eg PES PUS CRE nine Ve hr -6 dot NUE RUE RS ER TR RS TL RON PIE GS IE RD EN À D ne Pa nt ae RS TT me tt nf M NE : . red oreE rpe RO U. S. NATIONAL MUSEUM LIBRARY OF Henry Guernsey Hubbard Eugene Amandus Schwarz NA DONATED IN 1902 ACCESSION No ae (M run LAN pou NS Ï PHLAU C ÿ NUE j! Un NET AU ON ET AX ANT UE {l 1! } ee \ (ANA POTRS TETE LNTONN MN AA j FL 1 Î L N (ci nu f \} RTE OU } Fu nu 4 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE Natura maximè miranda in minimis. Quatrième série. TOME QUATRIÈME PARIS AU BUREAU DU TRÉSORIER DE°LA SOCIÉTÉ rue Saint-Placide, 50 (Faub. S'-Germain). 1864 ARTICLE 38 DU REGLEMENT. Les opinions émises dans les ANNALES de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs. La Socicte n'entend aucunement en assumer la responsabilité. PARIS. — Typographie FÉLIX MALTESTE #r Ce, rue des Deux-Portes-Saint-Sauveur, 22 ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE HISTOIRE DE LA TEIGNE SYRINGELLE (KTinea syringella FABR.), Par M. AMYOT. © — (Séance du 9 Septembre 1863.) Il y a deux ans, en 1861, il y eut une dévastation exceptionnelle des Lilas dans Paris et les environs. Un horticulteur demeurant sur le boule- vard de la Glacière eut les feuilles des siens ravagées sans qu'il en restât une seule, comme si le feu y avait passé. J'ajoute qu'il en fut de même des miens sur un point hors de Paris, route de Charonne à Saint-Mandé. Or, l’horticulteur avait pour voisin un fabricant de produits chimiques dont l’usine jetait, par sa haute cheminée, une fumée fort abondante que le vent rabatiait souvent sur les habitations environnantes. L’horticulteur fut convaincu que c'était cette fumée, avec les émanations corrosives que, suivant lui, elle devait contenir, qui avait brülé ses Lilas; il en adressa une plainte formelle au préfet de police, demandant que l'usine fût fermée à cause des dégâts évidents, disait-il, qu’elle lui causait ainsi qu'aux au- tres habitants. La commission de salubrité publique fut saisie de la ques- lion. Heureusement un savant entomologiste, un lépidoptériste, notre col- lègue M. Boisduval, faisait partie de cette commission; il alla voir les Lilas, pièces de conviction, et à la première inspection, il dit à l’horticul- Le Série, TOME IV. 1 6 AMYOT, teur : « Ce n’est pas la fumée de votre voisin qui a brûlé vos Lilas ; tenez, regardez : ce sont ces petites chenilles qui les ont mangés. Soyez tran- quille, ils reverdiront un jour aussi beaux qu'auparavant. » La prédiction se réalisa, et quant à moi, avant la fin d’août, je vis les miens se revêtir de nouvelles feuilles qui, celte fois, ne présentèrent même presque plus aucun dégât de la part de ces chenilles, réapparues encore, il est vrai, çà et là, mais en fort petite quantité. L'année suivante, 1862, encore quel- ques dégâts sur mes feuilles ; cette année 1863, encore de même. Mais mon jardin, très sec de sa nature, se prête plus facilement que d’autres localités au développement de ces insectes, et depuis 1863 je n’ai plus vu ni entendu parler de dégâts extraordinaires. La nature a conservé l'espèce, le fléau à disparu. J'en ai conclu, il y a deux ans, lorsque je fis une première communica- tion à la Société entomologique à ce sujet (voir Annales de la Société entomologique de France, 1861, Bulletin ent., p. xx1x), que l’échenillage n'avait pas besoin d'intervenir pour faire cesser les grandes apparitions de chenilles, que la nature s’en chargeait; et c'était encore un fait qui me semblait venir à l'appui d’une théorie que je soutiens toujours, à savoir que notre loi de l’an IV, qui ordonne l’échenillage sous peine d’a- mende, chaque année au commencement du printemps, pour écarter le tléau de la contrée, est un reste de la barbarie du moyen âge, où l’on allait en procession exorciser ces insectes dans les champs, loi que nous voyons toujours rappelée par affiche aux citoyens tous les ans, mais heu- reusement pour la forme seulement, car elle ne recoit jamais son exécu- tion rigoureuse, que je sache; du moins, je le souhaite. Ces circonstances m'ont fait porter mon attention spéciale sur l’insecte dont il s’agit, et voici le résultat de l’étude que j'ai faite. Notre collègue M. H. Lucas avait très bien appliqué à cette espèce le nom qui lui est donné par les auteurs : Gracillaria syringellu (Dupor- chel, Catalogue méthodique des Lépidoptères d'Europe, 1844, Tinéides, p. 371; — Gracilaria syringella Zeller, Versuch., etc., Isis, 1839, t. 12, p. 209; — Ornix ardeæpennella, Treitschke, Die Schmetterlinge von Eu- ropa, 4827, vol, 9, 2° partie, p. 205; — Tnea syringella Fabricius, Spe- cies Insectorum, t. 2, p. 244, n° 17). Je fais seulement remarquer que c’est une faute d'orthographe commise par Duponchel d’avoir écrit le nom de Gracillaria avec deux {. Ce nom, créé par Haworth (Lepidoptera Bri- tanniæ, 1803-1828) et reproduit par Curtis et Stephens, ne comporte qu'un seul {, comme le veut le nom latin gracilis, grêle, dont il a été formé; Zeller l’a très bien écrit Gracilaria. Tinea syringella. 7 De tous les auteurs, c’est Treitschke qui a le mieux observé et décrit celte espèce. Seulement il a eu le tort de lui donner un nouveau nom, tout en convenant cependant que c’était vraisemblablement la Tinea syrin- gella de Fabricius ; mais il ajoute, pour s’excuser de lui appliquer le nom nouveau de ardeæpennella, que les descriptions de Fabricius étant trop courtes peuvent toujours laisser des doutes, et que d’ailleurs les syllabes finales de ce nouveau nom étaient plus en rapport avec celles des noms donnés aux nombreuses autres espèces du même genre : très mauvaises raisons que personne n’a admises après lui. Il résume ainsi fort bien, en latin, les caractères propres de l'espèce : Ailes antérieures marbrées de roux et de noir, avec des taches costales blanches. Il ajoute, en allemand, que la base des ailes antérieures est d’un brun sombre doré ou café luisant, avec quelques parties plus sombres ; qu’au bord antérieur, il y à environ quatre ou cinq traits blancs qui se dirigent vers le bord interne, lesquels s’avancent rarement jusque-là en lignes transverses, mais se confondent en une simple tache. Le bord pos- térieur est bordé de noir; à la pointe des ailes, une demi-lune blanchâtre s’avançant dans la frange, qui est grise. Les ailes inférieures sont d’un brun roux, leur frange blanchâtre. Le dessous des ailes supérieures est brun, taché de blanc ; celui des ailes inférieures comme le dessus. Il fait ensuite une soigneuse description de la chenille, d’un blanc lui- sant ou vitreux, les intestins verts se voyant à travers la translucidité du corps ; de petits tubercules vitreux, couverts de poils rares, s’aperçoivent avec une forte loupe ; la tête est vitreuse, avec une ou deux petites taches brunes près de la bouche ; toutes les pattes sont vitreuses. Puis il passe aux mœurs de l’insecte. La chenille est mineuse ; elle vit, pendant sa jeunesse, dans le parenchyme des feuilles de Lilas (Syringa vulgaris) ; elle paraît dans le cours des mois de mai, juin, juillet, août et jusqu’en octobre. On trouve d’assez grosses chenilles dans cette demeure minée entre les parois supérieures et inférieures de la feuille, mais la plu- part l’abandonnent dans un àge plus avancé pour enrouler le bout des feuilles jusqu’au milieu de leur surface, où elles les fixent des deux côtés avec des fils; elles habitent là jusqu’à dix ou douze ensemble, mais ordi- nairement en moins grand nombre. L’enroulement se fait toujours du côté inférieur, en dessous de la feuille; quand elle ont rongé la place, elles la quittent pour former un autre enroulement. La chenille se file un cocon de soie blanche pour y passer à l’état de nymphe dans les feuilles, dit-il, ou ailleurs. La nymphe se trouve aussi à la surface de la terre, dans un tissu soyeux, ferme, allongé : elle est jaune; 8 AMYOT. antennes à fourreaux, de forme perlée, aussi longues que le corps, et lon voit entre elles les fourreaux des pattes, jaunes. L'auteur ajoute que la première génération paraît en mai, et la seconde environ quinze jours ou trois semaines après, et que cette espèce est commune en Allemagne. A ces notions si exactes, je crois devoir ajouter les suivantes : Treitschke dit bien que la chenille fixe l’enroulement de la feuille des deux côtés avec des fils, mais ni lui ni aucun autre, que je sache, ne dé- crit l’opération mécanique par laquelle l’insecte produit cet enroulement de la feuille sur elle-même. J'ai trouvé intéressant de lobserver pour m'en rendre compte, et voici la manière très simple dont la Syringelle s’y prend, ce qui doit être le procédé commun à toutes les autres chenilles enrouleuses. La chenille se fixe, à l’aide de ses pattes membraneuses, soit sur la feuille, soit sur les fils qu’elle y à déjà attachés ; puis, mettant en mouvement à peu près les deux tiers antérieurs de son corps, elle porte sa tête au bout ou au bord latéral de cette feuille par lequel elle veut commencer l’enrou- lement; elle y attache l'extrémité d’un premier fil à l’aide duquel elle tire à elle ce bout ou ce bord de feuille, qui est alors forcé de s’incliner vers la surface où l’insecte, toujours en tirant, va fixer l’autre extrémité du fil. Le bout ou bord de feuille, ainsi incliné et retenu par le fil tendu, reste dans cette position jusqu’à ce que la chenille, reportant sa tête sur- ce même bout ou bord de feuille, y attache un nouveau fil qui lui sert à le tirer encore davantage vers le même point, où elle vient ensuite atta- cher le nouveau fil, qui, plus court que le premier, fait avancer et incliner encore davantage le bout ou bord de feuille qu'il s’agit d’attirer le plus près possible du point choisi de la surface. Un troisième fil, porté el fixé comme les deux premiers, mais encore plus court, attire et incline en- core plus le bout ou bord déjà tiré. Ges fils, agissant ainsi comme la corde d’un cabestan, rapprochent de plus en plus l’objet mis en mouve- ment, et les premiers fils posés font l’effet des crans du cric qui empêchent le fardeau levé de retomber au point d’où un premier effort l’a tiré, et qui servent de point de départ pour un nouvel effort destiné à le faire monter encore plus haut. Quand le bout ou bord de feuille est arrivé très près du point choisi de la surface à l’aide de ces fils toujours de plus en plus courts, de manière qu’il touche ou à peu près cette surface, l’insecte commence un nouveau manége. La chenille se déplace et, cessant de fixer ses fils, comme elle avait fait jusqu'alors, toujours au même point du bout ou bord de la feuille tirée, elle les attache un peu plus loin derrière ce Tinea syringellx. 9 bout ou bord de feuille, maintenant fixé de manière à ne pouvoir plus quitter son point d'arrêt ; puis, tirant ce dos de la feuille par les nouveaux fils qu’elle y attache, elle le force à s’avancer vers un point de la surface plus éloigné que celui où s’est faite la première attache. Le bout ou bord de feuille d’abord tiré reste à la même place ; mais la partie de feuille qui est derrière lui, tirée à son tour un peu plus loin, forme un premier pas de l’enroulement.'Quand la feuille est fixée dans cette nouvelle position par les fils attachés aux deux points qui la retiennent, la chenille fait faire un nouveau pas à l’enroulement en portant un peu plus haut, dans le bout tiré, l’attache de nouveaux fils qui lui servent à tirer ce nouveau point de plus en plus loin du premier point d'attache à la surface, et, ainsi de suite jusqu’à ce que l’enroulement soit jugé suffisant. J'ai vu des feuilles enroulées ainsi jusqu’à trois fois sur elles-mêmes. C’est dans l’es- pèce de tube formé par cet enroulement que vont se retirer ensuite les chenilles ; elles en bouchent les deux extrémités par un autre tissu de fils et s’y enferment ainsi pour être à l'abri de leurs ennemis. J’en ai compté jusqu’à une trentaine, petites ou grosses, dans le même enroulement, où quelquefois aussi on n’en trouve pas plus d’une. C’est une seule chenille, en général, qui s'occupe de faire ce travail ; les autres qui sont près d'elle se reposent pendant qu’elle opère, ou s'occupent de rapprocher d’autres points de la même feuille. Cependant elles se mettent quelquefois deux ou trois sur la même ligne pour agir sur le même côté à tirer, en ayant soin de se tenir à une suffisante distance l’une de l’autre pour ne pas se gêner réciproquement dans leur action. Le mouvement de tête qu’elles font pour porter alternativement leurs fils du point de la feuille tiré à celui de la surface vers lequel elles le tirent, peut s'étendre jusqu’à environ un demi- centimètre de chaque côté, et parcourir ainsi l’espace d’un centimètre. L’enroulement se fait assez rapidement; j'en ai vu un s'effectuer en moins de trois quarts d'heure. En général, comme le dit Treitschke, l’enroulement des feuilles se fait en dessous; mais il ne faut pas dire, comme lui, que cela se fait toujours, parce que je lai vu quelquefois s'effectuer en dessus. Cependant, même dans ce cas, j'ai vu rarement la pellicule supérieure du parenchyme de la feuille rongée par la chenille, à cause de la dureté de cette pellicule comparativement à celle du côté inférieur, que la chenille ronge toujours facilement, au contraire ; d’où vient, sans doute, que l'instinct porte ces insectes à faire l’enroulement en dessous. Mais cela ne les empêche pas, à ce qu'il paraît, de commettre quelquefois des erreurs, ou d’être obligées d’agir dans un sens contraire par des circonstances ignorées de nous, puisqu'on voit parfois aussi des enroulements en dessus. 10 AMYOT. J'ai vu aussi d’assez grosses chenilles dans le parenchyme de la feuille entre les pellicules supérieure et inférieure ; mais l’état de mineuses, en général, n'appartient qu'aux petites dans le premier âge, ce qui n'empêche pas qu’on n’en trouve aussi parfois de très petites dans les enroulements. L'insecte, à sa naissance, paraît n’entrer dans le parenchyme des feuilles que pour s’y mettre à couvert de ses nombreux ennemis; il est trop petit et trop faible, en sortant de l’œuf, pour faire l’enroulement, qu’il ne sera capable d'opérer que plus tard. En attendant, il peut percer le paren- chyme de la feuille et s’introduire dans l’intérieur pour y trouver sa nour- riture. Si par hasard, cependant, il rencontre l’occasion de se loger dans un enroulement et d’y vivre en commun avec des frères plus âgés, il n’a plus de raison d'aller ailleurs et il y reste. Les chenilles déjà grosses ne peuvent pas entrer dans ce parenchyme ; il faut une petitesse extrème pour pouvoir y pénétrer d’abord, petitesse égale à celle de la pointe d’une aiguille, au plus sans doute, car il m'a été impossible de découvrir le trou par lequel l’insecte avait dû entrer dans cet intérieur. Toutes mes recher- ches ont été vaines à ce sujet; les deux pellicules intérieure et supérieure ont été scrupuleusement et minutieusement examinées par moi dans tous les états plus ou moins voisins de l'instant où la larve avait dû faire son entrée ; elles m'ont paru aussi intactes que si l’insecte était né dans le parenchyme même. Je suppose que le petit trou, excessivement fin à cause de la petitesse même de la larve, se referme naturellement par l'effet de la séve après l'introduction du ver destructeur ; je ne puis m'expliquer autrement ce que j'ai observé à cet égard. Mais d’où vient le ver quand, aux premiers moments de sa naissance, il entre dans cet asile? M. H. Lucas (Annales, loc. cit. XXViT) avoue que ses investigations pour savoir où la femelle avait déposé ses œufs ont tou- jours été infructueuses (Idem, x11). Treitschke ne dit absolument rien à ce sujet; M. de Norguet n’en dit guère plus, et je suis absolument dans le même cas que M. Lucas pour les recherches que j'ai faites dans le même but. Est-ce dans les rugosités de l'écorce, plus ou moins près des feuilles, que les œufs ont été placés? Est-ce dans la terre même, pour que ces œufs soient plus abrités contre leurs ennemis, et d’où le petit ver monterait rapidement sur l’arbuste jusqu'à son gite de feuille ? Mais le chemin serait bien long et bien difficile, ce me semble, pour cet imperceptible ciron. Je suis plus disposé à croire que c’est sur l’arbuste qu'ils sont fixés, défendus peut-être par leur petitesse même, cachés sous les plis de l’écorce. Treitschke dit que la chenille file sa coque pour passer à l’état de nym- phe, soit dans les feuilles, soit ailleurs. M. de Norguet dit que les chenilles abandonnent leur cornet pour aller se métamorphoser, les unes dans les Tinea syringella. 11 rugosités de l’écorce, les autres, en plus grand nombre, à la surface de la terre ; il ajoute qu'il n’a jamais trouvé ni nymphe ni aucun débris de nymphe dans les centaines d’enroulements qu’il a ouverts ; je suis dans le même cas que lui. Dans ses expériences, les chenilles, dit-il, ont tou- jours quitté les branches de Lilas pour aller se métamorphoser au fond des vases; c’est aussi ce qui nv’est arrivé. En supposant donc que Treit- schke ait réellement trouvé des chrysalides dans les feuilles, du moins il faut rayer, des caractères donnés d’une manière absolue par Duponchel pour son genre Cracilaria, celui-ci, à savoir que les chenilles se chan- gent en chrysalides dans les feuilles roulées par elles, ou retirer de ce genre l’espèce en question, puisqu'elle descend le plus souvent, si ce n’est toujours, sans exception, à la surface de la terre pour filer son cocon. M. de Norguet dit qu'en sortant de sa coque, le papillon entraîne pres- que toujours après lui les débris de sa nymphe. Le même entomologiste demande si c’est le ver ou la chrysalide qui passe l'hiver. Il est évident, selon moi, que c’est la chrysalide, pourvue d’un bon manteau de soie pour supporter les rigueurs de cette saison, et non le ver nu, qui, en été, pour se défendre, est obligé de se couvrir du bouclier des feuilles enroulées. M. de Norguet n’a point observé de seconde génération dans cette espèce, dit-il. Non-seulement il y en a deux, comme je l’ai annoncé dans ma première communication à la Société, mais je crois être sûr qu'il y en a davantage, et que le nombre de ces générations doit dépendre de la plus ou moins grande chaleur de l’année ou du climat qui agit sur les in- dividus. Il n’y en a peut-être que deux dans tous les pays de l'Allemagne ; il n’y en à peut-étre qu'une à Lille où vit M. de Norguet, quoique j'en doute très fort; mais à Paris, dans le cours de l'apparition de cet insecte, du mois de mai à celui d'octobre, les feuilles se couvrent de générations qu'on voit sans cesse à différents âges. Les premiers dégats se montrent en mai; les œufs ont donc été pondus après l’éclosion du papillon sorti de la chrysalide par l'effet des premières effluves du printemps. Treitschke dit que la seconde génération vient quinze jours ou trois semaines après. C’est donc que les chenilles écloses en mai ont grandi, passé à l’état de nymphe, les nymphes donné le nou- veau papillon et le papillon les nouveaux œufs, ceux-ci les nouvelles che- nilles, dans l’espace de quinze à vingt jours. Tout cela est vrai suivant mes propres observations; mais en juillet, on voit encore apparaître de petites chenilles qui rongent les feuilles ; ces petites chenilles n’ont pu venir que d'œufs récemment pondus, ces œufs de papillons qui sont nés 12 AMYOT. — Tinea syringella. sur la fin de juin, c’est-à-dire provenant de la seconde genération dont vous venons de parler : ils ne sauraient provenir de papillons sortis de nymphes qui auraient passé l'hiver et qui seraient restées un mois en arrière des autres pour se rompre aux efforts du papillon retardataire. Et que dire des petites chenilles qui apparaissent ensuite en août, de celles qui n’apparaissent qu’en septembre et même en octobre, dans une année propice à leur développement? Puisque, ce qui est certain, il ne faut pas plus de quinze jours ou trois semaines, soit un mois, pour le développe- ment complet d’une génération, dans un été parisien ordinaire, et qu’on trouve en permanence, dans les feuilles de Lilas, à Paris, de mai à octobre, pendant quatre mois pleins, des petites chenilles qui ne doivent pas être sorties de l’œuf depuis plus de quelques jours, il faut nécessairement que cette espèce y donne au moins quatre ou cinq générations. On sait que la rapidité du développement d’une génération, depuis l’é- closion de l'œuf jusqu’à la ponte d’un œuf nouveau, dépend du degré de chaleur de l'atmosphère ; telle espèce ne met que sept ou huit jours pour ce développement dans le fort de l'été, quand elle en met quatre fois plus sur le déclin de l'automne, pour le voir s'arrêter complétement pendant l'hiver. La Teigne syringelle me paraît assez dans ces conditions ; dans le Nord, peut-être n’a-t-elle qu’une seule génération : ce n’est pas une raison pour qu’il n’y en ait pas deux, trois, quatre el davantage dans les pays plus méridionaux. Notice sur la famille des CŒNOCHROMIDES, Par M. GUENÉE. (Séance du 13 Janvier 1864.) La famille dont je viens entretenir aujourd’hui la Société est peut-être la plus intéressante de la grande division des Phalénites. La forme tout à fait exceptionnelle des antennes, qui ne sont pectinées que d’un seul côté, attire dès l’abord l'attention sur ces belles Phalènes. D'une autre part, leur aspect robuste et leur apparence bombyciforme pourrait presque faire hésiter sur leur place dans la méthode et faire douter si elles n’appar- tiendraient pas aux Bombyx, avec lesquels, comme je l'ai déjà fait observer, les Géomètres ont plus de rapport qu'avec les Noctuelles ou les Pyrales. Je crois donc faire plaisir aux Lépidoptéristes en publiant d’abord trois espèces nouvelles de cette famille, ce qui l’'augmente presque d’un tiers; puis, surtout, en faisant connaître les premiers états du genre OEnochroma qui démontreront que l’on ne s’est pas trompé en les rapportant aux Pha- lénites ; car, quelle que soit la résistance que certains Lépidoptéristes opposent encore à l'admission de la méthode naturelle, le fait seul qu’un Lépidoptère provient d’une chenille arpenteuse emporte, même auprès de ces derniers, une décision sans appel. Le dessin de la chenille de lOEnochroma vinaria à été envoyé d’Aus- tralie par M, Diggles à mon excellent ami, Henry Doubleday, qui me la sacrifié immédiatement. C’est également de lui que je tiens les nouvelles espèces que Je vais décrire ici et qui proviennent toutes d'Australie. Car la belle famille des OEnochromides paraît presque exclusivement propre à l’Océanie, et le genre Sarcinodes, que j'y ai placé provisoirement et qui est d’origine indienne, a un aspect tout à fait propre, qui l'en fera sans doute bannir un jour, quand nos connaissances seront plus avancées. D'un autre côté, le genre Hypographa, par lequel je l'ai terminée, quoique également australien, en sera peut-être distrait aussi. Je commence par le genre OEnochroma, qui est le plus intéressant de cette notice à cause de la connaissance des premiers états, bien que les genres doivent continuer à être placés dans l’ordre que j'ai adopté dans mon Species général. Al GUENÉE. OENOCHROMA VINARIA Gn. — Species, {. IX, p. 184, pl. 7, fig. 2. — Her.- Schæff., 542, 543. La chenille de cette charmante espèce est longue, atténuée en avant, d'un brun de bois, plus obscur sur la région dorsale. Elle porte, sur le troisième anneau, une sorte de corne pyramidale noire, droite, et sur l'extrémité du onzième, deux petites caroncules coniques, d’un jaune orangé. Cette chenille à {rois paires de pattes membraneuses, toutes bien développées ; le ventre est très aplati et d’un beau blanc, avec une grosse tache ovale, noire, sur chacun des neuvième et dixième anneaux et quatre points de la même couleur, près des incisions, sur les autres. Le tuber- cule du troisième anneau est accompagné en avant, d’une liture oblique, et en arrière, de quatre points d’un jaune d’ocre, le tout entouré de noir. Deux autres points semblables se voient au milieu du corps ; les stigmates sont orangés et placés au centre d’une tache foncée. Les pattes écailleuses sont petites et noires, et les membraneuses concolores. La tête est lenti- culaire et un peu plus claire que le corps. (Voyez planche 4°, fig. 4et 1 a.) Cette chenille vit en mai, sur une espèce de Mimosa, appelé dans le pays: Wattle, sûrement parce qu’il sert à faire des clôtures, et donne son papillon en octobre. Je n’ai pas de renseignements sur la chrysalide. Il résulte, comme on le voit, de ces premiers états, que les OEnochromu et probablement toute la famille des OEnochromides, proviennent de che- nilles à douze pattes. Si nous cherchons des analogues dans les autres familles de Géomètres, nous ne trouvons que deux genres dont les larves soient pourvues de plus de dix pattes, savoir: le genre Rwmia qui a, outre les deux paires de pattes membraneuses communes à toutes les Phalémites, deux autres paires, mais rudimentaires et ne servant point à la marche, el le genre Wetrocampa qui a, comme celui-ci, une troisième paire de fausses pattes, mais dont Pune est plus courte que l’autre. Les Métrocampes ont un autre point de ressemblance avec notre chenille, savoir: le ventre aplati et marqué de taches noires; mais la chenille d'OEnochroma est dépourvue des appendices filamenteux qui garnissent les côtés chez les Métrocampes. Quoi qu'il en soit, ces analogies se trouvent toutes deux dans la famille des Ennomides et elles marquent la place des OEnochromides auprès de celles-ci justifiant ainsi la disposition que j'ai adoptée dans mon Spectes. Je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit de l’'OEn. vinaria, le papillon, qui m'a été envoyé comme provenant de la chenille dont je donne la figure, étant de tout point pareil à ceux que j’ai déjà décrits. Notice sur La famille des OEnochromides. 45 Genre MONOCTENIA Gn, MONOCTENIA HYPOTÆNIARIA Gn, Glle nouvelle espèce à à peu près la coupe d’ailes de la Falernaria, mais elle est beaucoup plus petite, le mâle n'ayant pas plus de trente- quatre millimètres d'envergure. Toutes ses ailes sont d’un gris cendré clair et semées d’atomes plus foncés, avec la frange concolore, mais entre- coupée de brun noirâtre. Les premières sont traversées par deux séries arquées de points noirs placés sur les nervures, et dont les extérieurs sont éclairés de blanchâtre. Entre ces deux séries est une ombre brunâtre, vague. Les secondes, dont le bord terminal est coupé très carrément, ont, sur leur milieu, une bandelette irrégulière dont le côté externe forme des dents, au sommet desquelles sont les points. Le dessous des quatre ailes est d’un gris pàle et moins strié, traversé par une bande d’un brun por- phyre, semée d’écailles grises, très nettement tranchée, et dont le côté externe est aussi fortement denté. La frange est encore plus nettement entrecoupée qu’en dessus. Les antennes sont d’un brun clair et ont les lames beaucoup moins longues que la Falernaria, avec le sommet beaucoup plus effilé. La femelle ne diffère du mâle que par sa taille (44 millimètres) el parce que les secondes ailes seules sont marquées en dessous de la bande couleur de porphyre. MONOCTENIA DIGGLESARIA Gn. Elle est plus grande que la précédente, dont elle se distingue facilement par la coupe d'ailes. Cinquante-cinq millimètres. Ailes un peu dentées : les premières très aiguës et falquées à l’apex, à bord terminal fortement convexe au milieu, rentrant et presque droit près de l'angle interne ; les secondes fortement coudées sur la deuxième en angle ou dent plus saillante. ainsi qu’à l’angle anal; les quatre d’un gris-cendré rosé, mais obscurei sous la côte des premières. Une ligne commune, d’un blanc rosé, part de Papex et va aboutir aux deux tiers du bord abdominal et elle est suivie d’une ombre fondue ; avec de Pattention, on voit qu’elle est précédée de petits points nervuraux et on en retrouve une seconde série à la place de la ligne extrabasilaire, Entre les deux est une ombre médiane, à peine indiquée aux premières ailes, mais bien marquée et droite aux secondes. Le dessous est presque blanc avec une large teinte fuligineuse au bord des ailes inférieures et à l'angle interne des supérieures :; celles-ci ont, dans la cellule, un petit omicron d’un brun carmélite et une grosse tache 16 TUENÉE. — Notice sur la famille des OEnochromides. de même couleur au bord interne; les inférieures n’ont que quelques atomes à la place de la bande médiane. Une série de taches claires coupe la partie fuligineuse. Les antennes sont d’un gris clair et de la même forme que chez l’'Hy- potæniaria. Le corps est concolore aux ailes, mais la partie du thorax qui suit le collier est plus foncée et détache celui-ci en clair. Nota. Cest ici la place de dire que lOEnochroma quaternaria Her.-Sch., 51, n'est qu'une variété 4 de ma Phallaria ophiusaria Spec., 289. On sait que ce dernier genre diffère du genre OEncchroma principalement par les antennes pectinées des deux côtés. Genre HYPOGRAPHA. HYPOGRAPHA SERPENTARIA Gn. Gette curieuse espèce est malheureusement en mauvais état dans ma collection ; mais elle est si caractérisée qu’une description, même incom- plète, la fera toujours reconnaître. Elle est un peu plus petite que la Phlegetonaria dont elle à la coupe et les ailes profondément dentées ; les supérieures sont d’un gris cendré, foncé, avec des dessins noirs, consistant en lignes sinueuses et contournées, qui occupent toute la surface de l'aile et qui sont éclairées extérieurement de gris satiné plus clair. On y distingue les lignes ordinaires, bien qu’en- chevêtrées les unes dans les autres, et, en outre, une tache annulaire réniforme, placée à l'extrémité de la cellule. La ligne coudée forme des dents inégales, mais fortes, et la frange est précédée, dans les sinus, de traits noirs lunulés qui font paraître les dents terminales encore plus profondes. Les secondes ailes sont blanches depuis la base jusqu’à la lunule cellulaire, puis d’un gris noirâtre traversé par trois lignes noires, sinuées-dentées et éclairées de blanc au bord abdominal; ces lignes se perdent avant d'atteindre la côte et l’angle interne, qui sont blancs. Le dessous de ces ailes est également blanc avec une lunule et une bande assez large, noires. Le thorax est concolore aux ailes, avec deux lignes noires qui suivent le collier ; l'abdomen, qui doit offrir des dessins parti- culiers, si j'en juge par celui de la Phlegelonaria, manque dans mon exemplaire. Les antennes, complétement filiformes, accusent une femelle. 000 UNE SEMAINE A ZERMATT (Valais), Par M. J. FALLOU. (Séance du 9 Décembre 1863.) Dans une excursion entomologique que je fis dans la première quinzaine du mois d’août dernier, à Zermatt, dans le Valais, près du mont Rose, je fus assez heureux pour prendre un certain nombre d’espèces de Lépi- doptères, parmi lesquelles il y en a d'assez rares, plusieurs offrant des variétés du type et une nouvelle ; c’est ce qui m'engage à donner quelques renseignements sur cette localité, qui m’a paru excellente, et à conseiller à ceux de mes collègues qui hésiteraient sur le choix d’un pays à visiter, de se diriger vers celui-ci qui, à mon avis, réunit toutes les conditions nécessaires pour attirer les entomologistes. Je partis de Paris dans les premiers jours d'août 1863, passant par Genève et Lausanne ; la ligne de fer me conduisit jusqu’à Sion, capitale du Valais ; là les postes suisses me dirigent vers le Simplon, montagne que je visitai l'an dernier, mais qui a été si bien connue et explorée avec tant de soin par un entomologiste habile, à qui la science doit d'importantes découvertes, je veux parler de M. Anderegg, qui vient de succomber à son grand âge l'été dernier. Cette perte sera douloureusement ressentie par toutes les personnes qui ont eu l’occasion d'apprécier les connaissances de cet homme distingué, Au lieu d'aller au Simplon, je m'arrêtai à Viège, au milieu de cette belle vallée du Rhône, et me décidai à aller à Zermatt, le Chamounix du Valais, pays fort peu fréquenté par les entomologistes, et où j’espérais rencontrer quelques espèces intéressantes. De Viége à Zermatt, il y a neuf heures de marche, qu’il faut faire à cheval ou à pied, car dans ce parcours on ne voit pas le plus chétif véhi- cule. Je choisis ce dernier mode de transport, pensant que je pourrais faire quelques captures en route ; je parcourus cette distance en un jour, mais je conseille à celui qui voudrait tenter cette excursion, de la faire en trois ; il existe des hôtels ou des auberges dans presque tous les villages que l’on traverse ; on peut donc chasser en parcourant le sentier, car on est dans une magnifique vallée, souvent très étroite, constamment sur les flancs de hautes montagnes, d'immenses rochers, de forêts de sapins et de Mélèzes et d’une végétation tout à fait alpine. Le premier village que l’on rencontre en quittant Viége est Stalden, construit sur de hauts rochers qui semblent placés là pour fermer la vallée. Après ce passage, deux vallées se présentent : à gauche, celle de Saas ; à droite, celle de Saint-Nicolas ; cette dernière est la route de Zermatt, 18 J. FALLOU. Je rencontrai entre ces deux pays l’Argynnis paphia, variété femelle, valesina Esp., qui était très commune, mais toute passée ; l’Argynnis Niobe L., d’un fort joli type et très varié ; l’Argynnis adippe, un exem- plaire chez qui les taches noires des quatre ailes sont extrêmement développées sur un fond plus clair que dans le type ordinaire et dont les bandes noires des bords antérieurs ont disparu ; l'Erebia blandina Fabr., Medea Hb., les femelles très grandes et le dessous des ailes très varié; le Satyrus fauna Kabr., d’un ton très obscur ; le Satyrus Eudora Fab., plus grand que le type de la Lozère; les Zygæna Minos W.-V. el onobrychis Fab., d’une grande taille, ainsi qu’un grand nombre d’autres espèces qu’on trouve partout et que je ne crois pas assez intéressantes pour être citées. En entrant dans la vallée de Saint-Nicolas, le sentier devient de plus en plus escarpé, et les énormes rochers qui surplombent semblent sans cesse vouloir lenvahir ; il paraît que les habitants de ces vallées sont quelquefois des semaines entières sans aucune communication avec le reste du pays, tellement les neiges chassées par l'ouragan et poussées par avalanche, s'accumulent sur les sentiers ; aussi remarque-t-on une cer- taine quantité de petites croix de bois qui indiquent que bien des mal- heureux ont péri dans ces endroits. On passe et repasse plusieurs fois la rivière et on aperçoit Saint-Nicolas. J'avoue que j'ai plus d’une fois dans ce trajet oublié ma mission d’entomologiste, car il est impossible de ne pas rester en admiration à la vue d’une nature si variée et si imposante. C'est ordinairement dans ce village de Saint-Nicolas, qui est a peu près à la moitié du chemin, que le repas a lieu. Aussi, après le repas achevé, je fis une promenade aux environs pour visiter les décombres des maisons détruites par le tremblement de terre des 25 et 26 juin 1855 ; dans cette petite course, je pris sur les fleurs des Epervières orangées (Hieracium auranliarum), VAnthaxia quadripunctata Lin., et le Mylabris flexuosa Oliv., sur les barrières en sapin qui bordent les chemins, l’Ancylochira rustica Linné. Ce bel insecte se tient immobile au soleil ; j’ai pu en piquer sur place de manière à ne pas altérer le glacis dont cet insecte est couvert lorsqu'il est frais ; aussi ne ressemblent-ils pas a beaucoup d’indi- vidus que j'ai vus dans les collections et qui probablement avaient été défraîchis en les prenant. En sortant de Saint-Nicolas, le chemin s’élargit ainsi que la vallée; on traverse la Viège, et sur les fleurs qui la bordent se trouve, en quantité considérable, la Callimorpha Hera L.; dans ses nombreux individus, je ne trouvai pas un seul de la variété (1) à ailes inférieures jaunes, qui existe (1) Je possède plusieurs exemplaires de cette variété que je dois à l’obligeance de notre collègue, M. Oberthür, de Kennes, et qui, selon Jui, esb assez commune en Bretagne. Une semaine à Zermatt. 19 pourtant dans le Valais, car j'en ai pris une lannée dernière aux en- virons de Martigny, et cependant le nombre de sujets était beaucoup moins grand. Tout en chassant, le chemin ne semble pas long; on aper- çoit bientôt Randa, village assez grand où lon peut coucher, et de là à Zermatt il n’y a qu’une belle promenade en passant par Täsch. Je pris près de ce village, la Luperina Bdwv., virens Lin., la bryophila Tr., perla W.-V., variété A*, Chamounix de M. Guenée, æylopharia Steph., petro- rhiza Borh., gnophos Tr., glaucinata Hb., Kleem, et furvata; la Larentia Tr., rupestrata W.-V., parallelaria Bork., la Thera Steph., geneata Feist, En fait de Coléoptères, je ne pris en nombre que la Leptura testacea Lin. Enfin, on aperçoit le mont Cervin, qui est placé au fond de la vallée comme une colossale pyramide dont la cime n’a pas moins de 4,500 mètres de hauteur, Zermatt se montre à quelques pas plus loin ; on découvre le glacier de Gorner, qui descend en tournant au milieu des prairies au- dessus desquelles se montre l'hôtel du Riffel, situé à 2,560 mètres. Arrivé au village, j'entrai à l'hôtel du Mont-Rose, chez M. Seiler, que lon m'avait recommandé, et où j'ai été très bien sous tous les rapports. Le lendemain à l’aube du jour, je fis une promenade jusqu’au près du glacier, mais il faisait trop frais, et je ne pus prendre que quelques Géomètres, appliquées sur les rochers et tout à fait engourdies ; je pris, entres autres, la belle Larentia Tr., cyanata Hub., et de la même manière le Sphinx Och. convolouli L., qui est assez commun. Aussitôt que le soleil vient nous réchauffer de ses rayons, la nature change d’aspect, et les gouttes de rosée qui envahissaient toutes les fleurs sont remplacées par une foule de Lépidoptères de tous les genres qui viennent se disputer la place. Je pus prendre, en plein soleil, des Rhopalocères et Hétérocères, sur les fleurs de Centaurées et de Chardons, qui croissent sur les bords de la Viège et dans les prairies qui entourent le village; le Parnassius Apollo L., Hydræcia Gn., cuprea W.-V., et la Dasydia Gn., obfuscata W.-Y., sur la même fleur de Chardon. J'ai vu aussi dans la même journée, les Lycæna Bdv., Argus L., même type que dans les Basses-Alpes, optilete Fab., eumedon Esp., agestis Esp., d’un fond noir, sans aucune tache ; Eros O., Escheri Hub., Alexis Fab., Adonis Fab., Dorylas Hub., Corydon Fab., Acis W.-V., alsus, Donzelii Bdv., l'Argynnis adippe Fab., et sa variété cleodora Esp., plus commune que le type, les Melitæa Fab., Phæbe Fab., d’un ton très obscur, asteria Fr., les Erebia melampus Esp., et goante Esp., le Syrichtus Bdv., cacal- liæ Ramb., le Procris Fab., Geryon Hb., la Seténa Bdv., aurila Esp., plu- sieurs belles variétés de la Nemeophila Steph., plantaginis L., dont une complétement envahie par le noir ; Acronycta alni Lin., en chenille, rare, la Leucania Och., conigera W.-V., Gharœas Sleph,, graminis Lin, Ma- 20 J, FALLOU. mestra Och., furva W.-V., Agrotis Och., aquilina W.-V., très variées, recussa Hub., birivia W.-N., latens Hub., alpestris Bdv., ocellina W.-V., decora W.-Y., très variée, passant de la couleur claire à celle foncée, se rapprochant de la Birivia lucernea Lin., Hadena Och., proxima Hub., pisi Lin., la chenille très commune sur le bord des prairies, Anarta Och., vidua Mub., la Plusia Lin., Schr., {oxocampa Gn., craccæ W.-V., cato- cala Och., pellex Hub., puerpera Giorna, electa Ræs., Hercyna alpestralis; parmi les Phalénites, je rencontrai la Gnophos Tr., dilucidaria W.-V., Acidalia flaveolaria Hub., la Gleogena Dup., lutearia Fab., tinctaria H. J'ai pu prendre aussi un assez grand nombre de Pyralites et de Micro- lépidoptères parmi lesquels je citerai: Orobena sophialis Fab., Scopula olivalis Treit., pascualis Zell., Sciaphila penziana Treit., Fponomeuta pusiella Bod., Crambus lithargyrellus Treit., Tortrix pupillana Lin. Je rentrai donc content de ma journée et décidé pour le lendemain à monter jusqu'au Gornergrat ; j'attendis pour partir que l'heure fût assez avancée pour commencer mes recherches. En sortant du village de Zermatt on suit la Viège a peu près pendant une demi-heure de marche, le long d’une jolie prairie ; on la traverse deux fois sur des ponts de bois formés de vieux troncs de sapins qui ont l'air de vouloir s’écrouler sous les pieds. A cet endroit, je commençai à prendre quelques Polyommatus Bdv., Vir- gaureæ L. Je maperçus que les femelles ne ressemblaient pas au type ordinaire: elles sont tout à fait rembrunies et sont à cette espèce ce que la variété valesina est à l’Argynnis Paphia. J'ai eu l’occasion d’en récolter un certain nombre pendant mon séjour dans ce pays et je n'ai pas rencontré une seule fois l’espèce typique. Quant au mâle, je ne lui ai reconnu aucune modification. Je suivis mon sentier qui, en devenant passablement montueux, passe au milieu de belles prairies ; puis, tout en décrivant de grands zigzags, il devient rocailleux, on entre bientôt dans un bois de Mélèzes et de Pins d’une grande beauté, au pied desquels croissent en quantité des buissons de Rhododendrons ; de ces buissons que je battis avec soin, je fis sortir, en grand nombre, la Cidaria Tr., populata Fuess., et des rochers isolés de la forêt, des essaims de la Larentia Tr., cæsiata W.-V., beaucoup plus rarement, infidaria Lah., dans les Sapins, la Thera Steph., variata W.-V., d'un type très foncé ; je n’ai pas rencontré, à mon grand étonnement, sa variété vitiosata Frey., si commune dans les montagnes de l'Auvergne. A l'extrémité de la forêt, se trouvent de beaux pâturages, et le long d’un torrent dont les bords étaient garnis de fleurs, je pris les Lycæna Bdv., orbitulus Esp., parmi lesquels il y a une variété femelle d’une grande taille, qui a sur les ailes supérieures six points blancs formant une ligne courbe qui entoure la cellule discoïdale ; les mêmes points sont reproduits sur les ailes infé- Une semaine à Zermatt. YA rieures, mais ils sont moins apparents. En suivant le chemin qui borde le torrent, je pris les Lycæna optilete Fab. et pheretes Och., l'Argynnis pales commence à paraître ainsi que l’Érebia dromus Fab., tyndarus Esp. , que je revis en bien plus grande quantité sur les plateaux du Riffel. J’eus le plaisir de saisir aussi plusieurs femelles de la Melitæa Fab., parthenie Bork., d’un fond très sombre, qui dans plusieurs individus ne laisse aper- cevoir qu'une légère rangée de petites taches fauves. Tout à coup le soleil s’obscurcit, et tous ces charmants insectes disparurent. Je me mis à retourner des pierres et, à ma grande surprise, je ne vis pas de Coléoptères, mais je trouvai beaucoup de chenilles de l’Hesperia Bdv., comma Lin., espèce très commune dans cette localité. Après avoir traversé de magni- fiques Alpages, et gravi un sentier assez raide, j’arrivai à l'hôtel du Riffel, situé à 2,566 mètres de hauteur, à plus de 900 mètres an-dessus de Zermatt ; le temps devint mauvais, la pluie tombait assez fort ; j'élais au milieu d’un nuage, on ne voyait rien à vingt pas; je résolus de passer la nuit à cet endroit, où l’on a tout le nécessaire et même un confortable auquel on est loin de s'attendre à une telle altitude. MM. Seiler frères, propriétaires de cet hôtel, auxquels appartient aussi celui du mont Rose, à Zermatt, font tous leurs efforts pour satisfaire les voyageurs et leur donner les renseignements nécessaires, toujours si utiles en pareille circonstance. Deux heures après mon arrivée, le temps redevint splendide et je pus jouir d’un magnifique coucher de soleil ; il m'a laissé dans la pensée une impression qui y demeure gravée pour toujours. Le lendemain, 10 août, à quatre heures du matin, par une belle gelée blanche et un ciel d’azur, je me mis en route pour le sommet de la mon- tagne ; je voulus lever quelques pierres, mais elles étaient gelées ; je dus attendre que le soleil vint les réchauffer, car je commencais à avoir aussi les mains glacées. Après une marche de deux heures sur un chemin qui n’a rien de dangereux, j'arrivai au bas de la crête ; je laissai le Riffelhorn à ma droite et parvins par un sentier raide et pierreux au sommet du Gor- nergrat ; de ce point, élevé de 3,150 mètres, se déroule un spectacle splendide. C’est l'endroit le plus favorable pour admirer le mont Rose : de quelque côté que l’on se retourne on n’aperçoit que des glaciers ou des montagnes couvertes de neige ; on dit que rien n’est mieux fait que cette nature glacée pour donner une idée des paysages de l’Europe boréale, C’est dans ces conditions et environ une heure après mon arrivée, vers huit heures du matin, que je trouvai sur une pierre exposée au soleil, un Lépidoptère qui m'était inconnu, mais dont le facies rappelait le genre Chelonia ; cette espèce m'ayant paru nouvelle, je la communiquai à mes collègues à mon retour, qui tous m’engagèrent à la publier. De ce sommet 4° Série, TOME IV. D 99 J. FALLOU. — Une semaine à Zermatt. et sur les pentes au-dessus des glaciers, je pus prendre non sans peine, en me cramponnant à des pointes de rochers, la Péeris callidice Esp., la Colias Bdv., phicomone Esp., d’une fort petite taille et qui a bien le faciès de la Colias nastes Bdv., ce qui pourrait faire supposer que cette dernière espèce des régions boréales n’est qu’une variété locale de Golias phico- mone de petite dimension, les Erebia aleclo Hub., et Gorge Esp., la Setina Bdv., ramosa Fab., en grande quantité. Je n’ai pas rencontré en cet endroit une seule Setina aurita, ce qui me fait supposer que ce sont bien deux espèces distinctes, lAgrotis Och., simplonia Huh., Hercyna pyre- næalis Dup., la Psodos Tr., trepidaria Hub., là Pygmæna BAW., venelaria Hub. J’eus beaucoup de peine à découvrir la femelle de cette espèce dont les ailes sont beaucoup plus petites que chez le mâle et qui reste cachée au pied des plantes. Je remarquai que pour mieux la trouver, il faut la chasser vers quatre heures du soir, quand le soleil commence à descendre; alors elle marche assez vite, s’aidant de ses ailes. Je pris aussi les Crambus luctiferellus Hub., ainsi que la belle Mamestra Och., pernix Gey. Je quittai à regret cette zone si fertile en insectes pour redescendre sur le plateau près duquel j’aperçus un petit lac encore glacé. En retournant les pierres et dans les environs, je pris plusieurs Carabus alpinus Dej., le Bembidium bipunctatum Lin., Haplocnemus alpigradus, Nebria Jockischiè Sturm, Nebria atrata, Pterostichus Jurini Panz., Licinius depressus Payk., Amara picea Er., Corymbites cupreus Kabr., Aphodius piceus GyIl. et deux Amaras qui me sont inconnus. Sur les pelouses encore vertes, volait en grande quantité l’Argynnis pales dont je pris une assez belle femelle, variété noirâtre, châtoyant en vert, Erebia dromus, très com- mun, même type que celui de Chamounix, la Zygæna Lat., exulans Esp., de très petite taille, la Plusia divergens Mub., et en descendant près du village de Zermatt, sur les buissons d’épine-vinette (Berberis vulgaris), le Chrysobothris chrysostigma Lin. Voici à peu près le résumé de ma plus belle course aux environs de Zermatt. Jen fis plusieurs autres enccre, celle du lac Noir, au pied du mont Cervin, celle au glacier Findelen, au glacier de Zmutt, à celui de Gorner, au Rothhorn; toutes ces courses m'ont donné à peu près les mêmes espèces ; il est fâcheux que je ne sois pas arrivé dans ce pays quinze jours plutôt, toutes les prairies étaient fauchées, je n’ai pu me livrer comme j’en avais fait le projet, à la recherche des Coléoptères, qui, je le suppose, doivent être abondants dans ces parages ; et malheureu- sement une partie (es Lépidoptères signalés dans cette note était en mauvais état. DESCRIPTION D'UN Nouveau Lépidoptère Hétérocère du genre NEMEOPHILA Steph. Par M. J. FALLOU. (Séance du 9 Décembre 1863.) NEMEOPHILA CERVINI (1) FALLOU. En explorant les montagnes du Haut-Valais, j'ai trouvé, le 10 août 1865, sur le Gornergrat, entre Zermatt, le mont Rose et le mont Gervin, par plus de 3,000 mètres d'altitude, une femelle de Chélonide qui n'était complétement inconnue; à cette hauteur, près des neiges perpétuelles on ne rencontre que des plantes basses de chétive végétation. Malgré les recherches les plus minutieuses, je n’ai pu trouver le mâle de cette espèce, et j'aile regret de n'avoir qu’un seul sexe et un seul individu comme base de ma publication ; toutefois les caractères en sont tellement tranchés que je ne dois pas hésiter, d’après les conseils de plusieurs de nos collègues les plus compétents en pareille matière (2), à la considérer comme formant une espèce nouvelle et intéressante à faire connaître ; cette description appellera certainement l'attention des explorateurs des régions élevées, et peut-être cette espèce, comme il est déjà arrivé pour d’autres qui habitent les hauts sommets, se rencontrera-t-elle aussi dans l’Europe boréale. (1) J'ai donné à cette espèce le nom de Cervini pour rappeler le mont Cervin, qui vous apparaît presque toujours lorsqu'on est er excursion à Zermatt et dans ses environs, (2) Qu'il me soit permis ici de témoigner mes bien sincères remerciements à mes obligeants collègues qui ont bien voulu m'aider de leurs conseils et des renseigne- ments qui m'ont servi dans cette publication. 24 J. FALLOU. Nous pensons que l’on doit rapporter notre nouvelle espèce au genre ou sous-genre Nemeophila (Steph.). En effet, les espèces du genre Arctia ont généralement une série de points sur l'abdomen qui manquent dans notre exemplaire. Les Chelonia proprement dites ont ordinairement les ailes inférieures marquées de taches noires, ce qui n’a pas lieu ici, et leurs ptérygodes sont bien développées, tandis que chez les Nemeophila et surtout dans la plantaginis, les ptérygodes sont très peu accusées, et commes rudimentaires, ce qui se présente aussi dans notre espèce ; ce sont ces raisons et l'aspect général qui nous déterminent à la placer dans le genre en question. Ce groupe, au reste, selon M. Guenée, si peu nombreux qu'il soit, devrait se subdiviser en trois ou quatre sections, savoir : russula d’une part, plan- taginis et caucasica de l’autre, avec deux petites espèces californiennes : ces dernières pourraient même à la rigueur former une troisième section, et notre espèce nouvelle serait certainement le type d’une quatrième ; il est fâcheux qu’on ne puisse tirer aucun caractère certain de la chenille, toutes les chenilles de Chélonides se ressemblant extrêmement, surtout dans leurs premiers âges. Je me suis assuré que l'espèce dont je donne ici la description et la figure n’est aucunement la N. metelkana de M. Lederer, que M. Stau- dinger place entre plantaginis et russula; notre Cervini se range natu- rellement à la suite de la russula, dont la femelle est d’une taille analogue et chez qui l'abdomen prend le même caractère annelé ; il est probable que le mäle, quand on le découvrira, se trouvera de plus grande taille que la femelle, ainsi que cela a lieu dans russula. Si l’on n’acceptait pas notre détermination générique, il ne serait pas possible néanmoins de rapporter la nouvelle espèce aux espèces euro- péennes des genres voisins de Chélonides ; il est impossible d’y voir une variété abâtardie par le froid, des Chelonia maculosa où simplonia, car dans ces espèces l’abdomen n’est pas annelé, et on sait que dans les variétés de Lépidoptères ce sont les corps, les antennes et les pattes qui conservent le caractère typique. Elie n’a d’autre rapport avec la Quenselii que la taille ; cette dernière a toutes les nervures des ailes supérieures jaunes ou blanchâtres avec des taches entrecoupées el un gros point sous-costal de la même couleur ; les ailes inférieures chez la femelle de Quenselii offrent en outre, à partir de l'angle anal jusqu’au delà du milieu, une liture fortement sinuée d’un jaune sale, et, en plus, un gros point discoïdal noir. Qt Nemeophila Gervini, Lépidoplere Héléroctre nouveau. 2 INSECTE PARFAIT. (PI. 4, fig. 2.) Alis anticis albido-ochraceis , maculis Sparsis inæqualibus , circiter quindecim fuscis; alis posticis infuscatis concoloribus ; incisuris abdo- minis humerorum marginibus ciliisque albido-ochraceis. — Envergure, 34 millimètres. Le fond des ailes supérieures est couleur jaune d’ocre pâle, plus foncé vers la côte, avec des taches d’un noir grisâtre de diverses grandeurs et de formes irrégulières ; le dessin de ces taches n’est pas arrêté comme dans les espèces du même genre, mais elles viennent se perdre nébuleu- sement dans la couleur du fond ; elles sont au nombre de quinze ainsi placées : deux qui ont la forme d’un point, situées sur la côte, et une troisième à la partie supérieure qui vient se lier avec deux autres plus grosses ; celles-ci se réunissent pour se confondre entre la cellule dis- coïdale et l’angle externe, une ligne vers ce même angle, une autre tache de forme ovale en haut de la cellule, traversée par une ligne jaunâtre formant un angle obtus ; une autre allongée entre cette dernière et la base de l'aile ; trois à la base de celle-ci, celle du milieu formant l’angle aigu vers le milieu de la base de l’aile ; deux sur les bords postérieurs de forme demi-ronde ; entre celles-ci et celle de la cellule discoïdale, il y en a deux de même forme, dont une au centre de l’aile qui vient jusqu’à la frange et l’autre entre celle-ci et le bord postérieur. Les ailes inférieures sont d’un noir grisâtre, unies el transparentes, avec une rangée de petites taches jaunâtres qui les entourent près de Ja frange du côté antérieur. Le dessous des quatre ailes est d’un gris plombé avec les mêmes taches que le dessus, mais peu apparentes. Les antennes sont ciliées, noires dessous et jaunes dessus ; les palpes, la tête et le dessous du thorax sont noirs. Le dessous de l'abdomen est jaune d’ocre ; le dessus est noir, annelé de jaune ainsi que sa partie inférieure. Les pattes sont également sur leurs divers articles jaunes, à l'exception des cuisses qui sont d’un noir velouté. Le collier, les ptérygodes sont noirs et bordés de jaune terne, la frange des quatre ailes est de la couleur du fond des ailes supérieures. Cetle femelle que je viens de décrire a pondu, le 42 août, des œufs d’un jaune pâle et d’une forme ovale, il en est éclos six chenilles le 147 du même mois. 26 J, FALLOU. — Nemcophila Cervini, Lépidoptere Hélérocere nouveau. CHENILLE. (PI. 4, fig. 2 « et 2 b.) Elle est en sortant de l’œuf de couleur grisàtre, avec quatre rangées longitudinales de points noirs et des poils gris très écartés ; elle est vive et s’enroule lorsqu'on y touche ou lorsqu'elle entend du bruit ; elle a cela de commun avec les espèces des genres Nemeophila, Chelonia et Arctia. Le 2 septembre, elles ont changé de peau; les points noirs ne sont plus en ligne, mais disposés régulièrement sur chaque segment; elles ont une ligne dorsale jaune, la tête est grise. Le 12 du même mois, deuxième mue : les poils sont noirs; la ligne dor- sale est d’un gris clair ainsi que le dessous et les pattes membraneuses, les écailleuses sont noires annelées de blanc, la têle est noire (une est morte après cette mue). Le 2 octobre, troisième changement de peau : le fond est gris-roussâtre plus clair en dessous ; la ligne dorsale est d’un gris très clair ; la tête est noire et lisse, les poils d’un noir grisâtre, disposés en touffes régulières, et plus longs sur les deux anneaux postérieurs, sur des tubercules d’un noir bleu ; ces derniers sont au nombre de huit sur chaque anneau dont quatre de chaque côté ; entre les pattes et la ligne dorsale ceux des trois premiers anneaux sont placés en ligne verticale, lorsque la chenille est placée hori- zontalement; les autres sont disposés ainsi : trois en ligne droite verticale, le quatrième, placé en avant, vient former un angle obtus lorsqu'ils sont réunis. Ges chenilles n’ont vécu que de Chicoracées, elles ont refusé toute autre nourriture; dans la seconde quinzaine d'octobre, elles ont cessé de manger, et des cinq qui me restaient, quatre sont mortes, et la dernière, que je crains de ne pouvoir conserver jusqu’au printemps prochain, reste enroulée | sous la mousse. Si j'ai le bonheur d'obtenir de cette chenille l’insecte parfait, je m'em- | presserai d’en faire l’objet d’une communication à la Société. DESCRIPTION D'UNE Nouvelle espèce de Noctuelle du genre BRYOPHLA Treits., Par M. J. FALLOU. es (Séance du 9 Décembre 1863.) BRYOPHILA GUENEI (1) FALLOU. — Envergure : 21 à 29 mill. (PL. 4, fig. 3.) Elle appartient au groupe de l’Algæ quoiqu’elle en diffère beaucoup par les couleurs, et elle peut se placer dans le Species général entre la Receptricula et l'Algæ. Elle a la taille et la coupe de cette dernière, mais toutes ses ailes sont proportionnellement plus larges, ou, si l’on aime mieux, plus courtes, et les inférieures, au lieu du sinus bien marqué qu’on observe vis-à-vis de la cellule chez toutes les Bryophila, sont seulement un peu moins arrondies en cet endroit. Les premières ailes sont d’un brun de bois clair ou couleur de noix fraîche mêlées de brun plus foncé, principalement sur l’espace médian. Sur ce fond se détachent nettement, en couleur très claire et presque blanche, les trois taches ordinaires : la réniforme de taille moyenne, mais régulière et à contours bien marqués ; l’orbiculaire petite et moins bien dessinée, presque appuyée sur la ligne extrabasilaire, et la claviforme réduite à un petit croissant et plus éloigné de cette ligne. Les deux lignes médianes sont disposées à peu près comme chez l’A{gæ, et la coudée est suivie au bord interne d’une large éclaircie dans laquelle vient se perdre (1) Ne connaissant pas cette Noctuelle et n'ayant pu avoir sur cette espèce de renseignements positifs, je la communiquai cet été (1863) à notre collègue, M. Guenée, qui reconnut en elle des caractères assez distincts pour en faire une nouvelle Bryo- phila que je me suis fait un plaisir de lui dédier. 28 J. FALLOU. — Bryophila Guenei, Noctuelle nouvelle. la ligne subterminale qui est vague et simplement accusée en clair. La frange, qui est entrecoupée, est précédée d’une série de points noiratres bien marquée et dont le cinquième plus gros. Les secondes ailes sont entièrement d’un brun clair uniforme (ce qui est remarquable dans ce genre où ces ailes sont toujours plus claires à la base), avec la frange légèrement entrecoupée ; leur dessous est d’un gris très clair, teinté de rougeàtre à la côte et à langle interne, avec un point cellulaire et une fine ligne ondulée, plus foncée. Le thorax est varié de brun de noix et de noirätre, et l'abdomen est d’un gris brun, avec les crêles plus foncées. Les palpes ont le second article sécuriforme et pro- portionnellement plus large que chez les autres Bryophila. J'ai pris deux exemplaires exactement semblables de cette Noctuelle, dans le pare du château de Pau (Basses-Pyrénées), le 24 juillet 4859. Je regrette de n'avoir pas assez remarqué cette espèce lorsque je lai trouvée, car il est probable que ces deux individus n'étaient pas les seuls dans cet endroit. J'appellerai done à ce sujet l'attention des entomologistes de ces contrées et particulièrement celle de notre collègue et ami, M. Lafaury, lépidopté- riste aussi zelé qu'infatigable, de qui nous recevons tous les ans de belles el intéressantes espèces. EE Quelques mots sur les MORPHOS de la Guyane, LÉPIDOPTÈRES DE LA TRIBU DES MORPHIDES, Par M. Coxsranr BAR. (Séance du 22 Avril 1863. Dans ces dernières années, deux entomologistes, MM. Deyrolle fils et Guenée, ont attiré, dans les Annales, lattention sur le genre Morpho, digne sans doute, à tous égards, de l’admiration des naturalistes. Malheureusement, ni lun ni l’autre n’ont traité ce sujel si restreint, puisque la tribu entière des Morphides ne contient que quelques dizaines d'espèces, avec le développement qu’il méritait, le premier n'a donné que la description de quelques espèces inédites, et le second seulement la révision d’un groupe peu nombreux. A propes de ces deux communicalions, je me permettrai quelques réflexions dans le but d’élucider le sujet traité et de provoquer un travail plus complet. Ce que dit M. Guenée, sur la foi de M. Lacordaire, manque un peu d’exactitude, et c'est une erreur, ou au moins une exagération, d'avancer que les Morphos se tiennent au faite des plus grands arbres. Comme le vol de ces Lépidoptères varie selon les groupes, je vais, autant que possible, faire connaître celui propre à chacun d'eux. Les espèces du groupe de Rhetenor-Andromachus ont, il est vrai, le vol élevé, mais le plus ordinairement elles se maintiennent à une hauteur de dix à douze mètres, et ce n’est que parfois qu’elles s'élèvent davantage ; quelquefois, mais rarement, elles descendent à la portée du filet : c’est cependant ce qui a lieu le plus ordinairement quand le papillon traverse un endroit découvert. 90 C. BAR. Le groupe de Perseus est à peu près dans le même cas ; les différentes espèces qui le composent volent en planant d’une manière très majes- tueuse, à une hauteur de huit à dix mètres, mais elles descendent beau- coup plus fréquemment à la portée du chasseur, et il n’est pas très rare de les voir voler de quatre à cinq mètres et même se poser sur les jeunes arbres qui bordent les sentiers qu’elles aiment à parcourir. Si les espèces de ce groupe sont peu répandues dans les collections, c’est que, sans être très rares, ce sont des papillons qu’on ne rencontre pas fréquemment. Les espèces du groupe d’Adonis sont encore moins répandues que celles du groupe de Perseus, Au moins dans les forêts de la Guyane ; comme elles, elles ont le vol assez élevé, mais ne planent pas. Les espèces des groupes d’Achilles et de Menelaus, ne volent point comme celles des groupes précédents, hors de la portée du chasseur ; elles s'élèvent rarement à plus de deux ou trois mètres, à moins d’être effarouchées ; je ne comprends donc point l’assertion de M. Guénée : qu’elles ne descendent qu'à l'approche du soir ou après une pluie subite. Il y a certainement ici une double confusion; notre savant collègue M. Lacordaire aura sans doute voulu parler de Pavonides qui volent en effet aux crépuscules du soir et du matin, mais, pas plus que les Mor- phos des groupes qui nous occupent, ces papillons ne s'élèvent au faite des grands arbres, ni même à une hauteur moyenne; cachés pendant tout le jour dans les broussailles ou le long de quelque tronc d’arbre, à un mètre au plus de hauteur, on ne les voit en abondance qu’à rapproche du soir. Quant aux Morphos des groupes d’Achilles et de Menelaus, ils ne volent guère vers le soir; aussitôt que le soleil commence à baisser, ils se posent sur quelque buisson, pour ne recommencer que le lendemain leur course vagabonde et rapide dans les sentiers des bois, ou plutôt dans toutes les ouvertures que leur présente la végétation vierge et irrégulière des forêts de la Guyane. sénéralement les papillons qui habitent ou plutôt qui se tiennent au faite des grands arbres, appartiennent aux Piérides des genres Pieris el Callydrias, à certains genres de Nymphalides auxquels on pourrait ajouter quelques Papilio, Heliconia, etc., qui sont attirés par les fleurs de diffé- rents arbres ou des lianes qui les recouvrent. Ici je ferai remarquer qu’un grand nombre d'espèces de Lépidoptères ne butinent jamais sur les fleurs, préférant les sucs que contiennent les fruits tombés à terre ; parmi ces derniers, se trouvent la plupart des Saty- rides, les Pavonides, les Morphides et bon nombre d’Apaturides. L’odeur du vin, du sucre ou de toute liqueur fermentée, attire ces papillons en grand nombre, et donne quelquefois un moyen inespéré de les saisir. On Morphos de la Guyane. 1 comprend que c’est là où se trouve la nourriture de linsecle, qu’on peut espèrer le rencontrer. Ce qui précède appuie jusqu’à un certain point laffirmation que je donne plus haut en contradiction avec des savants justement renommés. Toutefois, je dois le dire ici, je n’ai point entendu poser des règles abso- lues, mais bien des règles générales, s'appliquant au plus grand nombre des cas, et, par conséquent, je suis par là loin de nier des exceptions qui peuvent se présenter de temps en temps, et qui sont d'autant plus natu- relles qu’il s’agit ici d'insectes dont les allures capricieusement vagabondes peuvent offrir les circonstances les plus variées. Si M. Lacordaire eût fait un plus long séjour à la Guyane, beaucoup d’impressions qu'il a rapportées en Europe se seraient profondément modifiées, et il aurait plus d’une fois conclu en sens contraire. Le nombre des Morphos que j'ai saisis et observés à la Guyane, pendant un séjour de onze années, est peu considérable, et se réduit à neuf espèces seulement, réparties comme il suit : Groupe de Perseus, trois espèces : les M. Hecuba, Metellus el Telemachus. Groupe d’Adonis, une espèce : le M. Eugenia, d, Q. Groupe d’Achilles, rois espèces : les M. Achilles, Deidamia et Nestor. Groupe des Melenaus, une espèce : le M. Menelaus. Groupe de Rhetenor, une espèce: le M. Rhetenor &, Andromachus . Je ne m'explique pas bien pourquoi M. Guenée n’a pas établi de groupe pour le Rhetenor, V’espèce peut être la plus distincte par son port, par ses différences sexuelles, et surtout par ses palpes, qui m'ont porté à en faire un genre particulier dans la classification de ma collection. Toutes les espèces nommées ci-dessus sont généralement assez connues des entomologistes, quoique quelques-unes soient de très grandes rarelés, ce qui me laisse peu d'observations intéressantes à communiquer. Je confirmerai seulement Pobservation très juste de M. Deyrolle fils, que les Morphos Hecuba et Metellus sont des espèces propres, et non les femelles d’autres espèces, telles que les T'elemachus et Perseus. Je possède les deux sexes d’Hecuba, qui d'ailleurs ne se trouve pas dans les mêmes localités que le Telemachus ; quant au Metellus, ayant élevé la chenille de ce Morpho, qui vit en société sur le Simarouba, j'ai pu acquérir la certitude que les deux sexes ne diffèrent que par la taille, qui est plus grande dans la femelle, et par les couleurs qui sont un peu plus intenses dans le mâle, 92 C, BAR. Ainsi que Je le dis plus haut, je possède les deux sexes du Morpho Eugenia, une des espèces les plus rares de la Guyane, la femelle étant inédite et très différente du mâle, je crois devoir en donner ici une des- cription aussi exacte que possible. MOrRPHO EUGENIA © Boisd. Ailes un peu plus larges proportionellement que dans le mâle, fond de la couleur brun, plus foncé aux supérieures vers l’extrémité de la cellule, et aux inférieures dans toute la portion subterminale. Partie au delà du milieu des ailes occupée par une bande commune jaune-paille clair, qui part sur les supérieures de l'extrémité de la cellule, se dirige vers l’angle anal des inférieures et se termine en se rétrécissant entre la deuxième et la troisième inférieures, mais sans atteindre le bord, après avoir fait un léger coude, plus large sur les supérieures, surtout vers le bord interne, dentée intérieurement d’une manière irrégulière et sinuée extérieurement sur ces mêmes ailes. Aux ailes supérieures, les deux taches costales blanches du mâle sont remplacées par deux taches jaune-paille, extérieure un peu plus grande, coupée par la deuxième supérieure et s’alignant avec la bande commune. Sur la partie subterminale du fond, un double rang de taches jaune-paille sali de brun, internervurales, parallèles au bord et correspondant à des sinus de même couleur mais plus purs, qui vont en grandissant à mesure qu'ils se rapprochent du bord interne. Aux ailes inférieures, la partie subterminale du fond divisée en deux par- ties inégales par une ligne de taches du même jaune-paille que les autres dessins, allongées en croissant et contiguës, correspondant à des sinus profonds de même couleur, qui font paraitre l'aile fortement dentée ; ces deux parties du fond se rétrécissant vers la partie anale en deux lignes noirâtres très sinuées, projetant vers le bord un double angle très aigu appuyé sur la troisième inférieure, puis après se bifurque en une spirale tout à fait anale et une double ligne qui rejoint le bord interne un peu avant d'arriver à la gouttière ; cette double ligne séparant un espace blanc anal sur lequel elle se dessine de la partie inférieure du fond. Aux ailes supérieures, les yeux du dessous se montrant en dessus dans la transparence, contrairement à ce qui a lieu dans le mâle. Dessous des ailes d’un gris blanc soyeux, plus clair ou tout à fait blanc, dans la partie correspondant à la bande commune du dessus. Morphos de la Guyane, 90 Toute la base des ailes jusqu’à l’espace médian, occupé par quatre bandes communes très irrégulières, plus ou moins interrompues, d’un brun violâtre très clair, partant de la côte et se réunissant avant d’at- teindre la palette anale, une cinquième bande subterminale de même couleur, surchargée extérieurement aux ailes supérieures et intérieurement aux inférieures, d’une ligne épaisse, festonnée, plus foncée et plus fauve vers l’angle interne des supérieures. Une ligne terminale fauve, festonnée, part de l’apex et finit aux ailes inférieures près de l’angle anal, dont les dessins sont semblables à ceux du dessus mais plus noirs. Aux ailes supérieures, trois yeux mal alignés, assez petits, inégaux, le plus rapproché du bord interne étant le plus grand. Ceux des inférieures mieux alignés, placés sur la plus extérieure des quatre bandes, inégaux, allongés, le plus grand vers la côte, le plus petit à l’angle anal. Les uns et les autres à iris jaune et pupille blanche doublement cerclés de brun roux. Pendant les onze années de séjour que j'ai déjà fait à la Guyane, jai eu occasion deux ou trois fois de voir le mâle de cette espèce, mais je n'ai aperçu la femelle qu’une seule fois, et j'ai pu la saisir pendant lac- couplement; cela laisse à juger combien elle est rare. M. Bates se sera probablement trompé, il aura confondu quelque espèce voisine avec le Morpho Eugeni«, dont la femelle est si remarquable par ses dessins tranchés, qui produisent le plus grand effet pendant le vol. Note sur une chenille de Microlépidoptère, (PARASIA LAPELLA) Par M. H. LUCAS. ns (Séance du 23 Mars 1864.) Re ee J'ai communiqué dans la séance du 98 janvier 1863, Bulletin, p. 17, un très grand nombre de capitules d’Arctium lappa Linné ou de Lappa gla- bra de Lamarck, eten montrant les larves qui rongeaient l’intérieur de ces capitules, je les avais alors considérées, mais avec doute, comme devant ètre des larves de Rhënocyllus. Aujourd’hui étant plus éclairé, c’est-à-dire ayant obtenu des insectes parfaits de cette larve dévastatrice, qui, par sa forme courbée, la lenteur qu’elle met à se déplacer, ses pattes ressem- blant à des mamelons, etc, rappelle beaucoup celle de ces Curculionites, je dois dire que ce n’est pas dans cette famille, où je lai à tort placée, que cette larve doit venir se ranger. En effet, elle appartient au genre Parasia, et l’insecte parfait doit être rapporté à la Parasia lappella des auteurs. J'avais déjà depuis longtemps communiqué ce Microlépidop- ère à plusieurs lépidoptérophiles de notre Société, et aucun d’eux n'avait pu me donner les noms générique et spécifique de cet insecte dont les larves se nourrissent des graines de la Bardane dans lesquelles elles subissent ensuite toutes les phases de leur vie évolutive. Voyant cela, je consultai alors M. Stainton, et j'appris de cet entomologiste distingué que ce Microlépidoptère était la Parasia lappella des auteurs. Cette déter- mination m'est d'autant plus agréable, qu’elle me met dans la possibilité de rectifier une erreur que j'avais depuis longtemps sur la conscience, et je prie l'honorable M. Stainton de vouloir bien agréer ici mes sincères remerciements pour l’empressement qu’il a mis à répondre à la lettre que je lui avais fait remettre par notre complaisant collègue M. Edward Janson. Catalogue des NÉVROPTÈRES ODONATES de la Corse ÉTABLI D'APRÈS UN EXAMEN DES CHASSES DE M. E. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE FAITES EN 1860 ET EN 1861. Par M. En. pe SÉLYS-LONCHAMPS. | (Séances des 27 Mars et 9 Juillet 1862.) N. B. Les espèces prises par M. Bellier de la Chavignerie sont précédées d'un astérisque. Famille 4. LIBELLULIDÉES. * 4, Libellula depressa L. — M. Bellier de la Chavignerie l’a recueillie le premier dans ses deux voyages en 1860 et 1861. * 9, L. brunnea Fonsc., race CGycnos de Sélys. — J'ai établi l'espèce Cycnos d’après une femelle en assez mauvais état, prise par M. Mentzel aux environs de Corte. M. Bellier m'en a adressé plusieurs couples, qui me permettent de constater que ce n’est qu'une race de la brunnea, dont elle se distingue par les pieds du mâle tout noirs ; les taches des tempes de même couleur ; le devant de la vésicule du vertex noir ; et les deux bandes claires des côtés du thorax mieux tranchées. La forme de lécaille vul- vaire dans mon ancien exemplaire type était altérée ; c’est ce qui m'avait induit en erreur. * 3. L. cærulescens Fab. (Olympia Fonsc.). — Par MM. Bellier et Mentzel. La femelle adulte, comme celle de la brunnea, devient plus souvent bleu pulvérulent dans les îles de la Méditerranée que dans le Nord ; dans cet état les ailes ne sont jamais safranées. * k. L. erythræa Brullé (ferruginea Van der Linden). — Recueillie par les différents collecteurs. 5. L. depressiuscula de Sélys (Genei Ramb.). — Par le docteur Rambur, 6. L, Fonscolombei de Sélys. — Par M. Mentzel. 96 #40; . L. meridionalis de £élys (kybrida Ramb.). — Par MM. Rambur et . L, striolala Charp. (vulgata Ramb.). — Par tous les collecteurs. . Æschna cyanea Müll. (maculatissima Lat.). — Par M. Bellier de la ED. DE SÉLYS-LONCHAMPS. Bellier. Famille 2. ÆSCHNIDÉES. Chavignerie, dans les montagnes. Æ, rufescens Van der L. — Prise pour la première fois par le même entomologiste. #11. Æ. irene Fonsc. — Mème observation. Famille 3. AGRIONIDÉES. Sous-famille 4. CALOPTÉRYGINES. #49, Calopteryx splendens Harris, race septentrionale ? — Une femelle unique. Il faudrait voir le mâle pour être certain qu'elle est bien de cette race et non de la race méridionale qui habite les bords | de la Méditerranée. | #13. C. virgo L., race méridionale. — Prise par M. Bellier de la Chavi- gnerie pendant ses deux excursions. *44, C. hœæmorhoidalis Van der L. — Commune en Corse. Les exem- plaires appartiennent au type méridional d'Algérie, d'Espagne et de Sicile, et non au type du midi de la France. Sous-famille 2. AGRIONINES. *45. Lestes viridis Van der L. — Dans les montagnes (Bellier de la Chavignerie : excursion de 1861). *16. L. barbara Fab. — Prise par M. Mannerheim et par M. Bellier de la Chavignerie en 1861. *17. L. virens Charp. (vestalis Ramb.). — Recueilli pour la première fois par M. Bellier de la Chavignerie. #18. Sympycna fusca Van der L. — Même observation. 19. Platycnemis pennipes Pallas (platypoda Van der L.). — Un exem- plaire très foncé, pris par M. Mannerheim, a été examiné par M. le docteur Hagen. 20. Agrion minimum Harris. — Par M. Rambur. Névroptères Odonates de la Corse. 37 *21. À. tenellum de Villers (rubellum Van der L.), — Recueillie en 4861, par M. Bellier de la Chavignerie. *22. A. Genei Pictet. — Je soupçonnais que cette espèce, découverte en Sardaigne et en Sicile, devait être celle que l’on m'avait indiquée de Corse comme étant l’elegans. Mes soupçons se sont changés en certitude par l’examen des exemplaires rapportés par M. Bellier de la Chavignerie de ses deux voyages. Les femelles qu’il a prises ont le thorax coloré comme celui des mâles, ce que je n’ai pas encore vu chez les exemplaires de Sardaigne, qui, tous, montrent le dessin et la couleur du thorax comme chez la variété auran- tiaca du pumilio et des espèces voisines. *23. A. puella L. et Van der Linder. — Recueillie par tous les collec- tionneurs. #24. A. pulchellum Van der L. — M. Bellier de la Chavignerie l’a le premier prise en Corse. Remarques. M. Bellier de la Chavignerie a recueilli vingt espèces d’Odo- nates, dont onze sont signalées pour la première fois dans l’île de Corse, et qui, en s’ajoutant à quatre autres espèces que j'ai reçues par divers entomologistes, forment un total de vingt-quatre espèces. On peut présumer que ce nombre n’est que la moitié du chiffre que de nouvelles recherches feront atteindre. Il est à noter, d’ailleurs, que les marais où doivent se rencontrer en foule les Odonates, et qui sont d’une grande insalubrité, n’ont pas été visités d’une manière suivie par notre collègue, qui, dans sa seconde excursion en 1860, a particulièrement exploré les montagnes. Un résullat important que nous lui devons, c’est d’avoir pu constater que ma Läbellula cycnos, qui était la seule espèce particulière à la Corse, n’est qu'une race légèrement modifiée de la brunnea. Il n’a rencontré aucun Gomphus, ni aucune des espèces qui caractérisent la Sardaigne et la Sicile, excepté l’Agrion Genei, qui est, jusqu'ici, particulier aux trois grandes îles italiennes de la Méditerranée. Cet Agrion Genei est en même temps la seule espèce corse qui ne se rencontre pas dans le midi de la France, ei 5 En —— L® Série, TOME IN. 3 NÉVROPTÈRES (NON ODONATES) de la Corse, RECUEILLIS PAR M. E. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE EN 4860 ET 1861, Déterminés par M. le D' Herm.-A. HAGEN (de Kænigsberg). (Séances des 27 Mars 1861 et 9 Juillet 1862.) 4% SOUS-ORDRE PSEUDO-NÉVROPTÈRES. Famille 4. TERMITIDES. TERMES L. 4. Lucifugus Rossi. CALOTERMES Hagen. 2, Flavicollis Fab. Famille 2. ÉPHÉMÉRIDES. BÆTIs Leach. Venosa F. Pictet. — D'après l'examen des exemplaires, l'espèce de Corse pourrait être une variété ou race un peu plus petite, men- tionnée par M. Pictet sous le nom de B. forcipula. (20 = . Eluminum Pictet, — Parmi les exemplaires il y a un mâle qui est plus petit; formes semblables ; abdomen plus clair, jaune, avec le bord postérieur des segments annelé de noir ; soies d’un jaune ierne, plus obscur vers la base ; branches du pénis très rapprochées ; pieds semblables au type, les postérieurs plus jaunes ; fémurs avec un large anneau noir. Longueur de l'aile 9 millim. — Il est pro- bablement d’une espèce différente, autant qu'on peut en juger d’après un individu desséché. Si l’on en trouve d’autres individus semblables, je propose de le nommer Bætis fallax. 5. Zebrala Hagen, 0. sp. & (émago).—Long. des ailes 10 mill., des soies 20 mill. — D'un jaune terne ; les yeux bleus ou verts pendant la vie. Thorax livide avec des nuances brunes; abdomen jaune, ayant en dessus une bande longitudinale médiane noire, et aux côtés un H.-A. HAGEN. — Névropleres (non Odonultes) de la Corse. 99 trait oblique brun-noirâtre, confluent au bord postérieur des segments. Pénis très court, à branches rapprochées; soies blanches, annelées de noir, à anneaux pressés, les articles ayant un anneau basal, un médian et un apical noirs ; pieds pâles, jaunes (même les antérieures), à genoux et tarses bruns ; une large bande noire au milieu des fémurs ; ailes hyalines : les veines longitudinales jaunes, les transversales brunes, ce qui produit une apparence un peu tachetée, surtout au bord antérieur, qui est du reste hyalin. ?. Semblable au mâle, mais un peu plus grande (ailes 12 mill., soies 15 mill.), le bord antérieur des ailes un peu plus tacheté. S (subimago). Couleurs plus ternes, dessin de l'abdomen oblitéré, anneaux des soies plus ternes ; pieds plus clairs. Ailes gris foncé, plus tachetées ; les nervures longitudinales jaunâtres, les transver- sales limbées de noir (soies 12 mill.). POTAMANTHUS Pictet. G. Modestus Hagen, n. sp. & (‘mago).— Ailes 8 mill., soies 10 mill.? — Noir foncé luisant sur la tête et le thorax. Abdomen pâle, le bord des segments brun foncé ; soies grises à articulations brunes; ap- pendices gris; pieds brun pâle à genoux noirs : les pieds antérieurs noirs. Ailes hyalines, le bord costal avec une très faible teinte jaune. Réseau jaune, assez marqué, à transversales nombreuses. ® (ëmago). Aïles 9 mill., soies 8 mill. — Valvule ovipare, grande aiguë, très bifide, pâle ; œufs bruns. & (subimago). Soies 6 mill, — D'un brun terni; soies grises ; pieds brun pàle, à genoux foncés. Ailes antérieures gris uni, les postérieures jaune pâle. Cette espèce doit avoisiner le P. castaneus. CLOE Burm, 7. Diptera L. — Parmi les exemplaires il y en a cinq mâles plus petits, également diptères, qui forment probablement une espèce diffé- rente. 8. Pumila Burm. 9. Rhodani ? Pictet, — Je n’ai pu vérifier les types de M. Pictet. Famille 3. PERLIDES. CHLOROPERLA Pictet. Â0. Virescens P. h0 H.-A. HAGEN. isoprERYx Pictel. 11. Apicalis Newm. NEMOURA Lat. 19. Nitida P. 9° SOUS-ORDRE. VRAIS NÉVROPTÈRES. Famille 4. HÉMEROBIDES. CHrYsoPpA Leach. 43. Corsica Hagen, n. sp. — Long. avec les ailes 42 à 44 mill, enver- 45. 17. gure 23 à 27 mill — Orangée. Antennes obscures vers le bout, l’article basal renflé, de longueur médiocre ; lèvre visiblement évidée ; palpes maxillaires bruns : les labiaux jaunâtres ; tête oran- gée avec la partie déprimée près des yeux, et la face latéralement ‘rouge de sang; occiput élevé. Prothorax un peu plus large que long, tronqué obliquement en avant sur les côtés, orangé foncé, verdâtre latéralement, brun en avant. Abdomen jaunâtre à villo- sités noires et jaunes. Pieds orangés à villosités noires, le dernier article des tarses brun au bout, onglets courbés, leur base non dilatée. Ailes larges arrondies au bout, réticulation serrée, jaunes, sans taches ni points noirs; à cils pressés, longs, noirs; ptérostigma d’un jaune brunâtre ; l’aréole basale oblongue. La série interne des vènules graduée de douze, l'externe de neuf, nombres variables à cause de‘quelques vénules irrégulières.— Espèce très intéressante dont j'avais reçu déjà un individu avant ceux de M. Bellier de la Chavignerie. D’un côté elle se range près des G. fulviceps EL capi- tata par la lèvre évidée et l’aréole oblongue, et d’un autre elle fait le passage vers les espèces exotiques qui s’approchent des Osmylus par les aréoles multiples entre les veinules graduées. . Bimaculata Hagen. Vulgaris Schneider. — Les cils de la réticulation sont un peu plus courts que ceux des exemplaires du continent, excepté ceux que l'on trouve en Espagne. La même variété se rencontre au Caire et à l’île de Chypre. Tenella Schneider. Ttalica Rossi. — Indiquée ici d'après les individus cités par M. Rambur. Névroptères (non Odonates) de la Corse. A MicrOMUS Ramb. 18. Variegalus K. SARTENA Hagen. Nov. gen. Antennes moniliformes, beaucoup plus courtes que les ailes ; ocelles nuls ; palpes maxillaires à dernier article plus long que les précédents, subitement aminci vers l'extrémité, qui est prolongée, pointue. Prothorax court. Tibias cylindriques ; tarses à premier article plus long que les autres ; onglets simples, courbés, accom- pagnés d’une pelotte ovoïde. Ailes à nervures peu nombreuses; espace postcoslal des antérieures échancré à la base, sans nervules récurrentes. Nervules sous-costale et médiane séparées dans toute leur longueur. Le réseau, comme chez les Chrysopa, est trois ou quatre fois bifurqué ; deux sortes de transversales en gradins. Nervures à cils aussi longs que la largeur entre les nervures longi- tudinales. Toutes les nervures brièvement bifurquées au bord postérieur. Abdomen cylindrique, moitié plus court que les ailes. 19. Amæna Hagen. — Long. avec les ailes 8 à 9 mill., envergure 15 à 47 mill — Antennes très courtes et grèles, à peu près aussi longues que la tête et le prothorax réunis, pâles, brunes à la base et au bout, peu velues; les deux premiers articles basals un peu plus forts, les autres globuleux. Tête courte; vertex assez renflé, jaune, partagé par une suture verticale, bifide antérieurement, noir, déprimé. Yeux noirs, grands, proéminents. Face jaune. Lèvre courte, échancrée au bord. Palpes maxillaires bruns, les deux ar- ticles basals courts, les deux suivants égaux un peu plus longs, le dernier un peu plus long que le précédent, à bout pointu, aigu. Palpes labiaux plus courts, bruns, le dernier article cylindrique, un peu aigu. Prothorax aussi long que large, plus étroit que la tête, un peu élargi au milieu, partagé par deux sillons horizontaux profonds. Il est jaune, avec les sillons et une ligne dorsale noirs, aspergé de petits points élevés noirs, à cils noirs. Mésothorax jaune avec une grande tache de chaque côté et une autre triangulaire au milieu, d’un brun noiràtre, la dernière tache prolongée en ligne noire et dilatée vers le métathorax. Côtés du thorax jaunes, tachés de brun clair jusqu’à la base des pieds. Abdomen court, cylindrique, un peu renflé au milieu, jaune ; chaque segment en dessus, et le dessous avec une bande transverse brune et une ligne noirâtre aux côtés. Pieds jaunâtre pâle, un peu velus. Ailes grandes, une fois plus longues que larges, arrondies au bout, hyalines avec une teinte jaunâtre peu sensibles ; toutes les nervures longitudinales 42 H.-A. HAGEN. jaunes à cils noirs, longs, mais peu pressés ; toutes les transver- sales noires et assez larges, ce qui donne un aspect singulier aux ailes ; les bifurcations au bord postérieur noires, les deux séries en gradins un peu irrégulières et assez largement séparées des six transversales. Les ailes postérieures ont les séries en nombre moindre (l'interne en a deux) et moins foncées. Le bord des ailes très cilié. Ptérostigma un peu plus obscur. | La découverte de ce genre est fort précieuse pour la faune d'Eu- rope. [l n’en existe pas d’exotique très voisin. C’est un Hemerobius par les antennes, les palpes, le corps; mais il se rapproche des Sisyra par les pieds et les onglets, et un peu par la réticulation. Cependant les Sisyra n’ont presque pas de nervures transversales et le dernier article des palpes maxillaires est d’une forme tout à fait différente. La réticulation est aussi intermédiaire entre les Sisyra et les Chrysopa, car la sous-costale et la médiane sont séparées jusqu’au bout comme chez les Chrysopa. HEMEROBIUS L. 20. Limbatus ? Wesm. OsuyLus Lat. 21. Chrysops L. Famille 5. ASGALAPHIDES. ASCALAPHUS F. 22. Corsicus Ramb. — Je ne crois pas qu’il diffère du Siculus R., du moins le réseau très serré à la base des ailes antérieures men- tionné comme caractère du Siculus me semble accidentel chez deux individus de ma collection. Famille 6. MYRMÉLÉONTIDES. MYRMELEO L. 23. Tetragrammicus F. 24. Appendiculatus Lat. 25. Nemaustensis Borck. 26. Corsicus Hagen. — C’est l'espèce dont j'ai parlé dans la Gazette ento- mologique de Stettin en 1860, p. 364. Elle est très voisine du A. submaculosus Ramb., et il sera nécessaire de comparer les types pour s'assurer s’il en est différent. Névroptères (non Odonates) de la Corse. 13 Famille 7. RAPHIDIDES. RAPHIDIA L. 27. Cognata R. Famille 8 PHRYGANIDES,. STENOPHYLAX Kolenali. 28. Striatus Pictet. — Taille un peu plus petite que les types de M. Pictet; ailes supérieures à taches brunes, plus apparentes vers le bout et le bord postérieur. (Mâles : longueur avec les ailes 16 à 20 mill.) LimNoPpxiLus Leach. 99, Vitratus De Géer. SERICOSTOMA Lat. 30. Clypeatum Hagen, n. sp. — Long. avec les ailes 13 à 16 mill — Antennes d’un brun fauve, unicolore. Tête noire, avec un duvet épais d’un jaune vif entre les antennes. Des cils de même couleur sur l’occiput et le prothorax. Palpes maxillaires des mâles formant une sorte de casque brun, étroit. Ailes antérieures d’un brun roussâtre vif ; les postérieures noirâtres ; corps noir; pieds jaunes à fémurs noirâtres. Les appendices anals du mâle analogues à ceux des espèces voisines; les intermédiaires aussi longs que les inférieurs, leur branche interne peu visible, tournée en bas, formant un crochet court au milieu des appendices intermédiaires ; la branche externe très longue, en lame aplatie. Les gaînes du pénis plus courtes que les appendices inférieurs, un peu courbées en dedans, aplaties, le bout subitement dilaté; le triangle qui existe entre eux, court, peu aigu. Les ailes chez les femelles irrégulièrement tachées de gris blanchâtre,. En comparant cette espèce avec celles que j'indique dans mon Synopsis (Gaz. de Stettin, 1859, p. 447) on voit qu’elle est nouvelle et avoisine le S. galeatum. SILO Curtis. 31. Auratus Hagen, n. sp. — Longueur avec les ailes 9 mill. — Corps brun nojirâtre ; antennes brunes; pieds d’un jaune pâle ; ailes anté- rieures d’un jaune doré avec une large frange brune ; ailes posté- L4 92. 94. 36. 37. 98. 39. H.-A, HAGEN. rieures brunes ; appendices pâles. — Décrite d’après un seul mâle qui appartient à la section B (1. c., p. 146), après S. pallipes. (Nov. spec. ?). — Deux mäles de ma collection presque semblables à l’'auratus, un peu plus petits. (Nov. spec. ?). — Deux mâles jaunes en mauvais élat, d’un jaune d’ocre pâle et uniforme. DASsysToMA Ramb. Togatum Hagen, nov. sp. — Long. avec les ailes, 9 mill. 1/2, un &. — Espèce curieuse qui diffère de ses congénères par ses couleurs obscures et ses ailes peu velues. Elle ressemble à sy méprendre aux Sos par ses antennes brun noirâtre ; le corps noir ; les ailes antérieures jaunes, frangées de brun, les postérieures nojirâtres: pieds d’un brun tirant sur le jaune ; les éperons très courts. RHYACOPHILA Pictet. Torrentium P, — La femelle unique est un peu plus petite que les types et ses ailes sont moins tachées qu’à l'ordinaire. 11 faudrait voir un mâle pour être certain de l'identité spécifique. Umbrosa P. — L'identité avec les types est très probable, malgré les couleurs plus vives du mâle unique que je possède. PHILOPOTAMUS Leach. Montanus Donov. (nec Pictet). — Voir Gazette Ent. de Stettin, 1860, p. 277, pour la synonymie des espèces voisines. Flavidus Hagen, n. sp. — Long. avec les ailes 15 mill. — L'espèce la plus claire de couleur du genre. D'un jaune très vif. Antennes, palpes et pieds jaunes. Les quatre ailes d’un jaune assez vif; les antérieures avec un petit nombre de taches noirâtres. Têteet thorax noirâtres. . Abdomen jaune. Appendices semblables à ceux du PA. variegatus (1. c., p. 276), la branche inférieure jaune. La première aréole apicale n’arrivant pas à l’anastomose. APHELOCHEIRA Steph. Meridionalis Hagen, n. sp. — Long. avec les ailes, 8 mill. — Mäle: Antennes brunes ; tête et thorax noirs, couverts de cils dorés ; corps noir ; pieds jaunes, fémurs el larses brunâtres ; ailes anté- rieures d’un brun foncé, couvertes de nombreuses taches dorées quadrangulaires ; les ailes postérieures noirâtres. Appendices noirs. Névroptères (non Odonates) de la Corse. h5 PozycenrroPus Curtis. 40. (Sp. n.?). — Deux mâles d’une espèce voisine du flavomaculatus, mais plus petits. Je ne suis pas certain si elle est nouvelle. PLECTROCNEMIA Steph. HA. Senex P. PSYCHOMYA P, 42. Annulicornis ? P. HYDROPSYCHE P. 3, Variabilis V. hh. Tenuicornis ? P. — M. Bellier de la Chavignerie en a recueilli une femelle en 1860 et cinq mâles et femelles en 1861, La détermi- nation est douteuse. Un des mâles, plus petit, est peut-être d’une espèce différente. MYSTACIDES Lalt. 5. Genei Ramb. Remarques. 1 y a quarante-cinq espèces en vingt-neuf genres. Un genre et douze espèces sont nouveaux. De sorte que le quart de l'envoi de M. Bellier de la Chavignerie se compose d'espèces nouvelles ; c’est un magnifique résultat et qui indique suffisamment combien la Corse doit encore renfermer de nouveautés, si l’on songe que notre voyageur ne s'occupe de la recherche des Névroptères que par amour de la science el par obligeance pour ses confrères névroptérologistes. Une comparaison entre les espèces de la Corse et celles de la Sicile, serait pour le moment illusoire, puisque parmi les espèces (non Odonates) qu'il a prises en Sicile au nombre de seize, il n’y en a que quatre qui se retrouvent en Corse. Additions aux NÉVROPTÈRES (NON ODONATES) de la Corse, D'APRÈS L'EXAMEN DES CHASSES FAITES EN 4862 PAR M. E. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, Par M. le Dr HErM.-A. HAGEN. (Séance du 13 Mai 1863.) a 1. Chrysopa capitata F. (Hémérobides). — D’après un exemplaire. Gelte espèce est rare partout, mais a été rencontrée dans une grande partie de PEurope. 2. Mosmonia hirta Zetterst. (Phryganidées). — D'après une femelle. Il reste quelque doute sur la détermination, qui est difficile et à revoir dans les espèces de ce genre. Remarques additionnelles sur des espèces. mentionnées dans le travail précédent : Bætis fluminum (N° 4). — 11 semble que l’on peut maintenant considérer comme espèce distincte le B. fallax, car j'en ai vu un second mâle. Il possède un caractère à ajouter : le second article des tarses antérieurs est moitié plus long que le premier, tandis qu’il est quatre fois plus long chez le B. fluminum. J'ai aussi sous les yeux un mâle du fallar qui est à l’état de subimago, à en juger par les branches du pénis très rapprochées ; la couleur est plus terne ; les soies d’un gris brun assez foncé ; les ailes grises, les postérieures un peu plus pâles. — Longueur des ailes, 10 mill. des soies, 145 mill. Polamanthus modestus (N° 6). — Une femelle subimago est semblable au mâle, mais un peu plus petite et plus claire. Corps d'un jaune grisâtre ; les pieds pâles, même les genoux ; les soies obscures, très raccourcies. — Longueur des ailes, 7 mill. Cloe pumila (N° 8). — Une femelle subimago Y appartient proba- blement. Elle est brun noirâtre, mat, uni, les pieds bruns, les ailes étroites, d’un gris noirâtre, un peu plus foncées au bord antérieur. —— Cr DÈS—— HEMIPTERA NONNULLA NOVA VEL MINUS COGNITA, Descripta a CaroLo STAL. (Séance du 13 Janvier 1864.) COPTOCHILUS A. ets. Caput subquadratum, ante medium concaviusculum, apice latissime rotundatum, marginibus leviter inflexis, lateralibus ante oculos nonnihil sinuatis, dein subparallelis, lobis lateralibus medio longioribus et ante hunc subcontiguis. Antennæ articulis primo et tertio æquilongis, secundo tertio nonnihil breviore. Thorax marginibus lateralibus anticis leviter carinatis. Scutellum marginem costalem totum (?) liberum relinquens. Pachycoridi affine genus, ab Amyot et Serville immerito in vicinitate Psacastæ et Trigonosomatis locatum. Exemplum typicum, cujus sterna distincta sunt, amicissime transmisit Cel. Signoret. CALLIDEA Lap. 4. CoxaLIS Stàl. — Viridi-ænea, nitida, pedibus obscurioribus, chalybeo- indutis ; antennis rostroque nigris ; macula parva ad ocellos vittaque media capilis, maculis quinque thoracis et octo scutelli subviolaceo-nigris ; ven- tris lateribus dilute lutescentibus, subviolaceo-indutis, disco latitudine variabili nigro-æneo; coxis, trochanteribus basique femorum sordidi flavo- albidis. — 4, $. — Long. 13-15 mill.; lat. 7-8 mill — Tringany (Mus- Holm.). Slatura fere GC. gibbosæ, scutelli basi minus elevata. Caput mediocre, ante oculos distincte sinuatum. Antennæ articulo secundo basali tertia parte breviore, quarlo, apud marem saltem, dilatato, sulcato. Thorax h8 CG. STAL. parce subtiliterque, disco ante medium paulo distinctius punctatus, mar- ginibus lateralibus anticis leviter sinuatis, anguste distincte reflexis ; maculis duabus anticis transversis, una utrimque ad angulos lateralis orbi- culari et tribus magnis mediis elongatis, basin attingentibus, media vittæ instar percurrente, reliquis duabus antrorsum ultra medium thoracis extensis, Scutellum abdomini æquilatum, minus dense punctatum, basi iransversim elevatum, ibidem lævigatum, maculis octo ornatum, macula subbasali media ut littera T formala, reliquis transversis, magnis. GALGUPHA A. et. ss. 4. G. ATRA A. et S. (sec. ex typ.). — Odontoscelis unicolor Germ. CORIPLATUS White. 4. C. RETIGULATUS Stal, — Late ovalis, pallide griseo-flavescens, supra nigro-punctatus, ventre pedibusque nigro-conspersis ; scutello abdomine multo breviore. —®, — Long. 15 mill.; lat. abd, 9 mill. — Amazon (Mus. Holm.). Caput apice late rotundalum, medio subsinuatum, parce punctatum, subtus ante medium nec punctatum nec nigro-conspersum, lobulis ante- ocularibus angustis, divergentibus, apice rotundatis, oculorum diametro transverso nonnihil longioribus. Antennæ articulis primo et secundo parce nigro-conspersis , secundi apice, tertii annulo latissimo prope apicem, quarto, basi excepta, quinto, parte dimidia basali excepta, nigro-fuscis. Rostrum fere ad basin segmenti tertii ventris extensum. Thorax apice capite latior, disco macula triangulari minus dense punctata ornatus, mar- ginibus lateralibus anticis sat profunde bi-emarginatis, postice prope basin tubercuiis sex parviusculis, in seriem transversam dispositis, instructus. Scutellum medium segmenti dorsalis quarti abdominis subattingens, ultra medium sensim sat angustatum, marginibus fateralibus dein subparallelis, apice late rotundatum, ibidem in medio nonnihil depressum et utrimque nonnihit elevatum, basi trituberculatum, tuberculo medio sat magno, mo- dice elevalo. Hemelytra vena principali lævi, haud elevata, utrimque serie punctorum terminata; membrana irregulariter venosa, reticulata. Connexi- vum maculis minus dense nigro-punctatis ornatum. Venter sulco medio lato, minus profundo, instructus. Hemiptera nonnulla nova vel minus cognita. h9 ABLAPTUS Stal. Caput planum, deorsum distincte nutans, apice rotundatum, ante oculos inerme, lobis lateralibus medio longioribus et ante hune leviter valvan- tibus ; bucculis in carinam vix elevatis, ad basin capitis continuatis. An- tennæ quinque articulatæ sat longæ, articulo primo capitis apicem sub- superante. Rostrum gracile, articulo primo inter coxas anticas producto , secundo apicalibus duobus ad unum nonnihil breviore. Ocelli paulo plus quam duplo longius inter se quam ab oculis remoti. Thorax apice capite paulo latior, angulis anticis dente extrorsum vergente armatis. Scutellum sat longum, pone medium utrimque sinuatum. Membranæ venæ longitu- dinales. Mesosternum obtuse carinatum. Metasternum haud elevatum, leviter carinatum. Pedes mediocres, tibiis superne latissime sulcatis. Sympiezorhyncho affine genus. 4. A. AMAZONUS Stàl. — Subobovatus, pallide griseo-flavescens, supra cum pectore sat dense nigro-punctatus ; ventre latera versus remotius et subtilius, disco parce ferrugineo-consperso, antennarum articulis 4, 2 et 3, basique articuli quarti, nec non pedibus, exceplis tarsis, nigro-conspersis ; maculis marginalibus connexivi elongatis spiraculisque nigris. — 4. — Long. 44 mili.; lat. 44 mill. — Amazon (Mus. Holm.). d. Corio angulo apicali exteriore acuto, producto ; membrana abbre- viata, apice oblique subtruncata, angulo exteriore subproducto; alis apice oblique truncatis ; abdominis apice late et valde profunde sinuato, segmentis ventris duobus apicalibus basi medio in angulum productis, segmento ventrali ultimo parum prominulo, trisinuato ad sinum medium utrimque spina longa armato, angulis lateralibus in processum spiniformem, non- nihil curvatum, longum, gracilem productis; stylis longis, prope basin nonnihil decurvis, medio nonnihil incrassatis. Caput antrorsum nonnibil angustatum, ante oculos levissime sinuatum, vittis quatuor subimpunctatis ornatum. Rostrum ad vel paulo ultra me- dium ventris extensum. Antennæ articulo secundo tertio nonnihil breviore, Thorax angulis lateralibus extrorsum nonnihil productis, marginibus late- ralibus anticis integris, leviter sinuatis, intra margines eosdem linea nigra, quæ posterius margines ipsos occupat, ornatus. Scutellum apicem segmenti dorsalis ultimi abdominis (apud marem saltem) attingens, parte apicali retrorsum subangustata. Hemelytra subacervatim punctata, punctis ad 0 (@ STAL. Cr marginem costalem in lineas duas congregatis, vena principali lævi, utrim- que punclata. Alæ leviter infuscatæ, venis apiceque obscurioribus. Venter ante medium longitrorsum leviter impressus. AGACLITUS Stäl. Corpus subdepressum. Caput leviter nutans, antrorsum angustatum, ad oculos leviter incisum, nonnihil ante oculos leviter sinuatum, apice rotun- datum et medio leviter emarginatum, lobis lateralibus medio longioribus et ante hunc subvalvantibus, bucculis distincte elevatis, ad basin capitis con- tinuatis. Antennæ quinque articulatæ. Rostrum longissimum, gracile, arti- culo primo ad basin prostethii producto, secundo omnium longissimo. Thorax apice capite paulo latior, angulis anticis dente retrorsum vergente armatis. Scutellum longum, longitudine varians. Sterna haud elevata. Venter longitrorsum leviter late sulcatus. Pedes mediocres, tibiis superne late sulcatis. Sympiezorhyncho affine genus. 4. À. DROMADERIUS Stàl. — Late ovalis, pallide griseo-flavescens, supra cum pectore connexivoque fortiter, hemelytris subtilius subacervatim punc- latus; ventre parce, disco remotissime fusco-ferrugineo-punctato ; an- tennis, excepto articulo primo, maculis parvis duabus transversis apica- libus seutelli, annulo incompleto irregulari prope apicem femorum annu- lisque duobus tibiarum nigris; scutello tuberculo maximo instructo. — d. — Long. 47 mill.; lat. abd. 12 mill. — Amazon (Mus. Holm.). d. Corio angulo apicali exteriore producto, acuto; membrana oblique abbreviata, apice bisinuata; alis apice sinuatis; abdomine apice late sinuato (segmento ventrali ultimo exempli descripti in penultimo omnino immerso), stylis longis, depressis, a medio extrorsum leviter curvatis, subtus pone medium incrassatis et a loco incrassato utrimque ramulum, intericrem longiorem et oblique retrorsum productum, exteriorem curva- tum, extrorsum et deorsum vergentem, emittentibus. Caput punctis in lineas quatuor longitudinales et ad margines laterales in vittam congregatis. Antennæ corpore circiter quinta parte breviores. Thorax anterius et posterius dense punctatus, punctis in maculas irregu- lares acervatis, spalio medio transverso, fasciam latam simulante, parce punetato ; posterius in medio callis duobus lævibus et prope angulos late- ralis, extrorsum acute sat productos, tuberculo parvo instructus; margi- Ilemaiptera nonnulla nova vel minus cognita. 51 nibus lateralibus fere in medio distincte sinuatis, ante sinum crenulatis. Scutellum fere ad apicem abdominis (apud marem saltem) productum, paulo pone medium utrimque sinuatum, parte apicali retrorsum nonnihil angustatum, apice medio depressum et utrimque leviter elevatum, basi tuberculo maximo, alto instructum. Hemelytra punctis in maculas plus minus distinctas acervatis. 2, A. FALLENII Stal. — Latiuscule ovalis, dilute testaceo-flavescens, acervalim minus dense distincte nigro-punctatus ; antennis, exceptis arti- culis duobus basalibus, nigris, duobus ultimis basi pallide sordide flaves- centibus, articulis duobus basalibus femoribusque parce fusco-conspersis ; annulo prope apicem femorum annulisque duobus tibiarum nigricantibus ; scutello basi tuberculato. — ©. — Long. 20 mill.; lat. abd, 12 mill. — Amazon (Mus. Holm.). ®. Corio apice oblique truncato, angulo apicali exteriore haud acute producto ; membrana haud abbreviata, apice rotundata. Caput punctis in vittas sex, marginales latiores, duas medias anterius abbreviatas, acervatis. Thorax angulis lateralibus retrorsum nonnihil pro- ductis, marginibus lateralibus anticis medio sinuatis, ante sinum obsolete crenulatis ; parce punctatus, punctis in parte anteriore acervatis, posterius densius et fortius punctatus, punctis ibidem in fasciam irregularem sub- interruptam, basin haud attingentem, et ante angulos laterales utrimque in maculam marginalem congregatis; ante fasciam illam nigram adest fascia angusta, inter angulos lateralis extensa, pluries subinterrupta, medio in rugam subelevata, impunctata. Scutellum ad apicem segmenti dorsalis quarti abdominis productum, basi utrimque callo lævi flavescente, prope basin tuberculo magno, minus elevato, instructum, apice utrimque leviter elevatum et nigro-maculatum. Hemelytra venis lævibus. Connexivum ma- culis marginalibus lævibus. ABASCANTUS Stàl, Corpus ovale depressum. Caput productum, lobis lateralibus ante lobum medium contiguis. Oculi modice prominuli. Antennæ graciles, quadriarti- culatæ, articulo primo capitis apicem attingente, haud superante, secundo reliquis longiore. Rostrum gracile, longum, ventris medium attingens, articulo primo versus basin capitis inserto, coxas anticas atlingente. Buc- culæ posterius sat elevatæ, retrorsum divergentes. Thorax antice utrimque lobatus. Scutellum apicem abdominis attingens. Abdomen utrimque non- 52 C. STAL. nibil dilatatum, angulis segmentorum apicalibus prominentibus, ventre late, minus profunde sulcato. Cephaloplatydi affine genus, antennis longis, quadriarticulatis, capite ante oculos inermi, oculis sessilibus differt. 4. A, LOBATUS Stal. — Sordide stramineus, supra acervatim fusco- ferrugineo-punctatus, subtus cum antennis pedibusque niger, in ferrugi- neum virgens ; apice articuli secundi artennarum tarsisque dilute ferru- gineis, horum articulo apicali, basi excepta, nigro; maculis pectoris ad coxas, seriebus duabus discoidalibus macularum ventris limboque abdo- minis stramineis, hoc supra nigro maculato subtus nigro-fascialo. — 4, ©. — Long. 13-15 mill., lat, 8 mill. — Papaajoz Brasiliæ (Mus. Brit.). Caput ihorace nonnihil brevius, ante oculos leviter sinuatum, dein an- trorsum subampliatum , apice rotundatum. Thorax marginibus lateralibus anticis ante medium in lobum foliaceum, sat magnum, apice sinuatum, productis, paulo ante angulos laterales spina transversa sat magna armatis. Scutellum à basi vix ad medium sensim angustatum, dein apicem versus sensim leviter ampliatum, apice rotundatum, medio carina obtusa, retror- sum et antrorsum sensim obliterata, instructum. SYMPIEZORHYNCHUS Spin. 4. S. TRisTis Spin. ®. — Rachava orbicularis À. et S. g d. Membrana abbreviata, apice truncata ; angulo apicali corii acute pro- ducto, apicem abdominis subsuperante. ®. Membrana magna, apice rotundata ; angulo apicali corii minus longe et minus acute producto. DRYPTOCEPHALA Lap. 4. D. PUNCTATA A. et, (sec. ex. typ.). — D. dentata Fieb. AXIAGASTUS Dall. 1. A. MARMORATUS Montr. — Bucculis antice in dentem magnum, acü- tum, deorsum vergentem, productis ; antennarum articulis secundo et ter- Hemiplera nonnulla nova vel minus cognila. 53 Lio subæquilongis; mesosterno leviter obluse carinato ; metasterno haud elevalo. Pentaloma marmoratum Mont. Ann. des SC. phys. et nat., sér. 2, VIE, 1, p. 97 (1855). Ins. Woodlark (Coll, Signoret). PROXYS Spin. 1. P. DELIRATOR Am. et Serv. (sec. ex. {yp.). — P. geniculatus Stäl. Exemplum scutelli apice læso descripserunt Amyot et Serville. PHARYPIA Stal, Ent. Zeit, XXII, p. 139. Caput ante oculos sinuatum et antrorsum nonnihil angustatum , apice rotundatum, marginibus lateralibus leviter reflexis. Rostrum longitudine valde varians, articulo primo bucculas postice superante, Antennæ articulo primo capitis apicem haud superante, secundo tertio breviore. Thorax marginibus antico et lateralibus anticis anguste elevatis vel reflexis. Mesos- ternum carinatum. Metasternum leviter elevatum. Segmentum ventris secundum basi tuberculo, antrorsum vergente, distincto, armatum. Catacantho affine genus. 4. P. GRACILIROSTRIS Stàl. — Flavescens, remote punctulata, ventre lævi, aciculato ; abdomine dorso dilute sanguineo ; capite, bucculis exceptis, antennis, thoracis margine antico et maculis duabus magnis basin attin- gentibus, scutello, exceptis villa parteque posteriore, hemelytris, excepto limbo costali corii ante medium, abdominis dorso posterius, rostro, exceptis articulo primo toto et secundo ante medium, maculis tribus late ralibus pectoris et nonnullis parvis lateralibus ventris, femoribus, basi ipsa excepla, tibiis tarsisque subæneo-nigris; membrana nigricante, albido- limbata ; alis fuscis; rostro longissimo, gracili, ultra apicem segmenti ven- tralis quinti extenso, — $. — Long. 18 mill.; lat. 40 mil. — Bahia (Coll. Stäl). 2, P. GENEROSA Stàl, — Dilute flavescens, supra remote punctala ; an- tennis, articulo apicali rostri pedibusque nigris ; articulo primo antenna- L° Série, TOME IV. li 5h | C. STAL. rum coxis, trochanteribus, femoribus anticis basi, posticis a basi ultra medium flavescentibus ; capite posterius, thoracis margine apicali et ma- culis duabus magnis basin attingentibus, maculis duabus maximis latera- libus ante medium secutelli, parte interiore clavi, corio pone mediam maculisque tribus lateralibus pectoris, in unam subconfluentibus, nigro- cæruleis, membrana nigricante, albidolimbata; rostro vix ultra apicem segmenti ventris tertii extenso. — ©. — Long. 16 mill.; lat. 9 mill. — Cayenna (Coll. Stäl). SASTRAGALA A. ets. Characteres essentiales Sastragalæ et generum affinum in hoc schemate dispositi sunt : 4. Marginibus lateralibus posticis Unoracis nec dilatatis, nec retrorsum produclis. A. Thoracis margine basali scutello latiore, angulis posticis in dentem parvum prominulis ; margine antico prostethii haud producto ; an- tennarum articulo basali capitis apicem haud superante ; margine apicali corii rotundato. — Cyphostethus Fieb. B. Thoracis margine basali scutello haud latiore ; margine antico pros- tethii interdum leviter producto ; antennarum articulo primo capi- tis apicem superante ; margine apicali corii recto. a. Antennarum articulo secundo tertio breviore; lamina mesostérni retrorsum haud producta. —Sastragala À. et S. Typ. Sastr. uni- gultata Don. b. Antennarum articulo secundo tertio longiore. aa, Lamina mesostlerni retrorsum haud producta. — Acunthosoma Curt., Fieb. bb. Lamina mesosterni retrorsum producta. — Elasmostelhus Fieb. ad partem. Typ. E. dentitus de G. 2. Marginibus lateralibus posticis thoracis leviter dilatatis, depressis ; lamina mesosterni retrorsum produeta. — Elasmucha SÜl. (Sastra- gala Kieb. nec A. et S., Elasmostethus Fieb. ad partem.) Qt [by] Hemiptera nonnulla nova vel minus cognita. DALSIRA A. ets. 4. D. AFFINIS A. el S. (sec. ex. typ.) — Edessa modesta F. Wolf. — D. (Phyllocephala) fasciatæ SA valde affinis, antennis longioribus, thorace ante medium distinclius punelato, marginibus lateralibus anticis nonnihil minus rotundatis, parte marginali nigra paulo angustiore et minus fortiter punctata differt; sublus impicta. — Long. 44 mill.; lat. 7 mil. BASICRYPTUS H.-Sch, 1. B. MARGINATUS. — Dalsira marginata À. et S. (sec. ex. {yp. à D' Signoret amicissime transmissum); B. costali Germ., H.-Sch., valde affinis, minor, thoracis angulis lateralibus paulo minus prominentibus, obtusioribus, rotundatis marginibus lateralibus anticis nonnihil magis ro- tundatis, minus distincte et tantum anterius serrulatis, ruga transversa lineari intra angulos laterales ducta sat distinela, punctata; seutelli apice concolore, nec pallido; prostethio in angulis posticis macula nulla nigra notato ; thorace utrimque uti in B. costali macula nigra ornato. — 9. — Long. 44 mill.; lat, 8 mill. Patria : Manilla sec. A, et S., sed vix recte; verisimililer species afri- cana. ACOCOPUS Stàl. Corpus elongatum, nonnihil depressum. Caput quadratum, tuberculis antenniferis crassis, liberis, nonnihil distantibus lobo medio capitis inter illa subito deflexo, angusto ; bucculis præsertim anterius valde elevatis, posterius coëuntibus. Rostrum medium mesosterni subatlingens, articulo primo crasso, bucculas postice superante. Antennæ corpore breviores, arliculo primo reliquis crassiore et ultimo nonnihil breviore, secundo et tertio singulatim basali brevioribus, secundo tertio longiore. Thorax antice constrictus, collari distinctissimo instructus, postice nonnihil productus, medio ante scutellum truncatus. Scutellum paulo longius quam fatum. Hemelytra retrorsum angustata, abdomine paulo angustiora ; membranæ venis simplicibus. Abdomen retrorsum subangustalum , apice ampliatum, segmentis apice spina armatis ; spiraculis longe ante medium segmentorum ° 6 C. STAL. Cr positis. Pedes mediocres, postici distantes, femoribus subtus spinosis, pos- Licis incrassalis, tibiis posticis femoribus longioribus, rectis, haud dilatatis, sublus spinis nonnullis, una subapicali, armatis. . Nemalopo afline genus. 4. À. VERRUCIFER Stàl. — Supra cum antennis niger, subtus cum pedi- bus sordide flavo-testaceus; thorace, scutello, hemelytris lateribusque pectoris distincte punctatis ; margine imo apicali callisque sparsis lævigatis distinctis thoracis, callis parvis, marginibusque lateralibus scutelli flavo- testaceis: venis hemelytrorum sordide flavo-olivaceis ; pectore lateribus hic illic infuscatis, callis flavo-testaceis adspersis ; femoribus anterioribus saltem superne nigro fuscis; maculis interioribus duabus, una media, altera apicali, spinisque femorum posticorum, tibiis posticis, spinis margi- nalibus dorsaque abdominis nigricantibus, hujus vitta plus minus inter- rupta connexivoque sordide flavescentibus. — «, 9. — Long. 51-56 mill,; lat. 8-9 mill, — Amazon (Mus. Holm.). Thorax angulis lateralibus subfoliaceis, extrorsum et levissime antror- sum valde productis, acutis, cum marginibus lateralibus posticis distincte serralis. Venter lævis, lateribus irregulariter rugosis. Femora anteriora subtus biseriatim spinulosa, spinis apicalibus majoribus ; postica recta, valde incrassata, superne basin versus tuberculis nonnullis parvis et sub- us spinis nonnullis parvis et duabus majoribus, media maxima armatis (S), vel minus incrassata, supra spinulis compluribus in series duas dis- posilis, subtus spinis inæqualibus armata (?). Tibiæ posticæ subtus spinis quinque vel sex, apud feminam minoribus armalæ, apud marem basin versus latiores. NEMATOPUS Lap. 4. N. NERVOSUS Lap., A. et S. (sec. ex. typ.). = N. ruficruri valde afi- nis, minor, fusco-chalybeus, marginibus apicali et posterioribus thoracis, lateralibus seutelli, venis hemelytrorum, linea media maculaque parva capitis pone antennas, ventris tuberculis parvis, utrimque in seriem late- ralem dispositis, limboque laterali dilute flavescentibus ; angulis apicalibus segmentorum abdominis acutis, prominulis, apice nigris ; femoribus pos- ticis fere uti in N. ruficrure Spinosis, sed subtus basin versus etiam spina minore armatis. — 4. — Long. 17 1/2 mill.; lat, 5 mill. Hemiptera nonnulla nova vel minus cognita. 57 THERAPHA A. et S. A. T, GINEREA A. et S. (sec. ex. typ.). — Serinetha cothurnix Burm. PLÆOGASTER A. ets. 4. P. mammosus A. et S. — Flavo-testaceus, opacus, antennis obscu- rioribus : tibiis, excepta parte apicali, abdominis dorso, apice excepto, ma- culisque ventris, utrimque in seriem dispositis, nigro-fuscis ; femoribus posterioribus apice subolivaceis ; thorace uti in P. (Arécoso) livido formato, lobi postici carinis tamen distinctis, marginibus lateralibus posticis pone spinam lateralem magis productis, marginibus lateralibus anticis levissime rotundalis, integris; abdomine utrimque nonnihil ampliato et rotundato, segmentorum parte laterali inter spiraculum et marginem jacente longiore quam lata, marginibus lateralibus segmentorum apice et medio spina ob- tusa vel dente distincto armatis. — ®. — Long. corp. 22 mill.; lat. bas. hemel. 5 mill. — Cayenna. (Ex. typ. in Coll. Signoret.) PASSALEUTES A. et S. Plæogastro (— Aricoso) maxime affine genus, nec differt nisi corpore graciliore, oculis (marium saltem) magis prominentibus, capite pone an- tennas obluse tuberculalo, thoracis spinis lateralibus longioribus, haud horizontalibus, sed nonnihil sursum et retrorsum vergentibus, abdomine hemelytra lateraliter haud superante, membrana dimidia abdominis apicem superante. Cum Plæogastro optime conjungitur. 1. P. GENICULATUS Lep. el Serv., A. et S. — Sordide stramineus, niti- dus ; membrana subvitrea, vena basali dimidia brunnescente ; genubus nigro-fuscis. — 4. — Long. corp. 17 mill.; lat. bas. hem. 5 mill. — Am. mer, (sec. ex. typ. à Signoret missum.) HARPAGOCORIS Sal. 1. I. OBSGURIGRUS Stàl. — Sublestacco-flavescens, capite superne, ros- tro, antennis, maculis duabus magnis ovalibus lobi postici thoracis, heme- 58 C. STAL. lytris, apice imo femorum, tibiis tarsisque nigricantibus ; limbo apicali corii flavescente. — ®. — Long. 15 mill.; lat. 3 mill. — Caffraria. Corpus elongatum. Caput oblongum, antice bituberculatum, thorace paulo brevius. Antennæ crassiusculæ, articulo primo capite nonnihil lon- giore, secundo brevi. Rostrum articulo primo secundo breviore. Thorax apice utrimque tuberculatus, postice ante scutellum truncatus, angulis posticis productis. Hemelytra abdomine longiora el angustiora. Pedes bre- viusculi, femoribus subnodosis. SYCANUS A. ets. 4. S GENEROSUS Slal. — Niger; parte coriacea hemelytrorum pone me- dium, excepto apice, parteque laterali dilatata abdominis sanguineis, hac faseiis quinque latis nigris, marginem haud attingentibus ornala ; rostro antennarumque articulo primo flavo-testaceus, illo basi, hoc basi at apice nigricantibus. — 4 — Long. 22 mill. — Manilla (Mus. Holm. et Coll. Sal). Thorax lobo antico modice convexo, lobo postico rugoso-punctato. Seu- {ellum disco spina subcylindrica, obtusa, simplici, breviuscula armatum. Abdomen utrimque valde dilatatum. Antennarum articuli apicales in exem- plo descripto mutilati sunt. 2, S. PYRRHOLOMUS Stal. — Niger ; hemelytris fere totis vel vitta obliqua testaceo-griseis ; membrana infuscata ; limbo abdominis pone medium san- guineo ; coxis anticis, antennis rostroque flavo-testaceis, antennarum arti- culo primo basi et apice, secundo apice, nec non articulo primo rostri nigricantibus. — &, $. — Long. 19-93 mill. — Manilla (Mus. Holm.). Var. b. — Annulo subapicali femorum annulisque duobus tibiarum latis obsolete sordide testaceis. Thorax lobo antico medio leviter gibboso, postico rugoso-punctalo. Scu- tellum disco tuberculo plus minus elevato instructum. Abdomen valde dilatatum. , PLATYMERIS Lap. 4. P. RUBRO-PICTA H.-Sch. — Wanz. Ins., fig. 806. Oplime ad Spénige- rum refertur ; e Cayenna in Coll. Signoret; patriam incorrecte indicat Herrich.-Schæffer. Hemiptera nonnulla nova vel minus cognila. 59 REDUVIUS F, 14. R. oBsoLETUS Blanch.; optime ad Spinigerum refertur, licet rostro graciliore, ejusdem articulo secundo longiore, pedibus longioribus diver- git. (Coll. Signoret.) POTHEA A, ets. 4. P, ÆNEO-NITENS Sal, — Kuscescente-testacea, præsertim thorace ænco-nitida ; hemelytris testaceis, corei areis membranaque fuscis; ventre flavo-testaceo, maculis marginalibus, vitta prope margines eosdem anoque fusco-æneis. — À — Long. 44 mill.; lat. 4 mill.: — America borealis. (Coll. Signoret.) Congenericis angustior. Caput Thorace nonnihil longius, parte anteriore longiore, collo longo. Thorax impressionibus transversis rugosis. Abdomen thorace paulo latius. Femora anteriora subnodosa, inermia. 2, P. picHrOA Stal, — Nigra, nitida ; lobo postico thoracis ventrique, hujus limbo anoque exceptis, corallinis. — . — Long. 46 mill.; lat. ! 1/2 mill. — Brasilia. (Coll. Signoret.) Caput thorace longior, parte postoculari parti anteriori fere æquilonga. Thorax impressionibus transversim rugosis. Femora anteriora haud no- dosa. ALLOEORHYNCHUS Fieb. 1. A. viNuzus Stàl. — Lævis, parce pilosus, dilute lutescens, subtus cum pedibus rostroque stramineus ; capite, lobo postico thoracis, scutello, clavo, corii limbo lato apicali, medio angustato, prostethio et metastethio, nec non ventris late lutescente-limbati parte apicali, villa utrimque late- rali ab apice retrorsum fere ultra medium extensa, ibidem cum fasciola, inter vittam et marginem posila, cohærente, nigris; membrana antenna- rumque articulo secundo fuscis. — $. — Long. 6 mill. — Java. (Mus. Helsingfors.) SAICA A. ets. 1. S. ACANTHOPHORA Sal. — Pallide flavo-albida, remote sericea ; ca- pitis macula intraoculari maculaque laterali pone oculos, vitta lata tho- racis, scutello, postscutello, pectore ventreque nigro-fuscis, hujus vitta media obsoletiore marginibusque lateralibus flavo-albidis ; spinis thoracis et scutelli albidis, illis apice, hac basi et apice nigro-fuscis ; apice femorum, 4 60 CUSTAE. , basi tibiarum nec non lateribus lobi postici thoracis pallide sanguineis ; vita lata membranæ infuscata, — &. — Long. 13 will; lat. 1 4/2 mill. — Insula Lifu. (Coll. Signoret.) Ploiaria acanthifera Mont. Ann. ent., sér, IV, 1, p. 70, 87 (1861), sec. ex. Lyp. Caput thoracis lobo antico fere æquilongum. Rostrum articulo primo apicalibus duobus ad unum subbreviore. Thorax lobo antico anteriora ver- sus sensim elevato, antice leviter bituberculato. Scutellam apice spina sat longa, spinis lobi postici thoracis fere æquilonga, armatum. Postscutel- lum acutum, apice nonnihil recurvum. Trochanteres antici et femora an- tica, horum parte apicali excepta, spinis numerosis gracilibus subtus armata. Tibiæ anticæ ante medium curvalæ. DUNDUBIA A. ets. 4. D. QUADRITUBERCULATA Sign. — Dilute olivaceo-flavescens , remo- tissime obsolete sericea. Caput thoracis parte discoidali circumsulcata paulo latius, nonnihil productum; vertice oculo transverso haud duplo latiore, tuberculo minuto, ægre perspiciendo, inter ocellos et oculos me- dio, utrimque instructo ; fronte sat convexa, carinis circiter decem, trans- versis, obtusis, medio interruptis, distinctissimis instructa, basi et apicem versus carinis distituta : genis margine interiore ad lora leviter elevato et prope frontim tuberculo sat distincto instructo; clypeo tectiformi, apice ipsa leviter rotundato et subreflexo-marginato ; verticis macula media ocellos includente, antice ramulos tres breves mediam latiorem, bilobum, postice ramulos duos subcontiguos ad basin emittente, macula transversa supra antennas aliaque obtriangulari pone illam et cum eadem subcohæ- rente, genarum fascia supra medium, fronte basin versus inter carinas et ejusdem parte apicali, loris, parte basali excepta, clypeo, exceptis macula triangulari basali, linea longitudinali marginibusque lateralibus infra me- dium nigris. Thorax utrimque leviter dilatatus et rotundatus, postice latior, marginibus lateralibus paulo ante medium denticulo armatis , margine postico utrimque ad basin tegminum retrorsum leviter producto; margine angusto basali, vittis duabus parallelis mediis, postice ad impres- sionem transversam abbrevialis, vittaque laterali pone oculos posita, per- currente, retrorsum leviter dilatata et postice ad marginem basalem incurva, nigris. Scutellum vittis quinque a basi emissis, lateralibus leviter obliquis, mediis tribus parallelis, omnibus, excepta media ultra medium producta, ante medium scutelli abbreviatis, maculis quatuor parvis pone Hemiptera nonnulla nova vel minus cognita, Gi medium posilis margineque postico medio nigris ; vitta media in medio sculelli leviter dilatato. Tegmina alæque vitrea, illorum venis flavo-oliva- ceis, hic illic nigro-fuscis, anastomosibus duabus exterioribus fusco-mar- ginatis, anastomosi prima arcuala, transversa; venis ulnaribus basi non- nihil distantibus, prima ex angulo areolæ basalis emissa ; area basali in- terna corii ubique æque lata, apice acuminala ; area apicali octava prima fere longiore, à basi ultra medium vel usque ad anastomosin sensim leviter ampliata. Abdomen segmentis apice fusco-limbatis ; ventris segmentis secundo et tertio apice utrimque tubereulo vel appendice fusco, compresso, retrorsum et leviter extrorsum valde producto et libere dependente arma- tis. Opercula paulo longiora quam lata, distantea, intus rotundato-am- pliata, apice late rotundata, margine exteriore recto, limbis apicali et exteriore fuscis. Tibiæ intermediæ pone medium fuscis apice flavescentibus. — &. — Long. 41 mill., exp. tegm. 4114 mill. — Java. (Coll. Signoret.) Cicada quadrituberculata Sign. Ann. ent., sér. 2, V, p. 297. Pedes antici et postici exempli typici mutilati sunt. APHANA Guér. 1. A. ASTRÆA Sal — Sanguinea, capite, thorace scutelloque in oliva- ceum subvergentibus ; rostro, pedibus ventreque nigricantibus ; tegminibus pallide sordide olivaceis, totis maculis mediocribus ultra viginti, præterea in limbo costali et ad clavi venam interiorem maculis nonnullis parvis nigris conspersis, parte terlia apicali nigro-fusca, pallide-virescente-venosa, antice fascia distincta latiuscula sordide olivaceo-albida terminata, maculis nonnullis hujus partis apicalis macula minuta subcallosa subæruginea no- tatis, limbo costali ante medium dilute sanguineo ; alis disco gultulis dua- bus albis et versus aream analem maculis quinque vel sex nigris no- latis, parte tertia apicali nigricante, limbo posteriori angusto fusco. — ©, — Long. 23 mill., exp. tegm. 62 mill. — Manilla. (Mus. Holm.) A. variegatæ proxima, colore alarum, tegminibus minus dense macu- latis, maculis parvis numerosis præsertim destitulis, fascia pallida notatis, fronte apice latiore, vertice breviore, antice minus profunde sinualo, ejus- dem carina postica minus profunde sinuosa distinctissima. Vertex subse- micircularis, basi carina distinctissima leviter sinuosa et ante medium carina vel ruga transversa instructus. Frons apice levissime ampliata, dein sursum sensim angustata, distincte rugosa, area media subelevata, basi latissime rotundata et media emarginata, Thorax transversim leviter ru- gosus, latera versus callis nonnullis olivaceis conspersus, medio distinete carinatus, ante medium ad carinam impressionibus duabus parvis sat pro- o 62 C. STAL. fundis et utrimque pone oculos impressione majore minus profunda ins- tructus. Scutellum sat distincte tricarinatum,. Pedes haud variegati. SCAMANDRA Stal. 1. S. HERMIONE Slàal. — Klavo-testacea, tegminibus ante medium obs- curius nebulosis, apicem versus infuscatis eL dense flavo-testaceo-venosis ; alis sordide croceis, disco albido-venosis, parte vix dimidia apicali sordide flavo-livida, obsolete testaceo-venosa, area dimidia anali limboque latius- culo postico sordide albidis; abdomine dorso miniato, — 4, — Long. 19 mill., exp. tegm. 55 mil. — Manilla. (Mus. Holm.) Exceptis coloribus à congenericis parum divergit; S. Lachesi maxime aflinis, capite paulo latiore, (horacis marginibus lateralibus igitur retror- sum minus divergentibus, area costali tegminum paulo latiore picturaque distinctum. Thorax, ut in $S. Lachesi, granulis minutlissimis fuscis remote conspersus. Tegmina apice pone clavum distincte nonnihil ampliata, apice valde rotundata, margine costali recto. Gaput ante oculos paulo promi- nens, vertice basi latissime sinuato ; fronte lævius, obsolete obluse tricari- nata, infra quam supra medium paulo latiore , marginibus lateralibus infra medium leviter sinuatis. POEOCERA Lap. A. P. PERSPICILLATA Fabr. — Hæc spinis quoad colores et picturam valde variat ; varielates sequentes mihi sunt cognitæ : Var. « — Nigricans ; tegminibus opacis; apice femorum posticorum , tibiis tarsisque posticis nec non abdomine flavescentibus, hoc superne mi- nute nigro-maculato, subtus impicto. — 4. Brasilia. (Mus. Holm.) Var, b. — Nigricans, tegminibus opacis ; geniculis posticis abdomineque flavescentibus, hoc superne nigro-maculato, subtus nigro-fasciato, — 9. — Brasilia, Surinam. (Mus. Holm.) Præocera perspicillata Fabr., Gerst. Var. c. — Nigricans ; tegminibus opacis, apice fusco-pellucidis, maculis compluribus magnitudine inæqualibus stramineis conspersis, maculis non- nullis basin versus positis in fasciam irregularem confluentibus; pedibus concoloribus, geniculis posticis abdomineque flavescentibus ; hoc superne nigro-fasciato. — ©. — Bolivia. (Mus. Holm.) Var, d. — Plus minus pallide flavo-olivacea ; frontis fascia basali nigri- Hemiplera nonnulla nova vel minus cognitu. 63 cante ; {egminibus nigro-fuscis, maculis numerosis pallide olivaceo-flaves- centibus ; pellucidis, plus minus confluentibus, ornatis, maculis areæ cos- talis quatuor, quæ interdum adeo sunt magne, ut margo olivaceo-flaves- cens, fusco-maculatus videatur ; pedibus pallide olivaceo-flavescentibus, femorum anteriorum apice infuscato ; abdomine supra nigro-maculalo, — d. — Brasilia. (Coll. Stal.) Lystra pallida Guér. Var. e. — Ut var. d, sed obscurior, in fuscescente-olivaceum vergens ; pedibus fuscis vel obscure fusco-olivaceis, posticis fusco-flavescentibus, geniculis pallide flavescentibus ; ventre nigro-fasciato. — ?. — Brasilia. (Mus. Holm.) Lystra specularis Germ. in Thon., Ent. Arch., II, 2, p. 55, 50 (1850). Color abdominis et antennarum variat flavescens et dilute sanguineus ; variat etiam magnitudo maculæ vitreæ alarum. Capite lato à P. turca facillime distinguitur hæc species ; quibus autem notis a P. stoica divergit. e descriptione minus completa Gerstæckeri videri non potest. P. oculata Germ. verisimiliter est varielas P. perspicillatæ, varielali nostræ c simillima. 2. P. TURGA Fabr. — Varietates sequentes hujus speciei mihi sunt cognitæ : Var. a. — Nigricans, tegminibus opacis, Lestaceo-venosis, apice fusces- cente-pellucidis ; femoribus posticis, basi tibiarum posticarum abdomine- que flavescentibus, hoc superne nigro-maculato, ventris disco fusco, segmentis flavo-marginatis. — ©. — Rio-Janeiro. (Mus. Holm.) Pæocera turca Fabr., Gerst.; Lystra Diana Germ.; Pæocera hunulifera St. Var, b. — Nigricans, tegminibus opacis, apice fusco-pellucidis, el parce minuteque nigro-conspersis ; femoribus Libiisque poslicis nec non abdo- mine flavescentibus, hoc superne nigro-maculato, subtus impicto., — 4%, — Brasilia, (Coll. Stàl.) Var. c. — Fusco-testacea ; maculis verticis, thoracis, scutelli pectoris- que sordide flavo-testaceis ; tegminibus fusco-testaceis, obsolete pallido- conspersis, parte apicali pallidiore, parce minuteque nigro-conspersa ; pedibus nigris, femoribus tibiisque posticis nec non abdomine flavescenti- bus, hoc superne nigro-maculato. — ©. — Rio-Janeiro, (Coll. Stàl.) P. Germari Gerst. valde affinis videlur P, turcæ ; nolas specificas essen- tiales tamen haud indicat Gertæcker, qui characteres præterea neglexit © 6h CMSTAT: maxime insignes, e struclura tegminum et partium capitis sumendos, facillime detegendos, quibus in sectiones maxime naturales dividi potest Pæœoceræ genus. DRACELA Sign. Ann. ent; Sér. IV, 4, p. 504 (1862). Acrisio Sal (— Gadrelæ Sign.) affine genus ; differt præsertim tegmi- nibus amplioribus, corporis latera occultantibus, extus a basi ad medium sensim ad ampliatis et rotundatis, venis quatuor longitudinalibus, omni- bus, excepta tertia, simplicibus, nec nisi apice ipso subfurealis, tertia prope basin furcata, ramulo ejus exteriore posterius bis furcato ; tibiis posticis pone medium bispinosis, tarsorum posticorum artliculo basali brevissimo. (Sec. ex. lyp.) LAPPIDA A. ets. Verlex basi arcuatim sinuatus, marginibus lateralibus nonnihil ante oculos leviter incisis. Frons supra clypeum utrimque nonnihil ampliata. Oculi rotundati, tuberculo distinctissimo relrorsum vergente postice suf- fulti. Thorax basi arcuatim sinuatus, parte antica media producta rotun- dala. Tegmina apicem versus sensim ampliata, venis longitudinalibus duabus exterioribus prope basin in unam conjunclis, vena longitudinali prima prope stigma, venis duabus reliquis fere in medio tegmine furcatis ; clavi venis longe ante medium in unam conjunelis ; venis stigmatis haud reticulatis. Pedes simplices. POECILOPTERA. l. P. TRUNCATICORNIS Spin. ad Corpsyrnam oplime refertur. RICANIA Germ. 1. R. SEXMACULATA Sign. ad Vutinam pertinet. ACUCEPHALUS Germ. 1. A. GARINATUS Släl. — Sordide flavescente-griseus, nigro-varius ; ver- {ice longitrorsum carinato, — ®, — Long. 7 mill. — Algeria. (Coll. St.) Hemiptera nonnulla nova vel minus cognila. 6 A. rustico nonnihil brevior. Caput thorace paulo longius, antice atte- auatum, granulatum, triangulare, angulo apicali rotundato; vertice medio carina distinctissima longitudinali percurrente instructo, margine antico maculisque quatuor nigricantibus, margine illo maculis quatuor albidis, quarum duæ mediæ appropinquatæ ; facie nigro-variegata. Thorax granu- latus, antice late rotundatus, marginibus lateralibus retrorsum sat diver- gentibus, maculis vittisque obliquis nigris ornato. Scutellum nigrum, vitta utrimque laterali aliaque media anterius abbreviata griseo-testaceis. Teg- mina basin versus obsolete granulata, griseo nigroque variegata, maculis duabus ad commissuram fasciisque duabus obliquis, abbreviatis, subinter- ruptis distinctius griseis. Subtus fusco-variegatus. HECALUS Stal. Corpus depressum. Caput valde productum, latum, antrorsum haud vel leviter angustatum , apice rotundatum, marginibus sat attenuatis ; facie nonnihil convexa; genis infra oculos sat profunde sinuatis, sinu obtu- sangulo. Oculi parvi. Ocelli in margine capitis positi, ad oculos valde appropinquati. Thorax transversus, basi et apice subtruncatus, marginibus lateralibus rectis, parallelis. Tegmina apicem abdominis vix altingentia, levissime valvantia, venis distinctis. Pedes mediocres, tibiis anterioribus spinis rarioribus et subtilioribus, posticis spinis numerosissimis armatis. Sivæ affine genus, forma capitis, oculis parvis tegminibusque postici vix valvantibus diversum. 4. H. PAyYkuLLI Stal. — Nitidulus, sordide flavo-albidus ; capite, exceptis oculis, fere æque longo ac lato. — ©. — Long. 8 1/2 mill.; lat. thor. 2 mill. — Senegal (an potius Australia ?). (Mus. Holm. e Coll. Paykull.) Petalocephala Paykulli St, Ofv. Vat. Ale. Fôrh., 4854, p. 252, A. Caput thorace dimidio longius, antrorsum leviter angustatum, læviuscu- lum. Thorax fere plus duplo latior quam longus, antrorsum vix angus- tatus, transversim subtiliter strigosus, anterius lævigatus. Tegmina opaca. Oculi fusci. 2, IL PALLESCENS Stal. — Nitidulus, substramineo-albidus ; puncto pone apicem clavi nigro; capite longiore quam lato. — 9. — Long. 10 mill.; lat, thor. 2 4/4 mill. — Australia borealis. (Mus. Holm.) Præcedenti maxime affinis, forma capitis excepta vix differt. Caput læve, circiter tertia parte longius quam inter oculos latum, thorace fere duplo et dimidio longius, lateribus ultra medium parallelis, marginibus atte- 66 CG. STAL. nuatis, leviter reflexis; vertice ante medium latera versus longitrorsum levissime impresso. Thorax posterius transversim strigosus, lateribus pa- rallelis. Tegmina opaca. Alæ albido-hyalinæ, Oculi fusci. SIVA Spin. 4. S. cosTALIS Stal. — Pallide subolivaceo-flavescens ; maculis minutis quatuor vel sex marginis antici verticis unaque tegminum pone apicem clavi nigro-fuscis ; tegminibus apice venulis numero variabilibus trans versis instructis ; capite antice nonnihil attenuato; ocellis in margine ipso capitis posilis , usque ad oculos appropinquatis. — 4, ?. — Long. 10-12 mill.; lat. thor, 3-8 1/2 mill. — Manilla, Malacca. (Mus. Holm.) Selenocephalus costalis Sal, olim, S. gravi affinis, angustior, gracilior. Vertex oculo transverso fere duplo latior, medio quam 24 oeulos circiter dimidio longior. SELENOCEPHALUS. 1. Vertice oculo transverso fere ter latiore. 4. S. OBSOLETUS Burm. Gen, Ins. —$. punctato-nervosus Stal, Ofv. Vet. Ak. Fôrh., 1854, p. 254, 4. Il. Vertice oculo transverso circiter duplo latiore. 9, S. EGREGIUS Stal. — Lævis, dilute sub-olivaceo virescens, subtus cum pedibus abdomineque multo pallidior ; tegminibus obscure vinaceis ; oculis, excepta fascia fuscescente, parte apicali subattenuala capitis, tho- racis macula laterali fasciolisque duabus ante medium positis, obliquis, irregularibus, ad marginem anticum incipientibus et oblique extrorsum ductis, seutelli maculis sex, quatuor basalibus, una utrimque laterali media, apiceque, tegminum costa maculaque parva basali, apice ipso femo- rum tibiisque anterioribus saltem superne miniatis; tegminibus fusco- venosis, maculis tribus clavi ad commissuram, duabus transversis costali- bus pone medium limboque apicali fuscis ; alis infuscatis. — ©, — Long. cum tegm. 8 mill.; lat. thor. 2 9/3 mill. — Birmah. (Mus. Holm.) Caput thorace paulo latius, margine apicali unisuleato; vertice medio et ad oculos æque longo, oculo transverso haud duplo latiore; facie basi ipsa in medio leviter impressa, Thorax vertice circiter ter longior. Segmen- Hemiptera nonnulla nova vel minus cognila. 67 tum ventrali ultimum feminæ apice latissime subangulato-produetum, me- dio biemarginatum. 3. S. FLorit Stal, — Subsordide flavescente-albidus, superne lotus mi- nutissime et sat dense nigro-conspersus; limbo basali faciei, maculis qua- tuor apicalibus marginalibus tegminum; coxis anticis et posticis fere totis, trochanteribus anticis et posticis nec non femoribus anticis subtus, punelis ad ortum spinularum tibiarum anteriorum, macula basali tibiarum inier- mediarum, puncetis vel maculis parvis a@ ortum spinarum tibiarum posli- corum et apicalhibus femorum posticorum, tarsorum posticorum articulo primo apice, secundo toto, ultimo basi et apice nigris ; tibiis intermediis apice fuscis, — ©. — Long. 7 mill.; lat. thor. 2 mill — Græcia. (Coll. Stal.) Caput obtuse subtriangulare, margine antico imo subattenuato ; vertice oculo transverso duplo latiore, thorace nonnihil breviore medio quam ad oculos fere plus dimidio longiore, sulco marginis apicalis subtili. Thorax obsoletissime transversim rugosus, antice lævigatus. Tegmina lævia. Seg- mentum ventrale ultimum feminæ apice truncatum, angulis posticis leviter prominulis. Ocelli ad oculos sat appropinquati, spatio inter ocellos et oculos diametro oculorum paulo longiore. THAUMASTUS Stàl. Corpus modice depressum. Caput thoracis antico paulo latius, ante oculos valde productum , foliaceum ; facie infra oculos subito maxime an- gustata, apice angulum valde obtusum formante. Oculi in capitis latera profunde immersi, extus ad magnam partem à margine dilatato capitis ter- minali. Ocelli pone medium verticis positi, ad oculos quam inter se magis appropinquati. Thorax extrorsum leviter ampliatus, marginibus antico fere recto, postico medio leviter sinuato, angulis posticis rotundatis. Scutellum latius quam longum. Tegmina apice distincte valvantia; disco venulis com- pluribus transversis irregularibus instrueta. Pedes mediocres simplices ; coxis anticis liberis, a lateribus genarum haud tectis; tibiis posticis tetra- sonis, angulis spinuiosis ; Larsis posticis articulis duobus apicalibus ad unum primo sublongioribus, ultimo penultimo vix breviore, Ledræ affine genus, structura capitis pedumque nec non situ oculorum distinctum. Typus generis : Ledra marmorala Blanch, Hist., des Ins. Hém., p. 194, 5. è 68 C. STAL — Hemiptera nonnulla nova vel minus cognita. LEDROMORPHA Stal. Corpus depressum. Caput valde productum, foliaceum, subtus conca- viusculum, facie apice inter pedes anticos anguste producta, margine exte- riore genarum toto late sinuato. Oculi parvi. Ocelli pone medium verticis positi, inter se et ab oculis fere æque longe distantes. Thorax transversus, sexangularis, marginibus lateralibus parallelis, antice sat rotundato, an- gulis posticis rotundatis. Scutellum nonnihil brevius quam basi latum. Tegmina lala, coriacea, venis longitudinalibus pluries furcatis et pone medium venulis numerosis irregulariter conjunctis. Pedes mediocres, femoribus leviter compressis, tibiis dilatatis, posticis triquetris, extus dilatatis et remote serratis. Vagina feminarum longissima. Stenocoti affine genus. î. L. pLANIROSTRIS Don.; Fulgora plantrostris Don., Nat. Hist. Ins. Hem.; Ledra gladiata Blanch., Hist. des Ins. Hem., p. 194, 21 (1851). 