35; a ds 4 L qe Li cpageqe be ha tx in tomate i \ reté 4 nt A1 : TT hi 4 4 € uit t ” 1e, {! + . ù | tr \ Te Arte : : t . in ‘ Atettitin nhnnoagee \ { \ tr À y ‘ at ‘ À atilaitt 5 vu 1 4 * . : evil , t ur tre : = A HR ! ; “ als si ÿ > tete LA it setitèsite er + « " " : . u à { : Rp rit ot ! d ARE et ME AHAREHT EeRe HIE : HIGELIN ‘ " eee à toudaan + t RAS LEUR farsiahess 144 À à \ it 3 pa bibi ie à : fajaqe : À n dinninac tdi ternipft sentais tin: ti Eure MERE ti lp Er Petiinsitet tante HERrETSS RAGE RTE RENNES RETURN TO LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORATORY WOODS HOLE, MASS. LOANED BY AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY CE] OF DOIENUES ANNALES SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE BELGIQUE #4 NN. Ÿ A5aocny OF OQCIENCE.: ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE JOOLOGIQLE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE T. XLI ANNÉE 1906 BRUXELLES P. WEISSENBRUCH, IMPRIMEUR DU ROI 49, RUE DU POINÇON, 49 # Fuio : RES . Ro ÿ : un td COMPTES RENDUS DES SÉANCES COMMUNICATIONS ET MÉMOIRES | Assemblée générale du 13 janvier 1906. PRÉSIDENCE DE M. KEMNA. La séance est ouverte à #4 ‘/, heures. _ MM. Dautzenberg, Delheid et Loppens se font excuser. Rapport du Président. — es théories dans les Sciences naturelles et spécialement en Zoologie. \ Notre Société entre-dans sà fraatante-troisième année: elle est une des plus anciennes ayant pour but spécial l'étude des Mollusques. Colbeau, qui l’a fondée en 1863, avait réuni 21 adhérents, dont 3 figurent encore sur notre dernière liste; pour l’année qui com- mence, nous aurons à omettre le nom de G. Dewalque, le géologue de Liége que la mort a pris à un âge avancé, mais encore en pleine vigueur, en pleine activité. Il nous reste de ces temps héroïques nos collègues Fologne et Weyers, que nous espérons voir encore long- temps parmi nous, donner lexemple de l’assiduité aux séances et d'un intérêt toujours jeune pour toutes les questions scientifiques. Nous avons encore perdu deux membres effectifs : MM. Polier et Preudhomme de Borre, ce qui a abaissé le nombre des membres à 77. Ce nombre se décompose comme suit : régnicoles : 48 effectifs dont 4 protecteur et 1 à vie, 5 honoraires et 1 correspondant; étrangers : 7 effectifs dont 2 à vie, 5 honoraires et 11 correspon- dants. 6 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Mon prédécesseur immédiat à cette place a dressé le bilan de l'ac- tivité de la Société dans le domaine de la Malacologie ; nous pouvons … nous rendre cette justice que nous avons honorablement tenu notre rang dans le mouvement scientifique, malgré l’exiguité de nos res-. sources. Mais il y a eu quelque peu déviation dans la direction des … travaux; pour alimenter les publications, on a été amené à faire de la Géologie. Les coquilles fossiles jouent un rôle si considérable, que des incursions fréquentes dans le domaine géologique n'étaient pas à . éviter et rentrent du reste parfaitement dans notre programme; . mais il y a eu un peu trop de stratigraphie pure. Or, il y a en Bel- gœique deux sociétés de géologie, ce qui est peut-être déjà une de trop. Nous étions donc une « he » d’une utilité contestable. Par contre, il n'y avait pas de société de Zoologie. Le groupement qui, à Anvers, porte ce nom, groupement riche et prospère, possé- À dant des palais de marbre et un grand jardin proprement tenu, ne. voit dans les animaux qu'il héberge que le côté de curiosité pure- ment superficielle et l’objet d’un commerce fructueux ; les concerts . sont la grande préoccupation, une cantatrice ou un violoneures les exemplaires de loin les plus intéressants; on étonnerait fort en venant dire dans ce milieu que l’étude des animaux est une science sérieuse, … qui a révolutionné la pensée humaine. La « Zoologie » d'Anvers ne. peut done malheureusement pas entrer en ligne de compte. La science zoologique a pourtant été cultivée avec succès en Bel gique. Le Musée Royal d'Histoire naturelle s'occupe spécialement, des fossiles; l’activité industrielle fouillant le sol du pays, a accu- mulé là des trésors paléontologiques ; et le talent du personnel a fait. du Musée un centre qui attire les savants du monde entier. L'inau-. guration des nouvelles galeries, pour s'être faite avec une simplicité” spartiate par le concierge ouvrant la porte et enlevant l'écriteau « Entrée interdite », n’en reste pas moins le seul événement scienti=. fique de l’année jubilaire. Après une longue interruption, la publica- tion des Mémoires du Musée a été reprise, avec des travaux de la plus haute valeur. Le Gouvernement fait également les frais des. luxueuses publications de la Belgica sur la faune antarctique et l'étude des animaux du Congo se poursuit systématiquement, don- nant des résultats de grande importance. L’Académie et le haut enseignement sont également des institu- tions officielles. Les listes de notre Académie ont contenu et con- tiennent encore des noms marquants, ses publications des travaux. | Vas ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 7 _ essentiels; depuis quelques années, le Bulletin de la Classe des _ Sciences est séparé des non-valeurs de la classe des Lettres et des Écibrations esthétiques de la classe des Beaux-Arts. Les chaires de zoologie de nos universités ont toujours été honorablement occupées, quelques-unes même brillamment. L'initiative privée des professeurs a fondé les Archives de Biologie et pour le domaine plus restreint de- _ la cytologie, la revue /a Cellule; ces périodiques figurent au premier _ rang dans toutes les bibliothèques et sur la table des travailleurs. Ainsi se trouve accomplie la double tâche du professeur d'enseigner la science, et aussi de la faire progresser par des travaux originaux. Mais il doit faire plus encore; il doit infuser non seulement 5 COM- préhension, mais aussi le goût de la science. Nous n’avons pas non “ plus à nous plaindre sous ce rapport ; les laboratoires sont fré- quentés; chaque professeur fait école et le recrutement de l'état- major scientifique de la nation est assuré; trop peut-être, car pour | les places à conférer, il y a toujours beaucoup plus d’appelés que d'élus. On pourrait se demander ce qui reste à faire dans ces conditions pour une société de zoologie. La réponse est facile. Le domaine de la zoologie est vaste, si vaste que en supposant l’organisation officielle la perfection même, il y a encore utilité, avantage, nécessité de recruter le plus grand nombre possible de travailleurs, ou plus sim- plement de répandre des connaissances élémentaires et un certain goût pour la science, même dans les milieux les plus humbles. Ne pensez-vous pas qu'il y a tous les jours des occasions perdues, des _ découvertes négligées, des observations utiles non communiquées, parce que l'individu isolé ne sait pas à qui les communiquer ? Et ne pensez-vous pas que si on parvenait à affilier les maîtres de carrière, les ingénieurs, les entrepreneurs, ies instituteurs, les grands pro- priétaires terriens, le seul titre de membre ferait mieux ouvrir l'œil pour les choses de la nature à toutes ces catégories de gens placés pour la voir de plus près? Beaucoup de communications n'auront le mérite, ni de la nouveauté, ni d’un intérêt transcendant ; mais on ne _peut jamais savoir. Il y a au Musée uu troupeau d’Iguanodons, bien certainement la plus belle chose en fait de paléontologie ; c’est grâce à un ingénieur des mines, se rappelant son cours de zoologie de l’uni- versité. M. Fagès n'avait ni le temps, ni la compétence pour exhumer _ les richesses de l’ossuaire de Bernissart, monter les squelettes, faire leur anatomie comparée; mais il connaissait encore assez de zoologie 8 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE pour se dire qu'il y avait dans les débris que lui apportaient les porions, peut-être quelque chose d’intéressant et il savait à qui s'adresser. Sans cela, les Iguanodons de Bernissart seraient restés inconnus. J'ai dit que les jeunes savants ne manquent pas. Avec l’enthou- siasme de leur àge, ils rêvent une vie consacrée au culte pur et désin- téressé de la science ; ceux qui parviennent à occuper certains postes, réalisent leur idéal ; mais que deviennent les autres? Les nécessités de la vie réelle ont tôt fait d'imposer des préoccupations plus terre à terre; le zèle ne tarde pas à se refroidir, le feu sacré s'éteint. Il en est de l’enseignement supérieur comme de l’école primaire ; celle-ci, comme élément civilisateur, a été en grande partie une déception. C’est que toutes deux ne sont qu'une mise en train, pendant un temps relative- ment court; pour donner tout l'effet utile, les œuvres post-scolaires sont essentielles ; l’école primaire, combinée avec l’école d’adultes, est capable de réaliser toutes les espérances. Le jeune docteur frais émoulu est laché, abandonné à lui-même; l’université est un orga- nisme fécond, mais qui ne pratique pas la « Bruthpflege ». Il faudrait grouper ces forces pour éviter l'isolement, stimuler les bonnes volontés qui faiblissent, maintenir en haleine ceux qui seraient tentés de s'abandonner au train prosaïque de la vie courante; on pourrait, par exemple, les nommer tous de l’Académie. Plaisanterie à part, cest ici qu'une société pourrait intervenir utilement, pour fournir Pincitant au travail, l’aide et le réconfort moral. Si j'étais professeur, Je croirais de mon devoir de continuer ma mission au delà de l’école au sein d'une société ; par l’affiliation de mes élèves, je m’efforcerais d'assurer une utilité durable de mon enseignement en faisant persé- vérer les enlhousiasmes juvéniles que j'aurais suscités. À ce point de vue, le nombre restreint des adhésions du haut professorat à notre Société est un fait éminemment regrettable, Nous avons raisonné dans l'hypothèse d’une organisation parfaite des institutions oflicielles et signalé ce qui a été fait de bien pour ne pas encourir le reproche de pessimisme systématique. Mais il faut aussi éviter l'oplimisme, incompatible avec le progrès. Du reste, ce danger n'est pas à craindre pour peu qu'on fréquente les savants offi- ciels. Leurs plaintes sont incessantes et malheureusement justifiées, La parcimonie pour la science est d'autant plus pénible à constater qu'elle fait contraste avec l'extravagance des crédits pour les lettres et les arts, Lisez n'importe quel budget et vous serez édifés. Cinquante, ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 9 cent mille francs aux théâtres pour du cabotinage de haute volée, quarante mille francs pour un portrait, toute la gent hirsute, peintres, seulpteurs, musiciens, lillérateurs, le bec grand ouvert comme des coucous gigantesques dans le nid de la nation qui peine, clamant à _ grands cris pour la becquée. Comment un pareil état de choses est-il possible à notre époque où la science a si profondément pénétré notre vie individuelle et notre civilisation générale? Le personnel politique et administratif dans presque tous les pays est composé en majeure partie de docteurs en droit. Ils ont appris du latin et du grec, les Pandectes, Cicéron et autres choses moisies ; ils ont été élevés comme s'ils devaient parader au Forum, à l’époque où les hommes sortaient vêtus d'un drap de lit. Ils ont également subi un cours de philosophie, d'ordinaire fortement teinté de scolastique et de théologie. On les à fait antiques et moyenâgeux. Comment voulez-vous qu'ils apprécient la science moderne à sa juste valeur ? Quant à la grande masse du public, la littérature et les beaux-arts sont seuls au niveau de son intellectualité rudimentaire. Ceux qui s'occupent de science sont déjà une minorité, et dispersés, isolés, ils ne sont plus rien du tout. Comment voulez- vous qu'ils agissent sur l'opinion générale, non pas hostile, mais indifférente parce que non éclairée, si ce n’est en réunissant leurs efforts, en se groupant. La mesure prise il y a quatre ans par notre Société de se consti- tuer en Société Zoologique était donc parfaitement justifiée. Il y a là pour nous une époque de transition, dont nous ne sommes pas encore sortis; les géologues nous quittent et les zoologistes ne sont pas encore venus en nombre suffisant. Je vous annonce des temps difi- ciles, qui meltront à l’épreuve toute notre patience, toute notre énergie ; nous les traverserons, si nous savons organiser notre institution de façon à en obtenir le maximum de rendement utile. Il v a d'abord la question du local. Toutes les sociétés scienti- fiques à Bruxelles sont quelque peu en état de vagabondage, con- stamment menacées d'en être réduites à se réunir sous la voûte du firmament et sur les bancs des boulevards, provisoirement hébergées par charité dans des locaux quelconques. Nous avons été plus favo- risés; pendant de longues années, M. le professeur Yseux a bien voulu nous accueillir dans le Musée d’Anatomie comparée de l'Uni- versité. Nous avons aussi obteru de l'Université la belle salle où nous sommes réunis aujourd'hui, pour loger notre Bibliothèque, 10 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Cette bibliothèque mérite notre plus sérieuse attention. Constituée F par nos échanges pendant quarante ans, elle renferme une remar- quable collection de périodiques et beaucoup d'ouvrages de valeur, par exemple les belles publications du prince de Monaco, le souve- rain-zoologiste. Nous avons assez bien de choses que ne possède pas la Bibliothèque Royale et nos livres sont d’ailleurs plus accessibles aux membres par le prêt au dehors, la terreur, comme on sait, des bibliothécaires officiels. Nous raisonnons que les membres sont en somme propriétaires et qu'il n’est que juste de leur faciliter l'usage de leur bien. Mais il ne faut pas oublier que tous les membres sont propriétaires au même titre et que les droits de l’un sont naturelle- ment limités par les droits de tous les autres. Cela veut dire en langue pratique qu'on ne doit pas venir emprunter par charretées et établir. chez soi un dépôt permanent. Il y a urgence à procéder à une revi- sion générale et à faire rentrer au bercail les brebis absentes depuis de longues années: il nous importe beaucoup d'être fixé sur l'impor- tance du déchet. Notre bibliothécaire aura là une tâche ingrate, mais de la plus grande utilité. C’est à notre Secrétaire général, M. H. de Cort, que nous devons d’avoir trouvé le local etobtenu l’assentiment de l’Université. Le travail très considérable et fort peu récréatif de l’arrangement et de la mise en place des livres lui a pris tout son temps disponible pendant plu- sieurs années. Vivement désireux d’en finir, j'ai trouvé en M. Schou- teden un volontaire, qui s’est également attelé à la besogne; le … local a été rendu accessible et nous pouvons y tenir nos séances. Nous. trouvons à cet arrangement l'avantage de mettre à la disposition des assistants la collection complète des périodiques reçus daus le courant du mois, ce qui était pratiquement impossible dans notre ancien lieu de réunion; c’est la raison pour laquelle nous avons renoncé à de. mable hospitalité de M. Yseux. Une bibliothèque n’est réellement utile que lorsqu'elle est acces- sible quotidiennement; mais cela n’est réalisable que par la nomi- nation d’un personnel permanent et rémunéré. Or, du moment qu'il s’agit de rémunérer, nous sommes devant une impossibilité absolue. Une circonstance favorable nous a toutefois permis de réaliser notre désir. Notre local est tout juste à côté de la Bibliothèque de PUni- versité elle-même, ouverte tous les jours de 9 heures du matin Jusque 4 heures de relevée ; avec de la bonne volonté, le personnel toujours - présent pouvait assurer le service également de notre Bibliothèque, ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. [1 M. Behaeghel, administrateur délégué de l'Université et M. Sury, bibliothécaire, sont entrés immédiatement dans ces vues el nous \ avons eu le plaisir de pouvoir annoncer sur une des convocations de l'année passée que la Bibliothèque est ouverte tous les jours. Plu- sieurs membres en ont déjà régulièrement profité. Nous avons auto- … risé le corps professoral de l'Université d'utiliser notre Bibliothèque ; la même facilité est accordée aux étudiants en doctorat recommandés par un professeur et au personnel scientifique du Musée à la demande du Directeur. La Société a également au début formé une collection. A la mort _de M. Colbeau, quelques membres ont acquis sa collection et en ont fait don à la Société; leur initiative généreuse à empêché la disper- sion de documents importants, fruit du labeur de toute une vie. Mais ce dépôt a élé pour nous une gêne considérable. La conservation . d'une collection demande beaucoup de temps, de travail, aussi l’espace et les installations nécessaires, toutes conditions qu'il n'était pas en notre pouvoir de réaliser. Les boîtes avaient tout envahi; il n’y avait littéralement plus la place pour circuler et si pendant plu- _ sieurs années, le local à été inaccessible, les collections en ont été en grande partie la cause; les collections elles-mêmes se détérioraient _ par mélange ou accident. Nous avons été unanimement d'avis au Conseil que des mesures radicales ne pouvaient pas plus longtemps être différées; mais quelles mesures prendre ? Nos collègues Rousseau et Severin sont ici venus à notre secours; grâce à leurs démarches, la direction du Musée a fait l'acquisition de nos collections ; nous nous déchargeons d'une mission pour laquelle nous ne sommes pas faits, sur une institution précisément faite pour cela ; nous toucherons une somme, modique à la vérité, mais qui, dans l'état obéré de nos finances, nous viendra bien à point; le Musée fait également une bonne affaire, car la collection Colbeau est unique pour notre pays; et cette collection sera au Musée, bien mieux que chez nous, utilisable par tous les travailleurs. La combinaison satisfait donc toutes les parties en cause; tout le monde y trouve son compte; c'est l'idéal d’une transaction. La chose la plus importante pour une société scientifique, en réalité le but principal de toute son activité, ce sont les publications. - A leur valeur scientifique, il n’y a rien à faire, elle est ce qu'elle est. : Aucune habileté d'organisation, aucun luxe typographique ne peuvent augmenter ou diminuer la valeur intrinsèque d’un travail, donner 19 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE les ailes du génie à celui qui ne sait pas s'élever de terre, ou réduire l'importance d’une découverte, Cela dépend uniquement des disposi- tions intellectuelles des contributeurs. L'action de ceux que la con- fiance des membres a placés temporairement à la tête de la Société, ne peut s'exercer que pour assurer la régularité des publications et aussi pour inciter au travail, pour susciter les bonnes volontés, sans toujours attendre qu’elles se présentent d’elles-mêmes. Les frais d'impression sont de loin la plus grosse dépense. Le con-.. trat de dix ans que nous avions avec l’imprimeur a expiré au 31 dé- cembre 1905. Le Conseil a examiné la situation et nous avons tout lieu d'espérer que nous pourrons conclure à des conditions plus favo- rables et par conséquent réduire les frais. La régularité des publications est un élément de succès, Il importe de se rappeler le plus fréquemment possible au souvenir des membres el aux autres sociétés avec lesquelles nous pratiquons échange. Dans | ce but, on envoyait le volume par feuilles d'impression isolées au fur et à mesure de leur achèvement. Ce système avait l'inconvénient que des feuilles pouvaient se perdre; à plusieurs reprises, le Secrétaire général a reçu des réclamations résultant de ce que les feuilles n'avaient pas été classées convenablement et que le réclamant avait confondu les feuilles des Bulletins et celles des Mémoires. L'envoi en une fois du volume complet écarte ces possibilités d'erreur; mais alors, les membres qui ne peuvent fréquenter régulièrement les réunions, ne restent guère au courant de nos travaux ; ils ne songent à la Société que deux fois lan, lors dé la réception du volume et lors de la présentation de la quittance. Ge à quoi il faudrait arriver, c’est de distribuer tous les trimestres un fascicule, non de feuilles déta- chées, mais brochées, avec couverture; malheureusement ce sont encore une fois des frais supplémentaires d'impression et de port. Nos membres ne sont pas tous des zoologistes de profession ; il y a aussi des amateurs et également bon nombre de personnes s'intéressant simplement à la zoologie, mais sans connaissances spéciales. Un pareil groupement peut être une école d'enseignement mutuel; des articles exposant avec lucidité l'une ou l’autre question scientifique seront donc utiles; ceux qui ne savent pas, mais qui sont des nôtres précisément parce qu'ils ont le désir d'apprendre, accepteront avee plaisir et reconnaissance de pareils articles ; etceux qui les auront écrit n'auront : pas perdu leur temps, même en ce qui les concerne personnellement : ils ÿ trouveront certainement l'avantage d’avoir eu à préciser leurs = ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 13 idées, pour les condenser avec méthode dans un langage accessible à tous. Au jeune homme qui venait lui demander le meilleur moyen d'apprendre l’astronomie, Arago répondait : « Prenez un élève ». Nous sommes toujours prêts à jouer ce rôle d'élèves vis à vis de celui de nos collègues qui voudra prendre la peine de résumer ses études. Nous pouvous citer un excellent exemple dans nos publications mêmes : c’est le travail d'ensemble de Pelseneer sur les Mollusques. Le domaine de la zoologie est si vaste que nul ne peut avoir la pré- tention de l’embrasser dans son entier; on se spécialise donc forcé- ment. Même quand on butine un peu dans divers départements, pendant qu’on s'occupe d'une chose, on est amené à négliger quelque peu d’autres questions auxquelles on s'était intéressé auparavant. Se tenir convenablement au courant est le diflicile problème qui se pose à tous: il est insoluble pour lindividu isolé; par la combinaison des efforts, on peut lui donner une solution approchée et très satisfai- sante. Voilà pourquoi le dépouillement systématique des publications reçues pendant le mois est si utile et donne actuellement un intérêt - constant à nos séances. Ce n’est pas une besogne supplémentaire que de résumer un article qu'on doit lire quand même; on le lira mieux, avec plus d'attention; quand au travail de rédaction, nous pouvons bien demander à nos membres ce sacrifice. Du reste, il ne s’agit pas d’un simple résumé, mais d'exposer en quoi le travail est nouveau ou intéressant; ce que nous demandons surtout, c’est un compte rendu raisonné, discuté, — les faits et les conclusions passés au crible d’une critique sérieuse. Le plus souvent, il y aura pour le reviewiste ample matière à faire un travail intellectuellement personnel. Comme on a pu le voir par lexposé ci-dessus, la plupart des mesures et recommandations ont déjà reçu au moins un commence- ment d'exécution; elles s'inspirent toutes de Îa même pensée, du même principe: faire rendre par la Société le maximum d'utilité, pour ses membres d’abord, pour le public scientifique ensuite et pour le pays tout entier. Je n'aime pas beaucoup lé patriotisme dans la science, mais'jestime que l’organisation convenable de la science dans un pays est une condition indispensable de sa grandeur dans le monde moderne ; et cette organisation est défectueuse quand il n’y a pas pour chaque branche du savoir humain, à côté des savants et des institutions officiels, des sociétés comme la nôtre. Les professeurs, lés académiciens, c’est l'état-major, l'élite; entourés d'adhérents aussi 14 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE nombreux que possible, aidés, soutenus, parfois même quelque peu — poussés, ils sont mieux à même d'accomplir leur mission, laissés seuls, isolés dans les hautes régions, ils deviennent une oligarchie. Or, c’est là un système condamné définitivement par l'expérience; il ne vaut pas plus dans le monde des savants que dans celui de la politique. Si j'ai insisté sur le rôle des sociétés, c’est pour rendre tous ceux qui s'intéressent à la science conscients de leur devoir et pour les inciter à le remplir. L'examen des travaux publiés depuis la transformation de la Société montre une certaine prédominance des études de phylogénie, visant moins la découverte de faits nouveaux qu'une inter PES tee nouvelle des faits connus. Contre ce genre d’études il règne assez bien de préventions; il ne sera donc pas Sue de ons une bonne fois quel doit être le rôle respectif des faits et des théories dans _ science en général et dans la zoologie en particulier. En somme, qu'est-ce donc que la science? Huxley, dans l'introduc- tion de son livre sur l'Écrevisse, constate que pour beaucoup de per- sonnes la science est quelque chose de tout à fait distinct du savoir ordinaire; on croit ses procédés spéciaux, mystérieux, compréhen- sibles par les seuls initiés. C’est une erreur; le savant ne raisonne pas autrement que tout le monde et la science est tout simplement la plus haute expression du vulgaire bon sens. Herbert Spencer, dans … ses Premiers principes, insiste sur le même point. Le bois se con: sume en brûlant, la viande se putréfie, le fer se rouille; ces faits sont de la connaissance vulgaire, mais aussi de la chimie; et la chi- mie scientifique n'est qu'une extension de cette connaissance, porte sur un nombre plus considérable de faits, observés avec plus de soin, classés et ordonnés avec plus de méthode. Entre une cuisinière devant ses fourneaux et un professeur dans son laboratoire, il y a. certes des nuances intellectuelles, mais il n’y a pas un abîme, on ne. < a" peut tracer une ligne de démarcation et dire : ici commence la … chimie, Il en est de même pour les autres sciences ; elles germent toutes sur le sol de la connaissance vulgaire. Un argument négligé et cependant péremptoire est le développement graduel de l’huma- nité, le perfectionnement constant de l’état le plus inférieur anato- miquement, intellectuellement et moralement, jusqu’à l’état actuel, ZOULOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 15 . La continuité de cette évolution exclut la possibilité de différences fondamentales entre n'importe quelles manifestations de lactivilé humaine. Les races inférieures et primitives, la masse inculte des peuples actuels, les femmes, c'est-à-dire tous les cas de psychologie plus ou moins rudimentaire, peuvent donc nous servir et nous y trouverons même l'avantage d’une plus grande simplicité. Or, dans cette intellec- tualité fruste, deux choses prédominent : les faits constatés ou observés se groupent immédiatement en théorie explicative et loutes les opérations sont inconscientes. Le paysan constate et observe, comme il respire ou comme M. Jourdain faisait de la prose : sans le savoir. Ce qu'il y à d'étonnant, ce n’est pas tant l'inconscience dans la constatation; car on peut comprendre que les faits de la nature s'imposent d'eux-mêmes à l'intelligence passive; mais c'est la passi- vité de l'intelligence dans le raisonnement qui semble un paradoxe. Il suffira de quelques exemples pour tout au moins faire hésiter les _dénégations. Toutes les théories météorologiques du paysan reposent sur le post hoc, ergo propter hoc, mais croyez-vous qu'il ait formulé le raisonnement ? Les faits et leur relation de temps sont entrés au même moment dans son entendement, et au même titre, il ne conçoit pas qu'il puisse y avoir entre les deux une distinction ; la relation de cause à effet n’est donc pas pour lui une hypothèse, il en est aussi sûr que des faits eux-mêmes. Aussi, ses théories sont comme un roc : on n’a qu’à songer à la lune rousse ; dans un dictionnaire d’écolier, à l’adage latin cité, il y a comme exemple : « Combien de gens sont encore persuadés que c’est à la comète de 1811 que nous devons l'ex- cellent vin de cette année. » Cette inconscience dans le raisonnement, ce groupement spontané des notions en théories, sont des choses d'importance primordiale et nous courons le risque non d’exagérer, mais au contraire de sous- taxer leur importance et leur rôle. C’est que nous éprouvons la plus grande difficulté à nous replacer dans l’état intellectuel du début de _ lhumanité. Pouvons-nous concevoir que la civilisation antique a cru sérieusement aux divinités de l’Olympe, non pas comme des fictions poétiques, mais comme des réalités respectables et sacrées? Essayons de nous figurer Ramsès humiliant sa puissance devant le bœuf Apis et cette étrange ménagerie divine qu’on embaumait avec des résines 46 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE : précieuses et pour laquelle on construisait d'immenses nécropoles. La croyance des sauvages aux esprits, aux fétiches, les grandes cou- Se tumes d’Abomey avec leurs hécatombes, les divinités sanguinaires des Incas, toutes ces choses où l'absurde le dispute à l’odieux, ne nous semblent-elles pas de la pathologie cérébrale, au lieu de modalités d’un stade naturel dans l’évolution de la pensée humaine? Dans l’œuvre de Spencer, les Principes de Psychologie sont une partie qui déroute. Au premier abord on est noyé sous le détail des petites anecdotes sur les mœurs et les idées des peuples sauvages ; on ne perçoit pas l’idée générale, le fil conducteur qui, dans les autres | livres, se déroule si majestueux, avec une si inexorable logique. Mais peu à peu le chaos s'organise et de l’apparente confusion se dégage un tableau de la mentalité du sauvage. C’est admirable comme effort de volonté pour faire abstraction des habitudes de précision et de critique qu'une pratique constante a rendues partie intégrante de notre mode de penser; c’est effrayant comme puissance d'évocation d’un tel état d’abaissement. Nous revivons ces premières étapes de la pensée humaine, nous entendons et comprenons ces vagissements de l'intelligence constructive qui élève l'homme au-dessus de la brute. Comme toutes les choses vraiment grandes, la notion fondamentale de Spencer est simple. Ce qui domine dans l'intelligence dès son “urore, c’est la notion bien nette de l'existence, de l’individualité du oi, pour parler comme les philosophes, notion que tout le verbiage de l’école ne peut pas rendre plus claire, parce que c’est une notion élémentaire, la seule que l’on doive considérer comme innée. Ce que Descartes a trouvé comme la conclusion d’un grand labeur, le « je suis », le sauvage anthropopithèque en était convaincu ; mais il manquait encore probablement du langage pour le formuler. En oulre, il se connaissait fort bien comme capable d'agir, comme une cause spontanée de modifications, comme une force, pour parler comme Ja physique moderne; il disait intérieurement « je suis et j'agis ». Voilà en dernière analyse, le fond de son intellectualité et [à dedans sont venus s'incruster les impressions du monde extérieur ; l'homme primitif n’a appris à connaître le monde qu'à travers la notion qu'il avait de sa propre individualité; aux animaux avec Îes- quels il luttait de force, de vitesse ou d’astuce, il-prétait ses propres l'acullés et ses propres passions; élant lui-même cause de modifica- tions, fort logiquement toutes les autres modifications devaient avoir une cause analogue ; la conception des phénomènes de la nature ne ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 41 pouvait être qu'anthropomorphique. Le monde entier s'est peuplé d’esprits entre lesquels se sont établis des groupements, des classe- ments, des hiérarchies, par une évolution que nous n'avons pas à suivre. Il nous suffit d’avoir établi que la connaissance des faits et leur explication théorique sont choses connexes et indissolubles et que cette confusion est une loi de l'esprit humain. Mais on pourrait dire que voilà un bel argument, qui nous ferait prendre modèle sur la sauvagerie primitive; toute la rhétorique du monde ne peut empêcher que la science moderne ne soit autrement que chez l’homme des cavernes ou le casseur des pierres éolithiques. Évidemment. Ils avaient appris quelque chose pour ne pas avoir froid, pour manger et ne pas être mangés; la nature s’imposait à leur intellect dans la mesure de ces nécessités et pour le reste ils se sentaient à l'aise, nullement gênés par leur ignorance, que d’ailleurs ils ignoraient. Au contraire, nous nous imposons à la nature pour la seruter et avec le seul mobile de connaître; nous sommes actifs au lieu de passifs; nous savoñs plus et mieux, nous savons que nous savons, et nous savons aussi que nous ignorons encore beaucoup de choses, que nous nous efforçons d'apprendre. Nous travaillons main- tenant dans un but bien déterminé, avec des moyens choisis et appropriés. Nous avons aussi appris à penser et nous connaissons les diverses phases de l'élaboration intellectuelle. En un mot, nous sommes devenus conscients. L'homme primitif confondait les faits et la théorie; inconscient, il était aussi irresponsable; pour le savant moderne, ce serait une faute grave. Voilà toute la différence. Elle impose comme devoir primordial de faire soigneusement le depart entre les faits et la théorie, mais nullement de rejeter, soit les faiis, soit la théorie. Pendant tout le moyen äge et dans certaines études (la médecine par exemple), on a commis la première erreur; les faits ne jouissaient d'aucune considération et ne pouvaient prévaloir _ contre les idées d’Aristote. Si on pouvait en ces matières calculer par moyennes, l’exagération en sens inverse, le dédain irraisonné de toute théorie, serait chose excellente, car par compensation elle rétablirait la moyenne normale; mais ce dédain n’en est pas moins également une erreur. Nous avons intérêt à rechercher comment elle a pu naître et se pro- pager, pour la bien connaître et nous en garder. Plusieurs causes y ont contribué et nous venons de citer la prin- cipale : l'abus des théories. Pendant toute la période de lant'quité, T. XLI1, 4906 2 Mars 1905. 18 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ( la mission des philosophes a consisté à construire de grandes machines théoriques, uniquement par le raisonnement, où les faits devaient entrer de gré ou de force. Les quelques tentatives d'une étude objective préalable, Aristote et l’école d'Alexandrie, n'ont pas eu d'influence générale et durable ; on n’a qu’à voir ce que la zoologie d’Aristote est devenue entre les mains de Pline. Ces élucubrations de la philosophie ont régenté tout le moyen âge et exercé une lyrannie qu'on à voulu maintenir par la terreur; il est inutile de rappeler le sort des premiers vrais savants qui ont osé battre en brèche le système admis dans l’un ou l’autre département. Quand la science moderne s’est constituée, elle a naturellement gardé un fort mauvais souvenir de ces théories dont elle avait eu tant de mal à s’affranchir. Elle s’est constituée en revenant à la source réelle de toute connais- sance, à l'étude des faits concrets. Cette étude a été entamée avec un véritable enthousiasme, justifié rapidement par les plus brillantes découvertes. Le zèle a été durable. Le moindre de nos chercheurs modernes est un modèle de courage, de persévérance et d'application au travail. Que l’on songe au labeur que représentent l'astronomie, la chimie, la physique, toutes les sciences en un mot; une faune ‘Joëale convenablement étudiée, la revision d’un groupe zoologique sont parfois l’œuvre de toute une vie, si pas de plusieurs générations successives de savants. Le,chercheur est la diligente abeille. Alors arrive bien à son aise le théoricien. Il ne perd pas de longues heures dans la pestilence des laboratoires ; il ne va pas sur le terrain; il ne s'expose pas aux dangers d'un voyage dans les contrées lointaines. Absolument indifférent à tout le tracas des recherches, il zonsidère les faits si péniblement accumulés comme res nullius, zomme n'appartenant à personne parce qu'ils appartiennent à tout le monde et il vient les expliquer à ceux qui se sont donnés tant de mal pour les établir, C’est Pesprit saint, qui vient de sa lumière éclairer les ténèbres. Getle prélention semble à plusieurs légèrement imperti- nente; les chercheurs ne se seutent aucune inclinaison à entonner le antique si ce n’est par dérision, comme les étudiants bernant un professeur. [ls font la comparaison entre leur pénible labeur et le facile de sa lâche, et il en résulle un certain discrédit pour le travail de théorisation. Le lhéoricien est considéré comme le frelon de la ruche scientifique. La besogne matérielle des recherches, absolument indispensable et fort mériloire, ne peut cependant pas être la chose importante, car ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 19 sans cela le garçon de laboratoire devrait venir en première ligne. A côlé de ce travail manuel nécessaire, il y a un élément intellectuel, dominant, je pense, dans une question scientifique, Comparer les faits, signaler les analogies, les ressemblances et les dissemblances, établir un lien logique de cause à effet, en comblant au besoin les lacunes de nos connaissances par des hypothèses, cela est utile, nécessaire, indis- * pensable. On ne peut contraindre personne à faire ce travail et souvent les chercheurs usent de cette liberté pour négliger le côté interprétation. Mais réciproquement on ne peut empêcher personne de le faire et on n’a pas non plus le droit d’en méseslimer la valeur ni de poser comme condition d'admission dans la science, l'exécution préalable d'un travail de recherche. Fort souvent, les interprétations Lhéoriques ne sont pas Pobjet d’un travail bien laborieux de la part de leur auteur. Elles sont données comme quelque chose d'accessoire, une remarque occasionnelle à laquelle on n’attache aucune importance, une idée venue en passant et qu'on ne se donne pas la peine de scruter plus avant. L'explication est plus ou moins adéquate, parfois au pelit bonheur, ou elle est de trop grande envergure et entraîne des conséquences qui bouleverse- raient les notions les mieux assises ; mais on n'a pas SONSÉ aux CONSÉ- quences. Par exemple, voici un micrographe, considéré à juste litre conime autorilé dans sa spécialité, qui fait une monographie sur un groupe de Diatomées; le genre Attheya est interprété comme « fa juxtaposition longitudinale de deux Rhisosolenia ». Le phylogéniste le plus audacieux n’a jamais rêvé rien de pareil; le fait serait unique dans le règne organique, végétal ou animal ; une espèce résultant de la fusion en un seul organisme, de deux individus soudés tout du long comme des frères siamois. Une telle hypothèse méritait bien de fixer l'attention, d’être pesée et discutée; cela est bâclé en une couple de lignes. Quand les interprétations sont présentées de celte manière, on comprend que la croyance à une extrême facilité ait pu s’accré- diter. : | Il est des esprits rebelles aux idées générales, incapables d'em- brasser un champ un peu étendu et d'apprécier des relations, fort méritoires d’ailleurs et fort utiles, car cette incapacité même ne les distrait pas et leur permet de s'appliquer avec persévérance au détail, au fait étroit en lui-même, qui leur suflit. Ils ne sentent jamais le besoin d’une explication et fout naturellement ils doivent considérer une tellé explication comme superflue. Ne comprenant pas Pulilité 20 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE d’une théorie, ils estiment le travail du théoricien comme étant d’es sence intellectuelle inférieure. Pour expliquer convenablement les faits, il faut les connaître; | théoricien doit avoir une connaissance objective aussi exacte et aus: détaillée que n'importe quel spécialiste. Mais ce qui pour le chercheu limité est le but final, est pour le théoricien le commencement, ur simple préparation, un travail préalable à son travail de classificatio et d'organisation logique. Si lon veut absoïument hiérarchiser le diverses activités, nous demanderons ce que l’on paye le mieux dar l'industrie, le travail ou le talent d'organisation ? En serait-il autr ment dans la science? Et cependant, la croyance à la facilité de théoriser est absolumer exacte; ce n’est pas seulement un travail facile, il n’y a pas de tr: vail du tout : cela vient tout seul, pour un rien, pour une pomme qi tombe d’un arbre, Est-ce que la première idée de la gravitation n pas été pour Newton une idée spontanée? IL était assis dans un jardi et baillait aux corneilles. Darwin à qualifié le naturaliste voyageu: ce qu'il était, de promeneur désœuvré; ce promeneur voit s’ébatt dans les îles Galapagos une faune reptilienne variée et il se fait | remarque banale que c’est beaucoup d'espèces pour ces trous perdus c'est le point de départ de la théorie de l’évolution et de la sélectic nalurelle. Si nous connaissions les détails, il en serait probablemei de même pour la plupart des autres théories. La loi de Boyle pour compression des gaz n’est qu'approchée ; c’est que les molécules o une certaine dimension, à dit Budde en 1874, et Bernouilli avait dé eu la même idée; c'est, en outre, qu’elles s’attirent quelque peu, dit Van der Waals; peut-on se figurer ces deux idées si simpl comme le fruit d’un pénible labeur de réflexion, comme ayant tr lentement et très graduellement pris corps; ou ne devons-nous b: les considérer comme ayant surgi si brusquement, que l’auteur lu même en à élé surpris et s'est dit : « Tiens, mais ça doit être ça. » On à fait observer avec raison que bien des gens ont vu tomb des pommes, probablement même en ont reçu sur la tête, sans por cela découvrir la gravitation, C’est qu'il faut, outre la pomme, de autres choses encore. Il faut d’abord la connaissance de la questioi au point qu'elle absorbe complètement l'intellect, qu’elle soit w préoccupation constante à laquelle instinetivement on rapporte toi e reste, Newton était hypnotisé par le mouvement centripète de ZOCLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 21 Lune et il a immédiatement rapporté ce fait banal de la chute d’une pomme à la question qui tyrannisait sa pensée; il s'est demandé com- ment tomberait cette pomme si elle était éloignée de la Terre à la distance de la Lune. Les connaissances objectives n’ont pas besoin d'être fort étendues; Darwin confesse avoir élé un fort médiocre zoologiste, étudiant d’un zèle douteux, sauf pour la chasse. C'est la préoccupation du problème qui est de beaucoup la chose la plus importante ; ou pas même la notion du problème, simplement une inquiétude d'esprit qui n’est pas entièrement satisfait des solutions admises, la sensation vague que les choses ne cadrent pas bien et qu'il doit y avoir moyen de les mieux faire cadrer. Mais cela, c'est une disposition d'esprit. Voilà la deuxième condi- tion. On a dit aussi qu’une pomme qui tombe peut faire découvrir la gravitation, mais à condition que ce soit un Newton qui la voit tomber. Il faut un esprit qui puisse établir des relations entre les choses en apparence les plus disparates ; le raisonnement de Newton revient à considérer la pomme et la Lune comme deux graves. Il faut un esprit qui voie de suite les conséquences; le raisonnement de Darwin était une réduction à l'absurde de la thèse des créations spé- cifiques distinctes. Et cela doit aller vite, pour profiter de l’occasion; c'est probablement une question de connection des neurones céré- braux ; si les contacts sont lents à s'établir, comme pour une commu- nication téléphonique, d’autres impressions viennent se superposer à la première et tout brouiller; le moment opportun est perdu sans retour. Cette faculté de relationner et de conclure, cette réceptivité toujours en éveil, cette rapidité de cérébration, Cest le génie. Les théories peuvent être ce qu'elles veulent, bonnes ou mauvaises, utiles ou dangereuses ; c’est une question d'appréciation individuelle ; mais la facilité plus ou moins grande n’est pas un argument. Oronte n'a mis qu'un quart d'heure à rimer un sonnet, mais Alceste trouvait « que le temps ne fait rien à l'affaire ». Et Alceste avait raison. Un inconvénient très frappant des théories est leur caractère essentiellement temporaire et provisoire; elles durent un temps et finissent par tomber dans l'oubli. Quand dans une génération sui- vante, un fureteur les exhume, nous nous demandons comment on à pu admettre pareilles choses. Les faits, au contraire, naturellement sauf erreur, sont définitifs et traversent toutes les vicissitudes. Une théorie ne peut jamais modifier un fait, mais un fait peut renverser une théorie. Tout eela est parfaitement vrai, mais il n’en résulte pas Ar. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE l'inutilité des théories; chaque théorie en particulier peut avoir eu son ulilité temporaire. Elles sont une explication des faits, naturelle- ment dans la mesure où ces faits sont connus quant à leur nombre et à leur exactitude. La science objective change par accroissement ou rectification: il se peut que ces modifications n’affectent pas l'ex- plication, qui se montre capable d'englober les nouveautés ; il se peut aussi que ces modifications ne cadrent pas avec l'explication ; il faut alors changer celle ci. C'est désagréable, mais il n’y a rien à faire. C’est une conséquence du progrès même de la science, Résumons brièvement les points acquis. La science n’est que le développement de la connaissance vulgaire, de celle connaissance que les nécessités de la vie et la naiure imposaient même aux sauvages les plus primitifs. La notion des faits de la nature s'est confondue dans l’intellect de l'homme, avec la notion qu’il avait de son être comme individualité agissants et spontanément, inconsciemment, les faits se sont ainsi trouvés groupés en une théorie explicative anthro- pomorphique. La seule différence importante de la science moderne est le travail intellectuel conscient au lieu d'opérations inconscientes, par conséquent la distinction bien nette à établir entre les faits et le théorie pour expliquer les faits. La prévention de quelques esprits contre les théories est basée : 1° sur l'abus qui en a élé fait; c'es une raison, non de les abandonner entièrement, mais d’en faire de meilleures et mieux à propos; — 2% sur l’apparente facilité, circon: stance qui n’augmente ni ne diminue leur valeur possible et est par faitement irrelevante; — 3° sur une prétendue infériorité intellec: tuelle du travail de théorisation, comparé au travail dé recherche; cs qui est une erreur, le contraire étant la vérité; — 4° sur le caractèrt temporaire et aléatoire des théories; mais chacune des théories abon données à la suite d'une meilleure connaissance objective, a été util comme organisation logique de la science de son époque ; les théorie en particulier peuvent devenir vélustes, mais la théorie en généra n'en être pas moins une nécessité permanente. Parmi ces points, il en est un sur lequel. nous devons revenir Primitivement, l'explication et la constatation des phénomènes son des opérations intellectuelles conjointes et inconseientes ; pour Hi science. mo lerne elles sont distinctes et conscientes. Dès. lors s posent plusieurs questions sur la nature, le mode, la méthode di chacune de ces opérations, sur les rapports de ces deux opération entre elles. Nous rencontrons loutes ces questions à mesure, & ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 19 -— nous suivons le cours naturel d’un raisonnement scientilique, un cyele complet. Le point de départ est la constatation des faits. Rien ne parait plus simple ; on voit ce qui se passe. Mais il s'agit de bien voir et cela est parfois plus difficile qu'on ne se l’imagine; il y a des appa- rences trompeuses. Les astronomes de l'antiquité croyaient énoncer un fait concret en disant que le Soleil tourne autour de la Terre et nous savons par l'histoire ce qu'il a fallu de peine pour rectifier cette illusion. On distingue deux modes principaux de constatation des faits : l'observation et l’expérimentation, Littré les définit ainsi : « Obser- ver, c’est constater des faits qu'on ne modifie pas ou qu'on ne peut modifier; expérimenter, c'est modifier les conditions des phénomènes pour reconnaître comment ils se passent. » On a dit aussi que l'ob- servateur lit la nature, tandis que l'expérimentateur l’interroge el on a voulu établir une différence de degré d’intellectualité, une hiérar- chie entre les deux méthodes. C’est surtout le physiologiste Claude Bernard qui a proclamé la supériorité de l'expérimentation. On à même classé les seiences en descriptives et expérimentales, toujours avec cette même idée de subordination. Voici, par exemple, dans un des meilleurs traités publiés en français, un passage typique : « La conpaissance de l'état actuel des corps, c'est-à-dire leur description n’est qu'un moyen et non un but. Il faudrait qu’à côté de la chimie, science spéculative, se trouvât une science purement descriptive qui eût avec elle les mêmes rapports que ceux qui existent entre la phy- siologie et l'anatomie et qui achevât de faire ce: qu'a commencé la minéralogie, laquelle n'est en somme que la description des espèces chimiques du règne minéral. » Naturellement, les représentants des sciences descriptives n’ont pas accepté sans protester cette diminu- tion ; de Lacaze-Duthiers par exemple, s'est efforcé de montrer que la zoologie pouvait êlre expérimentale sans se confondre avec la physio- logie et il a même donné le titre d’Archives de Zoologie expérimentale à la revue qu'il a fondée. Mais Lacaze-Duthiers lui-même admettait le principe de Claude Bernard, puisque pour exalter la supériorilé de la zoologie, il invoquait son caractère expérimental. Je n'ai jamais rien compris à cette polémique; je me suis toujours demandé en vain en quoi la valeur intrinsèque d'un fait pouvait être influencée par une méthode de constatation, Je suis tenté de recourir encore une fois à Alceste et de dire : « La méthode ne fait rien à l'affaire. » 24 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE si Le nombre des faits est infini; par exemple l'existence de chaque objet est un fait. Pour rendre la connaissance maniable, il est abso- lument indispensable d'opérer un groupement pour n'avoir à consi- dérer que des catégories. Je constate qu'un morceau de sulfate de cuivre que j'ai en main est bleu; j’examine tous les morceaux d'un bocal ; leur examen donne lieu à autant d'observations qu'il y a eu de morceaux examinés, à autant de constatations de faits. On me ren- seigne d'Angleterre, de France, etc., que des observations identiques ont été faites sur le même composé; je dis alors : le sulfate de cuivre est bleu. Cette phrase ne fait qu’exprimer en termes généraux un certain nombre de vérités particulières; c’est ce qu'on nomme une loi. « Une loi générale de la nature est quelque chose qui est vrai de beaucoup d'objets et la science est constituée par de telles lois » (Stanley Jevons). « Une loi est l’expression générale de faits con- statés » (Huxley). Quand j'affirme que tous les échantillons de sulfate de cuivre que J'ai eu entre les mains sont bleus, il est impossible de me contredire, à moins de récuser mes sens et de m’accuser de daltonisme; cela écarté, nous avons la certitude la plus haute. Mais quand on dit le sulfate de cuivre est bleu, l'affirmation porte non seulement sur ce que l’on à vu soi-même, mais aussi sur ce qu'on n’a pas vu, elle prétend s'élendre à lunivers tout entier, non seulement dans le pré- sent, mais aussi dans le passé disparu et dans l'avenir non encore réalisé. Une loi de la nature est indépendante de l’espace et du temps ; nous ne la concevons pas temporaire et locale. Mill et Bain ont fait observer que toute loi naturelle est en réalité la conclusion d’un syllo- gisme, dont la majeure est toujours l'hypothèse de luniformité de la nature. Ceux qui prétendent limiter la science à la construc- tion des faits, ne croient pas enfreindre la règle en formulant des lois; il est bon de leur rappeler de combien une loi dépasse les faits concrets et constatés et quelle formidable hypothèse elle comporte. Pour le stade suivant, prenons comme exemple les lois de la chute des corps : égale vitesse pour tous les corps, — vitesse proportion- nelle au temps, — les espaces parcourus dans les unités successives de temps comme la suite des nombres impairs, — l’espace total comme le carré du temps. Nous considérons le mobile en mouvement vers la Terre, comme soumis à l’action d’une force constante. Nous nous sommes fait une idée de la nature de cette force; nous la con- cevons comme une attraction exercée par la Terre sur le mobile ou ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 25 plus exactement comme une attraction réciproque des deux corps. Nous sommes allés plus loin encore; nous considérons l'attraction réciproque de la Terre et du mobile comme un cas particulier d’un fait plus général : l'attraction mutuelle de tous les corps, une pro- priété générale de la matière. Cette série de conceptions hypothé- tiques, c'est la théorie de la gravitation, de l'attraction universelle. Voyons son rôle et son utilité. Elle établit un lien entre des lois sans cela isolées et distinctes ; toutes les lois de la chute des corps sont des conséquences logiques de l’action d’une force constante com- binée avec le principe d'inertie ; si on les avait oubliées ou si on ne les connaissait plus que vaguement, on pourrait les retrouver par le raisonnement en partant de ces deux principes ; elles forment un tout coordonné et homogène. Et cet ensemble lui-même n’est pas indépen- dant et isolé; il est relié à toute une série d’autres phénomènes, par exemple les mouvements des astres, parce que la chute des corps et les mouvements astronomiques sont tous deux des effets d’une même cause, des manifestations d'une même force. Cette force n’est pas quelque chose de vague et d’anonyme, c’est une attraction, considérée comme une propriété inhérente à la matière. Comparons maintenant le stade de connaissance primitive des faits bruts et isolés avec le stade de la connaissance organisée en théorie. Dans le premier cas, l’accroissement des connaissances est une difficulté ne fut-ce que pour retenir dans la mémoire un nombre plus considérable de faits et cette connaissance devient plus confuse, plus embrouillée, en proportion même de son accroissement; ce n’est toujours que de la connaissance vulgaire, plus étendue et moins compacte. C’est l’organisation en un corps de doctrines qui seule lui donne le caractère scientifique. En mécanique céleste, la nécessité d’une coordination théorique est si évidente qu'elle n’est pas déniée. Se figure-t-on un professeur d’as- tronomie détaillant les mouvements des planètes, mais se refusant à parler de l'attraction parce que c’est une hypothèse? Dès le début de la période scientifique, dans une antiquité si reculée qu’elle est encore hors de l’histoire, il y a eu des systèmes. Et ici nous avons un exemple typique de la distinction à faire entre /a théorie en général et les diverses théories en particulier. Dans les cieux concen- triques de cristal, les comètes devaient casser bien des vitres; quelle étrange conception que celle des épicycles, qui faisait tournoyer la Lune dans un perpétuel mouvement de valse; quelle vanité naïve dans l'erreur géocentrique. Nous n’en sentons plus aujourd'hui que le 26 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ridicule; mais c’est faire de l'esprit facile que de s’en moquer. Tout comme la théorie de l'attraction, ces systèmes aujourd'hui lamen- tablement effondrés ont servi à organiser la connaissance de leur temps. | Le raisonnement de Newton revient à ceci :.en vertu de l’inertie, la Lune devrait s'éloigner de la Terre; elle y est ramenée par la gra- vitalion; l'hypothèse explique done la permanence du mouvement circulaire. [l'en est de même de son extension au système solaire tout entier. Kepler avait parfaitement conçu les situations réciproques des corps célestes mais les dotait, pour régulariser leur marche, chacun d'un esprit conducteur, une espèce de wattman planétaire. Newton a remplacé ce personnei de conducteurs par la gravitation. Mais cette permanence des mouvements dans les orbites respectifs n’est pas toute l'astronomie. [1 y a d’abord le mouvement lui-même, puis le Soleil et les diverses planètes, avec leurs masses respectives, à des distances diverses du Soleil central, les satellites autour des planètes. Le rai- sonnement dit : étant donné le système planétaire, son état mécanique se maintient par la gravitalion; mais tout ce qui est ainsi considéré comme donné, constilue ce qu'on nomme un postulat et reste en dehors de l'explication. Ici intervient une nouvelle théorie, qui est pour le mouvement initial et pour le système considéré comme un objet concret, ce que la gravitation est pour la permanence des mouvements circulaires ; c'est l'hypothèse de la nébuleuse primitive de Kant et Laplace, qui peut se formuler comme suit : « À un moment donné du temps, dans un endroit donné de l’espace, a existé une masse déterminée de matière à l'étal de vapeur. » Cela suffit pour constituer tout le sys- tème solaire. IL y a eu rayonnement de calorique dans l’espace plus froid, concentration, mouvement de rotation déterminé par cette concentralion, aplatissement, formation d’anneaux équatoriaux suc- cessifs, condensation de ces anneaux en planètes, le tout uniquement par le Jeu de forces connues et sans nouvelles hypothèses. La théorie ne s'applique pas seulement à notre seul système solaire; la forme de certaines nébuleuses montre qu'elle s'applique aussi aux autres SYS- tèmes ; elle englobe toute l'astronomie. Elle englobe aussi la géolo- gie; car l'histoire de la Terre pour la formation et la composition de ses diverses assises est une continuation sans hiatus de son histoire comme astre : solidification par refroidissement d'une couche super- licielle, condensation des eaux, etc. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 927 Voilà donc un nombre énorme de faits, lous rendus compréhen- sibles, expliqués par une seule hypothèse. Toujours nous sommes _allés du particulier au général, d'abord pour le groupement des faits en lois, puis pour des théories explicatives de plus en plus corpré- bhensives. Cette marche du raisonnement du particulier au général se nomme l'induction. Arrivé à ce point, on peut par le raisonnement déduire du prin- cipe explicatif certaines conséquences. Ainsi, du fait que toutes les planètes et le soleil sont des fragments de la masse nébuleuse primi- tive, on peut conclure que probablement la composition chimique sera identique, ce qui a été confirmé par l'analyse spectrale. La plus éloignée des planètes montrait dans ses mouvements des irrégularités, qui s'expliquaient le mieux par l'hypothèse d’une planète plus éloi- gnée encore, cause de ces perturbations ; on a trouvé Neptune à la place que lui assignaient ces considérations théoriques. On a pu éta- blir une classification des corps simples de la chimie, classification où il y avait des places vacantes; elles ont été successivement occu- pées par des corps nouveaux, possédant les propriétés qui leurs avaient été attribuées par la théorie. Ces exemples pourraient être .mullipliés à l'infini. Ils démontrent qu'une théorie n'est pas seule- ment l'organisation de Ha science acquise, mais qu'elle peut avoir une utilité comme instrument de recherche pour acquérir des connais- sances nouvelles, comme indicateur de la direction où il faut pousser les travaux. Une bonne théorie est féconde. Les faits qu’une théorie veut expliquer doivent apparaître comme des conséquences logiques, nécessaires, inéluctables du principe ; les singularités de la science, les faits aberrants et énigmatiques doivent devenir quelque chose de très simple : par exemple l'anneau de Saturne, — en zoologie les organes rudimentaires et presque toute l’embryologie. L’anneau de Saturne est là comme à point voulu pour démontrer la plus étrange des conclusions de la théorie, celle qu'on a toujours quelque peine à croire et à se figurer objectivement. Pour les organes rudimentaires, Agassiz les comparaît aux fausses fenêtres qu'un architecte introduit dans ses plans pour ménager la symétrie; nous les considérons comme des organes ayant perdu leur fonction et leur utilité, maintenus par l'hérédité, et nous estimons qu'il serait peu charitable de discuter plus avant les mérites respectifs de ces deux opinions. Ici aussi, la solution facile d'un problème réagit sur l'hypothèse qui l’explique pour en démontrer l'exactitude et aug- 28 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE menter sa valeur. La conformité des conclusions théoriques avec les faits réels est la confirmation et la preuve de la théorie. Il est très important de remarquer que dans tout ce que nous venons de faire en dernier lieu, nous avons suivi une marche du général au particulier, donc l'inverse de l'induction; partant de la théorie, nous sommes revenus aux faits concrets; ce mode de raison- nement se nomme la déduction. La conception de l’idée mère d’une théorie peut être rapide, un éclair de génie; mais le travail ardu et patient, l'étude fouillée, la considération des détails infimes reprennent leurs droits quand il s’agit de redescendre aux faits et d'y ajuster exactement la théorie. : | On peut donc admettre quatre phases : 1° l’homme recueille les impressions du monde extérieur par ses sens; c’est la phase de con- statation, d'observation, que l’on peut nommer empirique; — 2° groupement des faits, classification, généralisation en lois, et comme point culminant, une théorie explicative; c’est la phase d'organisation ; — 3° par le raisonnement, en partant de la théorie, on trouve des conséquences : phase de déduction ; — 4° on contrôle ces conséquences avec la réalité, soit avec les faits connus, et on doit trouver les faits nouveaux dont la théorie a présumé l'existence : phase de vérification. Nous aurons donc en résumé : 1. Empirisme. Sens. Tiduetion eme P RARE 2. Organisations. #10 , RSS É Raisonnement, : 3. Déduction . | Déduction Ju à 4. Vérification | Sens Je crois que ce tableau résume exactement les rapports et que nul ne peut trouver à y redire. Or, il va nous montrer clairement à quoi revient le dédain pour les théories, affecté par quelques savants. Pour eux, le premier stade constituerait toute la science; tout au plas reconnaissent-ils aussi une partie du deuxième stade, la générali- sation en lois; mais l’organisation en (héorie explicative ne pourrait être admise et cette phase venant à disparaître, tout le reste dispa- raitrail également ; de sorte qu'ils veulent bannir de la science tout ce qui est caractérisé par le raisonnement, Je crois qu'il est inutile d’insister, Il ya un groupe de sciences où l’on a prétendu que l'élément empirique et la phase inductive faisaient défaut et qui seraient donc purement déductives; tout le monde aura reconnu les mathéma- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 29 21 tiques. Les principes généraux qui leur servent de base et de point de départ pour les raisonnements déductifs ne résulteraient pas de la constatation de faits, ne seraient pas acquis par l'expérience de la nature ; ce seraient des notions innées. Cette théorie n’est plus sou- tenue intégralement que par quelques philosophes; la plupart des mathématiciens admettent que les notions d'espace, de temps et de nombre sont le résultat de l'expérience; mais ces notions sont telle- ment élémentaires, si intimement liées à toute notre expérience de la nature d’une façon si constante et si indissoluble, qu’elles s’im- posent d’elles-mêmes à l’intellect sans devoir passer par le stade d’une induction consciente. Le côté déductif reste done seul en évidence. Par suite de leur extrême simplicité, les principes généraux des mathématiques ‘sont au-dessus de toute discussion ; les conclusions légitimes en déduites auront donc le même degré d’exactitude, la certitude la plus haute, la certitude mathématique. Les mathématiques sont la reine des sciences et Pythagore faisait se récréer les dieux dans la géométrie, quoique la mythologie nous parle de délassements moins austères. Il y a certainement quelque chose de supérieur à la nature ordinaire de l’homme dans la certitude absolue qui est de l'essence des vérités mathématiques. Mais nous payons ce pouvoir de nous élever au-dessus du doute; nous ne trouvons à mathématiser qu'en dépouillant les choses de tout ce qui les rend concrètes et tangibles; nous devons abandonner le monde réel pour un monde idéal où les surfaces n’ont que deux dimensions, les lignes une seule, les points plus aucune; où dix pommes, dix poires, dix potentats et dix infusoires sont la même chose, tous égaux à dix, autant de symboles équivalents, simples substratums de la notion de quantité. La notion ultime que nous fournissent les mathématiques, ce sont les notions de l’espace et du temps, c'est-à-dire tout justement ce que l’on y a mis au début; si on voulait représenter cette notion ultime graphiquement, par un dessin dans le texte, il faudrait un cadre vide, non rempli de matière, car la matière est indifférente, les mathématiques ne La connaissent pas. C'est la physique qui est la science de la matière. Elle étudie les propriétés générales des corps. La base inductive n’a Jamais été déniée, car son histoire est trop récente; mais elle est fortement imprégnée de mathématiques à telle enseigne que quelques-uns de ses chapitres sont considérés comme faisant partie plutôt des mathé- matiques : tel est le cas pour la mécanique. Cela résulte de ce que 30 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE dans ces chapitres on est ner arrivé à des notions générales, qui permettent le travail par déduction. Fort souvent, l’enseignement de la physique est un cours d'applications mathématiques ; le profes- seur fait des formules au tableau et s’il pratique une expérience, c'est pour confirmer le résultat du caleul ou à litre de récréation pour les élèves. Des physiciens éminents ont protesté contre cet exclusivisme, qui ten ! à faire perdre de vue le caractère matériel, objectif et expé- rimental de la physique. Elle nous apprend qu'il faut se représenter la matière comme com- posée de parties discrètes étendues et pourtant indivisibles, les molé- cules, placées à distance les unes dés autres (porosilé) et maintenues par des forces d’altraction (cohésion) et de répulsion (élasticité) dont l'équilibre est variable; le tout comme imprégné d’une substance plus subtile encore, l’éther; les mouvements intérieurs de tout ce système, sa mécanique intime, se manifestent à nous comme chaleur, lumière, électricité et magnétisme. Cet ensemble de conceptions s'applique à toutes les diverses espèces de matières, à la matière en général; la physique ignore les distinctions en métaux, métal- loides, ele.: pour démontrer par exemple les lois de la chute des corps, tout lui:est bon ; elle serail capable d'agir comme une domes- lique maladroite, qui bouscule indifféremment la faience grossière ou un vase de Sèvres; le quartz est plus intéressant que le diamant, car il a le pouvoir rotatoire. Elle ignore également les diverses eaté- gories d'objets concrets éludiées en particulier par lastronomie, fa géologie, la botanique, etc. Mais elle n'isgnore pas, comme nous l'avons déjà vu, les mathéma- tiques ; elle a besoin des notions d'espace ét de temps. -Pour repré- senter graphiquement le renseignement ultime de la physique, nous devons commencer par prendre le cadre vide et nous avons à y intro- duire la matière. Un lavis continu et homogène sera l'éther; et la composition moléculaire de la matière sera représentée par un poin- | Uillé, chaque point représentant une molécule. Comme il n "y a pas de différence qualitative entre les molécules, que toutes sont pour la physique considérées comme semblables, tous les éléments du pointillé seront identiques. Le lavis d’éther et le pointillé de moléeules rempli-. ront Lout le cadre et sont également répartis sur toute la surface. La chimie éludie les diverses malières. La molécule, à laquelle . s'arrête la physique, elle la décompose en éléments plus pers les ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 31 atomes. Dans chaque molécule, elle détermine la nature, le nombre et les situations réciproques des atomes composants. Ici, la représen- tation graphique est depuis longtemps d'usage courant : ce sont les formules, donnant d’abord uniquement la nature et le nombre des atomes (formules brutes), puis leur disposition (formules développées ou de structure), puis leur disposition dans l’espace, dans les trois dimensions (stéréochimie). Nous utiliserons ces formules telles quelles pour remplacer les molécules du diagramme de la physique, lequel pour le reste ne subit pas d’autres notifications: La chimie n'aurait pas à nous arrêler plus longtemps, si son histoire n’était une leçon pour les contempteurs des théories. Jai encore eu à l’athénée un enseignement d'après la théorie des équiva- lents, il faudrait dire plutôt le système, car on faisait profession de répudier toutes les vues théoriques et spéculatives. Les formules signifiaient uniquement des rapporls de quantités pondérales et avaient la valeur d’une recette d'apothicaire. Notre livre scolaire Pelouze et Fremy disait à propos de lammonium, le groupement NH, monovalent : « Nous n’exposerons pas cette théorie malgré sa facilité, parce qu’elle tend à faire sortir la chimie de la voie purement expérimentale où elle doit se maintenir. » Je ne garantis pas le Lexle, car je cite de mémoire et il y a déjà longtemps de cela ; mais l'idée y est. Pour la chimie minérale, cela allait tant bien que mal; mais le peu de chimie organique qu'on nous donnait était le chaos, un horrible casse tête. Ce n'élait pas l'enseignement qui était vicieux, c’était la science elle-même qui était débordée par laccumulation rapide de faits sortant de son cadre trop étroit. Est-ce que la notion des chaînes de carbone, de valence, les formules de structure, la théorie atomique, ne sont pas sorties des entrailles mêmes de la chimie organique comme le seul moyen de rédemption imaginable ? Les formules de structure étaient, pour les récalcitrants, de l’aber- ration, de la fantasmagorie; mais les fabriques de couleurs d’aniline ont plusieurs centaines de millions de capital et les actionnaires, qui touchent des 15 et des 20 p. c., se garderont bien de médire de ces formules de structure sur lesquelles est basée leur industrie. La science a été cruelle aux oppositions irréductibles; on n'a qu'à se rappeler le triste état de la chimie en France pendant de longues années. Les mathémaliques s'occupent du nombre et de l’espace, — la se À ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE physique de la matière en général, — la chimie (et la minéralogie) des matières particulières; dans les objets qu'on leur présente, chacune n’envisage que sa spécialité. Nous abordons maintenant un groupe de sciences qui prennent les objets tels qu'ils sont dans la réalité, entiers et complets, dans leur complexité concrète. Elles sont divisées d’après la nature même des catégories d'objets qu’elles étudient : astronomie, géologie, géographie, botanique, zoologie, anthropologie, — avec de nombreuses subdivisions. Elles doivent naturellement commencer par connaître les objets et comme ceux-ci sont pris dans leur complexité naturelle, leur seule description est déjà une besogne considérable. En astronomie, on complète encore toujours la carte de la Lune; la géologie alpine a occupé déjà plusieurs générations de savants et les jeunes ne doivent pas craindre de manquer de besogne dans ce district ; la géographie est loin d’être terminée ; on décrit encore tous les jours des plantes et des animaux nouveaux; l'anatomie humaine est une science à elle toute seule et fort vaste. Toutes ces sciences des objets concrets sont donc pour ainsi dire l'opposé des mathématiques ; le côté empirique a chez elles son importance maximum et ce caractère dominant et fort apparent leur a fait donner le nom de sciences descriptives ou de sciences concrètes. Pour les mathématiques, on a quelquefois nié le caractère inductif; pour les sciences concrètes on veut parfois les réduire à cette partie purement empirique et on leur conteste le droit de s'élever jusqu’à une théorie explicative et d'opérer par déduction. Cette restriction s’applique surtout aux trois dernières sciences, botanique, zoologie et anthropologie, les trois sciences biologiques. Non seulement il n’en est pas de même pour l'astronomie, mais on va au contraire trop loin en sens inverse. Auguste Comte dans sa classification des sciences, plaçait l'astronomie immédiatement après les mathématiques et avant la physique et la chimie. Les sciences biologiques ont parfaitement constitué leur théorie explicative; c'est le principe de descendance, d'évolution; il est à remarquer que ce principe est le même pour les trois sciences biolo- giques. Et ce n’est pas seulement le principe qui est le même, mais aussi le postulat considéré comme objet concret : il suffit d’un orga- Misme primitif unique pour servir de point de départ à tous les autres organismes lant animaux que végétaux, car on peut considérer le regne organique comme probablement monophylétique. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 33 Les trois autres sciences, astronomie, géologie, géographie, forment également un groupe logique, car elles ont le même postulat concret : la nébuleuse primitive. La géologie prend la Terre comme astre à son début pour le suivre dans toutes ses vicissitudes. La géographie telle qu’elle est enseignée par le professeur d'histoire a la valeur d’un indicateur de chemin de fer; elle ne peut devenir scientifique que basée sur la géologie. Les deux groupes sont réunis à leur tour par l'hypothèse de la génération spontanée, hypothèse indispensable. Ainsi toutes les sciences concrètes forment un ensemble homogène avec un postulat unique. Pour représenter graphiquement cet objet primitif, au lieu de la matière infinie et amorphe dans l’espace vide et sans bornes des mathématiques, nous dessinerons une masse déterminée de matière de forme sphérique. C’est un objet, un objet concret; plus rien n’est général et vague; cest un objet d'une masse et d'une forme déter- minées, que nous devons placer dans un endroit déterminé de l’espace, à un moment déterminé du temps. En passant en revue les diverses sciences au point de vue du ren- seignement ultime fourni par chacune d'elles ou de leur postulat, nous avons fait en même temps une classification des sciences. Elle ne diffère guère de celle de Spencer où les mathématiques sont les sciences abstraites, la physique et la chimie les sciences abstraites- concrètes, et les autres les sciences concrètes. Si l’on admet que toute sonnaissance repose sur l’impression que les objets font sur les sens, a base de toutes les sciences est concrète et il n’y a entre elles que des lifférences de degré. La méthode est identique également, le cycle du ‘aisonnement avec ses phases successives toujours dans le même ordre “applique à toutes, mais tel stade est dominant dans tel groupe, tel utre stade dans un autre groupe; elles montrent des développe- nenis inégaux ; les unes sont parvenues rapidement au stade déductif, l’autres viennent d'y entrer partiellement; ce sont encore une fois les différences de degré peu utilisables comme base de classification. Le renseignement ultime fourni par chaque groupe est au contraire pécial et semble par conséquent le mieux approprié pour servir de aractéristique. On aura remarqué que nous avons parlé indifféremment du ren- eignement ultime fourni par une science et de son postulat. Au pre- nier abord, il semble y avoir là une confusion inadmissible entre T. XLI, 1906 L 3 É Mars 1906. