouvrage d'art qui arrétait aussi la bien- veillante attention du public, était le buste du maréchal de La Tour-Maubourg, exécuté en plätre dans de grandes proportions par M. Emile Badiou, élève de l’école des Beaux-Arts de Paris, et pen- sionné du conseil général. On admirait également une véritable œuvre d'art, la première de ce genre qui ait illustré le départe- ment, dans les magnifiques livraisons du grand ou- vrage sur « l'Ancien Velay », publié par M. Fran- cisque Mandet, et édité par M. Desrosiers, de Moulins, avec une richesse de typographie et un luxe de planches nombreuses et fort bien exécutées. Cette entreprise, par son importance et le succès qu’elle a obtenu , avait été jugée, par le jury ; digne de l'obtention d’une médaille d’or. Quant à lexposition agricole et industrielle, elle occupait, dans une salle voisine, de vastes étagères. L'agriculture, dont la majeure partie des progrès n’est pas de nature à être exposée, était cependant représentée par divers produits assez remarquables, la plupart envoyés par des membres de la Société. C’étaient de nombreux spécimens de cocons et de SÉANCE PUBLIQUE. 499 soies, des tiges de chanvre géant d’une hauteur extraordinaire, de nouvelles espèces de céréales, légumes, racines fourragères, ete. L’horticulture qui, pour la première fois, réalisait les espérances de la Société par la présentation de produits dignes d’être couronnés, avait aussi une part intéressante dans cette exhibition : de riches bouquets, des plantes en pots offraient toutes les espèces de fleurs de la saison. On y voyait aussi quelques fruits et melons dont la beauté laissait présumer ce qu’on peut attendre de l’industrie jar- dinière dans notre pays. L'exposition des arts industriels présentait une plus grande diversité d'ouvrages envoyés de tous les points du département. C'était un assortiment de belles dentelles en soie et laine, genre Alencon, Caen et Chantilly, telles que berthes, voiles, cols, ete.; un chàâle en soie noire d’une grande perfec- tion, genre Alençon; un élégant mantelet, des den- telles en fil blane et des dessins pour toutes sortes de dentelles; des ouvrages de passementerie, de couturerie et de broderie; des étoffes de soie, ve- lours , tissus en bourre de soie et en fil de lin; des reliures d’un fini remarquable; des meubles artis- tement exécutés avee sculptures et incrustations; des imitations peintes de bois et de sculptures; des marbres seulptés pour autels et cheminées ; des modèles de machines diverses, de mécanismes et de 200 RÉSUMÉ DES SÉANCES. charpente; des dessins des diverses pièces d’une voiture; des pièces électro-plastiques; des modèles de trébuchets et pièges pour la destruction des animaux nuisibles; des articles de poterie, de bri- quetterie, de corderie, de sabotterie , ete. ; des outils d'agriculture, tels qu’échenilloirs, sécateurs, scies, trois-quarts; des objets de chirurgie, tels que bandages herniaires; des ouvrages de ferblanterie; des assortiments de fruits confits; des échantillons d'eaux médicinales, eaux de Seltz, limonades ga- zeusSes, jeté. EIC- À trois heures , M. le Préfet prend place au fauteuil de la présidence. Il a auprès de lui M. le Maire et MM. le Président et le Vice-Président de la Société. MM. les Secrétaires siègent également au bureau. MM. les membres du conseil général et de la Société, et toutes les notabilités, se placent dans l'enceinte d'honneur qui leur est réservée. L'école de chant, dirigée par M. Sagedieu, d’après la méthode Wilhem, fait alors entendre un chœur, dont l’habile exécution excite les applaudissements de l'auditoire. M. le Préfet ouvre ensuite la séance par un dis- cours où il énonce les effets des circonstances critiques de notre époque dans leurs rapports avec les travaux littéraires et scientifiques. IT ex- prime le regret que les préoccupations politiques prennent un temps précieux, un temps perdu SÉANCE PUBLIQUE. 501 pour les études sérieuses, « celles dont la Société, ditl, conserve le culte avec bonheur. » Le déve- loppement de cette thèse l'amène à applaudir aux efforts de ces associations utiles qui, dans la pai- sible sphère de leurs études, restant étrangères au bruit du dehors, ne cessent de cultiver les lettres et les arts, et consacrent leur intelligente activité à l’examen et à la solution des problèmes les plus graves, et en première ligne aux études et aux pratiques agricoles. À tous ces titres, le concours de l'administration et celui du conseil général ont toujours été et seront toujours acquis à la Société. Plus d’une fois M. le Préfet a eu l’occasion de lui donner des marques d'intérêt, et il se félicite particulièrement, comme d’une bonne fortune dans sa carrière administrative, d'avoir pu concourir à l'érection du nouveau Musée. Après avoir appelé l'attention de la Compagnie sur une question qui importe beaucoup à l’agriculture de la Haute-Loire, — le reboisement, — il termine en sollicitant le concert de tous les hommes amis du pays pour accomplir des œuvres utiles, faire le bien, c’est à dire participer à la tâche honorable que s’est imposée la Société. 1 Cette allocution est accueillie par l'Assemblée avec de nombreuses marques d'approbation. M. de Brive prend ensuite la parole, et dans un Les discours de M. le Préfet et de M. le Président de la Société sont imprimés en tête de ce volume, pages 4 et 7. 502 RÉSUMÉ DES SÉANCES. discours écouté avee un intérêt soutenu, il fait le compte-rendu des travaux de la Société depuis sa dernière séance publique. I indique les améliorations dont lui paraissent sueceptibles les diverses industries confiées à la sollicitude de la Compagnie, et termine en donnant de justes regrets à la perte qu’elle a faite d'hommes aussi recommandables que MM. le docteur Morel, Just de La Tour Maubourg, Gire, de Talairat et de Macheco. Les témoignages de sympathies qui éclatent de toutes les parties de l’Assemblée à la suite de ce discours, ont dû prouver à son auteur qu'il avait obtenu lassentiment général. M. François Bernard est appelé à la tribune : il donne lecture de deux pièces de vers. Dans la pre- mière, qui a pour titre : Vanilé des vanités, l'auteur examine, sous les aspects les plus saisissants, ce problème de la mort devant laquelle rien, même ce qui nous séduit le plus, ne peut trouver grace. La seconde, le Saut de la Vierge, est une ballade vellavienne dont un vieil historien de Notre-Dame du Puy, le père Oddo de Gissey, a fourni le naïf sujet. M. Bernard l’a rajeuni en le parant des charmes d’une élégante poésie. Ces stances ont justifié les encouragements qui fu- rent donnés à leur jeune auteur par M. Victor Hugo, et lui valent de nombreux applaudissements. ! £ Voyez ces poésies, pages 405 et 407 de ce volume. SÉANCE PUBLIQUE. 505 M. Charles de La Fayette, invité aussi à prendre la parole, lit un fragment de poème sur agriculture et la vie des champs. I élève la profession du la- boureur à la hauteur des plus nobles carrières, et fait ressortir les travaux si féconds auxquels se livre l'habitant des campagnes, parfois avec un véritable héroïsme. Rappelant ensuite les améliorations que réclame lagrieulture dans notre pays, il signale quelques points d'économie publique qui nous tou- chent plus particulièrement. L'Assemblée témoigne, par de vives marques de sympathie, l'intérêt qu'elle a pris à eette lecture , dans laquelle le poète a su embellir de toutes les séduetions du style un sujet des plus sérieux. M. le Préfet donne ensuite communication d’une lettre de M. le Ministre de l’intérieur, reçue aujour- d'hui même, dans laquelle est énoncée une bien- veillante promesse relative à l'envoi de moulages des bas-reliefs du parthénon , chef-d'œuvre de sculpture grecque, attribué à Phidias. Après cette lecture, au sujet de laquelle M. le Président exprime les remerciments de la Compagnie, M. le Secrétaire présente l'exposé des prix décernés par le jury au concours annuel de l’agriculture et au concours bisannuel de lindustrie et des arts. Ce document énonce CENT SOIXANTE-TROIS récompenses, la plupart comportant prime et médaille, dont cent six attribués à l’agriculture, etcinquante-sept aux arts industriels. 504 RÉSUMÉ DES SÉANCES. La première catégorie comprend deux médailles d’or, quatorze d’argent et vingt-deux de bronze ; soixante-deux primes de 15 à 50 fr., quatre rappels et deux simples admissions à l'exposition sans primes. Ces prix se rapportent aux sujets suivants : Exploitations agricoles dirigées d’après les meil- leures méthodes ; bonne disposition des étables ; fourrages artificiels [trèfle ordinaire et incarnat, es- pareette, luzerne, vesces, betteraves, carottes, ete.], cultivés sur une grande surface relativement à lé- tendue de l'exploitation; culture de müriers; édu- cation de vers à soie; défoncements; reboisement ; culture des abeilles; établissement horticole; atte- lage d’un seul bœuf ou d’une seule vache; serviteurs, servantes de ferme et gardes ayant servi leur maitre le plus longtemps, avee le plus de zèle, d'intelligence et de dévoüment; charrues et autres instruments perfectionnés. 1 Dans la seconde catégorie, se trouvent trois mé- dailles d’or, dix d'argent et huit de bronze; seize primes, dont l’une s'élève à 65 fr.; onze mentions honorables; deux rappels [tous ces prix avec ad- mission à l’exposition]; cinq admissions sans prix. Les diverses industries auxquelles ces récompenses ont été attribuées étaient représentées à l'exposition, 1 La Société a distribué en outre, aux concours de bestiaux qui ont eu lieu au Puy, le 29 et le 50 septembre, une somme d'environ 1700 fr., répartie en soixante-trois primes, pour Jes races chevaline, bovine, ovine et porcine. SÉANCE PUBLIQUE. 505 suivant le résumé donné précédemment. Une seule médaille qui fait exeeption, est celle d'argent accordée aux habiles instituteurs de l'établissement des Sourds- Muets du Puy. Cet exposé est suivi de l'appel nominal de tous les lauréats, avec mention détaillée des sujets de prix. ? On procède ensuite à la distribution des prix aux élèves des écoles industrielles, qui recoivent des mains de MM. les membres du bureau, et aux applau- dissements de l’Assemblée, des trousses d'instruments de mathématiques, des cahiers de dessin et divers ouvrages d’une utilité spéciale et pratique. La solennité est terminée par des chœurs em- pruntés à nos meilleurs opéras, qui sont exécutés par l'école de chant avec beaucoup d'ensemble et de précision. A sept heures, M. le Préfet annonce la elôture de la séance. * Voyez le programme des prix décernés, à la fin de la première partie de ce volume. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE. SOMMAIRE, — Lecture des proces-verbaux de Ja séance du 2 août, de la pose de la première pierre du Musée et de la séance publique du 27 août. — Ouvrages reçus. — Offre d'échange de publica- tions par la Société historique du grand duché de Luxembourg. Acceptation. — Demande de la collection des « Annales », par MM. Barthis, libraires à Londres; Offre d'échange pour d’autres publications. — Fables en vers envoyées par M. Coignet. — Don du nouveau Bréviaire du Puy, par léditeur. — Situation des travaux du nouveau Musée; Communication de M. le Président ; Dons nombreux faits au Musée par MM. César de La Tour-Mau- bourg, Jules Richond, Crouzet, Reymond, La Bruyère, Normant, Robert, Armand, Falcon; Observations de M. Aymard au sujet de divers objets d’art et d’antiquités. — Addition de deux nouvelles galeries au Musée, destinées aux antiquités historiques et aux industries départementales; Proposition présentée par M. Aymard ; Adhésion; Vœu que le gouvernement soit appelé à venir en aïde à la ville pour ees nouveller constructions. — Proposition rela- tive à la confection d’une corniche en pierre pour le Musée ; Adhésion. — Panneaux sculptés par Vanneau, d'après les bas- reliefs du mausolée de Sobieski ; Proposition de les acquérir; Renvoi à la prochaine séance. — Vœu que M. le Ministre de l’intérieur accorde au Musée des moulages des bas-reliefs du temple de la Victoire aptère. — Programme relatif à l’Institut agronomique de Versailles ; Communication de M. le Préfet; Délibération à ce sujet. — Ecole régionale de Saint-Angeau; Vœu que des relations existent entre la Société et cette Ecole. — Situation de la récolte ; Evaluation numérique des pro- duits de l’année courante, etc. ; Renseignements demandés par M. le Ministre de Pagriculture. — Commission départe- mentale d'agriculture à créer dans la Haute-Loire; Lettre de M. le Ministre à M. le Préfet; Réponse négative de ce magis- trat; Communication de M. de Brive. — Irrigations par éclu- sées; Nouveau genre de syphon propre à cet usage; Communi- cation de M. Filhot; Renvoi à l'examen de M. Azéma. — Biographie des Officiers-Généraux du département de la Haute- Loire; Communication de M. Dumolin; Additions proposées par MM. Duvillars, de Brive et Aymard. — Notice sur le séjour du prince Zizim au Puy; Communication de M. Servan de Sugny. — Nomenclature des représentants et députés de la Haute-Loire ; NOVEMBRE. 507 Notes à ce sujet par M, Gallet; Communication de M. Armand ; Renvoi à la commission de « l'Almanach historique », ete. — Peinture murale découverte à la cathédrale du Puy; Extraits du rapport de M. Mérimée à M. le Ministre de l'intérieur; Com- muuication de M. Aymard. — Projet de restauration de la cha- pelle Saint-Michel-d’Aiguille ; Observations de M. le Secrétaire. — Ancienne salle des Etats du Velay; Lettre de M.le Ministre de l’instruction publique ; Destruction de ce monument; Regrets de la Société; Vœu émis pour la conservation des anciennes tapis- series qui décoraient cette salle.—Votes du conseil général en faveur de Ja Société; Remerciments. — Reboisement; Observations de M. le Sous-Inspecteur des Eaux-et-Forêts, Bertrand de Doue et Aymaïd. — Modification au nouveau programme des prix. — — Nomination de M. Martel comme membre de la commission de « l'Almanach historique. » — Demandes d’admission par MM. Bravard et Pomel; Commission nommée. À trois heures la séance est ouverte. M. le Secrétaire lit les procès-verbaux de la séance du 2 août, de la pose de la première pierre du Musée, et de la séance publique du 27. Ils sont approuvés sans réclamations. Pugicarioxs. — M. le Président dépose sur le bureau les ouvrages reçus, et il nomme des com- missaires pour examiner divers Mémoires. M. le Secrétaire lit une lettre par laquelle M. Didron ainé, secrétaire des comités historiques des arts et monuments au ministère de l'instruction publique, sollicite un échange de publications, au nom de Ja Société historique et archéologique du grand duché du Luxembourg. Cette proposition est agréée par l’Assemblée 308 RÉSUMÉ DES SÉANCES. MM. Barthis Lowel, libraires à Londres, écrivent aussi à M. le Secrétaire pour demander l'envoi de deux ou trois collections des « Annales » de la Société, en échange contre le pareil montant en publications anglaises, dont ces négociants trans- mettent le prospectus. « Nous placerons, disent-ils, ces ouvrages dans quelques bibliothèques publiques de lAngleterre, qui font grand cas de vos publi- cations scientifiques. » Après délibération, il est arrèté que les volumes demandés seront envoyés en échange du journal « Phrénologique » [anglais], en vingt volumes. M. Coignet, membre non résidant à Saint-Cha- mond, envoie deux fables en vers [imprimées], qui seront déposés à la bibliothèque historique. L'Assemblée agrée aussi l'hommage pour la même bibliothèque, d’un exemplaire du « Bréviaire du Puy », publié récemment par M. Gaudelet. Musée. — M. le Président entretient l'Assemblée de la situation des travaux du nouveau Musée : il rappelle avec quelle généreuse bienveillance le projet de cette construction fut accueilli au sein de lad- ministration municipale, avec quelle sollieitude il a été mis à exécution; il dit que le conseil général, dans sa dernière session, a voulu concourir à cette œuvre d'art par un vote de fonds, et que récem- ment les plans ont recu lapprobation de Pun des hommes les plus éminents dans la science, de M. NOVEMBRE. 509 Mérimée, membre de lInstitut et inspecteur général des monuments historiques qui, dans une visite faite à cet établissement, a bien voulu exprimer à M. le Secrétaire de la Société ses félicitations sur le choix de emplacement et sur l’heureuse distribution des galeries. Le publie n'apporte pas moins d'intérêt à cette importante édification, comme l’attestent les dons nombreux et vraiment précieux d'objets de curiosité, d'art et de science, déposés en ce moment dans la salle des séances, et qui sont offerts par M. le Secrétaire au nom de diverses personnes en témoi- gnage de sympathie. Ces objets sont : 1° Un vase égyptien en pierre calcaire blanchätre et polie, du genre de ceux appelés canopes , apporté de Thèbes et donné par M. César de La Tour-Maubourg. « .….Cette curieuse antiquité, dit M. Aymard, vient compléter une série intéressante de ces sortes de vases, tous recueillis en Egypte par la famille La Tour-Maubourg, et généreusement envoyés par elle en différentes fois au Musée. Le plus rare est en bois peint; maisles plus beaux, au nombre de quatre, sont en albâtre zôné et d’une admirable conservation. Les couvercles qui les surmontent offrent des têtes de chacal, d’épervier, de eynocéphale et d'homme, attributs ordinaires des quatre fils d'Osiris, Soumautf, Kebn-Sniv, Hapi et Amset, comme on le voit par les légendes hiéroglyphiques inscrites dans des cartou- TOME XV. 29 510 RÉSUMÉ DES SÉANCES. ches rectangulaires à la face antérieure des vases, Ces génies avaient sans doute mission de veiller à la garde des restes momifiés qu'on déposait dans ces urnes funéraires, placées elles-mêmes dans les hypogées, près des cercueils de momies. Le vase offert aujourd’hui par M. de La Tour-Maubourg a cela de particulier, qu'il contient encore une de ces dépouilles très soigneusement embaumée. Il est fermé par un couvercle à tête d'homme, caracté- risant le génie Amsel. » 9 à 55. Une collection de cinquante-deux seulp- tures lapidaires, chapiteaux, fragments de bas-reliefs etautres membres d'architecture, antiques, romano- bysantins, gothiques, etc., recueillis dans les dé- molitions de la cathédrale du Puy, par M. Crouzet, artiste sculpteur au Puy. A ce sujet, M. Crouzet écrit à M. le Secrétaire qu'il est heureux d’avoir pu sauver d’une destruc- tion certaine ces restes précieux d’un monument important, et qui, déposés au Musée, fourniront des éléments nombreux et des types à la chronologie archéologique du pays. « ….Cest avec bonheur, ajoute-t-il, que je rem- plis la promesse que je vous avais faite, d'autant mieux que c’est une nouvelle occasion pour moi de témoigner ma reconnaissance à la Société Acadé- mique, au patronage de laquelle je dois les encou- ragements que j'ai reçus du conseil général du département. » NOVEMBRE. o11 54 à 57. Une poignée d'épée en fer de grande dimension ét de forme très ancienne; trois vases en poterie, également anciens; un denier tournois du roi Philippe-le-Bel, donnés par M. Jules Richond. Les vases ont été trouvés au Puy, place du Breuil, maison Richond, dans les déblais d’un jardin atte- nant au mur de ville. Les vases sont deux bols entiers ou en fragments, d’une forme presque sem- blable à nos écuelles. « .….Is étaient placés, dit M. le Secrétaire, sous un squelette, qu'à la dimension et à la structure des os, à l'éclat des dents et à leur état de par- faite conservation, on jugea avoir été celui d’une jeune femme. Près d’elle se trouvaient les restes d’un très jeune enfant. On y voyait aussi quelques débris de linges et d’étoffes en partie consumés par le temps. Le tout était recouvert d’une couche de terre dans laquelle était un pot-à-fleurs, qui fut détruit lors de la découverte. C’est à côté de cette curieuse sépulture que fut recucillie la poignée d'épée avec des fragments informes de la même arme. « La pièce de monnaie a été trouvée dans la ma- connerie d’une partie du mur d'enceinte, au moment de la démolition. Sous ce rapport, elle offre un véritable intérêt historique pour la ville, dont elle indique un des points fortifiés de l’ancienne déli- mitation à une époque déterminée, c’est à dire vers le règne de Philippe-le-Bel [1285-1514]. » ! À Ces dernières déductions soulèvent , il est vrai, deux objections 512 RÉSUMÉ DES SÉANCES. 58. Une lampe en fer de grande dimension, pro- bablement fort ancienne, trouvée à trois mètres de profondeur, dans une terre appartenant à M. Rey- mond, commune de La Voüte-sur-Loire, et donnée par ce propriétaire. 59 à 76. Quatre médailles romaines en bronze, grand et moyen module, aux types des empereurs Trajan, Hadrien, Antonin-le-Pieux et Maximien-Her- eule, trouvées aux environs du bourg de Montfaucon; 40 Il ya eu, durant les premiers siècles du règne de la troisième race, six rois du nom de Philippe, qui tous ont émis des deniers tournois avec la légénde rmiirevs ex [1060-1550]; 20 En admettant que ce denier se rapporte à Philippe IV, dit le Bel, il peut avoir circulé longtemps après la mort de ce prince, et avoir été mis dans la bâtisse beaucoup plus tard. Avant d'aborder la première question , répondons de suite à la seconde : que cette pièce est dans un bon état de conservation, qu'elle n’a pas élé usée par un long frottement, et que par consé- quent elle a dû étre placée dans la maçonnerie peu après avoir élé frappée. IL n’est pas moins probable de l’attribuer au règne de Philippe NE elle est d’un fort bas alliage, et a pour type : au droit, dans le champ, Croix grecque à branches égales et simples, légende pPni- LiPPYS REX; au revers, plan figuratif de ville, legende TvroNÿs avis. Les deniers tournois des deux premiers rois, prédécesseurs de Philippe-le-Bel, paraissent avoir différé de celui-ci, à en juger par le spécimen que donne Leblanc [Traité historique des Monnaies de France, 4692, planche de la page 159], et que cet auteur classe à Philippe I [Philippe-Auguste]. Les emblémes figurés sur cette monnaie sont, d’un côté, une croix laline fleurdelisée aux trois bran- ches supérieures, et de l’autre, une fleur de lys. On ne connait pas NOVEMBRE. 515 Quatre médaillons modernes: un en plomb, frappé en mémoire de Chalier, mort à Lyon; un autre en bronze, à l’efligie de Bonaparte, premier consul, et rappelant l'attentat à sa vie du 5 ventose an IX; un troisième en bronze doré, frappé en l'honneur de Berryer, député de la faute-Loire, 1832; le dernier également en bronze et de la plus belle exécution, frappé en souvenir de Pinondation ex- traordinaire du Rhône et de la Saône en 1840. le type du denier de Philippe HI, ou le Mardi; tout ce que l’on sait, d’après les sages ordonnances de ce roi sur la monnaie, c'est qu'elle était au meilleur titre. Quant à Philippe V, dit le Long, une monnaie d’un métal aussi grossier ne saurait non plus convenir à un prince qui avait si fort à cœur le bien de l'Etat, et en particulier le règlement des monnaies; qu'il avait conçu le projet, hardi pour son temps, de n'autoriser en France qu’une monnaie, un poids et une mesure. Philippe VI, ou le Valois, outre que ses deniers {ournois ont un type parfaitement distinct [tantôt une couronne fleurdelisée et une croix grecque fleurdelisée, tantôt une croix grecque cantonnée des quatre lettres FRAN, et le plan figuratif de ville], s’attacha aussi avec beaucoup de sagesse à mettre de l’ordre dans celte partie importante des services publies. L'histoire constate au contraire un affaiblissement extraordinaire dans le titre de la mon- naie sous le règne de Philippe-le-Bel, et les révoltes et les troubles qui s’en suivirent. IL peut étre utile de rappeler ici que d'après un ancien plan des fortifications de la ville, il existait autrefois une tour à l’en- droit même où la pièce a été trouvée, entre la porte Aiguière et la porte d'Avignon. Lors de la démolition dont j'ai parlé, j'ai constaté des vestiges de cette tour au point de jonction des maisons Richond et Rhullier. [Note de M. Aymard.] 14 RÉSUMÉ DES SÉANCES. Un grand sceau en fer, trouvé près de Montfaucon, encastré dans une pierre entre deux autres pierres, limitant une propriété de M. de La Bruyère. On y voit un éeu armorié surmonté de la couronne du- cale et la légende Dvx VALENT PAR FRANCIAE 1626 ; Divers objets, armes, instruments, etc., prove- nant des indigènes des iles de l'Océanie : un casse- tête de bois très dur, remarquable par sa grandeur et par ses ornements gravés ; une fronde accompagnée de deux de ses pierres de jade taillé et poli et de forme ovoide; une très belle hache en serpenune, très acérée et polie, sorte d’erminette emmanchée avec art au moyen de cordes en écorce d’arbre; une longue corde habilement tressée; deux frag- ments d’étoffes peintes et ornées de dessins, espèce de feutre formé de larges écorces d’arbre; enfin une ceinture de corps avec franges noires ; Un égagropile, sorte d'agglomération de poils, ayant une forme sphérique, et trouvé dans les in- testins d’une brebis. Ces dons intéressants ont été faits par M. de La Bruyère , doéteur médecin à Montfaucon, et membre non résidant de la Société. 77-79. Un beau morceau de grès psammitique avec cristaux de carbonate de chaux, trouvès près d’Is- soire [Puy-de-Dôme], et deux moulages présentant les os fossiles en connexion des pieds antérieurs et postérieurs d’un hyœænodon ! Perodon B. et P}, recueillis dans les lignites du calcaire lacustre de NOVEMBRE. 515 La Débruge [Vaucluse], par MM. Bravard et Pomel; donnés par M. Normant, membre résidant. 80. Fragment du calcaire lacustre de Ronzon, près le Puy, avec débris fossiles de maxillaire et dents mächelières de bothriodon; offert par M. Robert, membre résidant. M. le Président fait hommage, au nom de M. Armand, membre du conseil général, d’une sta- tuette modelée en terre, et représentant la déesse Hygie. Cette œuvre d’art est attribuée à notre illustre compatriote le sculpteur Julien, membre de l’Institut. L'Assemblée est informée également, par M. le Secrétaire, que Mgr l'Evèque a bien voulu lui pro- mettre son concours pour faire placer au Musée un certain nombre de chapiteaux et d’autres sculptures anciennes, provenant du eloitre de la cathédrale, aus- sitôt après la restauration de cette partie de l'édifice. Enfin, M. le Secrétaire offre, de la part de M. Falcon, l’un des industriels les plus distingués du département, et qui a obtenu, comme on sait, d'honorables récompenses aux expositions du Puy et de Paris, une suite nombreuse d'échantillons de dentelles, la plupart confectionnés sous sa direction , de 1858 à 1845. Cette période de temps marque l’une des phases tes plus importantes de cette intéressante industrie, pendant laquelle notre ha- bile compatriote fit reproduire, dans la Haute-Loire, les types les plus remarquables sortis de toutes les 16 RÉSUMÉ DES SÉANCES. fabriques connues, depuis un temps immémorial , et contribua puissamment à imprimer, à ce genre de manufacture, une nouvelle impulsion. « .….Cette collection, ajoute M. Aymard, qui ren- ferme aussi beaucoup d'échantillons d'anciennes den- telles fabriquées dans le pays, et pour laquelle M. Falcon n’a épargné ni temps, ni sacrifices pécu- niaires, étant convenablement disposée dans une salle spéciale, constituera les éléments les plus pré- cieux de l’histoire de notre industrie principale, et favorisera le développement et lamélioration de la fabrique. » M. le Secrétaire insiste sur les accroissements ex- traordinaires que les sympathies généreuses d’un public éclairé tendent à apporter de jour en jour aux collections du Musée; il dit que le nouvel édi- fice destiné à cet établissement est construit de facon à comporter, dans un avenir plus ou moins rap- proché, l'addition de deux salles latérales, aceusées dans le plan par les espaces libres que laisse à l’est et à l’ouest la retraite du grand salon de peinture en arrière des galeries nord, et il émet le vœu que cette partie du projet recoive une prochaine réalisation. M. le Président exprime les vifs remerciments de la Compagnie aux auteurs des dons importants qui viennent d’être énumérés; il appuie les vues émises par M. le Secrétaire, et consulte l’Assemblée sur l'opportunité des additions proposées. Il est unanimement reconnu qu'il sera en effet NOVEMBRE. 517 très convenable de consacrer au plustôt deux nou- velles salles, l’une aux antiquités historiques, Pautre aux industries départementales, en particulier à celle de la dentelle. Dans la première seraient déposés, suivant un ordre méthodique, les produits des arts antiques et du moyen-àge : sculptures, bas-reliefs, inscrip- ions lapidaires, marbres, meubles, boiseries, ar- mures, vases, bronzes, ivoires, émaux et médailles, objets qui, provisoirement, devaient être placés çà et là dans le vestibule, dans la galerie des tableaux, dans le salon des séances de la Société, etc. La seconde salle recevrait, outre la collection de dentelles de M. Falcon, les échantillons couronnés périodiquement en séance publique par la Société , et des tableaux de dessins et cartons propres à cette précieuse industrie. D’autres produits manufacturés et une série de machines, instruments et outils per- fectionnés er appropriés à l’économie rurale de nos contrées, complèteraient la destination de ce conser- vatoire départemental des arts industriels et agricoles. L'Assemblée, convaincue cependant que Padmi- nistration municipale s’est imposée déjà de lourds sacrifices eu égard aux faibles ressources de son budget, exprime le vœu que le gouvernement soit appelé à venir en aide au généreux vouloir de la ville, du département et des parueuliers, et qu'il veuille bien allouer des fonds pour ces deux impor- {antes créations, d'autant moins coûteuses d’ailleurs 518 RÉSUMÉ DES SÉANCES. que, d’après la disposition des bâtiments, on aura seulement à construire deux des murs pour chacune des nouvelles salles. A cet effet, M. le Ministre de l’intérieur sera prié d'accorder, sur les fonds consacrés à la conservation des antiquités historiques, ceux nécessaires au con- servatoire des antiques, et M. le Ministre de lPagri- culture et du commerce, ceux qui concernent la galerie agricole et industrielle. La Société espère que, dans l'examen de cette double demande , le gouvernement voudra bien considérer que le Musée du Puy est l’un des pre- miers en France où l’on a recueilli avec la plus active sollicitude les monuments des arts du moyen- âge; que ses richesses archéologiques lui ont valu des mentions honorables dans plusieurs publications scientifiques, notamment dans les « Bulletins du Comité historique » du ministère de l'instruction publique; que, sous un autre rapport, il est peu de départements où l’industrie et l’agriculture aient recu de l'Etat, jusqu’à ce jour, moins d’encoura- gements; que l'industrie de la dentelle surtout , occupant dans notre pays plus de soixante mille ouvrières, est d'autant plus digne d'intérêt, qu’elle est de celles qui retiennent les bras dans les cam- pagnes et s’allient merveilleusement aux travaux des champs, et qu'enfin il importe de redoubler d’efforts pour maintenir, dans une voie de progrès, cette fabrique à laquelle les dentelles de Saxe et d’autres NOVEMBRE. 519 pays tendent à faire une concurrence de jour en jour plus redoutable. En conséquence, M. lArchitecte est prié de rédiger un projet de construction des deux salles et un devis de la dépense, pour être soumis à l’au- torité municipale , et transmis, s’il y a lieu , à MM. les Ministres de l'intérieur et de Pagriculture et du commerce. Sur la proposition de M. le Secrétaire, il est arrêté également qu'une demande sera faite à Ja mairie, afin de substituer une corniche en pierre à celle en bois qui, d’après le projet primitif, de- vait couronner la façade de l'édifice. Le mème membre expose qu'il existe au Puy, dans une maison de la rue Raphaël, offrant les restes de l’ancien hôtel consulaire de la ville, des boiseries sculptées que la tradition attribue au sculpteur Vanneau. « .….Cet artiste jouit, comme on sait, d’une cer- taine célébrité sous le règne de Louis XIV, et passa presque toute sa vie au Puy, où il a laissé d'assez nombreux ouvrages de sculpture. En 1696 , il quitta sa patrie adoptive pour aller exécuter en Pologne le mausolée de Sobieski, sur la demande de la veuve de cet illustre personnage et de l'évêque du Puy Armand de Béthune; c’est à son retour, diton, qu'il aurait reproduit en bas-relief ce monument, chef- 520 RÉSUMÉ DES SÉANCES. d'œuvre que l'artiste avait mis trois ans à ériger dans la cathédrale de Cracovie. » M. le Secrétaire rappelle qu'en 1847 il signala ces curieuses boiseries à l'intérêt de M. le Ministre de l'intérieur, qui les elassa au nombre des monu- ments dignes, par leur importance, de la sollici- tude du gouvernement. [Moniteur, du 29 mai 1858, n° 149]; depuis lors M. Mandet a parlé avec éloges des mêmes sculptures, dans son « Histoire littèraire et poétique de l'ancien Velay. » Il termine en disant qu'il y aurait urgence de faire cette acquisition, le possesseur des sculptures cherchant en ce moment à les aliéner. M. de Vinols appuie cette proposition. Il dit que le mausolée de Sobieski est une gloire artistique pour la France et en particulier pour notre ville, et qu'à ce titre la copie existant au Puy offre un véritable intérêt. C'est ce qu’avaient très bien com- pris sans doute les autorités consulaires de la ville, en donnant une place honorable à l’œuvre de Vanneau dans l’une des salles de la maison communale. Sous un autre rapport, bien que ces boiseries ne soient pas d’une époque fort ancienne, elles n’en sont pas moins précieuses comme types d’une phase impor- tante de l’art sculptural en France. Ces observations recoivent l’assentiment de l’As- semblée, et il est arrêté que les sculptures seront soumises à son examen à la prochaine séance. Sur la proposition de M. le Secrétaire, M. le NOVEMBRE. J21 Ministre de l'intérieur sera prié d'accorder à la So- ciété, outre les moulages des bas-reliefs du parthénon qu'il a bien voulu lui promettre, ceux de la balus- trade du temple de la Victoire aptère, sculptures attribuées à un élève de Phidias, et qui, d’après un renseignement fourni par M. Mérimée, ont une certaine importance artistique. M. Charles de La Fayette, se rendant à Paris prochainement, est invité par l'Assemblée à solli- citer auprès de l'administration du Muséum d'histoire naturelle de Paris, l'envoi promis depuis longtemps d'un moulage de l'icthyosaurus tenuirostris. Acnicucrure. — M. le Président donne connais- sance à l’Assemblée d’un programme imprimé relatif à l’organisation de l’Institut agronomique de Ver- sailles, et aux conditions exigées pour l'admission des élèves dans cet établissement. Ce document lui a été adressé par M. le Préfet au nom de M, le Ministre de l’agriculture et du commerce. Il est arrêté qu'un extrait de ce programme sera inséré dans les journaux du département , et recom- mandé par la Société à l'intérêt des agriculteurs. A cette occasion, M, le Secrétaire rappelle les conditions exigées pour l'admission à l’école régio- nale de Saint-Angeau, et exprime le vœu que le département envoie des élèves à cette école. M. l’Ins- 522 RÉSUMÉ DES SÉANCES. pecteur général, ajoute-til, l'a informé que des” études comparatives sont faites dans cet établisse- ment sur l'élève de diverses races bovines et ovines de la circonscription régionale. Il serait done à dé- sirer que la même faveur fut accordée pour les races de la Haute-Loire, et particulièrement pour l'espèce bovine du Mezenc. Il est décidé, conformément à ces observations, que M. le Président se mettra en rapport avec le directeur de l’école régionale. M. le Président lit une lettre par laquelle M. le Préfet demande des renseignements : 1° sur la situa- tion de la récolte appréciée comme égale, supérieure ou inférieure à celle d’une année ordinaire; 2° sur l'évaluation numérique des produits de l’année courante et des besoins présumés jusqu’à la récolte de 1851. M. le Préfet réelame « le concours habituel et empressé de la Société pour la rédaction de ces deux rapports », qui sont demandés par M. le Mi- nistre de l’agriculture et du commerce. M. de Brive dit qu'ayant reçu cette lettre pendant les vacances, il s’est oceupé immédiatement de remplir les tableaux envoyés à cet effet ‘par M. le Préfet, et que ces données ont été transmises à M. le Ministre. Mécanique. — M. Filhiot fait la communication NOVEMBRE. 5923 suivante relativement aux irrigations par éelusces, au moyen d’un nouveau genre de siphon intermittent : ? Messreuns, Le département de la Haute-Loire, dont les prairies sont ordinai- rement arrosées par d’abondantes fontaines ou par des ruisseaux, offre cependant un certain nombre de localités où les prés, situés sur des terrains pentueux, ne reçoivent que les eaux provenant de faibles sources, insuffisantes pour lirrigation d'espaces plus ou moins étendus; ces eaux se perdent peu après leur naissance, et le sol exposé aux ardeurs du soleil, se dessèche ou ne fournit qu'un maigre fourrage. Cest cet état de choses qui a déter- miné beaucoup de bons agriculteurs à établir, dans le haut de leurs propriétés, de grands réservoirs pour y amasser les eaux. Ils vont, de temps à autre, lever la bonde qui en ferme l'issue, et se procurent ainsi, à des moments donnés, un arrosement abon- dant et pouvant suffire à de grands espaces. L'expérience a dé- montre les avantages qui résultent de ces arrosements dits par éclusées. D'autres agricalteurs,—et c’est le plus grand nombre,—n'ont pas les moyens d'établir de ces grands puisards; ils en ont alors de bien plus petits, qu'ils surmontent d’une machine à bascule en bois, connue depuis longtemps, surtout aux environs d'Yssingeaux et chez nos voisins, les habitants des Cévennes. Le trop-plein du bassin est le moteur au moyen duquel la bonde est soulevée, pour donner issue à leau qui sort alors en abondance, jeu qui reconn- mence toutes les fois que l’eau a repris son même niveau. La Société, l’année dernière, accorda une prime à divers parti- euliers pour avoir introduit dans le canton du Puy des machines de ce genre. On en peut voir une que le sieur Brédoire a placée * On pourrait l'appeler « siphon intermittent à bascule », parce qu'il est construit de telle sorte qu’il se meut et s'amorce de lui- méme au moyen d'un jeu de bascule produit par le trop-plein du bassin. [Note de lAuteur.] 524 RÉSUMÉ DES SÉANCES. dans une propriété qu’il possède à La Bernarde, près Espaly : le bassin se vide toutes les six heures. Cette machine, qui est assez simple et adoptée dans la pratique, a cependant des défauts essen- tiels : il faut, par exemple, laisser assez de jeu à la bonde pour qu’elle puisse facilement fonctionner; on ne peut, de la sorte, éviter un suintement d’eau en pure perte, assez appréciable sur- tout quand la source est un peu faible; ensuite elle se compose de plusieurs pièces qui, exposées aux effets de l'humidité et de la chaleur, ne lardent pas à se déjeter, et par suite à mal fonc- tionner , etc. Si l’on s’en sert ,—il faut le croire, —c’est qu’on n’en connaît pas d’autres appropriées à cet usage. Nul doute qu’on éviterait tous les inconvénients que je viens de signaler, s'il était possible de composer un siphon apte à produire cet effet intermittent, parce que cet instrument pouvant étre formé tout d’une pièce, ne serait pas susceptible de se déjeter, et que l'écoulement du bassin s’opérant par la longue branche du siphon, rendrait inutile la bonde qui sert à ouvrir et fermer l'issue, cause de la fuite d’eau signalée. Examinons donc ce qu'il convient de faire, pour que le siphon remplace avantageusement l’ancienne machine : d’abord il est visible que le siphon intermittent que l’on connaît en physique, ne peut étre employé à cet usage, parce que le petit filet d’eau fourni par la source serait bien insuffisant pour amorcer un siphon d’une dimension infiniment plus considérable que lui. On ne peut donc se servir que de la nouvelle trompe ou gros siphon qui porte immédiatement après sa partie courbe une capacité creuse, une sphère, par exemple, qu’on remplit préalablement du même liquide qu'on veut soutirer, et qui sert ensuite à Pamorcer, ainsi qu'on peut le voir dans le Manuel du Ferblantier et du Lampiste, p. 415. * La difficulté cependant qu'il s’agit de surmonter dans ce cas, cest de composer où modifier ce siphon de telle sorte que l’eau du bassin seule et son trop-plein le fassent fonctionner convenablement. ? Manuel Raurel. NOVEMBRE. 525 Il faut en même temps qu’il soit simple, solide et peu coûteux ; que les pièces dont il se compose soicnt faciles à trouver et à être mises en œuvre par les premiers ouvriers venus, ce qui, en agri- culture, est fort important. Telles sont les données d’après lesquelles je viens de faire établir le modèle en petit d'un siphon dont la partie courbe et la capa- cité creuse sont réduites à n’étre qu’une seule et méme pièce en ligne droite que peut former, dans la pratique, une portion d’arbre non équarri, un rondin dans le genre d’un conduit de fontaine, sur lequel sont assemblés, à angles presque droits, deux autres rondins d’un moindre diamètre, constituant ainsi les deux jambes du siphon. Ces trois piéces réunies et ferrées ensemble ont aussi leurs extrémités eerclées en fer. Tout cela, joint à quelques pièces de détail complétant le jeu de la machine, est bien simple et bien solide, comme vous pouvez en juger par le petit modèle que j'ai l'honneur de soumettre à votre examen. Après cette lecture, M. Filhot présente à lAs- semblée un appareil se mouvant dans un bassin ou réservoir d’eau, et dont la pièce principale, le siphon, est organisé pour s’amorcer de lui-même et donner cours en peu de temps à tout le liquide contenu dans ce réservoir. Il s'attache en outre à démontrer, par la description détaillée de toutes les parties du système, qu'il est approprié à sa destination. L'Assemblée, intéressée par cette communication , prie M. Azéma de lui faire un rapport à ce sujet dans la prochaine séance. M. le Président annonce que M. le Ministre de l'agriculture ayant invité M. le Préfet à nommer une TOME XV. 4 526 RÉSUMÉ DES SÉANCES. commission départementale d'agriculture , ce magis- trat a répondu que la Société satisfait pleinement, par son zèle et sa longue expérience des besoins agricoles du pays, à l’organisation projetée, et qu'il pense n’y avoir pas lieu de créer cette commission dans la Haute-Loire. Hisroime. — M. Dumolin, président à la cour d'appel de Riom, et membre non résidant, adresse un Mémoire biographique sur trente-trois ofliciers- généraux du département, travail précieux pour les fastes militaires de la Haute-Loire, au sujet du- quel l’auteur écrit à M. le Secrétaire qu'il a pour lui « tout l'intérêt d’un paradoxe historique, tant il est étrange qu'un pays si peu soumis à la loi du recrutement, ait un si bel état militaire. » Plusieurs extraits de ce Mémoire sont lus par M. le Président, et excitent la vive approbation de l’Assemblée. Bien que cette première liste de nos ofliciers- généraux soit le fruit de longues et laborieuses in- vestigations, M. Dumolin exprime la crainte qu'elle offre encore des lacunes, et il prie la Société de l'aider, s’il y a lieu, à compléter son travail. Divers membres s’'empressent d’adhérer à ce désir de l’auteur. M. Duvillars cite son grand-oncle, le général Dubourg de Vacherolles, né à Craponne, en 1752, et dont la vie militaire fut des plus glorieuses. NOVEMBRE. 527 M. de Brive signale deux généraux : de Vaux [Noël}, neveu du maréchal de ce nom, et Laborie [J.-André]; l'indique aussi comme pouvant figurer sur la même liste , les anciens brigadiers des armées, dont le grade supprimé depuis quelques années, donnait à celui qui en était investi le commandement de plusieurs régiments, d'un corps de troupes, qu’on appelait une brigade. « ...Le Velay, ajoute-t-il, fournirait à cet égard encore un glorieux contingent; je pourrais citer entre autres MM. de Sasselange, de Choumouroux, qui, après une carrière militaire très brillante, rentrèrent dans leurs foyers avec le grade de briga- dier des armées du roi. » Enfin, M. Aymard cite un maréchal-de-camp du nom de Chalendar, dont la famille réside au Pont- de-Mars, près Tence. Il ignore cependant si ce gé- néral est né réellement dans la Haute-Loire. Le même membre pense que le département peut re- vendiquer avec plus de certitude l'illustration mili- taire du général de brigade de Morangiès, né à Siaugues-Saint-Romain, et mort gouverneur de Ja ville de Gênes, après avoir parcouru la plus belle carrière. Ces renseignements seront transmis à l’auteur , avec les remerciments de la Compagnie sur cette importante communication. 1 Voyez page 229 de ce volume. 528 RÉSUMÉ DES SÉANCES. M. de Brive donne lecture de la notice suivante, qui lui a été adressée par M. Servan de Sugny, membre de la Société Académique de Lyon et son parent, au sujet du prince Zizim et de son séjour au Puy : Le prince ture Djem [que les historiens français ont nommé par corruption Zizim], était fils de Mahomet IT, conquérant de Constan- tinople. A la mort de son père, qui arriva en 4484, il chercha à se faire porter au trône, et y réussit même momentanément; mais son frère Bajazet IL marcha contre lui avec une puissante armée : une bataille sanglante eut lieu, sous les murs de Brousse; Djem fut vaincu et obligé de s’enfuir. Après avoir vainement cherché un refuge en Syrie et en Egypte, il prit le parti, pour échapper à la vengeance de son frère, de demander l'hospitalité au grand-maitre des chevaliers de Rhodes, Pierre d'Au- busson. Celui-ci accéda à sa prière, et le reçut d’abord dans cette ile même, puis le fit transférer en France. La ville du Puy en Velay fut choisie pour le lieu du séjour du prince otloman, qui était tenu dans une espèce de captivité. Quelque temps après, il fut transféré à Sasse- nage, près Grenoble, où une liaison de cœur se forma entre lui et la belle châtelaine Philippine de Sassenage. De la Djem fut conduit à Bourganeuf en Limousin, où ii fut plus étroitement gardé que par- tout ailleurs : on montre encore aujourd'hui la tour où il fut enfermé. Enfin, ce malheureux prince fut conduit en Italie et livré au pape Innocent VIIE, qui le fit enfermer au château Saint-Ange. A la mort de ce pape, auquel succéda Alexandre Borgia, Djem devint l'objet de traitements plus mauvais encore; conduit à Naples par Charles VIII, qui en faisait la conquête, il y mourut le 22 tévrier 1495, à l’âge de 56 ans, empoisonné, dit-on, à la demande de Bajazet II. Le prince Djem était d’un physique avantageux, et possédait de grandes qualités morales. Il était en outre poète remarquable, et avait composé sa cour d'hommes qui étaient poètes aussi. Les vicissi- tudes de sa vie ont occupé plusieurs historiens, parmi lesquels on peut citer particulièrement Vertot, dans son Histoire des Chevaliers de Malte. NOVEMBRE. 529 M. Armand, juge de paix à Saint-Paulien , envoie en communication une note historique sur les re- présentants et députés de la Haute-Loire, rédigée par M. Gallet, ancien membre du conseil des Cinq-Cents. M. Huriez est prié d'en prendre connaissance , pour l'insérer, s'il y a lieu, dans « l'Almanach historique », en la joignant au travail sur le même sujet, adressé précédemment par M. Dumolin. ARcnÉoLoGIE. — M. Aymard lit un rapport sur une peinture murale qu’on vient de découvrir dans l’un des bâtiments claustraux de la cathédrale, et qui représente allégoriquement les différentes par- ties de l’enseignement scolaire pratiqué au Puy dans le cours du moyen-âge. Ce travail, d’après le vœu de la Société, sera inséré aux « Annales », { M. le Secrétaire donne ensuite des explications sur le projet de restauration de l’église Saint-Michel- d’Aiguille : il en résulte qu'après une visite de cet édifice par M. Mérimée, inspecteur général des mo- numents historiques, les plans de restauration ont été définitivement arrêtés : une seule partie de l'église, le campanille, ayant été reconnue être en danger de ruine, sera démolie et exactement rétablie ! Voir au présent volume, page 961. DoÛ RÉSUMÉ DES SÉANCES. dans toutes ses formes et dans ses détails architec- toniques; il y à lieu d'espérer aussi que les autres travaux n'auront pour objet que la consolidation du monument et son intelligente conservation. Le projet sera parfaitement réalisable au moyen des 8000 francs alloués à eette intention par M. le Ministre de l’intérieur, et l'administration commu- nale n’aura pas à voter des fonds pour cet objet. M. le Président lit une lettre par laquelle M. le Ministre de l'instruction publique donne des témoi- gnages de sollicitude au sujet de la conservation de la salle des Etats du Velay, menacée de destruction. « ….Malheureusement, dit M. de Brive, dans l'intervalle du temps qu'a nécessité la correspon- dance, des ordres de démolir ont été donnés, et la Société ne peut qu'exprimer ses regrets de celte nouvelle perte pour l'histoire monumentale du pays. » Sur la demande de M. le Secrétaire, l'Assemblée émet un vœu favorable à la conservation des an- ciennes tapisseries qui avaient été données à la ca- thédrale par l’évêque Jean de Bourbon, et qui ont été détachées des parois de cette salle. Ossers mivens. — M. le Président communique l'extrait suivant des délibérations du conseil général du département, en ce qui concerne les allocations accordées à la Société : NOVEMBRE. 931 « Après avoir énuméré les services éminents que cette Société rend au département par ses tra- vaux si utiles, la rapporteur [M. de Laroulle] appelle l'attention du conseil sur les allocations qu'il est dans l’usage de lui accorder chaque année. « La commission propose de voter, comme les années précédentes, 4000 fr. pour la Société d’Agri- culture du Puy, 500 fr. pour le Comice Agricole de Brioude, 500 fr. pour le Comice d'Yssingeaux, et 500 fr. pour le reboisement des montagnes. « Le conseil adopte ces conclusions, et vote les subventions demandées. » Le conseil général a voté en outre un crédit de 100 fr., devant être distribué « en primes d'encou- ragement aux instituteurs qui se livreront avec le plus de succès à l’enseignement des méthodes per- fectionnées de l’agriculture. » I a alloué également une somme de 1000 fr. pour la Ferme-Ecole de Nolhac; 800 fr. à M. Emile Badiou , élève seulpteur à Paris; 500 fr. pour l’en- tretien de la belle église de La Chaise-Dieu, et 900 fr. en faveur du nouveau Musée. M. le Président remercie le conseil général des généreuses marques de sympathie qu’il continue de donner au zèle et aux travaux de la Compagnie, et pour tout ce qui intéresse le progrès des arts et des sciences. Il témoigne l'espoir que le conseil, dans Sa prochaine session, rétoblisse à son budget Ja dotation concernant le perfectionnement de la race 592 RÉSUMÉ DES SÉANCES. chevaline, qui, éette année, a été l'objet d'un refus inattendu. M. le Président félicite le conseil d’avoir accordé de nouveau, pour le reboisement, une somme de 500 fr. qui avait été supprimée l’année précédente, et il demande à M. de l’Eguilhe de quelle manière la plus avantageuse la Société pourrait employer ces fonds. M. le sous-inspeeteur des Forêts répond que la question est assez importante pour mériter un sé- rieux examen ; qu’en réunissant Ja dotation du conseil et celle du Ministre de l’agriculture, et en affectant chaque année une partie de ces fonds au reboise- ment, on arrivera successivement à la réalisation des vues de Ja Société en faveur de cette branche inté- ressante de l’industrie rurale. « .….On ne peut contester, ajoute-t-il, lutilité des primes accordées chaque année aux silviculteurs; mais ce moyen ne saurait suflire : il faut encourager puissamment les communes à reboiser des terres plus ou moins spacieuses, qu'elles laissent le plus souvent en friche; leur donner des graines et des plants des meilleures essences, les stimuler par tous les moyens d'influence à se soumettre au régime forestier; au surplus, la question nécessiterait de trop nombreux développements ; ils trouveront place dans un travail spécial, dont là Société aura con- naissance à l’une de ses prochaines réunions. » M. Bertrand de Doue rappelle par quels moyens NOVEMBRE. 5353 la Société avait secondé M. Colomes dans ses essais de reboisement : on achetait d’abord, en notable quantité, des graines de diverses essences d'arbres, lesquelles étaient remises à M. le garde général ; mais plus tard on pensa qu’il valait mieux en laisser le choix à l'administration forestière, qui fit venir en effet à bas prix, de la sècherie de Hagueneau, des pommes convenablement préparées. M. Charles de La Fayette croit qu’il serait pos- sible d'obtenir des graines de certaines essences au Jardin-des-Plantes de Paris, où elles sont distribuées chaque année gratuitement. A la vérité, cet établis- sement n’en fournirait pas des quantités suflisantes pour des ensemencements d’une certaine importance, mais on tenterait ainsi dans la Haute-Loire des essais d’acclimatation d'espèces exotiques déjà naturalisées à Paris. Sur l'observation de M, Aymard, qu'il est utile d'entreprendre aussi ce genre d'essais dans la pépi- nière expérimentale de la Société, M. le Président prie M. Charles de La Fayette de faire des démar- ches, lors de son prochain voyage à Paris, auprès de l’administration du Jardin-des-Plantes, pour l’ob- tention de graines. M. Borie dit que le moment est plus que jamais favorable à toutes les mesures et expériences qui se rapportent au reboisement : les communes se pré- teront avec empressement aux vues de l’administra- tion; le besoin du combustible se fait sentir chaque 394 RÉSUMÉ DES SÉANCES. année avec plus d'énergie, et les résultats déjà ob- tenus tendent à émousser de plus en plus les résis- tances locales et particulières. M. le Président soumet à l’Assemblée divers chan- gements et additions que la commission des primes a introduit dans le programme des prix pour 1851. À l'avenir, les demandes de récompenses devront être appuyées par deux membres correspondants. Trois nouveaux sujets de prix sont institués : les baux à long terme, le drainage, les machines pro- pres à fabriquer les drains. Ces modifications sont approuvées, et il est arrêté que ce programme sera publié à la fin du volume des « Annales ». Sur la proposition de la commission de « l’Alma- nach historique », M. Martel en est nommé membre. Demanpes D’ApmISsiON. — M. Bravard, membre de l'Académie de Clermont, et M. Pomel, lun des se- crétaires de la Société Géologique de France, solli- citent le titre de membre non résidant, et envoient, à l'appui de leur demande, un Mémoire sur les car- nassiers fossiles des calcaires lacustres de La Débruge. Sont nommés commissaires MM. Bertrand de Doue, Robert et Aymard. À huit heures et demie la séance est levée. SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE. SOMMAIRE. — Lecture du procès-verbal. — Publications ; Com- missions normmées, « Description de l’agriculture et du tissage en Chine », par M. Isidore Hedde, offert par lauteur. — Anciens chapiteaux sculptés donnés au Musée par M. Badon, maire du Puy. — Découverte de sculptures anciennes dans l'hôtel des hospices; Demande de ces antiquités à l’administra- tion de cet établissement. — Bas-reliefs en bois sculpté, attri- bués à Vanneau; Délibération au sujet de leur acquisition ; Commission nommée. — Médailles romaines en or, données par M. de Saint-Ferréol ; Observations de M. Aymard. — Usages locaux du département de la Haute-Loire ; Projet de publication; Lettre de M. le Préfet; Délibération. — Drainage; Rapport lu par M. de Brive: Observations de M. Bertrand de Doue. — Culture des péchers; Lettre de M. Paganon; Observations de MM. de Brive et Jandriac. — Froment-miracle; Orge nu à deux rangs; Chanvre géant; Semis de graines de Pommes de terre; Mais blane et Maïs quaratain; Rapport de M. Pomier. — Mélèze et Epicéa ; Cultare de ces deux arbres dans le canton de Montfaucon, chez M. de La Bruyère, et chez d’autres propriétaires; Observations de M. de La Bruyère. — Pois du Puy; Dégénérescence de ce légume par suite du plâtrage; Communication de M. Mandet père; Renvoi à la commission du jardin d'essais. — Celliers pour la conservation des pommes de terre; Rapport de M. Dumontat. — Machine propre à vider les réservoirs d’eau ; Rapport de M. Azéma. — Aérostation; Ouvrage publié en 4755 sur cet art, par le père Gallien , religieux dominieain, né dans le Velay; Communication de M. le Président. — Observations paléontologiques relatives aux travaux de MM. Morris, Lyell, Murcluson, Fletcher et Barande, extraites du « Quarterly Journal », de la Société Géologique de Londres, et traduites par M. Aymard. — Eglise romane, cons- truite par M. Normant, à Montfaucon; Communication de M. le Secrétaire; Félicitations votées à M. PArchitecte. — Congrès Scientifique de France; Proposition de M. de Caumont pour l'organiser au Puy: Observations de MM. de Brive, Bertrand de Doue, de La Valette et Aymard; Ajournement jusqu'à l’époque où les constructions du nouvean Musée seront achevées, — De- mande des « Annales » par M. le Ministre de l’agriculture, pou l'Institut Agronomique de Versailles ; Adhésion. 556 RÉSUMÉ DES SÉANCES. À trois heures la séance est ouverte. Pugcicarions. — Après la lecture et l'adoption du procès-verbal, M. le Président énumère les ouvrages recus, et il nomme des commissaires qui sont char- gés d'examiner divers Mémoires. Au nombre de ces publications se trouve un ouvrage de M. Isidore Hedde, membre non rési- dant. Il a pour titre : « Description de l’agricul- ture et du tissage en Chine. » Ce travail important est précédé d’un compte-rendu à la Société centrale d'Agriculture, par M. de Gasparin. L'auteur à fait hommage de ce livre à la bibliothèque historique. Musée. — M. le Secrétaire offre, au nom de M. Badon, maire de la ville du Puy, deux chapi- teaux en pierre, types de ce genre de sculpture dans notre pays pour la première moitié du qua- torzième siècle. Ces morceaux curieux proviennent de l'Eglise aujourd’hui détruite de Saint-Pierre-le- Monastier. Des remerciments sont votés à M. le Maire. Le même membre annonce qu’il existe à l'Hôpital- Général du Puy d'anciens chapiteaux et autres pierres sculptées , provenant de récentes démolitions. IL est arrêté que la demande en sera faite à l’ad- ministration des hospices. M. le Président appelle l'examen de l'Assemblée DÉCEMBRE. 557 sur les bas-reliefs attribués à Vanneau, qui sont exposés en ce moment dans la salle des délibérations. Le possesseur de ces boiseries ayant été introduit, énonce le prix auquel il les céderait. ; M. de La Fayette père dit que, tout en recon- naissant le mérite de ces sculptures aux différents points de vue indiqués à la dernière séance, il eon- vient de nommer une commission pour préciser les moyens d'acquisition et débattre le prix, s’il y a lieu. Cette proposition étant agréée, la commission est composée de MM. Bertrand de Doue, de Becdelièvre, de Vinols et Aymard. M. de Saint-Ferréol, représentant à l’Assemblée nationale, envoie, par l'entremise de M. le Secré- taire, deux médailles romaines en or, « qui, écrit-il, ont été trouvées, à quelques années d'intervalle, dans une localité voisine de Brioude. Ce lieu est un monti- cule situé au N-0. de cette ville, et appelé Chaumage, lieu etnom d’après lesquels M. de Talairat avait supposé l'existence d’un grand camp, et où d’autres archéo- logues reconnaitraient peut-être un champ de mai. » La première de ces pièces, de module ordinaire et d’une belle conservation, est de l'empereur Constance IT [rL. auL. consrancius penr. AUG.] [an de J.-C. 550-561]. Elle présente au revers deux femmes assises, l’une casquée et l’autre tourrelée , soutenant un bouclier sur lequel on lit : vor xx MYLT XXX; à lexergue : cons; en légende : cLona REI PVBLICAE. 558 RÉSUMÉ DES SÉANCES. La seconde, plus curieuse et d’une assez bonne conservation , est un quinaire à l’efligie d’Anastase I [p N AxAsTASIUS PR AG] [491-518], au revers : vicroriA AUTO... victoire passant, tenant une sorte de palme sur l'épaule et une couronne; dans le champ : VB en monogramme. Cette singulière réunion de lettres a exercé la sagacité des numismatistes. « M. Le Normand , ® ajoute M. de Saint-Ferréol, y trouve l’abréviation BvrGé, et attribue la pièce à Gombald, roi des Bour- guignons [evrGundium)]. Cet auteur, s'appuyant sur Procope, pense que les peuples Visigoths et Ostrogoths, ne voulant pas accepter les monnaies où n'étaient point les efligies des empereurs romains, les rois barbares mettaient avee ces efligies leur monogramme sur les pièces qu'ils faisaient frapper. « Théodorie-le-Grand le premier aurait caché son nom sous un monogramme; Théodebert, roi des Franes, serait le premier, au contraire, qui aurait fait graver son efligie. C’est entre ces deux règnes que se trouve la série des Sigismundus, Gumbaldus, et autres rois barbares, dont M. Le Normand a cru lire les noms dans les monogrammes ». M. Aymard remarque, avec l’un des conservateurs 1 Lettre à M. Solvi sur les monuments numismatiques de la série mérovingienne. « Revue numismatique », vol. XIE, p. 406; 151, 481 et 212; planche 8; 1848. DÉCEMBRE. 599 du cabinet de médailles de la bibliothèque natio- nale, consulté à ce sujet, qu'il n’y a dans le mo- nogramme de la pièce aucune trace du @, d'où lon peut croire qu'elle a pu être frappée, si l'on veut, par un prince barbare, mais aussi bien ailleurs qu'en Bourgogne ; à Bordeaux [Bvrdigala] par exemple. « ...Il serait même possible, dit ce membre, qu'elle se rapportät à la ville de Brioude, dont on connait plusieurs monnaies autonomes ayant eu cours sous la première race de nos rois. Dans cette hypothèse, on aurait Brv; ou bien encore, le jam- bage rectiligne du 8 ou de V’r formant un 1, comme cela se voit fort souvent, on lirait priv, abréviations très plausibles du nom mérovingien BrIvATE, constam- ment attribué à Brioude par les auteurs. La série particulière [rétrograde d’ailleurs], dans le mono- gramme fvB, n’est point une objection : on voit très bien, par l’accollement de la première et de la dernière lettres aux deux jambages du v, que c'est là un simple agencement symétrique , fré- quent en épigraphie et surtout en diplomatique. « Le lieu de la découverte donnerait aussi quelque valeur à cette explication, qu'en raison cependant de l’obseurité de ces sortes d’investigations, on ne saurait accueillir avec trop de réserve. I aura suffi d'appeler l'attention des observateurs sur un point intéressant de numismatique, que de nouvelles dé- couvertes permettront de mieux éclaircir. 