2. [. vAGINATA Stal. — Sordide ferruginea, subtus cum abdomine pe- dibusque ferrugineo-flavescens ; alis pallido fusco-flavescentibus, facie basin versus, ad oculos et apice plus minus confluenter nigro-conspersa ; apice femorum tibiarumque posticarum nigro-fuscis. — ©, — Long. cum vag. 28 mill.; lat. thor. 6 4/2 mill. — Moreton, Bay. L. caudatæ valde affinis, capite tegminibusque brevioribus vaginaque longiore differt. Caput thorax paulo brevius, ad oculos leviter incisum, antrorsum fere ultra medium leviter anpliatum, dein sulcato angustatum, apice angulum obtusum rotundatum formans, supra ruguloso punctatum, subtus supra medium longitrorsum biimpressum, infra medium planius- culum. Thorax rugulosus, disco subgranulatus basi transversim interrupte strigosus. Tegmina opaca apice pellucida, longe ultra medium sensim am- pliata dein angustata, haud duplo et dimidio longiora quam in medio lata, apicem segmenti dorsalis ultime abdominis baud attingentia. Abdomen segmento dorsali ullimo fusco-consperso, ventris disco nigro-fasciato, late- ribus nigro-conspersis ; vagine parte libera segmento dorsali ultimo abdo- minis æquilonga. OBSERVATIONS SUR LES INSECTES TUBÉRIVORES, Avec réfutation de l'erreur qui. attribuant les Wrufles à Ia piqûre d’un Ensecte, les a fait assimiler aux Galles végétales, Par M. le docteur ALexanpre LABOULBÈNE. (Séance du 10 Juin 1863.) Il a été plusieurs fois question dans nos Annales des insectes qui, soit à l’état de larve, soit à l’état parfait, sont tubérivores, c’est-à-dire qui se nourrissent de la substance des Truffes. Réaumur a signalé dans ses Mé- moires les vers des Truffes qui se métamorphosent en Mouches à deux ailes ; M. Léon Dufour leur a consacré un long article dans ses Études sur les larves fongivores de Diptères. Robineau-Desvoidy, MM. Goureau, Lu- cas, Guérin-Méneville, etc., ont fait au sujet de ces insectes d’intéressantes communications que j'aurai soin de rapporter. Les matériaux dont j'ai eu plus particulièrement à disposer pour ce tra- vail proviennent de plusieurs sources. Il m'est très agréable de les indiquer tout d’abord. M. le docteur A. Gubler, mon collègue de la Faculté et des hôpitaux, m'a remis, au retour d’un voyage dans le Midi de la France, avec séjour à Cannes, des Mouches auxquelles on attribuait dans ce pays la propriété d'indiquer sûrement le gisement des Truffes (1). Mon savant maître M. le docteur Aubé a bien voulu me donner une grande quantité de Truffes attaquées par des larves et qu'il tenait d’un marchand de comes- tibles. Ces Truffes provenaient du département des Basses-Alpes ; placées dans un pot à fleurs rempli à moitié de terre, il en est sorti une grande quantité de Diptères divers pendant les mois de mai et juin 1863 (2). Enfin pendant un séjour d’une semaine auprès de MM. Léon Dufour et Perris, j'ai pu consulter leur collection et connaitre les espèces vivant dans les Truffes qu'ils avaient décrites ou qu'ils possédaient. Ce Mémoire est divisé naturellement en deux parties : la première com- prendra l'étude des insectes tubérivores, en insistant sur ceux qui ont été soumis à mon examen; la deuxième renfermera une discussion sur la véri- table origine, sur la nature spéciale et incontestable des Truffes. (1) Voyez le Bulletin de ia Société Botanique de France, t. VIE, p. 235, 1861. (2) Annales de la Société Entomologique de France, 1863, Bull. p. XxXVIxr. Le Série, TOME IV. 5 70 AL. LABOULBÈNE. CHAPITRE 1°. Des divers Insectes tubérivores. Je vais successivement passer en revue dans ce chapitre les insectes de tous les ordres qui ont été trouvés dans les Truffes. Je commencerai par les Diptères, j'examinerai ensuite les Coléoptères, et je signalerai en ter- minant un Lépidoptère et des Myriapodes. $ 1°. DIPTÈRES. — MUSCIDES. Genre HELOMYZA. H. LINEATA. Les insectes diptères que M. le docteur A. Gubler m'a remis se rappor- tent tous à l'Helomyza lineata de Robineau-Desvoidy. Ces insectes étaient au nombre de huit, tant mâles que femelles, les premiers reconnaissables au dernier segment abdominal recourbé en dessous, les secondes à leur oviscapte pointu et allongé. La taille, la forme et la coloration de ces Mouches se rapportaient parfaitement à un individu pareil et conservé dans la collection de M. Bigot sous le nom de H. léneata, donné par Ro- bineau-Desvoidy lui-même. J’ajouterai, quant à la coloration, que plusieurs Mouches, ayant été ramollies à la vapeur de l’eau froide, ont pris une teinte beaucoup plus foncée, presque rougeâtre, et que les lignes dorsales du corselet sont devenues très apparentes et brunâtres, surtout la ligne médiane. Les métamorphoses de l’Helomyza lineata ont élé observées par M. Léon Dufour, qui les a très soigneusement décrites dans les Annales des Sciences naturelles (1). Ce vénéré maître a fait ressortir les caractères distinctifs de cetle espèce d'Hélomyze, caractères tirés de la plumule antennaire, des raies dorsales thoraciques, des ailes sans taches, etc. Je renvoie à sa description si consciencieuse et si complète (2), me bornant à reproduire (1) Mémoire sur les métamorphoses de plusieurs larves fongivores appartenant à des Diptères, 2e série, t. XII, p. 4%, fig. 59-68, 1839. (2) Loc, cit., p. 45-46. Insectes tubérivores. 71 ici sa diagnose latine, et en priant le lecteur de jeter les yeux sur la figure onzième de la planche 2. EI. Iimeata RoB.-Desv., Essai sur les Myodaires (Mém. présentés par divers savants à l’Académie des Sciences de l’Institut, t. IF, p. 645, 1830). — I, Dur., Annales des Sciences naturelles, 2° série, t. XII, p. 44, 1839. Testaceo-pallida, antennis ferrugineis, thoracis dorso rufescente lineis tribus intensioribus vix distinctis, alis subfumosis immaculatis ; tarsis apice obscuris. — Long. 3 lin. (6 1/2 à 7 mill.). LARVA acephala, albida, cylèndrico-conica, postice truncata, integre ; labio emarginato, angulis intus palpigeris ; stigmatibus anticis flabellatis, exsertis. — Long. 3 1/2 lin. (8 mill.). Habitat in Tubere cibario, melanosporo ? PupA nuda, ovato-oblonga, glabra, fusca; Segmentis duobus anticis de- clivis, tandem utrinque longitudinaliter impressis ; postice convexiuscula, minute bituberculata. — Long. 2 1/2 lin. (5 mill. 4/2). L'Helomyza lineata paraît propre au midi de la France ; il est douteux pour moi que l’exemplaire appartenant à Dejean, et sur lequel Robineau- Desvoidy a fait sa description, ait été pris dans le Nord ou aux environs de Paris. J'ai, en étudiant cette espèce d’Hélomyze dans la collection de M. Léon Dufour, dessiné la palette antennaire et la soie plumeuse dont je donne la figure (pl. 2, fig. 13). J'ai vu aussi la pupe, qui est d’un marron clair et qui atteint cinq millimètres et demi. J'aurai soin de la comparer avec celle de l'Helomyza tuberivora et en faire ressortir les différences. Réaumur à connu l’Helomyza lineata sous sa forme de larve et de pupe, M. Léon Dufour à mis ce fait en lumière. Comparez, en effet, les figures données par Réaumur et ses descriptions (1) avec les détails minutieux et l’iconographie du Mémoire précité des Annales des Sciences naturelles, et vous trouverez une identité à peu près complète. M. Gubler m'a dit que l'Helomyza lineata olait au-dessus des endroits où l’on trouve les Truffes etse posait par groupes sur la terre qui recouvre ces tubercules si estimés ; cette Mouche indique de la sorte les gites aux chercheurs de Truffes et elle s’en éloigne très peu. Il est bien prouvé pour nous, d’après les observations de Réaumur et de M. Léon Dufour, que sa larve vit dans les Truffes, et puis s'enfonce dans la terre pour prendre la forme de pupe. L’insecte parfait prend son essor trois mois après. ({) RéaumuRr, Mémoires pour servir à l’Histoire des Insectes, t. IV, p. 372 et 373, pl. 27, fig. 13, 14, 15 et 16, 1738. 72 AL. LABOULBÈNE. HELOMYZA PENICILLATA. M. Léon Dufour a vu éclore dans son cabinet, le 16 avril 14839, un autre espèce d'Hélomyze dont les larves se trouvaient dans les Truffe avec celles de la précédente espèce. Cette Helomyza, à laquelle il a donné le nom de penicillata, à de grands rapports avec l'H. afjinis MEic.; elle est plus grande, presque de la taille de l’'H. tuberivora, ses ailes n’ont pas de taches, non plus que le dos du thorax. L’H. penicillata, que j'ai étudiée avec M. Perris, nous a paru une espèce distincte dont le style des antennes est brièvement velu (pl. 2, fig. 44), et M. Perris m'a appris qu'ayant celte année élevé des larves vivant dans les Truffes gâtées, il avait obtenu les insectes parfaits qui se rapportaient à l’Helomyza peni- cillata, pareils en tous points aux types de la collection de Saint-Sever que nous avions sous les veux. Voici la diagnose que M. Léon Dufour a donnée de cette espèce : EX. peméiciliaua LÉON Durour, Annales des Sciences naturelles, 2° série, t. XII, p. 48, 1839. Teslacea, nigro-pilosa, antennæ articulo ullimo ovalo-oblongo, stylo breviter villoso ; thoracis dorso minutissime ferrugineo-punctato ; femori- bus subtus densius villosis; trochanterum intermediorum articulo basilari sels nigris rigidis penicillato, alis subfumosis nervis transversis nigro mar ginatis. — Long. 4. lin. (9 mill.). LARVA habitat in Tubere cibario, melanosporo ? La pupe que j'ai sous les yeux, et que je dois à l’obligeance de M. Per- ris, ressemble beaucoup plus à celle de l'H. tuberivora qu’à celle de l'H. lineata. J'en parlerai plus tard, en faisant leur examen comparatif (voyez p. 78-79). HELOMYZA TUBERIVORA. Robineau-Desvoidy avait fondé sur cette espèce le genre Surllia dans son Essai sur les Myodaires des environs de Paris. C’est bien cetle Hélo- myze que j'ai vue provenir en si grand nombre des larves et pupes don- nées par M. le docteur Charles Aubé. Dès que j'avais eu les Truffes peu- plées de larves, je m'étais empressé de recueillir celles-ci en assez grand nombre et de les immerger dans l'alcool, les 12 et 13 avril 4863. Pressé à cette époque par divers travaux, je n'ai pu étudier ces larves que long- temps après et lorsque les insectes parfaits d'espèces diverses avaïent paru. C'est alors que je me suis assuré que toutes les larves recueillies Insectes tubérivores. 73 appartenaient à une seule et même espèce, et en les comparant aux figures données par Réaumur et M. Léon Dufour (Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, t. V, p. 63 et suiv., pl. 8, fig. 4-2, et Annales des Sciences naturelles, 2° série, & XIE, p. 48, deuxième observation), j'ai ac- quis là conviction que j'avais trouvé les larves de PHelomyza luberivora et manqué celles de la Curtonevra stabulans. J'ai eu à ma disposition une très grande quantité de pupes de l'Helo- myza dont il s’agit, et d’après la configuration de ces pupes, j'aurais pu décrire presque à coup sûr les formes de la larve; on en jugera par les descriptions qui suivent : LARVA acephala, griseo albida, cylindrico-conica, antice attenuata, pos- lice oblique truncata ; mandibulis nigris, labio palpifero; stègmalibus anticis octodigitatis, posticis fere rotundatis paulo exsertis ; sublus late- raliterque mamillis ambulatoriis uncinuliferis instructa. — Longitudo quatuor lineas æquat aut superat (9 à 10 mill.). Habitat in Tubere melanosporo. LARVE (voy. pl. 2, fig. 4 à 6) allongée, blanchâtre ou d’un blanc grisà- tre, cylindrique, mais atténuée en avant et recourbée quand on la voit de profil (fig. 4, a), la partie antérieure étant dirigée en bas, l'extrémité pos- térieure un peu relevée. Corps composé de onze segments, non compris le pseudocéphale. Celui-ci avec deux mandibules noires, recourbées et une lèvre ayant deux palpes courts biarticulés. Premier segment offrant de chaque côté un s{igmate placé près du bord postérieur, de couleur jaunàtre, et composé de huit digitations partant d’une base renflée. Les premier, deuxième et troisième segments présentent seulement au bord antérieur une rangée étroite de très petites aspérités. Mais les segments suivants, jusqu’au dixième, offrent en dessus un ruban étroit formé par de petites aspérités disposées aux bords antérieur et postérieur, de telle sorte qu'elles se joignent presque les unes les autres aux plis des segments, ce pli ne faisant qu’une ligne médiane enfoncée entre les deux bordures. En dessous, sur tous les seg- ments du quatrième jusqu’au dixième, on remarque en avant du bord pos- térieur, formé par le pli segmentaire, une ligne étroite constituée par de petites aspérités ; mais près du bord antérieur de chaque segment, on voit une rangée de mamelons ambulatoires, ovales et disposés en tra- vers, interrompus au milieu et recouverts d’aspérités spinuleuses. Sur les côtés on trouve enfin, faisant suite à la ligne intersegmentaire, une sur- face rétractile et peu recouverte d’aspérités spinuleuses, bien moins que les séries ou paires de mamelons placés en dessous. Ges surfaces élevées 7 AL. LABOULBÈNE. forment néanmoins une série de véritables mamelons ambulatoires laté- raux (fig. 4). Le dixième segment est, en dessus, fortement granuleux et couvert de spinules. L'extrémité postérieure (onzième segment), vue de face et en dessus, présente huit petites saillies épineuses, brunâtres, peu marquées, visibles cependant sur toutes les larves conservées dans lalcool que j'ai observées et disposées de la manière suivante (fig. 2) : quatre situées en bas et sur une même ligne, deux latérales très marquées, deux médianes plus pe- tites, deux supérieures assez marquées, deux autres faibles sur la même ligne que les stigmates postérieurs. Toutes ces saillies sont entourées par des reliefs cutanés (fig. 2). Enfin les stigmates sont gros, d’un brun noi- râtre, presque arrondis, et ont sur leur milieu trois plis, ou reliefs, trans- versaux élevés. Au pourtour de l’orifice anal, par conséquent en dessous du corps, on observe quatre saillies un peu épineuses, deux grosses et fortes au bord marginal, et deux autres plus petites contre le bord infé- rieur anal (fig. 4). 3 Tout le corps de la larve est glabre entre les lignes rugueuses et les espaces que j'ai indiqués, en dessus et sur les côtés, comme étant des mamelons ambulaloires munis d’aspérités. Cette apparence de rugosités, appréciable avec la loupe, devient tout autre avec le secours du micros- cope. On voit alors de véritables crochets ou des spinules recourbées, sur- tout en arrière, et disposées avec un ordre remarquable, leur crochet étant dirigé tantôt en arrière et tantôt en avant (fig. 4). Jy reviendrai plus bas (voyez p. 75). Les larves dont je viens de donner la description étaient conservées dans l'alcool et je ne les ai pas étudiées vivantes ; je n’ai pas vu les parties de la bouche en mouvement, pas plus que les mamelons ambulatoires. Les palpes m'ont paru de deux articles, et attachés sur une partie inférieure aux mandibules que j'ai considérée comme étant la lèvre. Les stigmates ont nettement huit digitations; je dois dire cependant qu'une fois j'ai trouvé neuf digitations d’un côté et huit de l’autre sur la même larve. M. Léon Dufour a signalé sur la larve de l’'H. lineata un fait analogue, car sur un même individu il a trouvé douze digitations au stigmate gauche et quatorze au droit (loc. cit., p. 46). Le stigmate est renflé et pédiculé (fig. 3) dans la larve de l’Helomyza tuberivora, comme dans sa congénère l’H. lineata. Les mamelons ambulatoires inférieurs, disposés par paires, et les ma- melons latéraux sont remarquables sur notre larve; ils sont munis de petits crochets ou de petites spinules recourbées. Pour bien apprécier la disposition des aspérités et des crochets, j'ai pratiqué une incision dor- sale ; j'ai vidé le corps de tous les organes inclus, puis étendant la peau Insectes tubérivores. 75 bien nettoyée, je l'ai placée entre deux lames de verre. De cette manière, j'ai acquis la certitude que les dispositions des figures 5 et 6 sont exactes, et j'ai vérifié la direction des crochets en avant ou en arrière, déjà étu- diée au microscope sur la larve non vidée et placée de profil. Sur les deuxième et troisième segments on trouve, seulement au bord antérieur, des aspérités qui au microscope représentent des rangées de huit à dix spinules très petites et placées côte à côte; à un grossissement faible, on voit des dents de peigne imbriquées et allernées sur trois ou quatre rangs (fig. 5). Gelte apparence de rangées spinuleuses imbriquées existe en- core en dessous du corps sur la ligne, ou série, placée au bord posté- rieur des segments, en avant du pli intersegmentaire. A un fort gros- sissment (objectif n° 5 de Nachet), les spinules se montrent sous la forme de crochets juxtaposés mais distincts, et leur pointe est dirigée en arrière, au berd antérieur des deuxième et troisième segments et même de tous les segments suivants (fig. 4). Au bord postérieur, au contraire, à partir du quarième jusqu’au dixième segment, les crochets sont dirigés en avant (fig. 4); sur le onzième, les crochets forts et gros sont dirigés en avant. En désous, sur les mamelons ambulatoires, ces crochets ont une dis- position verticillée; ils sont dressés au milieu; leur pointe regarde en avant à la artie antérieure et en arrière à la partie postérieure. J'ai repréenté, figure 6, la forme des crochets de diverses grandeurs ; on verra que quelques-uns sont doubles, mais cette disposition est rare. Je n'ai pas vude crochets au fond du pli intersegmentaire. L’extrémité )ostérieure de la larve de l'H. tuberivora offre des épines ou des pointes lues recourbées que j'ai décrites et figurées, tant en dessus qu’au pourtour @ l’orifice anal. Ces appendices sont très importants chez cette larve, puisqu'ils la diffé- rencient de Sa Coixénère H. lineata, dont la troncature postérieure est sans aucune saillie ou épine. M. Léon Dufour est très explicite à cet égard (1); d'autre prt, la figure 14 de la planche 27 qu’on trouve dans Réaumur indique ce ait pour la larve vivant dans les Truffes et décrite dans le neuvième Mémire du IV° volume (2). Ces caractères anatomiques distinguent au premier oup d'œil les deux larves des Helomyza tuberivora et lineala. On remarquera pareillment que la larve de l'H. tuberivora a ordinai- rement huit digitations àx stigmates antérieurs, tandis que la larve de V'H. lineata en à quinze d’orès M. Léon Dufour. La saillie des stigmales (4) Léon Durour, Annales de Sciences naturelles, 2e série, t. XIL, p. 46, pl. 2, fig. 63, 1839. (2) RéÉaumur, Mémoires pour Styir à l'Histoire des Insectes, . IV, p. 372 et 373, 1738. 76 AL. LABOULBÈNE. postérieurs est plus forte chez la {uberivora; aucune des deux larves n’a de caverne stigmatique. De plus, il est probable que la larve de l’H. lineata doit avoir les ma- melons ambulatoires et les aspérités des bords antérieur et postérieur des segments plus marqués que dans l’'H,. tuberivora, à en juger par la figure de profil (Loc. cit., pl. 2, fig. 63) donnée par M. Léon Dufour. La pupe de cette espèce nous offrira deux reliefs élevés, très marqués sur chaque segment et bien plus forts que dans l'H. tuberivora. Quant à la larve de l'H. penicillata, que je n’ai pas vue, elle doit être intermédiaire aux deux espèces dont il s’agit. Je ne serais pas surpris qu’elle offrit à l'extrémité postérieure de légères saillies ou des pointes très petites. La larve de l’Helomyza tuberivora se distingue des larves de la Curto- nevra stabulans décrite par M. Léon Dufour (1) par les digitatiors plus nombreuses du stigmate antérieur, qui sont au nombre de six dans la Curtonepra, et par ses mamelons ambulatoires qui paraissent manquer dans cette dernière. Voici la description de la pupe de l'Helomyza tuberivora : Pupa nuda, ovato-oblonga, rufescens seu rufo-fusca, antit Segmentis primis declivis, utrinque linea longitudinali impressis ; latribus cras- sioribus; poslice convexiuscula valde bituberculata ; segmeito primo bi- auriculato, segmento quarto tuberculis minutissimis fere üconspicuis in- struclo, segmento ultimo vix spinas larvæ exhibente. — Longitudo tres lineas æquat (6 1/2 à 7 mill.). Pure (voy. pl. 2, fig. 7 et 8) oblongue, avec la partisantérieure dépri- mée, comme si elle eût été pressée entre les doigts, surles deux premiers segments, qui sont fortement épaissis et rebordés su’ les côtés. Couleur d’un fauve vif ou parfois d’un brun rougeâtre. La fome de la pupe est un peu élargie vers le quatrième segment sur plusieursindividus ; chez d’au- tres, cette légère dilatation n’est pas marquée. Le pseudocéphale est à peine indiqué, et l’ouveture buccale occupe un espace brunâtre et foncé, situé sur le plan infér/ur de la pupe. Le pre- mier segment porte deux petites pointes ou aricules, une de chaque côté, divergentes et répondant aux stigmates Atérieurs de la larve. Le bord antérieur de la pupe est irrégulièrement écoupé et offre des élevures ou saillies longitudinales entre les deux points auriculaires stigmatiques. Toute la surface du deuxième segment est tyS rugueuse en travers et elle est déprimée ; en dehors, une ligne enfoncé détermine un fort bourrelet (1) Voyez plus bas, page 84. Insectes lubérivores. 77 qui se continue en se portant sur le troisième segment; celui-ci est égale- ment déprimé et très rugueux. Le quatrième segment est moins rugueux en travers que les deux précédents, et sur son bord postérieur on trouve de chaque côté une très petite saillie qui répond aux stigmates thoraci- ques de la nymphe incluse dans la pupe (fig. 7 et 8). Tous ces segments offrent, à partir du pseudocéphale, une ligne élevée, exactement latérale, luisante et qui vient passer sur le dos de la pupe en suivant une direction un peu oblique et en enlevant juste les saillies des deux stigmates thora- ciques. Les figures indiquent cette disposition répondant exactement au panneau qui se dessoude et s’enlève pour donner passage à la Mouche lors de son éclosion. En dessous, le premier et le deuxième segment sont très rugueux en travers ; le troisième l’est beaucoup moins. Les segments intermédiaires n'offrent rien de particulier dans leur forme. En dessus, ils présentent, en avant et en arrière de la ligne de sé- paration des segments, une bordure finement rugueuse : c’est un petit ru- ban placé à la fois sur le bord postérieur du segment qui est en avant et sur le bord antérieur du segment qui le suit, de sorte que l'intersection segmentaire ne fait que les séparer. En dessous, on voit une ligne ru- gueuse très étroite située au bord postérieur très près de l'intersection des segments, puis une large bordure rugueuse, transversale ovale, inter- rompue au milieu, répondant aux pseudopodes de la larve et située près du bord antérieur des quatrième jusqu’au dixième segments. Sur les côtés enfin, on remarque un espace un peu rugueux qui se con- tinue avec la ligne intersegmentaire, et qui répond aux mamelons laté- raux de la larve (comparez les figures 7 et 8). Le dixième segment est très fortement rugueux en dessus. Le onzième segment est pareillement rugueux, les stigmates postérieurs S'en déta- chent nettement sous l'aspect de deux petites cornes noires ; au-dessous d'elles le segment est arrondi, et au pourtour, avec beaucoup d’attention, et sur les pupes fauves et peu épaisses, on trouve les saillies et les épines décrites dans la larve. Ges saillies sont bien plus difficiles à reconnaitre ou même n’existent pas sur les pupes les plus brunes et les plus coria- cées. Enfin on voit en dessous le rebord froncé de l’orifice anal très mar- qué et très apparent. Dans un autre travail (1), j'ai fait ressortir l'importance de l'étude des pupes des Muscides, en insistant sur ce fail capital qu’elles reproduisent les caractères des larves, puisqu'elles sont constituées par le tégument (1) Métamorphoses d’une Mouche parasile (Annales de la Société Entomologique de France, 1861, p. 241). 78 AL. LABOULBÈNE. propre de ces dernières qui s’est épaissi et durci. Les pupes de l'Helo- myza tuberivora viennent confirmer l'opinion que j'ai soutenue ; elles dif- fèrent beaucoup de celles de la T'achina villica, elles différent même des pupes du même genre que j'ai sous les yeux, de celles de l'H. lineata el de l’H. penicillata. ie pseudocéphale est denticulé sur la pupe de l'Helomyza tuberivora, l'ouverture buccale froncée se trouve sur le plan inférieur de la pupe; la ligne élevée qui indique l'endroit de dessoudure par où s’échappera la Mouche occupe tout à fait le bord latéral : cette ligne élevée se continue en avant du pli segmentaire sur le dos du segment, et enlève juste les deux très légères saillies révélant les stigmates thoraciques de la nymphe (voyez Ann. Ent. Fr., 1861, p. 240) (1). Les dépressions des premier, deuxième et troisième segments el le bourrelet latéral si épais paraissent caractéristiques dans les pupes du genre Helomyza. Tous les traits que j'ai longuement signalés pour les séries transversales d’aspérités et de spinules crochues chez da larve sont bien indiqués sur la pupe. Les stigmates antérieurs ont pris la forme d’auricules divergentes, les stigmates postérieurs se sont détachés et for- ment deux petites cornes sur le plan supérieur. Le onzième segment est bombé et non aplati comme dans les pupes venant de larves pourvues d’une caverne stigmatique ; enfin sur les pupes ambrées, sur celles qui ne paraissent pas avoir, au moment de leur formation, trop dilaté la peau de la larve, on voit très manifestement les restes des pointes terminant le dernier segment. Sur beaucoup de pupes, l'extrémité postérieure était garnie de terre, celle-ci adhérait fortement à l’orifice anal. Les pupes de l'A. tuberivora étaient enfoncées à une profondeur varia- ble dans la terre meuble où les Truffes avaient été posées; la plupart des pupes étaient à un, deux ou trois pouces de profondeur; quelques pupes étaient restées dans le milieu des Truffes, surtout les pupes ambrées ou d’un marron clair. Si je compare la pupe que je viens de faire connaître avec celle de l'Helomyza lineata décrite par M. Léon Dufour et que j'ai étudiée de visu, (1) Les pupes de la Phora pallipes Larr. et des Phora nigra Mr1GEx et heli- civora L. Dur. qui sont pourvues de petites cornes allongées, formant le prolonge- ment des trachées el des stigmates Lhoraciques, offrent pareillement une dessoudure dorsale des premiers segments, et cette partie qui s’enlève comprend dans son aire les cornes stigmaliques répondant aux pelits tubercules de lÆelomyza lineata. (Voy. Annales des Sciences naturelles, 2e série, t. XII, p. 57, pl. 3, fig. 150, et Recherches sur les Mélamorphoses du genre Phora (Mémoires de la Société des Sciences, etc., de Lille, p. 414, fig. 4, 10, 11 et 12, année 1840). Insectes tubérivores. 79 je trouve de notables différences, indépendamment de la taille. La pupe de l’H. lineata offre, en avant et en arrière de chaque pli intersegmentaire, un relief très marqué et bien prononcé qui lui donne un aspect caracté- ristique (1); la saillie des stigmates postérieurs n’est pas aussi forte que dans la pupe de l’H. tuberivora, au-dessous de ces stigmates on ne voit aucune trace de pointes épineuses. Sur le troisième segment thora- cique et en dessus on ne trouve rien qui indique la place des stigmates thoraciques. Enfin la coloration des pupes de l’H. lineata est constamment fauve ou d’un marron clair. La pupe de lH. pericillata, intermédiaire pour la grandeur entre les deux dont je viens de parler, se rapproche davantage de la tuberivora. ‘ Comme dans celle-ci, la pupe de l’'H. penicillata offre deux rangées juxta- segmentaires moins élevées que dans la lineata, les saillies des stigmates thoraciques manquent ou ne sont pas apercevables à la loupe. Les stig- mates postérieurs sont assez avancés ; enfin sur les huit pupes &e cette espèce que j'ai examinées, quelques-unes ont des vestiges de pointes mousses au bout renflé postérieur, La coloration est d’un marron peu foncé. L'examen comparatif de ces trois pupes me ramène aux considérations que j'ai émises au sujet des larves. Il eût été bien difficile d'admettre à priori les différences que nous avons trouvées; on distinguera sûrement et facilement au premier coup d'œil une pupe d'Helomyza lineata d’une pupe d’Helomyza tuberivora. Je le répète, l'étude des pupes ne doit point être négligée. EX. éuberivora ROB.-DESsv., Mémoires présentés par divers savants à l’Académie des sciences de l’Institut, t. II, p. 642, 1830. — MACQUART, Hist. natur. des Ins. Diptères, t. IE, p. 410 (Suites à Buffon, Roret, 1835). Testacea pilis nigris, fronte antennisque fulvis, selä antennarum pilis longissimis plumatà ; thorace brunnco-rufo maculalo nec non punctato ; alis costa nervisque nigro-brunneis, maculis infuscatis ; pedibus luteis ; femoribus maris inflatis. — Longiludo tres cum dimidia usque ad quatuor lineas æquat (8 à 9 mill.). Habitat in sylvis ; super oblegentem Tubera lerram volitans (voy. pl. 2, fig. 9). Corps d’un jaune d’ocre, à poils noirs. Téte avec la face, les palpes et la trompe d’un jaune d’ocre clair ; joues un peu fauves ; face presque gla- bre. Antennes à palette d’un fauve rougeâtre foncé, ovale, largement arron- (1) M. Léon Dufour (loc. cit., p. 46 et fig. 67) a indiqué ce caractère, Réaumur Va connu et parfaitement représenté (loc. cit., pl. 27, fig. 16), et t'est pour cela que je rapporte, avec M. Léon Dufour, la figure 16 à LH. lineata. 80 AL. LABOULBÈNE. die et déprimée vers l'extrémité; style allongé, plumeux, à poils très longs, au nombre de neuf à dix, de chaque côté (fig. 12). Front d'un beau roux fauve ; vertex d’un roux blanchâtre, avec la base des poils entourée d'un cercle d’un gris blanchâtre ainsi que le bord du triangle formé par les stemmates. Yeux d’un rouge sombre à reflets verdâtres, non velus ; occlles d’un rouge clair. Les poils de la partie supérieure de la tête sont ainsi disposés : deux dirigés en avant et placés entre les ocelles postérieurs et l’antérieur (fig. 40); deux dirigés en dehors, placés sur la ligne de l’ocelle antérieur et sur les côtés des précédents ; six sur le vertex et près de son bord postérieur; deux internes situés plus en arrière et entrecroi- sés ; deux latéraux à base assez rapprochée mais divergents au sommet (fig. 10) : ces derniers poils sont suivis de deux rangées de poils petits et contournant les yeux. Corselet d'un jaune d’ocre, finement moucheté de brun fauve avec des lignes de poils noirs entourés à leur base d’un cercle brunâtre ; les mou- chetures et les petits points rapprochés forment une ligne médiane bru- nâtre ; chaque petite moucheture brune donne naissance à un petit poil noir et couché. Une série de cinq longs poils noirs, dressés (fig. 40), diri- gés en arrière, existe de chaque côté de la ligne médiane ; deux nouvelles séries longitudinales de poils noirs se trouvent de chaque côté, lune sur le bord latéral du corselet formée de trois poils et l’autre tout à fait sur le côté, allant vers la racine de l'aile et n'ayant que deux poils (fig. 40). Écusson triangulaire, moucheté de brun comme le corselet, mais à la ligne médiane jaunâtre, quatre longs poils noirs, un de chaque côté sur les bords et deux vers l'extrémité. Flancs d’un jaune d’ocre à reflets soyeux, sans taches. Ailes un peu enfumées, côte ou bord supérieur bru- nâtre ou noirâtre, garnie de poils noirs ; nervures noirâtres avec un point marginal et deux taches enfumées ou noirâtres ; l'extrémité des nervures, au sommet de l'aile, est souvent entourée d’une tache noirâtre (fig. 9). Balanciers d'un blane jaunàtre. Abdomen composé de sept segments, à extrémité globuleuse et recourbée en dessous, 4 ; plane, terminée per un oviducte, biappendiculée, © ; d’un jaune d’ocre avec le bord postérieur des segments un peu plus foncé, et des bordures de cinq à six longs poils de chaque côté de la ligne médiane et au bord postérieur, deuxième segment ayant une rangée supplémen- taire et antérieure de deux poils latéraux; dessous de labdomen du 4 avec de longs poils mous et assez serrés. Pattes très différentes dans les deux sexes; cuisses grosses et arquées chez le 4, de grandeur ordinaire et droites, 9. Chez le 4 les cuisses an- térieures ont des poils mous et allongés situés en dessous et disposés sur deux lignes, huit longues soies raides et noires situées en dessus ; les Insectes tubérivorcs. 81 cuisses intermédiaires ont en dessous seize à dix-sept soies, dont six plus longues et plus fortes vers la base, de plus une rangée latérale de quatre soies noires; les cuisses postérieures ont des poils mous et allongés en dessous, avec l'extrémité brunâtre, et six à huit soies sur le bord latéral. Tous les Libias arqués, avec l'extrémité un peu brunàtre chez le g' ; de plus un anneau brunâtre, près de la base, aux tibias postérieurs. Les tro- chanters des cuisses postérieures sont garnis d’une forte rangée de poils noirs, dressés et arqués. Chez la ©, les cuisses antérieures seules présen- tent un léger renflement et sont légèrement arquées, les autres droites, les intermédiaires sans la série de soies raides et placées en dessous ; tro- chanters avec des poils noirs, simples. Dans les deux sexes, les cuisses et les tibias sont couverts de poils fins el noirs, couchés. Les tarses ont leurs trois derniers articles noirâtres, surtout chez les 4, qui ont de plus et constamment le dernier article du tarse élargi, ainsi que la double pelote tarsienne qui est fauve en dessus, blanche en dessous; les ongles sont grands, saillants et divergents. Chez la ©, les tarses ne sont pas fortement élargis à l'extrémité, la pelote peu grande ainsi que les ongles. En dessous, l'abdomen du mâle est garni de poils moelleux et allongés, noirâtres. L'Helomy:a tuberivora, rapportée par Macquart à VH. gigantea de M&IGEN, en diffère spécifiquement d’après M. Loew, à qui j'ai montré plu- sieurs des insectes que j'ai recueillis. Suivant ce savant diptérologiste, il serait éclos des Truffes données par M. Aubé, outre l'Helomyza tuberi- vora & et ?, des individus de l’Helomyza hispanica Low à hypopygium beaucoup plus grand. Je crois pouvoir dire que l’'H. hispanica n’est qu’une variété remarquable de la tuberivora, car sur le très grand nombre d’in- sectes éclos chez moi, je trouve les passages de l’une à l'autre de ces deux espèces (1). L’Helomyza tuberivora, que je viens de décrire sous ses trois états de larve, de pupe et d’insecte parfait, a été observée certainement par Réau- mur. Ce grand naturaliste avait connu la Mouche et il l’a représentée, (4) Voici les caractères reconnus par M. Loew à la nouvelle espèce qu’il a établie sur un seul individu mâle, pris dans le midi de l'Espagne, le 24 septembre, par M. Slaudinger. Mi. hispamica Low, Ueber die curopaischen Heiomyzidæ, etc. (Zeilschrift für Entom. des Vereins für schlesische Insektenkunde zu Bresiau, lirage à part, p. 27, 1859). Ex fusco testacea, hypopygio permagno, flavo, selä antennarum pilis lon- gissimis plumatä, pleurarum dimidio superiore nudo, femoribus intermediis infra setas aliquot validas gerentibus. — Long. 3 1/4 lin. (7 1/2 mill.). 82 AL. LABOULBÈNE. planche 8, figures 4 et 2 du deuxième Mémoire (tome V); mais il n'avait pas connu la larve, et il était resté indécis sur la pupe dont l’Hélomyze était sortie (1). Je puis affirmer aujourd’hui que c’est de la pupe qu’il a représentée figure 6 de la planche 8, car cette pupe se rapporte bien à celles que j'ai étudiées. Mon savant collègue M. le colonel Goureau a consigné dans nos An- nales (2) les observations qu'il a faites sur les larves de l’Helomyza tube- rivora. Ces larves sont extrêmement pernicieuses pour la Truffe, elles la corrompent très promplement en rendant par l'anus une matière blan- châtre qui, dit-il, en provoque et achève la décomposition. On reconnaît par le tact les Truffes attaquées, car celles qui cèdent sous la pression du doigt contiennent des larves et ne tardent guère à tomber en bouillie épaisse et fétide, Ces larves croissent rapidement et se changent en pupes soit dans la Truffe même, soit dans la terre environnante. L’Hélomyze s’envole dès le commencement de septembre et paraît jusqu’à la fin d’oc- tobre ; elle est commune dans les bois où se trouvent des Truffes, et sa présence y décèle l'existence de ces dernières. L'Helomy:a tuberivora parait répandue dans plusieurs parties de la France ; M. Goureau l’a prise à Santigny dans le département de l'Yonne, Réaumur avait reçu du Dauphiné les Truffes d’où cette espèce était sortie. J'ai déjà dit que les larves que j'ai étudiées provenaient du département des Basses-Alpes. Cette Helomyza à deux générations dans l’année, puisque M. Aubé et moi l’avons vue éclore au printemps et M. Gourean pendant l'automne. HELOMYZA PALLIDA et USTULATA. Ces deux espèces, prises dans le midi de la France, ont été déterminées par M. Lucas (3), et elles sont signalées par MM. Tulasne comme faisant partie des Mouches où Mouscos des Rabassiers provençaux. M. Tulasne a remarqué dans ces Trufles des larves et des nymphes, mais il n’a pu obtenir des insectes parfaits ; il a vu dans les environs de Rians (Var), au commencement de décembre 1847, l'H. pallida voltigeant çà et là solitaire, et paraissart se poser sur les gisements des Trufles plus vo- lontiers qu'ailleurs. Réchauffée par les rayons d’un soleil brillant, cette Mouche était très agile. M. Tulasne a pu prendre au voi plusieurs indivi- (1) RÉAUMUR, Mémoires pour servir à l’Histoire des Insectes, t. V, p. 65, 1740. (2) Annales de la Société Entomologique de France, 1852, Bull. Lxxv. — Voy. aussi la note rectificative de M. Léon Dufour, Annales de 1853, p. 383 et suiv. (3) H. Lucas, Annales de la Société Entomologique de France, 1848, Bull., p. £. Insectes tubérivores. 85 dus de-l’'H. pallida; ils exhalaient une odeur extrèmement pénétrante analogue à celle du Satyrium hircinum, et ils la conservaient Jongtemps après leur mort (1). L'Helomyza ustulata vole, comme l'espèce précédente, au-dessus des lerrains où l’on trouve des Truffes. M. Étienne Bonnet, d'Apt (Vaucluse), s’est assuré que les truffières des environs de cette ville sont fréquentées vers la fin de l'hiver par l'H. ustulata. MM. Requien, Leveillé et Tulasne ont pris ou observé cette espèce d'Helomyza dans ces mêmes localités. Hi. paliéda FALLEN, Heterom., 3, 1. — MEIGEn, System. Besch- reib. der bekannten europaischen zweiflugelingen Insecten, t. VI, p. 50, 1830 (2). Pallida, incisuris abdominis tlenuiler fuscis; alis immaculalis ; sela antennarum breve plumata. — Long. 3 1/2 lin. (8 mill.). I. ustulata MEIGEN, loc. cit, VI, p. 54. Ferruginosa, hypostomate albo, pedibus rufis, larsis anticis maris ci- liatis ; alis nervis transversis apiceque fuscis, macula trigona apicali alba. — Long. 4 lin. (9 mill.). HELOMYZA (éndélerminée). On trouve dans l'ouvrage précité de MM. Tulasne sur les Champignons hypogés, page 164, la mention d’une Mouche de couleur jaune, observée par eux dans les Truffes, et que je rapporte sans hésiter au genre Helo- myza. La larve de cette Mouche s'était nourrie avec la substance des LT'uber æstivum et mesentericum trouvés au bois de Vincennes à la fin de l'automne. à Genre CURTONEVRA. C. STABULANS. Cette Muscide, très commune, est éclose en grand nombre chez M. Aubé et chez moi des Truffes gâtées provenant du département des Basses-Alpes. (1) L.-R. el C. TULASNE, Fungi hypogæi, p. 16%, 1851. (2) M. Loew, dans son excellent mémoire sur les Hélomyzides d'Europe, publié dans le journal d’entomologie de Breslau, place le nom d’'Helomyza pallida comme synonyme de VAI. olens MEIGEx (lirage à part, p. 40). J’ai maintenu le nom d’H. pallida, uniquement parce que les Muscides déterminées par M. H. Lucas lui ont paru exactement se rapporter à la descriplion de Meigen que j’ai citée. 8h AL. LABOULBÈNE. M. Léon Dufour en a observé les métamorphoses (1). Je n'ai pas vu la larve ni la nymphe de cette Cuwrtonevra, et je me borne à reproduire les diagnoses données par mon vénéré maitre en rappelant les descriptions de Bouché. Curionmevra stabulans FALLEN, Musc., 52, 82. — MEIGEN, Syst. Beschr. der europ. zweiflugeligen Insekten, t. V, p. 75 (Musca). Cinereo subcæsia ; facie albido-argentea ; thorace vittis quatuor nigris ; abdomine maculis cinereo-micantibus tesselato ; palpis, scutelli apice pedibusque ferrugineis, larsis femorumque basi nigris. — Long. 4 lin. (9 mill.). Habitat in domos nec non arborum truncos foliaque in umbrosis; fre- quens. LARVA acephala, cylindrico-conoidea, glabra, albida, postice truncata, truncaturæ margine supero integro ; infero sexdentato ; mamillis ambu-- latoriis sex paribus ; stègmatibus posticis sémplicibus, anticis flabellifor- mibus sex-digitalis ; labio bifido. — Long. 4-5 lin. (9 à 44 1/4 mill.). — (Vad:, loc cit. pl 3; fig: 16). Habitat in Tubere melanosporo (Ch. Aubé, Laboulbène), èn Agarico aurantiace, Boleto eduli, etc. (L. Dufour). PupA nuda, intense castanea, lævis, ovato cylindroidea, postice rotun- dalo truncata, stigmatibus vix prominulis ; incisuris punctato asperulis. — Long. 3 1/2 lin. (8 mill.). — (Vid. loc. cit., pl. 3, fig. 19-20.) Bouché (2) mentionne chez la larve de la Musca stabulans des stigmates à neuf divisions, et indique des saillies charnues qui se voient dans le jeune âge de la larve et disparaissent plus tard. Il dit aussi que la larve se change en pupe sous terre, dans une petite cavité formée de bave et de mucosité. M. Léon Dufour (loc. cit.) a remarqué une sorte de cocon formé par les larves de la G. stabulans (loc. cit., t. XII, pl. 3, fig. 20). Je dois dire que j'ai trouvé moi-même, dans la terre sous-jacente aux Truffes, des co- ques à mailles très Tâches qui doivent avoir été produites par les larves des Mouches de cette espèce écloses dans mon cabinet. Enfin M. Goureau a vu cette année (1863) sortir de Truffes noires très parfumées (T. melanosporum ?), récoltées à Santigny, une variété de cette (1) Annales des Sciences naturelles, 2° série, &. XIII, p. 157, 1840. (2) P.-Fr. Boucné, Naturgeschichte der Insekten, etc., p. 67, 1834, Insectes tubérivores. 85 Curtonevra dont le & a le second anneau de l'abdomen taché de roussâ- tre, Les larves de la Curtonevra S'élaient développées dans la Truffe sou- terraine et y avaient remplacé l’Helamyza luberivora trouvée quelques années auparavant par M. Goureau dans les mêmes localités, Genre ANTHOMYIA. À. CANICULARIS. Celle espèce, extrèmement commune, est apparue en grand nombre, comme la précédente (Curtonevra stabulans), parmi les insectes tubéri- vores que j’ai élevés ainsi que M. le docteur Aubé. Sa larve a été connue de De Géer (1), et avant lui peut-être de Swammerdam (2). Bouché, qui nous à donné tant de détails précieux sur les premiers élats des insectes, a longuement décrit la larve de lAnthomyia canicw laris (3), et il l'a représentée. Cette larve diffère de ses congénères par les poils longs et barbelés du bord latéral des segments du corps, par les dentelures de ceux qui sont placés sur la partie dorsale de chaque côté de la ligne médiane, et par ses stigmates très saillants et fortement trilobés. Je n'ai pas observé cette larve, je n'ai recueilli que la pupe dont Bou- ché n’a dit que äeux mots. En voici la description; je lai dessinée planche 2, figures 15 et 16. PüpA sordide lutescens, segmentorum interstitiès brunneis ; ovalis, antice altenuata nec haud declivis, spinis lamelliformibus, basin denticulatis, lateralibus dorsalibusque seriebus duabus disposilis, postice valde elonga- lis ; sligmatibus posticis inæqualiler trilobalis ; segmentis anticis quatuor evanidis. — Longitudo duas cum dimidia lineas æquat (5 1/2 mill.). Larva habitat in Tuberce melanosporo putescente: pupa ën terra sub- Jacet. Pure ovale, allongée, atténuée en avant et aplatie sur les premiers seg- ments (fig. 15 et 16), bordée de poils allongés, surtout à la partie posté- rieure du corps, surface des téguments un peu granuleux. Couleur d'un gris sale un peu roussâtre, intervalle des segments brunâtre. Le premier (1) De GÉER, Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, L. VI, p. 26, n° 5 (Musca domeslica minor), 1777. (2) J. SwaumEerpam, Biblia naturæ, E. IE, pl. 38, fig. xxx Liv, 1738. (3) P.-Fr. Boucué, Naiurgeschichte der Insekten, ete., p. 89, pl. vr, fig. 3-6, 1834. L° Série, TOME IN. 6 86 AL. LABOULBÈNE. segment après le pseudocéphale, qui est rentré en dedans et qui a de la sorte disparu, porte deux soies dirigées en avant et sur les côtés les vestiges des deux stigmales antérieurs; le deuxième offre un poil raide, non dentelé ; les suivants, du troisième au dixième, ont tous une longue épine à base élargie et dentelée répondant à des appendices frangés de la larve : ces appendices s’observent au bord latéral des segments tant dorsaux qu'abdominaux. Une série des mêmes épines à base dentelée, mais courtes et dirigées en arrière, existe de chaque côté de la ligne médiane du corps, du deuxième au dixième segment. Le dernier segment est grand et en demi-cercle, avec trois appendices très longs placés de chaque côté; l’in- termédiaire plus raccourci. Stigmates postérieurs saillants et irrégulière- mens trilobés (fig. 17). Bords latéraux des segments dorsaux pourvus de petites épines. Cette pupe est recouverte d’une croûte épaisse de matière brunätre ; ce n'est qu'après une macération prolongée et un nettoyage complet qu’on peut se rendre bien compte de sa forme et de ses caractères. Lors de lé- closion, les quatre premiers articles dorsaux s’écartent doucement en se dessoudant et restent peu éloignés des segments abdominaux. La Muscide a un passage suflisant pour s'échapper, d’autres fois le panneau dorsal tombe en entier (fig. 16). D'après celte description, on peut reconnaitre la configuration de la la larve qui, ainsi que Bouché l’a indiqué, doit être pourvue sur les côtés et sur le dos d’épines allongées, surtout à la partie postérieure du corps. Toutes ces épines sont élargies à leur base qui est denticulée, le bord des segments porte de petites épines, les stigmates postérieurs font saillie et sont très fortement trilobés. Cette larve est par conséquent extrêmement voisine de celle de l'An- thomyia paradoxalis Durour (1); elle en diffère surtout par la longueur plus considérable des épines postérieures du corps et par sa taille moin- dre. Elle est beaucoup plus éloignée &es larves de l'Anthomyia manicata et scalaris, dont les appendices latéraux sont pinnatifides et plusieurs fois divisés. Enfin, la larve de l’Anthomyia melania S'en distingue par les séries dorsales de ses poils simples et non dentelés à leur base. On voit que malgré la ressemblance très grande de ces diverses larves on arrive, avec une attention soutenue, à les différencier, et que leurs pupes diffèrent comme les larves elles-mêmes. (1) M. Léon Dufour a décrit plusieurs larves fongivores du genre Anthomyia ayant toutes de longs poils dentelés : ce sont les larves des Anthomyix melania Dur., manicala ME1GEN ct paradoæalis Dur. (Voy. Annales des Sciences naturelles, 2e série, t. XII, p. 35, pl. 2, fig. 50, el t. XIE, p. 152 et 155, pl. 3, fig. 5 et 11.) Insectes tubérivores. 87 La larve et la pupe de lAnthomyia canicularis, ayant le corps aplati et garni de chaque côté de longs filaments dentelés à la base, rentrent dans le genre Homalomyia, que Bouché avait établi pour distinguer des An- thomyia ordinaires, celles dont les larves sont ainsi configurées. Beaucoup d'auteurs ont décrit de ces larves, et plusieurs fois elles ont été rejetées du corps par le vomissement après avoir causé des accidents plus ou moins graves à des malades (4). Bouché dit que la larve de l'Anthomyta (Homalomyta) canicularis paraît deux fois dans l’année, et vit dans les végétaux pourris et dans le fro- mage. Il est très probable pour moi que cette larve, comme ses congé- nères, doit se nourrir de différentes substances putréfiées, et que les Truffes gâtées n’ont été pour elles qu’une occasion favorable de dévelop- pement. Enfin, pour dire toute ma pensée, je suis très porté à croire que les larves qui ont produit les Anthomyia canicularis que nous avons recueillies avec M. Aubé provenaient d'œufs pondus à Paris par les insectes parfaits, si communs dans les maisons, et déposés dans les Truffes déjà décompo- sées, où fourmillaient les larves des Helomyza plus spécialement tubéri- vores. La même remarque pourrait être appliquée aux Curlonevra stabu- Lans; mais ces dernières pondent très certainement dans les Truffes sous les chênes, ainsi que l’a observé M. Goureau (2). Anthomyia canicularis LINN., Fauna Suec., 1841. — MEIGEN, Eur. zweiflug. Insekten, V, p. 143. Thorace nigricante, lineis tribus obscuris ; abdomine elliptico, cinereo, linea dorsali incisurisque nigris, segmentis anticis flavo diaphanis (Mas). Obscure cinerea, thorace trilineato, abdomine unicolore (Femina). — Lon- gitudo À 1/2 lin. (3 1/2 à 4 mill.). ANTHOMYIA BLEPHAPIPTEROIDES. M. Léon Dufour à étudié les métamorphoses de cette petite espèce de Mouche, qu'il a trouvée dans les Truffes noires et dans les diverses espèces d’Agarics et de Bolets. Il a décrit la larve, la nymphe et l’insecte parfait de l’Axthomyia blepharipteroides, en donnant les figures de l’insecte sous (1) 4.-0. Wesrwoon, An Introduction to the modern classification of Insects, t. 1j, p. 70-571, 1840. (2) Voyez plus haut les pages 85-86. 88 AL. LABOULBÈNE. ses divers élats de transformation (1). On remarquera combien ja larve diffère de celle de l’Anthomyta canicularis et des autres larves fongivores de ce genre décrites par M. Léon Dufour (voy. p. 86, nole 1). senre CHEJLOSIA. Réaumur a signalé, dans le deuxième Mémoire du tome V, des pupes très petites, portant de petites cornes antérieures « placées comme le sont celles des coques des vers à queue de rat ; le bout de chacune de ces co- ques avait une sorle de courte queue, » Ces pupes provenaient des Truffes envoyées du Dauphiné au commencement de juillet (2). M. Goureau a observé des pupes du même genre, provenant de larves d’une taille assez forte, remarquables par le tube caudal qu'elles portent, par deux petites cornes charnues situées au-devant de la tête et par les rides transversales de leur corps. La pupe est lisse, avec un tube caudal comme la larve. Il est sorti de ces pupes, vers le 9 septembre, une espèce de Cheilosia dont le mâle a de l’analogie avec la GC. mutabilis MAcQuaART, et la femelle avec la C, scutellata MaAcquaRT. Cette Cheëlosia n'est pas rare pendant tout l'automne dans les bois produisant des Truffes (3). M. Léon Dufour a fait remarquer à ce sujet que les espèces observées par Réaumur et M. Goureau doivent être distincles Ge la Checlosia. scu- tellata dont il à étudié les métamorphoses. La larve de la C. scutellata, qui vit dans le Bolelus bovinus, est couverte de duvet ainsi que la pupe, tandis que la pupe de l’espèce observée dans les Traffes est lisse (4). Genre PHORA. P, PALLIPES. Parmi les larves qui vivent dans les ‘Frufles, il y a celle d’une espèce de Phora dont M. Léon Dufour a suivi les métamorphoses, la P. pallipes de (1) Annales des Sciences naturelles, 2e série, t. XI, p. 42, pl. ui, fig. 69-79, et t. XIII, p. 162, Rectification. (2) RÉaumur, Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, t. V, p. 65, pl. vu, fig. 4 et 5, 1740. (3) GourEaAu, Annales de la Sociélé Entomologique de France, 1852, Bull. Lxxv. (4) LÉoN Durour, Annales de la Société Entomologique de France, 1853, p. 385. Insectes tubérivores. 89 LATREILLE (1), espèce fort commune. La larve de cette Phora se nourrit indifféremment de diverses matières azolées : Champignons putréfiés tels que Agarics, Bolets et Trufles, de fromage pourri; elle est sortie de chry- salides du Sphinx Atropos qui avaient mal tourné, elc. M. Goureau a observé une Phora dont la larve suçait la bouillie fétide des Truffes décomposées, et dont la pupe offrait les cornes dorsales si re- marquables dans ce genre de Diptères. M. Goureau à fait remarquer les petites pointes charnues où mamelons ambulaloires sortant de chaque côté du corps de ces larves de ?hora et les faisant paraître festonnées (2). M. Léon Dufour avait soigneusement représenté cette disposition des an- neaux du corps chez la larve de la P, pallipes. TIPULAIRES FONGICOLES, Genre SCIARA. S. INGENUA. On aurait une idée bien incomplète des Diptères tubérivores, si l'on croyait que les espèces dont je viens de donner l'énumération sont les seules qui vivent dans les Truffes el qui voltigent au-dessus des truffières. Bosc a signalé des Tépules qui probablement appartiennent au genre Sciara (voy. plus bas, p. 97); Garidel et le comte de Borch ont peut-être parlé d'insectes de cette mème famille. M. Léon Dufour à vu sortir des Truffes gâtées une espèce de Sciara qu'il a décrite sous le nom d’ingenua, et dont il a suivi les métamor- phoses, Voici la description de cette petite Tipulaire fongicole : ‘e S. ingenua LÉON Durour, Ann. Sc. nalur., 9° série, L XI, p. 29, pl. 1, 1839. Atra, thorace nilidiore, palpis pedibusque obscure lividis, abdomine rune nigro unicolore, nunc livido rufescente, larsis nigris, alix vix fu- mosis. — Long. 1 lin. (2 1/4 mill.). LARVA cephala, haud oculata, albida, postice rotundata, capite «tro ni- (1) LÉON Durour, Annales des Sciences naturelles, 2e série, t, XI, p. 54 et 56, pl. xxx, fig. 107 et 110, 1839. (2) Goureau, Annales de la Sociélé Entomologique de France, 1852, Bull. p- LXXVI. 90 AL. LABOULBÈNE, tido ovato-subtriangulari, occipite unilob«lo fisso, mandibulis oblongis subbifidis, mamillis ambulatoriis novem paribus pilis punctiformibus vage multiseriatis. — Long. À 4/2 lin. (3 1/2 mill.). Habitat in variis fungis, Tubere, Boletis, Agaricis. (PI. 4, fig. 23, 25.) NympHA folliculata, oblonga, albida; oculis rotundatis, fuscis, subgra- nulatis ; pedibus abdominis longitudine. — Long. 4 1/2 lin. (3 1/2 mill.). (PI. 4, fig. 26.) FOLLICULUS ovalo-oblongus, albidus, opacus, mucoso-sericeus. — Long. 24 4/2 ill) (PL A fe028;) Les vers à tête noire trouvés dans les Truffes par Réaumur (1) se rap- portent sûrement à une Tipulaire fongivore. M. Léon Dufour a signalé ces vers, qu'il a parfaitement reconnus et dont il a fait l'anatomie, mais il n’a pu en obtenir la transformation (2); enfin moi-même j'ai observé, parmi les Diptères sortis des Trufles que M. Aubé avait mises à ma disposition, une petite espèce du genre Sciara nettement caractérisée par la nervula- tion des ailes. M. Goureau a vu sortir une petite Tipulaire entièrement noire du magma fétide des Truffes décomposées, c’élait une espèce de Sciara ; mais il n’a pas pu distinguer sa larve pour la décrire (3). M. Léveillé, qui a beaucoup étudié les végétaux inférieurs, mentionne les larves de Tipules et de Mouches de différentes espèces parmi les insectes qu’on trouve dans Ja substance des Trufles (4). S 2. COLÉOPTÈRES. Genre ANISOTOMA (LEIODES). A. CINNAMOMEA. L'Anisoloma cinnamomea à élé si souvent observée dans les Truffes, qu’on devait présumer que sa larve se nourrissait de la substance de ces (4) RÉAumur, Mémoires pour servir à l’histoire des Insectes, L. IV, p. 374, 1738. (2) L. Dureur, Annales des Sciences naturelles, 2e série, t. XI et pl. 1, fig. 1 à 4, explication de la planche, p. 58, 1839. (3) GourEau, Annales de la Société Entomologique de France, 1852, Bull., P. LXXVE. (4) LÉVEILLÉ, Dictionnaire universel d'Histoire naturelle, d’Orbigny, €. XIE, p. 723, 1348. Insectes tubérivores. O1 tubercules. Je viens changer cette présomption en certitude, et je vais bientôt décrire la larve qu’on ne connaissait pas encore. Les botanistes ont, comme les entomologistes, signalé la présence de l'A. cinnamomea dans les Trufes. M. Léveillé (1) et M. Passy (2) dé- signent expressément ce Coléoptère; Henslow parle d’une espèce de Leiodes dévorant les Truffes comestibles qu’on récolte en Angleterre (3), et John Curtis représente cette Letodes, qui n’est autre que VA. cinna- momea, en plaçant à côté d'elle une Truffe noire (4). LARVA heæapoda, capitata, crassa, paulo elongala, parce pilosa, sordide griseaz capite majore, stemmaltibus nullis: antennis K-articulatis, luteo- albidis ; mandibulis robustis, rufescentibus apèce brunneis, forliler denta- lis; maxillis lobo setifero, palpis triarticulatis ; labio quadrato, palpigero, palpis biarticulatis ; segmento ultimo biappendiculalo, appendicibus biarti- culatis, minèmis ; stigmatibus novem paribus. — Longiludo fere tres lineas attingit (6 1/2 mill.). (Voy. pl. 2, fig. 18 à 27.) Habitat in Tubere melunosporo. LARVE d’un gris sale, à tête grande, avec le corps épais et assez court, les pattes courtes et l'abdomen terminé par deux appendices très petits. Point de stemmates (fig. 48). l'éte presque carrée, un peu élargie en arrière; angles postérieurs ar- rondis, épistome prolongé en avant. Antennes d'un jaune blanchâtre, de quatre articles (fig. 20) : le premier gros, arrondi, les deuxième et troi- sième allongés, épais, le quatrième petit; un article supplémentaire, sous forme d’un tubercule, placé en dedans du dernier article sur le troisième, Labre avancé au milieu, à peine échancré en avant, presque droit avec huit poils inégaux (fig. 21). Mandibules épaisses, roussâtres, crochues à l'extrémité qui est brune, fortement dentées au sommet et à la partie in- terne vers leur base (fig. 22). Mächoires d’un gris jaunâtre ainsi que la lèvre, lobe interne arqué avec de longues soies; palpe de trois articles, le premier long, le deuxième très court, le troisième grèle et plus allongé (fig. 23). Lèvre inférieure à languette carrée, soudée au menton; palpes de deux articles, le premier épais, le deuxième conique, allongé, petit (fig. 24). (1) LÉVEILLÉ, Dictionnaire universel d'Histoire naturelle, article Mycologie, t. VIII, p. 474, 1846. — Faut-il lui rapporter la petite espèce de Neomida à élytres rouges dont il est question dans le même ouvrage ? (Voy. t. XII, p. 723.) (2) Bulletin de la Société Botanique de France, t. VIII, p. 232 et suiv., 1861. (3) Voy. L.-R. et C. TULASNE, Fungi hypogæi, p.164 (Berk. in Hook., Engl. Flor., t. V, pars II, p. 228). (4) J. Curtis, British Entomology, t. V1, fig. 251, 1829 {The Truffle Beetle). 92 AL. LABOULBÈNE. Prothorax élargi sur les côtés, plus grand que les deux segments qui suivent el qui ressemblent, du reste, aux segments abdominaux suivants, car ils sont arrondis comme eux sur les côlés (fig. 18). Pattes assez courtes terminées par un ongle unique (fig. 25). Segments abdominaux un peu élargis vers les trois quarts postérieurs: du corps, le huitième segment abdominal plus petit, trapézoïde, le neu- vième en demi-cercle et avec deux petils appendices biarliculés conver- gents et terminés par un poil court (fig. 27). Stigmates petits, au nombre de neuf de chaque côté ; la première paire est placée à droite et à gauche au bord postérieur du prothorax et en dessous, les huit paires suivantes près du bord supérieur des quatrième à onzième segments du corps (fig. 18). La forme de ces stigmates est très simple : ils consistent en un cercle bien arrondi et roussàtre d’où part un gros tronc trachéen (fig. 26). Le corps m'offre que de faibles poils roussàtres, un de chaque côté du corps sur chaque segment, d’autres en arrière, et six sur chaque segment en dessus, quelques poils pareils en dessous. Je dois dire que M. Aubé a remarqué dans Pintérieur d’une Truffe une petite cavité ovalaire dans laquelle une de ces larves vivante était ren- fermée. De mon côté, j'en ai découvert une autre. Ces larves avaient pris la forme très bizarre représentée figure 49, c’est-à-dire qu'elles étaient renversées sur elles-mêmes, le corps reployé, non en dessous, mais en des- sus. Elles sont mortes sans se transformer en nymphe, et cette dernière m'est inconnue. La description qui précède est faite sur ces deux larves conservées dans l'alcool. La couleur est pàlie ; on observe des points noirâtres sur chaque segment postérieur et une ombre de chaque côté du prothorax, de plus une série médiane de petites taches rousses. Ces macules sont-elles plus évi- dentes pendant la vie? Cela est probable ; je me contente de les noter ici. Je rapporte sans hésitation cette larve de Coléoptère à l’Anisotoma fer- ruginea PANZER (Faune Entomologique française, 1, 314). Jai pris de nombreux débris de cet insecte dans diverses Truffes, et il est probable que la larve, après avoir pratiqué une cavité dans la substance propre de ces Trufles, y subit ses transformations. Gette larve est, du reste, fort remarquable par l’ensemble de ses carac- tres ; elle s'éloigne beaucoup de la larve de la Letodes humeralis décrite par Erichson, et de celle de l'Agathidium seminulum décrite par M. E. Perris (voy. CGHAPuIS el CANDÈZE, Catalogue des larves des Coléoptères, p. 67 et 69, 4853). Insectes lubérivores. 03 ANISOTOMA FERRUGINEA, Daprès MM. Tulasne, M. Élienne Bonnet s'est assuré que les truffières des environs d’Apt (Vaucluse) sont habitées, vers la fin de l'hiver, par PAnisotoma ferruginea (à). ANISOTOMA PICEA. Villadini, dans sa Monographie des Tubéracées, dit que le Leoëdes picea dévore fréquemment, principalement à l’état de larve, toutes les Truffes, et surtout le Picoa juniperi (2). COLÉOPTÈRES DE DIVERSES ESPÈCES. Je réunis sous ce litre plusieurs Coléoptères observés dans les Truffes, mais dont les uns ne s’y trouvent pas ordinairement et dont les autres n'ont été déterminés que d’une manière approximative et seulement géné- rique. M. Guérin-Méneville a dit à la Société entomologique de France que le Bolboceras gallicus a été pris en grand nombre, principalement par Alli- bert, dans l’intérieur de la Truffe ; M. Guérin-Méneville en a conclu que ce Coléoptère pourrait aider à la recherche des Truffes en indiquant leur gite (3). Je ferai remarquer la rareté du Bolboceras, qui doit être plus dif- ficile à trouver que les Truffes elles-mêmes ; mais il n’est pas moins prouvé que le Bolboceras est tubérivore. Deux autres Coléoptères de la famille des Scarabéides ont été rencon- trés dans les Truffes, suivant M. Léveillé (4). Ce sont les Hannetons sols- litial et horticole (Rhïcotrogus solstilialis et Phylloperta horticola). (1) L.-R. el C. TULASNE, Fungi hypogæi, p. 164. — Je pense que cette espèce d’Anisotoma doit être rapportée à l'A. calcarata I4IGER-ERICHSON, qui a pour synonyme VA, ferruginea Scumipr. (Voy. Faune Entomologique française, &. I, p. 317.) (2) Car. Virranixi, Monographia Tuberacearum, Mediolani, 1831. — In Tu- beribus omnibus ast præcipuè in Picoa juniperi observandum ocecurrit.. cujus parenchyma ab Insectorum (Lejodes picea) lavvis passim erosum (p. 84, note 1). (3) Annales de la Société Entomologique de France, 1852, Bull., p. LXxV1. (4) LÉVEILLÉ, loc. cit., article Tubéracées, t. XII, p. 723, 1848. 94 AL. LABOULBÈNE. Leur présence me parait devoir y être tout à fait accidentelle. J'en dirai autant du Bostriche capucin (Apate capucina) mentionné par le même au- teur (1). Dans un Mémoire sur la production spontanée et artificielle des Truffes, ilest dit que M. Vincent Amoreux (2) a observé un Tenebrio parmi les insectes qui vivent aux dépens de ces précieux tubercules souterrains. Je dois rapporter ici une espèce d’Homalola très voisine, d’après M. Aubé, de l'autumnalis, et que M. le colonel Goureau a trouvée dans une boîte où il avait renfermé des Trufles gâtées. Cet insecte paraît à M. Goureau être né dans celte boîte et y avoir subi ses transformations. Enfin plusieurs petits Coléoptères, non déterminés, sont mentionnés par MM. Tulasne comme vivant dans les Truffes (3), et M. Léveillé signale le Gibbium scotias comme tubérivore; mais je dois faire observer qu'il s’agit de Truffes desséchées et renfermées dans les collections botani- ques (4). & 3. LÉPIDOPTÈRE. — TINÉIDE. MM. Tulasne, dans leur ouvrage sur les Champignons hypogés, page 164, ont signalé dans les Truffes d’élé et mésentériques du bois de Vincennes, récoltées à la fin de l’automne, la présence d’un petit Lépidoptère du genre des Teignes. Is ne parlent pas de la chenille ni de la chrysalide. $ 4. MYRIAPODES. On trouve, d’après M. Léveillé (5), dans la substance des Truffes, el surtout quand elles commencent à se gâter, des Scolopendres et des lules. (1) LÉVEILLÉ, loc. cit., E. XII, p. 723. (2) Boucagt-Doumento, Nouvelles observations sur la production... des Truffes (Bulletins de la Société d'agriculture du département de l'Hérault, 29° année, p. 301 et 305, 1842). (3) Fungi hypogæi, p. 164. (4) LÉveiLse, loc. cit.,t. VIII, p. 473. — Voici l'indication : in Fungis exsiccatis præsertim in Tuberibus. (5) LÉVSILLÉ, Dictionnaire universel d'Histoire naturelle, t. XII, p. 723, 1848. Insectes Lubérivores. 95 En résumé, nous sommes autorisés à dire, par ce qui précède, que les Truffes nourrissent un grand nombre d'espèces d'insectes, principalement de Diptères, dont les larves ont été rencontrées tour à tour dans plusieurs espèces de Champignons et même dans d’autres matières riches en azote (Phora). Le genre Helomyza est surtout tubérivore, mais il ne l'est pas exclusivement (1), et nous voyons qu'il en est de même pour beaucoup d’autres genres qui sont plutôt fongivores que tubérivores ; nous trouvons enfin des insectes Coléoptères, Lépidoptères et des Myriapodes vivant dans les Truffes comme dans d’autres substances azotées. Ce point établi, nous devons maintenant prouver que s’il y a beaucoup de Mouches et beau- coup d’autres insectes tubérivores, aucun de ceux qui ont élé observés, et que nous avons examinés, n’est organisé pour produire les Truffes, et partant que les insectes prétendus truffigènes n'existent pas. ——— D D <> 0 C———— CHAPITRE IL Réfutation de l'erreur qui à fait attribuer les Trufles à la piqüre d'un insecte. La réfutation suivante semblera peut-être inutile à mes collègues; mais je les prierai de remarquer combien il est important de détruire une erreur qui s’appuie sur un fait observé par des personnes de bonne foi, L'interprétation seule de ce fait n’est pas exacte, elle est même complé- tement fautive (2). J'espère d’ailleurs en finir avec cette question et appor- Ler la conviction dans les esprits, en fournissant aux cultivateurs de Truffes les données entomologiques invoquées par eux à plusieurs reprises. (4) M. Léon Dufour à observé que « l’espèce de larve varie dans le même Cham- pignon suivant la saison et l’âge de celui-ci ; ainsi en septembre le Bolelus pinelo- rum nourrit une quantité prodigieuse de larves d’une Muscide du genre Helomyza, et en décembre il est peuplé de celles du Mycelophila inermis, qui est une Tipu- laire.» (Annales des Sciences naturelles, loc. cit., E. XIL, p. 8.) (2) Je recommande la lecture d’un bon travail de M. D. Cros combattant cette erreur : Origine des Champignons ; la Truffe eb sa culture (Revue de l’Académie de Toulouse, livraison d'avril 1858, tirage à part en brochure in-8°, 12 pages). 96 AL. LABOULBÈNE, Depuis très longtemps on s’est aperçu que des Mouches volligent au- dessus des terrains où les Fruffes se sont développées. Les ouvriers truf- fiers où rabassiers connaissent, sous le nom de Mouscous des Rabassos où Mouches des Truffes, diverses espèces d'Helomyza (L). La présence des insectes tubérivores sur les gisements des Truffes où dans l'intérieur de cos tubercules à été constatée par des naturalistes éminents; les citations suivantes le prouvent d’une manière catégorique. Garidel (2), qui professait à l'École de Montpellier au commencement du siècle dernier, dit expressément, après avoir indiqué la manière de cher- cher les Truffes avec les pourceaux ou les truies : « Il y a une autre ma- nière de découvrir les Truffes qui est connue de peu de gens et que j'ai moi-même observée : c’est lorsque le jour est serein et calme et que le soleil reluit sur ces endroits, on s'aperçoit d’une nombreuse quantité de Moucherons qui s'élèvent, de l'endroit où est cachée la Truffe, à la hauteur de deux ou trois pieds. Si l’on creuse justement au point de la terre d’où s'élèvent les Moucherons, on découvre ordinairement la Truffe, qui est assez souvent gâtée : c’est ce qui m'oblige de croire que les vers que l’on trouve ordinairement dans les Truffes que l’on creuse l'été sont les œufs éclos de ces insectes. Ces vermisseaux, qui sont d’une couleur blanche, sortent dans la suite des trous de la Truffe et de la terre en forme de Moucherons. Les Truffes où lon trouve ces vers n’ont ni l'odeur ni le goût des autres : je parle de celles de l’été sur lesquelles j'ai fait plusieurs fois ces observations, » La justesse des réflexions de Garidel est frappante ; il avait très bien apprécié la présence des Moucherons au-dessus des Truffes dont ils étaient sortis ; il croyait que les œufs éclos de ces Moucherons produisaient des vermisseaux qui se changeaient ensuite en insectes ailés. Quant à savoir à quelle espèce appartenaient ces insectes, il est permis de conjecturer qu’il s’agit peut-être d’une Tipulaire vivant dans la Truffe d'été ? Le comte de Borch, dans sa deuxième lettre sur les Traffes du Piémont, adressée au comte Morozzo, a parlé de deux espèces d'insectes (3) qui (4) Les Truffes sont appelées Rabassos par les Provençaux ; les ouvriers trufiers portent le nom de Rabassiers où KRabassaïres, et les Mouches des Truffières celui de Mouscous des Rabassiers ou Rabassaïres, Les ouvriers qui récoltent les Truffes dans le Poilou sont connus sous ia désigna- tion de Fruffleurs ou de Fruffiers. (2) GariDez, Histoire des plantes qui naissent aux environs d'Aix et dans plusieurs autres endroits de la Provence, p. 474 et 475, 1715. (3) DE Borcu, Lettres sur les Truffes du Piémont, Milar, 1780. Insectes tubérivores. 97 indiqueraient la présence des Trufles. «Lorsque les Truffes sont müres, on voit voltiger alentour de lendroit qui les produit des Mouches bleues ; mais lorsqu'elles sont dans un état de putréfaction, ces Mouches dispa- raissent et sont remplacées par d’autres tout à fait noires. J'ai eu occasion d'examiner ces insectes dans ces différents états... » (P. 34.) « Les Mouches bleues proviennent d'un petit ver blanc ayant une tête noire et deux poils bruns à l'extrémité; le nid de cet insecte se trouve dans la Truffe même, au milieu d’une pelite cavité noire qui recèle son germe, En grandissant, ce ver change plusieurs fois de couleur : de blanc il devient couleur de café au lait, puis brun rouge, ensuite il passe à l'état de chrysalide et s’enferme dans une coque blanche qu'il s’ourdit lui-même, enfin il sort de ce cocon en forme de Mouche bleue. » (P. 3/4 et 35.) « Les Mouches noires doivent leur naissance à un ver brun, qui noircit toujours plus en avançant en âge, qui dans l’état Ge chrysalide se revêt d’un cocon brun à peu près comme celui des Teignes, et puis, au moment de sa métamorphose, reparait sous la forme d’une longue Mouche noire, » (P. 35.) Le comte de Borch renvoie à la planche 3 qui accompagne ses Lettres ; mais le dessin très imparfait et lenluminure grossière des figures ne permettent pas de reconnaître les insectes dont il à voulu parler, Bose a rapporté la Mouche noire (F et G de la planche 3) à une Tipule; je n'oserais le faire avec certitude. Quant à la Mouche bleue, le doute est encore pins grand. Le ver (4), s’enveloppant d’un cocon et vivant dans une cavité de la Truffe, rappelle, par sa couleur et son extrémité pourvue de deux poils, la larve de lAni- soloma; mais il n’est pas fait mention des pattes, et la figure de l’insecte parfait (C), d’un bleu cendré avec deux gros points rouges sur les côtés de la tête, est, à mon avis, intraduisible. On dirait une Mouche mal venue ou un Coléoptère à élytres courtes, et on comprend que M. Vittadini, dans sa Monographie si estimée, ait regardé ces figures comme imaginaires, Pour moi, je suis convaincu que le comte de Borch parle d’un fait vrai, mais qu'il a très mal représenté les insectes dont il fait mention. 