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE choses essentiellement distincles, même de caractère opposé. Le résultat final d’une science, son renseignement ultime, doit être aussi certain que la science même ; le postulat est par délinition une hypo- thèse primitive, où tout au moins quelque chose que l’on doit accepter mais que l’on re peut pas démontrer comme vraie, qui sert de point de départ au raisonnement déduclif, L'antithèse est flagrante. La contradiction n'est qu'apparente. Le raisonnement scientifique est continu ; le point d'arrivée d’un stade est le point de départ du stade suivant, de même que dans notre numération du temps, 12 heures est en même temps 0 heure. La notion générale fondée par induction devient aussitôt le postulat du raisonnement déductif. Cela n'offre du reste aucune difficulté de compréhension, mais cest le caractère hypothétique du renseignement ultime qui paraît étrange. En lerminant son mémoire sur lHydre d’eau douce, œuvre clas- sique de la zoologie, Trembley fait un peu de philosophie; il à une phrase typique : « Si nous connaissions (ous les faits que la nature renferme, nous en aurioss l'explication. » Dans sa forme lapidaire, elle a un sens profond. Supposons connus, par exemple, tous les individus animaux ayant existé, la filiation et l’évolution seraient évidentes et on ne nous réclamerait plus le « missing link ». Mais nous sommes loin de connaître tous les faits; nous pouvons cepen- dant très exactement juger de l'importance des faits que nous igno- rons, car celte importance est précisément égale à celle des hypo- thèses que nous avons dû formuler pour combler les lacunes de nos connaissances Cette imperfection de la documentation doit nécessai- rement retentir sur la conclusion finale; celle-ci ne peut être plus certaine que les prémisses. | | La notion de filiation et de modification explique si admirablement les faits de la biologie, qu’elle a été fort généralement et fort rapide- ment acceplée, non pas, toutefois, sans des luttes ardentes ; la géné: ration qui nous a précédé à suivi avec passion, par exemple, bataille d'Oxford en 1860 et la passe d’armés entre fuxley e l'évêque de Wilberforce. Aujourd’hui encore, il y a des oppositions ot out au moins des réserves. Le livre le plus récent sur l’évolution, œuvre d'un naturaliste Justement considéré, le jésuite luxembour: geois Wassmann, restreint l’évolution et la descendance aux genres ou aux familles. Les partisans les plus convaincus des opinions dar: winiénnes les considèrent pourtant, non à légal des faits, mais uni quemeut comme une hypothèse ; nul ne peut se faire illusion à cel ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, da9 gard. Le reproche quelquefois formulé contre les savants de croire la réalité objective de cette hypothèse, émane toujours de personnes nsuffisamment au-courant de la pensée scientifique; c'est une impu- ation parfaitement erronée, : Étant donné un organisme primitif, on peut se figurer comment sa escendance s’est diversifiée à l'infini par adaptation à des conditions ariées de milieu et de genre de vie. Il y a pourtant bien des diffi- ultés. Les changements sont énormes et nous devons faire des efforts fimagination pour les suivre. Ge ne sont en somme que des diff- ultés de quantité; pour obtenir le résultat voulu on peut toujours nultiplier les variations minimes par le nombre nécessaire de géné- ations et un temps suffisant. Mais pour passer de la biologie à la géologie, pour relier l'orga- ique à l’inorganique, c’est une autre en a génération spontanée st non seulement une supposition gratuite, mais elle est en désac- ord avec les faits les mieux établis. On peut dire, avec une certaine pparence de raison, qu'à un certain moment de l’histoire de la 'erre il y a eu des conditions spéciales pour lapparition de la vie, onditions réalisées une fois seulement; [à n’est donc point la diffi- ulté. C’est ce passage lui-même de la matière inerte à la matière ivante qui est inconcevable et incompréhensible, Nous sommes donc ceulés à une notion que nous savons être nécessaire et indispensable, nais qui est une hypothèse, et une hypothèse inconcevable Nous sommes de nouveau un peu en meilleure posture pour le enseignement ultime de l’ensemble des sciences concrètes. La nébu- euse. primitive est un objet certainement hyfothétique, mais que ous n'avons aucune peine à nous figurer, à nous représenter menta-’ ement. Mais cela résulte uniquement du fait que nous écartons un ertain nombre de questions indiserètes. Nous voulons bien consi- érer la nébuleuse au point de vue de sa composition chimique, mais on au point de vue de sa constitution intime comme matière en énéral. Nous prenons une masse donnée, dans un endroit donné de espace, à un moment déterminé du temps; mais on ne doit pas ous demander ce qu'il y à autour, ni ce qu'il y avait avant. Nous envoyons à d’autres sciences pour la réponse. La physique et la chimie s'accordent pour nous dire que la matière st composée de molécules, d’atomes, etc., parties étendues mais pour- ant indivisibles, ou bien suivant une autre conception, simples entres de forces sans étendue et sans substratum matériel sol lide, 36 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE mais dont le groupement fait pourtant de l'étendue. Comme la di Spencer, nous avons la liberté du choix, entre des absurdités 0ppo sées: mais nous sommes cependant intimement convaincus que l'un des deux doit être vraie, à l'exclusion de l’autre. Quant aux notions d'espace et de temps, elles sont certainemen exactes; en douter serait se qualifier pour l'asile; mais elles son absolument inconcevables et irreprésentables. Les faits concrets, base empirique de la science, sont certains € précis; en douter n’est encore une fois pas possible. Mais n'est-il pa étrange que rien de cette précision n'arrive dans le renseignemen ultime? Celui-ci semble condenser avec un malin plaisir tout l’incer tain ou, à défaut, ne nous fournir que des notions inconcevables. Ce que nous venons de faire, cest tout simplement résumer Î discours de lord Salisbury à l'Association britannique à Oxford il a une dizaine d'années, et l’article tapageur de Brunetière sur | banqueroute de la science; on sait que le publiciste parisien a quelqu . peu pillé le noble lord. L’insuffisance qu'ils signalent a probablemer été pour eux une révélation; ils ont été très étonnés de la découvert qu'ils venaient de faire et ils se sont empressés de prémunir l savants contre les illusions et de leur recommander plus d’humilite Les savants n’ont nullement été atterrés; ils connaissaient ces pre blèmes et on ne leur apprenait rien de nouveau; ils ont laissé dirt En France seulement, quelques-uns se sont laissés prendre; | Revue scientifique, par exemple, avait dix pages contre M. Brunetià et dix lignes sur la découverte de largon, toute récente à cell époque. à Sans donner dans le même travers, nous pouvons cependai demander ce qu'on veut en réalité de la science Les exigences vor tout simplement à la certitude complète des conclusions finales comme si nos connaissances n'étaient pas forcément fragmentaire: nos conceptions forcément limitées comme la pensée humaine dar son essence. À la limite de Ja connaissance, nous sommes non devai l'inconnu, mais devant l’inconnaissable. Nous devons apprendre ignorer, et la science possède cet'art diflicile, depuis qu'elle sea affranchie de la philosophie, qui fait spécialement profession € résoudre les problèmes insolubles, Le discours de lord Salisburv « l'article de M. Brunelière visaient moins une appréciation raiso nable de la science, que la Justification et Pexaltation de vues phil sophiques extra-scientifiques. Le problème de l'univers a été attaqu ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. S1 e trois façons différentes. Le théologien prétend tout savoir ; on lui tout dit et il nous menace des ténèbres extérieures si nous ne Île royons pas. Le philosophe a tout deviné et il nous traite quelque eu d’imbécile si nous n'acceptons pas son interprétation. Le savant, ui s’est donné la peine de scruter les faits, nous dit que les choses emblent avoir pu se passer de telle ou telle façon, mais que chacun oit se faire sa propre opinion raisonnée. Gelte attitude est la seule dmissible ; les autres ne peuvent même pas être prises en considéra- ion et doivent être écartées de toute discussion scientifique par la uestion préalable. Il est nécessaire pourtant de faire une constatation. Les protesta- ions contre les théories scientifiques procèdent souvent des deux remières catégories mentionnées ci-dessus; ces penseurs devraient one logiquement s'abstenir de toute tentative d'expliquer la nature ; nais c’est précisément ce qu'ils ne font pas. Les religions et les phi- osophies sont bel et bien des cosmogonies, généralement à conception nthropomorphique, comme nous l’avons expliqué d’après leur mode le formation, et avec préoccupation spéciale d'expliquer la nature, origine et la destinée de l’homme; elles servent toutes de base à une norale, c’est-à-dire à des règles de conduite pratique. Cette connexion st fort logique; l’homme se conduit d'après ce qu'il pense être ou le ce qu'il pense pouvoir devenir. Si on allait au fond des oppositions ontre les théories scientifiques, c’est là ce que la plupart du temps n découvrirait ; la place est préoccupée par une autre théorie extra- cientifique et par conséquent, l'esprit non seulement ne sent pas la écessité d’une explication scientifique, mais se trouverait mal à l'aise jar la coexistence de deux conceptions pas toujours concordantes. Cela est parfois très net en zoologie. Quand la systématique à été réée où tout au moins codifiée dans sa forme actuelle par Linné, la question de l’espèce devait naturellement surgir. Autant que per- onne, Linné était conscient des difficultés pratiques, des hésitations t des doutes, des confusions qui pouvaient se produire; mais il était arfaitement inconscient même de l'existence d’une difficulté théorique t essentielle. Pour lui, la question n'existait pas ; il a dit de suite : « L'espèce est ce qui a été créé. » Dans la littérature actuelle, la question n'existe pas davantage ; une dissertation sur la nature vraie le l'espèce ferait l'effet d’un anachronisme. C’est que tout été dit, nême avec surabondance, vers le milieu du siècle dernier. Quand Darwin a proclamé que toutes nos classifications n'étaient que des 38 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE catégories artificielles et arbitraires, la lutte s’est d'abord concentrée sur la notion d'espèce. La question se compliquait à ce moment de son application à l'anthropologie, pour la polémique entre esclava- gistes el anti-esclavagistes, l'unité ou la pluralité spécifique des | diverses races humaines. Il faut lire par exemple, dans un opuscule de de Quatrefages, les diverses définitions et leur critique minutieuse qui nous font maintenant l'etfet de pur ergotage. Et toutes ces for- mules laborieuses, quintessenciées, ne sont autre chose que la pensée première de Din On a remplacé les caractères analomiques par le caractère physiologique de la fécondité constante, impliquant une filiation directe avec un premier progéniteur; c'est lui que, avec la bonne foi naïve d’une époque croyante, Linné avait seul pris en con- sidération, tout le-reste allant de soi. C’est précisément lui, le plus - important, que les formules subséquentes laissent soigneusement de . côté; elles s'arrêtent court là où cela commencerait à devenir . intéressant. Méfiez-vous des gens qui prétendent travailler sans théories ; ils sont de borine foi, mais ils se font illusion : ils ont une théorie incon- sciente. J'ai connu un musée, arrangé par un marchand de volaille : partant du principe que le bonhomme avait été guidé par une norme quelconque, je m'y suis parfaitement retrouvé : c'était la taille pour les squelettes, la couleur pour les Invertébrés; un oursin et un polype corné voisinaient, parce que tous deux violets. L'esprit : demande l'ordre comme une nécessité de son essence et pas de théorie, c'est le désordre. En industrie c’est la même chose. Un chimiste fort compétent applique le fer à l'épuration des eaux, : obtient des résul- tats remarquables et déclare ne pas se soucier de théorie, les résultats étant là; il applique le procédé en grand, fait fabriquer du « fer spongieux » à 200 francs la tonne, alors que des tournures de fonte 40 francs vont tout aussi bien; il avait une théorie, celle des actions de surface, mais elle était inconsciente et par-dessus le marché inexacle; résultat pratique : cent mille francs de dépense inutile. Puisque la théorie est inévitable, mieux vaut en avoir une dont on est conscient, ne fut-ce que pour toujours la pouvoir éprouver et contrôler avec la réalité concrète des faits. L'idée de l'évolution n’était pas, à proprement parler, une nou- veauté en zoologie et les « précurseurs de Darwin » ont joué un certain rôle dans la polémique qui a suivi l’apparition de l'Origine des espèces. Quelques-uns de ces historiques avaient pour but, moins LA A = 2 ZOOLOGIQUE EtesMALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 39 d'étudier le développement graduel d'une idée que de dénigrer l'illustre savant anglais. La palme revient à une sérje d'articles du physiologiste français Flourens, écrits dans un style Yi pédantisme insupportable et avec une étonnante incompréhension du sujet; Darwin est mis en parallèle avec « Telliamed » (anagramme de Demaillet) qui avait soutenu au xvi* siècle comme une blague lilté- raire que le sol de l'Égypte provenant du limon du Nil, les Égyp- tiens devaient provenir des poissons. Nous ne retenons pas de pareilles flaisanteries. Pour tous les autres cas, ce sont des opinions émises oecasionnellement sans que l’auteur insiste et qui, par conséquent, passent inaperçues ; où bien quand l’auteur s’est donné la peine d'ap-. profondir son sujet, la théorie reste incomplète et la documentation insuffisante, Il n’y a pas d'exception à faire, même pour Lamarck ; la paléontologie venait de naître, lembryologie était rudimentaire ; la facon dont se produiraient les modifications par l'usage était une conception qui devait paraître d’un mécanisme naïf et le cou de la girafe a fait plus contre la théorie de la descendance que toutes les objurgations de Cuvier. Quand l'histoire n'est pas exclusivement anecdotique et biographique, quand elle porte surtout son attention sur l’état général des esprits, une notion quelconque ne peut dater que de son acceptation quasi générale, Avant cela, on ne peut pas dire qu’elle fasse partie intégrante de la science; elle existe, mais concurremment avec d’autres idées plus répandues. Il y a certaine- ment du mérite d’avoir émis l’idée, et nous devons toute notre grati- tude à ces pionniers; mais le rôle de précurseur est un rôle ingrat, la reconnaissance est posthume. Nous ne pouvons la témoigner que quand on vient nous démontrer que l’idée généralement admise était la mauvaise et que l’idée négligée ou repoussée était la bonne. Nous rendons alors une justice tardive aux précurseurs ; mais cela ne doit diminuer en rien le mérite de ceux qui ont réussi à faire accepter l'idée. Il y a assez de gloire pour tous. Que devient, après cet historique, la thèse de la facilité des (héo- ries? Laissons même de côlé la période préparatoire, l'acquisition des connaissances concrètes ; l'établissement de la théorie de lévolulion n'a-l-elle pas été le fruit d’un labeur considérable? Après la croisière du Beagle, Darwin a consacré de longues années à rassembler les arguments, et on ne lui dénie pas du reste le mérite d’avoir élé un travailleur. On peut voir par sa correspondance avec quel soin il s’entourait de renseignements; Huxley, Hooker, Lyell lui en fournis- 40 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE saient constamment. Il n’était jamais satisfait et on sait qu’il aurait longtemps encore différé la publication, sans la présentation du mémoire de Wallace. Et puis, on parle toujours de Darwin, mais il faut également prendre en considération ses précurseurs, ses colla- borateurs, ses partisans bien vite nombreux ; tous ont également travaillé pour faire entrer la conviction dans les esprits. Tout cet ensemble d'efforts, c’est les neuf dixièmes de l’activité scientifique depuis un siècle. Il faudrait être singulièrement exigeant pour trouver que ce n’est pas assez. C'est précisément la haute valeur de ce travail de démonstration de Darwin qui a amené une acceptation si rapide de sa théorie; ça été comme une traînée de poudre. Les oppositions actuelles sont une quantité négligeable; mieux vaut les laisser tranquilles; « ils peuvent fermer ce livre qui n’est pas écrit pour eux, nous ne parlons pas la même langue », disent quelque part, dans leur grand Traité, Delage et Hérouard. Quant aux acceptations partielles, comme l'exception que Wallace voulait faire pour l’homme, ou la restriction aux familles que propose Wassmann, ce sont des puérilités. Les notions connexes d'évolution, de filiation et de descendance ont pour conséquence logique de faire rechercher et déterminer les relations de parenté entre les divers groupes d'animaux; les classifi- cations étaient donc à remanier en tableaux généalogiques. L’ana- - tomie comparée avait une missson toute nouvelle à remplir : com- mencer par déterminer la forme la plus simple d’un organe ou d’un organisme dans une série, puis dire la comment et le pourquoi des modifications dans les autres termes de la série. La paléontologie et l’'embryologie devenaient des documents historiques pour cette généa- logie, pour ces mutations, conservés par fossilisation ou par rappel héréditaire. Bref, ce devait être un bouleversement complet dans tous les départements de la zoologie. Il faut beaucoup en rabattre. Certes les progrès ont été considé- rables, mais c'est plus par addition de nouvelles connaissances que par démolition de l’ancien édifice. La classification est restée ce qu’elle était avant 1859 ; l'anatomie comparée a simplement continué, con- servant même son langage. C'est que la théorie nouvelle n'a rien chengé aux faits et que la classification et l'anatomie comparée étaient les synthèses de ces faits. Dans l’esquisse biographique de Gegen- baur, j'ai insisté sur la circonstance que le langage de l'anatomie = En ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, comparée, bien avant Darwin, était tout imprégné de l’idée incon- sciente d'évolution ; on parlait couramment et constamment de séries, de modifications successives et graduées, de différenciations, adapta- tions, convergences. Dans la biographie de P. J. van Beneden, j'ai eu à signaler le rôle prépondérant que, dès ses débuts, cet éminent naturaliste attribuait à l’'embryologie, seule capable, d'après lui, de dévoiler les vraies affinités et de guider la classification. Sans en connaître la raison profonde, les zoologistes avaient très exacte- ment appréciés les rapports. Ce n’est pas uniquement parce que la théorie de Darwin s'appliquait si facilement aux faits qu'elle s'est répandue avec une telle rapidité; c’est que la considération attentive et persévérante des faits avait préparé les esprits. Les temps étaient venus. Accepter le principe de l’évolution, affirmer et le proclamer, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant ; il faut en outre appliquer, le mettre en pratique : il faut faire de la phylogénie, Les animaux sont des- cendus les uns des autres ; ils sont entre eux pères, fils, frères ou cou- sins à des degrés variés. Mais voici une espèce déterminée ; de quelle autre espèce est-elle descendue, à quelles autres espèces a-t-elle donné naissance? De quoi viennent les Mammifères, les Oiseaux, les Reptiles, etc., et de quoi vient tout le groupe Vertébré? Et les mêmes questions se posent pour n'importe quel groupe grand ou petit, du règne animal. Darwin avait parfaitement vu que c’est là une conséquence inéluctable de la théorie, mais s'était borné à une indi- cation générale sans entrer dans les cas particuliers. Celui qui a créé la phylogénie, le mot et la chose, c’est Haeckel: Naturellement, les difficultés croissent à mesure qu’on veut abor- der les problèmes de plus près, les incertitudes et les contradictions augmentent. Pour les Vertébrés, par exemple, tous les autres groupes ont été successivement réclamés comme ancêtres, sauf les Infusoires et les Mollusques, mais cela peut encore venir. Non seulement les divers auteurs ne sont pas d'accord, mais un même auteur peut changer plusieurs fois d'opinion. Ici également on trouve toutes les gradations depuis la théorie la plus élaborée, fouillée dans les détails, jusqu'aux simples idées émises en passant. Il faut spécialement signaler les « considérations générales » qui tendent à devenir le chapitre final obligatoire de toute communication. Tous les travaux ne peuvent pas être l'embryologie de l'Amphioxus ou l'œil pinéal de 49 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Hatteria ; les faits nouveaux, sans avoir celte importance, peuvent présenter un intérêt moindre et pourtant réel. Souvent cet intérêt est assez mince et le fait signalé sert plutôt de prétexte à des développe- ments théoriques. C'est qu'une des formes de la prévention contre les théories ‘consiste à ne pas admettre un travail purement théorique ; il faut qu’il vienne en annexe à un travail de recherche) On pousse ainsi souvent, malgré eux, les auteurs à disproportionner dans leurs considérations générales, l'importance du fait signalé par eux. On comprend la méfiance que doivent inspirer aux esprits positifs, ces discordances et ces variations, — le sentiment de gêne que lon éprouve devant ces édifices sur du sable mouvant, qu'un fait nouveau peut à chaque instant transformer en ruine. Beaucoup de zoologistes se montrent fort sceptiques et franchement, on ne peut trop leur en vouloir. Prenons par exemple M. Delage. Il occupe une situation en vue, non seulement par des travaux personnels de valeur, mais sur- tout par son Traité de Zoologie, œuvre considérable, entreprise ayec courage, poursuivie avec persévérance, menée avec talent et compé- tence et dans un esprit très personnel; il exerce donc ‘une influence fort grande sur la jeune génération. Il a surtout une qualité : il dit nettement et franchement ce qu’il pense; au moins avec lui, on sait où on en est, On a vu comment il s'exprime au sujet de la notion de l'évolution. Or, ce partisan décidé de la filiation des organismes est en même temps l'adversaire irréductible des essais de phylogénie ; il ne manque aucune occasion pour montrer en quelle médiocre estime il tient les tableaux généalogiques et toutes les tentatives de dérivation. [Il les considère comme de la haute voltige, des fantaisies sans fonde- ment réel. Il expose dans son livre la théorie de la formation des Echinodermes, il reconnaît que c’est une des plus jolies choses faites par les phylogénistes mais immédiatement après : « Se non e vero ». Chaque théorie phylogénique est exactement, clairement, impartiale- ment résumée et puis pour employer une locution familière, reçoit son paquet. Cette altitude peut le mieux se comparer à ce qu'en politique on a nommé la république sans républicains. On nous donne lévolu- tion, mais avec défense de s’en servir ou de l'appliquer. On veut nous condamner à la foi sans les œuvres. Il en est de l'application quotidienne de la théorie, comme de la {théorie elle-même : parce qu'on a mal appliqué, ce n'est pas une raison de ne plus appliquer du tout, mais d'essayer de faire mieux. C'est d’un esprit facile que de se gausser des déconvenues des phylo- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE LE BELCIQUE. 43 génistes et de détailler par le menu les variations de Haeckel; mais ces imperfections prouvent uniquement combien le problème est difi- cile, el nos connaissances actuelles insuflisantes. Dans ces questions où la paléontologie pourrait être démonstrative, nous ressentons plus - péniblement que par exemple dans la classification, les lacunes de la documentation par les fossiles. Combien y a-t-il de séries à peu près suflisantes ; ne dénigrons pas trop pourtant nos connaissances et je suis curieux de voir quelle sera l'attitude de M. Delage quand il sera devant les ancêtres du Cheval. Pour bien appliquer la théorie, nous devrions aussi la bien con- naître et l’on peut dire que nous en sommes encore aux prolégo- mènes. Darwin ne pouvait tracer que les grandes lignes: il a lui- même complété la sélection naturelle par la notion de sélection sexuelle. Weismann a remis en question la transmission héréditaire des caractères acquis. On a une tendance à admettre les changements ‘brusques et on est même allé jusqu’à déjà formuler comme une loi la discontinuilé de l’évolution. Il est surtout indispensable que nous soyons fixés sur l’origine et les causes des variations, un peu mieux que par la vague notion générale qu’elles sont la conséquence des actions du milieu; c’est là ce qui donne un intérêt si considérable aux travaux de tératologie expérimentale, aux essais de développement des larves, dans des solutions, etc. L'utilisation: des documents embryologiques présente de nofnbreuses difficultés ; on les tourne en déclassant comme cénogéniqué tout ce qui gêne; la: mécanique du développement, dévenue toute une spécialité, peut nous mieux ren- seigner. Tout cela est à peine entamé, avec l'enthousiasme, mais un peu aussi la confusion et l’exagération du début; cest ainsi que Delage voit l'avenir de la biologie dans les recherches expérimen- tales, Panatomie comparée n'ayant plus à jouer qu’un rôle accessoire. Le temps ramènera les proportions. Personnellement, je crois qu’il y aura des déceptions parce que les espérances sont trop grandes ; je ne . crois pas qu'il y aura un bouleversement des notions acquises, un renouvellement des principes fondamentaux; mais je suis persuadé qu'il y aura un accroissement très sérieux de nos connaissances, d’où résultera une meilleure compréhension de la théorie. Or, il me semble impossible que cela ne réagisse pas sur ses applications. Tout en reslant toujours des hypothèses, nos tentatives phylogéniques deviendront plus précises, plus constantes, plus sûres. M. Delage n’en acceptera certainement pas l’augure. « Il est 44 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE insensé de prétendre poursuivre dans le détail l’évolution ancestraie d'une forme quelconque. C’est une occupation qui peut avoir un certain charme... un passe-temps agréable et permis. Mais ce qui paraît invraisemblable, c'est qu'après avoir imaginé tout cela on puisse croire un instant que l’on a rencontré la vérité! ne nous faisons pas illusion sur leur inanité par rapport au but principal... Dans la formation des organismes règne en maître l’imprévu, l'im- possible à prévoir, et je dirai presque qu'un tableau phylogénique a d'autant moins de chances de représenter la vérité, qu'il est plus rationnel et plus séduisant. » L'auteur cite plusieurs exemples, et il a quelque peu insisté sur l’Archæopteryæ. 1 suppose un paléontologiste aussi compétent qu'on voudra, auquel on demande d'imaginer une forme de passage entre. les Reptiles et les Oiseaux. « 11 eut répondu en attribuant à cette forme des caractères intermédiaires à celles des deux groupes qu'elle devait relier; en ce qui concerne spécialement la queue, il eut décrit celle-ci comme fort raccourcie et couverte de productions mixtes, tenant à la fois de l’écaille et de la plume. Et s'il eût attribué à cet être une longue queue de reptile garnie de vraies plumes d'oiseau, on lui eût ri au nez ». Examinons un peu point par point. L'anatomie comparée avait depuis longtemps montré des ressemblances fort étroites entre les Reptiles et les Oiseaux ; même en l'absence des trouvailles à Solen- hofen, Huxley aurait constitué son groupe des Sauropsides et les phylogénistes auraient certainement dérivé les Oiseaux des Reptiles. En tant que forme intermédiaire, l’Archæopteryxæ n'a donc pas été une révélation, mais une confirmation de ce qui pouvait être prévu et prédit. De même, l'embryologie avait fait considérer la queue actuelle des Oiseaux comme une condensation, une concentration d’un appen- dice beaucoup plus développé; l'Archæopteryx a la longue queue demandée et désirée. Il a également encore des dents et aux membres antérieurs ou ailes des doigts munis d’une griffe, le tout conforme à la Théorie. Pour le reste de son organisation, il est plutôt oiseau, il est unanimement classé comme le plus inférieur des Oiseaux et la présence de plumes très parfaites n’est donc nullement une surprise. Dans la transformation du reptile en oiseau, les modifications sui- vantes ont dû se produire : les dents ont été remplacées par un bec corné, les pattes antérieures ont dû se changer en ailes, la queue s’est raccourcie et les écailles sont devenues des plumes. Voilà les conclu- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 45 sions de la phylogénie, et l’Archæopteryæ démontre que ce tableau est exact, que nous ne nous faisons pas dans ce cas illusion et qu'il n’est pas insensé de croire à sa réalité objective. Toutes ces modifications ont marché de pair, plus ou moins; l’une a pu marcher plus vite que l’autre, être pratiquement terminée pen- dant que d’autres étaient à un stade moins avancé, encore en pleine évolution. L’Archæopteryx prouve que la formation des plumes a eu lieu assez tôt dans le développement ; il est probable que c’est la plume qui a permis le vol et créé l'aile, Mais avant, en amont, du côté reptile, il y a eu des êtres avec des plumes moins parfaites et encore écailleuses ; et après, en aval, du côté oiseau, il y a eu des êtres avec une queue plus courte, la concentration de la queue ayant été une modification plus récente, Ce sont là des détails qu'il est impossible de préciser et en cela M. Delage a raison. Le paléontologiste qui pré- tendrait déterminer exactement les concordances entre ces diverses évolutions et oserait se commettre à dessiner d'imagination un indi- vidu complet avec ressemblance garantie, eh bien, il ferait tout simplement une bêtise. Cest un maladroit de cette espèce que M. Delage prétend évoquer pour en avoir facilement raison et rire de sa déconvenue. A plusieurs reprises, M. Delage a encore cité un autre cas. «À propos des tentatives pour imaginer une structure du protoplasme et des produits sexuels qui permit d'expliquer les grands phénomènes biologiques, il est insensé de prétendre deviner dans le menu détail les structures protoplasmiques ultra-microscopiques, quand l'expé- _rience nous montre qu'aucune des structures relativement grossières que le microscope nous a dévoilées n'avait été soupçonnée avant d’être vue. A-t-on deviné la cellule, son noyau, les chromosomes, leur division longitudinale, les centrosomes, le fuseau, etc., etc. ? » Je me rappelle l'impression de gêne ressentie à la lecture de la théorie de la pangenèse de Darwin, la critique véhémente de Clémence Royer la comparant à l’'emboîtement des germes de Bonnet me sem- blait justifiée. Je n'ai pas davantage pu me réconcilier avec les micelles de Naegeli, les biophores, les ids, les déterminants : des mots, rien que des mots. Je me disais que pour expliquer il faut au moins connaître quelques faits et que, dans ce domaine, nous ne connaissions absolument rien. Je trouve donc que M. Delage a mille fois raison, mais sa remarque est irrelevante. Dans les problèmes de phylogénie, nous connaissons le point de départ et le point d'arrivée, 46 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE par exemple, le Reptile et l’Oiseau ; ce que nous faisons c’est supputer les stades intermédiaires ; ou bien nous connaissons plusieurs points d'arrivée de lignées differentes dont la somme des ressemblances constitue au moins partiellement le progéniteur commun. Pour les groupes aberrants, isolés et rares, cela ne va plus que difficilement, et précisément M. Delage tire aussi argument de PAmmocète, PAm- phioxus et le Péripate, l'œuf de l'Echidné. Et puis, M. Delage parle toujours des « menus détails », par exemple, la division /ongitudi- nale des chromosomes. Mais il y a précisément pour la division des chromosomes un autre détail : leur division transversale dans la maturation de l'œuf. Or, ce détail avait été prévu par la théorie, avant d'avoir été vu au micros- cope.. Weismann a prédit la division réductrice et la réalisation de cette prédiction est aux yeux de E. B. Wilson, un des résultats les plus intéressants des recherches cytologiques. Et, chose plus curieuse encore, celte prédiction est le fruit d'une théorie fort contestable et fort contestée, et que pour ma part Je crois erronée. Ce n’est du reste pas le seul exemple d’une théorie inexacte se montrant pourtant utile, parce qu'elle organise et permet des conclusions vérifiables. Les faits sont en nombre infini; si nous les connaissions tous, réa- lisant la supposition de Trembley, ils nous apparaîtraient égaux ; l'Archæopteryx serait un vulgaire oiseau, lAmnphioxus un vulgaire poisson. Leur valeur pratique est nulle; lArchæopteryx est un défaut dans la pierre lithographique et l'Amphioæus n'a été mangé qu’une fois : au banquet du 60° anniversaire de Hæckel, Dohrn avait envoyé de Naples des Amphioxus qu'on à servi comme bouchées: on ne dit pas si c'était bon. Mais la plaque défectueuse avec PArchæo-. pleryzæ a été couverte d'or et l’Amphioxus a à lui seul une bibliothèque” de plusieurs centaines de mémoires. Tous les faits adjacents et envi- ronnants ont disparu et sont soustraits à notre connaissance. Ce sont ces lacunes que nous devons combler par des hypothèses pour rétablir une continuité théorique, théorique pour nous, mais qui a eu une existence réelle ; lArchæopteryx et VAmphioxus nous servent de jalons et c’est leur utilité pour l'établissement d’une phylogénie pro- bable qui fait toute leur valeur scientifique. Faites abstraction de leur signification théorique, toute leur importance disparaît; car Je vou- drais bien qu'on me dise alors en quoi et pourquoi ces organismes pourraient être plus intéressants que n'importe quels autres. Les faits ne valent que par leur signification théorique. Réciproquement, ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 47 les théories ne valent que par une base concrète suflisante el par leur conformité aux faits. C'est une vérité qui n’a pas besoin d'être longue- ment démontrée pour les savants ét qui n'est plus méconnue que par quelques philosophes négligeables. La science n'est exclusivement, ni les faits ni la théorie; elle est les deux réunis et sans que l’on puisse dire lequel est l'élément essentiel. Leur désaccord serait la querelle des membres et de l'estomac. : Ce qui au point de vue intellectuel différencie l'homme de la brute, ce n’est pas une facullé, C’est un besoin : le besoin de connaitre et de comprendre, c'est-à-dire d'expliquer. Dès le début il y a été satisfait, mais d'une façon inconsciente; nos théories répondent au même besoin, mais d’une façon consciente, par conséquent en évitant l'erreur de croire à nos théories comme aux faits. L'accumulation des connaissances impose un arrangément méthodique et les théories répondent à cette nécessité pratique d'une organisation. En zoologie, les tableaux phylogéniques sont typographiquement et intellectuelle- ment l’analogue des formules de structure de la chimie ; ils résument nos connaissances. Ÿ a-t-il eu des esprits peu critiques pour se mépréndre sur leur caractère et les considérer comme la vérité absolue ? En concédant même que pareille exagération ait pu se pro- duire, il ne serait pas équitable de faire pâtir tout le groupe des phy- logénistes pour quelques aulogobeurs. Pour le grand œuvre de la création, nous n'avons pas été appelés comme ingénieur-conseil; nous sommes réduits à essayer de deviner comment les choses ont pu se passer. Nous établissons donc des phylogénies qui sont presque toutes sans exception des possibilités, dont quelques-unes peut-être vont un peu plus loin et sont des probabilités. Nos efforts doivent tendre à accroître sans cesse ce degré de probabilité, en modifiant et améliorant nos conceptions d'après les nouvelles découvertes. Ces changements constants, cette instabilité permanente ont été imputés à grief contre les théories ; mais ce perpéluel devenir a un nom : c’est le progrès. (Applaudissements.) Rapport du Trésorier. La Commission de vérifieation des comptes avait été convoquée pour le 10 courant, mais ses membres n'ayant pas répondu à l'appel, à l'exception de M. Delheid qui s’est fait excuser, lé Conseil s’est substitué à la Commission et a examiné les écritures. Après appro- 48 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE bation des dépenses et des recettes faites en 1905, le Conseil a pro- cédé à l’examen du projet de budget pour 1906 présenté par M. Fologne et l’a ratifié. x Lecture du budget est donnée à l’Assemblée et celle-ci, à son tour, l’approuve à l'unanimité. M. Kemna exprime à M. Fologne qui, depuis trente-six ans, rem- o , plit les fonctions de trésorier, toute la reconnaissance de la Société. Jours et heures des réunions mensuelles. L'Assemblée décide le maintien des séances au deuxième samedi de chaque mois, hormis en août et septembre. Ces réunions se tien- dront dans notre local à 4 ‘/, heures précises. Élections. Pour LE Conseiz. — Les mandats conférés à MM. Daimeries, Fologne et de Cort par l'Assemblée générale du 10 janvier 1904 ayant pris fin, il est procédé à l'élection de trois membres du Conseil pour les années 1906-1907. Douze membres prennent part au vote. Obtiennent : MM. Daimeries . . …. T voix. Folobne ni a ES Loppénss Re CR Van de Wiele : RURESS déOrt MEME UNMRE 1 — MM. Daimeries, Fologne et de Cort sont proclamés membres du Conseil. Pour La Commission Des Comptes. — Sortants : MM. Carletti, Delheid et Kruseman. Douze membres prennent part au vote. Obtiennent : MM. Carletti . . . ” Delheid.. Me AN ARE Kruseman 9 Loppens . 5) Rousseau % . . ) Van de Wiele . . 9 — NVEVETS, Lu, 2 ER RO ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 49 MM. Delheid et Van de Wiele sont proclamés membres de la Commission des Comptes pour l’année 1906 et il est procédé à un nouveau vote entre MM. Loppens et Rousseau. Cette épreuve donne le résultat suivant : MM mill.; diamètre, 4 mill. R. D. Si l’on compare cette coquille à C. conoideum Boissy, auquel elle ressemble plus qu'à C. insuetum, on remarque qu’elle est moins conique et que son dernier tour est moins grand par rapport à la spire; au contraire, C. insuetum est plus conoïde et a le dernier tour plus contracté, avec un péristome généralement bordé. En résumé, il y a bien trois espèces distinctes, caractérisant chacune un niveau diffé- rent : C. conoideum à l'étage de Rilly, C. 2nsuetum à l'étage Thanétien, et C. Bonnetæ dans le Sparnacien. Loc. Grauves, très rare (pl. VII), coll. Bonnet. — Sparnacien inférieur. 80-3. — Dissostoma veslense, nov. sp. PI. Vet VII. Taille assez petite; forme turbinée, conique; spire peu allongée, trapue, à galbe conique; cinq à six tours environ, convexes et arron- dis, dont la hauteur atteint à peine la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes et rainurées, les premiers lisses, puis ornés de cordonnets spiraux, inégaux et inégalement distants, dont lun est plus saillant à quelque distance au-dessus de la suture. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, arrondi à la base qui est ornée comme la spire, et sur laquelle les cordonnets s’espacent gra- duellement davantage en devenant plus saillants autour de l’ombilic étroitement perforé en entonnoir arrondi. Ouverture ovale, subangu- leuse en arrière et même en avant, à péristome dédoublé par une couche interne qui forme un pavillon évasé quand la coquille est intacte; labre presque vertical en profil; columelle lisse, excavée, se raccordant en avant avec le contour supérieur qui est légèrement (1) Dédié à Mme Bonnet. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 293 versant; bord columellaire formant une lameile un peu réfléchie au- dessus de l’ombilic. Dim. Hauteur, 13 mill.; diamètre, 7 mill. R. D. Cette espèce a été jusqu'à présent confondue avec D. sparnacense, parce qu'on n’en connaissait que des fragments usés et trop peu complets pour être décrits : de nouveaux matériaux me permettent actuellement de la distinguer avec certitude : elle est moins conoïdale que l'espèce sparnacienne et son ornementation spirale est beaucoup plus fine. En outre, l'ouverture de D. veslense est tout à fait ovale et oblique, au lieu qu’elle est à peu près circulaire chez les deux autres Dissostoma du Bassin de Paris. Quant au péristome, il n’est malheureusement complet sur aucun des échantillons que j'ai pu étudier, mais on y constate la formation de la double couche qui a motivé le choix du nom générique. Loc. Chälons-sur-Vesle, type figuré (pl. VII, face), ma collection; une ouverture (pl. V), coll. Molot ; un autre individu roulé, mais de taille plus grande (pl. VIT, dos), coll. Plateau. : 82-4. — Hartmannia Moloti, 200. sp. PH:VIT: Taille moyenne; forme turriculée, assez élargie à la base ; spire un peu allongée, à galbe conique; probablement huit ou neuf tours con- vexes, dont la hauteur dépasse à peine le tiers de la largeur, séparés par des sutures très profondes, ornés de petites lamelles d’accroisse- ment obliques et assez rapprochées. Dernier tour subglobuleux, égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est convexe et faiblement perforée au centre. Ouverture petite, presque circulaire, à péristome interrompu en arrière, épaissi et réfléchi à l'extérieur ; labre un peu oblique, bordé à l'extérieur, lisse à l’intérieur ; columelle excavée; bord columellaire réfléchi sur la fente ombilicale. Dim. Longueur, 10 mill.; diamètre, 5 1/2 mill. R. D. Cette espèce est extrêmement voisine de P. proæimum, du Sparnacien inférieur ; on peut cependant l'en distinguer par sa forme moins trapue à la base, par son dernier tour moins élevé, par sa spire composée de tours plus nombreux. Quant à P. modicum, du même niveau, c’est une coquille plus élargie, plus globu- leuse, à ouverture bien plus dilatée. Enfin, P. parvulum n'appartient probablement pas au même Genre, à cause de son labre sinueux. Loc. Châlons-sur-Vesle, Thanétien; unique (pl. VII), coll. Molot. 83-10. — Assiminea elatior, 100. sp. BIRT Test assez épais. Taille petite; forme turriculée, exiraconique au sommet, un peu ventrue et convexe vers l'ouverture ; protoconque déprimée, à nucléus obtus; six ou sept tours lisses, peu convexes, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, subimbriqués en avant, séparés par des sutures profondes, non canaliculées. Dernier LA 224 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE tour presque égal à la moitié de la hauteur totale, arrondi à la base qui est régulièrement convexe et perforée au centre par une étroite fente ombilicale. Ouverture ovale, munie d’une large gouttière posté- rieure, arrondie en avant quoique faiblement anguleuse à la jonction du contour supérieur et du bord columellaire; péristome continu, subdétaché en arrière autour de la gouttière; labre mince, légère- ment incliné en avant, peu arqué, avec une très petite sinuosité au- dessus de la suture; columelle gonflée au milieu, quoique ne mon- trant aucune trace de pli interne; bord columellaire bien détaché, renversé sur la fente ombilicale. Dim. Longueur, 3.5 mill.; diamètre, 1.5 mill. R. D. J'ai d’abord rapproché cette coquille d'A. glandinensis de Laub. et Carez, qui a vécu à peu près au même niveau; mais j'ai dû renoncer à l'y rapporter, parce qu’elle est beaucoup plus étroite, plus élancée, plus extraconique au sommet. En outre, le gonflement de sa columelle m'avait fait penser à l'existence d'un pli interne, très caché à l’intérieur, comme il en existe chez Berthelinia; mais je n’ai pu en apercevoir aucune trace, et, de plus, le galbe de la spire ne ressemble aucune- ment à celui des Berthelinia, qui ont généralement l’avant-dernier tour dispropor- tionné pour la petitesse de l’ouverture, ce qui n’a pas lieu chez A. elatior. Elle res- semble davantage à A. stenochora, du Mont-Bernon, et elle n’en est peut-être qu'une mutation qui s’en distingue cependant par son sommet extraconique et par son gonflement columellaire. Loc. Pourey, Sparnacien supérieur, unique (pl. IX), coll. Houdas. 89-3. — Lapparentia cochlearella [Desh.]. 1888. Bithinella (Lartetia) cochlearella, Cossm., Cat. ill., t. III, p. 224. Ogs. D’après des échantillons à ouverture brisée que m’a soumis M. Staadt, cette espèce n’est pas un Bithinella, mais un Lapparentia; on y distingue, en effet, les deux plis pariétaux, quoique très peu saillants, qui caractérisent ce dernier Genre. La forme de la coquille est d’ailleurs beaucoup moins globuleuse et plus extraco- nique que celle des deux autres Lapparentia déjà décrits dans le Lutécien et le Barto- nien. Il est intéressant de signaler que ce Genre a une origine beaucoup plus ancienne qu’on ne pensait, à la base de l'Éocène: il n’a pas encore été trouvé dans le Cuisien. 90-5. — Stalioia (Cirsomphalus) Tunioti, Cossm., 200. Sect. 190% Cat. Eoc., App: II, p.35, pl. VI, fis. 21-22, OBs. En examinant de nouveau cette espèce du gisement de Pourcy, ainsi que S. Bouryi, je suis conduit, ainsi que je l'avais prévu d’ailleurs (oc. cit., p. 35), à proposer une nouvelle Section de Stalioia, Cirsomphalus, dont la diagnose est la suivante : Taille petite; forme d’abord globuleuse, sténothyroïde, plus conique à l’âge adulte; dernier tour lisse, subanguleux à la péri- phérie de la base qui est perforée d’un ombilic circonscrit par un ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 225 bourrelet prolongé sur le contour supérieur et jusqu'au contour du labre. Ouverture ovale, non versante, anguleuse en arrière où elle est munie d’une gouttière profonde mais non limitée ; péristome continu, subdétaché, doublé par le prolongement du bourrelet circa-ombilical; labre vertical, lisse à l’intérieur ; columelle excavée, lisse, raccordée avec le contour supérieur en deçà du bourrelet; bord columellaire calleux. Surface entièrement lisse. Génotype : Si. Tunioti. R. D. Cette Section diffère de Stalioia s. s. par son galbe qui varie avec l’âge de la coquille; son ouverture canaliculée en arrière et son bourrelet circa-ombilical l’écartent complètement de Bithinia et d Emmericia. L'individu adulte est tellement dissemblable des spécimens plus jeunes qu’on pourrait être tenté d'en faire une espèce distincte ; c’est ainsi que l'angle périphérique, non visible chez ces derniers, apparaît à la taille adulte, et que la forme de la coquille devient beaucoup plus globuleuse et plus conoïdale que dans l’âge moyen. Cette coquille n’a aucune affinité avec les Melaniacea, à cause de son ouverture non versante en avant ; le péristome se rapproche complètement de celui de Stalioia, et il n’est pas modifié par la soudure du bourrelet circa-ombilical avec celui du contour supérieur : c’est pourquoi je me décide à n’en faire qu'une Section de Stalioia (1). Outre l'espèce génotype, il y a lieu de classer dnns la même Section 90-4 S. Bouryi Cossm., que j'ai primitivement décrit comme Æydrobia, d'après un spécimen en mauvais état ; mais cette seconde espèce se distingue à première vue par une forme moins globuleuse, extraconique dans l’âge moyen, et par son ombilic beaucoup plus étroit, quoique bordé aussi par un bourrelet qui se confond en haut avec celui du péristome. Les deux formes se trouvent dans le gisement sparnacien de Pourcy. 91-4. — Bithinia Pistati, 200. sp. PI IX. Taille microscopique ; forme turbinée, globuleuse ; spire courte, à galbe conoïdal ; quatre ou cinq tours convexes, séparés par de pro- fondes sutures, croissant rapidement et dont la hauteur atteint les trois cinquièmes de la largeur ; surface entièrement lisse, Dernier tour un peu supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, arrondi, sub- sphérique jusque sur la base qui est perforée au centre d’un ombilic largement ouvert. Ouverture ovale-arrondie, un peu plus haute que large et plus atténuée en arrière qu’en avant; péristome peu épais, continu, ne reposant sur la base que par une faible portion de son (1) Voici d’ailleurs cé que m’a écrit, à ce sujet, le professeur Brusina, dont la compétence est universellement connue : « Votre Cirsomphalus a l'aspect plutôt emmericiforme que sténothyroïde ; il diffère du Genre Stalioia par sa double lèvre et par la forme de l’ombilic ouvert, on le distingue très bien du Genre Emmericia, comme du Genre Stalioia : par cela, jeretiens le Genre Cirsomphalus bien établi. » (6-IX-1906). T. XLI, 1906 15 Mars 1907. 996 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE contour; labre presque vertical; columelle excavée, lisse; bord columellaire mince et étroit sur la région pariétale, non renversé sur l’ombilic. Dim. Hauteur, 1 1/, mill.; diamètre, 1 mill. R. D. Il est impossible de confondre cette petite coquille avec aucune des trois espèces déjà connues dans le Bassin de Paris : B. Douvillei est plus conique et plus élevé, avec un labre évasé qui laisse des traces variqueuses de ses accroissements sur la spire; B. Nysti est presque imperforé et a le dernier tour encore plus grand: enfin, B. oxyspira a une forme conique avec un galbe subanguleux à la périphérie de la base, l'ouverture moins arrondie par conséquent ; l’ombilic est plus étroit que celui de B. Pistati, et, en outre, la surface porte des stries d'accroissement dont on n’aperçoit pas la trace ici. Il est intéressant de trouver cette mutation nouvelle qui forme, au point de vue phylogénétique, un lien d'évolution entre l’espèce du Calcaire de Rilly, et celles du Lutécien et du Bartonien supérieur. Loc. Pourey, Sparnacien supérieur ; type (pl. IX), coll. Staadt ; un second échan- tillon, ma collection. ; 92-10. — Stenothyra Bonneti, 20v. sp. PIE Taille tout à fait microscopique; forme ovoido-conique, un peu trapue:; spire relativement courte, à galbe conoïdal, à sommet déprimé; quatre ou cinq tours peu convexes, croissant très rapide- ment, dont la hauteur dépasse finalement la moitié de la largeur, séparés par des sutures peu profondes et linéaires ; surface complète- ment lisse. Dernier tour un peu supérieur à la moitié de la hauteur totale, arrondi sur les flancs, convexe et déclive à la base qui est imperforée au centre. Ouverture circulaire, à péristome continu; labre mince, vertical; columelle lisse, excavée ; bord columellaire calleux sur la région pariétale, un peu réfléchi sur la base. Dim. Hauteur, 1 1/ mill.: diamètre, 5/, mill. R. D. Il est impossible d'admettre que cette coquille microscopique puisse être confondue avec la seule espèce lutécienne qui ait été citée jusqu’à présent, c'est-à- dire avec S. globulus : elle est, en effet, beaucoup moins globuleuse et son dernier tour est moins disproportionné; ses tours sont en outre plus convexes, enfin son ouverture est plus grande, à péristome moins épais. Je la rapprocherais plutôt de S. microscopica, du Cuisien, qui a presque le même galbe, mais dont la spire est plus conique et dont les tours sont surtout moins convexes que ceux de S. Bonneti; l’ou- verture de S. microscopica est aussi plus ovale, plus anguleuse en arrière. S. pulvis, des Lignites, est plus élancé. tandis que S. mitiola est au contraire plus trapu. En résumé, cette espèce, abondante dans le petit gisement où elle a été recueillie par M. Bonnet. a des caractères bien distincts, et elle mérite par conséquent, malgré sa petite taille, qu'on lui attribue un nom nouveau. Loc. Thionville, près Houdan; type (pl. IX), coll. Bonnet. — Lutécien infé- rIeUTe ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 9297 95-77. — Rissoa |!) veslensis, 20v. sp. PI. VIII. Taille très petite; forme étroite, élancée; spire médiocrement allongée, à galbe subeonoïdal ; protoconque obtuse, lisse, à nucléus aplati; six tours très convexes, dont la hauteur égale la moitié environ de la largeur, séparés par des sutures profondément enfon- cées, les premiers lisses et arrondis, puis ornés de costules peu écartées sur la convexité, sans aucune ornementation spirale dans les intervalles de ces costules. Dernier tour un peu supérieur aux deux cinquièmes de la hauteur totale, arrondi à la base sur laquelle cessent les costules, avec un cou très court. Ouverture presque cir- culaire, quoique plus atténuée en arrière, à péristome ininterrompu, bordé ou réfléchi sur les spécimens non adultes; labre épaissi, légè- rement sinueux en arrière, incliné en avant ; columelle excavée, à bord calleux et renversé sur la région ombilicale. Dim. Hauteur, 1%, mill.; diamètre, 1/9 mill. R. D. Cette espèce ne ressemble à aucune des formes trapues du Bassin de Paris; elle rappelle plutôt certaines espèces néogéniques, ou bien dans le Calcaire de Mons, Lacuna lineata Briart et Cornet, qui s’en distingue toutefois par ses tours anguleux et par son ombilic bordé d’un bourrelet. Je l’avais d’abord rapprochée de Stenothyra abnormis, qui a aussi des côtes et qui est très abondant dans les mêmes gisements, mais il n’y a aucun rapport entre ce Rissoa et l’autre coquille qui a une forme très ventrue, une ouverture contractée, et des sutures beaucoup moins enfoncées. Loc. Jonchery, Thanétien; unique (pl. VII), coll. Molot; Châlons-sur-Vesle, spé- cimen un peu moins intact, coll. Cossmann, 95-8. — Rissoa Houdasi, 200. sp. PRE Test mince et fragile. Taille très petite ; forme turbinée, ventrue : spire courte et conique; protoconque lisse, mamillée ; quatre ou cinq tours très convexes, dont la hauteur atteint la moitié de la largeur, à sutures très profondes, ornés de fines costules axiales, sinueuses, s'étendant d’une suture à l’autre, décussées par des filets spiraux beaucoup plus fins, visibles dans les intervalles des côtes seulement. Dernier tour un peu supérieur à la moitié de la hauteur totale, sou- vent muni d’une varice opposée au labre, presque dépourvu de cos- tules qui s’effacent graduellement, tandis que les filets persistent sur la base arrondie et étroitement perforée. Ouverture circulaire, à labre (1) D’après les règles du Congrès zoologique (Voir BLancHarDp, 1905, p- 17), la désinence ia n’est ajoutée aux noms propres que si ces noms ne se terminent pas par une voyelle; on ne doit donc pas orthographier Rissoia, comme je l'avais écrit à tort dans le Cutal. ill. et ailleurs. 9298 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE vertical, garni d’un bourrelet externe; bord columellaire un peu calleux, bien appliqué sur la base. | Dim. Hauteur, 2.5 mill.; diamètre, 1 mill. R. D. Cette espèce s’écarte de R. nana par son ornementation spirale et par ses costules sinueuses: elle a les tours beaucoup plus convexes que R. misera, et s’en distingue d’ailleurs par l'effacement graduel de ses costules sur le dernier tour. Loc. Thionville, près Houdan, Lutécien inférieur ; type (pl. IX), coll. Houdas. 9-2. — Dialopsis semistriata [Desh.]. O8s. A signaler dans le gisement de Saint-Gobain, d’après un excellent spécimen de la collection Lhomme : il y a lieu d'observer, à cette occasion, que ladite espèce n’a pas été repérée dans la table alphabétique du Supplément (— Turritella Desh., II, p. 237), ainsi que me l’a fait remarquer M. Oppenheim. 98-2. — Cossmannia expansa [Desh.]. Pix: O8s. L'individu de Chaussy que j'ai figuré (7. c., IT, pl. IX, fig. 17 et 49), et celui de Réquiécourt que je possède dans ma collection, ont une forme plus trapue et plus anguleuse à la base que le type reproduit dans l'ouvrage de Deshayes, Or, M. Bonnet m'a communiqué un individu de Thionville qui répond mieux à cette dernière figure, ce qui semblerait indiquer que la race qui habitait le Nord-Ouest du Bassin de Paris était un peu différente; on pourrait donc appliquer à celle-ci la dénomi- nation perconica, à titre de variété. Loc. Thionville, près Houdan, Lutécien inférieur; rare (pl. IX.), coll. Bonnet. 99-7. — Pseudotaphrus (Pesantia) dactyliosus [Desh.]. PI. VII. 1896. Cossm., Cat. ill., App. n° 2, p. 23. Taille moyenne ; forme conique, turriculée : spire un peu allongée, subétagée, à protoconque formée d’une calotte lisse et à nucléus non saillant, presque aplati ; six tours convexes, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes que borde une étroite rampe déclive; ornementation composée de six cordons spiraux, subcarénés, équidistants, et d’un septième plus petit contre la suture inférieure; l'ensemble est décussé par de fines lamelles d’accroissement curvilignes, très serrées, qui ne produisent pas d’aspérités ni de granulations sur les carènes spirales. Dernier tour un peu supérieur à la moitié de la hauteur totale, actéoniforme, ovale à la base qui est ornée comme la spire et qui porte au centre une fente ombilicale largement ouverte. Ouverture semilunaire, anguleuse en arrière, terminée en avant par un bec court, formé par l'angle du contour supérieur et de l'extrémité de la columelle; labre peu épais, un peu sinueux en profil ; columelle verticale, à peine infléchie en avant, contre le bec; bord columellaire indistinct sur la base, formant une lamelle détachée de lombilie. +9 19 de) ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, Dim. Hauteur, 9 mill.; diamètre, 4 !/2 mill. R. D. Grâce à M. Lhomme qui a recueilli deux échantillons de cette rare espèce, je suis en mesure de donner maintenant une diagnose et une figure exacte du géno- type de Pesantia, qui se distingue de Pseudotaphrus par son bec plus court, non calleux, et par son ombilic basal. L'autre espèce que j'ai rapportée au même Sous- Genre (P. eurydictium) s’en distingue par son ornementation plus grossière et par sa base non ombiliquée. - Loc. Saint-Gobain, néotype (pl. VIT), ma collection, donné par M. Lhomme. 99-9. ——- Pseudotaphrus Moloti, 200. sp. PISNIE Taille petite; forme étroite, conique ; spire médiocrement allongée; tours convexes, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures linéaires que borde un imperceptible bourrelet déprimé; les premiers sont lisses, puis ils se couvrent de sillons spiraux, ponctués par les accroissements, au nombre de huit ou neuf sur chaque tour ; sur l’avant-dernier, les rainures s'élargissent, et les ponctuations se transforment peu à peu en fines lamelles d’accroisse- ment sinueuses. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, ovale à la base, à la périphérie de laquelle les rainures spirales deviennent subitement plus larges, et les rubans qu’elles séparent deviennent bifides, jusqu’à la région excavée qui est adjacente au cou imperforé. Ouverture semilunaire, dilatée, anguleuse en arrière, terminée en avant par un bec subanguleux et versant, auquel aboutit sur le cou un bourrelet un peu calleux ; labre sinueux en arrière, proéminent en avant, épaissi à l’intérieur ; columelle lisse, incurvée, atténuée contre le bec; bord columellaire peu calleux, appliqué sur la base et sur le bourrelet basal. Dim. Longueur, 6 mill.; diamètre, 2 ‘/2 mill.; diamètre de la base d’un autre spé- cimen, 3 1} mill. R. D. Cette intéressante espèce s’écarte complètement de P. buccinalis et de P. transversarius par sa forme étroite et par son ornementation dimorphe qui rappelle davantage celle de P. cinctus ; mais ce dernier a déjà des cordons écartés sur les tours de spire, et son galbe est bien plus trapu que celui de P. Moloti. Quant à l’élégant treillis qui orne le dernier tour, on ne peut le comparer qu'à celui de Pezsantia dactyliosa; toutefois l'ouverture de P. Moloti est bien celle de Pseudota- phrus et non pas de Pesantia. Loc. Chälons-sur-Vesle, type (pl. VIL le grand), coll. Molot; Chenay, ouverture (pl. VIT), coll. Plateau. 100-1°. — Rissoina clavula, Desh. Var. Staadti, 200. var. PLATE R. D. L’individu en assez mauvais état — qui m'a été soumis par M. Staadt — me paraît différer de la forme typique de R. clavula par le bourrelet extrêmement épais 230 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE et saillant qui borde extérieurement le labre, avec une profonde gouttière dans l’angle inférieur. Les côtes paraissent droites, obliques, très fortes; mais elles sont très effacées par l’usure. IL faut donc attendre d'autre matériaux avant de séparer définitivement l’espèce. Loc. Châlons-sur-Vesle, Thanétien ; unique, fragment (pl. IX), coll. Cossmann. 101-6. — Chevallieria cylindroides, 200. sp. PIX Taille minuscule; forme cylindracée, courte tronquée au sommet ; protoconque planorbulaire et sans saillie, lisse, quatre tours lisses, séparés par de profondes sutures, convexes et élevés, le dernier mesurant les trois cinquièmes de la hauteur totale, avec une suture un peu ascendante et une base convexe. Ouverture subtrigone, ovale arrondie en arrière, tronquée transversalement et un peu sinueuse sur son contour supérieur, à péristome subdétaché et épaissi par un bourrelet qui rejoint le bord collumellaire; labre presque vertical; columelle excavée; pas de fente ombilicale. Dim. Longueur, 1 1/, mill.; diamètre, 1/, mill. R. D. Beaucoup plus cylindrique que C. labrosa, cette nouvelle espèce s’en distingue aussi par son dernier tour plus élevé, à suture plus oblique; elle n’a pas la forme conoïdale de C. ambiqua, ni de C. mumiola; quant à C. resecta, du Barto- nien, c’est une coquille dont la spire n’est pas tronquée et dont l'ouverture est bien plus échancrée à la base, C. minuta Desh., a des tours plus nombreux, une forme conique, et des stries spirales assez visibles. Loc. Thionville, Lutécien inférieur ; pl. IX, coll. Bonnet, 103-2. — Litiopa alnensis, Pezant (in lité). PLIX Test mince. Taille petite; forme rissoïdale ou turriculée; spire médiocrement allongée, pointue au sommet, parfois scalariforme ; protoconque styliforme, lisse, à nucléus obliquement dévié; six ou sept tours très convexes, dont la hauteur égale presque la moitié de la largeur, séparés par de profondes sutures, ornés de huit cordon- nets spiraux, inégaux, plüs larges que les sillons qui les séparent. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, arrondi à la périphérie de la base qui est courte et légèrement excavée sur le cou. Ouverture peu élevée, arrondie dans son ensemble, non échan- crée ni canaliculée à la base, à bords interrompus sur la région pariétale ; labre mince, rectiligne, presque vertical; columelle excavée, courte, lisse, tronquée ou plutôt tordue avant d'atteindre le contour supérieur ; bord columellaire étroit et peu calleux. Dim. Hauteur, 5 mill.; diamètre, 2 mill. R. D. Il ne faut pas confondre cette coquille avec Dalliella turriculata qu'on trouve dans le même gisement, mais qui est plus trapu et muni d'une ornementation ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 231 axiale ; toutes les deux ont la columelle tronquée, mais celle-ei est holostome, tandis que Dalliella est siphonostome Chez Litiopa, la troncature dégénère plutôt en une torsion pliciforme et le contour supérieur ne montre aucune trace d'échancrure; il n’en est pas de même chez Dalliella. Enfin, la protoconque de L. alnensis est styli- forme, tandis que celle de D. turriculata est subglobuleuse et papilleuse. Quant à L. acuminata, c’est une coquille bien différente par son ornementation et par ses proportions. Sur les trois spécimens communiqués par l’auteur, il y en a un qui est étagé par une rampe déclive au-dessus de la suture, par suite de la présence d’un angle formé par un cordon plus saillant que les autres. Loc. Parnes, l’Aulnaie, Lutécien supérieur ; type et variété (pl. IX), coll. Pezant. 104-3. — Solarium patulum, Lamk. Ajouter à la mutation infraeocænica la provenance thanétienne de Chenay, aux environs de Reims, d’après un individu uu peu mutilé, communiqué par M. Staadt. Le diamètre est de 12 millimètres, celui de l’ombilic est de 6 millimètres, et la hau- teur est seulement de 3 1/, millimètres. 104-22. — Solarium Staadti, 200. sp. PI. VIL. Taille petite; forme discoïde, aplatie sur la face apicale, un peu bombée sur la face ombilicale; spire non saillante, à protoconque lisse, avec un nucléus hétérostrophe au fond d'un petit entonnoir central ; quatre tours, y compris la protoconque, croissant peu rapi- dement, séparés par des sutures finement canaliculées, et bordés en avant d’une rangée de crénelures très serrées, ornés sur la région aplatie de très fines stries spirales, que croisent des stries d'accrois- sement très obliques qui produisent quelques crénelures perlées sur un mince bourrelet suprasutural. Dernier tour enveloppant toute la coquille, caréné à la périphérie de la face apicale par la couronne de crénelures, et portant au-dessus d'elle un cordon moins saillant, à peu près lisse, au-dessus duquel commence la base bombée et ornée de fines stries, avec quelques plis rayonnants et irréguliers, jusqu’au pourtour de l’entonnoir ombilical qui est garni d’une crête d” aspérités assez saillantes; ombilic d’une largeur supérieure au tiers du diamètre total, laissant apercevoir le nucléus hétérostrophe de la protoconque et les premiers tours lisses; parois excavées et striées au-dessous de la couronne périphérique, avec des plis axiaux et bifurqués, émanant d’une carène inférieure et crénelée. Ouverture subrhom- boidale… Dim. Diamètre, 4 1/, mill.; épaisseur, 1 mill. R. D. Bien qu'il s'agisse d’un spécimen non adulte et à ouverture tronquée, je crois que cette espèce mérite d’être décrite et différenciée de celles qu'on connaît au même niveau, ou dans l’Éocène inférieur. Sa face apicale est beaucoup plus aplatie 239 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE que celle d'aucune des espèces du Groupe de S. canaliculatum, et elle s’en distingue en outre par l’ornementation de sa base et par la saillie de sa couronne circa-ombi- licale. S. Staadti se rapprocherait plutôt de la var. intermedia de S. bimarginatum ; mais ses stries ne sont pas crénelées par les plis d’accroissement, comme cela à lieu chez l’espèce cuisienne. On ne peut le confondre avec S. subgranulatum d'Orb., qui n’a pas la périphérie crénelée, dont l’ombilic est circonscrit par une carène beaucoup plus finement granuleuse, et dont la face apicale est plus bombée, avec des plis d’accroissement plus visibles. Loc. Jonchery, Thanétien; unique (pl. VIT), coll. Staadt. 106-3. — Homalaxis laudunensis [Defr.]. 1828. Solarium laudunensis, Defr., Dict. Sc. nat., t. LV, p. 487. 1904. — — Palæont. univ., fiche n° 42. Ogs. La paternité de cette espèce appartient à Defrance, ainsi qu'il résulte, non pas des types de sa collection, qui n’ont pas été retrouvés, mais de la désignation faite par lui dans le Dictionnaire des Sciences naturelles. 107-4. — Littorina tricostalis [Desh.]. O8s. Il résulte des renseignements fournis par ‘la fiche n° 87 de Palæontologia universalis (1905) que cette espèce a pour synonyme Turbo elongatus Defr. Mais la dénomination publiée par Deshayes doit être préférée. La variété multisulcata Desh., se distingue par sa forme plus élancée et par ses carènes moins saillantes; mais, comme il y à de nombreux passages à la forme typique, je persiste à réunir les deux espèces. 107-12°. — Littorina rissoides, Desh. PLV Var. Guillaumei, oc. var. Taille petite; forme conique, turbinée; spire peu allongée sub- étagée; protoconque obtuse, paucispirée; sept tours convexes, sépa- rés par de très profondes sutures, subimbriqués en avant par une étroite rampe déelive, ornés de filets spiraux très obsolètes et de traces de costules variqueuses, distribuées sans aucune régularité. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, portant sur la région convexe cinq ou six filets inéquidistants et quelques larges renflements pliciformes, anguleux à la périphérie de la base qui est élevée, convexe, imperforée au centre et divisée par deux ou trois angles en trois régions aplaties qui sont ornées de filets concen- triques et peu visibles. Ouverture grande, en secteur de cercle, à péristome désuni ; labre peu oblique, assez mince; columelle un peu calleuse, oblique et presque rectiligne, se raccordant en courbe du côté antérieur ; bord columellaire réfléchi sur la région ombilicale. Dim. Hauteur, 5 {/2 mill.; diamètre, 3 1/9 mill. R. D. L’effacement des côtes axiales n’est pas le seul caractère qui distingue cette variété de L, rissoides : elle a aussi la base plus élevée, cerclée par des angles suc- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 253 cessifs, et son ouverture est plus grande, les sutures sont plus enfoncées, etc. Si l’on recueillait ultérieurement d’autres individus permettant de vérifier la constance de ces caractères distinctifs, il est évident qu'il faudrait ériger cette variété en espèce. Loc. Jonchery, Thanétien ; unique (pl. VII), recueilli par le D' Guillaume. 1077-14. — Littorina Mausseneti, »0v. sp. PI. VIII, Taille très petite; forme turbinée, conique, trapue; spire plus élevée, à sommet obtus, à galbe régulièrement conique quand le sommet n'est pas usé; cinq tours légèrement convexes, dont la hau- teur atteint les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures pro- fondes; surface entièrement lisse, sauf les stries d’accroissement. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, arqué et sub- anguleux même à la périphérie de la base qui est lisse, médiocre- ment convexe, déclive, imperforée au centre. Ouverture ovale arrondie, oblique, versante sur la région columellaire, dépourvue de gouttière à la jonction des bords, en arrière; labre peu épais, presque rectiligne, obliquement incliné de 45° par rapport à l'axe vertical ; columelle aplatie et calleuse, à bord presque rectiligne et tranchant, oblique; callosité columellaire recouvrant hermétiquement le centre de la base, carénée sur le bord externe, du côté antérieur et sur le contour supérieur de l'ouverture. Dim. Hauteur, 3 mill.; diamètre, 2 1/2 mill. R. D. Cette intéressante espèce, qui fixe la présence du Genre Littorina s. s. dans l'étage Thanétien, ressemble un peu à £L. Bernayi Cossm., du Bar- tonien; toutefois, elle paraît un peu plus étroite, et surtout elle a l’angle périphé- rique de la base moins marqué; le labre est encore plus incliné que chez l'espèce bartonienne, Il y a lieu de remarquer que les caractères de la diagnose ci-dessus sont décrits d’après un très bon spécimen et que l’état de conservation de la coquille pourrait faire croire qu’il y a plusieurs espèces : M. Plateau nous à, en effet, commu- niqué un échantillon de Châlons-sur-Vesle qui paraît plus conoïdal à cause de l'usure, et un autre spécimen de Prouilly, tout à fait turbiné, peut-être déformé, et auquel il manque le sommet, ce qui explique les différences. Loc. Chenay, Thanétien; type (pl. VIIL, fig. 107-14), ma collection, don de M. Staadt. Prouilly, variété? (pl. VII, fig. 107-14), coll. Plateau; Châlons-sur-Vesle, coli. Plateau. 1410-35. — Lacuna (Medoriopsis) antiqua [Desh.]. PI. VII. 1891. Cossm., Cat. ill, t. V, p. 59, pl. I, fig. 9. Je suis maintenant en mesure de donner de cette espèce une diagnose plus exacte et une figure plus intacte, d’après un excellent spécimen de la collection Plateau, Sa forme est beaucoup plus élancée que ne l’indiquait la figure de l'Atlas de Deshayes, qui l’a classée à tort dans le Genre Achatina ; elle se compose de quatre ou cinq tours convexes, élevés, séparés par des 9234 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE sutures obliques et profondes, ornés de très fines stries spirales, qu'on n’aperçoit qu'avec un fort grossissement. Dernier tour à peu près égal aux deux tiers de la hauteur totale, ovale jusqu'à la base qui n’est presque pas perforée, la fente ombilicale très étroite étant recouverte par le renversement du bord columellaire. Ouverture ovale, égale aux deux cinquièmes de la hauteur de la coquille, à contour antérieur à peine sinueux, de sorte que le bourrelet ou le limbe basal est à peine gonflé, presque indistinet de la base; labre convexe, mince, obliquement incliné; columelle excavée, un peu calleuse. Dim. Hauteur, 14 mill.; diamètre, 6 1/2 mill. R. D. En comparant cette espèce à L. effusa et en ajoutant qu’elle est plus globu- leuse, j'ai été abusé par la figure inexacte qu’a publiée Deshayes et par l’état défec- tueux de mes spécimens ; je constate, au contraire, que, quand on compare les indi- vidus adultes et complets, à spire non mutilée, elle a un galbe beaucoup plus élancé que L. effusa, dont le dernier tour est d’ailleurs beaucoup plus élevé. A cet égard, L.antiqua se rapproche bien plus de L. paludinæformis, quoiqu’elle soit encore plus étroite et qu'elle ne montre pas le même limbe columellaire. Quant à confondre cette coquille avec Glandina Terveri Boissy, c'est impossible à cause de son ornementa- tion spirale et de sa columelle non tronquée. Loc. Toussicourt, Thanétien; néotype (pl. VIT), coll. Plateau. 110-41. — Lacuna Staadti, ». sp. P. VIII. Taille petite; forme naticoïde, largement ombiliquée; spire assez courte, à protoconque obtuse; quatre tours lisses, convexes, étagés par une étroite rampe aplatie au-dessus de la suture qui est bordée par un imperceptible bourrelet; surface lisse en apparence. Dernier tour formant presque toute la coquille, très rapidement accru, arrondi à la périphérie de la base sur laquelle un bourrelet décurrent circonserit un vaste entonnoir ombilical. Ouverture dilatée, ovale, anguleuse en arrière avec une gouttière superficieile, à péristome bordé sauf sur une étroite région pariétale où il repose sur lavant- dernier tour ; labre oblique, avec un large rebord externe ; columelle excavée; bord columellaire assez épais, un peu réfléchi sur le limbe qui garnit l'ombilic. Dim. Hauteur, 3 mill.; diamètre, 3 1/, mill. R. D. Cette intéressante coquille appartient au groupe de Lacuna s. s., caractérisé par son large ombilic bordé ; mais elle se distingue de ses congénères parisiens par son ouverture peu ou point échancrée en avant, à la jonction du bourrelet circa- ombilical. Elle est d’ailleurs plus globuleuse et moins élevée que la plupart des espèces de ce groupe, déjà décrites dans le Bassin de Paris, et, à ce point de vue, elle a précisément une grande analogie avec le génotype (L. pallidula da Costa), ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 285 quoiqu’elle ait cependant le bourrelet plus mince et l’ombilic plus évasé. L'espèce parisienne dont elle se rapproche le plus est Z. macromphalus Morlet, du Bartonien du Ruel ; mais elle s’en écarte par son bourrelet non caréné, par son ouverture non anguleuse en avant, et située dans un plan plus oblique, de sorte qu’elle a l'aspect plus dilaté. Loc. Châlons-sur-Vesle, type figuré (pl. VIIT), ma collection, recueilli par M. Staadt, il y a environ deux ans. Deux autres échantillons, moins intacts, recueillis dans la même localité par M. Molot et communiqués par M. Plateau. Merfy, un autre spé- cimen, coll. Plateau. 114-1. — Melania (Melanoides) inquinata, Defr. PLANTE A signaler dans le Lutécien de Nanteuil-la-Fosse, d’après un spécimen recueilli par M. Maussenet, et complètement semblable à la forme typique des Lignites, ainsi qu’on peut s’en rendre compte par la figure que nous en donnons. Cette forme typique a d’ailleurs été précisée d’après les spécimens de la collection Defrance, sur la fiche n° 59 de Palæontologia universalis (1904). 116-2. — Semisinus Pistati, 200. sp. PI. VI et VII. Taille assez grande ; forme légèrement conoïdale, turriculée; spire médiocrement longue, dimorphe; tours presque plans, dont la hau- teur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes, faiblement étagées par le recouvrement de chaque tour, les premiers régulièrement treillissés par des costules axiales très serrées, sur lesquelles trois sillons spiraux découpent quatre rangées de gra- pulations régulières ; bientôt la région antérieure et contiguë à la suture devient lisse, il en est de même successivement des autres cordons, de sorte que les derniers tours ne portent plus que quelques rainures au-dessus de la suture inférieure, tandis que toute leur région antérieure devient lisse. Dernier tour presque égal à la moitié de la hauteur totale, ovoide et presque entièrement lisse, arrondi à la périphérie de la base déclive et peu convexe, sur laquelle reparaissent les sillons spiraux, qui s’enroulent obliquement en se serrant davan- tage sur le cou excavé et très court. Ouverture ovale, très anguleuse en arrière où la gouttière est profonde et vaguement limitée par un petit renflement pariétal; bec antérieur sinueux et large, un peu recourbé ; labre oblique, presque rectiligne, plissé à l’intérieur ; colu- melle lisse, fortement excavée, incurvée en avant avec le bec; bord columellaire étroit, peu calleux, bien appliqué sur les sillons de la base, Dim. Longueur, 39 mill.; diamètre, 13 mill. R. D. Il n’est pas possible de confondre cette espèce dimorphe avec S. resectus Desh., qui est beaucoup plus court, de taille bien moindre, et dont l'ornementation très différente persiste jusque sur le dernier tour. C’est une fort intéressante trou- vaille qu’a faite M. Staadt dans les récoltes du gisement de Pourey, où la pointe de 236 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE la coquille doit être assez fréquente, et a dû être confondue avec le jeune âge de quelques Potamides. L’échantillon très complet que nous venons de décrire montre bien le passage graduel de cet état népionique à l’aspect que prend la coquille à l’âge adulte. L'attribution qui en est faite au Genre Semisinus n’est pas douteuse : même notre espèce a une analogie frappante avec une espèce vivant au Brésil (S. tenui- labris B.), cette dernière est plus conique et a la spire lisse, mais l'ouverture est identique à celle de S. Pistati. Loc. Pourcy, Sparnacien supérieur; type (pl. VI et pl. VIT, pointe), coll. Staadt. 1418-12. — Melanopsis (Coptostylus) pourcyensis, rov. sp. PI. VII. Test épais. Taille assez grande; forme ovoido-conique; spire peu allongée, pointue au sommet, à galbe régulièrement conique, et dimorphe chez les spécimens adultes; environ dix tours d’abord con- vexes, élevés, séparés par de profondes sutures et ornés de costules axiales, minces, écartées, sinueuses, croisées par trois ou quatre filets spiraux qui y produisent des crénelures; peu à peu, la hauteur des tours s’abaisse Jusqu'au tiers de leur largeur, leur convexité diminue, leur orneraentation s’atténue graduellement, jusqu’à l’avant- dernier où il ne reste qu'une couronne de crénelures, située au tiers inférieur de la hauteur, et en avant quelques traces de filets spiraux. Dernier tour presque égal aux deux tiers de la hauteur totale, ovale, presque lisse, quoique on y distingue encore des traces de rubans ou funicules spiraux et des stries d’accroissement sinueuses, qui s’accen- tuent davantage sur la région antérieure de la base imperforée. Ouverture grande, très anguleuse en arrière où se forme une étroite gouttière pariétale, arrondie et versante en avant; labre à profil légèrement sinueux, épaissi à l’intérieur où il porte une rangée de plis crénelés, à quelque distance du contour; columelle excavée, lisse, ne se raccordant pas exactement avec le contour supérieur vis- à-vis de l’évasement versant de celui-ci; bord columellaire calleux, large, bien appliqué sur la base et sur l’évasement antérieur. Dim. Hauteur, 23 mill.; diamètre, 12 mill. R. D. Quoique cette espèce soit évidemment très voisine de M. Parkinsoni, elle s’en distingue par son galbe plus élancé, par son dernier tour moins arqué à la périphérie de la base, par son ornementation qui persiste jusque l’avant-dernier tour, par son labre moins sinueux en arrière, et surtout par son ouverture beaucoup plus largement évasée à la base. Quant à M. obtusa, c’est une espèce plus globu- leuse, à ouverture plus anguleuse. Loc. Pourcy, Sparnacien supérieur; type (pl. VII), coll, Staadt; spécimens plus roulés, ma collection. 1196is-1. — Pyrgulifera inopinata, »0v. sp. PLV Test assez épais. Taille moyenne; forme turbinée, subglobuleuse ; ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 231 spire probablement un peu élevée, quoique corrodée au sommet; tours convexes, dont la hauteur égale la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires et faiblement bordées en dessus, excavés sur la région inférieure, ornés de quelques cordons spiraux qui sont cré- nelés sur la région convexe par une douzaine de costules axiales, larges, peu proéminentes, interrompues sur la rampe postérieure. Dernier tour supérieur à la moitié de la hauteur totale, arrondi quoique portant trois ou quatre rangées de crénelures axiales, con- vexe à la base qui est presque imperforée au centre, et sur laquelle se prolongent les costules plus minces et plus adoucies, traversées par des cordons concentriques et subimbriqués qui se serrent davantage en approchant de la fente ombilicale, et qui portent quelques aspé- rités pustuleuses à l'intersection des costules. Ouverture circulaire, avec une étroite gouttière bien marquée dans l'angle inférieur, et une légère sinuosité versante en avant, à la base; labre oblique, très antécurrent vers la suture, peu épais, lisse à l’intérieur; columelle excavée, lisse; bord columellaire calleux, bien limité, recouvrant lombilic. Dim. Longueur probable, 22 mill.; diamètre, 15 mill. R. D. Appartenant à un Genre crétacique qui n'avait encore été signalé qu’en Hongrie par M. Oppenheim, cette intéressante coquille, malheureusement abimée au sommet de la spire, a la plus grande analogie avec le type de Pyrgulifera (P. humerosa Meek, du Crétacé supérieur de Wyoming); cependant elle est moins élevée, plus globuleuse, et ses tours sont moins étagés par la rampe postérieure, de sorte que son ouverture est plus circulaire. Tryon a fait remarquer que l'ouverture de ce Genre rappelle celle de Tiara Bolten, qui est classé dans le Genre Melania : elle est toutefois un peu plus sinueuse. P. inopinata est aussi globuleux, mais moins épineux que P. gradata Rolle, et que P. spinosa Sandb., de l’Eocène inférieur de Hongrie, tels que les a figurés M. Oppenheim (Z. d. g. G., 1902, p. 744, pl. XXXI, fig. 12). | Loc. Chenay, Thanétien ; unique (pl. VII), coll. Staadt. 119te-1. — Cornetia remiensis, 200. sp. PI. VIII. Test assez épais, mais usé. Taille moyenne; forme trochoïde ou turbinée, quoique conique; spire relativement courte, à galbe à peu près conique; tours peu nombreux, largement évasés et imbriqués en avant, dont la hauteur atteint presque la moilié de la largeur mesurée vers la suture antérieure; arête spirale obtusément crénelée, un peu au-dessous de cette suture, le reste de la hauteur de chaque tour formant une rampe déclive et à peine convexe, sur laquelle on n'aperçoit aucune ornementation, peut-être par suite de l'usure du 238 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE test qui est mauifestement corrodé. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, circonscrit par une arête crénelée à la périphérie de la base qui est légèrement convexe, plutôt déclive, imperforée au centre, complètement dépourvue de cou, vaguement ornée de quelques cordons concentriques et écartés qui disparaissent vers le centre. Ouverture circulaire, sans gouttière postérieure, légè- rement versante à la base; labre oblique, assez largement sinueux sur la rampe postérieure, et ensuite aboutissant presque normalement à la suture; columelle lisse, excavée; bord columellaire formant une callosité versante et étalée sur la base. Dim. Hauteur, 24 mill.; diamètre, 18 mill. R. D. Le Genre Cornetia Mun.-Ch. (1885), n'avait encore été signalé, jusqu'à présent, que dans le Modunien et le Montien, qui sont vraisemblablement contempo- rains (C. modunensis Mun.-Ch., voir Briarr et Corn., Calc. gr. de Mons, p. 32, pl. XXI, fig. 1). L'espèce des environs de Reims est plus trochiforme, et elle ne paraît pas porter un second cordon denticulé au-dessous de l’arête antérieure, de sorte que ses tours semblent plus imbriqués et encore moins convexes en arrière, sur la rampe; en outre, la base de C. modunensis, qui est plus convexe que celle de C. remiensis, est ornée de plis d’accroissement quelque peu réguliers qui manquent absolument chez notre espèce Loc. Chenay, Thanétien ; unique (pl. VI), coll. Staadt. 122-3. — Cœcum Houdasi, #00. sp. PIX Taille microscopique; forme contournée; surface lisse; sommet détaché, tronqué et obtus; ouverture circulaire, à peine évasée, indistinctement bordée. Dim. Longueur, 1.5 mill.; diamètre, 0.25 mill. R. D. Cette espèce a Pt d’analogie avec C. lituus, du Lutécien, mais Lie est beaucoup plus incurvée, et son ouverture paraît dépourvue de collerette; elle ressemble également à C. Carpenteri, de l’Oligocène; mais ce dernier a des renfle- ments qui marquent les arrêts de l'accroissement de l'ouverture. Loc. Noailles, Thanétien; unique (pl. IX), coll. Houdas. 126-5. — Mesalia Heberti [Desh.|]. 1828. Turritella variabilis, Defr., Dict. Sc. nat., t, LVI, p. 159. 1905. — — Palæontol. univers., fiche n° 88, O8s Sans figures, et avec une diagnose aussi insignifiante que celle de Defrance, dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, il était à peu près impossible de recon- naître l’espèce que Deshayes a dénommée T. Heberti. Par conséquent, cette dernière dénomination doit prévaloir, et le nom variabilis, quoique antérieur, tombe en syno- nymie. Il s’agit d’ailleurs bien de la même coquille, ainsi qu'on peut le vérifier par la comparaison des cotypes de la collection Defrancé, publiés sur la fiche précitée de Palæontologia universalis. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 339 21 128-1. — Mathildia Baylei, de Boury. Ogs. A signaler à Saint-Gobain, collection Lhomme, une variété où les cordons inférieurs de chaque tour disparaissent presque complètement, 128-12. — Mathildia tenuisculpta, de Boury. PL. IX. O8s. Deux nouveaux topotypes passables ont été recueillis à Cuise par M. Ninck ; ils confirment le classement de cette coquille dans le Genre Mathildia, mais ils ne permettent pas de décider si c’est un Acrocælum, la protoconque étant incomplète on distingue seulement deux tours embryonnaires et lisses, le nucléus ayant disparu. Entre les six cordonnets inéquidistants que porte chaque tour de spire, on aperçoit, à la loupe, un filet imperceptible, comme dans l'individu de Parnes, mentionné dans la diagnose originale. L'ouverture d'aucun de ces deux plésiotypes n’est mieux conservée que celle du type, mais on peut du moins constater qu'elle ne se termine pas en avant par un véritable canal siphonal : elle est seulement anguleuse comme chez la plupart des Mathildia ; d'ailleurs, la direction non sinueuse ni oblique des lamelles d’accrois- sement prouve que la coquille en question n’appartient pas aux Cerithiacea. Loc. Cuise, plésiotype (pl. IX), ma collection ; coll. Ninck.— Cuisien supérieur. 129-3. — Tuba elatospira, 700. sp. PI. VII. Test mince. Taille moyenne ; forme ovale, pupoidale, subturbinée ; spire un peu allongée, obtuse au sommet, à galbe conoïdal; cinq ou six tours convexes, dont la hauteur ne dépasse guère la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes, non canaliculées; orne- mentation formée de six filets spiraux et réguliers, croisés par stries d’accroissement très fines et verticales, effacées par l'usure. Dernier tour égal au cinq huitièmes environ de la hauteur totale, ovale, HE à la base qui est perforée au centre d'un large entonnoir ombilical, et sur laquelle les cordons se prolongent avec les stries, mais en s’espaçant et en s’élevant davantage autour de l’ombilic. Ouverture ovale, à péristome presque continu sauf une courte inter- ruption sur la base ; labre à peu près vertical, mince, lisse; columelle excavée, toroide, lisse : bord columellaire mince, appliqué sur une faible partie de sa longueur, réfléchi au-dessus de la cavité ombi- licale. Dim. Longueur, 16 mill.; diamètre, 8 mill. R. D. Si je n’avais eu à ma disposition, pour l’étudier en détail, un individu par- faitement intact, je n'aurais certainement pas séparé cette espèce de T. cyclosto- moides, avec lequel je l’ai précédemment confondue, d’après des individus mutilés et usés de la collection Bezançon et de ma collection. Mais le spécimen ci-dessus décrit, bien que sa surface ait été corrodée et ne laisse pas apercevoir complètement l’orne- mentation dans toute sa fraîcheur, présente des différences capitales avec l’espèce de Deshayes : sa spire est plus élancée, moins trapue, et surtout son dernier tour est beaucoup plus élevé ; pour une même hauteur, T. cyclostomoides aurait un diamètre 9240 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE de 9 à 10 millimètres. Je ne compare pas T. elatospira avec T. sulcata qui a les tours profondément canaliculés par une étroite rampe excavée. Loc. Châlons-sur-Vesle, Thanétien ; type (pl. VIID, coll. Staadt ; même gisement, coll. Cossmann. 130-2. — Scaliola joncheryensis, ot. sp. PLAIT: Taille microscopique; forme turriculée, étroite ; tours très con- vexes, arrondis, dont la hauteur égale les deux tiers de la largeur, séparés par des sutures profondes; surface lisse et brillante; proto- conque à nucléus globuleux et infléchi. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la longueur totale, arrondi à la base imperforée, qui n'est déclive que vers le cou et celui-ci est très court. Ouverture ovale arrondie, à labre mince; columelle peu excavée, non calleuse, Dim. Longueur, 2 mill.; diamètre, 3/, mill. R. D. Ce Genre n'était jusqu’à présent connu que dans le Lutécien ; la découverte, par M. Plateau, du petit individu que nous venons de décrire, recule l’ancienneté de l’apparition des Scaliola dans le Tertiaire; S. joncheryensis me paraît bien distinct de S. Bouryi, quoique ses proportions soient exactement les mêmes : d’abord, ses tours de spire sont moins nombreux {six au lieu de neuf) et par conséquent plus élevés ; ensuite le dernier est plus grand, sa hauteur n’atteint que le tiers de celle de la coquille chez l’espèce lutécienne ; l'ouverture est malheureusement incomplète sur l’unique spécimen recueilli jusqu’à présent, de sorte que l’on pourrait croire, d’après ce spécimen, qu'elle est anguleuse sur le contour supérieur; mais, si elle était intacte, le contour en serait parfaitement arrondi. Loc. Jonchery, Thanétien; unique {pl. VIN), coll, Plateau. 1951° Genre : VERMETUS, Adanson 1757. Dans une note intitulée « Contributo allo studio dei Vermeti fossili » (Boll. Soc. geol. ital., 1904, vol. XXIIT, p. 67), M. Rove- reto a apporté quelques modilications aux subdivisions de ce Genre; mais il n’a pas donné à l’appui un tableau général de classification des Vermetidæ, de sorte que je me bornerai à puiser dans cette brochure les quelques indications qui concernent le Bassin de Paris. Les espèces 181-1 à 431-6 appartiennent à Vermetus s.s.; les espèces 181-7 à 131-11, au Sous-Genre Burtinella Mürch; 1831-12 est probablement un Sipho- nium Môrch, mais il faudrait vérifier s’il possède un opercule calcaire. 131-16. — Vermetus | Vermicularia) Staadti, nov. sp. PLIVITE Taille petite; forme trochoïde; spire courte, à galbe conique; quatre ou cinq tours non détachés, dont la hauteur égale environ le tiers de la largeur, séparés par des sutures assez profondes mais non canaliculées, carénés vers le milieu ou un peu au-dessus du milieu ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 9241 de leur hauteur, également déclives de part et d'autre de cette carène, à peu près lisses ou portant seulement un cordon spiral {rès obsolète sur la rampe postérieure. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, muni d’une lamelle saillante à la périphérie de la base qui est convexe, largement perforée au centre et ornée de six ou sept cordons concentriques, très obsolètes. Ouverture circulaire, sauf la petite saillie que produit à l'extérieur du péristome l’about de la carène périphérique ; pas de gouttière postérieure, péristome continu, reposant sur la base de l’avant-dernier tour; columelle lisse et excavée, dont le contour ne se réfléchit pas au-dessus de l'ombilic. Dim. Hauteur, 5 mill.; diamètre, 4 1/9 mill. “ R. D. Par ses tours superposés, cette coquille appartient évidemment au Sous- Genre Vermicularia du G. Vermetus, qui comprend des formes régulièrement spirales ; elle vient se placer dans le voisinage de V. conicus dont elle se distingue par son unique carène formant une lamelle extrêmement saillante à la périphérie de la base, tandis que V. conicus est bianguleux, de même que V. biangulatus, du Bartonien: en outre, l’ombilic assez étroit de V. Staadti n’est pas limité par un angle comme celui de V. conicus, et enfin sa base est convexe au lieu d’être aplatie ou un peu excavée entre cet angle et celui de la périphérie. Loc. Prouilly, Thanétien; unique (pl. VII), coll, Staadt. 135-5. — Planaxis (Orthochilus) breviculus, 205. sp. PAIX Test assez épais. Taille petite; forme courte, conique; spire subulée, à galbe régulièrement conique ; six tours à peine‘ convexes, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires, à surface entièrement lisse. Dernier tour égal aux trois cinquièmes de la hauteur totale, anguleux à la périphérie de la base qui est peu convexe et déclive, lisse comme la spire, non excavée vers le cou, et perforée contre ce dernier par une imperceplible fente ombilicale. Ouverture subrhomboïdale ou en forme de pépin, anguleuse en arrière, sans gouttière postérieure, terminée en avant par un bec court, non échancré à son extrémité; labre mince, presque vertical, formant un arc de cercle assez régulier qui aboutit à lex- trémité du bec; columelle fortement arquée en arrière, à peine inflé- chie en avant contre le bec; bord columellaire étroit.et peu calleux, recouvrant presque complètement la fente ombilicale. Dim. Hauteur, 4 ‘X mill.; diamètre, 2 1/9 mill. R. D. Voici le premier Planaxis signalé dans l’Eocène inférieur des environs de Paris; il appartient au Sous-Genre Orthochilus qui comprend déjà deux espèces, l’une lutécienne, l’autre bartonienne. 11 se distingue de l’une et de l’autre par sa forme courte et trapue, par son bec à peine formé, par sa fente ombilicale visible, quoique très étroite; P. Bezançoni possède, en outre, des rainures spirales qui T. XLI, 1906 16 Mars 1907. 249 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE manquent chez P. breviculus, lequel est lisse comme P. denudatus du Fayel. Quoique ce spécimen-type soit de très petite taille, je le crois adulte, car l’angle périphérique de la base, bien marqué sur la face ventrale de la coquille, s’atténue et disparaît presque sur la face dorsale, avant d'atteindre le labre. Loc. Pourey, Sparnacien supérieur ; unique (pl. IX), coll. Plateau. 136-5. — Benoistia Couloni [Chédeville]. PI. VI. 1903. Cerithium Couloni, Chéd., Cérit. courts du bass. par., p. 8, pl. I, fig. 6, 1etrpl. I: Taille au-dessous de la moyenne ; forme buccinoïde, assez étroite ; spire un peu allongée, à galbe conique ; huit ou neuf tours convexes ou même subanguleux, dont la hauteur dépasse à peine la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires; chaque tour porte deux petites carènes spirales, peu saillantes, ornées de denticules plus ou moins proéminents ; la rampe déclive qui surmonte la suture porte des stries finement granuleuses, trois autres stries sont intercalées entre les deux carènes, et des cordons presque lisses garnissent la région antérieure au-dessus de la carène supérieure ; quelques varices sont disséminées sur la surface. Dernier tour égal aux deux cin- quièmes de la hauteur totale, muni d’une troisième carène un peu moins proéminente à la périphérie de la base qui est convexe et ornée de cordonnets spiraux, alternant de grosseur, jusqu’au cou très court. Ouverture circulaire, sans gouttière postérieure, terminée en avant par un canal court, ou plutôt par une échancrure faible- ment recourhée au dehors ; labre oblique à 20° sur l'axe, développé en arc de cercle jusqu’à l’échancrure basale, lacinié par six petits sillons internes; columelle courte, peu épaisse, cylindracée en avant et marquée d’une petite ride près de la troncature; bord columel- laire étroit, bien appliqué. Dim. Longueur, 18 mil.; diamètre, 8 mill. R. D. Cette coquille, abondante dans un gisement où elle caractérise tout un niveau à part, ne peut se confondre avec B..carinulata qui n’a qu’une carène spirale et qui ne porte pas de varices; même les variétés de B. Couloni, qui.ont la carène inférieure peu saillante, ont les tours plus déclives que ceux de B. carinulata et de B. acutidens. Loc. Chambors, Lutécien supérieur; deux des cotypes figurés par l’auteur (pl. VI), coll, Chédeville, XXXTX° Famille. = CRRITHIDÆ;: L'apparition toute récente de la septième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée relative aux Cerithiaceà, amène ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 943 quelques rectifications ou changements de dénominations, parmi ceux des Genres de cette Famille qui sont représentés dans le Bassin de Paris, et la séparation de trois nouvelles Familles : Drasromibx, CERITHIOPSIDÆ, TRIFORIDÆ. Dans le Genre 18'7 (Cerithium), conservé avec les Sections (ou Sous-Genres) que j'ai indiqués à la page 42 de l’Appendice n° 3, il y a lieu de classer, en outre, les espèces 4837-39 à 1377-44 dans la Section Ptychocerithium Sacco. D'autre part, le Genre 138'7ter prend le nom Rhinoclavis Swainson, au lieu de Vertaqus, et les deux premières espèces appartiennent à la Section Pseudovertagus Vignal. Les espèces 1377-51 à 1377-56, appartenant au groupe Hemicerithium, qui est érigé au rang de Genre distinct, prennent les n°° 1414bis-4 à 1414bis-6; tandis que les espèces de Tenuicerithium 1877-45 à 1387-50 deviennent 142bis-1 à 142bis-6, de la Sous-Famille Bittiinæ. Il y a, de ce chef, une lacune de 1877-45 à 1437-56 dans le Genre 187, Campanile restant comme Sous-Genre de Cerithium jusqu'à 1387-62. Dans le Genre 151 (Potamides), les dix premières espèces sont des Potamides s. s.; ensuite, 1451-12 et 4151-13 appartiennent au Sous-Genre Potamidopsis Munier-Chalmas; puis 1451-14 à 1451-18, qui sont des espèces munies d'un pli columellaire plus où moins visible, appartiennent à la Section Ptychopotamides Sacco. Les espèces 1451-19 à 151-31, classées dans la Section Tympanotonus qui est érigé en Genre distinct, prennent les n° 449-1 à 149-138, tandis qu'A/ocaæis (149), qui était décrit comme Genre, déviant simplement une Section de /’otamides, et qu’'A/ocawis cylindracea prend le n° 1451-19. Les espèces 151-382 à 151-35, du Genre Pyrazus, sont numérotées 14514bis-1 à 151bis-4; Ævechestoma reste Sous- Genre de Potamides [151-386 à 151-40|; Terebralia devient le Genre 151ter, et les espèces 4151-41 à 151-477 deviennent 1451ter-1 à 151ter-7; 151-48 devient 149pis-1, Telescopium étant un Genre distinct; 1451-49 à 1451-51 conservent leur classement; enfin, 1451-52 à 1451-56 restent dans le Genre Potamides, mais la dénomination Granulolabium doit être remplacée par Pirenella Gray, dont elle est synonyme. Il n’y à aucun changement pour 1451-57 dont le classement est d’ailleurs ambigu. De même que pour Cerithiopsidæ, une nouvelle Famille est admise pour Trifo- ridæ : le Genre Triforis reste composé des espèces 146-1 à 146-11, plus 146-18 ; mais 146-12 à 146-177, de la Section Ogivia, appartiennent au Genre Triphora Blainv., et prennent les n° 446pbis-1 à 146bis-G. 1437-42’. — Cerithium (Ptychocerithium) edulcoratum, Cossm. Var. Loustauæ, Cossm. SO A TUTE Je ne connaissais qu'un fragment de la variété Loustauæ, qui n’a pu, en consé- quénce, être figurée dans le tome IV du Catalogue; M. Houdas m'a communiqué un individu à peu près intact, de Parnes, qui répond assez exactement aux carac- tères de cette variété, évidemment intermédiaire entre C. edulcoratum et C. inab- solutum, quoique plus proche du premier cependant. L’effacement des costules axiales — qui n'ont laissé que des traces de tubercules sur le milieu de chaque tour — n'est pas un effet de l'usure, car on distingue très bien des varices assez sail- 944 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE lantes, disséminées sur toute la spire. L'ouverture est un peu dilatée, à péristome continu, avec une gouttière anguleuse et profonde à la partie postérieure; le canal est large et brièvement tronqué sur notre spécimen incomplètement adulte. Toutes ces formes très variables, qui se rattachent plus ou moins directement à C. lamel- losum, appartiennent au Sous-Genre Ptychocerithium Sacco, qui a été démembré avec raison de Vulgocerithium (voir Essais Pal. Comp., livr. VII. Loc. Parnes, Lutécien ; néotype (pl. VIT), coll. Houdas. 13'7ter-9. —_ Rhinoclavis (Semivertagus) Staadti, nov. sp. PI. VIT et VIII. Test épais. Taille moyenne; forme turriculée, légèrement pupoide ; spire longue, subulée, à galbe un peu conoïdal; tours presque plans, à sutures peu distinctes, ornés de trois larges cordonnets spiraux et aplatis, entre lesquels s’intercalent deux ou trois filets très fins ; entre le cordonnet inférieur et la suture, il y a deux rubans moitié moins larges que les cordonnets principaux, et séparés par un seul filet aplati; hauteur de chaque tour égal à la moitié de sa largeur. Der- - nier tour n’atteignant pas le tiers de la hauteur totale, ovale à la base sur laquelle se prolonge l’ornementation de la spire, mais avec des cordonnets moins larges entre lesquels il y a généralement un ou deux filets très fins. Ouverture ovale, petite, à péristome épais et subdétaché, avec une étroite gouttière dans l’angle inférieur, évasée et versante à l'emplacement du canal siphonal ; labre peu oblique, un peu sinueux au milieu, lisse à l’intérieur; columelle lisse, incurvée ; bord columellaire très calleux, détaché de la base dont il est séparé par une fente ombilicale. Dim, Longueur probable, 20 mill.; diamètre à la base, 6 mill. R. D. Cette espèce se distingue de la plupart de ses congénères par son ornemen- tation spirale et assez complexe: Cer. Queteleti B. et C., espèce mentionnée du même groupe, qu'on retrouve dans le Thanétien des environs de Paris, a des sillons spiraux très fins, sa forme est plus trapue que celle de À Staadti et son péristome est moins calleux, plus grand par rapport à la taille de la coquille. On trouve aussi R. unisulcatus dans le Thanétien de la Vesle (coll. Plateau), mais on le distingue aisément par sa surface à peu près lisse. Je ne la compare pas avec Cer. melanoides Lamk., du Lutécien, qui a une ornementation bien plus fine et des tours plus con- vexes, ni avec Cer. consobrinum Desh., du même niveau, qui porte des tubercules, ni avec C. diastomoides Desh., de Cuise, qui pourrait bien ne pas appartenir au même Genre. A ce propos, je rappelle que. dans la septième livraison de mes Essais de Pal. comp. (1906), j'ai définitivement séparé Vertagus dont la véritable dénomi- nation est Rhinoclavis Swainson; Semivertagus est conservé comme Sous-Genre de Rhinoclavis. Loc. Chenay, Thanétien ; unique (pl. VII et VII), don de M. Staadt. 4144-20. — Newtoniella diplophymata, Cossm. PLIS 1889. Lovenella larva, var. diplophymata, Cat., IV, p. 54, pl. I, fig. 28. . ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 245 Os. J’ai autrefois désigné cette RARE comme une simple variété conique di Cerithiopsis larva Desh., parce que je n'avais pu en observer la protoconque que je croyais lisse et pointue comme celle de C. larva; or, l'examen d'individus intacts, provenant du gisement de Thionville, près de Houdan, m'a permis de constater que cette protoconque est au contraire obtuse, finement costulée et composée seulement d'un tour et demi. Par conséquent, Lovenella diplophymata n'appartient pas au Genre Cerithiopsis et doit être classé dans le Genre Nerwvtoniella, ce que nécessite d’ailleurs sa séparation comme espèce distincte de C. larva. | Le néotype que je fais figurer ici est trapu, mais conique, composé de neuf ou dix tours peu convexes, ornés de deux rangées inégales d’aspérités subrectangulaires qui se correspondent de manière à former des costules axiales que divise une rainure placée un peu au- dessus du milieu de chaque tour : ce système d'ornementation rappelle beaucoup celui des Triforidæ du groupe Metalepsis; les sutures sont bordées en-dessous par une mince arête qui se trans- forme sur le dernier tour en une carène périphérique; base lisse, plane, excavée sous le bourrelet bifide qui s’enroule sur le cou tordu. Ouverture rectangulaire, terminée en avant par un canai court, tordu à droite, bien échancré sur le cou ; labre festonné vis-à-vis des rangées d’aspérités et de la carène périphérique, vertical dans son profil général ; columelle peu excavée, munie en avant d'un fort pli transversal qui limite le canal et s’infléchit avec lui. Dim. Longueur, 4 mill. ; diamètre, 1 */; mill. R. D. Cette espèce est beaucoup plus courte que L. diosodes et elle n’a pas la même protoconque, de sorte qu'on ne peut la classer dans le même groupe quoique son ornementation soit semblable. La plupart des Newtoniella, tels que N. accedens par exemple, portent trois rubans spiraux, au lieu des deux rangées d’aspérités de N. diplophymata : il ne peut donc y avoir de confusion avec elle. L'étude de ces petits Cerithiopsidæ est extrêmement difficile, et on ne peut les séparer avec certitude que quand on dispose de spécimens intacts, possédant surtout leur ouverture adulte et leur sommet embryonnaire. Loc. Thionville, Lutécien inférieur ; néotype (pl. IX), coll. Bonnet. 1445-11. — Cerithiopsis veslensis, 200. sp. PI. VIII et IX. Taille minuscule; forme turriculée, un peu trapue; spire assez longue, à galbe à peu près conique; protoconque lisse, styliforme, formant avec les premiers tours ornés un sommet extraconique ; douze à quinze tours subimbriqués en avant, d’abord convexes, puis presque plans, dont la hauteur égale environ la moitié de la largeur, séparés par des sutures peu one que borne et désigne en des- sous une fine arête spirale, lisse ou ondulée, peu saillante ; ornemen- tation composée de trois cordonnets spiraux, croisés par de petites 946 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE côtes axiales de même saillie, qui forment avec eux un réseau à mailles carrées, avec des nodosités très régulières à leur intersection. Dernier tour peu élevé, portant un quatrième cordonnet spiral à la périphérie de la base qui est presque aplatie, lisse, excavée vers le cou droit et court. Ouverture arrondie, avec une faible gouttière dans l'angle inférieur, terminée en avant par un canal peu tordu, probablement rejeté en dehors quand il est intact; labre vertical, mince, lisse, replié sur le plafond de l'ouverture; columelle lisse, peu excavée, infléchie et tordue à droite avec le canal, Dim. Longueur, 5 ‘/ mill.; diamètre, 1 1/3 mill. R. D. Cette coquille est celle qu’on a depuis lpngtemps signalée avec un point de doute dans le Thanétien de la Vallée de la Vesle, en la confondant avec C. alveolata Desh.: la découverte de quelques bons spécimens par M. Staadt, m'a permis de la distinguer de l'espèce lutécienne, par son galbe plus trapu, moins pupoïde, par ses tours imbriqués, par son cou plus droit, par ses sutures bordées d’une arête et non canaliculées. On ne peut d’ailleurs la confondre avec les espèces du Genre VNewtoniella qui ont une protoconque très différente et une ornementation non granuleuse à l'intersection du treillis. C, veslensis se distingue aussi de C. trigeminata par sa forme plus trapue et par ses tours plus imbriqués. Loc. Jonchery, type (pl. VIII), coll. Cossmann ; Chenay, plésiotype (pl. IK), coll. Staadt ; Thanétien. 1446-19. — Triforis (Epetrium) Staadti, 200. sp. PL: Taille très petite; forme turriculée, assez étroite ; spire longue, à gaibe légèrement conoïdal ; tours nombreux, dont la hauteur égale environ la moitié de la largeur, séparés par des sutures canaliculées, ornés de trois cordonnets spiraux, celui du milieu plus mince, treil- lissés par des costules obliques qui forment avec eux des mailles carrées avec de petites granulations à leur intersection. Dernier tour peu élevé, avec un quatrième cordonnet à la périphérie de la base qui est plane, faiblement sillonnée jusqu'au cou droit. Ouverture rhomboïdale, terminée par un canal infléchi. Du. Longueur probable, 3 1}; mill.; diamètre, 5/, mill. R. D. Cette petite coquille est dans un état de conservation défectueux, de sorte qu'il n'est pas certain qu’elle appartienne bien à la Section Epetrium ; en tous cas, elle diffère essentiellement des espèces déjà connues, et notamment de celles de l’Eocène inférieur, telles que T. herouvalensis par la disposition de ses ornementa- tions à mailles carrées, au lieu de rangées inégales de granulations,et par ses sutures canaliculées. Si on la compare à T. ambiaquus, du Cuisien, qui est moins cylindracé, on remarque que ses trois cordons sont moins égaux, moins granuleux, et surtout que ses costules axiales sont mieux formées; en outre, sa base n’est pas fortement funiculée comme celle de l'espèce cuisienne. Il est intéressant de trouver un repré- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 947 sentant de ce Genre dans le Thanétien des environs de Paris, où on ne l’avait pas encore signalé. Loc. Chénay, Thanétien ; unique fragment (pl. IX), ma collection (don de M. Staadt). 147-9. — Colinia quinquesulcata {Desh.]. PI. IX. 1889. Lovenella quinquesulcata [Desh.], èx Cossm., Cat., IV, p.51. Oss. Cette petite coquille a été provisoirement classée dans le Sous-Genre Seila, parce qu’on n’en connaissait pas l'ouverture, et à cause. de l’analogie de son orne- mentation composée de cinq cordonnets spiraux, avec un sixième filet près de la suture ; mais l'aspect de l'ouverture incomplète, sur la figure publiée par Deshayes, m'inspirait déjà des doutes, car le canal ne paraissait nullement tordu ni échancré à la base. Un fragment provenant du gisement de Thionville, avec l’ouverture presque intacte, me permet de rectifier le classement de cette coquille qui doit appartenir au Genre Colinia, à cause de son canal cylindrique et gonflé, ainsi que par son labre dilaté ; la columelle est droite et lisse ; le bord columellaire est peu distinct. R. D. C. quinauesulcata diffère de la plupart des autres espèces parisiennes de ce Genre par l'absence d'ornementation axiale; on n'y distingue que des traces d'accroissements quivne ressemblent guère aux plis réguliers de C. perelegans où de C. tenuis ; quant à C. indecorata, qui ne possède que des cordons spiraux en avant, c’est peut-être un C. perelegans usé. Loc. Thionville, Lutécien supérieur ; néotype (pl. IX), coll. Bonnet. 15112. — Potamides (Potamidopsis) tricarinatus [Lamk.|. 1903. Cossm., Palæontologia universalis, fiche n° 3. Ogs. La forme typique du Lutécien supérieur à été figurée d’après les spécimens de la collection Defrance, dans P. U. Elle comporte trois rangées spirales de granu- ‘Jations, mais la rangée antérieure est carénée et plus grossièrement dentelée. Trois variétés ont été séparées par M. Boussac (4) pour les provenances du Bartonien; il a repris, pour deux d’entre elles, les dénominations établies — mais non décrites par Munier-Chalmas : Var. crispiacensis, Boussac. Mutation du Bartonien inférieur. — La carène antérieure est beaucoup plus saillante, avec des dentitions plus écartées; chez certains individus, les rangées de granulations disparaissent même dès le jeune âge. . Var. arenularius, Mun.-Ch. Mutation du Bartonien moyen. — Les granulations sont beaucoup plus fines et les dentelures de la carène antérieure sont moins saillantes; il y à une tendance marquée vers les formes lisses de la mutation suivante. Var. vonastensis, Mun.-Ch. Mutation du Bartonien supérieur. — Les quinze ou vingt premiers tours sont lisses avec une carène antérieure tranchante qui devient ensuite tuberculeuse ; parfois il y a une deuxième rangée de dentelures plus fines en arrière. (1) Bull. Soc. Géol. de Fr., 4° sér., t. V, p. 669, année 1905. 248 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Je ferai toutes réserves quant à cette classification qui, fondée sur un unique caractère, celui de l’accélération relative de l’ornementation, a l’inconvénient de mélanger des individus très différents à l’âge adulte. XL° et XLIe Familles. — CHENOPODIDÆ et STROMBIDÆ. La publication de la sixième livraison de mes Essais de Paléocon- chologie comparée à apporté d'importantes modifications au classe- ment des coquilles ailées du Bassin de Paris : la numérotation des espèces se trouvant, de ce chef, passablement bouleversée, il Ÿ a lieu de la rétablir de la manière suivante : 153: Genre. — ARRHOGES, comprend les trois espèces désignées comme Chenopus (C. dispar, analoqus, Heberti). 1538. — MaussexeTIA, Cossm., 1904, forme nouvelle, décrite ci-après, se rattachant à Chenopus (une seule espèce : M: Staadti). 154. — ARÆODACTYLUS, correction déjà faite dans le supplément, à la place d'Ischnodactylus préemployé (une seule espèce : A. Plateaui, dont la diagnose est amendée ci-après). 1455. — Diexromocicus, Cossm., 1904, remplace Strombus et comprend trois espèces : 4. D. s. s. ornatus Desh.; 2. D. (Digitolabrum) Boutillieri Bezançon; 8. D. (Ectinochilus) canalis Lamk.; 4. D. (Etctinochilus) planus Beyr. 156. — RimeLra, conservé pour les deux premières espèces {R. fissurella et R. labrosa); la troisième {R. interrupta) appartient au même Genre, Section Strom- bolaria ; la quatrième (A. lucida est à reporter dans le Genre Rostellaria $ s. (voir 1457-16): la cinquième (R. mirabilis) est un Chedevillia qui prend le n° 1457-15; enfin les deux Æctinochilus sont reportés dans le Genre précédent (Voir 155-8 et 155-4. 157. — RosrTeLzLaRIA, rétabli à la place de Gladius Klein.; les six premières espèces restent classées dans le Sous-Genre Hippocrene (non. Hippochrenes); la septième et la huitième, dans la Section Amplogladius ; la neuvième et la dixième dans la Section Wateletia; la onzième et la douzième, dans la Section Cyclomolops; la treizième, dans la Section Semiterebellum; puis il faut y ajouter : 1457-14. R.(Che- devillia) Munieri Chéd., décrit ci-après ; 1457-15. R. (Chedevillia) mirabilis Desh.; 1577-16. Rostellarias. s. lucida Sow., comme il a été indiqué ci-dessus. 153?iS-1. — Maussenetia Staadti, Cossmann. PI. V. 1904. Cossm. Essais de Paléoc. comp., VI, p, 71, pl. IV, fig. 8 et 9. Taille grande; forme fusoïde, assez ventrue; spire turriculée, aiguë au sommet, à galbe légèrement extracorique; environ douze tours, d’abord convexes, dont la hauteur égale Ja moitié de la largeur, ornés de cinq cordons spiraux et obsolètes, séparés par des sutures peu profondes, puis devenant anguleux au milieu vers l’avant- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 949 dernier tour, en même lemps que les cordons sont plus saillants, plus épais, plus espacés. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale, y compris le rostre, irrégulièrement bossué sur sa face ven- trale, tandis que, sur sa face dorsale; la carène médiane devient tranchante ;: base ornée de cordons écartés, excavée sur le cou. Ouverture rétrécie entre l'aile et la surface pariétale de la coquille, terminée en avant par un rostre un peu allongé, légèrement infléchi à droite, séparé de l’aile par une ample sinuosité versante et échan- crée; aile étendue, large et demi-circulaire, adhérente à la spire presque jusqu'à l’apex, munie d’une digitation isolée à quelque distance de celui-ci, et de cinq ou six nervures rayonnantes auxquelles correspondent des rainures internes peu profondes et rapidement atténuées à partir du contour ; columelle oblique, presque rectiligne ; bord columellaire calleux, limité par un bourrelet très saillant sur la base, se prolongeant en arrière par une faible callosité contigué à l'aile jusqu’au sommet. Dim. Longueur, 88 mill.; largeur (y compris l’aile), 6] mill.; épaisseur (perpen- diculairement au plan de l'aile), 30 mill. R. D. Il est incontestable que cette magnifique coquille présente quelques affinités avec le Genre Hippocrene et notamment avec la nouvelle Section Chedevillia qu'on trouvera ci-après ; néanmoins, je l’ai classée dans les Cheropodidæ (— Aporrhaideæ) auprès du Sous-Genre Phyllochilus dont elle s’écarte par son aile non embrassante, par son ornementation et par son bord columellaire limité par un bourrelet; en effet, son rostre est incliné à droite au lieu d'être droit comme chez Chedevillia Munieri, et il est séparé de l'aile par une sinuosité échancrée qu’on n’observe pas chez cette dernière espèce; au lieu de côtes rimelloïdes, elle porte des carènes, et son bord columellaire ne se joint pas à l'aile pour former une gouttière descendante. Néanmoins, Maussenetia et Chedevillia complètent la filiation qui relie, à travers le Thanétien et le Cuisien, les Aporrhaïdés épanouis de l’époque mésozoïque avec Hippocrene qui est prédécesseur des Strombidés actuels. Loc. Jonchery, Thanétien ; type unique (pl. V), ma collection (don de M. Staadt), déposé à l'Ecole des Mines. 154-1. — Aræodactylus Plateaui [Cossmann]. PIE 1904. Cossm., Essais de Paléoc. comp., liv. VI, p. 65, pl. V, fig. 16 et 20. La diagnose, publiée dans le tome IV du Catalogue, doit être amendée ainsi qu'il suit : Taille assez grande; forme turriculée, fusoïde ; spire longue, à galbe conique; tours nombreux, d’abord lisses et convexes, puis carénés au milieu, portant en outre un cordon spiral moins saillant ‘de part et d’autre de cette carène. Dernier lour égal à la moitié de la bauteur totale, faiblement gibbeux au côté latéral, opposé à l'aile; 250 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE base un peu convexe, ornée de cordons carénés et écartés, plus atté- nués sur le cou qui est un peu excavé; rostre antérieur long, effilé, presque droit à son extrémité, un peu infléchi à sa jonction avec Paile dont il est séparé par une légère sinuosité non versante; labre formant en avant, en deçà de la sinuosité basale, un pavillon arqué et un peu saillant, puis muni d’une seule digitation latérale, grêle et très longue, à peu près horizontale, dont la nervure est dans le pro- longement de la carène du dernier tour, avec une rainure médiane à l’intérieur; digitation postérieure étroite, rectiligne, appliquée sur toute la longueur de la spire qu’elle dépasse très peu au sommet, rai- nurée par le prolongement de la gouttière de l'angle inférieur de l'ouverture; columelle un peu excavée, recouverte par un bord calleux assez large qui se relie en avant avec le rostre, en arrière avec le bourrelet de la gouttière et de la digitation postérieure. | Ogs. L’échantillon-type autrefois figuré, ayant été mal restauré, portait une digi- tation supplémentaire sur le pavillon antérieur de l'aile, Or, le néotype recueilli par M. Staadt, figuré sur la planche VI, et actuellement déposé dans la collection de l’Ecole des Mines, ne porte absolument aucune trace d’une saillie entre la digitation latérale et la sinuosité basale; il est donc bien certain que la troisième digitation avait été recollée à tort en cet endroit. Dans la sixième livraison de mes Essais, relative aux coquilles aïlées, j'ai classé Arœæodactylus dans le Genre Chenopus, Sous-Genre Helicaulax dont il se rapproche beaucoup, quoique la spire soit bien différemment ornée. Néanmoins, dans le présent Appendice où je n'ai pas à me guider d’après les mêmes considérations phylogéné- tiques, je conserve A7æodactylus comme Genre distinct pour la commodité de nos lecteurs qui sont habitués à cette ancienne séparation. Loc. Châlons-sur-Vesle, néotype (pl. VI), ma collection, à l’Ecole des Mines. 155-3. — Dientomochilus (Zctirochilus) canalis [Coq. et Brongn.]. 1793. Strombus canalis, Rom. Coq. et Brongn. Bull. Soc. Phil., t. I, p. 56, pl: V; fig. 9: 1905. Strombus canalis, Palæontol. univers., fiche n° 81. Ogs. La paternité de cette espèce a toujours été attribuée à Lamarck, sur la foi de Deshayes, qui n’ignorait pas cependant que lespèce avait été régulièrement publiée et figurée, dès 1793, par Romain Coquebert et Alex. Brongniart. Cette recti- fication a été faite dans Palæntologia universalis, fiche n° 81, et le classement ci- dessus indiqué a été mentionné sur cette fiche. 157-3. — Rostellaria (Hippochrene) fissura [Coq. et Brongn.]. 1793. Strombus fissura, Rom, Coq. et Brongn., Bull. Soc. Phil., t. I, p. 59, pLM fe 1905. Strombus fissura, Palæontol. univers., fiche n° 85. O8s. Nous nous trouvons ici en présence d’un gros changement de nomenclature à faire : Rostellaria columbaria Lamk., si connu dans les collections du Lutécien ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. go des environs de Paris, était déjà décrit, dès 1793, sous le nom Strombus fissura, par Romain Coquebert et Alex, Brongniart. Ainsi que je l'ai fait remarquer, en rédigeant la fiche n° 85 de P. U., dans laquelle a été faite cette rectification, on se demande pour quel motif Lamarck, puis Deshayes, qui n'ignoraient pas — et qui ont même cité en synonymie S. fissura, y ont substitué le nom columbaria posté- rieur : on doit, en tout cas, reprendre le nom fissura qui n'était pas préemployé. La languette qui termine l'aile en arrière est plus où moins développée selon les individus, le rostre antérieur est aussi plus ou moins incliné à gauche de l’axe ; mais ces variations ne sont pas nécessairement concomitantes, et par conséquent, on ne peut fonder sur elles la distinction d’une espèce ni même d'une variété; la figure- type représente précisément un individu qui a la languette très découpée et le rostre assez incliné, tandis que les plésiotypes figurés sur la fiche précitée ont, l’un une languette étroite et un rostre rectiligne, l’autre presque pas de languette et un rostre incurvé. En outre, le plus gros montre, à la périphérie de la base du dernier tour, un angle très obsolète qui n’est pas visible sur les spécimens moins gérontiques 157-14. — Rostellaria (Chedevillia) Munieri [Chédeville]. PI. VE 1904. Feuille des Jeunes Natur., 34° année, n° 401, p. 85, PL. IV, fig. 1-lbis. Taille petite pour le Genre; forme fusoïde, un peu ventrue; spire assez allongée, déviée au sommet vers la gauche de l'axe, contre l'aile à laquelle elle adhère; onze tours convexes, dont la hauteur égale la moilié de la largeur, les premiers lisses, puis ornés de stries spirales et obsolètes, séparant des filets qui s'espacent sur la région anté- rieure, à partir du huitième tour ; les deux derniers seulement munis de côtes axiales, peu marquées sur la face ventrale, mais pincées et _espacées sur la convexité du dos de la coquille où elles se courbent et se bifurquent vers le milieu du dernier tour en plis irréguliers, pro- longés jusqu’à la base et formant avec les cordons bifides un treillis subgranuleux. Ouverture étroite et ovale en fuseau, prolongée en arrière par une étroite gouttière qui descend jusqu'au sommet, ter- minée en avant par un rostre aigu, mais assez court el droit; aile mince, développée en anse de panier, se reliant au rostre par une courbe non échancrée, ne dépassant pas le sommet de la spire; en deçà du contour de l'aile, on distingue une varice obsolète, qui en reproduit extérieurement la courbure; les filets de la base du dernier tour se prolongent en éventail sur la surface antérieure de l'aile où ils s'effacent graduellement ainsi que les stries chagrinées qui les croisent, mais la région postérieure ne porte que des stries d’accrois- sement ; la surface interne de l'aile est brillante et vernissée, avec un épaississement calleux et curviligne, vis-à-vis de la varice externe; _columelle lisse régulièrement incurvée; bord columellaire calleux, appliqué sur la base et presque détaché en arrière où il se replie et 259 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE se relève, en formant près de la gouttière une lamelle appliquée contre l'aile à laquelle elle se raccorde au sommet par un bec aplati. Dim. Longueur 45 mill.; largeur (avec l’aile restaurée), 35 mill.; épaisseur, 15 mill. (perpendiculairement au plan de l'aile). Os. J'ai classé (Essais Pal. comp., VI, 1904, p. 30) cette espèce, ainsi que Rostell. mirabilis Desh., qui est du même groupe, dans le Genre Rimella s.s., parce que je n’en connaissais que la figure, et que le type de l’autre espèce précitée est mutilé. Mais un nouvel examen des caractères de R. Munieri m'a complètement fixé sur le véritable classement qu’on doit attribuer à ces deux élégantes coquilles, c’est-à-dire dans le Genre Rostellaria, Sous-Genre Hippocrene, où elles constituent une nouvelle Section Chedevillia, que j'ai publié un peu avant cet Appendice, dans la septième livraison de mes Essais de Paléoconch. comparée (1906,. En effet, ces coquilles ne possèdent pas l’échancrure ou la sinuosité basale du con- tour, adjacente au rostre, qui caractérise Rimella et Cyclomolops ; en outre, ce rostre est droit au lieu d’être incliné vers la gauche ; enfin l’aile est bien plus déve- loppée et ne se réduit pas au double bourrelet, rainuré par une gouttière, qu'on observe chez Rimella et chez ses Sous-Genres. D'autre part, si Chedevillia se rattache à Hippocrene par l'absence d’échancrure ou de sinuosité basale et par la disposition de son aile, cette nouvelle Section doit en être séparée à cause de l’ornementation de sa spire qui rappelle plutôt celle de Rimella et de Dientomochilus, tandis que les vrais Hippocrene sont lisses. Quant à Wateletia, qui a des tours de spire tuberculeux, son aile porte une digitation apicale tout à fait caractéristique, et son bord columel- laire est globuleux, avec une côte pariétale qui n'existe pas chez Chedevillia; enfin l'aile fait presque un angle droit avec le rostre, au lieu de se raccorder graduelle- ment avec lui, comme on l’observe chez C. Munieri. Ce sont là des critériums qui justifient amplement la distinction d’une Section nouvelle à laquelle j'attache le nom du patient chercheur qui enrichit la faune pari- sienne de ses rémarquables trouvailles, et qui met un soin scrupuleux à bien distin- œuer les niveaux des gisements qu’il explore. ’ R D AH. mirabilis se distingue de C. Munieri par son ornementation, les côtes axiales étant plus régulières, aussi saillantes sur les deux faces de la coquille, non bifurquées sur la base, apparaissant déjà dès le quatrième tour avant le dernier. Inversement, l’ornementation spirale est plus obsolète chez A. mirabilis. I] y a peut- être aussi d’autres différences dans l’aile et le rostre ; mais ces derniers sont telle- ment incomplets chez l’individu-type de Saint-Gobain, qu'on ne peut en faire état. Loc. Boury, Lutécien inférieur; type (pl. V), coll. Chédeville, unique; un frag- ment de l’aile d’un autre individu (pl. VI), même collection. 159bis-1 — Amphiperas (Veosimnia) Lhommei, #00. sp. PLRIEXE Test assez mince. Taille au-dessous de la moyenne; forme étroite, peu ventrue au milieu, rostrée en arrière, subtronquée en avant où elle est moins atténuée; spire complètement involvée, remplacée par un bourrelet peu saillant qui s’enroule obliquement pour aboutir à l'extrémité du rostre. Dernier tour enveloppant toute la coquille, ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 9253 ovoide, à surface dorsale lisse, quoique non recouverte par le vernis columellaire; ouverture étroite en arrière, un peu élargie en avant où elle se termine par un bec assez large, tronqué sans échancrure ; gouttière postérieure obsolète, versante en spirale à droite, contre le bourrelet apical ; labre vertical, lisse, faiblement bordé à l'extérieur, arqué en avant vers le bec basal, prolongé en arrière par un bec plus étroit qui dépasse la coquille et qui forme le rostre apical; columelle lisse, droite et oblique, sans aucune torsion à son extrémité anté- rieure, avec une faible fossette allongée qui en amincit le bord interne ; bord columellaire externe peu calleux, indistinct. Dim. Longueur, 13 mill.; diamètre ventral, 6 mill. R. D. La découverte de cette intéressante coquille, dans l'étage Cuisien des envi- rons de Paris, a ure grande importance, parce qu’elle fait descendre à la base de l'Éocène le Genre Amphiperas, dont la Section Neosimnia n'avait pas encore été signalée au-dessus de l'Oligocène (Voir Essais de Paléoconchologie comparée, Liv. V, p. 179, 1903). A. Lhommei a complètement l’aspect de Bulla spelta L. qui est le génotype de Neosimnia Fischer (1884); toutefois, l'espèce cuisienne se distingue de celle des mers actuelles par sa forme un peu moins étroite, par son rostre postérieur moins large et moins aigu, par son ouverture plus dilatée en avant, par sa columelle plus rectiligne et plus oblique. D’autre part, Neosimnia Lhominet se distingue des vrais Simnia par sa forme plus svelte, par sa columelle non tordue en avant, et par sa gouttière distincte du rostre apical. Il est inutile de la comparer avec les Ovula déjà connus dans le Bassin de Paris, et dont l'ouverture présente des crénelures qui manquent complètement chez Neosimnia et chez Simnia, subdivisions d’un Genre différent {(Amphiperas) ; je ne puis que renvoyer le lecteur aux Æssais précités. Loc. Saint-Gobain, Cuisien inférieur; type (pl. IX), ma collection; don de M. Lhomme qui en a recueilli deux ou trois exemplaires, celui-ci est le plus intact. 1602 Genre : TRANSOVULA, de Gregorio, 1880. Dans la cinquième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée (1903), j'ai adopté, pour les espècis éocéniques jusqu'alors confondues avec Ovulx (— Amphiperas Gron. 1781), le Genre Transovuza, dont le génotype est 0. Schefferi de Greg., et j'ai figuré comme génoplésiotypes : 0. delphinoides et O. Vibrayeana. Les cinq espèces dénommées Ovula dans le Catalogue illustré appartiennent donc à ce Genre Transovula qui se distingue des vrais Amphiperas par leur ouverture crénelée comme celle de Cypræa, avec des lèvres antérieures qui ressemblent à celles de Bernayia ; mais leur sommet est complètement ovuliforme, et il ne ressemble aucunement à l’échan- crure cypréiforme. En définitive, J'ai conclu que Transovula est une forme intermédiaire entre Cypræa et Amphiperas. 9254 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE 162° Genre : CYPRÆA, Linné, 1758. Quelques modifications doivent être apportées au classement des espèces parisiennes dans les différentes subdivisions de ce grand Genre, par suite de la publication de la cinquième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée, en 19053. Les espèces 162-1 à 6, 162-20, et la nouvelle espèce ci-après décrite 4162-22 restent ou sont transportées dans la Section Bernayia ( Vulpicella a été imprimé à tort pour Vulgusella Jouss , qui est synonyme de Mauritia Jouss., forme exelusi- vement vivante). Les espèces 162-7 à 12 appartiennent bien au Sous-Genre Luponia, mais à une nouvelle Section Eocyprœæa Cossm., 1903, dont le génotype est C. inflata (162 '7); cette Section se distingue des vrais Luponia par ure fossette columellaire à bord caréné et saillant à l’intérieur de l’ouverture, et par la disparition de la saillie de Ja spire. D'autre part, pour séparer Æocypræa de Bernayia, il suffit de regarder la coquille du côté de la face dorsale, la saillie du labre se voit assez pour supprimer toute hésitation. Les espèces 4162-13 à 16 restent ciassées dans la Section Cyprœædia du Sous- Genre Cyprœæovula qui n’est représenté que dans l'Éocène des États-Unis, et dans les mers actuelles, Les espèces 4162-17 et 18 restent dans le Sous-Genre Trivia {s. stricto). . Enfin 1467-19 reste incertcæ sedis, probablement non adulte, et l'une des nouvelles espèces décrites ci-après (162-214) doit être classée dans la Seciion Cypræsglobina qui n’était pas encore représentée dans le Bassin de Paris. 162-21. — Cypræa (Cypræoglobina) Raspaili, Chédeville. PIPÈNE 1904. Feuille des Jeunes Natur., 34° année, n° 401, p. 86, pl. IV, fig. 2 2bis. Taille grande ; forme globuleuse, ovoide ; spire non visible, invol- vée ; ouverture étroite, très arquée en arrière, non élargie en avant, à bords presque parallèles; gouttière postérieure obsolète ; échan- crure basale large, peu profonde; labre vertical, dépassant beaucoup le bord opposé en arrière, un peu aplati sur la callosité de son bour- relet peu proéminent, crénelé à l’intérieur par une trentaine de plis réguliers et saillants, prolongés en avant Jusqu'à la lèvre gauche; columelle tordue en avant par un gros pli transverse et binoduleux, au-dessus d’une fossette profondément échancrée ; bord columellaire divisé par une dépression ou rainure axiale, plissé dans toute son étendue, en travers de cette dépression et sur les deux saillies qui l'encadrent, par vingt-six crénelures inégales, un peu plus espacées, plus saillantes et plus allongées aux deux extrémités. Dim. Hauteur, 55 mill.; largeur, 40 mill.; épaisseur, 30 mill. R. D. Cette belle coquille ne peut être classée dans la Section Eocypræa, comme ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 255 la plupart de ses congénères du Bassin de Paris : elle s’écarte en effet de C. in/flata, qui est le type de cette Section, par son bord columellaire crénelé dans toute son étendue, et surtout par le gros pli transverse de sa columelle, au lieu du pli plus redressé que porte l’autre coquille; en outre, sa fossette échancrée sous ce pli qui porte deux protubérances, diffère complètement de la faible dépression qui caracté- rise Æocyprœæa. C. Raspaili se rattache d’ailleurs au Sous-Genre Luponia par le mode d'attache du labre sur la région apicale où il dépasse notablement le bord opposé, de sorte que, quand on regarde la coquille du côté de sa face dorsale, on reconnait tout de suite un Luponia. La Section Cypræoglobina de Greg. (em. in Cossm., Essais de Pal. comp., V, 1903, p. 165) a pour type C. parvulorbis de Greg., et pour plésiotype C. Proserpinæ Bayan, coquille éocénique du Vicentin, dont le galbe ressemble à celui de C. Raspaili, mais dont le labre porte des plis plus écartés, plus prolongés sur le bourrelet. Loc. Boury, Lutécien inférieur; deux exemplaires connus : le type (pl. V\, coll. Chédeville, gracieusement communiqué. 1462-22. — Cypræa (Bernayia) Malandaiïni, Chédeville. PI. V et VI. 1904. Feuille des Jeunes Naturalistes, 34° année, n° 401, p. 86, pl. IV, fig. 3-Sbes. ‘ Taille assez grande ; forme ovale, gibbeuse sur sa face dorsale, _aplatie sur sa face ventrale, amincie aux extrémités: spire recouverte d'un enduit calleux qui porte une petile excavation circulaire à l’em- placement de l’apex : ouverture très étroite, très arquée en arrière, à bords complètement parallèles, excavée en avant sous les lèvres qui s’infléchissent notablement; gouttières profondément échancrées aux deux extrémités; labre muni d'un bourrelet calleux à l'extérieur, garni à l’intérieur d'environ vingt-deux plis assez allongés, plus serrés en avant, divergents en arrière; columelle lisse à l’intérieur de l'ouverture, avec une dépression longitudinale non plissée et une fossette excavée, limitée en dessus par un pli tordu et oblique; bord columellaire garni de dix-huit à vingt plis transverses, allongés, un peu obliques en avant ; la callosité du bord columellaire est extérieu- rement bordée comme le bourrelet du labre, quoique avec une moindre saillie. Dim. Longeur, 40 mill; largeur, 26 mill ; épaisseur, 20 mill. R. D. Dans la diagnose originale, l’auteur dit qu'il ne voit pas d'espèces fossiles qui se rapprochent, comme forme, de C. Malandaini, et il la compare à C. Mauri- tiana L., qui est un Mauritia avec une spire saïllante à gauche de la gouttière pos- térieure, et qui a une dépression et une fossette columellaires plissées. Au contraire, C. Malandaini, dont la columelle est lisse (il faut attentivement explorer l'étroite fente de l'ouverture pour s’en apercevoir) appartient à la Section Bernayia qui a pour type C. media Desh. Toutefois l'espèce de M. Chédeville s’écarte de celle du Barto- nien par une ouverture plus étroite, à bords plus parallèles ; à ce point de vue, elle 256 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE 1 se rapprocherait plutôt de C. angystoma qui est du même groupe, mais qui est moins renflé, plus élancé, avec une ouverture plus sinueuse, divisant plus inégale- ment la face ventrale. Quant à C. obesa, c'est une coquille plus sphérique que C. Malandaini, avec de plus gros plis et des lèvres mieux détachées en avant, L'espèce lutécienne la plus voisine est C. Velaini de Rainc., qui à cependant les plis plus serrés et plus nombreux :26 au labre et 24 au bord columellaire) et qui est peut-être plus globuleux. Loc. Boury, Lutécien inférieur; type (pl. V et VI, coll. Chédeville; une dizaine d'exemplaires connus. 165° Genre : CASSIDEA, Bruguière, 1789. (— Cassis, Lamk., 1799, non Klein, 1734.) Conformément aux conclusions exposées dans la cinquième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée (p.195), la dénomination Cassidea doit primer Cassis. Les trois premières espèces appar- tiennent au Sous-Genre Semicassis Klein (in Môrch, 1852) qui est caractérisé par l'absence de varices et par lexistence d’un seul pli columellaire. Quant à la quatrième espèce, Cassis calantica, le clas- sement en est plus douteux. 166° Genre : CASSIDARTA, Lamk., 18192. (= Morio, Montf., 1810, non Latreille, 1810.) La priorité du nom Morio n'ayant pas été tranchée ‘en faveur de Montfort, on est d'accord pour rétablir, comme l'ont proposé M. Rove- reto et les auteurs américains, la dénomination ST PATÈUE € Cassi- daria, à laquelle tout le monde était habitué. XLV° Famille. — TRITONIDÆ. J'ai remanié totalement la classification de cette Famille dans la cinquième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée, et à peine cette publication avait-elle été faite, qu’elle a été l'objet de cri- tiques et d’un bouleversement complet par, M. Dall. Je me suis expliqué à ce sujet dans la septième livraison de ces Essais, et j'ai été conduit à maintenir à peu près intactes mes conclusions premières, du moins en ce qui concerne les fossiles du Bassin de Paris. Je ne m'attacherai donc, dans le présent Appendice, qu'à faire ressortir les changements qui en résultent pour la dénomination des Genres. Tout d’abord, les véritables Tritons n'existent pas dans l'Éocène : on n’y connaît ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 257 qué des Sous-Genres et Sections de ce grand Genre dont le nom est définitivement Eurrironium, Cossm., 1904. En conséquence, le Genre 167 comprend, dans le Sous-Genre Lampusia, la Section Sassia à laquelle se rapportent : 16'7-1 et 16'7-2, 167-6 à 1677-21; puis le Sous-Genre Colubraria (— Epidromus), 16"7-4:; le Sous-Genre Ranularia (= Gutturnium), 1677-22. La Section PLESIOTRITON est érigée en Genre distinct 46'7bis-1, pour l’ancien 16'7-5 (P. volutella), De même, en ce qui concerne Monocirsus, qui devient Sous-Genre du Genre HiLpa 16'7ter-1, pour M. carinulatus (16'7-3). Enfin, Argobuccinum (168) se transforme en EurLeura H. et A. Adams, et passe dans la Famille suivante. XLVIe Famille. — MURICIDÆ. Des modifications non moins profondes sont apportées à cette Famille; en voici le résumé : on en trouvera la justification dans la cinquième livraison des Essais de Paléoconchologie comparée. Le Genre Murex (169) comprend : Sous-Genre Pteropurpura Jouss. (= Tri- plex), 169-1, 169-2, 169-3 et 169-5; Section Alipurpura Jouss., 169-4, 169-6 et 1698; Sous-Genre Muricantha, Section Fasartia Jouss., 169-10, 169-11, 16913; Section Poirieria Jouss., 169-14 à 169-1'7, 169-19, 169-20, 16922 à 169-24, plus l'espèce nouvelle décrite ci-après (1469-18). Le Genre Muricopsis B. D. D., remplace Junia (non Bell.) 169bis-1 à 169bis-3, . 169P5-5, plus 169-7 (M. denudatus) qui prend le n° 169bis-4, et 1469-12 ; 2 (M. Bernayi) qui devient 169is-6, 169-21 (M. spinulosus) qui prend le n° 169Pi5-"7. Au Genre OcExEBRA Leach (in Gray, 1847), Section Ocenebrina Jouss., 1879, il ya lieu de rapporter 169-9 (W. bicostatus Desh.), qui prend ainsi le n° 4 7Obis1. De même, on classera dans le Genre URosALPINx Stimpson (1865), Jania defossa (169bis-4) qui prendra par suite le n° 474bis-1. D'autre part, au Genre Tropxox Montfort(1810), Sous-Genre Trophonopsis B. D. D. (1882), se rapportent : d'une part, M. jucundus (169-18) qui prend ainsi le n° 4'71ter-1 ; d'autre part, Jania Plini (169bis-6) qui devient 1'71ter-2 et dont le nom a été changé en Trophon harpæformis Cailliaud, par suite de la synonymie de l'espèce parisienne avec celle de la Loire-Inférieure. Toutefois, j'ai fait remarquer (Moll. éoc. Loire-Infér., t. 1, p. 139) que la dénomination de Cailliaud, quoique antérieure de dix-neuf années à celle de de Raincourt, n'est qu’un simple nom de liste, de sorte qu'il est correct de conserver Trophon Plini [de Raine.] aussi bien pour la coquille parisienne que pour celle des environs de Nantes. 169-18. — Murex (Poirieria) Plateaui, nov. sp. PI. VII (Non 169 18 in Cat. ill., quod est Trophon.) Taille un peu au-dessous de la moyenne; forme biconique, un peu trapue; spire étagée, médiocrement allongée ; environ six tours dont la hauteur égale les deux cinquièmes de la largeur, anguleux en arrière, avec une rampe légèrement excavée au-dessus de la suture ; T, XLI, 1906 407 Mars 1907. 258 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE “il neuf côtes axiales, variqueuses et muriquées, repliées sur l’angle pos- térieur ; les intervalles de ces côtes sont ornés de rubans spiraux très réguliers sur la région antérieure, tandis que la rampe ne porte que des lamelles d’accroissement incurvées entre les varices. Dernier tour égal aux deux tiers de la hauteur totale, orné comme la spire, excavé à la base et vers le cou sur lesquels se prolongent les rubans spiraux jusqu'au bourrelet guilloché en travers par les varices. Ouver- ture ovale, terminée en avant par un canal étroit et recourbé; labre presque vertical, probablement bordé par une varice foliacée et cré- nelé à l’intérieur; columelle lisse, incurvée en arrière, infléchie en avant; bord columellaire indistinet. Dim. Hauteur, 20 mill.; largeur, 13 mill.; épaisseur, 8 ‘/2 mill. R. D. Quoique le spécimen ci-dessus décrit soit dans un état de conservation rela- tivement médiocre, il se distingue tellement facilement de M. sarronensis Carez, du Sparnacien supérieur, et d'Urosulpinæ defossum Pilk. (= Fusus sublamellosus Desh.) que je n'hésite pas à proposer un nouveau nom pour la coquille en question. En effet, M. Plateaui, qui ressemble à M sarronensis par le nombre de ses varices et par ses tours anguleux, a des cordons spiraux beaucoup plus réguliers et plus serrés, une rampe suprasuturale beaucoup plus excavée et dépourvue d’ornementa- tion spirale; le cou est aussi moins excavé et le canal moins recourbé que chez l’espèce sparnacienne. Quant à U. defossum, il appartient à un Genre complètement diffé- rent ; il n’y a donc pas de comparaison spécifique à faire. Loc. Chälons-sur-Vesle; unique (pl. VIT), coll. Plateau. 172° Genre : TYPHIS, Montfort, 1810. Par suite des subdivisions admises dans la cinquième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée (p. 56), il n’y a que 172-1 qui est conservé dans le Genre Tyruis s. s.; 172-2 se rapporte à la Section Typhina Jouss. (1899), et 172-8 est le type de la nouvelle Section Lœvityphis Cossm. (1903). | 173° Genre : RICINULA, Lamk., 18192. D'après les recherches faites pour la rédaction de la cinquième livraison de mes Essais de Paléoconchologie comparée, Sistrum Mont- fort (1810) n’est qu'une Section du Genre de Lamarck. Par consé- quent, 173-1 doit être écrit : Ricinula (Sistrum) ringens [ Desh.]. 177-2. — Pseulodiva laudunensis |Defr.]. 1826. Purpura laudunensis, Defr, Dict. Sc. nat., t. XLIII, p. 247. 1905. — — Palæont. univers., fiche n° 99. NOPNES CRT ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 259 O8s. D’après les renseignements fournis sur le type de la collection Defrance, cette espèce n'est autre que Buccinum semicostatum Desh. (1832, non Brocchi, 1814); comme cette dernière dénomination ne peut être conservée pour cause de double emploi, c’est celle de Defrance qu'il y a lieu de reprendre, bien qu'elle n'ait été appuyée d'une figure qu’en 1905. 179-18. — Tritonidea suleata |Desh.|. PI. VII. Grâce aux patientes recherches de M. Lhomme dans le gisement de Saint-Gobain, uf échantillon de cette rare espèce a pu être retrouvé, et je m’empresse de le faire figurer, bien qu'il ne soit pas complètement adulte. 8 ] P Cest une coquille conique, à spire subulée, composée de sept ou huit tours plans, ornés de six rainures spirales qui séparent des rubans aplatis et un peu plus larges que ces rainures ; on ne distingue aucune trace d'ornementation axiale, sauf de fines lamelles d’accrois- sement au fond des rainures. Le dernier tour est supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, anguleux à la périphérie de la base qui est convexe et élevée et sur laquelle les rainures deviennent au contraire deux fois plus larges que les cordons concentriques ; ceux-ci se serrent davantage sur le bourrelet du cou légèrement gonflé, et en avant ils deviennent tout à fait obliques et obsolètes, L'ouverture est fusoïde, anguleuse en arrière, terminée en avant par un canal court et obli- quement tordu; le labre est mince, obliquement antécurrent vers la suture, il est plissé à l’intérieur; la columelle un peu calleuse est presque rectiligne en arrière, infléchie en avant avec le canal, et elle porte quelques rides. OBs. La première conclusion à tirer de l'examen de ce spécimen, c’est que T. sulcata n'est pas un Endopachychilus, et qu’on ne peut par conséquent le con- fondre avec T. semiplicata; c'est un Tritonidea s. s., qui se distingue de T!. costel- lifera, du même gisement, par ses tours plans, dépourvus de côtes, et par l'angle périphérique de son dernier tour. Cette ornementation rappelle un peu celle de quelques Ptychatractus ; mais le galbe de T. sulcata, et surtout la columelle, n'y ressemblent nullement. Loc. Saint-Gobain, néotype unique (pl. VIL), coll. Lhomme. 185-2. — Parvisipho infraeocænicus, Cossm. ARE VIE Oss. D’après un plisiotype qui m'a été communiqué et qui est en meilleur état de conservation que le type de la collection de Laubrière, que j'ai simultanément sous les yeux, l'ornementation des derniers tours de cette coquille comporte — non pas des stries subgranuleuses — mais des filets spiraux qui sont même alternés sur le dos du dernier tour. Comme, d'autre part, cet individu porte sur le cou un bourrelet basal assez saïllant, quoique arrondi, ôn peut se demander si P. infracocænicus n'est pas plutôt du genre Cominella, quoique le labre ne montre pas la gouttière Caractéristique de ce dernier Genre ; ou encore du Genre Siphonalia, ce qui confir- 260 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE merait l'existence de côtes axiales sur les premiers tours de spire. Il est probable que c’est à ce dernier classement qu'il faudra s'arrêter lorsque l'on sera en posses- sion d'individus plus complètement frais que le type et le plésiotype. Loc. Environs de Chälons-sur-Vesle, Thanétien ; plésiotype (pl. VIT), coll. Plateau. 186-26. — Siphonalia (Pseudoneptunea) Fortini, Chédeville. PI. VI. 1904. Feuille des Jeunes Natur., 34° année, n° 401, p. 87; pl. IV, fig. 4-dbis. Taille moyenne ; forme buccinoïde et un peu trapue; spire relati- vement courte, à galbe conique; protoconque paucispirée, lisse ‘et papilleuse, à nucléus dévié, mais peu saillant; dix tours convexes, dont la hauteur dépasse un peu la moitié de la largeur, séparés par des sutures profondes, avec une faible dépression au-dessus de ces sutures ; ornementation composée de dix ou onze costules étroites, obliques et arquées, ne se succédant pas régulièrement d'un tour à l'autre et presque effacées sur la dépression postérieure ; une douzaine de cordonnets spiraux, avec un ou deux filets plus fins intercalés, sont croisés par de fines stries d’accroissement qui produisent, dans l'intervalle des costules, une contexture granuleuse et tout à fait caractéristique. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale, arrondi à la base qui ne porte que des cordonnets spiraux, fortement excavé sous le cou qui porte un bourrelet limité par une arêle et cor- respondant aux accroissements de l’échancrure. Ouverture courte en secteur de cercle, avec une étroite gouttière dans l'angle inférieur, terminée en avant par un canal court, oblique, profondément échan- cré et auquel aboutit le hourrelet basal ; labre un peu sinueux, à bord tranchant, épaissi et irrégulièrement plissé à l’intérieur ; columelle lisse, courte, fortement excavée en arrière, obliquement tordue en avant avec le canal ; bord columellaire mince et bien appliqué. Dim. Longueur, 40 mill.; largeur, 19 mill.; épaisseur, 16 mill. R. D. Cette coquille, qui présente bien tous les caractères de Pseudoneptunea, se distingue de S. scalarina par ses cordonnets et ses côtes moins repliées, par son abre plus arrondi et moins anguleux, par sa columelle plus obliquement tordue ; quant à S. calvimontensis, c’est une coquille beaucoup plus trapue que S. Fortini, avec des côtes plus épaisses et moins arquées, avec des cordonnets plus saillants et plus espacés. Loc. Boury, Lutécien inférieur; cotypes (pl. VI), coll. Chédeville; plusieurs autres individus connus. 194is-1. — Bulbifusus Broueti, #0v. sp. PI MIE Taille moyenne; forme bulheuse, assez ventrue; spire courte, à galbe extraconique ; protoconque lisse, styliforme, à nucléus (?); six tours convexes, d’abord lisses et élevés, dont la hauteur s’abaisse fina- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 261 lement au tiers de la largeur, ornés de quelques filets obsolètes qui se transforment sur l’avant-dernier tour où l'on distingue deux carènes spirales et émoussées, et dans’ les trois intervalles, un cordon moins saillant, le tout traversé par des accroissements peu réguliers, Der- nier tour formant presque loute la coquille, ovoïde, lisse au milieu, portant à la partie inférieure une rampe déclive et ornée de trois carènes spirales, décroissant d'avant en arrière, entremêlées de filets plus obsolètes, et croisées par des stries d’accroissement obliques ; une quatrième carène aplatie limite la zone lisse; base excavée sur laquelle reparaissent des cordons inégaux et inéquidistants, décussés par des accroissements sinueux, jusque sur le cou gonflé par un bourrelet peu saillant. Ouverture égale aux trois quarts de la hauteur totale, assez large en arrière, avec une gouttière postérieure, rétrécie en avant où elle se termine par un canal assez long et tordu, sans échancrure à son extrémité; labre peu sinueux, mince et lisse, antécurrent oblique- ment vers la suture; columelle sinueuse en S, faiblement rainurée, non tordue, simplement infléchie avec le canal; bord columellaire mince et peu distinct. Dim. Hauteur, 26 mill.; diamètre, 15 mill. R. D. Bien que le spécimen décrit ci-dessus ne soit pas adulte, je ne puis le rap- procher d'aucune espèce connue du Bassin de Paris ; il a un peu l’aspect de Sycum, mais outre que son ornementation l'en distingue à première vue, il a le canal siphonal beaucoup moins large et le bord columellaire non calleux. Je rapproche cette espèce d’une coquille de Claiborne intitulée Bulbifusus inauratus Conr. (Voir Essais - Pal., IV, p.81.) Loc. Boursault, Lutécien supérieur ; unique (pl. VIL,, coll. Brouet. 198: Genre : CLAVILITHES, Swainson, 1840. (= Clavella, Swainson, 1835, non Oken, 1815). Au cours d’une étude sur la phylogénie des Fusidæ (), M. A. Gra- bau a rétabli, avec raison, la dénomination Clavilithes que Swainson a lui même substituée à son Genre Clavella antérieur, lorsqu'il s’est aperçu que ce dernier nom était préemployé. Nous avons d’ailleurs à HS + VO LS OUR Ce VO TPE RQ STE TOP POUPEE Ne DE TP ORAN AE vies examiner et à discuter le travail de M. Grabau dans ce qui touche au Bassin de Paris : cet auteur — qui disposait des nombreux matériaux éocéniques contenus dans les collections du Musée national de Was- _hington — a, en effet, établi plusieurs Genres et quelques nouvelles . (t) Washington, 1904. — Smiths. miscell. cull., vol. XLIV. 269% ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE espèces fondées sur des types du Bassin parisien. Or, j'ai déjà analysé dans le n° 4 de la Revue critique de Paléoxoologie (1904, VITE année, p. 233) les Genres nouveaux de M. Grabau qui s’est exclusivement basé sur la forme et la grosseur de la protoconque pour séparer ces Genres, de sorte qu'il a placé dans des Genres différents des coquilles parisiennes dans lesquelles nous, qui sommes habitués à les recueillir par milliers, nous n’apercevons que des variétés d’une même espèce ! Ainsi, il a classé dans un nouveau Genre Falsifusus, F, serratus Desh., tandis qu'il a conservé dans les Fusus, F. unicarinatus Desh. Pour ne nous en tenir qu'aux Clavilithes, M. Grabau a proposé Clavellofusus pour le génotype C. spiratus, espèce nouvelle provenant à la fois de Soissons, Chamery, Cuise-la-Motte, Montmirail et Com- piègne (sans distinction de niveaux stratigraphiques); les cinq figures que l’auteur donne de cette espèce représentent, pour moi, de Jeunes individus un peu anguleux de GC. deformis ; la protoconque est seule- ment un peu variable dans ses dimensions, c’est, comme on le sait, une question de bathymétrie. Nous trouvons ensuite G. tuberculatus, nouvelle espèce, de Cuise, qui est légèrement plus trapue que C. spiratus, et qui ne mérite pas davantage d'être séparée de C. deformis. Il en est de même de C. macrospiratus nov. sp., qui est représenté par un individu de Cuise à spire paraissant plus allongée, ce qui tient à ce que le canal est incomplet ; d’ailleurs la dénomination de macrospiratus est singu- lièrement voisine de #acrospira proposée par moi en 1889, pour une espèce du Ruel. La discussion relative au choix à faire entre la dénomination C. deformis Sol., et C. parisiensis Mayer, mérite que nous nous Y arrêtions avec plus de détails : d'après M. Grabau, j'aurais commis une erreur en rapportant à C. deformis l'espèce parisienne de Lamarck (F. longævus, non Sol.), et c’est par conséquent la rectification déjà faite par Mayer qu'il faudrait adopter, tandis que J'ai (Gac. àll., t. IV, p. 171) relégué C. parisiensis en synonymie. J’ai comparé de nouveau les figures de Solander, et il est incontestable que la dénomination deformis s'applique à de jeunes individus (pl. Il, fig. 37-38) qui ont appelé l'attention de Solander précisément à cause de la « déforma- tion » de la spire par suite de la prédominance excessive de la proto- conque par rapport à la taille des individus figurés; M. Grabau pense que ce sont de jeunes spécimens se rapportant à la variété de P. lon- gævus (pl. VIIT, fig. 93) qu'il nomme C. Solanderi Grabau. Dans ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 253 cette incertitude, je reconnais qu'il est préférable d'abandonner le vocable deformis et d'adopter C. parisiensis Mayer. Il est à remar- quer d’ailleurs qu'aucun des types qu'il figure n’est intact, le canel est généralement brisé à la moitié de sa longueur! M. Grabau en a séparé GC. subscalaris, nouvelle espèce dont les tours de spire sont nettement canaliculés; il la cite dans le Calcaire grossier, mais il y place également des échantillons de Cuise-la-Motte! Je ne crois pas qu’on puisse admettre GC. subscalaris autrement qu'à titre de variété cuisienne du type de GC. parisiensis ; mais alors il faut admettre que ce dernier est localisé dans le Calcaire grossier, et ne pas mélanger les provenances au point de vue stratigraphique, comme l’a fait M. Grabau, d'après des spécimens dont les étiquettes étaient peut-être sujettes à caution. M. Grabau a ensuite rétabli C. scalaris, que j'avais réuni à C. lon- gævus Sol.; or, après avoir de nouveau comparé nos échantillons du Guépelle avec ceux de Barton, je n’aperçois réellement aucune diffé- - rence qui justifie cette séparation, surtout si l’on prend la figure 73 qui représente un individu de même taille, au lieu de s'attacher exclusivement à la figure 40 qui représente un individu gérontique, le même évidemment que M. Grabau a lui-même reproduit dans son travail, d’après Sowerby, mais en lui donnant le nom nouveau Solan- _deri! Je maintiens donc la dénomination longævus pour les spéci- mens bartoniens du Bassin de Paris. Quant à C Solanderi, C'est pré- cisément la forme que j'ai dénommée G. macrospira. Le Genre Rhopalites a été ensuite proposé par M. Grabau pour le génotype Fusus Noæ Chemn., espèce très variable, comme le témoignent les huit figures de la planche XVI que M. Grabau lui a consacrées. Il y a certainement quelques différences entre ce groupe de coquilles et celui de C. parisiensis, non seulement dans la forme de la protoconque sur laquelle s’est exclusivement appuyé M Grabau, mais surtout dans l’aspect général de la coquille dont le dernier tour est plus orné, et dont le canal porte de gros filets obliques ; le bord columellaire est aussi plus détaché : on peut donc admettre Rhopa- lites à titre de Section. Mais je ne vois aucune nécessité de séparer toutes les espèces qu'a proposées M. Grabau (C. rugoides, C, clavel- loides, C. tuberculoides), fondées sur de jeunes individus dont les côtes persistent plus ou moins au dernier tour. Tout au plus peut-on admettre GC. clavelloides à titre de variété an peu plus constante que les autres. 264 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Enfin le Mémoire de M. Grabau se termine (en ce qui concerne le Bassin de Paris) par l'institution d’un nouveau Genre Cosmolithes dont le génotype est Fusus uniplicatus Lamk.; ce groupe comprend des espèces à protoconque naticoïde et surtout à pli columellaire par- fois dédoublé. Je suis d'autant plus disposé à adopter Cosmolithes comme Sous-Genre de Clavilithes, que j'avais pressenti la nécessité de cette séparation. Mais je ne vois pas de motifs sérieux pour séparer C. subuniplicatus Grab. de C. uniplicatus ; il y a trop de passages entre ces deux formes pour y admettre même une variété dont les limites seraient indéfinissables. Cet exposé étant terminé, je me borne ci-après à résumer, en attendant l’Iconographie, les quelques modifications qui en résultent pour la classification des Clavilithes parisiens. 198 1. — Clavilithes longævus [Sol.]. PÉE Ogs. L'espèce est caractérisée par sa carène saillante qui apparaît sur les derniers tours; elle n’atteint pas, dans le Bassin de Paris, la même taille que les individus gérontiques de Barton. Loc. Le Guépelle, Bartonien moyen ; néotype (pl. X), coll. Cossmann. 198-2. — Clavilithes parisiensis [Mayer]. PIExe O8s. Dépourvue de la carène qui caractérise l'espèce précédente, celle-ci a sim- plement un angle arrondi au-dessus de la rampe étroite qui surplombe les sutures ; le dernier tour est lisse, arrondi à la base, chez les spécimens adultes. Loc. Parnes, Lutécien moyen ; néotype (pl. X), coll. Cossmann. 198-2°. — C. parisiensis, var. subscalaris, Grabau. PE R. D. Se distingue de la précédente par sa spire plus allongée, par sa rampe plus nette, quoique non carénée, par sa base plus excavée à la naissance du canal, Loc. Cuise, Cuisien moyen; néotype (pl. X), coll. Cossmann ; cette variété a vécu aussi dans le calcaire grossier. 198 5°. —- C. conjunctus, var. Houdasi, ”obis. PEXE R. D. Le spécimen dont il s'agit a bien la forme en massue de C. conjunctus, mais ses tours ne sont pas conjoints, à cause d’une étroite rampe suturale, bordée par un angle un peu saillant quoique non caréné ; les filets spiraux persistent jusque sur la base et le cou. Loc. Le Fayel, néotype (pl. X), coll. Houdas. 198-7°. — Clavilithes (Rhopalithes) Noæ. [Chemn.]. Var. clavelloides, Grabau. PLX. 1904. Grabau, Loc. cît., p. 137, pl. IX, fig. 22. R. D. $e distingue de la forme typique par la persistance d’environ dix côtes axiales jusque sur le dernier tour et sur la base; les tours de spire portent un angle ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 265 spiral et bifide beaucoup moins saillant et plus voisin de la suture que celui de 0. angulatus. Loc. Carignan, Lutécien supérieur; néotype (pl. X), coll. Cossmann. 1498-14. — Clavilithes (Xhopalithes) Loiseli, Chédeville. PI. VI. 1904. Feuille des Jeunes Natuwralistes, 34° année, n° 401, p. 87, pl IV, fig. 5-obis. Taille assez grande ; forme clavelloïde, turriculée; spire longue, à galbe conique; huit à dix tours convexes, dont la hauteur atteint et dépasse même la moitié de la largeur, séparés par des sulures linéaires et ondulées, faiblement déprimés au-dessus de ces sulures ; ornementation formée de huit côtes axiales, épaisses et noduleuses, légèrement arquées, atténuées sur la dépression postérieure, se succé- dant obliquement d'un tour à l’autre, de manière à produire une pyramide tordue autour de l'axe; quatorze filets spiraux et onduleux, entre lesquels S'intercalent d’autres plus fins, forment à lintersec- _ tion. avec des stries d’accroissement irrégulières, des granulations , ; n ’ D très fines, visibles sur la plupart des tours, sauf sur le dernier où l'on ne distingue que des plis costulés. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, excavé à la base qui porte, ainsi que le cou, des cordons plus serrés, crépés par les accroissements. Ouver- ture ovale, fusoïde, avec une gouttière postérieure, subitement rétrécie en avant où elle se termine par un canal presque rectiligne, labre à peine incurvé, lisse à l'intérieur, se raccordant au canal par une courbe sinueuse; columelle faiblement arquée, lisse, sans aucune trace de plis; bord columellaire calleux, largement appliqué sur la base, se détachant à la naissance du canal et découvrant une étroite fente ombilicale. Dim. Longueur, 70 mill.; largeur, 27 mill.; épaisseur, 23 mil. R. D. Ainsi que l’a fait justement remarquer l'auteur, C. Loïseli se distingue de C. rugosus par ses côtes non lamelleuses et par son ornementation spirale plus atténuée ; et de C. tuberculosus, par sa spire moins trapue, par son canal plus court, par ses cordons moins saillants. Loc. Bourey, Lutécien inférieur; type (pl. VI), coll. Chédeville, gracieusement _ communiqué; quelques autres individus connus. À À 3 - 198 15. — Clavilithes (Cosmolithes) Lemarchandi, Chédeville»2.ss. PI. V. Taille moyenne; forme fusoïde, étroite; spire relativement courte, à galbe conique; protoconque cylindrique, lisse, à nucléus obtus; sept ou huit tours convexes en avant, déprimés en arrière, avec un petit bourrelet au-dessus de la suture qui est linéaire et faiblement ñ 266 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ondulée; dix côtes axiales, épaisses et arrondies, un peu obliques et arquées, ne se succédant pas très régulièrement d’un tour à l’autre; environ douze funicules spiraux, également espacés, avec deux ou trois filets intercalaires, le tout élégamment décussé par de fines lamelles d’accroissement très serrées. Dernier tour presque égal aux deux tiers de la hauteur totale, arrondi et déclive à la base sur laquelle se prolonge l’ornementation de la spire jusque sur le cou qui est allongé, droit et dépourvu de bourrelet. Ouverture courte, ovale, avec une profonde gouttière dans l'angle inférieur, rétrécie en avant à l’origine du canal qui est long, étroit, légèrement infléchi vers son extrémité non échancrée; labre peu courbé, peu épais, lisse à l'intérieur ; columelle très peu excavée en arrière, munie en avant de deux plissements obliques et arrondis, l’inférieur plus saillant que le supérieur qui coïncide avec l’origine du canal; bord columellaire assez mince, bien appliqué sur la base, se détachant du cou, mais sans découvrir la fente ombilicaie qui reste close. Dim. Longueur, D» mill.; diamètre, 17 mill. R. D. Des trois Clavilithes à plis columellaires, c’est C. costarius qui se rapproche le plus, par son galbe étroit, de C Lemarchandi, quoïque son ornementation soit tout à fait diflérente ; C. uniplicatus, qui a une ornementation semblable, a le canal moins long, plus tordu, et la spire plus trapue; quant à C. lœvigatus, sa forme en massue et sa spire peu ornée ne permettent pas de le comparer à C. Lemarchandi. Ces quatre espèces forment un groupe à part que j'avais autrefois hésité à séparer des vrais Clavilithes, dont la columelle est lisse. M. Grabau (1904, Phylogeny of Fusidæ) a récemment proposé un Genre Cosmolithes que j'adopte comme Sous-Genre seulement de Clavilithes, et qui comporte ces quatre espèces à columelle plissée. Loc. Bourcy, Lutécien inférieur ; type (pl. V), coll. Chédeville. 202-8. — Mitra (Mitreola) parisiensis, Desh. PLEX Test épais. Taille assez grande; forme biconique, trapue; spire médiocrement allongée, à galbe conique; protoconque lisse, obtuse; huit tours d’abord peu convexes, dont la hauteur égale les deux cin- quièmes de la largeur, séparés par de profondes sutures, ornés au début de petits plis axiaux assez serrés, avec quelques saillies vari- queuses el irrégulières, que croisent, vers le bas de chaque tour, trois ou quatre filets spiraux et obsolètes ; vers le quatrième ou cin- quième tour, une rampe se creuse vis-à-vis de ces filets, et les saillies de la région antérieure se régularisent au nombre de six sur chaque tour, puis elles se transforment en nodosités subépineuses, tandis que les plis axiaux s’aplanissent et qu’il ne reste que les stries séparatives, régulièrement espacées et obliques. Dernier tour égal aux deux tiers ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 267 de la hauteur totale, hexagonal, avec dix fortes saillies écartées et funiculées, excavé à la base sur laquelle reparaissent les filets spiraux, jusqu’au cou court et muni d’un large bourrelet peu saillant. Ouver- ture étroite, incurvée, avec une gouttière anguleuse en arrière et une large échancrure en avant: labre épais, presque vertical, muni, vers le tiers inférieur, d'une protubérance obltuse; quatre forts plis colu- mellaires, presque horizontaux et équidistants; bord columellaire calleux et détaché du bourrelet. Dim. Longueur, 40 mill.; diamètre, 19 mill.; taille max., 45 mill. O8s. Il m'a paru intéressant de fixer bien nettement le type de cette espèce avec laquelle Deshayes a confondu, comme on le verra ci-après, une forme très différente. Loc. Thionville. Lutécien inférieur ; pl. X, coll. Bonnet, deux individus. 202-22 — Mitra (Mitreola) Pezanti, Chédeville, #. 