540 RÉSUMÉ DES SÉANCES. « Rappelons à ce sujet le tiers de sol d’or mérovin- gien, classé par Leblanc f à Brioude, et sur lequel on voit d’un côté l’image de saint Julien levant Ja main au ciel, avec une petite croix grecque et une étoile à six rayons figurant le soleil, au revers l’inseription BRIvATE et la légende circulaire sixsexozx.... Le Musée possède en outre une variété qui diffère de celle figurée dans Leblanc, par le nom du moné- taire : RAMELENY.., formant la légende du revers, et par l'étoile qui est à huit pointes. « J'ai un autre spécimen trouvé à Brioude, où le droit de la pièce offre, avec les attributs ordi- naires , l’image de la lune représentée par un erois- sant. lei, le nom et la qualité du monétaire sont exprimés par la légende secoLenvs mlonetarius]. « À ces variétés intéressantes, on pourrait en ajouter plusieurs autres qui ont été publiées par différents auteurs : j'en donnerai la description dans un travail spécial sur les monnaies et médailles vellaviennes ». AGRICULTURE. — M. le Préfet a adressé à M. le Président une série de documents relatifs aux usages locaux des trois arrondissements, en le priant d’ap- peler l'attention de la Société sur la convenance de les compléter et de les coordonner en corps d’ou- vrage, d’après le vœu quien a été émis à la der- nière session du conseil général. 2 « Trailé historique des monnaies de France », planche de la p. 78. DÉCEMBRE, 541 Après la leeture de la lettre de M. le Préfei, un débat s'engage sur la question. M. de La Fayette père dit que le conseil général serait disposé à voter des fonds pour la publication du travail demandé; il s’agit de savoir si la Société voudrait s’en charger. Il ne faut pas se dissimuler que ce sera là un sujet de nombreuses et patientes investigations ; mais es recherches seront facilitées par le Mémoire important que notre confrère, M. Enjubault , procureur de la république, a publié dans les « Annales », ! sur les usages de l'arrondissement du Puy. On aurait done seulement à compléter ceux des deux autres arrondissements, au moyen des données fournies par M le Préfet, et à réunir ces nouveaux éléments avec ceux recueillis par M. Enjubault, pour en former un travail général. Si on adoptait ce plan, on pour- rait classer ensemble les usages communs à toutes les localités du département, et séparément ceux particuliers à chacune d'elles. M. de Brive est d'avis qu’il serait en effet très facile de satisfaire au vœu du conseil général sil s'agissait, comme dans le travail de M. Enjubault, de publier seulement les usages locaux auxquels se réfère le Code civil, c’est à dire ceux qui constituent la jurisprudence des justices de paix; indépendam ment de ce Mémoire relatif à l'arrondissement du Puy, on possède aussi presque tous les matériaux ® Tome XIII, page 517. TOME XY 21 [SA 342 RÉSUMÉ DES SÉANCES. pour Brioude et Yssingeaux, dans un certain nombre de lettres et de rapports adressés à l'administration par les juges de paix, et il suflirait de les publier par arrondissement en suivant le plan adopté dans le Mémoire de M. Enjubault. Mais le conseil parait s'être préoccupé aussi d’une autre question , celle de connaitre les usages des lieux qui intéressent plus spécialement l’agriculture, et qui pourraient servir à la confection du Code rural. A ee point de vue, c’est un nouveau sujet de recherches à eflec- tuer pour tout le département. M. de La Fayette répond que celui des membres à qui serait confié ce travail aurait le choix ou de compléter l’œuvre de M. Enjubault, en coordonnant les matériaux envoyés d’Yssingeaux et de Brioude, ou de se conformer aux vues qui viennent d’être émises, par une publication embrassant tout Île département. Sur la proposition de M. Porral, M. Lobeyrac est prié de prendre connaissances des pièces transmises à la Société, et d’en faire un rapport. L'ordre du jour appelle la lecture d’un Mémoire de M. de Brive sur le drainage. Ce travail important, dans lequel sont énoncés l'historique, la théorie et les applications princi- pales de cet utile et ingénieux procédé, sera publié, d’après le vœu de l'Assemblée, dans les « Annales ». ! * Voir dans le présent volume, page 215. DÉCEMBRE. 545 M. Bertrand de Doue rappelle à ce sujet les di- verses pratiques usitées dans la Haute-Loire pour rassainir les terrains humides; il cite surtout les rigoles souterraines dites pierrées, qui ont chez nous, comme dans tous les pays de montagnes, l'avantage d'employer beaucoup de pierres inutiles, nuisibles même le plus souvent à la culture; toutefois, les pierrées offrent des inconvénients : elles finissent par s’emplir de terres, qui font obstacle au libre écoulement des eaux; par suite, leur emploi se trouve souvent limité à un court espace de temps, après lequel on est obligé de les rétablir. « .….[] faut reconnaitre, ajoute le même membre, que les essais de drainage faits en grand dans diffé- rents pays, tels que l'Angleterre, la Belgique, ete... semblent promettre des résultats avantageux , par- ticulièrement pour les plaines peu déelives et dépour- vues de pierres; mais cette pratique présentera aussi des inconvénients : les tuyaux ou drains seront sujets à être envahis par les racines des plantes ou remplis par des concrétions calcaires et autres, comme le sont fréquemment les tuyaux de conduite des fon- taines. Dans les terres argileuses l’eau pénètrera difi- cilement jusqu'aux drains : le prix de revient et les frais d'établissement seront plus élevés, dans nom- bre de cas, que par nos procédés ordinaires, ete.; il y a donc lieu de faire des expériences compara- tives entre ce nouveau procédé et ceux plus ancien- nement connus, et d'en déduire leur plus ou moins 544 RÉSUMÉ DES SÉANCES. d'avantages. À cet égard, on ne peut que rendre hommage au lumineux rapport dont PAssemblée vient d'entendre la lecture, et dont la publication provoquera sans doute des essais de ce genre. » M. le Président lit une lettre de M. Paganon, relative à la culture de diverses espèces de pêchers, entre autres le pêcher d'Egypte. Après cette lecture, M. de Brive dit qu'il en a recu des noyaux, et qu'il se propose d’en essayer la culture M. Jandriac fait observer que lavant-pèche est connue au Puy, qu’elle est excellente et se repro- duit de noyaux : c’est la pêche dite sanguinole. I approuve néanmoins l'essai des variétés énoncées dans la lettre de M. Paganon, lesquelles peuvent offrir des avantages de qualité on de précocité en- core inconnus. M. Pomier , de Brioude, écrit à M. le Secrétaire : « .….Depuis trois ans je vous avais promis une note sur le froment-miraele, dès que je laurais assez expérimenté. Cinq épis de cette belle qualité de céréale me furent donnés en mars 1847; je m’empressai de les placer dans mon jardin : je fus si émerveillé de leur produit, que je les semai la même année vers la fin d'octobre. Cet essai réussit parfaitement, et j'en obtins, en 1848, un double décalitre. Depuis lors les résultats ont été aussi productifs. Vous avez pu en juger par la gerbe que v DÉCEMBRE. 245 j'ai eu l'honneur de vous envoyer à la dernière ex- position du Musée. « Cette céréale est une des moins susceptibles de verser, malgré la longueur de la paille, qui atteint un mètre cinquante au moins, et parfois jusqu’à deux mètres. Cette paille est forte et grosse; je ne sais si elle conviendra à la nourriture des bestiaux comme les autres chaumes. Ce blé est difficile à battre, les épis se coupant généralement au collet; quant au grain, il est de la meilleure apparence, plus arrondi que dans les espèces ordi- naires, et d’un beau blanc à la cassure; son écorce est fort mince, ce qui annonce peu de son; sa farine me parait d’une assez bonne qualité. « J'avais aussi semé deux paquets de l'orge nu à deux rangs que vous m’aviez envoyés : il a réussi, puisque j'en ai obtenu trois doubles décalitres, « Quant au pavot æillette, je continue à cultiver seulement la variété aveugle, et je m'en trouve bien : ma récolte a été double de celle des années précédentes. « Le chanvre géant, dont vous m'aviez envoyé de la graine provenant du jardin expérimental, s’est élevé à une hauteur extraordinaire. Cette belle va- riété exige un sol frais et de première qualité, tel que celui d’alluvion de notre plaine. M. Gaubert, à qui j'avais remis une partie de la graine, a un peu moins heureusement opéré : le terrain qu'il avait employé à cet essai était trop see, D46 RÉSUMÉ DES SÉANCES. « J'avais concu des espérances des graines de pommes de terre que je devais aussi à votre obli- seance; mais les produits que j’ai obtenus ont offert pour la plupart des variétés connues. Je n’en ai conservé que notre jaune ordinaire, celle hätive de Saint-Jean, et une espèce de rouge violette assez grosse, très farineuse et très blanche à l’intérieur. Un autre avantage que j'ai trouvé à cette intéres- sante espèce, — et il est très grand, — c’est qu’elle n'a pas été atteinte de la maladie. « Je ne vous parle pas du maïs blanc, ni du mais quarantain : il se propage dans nos environs, et j'en ai fait cette année d’assez larges distributions. Le rouge et le jaune, que l’on semait plus par cu- riosité que pour le produit, sont aujourd'hui aban- donnés... » M. le Secrétaire rend compte d’une visite qu’il a récemment faite au domaine de M. de La Bruyère, membre non résidant, à Montfaucon, où il a eu occa- sion de remarquer un grand nombre de mélèzes et d’épicéas ayant acquis un développement très remar- quable. « Ces arbres, ajoute-til, proviennent de pour- rettes de deux ou trois ans, qui avaient été mis à demeure en 1828 et 1850; ils ont atteint depuis lors une hauteur qui va jusqu’à quinze mètres; leur grosseur à cinquante centimètres du pied, varie entre soixante-dix centimètres et un mètre de cir- conférence; il y en a même d’un mètre quinze centimètres. DÉCEMBRE. 347 « Les observations recueillies par M. de La Bruyère, sur cette intéressante culture, sont les suivantes : « 1° Partout où les deux essences étaient mélan- gées, le mélèze a constamment pris le dessus et devancé de beaucoup son voisin, tandis qu’on ne distingue pas de prééminence d’une espèce sur l’au- tre lorsqu'elles sont séparées ; « 2° Le mélèze et lépicéa résistent beaucoup mieux aux neiges et aux frimats que le pin sylvestre, autant et peut-être plus que le sapin de nos contrées; « 9° Quant à leur croissance, elle serait, à condi- tions égales, d’un tiers plus rapide que pour ces deux dernières espèces; il est arrivé en effet de rencon- trer des jets atteignant par année la longueur d’un mètre ; « 4° Le mélèze, plus que l’épicéa, réussit sur les plus grandes hauteurs; c’est au reste ce qui est connu des observateurs qui ont voyagé dans les Alpes : l’épicéa s'y rencontre au fond même des vallées, parfois associé avec les arbres à fruit: le mélèze, au contraire, s’observe jusqu'aux dernières limites de la végétation; « 9° Il n'est besoin d'aucun défoncement préa- lable pour ces plantations; M. de La Bruyère a méme mieux réussi, chose remarquable, sur un sol non cultivé et sans aucune préparation , que sur le même sol remué à lavance. « Le même propriétaire emploie avec succès à difé- rents usages le bois de mélèze : il porte des sabots D48 RÉSUMÉ DES SÉANCES. dont le bois provient d’un arbre qui n'avait pas vingt ans ; ils sont remarquables par leur légèreté et leur imperméabilité. Gn sait qu’en Suisse, en Savoie et dans une partie de la France, les digues , les pilotis, les ponts sont exécutés avec du mélèze, et que par cette raison ils présentent les meilleures conditions de durée. « Quelques autres propriétaires ont, aux environs de Montfaucon, suivi l'exemple de notre honorable confrère; à cet égard une mention spéciale est due à M. Chabanacy, qui, d’après les données prises en grande partie chez M. de La Bruyère, a opéré sur une assez large échelle et planté dans sa propriété de La Collange, environ soixante mille pieds d’ar- bres; sa pépinière compte à peu près un même nombre de pourrettes prêts à être repiqués. » L'Assemblée témoigne, par un vote de félicitations, l'intérêt qu’elle prend à l’entreprise sylvicole de M. de La Bruyère. Il est donné communication de renseignements transmis par M. Mandet père, d’après lesquels il paraitrait que les pois du Puy, autrefois si renommés, subiraient une certaine dépréciation sur les marchés du Midi, et particulièrement de Marseille. La cause serait dans la dégénérescence de ce légume, pro- venant elle-même, au dire de M. Mandet, du plà- trage, trop généralement usité aujourd'hui pour cette culture. DÉCEMBRE. 549 La commission du jardin d'essais et MM. les mem- bres de la Société sont priés de faire à ce sujet des expériences comparatives. M. Dumontat lit le rapport suivant sur un article du « Moniteur de la Propriété et de l’Agriculture » , relatif aux celliers pour la conservation des racines fourragères pendant l'hiver : Messieurs, Le travail que vous avez demandé à votre commission au sujet d'un article du « Moniteur de la Propriété » , se bornera à vous recommander l’utile procédé dont ce journal a donné la description; il nous a paru simple et facile à exécuter. Voici comment l'expérience a appris à le pratiquer dans plusieurs contrées de la Belgique et du nord de la France; vous nous permettrez de citer Particle à peu près textuellement : « Après avoir choisi dans les alentours de l'habitation un endroit sec et un peu élevé, d’où les eaux s’écoulent facilement , on y creuse ua trou en forme d’entonnoir, profond de trois à six mètres avec un diamètre de deux à quatre mètres en haut, et de un mètre en bas, selon la quantité de racines que l'on veut conserver. Chaque fois qu'on a besoin de racines, l'essentiel est de retirer celles qui sont au fond. On les extrait par un conduit latéral pratiqué dans la terre, et qui communique à l'intérieur du cellier. Au fur et à mesure qu’on retire les racines placées en bas, celles de dessus descendent , et c’est surtout ce mouvement perpétuel de déplacement qui garantit leur bonne conservation. Ajoutons que les parois du cellier sont soigneusement battues, puis tapissées d'une couche de paille et de branchages sves, et que tout le cellier est couvert d'un toit en paille, qu'on peut enlever facilement dès qu'il n’y a plus de racines à conserver , et qui défend ces dernières contre l'humidité; bien entendu aussi que 550 RÉSUMÉ DES SÉANCES. pour empécher les racines d'être atteintes par le froid, on les recouvre d’une couche de paille, puis d’une couche de terre. L'entrée du conduit doit être également garnie, du moins pendant les grands froids, de quelques bottes de paille. « Quand on a plusieurs celliers, il convient de les entamer tous à la fois, afin d'opérer dans tous le mouvement de déplacement dont on a parlé. « Les avantages de cette pratique consistent dans la bonne conser- vation des produits, dans l’économie de la construction, les celliers pouvant durer plusieurs années sans exiger de grandes réparations, dans la facilité avee laquelle on peut y déposer les racines, ete. « Un autre moyen plus simple encore, et que j'ai toujours em- ployé avec succès pour toutes sortes de racines, est de placer les racines dans une pièce basse, au rez-de-chaussée de l’habitation. On les arrange en forme de mur à deux parements, en ayant soin de couvrir chaque couche de quelques pelées de sable, afin d'entretenir la fraicheur des racines; leur gros bout doit aussi étre toujours du côté le plus exposé à l’action de l'air et de la lumiere. » Ars MÉcaniQuEs. — M. Azéma lit le rapport sui- vant, sur une machine inventée par M. Filhot, pour vider les réservoirs d’eau : Messieurs, J'ai été chargé d'examiner un appareil dû à M. Filhot, et qui a pour but de remplacer avantageusement les procédés en usage dans le pays pour l'irrigation des prés, lorsqu'on n’a à sa dispo- sition qu'une très faible source d’eau. Les moyens employés jusqu'a ce jour pour les agriculteurs se réduisent aux deux suivants : 4° On creuse dans le haut de la prairie un vaste puisard destine a accumuler lentement les produits de la source. Si celte eau se répandait sur la surface du terrain, avec son peu d’abondance ct DÉCEMBRE. 551 sa lenteur primitive, elle serait bientôt absorbée par la porosité du sol, et ne produirait qu'une mare remplie de jones ou d’herbes peu propres à donner un foin de bonne qualité. IL convient donc d'éviter le séjour trop prolongé de l’eau sur une méme station, et de lui donner assez d’élan et de volume pour qu'elle puisse atteindre les portions les plus éloignées du centre d'écoulement. On y parvient d’une manière très simple, en pratiquant une ouverture à la partie inférieure du réservoir, qui se ferme au moyen d'une bonde dans les temps ordinaires; dès qu’on lâche la bonde, l’eau se répand rapidement sur le sol, dans la direction de la plus grande pente. Cest ainsi qu'on fait successivement par- ticiper Les différents points du terrain à l’action fertilisante de la source. Ge mode d'irrigation a reçu le nom d’arrosement par éclusées. Ce procédé offre linconvénient d'exiger la présence périodique d'un homme qui ouvre et referme la bonde toutes les fois que cela devient nécessaire; sans cela le trop-plein du bassin se ré- pandrait dans ses abords, et l’on n’éviterait qu’en partie les fächeux effets de l'abandon de Peau à son cours naturel, De là, Messieurs, une certaine dépense pour le propriétaire, circonstance dont on doit tenir compte dans la pratique. 20 Le second moyen, usité surtout dans les Cevennes, a pour but d'éviter les frais résultant de l'emploi du premier procédé, A l’aide d’une machine tres simple, que lon peut comparer à une balance dont le point d'appui serait fixé sur le bord le plus déclive du bassin, l'écluse, qui s'oppose à l'écoulement des eaux, s'ouvre et se referme d’elle-méme sans l'intervention d'aucun mo- teur étranger. Concevons , en effet, un levier mobile, portant du côté de Ja source la vanne dont nous venons de parler, et de l’autre un vase creux percé d’un petit trou à sa partie inférieure, et placé de manière à recevoir le trop-plein des eaux accumulées; on pourra toujours disposer des dimensions de ce dernier, de telle sorte que son poids finisse par vaincre la résistance de l’écluse, et donner issue à l’eau recucillie dans le bassin. Quand ce dernier sera vide, 552 RÉSUMÉ DES SÉANCES. le vase ereux ne recevant plus de liquide et perdant celui qu'il contenait par le petit orilice d’épuisement , deviendra assez léger pour que le poids de la vanne soit à son tour plus considérable, et referme aussi complètement que possible l'ouverture du réservoir. Cette dernière circonstance ne peut avoir lieu que d’une manière approchée, à eause de la nécessité où l'on se trouve de laisser une liberté suffisante à lobturateur, pour qu’il puisse étre aisé- ment soulevé, lorsque la hauteur croissante de Peau du bassin commence à dépasser ses bords: de là des jours forcés autour de l'écluse , qui permettent à leurs affluents de se répandre à l’entour, inconvénients que la machine avait pour but principal de prévenir. IL faut aussi tenir compte de la vase et des herbes aquatiques qui peuvent obstruer les jointures, et augmenter la difficulté d'enlever la bonde à un instant donné. Cet obstacle à la précision de l'appareil occasionne une perte d'autant plus regrettable que la source est moins abondante et le bassin plus élevé; joignez à cela que la bascule étant en bois , et exigeant quelques ferrements, est exposée à des dégradations fréquentes, par suite des variations de chaleur et d'humidité qui se succèdent rapidement dans la saison des orages, où ont lieu les irrigations. Sous cette double influence, elle éprouve des contour- nements et des dislocations qui finissent par en détruire toute l'harmonie. Voila, Messieurs, les motifs qui ont engagé M. Filhot à cons- truire une machine d’une seule pièce, entièrement métallique , ayant sa prise d’eau dans l'intérieur même du bassin, et tout à fait exempte des fuites que nous avons signalées dans le mode d’opé- ration qui précède. C’est un nouveau genre de siphon intermit- tent qui s’amorce de lui-méme toutes les fois que les eaux du bassin s'élèvent au dessus de ses bords, qui doivent étre un peu moins élevés vers l'embouchure du tuyau d’exhanstion. Ce siphon est encore une baseule oscillant tantôt vers la source, tantôt vers la prairie, pour puiser l'eau nécessaire et la répandre ensuite au dehors, sous forme d'une nappe momentanée ou par des rigoles divergentes, suivant le désir ou les facultés du propriétaire. EN 4 DÉCEMBRE. 599 Voici la description et le jeu de cette machine : A B représentent la chute d’eau destinée à alimenter le bassin R; D Fest un levier creux du premier genre, mobile sur un genou G. IL porte en C un contre-poids destiné à donner l’inclinaison né- cessaire pendant que Peau s'élève dans l’intérieur de ses parois. Peu à peu, en vertu du principe des valses communiquant, le liquide atteint le niveau qu'il dépasse bientôt, et se déverse dans Ja capacité inférieure du grand evylindre D F; l'air intérieur s'échappe en partie par Pextrémité [ de la longue branche, de manière à conserver son élasticité ordinaire. À partir de cet ins- tant, l’eau du bassin élève graduellement son niveau jusqu’au déversoir M N, dont le bec plonge dans le godet G H: le poids de ce dernier ne tarde pas à augmenter de manière à rompre l'équilibre et à amener le mouvement de bascule qui amorce le siphon, et produit l'écoulement du liquide jusqu'à l'entier épui- sement du bassin, En effet, au fur et à mesure que l’eau pénètre dans le godet G?, la longue branche du siphon acquiert un poids de plus en plus considérable; lextrémité D du levier s'élève, la portion D L du grand tuyau sort du bassin et reçoit l’air qui reste dans sa capa- cité intérieure. Cette dernière se trouve alors remplie par de l'air sensiblement à la pression atmosphérique et par l’eau qui en occupe les parties les plus basses. La secousse inséparable du mouvement de bascule du siphon commence l'écoulement, qui amène un vide partiel dans la cavité de l'instrument; de là une aspiration inté- D94 RÉSUMÉ DES SÉANCES. rieure qui produit l’amorcement de la machine. L'air ne pouvant pénétrer dans l'appareil, par suite de l'écoulement du liquide et de la disposition coudée de la longue branche, le bassin s'épui- sera entièrement de liquide. Alors seulement Pair rentre par lex- trémité G de la courte branche, et le contre-poids C ramène le siphon dans sa position première, jusqu’à ce qu'un nouveau dé- bordement du bassin donne lieu à un nouvel écoulement. On voit de L'en K une chaine métallique destinée à empécher le siphon de heurter violemment les parois dun réservoir R; ce choc, dans un grand appareil, ne tarderait pas à les détruire, quelle que fût leur solidité. Cette machine, construite avec un soin convenable, me paraît de nature à atteindre le but que s’est proposé son inventeur. Elle comporte, je crois, quelques améliorations de détail qui pourront en rendre le jeu plus sûr et partant plus efficace; mais le prin- cipe sur lequel elle repose est incontestable, sa construction et sa mise en place fort simples, et de nature à ne pas faire prévoir la nécessité de recourir aux fréquentes réparations qu'entraine ordi- nairement l'usage des instruments hydrauliqnes. M. le Président dit, au sujet d’une question qui préoccupe beaucoup en ce moment l'attention pu- blique, l’aérostation, qu'il est peut-être utile, pour aider à la solution du problème, de signaler un ouvrage publié vers le milieu du dix-huitième siècle, — une quarantaine d'années avant la prétendue in- vention de Montgolfier, — par un de nos compa- triotes, le père Gallien, religieux de l’ordre de Saint-Dominique. Cet ouvrage a eu les honneurs de deux éditions en 1755 et 4757. Il a été cité par M. l'abbé Sauzet dans son excellente « Bibliographie de la Haute-Loire. » ‘ 2 Annales de la Société, t. XIV, p. 500. UN DÉCEMBRE. 299 GéoLocie. — M. Aymard dit qu'en parcourant l’un des derniers numéros du « Quarterly journal » de la Société Géologique de Londres, déposé sur le bureau à l’ouverture de la séance, il y a trouvé un article qui lui parait offrir de l'intérêt pour lhistoire géologique de notre pays. « .….Ce travail, ajoute-t-il, qui est dù à M. John Morris, est relatif à une découverte d’ossements fos- siles de mammifères associés avec des coquillages de mollusques fluviatiles dans le gisement connu de- puis longtemps de Brentford en Angleterre. Ce qu'il y à de remarquable dans cet ossuaire, c’est la pré- sence d'animaux généralement considérés comme indiquant des climats très chauds : l'éléphant, le rhinocéros, l’hippopotame, le tigre ou lion, etc., celle de genres et même d'espèces appartenant à des climats tempérés : le bœuf [espèce à courtes cornes, short-hornedox], le cerf élaphe, et enfin celle du renne [reindeer], aujourd'hui caractéris- tique des régions les plus froides. « Cette singulière association de formes animales actuellement tropicales, tempérées et aretiques, est rendue plus intéressante encore par l'existence dans le même gisement de coquilles fluviatiles, spécifi- quement identiques à celles de mollusques actuels * On the occurrence of mammalian remains at Brentford. By John Morris, esq. F. G. S. [Quarterly journal, n° 22, p. 201.] Dicember 5, 4849. 396 RÉSUMÉ DES SÉANCES. de l'Europe tempérée, et en particulier de l’Angle- terre; tels sont les lymnées auriculaire et stagnale, l'ambrette amphibie, la valvée piscinale, la eyelade cornée, ele. « Le Mémoire de M. Morris offre done la contir- mation d’un fait important que m'avaient aussi révélé mes recherches paléontologiques dans le Velay. Lei également sont ensevelis dans les mêmes couches des restes três nombreux d’animaux intertropicaux et arctiques : l'éléphant, le rhinocéros, le tapir, le bœuf, l'ours, ete.; des coquilles fluviatiles et terrestres, actuellement encore indigènes : la lymnée voyageuse, l’ancyle fluviatile, la eyelade des fon- taines, la clausilie petite, etc., et, en outre, d’abon- dantes empreintes de végétaux analogues à ceux de notre Flore contemporaine. « Ces observations, en se généralisant par des découvertes multipliées sur différents points de l'Eu- rope, tendront, je le crois, à démontrer de plus en plus la certitude des déductions suivantes que j'avais essayé d'établir dans un précédent Mémoire : ! « 1° Lors du dépôt des couches qui renferment ces dépouilles organiques, nos régions étaient déjà appropriées aux conditions elimatologiques actuelles; « 2° À la même époque, certains genres d’ani- 1 Essai monographique sur le genre entélodon, suivi d’un aperçu sur les gisements fossiliferes de la Haute-Loire. [Annales de la Société Académique du Puy, t. XF, 1842-1816. DÉCEMBRE. 557 maux mammifères aujourd'hui confinés en Afrique et dans les Indes, comprenaient des espèces propres à nos climats, et qu'enfin différentes races cireum- polaires habitaient aussi une zône tempérée , et par conséquent moins froide que leur patrie actuelle. » Le même membre signale aussi à l'attention des Sociétaires qui s'occupent de géologie, deux Mé- moires fort importants : l’un de M. Lyell, président de la Société Géologique, sur la structure des vol- cans; l’autre, de M. Murchison, sur les terrains volcaniques récents des Etats du Pape. I cite également un travail sur les trilobites, par M. Th. Will. Fletcher, où sont relatés, dans les termes les plus honorables, les travaux de notre savant compatriote, M. Barrande, « sur le système silurien du centre de la Bohème. » Beaux-Arts. — M. le Secrétaire annonce qu'une belle église de style roman vient d'être entièrement construite à neuf dans la ville de Montfaucon, sur les plans de M. Normand, architecte départemental et membre de la Société. Cet édifice est une basi- lique à trois nefs, chacune d'elles terminée par une apside pentagonale au chœur, et en fer-à-cheval aux bas côtés. Le transept y est indiqué aux trois nefs par une plus grande Tongueur et une plus grande hauteur de la première travée Des colonnes avec chapiteaux historiés et d’un goût remarquable ornent les piliers, les fenêtres et la porte d'entrée. La lon- TOME XY. sin 558 RÉSUMÉ DES SÉANCES. gueur totale de l'édifice, dans œuvre, est de trente mètres, et la largeur de treize mètres soixante. Une verrière peinte décore la fenêtre centrale du chœur : elle représente la figure en pied de saint Pierre, patron de l'église; le sujet a été emprunté à une ancienne peinture murale de Ja cathédrale du Puy, dont elle reproduit avec assez de bonheur le style et les tons. Cette œuvre d’art a été exéeutée par M. Borcier, de Lyon, sur les dessins de M. Normand, et donnée par ce dernier à l’église. Cette communication est accueillie avec d’autant plus d'intérêt, que l’église de Montfaucon est le pre- mier exemple, dans la Haute-Loire, d’une construc- tion complète en style roman, et reproduisant avec une consciencieuse exactitude l’un des plus beaux types de cet ancien genre d'architecture. Aussi M. le Président s’empresse-t-il d'exprimer à M. Normand les éloges de la Société. Opsers pivers. — Dans une lettre de félicitations que M. de Caumont, président de l’Institut des Provinces, adresse à M. le Président au sujet des travaux de la Compagnie, l’Assemblée est consultée par cet honorable et savant organisateur des Congrès scientifiques, sur l’opportunité d’assigner prochai- nement la ville du Puy pour siège de l’une de ces solennités. M. Bertrand de Doue s’empresse de reconnaitre l'utilité incontestable de ces sortes de réunions pour DÉCEMBRE. 559 le progrès des sciences et la diffusion des lumières dans la province; il ajoute que notre pays en général et la Société en particulier doivent se trouver très honorés de cette précieuse marque d'estime de la part de l’un des hommes les plus haut placés dans la science ; mais il fait observer que les frais de récep- tion seront plus ou moins considérables ; qu’ils pèse- ront particulièrement sur la ville, qui s'impose en ce moment des sacrifices pour la construction du Musée. Il pense donc qu'il conviendrait d'attendre l'entier paiement de l’emprunt affecté à cette entre- prise, avant de satisfaire au vœu exprimé par M. de Caumont. M. le Président répond qu'outre les résultats scien- üfiques auxquels l'honorable préopinant vient de faire allusion, et qui résulteraient de la présence du Congrès au Puy, la ville trouvera, dans le concours d’un grand nombre de touristes et de savants étran- gers, des avantages matériels devant compenser lar- gement les frais dont on à parlé : il est probable d'ailleurs qu’ils ne seraient pas considérables. M. de La Valette appuie ces observations : il est persuadé que l'administration municipale n'hésitera pas à allouer les fonds demandés pour cet objet. M. le Secrétaire émet la même opinion. Il croit cependant qu'il conviendrait d’ajourner la tenue du Congrès au Puy à l’époque probablement peu éloi- gnée de l’entier achèvement du Musée. Alors seu- lement il sera possible d'offrir, dans nos collections 560 RÉSUMÉ DES SÉANCES. définitivement organisées et classées, tous Les élé- ments d’investigations indispensables aux savantes discussions du Congrès. Ce local fournira aussi, dans les differentes salles qui le composent, des lieux de réunion fort bien appropriés à cette destination. Ces observations ayant reçu l’assentiment de lAs- semblée, seront transmises, avec l'expression de sa vive gratitude, à M. le Président de l'Insutut des Provinces. Il est arrêté que les « Annales » seront adressées en double exemplaire à la bibliothèque de l'Institut Agronomique de Versailles, d’après la demande faite par M. le Préfet au nom de M. le Ministre de l'agriculture. À huit heures et demie la séance est levée. RAPPORTS ET MEMOIRES. ANCIENNE PEINTURE MURALE REPRÉSENTANT LES ARTS LIBÉRAUX:; UNIVERSITÉ DE L'ÉGLISE CATHÉDRALE DU PUY ET ÉCOLE CAPITULAIRE. rapport ct notes historiques PAR M. AYMARD, ARCHIVISTE DU DÉPARTEMENT ET INSPECTEUR DES MONUMENTS HISTORIQUES. G décembre 1850, Messieurs , Une découverte importante, qui intéresse à la fois l'histoire des arts et celle des lettres dans notre pays, a été faite récemment dans une salle dépendant des bâtiments claustraux de la cathédrale du Puy. Elle 562 ANCIENNE PEINTURE MURALE. est due aux soins éclairés de M. Mérimée, inspecteur général des monuments historiques, et à M. Mallay, architecte, qui avaient été appelés au Puy à l'occasion des travaux de restauration du cloitre. Le 25 septembre dernier, M. Mérimée remarqua sur une paroi entourée d’une arcade en ogive, des traces de couleurs assez brillantes qui se voyaient entre les crevasses d’un badigeon moderne. Un net- toyage exécuté immédiatement , avec toutes Îles précautions convenables, fit bientôt apparaître une ancienne peinture comprenant dix figures de grandeur naturelle, dont il fut possible de déterminer le sujet, grace à des légendes latines inscrites auprès de chaque personnage. Je ne puis mieux faire, Messieurs, pour vous donner une idée de cette belle composition, que de lire un extrait de l’intéressant rapport adressé du Puy par M. l’Inspecteur général à M. le Ministre de l'instruction publique, et publié depuis peu de jours dans le « Moniteur. » Vous me permettrez de l'accompagner de quelques réflexions ayant trait surtout à la date de cette peinture, à certains attributs fort remarquables que lartiste a mis aux mains de l’un de ses personnages et à d’autres ta- bleaux, qui, probablement, complétaient la déco- ration de la salle. Je terminerai ces notes par un aperçu historique sur l’Université dite « de St-Mayol » et sur une ancienne école capitulaire, dont ces peintures semblent réveiller le souvenir : ANCIENNE PEINTURE MURALE. 563 « .….Ce tableau, dit M. Mérimée, qui parait avoir été exécuté au commencement du seizième siècle, représente les quatre arts libéraux, selon une divi- sion du moyen-àge : la grammaire, la logique, la rhétorique et la musique, sous la forme de quatre jeunes femmes magnifiquement parées, accompa- gnées de personnages qui ont particulièrement illus- tré chacun de ces arts. « La première figure, à la gauche du spectateur, est la Grammaire , qui fait réciter une lecon à deux charmants enfants debout à ses pieds. À sa droite, et un peu plus bas, on voit un personnage vêtu d'une longue robe rouge fourrée de miartre, la tête couverte d’un bonnet noir : il écrit sur un livre placé sur ses genoux. Son nom est tracé en dessous: c’est Priscien. On lit sur une banderole, à ses pieds, la légende suivante, qui est en vers léonin très ri- chement rimé : Quidquid agant artes ego semper prædico partes. « À la gauche de la Grammaire, la Logique est assise sur une chaire curieusement seulptée dans le gout de la renaissance, ayant à ses pieds Aristote, en bonnet pointu, robe de brocard doublée d’her- mine, dans l'attitude d’un homme qui argumente D04 ANCIENNE PEINTURE MURALE. La Logique tient dans sa main droite un lézard et dans sa gauche un scorpion. Les deux reptiles se battent à outrance, tandis que la Logique les con- temple en souriant. Je suppose que le peintre, mauvais plaisant, à prétendu, par le combat de ces deux animaux immondes, symboliser les dis- putes scolastiques ou autres de son temps. La lé- gende est d’ailleurs fort à la louange de la Logique; je doute que l'artiste lait composée : Me sine doctores frustra coluere sorores. « Vient ensuite la Rhétorique, une lime à la main; car, au seizième siècle, on ne connaissait pas encore les génies incultes et sans art comme on en a vu depuis. Auprès d’elle est Cicéron assis sur un es- cabeau, coiffé d’une espèce de turban rouge, et vêtu d’une ample robe olive, doublée de vair. Il parait méditer sur un gros volume ouvert entre ses mains. Voici la légende qui accompagne ce troisième groupe : Est michi [sic] dicendi ratio cum flore loquendi. L 1 « La Musique, avec Tubal, occupe le côté droit du tableau. Elle tient un orgue sur ses genoux, tandis que Tubal est assis devant une enclume, ayant un marteau dans chaque main. Son costume, qui se compose d’une barrette bleue et d’une robe rouge fourrée, ouverte aux manches, est un peu incommode pour un forgeron. La légende est : Juyenere locum per me modulamina vocum. Vox ANCIENNE PEINTURE MURALE. 305 « Je crois qu’on attribue à Tubal Caïn l'invention des instruments à vent. « Le sujet de cette grande composition peut pa- raitre étrange dans un édifice religieux; mais la salle où elle est peinte a servi aux réunions de l’Université de Saint-Mayol, et dès lors tout s’ex- plique facilement. « Les costumes des personnages, un peu fantas- tiques et d’une richesse extraordinaire; les trènes sculptés sur lesquels les femmes sont assises, et qui présentent, les uns des ornements /lamboyants, et les autres des motifs d’ornementation classique; enfin, la forme des lettres [gothiques avec abré- viations], tout me semble indiquer que cette grande fresque remonte aux premières années du seizième siècle, époque de transition pour la France entre l’art gothique à son déclin et le retour aux traditions de l’art antique. Mais à quel artiste l’attribuer ? Nous avons vainement cherché un nom, une initiale aux bords du tableau. « Je ne puis oublier un détail remarquable, dont on pourrait se prévaloir pour fonder une hypothèse, — un peu hardie, j'en conviens, — sur l’auteur de cette composition. Au dessus d’une coiffure en ca- netilles d’or, la Musique porte trois œillets épanouis. Ces simples fleurs contrastent singulièrement avec l'or et les pierreries de la coiffure qu’elles surmon- tent. Ne serait-ce pas là une indication ? On sait que Le Garofalo a placé dans la plupart de ses tableaux 566 ANCIENNE PEINTURE MURALE, des œillets, qui, pour un italien, étaient des armes parlantes. Je ne sais si Le Garofalo est jamais venu en France; mais, à la rigueur, il a pu y envoyer un carton. D'un autre côté, je dois avouer que rien dans la fresque du Puy ne me parait dénoter un maitre italien. Les têtes, au contraire, sont toutes françaises, parfaitement gracieuses, mais un peu maniérées ; elles sont, pour parler comme Amyot et Brantôme, poupines et mignardes. C'était, j'ima- gine, des beautés de ce genre qui ravissaient les gen- tilshommes de la cour de Louis XII et de François L”. « Quoiqu'il en soit, cette fresque est, à mon sentiment, une œuvre capitale; et, français ou étranger, son auteur était un maitre habile. La conservation en est surprenante : toutes les têtes sont parfaitement intactes , sauf celle de Priscien, qui a souffert de mutilations anciennes. Les cou- leurs n’ont pas toutes conservé leur éclat : ainsi les bleus ont disparu presque partout, ou bien ce qui en reste est pulvérulent et prêt à se détacher. Il m'a paru que l'artiste s’était servi de bleu de cuivre ou de cobalt, et non d'outre-mer. Par contre, les verts, les tons de chair, les noirs, les blancs et quelques rouges sont presque intacts; ils paraissent recouverts d’une espèce de vernis ou de gluten, et ont le brillant d’une peinture à la cire. Le badigeon y était à peine adhérent. « Je crois, monsieur le Ministre, avoir vu toutes les peintures murales qui existent encore en France : ANCIENNE PEINTURE MURALE. 567 je n’en connais pas de plus remarquables ni de mieux appropriées à la décoration d’un monument. Ce se- rait, je pense, rendre aux artistes un véritable ser- vice que de les leur faire connaitre par une bonne copie, et je ne connais personne qui püt mieux s'acquitter de cette tâche que M. Denuelle, qui a si fidèlement reproduit, par vos ordres, les pein- tures du château des papes, { Des calques de toutes les têtes que je rapporte à Paris vous prouveront , je l'espère, que je ne me suis pas laissé entrainer à une admiration exagérée. » Cette peinture, si remarquable par le sujet qu’elle represente et par son mérite artistique, est certai- nement un ancien et précieux témoignage d’un goût élevé pour les arts et les sciences dans notre pays. Mais à quelle date positive de notre histoire locale en assigner lexécution? Quelle en était la signifi- cation précise sur les murs d’une salle dépendant de l’église cathédrale? En quoi pouvait-elle se ratta- cher au mouvement et aux progrès des sciences dans le Velay? Questions qu'il sera possible d'éclairer, sinon de résoudre, grace aux nombreux documents de nos archives départementales et à ces vieux chro- niqueurs du Puy qui nous ont laissé tant de rensei- * Cette proposition a été tres favorablement accueillie par M. le Ministre, et, d’après ses ordres, M. Denuelle est venu au Puy relever de fort beaux dessins de cctte peinture. 568 ANCIENNE PEINTURE MUPALE. gnements curieux sur les richesses historiques de l'église Notre-Dame. Rappelons d’abord la destination de la salle où fut trouvée cette peinture, avant les changements qu’on vient de faire à eette partie des bâtiments claus- traux pour laffecter, dit-on, à une nouvelle sa- cristie : c'était la chapelle dite « des saintes re- liques. » Or on lit dans la chronique manuscrite de Jacmon, ‘qu’en 1642 les reliques de l’église Notre- Dame furent transférées de la sacristie ou chapelle Saint-Pol dans la salle de la bibliothèque du Cha- pitre. ? Un plus ancien chroniqueur, Etienne de Médicis, ? nous apprend qu’au mois de mars 1502, mourut et fut enseveli au cloitre de Notre-Dame, un illustre et savant dignitaire de cette église, messire Pierre Odin, qui fut d'abord chanoine de la cathédrale, puis abbé de Saint-Vosy, enfin official 1 Conservé à la bibliothèque historique du Musée. ? Feuillet cclxv et celxvr « Cette bibliothèque, ajoute Jaemon, a été transportée [de cette salle] en une grande chambre que l’on a faite tout à neuf, le long de la galerie qui était au dessus du Cloitre, en montant à la grande salle du Chapitre, proche la chambre du geôlier dudit Chapitre. » Elle fut réparée à grands frais en 4751, d'après un livre de dépenses. 3 Chronique manuscrite, « pe Pomio, » €. D, feuillet Ixvn (1500-1558. Bibliothèque historique du Musée. ANCIENNE PEINTURE MURALE. 569 de l’évêque Jean de Bourbon, « Il estoit, ajoute-tl, si grant orateur, que par son mellifère et suavilo- quent langaye, fust commis plusieurs fois estre am- bassadeur devers le pape à la requeste de très excellent et redouté prince Loys X[°, roy de France, lequel dudiet pape obtint grande louange et avoir, ce que il employa en diverses facons et moyens et le tout principalement au service de Nostre Seigneur en aulmosnes et à la décoration de cette sainete église du Puy, en laquelle... il fiet fayre la librairie de ladicte église, la peindre et estauffer ainsy qu'est présentement et y pourveust de beaucoup de livres qui n’y estoient poinet, qui est un trésor très ho- norable à ladicte saincte église et de grande recom- mandation.... » , Médicis énumère ensuite, comme par ordre chro- nologique, tous les bienfaits d’Odin, et après un assez long énoncé, il cite l’érection d'un « oratoire » construit en 1492 par les soins de ce pieux person- nage, au milieu de la place « du For ».1 A cette date, en effet, la bibliothèque était organisée de- puis plusieurs années : Médicis rapporte que le due de Guyenne, frère du roi, la visita en 1469, lors d'un voyage de dévotion, et que « ce bon seigneur qui estoit clerc » , accepta de Pierre Odin un petit * Ce petit monument a été détruit pendant la révolution. On en voit la représentation dans le grand tableau de la peste de 4650, conservé à la cathédrale. 570 ANCIENNE PEINTURE MURALE. livre en souvenir d'intérêt, Toutefois il est croyable, d’après le style de la peinture, que celle-ei est pos- térieure a l’année 1475, époque où Louis XI étant venu au Puy en pélerinage, et ayant été recu et complimenté à trois lieues er demie de la ville ? par Odin, eut occasion, pour la première fois, de le voir et d’apprécier son éloquence, origine pro- bable de la faveur du roi et de cette fortune, qu’il sut employer si noblement. Ainsi, nul doute, la peinture si heureusement retrouvée par M. Mérimée, décorait la bibliothèque ou librairie de l’église cathédrale. Elle a été exé- cutée dans la période de temps comprise entre les années 1475 et 1492, et au plus entre la première de ces dates et l'an 1502, époque de la mort de Pierre Odin. Ces dates étant ainsi précisées, les fréquents voyages à Rome accomplis par Odin pourraient faire naitre des inductions plus ou moins probables sur la nationa- lité de l’artiste appelé à exécuter les peintures de la librairie. En l’absence de renseignements précis, il suffira de constater qu’italien ou même français, ce maitre appartient à une école antérieure à Raphaël, les productions de ce grand peintre ne remontant pas au-delà des premières années du seizième sièele. Il ne faut donc pas s'arrêter au Garofalo [Bonaven- ture Tisio}, qui en fut un des plus habiles imitateurs. 1 À Fix-Villeneuve. ANCIENNE PEINTURE MURALE. 571 Plus probablement cette composition est contem- poraine de la période de temps où florissait Le Pérugin, et à voir certaines incorrections naïves du dessin, on serait même porté à la considérer comme antérieure. Sous un autre rapport, les procédés d'exécution marquent une phase intéressante de l’histoire de la peinture. Je ne puis en effet considérer notre tableau comme une fresque : tout y révèle une véritable peinture à l'huile, traitée par glacis, et pour la- quelle également on a employé parfois une sorte d’encaustique. M. Mérimée semble le remarquer, en disant que les « tons ont le brillant d’une peinture à la cire. » Cette époque se ressentait encore des procédés qui, par une longue suite de recherches, avaient conduit le célère Van Eick [Jean de Bruges] à dé- couvrir, vers 1410, la peinture à l'huile. On sait en effet que dans les siècles antérieurs au quator- zième, l'emploi à peu près général de la détrempe avait succédé aux fresques plus anciénnement usi- tées : ! c’était un ciment à l’eau, qu'on était par- venu à rendre très solide. Vers le quatorzième siècle, on employa la cire et même un peu d'huile de lin, sans doute pour activer la fusion de cette 1 J'ai observé dans la chapelle Saint-Michel-d'Aiguille cette curieuse succession chronologique de la fresque et des peintures en détrempe, à la suite d'un grattage fort habilement fait par M. Anatole Dauvergne. 572 ANCIENNE PEINTURE MURALE. cire, et de là, comme je l’ai dit, d'essais en essais, la précieuse invention de Jean de Bruges. Les magnifiques fresques exécutées plus tard par Michel-Ange dans la chapelle Sixtine, et celles non moins remarquables que Raphaël fit à Sienne et à Rome, prouvent le brillant retour de ce genre de pein- ture murale au commencement du seizième sièele. On a vu que notre peinture, avant d’avoir disparu sous un ignoble badigeon, n'avait pas échappé à l'admiration de nos chroniqueurs. La célébrité de cette œuvre d'art, franchissant les limites du Velay, aurait-elle eu quelque influence sur des productions du même genre dans d’autres contrées de la France? On serait tenté de le supposer, d'après certaines compositions qu’on à signalés dans la cathédrale d'Albi. Une peinture murale de cette église, où on lit très distinctement le millésime 1511, offre, comme ici, la musique désignée par son nom Musica et personnifiée sous la figure d’une femme jouant de l'orgue, et de plus par celle de Tubalcain, for- geant sur une enclume. Ce dernier, qui est accom- pagné de son nom, est aussi représenté au lieu de son frère Jubal, qui, suivant la Genèse, fut ? Monographie de la cathédrale d'Albi, par M. Hipp. Cnozer. Lamech, un des descendants de Caïn, eut pour fils Jubal, qui inventa la musique : « Ipse fuit pater canentium et citharä et organo », et ensuite Tubalcain, qui fut habile dans l’art de tra- vailler les métaux : « Tubalcain qui fuit malleator et faber in cuncta opera æris et ferri. » ANCIENNE PEINTURE MURALE. 573 l'inventeur de la musique, confusion de noms et d’attributions qui est au moins fort remarquable dans les deux cathédrales du Puy et d’Albi. Les autres personnages de notre tableau semblent mieux appropriés au sujet dontils font partie : Priscien avait tenu une école célèbre à Constantinople vers l'an 525, et jusqu’au seizième siècle, sa grammaire à été l'une des bases principales de l’enseignement. On connait aussi les livres de rhétorique de Cicéron, dont le plus beau est « l’Orateur. » Quant à Aristote, qui embrassa dans ses vastes études toutes les sciences cultivées de son temps, il a compris, dans son « Organon », entre autres traités sur divers sujets, ceux de la logique, où sont exposées les différentes formes et les règles du raisonnement déductif. Les attributs assignés à la Logique me semblent également en rapport avec la pensée exprimée dans l’ensemble de la composition, et en particulier avec le sujet auquel ils appartiennent. Sans exclure abso- lument l'hypothèse émise par M. Mérimée, je serais porté à croire que les animaux représentés ici pour- raient bien être une ingénieuse allusion aux deux sortes d’argumentation, plus ou moins analogues au dilemme et au syllogisme, que les anciens auteurs, Quintilien, entre autres, appellent « ceratinæ » [ou « cornutæ »]} et « crocodilinæ ». 2 3 Kepara, cornua, * QuiNTILIEN, « de Institutione oratoriä, Lib. L, cap. X. » TOME XY. 37 574 ANCIENNE PEINTURE MURALE, Qu'on se figure d’abord la forme du scorpion : la nature l’a muni de pinces qui, courbées en crois- sants ou cornes anguleuses, semblent merveilleu- sement organisées pour saisir un ennemi. Au moyen de cette arme, l’insecte serre sa victime dans une double étreinte, rend ses mouvements impossibles , et l’achève en lui infiltrant son venin qui donne la mort. Cette idée de prise ou de capture peut correspondre au mot grec « lemma » [xs], et quand l’action de saisir s’opère au moyen d'une double serre , le mot « dilemma » [5 2suux] sem- blerait pouvoir la rendre. Le scorpion serait donc ici la personnification du « dilemme », l'argument le plus fort, le plus redoutable de la dialectique, celui qui, dirigeant une double attaque contre l'ad- versaire , le réduit à une alternative où de part et d'autre se trouve la défaite, et le force à s’avouer vaincu. Le lézard, en grec « sauros » [oxvpos], sorte d’em- blème parlant [pour me servir d’un terme de blason], dont les exemples sont fréquents dans la pratique du symbolisme , faisait-il allusion au rai- sonnement qu’on nomme « sorite », ! et par suite au syllogisme? Je n’oserais en décider. Rappelons- nous seulement le nom de « crocodilinæ » que la ? De swpos, monceau. Il n’existe pas de rapports étymologiques entre ce mot et celui de sxupos. L'analogie est dans l’homophonie des deux expressions , qui font du sawros un « embléme parlant. » ANCIENNE PEINTURE MURALE. 575 dialectique emprunte à un animal de lordre des sauriens. D'ailleurs, le lézard n’a-t-il pas aussi dans ses formes et ses allures certaine analogie avee Île sorite? Vif et agile, déployant dans sa course les brillantes couleurs de sa robe que distingue surtout une série de points disposés comme une suite d’an- neaux, ilse meut avec rapidité et échappe aisément aux poursuites de ses ennemis. Souple comme ce reptile, l'argument renferme un enchainement de propositions dont la succession rapide amène une conclusion qui établit une vérité contestée, et vous dérobe aux coups de votre adversaire. La même comparaison peut s'appliquer au syllogisme, sorte de sorite qui comporte trois propositions en série. On sera sans doute surpris que cette composition ne représente qu’une partie des sciences et des arts, au nombre de sept, cultivées au moyen-àge, et qui formaient surtout le cadre des études dans les écoles ecclésiastiques. On sait en effet que les « humanités » offraient alors deux divisions principales : le « trivium » ‘et le « quadrivium. » La première comprenait la gram- maire, la rhétorique et la dialectique, la seconde, l'astrologie, la géométrie, l'arithmétique et la Mu- sique. ? Outre ces cours, il y avait ceux de théolo- 1 Quasi triplex via ad eloquentiam , d'apres Ducaxce. * Le nombre de sept, composé de {rois el de quatre, représentait 576 ANCIENNE PEINTURE MURALE. gie, auxquels on admettait ensuite les jeunes gens. D’autres tableaux devaient done compléter celui-ci, supposition qu’on est forcé d’admettre, d’après les termes de la citation empruntée au récit de Médicis. L'un d’eux comportait sans doute trois groupes de figures qui constituaient ainsi un « trivium » Con- forme peut-être à une division particulière des cours dans notre église cathédrale. L'examen attentif des parois de la salle m'a fait découvrir en effet des ves- tiges de peinture, malheureusement très frustes, où les couleurs ont des tons semblables à ceux du « qua- drivium. » On les observe dans une arcade voisine de celle de notre tableau, et à l’une des extrémités de la salle. Ces tableaux ont été détruits à une époque déjà ancienne : le premier, par suite d’une ouverture pratiquée dans l’arcade; le second, par des grattages. J'ai constaté aussi que les voutes alors tout ce qu'on pouvait imaginer de plus parfait. Un auteur mystique du Velay, Vital Bernard, chanoine de l'église du Puy, dit, dans son livre intitulé : « Le Chanoine », à propos des sept heures canoniales de l’eglise, qu’elles offraient le nombre de trois et de quatre : le premier montrant la trinité des personnes en Dieu , le second les quatre écrivains sacrés qui ont donné la lumière à l'Evangile, représentés par les sept yeux de la pierre de Zacharie, par les sept branches du chandelier d’or, par les sept étoiles de l'ours, les sept planètes du ciel, les sept trompettes qui démolirent Jéricho , les sept voix des esprits bienheureux, c’est à dire tout ce qu’on peut offrir à Dieu de gloire et de jubilation , etc. L'un de nos trobadours du Velay, Pierre Cardinal, cite aussi les sept arts de l'amour. ANCIENNE PEINTURE MURALE, D77 d'arète, à nervures prismatiques et profilées dans le gout de la fin du quinzième siècle, avaient été peintes, à en juger par des fragments de cette bâtisse démolie depuis peu. Il serait diflicile, d’après ces débris, du reste fort mutilés, d'émettre un avis sur les sujets figurés à la voùte. Quant aux compositions peintes qui, outre le quadrivium, décoraient les parois des murs, on peut, jusqu'à un certain point, en décrire au moins une partie, le trivium, d’après une donnée curieuse empruntée à la chronique de Médicis. 1 Le 18 juillet 1555, le roi Francois [°° vint en péle- rinage à Notre-Dame du Puy, accompagné de Ja reine Eléonore sa femme, des princes ses fils, de plu- sieurs ambassadeurs, prélats, et de beaucoup d’au- tres personnages de distinction. La ville lui fit une récepuon splendide, « tant en ornemens et déco- rations d’icelle ville, que en histoires, chaffaulx , bendes, livrées tant de gens à cheval que à pied, festons, armoiries, dictons, peintures, arnois, ar- tilleries, ete. » Suivant l’usage du temps, ces « histoires » et allégories furent représentées devant la cour à son passage sous Ja porte principale de Pannessac, et en différentes rues de la ville. L'une des plus re- remarquables fut celle qui eut lieu « au griffon de * De Pomo, liv. Ier, feuillet elyit et suivants, 578 ANCIENNE PEINTURE MURALE. la Bedoira » [aujourd'hui la place du Plot], sur un « grant chaffault fort noblement composé à cor- nices et à grants pilliers jaspés et porphirés » que surmontait « ung grant arch sous un revestement roncé de gris, rouge et noir à ouvraige antique. » La chronique ajoute : « Faisoient en ce lieu les sept arts libéralles, de jeunes dames toutes acou- trées de fin taffetas de diverses couleurs, à facons antiques et estranges, et leurs cheveux et têtes à gaudailles et coiffés de chaynes d'or et d’autres facons de divers entrelassemens estranges. » L'auteur décrit ensuite sept groupes, dont les quatre premiers figurent « grammaire » avec « Pris- cianus », « dialectique » et « Aristoteles » , « rhé- torique » et « Cicero », « Musique » et « Thubal », personnages qui étaient accompagnés de presque tous les attributs et des légendes latines en vers hexa- mètres léonins du tableau peint à Ia bibliothèque du Cloitre. « Après estoit Géométrie, tenant ung esquierre en une main et ung compas en l’autre, et au dessoubs d’elle estoit ung homme nommé Pictagoras, tenant en une main une reigle et ung compas en Flautre faignant compasser quelque pierre, et estoit escript dessous : Rerum inensuras et earum signo figuras. « Après estoit Arithmétique, tenant en une main une tablette out estoient les figures de chiffre, et ANCIENNE PEINTURE MURALE. 579 en l'autre des gects, ! et au dessoubs d’elle ung homme nommé Euclides, tenant comme ladite Arithmétique les figures de chiffre et les gects, et estoit escript dessoubs : Explico per numerum que sit proportio rerum. « Après estoit Astrologie, tenant ung espert, ? et au dessoubs ung homme nommé Ptolomée, coronné d’une coronne dorée faicte par hault à poinetes , te- nant ung cadran, et estoit escript dessoubs : Astra viasque poli varias michi [sic] vendico soli. On voit que l'ordonnateur de ces scènes allégo- riques ne s’était pas mis en frais d'invention : très probablement il s'était borné à reproduire deux pein- tures alors célèbres au Puy, par l’érudition du sujet et par leur mérite artistique. J'ai maintenant à vous entretenir, Messieurs, de cette Université de St-Mayol, à laquelle fait allusion le spirituel rapport de M. Mérimée. Bien que l'honneur ? Jets, jetons à calculer. * Serait-ce Le nom mal orthographié de Pune des plus brillantes éloiles du firmament, appelée Hesper où Vesper lorsqu'elle parait le soir, et Lucifer le matin , planète Venus ? 580 ANCIENNE PEINTURE MURALE. de nos peintures revienne spécialement au bon goût et au savoir de Pierre Odin, et qu’elles aient servi à décorer un établissement capitulaire, on a trop peu éerit jusqu’à ce jour sur l’ancienne et impor- tante institution de Saint-Mayol, pour que vous ne m’excusiez de remplir à cette occasion une lacune de notre histoire locale. D'ailleurs, cette Université n’est peut-être pas aussi étrangère qu'on pourrait le croire à la pensée qui inspira ces grands et beaux sujets d’ornemen- tation murale. Les clercs dont elle était formée, et qui constituaient au seizième siècle ce que l’un de nos chroniqueurs appelle « la grande école », ! ne recevaient-ils pas l’enseignement ecclésiastique de- puis un temps immémorial, sous la direction du Chapitre? Et à quelle source d'instruction plus féconde pouvaient-ils puiser, sinon dans cette li- brairie dont on pourrait trouver des traces de l'existence aux plus anciens temps de l’histoire de Notre-Dame du Puy: Vers le huitième siècle, alors qu’elle renfermait diverses « nobles escriptures », traiteusement bruülées plus tard, au dire de Médicis, par un maudit païen; * vers le même temps, où elle possédait un Nouveau Testament grec « d’une besongne fort antique, que l’on tient avoir esté 1 Ménicis, « De Podio », t. 1, feuillet Ixix. 3 De Pont. ANCIENNE PEINTURE MURALE. »81 escript par sainet Jérôme »;! au neuvième siècle, où Théodulphe, évèque d'Orléans, venait lui-même déposer sur l'autel de la cathédrale un magnifique volume contenant le Vieux et le Nouveau Testament, la chronographie de saint Isidore, divers traités « de Nominibus Hebraïcis, de Expositione diversarum rerum, de Deo, de ejus Attributis et de variis rebus Moralibus » ; ? au dixième, où Adalard, évêque du Puy, offrait aussi à Notre-Dame un livre inutulé : « de Synodis universalibus et summorum Pontificum decretis », en vouant anathème à celui qui serait tenté de le dérober ?; enfin, au seizième siècle, par les dons généreux de Pierre Odin, qui com- plétèrent cette bibliothèque de beaucoup de livres « qui n'y estoient poinct »? # Cette salle ne pouvait-elle pas également avoir servi aux solennités scolaires, comme le Cloitre ca- * Onpo pe Gissex, « Diseours historique de la très ancienne dévo- tion de Notre-Dame du Puy » ; 4627. 3 Ce curicux manuscrit existe encore dans le trésor de la cathédrale. Il est écrit en lettres d’or et d'argent sur velin, de la main méme de Théodulphe. Voir dans les « Annales » , tome IX, une dissertation de M. Ph. Hedde , sur ce livre. 3 Oopo pe Gissey, ibidem. 4 Au nombre de ces ouvrages, il y en avait qui intéressaient l'his- toire ou les personnages illustres du Velay, tels que l'Histoire de la première Croisade, par Raymond d’Aiguille, ete. 5892 ANCIENNE PEINTURE MURALE, pitulaire, qui, lui-même, à une époque plus reculee, avait été souvent le théâtre de ces brillantes joutes littéraires, de ces tournois académiques qu'on nom- mait cours d'amour? On ne sait rien sur l’origine de l’Université de StMayol. On peut supposer seulement qu'elle exis- tait longtemps avant le treizième siècle, d’après une donation consentie en 126% par un chanoine de Saint-Vosy, à la condition « qu’elle demeurera en son ANGIENNE liberté. » Ce titre, et plusieurs autres du même siècle, conservés aux archives départe- mentales, nous font eonnaitre son nom primitif : on lappelait alors « Universitas ecclesiæ Beatæ Mariæ, Universitas Clericorum. » C’est vers le quin- zième siècle qu'on la trouve mentionnée sous le vocable de Saint-Mayol, qu’elle adopta probablement en souvenir du pélerinage accompli au Puy par ce pieux et savant abbé de Cluny, en l'an 950, et peut- être aussi en témoignage des liens de confraternité qui unissaient notre église à cette illustre abbaye. Comme la plupart des corps ecclésiastiques qui portaient le nom d’Université, celui-ei était formé, dès le principe, par la réunion du Chapitre et des habitués, c’est à dire des choriers, clériastres et enfants de chœur. Eux seuls avaient entrée aux assemblées, et jouissaient des revenus qu'adminis- traient treize officiers, élus tous les trois ans par la communauté : un baile-mage choisi dans le Cha- ANCIENNE PEINTURE MURALE. 585 pitre, et douze autres parmi les habitués choriers. Les statuts concernant les élections de ces ofliciers étaient réglés d’un commun accord. Les revenus de lassociation , qu’elle devait principalement aux libéralités de nombreux bienfai- teurs, étaient jadis assez considérables : ils prove- naient d’un certain nombre de propriétés rurales et de maisons, des rentes, censives et droits de lods au quatrième denier ! sur divers villages et sur une foule de maisons, de terres, ete.; en pensions « sur les péages du Coulet [1540] et de La Sauvetat » ; droits de pêche sur Dolaison, la Borne, ete.; droits de « boursatoire » à l’admission des clercs dans l’é- glise [1555]; oblations du casuel de l'église, qui lui per- mettaient « d'entretenir non seulement ses serviteurs et domestiques, mais encore l'hospitalité devers les estrangers passans qu'elle nourrissoit pendant sept ou huit jours [1599]. » C'est sur cette masse commune des revenus que se prélevaient « les distributions quotidiennes qui sont accoutumées bailler aux chanoines, choriers, clers et clergeons, et plusieurs aides céans gaigées pour conduite de procès, payement des gages d’ofli- ciers, ete. » [1474] Ces distributions se faisaient en argent et parfois aussi au moyen de « nodes » , sortes de méréaux ou jetons de présence qui avaient la va- 1 Sorte de droits de mutation. 