30sCc, lorsqu'il demeurait sur la chaîne calcaire située entre Langres et Dijon, avait souvent reconnu Ja place où se trouvaient des Truffes mûres, vers la fin de l'automne, à la présence de petiles Tipules : « Quand le soleil luil et à neuf heures du matin, il faut, dit-il, se pencher et regar- der horizontalement la surface de la terre pour voir une colonne de ces 98 AL. LABOULBÈNE. petites Tipules, à la base de laquelle on n’a qu’à fouiller avec une pioche pour trouver les Truffes d’où elles sortent (1). » J'ai noté précédemment les observations de MM. Tulasne, Léveillé, Gu- bler (2), etc., signalant les Mouches du genre Helomyza qui se plaisent dans les départements méridionaux du Vaucluse, du Var, des Basses-Alpes et des Alpes-Maritimes, sur la terre où sont les Truffes et qui en indi- quent le gisement aux gens du pays. M. Goureau a fait des remarques analogues à Santigny, dans le département de l'Yonne, pour l’Helomyza tuberivora (8). M. Ravel, de Montagnac, dans les Basses-Alpes, insiste beaucoup, dans deux Mémoires que j'aurai à discuter, sur la présence des Mouches au-dessus des truffières. « Ges Mouches voltigent constam- ment à la hauteur de 30 à 40 centimètres, au plus, au-dessus du sol, et ne craignent pas le froid (4); depuis des siècles, les paysans sont guidés dans la recherche des Trufïes par ces Mouches (5). » D’après cet exposé, il me paraît hors de toute contestation que des in- sectes, et notamment des Diptères, voltigent au-dessus des truffières dont ils sont sortis ou qu'ils recherchent pour aller y déposer leurs œufs. J’ai déjà dit qu'un auteur célèbre, M. Vittadini, a soutenu que les insectes des truflières ne sont pas spéciaux et ne diffèrent point de ceux des autres Champignons; il nie que ces insectes aient l'habitude de se réunir en essaim, et il affirme que les Milanais ne cherchent point les Truffes sur leur indication : les figures publiées par le comte de Borch lui paraissent tout à fait imaginaires (6). Je ne puis accepter celle opinion dans sa ri- gueur, car les espèces d’Helomyza dont nous connaissons les larves sont tubérivores ; et d’ailleurs, en supposant que les insectes dont les larves vivent dans les Truffes se nourrissent aussi dans d’autres matières azotées, il n’en reste pas moins prouvé que ces insectes indiquent les truffières, ainsi que Bosc et beaucoup d’autres l'ont constaté. Par conséquent, la pré- sence des insectes au-dessus des gisements de Truffes est incontestable ; mais c’est le seul fait vrai dont on ait pu déduire une interprétation (1) Bosc, article Truffe du Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle, t. XXXIV, p. 558, Paris, Déterville, 1824. (2) Bulletin de la Société Botanique de France, €. VIII, p. 235, 1861. (3) GourEAU, Annales de la Société Entomologique de France, 1852, Bull., p.LXXY. (4) Ravez (de Monlagnac), Culture de la Truffe, deux Mémoires publiés à Paris en 1857; 1° Mémoire, p. 11, et 2° Mémoire, p. 8. (5) RAVEL, 2° Mémoire, p. 11. (6) C. ViTranii, Monographia Tuberacearum, p. 87, note 35, 1831. Insectes tubérivores. ÿ9 erronée du rôle des insectes par rapport aux Truffes, car ces insectes, loin de les produire, ne font que s’en nourrir. Pour le prouver, je vais examiner successivement les questions auxquelles celte présence des in- sectes dans les truffières a donné lieu, et discuter : 1° Si les insectes tu- bérivores peuvent provoquer le développement des Trufles et s'ils sont gallicoles ? 2° La Truffe est-elle une galle végétale ? 3° Enfin, si la Truffe n’est point une galle végétale, qu’est-elle réellement ? i° Les Ensectes qui vivent dans les Kruffes sont-ils gallicoles et peuvent-ils provoquer le développement d'une Ærufle comme celui d’une Galle végétale ? Si les insectes tubérivores ont fixé l'attention depuis des siècles, suivant l'expression de M. Ravel, depuis un temps très reculé aussi on a fait jouer aux insectes un rôle plus ou moins bizarre ou hypothétique dans Ja pro- duction de ces tubercules. Dumont (1), dans l'exposé de ses voyages, publiés en 4699, rapporte l'opinion d’un sieur Clary, avocat provençal. Les Truffes sont « un amas d’un certain suc de la terre... elles se pourrissent dans la terre au com- mencement de l'été, et de leur corruption s’engendre toujours une grande qnantilé de papillons d’une espèce particulière » qui servent à la généra- tion de nouvelles Truffes. « Cela arrive par le frai de ces animaux dans de certaines fentes qui se font en terre au lieu où les Truffes avaient pourri. Aussitôt après, les crevasses se referment et les Trulles y viennent une autre fois. » Quels sont ces papillons d’une espèce particulière ? Faut-il y voir quel- que Ténéide analogue à celle observée par M. Tulasne, ou est-il simple- ment question d’une Mouche colorée, d’une Helomy:a? Quoi qu'il en puisse être, on voit que ce n’est point d'hier qu'on a pensé à atlribuer, en Provence, la production des Truffes à l'influence des insectes. En 4847, M. Robert crut reconnaitre que la Truffe se formait sur les racines des chènes « à l'extrémité des filaments devenus capillaires et imperceptibles. » Ne pourrait-on pas admettre, pensait-il, que les Truffes sont des noix de galle souterraines, qu'elles doivent leur origine « à une circonstance à peu près pareille à celle qui donne lieu sur la feuille de (1) DumoxT, Voyages en France, en ILalie, ele, p. 144 et 145, 1699. 100 AL. LABOULBÈNE. cerlains chènes blanes à cette espèce d’excroissance d'où résultent les noix de galle, c’est-à-dire à la piqûre de quelque insecte (1). » M. Ravel, sans connaître le travail de M. Robert, a eu la même idée, el il a pensé que la Truffe était une galle végétale. M. Ravel a basé sur cette donnée une culture de la Truffe, car cette dernière « n’est autre chose qu'un accident produit dans la végétation du chène par la piqûre d’une Mouche qu'il appelle trufligène (2), » La Truffe ne pourrait exister, pas plus que la noix de galle, si l’insecte qui la produit n'existait point. « La galle et la Truffe sont toutes les deux louvrage d’un insecte qui a voulu mettre sa couvée à lPabri et préparer une pâture à ses larves (3). » On voit nettement quelle est la croyance de MM. Robert et Ravel sur la production des Truffes. Leur manière de voir a été partagée par d'ho- norables agriculteurs, mais peu familiarisés avec les études entomologi- ques et botaniques, et récemment M. Valserres (4) a reproduit les opinions de MM. Robert et Ravel en leur accordant toute créance et en appelant sur elles une sérieuse attention. Nous trouvons, dans les deux Mémoires Ge M. Ravel sur la culture de la Truffe et dans le compte rendu de M. Valserres, les assertions qui leur ont fait attribuer les Truffes à la piqûre d'un insecte. M. Ravel dit qu’il y à autant de variétés de Mouches qu'il y à de variétés de Truffes, mais il n’a pas déterminé ces diverses variétés de Mouches. «Il existe plusieurs espèces de Mouches truffigènes, et celle qui produit la Truffe noire n’est certainement pas la même que celle qui produit la Truffe blanche (5). » « Méconnaissant le rôle capital, dit M. Valserres, que la Tipule joue dans la production de la Truffe, c’est à peine si les naturalistes nomment ce Diplolèpe dont les espèces varient comme les Truffes elles-mêmes. Aussi, en cet important sujet, l'histoire naturelle est-elle complétement à re- faire (6). » Je réponds que la déterminalion des espèces d'insectes qui vivent dans les Truffes et qui se nourrissent de leur substance est aussi précise que possible. Les mœurs de ces petits animaux sont parfaitement connues, ainsi que je l'ai démontré, Je puis aflirmer que parmi ces insectes il n’en (1) RoBerT, Apercu sur l’histoire naturelle des Truffes et leur mode de production. {Comptes Rendus des séances de l’Académie des Sciences, L. XXIV, p. 66 et 67, 1847.) (2) RavEez, De la culture de la Truffe, ter Mémoire, p. 7. (8) Raven, loc. cit., jer Mémoire, p. 7 et 8. (4) VALSERRES, Annales de l’agriculture francaise, de série, t. XXI, p. 184 et suiv., 15 mars 1863, (5) RAvEL, loc. cit., {er Mémoire, p. 10. (6) VALSERRES, loc. cit., p. 190, Insectes lubérivores. 101 existe aucun qui soit l'artisan ou l’auteur d’une galle végétale, il ny a aucun Hyménoptère gallicole, aucune Diplolèpe; la seule Mouche à quatre ailes sortie des Trufles est un parasite des autres Diptères, un Ichneumonien. M. Goureau a fort bien établi ce fait en indiquant les insectes qu’il avait observés dans les Truffes, et en signalant une espèce d’Alysia parasite des autres larves tubérivores (1). Entrons au cœur même de la discussion et prouvons que pas un seul des insectes vivant dans les Truffes n’est gallicole. La Tipule dont il est question dans le deuxième Mémoire de M. Ravel et dans le compte rendu de M. Valserres est une espèce de Tipulaire fongivore appartenant au genre Sciara. Il est probable aussi que la petite Tipule que Bosc avait remarquée se rapportait à ce genre. Or, ces Tipulaires ne sont pas gallicoles comme les Cécidomyies et les Lasioplères, car elles se déve- loppent dans les matières végétales en décomposition, dans le fumier, dans les Champignons de diverses espèces, etc. J'ai décrit récemment les pre- miers états de la Sciara Bigoti (2), dont les larves se trouvent par milliers dans le fumier aux environs de Paris. Les Coléoptères observés dans les Truffes ne sont pas gallicoles; on sait qu'un petit nombre de Ceutorhynchus et de quelques autres genres de Curculionites peuvent produire, rarement, des galles sur les végétaux qu'ils habitent; mais ni lAnisotoma, ni le Bolboceras, ni aucun des Coléoptères tubérivores, n’est gallicole. Les cavités creusées dans la Truffe, soit par la larve précitée du comte de Borch, soit par la larve de l’Anisotoma, sont établies dans un lissu déjà formé; ces cavités sont entièrement semblables à tous les trous, à toutes les galeries creusées dans le bois et dans les végétaux par les vers ou par les insectes parfaits, et personne n’a jamais pensé que les loges où les Xylophages se méta- morphosent fussent des galles. L’entomologiste, s’occupant des mœurs des insectes, est obligé d'admettre comme vérité démontrée l'absence complète d’un insecte gallicole trouvé dans les Truffes. M. Ravel affirme que les Mouches voltigent sur les truffières l’été comme l'hiver : « Ce qui la distingue de la Mouche ordinaire, c’est qu’elle ne craint pas le froid et résiste à une température assez élevée en se blottis- (1) GourEAU, Annales de la Société Entomologique de France, 1852, Bull., p. LxxvI. (2) Annales de la Société Entomologique de France, 1862, p. 105 et suiv., pl. 2, fig. 5. A® Série, TOME IV. 7 4102 AL. LABOULBÈNE. sant sur la terre (1). » On verra «au cœur de l'hiver les Mou es truffi- gènes, pleines de force et de vitalité, se mouvoir en tous sens sur l’em- placement des truffières ; il n’y a qu’un vent violent et un froid sec qui les engourdissent et qui les fassent blottir sur la neige, car la plus forte couche de neige ne les fait point périr (2). » Il s’agit évidemment de Mouches d'espèce et même de genre très diffé- rents qui vivent dans les Truffes pendant l'été et pendant l'hiver; les insectes mentionnés par Garidel dans la Truffe d'été ne sont pas les mêmes que ceux observés pendant l'automne par M. Goureau dans la Truffe noire. M. Ravel a lui-même signalé la différence des larves « qui, vers la fin de mars et d'avril, dévoreront les Truffes complétement et ne laïîsse- ront à la place du précieux tubercule qu’une matière noire semblable à du charbon pilé (3), » et celles de la Truffe blanche d'été «qui se con- tentent de la sillonner dans tous les sens et d’y pratiquer une infinité de petits trous, comme on le remarque en la coupant en tranches... (4). La génération de la nouvelle truffigène n’est arrêtée que par le défaut de chaleur pour l’éclosion de la ponte ; mais une fois commencée elle conti- nue pendant cinq, six et sept mois de l’année, et cette multiplication d'insectes devient innombrable (5). » Cette durée illimitée et cette diver- sité inexplicable dans la Mouche prétendue truffigène n'avait pas échappé à M. Valserres, qui s'étonne de « cette pérennité contraire à toutes les règles de la science, » et « d’une exception faite en faveur de la Tipule non soumise à la loi qui régit les êtres inférieurs (6). » Mais, qu’on veuille bien se le rappeler, il y a diverses espèces, un grand nombre d'espèces de Mouches vivant dans les mêmes Truffes et se succédant tour à tour dans leur éclosion. Les Helomyza, les Curtonevra et autres Muscides à larves pseudocé- phalées et à pupe formée de la peau même de la larve, n'ayant que des allures généralement peu agiles, paraissent deux fois dans l’année et volent sous les rayons les plus chauds du soleil; elles ne forment pas d’essaim. Les Tipulaires vraies, si différentes à l’état de larve et de chrysalide, sont d’abord sous l'aspect de vers blanchâtres à tête d’un noir de jais, puis revêtues d’une enveloppe extérieure munie de saillies et rappelant (1) RAvEL, 1° Mémoire, p. 11. (2) Raver, 2e Mémoire, p. 8. (3) RAVEL, 2° Mémoire, p. 8. (4) RAvEL, 2e Mémoire, p. 9. (5) Raver, 1er Mémoire, p. 9. (6) VALSERRES, loc. cit., . 191. Insectes tubérivores. 103 celle des Lépidoptères diurnes ; ces Tipulaires hibernent assez facilement. Elles forment des essaims ; on les voit pendant les journées les plus froi- des, mais sereines, tourner, s'élever, redescendre ; elles ont des habitudes spéciales : ce sont les Mouches choræas agentes de Linnée. Ces diverses espèces ont leurs mœurs particulières et se reproduisent à leur manière dans les Truffes, tant qu’elles en trouvent ; à défaut de Truffes elles choi- sissent d’autres matières azotées, et elles ne sont pas plus gallicoles où galligènes les unes que les autres, elles ne sauraient l'être en aucune façon. Voici comment se produit la Truffe suivant M. Ravel : «La Mouche truffigène, que l’on remarque volligeant constamment en hiver sur la place des truflières, autour des chènes producteurs des Truffes, pénètre dans la terre, atteint les racines chevelues et les pique à leur extrémité pour dé- poser ses œufs; la piqûre détermine le jet d’une goutte laiteuse..... La Truffe étant formée, les racines piquées par la truffigène meurent et la Truffe, abandonnée à elle-même, grossit et se développe avec le secours de la terre et de l’air. Voilà pourquoi ceux qui se sont occupés de la Truffe n’ont jamais pu y reconnaître ni germe, ni radicule, ce qui prouve qu'elle n'est pas un produit végétal (4). » J'ai reproduit intégralement ce passage qui renferme deux erreurs, à savoir : le rôle de la Mouche et celui de la nature de la Truffe, Je ne répondrai actuellement qu'à la première, en rétablissant les faits relatifs à la Mouche prétendue truffigène. Quand les Mouches femelles pénètrent dans le sol après en être sorties au moment de leur éclosion et s’être accouplées, c'est pour aller y pondre sur les Truffes; mais ces insectes, dépourvus de tarière analogue à celle des Diplolèpes, des Tenthrédines, etc., et n'ayant pas d’oviscaple pour entailler une racine si minime qu’on la suppose, ne peuvent absolument pas piquer le tissu végétal ou les radicules fibrillaires du chêne. Combien Garidel et Bose, ces observateurs consciencieux et ne voulant pas torturer les faits pour les plier à une théorie, avaient mieux jugé la question! Nous arrivons après eux à conclure sûrement que le seul fait réel parmi toutes ces assertions étranges, c’est la présence des Mouches dans les truffières, parce que ces Mouches recherchent les Truffes pour y déposer leurs œufs. (4) RAvEz, {er Mémoire, p. 8. 404 ÂL. LABOULBÈNE. 2° La “Œruffe n'est point une Galle végétale, Après avoir démontré à nos honorables adversaires, par l’examen rigou- reux des insectes dits trufligènes, que pas un seul d’entre eux n’est galli- cole, il nous sera facile de prouver que la Truffe n’est point une galle. Notre vénéré maitre M. Léon Dufour, dont l'autorité dans ces questions complexes est si grande comme entomologiste et comme botaniste, a voulu combattre cette erreur. Nous ne pouvons mieux faire que de résumer ce qu'il a dit : « Une galle, pour mériler ce nom, a non-seulement besoin d’être fixée au végétal dont elle emprunte les sucs nourriciers..…. mais la larve ou les larves qui en provoquent la formation, et dont l'existence initiale coïn- cide avec celte galle, s'élablissent dans une ou plusieurs loges ou coques particulières... (1). » Rien de semblable ne s’observe dans la Truffe, à quelque âge que vous en étudiiez la structure intime. Demandez plutôt au fin gourmet, à l'artiste culinaire s'ils ont jamais trouvé des vers dans les Truffes fermes et parfumées même les plus grosses, ils vous diront : non. Mais s'ils rencontrent un tubercule mou et infect, ils le repoussent bien loin, et ce tubercule fait la fortune de l’entomophile, » La Truffe n’offre ni les caractères extérieurs, ni les divisions ou les ca- vités intérieures d’une galle végétale. Elle ne ressemble en aucune manière aux galles des Diplolèpes, ni à celles des Geutorhynchus, ni à celle des Cécidomyies où des Aphidiens. On connaît, depuis longtemps déjà, la galle souterraine des racines du chêne produite par le Cynips aptera FABR. (2). Voyez combien elle diffère de la Truffe : elle est ligneuse, avec une cavité où est éclos le Diplolèpe gallicole, et elle n’a aucune espèce de rapport avec la masse charnue du précieux tubercule. L'une est dure, constituée par du tissu hypertrophié, par des cellules végétales et des clostres ou vaisseaux aériens du chêne; l’autre renferme des utricules spéciales de tissu cellulaire, et dans les sinuosités qui la parcourent se déposent des germes particuliers, des spores, corps reproducteurs de la Truffe. Les œufs et les larves d'insectes ne font jamais partie intégrante, ou nécessaire, d’une Truffe normale. Leur présence y est accidentelle. (1) L. Durour, Quelque chose sur les Truffes. (Comptes Rendus des séances de l’Académie des Sciences, &. XLIH, p. 1031, 1856). (2) Voyez une note de M. H. Lucas dans ces Annales, année 1861, Bull., p. c1v. Insectes tubérivorcs. 105 3° La “Wruffe est um Champignonm hypogé. Si la Truffe n’est habitée par aucun insecte gallicole, si elle ne peut être produite par aucun de ces mêmes insectes qu’on y rencontre à létat de larve ; si la Truffe, en définitive, n’est point une galle végétale, qu’est- elle donc? La réponse est des plus faciles, des plus catégoriques dans l'état actuel de la science : la Truffe est un Champignon souterrain ou, en d’autres termes, un Champignon hypogé. Ce serait être bien injuste et bien peu reconnaissant envers les savants dont les œuvres resteront comme un modèle que de ne pas citer ici les magnifiques travaux de MM. Vittadini, Léveillé et Tulasne, car on y trouve la démonstration la plus complète que la Truffe est un Champignon. Elle l’est par son organisation et même par son mode de développement. C’est pour n'avoir voulu apprécier que certains états de son évolution, par exemple l’âge adulte ou de maturité, que les auteurs anciens ont soulevé des controverses fort vives. Mais déjà l’analogie avec les Champignons était prouvée : les insectes viennent la confirmer. Car les mêmes espèces dé- vorent à la fois les Truffes et les Champignons aériens ou croissant à la surface du sol, et on sait quel est le tact botanique des insectes qui, ne trouvant pas la plante dont ils se nourrissent, vont s'établir dans une espèce du même genre ou, à son défaut, dans une plante de la même famille, et cela avec une sûreté qui fait l'admiration du naturaliste (1). , Quand on coupe une Truffe parvenue à l’époque de sa maturité, on voit qu’elle est formée d’une partie charnue intérieure parcourue par des veines sinueuses et dont la direction varie suivant les espèces. Dans la Truffe plus jeune, ces mêmes veines sont larges et forment des cavités sinueuses très irrégulières; on peut s'assurer que ces veines ou cavités communiquent entre elles et aboutissent finalement à une ouverture uni- que ou à une dépression; d’autres fois les veines répondent à plusieurs orifices situés à la surface. En comparant les deux Truffes jeune et à l’état de maturité, on s’assure que les cavités de la Truffe jeune se sont amoin- dries quand elle s’est développée, parce que les cloisons de ces cavités se sont épaissies; il s’est formé là un tissu qui finalement a produit à la sur- (4) Voy. LÉON Durour, Annales des Sciences naturelles, 3° série, L. v, p. 9, 1846. — E. PERRIS, Annales de la Société Entomologique de France, 1863, p. 465. 106 AL. LABOULBÈNE. face interne des filaments et les corps reproducteurs de la Truffe : les thèques et les spores développées dans les thèques (1). Nous ne trouvons dans la Truffe, si extraordinaire en apparence, qu’une structure analogue en réalité à celle d’autres Champignons, car c’est une masse charnue, ou gleba, dont la surface externe forme une enveloppe, ou un peridium, renfermant des cavités étroites, sinueuses et revêtues d’un tissu spécial, tissu dont les cellules peuvent produire dans leur inté- rieur les corps reproducteurs ou spores. Que le lecteur nous prête encore une attention soutenve, et veuille bien réfléchir que la structure de la Truffe ne peut être bien appréciée que par la comparaison de ce Cryptogame souterrain avec les autres Crypto- games vivant à la surface du sol. Or, tout Champignon (et par exemple le Champignon cultivé) résulte d’un myceliun où thallus végétant sous terre ou sous les écorces des arbres, etc. Ge mycélium, qui ressemble à un feutre, à un amas de filaments blancs, forme le blanc de Champignon dans les couches où pousse l’Agaric comestible des marchés. On peut compa- rer ce mycélium, cet amas byssoïde, ces filaments, à la racine souterraine de certaines plantes, et le Champignon lui-même n’est en réalité qu’une production finale de ce mycélium, production comparable à certains fruits composés et renfermant les spores. Mais, dira-t-on, la Truffe n’a pas de mycélium, elle se développe par les spores qui grossissent et elle diffère de tous les Cryptogames sous ce rapport. Erreur, la nature à été prise sur le fait, et c’est à M. Tulasne que la science est redevable de cette observation si remarquable (2) ; ce savant botaniste s’est assuré que le sol des truffières du Poitou était, au mois de septembre, traversé par des filaments blancs, cylindriques et byssoïdes, ayant trois à cinq millièmes de millimètres de diamètre. Ces filaments se continuaient avec un mycélium entourant les jeunes Truffes, grosses comme une noisette ou une noix, et formaient autour d'elles un feutre blanc très dense de un à trois millimètres d'épaisseur. I! faut lire dans l'ouvrage de M. Tulasne cette observation si concluante re- cueillie sur la Truffe noire des gastronomes. Je me contente de dire ici que le fait est probant : la Truffe jeune est entourée d’un mycélium et provient de ce mycélium tout comme les autres Champignons des genres Balsamia, T'erfezia, Delestria. (1) L.-R. et C. TuraAsnE, Fungi hypogæi, Histoire et Monographie des Champi- gnons hypogés, p. 24 et suiv., 1851. — Voyez aussi le Rapport de M. Ad. Brongniart (Comples Rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. XXXI, p. 876). (2) L.=R. et C. TULASNE, Fungi hypogæi, p. 59 et 60, 1851. Insectes tubérivores. 107 En résumé, la Trufle est un végétal isolé, à l’époque de la maturité, au milieu du sol; mais dans sa jeunesse elle est entourée d’un mycélium d’où elle provient ; les organes reproducteurs sont placés dans l’intérieur de sa masse charnue, et les spores, très petites, ayant de deux à quatre dixièmes de millimètre de longueur, se développent quand la Truffe pourrit et se décompose. Ces spores donnent naissance au mycélium. Que deviennent devant ces faits irrécusables les assertions dont j'ai promis de montrer ie peu de fondement et l'erreur manifeste ? (Voyez plus haut, pages 99 et suiv.) MM. Tulasne n'ont pas seulement porté beaucoup plus loin qu’on ne l'avait fait avant eux la connaissance de la structure interne et des organes de reproduction des Champignons hypogés, mais ils ont décrit un grand nombre d'espèces nouvelles et qu’ils ont réparties dans trente-deux genres. Ils ont fait voir que le genre Tuber proprement dit renferme vingt et une espèces soigneusement distinguées les unes des autres. En France, quatre de ces espèces sont comestibles et bien souvent confondues sous le nom de Truffe noire. Deux de ces espèces mürissent en automne et sont récoltées à la fin de cette saison, et surtout en hiver : ce sont les Tuber brumale et melanosporum ; deux autres espèces acquièrent tout leur développement en été : ce sont les T. æstivum et mesentericum. Ces Truffes d'été sont moins estimées que les précédentes et s’exportent en quantités parfois considérables, quand elles ont été desséchées, après avoir été coupées par tranches. La Truffe blanche, T. Magnatum, se trouve aux environs de Tarascon et en Provence; elle est très estimée en Piémont, Les autres espèces de Truffes françaises ne sont pas comestibles (4). J'ai tenu à donner ces détails, qui ne nous éloignent pas des insectes tubérivores, pour appeler de nouvelles recherches et pour fournir à mes collègues ou aux observateurs favorisés par les circonstances les moyens de connaître sûrement les espèces de Truffes qu'ils auront trouvées et les insectes qui les habitent (2). (1) Fungi hypogæi. Voyez pl. vr, le Tuber Magnatum, et pl. var, les T. bru- male, melanosporum, mesentericum et æstivum. (2) Fuber brumale VITTADINI, Monogr. Tuberacearum, p. 37. — TULASNE, Fungi hypogæi, p. 135. — T. globosum plus minus regulare, nigrum, verrucis polygoniis aspera'um, tandem glabrum nudumque; pulpa fructifera matura cinereo-nigrescente, venis albis marmorata; sporangiis creberrimis 4-6-spo- ris; sporis oblongo-ellipticis spinulisque rigidis echinatis. Espèce très abondante, à la fin de l’automne et en hiver, dans les truffières de la France et de l'Italie, très commune sur les marchés. Poitou, en octobre ; Provence, 108 AL, LABOULBÈNE. Une dernière question se présente enfin, c’est de déterminer le rôle que peuvent jouer les insectes dans la dissémination des spores de la Avignon, Apt, Rians, novembre et décembre. Edule, odeur forte et un peu alliacée (odor ligni corni sanquineæ, Vittadini). Cette Truffe porte le nom de Truffe punaise ou fourmi aux environs de Turin, et de Truffe puante ou pudento dans le Midi de la France près de Nérac (Lespiault) ; jeune et croissant encore, elle est d’une couleur rouge ferrugineuse. Ces jeunes Truffes sont appelées rougeotles en Provence, Æ. melanosporuwm Virran., Monogr. Tuber., p. 36.— TULASNE, Fungi hyp., p.136.— T. nigro-rufescens, verrucosum, verrucis polygonis maculis rubigi- nosis notatis; pulpa matura saturate rubeo-s. violaceo nigrente ; venis albidis utrinque linea pellucida marginatis tandemque subrubidis ; sporan- güs 4-6-sporis, sporis elliptico-oblongis, echinatis, opacis. Abendante en France el en Italie et vendue sur les marchés avec la précédente, qui est moins estimée. Poitou, automne et hiver, Civray, Couhé, Vérac, Ingrande ; Provence, Avignon, Apt, ete.; rare aux environs de Paris, pare de Vincennes, coteau de Beauté, terrasse de Charenton-le-Pont, au pied des bouleaux et des chênes au com- mencement de décembre (Tulasne). Angleterre, rare. Odeur et saveur spéciales, odor saporque gratissimi. C’est la Truffe violette ou du Périgord et la plus recherchée. Elle se distingue de la précédente par son volume ordinairement plus considérable, la couleur noire ou violacée de sa chair, ses veines blanchâtres fines et nombreuses, par une odeur et une saveur plus agréables. La pulpe de la Truffe puante des Condomois, ou T°. bru- male, est grise ou bistrée, marbrée de veines plus rares, neltes et d'un blanc mat, les spores en sont de couleur roussâtre et semi-transparentes (Lespiault). Æ, sæstivumm ViTTAD., Monogr. Tuberac., p. 38. — TuLASNE, Fungi hypogæi, p. 137. — T. albidum Fries. — T. rotundato-difforme, majus nigro-brun- neum, cœlato-verrucosum ; verrucis maximis polygoniis pyramidatis trans- versimque striatis; venis numerosissimis, obsolelis, in carnem e variis super- ficiei punctis dendritice imamissis; sporangiis 4-6-sporis ; sporis ellipticis brunneis reticulato-alveolatis, alveolis amplis paucis. Juillet et août dans les forêts de chènes, où elle croît rassemblée en grand nombre et parfois très près de terre ; Paris, au pied des bouleaux près de la Marne, Charenton, Nogent, en automne et en hiver; Poitou, Croutelle, Ingrande; Avallon, Falaise ; Nérac, rare au pied des pins. Odeur aromatique de ferment; bien moins estimée pour la saveur que les deux précédentes. On la désigne en Poitou sous le nom de Truffe de la Saint-Jean, mais il est pro- bable que sous ce nom on désigne aussi toutes les Truffes non mûres et de diverses espèces récoltées à partir du mois de juin. Le T. œæstivum est, suivant M. Tulasne, la seule Truffe qu'en ait encore rencontrée en Normandie. Il croît souvent dans les Truffières de la France moyenne et méridionale avec le 7. brumale, dont il se dis- üingue très facilement, ainsi que du T. melanosporum, par ses spores réticulés- alvéolés et non simplement hérissés de pointes, et au premier coup d'œil par la couleur pâle, d’un jaune d’argile ou bistre clair de sa chair. Insectes tubérivores. 109 Truffe. M. Ravel a effleuré ce problème; je vais le discuter. On me rendra, je l'espère, cette justice que je n’ai reculé devant aucune des idées émises au sujet des insectes tubérivores, et que sur toutes j'ai donné mon avis impartial et motivé. « Lors même, dit M. Ravel, qu'il serait reconnu que la Truffe, au lieu d'être le résultat de la piqûre d’un insecte, n’est, comme le Champignon, que le produit de spores ou d'œufs attachés à des filaments ; que la (Mou- che) truffigène n’a d’autre rôle dans l'acte de la reproduction que celui de porter en terre les spores ou œufs appelés à être fécondés par le contact du chevelu des racines, ou peut-être encore d’ouvrir seulement la terre "H. mesentericum VITTAD., Monogr. Tuber., p. 40. — TULASNE, Fungi hyp., p. 139. — T. glabosum, mediocre, atrum, exasperatum, verrucis angulosis mediæ magnitudinis ; carne griseo-fusca, variegata, venis lineisque obscuris mire insimul gyrosis ; sporangis 4-6-sporis ; sporis elliplicis reticulato-alveo- latis brunneis. Commune aux environs de Paris, en automne et en hiver ; Vincennes, terrasse de Charenton, Nogent, auprès des bouleaux avec la Truffe d'été. Forêts montagneuses de chênes du nord de l’talie, dans la campagne autour de Milan en octobre, Odeur forte ; sa saveur la met sur la même ligne que la précédente. Dans le Condomois, cette Truffe est confondue avec la Truffe d'été sous le nom de Truffe samaroquo; en Bourgogne et aux environs de Paris, on l'appelle Truffe grosse fouine et petite fouine. Cette espèce et la précédente s’avancent le plus vers le Nord ; c’est à elle qu’il faut rapporter la majeure partie des Truffes comestibles d'Angleterre, de Bohême et de l'Allemagne centrale et du nord. Le T7, mesentericum est très voisin du 7. œæstivum ; il s’en distingue par une chair plus obscure, d’un gris fuligi- neux et par d’abondantes lignes noirâtres étroites ou nucléiformes qui, au milieu de la pulpe fructifère, décrivent des tours nombreux et irréguliers parallèlement aux veines blanches. Cette Truffe présente aussi très souvent vers sa base une large an- fractuosité qui semble caractéristique. "M, Magmadumr Pico, Meleth., p. 79 (sub nofa). — TuLASNE, Fungi hyp., p. 150. — Truffe grise DE Borcx. — T. ochraceo-pallens v. dilute virescens, subleve aut minutissime papillosum, difforme, globoso-anqulosum et varie lobatum, basi obconica instructum; venis aeriferis tenuissimis, reticulatis ; ascis 1-3-sporis; sporis fuscis elliptico-rotundatis et alveolato-reticulatis, relis alveolis amplis. Croît solitaire, rarement en groupes, près des chênes, des peupliers, des saules, parfois dans les champs cultivés. Très commune dans l'Italie septentrionale à la fin de automne ; Tarascon en novembre. Odeur alliacée ou rappelant celle de certains fromages. Truffe blanche des Piémontais ; elle se dessèche facilement. Les jeunes Truffes ré- coltées à la fin de juillet sont les Fioront des Italiens. La saveur de cette Truffe crue est peu agréable et comme sayonnense, mais elle devient délicieuse par diverses préparations. On sait que Napoléon [er préférait cette Truffe aux espèces noires, 410 AL. LABOULBÈNE. pour laisser pénétrer ses semences, ma théorie n’en resterait pas moins la même : la truffigène serait alors, comme le disent les naturalistes, la cause et le résultat de la production. Chacun sait, en effet, que la fécon- dation des fleurs a souvent pour agent un insecte à abdomen chevelu qui, ouvrant le calice de la fleur, y dépose le pollen des étamines. » De même aussi la Mouche truffigène porterait du gland aux racines la semence de la Truffe, ce qui rentre toujours dans l'esprit de ma décou- verte (1). » Je ne m'arrêterai point à faire remarquer la différence complète qu'il y a entre la fécondation d’une fleur femelle par le pollen d’une fleur mâle apporté par un insecte, et la semence de la Truffe portée du gland aux racines ; je ne relèverai pas les expressions de spores et d'œufs données comme synonymes, mais je poserai le problème sur ses données les plus larges en disant : Les insectes vont pondre leurs œufs dans les Truffes et leurs larves s’en nourrissent ; d’autres insectes à l’état parfait mangent les Truffes müres, ils sont en contact avec les spores ; les insectes peu- vent-ils aider à ia reproduction et, par conséquent, à la. culture des Truffes ? Disons-le tout de suite, ce rôle des insectes nous paraît très secondaire ; il nous semble douteux qu’en détruisant la pulpe charnue du précieux tu- bercule, les larves respectent les thèques et les spores. Nous ne pensons pas que les Mouches diverses ou les Coléoptères qui vont pondre leurs œufs sur les Truffes ou qui les dévorent emportent sur leurs corps beau- coup de germes reproducteurs. Ce fait n’est pas impossible, et nous ne le nions point ; toutelois il nous paraîl être extrêmement limité dans ses ré- sultats. En admettant que les larves tubérivores respectent les spores des Truffes, on pourrait dire qu’en hâtant la décomposition de la pulpe elles aident à la dissémination des corps reproducteurs ; mais de là au transport lointain et dans un terrain favorable de ces mêmes germes reproducteurs il y a bien loin. Les insectes ne nous paraissent devoir aider à la dissémination des spores de la Truffe et des Champignons en général que pour une très faible part. Il en résulte nécessairement que les insectes seront des auxi- liaires peu actifs dans la culture de la Truffe, et, pour dire toute notre pensée à ce sujet, nous croyons plutôt à la production ou, si l'on veut, à la culture indirecte de ce précieux et si recherché Cryptogame qu’à sa culture directe. Les essais Lentés par Bradley, de Borch, Alexandre de (1) Ravez, 1° Mémoire, p. 32. Insectes tubérivores. 411 Bornhol(z, de Noé, etc. (1), avec des composés terreux ou avec des Truffes coupées par fragments, n’ont réussi que dans des limites restreintes. D'autre part, Bouchet-Doumencq et Léopold Trattinick ont énergiquement nié ou regardé comme chimérique la culture artificielle de la Truffe com- parée à celle de l'Agaricus campestris où Champignon de couche. Mais il nous semble que c’est aller beaucoup trop loin, et que dans cet ordre d'idées il est acquis aujourd’hui que si l’art n’a que peu de part à la production directe des Truffes, cependant on doit admettre, à moins de nier l'évidence, que l’on a déterminé la production des Truffes par la création de truffières artificielles. C’est en plantant des chênes, en semant des glands dans des sols calcaires pareils à ceux où les Truffes se plaisent que l’on a pu récolter de ces tubercules là où l’on n’en avait jamais vu, où l’on ignorait leur existence antérieure, aux environs de Loudun, par exemple (2). Il est reconnu que les Truffes comestibles ne végètent bien, surtout les Tuber melanosporum et bruwunale, qu'au milieu des racines chevelues des arbres, surtout des chênes ; or il y a trois espèces de chênes répandues dans notre pays : le chêne ordinaire à feuilles marcescentes, le chène vert ou yeuse, et le chêne kermès. Ce sont les glands de ces chênes qu'il faut semer, et surtout, d’après M. Ravel (3), les glands du chène blanc non pédonculé, à l'exception des autres. Je dois dire cependant que M. Auguste Rousseau (de Carpentras) a trouvé que les Truffes noires étaient plus abondantes, plus égales et plus parfumées au pied des chênes verts qu’au pied des chênes ordinaires, et qu'il récoltait toujours des tu- bercules au pied des arbres qui en avaient donné les années précédentes. Quant aux considérations sur la nature du sol propre aux Truffes comes- tibles, son exposition, les conditions de sécheresse et d'humidité, les la- bours superficiels, la précaution de ne pas déposer de fumier sur les truffières, mentionnée par de Borch (4) et affirmée de nouveau par M. Ra- vel (3), elles ne peuvent trouver place dans ce travail, non plus que les diverses manières de croître des Truffes, considérées dans l’ensemble du genre (6). (1) Josepn Roques, Histoire des Champignons comestibles et vénéneux, p. 155, 1832. — Voy. aussi TULASNE, Fungi hypogæi, p. 166 et suiv. (2) Voy. TuLASNE, Fungi hypogæi, p. 166. (3) Ravez, 1e Mémoire, p. 15, et 2° Mémoire, p. 5. (4) DE Borca, Lettres sur les Truffes du Piémont, 2° letire, p. 37. (5) RAvEL, {er Mémoire, p. 17 et 25. (6) On se tromperait fort si on croyait que Loutes les espèces du genre Tuber ou Truffe ne peuvent croître que sous les chênes ou sous d’autres arbres et arbustes : M. Léveillé a trouvé pendant le mois de mai des Truffes aux environs d'Orange dans un endroit où n’y avait pas d'arbres (Dictionnaire universel d'histoire naturelle, 112 AL. LABOULBÈNE, La saveur des Truffes à la plus grande importance dans l’art culinaire, mais elle n’est point un caractère botanique de premier ordre; telle plante exhalera ou produira un parfum pénétrant sur un sol aride et mon- tueux, une labiée, par exemple, qui sera bien moins odorante dans un sol humide et argileux. Le Tuber melanosporum sera attaqué par les insectes tulérivores dans tous ses gisements, soit qu'on le rencontre au pied du charme, du hêtre, du noiïsetier, du châtaignier, du pin d'Alep, du mar- ronnier, du lilas, etc. Dans ces divers endroits, cette Truffe offre toujours les mêmes caractères botaniques, mais elle n’acquiert jamais le délicieux parfum qu’elle possède lorsqu'elle a végété entre les racines des chênes. Qu'on ne croie pas, du reste, que cette culture indirecte de la Truffe soit presque stérile ou de peu d'importance dans ses résultats. Notre sa- vant maître et ami M. le professeur Charles Martins a montré, dans une intéressante étude sur le mont Ventoux (1), tout le parti que la plantation de mauvais terrains avec des essences de chêne pouvait donner en rende- ments, d’abord en taillis et plus tard en grands arbres. On arrive de la sorte à former des forêts, à retenir la terre végétale, on résout le difficile problème du reboisement, et tous ces avantages sont obtenus en sus du produit des Truffes qui est considérable (2). Dans cette culture de la Truffe, on voit que les insectes n’ont pas une part bien active ; ce sont principalement des mangeurs de Truffes, mais il faut le savoir et l’admettre. Nous arrivons à la fin de la tâche que nous nous sommes imposée, celle de réduire à ses véritables proportions le rôle des insectes tubérivores, qui sont en réalité fongivores et rien de plus. Si l’on nous reprochait d’avoir insisté sur une vérité démontrée depuis longtemps, celle de la nature végétale de la Truffe, nous pourrions dire : il y a de ces vérités qu'il faut répéter plusieurs fois, on trouve encore trop de personnes qui, d'Orbigny, t. XII, p. 715, 1848). M. Léon Dufour dit qu’une grosse Truffe blanche, fort insipide du reste, croît dans le sable des Landes à un kilomètre de toute espèce d'arbre (Comptes Rendus de l’Académie des Sciences, t. XL, p. 1032, 1856). (1) Cu. Martins, le mont Ventoux en Provence (Revue des Deux-Mondes, seconde période, £. XLIV, p. 624 et suiv., avril 1863). (2) Cu. MaRTINS, loc. cit., p. 626. — M. Auguste Rousseau à pu récolter sur un terrain calcaire siliceux, planté de chênes blancs et de chènes verts, une grande quantité de Truffes, et l’hectare de ce mauvais lerrain lui a donné de la sorte un produit de 740 francs ; peu de cultures donnent des résultats semblables avec aussi peu de soins. Une intéressante discussion sur la culture de la Truffe a eu lieu à la Société Bo— tanique de France (voyez le Bulletin de la Société Botanique de France, t. IN, p. 777 et suiv., 1855). Insectes tubérivores. 113 suivant une heureuse expression, prisent la Truffe sans trop savoir ce qu'elles mangent, ou qui veulent la cultiver sans se rendre compte de sa nature spéciale. L'ouvrage de M. Tulasne date de 1851 ; croirait-on que l'article que j'ai dû combattre sur la culture de la Truffe ait paru dans le Journal d'Agriculture pratique le 15 mars 4863? Et, bien avant toutes les publications des Vittadini et des Tulasne, le fondateur du Jar- din des plantes, le vénérable Guy de la Brosse, n’avait-il pas dit : .« La Truffe. qui a embesogné beaucoup de personnes à luy assigner rang au nombre des choses naturelles, car plusieurs ont douté qu’elle fust plante et qu'elle eust vie... est de nécessité plante... et cela se prouue parce que les Truffles croissent, comme il est très cognu de ceux qui les fouillent, les rencontrant de plusieurs grosseurs selon leurs aages (De Ja Nature, vertu et utilité des Plantes, p. 172 et 173, 1628). » EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 2°, Fig, 4. Larve de l'Helomyza tuberivora ROBINEAU-DESVOIDY, grossie el vue en dessous. — 4, «. La même larve de grandeur naturelle et placée de profil. 2. Extrémité postérieure très grossie de cette larve, vue de face et en dessus. 3. Stügmalte antérieur flabelliforme, extrêmement grossi, pour mettre en évidence ses huit digitations. h. Bords des 3°, 4°, 5° et 6° segments dorsaux, très grossis et vus de profil pour montrer leurs crochets; le 3° n’en a point au bord postérieur, les autres en ont aux bords antérieur et pos- térieur. Les crochets ont la pointe tournée vers la partie mé- diane du segment. b. Quelques-uns de ces crochets faiblement grossis el disposés en séries alternes imitant des dents de peigne. 6. Disposition des crochets de la partie postérieure du corps, extrè- mement grossis, 7. Pupe grossie de l’Helomyza tuberivora, Vue de face. 8. Une autre pupe vue par la partie latérale. 9, Helomyza tuberivora d\, grossie, et auprès d'elle mesure de sa grandeur naturelle. 114 Fig. 40. 47 42, 15. 14. 15. 16. 47e 18. NO + 5° RO Q5 1 D ND 9 CA = 12 1 a AL. LABOULBÈNE. — Insectes tubérivores. Tête et corselet très grossis, pour montrer la disposition des ta- ches et les divers poils qui revêtent ces parties du corps. Helomyza lineata ROBINEAU-DESVOIDY, grossie, et à côté d’elle, mesure de sa grandeur naturelle. Antenne avec la palette et le style plumeux de l'Helomyta tube- rivora, très grossie. Antenne avec la palette et le style plumeux de l'H. lineata, très grossie. Antenne avec la palette et le style plumeux de l’H. penicillata, très grossie, Pupe de l’Anthomyia canicularis MEIGEN, grossie et vue par la face dorsale ; auprès d'elle, mesure de sa grandeur naturelle. La même pupe, vue de profil; le panneau supérieur a élé en- levé. Stigmate postérieur gauche très grossi. Larve de l’Anisoloma cinnamomea PANZER, grossie, et à côté d'elle, mesure de sa grandeur naturelle. La même larve repliée sur elle-même. Antenne droite de cette larve, très grossie comme les figures sui- vantes. Labre de la même larve. Mandibule gauche, vue en dessus. Mâchoire du côté droit, vue en dessus. Lèvre inférieure et palpes labiaux, vus en dessus. Patte postérieure gauche détachée du tronc et renversée. . Un des stigmates extrêmement grossi. Extrémité postérieure de la même larve très grossie, pour mon- trer la disposition du dernier segment et les appendices dont il est pourvu. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE Carabique appartenant au genre CASNONIA Latreille, Par M. LucEN BUQUET. (Séance du 13 Janvier 1864.) Si la description isolée d’une espèce offre généralement peu d'intérêt, il est des circonstances cependant où l’on aurait tort, je crois, de s’abs- tenir. Tel est le cas qui se présente aujourd'hui et qui me permet de mettre sous les yeux de la Société un représentant du genre Casnonia proprement dit, trouvé récemment aux environs de Bone (Algérie). Personne n’ignore que les espèces du genre Casnonia sont encore assez peu nombreuses dans les collections, ce qui tient vraisemblablement à ce que, tres petits de taille et très agiles, ces jolis insectes se mettent ainsi à l'abri des recherches des plus habiles chasseurs. On sait aussi que les Casnonies se rencontrent plus particulièrement aux États-Unis d'Amérique, au Sénégal et dans les Indes; mais aucun auteur, que je sache, n’en avait encore signalé la présence dans les possessions françaises du nord de l'Afrique. Tel est le motif pour lequel j'ai cru qu'il ne serait pas sans intérêt d'appeler sur cette découverte l'attention des entomologistes. CASNONIA OLIVERII Bu. Long. 7 mill. (3 4/4 lig.), lat. 2 mill. (3 lig.). (EI. 4. fie, 4) Nigro-nitida ; antennarum basi, abdomine pedibusque testaceis ; elytris flavo testaceis, nitidis, sutura pectoreque nigro-piceis. De la taille de l'Odacantha melanura. Tête d’un noir brillant, grande, 116 L. BUQUET. — Casnonia Oliverii (sp. nov.). ovale, arrondie antérieurement, allongée postérieurement, convexe et lisse en dessus ; palpes testacées ; antennes de la longueur de la tête et du corselet réunis; les trois premiers articles testacés, les suivants bruns. Corselet noir, en ovale allongé, presque cylindrique, couvert d’une ponc- tuation forte et serrée, renflé en arrière sur les côtés. Écusson noir éga- lement, en triangle allongé, creusé longitudinalement. Élytres d’un jaune teslacé brillant, allongées, arrondies aux épaules, faiblement et oblique- ment tronquées à l'extrémité, ayant chacune dix stries de points enfoncés (y compris les stries scutellaires), avec une bande suturale brunâtre. Cette bande, large à la base, en ce sens qu’elle occupe dans cette partie le tiers de la largeur des élytres, se rétrécit brusquement de chaque côté, à partir du cinquième environ de sa longueur, de manière à ne plus occuper sur chaque élytre que l'intervalle qui se trouve entre la suture et la première strie, au lieu de trois que cette bande recouvre à son sommet. La ponc- tuation des stries, très forte antérieurement, s’atténue insensiblement à partir des deux tiers de la longueur des élytres ; leurs intervalles sont lisses. Poitrine d’un brun noir, avec l'abdomen rougeâtre. Pattes testacées, et les crochets des tarses noirâtres. La découverte de cette espèce intéressante, faite dans les berges de l'Okouba, près de Bone, est due à notre collègue, M. Olivier-Delamarche, qui à bien voulu m'en faire Le sacrifice, bien qu'elle fût unique dans sa collection, et à qui je me suis fait un plaisir, un devoir même de la dédier. Enfin, qu'il me soit permis d'adresser ici mes remerciments à M. J. Migneaux, qui a bien voulu se charger du dessin de la Casnonie qui fait l'objet de cette description, travail dont il s'est acquitté avec le talent que nous nous plaisons tous à lui reconnaitre. REMARQUES CRITIQUES SUR LES Slaphylinides décrits par Solier dans l'Historia de Chile de Gay, Par M. Arsertr FAUVEL. eee (Séance du 26 Août 1863.) Les Staphylinides décrits dans le 4° volume de l'Héstoria fisica y politica de Chile de Gay (Paris, Chile, 4849) ont été déjà l’objet d’un travail de M. Kraatz, inséré dans le Berléner entomologische Zeitschrift (4859, p. 1 à 16) , mais ce travail a eu pour but, moins de faire connaître les espèces de Solier, que d'établir la concordance de ses genres avec ceux précé- demment créés, entre autres par Erichson, dans le Genera et Species Sta- phylinorum. Plus récemment, MM. Fairmaire et Germain ont publié dans nos Annales (1861, p. 405 à 456) une révision complète des Staphy- linides du même pays, contenant, avec la description d’un grand nombre d'espèces nouvelles, l’'énumération des espèces de Solier; malheureuse- ment, nos collègues, privés de la plupart des types de cet auteur, ont dû se borner le plus souvent à la citation de ses diagnoses latines, diagnoses, on le sait, déjà insuflisantes il y a moins de quinze ans, et devenues à peu près de nul secours pour la détermination actuelle des Coléoptères chiliens,. Des deux notices que je viens de citer, aucune ne résout done complé- tement le difficile problème des espèces de Solier, faute d’en soumettre l'ensemble à un nouveau contrôle et de les rattacher à celles déjà connues: il y a enfin quelques doubles emplois, inévitables sans doute, en présence de descriptions aussi laconiques. Mon intention, dans les remarques qui vont suivre, est de combler cette lacune, autant qu’elle peut l'être ; car, pour quelques-unes des espèces de Solier, la lumière ne se fera jamais et je crois, avec M. Fairmaire, qu'on doit désormais tenir pour non avenues celles qui restent encore dans l'obscurité, L° Série, TOME IV. 8 146 A. FAUVEL. Je remercie M. A. Deyrolle de l’obligeance avec laquelle il a mis à ma disposition les types de Solier. J'ai trouvé dans ses cartons plusieurs espèces qui paraissent avoir échappé à M. Kraatz, et ne figurent pas dans son travail, ainsi que quelques formes nouvelles qui, bien que dépendant de la collection Solier, ne se rapportent à aucune des diagnoses de cet auteur, et n’ont pas été comprises dans la Fauna chilena. J'exprime aussi ma reconnaissance à M. Fairmaire, qui m'a permis de consulter les types des nouveaux Staphylinides du Chili, qu'il a décrits, en collaboration avec M. Germain ; sans cette obligeante communication, il m'eût été impossible de reconnaître avec certitude plusieurs espèces inédites dont on trouvera les descriptions dans le courant de cette note. 4. FALAGRIA (Leach) suLCICOLLIS Germain, Anal. Univ. de Chile, 4855, 390. — Fairm., Ann. Soc. Ent. Fr., 1861, 405, 4. — Long, 2 2/3 mill Chili (Solier). Cette espèce était, ainsi que la suivante, confondue avec le Blepharhy- menus sulcicollis Sol. Collection A. Deyrolle. 2, FAZAGRIA CHILENSIS. — Nigro-pieca, nitida, pedibus antennisque piceis, his basi dilulioribus, thorace subcordalo, medio profunde sulcato, scutello subtilius canaliculato, elytris sublransversis, lævibus, parce pu- bescentibus, abdomine parallelo. — Long. 2 1/2 mill. Facie F. sulcatulæ Grav. affinis, nigro-picea, nilida, subtilissime pu- bescens, elytris tenuissime sericantibus. Antennæ capite thoraceque paulo longiores, apice leviter incrassatæ, piceæ, articulis duobus primis dilutio- ribus. Caput thoracis vix latitudine, rotundatum, fronte depressiuscula, supra medio unipunctata, læve. Thorax latitudine summa haud brevior, antrorsum rotundato ampliatus, basin versus æqualiter magis angustatus, minus convexus, lævis, sulco profundo jongitudinali, apice summo abbre- viato, basi subdilatato, exaratus. Scutellum tenuiter canaliculatum. Elytra thorace paulo longiora, vix transversa, lævia, obscure picea. Abdomen subparallelum, segmentis tribus primis obscure picei, dorso vix punctu- latum. Pedes piceis, tibiis tarsisque rufo-testaceis. Chili, Valdivia (Solier). Unique, Coll. de M. A. Deyrolle. Staphylinides du Chile. 119 Espèce voisine de la sulcatula Grav. d'Europe, mais très distincte par sa couleur, ses élytres plus longues, parallèles, son abdomen non dilaté de la base au sommet, etc. 3. GASTRORHOPALUS (Solier) NIGER Sol. in Gay, Hist. de Chile, Zool., IV, 334, pl. 6, fig. 12. — Long. 5 mill. Valdivia ? Chili (Solier). Le faciès de cette espèce est très voisin de celui des grands Z{yobates (Calodera) d'Europe. Le corps est opaque, l'abdomen n’est pas brusque- ment rétréci, mais rhopaliforme. Unique. Coll. Deyrolle. h. GASTRORHOPALUS ELEGANS Sol., loc. cit,, 335, pl. 6, fig. 43. — Long. 2 3/4 mill. Valdivia, Chili (Solier). Plus brillant que le précédent ; remarquable par la forme étroite et parallèle des quatre premiers segments abdominaux. Unique. Coll. Deyrolle. 5. BLEPHARHYMENUS (Solier) SULCICOLLIS Sol., loc. cit., 340, pl. 7, fig. 4 — cinctus Sol., loc. cit., 314 (Sfaphylinus). — Long. 3 1/4 mill. La collection Solier renfermait deux exemplaires de cette jolie espèce, lun, faiblement immature, d’un roux testacé, avec la bande abdominale noirätre, assez obscure et effacée, l’autre très conforme au type et désigné sous le nom de Staphylinus cinctus Sol. (loc. cit., 314). Je suis donc assez porté à voir dans cet individu, un type de ce S. cénctus, que ni M. Kraalz (Berlin, Ent., Zeitschr., 1859, 1, p. 4), ni M. Fairmaire (Ann., 1861, p. 433, n° 11), n’ont pu voir en nature et que Solier lui-même pensait étranger au genre Staphylinus proprement dit. J'ajoute que la description citée convient bien au BL sulcicollis, surtout à cause des mots : «elytris basi punciatis, postice lævissimis » et que l'étiquette de Solier porte, comme son ouvrage, la seule indication de « Chili ». On sait, du reste, à quel point Solier a confondu les espèces dans sa propre collection ; et M. Kraatz lui-même a pu en juger lors de l'examen comparatif qu’il a fait des types appartenant au Muséum et de ceux exis- tant dans les cartons de M. Deyrolle (v. Kraatz, loc. cit., p. 2). Je me crois donc dispensé de justilier davantage le rapprochement que je pro- pose. 420 À. FAUVEL. 6. ILyopaTes (Kraatz) PEcTOoRALIS Sol., loc. cit., 354, pl. 7, fig. 41 (Aleochara), — Long. 3 1/2 mill. Chili (Solier). Le faciès de cette lyobates rappelle celui de la forticornis d'Europe. Elle varie peu pour la coloration. J'en ai vu un exemplaire du Pérou, identique à ceux décrits par Solier. Collection Deyrolle et la mienne. 7. TAcHyusA (Erichson) FissiCOLLIS Fairm, et Germ., loc. cit., 411, 4. — Long. 2 1/2 mill. Je rapporte à cette espèce un individu innomé de l’ancienne collec- tion Solier et appartenant à M. Deyrolle. La localité précise n’est pas indiquée, mais il provient du Chili. La collection de M. Deyrolle renferme encore une autre Tachyusa, portant l'indication de Sun Carlos, de la main même de Solier, et qui est distincte de la précédente. Je ne puis lassimiler à aucune des espèces incertæ sedis de cet auteur, et il est probable qu’elle n’a pas été décrite par lui. Gomme le seul exemplaire qui existe manque de tête, je me borne à indiquer les caractères suivants qui permettront néanmoins de la recon- naître : Corselet et élytres d’un testacé rougeûtre, celles-ci enfumées à la base et sur les côtés ; abdomen non rétréci à la base, noir, avec les deux premiers segments couleur de poix, l'anus et le bord externe des segments finement rougeàtre ; le corselet est d’un tiers plus étroit que les élytres, subtrapézoïdal, légèrement convexe ; les élytres sont d’un quart environ plus longues que lui ; la ponctuation est effacée. 8. Eurnorax (Solier, Myrmecochara Kraatz) RUFICORNIS Sol., loc. cit., 846, pl. 7, fig. 4. — Long. 2 mill. Ilapel (Chili), sous les pierres avec les Fourmis. Coll. Deyrolle et la mienne. Un exemplaire immature que j'ai examiné, est d’un testacé rougeâtre avec la tête et une bande abdominale médiane enfumées. LE. sculellatus Fairm. et Germ. (loc. cit., 419, 2) me paraît bien voisin de cette espè’e, s’il n’est pas identique aux exemplaires foncés en couleur du ruficornis. 9. ALEOCHARA (Grav.) BIPUSTULATA Sol., loc. cit., 348, pl. 7, fig. 7 (Mecorhophalus). — Fairm, et Germ., loc. cit., 415, 2, — Long. 4 3/4 à 5 mill. Staphylinides du Chili. 121 La couleur des élytres est variable ; tantôt on remarque seulement deux macules rougeâtres, tantôt le disque tout entier est rouge (var. B., Fairm. et Germ., loc, cit.). Mais la forme étroite, parallèle, le corps brillant, la forte ponctuation du corselet, ses sillons profondément imprimés sont caractéristiques. L'espèce est la même au Pérou. Coll, Deyrolle et la mienne. 10. ALEOCHARA ELONGATA Sol, loc. cit, 349, pl. 6, fig. 5. — Long. 6 mill. — Multo latior, nigro-picea, opaca, thorace, elytris, ano abdomi- nisque segmentis late castaneis, antennis nigricantibus, articulis 3-primis rufulis, capite thoraceque sparsim mullo minus fortiter punctalis, hoc sulculo subtilius punctato, magis obsolelo, elytris dilulioribus, sat dense punctatis, abdomine parallelo, crebre subtiliter punctato. Copiapo (Chili), Solier. Coll. Deyrolle et la mienne. Cette Aleochara est certainement autre que la précédente, et s’en distingue facilement par les points que je viens dénoncer. Comme un des exemplaires de Solier portait l'étiquette de Mecorhopalus elongatus, je lui ai conservé ce nom, mais je dois dire que cet auteur lavait confondue avec sa bipustulata. A1. ALEOCHARA ATRA S0l., loc. cit., 348, pl 7, fig. 6 (Mecorhopalus). — Long. 4 1/2 à 5 1/4 mill. Très distincte par sa coloration entièrement noire et son corselet dépourvu de sillon discoïdal. Coll. Deyrolle et la mienne. 42. HOPLANDRIA (Kraatz) LUTEIVENTRIS Sol., loc. cit., 854 (Aleochara). — melanocera Sol., loc. cit., 353. pl. 7, fig. 10 (Alcochara). — Long. 2 4/4 à 2 1/2. Valdivia, Illapel (Solier). La coloration de cette espèce la rend assez facile à reconnaître ; un type, malheureusement en mauvais état, de l'A. melaunocera de Solier, et qui appartient à M. Devyrolle, me paraît tout simplement un individu im- mature de l’'H. luteiventris. Je propose donc de réunir les deux espèces. 15. OxYPODA (Mann.) SEMIFLAVA Fairm, et Germ., loc. cit., 416, 1. — Long. 4 mill. Concepcion (Chili), Solier. Unique. Coll, de M. Deyrolle. 122 A. FAUVEL, Cette Oxypodu, de la collection Solier, n'avait reçu aucun nom de cet auteur. 14. OXYPODA MELANOCEPHALA Sol, loc. cit., pl. 7, fig. 43 (Polylobus). — cingulata Bohem. Freg. Eugen., Resa. Ins. 25 (Veresimil). — Fairm. et Germ., loc. cit., 418, 5. — Long. 2 mill. San Carlos, Port Famine. Coll. Deyrolle et la mienne. De la division des Oxypodes à abdomen subparallèle. [l me paraît presque certain, d’après la description de M. Bohemann et l'examen de plusieurs types de Solier, plus ou moins matures, que l'Oxypoda cingulata du savant suédois, n’est pas différente de la melanocephala. 15. PozyLopus (Solier) maAcuLIPENNIS Sol., loc. cit., 356, pl 7, fig. 42. — Fairm. et Germ., loc. cit., 420, 1, — Long. 2 2/3 à 3 mill. Coll. Deyrolle et la mienne. La bande oblique des élytres est plus ou moins prononcée, la lache scutellaire plus ou moins visible ; le disque du corselet est parfois conco- lore, et les segments abdominaux peuvent être largement bordés de rous- satre. L’insecte paraît répandu au Chili. 16. PozyLopus (?) Brimpressus Sol. , loc. cit., 352 (Aleochara), — Fairm. et Germ., loc. cit, 415, 3 (Hoplandria). — Long. 2 1/2 mill. Valdivia, Ghesque (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Gette espèce et la suivante devront sans doute former un genre à part, quand nous connaîtrons mieux les Aléocharides des pays étrangers. Elles sont très remarquables par la ponctuation rugueuse de la partie antérieure du corps, leur corselet bisillonné au milieu, vers la base, avec l'intervalle relevé, leur forme raccourcie, et leur abdomen très lisse et luisant. Ainsi, quoique je ne les croie pas à leur place parmi les Polylobus, je pense qu’elles ont encore plus d'affinité avec ce genre qu'avec aucun autre, et qu’on peut les y maintenir provisoirement. 47. POLYLOBUS (?) LÆVIVENTRIS.— Preæcedenti afjinis, sed adhuc brevior et latior, niger, sat nitidus, parce pubescens, antennis paulo brevioribus, circa apicem incrassatis, validis, articulo primo rufulo, capite dense fortiler punctato, majore, thorace piceo, mulio magis lransverso latioreque, Staphylinides du Chili. 128 convex0, multo minus rugoso, dense sat fortiler punctulato, duobus sulcis basalibus obsoletis, anterius evanescentibus , elylris thorace latioribus, tertia parte longioribus, amplis, subconvexis, dense minus fortiter punc- Latès, rufis, cèrca scutellum el ad angulos exteriores latius infuscatis, abdomine paulo angustiore, vix circa apicem angustato, lævi, circa api- cem nilidissimo, segmentorum marginibus anoque rufulis, pedibus testa- ceis. — Long. 2 1/2 mill. Chili (Solier). Coll, Deyrolle. J’ai trouvé cette espèce confondue avec la précédente, dans la collection Solier ; il sera toujours facile de l'en distinguer par la ponctuation bien plus fine, surtout du corselet, et la forme élargie et transversale de celui-ci. 18. HOMALOTA (Mann.) oBscurA Sol, loc, cit., 351, pl. 7, fig. 8 (A{eo- chara). — Long. 2 mill Unique. Goll. Deyrolle. Remarquable par son corps entièrement noir. Chez l’exemplaire que j'ai sous les yeux, les élytres ne sont pas brunes, comme l'indique la description de M. Fairmaire, mais concolores, « nigro-opaca » comme l'indique Solier. L'espèce me parait voisine de notre labilis Er. d'Europe, 19. HOMALOTA ANGUSTATA S0l., loc. cit., 354, pl. 7, fig. 9 (Aleochara). — Long. 1 1/2. — Parallela, angustula, depressa, nigra, subtilissime pu- bescens, antennis, capile thoraceque nigro-piceis, elytris piceis, pedibus obscure lestaceis, antennis capitis thoracisque longitudine, apice sat incras- satis, articulis transversis, ultimo majore, obconico, capite thoraceque non perspicue punctatis, hoc subtransverso, subovali, parum convexo, elytris terlia fere parte longioribus, et quarta lalioribus, crebre æqua- lèter perspicue punctalis, circa scutellum inflexis, abdomine angustiore, latius mar ginato, omnium subtilissime punctulato. San Carlos (Solier). Coll, de M. Deyrolle et la mienne. Dans les individus légèrement immatures, l'abdomen est, au sommet, d’un roux clair, Cette petite Homalote a quelque peu le faciès de notre analis Grav., mais la forme est plus déprimée et la ponctuation différente, 12/4 À. FAUVEI. 20. HOMALOTA OBSGURIPENNIS Sol., loc. cit., 351 (Aleochara), — Long. 1 4/5 mill. Valdivia (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Cette espèce est voisine de notre H. palustris Er., mais la taille est constamment plus grande, la partie antérieure du corps est plus étroite et la forme est plus parallèle et plus large. Elle a aussi quelques rapports avec la lævana Muls. et Rey. 21, OL1GOTA (Mann.) PYGMÆA Sol., loc. cit., 336, pl. 6, fig. 44 a (Ho- lobus). — Fairm. et Germ., loc. cit., 429, 4. — Long. 4 4/5 mill. Coll. Deyrolle et la mienne. L’étiquette fixée aux deux exemplaires que j'ai examinés, porte de la main de Solier: « Accouplés le 23 mai, sous les feuilles de Pommier. Santiago (1838). Commun. » 29, MyYLLÆNA (Erichson) PArRvIGOLLIS Kraatz, Berlin, Entom., Zeitschr., 1859, 15, 2. — dilutipes Fairm. et Germ., loc. eit., 424, 2 (Veresinul). — Long. 2 1/4 mill. Chili (Solier). Coll. Deyrolle. Cette Myllæna de Solier, dont je n'ai vu qu’un exemplaire dans les cartons de M. Deyrolle, ne diffère pas de la délutipes de M. Fairmaire, ainsi que j'ai pu m'en assurer sur un de ses types. Or, comme d’après M. Kraatz (loc. cit.), sa M. parvicollis aurait été décrite sur une espèce chilienne appartenant à M. Deyrolle, et que les caractères qu’il en donne conviennent très bien à la délutipes, je suis très porté à admettre l’iden- tité des deux insectes en question. 23, HABROGERUS (Erichson) MARGINICOLLIS Sol., loc. cil., 343, 2 (Ta- chyporus). — et ?rufescens Sol., loc. cil., 545, 5, pl 7, fig. 3 (Tachy- porus). Long. 5 1/4. Valdivia (Solier). Coll. Deyrolle. Je me range volontiers à l'opinion de M. Kraatz (loc. cit., 10, 55), qui a examiné un exemplaire du 7. rufescens de Solier, et le regarde comme n'étant probablement que l’état immature de son marginicollis. 24. Quepius (Slephens) LEIOCEPHALUS Sol.., loc. cil., 318, 7 (Staphy- linus). — Fairm. et Germ., loc. cil., 429, 5. —_—_— Staphylinides du Chili, 4125 Chili (Solier). Unique. Coll. Deyrolle. Espèce remarquable par là bande rouge oblique des élytres. Le deu- xième article des antennes est seulement un peu plus court que le troi- sième. 95, QuEDIUS PYROSTOMA S01., loc. cit., 820, pl. 6, fig. à (S/aphylinus). — Fairm. et Germ., loc. cit., 429, 4, — Long. 6 mill. Jllapel, Chili (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Je crois, avec M, Fairmaire (loc. cil.), que cette espèce est plutôt un Quedius qu'un Philonthus. Son facies est même assez voisin de celui du Q. modestus Kraatz, d'Europe ; il n’y a que deux points sur le corselel en avant. 96. PHILONTHUS (Curtis) IMPRESSIFRONS Sol., loc. cil., 316, pl 6, fig. 3 (Staphylinus). — Fairm. et Germ., loc. cit., 430, 1. — Long. 6 1/2 à 7 mill. Santiago (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Très distinct par les trois fascies bronzées de lPabdomen, et la petite tache de même couleur à la base des élytres. Il n’y a que trois points aux séries dorsales du prothorax. 27. PHILONTHUS CHILENSIS Sol, loc. cit, 515, 3 (Staphylinus). — Fairm. et Germ., loc. cit., 434, 3. — Long. 5 1/2 mill, San Carlos, Goquimbo (Solier). Unique. Goll. Deyrolle. Les élytres sont d’un cuivreux bronzé avec le sommet marginé de rou- geatre ; la série dorsale est de quatre points. 28. PHILONTHUS PYROPTERUS Kraatz, Berl. Ent, Zeitschr., 1859, p. 12, — Fairm. et Germ., loc. cit., 434, 4. — rufipennis Sol., loc. cil, 817 (Staphylinus). — Long. 5 mill. Santa-Rosa (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Son faciès est voisin de celui de cerlains Quedèus (nigriceps, mauwro- rufus) ; la tête est noire, le corselet et les élytres rougeàtres, l'abdomen couleur de poix ; les séries dorsales sont de quatre points. 29. PHILONTHUS PUNCTIPENNIS Sol., loc. cit., 319, pl. 6, fig. 4 (Séa- phylinus). — Long. 4 3/4 mill. 126 A. FAUVEL. Santa-Rosa (Solier). Unique. Coll. Deyrolle. C’est un petit Philonthus d’un noir profond, à séries dorsales de six points, très voisin du pullus Nordm., pour le faciès. 30. PHILONTHUS BISULCATUS Sol., loc. cit., 314, pl. 6, fig. 2 (Cafius). — Fairm. et Germ., loc. cit., 432, 8. — Long. 8 mill. Copiapo (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Les deux lignes dorso-médianes du corselet sont très neltes, un peu divergentes en avant, et marquées de gros points enfoncés, Ce Philonthus à de grands rapports avec notre æantholoma, qu'il rem- place au Chili. 314. OTxius (Stephens) ANGusTATUS Sol., loc. cit., 320, pl. 6, fig. 6 (Staphylinus). — Kraatz, loc. cit., 5, 16. — Long. 3 2/3 mill — Paral- Lelus, subdepressus, nigro-piceus, nitidus, thorace, elytris, ano, segmento- rum marginibus pedibusque rufis, antennis piceis, articulis tribus primis rufo-testaceis, capite subquadrato, lævi, lateribus seriatim quadri-punc- tato, thorace ovato, Supra 8, lateribus ?-punctato, elytris dense sat forti- ter punctalis, griseo-pubescentibus, abdomine densissime subtiliter punc- tulato, grisec mullo densius pubescente. Chili (Solier). Unique. Coll. Deyrolle, Facilement reconnaissable à sa coloration, il a quelques points de res- semblance avec notre O. melanocephalus. 92. ECHIASTER (Erichson) perrEssus Sol., loc. cit., 310, 2 (Rugilus). — Fairm. et Germ., loc. cit., 435, 4. — Long. 8 1/4 mill. Chili (Solier). Marchant à terre dans les prairies humides. C’est la seule espèce du genre qui soit connue du Chili. 33. LiTHOCHARIS (Erichson) VITTATIPENNIS Fairm, el Germ., loc, cit., 439, 4. — Long. 4 1/2 mill. Chili (Solier). Unique. Coll. Deyrolle. La coloration est assez variable, et chez les exemplaires un peu imma- tures, la bande brune des élytres disparaît. tessemble un peu à notre L. brunnea Er., mais plus grande et plus élancée, Staphylinides du Ghils. 127 34. LITHOCHARIS FUSCIVENTRIS Fairm. et Germ., loc, cit., 438, 2. — Long. 3 1/2 mill. Chili (Selier). Unique. Coll. Deyrolle, Remarquable par son abdomen noir et la coloraiion rougeätre du reste du corps. 85. SriLicus (Latreille) cHiLensis Sol., loc. cil., 309, pl. 5, fig. 41 (Rugilus). — Fairm. et Germ., loc. cit., 436, 4. — Long. 4 à 4 4/4 mill. Chili (Solier). Coll, Deyrolle et la mienne. Son faciès est celui de notre S. afjinis ; le bord postérieur des élytres est d’un rougeàtre obscur, les pattes sont brunes. 36. GNATHYMENUS (Solier) ApTERuS Sol., loc. cit., 327, pl. 6, fig. 10. — Long. 3 3/4 mill. Valdivia, sous les mousses et les feuilles tombées (Solier). Je ne puis rien dire de cette espèce, dont je n’ai vu qu'un exemplaire brisé, et échappant à tout examen. M. Kraatz, qui a pu Pétudier, admet le genre comme bien caractérisé (Naturg. d. Insect. Deutschl., Il, 666) ; c’est aussi l'opinion de M. Fairmaire, auquel on doit la description d'un nouveau Gnathymenus (Ann. loc. cit., 440). 87. STENUS (Latreille) Gay: Sol., loc. cit., pl. 5, fig. 40. — Fairm, et Germ., loc. cit., 443, 1, — Long. 2 3/4 à 3 mill Chili (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Très facile à reconnaître à sa grosse ponctuation, qui égale celle de notre $. nitèdus, à son abdomen immarginé et ses jambes jaunes, avec les genoux bruns. 38. BLEDIUS (Stephens) IRRORATUS. —- S{atura omnino B. subierranei, major, robustior. Niger, parum nilidus, aureo-pubescens, mandibulis rufis, antennis capite sesqui longioribus, articulis primis duobus dilutio- ribus, capèle thorace angustiore, subtilissème coriaceo, thorace elytris tertia parte angustiore, latitudine paulo breviore, lateribus rotundis, basi an- gustalis, convexo, subtilissime coriaceo-punclulalo, vix perspicue canali- culato, elytris hoc dimidio fere longioribus, amplis irroratim auwreo-pilosis, sal fortiler crebre punctulatis, margine inflexo rufo, abdomine subtilis- sime confertissimeque punctato, longe aureo-pubescenti, pedibus rufo-piceis. femoribus apice, l'biis tarsisque piceo-lestaceis, — Long. 8 3/4 mill 128 A, FAUVEL. Chili (Solier). Unique. Coll. Deyrolle. Très différent de tous les Bledius chiliens décrits jusqu'ici. 89. OXYTELUS (Grav.) SULCATUS Sol., loc. cit., 329, pl. 6, fig. 11, — Fairm. et Germ. loc. cit, 446, 1. — Long. 3 1/2 mill. Chili (Solier). Coll, Deyrolle et la mienne. L’insecte décrit sous ce nom par Solier, est un vrai Oxylèle, intermé- diaire entre mon Occanus et l'énustus Grav. d'Europe. 40. TEROPALPUS (Solier) suruRALIS Sol., loc. cit., 321, pl. 5, fig. 12. — Long. 3 3/4 mill. Coquimbo, Caralmapu (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Get insecte est remarquable. Le corps est déprimé, peu brillant, noir, couvert d’une ponctuation très serrée et fine, comme granuleuse ; les élytres sont testacées avec la suture triangulairement enfumée ; les an- tennes et les pattes sont roussâtres. Le genre me parait plus voisin des Oxylelus que des Trogophlæus, el mérite d’être conservé. HA. TROGOPHLÆUS (Mann.) SOBRINUS Fairm. el Germ., loc, cit., 449, 6. — Long. 2 3/4 mill. Chili (Solier). Unique. Coll. Deyrolle. C'esi une espèce très voisine de notre réparius. U2. ANCYROPHORUS (Kraatz) oBscuRUS Sol., loc, cil., 324, pl 6, fig. 9 (Homalotrichus). — Long. 3 4/4 mill. Valdivia, Chili (Solier). Unique. Coll. Deyrolle. Cette espèce est certainement un Ancyrophorus, et la dépression de la base du corselet n’est pas différente de celle des autres insectes de ce genre ; elle s’en distingue sans peine par sa couleur d’un noir profond. 43. ANCYROPHORUS LUTEIPES Sol., loc. cil., 325, 5 (Homalotrichus). — Fairm. et Germ., loc. cit., 450, 9 (Trogophlæus). Coquimbo, Chili (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. C'est encore un Ancyrophorus Vrai; la base des antennes, le corselel, Slaphylinides du Chili. 120 les élytres, les pattes, sont d’un roussâtre plus ou moins clair ; l'étroi- tesse (lu corselet est remarquable. hh. HomaLorricHus (Solier) IMPRESSIGOLLIS Sol., loc. cit., 323, pl. 6, fig. 8 — Long. 4 1/4 mill. San Carlos, Chili (Solier). Unique. Coll. Deyrolle. Le corps est noir, avec la base des antennes, les élytres et les pattes rougeâtres. Distinct de ses congénères, par sa taille plus grande, son cor- selet saillant aux angles antérieurs, ponctué fortement et densément sur toute sa surface, et marqué en dessus de deux impressions basilaires qui en rejoignent une troisième médiane, laquelle se termine par un sillon, moins imprimé au sommet. 