55. PL. V. Taille moyenne; forme médiocrement ventrue, fuscide ; ‘spire courte, subulée, à galbe conique; protoconque lisse globuleuse, paucispirée, à nucléus papilleux; six tours presque plans, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures crénelées, ornés de nombreuses costules axiales, étroites et obliques, croisées par des filets spiraux, plus visibles à la partie inférieure de chaque tour, Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale, déprimé au-dessus de la suture, subanguleux vers le quart inférieur de sa hauteur, ovale à la base qui ne porte que des costules axiales jusque sur le cou où reparaissent des filets ondulés el obliques, cessant subitement contre le bourrelet qui est peu saillant et guilloché par les stries d’accroissement de l'échancrure. Ouverture r étroite et longue, à bords presque parallèles, munie dans l’angle infé- rieur d’une étroite et profonde gouttière, limitée par un renflement pariétal ; canal large et court, dévié et recourbé en dehors, profon- dément échancré ; labre presque vertical, épaissi à l'extérieur par un bourrelet obsolète, et par un rebord interne et vernissé qui porte un faible renflement dentiforme ; columelle rectiligne, oblique, armée de quatre plis minces et saillants, les trois inférieurs parallèles, équidis- _tants et transverses, l’antérieur oblique, plus rapproché et moins pro- éminent ; bord columellaire mince, large, bien appliqué sur la base et sur le bourrelet. Dim. Longueur, 30 mill.; largeur, 12 mill. R. D. Cette espèce fait partie d’un groupe de Mitreola qu'il n'est pas facile de séparer les uns des autres à cause des nombreuses variétés et transitions qui les relient; toutefois, M. Pezanti ne peut se confondre avec M. subcostulata, dont elle se 268 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE rapproche par ses costules, à cause de sa spire plus courte et de son ouverture bien plus longue; M. subplicata à des costules moins saillantes et n’a pas le dernier tour subanguleux comme M. Pesanti. = Loc. Boury, Lutécien inférieur ; type (pl. V), coll. Chédeville. 202-23. — Mitra (Mitreola) chaussyensis, 20v. sp. PE X, 1865. M. parisiensis, Desh., var., Z. c., p. 570, pl. CIIL, fig. 4-5, pl. CIV, fig. 7-8. Test épais. Taille grande; forme fusoïde, assez élancée; spire longue, à protoconque obtuse, à galbe conique; neuf à dix tours, d’abord peu convexes, puis renflés en avant, déprimés ou légèrement excavés en arrière, à sutures linéaires, ornés d’une douzaine de filets spiraux et de petits plis axiaux, obliques et peu réguliers ; vers le cinquième tour apparaissent des nodosités obsolètes au-dessus de la dépression spirale de chaque lour, au nombre de dix à douze sur chaque tour, tantôt persistantes et saillantes, tantôt très effacées. Dernier tour un peu inférieur aux deux tiers de la hauteur totale, anguleux en arrière avec une rampe excavée au-dessous de l'angle, souvent muni d'une dizaine de nodosités peu proéminentes sur l'angle spiral, orné de filets spiraux sur toute sa surface et jusque sur la base excavée sous l2 bourrelet large qui garnit un cou très élevé. Ouver- ture assez large et dilatée, avec une gouttière anguleuse en arrière et une échancrure assez profonde à l’extrémité antérieure; labre ver- tical, épaissi, muni d'une protubérance interne vers le bas; quatre gros plis columellaires, l’antérieur moins saillant et plus oblique ; bord columellaire peu calleux. Dim. Longueur, 68 mill.; diamètre, 25 mil. R. D. Il n’est pas possible d'admettre que cette coquille soit simplement une variété de M. parisiensis qui caractérise un niveau bien inférieur ; elle est plus élancée, moins biconique, très différemment ornée dans toutes les variations qu’elle présente ; elle a le cou plus long, les plis columellaires moins égaux, et ses nodosités quand elles existent, ne se réduisent jamais au nombre de six comme on le constate chez le véritable type de M. parisiensis, conforme à la figure du premier ouvrage de Deshayes. Loc. Chaussy, Lutécien supérieur; pl. X, coll. Cossmann, — Mouchy, d’après Deshayes. 202tis-10. — Conomitra eurycolpa, nov. sp. PI. VINT. Taille petite; forme fusoïde, peu ventrue; spire courte, à galbe légèrement conoïdal ; protoconque lisse, cylindracée, à nucléus sub- - globuleux, implantée sur des tours subitement élargis, au nombre de six, peu convexes, dont la hauteur ne dépasse guère le tiers de la LPERS CU PU UP OR EN TPE Lui SA ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 269 largeur, séparés par des sulures finement rainurées et faiblement bordées ; côtes axiales d’abord nombreuses et assez serrées, puis plus espacées, aplaties, un peu incurvées, séparées par des intervalles de la même largeur, formant des crénelures obsolètes au-dessus de la rainure suturale ; pas d’ornementation spirale. Dernier tour un peu supérieur à la moitié de la hauteur totale, ovale à la base qui n'est excavée que vers le cou et sur laquelle se prolongent les costules sinueuses et amincies, jusqu’au bourrelet large et peu saillant, orné de stries serrées et obliques. Ouverture étroite, à bords presque parallèles, à canal très court et tronqué; labre peu épais, incurvé, lisse à l’intérieur; columelle droite, munie de quatre plis décrois- sants, l’antérieur plus oblique et moins saillant; bord columellaire indistinct, simplement limité par la cessation des stries du cou. Dim. Longueur, 6 mill.; diamètre, 2.5 mill. R. D. Cette petite coquille est ornée comme les Fusimitra de l'Eocène inférieur, mais elle n'appartient pas au même Genre, à cause de sa plication columellaire qui est bien différente et qui ne se prolonge pas jusque sur le cou. Le seul Conomitra connu à Cuise est C. hordeola, qui est bien plus élancé et dont les tours, d’ailleurs plus convexes, ne portent aucune trace, même rudimentaire, de costules axiales. Parmi les autres Conomitra costulés, on ne peut guère comparer notre nouvelle espèce qu’à C. inaspecta, du Bartonien, dont les côtes sont effacées et confluentes, Quant à C. marginata et graniformis, ce sont des espèces bien plus ventrues, caractérisées par leur sillon spiral au-dessus de la suture. En résumé, bien que C. eurycolpa ne soit connu que par un seul individu, :l parait évident que c'est une espèce distincte de toutes les antres déjà décrites. Loc. Cuise, unique (pl. VIT), coll. Ninck. — Cuisien. 202tr-12. — Turricula (Zusimitra) terebelloides [d'Orb.]. PI. VIT. Taille petite; forme étroite, turriculée ; spire térébriforme, à galbe légèrement conoïdal ; protoconque obtuse, à nucléus un peu dévié; environ neuf tours lisses, à peine convexes, dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires et bien gravées ; la région inférieure de chaque tour est un peu déclive et déprimée. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale, étroite- ment ovale, à base excavée vers le cou qui porte un bourrelet très obsolète avec quelques stries obliques et très effacées; la surface porte des stries d’accroissement peu régulières et curvilignes. Ouver- ture très étroite, anguleuse en arrière, à bords presque parallèles, terminée en avant par un canal court et faiblement échancré sur le cou : labre peu épais, lisse à l’intérieur, à peine sinueux en arrière, faiblement convexe en avant; columelle à peu près rectiligne, munie 9270 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE de cinq plis croissants d'avant en arrière, les trois inférieurs épais et presque transverses, les deux antérieurs plus obliques et plus effacés, surtout le premier; bord columellaire peu étalé et peu calleux, bien limité. Dim. Longueur, 8 mill.; diamètre, 2 1/9 mil]. R. D. C'est à tort que j'ai désigné (. c., IV, p. 192) comme devant être confondu avec Ptychatractus angustus la coquille de Cuise que d'Orbigny a dénommée Mitra terebelloides; c’est en réalité une mutation de T!. terebellum, que je crois utile de décrire et de figurer d'après un bon néotype de Saint-Gobain. Elle diffère de T. tere- bellum par sa forme moins allongée, par sa spire moins aciculée, par ses tours plus étroits et plus convexes, par les proportions plus courtes de son dernier tour. En outre, les plis columellaires sont plus visibles et la base est plus ovale, excavée moins rapidement. Le nombre de ses plis columellaires ne permet pas de la rapporter au Genre Conomitra et d'admettre que c’est une variété très allongée de C. hordeola. Elle n’a pas les plis axiaux de M. extranea et d’ailleurs son galbe subconoïdal est bien différent. Loc. Saint-Gobain, Cuisien ; néotype (pl. VIT), coll. Lhomme. 208tis-19. — Cryptospira (Gibberula) elevata, Cossmann. Ogs. La dénomination Marg. elevata (1889, ayant été préemployée en 1858, par Emmons, pour une espèce du Miocène des États-Unis, je l'ai remplacée, dans la Revue critique de Paléozoologie (1903) par M. prænominata. 204° Genre : VOLUTILITHES, Swainson, 1831. Une nouvelle modification doit être apportée à la dénomination des Genres de Volutidæ, révisée dans l’Appendice n° 3 (p. 54) : d'après les recherches de M. Bullen Newton (Proc. Malac. Soc., 1906, Vol. VIT, p. 100), Swainson a appliqué, dès 1831, le nom Volutilithes à Voluta muricina, de sorte que Eopsephæa tombe en synonymie, et que Psephæa doit être réservé pour les formes vivantes. Pour remplacer génériquement Volutilithes spinosus, M. Newton a proposé Volutospira (Genre 205) avec les Sections Volutocorbis, Athleta et Neathleta, telles que je les ai indiquées dans l’App. n° 38. 210-1. — Olivella (Callianax) ventricosa |Defr.]. 1825. Oliva ventricosa, Defr., Dict. Sc. nat., t. XX XVI, p. 42. 1904. — — Palæont. univers., fiche n° 43, R. D. Cette espèce n’est autre qu’O. Branderi Sow. (1821) du Bassin de Paris : en rédigeant la fiche précitée de Palæontologia universalis, j'ai fait remarquer que le fossile nommé par Defrance n’était pas complètement identique à l'espèce de Barton, ainsi que le croyait Deshayes. Voici d'ailleurs en quoi consistent ces diffé- rences qui n'ont pas été mentionnées sur la fiche en question : ©. ventricosa ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 271 est un peu moins ventru que le fossile de Barton, et surtout plus régulièrement ovale ; tandis que, chez 9. Branderi, le maximum de convexité du galbe du dernier tour est très en arrière, presque contigu à la suture, le bombement du contour d'O. ventricosa se répartit plus également comme chez une Olive ; en outre, le bour- relet plissé, à la partie antérieure de la columelle, est un peu plus étroit chez l'espèce parisienne, et il est extérieurement limité par une rainure qui se redresse davantage, c'est-à-dire plus obliquement et moins transversalement. Les autres caractères sont identiques, mais ces deux différences constantes suffisent pour séparer définitivement O ventricosa Defr. Il y a lieu, d’ailleurs, d'ajouter que les figures du premier ouvrage de Deshayes sont très inexactes : elles représentent des individus trop cylindracés, à spire trop courte, à ouverture trop évasée, à bourrelet columellaire trop élevé, ete., qui ne répondent n1 à l'espèce parisienne, ni à celle.de Barton. 216-7. — Cryptoconus evulsus [Desh.]. Ag. Loc. Noailles, Thanétien; trois spécimens presque complets, coll. Houdas, «ayant le galbe étroit et les tours plans qui caractérisent l’espèce cuisienne; Les diffé- rences, s'il y en à réellement, ne sont pas assez marquées pour qu'il y ait lieu de séparer la mutation thanétienne. 216-14. — Cryptoconus interpositus [Desh.]. Ag Loc. Noailles, Thanétien ; un individu presque complet, mesurant 20 milli- mètres de longueur sur 8 millimètres de diamètre, coll. Houdas. Avec l'espèce pré- cédente, ce sont les deux premiers Cryptoconus signalés à ce niveau dans le Bassin parisien. 217-6. — Pseudotoma pluriplicata [Cossmann]. PIeNTIT 1902. Surcula pluriplicata, Cossm., App. n° 3, p. 69, pl. IV, fig. 14. O8s. Grâce à un échantillon moins mutilé que le type et présentant l’ouverture intacte, je suis en mesure de rectifier le classement générique de cette coquille que j'avais placée à tort dans le Genre Suwrcula : son canal court et infléchi, sa columelle arquée, son bourrelet basal visible, quoique très obsolète, son sinus à peine creusé, sur la profondeur duquel j'avais été abusé par la déformation du spécimen-type, me décident à classer cette espèce dans le Genre Pseudotoma, dans le voisinage de P. liancurtensis, qui a toutefois une forme plus biconique, des tours moins excavés en arrière, un bourrelet basal plus saïllant, etc Loc. Châlons-sur-Vesle, Thanétien ; néotype (pl. VIII), coll. Staadt ; Jonchery, coll. Cossmann. : 220-3. — Bela (Puchozia) crassicostata, Cossm. A signaler dans le Lutécien supérieur d'Hérouval, coll. Houdas. 22352. — Surcula veslensis, Cossm. 1889. Pleurotoma antiqua, Desh. in Cossm., Catal. ill., IV, p. 259. 1899. Surcula veslensis, Cossm., Revue crit. Pal., 3° année, p. 139. La détermination proposée par Deshayes étant préemployée par Edwards pour une variété de P. rostrata, du Bartonien, j'y ai substitué veslensis. 979 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE 2.1 224 23. — Pleurotoma (Eopleurotoma) eurvicosta, Lamk. 1904. Cossm., Palæontol. universalis, fiche n° 44. Le type de cette espèce, concervé dans la collection Defrance, a été figuré dans Palæontologia universalis, et il résulte de cette restauration que les figures de l’ou- vrage de Deshayes qui y répondent le plus exactement sont celles de P. bicatena. 224-25. — Pleurotoma (Eopleurotoma) bicatena, Lamk. 1904. Cossm., Palæontol. universalis, fiche n° 74. Le type de cette espèce, conservé dans la collection Defrance, a été figuré dans Palæontologia universalis ; les figures originales de Lamarck ne sont pas du tout en concordance avec ce type, et l'espèce parisienne qui se rapproche le plus du type de Defrance est P. multinodis de Boury. Les cotypes de la collection Defrance. répondent d'autre part à P. Francisci de Raincourt, qui peut être conservé comme espèce distincte. 233-2°. — Actæon Gardneri, Cossmann. Var. Houdasi, 20%. var. PI R. D. On trouve dans le gisement de Monneville (Oise) une variété qui se distingue de la forme typique de Barton par ses sillons plus serrés et par ses rubans spiraux moins larges ; le galbe et le pli columellaire sont identiques à ceux d'A. Gardneri, de sorte que je me borne à signaler cette variété sans en faire une espèce distincte, On ne peut la rapprocher d'A. Monthiersi, qui a les tours déclives en arrière, la spire plus pointue, et les sillons plus écartés. Loc. Monneville, Bartonien ; rare (pl. IX), coll. Houdas. 23319. — Actæon (Semiactwon) granum, 70€. sp. BE Taille microscopique; forme globuleuse, ovoide; spire très courte, à galbe tout à fait conoïdal; protoconque hélérostrophe, à demi noyée dans le premier tour, en calotte lisse et peu sailiante; quatre tours convexes, dont la hauteur égale le tiers de la largeur, séparés par des sutures enfoncées et rainurées; ornementation composée de sillons spiraux plus visibles vers la suture inférieure que sur la région antérieure de chaque tour. Dernier tour formant les quatre cin- quièmes au moins de la hauteur totale, ovale, ventru, déclive vers la base en avant, orné de sillons spiraux qui séparent de larges rubans obscurément treillissés par les accroissements. Ouverture égale à la moitié de la hauteur de la coquille, assez large, anguleuse en arrière, arrondie en avant; labre peu courbé, assez mince; columelle peu excavée, munie d’un petit pli médian et peu saillant; bord columel- laire calleux, étroit, recouvrant à peu près complètement la fente ombilicale, ne se raccordant pas en avant avec le contour antérieur. Dim. Hauteur, 1 ‘/9 mill.; diamètre, 1 mill. R. D. Cette petite espèce, qui atteste la présence de Semractæon à un niveau plus ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 973 ancien que celui où il avait été signalé jusqu'ici dans le Bassin de Paris, est plus globuleuse qu'A. sphæriculus, et sa spire est plus courte; le pli columellaire est beaucoup moins saillant que celui des véritables Actæon, et il n'est pas bifide comme celui de Solidula. Loc. Pourey, Sparnacien supérieur ; type (pl. VIT), coll. Plateau; autre individu, coll. Cossmann, recueilli par M. Staadt qui m'a communiqué un troisième échantil- lon de 4 millimètres de hauteur ; quatrième échantillon, coll. Bonnet. 234bis4. — Actæonidea (Crerilabium) pourcyensis, »0v. sp. PI. X. Taille très petite; forme turriculée, assez étroite et élancée ; spire longue, à galbe conique; tours un peu convexes, dont la hauteur dépasse la moitié de la largeur, séparés par des sutures canaliculées et étagées que borde en dessus un sillon profond; le reste de leur surface brillante est entièrement lisse. Dernier tour presque égal aux deux tiers de la hauteur totale, muni comme les autres d’un sillon suprasutural, régulièrement ovale dans son ensemble, quoique peu ventru, marqué en avant de très fines stries spirales et écartées q'ii, sur la base, se resserrent davantage et deviennent peu à peu tiès profondes, jusqu’à la dépression ombilicale qui est imperforée. Ouver- ture étroite, anguleuse en arrière, arrondie en avant où elle s’élargit un peu; labre très mince, peu convexe; columelle légèrement arquée, tordue en arrière, subtronquée à son extrémité antérieure où elle ne se raccorde pas avec le contour supérieur ; bord columellaire étroit, peu calleux, appliqué sur la dépression ombilicale et muni de quelques rugosités qu'on n'aperçoit qu'avec un très fort grossissement. Dim. Longueur, 4 1% mill.; diamètre, 1 ‘/ mill. R. D. Quoique cette coquille soit très voisine de Crenilabium aciculatum, actuel- lement classé dans un Sous-(Genre d’Actæonidea, je ne puis la confondre avec cette espèce cuisienne, à cause de sa forme plus ventrue, de son sillon suprasutural et de ses stries basales plus profondes vers la dépression ombilicale. La disposition de la columelle, qui est lisse au milieu et qui ne se tord sur elle-même que vers le point où elle s'implante sur la région pariétale, rappelle complètement celle de Crenilabiuwm, à défaut des crénelures du bord columellaire, qui ne sont pas faciles à distinguer. Loc. Pourey, Sparnacien supérieur ; unique (pl. X), coll. Staadt. 238-4. — Volvulella radius [Desh.|. Oss. Il est intéressant de signaler l'existence de cette espèce dans les sables thané- tiens de l’est du Bassin de Paris : l'individu que m'a soumis M. Staadt ne diffère pas sensiblement de ceux de Cuise, et je ne vois pas de motif pour créer une espèce dis- üncte, attendu qu'il a le même galbe et la même ouverture. Loc. Chenay, Thanétien ; unique, coll. Cossmann. 241-4. — Bullinella (Cylichnopsis) goniophora [Desh.]. O8s. Dans l’annexe publiée (1904) à la fin de la sixième livraison de mes Essais de T. XLI, 1906 18 Mars 1997. 97 4 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Paléoconchologie comparée, j'ai proposé une nouvelle Section de Bullinella, intitulée. Cylichnopsis, et qui a pour type Cylichna acrotoma Cossm., de l’Eocène de VAla- bama. Elle est caractérisée par l’échancrure du labre sur la troncature apicale, et par la callosité que forment les accroissements de cette échancrure, de sorte que la perforation apicale est plus ou moins complètement recouverte. C'est précisément au même groupe qu'il y à lieu de rapporter Bulla goniophora Desh., dont le sommet n'est pas tout à fait obturé; mais dont la troncature est anguleuse à la périphérie. 241-15. — Bullinellà (Cylichnina) lignitarum, nov. sp. PÉEX Taille microscopique ; forme trapue, cylindracée, tronquée au sommet qui est assez largement perforé; spire invisible et involvée. Dernier tour enveloppant toute la coquille, à surface complètement lisse, atténué vers la base qui est imperforée ; ouverture rétrécie en arrière, élargie en avant, plus longue que la coquille, le labre dépas- sant la troncature apicale, avec un profil à peu près rectiligne; colu- melle courte, lisse, faiblement (ordue, se raccordant en arc de cercle avec le contour supérieur, sans aucune trace de troncature. Dim. Longueur, | 1/, mill.; diamètre, 1/2 mill. R D. Malgré sa très petite taille, cette coquille ne paraît se rapporter à aucune des espèces déjà connues dans le Bassin de Paris : son sommet perforé la place dans la Section Cylichnina, et sa surface ne semble pas striée comme l'est celle de la plu- pa:t de ses congénères ; elle n’est pas conique ou conoïdale comme les petites espèces du groupe de B. conulus ; sa torsion columellaire est à peine indiquée et son labre dépasse très notablement le sommet. Loc. Pourcy, Sparnacien supérieur; type, (pl. X), coll. Staadt; autre individu, co)l. Cossmann, recueilli et donné par M. Staadt. 242-11. — Roxania biconica, 700. sp. PIX Test mince. Taille assez petite; forme biconique, également atté- nue à ses deux extrémités, quoique tronquée et largement perforée au sommet; spire involvée au fond de la perforation apicale. Dernier tour enveloppant toute la coquille, ovale dans son ensemble, arqué au milieu de sa hauteur, et déclive de part et d'autre, de sorte que le galbe semble biconique; surface presque entièrement lisse, simple- ment marquée de trois sillons spiraux, assez profonds, autour de la perforation apicale, et d’une strie beaucoup plus obsolète à quelque distance au-dessus de ces sillons; base ombiliquée, portant une dou- zaine de sillons environ qui alternent de grosseur, et qui s’effacent graduellement à mesure qu'ils séloignent de la fente ombilicale, Ouverture étroite, arquée, à bords presque parallèles, sauf du côté antérieur, où elle s’élargit un peu; labre mince, arqué, dépassant beaucoup la troncature apicale ; columelle droite, lisse, non plissée ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 975 au milieu ni tordue en avant, où elle se termine en pointe eflilée sans se raccorder au contour supérieur et arrondi de l'ouverture: bord columellaire un peu calleux, aplati, réfléchi sur l'ombilic. Dim. Longueur, 6 mill.; diamètre, 2.5 mill. R. D. J'ai séparé sans difficulté cet échantillon des autres exemplaires de R. semi- striata qu'on trouve dans le même gisement, et qui ont un galbe beaucoup plus ven- tru et plus ovale, avec des sillons plus nombreux du côté postérieur, de sorte que la zone hsse du milieu est plus étroite ; en outre, le bord columellaire de R. semistriata recouvre complètement la région ombilicale, au lieu de la perforation qui existe chez À. biconica, comme chez R. biumbilicatu ; mais notre espèce se distingue de ce der- mer par sa surface presque lisse sur la plus grande partie de sa hauteur. Loc. Le Guépelle, Bartonien ; unique (pl. IX), ma collection. 244%i8-3. — Amphisphyra Moloti, nov. sp. PI. VIII et X. Test très mince. Taille très petite ; forme globuleuse, évasée, bul- loide; sommet perforé, spire non saillante; dernier tour embrassant toute la coquille, subanguleux en arrière à la périphérie de l’enton- noir apical, ventru et arrondi au milieu, déclive à la base qui parait imperforée ; surface probablement striée, mais trop usée pour qu’on puisse en être certain. Ouverture étroite et à bords parallèles sur le tiers postérieur de sa hauteur, puis subitement dilatée et évasée en avant, où son contour supérieur, largement arrondi, découvre l’en- roulement interne, en plan; labre mince, dépassant en arrière la troncature apicale à laquelle il se raccorde par un contour largement arqué et profondément échancré près de la suture, à profil oblique- ment rectiligne du côté antérieur ; bord columellaire peu calleux. Dim. Hauteur, 4 mill.; diamètre, 3 mill. R. D. Cette coquille très intéressante à l'ouverture moins ample qu’A. pulchella du Bartonien, et elle est moins conique qu’AÀ. assula du Cuisien. Si on la compare à À. stampinensis, de l’'Oligocène des environs d’Etampes, on trouve qu’elle s’en dis- tingue par son sommet perforé et par sa spire invisible, par sa columelle moins rec- üiligne et par son ouverture plus rétrécie en arrière. Loc. Jonchery, Thanétién; unique (pl. VIII et X), coll. Molot. 2477. — Siphonaria paucidigitata, nov. sp. #PL X. Taille petite; forme pyramidale, à base décagonale, un peu dissy- métrique, plus haute que large ; sommet obtus, assez élevé, situé un peu en arrière du centre ; be externe ornée d'environ onze côtes rayonnantes, écartées, assez saillantes, inéquidistantes surtout du côté de l’arête siphonale qui dérange leur régularité; dans leurs intervalles il existe, du côté antisiphonal, trois costules intermédiaires, moins saillantes; ce nombre élève à cinq de part et d'autre de 276 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE l’arête siphonale; les côtes principales et intercalaires sont croisées par des accroissements qui y découpent des rugosités sublamelleuses sur les côtes principales. Contour basal festonné par des digitations saillantes qui correspondent aux côtes principales, et dans les inter- valles de ces digitations, par les costules intermédiaires. Surface interne brillante, sauf sur la trace de l'impression musculaire qui est superficielle, de la forme d’un fer à cheval, interrompue sur la rigole siphonale, avec un petit sillon rectiligne, reliant le lobe isolé à la branche antisiphonale. Dim. Longueur, 7 mill.; largeur, 5.9 mill.; hauteur, 3 mill. R. D. Confondue probablement avec les Patella, cette coquille appartient évidem- ment au Genre Siphonaria à cause de sa rigole siphonale et de son impression à lobe détaché en avant du côté gauche. Mais elle s’écarte des autres Siphonaria du Bassin de Paris par ses côtes saillantes et peu nombreuses, formant des digitations beaucoup plus proéminentes que celles de S. crassicostata, du même gisement. L'irrégularité produite par la rigole siphonale est bien plus visible chez S. paucidi- gitata que chez aucune des trois espèces déjà connues dans le Bartonien. Loc. Le Fayel, Bartonien inférieur ; type (pl. X), coll. Cossmann. 251-5. — Physa (Ap/-cta) Lamberti, Desh. PISTE P. pulchella, d'Orb. in Cat. üll., IV, p. 331. O8s. Le choix que j’ai fait, en 1889, de la dénomination antérieure pulchella, à la place de Lamberti, était dicté par le souci de rendre à d'Orbigny ses droits à la priorité ; mais ce n’est pas conforme aux règles correctes de la nomenclature qui interdisent de préférer un nom d'espèce non figurée au nom qui a été publié, même postérieurement, avec de bonnes figures à l'appui ; dans le cas de P. pulchella, cette substitution de nom est d'autant moins justifiée que la brève description du Pro- drome vise de jeunes individus, tandis qué Deshayes a minutieusement décrit et figuré un spécimen adulte. Je rétablis donc la dénomination Lamberti et je saisis cette occasion pour figurer de nouveau cette espèce qui est assez fréquente et en bon état dans le gisement de Grauves. Loc. Grauves, Sparnacien inférieur ; plésiotypes (pl. VI), coll. Bonnet. 253-7. — Limnæa lignitarum, Desh. PI. VIII. O8s. Les nombreux individus de cette espèce, recueillis dans le gisement de Grauves par M. Bonnet, sont variables dans leurs dimensions, de sorte que je çrois utile de rectifier les indications données dans le IV® fascicule de mon Catalogue. Tout d’abord, la figure originale, publiée par Deshayes, n’est pas aussi inexacte que je l'avais avancé ; mais elle se rapporte plutôt à de jeunes individus trapus et ovales, tels que celui que je fais reproduire ici (fig. 258-7). Une forme plus allongée, plus conique, représentée par la majorité des individus de moyenne taille, est celle de la figure (253-7°); on peut encore lui conserver le nom lignitarum, car on passe aisément des jeunes individus à ceux-là par une série d'intermédiaires dus à la crois- sance. Enfin le type représenté par la figure (258-7°°) s’écarte davantage de tous ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 271 les spécimens ci-dessus, par sa forme étroite et effilée : c’est bien cette variété que j'ai à tort confondue avec le type d’après les échantillons que m'avait communiqués le D' Lemoine; il y a moins d’intermédiaires entre cette variété et la forme plus répandue dont il a été question ci-dessus ; aussi je crois qu’on peut sans inconvénient la séparer de L. lignitarum sous le nom Var. Bonneti, zobis ; le pli columellaire a une tendance à se dédoubler et l'ouverture occupe à peine plus du tiers de la hau- teur totale ; les sutures ne sont pas toujours bordées. 256-10. — Auricula Semiauricula) auversiensis, Cossm. PI. X. Cette coquille n’a pas été cataloguée jusqu’à présent, et elle a été simplement signalée dans une note infrapaginale (Cat., IV, p. 346, pl. XII, Gg. 6), parce que je n’en connaissais qu’un fragment. En voici la diagnose, d’après un meilleur spécimen. Taille très petite ; forme globuleuse, très ventrue, ovoïdo-conique ; spire courte, à sommet obtus, à galbe conique ; huit tours très étroits, croissant très lentement, légèrement convexes, séparés par des sutures linéaires ; leur surface n’est pas complètement lisse, on y dis- tingue des aceroissements peu réguliers, râcheux. Dernier tour supé- rieur aux deux tiers de la hauteur totale, ovale à la base qui est perforée d’un ombilic assez ouvert et circonscrit par un gonflement bien visible. Ouverture rétrécie, assez courte, holostome, anguleuse en arrière; labre un peu oblique, épaissi à l’intérieur où il existe deux fortes protubérances écartées ; columelle munie de deux plis inégalement saillants, l’antérieur rapproché du bord supérieur, l’infé- rieur plus transverse; renflement pariétal peu saillant; bord colu- mellaire mince, peu étalé. Dim. Hauteur, 4.5 mill.; diamètre, 3 mill. R. D. Il n'est pas possible de considérer cette espèce comme le jeune âge d'A. nobilis qu’on trouve dans le même gisement, mais qui est beaucoup plus élancé, avec une ouverture plus grande et des plis moins écartés ; son labre est d'ailleurs plus épaissi par les protubérances internes. Si on la compare à A. Lamarcki, qui est moins ventru et moins globuleux, on remarque que ce dernier a les tours de spire moins nombreux et moins étroits, qu’en outre son ouverture est plus grande et sa plication tout à fait différente de celle d'A. auversiensis. La séparation primitive- ment faite dans notre Catalogue est donc entièrement confirmée. Loc. Ezanville, néotype (pl. X), coll. Houdas. Le fragment-type provenait d’Auvers, ma collection. 262-6. — Stolidoma Pistati, nov. sp. BV Taille moyenne; forme probablement ovale-conique; dernier tour seul conservé sur le spécimen-type, déprimé vers la suture inférieure qui est superficielle, à galbe ellipsoïdal y compris la base dont le 9758 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE contour se raccorde presque sans inflexion avec celui de l'extrémité antérieure ; surface lisse; fente ombilicale médiocrement ouverte, Ouverture allongée, occupant plus des deux tiers de la hauteur du dernier tour, très anguleuse en arrière, ovale et légèrement décou- verte en avant où elle est un peu versante; labre peu épais, presque vertical et à peine sinueux en arrière, un peu oblique en avant où il se raccorde avec avec le contour supérieur par une courbe régulière ; columelle courte et excavée, portant un pli pariétal mince et très saillant, tordue en avant par un second pli très oblique et très obso- lète: bord columellaire mince, large, détaché en avant de la fente ombilicale. | Dim. Hauteur du dernier tour, 7.5 mill.; diamètre, 4.5 mill. R. D. Cette coquille est très voisine de S. crassidens, du Thanétien; aussi, comme je n’en connais qu'un fragment, je ne l'en aurais pas séparée, si son ouver- ture ne se distinguait à première vue par sa forme plus étroite en avant, plus pro- longée en arrière ; celle de S. crassidens n’occupe guère que les deux cinquièmes de la hauteur du dernier tour. Je ne puis comparer la spire qui manque sur le type de S. Pistati, mais la fente ombilicale de la base est encore un caractère qui l’écarte de l'autre espèce. Loc. Pourey, Sparnacien supérieur, type unique {pl. V,, coll. Plateau. 263-8. — Glandina Bonneti, 200. sp. PIN: Taille moyenne; forme ovale, allongée; spire courte, à galbe conoïdal, à sommet en calotte lisse avec un nucléus en goutte de suif; les tours de spire faisant suite à celte calotte sont étroits, plissés par des accroissements un peu obliques et très serrés qui aboutissent en arrière à un mince bourrelet contigu à la suture formée par le recou- vrement des tours les uns sur les autres. Dernier tour égal aux quatre cinquièmes de la hauteur totale, quand on le mesure de face, peu ventru, régulièrement ovale jusqu’à la base qui est légèrement exca- vée vers le cou; les stries d’accroissement, profondes et régulières sur la région inférieure, s'arrêtent au tiers de la hauteur de ce dernier tour, et la base est à peu près lisse, sauf quelques accroissements ins et peu réguliers. Ouverture étroite, très anguleuse en arrière, arrondie en avant; labre mince, presque vertical; columelle lisse, excavée, tronquée à la base; bord columellaire mince, bien applique sur la base. | Dim. Type : diamètre, 5 mill.; hauteur, 10 mill.; diamètre du plus grand imdi- vidu : 12 mill. R. D. Cette intéressante espèce se rapproche, par sa forme, de G&. Terveri Boissy, du Calcaire de Rilly; mais son sommet en calotte, ses plis axiaux, son ouverture plus ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 979 allongée, l'en distinguent facilement; elle a le dernier tour plus élevé et plus embras- sant que G. fragilis, du Thanétien. Ses plis ressemblent à ceux de @. Cordieri. mais elle est beaucoup plus étroite et son ouverture est bien plus allongée; elle a les tours moins convexes que G. Tournovueri, du Calcaire de Provins, et son ouverture est également plus élevée. Loo. Grauves, Sparnacien inférieur ; cotypes figurés (pl. VI), coll. Bonnet; deux autres spécimens plus grands, mais moins caractéristiques. 26713. — Helix !Obba) rara Boissy. PI V: Oss. Je fais figurer un bon échantillon de Grauves, recueilli par M. Bonnet, et présentant bien tous les caractères de l'espèce du Mont-Bernon ; le plus grand indi- vidu atteint un diamètre de 17 millimètres pour une hauteur de 12 millimètres, c'est-à-dire plus que le double des dimensions du néotype figuré par Deshayes. 2677-22. — Helix Diarti, 200. sp. PR VIT. Taille assez grande; forme turbinée, conique ; spire assez élevée, à galbe subconoïdal vers le sommet qui est obtus; six tours convexes, à sutures peu profondes, assez étroits, marqués de stries d’accroisse- ment très obliques. Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hau- teur totale, quand on le mesure de face, arrondi à la périphérie de la base qui est médiocrement convexe, imperforée au centre et rayonnée par les accroissements. Ouverture ovale dans le sens transversal, avec une gouttière superficielle dans l'angle inférieur; labre mince, oblique à 48 degrés sur l’axe, non réfléchi, ni contracté; columelle très courte, calleuse et excavée, lisse; bord columellaire un -peu retroussé au point d'attache. Dim. Diamètre, 21 mill.; hauteur, 19 mill. R. D. Cette belle espèce pourrait être confondue avec A. Droueti Boissy, surtout si l’on s’en rapportait exclusivement à la figure publiée par Deshayes, qui représente un individu trop dilaté; mais, en réalité, 4. Droueti est beaucoup plus globuleux, tan- dis que A. Diarti est bien plus conique, avec une spire plus élevée ; son péristorme est plus mince et n'est pas réfléchi à l’extérieur. On peut même se demander si l'espèce que nous venons de décrire appartient bien au groupe d’'Helix (s. stricto) ; actuelle- ment, la synonymie des espèces actuelles a été tellement bouleversée par les malaco- logistes modernes, qu'il devient presque impossible d'attribuer aux formes fossiles des noms génériques qui puissent exactement cadrer avec ceux des Helicidæ vivants. Aussi, dans cette incertitude, je me borne provisoirement à désigner cette espèce, comme A. Droueti, sous le nom Helix (s. lato). Loc. Grauves, Sparnacien inférieur, deux individus cotypes (pl. VII) coll. Bonnet. 2677-23. — Helix (Grandipatula) ANiIxI, n0v. sp. PI. VI. Taille petite; forme hémisphérique, peu élevée, presque deux fois plus large que haute ; spire déprimée, quoique à galbe conique ; som- met obtus, en goutte de suif; quatre tours convexes, assez étroits, à 280 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE sutures bien marquées, portant seulement de fines stries d’accroisse- ment incurvées. Dernier tour embrassant, formant les quatre cin- quièmes de ia hauteur totale, quand on le mesure de face, subangu- leux à la périphérie de la spire, arrondi sur les flancs et sur la base qui est finement rayonnée par les accroissements et perforée au centre d’un entonnoir ombilical, circonscrit par un angle émoussé. Ouver- ture toroïde, deux fois plus haute que large, sans gouttière posté- rieure; labre mince, peu incliné sur l’axe vertical; columelle lisse, mince, un peu arquée, non réfléchie sur l’ombilic. Dim. Diamètre, 7.5 mill.; hauteur, 4.5 mill. R. D. C’est de H. Rigaulti Desh., du Thanétien, que l'espèce de Grauves se rap- proche le plus dans la Section Grandipatula; toutefois elle a l’ombilic encore plus rétréci, et la lame columellaire plus aplatie; en outre, son ouverture est moins arrondie, présentant plutôt la section d’un tore elliptiqu?; enfin'sa spire est un peu plus saillante, et elle comporte un tour de plus à la même taille; d'autre part, le profil du labre est moins oblique par rapport à l’axe vertical. Je ne la compare pas à Æ. hemisphærica Mich., qui a l'ombilic très vaste, et dont les stries d'accroissement sont finement onduieuses ; ni à A. discerpta Desh., qui a le dernier tour plus régulièrement arrondi et le labre plus oblique, avec un péristome épaissi par un bourrelet. Loc. Grauves, Sparnacien inférieur ; assez rare, type (pl. VI) coll. Bonnet. 26'7bi8-1. — Partula Dautzenbergi, roc. sp. PISVITE Taille grande pour le Genre; forme bulimoide, ventrue, largement ombiliquée ; spire peu allongée, à galbe conoïdal ; six tours un peu convexes, séparés par des sutures peu profondes, vaguement ornés de très fines stries spirales dont la régularité est parfois dérangée ou ondulée par les aceroissements. Dernier tour égal aux quatre sep- tièmes de la hauteur totale, arrondi à la base qui est largement per- forée par un entonnoir ombilical ; ouverture à péristome discontinu, mince et réfléchi en dehors, implanté sur la base dans un plan qui est presque tangent à la face ventrale du dernier tour; labre un peu oblique, à profil rectiligne et retroussé; columelle courte, lisse, excavée; bord columellaire détaché, formant une mince lamelle qui se renverse sur l'ombilic. Dim. Hauteur, 11 mill.; grand diamètre, 8 t/2 mill.; petit diamètre, 6 mill. R. D. Cette intéressante espèce a beaucoup d’analogie avec Partula hyalina Brod., quoiqu'elle s’en distingue cependant par sa forme plus ventrue et par son péristome moins complètement bordé et réfléchi en dehors; on trouve les mêmes stries spirales, quoique plus fines encore, chez l'espèce vivante qui a en outre le dernier tour plus élevé. Je dédie l'espèce à mon savant ami dont les conseils m'ont guidé pour le clas- sement générique de toutes ces formes non marines. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 281 Loc. Grauves, Sparnacien; cotypes (pl. VIIT), coll. Bonnet; trois ou quatre spécimens avec test, plusieurs moules décortiqués. 268-2. — Bulimus? Guillaumei, #0. sp. PE VI. Test mince. Taille petite; forme conique, trochoïde, spire assez courte, subulée, à galbe légèrement conoïdal; protoconque obtuse, en goutte de suif; six tours à peine convexes, dont la hauteur égale le tiers de la largeur, séparés par des sutures assez profondes; surface à peu près lisse, sauf les stries d’accroissement très obliques qui pré- sentent une certaine régularité. Dernier tour grand, mesurant de face les trois cinquièmes environ de la hauteur totale, anguleux à la périphérie de la base qui est assez convexe et faiblement perforée au centre. Ouverture relativement petite, subquadrangulaire; labre mince, oblique à 45°, à profil rectiligne; columelle un peu excavée en arrière, implantée obliquement sur la région pariétale, se raccor- dant par un angle arrondi avec le contour supérieur ; bord columel- laire mince, réfléchi sur la fente ombilicale, et tronqué en avant. Dim. Hauteur, 5 {/, mill.; diamètre, 3 1/2 mil]. R. D. J'ai hésité à classer cette coquille dans la Famille Helicidæ ou dans la Famille Bulimidæ ; elle est plus conique que la plupart des Helix et son ouverture rappelle plutôt celle de Bulimus, quoique sa spire soit bien plus trochiforme. Il faut éviderament attendre des spécimens plus adultes. Loc. Jonchery, Thanétien ; unique (pl. VI), recueilli par le D' Guillaume. N. B. — Par erreur, la figure de la planche VI porte le chiffre 266-2 au lieu de 268-2. 268-3. — Bulimus Bonneti, 200. sp. PI. VIII. Test mince. Taille petite; forme ventrue, ovoide; spire courte, obtuse au sommet, à protoconque sans aucune saillie, à galbe conoï- dal; trois ou quatre tours un peu convexes, croissant rapidement, mais dont la hauteur n’atteint pas la moitié de la largeur, séparés par des sutures linéaires et faiblement bordées en dessus, ornés de très fines stries spirales, excessivement serrées, un peu plus profondes au- dessus de la suture, croisées par des accroissements obliques, plus visibles sur les premiers tours que sur le dernier qui est très grand, arqué à la périphérie de la base convexe, avec une perforation ombi- licale très étroite; les stries basales sont ondulées ou interrompues dans leur continuité par des accroissements assez espacés. Ouverture en secteur de cercle, presque égale à la moitié de la hauteur totale, arrondie sur son contour supérieur qui est subanguleux à sa jonction avec la columelle; labre oblique, mince; columelle faiblement tordue, 9289 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE quoique rectiligne et oblique; bord columellaire formant une large lamelle renversée au-dessus de la fente ombilicale. Dim. Hauteur, 3 1/2 mill.; diamètre, 2 1/; mill. : R. D. Le classement générique de cette petite espèce n'est évidemment que provi- soire ; son ouverture indique un individu non adulte, de sorte que je ne la rapporte qu'avec un point de doute au Genre Bulimus qui est caractérisé par un péristome réfléchi en dehors, épaissi à l’intérieur ; néanmoins, outre que la faible torsion de Ja columelle, avec une lamelle renversée sur la perforation ombilicale, rappellent la disposition qu’on observe chez B. montanus, les stries spirales et ondulées, extré- mement rares chez les coquilles lacustres, lui assignent une place tout à fait à part. Loc. Grauves, Sparnacien ; très rare (pl. VIII), coll. Bonnet. 268ñis-1. — Zua Allixi, 200. sp. PIX. Taille microscopique; forme ovoïdo-conique ; spire courte, obtuse au sommet, à galbe pupoidal; protoconque en goutte de suif; quatre tours brillants, peu convexes, dont la hauteur atteint les trois cin- quièmes de la largeur, séparés par des sutures linéaires. Dernier tour égal aux quatre septièmes de la hauteur totale, ovale à la base qui est imperforée et lisse comme ia spire. Ouverture ovale arrondie, un peu anguleuse en arrière, à péristome discontinu ; labre mince, ver- tical; columelle excavée, non plissée, se raccordant par un coude arrondi avec le bord supérieur; bord columellaire indistinet sur la base, étroit détaché et peu calleux en avant. Dim. Hauteur, 1 1/; mill.; diamètre, 1/9 mil. R. D. C’est sur le conseil de M. Dautzenberg que j'ai rapporté cette petite espèce ambiguë au Genre Zua (Leach, 1820) : elle diffère du type actuel (Z. subcylindrica Linné sp.) par sa forme moins cylindrique, mais elle en a bien l'ouverture et le sommet obtus. Il n'est pas possible de la confondre avec les Cecilianella actuels que l’on trouve quelquefois dans les gisements fossilifères et qui ont glissé avec la terre végétale ; en effet, sa forme est beaucoup moins élancée et son ouverture est bien différente. Loc. Grauves, Sparnacien inférieur ; très rare (pl. X), coll. Bonnet. 269ris-1. — Cylindrellina Helena, Berthelin. PE 1885. Berthelin Bull. Soc. géol. Fr. (3), t. XIV, p. 195. Test mince. Taille microscopique; forme turriculée, allongée, imperforée; spire à galbe cylindrique; protoconque planorbulaire ; huit tours arrondis, lisses, à sutures profondes, marginées. Dernier tour égal aux deux cinquièmes de la hauteur totale, anguleux à la périphérie de la base qui est déclive et imperforée. Ouverture grande, subquadrangulaire, à péristome évasé continu, anguleuse en arrière, arrondie en avant; labre largement sinueux en arrière, convexe au 80-3. 1517-14. 198-15. 162-22. 202-22. 162-21. 262-6. 267-1353. 153?is-1. PLANCHE V. DissosTOMA VESLENSE, Cossm., grand. natur. RosTELLARIA (Chedevillia) Muniert [Chéd.|], grandeur naturelle CLAvILITHES (Cosmolithes) LEMARCHANDI, Ched., grandeur naturelle . CyPRÆA (Bernayia) MaLANDaINI, Chéd., g. n. Mirra (Mitreola) PezanTi, Chéd., grand. nat. CypRæA (Cypræoglobina) Raspaiur, Chéd., grandeur naturelle STOLIDOMA PISTATI, Cossm., 3/9 tes Heix (Obba) RARA, Boissy, grandeur naturelle, MAUSSENETIA STAADTI, Cossm., grand. natur. Chàlons-sur-Vesle, Boury. Pourcy. Grauves. Jonchery. Tome XLI (1906). PI. V Ann. Soc. Roy. Zool. et Malac. de Belr. Pissarro, Clichés G # 251-5. 186-26. 1541. 116-2. 157-14. 136-5. 162-22 198-14. 2'74:4. 2677-23. 263-8. 268-2. "oise PLANCHE VI. Puysa (Aplecta) LAMBERTI, Desh. . . . . (Grauves. SIPHONALIA (Pseudoneptunea) Forrini, Chéd., grandeur naturelle: m4 re Boury. ARÆODACTYLUS PLATEAUI [Cossm.], grand. nat. Châlons-sur- Vesle. SEMISINUS PisTari, Cossm., grand. naturelle. Pourey. RostTeLraria (Chedevillia) Muniert [Chéd.], ograndeur naturelle . . . PAT RDRE Boury. Bexoisria CouLont [Chéd.], grandeur naturelle. Chambors. CyPRÆa4 (Bernayia) MarauDaint, Chéd., g. n. Boury. CraviniTHes (Ropalithes) Loise1, Chéd., g. n. Bourv. Rizzyia BonnerTi, Cossm., grandeur naturelle. Grauves. Heux (Grandipatula) ALLIxI, Cossm., 2/4. . — GLANDINA BoNNETI, Cossm., 2/4 . . . . . — BuLimus GuILLAUMEI, Cossm., 5/4. . -. . . Jonchery. Par erreur, la figure porte 268-1 au lieu de 268-2. Ann. Soc. Roy. Zool. et Malac. de Belo. Tome XLI (1906). PI. VI 266 -2 267-23 u 274-4 263-8 263-8 Clichés G. Pissarro. Ne" et EN jo Nm Ne 11 4 OU or 7, PR ON LT “ NE L 4 » d " # AE " at / lé 154 # ch WU ‘4 07 And 3-6. 65-15. 88-29. 80-28. 121-14. 139-1. 64-26. 65ter-1. 783. 6-17. 80-3. 82-4. 99-9. 99:7. 104-22. 1162. 110-35. 96-24. 137tr-9. 118-12. 185-2. 169-18. 22-4. 179-18. 202ter-12. 233-19. 194pis-1. 2617-22. PLANCHE VIT. Gasrrocxœæna MoLori, Cossm., 6/4 Basreroria (Fulcrella) ACUTATA, Cossm., 2/4. Ervorxa (Anomalokellya) POURCYENSIS, Cossm., 5/1 - DR ARE Ab Eee DipLoponTa Houpasi, Cossm., 2/4 . AwvrcuLA? MoLori, Cossm., 5/4 . [An. sp. nov.?|, 5/1 AMPULLINA PisTari, Cossm., ?/1 LAMELLARIA INOPINATA, Cossm., 2e PAGE LePropoma MorLeri, Cossm., grand. natur. FissuRELLa Cossmanni, Plateau, 6/1 . DissoSTOMA VESLENSE, Cossm., grand. natur. HarTMannia MoLorr, Cossm., 3/2 . Pseuporapnrus MoLori, Cossm., 5/1 . PsEUDOTAPHRUS (Pesantia) DACTYLIOSUS [Desh.], 5/9 . SOLARIUM STAADTI, Cosem., 5/1. SemIsiNus Pisrari, Cossm., grand. naturelle. Laouxa (Mecdoriopsis) ANTIQUA [Desh.], g.n. CrassaTELLA (Pseuderiphyla) REMIENSIS, Cossm., grandeur naturelle . RuNooLavis (Semivertagus) STAADTI, Cossm., grandeur naturelle Mecanorsis (Coptostylus) POUROYENSIS, Cossm. Er PARA IEEE PARVISIPHO INFRAEOC-ÆNICUS [Cossm.]. Murex (Poirieria) PLATEAUI, Cossm., gr. n. Moxoponra SraADTI, Cossm , ?/4 . TRITONIDEA suLCATA [Desh.], grand. naiur. (Fusimitra) TEREBELLOIDES TuRRICULA [d’Orb.], 2/4. D PR LE PA Acræon (Semiactæon) GRANUM, Cossm., 6/4. BuLstrusus BRouETI, Cossm., grand. natur. Herix DIARTI, Cossm., grandeur naturelle . Jonchery. Pourcy. Chavençon. Pourcy. Cuise. Pourcy. Jonchery. Châälons-sur-Vesle. — Châlons, Chenay. Saint-Gobain. Joncherv. Pourev. Toussicourt. Cernay. Chenay. Pourcey. Châlons-sur-Vesle. Cuise. Saint-Gobain. Pourcy. Boursault. Grauves. Ann. Soc. Roy. Zool. et Malac. de Belo. Tome XLI (1906). PI. VII e © 88-929 99-9 110-535 96-24 104-922 137 ter -9 1158-12 179-18 191-9 233-19 233-19 209 fer-12 Clichés G. Pissarro. 8-6. 18-3. 21-2. 22-4. 44-25. 49-21. 52-25. 60-3. G5HE1 77-53. 777-4. 79-4. 95-7. 1077-12. 1077-14. 107-14!. 110-41. 114-1. 119ris-1 119ter-1 129-353. 130-2. 131-16. 1377-42. 137ter-9. 145-11. 202tis-10. 217-6. 244bis-3. 253-'7. 253-171. 253-7!. 26'7rie-1. 268-3. . CERITH. PLANCHE VII. RimuLa Nincki, Cossm., 7/1. CURE DR LH CALLIOMPHALUS CRENULARIS [Desh.], gr. nat. CLANCULUS INFRAEOCÆNICUS, Cossm., 2/1. MonoponTa STAADTI, Cossm., 2/4 ODONTOSTOMIA MICROSCOPICA, Cossm., 6/4. Eurima (Margineulima) suTrurALIS, Cossm., (/, ScaLA (Coniscala) BOwERBANKI, Morris, 8. n. RoTEeLLoRBIs Nincki, Cossm., $/4 . LAMELLARIA INOPINATA, Cossm., ?/4 BERELLAIA BonNeTI, Cossm., 8/, — ALuixi, Cossm., $/, . CRASPEDOPOMA BoNNETÆ, Cossm., 5/1. Rissoa VESLENSIS, Cossm., 8/4 LiTTORINA RISSOIDES, Desh., var. GuIL- LAUMEI, Cossm., 5/1. — MAUSSENETI, Cossm., ÿ/4 . æ “= variété ? 4/1. LACUNA STAADTI, Cossm., Ÿ/4 ARE 1 MeLaniA (Melanoides) INqQuINATA, Defr., g.n PYRGULIFERA INOPINATA, Cossm., grand. nat. CoRNETIA REMIENSIS, Cossm., grand. natur. TuBA ELATOSPIRA, Cossm., grandeur natur. SCALIOLA JONCHERYENSIS, Cossm., 7/4 . . VERMETUS (Vermicularia) STAADTI, Cossm., 5/4. eye e he (Ptychocer.) EDULCORATUM, Var. Lousrauzx, Cossm., grandeur naturelle Raiocravis (Semivertagus) STAADTI, Cossm., grandeur naturelle . . . ad CERITHIOPSIS VESLENSIS, Cossm., 5, : CONOMITRA EURYCOLPA, Cossm., 5/4 . . . ‘PSEUDOTOMA PLURIPLICATA [Cossm.], gr. nat. AMPHISPHYRA MoLorTi, Cossm., 4/4 LIMNÆA LIGNITARUM, Désh., 2/1. variété . ee “var. Bonneri, Cossm., 2/4 . Cyr PARTULA DAUTZENBERGI, Cossm., 5/9 . Buzimus Bonneri, Cossm., 5 Cuise. Châlons-sur-Vesle. Jonchery. Pourcy. Chälons-sur-Vesle. Cuise. Jonchery. Pourcy. Grauves. Jonchery. Chenay. Prouilly. Châlons-sur-Vesle. Nanteuil-la-Fosse. Chenay. Chàlons-sur-Vesle. Jonchery. Prouilly. Parnes. Chenay. Jonchery. Cuise. Chälons-sur-Vesle. Jonchery. Grauves. Grauves. | | Ann. Soc. Roy. Zool. et Malac. de Belo. Tome XLI (1906) PI, VII « 8-6 CA [10-41 107-14 L10-#1 ere } | 4 ( à 002 bis-10 » 137-492’ 91-16 268-5 is 0 253-7/ 953-7/ 967 bis- Chchés G, Pissarro. 18-7. 36-10. 60-8. 9'7ter-1. 102-2. 122-3. 133-10. 2-3. 8-7. 16ter-1. 33-5'. 33-277. 33-28. 33-29. 43-30. 43-31. 449. 59-22. 83-10. 91-4. 92-10. 95-8. 98-2. 100-1. 101-6. 103-2. 122-353. 128-12. 135-5. 144-20. 145-11. 146 -19. 147-9. 159°s-1. 233 -2'. 233-19. 242-11. PLANCHE IX. SPHENIA TERQUEMI, Desh., 2/4. : ARCOPAGIA HEROUVALENSIS, Cossm., grand. nat. SPHÆRIUM GOSSELETI, Leriche, f/4 CRENIMARGO INÆQUICRENATA, Cossm., 5/4 . . PARISIELLA VENERIFORMIS, Cossm., ÿ/, . . PERNA STAADTI, Cossm., grandeur naturelle PLICATULA PLSTULOSA, Cossm., ?/4 PULCELLUM INFRAEOCÆNICUM, Cossm., ?/4 RimuLa (Semperia) BonnerTi, Cossm., 5/4 BONNETIA PLANISPIRA, Cossm., 54 . à . :. CoLLoniA (Circulopsis) FLAMMULATA, Var. ALTIOR, CUOSSIN:, SA TUNER — (Circulopsis)SEMIRUGATA,Cossm.,4/ — (Parvirota) ExcAVATA, Cossm., 6/1. _ (Circulopsis) MEGALOMPHALUS, Coss- mann, ÿ/4. SYRNOLA (Pachysyrnola) Houpasr, Cossm., 2/1. ASTHENOPTYXIS, Coss- mann, 6/1 ODONTOSTOMIA TORTILIS, Desh., 4/1 ADEORBIS BONNETI, Cossm., 2/1 . . . . ASSIMINEA ELATIOR, Cossm., {/, Birainia Pisrari, Cossm., (/,. STENOTHYRA BONNETI, Cossm., 6/} Rissoa Houpasi, Cossm., 4/4 . . COsSMANNIA EXPANSA [Desh.], 2/1. RISSOINA CLAVULA, VAT. STAADTI, Cossm., 2/1. CHEVALLIERIA CYLINDROIDES, Cossm., */1. LiTIOPA ALNENSIS, Pezant, 5/1. CæœcumM Houpasi, Cossm., ÿ/4 . MATHILDIA TENUISCULPTA, de Boury, ?/1. PLanaxis (Orthochilus) BREVICULUS, Cossm.., 4/, NEWTONIELLA DIPLOPHYMATA, Cossm., 1/, CERITHIOPSIS VESLENSIS, Cossm., 5/1. TRiroris (Epetrium) STraaDTI, Cossm., 4/4 . COLINIA QUINQUESULCATA [Desh.], 4/4 AMPHIPERAS (Neosimnia) LHoMMEr, Cossm., grandeur naturelle re SUR ACTÆON GARDNERI, VAT. Houpasi, Cossm., 3/2 —= (Semiactæon) aRANUM, Cossm., 6/1. ROXANTAUBICONICAN COSSME, 5 PI ne Pourcy. Hérouval. Cuvilly. Marines. Chavençon. Châlons-sur-Vesle. Liancourt. Noailles. Thionville. Mouchy. Pourcy. Hérouval. Thionville. Pourcey. Thionville. Châlons-sur-Vesle. Thionville. L'’Aulnaie. Noailles. Cuise. Pourey. Thionville. Chenay. Thionville. Saint-Gobain. Monneville. Pourcy. Le Guépelle. A tort, la figure porte 59-21 au lieu de 59-22. Ann. Soc. Roy. Zool. et Malac. de Bele. Tome XLI (1906) PI, IX > J G0-8 ” 36-10 33-99 3 3 43-30 j » 1381 4-9 ?. ; 100-1 # Y ÿ } 4 92-10 95-8 192-3 RRAEPIT 401-6 101-6 105-2 ; 1928-12 © 135-5 144-20 4145-11 146-19 147-9 0 } 459 Bis-1 159 is- Clichés G. Pissarro. 2bis-1. 2bis_2 198-1. 198-2. 198-2!. 198-5. 198-7!. 202-8. 202-23. 234ñis-4. 241-15. 244his-3. 247-1. 256 -10. 268is-1 269ris-1. 272-3. 273-2. 2744. PLANCHE X. BELOSEPIELLA COSMANNI, de Aless., 2/1. Û CLAVILITHES LONGÆVUS [Sol.|, grand. natur. g PARISIENSIS [Mayer], grand. nat: var. CONJUNCTUS, ACTÆONIDEA Cossm., 5/1 BuLLiNELLA (Cylichnina) LIGNITARUM, Cossm., Sa » (Crenilabium) PARISIENSIS, de Aless., 2/4 . var. AmPxisPHyRA MoLori, Cossm., 5/4 . SIPHONARIA PAUCIDIGITATA, Cossm., ?/4. AuRIcuLA (Semiauricula)auversiensis, Cossm., ANR NON Zua ALLixi, Cossm., 8/1 CYLINDRELLINA HELENA, Berthelin, 4/1 . Pupa Bonneri, Cossm., 8/4 VERTIGO INTERFERENS [Desh.], if Rizzyla BoNNETI, Cossm . subscalaris, Grabau, gr. nat. Houdasi, Cossm., grandeur naturelle . (Rhopalithes) NoÆ, VAr. CLAVEL- LOIPES, Grab., grand. natur. Mirra (Mitreola) PARISIENSIS, Desh., CHAUSSYENSIS, Cossm., gr. n. gr. nat. POURCYENSIS, Chaussy. Le Guépelle, Parnes. Cuise. Le Fayel. Grignon. Thionville. Chaussy. Pourcy. Jonchery. Le Fayel. Ézanville. Grauves. Vaudancourt. Grauves. —— Ann. Soc. Roy. Zool. 234 bis -4 202-23 Clichés G. Pissarro. et Malac. de Belg. 269 bis-1 Tome XLI (1906). PI. 202-23 ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 283 milieu avec un léger renflement au milieu. qui est la trace très effacée d'une lamelle spirale sur la paroi interne; columelle jeu excavée, avec un gros pli médian et tordu qui, à l’intérieur, est accompagné de deux autres de chaque côté, qu'on n'aperçoit qu'en faisant la section de la coquille; ces plis et lamelles n'atteignent toutefois pas le sommet. Dim. Longueur, 3 mill.; diamètre, 1 mill. OBs. Cette espèce a été omise dans le Catalrque illustré, et je comble cette lacune d'après des fragments que m'a communiqués M. Pezant. En publiant la description, Berthelin n’a pas indiqué dans quelle Famille on doit classer Cylindrellina Munier- Chalmas (1884) et ne l’a pas comparée aux autres coquilles du Bassin de Pans. Le génotype (C. Briarti Mun.-Ch.), du Montien, a été rapproché de Cylindrella Desh., qui a été changé en Distæchia Crosse; c’est aussi dans le voisinage de cette #-pèce que je place provisoirement Cylindrellina Helena Berthelin, quoique Distæchia ait une ouverture tout à fait différente. Loc. La Ferme de l'Orme, d’après Berthelin, dans le Lutécien supérieur. Néo- types, Vaudaucourt, Lutécien supérieur (pl. X), coll. Pezant. 272-3. — Pupa Bonneti, »ov. sp. PLX Taille microscopique; forme globuleuse et très ventrue; spire . courte à galbe tout à fait conoïdal; protoconque en goutte de suif; cinq tours peu convexes, dont la hauteur atteint le tiers de la laroeur, séparés par des sutures profondes, à surface lisse ou à peine marquée par des lignes d’accroissement légèrement obliques. Dernier tour un . peu contracté, égal à la moitié environ de la hauteur totale, arrondi à la base qui est étroitement perforée. Ouverture relativement grande . et dilatée, à péristome réfléchi, subquadrangulaire, projeté sur la face ventrale du dernier tour ; labre mince et retroussé en dehors; - columelle faisant un angle de 120 degrés avec la base, munie d'un | pli médian et très saillant, visible malgré la marne qui enconibre . l'ouverture et qui ne permet pas d’apercevoir s’il existe d’autres plis; » bord columellaire appliqué sur la base, formant une lame détachée de lombilic. Dim. Hauteur, 5/, mill.; diamètre, 1/9 mil]. - KR. D. Les espèces éocéniques rapportées soit à la Section Orcula, soit au Genre … Vertigo, sont beaucoup plus étroites et moins globuleuses que P. Bonneti qui a tout » à fait le galbe des formes miocéniques. N'ayant pu dégager l’ouverture, 1l m'est impossible de préciser à quelle Section du Genre Pupa appartient exactement ce … fossile ; la seule chose qu’on puisse affirmer, c’est qu’il ne ressemble à rien de ce - que l’on connait actuellement dans le Bassin de Paris. __ Loc. Grauves, Sparnacien inférieur ; très rare (pl. X), coll. Bonnet. 284 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE 273-2. — Vertigo interferens [Desh.] PL R. D. Je n'ose séparer de l'espèce de Jonchery une coquille microscopique du gise ment sparnacien inférieur de Grauves, quoiqu'elle s’en écarte par son dernier tour } un peu plus élevé et plus ventru ; comme l'ouverture est encombrée de marne et qu'il est impossible de la dégager, je puis constater seulement l'existence d’une lamelle pariétale et très saillante, ainsi que d’un pli antérieur à la columelle ; tous deux ont exactement la disposition indiquée sur la figure que Deshayes a publiée de cette espèce ; il est possible que le dessinateur ait reproduit une forme plus étroite : que le type. D'autre part, V. oviformis a des tours bien plus étroits que la coquille de Grauves ; il faut donc attendre, avant de séparer définitivement cette dernière, qu’on en ait recueilli des spécimens plus caractéristiques. Loc. Grauves, Sparnacien inférieur ; assez rare (pl. VI), coll. Bonnet. 274-4. — Rillyia Bonneti, zov. sp. PI.-VI et X. Taille moyenne; forme trapue, conique; enroulement sénestre ; spire assez longue, à galbe légèrement conoïdal vers le sommet qui est obtus, avec un nucléus en goutte de suif; sept tours médiocrement convexes, dont la hauteur atteint à peine le tiers de la largeur, séparés par de profondes sutures, ornés de plis d’accroissement régu- liers, serrés et obliques. Dernier tour à peu près égal à la moitié de la hauteur totale, arrondi ou plutôt arqué à la périphérie de la base qui est peu convexe, faiblement perforée au centre. Ouverture en secteur de cercle. Dix. Longueur, 36 mill.; diamètre, 17 mill. R. D. Par sa forme conique et peu pupoïde, cette coquille se rapproche évidem- ment de À. Michaudi Boissy, du calcaire de Rilly; mais elle s'en écarte par sa spire plus allongée, comportant environ deux tours de plus à la même taille; aussi ses sutures sont moins obliques, ce qui lui donne un aspect très différent à première vue; d’ailleurs, ses plis serrés sont beaucoup plus saillants que les quelques accrois- sements qu'on distingue à la loupe sur la surface des spécimens de Rilly. Si l'on compare À. Bonnet: à R. tenuistriata Weth. qui a aussi des plis serrés, on remarque que son ouverture est beaucoup plus petite, moins déviée vers l'axe, et que le galbe de la spire est plus conique, moins pupoïde; les mêmes caractères la différencient de R. rillyensis Boissy. Il est regrettable qu'aucun des deux échantillons recueillis à Grauves par M. Bonnet, ne possède le test de l'ouverture ; je n’ai pu en étudier la forme et le caractère, ni le pli columellaire; néanmoins, il ne paraît pas douteux qu'ils se rapportent bien au Genre Rillyia Mun.-Ch., et ils attestent la sépara- tion profonde qui existe entre le niveau des marnes du Mont-Bernon ou de Grauves et le Thanétien auquel se rattache le Calcaire de Rilly; la conclusion à en tirer, c’est que le Sparnacien est un étage bien défini. Lcc. Grauves, Sparnacien inférieur; cotypes (pl. VI et X) coll. Bonnet. 2751. — Palæostoa exarata [Michaud]. 1889. — Megaspira exarata, M. in Cossm., Cat., IV, p. 366. O8s. Le nom générique de cette coquille a été changé, parce qu’il a été constaté PRES TS ARR EE d + |." Eng Ds à. Ses, D , rod 2 7 ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 285 si que ce n’est pas un véritable Megaspira : Pilsbry (Man. Conch., 1903) a proposé Eomegaspira ; mais, déjà en 1895, M. Oppenheim (Beitr. Binnenfauna Provvnce. Kreide, pp. 352-354) avait fait remarquer que M. exarata devait être rapporté au G. Palæostoa Andreæ, dont le type est Pupa Fontenayi Rovis. Dans ces conditions, Eomegaspira tombe en synonymie. AJ. Loc. Grauves, Sparnacien inférieur, coll. Bonnet. CÉPHALOPODES. Dans une étude publiée, en 1905, par M. de Alessandri dans la Rivista ital. di Paleontologia, nous avons à signaler la création d’un nouveau Genre Beloseptiella, dont le type est B. Cossmanni de Aless., du Lutécien, corps ambigu que la plupart des collectionneurs de coquilles du Bassin de Paris ont jusqu'ici considéré soit comme un Poisson, soit comme un bec de Nautile. M. de Alessandri a été frappé de l’analogie — cependant bien loin- taine — que lui a paru exister entre ce corps et l'extrémité de Belo- sepia, et il y a même distingué une seconde espèce (B. parisiensis), qui ne diffère de la première que par son rostre plus obtus et presque nul. J'ai fait reproduire (pl. X) les spécimens-types de ces deux espèces qui seraient provisoirement numérotées 2bis-1 et 2bis-2, J'avoue que je n’aperçois aucune ressemblance entre la lame sil- lonnée de Belosepia et le rebord réfléchi de Belosepiella ; la rainure dorsale qui existe chez ce dernier contraste avec le mamelon rugueux qui sert d'appui au phragmocône de Belosepia. La texture même du test de Belosepiella s'écarte absolument de celle des Céphalopodes. Il me paraît donc peu admissible que Belosepiella puisse appartenir à cette Classe de Mollusques. Cependant, au moment même où ces lignes allaient être mises à l’impression, J'ai reçu le troisième fascicule du Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest (1906), contenant une note de notre confrère M. Leriche, intitulée « Sur le Genre Vasseuria Mun.-Ch. », et dans laquelle il émet l'opinion que la coquille dentali- forme de Vasseuria s'adapte parfaitement à la cavité de Belosepiella, laquelle est d’ailleurs rainurée à l'intérieur, de sorte qu’il en conclut que Vasseuria n’est que le phragmocône de Belosepiella, et que, par suite, ces deux dénominations sont synonymes. Il me semble encore plus difficile de me rallier à cette opinion qu'à 986 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE celle de M. de Alessandri : de ce que les Vasseuria du Bois-Gouët s'adaptent parfaitement à la cavité du Belosepiella qu’on recueille dans le même gisement, il est prématuré de conclure que l’un est le prolon- gement de l’autre, d'autant plus qu’on ne les a jamais trouvés emboîtés en place. On se demande d’ailleurs comment on expliquerait, au point de vue de l’organisation d’un Céphalopode, un tel emboîtement : à quoi servirait l’addition de ce prolongement quand Vasseuria repré- sente un Céphalopode bélemnitoïde, déjà complet par lui-même? Remarquons, d'autre part, que jamais on n’a trouvé un seul frag- ment de Vasseuria dans le Lutécien des environs de Paris, où abon- dent les Belosepiella, tandis que — là où Vasseuria est relativement commun, c'est-à-dire dans la Loire-Inférieure et le Cotentin —, on ne trouve que de très rares exemplaires de Belosepiella. Enfin, M. Crick a tout récemment signalé et décrit le Genre Styra- coteuthis dans l'Éocène d'Arabie, et ce Céphalopode très analogue à Vasseuria se retrouve aussi dans l’Éocène de l'Inde ; or Styracoteuthis, de même que Vasseuria, sont des descendants de Bélemnites, dont la structure n’appelle aucun prolongement à l'extrémité de leur rostre. On nous permettra de réserver notre adhésion à l'hypothèse de M. Leriche jusqu'à ce qu'il explique les fonctions de cette addition bizarre, ou tout au moins jusqu’à ce qu'on ait trouvé en place un Vasseuria fixé bien authentiquement sur son Belosepiella. A JR 2 2 S BRYOZOAIRES MARINS ET FLUVIATILES DE" JAMBE M GTOQUE PAR K. LOPPENS —+— PREFACE. Le but du présent ouvrage est de vulgariser l'étude d'un groupe intéressant d'Animaux inférieurs, en rendant la détermination des espèces facile et à la portée de tout le monde. J'ai tâché de décrire chaque espèce aussi simplement que possible, en évitant l'emploi des à Cr. dus RE San te) Ph. Ne NES Us qe ME et ce ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 287 termes scientifiques; ceux que Je n'ai pas pu omettre sont expliqués dans la liste ci-après; leur connaissance facilitera les recherches ullé- rieures dans les traités, dont un certain nombre sont énumérés à la fin de l'introduction. Les synonymes les plus connus suivent le nom de l'espèce, afin qu'on puisse se guider en consultant les différents auteurs. Mes recherches ont augmenté le nombre des Bryozoaires de seize espèces et six variétés nouvelles pour notre faune, capturées au cours de nombreuses excursions le long du littoral belge et de pêches dans les huitrières et les canaux. Les figures que j'ai dessinées d’après nature {sauf les figures 2, 3, 4 et 6, qui sont reproduites d'après les ouvrages cités plus loin) facili- teront beaucoup la détermination des espèces difficiles. Mon travail s'adresse donc spécialement aux étudiants, aux ama- teurs et aux personnes qui, se trouvant en villégiature le long de nos côtes, s'intéressent à l'examen des êtres bizarres que la mer rejette sur la plage. Mieux vaut certainement, avant de faire usage de ce guide, avoir déjà quelques connaissances élémentaires du règne animal; pour cela, Je conseille de consulter la Faune de Belgique, 1"° partie, par A. Lameere, qui donne, dans l’introduction, une foule de renseigne- ments utiles. L'Esquisse de la Zoologie, du même auteur, ainsi que la Zoologie élémentaire de Plateau seront également étudiées avec fruit, INTRODUCTION. | | EXCURSIONS. Les Bryozoaires étant surtout des animaux marins, c'est spéciale- ment vers la mer qu'on devra se diriger. En fait d'accessoires, on prendra un bon couteau, une petite pince, un filet à main à mailles très fines, ainsi que de petites boîtes en fer-blanc, forme boîle de botaniste, mais longues seulement de 15 à 20 centimètres. Si l’excur- sion doit être d’une certaine durée, il faut se munir d’un petit seau pour conserver les animaux vivants jusqu'au retour. On peut égale- ment emporter une bonne loupe, grossissant de cinq à dix fois, pour examiner rapidement les petits animaux qu'on capture. On emportera les mêmes objets pour explorer les mares et les ruisseaux, les canaux à eau saumâtre, les huitrières. On examinera, aussi souvent que pos- 988 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE sible, tous les paquets d’Algues et les débris de toutes sortes que la mer apporte sur la plage; pour cela, il faut commencer ses recherches à marée haute, ou au moment où commence le reflux ; de cette façon on est sûr d’avoir les spécimens bien frais et souvent même bien vivants. À marée basse, on examinera les brise-lames et les musoirs des estacades, les algues, les flaques d’eau entre les pierres, etc. On pourra accompagner les pêcheurs de crevettes, qui, en chalutant avec leurs filets à mailles relativement petites, font souvent de belles captures. On peut arranger à peu de frais un filet qu'on pourrait appeler une drague à main ou filet racloir; il se compose d’un bâton de 2 mètres de longueur, supportant à l’un des bouts une pièce de bois de 40 centimètres de longueur, fixée sur l’autre de manière à former un T. Un gros fil de fer est atlaché des deux côtés de cette pièce de bois, plié en demi-cercle ou en triangle, dont l'angle libre sera fixé au bâton servant de manche. Sur la pièce de bois transversale on adapte une bande de zinc fort, dont un des côtés (celui opposé au manche) est légèrement relevé e‘ limé au bord. Il n’y a plus qu’à y fixer un filet de 50 centimètres de profondeur, en étamine fine et solide. Ce filet servira dans les bassins pour racler les pilotis des débarcadères, les portes et les murs des écluses, etc. Dans les huitrières on raclera les vannes, les pierres et pièces de bois immergées. Le meilleur moyen de s'en servir consiste à plonger le filet aussi profondément que le permet la longueur du manche, puis à appliquer le bord relevé du zinc contre le mur ou la poutre; il suffit alors de retirer le filet en le maintenant toujours appliqué contre la surface à explorer, et tous les Bryozoaires, Hydroïdes, Balanes, etc., coupés par le bord tranchant du zinc, tomberont dans le filet. On n’a plus qu’à trier toutes les cap- tures une fois de retour chez soi. Dans les canaux, les mares, les huîtrières, on examinera les plantes aquatiques, les pierres, les branches d'arbres immergées. Si c’est possible, on entrera dans l’eau pour retirer les pierres et les plantes, les coquilles dans les huîtrières, sinon on pourra employer un filet à main ou un bâton à crochet. Les eaux saumâtres doivent être visitées avec soin, parce qu'on y trouve d'ordinaire une faune très variée ; on a d’abord la faune propre à l’eau saumâtre, puis souvent des types marins et d’eau douce qui se sont habitués au milieu nouveau et qui souvent même sy sont plus ou moins modifiés. nié CRE Pen PO TE PT ST PR NP, k. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 289 La région marilime belge fait partie de ce que l’on dénomme la zone d'Ostende. Sur les côles, cette zone est comprise entre le cap Blanc-Nez et le Helder. Au large, elle se limite aux zones de Douvres et d'Héligoland. La limite de la zone ostendaise est, à la frontière _ française, à environ 70 kilomètres des côtes belges. En remontant vers le nord-est, elle s'éloigne encore davantage de nos côtes, et à la frontière hollandaise elle est située à environ 135 kilomètres de notre littoral. Ceux qui auront l’occasion de faire des dragages en mer, devront avoir soin de mentionner à quelle distance des côtes ils ont . fait leurs captures, et à peu près à quelle profondeur. On fera bien d'étudier de suite les animaux pendant qu'ils vivent ; on tâchera aussi de les transporter vivants chez soi, dans des seaux. Voici encore quelques indications plus précises, pour guider les excursionnistes. Pour les espèces d’eau douce, fort peu a10mbreuses, on trouvera près d’Assenede, dans les marais appelés Grande-Gueule et Petite- Gueule, Paludicella Ehrenbergi, fixée aux roseaux. Dans l'étang de Mirwart se trouve en abondance Cristatella mucedo, sur les roseaux, les branches mortes, etc. Cette espèce vit également dans les vieux étangs du parc de Tervueren, dans les disant 228 | UP Te FU FRE LA die US LUN) dd cé a a mor js intaur dtda ai di de élangs d'Exaerde et dans le lac d Overmeire. Plumatella repens est abondante dans le lac d'Overmeire et au pare de Tervueren, sur les feuilles mortes et les pétioles de Nymphæa. La forme Alcyonella fungosa se trouve en abondance à Hamme, . près Hamme-brug, sur les branches immergées ; dans ces mêmes parages on trouve Lophopus crystallinus. Aleyonella fungosa est également très abondante dans l’eau sau- mâtre près de Nieuport, notamment dans la crique de Nieuwendam ; elle tapisse les murs des vannes sur de grandes étendues, ainsi que les tiges des roseaux et d’autres plantes aquatiques. Plumatella repens vit dans. les étangs d’Assenede, dont l'eau est _ légèrement salée. Plumatella lucifuga se rencontre au parc de Tervueren et au lac d'Overmeire, sous les feuilles des Nénuphars et les tiges de plusieurs _ plantes aquatiques; souvent sur les feuilles mortes, Pour les espèces marines, les environs de Nieuport sont très inté- ressants ; notamment le bassin à flot, sur les pilotis des débarcadères. _ On y trouve Bugula calathus et Boite flabellata en abondance ; Membranipora membranacea; Farella repens et la var. elongata ; T. XLI, 1906 19 à Avril 1907, 290 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE di Bougainvillea ramosa ; ces dernières espèces sont assez rares ; Bower- bankia tmbricata, forme rampante, est abondante dans le bassin à flot et dans les huîtrières. Au musoir de l’estacade on trouve parfois Membranipora membra- nacea sur les Moules. Membranipora pilosa est abondamment rejeté sur la plage, fixé aux Hydroïdes, aux Laminaires et sur quelques Floridées; la var. dentata se rencontre à l’estacade sur des Hydroïdes et rejetée sur la plage avec les Laminaria. | Sur la plagè, on trouvera un grand nombre d'autrÉ espèces : les Flustra foliacea doivent surtout être bien examinés, car on trouve sur leurs frondes plusieurs belles espèces, souvent difficiles à trouver ailleurs, entre autres : Crisia eburnea, Crisia denticulata, Scrupocellaria scruposa, Scrupocellaria reptans, Bicellaria ciliata, Bugula flabellata, Diastopora patina, Microporella ciliata, Membrant- pora pilosa, Schisoporella hyalina. L'ancien canal de Furnes près Nieuport, dit canal de l'Arche, est également très intéressant à visiter; sur les Liges mortes des roseaux, les branches immergées, les Ruppia spiralis, on trouvera Membrani- pora membranacea, var. sans dents; Bowerbankia imbricata sur les pierres el tiges immergées. Dans ce même canal on rencontre égale- ment des Hydecidés, de Crustacés, des Mollusques marins, ete. ÉTUDE DES ANIMAUX CAPTURÉS. De retour chez soi, on mettra de suite les animaux vivants dans des aquariums, qui peuvent être de simples bocaux, assez larges et: pas trop hauts. Les animaux morts seront mis provisoirement dans une cuvette (les cuvettes servant au lavage des plaques photogra- phiques conviennent souvent pour les manipulations zoologiques) contenant de l'eau de pluie additionnée de 2 p. c. de formol ordi- naire (solution à 40 p. c.). Certaines espèces sont d’une grande beauté. Rien n’est plus curieux que de contempler les colonies ramifiées, quand de chaque loge on voit s'épanouir une petite rosetle de tentacules, qui se rétractenb vivement au moindre danger; on croirait voir une plante délicate. ayant des fleurs mouvantes. Il vaut mieux examiner les Animaux à la loupe; il est même sou- vent impossible de les déterminer à l'œil nu. Un jeu de trois loupes, |: À 2 4 11 | EAN PI PR PSE PR É ARE x ue y SA sn re 5 Ë HAÉS LE! 24 ad ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 991 grossissant dix, vingt et quarante fois en diamètre est excellent : le grossissement 10 est surtout employé pour avoir une idée de l'en- semble des colonies, les autres pour l’examen en détail. Un petit support à crémaillère et platine, pouvant porter les différentes loupes, est très commode; alors on peut éclairer les sujets en dessous par un miroir, ce qui est excellent. pour les animaux transparents. Pour ceux qui veulent étudier plus sérieusement encore cette partie de la zoologie, ils devront employer le microscope composé, donnant des grossissements de !00 à 300 diamètres, mais ceux-là devront s'adresser aux traités spéciaux de microscopie. On pourra souvent déterminer rien qu'en regardant les figures des planches, mais il vaut mieux suivre chaque fois les descriptions; c'est plus instructif parce qu'on apprend en peu de temps à connaître les formes caractérisant les familles et les genres ; on se familiarise aussi avec les termes scienti- fiques. | On aura soin d'inscrire chaque fois sur un cahier le nom de l’ani- mal et l'endroit où. on l’a capturé; s’il vit sur les pierres, les coquilles, les plantes, ete. On ajoutera s’il est commun ou rare; si on le trouve à l’état vivant ou seulement mort sur la plage. On prendra note des observations qu'on fait sur les animaux en aquarium, sur leurs larves et leurs transformations. On peut encore étudier le développement des animaux qui nous occupent en immergeant des morceaux de bois ou des pierres, dans la mer, les canaux, les bassins. On les attache par une corde en un endroit qu'on peut atteindre saus danger : de cette façon, on pourra noter les aspects que présentent les ani- maux aux différents âges, ainsi que le temps qu'il leur faut pour se développer complètement. COLLECTIONS. Les Bryozoaires ne peuvent être conservés à l'état sec, les parties chitineuses et calcaires seules pouvant résister au desséchement. On devra donc se procurer des lubes en verre, de différentes grandeurs, qu'on remplira d’un liquide conservateur, dans lequel on plongera les animaux (autant que possible avec les corps qui leur servent de support, si ce sont des espèces non libres). Le liquide conservateur peut être l'alcool à 95 p. c., qu'on peut étendre d’un tiers d’eau de pluie bouillie; il a le défaut de tout décolorer et de coûter assez cher. On peut encore employer la glycérine. Le mélange suivant 299 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DPF s'emploie également pour les Bryozoaires : alcool à 85°, 100 parties ; glycérine, 100 parties ; eau de mer filtrée, 800 parties. Cependant nous employons encore de préférence le formol, dans la proportion de 3 parties de formol du commerce à 40 p. c., pour 100 parties d’eau de pluie bouillie. Pour la commodité, on peut préparer un demi-litre de formol étendu et en remplir les tubes à mesure qu'on a quelque animal à préparer. La proportion de 3 p. c. de formol peut sembler excessivement faible, cependant elle est tout à fait suffisante pour préserver de toute décomposition et pour laisser aux parties molles et chitineuses leurs couleurs naturelles; de plus, la souplesse et la forme ne sont nullement altérées. Pour pouvoir conserver les Bryozoaires avec les tentacules étendus, on les endort en mettant dans la cuvette des cristaux de chloral hydraté. On peut également enfermer quelques cristaux de chloral dans un petit sac en tulle et le suspendre dans l’eau, de façon que la partie inférieure seule du sac soit immergée; de cette façon, les eris- taux fondent peu à peu et se diffusent lentement en endormant les Polypes. Il faut recouvrir le cristallisoir d’une plaque de verre. Le chlorhydrate de cocaïne est également un excellent anesthésiant : on Jette de temps en temps un peu de chlor mars dans l’eau qui contient les colonies à fixer. L'alcool à 70° qu'on ajoute par petites nt à l’aide d'une pipelte se diffuse lentement dans l’eau et agit sur beaucoup de Bryo- : zoaires, Pour les espèces marines, on peut obtenir les Polypes étalés en ajoutant lentement de l’eau douce ou en y plongeant les colonies brusquement. Pour les larves, ou pour fixer un petit nombre d'individus rappor- tés, on laisse tomber quelques gouttes d’une solution d'acide osmique à 2 p. c. sur l'animal étendu. On fermera les tubes avec de bons bouchons recouverts de paraffine, ou, si c’est un bocal, en collant une plaque de verre sur l'ouverture. Les premières semaines, on devra renouveler le liquide (formol) chaque -fois qu’on sent une mauvaise odeur; pour lalcool, quand il est jaune. Plus tard, il ne faut renouveler Ja solution qu'à de grands intervalles. Pour les colonies calcaires, il vaut mieux les conserver dans de l'alcool à 45°, le formol attaquant à la longue la chaux. € à È Patti L ar dors. «fer À de à de. dlésntet 2 "OCT 2 9 D | ‘ PITUT Ie TT TR 4% LA É ee NM ol + A 2 dédiés bad de A à D e dla Ti bite à ic) 6 DRE DES ES à Ar Le ut Pan 2 et UP L #4 à. $ À LA : 1 | NL" * LC V \ É | LC “ ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 993 ABRÉVIATIONS. VAL 0 de . . — Variété. COLMAR RUES — ‘Très commun. Long . .. . .... — Longueur. É RH — Commun. Hat Ses ete — Hauteur. ARS MNT 0 M — Assez commun. Dane ae me — Diamètre. JA PR AEN UT DER — Assez rare, | Tr LS ET DSP RER — Centimètre. ea ONLY ne — Rare. LU ET RENE RER AE — Millimètre. RIRE RL RTE — Très rare. EXPLICATION DES TERMES SCIENTIFIQUES. BRYOZOAIRES {ANIMAUX MOUSSE). Statoblaste : corps lenticulaire, bourgeon hivernant, produit par le funicule des Phylactolémates. Aviculaire : individu ressemblant à une tête d'oiseau. Vibraculaire : individu en forme de poil. Ovicelle : individu servant à l’incubation des œufs. Zoécie : loge gélatineuse, calcaire ou chitineuse, contenant l'animal. Funicule : cordon contractile fixant le tube digestif à la paroi du corps et donnant naissance aux produits génitaux. Lophophore : partie de l'animal qui supporte les tentacules. Plaque en rosette ou plaque de communication : perforations des parois des loges mettant toutes les loges d’une colonie en communication. Gésier : renflement sphérique de l’æsophage situé près de l'estomac, BIBLIOGRAPHIE. BarRois. — Embryologie des Bryosoaires (1877). Euus (J.). — Essai towards a Nat. Hist. of Corallines (1755). Euus et SoLaxner. — Natural History of many curious and uncommon Zoÿ- phytes (1786). JoanstoN. — History of British Zoophytes (1849). Joier (L.). — Bryosoaires des côtes de France (ARCH. DE ZOOL. EXP., 1877). LaxpssoRouex. — Popular History of British Zoophytes (1852). Van BENEDEN (P. J.). — Recherches sur les Polypes Bryosoaires de la mer du Nord (BuLL. Acap. Roy. BELG., 1849). — Recherches sur les Bryosoaires qui habitent lu côte d’Ostende (M£m. AcaD. Roy. BELG., 1844-45). — Recherches sur les Bryozoaires fluviatiles de Belgique (TB1D., 1847). Dumornier et van BENEDEN (P.-J.). — Hist. nat. des Polypes composés d’eau douce (Mém. Acap. Roy. BELG., 1843 et COMPLÉMENT, 1848). Hncrs. — À History of the British marine Polysoa (1880). Juuuten. — Monographie des Bryosoaires d’eau douc2 (BuLL. Soc. Zoo. DE FRANCE, 1885). KRABPELIN. — Deutsche Süsswasser-Bryosoen (Vern. HamB. NarT. 