384 ANCIENNE PEINTURE MURALE. leur d’un denier, et sur lesquels étaient figurés l'image de la Vierge ou d’autres sujets religieux [1476]. * Ses privilèges n'étaient pas moins importants : elle pouvait acquérir toutes sortes de fonds et de directe, sans être tenue aux droits de lods et d’a- mortissement, « pourvu qu'il se mouve du fief du seigneur évêque, dignités et Chapitre de l'église du Puy » [1208-1452]. Plusieurs rois aussi tinrent à honneur de la libérer des amortissements, « en considération de ce que les dauphins de France sont chanoines de ladite église » [1574]; elle n'était obligée « à aucun tribut sur l'entrée du vin et des grains »; et ne payait au roi aucune imposition pour les maisons cléricales [1470-1484]; elle recevait l'hommage en fief noble et france de diverses loca- lités et terroirs; avait droit de juridiction sur diffé- rents villages, de moyenne et de basse justice et de vigerie sur celui de Sanssac [1299]; de moyenne et de basse justice sur Orzillac, où « il lui était loisible d’avoir des officiers, tenir assises , faire dresser poteau dans les terres de sadite juridic- tion, et où les emphitéotes de Saint-Mayol n'étaient tenus au cor et cry de Bouzols, ni sujets à la garde, si ce n’est en temps de guerre ouverte contre ce château » [1540]. à « Nodas faictes et estampadas de feulhia de leton en une image de Nostre-Dame. » [Ménicis, de Podio.] Dans un travail spécial sur les monnaies, médailles, méréaux et jetons vellaviens, je ferai connaitre ces curieuses pièces, dont j'ai recueilli divers spécimens. ANCIENNE PEINTURE MURALE. 585 À Fay, où la haute justice appartenait au seigneur de Polignac, « la connaissance de toutes actions civiles et de petit sang étoit attribuée à St-Mayol, et s’il survenait confiscation , il lui en revenait Îla moitié » [1518]; dans une partie du territoire d’Es- paly, dont la haute justice revenait à l’évêque et au Chapitre par indivis, les petits bancs, clameurs , gats et punition de petit sang lui étaient également dé- volus [1591]; en temps de guerre, elle pouvait se faire remettre les clefs du château de Bonnassou, et avait droit qu’on lui ouvrit la maison, quand il plaisait à Messieurs de Saint-Mayol y aller faire tenir la cour » [1545]. Elle avait siège de justice « où les seigneurs advo- cats emploient leur industrie et y pratiquent », et qu'on appelait « la court des eleres de l'Université de Saint-Mayol » [1545]. L'Université avait droit à la nomination de plu- sieurs cures et pricurés, entre autres au Brignon, à Loudes, Saint-Geneys, Saint-Vidal, Félines, Saint- Vincent de Durefort. C’est d'elle que relevait le prieuré d’Yssingeaux, où le baile-mage et Les choriers étaient tenus d'aller officier « à chacune feste saint Pierre, apostre, patron de ladicte église » [1699]. ? 1 Voir aussi un inventaire des papierset titres de l'Université de Saint- Mayol, concernant le prieuré d’Yssingeaux, fait en 1755. Ce document curieux, qui a été retrouvé par mon savant et honorable ami, M. Du- molin, président à la cour d'appel de Riom, « atteste, d'après ce qu'il 586 ANCIENNE PEINTURE MURALE. Enfin, elle nommait à un certain nombre de vicariats institués dans beaucoup d’autres églises. Cette association était done bien distincte du corps capitulaire, qui, lui-même, avait une organisation particulière, des revenus et des privilèges importants. Néanmoins, celui-ci avait sur elle une véritable su- prématie : il faisait des réglements pour la réception des clercs et en déterminait le nombre, qui était habituellement de quatre-vingt-dix, y compris les chanoines, choriers, clériastres et enfants de chœur [elericuli]. Vers le milieu du quatorzième sièele, il y en avait beaucoup plus : lan 1565, le syndic de l'Université fit appel au pape de ce que léglise Notre-Dame comptait cent vingt-huit cleres, malgré les malheurs et les misères affreuses du temps, qui ayaient beaucoup amoindri les revenus de la communauté; malgré la peste, qui décimait les emphitéotes et tenanciers, et les guerres, qui dé- vastaient la ville et le diocèse du Puy, « de nom- breuses bandes armées courant le pays, cernant la m'a fait l'honneur de m'écrire, l'existence d’une contestation assez dramatique entre les religieux de l’abbaye d'Exnav, au diocèse de Lyon, et l’Université de Saint-Mayol, se disputant, méme par la force, la possession dudit prieuré... La première pièce de cet inventaire est une procuration du 12 juin 4412, passée par Pierre de Lescure, religieux d'Exnay de Lyon, en faveur de Jean Grasse, chanoine, et Guigon Claude, chorier de l’église cathédrale Notre-Dame du Puy, pour résigner son prieuré d’Yssingeaux entre les mains de notre saint pére le Pape. » ANCIENNE PEINTURE MURALE. 587 ville, y enfermant les habitants et dévorant leurs biens de jour en jour par les armes et les chevaux » ; une bulle papale fulminée en 1570, fit droit à cette demande. Les réunions de l'Université se tenaient aussi dans la maison du Chapitre « in domo Capitulari », et par sa permission expresse. Quant à la maison dite de Saint-Mayol, elle était située hors du Cloitre , dans la rue montant au rocher de Corneille [1524] 1 aujourd’hui impasse Corneille, maison Bonhomme]; ? elle servait aux réunions du conseil, au dépôt des archives, et aux greniers pour recevoir et distribuer les fruits de la masse commune [1664]. On voit aussi, par la chronique de Médicis, que la tour appelée, on ne sait pourquoi, « de St-Mayol », était du Chapitre, « qui y mettoit les crimineux » [1524]. Aux chanoines seuls appartenaient le sceau, Ja direction de l’école [13529] et la juridiction , la- quelle s’exercait dans l’Université et dans son conseil, au moyen des auditeurs de justice du Chapitre [1188 à 1529]. [Is promulguaient également, par actes notariés Ô [æ] , © Méoicis « De Podio ». * Cette maison fut vendue en 4791 comme bien national. L'acte de vente mentionne également un jardin. L'Université avait plusieurs autres maisons ou « archages » : entre autres dans les rues de Louche et de La Rochette (15451. 588 ANCIENNE PEINTURE MURALE. et autres, les décisions et réglements de l'Univer- sité [1306]. Telles étaient les attributions de Pun et l'autre corps dans leurs rapports entre eux; mais il serait possible que le Chapitre eut empiété successivement sur les prérogatives de la communauté. Ce qui le ferait croire, c’est la donation de 126%, dont j'ai parlé, et qui stipule que l'association conservera ses anciennes immunités. Au surplus, on fut jusqu’à lui contester le droit d’élire ses officiers et de gérer ses biens. En 1474, le roi Louis XI, fidèle à sa politique de protection des faibles contre les puissants, qui faisaient om- brage à son autorité, restituait par une ordonnance, aux officiers de Saint-Mayol, l'administration des revenus dont ils avaient été violemment dépos- sédés peu d'années avant. Enfin, une transaction entre le Chapitre et les habitués, « confirmée par l'évêque », et datée de 1654, porte, entre autres dispositions, que le nombre des choriers, qui, précédemment, avait été indéterminé, serait ré- duit à douze, et celui des enfants de chœur à huit; qu'à l'avenir le Chapitre seul administrerait les biens de l’Université , et que les choriers et en- fants de chœur, qui, autrefois, étaient nommés à vie, seraient destituables « ad nutum capituli ». Cet acte révèle l'intervention de l’évèque dans les affaires de l'association. Déjà, en 1545, il avait obtenu du pape le privilège de nommer six clercs, ANCIENNE PEINTURE MURALE. 589 «Mais pour une fois seulement ». Les habitués avaient vivement protesté contre eette tentative d’en- vahissement, nonobstant l'adhésion du Chapitre. À la longue, l’évêque parvint à exercer une certaine autorité sur l’Université ; le frère Théodore assure même, dans son « Histoire angélique de Notre-Dame du Puy » [1695], qu'il en était le chef. C’est à ce titre sans doute que, dès le dix-septième siècle, on le voit appelé à contrôler et signer les comptes de re- cettes et de dépenses de la maison de St-Mayol (16991. [1 semblerait aussi que les chanoines pauvres ou de paupérie [Chapitre d’un ordre inférieur institué de temps immémorial pour le service de l'église], furent agrégés au même corps vers le dix-septième siècle; du moins on ne trouve aueune mention de ce fait avant cette époque. L'Université de Saint-Mayol n’a cessé d'exister qu'en 1789. D’après l'abbé Laurent, ! elle étaitencore composée du Chapitre et du bas-chœur: elle possé- dait « en commun des revenus distingués de ceux du Chapitre », et avait l'évêque pour chef. Les choriers étaient en même temps chanoines pauvres, et formaient, « ainsi que les autres membres du bas-chœur, un nombreux corps de musique ». Celui-ci comprenait dix choriers, un nombre indéterminé de sous-choriers et dix enfants de À « Almanach historique de la ville et du diocèse du Puy. » TOME XV. 28 290 ANCIENNE PEINTURE MURALE. chœur. « C'est une espèce de collège, dit l'abbé Laurent, qu’on nomme la maison de Saint-Mayol ». Cette dernière appellation appliquée iei pour la première fois aux simples habitués, et par suite aux cleres formant l’établissement scolaire, peut expli- quer l'erreur commune à la plupart de nos écrivains modernes, qui semble attribuer à l'Université une institution dont le Chapitre peut seul revendiquer l'honneur. On a vu en effet que le Chapitre avait la direction de l’école. Le document qui relate ce fait est de 1529 : c’est le serment que prêétait le doyen des chanoines à son entrée en fonctions. Ce dignitaire jurait de n’admettre que le grammairien et le chef de l’école ou capiscol [caput scholæ], dûment élus par lui et par les douze chanoines les plus âgés; il jurait aussi de n’exiger d’eux aucun serment d’obéissance. 1 Quelle importance avait done alors cette école, pour motiver une promesse aussi solennelle? Etait-ce une de ces institutions créées dans les principaux diocèses, un de ces séminaires où les jeunes clers étaient dressés aux sciences profanes et reli- ? Forma juramenti decani canonicorum . ANCIENNE PEINTURE MURALE. 991 gieuses, et où, après avoir étudié sous la direction des maitres nommés « grammairien » ? ou écolätre et capiscol ? les « humanités », c’est à dire les arts libéraux compris dans le trivium et le qua- drivium , ils étaient admis, sous la dircetion du théologal, aux études plus élevées des saintes éeri- tures. Je regrette de le dire, les documents de l’histoire locale ne fournissent à ce sujet que de faibles lumières. Citons cependant un ancien régle- ment de l’église du Puy, établi vers 1267, par le pape Clément IV, ancien évéque du Puy, où il est dit que deux sols, monnaie du Puy, ? seront dis- e * Sous le nom de grammaire, on comprenait souvent d’autres parties des belles-lettres. Notre compatriote, Guillaume Tardif, donne le litre de « compendium de grammaire » à un ouvrage qui, d’après les termes de sa dédicace au roi Charles VIT, renfermait aussi « élégance en rhétorique », et commençait à l'alphabet, « le tout par ordre assouvissant ». 2 Onpo pe Gissey l'appelle aussi « capiscol mage ». 3 On peut évaluer approximativement cette monnaie du Puy , au treizième siècle, d'après un titre relaté dans l'inventaire énéral des ar- chives de S-Mayol. IL est ainsi mentionné : « Sentence arbitrale par la- quelle le maître de la maladrerie de Brive est condamné à payer à l'Uni- versité cent sols podiens [solidi podienses] ou quatre sestiers seigle, à son choix, pour le droit de dixmes des metteries de Sinzelles et de La Rochette, lan 4217 ». Le sestier , formé de seize cartons, et corres- pondant à quatre hectolitres de notre époque, on avait donc, au trei- zième siècle, seize litres de seigle pour un sol du Puy, soit à raison de un sol et trois deniers le double décalitre. Le sol, monnaie de compte, élait partagé en douze deniers et ledenier en deux oboles, seules monnaies 599 ANCIENNE PEINTURE MURALE. tribués chaque jour aux eleres qui étudient la théo- logie, bien qu'ils s’absentent du chœur. Le titre de chanoine théologal assigné encore en 1789 à l’un des chanoines, peut rappeler également l'instruction spéciale que ce dignitaire était tenu de donner aux jeunes clercs, conformément à une décision du concile de Latran, de l'an 1179. Or, ce haut enseignemeut pouvant conduire les habitués de l'Université aux eures et prieurés dont elle disposait, et même aux grades les plus élevés de la hiérarchie ecclésiastique, implique des connais- sances préliminaires dans les lettres, et font sup- poser l'existence simultanée des cours qui étaient suivis dans d’autres cathédrales. Les chanoines du Puy, parmi lesquels on a signaié tant d'hommes distingués par leur savoir, avaient sans doute fait leurs études dans l’église Notre-Dame, les règle- ments « ne reconnaissant pour sujets de l’Université que ceux qui étaient entrés par le grade d'enfant de chœur » [1774], et certains honneurs, personnats ou oflices ne pouvant être conférés à des étrangers, mais bien aux chanoines et aux eleres du Puy [1529]. courantes qu'onappelait deniers et oboles « podies ». Pai recueilli et si- gnalé ailleurscessortes de pièces jusqu'alors inédites : elles sont de billon de bas-aloi, et portent d’un côté une rosace à six pétales [rosa mystica] et la légende nec ever +; de l’autre côté une croix à quatre branches égales, et la légende Pores + [deniers del Puei, denarii Podienses]; exemple curieux et rare de la même légende, écrite d’un côté en langue vulgaire ou romane, et de l’autre en langue latine. ANCIENNE PEINTURE MURALE. 995 Pour ne pas multiplier les exemples, citons ce chanoine nommé Légier, « homme instruit ès arts libéraux, lequel avait été élevé à Notre-Dame du Puy », ! et qui fut nommé par le Chapitre de Ro- mans en Dauphiné, du consentement du peuple, pour leur abbé et supérieur. Nos historiens rapportent aussi, à l'honneur du Chapitre, qu'aux temps où l'élection des prélats était soumise aux suffrages du peuple, on recherchait souvent, à cause de leur science et de leur piété, des évêques parmi les chanoines du Puy. C’est ainsi que vers 1111, Eustatius et Pierre furent promus, l’un à l'évêché de Vienne, l’autre à larchevéché de Valence. « L'an 1144, ajoute Oddo de Gissey, Pierre de Rochebaron fut demandé et tiré du mesme Cha- pitre à l’évesché de Mascon, et Pierre du Colombier, lan 1557, à celuy de Nevers; le premier évesque de Gironne, en Espagne, en fust aussi prins par Charlemagne, fondateur d’ycelle, qui, pour bien dresser le Chapitre de cette église, emprunta des chanoines du Puy, qui furent faits chanoines de Gironne. » Un grand nombre d’autres personnages ecclésias- tiques, beaucoup de cardinaux et d’évèques, avaient également occupé des charges dans l’église du Puy, avant d’être élevés à ces hautes dignités, et il ne serait pas impossible que plusieurs d’entre eux, 1 Oppo DE Gisser. 39% ANCIENNE PEINTURE MURALE. natifs du Velay, eussent partagé la première ins- truction des jeunes cleres de la cathédrale. Parmi eux, on remarque le cardinal Pierre Bertrand, qui fut chancelier de la reine de France, en 1524, et fonda le collège d’Autun, à Paris; Pierre de Fevrariis, chancelier de Charles IT, roi de Sicile 11296], et le protonotaire apostolique Benoit Adam, qui remplit les fonctions de conseiller au grand conseil et au parlement de Bordeaux [1487]; un des prévôts de la même église, Jacques Lagarde, fut même élevé à la présidence du parlement de Paris; enfin, un doyen du Chapitre, Guillaume Seguin, devint l’un des plus célèbres professeurs en droit de son temps [1560]. C’est probablement encore à ce foyer de lumières qu’avaient puisé la plupart de ces chroniqueurs et historiens illustres, de ces poètes et troubadours, qui, du onzième au quinzième siècle, firent la gloire du Velay : Raymond d’Aiguille, ce simple diacre de l'église du Puy, qui, jeune encore, suivit son évé- que, Aymard de Monteil, à la première croisade, et en fut l'historien; Pierre Cardinal, l’un des plus célèbres troubadours, auteur « de belles poésies et d'excellente musique, » qui, « élevé à la cathédrale du Puy dans le but d’y obtenir un canonicat , y avait appris les lettres, la lecture et le chant » ,! et bien 1 « Histoire poétique et littéraire de PAncien Velaÿ », par M. Maxoer, d’après un passage de la biographie de Pierre Cardinal, par Miquez De La Tor, écrivain provençal. ANCIENNE PEINTURE MURALE. 99 d’autres peut-être, tels que Pons de Capdeuil, Garins Le Brun, Guillaume de Saint-Didier, Guillaume Tardif, ete., qui passèrent leur jeunesse au Puy ou dans le Velay, sans qu'on puisse savoir comment furent dirigées leurs premières études; ce qui a fait dire à M. Mandet, ! à l’occasion de Tardif, qu'à cette époque [quinzième siècle], les études classiques devaient être fortes et brillantes dans la eité du Puy, pour qu’elle püt envoyer un de ses enfants professer l’'éloquence en l'Université de Paris. Quelques-uns de ces auteurs ont bien pu apprendre les lettres dans l’église cathédrale, puisque d'après nos docu- ments, le Chapitre admettait souvent parmi les jeu nes clercs des personnes laïques, où « qui n'avaient la tonsure cléricale ». Serait-ce à cette institution capitulaire, ou bien à une succursale laïque établie dans la ville, que Médicis fait allusion dans l’un des passages de sa chronique, relatif à l’école du Puy [1545]? Les ter- mes n’en sont pas assez explicites pour qu'on puisse se prononcer à cet égard. Remarquons seulement que cette école, alors mal dirigée, avait brillé anciennement d’un grand éclat, que le maistre mage était à la nomination du doyen du Chapitre, qu'il devait « de plusieurs sciences et scavoir estre illustré et orné de vertus », et qu'on l'avait « pourveu de maison tant pour luy particulier que pour exercer 1 « Histoire poétique et littéraire de PAncien Velay 596 ANCIENNE PEINTURE MURALE. les actes concernans ladiete escole, et donné faculté audiet régent de prendre certaine pension ou tribut qui se faict par manière d’assence sur les rames [ra- meaux] bénistes de toutes les paroisses de l’évesché du Puy. » Il n’était pas rare que les élèves sortant des mains de ce maistre mage fussent « recus des pre- miers au collège à Paris, pour illec estudier et se faire gens de bien, ainsi qu'il appert par actes, tistres et bons enseignements sur ee passés qui sont entre le trésor de la ville ». { On ne s'étonne plus, après tout cela, qu’à Pépoque où florissaient les cours d'amour, notre ville, ou plutôt l’enceinte du Cloitre eapitulaire ait plus d’une fois été le siège de ces congrès littéraires appelés aussi cours plénières où puids, du nom de la cité qu'avaient illustrée les plus nombreuses et les plus célèbres de ces fêtes poétiques. Là se rendaient de puissants seigneurs, de nobles chätelaines, les trou- badours et troubadouresses les plus distingués de France, et en présence de tous les dignitaires de l’église, sous les auspices du Chapitre, on débat- tait de délicates questions en matière amoureuse , entremélées de gracieux sirventes, de réeits poéti- ques et de chants. M. Mandet à décrit avec un rare talent une de ces brillantes joutes, qui eut lieu au Cloitre, en 1265, et dans laquelle, d’après cet historien, se * De Ponio, t, IT, feuillet ent verso et suivants. ANCIENNE PEINTURE MURALE. 597 distinguèrent nos poètes vellaviens, Pierre Cardinal, Garins Le Brun et Guillaume de Saint-Didier. Pour revenir à l'Université , on ne voit pas qu'elle intervint dans l’enseignement scolaire de la cathédrale : elle se bornait à subvenir aux émolu- ments d’un maitre de musique [1699]. Quant au titre de « grande école » que lui assigne Médicis, il doit sans doute être pris dans le sens de réunion, collège de clercs ou personnes lettrées attachées au service de léglise; car, il faut bien le répéter, PUniversité ne donnait pas linstruction : elle se composait de personnes qui presque toutes la rece- vaient ou l'avaient reçue dans l’école capitulaire; le nom des corps enseignants qu’on appelle aujourd’hui Universités, n’a peut-être pas une autre origine. Quoiqu'il en soit, l’école de l’église Notre-Dame avait perdu, dans le cours du seizième siècle, la plus grande partie de son ancienne splendeur; elle continua de décliner, par la création d’un collège au Puy en 1588, établissement qui compta bientôt jusqu’à mulle élèves, et par l'institution d’un sémi- naire en 1645. Néanmoins, les études des petits cleres de Notre- Dame sont encore mentionnées dans un document de 1751. On les divisait alors en trois ordres ou classes : le premier pour les éléments, et les deux autres pour les thèmes, versions, ete.; ceux-ci seulement pouvaient participer aux prix pour lesquels le Cha- pitre allouait chaque année dix-huit livres. À la 598 ANCIENNE PEINTURE MURALE. mème date, un cahier de dépenses relate divers ouvrages achetés pour les élèves, qui peuvent si- gnaler un enseignement religieux assez élevé : ils ont trait surtout au concile de Trente. Le dernier vestige de cette école se trouve dans « l’Almanach » de l'abbé Laurent, où le personnel de l’église comprend encore un maitre de gram- maire, en 1787, et un professeur de latin, en 1788. Cet écrivain relate aussi les titres de capiscol et de théologal. Cette école ou maitrise avait alors son siège dans une rue qu’on nommait « de la Maitrise», [aujourd’hui impasse des deux Hospices, couvent des sœurs de Saint-Francois]. ? En 1524, elle résidait dans un bätiment attenant au Cloitre, à l’est de cet édifice. Elle a donc toujours été bien distincte de l'institu- tion de Saint-Mayol. Cette ancienne maison scolaire que Médicis appelle « la maison des clergeons » existe encore, et les pièces qui la composent, à cheminées et fenêtres romanes d’un beau caractère, sont bien dignes de fixer l'intérêt des artistes et des archéo- logues : son entrée est près de la cathédrale, sous le porche Saint-Jean. La salle dont nous connaissons maintenant une des anciennes et curieuses peintures, était, comme 1 Cette maison fut vendue comme bien national en 4791. L'acte de vente porte qu’elle dépendait du Chapitre cathédral. ANCIENNE PEINTUEE MURALE. 599 cette maison, une dépendance des bâtiments capi- tulaires; et bien qu’elle fut séparée par le Cloitre de la partie consacrée à l’école, elle a pu servir, sous la direction du Chapitre, aux réunions solen- nelles de létablissement scolaire, aussi bien qu’à la bibliothèque. Le bâtiment auquel appartenait cette pièce, se compose lui-même de cinq étages, dont les deux plus bas étaient affectés probablement aux caves et magasins; le troisième, dans lequel on entre par Pune des élégantes galeries du Cloitre, comprenait, outre la bibliothèque , une autre pièce qui lui faisait suite; le quatrième était partagé aussi en deux salles, l’une consacrée aux séances des Etats du Velay, et l’autre aux archives. Ces quatre étages rappellent, dans leur ensemble, les contructions du treizième siècle; les deux supérieurs ont été dénaturés depuis peu, au grand regret des artistes, par la suppression de toutes les divisions intérieures. Un cinquième étage couronne l'édifice : il offre une immense plate-forme défendue au dehors par un système de créneaux, de meurtrières et de ma- chicoulis, construits vers le quatorzième siècle, pour préserver l’église contre les agressions des partis ar- més qui, à ceite malheureuse époque, désolaient le pays. Vus de loin, ils donnent à cette partie des bâtiments capitulaires laspect imposant d'une forteresse, 600 ANCIENNE PEINTURE MURALE. Qu'il me soit permis, en achevant ces lignes consa- crées à un pieux souvenir d'art et de science, d'é- mettre le vœu qu’un monument si éminemment historique, soit désormais à l’abri de nouvelles pro- fanations, et que d’intelligents travaux de restaura- tion le rendent à son ancien état. DOCUMENTS DE L'HISTOIRE DU VELAY, PUBLIÉS PAR M. AYMARD, SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ ET ARCHIVISTE DE LA HAUTE-LOIRE. 5 janvier 4854. AVANT-PROPOS. Les documents que nous aurons occasion de publier dans les « Annales » sont, pour la plupart, inédits ou peu connus. Is sollicitent, à différents points de vue, les investigations des esprits sérieux qui se vouent à de laborieuses études sur l'histoire locale. À cet égard, de récentes et importantes publications ont démontré, mieux que nous pe saurions le dire, combien l'inspection attentive des pièces originales peut répandre de Iumières sous les divers rapports de lexacte chronologie des faits, de leur véracité, et des souvenirs qui se rattachent à l’ancienne orga- 602 TITRES ET PRIVILÈGES nisation de la province et des communes, aux admi- nistrations ecclésiastiques et judiciaires, aux mœurs, habitudes et industries vellaviennes, ete., etc. Qu'il suflise de citer, parmi beaucoup d’autres, les nom- breux et savants écrits dont M. Francisque Mandet a enrichi les fastes de notre pays. Dans l’un de ses ouvrages, qui a pour titre : « Documents relatifs à l’histoire du Velay », cet écrivain distingué a reproduit des extraits de plu- sieurs chroniques formant les premiers éléments d’un recueil que nos efforts tendront à compléter successivement. Les sources où nous pourrons puiser les maté- riaux de ce travail sont les archives départemen- tales, dont la mise en ordre est aujourd’hui fort avancée; la bibliothèque historique du Musée, fondée par le zèle si persévérant de la Société Académique , et qui, grace à de nombreuses libé- ralités, possède maintenant la collection complète des eurieuses chroniques des Médicis, des Jacmon et des Burel; enfin, quelques collections particu- lières, dont les possesseurs ont la bienveillance de mettre à notre disposition leurs richesses historiques. Le document par lequel nous entreprenons au- jourd’hui ce genre de publication, a été recueilli et nous a été communiqué, avec le plus généreux empressement, par M. l'abbé Sauzet, membre non résidant de la Société, à qui la science doit des travaux d’un remarquable intérêt, publiés dans les DE LA VILLE DU PUY. 605 « Annales ». Qu'il veuille bien recevoir ici l’ex- pression de notre vive gratitude. Cet « Inventaire des Titres et Privilèges de la maison consulaire de la ville du Puy », est pré- cieux à plusieurs titres : c’est probablement l'unique et dernier vestige de l’ancien dépôt de nos archives communales, collection vraiment intéressante par les « beaux privilèges, franchises et exemptions », spécifiés dans un grand nombre de lettres royales et autres documents. (C’est une copie ancienne « d’un extrait et inventaire sommaire d’iceux fort antique, qui, heureusement, se serait trouvé entre les mains de l’un des consuls lors de l'incendie arrivé... du 9 au 10 octobre... 1653 en la maison commune de ladite ville, où tous les privilèges, ütres, meubles et papiers furent brülés ».1 Chaque pièce y est énoncée dans tous ses détails les plus essentiels et avec une scrupuleuse exactitude, Enfin, un certain nombre de faits historiques concernant notre pays, s’y trouvent consignés à leur date précise, et l’on y voit en quelque sorte se mouvoir, pendant une longue suite d'années, tous les rouages d’une organisation communale aussi parfaitement constituée que le eomportaient les ins- titutions des villes les mieux administrées de l’an- cienne province du Languedoc. Confirmation des privilèges de la ville du Puy, Voir à la fin de l'inventaire, 60% TITRES ET PRIVILÈGES DE LA VILLE DU PUY. La série des pièces embrasse une période d’en- viron deux cents ans : elle commence au rétablis- sement du consulat, en 1545, et finit en 1547. A la suite sont annexés le procès-verbal d'incendie de 1655, ei les lettres de confirmation des privilèges de la ville, par le roi Louis XIV, en 1654. Les documents antérieurs à 1543 ne faisaient plus partie, depuis longtemps, des archives communales, lors de la destruction de celles-ci par Le feu. La chronique de Médicis nous apprend, en effet, que sous le règne de Philippe-le-Hardi, et à la suite d'une violente émeute survenue au Puy, en 1276, dans laquelle périrent le bailli de évêque, le viguier et quatre sergents, la ville fut déclarée, par arrêt du parlement de Paris, « estre désormais inhabile et incapace d’avoir consulat », et que « lévesque alors se saisit des documens et escriptures de la ville, et les mist en son trésor, là où elles sont encore, où il y a de moult nobles antiquités ». Ces titres, si précieux pour lhistoire de notre ville, et dont la plupart remontaient sans doute à une haute ancienneté, ont probablement été détruits, avec beaueoup d’autres, lors de la première révo- lution; car il n’en subsiste aucun aux archives dé- partementales, dans lesquelles est compris le fonds de l'évêché. INVENTAIRE QUI CONTIENT LES TITRES ET PRIVILÈGES DE LA MAISON CONSULAIRE DE LA VILLE DU PUY. PREMIÈRE LAYETTE. LE RÉTABLISSEMENT ET RECONSTITUTION pu CONSULAT, licence d’avoir maison commune, sceaux et arches et toute autre chose qui appartient à l’entier devoir du consulat, avec permission aussi aux consuls de créer conseillers, pour, avec leur conseil , traiter des oceurrences de la chose publique, créer aussy deux ou plusieurs serviteurs ou messours pour leur service, imposer tailles, et icelles lever avec..……., puissance de régler les articles et métiers de ladite ville, leur donnant autorité, connoissance de en général traiter, exercer, disposer de toutes choses qui appartiennent à une république, à l’estat, et à un oflice de consul: de pouvoir acquérir en fief, arrière-fief et à lods, tant du roy que autres pour eux et leurs successeurs, et au profit de leur république et consulat, et le pouvoir posséder à perpétuité. Lequel rétablissement fut donné par le roy Philippe à Paris , en l’année 1343, au mois de janvier. TOME XV. 39 606 TITRES ET PRIVILÈGES LETTRES PATENTES DU ROY CHARLES, données à Paris, te 10 août 1574, dressantes au balif du Velay, auquel par icelles est inhibé de n’inquiéter en leurs personnes et biens lesdits consuls au fait de leur charge, mesme de ne rendre aucun compte par devant eux ny autres que par devant les habitans de la ville. AUSSY CONFIRMATION dudit rétablissement et auto- rité accordée auxdits consuls, donnée par le roy Louys XI, à Orléans, au mois de novembre 1466. CONCESSION DU ROY CHARLES, de pouvoir, par les consuls du Puy, lever à perpétuité douze deniers parisis sur chacune charge de vin entrant en ladite ville et du plus et du moins, à la charge que cette obvention et revenu seront employés en réparations et entreténement des murailles, portes , ponts, fon- taines, chemins et chaussées de la présente ville et faubourgs d’icelle, sans que ladite entrée ou revenu puisse estre ôté en aucun temps ny mis hors de leurs mains pour quelque cause que ce soit; avec man- dement au sénéchal de Beaucaire, balif du Velay, juge de la cour Commune, faire jouyr les consuls dudit octroy. Mandons de contraindre les refusans à les payer ; laquelle concession et oetroy ont été donnés à Paris lan 1468. Aussi autre concession et octroy donnés par le roy Louys, portant faculté de lever à perpétuité et à jamais sur chacune beste chevaline et autre ayantpied DE LA VILLE DU PUY. 607 rond toute fois qui sera vendue ou échangée en ladite ville et dans les oratoires d’icelle, excédant la valeur de cent sols en bas quinze deniers tournois, pour le revenu être employé ainsi que dessus, en l'entrée du vin, et sans aussy pouvoir estre mis hors de leurs mains ; donnant semblable mandement audit sénéchal de Beaucaire, mesmes juges du Velay et cour commune de ladite ville, et à tous autres. Ledit octroy donné à Amboise, l’an de grace 1470. Tous LESQUELS PRivILÈGES ont été confirmés par le roy Louys, douzième de ce nom, comme par les lettres de confirmation après données à Tours, au mis de février, l'an de grace 1484. La racucTÉ de lever et dresser un poids du roy publie et commun en cette ville sous le nom des consuls et commodité d'ycelle, pour y peser toute chose à vendre ou à eschanger, et mesmement les bleds et farines pour l'usage des habitans d’ycelle ; de lever pour le droit dudit poids pour chacun carton de bled ou farine de ladite ville un ob., et pour chacun quintal de ce qui se vendroit, un denier. Ensemble la concession réciproque faite par les consuls au roy de la cinquième partie des choses qui se péseront audit poids; Mandement audit séné- chal de Beaucaire, et balif du Velay, de faire jouir lesdits consuls des droits dudit poids du roy. Ledit octroy donné par le roy Philippe, au bois de Vin- cennes, lan 1545, au mois de mars. 608 TITRES ET PRIVILÈGES Tous lesquels privilèges, exemptions et octroys ont été confirmés et approuvés par le roy François premier, comme appert par les lettres de confirmation, dans lesquelles tous lesdits privilèges sont insérés en deux peaux de parchemin scellées, à la jonction desquels Machard est signé, et scellées en cire verte liée de soye verte et rouge aux deux côtés et au pied. Donné à Grenoble, l'an 1515. Et après ainsy escrit : Factæ eum litteris originalibus Machard ; et au plus bas et sur le reply : Par le roy, à la relation du conseil, Machard. Le grand sceau pendant de cire verte, avec lacet de soye rouge et verte. AUTRE DE CONFIRMATION de tous lesdits privilèges æn général , et singulièrement de l'entrée du vin et pied rond, pour l’'empêchement qu’en la jouissance d'y- ceux aucuns particuliers gentilshommes fesoient aux consuls, sous un faux entendre donné au roy, auroient obtenu de luy lesdites commissions et octroys, par quoy ladite surprise connue du roy François premier ont de rechefété confirmés lesdits privilèges, à Vannes, le juin 1528. Signé par leroy en son conseil. Scellé du grand sceau en cire jaune, AurTRE conrinmarion desdits privilèges, donnée par le roy Henry, à Fontainebleau, au mois de janvier 1547. Signé au ply : par le roy, Mayeul. Scellé du grand sceau en cire verte, lacé de soye rouge et verte. AUTRE CONFIRMATION du roy François, donnée à DE LA VILLE DU PUY. 609 Amboise, au mois de mars 1510. Signé Même; et, sur le reply : Par le Roy. Le parchemin est scellé en cire verte, en grand sceau, et le lacet en soye rouge et verte. ARREST DU GRAND CONSEIL , donné à Tours, au mois de janvier, l'an 1448 , sous le roy Charles, par lequel touts nos privilèges nous sont confirmés, et singu- lièrement donne la faculté aux consuls créer un capitaine de la ville pour garder les clefs des portes, tours et murailles; de pouvoir ordonner et instituer guets et gardes, et duquel office de capitaine Pierre de Louvain fut démis et débouté par les arrêts; que, sous faux donné à entendre, avait obtenu dudit sieur ledit oflice avec le revenu de l'entrée du vin et pied rond, pour se y entretenir, avee mandement à messieurs du parlement de Toulouse, sénéchal de Beaucaire, bail- lage du Velay, balif de la cour Commune, de faire jouir desdits privilèges lesdits consuls; lequel arrèt est en quatre peaux parchemins scellées ensemble ; à chacune conjonction d’ycelles signé de Borossol, et au pied : « Ad ....... Magri Jacobi Valentin, pro- curatore, actum... in parlamento , 24° martii, anno Domini millesimo quingentesimo octavo decimo. v Lerrres DE coNrinmariox desdits privilèges du roy Charles, auxquelles est insérée la confirmation de l'institution d’ycelle faite par le roy Philippe, aussy la concession, octroy et faculté de pouvoir prendre à jamais douze deniers parisis sur chacune charge 610 TITRES ET PRIVILÈGES de vin entrant en la présente ville d’autres pays que du crû, données par le roy Charles, et où est fait mention de la démission que fut faite par arrêt du grand conseil, fut démis et débouté au mois de janvier, l'an 1448, et à nous ladite entrée accordée à perpétuité, auxdits mois et année : Mandons à tous généraux de finances, tant au pays de Languedoc, sénéchal de Beaucaire, balif du Velay, baille de la la cour Commune, et autres ofliciers, de nous en faire jouir. Aussy y est insérée la concession et octroy de lever à perpétuité et à jamais deux sols six deniers sur chacune beste chevaline et autres ayant le pied rond, se vendant au dessus de cent sols et au dessoubs, et pouvoir prendre un sol trois deniers tournois, pour lesdits revenus estre convertis ainsi que dessus aux réparations des tours et murailles et autres choses appartenant à la chose publique, et sans que les- dits consuls les puissent aliéner en quelque manière que ee soit; avec aussy semblable mandement au sénéchal de Beaucaire, balif du Velay, balif de la cour Commune, de les en faire jouir. Lesquels lettres et oetroy ont été donnés en juin, à Amboise, Pan 1470. LESQUELS PRIVILÈGES ET OCTROY sont tous insérés aux lettres de confirmation du roy Charles données à Fours au mois de febvrier, l’an 1485, signées sur le reply par le roy, à la relation de son grand conseil Meirin, et scellées du grand seeau en cire verte avec lacet de soye rouge, contenant deux peaux parchemins scel- DE LA VILLE DU PUY. 611 lées, à la conjonction desquelles, aux deux côtés, sont pendants des petits sceaux aux armoiries de France, avec lacet de soye rouge et verte. Parextes pu nov CuanLes, permettant et octroyant délire six consuls pour le régime et gouvernement de la ville du Puy, où auparavant en soulait avoir huit, qui, après, furent réduits à quatre; lequel nombre ne suflisoit pour le régime d’une si grande ville. Mandement au balif du Velay, faire jouir paisiblemen t les habitants de ville en l'élection desdits six consuls. Données à Paris, le seizième jour du mois de dé- cembre 1595, et de son règne le quatorzième:; si- gnées, sur le reply, par le roy, à la relation du conseil Therdrau; scellées au grand sceau de cire jaune à simple queue. LETTRES DE RÉTABLISSEMENT DU CONSULAT, de mesme date et substance que sont couchées au premier titre de la présente première layette, avee le grand sceau pendant en cire verte, et cordons de soye verts et rouges, signées sur le reply : Per dominum regem , ad relationem concilii... Clavel. En un des bouts et en l'autre bout dudit reply est ainsi escrit : « Cives anicienses Composuerant prædicto consulatu.… I. de Roche. » CLÉMENT pare, par sa bulle apostolique, confirnu tous les susdits privilèges, conseils et oCtroys concédés par ledit roy Philippe auxdits consuls de la ville du Puy, portés pur lesdites lettres de rétablissement du 612 TITRES ET PRIVILÈGES consulat : « Excommunierons tous ceux qui inquié- teront ct empécheront lesdits consuls en la jouis- sance et privilèges. » Lesquelles lettres de rétablis- sement sont insérées dans ladite bulle, laquelle est datée d'Avignon, le........., et de son pontificat le quatriesme an. À l’un des bouts est signé....., et scellées du sceau de plomb pendant au lacet de soye Jaune et rouge. SECONDE LAYETTE. ACCORD FAIT SUR LA RESTITUTION DU CONSULAT, entre Henry de La Tour, archidiacre de Paris, frère et procureur du roy, de R. P. Bertrand de La Tour, évesque du Puy, et Matthieu Barthélemy, bour- geois et procureur des autres consuls, d’autre part ; lequel Henry de La Tour, au nom de son frère, accorde le rétablissement et restitution consulaire avee le poids du roy, aux conditions qui s’en suivent: Les consuls pour icelles ont droit et puissance délire personnages pour se prendre garde que choses vénables, mesme les comestibles, soient loyalement et sans corruption, par bons poids et mesures, vendues en la présente ville, comme pain, vin, chair, poissons et autres choses que lesdits eslus par lesdits consuls jugeront entre les mains d’iceux ou de lun d’eux ; comme aussy pourront jurer entre les mains des ofli- ciers de la cour Commune au fait de leur charge. Lorsque les élus et commis trouveront quelque défaut ou-peu de loyauté en aucune chose de leur DE LA VILLE DU PUY. 6135 charge, comme n’étant le pain de bonne fournée, vin, chair, poisson corrompus ou autres marchan- dises détaillées, les rapporteront seulement aux consuls ; lesquelles choses lesdits consuls fairont porter au Consulat, et, icelles étant trouvées bonnes et loyales contre le rapport qui leur aura été fait de ieur autorité et sans mandement d'autrui, les pour- ront relaxer et rendre à ceux qui appartient. Et aussy, si lesdites choses prises et apportées au Consulat sont trouvées par lesdits consuls non bonnes et loyales, et toutesfois que la faute soit légère, lesdits consuls de mesme les pourront donner aux prisonniers ou aux pauvres, et pour le regard du pain court en peu de chose le pourront rompre , si le boulanger est pauvre, et, rompu, le luy pourront donner. Les chairs et poissons pourris seront brûlés par les ofliciers de la cour Commune ayant eonnu la faute ensemble avec les consuls en la maison Consulaire. Quant aux aunes, poids et mesures trouvés non loyaux par lesdits consuls ou eslus, seront pris avee les ofliciers de la cour Commune ayant connu de Ja fraude, en étant requis, et trouvés par iceux ensemble n'estre loyaux , seront rompus par lesdits consuls et par lesdits ofliciers; ceux qui s'en sont aydés, seront punis. Lesdits officiers et consuls, les choses ainsi prises et portées en la maison Consulaire, ensemble, le plus diligemment qu'ils pourront, et en informeront de la loyauté où déloyauté d'icelles, et en feront 614 TITRES ET PRIVILÈGES briève expédition, que lesdits consuls retiendront par devers eux les patrons et échandils desdits poids et mesures semblablement que la cour Com- mune sauroit avoir, et seront échandillés avec eux; de la connoissance desquelles choses susdites lesdits officiers de la cour Commune en pourront connoitre , ou ils auront prévenu lesdits consuls ou eslus; et en cas qu’ils seront prévenus par lesdits consuls , lesdits officiers de la cour Commune leur céderont, en observant ce que dessus ; et s’il advient qu'il y ait concurrence en choses susdites entre lesdits ofliciers et consuls, les choses que dessus prises seront appor- tées en la cour Commune, et d’ycelles incontinent seront remises et apportées à la maison Consulaire, aux susdits consuls, pour ycelles voir la loyauté d'ycelles y être procédé par lesdits ofliciers et consuls en ladite qualité que dessus, ou ce seront que lesdits consuls et officiers se voulussent gratifier et céder librement l'un à l’autre toute autre chose appartenant à la police, telle qu’elle soit demeurant à Ja direction, connoisse jugement desdits consuls. Les officiers par yeeluy contrat d'accord sont tenus de punir exactement tous ceux qui en chose quel- conque offenseront les consuls, et leur désobéiront en chose qui appartient de leur éharge. Lequel accord entre lesdites parties fut fait à Paris le second de janvier, l'an 1575; au pied duquel est insérée la procuration faite par ledit sieur de La Tour, évêque, au susdit Henry, son frère, archidiacre de DE LA VILLE DU PUY. 615 Paris; laquelle est signée de la procuration faite à ces fins par les consuls du Puy, qui pour lors estoient avec Matthieu Barthélemy, bourgeois et consul aussy. Aussy, après, y est inséré que lesdites parties ont eu permission du roy Charles pour pouvoir accorder du différend qu’elles avoient sur le rétablissement dudit consulat; lequelrétablissement y est après aussy inséré avec la licence du poids du roy, moyennant trente livres tournois, que annuellement sur le poids du roy ledit évesque devoit prendre, que s’y pourront racheter toutes fois moyennant la somme de deux mille florins d'or, qui luy seront, en un seul payement, pour une seule fois payés ; l’obligation desdits proeureurs pour tenir et faire tenir les choses portées par ledit contrat d'accord, avec rémission de la qualité et différent susfaits, et autester par devers Hugues Albriot, garde de la prévosté de Paris ; après inséré en date de l'an 1575, le deuxième de janvier. Finalement et après plusieurs délayements, ledit évèque Bertrand de La Tour, pour luy et les siens successeurs à l’advenir évesques, a accordé, ratifié et confirmé toutes les choses portées par ladite conces- sion et restitution du consulat, outre lesquelles et par clause générale, la puissance de disposer par les consuls des lieux communs et places publiques de la présente ville, moyennant les modifications et choses particulièrement ey- dessus accordées par sondit frère, procureur; comme aussy les consuls et beaucoup d'autres habitants par syndicat exprès, qui ont de 616 TITRES ET PRIVILÈGES mesme et de leur part ratifié, approuvé, confirmé ce que dessus faict par ledit Matthieu Barthélemy; lequel contrat de ratification a été faict au chäteau d'Espaly, en date du 14 mars 1573, contenant sept peaux scellées, en la conjonction desquelles et à main droite y a une croix en roue, et, au côté A° Jean Fabre; et, à main gauche, un B entre quatre roues ; et, au dessous, « Meynery »; et, plus bas et à l'endroit du milieu de ladite croix en roue et au côté : Jean Fabre; et, sur le reply, le sceau pen- dant de la cour du baillage du Velay, en cire verte, lacé de soye rouge; et, à la main droite, le sceau aussy de la cour Commune, en cire verte, pendant en lacet de soye rouge à main gauche aussy. LerrRes DU ROY PHILIPPE, adressées au sénéchal de Beaucaireet Nismes, pour, à la requestede l’évesque du Puy, faire ajourner les consuls de la ville en réparation des griefset attentats faits par eux contre lui et les ofli- ciers de la cour Commune, datée du cinquiesme dejuil- let, en 1546, avec l’ajournement desdits consuls fait pour répondre des choses que dessus devant M° Vincent Oliuchin, juge de la cour Commune, subrogé du séné- chal, commissaire en cette partie par Jean Chantrol, sergent d’icelle ; le principal des griefs dont ledit évesque etses officiers se sentoient grevés, ettout pour connoissance pour arts et métiers que lesdits consuls prenoient, et ordonnances que sur iceux ils fesoient, comme sur l’état de barbier, orpheuvre, boulanger, faiseur de draps, draperies, mesme tavernier; aussy de DE LA VILLE DU PUY. 617 la connoissance qu'ils prenoient, bailler du prix de l'afferme; etmesme couchées des nopces et des enfans, et autres choses faites par lesdits consuls, desquelles prétendoient être grevés; pour besoin de quoy lesdits consuls se firent mettre en sauve-garde du roy; ledit contrat contenant trois peaux parchemins scellées , à la conjonction desquelles la marque de M° Jean Queyrier, notaire royal, est escripte, comme aussy au pied d’icelle, en date de l'an 1546, le 15 novembre. Lerrnes pu Roy puiipre, dressantes au balif du Velay ou son lieutenant, pour, en vertu des patentes, icelles portant rétablissement du consulat, faire assembler les citoyens et habitants de ladite ville pour créer et faire par devantluy les consuls et prendre le serment requis d'eux, au défaut et refus des ofliciers de la cour; données à Paris, le 22 janvier, l'an 1545. Lequel balif, pour exécuter tel mandement, ayant fait convoquer à son de trompe tous les habitans de ladite ville, et, à ces fins, fait lecture des lettres de restitution dudit consulat qu'on sait, furent premièrement élus consuls: noble et puissant seigneur Lioutaud, seigneur de So- lignac, absent ; Jacques Roussel, Raymond Baudoin, Jean Guérin, Vidal Masse, Matthieu Rostain, Guil- laume Boyer, Jacques de Frances, Giraud Dogurre, et Raymond Bouschet; et eslurent aussy quatre doc- teurs ou cleres pour conseillers; aussi nominèrent quatre messours, auxquels consuls par ledit balif, commissaire, fut donnée l'immission de possession consulaire. 618 TITRES ET PRIVILÈGES Les sceaux et elefs de la ville baillés, les consuls les recurent en possession dudit consulat, sceaux et gardes des portes, et autres choses que par le roi leur sont accordées et données ès-lettres de grace de la dite restitution consulaire , ledit juge interposant son décret et autorité judiciaire; lesquels consuls procé- dèrent incontinent à faire leurs syndics , laquelle exé- eution fut faite lan 1545 , et le mercredi, quatrième jour du mois de febvrier, signée en marge par trois notaires , à savoir : Jacques Maloyer, Matthieu Rouf- fas, Pierre Pontoins; et scellée par Jean Pourcher, sergent d'armes du roy, balif et commissaire susdit, garde du sceau royal au baillage du Velay ; ledit sceau en cire verte, pendant en lacet de soye rouge. RECONNOISSANCE DE NOBLE CHARLES, SIEUR DE MONS, faite à R. P. Guillaume de Chalencon, évesque du Puy, de deux maisons en la cité du Puy, appartenant à Nicolas Faugières et Aymard d'Avignon , en la rue de Saint-Julien, au confrontant se mouvant dudit de Mons, en fief dudit sieur évesque, en récompense de trente et un sols que ledit sieur de Mons souloit sur seize tables qu’on souloit mettre le jour du samedy et les jours de foire en la place sise entre l’é- glise Saint-Hilaire et la Couroire; lesquels trente et un sols ledit sieur de Mons a aliénés en faveur de la ville, de laquelle récompense ledit sieur évesque se contente, et le chapitre ensemble l'agrée. Contrat reçu par Jean de Montplan, notaire ; fait au Chapitre, à Notre-Dame, l’an 1427, induction cinquième, et le DE LA VILLE DU PUY. 619 vingt-unième jour de febvrier, contenant une peau, scellée du petit sceau de France, en eire verte. Semblable contrat de récompense par sieur de Mons, fait à l’évesque du Puy, et reconnoissance de trente et un sols tournois sur les deux maisons sus dites, par luy accepté, et confirmé par le chapitre, pour et autant que ledit sieur évesque prenait sur les tables vendues aux consuls par ledit sieur de Mons. Ladite récompense agréée et confirmée par le chapitre de Notre-Dame du Puy, les an, induction et jour susdits; reçu par ledit Montplan , et scellé au pied de cire verte, contenant une peau parchemin. Vininus , fait au baillage du Velay, du transport fait par ledit sieur de Mons desdits trente et un sols tournois, et du droit qu’il avoit de mettre seize tables en la place susdite, faite aux sieurs consuls ; agréée et confirmée par ledit sieur évêque, moyennant la récompense susdite de l’année 1427, induction cin- quième, du 8 febvrier, signée par Guillaume de Coude, et scellée au pied du sceau du baillage du Velay, contenant une peau. Aurre vinimus du transport desdites tables, et trente et un sols en faveur des consuls par ledit sieur de Mons, agrément et confirmation de ce par ledit sieur évesque; récompense et reconnoissance qui lui ont été faites de semblable somme de trente et un sols sur autres deux maisons de la rue Saint-Julien, l’une de Nicolas Faugeron, et l’autre d'Aymard d'Avignon, avec acceptation d’icelle par ledit sieur évesque et par 620 TITRES ET PRIVILÈGES le chapitre de l’église cathédrale du Puy, en l'an 1427, induction cinquiesme, et 8 febvrier. Signé par Guillaume de Coude, et scellé du sceau du baillage du Velay, aux armes du roy, contenant une peau parchemin. NouveLLe ASsanCE faite par les consuls à Jean Pascal d’une place à la Courrerie aux entrées de dix moutons d’or et à la censive annuelle de cinq livres tournois, datée de l'an 1496, le 1° febvrier, contenant une peau parchemin , reçu par Jean Bougnon, notaire, scellé aux armes de France, en cire verte. AUTRE NOUVELLE ASSANCE, faite à Jean de Choumelis, dit Brioudou, d’une autre place de ladite Courrerie, jouste l'église Saint-Hilaire aux entrées de cin- quante moutons d’or et à la censive annuelle de quatre livres, datée de l’an 1426 et du 50 janvier, contenant une peau-parchemin ; reçu par M° Pierre Servant et Jean Bougnon , scellée des armes de France, en cire verte. LETTRES DE MONS. LE SÉNÉCHAL DE NISMES , dressantes au balif du Velay, aux fins de refaire les murailles de la ville et la fortifier à cause des guerres, ruiner et démolir les maisons jointes auxdites mu- railles ; réquisition faite audit sieur balif quant à cet effet, ajourner les fonciers et propriétaires des- dites maisons par ledit balif sur la désertion de leursdites maisons; consentement d’iceux, pourvu que le profit de la ville en résuitât; le tout en date de l'an 1553, le 5 septembre; signé par DE LA VILLE DU PUY. 621 Jean et Guillaume de Cadelhac contenant une , peau parchemin. SEUBLABLE ACCORD et de mesme que dessus , passé entre Bertrand de La Tour, évesque du Puy, et les consuls de ladite ville, moyennant leur transaction que dessus, au premier article de la seconde layette, en date, au commencement de son contrat, de l'an 1575, etle 27° de janvier ; en la conclusion d’iceluy, datée du 14 mars dudit an; contenant trois peaux parchemins; signé Mavery. LAYETTE TROISIESME. CÉDULE APPELLATOIRE DU SYNDIC DES CONSULS, Contre les officiers de la cour Commune, sur ce que les- dits officiers, contre l'arrest donné au parlement de Paris sur le rétablissement du consulat, empé- choient lesdits consuls aux gardes qu’ils mettoient sur chacun métier, dressement des chaines des rues, et autres prérogatives qui leur sont accordées par ledit rétablissement et arrest, et avee la réponse sur ladite cédule par lesdits ofliciers, disant à eux leur devoir appartenir comme ofliciers du roy et de l'évesque, en date de Pan 1405 et le 15 juin; signé par Galhard : contenant trois peaux parchemins scellées, et, au milieu de la conjonction desquelles, ledit Galhard est signé, LETTRES DE MAINTENUE du sénéchal de Beaucaire et de Nismes, dressées au balif du Velay, pour, requérant TOME XV 40 622 TITRES ET PRIVILÈGES les consuls, faire information contre Jean Rochier, dit Frances , bastier, pour l'empêche qu'il faisoit aux aquedues de l’eau du Téron passant en ses terres, dont, par sentence dudit balif, les arbres plantés aux possessions dudit de Frances, empêchant la démar- cation desdites eaux, furent coupés, avec inhibition de n’y plus planter ny faire chose par laquelle les eaux fussent empéchées; en date de Pan 1409 , le 21 juin ; signées par Matthieu Philippe, notaire; contenant une peau parchemin. LETTRES PATENTES DU ROY CHARLES, dressées au balif du Velay, balif de la cour Commune du Puy, pour, à la requeste des consuls comme ayant le gouver- nement de la police de la présente ville, de tout ce qui appartient en icelle, faire information des avant- galeries, avancements des tables, que quel- ques uns des habitants de ladite ville avoient faits devant leur maison au préjudice de la chose publique et contre leur autorité pour ........, et pour la conser- vation et détérioration de ladite ville, estre pourvu faire droit aux parties sommairement , sans figure de procès. Données à Bourges, le 24 octobre 1456; signées par le roy, à la relation du conseil De Chouley, et scellées du grand sceau de cire jaune. MANDEMENT DU ROY Louys aux ofliciers, dressé pour exécuter lesdites lettres obtenues du roy Charles, son père, en ce que restant à exécuter après son décès. Donné à Paris, le #4 juillet 1465; signé par DE LA VILLE DU PUY. 623 le conseil de Fontaine; le sceau pendant en cire jaune, et deux attachés ensemble avec le contre-scel. ParTENTEs pu ROY pHiLippe, données avant le rétablis- sement du consulat, sur la forme de vendre les grains et autres marchandises dans la ville, et, pour le regard des grains, en la place du Martouret, y avoir pierre pour mesurer le bled; le mesureur duquel prenoit pour chacun cestier un denier tournois, à savoir : pour l’'achepteur, une miaille, et, du vendeur une autre miaille ; et , de la humine, une miaille , à savoir : de l’'achepteur, une poitone, du moins rien ; et lorsque l’achepteur et le vendeur s'accorderont de mesurer ledit bled à fa maison dudit achepteur ou ailleurs , et à la mesure ajustée ou eschandillée à celle du marché qui se pouvoit faire, et sans rien payer, et sans être contraints, l’achepteur ni le vendeur, de l'aller me- surer à ladite place ; et, quant aux autres denrées ou marchandises, se vendront en halle dressée à ladite place en temps de foire et marché, au taux que sera fait par le sénéchal de banc de ladite halle, pris avis par ledit sénéchal avec des prud'homes. Données en parlement, à Paris, l'an 1511, au mois de mars ; scellées du grand sceau en cire verte, pendant en lacet de soye rouge et verte. INSTRUMENT DE compromis d’entre Jacques Goudoan, bourgeois du Puy, juge conservateur des aydes pour le roy aux diocèses du Puy, Viviers et Mende, et les consuls du Puy, sur ce que ledit Goudoan se 624 TITRES ET PRIVILÈGES grevoit sur ce que lesdits consuls l’auroient cassé et destitué de son estat de conseiller, parvenu en son office de juge; alléguant lesdits consuls aucun officier royalne devoitestre ny consulny conseiller. Sen- tence arbitrale des commissaires, par laquelle les par- ties demeurerontenl’estat qu’elles étoient auparavant, que ledit Goudoan impétrat lettres de statut et que- relles contre lesdits consuls et sans dépens; par la- quelle sentence la cassation dudit Goudoan de l'office de conseiller, et nomination d’un autre demeurera en estat et valeur. Daté de l'an 1465, le 8 mars; signé Servant. INSTRUMENT D'APPEL DES CONSULS de la ville du Puy, de l'exécution de certaines lettres faites par Mayn, bar- bier, commissaire de la partie de André Bonnet, balif de la cour Commune, privé et débouté de son office par les réformateurs généraulx dela justice de France, à cause de ses maléfices ; par lesquelles lettres préten- doit y rentrer, dont fut appelé en cour de parlement de Toulouse. Daté de l'an 1454, le 25 febvrier ; signé Servant. PATENTES DU RoY Louys, dressantes au balif du Gévaudan et chätelain de Montferrant, pour infor- mer et corriger l’injure faite par Jacques Oncepra, notaire, au Puy, à Pons, bastier, consul. Données à Amboise, le 19 juin 1470, avec l’attache du balif du Gévaudan; signé Toran. DE LA VILLE DU PUY. 625 PATENTES DU ROY CHARLES , dressantes aux généraux ou eslus des aydes au diocèse, pour contraindre plusieurs bourgeois et nobles qui, pour éviter les contributions des deniers du roy, iceux ne payer, se seroient retirés rière le clergé et autres man- dements que ladite ville, auxquels, nonobstant cela, leur ait mandé les contraindre aux payements. Don- nées au Puy, le {avril 1459; signées par le conseil Challe, et scellées du grand sceau en cire jaune. PATENTES DU ROY cuanLes, par lesquelles il est interdit aux généraux de Montpellier ne contraindre les consuls de Ja ville du Puy à rendre pardevant eux aueun compte de leur charge, ainsi qu'ils ont accoutumé les rendre pardevant les auditeurs, ou ce seroit qu'il y eéüt aucuns qui voulussent faire partie. Données à Paris, le 5 janvier 1405 ; signées, par le roy, à la relation du grand conseil Philippe, et scellées du grand sceau de cire jaune. Parenres pu noy Louys, dressantes au sénéchal de Beaucaire et au balif du Gévaudan, pour con- noitre du différend qui étoit entre les ofliciers du baillage de la cour Commune, quant à la récep- tion du serment de nommer par les eonsuls à supra-ester à l’estat de boulanger chacun desdits ofliciers ayant fait inhiber auxdits consuls ne faire prester le serment auxdits suspresteurs ; appelés autrement gardes des fourniers, pardevant autres que pardevant eux et puissamment auxdits sénéchal 626 TITRES ET PRIVILÈGES et balif d'en nommer autre, aux mains desquels fera le serment jusqu’à procès finy. Données à Tours, le 8 avril 1479; scellées du grand sceau en cire jaune. PATENTES DU RoY Louys, dressantes au sénéchal de Beaucaire , balif du Velay, balif de la cour Commune, et autres officiers, par lesquelles est permis aux consuls de la ville du Puy d'imposer tels deniers communs comme bon ils verront à faire, en suivant leurs premiers et entiers privi- lèges, et, nonobstant la générale interdiction faite au pays de Languedoc ne imposer semblables som- mes ou deniers, sans licence particulière de luy. Données à Tours, le 20 avril 1465; signées, par le roy, les comtes d'Angoulème et de..…., le sire du lieu, Guillaume de Varres, général, et autres présents de la Loyre ; et scellées du grand sceau de cire jaune, à double queue. Lerrres PATENTES DU ROY FRANCOIS aux consuls, par lesquelles est permis de faire maison à moni- tion, tant pour l’année 1557 que 1558 de huit milliers de salpètre, qu'ils seront tenus de payer des deniers des obventions et revenus annuels de ladite ville, avec faculté de pouvoir élire jusqu’à deux personnes pour la composition euite et finement dudit salpètre , faculté aussi d'y mettre Je prix que lesdits consuls verront à faire puissance aux cslus et choses par les consuls au fait du salpètre, de pouvoir prendre la terre à la part où ils la trouveront, avec injonetion DÉ LA VILLE DU PUY. 627 à toute personne de leur ouvrir leur maison, cellier et cave. Données à La Baulme le 12 avril 1557; signées Baschalet, et scellées du grand sceau à cire jaune, double queue. CÉDULE APPELLATOIRE, baillée par le syndie des consuls et procureur de la cour Commune du Puy, contre M° Jean de Vaux, juge du palais de Mont- pellier, et nommant Raymond, licencié ès-lois et commissaire royal, pour connoitre des faits de larein que certains crocheteurs faisoient au pays du Lan- guedoc, tant aux églises qu'ailleurs, et de ce qu'ils vouloient attirer les habitants de ladite ville hors de leur juridiction contre la teneur de leurs pri- vilèges. Vidimus des lettres des commissions du roy Louys, pour ce fait dressées audit de Vaux et Raymond, portant leurs charges. Donnés à Bon- neval, le 5 mai, l’an 146%, avec l’attache du séné- chal de Beaucaire et de Nismes. LETTRES D'APPEL DE TOULOUSE, pour lesdits consuls et procureur de la cour Commune, contre lesdits de Vaux et Raymond, et M° Claude Gaville, procureur du Roy. Vidimus aussy des lettres de... obtenue de la cour du parlement de Toulouse par lesdits consuls, portant inhibition et défense auxdits commissaires ne rien attenter pendant leurs causes d'appel, ny à icelles préjudicier. Le tout fait au couvent des Frères Précheurs, le 5 septembre 1465; signé par Servant; contenant quatre peaux parchemins, à la conjonction desquelles Servant est signé. 