45. HOMALOTRIGHUS STRIATUS Sol., loc. cit., 323, pl. 6, fig. 7. — Fairm. et Germ., loc. cit., 452, 4. — Long. 3 174 à 3 1/2 mill. Valdivia, Chili (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Remarquable par la ponctuation grosse et écartée du corselet, dont les angles antérieurs ne sont pas saillants. 46. PaysoGnaraus (Solier) oBscurus Sol., loc. cit., 304, pl. 5, fig, 9. — Kraatz, Berlin. Entom. Zeitschr., 1859, 3, 1. — Long, 2 4/4 mill. Valdivia, Chili (Solier). Coll. Deyrolle et la mienne. Cet insecte est des plus curieux par sa forme, qui le rapproche des Psélaphides ; l'abdomen aq uatre segments et l'extrémité du cinquième (1) seulement visibles ; le corselet a un sillon basilaire transversal, terminé de chaque côté, par deux courts sillons perpendiculaires ; les élytres sont relevées en bosse vers l’écusson, deux fois plus longues que le corselet, élargies en arrière ; le corps est rougeàtre, brillant, peu ponctué, les élytres passent du rougeàtre au testacé. Je renvoie, du reste, pour plus de détails, à la note qu'a donnée M. Kraatz (loc. cit.) sur les caractères génériques de cette singulière espèce, (1) Le segment de l’armure; ü n’est visible que chez un des deux exemplaires que j'ai sous les yeux. OBSERVATIONS SUR QUELQUES Caractères génériques du SPHÆRIUS ACAROIBES Waltl. Par M. ALBERT FAUVEL. { Séance du 26 Août 41863.) L'étude des espèces microscopiques est entourée d'ordinaire de tant de difficultés qu’un seul témoignage, si authentique qu’il puisse être, ne suffit pas toujours pour donner aux observations le caractère de certitude que la science réclame, Le Sphærius acaroides, dont il est ici question, est une preuve de plus à l’appui de cette remarque. Décrit par Walt] (Isis, 4838, 272), puis par Erichson (Naturg. d. Insect. Deutschl., ILE, 88), revu par MM. Redtenbacher, Lacordaire et Jacquelin du Val, qui l'ont érigé en famille propre, tout en variant sur la place à lui assigner, le genre Sphærius, malgré les études de ces savants naturalistes, est resté incom- plétement connu, et Jacquelin du Val lui-même, le dernier d’entre eux, déclare n’en avoir vérifié qu’en partie les caractères, Les recherches les plus importantes sur notre insecte sont dues à M. Hoffmann, de Bamberg, qui a publié (Entom. Zeitschr. Stettin, 1855, 194-195 et 1857, 409-410) diverses remarques dans lesquelles il contrôle les descriptions données par Erichson et Redtenbacher du genre qui nous occupe. Mais le savant professeur allemand s'est borné à l’examen des organes buccaux, et quoique la science ait beaucoup à profiter de son travail, il n’y est pas fait mention de certains caractères notés par Erichson et qu'on ne parait pas avoir revus depuis. Je me suis donc proposé uni- quement dans cette note de compléter ce qui a été dit jusqu'à présent sur les caractères génériques du Sphærius et d’éclaircir, par quelques dessins, ceux de ces caractères dont les auteurs ne nous ont laissé que des descriptions plus ou moins précises. C’est au mois de juin dernier, dans une excursion aux marais de Percy, près Caen, que je trouvai les premiers individus du Sphærius acaroides. À, FAUVEL. — Saw de Sphærius acaroides Watt. 134 Les mœurs de ce très petit insecte, encore peu répandu (4), sont exacte- ment celles du Cyllidium seminulum, Palpicorne dont il partage, en outre, le faciès. Comme celui-ci, le Sphærius vit dans la terre, sur les bords humides des fossés bien exposés au soleil; il y creuse de petits trous où il se retire, et d’où on le fait sortir sans peine en inondant sa retraite, Loin, du reste, d’être aussi commun que le Cyllidium dans les lieux qu’il habite, on ne le prend guère que dans la proportion de un à dix ; malgré plusieurs excursions dans la localité citée, je n’ai pu en recueillir plus d’une quinzaine d'individus. En possession de mon microscopique Coléoptère, je n'ai eu garde de laisser fuir l’occasion d’en étudier les caractères que je savais les moins connus; j'en viens donc aux résultats de cet examen, point principal de ma note. Je n’ai rien à dire des palpes labiaux que M. Hoffmann a décrits et dessinés dans la seconde de ses notices (fig. e) ; le dernier article en est curieux par sa forme sétacée. Quant aux supports de ces palpes, que le même auteur figure de chaque côté de la languette (fig. d), et qu’on peut considérer avec M. Jacquelin du Val (Genera, p. 239, note) comme les paraglosses, j'avoue n’avoir pu les découvrir, et je m'empresse de laisser à de plus habiles le soin de nous renseigner sur ces organes hétéro- morphes, que, pour ma part, je considère comme de nulle valeur, dans l'établissement des coupes génériques. Je renvoie également, pour les palpes maxillaires, à la figure qu’en donne Jacquelin du Val (Gen., pl. 57, fig. 28/4 a); ce dessin, vérifié sur deux exemplaires du Sphærius, est des plus exacts. La languette (pl. 4, fig. 44, a) m'a paru plus étroite que ne l'indique M. Hoffmann (loc. cit., f, c) et visiblement trapézoïdale; le bord antérieur est moins échancré au milieu, les côtés sont plus droits, rétrécis à la base. La mandibule droite (pl. 4, fig. 11, 6) est profondément échancrée au sommet, ce qui la rend fortement bifide ; je la figure dans une position un peu différente de celle qu'a choisie M. Hoffmann pour son dessin (loc. cil., b). Les mâchoires (pl. 4, fig. 41, c) sont falciformes, assez étroites, peu courbées à l'extrémité. Leur lobe est muni intérieurement dans sa moitié supérieure de quatre à cinq petites spinules, et dans sa partie inférieure de soies raides et ténues. (1) M. Redienbacher rapporte qu'on le rencontre dans les lieux humides, sous les mousses, et M. Kolenati dit l’avoir pris en abondance sous des pierres au bord d’une rivière, 152 A. FAUVEL. — Sur le Sphærius acaroides Walli. La conformation des antennes est remarquable : les deux premiers articles sont épaissis, courts, en général peu visibles et cachés sous le rebord antérieur de la tête; le troisième article est très long (pl. 4, fig. 44, d), mince, à peine élargi au sommet, les articles quatre à six sont petits, moniliformes, les septième et huitième sont déprimés, fortement transversaux ; les trois derniers forment une massue large, oblongue ; ils sont pourvus de longues soies. Les pattes sont courtes et robustes. Les cuisses antérieures sont larges ol. 4, fig. 41, e) et dilatées intérieurement vers leur base, en une large. [ à O , oO dent, assez pointue ; la jambe est également élargie, cultriforme, munie extérieurement vers le sommet, de trois spinules acérées. Les cuisses postérieures (pl. 4, fig. 14, f) sont plus étroites et la dent interne de la base y est moins sensible ; la jambe est plus allongée, également moins élargie, et sinuée légèrement en dehors. Enfin les tarses sont de trois articles (pl. 4, fig. 11, f), les deux premiers très courts (deuxième à peine plus long que le premier), le der- nier beaucoup plus long, avec les crochets inégaux, pourvus de deux soies à leur base. Tels sont les principaux caractères qui, joints à son faciès particulier et à ses formes ambiguës, ont rejeté pendant longtemps le Sphærius dans les genres éncerlæ sedis. Actuellement, je crois que l'incertitude n’est plus possible, et qu'il faut se ranger à l'opinion très rationnelle, qui en fait une famille sous le nom de Sphæriides, et lui donne place dans la série, à la suite des Clambides et avant les Trichoptérygiens (Schaum, Cat. Coléopt. Eur., 4862, p. 99). DESCRIPTION DE TROIS NOUVELLES ESPÈCES DE COLÉOPTÈRES FRANÇAIS DES GENRES CIONUS, RAYMONDIA ET ANOPHTHALMUS ET QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES YEUX DE CERTAINES ESPÈCES RÉPUTÉES AVEUGLES Par M. le docteur GRENIER. (Séance du 11 Février 1864.) “ONUS TELONENSIS. Oblongo-ovatus, niger, squamulis piliformibus albidis alterisque nigris undique tectus. Thorace brevi, albo-trilinealo. Elytris in énterstitiis alternis maculis atris et albidis serialim ornatis. Antennis pedibusque piceo-ferrugineis ; femoribus dentatis. — Long. 3 1/2 mill. Ovale allongé, noirâtre, avec les antennes et les pattes d’un brun de poix un peu ferrugineux. Tête petite, peu saillante, offrant sur le front un petit faisceau d'’écailles blanchâtres ; le rostre assez robuste, légère- ment arqué et rugueux ; antennes atteignant environ le milieu du cor- selet : la massue assez forte et allongée. Corselet un peu plus large que long, assez régulièrement dilaté au milieu, un peu plus étroit cependant en avant qu’en arrière, coupé carrément au sommet et sinueux à la base, orné de trois lignes longitudinales de squamules blanches, lune au milieu et les deux autres sur les bords latéraux; quelques squamules analogues très rares sur toute sa surface, Écusson assez grand, tout couvert de petites écailles blanches. Élytres ovalaires, peu convexes, dont la base est une fois et demie plus large que le corselet et l'extrémité assez L° Série, TOME IV. 9 434 GRENIER. régulièrement arrondie ; elles sont striées-ponctuées et couvertes d’une ponctuation très fine et de petites écailles piliformes blanches et noires qui, sur les intervalles impairs, sont disposées longitudinalement et alter- nativement en petites macules noires et blanches; la première de ces lignes de taches est commune au premier intervalle de chaque élytre et placée sur la suture elle-même. Il existe en outre une tache blanche irrégulière à l'épaule et une autre noire, également irrégulière à la base, un peu en dehors de l’écusson. Le dessous du corps et les pattes offrent aussi de petites écailles blanchâtres très écartées ; les cuisses sont armées d’une dent assez forte ; il n’y a qu'un seul crochet aux tarses. Cette espèce, par sa forme générale, se rapproche beaucoup des C. s0- lani et pulchellus, mais il s'en distingue par sa taille un peu plus forte, la disposition de ses dessins et surtout par ses tarses unionguiculés; ce dernier caractère le place dans la division du G. fraxini. Trouvé aux environs de Toulon, par M. François Aubert. RAYMONDIA PERRISII. Rufo-testacea, elongata, nilidula, setis raris brevibus tecta. Thorace ovato, antice constricto. Elytris striatim valde punctatis, striis postice vix evanescentibus ; interstiliis angustatis, leviler carinatis. Tibiis in trian- gulo externe productis. — Long. 4 mill. Étroite, allongée et d’un testacé plus ou moins foncé. Elle offre sur le corselel et les élytres quelques petits poils raides et très courts. Tête à peine saillante, lisse. Le rostre presque aussi long que le corselet, légè-- rement comprimé d'avant en arrière, sans ponctuation appréciable. An- tennes testacées. Corselet assez allongé, rétréci en avant el en arrière, avec la partie la plus large très peu avant le milieu, assez fortement étranglé en avant et très étroilement marginé en arrière ; il est tout couvert de gros points enfoncés, un peu écartés et assez régulièrement espacés. Élytres ovalaires, deux fois aussi longues que le corselet, mar- quées de stries de gros points enfoncés, qui, tout à fait en arrière, tendent à s'oblitérer ; les intervalles sont très étroits et très légèrement relevés en carène. Le dessous du corps testacé ; l'abdomen couvert de points enfoncés très gros et très écartés. Les jambes dilatées triangulairement en dehors, avec un petit faisceau de poils sur le côté antérieur du triangle. Cette espèce, voisine de la R. fossor, S'en distingue essentiellement par Trois Coléoptères francais nouveaux, etc. 155 sa taille beaucoup plus petite, sa forme relativement plus étroite et surtout par son corselet, offrant en avant, une constricture très sensible. Cet insecte a été pris dans les environs de Sos, par M. Paul Bauduer, qui n’a pas craint de me communiquer le seul exemplaire qu’il possédt. J'ai pu en voir un second dans la collection de M. le docteur Charles Aubé, et provenant des environs de Toulouse, où il a été trouvé par M. Marquet. J'ai dédié ce nouveau Curculionite aveugle à notre excellent ami Perris, comme une bien faible marque de la profonde estime qu'inspire à tous ceux qui le connaissent et sa personne et ses travaux. ANOPHTHALMUS AUBERTI, — Ÿ. Rufus, nitidus, palpis corporeque infra dilutioribus, capite prothorace paululum angustiore longicreque, hoc cordato, lateribus antice rotundatis postice sinuatis, angulis posticis rectis, acutis foveatis sulco medio pro- fundo ; elytris ovalibus, subparallelis, al basim truncatis, ulrinque bre- viter rotundatis, strialo-punctatis, cum depressione distincta, prope scutel- lum. — Long. 52 mill., larg. 49 mill. Intermédiaire pour la taille entre les A. Raymondi et Schmidtii, cet insecte a la forme générale du dernier, mais il s’en distingue, au premier coup d'œil, par son aspect brillant et ses épaules beaucoup moins tom- bantes. D'un roux foncé assez brillant, avec la marge des élytres passant au noir, pattes et antennes concolores, palpes et dessous du corps beaucoup plus clairs, les palpes surtout. Antennes assez grèles, grossissant imperceptiblement vers l'extrémité ; tête lisse, un peu plus étroite que le corselet, marquée en dessus de deux sillons profonds en arc de cercle à convexité interne, dont les extrémités postérieures sont un peu plus écartées que les antérieures; une fine ligne transversale au niveau de l'insertion des antennes. En dehors de chaque sillon et formant les parties latérales de la tête, une large saillie ovoïde bien limitée en arrière et en bas par la continuation du sillon qui con- tourne cette saillie et revient en dessous se dirigeant en avant. Toute la moitié postérieure externe est marquée de fines rides peu rapprochées, dirigées de haut en bas; en avant de cette portion ridée se trouve une assez large dépression irrégulière, où l’on peut apercevoir assez facilement un œil représenté par une petite surface quelque peu convexe, bien 136 GRENIER. limité par un sillon et dont la forme est arrondie en haut, anguleuse en bas, plus longue que large, dirigée de haut en bas et très légèrement d'avant en arrière. Cette surface d’une coloration plus pâle, paraissant tant soit peu translucide, ne montre aucune apparence de réticulation, peut-être seulement est-elle moins lisse ou moins brillante que les parties environnantes. Corselet cordiforme, aussi long que large, lisse, convexe, à sillon médian profond, atteignant la base et commençant en avant à une cer- taine distance du bord antérieur par une petite fosselte qui envoie à droite et à gauche un prolongement linéaire vers les angles antérieurs ; bord antérieur très légèrement arqué ; base coupée carrément, ayant de chaque côté une large et profonde impression à ford moins lisse que le reste du corselet; côtés étroitement déprimés et à rebords nettement relevés, arrondis en avant, se redressant en arrière et formant avec la base des angles droits, pointus, à peine relevés, avec le bord antérieur, des angles un peu arrondis et très légèrement saillants. Écusson petit, plus long que large, à côtés presque droits, anguleu- sement arrondi au sommet. Élytres en ovale allongé, plus larges et trois fois plus longues que le corselet, à côtés presque parallèles, un peu plus étroites au sommet qu’à la base et ayant leur plus grande largeur un peu après le milieu, les épaules sont arrondies comme chez l'A. Raymondi ; les bords latéraux, foncés en couleur, sont largement déprimés et relevés en arête tranchante. La surface des élytres présente à la base de chacune d'elles une dépression bien prononcée, se dirigeant en arrière et en dedans vers la suture qui est légèrement saïllante, interceptant ainsi un espace triangulaire saillant au milieu de la base. Stries fines, ponctuées, existant toutes, mais d'autant moins marquées qu'on s'éloigne d'avantage de la suture ou qu'on se rapproche de l'extrémité; une strie scutellaire courte, bien marquée, la première strie se recourbe à son extrémilé en forme de crosse, remontant dans la direction de la cinquième strie presque au niveau et peut-être un peu au-dessus du troisième gros point des élytres. Les intervalles sont plans et lisses ; trois gros points situés comme à l’or- dinaire, les deux premiers sur la troisième strie et le dernier très peu en dehors de la deuxième. Dans la gouttière marginale, trois ou quatre gros points en dessous de l’épaule, deux autres vers le milieu et enfin en arrière deux ou trois plus où moins effacés. Le dessous du corps et les pattes ne présentent rien de particulier, Gette espèce se rapproche beaucoup de l’A. Raymondi, mais elle s’en distingue facilement par sa taille plus grande, sa forme plus robuste, la Trois Coléoplères francais nouveaux, etc. 157 dépression basilaire de ses élytres si prononcée, son corselet moins rétréci en arrière, enfin par l'arête tranchante marginale de ses élytres. Cet insecte a été trouvé aux environs de Toulon, dans une grotte peu profonde où le jour peut pénétrer de telle sorte que dans son point le plus reculé on peut, au bout de quelque temps, distinguer, sans lumière artificielle, les pierres qui recouvrent le sol. Nous devons cette intéressante découverte à M. François Aubert, de Toulon, entomologiste plein de zèle. Je le prie de recevoir ici lous mes remerciements pour lexemplaire qu’il a bien voulu nrenvoyer, et de me permettre de lui dédier cette nouvelle et curieuse espèce d’Anophthalme français. Sachant qu’on avait déjà signalé chez l’Anophthalmus Milleri l'existence des yeux, fait dont j'ai pu moi-même reconnaître l'exactitude, en exami- nant un exemplaire de cet insecte (coll. de Bonvouloir), frappé des circons- tances dans lesquelles avait été trouvé l’insecte dont je viens de donner la description, je cherchai de suite à voir si, par hasard, je retrouverais chez lui quelque chose d’analogue. Il me fut bientôt facite de reconnaître la présence de l'œil, quoiqu'il ne fût point, comme chez l'A. Mélleri, coloré en noir. De là, je fus naturellement conduit à examiner toutes les espèces d’Ano- phthalmus de ma collection et j'ai pu me convaincre que toutes présentent la même apparence d’organe oculaire. J'essayai la même recherche sur les Aphænops, mais ici la difficulté est beaucoup plus grande ; la tête, plus rétrécie, laisse moins de place pour les parties internes de l'œil, et c’est à peine si chez quelques individus on peut apercevoir une infiniment petite surface ellipsoïde qui dénote la place, sinon l'existence d’un organe visuel. Chez les Leptoderus, Adelops, etc., quel que soit le soin avec lequel j'ai examiné ces insectes, il n’a été impossible de rien découvrir qui puisse me faire soupçonner l'existence d’un œil. Mais il n’en pas été de même chez le grand Staphylin des grottes de la Carniole, le Glyptomerus covicola. Là, nous trouvons un œil très petit, allongé, non réticulé, bien facile à reconnaître à cause de sa couleur claire. J'entends déjà dire: Tout cela ce n’est qu’une apparence d’organe visuel, et rien ne prouve que ce petit appareil externe, si différent par la forme, 138 GRENIER. la contexture et la couleur, des autres yeux d’insectes, puisse le moins du monde servir à la vision; ce ne sont là que les vestiges d’un organe dont l'atrophie ne permet pas de supposer qu'il puisse être utile à l'animal qui en est pourvu. D'ailleurs, à quoi pourrait servir un œil voyant dans les conditions où vivent ces insectes ? Cette objection toute naturelle, que j'ai bien souvent entendue, me paraît beaucoup plus spécieuse que véritablement logique. En effet, il faudrait d’abord s'entendre sur cet état particulier de manque de lumière qu’on désigne sous les noms de ténèbres, obscurité, nuit. Pour que l’or- gane ne puisse servir, il faudrait donc que l'obscurité fût «œbsolue ; or, est-ce avec nos yeux, accoutumés à la brillante clarté du jour, que nous pourrons décider cette question ? Avons-nous un instrument quelconque assez sensible pour nous indiquer si, dans un espace donné, il pénètre ou ne pénètre pas un seul fragment de rayon lumineux ? Or, toutes les grottes où vivent ces insectes ont une ouverture plus ou moins grande, par laquelle pénètrent nécessairement un certain nombre de rayons qui, brisés, absorbés en partie ou renvoyés par les parois de la grotte, peuvent ainsi parvenir à une assez grande profondeur. Est-il donc déraisonnable de supposer que la nature, qui a fait des yeux spéciaux pour les animaux crépusculaires et pour les nocturnes, a pu ici modifier l'appareil visuel de manière à ce que la plus infime proportion d’un seul rayon lumineux suffise pour permettre aux habitants de ces sombres régions la perception plus ou moins nette de ce qui les entoure. Ne savons-nous donc pas que les yeux dépourvus de pigments sont bien plus sensibles à l’action de la lumière, au point qu'une clarté même modérée devient une véritable souffrance? Or, tous ces insectes dont nous parlons sont précisément dans cette catégorie. Mais les animaux crépusculaires, au lieu de présenter un amoindris- sement de lappareil externe de la vision, ont, au contraire, un œil apparent énormément développé, comme il est facile de s’en convaincre si l’on veut se donner la peine de regarder un oiseau de nuit et certains Lépidoptères du genre Sphinx. Gette objection me parait plus sérieuse que l’autre; et cependant ne serait-il pas possible, pour contrebalancer l’infériorité de l'œil apparent, d'admettre un développement plus considérable de l'appareil nerveux interne ? Ceci n’est qu'une hypothèse, c’est vrai, et tant que l'anatomie ne sera pas venue à son secours, elle restera à l’état de simple conjecture. En attendant que ces études se fassent et je crois qu'elles se feront), nous devons, il me semble, supposer qu'un organe, quelque minime qu'il soit devenu, a sa raison d’être et que la nature, qui ne fait jamais rien à Trois Coléoptères francais nouveaux, elc. 129 l'étourdie, n’a pu donner à ces insectes des yeux qui leurs seraient com- plétement inutiles. | Une modification, quelque considérable qu'elle soit, n’amène point for- cément à l’inutilité de l’objet modifié. Cette modification présente plusieurs degrés, et, si l’on examine avec attention, on peut arriver d’une manière presqu'insensible de linsecte le mieux oculé à celui qui l'est le moins. Le premier chaînon du passage c’est la Feronia microphthalma, dont l'œil, régulièrement réticulé, commence déjà à présenter d’une manière notable la forme allongée signalée plus haut, n’est séparé des parties environnantes par aucun sillon et n’a point de convexité qui lui soit propre. En seconde ligne vient l'Anophthalmus Milleri : déjà l'œil est plus petit, plus allongé, il est encore noir et sa surface n’est point lisse. Est-elle réticulée ? Si: oui, c'est alors d’une maniere fort irrégulière. Arrivent ensuile comme troisième degré les autres Anophthalmus à cornée unique, lisse, plus ou moins convexe, plus ou moins concolore, ordinairement plus pâle. Nous trouvons comme quatrième modification les Aphænops. Chez eux l'œil, s’il existe, est réduit à sa plus simple expression, ou plutôt il n’est plus représenté que par une excessivement petite surface allongée, très étroite, fortement dirigée d’arrière en avant, parfaitement concolore. Chez quelques individus même, c’est à peine si l’on peut retrouver une légère trace de cette apparence d'œil. Enfin viendront les genres Leptoderus, Adelops, Pholeuon, où il n’a été impossible, malgré la meilleure volonté, de rien découvrir que je puisse raisonnablement regarder comme un soupçon de rudiment d'œil. Si l’on voulait pousser le raisonnement jusqu'à ses dernières limites, peut-être pourrait-on dire que ces individus ne sont pas complétement aveugles, que très probablement le nerf optique existe et que sa présence seule suffit pour donner à l’insecte, au moyen de la transparence des téguments de la tête, la possibilité de percevoir la sensation que peut développer la lumière. Mais pour cela, il faudrait admettre l’existence constante de lœil interne. Or, je sais qu’il n’en est pas toujours ainsi ; notre aimable et savant confrère, M. Lespès, professeur à la Faculté des sciences de Marseille, me disait dernièrement qu'il avait pu constater par une dissection minutieuse l’absence du nerf optique chez un petit Coléop- tère parasite des fourmis. Nous voici donc forcés d'admettre que le nerf optique peut manquer, et que, par conséquent, on peut presque affirmer qu'on trouvera pour son développement les mêmes dégradations que nous venons de signaler dans l'appareil externe. 140 GRENIER, — Trois Coléoptères francais nouveaux, etc. D’après ce dernier fait, je serais assez porté à penser que les Leptoderus et les Pholeuon dont la tête est si étroite, sont complétement dépourvus de nerf optique; chez les Aphænops, où le développement latéral de la tête est moindre que chez les Anophthalmus, l'œil interne doit être à l’état rudimentaire ; chez les Adelops, genre qui rappelle tant les Gatops, la tête a peu ou point diminué de largeur, mais elle a perdu dans le sens de la longueur ; il n’y a plus entre l'insertion des antennes et le bord antérieur du corselet la place de œil; chez eux encore le nerf optique, s’il existe, doit être réduit à bien peu de chose. Il serait bien à désirer que M. Léspès, qui a l'habitude de cette fine anatomie microscopique, voulût bien venir au secours de nos hypothèses ou les renverser complétement. Quel que puisse être le résultat de sem- blables recherches et quand bien même il me serait prouvé que j'ai cent fois tort, je ne m'en trouverai pas le moins du monde humilié; car, en définitive, j'aurai appris quelque chose que j'ignorais, et j'aurai encore la petite consolation de pouvoir me dire : mes réflexions, en appelant l’at- tention sur ce sujet, ont peut-être donné l’idée des recherches et déter- miné des études dont profitera le monde scientifique. HÉMIPTÈRES NOUVEAUX, Por M. Fézix DE VUILLEFROY. (Séance du 13 Janvier 1864.) ELEC à 1, BELOSTOMA DEYROLLI, (PI 4°, fig. 5.) Hab, : Japon. — Long. 50 à 70 mill. D'un brun clair-cendré, le tour du prothorax et les bords latéraux des élytres d’un testacé sale; pattes d’un brun clair, avec quelques taches testacées en forme de marbrures. Tête, entre les yeux, présentant la forme d’un triangle fortement accusé et non pas parallèle comme chez les autres Bélostomes. Prothorax en demi-cercle. Nervures de la membrane des ély- tres légèrement réticulées. J'ai dédié cette curieuse espèce à M. Henri Deyrolle, de qui je la tiens. J'ai figuré (pl. 4", fig. 6) la tête et le prothorax du Belostoma colossi- cum de M. Stal, dans le but de faire remarquer la différence qui existe dans la forme de la tête chez cette espèce et chez le B. Deyrolli ; car, tout à fait triangulaire chez ce dernier, la tête est à peu près parallèle chez le colossicum Stal. Ces deux espèces diffèrent également par leur coloration, qui est brune foncée chez le colossicum et cendrée chez le Deyrollii; par la taille, qui: est beaucoup plus petite chez ce dernier ; enfin, par la patrie, le colossicum étant de l'Amérique centrale et du Mexique, tandis que le Deyrollii n’a encore, à notre connaissance, été trouvé qu’au Japon. 2. APPASUS JAPONIGUS. (PI. 1°, fig. 7.) Hab. : Japon. — Long. 18 à 20 mill. D'un gris jaunâtre-cendré, tête jaunâtre avec une tache brune sur le vertex; prothorax jaunàtre, avec quelques marbrures indécises brunes sur son disque; épaules et pattes jaunâtres. Tête d’abord parallèle entre les yeux, puis, après les avoir dépassés, brusquement triangulaire et pointue en avant, 142 F. DE VUILLEFROY. — Hémiplercs nouveaux. 9. CENTROTUS LONGICORNIS. (PI. 1"°, fig. 8 et 8 w.) Hab. : presqu'ile des Malais. — Long. 10 mill.; larg., entre les cornes du prothorax, 18 mill. Entièrement d’un brun chocolat foncé, élytres hyalines, leur bord exté- rieur brun. Prothorax entièrement couvert de points enfoncés qui lui donnent un aspect chagriné ; cornes du prothorax fort longues, d’abord presque horizontales, puis se relevant régulièrement mais très légère- ment, chaque corne présentant une carène dans son milieu, puis une autre carène assez courte vers la base. Prolongement du prothorax à peine échancré sur l’écusson, atteignant à peu près l'extrémité des élytres et présentant trois carènes parallèles. 4. PETALOCHEIRUS AUSTRALIS. (P]. 1"°, fig. 9 el 9 « : patte antérieure.) Hab, : presqu'ile des Malais. — Long. 12 mill. Entièrement brun, élytres d'un brun jaunâtre uni; côtés de l'abdomen de la même couleur, mais présentant une petite tache noire à la base de chacune des épines. Angles antérieurs du prothorax épineux et dirigés en avant ; angles postérieurs fortement épineux et également dirigés en avant. Tibias antérieurs présentant, comme dilatation, un demi-cercle parfait qui n’atteint pas tout à fait l’extrémité de la jambe. 5. PETALOCHEIRUS APETALUS. (PI, 1°, fig. 40 et 10 « : palte antérieure.) Hab. : presqu'ile des Malais. — Long. 16 mill. D'un brun noirâtre, élytres d’un brun plus clair, avec un petil point blanc sur leur disque ; bords de l'abdomen brunâtres, avec un gros point carré blanchâtre à la base de chaque segment. Angles antérieurs du pro- thorax présentant un tout petit tubercule ; angles postérieurs saillant en épine. Guisses présentant une épine en dessous, près de l'extrémité. Tibias antérieurs simples et offrant seulement à leur extrémité une toute petite dilatation interne et externe. Revue du genre ECTATOPS Amyot el Serville, (@Pyrrhocoris Burmeisler.) Par M. Férix DE VUILLEFROX. (Séance du 13 Janvier 1864.) Tête triangulaire, plus ou moins prolongée en pointe en avant; point d’ocelles ; yeux très saillants, pédonculés ; prothorax à bords latéraux plus ou moins tranchants et relevés (ce caractère distingue des Ectatops certaines espèces appartenant au groupe des Largides et qui présentent des yeux pédonculés); élytres atteignant à peu près l'extrémité de labdo- men. |. Prothorax présentant sur son disque une impression transverse for- tement accusée ; bords latéraux bien visiblement tranchants et TH ON OCR AMPLES RASE PE PR PR — Prothorax ne présentant pas d'impression transverse sur son disque, ou n’en présentant qu'une faiblement prononcée ; bords latéraux peu tranchantsmettpeurrele tés Ah net en2iel e SRT 6: ?, Prothorax entièrement noir; antennes noires, la base de leur premier article rouge, le dernier fauve, noir à lextrémité; têle rouge en dessus ; écusson rouge ; parlie coriace des élytres rouge ; membrane présentant dans son milieu un point noir plus ou moins gros et qui peut même arriver à couvrir toute sa surface, excepté la partie inté- rieure de la base; tout le dessous du corps noir, excepté l'abdomen qui est rouge. — Long. 43 mill. . . . |. E. OPHTHALMICUS Burm. Hab. la presqu'île des Malais. J'ai tout lieu de croire que c’est cette espèce que Burmeister a décrite sous le nom de Pyrrhocoris ophthalmicus. — Prothorax entièrement rouge ou rouge avec la partie postérieure de SORIÉSQUENNOINFE MD. MMA ANUS JAPCUSSON DOI SNS RNS OES UMER SERIE ENTER —ECUSSONEQUPE ER ee ie 4. Prothorax ayant ses bords latéraux rouges, ainsi que toute la partie ntérieure de son disque, toute la partie postérieure du disque noire. et rouge en dessus; partie coriace des élytres noire, bordée de 144 F. DE VUILLEFROY. — Genre Ectatops. rouge tout autour, de telle.sorte que le disque seul est noir; mem- brane noirâtre, excepté à la partie interne de sa base où elle est jau- nâtre. Corps noir en dessous, bordé de rouge tout autour; abdomen présentant quelquefois au milieu de son disque une nuance rou- getre. — Long. 13-14 mill. . . . . 2. E. LIMBATUS Am. ct Serv. Hab, Java. — lrothorax entièrement rouge. Tête rouge en dessus ; écusson noir, avec l'extrémité de sa pointe rougeàtre ; membrane noirâtre-jaunâtre à la partie interne de sa base. Corps noir en dessous, bordé de rouge tout autour ; abdomen présentant quelquefois au milieu de son disque une nuance rougeûtre. — Long. 43 mill. . . . . . . 3. E, DISTINCTUS *. Hab. le Silhet. 5, Entièrement rouge en dessus, membrane présentant une tache noire plus ou moins large sur son disque ; antennes noires, le premier ar- ticle rouge à la base, le dernier pàle, noir à l'extrémité. Gorge, ster- num et pattes noirs ; abdomen rouge. — Long. 143 mill. . . . .. sn ne nie eee a ae me Te aue UNE TARUBTIACELS EAU eéene Hab. la en île des Malais. | 6. Bords latéraux du prothorax droits, impression de son disque faible ct proche du bord antérieur ; tête peu prolongée en avant, en triangle très court. Entièrement rouge en dessus, élytres bordées extérieure- ment de noir dans leur moitié postérieure ; membrane noirâtre. An- tennes et paties rouges. Tout le dessous du corps très pâle, excepté le dessous de la tête, qui est rouge ; abdomen présentant sur son disque une large tache triangulaire noire qui ne touche pas la base et dont les bords sont irréguliers. —Long, 11-13 mill, 5. £. LATERALIS *. Hab. le Silhet. — Bords latéraux du prothorax sinués, impression transverse faible et à peu près à égale distance des bords antérieurs et postérieurs ; tête très prolongée en avant, en triangle très allongé. Entièrement brun en dessus, partie coriace des élytres présentant un point blanchâtre vers le milieu de la ligne qui la sépare de la membrane. Extrémité de la pointe de l’écusson blanchâtre, Bords latéraux de l'abdomen offrant des taches blanchâtres plus marquées en dessous qu’en dessus. Des- sous du corps noir ; pattes brunes; cuisses plus claires vers la base, et tibias plus clairs vers le milieu. — Long. 14 mill. . 6. E. OBSCURUS *. Hab. la presqu'ile des Malais. RÉVISION DES CRUSTACÉS MACRQOURES DE LA Famille des AXYOLDÉES Par M. Acrnoxse MILNE-EDWARDS. (Séance du 23 Septembre 1863.) En 1815, Leach créa le genre Atys pour une espèce de Crustacé Ma- croure, remarquable par la singulière organisation de ses deux premières paires de pattes thoraciques. En 1817, il modifia ce premier nom géné- rique en celui d’Afya, qui fut conservé depuis. Les échantillons qui avaient servi de types à Leach ne portaient malheureusement aucune indication de la localité où ils avaient été recueilis. Mais M. Milne- Edwards, en 4837, en étudiant ce genre, reconnut dans l'A. scabra de Leach l'espèce des côtes du Mexique. L'année précédente, Wiegmann, à Berlin, croyant trouver quelques différences entre ces deux espèces, avait désigné la dernière sous le nom d'A. mexicana, qui ne peut être conservé, Car il paraît évident que la description de Leach s'applique parfaitement à cette Aya qui vit dans les eaux douces du Mexique. A celle époque, ce type de Crustacés ne se trouvait donc représenter que par une seule espèce : depuis, le nombre s’en est considérablement accru, tandail forma le genre Afyoida pour une espèce qui, bien que cons- truite sur le même plan, s’éloignait des Afya par la gracilité des pattes de la troisième paire. Stimpson fit connaître une Afyoida nouvelle, Newport, en 1847, ajouta quatre espèces nouvelles du genre Atya à celles déjà connues. Enfin, le Muséum d'histoire naturelle reçut plusieurs espèces non décrites du même genre, l’une rapportée de Batavia par M. le docteur Blecker, les deux autres provenant de la Nouvelle-Ca- lédonie. Aujourd'hui, ce petit type générique qui, autrefois, n'élail représenté que par l'A. scabra Leach, devient une famille comprenant deux genres, réprésentés par dix espèces. 416 ALPH. MILNE-EDWARDS. Genre ATYA Leach. Atys Leach, Trans. of the Linn. Soc., 1815, t. XI, p. 345. — Atya Leach, Zoological Miscellany, 4847, t. III, p. 29. — Latreille, Règne An. de Cuvier, t. IV, p. 93. —- Desmarest, Consid. génér. sur la class. des Crustacés, p. 215. — Roux, Salicoques, p. 27. — Wigmann, Wieg- mann'’s Archives, 4836, t. LI, p. 445. — Milne-Edwards, Hist. Nat. des Crust., 1837, t. IT, p. 347. — Newport, Ann. of Nat. Hist., 1847, t. XIX, p. 158. Les Crustacés qui forment le genre Atya, se distinguent de tous les Crustacés Macroures, par la singulière organisation de leurs pattes. Les deux premières paires appliquées contre le cadre buccal, dont elles semblent des annexes, sont très grèles et très courtes, et elles se ter- minent par une sorte de pince, peu fendue dans toute sa 1ongueur, terminée par un pinceau de poils serrés, et articulés, avec l’avant-bras non pas par son extrémité, mais vers le milieu de son bord inférieur. La troisième paire de pattes est, au contraire, très forte, renflée et mono- dactyle, les pattes suivantes sont plus grèles et plus courtes. Cet en- semble de caractères suffit pour permettre de distinguer au premier abord les Atya des autres genres voisins, tels que les Caridina, les Nika, ete., dont ils se rapprochent par les autres particularités de leur organisation, 1. ATYA scABRA Leach. À. scabra Leach, Transact, of the Linn. Soc., t. XI, p. 345. — Zool. Mise., t, III, p. 431. — Desmarest, Consid. sur les Crustacés, p. 217, pl. 37, fig. 2, — Roux, Salicoques, p. 27. — Milne-Edwards, Hist. Nat. des Crust., t. IE, p. 348, pl. 24, fig. 15-19. — Milne-Edwards, Règne animal de Cuvier, Crustacés, atlas, pl. 51, fig. 4. — Guérin, Iconograph. du Règ. An., pl. 20, fig. 2. — A, mexicana Wiegmann, Beschreibung einiger neues Crust. des Berliner Museums, aus Mexiko und Brasilien (Archiv. für Naturgeschichte von Wiegmann, 1836, t. III, p. 445). Carapace presque glabre. Rostre large à la base, semblable à celui de l'A. robusta, mais-droit et non infléchi en bas. Bords antérieurs de la carapace disposés comme chez les espèces suivantes. Article basilaire des antennes internes pourvu de très petites épines. Cuisses des pattes des deux premières paires glabres. Pattes de la troisième paire robustes, couvertes de tubercules disposés en lignes longitudinales et espacés les Crustacés de la famille des Atyoidées. 147 uns des autres ; entre eux se voient quelques lignes de poils. Pattes des quatrième et cinquième paires disposées de même, les cinquièmes plus petites que les quatrièmes. Abdomen lisse ; pièce médiane de la nageoire caudale portant deux lignes de tubercules. Habite les environs de Mexico. L'Atya mexicana Wiegm. paraîl identique à l'A. scabra ; dans la description de l'espèce qu'il avait entre les mains, Leach décrivit le bouclier céphalo-thoracique comme lisse, tandis que Wiegmann indique chez l'A. mexicana des inégalités couvertes de petits poils. Evidemment, par lexpression lisse, Leach voulait dire sans tubercules ni inégalités, car aucune espèce d’Alya n’est lisse dans la vraie acception du mot, et chez PA. scabra on observe, dans certains cas, chez les vieux individus par exemple, de petits poils courts, ce qui aura déterminé Wiegmann à en former une espèce distincte. 2. ATYA SULCATIPES NeWp. Newport, Ann. and. Mag. of Nat. Hist., 1847, t. XIX, p. 158, pl. 8, fig. 4. Si cette espèce n'habitait pas les îles du cap Vert, on n'aurait pas hésité à ne voir en elle qu’une variété de VA. scabra ; en effet, elle ne paraît en différer que par les pattes qui sont légèrement sillonnées, par la pièce médiane de la queue qui présente une dépression triangulaire plus marquée, et par les antennes qui n’ont pas plus de la moitié de la longueur du corps. 3. ATYA OGCIDENTALIS NeWp. Newport, Ann. and. Mag. of Nat. Hist., 1847, &. XIX, p. 158. M. Newport a décrit une nouvelle espèce d’Atya provenant des Antilles; les caractères qu'il lui assigne ne me paraissent pas suffisants pour la distinguer de l'A. scabra, mais, avant de la rayer des cadres carcinolo- giques, il faudrait examiner l'individu qui à servi de type à cette déter- mination, La carapace, l'abdomen, cs deux premières paires de pattes, sont lisses, le rostre, conique, a les bords subanguleux ; la troisième paire de pattes est grande et robuste, mais un peu grêle, la quatrième et la cinquième sont couvertes de tubercules glabres et oblus, ceux du tarse sont légèrement allongés. Habite les Antilles. 118 ALPH. MILNE-EDWARDS. Hi. ATYA ROBUSTA À. Edw. (PI. 3, fig. 1.) Carapace glabre, Rostre large à la base et légèrement incliné en bas, les crêtes latérales se prolongeant moins que chez la suivante. Bords antérieurs de la carapace disposés comme chez cette dernière, articles basilaires des antennes internes presque lisses, portant seulement quelques petites pointes au dessous de l'articulation du deuxième article. Tigelle externe d’un tiers plus petite que l’interne. Cuisses des pattes des deux premières paires couvertes de petits poils; pattes de la troisième paire robustes, ornées de tubercules peu saillants, très arrondis, disposés en séries longitudinales, et serrés les uns contre les autres, l'intervalle laissé entre eux est rempli par un duvet très court et serré; pattes des deux dernières paires couvertes des mêmes ornements, la cinquième paire beaucoup plus courte et plus grêle que la quatrième. Abdomen glabre. Lame médiane de la nageoire caudale portant quelques tubercules à peine perceptibles. Habite la Nouvelle-Calédonie. Cette espèce ne peut être confondue avec l'A. pilipes Newp., de la Nouvelle-Zélande, dont les pattes de la quatrième et cinquième paires sont à peu près égales. 5° ATYA MARGARITACEA À. Edw. (PI. 3, fig. 2.) Carapace hérissée de poils très courts ; rostre court, très large à la base, garni en dessus de trois lignes saillantes, l’une médiane, qui se prolonge jusqu'à l'extrémité du rostre, les deux autres bordant latéralement la pointe rostrale et le côté interne de l'orbite, se prolongeant en avant, de façon à fournir deux petites pointes à la base du rostre, et séparées de la crête médiane, par une profonde dépression; une épine obtuse au-dessus de l'insertion de Particle basilaire des antennes externes, une autre à peine marquée au-dessous ; article basilaire des antennes internes hérissé de petits tubercules perliformes et placés en couronne à chaque articu- lation ; tige mobile externe de l'antenne très courte, moitié de l’interne, Cuisses des pattes de la première et deuxième paires portant quelques poils courts ; pattes de la troisième paire longues et fortes, couvertes de tubercules très réguliers, disposés en lignes longitudinales, beaucoup plus foncés à leur extrémité qu’à leur base : quelques poils courts et rares entre les tubercules; pattes de la quatrième paire plus longues que celles de la cinquième, ornés des mêmes tubercules et portant à la face Crustacés de la famille des Atyoidées. 149 inférieure de la jambe et du pied, de longs poils soyeux. Abdomen garni de quelques petits poils, la lame médiane de la nageoire caudale porte six à sept tubercules qui partent des angles externes et inférieures et remontent en se rapprochant de la ligne médiane, pour diverger ensuite un peu. Au contraire, dans les autres espèces du même genre, ces tuber- cules sont disposés sur une ligne presque droite. Habite la Nouvelle-Calédonie. 6. ATYA ARMATA A. Edw. (PI. 5, fig. 3.) Carapace presque lisse, comprimée latéralement. Rostre mince, très aigu, triangulaire, garni en dessus d’une crête très arquée qui lui donne l'apparence d’une lame à trois côtes. Bords antérieurs de la carapace garnis de deux pinces, l’une au-dessus, l’autre au dessous de l'insertion des antennes externes. Article basilaire de ces dernières muni au côté externe d’une petite épine ; article basilaire des antennes internes également muni d’une épine. Abdomen lisse ; pièce médiane de la nageoire portant une impression médiane faiblement marquée, pré- sentant sur chacun de ses bords latéraux cinq ou six très petits tuber- cules. Pattes de la troisième paire allongées ; cuisses longues, couvertes de petits tubercules spiniformes, arqués en avant, très serrés et disposés en lignes, portant en dessous, vers le tiers antérieur, une forte dent spini- forme, dirigée en avant, et une autre petite dent à l'extrémité, au-dessous de Particulation, avec la jambe; cette dernière et le pied également couverts de petits tubercules serrés ; pattes de la quatrième paire bérissées de petits tubercules ; cuisses portant en dessous deux petites épines ; pattes de la cinquième paire plus petites que les précédentes et disposées de même. Cette espèce ne peut être confondue avec l’Atya spinipes de Newport, dont les pattes sont lisses et dont les cuisses sont armées d’une longue épine avec une seconde plus petite en arrière. Habite les îles Philippines. 7. ATYA SPINIPES Newp. Newport, Ann. and. Mag of Nat. Hist., 1847, &. XVIII, p. 458. Carapace et abdomen lisse. Rostre conique, simple, garni d’une crête médiane aiguë. Cuisses des pattes de la troisième paire lisses, légèrement L° Série, TOME IV. 40 450 ALPIt. MILNE-ÉDWARDS. allongées, présentant un sillon oblique sur leur face externe, armées en avant d’une longue épine aiguë et d’une plus petite placée en arrière. Jambes et tarse de longueur égale et couverts de petites touffes de poils. De même que l'A. armata, cette espèce présente une forte épine aux pattes de la troisième paire, mais l’article qui en est pourvu est lisse, tandis que, dans l'espèce précédente, il est hérissé de petites dents spi- niformes. L'espèce qui nous occupe porte en arrière de la grosse épine une autre dent plus petite ; chez l'A. armata, la petite dent est au con- traire en avant, près de larticulation de la jambe. Habite les îles Philippines. 8. ATYA PILIPES NeWp. Newport, Op. cil., t. XIX, p. 158. Carapace et abdomen lisse. Rostre simple, triangulaire, très court, avec une légère crête médiane. Pattes de la quatrième et cinquième paires à peu près égales ; cuisses des pattes portant sur la face externe un sillon oblique bordé d’une frange de poils fins et épais. Habite Apia, Upolce, la Nouvelle-Zélande, etc. A l’aide du tableau suivant, qui résume les caractères les plus apparents des divers espèces du genre Afya, on peut arriver facilement à leur détermination : 3° paire armées d’une Cuisses des pattes de ra de petits tubercules. Armata. (ON C ÉDIMC C0 PISSES EE : . SDINPHES Pattes de la 4° et de la 5° paire égales, Pélipes. Cuisses des pattes de la 3° paire Cuisses des 2 4"°° dépourvues d’é- paires glabres. is sillonnées . Scabra. DiNeS 1e sillonnées. . . . Sulcatipes. rostre légèremt infléchi en bas. Robusta. Inégales. ruisses des 2 1° paires NE Rostre droit. . . Margaritacea. + rm Crustacés de la famille des Alyoidées. 154 Genre ATYOIDA,. Randall, Journ. Acad. of Nat. Sc. Philad., & VITE, p. 440. — Dana, Unit. Stat., Expl. Exped. Crust., t. I, p. 540. Le genre Alyoida à été établi par Randall pour une espèce d’Alya dont les pattes de la troisième paire étaient plus courtes que celles de ia cinquième paire ; par tous les autres caractères, les Atyoida sont sem- blables aux Atya. Nous avons vu que la longueur relative des pattes variait suivant les diverses espèces d’Atyes que nous avons examinées ; chez PA. armata, les pattes de la troisième paire sont comparativement allongées et grêles ; chez VA, robusta et VA. Margaritacea, elles sont longues et fortes ; chez PA. pélipes, les quatrième et cinquième paires de pattes sont égales. Au contraire, chez les autres espèces, les dernières pattes sont plus petites. Il est possible que lorsque l’on connaîtra un plus grand nombre d'espèces du genre Atya, l’on trouve une suite de formes qui conduiront insensi- blement à la disposition que l’on observe chez les Afyoida, portée à un dégré aussi remarquable, Â. ATYOIDA BISULCATA Rand. Randall, Journ. Acad. Nat, de Philad., t&. VIII, p. 440. — Dana, Unit, Stat., Expl. Exped. Crust., t. I, p. 540, pl. 34, fig. 4. Rostre un peu plus long que les yeux, aigu, caréné en dessus. Carapace portant une pointe au-dessus des yeux. Angles latéraux antérieurs ter- minés également par une pointe. Carpes des deux paires de pattes anté- rieures profondément excavés, en forme d'U; les trois paires de pattes postérieures raboteuses, troisième et quatrième égales, cinquième un peu plus longue et plus ténue. Pattes-mâchoires externes n’atteignant pas le sommet de l’écaille antennaire, Article basilaire des antennes internes portant en dehors une forte épine, le dernier article des pattes-mächoires externes est un peu plus long que le précédent et terminé par une forte pointe ou une épine. Le palpe est un peu plus long que le second article, les quatre pattes antérieures sont à peu près nues, si ce n’est qu’elles offrent quelques poils noirs sur les bords des doigts et aussi longs qu'eux. Les tarses sont courts et forts et portent quatre ou cinq épines ; la surface 152 ALpH. MILNE-EDWARDS. — Crustacés de la famille des Alyoidées. du quatrième el du cinquième article des six pattes postérieures porte de petites spinules qui lui donnent un aspect rugueux. Habite les îles Hawaï. 2, ATYOIDA TAHITENSIS. Stimpson, Prodomus descriplionis.. Proced. of the Acad. of Nat. Scien. of Philad,, 1860, p. 97, n° 396. ee Cette espèce, presque semblable à l'A. bésulcata, présente un rostre un peu plus court, plus large et plus déprimé, tigelle externe de l'antenne interne moilié plus courte que l’interne. Angle postéro-inférieur du cinquième article abdominal moins aigu. | Habite l’île de Tahiti. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 9°. Fig. 4. Atya robusta A. Edw., de la Nouvelle-Calédonie, de grandeur naturelle. 4 a. Le rostre vu en dessus el grossi. 1 4. Le rostre vu de côté et grossi. 2, Atya Margarilacea À. Edw., de la Nouvelle-Calédonie, de gran- deur naturelle. 2 a. Le rostre vu en dessus et grossi. 2 b. Le même vu de côté. 2 c. Lame médiane de la queue isolée et grossie. 3. Atya armata À. Edw., de Batavia, de grandeur naturelle. 9 a. Rostre vu en dessus et grossi. NOTE Curieuse adhérence de masses polliniques d'Orchidées AUX PIÈCES CÉPHALIQUES DE DIVERS INSECTES MELLIVORES Par M. Maurice GIRARD. (Séance du 24 Juin 1863.) Un grand nombre d'insectes de divers ordres recherchent avec avidité les substances sucrées que sécrètent les nectaires des fleurs, substances si favorables à la combustion musculaire respiratoire, source à la fois de la force qui produit les mouvements du vol et de la chaleur propre. Il est fort intéressant de remarquer ce qui arrive parfois à certains insectes, tous de printanière apparition, et qui trouvent alors dans les bois des Orchidées en fleurs. Ils emportent avec eux, adhérentes aux pièces cépha- liques, des masses polliniques agrégées propres à ces végétaux, et la masse pollinique détachée se retourne et vient se coller par son rétinacle avec la plus grande force, soit entre les yeux, soit surtout sur les yeux composés en forme de demi-globes. Les insectes paraissent alors doués de sortes d’aigrettes d’un jaune soufre, frisées à l'extrémité, très tenaces par l'élasticité du pédicule séché et dont linsecte ne peut se aébarrasser. On croirait au premier abord à des productions cryptogamiques rares, mais non sans exemple sur les insectes adultes (1). Il y a des ressemblances avec les Slilbum, mais ces cryptogames apparaissent sur toutes les parties du corps des insectes, tandis que les productions dont nous parlons n’oc- cupent que les organes céphaliques. La priorité de la découverte de ce (4) ainsi, sur des Curculionides se rencontrent le Cordiceps enlomorhiza; sur des Coléoptères des genres Prionopus et Hypsonotus, le Stilbum Buquelii ; sur des Brachines (Coléoptères Carabiques), le genre Laboulbenia (voir Ch. Robin, Hist. nalur. des Végétaux parasites, elc., Paris, 1853, J.-B. Baillière, p. 622 et 640, pl. vaux et 1x). Je me souviens qu’en 1845, à l’École normale, M. Payer, maître de conférences de botanique, nous montra une Cigale, vivante et volant, du milieu du corps de laquelle sortait une longue production cryplogamique. 154 M. GIRARD. — Adhérence de pollen à des Insectes mellivores. fait curieux appartient à Siebold. 11 observa ces pollens adhérents à la tête des Eunicera druriella, Sur des Leptura (Coléopt. Longicornes), sur la Zygænu loniceræ (Lépid. Chalinoptères). M. de Beauvois reconnut que la maladie des Abeilles, dite des fleurs en téle, est due à des pollens d’Or- chidées. Notre savant collègue, M. Ch. Robin, a publié et figuré un Dei- lephila porcellus portant ces pollens en grand nombre sur les yeux et trois Hyménoptères en ayant des touffes sur le labre et sur le vertex. Tous ces insectes lui avaient été remis par M. Guérin-Méneville (1). Je puis ajouter aux exemples déjà cités dans les auteurs, un certain nombre de faits nouveaux. Jai pris à Compiègne cette année même, buti- - nant sur les fleurs, un Anaitis plagiaria (Lépidoptères Chalinoptères, Phalénides) présentant deux houppes jaunes, simulant deux palpes, cha- cune sur un des yeux composés. Cet exemplaire a été soumis aux inves- tigations de M. Gris et de M. Redon, au laboratoire de botanique du Muséum, après macéralion dans l’eau. Aucune racine n'existait à l’intérieur ; on reconnaissait au microscope, le rétinacle en disque, puis le caudicule, puis le pollen en lobules, soit d’un Ophrys, soit d’un Orchis, soit plus probablement d’un Platanthera. Sur un Anthocharis cardamines & (Lépi- doptères Achalinoptères, Piérides), pris à Enghien, et qui m'a été remis par M. Künckel, on observait trois de ces houppes jaunes, deux sur chacun des yeux composés, une plus petite en dehors de ces yeux, près de l’un d’eux sur le vertex. M. Goossens a remarqué une touffe de sem- blables productions, en grand nombre, sur la tête d’un Hesperia linea (Lépid. Achal., Hespérides). Enfin M. Künckel a constaté le même fait sur des insectes d’un autre ordre. 11 a pris cette année, dans les bois de Ver- rières, deux individus du Sérangalia melanuwra (Goléopt. Longicornes), présentant tous deux un certain nombre de houppes jaunes, au-dessus des mandibules, entre les yeux. Ces Coléoptères butinent sur les fleurs de divers végétaux, surtout celles des Ronces. Ces faits, joints à ceux déjà publiés par M. Robin, suffisent done pour établir la grande généralité du phénomène dont il s’agit ; il sera sans doute aussi constaté plus tard sur des espèces exotiques. (1) Ch. Robin, loc. cit., p. 684 et pl. vu. NOTE SUR DES Diptères parasites du SERICARIA MORT, Par M. Maurice GIRARD. (Séance du 22 Juillet 1863.) se On sait combien fréquemment les chenilles des Lépidoptères sauvages sont atlaquées par des Hyménoptères ou des Diptères à larves parasites. Il en résulte même un balancement harmonique arrêtant la multiplication des insectes phytophages. On ne croyait pas généralement que le même fait pût se produire sur des chenilles élevées à l’intérieur en magna- nerie. Ainsi V. Audouin, qui fit en France, en 1840, la première éducation d’Attacus cecropia, rapporte qu'il reconnut que l'espèce devait vivre sau- vage à la Louisiane par l’éclosion d'Ichneumoniens parasites de certains cocons. Les auteurs qui traitent des maladies du Ver à soie ne parlent pas de cette cause de destruction ; cependant dans les renseignements les plus nouveaux qui nous sont parvenus de Chine, lorsque l'attention a été vivement reportée, par suite de l'épidémie qui désole l'Europe, sur les procédés de la sériciculture chinoise, on signale sous le nom de Maladie de la Mouche des faits du genre de parasitisme cité plus haut. Les indi- cations reçues jusqu'ici laissent ignorer si on a affaire à un Hyménoptère ou à un Diptère. Cela n’est pas exclusif à la Chine. Je viens de recevoir de M. Emile Caillas, qui élève, avec beaucoup de succès à Passy, plusieurs 156 M. GIRARD. races de Vers à soie, les indications suivantes : En 1861 des cocons avaient été choisis pour le grainage, bien conformés, d’un grain fin et serré, présentant toutes les qualités désirables ; malgré cela, plusieurs ne donnèrent pas de papillons. Ils furent ouverts et on trouva à côté de la chrysalide à demi rongée, des mouches vivantes dont plusieurs s’envo- lèrent, des mouches mortes et des chrysaïides de mouches. Les cocons provenaient d’une seconde éducation commencée en août. On observa le même fait en 14862, sur des cocons issus de graine nouvellement importée de Chine. Plusieurs éducateurs du Midi m'ont rapporté avoir constaté dans leurs magnaneries des cocons ayant des insectes parasites à l’inté- rieur. M. Caillas m'a remis un de ces cocons, de race jaune, où la chry- salide s'était formée. Les parasites étaient des Muscides, groupe des En- tomobies campéphages de Robineau-Desvoidy ou des Tachinaires de Meigen, trop desséchés pour qu'il fût possible d’en déterminer l’espèce, avec des pellicules de téguments de nymphes. Is m'ont paru une des espèces de Diptères que les entomologistes parisiens rencontrent si fré- quemment dans l’éducation des chenilles les plus diverses. Au reste, cette détermination spécifique est peu importante, les Ento- mobies de même espèce se rencontrent dans des chenilles très différentes, el si certaines espèces n’ont jusqu’à présent été trouvées que dans certains Lépidoptères, on n’est pas en droit, d’après l’autre fait, de conclure qu’elles leur sont à tout jamais spéciales. J'ai consulté avec le plus grand soin l’histoire naturelle des Diptères de Macquart (Roret, Suites à Buffon, 1834, 1835), l'Essai sur les Myodaires de Robineau-Desvoidy (Savants étrangers, L, Il, 1830) et enfin l'ouvrage posthume de ce célèbre diptéro- logiste (Diptères des environs de Paris, V. Masson, 1863) qui contient à la fin du second volume (p. 855 et suiv.) une table complète des Ento- mobies et de leurs Lépidoptères, Aucune Entomobie n’a été indiquée dans ces ouvrages pour le Ver à soie. M. Guérin-Méneville, dont le nom a une si grande autorité en sériciculture, m'a déclaré n'avoir aucune connais- sance de faits de ce genre pour le Sericaria mori et que très probable- ment les essais d'éducation en plein air destinés à régénérer nos races indigènes rendront fréquent ce genre de parasilisme, Toute chenille, quelle que soit sa provenance, paraît devoir être une proie livrée aux Ento- mobies. M. Guérin-Méneville a constaté que le Ver de F'Ailante (A/tacus cynthia vera) à été attaqué par la Phorocera pumicata Meig. Il faut remarquer dans les exemples de M. Caillas que les cocons n’ont aucunement souffert ; les larves d’Entomobies avaient dû respecter com- plétement les glandes séricigènes. Outre les exemples que j'ai eus direc- | | f | [ { Diptères parasites du Sericaria mort. 157 tement sous les yeux, tous ceux qui m'ont été cités rapportent qu’on ne s’est aperçu du parasitisme qu’en ouvrant les cocons. Le cocon fermé et épais du Sericaria mori ne doit pas permettre, en effet, à des Muscides dont la bouche est dépourvue de pièces perforantes, de pouvoir s'échapper. On doit dire ici que l'instinct ordinaire a trompé la femelle du Diptère habituée à pondre sur le corps de larves ou sans cocon, ou à cocon peu résistant comme les cocons fermés de certaines espèces indigènes (genres Orgya, Odonestis, Lasiocampa, ele.) où enfin à cocons ouverts naturel- lement à un bout, comme ceux de nos Affacus d'Europe. Ces nouveaux ennemis sont don® peu à redouter pour nos magnaneries, puisque leur mort accompagne celle de leur victime et que la soie reste intacte, NOTE SUR UN Fait de parasitisme relatif à la CHELONIA CAJA (LÉPIDOPTÈRES CHALINOPTÈRES ) Par M. Maurice GIRARD. Séance du 22 Juillet 1863.) On sait que généralement les parasites des chenilles tuent celles-ci avant la transformation en nymphe ou tout au moins ne lui laissent pas dépasser ce dernier état. M. Künckel, notre nouveau collègue, m'a com- muniqué un cas assez rare où le parasitisme à permis lPéclosion de l'adulte. Il s’agit d’une Chelonia caja ®, éclose vivante, mais à ailes avortées en même temps que des larves parasites sortirent de la chrysalide. Peut- être des faits de ce genre expliquent-ils certains avortement des Lépidop- tères adultes dans la nature ? Les parasites appartenaient ici à un Hymé- noptère, car la chenille offrait des traces de piqüres et on trouva de petits cocons däns le cocon qu’elle avait filé. Robineau-Desvoidy cite un cas analogue pour des Diptères (Essai sur les Myodaires, Savants étrangers, t. IE, 1830, p. 28) : M. Carcel, écrit-il, a vu des Phryxe sortir de ladulte du Sphinx ligustri. MONOGRAPHE DEN OTIORHYACHUX D'EUROPE (Révision der europäüischen Otiorhynchus Arten) De M. le Dr G. STIERLIN. TRADUCTION DU TABLEAU ANALYTIQUE DES GROUPES Par M. G.-A. BAER. (Séance du 27 Janvier 1864.) —— —— Encouragé par plusieurs de mes honorables collègues, j'ai l'honneur de présenter à la Société la traduction que M. le docteur Stierlin a bien voulu m’autoriser à faire du tableau des groupes établis par lui dans sa précieuse Monographie du genre Otiorhynchus (4). Je prie toutefois la Société de ne pas se montrer trop sévère pour ce petit travail, pour lequel mon excellent collègue, M. Javet, a bien voulu me prêter son concours, et Je m'estimerai heureux si celte traduction peut ètre de quelque utilité pour létude de ce genre. M. le docteur Stierlin ayant publié des espèces nouvelles dans son Sup- plément (Berliner entomol. zeitschrift, 1862, page 358), je les ai fait figu- rer dans les groupes respectifs, en les désignant par des numéros bés. En même temps, j'ai eu soin de tenir compte des différentes rectifications, OTIORHYNCHUS SCHOENHERR. Otiorhynchus Schœnherr, Germ. — Brachyrhinus Law. — Loborhyn- chus Meg., Slurm. — Pachygaster Dej., Steven. — Limo Meg., Dei. Sturm, Steven. — Panaphilis Meg., Dej., Steven, Sturm. — Curculio des autres auteurs, (1) M. Slerlin à eu l'obligeance de revoir lui-même ma traduction. 160 G.-A. BAER. Antennes longues, le plus souvent assez grêles, rarement robustes ; scape dépassant les yeux, en massue ou sensiblement renflé; les deux articles basilaires du funicule assez longs, obconiques, les articles 3 à 7 plus courts, obconiques, arrondis ou lenticulaires ; massue ablongue-ova- laire ou ovalaire. Rostre le plus souvent plus long que la tête, épaissi et dilaté à l’extré- milé ; ailes apicales divariquées ; scrobe court, large, aplani vers les yeux. Yeux arrondis, médiocrement ou peu convexes. . Gorselet tronqué en avant et en arrière, dilaté-arrondi sur les côtés, ordinairement plus étroit en avant, Convexe en dessus. Écusson petit, triangulaire, à peine distinct. Élytres le plus souvent subovalaires, parfois oblongues-allongées, à peine plus larges à la base que le corselet, convexes en dessus, avec les angles huméraux arrondis, parfois un peu déprimées sur la partie dor- sale. Pattes médiocres, fémurs souvent dentés, tibias élargis en dent à l’extré- mité, crochets simples. Les Otiorhynchus se distinguent des genres voisins par les caractères suivan(s : Les Oliorhynchus ont des ongles simples aux tarses, tandis que les Omias, Peritelus el Chiloneus, dont plusieurs espèces leur ressemblent extrêmement, ont des ongles soudés à leur base. — Ils diffèrent de la même manière des Nastus et Elytrodon, genres très voisins, ayant aussi l'extrémité du bec dilatée en lobes. — Le genre Cæœnopsis se distingue par la situalion particulière des yeux; les Tyloderes se rapprochent le plus des Otiorhynchus, et je me demandais d’abord si ces deux genres ne de- vaient pas être réunis. Je m'en suis abstenu, car, outre la carène particu- lière qui se trouve sur les élytres de toutes les espèces de Tyloderes, et que l’on ne rencontre chez aucun Otiorhynchus, 11 y a un peu de diffé- rence dans la forme du bec; celui-ci est plus long que chez les Otiorhyn- chus ; les dilatations en lobes, au-dessous de linsertion des antennes, ont bien moins de développement, et le scrobe finit en réalité immédiatement après le point d'insertion, pour se prolonger en cône allongé, entièrement plan, jusqu'aux yeux, tandis que chez les Otiorhynchus le scrobe se dilate, en s’aplanissant, il est vrai, mais en continuant cependant à former un sillon distinct qui atteint les yeux. Les Laparocerus ont aussi les ongles des tarses soudés à leur base. Les Troglorhynchus sont extrêmement voisins, mais sans yeux; ce sont plutôt des Otiorhynchus privés d’yeux. Otiorhynchus d'Europe. 161 TABLEAU DES SOUS-GENRES. I. Élytres à 42-18 stries. . . IL. Élytres à 10 stries. 4. Tête et prothorax réunis, bien plus petits que le reste du corps ; prothorax atteignant la base des élytres. A AE I. Dodecastichus. creer eee A. Jambes antérieures arquées ou droites, presque jamais fortement dilatées à l’ex- trémité, en dedans et en dehors. Abdo- men à ponctuation assez serrée, mat ou peu luisant, granuleux ou rugueux. . . . IT, Otiorhynchus. B. Jambes antérieures droites, fortement dila- tées à l'extrémité, en dedans et en dehors. Abdomen luisant, couvert de gros points ESDACÉS A: En. noel euehee chere 0 DEL EU UYCTICIIHS: 2. Tête et prothorax réunis, pas beaucoup plus petits que le reste du corps ; prothorax n’atteignant pas la base des élytres. . . . . IV. Tournteria. TABLEAU ANALYTIQUE DES GROUPES. Genre. OTIORHYNCHUS, Sous-genre 1. DODECASTICHUS. Élytres à 12-13 stries. (Type : O. pulverulentus.) Sous-genre II. OTIORHYNCHUS, Élytres à 40 stries. Jambes antérieures non dilatées à l'extrémité, en dedans et en dehors. Tête et prothorax proportionnés. 162 G.-A. BAER. Première division. Cuisses mutiques. Groupe. Espèce typique. I. Dernier segment abdominal du 4 toujours régu- lièrement strié en longueur. 2° article du fu- nicule des antennes plus long que le 4°. . . Il, Dernier segment abdominal du 4 strié en lon- sueur par exception seulement ; 2° article du URICUIS DITS ICOUTÉ, LU eee eue ee eee de I. Dernier segment abdominal du & ponctué, et creusé profondément. Jambes intermédiaires du & échancrées avant l’extrémité. , , . IV. Dernier segment abdominal du ponctué ou tout au plus acuponcturé, plan ou avec une fossette peu profonde. A. Yeux situés un peu vers la partie supérieure de la tête, iront par conséquent plus étroit, peu ou point convexe en travers. a. Intervalles alternes des élytres élevés en forme AC COLE Ve ee Las al eee ete à b. Intervalles des élytres formés également. Q. Élytres sans rangées de poils hérissés sur les intervalles. « Prothorax transversal, bien plus large que JON Ste ou PAP Er B Prothorax pas plus large ou à peine plus large que long. Â. Partie supérieure du corps glabre ou du moins à pubescence plus courte et plus rare que sur la poitrine. . . . . . . .. 2, Partie supérieure du corps pubescente ou squameuse ; poitrine jamais à pubescence plus serrée et plus longue que le dessus OUUCOMPSS: JR 1. NT TONER L. Élytres avec des rangées de poils hérissés sur les intervalles. 2 La 8° strie des élytres rejoint la 6°. , . . . & La 3° strie des élytres rejoint la 8°. 4. Élytres densément squameuses. A. O. rhacusensis. 2, O. alutaceus. 9. 15. O. plumipes. O. porcatus. O, orbicularis. O. unicolor. O. lanuginosus. OQ. perdix Otiorhynchus d'Europe. 163 Groupe. Espèce typique. X Prothorax ponclué, corps allongé. . . . 9. O. hirticornis. X X Prothorax granuleux. © Élytres larges et planes, à points ocel- JÉSPR UE DEs tra Ier OO Élytres ovoïdes ou courtement ovoi- des, àpoints)ocellés. «wu.s2e. 22,145; 0:uncinatus. 2, Élytres maculées d’écailles, le plus sou- vent métalliques. Bec presque toujours SUIORNÉ PR RENE PRO ER RS OC NSDErSUS. 3. Élytres recouvertes plus ou moins densé- ment d’écailles ternes, presque globu- leuses, et enduites ordinairement d’une cOUCHEMENTEUSE NT pro rrmin MÉRO NI 7TONUIOeUS h. Élytres pubescentes, sans écailles. . . . 10. O. densatus. 5. Élytres glabres (en dehors de la rangée de poils hérissés des intervalles). . . . . . 12. O. foruminosus. B. Yeux situés plus vers les côtés de la tête, front par conséquent large et fortement convexe en travers. 9 bis. ©. excursor. a Corps allongé, déprimé . . .. ..... b. Corps ovalaire ou ovalaire-oblong, convexe. 1°. Partie supérieure recouverte plus ou moins densément d’écailles piliformes ou de DOlSICOUCHÉS MR SE de tn 0 0 ruse 2, Partie supérieure glabre ou très faiblement DUDESCENIO EE 2 en le che nel ee UN ROnECOI: Seconde division. Cuisses dentées. « Q. Intervalles alternes des élytres élevés en forme Uecotes, PPS RE PREND NE CT RERO SEmacus, L. intervalles des élytres formés également ._L Élytres squameuses, avec des points ocellés. . 18. 0. picipes. IT, Élytres point ou assez faiblement squameuses, sans points ocellés. A. Corps allongé, sensiblement déprimé en des- SUR ee M Ut ee: ele SR 020: (Us DIOUTUS: B. Corps ovalaire 6 ovale-oblong. 16/4 G,-A. BAER. Groupe. Espèce typique. a. Jambes postérieures du < échancrées avant l'EXITÉMILÉ, Lee EME ele eue alien de 20: UN MONDUDCNENES b. Jambes postérieures du < sans échancrure avant l'extrémité, 4. Antennes grèles, 2° article du funicule gé- néralement bien plus long que le 1°". Ély- tres à pubescence très faible ou nulle. « Élytres profondément ponctuées-striées, à intervalles fortement granuleux. Bec pres- que toujours sillonné,. x La 3° strie des élytres rejoint la 6°, © Élytres sans pubescence, presque tou- jours avec des écailles vertes. . . . . 19. O. gemmalus. DO Élytres un peu pubescentes, avec des écailles d’un jaune blanchâtre. . . . 24. O. turca. x x La 3° strie des élytres rejoint en ar- rière la 8°, © Élytres sans pubescence, maculées d’é- cailles arrondies . . . . . . . . . . . 20. O. lepidopterus. OO Élytres pubescentes, sans écailles ou bien avec des écailles piliformes. . . 22. O. sulcatus. 8 Élytres densément granuleuses, presque sans stries.. APR HELP PATENT PONS TERRA + Élytres à intervalles plans ou faiblement convexes, avec des rides espacés. . . . . 95. O. rugosus. 2, Antennes médiocrement grêles. Corps assez densément pubescent. . . . ..,.. ... 29, O. nubilus. 3 Antennes médiocrement grêles. Corps cou- vert de squames piliformes . . . . . . . . 31, O. alpicola. h. Antennes courtes et épaisses, 2° article du funieule pas beaucoup plus long que le 4°. æ Corps épais, grand et trapu. x Élytres glabres ou couvertes parcimo- nieusement de poils hérissés ou d’é- CAES ee des. à + Vos ee ete. CNP A7ETS x x Élytres à pubescence et écailles grises, SBETÉESS + « ele etats +. se « 90. O. lragstict. B Corps petit, à pubescence faible ou nulle, 32. O. pinastri. Oliorhynchus d'Europe. 165 Sous-genre III, EURYCHIRUS. Groupe. Espèce typique. Cuisses mutiques. Élytres à 10 stries. Jambes anté- rieures toujours droites chez les deux sexes et dilatées à l'extrémité en dedans et en dehors. Tête et prothorax bien plus petits que le reste du corps ; prothorax atteignant la base des élytres. Abdomen lisse, couvert de gros points épars. Corps toujours d’un brun plus ou moins foncé. Dernier segment abdominal du G tantôt strié, LAN TOPMONISÉTIÉ A RL ET AT ET se O. cribricollis. Sous-genre IV. TOURNIERIA. Groupe. Espèce typique. Élytres à 40 stries. Tête et prothorax grands et larges, ce dernier n’atteignant pas les élytres, de manière à rendre visible le mésothorax en dessus. Pattes antérieures toujours plus forte- ment développées que les postérieures. L Cuisses toutes mULIQUES,.-1- ce. II, Cuisses dentées. 4. Élytres pubescentes ou squameuses; la su- ture élevée en arrière en forme de carène. 