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Chez les uns, les colonies sont membra- neuses et étendues sur les objets immergés, chez d’autres elles sont massives. Beaucoup de colonies sont chitineuses, d’autres sont calcaires; quelques-unes sont gélatineuses. Cha- que individu est renfermé dans une loge régulière (souvent déformée par suite des irrégularités du support) (fig. 4). Les loges sont munies d'une ouverture par où la partie antérieure de l'animal peut saillir. Gette partie antérieure est composée d’une cou- ronne de tentacules et d’une gaine tentaculaire (). Cette partie est mo- bile et peut faire saillie hors de la loge à la volonté de l'animal; elle est actionnée par des muscles rétrac- teurs et pariétaux. La partie basilaire est attachée par les muscles Fig. 4. — Schéma d’un Bryozoaire. (1) CT couronne tentaculaire avec la bouche au milieu; GT gaine des tentacules ; M muscles rétracteurs; T loge tubiforme; Œ œsophage; E estomac; I 'intestin;. A anus; C ganglion cérébroïde ; F funicule; G organes génitaux. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 298 pariélo-vaginaux. Le système nerveux ne possède qu'un ganglion, situé entre la bouche et l’anus. Les tentacules sont supportés par le lophophore, qui a la forme d'un cercle complet ou incomplet : ce sunt des prolongements de la paroi du corps ; ils sont creux, mus- culeux et pourvus à l'extérieur de cils vibratiles. Les tentacules servent d'organes respiratoires (ainsi que toute la partie du corps qui peut saillir hors des loges) et d'organes de préhension, La bouche est située au milieu du disque buccal. Le tube digestif, plié en deux, _est constitué par un œsophage, un vaste estomac pourvu d’une poche, altachée par le funicule à la paroi du corps; enfin, par un intestin qui se termine par un anus situé sur le dos, en dehors du cercle ten- taculaire chez les Ectoproctes, en dedans chez les Entoproctes. Les organes des sens manquent. [l n'y a ni cœur n1 vaisseaux ; les organes floilent dans la cavité viscérale; le liquide sanguin est mis en mouve- ment par les cils vibratiles qui tapissent les parois, ainsi que par des contractions musculaires. Dans une même colonie, on peut trouver différentes sortes d’indi- vidus. Chez beaucoup d'espèces marines il y a, en dehors des individus nourriciers, pourvus de tentacules, des aviculaires et des vibracu- laire:. Les aviculaires (fig. 2) sont des individus en forme de pince, \ tee | G ganglion nerveux. | His #3: ou situés non loin de l'ouverture des zoécies, et servent à la défense de la colonie ; le bec s'ouvre et se ferme alternativement, à inter- vulles inégaux, et avec plus ou moins de force. Les vibraculaires (fig. 3), par leurs continuels mouvements, attirent la nourriture flottant dans l’eau, vers les couronnes tentaculaires des individus nourriciers, à 296 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE En haut de certaines loges on trouve des ovieelles (fig. 4), appen- dices de formes diverses, servant à l’incubation des œufs. »>. La reproduction des Bryozoaires est sexuelle ou asexuelle; presque tous sont hermaphrodites. Les organes génitaux mâles, testicules, naissent sur la partie supérieure du funicule, ou près de son point d'attache à la paroi du corps. Les organes femelles, ovaires, se trouvent dans Ja partie antérieure du corps. À la maturité, les produits Fig. 4. Sexuels arrivent dans la cavité générale, où les œufs sont fécondés. C’est là de l'hermaphrodisme synchronique, parce que les produits mâles et femelles arrivent à maturité en même temps; dans ce cas, le sperme rencontre l’œuf à l’intérieur de la loge qui l’a produit. L’hermaphrodisme peut être hétérochronique, quand les deux éléments fécondeurs n'arrivent pas en même temps à matu- rité; dans ce cas il y a fécondation croisée, le sperme quitte la loge de l’animal qui l’a produit, passe par les perforations de la plaque de communication et va féconder des œufs chez les individus dont les produits femelles sont mûrs à ce moment. L'œuf fécondé arrive dans un bourgeon formé par la paroi du corps, ou bien dans un ovicelle. La reproduction asexuelle a lieu par statoblastes ou par gemma- tion. Les statoblastes ne se rencontrent que chez les Bryozoaires d’eau douce. Ils se développent sur le funicule, d'ordinaire peu avant l'hiver, et ne sont pas fécondés. Ce sont de petits corps lenticulaires, couverts de chitine, qui passent tout l'hiver sous cette forme et donnent naissance, au printemps, à une nouvelle colonie. La multi- plication par gemmation est la cause de la formation des colonies. de ane Ga a Fig. 5. Fig. 6. Larve de Pugula flabellata. Larve de Eucratca chelata. Les larves subissent toujours des métamorphoses; au sortir de œuf, elles nagent librement dans l’eau au moyen de cils vibra- tiles (fig. 5 et 6); au moment de la métamorphose, la larve se ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 997 fixe par son extrémité orale, et la couronne de tentacules appa- rait. La zoécie primaire produit alors par gemmation des zoécies nou- velles. Les statoblastes produisent des animaux non ciliés, ressem- blant déjà à la mère; ils se fixent et donnent naissance à de nouvelles colonies. Chez les Gymnolémates, la cavité générale ne pouvant communi- quer avec le dehors, pour que l’excrétion puisse se faire, lépithélium digestif sert de rein. Seulement, ces cellules, se chargeant des pro- duits excrémentitiels, meurent et le tube digestif devient incapabie de digérer les aliments. Alors, le corps se rétracte, s’immobilise et ne forme bientôt plus qu’une petite masse brunâtre, appelée « le corps brun ». La loge cependant vit encore, et bientôt à côté de la masse brune apparaît un bourgeon qui, en peu de temps, devient un animal semblable à son prédécesseur ; les vestiges de ce dernier disparaissent peu à peu pour laisser la loge libre aux nouveaux organes. Parfois le nouveau bourgeon englobe la masse brune dans son estomac, en utilise une partie et rejette la partie indigestible. Chez les Phylactolémates, cette régénération devient inutile, par suite de la présence d’un appareil excréteur. Cet appareil est dépourvu d'éléments glandulaires et l’excrétion se fait à l’aide des leucocytes qui, en rampant sur les parois de la cavité générale, se nourrissent, en quelque sorte, des produits excrémentitiels et les changent en granulations. Ils sont ensuite entraînés par les cils de la cavité générale dans la vésicule excrétrice et de là sont expulsés au dehors par le pore de sortie de l’organe excréteur. Chez les Entoproctes, il existe également des organes segmentaires situés derrière l’æsophage et composés de deux tubes cellulaires, ter- minés par une partie renflée, qui s'ouvrent dans la cavité située entre la bouche et l'anus. Presque tous les Bryozoaires sont marins; plusieurs s’habituent à l’eau saumâtre (contenant parfois dix fois moins de chlorure que l’eau de mer); on en trouve même dans des canaux qui, périodi- quement, ne contiennent que de l’eau douce pendant un temps plus ou moins long. Un petit nombre vit dans l’eau douce. Toutes “les espèces marines sont fixées à l’état adulle; pour les espèces d’eau douce, le genre Cristatella renferme quelques espèces pouvant se déplacer; les jeunes colonies du genre Lophopus se déplacent par glissement. 298 | ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE LISTE DES FAMILLES ET DES GENRES DE BRYOZOAIRES DE LA FAUNE BELGE. A. — Entoproctes. 4. Famille Pédicellinides. Genre Pedicellina Sars. B. — Ectoproctes. I. — Phylactolémates. 4. Famille Plumatellides. Genre Plumatella Lamarck. 2. Famille Lophopodides. Genre Lophopus Dumortier. —. - Cristatella Cuvier. Il. — Gymnolémates. A. — Cyclostomes. À. Famille Crisiides. Genre Crisia Lamouroux. 2. Famille Tubuliporides. Genre Idmonea Lamouroux. — Diastopora Lamouroux. B. — Cténostomes. 1. Famille Alcyonidiides. Genre Aleyonidium Fleming. 2. Famille Flustrellides. Genre Flustrella Gray. 93. Famille Vesiculariides. Genre Vesieularia Thompson. — Amathia Lamouroux. — Bowerbankia Farre. — Farella Ehrenberg. 11. n2- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 299 . Famille Walkériides. Genre Walkeria Fleming. . Famille Cylindræéciides. Genre Anguinella P. J. van Beneden. . Famille Paludicellides. Genre Paludiceila Gervais. C. — Chilostomes. . Famille Eucratiides. Genre Eucratea Lamouroux. — Gemellaria Savigny. : Famille Cellulariides. Genre Menizea Lamouroux. — Scrupocellaria P.-J. van Beneden. Famille Bicellariides. Genre Bicellaria de Blainville, — Bugula Oken.. Famille Cellariides. Genre Cellaria Lamouroux. Famille Flustrides. Genre Flustra Linné Famille Membraniporides. Genre Membranipora de Blainville, . Famille Microporides. Genre Micropora Gray. . Famille Cribrilinides. Genre Membraniporella Smitt. Famille Microporellides. Genre Microporella Hincks. . Famille Myriozoides. Genre Schixoporella Hincks. Famille Escharides. Genre Porella Gray. Famille Celleporides. Genre Cellepora Fabricius. 300 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE À DESCRIPTION DES FAMILLES, DES GENRES ET DES ESPÉCES. LL BRYOZOAIRES. PATENT ele ARDT EIRE (Pr A.— Entoproctes. Fam. Pédicellinides. Corps caliciforme porté sur un pédoncule long et flexible; indi- vidus réunis entre eux par un stolon rampant; colonies touffues. G. Pedicellina Sars. PEDICELLINA CERNUA Pallas (fig. 7) — Brachionus cernuus Pal]. — Hydra coronata Flem. — Pedicellina echi- nala Sars, Hassall, Reid, Johnst, Smitt, Nitsche, Barrois, Joliet. Pédoncule non renflé, couvert d'ordinaire collerette; haut., 5 mm. Habitat marin, vit sur Vesicularia spi- Fig. 1. nosa. AC. Pedicellina cernua re PEDICELLINA BELGICA P.-J. van Beneden. O REV Le milieu; douze tentacules, une collerette; haut., # mm. Mer et eau saumâtre, sur les corps immergés, coquilles, pierres, tiges des roseaux. C. PEpICELLINA BENEDENI Foettinger — Arthopodaria Benedeni Ehlers. Pédoncule présentant alternativement un renflement et un étran- glement, formant huit segments; environ vingt tentacules; pas de » collerette; rouge sombre; haut., 3 mm. Mer, parcs à homards. AC. B. — Ectoproctes. I. — Phylactolémates. Fam. Plumatellides. — F d'épines courtes ; tentacules non entourés d'une … Pédoncule non épineux, un peu renflé au É 1% DR re CEE Ten | Colonies d’abord hyalines, plus tard opaques; loges tubuleuses, … agglomérées ou libres; colonies rampantes ou formant des masses nu nb dit figé dis raté: û à. 4 Fr ; — ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 301 compactes autour de corps immergés ; statoblastes non munis d’épines Arena les PER RU ne, Ge Plumatella Eamarck: PLUMATELLA REPENS Linné (fig. 8), Lamk., Blainv., Dumort., Jobnst., Flem., Gerv., Allm., Thomps., Dalyell = Tubularia fungosa Pall. — Spongia lacustris Schmiedel — Leuco- phra heteroclita Müll. — Alcyonium vais — A/cyonella fungosa van Ben., [luviatile Brug., Bôse., Lamx. = A/cyo- nella stagnorum Lamk., Schweigg., Lamx., Meyen., Ehrenb., Blainv., Ca- Dumort., Teale, Johnst., Siebold — Alcyonella fluviatilis Raspail, Ger- Fig. 8. Plumatella repens (grossi). Dumort. et van Ben., Allm. — A/cyonella anceps Dalyell — Alcyo- nella gelatinosa Dal. — « Polype à panache » Gervais — A/cyonella Benedeni Allm. — Alcyonella flabellum van Ben., Allm. — « Coral- lenartiger Kammpolyp » Schäffer, — Tubularia repens Linné — Plu- matella campanulatu van Ben., Lamk., Schweigg., Blainv., Risso, Gervais —: Plumatella na var. dumelosa Gervais — Tubu- laria gelatinosa Pall. — Tubularia campanulata Blumenb., Gmelin 1" — Tubularia reptans Turton — Naisa campanulata Lamx. — Plu- _malella punctata Hanc., Allm. — Plumatella coralloides Allm. — Plumatella emarginata Am. — Plumatella elegans Allm. — Plumatella Dumortieri Allm. — Plumatella Jugalii Allm. — Plu- matella polymorpha Kraepelin. Colonie étalée, rameuse, à loges courtes, parfois parallèles, acco- lées dans toute leur longueur, formant une masse irrégulière fixée autour des tiges des plantes aquatiques ; lophophore en fer à cheval. Eaux douces et saumâtres, sur des morceaux de bois immergés et . sous les feuilles des Nymphéacées, dans les ruisseaux et les mares. C. La forme massive a été longtemps considérée comme une espèce _ distincte sous le nom de A/cyonella fungosa Pallas. PLUMATELLA SULTANA Dumortier, Johnst., diffère de la suivante par la couronne tentaculaire qui est circulaire et par la forme des stato- _ blastes. Considérée par les uns comme une monstruosité, par d’autres . comme une variété, elle peut”être classée comme espèce distincte. … Voici la synonymie : Fredericella sultana Blum , Gervais, van Ben., Thomps., Allm., Johnst., Dumort. et van Ben., Hanc., Kraep. 302 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE — Tubularia coralloides Pall. = Tubularia sultana Blam., Lamx. 7 — Naisa sultana Lamx. — Plumatella gelatinosa Flem., Johnst. — Difflugia proteiformis Meyen. — Fredericella dilatata Allm. — Plumatella lucifuga (monstrositas) Jullien. Eaux douces, cours d’eau, étangs, sur les tiges de roseaux. AR. PLUMATELLA LUCiFUGA Vaucher (fig. 9), Lamk., Blainv., Jullien — Tubularia lucifuga Vauch. — Naïsa repens Lamx. — Naisa lucifuga Lamx., Deslongc. — Plumatella fructicosa Allm. — Plu- matella Allmani Hane. — Plumatella repens van Ben. — Plumatella stricta Allm.— Plumatella princeps Kraepelin. Colonie à loges allongées s’élargissant vers le sommet; port assez variable; lophophore en forme de fer à cheval. | é Eaux douces, ruisseaux, étangs, sur les pierres. AR. Fig. 9. Plumatella lucifuga (grossi). Fam. Lophopodides. Colonies formant une masse charnue, transparente, lophophore en fer à cheval : Colonies fixées, découpées en,lobes épais, statoblastes plus ou moins losangiformes . . : . . 1. G. Lophopus Dumortier. Colonies mobiles, en forme de lame, à partie plantaire dépourvue de zoécies et servant à la reptation; individus disposés en zones con- centriques : statoblastes à flotteur épineux. 2. G. Cristatella Cuvier. Lopuopus CRISTALLINUS Pallas, Dumort., van Ben., Allm., Kraep. — Lophopus Trembleyi Jullien — « Polype à panache » Tremb. — « Bell flower animal » Baker — Tubularia eristallina Pall. — Tubularia reptans Gmel. — Campanulate tubularia Shaw. — Plumatella cristata Lamk., Schweigg., Blainv. — Naïisa reptans Lamx., Deslonge. — Plumatella campanulata Gervais = Alcyonella stagnorum Johnst., Allm. — Plmatella cristallina Gervais — Lophopus Bakeri van Ben. Colonie très polymorphe, lobée ou ramifiée, parfois pédiculée; haut., 5 à 10 mm. “ ji dr à A5 jet ds CAE NS OIL ES 1 Ciel { LE ta PT OU LA A FETES AE VX, SPA ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 303 Eaux douces, fossés, sur les plantes aquatiques, Lemna, etc. AC. dans certains endroits. CRISTATELLA MUCEDO Cuvier, Turpin, Gervais, Allm., van Ben., Reinhard, Kraepelin — Cristatella vagans Lamk., Goldfuss, Blainv., Lamx., Schweigg. — Cristatella mirabilis Dalyell — Cristatella lacustris Potts. Colonies en masses aplaties, allongées; individus disposés en trois zones concentriques. Eaux douces, étangs, fossés, sur les pierres et les plantes aque- tiques. R. II. — Gymnolémates. A. — Cyclostomes. |. Fam. Crisiides. Colonies blanches, dressées, ramifiées, formées de segments cal- caires séparés par des articulations cornées ; loges en forme de tube. | G. Crisia Lamouroux. CrisiA EBURNEA Linné (fig. 10 et 11), Hincks, Lamx., Flem., Johnst., Reid, van Ben., Milne-Edw., Smitt — Sertu- laria eburnea Linné, Jameson — « Sertolario d’avorio » Cavolini — Cellularia eburnia Pall. — Cellaria eburnia Elliset Sol., Lamk.— Crisia Een aculeata Hassall, Johnst. — Crisia HaueriReuss. (erand. nat.) Colonie petite, à branches arquées ; loges alternes bisé- riées ; À à 2 em. Mer, sur Flustra foliacea. AC. se CrisiA corNuTa Linné, Hincks, Johnst., Hass., Couch, Grisix Smilt — Sertularia cornuta Linné, Esper. — Cellularia gross. faleata Pall. = Cellularia cornuta Brug. — Cellaria cornuta Ell. et Sol., Lamk. — Eucratea cornuta Lamx., Flem. _ — Eucratea appendiculata Lamx.=— Falcaria eornuta Oken — Uni- cellaria cornuta Blainv. — Crisidia cornuta Milne-Edw., Johnst., .…. d'Orb., Busk — Crisia setacea Couch — Crisia geniculata Milne- Edw., Johnst., Gosse, Sars — Filicrisia geniculata d'Orb. — Cri- sidia cornuta, var. geniculata Busk,. Colonie à branches droites, loges en tube arqué, unisériées, dont plusieurs pourvues d’un long poil; haut., 12 mm. Mer, sur Algues, coquilles. RR. 304 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Crisia DEenricuLaTa Lamarck (fig. 12), Hincks, Milne-Edw., Johnst., Busk, Smitt — Cellaria denticulata Lamk. — Crisia luxata Flem., Blainv., Couch Colonie à branches droites, plus robustes que les précédentes, étranglées à leur base ; loges en tube droit, bisériées ; rangs séparés par un axe aplati, supportant les loges; haut., 15 à 20 mm. Mer, sur Algues, Flustra foliacea. KR. 9, Fam. Tubuliporides. Colonies calcaires, sans articulations; loges tubulaires agglomérées par groupes, formant des croüles ou des branches. 1. Colonies dressées, loges rangées en séries obli- SEA ques. . . . . . . . G. Idmonea Lamouroux. denticulata 9. Colonies ordinairement circulaires, crustiformes ; (grossi) . ouverture des loges dirigée vers la périphérie. G. Diastopora Lamouroux. Ipmonea serpens Linné (fig. 13), Hincks, van Ben., Smitt = Tubi- pora serpens Linné — Millepora liliacea Pal. — Tubulipora transversa Lamk., Lamx., Blainv., Fischer — Jdmonea transversa Milne-Edw., d'Orb. — Obelia tubulifera Lamx., d'Orb. — Tubulipora foraminulata Blainv. — Tubuli- pora serpens Flem., Couch, Johnst., Alder, Busk. Colonie blanche et mauve, branchue ; loges cour- bées en arc; 1 em. Mer, sur Hydrallmania falcata, Bugula, vieilles coquilles. AC. Diasropora PaATINA Lamk. (fig. 14), BA: Hincks, Smitt, Busk, — Tubulipora Pig. 13. patina Lamk., Blainv.,Johnst., Gosse Zdmonea serpens — Patinella verrucaria Gray — Pati- CRE Ju nella patina Busk, Hincks — Discoparsa marginata as "a ‘ patina d'Orb. — Discoparsa patina Heller. (grossi). Colonie mince, circulaire ou ovale ; loges agrégées, disposées irrégulièrement dans les jeunes colonies; bordure à stries rayonnantes entourant la colonie; diam., 6 mm. Mer, sur coquilles, pierres, roches, Flustra. AC. 2 £ 2 L2 “ 4 ot se ‘4 d'u id it ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 305 B. — Cténostomes. 1. Fam. Alcyonidiides. Colonies à zoécies étroitement unies, immergées dans une sub- tance charnue, adhérente ou dressée. . . G. A/cyonidium Fleming. ALCYONIDIUM GELATINOSUM Linné (fig. 15), Hincks, Jobnst., Gray, Landsb., Gosse, Alder, Smitt — Alcyonium XS gelatinosum Linné, Pall., Müll., Ell. et Sol., ES" Lamx., Blainv., Dalyell — Ulva diaphana AVE 2 Sowerby, Lamk., De Can. — Epipetrum CAE} es gelatinosum Oken — Alcyonidium diapha- RE AS num Lamx. — Halodactylus diaphanus PARLE Farre, van Ben. Colonie translucide, jaunâtre, dressée ou Fig. 45. rampante, d'aspect gélatineux ; branches lisses Lea Pur . . . . reauib au : et cylindriques, parfois aplaties; loges penta- Ce la) ou hexagonales, bien visibles à la surface ; polypes ayant de quinze à dix-sept tentacules; haut., 20 cm. 7 Mer, sur les pierres, coquilles, F roches, Crabes. CC., souvent rejeté sur la plage en grande quantité. ALGYONIDIUM HIRSUTUM Fleming (fig. 16) Johnston, (Couch, Van Ben., Alder, - Hincks, Gosse. — Cycloum papillosum Hassall, Johnst. — Alcyonidium papil- losum Smitt. Colonies un peu translucides, bru- nâtres, dressées, formant une masse charnue, irrégulièrement lobée et très tuberculeuse; loges invisibles à la sur- face; polypes ayant dix-sept à dix-huit tentacules ; haut., 15 cm. Mer, C. sur diverses Algues ; AC. sur la plage. Fig. 16. Alcyonidium hirsutum ALCYONIDIUM PARASITICUM Fleming Ar Alcy - Denenterand- mi) (fé 47), Hincks, Reid, van Ben., dim para k, 5 …. . sitè Dalyell, Smitt — A/cyonium parasiticum Blainv., Flem., na nat) Johnst., Hassall. T. XLI, 4906 20 Avril 1907, 306 ANNALES- DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Colonies ternes, d’un gris brunâtre, à surface rugueuse, couvrant des Hydroïdes ; loges à ouvertures plus grandes que dans les espèces précédentes; polypes ayant de quinze à seize tentacules ; long., 15 cm. Mer, recouvre les Hydroïdes, Hydrallmania falcata, Sertularia, au point que souvent l'Hydroide est complètement caché. C., mais AR. sur l’estran. ALCYONIDIUM MAMILLATUM Alder, Hincks — A/cyonidium mamanil- latum Smitt = Alcyonidium hirsutum Smitt. Colonie gélatineuse, semi-transparente, grisâtre, mamelonnée; sommet des loges plus ou moins dégagé des loges environnantes, strié transversalement ; polype ayant de seize à dix-huit tentacules. Mer, bassins, huîtrières, sur les Moules. AC. 9, Fam. Flustrellides. Colonies gélatineuses, à loges contiguës, immergées. G. Flustrella Gray. FLusTRELLA Hispina Fabricius (fig. 18), Hincks, Gray, Redfern, | Alder, Smitt — Flustra hispida Fabr., \ Flem., Johnst., Smitt — Flustra spongiosa Templ. — Membranipora spongiosa Jobhnst. — Flustra carnosa Johnst., Couch, Hass. — Cycloum hispidum W. Thompson. Colonie gélatineuse, étalée; loges plus ou moins ovales, ressemblant à des urnes cou- chées; orifice bilabié; épines chitineuses, mousses, brunes, en nombre variable, dis- posées sans ordre entre les loges et surtout près de l'ouverture; jeunes loges dépourvues d’épines; polypes ayant de vingt-cinq à trente tentacules, formant une couronne campanuliforme. À Mer, sur les Algues, surtout sur Fucus Fig. 18. Flustrella hispida (grossi). serratus. RR. RS NN HER RSS 3. Fam. Vésiculariides. Colonies à loges libres, plus ou moins globuleuses, étranglées à la. base, attachées à un réseau basilaire rampant ou ayant des branches dressées ; polypes à tentacules longs. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 307 1. Colonies à rameaux dressés, loges unisériées, ovalaires. Ê G. Vesicularia Thompson. 2. Colonies à loges dressées sur un court pédoncule; un réseau basilaire rampant . . . . :. . G. Farella Ehrenberg. 3. Colonies à rameaux dressés et dichotomiques ; loges subtubu- laires, en groupes bisériés placés d’un ou des deux côtés des RNA TRS OSRERETRENT AE .. . . G. Amathia Lamouroux. 4. Colonies à rameaux dressés et dichotomiques ou rampants; loges tubuleuses en groupes irréguliers ; polypes à gésier bien déve- RD IR RE CRE Boterbun Rarre: VESICULARIA SPINOSA Linné (fig. 19), Hincks, J.-V. Thomps., Farre, van Ben., Couch, Johnst. — Sertularia spinosa Linné, Ellis et Sol., Lamk. — Sertularia sericea Pall. — Lao- medea spinosa Lamx., Blainv. — Val- keria spinosa Flem., Dalyell. Colonie d’un brun pâle, rosätre, de texture très délicate; tiges principales en zigzag ; rameaux terminés en pointe courbée, ressemblant à une épine ; cha- que branche cloisonnée à sa base; polypes à huit tentacules; haut., 20 cm. Mer, sur pierres, coquilles d° Huttres: Algues. AC. Fig. 19. Vesicularia spinosa (grossi). FarELLA REPENS Ehrenberg (fig. 20), Hincks, Johnst. — Lagenella repens Farre, W. Thomps. — Bowerbankia repens Johnst. — Laguncula repens van Ben. — Laguncula elongata van Ben. — Farrella pro- ducta Hincks. Colonie à loges très transparentes, oblongues, placées sans ordre sur le stolon; polype ayant Fig. 20. de dix à seize tentacules. La grande transpa- Farella repens rence des loges permet l'étude anatomique sans rest difficulté; haut., 8 mm. Mer, sur coquilles, pierres, Bryozoaires, Hydroïdes, Crustacés, Algues. CC. 308 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Var. elongata P.-J. van Beneden. Pédoncule aussi long que la loge, ou plus long; loges étroites. AR. AmaTHIA LENDIGERA Linné (fig. 21), Hincks, Lamx., Heller — Ser- Fig. 21. Amathia lendigera (grossi). tularia lendigera Linné, Pall., Ellis et Sol., Lister — « La Sertolara lendinosa » Cavol. — Serialaria lendigera Lamk., Flem., Blainv., Couch, Johnst., d’'Orb., Landsb., Alder — Valkeria lendigera Dalyell. Colonie ayant de quatre à huit loges danschaque série; loges parfois disposées en spirale autour de la branche, ou formant une ligne continue; polypes à huit tentacules. Mer, sur Hydroïdes et Algues, surtout sur Hali- drys siliquosa. AR. BOoWERBANKIA IMBRICATA Adams (fig. 22), Johnst., Alder, W. Thomps., Hincks, Joliet — Sertularia imbricata Adams, J.-V. Thomps. — Valkeria glomerata Goldstream — Serialaria imbricata Templeton — Serialaria verticillata Templ. — Valkeria imbricata Johnst. — Bowerbankia densa Farre, Johnst., van Ben. Colonie à loges disposées irrégulièrement sur les. branches, formant des groupes à zoécies nombreuses; loges transparentes, larges, ova- laires ou cylindriques; polypes ayant de huit à dix tentacules ; haut., 5 cm. Mer, sur Algues (Fucus serratus, Corallina officinalis); sur Bryozoaires (Flustra, Vesicu- 0 A + D e Fig. 20: lan ia). AR. — Eaux saumâtres, bassins, hui Bowerbankia imbricata trières, canaux. AC. (grossi). Var. caudata Loppens — Bowerbankia caudata Hincks. Colonie toujours rampante; loges fixées latéralement au stolon, terminées en pointes. Cette variété est considérée par Hincks comme espèce distincte. On trouve fréquemment les deux formes dans une même colonie. Eaux saumâtres, bassins, huitrières. AC. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 309 4. Fam. Walkériides,. Colonies à loges libres, translucides ; polypessans gésier, à huit tenta- eules courts; loges en groupes sur les branches. G. Walkeria Flem. Wazkeria uva Linné (fig. 23), Hincks, Flem., Jobnst., Couch, Alder — Sertularia uva Linné, Ellis et Sol. — Clytia uva Lamx. — Campanularia ovifera Blainv. — Sertularia euscuta Linné, Pall., Ellis et Sol., Abildgaard, Lamx., Flem. — Walkeria cusceuta Flem., Farre, van Ben., Johnst., Dalyell, Landsb., Smitt, Joli — Nigellastrum cuscutum Oken — Vesicularia cuscuta J.-V. Thomps. — Cuscutaria cuscuta Blainv. Colonie formée d’un stolon rampant, adné, donnant des branches rampantes et adnées, ou bien dressées; loges allongées, un peu renflées au milieu, formant des groupes dis- Fig. 23. séminés partout sur les branches, mais spé- ee Rem cialement dans les bifurcations; on considère parfois la forme ram- pante comme Walkeria uva, et la forme à branches dressées comme Walkeria cuüscuta ; haut., 5 em. Mer, sur Algues : Fucus, Corallina ; sur Sertularia punila, parfois sur des coquilles. AC. 3. Fam. Cylindræciides. Colonies dressées, à rameaux nombreux, plus ou moins régu- lièrement palmés, formant un petit arbuste; loges cylindriques, plus ou moins longues, intimement unies à la tige, opaques, non caduques. G. Anguinella P.-J. van Beneden. ANGUINELLA PALMATA P.-J. van Beneden (fig. 24), Hincks, Busk. \ . , 7x ns Colonie d’un brun roussätre; loges formant une légère courbure; ouverture dirigée en haut : polypes a ayant dix tentacules à cils remarquablement longs ; g. 24. s Anguinella haut. ; 12 cm. palmata (grossi.) Mer, sur coquilles et pierres. C. 310 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE 6. Fam. Paludicellides. Colonies dressées, ramifiées, à loges fusiformes. G. Paludicella Gervais. PaLupicELLA EHRENBERGI P.-J. van Bene- den (fig. 25), Hincks, Allm., Partitt, Krae- pelin — Paludicella articulata Ehrenb. — Alcyonella articulata Ehrenb. — Alcyo- nella diaphana Nordmann — Paludicella articulata Gervais, Allm., Thomps., Johnst. — Paludicella procumbens Hanc. =— Palu- dicella elongata Leïdy. Colonie jaune roussätre, ramifiée; loges naissant les unes des autres. À l’automne, il se forme à l’extrémité des loges, des hiber- nacles, sortes de saillies coniques coiffées d'une cuticule brune, passant l'hiver pour repro- duire l'espèce au printemps suivant; haut., Fig. 25. Jen Paludicella Ehrenbergi 1 ; (grossi). Eaux douces, sur les pierres. AR. C. — Chilostomes. 1. Fam. Eucratiides. {. Colonies formant des touffes à branches fines et flexibles ; loges placées bout à bout, ou bien dos à dos, s’élargissant de la base au sommet. Colonies composées d’une base rampante, à branches dressées. G. 1. Eucratea Lamouroux. 9. Colonies dressées, dendroides. G. Gemellaria Savigny. EucrATEA cHELATA Linné (fig. 26), Lamx., Johnst., Hincks, Smitt, Gosse — Sertularia chelata Linné — Cellularia chelata Pall. — Sertularia loricata Linné — Cellaria chelata El. et Sol., Lamk. — Seruparia chelata Oken, Busk — Eucratea lori- cata Flem. — Unicellaria chelata Blainv. — « Eu- cratée cornée » Milne-Edw. — Catenaria chelata Ras d'Orb. (grossi). ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 311 Colonie blanche ; loges subcalcaires, en forme de cornet, placées bout à bout; branches latérales naissant au bas de l'orifice d’une loge ; orifice ovalaire, marginé; polypes ayant de dix à douze ten- tacules ; haut., { cm. Mer, sur Algues, pierres, coquilles, Crustacés. KR. GEMELLARIA LORICATA Linné (fig. 27 et 28), Hincks, Busk, Smitt — Sertularia NW lorieata Linné — Cellularia loriculata “ 11 Pall., Dalyell — Sertularia loriculata NV” A Linné — Cellaria loriculata EU. et Sol., | AND | # Lamk. — Scruparia loricata Oken = Cri- sia loriculata Lamx. — Loricaria europæa | j; Lamx. — Notamia loriculata Klem., ; L Farre — Loricula loricata Cuv. — Gemi- | / cellaria loriculata Blainv. — Gemellaria 4 loriculata van Ben., Johnst., Alder — Ge- | mellaria Willisi Dawson. es Colonie très rameuse, flexible, jau- Fig. 28. Gemella- pâtre ou brunâtre ; loges opposées, orifice Gemelluria loricata ria ; : and, at loricau OValaire et oblique; polypes ayant de nee) rossi. dix à quatorze longs tentacules; haut., 17 cm. Mer, sur les corps immergés. AC. 9, Fam. Cellullariides. Colonies rameuses, calcaires, blanches; aviculaires ou vibracu- laires, ou les deux à la fois ; loges adnées. Â. Colonies pourvues de fibrilles radiculaires ; loges ayant un avi- culaire latéral sessile, et souvent un ou deux aviculaires sur le devant ; pas de vibraculaires . . . . . . G. Menipea Lamouroux. 2. Colonies ayant des loges pourvues d'un aviculaire sessile et d’un vibraculaire placés latéralement; des fibrilles radiculaires. G. Scrupocellaria P.-J. van Beneden. MentPEA TERNATA Ellis et Solander (fig. 29), Busk, Hincks — Cellaria ternata El. et Sol. — Crisia ternata Lamx. = Tricellaria ternata Flem., Gray — Cellularia ternata Johnst., Smitt — Cella- rina gracilis van Ben. Colonie dichotomique, fine et délicate; loges longues, se rétrécis- 312 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE sant de l'ouverture vers la base; orifice ovalaire, occupant une petite portion de la longueur de la loge, entourée de trois épines, parfois très longues ; haut., 2 cm. Mer, sur coquilles, Algues et surtout sur Hydroïdes. R. SCRUPOCELLARIA SCRUPOSA Linné (fig. 30 et 34), van Ben., Busk, Gray, Hincks ‘ere — Sertularia scruposa Linné — Cel- (un peu erossil. lularia scruposa Pall., Flem., Reid, Jobhnst., Smitt — Cellaria scruposa EIl. et Sol., Lamk. — Seruparia scru- posa Oken — Crisia seruposa Lamx. — Bicellaria scruposa Blainv. Colonie dichotomique ; loges courtes, Fig. 29. à orifice elliptique, occupant au moins Menipea ternata Va moitié de la longueur de la loge, sn surmontées de deux à quatre épines, plus ou moins longues; polype ayant de douze à seize tentacules; haut., 3 cm. Fig. 31. Mer, sur pierres, coquilles, Hydroïdes, Laminaires, Prune Flustra. AC. A SCRUPOCELLARIA REPTANS Linné (fig. 32), Gray, Hincks — Ser- tularia reptans Linné — Cellularia reptans, Pall., Reid, Johnst., Dal., Smitt — Sertularia repens Berkenhout — Cellaria reptans El. et Sol.; Lamk. — Scruparia reptans Oken — Crisia reptans Lamx. — Acamarchis Geoffroyi Audouin, Sav. — Bicellaria reptans Blainv. — Canda reptans Busk. Colonie rampante dichotomique; loges assez courtes, à orifice ovalaire, occupant au moins la Fig. 32. moitié de la longueur de la loge, surmontées de Serupocellarit {rois épines assez longues; opercule en feuille lobée ; polype ayant de quatorze à seize tentacules. Mer, sur Flustra foliacea, Algues, frondes de Hymanthalia lorea, morceaux de roches. RR. reptans (grossi). À Eu ge ann: À do no To a cb MAR tbe 70 fe de dé él dE SE dé LS ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 313 3. Fam. Bicellariides. Colonies dressées, chitineuses, blanches ou brunâtres, non articu- lées; des aviculaires et des vibraculaires. 1. Colonies dressées, loges en forme de cornet, orifice transversal et ovalaire; des aviculaires, pas de vibraculaires. G. Bicellaria de Blainville. 2. Colonies dressées, phytoïdes; loges subquadrangulaires, allon- gées, multisériées; orifice occupant presque toute la face frontale; aviculaire pédonculé, en forme de tête d'oiseau. . . G. Bugula Oken. BicEi.LaRIA cILIATA Linné (fig. 33), | LEE Blainv., Busk, Smitt, Hincks te — Sertularia ciliata Linné — Cel- a | lularia ciliata Pall., Flem.,Johnst., x / $ je Dal., d'Orb. — Cellaria ciliata LL Lamx., van Ben. S () > Colonie dichotomique, petite; fl N Ne NS l] loges alternes, surmontées de qua- tre à sept longues épines; polype ayant de douze à seize tentacules ; haut., 1 cm. Mer, sur coquilles, pierres, * Flustra, Sertularia. AC. Fig. 83. — Bicellaria ciliata (grossi). BuGuLA FLABELLATA Thompson (fig. 34 et 35), Hincks, Busk — Cellularia avicula- ria Pall., van Ben. — Flustra avicu- / laris Flem.,Johnst., ZM Sow. — Flustra | : J angustiloba Lamk. E — Flustra capitata N \ Hogg. — Ornitho- à Fig. 34. porina avicularia Bugula flabellata d'Orb. — Avicella (npeugrossi). gyicularia van Ben. — Avicularia flabellata S.-V. Thomps., Fig. 35. Bugula flabellata (grossi). Gray. Colonie dichotomique, arborescente; loges multisériées quatre à 314 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE sept et parfois quinze de front, surmontées de quatre épines, deux dans chaque angle : polype à quatorze tentacules, à extrémité courbée en crochet; haut., 25 mm. Mer, sur pierres, coquilles, Flustra, pilotis. AC. \ Bucuca pLumosa Pallas (fig. 36), Busk., Aider, Hell., Hincks — Cellularia plumosa Pall., Couch — Cellaria \ plumosa EIl. et Sol. — Crisia plumosa Lamx. — Crisia à (| fastigiata Templ. — Bicellaria plumosa Blainv. — Crisu- laria plumosa Gray. | Colonie dichotomique, phytoide, touffue ; loges bisériées, |) alternes, surmontées d’une dent courte, externe; orifice occupant les trois quarts du côté frontal; aviculaire très Fig. 36. Buguta petit; haut., 45 mm. . plumos . A Mer, sur coquilles. AR. BucuLa caLaTHus Norman (fig. 37), Hincks. Colonie dichotomique, à loges multisériées (trois à neuf) oblongues, aux coins très arrondis, surmontées de quatre épines situées dans le même plan, deux dans chaque angle, dirigées vers l'extérieur; extrémité des tentacules courbée ,, 3 n e B: (PA HA en crochet; haut., 45 mm. calathus Mer, sur pierres, pilotis; bassins, C. RE 4, Fam. Cellariides. Colonies ramifiées, articulées, à rameaux cylindriques ; loges dis- posées en quinconce occupant d'ordinaire un espace losangiforme ; colonies subcalcaires. G. Cellaria Lamouroux. (@m) CELLARIA FISTULOSA Linné (fig. 38), Hincks, S. Wood., Smitt — Eschara fistulosa Linné — Cel- lularia salicornia Pall. — Tubularia fistulosa Linné — Flustra fistulosa Linné — CGellaria salicornia Lamx., Lamk., Blainv., d'Orb. — Cellaria farci- minoides EI. et Sol. — Salicornaria salicornia Cuv. — Farcimia fistulosa Flem. — Salicornaria dichotoma Schweigg. — Salicornaria fistulosa Fig. 38. ne re Templ. — Farcimia salicornia Johnst., Couch Cellaria fistulosa à } REA RS (grossi). — Salicornaria farciminoides Johnst., Busk, Reuss ZOOLOGIQUE ET MALACGOLOGIQUE DE BELGIQUE. 349 — Cellaria marginata Reuss — Vincularia submarginata d'Orb. — Vincularia Reussi d'Orb. — Salicornia marginata Stoliczka — Vinceularia marginata Rômer — Salicornaria rhombifera Reuss — Vincularia rhombifera Rômer — Cellaria affinis Reuss. Colonie dressée, ramifiée dichotomiquement ; loges à orifice trans- versal; aviculaire en haut des loges; polype à quatorze longs tenta- cules; haut., 4 em. Mer, sur morceaux de roches, coquilles, Corallina. AR. >. Fam. Flustrides. Colonies membraneuses, dressées, thalliformes, à aspect de feuilles lobées; loges sur les deux faces des thalles, contiguës, multisériées. G. Flustra Linné. FLusrra FOLIACEA Linné (fig. 39 et 40), El. et Sol., van Ben., TS Lamk., Grant., LU Ed mn Flem., Couch, 11 >» Johnst., Busk, Smitt, Hincks — Eschara fo- liacea Linné, Pall., Moll. Colonie bru- nâtre, exhalant pig. 40. une forte odeur £?ustra foliacea de parfum, à Es lobes plus ou moins larges, arrondis, souvent découpés assez profondément; loges arrondies au sommet, por- tant quatre dents; polype ayant de treize à quatorze longs tentacules ; haut., 12 cm. Mer, sur pierres, coquilles. CC, partout sur la plage. Cette espèce devra être examinée avec grande attention, car elle sert de support à une grande quantité d’autres Bryozoaires, ainsi qu'à des Hydroïdes. MR NS 1Ÿ NS M NS À Fig. 39. — Flustra foliacea (grand. nat.). FLusrra sEcurIFRONS Pallas (fig. 41), Hincks, Smitt — Eschara foliacea & Linné — Eschara securifrons Pall. — Flustra truncata 310 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Linné, Lamk., Flem., Johnst., Busk — Flustra papyracea Dal. — Chartella securifrons Gray. Colonie jaunâtre ; tous les lobes étroits, aux coins d’ordi- naire très légèrement arrondis; loges en forme de rectan- gle, aux coins un peu arrondis; pas de dents; haut., 12 cm. Mer, sur pierres, coquilles, assez loin des côtes. AR. 6. Fam. Membraniporides. Colonies étalées ou dressées, membrano-calcaires; loges sur une face, à paroi antérieure entièrement ou en parlie membraneuse ; orifice semi-circulaire. Fig. 41. T »: ? nn? inv Flistra G. Membranipora de Blainville. securifrons x ir MEMBRANIPORA PiLosA Linné (fig. 42), Farre, Johnst., van Ben., Hincks, Busk, Smitt — Flustra pilosa \ Linné, EIl. et Sol., Lamk., Grant., Flem., Lister — Eschara pilosa Pall., Moll., stra den- tata EIL. et Sol., Müll., Lamk. — Flustra lineata Esper. — Membranipora stellata Thomps. — An- nulipora pilosa Gray — Annulipora dentata Gray — Reptelectrina pilosa d'Orb. — Reptelectrina dentata d'Orb. Colonie encroûtante; paroi antérieure des loges couverte de petits points concaves; orifice entouré de quatre à douze dents; un long poil au bas de la partie membraneuse; polypes ayant de onze à quatorze tentacules. x a Fig. 42. Mer, sur pierres, coquilles, Laminaires. cé Mende Dale souvent sur l’estran. (grossi). Var. dentata Hincks. — Colonie encroûtante ; d'ordinaire sept dents tournées vers l’orifice; pas de long poil au bas de la partie mem- braneuse ; colonie ayant plus ou moins une forme étoilée, les loges croissant en lignes de trois à quatre disposées de front. Mer, sur Laminaires et sur Floridées. CC, souvent sur l’estran. Var. erecta Loppens — Var. y Pall., Hincks. — Colonie toujours dressée, lobée; haut., 4 em. Mer, sur Algues, Hydroïdes. CC, aussi sur l’estran, Var. tridentata Loppens. — Colonie encroûtante; deux dents à la ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 3417 partie supérieure de la loge et une médiane à la partie inférieure ; souvent cette dernière seule existe et n'est jamais développée en long poil comme dans l’espèce-type. Mer, sur la carapace des Eupagurus; bassins, sur Hydroïdes (genre Obelia). AR. MEMBRANIPORA MEMBRANACEA Linné (fig. 43), Hincks, Busk, Blainv. — Flustra membranacea Linné, Müll., Ell. et Sol., Flem., Lamx., Couch, Jobhnst. — Flustra telacea Lamk. — Reptoflustra telacea d’Orb. Colonie encroûtante ; loges oblongues à paroi anté- rieure entièrement membraneuse, à bordure calcaire chitineuse ; deux grandes dents mousses dans les coins supérieurs de chaque loge (on trouve aussi des colonies ayant des loges à dents petites et pointues) ; polype à ù Fig. 43. vingt longs tentacules. Membranipora Mer, bassin de Nieuport, sur Fucus vesiculosus, membranacea Laminaria digitata, coquilles de Moules. C. (grossi). Var. erecta Loppens (fig. 44 et 45). — Colonie à loges oblongues, n'ayant pas les deux grandes ) dents mousses; dressée ou en- He es croûtante, formant sur les (| 5 = ” = corps planes de grandes croû- D o dit tes plus ou moins circulaires ; = ces croûtes sont foliacées sur 0 les corps de forme irrégu- DIE 1) D D Dire ne) | FL | | lière ; dans ce dernier cas, les ( loges sont ovales et disposées . sans aucun ordre; polype Û ayant de quatorze à quinze ) [) tentacules : haut. de la forme ni) dressée, 5 à 13 mm. one ) | Bassins de Nieuport, eau Mon OT Fig. 44. saumâtre, sur les Moules, les FR pe erectæ grossi). Membranipora {iges de roseaux, pièces de membranacea : « ’ ronde bois et branches immergées; sur les Balanes, Hydroïdes, Obelia gelatinosa. J'ai découvert cette variété dans un canal près de Nieuport, où elle 318 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE est commune; j'en ai trouvé également quelques colonies dans le bassin de Nieuport. Var. acuta Loppens. — Colonie à loges oblongues ayant dans les coins supérieurs des zoécies deux dents courtes et coniques pointues, parfois obtuses; toujours encroûtante comme la forme normale; polypes ayant de onze à douze tentacules.: Mer et eaux saumâtres, huîtrières, sur les Moules. C. Var. unicornis Loppens. — (Colonie à loges oblongues, dont les unes, à parois transversales étroites, sont dépourvues de dents, comme la variété erecta, et dont les autres, ayant ces parois larges, portent une dent médiane conique et pointue ; encroûtante ou foliacée ; polype ayant de onze à treize tentacules. Eaux saumâtres, huîtrières, sur les Moules, C. 7. Fam. Microporides. Colonies calcaires, incrustantes; contour des loges plus ou moins en relief; orifice des loges semi-circulaire, entouré d'un bord cal- CAT ER RTE EURE PA rc CT 0 OR ERR En MicROPORA comPLANATA Norman, Hincks — Lepralia complanata Norman — Membranipora Smitti Manzoni. Colonie calcaire, blanche; loges en forme de losanges, disposées en quinconce; surface couverte de grandes ponctuations; ovicelles en forme de croissant. Mer, sur coquilles. R. 8. Fam. Cribrilinides. Colonies incrustantes ou dressées, ayant des loges sur une face; la paroi antérieure des loges est traversée par des côtes calcaires horizontales, alternant avec des portions membraneuses, divi- sées par une côte verticale médiane. G. Membraniporella Smitt. MEMBRANIPORELLA Nirina Johnston (fig. 46), Hincks, Smitt — Escharoides nitida Milne-Edw. — Berenicea nitida Flem. — Lepralia nitida Fig. 46. Membraniporella Jobhnst., Couch, Busk, Hincks, Smitt — Mem- nitida (grossi). branipora nitida Smitt. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 319 Colonie incrustante, argentée; orifice des loges entourée de quatre à six épines; polype ayant de quatorze à seize tentacules. Mer, sur pierres, coquilles, Algues. AR. 8. Fam. Microporellides. Colonies calcaires, incrustantes; loges à orifice plus ou moins sémicireulaire: un pore au milieu de la face antérieure. G. Microporella Hincks. MicroporELLA ciLiaTA Pallas (fig. 47), Hincks — Eschara ciliata var. $ Pall, — Cellepora ciliata Linné — Eschara vulgaris var. 6 Moll. — Lepralia ciliata Johnst., Busk — Lepralia insignis Mass. — Flustra genisi Aud., Sav. — Escharina vulgaris Milne-Edw. — Rep- toporellina subvulgaris d'Orb. — Lepralia personata Busk — Lepralia lunata Macgill. — Cellepora creni- en labris Reuss — Cellepora pleuropora Reuss — Porina Fig. 1 ciliata Smitt — Porellina ciliata Smitt — Lepralia Microporella utriculus Manz. PA EEE Colonie de forme plus ou moins circulaire, blanc rosàtre ; loges ovalaires, disposées en quinconce ou en lignes radiées ; orifice sur- monté de cinq à sept longues épines; un aviculaire terminé en épine allongée, situé près du pore médian. Mer, sur Flustra foliacea. AC. ; parfois sur l’estran sur les colo- nies de Flustra. 9. Fam. Myriozoïdes. Colonies couchées ou incrustantes, caleaires; loges à orifice ova- laire, à sinus au milieu du bord inférieur, ordinairement sans AMIE WE LME MAR LE LG Schigonorella Hineks. SCHIZOPORELLA HYALINA Linné (fig. 48), Hincks — Celle- pora hyalina Linné, Fabr. — Cellepora nitida Fabr. — Cellepora personata Delle Chiaje — Escharina perso- nata Milne- Edw. — Berenicea hyalinaHass. — Lepralia cylindrica Mass. — Lepralia hyalina W.Thomps., Johnst., Busk — Celleporella hyalina Gray — Mollia hyalina, Fig. 48. : ; Scnisoporea forme hyalina Smitt. hyali . . . . ñ A Colonie de forme plus ou moins circulaire, rosâtre; 320 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE loges ovalaires, disposées assez irrégulièrement; parois minces et d'aspect corné, à légères rayures transversales ; orifice ovalaire ayant d'ordinaire au bord inférieur un sinus assez profond; ovicelle glo- buleuse et pointillée ; polype à douze tentacules. Mer, sur Flustra foliacea, formant de petites taches rosâtres. AR. SCHIZOPORELLA ALDERI Busk, Hincks — Alysidota Alderi Busk, Norman — Lepralia Barleei Busk — Mollia vulgaris forma ansata Smitt. Colonie incrustante, blanche; loges larges, ovalaires, à surface finement ponctuée; rangées en lignes ou disposées sans ordre, en amas; orifice pourvu à la partie inférieure d’un léger sinus; ovicelle globuleuse. Mer, assez loin des côtes, sur coquilles. R. SCHIZOPORELLA AURICULATA Hassall, Hincks — Lepralia auriculata Hass., Johnst., Busk — Escharella auriculata Smitt — Lepralia ochracea Hincks. Colonie incrustante ; loges plus ou moins rectangulaires, très poly- morphes, disposées en lignes rayonnant d’un point central; surface densément ponctuée; souvent deux lignes de gros points bordant les côtés verticaux, et une ligne unie bordant toute la loge; un avicu- laire situé sous le sinus de l’orifice. Mer, assez loin des côtes, sur coquilles. R. 11. Fam. Escharides. Colonies calcaires, encroûtantes, blanchâtres; orifice des loges large, subtriangulaire ou semi-circulaire; un aviculaire à l’intérieur deForificesi. Festin Ge Por Gray PorELLA conciNxa Busk (fig. 49), Hincks — Le- pralia concinna Busk, Hincks — Lepralia aperta Boeck — Porella lœvis Smitt — Lepralia Belli Dawson. Colonie à loges allongées, rangées en lignes ; très polymorphes, souvent entourées d’une ligne ponc- Fig. 49. À à : } a Porella concinna tuée bien marquée; parfois la paroi antérieure (rassu criblée de points concaves. Mer, sur coquilles, morceaux de roches, assez loin des côtes, R. ver also ot ARE OS TS ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 12. Fam. Celleporides. 321 Colonies calcaires, incrustantes ou thalliformes ; loges accumulées sans ordre, urcéolées ; orifice pourvu d’un prolongement en forme de Mn A RS es Gr” Qellépüra: Fabricius, CeLLepora pumicosa Linné (fig. 50), Hincks, Lamk.,' Flem., Johnst., Busk — Cellepora verrucosa Linné, Fabr., Olivi — Milepora pumicosa Pall. — Cellepora spinosa Turton — Madrepora verrucaria Esper. Colonie blanche; loges contiguës, ventrues, subeylin- driques ;"orifice plus ou moins circulaire; un aviculaire sur la pointe rostrale, Mer, sur pierres, coquilles, et surtout sur les tiges de Sertularia abietina, formant une petite masse allongée, globuleuse, entourant la tige verticale de ses colonies. AC, parfois sur l’estran. Fig. 50. Cellepora pumicosa (grandeur naturelle), LISTE ALPHABÉTIQUE DES ESPÈCES DÉCRITES. Alcyonidium gelatinosum. Idmonea serpens. = hirsutum. Lophopus cristallinus. — mamillatum. Membranipora membranaceu. — parasiticum. — pilosa. Amathia lendigera. Membraniporella nitida. Anguinella palmata. Menipea ternata. Bicellaria ciliata. Micropora complanata. Bowerbankia imbricata. Microporella ciliata. Bugula calathus. Paludicella Ehrenbergi. — flabellata. Pedicellina belgica. — plumosa. — Benedeni. Cellepora pumicosa. — cer nua. Celluria fistulosa. Plumatella lucifuga. Crisia cornuta. — repens. — denticulata. — - Sultana. — eburnea. Porella concina. Cristatella mucedo. Schizoporella Alderi. Diastopora patina. — auriculata. Eucratea chelata. hyalina. Farella repens. Scrupocellaria reptans. Flustra foliacea — scruposa. — securifrons. Vesicularia spinosa. Flustrella hispida. Walkeria uva. Gemellaria loricata. T. XLI, 1906 21 Octobre 1907. J 22 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DES AFTER IDAR (ANATOMIE, MORPHOGÉNIE, SYSTÉMATIQUE) PAR R-ANTIONY — 0 #2 0-— — Je tiens au début de ce travail à remercier bien vivement M. Huco pe Cort, Président actuel, et M. P#. DauTzeNBERG, ancien Président de la Société Royale Zoologique et Malacologique de Belgique, d’avoir bien voulu accueillir la présente étude dans les Mémoires de la Société (°). Paris, le 28 mai 1907. INTRODUCTION. Les Aetheridae constituent parmi les Mollusques lamellibranches un groupe de la première importance, non pas tant en raison de l'étendue de leur répartition, de leur grande abondance sur ce conti- nent africain que nous connaissons de mieux en mieux chaque Jour, qu'à cause de la particularité vraiment remarquable de leurs carac- tères d'adaptation qui en font les analogues, les correspondants actuels dans les fleuves de l'Afrique équatoriale et tropicale des Hippurites des mers chaudes crélacées. Les Aetheriidae étaient, on me l’accordera, je pense, bien mal connues au moment de l'apparition de mon mémoire sur l'Influence de (1) Les matériaux dont je me suis servi pour ce travail sont ceux de la Col- lection de Malacologie du Muséum d'Histoire naturelle que M. le professeur Joubin a bien voulu mettre à ma disposition et ceux de la Collection de M. Ph. Daut- zenberg. ouh id Liu Atos dura NT BR M Ne D nee DD ANS nl MU M dar a PAONE TN TC EE NA E Vi ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 3923 oo da fixation pleurothétique chez les Mollusques acéphales où je donnais la première description anatomique un peu détaillée de l’Aetheria. Non seulement, en effet, on savait peu de choses sur ces animaux, mais encore les rares notions que l’on possédait à leur sujet étaient pour “Ja plupart erronées, comme par exemple Ja présence d’un pied muscu- leux et de dents à la charnière, l'absence du muscle adducteur anté- _ rieur. Les systémaliciens avaient de plus, faute peut-être de connaître leur anatomie, jeté dans leur taxinomie la plus grande confusion. Pour ces raisons, ‘une revision complète du groupe s’imposait. Le présent travail est une monographie que j'ai voulu faire aussi complète que possible, mais à laquelle j'ai essayé de donner un esprit _ out différent de celui qu'ont d'ordinaire les travaux de ce genre . j'ai traité à la fois et avec le plus de détails qu’il m'a été possible de le faire, de leur éthologie, de leur anatomie, de leur développement, . de leurs affinilés et de leur taxinomie. Finalement, j'ai consacré à L ä chacun des genres dont se compose le groupe des Actheriidae un cha- _pitre de morphogénie dans lequel j'ai essayé d'expliquer rationnelle- 4 ment la forme particulière de ces animaux, espérant ainsi jeter un : - peu de clarté sur la compréhension de l’organisation probable des > Rudisles. Les paléontologistes m'en sauront peut-être quelque gré. Cette étude se divise en trois parties traitant : la première du genre _ Aetheria, la deuxième du genre Bartlettia, la troisième du genre . Mulleria. | _ Dans la première partie, je me suis visiblement inspiré pour la … rédaction du chapitre relatif à la morphologie et à l'anatomie du . texte de mon mémoire déjà cité sur l’Influence de la fixation pleuro- thélique, sans me borner toutefois à reproduire ma rédaction de 1908. …. Je l'ai adaptée au cadre de ce nouveau travail y introduisant les addi- … tions et les changements nécessités par les recherches complémen- - taires que je viens de faire et l'étude des travaux récents. 5 Les deuxième et troisième parties sont traitées ici pour la première _ fois. | Les figures 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 19, dont les clichés 4 nous ont été aimablement prêtés par MM. Masson, éditeurs à Paris, 4 sont reproduites de mon mémoire précité. R. ANTHONY. 324 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE La famille ou mieux le groupe peu connu des Aetheriidae fait partie, comme on le sait, du sous-embranchement des Mollusques acéphales. Elle comprend les trois genres suivants, habitant tous les trois exclusivement les eaux douces des régions équatoriale et tropi- cale du globe : AgtHerlA (Afrique et Madagascar); BarTLeTriA (Amérique du Sud); MurLerta (Amérique du Sud [Colombie] et Asie [Indes anglaises). Les principaux caractères du groupe des Aetheriidae sont les sui- vanis : Mollusques acéphales fixés plus ou moins nettement en pleurothé- tisme par une de leur valves, habitant exclusivement les eaux douces des régions équatoriales et tropicales. — Coquille nacrée, recouverte extérieurement d'un épiderme verdätre. — Pas de dents à la charnière. — Branchies treillagées () (Eulamellibranches). — Une seule commissure palléale. (!) La branchie de la Bartlettia et celle de la Mulleria américaine ne sont pas connues, mais tout porte à croire a priori qu’elles sont du même type que celle des Mulleria d'Asie et des Actheria. Comme ces deux dernières formes, de même il est à présumer que les Bartlettia et les Mulleria américaines ont une seule commissure palléale. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 328 I Genre AETHERIA. 1. Diagnose générique. — 2. Éthologie. — 5. eva géographique. — 4. Étude mor Fe et anatomique. — 5, Développement. — 6. Systé- matique. — 7. Aflinités. — 8. Morphogénie. — 9. Formes convergentes. 1. — DIAGNOSE GÉNÉRIQUE. Mollusques acéphales dimyaires (isomyaires) fixés en pleurothé- fisine par une de leurs valves, habitant exclusivement les eaux douces de l'Afrique équatoriale et tropicale et de Madagascar. Symé- trie sagitiale en voie de disparition. Coquille inéquivalve, souvent épineuse, nacrée, recouverte extérieurement d'un épiderme verdâtre. Charnière sans dents. Rainure ligamentaire. Pied nul. Cœur non traversé par le rectum. Branchies treillagées (Eulamellibranches) et plissées. Une seule commissure palléale. 2. — ÉTHOLOGIE. Lorsque, en 1807, Lamarcx créa le genre Aetheria, il croyait que le Môéllusque auquel il donnait ce nom habitait la profondeur des mers. [l n'avait au surplus aucune preuve sérieuse de cette manière de voir. En 1824, Desnayes, qui connaissait le résultat des récentes explo- rations de CAILLUAUD dans la vallée du Nil, émit l’hypothèse qu'il pouvait y avoir dans le genre Aetheria des espèces d’eau douce à côté des espèces marines. En 18925, Sowergy discuta vivement la nature de l'habitat du genre Aetheria. Décrivant l'espèce Aetheria tubifera Sow., il sup- posa que cette coquille devait vivre au moins à l'embouchure des fleuves ou dans des lagunes saumâtres, opinion basée sur la couleur verte de son épiderme et sur la nature des œufs attachés sur sa valve supérieure. Mais c’est à CaizLraun (1826) que revient l'honneur d’avoir décou- T. XLI, 1906 22 Octobre 1907. 326 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE vert le véritable habitat des Aethéries, dont il rapporta en 1825 de nombreuses coquilles recueillies dans le Nil au cours de son voyage en Égypte. Depuis Caizcraun, tous les naturalistes savent que les Aethéries sont des Mollusques exclusivement d’eau douce. Je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion d'observer d’Aethéries vivantes, aussi ai-je été dans l'obligation de m'en rapporter pour la description de leur mode d’existence : 1° aux renseignements con- tenus dans les auteurs ; 2° à ceux beaucoup plus précieux pour moi qui m'ont été aimablement fournis de vive voix par les explorateurs des régions africaines et plus particulièrement par MM. A.-T. pe RocuëBrune, assistant au Muséum qui vécut longtemps au Sénégal ; Casvauier et Decorse, dont on connaît les récents voyages d’explora- tion au Chari et au Tchad; ZerBINi, lieutenant de cavalerie fran- çaise, mon excellent ami, qui parcourut durant plusieurs années le bassin du Niger. Je pourrais en citer encore bien d’autres. Les Aethéries vivent en colonie, toujours fixées par une de leurs valves qui est tantôt la droite, tantôt la gauche avec une égale fré- quence, semble-t-il. Dans la même espèce ou plus exactement dans la même forme considérée comme espèce, on trouve souvent des individus fixés par l’une et d’autres par l’autre valve. Chez les Aethéries, la surface de fixation est très étendue portant à la fois sur la région antérieure et sur la région postérieure de la coquille, comme cela existe d’ailleurs chez d’autres Acéphales fixés tels que les Dimyidae et les Myochamidae parmi les Dimyaires, tels que les Hinnites parmi les Monomyaires. Il arrive quelquefois aussi que les Aethéries se fixent uniquement par leur région antérieure, comme celà se passe chez d’autres Acé- phales tels que les Chamostrea et certaines Chames; mais ce mode de fixation me paraît devoir être considéré chez elles comme excep- tionnel. À propos du mode de fixation, il convient de rappeler aussi celui qui a été constaté par SimroTH (1894) sur des exemplaires provenant des chutes du Congo. Ges exemplaires étaient fixés par leur côté anté- M rieur seulement sur des parois rocheuses verticales et ce mode de fixa- tion leur avait fait acquérir une forme spéciale en nid d’hirondelle; pour la rappeler, Simrorx a d’ailleurs donné à cette variété d'Aethérie le nom de nidus hirundinis. niet bol da cénuc bsé té dé SAP VOTE gl cagd il di Meadhiss à y A À nie. à Ne ie ann traites dy ne 1.8 La # (NE TE Mt ji # SVP ra à Né, ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 3927 A un autre point de vue, on peut dire que chez les Aethéries à coquille unie, dont l’Aetheria Petrettinii Bgt. est l’un des types les plus accentués, la fixation se fait par la surface de la valve elle- _ même (c’est d’ailleurs aussi le cas de beaucoup de Chames, des Dimyi- dae, des Myochamidae et des Hinnites), et, non comme chez les Spon- _ dyles, par exemple, et certaines Chames, où la fixation se fait _ simplement par des lames. Ce dernier mode de fixation ne peut se produire que chez les Aethéries épineuses, les épines n'étant en réalité que des lames reployées (Aetheria tubifera Sow.). | Ainsi qu'on le verra dans la suite de ce travail, il existe deux prin- _ cipales formes d'Aethéries très nettement caractérisées et auxquelles toutes les autres paraissent se rattacher : une forme assez aplatie, lisse et unie dans certains cas, compacte et à aspect roulé dans d’autres (Aetheria Letourneuxi Bgt., Aetheria plumbea.Fér., Aethe- … ia elliptica Lmck., par exemple) et une forme légère, épineuse, à long talon et boursouflée (Aetheria tubifera Sow., Aetheria Cail- liaudi Fér.). D’après ce que m'ont rapporté les différentes personnes ayant voyagé en Afrique, la première serait spéciale aux eaux mouve- mentées et les exemplaires lisses et usés plus particulièrement aux rapides, aux cataractes; la deuxième, au contraire, se trouverait de préférence dans les eaux tranquilles, voire même quelquefois vaseuses. Lorsqu'un fleuve à cours rapide fait une anse à un certain endroit - de son cours, les eaux y sont plus calmes et la vase s’'accumule. - C'est là que l’on rencontrerait de préférence les Aethéries du second type. Certaines Aetheria Cailliaudi Fér. à long talon y forment des » sortes de bouquets dont la base serait souvent attachée au substratum rocheux du fond, Lorsque les eaux sont basses, on voit alors ces - Aethéries enfouies dans la vase de telle sorte que la loge contenant animal émerge à peu près seule au-dessus de son niveau. Mais lorsque les pluies violentes arrivent, entraînant une quantité de limon plus considérable que d'habitude, les Aethéries sont subite- - ment recouvertes et périssent. On trouve alors après la crue leurs = valves vides sur les rives. …. Simrora, dans une note sur les Aethéries du Congo, dit que celles qui sont fixées dans les endroits où les eaux sont tranquilles se trou- —._ vent parfois recouvertes d’une couche de limon qui empêche par son …. poids l'ouverture de la coquille, L'entrée et la sortie de l’eau seraient … alors assurées, d’après cet auteur, par les épines tubulées du bord, —._ dans lesquelles pénétreraient même des prolongements du manteau. k 328 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE À ces deux formes il convient d’en ajouter une troisième très spéciale, quoique pouvant être rattachée à la première et qui est représentée par la seule espèce Actheria Petrettinii Bgt. dont les caractères morphologiques spéciaux correspondent à un genre de vie également très spécial. De forme aplatie, allongée d’avant en arrière, d'aspect lisse, plus lisse que celui de n’importe quelle autre Aethérie, rappelant un peu en somme la forme et l'aspect des Anodontes, l’Aetheria Petrettinii Bgt. n’a jamais été jusqu'ici rencontrée que dans les tuyaux de conduite en fonte de Ramlé près le canal de Mahmoudieh en Égypte, vivant accolée aux parois cylindriques de ces Canaux. En résumé, il semble que deux conditions d'existence soient plus nettement particulières aux Aethéries : a) La chaleur de climats tropicaux pour toutes les formes ; B) Les courants rapides pour les formes lisses; les courants plus rapides encore et les eaux tourmentées pour les formes compactes, aplaties, érodées; les eaux tranquilles et vaseuses pour les formes boursouflées, épineuses et à talon plus ou moins long ; le cours régu- lier et continu des eaux dans les conduites de Ramlé pour l’Aetheria Petrettinii Bat. 5. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Ainsi qu'il a été dit au début du deuxième chapitre, lorsque Lamarcx créa en 1803 le genre Aetheria, il croyait avoir affaire à des Mollusques marins. Il indiquait même la mer des Indes comme la patrie probable de ses Aetheria elliptica et trigonula et les rochers submergés de Madagascar comme celle de ses Aetheria semilunata et transversa. Cest Cal.LiauD, nous le savons, qui découvrit le véritable habitat des Aethéries lorsqu'il les rencontra en si grand nombre dans le Nil bleu. | Les Aethéries paraissaient être jusqu’à ces derniers jours exclusive- ment africaines; mais M. L. Germain vient de signaler leur pré- sence à Madagascar. En Afrique, elles occupent exclusivement la région équatoriale et tropicale, en dépassant les limites en une seule région, en Égypte, où on les voit descendre le Nil presque jusqu'à son embouchure. Par l’ensemble de sa faune, d’ailleurs, le Nil est véritablement, on ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 329 le sait, un fleuve de l'Afrique tropicale et équatoriale. L’Aetheria Caillaudi Fér. actuelle a été rencontrée jusque sur les bords du lac Meroë au voisinage d'Alexandrie. C’est le point extrême, d’ailleurs, de l'expansion septentrionale des Aethéries. Au sud, elles paraissent ne pas dépasser du côté de l’ouest les limites de la région de l’An- gola où le D'° Wezwirscu les a rencontrées dans un grand nombre de cours d’eau (Morecer 1868), et du côté de l’est celles du bassin du Zambèze. Elles habitent plus spécialement les bassins du Sénégal, _ du Niger, de l’Ogoué, du Congo, du Zambèze, du Nil, du Chari, et probablement les bassins moins importants compris entre eux. On en trouve également dans le lac Tchad et dans tous les grands lacs du centre africain (Tanganyika, Nyassa, Victoria-Nyanza, Rodolphe, etc.). Tous les bassins des fleuves qui se jettent dans la Méditerranée et dans l'Océan entre le Nil et le Sénégal semblent absolument dépourvus d’Aethéries, Il en est de même de ceux de la région sud de l'Afrique entre l’Angola et le fleuve Zambèze. Il résulte de ceci que l'aire de dispersion du genre Aetheria répond très exac- tement à la région géographique à laquelle BourGu1GNaT avait donné le nom de Centre africain et qui est caractérisée par la présence de genres spéciaux, d'espèces spéciales, dont l’ensemble constitue la faune générale de l’Afrique équatoriale et tropicale (Voir L. GER- MAIN, 1907) ('). Tout récemment, M. L. Grrmain (1907) a signalé l'existence d’une Aethérie vivant à Madagascar (région nord-ouest), où elle a été recueillie par M. PERRIER DE LA BaTHiE, en 1906. M. PERRIER DE LA BaTuiE en envoyant au Muséum les Aethéries qu'il avait recueillies, y avait Joint la note suivante reproduite par M. L. GERMAIN « Récoltées dans les rapides de la Mahavavy et de son affluent de droite, l’Androtsy, fixées sur des roches (basaltes) sous une profon- deur d’eau de 1 mètre aux plus basses eaux, à environ 200 mètres d'altitude et à 150 kilomètres à vol d'oiseau de la mer. Eau très douce. On peut remarquer sur une des deux coquilles des tiges d’un Podastomacia, genre spécial aux torrents rocailleux et siliceux de la (*) Je n’ai pas cru devoir indiquer ici toutes les localités d’où les auteurs ont signalé des Aethéries. J’ai préféré rester dans les généralités, renvoyant pour les détails aux auteurs eux-mêmes, dont la référence est donnée à l’Index bibliogra- -phique. 330 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE zone tropicale {29 juin 1906). » Cette Aethérie ne diffère absolu- ment pas par l'anatomie de ses parties molles, ni par sa coquille des Aethéries africaines. Les auteurs l’auraient vraisemblablement ratta- chée à l’Aetheria elliptica Lmck. La présence dans les eaux douces de Madagascar de ce Mollusque considéré jusqu’à ce jour comme exclusivement africain a une très grande importance. On pourrait être tenté de rouvrir, à son sujet, la fameuse question des rapports qui ont pu exister, à une époque donnée, entre la grande île de Madagascar et le continent africain. Remarquons d’abord que les Aethéries sont des Mollusques solidement fixés, d’un poids assez lourd ; on ne peut donc admettre le transport fortuit de quelques spécimens à travers le canal de Mozambique ; faut-il donc voir alors dans leur présence un argument sérieux en faveur de l'hypothèse qui admet la réunion ancienne de File mal- gache à l'Afrique? Si on observe qu'il n'existe pas d’Aethéries fossiles antérieures au quaternaire, on devra admettre alors que cette réu- nion ait eu lieu à une époque relativement récente. Ne doit-on pas supposer plutôt que les Aethéries africaines et les Aethéries malgaches sont simplement des types convergents chez les- quels la ressemblance est poussée jusqu’à la similitude la plus par- faite? De même que des Ünionidés se sont fixés en Afrique, de même il a pu s’en fixer dans le nord de Madagascar où les conditions cli- matériques sont très comparables. Les mêmes causes, agissant sur des organismes presque identiques, auraient alors produit les mêmes effets morphologiques. Quoi qu'il en soit et sans prétendre résoudre définitivement à l’aide de ce cas particulier l’importante question des rapports continentaux possibles de Madagascar avec l'Afrique, soin que nous laissons aux zoologistes et aux géologues qui s’en sont déjà occupés, il nous semble que la présence d'une Aethérie à Madagascar peut être bien expliquée avec l’une ou l’autre de ces hypothèses. I n'existe pas, à proprement parler, d’Aethéries vraiment fossiles, toutefois, dans les couches quaternaires de Ramsès, en Égypte, dit Boureuiexar (1880), le D' Cnamparp, attaché aux travaux du canal de Suez, a trouvé l’Aetheria Cailliaudi Kér. et l’Aetheria Cham- bardi Bgt. « Ces couches sont au nombre de deux (que lon peut appeler bancs à Aethéries, car la Cailliaudi et la Chambardi y foi- sonnent) séparées l’une de l’autre par 8 ou 4 mètres de sables un peu PL PO LR SU A nés CAT AOOPOE AT L si ; pod dx he PR em fe rm +4 dur id "1Y VAT # 7 Li do CE at t LE Es a ds d RE ET ENT PT RP / , NAT M de cn halte NE) ait ut) Me APTE Ar k j U AA ANRT DU PA RI O AT . U UE el ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 331 terreux, reposant sur un lit de cailloux roulés provenant d’une antique branche du Nil. Au-dessus de la couche supérieure à Aethéries se trouve un dépôt de # à 5 mètres, dans lequel on découvre de nombreux sarcophages et une quantité considérable de momies d’an- ciens habitants de Ramsès. « Ces deux bancs à Aethéries sont donc antérieurs à la fondation de la ville égyptienne et les espèces qu’ils contiennent sont les repré- sentants de l'antique faune d’une branche nilotique disparue depuis les temps les plus reculés. » Dans son voyage à Méroë (vol. Il, p. 222 et 225) CaiLuraun raconte - que les habitants de la province de Rabätât et ceux de la province de Barlar couvrent et décorent leurs tombeaux de coquilles d’Aethéries dont la nacre devient très brillante lorsqu'elle a été exposée quelque temps à l’action du soleil. D’après le même auteur, les peuplades voi- sines du [àbons emploieraient aussi les Aethéries pour leur nourriture. Enfin, la plupart des explorateurs de l’Afrique équatoriale et tro- picale ont rapporté que les indigènes se servaient des coquilles des Aethéries, extrêmement nombreuses en certaines régions, pour la fabrication de la chaux. 4. — ÉTUDE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE. L. Hisrorique. — Jusqu'à l'apparition de mon mémoire sur l’In- fluence de la fixation pleurothétique sur la morphologie des Mol- _ lusques acéphales dimyaires, les Aethéries étaient à peu près incon- nues au point de vue anatomique. : Le seul mémoire anatomique d'ensemble dont elles avaient fait l'objet était celui, insuffisant et en beaucoup de points erroné, de Rawc - el Carzuiaup (1834) De 1834 jusqu'en 1902, on ne s'était plus guère occupé de la - morphologie des Aethéries : Reis, à cette date, dans un travail général sur la Morphologie de la charnière et du ligament chez les Mollusques acéphales, donna à nouveau quelques détails sur leur ligament. , Vint ensuite mon mémoire déjà cité (1905), lequel contient une étude anatomique que j'ai faite aussi complète que possible de ces - animaux, A peu près en même temps que mon mémoire paraissait aussi Do ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE celui de M. L. Waacen (1905) sur la réduction de la charnière chez. les Aethéries. Nous y reviendrons à propos de la coquille. Il. Coquizze. — Les Aethéries sont, ainsi qu’il a été dit au début de ce travail, fixées par une de leurs valves, DRASS tantôt la droite, tantôt la gauche, avec une fréquence à peu près égale. Leur fixation se fait généralement, on le sait, par une région très étendue de la coquille intéressant aussi bien la région anté- rieure que la région postérieure. La coquille très polymorphe est le plus généralement subarrondie, extérieurement verdätre, et intérieurement toujours admirablement nacrée à la facon de celle des Unionidae. J'ai groupé, au point de vue de la morphologie de la coquille, les formes différentes que peuvent présenter les Aethéries en trois caté- gories correspondant à leurs trois genres de vie différents, et, pour lesquels je prendrai respectivement comme types les espèces suivantes des auteurs : | Fig. 1. Aetheria tubifera Sow.; — Cailliaudi Fér.; Groupe f. — Bourguignati Rchbr.; — plumbea Fér. (): | — Letourneuxi Bgt.; - Groupe IF. — elliptica Lmck.; — Petrettini Bgt. Groupe II. Dans le premier groupe, je comprendrai toutes les formes à épines tubuleuses vivant dans les eaux relativement tranquilles, comme, par exemple, l’Aetheria tubifera Sow. Certaines de ces formes peuvent (4) L'espèce Aetheria plumbea Fér. a été créée par FÉRUSSAC en réunissant les espèces semilunata et transversa de Lamarck. Autant qu'on en peut juger par l'examen des figures de LAMARCK, qui n'a pas représenté les faces extérieures de ces coquilles, ces Aethéries devaient être relativement peu érodées. Cependant, l'espèce que SowerBy figure dans son Genera sous le nom de plumbea est très nettement et très considérablement érodée. Je crois donc que, dans le doute, on doit pouvoir con- sidérer l’Aetheria plumbea Fér.comme une forme lisse variablement et moyennement érodée, à un degré moindre, en tout cas, que l’Aetheria elliptica Lmck. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 333 atteindre des dimensions considérables par l’allongement de leur talon, comme l’Aetheria Cailliaudi Fér. Dans le deuxième groupe, je comprendrai d’une part les formes lisses, d'autre part les formes érodées et usées, les premières faisant passage aux secondes qui, elles, vivent dans les courants violents el les rapides (Aetheria Lelourneuxi Bgt., Aetheria plumbea Fér. et Aetheria elliptica Lmck.). Le troisième groupe, enfin, comprendra la seule espèce Aetheria Petrettinii Bgt., qui possède l’épiderme, que certaines formes du groupe précédent ont souvent perdu, mais n’a pas d’épines. Étudions séparément les caractères de la coquille dans ces trois groupes. Bien que les formes du premier groupe semblent devoir être con- sidérées comme les formes souches, nous commencerons, pour la commodité de la description, par celles du second, moins compli- quées. a) Formes se rattachant aux espèces LETOURNEUXI Bgl., PLUMBEA Fér. et euuvprica Lmck., ete. (Groupe I). — La coquille est, exté- rieurement, d’un vert sombre et sa nacre interne est souvent d’une couleur que l’on peut qualifier de plombée; il semblerait qu'elle ait été frottée de mine de plomb; c’est vraisemblablement en raison de cette particularité, et peut-être aussi en raison de la densité de leur coquille, que le nom de plumbea a été donné à certaines de ces Aethéries par Férussac. Lourde et compacte, peu boursouflée, cette coquille rappelle souvent à première vue, et avant qu'on ait écarté ses valves, par son aspect souvent condensé en quelque sorte, l'Ostrea edulis Linn. ou la Gryphea angulata Lmck. Sur cette forme, on ne rencontre pas les épines tubulées caractéristiques de la forme sui- vante; le mécanisme de leur disparition sera expliqué plus loin. Toutefois, il est certains cas dans lesquels on en trouve des ves- tiges, ce qui m’autorise à supposer, avec Raxc et Cairriaun (1834) d’ailleurs, que les épines tubulées sont au premier chef caractéris- tiques du genre Aetheria et que, lorsque l’on n'en trouve pas, c’est qu'elles n'ont pu se développer ou qu'elles ont disparu mécani- quement. La coquille est recouverte d’un épiderme sombre et verdätre, mais souvent la valve libre tout entière et les bords de la valve fixée sont profondément érodés (Aetheria elliptica Lmck.) et l'épiderme a alors 334 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE disparu. La forme du contour sagittal de la coquille, qui est, comme il a été dit, subarrondie, est très variable, presque carrée dans certains cas, plus allongée dans d’autres; gauche et tourmentée, d’une forme indéfinissable dans quelques autres, semblant, en un mot, épouser la forme du substratum sur lequel elle repose. La valve fixée, qui est d'ordinaire plus épaisse que la valve libre, pré- sente souvent, et surtout dans la région dorsale, un feuilletage très serré, un peu analogue à celui des Huîtres et qui, comme Pa dit Jackson (1890), est caractéristique des formes acéphales fixées. Si on considère postérieurement une Aetheria elliptica Lmck. fermée et préalablement dépourvue de son ligament, on s'aperçoit d'abord que les crochets et la coquille embryonnaire sont absolument introuvables, ayant disparu probablement par le fait des érosions : on peut deviner toutefois leur place en se guidant sur le sens et la direction des stries d’accroissement. Un peu en arrière de cette place où devraient exister les crochets, on, voit que la valve fixée présente une sorte de sillon assez profond dont les bords sont arrondis et dont les parois sont accolées; ce sillon se dirige du substratum à l’espace intervalvaire et d’avant.en arrière. La valve libre présente aussi un sillon dirigé de la même façon que celui de Ja valve fixée et aboutissant au même point de l’espace inter- valvaire. Ce sillon est plus court en général que celui de la valve fixée et forme avec le plan intervalvaire un angle plus aigu. Il résulte de celte disposition qu’à leur point de rencontre les deux sillons forment un angle ouvert en avant. En suivant le bord cardinal de la valve fixée, lequel a une épaisseur appréciable, on rencontre le plus souvent immédiatement en avant du sillon une sorte de gouttière très peu profonde et dont le fond serait en coupe une portion de circonférence de rayon très étendu. Cette gouttière est parallèle au sillon et existe quoique très courte et peu marquée sur la valve libre. Enfin, en avant de cette gouttière, et paral- lèlement à elle, existe aussi d'habitude, sur l’une et l’autre valve, une sorte de bourrelet atténué, arrondi. Le contour du bord cardinal d'une valve d’Aethérie, ou ce qui revient au même, ainsi qu'on le com- prendra ultérieurement, la coupe du talon chez l’Aetheria Cailliaudi Fér., offre donc l'aspect représenté sur la figure 4; l’épaisseur déme- surée de la valve inférieure fait que ces différentes inflexions sur les- quelles s'étend, ainsi qu’on le verra, le ligament, deviennent un sillon, une gouttière et une crète. Lo Le 3 ü ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 335 Si on considère maintenant une valve libre ou fixée d'Aetheria elliptica Lmck. par sa face intérieure, on y remarque d'abord l'aspect nacré et les boursouflures qui ont déjà été signalées; on y voit, en outre, très en relief et présentant une coloration brune particulière les traces des insertions des muscles. adducteurs antérieur et posté- lieur, déchiquetées sur leur bord intérieur, celle du muscle antérieur, _ étant souvent, fait très important ainsi qu'on le verra plus loin, . divisée en deux parties, l’une ventrale plus allongée, l’autre dorsale plus courte. L'impression palléale est très nette, discontinue, et sans sinus. La charnière est nulle, en tant que l’on désigne par ce terme l’en- semble des dents de la région cardinale, et il n’y a que dans certains _ cas que l’on remarque la présence d’une sorte de crête allongée, pos- térieure, qui pourrait peut-être représenter la grande dent latérale AN D ad à ct à à dédiés) fl de. - postérieure des Unio, bien qu’il semble plutôt que cette crête, contin- . gente d'ailleurs, soit un simple accident en rapport avec la forme ke tourmentée de l'animal. # Au moment précis où je publiais mon mémoire déjà cité sur lIn- fluence de la fixation pleurothétique, M. L. Waacen (4905) publiait également une étude sur la position systématique du Genre Aetheria . et la réduction de sa charnière. Sur certains exemplaires d’Aethéries - qu'il rattachait aux espèces semilunata Lmck. et heteromorpha Linn. cet auteur crut reconnaître la présence de dents très réduites assimilables à son avis aux dents des Unionidés. Il m'est impossible de suivre M. L. Waacen sur ce terrain, Le relief de la région cardinale inté- _rieure des Aethéries ne représente à mes yeux autre chose qu'un . ensemble d'accidents en rapport avec la forme tourmentée de lani- _mal. Lorsqu'on examine un grand nombre d'exemplaires d’Aethéries, ce que M. L. Waacen semble ne pas avoir eu la possibilité de faire, on se rend très aisément compte que le nombre et la forme de ces accidents varient à l'infini suivant les individus, et que certains même en sont totalement dépourvus. Sans qu'il soit besoin d'insister davantage, on verra d’ailleurs plus loin par l’étude de l'embryologie _ que la manière de voir de M. L. Waacex est définitivement inad- _ missible. Enfin, le bord cardinal de la coquille donnant insertion au liga- ment présente, vu du côté de la face intérieure de la valve, un - aspect tout spécial en rapport avec le sillon, la gouttière et la crête décrits plus haut. C’est d'abord une sorte d’éperon (sillon), puis, plus Rs QE ed RAT péra nAgs à Tale f: 336 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE en avant, une ligne courbe convexe (gouttière), enfin une ligne courbe concave (erête). J'ai simplement voulu donner ici une vue d'ensemble des caractères qui, au point de vue de la compréhension de la forme Aethérie, peuvent avoir une certaine importance, et j'ai négligé naturellement et à dessein les mulliples accidents que peuvent présenter les coquilles de ces animaux et qui paraissent uniquement en rapport avec la forme du substratum, Disons cependant que c’est parmi les formes de ce groupe que J'ai rencontré des Aethéries fixées par leur région antérieure seulement. Il existe dans les collections de Malacologie du Muséum d'Histoire naturelle une Aethérie à épiderme lisse, non roulée, et qui présente ce mode spécial de fixation. Elle a pris de ce fait une forme analogue à celle des Chamostrea et à celle que prennent les Chames qui se trouvent placées dans les mêmes conditions morphogéniques (?). (1) Voici ce que je disais au sujet de la forme spéciale des Chames fixés par leur région antérieure seulement dans mon mémoire sur l’Znfluence de la fixation pleu- rothétique, etc., page 289. « Dans le premier cas (fixation antérieure), c’est la surface antérieure fixée seule qui tend à s’arrondir et le bord qui la sépare de la zone postérieure non fixée (qui est plus ou moins perpendiculaire à la zone fixée) décrit une spirale telle que celle qui est représentée sur la figure. Dans ces conditions, le contour valvaire, au lieu d'être arrondi, présente une forme allongée dorso-ventrale avec pointe ventrale cor- respondant au sommet de l’angle dièdre constitué par les régions antérieure et pos- térieure ». Aux pages 328 et 329 j'ajoutais : « Lorsque la fixation se fait par la région anté- rieure de la valve, c’est cette région seule qui tend à s’arrondir. Dans ce cas, on se le rappelle, la région fixée fait avec la région postérieure qui ne l’est pas, un angle approchant souvent de 90°. L’arête de cet angle dièdre qui sépare les deux régions antérieure et postérieure, correspond à l’arête des Lithocardium. Seulement, au lieu d’être droite comme chez ces derniers, elle est courbe, décrivant une spire. C’est par cette direction spéciale de l’arête valvaire que se caractérise, dans le cas de fixation antérieure, la tendance à l’arrondissement de la région fixée : voyons, en effet, com- ment dans ce cas l’arrondissement s’accomplit. Aussitôt la fixation produite, la coquille commence à se développer suivant le mode naturel dont il a été question et caractérisé par l’accroissement rapide du ligament qui s'étend d’avant en arrière, suivant une surface courbe, rencontrée par les couches calcaires successives suivant des angles aigus; les crochets commencent à s’enrouler en avant. Chaque nouvelle couche calcaire se dirige d’abord suivant le plan postérieur, c’est-à-dire vertical, puis, arrivée au point de rebroussement se replie pour suivre la direction du plan de fixation. Ces points suivant lesquels les couches calcaires se replient, se disposent les uns à la suite des autres, mais au lieu de se disposer en ligne droite, ils se dis- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 3971 C'est également parmi les formes de ce même groupe qu'il convient de ranger l’Aetheria heteromorpha var. nidus hirundinis Simroth, qui tient de son mode de fixation spécial sur des parois ver- ticales, sa forme en nid d’hirondelle. Mentionnons enfin toujours parmi les formes à épiderme lisse de ce même groupe certains spécimens des collections de Malacologie du Muséum d'Histoire naturelle et qui sur des cailloux convexes, ont pris une forme bombée arrondie et ont acquis de ce fait un aspect très particulier qui rappelle celui des Gryphea (voir fig. 14). Un autre spécimen, également à épiderme lisse, provenant des collections de la mission Chevalier, déposées au Muséum d'Histoire naturelle et qui sera représenté par M. L. GErMaIN, dans le volume actuellement sous presse sur les résuliats de cette mission, présente une forme vraiment curieuse qu’elle tient de son mode de fixation particulier sur une racine. 