628 TITRES ET PRIVILÈGES ViDIMUS DE DEUX BULLES APOSTOLIQUES, l'une du pape Alexandre, datée de Viterbe, le 14 des ca- lendes de décembre, tiers an de son pontificat; l'autre de Clément, pape, donnée à Avignon le 2° de juillet, second an de son pontificat : dressantes à lévesque du Puy, Bertrand, par lesquelles luy est mandé et interdit ne rien prendre, et ses ofliciers aussi, des femmes veuves ou se mariant ; avec man- dement dudit évesque à son official, chanceliers et autres ofliciers, curés et prêtres de ladite ville du Puy, en vertu desdites bulles, de ne rien prendre des desdites veuves du Puy en se remariant. — Le man- dement donné au . . . . le 18 octobre, l’an 1580. — Ledit vidimus signé par M° Barthélemi Meynier ; le sceau pendant en cire jaune, à simple queue. ORDONNANCE DU BALIF DU VELAY, sur le fait des boulangers, pour la euite et la vente de leur pain blanc et brun; signée par MS Antoine Escuyer, notaire, lan 1481 et le 11 mai. LAYETTE QUATRIESME. ELECTION DE QUATRE AUDITEURS DES COMPTES de l’année 1591, le 4 du mois de janvier, avec elausion des comptes desdits consuls signés par Jean Vachon, et quittance par le Commun. Donné au réfectoire de Saint-Pierre, sans intervention d'aucune autori- sation par les magistrats ny consentement des gens du roy. DE LA VILLE DU PUY. 629 INSTRUMENT DE COMPLAINTE, faite par les consuls, contre Jean Vialette et Jean Alègre, habitants de Ja rue Saint-Jacques et gardiateurs des clefs de ladite porte, aux ofliciers de la cour Commune, pour faire faire information contre eux, et répondre de ce que, contre le commandement qui leur estoit fait par lesdits consuls de n’ouvrir ladite porte à heure de nuit depuis qu’estoit fermée, toutefois firent ouverture d’icelle à l'heure de minuit, par laquelle s’en court le bastard de Bourbon, emmenant prisonnier un! marchand de Lyon. Duquel forfait lesdits Vialette et Alègre ob- tinrent grace, le grand conseil étant en cette ville, l’année 1459, et le 18 mai. Signé par Pierre Servant et Pierre Bergounhon. RécLemexr donné par un sénéchal de Beaucaire et de Nismes, sur les différends survenus entre les ofli- ciers du baillage de la cour Commune pour le regard de leur juridiction, ete., le 14 mai. Signé Durand. LETTRES DU SÉNÉCHAL DE NISMES, dressantes à tous les juges et balifs de la sénéchaussée, pour faire commandement à tous les nobles du pays et autres, mesme aux consuls, d'accompagner le sénéchal en armes contre les ennemis, qui avoient invadé ladite sénéchaussée. Datées de l'an 1560, le 21 janvier ; signées par Jacques Annuel, notaire. PEuMISSION Er FACULTÉ d’achepter robe neuve, cstant en leur consulat, d'y employer jusques à vingt 630 TITRES ET PRIVILÈGES livres , par ordonnance donnée par le balif du Velay et par commission du roy Charles, dressées au séné- chal de Beaucaire, audit balif et au balif et juge de la cour Commune du Puy; et auparavant les consuls n’avoient que dix livres pour leur robe. Ladite ordon- nance donnée en l’an 1408, et 18 mai; signée par M° Pierre Dumoulin, notaire, et scellée du sceau dudit balif, en cire rouge. MANDEMENT DU SÉNÉCHAL DE BEAUCAIRE, dressant au balif du Velay, et balif et juge de la cour Commune du Puy, que, attendu l'information faite sur les pa- tentes par ledit balif, ils aient à faire jouir lesdits consuls, et permettent que lesdits consuls prennent jusqu’à vingt livres des deniers du Commun pour faire leurs robes tous les ans. Donné à Nismes, le 1% juillet 4408; signé par Chanac, avec le sceau pendant et tout attaché avec le contre-scel de la sénéchaussée, Les lettres originales du roy Charles dressantes au sénéchal de Beaucaire, balif et juge du Velay, balif et juge de la cour Commune du Puy. Daté du 26 juin +407; signé, par le roy, Banqueline, et plu- sieurs autres, présents; le tout attaché ensemble sous le contre-seel de la sénéchaussée. Onpoxxaxce des officiers de la cour Commune, donnée à l'instance des consuls à l'encontre des bouchers de la boucherie appelés à saigner, par laquelle leur est commandé tuer et écorcher leur bétail auprès de la porte de Mont-Giraut et aux mai- DE LA VILLE DU PUY. 651 sons qu'ils ont, pour garder de corruption. Donnée l'an 1455, le 17 juin ; signée par Marot et Vissiéron , notaires. ParENTES pu RoY LoUYs, dressantes au sénéchal de Beaucaire, balif de la cour Commune, balif et juge du Velay, Gévaudan , Nismes et Uzès, pour conser- ver les consuls de la ville du Puy en leurs franchises, droits et libertés, de ne permettre lesdits consuls de ne payer aucune contribution plus que du cinquiesme denier, qui est leur portion accoutumée. Données à Tours le 5 avril 1472; ainsi signées : Par le rov, à la relation... . de la ville, Charles; le grand sceau pendant, en cire jaune, à simple queue; avec l'acte du balif et du juge du Velay. Onpoxxaxce des ofliciers de la cour Commune, par laquelle est interdit à lexacteur du droit de la clamme de rien demander aux habitants de la ville du Puy, chose que, pour ce, luy plaise appartenir passé le terme de deux années. Donnée l’an 1445, et le 7 janvier. Signé Charles, notaire; avec le sceau de la cour. LeTrRes PATENTES DU RoY, dressantes à la cour du parlement de Toulouse, sénéchal de Rouargue, balif et juge du Velay, Viviers et Gévaudan, balif et juge de la cour Commune du Puy, obtenues par les consuls contre les ofliciers de la sénéchaussée de Beaucaire, qui, tächant de faire rendre compte aux sieurs consuls de l'administration consulaire, auroient fait faire 652 TITRES ET PRIVILÈGES prisonniers certains notables personnages de la ville pour ce regard, et pendant l'appel au parlement de Toulouse, et par lesquelles est mandé audit parle- ment que de l'an après du privilège concédé par le roy auxdits consuls, et qu’ils soient tenus de rendre compte pardevant quatre auditeurs des Comptes nom- més par le Commun de ladite ville; qu'ils aient à en faire jouir lesdits consuls, et relaxant des frais et demandes desdits ofliciers. Données à Chinon, le der- nier de mars 1488; signées par le roy, à la relation du conseil Gautier, du grand sceau à simple queue. ORDONNANCE DU BALIF ET JUGE DU VELAY, COMIMIS- saire susdit, par laquelle est inhibé et défendu aux officiers de la sénéchaussée, à peine de deux cents mares d’or au roy appliqués, ne inquiéter ny troubler lesdits consuls en la jouissance de leurs privilèges de la cause d’appel pendante au parlement de Toulouse, et ne sortir les livres de comptes hors du district de la maison Consulaire de la ville du Puy, ny en prendre connoissance. Datée du 15 avril 1489; signée par Sérial, lieutenant et commissaire, et par Pradier, notaire: le sceau de ladite sénéchaussée pendant. LETTRES DE PLAGET DU SÉNÉCHAL DE BEAUCAIRE, da- tées de Nismes, le dernier d'avril 1489, signées par de Bruère et Tellon; avec les inhibitions faites au procureur du roy de la sénéchaussée de Nismes et aussy à M. Giraud de Roméa, lieutenant dudit DE LA VILLE DU PUY. 655 sénéchal, et Jean Robert, juge criminel à ladite sé- néchaussée, de ne rien attenter pendant ladite cause d'appel, ny préjudicier des privilèges concédés à la dite ville du Puy. Le tout attaché ensemble sous le contre-scel dudit sieur commissaire. Pour ee que les habitants de la sénéchaussée de Beaucaire et Nismes avoient donné secours etaide aux ennemys du roy, de pain, vin, chairs, chevaux, harnois, joyaux, et autres choses servant à leur nécessité, con- traints de ce faire, tant par la crainte qu'ils avoient des dits ennemys, que pour racheter leurs personnes, ayant crainte que pour l’advenir ils en fussent recher- chés et punis par les ofliciers du roy comme rebelles et favorisant ses ennemis, ils obtiennent LETTRES DE GRACE et Panpox de Sa Majesté. Données au bois de Vin- cennes, en 1566, le 5 juin; signées : « Rege et concilio suo Gautier »; scellées du grand sceau en cire verte, pendant au lacet de soye rouge et verte. ORDONNANCE DES OFFICIERS ORDINAIRES DE LA COUR COMMUNE, par laquelle est interdit aux scrgents d'icelle de n’entrer aux maisons de la ville du Puy pour faire exécution sur leurs biens, ny prendre aucun gage sans avoir deux témoins requérant les consuls. Donnée en l’année 1445, le 5 septembre; signée par Estienne Charles, greflier; avec le sceau de ladite cour. CÉDULE APPELLATOIRE POUR LES consuLs , baillée contre les officiers du baillage les voulant contrain- 654 TITRES ET PRIVILÈGES dre à réparer les chemins entre la ville du Puy et Espaly, et hors de Ja juridiction de ladite ville. De l'année 1456, le 18 octobre; signée par M° Pierre Servant. Viniuus des lettres de rétablissement du consulat et exécution d’icelles par le balif du Velay, datées du 23 octobre 1445, signées par Matthieu Achard, confirmées de ladite cour, et scellées du sceau d’icelle. INSTRUMENT DE SENTENCE des ofliciers de la cour Commune du Puy, donnée en faveur des consuls de la présente ville, en lencôntre de Jean Bellard et ses consorts, se voulant approprier et fermer une place publique ; par ladite sentence furent déboutés, et contraints de la remettre en son premier estat. Datée de l’an 1425, du dernier de mars, signée de Castélibus, et scellée du sceau de ladite cour, en cire verte. RÉGLEMENT DU SÉNÉCHAL DE NISMES Sur certains diffé- rends entre les officiers du baillage et de la cour Commune, par lequel est porté que, par vertu du sceau dudit baillage, les habitants de la présente ville ne pourront estre exécutés qu'il n’y ait une expresse permission des officiers de la cour Com- mune; et quant aux crimes desdits habitants, les officiers dudit baillage ne pourront connoitre, ou ce seroit du bris de la sauve-garde du roy, et au- tres cas dont ils auront commission expresse du roy La DE LA VILLE DU PUY. 659 ou du sénéechal. L'an 1351, le mardy après la feste de saint Vincent; signé Montibut. Onpoxxaxce faite par les ofliciers de la cour Com- mune, à l’instance et poursuite des consuls, sur les taux et émoluments de justice qui doivent être pris pour la publication des testaments, confection d’in- ventaire, malheur des biens des trépassés, et autres actes concernant la communauté de ladite cour; laquelle ordonnance contient huit feuilles et demie de parchemin, escriptes en grand forme. Signée par Pradier et Montaigne; datée de l'an 1517, le 17 juillet. AJOURNEMENT fait par Estienne Fessoyer , sergent à cheval du roy , au chastelet de Paris, à l’évesché du Puy, Chapitre oflicial, et messieurs de l'hospital dudit Puy, en vertu des lettres patentes obtenues du roy Charles, les unes appointées du 22 mai 1456, signées en marge ct par dessous Chalechac ; les autres , dudit roy, datées et appointées le 15 septembre, lan que dessus, pardevant messieurs du parlement de Toulouse; à l'instance et requeste du procureur général du roy, André Bouteyre et Matthieu Rou- maréselle, habitant de la ville du Puy, sur ce que lesdits habitants ne vouloient permettre aux- dits Bouteyre et Roumaréselle, marchands quin- caillers, de ne faire ny vendre aueune quineaille d’or, d'argent, de plomb, estain, aux images de Dieu, notre Dame, saint Michel, ny aux armoiries du roy, ny 656 TITRES ET PRIVILÈGES autres, ny aussy d’escharpes, qu'ils souloient vendre aux pélerins; et sur ce ledit official les auroit excom- muniés pour l'intérèt particulier que les assignés pré- tendent avoir en la vérité de leurs choses semblables ; suspendent pendant l’assignation et procès ladite excommunication par ledit commissaire. Le tout contenant trois peaux parchemin, la dernière signée Fessous, avec un sceau pendant en cire rouge, où est inséré un homme à cheval dans un escusson.… CÉDULE APPELLATOIRE DES CONSULS Contre l’évesque du Puy et son oflicial, des griefs, torts et injures qui par iceux estoient faits aux habitants de ville; ieeux consuls provoquant et appelant, avec la ré- ponse pleine d’injures de maistre Guillaume Cayrolus, moine de Saint-Benoit , official dudit évesque. Le tout contenu en einq peaux parchemin, à la conjonetion desquelles et au bas de ladite cédule est signé Mavas. ORDONNANCE EN RÉFORME D’ABUS, pour ce que au- cuns habitants de la ville appelés les Barras sou- loient faire beaucoup d’enquestes contre les autres habitants de ladite ville, et pour légère cause les fesoient répondre, par ce moyen venir à composition avec eux, et. extorquoient leurs biens. Pour à ce pourvoir les consuls se retirèrent au roy Charles, duquel ils obtinrent lettres données à Bourges, le 9 août 1586, et de son règne le quatriesme an: signées, par le roi, à la relation du conseil Collac; dressantes au sénéchal de Beaucaire et de Nismes, DE LA VILLE DU PUY. 657 et au balif-juge du Velay, pour donner mande- ment de corriger et restreindre lesdits abus, dont, par ledit sénéchal et commissaire, est interdit aux ofliciers du baillage de faire aucune information pour choses légères et domestiques, et faire paroles in- jurieuses contre ceux-là qui sont à la sauve-garde du roy dans la juridiction de la eour Commune, et, quant aux autres choses, seront pressées d’en faire informa- tion, le feront pour rien , sans argent en émolument, ou ce seroit que qui jure fût partie; contre le devoir aussy des juges de la cour Commune, est interdit par le sénéchal et commissaire présent ; consent révérend père Guillaume de Chalencon, évesque, que, lors- que seront faites enquestes contre les habitants de la ville, à cause d’injures ou semblables au- tres crimes légers, que lesdites enquestes soient cancellées et au milieu, sans en prétendre aucun salaire ou émolument, ou ce serait que la partie injurieuse soit dénonçante, fesant partie civile et criminelle selon forme de droit et contre la dénoncée. Ainsy est ordonné auxdits ofliciers du baillage et cour Commune du Puy par ledit sénéchal commissaire susdit, à la peine de vingt-cinq mares d'argent au roy appliquée contre les contrevenants. Ladite ordonnance contient deux peaux parchemins et au logis où est l’évesque de La Pomme: datée de l'an 1498, et le 5 décembre : signée Pierre Servant, notaire; le sceau pendant aux armes du roy, cire verte, à simple queue. TOME XY. - _— 658 . TITRES ET PRIVILÈGES LAYETTE GCINQUIESME, Ux caniEr DE poLÉéAxce des Estats du pays de Lan- gucdoc tenus à Montpellier, en may 1442, en quatre feuillets parehemins écrits, signé Pichon; avec les lettres du roy dressantes au sénéchal de Beaucaire pour entretenir lesdits artieles sur lesquels a été ré- pondu; données à Toulouse le 18 juillet de l'an 1442, signées Pichon; scellées aux armoiries de France, cire jaune. APPELLATION DES CONSULS, pource que les officiers de la cour Commune empéchoient les consuls à la connoissance qu’ils ont des arts et métiers de cette ville, lieux et places publics, mesmement en la visitation des échandils des mesures, poids et aulnes, du pain, chair etautres vivres, disposition de vendre d’iceulx dont ils ont connoissance par leurs privilèges et arrests ensuivis, mesme contre les arrests provisionels donnés en leur faveur par la cour du parlement de Paris, en laquelle le procès estant pendant ; lesdits consuls desdits troubles provoquant et appelant au roy et à sadite cour. Ladite appellation, en parchemin, contenant une peau; datée de Pan 1404, et le 10 mars; signée par Grave ct par Jacques Cardenac, notaires. AUTRE APPELLATION, pour ce que le balif du Velay vouloit contraindre les consuls et habitants de ladite ville, par corps, à payer, pour le plat pays du dio” DE LA VILLE DU PUY. 659 cèse, la somme de trois mille livres que le roy vouloit estre levée par emprunt sur ladite ville et pays jaçant que ladite ville eût payé sa cote, et contre la teneur de leurs privilèges, par lesquels ne peuvent être contraints que pour la teneur de ladite ville, provoquée et appelée au roy, aux siens généraulx desaydes du Languedoc et cour du parlement de Paris, et où de droit ladite appellation peut dévo- luer. Laquelle contient une peau parchemin; datée de lan 1459, le 1% aoust; signée Manas. RECONNOISSANCE EN FIEF FRANC ET NOBLE, fait à M. le vicomte de Turenne par messieurs les consuls de la rente qu'ils prennent et lèvent au lieu de Bouzols , se mouvant de la directe acquise au passé des nobles Jacques et Jean Gazelles, bourgeois du Puy, et promettent luy payer à chacune invitation du château de Bouzols, pour une seule fois, la somme de dix livres pour l'amortissement desdites rentes ; ledit hommage fait à deux genoux, les mains jointes entre les mains dudit sieur vicomte ; la ceinture du premier consul ôstée, en la baisant de bouche. Contient ledit hommage une peau parchemin, daté de 1517, le 11 aoust; signé Jacon. LETTRES PATENTES DU ROY CHARLES, par lesquelles les consuls de ladite ville, leurs femmes, familles, leurs biens, et tous officiers du consulat sont mis sous la sauve-garde du roy, et protection spéciale, tant pour la conservation de leurs droits que dudit 640 TITRES ET PRIVILÈGES consulat, députant , gardiateur et exécuteur de ladite sauve-garde , les officiers du baillage du Velay présents et advenir, pour les défendre de toute injure , violence, grief, oppression , force d'armes, puissance des lois et inquiétations, et nouveaux indicts quelconques, les maintenir en leurs justes possessions, censives, droits, francheliberté, et desquels ils ont, eux et leurs prédécessseurs, jouy, y fesant mettre en leur maison ou autres biens, ou qu’ils soient sis au pays du droit escrit, en cas de mesme péril et en signe de ladite sauve-garde, les penonceaux et bastons royals, afin qu'avant n’en prétendent cause d’ignorance, et si entre eux et leurs successeurs arrive quelque débat ou différend, iceluy différend soit mis entre nos mains, et actes violents et ladite sauve-garde soit ajourné pardevant les plus prochains juges royaulx, auxquels la connoissance apartient pour répondre auxdits con- suls, leur partie à notre procureur joint à eux sur l'infraction de ladite sauve-garde, au surplus contenu tous les loyaulx deptes légitimement deubs et pris par témoins qu'ils connoitront être deubs auxdits consuls, leur estre mandé les faire payer sans délay par ventes de leurs biens, arrestation de leur personne, s'il est de besoin et que à ce soient obligés, les opposans desquels toutefois seront advisés devers les juges aux quels apartient la main du roy garnie jusqu'aux sommes qui seront dues, auxquels est mandé de faire prompte justice; lesquelles lettres, quant aux dettes seule- ment, après un an non valables. DE LA VILLE DU PUY. 641 Donnéesà Lyon, le 27 juillet 1515; signées au reply: Rege ad relationem concilii, Malchard, et scellées du grand sceau en cire jaune, à double queue. Lerrres pu roY cHaAnRLes, par lesquelles les consuls du Puy sont exempts de payer taille durant année de leur consulat, pourveu que la plus grande partie des habitants y consentent. Données à Paris, le 10 novembre 1595, et de son règne la sixiesme année. Signé sur le reply : Par le roy, à la relation du conseil dessous signé, du grand sceau en cire jaune, à double queue. Vinimus pu sÉNécHAL DE Beaucaire Er Nisues, des lettres patentes du roy Charles données à Béziers le 6 du mois d’aoust 1427, par lesquelles luy est mandé de faire publier les bulles apostoliques accordées à Sa Majesté par Grégoire et Urbain, papes, données à Marseille le 7° jour de may, de leur pontificat le ein- quiesme an, par lesquelles est prohibé à tous prélats et autres ecclésiastiques de donner sentence d'excom- munication contre aueun sans licence apostolique. Ledit vidimus, en date du 7 septembre 1454, signé de Melchoris..., et scellé aux armoiries de France, cire rouge , à simple queue. SENTENCE DES OFFICIERS DE LA COUR COMMUNE, par laquelle aucun droit de clamation des causes in- troduites en ladite cour, en vertu des lettres royvaulx impétrées, tant de la grande que de la petite chan- 642 TITRES ET PRIVILÈGES cellerie, n'est dù à la poursuite des consuls. L'an 1454 et le 21 janvier; signé Gaynac, et scellée du sceau de ladite cour, cire verte, à queue rouge. LETTRES PATENTES DE LOUYS, FILS DU ROY DE FRANCE, ÿ dressantes au sénéchal de Beaucaire et Nismes ? balif et juge de la cour Commune du Puy, pour faire ee) , jouyr les consuls et habitants de ladite ville du droit de la barre, par lequel prenoient un denier sur cha- cune beste chargée ou non chargée, toutes les fois que venoient en cette ville, pour le revenu estre employé aux fortifications de ladite ville; interdisant à M° Julien Bochery, visiteur général des gabelles ’ D æ duditsire au pays du Languedoc, de ne les yempescher. Lettres données à Toulouse, le 14 novembre, lan 1570 ; signées au registre du gouverneur, et scellées ? O O O Ù du grand sceau en cire rouge, simple queue. LAYETTE SIXIESME, LeTrREs DE MAINTENUE sur les privilèges , facultés et coutumes que les habitants de la ville ont d'entrer dans le pré du Breuil, appartenant à l’évesque du Puy, après avoir fauché la première herbe jusqu’au pre- mier vendredy de mars, pour y prendre leurs esbats et passe-temps, y faire despaitre leurs bestiaux les jours aussi du vendredy saint dernier jour d'avril et premier jour de may. Données à Paris, le 2 aoust 1585; ainsy signées : Requesty, et scellées du grand sceau, cire jaune, à simple queue. DE LA VILLE DU PUY. 645 AUTRES LETTRES DE MAINTENUE, obtenues du séné- chal de Beaucaire et Nismes par les consuls cont:e l'évesque du Puy et ses ofliciers, sur les privilèges que les habitants ont au pré du Breuil. Datées du 27 juin 1497, contre-signées de Nicolay , lieutenant, et signées Maltrait, et, au dos, par Teyssier, sergent. ORDONNANCE DU SÉNÉCHAL DE BEAUCAIRE ET NISMES ; présent révérend père Guillaume de Chalencon, évesque du Puy, par laquelle les habitants de ladite ville ne doivent pas estre livrés en enqueste par crimes légers, ny de mesme tirés en instance pardevant les officiers de la cour Commune, s’il n’y a partie. Donnée l'an 1498, et le 7 décembre: scellée de son sceau , EN Cire rouge. Vinimus du consentement presté par Bertrand de La Tour, évesque du Puy, sur la restitution du consulat, et restitution d’iceluy par le pape; cassation que ledit Bertrand de La Tour avoit à cette cause contre les consuls, luy étant expressément commandé par la bulle apostolique cesser dudit procès; mandement dudit évesque à Nicolas de l'Esponce, son procureur, de consentir au parlement de Paris et, en son nom , à l'éviction dudit consulat. Ledit vidimus fait au bail- lage du Velay, l'an 1552, et le 7 du mois de may; signé des armoiries de Jean Vachon. Lettres pu ROY Louys, par lesquelles est interdit à tout notaire de grossoyer les contrats aux parties , 644 TITRES ET PRIVILÈGES sans en estre requis. Données à Tours, le 23 octobre 1461; ainsy signées: par le roy, à la relation du conseil Brinchon , et scellées du grand sceau, cire jaune, à simple queue. EXÉCUTION DE LA SAUVE-GARDE, dressée par man- dement du roy au balif du Velay, pour, sous lau- torité du roy, conserver les habitants de la ville les consuls et syndies d'icelle, maintenir en la jouissance du consulat et choses qui en dépen- dent, et pour laquelle exécution est à la Grange- Vieille une grande chaine de fer aflichée avee du plomb, en la pile de la maison de Jean de Couches, bourgeois, ont été mis les armoiries et panonceaux du roy; fesant inhibitions et défenses à tous d’inquié- ter lesdits consuls en leurs prérogatives. Semblables armoiries ont été mises en une autre chaine, étant afli- chée auprès dela fontaine dela Bedoyre, estant la pile de Jacques Amandet et Jean Francois; fesant semblables inhibitions que dessus, et de ne rien oster. Ainsy de mesme ont été semblables panonceaux mis en une table neuve sise de Couraterie -Vicille en la porte de la maison Jean Roche, affichée en ladite pile de la muraille, avee mesmes fers et plombs; faisant sem- blables inhibitions d’inquiéter lesdits consuls en la jouissance d'icelle, ny de la rompre. Ladite exécution faite par Francois Eyraud, sergent royal, l'an 1405, le 7 may; signée des armes de Jean Vachon, notaire. ParenTEs p’ocrroy, pource qu'un nommé Claude DE TA VILLE DU PUY. 645 de Château-Neuf subreptissement auroit obtenu du roy les droits de lentrée du pied-rond contre les privilèges de notre ville concédés, les consuls, ayant d'iceulx fait apparoir, obtiennent patentes du roy, nonobstant la concession faite par iceluy audit de Chäteau-Neuf, par lesquelles sont maintenus en leurs privilèges, tant à la levée desdits deniers et jouis- sance du poids du roy, avee mandement au séné- chal de Beaucaire, balif et juge du Velay, les en faire jouyr paisiblement. Données à Lyon, le 9 avril 1475; signées, sur le repli : Par le roy, en son conseil , Daniel ; scellées du grand sceau, cire jaune, double queue. Les lettres d'attache y sont des balifs et juges du Velay, commissaires, en vertu desquelles audit de Château-Nenf, seigneur du Cheylas ont été lesdites lettres intimées, et les inhibitions faites. LAYETTE SEPTIESME. Lerrres pe Grace. Certaines compagnies des gens d'armes invadent et ravagent le pays de la séné- cheaussée de Beaucaire. Les habitants dudit pays sont contraints de s’assembler par communes poar résister aux tyranniques invasions d’iceulx gens d’ar- mes. Entrent beaucoup les repoussent et les chas- sent, se retirent au roy lesdites communes; du quel roy dudit fait obtiennent grace et mandement audit sénéchal de Beaucaire les remettre en leurs biens, etles laisser en paix, et les faire jouir plei- nement. [celles lettres données par le roy Charles, 646 TITRES ET PRIVILÈGES à Savène, l'an 1526; ainsy signées sur le reply : Rege in-suo consilio Gautier, et scellées du grand sceau en cire verte, enlacé de soye verte et rouge. Quirraxce donnée par François de Bonnas à Pons Benoit, consul de la présente ville, à Pierre de Vessoles, fermier du vingtiesme du vin vendu l’année présente pour la somme de vingt livres pour reste de ladite afferme et de ladite année. Reçue en parche- min par Matthieu Acnarp, notaire, l’an 1445, et le > septembre. Accor» pouree que les consuls de la porte des Farges vouloient bastir une muraille neuve et démolir une vieille etancienne, les pierres de laquelle vouloient em- ployerauditbastiment, Pierre Martin, Matthieu Savel et autres ayant maisons joignant à ladite muraille qui leur servoit de closture, accordant avec lesdits consuls cha- cun d'eux une certaine somme d’argent pour avoir d’autres pierres pour ledit bastiment, et non démolir la vieille. Ce qui leur est accordé, au Consulat, lan 1567 , et le 1° d'octobre; ledit accord en parchemin, scellé du contre-sceau de la ville, cire rouge, à simple queue. RÉVOcaTION ; pource que, au passé , les fermiers de l'équivalent avoient eu commission du conservateur du- dit droit de faire entrer le vin qui viendroit en la pré- sente ville, par deux portes seulement, à savoir : d’Avi- gnon et de St-Gilles ; à la garde desquelles lesdits fer- miersayant commis quelques uns, lesmuletiers portant DE LA VILLE DU PUY. 647 ledit vin doivent laisser gages pour payer le droit du dit vin, et aussy doivent prendre des gardes certificats pour les rendre après entre les mains dudit fermier pour payer ledit droit; que aussy nul boucher ne puisse mettre dans ladite ville aucun bestail, sinon par la porte des Farges et par celle d'Avignon ; et autres chefs portés par lesdites lettres de commission, d’estre publiés et entretenus, à peine de confiscation des dites marchandises et autres peines portées par ladite commission; laquelle pour être préjudiciable à la chose commune de la présente ville, les consuls obtiennent desdits seigneurs conservateurs, juges souverains au fait de l’équivalent en la sénéchaussée de Beaucaire et mesme commission révocatoire de Ja susdite, dressante à Eustache de Conches, aussy con- servateur, pour sentence duquel, en vertu de la com- mission à luy donnée , la commission susdite obtenue par lesdits fermiers , comme étant préjudiciable, a été cassée et révoquée l'an 1448 , et le 10 de may; recue et signée par Maurice Chavel, notaire. LETTRES DE GÉNÉRAULX DE FRANCE, par lesquelles est permis aux habitants du Puy de prendre toute sorte de monnoies, tant du royaume qu'estrangères, pour deux années; mandement au balif de le leur per- mettre, avec permission de faire nouvelle description des cens en ladite ville par les commissaires que, par lesdits généraulx, seront députés pour sur iceux faire contribuer ce que les deniers du roy. Données au Puy le 22 febvrier 1406 ; sur le reply ainsy signé: 648 TITRES ET PRIVILÈGES Extracta de registro dominorum generalium, et quo- rum mandato signatum, L’Amiraud ; scellées de deux sceaux, cire rouge, à queue double. SENTENCE POUR PANCS ES TABLES. Il est permis aux habitants de la présente ville du Puy et aux estran- gers de garnir et mettre des banes et tables mo- biles à la place Saint-Pierre-le-Monastier de la Bé- doyre, et icelles au temps de foire, vendre leurs den- rées et marchandises sans demander aucune licence aux officiers de la Commune ; aussy interdit à tous revendeurs d’achepter aucune denrée comestible que Tierce ne soit passée, excepté les bouchers, qui avant ladite heure pourront achepter veaux, bœufs, vaches, pourceaux, moutons, brebis, hors et excepté aux foires de la Toussaint, Saint-André et Saint-Martin, aux quelles foires ne pourront achepter que ladite heure ne soit passée, pour donner lieu et place aux habi- tants d’achepter à plaisir. Ladite sentence faite par les officiers, poursuivant les consuls, lan 1425 et le 18 décembre; signée par Cussalibus. PATENTES DU ROY CHARLES, dressantes au balif du Velay pour contraindre l’évesque à tenir l'accord fait et passé par lui avec les consuls sur le rétablis- sement du consulat. Données à Paris, le 12 aoust 1364; ainsi signées : In requestis hospicit Îenry ; scellées du grand sceau, cire jaune, simple queue. LETTRES DU ROY CHARLES, dressantes au balif du ton dé DE LA VILLE DU PUY. 649 Velay, de la cour Commune du Puy, pour recevoir les consuls à opposition sur le don fait de l’oflice de capitaine de la présente ville Jean de Rochebaron, seigneur de Tour-Daniel, avec assignation aux par- lies pardevant les messieurs des requestes de l’hostel dudit sieur. Données à Paris, le 2 mai 1415; ainsy signées: Par le roy, à la relation du conseil, La Garde; scellées du grand sceau rouge. AUTRES DU nOY CHARLES, dressantes au sénéchal de Beaucaire et Nismes, balif et juge de la cour Com- mune du Puy, pour révoquer tout ce que le balif du Velay auroit fait de la qualité pendante au parle- ment de Toulouse, en cas d’appel, d’entre les notaires de la présente ville, étant cotisés en toutes contri- butions réelles et communes faites et imposées en ladite ville; de quoy disoient-ils estre exempts, et principalement de ce que les balifs les vouloient contraindre à payer audit seigneur un marc d'argent pour chacun d'eux, à cause de son office et pour son nouvel advénement à la couronne. En confir- mation d'icelles, lesdites lettres données à Toulouse, lan 1495 et le 8 juin; ainsy signées : Per regem et relationem consilii, de Grega; scellées du sceau du Dauphiné, cire jaune, simple queue. Vinimus de la bulle apostolique du pape Clément, par laquelle résulte la confirmation de la restitution du consulat, prérogatives et privilèges accordés par le roy Philippe aux consuls de la présente ville, avec 659 TITRES ET PRIVILÈGES imposition de silence, par autorité apostolique, à Bertrand de La Tour, évesque du Puy, se opposant et contredisant à ladite restitution et aux privilèges susdits. Auquel vidimus sont insérées les lettres de restitution de consulat. Ledit vidimus fait par André Chanveron , garde de la prévosté de Paris, l'an 1585, le 98 juillet; signé G. de Damas, scellé du sceau de ladite prévosté, cire verte, simple queue. ORDONNANCE DES OFFICIERS DE LA COUR COMMUNE, par laquelle est inhibé et défendu anx sergents d’icelle ne prendre des habitants de ladite ville étant gagés pour les affaires du consulat, que deux deniers tournois pour chacune exécution, et un denier pour le port desdits gages au consulat, à peine de vingt- cinq livres d'amende applicables au fise. Ladite or- donnance donnée l’an 1442 et le 5 février; signée Ganroly. AnTiCLes portant supplication au roy des doléances des Estats du pays du Languedoc en septembre 1440, signée par Bouchelet , avec lettres de commission du sénéchal de Beaucaire et Nismes y attachées pour exécution de la réponse du roy en iceux articles in- sérés dans la commission dudit sénéchal; datées du 7 may, audit an; signées par Leguany , et scellées aux armes de France, cire rouge, à simple queue’ Vinimus des lettres royaulx du roy Charles, par lesquelles toutes lettres royaulx doivent être exéeu- DE LA VILLE DU PUY. 651 tées dans les sénéchaussées de Beaucaire, Carcas- sonne et Toulouse, sans prendre aucuns... attachés desdites sénéchaussées. Ledit vidimus fait par Antoine Mortebeuf, juge du Velay, le 6 septembre 1448 ; signé par Bonhomme. Vinimus de l’arrestdu parlement de Parissur le procès demeurant en ladite cour entre l'évesque du Puy et les consuls à cause de la restitution du consulat de ladite ville, par lequel tous procès à cause de ce pendant pardevant quelconques commissaires cessent, et est ordonné que la copie des lettres de la conces- sion du consulat sera baillée audit évèque, pour, et après, dans un petit délai leur demander ce que bon lui semblera sur la révocation d'iceluy, et auquel sera contredit et répondu parle procureur du roy et lesdits consuls; et cependant lesdits consuls jouiront de l'effet de leur concession interdisant audit évesque et autre partie d’impestrer lettre aucune de Sa Majesté au contraire de ladite concession ; et s’il est fait au contraire sera de nulle valeur. Donné à Paris, en parlement, le 18 août 1584. Lequel vidimus à été fait pardevant Audoyen Channe- don, garde de la prévosté de Paris; signé Le Nadre, et scellé du sceau de ladite prévosté, cire verte, à simple queue. LAYETTE HUITIESME, ParexTes pu Roy cuanLes, par lesquelles il est permis aux habitants de la présente ville pour l’entreténement 652 TITRES ET PRIVILÈGES des murailles des boulevarts et réparations d’iceulx, de prélever sur chacune beste chevaline et autres ayant pied rond, toutes les fois que seront vendues ou échan- gées en ladite ville et dans les oratoires d’icelle, deux sols six deniers tournois, excepté sur les bestes de petite valeur, à savoir : de cent sols ou au dessous , sur les- quelles ne sera pris que quinze deniers tournois, sur chacune charge de bled ou febves fraiches sortant de ladite ville et faubourgs d’icelle pour conduire et mener ailleurs, fesant chacune six cartons, six deniers tournois pour chaque charge, ou un denier pour chacun carton pour chacune charge d'avoine, fe- sant aussi six mesures trois deniers tournois pour chaque charge, ou bien une miaille pour chacune mesure, et sur chacune charge de fruit erü en notre territoire qu'il se vendra en ladite ville ou faubourgs d’icelle, quatre deniers tournois, et à proportion le temps, et ce passé de dix ans, et sans aucune finance accordée au roy. Données à Bourges, le 10 décembre 1440; ainsy eserit sur le reply :Par le roy, à la relation des gens de son grand conseil, de Choussy; scellées du grand sceau, cire jaune, à simple queue. PATENTES pu Roy Louys, dressantes au sénéchal de Beaucaire, balif et juge du Velay et Gévaudan, balif et juge de la cour Commune du Puy, auxquels est mandé de faire jouyr les habitants de ladite ville de la conces- sion susdite faite par le roy Charles, nonobstant son décès, étant décédé une année après; ostant le DE LA VILLE DU PUY. 653 doute aux habitants de ladite ville, leur concession estre expirée; lesquelles lettres portent confirmation des autres. Données à Tours, le 25 novembre 1461, et signées: Par leroy, à larelation du conseil, Rolland, et scellées du grand sceau à cire jaune, et sont atta- chées avec les autres. Acre reçu par Benoît, l'an 1445, et le 9 décembre, du consentement de l’évesque du Puy et des consuls de ladite année, sur lappellation interjeetée par lesdits consuls de ce que ledit évesque vouloit con- traindre les archers et arbalestriers et autres habitants de la ville à venir en armes incontinent; la procla- mation pardevant lui pour estre à la défense du pays et terres de l’église dudit Puy, laquelle appellation cessa du consentement des parties. ACTE DE RÉMONSTRATION fait par les consuls de ladite ville à noble Jacques Terrier, balif de la cour Com- mune, sur ce que, ayant fait fermer les portes de ladite ville, et s'étant saisy des clefs, vouloit contraindre le capitaine de Ja ville à mener les habitants de cette ville en armes au siège de Bouzols, place tenue par l’ennemy de la couronne de France; telles choses avoir été faites contre l'autorité de la maison Consulaire et en violation de leurs franchises, privilèges et libertés, le requérant, sans résister leur remettre lesdites clefs, et déclarer publiquement n'entendre ce qu'il a fait, l'avoir faitpour violer lesdits privilèges. Lequel de rien, jouxte leur réquisition, TOME XY. 42 654 TITRES ET PRIVILÈGES leur a répondu que cé qu'il avoit fait n’étoit pas pour violer lesdites libertés et privilèges, auxquels tant s’en faut qu'il veuille déroger et préjudicier; que, mesme , il veut les entretenir, favoriser et garder en son pouvoir; qu'il avait pris les clefs pour garder qu'aucun ne sortit de ladite ville jusqu'à ce qu'ils eussent pris certain nombre d'hommes pour envoyer au siège qui est au devant du château de Bouzols , et moins entend que la prise des clefs estre en préjudice auxdits consuls, et lesquelles leur a ren- dues et mises entre les mains réellement. Lequel acte reçu par M° Matthieu Clémand, notaire, du Puy, l'an 1599 et le 10 février; scellées du sceau du baillage du Velay. Auriczes er pozéances des Etats généraulx du pays de Languedoc assemblés en Ja ville du Puy au mois d'avril, l’an 1459, accordés par le roy en son conseil, étant pour lors en la ville du Puy, Île > mai et ledit an, le roy accorde que les marchands venant aux foires du Puy, et autres, ne pourront eslre arrestés à leurs corps ny à leurs biens, par les trésoriers et receveurs. Lerrnes pu roy cnAnLes, par lesquelles est mandé aux généraulx du pays de Languedoc, sénéchaulx de Toulouse, Beaucaire, Carcassonne, de faire publier lesdits articles et ce qui est contenu en iceux, par toutes les bonnes villes du pays de Languedoc et lieux ac- coutumés, les faire tenir, garder, et jouyr d’iceulx, DE LA VILLE DU PUY. 655 ensemble les réponses au pied desdits articles contenus. Données en la ville du Puy, le 5 may 1459 ; signées sur le repli : Par le roi, en son conseil, Dignon ; scellées du grand sceau en cire jaune, dou- ble queue, attachée auxdits articles. ComPnoms fait et passé au Réfectoire du couvent des Frères-Précheurs du Puy, entre Eustache Achard, Jean Peyrard et leurs consors environ trois cents habitants de la présente ville se complaignant du mauvais gouvernement des consuls, et demandant réformation de l’état consulaire, de l'imposition des tailles, d’une part; et lesdits consuls de ladite ville, d'autre part : assemblés audit Réfectoire ; joint aux dits habitants le procureur général du roy au parle- ment de Toulouse; présents et devant les balifs et les juges de la cour Commune du Puy; lesdites parties, pour apaiser les différend , procès et débat, ont compromis et nommé pour arbitres MM. Ber- nard Laure, premier-président en la cour du par- lement de Toulouse; le sénéchal de Beaucaire et Nismes ; le révérend père évesque du Puy, messires Pierre de Viverois et Estienne Aussés; par lesquels lesdites parties ont voulu leur différend estre ter- miné ; de ladite sentence lesdites parties rappel- leront à chacun de cent mares d'argent au roy appliqués, avec promesse de faire confirmer par arrest la sentence arbitrale desdits seigneurs, afin qu'à per- pétuité elle soit observée. Ledit compromis daté de 1490 et le 14 octobre, signé par Terrov. 636 TITRES ET PRIVILÈGES PATENTES DU ROY CHARLES, dressantes au balif et aux juges royaulx du Velay, balifs et juges royaulx du Gévaudan, pour résister à l’entreprise de quelques habitants de la présente ville qui avoient recouru aux dits sieurs pour avoir permission de leur faire ouver- ture des portes Esgueyre et Goutayron, fermées de l'autorité des consuls, à chaux et sable , contrevenant à l'autorité qui leur est atribuée par les roys par le moyen de leurs privilèges à eux d'ancienneté accordés et auxquels officiers est mandé les maintenir en leurs privilèges, et sur iceulx faire une bonne et briefve justice auxdites parties. Données à Lyon le 19 mai, l'an 1459; signées : Per regem ad relationem magni consilii, Bude, et scellées du grand sceau en cire jaune , simple queue. LETTRES PATENTES DU ROY LOUYS, dressantes au séné- chal de Beaucaire, balif de Velay, Gévaudan, et aux juges des appeaux de la cour Commune du Puy, pour enjoindre et ordonner aux Estats de ce diocèse de ne s’assembler sans l'assistance des consuls de la pré- sente ville en traitant les affaires du palais comme estant des Estats et fesant le tiers d’iceux, et de ne con- traindre lesdits consuls et habitants à prendre des deniers qui se imposeront au diocèse plus que de leur cinquiesme accoutumé. Données à Menus-sur-Bièvre le 24 février 1466 , et ainsy signées : Par le roy, M. le due de St-Anabre, les sires de Cousset et de Bazège, et autres présents de DE LA VILLE DU PUY. 657 la Loyre; scellées au grand sceau de cire jaune, à simple queue. APPELLATION DES CcoNsuLs de la procédure faite par Artaud Senat, bachelier, sur une commission obtenue par eux du sénéchal de Beaucaire et Nismes, à lui dressée à cause de certain péage que le sieur vicomte de Polignae vouloit faire lever aux terroirs de Crossac et de Boursae sur les marchands du Puy, et sur ceux qui portent dans ladite ville des marchandises venant du pontde Vabres, des pays d'Auvergne et Gévaudan; et laquelle procédure ledit commissaire vouloit renvoyer au prévost du château de Paris, en vertu de certaines lettres de lui obtenues par noble Pierre de Berton de Chalancon , étudiant à Paris. Ladite appellation, contenant une peau-parchemin, datée de lan 145%, le 5 mars, signée par Estienne Pascal. LAYETTE NEUVIESME, LETTRES DU ROY CHARLES, par lesquelles est mandé au balif et juge du Velay et au juge de la cour Com- mune de ne permettre en temps de guerre qu'aucun créditeur puisse faire exécution sur les armes des ha- bitants tant qu'ils auront d’autres biens sur lesquels lesdits créditeurs pourront prendre. Données à Paris, le 11 avril 4419; ainsi signées : Par le roy, à la relation du conseil, Fortement, scellées du grand sceau en cire jaune, à simple queue. 658 TITRES ET PRIVILÈGES INSTRUMENT DE RÉPONSE aux consuls sur une cédule appellatoire baïllée par le procureur des Frères-Pré- cheurs, à cause des graviers sur ce pont. Ledit instrument contenant deux peaux parchemin, daté de 1448, le 9 may; signé par Pierre Servant. PaTENTES pu RoY Louys, par lesquelles les consuls de la ville du Puy et les officiers de la maison Consulaire, leur femme , enfants, famille, domestiques, et leurs biens, sont mis sous la sauve-garde du roy. Données à Blois le 21 mars 1498; ainsy signées sur le reply : Per regem ad relationem consilii, Menon, et scellées du grand sceau en cire jaune. Lerrres Du ROY PHILIPPE, dressantes au sénéchal de Beaucaire et au balif du Velay, auxquels est mandé de ne permettre aux habitants de la ville du Puy de sortir de leur juridiction. Datées du # febvrier 1545 ; ainsy signées : In re- queste hospitii, Tolhant, et scellées du grand sceau en cire jaune, à simple queue. LETTRES pu Roy puiLipre, dressantes au sénéchal de Beaucaire, balif du Velay, et au balif de la cour Com- mune , auxquels est mandé de ne permettre que Îles notaires ne dépêchent les contrats qu'ils ne soient requis des parties. Données à Paris, le 11 décembre 1559; signées : In regem hospitii templi Parisiis, Porbo ; scellées du grand sceau de France, cire jaune, simple queue, DÈ LA VILLE DU PUY. 639 Vinimus fait pardevant Hugues Embriol, garde de la prévosté de Paris, des lettres patentes du roy Charles dressantes au sénéchal de Beaucaire, au balif du Velay et autres officiers, auxquels est mandé de ne con- traindre les consuls à rendre compte de leurs charges pardevant autres que les députés de la ville du Puy. Donné à Paris le 8 juillet 1578, signé par Daunois, sergent du secau de la prévosté. LETTRES DES GÉNÉRAULX DE MONTPELLIER, dressantes aux eslus de ce diocèse, pour procéder sommairement aux causes de leur connoissanee, et pour révoquer leur ordonnance que les vins de leurs tonneaux ne soient ürés que les fermiers des gardes du vin ne soient présents, et autres choses portées auxdites lettres. Données à Montpellier, le 1% mars de l'an 1405. LeÿTREs DU ROY CHARLES, donnant commandement au seigneur de Payre de Chanlae et autres, qui avoient fait service aux habitants de la viile et du pays, pour résister aux entreprises du seigneur de Rochebaron et autres, qui tyrannisoient les pays de Velay et Gé- vaudan, et qui, nonobstant qu’ils eussent eu récom- pense des Estats desdits pays, et mesmement de la- dite ville du Puy, prenoient les marchands de ladite ville et leurs marchandises passant par leur pays en allant aux foires: leur est mandé de cesser et relaxer lesdits marchands prisonniers et leurs marchandises, et, au défaut de ce, est mandé au premier sergent de les ajourner au parlement de Poitiers. Données à 660 TITRES ET PRIVILÈGES Poitiers, le 28 juillet 1426; ainsy signées : Per consi- lium, Bouchet, et scellées du sceau de France, cire jaune, simple queue. Accorp passé entre les consuls de la ville du Puy et noble Giraud de Chadournac, chevalier, seigneur de Mons, par le... de noble Guillaume de Lèdre, juge-mage en la sénéchaussée de Beaucaire et Nismes, sur ce que lesdits consuls vouloient que le seigneur de Mons contribuät en la réparation des murailles, forts, munitions, et autres fortifications de la pré- sente ville, pour raison des terres et possessions de censives et servitudes, et autres biens quelcon- ques que ledit sieur tenoit en ladite ville et appar- tenances d’icelles; enfin, par moyen que dessus, accordent que ledit Chadournac contribuera, tant pour le passé que pour l’advenir, en raison de ce que dessus, auxdites fortifications , en quatre-vingts florins d’or, desquels en doit payer incontinent trente, et autres cinquante à la Saint-Michel suivant. Ledit contrat passé l’an 1556 et le 22 août; signé par Pierre Berard. Orponnance faite par les eslus de ce diocèse, confirmée par Jean, fils du roy de France, comte d'Auvergne et lieutenant du roy au pays du Languedoc et Guienne, par laquelle est défendu à tout marchand de la ville du Puy et autres, de ne rien vendre au Cloîitre ny ailleurs pour avoir meilleur compte des deniers royaux faits et départis aux impositions qui se DE LA VILLE DU PUY. 661 font en cette ville, mais de les vendre dans la ville et aux lieux accoutumés. Datée de l'an 1588, et le 18 décembre; signée sur le reply par de Montplan. SENTENCE DES OFFICIERS DE LA COUR COMMUNE, portant que les sergents ne doivent engager aux tavernes ou ailleurs les gages pris aux habitants du Puy, à peine de privation de leur oflice. Datée de l'an 1589, le 22 may, signée Quaytel, et scellée du sceau de Ja cour, en cire verte. Droit DE BARRIAGE en cette ville pour trois années et à l’'émolument accoutumé et comme ci-dessus est eseript, pour la réparation des ponts d’Estroulhas et de Brives, et ce par ordonnance du sénéchal de Beau- caire et Nismes, en commission royale à luy adressée par Philippe, roy de France, datée du Puy, le 50 may 1552. ORDONNANCE DES OFFICIERS DE LA COUR COMMUNE, En faveur des consuls contre le syndic de l’église de Nostre-Dame et Jean-Bertin Fournier, par laquelle ce dernier est condamné à vider la tour appelée de Coudoa, composée de douze étages, et à en laisser la possession aux consuls. Datée de l'an 140%, le 24 may, signée Felgère; scellée du sceau de la cour, en cire verte. Lerrres pu noy Louys, données à Amboise, le 19 juin 1456, signes ainsy : Par le roy, de Serisaih ; scellées 662 TITRES ET PRIVILÈGES du grand sceau de cire jaune, à simple queue, par lesquelles tous les habitants sont contraints de payer tout arrérage des tailles nonobstant opposition. Pour ce que, par les lettres du rétablissement du consulat, les consuls ont la juridiction et connois- sance sur les arts et métiers et sur les choses comes- tibles et autres, qui se débitent en ladite ville; les ordonnances desquels sur icelles pour n’estre bien et düment exécutées et entretenues, dressantes an balif du Velay, lequel est comme commissaire et exécuteur d'icelles. Ordonnent, le mandement et ordonnances faites sur la police par lesdits consuls, faire tenir man- dement qui commande à Estienne Delcros et au- tres sergents, de lesdites sentences desdits consuls exécuter effectuellement et avec diligence, contrai- rement contraignant les contredisants par toute voie à obéir. Ladite ordonnance donnée le 20 dé- cembre 1545, signée par Laury, et scellée du sceau du baillage, en eire verte. SAISIE DE TOUT LE REVENU DE LA MAISON CONSULAIRE , par noble homme Jean Garre, docteur, el commis- saire.….. Jean d’Estempes, trésorier; ....maitre des re- questes du roy ; Jacques Chœur, argentier; Estienne de Chambres, conseiller du roy; Jean Baudoin , tré- sorier de France, et Estienne Pètre, trésorier général du Languedoc, commissaire par le roy, lesquels ordonnent, vour réduire toutes les terres, rentes ct \ DE LA VILLE DU PUY. 665 revenus levés et occupés par les chapitres, évesques, abbés et communautés, sans que ceux-ci eussent été advertis par le roy, ou commissaire, ou député. Les revenus de ladite ville ayant été réduits sous la main du roy, estre reçus par M° Bertrand Alezet, no- taire; laquelle saisie interdit auxdits consuls Padmi nistration d’iceulx, et néanmoins leur donne assi- gnation pardevant les susdits commissaires de la part où ils seront au 15 novembre, pour les susdits revenus appliquer au domaine du roy, à la peine de vingt-cinq mares d'argent. Ce qui fut fait en l'année 1444, le 51 octobre; et un an après ladite année, le 10 novembre, ledit M° Jean Garre, com- missaire susdit, pour certaine cause en icelle mou- vant, à cassé et révoqué ledit ajournement, saisie et inhibition susdits; le tout signé par Estienne Fabre, contenu en un parchemin. EXTRAIT DE LETTRES ROYALES, dressantes au sénéchal de Beaucaire et Nismes, par lesquelles lui est mandé de ne permettre aux personnes ecclésiastiques de distraire les personnes laïques de la juridiction temporelle et choses civiles et profanes, pour les attirer en la juridiction ecclésiastique. Daté de l'an 1459, le 17 février; signé... et, plus bas, Loglian; scellé du sceau de ladite sen- tence , cire rouge. L2 ParenTEs pu noY CHARLES au balif et juge du Velay, pour contraindre tous gens d'église, advocats, notaires, 664 TITRES ET PRIVILÈGES ettoute autre personne quelle qu’elle soit, à contribuer à toutes les impositions de la présente ville pour le regard du terroir qu'ils tiennent. Données à Paris, le 50 novembre 1400 ; signées : Par le roy, en son conseil, Lavy; scellées du grand sceau , cire jaune. AccorD FAIT ET PASSÉ en la cour du parlement de Paris entre les consuls, demandeurs, tant pour eux que pour autres habitants de la ville, et le vicomte de Polignac, le seigneur de Montlord, chevalier de Malte, pour raison des rentes et revenus que lesdits consuls, habitants de la ville avoient sur les terres et juridictions desdits seigneurs, par eux pris et réduits en leurs mains par les accords; les relaxent à la charge que lesdits consuls et autres habitants de la ville demandent payement... tous devoirs seigneuriaux auxdits, seigneurs ont. 1et- elec teee EBTISISCE gneurs pourront remettre par les ofliciers en leurs mains et user de leurs droits seigneuriaux sur les rentes et revenus desdits consuls et habitants. Donné à Paris, en parlement, le 1% aoust 1440; signé : Concordanti in euria, Chenetaux; scellé du sceau de France, cire jaune, simple queue. Parenres Du RoY François, dressantes au sénéchal de Beaucaire et au juge du Velay, pour défendre aux gens d'armes et capitaines de ne loger en la ville du Puy, ny faubourgs d'icelle, ny moulins quisontautour, et en cas que pour nécessité il leur conviendroit de DE LA VILLE DU PUY. 665 demeurer, ils ne le pourroient qu’un jour seulement, en payant raisonnablement ce qu’ils dépenseront selon le cours et prix de ladite ville. Données à Grenoble, le 4 aoust, l'an 1515; signées: Par le roy, à la relation du conseil ; scellées du grand sceau, cire jaune simple queue. L’exécution d’icelle faite par les juges du Velay y estattachée, par laquelle les habitants deladite ville se maintiennent en tels privilèges ; signée par Desaveyt, et commissonnée, et, plus bas : Constat litteris regiis...., Benarque, notaire. LAYETTE DIXIESME, Onpoxnance du sénéchal de Nismes, par laquelle est interdit à tousles enquesteurs appelés les Rats, ne ürer en instance les habitants de la ville pour crimes légers comme injures et autres semblables, à moins qu'il y eüt partie. Mandement aux ofliciers de ladite cour Commune de ne recevoir telles enquestes et les défendre; en cas qu'autrement soit mandé au balif du Velay , le casser et mettre au néant. Laquelle ordonnance a été faite au Puy au logis de la Pomme, l’année 1498 le 5 décembre. Aussy il y a mandement par Guillaume de Chalen- con, évesque du Puy, à sesofliciers de cour Commune, auxquels est mandé de faire cesser telles semblables enquestes, et gréver par icelle; les habitantsde ladite 666 TITRES ET PRIVILÈGES ville donnent mandement à M. Raymond Brives, docteur et official, et Guignon Sarvier son oflicier, informer s’ils font du contraire pour les advertir. Lesquelles ordonnances ont été approuvées par noble Jean Destemps, trésorier du roy à Nismes, et M° Guillaume Chambon, procureur du roy en ladite sénéchaussée, présents; contenant quatre peaux parchemin, signées par Pierre Bergounhon ; dans lesquelles sont insérées des lettres royales du roy Charles, en vertu desquelles, à l’instruction des con- suls, ledit sénéchal a donné icelle ordonnance, vou- lant à perpétuité estre observée. Ixsrrumenr de déclaration des officiers de la cour Commune, qu’ils n’entendentdélibérer, ny entrepren- dre ordonner guet, force, ni port d'armes pour la conservation, süreté et assurance de la ville; ainsy Jaisser icelle charge à la disposition des consuls, les prérogatives desquels n’entendent évincer. En par- chemin, daté de l'an 1442, le 8 may; signé Ganicaly. Licence des officiers de la cour Commune, donnée aux consuls, leur accordant certain tributsur chacune charge de vendange entrant en cette ville, et aussy sur chacun faix de vendange porté par homme ou femme venant et entrant en cetite ville, et cela d’après le porté des lettres royales obtenues par lesdits consuls. Donnée, ladite licence, le 25 septembre, lan 1567; signée Salomond, et seellée du grand seeau de ladite cour Commune, cire verte. DE LA. VILLE DU PUY. 667 Réquisrrions du syndic de ladite ville aux ofliciers de la cour Commune, d’ordonner et faire proclama- tion en la présente ville, par laquelle il soit com- mandé à tous les habitants de porter leurs boues et fanges de l'endroit de leurs portes et maisons hors de la présente ville, pour éviter toute infection et contagion. ..... ., à peine de l’amende portée par ladite commission de l'année 1445 et le 20 octobre; signées par Estienne Charlet , et scellées du sceau de ladite cour , en cire verte. Vinimus fait en la cour Commune, de certaines lettres du comte d’Armagnac, lieutenant du roy, dressantes au balif et juge du Velay, balif et juge de la cour Commune du Puy, pour permettre aux con- suls de ladite ville de prélever les six deniers par livre sur toutes les marchandises qui entreront dans la- dite ville, et contraindre les vendeurs d’icelles à les payer, nonobstant toute opposition et appellation quelconques; pour, ladite subvention, estre employée aux réparations des murailles. Données, lesdites lettres, à Toulouse, le 27 août 1555; signées par Pierre Fournier, et scellées du sceau de ladite cour, cire verte. Cépuce appellatoire présentée pardevant noble et honorable Pierre Dictavis, bourgeois de Ja ville de Montpellier et conservateur du droit de l'équivalent, par Guillaume de Baize, bächelier ès-droit, procu- reur des Estats du pays du Velay, et M° Jacques 668 TITRES ET PRIVILÈGES Margerit, notaire royal et syndic des consuls, du vin qui se levoit en ce pays, avec la réponse du conservateur. Le 19 avril 1455, contenant une peau parchemin; signée par Pierre Servant, notaire. Vinimus de certaines lettres royales du roy Charles, données au bois de Vincennes, le 5 may 1567, fait par le balif du Velay, avec l'exécutoire dudit balif, par lesquelles lesdits consuls peuvent prélever les- dits deniers accordés pour la fortification des mu- railles, par teneur de leurs privilèges et autres quel- conques, excepté les royaulx et autres usages, res- pectant toutefois la cour de la présente ville; aussy que pour les affaires dudit consulat et communauté ne peuvent et ne doivent estre maltraités ny inquiétés en leurs personnes et biens, ny aussi leurs héritiers, pour dettes quelconques de la communauté; ce qui a esté exécuté par lesdits balifs à l’encontre de Gi- bertaris, receveur des tailles royales, et Guillaume Bouchard, son neveu et commis, à la peine de cinquante mares d'argent... ; que n’ayent à inquiéter les consuls pour dettes de consulat dues par la communauté ; à quoy ils seront obligés expressé- ment. Ledit vidimus daté du 19 juillet 1426 ; signé par Servant. Orpoxnaxce donnée par les officiers de la cour Commune en faveur des consuls à l’encontre de Guillaume Bazin, leveur de l’ayde pour le roy et l'évesque du Puy, par laquelle est interdit audit DE LA VILLE DU PUY. 669 Bazin ne lever aucun droit de l’ayde sur les ......., Datée du dernier juillet 1457; signée par Prelaygue, et scellée du sceau de ladite cour. LETTRES DE LOUYS, DUC D'ANJOU, gouverneur et lieu- tenant du roy au pays de Languedoc, dressantes au balif de Velay, balif et juge de la cour Commune du Puy, pour permettre aux consuls de la ville du Puy de lever trois deniers sur chaque carton de froment qui se vendra aux moulins qui sont en ladite ville, lever argent du vin et barriages de toutes bestes entrant en ladite ville ; pour employer ledit revenu à la structure et fortification de ladite ville, et ce pour trois années prochaines, et pour contraindre les refusants de payer. Datées de Paris, le 26 juin 1567; signées, sur le reply : Per dominum ducem......; scellées aux ar- moiries de France découpées, cire rouge, double queue. Lerrres oBrENuEs par Robert de Bauche, chevalier, du sieur lieutenant du roy de France, de Norman- die et de Guienne, sur autres lettres de grace obtenues par ledit de Bauche, par lesquelles il luy est fait remise des peines criminelles, corporelles et civiles pour lesquelles il étoit poursuivy par aucuns habitants de ladite ville, et pour lesquelles il avoit donné assignation d’icelles entériner devant ledit sei- gneur et autres habitants de ladite ville du Puy; les- quelles lettres munies de lattache du balif du Velay, à qui elles s'adressent; ensemble l'exécution d’'icelle; TOME XY 45 670 TITRES ET PAIVILÈGES le syndic de la ville demande audit balif ou à son lieu- tenant que dépésche luy en soit faite au nom de la communauté : ce qui luy fut accordé. Lesdites lettres contenues en une peau parchemin, en date du 25 décembre 1545; signées par Bertrand, et scellées d'un écusson semé de fleurs de lys, cire verte, simple queuc. Lerrres Du ROY JEAN, dressantes au balif du Velay, pour contraindre Guillaume de Saint-Marcel, d’après la demande faite par les habitants de la ville du Puy et autres nobles du pays du Velay ayant terres et possessions rurales dans ladite ville du Puy et ses appartenances, à payer les tailles et contributions tant royales que communes attribuées à la présente ville, lesquelles ils refusaient d’acquitter. Données à Villeneuve-d’Avignon, le 253 mars 1562; signées Grusle, et scellées des armoiries de France, cire jaune, simple queue. Onpoxxaxce donnée par le sénéchal de Nismes, sur certaines lettres royales obtenues du roy Charles, par certains habitants de la ville du Puy, et données à Bourges, le 2 août 14926, signées Colard, dressantes au balif du Velay, lequel sénéchal appelle Guillaume de Chalencon, évesque du Puy, les juges et lieu- tenant du balif du Velay, M° Jacques Chazal, pro- cureur du roy audit baillage, le lieutenant et balif de la cour Commune ; ilest par ledit sénéchal, or- donné que pour aucunes choses aussi légères qu’in- DE LA VILLE DU PUY. 671 jures et jurements d’âmes . . . . . ., n’estre fait aucune information ou ce serait qu’il y eût partie. Laquelle ordonnance a été donnée au Puy, par M° Guillaume de...., chevalier, sieur de Valbaret, séné- chal de Beaucaire et Nismes, et au logis de la Pomme, le 5 décembre 1498; laquelle ordonnance a été confir- mée par le roy Charles, au lieu de Sailhac-sur-Loyre, le 10 mars 1429; signée sur le reply........., et scellée du grand sceau de France, pendant en lacet de soye rouge, jaune et verte, contenant deux peaux par- chemin, collationnée..….; avec deux sceaux aux armes semées de fleurs de lys, en cire verte, lacet de soye rouge, jaune et verte. Licexce donnée aux consuls par R. P. de Pressois, docteur en théologie et évesque de Troie, suffragant et vicaire général de R. P, Antoine de Chabane, évesque du Puy, de bastir et édifier l'hospital en la chapelle de Saint-Sébastien, avec concession aux bienfaiteurs dudit hospital et chapelle, de quatre- vingts jours d’indulgence. Datée du 26 may 1505; signée Alby, et scellée du sceau dudit évesque, à simple queue. LAYETTE ONZIESME, Anrest du parlement de Paris, par lequel est ordonné aux habitants de la ville du Puy de dresser en lieu commun désigné pour le marché du bled, des mesures de pierre, à savoir : un cestier, une 679 TITRES ET PRIVILÈGES hémine et un boisseau, auquel lieu tous les grains se uendront, et par les achepteurs et vendeurs du bled sera payé au mesureur, pour chaque cestier, un dernier tournois , à savoir : par l’achepteur une poi- tone, et par le vendeur une autre poitone, et, du moins rien; avec faculté auxdits habitants de prendre des mesures ajoustées ou échandillées à ladite pierre mise audit lieu public. La justice de ladite ville sera tenue bailler ladite pierre à chacun desdits habitants, marquée des armes du roy et de l’évesque, er à laquelle, s’il plaist à l’achepteur, pourra vendre ses grains francs et sans aucune imposition payer, et sans amende au seigneur. Ainsy ordonne que la halle étant pour lors en la place publique de ladite ville, demeurera en son estat. Mandement au sénéchal de Beaucaire de mettre taux aux bancs et tables qui seront en ladite halle, pour le lever sur toutes sortes de marchands qui y voudront vendre leurs marchan- dises. Donné à Paris, au mois de mars 1512; signé sur le reply, plus par un des bouts, étant l’autre bout ainsy escript : Per curiam; scellé d’un escusson semé de diverses fleurs de lys, cire verte, lacet de soye rouge et verte. PATENTES DU ROY CHARLES, intervenues par délibé- ration de son grand conseil, sur le différend entre Pierre de Louvaing, escuyer et capitaine de certain nombre de gens d’armes, et les consuls de la ville du Puy, sur l’octroy subreptice qu’il avoit obtenu du DE LA VILLE DU PUY. 673 roy de l’oflice de capitaine et droit de douze deniers parisis à prendre sur chacune charge de vin entrant en cette ville, par lesquelles ledit de Louvaing a été débouté de sondit octroy, iceluy cassé et mis au néant, et au contraire les privilèges accordés auxdits consuls et habitants du Puy confirmés, ratifiés et approuvés, avec octroy tant pour lors que pour le temps adve- nir, de grace spéciale et autorité royale qu’ils puis- sent perpétuellement et à jamais jouir d’iceux , mettre et ordonner capitaine en ladite ville, avoir la garde des clefs des murailles d’icelles, pourvoir et ordonner au guet et garde d'icelle ville, mettant au néant tous procès et appellations et autres exploits que pour ce regard pourront estre mis en quelque manière que ce soit. Donnant mandement à Messieurs du parlement, sénéchal de Beaucaire, balif du Velay, juge de la cour Commune du Puy et à tous autres, faire jouir paisiblement lesdits consuls dudit octroy et confirmation, et qu'ils ne permettent leur estre fait aucun empeschement ny détour; au contraire, faut le remettre en estat......….. Données à Tours, au mois de janvier 1448; ainsy signées sur le reply et à l’un des bouts : Par le roy... , et à l’autre bout: Fermeny; scellées du grand sceau de France, cire verte, double queue, contenant deux peaux parche- min, scellées, à la conjonction desquelles le contre- scel aux armoiries dudit seigneur, en cire verte, lacet de soye verte et rouge, à chacun des costés pendant un lacet de soye rouge et verte. 