2. O. zebra. 2, Élytres faiblement pubescentes ou glabres. FE + O. grandicollis. Prothorax fortement arrondi sur les côtés, . 3. O, anadolicus. 3. Élytres à pubescence peu serrée. Prothorax faiblement arrondi sur les côtés, plus long que largbsrcatonste à as ea k. O, gyrosicollis! Pa 4° Série, TOME IV. 41 166 G.-A, BAER. TABLEAU DES ESPÈCES. Genre. OTIORHYNCHUS, Sous-genre 1. DODECASTICHUS. Élytres à 12-13 stries. (Type : O0. pulverulentus.) 1. O. pulverulentus Germ. 7. O. geniculatus Germ. v. periscelis Schh. 8. — inflatus Schh. v. adumbratus Dei, v. salebrosus Schh. 2. — obsoletus Mill. 9. — Heydeni Sterlin. d — contractus Hampe. 10. — pruinosus Germ. h. — dalmatinus Schh. v. Lurgidus Germ. 9. — consentaneus Schh. v. scabricollis Germ. 5 bis. — Dolomitæ Stierl. 11. — dulcis Germ. 6. — lauri Dahl. 12. — mastix OI. Sous-genre II. OTIORHYNCHUS. Élytres à 40 stries. Tête et prothorax pas notablement développés, ce der- nier atteignant la base des élytres : mésothorax par conséquent invi- sible en dessus, lorsque le corps est étendu. Abdomen assez densé- ment ridé, ou bien granuleux ou ponctué. Jambes antérieures droites ou courbées, pas notablement dilatées à l'extrémité. Première division. Cuisses mutiques. 4% Groupe. Dernier segment abdominal du & toujours régulièrement strié en longueur. 2° article du funicule des antennes toujours plus long que le 1°. Subdivision I. Élytres oblongues-ovoides, plus ou moins aplaties et larges, densément granuleuses ou ponctuées-striées ; intervalles à rides gra- nuleuses, (Type : 0. rhacusensis.) 15. 1. 15. 16. 17: 18. Subdivision IT. Élytres allongées ou allo moins distinctement, à intervalles ridés, 90. 91. O2 ND 99. ol. 90. 96. 97. Oliorhynchus d'Europe. O. rhacusensis Germ. v. siculus Dej. — goercensis Hbst. Ÿ. cattarvensis Ziegl. — spalatrensis Schh. — auro-pupillatus Süerl. — caudatus Rossi. — bisulcatus F. (carinthiacus Germ.). v. vochinensis Schmiüt. v. istriensis Germ. v. longicollis Schh. O. fortis Rosenh. — vehemens Schh. v. licinensis Stierl. — griseo-punctatus Schh. v. clavipes Peir. — hungaricus Germ. — elongatus Dej. — fuscipes OI. v. fagi Chevr. — hæmatopus Schh. — erythropus Chevr. (O. fuscipes var.?). 410) D SES D © D 19 = & 1 Qt ù 98. 39. 40. HAE L3. hi. h5. A6. 17. O. scaberrimus Slerl. . — truncatus Schmidt. — orientalis Schh. . — sulphurifer F. — planatus F, . — sabulosus Find. — aurifer Schh. v. mnorulus Schh. — Lefeburei Schh. — corticalis Luc. — civis Stierl. — oleæ O. ngées-ovoides, striées plus ou (Type : O. lenebricosus). O. lugdunensis Chevr. — lenebricosus Herbst. — substriatus Schh. — pubens Chevr. v. nigripes Schh. v. Ariasi Chevr. — sanguinipes Schh. — cæsipes Muls. — gallicus Stierl, — nobilis Germ. — lævigalus F. — concinnus Schh. Subdivision III. Élytres fortement élargies, le plus souvent couvertes de poussière ou de taches jaunàtres; intervalles ridés, Antennes très grèles et très longues. (Type : G. armadillo.) 8. O. armadillo Rossi. V. salicis Stenz. 48 bis. — rhæticus Stüerl. 49. — amplipennis Fairm. 90. n1, — latissimus Stierl. — latipennis De]. O. Ghilianit Fairm. . — obsitus Schh. — Scabripennis Schh. — multipunctatus F, V. érrilans Germ. 168 G.-A. BAER. Subdivision IV. Élytres médiocrement élargies, le plus souvent à pubes- cence ou écailles rares; intervalles granuleux. Antennes bien moins longues et grêles que chez les précédents. (Type : O. pyrenæus.) 56. O. pyrenæus Schh. 60. O. auro-punctatus De]. 57. — amabilis Stierl. v. rufipes Schh. 58. — cœcus Germ. G1. — tumefactus Stierl. (O. niger var.?) 62. — meridionalis De]. 59. — niger F. 63. — sulco-gemmatus Schh. v. villoso-punctatus Ziegl. 64. — truncatellus Graëlls. v. rugipennis SChh. v. angustatus Mærk. 4*, v. montanus Schh. 2° Groupe. Élytres à 9-10 stries, le plus souvent indistinctes. Jambes an- térieures courbées chez le 4, droites chez la 9, fortement dilatées à l'extrémité. 9° article du funicule des antennes presque plus court que le 4‘. Dernier segment abdominal du 4 strié chez certains indi- vidus. 65. O. alutaceus Germ. (vittatus Germ.). -v. alutaceus Schh. v. punctatissimus Ziegl. 3° Groupe. Cuisses muliques, mais anguleusement élargies, noires. Des- sus du corps peu ou point pubescent, sans poils hérissés ni écailles. Pattes et partie interne des cuisses du & le plus souvent garnies de soies. Les 2 premiers articles du funicule des antennes peu différents ou égaux en longueur. Dernier segment abdominal du G' non strié, ponctué, avec fossette superficielle. (Type : O. unicolor.) a. Poitrine et partie interne des cuisses du & garnies de soies. 66. O. unicolor Herbst. 68 bis. O. hispanus Stierl. v. ebeninus Schh. 69. O. crinitarsis Chevr. v. memnonius SCchh. 70. — dentipes Graëlls. 67. — imus Schh. 71. — atro-apterus Gyll. (O. unicolor var.?) 71 bis, — Perezi Stierl. 68. — navaricus De). Otiorhynchus d'Europe. 169 b. Poitrine et cuisses toujours glabres. 72. O. malefidus Schh. (planidorsis Fairm.) 72 bis. O. Noui Kraatr. h° Groupe. Élytres à 10 stries. Intervalles sans rangées de poils hérissés. Antennes épaisses. Corps trapu. Prothorax transversal, bien plus large que long. (Type : Q. orbicularis.) 73. O. orbicularis F. 76. O. intrusicollis Rosenh. 74. — petrensis Schh. 77. — arachnoides Stierl. 75. — qyraticollis Germ. 78. — kurdistanus Stierl. 75 bis. — luteus Stierl. 5° Groupe. Jambes antérieures courbées. Dernier segment abdominal du avec une fossette profonde. Jambes intermédiaires profondément échancrées avant l'extrémité ; jambes garnies de soies. (Type : O. plu- mipes.) 79. O. plumipes Germ. 80. — cribrosus Germ. G° Groupe. Jambes antérieures un peu courbées; aucune jambe échan- crée. Dernier segment abdominal du ponctué ou un peu irrégulière- ment acuponcturé. Élytres couvertes d’écailles piliformes ;. intervalles sans rangées de poils hérissés. (Type : O. lanuginosus.) 81. O. cupreo-sparsus Fairm. 84. Q. repletus Schh. 82. — lanuginosus Schh. 89. — qguitula Fairm. v. neglectus Stierl. 86. — affinis Dej. 89. — chrysocomus Meg. 87. — raucus F. 7° Groupe. Élytres à 10 stries ; intervalles avec une rangée de poils hé- rissés et parsemés d’écailles piliformes. Corps allongé, parallèle, aplati. La 5° strie des élytres rejoint en arrière la 6°. 88. O. perdix Germ. 9%, — yntercalaris Schh. 8° Groupe. Élytres maculées d’écailles arrondies ou piliformes, à reflet métallique ; intervalles avec une rangée de poils hérissés ; la 3° strie 170 G.-A. BAER, rejoint en arrière la 8°, Le prothorax est Lloujours granuleux, le bec presque toujours sillonné. (Type : O. conspersus.) 89. O. 90m 91. — 92. — 93. — 9%. — argenteus Süerl. scitus Schh. Stierl.) (1). vestitus Schh. banaticus Süerl. histrio Schh. Zebei Stierl. ( T'arnieri 95. O. conspersus Germ. 3*. O. conspicabilis Schh. L4*, — validicornis Schh. 5%, — crassicornis Schh. 96. O. graniventris Mill. 97. — Heerit Sterl. 98. — chalceus Stierl. Écailles ayant à peine de reflet métallique. 99. O. subspinosus Stierl. 100. — Carcelli Chev. 9° Groupe. Corps allongé, densément couvert d’écailles arrondies. Inter- valles des élytres avec une faible rangée de granules et de poils hé- rissés. Prothorax ponctué. (Type : O. hirticornis.) 10100: 102. — 103. — 104. — 105. — VE V chrysomus Schh. astragali Géré. aquilus Chevr. (genre Pe- ritelus ?). furinus Chevr. (genre Pe- rètelus ?). hirticornis Herbst. variegatus Schh. . depubes Schh. 106. O. Cremicri Chevr. 106 bis. — Schænherri lat) Schh. 107. — criguus Stierl. 108. — méinimus Stierl. 109. — éntersetosus Chevr. ( Chevro- 9° bis Groupe. (Supplément, page 363) Corps allongé. Yeux sur les côtés de la lête. Front par conséquent fortement convexe en travers. Corps . sans écailles. Partie supérieure à granulations très denses et fines, mais indistinctes et comme effacées. Prothorax avec des points épars sur les côtés. Intervalles des élytres avec une forte rangée de poils hérissés. 109 bis. O. excursor Stierl. 10° Groupe. Corps allongé-ovoide. Élytres à 40 stries, la 8° rejoignant en (1) D’après le Supplément, celte espèce appartient au 22e Groupe. Oliorhynchus d'Europe. 171 arrière la 8°; sans écailles, à pubescence grise où brunatre. Intervalles des élytres avec des rangées distinctes de poils. (Type : O. densatus.) 110. O. densalus Schh. 115. O. arenosus Bassi, 111. — scabrosus Msh. 116. — mésellus Stierl. 112. — rudis Chevr. 117. — rubiginosus Chevr. 113. — ligneus OI. 118. — necessarius Stierl. v. selosus Meg. 119. — plebejus Stierl. v. hispidulus De. 120. — lutosus Chevrier. 114. — Frescati Schh. 121. — affuber Schh. A4 bis. — tristis Stierl. 122. — corsicus Fairm. 11° Groupe. Corps ovoïde. Élytres presque globuleuses, couvertes plus ou moins densément d’écailles ternes, grises ou brunâtres ; intervalles avec une rangée de poils hérissés. (Type : O. granulosus.) 193. O. mandibularis Redt. 19%. — granulosus Germ. 19° Groupe. Ovoïde ou oblong-ovoiïde, à squames nulles ou très rares et sans pubescence, les granulations du prothorax et des élytres por- tant de très courts poils hérissés. Bec en général largement sillonné. Élytres à 10 stries, la 3° rejoignant en arrière la 8°. (Type : Q. fora- Mminosus.) 195. O. «dpestris Knoerl. 129. O. pigrans Germ. 126. — foraminosus Germ. 130. — tagenioides Stierl. 127. — Mulleri Rosh. 131. — compressus Stierl. 198. — distincticornis Rosh. 132. — planithorax Schh. 13° Groupe. Élytres à 10 stries ; les intervalles élevés alternativement en forme de côtes. (Type : O. porcatus.) a. La 3° strie rejoint la 8°. 133. O. bicostatus Schh. 136. O, seplentrionis Herbst. 134. — lasius Germ. 137. — oblusus Germ. 135. — porcatus Herbst. b. La 3° strie rejoint la 6°. 138. O. costipennis Rosh. 139. — antennatus Stierl. 472 G.-A. BAER. A4® Groupe. Prothorax très petit. Élytres larges et planes, densément couvertes de points ocellés squameux. (Type : ©. squamifer.) 140. O. squamifer Schh. 143. O. sordidus De]. 441. — thracicus Stierl. 44h. — fraternus Stierl. 142, — parvicollis Schh. 15° Groupe. Prothorax proportionné. Élytres convexes, ovoides ou cour- tement ovoïdes, densément couvertes d’écailles ternes et arrondies, de points ocellés et de rangées de poils hérissés plus ou moins longs. (Type : 0. uncinatus.) 145. O. hypocrita Rosh. 148. O. setifer Schh. 446. — echinatus Stierl. 149. — proximus Stierl. 147. — uncinatus Germ. 150. — hispidus Stierl. 16° Groupe. Yeux situés plus vers les côtés de la tête; front paraissant par conséquent large et fortement convexe en travers. Élytres cou- vertes de poils couchés ou d’écailles piliformes non serrées. (Type : O. maurus.) 151. O. maurus GYI. 152, O. Schmidtii Chevrier. v. comosellus Schh. v. demotus Schh. (Bructeri 11.) v. Wäesurii Dahl. v. pauper SChh. 17° Groupe. La conformation de la tête comme chez le groupe précédent, mais les élytres glabres ou presque glabres. (Type : O0. monticola.) 153. O. picimanus Stierl. 166. O. denigrator Schh. 154. — trichographus Germ. 166 4. — angusticollis Schh. 155. — obcæcatus Schh. 167. — lithanthracinus Schh, 156. — puncticornis Schh. 168. — poricollis Schh. 157. — fulvipes Dei. 6*. O. politus Schh. 158. — monticola Germ. 7%. — pullus Schh. 159. — blandus Schh. 8*. — obscurus Schh. 160. — glabricollis Schh. 9%. — perplexus Schh. 161. — jugicola Masura. A0Ÿ. — bardus Schh. 162. -- patruelis Stierl. 169. O. cribricollis Schh. 163. — Kindermanni Stierl. 170. — foveicollis Schh. 164. — brevicornis Schh. 171. — glabratus Stierl. 165. — cribripennis Schh. Otiorhynchus d'Europe. 173 Seconde division, Toutes les cuisses ou au moins quelques-unes dentées. 18° Groupe. Corps couvert plus ou moins densément d’écailles arrondies ou lancéolées. Élytres couvertes de points ocellés, à intervalles élevés également. (Type : O. picipes.) a, Toutes les cuisses dentées plus ou moins distinctement. 172. O. lavandus Germ. 181 a. O. rhododendri Rosh. 173. — respersus Schh. 182. — subdentatus Stierl. 174. — Parreyssii Stierl. 183. — cancellatus Schh. 175. — aurosparsus Germ. 184. — pusillus Stierl. 176. — squameus Schh. 185. — varius Schh. 11%, O. psegmaticus Schh. 186. — eremicola Mill. 192%, — brachialis Schh. 187. — subquadratus Rosh. 177. O. picipes F. 188. — Reichei Stierl. v. singularis L. 189. — vernalis Stierl, v. Marquarti Fald. 190. — Hampei Stüerl. 178. v. Chevrolati Schh. 191. — elegantulus Germ. 179. — émpressiventris Fairm. 192. — cratægi Germ. 180. — carmagnolæ Stierl. 193. — globus Walt. 184. — pupillatus Schh, 194. — difficilis Sterl. D. Cuisses postérieures seules dentées. 195. O. signatipennis Schh. 197 bis. O. Milleri Sterl. 196. — éllyricus Stierl. 198. — confusus Schl. 497. — duinensis Germ. 199. — seductor Stierl. 19° Groupe. Antennes grêles, 2° article du funicule deux fois aussi long que le 1°. Bec sillonné. Élytres ovalaires presque sans pubescenee, le plus souvent couvertes d’écailles vertes, striées profondément et à in- 174 G.-A. BAER. tervalles fortement tuberculeux ; la 3° strie rejoint en arriére la 6°. Toutes les cuisses garnies d’une forte dent. (Type : O. gemmatus.) 200. O. gemmalus K. 202. O. dives Germ. v. chlorophanus Meg. 203. — cymophanus Germ. 201. — opulentus Germ, v. Fussii Kust. 20° Groupe. Comme le groupe précédent, seulement le bec est faiblement caréné, sans impression. La 3e strie des élytres rejoint en arrière la 8°, (Type : Q. lepidopterus.) 204. O. squamosus De]. 205. O. lepidopterus F. v. squamulatus Dej. 205 bis. — dauricus Süerl. 21° Groupe. Antennes grêles, 2° article du funicule deux fois aussi long que le 4°, Bec sillonné. Élytres le plus souvent ovoïdes-oblongues, un peu pubescentes, jaunes, couvertes en général d’écailles d’un jaune doré ou blanchâtres, profondément striées, avec les intervalles forte- à ment tuberculeux ; la 3° strie rejoint en arrière la 6°. Toutes les cuisses garnies d’une forte dent. (Type : O. Zurca.) 206. O. giraffa Germ. 208. O. armatus Dei. v. ornalus Germ. v. romanus Schh. v. politus Stierl. 209. — obesus Friv. 207. — turca Schh. 13*. O. adpersus Schh. 29° Groupe. Antennes grêles, 2° article du funicule variant de longueur, mais toujours plus long que le 1%. Bec plus ou moins sillonné, sou- vent caréné. Élytres allongées ou oblongues-ovoides, profondément striées, à intervalles tubereuleux ; glabres ou faiblement pubescentes. La 3e strie rejoint la 8°. Toutes les cuisses sont dentées. (Type : ©. sulcatus.) 210. O. scitus Schh. (n° 90). 214. O. græcus Slierl. (O0. Tarnieri Slüerl.) 215. — longipennis Stierl. 211. — funicularis Schh. 216. — inunctus Stierl. 212. — polycoccus Schh. 217. — peregrinus Slierl. 213. — Kraalzit Sterl. 218. — sulcatus F. Oliorhynchus d'Europe. 173 219. O. lineuris Slierl. 294. O. marmota Slierl. 220. — Schlæflini Stierl. 294 bis. — mus Stierl. 291. — auricomus Germ. 295. — angustior Rosh. 291 bis. — nivalis Stierl. 995 bis. — carniolicus Stierl, 299. — nigrita F. 296. — populeti Schh. 293. — monedula Slierl. v. robustus Stierl, 98° Groupe. Corps allongé et aplati. (Type : O. prolixus.) 27. O. cypricola Reiche. 229. O. prolongalus KSW. 28. — prolixus Rosh. 230. — discretus Friv. 24° Groupe. Antennes grèles, 2 article du funicule presque deux fois aussi long que le 4°. Bec sillonné. Élytres presque glabres, ternes, densément granuleuses, presque sans stries. Cuisses fortement dentées. 231. O. infernalis Schh. 25° Groupe. Antennes grêles, 2° article du funicule en général bien plus long que le 1’. Intervalles des élytres peu convexes ou plans, unis, à rides espacées, Bec souvent sillonné, (Type : O. rugosus.) 232. O. Kratteri Schh. 237. O. simplicatus Par. 233. — rugosus Hummel. ? sulcifrons Schh. 234. — corvus Schh. 238. — alpigradus Mill. 235. — obsidianus Schh. 239. — granicollis Schh. 236. — curvipes Slierl. 14%. O. achæus Stierl. 14% a — verrucicollis Süerl. 26° Groupe. Antennes assez grêles. Élytres parfois couvertes d’écailles vertes. Jambes postérieures du 4 profondément échancrées avant l'extrémité. 210. O. longiventris Kust, 24. — asphaltinus Germ. 27° Groupe. Antennes courtes el épaisses, 2° article du funicule ordinai- 176 G.-A. BAER. rement un peu plus long que le 1%. Élytres glabres ou faiblement couvertes de poils hérissés ou d’écailles. Cuisses toujours assez forte- ment dentées. (Type : O. lugens). 242. O. trojanus Stierl. 245. O. lugens Germ. 243. — peliginosus Germ. 246, — Kiesenwetteri Slerl. 24h. — helvetius Schh. 28° Groupe. Intervalles des élytres alternativement élevés en forme de carène. (Type : O. austriacus.) 247. O. Kollari Germ. 252. O. croaticus Hampe. v. Bielzii Kust. 253. — austriacus F. 248. — Schaumit Stierl. v. carinalus Slurm. 249. — aerifer Germ. 254. — costatus Stierl. 250. — subsignatus Schh. 255. — regularis Stierl. 251. — grandineus Germ. (aerifer var.?) 29° Groupe. Antennes médiocrement grêles, 2° article du funicule plus long que le 1‘. Corps assez densément pubescent. Intervalles des élytres élevés également, (Type : Q. nubilus.) a, Prothorax pas ou faiblement canaliculé. 256. O. auricapillus Germ. 260. O. Bischoffii Sterl. 257. — montivagus Rosh. 261. — tener Stierl. 258. — clathratus Germ. 262. — gracilis Schh. 259. — nubilus Schh. 263, — provincialis De]. V. partilialis Schh. b. Prothorax profondément canaliculé. 264. O. rugicollis Germ. 265. — pachyscelis Germ. 266. — tumidipes Germ. 30° Groupe. Antennes courtes et épaisses; 2° article du funicule dépas- sant peu le 4° en longueur. Corps assez grand et trapu, densément Otiorhynchus d'Europe. 177 couvert d’écailles ou de pubescence grise. Élytres faiblement striées, densément et finement granuleuses. Cuisses garnies d’une dent aiguë. (Type : O. ligustici.) 267. O. ligustici L. v. collaris F. v. agnathus Schh. 268. — cuprifer Dahl. 31° Groupe. Antennes assez grêles, 2° article du funicule le plus souvent une fois et demie aussi long que le 4°, Élytres finement ponctuées- striées ; intervalles plans ou faiblement convexes et couverts plus ou moins densément d’écailles piliformes. (Type : O. alpicola.) a. Guisses postérieures plus fortement dentées que les antérieures. 269. O. alpicola Sch. (morio Redt.) 271. O. Gautardi Stierl. 270. — aterrimus Schh. 272. — strigirostris Schh. b. Cuisses antérieures fortement dentées. 273. O. creticus Stierl, 32° Groupe. Antennes courtes et généralement épaisses, 2° article du funicule égal ou un peu plus long que le 1‘, Corps petit, noir, à pu- bescence nulle ou très faible et très peu serrée. Cuisses souvent très médiocrement dentées, les antérieures parfois avec une dent bifide. (Type : O. pinastri.) a. Prothorax ponctué ou couvert de granulalions extrémement fines. 974. O. maæstus Schh. 276. O. obsulcatus Schh. 275. — pedemontanus Stierl. 277. — 4 (?) coriarius Stierl. 15*, O. meæstificus Schh. b, Prothorax granuleux. Antennes devenant plus épaisses en dehors. 278. O. rugifrons GYIL. 280, O. i#mpoticus Schh. v. scaber Steph. 281. — Gesthleri Ougsb. 279, — ambiguus Schh. 282, — picilarsis Rosh, v. senexz Chevr. 178 G.-A. BAER. c. Prothorax granuleux. Antennes ne devenant pas plus épaisses en dehors. 283. O. pinastré Herbst. 287. O. desertus Rosh. 284. — multicostatus Sterl. 288. — glabellus Rosh. 985. — segnis Schh. 289. — pauxillus Rosh. 286. — ovatus L. 290. — clemens Schh. v. pabulinus Panz. 16*. O. globulipennis Mannh. v. vorlicosus SChh. 17%, — læviusculus Stierl. Sous-genre 111. EURYCHIRUS. Cuisses mutiques. Élytres à 10 stries. Jambes antérieures assez courtes et loujours droiles chez Les deux sexes, dilatées à l'extrémité en dedans et en dehors, et hérissées d’une couronne de soies très courtes. Corps toujours d’un brun plus ou moins foncé. Tête et prothorax réunis, bien plus petits que le reste du corps ; prothorax atteignant la base des élytres. Abdomen glabre, luisant, parsemé de gros points espacés ; dernier segment abdominal du & tantôt strié, tantôt non strié. (Type : O. cribricollis.) 291. O. cribricollis Schh. 299. O. tomentosus Dej. v. striato-setosus Schh. v. juvencus SChh. v. reticollis Schh. 19*. O. éimpexus Schh. 48* O. concavirostris Schh. 20*, — innocuus Schh. 299. O. sulcirostris Schh. 300. O. neapolitanus Stierl. 293. — umbilicatus Schh. 301. — pulchellus Stierl. 294. — comparabilus Schh. 302. — ovatulus Schh. 295. — selosulus Schh. 305. — unctuosus Gebl. 296. — flavimanus Stierl. 21*. O. hebræus Slerl. 297. — elatior Stierl. 22. — lubricus Schh. 298. — humilis Germ. Sous-genre IV. TOURNIERIA. Tête et prothorax grands et larges, ensemble pas beaucoup plus petits que le reste du corps. Le prothorax n’atteint pas la base des élytres, de manière à rendre visible une partie du mésothorax en dessus lorsque le corps est étendu, Les pattes antérieures sont toujours plus Oliorhynchus d'Europe. 179 épaisses et, chez les espèces dentées, plus fortement dentées que les postérieures. (Type : O. anadolicus.) 1 Groupe. Guisses mutiques. Prothorax plus large que long. (Type : O. grandicollis.) 304. O. grandicollis Schh. 911. O. pelliceus Schh. 305. — constricticollis Stierl. 3192. — velutinus Germ. 306. — amplicollis Sterl. 28*, O. globithorax Schh. 307. — balcanicus Sterl. 313. O. exilis Schh. 308. — brunneus Schh. 24*. O. vitellus Schh. 309. — pubifer Schh. 25*, — tomentifer Schh. 9310. — crispus Schh. 26%, — juvenilis Schh. 2° Groupe. Cuisses dentées. Corps densément pubescent ou orné d’écailles à reflet métallique. Suture des élytres élevée en arrière en forme de carène. (Type : O. zebra.) 914. O. crassicollis Stierl. 317. O. coarctatus Stierl. 915. — chrysopterus Friv. 918. — formicarius Sberl. 316. — zebra F. 319. — albidus Stierl. 3° Groupe. Cuisses dentées. Corps à pubescence peu serrée, sans écailles. Prothorax fortement arrondi sur les côtés. (Type : ©. anadolicus.) 320. O. anadolicus Schh. 928. O. ottomanus Slierl. 821. — ovalipennis Schh. 329. — gibbicollis Schmidt. 322, — transsylvanicus Süerl, 990. — Frivaldskyi Rosh. 323. — maxillosus De]. 331. — nitidus Reiche. 324. — frater Stierl. 392, — tumidicollis Sterl. 325, — bisphæricus Reiche. 399. — nudus Stierl. 326. — cornicinus Stierl. 29%, O. allaicus Stierl. 327. — asiaticus Stierl. 394. O. semigranulatus Stierl. 97%. O0, vitis Schh. 28*. — sævus Schh. h° Groupe. Guisses pas ou faiblement dentées. Corps petit, étroit et allongé. Prothorax plus long que large. (Type : O. gyrosicollis.) Genre Stomodes Schh. 835. O. tolutarius Schh. 336. — gyrosicollis Schh. 3937, — rudis Schh. 180 G.-A. BAER, — Otiorhynchus d'Europe. SPECIES INCERTÆ SEDIS. Les espèces suivantes me sont inconnues et il ne m'a pas été possible de fixer leur place d’une manière assez certaine d’après les descriptions publiées. a, À cuisses muliques. 338. O. pilosus Schh. 341. O. inclivis Schh. 339. — pulverulus Schh. 342. — hystrix Schh. 340. — pusio Schh. b. À cuisses dentées. 343. O. acatium Schh. 344. — inductus Par. 345. — rotundatus Siebold. RAPPORT SUR L’'EXCURSION ENTOMOLOGIQUE PROVINCIALE Faite dans les montagnes de la Lozère EN JUILLET 1863 Par M, Cuarzes OBERTHUR. (Séance du 9 Mars 1864.) Je viens, Messieurs et chers Collègues, au nom de ceux d’entre vous qui ont pris part cette année au voyage entomologique dans les montagnes de la Lozère, vous rendre compte des excursions que nous avons faites dans ce beau pays. Arrivés à la fin de juin dans le Gévaudan, nous ne l’avons quitté que dans les derniers jours de juillet, et tout notre temps y a été consacré à des explorations scientifiques. C’est le détail de toutes nos courses et le résultat de nos chasses que je vais essayer de faire passer rapidement Sous VOS yeux. Paris était le point de départ, du moins pour ceux des membres de la Société qui habitent le nord de la France ; le chemin de fer à suivre, celui du Bourbonnais, puis l'embranchement sur Massiac, par Nevers, Moulins et Clermont. Le dimanche 24 juin 1863, nous montions en wagon. Le lendemain matin, nous avions franchi le Bourbonnais et l'Auvergne, et nous arrivions à Massiac (Cantal), où s’arrête la voie ferrée, Une diligence nous y attendait ; elle devait nous emporter vers Mende, notre seconde étape. Je n'ai rien à dire sous le rapport entomologique de cette route de Massiac à Mende ; mais je ne puis m'empêcher de donner un souvenir au beau paysage qui apparaît du haut de la colline que lon gra- h° Série, TOME IV. 12 182 C. OBERTHUR. vit au sortir de Massiac, à la vue de cette ville dominée pour ainsi dire par deux gigantesques rochers, et, plus loin, à la position si pittoresque de Saint-Flour, au sommet d’une montagne , dans un pays des plus acci- dentés. ï Lorsqu'on quitte le Cantal, et à mesure que l'on pénètre plus avant dans le département de la Lozère, on croit traverser un immense plateau que sillonnent profondément de nombreuses vallées. Bien peu d'habitations se rencontrent sur la route qui ne passe qu’au milieu de landes arides, cou- vertes d’une végétation grisâtre, dont çà et là seulement une pelouse de lotus à fleurs jaunes, un bois de pins, ou un maigre champ de blé viennent rompre la monotonie. L’excès de la chaleur et une poussière suffocante rendaient ce parcours assez pénible pour vos Collègues. Aussi fut-ce, Messieurs, avec une satis- faction unanime que nous atteignimes la ville de Mende, terme de cette journée du voyage, et que nous vinmes à l'hôtel Carieyx prendre posses- sion des lits qui nous y attendaient. Le lendemain, le soleil, qui durant tout le cours de notre voyage ne devait presque pas un seul jour nous faire défaut, inondait déjà nos chambres de ses rayons joyeux. Désireux de faire autour de Mende une reconnaissance, nous résolümes, pour le jour même, une chasse sur l’une des montagnes qui de toutes parts se dressent et entourent la ville; mais avant d'accomplir cette première expédition, nous devions rendre visite à M. Balon, ingénieur en chef du département, à qui nous étions recom- mandés. Ce fut avec une extrême obligeance qu'il voulut bien mettre à notre disposition ce qui pouvait nous faciliter les moyens d'exploration et nous donner les renseignements locaux dont l'utilité nous a été bien grande dans tout le cours de notre voyage. Que M. Balon veuille bien agréer ici l’expression de notre commune et sincère gratitude. La montagne que nous avions choisie pour but de nos premières re- cherches, et au voisinage de laquelle se trouve, je crois, un pèlerinage à Saint-Privat, est de toutes les hauteurs qui environnent la ville celle qui nous sembla offrir le plus de végétation. Les autres, vastes amas de terre rougeâtre, sont d’une désolante aridité. C’est dans un petit bois en pente fort raide, sur le versant nord de cette élévation, que notre chasse com- mença, La première pierre soulevée livra à M. Fallou un Carabus hispanus, le plus brillant Coléoptère de ces montagnes. Encouragés par ce premier succès, qui nous parut de bon augure, nous nous mîmes tous à recher- cher avec ardeur, et bien des pierres furent retournées. Mais à peine si de temps en temps quelque élytre, dernier reste d’un de ces beaux insectes, venait S’offrir à nos veux. Nous étions évidemment arrivés trop Excursion entomologique dans la Lottre. 185 tard pour capturer en nombre cette belle espèce qui doit être abondante un mois plus tôt. Les premiers Lépidoptères que nous vimes voler furent Melitæa Dyc- tinna, Lycæna Alsus, Satyrus Arcanius, et à côté de ces vulgarités de nos environs, Heterogynis Penella @ Zygæna Rhadamanthus. Cette dernière espèce n'avait point encore été signalée dans la Lozère. Elle était assez abondante, mais peu d'individus étaient frais. En montant toujours, nous récoltions Diacanthus amphicollis, Amara picea, Cryptocephalus bipunc- latus et bimaculatus ; M. Gaston Allard découvrait un seul exemplaire d’un Lépidoptère assez rare, Agrotis Nyctimera ; mais il n’y avait encore rien d’intéressant dans nos boîtes, lorsqu’enfin nous atteignimes le sommet de la montagne, aride et vaste plateau, où régnait un vent violent qui, rava- geant fout, diminuait considérablement nos chances de réussite. Nous nous mimes néanmoins à explorer avec ardeur toutes les places un peu abritées, où végétaient quelques Graminées ; mais nous ne pûmes décou- vrir que Melitæa Parthenoides, Zygæna onobrychis, Syricthus carthami, et quelques Coléoptères; Chrysomela confusa et cerealis. Forcés enfin, à cause du vent qui sévissait avec une force toujours croissante, de délaisser ces parties élevées, nous effectuàmes notre descente vers la ville, en re- cueillant encore, dans les herbes qui croissent au pied des murs et des maisons, la variété Lotharingus du Garabus auratus. Le soir même nous quittions Mende et nous nous rendions à Florac, but définitif de notre voyage. Nous y établimes, à l'hôtel du Grand-Logis, notre quartier général et nous en fimes le centre de nos opérations. Florac est une agréable petite ville, située dans une belle et fertile vailée entourée de toutes parts de pittoresques montagnes. A l'Ouest, ce sont les Causses qui apparaissent comme soutenus et défendus par les rochers de Rochefort. Vis-à-vis, c’est la chaîne de lEmpezou, avec ses gracieux accidents. Deux torrents aux eaux limpides et capricieuses, et dont l’un devient plus tard un fleuve, coulent presque au milieu de la ville, entre deux rives de rochers. Il y a des bois de Chênes et de Châtaigniers, et l'œil peut se reposer sur de frais ombrages et de vertes prairies. D'un autre côté, les habitants sont aimables et hospitaliers, Un air de gaîté respire dans cette petite ville, sur laquelle se lève chaque matin le beau soleil du Midi. En un mot, c’est tout à la fois, pour le voyageur, un séjour char- mant, et, pour l’entomologiste, une terre de promission. Je ne serai donc que l'interprète de nos compagnons de voyage en faisant l'éloge d'une contrée où nous ne rencontrâmes jamais que prévenances el amabilités, et où chaque jour, pour prix de nos peines, nous remplissions nos boîtes d’un précieux et abondant butin, 18/ CO. OBERTHUR. Florac n’était pas d’ailleurs une localité tout à fait nouvelle pour nous, car elle avait élé parcourue par des entomologistes habiles dont le premier fut Duponchel, qui écrivit, sur le résultat de ses explorations, un excellent mémoire, que vint plus tard compléter notre collègue M. Bellier, lors du séjour qu'il fit en 4851 avec M. Guillemot. Nous pouvions déjà nous rendre compte de ce que nous devions faire el nous savions par où commencer. Profitant donc de l'expérience que nous avaient léguée nos devanciers, nous choisimes, pour but de notre première chasse, la montagne de l’Empezou, véritable placer pour l’entomologiste. Située à quelques minutes de distance de la ville, elle n’en est séparée que par limpétueux Tarnon qui en longe la base et rafraichit Loute la vallée. D’un accès facile, on peut sans peine en faire l'ascension et arriver sur la crête que couronne un bois de Chênes, tandis que les deux pentes, couvertes d’une assez abondante végétation, offrent çà et là des buissons de ronces et de fleurs, au milieu desquels les insectes viennent de toutes parts chercher et leur nourriture et leur abri. Parvenus bientôt au lieu de notre chasse, nous nous répandimes dans la montagne, prêts à prendre ce qui pourrait se présenter. Les Zygæna, Hilaris, Sarpedon et filipendulæ, variété Grevadensis (Guénée), étaient accrochées aux tiges des Scabieuses, sur les pieds d’Ononis et d'Eryngium ou sur les ombelles des fleurs. Le joli Lycæna Escheri, qui venait d’éclore en abondance, se reposait sur les toufles de Thym, pendant que Satyrus Dorus sautillait de place en place parmi les pierres et dans les endroits les plus arides. Sur les points culminants, on voyait voler avec vivacité Polyommatus Gordius, L'un type grand et très vivement coloré. Nous cap- turions aussi en grande quantité la belle variété Cerri du Thecla Lyncæus qui volait sur les touffes de Ronces et les buissons de Chênes, avec Thecla acaciæ. De temps en temps nous saisissions, au milieu de nombreuses Arge Galatea, Var. Procida, la curieuse aberration ® Leucomelas. et nous pouvions nous donner le plaisir de poursuivre la vive et capricieuse Hesperia lavateræ, qui n’était pas rare, avec Actæon, Sur certaines parties de l'Empezou. Parmi les insectes qui nous y apparurent les premiers, je dois citer encore, en Lépidoptères, Aspilates sacrariau, Pellonia Calabraria, Melilæa didyma, qui offrit à M. Martin une admirable aberration, He- liothis pelligera, Cleophana anthirrini, Acidalia macraria (Guénée), espèce qui n'avait été signalée que de l'Espagne et des îles d'Hyères, decoraria, emarginata, lævigaria, liligiosaria, ochrearia, immutaria et straminaria, Penthina stibiana, Tortrix Laflingiana et Pilleriana, el enfin Palpula bistrabicella, se rencontrant çà et là au milieu des buis- sons, dans les hautes herbes ou sur les fleurs. Nous remarquâmes aussi Excursion entomologique dans la Lozere. 185 un élégant Névroptère, Ascalaphus longicornis, qui était commun près du ravin de Montvaillant. Parmi les Coléoptères, nous récoltions dans toutes les parties de la montagne : Gyrtonus Dufourii, insecte des Pyrénées, nouveau pour la faune que nous explorions ; S{eropus concinnus, Gymindis humeralis, Chlænius velutinus, Pediærus ruficollis, Allagenus 3-fasciatus, Aristus capilo, T'enebrio molitor, Gorymbiles pecticornis, Leptura hastata et 1-punctata, Agapanthi« violacea, Henicopus hircus et Strangalia bi- fasciata. Cette première récolte nous donna la mesure de la richesse de l’'Em- pezou. Nous résolümes de venir souvent lui rendre visite, et j'aurai assez de fois encore à vous en entretenir, pour que vous soyez convaincus, Messieurs et chers Collègues, que nous nous sommes tenu parole. Les jours suivants furent consacrés à des courses à l'aventure, comme on est toujours obligé d’en faire pour prendre la connaissance exacte d’un pays. Nous nous dirigeàmes donc tantôt sur les bords du Mimente, tantôt dans le bois de Salièges, où M. Allard rencontra un second Carabus His- panus et une paire de Brachinus Pyrenæus, insecle qui n'avait encore été trouvé que dans les Pyrénées ; pendant que M. Thibézard recueillait un cer- tain nombre de plantes rares et propres à la flore du pays que nous explo- rions. En parcourant les prairies d’Arrigès, nous trouvions, presque âussi abondamment qu’au Vernet, les Hoplia squamonosa, brillant comme autant de perles au milieu des ombelles des fleurs et sur les tiges des Graminées. Nous capturions encore, sur les rochers schisteux qui formaient le bord du chemin, Acidalia falsaria, submutata el contigquaria, puis sous les pierres, dans les buissons, parmi les hautes herbes, Apfinus Pyrenæus, nouveau pour la faune lozérienne ; Omophlæus Lepluroides, Clytra lvius- cula, Zonitis mulica, Diacanthus latus, Adimonia littoralis, les Harpalus sabulicola, rubripes, honestus et neglectus, les Amara picea el patricia, les Corymbiles melancholicus et æneus, Asida Marmottani, Melanothus lenebrionis el Agrioles rusticus. Une petite promenade sur les bords du Tarnon nous procura quelques insectes, entre autres : Chlæntus velutinus et les Anchomenus G6-punctatus, marginatus et parumpunclatus. Mais la capture la plus intéressante que nous fimes dans ces excursions de reconnaissance fut celle de trois Arge Cleanthe au-dessus de la source qui alimente Florac, non loin des rochers de Rochefort. Nous pensàmes bien, vu la rareté relative de cet Age dans celte localité, que ce ne devait point être là sa véritable place. Au-dessus de la source se trouvent les Causses. La terrible suette en avait éloigné MM. Guillemot et Bellier, et Duponchel, qui en parle peu, ne semble pas les avoir parcourus, Nous résolümes donc de faire dès le lendemain la 186 C. OBERTHUR, connaissance de ces hauts plateaux, et, guidés par un jeune garçon du pays que nous avions chargé de nos provisions de bouche, nous nous mimes à gravir le sentier tortueux qui y conduit. La route est longue et la montée, de deux heures, assez pénible. Mais que l'on est largement récompensé de ses peines par l’admirable paysage que l’on voit se dérouler peu à peu, grandir à mesure que l’on monte et s'offrir enfin sous les aspects les plus majestueux et les plus grandioses ! A ses pieds l’on aper- çcoit Florac dans le fond d’une verte vallée, vis-à-vis lEmpezou et la chaîne qui y fait suite: de toutes parts des montagnes que commencent à dorer les premiers rayons du soleil levant. Tout en gravissant, nous examinions avec attention les rochers que n'avait point encore frappés la vive lumière du jour, et nous y trouvions endormies : Hemerophila nyctemeraria, Agrotis latens, Gnophos pullata et glaucinata, ainsi que Ghelonia fasciata. En même temps, sur le che- min, voltigeaient en abondance : Satyrus Dorus, Lycæna Escheri et Dorylus, Polyommatus Gordius, Salyrus maæra, Var. Adrasta. Quelques Zygæna Hippocrepidis, dun type très grand et spécial à ces contrées, se trou- vaient suspendues aux tiges des Graminées, avec Procris Geryon, diverses Lithosia et la jolie Emydia candida. MM. Fallou et Allard s’adonnaient à la recherche des Coléoptères, et nous montraient Rhizotrogus ater, Gionus Blattariæ, Larinus turbinalus, les Clyius ornatus, 3-fasciatus et Massi- liensis, qui, avec Athous vestitus, étaient fort abondants. Nous arrivèmes enfin au bout du sentier ; nous avions franchi les rochers de Rochefort d’où nous vimes partir quelques gigantesques Vautours qui bientôt ne nous apparurent plus que comme des points noirs au haut des airs. Nous nous trouvions alors en face du Causse Méjeant. Il se déroulait devant nous comme un immense plateau, légèrement ondulé d’excavations peu profondes et de collines de médiocre élévation. Son aspect aride et désolé contraste tristement avec la richesse de végéta- tion de la vallée. Une couche épaisse de galets plats, parmi lesquels se trouvait en assez grande quantité la limonite (fer hydroxydé), recouvre le sol dans presque toute son étendue, et bien peu de plantes poussent au milieu de ces pierres que le soleil rend brülantes et sous lesquelles se conserve à peine un peu d'humidité, Gà et là seulement, et de loin en loin, on peut reposer ses yeux sur une pelouse de Lotus d’où s'élèvent quelques touffes de Ronces, de Rosiers sauvages ou de Groseilliers rabougris, au milieu desquelles croissent quelques Chardons comestibles, ou bien sur un lambeau de terre cultivée en Luzerne ou en Blé autour des rares cabanes qui s’étagent de distance en distance pour donner asile aux trou- peaux. Au reste, pas une plante, pas un arbre au milieu de ce calcaire | (! 1 | Excursion enlomologique dans la Lozcre. 1387 desséché ; tout est un désert contre lequel la main de homme ne pourra jamais rien tenter. Le premier Lépidoptère que nous y vimes fut, comme nous Pavions bien pensé, l’Arge Cleanthe ; il volait rapidement à l’ardeur du soleil et ne se posait que rarement entre les pierres et les rochers. Nous lui fimes une chasse spéciale que rendait fort pénible l’agglomération des galets glis- sants, mais en récompense de laquelle nous eûmes bientôt amplement garni nos boîtes de cet intéressant Satyride, nouveau pour la faune du département que nous parcourions. Lassés enfin de la course, nous vinmes trouver près d’une pauvre cabane de quoi apaiser notre soif et étaler nos provisions apportées de Florac. On nous offrit ce qui nous était nécessaire avec tant de bonne grace et de générosité, que c’est à peine si nous pûmes faire accepter quelque chose à nos braves hôtes, en retour du service qu’ils se montraient si empressés à nous rendre. La gaîté la plus franche anima notre frugal repas; et nos forces bientôt réparées, nous nous levâmes prêts à recommencer notre exploration. Arge Cleanthe et Parnassius Apollo élaient encore pour nous, avec Crambus bellus, ornatella et luridellus, les seuls Lépidoptères du Causse, quand tout à coup une gentille petite Géomètre jaunâtre, s’échap- pant sous les pas de M, Martin, vint nous avertir qu'il y avait quelque chose de plus précieux à ajouter aux conquêtes que nous avions déjà faites dans cette curieuse région. C’était une Phalène voisine de celle que nous découvrions lan dernier dans les landes de Fontromeu et les prairies de la Cabanasse, et que M. Constant, notre bon compagnon des Pyrénées orientales, a décrit dans nos Annales, sous le nom de {uteolaria. M. Martin, qui à particulièrement étudié l’intéressante famille des Géomètres, et qui possède la connaissance exacte des plus petites espèces, reconnut dans l’in- secte qu'il venait de rencontrer l’Acidalia filacearia, espèce encore fort peu répandue dans les collections et qu’on croyait localisée aux Basses- Alpes. L’œil au guet, nous la recherchâämes lous avec ardeur, Elle n’était pas bien rare dans les Lotus, dont se nourrit sans doute sa chenille. Elle s’enlevait sous les pieds du chasseur, pour aller s’abattre quelques pas plus loin ; mais elle a le vol vifet rapide, surtout le mâle, ce qui tient, sans doute, d’après l'opinion de M. Martin, à la conformation de ses antennes fort abondamment pectinées et dont elle peut se servir avec avantage pour se soutenir au-dessus du sol. Nous en recueillimes un certain nombre ; nous avions trouvé en outre Acidalia sericeata € strigilata, Argynnis Adippe, var. Cleodoxa, et en Coléoptères, fort nombreux dans ces localités, Licinus cassideus, Cymindis humeralis, Rhizotrogus ater, solstitialis et ochraceus, Homalophia ruricola, 188 C. OBERTHUR, Hemenoplia strigosa, Molytes cononatus, Heliopathes hybridus, Opatrum sabulosum, Cistela fusca, Agapanthia angusticollis, Dorcadion monticola, Chrysochus pretiosus (ce dernier très abondant sur le Vincetoæicum offici- nale), Chrysomela cerealis, Helops cæruleus, Cleonus oculatus et costatus, quand lheure avancée nous força de songer à la retraite. Nous quittâmes le théâtre de nos exploits, en recueillant encore, sous les pierres, Noctua Ditrapezium, Agrotis latens, et nous redescendimes vers Florac, où nous nous mimes à préparer nos prises, pour être prêts à la chasse du lende- main. Jai peu de chose à vous en dire, Messieurs : ce fut une simple prome- nade dans les bois de lEmpezou. En outre des espèces de cette localité précédemment citées, elle nous rapporta encore Sesia Ichneumoniformis, Tenthrediniformis et Chrysidiformis, Pyrausta sanguinalis, et quelques Coléoptères, dont les plus remarquable sont : Clytra 6-maculata, Cryp- tocephalus bipunctatus, K-punctatus el 6-punclatus, Pachybrachys bisig- natus, Trichius abdominalis, Anisoplia fruticola, Attagenus trifasciatus, Molytes lavigatus, Biturus fumatus, Trichodes alvearius, Agapanthia smaragdina, Phytoccia virescens, Leplura unipunctata et hastata. Mais nous fümes obligés de quitter précipitamment le lieu de notre chasse et de revenir à Florac pour faire nos paquets et achever nos prépa- ratifs de voyage. Nous avions en effet arrêté une expédition vers les hautes montagnes de l’est du département : nous voulions atteindre le sommet du mont Lozère, el le jour suivant était désigné pour le départ, Munis des instructions que nous avait fournies avec une rare obligeance M. Montet, conducteur des ponts et chaussées à Florac, qui durant tout le temps de notre séjour n’a cessé de nous témoigner sa bonne volonté, en nous donnant tous les détails géologiques et topographiques qui nous étaient nécessaires, nous nous acheminâmes vers le Pont-de-Montvert, village au pied du mont Lozère, autour duquel nous devions rayonner en tout sens. Nous avions chargé nos bagages, nos ustensiles de chasse, nos boîtes à étaloirs, sur un cheval que nous fournit M. Boudet, notre hôte, et, sous sa conduite, nous fimes à pied cette longue route, à travers cinq lieues de montagnes. Forcés de suivre notre guide, qui ne pouvait s'arrêter à chaque localité où nous aurions pu chasser, nous ne pümes faire de bien abondantes cap- tures. Nous restions cependant de temps en temps en arrière pour loger dans nos flacons à chloroforme quelque Acidalia camparia et submutata, plaquée sur les rochers, ou pour poursuivre Lycæna Dorylas, Sesia Ichneu- moniformis et Naclia punctata, voltigeant çà et là sur le chemin. Nous saisissions enfin, sur des louffes de Genista purgans, dans des localités Excursion entomologique dans la Lozere. 189 tout à fait analogues à celles où nous prenions l’an dernier Orgya auro- limbata au Vernet et au Canigou, la fragile Heterogynis Penella, que nous avions déjà vue à Mende et que nous devions plus tard revoir aux gorges du Tarn. Nous nous dédommageämes du peu d’entomologie que nous pouvions faire, en jouissant amplement des paysages si variés et si majestueux qu'offrent ces hautes montagnes et en faisant un détour pour aller visiter la cascade de la Rune, qui, en hiver, doit être fort belle, mais qui, à ce moment de l’année, était un peu amoindrie, par suite de la sécheresse persistant depuis longtemps déjà. Nous atteignimes enfin le Pont-de-Montvert, pauvre village au pied de montagnes nues el grises, sous un ciel qui, à en juger par les habits de bure épaisse dont les habitants restent en toute saison couverts, ne doit pas être toujours clément. Un torrent traverse le village, et partout où l'œil peut atteindre il n’aperçoit que les Cévennes, dont les sommets pier- reux et décharnés atteignent, dans cette partie de la France, leur maxi- _mum d’élévation. Autrefois, nous dit-on, toute cette chaîne était magnifi- quement boisée ; les gigantesques troncs de hêtres que lon rencontre parfois tombés de vétusté et à demi desséchés au milieu des montagnes, semblent en effet attester que là où un maigre taillis recouvre maintenant à peine les pierres et les rochers, il y eut une puissante et vigoureuse végétation. Mais la main de l’homme est venue porter la ruine au milieu de ces forêts séculaires que les habitants ont exploitées sans jamais les reboiser, Il ne reste plus çà et là et de place en place que des ronces et des buissons. C'est ainsi que lPavidité et lPimprévoyance ont en peu de temps converti en désert un sol fertile et tari une source de richesse, qu'avec plus de sagesse et de modération il eût été facile de conserver et même d’accroître. Il était déjà tard quand nous arrivâmes au Pont-de-Montvert ; depuis iongtemps les Lépidoptères diurnes avaient dù cesser leur vol ; fatigués d’ailleurs de notre course, nous devions, nous aussi, prendre tout d’abord un repos nécessaire. Mais nous étions si avides de voir ces montagnes, qu'après un léger repas, composé de truites d'excellente qualité, fort abondantes dans ces parages, nous primes nos filets et nos boîtes et nous partimes. Cà et là encore, au milieu (le vastes prairies, nous saisissions : Aspilates sacraria, Acidalia perochrearia, Larentia olivaria, Lycæna argus, Emydia candida; mais ce furent, avec Mellæa Dydim, les seuls insectes que nous rapportämes de cette courte expédition. En revanche, de retour à l’au- berge, lieu de notre gite, nous pümes continuer, sans sortir de nos lils, à 190 C. OBERTHUR. donner la chasse à certains insectes suceurs, beaucoup trop abondants, qui ne nous permirent guère de goûter un paisible repos. Aussi, le lende- main matin, chacun était-il de bonne heure prêt à partir, tant on avail hâte de quitter un hôtel aussi mal habité. C'était l'ascension du mont Lozère qui allait être tentée ce jour-là. Nous avions le droit d'espérer de brillantes captures ; mais, hélas ! Messieurs, notre butin fut bien mince ! Cette journée de marche continuelle à travers des montagnes rocheuses et dénudées, des prairies sans fin où le foin n’était point encore mûr, ne nous produisit que Polyommatus Chrysers, Nemeophila plantaginis et Gnophos Serotinaria. Nous avions cependant atteint la crête du mont Lozère, gravi bien des montagnes et descendu bien des vallées ; mais cette terre stérile ne nous avait point récompensés de nos peines, et, à une altitude de 1,700 mètres, la faune entomologique était d’une désolante pauvreté. Désireux de sonder tous les coins de cette région élevée, nous entreprimes, les jours suivants, diverses excursions à travers des montagnes sans nom, d'une élévation quelquefois considérable. Nous ne rapportämes de ces courses que peu d'insectes, parmi lesquels je citerai : Notiophilus punclatus, Carabus cancellatus, Plalycerus cara- boides, Sinodendron cylindricum, Corymbites æruginosus, Sisyphus Schæf- feri, Chrysomela gloriosa el cacaliæ, et Gnophos obfuscaria. Fatigués enfin de courir de déception en déception, nous quittâmes ces froides et arides contrées, et effectuàmes notre relour à travers admirable vailée qui se dirige en ligne droite vers Klorac. Nous vinmes retrouver notre habitation du Grand-Logis, les Causses et les montagnes que nous avions quittés, et où nous pouvions au moins remplir nos boîtes et jouir d’un peu plus de ressources et de commodités. Notre première visite fut pour notre localité de prédilection, FEm- pezou. Deux nouvelles espèces de Diurnes y volaient. L'une était le gracieux Lycæna Dolus, l’autre, son congénère Meleager. NS venaient d’éclore et étaient encore assez rares ; nous pûmes néanmoins en recueillir quelques individus des deux sexes. Deux beaux Satyres, dont nous primes aussi quelques exemplaires, Satyrus Girce el Hermione, Se reposaient sur les troncs des jeunes Chênes, Parmi les ronces et les buissons voltigeaient les Procris pruni et diverses Acidalia. M. Martin découvrait quelques Dicycla Oo et Omia ustulata, plaquées sur les troncs d'arbres, pendant que M. Fallou capturait, sur le versant de la montagne qui regarde Florac, la rare Acidalia Ostrinaria, et que nous-même, de l’autre côté, trouvions la Chlorochroma herbaria dans les touffes de Buis et de Chênes. Acidalin circuilaria eL sericeata élaient communes, celle-ci dans les herbes sèches, celle-là dans les pelouses de Graminées d’où s’élevaient quelques Ombelli- Excursion entomologique duns la Lozere. 191 fères. La chenille de Thais Medesicaste croissait sur toutes les touffes d’Aristolochia pistolochia, et nous prenions enfin deux Nematois toutes brillantes d’or, dont l'une, Pfeiferellus, n’est rare nulle part, landis que la seconde, albiciliellus (Staudinger), n’était encore connue que par deux mâles venant de Grenade et deux autres venant des Pyrénées-Orientales. Cette jolie Adèle était posée sur les ombelles d’une grande Ciguë ou sur les tiges sèches de hautes Graminées. Elle s'élevait en Pair à l'approche du chasseur et était facile à perdre de vue. Nous en trouvàämes chacun quelques individus des deux sexes. En Coléoptères, MM. Fallou et Gaston Allard recueillaient : Amara consularis, Synaptus filiformis , Ontophagus Hübneri, Saprinus nitidulus, æneus el speculifer, Stenop- Lerus rufus, Leptuwra hastata @\ unipunctata, Adimonia littoralis, Amara patricia, Athous Dejeanii, Corymbites melancholicus et æncus , Henicopus Pyrenæus, Melanotus tenebrionis, Agriotes rusticus et Cerambyx heros. Le soir, une chasse de nuit nous fut assez peu profitable, quoique faite sur des Valérianes en pleine fleur. Quelques Sphingides, Noctuelles et xéomètres, parmi lesquelles il ne se présenta rien de remarquable, me permettront de ne pas narrêter sur cette petite expédition. Le lendemain, une chasse dirigée vers la source et les hauteurs de Beaume-Brune nous rapporta : Calocala Agamos, Zygæna Peucedani , Lycæna Dolus et Dorylas, Acidalia sericeata, Arge, var. Leucomelas, Satyrus Eudora, et quelques Syricthus intéressants. Quittant ces loca- lités pour suivre les bords du Tarn, nous y récoltâmes : Ophiusa Algiru, Dianthæcia Magnolii, Acidalia submutala, Lycæna Meleager et Thecla Evippus. Les jours suivants, ce furent de nouvelles courses, soit aux Causses où nous trouvions Noclua flammatra, Chelonia fasciata et beaucoup de Coléoptères intéressants, soit à l’Empezou où nous avions toujours de bonnes chasses à faire, soit enfin à Ventajols, où M. le docteur Mouteils- Pons, qui avait bien voulu donner à l’un de nous quelques soins obligeants, fut lui-même notre guide. Il poussa lPamabilité jusqu’à nous offrir, à la propriété qu'il possède au milieu de ces belles montagnes, une hospitalité dont nous conservons un bien bon souvenir. Nous récoltâmes dans cette course : Agrotis ravida, Argynnis Daphne, Eupithecia pumillatu et quel- ques jolis Coléoptères. Mais le temps s’écoulait vite dans ce beau pays. Nous avions déjà dépensé trois grandes semaines dans la Lozère, et nous ne disposions plus que de quelques jours encore. Depuis longtemps nous avions le projet d'aller rendre visite aux célèbres gorges du Tarn, renom- mées pour leur beauté pittoresque ; nous désirions explorer la grotte de 192 CG. OBERTHUR,. Molines el y faire une recherche entomologique, analogue à celles que nous faisions l’an dernier dans celles si curieuses de Villefranche. Nous fimes nos préparatifs en conséquence, et le lendemain, guidés par M. Boudet, notre hôte, nous franchissions, dans son cabriolet, le chemin qui conduit aux localités que nous allions visiter. Arrivés à Molines de bonne heure, nous nous dirigeämes immédiate ment vers la grotte. Sous la conduite d’une jeune fille du pays, à qui la langue française était assez peu familière et qui n’entendait guère que le patois lozérien, nous parvinmes à découvrir, non sans peine, sur le ver- sant d’une montagne excessivement abrupte, l'ouverture bien peu large de la cavité naturelle que nous étions venus chercher. Nous nous y intro- duisimes ; mais, saisis par le froid, il nous fallut bientôt revenir à la lumière du jour. Seuls, deux de nos courageux collègues, qui avaient d’ailleurs eu la bonne précaution de se munir de manteaux de caoutchouc, persistèrent dans leur exploration. Is découvrirent, nous dirent-ils, au bout d’un couloir étroit et profond , une grande chambre toute ornée de stalactites dont les parois ruisselaient d'humidité. Ils soulevèrent un cer- tain nombre de pierres, dans l'espoir de découvrir quelque insecte, mais ce fut sans succès, car ils ne rapportèrent aucun êlre animé de ces retraites souterraines. Nous allâmes tous ensemble réparer nos forces dans une pauvre masure, au milieu d’un village où il y aurait beaucoup à faire pour assainir un peu les habitations, puis nous nous engageàmes dans la route des Gorges, sentier étroit sur le versant d’une montagne au pied de laquelle coule le Tarn. Beaucoup de Lépidoptères volaient sur le chemin. Les Lycæna Dolus, Dorylas et Damon se reposaient sur les flaques d'humidité, et de nombreuses Géomètres s’enlevaient des buissons et des rochers. M. Fallou recueillit ainsi Melanippe permixtaria (Herrich-Schæffer), espèce nouvelle pour la faune française et peut-être même pour celle de l'Europe. Melilæa Dejone, Botys énstilalis et carnealis se rencontraient à certaines places, et l’on trouvait, sur les fleurs des Chardons, un joli type d’Agrotis fim- briola. À chaque pas, le paysage devenait plus majestueux et plus grandiose, et prenait les formes les plus imposantes et les plus variées. De hautes mon- tagnes nues et arides s’élevaient quelquefois du sein du fleuve et allaient élancer leurs pics jusqu'à 1,209 pieds dans les airs; puis bientôt de riantes collines couvertes d’une végétation luxuriante, sur lesquelles s’élageaient de distance en distance de pittoresques villages, contrastaient curieusement avec le spectacle que nous venions de quitter. Excursion entomologique dans la Lozère. 193 Recueillant çà et là quelques insectes et jouissant amplement de ces beaux sites, nous marchions toujours et nous étions déjà bien loin sur ce chemin monlueux. quand enfin, vaincus par la chaleur et la soif, nous nous arrêtàämes à Blajous et reçûmes, de l'excellent curé de ce pauvre village, une hospitalité généreuse et des rafraichissements qui nous mirent en état de reprendre notre route et de revenir à Molines, d’où nous eûmes bientôt regagné Florac. Deux journées seulement nous restaient encore à passer dans cette ville. Elles furent consacrées à deux chasses, dont lune fut à une mon- tagne du nom d’Essinges, je crois, que nous avions aperçue la veille sur la route des Gorges et dont l'aspect nous avait séduits. Ce fut là que nous trouvàmes Lycæna Dolus en plus grande abondance et que chacun de nous put en prendre un grand nombre d'individus. C’était aussi pour les Sesia une localité excellente. Nous en récoltâmes trois espèces : Mutillæ- formis, Cynipiformis et Ichneumoniformis, puis une quatrième, de grande taille, dont M. Fallou captura une paire et qui n’a pu être rapportée à aucune des espèces qu’il a été à même d'étudier. Elle constitue peut-être une nouveauté ; c’est ce qui reste à examiner. Nous trouvions aussi quel- ques Goléoptères, parmi lesquels Hymenoplia Ghevrolatii el Clytus tri- fasciatus sont les plus dignes d’être cités. Le lendemain nous allions partir. Nous rendimes à l'Empezou une der- nière visite dans laquelle nous vimes voler encore tous les Lépidoptères que nous avions précédemment rencontrés, et, en outre, la magnifique variété brune de la Larentia bipunctaria dont parle M. Bellier et que je crois spéciale aux Cévennes; puis nous revinmes clore nos malles et rece- voir les adieux de nos hôtes, M. et M"° Boudet, qui nous avaient entourés, durant tout le séjour que nous avions fait chez eux, des soins les plus attentifs et les plus dévoués. Je les remercie ici, au nom de tous mes com- pagnons, de l’empressement qu’ils ont mis à nous rendre service et de la bonne volonté qu'ils n’ont cessé de nous témoigner. Nous avions choisi la voie du Midi pour notre retour. Nous montâmes donc dans la diligence .d’Alais, et, en une nuit, nous franchimes les der- niers contreforts des Cévennes. Le lendemain nous arrivions à Nîmes. Après avoir rendu visite aux admirables antiquités que renferme cette belle cité et être allés admirer le gigantesque pont du Gard, nous reprîimes la route de Paris, que nous atteignimes après un long séjour de trente heures dans les wagons de la Compagnie des chemins de fer de Lyon, Là, il fallut nous séparer. Nous avions vécu dans une intimité si par- faite, et les liens de la bonne amitié qui nous unissaient déjà tous avant 194 C. OBERTHUR. — Excursion entomologique dans la Lozère. de commencer notre voyage s'étaient si fortement resserrés pendant cette existence commune où les désirs de chacun devenaient toujours ceux de ses compagnons, que ce ne fut pas sans un grand sentiment de tristesse que nous nous fimes les derniers adieux. Si quelque chose en ce moment put adoucir nos regrets et le chagrin de la séparation, ce fut, certes, l'espoir que nous exprimions tous de nous revoir l'an prochain, dans des circonstances semblables, espoir que mon vœu le plus cher est de voir se réaliser. Note sur l'HÆMEROSIA RENALKS, Hub., Pyr. 157, Noct. 864, fig. 5. — Gn., VI, 201. — Renifera, Bu., p. 464. — Stgr., Cal, p. 58. — Renigera, Dup., Sup., IT, 47, fig. 7. Par M. P. MILLIÈRE. (Séance du 13 Avril 1864.) Dans l'étude des insectes, on apprécie aujourd’hui plus que jamais, la nécessité de connaître leurs premiers états; leurs mœurs, leurs habitudes. Là, en effet, est le véritable intérêt qui s'attache à leur histoire ; là, en réalité, doivent tendre presque tous les efforts des entomologistes. Remar- quons aussi en ce temps que bon nombre de naturalistes tâächent, dans la mesure de leurs forces et tout en tenant compte du temps qu'ils peuvent consacrer à cette étude, de faire connaître ce qu’ils savent des insectes qu’ils ont été à même d'observer. A mon tour, je viens communiquer à la Société ce que j'ai appris des babitudes d’une humble chenille, celle de l’Hæmerosia Renalis, qui forme à elle seule un genre dans la petite famille des Hæmérosides de M. Guenée. Cette larve, déjà connue de l’auteur du Species, n’a été figurée nulle part. En outre des deux dessins que j'en donne et de sa chrysalide, je fournirai sur elle quelques détails inédits. Cette chenille, dont voici la description, est cylindrique, légèrement atténuée aux extrémités, généralement d’un jaune-verdâtre avec les lignes vasculaire et sous-dorsales droites, continues, accompagnées de rougeûtre etse détachant en clair sur le fond. La stigmatale est large, ondulée et bien distincte. On voit sur chaque segment une tache en fer à cheval assez mal formée, ou mieux un dessin festonné et diagonal partant du dos et s’arrêtant de chaque côté aux stigmates. Le ventre est d’un vert blan- châtre et ne présente pas de lignes. Le premier anneau est muni d’une plaque écailleuse étroite et concolore. Ce même anneau est marqué au sommet de deux traits noirs, longitudinaux, parallèles aux lignes sous- dorsales. Les stigmates sont grands, noirs et suivis d’un gros point brun, auquel vient aboutir la tache dorsale dont il a été question. Les trapézoï- daux et autres points pilifères sont bien développés et rougeûtres. Les pattes écailleuses sont brunes ; les dix autres sont concolores. La lenteur de cette chenille est extrême; sa vie se passe au milieu des fleurs de cer- taines Lactuca et autres plantes du même groupe, où elle reste cachée 196 D. MILLIÈRE. — Hæmercsia Renalis. depuis l'instant de sa naissance. Ce sont la Chondrilla juncea et les Lac- Luca ramosissima, flavida, sylvestris, etc., dont elle dévore les étamines qui paraissent être sa seule nourriture. J'ai cru remarquer que celles de ces chenilles auxquelles on ne fournit que les feuilles des plantes précitées, dépérissent promplement. Je dois ajouter que l'éducation de cette espèce est assez difficile. Les larves qui sont recueillies à la fin de septembre et en octobre, se métamorphosent sur l’arrière-saison et éclosent dès le printemps suivant. Ayant trouvé assez abondamment l’insecte parfait en août et en septembre, je crois à deux générations de la Renalis. Si celle de ces générations qui passe l'hiver en nymphe, demeure environ sept mois sous cet état léthar- gique, l’autre, qui vit en été, ne doit y rester que cinq à six semaines ; cela est toutefois supposable, car l’insecte parfait vole de nouveau en août. La-chenille parvenue à sa taille descend dans la terre à une faible pro- fondeur et forme une coque ovoïde, d’une médiocre consistance où elle se métamorphose peu de temps après. La nymphe est allongée, sans émi- nences, avec une petite pointe obtuse munie d’imperceptibles crochets divergents. Elle est d’un jaune rougeûtre, avec les anneaux de l'abdomen plus ou moins bruns. L’insecte parfait, figuré dans Hubner et placé par cet iconographe au nombre de ses Pyralides, a été décrit par plusieurs auteurs; il est donc bien connu et je crois inutile de le décrire de nouveau. Non-seulement on prend l’'Hæm. Renalis à Montpellier, à Marseille, à Hyères et autres lieux du midi de la France, mais j'ai trouvé moi-même assez fréquemment en août et septembre, l'insecte parfait accroché aux tiges dans les lieux ineultes des environs de CGelles-les-Bains (Ardèche). L'espèce, que je sache, n’a jamais été prise dans le Lyonnais. Elle est de- meurée rare dans les collections, bien qu’assez fréquente dans les lieux où elle vit. C'est encore à l’ohbligeance de M. Daube que je dois de connaître la chenille de la Renalis. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 5. Fig. 5. Chenille de la Hæmerosia Renalis Hub. 5 a. Chenille vue de dos. 5 b. Chrysalide. 5 c. Insecte parfait représenté en dessus o d, Insecte parfait vu en dessous. Ce NOTE Quelques espèces du genre COLA, Par M. GUENÉE. Séance du 10 Février 1864. ee Je viens entretenir aujourd'hui la Société principalement de deux Diurres du genre Golias dont il a déjà été beaucoup parlé, sans que la vérité ait pu encore se faire plein jour, et que la bonté de M. Curtis et l'amitié de M. Doubleday m'ont mis à même d'étudier sur les très rares exemplaires qui sont parvenus en Europe. Il s’agit des Colas Hecla et Boothii qui ont été alternativement admises où niées el qui sont aujour- d’hui considérées comme identiques par les entomologistes modernes. La première a été publiée, comme on sait, dans nos Annales, par mon vieil ami, M. Alexandre Lefebvre dès 4836, sur quelques individus qu'il avait reçus du Groënland; mais elle resta longtemps si rare, que ni Duponchel dans son supplément, ni M. Boisduval dans son /cones, n’en parlèrent à leurs lecteurs : seulement, dans leurs Catalogues, ils la men- tionnèrent comme synonyme (le la Boothit (dont ils n'avaient pas parlé davantage) supposant, je ne sais d’après quelle donnée, que M. Lefebvre les avait confondues, quoiqu'il dise positivement le contraire dans les Annales d’abord, p. 383, puis dans les errata à la fin du volume, A l'exception de Zetterstedt qui donna cette espèce sous le nom d’Hecla dans ses Insecta Lapponica en rectifiant son habitat, tout le monde accepta de confiance la décision de MM. Boisduval et Duponchel, et M. Herrich- Schæffer, en figurant dans son grand ouvrage le mâle de la Boothii, lui donna pour synonyme l’Hecla @e Lefebvre, sans la vérifier davantage. Enfin M. Staudinger, dans le Catalogue qu’il a récemment publié, imite ses prédécesseurs, et son opinion est d'autant plus de nature à nous in- duire en erreur, que lui-même a recueilli en abondance la Colias Hecla dans ses voyages au nord de l’Europe. La vraie Boothii rapportée du pôle par le capitaine J. Ross, a été publiée par M. Curtis un peu avant le mémoire de M. Lefebvre ainsi qu’une 4° Série, TOME IV. 13 198 GUENÉE, seconde Colias de la même provenance qu’il nomma Chione. Cette Boothii doni il n’est venu en Europe que quelques individus, à été et est encore beaucoup plus rare que lHecla, notamment les femelles dont il n’a été trouvé que deux. Or, non seulement les Golias Heclu et Boothit sont deux espèces dis- tinctes, mais elles sont même assez éloignées ; l’Hecla ayant, comme la très bien observé M. Lefebvre, une certaine affinité avec la Myrmidone, tandis que la Boothii se rapproche beaucoup de la Nastes. Voici au reste leurs caractères avec leur synonymie. COLIAS HECLA Lef. Lefebvre, Ann. Soc. Ent., 1836, pl. 9, fig. 3 à 6. — Zetterst. Ins. Lap. p. 908. — Boothit Herr.-Sch., 1, p. 103 et VI, p. 23, fig. 459, 460 (var P2?). — Staud., Catal., p. 5, n° 56. Elle a à peu près la taille de Chrysotheme et la couleur de Myrmidone, mais sa coupe est différente, les premières ailes étant moins triangulaires, moins prolongées à l’apex, avec le bord coupé beaucoup moins droit. La bordure est très nette, légèrement déchiquetée intérieurement et coupée de quelques nervures jaunes à l’apex; mais elle est beaucoup moins élargie dans cet endroit que chez les deux espèces précitées. Le point cellulaire est étroit, irrégulier et les franges sont d'ordinaire assez faible- ment teintées de rose. En dessous, cette Golias ne ressemble plus à celles que je viens de citer. Les premières ailes sont d’un orangé pâle saupoudré de quelques atomes noirs, avec la bordure paraissant verte par transparence. Le point cellu- laire est pupillé de blanc. Quant à la série de taches noirâtres, elle manque souvent et on n’aperçoit que les extrêmes. Les secondes ailes sont entière- ment et fortement saupoudrées de vert, en sorte qu'on ne voit d’orangé que près de la bordure ; la tache cellulaire est petite, ronde, rose et en- tourée de briqueté. La tache costale est noirâtre et seule visible. Elle habite le Groënland, le cap Nord et Ja Laponie septentrionale, COLIAS BooTHII Curi. Curt., Voy. du cap. Ross. — Herr.-Sch., fig. 39, 40. Elle est de la taille de Pelidne et a à peu près la mème coupe d’ailes. La couleur du fond est aussi à peu près la même, c’est à dire le soufré verdätre ; seulement, les premières ailes sont légèrement teintées d’orangé sur le disque, entre la deuxième nervule inférieure et le bord interne. Espèces du genre Colias. 199 Leur bordure est très étroite, vague et mal arrêtée intérieurement, d’un noirâtre très pâle, ou si l’on aime mieux, très amorti par des atomes jaunes ; point de nervures jaunes à l’apex, un trait cellulaire très rétréci. Les secondes ailes n’ont aucun mélange d'orangé, si ce n’est le point cellu- laire, et elles sont largement saupoudrées de noir au bord abdominal. La bordure est encore plus étroite et plus vague qu'aux ailes supérieures. Le dessous rappelle celui de Nastes, mais il est partout d’un soufré- verdàtre. Les premières ailes ont une petite pupille jaune à la partie interne de la tache cellulaire et une série de taches noirâtres parallèles au bord et décroissant de la base au sommet. Les secondes ailes sont entièrement d’un jaune olivâtre, avec une tache cellulaire oblongue et aiguë, d’un rouge-brique, marquée antérieurement d’un point argenté. Leur bordure, loin d’être détachée en foncé comme chez l'Hecla, est, au contraire, plus claire ou moins saupoudrée que le fond, et séparée du disque par une accumulation d’atomes qui, chez certains individus, doivent aller jusqu’à former des taches d’orangé. Aucune trace aux quatre ailes. La massue des antennes est lavée intérieurement de jaune-verdâtre. Les franges sont franchement et entièrement roses des deux côtés. La femelle diffère du mâle par la tache cellulaire plus grosse aux quatre ailes, la bordure plus large et coupée aussi aux quatre ailes d’une série de taches soufrées presque contiguës ; seulement celles des secondes vont en s’effaçant à mesure qu'elles approchent de langle anal. La teinte orangée est un peu plus prononcée. Le dessous est plus sombre et plus vert que celui du et se rapproche encore plus de Nastes. Chez mon exemplaire, la tache cellulaire est bipupillée d’argenté. Elle a été trouvée dans les régions polaires par le capitaine Ross. Var. Colias Chione Curtis. C'est un mâle tout à fait dépourvu de bordure noirâtre et de point cellulaire aux premières ailes. Ge point reparaît en dessous sous la forme d’un anneau noirâtre très mince. Ce n’est évidemment qu’une modifi- cation du type ; cependant elle est curieuse en ce qu'elle s'éloigne de plus en plus de lHecla. COLIAS ROSSII Gn. An Var. Nastes ? Je reçois de M. Doubleday, avec la rare Colias que je viens de décrire, trois individus d’une autre espèce du même genre, provenant également de l’expédition du capitaine J. Ross, et qui n’est peut-être qu'une variété locale de la Nastes, mais qui. cependant, offre des différences notables. 