8) Formes se rattachant aux espèces TUBIFERA Sow., CAILLIAUDI Fér., BourGuienari Rchbr., ete. (Groupe I). — Dans cette forme qui semble devoir être considérée comme le type originel des Aethéries, la coquille est plus légère que dans la forme précédente; elle est feuille- tée, très boursouflée sur sa face intérieure, donnant souvent même la sensation d’une sorte d’écume, ce qui peut sembler légitimer le nom d'Aetheria. La valve libre est très mince, la valve fixée est au con- traire dans certains cas, celui de l’Aefheria Cuilliaudi Fér. notamment, plus épaisse, présentant parfois ce qu’en conchyliologie on appelle un talon et qui n’est autre chose qu’un accroissement en épaisseur de la valve suivant la zone de fixation. Ce talon, dont la production sera expliquée ultérieurement et qui peut parfois être très développé, est muni de cloisons transversales très nombreuses qui ne sont que des posent de telle façon que la surface de fixation tend à se rapprocher de plus en plus d’une surface circulaire. Chaque point de rebroussement est, en somme, sollicité d'une part par le fait de la fixation, à suivre la direction d’une circonférence, d'autre part, il est sollicité à continuer la direction de la zone d’accroissement; il s'ensuit que la limite externe des deux zones, fixée et non fixée, serait en quelque sorte la composante de ces deux directions. « Ainsi s'explique la forme spéciale des Chames fixées par leur région antérieure, leur pointe ventrale et l’obliquité de leur plan sagittal. » Tout ceci s’applique également aux Aethéries fixées par leur région antérieure et pourrait être répété au chapitre de la Morphogénie. 338 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE zones d’accroissement et que l’on peut comparer à celles de certains Rudistes et de certaines Huîtres. - “3 _ La couleur extérieure des valves est d’un vert souvent plus clair que dans les formes précédentes ; à leur surface on distingue un épiderme toujours très bien conservé; elles sont recouvertes d’épines tubuleuses qui paraissent jouer, dans certains cas, un rôle dans la fixation de l'animal. Comme l’a fait remarquer Simroru (1890), les épines tubu- leuses qui garnissent le bord libre pourraient parfois aussi servir au passage de l’eau lorsque le poids des couches de limon empêche les valves de s’entr'ouvrir. Jamais ces coquilles ne sont érodées comme le sont celles des Aethéries du groupe précédent; leurs ornements les plus délicats sont souvent même admirablement bien conservés. La nacre interne est claire et ne présente pas d'ordinaire la teinte plombée de celle des animaux se rattachant à la forme plumbea. Les impressions musculaires le plus souvent sans relief et la région cardinale n'offrent rien de particulier. Il n’y aurait plus rien à dire sur les Aetheria de forme tubifera, si un type de cette forme, dont on a fait une espèce particulière, ne pré- sentait par le fait du développement considé- rable de son talon un intérêt tout spécial. Il s'agit de l’Aetheria Cailliaudi Fér. que je crois devoir décrire en détail, du moins au point de vue de sa coquille. La valve fixée de l’Aefheria Cailliaudi Fér. présente un talon considérable qui peut atteindre parfois jusqu'à 50 ou 60 cen- timètres de long, et la valve fixée prend alors l'aspect d’une colonnette au sommet de laquelle se trouve une loge contenant lanimal. Cette colonnette est, en général, un peu plus étroite à sa base qu’à son sommet, prenant ainsi en quelque sorte l'aspect d’un cornet de papier ou d’un tronc de cône renversé. La concavité qui la surmonte est en général assez profonde; son ouverture, qui répond naturellement au plan sagittal de l'animal, au lieu d’être orientée sui vant un plan horizontal (en supposant l'animal fixé perpendiculai- Fig. 2. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. : 339 rement à son substratum, comme chez les Rudistes), est orientée suivant un plan très oblique, se rapprochant même sensiblement de la verticale. Le contour de cette cavité est elliptique et les deux extrémités du grand axe de l’ellipse sont d'ordinaire placées de telle façon qu'elles . marquent le point le plus élevé et le point le moins élevé de ce con- tour. A l’intérieur de cette cavité, on retrouve les mêmes détails que ceux qui ont été déjà signalés à l’intérieur de valves des autres _ Aethéries. Les impressions musculaires, toutefois, y sont particulière- ment peu vigoureuses. En outre, l’éperon ligamentaire est plus allongé. + Le bord supérieur de la cavité est souvent légèrement évasé et présente parfois de ces longues épines tubulées dont la cavité semble communiquer avec la cavité palléale et auxquelles Simrora (1890) a attribué le rôle que l’on sait. Si on fait une coupe longitudinale de cette valve passant par le grand axe de l’ellipse, on s'aperçoit que la colonnette comprend des cloisons transversales légèrement concaves, tout à fait analogues à celles des Rudistes et de certaines Huitres. Si on fait ensuite une coupe transversale de la colonnette, on s'aperçoit que cette coupe n’est pas circulaire, mais affecte à peu près la forme d’une circon- férence aplatie sur une certaine longueur de son contour; la région aplatie correspond à la partie la plus inférieure de l’ellipse figurant le contour sagiltal. En un des points où la partie courbe rencontre Ja partie droite, il existe une inflexion en-pointe suivie d’une cavité, puis d’une légère convexité. On reconnaît à ces détails la place du ligament. Sur la colonnette, ils se traduisent par un sillon suivi d'une _gouttière et d’un léger bourrelet. On peut dire en résumé que la colonnette présente deux faces : une face que l’on peut appeler lunu- laire, puisqu'elle va du crochet (ou de la place qu’il devrait occuper) au muscle adducteur antérieur, et qui est aplatie, et une face que l'on peut appeler dorso-ventrale et qui est arrondie. La première présente nettement les traces des cloisons transversales; la deuxième, couverte d’épines tubulées, présente des stries d’accroissement qui correspon- dent à ces cloisons transversales, les unes et les autres marquant _ les stades successifs du développement de la coquille et les positions qu’elle occupait aux différents âges de l'animal. La valve libre est aplatie; elle recouvre l'ouverture de la loge à 340 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE la façon d’un opercule. On y retrouve les mêmes détails que sur la valve fixée (impressions des muscles, pointe ligamentaire, etc.); sa région lunulaire se prolonge par une sorte de talon muni comme celui de la valve fixée de cloisons transversales. Ce talon est très aplati et le contour de sa coupe transversale présenterait à cela près les mêmes détails que celui de la valve fixée. Il devrait théoriquement descendre plus bas qu'il ne descend généralement en fait, mais il a toujours été détruit par des érosions continues dans toute sa partie inférieure. En résumé, la valve libre est analogue à la valve fixée avec cette différence qu’elle est beaucoup plus aplatie. y) Forme Perrerrinn Bgt. (Groupe I). — Dans l’Aetheria Petret- tinii Bgt., qui n’est en réalité qu'une forme très spéciale du premier groupe se rattachant à l’Aetheria Letourneuxi Bgt., par exemple, la coquille est mince, assez régulière (c’est la moins irrégulière des Aethéries), et il semblerait même qu’elle tende à reprendre la forme allongée d'avant en arrière des Unionidae normaux. Elle n'est jamais roulée et possède toujours, sur la valve libre du moins, un épiderme verdâtre qui laisse voir nettement les stries d’accroissement. La valve fixée présente toujours une large surface de fixation, est plane et relativement peu épaisse. L'intérieur des valves ne présente rien de particulier. Sur la valve libre, le crochet est nettement visible et les premiers stades de développement de la coquille peuvent même y être reconnus. Il paraît évident qu'à aucun moment de son développement, l'Aetheria Petrettinii Bgt. n’a possédé d’épines tubulées. Ces épines, qui d’ailleurs semblent dues à des reploiements des zones d’accroisse- ment développées postérieurement à la fixation, ne se produisent qu’assez tard ; elles semblent ne pas avoir pu se développer en raison de l’action polissante des eaux que ces animaux ont eu à subir sans discontinuité depuis leur naissance. Enfin, l’'Aetheria Petrettinii Bot. possède, d’après l’exemplaire du Muséum du moins, une légère inflexion antérieure que J'ai retrouvé, ainsi qu'on le verra, chez les formes jeunes d’Aetheria Cailliaudi Fér. III. Licamexr. — Si on considère en vue postérieure une coquille fermée d’Aetheria elliptica Lnck., on y voit très nettement le ligament. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 341 La partie seule visible, c’est-à-dire dorsale, de ce dernier se présente sous la forme d’une sorte de trian- gle isocèle dont le sommet répond au point de l'interligne valvaire où se rencontrent les deux sillons des valves et dont les côlés égaux répondent aux sillons eux-mêmes (voir fig. 3). Le troisième côté, libre, est dirigé en avant. Au lieu d’être plan, ce triangle est incurvé, de telle sorte qu’il peut être com- paré à une portion de cône (le cône ayant été sectionné par un plan passant par son sommet et le dia- mètre ou une corde de la circon- férence de base). Cette surface 7 Fig. 3. triangulaire conique présente de nombreuses lignes parallèles à son côté antérieur et qui se trouvent être dans le prolongement des stries d’accroissement des valves con- sidérées dans la région postérieure de la coquille. Le long des sillons des valves, au delà du côté antérieur du triangle, on voit des débris de substance ligamentaire qui ne sont autre chose que les restes du ligament, tel qu'il existait à un stade moins avancé du développement de la coquille. À l'intérieur de la concavité du triangle ligamentaire, il existe une autre partie du ligament qui n’est pas visible sur la coquille fermée et qui le sera très nettement sur une coupe sagittale de l'animal. En effet, en sectionnant le ligament entre les deux valves, on s'aperçoit qu'il est formé des trois parties suivantes : d’abord, _ postérieurement, une partie noire, mince, qui s'insère jusqu’au fond du sillon ligamentaire, c’est le triangle déjà décrit; en deuxième lieu, une partie d'apparence argentée formée de lamelles disposées les unes à côté des autres et dont chacune présente de petites stries transversales. Cette partie s’insère au fond de la gouttière arrondie qu'elle remplit et ses lamelles sont disposées par rapport à la partie fibreuse comme le montre la figure. En troisième lieu, enfin, une partie noire lamelleuse qui s’insère sur la crête mousse disposée anté- . rieurement par rapport à la gouttière précitée (voir fig. 4). Les deux . parties (1 et 3) sont formées de substance non élastique ; la partie (2), _ T. xt, 4906 25 Novembre 1907, 349 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE incrustée de calcaire, est formée de substance élastique. Cest la partie (1) qui géné- ralement est ee ; visible sur l'animal 2 lorsque .les valves sont rapprochées el qui constitue Île triangle ligamen- taire ci-dessus dé- crit; elle recouvre les deuxième et troi- sième parties. Aux paragraphes où seront traités le développement, les affinités et la morphogénie des Aethéries, il sera montré comment ces trois parties correspondent aux trois parties du ligament des Unionidae et com- ment elles ont pu prendre la forme spéciale qu’elles affectent ici. Chez les Aethéries se rattachant à la forme tubifera, le ligament offre le même aspect que chez les précédentes. Toutefois, chez ’Aetheria Cailliaudi Fér., qui n’est en réalité autre chose qu'une variété de la forme tubifera, le ligament prend, en raison du grand développement du talon, un aspect tout spécial. Lorsque la coquille est fermée, on voit toujours le triangle ligamentaire et ses débris le long de ses anciennes positions; si l’on regarde séparément l’une des valves, on voit qu’elle est parcourue dans toute sa longueur par l’an- cien ligament actuellement sans fonctions. La valve fixée, en effet, présente, suivant une des génératrices du cylindre auquel elle peut être assimilée et à la limite de la région aplatie avec la région bombée, une sorte de traînée a composée, ainsi que l'a constaté Reis, des trois bandes (deux non élastiques extrêmes dont l’une répond à l’arête ligamentaire et une élastique médiane) qui ont déjà été mentionnées. À l’intérieur de la valve, la première traînée se prolonge par léperon ligamentaire déjà décrit. Cette traînée représente les positions successives que le ligament a occupées aux différents stades de développement de l'animal. La même disposition se répète sur la valve operculaire et les deux traînées ligamentaires se font face, réunies seulement dans la région la plus proche de l’animal, chaque partie avec son homologue. Il m'a semblé utile, en traitant de la coquille et du ligament, de 4 4 + AS TETE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 343 distinguer ces formes principales d'Aethéries. Au point de vue de - l'anatomie des organes internes, aucune différence n’existant entre les différentes Aethéries, cette distinction n’a pas lieu d'être faite. IV. Musezes anpucreurs. — Les muscles adducteurs, surtout l’an- térieur, sont de section assez considérable ("). Cette section a généra- lement la forme d'un ovoide à grosse extrémité ventrale pour le . muscle postérieur; elle a, au contraire, la forme d’une ellipse très allongée pour le muscle antérieur, ellipse dont, dans certains cas, le grand axe serait recourbé suivant une ligne qui affecte souvent . l'aspect d’une hyperbolé. Les surfaces d'insertion sont généralement planes; dans certains cas, elles sont en relief. Du côlé central, la coupe de ces muscles adducteurs présente un aspect déchiqueté, persillé comme si le tissu conjonctif s'était infiltré _ peu à peu entre les faisceaux de fibres. Il semblerait que ces muscles _ disparaissent peu à peu du côté central. Parfois même, on voit de à véritables îlots de substance musculaire détachés, et, très souvent, la section transversale du muscle antérieur ou sa surface d'insertion, ce 4 qui revient au même, semble divisée en deux, quelquefois même en $ plusieurs tronçons; la division en deux du muscle adducteur anté- . rieur est extrêmement fréquente. - Le muscle adducteur antérieur est tout entier situé ventralement - par rapport à la bouche. 1 _ Au point de vue de ja structure, chacun de ces muscles comprend, - comme tous les adducteurs d’Acéphales, deux parties : lune périphé- L rique qui, sur les animaux frais, doit être nacrée, l’autre centrale qui, sur les mêmes animaux doit présenter l'aspect opaque. Ces deux - parties sont microscopiquement très distinctes, même sur les ani- … maux mal fixés et ayant séjourné longtemps dans l'alcool faible. - La partie nacrée beaucoup moins considérable que la partie opaque n’en est pas séparée par du tissu conjonctif, et la ligne de démarca- - tion de ces deux substances est une ligne courbe légèrement concave en dedans. | Les fibres opaques examinées après dissociation dans l'acide azo- (1) Cette constatation est en désaccord avec ce que dit P. PELSENEER aux … pages 113 et 141 du fascicule Mollusques in Traité de Zoologie de RaPx. BLan- —_ CHARD; d’après cet auteur le muscle adducteur antérieur des Aethéries serait trés … réduit et même souvent nul. Il y a donc lieu de croire que les exemplaires d’Aethé- —…. ries que PELSENEER a eus entre les mains avaient été exceptionnellement déformés. 344 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE tique à 20 p. c. présentent la structure en mosaïque habituelle de la zone intérieure des muscles adducteurs d’Acéphales; les fibres nacrées sont absolument lisses (Axrony, 1904). V. Manreau. — Le manteau a naturellement la même forme que la surface intérieure de la coquille, puisqu'elle est le produit de la sécrétion de son bord. Il est constitué de deux lobes complètement séparés suivant leur pourtour, sauf en une toute petite région dor- sale correspondant à la zone ligamentaire, et, au point de terminaison des branchies situé un peu ventralement par rapport au muscle adducteur postérieur. C’est la disposition générale du manteau des Submytilacea et en particulier des Unionidae. La cavité palléale comprend donc en réalité deux grandes issues, lune palléale proprement dite ou d'entrée, antérieure et ventrale, l’autre branchiale ou de sortie, postérieure. Des deux lobes du man- teau, celui qui correspond à la valve fixée est généralement le plus développé. Cela est naturel puisque cette valve fixée est généralement plus creuse que la valve libre. Dans la région cardinale où les deux lobes se rejoignent, on aperçoit le moulage en relief des éperons ligamentaires qui sont en creux sur la coquille. Le manteau s'insère sur la coquille, suivant une impression dis- continue dépourvue de sinus. Son bord libre est formé de deux lèvres, l’une extérieure, coupante et mince, l’autre intérieure, plus épaisse et garnie de petits tubercules disposés sur un seul rang. Cette disposition est tout le long du bord palléal identique à elle- même. La musculature du manteau est très simple; elle comprend (outre les deux muscles adducteurs qui ont été décrits à part} de petits faisceaux musculaires dont l’ensemble des impressions constitue l’im- pression palléale. Au lieu d’être, comme chez la plupart des Lamelli- branches, accolés les uns aux autres, formant une impression palléale continue, ces petits faisceaux musculaires sont séparés, et l’impres- sion palléale est discontinue. Chacun des faisceaux musculaires est constitué de. deux sortes de fibres, les unes allant à la lèvre extérieure, ies autres à la lèvre intérieure du manteau. \ Les fibres musculaires du manteau sont lisses. VI. Pren. — Chez les Aethéries, le pied a complètement disparu, il n’en existe pas la moindre trace, et ce que Rance et Caizuraup (1834) ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 345 décrivent comme tel dans leur mémoire est tout simplement la bosse viscérale qui, chez ces animaux, est extrêmement proéminente. GRAY (fid. Anaws) avait déjà signalé cette erreur de RaxG et CaïLLrauD. Chez la plupart des exemplaires que J'ai observés, les rétracteurs postérieurs du pied existaient encore avec une très grande netteté. L'ensemble de ces deux muscles a pris la forme d’un petit faisceau en Y, dont la branche solitaire dirigée en avant se perd par de fines fibres en éventail, sur le bord postérieur de la bosse viscérale, Ses deux branches postérieures vont tantôt aborder à angle droit la face antérieure du muscle adducteur postérieur, et leurs fibres se perdent alors entre deux de ses faisceaux, tantôt elles vont se terminer immédiatement au-dessus de ce muscle adducteur postérieur et s'insérer sur les valves. Dans certains cas, les deux branches qui représentent, l’une un rétracteur postérieur droit, l’autre un rétrac- teur postérieur gauche, sont égales et paraissent également mus- culaires. Dans d’autres cas, au contraire, celle de ces deux branches qui répond à la valve fixée est atrophiée et n’est plus représentée que par un tendon. C’est tout ce qui reste, chez les Aethéries, de l'appareil nue du pied. VIT. Apparel DIGESTIF. — La bouche est entièrement située dor- salement, ainsi qu'il a été dit, par rapport au muscle adducteur antérieur. Cette bouche a la forme d’une large fente transversale, entourée de palpes labiaux finement striés sur leurs faces d’accolement, lisses sur leurs faces externes. Leurs bords dorsaux, sont sur tout leur trajet, soudés au tégument, dans l’espace situé entre le manteau et la bosse viscérale. Après un court mais très large œsophage, on pénètre dans un estomac spacieux et de forme irrégulière, possédant à son intérieur un certain nombre de piliers entourés à leur base ventrale d’un repli semi-lunaire. Dans cet estomac débouchent les conduits hépatiques, et de sa face ventrale part l'intestin, dont la direction fait à peu près un angle droit avec celle de l’'œsophage. Cet intestin, suivant à peu près le plan sagittal du corps, longe à une certaine distance le bord antérieur, puis Ja courbure ventrale et enfin le bord postérieur de la bosse viscérale, À partir d’un certain point, il se replie postérieure- ment et revient sur lui-même, s'insinuant entre son trajet précédent 346 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE et le bord postérieur de la bosse viscérale; lorsqu'il a atteint la base de cette dernière, il quitte brusque- ment le plan sagit- tal et s'infléchit nettement à gau- che (du moins sur animal que J'ai sous les yeux), con- première partie de son trajet. Après en avoir fait le demi-tour, il passe en dedans d’elle, formant une circonvolution qui lui est concentrique et toujours située dans le plan sagittal. Quelquefois, au lieu de présenter cette inflexion à gauche, il se porte directement à droite et passe en dedans de la première partie de son trajet. | Quoi qu'il en soit, que la fixation se fasse par la valve droite ou la valve gauche, ie sens de ce mouvement ne m'a jamais paru renversé. IL m'a semblé toutefois que lorsque la fixation se faisait par la valve Fig. 5. = gauche, la légère inflexion gauche n'existait pas aussi nettement accusée ; du point où nous l'avons quitté, l'intestin se replie deux fois pour se relever enfin, et, quittant la masse viscérale, se diriger par une ligne légèrement courbe, du côté de la région postérieure de l'animal. C’est le rectum, qui ne traverse pas le cœur, mais est placé dorsalement par rapport à lui; suivant la disposition normale chez les Acéphales, ce rectum contourne en arrière le muscle adducteur postérieur et se termine par un anus placé comme le montre la figure. L'intestin postérieur est parcouru par un typhlosolis très marqué comme chez les Unionidae. Il est à noter aussi que tout le long de son trajet il est dévié du côlé de la valve fixée. Il n’existe ni cœcum stomacal, ni tige cristalline. VIIL. Foie. — Le foie des Aethéries est une glande en tube, comme d’ailleurs chez tous les autres Lamellibranches, mais les cœcums y sont remarquablement distincts les uns des autres. Cette glande est formée de lobes nettement séparés, entourant l'estomac et noyés dans la glande génitale. Elle n'a paru dans la tournant ainsi la CORTE APR TE NES CE VE ] 2 * Æ À =. 3 3 æ ; R = \ ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 347 plupart des cas un peu plus développée du côté répondant à la valve tixée. Les canaux sécréteurs du foie débouchent dans la région antérieure de l'estomac, comme chez la plupart des autres Lamellibranches. IX. APPAREIL RESPIRATOIRE. — Les deux branchies des Aethéries sont absolument semblables et égales. Elles sont divisées chacune en deux lames, dont les externes sont toujours plus étroites que les internes. Elles ont généralement la forme d'un S allongé dorso-ventralement. Cet S est tantôt très accusé, d’autres fois extrêmement allongé, si allongé quil peut arriver qu'il ne soit même plus reconnaissable, la branchie prenant une direction à peu près antéro-postérieure, avec une légère incur- vation à concavité dorsale. Comme chez la plupart des Lamellibranches, à l'exception cepen- dant de certains types comme les Chames et les Avicules par exemple, les lames externes des branchies (feuillet réfléchi) sont intimement unies avec le lobe palléal; leurs lames internes sont, dans la région antérieure, unies à la bosse iscérale et, dans la région postérieure, unies entre elles par l'intermédiaire d’une lame inter- branchiale linéaire. Les branchies, au lieu de débuter, comme chez la plupart des Lamellibranches, entre.les palpes labiaux, débutent, ainsi que je l'ai constaté également chez les Chames, un peu en arrière; mais leur disposition se différencie de celle qu’on observe chez ces dernières par ce fait que les deux lames de la même branchie débutent à peu près au même endroit et non l'externe sensiblement en arrière de l'interne. | Les branchies se terminent en arrière, au-dessous du muscle _ adducteur postérieur. Leur terminaison constitue la commissure 4 | = d ” paliéale unique divisant l'ouverture du manteau en deux orifices, comme on l'a vu. Enfin, les branchies sont reliées au corps, d’abord par les con- nexions dont il a été question plus haut, ensuite par un repli ou mésobranchial très développé ressemblant beaucoup à celui des Anodontes. Les branchies des Aethéries sont plissées, et ce caractère, qui saute pour ainsi dire aux yeux dès qu'on entrouvre les valves d'une Aethérie, est peut-être pour quelque chose dans l'erreur que beau- 348 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE coup encore semblent être tentés de faire et qui est de rapprocher les 74 P---< 5 - =] Le bord libre de la lame interne seul est parcouru \ par une dépression en goutlière longitudinale. a) Aethéries des Huîtres, d’en faire des Huîtres à deux mus- cles, ainsi qu’on a fait souvent des Dimyidae, des Pecten à deux muscles. Ces plisse- ments, très accentués dans la région postérieure de la bran- chie, le sont beaucoup moins dans la région antérieure, c’est-à-dire au voisinage des palpes labiaux, où elles sont -__.f à peu près planes. Sur un exemplaire adulte d'Aetheria plumbea Fér., j'ai compté du côté droit, qui se trouvait être celui répondant à la valve fixée, 133 plissements sur la lame externe et 158 sur la lame interne. Ces nombres doivent naturellement varier beaucoup suivant les indi- vidus. Aux bords libres des branchies les plissements s’in- terrompent. Au point de vue de la structure, les branchies d’Ae- 1 théries sont sensiblement des branchies d’Anodonte, mais des branchies d’Anodonte plissées. J'ai compté sur une Aetheria plumbea Fér. les filaments que comprenait un pli du fond d'une gouttière au fond de la suivante, et j'ai trouvé que le nombre en variait de treize à dix- huit. Les tigelles chitineuses qui les soutiennent sont plus solides et plus épaisses dans les filaments des gouttières que dans ceux des crêtes. Comme chez tous les Eulamellibranches, les filaments sont réunis les uns aux autres par des jonctions interfilamentaires qui les croisent perpendiculairement, déterminant ainsi à la surface de ZOOLOGIQUE ÆT MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 349 l'organe des fenêtres rectangulaires à grand axe perpendiculaire au grand axe de la branchie. Ces jonctions interlilamentaires sont le plus souvent dans la continuation les unes des autres, de telle sorte que leur succession forme des sortes de lignes parallèles à son bord libre. En plus de ces jonctions interfilamentaires, il existe des jonctions interfoliaires, c'est-à-dire allant, dans chaque branchie, du feuillet direct au feuillet réfléchi. Elles se présentent sous l'aspect de cloisons longitudinales. Ces cloisons interfoliaires sont de deux sortes : les unes, les grandes, qui parcourent toute la hauteur de l’espace inter- foliaire commençent au niveau de l’axe branchial pour aller jusqu’au bord libre; les autres, les petites, commencent simplement au milieu de l’espace interfoliaire. Les premières se rencontrent tous les deux plissements et les secondes s’'intercalent entre elles, de telle sorte que, si l’on fait une coupe de la branchie près de son axe, on voit que chaque chambre interfoliaire comprend deux plissements, alors qu’elle n'en comprend qu’un seul, au contraire, si la coupe . passe près du bord libre. Les cloisons interfoliaires de la lame interne sont beaucoup plus larges que celles de la lame externe, de telle sorte que, alors que les feuillets de la première restent considé- rablement distants, ceux de la seconde demeurent presque accolés. Enfin, outre ces deux sortes de jonctions qui viennent d’être décrites, il en existe encore d’une troisième catégorie que nous pour- rons appeler jonctions interplicaturales; ces jonctions rejoignent les fonds de deux gouttières voisines du même feuillet. Elles sont larges et assez près les unes des autres, laissant entre elles des fenêtres arrondies. Elles sont plus accusées sur la lame interne que sur la lame externe et sur le feuillet direct que sur le feuillet réfléchi. Les branchies droite et gauche paraissent semblables. La circulation branchiale sera étudiée à propos de l'appareil cir- culatoire. ; X. Cavité GÉNÉRALE. — Le péricarde, seul reste chez les Acéphales de la cavité générale, est assez spacieux. Il n’est pas traversé par le rectum. Dans sa région antérieure se trouvent les orifices bojano- péricardiques. XI. SYSTÈME CIRCULATOIRE. — 4. Cœur. — Chez les Aethéries le ventricule du cœur est situé dorsalement par rapport aux deux oreil- 350 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE lettes. La paroi du ventricule est épaisse, musculeuse, et sur les ani- maux que J'ai eus à ma disposition, elle était, peut-être par le fait de l'immersion brusque dans l'alcool, fortement contractée, ce qui donnait à cet organe une forme sensiblement arrondie; la paroi des oreillettes est au contraire mince et la cavité de chacune de ces der- nières est beaucoup plus vaste que ne l’est celle du ventricule. Les deux oreillettes sont sensiblement égales. Contrairement à ce qui se passe chez l’Anondonte et l’Unio, desquels, comme on le verra plus . loin, il y a lieu de rapprocher les Aethéries, le cœur n’est pas tra- versé par le rectum, mais se trouve situé ventralement par rapport à lui. Le ventricule présente quatre ouvertures : deux supérieures, dont l’une est antérieure et munie d’une valvule, l’autre postérieure, et qui conduisent dans les aortes antérieure et postérieure; deux laté- rales inférieures, l’une droite, l’autre gauche, par lesquelles les oreil- lettes communiquent avec le ventricule. Les oreillettes présentent chacune deux orifices, l’un supérieur par lequel elles communiquent avec le ventricule, l’autre inférieur par lequel elles communiquent largement avec le grand vaisseau branchial efférent. 2. Système artériel. — Comme il a été dit, partent du cœur deux gros troncs vasculaires, l'aorte antérieure, qui à son origine possède une valvule, et l'aorte postérieure. a Me ing em dat ga h dc DE Ya A dd Ad rt de À di Le is DS dé do dd LI ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 351 L'aorte antérieure, après sa sortie du cœur qui s’effectue dans le plan sagittal, se place au-dessus du tube digestif, Elle,ne tarde pas à prendre bientôt, avant même d'avoir dépassé les limites du péri- carde, une direction latérale qui m’a paru être tantôt droite, tantôt gauche. Puis elle donne une branche principale, Fartère viscérale, qui irrigue la masse viscérale tout entière, et les palpes labiaux ; elle donne aussi auparavant les deux circumpalléales antérieures très réduites. L’aorte postérieure sort également du cœur dans le plan sagittal, mais ne le quitte pas. Elle reste toujours et conti- nuellement en dessous du rectum, c’est- à-dire ventralement située par rapport à lui. 2. Arrivée au niveau du bord dorsal du |: muscle adducteur postérieur, l'aorte pos- térieure se divise en deux branches qui suivent les arêtes des angles dièdres que fait la face postérieure du muscle adducteur postérieur avec le bord du manteau. Ces deux branches, qui sont les circumpalléales postérieures, irri- guent en passant l’adducteur postérieur, le bord du manteau et, par des bran- ches internes, le rectum; elles se conti- nuent en avant avec les circumpalléales antérieures. 1 LES 3. Système veineux. — Des artères, le sang passe dans les lacunes dont la plus importante est le sinus rénal, situé en avant et en bas du muscle adducteur postérieur. L'absence du pied entraîne celle du sinus pédieux. Des lacunes, le sang est ramené, par l'intermédiaire des artères branchiales, aux branchies où il shématose. Les artères branchiales suivent les bords. des feuillets réfléchis. Des branchies, le sang est ramené au cœur par l'intermédiaire des vaisseaux efférents qui, suivant les mésobranchiaux, vont finalement se jeter dans la veine branchiale en communication avec l'oreillette. Fig. 9. 392 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE XII. ORGANES EXCRÉTEURS. — Les organes excréteurs ont, comme chez les Unionidés, la forme de deux sacs repliés et à deux orifices. D'une part, ils s'ouvrent par deux ouvertures situées dans la région antérieure du péricarde, d’autre part ils débouchent dans le prolon- gement antéro-externe de la chambre palléale, c’est-à-dire dans l’angle que fait le mésobranchial avec la paroi de la bosse viscérale. Cet orifice est très réduit et est situé notablement en dessous et un peu en dehors de lorifice de sortie de la glande génitale; et par rapport à la bosse viscérale, il se trouve situé à peu près à l’union de son quart antérieur avec ses trois quarts postérieurs. XITT. ORGANES cÉNITAUx. — Les sexes semblent être séparés chez les Aetheriidae, bien que je ne puisse me prononcer d’une façon absolue sur ce point, étant donné le peu de valeur de mes maté- riaux pour les études histologiques. Comme chez les Unionidae, tous les interstices laissés entre les organes sont comblés par des ramifications de la glande génitale qui s'étend même jusque dans le manteau. La glande génitale s'ouvre dans la cavité branchiale par deux très petits orifices situés à 4 !/, millimètre au-dessus et un peu en dedans des orifices bojaniens. Ces orifices ont la forme de fentes allongées d'avant en arrière. Les œufs que j'ai eu la chance de pouvoir observer seront décrits à propos de l’'embryogénie. XIV. SYSTÈME NERVEUX. — Le système nerveux comprend, comme toujours, chez les Acéphales, trois paires de ganglions : les deux cérébro-palléaux, qui sont petits; les deux viscéraux, plus volumi- neux, qui tendent à se confondre; les deux pédieux, qui sont extrême- ment réduits et très rapprochés de la bouche. De chaque ganglion cérébro-palléal partent : le nerf palléal anté- rieur longeant la face postérieure du muscle adducteur antérieur ; deux nerfs destinés aux palpes labiaux ; la commissure cérébrale qui passe au-dessus de la bouche; le grand connectif cérébro-viscéral, Dans la région antérieure de l'animal, c’est-à-dire au niveau de la masse viscérale, les deux connectifs sont naturellement, et par le fait sde la présence de la bosse viscérale, très distants l’un de l'autre; à partir du moment où la masse viscérale finit en arrière, ils se rap- prochent et marchent parallèlement l’un à l’autre jusqu'aux ganglions æ+ ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 353 viscéraux. Le ganglion cérébro-palléal donne enfin le connectif cérébro-pédieux très fin et très court qui aboutit à un ganglion pédieux très réduit situé immédiatement en dessous de la bouche. Chaque ganglion viscéral donne, outre le connectif cérébro-viscéral déjà décrit, un nerf branchial qui suit le bord postérieur du méso- branchial et un nerf palléal qui, suivant la face antérieure du muscle adducteur postérieur, se divise en deux branches, l’une latérale, l’autre postérieure. L'état de mes matériaux ne m'a pas permis de pousser plus loin l'étude de ces différents filets nerveux. 5. — DÉVELOPPEMENT. Il m'a été impossible de faire, faute de matériaux, l'étude des premiers stades de développement des Aethéries. Il est facile de con- cevoir, en effet, qu'il ne doit pas être aisé de se procurer des larves de ces animaux, voire même des formes jeunes non encore fixées, et, comme on le verra par la suite, d’ailleurs, il serait malaisé, même si on en rencontrait, de savoir si l’on a réellement affaire à des Aethéries. J'ai donc dû me borner à l’étude des stades déjà fixés, qui semblent d’ailleurs être les plus intéressants. Avant d'entreprendre cet exposé embryologique, je ne dois pas passer sous silence l’heureux hasard qui m'a mis en présence d'œufs d'Aethéries. En effet, parmi les Mollusques rapportés par la mission CHEVALIER, se trouvait un lot d’Aethéries (Aetherza Bourguignati Rchbr.) et d'Unionidae divers recueillis par le médecin de la mission, le D'° Decorse, en janvier 1903, dans les rapides du Bas-Gribingi. Les branchies de ces Aethéries et de ces Unionidae étaient bourrées d'œufs qui se trouvaient sensiblement au même point de leur déve- loppement, d’ailleurs très avancé. Les œufs des Aethéries étaient d’un diamètre environ six fois plus faible que ceux des Unionidae, et leur surface, au lieu d’être lisse, était recouverte de rugosités assez régulières qui pourraient être comparées à de courts piquants. Chez les Aethéries comme chez les Unionidae, la cavité branchiale Joue donc le rôle de cavité incubatrice; c’est là un point important établi. Il est regrettable que la récolte du D° Decorse n'ait pas été faite quelques jours plus tard, au moment précis où les larves écloses ne sont pas encore sorties de la cavité branchiale de la mère. Cela nous aurait peut-être permis de constater si les Aethéries présentent ou non, 354 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE comme les Unionidae, le stade glochidium. Leurs affinités avec ces derniers, qui seront exposées plus loin, permet en tout cas de le supposer. La figure 6 représente une coupe d’un feuillet branchial d'Aetheria Bourguignati Rchbr. dont la cavité contient des œufs. À Les matériaux que j'ai utilisés pour mon étude embryogénique des Aethéries sont constitués par de jeunes Aethéries que J'ai trouvées fixées sur des coquilles d'adultes appartenant au Muséum d'histoire naturelle. J'ai pu me procurer tous les stades, depuis celui qui n’atteint que 4 ou 5 millimètres en diamètre antéro-postérieur maxi- mum jusqu'à la forme adulte la plus développée. Les espèces dont j'ai pu observer les formes jeunes sont les suivantes : Aetheria ellip- tiea Lmck., Aetheria plumbea Fér. et surtout Aetheria Caïilliaudi Fér. Quoique n'ayant pas eu à ma disposition d'individus non encore fixés, il m'a été possible, grâce à la netteté des stries d’accroissement, de me rendre un compte exact de la forme que ces animaux affectent avant la fixation. Les jeunes Aethéries que j'ai étudiées élaient fixées sur des exem- plaires adultes, et on conçoit que la présence des jeunes soit plus fréquente sur les Aetheria Cailliaudi Fér. que sur les espèces éro- dées où elles ne peuvent se maintenir par le fait de l'action des courants. Quelle que soit l'espèce envisagée, la jeune Aethérie est avant la fixation semblable à une petite Anodonta ou à une petite Spatha. Comme elles, elle est allongée d'avant en arrière, parfaitement symé- trique par rapport à son plan sagittal, et sa charnière est dépourvue de dents. Ce fait est très intéressant à noter, parce qu'il démontre l’inexactitude de l'interprétation de M. L. Waacen (1905), qui voulut voir dans les saillies de la région cardiuale des coquilles d’Aethéries des dents analogues à celles des Unionidae réduites par le fait de la fixation. S'il en était ainsi, les jeunes coquilles fixées depuis peu de temps devraient présenter ces mêmes dents et avec une plus grande netteté. Or, c’est précisément le contraire qui a lieu. Parmi les dix coquilles jeunes d’Aethéries que j'ai eues entre les mains, aucune avait trace de dents à la charnière. Souvent, à ce stade, la jeune Acthérie présente aussi une sorte de vallonnement dorso-ventral que l’on retrouve chez beaucoup d'Ünionidés adultes. # + = Æ PR PE TUE N F'e PR au sb ni : Sn de de nain 5 cm 9 dé de ra db F r* { , ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 325$ C'est à peu près lorsque l'animal à 2 ou 3 millimètres de long que la fixation se produit. Gette fixation porte toujours à la fois, ainsi qu'on peut s’en rendre compte par l'examen de la figure, aussi bien sur la zone antérieure que sur la zone postérieure. A partir du moment où la fixation s’est produite, l'animal com- mence à s'arrondir et cet arrondissement s’accomplit par l’intermé- diaire d’un processus auquel J'ai donné le nom de pseudo-plicature, parce que, comme on l’a vu précédemment, le bord dorsal de la coquille adulte semble s'être replié sur lui-même. Les zones d’accroissement de la coquille que le manteau sécrète, comme on sait, dans toute la région de la valve ne donnant pas insertion au ligament, commencent peu à peu à remonter dorsalement par rapport à ce dernier. Lorsqu'un certain nombre de couches se sont produites, il existe en arrière du ligament un véritable pli en forme d’éperon au fond duquel se trouve l'extrémité postérieure liga- mentaire. Ce ligament, qui se développe, on le sait, d'avant en arrière, est donc, par le fait de cette pseudo-plicature de la coquille, limité en quelque sorte par cet obstacle dans sa croissance antéro-postérieure. Toutefois, comme il se forme toujours néan- moins de la substance ligamentaire nouvelle, il arrive que, dans quel- ques cas, l'extrémité pos- térieure du ligament parvient à contourner la plicature, et c'est pourquoi, chez les adul- tes, on voit parfois la substance ligamentaire fibreuse s'étendre sur le bord postérieur du sillon ligamentaire et même le dépasser un peu. D'autre part, les couches de substance élastique augmentent également : gênées dans leur développement antéro-postérieur, elles refoulent, d'une part, en 3006 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE avant le bord cardinal de la coquille qui s’incurve, d'autre part, en arrière le ligament fibreux dorsal qui se rompt, se détachant de son point d’origine au niveau du crochet, et on arrive ainsi à avoir la disposition représentée dans la figure de la coupe du ligament chez les Aethéries adultes. Cette figure donne, en effet, les différents stades de développement du ligament et la constitution de l’arête ligamentaire chez les Aethéries. Après la fixation, la coquille continue sa croissance, et, la plica- ture s’accentuant et se resserrant, chaque nouvelle couche tend à par- faire cette forme arrondie qu’elle n’atteint jamais complètement, en raison des obstacles nombreux qu’elle rencontre. Chez certaines Aethéries, la croissance semble être très lente et ne pas dépasser une certaine limite. Chez d’autres, au contraire, les formes à long talon (Aetheria Cailliaudi Fér.), les couches calcaires se succèdent rapidement et, lorsque l'animal a atteint une certaine taille, ces couches calcaires concentriques cessent d’adhérer au substratum et se relèvent; il en résulte une forme en cornet, des couches cal- caires venant à mesure, comme chez Certaines Huîtres, combler la partie inférieure de ce cornet; la forme connue de l’Aetheria Cail- liaudi Fér. se constitue avec son long talon coupé de cloisons transversales, son arête ligamentaire, son ligament longitudinal et sa valve operculaire dont la partie inférieure se détruit peu à peu. Ajoutons, enfin, que certaines Aethéries à coquilles lisses, telle que l’Aetheria Petrettinii Bgt., laissent voir à leur crochet la forme très nette de leur jeune coquille, laquelle est en tout semblable aux jeunes Aetheria Cailliaudi Fér. récemment fixées que nous venons de décrire. 6. — SYSTÉMATIQUE. Le genre Aetheria a été établi, comme on le sait, en 1807, par Lamarck. Croyant les Aethéries marines, il leur avait donné ce nom en l’honneur de l’une des Océanides de la mythologie ancienne, et, par suite d’une erreur orthographique, il écrivait ce nom Etheria et non Aetheria. Il fut écrit ensuite Etherea par Scnweiccer (1820), et, l’ortho- graphe véritable en fut seulement rétablie, en 1830, par Menxe (fide Gray) et, en 1880, par Bourcuienar. A ee ar dd td à à de Ms T7 LC * ” 3 3 4 E 3 ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 357 La diagnose du genre Aetheria donnée par Lamarcx est la sui- vante : Coquille bivalve, inéquivalve, irrégulière, adhérente; à crochets très courts, enfoncés dans la base des valves et dirigés de côté. Char- nière sans dents ; deux impressions musculaires séparées et latérales. Ligament demi-intérieur, enveloppant une callosité oblongue et sor- tant au dehors par une fissure recourbée. (Voir au début la diagnose que nous avons cru devoir donner du genre Aetheria). Lamarcx décrivit quatre espèces d’Aethéries : Aetheria elliptica Lmck. ; — trigonula Lmck.; — semilunata Lmck. ; — transversa Lmck. En 1823, pe Férussac ajouta une nouvelle espèce à ces dernières, mais réunissant deux à deux les espèces de Lamarck, il réduisit à trois les espèces d’Aethéries : Aeth. elliptica Lmck. Aeth. trigonula Lmck. Aeth. semilunata Lmck. Aeth. transversa Lmck. Aetheria Lamarcki Fér, — | — plumbea Fér. — ; — Cailliaudi Fér. À ces espèces Sowergy a ajouté, en 1825, l’Actheria tubifera Sow. et MicHeuin, en 1830, l’Aetheria Carteroni Mich. En somme, en faisant abstraction des réunions opérées par DE Férussac, on comptait, en 1830, sept espèces d'Aethéries : Aetheria elliptica Lmck. — trigonula Lmck. — semilunata Lmck. — transversa Lmck. — Cailliaudi Fér. — lubifera Sow. — Carteron: Mich. | — Aeth., Lamarcki Fér. — Aeth. plumbea Fér. En 1880, Boureuienar ajouta cinq nouvelles Fe à ces der- T. XLI, 1906 24 Novembre 1907. 358 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE nières portant ainsi à douze le nombre des espèces connues d’Aethé- vies « Aetheria Petrettinii Bgt.; — . Letourneuxi Bgt.; — Chambardi Bgt. ; — senegalica Bgt.; — nilotica Letourneux (mss.) Bgt. Dans le travail même où il décrivait ces cinq nouvelles espèces, BourGuiGnar fit une revision systématique du genre Aetheria, dont il divisa les espèces en quatre groupes auxquels il donna les noms sui- vants : A.— Cailliaudiana ({). Valve adhérente bien plus longue que la supérieure, pourvue d'un talon presque en ligne droite, excessivement allongé, presque d'égale grosseur dans toute sa longueur. Ligament externe, composé d'une partie fibreuse très résistante contenue dans un large sillon (dont on voit la trace sur l'étendue entière du talon) et d'une partie ligamen- lteuse renfermée dans une fente très étroite. Test très feuilleté, ova- laire allongé dépassant médiocrement en largeur le diamètre du talon. Aetheria Cailliaudi Fér. BourGulGnar n'accepte pas comme faisant partie de cette espèce les exemplaires décrits sous ce nom par Raw et Cazciaun (1834) (pl. VI) et par Cnenu (1862) (fig. 739). La première serait pour lui une Aetheria Letourneuxi Bgt. et la seconde une Aetheria elliptica Lmck. B. — Niloticiana. Valve adhérente médiocrement plus grande que l'autre. Talon plus allongé, « conique », presque toujours renversé en arrière ou incliné à gauche ou à droite, à sommet toujours aigu, lorsqu'il n'est pas excorié. Ligament peu allongé, externe. Coquille très irrégulière, (') Les caractères de ces groupes sont donnés d’après BOURGUIGNAT. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 359 affectant toutes les formes, mais en somme toujours plus grande, plus large et plus développée que le talon (chez la série précédente, le talon d'une longueur démesurée, est constamment presque aussi large que la coquille). Test feuilleté ou non feuilleté ne croissant pas comme celui de la « Cailliaudi », c’est-à-dire en juxtaposant ses couches lamellaires les unes à la suite des autres dans le sens de la longueur, mais dans le sens de l'épaisseur. Aetheria tubifera Sow. ; — nilotica Bgt.; .— elliptica Lmck ; — senegalica Bgt. À l'exemple de Férussac, BoureuIenaT réunit les deux espèces lamarckiennes (e/liptica et trigonula), mais, pour se conformer aux règles de la nomenclature, il conserve à l’ensemble la dénomination d’elliptica au lieu de lui donner celle de Lamarcki Fér. Il rapporte, en outre, à l’espèce elliptica : 1° une forme décrite en 14820 par Sowergy sous le nom de semilunata et qui nest pas la semilunata de Lamarcx; 2° une forme décrite et représentée par CHenu (1862) sous le nom de Caïlliaudi. L’Aetheria senegalica Bgt. a été constituée par BourGuIGNAT pour des formes voisines des précédentes, mais auxquelles il ne pouvait les rapporter. À l’Aetheria senegalica Bgt., il a attribué : 1° une forme décrite en 1858 par Woonwarp sous le nom de semilunata et qui nest pas la semilunata de Lamarcx; 2° une forme décrite et figurée par Desmayes (1844) dans le Dictionnaire d'histoire naturelle de n»’OrBIeny sous le nom de plumbea Fér.; 3° une forme dont Ranc a donné sous le nom de Gaëilliaudi plusieurs exemplaires au Museum d'Histoire naturelle. . .C. — Chambardiana. Valve adhérente pas plus grande que l'autre; talons éqaux sur les deux valves, se recouvrant mutuellement, par conséquent internes, d'une forme conique contournés en arc de cercle à droite ou à gauche. Ligament interne. Test très feuilleté, ne croissant pas en longueur, mais en épaisseur. Aetheria Chambardi Bgt. 360 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE D. — Letourneuxiana. Valve adhérente de même taille que l'autre, quelquefois plus petite. Pas de talon ou talon très exigu, ne dépassant pas les valves. Liga- ment interne, très court, très robuste, conique. Test opaque, non feuil- leté ou à peine feuilleté, parfois à l’intérieur. Aetheria Petrettinii Bgt.; — Letourneuxi Bgt.; — semilunata Lmck.; - — transversa Lmck.; — Carteroni Mich. BourGuIGNAT ne considère pas comme devant se rattacher à l’Aetheria semilunata Lmck. une forme décrite et figurée sous ce nom par À. et H. Anams (1858). « Je ne sais », dit-il, « ce que peut être cette Aethérie ». À l'espèce Aetheria transversa Lmck., BourGuIGNaT rapporte une forme représentée sous le nom de semilunata par Desnayes (1853) et qui n'est pas la semilunata de Lamarcxk. Comme on peut s’en rendre compte d’après cet exposé, la distine- tion des sous-genres de BourGuIGnar est surtout basée sur les diffé- rences de développement des deux valves et sur le volume du talon. Il ne semble pas tenir compte de la présence ou de l’absence des épines tubulées, au point qu'il fait rentrer dans le même groupe (Niloti- ciana) l'Aetheria elliptica Lmck. dont le type est une coquille érodée et roulée et l’Aetheria tubifera Sow. dont le nom même indique la présence des épines tubulées si caractéristiques. Le nombre des espèces admises par BourGeulenaT est en somme de onze, puisqu’en outre des quatre nouvelles espèces qu'il crée, il réunit, à l'exemple de FÉrussac, les deux premières espèces lamar- ckiennes et établit aux dépens d’un certain nombre d’autres espèces une nouvelle espèce : l’'Aetheria senegalica Bgt. Abstraction faite de la réunion opérée par DE Férussac et par BoureuIenar des espèces elliptica et trigonula de Lamarck, on avait donc, en 1880, douze espèces en tout d’Aethéries. En 1886, n£ RocnEBRuNE porta à treize le nombre des espèces d’Aethéries en décrivant l’Aetheria Bourguignati Rchbr., très voisine de l’Aetheria tubifera Sow. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 361 Simrors, enfin, en 4894, décrivit une autre espèce, l’Aetheria hetleromorpha et porta ainsi à quatorze le nombre total des Aethé- ries. D’après Simrora, son Aetheria heteromorpha comporte deux variétés. Les espèces d’Aethéries actuellement décrites sont donc les sui- vantes : Aetheria elliptica Lmck. — Ae. Lamarcki Fér. (d’après Fér.). — trigonula Lmck, — 4e. elliptica Lmck. (d’après Bgt.). — semilunata Lmck — transversa Lmck — Cailliaudi Fér. — tubifera Sow. — Carteroni Mich. — senegalica Bgt. — Petreltinii Bot. — Letourneuxi Bgt. — Chambardi Bgt. — nilotica Letourn. (mss.) Bgt. — Bourguignati Rchbr. ; | — Ae. plumbea Fér. (d’après Fér.). var. {ubulifera Simr. — heteromorpha Simr. : à SRE p var. nidus hirundinis Simr. … Nous allons donner ici, d’après leurs auteurs, les diagnoses de ces différentes espèces : Aetheria elliptica Lmck. Diagnose : Etheria (elliptica) dextrorsa, complanata, versus apicem dilatata ; natibus vix remotis. Longueur, 447 millimètres; hauteur, 218 millimètres. Type figuré par l’auteur (1807). BourGulenarT rapporte à cette espèce : 4° l’Aethérie figurée par SowerBy (1820) sous le nom d’Aetheria semilunata Lmck. et celle figurée par Cuenu (1869) sous le nom d’Aetheria Cailliaudi Fér. Aetheria trigonula Lmck. Diagnose : Etheria (trigonula) sinistrorsa ; subtrigona, gibbosula, superne basique attenuata ; nate inferiore productiore remotissima. Longueur, 133 millimètres ; hauteur, 214 millimètres. Type figuré par l’auteur (1807). 369% ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Aetheria semilunata Lmck. Diagnose : Etheria (semilunata) oblique ovata, semi rotundaia, gibbosula ; latere postico recto; natibus secundis subaequalibus. Longueur, 68 millimètres ; hauteur, 95 millimètres. Type figuré par l’auteur (4807). (Vues intérieures seulement.) Aetheria transversa Lmck. Diagnose : Etheria (transversa) ovata-transversa, perobliqua subgibbosa ; natibus contiguis aequalibus. Longueur, 95 millimètres; hauteur, 66 millimètres. Figurée par l'auteur (1807). (Vue intérieure seulement.) BourGuienaT rapporte à cette espèce la forme figurée par DEsxayes (1853) sous le nom d’Aetheria semilunata Lmck. Aetheria Caïlliaudi Fér. Diagnose : Cette espèce diffère surtout de la précédente, dit Férus- sac (1823), par la couleur de sa nacre micacée et très blanche, sa forme moins elliptique, plus allongée, souvent très étroite, son talon souvent long de plusieurs pouces. Type figuré par Carcuraun (1826). Un exemplaire des Collections du Muséum a été figuré par moi (1905). Aetheria tubifera Sow. Diagnose : Aetheria tubifera, testa irregulari (forma speciminis transversal valva superiore spinis irregularibus tubulosis conspersa. Type figuré par l’auteur (18925). Aetheria Carteroni Mich. Diagnose : Etheria testà magnà, inaequivalvi, irregulari, lamel- losa, ostreiformi; costis distantibus, spinosis, spinis squammosis, longis, tubulosis ; striis transversis irregulariter undalis ; epidermide crasso viridi nigricante; natibus decorticatis ; interius margaritacea livida. Longueur, T à 8 centimètres ; largeur, 10 centimètres. Habitat : Sénégal. Type figuré par l’auteur (1830). ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 363 Aetheria senegalica Bgt. Diagnose : Talon court très conique. Noire d'une nuance plombée. Surface extérieure d'une couleur verte. Test très épais vers la région dorsale. On remarque, dit BoureuienaT, sur quelques individus des rudi- ments d’épines tubuleuses. Cette espèce a été constituée par BourGuIGNAT d’après des exem- plaires du Museum et d’après des figurations donnés par DESHayEs (1844) (Aetheria plumbea Fér.) et par Woonwarp (1858) (Aetheria semilunata Lmck). Aetheria Petrettinii Bgt. Diagnose : Valves aussi grandes l'une que l’autre, dont l’une, adhérente (tantôt la dextre, tantôt la sénestre), complètement plate, sans rugosilés et sans boursouflures extérieures. Valve libre (ou supérieure) non feuilletée, opaque, réqulièrement convexe, d'une teinte verdûtre avec des zones plus foncées et quelques bandes jaunacées plus ou moins prononcées, teinte passant vers les sommets en une nuance plus claire, irisée de tons de feu. Stries concentriques, régulières bien que rugueuses et un peu crispées (crispations parfois très accentuées). Intérieur d'une nacre blanche, unie sur la valve supérieure, pleine de tubérosités sur la valve inférieure ou adhérente. Partie antérieure arrondie, écourtée. Partie postérieure dilatée, arrondie. Sommets (sans talon) petits, recourbés, opposés et pourvus à leur pointe d'une petite coquille embryonnaire. Cette coquille paraît lisse et ressemble comme forme (moins les stries) à l « Arca lactea » de nos côles océanniennes. Eigament, postérieur et interne, composé de deux parties : 1° d'une partie fibreuse, conique, courte, semblable au cuilleron d'une « Mya »; 2° d'une partie ligamenteuse très étroite, située en arrière de la parte fibreuse et pénétrant profondément par une fente dans lantérieur du test. Charnière simple, composée : 1° sur la valve libre (ou supérieure) d'un renflement pédonculé supportant le ligament fibreux ; 2° sur la valve inférieure (ou adhérente), d'une série de renflements très épais, très puissants, sinueux, ondulés, eæcavés en-dessous au niveau des cro- 364 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE chets et fendus à l'endroit du sillon qui contient la partie ligamenteuse. Impression antérieure étroite, très allongée en forme de c et fimbriée. Impression postérieure ressemblant à la forme d'un haricot. Impression palléale accentuée, irrégulièrement arrondie. Cette espèce de forme arrondie, toujours plus longue que haute, varie beaucoup comme taille. Longueur maximum, 50 à 100 millimètres; hauteur, 45 à 90 millimètres ; épaisseur, 12 à 24 millimètres. BourGuIGnaT à établi la diagnose de cette espèce d’après deux exemplaires seulement qui sont déposés dans les Collections de Malacologie du Museum. C’est ce qui explique qu'il ait écrit une diagnose aussi longue, y ayant fait vraisemblablement entrer des caractères purement individuels, tels, sans aucun doute, tous ceux qui concernent la charnière. On comprend mal aussi la description qu'il donne du ligament de ces animaux qu'il compare, on ne sait pourquoi, au cuilleron d’une Mya (!). J'ai été le premier à représenter l’Aetheria Petrettinii Bgt. type, et cela, d’après un des exemplaires mêmes ayant servi à BouRGUIGNAT à établir sa diagnose (R. Anrnony (1905), pl. IX, fig. 20, 21). Aetheria Letourneuxi Bet. Diagnose : Espèce à valves des plus irrégulières, présentant toutes les variations possibles, conservant, cependant, malgré ses irréqula- rités, une forme transversalement oblongue, toujours plus longue que haute. Valves de même taille (dont la supérieure très convexe) d'une belle teinte verte et profondément sillonées par des stries concen- triques proéminentes, creusées, crispées ou boursouflées, etc. Intérieur d'une belle nacre blanche, légèrement bleuâtre, çà et là fortement irisée, avec quelques tâches livides. Sommets [sans talon) petits, recourbés, non opposés et distants l'un de l'autre, par suite de l'encrassement et de l’épaississement de la valve adhérente; pourvus à leur extrémité d'une petite coquille embryonnaire assez semblable comme forme à celle de l'espèce précédente, mais en différant par un test sinueux à sa partie centrale palléale et par des stries concentriques régulières et très accentuées. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 365 Ligament, postérieur et à moitié interne, à cause de l'épaississe- ment de la valve adhérente, qui, par son encrassement (en laissant un espace vide entre les sommets) permet. de voir en dehors une . portion du ligament fibreux. Ligament semblable, du reste, à celui de la Petrettinii, seulement s’en distinguant par la partie fibreuse plus courte et plus large. Charnière pédonculée sur la valve libre, et des plus irrégulières _ sur la valve adhérente. Impressions peu prononcées : l'antérieure irréqulièrement allongée; la postérieure arquée, assez courte ; la palléale sinueuse ondulée, très . distante des bords marginaux. Cette Aethérie est aussi variable dans sa taille que dans sa forme. _ Suivant les échantillons, elle atteint : en longueur, 60 à 90 milli- mètres; en hauteur, 40 à TO millimètres; en épaisseur, 20 à 30 millimètres. Cette forme a été trouvée par Gaïzzraun et, d’après BOURGUIGNAT, -par Lerourneux dans le Nil et dans les canaux du Fayoum. L’Aethérie, représentée par RanG et Cactaun (1834) et d’après laquelle ils ont donné les premiers détails anatomiques sur cet animal doit être, d'après BoureurenaT, rapportée à cette espèce. Aetheria Chambardi Bgt. Diagnose : L’Aetheria Chambardi, d'une forme toujours oblongue, allongée, malgré ses variations et ses irrégularités, est caractérisée par sa partie postérieure nulle ou presque nulle, lorsque c’est sa valve sénestre qui est adhérente, ou inversement, par sa parte antérieure réduite à fort peu de chose, lorsque c'est sa valve dextre. Valves de même taille, très épuisses, légères, très feurlletées, extérieurement boursouflées, irrégulièrement contournées, suivant les échantillons, et intérieurement ornées d'une nacre jaunacée. … Sommets excoriés à talons internes d'égale longueur, contournés, en suivant une direction curviligne, tantôt à droite, tantôt à gauche et toujours recouverts par l’une et l'autre valve. Le talon de la valve adhérente est ordinairement obliquement renversé en arrière. Quelquefois c'est celui de la valve libre. Alors, dans ce cas, le talon de la valve adhérente est ascendante, tout en se maintenant dans une direction obliquement deætre ou sénestre. En résumé, le talon de l'une se modèle sur celui de l'autre. 366 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Ligament interne, prolongé sur toute la longueur du talon, composé, comme chez les espèces précédentes, d'une partie fibreuse et d'une autre ligamenteuse enfoncée dans une fente. Charnière pédonculée sur la valve libre (pédoncule supportant le ligament fibreux), sinueuse: irrégulière sur la valve adhérente. Impressions : antérieure très longue en arc de cercle; postérieure oblongue-spathuliforme ; palléale irrégulière, très distante du bord marginal. Cette espèce, comme toutes celles de ce genre, varie Ce dans sa taille. Longueur, 50 à T5 millimètres; hauteur, 80 à 110 millimètres; épaisseur, 30 à 45 millimètres. Cette Aethérie a été trouvée par le D° CHamBarn à Ramsès, en Égypte, dans des couches quaternaires correspondant à une antique branche du Nil. Ces couches sont au nombre de deux, séparées par 3 ou 4 mètres de sables : l'une contient l’Aetheria Chambardi Bgt. et l’autre l’Aetheria Cailliaudi Fér. L’Aetheria Chambardi Bgt. n'aurait jamais été trouvée vivante. Il n'existe pas, à mon su du moins, de représentation de cette espèce, et je n’ai pu m'en procurer d'exemplaire. BoureuIenar ne dit pas si l’'Aetheria Chambardi Bgt. est ou non épineuse, Le fait que son test est très nettement feuilleté doit à priori faire supposer qu'elle présente au moins des rudiments d’épines tubulées. Aetheria nilotica Letourn. mss (Bgt). Diagnose : Valves des plus irrégulières, inégales de taille, l'adhé- rente, un peu plus grande que l'autre, très épaisse vers la région supérieure où l'accroissement se fait par juxtaposition. Epiderme d’une belle teinte uniforme, couleur feuille morte. Nacre blanche-bleuacée et bien irisée. Talons développés, de forme conico-pyramidale (longueur, 15 à 30 millimètres) fournés à droite, à gauche, enfin, ascendants ou descendants. Sommet des talons très aigu. Ligaments externes, composés comme chez les autres Acthéries. Partie fibreuse, conique, largement arrondie à la base, et se modelant sur la forme du talon. Partie ligamenteuse, reçue dans une fente étroite, très profonde. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 367 Charnière très irrégulière, peu accentuée. Pédoncule presque nul. Impressions : antérieure étroite, allongée en arc de cercle; postérieure irrégulièrement spatuliforme. Test très feuilleté. Taille des plus variables, de forme tantôt arrondie ou oblongue, tantôt allongée dans le sens transversal. Longueur, T0 à 90 millimètres; hauteur, 60 à 130 millimètres; épaisseur, 30 à 50 millimètres. L’Aetheria nilotica Letourn. mss. Bgt. a été rapporté du Nil (en Nubie) par Joaxnis et du lac Mariout, près d'Alexandrie, par LETOURNEUX. Il n'existe pas, que je sache, de représentation de cette espèce. Aetheria Bourguignati Rchbr. Diagnose : Testa oblique subrotundata, crassa, plus minusve contorta ; valva infera subcomplanata, lœvi, concentrice undulato lamellosæ, intense olivacea, xonis lutescentibus ; valva supera, epidermide fusco induta et spinis tubulosis longe conicis, incurvatis, armata ; umbonibus tumescentibus; latissime erosis, cupreo albis ; paginis interioribus albidis nitentibus, passim cupreo maculatis. In juvenissimis, valva supera, spinarum destituta est. Longit. max., 0.056; latit. max., 0.059; crass., 0.031. Type figuré par-DE RocHEBRUNE et GERMAIN (1904). Aetheria heteromorpha Simr. Diagnose : Aetheria mediocri statura. Epidermis crassa, lamina interna tridescens. Aut dextra aut sinistra valvula lapidibus afhxa. Formae valde differentes. Var. tubulifera Simr. Diagnose : Valvula inferior planior, superior excavata, tubulisi- structa, solo affixa. Type représenté par l’auteur (1894). L’Aetheria heteromorpha (var. tubulifera) Simr. est absolument identique à l’Aetheria Bourguignati Rchbr. qui lui est anté- rieure. 368 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Var. nidus hirundinis Simr. Diagnose : Tubulis egens. Valvula inferior excavata, angulata, superior plana. Type représenté par l’auteur (1894). De la lecture de ces diagnoses, de l’examen de figures des auteurs auxquelles nous renvoyons, ainsi que de celui des spécimens de la Collection de Malacologie du Muséum d'Histoire naturelle et de celle de M. Pa. DaurzenBerG, il ressort que toutes ces différentes espèces d’Aethéries sont surtout basées sur la forme du contour de la coquille, l'épaisseur des valves et la longueur plus ou moins considérable du talon, Les auteurs et plus spécialement BourGuiGnaT (1880) semblent avoir complètement laissé de côté le caractère tiré de la présence ou de l'absence des épines tubulées. Or, on sait quelles sont, aux diffé- rents points de vue auxquels ils paraissent s'être surtout placés, notamment à celui de la forme du galbe, les variations individuelles des Mollusques acéphales fixés. Personne n’ignore le polymorphisme de l’Ostrea edulis Linn., par exemple; celui des Aethéries est encore beaucoup plus grand. Il suffit d'ailleurs de se rapporter au chapitre de la Morphogénie pour se rendre compte du peu de valeur de ces caractères au point de vue systématique. Les seuls caractères qui semblent avoir à ce point de vue quelque importance sont en réalité ceux tirés de la présence ou de l'absence des épines, et l’on peut admettre qu'il existe, en somme, deux formes principales d’Aethéries : l’une, épineuse; l’autre, dépourvue d'épines. Le type de la première forme peut être soit l'Aetheria tubifera Sow., soit l’Aetheria Cailliaudi Fér., soit l’Aetheria Bourquignati Rchbr.; le type de la seconde, l’Aetheria elliptica Lmcek. ou l'Aetheria transversa Lmck., par exemple. Entre ces deux for mes, qui, si on n’en possédait pas d’autres, pour- raient être considérées comme très différentes, il existe absolument tous les intermédiaires : des formes présentant des épines plus ou moins nettes et en plus ou moins grand nombre, comme, par exemple, l’Aetheria Carteroni Mich. Néanmoins, d’après ce caractère de la présence ou de l'absence des épines, il est assez facile de répartir dans les deux groupes précités toutes les espèces connues d’Aethéries. RTE SE POLE TE AR | | | #4 ë 2 ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 369 FORMES ÉPINEUSES : Aetheria Cailliaudi Févr. ; — tubifera Sow.; — Carteroni Micb.; — senegalica Bgt. (qui présenterait parfois, d’après son auteur, des rudiments d’épines) ; — Bourquignati Rehbr.; — _ heteromorpha var. tubulifera Simr. FORMES NON ÉPINEUSES : Aetheria elliptica Lmck. ; — trigonula Lmck.; — semilunata Lmck.; — transversa Lmck.; — Petreltinit Bgt.; — Letourneuxi Bgt.; — Chambardi Bgt (?); — nilotica Letourn. (mss.) Bgt. (?); — heteromorpha var. nidus hirundinis Simr. Ainsi que nous l’avons dit à propos des caractères anatomiques, la forme épineuse semble être plus spécialement la forme des eaux tranquilles, nous dirons presque stagnantes, alors que la forme dépourvue d’épines serait la forme vivant dans les eaux en mouve- ment. Il semble donc, par conséquent, naturel de supposer que les formes _ épineuses soient les formes originelles et qu’elles aient donné secon- P dairement, par le fait de l’action polissante des eaux, d’abord les formes à épiderme lisse et dépourvues d’épines, puis, les courants devenant plus violents, les formes érodées. Partons donc d’une forme épineuse aussi caractérisée que possible _et voyons comment, de cette forme, on peut arriver par transitions _ insensibles à toutes les autres Aethéries. Une forme qui se prête bien à cette étude est l’Aefheria Bourgui- gnati Rchbr. ou l'Aetheria heteromorpha (var. tubulifera) Simr. qui lui est identique, très voisine de l'Aetheria tubifera Sow. Cette forme présente des épines assez étroites, très nettement indi- vidualisées. Si les dimensions de l'animal augmentent, si ses épines 310 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE grossissent, deviennent moins nettement séparées, plus rares, on arrive à l’Aetheria tubifera Sow. Des groupes d’Aetheria tubifera Sow. appartenant au Muséum d'Histoire naturelle et provenant de Ségou, fleuve Djali-Ba (Bam- bara), Sénégambie, présentent d’ailleurs des spécimens d’Aetheria Bourguignati Rchbr. des plus nettement caractérisés. De l’Aetheria tubifera Sow. on passe par l'allongement dorso- ventral de l'animal et l'allongement du talon à une forme très spéciale à laquelle les auteurs n’ont pas encore donné, et réjouissons- nous en, de nom spécifique, et, qui existe très amplement représentée dans les Collections du Muséum d'Histoire naturelle. Je l'ai figurée sous les numéros III et IV à la planche I; elle fait partie d’un groupe où l’Aetheria tubifera Sow. et l’Aetheria Bourguignati Rchbr. sont également représentées. Pour la commodité de la description, nous la désignerons sous le nom de forme F. De cette forme F, il est facile de passer à l’Aetheria Caïlliaudi Fér.., dans laquelle le talon est plus allongé encore, la cavité destinée à contenir l’animal plus réduite et les épines plus courtes et plus espacées. Cette série de formes : Aetheria Bourguignati Rchbr.; — tubifera Sow.; Forme F Anth.; Aetheria Caïlliaudi Fér. constitue en somme la série dans laquelle l'adaptation aux eaux tran- quilles semble s’accuser de plus en plus. Des mêmes formes épineuses, on peut, par réduction progressive des épines, passer peu à peu à des formes d’abord à épiderme lisse, puis complètement usées, adaptées, en un mot, à la vie dans de courants de plus en plus rapides. | De l’Aectheria tubifera Sow., par exemple, on passe à l’Aetheria Carteroni Mich. aux épines rares et courtes, laquelle paraît pouvoir | conduire d’abord à l’Aetheria senegalica Bgt., où les épines sont encore moins marquées, puis aux Aetheria Letourneuxi Bgt., semilu- nata Lmck., transversa Lmck., heteromorpha Simr.var. nidus hirun- dinis ; puis, enfin, aux deux premières espèces lamarckiennes éro- dées et usées au maximum. L’Aetheria Petrettinii Bgt., adaptée aux courants lents et continus des conduites d’eau de Ramlé, pourrait se ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Sy L' rattacher latéralement à lAetheria Letourneuxi Bgt., comme les Aetheria Chambardi Bgt. et nilotica Bgt. pougraient se rattacher par la conservation de leur test feuilleté et la perte possible de leurs épines à la forme F, par exemple. Ci-joint le tableau suivant, qui n’a pas la prétention d’être un tableau généalogique, mais est simplement destiné à indiquer les rapports des différentes espèces d’Aethéries les unes avec les autres. Aetheria Bourguignati Rchbr. et Actheria heteromorpha (var. tubulifera) Simr. Aetheria tubifera Sow. Mo Forme F. Aetheria Carteroni Mich. Aetheria Cailliaudi Fér. Acetheria senegalica Bgt. Aetheria Letourneuxi Bgt. Aetheria semilunata Lmck. Aetheria Petrettinii Bgt. Actheria transversa Lmck. Aetheria heteromorpha(var.nidus hirundinis) Simr. ? Aetheria Chambardi Bgt. ? Aetheria nilotica Bgt. Actheria elliptica Lmck. Actheria trigonula Lmck. Il n’a pas été tenu compte dans l'établissement de cette série, ainsi qu'on peut sen apercevoir, des caractères portant sur la forme générale, la couleur, le développement du talon, qui ne doivent être considérés que comme des caractères individuels en rapport avec la forme du substratum de fixation, la composition et le régime des eaux. Ainsi que nous l’avons dit, ces espèces se relient insensiblement les unes aux autres et entre elles : lorsque l’on a à sa disposition une collection suffisante, on trouve tous les intermédiaires. C’est ainsi qu'il convient encore de rappeler qu'il existe au labo- ratoire de Malacologie du Muséum d'histoire naturelle un bloc d’Aethéries déterminés comme Aetheria tubifera Sow., parmi les- 31% ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE quelles certains exemplaires représentent la forme F et certains autres l’Aetheria Bourguignati Rchbr.; dans ces blocs on trouve littérale- ment tous les passages entre ces trois formes. Dans la collection M. ne Rorascup, il existe une Aethérie inter- médiaire entre la forme F et l'Aetheria Cailliaudi Fér. Nous avons, NEuviLLE et moi, représentée dans notre mémoire cité à l’Index biblio- graphique. De même encore un certain nombre d’Aethéries qui nous ont été con- fiées par le professeur Hauc de la Sorbonne et qui ont été rapportées de l’Ogoué par le pasteur Haue sont, par le développement de leurs épines, très comparables à l’Aetheria Carteroni Mich., bien qu'ayant le test épais et condensé de l’Aetheria elliptica Lmck. par exemple. On peut voir également de nombreuses formes intermédiaires entre l’Aetheria Carteroni Mich. et l’Aetheria senegalica Bgt. En réalité donc il n’y a qu’une seule espèce d’Aethérie (”) très polymorphe et qui prend, suivant ses habitats, des formes et des aspects différents. - * Elle devra porter le nom d’Aetheria elliptica Lmck. qui est le plus ancien. Pour la commodité des descriptions nous y reconnaîtrons deux variétés seulement : l’une caractérisée par la présence d’épines (Aetheria tubifera, Bourguignati, Cailliaudi, Carteroni, senegalica, heteromorpha var. tubulifera des auteurs); l’autre par leur absence (les quatre espèces lamarckiennes, les Aetheria Petrettinit, nilo- tica (?), Chambardi (?), Letourneuxi de Bourçuicnar et heteromorpha var. nidus hirundinis Simr. Au moment où je m’apprêtais à nommer ces deux variétés, J'appris que M. L. GErMAN, qui pense comme moi au point de vue des diffé- rentes formes d’Aethéries, les avait, dans l'étude qu'il a faite des Mollusques du Tchad dans le volume destiné à paraître sous peu, de la mission CHEVALIER, désignées sous le nom de fypica et de tubi- fera. J'accepte volontiers ces dénominations. L’Aetheria elliptica Lmck., seule espèce du genre, doit donc être à mes yeux considérée comme comprenant deux variétés : L’Aetheria elliptica var. typica Germ. L’Aetheria elliptica var. tubifera Sow. (4) Cette opinion que j'avais déja émise de 1905 (Znfluence de la fixation pleuro- thétique, etc., p. 340) a été acceptée depuis par M. L. GERMAIN. # RS 1, NO TER pui PPMTRES RS Eh UE A RENE k ti DAT SM SAM y ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 263 7.— AFFINITÉS. L'opinion des personnes étrangères aux sciences naturelles et aux- quelles on présente une coquille d’Aetheria plumbea Kér., par exemple, est immédiatement que l'animal en présence duquel on les «“ met est une Huître. Ce fut d’ailleurs ce que pensa d’abord Caizzraun lorsqu'au cours de son voyage en Egypte il vit les Aethéries en grand nombre dans le Nil bleu. Or, comme on l’a vu d’après l'exposé des caractères des Aethéries, cette opinion ne peut être soutenue. En dehors de la disparition chez l’Huître d’un des muscles adducteurs, ce qui pourrait n'être en somme qu'un caractère d'adaptation, il est à noter le mode de vie (aquatique pour les Aethéries), la forme ainsi que la structure de la coquille et de la branchie qui éloignent d’une façon complète les Aethéries des Huîtres. Le seul caractère commun qu’aient ces animaux est la fixation pleurothétique qui, comme on le sait, peut se produire dans le seul groupe des Mollusques acéphales chez des animaux aussi différents que possible. Considérant la présence des deux muscles, certains auteurs virent dans ce fait la nécessité de séparer les Aethéries des Huîtres. Lamarck, créateur du genre Aetheria, en fit une Chamidé. Cette opinion, admise par Desxayes en 1824, ne peut plus être sou- tenue. SCHWEIGGER, en 1820, rattache les Aethéries aux Cardiacés. Férussac (1823), sans vouloir se prononcer, se montre peu disposé à admettre un rapprochement des Aethéries et des Ostrea. De BLanvizee seul, à cette époque, estime que l’on avait eu tort de s’écarter de l'opinion première de Lamarck. Desaves, plus tard, en fait le type d’une famille spéciale, celle des Aetheriidae. Rance et CaizurauD enfin, en 1834, signalent, les premiers, les rap- ports anatomiques des Aetheridae avec les Unionidae, mais sans baser leur manière de voir sur des raisons suffisantes. Bien que depuis cette date on se soit peu occupé des Aethéries, l'opinion de Raw et Cara semble avoir été à peu près universelle- ment adoptée. D'Orgiexy (1844) la fit sienne, disant même qu’on pou- vait les considérer « comme des Mulettes adhérentes et modifiées par cette manière de vivre. » Phrase remarquable pour l’époque où elle a été prononcée. Dans son Tierreich Bronx (1862) fit entrer les Aethéries dans la T. XLI, 4906 25 Décembre 1907, 314 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE famille des Mulleriacea qu'il plaçait au voisinage des Ostreacea et des Aviculacea. En 1905, L. Waacen se rangea à l'opinion de Ranc et CaiL- LIAUD (1834) tout en donnant pour la défendre, ainsi qu’on l’a vu plus haut, des arguments inexacts (persistance à la charnière des dents de Unionidés.) Seul parmi les auteurs modernes (1899), Van Vesr s’écarta de l’opi- nion générale. Il crut devoir rapprocher les Aethéries soit des Ostréacés, soit des Avicules, estimant que ces dernières auraient pu donner naissance d’une part aux Unionidae, d'autre part aux Aethertidae. Aetheria <— Avicula — Unio. Il est difficile de savoir exactement quelle est l’origine des Unio- nidae. Il est fort possible que leurs ancêtres soient, en effet, des Aui- culidae ou mieux des Dimyaires qui en seraient voisins ; les branchies des Aviculidae sont cependant très différentes de celles beaucoup plus évoluées des Unionidae. En tous cas, il est un fait indiscutable que l'étude de la jeune coquille des Aetheria nous a permis d'établir, c’est qu’il semble que les Aethéries proviennent des Unionidae mêmes et non directement des Aviculidae. Actuellement on doit s’accorder à faire des Aethéries des Unionidae, et, voici quels sont les arguments qui peuvent, en dehors du fait d’ail- leurs inexact signalé par Waacen (1905), être maintenant fournis à l'appui de cette manière de voir. On peut les tirer à la fois de leur morphologie, de leur embryogénie et de leur éthologie; nous allons les examiner : 4° MoRPHOLOGIE. — a) Coquille. — L'aspect général de la coquille est à peu près le même chez les Aethéries que chez les Unionidae. On y trouve, chez les formes non érodées comme l’Aetheria Petrettinii Bat. ou l'Aetheria Gailliaudi Fér., le même épiderme verdâtre. Comme les Anodonta et les Spatha, les Aethéries n'ont pas de dents à leur char- nière. Enfin, comme les Unionidae, elles ont la coquille superbement nacrée à l’intérieur. Cet argument tiré de la présence de la nacre a une grande valeur. Les seuls Acéphales nacrés sont, en effet, avec les Unionidae, qui sont des Eulamellibranches, et les Anatinidae, autres Eulamellibranches qui ne peuvent avoir avec les Aethéries aucun rapport de parenté, des Filibranches comme les Trigonies, les Ano- bad À én dure A Led tt Er AE 1 à P / } ST La oi. à ' di d'éclat de ir À ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 375 mies, les Avicules et leurs alliés, auxquels on ne peut songer lorsqu'il s'agit d'établir les rapports de parenté des Aethéries, enfin, des Foliobranches comme les Nucules qui en sont encore plus éloignés. . Si l’on remarque que les Aethéries sont absolument dépourvues de dents à leur charnière, on sera amené à admettre qu’elles proviennent de la fixation d’Unionidés présentant cette même absence de dents. Les Unionidés d'Afrique chez lesquels on constate ce caractère sont plus spécialement les Spatha. On peut donc admettre que les Aëthéries - sont probablement des Spatha fixées. À Madagascar il n'existe pas de Spatha; les Unionidés y sont même très rares, réduits d’après L. Germain (1907) à une seule espèce : l’Unio madagascariensis _ Sganzin. Serait-ce cet Unio qu'il faudrait regarder comme l'ancêtre des Aethéries malgaches? Il ne faut pas, à mon avis, trop se presser de faire une hypothèse, l'exploration de Madagascar paraissant devoir nous réserver encore bien des surprises. 