674 TITRES ET PRIVILÈGES ARREST PROVISIONNEL de la cour de Messieurs les généraulx, donné entre les habitués et les cha- noines de l’église cathédrale et Université de Saint- Mayol et les consuls de Ja ville du Puy, sur la con- tribution des tailles des maisons et autres biens que lesdits chanoines tiennent en ladite ville hors leur cloitre, par lequel est ordonné que lesdits chanoines et habitués de ladite église et Université Saint-Mayol résidant et vaquant au service divin en ladite église, et qui n’auroient maison au cloitre d’icelle église, pourra chacun d’eux avoir une maison en ladite ville, hors des rues et places marchandes et appa- rantes, et un jardin selon leur qualité, et étant de leurs personnes quittes de contribution des de- niers royaulx; et pour les autres biens ruraulx qu'ils tiennent ou tiendront, seront tenus de contribuer aux tailles au sol et livre, selon leur valeur esti- mative. Prouoncé à Montpellier, le 6 juillet 1500; ainsy signé : Par arrest et jugement de ladite cour, Clere, et scellé de quatre sceaux en cire rouge. Parenres pu roy Louys, par lesquelles les officiers de la maison consulaire sont institués, les gages des consuls et autres officiers sont ordonnés, tant du capi- taine, grefliers, syndics, conseillers , messours, institution de quatre auditeurs de comptes, qu’en outre lesquels ofliciers sont muables d’an en an, à la discrétion des consuls. Données au Montel-les- Tours, au mois de novembre 1469 , contenant une DE LA VILLE DU PUY, 675 peau parchemin; ainsy signées sur le reply, à un des costés : Par le roy, M. Ie due de Bourbon, le marquis Dupont, le comte de Vendosme, et autres présents ; et à l’autre bout est visé..…., Duban, le grand sceau pendant en cire verte, lacet de soye verte. Quirraxce de cent moutons d'or au coin de Mont- pellier, donnée par noble Charles, seigneur de Mons, aux honorables hommes Jacques Gaillard, Guillaume Chabade et Bernard Bauzé, consuls; à quoy lesdits consuls pour la communauté lui étoient tenus et obligés pour cause de la rémission et transport que leur avoit fait de la place Saint-Hilaire, du costé de la Courrerie. Datée du 6 mars 1426; signée par Pierre Servant. Onvoxxaxce des ofliciers de la cour Commune, par laquelle pour toutes exécutions faites à lPen- contre des habitants de la ville du Puy, en vertu des lettres royales de chancellerie, mesme de Tou- louse, ny autres de la séchaussée, ne sont dues au- eunes clameurs ny aussy pour les exécutions des juge- ments, sentences provenant des causes introduites en vertu desdites lettres. Ladite sentence datée du 8 janvier 1##4; signée par Jean Guanhac. PATENTES DU nRoY LOUYS, dressantes au sénéchal de Beaucaire , juge du Velay et Gévaudan, balif et juge de la cour Commune du Puy, pour maintenir les habitants de ladite ville en la franchise et liberté 67G TITRES ET PRIVILÈGES qu'ils ont de faire tenir la foire des Rogations et au- tres dans ladite ville. De quoy ils estoient empeschés par aucuns seigneurs et nobles du pays. Données à Tours, le 98 avril 1472, ainsy signées : Par le roy, à la relation du conseil de ville de Chartres, et scellées du sceau de France, cire jaune, simple queue. Lerrres p'exécurion des choses susdites, pour main- tenir les consuls en la jouissance accoutumée des- dites foires par les balifs et juges du Velay. Datées du 2 mai dudit an; signées Chalmellis. Exqueste faite pardevant excellente personne M° Guillaume Dolezon, juge de Velay, sur la jouis- sance que les habitants de ladite ville ont eu de toute ancienneté desdites foires des Rogations et autres, avec ordonnance dudit juge, qu’ils en Jouiront pour l'advenir ainsy que du passé; contenant une peau parchemin, en date du 2 may 1472; signée Pierre Chalmellis. SEMBLABLE ORDONNANCE et publication faite par ladite ville aux lieux publies et devant les portes de Pan- nessac, Saint-Gilles et Avignon, par autorité des officiers de la cour Commune, aussy commissaires des susdites lettres royales, par laquelle est inhibé et défendu à tous nobles gentilshommes et autres; à peine de cent mares d'argent appliqués au roy ; he troubler les consuls ny habitants de ladite ville DE LA VILLE DU POY. 677 en la jouissance desdites foires. Datée du 4 may de l’année susdite; signée par Pierre Chalmellis; le tout attaché ensemble. Onponxaxce de M° Guillaume de Lauzelergue, con- seiller du roy et général de sa cour des généraulx à Montpellier, par laquelle est ordonné que les deniers royaulx qui, dorénavant, seront imposés dans ladite ville sur les biens immeubles, cabaulx, bestails, meubles et industrie, seront répartis au sol et livre, le fort portant Je foible , en l'assistance de vingt-deux chefs de métiers, qui jureront entre les mains des consuls bien et düument asseoir et im- poser lesdits deniers. Datée du Puy, le 11 may 1540; signée de Lauzelergue, et plus bas : Du mandement de mondit seigneur , général et commissaire , Solier, et scellée des armoiries dudit seigneur. Sommaire fait pardevant vénérable homme M° Jean Bocallin de Florence, lieutenant du sieur de Saint- Haond, balif du Velay, par lequel appert que pour tous deniers royaulx qui se départent en le présent diocèse, les consuls de la ville du Puy en prennent le einquiesme denier pour la portion de ladite ville. Contenant une peau parchemin; daté du 18 febvrier 1445; signé par Matthieu Achard. SENTENCE donnée par M° Guillaume de Issartel, juge ordinaire du vicomte de Polignac en la..…., par laquelle les hommes de Mercœur venant vendre leurs 678 TITRES ET PRIVILÈGES poulains en cette ville, ne doivent point de péage à la tour de Brives. Datée du 5 décembre 1411; signée par Gabriel Oubert. Lerrres DE Jean, comte d’Armagnac, lieutenant pour le roy au pays du Languedoc, pour contraindre les notaires de la ville du Puy à payer leurs por- tions et contributions des deniers imposés en ladite ville du Puy; de quoy se vouloient exempter et re- fuser de payer à cause du mare d'argent qu'avoient payé au roy à raison de leur office en général. Le 28 octobre 1546; ainsy signées : ........J, Depayraly, et scellées du sceau du seigneur , cire rouge. Pour ce que en haine provenant du procès pen- dant au parlement de Paris, entre l'évesque du Puy et lesconsuls, ledit évesque etson official fesoient excommunier et emprisonner beaucoup d'habitants de ladite ville et leur fesoient plusieurs autres griefs ; lesdits consuls respectueusement requièrent ledit évesque et autres ofliciers qu'ils se désistent des choses qui leur appartiennent à l’endroit desdits habitants, jusqu'à ce que les choses de réeusation soient reconnues par la cour apostolique de Rome ou bien par ledit parlement de Paris, qu'ils élisent et nomment des arbitres, annoneant que de leur dite part ils en nomment aussy....... Datée du 2 scp- iembre 1459, contenant deux peaux parchemin; scellées et signées Novet. DE LA VILLE DU PUY. 679 LETTRES OBTENUES DE LA CHANCELLERIE DE TOULOUSE , par l'évesque et les consuis du Puy, pour empescher le vicomte de Polignac de ne lever aucun droit de péage au lieu du Coulet , aux ponts d'Estroulhas etde Brives, tant Sur les habitants de ladite ville du Puy, comté du Velay, sujets dudit évesque, que sur autres visiteurs et estrangers marchands fréquentant les foires du Puy, suivant plusieurs transactions faites entre les mains des roys de France, auxquelles ledit vicomte ne vouloit obéir et remettre ce qu'auroit été fait au contraire en son premier estat, et lesdites lettres portant assignation luy estre donnée pardevant ladite cour à jour certain. Données à Toulouse, le 2% mars 1506; ainsy signées : Par le conseil , Manard, et scellées aux armoiries de France : exploit des let- tres, signé par Pagnot. Vininus fait pardevant le balif du Velay, de cer- taines lettres royales obtenues du roy Charles, datées de Vincennes, le 5 may 1467, et de son règne le quatriesme, par lesquelles les consuls ne peuvent employer les deniers communs qu'aux affaires de Ja communauté pour lesquelles ils sontdestinés, et qu'ils soient bien loyalement employés; item, et pour le bien commun, les consuls ne pouvoient estre contraints ny troubler ny leurs personnes, ny biens, là où ils seroient obligés en leurs noms propres et privés; mandement au sénéchal de Beaucaire et Nismes etautres oMciers, les maintenir en icelles prérogatives et privilèges. 680 TITRES ET PRIVILÈGES Contenant, ledit vidimus, une peau parchemin. Daté du 19 juillet 1496; signé par André Baude, et scellé des armes du baillage. Maxpeuent DE Louys, fils du roy de France, tou- chant la confirmation des privilèges et consulat de la ville du Puy, fait par le roy Philippe et par Notre- Saint Père le Pape, adressé à l’évesque du Puy, aux doyens et chapitre Nostre-Dame du Puy , que nonobs- tantla qualité encore pendante en la cour du parlement de Paris touchant ce fait, ils les aient à approuver et confirmer. Daté du 22 avril 1582; ainsy signé : Per dominum ducem........., et scellé de son sceau en cire verte. PATENTES DU ROY CHARLES, par lesquelles est concédé aux consuls de la ville du Puy de lever à perpétuité sur chacune charge de vin entrant en ladite ville d'autre terroir que d’icelle, douze deniers parisis, pour, ledit revenu, estre employé aux réparations et fortifications d'icelle, sans que ledit droit leur puisse jamais estre levé et osté; mesmement la finance de 2557 livres 10 sols payée au receveur général dudit seigneur. Données le 4 janvier 1448; sur le reply et un costé ainsy signées : Par le roy, en son conseil, et de l'autre costé visé; et plus bas : Contentor Fromen, et scellées du grand sceau cire verte, en lacet de soye verte et rouge. La quittance de ladite finance y est attachée DE LA VILLE DU PUY. 681 en parchemin , par le receveur général des finances. Données le 6 febvrier 1458; signées Chavania. LerrRes DU nRoY puiipre, confirmant le droit du poids du roy en faveur des consuls, moyennant la cinquantiesme partie dudit droit à luy accordé, et aussy moyennant la finance de 400 livres parisis eseripte au pied. Datée du 7 juillet 1546, signée Nulle. Lesdites lettres de confirmation données au bois de Vincennes, au mois de mars 1546; ainsy signées au reply : Per Dominum regem ad collationem Clavel, et scellées du grand sceau en cire verte, et lacet de soye rouge et verte. AUTRES LETTRES DE RESTITUTION de consulat, octroyées par le roy Philippe, datées de Paris, le 5 janvier 1545; signées ainsy sur le reply : Per dominum regem ad relationem consilii in euria computorum de mandato ipsius domini regis, Clavel, et scellées du grand sceau cire verte et lacet de soye rouge et verte. LE Droit DU PIED-ROND, Sans que jamais il puisse estre osté ny levé d’entre les mains des consuls, pour quelque cause que ce soit, par concession du roy Louys. Donné à Amboise , l'an 1470; signé à l'un des costés : Par le roy , le vicomte de La Saulce, gouverneur du Roussillon, et autres présents, de Sensay...….,; scellé du grand sceau en cire verte, et lacet de soye rouge et verte. 682 TITRES ET PRIVILÈGES Vinius des patentes du roy données à Saint-Ger- main-en-Laye, le 22 aoust 1520, et de son règne le sixiesme, par lesquelles ledit seigneur, à la pour- suite des Estats du pays de Languedoc, supprime les eslus. Ledit vidimus donné en la ville d’Alby, le 5 septembre 1520 ; signé : Auviole Judex, et plus bas, collationné : Facta fuit cum litteris originalibus, Bertrandi; scellé aux armes de France, cire rouge. PrésexraTion faite par les consuls au balif du Velay des lettres patentes du roy Philippe, par lesquelles il aye à maintenir lesdits consuls, leurs femmes et enfants et biens, comme aussy à l’égard des officiers dudit consulat et habitants de ladite ville sur la préten- tion et sauve-garde, datée de Paris, au mois de janvier 1545. Réception desdites lettres d'exécution sur lex- position d’icelle par ledit balif commissaire. Donnée au Puy, le 5 febvrier 1545, et depuis autre extrait de ce que dessus, et le 11 febvrier 1457; signée Clavel, le sceau de France en cire verte. LAYETTE DOUZIESME. SEXTENCE arbitrale donnée par vénérable et religieux homme Raymond Bonnet, oflicial du Puy, et noble homme Jean Roussel, chanoine et juge de Velay, arbitres nommés par vénérable homme Clément Bru- gayre, prieur de Saint-Pierre-le-Monastier du Puy, et les consuls de ladite ville, pour composer et dé- DE LA VILLE DU PUY. 683 cider le différend que lesdites parties avoient à eause des maisons de la Courrerie et poids du roy abou- tissant à l’église Saint-Hilaire, muraille du cimetière de ladite église et de l'église Saint-Blaise, par la- quelle ordonnance lesdites maisons demeurent main- tenues à ladite maison de ville consulaire, à la charge toutefois que les possesseurs des maisons ne pourront appuyer auxdites murailles, donneront par an audit prieur et à chaque feste de la Toussaint la somme de quatre sols, et en outre que lesdits consuls feront à leurs dépens la muraille d’entre la maison du poids du roy et du cimetière, à laquelle ils pourront faire de petites fenestres vitrées, nécessaires pour donner clarté à ladite maison, et sans avoir aucun regard sur ledit cimetière, etsans qu’ils puissent occuper les lumières et fenestres de ladite église Saint-Blaise; et pour lappuy de laquelle maison à ladite muraille et autres ci-dessus dites, les consuls payeront tous les ans audit prieur, à chacune feste de la Toussaint, la somme de douze sols debitaux qu'ils feront re- connoitre de fondation aux quatre premières maisons appartenant à ladite église Saint-Hilaire, et à chacune trois sols outre les quatre sols que chacun d’eux doit pour raison que dessus. Datée, ladite sentence arbitrale, du mois de décembre 1426, contenant une peau parchemin, signée par Jacques Salayron et Pierre Servant; au pied de laquelle sont la confir- mation et la ratification de ladite sentence faites à Monastier - Saint-Chaffre , présent l'abbé de ladite 684 TITRES ET PRIVILÈGES abbaye avec le chapitre capitoulant , le 19 juin 1428; signée par Pierre Michel, et scellée de deux sceaux en cire rouge, un desquels a un Jésus... PRÉETSE et l’autre un saint Estienne. Vipimus faitdevant le viguier de Nismes des lettres de Louys, lieutenant généraldu roy au pays de Languedoc, dressantes à Amboise Bette, trésorier de Carcassonne, pour exempter les consuls dela ville du Puy de lasomme dedouzelivres, lesquelleslettres sur chacun feu avoient été octroyées par le commun de Languedoe à M. le due d'Anjou. Daté de Nismes , le 15 mars 1579 ; signé Baldon , et scellé aux armes de France, cire verte. Vinimus fait pardevant Hugues Ambriac, garde de la prévosté de Paris, des lettres patentes du roy Charles, par lesquelles sont abolis et mis au néant tous aydes et subsides, comme gages, impositions, gabelles, et autres surimpositions pour le fait de la guerre. Donné à Paris, le 16 novembre 1580; signé de Caichy, et scellé du seeau de la prévosté, cire verte. LETTRES DU ROY CHARLES, dressantes au juge du Velay, pour empescher et garder les habitants de ladite ville d’estre tirés en instance pardevant les officiers de la cour spirituelle de l’évesque du Puy, en matière pure, réelle et mesme profane. Données à Lyon, le dernier janvier 1456; ainsy signées Par le roy, à la relation du conseil, Davel, et DM LA VILLE DU PUY. 685 scellées du grand secau de France, cire jaune, simple queue. Sexrexce des ofliciers de la cour commune, par laquelle n’est dû aueun droit de clameur pour exé- eutions qui se font au sujet des deptes dues à la maison consulaire. Datée du 1% febvrier 1578; signée Sal- lanon, et scellée du sceau de ladite cour, cire verte. LES VILLES DES TROIS SÉNÉCHAUSSÉES, à savoir : de Toulouse, de Carcassonne et de Beaucaire, ayant commis contre la majesté du roy plusieurs grandes rebellions, désobéissances et autres maléfices et crimes de lèse-majesté, pour la réparation desquels le roy ayant converty leur peine criminelle et civile, les auroit condamnées en la somme de huit cent mille francs d'or, par lettres adressées à Jean, fils du roy de France, duc de Berry et d'Auvergne, et lieutenant pour Sa Majesté au pays de Languedoc, les consuls et les habitants de la ville du Puy sont déclarés n’estre compris au rang et nombre desdits rebelles; les- dits consuls accordent gratuitement audit seigneur la somme de dix-huit cent trente livres d’or pour ayder à supporter les frais qu’il convient faire pour la garde et défense dudit pays. Datées de Nismes, le 28 avril 1584; signées sur le reply : Par M. le due et lieutenant, en son conseil privé, auquel mess” Pévesque de Béziers, le comte de Fauziérat...…. , et scellées en l’écusson semé de fleurs de lys, cire rouge, simple queue. TOME XV. = ESS 686 TITRES ET PRIVILÈGES Deux quirrasces chacune de la somme de neuf cents et quinze livres d’or y sont attachées, faisant la totale part de dix-huit cent trente livres d’or; l'une signée Chauchae , et l'autre Devion. Lerrres p’exécuriox du balif du Velay, dressées aux Messours de la maison consulaire sur les lettres du roy, par lesquelles luy est mandé faire entretenir et exécuter les sentences faites et à faire par lesdits consuls sur le fait de leur police , et entr'autres que aucun granger, ny aucun autre n’acheptent bled pour le revendre ailleurs qu’à la grange, et que lesdits revendeurs ne l’ayent achepté que tierce n’aye sonné; lesquels ayant achepté grain, le porteront à ladite grange, lieu publie pour le vendre;........ lesdits grangers avee le bled bon et sec ne mesleront bled mol ny de malle senteur, ils ne commettront aucune fraude, et en vendant ou acheptant ils mesureront ledit bled avec des gadoires non carrées mais rondes. S'il y a défaut en choses susdites, pour la première fois, le délinquant payera dix sols d'amende, pour la seconde vingt sols, pour la troisiesme quarante sols, et toutes les fois qu’il y défaudra après, quarante sols; le tout applicable à la maison consulaire. Données au Puy, le 18 octobre 1546; signées par Petaury. LETTRES DE LOUYS, FILS AINÉ pu Roy de France, due de Guienne et dauphin du Viennois, dressantes aux DE LA VILLE DU PUY. 687 bourgeois et habitants de la ville du Puy, par les- quelles il les advertit que le bruit qui avoit couru que le prévost des marchands, les échevins et bourgeois de Paris avoient fait certaines violences, oppressions, et déplaisirs au roy et à luy, est faulx et dit contre vérité, tant s’en faut que sadite Majesté et luy- mesme, desdits prévosts et autres n’ont reçu que services, et que tout ce qu'ils ont fait l’a été pour leur bien et celui de la chose publique, ce dont ils sont contents. Données à Paris, le 15 juin 14153; signées Louys, et plus bas : par M. le duc et dau: phin en son conseil, et scellées du grand sceau cire rouge, simple queue. Le SIEUR BADEFOL, accompagné d’une cohorte de gens d'armes, s'étant emparé de Brives, et depuis approché de la ville jusques au lieu de Vals où iceulx firent innombrables inhumanités à l’encontre des habitants de ladite ville, les tyrannisant, détruisant leurs biens , les fesant prisonniers et après les rançonnant, et les amenoient au lieu de Vals, pour les induire à luy fournir pain, vin et poissons pour se nourrir luy et sa compagnie, vestements, chaus- ses et autres choses; semblablement les menaçoient d'arracher leurs vignes; tellement que lesdits ha- bitants furent contraints, pour obvier à plus grand mal, de composer avee luy. Lesdits habitants craignant que pour ce fait ils fussent recherchés et accusés envers Sa Majesté, recoururent à 688 TITRES ET PRIVILÈGES Louys, fils du roy de France, duc d'Anjou, lieu- tenant dudit seigneur au pays de Languedoc, du- quel obtiennent grace par lettres datées de Beau- caire , le dernier de décembre 1564, signées Gauthier, et scellées d’un sceau portant d’un costé un homme en armes, monté à cheval, et de l’autre costé semé de fleurs de lys; cire verte; lacet de soye rouge et verte. Vinimus fait devant le sénéchal de Beaucaire et Nismes, ..... des lettres de grace données aux habitants de la ville par Louys, fils du roy, son lieutenant général au pays de Languedoc, de ce qu'ils avoient aggressé par injure et violence les consuls etautres députés à l’occasion du fornaige, quatriesme du vin et subsides lors imposés comme sus pour la défense du royaume. L’exécution d’icelles et inter- vention aussy datées de Nismes, le 13 octobre 1578; signées Guérin, scellées d’un sceau rouge, semé de fleurs de lys. Pour CE QUE BEAUCOUP DE VILLES des trois sénéchaus- sées de Toulouse, de Carcassonne et de Beaucaire, pour avoir commis plusieurs rebellions, désobéis- sances et erimes de lèse-majesté, le roy leur par- donnant, avoit cornmué les peines criminelles qu'ils avoient méritées en peines civiles, et les avoit pour cela condamnées à la somme de huit cent mille livres d'or; le roy, par exprès, déclare Ja ville du Puy estre exempte et n’estre du nombre des DE LA VILLE DU PUY, 689 rebelles; en considération de quoy lesdits habi- tants de la ville ont accordé gratuitement audit sei- gneur la somme de dix-huit cent trente livres d’or, pour ayder à supporter les frais et mises qu’il adve- noit faire pour la défense du pays, payables à deux termes , à savoir : au premier jour d’aoust et au pre- mier de novembre suivant. Ledit vidimus fait à la cour Commune pardevant les officiers de ladite cour Commune, le 7 febvrier 1584; régnant Charles , roy de France, et présidant revérendissime Bertrand de Lhonac, patriarche de Jérusalem ; signées Ayraud, et scellées aux armes de ladite cour, en cire jaune, LETTRES ROYALES DU ROY CHARLES, dressantes au balif et juge du Velay, balif et juge de la eour Com- mune du Puy, pour contraindre les habitants de ladite ville [qui étoient allés habiter rierre le Cloitre ou autre mandement hors de ladite ville, pour estre déchargés ou avoir meilleur compte des deniers imposés en icelle sur leur possessoire roturier et contribuable) à payer la portion de la contribution de leur possessoire pour raison de ladite imposition. Données à Chinon, le 21 janvier 1445, et de son règne le vingt-quatriesme; signées, par le roy, à la relation du conseil, Rippé, et scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. L'exécution y est attachée par Durand, de la cour Commune, du 18 febvrier 1445; signée Velecty, et scellée de son sceau. 690 TITRES ET PRIVILÈGES LETTRES DU ROY CHARLES , dressantes au balif et juge du Velay, pour examiner si les chaines de fer avoient été mises en divers lieux et carrefours de la ville, par les consuls, pour... d'icelle et depuis ostées. Vinimus fait pardevant noble Païlhard Durbe, balif du Velay, de plusieurs quittances libérant la com- munauté de la présente ville, envers Antoine Maynard, receveur particulier de ce diocèse. Daté du 28 dé- cembre 1492; signé de Lobayrac. Maxpeuenr dressé par le roy Charles au lieutenant du balif du Velay, en l’absence dudit balif, d’exé- cuter Les lettres de sauvegarde accordées aux consuls toutes les fois que par iceulx il en sera requis. Donné à Paris, le 12 juillet 1405; signées : In requeste bospitii, Fortement; scellé du sceau cire jaune. Par DOUBLES LETTRES ROYALES du roy Charles, don- nées à Paris, le 8 aoust 1599, signées par le roy, à la relation du conseil, Fumeri, et par autres lettres du roy Louys, dressantes au sénéchal de Beau- aire, balif et juge du Velay, aux balif et juge de la cour Commune, il est ordonné qu'aucun droit de ela- meur ne sera levé sur les sujets du roy à cause... contraintes du petit scel de Montpellieret autres cours, etsceau du pays de Languedoc, passés cinq ans à comp. ter du jour qu'elles serontcomposées. Données à Tours, le 28 novembre 1461; ainsy signées : Par le roy, en RS DE LA VILLE DU PUY. 691 ” son conseil, Pregrimaud, et scellé du grand sceau cire jaune, simple queue. Lerrres DU ROY CHARLES, dressantes aux généraulx commissaires des finances du Languedoc et aux eslus sur le fait des aydes ordinaires pour la guerre en la ville et diocèse du Puy, auxquels il est enjoint et commandé par icelles de bailler aueunes fermes desdites aydes à aucun notaire et sergent, balifs, prévosts, fermiers, claviers et autres ofliciers dudit seigneur. Données à Montpellier, le 5 avril 1457, et de son règne le quinziesme; ainsi signées : par le conseil des soussignés, et scellées du petit sceau cire jaune. Lerrnes pu noy PaiLirre, dressantes au balif du Velay, pour faire entretenir les ordonnances que les consuls ont faites sur la forme de faire le pain vénal. Données à Paris, le 2 janvier 1545; signées Douey, et seellées du sceau de France, simple queue. Lerrres pu RoY cHARLEs, dressantes au balif et juge du Velay, pour contraindre le doyen et le chapitre de Nostre-Dame du Puy, de fortifier la muraille de la ville et les deux portes qui sont à leur juridiction, faire faire bon guet et mettre gardes bonnes et sufli- santes en icelles en temps deub et convenable pour la sûreté de ladite ville, Données à Paris, le 11 mars 1584, et de son règne le cinquiesme ; ainsv signées : 692 TITRES ET PRIVILÈGES In requeste hospitit, Mezon, et scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. LETTRES DU ROY CHARLES, dréssantes au sénéchal de Beaucaire, balif du Velay, balif et juge de la cour Commune, pour ne permettre que les consuls soient arrestés par Guillaume de Faulsbouchier, sergent d'armes du roy, et rendent le compte de leur adminis- tration pardevant le procureur du roy appelé, depuis leshuit années précédentes, en vertu deslettres royales que ledit Faulsbouchier auroit à ces fins subreptis- sement obtenues du roy. Par lesdites lettres il est ordonné qu'ils ne rendront leurs comptes, suivant le porté de leurs privilèges, que devant les députés de ladite ville. Datées du 6 aoust 1588; signées : Per regem ad relationem concilii, Turgan; scellées du grand sceau cire jaune; simple queue. LeTrRes AUTHENTIQUES en forme de bulle, données en faveur des consuls, conseillers et autres habitants de la ville du Puy, par le R. P. Antoine de Rus- chombus, général des retigieux de l’ordre S-Francois, par laquelle il fait participer lesdits sieurs consuls et habitants, tant en la vie qu'à la mort, de Ja confraternité de leurs messes, oraisons, oflices , prèches, jeünes, pélerinages, dévotions, econtem- plations, suffrages, ete.; au surplus, le trépas de l’un d’eux advenant et étant dénoncé à leur chapitre général, il sera fait l'oflice par tout l'ordre ainsy qu'on l’a accoutumé pour les frères religieux. DE LA VILLE DU PUY. 693 Données au Puy, le 22 may 1446 ; signées À. Affieu; scellées d’un grand sceau cire rouge et couvert de jaune, semé de séraphins; pendant un cordon rouge. LAYETTE TREIZIESME. PATENTES DU ROY CHARLES, dressantes au sénéchal de Beaucaire, balif et juge du Velay, pour ne per- mettre les consuls estre inquiétés, troublés, ny em- peschés par les ofliciers de la cour Commune, au sujet de la prérogative qu'ils ont de mettre un commis pour la vente du pain qui se vend en la ville, de prendre son serment, faire porter pain eourt et des- loyal à la maison consulaire, le rompre et briser, le donner pour Dieu, et faire ainsy qu’il est porté par lesdits privilèges et arrests sur ce intervenus au parlement de Toulouse; aussy de n’empescher les- dits consuls en la jouissance des places communes publiques dehors et dedans la ville et dans le territoire d’icelle , contraignant lesdits ofliciers et autres par toutes voyes deubes et raisonnables à laisser jouyr lesdits consuls de leurs franchises, pri- vilèges et libertés. Données à Paris, le 7 septembre 148%, et de son règne le second; signées : Par le roy, à la relation du conseil, Arcier, et scellées du grand sceau eire jaune, simple queue. SENTENCE d'exécution donnée par le balif du Velay, commissaire, par laquelle les officiers de la cour 694 TITRES ET PRIVILÈGES Commune sont condamnés à laisser jouyr les consuls de la susdite prérogative qu’ils ont en Ja visitation du pain par le commis susdit, portement d’iceluy en cour, au consulat, rupture et distribution aux pauvres. Datée du 27 octobre 1484; signée Dolezonne. Laquelle sentence est attachée aux sus- dites lettres. Pour ce Que nonobstant ladite qualité, lesdits ofli- ciers ne cessoient troubler les consuls, y sont attachées lettres de nullité dudit commissaire. Datées du % novembre 148%; signées Amblardi,.. Iocum tenens domini Ballini commissarii; et plus bas : Constat litteris regis et commissionis........…. . et presentem concessionem. Exploit de lexéeution des lettres de nullité pendant au dos d’icelle , du 15 septembre 1485; signé Teyssier. Lerrres p’AJOURNEMENT dudit comimissaire contre les officiers de la cour Commune, données le 15 sep- tembre 1485, pour voir procéder au surplus de ladite commission. Signées Dolezon, judex et com- missarius; et plus bas, Marguery. Exploit des lettres dudit an et jour; signé Teyssier , le tout ensemble. AngrrrAGe fait pardevant Guillaume Gourmond, garde de la prévosté de Paris, par M. Robert de La Bauche , chevalier, et Raymond Beaudoin, Pierre Marcel, André de Bonas, et autres habitants de la ville du Puy ou leurs procureurs, pour terminer tous DE LA VILLE DU PUY. 695 esidifférenas ie... cest. desquels est cy-dessus fait mention. Daté du mardy 15 may 1546; signé Paparis, et scellé du sceau de ladite prévosté, en cire verte. LETTRES DU ROY CHARLES, dressantes au balif et juge du Velay, pour permettre aux habitants de la ville du Puy de prendre toutes sortes de monnoyes d’or ou d'argent des pays étrangers à prix raison- nable, sans toutefois leur donner cours au pré- judice des monnoyes de France. Données à Paris, le 15 febvrier 1595; signées : In requeste; par les termes du commandement du roy, présents plusieurs du grand conseil, Vinian ; scellées du sceau de France en cire jaune et simple queue. SENTENCE du juge royal du Velay, commissaire royal en cette partie, par laquelle les consuls de la ville du Puy, suivant leurs privilèges , ne rendront compte que pardevant les auditeurs des comptes. Datée du 51 septembre 1590; le sceau du s° juge pendant en cire rouge. LETTRES DU x0Y CHARLES, confirmant des lettres de grace données à certains habitants de la ville, par Louys, fils du feu roy de France, lieutenant gé- néral au pays de Languedoc , des injures, oppressions et violences faites par lesdits habitants aux députés préposés à lever le droit de fournage, quatriesme du vin, et autres impositions mises sus pour la dé- 696 TITRES ET PRIVILÈGES fense du royaume. Datées de Paris, au mois d’aoust 1578, et de son règne le quinziesme; signées sur le reply de l’un des bouts : Per regem ad relationem concili, Maulane; et à l’autre bout : Collatio facta est cum litteris............ per me, Maulane; scellée du grand sceau cire verte, lacet de soye rouge et verte. Lettres pu RoY puiirre, dressantes au balif du Velay, pour contraindre les notaires, nonobstant le marc qu'ils pouvoient avoir payé au roy, à payer leurs portions des impositions qui se font et feront en ladite ville. Données au Mans, le 22 aoust 1545 ; signées. Rougemo, et scellées du sceau de France, simple queue. LETTRES DE NULLITÉ accordées aux consuls par le parlement de Toulouse, à lencontre de M° Jacques Valentin, iceluy Valentin ayant obtenu de nouveau l'office de contrôleur en ladite ville, contre les privilèges d’icelle. Datées du 19 janvier 1515 ;........ scellées du sceau de France. Exploit desdites lettres contre ledit Valentin y est attaché, du 11 febvrier dudit an; signé Pagnot. ExPLOIT FAIT PAR BERTRAND ALEXIS , notaire et sergent d'armes du roy, sur les lettres obtenues par les consuls, de M° Pierre Touel, lieutenant du balif de la cour Commune du Gévaudan, commissaire, en réparation d’attentats faits contre eux par l'évesque DE LA VILLE DU PUY. 697 et ses ofliciers ; lesquels ofliciers assignés pardevant ledit lieutenant, les réparent, et révoquent etannulent ledit exploit, Daté du 10 juillet 1459 ; signé Allazety, et scellé du sceau en cire verte. Les lettres de commission sont attachées avec le contre-sceau. Datées dudit jour et an, et signées de Coudure. Pour GE QUE PIERRE DE LOVAY avoit obtenu lettres du roy Charles, dressantes au sénéchal de Beaucaire et balif du Velay, données à Tours, le 5 aoust 1444, pour le faire jouyr de l’oflice de capitaine et de l'entrée du droit du vin, nonobstant le procès qui étoit pendant au parlement de Paris, révocation desdites lettres et appellation dudit balif du Velay, commissaire , pour la seconde fois au roy et à sadite cour de parlement de Paris; ladite appellation con- tenant une peau parchemin, datée du 21 aoust 1444; signée par Matthieu Achard et Gabriel Faulcon, avee un sceau pendant, en cire verte. PROCURATION FAITE PAR LES CONSULS €t la plus grande partie des habitants de la ville, à égreges personnes Jean Laurent, licencié, Guillaume de Yssartel, ba- chelier ès-droit, André de Conches et Matthieu Bar- thélemy, consuls et bourgeois, pour approuver et confirmer le traité d'accord, transaction et compo- sition amiables faits et passés entre vénérable homme Henri de La Tour, archidiacre de Paris, procureur de R. P. Bertrand de La Tour, évesque du Puy, et ledit Barthélemy, bourgeois, syndic et procureur 698 TITRES ET PRIVILÈGES de la ville, sur le rétablissement du consulat. Fait en la maison Consulaire, le 27 janvier 1375; signée par Maynery, et scellée du grand sceau de fleurs de lys, avec une crosse et épée, en cire verte. Vinimus d’une quittance de dix-sept cents florins d'or payés par Matthieu Barthélemy, consul du Puy, pour cause de la... des feux de ladite ville, donné par Jean de Lhospital, trésorier du roy au pays de Languedoc. Ledit vidimus fait devant Jean Bernier, garde de la prévosté de Paris; signé Ran- demont, et scellé du sceau de ladite prévosté. Par ARREST DU PARLEMENT DE TOULOUSE, ayant été dit que d'après la transaction entre les consuls de la ville et messire Armand, vicomte de Polignac, les seigneurs de Saint-Vidal et Lardeyrol, les per- sonnes de Polignae, Ceyssac, Espaly, et autres que lesdits consuls jouiroient de l'effet de ladite tran- saction au sujet du pied-rond et du rabais de trois cents livres sur le einquiesme des impositions et autres choses contenues en icelles; auquel arrest contrevenoit ledit vicomte de Polignac , lesdits consuls sont contraints de recourir à ladite cour pour avoir lettres de sursi.... et faire requérir sur les attentats et pour obliger aussy le greflier des Estats à leur dépescher touts actes . ....... par luy reçus; ce qu'ils obtiennent. Dressantes au balif de la cour Commune du Puy, balif et juge du Vivarais et du Gévaudan. Datées de Toulouse, le DE LA VILLE DU PUY. 699 11 may 1512; signées : Per cameram Michaelis, et scellées du sceau de la chancellerie de ladite cour. Par ACCORD Er CONVENTION faits entre l'évesque du Puy et le syndie des habitants de ladite ville, a place du Martouret, et toutes les autres places et lieux publics de ladite ville, faubourgs et murailles, sont laissés aux usages publies tant pour lors que pour ladvenir et comme ils étoient au passé, et ledit seigneur évesque s'en départ, sauf toutefois son droit et celuy d’autruy. Fait et donné au Puy, le jeudy après la Saint-Martin d'hiver, l'an 1269: scellé de deux sceaux, à l’un desquels est incul- qué un évesque et derrière un image de Nostre- Dame, et à l'autre sont inculqués d’un costé une image de Nostre-Dame, et de l’autre costé une épée et une crosse; le tout en cire verte, pendant en lacet de soye rouge et verte. LerrRes pu roy Louys, obtenues par les consuls , dressantes aux sénéchal de Beaucaire, balif du Gc- vaudan, balif et juge de la cour Commune du Puy, pour informer des recouvrements, menaces, batte- ment, violences et autres excès, par lesquelles est interdit à... la connoissance des causes civiles et eri- minelles desdits habitants, et par lesquelles lesdits consuls auront à y pourvoir d’autres lieutenants notables pour y administrer Ja justice; il est interdit aussy audit de Seneuil et à tous autres ayant charge de gens d'armes, de loger aux faubourgs et mou- 700 TITRES ET PRIVILÈGES lins de ladite ville ny eux, ny leurs gens d'armes, à moins qu'ils ne payent les vivres qu'ils prendront au taux des ordonnances dudit sieur, et les con- suls auront à les contraindre de payer leur logement réellement et de fait. Données à Tours, le 16 may 1472; signées : Par le roy, à la relation du conseil de ville... , et scellées du grand sceau cire jaune , simple queue. Lettres aussy d’ajournement desdites commissions contre ledit Seneuil y sont attachées. Datées du #4 febvrier l'an susdit; signées Mon- tagnac, locum tenens domini Bazuli, et plus bas, Sermentis. Lettres Du Roy Louys, par lesquelles sont déclarés ceux qui doivent faire le service au ban et arrière-ban lorsqu'il est mandé par Sa Majesté, et entre autres choses, il est déclaré que ceux qui possèdent cin- quante livres de revenu et en haut, en fief noble, se- ront obligés de faire ledit service, et ceux qui tiendront moins que lesdites cinquante livres, bien que ce soit en fief noble, ne seront obligés d'yenvoyer, sans ré- péter privilèges quelconques et sans préjudice d’iceulx, seulement pour la gendarmerie à lever l’année pro- chaine pour le recouvrement et réduction à l’obéis- sance de Sa Majesté de plusieurs terres, pays et sei- gneuries tenus et occupés par le feu duc Charles de Bourgogne, ou par ceux qui favorisent et tiennent son party. Datées Du Plessis Du Pare... 2 11 décembre 1477; signées sur le reply : Par le roy, DE LA VILLE DU PUY. 701 de Berziam, et scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. L'exécution desquelles lettres à lins- tance et requeste des consuls faites par le balif et juge du Velay, y est attachée ; du 27 febvrier 1487, signée Sermentes. Lerrres Du ROY CHARLES , dressantes au balif et juge du Velay, pour contraindre les habitants de la ville du Puy à payer leurs côtes des impositions...….. Da- tées de Paris, le 5 febvrier 1454; signées par le conseil, et scellées du grand sceau cire jaune , simple queue. Vinimus fait pardevant le balif et juge du Velay ou... lieutenants, de certaines lettres obtenues du roy Charles par les consuls, dressantes audit juge et garde du petit scel de Montpellier ou au juge royal du Velay, par lesquelles leur est mandé de ne permettre qu'aucune exécution leur soit faite sur les habitants dudit baillage du Velay, Vivarais et Valentinois, pour raison des clameurs exposées au sujet des décimes sur lesbiens.…. de ceux que lesdites clameurs concernent et qui seront trépassés dix ans avant la date desdites lettres, qui sont datées du 25 juillet 1595. Ledit vidimus daté du 8 octobre dudit an; signé par Pierre Dumollin , et scellé dés armes dudit baillage, cire verte. LETTRES OBTENUES DU ROY cHanLes par les consuls, dressantes au premier huissier, pour maintenir les TOME XV. 45 70% TITRES ET PRIVILÈGES consuls et les habitants de la ville en la possession, droit et saisive de passer, entrer, sortir à pied et à cheval au béal passant devant la porte des Frères Jacobins, y laver, nettoyer draps, buées et lessives, et prendre et faire dudit béal tous autres services nécessaires pour ladite ville; à quoy lesdits consuls et habitants étoient empeschés par Marot d'Avignon , dudit Puy, qui vouloit planter des plans- sons au bord dudit béal; avee mandement audit huissier ou premier sergent requis decontraindre ledit Avignon et den’empescher lesdits consuls ou habitants en leur jouissance , remettre le tout en son premier estat et deub; en cas d'opposition le tout mettre sous sa main, donner assignation pardevant les balifs et juges du Velay, comme juges royaulx plus prochains desdites parties. Données à Lyon, le 27 may 1459; signées : Par le conseil, Pichon, scellées du petit secau en l'absence du grand, un roy assis avee majesté; cire jaune. Exrzoir d'Estienne Fessour, sergent à cheval au Chastelet de Paris, sur certaines lettres royales de nullité....., dressantes au balif et juge du Velay, Vivarais et Gévaudan, et au premier huissier ou autre sergent royal, obtenues par le R. P. Guil- laume de Chalencon, évesque du Puy, qu'en hayne de la qualité pendante au parlement par appel entre lesdites parties, lesdits procureurs et consuls n’ayent à rien altenter, ny innover. Lesdites lettres DE LA VILLE DU PUY. 703 datées du Puy, le 2 may 1439, et ledit exploit du 4 desdits mois et an; signées Fessour, et scellées de son sceau. Vinimus des lettres du roy Charles, faites devant le gouverneur de Montpellier, portant promesse aux habitants du pays de Languedoc de supprimer tous subsides et impositions dudit pays, moyennant la somme de quatre-vingt mille livres tournois qu'ils ont promis à Sa Majesté pour chacune année, avec promesse aussi de leur tenir compte, sur le pre- mier payement, de quarante mille livres qu’ils luy ont avancées sur ladite somme, Ledit vidimus daté du 8 may 1443; signé Patry, et scellé des armoiries de France, en cire rouge, Vinimus fait devant le sénéchal de Beaucaire et Nismes, des lettres de Louys, fils du roy de France, son lieutenant au pays de Languedoc, duc d'Anjou, révoquant tous commissaires réformateurs de justice institués par luy aux sénéchaussées de Toulouse, de Carcassonne etde Beaucaire, et remettant ct renvoyant les eauses dont ils avoient la connoissance aux ordi- naires desdites sénéchaussées. Ledit vidimus daté du Puy, le 25 aoust 1575; signé de Baudenon, et scellé de son sceau, cire rouge. Vinimus fait par le balif du Velay de certaines let- tres obtenues du roy Charles par les consuls dres- santes au sénéchal de Beaucaire , lequel, après cer- taine commission par Îuy obtenue de Sa Majesté, 704 TITRES ET PRIVILÈGES vouloit prendre connoissance de la fortification de la ville du Puy, ensemble ouir les comptes de Padministration consulaire d'icelle, et auquel est mandé de ne connoitre et de ne s'empescher de la fortification, qui est à la charge des consuls, et moins d'entendre les comptes de leur adminis- tration, en luy remontrant que de toute ancien- neté ils ont rendu leurs comptes publiquement, au son de la cloche pour appeler les commissaires et tout le publie en léglise de Saint-Pierre-le- Monastier, où iceulx ont accoutumé se clore et prendre quittance. Ledit vidimus daté du Puy, en la maison du consulat, le 19 avril 1456 ; signé Pierre Servant. LETTRES DU ROY CHARLES , dressantes au sénéchal de Beaucaire, balif et juge du Velay, balif et juge de la cour Commune, pour contraindre gens d'église, sergens d'armes et autres, notaires et advocats, et autres personnes tenant rentes et revenus, maisons, vignes et héritages en ladite ville et au terroir d’i- celle, de contribuer, pour raison de ce, pour toutes tailles, impositions et indictions à mettre sur ladite ville, pour les réparations, garde et défense d’icelles, et pour toutes autres charges et nécessités communes d'icelle ville; inhibant et défendant à l’évesque du Puy et à son official que, en préjudice de la juri- diction temporelle, ils n'empeschent lesdits consuls de lever lesdits deniers. Mandement aussy auxdits commissaires de ne le permettre. Données à Vienne, DE LA VILLE DU PUY. 705 soubs le petit seel en l'absence du grand, un roy assis avec majesté, en cire jaune, simple queue, le 22 may 1454; signées par le conseil, de Saulgny. L'exéeution desquelles lettres par ledit balif et juge de la cour Commune y est attachée; datée du 6 juin 1454; signée... ExrLorr de Durand de Varenne et Jean Chalancon, dit Gauland, sergents royaulx, exécuteurs de éertaine commission de Bertrand de Montouraux, juge du Velay, commissaire de certaines lettres royales ob- tenues du roy Philippe par Févesque du Puy, révo- ‘ateur de l'établissement du consulat, comme obtenu contre la teneur du paréage. Daté de La Faye, du 15 juillet 1545, Tournay; les lettres de ladite commission dudit balif, datées du 4 febvrier dudit an; et Pexploit des sergents contenant inhibition auxdits consuls de jouyr et... de leur dit consulat, contenant aussy leurs réponses sur et, et ajour- nement à eux donné le 15 febvrier an susdit, con- tenant une peau parchemin ; signé Malayras, et scellé des armes dudit baillage, en cire verte. Pour ce QUE L'ÉVESQUE pu puy, [en haine de certain procès que les consuls avoient contre lui, son oflicial et le clergé à cause du refus qu'ils fesoient de con- tribuer aux impositions tant royales que communes] qui se levoient dans ladite ville, inquiestoit et te- mulloit par divers moyens les consuls et habitants 706 TITRES ET PRIVILÈGES par autorité de sa cour spirituelle... les empri- sonnoit, ranconnoit et excommunioit; lesdits con- suls obtiennent lettres du parlement de Paris pour interdire l’évesque à faire telles choses, à cesser de telles entreprises et la poursuite qu’il fescit contre eux ès-cours de Rome, et absoudre ceux qui, par malice, auroient été execommuniés par son official. Datées du 50 janvier 1459; signées per Cameram Chantau, et scellées du sceau de France. Lettres D'EXÉCUTION DE LA COMMISSION sur Pierre Touvel, lieutenant au baillage de la cour Commune du Gévaudan et commissaire en cette partie, député, par lesquelles en réparation d’exeès et d’attentats, il donnecommandement, etajourne en personne au pre- mier jour juridique de septembre prochain, au par- lement de Paris, l’évesque du Puy, M° Guillaume Queyrel, son oflicial, M° Guigon Saunier, son chan- celier, M° Guillaume de Flagnae, son maistre d'hostel et vice-chaneelier, et M° Pierre Fargues, notaire et greffier de ladite cour spirituelle du Puy, pour ré- pondre, les consuls et le procureur du roy requérant desdits excès. Datées du 16 juillet 1440; signées Ge- colly, locum tenens commissarit, et scellées de son sceau, attaché auxdites lettres. Exploit desdites let” tres de commission fait par Estienne Fessoyer, daté dudit an et du 21 juillet et portant ajournement en personne à ceux quedessus au premier jour de septem- bre prochain, pour répondre des excés ; lequel y est DE LA VILLE DU PUY. 707 aussy attaché en une peau parchemin; signé par ledit Fessover, et scellé de son cachet. Pour ce QUE AUCUN NE porr édifier jouxte les mu- railles de la ville, ny aux faubourgs d’icelle sans licence des consuls, pour intérest de la république, et que Roubin, Jouberon et Jacques Dalbeaux au- roient voulu édifier la maison dous bleus sans leur licence, dont procès auroit été intenté devant le balif du Velay, auquel lesdits Jouberon et Dalbeaux pré- tendent d’avoir licence desdits consuls; à cette cause lesdits consuls obtiennent lettres du roy dressantes au balif et juge du Velay, pour : du droit des consuls, interdire auxdits Jouberon et Dalbeaux de construire ledit édifice, et re- mettre le tout en son premier estat. Données à Paris, le 22 may 1451; signées par le conseil général, et scellées du setau de France, cire jaune, simple queue. Vinimus d’une quittance donnée par André de Vil- leneuve, commis par le dauphin de Viennois, régent de France, à recevoir le profit et les émoluments des monnoyes à Bourges, St-Pourcçain, Limoges, Guize- Mouson, le Puy et Villefranche, de la somme de deux mille livres, de Jean de Grabily, maistre de la monnoye du Puy, au nom des consuls d'icelle, moyennant ce que lesdits consuls doivent mettre en main dudit Grabily trois cents mares, le 27 novembre 1420. Ledit vidimus fait par Jacques Guallair, lieu- 708 TITRES ET PRIVILÈGES tenant du balif du Velay; signé par Bergougnon, du sceau de la cour. Copie D’EXPLOIT D’ASSIGNATION en cas d'appel sur certaines lettres obtenues du parlement de Poitiers, par M° Gabriel Allyer, juge de la cour Commune du Puy, exploitées contre les consuls et le balif, juge du Velay et autres, nommés en icelle, du 28 aoust prochain, par Estienne Fessoyer, sergent à cheval du roy en son chastelet de Paris. Ledit exploit daté du 4 avril 4455, contenant une peau parchemin; signé Fessoyer, et scellé du sceau. Lerrres pe Louys, fils du roy de France, son lieu- tenant au pays de Languedoc, duc d'Anjou et de .... . . . ., dressantes au balif et juge de la cour Commune du Puy, pour, à l’instancedes consuls, faire ouverture des greniers de ladite ville et exposer les grains en vente à juste prix pour la sustentation et nourriture du peuple. Données à Villeneuve-d’Avi- gnon, le 18 novembre 1574; ainsy signées : Par le roy, M. le duc, à la relation du conseil, Clolian, et scellées du sceau nouveau en l'absence du grand, aux armoiries de France, cire rouge. Facuzré aux habitants de la ville, de lever du- rant deux ans prochains après la feste de Noël, savoir : trois deniers tournois pour chacun carton de froment qui sera vendu pour faire pain en ladite ville, la treiziesme partie du vin qui se vendra des forains, et le droit du ouziesme dudit DE LA VILLE DU PUY. 709 vin sur les habitants de ladite ville, de plus de lever six deniers pour livre de toutes marchandises et meubles qui se vendront en ladite ville pour mar- chands estrangers; aussy de lever sur les habitants six deniers pour livre sur toutes bestes qui se ven- dront et tout bled qui se vendra; aussy de lever le droit de barriage de chacune beste qui entrera en ladite ville , et employer aux réparations des murail- les, et ce par lettres obtenues du roy Charles, datées de Paris, le 20 may 1567; signées : Per regem in concilio, Eyno, et scellées du grand sceau, cire jaune. RDONNANCE donnée par les ofliciers de la cour 0 | par | fliciers de 1 Commune du Puy, par laquelle aucun habitant de la ville... et depuis absout et relaxe, et ne doit payer aucuns dépens. Donnée le 10 juillet 1445; signée par Estienne Charles, et scellée du sceau de la cour. LETTRES DU BALIF DU VELAY, pour, à l'instance des consuls, faire assigner Pierre de Louvaing, préten- dant avoir droit en l’oflice de capitaine et au sujet de l'entrée du vin en la présente ville, ou bien ses procureurs par devant ledit balif, pour faire vidimer les lettres originales portant droit d’octroy, concédées aux consuls sur ledit oflice de capitaine, garde des clefs des portes de la présente ville et entrée du vin, leditvidimus pour cefait pendantau parlementde Paris. 710 TITRES ET PRIVILÈGES Datée du 21 décembre 1443. Exploit desdites lettres par Bertrand Archier, sergent, à la requeste desdits consuls, ayant donné assignation à Antoine de Ruffé, procureur dudit Louvaing, et aussy à Giraud de Ruffé, procureur dudit, de comparoir devantleditbalif à ces fins, à l'heure de tierce du présent jour , 25 décembre, dudit an. Vinimus des lettres royales obtenues du roy Phi- lippe, dressées au balif du Velay, pour exécuter les lettres de rétablissement du consulat, mettre Îles consuls en possession d’iceluy, faire ordonner lesdits consuls, eslire et nommer par les habitants, prendre le serment. . . . des officiers de la cour Commune, les mettre en possession et saisive dudit consulat, du droit d’âvoir arches, comme sceaulx et elefs des portes, et toutes choses qui appartiennent au droit du consulat, ainsy qu'il est porté par les lettres de grace sur ledit consulat , concédées et obtenues, nonobstant toutes oppositions et empeschements et appellations faites et à faire, et lettres impétrées au contraire ou à impétrer. Données à Paris, le 22 janvier 1545. Vinimus des lettres obtenues par l'évesque et les con- suls ensemble, du fils du roy de France, duc de Berry, et son lieutenant au pays du Languedoc, par lequel est révoqué le don d'office de capitaine qu'il avoit fait au préjudice de la communauté de la ville, à Jean de Neuve, escuyer; mandement au balif et DE LA VILLE DU PUY. 714 juge du Velay, balif et juge de la cour Commune du Puy, de faire publier lesdites lettres révocatoires dans ladite ville, ne permettre que l’évesque, capi: tols et habitants ne soient empeschés aucunement à l'égard dudit oflice de capitaine, suivant le porté desdites lettres, données à Paris, le 12 aoust 1588. L’exécution desdites lettres par les officiers de la cour Commune y est faite de suite après, en janvier 1589. LerrREes DU ROY CHARLES, dressantes au sénéchal de Beaucaire et Nismes, balif et juge du Velay, balif et juge de la cour Commune du Puy, par lesquelles il leur est mandé de maintenir les consuls, [nonobstant toutes lettres de l'office de capitaine de la ville don- nées à aucuns habitans particuliers}en leurs franchises, prérogatives et libertés, mesmement en la garde des clefs des portes, institution, détention et défense des murailles et forteresses de ladite ville, en la faculté de créeretinstituer capitaine, etde ne permettre qu’en pré- judice de leursdites possessions, saisives et dommages de la chose publique de ladite ville, rien ne soit fait, et en cas d'opposition, faire aux parties bon et brief droit. Données à Roucn, le 24 novembre 1415. LETTRES DU RoY CHARLES , dressantes au balif et juge du Velay, auxquels est mandé de recevoir l'oppo- sition des gens du chapitre de l'église Nostre-Dame du Puy et des consuls, contre le don et office de capitaine de ladite ville, fait à Jean de Rochebaron, seigneur de La Tour-Daniel, chevalier , et de les assi- 712 TITRES ET PRIVILÈGES gner pardevant les maistres des requestes de son hostel, auxquels la connoissance des débats et procès survenant à cause des dons faits par Sa Majesté appartient. Données à Paris, le 2 may 1445. Le vidimus fait pardevant le balif du Velay, contenant toutes les pièces, deux peaux parchemin , scellé à la date du 25 décembre 1445; signé par Matthieu Achard, le sceau de ladite cour pendant. Vioimcs de certaines prérogatives en forme d’or- donnance, du roy Charles, données à Tours, au mois de mars 1485, fait pardevant le gouverneur de Montpellier, du pays du Languedoc , tant pour le fait dela justice et police, que pour impositions des tailles, aussy quantaux foires de Pézenas et de Montagnae, les bestes pour le labour et cultivement des terres, les instruments et outils à ee nécessaires ne seront d’ors en avant obligés, ny engagés; etne seront pris par exécution quelconques, soient-ils pour les deniers du roy, de seigneurs ou autres quelconques, ou ce se- roit que les laboureurs le voudroient et consentiroient; tous mineurs de mines et salpestres payeront tailles pour les terres et possessions rurales ; les nobles ne devront occuper les bénéfices vacants, biens et droits appartenant à Péglise; nul droit d'entrée, issue ou traite foraine d’ors en avant ne sera levé, ny celuy sur les marchands ny autres, à l'issue et entrée du royaume hors qu'en extrémité et. . . . . d’iceluy mandement au gouverneur dudit pays du Languedoc, son lieutenant, aux sénéchaulx de Toulouse, de Car- DE LA VILLE DU PUY. 715 cassonne et de Beaucaire, balif du Gévaudan, du Viva- rais et du Velay, faire entretenir lesdites ordonnances et enfaire jouyr les habitants du Languedoc. Lequel vidimus est daté du dernier may 1484; signé, Rato; le seeau de la cour présidiale de Montpellier pendant. Vinimus pardevant le lieutenant et balif du Velay, d’un appointement donné par le sénéchal de Beau- caire et Nismes, par lequel les consuls et habitants de la ville du Puy ne seront tenus au service du ban pour les censives et rentes qui n’excèderont la somme de vingt-cinq livres pour chacun des babi- tants, et pour lesquelles ils sont contribuables aux tailles royales. Ledit vidimus daté du 5 octobre 1541; signé Poule , le sceau de ladite cour pendant. Pour CE QUE ROBERT DE LA BAUCHE, chevalier , auroit fait et commis plusieurs injures à Jean Aulan, pro- cureur et syndic des habitants de la ville du Puy, contre la teneur de la sauve-garde donnée par le roy aux consuls et autres officiers de la maison consulaire de ladite ville, lequel aussy auroit battu un délégué, allant pour les affaires de ladite ville comme aussy un autre syndie des habitants de ladite ville en chemin public, allant du Puy au Monastier, leur auroit osté leurs marchandises, chevaux, de- niers, vestements et autres choses, battu lun d'eux et laissé à demy-mort, et l’autre mené hors du royaume par manière de guerre; pour raison de quoy le balif du Velay ayant connu desdits forfaits , 714 TITRES ET PRIVILÈGES auroit condamné envers Je roy ledit La Bauche en quatre cents mares d'argent, l'auroit banny du royaume de France, et aurait confisqué ses biens ; et ledit La Bauche ayant recouru au roy, obtint de luy grace aux conditions portées par icelle, mesmement de voyager en long pays, ce qu’il n’auroit accompli; par quoy ces lettres de grace auroient été de nul effet, et cette cause de rechef fut portée à Jean, fils et lieutenant du roy de France, pour de rechef avoir de luy grace; laquelle, à l'instance du pape Clément sixiesme, il Juy accorde ainsi qu'a ses complices, en restituant toutefois toutes choses qu'ils auroient prises aux susdits, et réparant les dépens, dommages intérests, mettant à néant ladite sentence donnée contre lui par ledit balif. Lesdites lettres de grace dressantes audit balif, données à Villencuve-d’Avignon, le 5 juin 1544. Aussy les lettres exécutoires dressées audit balif par le lieutenant du roy, y sont insérées. Datées dudit lieu, 4 desdits mois et an. L'Exposiriox faite par Bertrand Florence, syndic des consuls et procureur de Jean Clame, sur l’entéri- nement desdites lettres y est aussy insérée avec la procuration dudit Bertrand Florence et de Bertrand Fabre, procureur dudit Robert de La Bauche; le tout contenant trois peaux parchemin, scellées, à la conjonction desquelles et au pied la marque ou signe de Jean Marcon est écrite, et sccllée au pied du sceau de la cour du baillage. DE LA VILLE DU PUY. 715 Ürniciré pe péraur pour les consuls de la ville du Puy, à l'encontre de nobles hommes Bernard, sei- gneur d’Apchier et de Sereys, et Dragons, seigneur de Saint-Vidal et de Goudet, à cause de rentes et re- venus que les habitants de la ville avoient en leurs juridictions et seigneuries, pour faire assignation auxdits d’Apchier et de Saint-Vidal, pour voir adjuger ladite ‘utilité. Datée de Paris, au parlement, le 19 juillet 1440; signée per Cameram Campanis, scellée du secau de France. Exploit de ladite signification fait en la personne dudit Dragons par Jean Dupont, sergent à cheval au Chastelet de Paris; daté du 17 novembre dudit an, signé Dupont, et scellé dudit sceau, lié et attaché à ladite utilité en parchemin. Vinius des lettres royales obtenues par les consuls de la ville du Puy, du parlement de Paris, contre les nobles gens d'église du pays de Velay, qui, sans les Estats dudit pays, et consentement de la ville, avoient faitaccords et conventions pour certaines con- tributions, et vouloient contraindre les habitants de la ville et pays, dont pour ce regard procès avoit été mis en la cour du parlement de Paris; par lesquelles il est mandé au... de la cour, balif et juge de Vivarais et Gévaudan, lors connoissant de ce dessus, d'interdire aux gens d'église et nobles de lever les sommes par eux accordées, ainsy que dessus, aux capitaines de gens d'armes, susdits habitants de la ville et pays. Données à Paris, en parlement, le 3 avril 1440. 716 TITRES ET PRIVILÈGES L'exécuriox des lettres par Roubert Tibaud, con- seiller en ladite cour, y est après insérée, portant inhibition à ceux qui se disoient commis des Estats du diocèse du Puy, pour imposer les deniers promis auxdits capitaines, de ne rien faire, ny attenter, et à n'imposer pour ce regard aucune portion des deniers sur la ville du Puy et sur Espaly; pendant les lettres en ladite cour... Datée du 21 octo- bre 1440. Continuation d'exécution des lettres dressantes au balif et juge du Vivarais et Gé- vaudan, donnée à Paris, en parlement, le 21 no- vembre 1440 ; le tout contenant une peau parchemin. Lequel vidimus a été fait devant les officiers de la cour Commune du Puy, le 25 octobre 1441 , signé par Jacques Marguerit, et scellé du sceau de la cour. Il y a aussi plusieurs autres procès concernant ce fait; le tout en un paquet, sous la côte du présent titre. LETTRES ROYALES dressantes au premier des conseil- lers de la cour du parlement de Poitiers, au sénéchal de Beaucaire, balif et juge du Velay, pour, à la requeste des consuls et procureur du roy, enquérir du port d'armes, excès et violences faits contre eux par l’évesque du Puy, ses familiers, amis, serviteurs et domestiques, en haine et préjudice de la cause présente qu’ils avoient au parlement. Données à Poi- uüers, le 17 mars 1455; ainsi signées : Par le roy, à la relation du conseil, Pichon, et scellées du sceau de France. DE LA VILLE DU PUY. 747 Vinimus fait pardevant Hugues Ambriol, garde de la prévosté de Paris, des lettres patentes du roy Charles, dressantes au sénéchal de Beaucaire et balif du Velay et autres, auxquels est mandé que de toute ancienneté il appartient aux consuls de la ville du Puy de rendre compte de leur administration consu- laire publiquement et au son de la cloche devant les députés nommés par la plus grande voix des habitants de la ville; qu’ils n’ayent à les empes- cher dans leurs prérogatives et coutumes, et les contraindre à rendre lesdits comptes pardevant autres que les députés; et s’il y a choses faites au contraire, qu'ils ayent à les mettre en leur premier estat... Ledit vidimus daté du 27 juillet 1577 ; ainsy signé : Annays, et scellé du sceau de la prévosté. Cépue APPELLATOIRE de messieurs les consuls, d’une sentence donnée par les officiers de la cour Commune, allouant trois sols et neuf deniers à chacun sergent pour chacune journée pendant laquelle ils auront travaillé pour le consulat. Datée du 14 novembre 1445, signée Charaly, et scellée du sceau de la cour. Pour ce que les officiers de la cour Commune font faire proclamation publique, enjoignant aux habitants de la ville ne laisser entrer gens d'armes inconnus en icelle, sinon en certain nombre exprimé par les procla- mations, et que, lorsque par iceulx gens d'armes seront fait troubles et émotions dans ladite ville, TOME XV #6 718 TITRES ET PRIVILÈGES les gardes des portes les ayent à fermer pour plus aisément pourvoir à l’apaisement des troubles et émotions; les consuls contredisant à cette procédure faite par les officiers, Guillaume de Chalencon, évesque, proteste contre eux et prend acte. Le der- nier décembre 1451, signée Caméra. Vinius fait pardevant le balif et juge du Velay, balif et jue de la cour Commune du Puy, des lettres par lesquelles les habitants de la ville du Puy ne sont tenus aller ou envoyer au service des armées du roy, pour quelconques fiefs ou arrière-fiefs, ny rentes quel- conques qu'il tient, desquelles ils payent tailles; ny tenir à ban, ny arrière-ban, ny autres mandements en manières quelconques où ils seroient expressément nommés et appelés. Ledit vidimus daté du 11 janvier 1515, signé Maurin. LeTrREes pu ROY cuaRLes, dressantes au balif et juge du Velay, par lesquelles tous ceux qui vont et vien- nent aux foires et marchés de la présente ville, portant denrées, marchandises, ne peuvent estre arrestés, ny leurs marchandises, ny montures , pour aucune depte, à moins que ce soit par déliet ou méfait; lesquelles lettres sont générales pour toutes les foires et marchés des villes du pays Languedoe. Datées du dernier may 1460; ainsy signées : Par le roy, à la relation du conseil, de Foney, et scellées du grand sceau à cire jaune, simple queue. Pour exé- cuter les susdites lettres, y sont attachées icelles DE LA VILLE DU PUY. 719 lettres du balif du Velay, pour faire assigner par devant luy Pierre Eschaouse et autres, qui, contre la teneur d’icelles, arrestoient les muletiers portant vin en cette ville. Datées du 25 juin dudit an; signées Sermentis. TraxsacrTiON ET AcCORD faits et passés entre le prieur du couvent des Frères-Précheurs du Puy, d’une part, et Marcon Fournier, ........ , et Marguerite Fournier, frère et sœur, à cause du béal de l’eau du moulin de Balcores, laquelle les Fréres-Précheurs devoient prendre deux fois la semaine depuis la pointe du jour jusques à l'heure de primes, et puis fermer les argails, et c’est durant quatre mois, à savoir : les mois de may, juin, juillet et aoust, et par un per- tuisgrand comme une hostie. Ilestconvenu etaccordé pour ce, qu'il y a trois argails pour le .....…. du pré et jardin dudit couvent, que lesdits argails ne s’ouvriront ensemble, mais l’un après l’autre et à diverses heures, afin que le moulin ne soit incom- modé; que ledit couvent, en récompense de ce, sera tenu tous les ans faire un retour et anni- versaire avec messe en haut et l’oflice des morts pour l'âme de feu M° Pierre Fournier, frère dudit Marcon, et de ses parents et amis, semblable jour que ledit M: Pierre Fournier mourut, et il est tenu de le faire savoir aux héritiers dudit Fournier, s'il leur plaist assister audit service ; et afin que cela soit perpétuel, les religieux le mettront en canolle du couvent. Aussy 720 TITRES ET PRIVILÈGES les Frères dudit couvent ont acquitté, moyennant que ey-dessus, ledit Marcon et ses sœurs de certains légats et autres choses que par eux leur étoient deubs, et qui sont portés par ledit contrat passé en date du 20 janvier 1592 ; signé de Raffe, contenant deux peaux parchemin, à la conjonetion desquelles ledit de Raffe est aussy signé. Lettres de nullité pendantes obtenues par les consuls, du parlement de Poitiers, contre les Frères-Précheurs dudit couvent , pardevant lequel lesdites parties avoient passé à cause des graviers qui sont entre ledit couvent et le pont d'Estrouillas. Datées du 28 septembre 1456; signées : Par le conseil, de Suche, et scellées du sceau de France. Exploit desquelles fait par Estienne Fessoyer, sergent à che- val au Chastelet de Paris, daté du 18 juin 1457, signé par luy, y est attaché. SexTENcE des balif et juge du Velay, commissaires royaulx, pour contraindre les eleres non mariés et ceux qui autrefois l'ont été, qu’on dit elere soluts ou d’eslus , à contribuer aux tailles et impositions faites dans la ville ainsy que les habitants; inhibitions et défenses à l’'évesque du Puy, son official et autres ofli- ciers, qu'ils n’ayent à procéder contre les consuls, commissaires et collecteurs desdits deniers, par créa- tion, nomination, censives ecclésiastiques, ny en autre manière que ce soit; en ce qui seroit fait au contraire , qu'ils ayent à le remettre en son premier et deub estat. Datée du 12 novembre 1449 ; signée de Pétra, et scellée du sceau de la cour. A DE LA VILLE DU PUY. 721 Onboxnaxce du sénéchal de Beaucaire et Nismes, commissaire royal en cette partie, par laquelle tous droits de clameur seront expirés et ne se lèveront passées cinq années, à compter du jour où lesdites clames seront exposées. Datée de Nismes, le 8 avril 1462; signée de Assiare, commissaire; et plus bas : Constat... Chanderins , et scellée du sceau de ladite sénéchaussée. Onpoxxaxce d'exécution faite par le balif du Velay ou son lieutenant, sur les lettres patentes du roy Charles, portant sauve-garde au profit des consuls, leurs ofliciers, femmes, enfants, familles et leurs biens; mandement aux sergents de ne permettre qu’ils soient injuriés par force, oppression, ny puissance d'aucune personne; qu’ils soient par eux défendus de toute oppression et injure, maintenus et conser- vés en leurs possessions, droits, privilèges, fran- chises et libertés en leurs biens; qu'ils fassent réparer toutes choses faites au contraire, et réduire au pre- mier estat par les juges compétents; et en signe de ladite sauve-garde, qu’ils fassent mettre les panon- ceaulx royaulx sur leurs maisons, propres terres et autres biens et du consulat mesme, et contre les rebelles de ladite sauve-garde, qu'ils fassent prendre la cause au procureur du roy. Laquelle ordonnance d'exécution a été donnée le 27 febvrier 1442; signée par Achard, et secllée du sceau de la cour. LES coNsuLs ayant obtenu du roy licence pour im- 79292 TITRES ET PRIVILÈGES poser tailles communes à l'effet desatisfaire aux oceur- rences de leur république, requièrent les ofliciers de la cour Commune de leur permettre de prendre et choisir les sergents de leur cour qu'ils voudront pour l'exécution d’icelle licence et pour lever lesdits deniers : ee qui leur est accordé. Lequel acte daté du 18 septembre 1575; signé Aurelly; scellé du sceau de la cour. Unité pe pÉrauT requise par les consuls du Puy, par André Boutayre et Matthieu Ramourousele, et autres habitants de la ville du Puy, à l'encontre des doyens et chapitre de l’église cathédrale de Nostre-Dame du Puy, et les maistres et gouverneurs de l'hospital de ladite ville, pour n’avoir comparu etne s’estre pas pré- sentés pour le procès pendant au parlement de Paris entre lesdites parties, à cause que lesdits doyen du chapitre et maistres de l’hospital ne vouloient pas permettre aux habitants de ladite ville de vendre aucuns gimbelots, images, ny escharpes aux pélerins venant en cette ville, et ne vouloient non plus faire toucher à l’image de Nostre-Dame et autres saintes reliques de ladite église, les choses achetées desdits habitants. Pour ce, les consuls et habitants de la ville du Puy demandent que le doyen et les maistres de l’hospital soient contraints à réparer ces excès, etsoient condamnés à une amende de cinq cents livres parisis profitable envers eux, et du double envers le procureur du roy, et qu’ils les tiennent en prison jus- ques au payement et dépens : de quoy ils obtiennent DE LA VILLE DU PUY. 723 justice de ladite cour. Datée dus juillet 1452; signée Compain, et scellée, à la conjonction de laquelle il est aussy signé. L’exploit de ladite assignation faite auxdits défendeurs, en date du 14 octobre dudit an, signé par Fessoyer, sergent d'armes du roy au Chas- telet de Paris, y est attaché. Vinimus fait pardevant le marquis de La Farrare, gouverneur pour le roy en la ville de Montpellier, des lettres patentes du roy Louys, dressantes à l’évesque d’Alby, au parlement de Toulouse, aux géné- raulx des finances, sénéchaulx, et à tous autres ofliciers royaulx de Languedoc, auxquels est mandé de ne permettre à aucuns commissaires extraordinaires d'exécuter aucune commission qu’ils pourroient avoir en main contre les habitants du pays; commander auxdits commissaires de se départir d'icelles, les y contraindre réellement et de fait, comme il est accoutumé de faire pour les affaires dudit seigneur; défendant au gouverneur dudit pays et à ses lieute- nants de ne les exécuter en aucune manière; mandé à chacun desdits ofliciers, en son ressort et juri- diction, de eonnoitre des choses spécifiées et dé- clarées en icelles conventions, en prendre connois- sance, sans les laisser tirer hors leur juridiction. Lesdites lettres datées.........…., du 6 janvier 1478, signées Piccot; et ledit vidimus daté du 5 juin 1479, signé... de Malba Ripa, et scellé du seeau royal. Lerrnes b'ExÉCUrION des susdites lettres, par Louys 724 TITRES ET PRIVILÈGES d’Ambrige, évesque d’Alby, président des Estats du pays de Languedoc, et lieutenant de Mgr le due de Bourbon, gouverneur d’icelle ville, par les généraulx des finances et aussy des aydes, dressantes au balif et juge de la cour Commune du Puy, pour faire publier les susdites lettres et les mettre à exécution dans leurs ressorts. Datées du 12 juin 1479; signées Ro- chier, et scellées de deux seeaux. Er Pour ce Que nonobstant les susdites lettres , Guillaume Viguier, dit Le Chiffreur, Guérin, Vallé et Olivier de Ayrier, ayant obtenu certaines conven- tions extraordinaires, ont intenté procès contre au- euns habitants du pays du Velay, les ont appréhendés et mis dans diverses prisons. Pour quoy les consuls recourent au roy, duquel ils obtiennent lettres dres- santes au sénéchal de Beaucaire, balif et juge du Velay, balif et juge de la cour Commune du Puy, auxquels leur est mandé d’agir contre les susdits Vallé, Viguier et Ayrier, et ne permettre que les sujets du roy soient chassés hors de leur district et ressort. Données à Tours, le 8 febvrier 1489 ; ainsy signées : Par le roy, à la relation du conseil, Meyrin, scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. Exécuriox desdites lettres de rechef faite par le sénéchal de Beaucaire et Nismes. Datée du 21 feb- vrier 1482; signée de Serres, et plus bas Papery. Onponxxaxce des officiers de la cour Commune, sécu DE LA VILLE DU PUY. 725 intervenant à la poursuite des consuls, par laquelle les fourniers estrangers peuvent apporter leur pain en cette ville, et le vendre de gré à gré entre l’a- chepteur et le vendeur, sans qu'ils n’en soient point recherchés. Datée du 5 may 1424; signé Benedicti. Lerrres RoYALEs obtenues du parlement de Tou- louse par les consuls, dressantes aux ofliciers de la cour Commune, pour contraindre les habitants de Pouzarot de rendre compte et porter le reliquat de laumosne qu'ils ont accoutumé de donner tous les ans le jour de l’Ascension, laquelle aumosne les- dits habitants de Pouzarot avoient intermise et laissée pour une année, et pour les contraindre de la con- unuer selon la coutume. Datées du 15 juillet 1570; signées Vertier, et scellées du sceau de France. LETTRES D’ATTACHE OÙ DE pLacer du sénéehal de Beaucaire, du 18 novembre 1570, signées Sebelis; l’assignation donnée par sire Mercier, sergent, aux habitants de Pouzarot; le tout attaché ensemble. Révocariox de certaine inquisition faite par l’oflicial du Puy, contre les marchands du Puy vendant gim- belots. Du 16 novembre 1456; signée de Fargia et Vidal Ayraud, notaires. Copie de la révocation, du 6 mars 1456; signée de Farges. PATENTES pu Roy Louys, dressantes à Messieurs de la cour du parlement de Paris, auxquels est mandé donner fin au procès qui est pendant en leur cour 726 TITRES ET PRIVILÈGES entre les consuls et les gens d'église de la ville du Puy, à raison des impositions des deniers royaulx et communs sur les terres et héritages. Données à Tours, le 25 octobre 1461; signées : Par le roy, à la relation du conseil, de Callus, et scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. CéDuLe ApreLLaATOIRE baillée par les consuls du Puy à M° Jacques Solleyron, leur syndic, à l’encontre de l’oflicial qui, par monestations et autres , inquié- toit et tenailloit les habitants layes de la ville, les- quels, pour chose profane et temporelle, il vouloit aturer à la cour ecclésiastique. Datée du 8 juin 1457; signé par Servant. Ux camier D'oRDONNANCES et instructions sur les émo- luments des grefliers, notaires etautres officiers, qu’ils ont à tenir en leurs charges, faites par le sénéchal de Beaucaire et Nismes, et les généraulx et réformateurs de la justice de Languedoc. Contenant vingt feuilles parchemin ; daté du 27 juillet 1406, et signé Philipy. LETTRES DU ROY CHARLES, dressantes aux sénéchaux de Beaucaire, de Toulouseet de Carcassonne, etautres ofliciers, auxquels il estmandéde permettre d'exécuter toutes lettres royales précédentes de Sa Majesté ou de ses lieutenants, sans prendre d’eux..….. Données à Paris, le 9 janvier; signées... Clavin , et scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. LETTRES DU ROY CHARLES, dressantes au sénéchal ? DE LA VILLE DU PUY. 727 de Beaucaire et au balif du Velay, pour informer contre plusieurs gentilshommes qui, sous prétexte de guerre, tyrannisoient et rançonnoient les bour- geois et marchands de Ja ville du Puy en leurs marchandises; leur mandant que si, après infor- mation faite, ils continuoient, d'en agir ainsy, ils seroient contraints à se désister et à rendre et res- tituer tout ce qui sur eux auroit été pris; et, au refus de ce, ordre de les faire assigner à comparoir en personne. Données à Bourges, le 27 juillet 1496; signées : Par le roy, à la relation du conseil, et scellées du grand sceau de France, en cire jaune. Lerrres opTENUES par les consuls, bourgeois et marchands du Puy, portant commandement à tous seigneurs et gentilshommes de n’inquiéter ny empes- cher les habitants de ladite ville du Puy à lever les cens, rentes et revenus qu'ils ont dans leur juridiction, après toutefois qu'ils auront satisfait en toutes choses qui pour ce fait seroient deubes auxdits seigneurs; lesdites lettres portant assignation en cas d’oppostion. Datées du 6 juin 1458; signées par le conseil Laterdon, et scellées du sceau de France. Pour ce que Jacques Pascal et certains autres, avoient fait saisir et arrester entre les mains des assenseurs des consuls, pour avoir payement de leurs dettes particulières , les deniers provenant des tailles. et obventions accordées par le roy Louys, pour le parachèvement des fossés déjà commencés 728 TITRES ET PRIVILÈGES par son vouloir en la présente ville; lesdits consuls obtiennent de Sa Majesté des lettres dressantes aux balif et juges du Velay et de Gévaudan, balif et juge de la cour Commune du Puy, pour contraindre les assenseurs à payer réellement et de fait les tailles et obventions auxdits consuls ou à leurs receveurs, pour estre employées en ce que dessus. Données à Lyon, le 17 may 1476; ainsy signées : Par le conseil, Gauthier, et scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. Lerrres D’exÉécurIoN des officiers de la cour Com- mune, pour contraindre les assenseurs à payer les sommes dues pour leurs assences auxdits consuls. Datées du 27 juin 1476: signées de Montanhac, et, plus bas... Maurin. LETTRES DE coMMissiON portant exécution des sus- dites lettres des officiers de la cour Commune, faisant commandement à tous créditeurs du consulat, contre la teneur des susdites lettres, de ne point saisir ou faire saisir les obventions de ladite ville pour leurs dettes ; et ce qu’ils auroient fait au contraire, qu’ils l’ayent à remettre en son premier estat. Datées du 5 décembre 1459; signées Dolzon, et, plus bas, Phelice. LETTRES DE CONVENTION portant exécution des sus- dites lettres desdits officiers de la cour Commune, par lesquelles il est inhibé et ordonné aux créanciers de cesser de troubler lesdits consuls en la jouissance DE LA VILLE DU PUY. 729 de leurs obventions, et au recouvrement des deniers provenant d’icelles. Datées du 25 janvier 1481; si- gnées de Montagnac, et, plus bas, Codoan. Lettres DU ROY CHARLES, dressantes au balif et juge du Velay, pour commander au balif et juge de la cour Commune du Puy, de ne recevoir aucun sergent en leur cour qui ne baille caution de cent livres, afin que les sergents ayent de quoy répondre des gages qu’ils prendront des habitants de ladite ville; à moins que lesdit officiers de la cour Com- mune en répondent en leurs noms propres et privés. Datées de Paris, du 4 juillet 1405; signées. Sallant, et scellées du sceau de France, cire jaune. Anresr intervenu en la cour du parlement de Toulouse, confirmant la sentence du sénéchal sei- gneur de La Roche-Aymond,.… seigneur de Chabanes, balif de Mascon, lieutenant du due de Bourbon, lieutenant du roy, gouverneur du pays de Lan- guedoc, commissaire en cette partie, député, donné au profit des consuls contre les gens d'église et les nobles du pays, par laquelle les estats et le départe- ment des deniers royaulx, et la nomination de rece- veurs au diocèse ne se feront sans que les consuls soient appelés, et leur appartiendront ledit dépar- tement, l'élection et institution de receveurs aussy bien qu'auxdits gens d'église et nobles, et par la- quelle il est aussy ordonné qu’aucuns autres deniers tant... que royaulx et les frais raisonnables qui 7350 TITRES ET PRIVILÈGES d’iceulx dépendent ne seront imposés sans leur concours. Lequel arrest condamne lesdits nobles et gens d'église aux dépens de la cause d'appel, et renvoye lesdites parties pardevant les lieutenants pour l'exécution de la sentence. Donné à Toulouse, le 5 febvrier 1452 ; scellé du sceau de France. Lerrres du parlement, dressantes au premier des commissaires de la cour du sénéchal de Beaucaire, balif et juge du Velay, Gévaudan et Vivarais, aux- quels il est mandé de mettre à exécution ledit arrest. Datées de Toulouse, le 3 febyrier 1492; signées per Cameram, de La Marche, et scellées du sceau de France. Lerrres de Jean Nicolas, conseiller en la cour Commune, exécuteur dudit arrest, pour faire assi- gner les gens d'église et nobles pardevant luy, au Puy, au logis de l’Escu-de-France, pour voir pro- céder à l'exécution dudit arrest. Datées du 4 no- vembre 1495. Exploit d’assignation des parties par devant ledit commissaire, par François Tavernier, sergent, du 6 novembre dudit an. Lettres de Nicolas, commissaire , datées des an et jour susdits. ExrLoir portant assignation desdites parties par devant ledit commissaire : daté du 6 novembre dudit an; signé Paris. Sentence exécutoire dudit commis- saire : datée du 8 novembre dudit an ; signée Merlay, et scellée de son sceau. DE LA VILLE DU PUY. 791 ExpLorr p’ixrimariox de ladite sentence, faite auxdits mois et an; signé Paris. Le tout lié ensemble. LAYETTE QUATORZIESME. SENTENCE de M. le sénéchal de Beaucaire et Nismes, par laquelle les consuls et habitants de la ville du Puy, pour leurs rentes et revenus en directe n’ex- cédant la somme de vingt-cinq livres tournois, paye- ront tailles comme si ledit revenu étoit roturier, et ne seront sujets au service de ban et rière-ban suivant leurs privilèges. Datée du 20 may 1554, et le transerit d’icelle daté du 6 juillet 1556; signé de Murelles, et plus bas... Lerrres DE coumission de Jean Chalmart, président au parlement de Toulouse, commissaire en cette partie, député, dressantes au balif du Vivarais et Velay, balif de la cour Commune, pour permettre de faire jouyr Guillaume La Boulle de six deniers par livre sur toutes les marchandises qui se vendront pendant un an dans la ville du Puy, ses faubourgs, le Cloitre et Aiguille, rétribution assencée au prix de cinq mille cinq cents livres tournois, pour estre employée aux usages de la guerre. Datées de Nismes, le 2 juillet 1556; signées Gondonys. Lerrres Dp’arracue du sénéchal de Beaucaire et Nismes, dressantes au balif du Vivarais et Velay, balif de la cour Commune, pour permettre la rente desdits deniers. Datées du 6 juillet 1556; signées Gondonys. 752 TITRES ET PRIVILÈGES Aussy lettres de Jean Monchand, chevalier, balif du Vivarais et du Velay, dressantes à son lieutenant, pour la levée desdits deniers. Datées du 7 juillet susdit an; signées par ledit Gondonys; le tout sous le seeau dudit président. Ixsrrumevr de cédule appellatoire présenté devant M° Prolain, advocat, comme authentique personne par les consuls contre les officiers de la cour Com- mune, de ce qu’ils vouloient contraindre les balifs des maistres d'accompagner avee leurs torches la procession du Corps de Jésus de l’église Nostre-Dame à celle de Saint-Pierre-le-Monastier , sans laisser cela à leur volonté et dévotion. Daté du 29 may 1499; signé Pradier. Convention envoyée par les commissaires . .... de assemblée des gens des trois Estats de Languedoe, fait au Puy en décembre 1480, dressantes au séné- chal de Beaucaire, pour terminer , par voie d'amitié, le différend survenu entre les consuls du Puy et les gens d'église et nobles du pays, à propos de la contri- bution etimposition de ladite ville. Signée Pradier, et scellée des sceaux desdits commissaires. Lerrres pe suBroGarion dudit sénéchal, dressantes au balif du Velay ou à son lieutenant et balif royal de la cour Commune, pour vaquer audit fait, n'y pouvant entendre. Données à La Bastie, le 1% jan- vier 1487; signées Urfé. DE LA VILLE DU PUY. 753 Aussy LETTRES du balif du Velay et balif de la cour Commune, subrogés dudit sénéchal, pour faire adjourner pardevant lui les syndies des gens d'église et nobles, pour voir procéder au fait de sa charge. Datées du 5 janvier 1487; signées Dolezon. Lerrnes pu Roy Louys, dressantes au sénéchal de Beaucaire , auquel est mandé de procéder au juge- ment de la cause d'appel relevée pardevant luy, pour les griefs de l’évesque et ses oflicicrs, qui vouloient empescher la procession du Corps de Jésus, que le prieur de St-Pierre-le-Monastier avoit accoutumé de faire le jour de la Feste-Dieu. Datées de Lyon, le 1 octobre 1499; ainsy signées : Par le roy, à la relation du conseil, Bourdin, et scellées du sceau de France, cire jaune, simple queue. Vinimus fait devant le juge royal du Velay, de cer- taines lettres de Louys, fils du feu roy de France, dres- santes à Jean de Lhospital, trésorier de France, et à M°° Guide La Sayre , professeur, et Exploix, conseil- ler du rov, pour réformer les feux de la ville du Puy pour la contribution des deniers du roy. Ledit vidimus daté du 15 avril 1567; signé par Barthé- lemi Magnier, le sceau de la cour du parlement pendant en cire verte, lacet de cire verte. AppecLaTion de M° Jacques de Melcoyre, notaire et syndic des consuls, contre l’évesque du Puy, de ce que, contre l'accord fait par son frère l’archi- TOME XV. 47 754 TITRES ET PRIVILÈGES diacre de Paris, sur le consulat, l'érection et auto- rité d’iceluy, et, approbation dudit accord fait par lui, il auroit attenté contre lesdits accord et appro- bation. Datée du 20 juillet 1574; signée par M° Pierre Dedicu, notaire; le sceau de la cour du baillage pendant, en cire verte. Anricces baillés par les maistres merciers, égu- liüers, gantiers et boursiers, pour entretenir la confrérie du Saint-Esprit, par eux fondée et érigée au couvent des Cordeliers de la ville du Puy, aux officiers de la cour Commune d’icelle, les consuls et procureur de la cour présents et consentants. Daté du 15 juin 1494; signé par M° Pierre Matthieu; le sceau de la cour Commune pendant. Lerrres RoYALES données au parlement de Poitiers, Van 1455, dressantes au sénéchal de Beaucaire et Nismes, balif du Gévaudan et du Velay et des monta- gnes d'Auvergne, lesdites lettres exploitées par Pierre Beaut, sergent royal, qui a assigné pardevant le balif du Velay, à la requeste du procureur du roy et des consuls de la ville, les officiers de la cour Com- mune, et entre autres M° Gabriel Allier, pour faire des extraits des titres de possession des maisons qu’il tient de la ville et en sa juridiction ,.... pour en faire production en la cour du parlement. Laquelle assi- gnation donnée audit Allier, est datée du 15 juillet 1456; signée Guillaume de Coude, et scellée du sceau du baillage. Lan DE LA VILLE DU PUY, 7199 Les MALADES DE privés assemblés en leur chapi- tre, reconnoissent et confessent que leur maison de la maladrerie a été fondée anciennement par aucuns habitans de la ville du Puy, dotée et aug- mentée de plusieurs terres et possessions, en l’hon- neur de Dieu, de sainte Magdelaine et saint Lazare , pour, d’iceulx biens à l’avenir et à jamais, entretenir et nourrir en ladite maison les pauvres originaires de ladite ville frappés de lépre, ainsy que cela se pratique de toute ancienneté. Ont confessé avoir été traités et reçus dans la maladrerie, en frères et donats, à savoir : Guillaume de Saint-Pol, prètre , maistre et recteur de la maison ; Aymard de Pelleey, clere; Robert Goucive, Pons de Balazau, Barthélemy Forestier et Jean Darlande, capitulans et assemblés au son de la cloche, lesquels promettent, pour le présent et l’advenir, recevoir dans la maison tous les malades originaires de la ville atteints de la lèpre, en frères et donats; mais à la condition que lesdits malades promettent de garder chasteté et pureté, qu'ils donneront leurs biens et substance à la communauté après leur mort, etseront fidèles etobéissants au mais- tre de la maison : ce qui fut passé par les susnommés en ladite maison de Brives, le 5 may 1291. En vertu de laquelle prérogative Pierre Foulet, maistre de la maladrerie de Brives, du vouloir et consentement des autres malades capitulants, à l'instance et re- queste des consuls du Puy, reçoit en frère et do- nat dans ladite maison, Elizabeth Avraude, native 756 TITRES ET PRIVILÈGES du Puy, frappée de lèpre; laquelle Elizabeth donne tous ses biens, après sa mort, à ladite maison, pro- met obéissance, révérence et humilité audit Foulet, maistre de la maison; promet aussy de garder chas- teté et pauvreté. Contenant une peau parchemin, en date du 49 décembre 1581 ; recu par M° Pierre Johanny. La néceprion d’Estienne Roland, malade de lèpre, originaire de la ville du Puy, par Jean de Beaufaire, maistre de la maison de Brives, du consentement des autres frères, à la requeste et poursuite des consuls de ladite ville, en vertu de la prérogative susdite, et autres semblables promesses et prestation de serment faits par ledit Roland comme il vient d’estre dit pour la susdite Ayraude. Le 25 avril 1448; acte reçu par M° Jacques Marguery. Récerrion de Philippe Valance, originaire de Ja ville du Puy, frappé delèpre, en ladite maison de la maladrerie de Brives, à la requeste de Messieurs les consuls de la ville, par Jean des Chanebayrans, maistre de la maison, et les autres malades, frères et donats d’icelle assemblés et capitulants, avec semblables promesse et sermentque ceux faits par les susdits, prestés par ledit Valance. Le 15 febvrier 1481; signé par M° Pierre Johanny. Réception de Guillaume Ahond, orpheuvre ; origi- naire de la ville du Puy, frappé de lèpre, en la = De DE LA VILLE DU PUY. 757 maladrerie de Brives, par Bertrand Vallez, maistre d'icelle, avec les frères et donats assemblés et capitulants, avec semblables promesses et serment que les susdits, faits par ledit Ahond; le tout à la poursuite des consuls, en vertu des susdits privi- lèges. Le 10 mars 1457; signé par M° J. Marguery. L'année 1346, et le dernier mars, Thomas de Las Relayres, lépreux, avec les autres malades, frères et donats de la maison de Brives, assemblés au son de la cloche et capitulants, ont reconnu et confessé à honorables hommes M° Pierre Davianne, Pierre Lobayrac, et autres consuls de la présente ville, que leur maison de Brives ayant été ancien- vement fondée, dotée et enrichie de biens en l'hon- veur de Dieu, de Marie Magdelaine et saint Lazare, par les habitants de ladite ville, ceux desdits habi- tants atteints de lèpre seront reçus en ladite maison, nourris et entretenus des biens et revenus d’icelle, et ce à la simple et seule réquisition des consuls de ladite ville ou de leurs syndies, qui sont ou seront pour l'advenir; à la condition toutefois que les droits légitimes et de nature appartenant à celuy qui sera admis dans la maladrerie, reviendront audit établissement. Promesse est faite aux consuls et au- tres ayant pouvoir, d'observer et entretenir tout ce que dessus en faveur des habitants de la ville du Puy atteints de la lèpre; le tout en vertu des lettres impétrées et à impétrer tant de notre saint père le 758 TITRES ET PRIVILÈGES pape, Sa Majesté le roy que autres. Reçu par M°* Jean de Pétra et Thomas Chabricr, notaires. Récepriox de Laurance Natayre, originaire de la ville du Puy, frappée de lèpre, en la maladrerie de Brives, par Jean Bonne, maistre de ladite maison, en l'assemblée des autres malades, frères et donats d’icelle, à la requeste et poursuite des consuls, avec semblable promesse et serment que les autres susdits, faits par ladite Nataire. Du 18 janvier 1415; reçu M° Johanny. Réceprion d'Etienne Ravel, originaire du Puy, lépreux, par Barthélemy Audier, maistre dela ma- ladrerie de Brives, avec semblable promesse et ser- ment que dessus. Le 15 juin 1569; recu M° Pierre Johanny. Réception de Marguerite Sommayre, originaire du Puy, frappée de lèpre, par Antoine Trioulène, maistre de la maladrerie de Brives, avec semblable promesse ei serment que dessus. Au mois de novembre 1497; reçu par M° Jean Rouchon. Acconp fait entre les consuls de la ville du Puy et Antoine Trioulène, maistre de la maladrerie de Brives, sur ce que celui-ci refusait aux consuls , contre la teneur de leurs privilèges, de recevoir en ladite maison, sur leur présentation, Antoine Agua- peyre, originaire du Puy, frappé de lèpre, sans payer une somme d’argent en laquelle ledit maistre avoit DE LA VILLE DU PUY. 739 fait obliger le sieur Aguaneyre, et que c’étoit contre- venir à leurs privilèges; par quoy ledit Trioulaine et autres frères donats de ladite maladrerie, re- venant sur tout ce qu’ils ont fait contre la teneur de ces privilèges, et requérant honorables hommes sire Guiton, Guichard, Michel, Chilhac, et M° Jean Prelavy, consuls, recoivent ledit Antoine Aguaneyre en frère donat de ladite maison, avee semblable promesse et serment que dessus. Reçu par M° Jean Rouchon. L'ax 1495 et le seiziesme jour du mois de juin, Messieurs les chanoines de la grande église assemblés eo leur chapitre capitulant, instituent un syndic, comme de mesme Messieurs les consuls en instituent un autre, pour ratifier et conserver la transaction faite entre Messieurs du vénérable chapitre et les consuls de la ville du Puy le 20 may 1478, touchant le portement du poële sur le corps précieux de Jésus- Christ, lorsqu'on fait la procession le jeudi de la Feste-Dieu ; lequel pavillon ne peut estre porté que par lesdits consuls, à moins qu'il y eut d’autres sei- gneurs ou barons de France plus notables qu'eux qui voulussent le porter; et en ce cas, les consuls leur doivent déférence à cette procession, Laquelle ratification comprenant la susdite convention, contient deux peaux parchemin; signées par de Chomelix, no- taire et secrétaire dudit chapitre, et M° Blaize Pradier, notaire et secrétaire de la maison Consulaire, 740 TITRES ET PRIVILÈGES Lettres Du nov Louys, dressantes au balif et juge du Velay, balif et juge de la eour Commune du Puy, pour contraindre toutes personnes, de quelque estat et condition qu'ils soient, demeurant en la ville du Puy et ayant revenus et possessions royaulx dans la juridiction d’icelle, à contribuer aux impo- sitions pour les réparations et fortifications de Ja ville, et autres choses communes. Données à Paris, le 28 décembre 1573; signées... Vassau, et scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. Exécurion p’arresr donné par Messieurs les géné- raulx de Montpellier, pour les consuls du Puy, à l'encontre du syndic du vénérable chapitre de Nostre- Dame, par lequel il est dit que les chanoines ou habitués de ladite église n'ayant maison au Cloitre, pourront avoir une maison et jardin en la ville, hors toutefois les places et rues marchandes et apparantes, et que ces immeubles seront exempts de toute imposition; mais pour leurs autres biens, ils devront payer imposition. Daté du 19 janvier 1509; signé Vallaty. Lerrres pu Roy Louys, dressantes au balif et juge du Velay, par lesquelles il leur est mandé d’inhiber et défendre aux notaires de ne grossoyer aucun instru- ment qu’ils en soient requis par les parties. Données à Bayonne, le 12 may 1463; signées Dorcier, ct scellées du grand sceau. DE LA VILLE-DU PUY. 741 Les Esrars du pays du Languedoc accordent au roy quatre mares d’or pour chacun feu; les habi- tants de la ville du Puy, ne pouvant payer cet impôt, s'adressent au roy de France et à son gou- verneur en Languedoc, duquel ils obtiennent, pour lever plus facilement et plus commodément cette imposition, de lever et exiger pendant un an, sur chacune charge de vin de pays , deux sols six de- niers ; sur chacune charge de vendange, sept deniers; sur chacun fardeau ou faix d'homme ou de femme de vendange, trois deniers; sur chacun carton de bled seigle porté au moulin pour moudre, trois deniers, et ce outre les autres charges; les consuls pourront diminuer ladite imposition comme bon leur semblera, et devront en faire mandement au séné- chal de Beaucaire, balif et juge de la cour Com- mune, pour les faire jouyr desdites lettres. Datées de Narbonne, le 26 mars 1572 ; signées de La Foret, et scellées du sceau dudit seigneur. RÉVÉREND PÈRE ANTOINE DE CHABANNE, évesque du Puy, contre la coutume ancienne, donnant droit et pré- rogative spéciale aux cités dans lesquelles le siège cathédral et épiscopal est établi, assigne et institue en la ville de Monistrol un siège d’oflicial, où 1l forme de nouveaux ofliciers, et fait célébrer et assembler les. . . du synode; ce que ne pouvant endurer , le chapitre de Nostre-Dame du Puy et les consuls, pour réprimer et abattre une telle nouveauté 749 TITRES ET PRIVILÈGES F portant préjudice tant à l’église qu'à la ville, où le siège de l'official existe depuis que l'évêché est érigé, recourrent au roy François [et à la cour du parlement de Toulouse, de la chancellerie de laquelle ils obtiennent des lettres pour défendre telle nouveauté audit évesque. Datées du 22 avril 1593: signées de Boirosol, et scellées du sceau de la chancellerie. L'ivrimarion des lettres et inhibitions faites à la requeste que dessus, par Pierre Bouvel, sergent royal, à M° Pierre Fabre, chanoine, se disant official à Mo- nistrol; laquelle intimation porte assignation pour la première... juridique quiaura lieu après la feste de saint Jean-Baptiste. Datée du 16 may dudit an; signée Pradier. Aussy lintimation desdites lettres, par Courtial, sergent, à M° Jean Puny, procureur dudit évesque, avec inhibition et réquisition portant aussy assignation. Du 22 may dudit an; signé Courtial. Aussy autres inhibitions faites par ledit Courtiar audit évesque, en personne, et à M° Pierre Mondot, son secrétaire, trouvés à la porte-de l’évesché du Puy, portant aussy assignation. Du 14 juillet an susdit; signées Courtial. Autres inhibitions par Mat- thieu Barthélemy, sergent royal, faites audit évesque, portant assignation au jour indiqué dans son exposé. Du 1° aoust 1593; signées Barthélemy, et plus bas Pradier. GUILLAUME FAULXBOUGIIER, sergent d'armes, ayant ob- DE LA VILLE DU PUY. 745 tenu subreptissement des lettres du roy pour contrain- dre les consuls à rendre les comptes de leur adimi- nistration consulaire depuis huit années pardevant luy; ce qu'étant contre leurs privilèges, lesdits consuls s'adressent au roy, fesant entendre à Sa Majesté que toutesles années , et à la fin d’icelles, ils rendent leurs comptes pardevant les députés et habi- tants de la ville du Puy, qu'ils les portent, au son de la cloche, au réfectoire de St-Pierre-le-Monastier , dont ils sont déchargés et acquittés publiquement, sans qu'à l’advenir ils en soient recherchés; lesdits consuls obtiennent de Sa Majesté des lettres dres- santes à Guillaume de Villarès, chevalier et balif, et à Pierre Brun, lieutenant de noble Guillaume Comtors, juge de la cour Commune, auquel il est mandé que s'il existe des privilèges, qu'ils ayent à maintenir lesdits consuls en iceulx,....... et ne permettre qu’ils rendent leurs comptes devant ledit Faulxbouchier et autres... Les lettres obtenues par Faulxbouchier datées de Saint-Loup, le 28 may 1588, et celles accordées aux consuls, datées de Paris, le 8 septembre dudit an, et l'exécution d’icelles le 22 janvier 1589; signées Gentille, le sceau de la cour Commune pendant. LAYETTE QUINZIESME. LETTRES ROYALES DU ROY CHARLES, obtenues par les consuls, dressantes au balif et juge du Velay, pour informer contre aucuns habitants de la ville du Puy, 744 TITRES ET PRIVILÈGES qui, s'étant assemblés au son du tocsin, entrérent dans la maison de Pierre Montravel, consul, et en: suite à la maison de ville, desquelles ils brisèrent les portes, pillérent, saccagèrent, ravirent les meu- bles, titres et papiers; pour lequel saccagement et autres crimes par eux perpétrés, il est mandé auxdits officiers d'informer et punir les coupables selon leurs témérités. Données à Paris, le 50 décembre 1591; signées Crespry, et scellées du petit sceau, cire jaune, simple queue. Come de la transaction faite entre les consuls et les Frères-Précheurs de Saint-Laurent, sur le fait des graviers sous le pont d'Estroulhas. Non signée ; reeue par M° Jacques Bourgenon, notaire, le 12 janvier 1482. Céouce arpeucaroiRe baillée contre les officiers de la cour Commune, par M° Jacques Margerit, syndic, prenant cause pour Guillaume Maseussin, habitant de la ville du Puy, de ce que ce dernier avoit été condamné [pour estre entré dans le pré du Breuil, avant la feste de Saint-Jean , le foin y étant], en dix sols d'amende, quoiqu'il ne revienne qu’un demi- blane.…., suivant l’ancienne coutume et le privilège de ladite ville. Datée du 28 juin 1452; signée par Raymond Montanhac, et scellée du sceau de ladite cour. Accor» fait et passé entre les consuls de Ja ville DE LA VILLE DU PUY. 745 du Puy et les Frères-Prècheurs du couvent de Saint- Laurent, à cause des graviers qui sont sur la rivière de Borne, derrière Ie couvent et sous le pont d’Es- troulhas. Daté du 2 mars 1416; dans lequel se trouve le contrat de transaction entre les parties, et pour la mesme cause, passé le 12 janvier 14922. Ledit contrat contenant quatre peaux parchemin; signé Blanc et Pierre Servant, le sceau de la cour Commune pendant. Onponxaxce des ofliciers de la cour Commune, par laquelle nul des habitants dé la ville du Puy ne doit estre .......... ny tiré en instance pour choses lé- gères ne dérivant de la loy Cornélie, sans que les complaignants ne soient parties, et ên suivant les ordonnances royales exécutées du consentement de l’évesque du Puy, par le sénéchal de Nismes sur le régime de Ja cour et police de la présente ville, le 10 mars 1429. Donnée le 26 novembre 1444; signée Gunat, et scellée du sceau de ladite cour. Sentexce donnée par les ofliciers de la cour Com- mune du Puy, intervenant sur les lettres obtenues de Louys, fils du feu roy de France, par les consuls, données à Nismes, le 28 febvrier 1578, par laquelle il est interdit au viguierde ladite cour, aussy bien qu'aux autres ofliciers, de les assencer pour raison de leurs offices. Datée du 13 juin 1579; signée par Durand Salomon. Priviièces des consuls de Nismes, par lesquels 746 TITRES ET PRIVILÈGES ils donnent police à tous les mesticrs qui pourvoyent la ville du Puy de grains, pain et vin, aunes, poids et mesures, et en général de tout ce qui dépend de la police, dépéchés à la réquisition des consuls de la ville du Puy, le 16 décembre 1565, signés Cadis, et scellés du seeau de la maison Consulaire de Nismes; auxquels privilèges se rapporte la cause de récusation baillée par M° Benoit de Montanbae, syndie des consuls, à l'encontre de lévesque du Puy, et de M° Guillaume Queyret, moine de Saint- Benoit, son vicaire et oflicial, aux fins de ne con- noitre de leurs causes tant civiles que criminelles qui pourroient par eux estre mal traitées, en hayne du procès que les consuls et habitants du Puy ont contre ledit évesque et ses officiers, pendant en la cour du parlement de Paris; à cet effet, pour connoitre des causes de réeusation, ils nomment pour arbitres les docteurs de la cour de Rome et M les présidents du parlement de Paris; et nonobstant lesdites récu- sations, provoquent et en appellent à notre saint pére le pape et à sa cour apostolique, au roy et à sadite cour, et à qui ladite appellation peut estre dévolue. Lesquelles récusations contenant deux peaux parchemin; datées du 2 septembre 1459; signées Nahure, et scellées des armes de France. Révocarion faite par Estienne Fessoyer, sergent à Cheval au Chastelet de Paris, des exécutions faites auparavant contre les consuls à la réquisition de DE LA VILLE DU PUY, 747 l'évesque du Puy, du doyen du chapitre de l’église cathédrale et du clergé du diocèse du Puy, d’un... de dix mares d'argent sur chacun desdits consuls, avec révocation de douze sergents qui avoient été dé- tenusen leurs maisons, jusqu’à ce qu’ils eussent rendu certains livres appartenant au consulat, que ledit évesque et le clergé demandaient, avec restitution des biens meubles qu’ils leur avoient pris, nonobs- tant l'opposition faite et proposée par lévesque et le clergé, pour les causes de laquelle ils ont été assi- gnés. Daté du 19 mars 1438 : signée Fessoyer, et scellées de son sceau. Conrrar par lequel M° Jean Vachier de Chilhae, marchand et notaire de la ville du Puy, étoit tenu de fermer la porte qui est en son jardin sur le fossé de la porte Saint-Gilles tirant à la tour de Coudoa : les consuls lui permettent de l'ouvrir seulement jus- qu'à ce qu'il aye basti dans son jardin, qui est au- jourd’hui de sire Matthieu Farnier, Du 16 avril 1451; signé par Servant. Lerrnes pu roy Louys, par lesquelles certains com- missaires extraordinaires députés par Sa Majesté pour connoitre d'aucuns crimes et débats perpétrés et commis aux pays de son obéissance, avec puissance de punir les coupables, sont révoqués et annulés, et la connoissance et punitions desdits crimes, com- mise aux balifs, sénéchaux et juges ordinaires des lieux où les crimes auroient été perpétrés. Données à Paris, le 12 janvier 1474. 748 TITRES ET PRIVILÈGES Vinimus fait en la cour du balif du Velay, d'autre vidimus fait par puissant sieur François Deste, mar- quis de Ferrare, gouverneur de Montpellier, de cer- taines lettres patentes du roy Louys, dressantes à J’évesque d’Alby, au parlement de Toulouse, aux généraulx des finances du Languedoc, aux sénéchaulx et gouverneurs des villes, ét autres officiers dudit seigneur au pays de Languedoc, par lesquelles sont révoqués tous commissaires extraordinaires auxquels Sa Majesté avoit donné commission de connoitre de tous crimes et débats commis dans les pays de son obéissance, avec puissance de punir les délinquants, et attribue la connoissance et punition aux susdits, à qui lesdites lettres s'adressent. Données à Four- ches, le 6 janvier 1443. Ledit vidimus fait à Mont- pellier, le 4 juin 1479, et signé par de Mala Ripa, est inséré dans celui fait en la cour du baillage du Velay, le 24 janvier 1482, signé par Pranlary, et contre-signé par Delolme, lieutenant. Aussy l’exé- cution d’icelles faite par les officiers de la cour Coin- mune, signée par ledit Pranlary, et eontre-signée par Ginoux, balif, et Fabry, procureur, en date desdits jour et an, y est attaché. PATENTES DU ROY GARLES, dressantes au balif et juge du Velay, balif er juge de la cour Commune du Puy, pour contraindre tous elerés non mariés à contribuer aux deniers... imposés en la présente ville; inhibition à l’évesque et à son official d’em- pescher les consuls et receveurs à la collette d’iceulx DE LA VILLE DU PUY, 749 par citalions et autres censives ecclésiastiques. Don- nées à Chinon, le 3 febvrier 1345; signées du Che- min, et scellées du grand sceau cire jaune, simple queue. L'exécution d’icelles par le balif du Velay, signée de Pétra, y est attachée, avec l'exploit d’icelle, par Pierre Parruel, dit Malepeyre, sergent, Révoca- tion des citations et monestations faites par l’official à la requeste de Robert Rouchon, elere, contre les consuls, par le balif du Velay. L'an 1449, signée Achard, avec l'exploit d’iceluy fait par Pierre Vazelles, sergent ; le tout attaché ensemble. Coxsexrewexr de noble Jean Ravel, bourgeois du Puy, de contribuer jouxte et selon la faculté de ses biens, aux impositions faites et à faire dans la ville du Puy, nonobstant sa noblesse, Le 25 febvrier 1372, DéccararTion faite par M° Pierre de Ruflo, notaire et lieutenant du balif du Velay, que les consuls ne doivent contribuer à la réparation de la fontaine de la Bedosse, sur le pont d’Estroulhas, comme étant sise hors la juridiction de la cour Commune. Le 24 novembre 1415 ; signée Robert Montplant, et scellée du sceau du baillage, Déczanarion faite par J. Roussel, bourgeois, naguère anobly par le roy Charles, par laquelle il entend et promet de contribuer aux impositions de la ville du Puy, selon la faculté de ses biens, nonobstant sa noblesse, Datée du 25 febvrier 1544; signée Pardery. TOME XV. 48 750 TITRES ET PRIVILÈGES CoMur ROBERT DE LA BAUCHE, chevalier, auroit commis et fait beaucoup d’injures à certains habitants de la ville du Puy, mesme à Jean Enclave, procureur de plusieurs habitants de ladite ville, qui se rendoit à Avignon de la part de Messieurs les consuls et pour les affaires du roy, l’auroient arresté luy et ceux de sa compagnie ; et de mesme osté ses chevaux, deniers et autres meubles, battu l’un de sa compagnie, laissé un à demi-tué, transporté un autre hors du royaume , et fait beaucoup d’autres excès, dontinformation fut faite par le balif du Velay, commissaire par autorité royale; ledit de La Bauche auroit été condamné en quatre cents mares d'argent appliqués au roy et banny du royaume de France. Enfin, après beaucoup de pro- cédures, les parties viennent en accord à l'instance et poursuite de noble et religieux homme M° Raynaud de Faylte, chevalier, grand prieur d'Auvergne, pré- sents audit accord le due de Bourbon, le comte de Valentinois, l’évesque du Puy, Le Roule, seigneur de Mercœur, vicomte de Belleforets , frère de notre saint père le pape, noble Pons de Montlaur, pour l'arbitrage dudit grand prieur d'Auvergne et révé- rence; et suivant la volonté et requeste des susdits, le sieur de La Bauche demande pardon et rémission des injures par luy commises à Messieurs les consuls ici présents, Savoir : noble Lioutaud, sieur de So- lignac; Guillaume Bellond, Jean Brun, Blane Duriane, Philippe Roux, Pierre Darlende et Guillaume Maysne, lesquels, à la requeste et pour la révérence des DE LA VILLE DU PUY, 751 susnommés, et pour satisfaire à la volonté du grand prieur, pardonnent et remettent audit de La Bauche toutes injures et amendes. Fait à la maison de sire Jean de Jérusalem, le 18 septembre 1547; signé par M° Jean Melcoyres, et scellé du sceau du baillage, Onponxaxce pour les commissaires réformateurs de la justice au pays de Languedoc, sur les émoluments appartenant aux grefliers et notaires à cause des ex- péditions de leurs escriptures. Datée du 4 juin 1456, publiée la mesme année, le 15 dudit mois, en la cour du baillage du Velay, signée Gabot; avee les patentes du roy Louys, dressantes au balif et juge du Velay, balif et juge de la cour Commune du Puy, pour faire entretenir en leurs juridictions lesdits ordinaires faits par les commissaires. Données à Tours, le 25 novembre 1461; signées Guermadon, et scellées du grand sceau cire jaune , simple queue; où sont attachées aussy les susdites ordonnances, avec le contre-sceau, Lerrres RoYALES dressantes au balif et juge de la cour Commune du Puy, pour permettre aux consuls de pouvoir prendre les lieux et places convenables hors de la ville afin d’édifier un hospital ou maison consacrée aux personnes frappées de la peste, en payant aux fonciers des places ce qui pourra leur appartenir d'après l’estimation des prud'hommes. Données à Toulouse, le 8 aoust 1526; signées Gellet, et scellées du sceau de France. 752 TITRES ET PRIVILÈGES LE ROY CHARLES ET LA ROYNE SA FEMME, élant venus au Puy, François de Bonnas et autres consuls vin- rent au devant de luy, et après luy avoir fait conve- nablement la révérence , ils luy offrirent les elefs de la ville. Le roy , voyant leur bonne volonté, les leur rendit, en disant : « Gardez-les vous »; iceulx accompagnèrent le roy à Espaly, où il coucha : de quoy ils prennent acte. Du 15 décembre 14924; signé par Jacques Bergounhon, et scellé du sceau du baillage. L'ON PEUT METTRE LES FANGES de la ville devant la porte Saint-Gilles, sans encourir aucune amende, ny sans demander licence, Jean Charrove, laboureur, du Puy, pour un tel fait ayant été relaxé de l’ins- tance en laquelle il avoit été tiré devant les officiers de la cour Commune, à la requeste du prieur de Saint-Pierre-le-Monastier, seigneur direct dudit lieu, et de Jacques Verdier, du Puy, comme foncier du mesme lieu. Ladite sentence datée du dernier febvrier 1411; signée par Vachier, et scellée du sceau de la cour. Vipimus D’UNE RÉMISSION et abolition de la somme de dix mille livres, portion pour le diocèse du Puy de la somme de deux cent mille livres accordées au roy par les gens des trois Estats du pays de Languedoc pour son nouvel advènement à la couronne; cette rémission est faite en considération des charges que ledit diocèse avait supportées à cause de la guerre, par — rad DE LA VILLE DU PUY. 7535 les fautes du sieur Rochebaron, de ses adhérens et complices, et de Pierre de La Gravaire, qui avait mis les Bourguignons, ennemys du roy, en certaines places dudit pays. Daté du i8 septembre 1420; signé Salayronus. LAYETTE SEIZIESME, INSTRUMENT Contenant certaines requestes présen- tées aux officiers de la cour Commune du Puy par les consuls, contre les fermiers de ladite cour, qui, après trois ans, fesoient payer aux habitants de cette ville les émoluments des procès qu'ils avoient en ladite cour, contrairement aux ordon- nances du roy,item contre les clamiers qui, pour chacune quittance, au lieu de douze deniers qu'il leur étoit permis de lever, en levoient seize, avec ordonnance ensuivie par lesdits ofliciers à l'encontre de M° Bertrand Alezay, greflier de ladite cour, sur la mauvaise versation de sa charge; le tout conte- nant deux peaux parchemin, scellées, au milieu de la conjonction desquelles la marque de M° Pierre Bergounhon est escripte. Du 19 septembre 1456; marqué au pied de ladite marque, et scellé du sceau de ladite cour. Pour ce que les habitants de la ville du Puy, au département de la somme de septante mille moutons d'or mise sus au pays de Languedoc pour le fait des guerres ou pour la rançon ou recouvrement de la 754 TITRES ET PRIVILÈGES personne du roy Jean, avoientété cotisés en la somme de dix mille cinq cents moutons d’or; de quoy se gre- vant, les consuls s'adressent au fils dudit roy et son lieutenant au pays de Languedoc, duquel ils obtien- nent lettres dressantes à Jean de Bordel, de Montpel- lier, et Bernard de Roly, de Nismes, consuls commis- saires dudit sieur pour le départementde ladite somme; lesquels procédant, en vertu desdites lettres, à autre nouvelle cotisation , et modérant la première de trois cents moutons d’or, réduisent la côte de la présente ville en dix mille deux cents moutons d’or. Fait à Montpellier, le 27 febvrier 1559 ; signé par Raymond de Campadale. Vinimus des lettres patentes du roy Louys, portant sauve-garde pour les consuls, leurs femmes, enfants, familles et leurs biens, et les officiers aussy de la maison Consulaire, fait devant Bernard Delphin, sieur de Jalvy, et de Conbroude, chevalier et balif du Velay, le 9 avril 1468; signé Maurin, contre- signé Dolozonis, et scellé du sceau de ladite cour. © ManpemENT ET commission dressants au juge du Velay, balif et juge royal de la cour Commune du Puy, par les généraulx commissaires des aydes au pays de Languedoc, pour exécuter certains arrests donnés par eux le 6 juillet 1500, pour les eonsuls de la ville du Puy, à l'encontre du syndie des chanoines de l'église cathédrale et de Puniversité de St-Mayol. Datés de Montpellier, le 22 octobre dudit an; signés Le Clerc. —— a + — DE LA VILLE DU PUY. 755 ReLAxEMENT donné par sentence des officiers de la cour Commune, en faveur de Jean Compte, Pierre et Jean Beldons, habitants du Puy, accusés d’avoir pris et porté du sable de la gravière sur la rivière de Dolezon, à l'encontre du procureur de ladite cour. Daté du 8 mars 1495; signé par Antoine Dupuy. Onponnances faites par les ofliciers de la cour Commune, pour le fait du mestier des chandeliers ouvrant la cire. Datées du 10 septembre 1584; re- çues et signées par André de Montelit. Les articles touchant ledit mestier sont dans le contrat d'or- donnances; signé Dupuy. PATENTES DU ROY CHARLES, dressantes aux sénéchal de Beaucaire et Nismes, balif et juge du Vivarais, du Gévaudan et Velay, balif et juge de la cour Com- mune du Puy, et à tous autres, pour contraindre les habitants de la ville du Puy à ne pas se départir des munitions et défenses de leur ville, ny aussy à ne pas déplacer leur artillerie, ny bouches à feu quel- conques, pour laisser la ville moins forte. Données à Paris, le 14 novembre 1415; signées Carvis, et scel- lées en cire jaune, simple queue. LETTRES DU ROY CHARLES, dressantes au sénéchal de Beaucaire et Nismes, balif du Velay, Gévaudan et Vivarais , pour défendre aux seigneurs et gen- tilshommes du pays d’arrester la levée des reutes LA « 756 TITRES ET PRIVILÈGES et censives.. que les habitants de la ville du Puy ont sur leurs terres , directes et juridictions. Données à Paris, le 9 juin 1458; signées Gauchier, et scellées en cire jaune, simple queue. L’exploit de l'exécution d’icelles fait par Popon, huissier, y est attaché. Lerrres RoyALes dressantes au balif et juge de la cour Commune du Puy, pour faire entretenir aux boulangers les ordonnances et estats faits sur leur dit mestier, les contraindre à y obéir par tous moyens, et imposer aux contrevenants une punition exem- plaire. Données à Toulouse, le 5 juillet 1552; signées Barthélemy. La commission desdits officiers de la cour Commune, en vertu des lettres royales, y est attachée. Du 12 juillet susdit an; signées par Sermentes et Jean de Montanhac, juge et commissaire. Onnoxxance faite par les officiers de la cour Com- mune du Puy, sur les échandilles du pain blanc, sur le poids ecle prix d’iceluy. Contenant une peau parche- min; datée du 19 décembre 1458; reçue et signée par Jacques Margerit; le sceau de ladite eour pendant. Accor» passé entre les consuls de la ville du Puy et les Frères-Précheurs du couvent de Saint- Laurent, par lequel il est permis auxdits Frères de se clore de murailles en chaux et sable du costé de la Borne et selon l'intervalle distance portée par ledit contrat, et de faire un bouclier à l'endroit DE LA VILLE DU PUY. 757 de ladite muraille pour la défendre de limpétuo- sité de la rivière. La gravière et la rivière de Borne demeureront au service des habitants de la ville à perpétuité, et il leur sera loisible d’y faire conduire les charrogniers des bestes, et d’en rapporter sable etpierres pour la construction et bastiments de ladite ville, sans demander autre licence ; et autres chefs contenus auditaccord.Contenantunepeau parchemin; daté du 10 janvier 1422; recu etsigné par M° Jacques Bergounhon; le secau du baillage pendant. Vinimus fait par le lieutenant royal à Nismes, sur un autre vidimus fait par Jean , fils du roy de France, due de Berry, et lieutenant du roy son père au pays de Languedoc, des lettres patentes dudit roy, insérées dans ledit vidimus, par lesquelles il est permis à tous les habitants du pays de Languedoc ne tenant estables, tabliers et boutiques publiques, de vendre, porter, mener... bestes chargées ou au- trement, par toutes les villes, marchés et autres lieux publics dudit pays de Languedoc, chapons, gelines, poussins, poulets etautres volailles, agneaux, cochons, chevreaux, lièvres, fesans ; perdrix, oiseaux de rivière, œufs, fromages, lait, beurre, pommes, poires, fleurs, huiles, verjus en grain, aulx, ognons, chôtaignes, truites, anguilles, gerdonnes, brochets, fagots, büchers, herbe, pour les chevaulx, et autres vivres et choses semblables, jusques à la valeur de cinq sols parisis par jour et au dessous, 758 TITRES ET PRIVILÈGES sans fraude, sans payer pour ce aucune imposition, ny gabelle. Ledit vidimus en date du 19 septembre 1411; signé de Paller, avec le sceau de la cour ordinaire pendant. Ogicarioxs faites et passées en faveur de puis- sant noble et seigneur de Langhac, chevalier et sé- néchal d'Auvergne, par puissant sieur Philippe de Levys, vicomte de Lautrait et baron de Rocheginot, seigneur de Saint-Haond, Jean, bastard du vicomte de Polignac, pour ledit vicomte intervenant, et aussy pour sieur Montlaur, M° Pierre de Foresque, trésorier , et Jean de Berge, capiscol- mage de l'église Nostre-Dame, Arnaud, Sabout et Aymard d'Avignon, consuls, représentant les Estats de ce pays, pour payer leur portion contingente des frais et dépens faits par l’armée conduite par le sieur de Langhac au lieu et ville de S.........-en-Gévaudan, contre les bourguignons et autres rebelles et ennemys du roy, y étant sous la conduite du sieur de Mour- couroux. Le 27 juillet 1419; signées par M° Benoit de Montanaud. Acconp terminé par arbitrage, entre les commis et noble Pierre Davignon, sur le différend qu’ils avoient à cause de certaines dépenses faites par ledit Davignon pendant le temps qu'il avoit gouverné les clefs de la ville et exercé l’estat de capitaine. Daté du 27 juillet 1448; signé Cordère. Rarronr sur l'exécution de certain arrest donné DE LA VILLE DU PUY. 759: en la cour du parlement de Paris, fait par M° Jean Félieis, lieutenant général du balif du Velay et com- missaire à cette fin, pour laquelle exécution il est fait commandement à R. P. messire Jean de Bourbon, évesque du Puy, en la personne de certains siens officiers y nommés, à peine de cinq cents marcs d'argent, d'exécuter les ordres et statuts fait par feu de bonne mémoire messire Hélias de Lestrange , évesque du Puy, par lesquels il étoit commandé à un chacun, à peine d’'excommunication, Îles jours de dimanche et festes..….....….. , qu'ils ayent à lever et faire cesser lesdites peines d’excommu- nication; de mesme que si quelques uns sont morts de mort soudaine ou bien qu'ils soient excommuniés et ensevelis en terre profane, et s’il y a eu en eux contrition, qu'ils le soient en terre sainte. Daté du 27 febvrier 1454; signé Sermentis. Cépuse APrELLATOIRE baillée par M° Jacques Maloay- rac, syndic des consuls, à lPencontre de lévesque du Puy, sur la révocation qu'il vouloit faire de l'accord par Iuy passé avec les consuls. Datée du 2% may 1575; signée Vachon. Récerriox de frère Jean Queyre, religieux de Nostre- Dame-des-Carmes, lépreux, en la maladrerie de Bri- ves , en frère et donat d'icelle, par Bertrand Vallier, maistre d’icelle, en l'instance et poursuite des consuls; par lequel contrat lesdits malades con- fessent leur maison avoir été faite en partie par 760 TITRES ET PRIVILÈGÉS les habitants de ladite ville. Le 2 avril 1461; signée par Margerit. AUTRE RÉGEPTION faite par ledit Vallier, à la requeste des consuls, et en vertu de leurs privilèges, en la maladrerie de Brives, de Motte Marchandeyre, lé- preuse, originaire du Puy, reçue en sœur donat, avec la prestation de fidélité entre les mains dudit Vallier, et élection de sépulture au eimetière de l'église Sainte-Magdelaine de la mesme maison. Le 19 aoust 1460; signée par Margerit. Ornoxxaxce donnée par le sénéchal de Beaucaire et Nismes, commissaire exécuteur de certaines lettres patentes du roy, données à Tours, le 25 octobre 1461, par laquelle il est inhibé à tous notaires de grossoyer aucuns testaments et de les mettre en forme publique etauthentique, à moins qu’ils ne soient requis par les parties, aux peines portées par icelle. Du 8 avril 1462; signée par Saudeturnis , contre-signée Dassiver, commissaire du substitut du procureur du roy; le sceau de la cour pendant. PATENTES DU ROY JEAN, dressantes aux sénéchaulx de Beaucaire et de Carcassonne et autres officiers, par les- quelles il leur est mandé de ne pas permettre que au- cuns sujets de la ville soient tirés hors de leurs juri- diction, et qui ordonnent que lesdits officiers ainsy qu'à chacun d’eux appartient en leur juridiction, connoissent des délits qui se font en icelle. ER DE LA VILLE DU PUY. 761 Datées de Fontainebleau, le 8 juillet 1553; ainsy signées : Per regem in concilio suo, et scellées en cire jaune, simple queue. PATENTES DU ROY PHILIPPE, dressantes aux sénéchaulx de Beaucaire et Nismes et balif de Velay, pour ne permettre que les habitants de la ville du Puy soient trés hors de leur juridiction par lettres quelconques qu’on puisse avoir tirées contre eux. Datées du 4 febvrier 1545; ainsy signées : In regis hospitio , Douche, et scellées du grand sceau de France, simple queue. EXTRAIT DE LA cour du parlement de Toulouse, de certaines lettres patentes du roy Charles, par les- quelles rémission est donnée à tous les habitants du pays de Languedoc pour tous les crimes qu’ils pouvoient avoir perpétré, en l’administration des charges et à la levée des tailles, subsides et gabelles ; à ceux qui auroient fait monopoles , oppositions , contradictions et ambassades contre icelles, désobéissance aux officiers de Sa Majesté et autres crimes portés par les susdites lettres, excepté crimes de lèse-majesté, hérésie, fausse monnoye, meurtres, agression sur chemin publie et ravissement des femmes; donnant licence perpé- tuelle à ses procureurs généraulx où particuliers et autres commissaires ordinaires, d’ordonner de ne faire aucune poursuite. Données à Lomire, au mois d'oc- tobre 1549, et lextrait du 22 may 1550; ainsy 762 TITRES ET PRIVILÈGES signés : Extractum de regis eurià....; le sceau de ladite chancellerie pendant. SexTexcE des ofliciers de la cour Commune, par laquelle, dans la juridiction d’icelle, les locataires seront tenus de payer tailles aux consuls pour les mai- sons et autres fonds qu’ils tiennent en assence..