200 GQUENÉE, — Espèces du genre Colis. Elle est de la taille de Nastes: mais les ailes sont peut-être un peu plus arrondies. Le mâle se fait remarquer en dessus par une très légère teinte orangée dans la partie correspondant à celle de Boothii. Les nervures y sont mieux détachées en noir sur un fond beaucoup moins sablé d’atomes que chez Nastes. De plus, le bord interne est évidemment plus convexe que chez Nastes 4, ce qui fait paraître l'aile plus large ; la bordure est plus large que celle de Nastes et coupée d'une série de sept taches soufrées ou verdâtres, aussi nettement détachées intérieurement qu’extérieurement, et poussées jusqu’à la côte. La femelle est d’un blanc verdâtre mais toujours un peu plus lavé de jaune que chez Nastes. Le dessous des ailes chez les deux sexes est d'un blanc-verdâtre, plus teinté de jaune chez le Aux premières ailes, la série de taches subter- minales noirätres est complète et bien marquée. Aux secondes, cette série se continue et limite ainsi la partie très sombre du disque, détachant une bordure claire fort tranchée, qui parait dentée ou sinuée intérieure- ment, parce que les taches ne sont pas toutes sur la même ligne. La tache cellulaire briquetée à une grosse pupille blanche fort tranchée aussi. Je répèle que cette Colias à un faciès distinct de Nastes, surtout de celle du Labrador, et si les différences que j'ai signalées se retrouvaient chez d’autres exemplaires, je n’hésiterais pas à la croire valable. Elle est encore plus éloignée de Melinos. J'ai donné à cette Colias le nom du célèbre explorateur qui Fa rap- portée du pôle avec la Boothii. RECTIFICATIONS DE LA Nomenclature de plusieurs espèces de Phasmides RÉCEMMENT DÉCRETES Par M. J.-0. WESTWOOD, membre honoraire. (Séance du 10 Février 1864. Vires acquirit secundo, est une maxime spécialement applicable au point de vue moral à l’erreur, et plus spécialement à l'erreur qui n’a été pi corrigée ni relevée. Si j'avais, par exemple, corrigé une erreur qui se montre dans les Annales de la Société entomologique de France, 3° tri- mestre, 1861, la même erreur ne se serait pas reproduite dans un ouvrage sur l’île de la Réunion ; ouvrage dont j'ai reçu un exemplaire pour sa portion entomologique, grâce à lobligeance de M. le docteur Signoret que j'en remercie. 4. MONANDROPTERA INUNCANS Serville, ©, (Planche 6, figure 2.) Un mémoire de M. le docteur Charles Coquerel dans le premier de ces ouvrages (4° série, vol. I, p. 496) contient les descriptions de quatre espèces d’Orthoptères de Madagascar et de lile de la Réunion, et entre autres d’une espèce de Phasmide décrite primitivement par M. A. Serville (His. Nat. des Orthoptères, p. 244) sous le nom de Monandroptera inun- cans (1). Les deux sexes de cette espèce étaient décrits avec des détails suflisants par M. Serville, et nous trouvons de lui la note suivante quant à l'habitat de cette espèce : « Ile de France. Le mâle de la collection de M. le comte Dejean. M. Marchal a pris les deux sexes, pendant son long séjour dans cette île, toujours à la même époque, dans les mêmes loca- lités, et quelquefois placés ensemble sur les Goyaviers. Je dois à sa géné- (1) M. Coquerel écrit comme nom spécifique : inuncanus, nom qu'adople M. Lucas en l’écrivant incorrectement, sans doute sans s'être reporté à l'ouvrage de M. Ser- ville. 202 J.-0. WESTWOOD. rosité les deux sexes. Cette espèce varie pour la grandeur, » Pour prouver sur quelles bases solides je puis m'appuyer pour établir l’identité ou la non identité d’une espèce avec celle-ci, il est nécessaire de constater que M. Hope a acquis la belle collection d'Orthoptères de M. Marchaï et que cette collection forme maintenant une portion du Musée entomologique de Hope, laissé par lui à l'Université d'Oxford, et dans lequel se trouvent trois mâles et trois femelles du Monandroptera inuncans. Gelte espèce doit proba- blement se trouver aussi dans les collections de plusieurs entomologistes de Paris, car après la vente et la dispersion de la collection de M. Serville, je visitais Paris dans le but de sauver, s’il était possible, quelques-uns des types uniques d’Orthoptères décrits par cet auteur dans son volume des Suites à Buffon ; mais je ne fus pas dans cette recherche aussi heu- reux que je l’avais espéré, et j’appris que la collection avait été tellement négligée que beaucoup des insectes avaient été détruits par les Anthrènes, et que beaucoup avaient été dispersés, sans qu'on püt dire où. Toute- fois je parvins à découvrir une femelle de la Monandroptera inuncans qui avait fait partie de la collection Serville, et cet exemplaire est maintenant déposé dans la collection du British Museum. Si l'affirmation de M. le docteur Coquerel est exacte, savoir : « Que M. Serville avait eu l'individu qui lui servit de type de la collection de Maréchal (Marchal) » , je devrais regarder cet exemplaire comme le seul que M. Serville ait possédé, mais ce dernier affirme qu'il possédait les deux sexes. Je présume donc que exemplaire mâle avait été détruit. L'objet de M. le docteur Coquerel, en introduisant cette espèce dans son mémoire, paraît avoir été seulement de faire connaîlre son identité avec l’insecte que j'ai figuré dans mes Arcana entomologica, Vol. I, pl. 8, sous le nom de Craspedonia gibbosa, insecte que je supposais être le même que le Diapherodes gibbosa de Burmeister, Handb. der Ent., 2, p. 575, el qui est originaire du Brésil. J'ai obtenu cet insecte d’un marchand sans aucune indication de patrie et c’est pourquoi j'ai eu le soin d'ajouter : « Habitat: Brasilia ; teste Burmeistero. » Get insecte est une femelle, elle a à pouces 1/2 de long, sa tête a 5 lignes 4/2 (mesure anglaise), les antennes ont 20 lignes, le prothorax 4 lignes 1/2, le mésothorax 10 lignes 1/2, l'abdomen 31 lignes + 7 (segmenta genitalia 7) — 38 lignes. Les jambes de devant sont faibles avec quatre articles seulement aux tarses et le méso- thorax est muni de tegmina ovales, petits, mais très distincts de deux lignes de long, entièrement libres et susceptibles d’être relevés en passant sous eux, la pointe d’une épingle. Le métathorax possède également deux rudiments d'ailes ovales extrêmement petits. Le docteur Erichson ayant constaté que mon insecte était distinct du D. gibbosa de Burmeister, je fus obligé de donner à cet insecte un nom Rectifications sur des Phasmides récemment déerites. 205 nouveau, ce que je fis dans le second volume des Arcana entomologica, p. 49; je l’appelai alors Diapherodes (Craspedonia) undulata Westw. L’exactitude de ma description touchant la couverture des ailes et des tarses antérieurs a été mise en question par le docteur Coquerel, et il a supposé que la particularité des quatre articles aux tarses antérieurs venait où d’un vice de conformation chez mon individu ou de ce que J'avais eu affaire à un insecte mutilé et rétabli par une main inhabile, La dernière supposition est assurément fausse, mais un examen minutieux des jambes antérieures, qui sont exactement pareilles, m'a convaincu qu'elles étaient plus faibles que leur condition normale ne le comporte, et je ne doute plus maintenant qu’elles aient été mutilées et que les tarses de quatre articles ne soient le résultat d’une reproduction. Dans ma monographie des Phasmides, j'ai donné cet insecte sous le nom de Monan- droptera undulata. Je dois ajouter ici que l’insecte brésilien que j'ai figuré dans le second volume de mes Arcana entomologica sous ie nom de Dix- pherodes (Granidium) serricolis, est le vrai Diapherodes gibbosa de Bur- meister, mais comme il a le prothorax et le mésothorax complétement dépourvus d’épines, je supposais qu’il n’était pas possible de le regarder comme identique avec l’insecte de Burmeister, duquel il dit: « D. gibbosa, thoracis margine mesonotique dorso obtuse spinoso. » Pour être plus correcte, sa description devait être celle-ci: « D. gibbosa, mesothoracis marginibus lateralibus dorsoque obtuse spinosis. » Maintenant M. le docteur Coquerel affirme en parlant de ma description et de la figure du premier insecte (Monandroptera undulata W., Mon Phasm., p. 80), « qu'il y a erreur évidente : que l'individu qui m'a servi de type pour établir mon genre Craspedonia n’est que la femelle du Monan- droptera inuncanus décrit depuis longtemps par Serville. De plus, qu'il y a erreur aussi de la part de Burmeister, qui décrit le même insecte sous le nom de Diapherodes gibbosa dans un manuel d’entomologie postérieur à l’ouvrage de Serville. » D'abord il faut reconnaître que l'affirmation d'erreur de la part de Burmeister est erronée, car celui-ci n'avait jamais vu mon espèce et celle de cet auteur à laquelle j'ai à tort rapporté la mienne, est réellement une espèce brésilienne, Ne voulant pas entamer un sujet, que l'examen des exemplaires types rendrait évident à un temps donné ; je n’ai pas répondu à la critique du docteur Coquerel et je trouve maintenant que M. Lucas dans l’appendice aux notes de M. Maillard sur l’île de la Réunion (Annexe, 1, p. 22) a renouvelé laflirmation de M. le docteur Coquerel sur l'identité de mon insecte avec le Monandroptera inuncans de Serville et le Déapherodes gib- bosa de Burmeister. Dans le but de montrer les différences entre mon insecte et la femelle du vrai Monandroptera inuncans, j'ai figuré les deux 204 J.-O, WESTWO0OD. insectes avec grand soin et avec leurs dimensions exactes en mesurant chaque segment dans le sens de la longueur el dans celui de la largeur, omettant les membres qui ne présentent aucune distinction spécifique; et je pense que personne ne sera porté à regarder les deux insectes comme appartenant à une même espéce, surtout par la raison que la femelle du M. inuncans a eu l'abdomen soigneusement rempli de coton, de sorte qu'il n'il n’a pas diminué de volume. (Voir, pl. 6, la femelle de la Monan- droptera inuncans, fig. 2, et la femelle de la M. undulata, fig. 3.) il reste maintenant à examiner si la connaissance de M. le docteur Coquerel du vrai M. inuncans vient d'exemplaires pris dans l'ile de France ou de ma figure du M. undulata. Si, en fait, ses exemplaires de l’île Bourbon sont identiques avec ceux de l’île de France, ou si ses femelles se rap- portent à mon M. undulala, auquel cas je les considère comme distinctes à coup sûr des exemplaires de l'ile de France. Enfin, si les individus de l'île Bourbon ne sont pas à la fois distincts el de ceux de l'ile de France et de mon M. undulata. Celle question, dont je laisse la solution à M. le docteur Coquerel, est fort intéressante, car elle est étroitement jointe à la géographie des espèces et à leurs modifications en races ou sous-espèces résultant de leur éloignement dans leur distribution géographique. J’ajou- terai seulement que M. le docteur Erichson a affirmé que mon insecte était une espèce africaine. Toutefois, cette affirmation était sans fondement, puisque mon insecte est encore resté unique. 1l est vrai que dans le musée de Berlin la femelle d’une autre espèce de Monandroptera porte la mention : « Afrique littorale » j'ai décrit et figuré cette espèce dans ma Monographie des Phasmides comme distincte sous le nom de WMonandrop- lera parallela, Sa forme étant plus étroite. Je ne doute point qu'Erichson regardait cet insecte comme identique avec mon M. undulata et que ce fut pour cette raison qu'il donna l'Afrique pour patrie à mon insecte, Du reste, je suis persuadé que ces quatre insectes, les M. énuncans, undulata, parallela et Vinsecte de l'ile Bourbon seront considérés par quelques théoristes modernes comme des variétés locales d’une seule et même espèce. 2. RHAPHIDERUS (Serville (1) SCABROSUS Guérin. Plusieurs exemplaires des deux sexes de celte espèce pris par M. Marchal à l’île de France, sont maintenant dans le musée Hope, à Oxford, et M. le docteur Coquerel a introduit cette espèce dans son mémoire dans les Annales déjà citées (p. 498) pour l'avoir prise assez communément à l'île de la Réunion au quartier de Salazie. Il a aussi donné une description % {) Raphiderus Coquerel, Ann. Soc. Ent, Fr., cil., p. 498. Rectifications sur des Phasmides récemment décrites. 205 de sa couleur lorsqu'elle est encore en vie, Plus récemment, M. Lucas a donné une nouvelle description et une excellente figure de cette espèce sous le nom de Monandroplera spinigera dans l'annexe au travail de M. Maillard sur cette ile (1, p. 22, pl. 24, fig. 2), ouvrage que j'ai déjà cité. 9. CYPHOCRANA ? PUNCTIPES Serville, H.-N., Orth., p. 239. Le type de cette espèce était unique dans la collection de M. Marchal, qui le communiqua à M. Serville pour le décrire. Ce type est aujourd’hui dans le musée Hope. Serville a ajouté à la fin de sa description : « mâle » et le fait est que l’exemplaire avait élé fortement maltraité et que l'extré- mité de l'abdomen manquait, de telle sorte qu’il était impossible de déter- miner sûrement le sexe. Le développement des ailes est de 3 pouces 4/2. L’insecte avait été donné à M. Marchal comme provenant de la côte d'Afrique. Pour moi, je serais très porté à le regarder comme une femelle et, sans m'attacher à quelques différences dans l’arrangement des épines dont il est armé, à le considérer comme la femelle du bel insecte décrit et figuré par M. ie docteur Coquerel (Op. cit., p. 495, pl. 9) sous le nom de Achrioptera fallax. Je soumets cette opinion à l'examen de M. le docteur Coquerel. REMARQUES SUR UNE Arachide trouvée aux environs de Boghar (Algérie) (Bhyncholophus? plumipes) Par M. H. LUCAS. (Séance du 13 Mai 1863.) Je fais passer sous les yeux de la Société plusieurs Arachnides appartenant peut-être au genre Rhyncholophus de Dugès, et qui égalent en longueur environ deux millimètres, Lorsqu'on examine ce pelit Rhyncholophus, ce qui frappe à la première vue ce sont les poils dont le cinquième article des pattes de la quatrième paire est hérissé, et qui rappellent ces touffes soyeuses des organes locomoteurs de certains Goléoptères de la famille des Longicornes, particulièrement les genres Odontocera et Coremia. Je ne connais pas d'exemple semblable chez les espèces qui composent le genre Rhyncholophus, ni même dans la famille des Trombidiens, à laquelle cette Arachnide appartient. Outre cette particularité qui est fort curieuse, si on examine à la loupe la région abdominale de cette jolie petite espèce qui est d’un brun foncé, avec les pattes d’un jaune roussàätre, on remarque qu'elle est couverte d’une granulation fine et serrée. Je propose de dési- gner ce Trombidien sous le nom de Rhyncholophus plumipes, afin de rap- peler la disposition curieuse des poils soyeux qui hérissent le dernier article des pattes de la quatrième paire, el qui, par la manière dont ils sont implantés, affectent la forme d’un petit plumet. En effet, c’est ce qu’il est facile de voir, si on jette les yeux sur la planche qui accompagne le tube renfermant dans l'alcool ce Trombidien. Cest à la fin de juin, en me ren- dant de Boghar à El-Aghouat, que j'ai rencontré cette Arachnide qui se plaît dans les lieux arénacés et qui semble affectionner particulièrement ceux où croit la Stipa tenacissima de Linné (Halfa des Arabes). J'ai quel- quefois surpris aussi cette élégante petite espèce parcourant avec assez d’agilité la tige tremblante de cette graminée du désert. Enfin, je termi- nerai cette note en disant que ce Trombidien habite aussi la Tunisie, par- ticulièrement les environs de Sousse, où il a été rencontré par M. Coinde. ee me CC NOTICE NOUVELLE ESPÈCE DE GALLINSECTE (Aspidiotus? Luzulæ) Par M. LÉON DUFOUR, Président honoraire. (Séance du 13 Avril 1864.) Minima non spernenda. En parcourant le livre éminemment instructif de Bouché, sur les larves et les nymphes de divers ordres d'insectes, les figures de quelques Gallin- sectes vinrent réveiller dans mes souvenirs une espèce de ce groupe que, il y a vingt-cinq ans, j'avais étudiée et figurée avec quelque soin, mais qui avait subi, comme tant d’autres, le sort de l'oubli dans mes dossiers. En exhumant ce minime parasite, qui me semble digne de voir le jour, je me laisse entraîner aux inspirations de Bouché. Et d’abord, je déclare que ma notice ne doit être que le premier acte d’une vie dont je lègue le complément historique à des observateurs plus heureux que moi. Depuis Réaumur el De Géer, peu d’entomologistes se sont occupés de l'histoire des Gallinsectes. La petitesse de ceux-ci, la mollesse de leur corps et la difficulté de leur conservation dans nos collections ont beau- coup contribué à cette disgrace. Je vais esquisser en peu de lignes la description et quelques traits de la vie de la nouvelle espèce qui fait le sujet de mon écrit. En novembre 1838, dans une excursion sur nos collines boisées, qui avait pour but principal des recherches cryptogamiques, je trouvai abon- damment, sur les feuilles vertes et saines du Luzula maxima KI. Fr., des coques d’un blanc de neige qui m'en imposèrent d’abord pour un Crypto- game. L'erreur ne fut point de durée. 208 LÉON DuFOUR. Ces coques ont la forme d’une bourse allongée, de 10 à 42 millimètres de long sur 3 environ de largeur. Constamment placées à la face supé- rieure des feuilles de cette Joncée et au nombre parfois de cinq à six à la file les unes des autres, eHes adhèrent intimement dans toute leur étendue et offrent une fort légère convexité. Leur bout fermé est arrondi et regarde la pointe de la feuille : le bout opposé est comme tronqué. A ne les juger qu’extérieurement, on les croirait formées par une matière concrétée, une sorte d’amidon ; mais pour peu qu’on les déchire avec la fine pointe d’une aiguille, la loupe reconnait un tissu cotonneux compa- rable à la bourre floconneuse que le grattoir enlève au papier. Au milieu de cette bourre, la lentille amplifiante constate une quarantaine de très petits œufs ovale-oblongs, d’une teinte rougeàtre. J'enfermai dans un bocal de verre un bon nombre de ces feuilles avec leurs cocons, dans l'espoir d’en obtenir plus tard les habitants. En avril 1839, j'eus en effet la satisfaction d'en voir éclore des myriades de Gallin- sectes presque imperceptibles, modérément convexes en dessus, planes ou même un peu concaves en dessous et d’un millimètre au plus de longueur. en voici la diagnose : ASPIDIOTUS ? LuzuLÆ Duf. (PI. 5, fig. 4.) Hexapodus, haud Segmeittatus ; antennæ quinque articulatæ exsertæ, enferæ, apice pilosæ cum sela longiore ; oculi bini laterales, nigri; corpus ovalo-oblongum albido-rubescens, glabrum, antice cilialum, postice emar-- ginatum longe bisetosum: larsi pilosi uniungulati : feminæ oviscaptum bilamellatum subexsertum. Hab. in Luzulæ maxime foliis Galliæ meridionali occidentalis. — Sant- Sever. Ce Gallinsecte a un test qui n'est ni corlacé, ni mou. Sa partie antérieure (ou sa tête, car elle est le siége des veux) n’a aucune trace de délimitation avec le reste du corps. Elle est bordée de six à huit cils. Antennes droites, à articles ovale-oblongs, bien distincts. Orifice buccal inférieur, rond, ponc- tiforme, bien saillant, placé tout près de l'origine des pattes antérieures. Celles-ci plus distantes des suivantes que ces dernières entre elles. Pattes composées de cinq articles ; les deux derniers (libia ou tarse) avec de rares poils fort courts et deux soies terminales qui dépassent un ongle ou crochet unique. Cet insecte n'offre point les caractères assignés au genre Coccus, el il se rapproche de l’Aspidiotus de Bouché (Naturg., pl 1, fig. 8), dont il Aspidiotus? Lune. 209 diffère et par le défaut de segmentation au corps et par la surface glabre de celui-ci, et par un article de moins aux antennes, elc. Par les raisons émises au début de mon écrit, j'ai dû accompagner du signe dubitatif le genre où je lai provisoirement colloqué. Par prudence, je m'abstiens d’une création générique nouvelle, Je livre ma victime aux empressés du jour, en m'affranchissant de toute complicité. EXPLICATION DES FIGURES /{ DE LA PLANCHE 9, Toutes considérablement grossies. Fig. 4. Portion d'une feuille de Luzula, avec deux cocons en place. h a. Un groupe d'œufs. h b. L'insecte vu par sa région dorsale. k c. Le même, femelle, vue par sa région ventrale, pour mettre en évidence la composition des antennes et des pattes, lorifice buceal et l’oviscapte. k d. Oviscapte détaché et entr'ouvert à sa pointe. NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE FOURMI (Formica Vinsonnella) Par M. LÉON DUFOUR, Président honoraire. (Séance du 13 Avril 1864.) C'est sans doute bien peu de chose que d’ajouter une espèce à la popu- lation illimitée des Fourmis qui pullulent dans tous les climats, dans toutes les latitudes de l’univers. Mais enfin c’est un moellon à déposer à pied d'œuvre pour l'édifice de la science, et l'essentiel est de le rendre accep- table. M. le docteur Vinson, directeur du Musée d'Histoire naturelle de Saint- Denis de l’île de la Réunion, m’envoya, en 1862, entre autres curiosités de ce beau pays, une fourmi qui causait de grands dégâts dans les planta- tions de sucre. Cette fourmi, neutre et de moyenne taille, me frappa par la longueur et la gracilité de ses mandibules. Ce caractère éminemment organique me fit penser que je pourrais facilement en déterminer l'espèce si elle se trouvait mentionnée dans les auteurs ; mais c’est en vain que j'interrogeai Fabri- cius, Olivier, Latreille, Savigny, etc. Voici sa diagnose : Anguste elongata glabra nigra opaca ; mandibulæ gracillimæ inermes, capile longiores ; caput thoracis latiludine; abdomen apice ferrugineum ; nodus unicus, Crassus, Conveæus ; pedes nigri. Long. 2 1/2 lin. Hab. in Saccharetis insulæ Reunion (docteur Vinson). Savigny (Atlas d'Egypte, pl. 20, fig. 5) a représenté une espèce qui a de grands rapports avec la Vinsonella par la longueur des mandibules et la convexité du nœud de l'abdomen, mais elle en est évidemment distincte comme espèce. Celle d'Egypte est plus grosse, plus robuste, et ses mandi- bules ont une petite dent aiguë suivie de quelques dentelures peu pro- noncées. Cette dent, ces dentelures n'existent pas du tout dans l'espèce de la Réunion, qui a le bout de labdomen d’un roux fauve. Elle à un aiguillon saillant qui doit piquer douloureusement. Les pattes sont grèles et de la couleur du corps. DESCRIPTION ET FIGURE DU CRYPTOSTEMMA ALIENUM Par M. LÉON DUFOUR, Président honoraire. ee Séance du 13 Avril 1864.) A Il y à quelque vingt ans que, chassant en septembre sur les bords de Adour, je trouvai parmi les galets inondables du fleuve un chétif Hémiptère qui m'intéressa au triple titre de son habitat, de sa petitesse et de la diffi- culté de sa capture. Je fus épris, stimulé par ces conditions, et je me mis à l'étude de celte misère entomologique, devenue depuis lors pour moi un insecte de souvenir. Au premier coup de loupe, sa forme, et surtout la finesse capillaire des deux articles terminaux des antennes, me le firent ranger dans le genre Capsus, et je l’inscrivis sous ce nom dans ma collection. Quelques années après J’eus l’occasion de consulter M. Signoret, qui m'apprit que mon Capsus ripicole était le Cryptostemma aléenum Herr.-Schæf. Plus tard, dans une visite de notre collègue Laboulbène, je mis à contribution l’habileté de son pinceau pour le portrait de cette brive hémiptérique, et c’est ce portrait que j'exhume aujourd'hui. Ces deux amis comprendront le sentiment du troisième dans cette publication. Je sais que ce pygmée d’Hétéroptère a été décrit avec détails dans l'ouvrage de Herrich-Schæffer que je ne possède point, mais je ne crains pas de répéter dans ma diagnose quelques traits génériques, ni de redire des choses connues ; car avec des sujets de cette petitesse, une confir- mation n’est pas dépourvue de valeur. Ovato oblongum subdepressum, holosericeum, griseo-brunneum tandem rufescens; caput antice attenuatum postice thoracis latitudine ; antennæ inferæ, arliculi duo primi crassiores, duo sequentes long gracillimé pili- geri; ocellé nulli; pedes pallidi, tibiæ tarsique sub lente hirsulti ; hemely- ba corpore longiora; membrana binervia, nervis medio cocuntibus. Long. 2 4/4 à 2 4/2 mill. (Vid. pl. 5, fig. 3.) Hab ad littora fluminum (Sant-Sever) ef lacuum maritimorum (Bisear- rosse). D’après M. Signoret, la synonymie de cet insecte est la suivante ; 919 LEON DUFOUR, — Cryplostéemima alienwn. Cryptostemma alienum HERRICH-SHÆFFER, Suites à Panzer, fasc. 1435, 11, 1855. — FieBEr, Eur. Hemipt., 143, 48, 18614. — BARENSPRUNG, Hem. Heteropt. Eur. Syst. Disp., page 13. Dipsocoris alienum HALIDAY, Natur. Review. & VE, p. 61, 1855. — Meyer, Mitt. der Sweizerischen Ent. Gesellsch., p. 237, 1864. Les poils hérissés des antennes, les imperceptibles spinules des tibias et des tarses, les cuisses antérieures plus grosses et l'habitat riverain auto- risent à penser que ce myrmidon vit de proies vivantes, d’atomes ailés qui nous sont encore inconnus, Les pattes, surtout les postérieures, ont de longues hanches, ce qui justilie la prestesse avec laquelle Le Cryptostemma prend le vol. 11 doit la faculté de ne point mouiller son corps à une très tine pubescence qui le revêt en entier. Pour examiner les détails de son organisation, on ne peut le placer dans l’eau, car celle-ci n’adhère point et l'insecte est entouré d’une bulle d'air. M. Laboulbène a employé lal- cool qui pénètre rapidement jusqu'au tégument externe: de cette façon, notre collègue à pu s'assurer que les antennes ont quatre articles, el que les ailes offrent la disposition des nervures représeniée dans la figure 5 €. Cet insecte a une texture si délicate, si tendre, qu'il est fort difficile de saisir des individus bien conservés. EXPLICATION DES FIGURES 3 DE LA PLANCHE 6. Fig. 3. Cryplostemma alienum considérablement grossi: et auprès, me- sure de sa grandeur naturelle. 3 a. Moitié de la tête, bien plus grossie, vue en dessous, pour mon- trer une antenne, et son insertion infere sous le bord latéral près de l'œil, 3 b. Palte, pour faire voir sa composition lerminale : cuisse, Libia. tarse, ongles. 3 c. Aile supérieure, pour mettre en évidence la disposition des ner- vures. HI DESCRIPTION DU SIPHONURA GALLÆ QUERCUS NOUVELLE ESPÈCE DE CHALCIDITE, Par M. LÉON DUFOUR, Président honoraire. (Séance du 13 Avril 1864. L'histoire du parasitisme chez les insectes offre les péripéties les plus émouvantes, les plus dignes d'intérêt. Les existences Gépendant d’autres existences et comme grefflées mutuellement, entre types différents, semblent tenir du roman, mais la vérité brille d’un vif éclat aux yeux exercés à sa recherche et à sa découverte. Il y à un quart de siècle que mon savant ami Perris publia dans nos Annales (1) un intéressant mémoire sur la galle du Papaver dubium et sur ses habitants. Il y trouva, comme parasite d’un Déplolepis, producteur légitime de cette galle, un curieux Chalcidite qu’il nomma Cyrtosoma papa- veris, ignorant que ce même genre avait été déjà publié par Spinola, sous l’appellation de Siphonura. C'est une nouvelle espèce de ce singulier et élégant genre Siphonura, vivant dans une galle du Chêne aux dépens d’un Diplolepis, que je viens aujourd’hui offrir à la science. Tout le monde sait combien sont nombreuses les espèces de galles qui se trouvent sur les Chênes. Une de ces galles, qui n’est point rare sur le Quercus tauzin (et non tozza), et qui habite aussi de loin en loin sur le Q. robur, m'a fourni à diverses reprises le nouveau S’phonura que je décrirai bientôt. Cette galle, qui vient sur les branches du Tauzin, égale en grosseur une belle noisette, ayant de quinze à vingt millimètres de diamètre. Elle est sphéroïdale, dure, ligneuse, s'entamant difficilement avec le tranchant du couteau. Sa surface est lisse, unie, mais elle offre dans son tiers supérieur des tubercules obtus, parfois disposés circulairement, mais plus souvent épars et s’effaçant même presque complétement. Réaumur l’a figurée (vol. Il, pl. 35, fig. 5) sur un rameau de chêne (1) Tome IX, page 96, planche 6, 1840, 4° Série, TOME IV, 1h 21/ LEON Durour. — Siphonura gallæ quercus. dénué de feuilles, sans indiquer sa provenance. Il la classe dans les galles ligneuses. Il se contente de dire qu’elle est en boule assez unie, hérissée de quatre, cinq ou six gros tubercules en pointe mousse, Il se tait sur ses habitants. Notre galle a pour fabricant litulaire un Diplolepis d'espèce nouvelle dont voici la diagnose : DIPLOLEPIS GENICULATA Duf.— ©. Caput et thorax omnino nigri, opact, subtiliter pubescentes ; abdomen glabrum, nitidissimum, nigrum ; antennæ nigro-piceæ cum scapo nigro; pedes nigri cum geniculis, tibiis tarsisque obscure rufescentibus ; tibiæ posticæ nigræ; alæ diaphanæ, nervi fusco- testacei. — Long. 4 mill. Hab. in galla lignosa tuberculata Quercus tauzin. Ge Dipiolèpe n’est point mentionné dans les auteurs classiques de ma bibliothèque, ni dans la Monographie des espèces de la Provence de Boyer de Fonscolombe (Ann. Sc. nat., tom. 26), et je ne le vois pas dans les nombreux types dont m'a enrichi le docteur Giraud, qui a spéciale- ment étudié le groupe si difficile de ces petits Hyménoptères gallicoles. C’est de ce D. geniculata qu'est essentiellement parasite le joli Spho- nura que je vais décrire tout à l’heure, et qui a la physionomie et la struc- ture originales du Cyrtosoma papaveris Perr., mais avec une taille double de celui-ci et des traits spécifiques distincts : SIPHONURA GALLÆ QUERGUS Duf. — 9. Cæruleo-metallica nitida, hinc inde virescens ; caput thorax el abdominis segmentum primum læves, im- punclali; antennæ obscure nigræ; oculi ferruginei; abdominis segmenta pone primum subæneo viridia, basi fossulato insculpta; alæ diaphanx aveniæ ; virgula costalis minutissima costaque nigrescentes ; tibia tarsique testaceo rufescentes ; cauda, seu oviscaptum, nigrescens. — Long. 6-7 mill. d. Minor; abdominis apex inermis rotundatus ; tibiæ tarsique nigri, vix rurescentes ; abdominis segmenta post primum, punctato colliculosa. Le premier segment de l’abdomen présente un trait remarquable qui est générique et que M. Perris a parfaitement signalé. Ce segment est dé- taché des suivants, en arrière, et béant, de manière à présenter la forme d’une écaille. me NOTE LOPHYRUS PINL Linné et sur sen parasite le MORXMUS OBSOLETUS Fabr., Par M. H. LUCAS. (Séance du 27 Avril 1864.) Dans les derniers jours du mois de décembre 1863, M. le général Levaillant m'adressa la lettre suivante accompagnée d’une boîte : «Je vous envoie les cocons d’une fausse chenille qui dévore chaque année tout le feuillage d’un bois de Pins sylvestres. Je ne connais pas l’insecte parfait. » J'ouvris celte boîte qui contenait une cinquantaine de cocons d’un Hyménoptère térébrant que je crus devoir rapporter au genre Lo- phyrus. Placés à une température assez élevée, les éclosions commen- cèrent vers les premiers jours de mars, et à la fin du même mois j'étais possesseur d’une vingtaine d’irdividus de cet Hyménoptère que je reconnus pour être le Lophyrus pini de Linné. Lorsque j'observai ce Térébrant dont les allures sont assez lentes, je remarquai que pour sortir du cocon dans lequel il a subi toutes les phases de sa vie évolutive, il entaillait avec ses mandibules la partie antérieure de cette habitation de manière à en détacher une calotte d’un rond parfait. Souvent cette calotte tombe d'elle-même après ou pendant la sortie de l’insecte parfait de son cocon ; mais quelquefois j'ai remarqué aussi que celle calotte restait fixée après le cocon au moyen de quelques fils de soie laissés par le Loghyrus pini et qui remplissent alors les fonctions de charnière. Lorsqu'on observe à la loupe la partie du cocon ainsi découpée par linsecte parfait qui sort tout développé de son habitation, on remarque une si grande régularité sur les bords de cette découpure, qu’au premier aspect on pourrait sup- poser que cette calotte a été détachée au moyen d’un instrument tranchant. Cette fausse chenille ou plutôt la larve du Lophyrus pini est souvent piquée par un petit Hyménoptère désigné par les auteurs sous le nom de 216 H. LUCAS. — Lophyrus pini el Son parasite. Torymus obsoletus Fabr., Ratzeb. die Forst-Insect., pl. 8, fig. 3, ®.Ce petit parasite remarquable par sa robe d’un vert bronzé cuivreux, par sa démarche vive el saccadée, éclot en même temps que Lophyrus pini. A cet effet, il entaille comme cet Hlyménoptère térébrant, le cocon formé par la larve du Lophyrus péni ; il détache de ce cocon une rondelle d’un rond parfait et cette unique ouverture sert de passage à tous les autres individus qui ont subi leurs transformations dans ce cocon construit par la larve du Lophyrus pini, larve qui ensuite sert de nourriture à cetle petite colonie de parasites. Enfin, je terminerai ces quelques observations par un fait curieux et qu'il est bien difficile d'expliquer. Sur cinquante cocons recueillis au hasard et envoyés par M. le général Levaillant, je n’ai toujours eu que des femelles ! Pourquoi cette absence des mâles (1) ? Quant au parasite, j'ai été un peu plus heureux, car sur huit individus du T'orymus obsoletus, j'ai obtenu un mâle de ce joli petit Chalcidite. Je ne m'étendrai pas davantage sur les particularités de cet Hymé- noptère térébrant, dont les diverses métamorphoses ont été parfaitement observées par M. Ratzeburg dans son die Forst-Insect., p. 85, pl. 4, fig. 1 (1844), ni sur celles du Torymus obsoletus Fabr., dont une femelle a été représentée à la pl. 8, fig. 3, du même ouvrage. C'est dans les bois situés aux environs de Sézanne que cette espèce nui- sible au Pin sylvestre à été rencontrée en grand nombre par M. le général Levaillant. (4) Depuis la communication que j'ai faile à la Société de cette nole (27 avril), je dois dire que, vers le milieu du mois de mai, j'ai eu la satisfaction de voir éclore deux mâles de cet Hyménoptère térébrant. QUELQUES REMARQUES Aranéides orbitèles de la Nouvelle-Grenade, de Nossi-Bé, de Malacea, elc., de M. E, Keyserling, Par M. H. LUCAS. (Séance du 27 Janvier 1864. ee ee J'ai recu dernièrement une brochure fort intéressante sur les Aranéides de la famille des Orbitèles de Latreille ou des Epéiridées de Sundewall. Elle à pour titre : Beschreibungen neuer und wenig bekannter arten aus der familie Orbitelæ, Latr. oder Epeiridæ Sund (1). En compulsant cette brochure, qui m'a paru faite avec conscience et talent, j'ai remarqué que toutes les Aranéides qui y sont décrites ont pour patrie Santa-Fé-de- Bogota dans la Nouvelle-Grenade :; cependant il y en a quelques-unes qui proviennent de Nossi-Bé, de Malacea et de l’île Maurice. L'auteur de ce mémoire est M. E. Keyserling, et ce naturaliste en publiant ce travail ne s’est pas seulement contenté de décrire ces Aranéides, mais il les a aussi toutes figurées ; les planches qui accompagnent son mémoire sont au nombre de sept, et les espèces qu’elles représentent ont toutes été des- sinées et lithographiées par M. Keyserling. Quand on étudie ce travail, on remarque que les genres qui ont fourni le plus grand nombre d'espèces nouvelles pour la science sont ceux des Epeira et des Acrosoma, puis viennent ensuite les Tetragnatha et les Gasteracantha. Enfin M. Keyser- ling décrit et figure trente-neul espèces nouvelles ainsi réparties : EPEIRA, 15 : bogotensis, granadensis, Salei, dubiu, pallidula, trivittata, Hent:i, lriangula, saxacensis, variabilis, «mygdalacea, fusco-vittata. parvula, crucifera @l fornicata. ACROSOMA, 11 : Lucasii, aculo-spinum, brevis- ® pénum, bicolor, rubicundum, elongatum, obluso-spinosum, flavo-maculatum, crassum OÙ Guerinii. TETRAGNATHA, 0: biqibbosa, quinque-lineata, ocel- (1) Separataddruck aus den, Sitzungsberichten der Isis zu Dresden, 1863 918 H, LUCAS. — Aranéides orbiteles. lata, tenuipes et rubro-maculala. GASTERACANTHA, 4 : Blackiwallii, Wes- tringii, Thorellii et Mengii. CYRTOGASTER, 1 : Gruhii. POLTYS, 1 : Kochii. HAPALOCHROTA, À : caudata. NEPHILA, À : vittata. Je dois dire aussi que M. Keyserling a figuré plusieurs espèces de divers auteurs : lelles sont les Epeira actypa, verrucosa, bifasciata de Walcke- naër ; les Acrosoma aculum et pungens du même savant; les Epeira insularis, caroli et stellata de M. Henz. Dans ce travail, j'ai remarqué que son auteur avait créé deux nouvelles coupes génériques sous les noms de Cyrtogaster Grubii et de Hapalochrola caudata. La première rappelle les Acrosoma de Perty ou les Micrathena de Sundewall; elle est fort curieuse par la forme de son abdomen et doit être adoptée. Quant à la seconde qui est aussi très remarquable à cause de l'abdomen qui se pro- longe en forme de queue à sa partie postérieure, je ferai remarquer que cette singulière Aranéide avait déja été observée par notre collègue , M. Vinson, qui l’a décrite et figurée dans son estimable travail ayant pour titre: Aranéides des îles de la Réunion, Maurice et de Madagascar. Comme je pense que le travail de M. Vinson est antérieur à celui de M. Keyser- ling, je propose d'établir la synonymie suivante au sujet de cette curieuse Aranéide : Arachnoura scorpionoides Vins., Aranéid. des îles de la Réu- nion, Maurice et de Madagascar, p. 278 el 294, pl. 49, fig. 4, 4 4, 1 b, 4c,14det Le (1863). Hapalochrota cauduta Kevserling, Beschreibungen nener und wenig bekannter arte: aus der familie Orbitelæ Latr. oder Epeiridæ Sund, p. 82, pl. 3, fig. 6 à 11 (1863). Les exemplaires de M. Vinson ont élé rencontrés à Pile de ja Réunion, ceux qui ont servi à M. Kevyserling proviennent de l'ile de Maurice. Enfin je ne terminerai pas ces quelques remarques sans adresser mes remerciments à M. Keyserling au sujet de sa brochure et sans le féliciter sur sa publication. Quoique les genres traités par M. Keyserling soient peu nombreux, ce travail cependant à ravantage de donner un aperçu des Aranéides orbitèles qui habitent la Nouvelle-Grenade. 11 est à espérer que plus tard ces recherches prendront une plus grande extension, et que, dirigées par des naturalistes spéciaux, elles dévoileront aux zoologistes, les richesses aptérologiques nourries par cette partie de l'Amérique, que l’on peut dire encore inexplorée. TRI REMARQUES A L'OCCASION DE PLUSIEURS BÉLOSTOMIDES. Par M. H. LUCAS, L. DUFOUR ct V. SIGNORET. I. Note relative au BELOSTOMA ALGERIENSE, Par M. H. LUCAS. (Séance du 10 Février 4864.) En faisant la table de nos Annales pour l’année 1863, j'ai remarqué que le Belostoma algeriense Dufour n’appartenait plus aux Belostoma des au- teurs, mais bien à celui des Hydrocyrius de Spinola. De plus, M. Léon Dufour, qui a donné un excellent Essai monographique sur les Bélosto- mides, pense que le genre Déplonychus de M. de Laporte a été établi sur un grand Belostoma analogue à l’Algeriense. M. Stàl n'ayant probablement pas connu le travail de Spinola sur le genre Hydrocyrius, ni celui de M. de Laporte sur le genre Diplonychus, a créé un nom nouveau, celui d'Ilyotrephes, pour y placer un Bélostomide américain que ce savant a décrit sous le nom d’herculeus, et que notre honorable Président hono- raire rapporte à l'Hydrocyrius columbiæ de Spinola. Maintenant, M. Léon Dufour pense que l’Hydrocyrius columbiæ de Spinola ou l'Tlyotrephes herculeus de M. Stàl est la même espèce que l'Hydrocyrius algeriensis. Je ne conteste pas ce rapprochement qui n’a dû être établi qu'après un exa- men approfondi, et je ferai seulement observer combien ce fait est remar- 220 H. Lucas. — Sur le Belostoma algeriense. quable au point de vue de la géographie entomologique de voir une espece de l’ancien continent se retrouver dans le nouveau monde. Si ce grand Hémiptère, jadis exclusivement algérien, doit être réellement rapporté à l'Hydrocyrius columbiæ, dans le cas où il n’y aurait pas d'erreur géogra- phique, il faudra refaire la synonymie de cette espèce, alors cosmopolite. On ne peut s'empêcher de dire que cet Hémiptère, remarquable par sa taille, n’est pas heureux, car si ce changement doit avoir lieu, ce Béloslo- mide, tout nouvellement décrit, sera muni de sept noms, dont trois géné- riques : Belostoma, Hydrocyrius et Ilyotrephes, et quatre (1) spécifiques : columbiæ, herculeus, algeriense & grande. Enfin, je terminerai celte note en complétant la synonymie de l'Hydrocyrius algeriensis, qui, antérieure- ment, portait le nom de Belostoma algeriense Duf., Mém. de l’Acad. des Sc. de Liége, p. 186, pl. 1, fig. 1 à 10 (1855), et que j'ai rapporté, mais avec doute, au Belostoma grande des auteurs, Hist. nal. des Anim. art. de l'Algérie, tom. 5, p. 43 (1849). Je dirai aussi que celle grande espèce a été découverte en 1842 par le commandant Levaillant dans le cercle de la Calle. (1) Encore je passe sous silence la dénomination de cosmopolitanum, imposée a cette espèce par M. Coinde (Revue el Magasin de Zoologie, p. 33, 1863). —— pepe Lee me LE. Rectifications sur les Bélostomides, Par M. LEON DUFOUR. eee (Séance du 24 Février 1864.) | C'est un peu tardivement que je viens relever quelques peccadilles de nomenclature dans mon Essai sur les Bélostomides (Annal. Soc, ent., 4° série, Lom. 3); mais enfin, vaut mieux lard que jamurs. Page 386. Au lieu de Hyotrephes, lisez Ilyotrephes. — 387. Z. dilatala Say, eic.; remplacez Say par Duf. — 399, Pour l'habitat, substituez Grandes-Indes à Nouvelle-Grenade. — 399. Ajoutez à Borborotrephes Sal, 1854 — le svnonvme de Limnegelon Mayr, 1858. Quant aux quelques mots dont notre collègue M. IE. Lucas à acccompagné mon Essai, je lui en demande pardon, mais il m'a fort mal lu, puisqu'il dit : « Quant au rostre, je ne suis pas de Favis de notre honorable prési- dent honoraire, qui accorde quatre articles à cet organe. » Or, je prie M. Lucas de relire à la page 575 ces mots : « Bouche consistant en un rosire (rostruwm) triarticulé, infléchi, etc. » Je le prie aussi de rétracter son accusation sur ce point. L’errare humanum w'épargne personne, el quand la vérité est mise au grand jour, il y a justice à la proclamer hautement. II. OBSERVATIONS à l'oscasion d'une note sur le BELOSTOMA ALGERIENSE LUE PAR M, il. LUCAS DANS LA SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1864, Par M.1e docteur V. SIGNORET. (Séance du 24 Février 1864.) Messieurs , Dans volre dernière séance, à laquelle la grippe m'avait empêché d’as- sister, M. H. Lucas a lu une petite note qu’à ma demande notre cher Se- crétaire a bien voulu me communiquer. J'avouerai tout d'abord qu'après lecture je suis encore à me demander ce qu'a voulu notre honorable collègue M. H. Lucas, car j'ai cherché en vain une conclusion et une synonymie qu'il nous promet, mais qu'il ne nous donne pas. Tout d’abord, il fait reproche à M. Stà! d’avoir créé le genre Hyotrephes (sic) au lieu d’Ilyotrephes, alors qu'il aurait dù connaître le genre Diplo- nychus de M. Laporte et son travail; mais ici je n''arrêterai en demandant à notre ami M. H. Lucas s'il à connu, s’il connaît aujourd'hui ce qu'a voulu M. Laporte avec son genre Déplonychus ? Je crains qu'il y ail ici erreur. Je crois bien que M. H. Lucas a lu ou au moins parcouru la monographie des Bélostomides de M. Léon Dufour, mais je crois qu’il n’a plus présent l'ouvrage de M. Laporte. Car avec M. Léon Dufour, avec Spinola, et probablement plusieurs autres, il ne saurait pas quelle espèce ce dernier avait en vue. En effet, qu'est-ce que le genre Déplonychus, el comment est-il défini? par une phrase insuffisante, car après les carac- tères propres à tous les Bélostomides, il ajoute : Tarsis articulis duobus ; puis, faisant deux sous-genres avec, il ajoute : 1° Sous-genre : Diplonychus. — Corpus elongatum ; larsorum antico- rum unguiculis elongatis, par opposition au 2e Sous-genre : Sphærodema. — Corpus subrotundatum : larsorum anti- corum unquiculis brevibus. V. SIGNORET. — Su Le Belostomu algercensr. 223 Or, je le demande, sont-ce là des caractères génériques ? Je mainliens done mon expression d’insuffisante. Maintenant, comme type du Déiplonychus, il indique le Nepa rustica Fab., pour lequel ce dernier renvoie à une figure de Stoll; tandis que, pour type de son groupe Sphærodema il crée une espèce nouvelle, Sph. rotundata, et il ajoute : il faut probablement rapporter à ce sous-genre N. annulata Fab., — qui se trouve être sa rotundata, ainsi que la Nepa plana Sulzer, qui se trouve être synonyme du N. rustica, et pour lequel plana M. Laporte renvoie à la figure indiquée par Fabricius dans Stoll. Diaprès cela, que devons-nous penser du genre Déplonychus ? Chacun est donc libre, suivant le cours de son esprit. Ainsi, Spinola crée, en 1850, deux genres : Atomya et Amyolella, qui, suivant moi, avaient trail aux genres Sphærodema et Appasus. M. Léon Dufour, aujourd’hui, pense que Diplonychus se rapporte à un grand Bélostome, «et croit que ce genre à été créé pour l'Hydrocyrius algeriense. MM. Amyot et Audinet-Serville, dans leurs Suites à Buffon, qui est encore le seul ouvrage général à con- sulter aujourd’hui, pensent que le genre Déplonychus se rapporte bien à rusticus de Fabricius. Mais alors, non seulement la phrase diagnostique générique serait insuffisante, mais elle serait mauvaise, car elle repose- rait sur une erreur. En effet, M. Laporte dit : Tarsis articulis duobus ; ungulis duobus ; et MM. Amyot ei Serville indiquent : Tarses n'ayant qu'un seul article. Or, si rusticus Fabricius et Laporte est bien rusticus Fab., Am. et Serv., il n’y à qu’un seul article aux tarses antérieurs, c’est bien évident, ce que nous voyons également indiqué par M. Léon Dufour dans sa Monographie, page 399, el pour lequel il crée le genre Nervinops, ei dans la Monographie de M. Mayr, Hemipterologische studien Wienne, 1863, page 4, Vordertarsen cingliedriq. Et cependant ici il y a doute possible, car M. Laporte, en renvoyant à la figure de Stoll, aurait reconnu son insecte si pour lui son rusticus Fab. eût été le rusticus des auteurs plus récents. 11 faut donc croire qu’il avait sous les yeux une autre espèce, d'autant qu'il indique, comme je le disais plus haut : Tarsorum anticorum unguiculis elongalis, ce qui ne se trouve pas dans les Sphærodema, ni pour les Diplonychus A. et Serv. el auteurs récents, et Nervinops L. Duf., et alors il est probable qu’il avait une espèce du genre Appasus À. el S. dont certaines espèces se rapprochent beau- coup du rusticus Fab. et qui ont deux articles aux tarses et deux cro- chets assez allongés, comparativement aux Sphærodema. Dans le doute, il vaut mieux ne pas se prononcer et laisser à notre collègue en entomo- logie, M. Laporte, le soin de rétablir son genre avec des caractères plus 294 V. SIGNORET. eu rapport avec la science actuellé. Mais malgré lopinion de notre cher Président honoraire et malgré le facies des Belostomes que M. Laporte ajoute à sa description, je ne crois pas que Déplonychus soit synonyme de Hydrocyrius, et à cet égard nous voyons donc que M. Stàl avait raison et que l'accusation de M. H. Lucas tombe de soi. A l'égard des genres Atomya et Amyotella, il convient de les rayer el de n’en tenir aucun compte, Spinola les rapportant Jui-même aux genres Sphærodema el Appasus, page 140$, de son second mémoire. Resterait maintenant le reproche de ne pas connaître l’ouvrage de Spinola, mais cela ne me paraît nullement extraordinaire ; il n°y a rien d’étonnant à ce que M. Stàl, de Stockholm, ne connaisse pas en 1853 un ouvrage de fin 1850, surtout lorsqu'il a été emprisonné comme celui-là dans un recueil italien de Modène, où l’entomologie est rare. Du reste, je ferai remarquer que c’est à M. Stàl lui-même que nous sommes redevables de savoir qu'Ilyotrephes est synonyme de Hydrocyrius Spinola, et sans lui nous pen- serions encore que Belostoma grande Lucas est synonyme de Belost. indi- cum des auteurs contemporains, et non du grandis Lin. et Fab.; et sans lui, par conséquent, nous croirions encore que le Be. grandis (Amérique se trouve en Algérie, ce qui ne serait nullement étonnant, puisque peut- être Hydrocyrius algeriensis, columbiæ el herculeus sont identiques. Je dis peut-être, car, pour moi, je trouve que M. 1. Dufour à été très pru- dent en conservant au moins deux espèces, car que juger sur un seul individu et alors surtout que ce ne sont pas les types et que la patrie est différente. Ainsi, celui de Spinola est de Colombie, et mon individu est du Mexique ; herculeus de M. Stl est de Port-Nalal, et le mien de Guinée, ce qui nous rapproche, il est vrai, d'Algérie. EL ici j’ajouterai que M. Mayr, dans son travail sur les Bélostomides, et qui connaît l'Hydrocyrius alge- réensis, colombiæ el herculeus, nous en fait connaître une nouvelle espèce sous le nom de rectus avec l'habitat Sierra Leone, et dont la taille est de 44 mill. \ l'égard des précédents, que M. Antoine Dohrn réunit dans son cata- logue, M. Mayr se demande s'ils doivent être regardés comme synonymes. Ainsi, chez lui il y à doute aussi. Maintenant reste une observation que la lecture de la note de M. Lucas fait surgir, et dont il avait peut-être lintention de parler en nous don-: nant la rectification synonymique qu’il nous annonce, mais qu’il laisse de côté, ou dans ses conclusions sous-entendues : je veux parler de la priorité de son grande sur tous les autres noms, car, en effet, son remarquable travail sur les Insectes d'Algérie date de 1849. C'est là une question à Sur le Belostoma algerrense. 225 juger el pour laquelle je n'ose me prononcer. Cependant je ferai observer que M. Lucas ne donne aucune descriplion el que, par conséquent, ce serait plutôt le travail de Spinola, 1850, qui devrait primer, car non seulement il donne une description spécifique, mais encore il trouve des caractères propres à faire un genre, Caractères qui avaient échappé à M. il. Lucas. Enfin, je ne crois pas qu'il y ait à retrancher à la monographie de M. L. Dufour, el qu’au contraire il n’y aurait qu'à y ajouter, si le Cosmo- politanum de M. Coinde, et que M. Lucas à été assez heureux de déterrer dans la Revue et Magazin de Zoologie, 1863, page 33, est bien synonyme de l’'Hydrocyrius algeriense, car il n'y à pas que le Belostoma (Hydro- cyrius) algeriense qui soit si voisin de nous, et nous possédons des exem- plaires de véritable Bélostome qui habitent l'Europe. Ainsi le Belostoma europæa de M. Barensprung et le Belostona pruinosum de M. L. Dufour habitent la Dalmatie. Je demanderai donc à M. H. Lucas si le Belost. cos- mopolitanum est bien un Bélostome où un Hydrocyrius. A l'égard des articles du rostre des Bélostomides, il y a eu, je pense, confusion de la part de M. H. Lucas et de M. Léon Dulour, ainsi qu'on peut le voir par la note qui précède et dans celle qui suit celle-ci, et tous deux ont tort, je leur en demande pardon. Ainsi M. L. Dufour, dans son travail imprimé à Liége et accompagné d'une figure, dit et figure quaire articles au bec ; M. H. Lucas dit positivement au contraire qu'il n'y en à que trois, et M. L. Dufour, revenant sur son travail, dit comme lui, et, en cela, je crois que ce dernier à tort aujourd’hui et qu'il avait raison autrefois, car, si lon examine le rostre d’un Bélostome en dessus, il y a POSITIVEMENT quatre articles, le quatrième article étant une espèce de rotule placée entre le deuxième et le troisième, ainsi qu’on peut le voir sur les insectes et ainsi qu’on peut le lire page 190 de l'ouvrage cité où il est dit : le troësivme article est court, en forme de rotule, comme encha- lonné, arrondi à son bord antérieur, IL NE SE CONTINUE PAS EN DESSOUS. De son côté, M. Lucas à tort lorsqu'il dit, page 227 de la note qui suit : Quant à moi, j'ai examiné ATTENTIVEMENT le rostre et je puis affirmer qu'en dessus conune en dessous, à l’état de larve comme à celui d’insecte parfait, il n’est réellement composé que de trois articles. IV. QUELQUES REMARQUES RELATIVES AUX Noies de MM. L. Dufour et V. Signoret sur les Bélostomides, Par M. H. LUCAS. (Séance du 9 Mars 1864.) S. M. L. Dufour, dans sa note lue à la séance du 24 février, dit au sujet des articles qui composent le rostre du Belostoma algeriense : quant aux quelques remarques dont notre collègue M. H. Lucas à accompagné mon Essai, je lui en demande pardon, mais il a fort mal lu puisqu'il dit: «Quant au rostre, je ne suis pas de l'avis de notre honorable Président honoraire. qui accorde quatre arlicles à cet organe. Or, je prie M. Lucas de relire à la page 375: Bouche constituant un rostre (rostrum) triarticulé, inflé- chi, etc., etc. » Lorsque j'ai publié la petite note que j'ai lue à la Société dans la séance du 27 mai 1863 (et non 1862 par erreur typographique), je n’ai dû et ne pouvais citer que le travail de M. L. Dufour, ayant pour titre ; Mémoire sur une nouvelle espèce de Belostoma (Acad. Roy. des Sc. de Liége, p. 194, tirage à part, 1855), et non son Essai monographique sur les Bélostomides, où se trouvent la page et le passage qu'il m'invite à consulter, puisque ce nouveau travail n’était pas encore livré à l'impression. Il existe donc simplement de la part de notre cher Président honoraire une confusion qui n'aurait pas eu lieu si ce savant entomologiste eût porté son attention sur le titre du mémoire que j'ai cité dans ma note ; il aurait parfaitement compris que j'étais d’une manière incontestable autorisé à dire ce dont il me bläme, puisque, à la page 190 du Mémoire sur une nouvelle espèce de Belostoma, le seul que je pusse alors consulter, l’autre n'ayant pas H. LuCAs, — femarques sur les Bélostomides. 227 encore été publié, le savant entomologiste de Saint-Sever s'exprime ainsi au sujet des articles qui composent le rostre de cette grande Naucoride : «Les auteurs, dit M. EL. Dufour, sont peu d'accord sur la composition de ce bec, Latreille {ui donne deux articles seulement, MM. Amyot el Ser- ville en signalent trois, les autres auteurs se taisent sur ce point. » Je compte très positivement à sa face supérieure quatre articles, dit M. LE. Dufour. 11 y a donc évidemment contradiction entre ce qui est dit dans cet Essai monographique et ce qui avait été dit dans le Mémoire de 4855. Si c'est une rectification, je ne pouvais en avoir connaissance, puisque ma Note à été publiée en même temps que l’Essai monographique sur les Bélostomides de M. L. Dufour. Quant à moi, j'ai examiné attentivement le rostre du Belostoma ulge- riense et je puis affirmer qu’en dessus comme en dessous, à l’état de larve comme à celui d’insecte parfait, il n’est réellement composé que de trois articles. Maintenant M. L. Dufour, dans sa note du 24 février, me prie de rétracter mon accusation sur ce point. Je le ferais assurément le plus volontiers du monde ; mais le puis-je réellement, puisque l'erreur est im- primée à la page 190 et figurée à la pl. 4, fig. 6, 12 des Mémoires de l’Académie royale des Sciences de Liége (1855) ? Enfin je terminerai ces quelques remarques en empruntant au savant entomologiste de Saint-Sever ses propres expressions : lerrare humanum n’épargne personne, et quand la vérité est mise au grand jour, il y a jus- tice à la proclamer hautement. SS: Mon collègue et ami M. Signoret, dans sa note lue à la séance du 24 février, est encore à se demander ce que j'ai voulu dire dans ma com- munication du 40 du même mois ; j'ai cherché en vain une conclusion et une synonymie qu'il nous promet, dit M. Signoret, mais qu'il ne nous donne pas. D'abord je répondrai à M. Signorel, que je n'ai nullement promis une Synonymie, mais que j'ai cru la compléter en disant dans ma note du 10 février que le Belostoma découvert dans le cercle de la Calle, et que j'ai à tort rapporté au Belostoma grande, devait être considéré comme étant le Belostoma algeriense, observation synonymique qui, suivant M. V. Signoret, avait déjà été faite avant moi par M. Sll. Je faisais aussi re- marquer daus cette même note que le Belostoma cosmopolitanum déterré par moi, suivant M. Signoret, devait être la même espèce que l’Hydro- cirius algeriensis où le Belostoma algeriense de M. L. Dufour ; cette 296 I. Lucas, — Remarques sur les Bélostomides. exhumation vient encore, il me semble, compléter la synonymie de cette espèce actuellement cosmopolite. Quant à la conclusion que M. Signoret cherche en vain, mais qu’il ne trouve pas, il faut que je me sois bien mal expliqué. Qu’ai-je demandé dans ma note du 40 février ? J'ai demandé s'il fallait réellement rapporter à l’'Hydrocirius algeriensis de M. L. Dufour, l'Hydrocyrius columbiæ de M. Spinola ou lIlyotrephes herculeus de M. Stàl. Tel était l’objet de ma note dont la conclusion se trouve dans la réponse même de mon savant collegue et ami qui considère les Hydrocyrius algeriensis, columbiæ el herculeus comme formant peut-être une seule et même espèce, Je ne puis toutefois m'empêcher de dire, au sujet de cette conclusion, que c’est un fait bien curieux au point de vue de la géographie entomologique, de voir une espèce de l'ancien continent (Algérie) se retrouver dans le nouveau monde. Plus loin, M. Signoret dit aussi que j'ai reproché à M. Stàäl de ne pas avoir connu les travaux de MM. Spinola et de Laporte et même d’avoir créé le genre Hyotrephes, nom que ’ai mal orthographié suivant lui. Je dois dire d’abord que le véritable auteur de ce nom mal écrit n’est pas moi, mais bien M. L. Dufour qui l’a ainsi orthographié, p. 386 dans son Essai sur les Bélostomides et l’a rectifié ensuite dans sa note du 24 février. Je dois faire aussi observer qu’il n’est jamais entré dans mon esprit d'adresser le moindre reproche à l'honorable M. Stäl ; cette opinion qui m'a été prêtée par l’auteur de la note du 24 février ne peut se déduire de celle que j'ai lue à la Société le 10 du même mois et où je dis : M. Stäl n'ayant probablement pas connu le travail de M. Spinola sur le genre Hydrocyrius, ni celui de M. de Laporte sur le genre Déplo- nychus, a créé un nouveau nom sous celui d’Ilyotrephes pour y placer un Bélosiomide américain, etc., etc. Eh bien, je demande s’il est possible de voir dans cette phrase l'ombre d’un reproche, je ne le crois pas, et telle n’a pas été assurément mon intention. Enfin, je limite là ces quelques remarques ; je crois avoir répondu à tout ce qui me concerne dans la note du 24 février de mon ami et savant collègue M. V. Signoret, note assez longue et dans laquelle se trouvent bien des passages qui m'ont paru étrangers aux quelques observations que j'ai communiquées à la Société dans sa séance du 40 février. Re — DESCRIPTION Deux Aranéides des genres THOMISE et EPEIRE DU SÉNÉGAL, Par M. le docteur DOUMERC. (Séance du 27 Janvier 1864.) Les Crustacés et les Insectes jouissent en général du privilége de con- server dans nos collections leur forme et leurs couleurs pendant la longue durée de leur dessiccation, et d’être, par conséquent, en tout temps à la dis- position du peintre et de Pobservateur. Malheureusement il n’en est pas de même pour l’intéressante classe des Aranéides, dont la constitution molle et la délicatesse du coloris de leur épiderme disparaît peu de temps après la mort de l'animal. L'art taxidermique n’a point encore dit son dernier mot à cet égard. À l'exception des Mygales, des grandes Lycoses et de quelques autres grosses espèces à peau abdominale résistante ou velue, recueillies dans lalcool et soumises à l’insufflation ou au cotonnage, presque toutes les autres espèces indigènes et exotiques deviennent mé- connaissables par la déformation et la décoloration de leurs organes déli- cats. Le pinceau des Merian, des Rœsel et de leurs disciples devient alors l'interprète le plus appréciable de la nature vivante pour les travaux de l'Arachnéologiste. Les deux Aranéides africaines dont je donne là description m'ont été envoyées du Sénégal où elles ont été peintes dé leur vivant par un ami regretté dont le talent dans ce genre ne laissait rien à désirer (4). (1) À. Kummer, mort à Saint-Louis (Walk., Hist, des Apières, 1837), © Série, TOME IV. 15 230 DOUMERC. 1. Taomisus YoLoraus. (PI. 5, fig. 2.) Albidus, thorace flavescente, oculis sex rubris micantibus, fascià frontali triangulari nigra cinclis ; abdomine pallido, bituberculato, tæniä pur- purin& circumscriplo, punclisque sex dorsalibus nigris ; pedibus duobus anlicis longioribus, apici roseis. — Long. 45 mill., lat, 10 mill. — Hab. Sénégal, Cette jolie Thomise, de couleur blanchätre, ayant l'extrémité des deux premières pattes antérieures d’un rose clair et l'abdomen entouré d’un liséré festonné pourpré, est remarquable par la bandelette triangulaire frontale noire qui entoure ses six yeux et par la bosse tuberculiforme un peu aiguë placée de chaqué côté vers le milieu de labdomen. Une autre particularité caractéristique chez cette espèce, mais qui ne s’observe que pendant la vie de l’animal, est le phénomène singulier qu’offrent les quatre yeux de la ligne antérieure latérale et angulaire du front. Ges yeux jouissent d’une cornée qui, vue sur le plan horizontal de l'œil, est plus où moins transparente et incolore alternativement. Le fond des deux yeux intermédiaires est d’un rouge cerise laque et change à volonté selon que l’animai fixe tel ou tel objet, variant alors du rouge foncé au rouge pâle. Lorsqu'un coup d'air, par exemple, frappe l’Aranéide subitement, le rouge foncé apparaît aussitôt dans toute son intensité, et lorsqu'on la fixe avec la loupe, le fond de l’œil n’a plus qu'une faible lueur rougeûtre qui varie graduellement de temps en temps par différentes nuances. Il semble alors à l'observateur qu’un petit corps en forme de globe, diversement nuancé en plusieurs endroits, se meut sous la cornée, et l’on voit alors la colo- ralion la plus foncée s’avançant toujours du bord latéral externe vers le côté interne de l'œil. Pendant la nuit, à la lueur d’une chandelle, les deux autres yeux supérieurs offrent le blanc éclatant de la phosphores- cence, mais celte lueur s'éteint par intervalles pour reparaître avec un nouvel éclat, comme nous en avons un exemple dans notre Geophile élec- trique d'Europe. Cette Thomise habite le pays des Yolofs au Sénégal. Elle se tient ordi- nairement sur les buissons épineux. Elle forme son cocon d’un tissu de bourre soyeux fixé au nœud d’une branchette dont elle rabat les feuilles sur sa surface et s’y tient blottie pendant la durée de lincubation de sa ponte avant la saison des pluies. 4, il n Q o Deux Aranéides des genres Thomise el Épeire. 231 2. EPEIRA ARMILLIPES. (PI, 5, fig. 4.) Nigra, thorace cinereo, seloso ; abdomine oblongo, basi fascià lute& tri- lobata, punctisque quatuor vel sex dorsalibus punctulalis flavis ; femori- bus intermediis posticisque rufis ; tibiis pedum anteriorum fasciculo pilo- rum armilliforme instructis ; pedibus posticis valdè pilosis, inlermediis vero glabris. — Long. 25 mill, — Hab. Sénégal. Cette grande et belle Épeire a la forme allongée de l’Ep. clavipes qui habite les Antilles. Elle se trouve au Sénégal où elle se tient cachée pen- dant les fortes chaleurs du jour dans la retraite tubuleuse de sa toile aux angles des vieilles masures, dans les bois des environs de Saint-Louis. La toile orbiforme qu’elle file au bout de son tube est moins régulière et plus entrelacée de fils que celle de nos Épeires indigènes, et elle ne s’y tient pas comme elles la tête en bas au centre de son réseau, mais s’avance à demi corps hors de sa retraite, les pattes allongées en avant sur les premiers fils de sa toile, à la manière des Ségestries, prête à fondre sur sa proie à la moindre vibration, et n’entraîne sa capture dans sa retraite qu'après l'avoir paralysée par un nombreux entourage de fils. Gette particularité de mœurs soupconnée par Walkenaer, Aran., fasc. F, se trouve ici confirmée par l'observation. D’ailleurs, par la forme allongée de l’abdomen, cette nouvelle espèce se range dans la 4'° famille du genre Épeire, Walk., tabl. p. 53. Cette espèce est remarquable par le faisceau de longs poils noirs qui enveloppe comme un bracelet l'articulation de la jambe des quatre pattes antérieures, et la série de poils épais dont sont garnies les jambes et les tarses des pattes postérieures; la troisième paire est dénuée de ces poils el presque entièrement glabre. Les palpes, la base des deux paires de pattes postérieures et la moitié des jambes des deux paires de pattes anté- rieures sont d’un roux ferrugineux. Le corselet est d’un gris clair et légè- rement soyeux. L’abdomen est de forme conique allongée, d’un noir mat, orné à sa base d’une large bande jaune trilobée en arrière et offre le long de sa partie dorsale une série de quatre ou six taches parallèles de la même couleur. Par l’ensemble de ses caractères classiques, cette Épeire appartient à la famille des Allongées cylindriques du tableau des Aranéides de Walke- naer ; mais comme cet auteur ne mentionne pas la forme de leur cocon, ‘) 56 2 DOUMERC. — Deux Aranèides des genres Thomise et Épeire. comme il le fait dans les familles suivantes, il serait intéressant de con- naître la fabrication de celui-ci qui pourrait ne pas être analogue à celui de ses congénères, dont elle est, à ma connaissance, la seule espèce afri- caine ; les autres espèces connues, tels que les Ep. chrysogaster, clavipes et plumipes de Latr., appartenant toutes aux Indes orientales ou au continent américain. EXPLICATION DES FIGURES À ET Ÿ DE LA PLANCHE 5. Fig. 4. Æpcira armillipes, representée de grandeur naturelle. 2 a. Thomisus Yolophus, de grandeur naturelle. 2 b. Position frontale des six yeux. 2 c. Idem vus en dessus. 2 d. Disposition anale des filières. 2e. Organes (le Ja bouche. 2 f. Longueur relative des pattes. 2 4. Cocon recouvert de feuilles. age Q EEE LS ESPÈCES NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES D'ALGÉRIE Par M. L. REICHE. (Séance du 24 Février 1864.) 4. AMBLYSTOMUS SOLskyi1 Reiche. — Longit. 5 1/2 mill. (2 1/2 lin.), latit. 2 4/4 mill. (1 lin.). Oblongo-elongatus, nitidulus, niger:; ore, antennis nigro-maculals, Libiis tarsisque testaceis. Caput subrotundatum, lævigatum ; labro mandi- bulisque piceis, antennis piceis articulo primo testaceo. Thorax capile vix latior, cordatus, antice late subemarginatus ;: angulis obtusis; postice valde angustatus ; angulis rotundatis; basi recte truncatus ; disco con- vexiusculo, lævigato, antice sat profunde arcuatim canaliculato, basi trans- versim impresso, à latere marginato. Sculellum iriangulare, lævigatum. Elytra thorace fere duplo latiora, subparallela, paulo ante medium parum dilatala, octo striata ; striis subtile punctatis, interslitiis subtilissime, sub- lente, punctulalis ; in interstitio tertio ad striam tertiam, paulo ante apicem, puncto impresso. Sublus piceus ; abdominis segmentis apice sub- lestaceis. Hab. Alger ; a dom. Solsky lectus. Etiam Bonam versüs, Cette espèce, que je tiens de la libéralité de M. Solsky, de Saint-Péters- bourg, qui, dans un voyage récent en Algérie, a recueilli une grande quan- lilé d'insectes, diffère de l'A. maurilanica Lucas, par sa taille moindre, sa forme plus allongée, el par son corselel plus étroit et plus rétréci en arrière. 254 L REICHE. 2. ZABRUS (POLYSITUS) MAROGCANUS Reiche. — Longit. 10 mill. (4 1/2 lin.), latit. 4 2/3 mill. (2 lin.). Oblongus, nitidulus, nigro-piceus ; labro, palpis, antennis tarsisque obs- cure ferrugineis. Caput ovatum, vertice grosse punctatum, inter antennas bisulcatum, medio sublævigatum ; oculis sat prominulis ; antennis tomen- Losis, gracilibus thoracis basi superantibus. Thorax capite duplo latior, latitudine tertia parte brevior, antice posticeque vix æqualiter parum angustatus, à latere rotundatus ; angulis, præsertim posticis, rotundatis ; basi medio parum sinuatus:; disco convexo, marginato, medio canalicu- lato, crebre profundeque punctato ; punctis in medio parum remotis. Scutellum triangulare, transversum, lævigatum. Elytra basi thoracis lati- tudine, ponè medium parum ampliora, convexa, thorace haud triplo longiora, profunde punctato striata ; interstitiis lævibus, convexis. Subtus meta et mesothorace sat profunde grosse punctatis, abdominis segmen- tis medio sublævigatis, a latere punctatis. Hab. Marocco. Cette espèce, remarquable en ce qu’elle vient former la troisième du groupe des Zabrus à articles des tarses antérieurs du mâle triangulaires (genre Polysitus Zimmermann), se distingue des deux déjà connues par son corselet arrondi aux angles postérieurs, par la ponctuation grossière de sa tête et de son corselet et par les stries fortement enfoncées et ponc- tuées de ses élytres. 3. HYDROPORUS BASINOTATUS Reiche. — Longit. 3 1/2 mill. (1 3/5 lin.), latit. 2 mill, (7/8 lin.). Breviler ovalis, leviter convexus, parce pubescens, subnitidulus, nigro- piceus ; ore, antennarum basi, maculis elytrorum pedibusque testaceo rufis. Caput minutissime punctatum. Thorax capite vix duplo latior, lati- tudine tertia parte paulo longior, antice valde angustatus, a latere rotun- datus, supra scutellum triangulariter lobatus, crebre minutissime punctatus sulco transverso, grosse punctato antice instructus. Elytra basi, thoracis basi latitudine ac proxime ampliora, medio parum latiora, apice conjunctim rolundata, densissime minutissime punclulata, basi utrinque lestaceo ma- culata ; scilicet litura longitudinali ad sculellum, macula oblonga in Coléoptires d'Algérie. 235 medio, allera arcuata ad humerum interdum secundum marginem descen- dente ; his maculis ad basin interdum confluentibus; elytrorum epipleuris basi testaceis. Subtus metathorace fortiter, mesothoraceque leviter punc- tatis ; abdomine minutissime punctato ; femoribus basi infuscatis. Hab. Tanger in Marocco. Gette espèce, très voisine du Hydrop. lituratus Fabr., pourrait, à la vue simple, être confondue avec elle, mais, à la loupe, on voit que sa ponc- {uation beaucoup moins forte est aussi beaucoup plus dense et qu’elle est même presque imperceptible. h. HYDROPORUS LEPRIEURII Reiche. — Longit. 3 1/2 mill. (1 1/2 lin.), latit. 2 mill, (9/10 lin.). Ovalis, valdè convexus, nigre-piceus, nitidulus, parce pubescens ; ore, antennis, thoracis fascia transversa, elytrorum maculis pedibusque flavo- lestaceis. Caput latum, transversum, punctato-rugosulum, late bi-impres- sum. Thorax capite paulo latior, latitudine tertia parte brevior, antice parum angustalus, late emarginatus, à latere paulo rotundatus, tenuissime punetalus, antice punctis majoribus seria transversali instructus, fascia lata transversali rubra ad latera dilatata ornatus. Elytra basi thoracis basi latitudine, indè usque ad medium dilatata, postice conjunctim subacumi- nala, crebre sat profunde punctata, maculis quinque testaceo-ferrugineis ornala ; prima basilari vix mediana irregulari oblonga, secunda marginali uncinata paulo infra, tertia infra medium lineolata, quarla submarginali virgulata, quinta apicali hamata ; maculis tertia, quarta quintaque interdum confluentibus; lateribus epipleurisque flavo-ferrugineis. Subtus prothorace pedibus anoque rufis, pectore punctato, abdomine coriaceo ; Libiis posticis interdum fuseis. Hab. Bonam versus, Algiriæ orientali. Cette espèce, par sa forme renflée et acuminée postérieurement, vient se placer près du Hydrop. Escheri Aubé; elle ressemble à cette espèce par le dessin des élytres ; elle en diffère par sa forme plus allongée, par la ponctuation plus forte de ses élytres et surtout par la large fascie trans- versale rougeâtre de son corselet, Je lai dédiée à mon savant ami M. Leprieur, dont le long séjour à Bone lui a permis de recueillir une collection considérable de Coléoptères de celte partie de l'Algérie, et à la générosité duquél je dois cette espèce avec beaucoup d’autres. 296 L. REICHE, 5. CHOLEVA SUBCOSTATA Reiche, — Longit. 5 3/4 mill (4 5/5 lin.). latit. 