8) Branchies. — Les branchies des Aethéries présentent, ainsi que les figures permettent de s’en rendre compte, les mêmes caractères généraux que celles des Unionidés. Ce sont, comme celles de ces der- niers,. des branchies d’Eulamellibranches. Leur caractère particu- lier consiste uniquement dans leurs plissements, que l’arrondisse- ment peut expliquer et les jonctions interplicaturales qui en sont la conséquence. Les branchies des Aethéries, comme celles des Unionidae, jouent le rôle de cavité incubatrice. y) Organes génilaux. — Au point de vue sexuel, les Aethéries paraissent être dioïques comme les Unionidae; elles sont très proba- blement vivipares et, en tous cas, leur branchie joue, comme il a été dit pour les produits génitaux, le rôle de cavité incubatrice, caractère très spécial aux Unionidae. 2 Dévecoprement. — Par leur embryogénie, les Aethéries sont absolument des Unionidue. Sans revenir sur le fait très important et déjà signalé de l'incuba tion branchiale commune aux Unionidae et aux Aethéries, je me con- tenterai de rappeler que la jeune coquille des Aethéries est, avant la ixation, identiquement semblable à celle des Unionidae. Ce n’est qu’à partir du moment où la fixation s’est produite qu’elle perd ses carac- tères spéciaux. 3° Éruococie. — Au point de vue du mode d'existence, enfin, les 316 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Aethéries se rapprochent encore des Unionidae. Comme eux, elles habitent exclusivement les eaux douces. Or, parmi tous les Acéphales qui habitent les eaux douces, les Unionidae sont les seuls, en raison des caractères précités, auxquels on puisse comparer les Aethéries. En résumé, la présence de la nacre, la constitution de la branchie, l'existence fluviatile et surtout le développement embryogénique ne permettent d'élever aucun doute sur les affinités réelles des Aethéries, qui ne sont en somme que des Unionidae adaptés à un genre de vie spécial. 8. — MORPHOGÉNIE. Par la mise en action de quels facteurs des Unionidae véritables ont-ils pu devenir des Aethéries? Supposons que, par un procédé quelconque, des Unionidae semblables à ceux qui vivent dans la vase des grandes nappes d’eau de l'Afrique équatoriale et tropicale se soient trouvés transportés dans un des fleuves avec lesquels elles sont en relation, là où les eaux sont moins tranquilles et où la vase ne peut par conséquent se déposer aussi facilement. Les Unionidae qui s'arrêtent en ces régions sont donc dans l'impossibilité matérielle de s’enfouir en céphalothétisme comme le font d'habitude les Unionidae. Fatalement, et de par le fait de leur forme même, elles tombent sur une de leurs valves. D'autre part, l’eau, en ces régions, est sans cesse chauffée par les rayons du soleil et cette élévation de température provoque, on le sait, pour les animaux qui nous occupent, une surproduction de cal- caire qui paraît devoir aboutir, l'animal étant en pleurothétisme, à la fixation. Par le fait de la sélection, les formes le plus solidement fixées et celles qui se trouvent placées en des points d’où le flot ne peut les entraîner, seules se perpétuent, les autres sont arrachées et périssent. La fixation se fait par la région antérieure et postérieure de la coquille à cause de la forme aplatie de cette dernière. C'est la fixation pleurothétique qui est chez les Aethéries l’origine de toutes les modifications morphologiques. Le pleurothétisme tend à faire disparaître la symétrie sagittale et à la remplacer par une symétrie coronale. Cette tendance s'accuse chez les Aethéries par ce fait que les deux valves qui chez les Unio- nidés sont semblables deviennent ici très dissemblables, l’une tendant, ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 5 4 (| A comme chez l’Aetheria Cailliaudi Fér., par exemple, à s’'aplatir, à devenir en un mot operculaire, alors que l’autre s’allonge en forme de colonne, se creuse sous l'influence indirecte du poids des organes qu'elle contient. En même temps le côlé antérieur et le côté posté- rieur tendent manifestement à se ressembler, indice certain de léta- blissement de la symétrie coronale. Ces modifications caractérisant la coquille se constatent aussi sur les parties molles : les deux lobes du manteau sont franchement inégaux. La fixation, d'autre part, tend, comme on sait, à faire prendre aux organismes la forme arrondie qui chez les Aethéries s’acquiert par un processus auquel j'ai donné le nom de pseudo-plicature et qui débute, comme on peut s'en rendre compte par l'examen de coquilles jeunes, immédiatement après la fixation. Il a été indiqué plus haut comment se produisait la pseudo-plicature : par l'extension postérieure et dor- sale toujours croissante des zones calcaires. Il à été vu comment la formation d’une arête ligamentaire pouvait en résulter : le ligament est arrêté en arrière dans sa croissance anto-postérieure par le fait de cette-pseudo-plicature; sa partie élastique repousse en avant le bord cardinal de la coquille qui s'incurve, en arrière la partie fibreuse dorsale qui se rompt se détachant de son origine. Ainsi s'explique la constilution du bord cardinal des Aethéries qui, comme on sait, pré- sente d’arrière en avant un profond sillon où s’'insère l'extrémité pos- térieure de la partie fibreuse dorsale du ligament, une concavité où se loge le ligament élastique et une convexité légère sur laquelle s’insère la partie ventrale du ligament fibreux. Ainsi s'explique également le triangle ligamentaire dorsal, qui n'est en réalité autre chose que la partie fibreuse dorsale du ligament détachée de son origine umbonale. A l’arrondissement se rattachent également un certain nombre de caractères particuliers aux Aethéries. C’est ainsi que s'explique le passage du tube digestif dorsalement par rapport au cœur. Entrainé par le déplacement de l'extrémité postérieure, le tube digestif s’est peu à peu rapproché de la région cardinale tout en s’éloignant du cœur, comme cela se passe chez les Huîtres; de même par le fait de arrondissement, les branchies se sont plissées comme une collerette autour du cou, les palpes labiaux se sont accolés par leurs bords dorsaux aux parois palléales, les deux muscles adducteurs antérieurs et postérieurs se sont rapprochés par leurs extrémités dorsales, ainsi d’ailleurs que cela se fait chez les Chames, de telle sorte que le musele -rétracteur postérieur du pied se trouve souvent au niveau du milieu 318 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE de l’adducteur postérieur, au lieu de se trouver nettement en avant de lui. A la fixation, d'autre part, doit être rapportée la disparition du pied qui est entré en régression faute d'usage et l’absence totale de papilles siphonales qui figurent, chez les Unionidés céphalothé- tiques, une première ébauche de siphons. La pseudo-plicature est également la cause, enfin, du rapproche- ment du muscle postérieur du ligament, rapprochement qui a pour conséquence la diminution de volume et d'importance de ce muscle adducteur postérieur devenant ainsi de moins en moins efficace au moment de la fermeture. De même dans l’adducteur antérieur et pour la même raison, toute la partie dorsale tendra à disparaître faute d'usage, alors que la partie ventrale, au contraire, la plus active, tendra de plus en plus à se développer. Il‘en résulte, en quelque sorte, un déplacement dorso-ventral de ce muscle le long du bord valvaire. Au lieu de se trouver situé dorsalement, par rapport à la bouche comme chez les autres Acéphales, il se place de plus en plus ventralement par rapport à elle; son impression s'étend le plus possible vers la région ventrale, se divise même souvent en- deux parties extrêmement nettes, comme cela se produit pour la même raison d’ailleurs chez les Hippurites. L'origine des cloisons de la valve inférieure, si développées chez l’Aetheria Cailliaudi Fér., a été expliquée à propos de l’embryogénie par le relèvement des couches calcaires. Enfin, les différents aspects de coquilles que présentent les Aethé- ries et sur lesquels on s'était basé pour subdiviser le genre Aetheria en espèces nombreuses sont simplement la conséquence de genres de vie différents. Les formes épineuses sont celles qui vivent dans les eaux relativement tranquillles (Aetheria tubifera Sow., par exemple); les formes non épineuses sont celles qui vivent dans les eaux en mouve- ment dont l’action sans cesse polissante a empêché le développe- ment des épines(Aetheria Letourneuxi Bgt. et Aetheria Petrettintüi Bgt., par exemple); les formes érodées paraissent être celles qui vivent de préférence dans les eaux agitées et torrentueuses (Aetheria elliptica Lmck., par exemple). 9. — FORMES CONVERGENTES. Nous avons vu plus haut que par l'ensemble de leurs caractères les moins sujets aux variations, les Aethéries sont véritablement des Z00LOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 379 Unionidés. Mais les facteurs physiques les ont modifiés dans une si large mesure qu'il est aujourd’hui difficile de reconnaitre en elles le type des Unionidés. Les Mollusques acéphales qui paraissent à première vue avoir avec les Aethéries le plus de ressemblance, sont les Rudistes du Crétacé. J'entends par Rudistes, toutes les formes fossiles dimyaires fixées en position pleurothétique, chez lesquelles l'arrondissement semble s'être fait non par enroulement, comme chez les Chames, mais par pseudo-plicature, comme chez les Aethéries. - Le mode d'existence de ces Rudistes a dû être très comparable à celui des Aethéries actuelles, et, si les secondes vivent aujourd’hui dans les eaux souvent torrentueuses des fleuves de l'Afrique équato- riale, les premiers vivaient jadis sur les récifs battus par les flots des mers chaudes crétacées. Il n’est donc pas étonnant, étant donnée l'identité des conditions d'existence, que les uns et les autres aient _ pris des caractères communs. Les caractères communs des Rudistes avec les Aethéries sont les suivants : au premier chef est la présence d’une arête ligamentaire plus accusée même que celle des Aethéries, mais qui disparaît par le fait de l’achèvement du pro- cessus d'arrondissement chez les formes de Ru- distes les plus évoluées ; la forme des valves dont la supérieure prend la forme aplatie d’un oper- cule dont le plan est per- pendiculaire au grand axe chez l'Hippurite et oblique chez l’Aethérie (voy. fig. 19), alors que l’inférieure s’allonge et présente de nombreuses cloisons transversales; la réduction du muscle adducteur postérieur et lallongement ainsi que la division en deux parties du muscle adducteur antérieur : cette particularité, ébauchée mais déjà visible chez les Aethéries, atteint chez les Hippu- Fig, 11. 380 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE rites une grande netteté; enfin, la fixation par la totalité de la surface d’une valve (fixation antérieure et postérieure). Les Aethéries ne possèdent ni les canaux du test, ni les dents à la charnière (”) des Rudistes. Bien entendu, ces rapports des Rudistes avec les Aethéries sont des rapports de convergence dus pour les uns comme pour les autres à des conditions d'existence comparables et non des rapports de parenté, car si les Aethéries sont des Unionidés, les Rudistes doivent être probablement rattachés aux Cardiacés. Les Aethéries sont, en somme, les Rudistes d'aujourd'hui, mais des Rudistes d’eau douce, des Rudistes d'Unionidae. (1\ Le fait que les Aethéries ne possèdent pas de dents à la charnière provient sim- \/ q P P P plement de ce que les Unionidés dont elles dérivent étaient eux-mêmes dépourvus de dents. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 381 II Genre BARTLETTIA. 1. Diagnose générique. — 2. Éthologie. — 5. Distribution géographique, — 4. Étude morphologique et anatomique. — 5. Développement. — 6. Systé- matique. — 7. Aflinités. — 8. Morphogénie. — 9. Formes convergentes. 1. — DIAGNOSE GÉNÉRIQUE. Mollusques acéphales dimyaires (isomyaires) peut-être fixés en pleurothétisme par une de leurs valves (les xoologistes ne se sont pas encore fait une opinion bien certaine sur le fait de la fixation des Bartlettia dont la surface d'adhérence ne peut être sur aucun des exemplaires que je connais discernée avec certitude), habitant exclu- sivement les eaux douces de l'Amérique du Sud tropicale. Symétrie sagittale semblant conservée à- peu près dans son intégrité. Coquille nacrée recouverte d'un épiderme verdàtre. L'anatomie des parties molles est inconnue; mais tout porte à croire que ces dernières sont identiques à celles des Aethéries, partant des Unionidés dont les Bartlettia sont encore plus voisines que les Aetheria par leur forme générale. 2. — ÉTHOLOGIE. L’Aetheria (Bartlettia) stefanensis Mor. fut découverte en 1856 par Porte dans les eaux de l’Amazone à Guallaga, point voisin de l'embouchure de ce fleuve où les eaux, par conséquent, pouvaient être légèrement saumtres. Plus tard, Barrert la retrouva dans le haut Amazone, en un point où ses eaux ne semblent pas pouvoir être considérées comme mélan- gées d’eau de mer. Il convient donc de regarder la Bartlettia comme une forme d’eau douce, en dépit du fait qu’elle ait été rencontrée une fois en un endroit où les eaux pouvaient être jusqu’à un certain point mélangées. Dans son mémoire de 1856, où pour la première fois il était ques- 382 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE tion de ce Mollusque, Moricann, se basant probablement sur une analogie de forme avec les Aethéries d'Afrique affirme que ses Aethéries américaines étaient fixées : « Mais loin d’être fixées par une de leurs valves tout entière, dit-il, elles n'ont dû l’être que par une faible partie de leur surface, la coquille ayant conservé son épiderme sur chacune des deux valves et sur une étendue assez grande. » Il ne dit pas d’ailleurs par quelle valve ce Mollusque pouvait être fixé. D'autre part, Anaus (1866) tout en rangeant la Bartlettia dans la famille des Aetheriidae ne la considère pas comme une forme fixée. : En réalité, en examinant avec soin une coquille de Bartlettia stefa- nensis Mor. qui m'a été aimablement confiée par M. DaAuTzENBERG, ainsi que l’exemplaire des Collections de Malacologie du Muséum, Je n’y ai vu aucune trace certaine de fixation. Si la Bartlettie est fixée, elle doit donc l’être d’une façon très peu solide et par une très petite surface, sur une branche par GRR ou une racine immergée. La question reste d’ailleurs encore ouverte et ne pourrra être. tran- chée que lorsqu'un naturaliste aura examiné avec soin et ën situ les conditions d'existence de ce rare et curieux animal. 5. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Les Bartlettia sont des Lamellibranches actuellement encore très rares. Les deux seuls voyageurs qui paraissent en avoir ne des spécimens sont, ainsi qu'il a été dit, Porte et BarrLerr. Le premier en avait recueilli deux exemplaires à Guallaga, près de l'embouchure de l’Amazone. Ils ont été étudiés par Moricanp. Les exemplaires du second, qui furent étudiés par Ana, avaient été recueillis soit dans le haut Amazone, soit dans la rivière Ucayali, affluent de ce même fleuve (haut Pérou). Les jeunes Unionidés décrits par De ROCHEBRUNE comme des formes jeunes de Bartlettia avaient été trouvés par Jogertr dans la même localité, déjà indiquée, de Guallaga. On doit donc, jusqu’à plus ample informé, considérer les Bar tlettia comme des Den exclusivement sud-américaines et du bassin de l’Amazone. AIRNESS ur rnb tt der NN AL des s* LE nt mettant À ee. VO PE PE TT 8 La lé . st du mÉlilst nd [e MèL {hé y lus t RS dd Qi dti se te it en f. 22 us di F Cod 1 MARS à YU AT DE 2 "7 dora hi MA Lidil hs EP PE A LME MP PTE RÉ T4 ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 383 4. — ÉTUDE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE. I. Historique. — Tout ce que l'on sait de 12 morphologie des Bartlettia est dû à Moricanp (1856) et à Anaus (1866) qui se sont d’ailleurs occupés exclusivement de la coquille. IT. Coquizze. — Aux documents apportés par ces auteurs, j'ai pu ajouter le fruit de mes observations personnelles, grâce à l’exemplaire existant dans les Collections de Malacologie du Muséum, grâce aussi à celui que M. Pa. DaurzexBerG a bien voulu me communiquer. Ainsi qu'il l'a été dit, rien n’est moins certain que la fixation des Bartletties, Moricann l’affirme, Apams la nie. En tous cas, si elle existe, cette fixation ne peut être que très limitée, peu solide et assez tardive. La Bartleitia stefanensis Mor. est une coquille allongée d'avant en arrière, Se rappro- chant beaucoup plus par sa forme des Unionidae que des Aethéries. Ses deux valves sont à peu près symétriques et éga- les, et leurs bords pré- sentent un sinus ventral très accentué; leur surface offre un vallon- nement transversal très accusé, leur extrémité antérieure est très prolongée en avant et le prolongement qu’elle présente est, d’après l’exemplaire que j'ai entre les mains, plus prononcé sur la valve gauche que sur la valve droite. D’après Moricanr, ce prolongement constituerait même une sorte de tube. Extérieurement leur surface est irrégulière et mamelonnée, surtout dans la région antérieure. Ainsi que Moricann l'avait déjà constaté, et ce fait n’avait pas laissé que de l’étonner, leur surface ne présente pas de ces épines lubulées qu’on observe chez beaucoup d’Aethéries. Les valves sont recouvertes d'un épiderme noir verdâtre existant surtout en arrière et le long des bords libres; cet épiderme a disparu en avant et dans la région des crochets où les valves sont érodées, comme c’est le cas d’ailleurs de beaucoup d’'Unionidue. Les valves sont assez épaisses et compactes, mais d’une épaisseur sensiblement égale en tous les points. Leur intérieur est nacré, sans boursouflures, et laisse voir deux impressions musculaires. Celle du 384 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE muscle adducteur postérieur est arrondie et assez grande. Celle du muscle adducteur antérieur est allongée, étroite, et, particularité très remarquable, divisée comme chez les Aethéries en deux parties, dont la plus près de la charnière est la plus réduite. L’impression palléale paraît continue et n’est pas extrêmement bien marquée. Les crochets de l'animal étant érodés, il n’est pas très facile de dis- tinguer la coquille embryonnaire dont on devine cependant la forme qui paraît être à peu près celle d’une petite Anodonte. Il n’y a pas de dents à la charnière. Le bord de cette dernière présente, dans la région postérieure de l'aire ligamentaire, une rai- nure assez profonde, analogue à la rainure ligamentaire des Aethéries. Les deux rainures ligamentaires forment chez les Bartlettia, comme chez les Aethéries, un angle très aigu ouvert en avant. On s’en rend très bien compte en examinant par la région postérieure une Bart lettia fermée. III. Licamenr. — Le ligament des Bartletties n'a été étudié ni par MoricanD ni par Apams. Bien qu'il soit en très mauvais état sur les exemplaires qui nous ont été confiés, il en reste suffisamment pour nous permettre d'établir qu'il était absolument analogue à celui des Aethéries, composé des trois parties caractéristiques du ligament des Unionidae : : 1° Une partie fibreuse extérieure ; 2° Une partie élastique moyenne; 3° Une partie fibreuse intérieure. La première s’insérait comme chez les Aethéries, au fond de la rainure ligamentaire. Je n'ai pu voir si la substance fibreuse extérieure était rompue en avant comme chez les Aethéries. En résumé, le ligament de la Bartlettia est semblable à celui de l’Aetheria, mais avec des caractères très atténués; il est beaucoup plus voisin du type ligamentaire normal des Unionidés, c’est-à-dire sensiblement allongé d'avant en arrière et marginal. LV. Parnies Mozues. — L'anatomie des parties molles des Bartlettia est actuellement complètement ignorée, mais tout porte à croire a priori que, par leurs organes aussi bien que par leur coquille, ces animaux se rattachent aux .Unionidés. - ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 309 5. — DÉVELOPPEMENT. On ne connaît à vrai dire rien de certain sur l’embryogénie des Bartlettia. Dans son Manuel de Conchyliologie, Fiscuer (1887) dit : « La coquille embryonnaire de Bartlettia à l'apparence d’une Cardite à côté antérieur très court », sans indiquer la façon dont il s’est pro- curé ce renseignement. Plus récemment, A.-T. pe Rocuesruxe (1904) crut avoir découvert la forme jeune des Bartlettia. Parmi des matériaux d'histoire natu- relle envoyés en 1876 de l'Amérique du Sud et notamment de Guallaga au Muséum par M. Jogerr, cet auteur trouva une portion d'intestin d’un poisson du genre Doras rempli de petits Lamelli- branches de 5 à 10 millimètres de long, qu'il considéra en raison de leur apparence de Cardite et de leur habitat (la localité de Guallaga est, en effet, celle où Porte a rencontré la Bar ilettia) comme des formes ; Jeunes de Bartleltia. A.-T. DE ROCHEBRUNE a été assez aimable pour me communi- quer la portion d’intestin de Doras contenant les Lamellibranches en question. Sans être aussi affirmatif que lui, j'estime qu'il y a véri- tablement de fortes présomptions pour que ces derniers soient bien réellement des formes jeunes de Bartlettia. I y a d’abord l'identité d'habitat qui milite en faveur de cette hypothèse. Mais il y a ensuite et surtout les caractères anatomiques de ces coquilles : la nacre qu'elles présentent sur leur face intérieure, leur forme générale, la constitution de leur ligament en font incontestablement des Unionidés. Leur allongement antéro-postérieur, la brièveté de leur côté antérieur, absence de dents, leur aspect général, en un mot, caractérisé par ce vallonnement latéral qu'on retrouve très marqué sur les Bartlettia les rapprochent sans nul doute de ces dernières, et l’on ne voit vrai- ment pas en dehors des Bartlettia à quels animaux on pourrait les attribuer (voy. fig. 12). Ces jeunes Lamellibranches ayant été en partie digérés, l'étude anatomique de leurs parties molles était impossible à faire. Elle eut été pourtant bien intéressante et instructive. A.-T. pe RocHEBRUNE donne de ces coquilles la diagnose latine sui- vante : Concha elongato ovata, subfragilis, inaequateralis ; postice breviter 386 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE rotundata, antice in rostro longissimo, abrupte truncato producta ; margine superiore recto, margine ventrali subconcavo ; umbonibus tumidis, obtusis; ligamentum breve, internum ; impressiones mus- culares duae, parvissimae, superficiales ; superficies valvarum, epi- dermide cinereo indula, antice regulariter concentrice plicata et oblique striata, striis crassis, imbricalis ; postice nuda, intus marga- ritacea, coerulescente. Tels sont les seuls documents embryologiques que nous possédons actuellement sur la Barilettia. 6. — SYSTÉMATIQUE. La Bartlettin découverte, comme on le sait, par Porte près de l'embouchure de Amazone, fut décrite par Moricaxn en 1856, qui lui donna le nom d’Aetheria stefanensis Moric., la rapprochant des Aethéries africaines. Dix ans plus tard (1866), Anaws, décrivant les Mollusques d’eau douce rapportés par E. BarTLerr du haut Amazone et de la rivière Ucayali (Pérou oriental), jugea à propos de le séparer des Aethéries : l'Aetheria stefanensis Moric. devint après lui la Bartlettia stefanensis Moric. Il donne du genre Bartlettia la diagnose suivante : Testa libera, aequivalvis, inaequateralis, clausa ; superficies val- varum rugosa vel foliacea, epidermide olivacea viridi induta. Cardo edentibus ; ligamentum breve, crassum, praecipue internum, laminis validis, curvatis, prominentibus suffultum ; impressiones musculares duae, anterior elongata, angusta, posterior ovalis, ampla ; linea pallealis simplex ; intus margaritacea. Parmi tous ces caractères, insistons surtout sur celui du ligament qui est allongé comme celui des Anodontes avec simplement, ainsi qu'il l’a été dit, une ébauche de rainure ligamentaire analogue à celle des Aethéries africaines. La coupure générique d’Anams semble, pour ces raisons d'ordre morphologique autant que pour les raisons très importantes aussi d'ordre géographique, amplement justifiée. La diagnose de l’Aetheria stefanensis Mor. donnée par Morrcan est la suivante : . Testa solida, plicata, semitorta, gibbosula, elongata postice cana- * b: li dés pod Mél di 15 2 CE CON OPTION CP PT PENET D RER ONE LA, d } » sdtsete à dl tata ut De LL éd finie se (8 doi à LÉ be VENT) NI } VTT TETE LÉ. / in ui. : FT bus débt LC Di fe di ; ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 387 lifera. Extus brunneo-olivacea, rugosa; intus plumbea coeru- _ lescens. Voici celle plus complète donnée du même animal par Apans : Testa falcata, solidiuscula, antice trregulariter producta, angusta, torta, postice rotundata, margine ventrali valde sinuato, anteriore lobato ; superficie valvarum antice irregulariter rugose plicata, pos- tice angulata, concentrice crasse striata. Long., 75 millim.; lat. maj., 35 millim.; minor, 20 millim.; alt., 27 millim. Depuis Apams (4866), il n’a pas été décrit d'autre espèce de Bart- lettiæ. 7. — AFFINITÉS. Bien qu'on ne connaisse rien de l’anatomie des parties molles des Bartlettia, il semble absolument certain, en se basant sur les caractères de la coquille seule, que ces Mollusques soient des Unionidae. On constate, en effet, chez les Barilettia l’épiderme verdâtre, la nacre des Unicnidés, et la forme générale de la coquille les rapprochent beaucoup plus encore que les Aethéries de ces der- nières. Le mode de vie est identique et il n’est pas jusqu'aux formes jeunes qui leur ont été attribuées par A.-T. DE ROCREBRUNE qui ne militent fortement en faveur de cette manière de voir. Comme les Aethéries, les Bartletties sont donc des Unionidéset elles paraissent de toute évidence avoir pour origine des Anodonta ou des Leila, Unionidés libres et sans dents des cours d’eau de l'Amérique du _ Sud équatoriale. 8. — MORPHOGÉNIE. La forme des Bartletties est assez difficile à expliquer et cela d'autant plus qu’on est encore insuffisamment renseigné sur leur mode de vie, notamment sur la question de savoir si elles mènent ou non une existence fixée. Par un certain nombre de leurs caractères, notamment leur forme générale allongée d'avant en arrière, leur symétrie sagittale sensible- ment régulière, les Bartletties se rapprochent des Unionidae nor- 388 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE maux; par la forme de leur ligament, là présence d’une arête liga- mentaire, l'allongement du muscle adducteur antérieur et sa division en deux faisceaux, elles rappellent les Aethéries d'Afrique. Pour ces raisons, les Bartletties me paraissent jusqu’à plus ample informé devoir être considérées comme des Unionidae ayant été ancien- nement fixées et qui tendent à reprendre aujourd’hui une existence libre, autrement dit comme des Aethéries véritables qui tendraient à redevenir des Unionidés libres. À l’appui de cette manière de voir, J'apporterai non des preuves, mais des raisons de croire qui ne m'ont pas paru sans valeur. La présence de l’arête ligamentaire et la con$titution particulière du muscle adducteur antérieur, deux caractères secondaires particuliers aux Aethéries, sont, ainsi que nous l’avons montré, en rapport chez ces dernières avec le processus d'arrondissement que la fixation déter- mine. Or, nous savons que la fixation est très réduite chez les Bart- letties, si même elle existe, et qu’elle doit être vraisemblablement réduite à l'extrémité antérieure. Chez ces animaux, les caractères des animaux fixés disparaissent en même temps qu'ils tendent à reprendre les caractères de la symétrie sagittale. Il ne me paraît pas impossible que l'on rencontre un jour dans l'Amérique du Sud des Aethéries analogues à celles d'Afrique, soit vivantes, soit fossiles. Notre hypothèse prendrait de ce fait une plus grande consistance encore. : En attendant, elle n’est encore qu'une hypothèse, mais une hypo- thèse très probable et que rendrait plus probable encore l'absence du pied, par exemple, chez ces animaux dont, l'anatomie est, jusqu'à ce jour, inconnue. 9. — FORMES CONVERGENTES. Nous ne connaissons pas parmi les formes actuelles ou fossiles quoi que ce soit qui puisse être comparé aux Bartletties. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 389 III Genre MULLERIA. 4, Diagnose générique. — 2. Ethologie. — 3. Distribution géographique. — 4, Étude morphologique et anatomique. — 5. Développement. — 6. Systé- matique. — 7. Affinités. — 8. Morphogénie. — 9. Formes convergentes. 1. — DIAGNOSE GÉNÉRIQUE. Mollusques acéphales monomyaires fixés en pleurothétisme par une de leurs valves, rencontrés exclusivement, jusqu'à ce jour du moins, dans les eaux douces de la Colombie (Amérique du Sud tropi- cale) et de l'Hindoustan (Asie tropicale). Symétrie sagittale en voie de disparition. Présence d’un talon long. Coquille présentant à son extrémité les deux valves accolées de la jeune coquille dimyaire et équilatérale. Coquille lisse, nacrée, recouverte extérieurement d’un épiderme verdàtre. Pied nul. Cœur non traversé par le rectum. Branchies treillagées chez la Mulleria Dalyi Smith, du moins (Eula- mellibranches) et plissées. Une seule commissure palléale. 2. — ETHOLOGIE. De même que Lawarcx en 1807, lorsqu'il créa le genre Aetheria, crut avoir affaire à des animaux marins, de même FéRussac, en 1893, créant le genre Mulleria, émit à leur sujet la même opinion, - qui lui paraissait motivée par le fait de la ressemblance générale que les Mulléries ont avec les Huîtres. BRoneniarr et LarReiLe (1823), chargés d’un rapport à l’Académie des Sciences de Paris, crurent devoir admettre l'habitat sinon abso- lument marin, du moins fluvimarin, de cet animal. On sait aujourd’hui que les Mulléries sont, comme les Aethéries, des Mollusques exclusivement d’eau douce. Elles vivent fixées par une de leurs valves qui est tantôt la droite, tantôt la gauche. Dans la même espèce, qu'elle soit américaine ou T. xL1, 1906 26 ; Décembre 1907, 390 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE asiatique, on trouve des individus fixés pee lune, et d’autres par l’autre valve. La région de fixation est très étendue : elle porte uniquement sur la région postérieure qui constitue, ainsi que nous le verrons plus loin, chez l'animal adulte la surface presque totale de l’une des valves. Chez la Mullérie américaine, la fixation se fait par la surface de la valve elle-même et non par des lames. Elle est toujours très solide et très large. Toutes les zones calcaires qui se développent postérieure- ment à la fixation se fixent aussi et ne se relèvent jamais comme dans l’Aetheria Cailliaudi Fér. par exemple. Chez cette forme américaine la fixation est très tardive, l'animal primitivement dimyaire menant jusqu’à une taille de 1 centimètre environ une existence libre. Si on raisonne par analogie d'aspect avec les Atos on esl amené à penser que la Mulleria américaine dont la coquille est usée, érodée, roulée comme celle de l’Aetheria elliptica Lmck. vit dans des eaux torrentueuses. La Mulleria Dalyi Sm., forme asiatique, paraît se fixer tantôt à la façon de la Mulleria américaine, tantôt d’une façon beaucoup moins solide, sur des branches par exemple. (Ün exemplaire de la Collection de M. Pu. DAUTZENBERG.) La Mulleria Dalyi Sm., dont l’épiderme est toujours bien conservé, semble habiter de préférence les eaux tranquilles. 5. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. Le genre Mulleria comprend, ainsi qu'on le verra plus loin, deux espèces assez différentes, l’une américaine, l’autre asiatique. L'espèce américaine a été rencontrée dans des rivières de Colombie, se rattachant plus spécialement au bassin du Rio Magdalena. Tout récemment (1897), on a été surpris d'apprendre qu’une Mul- leria avait été rencontrée en Asie aux Indes anglaises, dans la pro- vince de Mysore (probablement près de Mudgiri dans le district de Kadur {Dazy] et dans la rivière Budra [Bonxer|). Il résulte donc de ceci que l'aire de distribution de ce genre com- prend en somme deux régions toutes deux tropicales, mais très éloi- gnées l’une de l’autre : 1° Les cours d’eau du nord-ouest de l'Amérique du Sud (bassin du Rio Magdalena); ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 391 2 Ceux du sud-ouest de la péninsule hindoustanique. Les deux Mulléries connues paraissent assez différentes pour que . nous étudiions séparément leur morphologie. 4. — ÉTUDE MORPHOLOGIQUE ET ANATOMIQUE. 1° Mulleria américaine. I. Historique. — Les seules descriptions dignes d’être retenues que nous ayons trouvées de la Mulleria américaine sont celles qu’en ont données FErussac (1823) et n'OrBieny (1827). Elles sont notable- ment insuffisantes et se rapportent exclusivement d’ailleurs à la coquille. IT. Coquizze. — La coquille de ce Lamellibranche est très ample- ment représentée dans les Collections de Malacologie du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, et c'est à l’aide de ces dernières que nous avons pu l’étudier. La Mulleria américaine a, au point de vue de la forme du moins, _ l'aspect général d’une Huître, et c’est là ce qui doit expliquer l’erreur de Férussac, lequel avait cru devoir la rapprocher du groupe des . Ostréacées. Comme ces dernières, elle est allongée d'avant en arrière. sn AMD cé tte 1?) de An" ni Lait fe au 5 dite SL atagr te pe an Les deux valves, dont le contour peut affecter des formes très variées, sont nettement asymétriques, la supérieure ou libre étant en général légèrement plus mince que l'inférieure ou fixée, qui en certains endroits néanmoins, affecte souvent sur quelques exemplaires une minceur exagérée. Extérieurement la coquille est d’un vert sombre, le plus souvent rappelant surtout par sa couleur certains exemplaires d’Aetheria elliptica Lmck. Comme cette dernière, elle est généralement érodée et usée, ne laissant que très rarement paraître et dans des espaces très circonscrits des traces de l’épiderme vert foncé des Unionidue. Intérieurement ses valves sont superbement nacrées, et la nacre qui les recouvre est soit d’une couleur plombée comme chez l’Aetheria . plumbea Fér., soit d’un bleu foncé très beau, soit parfois même, - quoique plus rarement, blanchâtre comme chez les Huîtres de nos pays. Elle ne présente pas de boursouflures. On ne voit pas non plus _ à sa surface de traces d’épines dont la présence serait d’ailleurs incom- . patible avec ses érosions externes. ss ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 393 Disons cependant qu'un exemplaire des Collections de Malacologie du Muséum d'Histoire naturelle nous a paru présenter sur le bord de sa valve fixée quelques rudiments de ces formations spéciales. La Mullérie américaine possède toujours un talon très allongé el très grèle dépendant tout entier de la valve fixée et qui se traduit par une cavité du côté intérieur de cette valve; à son extrémité on remarque la présence des deux valves soudées de l'animal jeune qui seront décrites à propos du développement. Ils sont en contact avec le talon par leurs extrémités postérieures et le talon, sillonné de stries transversales dont la direction suit celle des stries de la région posté- rieure de la jeune coquille, est lui-même constitué de deux moitiés qui répondent respectivement à la valve droite et à la valve gauche, à la valve fixée et à la valve libre. Les stries d’accroissement de cette dernière suivent la direction des stries transversales de la moitié du talon qui lui correspond. La surface de fixation des Mulléries est généralement très étendue, comprenant toute la surface de la valve inférieure à l'exception du talon. Cette surface présente dans beaucoup d'exemplaires la particu- larité d’être située dans deux plans différents séparés par une crète parcourant la coquille suivant son grand axe et partant de la région du talon pour aboutir au bord opposé. Souvent même au lieu d'une seule erète de ce genre on en aperçoit deux ou trois. L'existence du long talon où l’on reconnait si nettement la présence des deux valves de la jeune coquille, indique clairement que chez la Mulleria américaine la fixation est très tardive, et la présence de l’arète de la valve fixée montre que sans aucun doute l'animal doit se fixer le plus souvent dans une sorte d'angle dièdre formé par deux plans rocheux se rencontrant. L'aspect de la surface de fixation indique en outre qu'il se fixe sur des surfaces le plus souvent planes, ce qui doit vraisemblablement tenir à la nature spéciale des roches de la région où les Mulléries habitent. Comme chez les Aethéries, la fixation se fait tantôt par une valve, tantôt par une autre, mais il semblerait qu’elle se fasse plus souvent par la valve droite que par la valve gauche. C'est ainsi que des douze Mulléries que nous avons actuellement sous les yeux, huit ont vécu fixées par la valve droite et quatre seulement par la valve gauche. Il n’y a pas de dents à la charnière. Sur la face intérieure des valves on aperçoit l'impression du muscle adducteur postérieur, le seul muscle que possèdent les Mulléries 394 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE adultes ; elle est très marquée, ovale arrondie, rappelant l'impression musculaire unique des Huîtres. L’impression palléale est également bien marquée, sans sinus, et parfois discontinue. On ne voit pas sur une Mullérie fermée, de rainure ligamentaire aussi nette que chez les Aethéries. Cependant, le long du bord posté- rieur du talon de certains exemplaires on aperçoit une sorte de petite rainure très peu accentuée qui est, sans aucune espèce de doute, l'équivalent morphologique et une ébauche de l’arète ligamentaire des Aethéries. IT. LiçamenT. — Le ligament des Mulléries d'Amérique est cons- truit absolument sur le même type que celui des Unionidés normaux et sans dents. Comme chez ces derniers, il possède trois parties : une partie fibreuse postérieure, une partie élastique intermédiaire et une partie fibreuse intérieure. On y voit aussi, en arrière, l'empiètement triangulaire de la substance fibreuse sur la coquille qui caractérise si bien les Anodonta et les Spatha. À première vue on se rend compte que ce ligament affecte une position marginale, comme chez l’Anodonte par exemple; toutefois, dans certains cas, on doit noter une tendance à la réalisation de la disposition qui existe chez les Aethéries, c’est-à-dire à la production de l’arète ligamentaire. Les traces de l’ancien ligament se poursuivent le long du talon, et, on les suit jusqu’à la coquille embryonnaire, entre les deux valves de laquelle le ligament a passé autrefois. IV. PARTIES MOLLES. — On ne connait rien de l’organisation interne de la Mulleria américaine, mais tout porte à croire qu'elle ne diffère pas sensiblement de celle de l'espèce suivante, c’est-à-dire de celle des Aethéries. 2 Mulleria Dalyi Sm. I. Hisrorique. — L'espèce asiatique (Mulleria Dalyi Sm.) a été brièvement décrite, au point de vue des caractères de la coquille, par Enc. A. Suite, et assez bien étudiée, au point de vue des caractères anatomiques, par Woopwarp. IT. Coquizse. — Le Muséum d'Histoire naturelle de Paris possède un exemplaire de cette espèce rarissime et M. Pan. DAUTZENBERG, dont j'ai eu si souvent à éprouver l’amabilité, a bien voulu me com- Al RTE IN UE DM eo M à LUN LL SU Là Ca D PEN [DS ns PA ra RE er à UPS *e A OPANLE SRI TAN- At Ov 8 due ALAIN LA à MENT Te va psg hé: gr fa 2 ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 399 muniquer les deux exemplaires de Mulleria Dalyi Sm., qui font partie de sa Collection. Ces exemplaires sont de ceux qui ont été recueillis par M. H. Bonxer dans la rivière Budra (Mysore). La Mulleria Dalyi Sm. vit fixée par une de ses valves, tantôt la droite, tantôt la gauche, et avec une fréquence qui, comme pour les Aethéries, semble être sensiblement égale. Des cinq exemplaires que SMITH à examinés, deux étaient fixés par leur valve droite et trois par leur valve gauche ; les deux exemplaires de M. Pa. DAUTZENBERG étaient fixés par leur valve droite, et celui du Muséum par sa valve gauche. Le mode de fixation semble être assez différent de celui de la Mulleria américaine. Ni Surra, ni Woopwarp ne donnent de détails sur ce point, mais J'ai étudié très minutieusement à ce sujet les exemplaires du Muséum et les deux exemplaires de M. DAUTZENRERG : l’un de ces derniers paraît avoir été fixé à une racine, des débris végé- taux existant encore à la surface de sa coquille; l’autre a certaine- ment été fixé par toute l'étendue de sa valve droite à un rocher plat. L’exemplaire du Muséum paraît avoir été fixé à un rocher présen- tant un angle rentrant. Ce qui semble donc caractériser la Mulleria Dalyi Sm., c’est l'étendue de sa zone de fixation; cette dernière s'étend aussi bien sur la région postérieure de la valve que sur sa région antérieure et les couches calcaires ne se relèvent pas à partir d'un certain âge cessant leur contact avec le substractum. La coquille est allongée d'avant en arrière, c’est-à-dire de la bouche à l'anus. Elle est extérieurement d’un vert foncé et intérieurement admira- blement nacrée à la façon de celle des Unionidue. D'un aspect moins compact que la Mulleria américaine, son appa- rence la rapprocherait plutôt de l'Aetheria Letourneuxi Bgt., par exemple, alors que, comme il a été dit, la Mulleria d'Amérique se rapprocherait plutôt de l’Aetheria elliptica Lmck. A l’intérieur elle ne présente pas de boursouflures et sa coquille libre est générale- ment mince. Dans un exemplaire de M. DauTzeNgerG, cette minceur est exagérée dans la région céphalique, le calcaire paraissant sy être en quelque sorte raréfié. Le mécanisme de cette apparence sera expliqué à propos du ligament. La valve fixée est au contraire plus épaisse, mais son épaisseur n'est jamais considérable. Il ne paraît pas y avoir d'épines tubulées sur la coquille de la Mul- leria Dalyi Sm. | 396 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Cette forme enfin ne paraît pas usée, et c’est ce qui nous a fait dire, au début de ce chapitre, qu’elle devait vivre dans des eaux rela- tivement vaseuses. Sur ses meilleurs exemplaires, E. A. Suira prétend avoir distingué la coquille embryonnaire. Sur ceux de M. Pa. DaurzENBERG et sur ceux du Muséum c’est absolument impossible. Il n’y a rien chez la Mulleria Dalyi qui corresponde au talon si particulier de la Mulleria américaine. Nous avons vu que si chez une Aethérie on suit le bord de la valve d'avant en arrière, à partir du point où devrait se trouver le crochet, on rencontre d'abord une inflexion, puis un sillon profond. Cest sur cette inflexion et dans ce sillon que le ligament s'insère, et l'inflexion correspond rigoureusement à l’arête ligamentaire des Rudistes. Chez la Mulleria Dalyi Sm. l'aspect de l'aire ligamentaire est tout différent. D'abord, au lieu d’être courte et ramassée, comme chez l’Aethérie, elle est longuement étendue, comme chez la Mulleria américaine. Nous allons la décrire d’après les exemplaires que nous avons entre les mains, Dans la région tout à fait antérieure, sur la valve libre, la substance calcaire est comme raréfiée dans la région cardinale, Tout le sommet de la coquille semble être constitué par une couche de tissu fibreux ligamentaire étalé et aminci. On peut donc dire que dans la région antérieure de la valve libre existe dans la substance calcaire une sorte de golfe, cette substance calcaire étant en continuité immédiate avec la substance fibreuse du ligament. Ensuite, l'aire ligamentaire est à peu près droite, ne présentant sur la surface intérieure de la coquille et à sa région terminale pos- térieure que le léger crochet que nous savons normal chez beaucoup d'Unionidae, notamment la Spatha africaine. La Mulleria Dalyi Sm. semble être dépourvue de dents tout comme la Mullérie américaine et les Aethéries. Cependant un des exemplaires que j'ai sous les yeux (Collection de M. Pa. DAUTZENBERG) présente sur sa valve fixée une éminence dans laquelle certains obser- vateurs pourraient peut-être voir une dent antérieure d'Unionidé, et, ses deux valves ont une crête postérieure parallèle au ligament qui pourrait, de la même façon, être prise pour une longue dent posté- rieure. P Étant donnée la forme tourmentée de tous les animaux du groupe des Aetheriidae, il me paraît toutefois qu’il est plus rationnel de con- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 397 sidérer ces éminences comme des accidents morphologiques et non comme des dents véritables. | Sur la face intérieure de la coquille, les impressions musculaires sont bien marquées; celles des muscles palléaux sont discontinues comme c’est le cas le plus général chez les Aethéries. IT, Licamenr. — Le ligament de la Mulleria Dalyi Sm. est comme celui de la Mullérie américaine strictement du type de celui des Unionidae. Il s'éloigne davantage de celui des Aethéries par ce fait que je ne lui ai jamais vu présenter, comme celui des Mulléries d'Amé- rique, de début de formation d’arête ligamentaire ; il a conservé d’une façon parfaite son aspect étalé et marginal. Il se compose des trois parties habituelles qui de dehors en dedans sont les suivantes : 1° Couche fibreuse ; 2° Couche élastique; 3° Couche fibreuse, et présente l’empiétement triangulaire postérieur déjà signalé sur la Mullérie d'Amérique et commun à beaucoup d'Unionidae, les Spatha notamment. Extérieurement, sur un animal fermé, il est difficile de se rendre compte de la disposition ligamentaire, et cela tient à ce fait que c’est la substance fibreuse seule qui est visible, qu’elle est sensiblement de la même couleur que l’épiderme des valves et que ces dernières étant épaissies, la substance du ligament paraît continuer insensiblement la substance de la valve. La seule façon dont le ligament peut être étudié, c’est en séparant les valves. On voit alors ses trois parties constitutives : d'abord la couche fibreuse externe, le plus souvent détruite par l'érosion dans sa partie antérieure; puis la couche élastique intermédiaire qui ne pré- sente rien de particulier, si ce n’est également sa destruction dans sa région antérieure ; puis, enfin, sa couche fibreuse intérieure : l'inser- tion de cette dernière sur les valves présente, en arrière, le léger empiètement triangulaire que l’on connait. En avant, ainsi que nous l’avons dit, elle paraît, du moins sur l’exemplaire que nous avons sous les yeux, s'étaler largement et remplacer sur la valve libre la substance calcaire dans toute la région du crochet. 398 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE IV. PARTIES MOLLES. — Les parties molles de la Mulleria Dalyi Sm. sont connues depuis 1898 ; elles ont été suffisamment bien étudiées par Woopwarp. N'ayant pu disséquer cet intéressant animal, nous allons nous borner à rappeler d’après Woonwarp les principaux caractères ana- tomiques de la Mullérie asiatique. 4. MUSCLE ADDUCTEUR. — Il n’y a qu'un seul muscle adducteur chez la Mulleria Dalyi Sm. Il correspond, comme c’est le cas général chez les Monomyaires, à l’adducteur postérieur des Acéphales dimyaires. Il est situé en dessous et en arrière du centre de figure de l'animal. D’après Woopwarp, ce muscle comprendrait deux portions, comme d’ailleurs ceux de tous les autres Acéphales, l’une formée de fibres lisses, l’autre de fibres striées. L'auteur n’a pas étudié les caractères spéciaux de cette striation que nous savons cependant si particuliers chez les Mollusques acéphales. On ne signale pas de trace de muscle adducteur antérieur. 8. Manteau. — Le manteau est composé de deux lobes unis, comme chez les Aethéries, en deux points seulement, l’un situé au niveau de la charnière, l’autre au niveau de la terminaison des branchies. Cette dernière commissure divise donc la fente palléale en deux orifices, dont le postérieur est expirateur. Alors que le manteau des Aethéries est garni sur tout son pourtour de tubercules vraisemblablement sensoriels, celui des Mulléries n’en possède que dans une région très limitée en avant de la commissure branchiale. Signalons, à propos du manteau, une erreur de Woopwarp qui paraît avoir compris, d’après les descriptions de RanG et CAïLLIAUD, que chez les Aethéries les deux lobes du manteau élaient désunis. Nous avons vu qu'il n’en était rien et qu’à ce point de vue les Aethé- ries et les Mulléries sont identiques. La cavité palléale n'offre rien de particulier, elle est en tout sem- blable à celle des Aethéries. y. Pie. — Si l'on en juge d'après la figure et le texte de Woopwanp, il n'existe plus de pied chez la Mulleria Dalyi Sm. Le seul reliquat de cet organe serait, comme chez les Aethéries Dr M a or En aa seal ad dt cata doi ba sé né DH Le ed | E4 MAN EEE) > à TNT PTS UT CUS bi NÉE ARR ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 399 d’ailleurs, un muscle rélracteur rudimentaire situé au voisinage de l’adducteur, et dont un certain nombre de fibres paraissent s'étendre jusqu’à sur la bosse viscérale. Fu GET Fig. 14. à. APPAREIL DIGESTIF. — Il y à deux paires de palpes labiaux pré- sentant des stries obliques sur leurs surfaces accolées. Leur disposition paraît identique en somme à celle qui a été observée chez les Aethé- ries. La bouche conduit presque directement dans l’estomac, l’œso- phage étant si court qu’il peut être considéré comme absent. Il n’y a pas de tige cristalline. Les circonvolutions intestinales ressemblent beaucoup, quoique plus simples, à celles de lPAethérie. L’intestin postérieur très dilaté passe dorsalement par rapport au cœur et est caractérisé par la présence d’un typhlosolis. e. Fox. — Woopwarp ne donne pas grands détails sur le foie des Mulléries. On peut supposer cependant que sa disposition Le rapproche de celui des Aethéries. S. APPAREIL RESPIRATOIRE. — L'appareil respiratoire de la Mulleria Dalyi Sm. est, si l’on s’en rapporte aux descriptions de Woonwarn, 400 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE absolument identique à celui que j'ai observé chez les Aethéries. Les branchies sont du type de celles des Eulamellibranches, très sem- blables à celles de l’Unio et de lAnodonte. Plissées comme celles des Aethéries, elles affectent avec la partie avoisinante les mêmes rapports que chez ces animaux. n. CAVITÉ GÉNÉRALE. — Le péricarde, seul reste de la cavité générale chez les Mollusques acéphales, est comme chez les Aethéries situé ventralement par rapport au rectum qui ne le traverse pas. 0. APPAREIL CIRCULATOIRE. — 1. Cœur. — Semblable à celui des Aethéries. Il n’est pas traversé par le rectum. 2. Système vasculaire. — Woopwarp ne s’en est pas occupé. .. ORGANES SÉCRÉTEURS. — Ils sont d’après Woonwarp identiques à ceux des Anodontes. x. ORGANES GÉNITAUX. — La glande génitale serait très étendue, enveloppant les circonvolutions de lintestin. Ses canaux s'ouvriraient symétriquement de part el d'autre dans la chambre æétrobranchiale par des conduits séparés de ceux des organes sécréteurs comme chez les Aethéries. À. SYSTÈME NERVEUX. — Le seul détail intéressant signalé par Woobwarp au sujet du système nerveux, est la présence de ganglions pédieux, ce qui, dit-il avec raison, indiquerait une disparition récente du pied. Nous avons d'ailleurs également constaté chez les Aethéries la pré- sence de ganglions pédieux. La figure 14 exécutée d’après celle de Woopwarp, résume l’orga- nisation de la Mulleria Dalyi Sm. 5. — DÉVELOPPEMENT. 1° Mulleria américaine. Le développement de la Mulleria américaine n’a pas été directe- ment suivi. Mais sur la plupart des exemplaires on distingue très netlement la forme embryonnaire de la coquille, ce qui permet de Rein ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 401 suivre d’une façon très précise le développement de la forme générale de l'animal. Voici d’ailleurs ce que dit »'OrBIGny à ce sujet : « Coquille dans le jeune âge. — Libre, équivalve, inéquilatérale, mince, close; ligament externe allongé, saillant; intérieur, comme chez les Anodontes, pourvu de deux attaches musculaires, caractère déterminé par la forme allongée de l’ensemble. « Dans l’âge intermédiaire. — En grandissant, la coquille laisse subitement sa forme régulière, libre. Elle se couche sur le côté, la valve droite en dessous. De suite la valve droite, devenue inférieure, se moule sur les corps qui l’avoisinent, s'étend sur le sol et s’y fixe, Le ligament continue à occuper le eôté des valves. La valve gauche, devenue supérieure, commence par s'ouvrir à la région anale; elle suit ainsi, légèrement entrebaillée pendant quelque temps, puis elle se sépare entièrement de tout ce qui la caractérisait dans son Jeune âge, pour devenir irrégulière comme la valve opposée, en se déta- chant entièrement de son âge embryonnaire, puisqu'à la valve infé- rieure seule appartiennent, alors, les deux valves de la première période d'existence. » Mentionnons en outre qu’il existe dans les Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris une petite coquille dont la provenance n’est pas indiquée et qui est étiquetée Mulleria lobata Fér. (jeune âge). Il est loin d’être certain que cette petite coquille soit bien réelle- ment une coquille jeune de Mulleria américaine. En tout cas, elle semble avoir pu être dénommée ainsi en raison de son habitat spécial et aussi de sa ressemblance de forme, nous dirons même de sa presque identité, avec la coquille embryonnaire visible sur les exemplaires adultes de la Mulleria américaine. C’est une petite coquille allongée, nacrée, de forme anodontoïde et sans dents, ayant un peu moins de 4 centimètre de long. Elle possédait certainement deux muscles adducteurs. Étant donné l'incertitude de son origine, nous n’y insis- terons pas. Lorsqu'on considère l'extrémité du talon d'une Mulleria améri- caine, lequel dépend, comme on le sait, exclusivement de la valve fixée, on s'aperçoit que ce talon se termine par une petite coquille munie de ses deux valves. Cette petite coquille a la forme d'un Unio- nidé dimyaire quelconque, équivalve et isomyaire. Elle est d’une belle couleur nacrée, Ses deux valves sont intimement soudées. 409 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Suivons le développement de ces deux valves, d’une part du côté fixé, d'autre part du côté libre, et admettons préalablement pour la … commodité de l'explication la divi- pie, d5. sion arbitraire de chacune des val- : ves de la Mullérie en trois régions : Cr a) Région de la valve embryonnaire; 6) Région du talon; 7) Région de la valve adulte. 1° Du côté fixé : De ce eôté, on voit nettement les stries d’accrois- sement de l'extrémité postérieure de la petite coquille se continuer d’abord par les stries transversales du talon, puis par celles de la valve adulte qui semble n'être que l'extrémité postérieure dilatée de plus en plus à mesure que l'animal a avancé en âge, d’une coquille qui a commencé par être équilatérale et régulière ; 2 Du côté libre : De ce côté, on voit le même phénomène se pour- suivre, mais à ka jonction de la région du talon avec celle de la valve adulte, it existe une solution de continuité, une brisure qui sépare ce que nous avons appelé la région de la valve adulte des zones calcaires précédentes; ces dernières s'étant soudées avec leurs homologues du côté opposé constituent le talon, alors que la valve adulte seule est libre et se meut sous l'influence de muscles adducteurs et du ligament. Tout ceci, en réalité, nous permet de conclure que la jeune Mulleria isomyaire et libre pendant un assez long temps de son existence se fixe, à un moment donné, par sa seule région postérieure; le pro- cessus d'arrondissement, conséquence nécessaire de la fixation, comme l’on sait, n’intéresse donc que cette région postérieure qui prend alors, de ce fait, un développement considérable, tandis que la région anté- rieure reste à peu près stationnaire ou se détruit à mesure que ses zones calcaires successives se secrètent, par le fait de l’action polis- sante des eaux. L’arrondissement ne se fait pas par pseudo-plicature comme chez les Aethéries, mais d’une façon en quelque sorte directe et simplifiée, chaque zone calcaire sécrétée tendant par la seule distribution de sa substance en chacun des points du contour de la valve, à rapprocher le plus possible cette dernière de la forme arrondie; le ligament reste DU PR dE PO EE LE v at dti u EU lé 4 Lg hill ns dé flat … Hi Che héhé ch ide A SNL SSS d ) + ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 403 done marginal et avec l'aspect qu’il a normalement chez lés Unionidés. Ce n'est que dans quelques cas (voir le chapitre de la Morphogénie) qu'une pseudo-plicature s’ébauche. Y))] 1) | \\ )))) NT W] D) 4 9 Mulleria Dalyi Sm. Le développement de la Mulleria Dalyi Sm. est absolument inconnu. Swsra et Woopwar» n’en parlent pas, et, sur les exemplaires que j'ai eus à ma disposition, je n'ai même pas pu distinguer la coquille embryonnaire. Il est possible que la marche de son développement soit assez voi- sine de celle du développement de la Mulleria américaine. En tous cas, je ne serais pas éloigné de croire que la jeune coquille de la Mulleria Dalyi Sm. soit une forme voisine des formes anisomyaires et inéquilatérales. Malheureusement, rien de précis ne peut être indiqué au sujet du développement de cet animal, si ce n’est que l’ar- rondissement de la coquille, conséquence de fixation, se produit à peu près de la même façon que chez la Mulleria américaine. Le ligament reste marginal et il ne se produit pas de pseudo-plicature. 6. — SYSTÉMATIQUE. Le genre Mulleria, dédié au célèbre naturaliste Orro Fren. MULLER, a été établi en 1893 par Férussac pour une coquille de provenance 404 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE inconnue (l’auteur croyait qu'elle provenait de Madagascar ou de l’Afrique) existant dans la collection du duc ne Rivour. La diagnose qu’il donna de ce genre fut la suivante : Coquille adhérente, inéquivalve, irrégulière; valves réunies par un ligament extérieur, court, latéral, et par une charnière sinueuse, munie de fossettes obliques, dans lesquels s’emboîtent des proémi- nences correspondantes, garnies les unes et les autres par un appen- dice ligamenteux. Ce genre adopté par BRoNGNIART et LATREILLE dans leur rapport à l’Académie des Sciences sur le travail de Férussac, par SowerBy dans son Genera, par DEsnayes (1827), fut rejeté en 1835 par le même auteur qui voulut le faire entrer dans le genre Aetheria. Il est aujourd'hui unanimement adopté. (Desnayes donnait comme prétexte que souvent les jeunes Aethéries ne possèdent qu'un muscle adduc- teur. Je n’ai jamais constaté rien de semblable et il est probable que DEsxayes a eu affaire à de 'eunes exemplaires anormaux.) Férussac, dans son mémoire de 1893, ne donna aucun nom spé- cifique à la seule espèce du nouveau genre qu'il créait, bien plus, malgré toutes les recherches auxquelles je me suis livré, il ma été impossible de découvrir nulle part la diagnose de l'espèce Mulleria lobata des auteurs. Nous relevons toutefois dans Férussac le passage suivant qui peut être considéré Jusqu'à un certain point comme une diagnose : La seule espèce connue vient sans doute du même lieu que l’Aethe- ria plumbea (semilunata Lmck.) car elle a été rapportée avec trors individus de cette Aethérie, et la couleur du test et ses accidents indiquent que ces coquilles ont vécu dans les mêmes eaux. À l'ex- térieur elle offre les circonstances des couches épidermiques et d’éro- sion qu'on remarque sur les coquilles fluviatiles. Le talon de la valve inférieure est très allongé et assez pointu. Des lignes concentriques ondulées couvrent cette coquille : ce sont les bords rongés des diverses couches du test. L'intérieur est d’un vert notrâtre et bleuâtre : l'extérieur est nébuleux et varié par les lignes irrégulières dont nous venons de parler. L'épiderme est verdûtre : cette coquille est longue de cinq pouces trois ou quatre lignes, depuis l'extrémité du talon jusqu'au bord opposé de la valve inférieure. En 1827, Desnayes s’apercevant qu'aucun nom spécifique n'avait gÉg L'état à re dog CORP T UP. TT, ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 405 encore été attribué à l'espèce du genre Mulleria, proposa de lui donner celui de Mulleria Rivolii Desh. en l'honneur du duc pe Rivout dans la Collection duquel Férussac avait vu le premier exemplaire du genre. En 1851, D'OrBieny ignorant vraisemblablement le travail de FÉRUSSAC, ou affectant de considérer sa Mulleria comme une jeune Aetheria plumbea Fér. (voir n’Orgieny 1844, p. 470), créa pour une coquille découverte par le colonel Acosra dans les eaux douces de la Quebrada de San Juan de Rio-Seco, près de Guaduas (Nouvelle- Grenade), le genre Avostaea auquel il donna pour type l’Acostaea guadasiana d'Orb. dont voici la diagnose : A. testà trregulari, ellepticà, complanatà, gibbosulà, inaequivalvi ; valva inferiore crassa, virescens, nate productiore remotissima ;: intus margaritanà ; valvàa superiore subcomplanatà, latere buccali trun- cata. De la lecture de cette diagnose et des détails qui l’accompagnent, de l'examen des figures données par p'OrBieny, il résulte que l’Acostaea guadasiana de cetauteur est identiquement le même animal que la Mulleria de Férussac. L'année même de sa description, Lea fit d’ailleurs remarquer la coïncidence des deux genres, mais, admet- tant la possibilité reconnue fausse deux ans plus tard par Perir DE LA Saussaye d'une non-identité d'espèces, il proposa de désigner la Mulleria de Férussac sous le nom de Mulleria Ferussaci Lea, prou- vant péremploirement ainsi, que, comme Desnayes, il avait constaté l'absence dé nom spécifique pour la Mulleria de Férussac. D'autre part, en 1853, PETiIT DE LA SAUSSAYE qui consacra au genre Mulleria un long article dans le Journal de Conchyliologie, ne parait pas non plus connaître de nom spécifique pour la Mulleria américaine. Depuis cette date et sans qu’on sache pourquoi le nom de Mul- leria lobata Fér. a été donné à l'animal de Férussac, et, ce nom a prévalu depuis dans tous les auteurs. Quel a été le premier qui l’a employé, c'est ce que nous n'avons pu encore établir. Toujours est-il qu'en 1858, dans leur Genera of recent Mollusca, À. et H. Anaus figurèrent la Mullérie et lui donnèrent le nom de Mulleria lobata Fér. qu'on peut supposer qu'ils aient vu écrit sur l’exémplaire même de Férussac, lequel aurait négligé de le publier. En 1865, Scnauruss, ignorant également l'existence du genre Mulleria de Férussac et celle du genre Acostaea de v'Orgieny, bien T. XLI, 4906 27 Décembre 1907 406 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE que depuis 1823 la Mullérie ait été mentionnée et représentée dans tous les manuels, décrivit encore un Lamellibranche d’eau douce provenant de la même région et auquel il donna le nom d'Aetheria novagranatensis Schauf. Il est évident que l’animal décrit par Scxau- Fuss n’est encore autre chose que la Mulleria de FÉRuSsAC; nous ne nous y arréterons donc pas. Voici au surplus sa diagnose d’après Scmauruss : Testa tenui, oblonga vel triangulari ; sordide obscureque smarag- dino nebulosa, intus dilute cyanea purpureamicans ; impressione musculari transverse quodrata angulis rotundatis. Long. : 4 \},; lat. : 2 °l4. En somme donc les dénominations de : Mulleria Rivoli Deshayes. Acostaea guadasiana d'Orbigny. Mulleria Ferussaci Lea Mulleria lobata (Ferussac) auct. Aetheria novogranatensis Schaufuss. s'appliquent toutes à une seule et même espèce. Celle de Mulleria Rivolii Desh. étant la plus ancienne, nous semble devoir prévaloir. Quant à celle de Mulleria lobata Fér., exclusivement employée jusqu’à ce jour par les auteurs, je m'explique son existence en suppo- sant qu'il a pu être écrit de la main même de Férussac sur l'exem- plaire du duc pe Rivoui et a élé ainsi transmis par les auteurs, le lisant sur la coquille, sans que Férussac l'ait jamais publié. En 1897, Enc. A. Smirn, le savant malacologiste anglais, décrivit une Mullérie nouvelle recueillie dans le Mysore (Indes anglaises), pro- bablement près de Mudgiri, district de Kadur, par M. W. M. Dazy et à laquelle il donna le nom de Mulleria Dalyi Sm. D'autres exem- plaires de cette même espèce furent ensuite recueillis par M. HERBERT Bonner dans la rivière Budra, dans le Mysore. La diagnose de la Mulliera Dalyi Sm. est la suivante : Diagnose : Testa trregulariter quadrata, sed postice producta et rotundata, compressa, tnaequivaluis; valvae mediocriter crassae, intus margarilaceue, iridescentes, olivaceo plus minus maculatae et ad marginem olivaceo fusco limbatae, extus subperiostraco subfibroso, VO NP ET Te + PS ET LE 3 de (1 ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 407 nigro-fuseo, fortiter concentrice striato, ex laminis albis calcareis et alliis carneis fuscescentibus constitae; valva adhaerens irregulariter planata, altera convexior, plus minus erosa ; cicatrix musculi poste- rioris magna, elongata vel rotundata, mediocriter profunda, concen- trice et radiatim striata; linea palii irregularis, punctata, ad mar- ginem superiori fere attingens ; margo dorsi rectus, ligamento valido per totam longitudinem instructus. Long. : 65 millim.; alt. : 52 millim.; diam. : 20 millim. (E. A. Smiru). En raison des différents caractères contenus dans ces diagnoses, en raison aussi des particularités décrites à propos de la morphologie de la coquille, notamment de l'aspect général extérieur si différent et de l'absence du talon chez la Mullérie asiatique, en raison enfin des différences considérables d'habitat, il nous a paru nécessaire d'admettre la légitimité des deux espèces de Mulléries de DesHayes et de SMITH. De plus même en raison de la différence considérable d'habitat et de la dissemblance remarquable des deux coquilles, il nous a paru nécessaire de diviser le genre Mulleria en deux sous-genres, le sous- genre Eumulleria (Anth.) particulier à l'Amérique, le sous-genre Pseudomulleria (Anth.) particulier à l'Asie. L'Eumulleria est surtout caractérisée par la présence de son long talon dépendant de la valve fixée, La Pseudomulleria est surtout caractérisée par l’absence de talon. Le type et la seule espèce d'Eumulleria est : Mulleria (Eumulleria) Rivolii Desh. Le type et la seule espèce de Pseudomulleria est : Muileria (Pseudomulleria) Dalyi Sn. 7. — AFFINITÉS. En raison de leur muscle unique, les Mulléries devaient encore plus que les Aethéries être confondues avec les Huîtres. ; C'est en effet ce qui arriva à l’origine. Férussac, après une longue discussion des caractères de l'animal, se décida à en faire une Ostracée. Il divisa la famille des Huîtres de la façon suivante : . a) Ligament intérieur, coquille mince papyracée (Anomies, Placunes) ; 408 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE b) Ligament demi-intérieur; test feuilleté, souvent très épais. (Gryphées, Huîtres) ; c) Ligament extérieur latéral et un autre marginal garnissant la charnière. Test solide et non feuilleté. (Mulléries.) Cette opinion ne fut pas partagée par LATREILLE, Commissaire rap- porteur de l’Académie des Sciences chargé d’examiner la note de Férussac. Mais l'opinion qu’il émit alors est encore moins acceptable que celle de Férussac: Les Mulléries devraient faire partie, d'après lui, d’une famille placée entre les Spondyles et les Arches (!) En 1851, »’Orgicny décrivant son genre Acostaea, le plaça dans la famille des Unionidae entre les Anodontes et les Aethéries ; son opinion fut généralement admise et personne (/) ne songe plus aujourd’hui à rapprocher les Mulléries d'autre chose que des Unionidae. C’est aussi d’ailleurs l'opinion que se basant sur les caractères anatomiques de la Mulleria Dalyi Sm., Woonwarn n’a pas hésité à faire sienne. Pour lui les Mulléries sont des Eulamellibranches du groupe des Unionidae. Nous ne pouvons que souscrire à cette manière de voir. Disons, sans qu'il soit besoin d’y insister davantage, que les Mulléries sont en somme des Aethéries monomyaires et partant des Unionidés. Tout concorde à l’établir, leur morphologie (Nacre de la coquille — Épi- derme verdâtre extérieur — Constitution des branchies) aussi bien que leur mode de vie (Existence aquatique). Leur coquille elle-même à l’état jeune est enfin absolument identique à celle des Unionidae normaux. Les Mulléries américaines paraissent comme les Bartletties avoir pour ancêtres des Unionidae sans dents cardinales, des Anodonta ou des Leila des mêmes régions. La Mulleria Dalyi Smith parait provenir des Unionidae de l’Inde présentant les mêmes caractères d'absence de dents à la charnière. Dans les rivières de l'Inde vivent justement des Mycetopus desquels il semble très naturel de faire dériver la Mullérie asiatique. 8. — MORPHOGÉNIE. La morphogénie probable de la Mulleria Rivoli Desh. se lit en quelque sorte sur sa coquille. D'abord libre, dimyaire et équilatérale, (1) En 1851, Lea admit que la Mullérie devait être considérée comme un terme de passage entre les Monomyaires et les Dimyaires. + +: mur) dpt À titles À ‘284 un dt ramir il sd ii) rt Lndl “nt dd met ie bed à ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 409 elle s'est à un moment assez avancée de son existence fixée par sa région postérieure. Sa fixation en elle-même paraît pouvoir s'expliquer de la même façon que celle des Aethéries; mais ce dont il est plus difficile de se rendre compte, c’est des raisons qui ont pu déterminer la fixation uniquement postérieure et non la fixation totale, d'autant plus que les Unionidae sans dents de l'Amérique du Sud (Anodonta et Leila) ont une forme générale très comparable à celle des Spatha africaines, d'autant plus aussi que la jeune Mulleria est absolument équalitérale et dimyaire isomyaire. Quoi qu'il en soit, l’animal, une fois fixé, tend à s'arrondir. Naturellement, l'arrondissement intéresse la région fixée seule qui prend un développement considérable, tandis que la région anté- rieure non fixée reste à peu près stationnaire ou se détruit par le fait de l'action polissante des eaux au fur et à mesure que ses zones cal- caires successives se secrètent. Ainsi que nous l'avons dit au chapitre de l’embryogénie, l’arron- dissement ne se fait pas, chez la Mullérie comme chez l’Aethérie, par pseudo-plicature, mais d’une façon en quelque sorte directe et sim- plifiée, chaque zone calcaire secrétée tendant par la seule distribution de sa substance en chacun des points du contour de la valve à rap- procher le plus possible cette dernière de la forme arrondie. Ajoutons toutefois que, dans certains cas, on voit une ébauche de pseudo-pli- cature. Mais le plus souvent le ligament reste longitudinal, étendu et marginal. L'augmentation considérable d'importance que prend avec l’âge la région postérieure par rapport à la région antérieure qui, elle, reste pour ainsi dire stationnaire, entraîne nécessairement un déplacement progressif vers l'arrière du centre d'action des muscles adducteurs et de celui du ligament. Bientôt même, lorsque l’animal a acquis une certaine taille, le muscle adducteur postérieur a pris un volume tel, par rapport à celui du muscle adducteur antérieur, que ce dernier devient pour ainsi dire négligeable et que le centre d’action des deux muscles adducteurs est infiniment rapproché du centre de figure de l’adducteur postérieur. Dans ces conditions, l’adducteur antérieur ne fonctionne plus pour ainsi dire et bientôt il s’atrophie faute d'usage. Il en est de même d’ailleurs de toute la partie du ligament la plus rapprochée de la coquille embryonnaire. Peu à peu donc les parties molles antérieures de la Mullérie 410 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE s’atrophient et la région de la coquille correspondant aux stades les plus jeunes du développement de l’animal se vide peu à peu. Dans se er Fig. 17. cet espace vide, il se forme peu à peu des sortes d’adhérences cal- caires qui tendent à maintenir rapprochées et à immobiliser les deux valves dans leur région antérieure, alors qu'elles s'écartent et se rapprochent alternativement dans leur région postérieure sous l’action du muscle adducteur postérieur et du ligament. De cette sorte de désaccord fonctionnel, il résulte au niveau de la région sui- vant laquelle le talon se réunit à la valve proprement dite, la brisure, la solution de continuité dont il a été question plus haut. Quant à la Mulleria Dalyi Sm., sa morphogénie semble devoir être comprise d’une façon un peu différente. Parmi les Unionidés vivant dans les rivières de l’Inde, il existe, on le sait, un genre dépourvu de dents à la charnière : le genre Mycetopus. C'est de ce genre ou de genres analogues que semble provenir la Mulleria asia- tique. Outre son absence de dents, le Mycetopus est caractérisé par l'énorme développement de sa région postérieure et l’atténuation très marquée de sa région antérieure. Par conséquent, sil arrive qu'un Mycetopus se fixe, cette fixation se fera forcément par la région postérieure, la position d'équilibre d’un Mycetopus étant telle que, sil € ATOS COOP OP “ ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 411 repose sur un plan par une de ces valves, la région postérieure de celte dernière seule est en contact avec le plan. Une fois la fixation faite, l'arrondissement de la région fixée se produit et tout se passe comme pour la Mulleria Rivolit Desh. L'absence du talon peut être expliquée ou bien par le fait d’une fixation plus précoce chez un animal dont la région antérieure devait déjà être atténuée, ou bien par sa destruction postérieure à la fixation. 9. — FORMES CONVERGENTES. | Alors que les Aethéries arrivent à ressembler aux Rudistes (Hip- purites), les Mulléries convergent vers les Huîtres. Une Mullérie adulte a, ie talon mis à part, beaucoup de ressemblance avec une Huitre. | Il convient de faire remarquer, toutefois, que la ressemblance ne s'étend pas au ligament, par exemple, qui est beaucoup plus allongé chez les Mulléries que chez les Huîtres, et il convient de rappeler aussi que ces deux formes si analogues semblent s’acquérir par deux processus très différents. / 412 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE CONCLUSIONS IL. — CONCLUSIONS GÉNÉRALES. 1° La famille des Aetheriidae comprend les trois genres suivants : Aetheria (Afrique équatoriale et tropicale et nord-ouest de Mada- gascar) ; | Bartlettia (bassin de l’Amazone); Mulleria (Golombie et sud-ouest de l'Hindoustan). 2 Les principaux caractères de cette famille sont les suivants : Mollusques acéphales d'eau douce, habitant les régions tropicale et équatoriale, fixés en pleurothétisme. Coquille nacrée avec épiderme verdâtre. Pas de dents à la charnière. Branchie treillagée. Une seule commissure palléale. 3° Les Aetheriidae constituent en réalité une tribu des Unionidae, laquelle ne se distingue des Unionidae véritables que par la fixation et les caractères qui en dérivent. IL. — CONCLUSIONS PARTICULIÈRES. «) Aetheria. 4° Érnouocie. — Les Aethéries habitent exclusivement les eaux douces; elles sont constamment fixées en pleurothétisme par une quelconque de leurs valves ; leur fixation porte toujours à la fois sur la région antérieure et sur la région postérieure. 2° DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Afrique équatoriale et tropicale. Madagascar. 3° MorPuoLociE. — Les Aethéries sont des Mollusques acéphales dimvyaires (isomyaires). Leur coquille est inéquivalve, sub-arrondie, PL grain 3 og Nr M er a et ad dde nt an dr ni à deg ail tdi das À a Sas Audi cd js » ds LAnC | de Pis don DE re dt Dh), a dt ddr D dE ju da hd nb tt ins ic dat dd ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 413 nacrée intérieurement et présentant extérieurement un épiderme verdâtre; les unes sont épineuses et à coquille légère et boursouflée, d’autres sans épines, à aspect usé, et leur coquille est dense; elles n’ont pas de dents à la charnière; elles présentent un sillon liga- mentaire comparable à l’arête ligamentaire des Rudistes (Hippurites). Leur ligament présente les trois parties caractéristiques de celui des Unionidés, mais son aspect général est considérablement modifié par le fait de la fixation (pseudo-plicature). Les muscles adducteurs, au nombre de deux, présentent les carac- tères généraux de ceux des Mollusques acéphales; l'antérieur est sou- vent divisé en deux parties, comme chez les Hippurites. Le manteau ne présente qu'une seule commissure. Le pied est nul. Le tube digestif très comparable à celui des Unionidés ne > traverse ne le cœur. Les branchies sont treillagées (Eulamellibranches) et plissées. 4° DéveLoppEMENT. — Chez les Aethéries, la cavité intra-branchiale semble jouer le même rôle incubateur que chez les Unionidae. Les Jeunes Aethéries, absolument semblables à de jeunes Anodonta ou à de . , . . . jeunes Spatha, sarrondissent par le fait de leur fixation, et leur arrondissement se produit par un processus particulier auquel j'ai _ donné le nom de pseudo-plicature et dont la formation du sillon ligamentaire est la conséquence. 9° SYSTÉMATIQUE. — Le genre Aetheria a été créé en 1807 par Lamarcx. Il ne comprend en réalité qu’une seule espèce, l’Aetheria elliptica Lmck. Les nombreuses espèces des auteurs ne sont en réalité que des formes en rapport avec des genres de vie différents. Parmi _ ces différentes formes, on peut tout au plus reconnaître deux variétés, l'une étant dépourvue d’épines tubuleuses (éypica Germ.), l’autre en étant munie ({ubifera Sow.). 6° ArriniTés. — Les Aetheria sont des Unionidae sans dents, vrai- semblablement des Spatha modifiés par la fixation pleurothétique. 7° MorPHoGéNIE. — La fixation pleurothétique a provoqué chez les Aethéries un arrondissement de la coquille, lequel s’est accom- pli par le processus de la pseudo-plicature et dont les caractères 414 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE spéciaux qui éloignent ces animaux des Unionidae normaux sont la conséquence. Fig. 18. 8° FORMES CONVERGENTES. — Les Aethéries sont, par l'ensemble de leurs caractères très comparables aux Rudistes du Crétacé, dont les conditions d'existence étaient d’ailleurs très comparables aux leurs. (Hippurites.) Fig. 19. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 41 © 5) Bartlettia. 4° Érnouocre. — Les Bartletties sont également des Lamelli- branches d’eau douce; elles paraissent être peu solidement fixées ou peut-être même ne le sont-elles pas du tout. 2 DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — Bassin de l’Amazone (Amérique du Sud). 3° Morrnoocie. — Les Bartletties sont des Mollusques acéphales dimyaires (isomyaires), Leur coquille est à peu près équivalve, allon- gée d'avant en arrière, se rapprochant d’assez près, en somme, de celle des Unionidés normaux; elle est nacrée intérieurement et pré- sente extérieurement un épiderme verdàtre; elle est dépourvue d’épines, n’a pas de dents à la charnière et possède un rudiment d’arête ligamentaire. Leur ligament présente les trois parties caractéristiques de celui des Unionidae. Les muscles adducteurs, au nombre de deux, présentent les mêmes caractères généraux que ceux des Mollusques acéphales; l’antérieur est divisé en deux parties comme chez les Aethéries. On ne connait rien de l'anatomie des parties molles de ces animaux. 4° DévecoppemENT. — Le développement des Bartletties est à peu près inconnu; mais il est évident que leurs formes jeunes sont ana- logues à de petites Anodonta. D° SYSTÉMATIQUE. — Le genre Bartletlia a été créé en 1866 par Apams qui l’appliqua à l'Aetheria stefanensis Moric., laquelle devint alors la Bartlettia stefanensis Moric., seule espèce du genre. 