…... Contenant deux peaux parchemin scellées ensemble, à la conjonction desquelles est signé au pied, Maurin, en date du 9 octobre 1445. Pugzicarion des lettres patentes du roy Louys, par lesquellesles consuls, leursoflicierset domestiques sont mis sous la sauve-garde du roy, ainsy que leurs biens. Fait en la cour du baillage du Velay, avec l'exécution par lesdits ofliciers, le 4 janvier 1461; signé Pinchau. Lertres RoYALESs dressantes aux sénéchal de Beau- caire et balif du Velay, pour contraindre tous bourgeois, cleres et prêtres, de contribuer, pour leur possessoire , tous deniers royaulx et autres imposés et à imposer en la présente ville, de payer arréra- ges pour la cote et contribution de leurs tiers, et pour que les consuls ne soient tirés en cours d'église, à l'effet d’empescher le payement desdites contri- butions. Données à Poitiers, le 24 may 1455 ; signées par le conseil Chulevant, et scellées du sceau de France. LETTRES DE RÉVOCATION DU ROY HENRY, requérant le procureur général en la cour des aydes de — "me DE LA VILLE DU PUY. 763 Montpellier, et le syndic des consuls, dont la cause pour la charge, décharge et revient général des contribuables au diocèse du Puy, pendante au par- lement de Toulouse, est révoquée en la cour des aydes de Montpellier. Datées de Compiègne, le 18 juillet 1555; signées : Par le roy, Robilhard. Exécurion faite par Jean Puphe, balif du Velay, commissaire en cette partie, pour stériler le consu- lat, créer les consuls et prendre leur sentence, au défaut des ofliciers de la cour Commune. Les lettres de sa commission datées de Paris, le 25 janvier 1545; signées par Matthieu Ruffard, et le sceau de ladite cour pendant. Exrrair d’un arrest de la cour du parlement de Paris, par lequel il est dit que nonobstant la qualité pendante en ladite cour entre l’évesque du Puy et les consuls, touchant la restitution du consulat, les consuls créeront et exécuteront tous actes consu- laires, jusques au porté deslettresdeladiterestitution. Ainsy signé : Extractum à registris curiæ parlamenti …., et scellé du sceau de ladite cour. Lérrnes pu RoY Louys, dressantes au parlement de Paris, auquel il est fait à savoir comme le saint père le pape à corrigé et confirmé la susdite restitution du consulat, interdisant à Pévesque et au chapitre du Puy de n’inquiéter les consuls aux fonctions d’icelles; requérant ledit parlement de confirmer les lettres de 764 TITRES ET PRIVILÈGES grace du roy Philippe et du saint père touchant ce fait. Datées du 17 avril 1582; ainsy signées : Per Dominum ducem actum, et le sccau pendant. Onponnaxce des officiers de la cour Commune , sur les émoluments des testaments. Contenant une peau parchemin ; datée du 15 juillet 1377; signée par Avequy, et le sceau de ladite cour pendant. L’ÉVESQUE pu puy et son procureur de la cour Com- mune impétrent lettres royales contraires aux lettres obtenues pour la restitution du consulat, de laquelle demande ils furent déboutés, comme faite subrep- ticement, et condamnés aux dépens par le balif du Velay, commissaire député. Ladite procédure com- prenant deux peaux parchemin, à la conjonction desquelles la marque de Pierre Coston est aussy escripte à la fin; le 14 avril 1545. INSTITUTION DE LA CONFRÉRIE DES MARCHANDS DRAPIERS en l’église des Cordeliers, en laquelle église ils baillent aux Frères dudit couvent une image de Nostre-Dame pesant quatre marcs, une once et trois quarts d'argent; par la réception de cette image les- dits Frères sont chargés de dire toutes les semaines, à chacun jour de mardy, une messe au grand autel en l’assistance des autres Frères religieux, s'ils ne sont légitimement empeschés; item de porter le jour de l’Assomption de Nostre-Dame, au mois d’aoust, ladite image en procession autour de ladite église, DE LA VILLE DU PUY. 765 faire dire la messe en haut, de la placer toutes les festes de Nostre-Dame sur le grand autel du couvent, pour y demeurer toutes les octaves de ladite feste, et aussy aux autres jours des festes solennelles s’il est trouvé bon par lesdits Frères; davantage quand aueun confrère desdits marchands sera décédé, lesdits religieux devront dire une messe des trépassés pour prier pour son âme; ils seront tenus aussy de dire une messe des trépassés et de prier Dieu pour lesmembres de ladite confrérie, et après de faire un retour les oc- taves de la feste Nostre-Dame ; ils ne devront transpor- ter ladite image hors de leur couvent, ny la vendre pour quelque chose que ce soit, et aussy sont tenus lesdits Frères religieux de mettre en leurs canolle et escrits l'institution de ladite confrérie et articles d'icelle pour sa pérpétuelle mémoire; la faire con- firmer et approuver par leur provincial et général à leurs dépens, et rapporter lettres auxdits confrè- res. Le tout contenant deux peaux parchemin, à Ja conjonction desquelles est aussy signé, à la fin, Anstorge; en date du 11 décembre 1390. ARREST DU PARLEMENT DE PARIS, par lequel nonobs- tant la qualité pendante en ladite cour entre l’é- vesque du Puy et les consuls sur la restitution du consulat, les consuls jouiront de l'effet de ladite restitution. Donné à Paris, en parlement, le 19 juillet 140%; signé... Bacco, et scellé du sceau de ladite cour. TOME XY. 49 766 TITRES ET PRIVILÈGES SENTENCE ARBITRALE de R. P. Raymond de Barriac, abbé de Monastier-Saint-Chaffre, et Pons Augier, chantre de Brioude, amiables compositeurs nommés par l’évesque du Puy, Bernard et Guillaume Francon, syndics des habitants de la ville du Puy, qui ont approuvé et confirmé, entre autres articles, que les habitants de la ville du Puy ne sont tenus de faire aucunes chevauchées , ny bans à l’évesque du Puy. Datée du 3 avril 1249; quatre sceaux à ladite sen- tence pendants. ARREST PROvVISIONNEL de Messieurs les conservateurs du droit de l’équivalent, par lequel les consuls peu- vent mettre deux gardes pour visiter les caves et celliers des habitants et inventorier le vin. Daté du 9 septembre 1495; signé et scellé de trois sceaux. Pour ce qui étoit deub à certaines compagnies de consuls pour restes de leur administration, certaine somme de leurs deniers; les consuls qui pour lors étoient, commettent aucuns pour vérifier lesdites deptes, imposer trois tailles, commettent des per- sonnes pour les lever et payer lesdites compagnies; quittance d’icelles. Le tout en une peau parchemin , en date du 6 aoust 1400; signé Vachon. Vinimus fait pardevant le balif du Velay, d’une quittance de sept cents cinquante livres en déduction d'une plus grande, pour la confirmation du consulat. Daté du 5 juillet 1573; signé par Armand, et scellé du sceau de la cour. DE LA VILLE DU PUY. 767 Vins fait devant le balif du Velay, des patentes du roy, par lesquelles les Estats généraulx du Lan- guedoe se tiendront au lieu le plus convenable du pays, et que les députés desdits Estats ne pourront estre ajournés et arrestés en leurs personnes ny biens, pour quelque cause ou depte que ce soit. LES OFFICIERS DE LA COUR COMMUNE ayant fait publier et proclamer à son de trompe qu'il étoit interdit aux habitants de la ville de ne vendre leurs marchan- dises, ny aucune autre denrée les jours et festes de Nostre-Dame, sous certaines peines et amendes; ayant été démontré auxdits ofliciers par le syndie des consuls le désavantage et préjudice qui pour- roient estre portés respectivement tant aux habitants de ladite ville, qui ne pouvoient vendre leurs marchan- dises etdenréesauxditsjours, qu'aux estrangers quine pouvoient achepter leursnécessités et étoienteontrains de séjourner, lesdits officiers révoquent lesdites or- donnances , et permettent l'achat et la vente desdites marchandises et denrées. Datées du 11 aoust; signées par de Leseulle, et scellées du seeau de ladite cour. Déripérarion pes Esrars généraulx du pays de Languedoc, tenus en la ville du Puy, au mois de juillet 1465, sur le différend des opinions à donner et de la séance des députés de la ville du Puy, les- quels tiendront rang et donneront leur opinion après les députés de la ville de Nismes, et après 768 TITRES ET PRIVILÈGES lesquels viendront ceux de Béziers. Ladite délibéra- tion signée par Girardin. Lerrres ne Louys, filsdu roy de France, par lesquelles il est permis aux habitants de la ville du Puy de prendre et de recevoir des estrangers toutes mon- noyes d’or et d'argent, bien qu'elles n'ayent pas cours en France, et pour Île prix qui sera convenu entre eux: dressantes lesdites lettres, au sénéchal de Beaucaire et aux balifs du Velay et du Puyet à leur lieutenant. Données à Nismes, le 8 octobre 1567; signées Chamutau, et scellées du sceau dudit sieur. - Reconvoissance faite au roy Louys, par les consuls de la ville du Puy, du rétablissement du consulat, de l'office de capitaine, de la garde des clefs, portes, tours, fossés, murailles, et autres choses qui éma- nent de luy; lesquels consuls ont fait hommage et presté serment entre Îles mains de Chaussetier. À Tours, le 21 octobre 1461; signée Cartel, et scellée du grand sceau cire jaune, simple queue. LAYETTE DIX-SEPTIESME, Us uvre en parchemin où sont contenus les titres suivants : PremièremenT, les constitutions et ordonnances faites par le sénéchal de Beaucaire et de Nismes, sur les doléances et plaintes de Messieurs les consuls DE LA VILLE DU PUY. 769 de la ville du Puy contre les ofliciers de la cour Commune et autres ofliciers d’icelle, sur l’indem- nité des émoluments.... et la procédure des inven- taires et... des biens; par lesquelles aussy les habitants de ladite ville ne doivent estre tirés en instance pour choses criminelles devant les ofli- ciers de la cour du baillage, et autres choses con- tenues auxdites constitutions. Datées du #4 aoust 1506, contenant trois feuillets, et signées Alirandy. rem aussy certaines ordonnances faites sur les sergents et fermiers pour les procès recus par eux; aussy sur les ....blasphémateurs et contre le bour- reau, auquel il est inhibé de ne prendre aucun bois des estrangers ny des habitants. Datées du 12 no- vembre 1454, et signées Boyer. AUTRE ORDONNANCE contre Île bourreau, par Îles officiers de la cour Commune, par laquelle il luy est défendu , à peine de bannissement ou autre plus grande peine qu'il pourroit mériter, de ne prendre aucun bois à ceux qui le porteront en cette ville, ni d’oster les jarlons {[seaux] à la fontaine de la Bé- doyre, quoiqu'il aye à y laver des draps. Datée du 2 febvrier 1405; reçue par Estienne Charles. Sem- blable sentence donnée contre ledit bourreau, en la cour du baillage, le 16 octobre 1455; signée par Boyer. LA copi£g pu vinimus des extraits des documents 770 TITRES ET PRIVILÈGES conecrnant le fait du péage du Coulet, contre M° le vicomte de Polignae, où est l’arrest proféré par le roy, ou de son commandement, par le comte Thibaud, contre ledit vicomte, au profit de l’'évesque du Puy. LA coxrirmariox du péage, pour lequel les habitants de Ja ville du Puy baillent treize deniers... dont l’évesque prend cinq, son église trois, et le vicomte de Polignac cinq. AUTRES conFiRmaATIONS des roys de France y sont aus:y comprises, de mesme que la confirmation des papes Alexandre et Eugène; lesquelles copies contien- nent trente-cinq feuillets. En date du 6 juin 1508, et signées Alomby. Copie de larrest donné par Îles consuls et habitants de Ja ville du Puy, contre les sieurs vicomte de Polignac, de Saint-Vidal et leurs adhérents, sur le différend du pied-rond et le rabais de trois eents livres sur la einquiesme portion des deniers à imposer pour la ville. Donné à Toulouse, le 9 mars 1509; signé Pradier. Copie des lettres exécutoires dudit arrest, par M° Denipe, conseiiler en la cour du parlement. Du 26 septembre 1510 ; signé aussy Pradier. La come de l'accord et des articles passés entre les consuls du Puy et les gens des trois Estats du pays du Velay, pour raison de l'entrée du vin et rabais de trois cents livres, et autres articles contenus audit nccord; signé Pradier et Chaudernis. DE LA VILLE DU PUY. 771 AUTRE EXTRAIT des articles et accord passés entre M" le vicomte de Polignac et les consuls, touchant le droit du pied-rond et le péage dudit vicomte. Sans date, signé Pradier et Chaudernis. Le DOUBLE pu vinimus en forme de charte, par édit perpétuel et irrévocable à foy de roy, de la composition à luy faite par les gens des trois pays du Languedoc, sur les amortissements des franes- fiefs et nouveaux acquis pour quarante ans. Révocariox des officiers, des conseillers enquesteurs et contrôleurs, parce qu’il avoit été contracté des emprunts, opéré des ventes, fait bans et rière-bans, droit et... provisions, portant de n’avoir d’autres commissaires préposés aux deniers du erû, que ceux ordinaires du diocèse, portant aussy que les ordon- nances faites par le feu roy Charles huitiesme sur le fait de la justice, seront gardées selon leur forme et teneur, qu'aucun ne pourra exposer clameur contre aueun débiteur pour dette et somme qui n'excède dix livres pour une fois par secau,.....…. et plusieurs autres privilèges concernant les biens... dudit pays... Contenant vingt feuillets, les derniers dudit livre. Du 95 juin 1522; signé Vallaty. Le procès intervenu par arrest donné par M, le gouverneur du pays de Languedoc, et confirmé par arrest du parlement de Toulouse, par lequel Îles 772 TITRES ET PRIVILÈGES consuls doivent estre présents et assistants à l’as- semblée des Estats du diocèse, à l’exception du re- ceveur..…. Signé par Dolezon, juge et commissaire, Charles de Molhin et Montaigne. L'ÉVESQUE pu puy faisant certaines extorsions et injures aux consuls et habitants de la ville , en haine du procès qu'ils avoient ensemble, par ordre duquel les paysans étoient arrestés par certains capitaines, l'administration des saints sacrements refusée par les curés et vicaires, le droit de sépulture refusé à leurs enfants et domestiques; victimes de tels abus, les consuls en appellent à notre saint père le pape Eugène, qui délègue Baptiste de Rouzine, docteur et eslu du titre du sacré palais apostoli- que, pour ouyr le différend desdites parties, et pour empescher que lesdits consuls et habitants ne soient molestés par ledit évesque; lequel Bap- uste de Rouzine dépesche des lettres dressantes à tous abbés , pricurs , doyens, lesquelles sont envoyées aussy à M° Jean Ayraud, chanoine, pour les mettre à exécution. Daté du 28 décembre 1440; signé par Falgayres. PATENTES DU ROY HENRY, dressantes aux consuls de la ville du Puy, portant convention de faire six milliers de salpestre dans ladite ville ou aux environs de leur district, pour la portion des huit cent mil- liers ordonnés dans tout le royaume. Datées de Fontainebleau, le 17 octobre 1547; signées Henry, hu 1 DE LA VILLE DU PUY. 773 et, plus bas : Par le roy, en son conseil, de Neufville; scellées du grand sceau cire jaune , simple queue. LerrRes DE CACHET signées par le roy Henry, et, plus bas, par ledit de Neufville, la publication d’icelles par autorité de la cour Commune, et la présentation d'icelles en ladite cour par les consuls; signées Bas- tery, greflier. Come les ofliciers du baillage, le juge-mage de la sénéchaussée de Beaucaire et Nismes et les officiers de la cour Commune ainsy que les consuls, plusieurs bourgeois et autres notables de la ville du Puy fu- rent assemblés. VERBAIL D'INGENDIE, L’AN MIL SIX CENT CINQUANTE-TRoIS , et le mercredy dixiesme jour du mois d'octobre, pardevant nous Maurice Le Blanc, conseiller du roy et magistrat en la sénéchaussée du Puy, dans notre maison audit Puy, vers les dix heures du matin, S'est présenté M° Peyret, bourgeois en la présente ville, syndic des consuls d’icelle, l’année présente, et d'eux assisté, lequel nous a dit que la nuit passée la maison de Ville a été brülée, ensemble tous les meubles, papiers, titres, documents, privilèges et concessions faites par les roys à cette commu- 774 TITRES ET PRIVILÈGES nauté ; lequel incendie est arrivé par limprudence ou malice de César Goutayron et son fils, peintres, qui travailloient dans ladite maison de Ville et qu; passèrent une partie de la nuit. Ce qui a obligé lesdits consuls de baiïller requeste contenant plainte et permission de faire fulminer monitoire pour savoir la vérité au sujet du susdit incendie, et demander que vérification d’iceluy soit faite, ainsy que de la perte desdits titres, papiers, documents et privilèges de ladite communauté, pour servir à l’advenir en ce que de raison, et par appointement mis au pied de ladite requeste de cejourd’huy, ladite vérification est permise et commise à l’un desdits consuls et magistrats en cette cour, ensuite duquel nous avons été requis de vouloir accepter ladite commission et procéder au fait d’icelle, en l'assistance de M° Pons Pinot, procureur du roy en éette cour, nous remet- tant à ces fins ladite requeste et appointement portant notre commission de teneur. À MONSIEUR LE SÉNÉCHAL pu puy. Nous, Le Blanc, conseiller , ayant recu ladite commission, avons offert de procèder au fait d'icelle, et à ces fins, en la présence et assistance et du consentement de M° Pons Pinot, procureur du roy, et des sieurs Ber- nard, Fornel, Guigon, Galland, Espagnon et Bertrand, consuls, et du sieur Peyret, leur syndie, avec notre scribe, nous nous sommes acheminés à la place du Martouret, où étant, nous avons fait venir M° André DE LA VILLE DU PUY. 779 Giraudet, advocat, M° Jacques de Benoit sieur de Salinets, M° Armand Barthélemy, doyen cu. reurs, Jacques et Jean Portal, marchands et bour- geois, el M° Jacques Gire, notaire royal, tous habi- tants de la présente ville, avec lesquels nous avons vu et visité ladite maison de ville, et constaté que le feu a entièrement brülé et consumé toute la maison, ensemble tous lesmeubles et papiers qui estoient dans icelle, jusques à la muraille de devant de ladite maison qui estoit en pierre blanche de Blavozy , taillée, qui a été abattue, sans qu’on n'aye pu sauver que quelques vieux livres de comptes qui estoient dans l'autre corps de logis sur le poids du roy; ne restant rien au grand corps de logis que les trois murailles et la première montée des dégrés en pierre de taille, le feu ayant brûlé et mis en pièces le surplus dudit degré, tout le couvert d’iceluy degré et celuy de l'autre corps de logis, ensemble le premier estage ayant été brülés et consumés par le feu. De quoy nous avons dressé notre présent verbail et fait signer audit Pinot et autres assistants, pour servir auxdits consuls en ce qu'ils auront à faire; et ce fait, nous nous sommes retirés. Ont signé : Pinot, procureur du roy, Gi- raudet, de Salinets, Barthélemy , J. Portal, Jacques Portal et Gire; Le Blane a aussy signé l'original. 776 TITRES ET PRIVILÈGES CONFIRMATION DES PRIVILÈGES DE LA VILLE DU PUY. Louys, PAR LA GRACE DE DIEU, roy de France et de Navarre, à tous présents et advenir salut. Nos chers et bien-aimés les consuls et habitants de notre ville du Puy nous ont fait remontrer que les roys nos pré- décesseurs, en considération de leur affection et fidélité et conservation de leur Estat, leur auroient accordé plusieurs beaux privilèges, franchises et exemptions, qui étoient amplement déclarés et spé- cifiés par les lettres que nosdits prédécesseurs roys leur auroient fait expédier et confirmer de temps en temps depuis le roy Philippe de Valois, premier du nom, l'an 1545, et ses successeurs roys, mesme par le feu roy Henry-le-Grand et Louys-le-Juste, nos très honorés seigneurs aïeul et père, que Dieu absolve, et par nous, depuis notre advènement à la couronne, dont ils ont toujours jouy et en iceulx estre main- tenus ; desquelles lettres de privilège et confirmation d’iceulx il ne leur reste à présent qu’un extrait et inventaire sommaire d’iceulx fort antique qui, heu- reusement, se seroit trouvé entre les mains de Pun des consuls lors de l’incendie arrivé la nuit du jeudy au vendredy 9 et 10 octobre 1655, en la maison Commune de ladite ville, où tous les privilèges, titres, meubles et papiers furent brülés, signé par le notaire et secrétaire de la maison Consulaire de ladite ville, dans lequel sont brièvement exprimés les lettres et titres desdits privilèges. Lesquels lesdits exposants nous ont très humblement supplié, à cause DE LA VILLE DU PUY. 7717 dudit incendie, dont procès-verbail a été dressé le lendemain da sinistre par l’un des conseillers magis- trats de ladite ville, à la réquisition des consuls, et en présence de plusieurs habitants d'icelle, de vouloir agréer et confirmer sur ledit extrait, pour leur valoir et servir comme les originaux, et sur ce , leur accorder nos lettres nécessaires, faisons sa- voir qu'après avoir communiqué en notre conseil la copie collationnée des lettres de nos prédécesseurs roys, concernant lesdites lettres et privilèges, avec le procès-verbail d'incendie ey-attaché , sous le contre-scel de notre chancellerie, désirant, à lins- tigation de nos prédécesseurs roys, pour les consi- dérations susdites, favorablement traiter lesdits ex- posants, de l’avis de notre conseil, nous avons agréé, confirmé et approuvé lesdits privilèges, et de nos graces spéciales , pleine puissance et autorité royale, nous agréons, Confirmons et approuvons par ces pré- sentes, signées de notre main, pour en faire jouyr pleinement, paisiblement et perpétuellement lesdits exposants et leurs successeurs ; ainsy qu'ils en ont déjà jouy et usé, er qu'ils en jouissent et usent tant qu'ils n'auront pas été révoqués. Nous donnons mandement à nos amés et féaux conseillers , les gens tenant nos cours du parlement de Toulouse, cham- bres des comptes et des aydes de Montpellier, pré- sidents, trésoriers de France et généraux de nos finances audit Montpellier, et à tous autres justiciers et officiers qu'il appartiendra, que ces présentes ils fassent enregistrer, et du contenu en icelles souffrent 778 TITRES ET PRIVILÈGES DE LA VILLE DU PUY. et laissent jouyr lesdits exposants pleinement, paist- blement et perpétuellement, eessant et faisant cesser tous troubles et empeschements au contraire, non- obstant la perte desdites lettres et privilèges arrivée par ledit incendie, mentionnés audit extrait et inven- taire, que nous voulons qu'il serve auxdits exposants comme le feroient des titres originaux; car tel est notre plaisir. Et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons fait mettre notre scel à ces présentes, sauf, en autre chose, notre droit et celuy d'autruy. Données à La... , au mois d'aoust, l'an de grace 1654, et de notre règne le douziesme. Signé Louys; par le roy : de Guenegaud. Post-Ecrit. Il peut être utile d'avertir le lecteur que, dans le cours de l'impression, divers changements ont été apportés à la rédaction de cet « Inventaire ». Un certain désordre qui règne dans le classement sérial des pièces, semble révéler déjà un défaut de soins particulier au texte primitif; la copie d'après laquelle nous publions ce document, était elle-même presque entièrement dépourvue de ponctuation, et le sens d’un grand nombre de pièces s'y trouvait telle- ment altéré en beaucoup d’endroits, qu'il était devenu à à peu près inintelligible. Nous avons essayé souvent de le rétablir; d'autrefois, nous avons préféré marquer par des points les phrases qui nous paraissaient plus difliciles à interpréter. 0 — MÉMOIRE SUR LA GÉOLOGIE VOLCANIQUE DU VIVARAIS PAR JAMES D. FORBES , ESQ., MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE LONDRES, SECRÉTAIRE DE CELLE D'ÉDIMBOURG, ET PROFESS. DE SCIENCES NATUR, DANS L’UNIVERSITÉ DE CETTE DERNIÈRE VILLE; EXTRAIT TRADUIT DE L'ANGEAIS PAR J.-M. BERTRAND DE DOUE, MEMBRE RÉSIDANT. 6 décembre 1851. Messieurs , J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de fa Société, pour être mis à la disposition de ceux de ses membres qui désireraient en prendre commu- nication, un Mémoire qui m'est parvenu, il y à quelques semaines, de la part de mon honorable ami, M. James D. Forbes, professeur à l'Université d'Edimbourg. 780 GÉOLOGIE VOLCANIQUE Ce Mémoire, détaché d’un travail plus eonsidé- rable sur les formations volcaniques, a pour objet la description des voleans éteints qui ont été re- connus dans l’ancienne province du Vivarais, dans le voisinage d’Aubenas, sur la pente et vers la base des rapides escarpements qui bordent de ce côté le plateau central de la France. Peut-être essaierai-je plus tard, — ainsi que je l'ai déjà fait pour les parties du grand ouvrage de M. Pullet-Scrope, en ce qui a trait aux terrains volcaniques du Velay, — 1 de donner une traduction complète du Mémoire de M. Forbes; je me borne aujourd’hui à vous en présenter une courte analyse. Entre autres enseignements, il en ressortira cette vérité encourageante : c’est qu'après de premières explorations faites trop souvent à la häte, il peut encore rester à de nouveaux observateurs, moins avares de leur temps, l'espérance de découvrir des faits plus ou moins importants échappés à la préei- pitation des premières recherches. Les volcans éteints du bas Vivarais forment, entre Montpezat, Burzet et Jaujac, un groupe de peu d'étendue, mais extrémement remarquable par la rare conservation de ses cratères, la disposition linéaire des coulées, leur situation dans le fond des vallées; enfin, par les formes correctes ct dé- liées des prismes qui entrent dans la composition de ces mêmes coulées. 2 Annales de la Société Académique du Puy, t. XL, p 154 DU VIVARAIS. 781 Ce groupe appartient aux temps les plus modernes de l'immense période pendant laquelle les agents souterrains ont ébranlé le sol de nos montagnes, et les ont recouvertes de déjections qui constituent aujourd’hui leurs eimes les plus élevées. I se rat- tache, par le cratère du Pal et le suc de Bauzon, à la grande formation basaltique si complètement développée dans le haut Vivarais et aux environs du Puy. Il en est une dépendance : et ne fut-ce qu'à ce titre seul, il aurait droit de nous intéresser, quand bien même il ne se recommanderait pas à l'attention des géologues par les caractères que nous venons d'indiquer. 1 Cette dépendance ne saurait étre mise en doute. Le sue de Bauzon, situé à lextrême lisière du plateau de la France centrale, domine d'un côté les profondes vallées de Montpezat et de Burzet, de l’autre le vallon de Sainte-Eulalie et le cours de la Loire jusqu’au Gerbier-de-Jones et aux montagnes du Béage. Il parait entiè- rement formé de scories de (outes dimensions, dans lesquelles le péridot abonde ainsi que dans les volcans modernes du Velay. Selon M. Forbes, ii n'aurait pas laissé épancher de coulées du côté du Vivarais. [1 n’en serait pas ainsi du côté opposé. Au nord, entre cette énorme croupe et le village d'Uselades, la Loire, qui a suivi jusqu’au pont de Rieatord la direction N-N-E, en change brusque- ment pour prendre celle N-0 , qu'elle conserve jusqu'auprès du Puy. C'est dans ce coude, au pied même de Bauzon, que, dans une course postérieure à la publication de mon Mémoire sur la géologie des environs du Puy, j'ai reconnu sur la rive gauche de la Loire et au niveau de ses eaux, un segment de coulée de lave d'ane certaine étendue : c'est une lave péridotique , à structure schistoide, évidem- TOME XV. 50 782 GÉOLOGIE VOLCANIQUE Aussi n'a-t-1l pas manqué d’historiens. Faujas, le patriarche de la géologie volcanique, en a donné une description détaillée; M. Pullett Serope, dans son magnifique ouvrage, le premier dans lequel les voleans de l’intérieur de la France aient été consi- dérés dans leur ensemble; M. Amédée Burat, dans celui où il a résumé ee qui avait été dit jusque-là de ces mêmes volcans, se sont aussi occupés de ceux du Vivarais; mais, il faut bien le dire, ces deux derniers ouvrages conservent plus ou moins lem- preinte de la précipitation avec laquelle les faits ont été observés ou déerits. Ce reproche ne peut être adressé au travail de M. Forbes. Après avoir, lui aussi, étudié les quatre grands centres volcaniques de l'intérieur de la France, les Mont-Dôme, le Mont-d’Or, le Cantal et le Puy, il veut, à l'exemple de ses prédéces- seurs, terminer ses recherches par un dernier coup d'œil sur les volcans du Vivarais, lorsqu'il se sent irrésistiblement retenu par lattrait qu'exerce sur ment moderne, et que l’on ne saurait confondre avec les basaltes anciens du groupe du Mezenc. De l’autre côté de la Loire, à l’ouest d’Usclade et au dessus du village de Brunelle, on trouve encore deux segments Jongitudinaux de la même lave, reposant sur le granite. On voit, d’après ces faits, que le groupe moderne des volcans du bas Vivarais s'étend jusque sur nos montagnes, où la Loire joue le même rèle que les ruisseaux dans le lit desquels se sont épanchées les coulées modernes des environs de Montpezat et de Burzet. DU VIVARAIS. 785 son imagination écossaise la beauté du paysage, et par la conviction que tout n’a pas été dit sur la géologie de cette intéressante contrée. Deux ans plus tard, en 1841, ses souvenirs le ramènent dans le Vivareis avec un compagnon de voyage, auquel il à fait partager son admiration, Pour la seconde fois, j'ai le plaisir de le voir au Puy, où il m'accorde encore quelques jours. De là il reprend sa route vers Montpezat par le Mezenc, le Gerbier de Jones, la forèt et le suc de Bauzon. Parvenus au col qui sépare les sources du Fon- taulier et de La Pourseille, un magnifique point de vue s'ouvre devant nos voyageurs : une côte rapide de deux mille pieds de profondeur conduit à Mont- pezat, petit bourg entouré de verdure, et dans une position charmante à l'entrée du bas Vivarais , contraste des plus frappants avee les arides mon- tagnes qu'ils viennent à peine de quitter. On eût dit une de ces scènes ravissantes qu'offrent les gorges des Pyrénées, où lune de ces échappées de vue qui, du haut des Alpes, laissent apercevoir au loin les fertiles campagnes de Pltalie. Au dessous 2 L’intention de l’auteur avait été de rédiger ses observations aussitôt après son second voyage, et de les publier dans les Mémoires d'une des sociétés savantes d'Edimbourg, lorsque dans la méme année, — cest lui-même qui nous Vapprend, — il en fut détourné par l'étude des anciens glaciers qui altirait dès lors toute l'attention des naturalistes, et à laquelle il a consacré depuis à peu près tout le temps dont il pouvait disposer, 784 GÉOLOGIE VOLCANIQUE d'eux et en delà de Montpezat, s’offrait encore un nouveau contraste : c'était le vaste cratère de La Gravenne, volcan que l’on croirait n'être éteint que de hier, et dont les scories rougeàtres se déta- chaient sur le sombre feuillage des forèts de chà- taigners dont sont revêtues ces romantiques vallées. En cherchant à reproduire les vives impressions qu'éprouvait M. Forbes, j'ai voulu faire comprendre combien devait lui paraitre agréable la tâche qu’il s'était proposé d'accomplir. Et, en effet, rien n'échappe à ses investigations. Après avoir reconnu que les cratères de ce groupe sont tous situés à proximité des ruisseaux qui descendent des mon- tagnes voisines , il quitte Montpezat pour Thueits, le Pont de La Baume et Vals, d’où il étudie l’une après l’autre chacune des vallées qui encaissent ces ruisseaux, à partir de leur confluent avec l'Ardèche et celle de l’Ardèche elle-même. « Toutes ces vallées, dit-il, ont un caractère commun fort extraordinaire. C’est qu’aussi cerlai- nement qu'il y exisle un cours d’eau, de même on peut élre assuré dy trouver une coulée, ou du moins les restes d’une coulée de lave ou de basalte. Ces coulées sont exactement moulées sur les anfrac- tuosités que présente le canal formé de roches pri- mitives qu’elles ont parcouru, et dont la possession n’a cessé de leur être disputée pied par pied par le ruisseau qu'elles avaient déplacé. Parfois réduites à un mince filet ou laissant à peine quelques traces DU VIVARAIS. 785 sur des espaces de plusieurs milles, elles acquiè- rent sur d’autres points un développement étonnant en hauteur et en largeur, de manière à modifier plus ou moins fortement la configuration de ces vallées, soit en y formant des barrages qui donnent lieu à Ja formation de lacs, soit en contraignant les ruisseaux à changer leur cours et à se creuser ail- leurs un nouveau lit. « Le plus souvent, ces coulées se réunissent au confluent des principaux cours d’eau avee leurs uibutairés. Toutefois, comme elles perdaient leur mobilité avee leur chaleur, on n’en voit aucune qui se soit étendue dans les plaines. « Lorsqu'on suit ces courants de lave en remon- tant vers leur source, on arrive toujours à la dé- couverte d’un cratère presque toujours creusé au milieu d’un monticule de cendres et de scories, qui, par leur nuance couleur de feu, pourraient soutenir la comparaison sous le rapport de leur apparente fraicheur avec celles qui couvrent les flancs du Vésuve ou du gigantesque Etna. « Sur le plus grand nombre de ces cratères, le point d'éjection des laves peut être constaté avee la plus scrupuleuse exactitude , ainsi que les moindres particularités du trajet qu'elles ont parcouru. « Ainsi, chaque éruption particulière a, pour ainsi dire, écrit sa propre histoire, quoique les dates relatives ne puissent pas toujours être exac- tement déterminées. Ce n’est pas une recherche 786 GÉOLOGIE VOLCANIQUE sans intérêt, au moins sur le terrain, que de re. cueillir ces grossiers hiéroglyphes qui forment un des chapitres les plus curieux des annales du globe et d'enregistrer des événements qui appartiennent à ses dernières révolutions, sans cependant que lhis- toire ou les traditions des nations celtiques en aient conservé une trace. » Après avoir reconnu les caractères généraux que pré- sentent les volcans modernes du Vivarais, M. Forbes remonte ehacune des vallées comprises dans Île périmètre de ce groupe; il suit comme à la trace les courants de laves quiles ont parcourues; et, tantôt adoptant les vues de ses prédécesseurs, tantôt différant d'opinion avec eux, et pour lors appuyant la sienne d’observations nouvelles , il indique les eratères d’où émanent ces différents courants. Ainsi, si l’on remonte l'Alignon, on rencontre d'abord le volean de Neyras, et plus haut le beau cratère de Jaujac, dont les coulées rongées par ce ruisseau présentent les longues et sinueuses colon- nades si bien figurées dans l’atlas de M. Pullet- Scrope. Sur la rive opposée de l'Ardèche, c’est le beau cratère de La Mouleyre , aujourd'hui ombragé, ainsi que celui de Jaujac, par de vigoureux chà- taigners, et qui, dans une seule éruption, aurait presque entièrement fourni l'énorme massif de laves sur lequel on voit le village de Thueits. DU VIVARAIS. 787 Non loin de là, La Gravenne de Montpezat a encombré de ses laves, sur une grande étendue, les parties inférieures de la vallée dans laquelle coule le Fontaulier. Un de ses affluents, La Pourseille, prend sa source dans le cratère même du Pal, d’où part aussi la coulée qui à suivi le cours de ce ruisseau. Enfin, plus à l’est, les segments de coulée , disséminés sur les rives de La Volane, entre Vals et Entraigues, se rattachent, à n’en pas douter , au beau cratère d’Ayzae, situé sur la rive droite de ce ruisseau, tandis que sur la rive opposée, entre Entraigues et Genestelle, se trouve, sur le sommet d’un coteau, un segment de coulée dont les carac- tères minéralogiques indiquent qu’elle appartient aux vieux basaltes du Coiron. Ce segment marque de ce côté la limite du groupe moderne. Il n’est pas, comme Îles laves de ce groupe, descendu dans les vallées: il est antérieur à leur excavation. Mais ce qui donne aux recherches de M. Forbes un haut degré d'intérêt, e’est la description de deux eratères qui paraissent avoir échappé à celles de ses devanciers. L'un de ces cratères aurait fourni le courant de laves dont les segments sont disséminés sur les bords du ruisseau de Burzet, depuis son confluent avee le Fontaulier jusqu’à plusieurs milles au dessus du village qui a donné son nom à cette vallée. Au second se rattacherait une coulée moins éten- 738 GÉOLOGIE VOLCANIQUE due, qu’on observe sur la rive gauche du ruisseau de la Bastide, un des affluents de la Volane. Laissons M. Forbes nous rapporter lui-même les circonstances de ces deux découvertes : « La vallée de Burzet, dit-il, est une dépendance de la grande vallée de Montpezat, mais elle s'étend à une grande distance dans une des parties les moins fréquentées de cette contrée. Nous avons déjà re- marqué qu’une coulée de laves certainement plus ancienne que celles de la Gravenne, en oceupait le fonds. L’on peut du moins en suivre les traces à peu près sans interruption à partir du confluent du ruisseau avec le Fontaulier, et en remontant pen- dant quatre à cinq milles jusques au village de Burzet. Cette vallée offre des sites agréablement variés et entrecoupés de beaux bouquets de bois. À Burzet, elle s’élargit pour recevoir un petit affluent qui prend naissance auprès du cratère du Pal, mais dont le cours n’a rien de remarquable. La coulée de lave s’élargit en même temps, et le village est en partie bâti dessus. « Il est diflicile de rencontrer un paysage d’un aspect plus frais et plus paisible que les environs de Burzet. Le ruisseau est petit et son lit est géné- ralement étroit. Cependant, quoique les segments de lave deviennent plus rares et plus petits à mesure qu’on en remonte le cours, rien n'indique qu'on approche de leur point de départ. Quelquefois on eroirait qu'ils ont tout à fait disparu, lorsque tout fes DU VIVARAIS. 789 à coup on les voit reparaitre dans un angle ren- trant, leurs prismes adhérant au granite et toujours perpendieulaires à la surface de refroidissement. Plus d’une fois, en voyant les scories s'élever à une certaine hauteur, on croirait toucher au point d’é- jeetion. Sur plusieurs points, la surface concave du basalte indique la grande fluidité du courant qui aurait pour lors parcouru les détours de cette étroite et tortueuse vallée avee une étonnante rapidité, indiquant seulement par son écume et ses scories la hauteur à laquelle il atteignait; mais le principal courant n'ayant pas le temps de se solidifier, était poussé en avant, ne laissant souvent après lui qu’un mince filet, seul témoin dè son passage. « En 1859, j'avais poursuivi les traces de la coulée de Burzet à environ quatre milles au dessus de ce village, et à huit milles au dessus de son confluent avec le Fontaulier, sans avoir apereu le moindre indice d’un cratère. Je manquais de temps pour continuer cette recherche; mais c'était là un des principaux objets de ma seconde visite en 1841. Et en conséquence , accompagné de mon ami M. John Mackintosh, je couchai à Burzet dans un fort mau- vais gite, afin d’avoir toute la journée du lendemain à nous pour notre excursion, et résolus de monter, s’il le fallait, jusqu'à la grande arète qui sépare les eaux de l'Ardèche et de lEricux. « Nous atteignimes bientôt le point auquel j'étuis déjà parvenu, et où la lave avait momentanément 790 GÉOLOGIE VOLCANIQUE disparu, quoique sans apparence aueune du voisi- nage d’un cratère. Cette disparition se prolongea plus longtemps que je ne m'y attendais , pendant que nous poursuivions notre marche, non sans quel- ques diflicultés, sur les bords du ruisseau. IT faut sans aucun doute l'attribuer à la grande pente du lit du ruisseau et à la petite largeur du canal qui laissait peu de prise à la lave, et qui a dû ajouter un nouveau degré à la force érosive de l'eau. «-Nous dépassämes successivement les hameaux de la Peyreire et de Chabron; nous redescendimes ensuite dans le lit du ruisseau, et apereümes enfin devant nous un grand massif de laves qui nous fit présager le voisinage du cratère. Après avoir grimpé à une assez grande hauteur sur la rive gauche du ruisseau pour éviter les précipices, nous obtinmes enfin, après trois heures d’une course fatigante depuis notre départ de Burzet, la vue d'une cas- cade des plus remarquables, qui se précipitait du cratère, objet de nos recherches, et auquel, em- pruntant le nom d’une chaumière qui en occupe le centre, nous donnâmes eelui de cratère de la Fiollonge. La cascade est appelée Raï-Pis. L'eau se précipite de chute en chute sur un massif de prismes basaltiques d’une grande beauté, Nous étions payés et au-delà de notre persévérance, par la vue d’ob- jets aussi intéressants. Is n’ont encore été décrits, _— au moins à Ma connaissance, — par aucun au- teur, et ils étaient très probablement, pour Ja première fois, exposés aux yeux «un géologue. DU VIVARAIS. 494 « Le cratère présente, comme de coutume, un cone isolé de scories, excepté du côté qui regarde la vallée , par lequel un torrent de lave s’est échappé, et, barrant le ruisseau voisin, a formé celte grande cascade. Dans les scories environnantes sont enchässés d'énormes blocs de granite, circons- tance qui ajouterait quelque probabilité à lidée que j'ai précédemment émise sur l’origine métamor- phique des nodules d’olivine qui caractérisent cette coulée sur toute son étendue. L’escarpement de basaltes prismatiques qui a donné lieu à la cascade, quoique moins étendu que sur d’autres points du Vivarais, est cependant celui qui présente les acei- dents les plus variés et les plus complexes dans le mode de division et d’arrangement des prismes. « Si nous considérons actuellement quel a été le mode d'action de cette bouche volcanique, nous trouvons que la grande longueur de la coulée de lave qui en est issue, a quelque chose d'étonnant. « Quoique d’après les cartes, la distance entre Burzet et ce cratère ne, paraisse pas avoir plus de quatre à cinq milles, les contours que fait le cou- rant de lave sont tels, que cette distance est à peu près doublée; et elle ne peut être, en effet, moindre de huit milles, puisque nous avons mis trois heures à la parcourir, par une route, il est vrai, aussi raboteuse que rapide. Jusqu'à son point de jonction avec les laves de La Gravenne dans la vallée de Montpezat, sa longueur serait done de 792 GÉOLOGIE VOLCANIQUE plus de douze milles; et si, comme le suppose M. Scrope, et comme tout porte à le penser, ces laves s'étendent jusqu’au pont de La Baume, la distance totale sera de seize milles. Cependant la vallée entière de Burzet est un ravin si étroit et si tortueux, que la lave ne s’y montre que comme un fil qui en suivrait tous les détours, et on s’é- tonne qu’elle ne se soit pas solidifiée par son contact avec le granite avant que d’avoir parcouru le quart de cette distance. Il n’existe, je pense, aucune lave, ancienne ou moderne, qui ait formé une aussi mince coulée. On ne peut s’en rendre compte qu’en lui accordant une excessive fluidité dont on a de nouvelles preuves : 1° par l'exactitude avec quelle elle s’est modelée dans les angles de la route tortueuse qu’elle parcourait, et 2° d’après sa disparition presque totale sur une étendue de plu- sieurs milles, ce qui indiquerait qu’elle coulait sur le terrain sans presque se solidifier. » 1 Après avoir illustré par des plans, des coupes et une fort jolie lithographiez; tout ce qui à rapport à la situation topographique du cratère de La Fiol- longe, à sa forme et à la belle cascade qui en est une dépendance, Pauteur passe à la description * D’après les observations barométriques de M. Forbes, la pente moyenne de la vallée de Burzet, depuis le pont de La Baume jusques à ce village, serait de 1°; elle serait de 2° 7° depuis le même village jusqu'au pied de la cascade de Raï-Pis. : DU VIVARAIS. 795 d'une seconde bouche volcanique, qu'il croit aussi n'avoir pas encore été décrite, et qui est connue dans le pays sous le nom de Pie de l'Etoile. « Une vallée, ajoute plus loin M. Forbes, me reste à décrire : je lui donnerai le nom de vallée de La Bastide, d’après celui de son principal vil- lage. Elle est située entre celles d’Entraigues et de Burzet, par lesquelles on peut facilement y péné- trer; mais en remontant de Vals, qui est à peu de distance du point où elle s'embranche avec celle de La Volane, elle peut être commodément parcourue dans toute sa longueur. En la remontant on n’y trouve, pendant plusieurs milles, aucune trace de lave; mais dès qu'on est parvenu à la hauteur de la coupe d’Ayzac, la vallée s’élargit et offre un fort beau coup d'œil. Une souree chargée d’acide car- bonique sort du sol granitique : sa température est de 55° 2 de Farenheit. À un mille ou deux au dessus, on aperçoit tout à coup un massif considé- rable de laves, creusé par le torrent, et d’où l’on jouit d'un fort beau point de vue qui embrasse le hameau de La Bastide, ses moulins et les ruines d’un château qui avait appartenu au comte d'Entrai- gues, l’un des riches propriétaires de la contrée ; il en fut chassé par la populace lors de la pre- mière révolution, son château détruit et ses terres partagées. « La lave se montre à peu près sans interruption pendant plusieurs milles, en remontant la vallée 79% GÉOLOGIE VOLCANIQUE depuis La Bastide, ce qui était déjà lindication d’une origine particulière pour cette coulée, que j'avais déjà reconnue en 1839; mais plus heureux que dans la vallée de Burzet, j'en avais suivi la trace le long d’un ruisseau tortueux au pied des mon- tagnes élevées qui séparent cette vallée de celle d'Entraigues jusques à la distance d'environ trois milles au dessus de La Bastide, Ce fut de là que j'aperçus enfin le sommet d’où elle provenait, et qu'on me dit se nommer le Pie de l'Etoile. L'heure ne me permit pas d’y atteindre ce jour-là; mais quelques jours après, j'entrepris dans ce but une nouvelle course par la vallée d’Entraigues. Je re- montai pendant quatre à cinq milles la rive droite de La Volane, et lorsque je jugeai que je pouvais être à peu près parvenu à la hauteur du volcan, qui, du reste, ne peut être aperçu du côté du levant, je commençai de gravir des pentes extré- mement rapides à partir du hameau de la Viole et jusqu’à une hauteur de près de deux mille pieds au milieu de bruyères à peine fréquentées par quel- ques charbonniers. « À un tiers environ de la côte, j'aperçus dans un petit ravin une coulée de laves, au dessous de laquelle sortait une belle source. La coulée ne descendait pas jusques à La Volane, mais elle re- montait en suivant ce petit cours d’eau, et me conduisit à un amas de scories et de cendres qui occupait la partie la plus rapide de ces côtes es- DU VIVARAIS. 795 carpées. Parvenu au sommet, je reconnus qu'il était couvert, jusqu’à une certaine distance, par des pro- duits voleaniques; le granite se montrait cependant sur un point un peu plus élevé. En examinant la direction de la coulée de lave qui descendait vers La Bastide, je reconnus qu’elle prenait son origine au-delà de ce granite, et me dirigeant vers le nord, je fus agréablement surpris à la vue d’un cratère dont je n'avais eu encore aucun indice. Il se trou- vait dans une situation assez singulière, occupant toute la largeur de larète dans une sorte de dé- pression ou de col, et sur un point où l’arète fait aussi un contour, ainsi qu’on en peut juger par l'esquisse que j’en ai faite, non sur le terrain, mais immédiatement après être rentré. « Quelque opinion que l’on ait sur le cratère du Pal au dessus de Montpezat, il est hors de doute que celui-ci s’est fait jour au milieu du granite, car je ne pense pas que d'aucune part les scorics forment des masses considérables. Il n’a d'autre brèche ou issue que celle par laquelle la lave est descendue vers le couchant dans la vallée de La Bastide. Le cratère a une forme elliptique régulière, et se trouve placé entre deux ravins, lun de chaque côté de larète. La petite coulée que nous avons vu se diriger vers l’est, en est sortie la première. Son élévation, au dessus de la mer, est de quatre mille deux cent quatre pieds, et surpasse un peu celle du cratère du Pal, Il domine sur une vaste 796 GÉOLOGIE VOLCANIQUE étendue de pays. C’est de là que j'ai eu le premier soupeon, confirmé deux ans plus tard, sur l’origine probable de la coulée de Burzet. « Ce volean, ainsi que celui de La Fiollonge, parait n’avoir encore été reconnu par aucun géo- logue. Comme exemple d’un cratère ereusé au milieu du granite, il est des plus remarquables. « Je fus forcé d’abréger mes observations, à eause d'un violent orage accompagné de tonnerres, qui couvrit le pays de brouillards, et m'obligea à la retraite. « La lave, du eûté de La Bastide, est d’une grande épaisseur , mais elle est imparfaitement pris- matique. Sur quelques points, ses caractères se rapprocheraient de ceux de lobsidienne. « Cette vallée est très cultivée, et offre un aspect agréable. Des groupes de maisons bien bâties sont disposées parmi des toufles de ehätaigniers, et pourvues de jardins bien arrosés et assez bien entretenus. » Il y a dans ces deux descriptions un caractère de vérité qui ne peut laisser le moindre doute sur la valeur des observations de M. Forbes. Ce sont bien deux nouveaux cratères à ajouter aux sept que l'on avait déjà reconnus dans ce groupe. Comme ces derniers, ils sont situés sur le bord ou dans le sein même des vallées qu'ils ont inondées de leurs laves dont ils marquent le point de départ, caractères qui n’ont point échappé à lattention de DU VIVARAIS. 799 l’auteur, et qu'on ne retrouve, je pense, nulle part avec celte constance. À ce Mémoire est jointe une carte géographique, où l'on a marqué l'emplacement des cratères, l’es- pace qu’occupent les coulées, et jusqu'aux prinei- paux segments, autant que les dimensions de l’échelle ont pu le permettre. Dans les quatre planches sui- vantes, se trouvent vingt-quatre plans, vues ou coupes des objets les plus intéressants; enfin, une dernière planche offre cinq vues ou petits paysages parfaitement rendus et très propres à donner une idée de la physionomie du pays; on y remarque, entre autres, une fort belle vue de la vallée de Thueits, et une autre vue de la cascade découverte au pied du cratère de La Fiollonge. ! Peut-être la Société jugera-t-elle à propos d’or- donner l'insertion de cette courte analyse dans ses « Annales », qui seraient probablement le seul re- cueil écrit en français dans lequel les géologues pourraient prendre une idée des belles découvertes de M. Forbes, et des modifications qu'elles apportent à ce que l’on connaissait du groupe volcanique du bas Vivarais. * La chaumière à laquelle M. Forbes a donné le nom de La Fiollonge, est connue dans le patois du pays sous celui de La Fialouse, TOME XV, 51 NOTICE SUR UNE APPLICATION DE LA LOI D'INTERVERSION OBSERVÉE AU PUY, ENTRE LA FRÉQUENCE COMPARÉE DES VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS; PAR J-M. BÊERTRAND DE DOUE , MEMBRE RÉSIDANT- 6 décembre 1851. Messieurs, Je me suis proposé, dans cette notice, de montrer jusqu’à quel point les résultats de mes observations de 1851, concordent aux ceux de 1849 et de 1850, et comment l'influence de la loi d’interversion, une des principales conséquences que j'en avais déduites, s'étend, vers le Nord, au moins jusques dans la Belgique. Si l’on compare, en effet, les résumés numériques dont cette notice est accompagnée, avec ceux annexés VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. s01 au Mémoire que j'ai publié l’année dernière ! sur la fréquence comparée des vents sous notre climat, on n’y apereevra que les variations inhérentes à tout énoncé météorologique de nature à ne pouvoir être exprimé autrement que par des moyennes. Ces variations portent principalement sur les nom- bres qui représentent la fréquence mensuelle et annuelle des vents, et sur le rapport que nous avions indiqué, sous toutes réserves, entre le nom- bre des concordances des vents supérieurs et infé- rieurs, et le total des doubles directions observées. Ce rapport ne serait, en 185: , que comme 20 à 100, au lieu de 27 à 100 qu'il avait été dans les deux années précédentes. Nos observations de 1851 ajoutent d’ailleurs un nouveau degré de valeur aux faits recueillis en 1849 et 1850, sur l'extrême rareté des vents d'est, sur celle des vents intermédiaires et l'influence de leur apparition sur la produetion de la pluie, sur la prédominance des vents de nord-ouest, ete. Il en est de mème pour les conséquences que nous avions déduites de ces observations sur la tendance respective des vents à concorder , leur mode d’exten- sion, les hauteurs relatives qu’ils affectent de pré- férence, leur influence sur la température, ete. 1 « De la fréquence comparée des vents supérieurs et inférieurs sous le climat da Puy-en Velay et de leur distribution », par J.-M. Bertrand de Doue; « Annuaire Météorologique de la France, pour 1854 »; première partie, pages 507 et suivantes. 802 VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. Elles confirment enfin, de la manière la plus satisfaisante, linterversion que nous avions signalée entre la prédominance de vents supérieurs S-0, O0, N-0 et N, considérés dans leur ensemble, et celle qui caractérise au contraire les vents infé- rieurs de l'hémisphère opposé, comparativement à leurs supérieurs. Cette loi repose aujourd'hui sur trente-six mois conséeutifs d'observations dont les résumés numériques s'accordent, sans une seule exception, pour la faire ressortir. Et si l’on considère que , pendant ces trois années, elle n’a cessé de dominer les rapports de fréquence des vents dans leurs écarts les plus irréguliers, et que les combinaisons qui naissent en nombre presque infini des directions respectives des deux courants superposés n’ont porté aueune atteinte à son auto- rité, on ne pourra, je crois, se refuser à la regarder comme solidement et définitivement établie, au moins pour le climat du Puy. Mais à quelle distance au-delà de nos montagnes s'étendra son influence? Dans l'absence de tout résumé d’observations faites simultanément d’après la girouette et la direction des nuages, et en partant de certaines considéra- tions géographiques, telles, par exemple, que la situation isolée du plateau central de la France au milieu du vaste espace qui s'ouvre entre les Pyré- nées et les Alpes aux vents de la Méditerranée, j'avais été conduit à penser que l'influence de la VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. 803 loi d’interversion ne s'étendrait guère au-delà de ce plateau. Il n'en est point ainsi. On trouve, dans « PAnnuaire Météorologique de 1851 », un article de M. Quételet, dans lequel le savant directeur de l'Observatoire de Bruxelles donne le tableau suivant de la fréquence des vents supé- rieurs et inférieurs observés dans cette ville : Moyenne des cinq années 18/42 à 1816. papes NNNE NE ENEE BSE SE SSE $ SS0 SO 050 O0 ONO NO NNO totaux les nuages..….45 39 45 54 74 44 44 48 44 79 157 141 442 66 46 54 4000 l'anéapmbre.39 35 51 74 85 52 27 27 64 94 153 155 75 48 41 27 4000 Ce tableau, le premier de ee genre qui soit venu à ma connaissance, donne, comme on voit, en nombres réduits à une unité commune, la moyenne des cinq années 1842 à 1846 des observations faites à Bruxelles d’après la direction des nuages, et au moyen de lanémomètre d’Osler pour les vents in- férieurs. En réduisant les seize directions qui y sont portées aux huit principales, et en disposant Îles nombres ainsi partagés selon l'ordre adopté pour nos tableaux de fréquence, ce qui ne change rien à leur valeur, on a le tableau suivant, dans lequel la loi d’interversion se trouve distinctement écrite : Total | A se! sal s0 O0 NO) N rate Total 911108! 50! 921 524 (2481245! 96 so eco anémometre!{ 05 1156) 80% VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. Est-il nécessaire de dire ma surprise à la vue d’un rapprochement aussi inattendu, et qui sem- blerait promettre à cette loi un caractère de géné- ralité tout autre que celui que je lui avais d’abord attribué? Cependant, il se présentait une question à résoudre. L’interversion de fréquence qui ressort des nom- bres de ce tableau n’était-elle que le résultat de moyennes quinquennales, comme celle que j'avais sous les yenx? Se reproduirait-elle à Bruxelles dans des moyennes de plus courtes périodes, annuelles ou semestrielles! Ou ressortirait-elle, comme au Puy, de chaque résumé numérique mensuel? Qu'il me soit permis d’en témoigner ici ma re- connaissance à M. Quételet. Grace aux documents dont je suis redevable à son extrême obligeance, ces questions n’ont pas tardé à recevoir une solution. L'inspection des totaux mensuels des vents supé- rieurs et inférieurs consignés dans ses belles recher- ches sur le climat de la Belgique, et les relevés que j'en ai faits par saison et par semestre, ne m'ont donné, pour ces différentes périodes , que des résul- tats sans signification, c’est à dire des nombres tantôt en harmonie, tantôt en désaccord avee le mode de distribution des fréquences sur lesquels la loi d'interversion repose. Il en est tout autrement des résumés annuels , ainsi qu’on en pourra juger par le tableau suivant, dans lequel j'ai réuni les moyennes des huit années VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. 805 d'observations faites à Bruxelles de 1845 à 1850, d'après les éléments numériques que M. Quételet a bien voulu me communiquer : Fréquences moyennes annuelles des Vents supérieurs el üinférieurs à Bruxelles, déduites : 19 des données de | ARS d'Osler, prises d'heure en heure pour les années 1842-47, el de deux en deux heures pour les années 1848 à 50; 29° des observalions de la marche des nuages trois fois par jour : à neuf heures du malin, midi el trois heures du sair. j Eee ton oeuer pesnet né | 4 | T al \ \ lrot-1l { ANNÉES, (VENIS NE! E |SE | S part. S0|0 [NON part. JTUTAL part 1843 [sup. | 64/1108 xl 8212961250/257 HRel 704|1000 ee me | Ed ER RE nie 1 Re inf. | 861133! 62 119/570/272/209| 83! 66|630|1000 184% |sup. |109/103| 16 s8lbsel1s2/289/1271116714/1000 int. 21175! 48| 84419l221/180/100! 80/581|1000 1845 |sup.| 60! 88! 231117] 88/25 o88| 97| 731712/1000 inf. (106 119 651150! 410 9e 21151 78| 539156011000 186 |sup.| 78] 74! 24111112 2871230254 1106| 7371211000 2|56s|1000 inf. | 891130! 59154 432/2841141| 71| 7 1847 |sup.| 99! 77| 43 TA 1293 »a6l2s8s 106 78/708|1000 inf. | 79104! 73 142598 266167| $9| 811602110000 75611000 — 245 3271264 99 inf. | 72110 373[328/180| 71| 501629) 1000 1849 [sup.| 8%! 74, 21 _8512641226/300|134 7717371000 pm er pa | 1848 |sup.| 82! #7] 27| 89 inf. (777! 897 66 108l310l2962051103 se 1850 sup. | 78] 87, 25) 10/230197/321 1166! 87/771}1000 inf. | 84 à 63 1350 2872021105! 53|6 55011000 Moyenne |sup. Sd 82) 28 ce ei Dai 116, 841726 1261000 ‘000 EN 6411 ET 2781180! 87| 65/10/1000 | l DR De > 1 bise ah lin] mn de 8 ans.linf. 806 VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. À ce tableau j'ajoute celui des moyennes annuelles obtenues au Puy pendant les trois années 1849, 1850 et 1851. Ce rapprochement permettra d’en saisir plus facilement les rapports : Fréquences relatives el comparées annuelles des Vents supérieurs et inférieurs observés au Puy, trois fois par jour, d'après la marche des nuages et celle de la girouetle à midi, le matin de cinq à sept heures, Le soir de cinq à huil heures, selon La longueur des jours. so 0 vo N re Ton part. Total ANNÉES. |VENTS vx E | SENTE mms | "20 MUNEUT) me cs ——< Conenuse |emmmmes | gomme, AGREE CPE | um | Sanmmemmx 1849 La 41! 10 20! 981781112/23%/261,215/822|11000 inf 1105|13l101,158 3771103 |17%1198/148/623|1000 1850 {sup.| 88! 31 29! 55175l1121166/265/282 825/1000 inf. 191| 5! 8%! 91375| 69! 97/255/204 62511000 1851 |sup. 112} 171 13! 55197] 951182/2171309/80311000 inf. 178, 211106] 72,377] 731116/236|198 623] 1000 Moyenne|sup. | 80, 10| 2%| 69 183/106,19%/248/269 8171000 tisann. | inf.158, 14| 97.107 376| 82,129/230/183 62411000 On voit, par la comparaison de ces deux tableaux, que quoique l’interversion entre la fréquence des vents supérieurs et inférieurs qui soufflent de chaque hémisphère, soit moins profondément empreinte dans les observations de Bruxelles, où elle ne ré- sulte que des moyennes annuelles, elle en ressort néanmoins tout aussi nettement qu'au Puy. Toutefois, et indépendamment des variations que subissent dans ces deux tableaux les nombres indi- VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. 807 cateurs de la fréquence particulière de chaque di- rection, les rapports entre les totaux partiels sur lesquels la loi d’interversion est établie, présentent sous les deux climats des différences notables. Ainsi, en prenant nos exemples dans la moyenne des huit années d'observations de Bruxelles et dans la moyenne trisannuelle de celles du Puy, le nombre total des vents supérieurs qui ont soufflé pour cette dernière ville de l'hémisphère oriental, est, à celui dés vents inférieurs correspondants, comme 1 est à 2. À Bruxelles, ces deux totaux sont comme 2 est à 3. Pour l'hémisphère opposé, le total des vents su- périeurs observés au Puy est, comparativement à celui des vents inférieurs, comme 4 est à 3. À Bruxelles, ils sont comme 7 est à G. Les conditions géographiques et hypsométriques dans lesquelles ces deux villes sont placées, la dis- tance qui les sépare, la substitution du S-0 comme vent dominant à Bruxelles, au N-0, qui est celui qui prédomine au Puy, diverses autres circonstances que les bornes d’une simple notice ne permettent pas même d'indiquer, suflisent pour justifier les dif- férences que présentent ces rapports. Mais ce que nous ne pouvons nous empécher de faire remarquer, c’est leur simplicité et surtout leur constance sur chacun de ces points pendant les années dontnous possédons les tableaux de fréquence, Que l’on compare en effet, sur celui du Puy, les totaux partiels des années 1849 , 1850 et 1851 , avee 808 VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. ceux de la moyenne trisannuelle qui nous a fourni les rapports À à 2 et # à 5, on trouvera qu'ils lui sont numériquement identiques, à quelques centiè- mes près. Il n’en est pas tout à fait de mème pour Bruxelles; cependant, sauf un très petit nombre d’exceptions, les rapports des autres totaux partiels ne s’écartent pas au-delà d'un dixième d'unité de ceux 2 à 5 et 7 à 6, que nous avons obtenus de la moyenne des huit années. Tels seraient, en définitive, les rapports par les- quels se résume l’interversion qui a lieu à Bruxelles et au Puy, entre la fréquence des vents supérieurs et inférieurs de l’un et de l’autre hémisphère. Un dernier fait tout aussi remarquable que Ja constance de ces rapports entre les totaux partels des tableaux précédents, c’est le contraste marqué qu’elle présente avec la mobilité des nombres par lesquels les fréquences annuelles des huit directions principales se trouvent exprimés, mobilité que la seule inspection suflira pour faire reconnaitre. Nous nous bornerons aujourd'hui à constater ce fait, tel qu’il apparait. Certainement, 1l n’est pas sans rapport avec l’alisé et son contre-courant. Mais peut-être est-il prudent d'attendre que de plus nom- breuses observations aient été recueillies avant de risquer quelques conjectures sur les causes de ce singulier contraste. VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. 809 TABLEAU T. Résumé numérique mensuel des directions des Vents supérieurs el inférieurs, observés trois fois par jour, au Puy. pendant l’année météorologique 1854. | ME! NE (ENE pps SE (se ù | SSO: 50 10$0! O0 !ONO! NO | NXO 62/10#,911117/11 54130] 84 154|179| 97 19411003 98 1074 MAMAIIRE 218 [5 l»»| 7 1131182 -6 [12 l»» 8 11161» 1181281536 | 84 6 6 |»» >» | 51 4) 4 Le | Vul L'EC EL 9: | 24 N 77 pp [1413 |»»|»»|21 [311113 1/8 [5 [171 »» | »»| S9 13/43 | 1 »»|11211 A OTSTE QE AE CA Ur > |12|»» uso | 0519 |10:|5;| 17) 3.113): 8a S | »» |»» »» |p»| { 5 12 |10 17110111 | 88 5 [2 [p»lp» 5 [9 [5 ln» 2 16151323 2 | 93 22 | »» |»» 110134192109 811484 | 7 1101 2 | S6 »»| 10 | 9 204111317132 |12113| 8 | 2 | 89 8 |»» »» [»»| 5 |[3 GUN | 3040 5 | 302193 24 [9 "7 pl» 2 121 1 [74 13 [19| 5 | 7 | 89 1 |»» »» [41914 % 1% | 1 9 151 9 s0 [9 | 4 19 15» 13 [ol 4 | 2 2|8|16!4% | 4 |14| 89 »» | »» »» |p»|»»|n» 11119 117 145 112 1"5 ss 6 [214 1»ol»» [21 51»»|4 [1 110 | 8 | 16 | 13114 | 93 »» | »» { lb»! 1 [ox mu OMIS" LT ITS IACUILST 8 |5»1» 4 ol 4 155 »5| 3 12/110118|116| 93 o 12 1 lb» 3111612 1 151 # 110 |30| 86 6 |2 1 [113 h»l 1 |»o1 4 13 LE 11 | 90 7 |.5 »» [»»| #13 »»|5 | 7 20/2} 5 |15| 81 TA phl»|[»2| 5» | 14 13174 1 7 Up» 5 113 118 | 92 7 |opl9 [ol »o | 1 led] 1 ool»»| 9 111115 | 16 | 24 84 T8 [111054 ss 213| 4 1131929116! 5 | 90 ; 5 810 VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS, TABLEAU II. Fréquence relative el comparée des huit Vents principaux pour chaqus mois de Vannée ASD1, déduite du tableau A. MOIS, NE SE s Qorau} so 0 | M | MSEU 1e et EL Décembre..[2191 24 | 241 74 7 1851. 1179112 | 95| 83 6 3411 4911341 73140 36912021155|131 E Janvier. ... 1181 26 | 39/03 286! 65| 78195137 = 134| 22 |258/1 »111121225 = JFévrier....[260! 39 | »» 104120 157 »» [145 2051253 Mars.......| 45! »» | 5» £ 4111251227|1307|22 SSUIHTO "5412041387 AVI... »» | »»5 | 35 3371164 ET "561202 Mantes 161! 5» | »» 1181152 Juin. 50! 13 | 25 >121212 169145 [146 123/135 1101 Juillet. »» | »» | »» 3641341 ÊTÉ. PRINTEMPS mt RE EE Go = Q2 Ÿ © er = PQ à © Ÿ © = ÿ 9 _ _ pe EN! Le a © Noût-253%% 62! »» 12 , Septembre. 120193 | 44l 471 221 811 58128151: :| 3001 lo 3 370156 |167 389! 62211000 Z |Octobre .….[173| 50 | »» | 86 309! »» [246/185/: | 691 1000 a roms tantiqes 280| 111 7613114021 6201000 À famine Novembre.|119! 24 | 12! »» | 1551 12! 951333 LES MONT MOYENNE 1121171 131 551 197! 9511821217|309 | 803|1000 annuelle 1851.[178 EX 106| 72 377| 7311161236 62311000 VENTS SUPÉRIEURS ET INFÉRIEURS. 811 TABLEAU IE. Vents intermédiaires observés au moyen des nuages courant entre des nuages supérieurs et le vent indi- qué par la girouette en 1851. .| DATES Nom- | DIRECTIONS di | bre |: 728 2 _ [d'ob. Pndiqnées par le vent = SOCVa- | me, MOIS. < 'Jany. 2 A Févr. Mars. Avril. Mai. . Juin. Juill. Août. Sept. Oct... Jours| tions. PHES 1 1 EU Sie — | Sup". |Intér. Jnfer. N |SE SE N |SSO| S N | S | SE N |ISSE| S NO | S | SE S NO I S | So NOÏ S |SE NOÏI S | So SO ÎSSE' SE S S | SO Soins tes SO S |SE SO | SE !SSE SSOI S ! SE NO| O | SE SsO) S | SE OS0![ NO ! NO OSO! NO NNO SO | SE | NE ONOÏNNE! $ ONO[ NO | S$S Ne un fU mm à QI I 10 = QI “2 © OBSERVATIONS. Bruine et pluie le 8 et 9. Neige le 27. Giboulée le 22, pluie le 23. Pluie le 42, Pluie et orage le 45. Pluie le soir et la nuit. Pluie le soir. Pluie l'après midi. Petite pluie le soir. Pluie le soir et le lendemain. Grainsle jour et le lendemain. Pluie le soir. ,. INFÉRIEURS. ET RIEURS SUPE VENTS 812 ———]…——]—]——"——— << Le) 1= eu sr celcc|er|#rice) LI 6 Fr|GFTrTE TT" | oz lcelsaluelerleæler!orl «[sslz| EU" ssorlorr or |sor 6{or|zetsrlog|sr|ce] a |01 æ cpplortr#r ze | berhetl ph lg eee te EE 179$ 2 VE 16 0 CC DCE EE ( CEE 0620 D el D 1 20 | | ,9 sr MEANS RENE AUS ESRS ESA l | Î | | | je N OO ae 0 050, 0$ vs $ he as Va 4 ui } | | ES ESS | mms tt MER “mr mi TEer: a[ J2 SuOrp2alip Sp 2uUOS Wap EP] 202 2004 ue j1oddey | ANT (YA! ss robot Se cit ne2[{2) a] uoyes aauur [| SUEP S294198 | | FE SUO172911P S2P a UOS-TWA(T « |SFIZG Laopacones SANa] 9p aaquiou | jensesera ee eV LOT il « 6 CF *:°**Sa[[9}U92pPI998 no saauejuods Lo « 9 9 “JNATIAJUI qua np uoIsuayx9 Je tee | 0 l'anouadns quas np uorsuayxa aq ocre | emma | mec) ccm or EEE ANT | AN ax ‘SONY ANONN ON *yegr 2nbibopotopppu opuu D junpuad sapa42sq0 csunoripfur no simor4adns sjuoa Sp U0ISUI7L9 und ja S7a1U2p190D ‘sapunjuods saounp409U0?) "AI OV4IAVL TABLEAU où se trouvent consignées les moyennes mensuelles et annuelles des indications fournies par le baromètre à zéro, le thermomètre 4 F0 « . . DR . « . . pal > . centigrade extérieur, lhygromètre de Saussure , ainsi que l'état du ciel à midi, pendent la période météorologique 1847—1850. du baromètre à zéro. du DADoners extérieur. du mois. 1846 1847 1848 1849 | 1866 1847 | 1848 1849 | 1846 1847 / 1848 1849 TérRaves. 1847 1848 | 1849 1850 | 1847 1848 | 1849 1850 | 1847 1848 1849 1850 | PP À TT, |, À | M, | | Décemne, . . . . 698,90 | 705,44] 709,91] 706,07 oo! 5,80| 7,96] 5,22) -9,5 | -14,0 | -7,7 | -17,0 | Janvten. . J 705,80 | 702,85 | 709,48| 706,02| 5,60 -15,0 | -8,0 | -18,0 Févnien. 699,90 | 705,55 | 715,86] 712,69| 3,90 25,0 1.414,00 -5,5 Miss ue 705,54 | 701,66] 707,55] 708,51 | 8,01 -2,5 -8,0 | -11,0 Avi. . . . - 2 699,08| 702,80! 704,04 | 705,52| 9,72 0,0 | -1,0 | 0,0 Mar... À 704,77| 706,75 | 706,45] 705,59 | 20,50 -0,5 | 5,0 | -5,0 Juin . . .. 706,51 | 706,81 | 707,46| 707,60 | 18,60 8,0 5,0 | 5,5 JuiLter. & jus 709,54| 708,22] 707,45] 24,02 910 145,5 107,510 5,6 Aour. . . :. 708,28 | 708,56 | 707,94| 707,75 | 20,98 5,0 | 8,0 SEPTEMBRE, ; . . ( 709,65 | 707,06 | 709,77 | 707,75 | 44,62 1,0 Octobre . . { 708,68| 705,60 | 709,60 | 705,65 | 44,60 -5,0 Novenbne. . . . À 709,55 | 707,08] 706,24] 708,02] 9,21 #00 -16 001-610 Moyennes et sommes anauelles. 705,09 | 705,79 | 708,56 15,17 | 12,07 Moyennes quadranouelles. MOoYENNNES MENSUELLES nm] 706,49 Nota. Dans ce tableau, ainsi que dans les observations qui suivent, on a fait exclusivement usage des divisions de l’année météorologique , dont l'origine vemonte au 4° décembre de l'année précédente. MOYENNES MENSUELLES TEMPÉRATURES LES PLUS BASSES |__| nn 120,49 MOYENNES MENSUELLES de l'hygromètre. ñ - 4 1846 1847 | 1848 1849 1847 1848 | 1849 1850 81,1 | 85,5 | 84,1 84,0 | 85,4 | 81,7 82,6 | 82,5 | 85,8 79,1 | 80,8 | 82,2 77,5 | 75,4 [178,0 | 81,6 76,5 | 77,7 |N18,2 | 82,2 S1,21 trisannuelle. NOMBRE PLUS OU MOINS de beaux jours. couvert. 0] 6 1836 1847 | 1848 1849 | 1846 1847 | 1848 1849 1847 1848 | 1849 1850 | 1847 1848 | 4819 1850 | ee, $ ÿ 10 5 18 26 20 25 7 5 6 7 24 20 | 24 | 4 11 7 45 14 11 19 12 15 10 I 15 12 18 27 15 17 1 1 [ 95 28 24 20 16 16 8 ÿ 14 15 24 2% ; 9 17 9 25 18 10 21 17 16 18 10 15 14 15 20 ) 15 45 8 26 17 18 22 9 8 5 (D 21 22 27 24 5 D 1% 51 28 26 26 10 5 7 12 19 25 20 17 99 86 116 |" 91 241 259 251 255 PLUIE à midi. 7 1846 1847 | 1848 1849 1847 1848 | 1849 1850 RE À 2 À 2 [ il 1 4 2 1 [ 1 2 2 5 J 1 4 1 1 1 1 1 2 1 (l 15 11 10 Ê] / 11 NEIGE a midi. 8 1846 1847 | 1848 1849 1847 1848 | 1849 1850 nn, 5 1 1 6 1 4 > 1 {1} 2 5 5 2 2 1 | | | 12 10 s 11 a .,— 10 \ _ AANICYE : <« Vars À L' RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU PUY A MIDI, À UNE HAUTEUR DE 629 MÈTRES AU DESSUS DU NIVEAU DE LA MER, PENDANT LA PÉRIODE QUADRANNUELLE 1847-1850; PAR M. E. AZEMA, MEMBRE RÉSIDANT. G décembre 1850. Plusieurs conséquences résultent de l'examen attentif des colonnes du tableau ci-contre: en les considérant d’abord dans le sens vertical, on recon- nait qu'en 1847 : La moyenne mensuelle des hauteurs barométri- ques a varié entre les limites 698""90 dans le mois de décembre, et 709""65 dans celui de septembre; ainsi, dans cette première période, les excursions 814 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. extrêmes de la colonne mercurielle se rencontrent en hiver et en automne ; la moyenne annuelle est 705°"09. Le thermomètre centigrade placé à l'abri de toute influence étrangère à la chaleur locale, présente une moyenne de 0°70 dans le mois de décembre, et de 24°02 dans celui de juillet; on obtient 12°27 pour la moyenne annuelle. La température la plus basse, —12°, tombe dans le mois de janvier. Le jour le plus chaud a été le 15 juillet : à midi le thermomètre atteignait 28°9; la différence entre ces deux valeurs extrêmes est de 40°9. La date des observations hygrométriques ne re- montant qu'au mois de mai, nous ne présentons que les chiffres relatifs au second semestre de l’année 1847 : le nombre de degrés le plus faible, 76°50, se trouve en juin, et le plus élevé, 83°50, au mois d'octobre; la moyenne semestrielle est 80°55. On rencontre quatre-vingt-dix-neuf jours dans les- quels le ciel a été complètement dégagé de vapeurs. Une atmosphère sombre ou de simples éclaircies se sont offertes à nos observations pendant deux cent quarante-un jours. On a remarqué, à midi, reize jours de pluie ; mais, à d’autres heures, il a plu bien plus fré- quemment. Il a neigé douze fois à l'instant et sur le lieu de nos expériences. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. S15 La moyenne de l'été est 21°20, celle de l'hiver 5°40; la différence assez considérable, 17°80, est due à deux causes : l'élévation du sol et le voisi- nage des montagnes. L'année 1848 donne lieu aux rapprochements qui suivent : La pression mensuelle moyenne offre 701°°66 dans le mois de mars, et 709°"54 dans celui de juillet : la moyenne annuelle s'élève à 705°°79, 0"°70 de plus qu'en 1847; la moyenne bisannuelle est 705°"4#4. La colonne thermométrique oscille entre 1°14 dans le mois de janvier, et 22°88 dans celui de juillet. Le premier chiffre est supérieur et le second infé- rieur aux nombres correspondants de l’année précé- dente; la moyenne annuelle est 12°46, au lieu de 12°27; la moyenne bisannuelle 12°56. La température la plus basse, —15°, se rapporte au mois de janvier. Le jour de plus grande chaleur tombe dans le mois d'août : à midi le thermomètre marquait 28° ; la différence entre ces deux limites de la course thermométrique est de 45°. La moyenne hygrométrique mensuelle présente 75°40 dans le mois de mai, et 8406 dans celui de janvier. Dans le second semestre, les valeurs ex- trèmes correspondantes sont 76°50 dans le mois de juillet, et 85°71 dans celui d'octobre, à peu près aux mêmes époques que dans la précédente période : TOME XY. hY 816 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. la dernière moyenne semestrielle est 80°27; la diffé- rence 0°08, avec celle de 1847, est peu sensible; la moyenne annuelle est 79°94. On ne rencontre que quatre-vingt-six beaux jours , treize de moins que dans l’autre année ; la moyenne bisannuelle en offre quatre-vingt-douze. Le chiffre des jours sombres s'élève à deux cent cinquante-neuf, nombre inférieur de dix-huit à celui de l’année antérieure. On compte onze jours de pluie à lheure de nos observations. Il a neigé dix fois, deux fois de moins qu’en 1847. La température estivale moyenne est 21°57, l'hi- vernale 5°80; ces expressions extrêmes de la chaleur trimestrielle sont respectivement supérieures à celles du résumé qui précède; leur différence 17°77 pré- sente une faible diminuuon. Passons maintenant à l'examen des années 1849 et 1850, périodes remarquables par les contrastes de toute espèce qu’elles offrent dans les termes de leur comparaison : On voit que, dans la première, La hauteur moyenne mensuelle a été la plus faible, 704""04, dans le mois d'avril, et la plus élevée, 715""86, dans celui de février; la moyenne annuelle est 708""56. Celle du thermomètre centigrade placé à l'exté- rieur et à l'ombre, atteint 24°27 dans le mois de OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. Ss17 juillet , et descend à 5°51 dans celui de janvier; la moyenne de l’année est 13°17. La température la plus basse, —16°, répond au mois de novembre. Le 5 juin la chaleur arrive à son paroxysme : à midi le thermomètre marquait déjà 28°5; la diffé- rence entre ces deux températures extrèmes est de 445. La moyenne hygrométrique mensuelle a oscillé entre 78°05 dans le mois de mai, et 85° dans celui de novembre ; la moyenne générale est 81°25. On compte cent seize jours où l'atmosphère a été parfaitement sereine. Pendant deux cent trente-un jours le ciel a été plus ou moins sombre ou chargé de vapeurs. I n’a plu, à midi, que dix jours dans l'année, et la pluie a été généralement peu abondante. Il est tombé douze fois de la neig> dans la vallée du Puy, mais bien plus souvent sur les hauteurs. La moyenne méridienne de l'été est 22°49, celle de l'hiver 6°69; la différence est 15°80, En 1850, La hauteur moyenne mensuelle du baromètre est descendue à 705""52 dans le mois d'avril, et s’est élevée à 711""69 dans celui de février; ainsi dans cette période bisannuelle les mois de pression ex- trème se correspondent. La moyenne annuelle a éprouvé une notable diminution : au lieu de 70S°"56 S18 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. on ne trouve que 706""75; la différence est de 1""61; la moyenne bisannuelle est 707""55. Celle du thermomètre extérieur placé à l'ombre et à 0""50 du mur, éloigné de tout corps réflecteur, présente les valeurs extrêmes 22°28 dans le mois de juillet, et 1°55 dans celui de janvier. La diminution sur les chiffres correspondants de l’année précédente est de 1°59 pour la première, et de 5°96 pour la seconde; la moyenne annuelle est 12°07 au lieu de 15°17. L'abaissement 1°10 explique le retard des ven- danges, et en général la fächeuse influence exercée par Ja faiblesse de la température sur les produits du sol; la moyenne bisannuelle est 12°62. La température la plus basse, —18°, répond au mois de janvicr. Le jour de plus grande chaleur sé rencontre dans le mois de juin: le 26 à midi , le thermomètre centi- grade s'élevait à 29°5; la différence entre ces limites Lo des excursions thermométriques est de 45°5. La moyenne hygrométrique mensuelle donne 79°56 dans le mois de mars, et 89°06 dans celui de no- vembre. Ce dernier mois était aussi le plus humide de l’année précédente; la moyenne annuelle est 85°45 : on trouve 82°55 pour la moyenne bisannuelle. On rencontre seulement quatre-vingt-onze beaux jours, vingt-cinq de moins qu'en 1849 ; la moyenne bisannuelle en présente cent trois. Le nombre de jours où le ciel a été plus ou moins OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 819 couvert s'élève à deux cent cinquante-cinq, vingt- quatre de plus que dans l’année antérieure. I n'a plu à midi que huit jours dans l’année; cependant la quantité totale de pluie tombée a été plus considérable. Le caractère saillant de ceute époque météorologique, c’est qu'il pleuvait par tous les vents. Les jours de neige à midi sont plus nombreux qu'en 1849 : onze au lieu de hui. La moyenne de l'été, à midi, est 21°20; celle de l'hiver 5°82, nombres inférieurs à ceux de l’année qui précède; leur différence, 15°58, a éprouvé une faible diminution. Nora. Les petites différences que lon peut re- marquer entre les moyennes relatives à l'année 1849 et celles que j'avais consignées dans l'Almanach de 1850, tiennent à ce que dans ce résumé j'ai fait exclusivement usage des divisions de l'année météo- rologique, dont l'origine remonte au 1" décembre de l’année précédente. Il nous reste à jeter un coup d'œil comparatif sur les moyennes inserites dans les dernières colonnes horizontales de notre tableau : on reconnait ainsi que dans la période quadrannuelle soumise à nos recherches : La hauteur moyenne annuelle du baromètre atteint sa plus grande valeur, 708""56, en 1849; son mini- mum, 705""99, en 1847: la moyenne quadrannuelle est 706""49 ; 820 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. Celle du thermomètre centigrade monte à 13°17 en 1849, et descend à 12°07 en 1850 : la moyenne quadrannuelle est 12°49 ; La température la plus basse, —18°, tombe en janvier 1850 ; La plus haute, 28°9, en juillet 1847 : on voit que les hauteurs extrêmes du thermomètre n’ont pas un rapport direct avec les moyennes annuelles correspondantes ; La moyenne hygrométrique annuelle a constam- ment suivi une progression ascendante : en 1850, elle atteint le chiffre de 85°4; Le nombre des beaux jours a été successivement plus fort et plus faible d’une année à la suivante : le maximum est cent seize et le minimum quatre- vingt-six ; Celui des jours sombres présente les mêmes alter- natives, mais en sens inverse : le chiffre le plus élevé répond à l’année 1848; Les jours de pluie, à midi, ont suivi une marche décroissante : les termes extrêmes de la série se ren- contrent dans les années 1847 et 1850; Il en est de même des jours de neige jusqu’en 1849 inclusivement : en 1850, leur nombre s'élève d’une manière sensible. j ROSE BA ROME TIQUE. ROSE GENERALE. A É ” _ ANNALES DH LA SOU. ACADEMIQUE, T, à : ’ ROSE THPRMOMETRIQUE, » ROSE HYGROMETRIQUE. D 699 F.I. N L' L'USrE FADEMIQUE . TS XVe OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 821 Les figures, représentées dans la planche ci- contre , nous représentent, sous une forme linéaire, les changements apportés aux indications de nos instruments, pour les diverses périodes consignées dans le tableau placé en tête de nos observations. Quelque méthodique que soit la disposition adop- tée dans un relevé numérique des phénomènes, elle frappe moins l'imagination et se grave moins facilement dans la mémoire que des constructions graphiques. Nous allons ajouter quelques remarques indispensables aux personnes qui désireraient se faire une idée exacte de leur signification météorologique : La rose barométrique [fig. 1], est construite sur une échelle de einq millimètres pour un, c’est à dire qu'une variation d’un millimètre dans la colonne mercurielle est représentée dans la figure par une longueur einq fois plus grande. Le point central marqué zéro, répond à une hauteur barométrique de 698", limite au dessous de laquelle aucune indi- cation moyenne de cet instrument n’est jamais des- cendue. Les extrémités des rayons vecteurs qui ont servi au tracé des différentes courbes annuelles, ont seules une valeur météorologique : elles indiquent les points sur lesquels l'attention doit se porter; les autres sont tout à fait arbitraires, et n'ont d'autre objet que de servir à lier les premiers par un trait continu. Les douze mois de l’année sont indiqués par leurs lettres initiales ; les années de chiffre im 822 OBSERVATIONS KÉTÉOROLOGIQUES, pair, telles que 1847 et 1849, sont représentées par des lignes pleines, et les deux autres, comprises dans la période quadrannuelle , le sont par des lignes ponctuées. Les millésimes inserits à eôté des courbes annuelles permettent de les distinguer sans peine de leur homologue. C’est comme on voit un système de coordonnées polaires, où l’on passe d’un mois à l’autre par des angles de 50°. La rose thermométrique [fig. 2], diffère de la précédente, en ce que l'échelle de sa construction a été réduite à moitié. Chaque degré centigrade, à partir du point central qui répond à la chaleur de la glace fondante, a été représenté par une longueur de 2°"5 : la nécessité de circonscrire la figure dans des dimensions assez étroites, nous à conduit à cette modification. Des considérations analogues nous ont porté à réduire au dixième l'échelle sur laquelle à été tracée la rose hygrométrique [fig. 5], c’est à dire que chaque variation d’un degré a été exprimée par une longueur d’un demi-millimètre ; d’un autre côté, le point d’où s’échappent les rayons sous une forme divergente, répond au zéro même de l'instrument, c’est à dire à l'extrême sécheresse, La fig. 4 représente les modifications apportées par les saisons aux indications de nos trois instru- ments; mais pour arriver à des résultats plus gé- néraux, autant que pour éviter la multiplicité des OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 823 courbes qu’il eût été nécessaire d'y faire entrer comme éléments, nous avons seulement considéré les moyennes quadrannuelles relatives à chacune d'elles. Nous avons d'ailleurs conservé leurs échelles respectives : de sorte que dans ce dernier tracé, l'influence des douze mois se trouve remplacée par celle des quatre saisons, et l’année par un inter- valle quatre fois plus étendu. Comme les observations hygrométriques ne datent que du mois de mai 1847, la courbe relative aux indications de l'hygromètre ne représente que les phénomènes compris dans la dernière période trisannuelle. Ces notions préliminaires étant posées, nous allons les accompagner de quelques applications destinées à en rendre l'intelligence plus facile. Examinons d'abord la rose barométrique : Au premier coup d'œil on reconnait que le maxi- mum de la hauteur mereurielle répond au mois de février 1849; on voit aussi qu’il en a été à peu près de même en 1850; dans les autres années , CE mois n'a présenté, sous ce rapport, rien de remarquable. L'année 1847 nous offre trois extrêmes grandeurs : en décembre, février et avril: mais leur direction est centripète : de sorte qu’elles caractérisent des mois de plus faible pression, On peut remarquer en général que , dans le premier semestre , on rencontre les maxima des dernières années et les minima des deux premières. Il semblerait ainsi que, durant la 824 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES . période quadrannuelle, la colonne barométrique à éprouvé, de l'hiver à l'été, deux couples d’oscilla- tions dirigées en sens opposé : les premières suivant une marche croissante, et les autres une progression descendante. La rose thermométrique donne lieu à des remar- ques analogues : En décembre 1847, la moyenne thermique touche à sa limite inférieure ; dans le mème mois elle atteint sa plus grande valeur en 1849; c’est aussi dans cette dernière année que se rencontre la plus haute ex- pression mensuelle de la température moyenne. La discussion de la rose hygrométrique présente un fait intéressant : c’est que la courbe relauve à l'année 1848 est enveloppée par celle qui correspond à l’année 1849; cette dernière l’est à son tour par la suivante : de telle sorte que l'humidité locale a suivi une marche croissante dans notre période quadrannuelle. Portons enfin nos regards sur la quatrième figure, destinée à montrer aux yeux l'influence exercée par les saisons sur les résultats soumis à nos investiga- tions. Les courbes marquées B, T et H, représen- tent respectivement les moyennes quadrannuelles des indications trimestrielles du baromètre, du ther- momètre et de l'hygromètre. On sait que l'influence particulière de chaque année a été écartée; de sorte OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 825 qu'elles sout très propres à donner une idée générale de la marche des phénomènes. On reconnait ainsi que les moyennes barométri- ques les plus élevées tombent en été, les plus fables au printemps, les intermédiaires en hiver et en automne. La courbe thermique, comme on doit s’y attendre, a son maximum en été, son minimum en hiver, et ses valeurs moyennes au printemps et en au- tomne , classées, comme pour le baromètre , d’après les termes d’une série descendante. La courbe hygrométrique atteint sa plus grande valeur en automne, et sa limite inférieure au prin- temps; de l'hiver à lété, elle présente des chiffres intermédiaires et décroissants. La plus grande hu- midité de l'automne, malgré ses beaux jours, est due principalement aux brouillards du matin, qui sont très fréquents dans cette dernière saison. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. BUREAU. 1850 — 1851. MM. DE Brive, président ; PorraL, vice-président ; AYMARD, secrétaire ; DE VinoLs , secrélaire-adjoint. Benoit, trésorier. Rivier Claude, agent comptable. ee CONSEIL D ADMINISTRATION. MM. de Brive, président ; Calemard de La Fayette père, Joyeux , du Villars, Plantade. COMMISSION DU MUSÉE. MM. Calemard de La Fayette Charles, directeur; Vibert, conservateur des lableaux ; Aymard, — des médailles ; MEMPRES DE LA SOCIÉTÉ. 827 MM. Calemard de La Fayette Charles, conservateur des antiquités, sculptures, curiosités ; Chouvon Baptiste, — delabibliothèque; Robert Félix, — des collections géo- logiques, de paléontologie et de minéralogie ; Balme du Garay Théodore, — de zoologie ; du Villars Marcel-Odde, — de botanique ; Filhiot Théodore, — des machines el instruments d'arts et métiers. COMMISSION DES PRIMES. MM. de Brive , président; Assézat de Bouteyre, Aymard, Bertrand de Done, Ch. Calemard de La Fayette, Chouvon, Dumontat, Filhiot, Gire fils, Porral, Treveys, Vibert. COMMISSION DE LA PÉPINIÈRE. MM. Aymard, Chouvon, Dumontat, Joyeux, de La Tourette. COMMISSION DES ÉCOLES INDUSTRIELLES. MM. Bertrand de Doue, directeur des écoles de dessin linéaire et de mathématiques ; Vibert, directeur de l’école de dessin, de lœ figure et des ornements. COMMISSION DE L'ALMANACH HISTORIQUE ET AGRICOLE DE LA HAUTE-LOIRE. MM. Aymard, Ch. Calemard de La Fayette , Chouvon, Gire, Huriez, président ; Martel, 828 MM. MM. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. MEMBRES HONORAIRES. de Bastard Armand, & ane. pr, de la H“-Loire. Bertrand Joseph, # ancien député. de Becdelièvre Aug., & anc. direct. du Musée. de Bronac Louis-Henri, propr. à Montfaucon. de Choumouroux père, propr. à Yssingeaux. du Crozet, propriétaire à Cumignac. Dupin Charles, membre de l’Institut. Eynac, curé de Saint-Laurent. de Ferraignhe , Æ propriétaire à Espaly. de Lestang père, & ane. secr. gén. de la préfect. de Lestang Edouard, juge au tribunal eivil. Mérimée Prosper, Æ inspecteur général des mo- numents historiques, membre de l'Institut. de Morlhon Auguste-Victorin , évèque du Puy. de Ribains J.-Denis-Frévol, propr. à Pradelles. de Veyrac Théod., & ane. mairede laville du Puy. de Vertaure, propriétaire à Vorey. MEMBRES RÉSIDANTS. ‘ Bertrand de Doue, & propriétaire. Calemard de La Fayette père, & anc. député. Filhiot Théodore, propriétaire. Dumontat Marc-Antoine , expert-géomètre. 1 Les noms de MM. les membres résidants sont inserits dans l’ordre de leur adimission. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 829 MM. Mandet Antoine, ancien avocat. Jandriac Timothée, propriétaire. Hilaire La Tourette, docteur en médecine. Joyeux Paul-Hyacinthe, propriétaire. de La Valette, ancien président du tribunal civil. Robert Félix, ancien négociant. Treveys Sylvain, propriétaire. Borie Constant, docteur en médecine. Moiselet Louis, architecte de la ville du Puy. Richona des Brus, # ancien député. Aymard Auguste, archiviste du département. Odde du Villars , juge au tribunal civil. Vibert Jean-Baptiste, propriétaire. de Brive Albert, aneien magistrat. Porral Auguste, docteur en médecine. Reynaud Auguste, docteur en médecine. Calemard de La Fayette Charles, avocat. de Longevialle Auguste, propriétaire. Balme du Garay Théodore, docteur en médecine. Assézat de Bouteyre Eugène, avocat. de Vinols Louis, avocat. Maurin Jules, ancien notaire. Azéma professeur de physique au Lycée. Gire Joseph, vétérinaire. Chouvon Baptiste, directeur de la Ferme-Ecole. Best Claude, expert-géomètre. Gatillon Alexandre , pharmacien. Lobeyrac Eugène, juge au tribunal civil. Normand Achille, architecte du département. 850 MM. MM. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. Benoit Amédée, ancien notaire. Bernard Francois, s-chef de div. à la préfecture. Plantade Théophile, propriétaire. Martel Ferdinand , docteur en médecine. Huriez , directeur de l'Ecole Normale. de l’Eguilhe, sous-inspecteur des eaux et forèts. Giron-Pistre, avocat. MEMBRES NON RÉSIDANTS. Andrieux , docteur en médecine à Brioude. Armand Alexis, juge de paix à Saint-Paulien. Avond Auguste, avocat à la cour d'appel de Paris. Bayard Jean-Matthieu , curé à Coubon. Bernard Marie-Armand-Auguste, ancien vérifi- cateur des douanes à Nantua. Blondel Méri-Joseph, % membre de l’Institut. Bonhomme J-Baptiste, à Bénac, près Langeac. Bouchet Camille, avocat. Bouillet J-Baptiste, propr. à Clermont-Ferrand. Branche Dominique , avocat à Paulhaguet. Brune [madame;, peintre à Paris. Colomès, inspecteur des forêts en Corse. de Chalendar Jules, propriétaire à Saint-Agrève. Chorand Auguste, propriétaire à Tallobre. Coupe Antoine-Louis, supérieur du Petit-Sémi- naire de la Chartreuse, près le Puy. Croizet J-Baptiste, curé à Neschers [Puy-de-Dôme]. Crozatier Charles, artiste fondeur à Paris. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 851 MM. Carbuccia, À général de brigade. DaudevilleCharles, ancien négociantà S-Quentin. de Bastard Léon , archiviste paléographe à Paris. Desmoulins Ch., pr. au chat. de Lanquais [Dord!. Desnoyers J., biblioth. au J.-des-Plantes de Paris. Doniol Claude, propr. à Barlière, près Brioude. Dumolin R., & président à la ce. d'appel de Riom. Eyraud Achille, avocat à Paris. Fabre, propriétaire à Paulhaguet. Fornier-Montgieux Jacques, propr. à Saint-Hpize. Fournet Joseph, # propriétaire à Brioude. Gaubert, propriétaire à Brioude. Gimbert-Davillars père, propriét. au Monastier, Grellet Félix, avocat à la cour d'appel de Riom. Gueyflier Théodore, propriétaire à Brioude. Hedde Philippe , ancien négociant, à Nismes. Hedde [sidore, Æ ancien délégué de l'industrie des soies en Chine. Hubert, paysagiste à Paris, Ignon J-J-M., propriétaire à Mende, Æ, peintre à Paris. Ingres, & Jacob Jules, docteur en médecine à Langeac. Jalon , ancien avocat général à Versailles. Jolibois Jean-Francois, curé à Trévoux [Ain!. Kleitz Ch., & ing. en ch. des p.-et-ch. à Moulins, Labretoigne J-L., recev. des dom. à St-Etienne, de La Bruyère L-Aug., & propr. à Montfaucon. de La Chapelle Gaspard, & propr. à Bergoide, de La Rocque Ed., juge d'instr. à Yssingeaux, ne J9 8352 MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. MM. Lecoq Henri, professeur à Clermont-Ferrand. Mallye Arthur, avocat à Brioude. Malo Charles, homme de lettres à Paris. Mandet Francisq., cons. à la €. d'appel de Riom. Mathieu P-P., prof. d’hist. au Lycée de Clerm.-F. Molchnet, sculpteur à Paris. Moussier , docteur en médecine à Lyon. Nicot P-J-Baptiste, recteur de l’'Acad. de Nimes. Pagnon , vicaire à Coubon. Peghoux P-Aug., doet. en méd. à Clermont-Ferr. Pharisier Louis, vicaire à Coubon. Pharisier Isidore, propriétaire à Tarreyres. Pissis Aimé, naturaliste à Paris. Pissis Victor-Antoine, propriétaire à Paulhaguet. Pomier, professeur émérite à Brioude. Pouret, docteur en médecine à Feurs [Loire!. Roche Jean-Armand, vicaire à Saint-Vincent. de Rosières Charles, # colonel d'état-major. Ruelle, ancien payeur à Veynes [Hautes-Alpes]. Ruelle Alexandre; propr. à Serres [Hautes-Alpes]. Sauzet Charles, curé de Loudes. Tardieu Anselme, doet: en médecine à Saugues. Thierriat Auguste-Alexandre, peintre à Lyon. Thuillier Pierre, & peintre à Paris. Thuillier [mademoiselle] Louise, peintre à Paris. Vacher-Lagrave Francois, ane. not. à Langeac. de Vaux Marcellin, propriétaire à Chamalières. Vigié Aman, capitaine au 10° léger, à Aix. de Villeneuve Hubert, propriétaire à Montbrison: MM. MM. MM. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 833 MEMBRES CORRESPONDANTS. Arrondissement du Puy. CANTON D ALLÈGRE. Grellet Jean-Claude, juge de paix à Allègre. Mauret fils, propriétaire à Fix-Saint-Geneys. de Nirande François, propriétaire à Allègre. Filère Marcellin, à Montagnac, com. de Vernassal. Dessimond Joseph, propriétaire à Saint-Just. Ampilhac Philippe, à Aubournae, ce. de Céaux. Gilbert fils, à Theneville, ec. de Varenne-S-Honor. Lasalle Théodore , à Monlet. CANTON DE CAYRES. Chanial Gilles-Armand, propriétaire à Nirande. Gratuze J-L., pr. à Rossignol [St-Jean-Lachalm]. Ruat, instituteur à Séneujols. Chauchon, à Vabrettes, e. de St-Jean-Lachalm. Chouvy Jules, maire à Saint-Jean-Lachalm. Falcon fils ainé, à Cayres. CANTON DE CRAPONNE. Delaigue Jean-Aubin, notaire à Chomelix. Faucon, & membre du conseil gén. à Craponne. Debrye Laurent-Marié, médecin à Chomelix de Sercys Benoit de La Chassagne, pr. à Chomelix. de Vinols père, propriétaire à Craponne. Boët Armand, propriétaire à Craponne. 85% MN. MM. MM. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. CANTON DE FAY-LE-FROID. André Alexandre, ancien juge de paix à Fay. Bouix J-P., pr. à Montival, e. de Champelause. Bouix Jaeq.-Louis, expert-géomètre à Montival. Descours Jean-André, pr. à Tombarel [Estables;. Ruelle Ant., pr. aux Grangiers [Champelause]. Riou Jean-Louis, propriétaire aux Vastres. Reynaud, notaire à Saint-Front. Guilhot Jean-Louis, propriétaire à Mathias [Fay]. Descours Jean-Jacques, maire à Saint-Front. Crespin Théofrède, pr. à Chabane [Estables]. CANTON DE LOUDES. Boyer Jean-Pierre, notaire à Saint-Jean-de-Nay. Cortailhac Victor, pr. au Viliars, près St-Privat. Saugues-Sauveur, propriétaire à St-Jean-de-Nay. Perrin Vietor, pr. au Thiolent |[Vergezac]. Boissière fils ainé, propriétaire à Loudes. Blanc-Furnon, au Charrouil, maire de Loudes. de Morangier, pr. au Villars {Saint-Privat}. de Veyrac Oscar, propriétaire au Thiolent. Paseal Urbain, propriétaire à Sanssac-l’Eglise. CANTON DU MONASTIER. Antier Jean-Pierre, maire de Laussonne. Beaufrère Marie, pr. à Soubrey [Salette]. de Barbon du Cluzel Eugène, maire de Présailles. de Mailhet Emile, pr. à Vachères [Présailles]. MM. MM. MM. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 855 Souteyran-Laroule Hon., & pr. au Monastier. Dulac L-R-F., pr. à Saint-Martin-de-Fugères. Cortial, curé à Freycenet-Latour. de Sauvages C-M., pr. à Freycenet-Lacuche. Chaussende André, pr. au Monastier. Malzieu, notaire à Goudet. Eynac André, pr. au Monastier. du Roure père, pr. au Monastier. CANTON DE PRADELLES. Barriol Bruno, propriétaire à Pradelles. Castanier Pierre, propriétaire à Pradelles. de Chaumeils de La Coste, membre du conseil général à Pradelles. Chevalier, huissier à Pradelles. Mercier J-B., propriét. à Charbonnière [Landos!}. de Ribains , propriétaire à Pradelles. Bonhomme, notaire à Pradelles. Gourgeon, propriétaire à Saint-Paul-de-Tartas. Brunel, pr. à Fourmagne |Saint-Paul-de-Tartas!. La Bastide, propriétaire à Vielprat. Merle Gédéon, propriétaire à Saint-Haon. Vigouroux Jean-Pierre, propr. à Mazemblard. CANTON DU PUY SUD-EST. de Brive Félix, propriétaire à Coubon. Chouvon Louis, propriétaire aux Extreix. de Goys Charles, pr. à La Tour, près Coubon. Astier, aux Avits [Coubon.. 856 MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. MM. Lashermes-Bertrand, pr. à Peyrard [S-Germain!. Miramand Benoit, propriétaire à Vals. Guilhaumet, propriétaire à Vals. Gilbert Pierre, adjoint à Vals. Marthory Paul, à Jandriac[Coubon]. de Pons, au Villard [Saint-Germain-Laprade]. Bernard , à Pebellier idem. du Garay Florimond, à Durianne. Avit, maire à Brives-Charensac. Dubois-James, pr. au Puy. CANTON DU PUY NORD-OUEST. MM. Liogier Louis-Joseph, propriétaire au Puy. Robert Jeanne-Marie, au Puy. Falcon Théodore, nésociant. idem. Achard-Chouvy Jean-Pierre, idem. Vinay-Faure , négociant au Puy. Vacher Jean-Claude, à Aiguille. Chambonnet Etienne, idem. Visconte Augustin , à Espaly. Lashermes Sylvain , aux Extreix. Baldit, ancien notaire à Bilhac [Polignac]. Espenel Joseph, à Chaspinhac. Chevalier-Harent, maire au Monteil. Reinier, à Rochelimagne. CANTON DE SAINT-JULIEN-CHAPTEUIL. MM. de Bonneville Prosper, à Bonneville [St-P-Eynac]. Croze Hippolyte, notaire à Saint-Pierre-Eynac. MM. MM. MM. MEMBRES DE La SOCIÉTÉ. 8357 Gervaise Jean-François-Régis, pr. à Lantriac. Paul Florimond , chanoine honoraire au Puy. Thinel Antoine, à Roche-Aubert [Lantriac]. Bellin Jacques, à Couteaux idem. Vauzelle A-J., Juge de paix à Saint-Julien. de La Colombe, à La Boriasse [St-Etienne-Lard|. Lacombe Aimé, à Chamblas idem. Chapon, adjoint à Montferrat idem. Sabatier Antoine, à La Chapelette [Saint-Julien]. CANTON DE SAINT-PAULIEN. Arnaud Jean-Matthieu, notaire à Saint-Vincent. Valet André, propriétaire à Saint-Paulien. Soulier Honoré, à Blanzac. Bonnefoux Jean , à Bourbouilloux. Aubazat, curé à Saint-Paulien. Garnier, à Lissac. Bonnefoux fils ainé, à Champvert. Balme Charles, à Saint-Paulien. Garnier-Eymère, à Azenières [Lissac]. Cortial-Boyer, maire à Saint-Geneix. Debrye Philibert, à Borne. Savel, ancien maire à La Voute-sur-Loire. Philip Prosper, notaire et maire à Saint-Paulien. Garnier Pierre , maire à Lissac. CANTON DE SAUGUES. Torrent de Lavé Henri-Louis , pr. à Venteuges. Labilherie fils, à Grèzes. de Saint-Germain Auguste, à La Bastide, 858 MM. MM. MM. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. Lavalette, notaire à Saugues. Brajon , à Pinatelle [Chanaleilles]. Ricou, à Chanaleilles. Laurent Marie, à Saint-Préjet. Rance, au Pinet [Sant-Christophe-d’Allier]. Cuoq, à Ombret [Saugues]. Limouzin, à Saugues. CANTON DE SOLIGNAC-SUR-LOIRE. Liautaud Pierre, pr. à Pigeyres [Bains]. Paul Auguste, juge au tribunal civil du Puy. Pouderoux J-Baptiste, à Cereizet [S-Christophe]. Badiou Jean Bapüste, à Agizoux. Jarousse Jean-Pierre , à Agizoux. Jean Jean-Claude, à Farigoules. Reynard Jean-Pierre, à Chassilhac. Rance, à Chassilhac. Chouvy Henri, notaire et maire à Bains. CANTON DE VOREY. Gallet Jean-Antoine, ancien notaire à Roche. Filiol Ambroise, notaire à Vorey. Beraud Jules, à Rosières. Jourda de Vaux Charles, ancien capitaine d'in- fanterie à Chamalières. de Brive Ernest, à Conches [Beaulieu]. Roiron Marie, à Mézères. Giraud Marie, à Saint-Pierre-Duchamp. La Batie Léon , ancien sous-préfet, à Vorey. Savelon François, percepteur à Vorey. Brunel, à Adiac [Beaulieu]. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. Arrondissement de Brioude. CANTON D'AUZON. MM. Bardy François, notaire à Auzon. Bardy Guillaume, propriétaire à Vézézoux. Dejax, ancien juge de paix à Lempdes. CANTON DE BLESLE. MM. Roux Germain-Jacques, notaire à Blesle. de Torsiac de Boisset Jean-Antoine, à Torsiac. CANTON DE BRIOUDE. MM. Bessaire Julien, pr. à Cissac [S-Just-p.-Brioude]. Brugerolles Etienne, à Couteuges idem. Chambe-Marge Antoine , à Lamothe. Chevant Ant., à Flageac [St-Ferréol-de-Cohade!. Fouillet Vital-Joseph , à Brioude. Jonquoy Antoine, avoué à Brioude. La Coste Jean-Antoine, à Brioude. Martinon de Saint-Ferréol, à Aubagnat. Rochette , avocat à Brioude. de Saint-Ferréol Ernest, à Brioude. Vernière-Rochette, à Brioude, Vezin Jacques, à Saint-Laurent-Chabreuge. CANTON DE LA CHAISE-DIEU. MM. Duchamp Pierre, aux Chemains [Connangle Jourde Louis, à La Chaise-Dicu. 840 MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. MM. Pelet Adolphe, à La Chaise-Dieu. Pelet-Magaud , membre du conseil général. Faure, receveur des domaines, à La Chaise-Dieu. CANTON DE LANGEAC. MM. Allez Jean-Baptiste, propriétaire à Saint-Eble. Baune Joseph, à Payzat-lès-Saint-Eble. Brutus Marie, à Langeac. Cisterne Balthasar-Ant.-Ernest, à La Valpilière. Senac Jean-François, propriétaire à Martin Pierre , à Langeac. Boyer Frane., à La Roue [Mazeyrat-Chrispinhac]. Tuja Maxime-Hippolyte , à Langeac. CANTON DE LA VOUTE-CHILHAC. MM. de La Bastide Louis, à Chilhac. Hugon Frédéric, juge de paix à La Voute. Mazein Guillaume, à Cerre [Ally]. Hugon J-Denis-Paul , juge de paix à La Voute. CANTON DE PAULHAGUET. MM. Fornier Guillaume-Alexandre, exp. à Paulhaguet. Leblane Fort-J-Baptiste, à Frugères-le-Pin. Olivier J-Gabriel-Isidore , à Paulhaguet. Bon , à Azenière [Saint-Gcorge-d’Aurat|. CANTON DE PINOLS. MM. Brustel Antoine, propriétaire à Pinols. Roche Gilbert, à La Besseyre-Saint-Mary, Servant François, à Cronce. MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. 841 Arrondissement d’'Yssingeaux. CANTON DE BAS. M. Martin J-Joseph-Gab., not. à St-Pal-Chalencon. CANTON DE SAINT-DIDIÈR-LA-SÉAUVE. M. de Lafressange, # ancien député, à St-Didier. ve CANTON DE MONISTROL. MM. Chabron de Jussac J-Ant.-Hippolyte, à Monistrol. Doguet ainé, à Confolent-lès-Bauzac. Dubois Jacques-Jean-Pierrre, à Monistrol. Duchayla Victor-Joseph, aux Hivernous [Monist]. du Villars Cam.-Cath. , au Villars [Ste-Sigolène). La Bruyère, à Monistrol. Robin J-Barth., à Montillon [Sainte-Sigolènel. CANTON DE MONTFAUCON. MM. Celle de Duby Jules, à Riotord. de Chazotte Camille , à Montfaucon. Dufaure de Citres Paul, au Soleil {Dunières!]. Defraix de Figon, m. du e. gén. à Figon [Rauc). Souvignet Denis-Aug., aux Chomats [Montfauc!. CANTON DE TENCE. MM. Adhéran Etienne , au Chambon. Dumolin de Fraisse, propriétaire à Saint-Jeure. Laroue Isidore , à Laroue [Saint-Vov!. Laroue père Picrre-Louis, idem. 842 COMICE DE BRIOUDE. MM. Marlheus-Lambert Louis-Hippolyte, à Tence. Olivier Paul, percepteur à Tence. Riou Jean-Louis, à Bourgeat [Chambon]. CANTON D'YSSINGEAUX. MM. Bonnet, président du tribunal civil d’Yssingeaux. Jourda de Chabanolle Hector , à Chabanolle. Champanhac père à Yssingeaux. Gire, à Beaux [Yssingeaux]. de Vaunae Hippolyte, à Vaunac. de Vaux, & au Bouchet, près Yssingeaux. Dufaure , secrét. du Com. Agric. d’Yssingeaux. COMICE AGRICOLE DE BRIOUDE. BUREAU. MM. pe Tazsobre, propriét. à Fontannes, président ; Toxv-Rocu£grre, sous-préfet, présid. honoraire ; Tomas, présid. du trib. civil, vice-président ; Gaugerr, propriétaire à Brioude, secrétaire ; ToucueBeur, avocat, secrélaire-adjoint ; PouzoL , receveur municipal, trésorier. CONSEIL D'ADMINISTRATION. MM. Fouillet, substitut à Brioude. Mosnier, juge de paix à Brioude. MM. M. MM. COMICE DE BRIOUDE. 843 Chevant père, propriétaire à Flageat. Pradier-Faurot, meunier à Brioude. Fournier, ingénieur à Brioude. MEMBRES HONORAIRES, de Brive Albert, président de la Société d’Agric. Aymard Auguste, secrétaire de la Société. Chouvon Baptiste, directeur de la Ferme-Ecole. MEMBRES TITULAIRES. Bardy Pierre, ancien notaire à Auzon. Blanc-Montbrizet, propriétaire à Brioude. Chevant père, propriétaire à Flageat. Duclaux, greflier du tribunal civil de Brioude. Denier-Bertrand , propriétaire à Brioude. Doniol père, propriétaire à Bournoncle. Dumont, propriétaire à Langeac. Ducrozet Adrien, propriétaire à Javaugues. de Pons Gustave, propriétaire à Brioude. Fouillet, substitut du proc. de la Rép., à Brioude. Grenier père, notaire honoraire, à Censac-La- vaux [(Paulhaguet]. Gaubert, propriétaire à Brioude. Gueyflier-Lespinasse Hippolyte, pr. à Brioude. Mallye, président du tribunal civil de Brioude. Mallye Arthur, avocat à Brioude. Martinon Julien, propriétaire à Frugères-le-Pin. 844 MM. COMICE DE BRIOUDE. Mosnier, juge de paix à Brioude. Morange Adrien, propriétaire à Brioude. Pradier-Faurot, propriétaire à Brioude. Pouzol, percepteur à Brioude. Rochette-Tony, sous-préfet à Brioude. Rochette, avocat à Brioude. Saint-Ferréol Amédée, avocat à Brioude. Thomas, juge au tribunal civil de Brioude. de Tallobre, propriétaire à Brioude. de Torsiac Edouard, pr. à St-Bauzire [Brioude]. Vidal Martial père , ancien avoué à Brioude. Sadourny de Sellamines, à Auzat [Puy-de-Dôme]. Fournier, ingénieur à Brioude. Touchebeuf-Denier, avocat à Brioude. de La Chapelle, propriétaire à Vergonheon. Olivier, médecin à Mazeyrat-Chrispinhac. Dosphant, propriétaire à Brioude. Chevant Gustave fils, propriétaire à Cohade. Langlade, médecin à Champagnat. Langlade , avoué à Brioude. Blane-Roussel, propriétaire à Brioude. Dellac, notaire à Sainte-Florine. Barreyre-Charreyre père, propriét à Azerat. Vernière Victor, propriétaire à Brioude. Bravard, secrétaire de la mairie de Brioude. Fournier-Latouraille, avoué à Brioude. Lazinier père, propriétaire à Lavaudieu, Fournier Jules, notaire à Saint-I]pize. Vidal Charles, avoué à Brioude. MM. COMICE D'YSSINGEAUX. 845 Esbrayat, vétérinaire à Brioude. Pellet Adolphe , notaire à La Chaise-Dieu. Cisterne de La Volpilière, à Mazeyrat-Chrispinh. Momège, juge de paix à La Chaise-Dieu. Faure , receveur des domaines, à La Chaise-Dieu. Marchet Amable, avocat à Brioude. Senèze, propriétaire à Agnat. de Morteuil, propriétaire à Couteuge. COMICE AGRICOLE D’YSSINGEAUX. MM. MM. BUREAU, pe Cnoumouroux père, président ; N. . . ., vice-président; DuraurE, secrétaire ; N. . . ., vice-secrélaire ; DE Luzy, trésorier. MEMBRES TITULAIRES. de Choumouroux père, propriét. à Yssingéaux. Vissaguet Jules, propriétaire à Nant [Monistrol!. du Peloux James, propriétaire à Saint-Romain. Charmond Pierre, pépiniériste à Yssingeaux. Chabron de Jussac, propriétaire à Monistrol. 846 MM. COMICE D'YSSINGEAUX. Girard , notaire à Bas. Gailhard Henri, propriétaire à Yssingeaux. Granouillet-Duchambon, avoué à Yssingeaux, Chabanolle des Bois, propriétaire à Retournae, Souvignet, maire de Saint-Julien, Clavaron , propriétaire à Bas. Larochette Célestin, propriétaire à Lapte. Dumolin-Dufraisse, propriétaire à Saint-Jeure, de Luzy Louis, propriétaire à Yssingeaux. de Lagrevol Jules, propriétaire à Montfaucon. - Duchayla, maire de Monistrol, La Batie, propriétaire à Yssingeaux. Darles, propriétaire à Yssingeaux. de Bronae Henri, m. du cons. gén., à Montfaucon. de Chazottes, propriétaire à Montfaucon. Demans Toussaint, maire de Bauzac. Brenas Florentin, propriétaire à Yssingeaux. Mijolla, propriétaire à Meyssinhac. Therme, propriétaire à Aurec. Carrier Marcellin, propriétaire à Bas. de Mars Auguste, m. du conseil gén., à Tence, de Vaux Marcellin, propriétaire à Vaux. Dufaure Antoine, propriétaire à Yssingeaux. Boncompain, maire de Retournac. Delair, procur. de la République à Yssingeaux. Tollin Hubert, ancien juge de paix à Yssingeaux. Martin père, propriét. à Saint-Pal-en-Chalencon. TABLEAU DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES AU PUY à midi PAR M. AZEMA, MEMBRE RÉSIDANT. 1850. SECOND SEMESTRE, TOME XY. 4 848 OBSERVATIONS JUILLET. à © £ " © k S ; AS cs Ê 3 ET 5 8 | à ETAT DU CIEL R|S >» ES © Ex w 4 = ns ns | nes | | mn | centiur. 4,708,56| 24,8 » » 81,0 |cumulostr. au nord 2, 709,21| 25,0 » 4,57 |S1,4 nuages épars 8| 714,15] 22,7 D » 81,5 | qqs rares cumulus 41 710,60! 25,5 » » 81,0 serein d| 711,05] 28,8 » » 78,0 |tr. beau, qqsst. épars 6| 708,75] 20,0 » » 79,0 trés beau 71707,72] 25,2 » » 79,5 | quelques éclaircies 8] 708,12] 19,5 » < 78,0 éclaircies 91707,57| 21,5 » » 77,0 éclaircies 101 708,69! 146,1 » » 77,0 couvert 111708,88| 22,0 » » 77,0 cumulus épars 121 707,54] 22,4 ÿ Us 77,0 [tr.b.,qqseum. épars 151 705,57| 25,5 » : 77,5 | quelques balayures 14/706,12! 25,6 | 7,089! 0,55 | 80,0 pimbus épars 151 706,52 25,2 [14,048 1,16 |S1,0 | éclaircies ou em. n. 16/707,19] 25,4 | 0,461 9,51 | 81,0 [tr.b.,qqsr.cum.he 171707,12| 26,5 » » 81,5 cumulonimbuse épars 181710,10! 24,8 » » 81,0 cum. épars, 191709,47| 24,8 » » 81,0 cum. épars 201706,77| 25,0 » » | 81,0 cum. n. épars 211 697,76] 149,7 » » [81,3 |écl. ou em. n. épars 22, 708,51 23,7 » » | 81,0 [tr.b.,qqseum. épars 25, 706,14! 28,0 » » |S1,0 trés beau 241709,12 21,2 | 8,000 | 5,28 |S0,0 beau, qqs cum. épars 2511707,15, 122,2 » » 80,0 beau, qqs cum. épars 26 707,56 24,0 | -» » 81,0 | quelques éclaircies 271 707,97| 48,7 | 5,000 5,00 | 81,0 éclarcies 281706,57| 17,5 » 4,14 | 80,0 couvert 29 206,02] 20,7 » 2,75 | 80,0 éclaireies sol 107,47! 24,6 || 8,322 | 2,29 | 82,0 |gout. de pl. , éclaire. 511708,47' 21,4 | 0,500 | 25,96 | 84,0 Ibeau, qqs cum. épars | 707,45 22088 41,120 57,76 80,10 moyennes du mois. Température la plus basse du mois, 5,06 centigrades. (1) C'est à M. Guyot, ingénieur en chef des ponts-et-chaussées, que la Société doit la communication des observations udométriques. SRE PRES REESELE TT SENTEZ 2 LTRPTEE PONE RESIDENCE DORE CP RENTREE PPS TEEN > © © O0 "I ED C7 x OI ND 11 ours DU MOIS, MÉTÉOROLOGIQUES - 849 Lit Ua DIRECTION a girouete| de nuages supérieure. N-0 N-0 0 0 N-E N N-E E 0 O-N-0 N-E 0 ( (0) O-N-0 N N-E 0 N N N-E N-E N-E N-E E-S-E N-I E 0 0 0-S-0 E E (D) 0 0 O-N-0 0 0 0 0 N-0 N-0 E E S-E S-E N-E N O0 0 0 0 0 0 0 N-0 E N-0 S-E S-E N-N-0 | Nombre total des jours de pluie, arrond. du Puy, 45. JUILLET. OBSERVATIONS diverses. | | double arc-en-ciel à 6 h. 1/2 du s. et qqs 8. d'eau. | | 500 à midi et demi. or. à 6h. du s. par S-S-0 et arc-en-ciel simple à 6 h. et demi. gouttes de pluie à 14 h. du matin. orage le soir de 8 h. à 10 h. 850 OBSERVATIONS AOÛT. n rA La o — & = Le » À £ é Ê 8 = S Ë CE a ETAT DU CIEL Al ES 8 £ ë à ä .S © | et} 5% 5 SUIUS 5 A MIDI. 5! à RE RC PDU EE A 1 —— 1 | | centigr. 4:708,06 | 15,0 58,000 | 29,41 | 85,0 couvert 21709,42| 22,9 |25,681 | 10,50 | 85,0 éclaircies. 5/709,52| 21,8 |11,500! 0,10 |85:0 éclaircies | 41709,11 | 24,0 | 5/707,58 | 25,5 | 61705,94 | 24,5 1,000 » S1,0 | beau, qqs cum. he | 71704,85 | 21,0 1,258 » 81,0 couvert | 81709,58 | 49,0 » » |81,0 très beau 9 708,50 | 27,2 » » 81,0 | beau, qqs cum. st. 101709,86 | 21,4 » » 81,0 [beau, qqs r. cum. h. 111708,79 | 19,0 » » 82,0 beau 121704,00 | 15,0 151697,91 | 15,0 141705,07 | 47,5 131704,07 | 46,5 16170747 | 47,5 171709,05 | 18,0 1$1708,94 | 18,5 15708,82 | 19,0 20!707,82 | 20,0 211705,84 | 90,0 22|705,82 | 20,0 11,500 | 15,00 | 85,0 pluie » 7,25 | 82,5 nuages épars 45,000 | 19,58 | 85,0 nuageux 6,000 » 84,0 couvert 0,572 | 4,19 | 85,0 couvert 0,851:| 4,56 | 86,0 nuages épars » » 56,0 nuages épars » » 85,5 | qqs légers nuages » 0,19 | 85,0 nuages épars » 0,58 | 86,0 nuageux 21,000 | 19,19 | 87,0 nuages épars » » 89,4 tres beau » 6,17 | 85,0 tres beau | 251706,91 | 21,9 » » 87,0 nuageux 241706,82 | 49,5 128,000 | 50,85 | 86,0 nuageux 251712,04 | 46,5 2,000! 0,65 | S5,0 nuages épars 1261712,04 | 16,0 » 0,67 | 84,0 nuages épars 27|715,04 19,0 » » 87,0 nuages épars 281704,04 | 18,0 » » 88,0 serein 29171 1,92 | 149,0 » » 87,0 nuages épars 3501711,04 | 18,0 1,500 » 66,0 nuages épars 511711,15 | 17,0 » » _|86,0 nuages épars 547 84,29 moyennes du mois. CAOIDU RON — fo DU MOIS DIRECTION | DIRECTION des nuages supérieurs, de la girouette supérieure. Lune. 2 E-S-E MÉTÉOROLOGIQUES. AOÛT. OBSERVATIONS | diverses. pluie le matin. brouillard le matin. tourne à PO après une petite pluie. nomb. étoiles filantes la n. dans la direct, du S.au N, ou alors de la voie lactée. orage depuis neuf heures du malin. pluie douce apres onze heures du matin. pluie tout le matin. pluie. orage le soir à huit heures, vent fort. vent violent. id, — V2 DIN = S © 1 © Ur À OI IN {ours pu MOIS, 1-1 É 14 }29 ; ‘ Baromètre à zéro, 706,05 707,28 706,28 704,18 705,19 709,28 704,18 51705,29 707,28 709,58 1281741 ,40 707,40 704,54 Thermomètre extérieur, centigr. 15,0 45,0 18,0 47,0 16,0 18,0 47,5 45,0 12,0 41,0 11,0 15,0 14,0 15,0 45,5 14,0 12,0 415,0 16,0 16,0 17,0 | | | | OBSERVATIONS SEPTEMBRE. PUS È 5 ë Êé $2lÉ S 3 S% & =] = a EF ! 1 | 850 ; » |840 DR » 835,0 | 1856 die, | » 84,0 DA » 85,0 » » 82,0 » » 81,0 j » |S10 » » S1.,0 » » S1,5 » » 85,0 » | 4,92 | 85,0 » » 85,0 » » 86,0 » » 84,5 » » 85,0 » » 84,0 » 0, ,2 S6.0 pal » 86,0 58,000 45,25 | 87,0 22,250 22,54 88,0 21,000 | 0,82 | 88,0 » 4 28 89,0 1,00 » 89,0 0,250 | 4,01 87,0 2,000 » 88,0 » 0,28 86,0 0,770 | » 86,0 » 2,60 86,0 85,270 82,12 84,90 ÉTAT DU CIEL A MIDI. légers nuages serein serein qqs nuages épars nuages épars serein serein puages épars légers nuages épars serein serein nuages épars couvert nuages épars nuages épars nuageux nuageux couvert couvert couvert couvert couvert couvert couvert nuages épars nuages épars couvert couvert couvert couvert moyennes du mois. Température la plus basse du mois. == Point d'observation. 2 —— MÉTÉOROLOGIQUES . 853 SEPEMBRE. A — n . Mr 0% | DIRECTION OBSERVATIONS 2 la girouette | je, uaces. diverses. 3 superieure. 5 CET | N E 2 N S-E 5 S 0 4 N-N-E S-0 b] E 0 6 N-E 0 7 N | 8 N-E 0 9 E 0 10 E 0 11 E 0 12 E 0 15 S 0 14 S E 15 E S-E 16 E S 47 E S 18 S E 49 E S forte rosée. 20 S 0 2] S-E O0 pluie depuis minuit. 22 E N-0 75 ai RE S-0 24 0 S 25 0 } 26 E 0 27 S-E 0 28 0 N-0 29 0 ] 50 0 | E 854 OBSERVATIONS OCTOBRE. oo al » 5 e PS gl *|3 s| 82 | < 5 | £S] + | ETAT DU CIEL R|É«É | £S | SA |ÉS).S a & + FE QE SA & A MIDI. 8 ss EM | te as memes | cm2 CS Re centigr. 1,696,55| 12,0 | 4,045! 4,13 | 85,0 | couvert 2705,86| 11,0 40,000! » | 85,0 couvert 5,700,54| 41,5 500! 5,21 | 84,0 | couvert 41705,75| 41,0 » 5,46 : 85,0 nuages épars 3|705,75 44,5 » »y | 84,0 couvert 6.702,86 9,0 | 2,000 » | 84,0 | nuages épars 71702,86 9,0 | 0,250 » | 85,0 nuages épars 81707,40| 45,0 | 0,040 » | 89,0 | nuages épars 9:706,62| 15,0 » » | 88,0 | légers nuages épars 10,704,85 45,5 » 1,48 |90,0 couvert 11,706,74 41,0 6,000! 5,04 | 96,0 couvert 121710,96| 410,0 | 0,507| 5,25 | 86,0 | couvert 15,702,96 7,0 | 0,807| » 86,0 | nuages épars 14/714,08 6,0 » 0,26 | 86,0 serein 131740,08| 6,0 | » 021 |S8,0 serein 16,709,08 6,0 » » 88,0 serein 17,710,96| 40,0 » » |88,0 | nuages épars 18/740,75| 412,0 | » » |89.0 | serein 19!708,85 9,0 » » | 89,0 , nuages épars 20 705,86 9,0 » » 89,0 couvert 211696,87| 10,0 | 5,000! 5,44 |90,0 | pluie 22, 699,52 5,0 115,800[11,65 | S7,0 |couv., n. t. la matin. | 25 697,21 4,0 | 5,000 » 88,0 couvert 24.689,22 6,0 » 8,25 | 87,0 couvert 25 695,21 6,0 | 2,545| 6,40 | 87,0 couvert 26|706,51 50 | » 0,26 | 88,0 couvert 271699,52 5,0 » 1,41 | 88,0 coutert 281704,52 5,0 | 4,000 | 4,42 | 88,0 nuages épars 29:698S,79 6,5 2,645| 5,19 | SS,0 nuageux 501799,21 6,0 » 0,45 | 87,0 nuageux 511705,20 6,0 » » 86,0 couvert 705,65 80,61 356,959 66,49 87,22 moyennes du mois. Température Ja plus basse du mois. Ces observations météorologiques des mois de septembre et d’oc- tobre sont dues à M. Joyeux ——_—_—_—_—_—_—_—_—_—_—__—…—— MÉTÉOROLOGIQUES. OCTOBRE. 855 & [PIRECTION | ecrion =] de R l|lagirouette des nuages = supérieure. supérieurs. © — Il 0 N-0 2 N N-0 3 N-0 E 4 E 0 Le (0) $S-0 6 N O0 7 0 E 8 0 S-I 9 0 > 10 0 S-0 11 N-0 0 12 0 E 15 E N-E 14 0 E 15 0 Il 16 0 Ï 17 S-E 0 18 | E 0 19 | E 0 20 N-0 N-E 21 E 0 22 À N-0 25 0 E 24 [D S-0 25 0 S-E 26 | E 0 27 0 I 28 0 s-0 2] 0 N-0 50 N-0 N-I 51 N N-0 pluie. pluie. pluie. pluie. bruine, OBSERVATIONS diverses. Point d'observation, 856 OBSERVATIONS NOVEMBRE. A|E logétiiréc | 5 & IUéOleErTAT DUGIEL. |] ÊS JE) Ê ES É ä Ge: S% Da ltE # A MIDI. © æ #4 E ER 1er RE, ns A à ecntigr,. 41707,20 6,0 » 249 . couvert 21712,08| 10,0 » 5,44 | 85,0 couvert 351711,96! 40,0 » » 89,0 couvert 4 709,96 1 1,0 » » 90,0 serein 5|1715,22 12,8 » 0,98 88,0 serein 61712,481 40,2 » 0,27 | 89,0 serein 71745,50 9,4 » » 88,5 serein h| 81715,62| 412,5 » » 87,0 | tres-beau, lég. vap. El 9/714,85| 9,0 » | 0,22 | 88,5 beau | 10 714,23 8,7 » » [85,5 tres beau u141715,85| 8,5 TRS RSS 0 très beau 81121710,10 11,6 » » 89,0 tres beau M151707,55| 14,1 » » 90,0 couvert 111707,57 6,7 » 0,51 |90,0 couvert B1151715,50 4,6 » » 87,0 | grands cum. épars 11161745,95 6,7 » » 87,0 très beau 171712,84 410,5 » » 90,0 nimbus épars 11181708,85 9,0 | 2,500| 2,78 | 89,0 | brouillard épais H1191700,47 | 145,5 » 0,62 [91,0 couvert N120 692,57 8,6 » 2,40 | 89,0 éclaireies 1121 696,41| 6,5 | 5,275| 6,54 | 90,0 pluie fine 11221705,24 9,2 | 0,500| 4,15 | 89,0 vapeurs 251704,52| 15,0 | 0,581 » 92,0 couvert 11241709,68| 10,8 » » 90,0 beau 251701,79| 10,0 | 4,525 | 12,15 | 90,0 couvert 261698,69 9,1 « 0,52 | 89,0 couvert 11271700,08 9,0 | 5,555| 5,00 | 89,5 beau, vapeurs 41281705,60 5,0 | 4,000! 0,82 |90,0 | couvert 29 707,55 4,9 » 5,20 | 90,0 | couvert 50 707,95 4,6 » » 90,0 couvert or fe pe gp go 708,02 9007 22,554 45,17 89,06 moyennes du mois. RE —————————— 22 —….….…"_…"’ _"_—_—_ . —- Température la plus base du mois, —6° cenligrades. | | 8 2 : de a la girouette 5 supérieure. 8 2 E 5 E 4 S > | N-N-E 6 0 7 N S 0 9 N-E 10 N-N-E 11 N-E 12 ( 15 0 14 N-0 15 N 16 0 17 0 18 0 49 | 20 L 140 21 0 22, 40 25 S-S-E 24 s-0 25 S 26 S-S-E 27 E 28 N 29 0 50 S MÉTÉOROLOGIQUES. 857 NOVEMBRE. DIRECTION | DIRECTION des nuages supérieurs, a N-0 N-0 0 S-() 0 O-N-0 O-N-0 S-S-E 0 S S-S-E E N 0 0 OBSERVATIONS diverses, quelques rares cuniulus be. — 20 Ja nuit. gelée blanche le matin. forte gelée blanche le matin. gelée blanche — 30 5 la nuit. + 00, à la nuit. — 0 Ja nuit grandes éclaircies. brouillard épais le matin. assez beau. pluie le matin. pluie fine le matin. 83 OBSERVATIONS DÉCEMBRE. e É 2 L e 2 LA / 2 8 _s ë 5 351 35| + | ÉTAT DU CIEL SES) Ês | £a | 52 |.6 & ä 2% D s 5 Co = A MIDI. le = | 25 —— RE Re ne ne CR centigr. 11710,09 3,9 » » 90,0 couvert 21714,17 2,1 » » [89,0 couvert 51714,45 2,8 | 0,477| 0,57 |S9,0 brouillard 41714,40 4,6 | 0,258 » | 89,0 très beau 51715,80 6,4 0,145 » 90,0 {res beau 61715,46 5e 0,145 » S9,0 couvert 71715,59 7,5 » 0,12 90.0 {res beau 8 714,25 40,0 » » 90,0 {res beau 9,712,19 6,2 0,451 | 0,27 |89,0 tres beau 10171 1,68 4,5 » » 90,0 brouillard 111769,69 2,0 0,549! 0,21 89,0 tres beau 421710,95 8,8 0,194 » 92,0 tres beau 1451709,94 9,6 » » 90,0 quelques éclaircies 141709,66 9,8 » 1,66 88,0 yoilé 1351710,57 11,1 » » 89,5 couvert 161705,82| 412,0 0,525 » 89,0 couvert 17 704,55 T4 » 0,89 | SS,0 couvert H8|701,87 | 5,9 ë 50 |86,0 éclincies 119 696,85 6,6 2,000 | 1,59 |87,0 couvert 20/702,94 1,5 2,175 | 2,44 |87,0 peige fine \211707,44 0,2 » 2,57 |S5,0 couvert 122/741,85! -0,5 D » [85,0 |tresbeau, qqs n. h.”e (25 705,92 -2,4 » » 8 1,0 éclaircies n. 1241714,85 -14,9 » » 81,0 tres beau 251710,76 0,6 » » 184,9 tres beau :261708,21 1,4 » » 86,0 éclaircies 1271710,40 27 » » 186.0 beau 1281715,27 | 0,7 | 1,407 | 2,42 |86,5 couvert 1291716,18 39 » » 87,9 couvert 50/715,09| 5,7 | 0,201 | 0,99 |87,0 couvert 511745,00| 7,8 LS 870 beau 710,66 50,53 8,025 44,65 87,84 moyennes du mois. [es Température, la plus basse du mois, Le 24, —169 centigrades. MÉTÉOROLOGIQUES. 859 DÉCEMBRE. a (l à M? | DIRECTION OBSERVATIONS = la BEA desiniasss . 5 supérieure. | *'PETEUrS diverses. ——__…" (l N N 2 | N-N-E N-N-E 5 N-N-E N-N-E | volé par le brouillard. 4 | N-N-E N-N-E | — 69 la nuit; givre par le brouillard. J N-N-E | N-N-E | Go Ja nuit. 6 S-S- ) S-S-0 ! br. disparaissant en pluie fine la mat, J 0 REA brouill. épais le matin , léger à midi. 8 S-0 S-0 br. épaislem., lég. à midi, S-E pr. det. 9 0 0 brouillard le matin, S-E en bas. 10 S-0 | _S-0 brouillard épais. 11 S-0 S-0 brouillard épais le malin, givre. 12 S S 125-5011 "S LA 4 . . 1 A es — 8° la nuit, givre et gelée. 16 Ss-0 (0) arc-en-ciel à midi, visible à cette heure 17 0-S-0 0 à cause du voisinage du solstice d'hiver. 18 0 0 19 S-S-0 s-0 20 N-N-0 N-N-O | un peu de neige la nuit. 21 O-N-0 N gelée à — 100 [a nuit, E en bas. 22 | O-N-0 N-N-0 25 O-N-0 N 24 E-N-E N-E —162 la nuit, O en bas, lég. br. lemat. 25 N N — 100,5 la nuit, givre. 26 0 N —40 Ja nuit. 27 N-E N-E quelques nimbus hne. 28 N N | un peu de neige la nuit et le matin. 29 0 N | 50 0 N 51 O0 N\-0 LUS 108 RE RE 2 DT qe PR ERER 5° | 1° Baromètre à 0. . . . . . . . . . . . 707,5 Moyennes} 90 th, à l'extér. et à l'ombre. . . . . . .« 150,04 semestrielles, } © Na Ney | 50 hygromètre. . . . . . . . . . . . . D90,07 JBoromèlre à 0, 22.7 eu en + + + 707,19 Moyennes 20 th. à l'extér. et à l'ombre. . . . . . . 12,09 annuelles, = n L de de 59 hygromètre de Saussure . . . . . . . 59,16 tt" MERCURIALES DE LA HAUTE-LOIRE. deuxième semestre de 1550. Par Fr. BERNARD, sous-chef de divis. à la préfecture, m. résidant, ! , MARCHES $ PRODUITS. jus L DE |D'YSSIN- DU PUY. ! BRIOUDE! GEAUX. fr. c>|Pafr: a fr. c | froment, 45 8212 5643 21 créales méteil , 12 05 » » | » )» (Lheet.] | sigle ; 8 77| 7 6740 89 ; orge 8. 20 74240) (07 ayoine, 7218711 5.145|M71./20 PRIX MOYEN : : légumes | P°S > QUE RE pr pour le mois [L'hect lentilles um I2700% 5, |) lon A ‘7 [haricots, 16 "56|!» = lin» JUILLET pommes deterre[lhect.]| 2 » | » » |» » 1850. bœuf, 4:440/Pr C2» 0480 nds vache , » 80} » 80!» 79 fé veau » 99! » 80! » 70 [le kil.] ÿ > & mouton , » » | » 80! » 80 porc , » 90 4 20 » » RE fr. c.|l fr ic:|Mfr.tc froment, 46 0514 20145 98 CAE méteil , 42 58)» » | » » | [Phect ] seigle , 9 461 8 2911 7à - Jorge, 8 50|[ 7 141140 21 avoine , TA7S POST NTM lérumes pois , 40 » » » » » 5 : (lentilles 23 » » _» » » J : g , AOÛT. DURECE haricots, 471 50|'» 5) pommes de terre[lhect.]| 2 » |» » |” bœuf, 4 40)» » | » S0 ele vache, » 80] » 80! » 70 le kil.] veau, » 801 » 80] » 70 l'a ‘1 mouton, 99 » | » 80] » 80 \ porc, 90 » À 20! » » — NERCURIALES, 861 SEPTEMBRE ET OCTOBRE. | MARCHÉS PRODUITS. SNA NTI FE 2 j DE | D’YssIN- DU PUY. DE BRIOUDE| GEAUX. ee PU fr. e.} fr: c.|-fre: froment, 17 2944 42116 04 céréales méteil , 15 45| » » [] » L'hect:1 seigle , 9 08! 8 6812 2 L ‘7 Jorge, 9 50/7 48110 62 avoine, 109515 "12| 17068 PRIX MOYEN rpm k lécumes | POS; 40 » » » » pour le mois } Phec f- lentilles ñ 25 » » » » » de { [Phect.] [haricots LOMME TR re SEPTEMBRE. pommesdeterre[l’hect.] 2 » |» » |» , bœuf, l 10! » ) » 90 Ghndes vache, » 80 » S0| » TO} [le kil.] veau , | » 80] » SO] » 80} ‘1 ] mouton ; OO 71 IE TO) | pore, » 90] 1 920!, » | fr. c.] fr. (ES ln À LL 2 / { froment , 16 26115 5614 05 céréales ] Méteil , 15 ” 4 »| re fl'hect.1 | sigle , 7 50!8 S1!14 87 | I l'orge, 9 757 56/1 54! ‘ayoine, 7 » 15 06| 7 54 pois , 10 » » » » » | légumes OCTOBRE. Lhect] | peut” PPnaglEs, 310. * [haricots, 7 50!» »l » » pommesde terre[l’hect.] 2773» » v| » » bœuf À 1 401», »| » 90 viandes vache, » S0! » SO! » 70! HET veau, » 80] » SO! » 80 (le kil.] pore, » 90/4 20 mouton , » 90!» 0 » 70 862 MERCURIALES. NOVEMBRE ET DÉCEMBRE. MARCHÉS PRODUITS. DE D'YSSIN- BRIOUDE| GEAUX. fr. c.| Mer: cbr. c: ! froment , 16 2715 714 40 A; méteil , 153 06! » » » » céréales ù 5 Æ [lhect ] seigle, 71 29] 8 60|11 62 ‘7 l'orge, 10 » | 7 GS 411 avoine , 7 » 5 MSICTUMS PRIX MOYEN : légumes pois , 10 » Dur» » » pour le mois [l'hect ] lentilles, 250 [Mn 0 EN L ‘2 Jharicots, 472050 | ptet NOVEMBRE. f pommesdeterre [lhect.]| 3 » | » » | » » 1 bœuf, 4140105418 viandes vache , » S0| » 80! » 70 [le kil ] veau, » 80] » 8S0| » 80 ‘1 | mouton, » 90! » 80| » 70 porc, » 90! 4 20! » » fr 5 froment, 16 27145 5014 50 | ES méteil A 15 08 » » » » | et seigle, 7 50,8 62H41 55 ‘7 Jorge, 7 507 7510 55 avoine , 60 5025107050 ! pois, 407 Ale > » » AE ie lentilles, 2225 PSE ES SR TN LC SN DECEMBRE. L haricots , 17 50| » » » » pommesde terre[Lhect.]| 5 » | » » | » » | bœuf, 4 10! » » » 90 GA dés vache , » 80! » S0|] » 70 [le kil.] veau , » 80] » 80] » 80 7 [mouton, ». 90) » 80! » 70 porc, » 90! 4 20] » » EE 12:50. ne fnslres ON. 865 « | oc 07 *$o114 IC “soalil “sont] £ OIG “s2a1t 19 2? idea *11109p 10 “2111019044 ‘a109p 10 sa3}i[ uo | ua peonb np ouuo{ou | uo{ou 2oueu?juo2 sproq “ajyenb 4€ “agqenb 5% “oJrjenb oi} —— SI 2 D mie *INIOAV 2p op uofour DoUeUTTUON| gprog [°20EU21000) sh1o 8 081 | “san | names "J9p 19 CERTA) qeramb np | ouuaAoux 2oueu3]u09 = L :& 89 ‘sant "2014 mn? AT [ef e "sait £6 02 "30114 £ 9CFr SZ “San -So]r{ mme | | ns ms MERCURIALES. “HIT2P 19 91110)204 |" HTOPP 12/21/09 enpo9p Jo 2HH0POUI Sa ua CERN E) Sa u9 o perumnb el 9 peumb np iumb np E ouua£ou | uafou saus{ou ouuo£ou uofom spioq 2p ua£our sptoq 2oueua]u0) 2oueu2}u02 1 | spioq 1 aoueua}uor Et EE “oyquob ,e “oqenb 5% “onçenb 51} TT, “AMMMIAS : SUDAB $ | “sain a , l LAPTIPSPIR Sant ua qerumb np ouuafou a2uvu2]u0 te. | ns | 01 ‘80]t4 oc 2NTOPOUT -1109p 39 21102 uofour sptoq nu “onçenb ,c TT — EUR: = 2311101044 op uafour spioq “orçenb 2€ TT 99 op anbiagow jnqumb 0 4 G 29} | C6 ‘san | | “204 6 SSH ‘5511 Sc 9 For ‘21109p 19 21100244 S2511} uo | euub np euussou 220Eu9uo) 9p uoiou | aouEzua)uon | sptoq spiog a nn nn “oypenb “apenb 1} EE Se “H1940 o ‘Sant no -a139p sol enmoreg op S23}1] u9 eunb np uafour 2p 1 | u2 eomb np ouua fou 2p ua{ow ouus£ou | ooueu2)002 sp104 ooueuaruos | prog nn a, | “open b es} EE —— — —— *IENAKOUA “nenb 3x np $21)1/199P 19 S9471] U9 A0UDU -0]U09 D] 0@ <2PUUD WoW Dj op SUuDAb Sap 10bo1 sprod 97 40793$u09 4nod ‘quawojavdop 97 sup OCSE 24q009p uo sajuo] soouortodaa $ap 10j)nS24 97 0} : JUDjuaSpAd jo ‘owgu 97 404 S9SS94p 1014 PR TABLE. premier semestre de 1850. pages. Discours prononcé par M. Durois pe Niermonr , préfet de la Haute-Loire, présidant la séance publique du 27 août-1850, . .. 0 4 Compte-Rendu historique des travaux de la Société, lu le méme jour par M. ne Brive, RÉÉSRICQ Se ARIANE ALI QUE. INSERT RÉSUMÉ DES SÉANCES. — 4 Janvier . . . . TURN ER SE EE NON RS DOMANSER ARR. : en SLR RIRES Lu CE ee REA VER Set AR EL 7 RL À 3 EN TE LA eh 31 2 te at RE ra 157 fi À 66 OP do er NE EE DL De l'emploi du Drainage, par M, Albert de Brive, president de In 'Sociélés 1 2 00. 20915 Biographie des Ofliciers-Généraux de la Haute- Loire, par M. Dumolin, membre non résidant. 229 La Tourmente des Neiges, poésie par M. Aman Vigié, membre non résidant. . . . . . . . . 597 Poésies, par M. François Bernard, m. résidant. 401 Tableau des Observations météorologiques faites par M. Azéma, membre résidant, et des Obser- vations udométriques par M. Guyot, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées. . . . . . . . 413 Mereuriales de la Haute-Loire, par M. Francois Bernard, sous-chef de division à la Préfecture. 496 S66 TABLE. second semestre de 1550, RÉSUMÉ DES SÉANCES. — 5 Juillet. . 2 AOL ob echeocnan 20 Hrègnes . |. 27 Août. Séance publique et pose de la pre- mière pierre du Musée, . . , .. S,Nevembre:h25 ie autel sf -4b 1913 6Décembres . ; O4. 1006.X€ 5b-248 84 Ancienne Peinture murale découverte dans l'un des bâtiments claustraux de la cathédrale , par M. Aymard, secrétaire de la Société . . . . . Inventaire qui contient les Titres et Privilèges de la maison Consulaire de la ville du Puy, publié par MS AYMard 22450702 0 oc NE EMETE Mémoire sur la Géologie volcanique du Vi ivarais , par James D. Forbes, esq., membre de la So- ciété royale de Londres: extrait traduit de l'anglais par J-M. Bertrand de Doue, m. résid. Notice sur une application de la loi d’interversion observée au Puy, entre la fréquence comparée des Vents supérieurs et inférieurs, par M. J-M. Bértrand'de Doug 229026, PR Se ne Résumé des Observations météorologiques faites au Puy, à une hauteur de 629 m. au dessus du niveau de la mer, pendant la période qua- drannuelle 1847-1850, par M. Azéma, m. résid. Liste des Membrés de la Société . .°. . . . Pnoude.:et ASSAULT Observations météorologiques et udométriques. Mercuriales de la Haute-Loire . . . . . . « 4 JUN. 98 pages. 433 . 456 . 489 506 555 »61 601 80) 815 OUT Liste des Membres des Comices Agricoles de 845 817 . 860 M: à NE, FA ’ 4 “de ME pu # ; 4 ‘ + x. x rie .. De TU é OR 0. ras |