6° Arrinités. — Les Bartlettia sont des Unionidue sans dents, vrai- semblablement des Anodonta ou des Leila modifiées par la fixation pleurothétique ; elles paraissent actuellement retourner à l'existence libre. 7° MoRPHoGENIE. — Les Bartlettia sont vraisemblablement des . Unionidae anciennement fixés et qui feraient actuellement retour à l'existence libre; en admettant cette hypothèse, on pourrait aisément 416 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE expliquer la présence du rudiment d’arète ligamentaire que possèdent ces animaux. 7) Mulleria. 1° Értuococie. — Les Mulléries habitent encore les eaux douces: elles sont constamment fixées en pleurothétisme par une de leurs valves; leur fixation paraît être uniquement postérieure. 2° DisrriBurTion GÉOGRAPHIQUE. — Bassin du Rio Magdalena (Amé- rique du Sud), sud de l’Hindoustan (Asie). 3° MorpuoLocie. — Les Mulléries sont des Mollusques acéphales monomyaires. Leur coquille est inéquivalve, subarrondie, caractérisée dans la forme américaine par la présence d’un talon long et grêle, portant à son extrémité les deux valves de la coquille embryonnaire, lequel est absent dans la forme asiatique. Cette coquille est nacrée intérieure- ment et présente extérieurement un épiderme verdâtre, le plus sou- vent détruit, dans la forme américaine, par l’action polissante des eaux, elles n’ont pas de dents à la charnière et présentent parfois un rudiment très faible d’arète ligamentaire (forme américaine). Le ligament qui s'étend le long du bord de la coquille présente les trois parties caractéristiques de celui des Unionidés. Le muscle adducteur est unique, de forme arrondie ('). Le manteau ne présente qu’une seule commissure. Le pied est nul. Le tube digestif très comparable à celui des Unionidae ne traverse pas le cœur. Les branchies sont treillagées et plissées. 4° DéveLoppemEeNT, — La coquille jeune de la Mullérie américaine est dimyaire et anodontoïde ; elle se fixe par son extrémité postérieure seule. 0° SYSTÉMATIQUE. — Le genre Mulleria a été créé par pe FÉRUSSAC (1) Les caractères anatomiques suivants se rapportent uniquement à la Mulleria asiatique dont l’organisation a été bien étudiée par Woopwarp. L'anatomie de la Mullérie américaine est actuellement encore complètement inconnue. A0 bp nd l PT dd l:é ML dut j i ER AE OR ET CT M PE NE STEP ER OT PA CPE DE ET DT PTE Li ii réns L dt dir mans de DSi dan Là de bin d Ë 2 ‘+ À 4 : #4 ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 417 en 1823. 11 comprend deux sous-genres : l’'Eumulleria Anih. et la Pseudomulleria Anth. Chacun de ces sous-genres contient une espèce : Muileria (Eumulleria) Rivolii Desh. (Amérique du Sud). Mulleria (Pseudomulleria) Dalyi Sm. (Asie). 6° ArriniTÉs. —- Les Mulléries sont des Univnidés sans dents, _ modifiés par la fixation pleurothétique; les formes américaines semblent provenir d’Anodonta ou de Leila, les formes asiatiques de Mycetopus. 7° MorpHoGéNE. — La forme spéciale des Mulléries est due à la fixation pleurothétique uniquement postérieure de l'animal dont elles dérivent, laquelle fixation n’a amené l’augmentation de surface et l'arrondissement que de la partie tixée. 8° FORMES CONVERGENTES. — Les Mulléries, par l’ensemble de leurs caractères, sont très comparables aux Huîtres, bien qu'ayant acquis leur forme spéciale par un processus tout différent. , En résumé, les Aetheriidae sont des Unionidae sans dents, des régions tropicales et équatoriales, ayant acquis par le fait de la fixa- tion pleurothétique des caractères spéciaux, Il convient de les considérer, non comme une famille spéciale, mais comme une tribu de la famille des Unionidae. 418 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE TABLEAU GÉNÉRAL DE LA TRIBU DES AETHERIIDAE. GENRES. SOUS-GENRES. ESPÈCES. VARIÉTÉS. typica Germ. 1° Actheria Lmck . . elliptica Lmck . . tubifera Sow. 2° Bartlettia Adams. Stefanensis Moric. Eumulleria Anth. . . | Rivoli Desh. 3° Mulleria Fér. . . Pseudomulleria Anth. | Dalyi Sm. LITH.Fr.SIMON.RENNES 1858. 1866. 1757. 1904. 1904. 1904. 1905. 1905. 1906. 1879. 1902. 1819. 1825. 1851. 1899. 1880. 1883. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 419 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. A. et H. Apams. — Genera of recent Mollusca, vol. II, pp. 509-511, pl. 120, fig. 3 et 4. London, 1858. ADaMs. — List of Land and Freshwater shells collected by E. Bartlett in the Upper Amazona (Proc. Zoor.. Soc., 1866, p. 444). ADANSON. — Histoire naturelle du Sénégal, 1757. ANTHONY. — Organisation et morphogénie des Aethéridés (C. R. AcAD. DES Sc., 1904). — L'acquisition de la forme arrondie chez les Mollusques acéphales (ARCH. DE ZOOL. EXP. ET GÉN., 1904). — Forme et structure des muscles adducteurs des Mollusques acéphales (Buzz. SOC. 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WaaAGEN {L.). — Die systematische Stellung und Bedeutung des Schlosses von Aetheria nebst Bemerkungen über Clessinella Sturungi, nov. subg., nov. sp. (SrrzunGsB. DER K. Akap. DER Wiss., 1905). . WooDwaRD. — À Manual of the Mollusca, 1858. (Voir aussi les éditions 1858 postérieures). ‘ 1896. — On a proposed classification of the Pelecypoda (Na. Sc., vol. VIIT, pp. 239-247, On Dall’s classification. 1898. — On the Anatomy of Mulleria Dalyi (Proc. MaALac. S00. LONDON, vol. V, pp. 87-91). 1887. ZiTTEL. — Handbuch der Palüontologie (Mollusca und Arthropoda). München und Leipzig. Ce VOPT AT PT REINE VE VC DUPONT AR OP RE ET UN da val an less ut Fig. Fig. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 495 LÉGENDES DES FIGURES DANS LE TEXTE. 1. — Schéma destiné à indiquer la zone de fixation habituelle du genre Aetheria. Cette zone de fixation est indiquée par les hâchures. (Extraite de R, Anthony : De l’Influence de la fixation pleurothétique sur la Morphologie des Mollusques acéphales dimyaires. ANN. So. Nat. : ZooLoGtE, 1905.) . 2. — Aetheria Cailliaudi Fér. Valve libre, — 1, arête ligamentaire ; 2, liga- ment; 3, muscle adducteur antérieur ; 4, muscle adducteur postérieur. (Même origine que la figure 1.) . 3. — Aetheria plumbea Fér. (Vue postérieure). —- I, le ligament a été enlevé pour laisser voir la pseudo-plicature ; IF, ligament en place; a, arête ligamen- taire; s, valve supérieure; é, valve inférieure. (Même origine que la figure 1.) . 4. — Coupe transversale du talon de l’Aetheria Cailliaudi Fér. — 1], 3, substance fibreuse du ligament ; 2, substance élastique; 4, arête ligamentaire. (Même origine que la figure 1.) . 0. — Coupe sagittale d'A etheria plumbea Fér. Dans la région dorsale est le ligament avec ses parties caractéristiques. — 1, bouche; 2, anus; 4. muscle adducteur antérieur divisé-en deux parties; 5, muscle adducteur postérieur : 6, cœur. (Même origine que la figure 1.) . 6. — Coupe très grossie de la lame interne d’une branchie d’Aetheria Bourgui- gnati Rchbr. En bas, feuillet direct ; en haut, feuillet réfléchi. — 1, filament branchial ; 7, p, jonction interfilamentaire; f, v, jonction interfoliaire; ce, cavité branchiale ; o, œuf. (Même origine que la figure 1.) . 7. — Fragment de surface branchiale (près de l’extrémité antérieure de l’or- gane) d’Atheria Cailliaudi Fér. montrant les filaments et les jonctions interfila- mentaires. (Même origine que la figure 1.) . 8. — Actheria plumbea Fér. extraite de ses valves. Une fenêtre a été pra- tiquée dans un lobe palléal pour montrer la cavité rétrobranchiale et le péri- carde. — 4, muscle adducteur antérieur divisé en deux parties; 5, muscle adducteur postérieur; 6, cœur (ventricule et oreillettes) ; b, branchies (on voit le mesobranchialon et les jonctions interfoliaires ; p, impression palléale discon- tinue. (Même origine que la figure 1.) 9. — Coupe transversale d’Actheria plumbea Fér. passant au niveau du cœur. — B, branchie; C, cœur; G, glande génitale ; I, intestin (l'intestin postérieur est muni d’un typhlosolis: M, manteau dont le lobe correspondant à la valve fixe est le plus développé; N, connectif cérébro-viscéral; O, oreillettte: P, cavité péricardique ; R, organe de Bojanus; S, sinus, (Même origine que la figure 1.) | 496 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE Fig. 10. — TI, disposition du ligament chez l Unio; IT, disposition du ligament chez une jeune Aetheria Cailliaudi Fér. peu de temps après la fixation ; II, disposi- tion du ligament chez une Aetheria Cailliaudi Fér. adulte. (Même origine qe la figure 1.) [je Fig. 11. — Disposition des muscles adducteurs chez l’Hippurites radiosus Desm. — a, arête ligamentaire: 4, muscle adducteur antérieur divisé en deux parties; 5. place du muscle adducteur postérieur. (Même origine que la figure L.) Fig. 12. — Coquilles de jeunes Bartlettia stefanensis Mor. (?). — Valves grossies, vues extérieure et intérieure: en haut, valve grandeur naturelle. ‘Extraite de : DE ROCHEBRUNE : Observations sur le genre « Bartlettia » [Burr. Mus. Hisr. NAT , Paris, 1904].) Fig. 13. — Acostaea quadasiana &'Orb. (Mulleria Rivolii Desh ). — 1, vue du côte “| fixée ; 2 vue intérieure de la valve fixée; 3, vue latérale; 4, coquille jeune, vue “1 latérale ; 5, coquille jeune, vue dorsale. (Figure extraite de d'ORBIGNY : Note J à sur un nouveau genre de coquille Lamellibranche d'eau douce découvert dans les rivières de la Nouvelle-Grenade par M. le colonel Acosra [Rev. et MAG DE Marac. Soc. Zoor., I851].) Fig 14. — Figure schématique destinée à montrer l’organisation anatomique de la Ë Mulleria Dalyi Sm — 1, bouche; 2, estomac: 3, foie; 4, intestin: 5, rectum avec son typhlosolis: 6, ganglion pédieux; 7, cœur; 8, péricarde; 9, muscle adducteur postérieur: 10, anus; 11, lobe palléal; 12, branchie. (Figure exécutée d'après WoopwarDp: On the Anatomy of « Mulleria Dalyi» Sm. [Proc. Lonpon, vol.,V, 18981.) Fig. 15. — Schéma destiné à indiquer la zone de fixation du genre Mulleria. Cette zone de fixation est indiquée par les hâchures : a, côté antérieur: p, côté pos- térieur. Fig. 16. — Schéma destiné à indiquer le mode de développement de la Mulleria Rivolii Desh. — A, côté antérieur: P, côté postérieur. Le pointillé indique le galbe de la coquille telle qu'elle eût été si l’animal ne s'était pas fixé par sa région postérieure. Fig. 17. — Figure schématique destinée à faire comprendre la constitution de À la valve libre de la Mullerie. — K, valve embyonnaire; T, talon; O, valve oper- 2 culaire; $S, solution de continuité entre le talon et la valve libre | 5 Fig. 18. — Figure schématique destinée à montrer la forme spéciale acquise par E. les Aethéries qui se sont fixées sur un caillou arrondi. L, valve libre; F, valve 4 fixée. k Fig. 19. — Figure schématique destinée à montrer l'orientation du plan sagittal Ë (plan de séparation des valves) chez l’Actheria Cailliaudi Fér. (A) et chez ; l’Hippurites radiosus Desm. (Hi. : É Fig. 20. — Distribution géographique générale de la tribu des Aetheriidae. Ë (Indiquée par la teinte noire). 5 É Fi Le Fig. Fig. Fi [je] Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 497 LÉGENDE DES PLANCHES HORS TEXTE. Planche XI. . 1. — Actheria Bourquignati Rchbr. Valve libre Grandeur naturelle, Face extérieure. Mission du Bourg de Bazas. Collections du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. | 2. — Actheria Bourguignati Rchbr. Valve libre. Grandeur naturelle. Face intérieure. Mission du Bourg de Bazas. Collections du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. 3 et 4. — Groupe d’Aethéries épineuses vu sous deux aspects et montrant des Aetheria Bourquignati Rchbr., des Aetheria tubifera Sow. et une forme F (la grande valve vue par sa face intérieure à la figure 4). Sur ceite forme F on voit très nettement l’éperon ligamentaire, Un tiers de grandeur naturelle. Rapporté par M. le D' Guillemet (1902) de Segou (Soudan). Collections du Muséum d'His- toire naturelle de Paris où le dit groupe est catalogué sous le nom d’Aetheria tubifera Sow. . D. — Aetheria Cailliuudi Fér. Valve fixée. Un quart de grandeur naturelle, Face extérieure. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. 6. — Aetheria Cailliaudi Fér, Valve fixée. Un quart de grandeur naturelle. Face intérieure. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. 3 22 . 7. — Aetheria Carteroni Mich. Valve libre. Deux tiers de grandeur naturelle, Face extérieure. Type de Michelin. Collections du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. . 8. — Aetheria Carteroni Mich. Valve libre. Deux tiers de grandeur naturelle, Face intérieure. Type de Michelin. Collections du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. . 9. ,— Aetheria sp? Valve libre. Deux tiers de grandeur naturelle. Face exté- rieure, Recueillie dans le Nil-Blanc par M. Sabattier, 1860. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. 10. — Aetheria sp? Valve libre. Deux tiers de grandeur naturelle. Face exté- rieure. Recueillie dans le Nil-Blanc par M. Sabattier, 1860. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. 11. — Deux Aetheria elliptica Lmck. (pouvant être rapportées également à l'Aetheria plumbea Fér.) accolées ; l’une montre la face intérieure de sa valve fixée, l’autre la face extérieure de sa valve libre. Moitié de grandeur naturelle. 12. — Aetheria elliptica Lmck. (pouvant être rapportée également à l’A etheria plumbea Fér.). Valve fixée. Moitié de grandeur naturelle. Vue intérieure. 13. — Aetheria elliptica Lmck. (pouvant être rapportée également à l’A etheria plumhea Fér.). Valve libre. Moitié de grandeur naturelle, Vue intérieure, 498 L ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE 5: Planche XII. . 14. — Aetheria Letourneuxi Bgt. Valve libre. Deux tiers de grandeur natu- relle. Face extérieure. Type de Bourguignat. Collections du Muséum d’His- toire naturelle de Paris, Aetheria Letourneuxæi Bet. Valve libre. Deux tiers de grandeur natu- relle. Face intérieure. Type de Bourguignat. Collections du Muséum d’'His- toire naturelle de Paris. . 16. — Actheria Petretlinii Bat. Valve fixée. Moitié de grandeur naturelle. Face extérieure. Type de Bourguignat. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. . 17. — Acetheria Petrettinii Bgt. Valve libre. Moitié de grandeur naturelle. Face extérieure. Type de Bourguignat. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. . 18 et 19, — Actheria sp? fixée sur une coquille de Spatha Wissmanni Mar- tens. (Valve fixée face intérieure et valve libre face extérieure.) Moitié de grandeur naturelle. Collection de M. Ph. Dautzenberg. . 20. — Actheria Cailliaudi Fér. Forme jeune peu de temps après la fixation. Valve fixée, vue extérieure destinée à montrer l’étendue et la disposition de la surface de fixation, les limites et la forme anodontoïde de la coquille non fixée. Cette jeune coquille était fixée sur un exemplaire d’Actheria Cailliaudi Fér. à long talon. Grossi sept fois. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. . 21. — Actheria Cailliaudi Fér. Forme jeune peu de temps après la fixation. Valve libre, vue extérieure. Cette jeune coquille provient du même individu que la précédente. Grossi sept fois. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. . 22 et 23. — Bartlettia Stefanensis Mor. Vue intérieure des deux valves. Gran- deur naturelle. Collection de M. Ph. Dautzenberge. . 24. — Mulleria Rivolii Desh. (lobata). Valve fixée. Vue intérieure. Trois quarts de grandeur naturelle. Collections du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. . 25. — Mulleria Dalyi Sm. Valve libre. Face extérieure. Grandeur naturelle. Provenant de Mysore (Indes). Collections de M. Ph. Dautzenberg. . 26. — Mulleria Dalyi Sm. Valve fixée. Face intérieure. Grandeur naturelle. Provenant de Mysore (Indes). Collections de M. Ph. Dautzenberg. | LS afin co hé : A2 er 0 it d'A) CR er: 5, el AN NET Ÿ FU LA "6 à ir A | Ann. Soc. Roy. Zoo. et Malac. de Belg. T. XLI (1906), P1. XT. Ann. Soc. Roy. Zoo. et Malac. de Bely. | T. XLI (1906). PL XII. | | INTRODUCTION TABLE DES MATIÈRES ——20 9% 0-0— CARACTÈRE GÉNÉRAUX DU GROUPE DES AËTHERIIDAE , I. — Genre AETHERIA. 1. D © MH S w,R ww N Diagnose générique. Ethologie . Distribution géographique Etude morphologique et anatomique . Développement . Systématique. Affinités Morphogénie $ . Formes convergentes BARTLETTIA . . Diagnose générique. Éthologie 3 Distribution géographique. . Étude morphologique et anatomique . Développement . . Systématique. PATTNITÉS UP RE eee Morphogénie . Formes convergentes . , , . Pages, 322 324 , 329 329 929 328 331 393 306 373 376 378 381 381 381 382 383 389 386 387 387 388 430 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE III, — Genre MULLERIA. LE » © © CONCLUSIONS 6 7 8. J Diagnose générique. =. : 4% . Éthologie. Distribution géographique . Étude morphologique et anatomique . Développement . . Systématique. . Affinités Morphogénie. . Formes convergentes TABLEAU GÉNÉRAL DE LA TRIBU DES AETHERIIDAE INDEX BIBLIOGRAPHIQUE LÉGENDE DES FIGURES DANS LE TEXTE LÉGENDE DES PLANCHES HORS TEXTE (PL. XI et XI). A la page 337, ligne 9, au lieu de : « fig. 14 », lisez : ERRATUM. RIRE « fig. 18 ». ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 431 Assemblée générale du 12 janvier 1907. PRÉSIDENCE DE M. KEMMA. La séance est ouverte à 4 !/, heures. MM. Delheid, Loppens et van de Wiele se font excuser. M. Kemna, président, rend compte des travaux de la Société durant l'exercice qui vient de s'écouler. La situation se présente favorablement : les publications pour 1906 comprennent d'intéres- santes communications sur des animaux appartenant aux groupes les plus divers : Cœlentérés, Echinodermes, Vers, Tuniciers, Vertébrés et Mollusques. Une partie importante du volume est consacrée aux Animaux de cette dernière elasse et les douze planches qui illustreront le tome XLI représenteront des coquilles. La Société reste ainsi fidèle à ses traditions et en même temps elle étend le champ de son activité à tout ie règne animal. Le nombre des membres est actuellement de 83; il se décompose comme suit : régnicoles : 50 effectifs, 1 à vie, à honoraires, 1 cor- respondant ; étrangers : 7 effectifs, 2 à vie, 6 honoraires, A1 corres- pondants. | Les séances mensuelles ont été assidument suivies et la bibliothèque a reçu un nombre croissant de lecteurs. M. Fologne, trésorier, fait l'exposé de la situation financière celle-ci est également favorable par suite des rentrées exceptionnelles dues à la vente des collections et grâce aux subsides accordés par le Gouvernement et par le Conseil provincial du Brabant. Les comptes pour l’année 1906, examinés par le Conseil, celui-ci s'étant substitué à la Commission de vérification des Comptes dont les membres convoqués à l'effet de ce contrôle se sont fait excuser, sont adoptés par l’Assemblée, ainsi que le projet de budget pour 1907. La cotisation pour l’année 1907 est maintenue à 15 francs. Élections. PRÉSIDENCE POUR LES ANNÉES 1907-08 : En remplacement de M. Kemna, président sortant non rééligible, l’Assemblée désigne, par acclamation, M. Hugo de Cort. 432 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE > ConsEIL POUR LES ANNÉES 4907-08 : En remplacement de MM. Lameere, Schouteden, Vincent, sortants et rééligibles, et de M. de Cort, membre du Conseil pour 1907, appelé à la présidence, il est procédé au vote dans les conditions prévues par les Statuts. Le vote se traduit comme suit : MM. Carletti . 7 voix. Kemna Rd a use — Phippson "<< eseE— Lameere. ie Schouteden . 6 — 4 bulletin blanc. MM. Carletti, Kemna, Lameere et Schouteden sont prociamés membres du Conseil pour les années 1907-1908. COMMISSION DE VÉRIFICATION DES COMPTES POUR 1907 : En remplacement de MM. Delheid, Loppens et van de Wiele, sortants et rééligibles. M. Delheïd prie l’Assemblée de ne pas lui renouveler son mandat. Le dépouillement du scrutin donne : MM. Loppens. Pony e T voix PRIHPHSOME STE re So Rousseau SRE 1 — | van-de Mibles RE — . 1 bulletin blanc. MM. Loppens, Philippson et van de Wiele sont proclamés membres de la Commission des comptes pour l’année 1907. Les séances mensuelles continueront à se tenir, en 1907, les seconds samedis, à # !/, heures précises, dans le local de la Société. Elles auront donc lieu aux dates ci-après : 9 février, A1 mai, 192 octobre, 9 mars, 8 juin, 9 novembre, 19 avr 13 juillet, 44 décembre. M. de Cort remercie pour sa nomination aux fonctions présiden- ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 433 tielles qu'il ne manquera pas de remplir avec le même dévouement qu'il a témoigné à la Société pendant les onze années qu'il vient d'occuper le poste de secrétaire général. Il exprime ensuite à M. Kemna la reconnaissance de la Société pour le zèle dont celui-ci ne s'est pas départi pendant tout le temps de sa présidence. M. Fologne désirant abandonner les fonctions de trésorier et main- tenant sa décision malgré les instances de tous, quitte cette charge qu'il a remplie sans discontinuité depuis 1869. M. Carletti est désigné pour le remplacer. — À l'issue de l’Assemblée générale se tient l’Assemblée mensuelle de janvier. (Voir le tome XLII [1907] des Annales.) —< Ro _ cs ht * une LS = x TIN K LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES AVEC INDICATION DES OUVRAGES REÇUS PENDANT L'ANNÉE 1906 (Les ouvrages dont le format n’est pas indiqué sont in-8°.) {L'absence de date de publication indique que l'ouvrage a paru dans l’année inscrite à la suite de la tomaison ou dans le courant de l’année 1906.) AFRIQUE. Algérie. BONE. Académie d’Hippone. BULLETIN. CoMPTES RENDUS DES RÉUNIONS. Colonie du Cap. CAPE TOWN South African Museum. ANNALS : V, 1-3 (Londres, 1906). RgporT : 1905 (in-4°). Égypte. LE CAIRE. Institut égyptien. BULLETIN. État indépendant du Congo. Musée du Congo. ANNALES : Zoologie, 5° série, I, 1 (Bruxelles, in-4°). Natal. PIETERMARITZBURG. Geological Survey of Natal and Zululand. REPORT. Natal Government Museum. Reporr : I (in-4°). IV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. ASIE. Inde anglaise. CALCUTTA. Asiatic Society of Bengal. JourNaL : II Natural history, etc. II ANTHROPOLOGY AND COGNATE SUBJECTS. PROCEEDINGS. Geclogical Survey of India. GENERAL REPORT ON THE WORK CARRIED ON FOR THE YEAR. MEMOIRS. PALÆONTOLOGIA INDICA : (In-4°). Recorps : XXXIII, 1905, 1-4; XXXIV, 1906, 1-2. Indian Museum. MADRAS. Madras Government Museum. BuLLETIN : V, 2. Japon. TOKIO. Deutsche Gesellschaft fur Natur- und Vôlkerkunde Ost-Asiens. MITTHEILUNGEN : X, 3. Imperial University of Japan. Tue JOURNAL OF THE COLLEGE OF SCIENCE : XX, 11-12; XXI, 1-2, 5. AMERIQUE. Brésil. PARA. Museu Goeldi de Historia natural e ethnographia (Museu paraense). BoLETIM. RIO DE JANEIRO. Museu nacional do Rio de Janeiro. ARCHIVOS : (In-4°). RevisTa : (In-4°). Observatorio do Rio de Janeiro. ANNUARIO : XXII, 1906. BOLETIM MENSAL. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. V SAINT-PAUL. Commissäo geographica e geologica de S. Paulo. Bocerim : XVI. Museu Paulista. RevisTa. Sociedade scientifica de S. Paulo. REvisrTA. Canada. HALIFAX. Nova Scotian Institute of Natural sciences. PROCEEDINGS AND TRANSAOTIONS : XI, 1902-03, 1-2 (1903-05). OTTAWA. Commission géologique du Canada. RAPPORT ANNUEL. > SAINT-JOHN. Natural history Society of New Brunswick. BULLETIN. TORONTO. Canadian Institute. PROCEEDINGS. TRANSACTIONS. Chili. SANTIAGO. Deutscher wissenschaftlicher Verein zu Santiago. VERHANDLUNGEN. Société scientifique du Chili. ACTES : XV, 1905, 1-2. VALPARAISO. Museo de Historia natural de Valparaiso. BOLETIN. Revista chilena de Historia natural (Organo del Museo). Costa Rica. SAN JOSE. Instituto Fisico-geografico de Costa Rica. ANALES : IX, 1906 (in-4°), BOLETIN. Cuba. HAVANE. Academia de Ciencias médicas, fisicas y naturales de La Habana. ANALES : XLI, 1904-05, janv.-avr. 1904; XLII, 1905-06, juill.-déc. 1905, janv.-avr. 1906. VI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. États-Unis. AUSTIN, TEX. 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Museum of Comparative Zoôlogy at Harvard College. ANNUAL REPORT OF THE KEEPER TO PRESIDENT AND FELLOWS. Buzzer : XLVI, 13-14; XVLIII, 2-4; XLIX (Geological Series, VIT), 3-4: 2169: > LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, CHAPEL HILL, N.-C. Elisha Mitchell scientific Society. JournaL : XXI, 1905, 4; XXII, 1906, 1-2. CHICAGO, ILL. Chicago Academy of Sciences. ANNUAL REPORT. BULLETIN OF THE GEOLOGICAL AND NATURAL HISTORY SURVEY. SPECIAL PUBLICATIONS. University of Chicago. DECENNAL PUBLICATIONS : 14 fascicules (in-4°). CINCINNATI, OHIO. Cincinnati Society of Natural history. JourNaL : XX, 2, 5-7. : DAVENPORT, 10 WA. Davenport Academy of Natural sciences. PROCEEDINGS. DENVER, COL. Colorado scientific Society. ProceeninGs : VIII, pp. 55-166 (1905). DETROIT, MICH. Geological Survey of Michigan. Reporr : (In-4°). REPORT OF THE STATE BOARD : 1904 (Lansing, 1905). INDIANAPOLIS, IND. Geological Survey of Indiana. Indiana Academy of Science. PROCEEDINGS : 1904. LAWRENCE, KAN. University of Kansas. Science BULLETIN : III, 1-10 (Bulletin VI, 2, et VII, 3 (1905-06). MADISON, WISC. Wisconsin Academy of Sciences, Arts and Letters. TRANSACTIONS. Wisconsin Geological and Natural history Survey. BULLETIN. MERIDEN, CONN. Scientific Association. TRANSACTIONS. VII VIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. MILWAUKEE, WISC. Public Museum of the City of Milwaukee. ANNUAL REPORT OF THE BOARD OF TRUSTEES : XXIII, 1904-05: XXIV, 1905-06. Wisconsin Natural history Society. BuLLETIN : Nouvelle série, III, 4; IV, 1906, 1-3. PROCEEDINGS. MINNEAPOLIS, MINN. Minnesota Academy of Natural sciences. BuzLeTiN : XXX (Biolog. ser. X); XXXI; XXXII; XXXIV; XXXV. OCCASIONAL PAPERS. MISSOULA, MONT. University of Montana. BULLETIN. PRESIDENT’'S REPORT. REGISTER. NEW HAVEN, CONN. Connecticut Academy of Arts and Sciences. TRANSACTIONS. NEW YORK, N. Y. New York Academy of Sciences (late Lyceum of Natural history). ANNALS. MEMoIRs : (In-4°). TRANSACTIONS. American Museum of Natural history. ANNUAL REPORT OF THE PRESIDENT : 1905. BuLLETIN : XXI, 1905. Memorrs : IX, 1-3 (in-4°). PHILADELPHIE, PA. Academy of Natural sciences of Philadelphia. PROCEEDINGS : LVII, 1905, 2-3; LVIII, 1906. American philosophical Society. PROCEEDINGS FOR PROMOTING USEFUL KNOWLEDGE : XLIV, 1905, n°5 181-182 (1905-06). TRANSACTIONS FOR PROMOTING USEFUL KNOWLEDGE : (In-4°). University of Pennsylvania. CONTRIBUTIONS FROM THE ZOOLOGICAL LABORATORY. Wagner free Institute of Science of Philadelphia. TRANSACTIONS : (In-4°). The American Naturalist. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, IX PORTLAND, MAINE. Portland Society of Natural history. PROCEEDINGS. ROCHESTER, N. Y. Rochester Academy of Science. ProoEEDINGS : I, 3; IV, pp. 149-231 (1904-06). SAINT-LOUIS, MO. Academy of Natural sciences of Saint-Louis. CLASSIFIED LIST OF PAPERS AND NOTES CONTAINED IN VOL. I-XIV OF THE TRANSACTIONS AND MEMOIRS. TRANSAOTIONS : XIV, 7-8; XV, 1-5. SALEM, MASS. 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SMITHSONIAN MISCELLANEOUS COLLECTIONS. x SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. WASHINGTON, D. C. (Suite.) Carnegie Institution of Washington. PUBLICATIONS. INHERITANCE IN POULTRY. HEREDITY OF HAIR-LENGTH IN GUINEA-PIGS. THE ORIGIN OF A,POLYDACTYIOUS RACE OF GUINEA-PIGS. U. S. Department of Agriculture. REPORT OF THE SECRETARY OF AGRICULTURE, YEARBOOK : 1905. U. S. Department of the Interior. United States Geological Survey. ANNUAL REPORT TO THE SECRETARY OF THE INTERIOR. BULLETIN. MINERAL RESOURCES OF THE UNITED STATES. MonoGraPxs : {In-4°). PROFESSIONAL PAPERS : (In-4°). WATER-SUPPLY AND IRRIGATION PAPERS. Mexique. MEXICO. Instituto geolôgico de México. BozeTin : XXI (in-4°, 1905). PAREGONES : I, 9-10 (1905). Museo nacional de México. ANALES : (In-4°). Secretaria de Fomento, Colonizaciôn 6 Industria de la Repüblica Mexicana, BOLETIN DE AGRICULTURA, MINERIA É INpusTRIAS : V, 1905-06, 5 (1-5), 6 (1-4), 7 (1-5), 8 (1-2, 4), 9 (1-6, 10 (1-2, 4-5), H1 (1-6). BoLETIN QUINCENAL : I, 1906, 1-7. Sociedad cientifica « Antonio Alzate ». Memorias y Revisra : XXI, 9-12; XXII, 1-6; XXII, 1-4 (1904-05). Sociedad mexicana de Historia natural. « La NATURALEZA » : (In-4°). Pérou. LIMA. Cuerpo de Ingenieros de Minas del Péru. BoLerin : 29-39 (1905-06). SECUNDA MEMORIA QUE PRESENTA EL DIRECTOR AL MINISTRO DE FOMENTO 1904-05. République Argentine. BUENOS-AIRES. Museo nacional de Buenos-Aires. ANALES : 3° série, V (1905). COMUNICACIONES. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. XI BUENOS-AIRES. (Suite.) Sociedad cientifica Argentina. ANALES : LX, 1905, 4-6; LXI, 1906, 1-6; LXII, 1906, 1. CORDOBA. Academia nacional de Ciencias en Cordoba. BOLETIN. LA PLATA. Museo de La Plata. REvisra. San Salvador. SAN SALVADOR. Museo nacional. ANALES : Il, 15-17. Uruguay. MONTEVIDEO. Museo nacional de Montevideo. ANALES : 2° série, II, 1-2 (in-4°). EUROPE. Allemagne. AUGSBOURG. Naturwissenschaftlicher Verein für Schwaben und Neuburg (a. V.) in Augsburg (früher Naturhistorischer Verein). BERICHT. BERLIN. Deutsche geologische Gesellschaft. ZerrscurirT : LVII, 1905, 3-4; LVIII, 1906, 1. Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin. Zerrscxrier : 1906, 1, 3-9. Kôniglich-preussische Akademie der Wissenschaften zu Berlin. SITZUNGSBERICHTE : 1906, 1-38. Kôüniglich-preussische geologische Landesanstalt und Bergakademie zu Berlin. JAHRBUCH. BONN. Naturhistorischer Verein der preussischen Rheinlande, Westfalens und des Reg.-Bezirks Osnabruck. SITZUNGSBERICHTE : 1906, |. VERHANDLUNGEN : LXII, 1905, 2; LXIII, 1906, 1. SrrzunéssericuTe per Niederrheinischen GeselHschaft für Natur- und Heïlkunde zu Bonn : 1905, 2. XI) SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. BRÈME. Naturwissenschaftlicher Verein zu Bremen. ABHANDLUNGEN : X VIII, 2. BRESLAU. Schlesische Gesellschaft für vaterländische Cultur. Jamres-Bericur : LXXKXII, 1904; LXXXIIT, 1905. LITTERATUR DER LANDES- UND VOLKSKUNDE DER PROVINZ SCHLESIEN : 1900-03 (supplément au tome LXXXI du Jahres-Bericht, 1904). __ BRUNSWICK. Verein für Naturwissenschaft zu Braunschweig. JaHREs-BERicuT : XIV, 1903-04 et 1904-05. CARLSRUHE. Naturwissenschaftlicher Verein in Karlsruhe. VERHANDLUNGEN. CASSEL. Verein fur Naturkunde zu Kassel. ABHANDLUNGEN UND BERICHT : 70° année, 1906. CHEMNITZ. Naturwissenschaftliche Gesellschaft zu Chemnitz. BERICHT. COLMAR. Naturhistorische Gesellschaft in Colmar. MIiTTHEILUNGEN. DANTZIG. Naturforschende Gesellschaft in Dantzig. KATALOG DER BIBLIOTHEK. SCHRIFTEN. DRESDE. Naturwissenschaftliche Gesellschaft Isis in Dresden. SITZUNGSBERICHTE UND ABHANDLUNGEN : 1905, juil.-déc.; 1906, janv.-juin. ELBERFELD. Naturwissenschaftlicher Verein in Elberfeld. BERICHT üBER DIE TATIGKEIT DES CHEMISCHEN UNTERSUCHUNGSAMTES DER STADT ELBERFELD FüR DAS JAHR 1905. JAHRES-BERICHTE : XI. FRANCFORT-SUR-LE-MEIN. Deutsche malakozoologische Gesellschaft. NACHRICHTSBLATT : XXX VIII, 1906, 1-4. Senckenbergische Naturforschende Gesellschaft in Frankfurt a/Mein. BERICHT : 1906. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. XII FRANCFORT-SUR-L'ODER. Naturwissenschaftlicher Verein des Regierungsbezirks Frankfurt a. O. (Museums Gesellschaft). « HeLIOS » (Abhandlungen und monatliche Mittheilungen aus dem Gesammt- gebiete der Naturwissenschaften) : X XIII (Berlin, 1906). « SOCIETATUM LITTERÆ » (Verzeichniss der in den Publikationen der Akademien und Vereine aller Länder erscheinenden Einzelarbeiten auf dem Gebiete der Na- turwissenschaften). FRIBOURG-EN-BRISGAU. Naturforschende Gesellschaft zu Freiburg i. B. BERICHTE : XVI. GIESSEN. Oberhessische Gesellschaft für Natur- und Heilkunde. Bericur : (Medizinische Abteilung) ; nouvelle série, I. 3 GREIFSWALD. Naturwissenschaftlicher Verein für Neu-Vorpommern und Rügen. MiTTHEILUNGEN : XXX VII, 1905 (Berlin, 1906). GÜSTROW. Verein der Freunde der Naturgeschichte in Mecklenburg. Arcxiv : LVIII, 1904, 1-2; LIX, 1905, 2; LX, 1906, 1. HALLE. Kaiserliche Leopoldino-Carolinische deutsche Akademie der Natur- forscher. « LEOPOLDINA » : XXX VIII, 1902; XXXIX, 1903; XL, 1904; XLI, 1905 (in-4o),. Nova Acra : LXXXI, 1; LXXXII, 3-4; LXXXIV, 1 (1902-04, in-4°). HAMBOURG. Hamburgische wissenschaftliche Anstalten. MITTHEILUNGEN AUS DEM NATURHISTORISCHEN MUSEUM IN HamBurG * XXII, 1904 (1905). Verein für Naturwissenschaftliche Unterhaltung zu Hamburg. VERHANDLUNGEN. HANAU. Wetterauische Gesellschaft für die gesammte Naturkunde zu Hanau a. M. BERICHT. 6 HEIDELBERG. Naturhistorisch-medizinischer Verein zu Heidelberg. VERHANDLUNGEN : Nouvelle série, VIIT, 2 (1905). KIEL. Naturwissenschaftlicher Verein für Schleswig-Holstein. SCHRIFTEN. KŒNIGSBERG. Kônigliche physikalisch-ôkonomische Gesellschaft zu Künigsberg in Pr. SCHRIFTEN : XLVI, 1905 (in-4°). XIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. LEIPZIG. Kôniglich-sächsische Gesellschaft der Wissensehaften zu Leipzig. BERICHTE ÜBER DIE VERHANDLUNGEN (MATHEMATISCH-PHYSISCHE CLASSE) : LVIL, 1905, 5-6: LVIIT, 1906, 1-5. Naturforschende Gesellschaft zu Leipzig. SrrzuNeSBERICREE : XXXII, 1905. Zeitschrift für Naturwissensehaften, herausgegeben von D' G. Bianles (Organ des naturwissenschaftlichen Vereins f&wr Sachsen und Thüringen.) Zoologischer Anzeiger (Organ der Deutschen zoofogisehem Gesellschaft). Fürstlich Jablonowskische Gesellschaft. JAHRESBERICHT : 1906. METZ. Académie des Late Sciences, Arts et Agriculture de Metz. (Metzer Akademie.) MÉMOIRES. Société d'Histoire Naturelle de Metz. BuzLerin : XXIV (2 série, XII) (1905). MUNICE. Küniglich-bayerische Akademie der Wissenschaften zu München. ABHANDLUNGEN DER MATHEMATISCH-PHYSIKALISCHEN CLASSE : XXII, 2-3 (LXXV); XXII, 1 (LXX VI) (in-4°). FESTREDE : UEBER WERT U. ANGEBLICHEN UNWERT DER MATHEMATIK, Von Alfred Pringsheim. — Zum ANDENKEN AN KaRL von ZiTTeL, von K. Th. von Heigel : (In-4°). SITZUNGSBERIOHTE DER MATHEMATISCH-PHYSIKALISCHEN CLASSE : 1905, 3; 1906, 1-2. MUNSTER. Westfilischer provinzial Verein für Wissenschaft und Kunst. JAHRESBERICHT. NUREMBERG. Naturhistorische Gesellschaft zu Nürnberg. ABHANDLUNGEN : XV, 3 (1905). JAHRESBERICHT : 1904 (1905). OFFENBACH-SUR-MEIN. Offenbacher Verein für Naturkunde. BERICHT ÜBER DIE THATIGKEIT. RATISBONNE. Naturwissenschaftlicher Verein zu Regensburg, früher Zoologisch- mineralogischer Verein. BERICHTE. STUTTGART. Verein für vaterländische Naturkunde in Württemberg. JAHRESHEFTE. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. XV WERNIGERODE. Naturwissenschaftlicher Verein des Harzes. SCHRIFTEN. WIESBADE. Nassauischer Verein für Naturkunde. JAHRBÜCHER : LIX, 1906. ZWICKAU. Verein für Naturkunde zu Zwiekau in Sachsen. JAHRESBERICHT. Autriche-Hongrie. AGRAM. Jugoslavenska Akademija Znanosti i Umijetnosti. DyeLa : (In-4°). LJETOPIS. Rap (MATEMATICKO-PRIRODOSLOVNI Razrep) : XXXVII (n° 161); XXXVIIT (n° 163) (1905). Hrvatsko naravoslovno Drustvo. (Societas historico-naturalis croatica.) GLASNIK. BRUNN. Naturforschender Verein in Brünn. BERICHT DER METEOROLOGISCHEN Commission : Ergebnisse der metcorolo- gischen Beobachtungen : XXII, 1902; XXIIT, 1903 (1904-05). BEITRAG ZUR KENNTNISS DER NIEDERSCHLAGVERHALTNISSE MAHRENS U. SCHLESIENS (1904). VERHANDLUNGEN : XLII, 1903; XLIII, 1904 (1904-05). BUDAPEST. Kôniglich Ungarische geologische Anstalt. ERLXUTERUNGEN ZUR GEOLOGISCHEN SPECIALKARTE DER LANDER DER UNGA- RISCHE KRONE. JAHRESBERICHT. MITTHEILUNGEN AUS DEM JAHRBÜCHE : XIV, 9. PUBLIKATIONEN. Magyar nemzeti Muzeum. ANNALES HISTORICO-NATURALES : IV, 1906, 1. TERMÉSZETRAJZI FUZETEK. Magyar Ornithologiei Kôzpont. AquiLa : XI, 1904; XII, 1905 (in-4°). RECENSIO CRITICA AUTOMÂTICA OF THE DOCTRINE OF BIRD-MIGRATION : (1905, in-4°). Ungarische Akademie der Wissenschaften (Kir. Magy. Természettudo- mânyi Tarsulat). MATHEMATISCHE UND NATURWISSENSCHAFTLICHE BERICHTE AUS UNGARN : XX, 1902: XXII, 1905 (Leipzig, 1905). Ungarische geologische Gesellschaft (À Magyartoni fôldtani Tarsulat). Fozpran: KôüzLôNy (GEOLOGISCHE MITTHEILUNGEN) : KXXNV: 1905: 10717: XXXVI, 1906, 1-9. XVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. GRATZ. Naturwissenschaftlicher Verein für Steiermark. MITTEILUNGEN. HERMANNSTADT. Siebenbürgischer Verein für Naturwissenschaften in Hermannstadt. ABHANDLUNGEN. VERHANDLUNGEN UND MITTHEILUNGEN : LIV, 1904 (1906). IGLO. Ungarischer Karpathen-Verein (A Magyarorszagi Kärpategyesület). JAHRBUCH : XXXIII, 1906. INNSPRUCK. Naturwissenschaftlich-medicinischer Verein in Innsbrück. BericuTE : XXIX, 1903-04 et 1904-05. KLAGENEURT. Naturhistorisches Landesmuseum von Kärnten. CARINTHIA : II (XCVI, 1906, 4). DIAGRAMME DER MAGNETISCHEN UND METEOROLOGISCHEN BEOBACHTUNGEN ZU KLAGENFURT : (In-4°). JAHRBUCH. JAHRESBERICHT. KLAUSEMBURG. Értesito. Az Erdélyi Muzeum-Egylet Orvos természettudomänyi Szakosztalyabôl. (Sitzungsberichte der medicinisch-naturwissenschaftli- cher Section des Siebenburgischen Museumvereins.) I Orvost Szar (ARZTLICHE ABTHEILUNG). II TERMÉSZETTUDOMANYI SZAK (NATURWISSENSCHAFTLICHE ABTHEILUNG) : 30° année, XX VII, 1905, 1-3. LEMBERG. Sevéenko-Gesellschaft der Wissenschaften. Caronir : 1904, 4 {n° 20); 1905, 1-4 (n°5 21-24); 1906, 1 (n° 25). SAMMELSCHRIFT : Mathematisch-naturwissenschañftlich-ärztlicher Section : (Mathematisch-naturwissenschaftlicher Theil). LINZ. Museum Francisco-Carolinum. JAHRES-BERICHT. Verein für Naturkunde in Oesterreich ob der Enns zu Linz. JAHRESBERICHT : XXXV, 1906. PRAGUE. Kaiserlich-bühmische Gesellschaft der Wissenschaften. GENERAL REGISTER DER SCHRIFTEN : 1884-1904 (1906). JAHRESBERICHT : 1905. SITZUNGSBERICHTE (MATHEMATISCH-NATURWISSENSCHAFTLIOHE CLASSE) : 1905. UNTERSUCHUNGEN ÜBER DIE KLIMATERISCHEN VERHALTNISSE VON BEIRUT, SYRIEN, von Dr St. Kostlivy : (1905). LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. XVII REICHENBERG. Verein der Naturfreunde in Reichenberg. MiTTHEILUNGEN : XXX VIS, 1906. SARAJEVO. Bosnisch-Hercegovinisches Landesmuseum in Sarajevo. WISSENSCHAFTLIOHE MITTHEILUNGEN AUS BOSNIEN UND DER HERCEGOVINA : (In-4°). TREMCSEN. Naturwissenschaftlicher Verein des Trencséner Comitates. (A Tremcsén vâärmegyei Természettudomânyi Egylet). JAHRESHEFT. TRIESTE. Museo civico di Storia Naturale di Trieste. ATTI. | Società adriatiea di Scienze Naturali in Trieste. BOLLETTINO. VIENNE. Kaiserlich-kônigliche Akademie der Wissenschaften. MITTEILUNGEN DER ERDBEBEN-Commission : N°s 22-30 (1903-05). SITZUNGSBERICHTE (MATHEMATISCH-NATURWISSENSCHAFTLICHE CLASSE) : CXII, 1903, 4-10; CXIIL, 1904, 1-10; CXIV, 1905, 1-10. Kaiserlich-kônigliche geologische Reichsanstalt. ABHANDLUNGEN : XIX, 2-3; XX, 2 (1904-06, in-4°). GeneraL REGisTER DER BAnpEe XLI-L pes JAHRBUCHES UND DER JAHRGANGE 1891-1900 DER VERHANDLUNGEN (1905). JamrBucE : LILI, 1903, 4; LIV, 1904, 1-4; LV, 1905, 1-2; LVI, 1906, 2. VERHANDLUNGEN : 1905, 6-9, 16-18 ; 1906, 1-3, 5-10. Kaiserlich-kônigliches naturhistorisches Hofmuseum. ANNALEN : XX, 1-3 (1905, in-4°). Kaiserlich-kôünigliche zoologisch-botanische Gesellschaft in Wien. VERHANDLUNGEN. : Verein zur Verbreitung naturwissenschaftlicher Kenntnisse in Wien. SCHRIFTEN . Wissenschaftlicher Club in Wien. JAHRESBERICHT : XXX, 1905-06. MowaTsBLATTER : XX VII, 1905-06, 4-12; XX VIII, 1906-07, 1-2. Belgique. ARLON. Institut archéologique du Luxembourg. ANNALES. T. XLI, 1906 IE XVIII SOCIÉTÉ ROYALE MALACOLOGIQUE ET ZOOLOGIQUE DE BELGIQUE. BRUXELLES. Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. ANNUAIRE : LXXII, 1906. BULLETIN DE LA CLASSE DES SCIENCES : 1905, 12; 1906, 1-8. MÉMOIRES (CLASSE DES SCIENCES) : 2° série, I, 4-5 (in-8°). MÉMOIRES (CLASSE DES SCIENCES) : (In-4°), Expédition antarctique belge. RÉSULTATS DU VOYAGE DU « S.[V. BeLGica », en 1897-1899. Musée Royal d'Histoire naturelle de Belgique. ANNALES : (In-4°). BULLETIN. Observatoire royal de Belgique. ANNUAIRE ASTRONOMIQUE. BULLETIN MENSUEL DU MAGNÉTISME TERRESTRE. Service géologique. CARTE GÉOLOGIQUE DE LA BELGIQUE AU 40,000: : (Plano). Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. BuzLeriN :- XIX (2° série, IX), 1905, 3-5; XX (X), 1906, 1-2. NOUVEAUX MÉMOIRES : (In-4°). Société belge de Microscopie. ANNALES : XX VII, 1900-01, 1. BULLETIN. Société centrale d'Agriculture de Belgique. Journaz : LIIL, 1905-06, 3-12; LIV, 1906-07, 1. Société d'Études coloniales. BULLETIN. Société entomologique de Belgique. ANNALES : XLIX, 1905, 11-13; L, 1906, 1-11. Mémoires : XII; XIII; XIV, 2. Société Royale belge de Géographie. BuLzLeTin : XXX, 1906, 1-5. Société Royale de Botanique de Belgique. BuzLerTin : XLII, 1904-05, 1-3. Société Royale linnéenne de Bruxelles. Buzzer : XX XI, 1905-06, 3-8. Société Royale Malacologique de Belgique. ANNALES : XL, 1905, Mém., f. 2; Bull., ff. 5-11; XLI, 1906; Comm. et Mém., ff. 1-12. Société Scientifique de Bruxelles. ANNALES : XXX, 1905-06, 1-2 (Louvain, 1906). CHARLEROI. Société paléontologique et archéologique de lArrondissement judi- ciaire de Charleroi. Documents et RAPPORTS : XX VIII, 1905. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, HASSELT. Société chorale et littéraire des Mélophiles de Hasselt. BULLETIN DE LA SECTION SCIENTIFIQUE ET LITTÉRAIRE. HUY. Cercle des Naturalistes hutois. BuzLerin : 1905, 4; 1906, 1. LIÉGE. Société Géologique de Belgique. ANNALES : XXX, 3: XXXII, 4: XXXIIL, 1-2. Mémoires : (In-4°). Société libre d'Émulation de Liége. MÉMOIRES. Société médico-chirurgicale de Liége. ANNALES : XLIV (7e série), 1905, 12; XLV, 1906, 1-10. Société Royale des Sciences de Liége. MÉMOIRES. MONS. Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut. MÉMOIRES ET PUBLICATIONS : LVII (6° série, VII). SAINT-NICOLAS. Oudheidskundige Kring van het Land van Waes. ANNALEN : XXIV, 2. TONGRES. Société scientifique et littéraire du Limbourg. BULLETIN. Danemark. COPENHAGUE. Naturhistorisk Forening i Kjübenhavn. VIDENSKABELIGE MEDDELELSER : 7° série, VIII, 1906. Espagne. BARCELONE. Institucid Catalana d'Historia natural. Burrreri : 2° période, Il, 1905, 9; III, 1906, 1-5. MADRID. Comisiôn del Mapa geolôgico de España. BOLETIN. EXPLICACION DEL MAPA GEOLOGICO DE ESPANA : (In-4°). MEMORIAS. XIX XX SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. MADRID. (Suite.) Real Academia de Ciencias exactas, fisicas y naturales. ANNUARIO : 1906. Memorras : XXII; XXIV (in-4°). RevisrA : III, 3-6; IV, 1-6. Sociedad española de Historia natural. Bozerin : V, 1905; VI, 1906, 1-7. Memorias : I, 5-15; IL, 5-9; I, 1-6; IV, 1-4 (1904-06). SARAGOSSE. Sociedad Aragonesa de Ciencias naturales. BoLerTin : V, 1906, 1-9. Finlande. HELSINGEFORS. Commission géologique de la Finlande. BULLETIN. Finska Vetenskaps Societeten. ACTA SOCIETATIS SCIENTIARUM FENNICA : XX VI; XXVII: XXXI(1900-03, in-4°). BiDRAG TILL KANNEDOM AF FINLANDS NATUR OCH FOLK. OBSERVATIONS PUBLIÉES PAR L'INSTITUT MÉTÉOROLOGIQUE CENTRAL DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES DE FINLANDE : 1895-96 (in-4°, 1906). OBSERVATIONS FAITES A HELSINGFORS : ([n-4°). OVERSIGT AF FORHANDLINGAR. Societas pro Fauna et Flora fennica. Acra : XXI; XXII; XXII, XXV (1901-04). MEDDELANDEN : XX VIII, 1901-02; XXIX, 1902-03 (1902-04). France. ABBEVILLE. Société d'Émulation d'Abbeville. BULLETIN TRIMESTRIEL : 1903, 1-4: 1904, 1-4; 1905, 1-4; 1906, 1-2; Table générale, 1707-1904. MÉMoIREs : (In-4°). Mémoires : (In-8°) : XXI (4° série, V), 1906, 1-2. AMIENS. Société Linnéenne du Nord de la France. MÉMOIRES. BuLLETIN MENSUEL : XVII, 1904-05, n°5 357-368. ANGERS. Société d'Études scientifiques d'Angers. Buzzer : Nouvelle série, XX XIV, 1904. Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers. (Ancienne Académie d'Angers, fondée en 1685.) Mémoires : 2e série, VIII, 1905. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, XXI ARCACHON. Société scientifique et Station zoologique d'Arcachon. TRAVAUX DES LABORATOIRES. AUTUN. Société d'Histoire naturelle d’Autun. BuzLerin : XVIII, 1905. AUXERRE. Société des Sciences historiques et naturelles de l'Yonne. BuLLeriN : LVII (4e série, VIII), 1904, 2. BESANCON. Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Besançon. PROCÈS-VERBAUX ET MÉMOIRES : 1905. BEZIERS. Société d'Etude des Sciences naturelles de Béziers (Hérault). BULLETIN. BORDEAUX. Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux. ACTES : 3° série, LXV, 1903. Société Linnéenne de Bordeaux. ACTES. Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. MÉMOIRES. É OBSERVATIONS PLUVIOMÉTRIQUES ET THERMOMÉTRIQUES faites dans le dépar- tement de la Gironde par la Commission météorologique de la Gironde (Appen- dices aux Mémoires) : 1904-05. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES : 1904-05. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES DES PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ de 16950 à 1900 : (1905). BOULOGNE-SUR-MER. Société Académique de l’arrondissement de Boulogne-sur-Mer. BULLETIN. MÉMOIRES. CAEN. Académie nationale des Sciences, Arts et Belles-Lettres. Mémoires : 1905. Laboratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Caen. BULLETIN. Société Linnéenne de Normandie. BuLLETIN : © série, VIH, 1904 (1905). CAMBRAI. Société d'Émulation de Cambrai. Mémorrss : Fêtes du centenaire 1804-1904 (1905). XXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. CHALONS-SUR-MARNE. Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne (Ancienne Académie de Chälons, fondée en 1750). MÉMOIRES. CHALON-SUR-SAONE. Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire. BULLETIN MENSUEL : XXXI (nouvelle série, XI), 1905, 7-12; XXXII (XII), 1906. SUPPLÉMENT A LA PETITE FLORE DES CHAMPIGNONS LES PLUS VULGAIRES publiée en 1903 par R. Bigeard (1905). CHERBOURG. Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cher- bourg. MÉMOIRES. DAX. Société de Borda. BULLETIN TRIMESTRIEL : XXX, 1905, 3-4; XXXI, 1906, 1-2. DIJON: . Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon. MÉMOIRES. DRAGUIGNAN. Société d'Agriculture, de Commerce et d'Industrie du Var. BuzLETIN : XVII, 1905-06, janv.-sept. 1906. Société d'Études scientifiques etarchéologiquesde la villede Draguignan. BULLETIN. HAVRE. Société géologique de Normandie, fondée en 1871. BULLETIN. Société havraise d'Etudes diverses. BIBLIOGRAPHIE MÉTHODIQUE DE L'ARRONDISSEMENT DU HAVRE. RECUEIL DES PUBLICATIONS. LA ROCHELLE. Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts de La Rochelle. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LA CHARENTE-INFÉ- RIEURE : XXXIV, 1902 à 1905. LILLE. Société géologique du Nord. ANNALES : XXXIV, 1905. MÉMOIRES : (In-4°). LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. XXII LYON. Société d'Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon. ANNALES. Société botanique de Lyon. ANNALES. Société linnéenne de Lyon. ANNALES : Nouvelle série, LII, 1905, MACON. Académie de Macon (Société des Arts, Sciences, Belles-Lettres et Agri- culture de Saône-et-Loire). ANNALES : 3 série, IX (1904. Société d'Histoire naturelle de Macon, BULLETIN TRIMESTRIEL : I, 17-20 (1905). MARSEILLE. Institut colonial de Marseille. ANNALES : XIII (2° série, III), 1905. Musée d'Histoire naturelle de Marseille. ANNALES : Zoologie, Travaux du Laboratoire de zoologie marine : IX, 1904-05, 2 (in-4°). Société scientifique et industrielle de Marseille. BuLLerTin : XX XIII, 1905, 1-4. MONTPELLIER. Société d’'Horticulture et d'Histoire naturelle de l'Hérault. ANNALES : 45° année (2° série, XX XVII), 1905, 2-6; 46 année (XX X VIN), 1906, 1-4. MOULINS. Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France, publiée par E. Olivier. XIX, 1906, 1-3. NANCY. Académie de Stanislas. Mémomes : CLVI année, 6° série, III, 1905-06. . NANTES. Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France. BuLLeriN : XV, 1905 (2° série, V), 3-4; XVI, 1906 (VI:, 1-2. NÎMES. Société d'Étude des Sciences naturelles de Nîmes. BuLLeTiN : Nouvelle série, XXXII, 1904 (1905). ORLEANS. Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. Mémoires : 3 série, V, 1905, 2. XXIV SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. PARIS. Académie des Sciences. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES : CXVII, 1893, à CXL, 1905 (in-4°). TABLE GÉNÉRALE : CXII-CXXI, 1881-1895 (1900). Bulletin scientifique de la France et de la Belgique, publié par A. Giard. Journal de Conchyliologie, publié sous la direction de H. Fischer, Dautzen- berg et Dollfus. LIT, 1905, 3-4; LIV, 1906, 1-2. La Feuille des Jeunes naturalistes. XXXVI, 1905-06, n°5 423-432; XX XVII, 1906-07, n°5 433-434. CATALOGUE DE LA BIBLIOTHÈQUE Le Naturaliste, Revue illustrée des Sciences naturelles. XX VIII (2° série), 1906, n°5 452-474 (in-4°). Museum d'Histoire naturelle. Buzzerin : XI, 1905, 6; XII, 1906, 1-5. Revue critique de Paléozoologie, publiée sous la direction de M. Cossmann. Services de la Carte géologique de Ja France et des topographies souterraines. BuLLerin : XVI, 1904-05, n°s 106-110. Société géologique de France. BuLzLemn : 4° série, II, 1902, 6; IIT, 1903, 7; V, 1905, 3-5. COMPTES RENDUS DES SÉANCES. Société zoologique de France. BuLzLeTiIN : XXX, 1905. PERPIGNAN. Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales. XLVII, 1906. RENNES. Société scientifique et médicale de l'Ouest. BULLETIN. ROCHECHOUART. Société des Amis des Sciences et Arts de Rochechouart. BuzzærTin : XV, 1905, I. ROUEN. Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. BuLLETIN : 4° série, XL, 1904, 1-2. SAINT-BRIEUC. Société d'Émulation des Côtes-du-Nord. BuzLerins ET Mémoires : XLIII, 1905. SEMUR. Société des Sciences historiques et naturelles de Semur-en-Auxois (Côte-d'Or). BuLLETIN : XX XIII, 1904. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. XXV SOISSONS. Société archéologique, historique et scientifique de Soissons. Bur.Lerin : 3° série, XI, 1901-02 (1905). TOULON. Académie du Var. Buzzer : LX XIII, 1905. TOULOUSE. Université de Toulouse. ANNUAIRE : 1905-°6. Buzemn : XVbis; XVI; XVIT (1904-05). RAPPORT ANNUEL DU CONSEIL GÉNÉRAL DES FACULTÉS : 1903-04. BULLETIN DE LA STATION DE PISCICULTURE ET D'HYDROBIOLOGIE : 1904. TOURS. Société d'Agriculture, Sciences, Arts et Beïles-Lettres du département d'Indre-et-Loire. ANNALES : 144° année, LXXXV, 1905, 1-12. … VALENCIENNES. Société d'Agriculture, Sciences et Arts de l'arrondissement de Valen- ciennes. REVUE AGRICOLE, INDUSTRIELLE, LITTÉRAIRE ET ARTISTIQUE. ; VERDUN. Société philomatique de Verdun. MÉMOIRES. Grande-Bretagne et Irlande. BELFAST. Natural history and Philosophical Society. RePorT AND PROCEEDINGS : 1904-05. BIRMINGHAM. The Journal of Malacology, edited by W. E. Collinge. BRISTOL. Bristol Museum. REPORT OF THE MUSEUM COMMITTEE. CROYDON. Croydon Microscopical and Natural history Society. PROCEEDINGS AND TRANSACTIONS : 1905-06. DUBLIN. Royal Dublin Society. Economic PROCEEDINGS : I, 7-8. SCIENTIFIC PROCEEDINGS : Nouvelle série, XI, 6-12. SCIENTIFIC TRANSACTIONS : 2 série, IX, 2-3 (in-4°). XXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. DUBLIN. (Suite.) Royal [Irish Academy. LIST OF MEMBERS. ProcEEDINGS : Section B : Biological, geological and chemical Science, XX VI, 1-5. TRANSACTIONS : Section B, XXXIII, 1-2 (in-4°). ÉDIMBOURG. Royal physical Society of Edinburgh. PROCEEDINGS FOR THE PROMOTION OF ZOOLOGY AND OTHER BRANCHES OF NATURAL HISTORY : XVI, 1904-05, 4-7. ! GLASGOW. Natural history Society of Glasgow. TRANSACTIONS : Nouvelle série, VI, 3 (1901-02); VIT, 1(1902-03,; 2, (1903-04). Royal Philosophical Society of Glasgow. PROCEEDINGS. LEEDS. Conchological Society of Great Britain and Ireland. JourNAL oF Concxoro@x : XI, 1904-06, 10-12. Yorkshire Naturalists Union. TRANSACTIONS. LIVERPOOL. Liverpool Geological Society. PROCEEDINGS. LONDRES. Geological Society of London. GEoLoGicaL LITERATURE added to the Geological Society's library during the year : 1905. List or THE FELLOwS : 1906. QUARTERLY JOURNAL : LXII, 1906, 1-4 (n° 245-248). Linnean Society of London. JourNaL (ZooLo@y) : XXIX, n°5 193-194. Lisr : 1906-07. ProckEeniNGs : 118: session, 1905-06. Royal Society of London. OBITUARY NOTICES OF FELLOWS. PROCEEDINGS : Series À (Mathematical and Physical Sciences), LXXVII, n° 515-521 ; LXXVIII, n°5 522-524. Series B (Biological Sciences), LXX VII, n°5 516-521; LXX VIII, n°5 522-526. REPORTS TO THE EVOLUTION COMMITTEE : HI. REPORTS TO THE MALARIA COMMITTEE. REPORTS OF THE SLEEPING SICKNESS COMMISSION. Zoological Society of London. LIST OF THE FELLOWS. PROCEEDINGS OF THE GENERAL MEETINGS FOR SCIENTIFIC BUSINESS. TRANSACTIONS : XVII, 3-4 (in-4°). LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, XXVII MANCHESTER. Manchester Geological and Mining Society. TransacrIONS : XX VIII, 21 (1905). Manchester Museum. HANDBOOKS. Nores FROM THE Museum : XX (publication n° 58); XXI (n° 60). Ræporr for the year 1905-06 (publication n° 59), NE WCASTLE-SUR-TYNE. Natural history Society of Northumberland, Durham and Newcastle- upon-Tyne and the Tyneside Naturalists’ field Club. NATURAL HISTORY TRANSACTIONS OF NORTHUMBERLAND, DURHAM AND NEW- CasrLe-oN-Tyne : Nouvelle série, II (Londres, 1906). PENZANCE. Royal Geological Society of Cornwall. TRANSAOTIONS : XIII, 2. Italie. BOLOGNE. Reale Accademia delle Scienze dell Istituto di Bologna. INDICE GENERALE DEI DIECI TOMI COMPONENTI LA SERIA QUINTA : 1900-03 (1904). MEMoORIE : 5° série, X (1902-04); 6° série, [ (1904) (in-4°). RENDICONTO DELLE SEssiont : Nouvelle série, VII, 1902-03, 1-4; VIII, 1903-04, 1-4. BRESCIA. Ateneo di Brescia. CoMmmMENTARI : 1905. CATANE. Accademia Giænia di Scienze naturali in Catania. Ari : LXX XII, (4° série, XVIII) (1905, in-4°). BULLETTINO DELLE SEDUTE : Nouvelle série, LXXXVII-LXXX VII. FLORENCE. Società Entomologica Italiana. BuLLerTTiNo : XX XVII, 1905, 1-4. GÈNES. Museo Civico di Storia naturale di Genova. ANNALI,- Società di Letture e Conversazione scientifiche di Genova. BOLLETTINO. ; MILAN. Società Italiana di Scienze naturali e Museo civico di Storia naturale in Milano. Ati : XLIV, 1904-05, 3-4; XLV, 1905-06, 1-2. INDICE GENERALE PER AUTORI E PER MATERIE DEI LAVORI PUBBLICATI DELLA SUA FONDAZIONE A TUTTO SETTEMBRE 1906, MEMORIE : (In-4°). XXVIII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. MODENE. Società dei Naturalisti e Matematici di Modena. ATTI. = NAPLES. Museo zoologico della R. Università di Napoli. ANNUARIO : (In-4°), Reale Accademia delle Scienze fisiche e matematiche (Sezione della Società reale di Napoli). Renpiconro : XLIV (3 série, XI), 1905, 4-12; XLV (XII), 1906, 1-4. Società di Naturalisti in Napoli. BoLzLETTINo : Série I, XIX, 1905. PADOUE. Accademia scientifica Veneto-Trentina-lstriana. Ari : Nouvelle série, IT, 2 (1905). BULLETTINO. ; PALERME. Reale Accademia di Scienze, Lettere e Belle Arti di Palermo. BuLLeTTINO : 1899-1902 (1906, in-4°). ATTI : (In 4°). PISE. Società Malacologica Italiana. BULLETTINO. Società toscana di Scienze naturali residente in Pisa. | Ari : Memorie : XXI (1905). PRocessi vERBALI : XIV, 1905, 9-10; XV, 1905, 1-5, ROME. Pontificia Accademia de’ Nuovi Lincei. ATTi : LVIII, 1904-05, 2-7; LIX, 1905-06, 1-3 (in-4°). Memories : X XII, (1905, in-4°). Reale Accademia dei Linceï. ATTI : RENDICONTI (CLASE DI SCIENZE FISICHE, MATEMATICHE E NATURAL) : CCCIIT, 1906 (5° série, XV), 1 semestre, 1-12; 2° semestre, 1-9. — RENDICONTO DELL’ ADUNANZA SOLENNE : 1906 (in-4°i. Società Grologica ftaliana. BoLLerTrTino : XXIIL. 1904, 2; XXIV, 1905, 1-2. Società Zoologica italiana. | BoLzLeTrTino : XIV (2° série, VI), 1905, 4-8; XV (VIT), 1906, 1-6. SIENNE. Bollettino del Naturalista collettore, allevatore, coltivatore, aceli- matatore : XXV, 1905, 4-5, 7-12; XX VI, 1906, 1-7. Rivista italiana di Scienze naturali : XXV, 1905, 3-12; XXVI, 1906, 1-6. LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, XXIX SIENNE. (Suite.) Reale Accademia dei Fisiocritici di Siena. Ari : 4e série, XVII, 1905 (année académique CCXIV), 5-10; XVII, 1906 (CCXV), 1-5. PROCESSI VERBALI DELLE ADUNANZE. TURIN. Reale Accademia delle Scienze di Torino. Ari : XL, 1904-05, 6-15; XLI, 1905-06, 1-12. Indice generali dei volumi XXXI-XL (1905). Memories : 2° série, LV (1905, in-4°). OSSERVAZIONI METEOROLOGICHE FATTI NELL'ANNO ALL 'OSSERVATORIO DELLA R. UNIVERSITÀ DI TORINO. VENISE. Reale Istituto veneto di Scienze, Letteri ed Arti. Arr: : LXIII (8 série, VI), 1903-04, 1-10; LXIV (VIT), 1904-05, 1-10. Memories : XX VII, 3-5 (1904-05, in-4°). VÉRONE. Accademia di Verona. (Agricoltura, Scienze, Lettere e Commercio.) ATTI E MEMORIE. OSSERVERZIONI METEORICHE. Luxembourg. LUXEMBOURG. Institut Grand-Ducal de Luxembourg. ARCHIVES TRIMESTRIELLES (SECTION DES SCIENCES NATURELLES, PHYSIQUES ET MATHÉMATIQUES) : 1906, 1-2. à Verein luxemburger Naturfreunde « Fauna ». MiTTHEILUNGEN AUS DEN VEREINSSITZUNGEN : XV, 1905. VORSTUDIEN ZU EINER Picz-FLORA DES GROSSHERZOGTHUMS LUXEMBURG : I, Ascomycetes, 4 (1905). Monaco. MONACO. Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son. yacht, par Albert [:', prince souverain de Monaco. XXXII (in-4°). BULLETIN : 97-86. CARTES : (Plano). Norvège. BERGEN. Bergen-Museum. AARBORG : 1905, 3; 1906, 1-2. AARSBERETNING : 1905. MEERESFAUNA VON BERGEN : 2-3. XXX SOCIËTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. CHRISTIANIA. Physiographiske Forening i Christiania. NyT MAGAZIN FOR NATURVIDENSKABERNE : XLIV, 1906, 1-3. Videnskab Selskab i Christiania. : FORHANDLINGER : 1905. SKRIFTER (1 Mathematisk-naturvidenskabelige Klasse). — (I Historisk-filosofiske Klasse). Den Norske Nordhavs-Expedition 1876-1878. ZooLo@i : (In-4°). DRONTHEIM. Kongelig norsk Videnskabs Selskab i Trondhjem. SKRIFTER. STAVANGER. Stavanger Museum. AARSHEFTE : XVI, 1905. TROMSO. Tromsæ-Museum. AARSBERBTNING : 1901 ; 1902; 1903; 1904. AARSHEFTER : XXI et XXII, 1898-99, 3 (1904); XXVI, 1903 ; XX VII, 1904. Pays-Bas. AMSTERDAM. Koninklijke Akademie van Wetenschappen te Amsterdam. JAARBOERK : 1905. | VERHANDELINGEN (Tweede sectie : Plantkunde, Dierkunde, Aardkunde, Delfstofkunde, Ontleedkunde, Physiologie, Gezondheidsleer en Ziektekunde) : XI, 3-4. VERSLAGEN VAN DE GEWONE VERGADERINGEN DER WI1s- EN NATUURKUNDIGE AFDEELING : XIV, 1905-06, 1-2. Koninklijk zoologisch Genootschap « Natura Artis Magistra ». BuDRAGEN TOT DE DIERKUNDE : (In-4°). GRONINGUE. Centraal bureau voor de kennis van de provincie Groningen en omgelegen streken. BIJDRAGEN TOT DE KENNIS VAN DE PROVINCIE GRONINGEN EN OMGELEGEN STREKEN. Natuurkundig Genootschap te Groningen. VERSLAG : CIV, 1904, HARLEM. Hollandsche Maatschappi] der Wetenschappen te Haarlem. 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Zapiski (Bulletin de la Société ouralienne d’Amateurs des Sciences natu- relles) : XXV (1905). Gopovoz OTCET. JURJEFF (DORPAT). Naturforscher-Gesellschaft bei der Universität Jurjew. ARCHIV FÜR DIE NATURKUNDE Lav-, Exst- uwD KuRLANDS : 22 série, BIOLO- GiscHE NATURKUNDE : XII, 3; XIII, 1 (in-4°). SITZUNGSBERICHTE : XIII, 1903, 3; XIV, 1904-05, 1-2; XV, 1. SCHRIFTEN : XIII; XIV; XV; XVI; XVI (1905-06, in-4°). VERZEICHNIS DER ÉDITIONEN U. GENERAL-NAMENREGISTER ZU DEN BANDEN II (1869) bis XIV (1905). : XXXII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. KAZAN. Obscestvo Estestvoispytatelej pri Imperatorskom Kazanskom Univer- sitet. TruDY. PROTOKOLY ZASÉDANIJ. KHARKOW. Société des naturalistes à l’Université impériale de Kharkow. Travaux : XXXIX, 1 (1904), 2 (1905). KIEV. Kievskoe Obscestvo Estestvoispytatele]. Zapisri : XX, 1 (1905). MITAU. Kurländische Gesellschaft für Literatur und Kunst. SITZUNGSBERICHTE UND JAHRESBERICHT DER KURLANDISCHEN PROVINZIAL- MUSEUMS. MOSCOU. Société Impériale des Naturalistes de Moscou. BuLLerTiN : 1904, 4; 1905, 1-3. ODESSA. Novorossijskoe Obscestvo Estestvoispytatele]. ZaApisKki : XXVIII; XXIX. RIGA. Naturforscher-Verein zu Riga. ARBEITEN. KORRESPONDENZBLATT : XLVIII (1905). SAINT-PÉTERSBOURG. Geologiceskij Komitet. | IzvèsTiJA (Bulletins du Comité géologique). RusSKAJA GEOLOGICÈSKAJA BiBLioTEKA (Bibliothèque géologique de la Russie). Trupy (Mémoires) : (In-4°). Imperatorskoe S. Petersburgskoe Mineralogiceskoe Obscestvo. Zapiski (Verhandlungen der Russisch-Kaiïserlichen Mineralogischen Gesell- schaîft zu St. Petersburg) : 2e série, XLII, 2; XLIIT, 1 (1905). MareriaLi : (Materialen zur Geologie Russlands) : XXI, 2 (1905). Imperatorskaja Akademija Nauk. Zapiski1 (Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg): XIIL, 6; XIV, 4, 8; XV, 1, 4, 11; XVI, 7, 11; XVII, 1-2 (1903-04, in-40). .. 1zvésrwa (Bulletin) : 5° série, XVII, 1902, 5; XVIII, 1903; XIX, 1903; XX, 1904; XXI, 1904. EzEGoDNIK ZooLoGiceskaGo Muzeya (Annuaire du Musée zoologique) : X, 1905, 1-2; XI (supplément). LISTE? DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES. XXXIII SAINT-PÉTERSBOURG. (Suite. S. Peterburgskaja Obscestva Estestvoispytatele]. ProTokoOLI (Travaux de la Société impériale des naturalistes de Saint- Pétersbourg) : 1905, 4-8 ; 1906, 1-2. ? SECTION DE BOTANIQUE : XXXIV, 1904, 3 (Dorpat, 1905); XXXIV (sic), 1905. SECTION DE GÉOLOGIE ET DE MINÉRALOGIR : XX XII, 5. , SECTION DE ZOOLOGIE ET DE PHYSIOLOGIE : XXX V, 2, 4. TRAVAUX DE L'EXPÉDITION ARALO-CASPIENNE : VII (Dorpat, 1905). TIFLIS. Kavkaskoe Muzeja. IzvésTiA : II, 1905, 1. Serbie. BELGRADE. Spska Kralevska Akademija. GLAS. IsDANIA. GODINSTNAK. SPOMENIK, Suède. GOTHEMBOURG. Kongliga Vetenskaps och Vitterhets Samhälle i Gôteborg. HANDLINGAR. LUND. Lunds Universitets Kongliga Fysiografiska Sällskapet. : HaNDLINGaAR (Acta regiæ Societatis Physiographicæ I.undensis) : XL, 1904; nouvelle série, I, 1905 (in-4°). ÂRSSKRIFT : (In-4°). 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JAHRBUCH : 1904. SCHAFFHOUSE. Schweizerische entomologische Gesellschaft MirTHEILUNGEN : XI, 4 (Berne, 1906). LISTE DES SOCIÉTÉS ET INSTITUTIONS CORRESPONDANTES, XXXV ZURICH. Naturforschende Gesellschaft in Zurich. VIERTELJAHRSSCHRIFT : XLIX, 1904, 3-4; L, 1905, 1:4; LI, 1906, 1. Bibliothèque de l’École polytechnique fédérale, — Commission géolo- gique suisse, (Voir Berne.) | OCÉANIE. Australie du Sud. ADELAÏDE. Royal Society of South Australia. MEMoIRs : I, 3 (in-4°, 1905). : TRANSACTIONS AND PROCEEDINES AND ReporrT : XXIX (1905). Iles Sandwich. HONOLULU. Bernice Pauahi Bishop Museum of polynesian Ethnology. FAuN* HAWAIENSIS : ([n-4°). Memors : I, 1-2 (in-4°). OccasIoNAL PAPERS : II, 4; IV, 1. Indes néerlandaises. BATAVIA. Koninklijke Natuurkundige Vereeniging in Nederlandsch Inaië. BOEKWERKEN TER TAFEL GEBRACHT IN DE VERGADERING DER DIREOTIE. NATUURKUNDIG TiypscHRIFT voor NEDERLANDSCH Inpië : LXIV (10° série VII); LXV (IX) (Weltevreden, 1905). VOORDRACHTEN. ; Mijnwezen in Nederlandsch Oost-Indié. JAARBOEK. Nouvelle-Galles du Sud. SYDNEY Australian Museum. | ANNUAL REPORT OF THE TRUSTEES : LI, 1905. CATALOGUES. Recorps : V, 6; VI, 1-2. Department of Mines and Agriculture. ANNUAL MiniNG ReporT : (In-4°). GEOLOGICAL SuRvEY or N. S. W. : MEmoiRs : Palœontologyÿ (in-4°). GeoLocicaz SURVEY 0F N. S. W. : Recorps : VIII (1905), 2. GeoLogicac SURVEY or N. S. W. : MiveraL RESOURCES : 11. GEoLoGICAL MAP OF THE GERRINGON DISTRICT ; id. OF THE LITTLE FOREST AND ConJoLa : (Plano). XXXVI SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. SYDNEY. (Suite.) Linnean Society of New South Wales. PRooEEDINGS : XXIX, 1904, 3 (n° 115); XXX, 1905, 2-3 (n°5 118-119). Royal Society of New South Wales. JouRNAL AND PROCEEDINGS : XXX VIII, 1904 (1905). Nouvelle-Zélande. AUKLAND. Aukland Institute. WELLINGTON. Colonial Museum and Geological Survey of N. Z. ANNUAL REPORT ON THE COLONIAL MUSEUM AND LABORATORY. New Zealand Institute. TRANSACTIONS AND PROCEEDINGS. Queensland. BRISBANE. Royal Society of Queensland. PROCEEDINGS : XIX, 2. Tasmanie. HOBART. Royal Society of Tasmania. PAPERS AND PROCEEDINGS. Victoria. MELBOURNE. National Museum, Melbourne. Memoirs : I. Public library, Museums and National gallery of Victoria. CATALOGUE OF CURRENT PERIODICALS RECEIVED. CATALOGUE OF THE EXHIBITION OF OLD, RARE AND CURIOUS BOOKS, MANUSCRIPTS, AUTOGRAPHS, ETC. HELD IN COMMEMORATION OF THE FIFTIETH ANNIVERSARY OF THE OPENING. REPORT OF THE TRUSTEES : 1905. Te B00K 1856-1906. Royal Society of Victoria. PRrocEEDINGS : Nouvelle série, XVIII, 2. TRANSACTIONS : (In-4°). LISTE DES MEMBRES TABLEAUX INDICATIFS DES MEMBRES FONDATEURS, PRÉSIDENTS, VICE-PRÉSIDENTS, TRÉSORIERS, BIBLIOTHÉCAIRES ET SECRÉTAIRES DE LA SOCIÉTÉ DE 1863 A 1906. — © —— MEMBRES FONDATEURS. 1°" janvier 1863. J. CorBEAU. F. ne MALziINr. Ég. Fologne. H. LaAMBOTTE. Fr. ROFFIAEN. A. SEGHERS. J.-L. Weyers. 6 avril 1863. À. BELLYNCK. Eu. CHARLIER. CH. CoCHETEUX. Comte M. pe Rograno. Baron Pu. pE Ryckxorr. Baron Ep. DE SÉLYs-LONGCHAMPS. J. D'UDEKEM. G. DEWALQUE. F. ÉLonn. L. GEELHAND DE MERXEM. L'abbé Micaor. ADR. RosART. A. THIELENS. ALB. TOoILLIEZ. PRÉSIDENTS. 1863-1865. H. LAMBoTTE. 1865 1867. H. Apax. 1867-1869. Comte M. pe Rograno. 1869-1871. J. CorBeau. 1871-1873. H. Nysr. 1873-1875. G. DEWALQUE. 1875-1877. J. Croca. 1877-1879. A. BRIART. 1879-1881. J. Croca. 1881-1882. FR. RoOFFIAEN. 1882-1884. J, Croca. 1884-1886. P. Cogels. 1886-1888. J. Croca. 1888-1890. F. CRÉPIN. 1890-1892. É. HENNEQUIN. 1892-1894. J. Croce. 1894-1896. A. Daimeries. 1896-1898. J. Croca. 1898-1900. M. Mourlon. 1901-1902. A. Lameere. . 1903-1904. Ph. Dautzenberg. 1905-1906. Ad. Kemna. XL SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. 1863-1865. F. DE MALZINE. 1884-1886. J. Croca. 1865-1867. H. LAMBOTTE. 1886-1887. H. Denis. 1867-1869. H. Apan. 1887-1893. P. Cogels. 1869-1870. Comte M. pe RoBIANO. 1893-1895. É. HENNEQUIN. 1870-1871. H. LAMBOTTE. 1895-1896. J. Croca. 1871-1873. TH. LECOMTE. 1896-1898. A. Daimeries. 1873-1875. J.-L. Weyers. 1898. J. CROCQ. 1875-1879. FR. ROFFIAEN. 1898-1900. É. HENNEQUIN. VICE-PRÉSIDENTS. 1879-1884. H. Denis. 1901-1904. Baron ©. van Ertborn. 1905-1906. À. Lameere. TRÉSORIERS. 1863-1868. J. CoLBEAU. | 1869-1906. Ég. Fologne. BIBLIOTHÉCAIRES. 1863-1871. J.-L. Weyers. 1872-1877. Ern. Van den Broeck. Ern. Van den Broeck. 877-1878. ee À. Rutot. 1878-1882. Th. Lefèvre. 1882-1884. L. PIGNEUR. 1885-1895. Th. Lefèvre. 1895-1906. H. de Cort. SECRÉTAIRES. 1881-1895. Th. Lefèvre. 1895-1896. H. de Cort. 1863-1868. J. CoLBEAu. 1869-1871. C. STAEs. 1871-1881. J. CoLBEAu. SECRÉTAIRE GÉNÉRAL. 1896-1906. H. de Cort. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES AU 31 DÉCEMBRE 1906 C. E. F. E. 1880. E. 1906. C. 1867. H. 1888. E. 1897. C. 1868. E. 1870. E. 1887. V. 1885. E. 1886. E. 1884. C. 1864. Ÿ. 1866. E. 1904. — Abbréviations : . — Correspondants. HR DANONE NE RX =. Honoraires .… — Effectifs. PP À — Protecteurs. . — Fondateurs. VE ce eee SA Je pre JA VIE, Bayet, Chevalier Ernest, Secrétaire du cabinet aee . M. le Roi des Belges. — 58, rue Joseph IT, Bruxelles. Bellini (D’ R.), Professeur à l'École technique royale. — Chivasso, pro- vince de Turin (Italie). Brusinà, SriripionE, Directeur du Musée national zoologique, Profes- seur à l'Université d'Agram. — 9, Frg. Franjé Josipa, Zagreb, Croatie (Hongrie). Buls, CHARLES, ancien Bourgmestre de la ville de Bruxelles. — 36, rue du Beau-Site, Bruxelles. - Carletti, J.-T., Traducteur assermenté près le tribunal de 17° instance de Bruxelles. — 40, rue Tasson-Snel, Bruxelles. Chevrand, Awronto, Docteur en médecine. -— Cantagallo (Br ésil). Cogels, Paur.. — Château de Boeckenberg, Deurne, près Anvers. Cornet, JuLes, Professeur de géologie à l’École des mines du Hainaut. — 86, boulevard Dolez, Mons. Cossmann, Maurice, Ingénieur, Chef des services techniques de la Compagnie du chemin de fer du Nord. — 95, rue de Maubeuge, Paris, X. Cosyns, Grorces, Assistant à l’Université. — 260, rue Royale-Sainte- Marie, Bruxelles. Daimeries, ANTHYME, Ingénieur, Professeur à l'Université libre de Bruxelles, Chef des Travaux chimiques. — 4, rue Royale, Bruxelles. d'Ancona, Cesare, Docteur en sciences, Aide-Naturaliste au Musée d'histoire naturelle. — Florence (Italie). Dautzenberg, PaiiPpe, ancien Président de la Société zoologique de France. — 209, rue de l’Université, Paris, VII. ‘de Contreras, Marcez. — 231, rue du Trône, Bruxelles. XLII SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. E. 1880. de Cort, Huco, Membre de la Commission permanente d’études du 1880 . 1876 1887. . 1880. 1901. 1874. 1902. 1895. Musée de l'État Indépendant du Congo, etc. — 4, rue d’Holbach, Lille (France). . de Dorlodot, le Chanoine HENRY, Professeur de Paléontologie strati- graphique à l’Université catholique. — 18, rue Léopold, Louvain. . Dejaer, Erwesr, Directeur général des mines, Président de la Commis- sion géologique de Belgique. — 59, rue de la Charité, Bruxelles. Delheid, Épouarp. — 63, rue Veydt, Bruxelles. de Limburg Stirum, Comte ApoLpHe, Membre de la Chambre des représentants. — 23, rue du Commerce, Bruxelles, et Saint-Jean, par Manhay. . de Man, D' J. G. — Ierseke (Pays-Bas). . S. A. S. le Prince Albert I* de Monaco. — 7, cité du Retiro, Paris, VIII. . de Moreau, Chevalier À., ancien Ministre de l'Agriculture, de l'Industrie et des Travaux publics. — 186, avenue Louise, Bruxelles. | . Denis, Hector, Avocat, Professeur à l’Université libre de Bruxelles, Membre de la Chambre des représentants. — 46, rue de la Croix, Bruxelles. . De Pauw, L. F., Conservateur général des collections de l’Université libre de Bruxelles. — 84, chaussée de Saint-Pierre, Bruxelles. . De Quanter, A., Administrateur-Directeur de la Société « L'Union belge ». — 29, place de l'Industrie, Bruxelles. . Desneux, Juces. — 19, rue du Midi, Bruxelles. . Dollfus, Gusrave, Collaborateur principal au Service de la carte géolo- gique de France, ancien Président de la Société géologique de France. — 45, rue de Chabrol, Paris, X. . Dupuis, Pauz, Lieutenant. — 33, rue de l'Abbaye, Bruxelles. . 1863. Fologne, Écnne, Architecte honoraire de la maison du Roi. — 72, rue de Hongrie, Bruxelles. . Foresti, D' Lopovico, Aide-Naturaliste de géologie au Musée de l’Uni- versité de Bologne. — Hors la Porta Saragozza, n°5 140-141, Bologne (Italie). Fournier, Dom GRÉGoIRE, Professeur de géologie à l'Abbaye de Maredsous. Friren, l'Abbé A., Chanoine honoraire. — 41, rue de l'Évêché, Metz [Lorraine] (Allemagne). Geret, Paur, Naturaliste conchyliologiste. — 76, Faubourg Saint- Denis, Paris, X. Gilson, Gusrave, Professeur à l’Université. — Rue du Canal, Lou- vain. : : F3 Ê ms . 1874. . 1895. . 1868. . 1874. 1873. 1899. 1872. 1896. 1864. . 1890. . 1867, 1872. . 1902. 1897. . 1890. … 1903. . 1872. . 1884. 1870. 1887. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. XLIII Gosselet, JuLes, Doyen honoraire de la Faculté des sciences de l'Université, Correspondant de l'Institut de France, — 18, rue d’Antin, Lille (France). Graux, CHARLES, ancien Sénateur, Administrateur-Inspecteur de l'Uni- versité libre de Bruxelles. — 38, avenue Louise, Bruxelles, Hidalgo, D' J. GonzaLës, Professeur de malacologie au Musée des Sciences, Membre de l'Académie royale des Sciences exactes. — 36, Alcalà 3° irq., Madrid Issel, D: ArTuro, Professeur de géologie à l'Université. — 3, Via Giapollo, Gênes (Italie). Jones, Thos.-Rurerr, F. R. S., ancien Professeur au Collège de l'état- major. — Penbryn, Chesham Bois Lane, Chesham Bucks, Railway station Amersham (Angleterre). Kemna, Arorpxe, Docteur en sciences, Directeur de l'Antwerp Water Works CY. — 6, rue Montebello, Anvers. Kobelt, D' Wiznezm. — Schwanheim-sur-le-Mein (Allemagne). Kruseman, Henri, Ingénieur-Géologue.— 24, rue Africaine, Bruxelles. Lallemant, CHarces, Pharmacien. — L’Arba, près Alger (Algérie). Lameere, Aucusre, Docteur en sciences, Professeur à l'Université libre : de Bruxelles, Membre de l’Académie royale des Sciences de Belgique. — 10, Avenue du Haut-Pont, Bruxelles. Lanszweert, ÉDOUARD, ex-Pharmacien du Roi. — 87, rue de la Cha- pelle, Ostende. Lefèvre, Téopore. — Chäteau de Petit Spay, Trois-Ponts. Loppens, Karez, Membre de la Société royale de Botanique de Bel- gique. — 7, rue du Marché, Nieuport. Lucas, WarraèrE, Chimiste, —- 54, rue Berckmans, Bruxelles. Malvaux, Jean, Industriel. — 69, rue de Launoy, Bruxelles. Masay, FERNAND, Docteur en médecine. — 58, square Marie-Louise, Bruxelles. Matthew, G.-F., Inspecteur des douanes. — Saint-John [Nouveau- Brunswick] (Canada). ; Medlicott, Hewrv-Benenicr, M. A., F. R.S., ex-Superintendant du Service géologique de l'Inde anglaise. — Londres (care of Messrs. HS: King & Co., 65, Cornhill, E. C.). Mourlon, Micuer, Docteur en sciences, Directeur du Service géologique de Belgique, Membre de l'Académie royale des sciences de Belgique. — 107, rue Belliard, Bruxelles. Navez, Louis, Littérateur. — 162, chaussée de Haecht, Bruxelles. XLIV C. 1869. E. 1880. E. 1882. E. 1896. E. 1897. E. 1903. E. 1882. C. 1868. E. 1898. E, 1872: E. 1906. V. 1885. E. 1903. P. 1889. E. 1903. E. 1904. E. 1895. E. 1879. E. 1869. E. 1896. E. 1905. SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE, 8 Paulucci, Mme la marquise MarraNna. — Novoli près Florence (Italie). Pelseneer, PAUL, Docteur agrégé à la Faculté des sciences de Bruxelles, Professeur à l'Ecole normale de Gand. —53, boulevard Léopold, Gand. Pergens, ÉDOUARD, Docteur en sciences et en médecine. — Maeseyck. Philippson, Maurice, Docteur en sciences naturelles. — 25, rue de la Loi, Bruxelles. Putzeys, SyLvÈRE, Docteur en médecine. — 24, rue Anoul, Bruxelles. Quinet, Docteur en médecine. — 14, rue de la Sablonnière, Bruxelles. Raäeymaekers, D' DÉSIRÉ, Médecin de bataillon au 1‘ régiment d’ar- tillerie. — 303, boulevard des Hospices, Gand. Rodriguez, Juan, Directeur du Musée d'histoire naturelle, — Guatemala. Rousseau, ErNEsT, Docteur en médecine. — 60, avenue de la Cou- ronne, Bruxelles. Rutot, Armé, Ingénieur honoraire des mines, Conservateur au Musée royal d'histoire naturelle, Membre du Comité de direction de la Carte géologique. — 177, rue de la Loi, Bruxelles, Schlesch, Haxs, Assistant à l'Université. — 81, Sortedamsdossering, Copenhague (Danemark). Schmitz, Gaspar, S.-J., Directeur du Musée géologique des bassins houillers belges, Professeur au Collège Notre-Dame de la Paix. — 11, rue des Récollets, Louvain. Schouteden, Henri, Docteur en sciences naturelles, Secrétaire de la Société Entomologique. — 12, chaussée d'Ixelles, Bruxelles. Severeyns, G., Propriétaire. — 103, rue Gallait, Bruxelles. Severin, GUILLAUME, Conservateur au Musée royal d'histoire naturelle. — 75, avenue Nouvelle, Bruxelles. Steinmetz, Frirz, Avocat, — 10, rue de la Mélane, Malines. Sykes, ERNEST RUTHVEN, B. A.; F. Z.S. — Fair Oaks, Addlestone, Surrey (Angleterre). Tillier, AcuiLe, Architecte, — Pâturages. van den Broeck, Ernest, Conservateur au Musée royal d'Histoire naturelle, Membre du Comité de direction de la Carte géologique du Royaume, Secrétaire général honoraire de la Société belge de Géo- logie, de Paléontologie et d'Hydrologie. — 39, place de l’Industrie, Bruxelles. Vandeveld, Exxesr, Bibliophile. — 12, avenue de la Brabançonne, Bruxelles. Van de Vloed, Frorenr, Chef du filtrage, préposé aux analyses bac- tériologiques et microscopiques de l’Antwerp Water Works C7, — Waelhem. E. rr 5. 1903. 1873. 1904. 1891. 1886. 1882. 1906. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ. XLY Van de Wiele, D' Came. — 27, boulevard Militaire, Bruxelles. van Erthorn, Baron Ocrave. — 32, rue d'Espagne, Bruxelles. Van Heurck, D'. — 8, rue de la Santé, Anvers. Verstraete, ÉMILIEN, Major retraité. — 40, rue Osseghem, Bruxelles, Vincent, Émizx, Docteur en sciences naturelles, Attaché à l'Observa- toire royal. — 35, rue De Pascale, Bruxelles. von Koenen, D' Anocpe, Professeur de géologie et de paléontologie à l'Université royale de Güttingue. — Güttingue (Allemagne). Weissenbruch, Mie M., Imprimeur du Roi. — 49, rue du Poin- çon, Bruxelles. 1872. Westerlund, D' Cari-AGarpH. — Ronneby (Suède). . 1881. . E. 1863. Weyers, Josepu-LéoPoLD. — 35, rue Joseph IT, Bruxelles, 1903. Willem, Vicror, chef des Travaux zoologiques à l'Université, — 8, rue Willems, Gand. Woodward, D: Henry, LL. D., F. R. S., Conservateur de la section de géologie du British Museum. — 13, Arundel Gardens, Nothing Hill, London W. . 1879. Yseux, D' ÉMILE, Professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université libre de Bruxelles. — 97, avenue du Midi, Bruxelles. Membres décédés en 1906. . 1886. Bourdot, JuLes, ingénieur civil, à Paris. . 1876. Weissenbruch, Paur, Imprimeur du Roi, à Bruxelles. ERRATA. Page 73, ligne 15, au lieu de : u padinte », lisez : « painted ». — 283, — 14, — « Distæchia », lisez : « Distæchia ». TT ST, = 9, en « fig. 14 ”, lisez : fig. 18 ». Explication de la planche VI, ligne 15, lisez : « Par erreur, la figure porte 266-2 (et non 268-1) au lieu de 268-2. SOUSCRIPTEURS AUX PUBLICATIONS : Ministère des Sciences et des Arts, à Bruxelles. . . . . . 35 exemplaires. Gouvernement provincial du Brabant, à Bruxelles. . . . . 1 = Service technique provincial du Brabant, à Bruxelles. — Bibliothèque de l’École normale de la ville de Bruxelles . — Service des échanges internationaux, à Bruxelles . Université libre de Bruxelles Institut cartographique militaire, à Bruxelles . Librairie Misch et Thron, à Bruxelles Librairie Dulau & Co., à Londres. WW D = = (9 em bu | LA SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE «@ élé fondée, le 1° janvier 1863, par Jules Colbeau et MM. F. de Malzine, É. Fologne, H. Lambotte, F. Roffiaen, A. Seghers et J. Weyers. * x + Les adhérents, à la date du 6 avril 1863, ont été dénommés Membres fondateurs. La Société a été autorisée par le Roi, le 28 décembre 1880, à prendre le titre de SOCIÉTÉ ROYALE MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE. Sa dénomination actuelle SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE a été adoptée par l'Assemblée générale du 8 février 1903 et autorisée par le Roï le 10 fé- vrier 1904. TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME XLI (1906) DES ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE ZOOLOGIQUE ET MALACOLOGIQUE DE BELGIQUE —05930— Pages, Comptes rendus des SéAnGes 2.7 = 5. = à 0, | 5 Assemblée générale du 13 janvier 1906 . D Ad. Kemna : Les théories dans les sciences naturelles et spécialement ENLAOOIONTES DEN A NES ÉTR2E SDS MERE NEA STOEE D OO OR Re UE NS Pen ne et ON dd 48 AAC QU PO TENTIEP ER ep NO he ne di RU Ne à à 50 Composition du Conseil pour l’année 1906 . . . . . . . . . D2 ContrAL ayeCPAMPrIMEUR US AN ME M en cr D2 Ad. Kemna : « Octacnemus », une Ascidie mégophage . . . . . D4 DONC RO TIATS SE RE PR UN Rue Dot A pi Dee es 71 H. B. Preston : Descriptions of new species of marine Pelecypoda rome Pllippine Ilan RE RS RE TL uit 1e E. Rousseau : Une station de biologie lacustre en Belgique. Le labora- toire d’Overmeire et son programme... . . . … . . . . . 74 SE Ga SU a vo à ct) 0 8 Ad. Kemna : L’Holothurie pélagique « Pelagothuria » … … . . . 87 Ad. Kemna : Revue de travauæ sur les Appendiculaires . . . . . 92 Éd. Delheid : Quelques Poissons éocènes et oligocènes de la Belgique. Une Chélonée rupelienne couverte d’eæostoses. . . . . . . . 104 Éd. Delheid : Le sous-sol de la commune d'Uccle . + . . . . . 112 LR a CA PP SR RE EN A SC A ESS à À E. Rousseau : Note monographique sur les Spongiaires de Belgique : DS PR RER 4 RE te perdant re nn ne tale 2 cocyee torts ll XLVIH TABLE DES MATIÈRES. = Pages. Séance du- A fuiNlet Re ER Re PR Re ee Re OT AdKemna LA phomus comestible: "RENE AT ER OT Ad. Kemna : La disposition des poils chez le Paresseux didactyle. ee Ad. Kemna : Les larves tisseuses d'Insectes dans les distributions (CROIRE PEN RS AT ae AN PE DU D IE OA mn ee LU IDIe) K. Loppens : Bryozoaires nouveaux pour la faune belge . . . : . 130 K. Loppens : Liste complète des Bryozoaires de Belgique. . . . . 132 Ad. Kemna : Die Ursprung des Wirbeltierauges, par G. Jelgersma . 137 R. Douvillé : Sur des Ammonites du Crétacé sud-américain (Plariches TV) rein Ne RES RUES UE SEE RE sale Séince du 13 octobre © the 2 Ne A Are Vie ce plon J, G. de Man : Observations sur quelques Nématodes terrestres libres delite deWalcheren FETES HR Uri ee O0 Séance du 10novembre "35% ren ne LR Re se LD H. Schlesch : Fauna der Insel Bornholm. + . . …. . à: , … . 175 H. Schlesch : Ausländische Mollusken Arten im Botanischen Garten in Konenhagen lebend' SSSR EE RTS SNS ee Pen el Séance du 15 décembre: 4 20 NE Mr LE PT Er Eee x 185 M. Cossmann : Appendice ñ° 4 au Catalogue illustré des coquilles fossiles de l’Eocène des environs de Paris (Planches V-X) . . . . . . 185 K. Loppens : Bryosoaires marins et fluviatiles de la Belgique . . . 286 R. Anthony : Étude monographique des Aetheriidae (Anatomie, Mor- phogénie, Systématique) (Planches X et XI) . . . . . . . . 322 Assemblée générale du 12" janvier 1907 0728 50 A RENE RAS Butletin:bibioSrapMiques res Re RS ne a or I Liste des Sociétés et Institutions correspondantes, avec indication des ouvragés-recuspendant Pannée FO06- ESS NE EN me ee II Liste des‘membresie" 2 LENS UE MORE SE RS EE RE Tableaux indicatifs des Membres fondateurs, Présidents, Vice-Présidents, Trésoriers, Bibliothécaires et Secrétaires de la Société de 1863 à 1906 . xxxIx Liste générale des membres au 31 décembre 1906. -. . . . . . . . XLI Errata ii RTE Rs TR RE PART E RE de Lee PE On PO ER LE NO Spuscripteuts aux publications. :25.0 04 0 PSC URES LC RE RP STNr Table générale:des matières: 212.7 22/20 0 RSS RE EL NI \ Re ver