2 mill. (7/8 lin.). Oblonga, nitidula, pallide-alutacea, tenue brevissimeque pallide-pubes- cens. Caput subrotundum, tenue ac crebre punctatum ; oculis sat promi- nulis ; antennis gracilibus, articulo secundo tertio subæquale. Thorax capite plus duplo latior, latitudine tertia parte brevior, antice valde postice parum angustatus, à latere valde rotundatus, infra medium latior, sal convexus, granulatus, transversim leviter rugulosus : angulis poslicis obtusis. Scutellum triangulare, rugulosum. Elytra basi thoracis basi lati- tudine, ultra medium ampliora, apice singulatim rotundala, sat convexa, marginata, granulata, transversim rugulosa, profunde striata ; interstitiis convexis. Subtus colore dilutior ; pedibus longis, gracilibus, tibiis posticis paululum incurvis. Hab. Bona, Algiriæ orientali. Getle espèce, découverte par M. Lethierry, se distingue facilement de ses congénères par sa laille moitié plus petite que celle de la GA. ciste- loides ; par sa couleur uniformément testacée el un peu brillante ; par les rugosilés transversales el assez fortes de ses élytres, leurs stries très en- foncées et les intervalles élevés. 6. Carors ErRo Reiche, — Longit. 8 mill. (4 1/4 lin.), lalit, 4 3/4 mill. (3/4 lin.). Ovalis, nigro-piceus, nitidulus ; antennis basi rufis ; pedibus dilutioribus. aput subrotundatum, sat convexum, crebre profundeque punetatum ; antennis thoracis basi vix attingentibus, clavatis, fuscis, articulis quinque primis rufescentibus ; clava opaca fusca ; articulo primo longiore 2°, 3°, %° et 5°, gradatim longitudine decrescentibus, octavo septimo mullo bre- viore el angustiore. Thorax capite duplo lalior, lalitudine tertia parte brevior, antice magis postice minus angustatus, a latere rotundatus, ponè medium dilatatus, postice rectè truncatus ; angulis oblusis ; sat convexus, valde rugulatus, tomento breve testaceo parce veslitus, Scutellum breviter lriangulare, rugulatum." Elylra ovala, basi thcracis latiora, pone me- dium dilatala valde rugulata, pallide pubescentia, suluram versüs uni- striata. Pedes rufescentes. Hab, Oran, Algiriæ occidentali. | | ! | Coléoptères d'Algérie. 237 Cette espèce, de la taille du C. scétulus, diffère de ses congénères par son aspect un peu brillant, par la brièveté de ses antennes, par le rétré- cissement postérieur de son corselel plus prononcé encore que dans le C. alpinus et par la rugosité plus forte de ses téguments. J'en dois la connaissance à mon obligeant collègue M. Boieldieu. 7. CYBOCEPHALUS ÆNEUS Reiche. — Longit. 4/5 mill. (2/5 lin.), latit, 8/5 mill. (4/3 lin.). Subglobosus, æneus, nitidissimus, glaber. Caput sat latum, tenuissime punctulatum, antennis palpisque nigris, Thorax amplus, valde convexus ; lateribus rotundatis, parum reflexis ; ad humeros rotundatim parum lo- batus, lævigatus. Scutellum triangulare, valde transversum, lævigatum. Elytra basi thoracis vix latitudine, inde ad apicem attenuata, apice con- junctim rotundata, valde convexa, lævigata. Subtus niger ; pedibus æneis. Hab. in Algiriæ ; a dom. Poupillier lectus. Cette espèce a tout à fait le port et la taille du Cyb. exiquus Erichson ; elle en diffère par sa couleur bronzée uniforme et sa forme plus atténuée en arrière, 8. TRICHOPTERYX LETHIERRYI Reiche. — Longit. 4 1/5 mill. (1/2 lin.), latit. 3/5 mill. (1/4 lin.). > Breviter oblongus, nitidulus, breviter subpubescens, piceo-testaceus. Caput latum, subtilissime punctulatum ; oculis nigris, prominentibus ; antennis lestaceis. Thorax capite pus duplo latior, amplus, convexus ; lateribus deflexis, dilatatis ; antice late nec profunde emarginatus, postice arcuatim sinuatus, ad angulis posticis acuminato produectus, dense minute punclulatus. Scutellum triangulare, puneclulatum. Elytra thoracis basi angustiora, thorace dimidio longiora, subparallela, apice subtruncala, pal- lidiora, sat dense punctulata. Subtus abdomine pallidiore, pedibus tes- {aceis. Hab. Bonam versüs, Algiriæ orientali. Cette espèce a élé trouvée aux environs de Bone par M. Lethierry, à qui j'ai cru devoir la dédier en mémoire des services que ses recherches assidues ont rendus à la science; elle a la taille du Tr, grandicollis, mais 238 L. REICHE. sa forme est plus allongée et son corselet plus ample, analogue à celui du Tr, alomaria ; sa couleur testacée l’éloigne de toutes les autres espèces. 9, SGAPHISOMA POUPILLIERI Reiche., — Longit. 2 3/4 mill. (4 1/6 lin.), latit, 4 1/2 mill. (2/3 lin.). Ovatum testaceo-brunneum, nitidum, glaber. Caput subtriangulare, lævigatum ; palpis testaceis. Thorax convexus, lævigatus. Elytra convexa, remote grosse-punctala, sutura paulo elevata ; stria suturali deficienti. Pygidium acuminatum, elvtris superante. Subtus pedibusque concoloribus, libiis rectis. Hab. Algiriam versüs. Getle espèce, du double plus grande que le Sc. agaricinum et presque de la taille du Sc. limbatum, se distingue des espèces connues de ce genre surtout par l'absence complète de strie suturale, la présence de cette strie ayant élé considérée comme caractère générique. Découverte aux environs d'Alger par M. Poupillier, j'ai cru devoir dédier cette intéressante espèce à cet entomologiste zélé, qui a bien voulu m'en donner un exemplaire auquel malheureusement les antennes manquaient. Genre ESARCUS Reiche. Corpus minutum, convexum. Caput in prothorace ferè ad oculos m- serlum. Oculi laterales, globosi, forte granulati. Antennæ ante oculos insertæ, prothorace longiores ; undecim articulatæ, a basi ad apicem sensim crassiores; articulis cylindricis, secundo minore, nono et decimo subquadratis, ultimo subovato apice oblique subtruncato. Labrum paulo productum, rotundatum. Palpi maxillares ; articulo primo minuto apice dilatato ; secundo primo breviore ac crassiore, subtransverso ; tertio majore crassioreque, truncato, subsecuriforme. Thorax convexus ; lateribus deplanatis, dilatatis. Scutellum occultum. Elytra convexa, punctato-striala, connexa ; alis deficientibus. Abdomen quinque segmentatum. Coléopteres d'Algérie. 239 Pedes eursoriü, subcontractiles, approximati libüs cylindricis ; Larsis subtus barbatis, quadriarticulatis; biunguiculatis ; articulo primo longiore in pedibus anticis crassiore subtusque apice producto, in intermediis el posterioribus gracile ; articulo secundo primo dimidio breviore ; terlio secundo dimidio breviore ; quarto primi longitudine æquale ; unguiculis simplicibus. Gelte coupe générique dont le type a toute l'apparence d'un Tœrphius (Erichson, Ins. Deutsch., 111-256), en diffère considérablement : 1° Par ses antennes insérées au-devant des yeux, presque filiformes, el sans capitule. 2° Par l'insertion rapprochée de ses pattes. 3° Par ses tarses dont le 4° article est autant ou plus long que les deux suivants réunis. Néanmoins c’est auprès de ce genre qu'elle doit prendre place, tout ses caractères la rattachant à la famille des COLYDIADÆ. 10. EsArCUS LEPRIEURII Reiche, — Longit. 4 mill. (4 2/3 lin.), latit. 2 4/3 mill. (1 lin.). Oblongus, piceus, nitidulus, griseo-hirtus. Caput subrotundum, crebre punclatum ; antennis palpisque rufescentibus. Thorax capite duplo latior, latitudine dimidio brevior, antice angustatus, profunde emarginatus ; an- gulis obtusis ; a latere valde rotundatus, postice medio rotundatus, utrin- que excisus ; angulis acutis, produclis ; disco valde convexo, crebre pro- fundeque punctato ; lateribus dilatalis, deplanatis, rugoso punctatis. Elytra thorace paulo latiora, latitudine dimidio longiora, convexa, usque ultra medium parallela, apice conjunetim rotundata ; humeris subdepressis subquadratis; decem foveolato striata. Subtus piceo-rufescens, crebre punctatus ; abdominis segmentis apice crassioribus, turgidis. Hab. Bona, Algiriæ. Cette espèce a été trouvée dans les montagnes d’'Edough, à l’ouest de Bone, par M. Leprieur à qui je l'ai dédiée. 11. ONTHOPHAGUS NEBULOSUS (Oliv.) Reiche. — Longit. 6 1/2 à 8 4/2 mill. (2 5/6 à 3 3/4 lin.), latit. 8 4/3 à 5 mill. (4 4/2 à 2 1/4 lin.). Breviter oblongus, nitidus, obscure-æneus ; antennarum basi rufa ; elytris feslaceis, maculis æneis plus minusve variegalis, Caput subsemi- 210 J. REICHE. cireulare ; epistomo crébre confuse punctato, griseo-villosulo, a margine valde reflexo, antice medio parum emarginalo, utrinque sinualo, carinula transversa arçuala fronte separalo ; fronte minus punctato, villosulo; ver- lice laminato, in cornu simplici perpendiculari contraeto, in fæmina carinula frontali magis elevata, vertice transversim carinalo. Thorax griseo parum tomentosus, capite duplo latior, valde convexus, antice profunde emargi- natus, a latere rotundatus, ante angulos profunde sinuatus, postice utrinque oblique rotundatus, medio angulatus; angulis posticis obtusis; disco antice gibboso, parum retuso, medio obsolete bituberoso , radulatim cerebre punetalo ; punctis a latere anticeque confusis ; ad angulos posticos tuber- culo lato lævigato utrinque instructo. Elytra thoracis, basi latitudine , rotundata, medio parum ampliora, octo striata; striis duplicatis, tenuibus, remote punctatis. Hab. in Algiriæ et Ægypto. Celle espèce, très répandue dans les collections sous le nom que je lui ai conservé, n’a jamais été décrite par Olivier ; dans les collections alle- mandes, elle porte le nom de Ont. Nemeus Klug. également inédit. Elle vient prendre place dans la nomenclature à côté de l'Ont. Maki Iiger, dont elle diffère beaucoup par son brillant, sa villosité bien moindre, ses élytres irrégulièrement lachetées, etc. 12. RHIZOTROGUS (AMPHIMALLUS) OBsSCURUS Reiche.— Longit. 10 4/2 mill. (4 2/3 lin.), latit. 5 1/2 mill. (2 1/2 lin.). Obscure-castaneus ; elytris obscure-testaceis ; oblongus subnitidulus, this. assimaili Vicinus. Caput subrotundatum, valde rugosum ; fronte tumidulo ; epistomo punctato-rugoso margine reflexo, antice medio vix sinualo ; antennis novem articulatis, articulo lerlio quarto æquale, elava stypitis longitudine. Thorax capite duplo latior, latitudine dimidio brevior, antice valde attenuatus, late emarginatus ; angulis obtusis, a latere valde rotundalus medio dilatalus, postice minus attenuatus ; angulis obtusis, rotundatis, basi medio supra scutellum late lobatus ; disco sat profunde laxe punctato, pilis rufescentibus hirsuto; margine postico dense pallide ciliato, Scutellum triangulare apice rotundatum, remote grosse-punctatum. Elytra basi thoracis ferè latitudine, antè apicem parum ampliora, apice sublruncata, punctis sæpe confluentibus cribrata, tomento breve appresso vestita, sutura elevata costisque tribus parum prominentibus instructa. Propygidium granulosum; pygidium laxe punetatum. Subtus pectore pal- Coléoptères d'Algérie. 244 lide lanato ; abdomine laxe punctato punetis piligeris ; tibiis anticis extus tridentatis. Hab. Kabylia, Algiriæ ; a dom Chapelier lectus. Cette espèce qui pour la taille et l'aspect se rapproche du Rh. assèmiles, en diffère par son épistome non échancré et par son corselet beaucoup moins velu et sans poils couchés, à côtés plus arrondis, avec les angles postérieurs arrondis. 43. PHYLLOPERTHA ALGIRIGA Reiche. — Longit. 10 mill. (4 4/2 lin.), latit. 5 3/4 mill. (2 1/2 lin.). Breviter oblonga, vix nitidula, nigro-viridis, elytris interdum castaneis, griseo tomentosa. Caput subquadratum, rugatum ; epistomo prominulo, integro, apice reflexo, recte truncato, angulis rotundatis ; fronte linea ele- vala separato ; vertice punctulato fronteque pilis griseis hirsutis; antennis nigris. Thorax capite duplo latior, latitudine ad basim dimidio brevior, antice valde angustatus, late emarginatus ; angulis obtusis parum promi- nulis ; a latere rotundatus, paulo ante basim, in mare, latior, postice paulo angustatus ; angulis obtusis ; disco crebre punctato ; punctis ombi- licatis, piligeris ; medio obsoletissime canaliculato, a latere anguste margi- nato. In fæmina : thorax convexior, medium versus latior; canaliculo magis impresso, Scutellum rotundatim triangulare, coriaceum, a latere sat profunde punctatum, medio subeanaliculatum. Elytra thorace paulo latiora, brevia, confuse irregulariter punctata ; substriata ; interstitiis parum ele- vatis, apice, conjunctim subrotundata. Pygidium rugoso-ocellato-punc- tatum. Subtus pectore abdomineque remote punetatis, punctis piligeris : tibiis anticis extüs bidentatis. Hab. in Algiriæ centrali et orientali. Cette espèce qui, comme on le voit, varie pour la couleur des élytres, est voisine de la Ph. arenaria Brullé (Explor. Sc. de Morée, IIE-4147) ; elle en diffère par sa forme encore plus courte et par les points ombi- liqués de son corselet et de son pygidium. La femelle, comme l'indique la description, a le corselet tout autrement conformé que celui du mâle, ayant sa plus grande largeur vers le milieu tandis qu’elle est près de la base dans l’autre sexe. 44. MEZIUM HIRTIPENNE Reiche. — Longil, 2 14/2 à 5 mill. (4 4/3 à 1 4/2 lin.), latit. 4 4/2 mill. (3/4 lin.). Ovatum, fuscum., Caput, oris partés, antennæ, thorax pedesque pube 212 L. REICHE. densa, ochracea, lanuginosa obtecti; elytra pilis ochraceis sparsis hirsuta. Thorax longitudinaliter, ut in Mezio affine, trisulcatus ; sulcis antice, in foveolis, profundioribus ; costis intermediis elevatis obtusis. Cette espèce ressemble tellement au Mezium affine que la description qui précède m'a paru suffisante, puisque en signalant les caractères sem- blables, elle fait ressortir celui qui l’en distingue : les poils hérissés des élytres ; par le même caractère et par les côtes obtuses du corselet, le Mez. hirsutum s'éloigne du Mez. sulcatum. Gest à M. le docteur Strauch et à M. Poupillier que je dois la commu- nication de cet insecte qui a été trouvé dans la province d'Alger. 15, ScaAuRUS ANGUSTUS Reiche. — Longit. 18 1/2 à 15 mill. (6 à 6 2/3 lin.), latit. 5 mill. (2 1/3 lin.). Elongatus, angustatus, niger ; in mare nitidus ; in femina obscurus, Sc. alrato vicinus at abundè distinctus. Caput ovale, crebre punctatum, inter antennas sat profunde,transversaliter impressum ; fronte medio tumido ; epistomo late ac profunde emarginato, medio antè impressionem tumido ; vertice grosse distincte punctato ; oculis vix occultis; antennis gracilibus, longiusculis, thoracis basim attingentibus. Thorax capite duplo latior, lon- gitudine paulo latior, antice posticeque vix æqualiter angustatus, a latere rotundatus, antè medium latior ; disco marginato, in mare, nitidissimo, polito, sublente minutissime punctulato ; in femina thorax angustior ; disco obscuro, crebre punctulato. Scutellum transversum, semi-circulare, lævigatum. Elytra basi thoracis basi latitudine, ultra medium thorace paulo latiora, illo duplo longiora, in disco duodecim striato-punctata, in mare striis quaternæ-dispositis ; interstitiis primo suturale, quinto et nono latioribus ; in femina striis regulariter dispositis ; interstitiis quinto et nono, præsertim, postice, parum elevatis. Pedes robusti ; femo- ribus incrassatis in utroque sexu ad apicem intus acute dentatis, tibiis anticis intermediisque sinuatis, posticis rectis. Hab. Algeriæ ; a dom. Strauch lectus. Cette espèce, par sa ponetuation et par l'absence de côtes aiguës sur ses élytres, prend place dans la nomenclature après le Sc. atratus Fab., dont elle diffère par sa forme grêle et très allongée et par la longueur de ses antennes. 16. LAGRIA POUPILLIERI Reiche, — Longit. 5 mill. (2 4/4 lin.), latit. 2 mill. (7/8 lin.). Oblonga, parum depressa, fusco picea, subnitidula, pube brevi grisea Coléoptères d'Algérie. 215 hirsutula : supra undique confertim punctata. Caput subrotundum, inter oculos medio late impressum, inter antennas transversim sulcatum ; oculis iranversis, parum emarginalis, paulo prominentibus ; antennis thoracis basi vix superantibus, validis, apicem versus sat incrassatis ; articulo tertio quarto haud longiore ; ultimo duobus præcedentibus conjunetis fere longiore, crasso, parum compresso, Thorax transversus capite paulo latior, latitudine paulo brevior, a latere parum rotundatus, antice posticeque fere rectè truncatus ; angulis obtusis ; basi marginatus ; disco parum con- vexo. Scutellum triangulare. Elytra thorace fere duplo latiora, triploque longiora, subperallela, apice conjunctim rotundata in disco parum con- vexa. Subtus nitidior ; abdomine vix punctulato ; pedibus sat gracilibus. Hab. Alger ; a dom. Poupillier et Solsky lecta. Cette espèce, une des plus petites du genre, rentre dans la deuxième division que j'en ai établie (corselet transversal); elle est remarquable par la longueur et le volume du dernier article de ses antennes. Je l’ai dédiée à M. Poupillier, à la générosité duquel j'en dois un exem- plaire, et à qui nous devons de connaître tant d’espèces nouvelles et inté- ressantes de l’Algérie. 17, MACRATRIA ({) LeprIEURI Reiche. — Longit. 4 mill. (4 5/6 lin.), latit. 4 1/4 mill, (1/2 lin.). Oblongo elongatus, sat longe griseo pilosus, nitidulus, piceus ; ore, capite antice, antennis pedibusque quatuor anticis testaceis. Caput rotun- dato-transversum, crebre minutissime punctulaltum ; oculis sat promi- nulis ; antennis mediocriter elongatis, thoracis basin vix attingentibus, articulo secundo tertio paululo breviore, septimo et sequentibus graduatim in longitudine cressentibus, tribus ultimis longioribus at in hoc genere, mediocribus ; palpis valdè dilatatis, articulo primo globoso, secundo foliaceo intüs valde rotundatim explanato, tertio transverso trianguliforme pro- ducto ; quarto securiforme, Thorax oblongus capitis latitudine, latitudine (4) J'ai dû rétablir le nom donné, antérieurement, à ce genre par M. Newmann (Entom. Magas., fase. XXIV, 377) et je n’admets qu’en synonymie les noms de Ma- crarthria Erichson et Macrarthrius Laferté. C’est sans aucune espèce de raison que ces auteurs ont cru devoir changer le nom primitif. En admettant l’étymologie proposée par M. de Laferté, le nom de Maeratria viendrait de gaxpæ (long-grand) et de Tpix (trois), sous-entendu æp0px (articles), et quoique mal fait, n’en exprime- rail pas moins le caractère saillant du genre, savoir : les trois derniers articles des paipes plus grands ou les trois derniers des antennes plns longs; tandis que les noms d’Erichson et de M, de Laferté signifient grands articles ou articles longs et ne spécifient pas aussi bien le caractère principal. DIU 1. REICHE. paulo longior, antice rotundatus, ante medium latior, indè ad basi gra- duatim vix angustatus, basi rectè truncatus, angulis subrectis ; disco crebre punetulato, sulco profunde basi marginato. Scutellum transversum vix perspicuum. Elylra thoracis basi conjunctim fere duplo latiora, illo triplo longiora ; humeris subquadratis ; parallela, apice conjunctim rotun- data, crebre punctulata; pilis subseriatim dispositis, suturam versus albicantibus. Sublus capite, collo, trochanteribus abdominisque segmento ultimo apice rufo-testaceis ; femoribus valde incrassatis, posterioribus piceis, tibiis tarsisque testaceis. Hab. Bona, Algiriæ orientali ; a dom. Leprieur numerose lecta. Cette espèce intéressante, appartenant à un genre composé jusqu’au jourd’hui d'espèces américaines et indiennes, est voisine de la M. murina abr, (Syst. EL, I1-91), dont j'ai sous les yeux un exemplaire qui à servi de type à M. de Laferté et que n’a obligeamment communiqué mon ami M. Chevrolat ; elle en diffère par sa villosité plus longue et moins dense, par ses antennes entièrement testacées, par son corselet un peu plus court, par ses élytres moins atténuées en arrière et dont la villosité est blan- châtre le long de la suture, et enfin par ses cuisses antérieures plus renflées et la couleur brune des postérieures. Jai cru devoir dédier ce curieux insecte à M. Leprieur, à qui l’on en doit la découverte et qui l’a pris aux environs de Bone, en battant des Chênes au mois d'avril. 18. NOTOXUS LOBICORNIS Reiche. — Longit. 3 1/2 mill. (4 2/3 lin.), latit. 4 4/4 mill. (4/2 lin.). Oblongus, nitidulus, pilis longis vestitus, piceo-niger ; antennis, ore, elytrorum fasciis duabus tibiis tarsisque rufo-testaceis. Caput subrotundum minulissime punctulatum, pilis albidis vestitum atque pilis fuscis lon- gioribus raris hirsutum ; antennis gracilibus, thoracis basin superantibus, articulo secundo tertio æquale, oculis vix prominulis. Thorax subglobosus, pilis griseis vestitus, crebre punctulatus, supra capitem profunde exca- vatus; processu corniformi distincte quinque lobato, excavato : crista breve, marginata, vix crenulata. Scutellum nigrum, minutissimum, sub- triangulare. Elytra conjunctim thorace dimidio latiora ac, cornu excepto, fere triplo longiora, basi parum gibbosa, infra humeros depressa, pone medium parum ampliora, apice conjunectim rotundata ; basi utrinque lunula bumerali suturam haud attingenti, ante apicem fascia transversa rufo-testaceis ornata ; pilis concoloribus vestita. Hab, Alger ; a dom. Lethierrv lectus. Coléoptères d'Algérie, 245 Cette espèce est voisine du N. cornutus Fabr. (Ent. Syst, 1-211), elle en diffère par ses antennes entièrement testacées, par la corne thoracique très distinctement découpée en cinq lobes dont le moyen qui fait la pointe est le plus développé, par sa crête à peine crénelée et par le dessin de ses élytres offrant de chaque côté de la base une grande lunule tes- tacée dont la convexité en dedans n’atteint pas la suture et dont la con- cavité latérale renferme une tache brune. 19, ÆDEMERA CUPRATA Reiche. — Longit. 8 mill. (3 2/3 lin.), latit, 2 mill. (4 lin.). Cupreo-ænea, metallica, nitida ; antennis basi, palpis, elylris in disco, femoribus basi, tibiis totis tarsisque basi rufo-testaceis. Caput metallico- nitente, vage punclatum; epistomo longissimo, deplanato, apice parum impresso. Thorax metallico-nitens, capitis latitudine, antice posticeque constrictus, disco vage sat profunde punctato, irifoveolato ; foveola basali iriangulari. Scutellum triangulare deplanatum, punctulatum. Elytra basi thorace vix duplo latiora et ibidem conjunetim quadri-gibbosa, vage punctata, metallico nitentia, infra basim profunde excavata, medio valde dehiscentia, in disco rufescenti-testacea, sutura valde elevata, costisque æneis in singulo duabus, costa prima nulla, secunda antice posticeque attenuata, tertia infra humerum apicem vix attingente, libera ; callo api- cale pilis aureis vestito. Subtus albo tomensa, abdominis segmentis tertio, quarto, quintoque apice obscure rufescentibus ; femoribus parum in- crassatis. Hab. Algiriæ. Cette jolie espèce, dont je n'ai malheureusement qu’une femelle, doit, je crois, prendre place près de l'Æd. flavipes Fabr.; elle se distingue de toutes ses congénères par sa couleur d’un cuivreux métallique très brillant, par ses élytres chacune bigibbeuses à la base et profondément excavées; au delà, cette excavation est jaunâtre et pubescente, etc. 20. CHRYSOMELA NUMIDA Reiche. — Longit. 6 à 7 4/2 mill. (2 3/5 à 3 4/8 lin.), lat. 4 à 5 4/2 mill. (4 5/6 à 2 41/2 lin.). Oblonga, nitidula, atro-cyanea; elytris fulvis. Caput iatum, sparsim punctulatum, antice arcuatim impressum ; antennis nigris, basi palpisque fulvescentibus. Thorax capite vix duplo latior, latitudine dimidio brevior ; convexus, antice angustatus postice latior ; lateribus oblique subrectis, disco minute a latere grosse punctato, utrinque longitudinaliter impresso. scutellum lævigatum, basi leviter minute punctatum, Elytra basi thorace N° Série, TOME IV. 16 26 L. REICHE. — Coléoptères d'Algérie. latiora, infra medium ampliora, convexa, fuiva ; sutura nigra ; sat crebre vage punclata ; punetis, suturam versus, secundumque marginem sub- seriatim dispositis. Hab, Algiriæ centrali. Gelte espèce, assez commune aux environs d'Alger, a quelques rapports avec la Chr. diluta Germ.; elle en diffère par son corselet plus conique, plus atténué en avant et par ses élytres non striées. 91. PHÆDON 1GNITUM Reiche. — Longit. 4 mill. (4 5/6 lin.), latit. 2 2/3 mill. (1 4/4 lin.). Ovatum, nitidissimum, cupreo-æneum. Caput crebre grosse-punctatum. Thorax capite vix duplo latior, latitudine dimidio brevior, antice angus- tatus postice latior, modice convexus, medio lævigatus, a latere basique minute punctulatus. Scutellum lævigatum. Elytra basi thorace paulo latiora pone medium ampliora, valde convexa, striato punctata ; interstitiis lævibus vel sublente vix punctulatis. Hab, in Kabylia Algiriæ. Cette espèce, trouvée en Kabylie par notre infortuné collègue l'abbé Chapelier, est une des grandes du genre, el, sous ce rapport comme sous celui de l'éclat de son brillant, se rapproche du Ph. carniolicum Germ., mais elle est plus allongée, beaucoup moins fortement et autrement ponc- tuée. Cette ponctuation, presque nulle sur le corselet et dans les intervalles des stries sur les élytres, la distingue bien de toutes ses congénères. \ { DESCRIPTION DE TROIS ESPÈCES NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES FRANÇAIS, Par M. L. REICHE. ‘Séance du 22 Juin 1864.) a — A. ATHOUS PERAGALLOI Reiche, — Longit. 43 mill. (5 3/4 lin.), latit. 3 1/2 mill. (1 2/3 lin.). Elongatus, sat depressus, nigro-piceus ; elytris tarsisque fuscescentibus, griseo-pubescens. Caput depressum, vix excavatum, crebre punctatum ; epistomo rotundato; oculis semi-globosis; antennis atris, longiusculis, arti- culis quatuor ultimis thoracis basi superantibus ; articulo primo crasso, curvato, secundo turbinato minuto, tertio secundo duplo longiore quarto que æquale, subcylindrico. Thorax oblongus, capite paulo latior, latitudine tertia parte longior, ante apicem parum coarctatus angulis anticis qua- drato obtusis, posticis divaricatis, acutiuseulis; supra sat convexus crebre sat profunde punctatus medio obsolete canaliculatus ; scutellum postice rotundatum, fuscum. Elytra thorace dimidio latiora, parallela, apicem versus attenuata, punctato-striata ; interstitiis punctulatis. Subtus unifor- miter punctulatus ; tarsis simplicibus. In fæmina thorace breviori, con- vexiori utrinque basi oblique impresso ; tibiis tarsisque rufescentibus. Hab. in Alpibus maritimis nivosis, a dom Peragallo apud Pinum lari- cium captus. Mense augusto. Cette espèce, par la conformation de ses tarses et de ses antennes, vient prendre place, dans la nomenclature adoptée par M. Candèze, auprès de VA. pallens Mulsant; elle en diffère par ses couleurs, particulièrement celle des antennes qui est d’un noir profond, par son épistôme arrondi et par son écusson arrondi postérieurement. La femelle est remarquable dans 248 L. REICHÉ. ce groupe en ce qu’elle diffère à peine du mâle par son corselet plus court et plus convexe et surtout en ce que ses antennes sont également longues. J'ai dédié cet insecte à mon zélé collègue M. Peragallo, de Nice, en souvenir des intéressantes découvertes entomologiques qu’il a faites dans nos Alpes maritimes. 2. POLYDROSUS NIVEOPICTUS Reiche. — Longit. 5 mill, (2 4/3 lin.), latit. 2 mill, (4 lin.). Pol. undalo affinis at pictura distinctus. Oblongus, gracilis, ater, opacus squamulis fuscis albido-argenteisque variegatus ; pedibus antennisque tes- laceo-rufis, Caput mediocre, paulo convexum, squamulis argenteis fuscis- que mixtis vestitum ; rostro capitis longitudine, sat crasso, subconvexo, basi haud constricto ; oculis rotundatis, piceis, modice prominulis ; an- tennis thoracis basi paulo superantibus ; scapo longiusculo pone oculos valde sese erigente, articulis 3-7 funiculi subnodosis. Thorax subcylin- dricus, lateribus paulo rotundatis ; apice parum constrictus, postice capite tertia parte latior, latitudine haud brevior, dorso squamulis fuscis a latere et infra albidis vestitus. Scutellum rotundatum fusco squamulatum. Elytra thorace plus dimidio latiora, illo quadruplo et ultra longiora ; humeris subquadratis, apice conjunelim subacuminata, convexa, striato-punctata, dorso squamulis fuscis, a latere albido-argenteis vestita, ante medium fascia inlerrupta sepè obsoleta, pone medium altera lata obliqua argenteo- albidis. Subtus albido-virescenti squamulatus, pedibus gracilibus tenuiter albido-squamulosis et pubescentibus, femoribus muticis. Hab. in mont. Pvrenæis allis a dom. F. de Sauley inventus. y } Celle espèce vient se placer dans la première section du genre auprès des Pol. undatus et ornatus ; elle diffère du premier par la disposition de ses couleurs, par sa forme plus robuste, par son corselet plus rétréci en avant, eic., el du second par sa pubescence presque insensible, par son rostre non rétréci à la base et par son corselet non renflé en avant. 3. ORCHESTES ALBOPILOSUS Reiche. — Longit. 3 4/2 mill. (4 5/8 lin.), latit. 2 mill, (4 lin.). Oblongus, rufus ; oculis, pectore abdomineque nigris, abundè albido pilosus ; scutello dense albo tomenso. Orch. scutellari Germ., paulo minor el gracilior, Gaput crebre punctatum, inter oculos subsulcatulum : rostro Trois Coléoplères francais nouveaux. 249 salt valido, incurvalo rugose-punctato ; antennarum funiculo sex articu- lato; oculis nigris, rotundatis, prominulis. Thorax transversus, longitudine dimidio latior, apice valdeco arctatus et capilis latitudine, crebre punctatus medio late canaliculatus, basi sinuatus. Scutellum subrotundatum. Elytra thorace duplo latiora, triplo et ultra longiora, ovata, medio ampliora, apice conjunctim rotundata, supra modice convexa, punctato-striata ; interstitiis rugoso punctatis, ante apicem oblique impressa. Subtus pec- tore abdomineque crebre punctatis, abdominis lateribus apiceque rufes- centibus. Pedibus sat validis, femoribus posticis tridenticulatis. Hab, Vapincum (Gap) versüs, Galliæ alpinæ, a dom Burle supra folias alni glutinosi inventus, Cette espèce, dont j'ai vu un assez grand nombre d'individus tous iden- tiques, ressemble au premier abord à l'Orch. scutellaris Germar., elle en diffère par sa taille moindre, sa forme plus étroite, sa villosité blanche, plus longue et plus abondante et surtout par les trois dentelures de ses cuisses postérieures qui la rangent dans une autre seclion. DESCRIPTION DE TROIS COLÉOPTÈRES EUROPÉENS NOUVEAUX, Par M. Juzes LINDER. Sn — (Séance du 22 Juin 1864.) a —— 1. HARPALUS (OPHONUS) RAYEI Linder. Elongatus, parallelus, piceus, fulvo pubescens ; prothorace subquadrato, angulis poslicis obtusis; elytris ante apicem sinuatis, striatis, creberrime punctulalis ; antennis pedibusque rufis. — Long, 12 mill. D'un brun obscur en dessus, d’un brun rougeâtre en dessous ; antennes, palpes et pattes d’un roux ferrugineux. Tête assez forte, aplatie, à peine plus étroite que le prothorax, couverte de points peu profonds et peu serrés. Antennes à peine aussi longues que la tête et le prothorax réunis. Prothorax un peu plus large que long, arrondi sur les côtés, finement rebordé, à base un peu relevée, coupée carrément et très légèrement sinuée ; ponctuation éparse sur le disque, peu serrée sur le pourtour; ligne médiane très fine, Élytres plus larges que le prothorax, étroites, parallèles, fortement sinuées vers l'extrémité, garnies d’une pubescence soyeuse d’un fauve clair ; stries fines, intervalles légèrement convexes, couverts de points assez forts et très serrés. Cette remarquable espèce, dont je ne connais qu’un individu 4, à un peu le faciès de l’'Harpalus oblongiusculus Dej., sur lequel M. Schaum a établi le genre Scybalicus (Apatelus olim). Elle en diffère par sa forme beaucoup plus étroite et plus parallèle, par son prothorax bien moins rétréci posté- rieurement, par la ponctuation éparse de la tête et du prothorax, par les J LINDER. — Trois nouveaux Coléoptires d'Europe. 251 antennes plus courtes et plus grêles; elle s’en éloigne d’ailleurs par la conformation des tarses antérieurs, qui, au lieu de présenter en dessous des brosses de poils, sont garnis de squamules, caractère qui fait rentrer notre espèce dans le genre Harpalus. Je dédie cet insecte à mon correspondant et ami, M. Louis Rayé, entomo- logiste très zélé, qui l’a pris à Bude (Hongrie), et qui me l’a généreuse- ment sacrifié, bien qu’il fût unique dans sa collection. 2, ANTHOCOMUS FENESTRATUS Linder. Elongatus, parallelus, virescenti-niger ; elytris nigris, macula media alba ornalis, apice coccineis. d. Elytris apice profunde intrusis, oblique truncatis, extus spinosulis, et lobulo nigro appendiculalis. — Long. 8 mil, Allongé, lisse, d’un vert bronzé noirâtre tant en dessus qu’en dessous; recouvert d’une pubescence courte et très fine. Antennes de la longueur de la moitié du corps, avec les quatre premiers articles largement fauves sur la partie inférieure. Épistome d’un faune brunâtre ; front triangulaire- ment impressionné. Prothorax aussi long que large, assez convexe, arrondi sur les côtés et en devant ; base presque droite, finement rebordée ; côtés légèrement relevés vers les angles postérieurs. Élytres parallèles, à peine plus larges que le prothorax, d’un noir mat, ornées chacune, à peu près vers le milieu, d’une tache blanche, bien limitée, irrégulièrement qua- drangulaire, occupant plus de la moitié de la largeur de l’élytre, et placée à égale distance de la suture et du bord extérieur ; extrémité d’un rouge écarlate. Pattes noires, à reflet verdâtre ; cuisses et jambes antérieures, ainsi que les cuisses intermédiaires, fauves à l'extrémité. d. Élytres profondément enfoncées et repliées à l'extrémité ; très obli- quement tronquées, avec langle extérieur prolongé en forme d’épine, et munies d’un appendice ressemblant à une palelte un peu concave, noir, ainsi que l’épine terminale. Jai pris un seul individu de cette belle espèce, au Perthus (Pyr.-Orient.), en fauchant sur des Cistes roses. a 9. CISTELLA AMPLICOLLIS Linder. Subovalu, punctatissima, nigro picea; antennis, palpis pedibusque ferrugineis ; prolhorace amplo, elytris fere latiore, valde convexo ; ely- 2 J. LINDER. — Trois nouveaux Coléoptères d'Europe. tris levissime punctato striatis; tarsorum articulo quarto subtus lobalo. — Long. 7 mill. D'un noir de poix; antennes, palpes et pattes d’un roux ferrugineux. Tête médiocre, convexe, creusée d’un sillon transversal entre les yeux : finement et très densément ponctuée. Antennes un peu plus longues que la tête et le prothorax réunis; légèrement comprimées; deuxième article très court, troisième article d’un tiers moins long que le quatrième. Der- nier article des palpes maxillaires fortement sécuriforme. Prothorax de moitié plus large que long, très convexe, forlement déclive en avant, ce qui le fait paraître presque bossu; arrondi sur les côtés, se rétrécissant notablement d’arrière en avant et offrant sa plus grande largeur un peu avant la base, qui est légèrement bisinuée ; garni d'un rebord très étroit et couvert sur toute sa surface d’une ponctuation fine et extrêmement serrée ; offrant de chaque côté, vers les angles postérieurs, une impression transversale un peu oblique; angles postérieurs droits, bien marqués. Élytres ovales, plus étroites à la base que le prothorax, une fois et demie plus longues que larges, subconvexes, s’élargissant à peine vers la moitié, rétrécies en ligne courbe à partir de ce point; très finement rebordées , offrant une ponctuation plus grosse et moins serrée que celle du prothorax ; chargées de stries ponctuées peu apparentes et de plus en plus indistinctes en allant de la suture vers le bord extérieur ; intervalles plans. Poitrine couverte de gros points. Abdomen marqué de fines rides longitudinales. Quatrième article des tarses lobé en dessous. Un seul individu ©. Cette Cistèle, par la conformation des tarses, se rattache au sous-genre Hymenalia de Mulsant, mais s’en éloigne par la forme bombhée de son prothorax et la brièvelé de ses antennes. Elle a été prise à Bude (Hongrie), par M. Rayé. — oo ——————— FAUNE FRANÇAISE ET EUROPÉENNE: DESCRIPTIONS ET REMARQUES, Par M. FéLiciEN DE SAULCY. (Séance du 22 Juin 1864.) LE Ayant encore élé assez heureux, ce printemps, pour découvrir dans les Albères quelques espèces inédites, je transmets à la Société leurs descrip- lions, ainsi que celles de quelques autres espèces nouvelles propres à la faune française, et d’une espèce portugaise, et je profite aussi de l’occasion pour faire quelques remarques. D'abord, je dirai que le Scotodipnus Aubei Sauley est un Mécrotyphlus: M. Raymond ayant eu la bonté de m'en communiquer plusieurs individus, j'ai facilement vu au premier article des tarses antérieurs dilatés chez les mâles, que ce petit Carabique hypogé doit rentrer dans le genre créé par mon ami M. Linder. Ensuite, ce dernier a, l’an passé, informé la Société qu'il possédait un Aphænops cryplicola dont les tarses antérieurs avaient les deux premiers articles dilatés, ce qui devait indiquer un mâle et faire classer cel insecte dans le genre Anophthalmus. Or, M. Linder m'avait dit n’avoir vu, sur un assez grand nombre d'individus, que ee seul exemplaire présentant des tarses dilatés, et cela me paraissait très extraordinaire, J'ai voulu étudier ce fait, et j'ai été fort étonné de me trouver devant un résultat auquel j'étais loin de m'attendre. L’insecte, considéré comme Aphænops crypticola, habitait diverses grottes situées, les unes dans les vallées de la Garonne et de ses tributaires, la Barousse el la Nesle, les autres dans la vallée de l’Adour, bassin très dif- férent, séparé du premier par une haute et épaisse chaîne de montagnes. Du bassin de la Garonne, j'ai vu un nombre relativement assez grand d’Aph. crypticola ; jamais aucun d’eux ne nra présenté d'articles dilatés. Du bassin de lAdour, je n’en ai vu que quatre, provenant de la grotte 254 FÉLICIEN DE SAULCY. de Campan. Sur ces quatre, deux ont les articles dilatés. Cela donnait à réfléchir. Après un examen approfondi, minutieux et souvent répété, jai trouvé des différences telles que je n'hésite pas a décrire ici cet insecte sous le nom d’Anophthalmus Æacus, réservant le nom d’Aphænops crypti- cola à linsecte des grottes du bassin de la Garonne. Ces deux espèces, appartenant à deux genres différents, se ressemblent tellement que je comprends fort bien qu'elles aient été confondues jusqu'ici. CARABIDÆ. 1. ANOPHTHALMUS ÆACUS Saulcy. — Long. 4 1/2 mill — Elongalus, anguslior, pallidè testaceus, antennis pedibusque longissimis, thorace cor- dalo capitis latitudine, elytris angulo humerali oblusissimo, rugulose striatis, inter medium et apicem latioribus. Extrèémement voisin de l’Aphænops cryplicola Linder. Même taille, même forme, mêmes proportions, mêmes couleurs ; antennes, parties de la bouche, jambes et tarses, sauf les antérieurs, tout à fait semblables. La similitude est telle qu'il ne convient de donner ici que les différences comparatives. La tête n'offre comme caractère distinctif, que le clypeus, dont le bord antérieur n’est pas légèrement renflé comme chez lAph. cryplicola. Elle paraît un peu moins grande à cause de la plus grande largeur du corselet. Ce dernier, bien examiné, diffère notablement par sa forme de celui de l’Aph. crypticola. NH est cordiforme, de même largeur que la tête; sa plus grande largeur est au quart antérieur, d’où il se rétrécit jusqu’à la base. Les sillons et impressions sont les mêmes. Chez lAph. crypticola le corselet est oblong, rétréci en avant et en arrière, à plus grande largeur à peine en avant du milieu, et sensiblement plus étroit que la tête. Les élytres de l'An. Æacus sont encore plus obliquement coupées aux épaules que celles de lAph. crypticola; les angles huméraux sont plus émoussés, les stries moins lisses, et la plus grande largeur est aux deux tiers postérieurs, tandis qu’elle est au milieu chez l'Aph. crypti- cola. Mèmes points et mêmes poils que chez ce dernier. Les tarses anté- rieurs ont les deux premiers articles visiblement dilatés chez le mâle ; la femelle a ces mêmes articles visiblement plus courts que ceux de lAph. crypticola. À ces différences j'ajouterai que les saillies latérales inférieures du menton sont un peu moins aiguës. Cest une espèce extrêmement dif- ficile à distinguer de l’Aph, cryplicola ; ces deux insectes, de genres Descriptions et remarques sur divers Coléoptères. 255 différents, présentant une étrange analogie. Cependant, avec quelque attention, on les reconnaîtra assez facilement à la forme du corselet. Trouvé dans la grotte de Campan, près Bagnères-de-Bigorre (Hautes- Pyrénées). C'est ici le lieu d'affirmer que la crypticola appartient bien au genre Aphaænops, car j'ai pu, par la dissection, nr'assurer du sexe masculin chez des individus à articles simples, provenant du bassin de la Garonne. 2, ANILLUS CONVEXUS Saulcy. — Long. 2 4/3 mill. — Testaceus, elon- galus parallelus, conveæus, elytris thorace non latioribus, strialo-punctatis angulis humeralibus rectis. Testacé, parallèle, proportionnellement plus long que le cæcus ; élytres à côtés droits, parallèles, bien plus convexes. Tête à fossettes postérieures un peu moins larges mais aussi profondes que celles du cæcus : antennes à derniers articles un peu plus longs que ceux de cette dernière espèce. Corselet à côtés un peu moins rétrécis vers la base, non subsinués posté- rieurement ; bords bien moins relevés, angles postérieurs plus déprimés ; sillon longitudinal et impression transversale basilaire comme chez le cæcus. Élytres coupées carrément à la base, celle-ci formant avec le bord latéral un angle droit dont le sommet est arrondi. De l'épaule aux trois quarts postérieurs la largeur est égale. Extrémité arrondie. Stries bien visibles près de la suture; passé la 3°, on ne distingue plus que les lignes de points. Y compris la strie suturale, il y a environ huit lignes de points bien marqués quoique fins, et assez serrés. De chaque point part un pelil poil jaune. Un grand poil de même couleur à l'extrémité de chaque élytre. Pattes comme chez le cæcus. Chez ce dernier, la base des élytres s'abaisse de lécusson aux épaules ; celles-ci sont largement arrondies, el le bord extérieur des élytres est légèrement arrondi des épaules aux trois quarts postérieurs ; les stries sont presque Loutes visibles, et leurs points, plus larges et moins profonds que chez le convexus, se confondent plus avec elles. L'hypogæus à le corselet encore moins rétréci vers la base, à bords moins relevés encore, et ses angles postérieurs ne sont pas dépri- més. Ses élytres sont coupées droit à la base, comme celles du convexus, mais ses épaules sont un peu plus largement arrondies et les bords laté- raux un peu moins parallèles ; leur surface est bien plus déprimée que chez le cæcus, et toutes les stries sont, quoique fines, visibles avec leurs points fins et très serrés. Quant au fraler, il est hors de comparaison à cause de sa pelite taille et de son front sans fossettes. Trouvé à Banyuls-sur-Mer, dans la même localité et les mêmes condi- tions que le Microthyphlus Schaunu. 256 FÉLICIEN DE SAULCGY. SCYDMÆNIDÆ. GEODYTES Saulcy. Gen. nov. Cephennio vicinum, cæcum, apterum, angustius, antennis fortius cla- vatis, elytris Summum abdomen detegentibus. Palpi ut in cephennio ; mesosternum carinatum. Victus in terra sublapidibus magnis. 9. GEODYTES CÆGUS Saulcy. — Long. 1/3 mill — Pallide testaceus, parallelus, sublævigatus ; thorax elytrorum laliludine, antice dilatatum. Antennæ fortliter clavatæ : carina sternalis subnigra. Insecte très petit, de la laille du Scydmenus nanus, d'un testacé pâle, et ressemblant assez au genre Cephennium, dont il diffère par la forme plus allongée, l’abdomen dépassant un peu les élytres, les antennes à massue bien plus épaisse, et le manque d’yeux. La carène du mésosternum est forte et noirâtre. Dessus du corps à ponctuation et pubescence extrême- ment fines. Tête très petite, ayant de chaque côté, à la place des yeux, une pointe obtuse. Corselet ne se rétrécissant pas en avant comme chez les Cephennium, mais ayant sa plus grande largeur très près du bord anté- rieur, et de là se rétrécissant en légère courbe jusqu’à la base ; angles postérieurs marqués d’une fossette. Élytres plus de deux fois de la lon- gueur du corselet, à base de même largeur que celle de ce dernier, s’élar- gissant légèrement au quart antérieur, puis se rétrécissant insensiblement vers l’extrémité qui est un peu tronquée. Chacune d'elles marquée à la base d’une fossette large et courte. Pattes comme chez les Cephennium. Un seul individu trouvé près de Banyuls sous une grande pierre profon- dément enterrée. h. SCYDMÆNUS CHRYSOCOMUS Saulcy. — Long. 1 1/2 mill. — Brunneus, lævis, elliplicus ; anternæ validæ, articulis quatuor ullimis abrupte cla- valis. Gaput rotundatum a thorace sejunctum, postice pube aurea pileatum. Thorar conicus, antice fortiter angustalus, capitis latiludine, basi media levissime transversim impressus el utrinque foveola minima longitudinali nolatus. Elytra ovala, ampliata, ad basin thoracis basi latiora, unifo- veolalu. Espèce voisine du $S. cornulus Sauley. Même taille, même couleur. Tête et corselet plus pelits que ceux du cornulus, abdomen et élytres Descriptions ct remarques sur divers Goléoptères. 257 plus grands. Têle noire, arrondie, séparée du corselet par un col, garnie en arrière d’une pubescence dorée très épaisse. Clypeus et labre à peine sinués. Corselet noir, conique, très rétréci de la base en avant, bords rectilignes, base large comme la tête : angles antérieurs obtus, les pos- térieurs aigus. Base marquée au milieu d’une très légère impression trans- versale et de chaque côté d’une petite fossette longitudinale. Élytres brunes, très grandes, larges, ovales, déprimées sur la suture, presque lisses, finement ponctuées, à ponctuation écartée, ayant chacune une grande fossette à la base. Pattes brunes, tibias postérieurs anguleusement coudés au tiers anté- rieur, Antennes de même couleur que les pattes, ressemblant à celles du cornulus : articles 4 et 2 moins épais, 8, 9 et 40 plus courts et plus trans- Versaux. Un seul individu pris avec des Fourmis sous une pierre, près de Gervera. J'ai trouvé également le $. cornutus avec la Myrmica barbara, près de Collioure. 5. LEPTOMASTAX RAYMONDI Saulcy. — Long. 2 mill. — T'estaceus, de- pressus, capile lhoracis latiltudine, lhorace ad basin bifoveolato, elytris ad suluram duabus striis punclatis, postice devergentibus, notalis. Déprimé, testacé ; tète de la largeur du corselet, construite et sculptée comme celle du Delarouzei. Labre légèrement sinué en avant, et un peu impressionné en arrière de l’échancrure. Antennes, palpes et mandibules, ainsi que ies pattes, comme chez le Delarouzei. Corselet marqué à la base de deux fossettes assez petiles, mais profondes et bien visibles; plus grande largeur au tiers antérieur. Bord postérieur coupé droit. Élytres un peu plus larges vers les deux tiers postérieurs, marquées chacune de deux stries ponctuées ; la première prend naissance près de l’écusson et suit la suture d'assez près : la deuxième part Au même point que la première, et s’en écarte insensiblement jusqu'aux deux tiers postérieurs de lélytre où elle disparaît. Côtés extérieurs des élytres marqués de quelques points fins, irréguliers et rares. Diffère notablement du Delarouzei par son corselet bifovéolé à la base, et ses élytres tout différemment striées. L’hypogæus a la tête bien plus large que le corselet, dilatée en avant, le labre fortement échancré, le 2° article des antennes plus court, et les élytres plus convexes et en ovale allongé régulier. Elles sont marquées de deux stries placées comme celles du Raymondi, seulement l’extérieure se courbe dès le milieu pour continuer parallèlement à la première jusqu'aux 258 FÉLICIEN DE SAULCY. trois quarts postérieurs où elle cesse, De plus, il part de la base, vets l'épaule, une troisième strie très courte et très oblique en dehors. Un seul exemplaire pris à Fréjus et communiqué avec une extrême bienveillance par M. Raymond. Les services éminents qu’il rend sans cesse à l’entomologie, ainsi que son obligeance extrême, me dispensent de motiver autrement la dédicace que je lui fais de ce superbe insecte. PSELAPHIDÆ. G. CENTROTOMA RUBRA Saulcy. — Long. 1 2/3 mill. — Rufa dense punc- tata el griseo-pubescens, élytris brevioribus, margine apicali infuscalo, antennarum articulis duobus ultimis crassioribus. Cette espèce tout à fait de la couleur du Chennium biluberculatum, ressemble beaucoup à la GC. lucifuga et en diffère par les points suivants: couleur rousse, taille d’un tiers plus petite, antennes à articles 3 à 8 plus courts, 10 et surtout 11 plus épais. Palpes maxillaires à articles moins épais, moins globuleux, plus ovoïdes. Fossettes de la tête moins grandes et moins profondes. Élytres plus courtes à proportion, à pubescence beau- coup plus fine ainsi que celle de labdomen. Les élytres ont une étroite marge apicale foncée. Mâle ayant les articles antennaires 8 à 44 formant massue, les trois premiers bien plus courts que ceux du mâle de la lucifugu. Un mâle et une femelle pris sous une pierre en société du Chennium bituberculatum, avec la Myrmica cæspitua, à la montagne du Garroïg, près Banyuls. 7. CTENISTES GODARTI Saulcy. — Long. 4 1/2 mill. — Brunneo niger, punclatus, grèseo-pubescens, elytris brevibus, antennis simplicibus, pal- porum maxillarium articulis duobus ullimis penicillatis. Petit, déprimé, élargi en arrière ; d’un brun noir à ponctuation assez forte et à pubescence grise très serrée, comme chez la Centrotoma lucifuga. Tête prolongée en tubercule sillonné, à l'extrémité duquel s’insèrent les antennes qui offrent les deux premiers articles allongés et plus épais que les suivants ; 3 à 8 de largeur égale mais diminuant de longueur ; 9 un peu plus large que 8; 40 plus large et plus long que 9 ; 41 gros, en ovale court, de moitié plus large et deux fois aussi long que 10. Front marqué en arrière d’une impression transversale. Descriptions et remarques Sur divers Coléoptères. 259 Palpes maxillaires n’offrant de pénicille qu'aux articles 3 et 4 ; ce péni- cille droit et un peu plus court que l'article dont il dépend. Corselet en son milieu de même largeur que la tête à l'endroit des yeux, également rétréci en avant et en arrière. Une fossette oblongue au milieu vers la base, et, de chaque côté, une fossette plus petite. Élytres à peine aussi longues que le corselet, dilatées en arrière, cou- pées carrément à l'extrémité, marquées chacune d’une strie suturale entière et d’une strie humérale courte et profonde. Abdomen très large, à segments grands, largement rebordé, Tibias courbés en dedans vers l'extrémité. Espèce voisine du barbipalpis de Tanger ; la brièveté des élytres et la forme des palpes maxillaires l’en distinguent facilement. Un seul exemplaire trouvé en Portugal et communiqué obligeamment par M. le capitaine Godart, auquel je le dédie en reconnaissance de sa bienveillance. 8. TYcHUS FOURNIERI Saulcy. — Long. À mill. — T'estaceus, convexus, capite abdomineque paululum obscurioribus, undique pilis griseis longis- simis hirlus. Mas. Tébiis intermediis intus apice breviler mucronalis ; pectore im- presso, utrinque spina nigra relrorsum inclènata armato, antice in laminam longam, incurvam, angustatam, bifidam laciniis acuminatis, producto, et abdomine leviler subtus impresso insignis. Testacé, tête et abdomen un peu plus foncés. Antennes à articles 4 et 2 plus longs et plus épais que les suivants; 9 deux fois aussi long et large que 8 ; 10 une fois et demi aussi large et long que 9 ; 41 plus large que 10, plus de deux fois aussi long, pyriforme. Corselet à peine plus large que la tête, presque lisse, marqué au milieu de la base d’une petite fos- selte et de chaque côté de deux fossettes plus petites. Élytres courtes, bistriées, presque lisses. Abdomen presque lisse, à pubescence jaune. Les longs poils gris qui hérissent tout le corps sont plus grands et plus forts sur l'abdomen. Tibias postérieurs droits, à peine visiblement courbés vers l'extrémité, les autres entièrement droits. Mâle fort remarquable par ses caractères sexuels : Tibias intermédiaires terminés en dedans par une petite pointe ; abdo- men légèrement impressionné en dessous ; poitrine impressionnée ; celte impression prolongée en avant en une lame pectorale mince et étroite, 260 FÉLICIEN DE SAULCY. — Descriptions et remarques, etc. courbée en dessous, longue, bifide, à lobes aigus. L’impression pectorale est en outre limitée de chaque côté par une épine noire légèrement inclinée en arrière. La lame pectorale offre une grande analogie avec celle de la Bryaæis sanguinea mâle, variété laminata. Trouvé enterré sous une grosse pierre à Draguignan, par M. labbé Fournier, à la générosité duquel j'en dois un exemplaire, et auquel j'ose le dédier en témoignage de reconnaissance. 9. BYTHINUS MASSANÆ Saulcy. — Long. 1 1/3 mill. — Rufo-brunneus, nilidus, parce punctalus, sublævis. Mas. Antennarum articulo 1° globoso, intus ad medium mucronato, 2° securiformi, ad angulum anticum intus acuto, femoribus incrassatis, tibiis anticis dentalis. Jolie espèce voisine du B. Mulsanti, mais facile à en distinguer par sa taille beaucoup plus petite et par sa ponctuation très rare. La tête est à peu près lisse, tandis qu’elle est rugueusement ponctuée chez le Mulsanti. Le corselet, qui chez ce dernier est visiblement ponctué, est lisse dans notre espèce. Les élytres sont marquées d’une ponctuation très rare el forte. L’abdomen est semblable à celui du Mulsanti, mais plus lisse. Le mâle a les deux premiers articles des antennes dilatés ; le 4° plus épais et plus court que celui du Mulsanti mâle, et armé en dedans, au milieu, d’une apophyse bien plus longue que chez le Mulsanti. 2° article de même forme que chez cette espèce, mais moins grand à proportion ; reste des antennes semblables. Fémurs renflés et tibias antérieurs dentés comme chez le Mulsanti mâle. La femelle diffère de celle du Mulsanti par la taille beaucoup plus petite et la ponctuation extrêmement rare, qui la fait paraître lisse. Trouvé par Michel Nou (et non Nau, malgré la note de mon ami M. Linder) en tamisant les mousses près de la tour de la Massane, sur le pic de ce nom, emplacement de lantique forteresse de Vulturaria. Alti- tude d'environ 800 mètres. OR — NOTE SUR quelques Coléoptères recueillis par M, Ph. Germain A MENDOZA, DANS LES CORDILIÈRES , Par M. Liox FAIRMAIRE. “Séance du 22 Mars 1864. ————— ———— Notre collègue, M. Ph. Germain, dont on connaît les laborieuses inves- tigations dans le Chili, a Lraversé les Cordilières pour venir, de Santiago, s’embarquer à Buénos-Ayres et revenir en France, Dans ce rapide voyage il a récolté, notamment aux environs de Mendoza, un certain nombre de Coléoptères très intéressants. Gette localité est à peu près inconnue sous le rapport entomologique, et le peu d’espèces recueillies par M. Germain fail regretter que son séjour n’ait pas élé plus prolongé. Fam. BUPRESTIDÆ,. 4, TYNDARIS ATTENUATUS, — Long. 43 mill. — Elongatus, postice an- guslior, crassus, convexus, obscure æneus, parum nilidus, grisco-pubescens, prothorace antice flatvo-marginato, postice ulrinque oblique strigato, elytris cyaneis, vittulis pluribus flavis abbreviatis aul conjunctis ; capite protho- raceque rugoso-punclatis, hoc canaliculato, elytris apice divaricatis trun- catlis et denticulatis, punctato-striatis, inlerstiliès sat convexis, lenuiter sparsim punclulatis ; sublus punclalissimus. Allongé, atténué en arrière, épais, convexe ; d’un bronzé obscur, peu brillant, à pubescence grise marquée en dessus ; corselet bordé antérieu- rement de jaune, ayant en arrière de chaque côté une bande oblique, submarginale, de même couleur, et deux petites taches peu apparentes vis-à-vis l’écusson ; élytres d’un bleu d'acier, à bandes longitudinales jaunes interrompues ou confluentes, le bord externe presque entièrement jaune. Tête et corselet rugueusement quoique assez finement ponclués, ce 4° Série, TOME IV. 17 262 L, FAIRMAIRE. dernier presque plus large que les élytres, légèrement arrondi sur les côtés, faiblement rétréci en avant, ayant le bord postérieur fortement sail- lant au milieu, ayant un sillon longitudinal large, entier ; la ponctuation formant sur les côtés des rides marquées, surtout en arrière. Ecusson court, arrondi. Elytres fortement arrondies chacune à la base, diminuant peu à peu, mais sensiblement, en arrière; extrémité tronquée, denticulée, un peu divariquée : imbriquées à la suture ; à stries ponctuées bien mar- quées, à intervalles assez convexes, très finement et très peu densément ponctués. Dessous densément ponctué, presque rugueusement sur le slernum. cet insecte s'éloigne un peu des Tyndgris du Chili par le corps plus allongé, l’épistome fortement échancré, et par les tarses dont le premier article est aussi long que les deux suivants réunis; ces articles sont aussi plus allongés, moins triangulaires ; mais la forme de la tête, des cavités antennaires, des antennes elles-mêmes qui ne sont dentées qu'à l'extré- mité, ne permet pas d’éloigner notre espèce actuelle des Tyndaris, au moins pour le moment. 2, CHRYSOBOTHRIS CUPREIPES. — Long. 9 mill. —Oblonga, subdepressa, Læte viridi-metallica supra parum nilida, sublus cærulescens, nitidior, pedibus cupreis, femoribus anticis tarsisque exceptis, elytris utrinque ma- culis tribus atro-violaceis ; dense rugulosa, capite inter oculos transversim plicata, prothorace lateribus rotundatis, elytris basi fortiler èmpressis, apice tenuiler crenulatis et ante apicem breviter trispinosis, lateribus ct ad suluram obsolete costulatis ; femoribus anticis validis, sublus dentalis. Oblong, déprimé en dessus, d'un vert peu brillant, en dessous d’un vert bleuâtre métallique bien plus brillant ; pattes d’un rouge cuivreux, avec la base des fémurs intermédiaires et les pattes antérieures, sauf le bord externe des tibias, de la couleur du corps; tarses d’un noir bleuâtre ; sur chaque élytre trois taches d’un noir violet, transversales, mais séparées par la suture. Corps couvert en dessus de fines aspérités qui rendent la couleur un peu mate. Tête ayant en avant deux légères impressions oblongues, et au-dessus, entre les yeux, un pli transversal bien marqué ; épistome obtusément échancré. Corselet plus étroit que les élytres, deux fois aussi large que long, légèrement rétréci en avant, arrondi sur les côtés avec les angles postérieurs rentrants, obtus. Elytres fortement angulées et impressionnées à la base, qui est coupée obliquement de manière à laisser un vide entre elle et le corselet; épaules obtusément arrondies ; extrémité très finement crénelée et offrant, à l'endroit où le rétrécissement posté- rieur commence, trois épines fines, courtes, mais bien distinctes: sur Coléoptères des Cordilières. 263 chaque élytre trois ou quatre côtes peu marquées, celles de la suture et l’externe mieux indiquées. Dessous fortement ponctué ; fémurs antérieurs très larges et dilatés inférieurement en un angle saillant, Voisin du C. myia. 9. STIGMODERA CRIBELLATA, — Long. 43 mill. — Oblonga, subparallelu, depressa, cyaneo-viridi-metallica, nitida, prothorace cyaneo-nigricante, sat nilido, lateribus rubris, elytris r'ubris, fasciis tribus nigris, per sutu- ram conjunctlis, ultima triangulari, prothorace elytris latiore, basi medio el ulrinque impresso, parum dense valde punctato, elytris ulrinque tri- costatis, costis basi crassioribu®, interstitiis biserialim foveolatis, apice integro. Oblongue, presque parallèle, très déprimée en dessus ; d’un vert bleuâtre métallique brillant ; corselet d’un noir bleuâtre avec les côtes rouges; élytres rouges, avec trois fascies transversales noires, réunies par la suture, la dernière triangulaire en arrière. Tête assez finement et densément ponctuée, ayant une très légère impression entre les yeux. Corselet deux fois au moins aussi large que long, un peu plus large que les élytres, côtés fortement arqués en avant ; au milieu, un sillon peu profond, se per- dant en arrière dans une fossette bien marquée, nettement rebordée à la base; angles postérieurs prolongés en arrière, mais émoussés, ayant en dedans une impression fortement marquée ; ponctuation forte, écartée au milieu, mais beaucoup plus serrée en avant et sur les côtés. Ecusson presque pentagonal, ayant un très gros point au milieu de la base, Elytres faiblement sinuées avant le milieu, légèrement élargies ensuite, puis se rétrécissant peu à peu jusqu’à l'extrémité qui est entière, sans denticula- tion ; ayant chacune, outre le bord externe qui est relevé, trois côtes sail- lantes lisses, très relevées à la base, avec les intervalles remplis par deux séries de fossettes ou gros points, ces séries un peu séparées elles-mêmes par une ligne élevée qui, vers l'extrémité, est aussi saillante que les côtés; l'espace juxta-suturale présente des fosseltes plus transversales et moins régulières. Dessous plus brillant, à fine villosité grisâtre ; sternum assez fortement et densément ponctué ; abdomen plus finement et moins densé- ment. Ce Bupreste rappelle tout à fait en petit la S, pécta du Chili, qui se trouve du reste aussi sur le versant oriental des Cordilières. Il s’en dis- tingue par les impressions du corselet un peu moins grandes, les angles postérieurs bien plus saillants, l’écusson marqué d’un gros point et les élytres nullement échancrées ni épineuses à l'extrémité. Le corps est beau- coup moins velu en dessous et presque glabre en dessus. 26/ J. FAIRMAIRE. h. S, TRICOLOR. — Long. 9 mill. — Ælongala, subparallela, prothorace convexo, elytris Subdepressis, ænea, parum nilida, griseo-pilosa, elytris cæruleis, villis duabus, exlerna rubra, interna flava, basi apiceque con- junctis ; capile dense punctato, medio impresso, prothorace valde punctato, lateraliter tmpresso, scutello lato, concavo, elytris costulatis, prima elevata, lævi, aliis punclatis, interstitiis biserialim punctalis, rugosulis, apice crenulato. Allongé, presque parallèle, d’un bronzé peu brillant, à villosité grise assez longue ; élytres d’un bleu foncé, faiblement verdâtre, ayant chacune deux bandes, l’interne jaune, l’externe rouge, se réunissant à la base et avant l'extrémité et atteignant le sommet de lélytre. Tète densément ponctuée, ayant au milieu une impression longitudinale. Corselet rétréci seulement en avant, légèrement sinué sur les côtés avant les angles posté- rieurs qui débordent et embrassent un peu la base des élytres, ayant à la base une très faible impression transversale, et près des angles une im- pression plus marquée. Ecusson large, presque en demi-cercle, concave. Elytres finement denticulées tout à fait à Pextrémité, à côtes peu saillantes, sauf la première qui est lisse, très relevée, très droite, et porte la bande jaune ; les autres ponctuées, un peu ridées, surtout à la base; intervalles ayant une double rangée de points et au milieu un espace un peu saillant, ponctué et ridé ; le long du bord externe une côte plus saillante, séparée du bord lui-même qui est relevé par un sillon ponctué. Sternum fortement ponctué. Abdomen à ponctuation un peu moins forte, moins serrée surtout. Ce Stigmodera est très voisin du S. biviltata ; mais outre la taille plus petite et la coloration différente, notre nouvelle espèce n’a pas de ligne élevée sur le milieu du corselet et les impressions latérales sont plus dis- tinctes ; les côtes latérales des élytres sont moins lisses, et les intervalles sont plus rugueux, quoique plus finement ponclués. 5. PSILOPTERA CORINTHIA. — Long. 49 à 30 mill. — Oblonga, crassa, sat convexa, postice leviler allenuata, ænea, aut cuprescens, sat nitida, elytris villa subrarginati albido-tomentosis, corpore sublus utrinque albèdo-pubescente ; capile sculpluralo, prothorace transverso, antice angus- lalo, postice medio et lateribus leviter impresso, punclis valde grossis, lateribus densius cribralo, elylris punctato-substrialis, interstitiis sub- convertis, interruplis basi rugosulis, hiuneris punctatis, postice aftenuutis, apice leviler emarginato; subtus medio sculpturata, lateribus mediocriter punctalis. Oblong, épais, assez convexe, atténué en arrière, d’un bronzé obscur Coléopteres des Cordilicres. 265 assez brillant, parfois mélangé de cuivreux. Tête grosse, parsemée de poils blanchâtres, à ponctuation grosse et confluente en avant, finement ponctuée au sommet. Corselet transversal, rétréci en avant, avec les côtés un peu rentrants en arrière ; surface à ponctuation très grosse, écartée, surtout en arrière, plus serrée et un peu confluente sur les côtés; au milieu de la base une impression peu profonde, une autre de chaque côté, plus petite. Ecusson petit, très court, lisse. Elvtres un pen plus larges que la base du corselet, rétrécies en arrière après le milieu ; extrémité légèrement échan- crée, sans denticulation; stries peu profondes, poncluées, un peu cré- nelées ; intervalles peu convexes, un peu ridés transversalement, plus fortement à la base, ponclués aux épaules, qui sont très rugueuses, inter- rompus, surtout chez le 4, par de petites impressions très ponctuées ; une bande submarginale de pubescence blanchâtre, crénelée sur les bords, atténuée en arrière. Dessous du corps à ponctuation très grosse au milieu, beaucoup plus fine et plus serrée sur les côtés qui sont couverts d’une fine villosité blanchâtre. Le Gest bien plus petit et plus étroit que la © ; chez cette dernière, le corselet est plus large en arrière, plus rétréci en avant; ses côlés sont angulés au tiers postérieur et ensuite un peu sinués jusqu’aux angles pos- térieurs ; chez le 4°, cette sinuosité n’est indiquée que par une légère ren- trée des bords ; ces impressions sont bien moins marquées chez ce dernier, mais vers le milieu des côtés on distingue une impression mal arrêtée qui est à peine indiquée chez la ?. Cette espèce se rapproche, pour la forme et la taille, du Buprestis Pertyè C. et G., mais le corselet a des impressions plus marquées et est dépourvu des deux plaques lisses antérieures ; la tête parait plus grosse el ne pré- sente pas une impression (triangulaire. 6. PSILOPTERA CUPREOFOSSA. —- Long. 23 à 25 mill. — Oblonga, cr'assa, apice acuminaia, véridi-ænea, nitida; elytris viridioribus, capite protho- raceque valde rugalis, punctatis, hoc lr'ansverso, postice impresso, scutello parvo, truncalo, lævi, elytris prothoracis basi vix latioribus, sat convexis, post medium atlenualis, apice lruncatis, separatim bispinosis , grosse punclato-substriatis, s&pe plagiatin interruptis et impressis, utrinque vilta magna émpressa marqinali, intus denticulata, his impressionibus cupreis, pube ochracea dense vestilis; sublus ænco-aurosa, pallide sed lateribus dense flavo-lomentosa, pedibus viridi-æncis. Epais, convexe, atténué en arrière, d’un vert métallique brillant, un peu doré sur le corselet. Tête assez grosse, ayant en avant de gros points confluents, beaucoup plus fins au sommet; le long des yeux une impres- 266 L, FAIRMAIRE. sion remplie de poils jaunâtres courts. Epistome sinué en arc. Antennes noires, les deux premiers articles bronzés. Corselet transversal, rétréci en avant, légèrement arrondi sur les côtés, un peu en arrière ; rugueux, for- tement ponctué ; au milieu de la base une forte impression qui se perd en avant, mais nettement rebordé en arrière par un pli lisse. Ecusson très petit, court, lisse, convexe. Elytres à lignes de gros points formant de faibles stries, les intervalles parsemés de quelques points rares, fortement ridés à la base, interrompus par des impressions densément ponctuées, dorées, garnies de pubescence jaune; le long du bord externe, mais un peu en avant, une large bande déprimée, commençant au-dessous de l'épaule, atteignant l'extrémité crénelée sur les bords, densément ponc- tuée, finement rugueuse, couverte d’une pubescence serrée d’un jaune d’ocre plus ou moins rougeâtre; extrémité fortement échancrée, biépi- neuse. Dessous d’un bronze doré brillant, rugueusement ponctué ; saillie du premier segment abdominal ayant une forte impression allongée ; sur les côtes de l'abdomen une pubescence jaunâtre plus ou moins marquée. Pattes d’un vert métallique ; tarses d’un bleu violet foncé. Les mâles sont plus étroits, plus convexes; les stries des élytres sont plus marquées. Get insecte ressemble, pour la forme, au précédent, mais il s’en distingue facilement par les fortes impressions des élytres et le corselet plus rugueux, avec une fossette plus profonde au milieu de la base. Quand il est très frais, les dépressions du corselel et des élytres sont remplies d’une pous- sière farineuse d’un roux d’ocre, serrée ; cette poussière se retrouve aussi sur les côtes du dessous du corps. 7. PSILOPTERA GERMAINIH. — Long. 17 à 21 mill. — Oblonga, subpa- rallela, apice acuminala, mediocriler convexa, obscure ænea, parum nitida, prothorace elytrisque valde rugosis et impressis, his tmpressionibus tomento cènereo-fulvescente dense obsitis ; prothorace lransverso, antice angustato, lateribus postice sinuatis, angulis posticis acutis, divaricatis, postice tlri- impresso, interstiliis et margine antico grosse punctatis, plaga transversu antica lævi ; elytris grosse punctato-substriatis, plagis depressis interruptis his plagis sat irregularibus, pube dense cinereo-subaurea indutis, apice acutis, Subspinosis ; sublus æneu aul æneo-aurosa, griseo tomentosa, pedibus æneis aut atro-violaceis. Oblong, un peu allongé, peu convexe, assez parallèle, acuminé en arrière; d’un bronzé foncé très peu brillant. Tête médiocre, très rugueu- sement ponctuée, ayant au milieu une petite ligne élevée, garnie d’une tomentosité roussàètre. Corselet transversal, rétréci seulement en avant: côtés fortement arrondis au milieu, puis assez fortement sinués en arrière, | 1 | | Goléoptères des Gordilieres. 267 ce qui rend les angles saillants en dehors et formant une dent assez forte, obtuse à l'extrémité ; dans la moitié postérieure, trois grandes impressions, la médiane plus forte; rugueuses et pubescentes; couvert de gros points très serrés sur les côtés qu'ils rendent presque crénelés, mais laissant en avant une place lisse. Ecusson petit, convexe, rétréci à la base, arrondi en arrière. Elytres rétrécies dans le tiers postérieur, très faiblement sinuées avant l’extrémité qui est coupée très obliquement et forme presque une épine à l’angle sutural ; à lignes de gros points formant des stries peu pro- fondes, plus marquées vers le bord externe; les intervalles peu convexes, ridés, plus fortement à la base, interrompus par de larges dépressions très peu régulières, finement et densément rugueuses, d’un bronzé doré, couverts de pubescence cendrée ou un peu roussâtre ; les principales sont : une transversale tout à fait à la base, une oblique ou triangulaire au milieu, et une grande sur le tiers postérieur, finissant en pointe, ayant parfois un espace bronzé isolé au milieu. Dessous rugueusement et grosse- ment ponctué, un peu plus finement et plus densément sur les côtés, qui sont souvent couverts d’une pubescence cendrée ou roussâtre. Pattes d’un bronze plus ou moins bleu ou violacé ; tarses de cette dernière couleur. 8. P, DENTICOLLIS. — Long. 17 à 20 mil — Præcedenti simillima, sed magis virescens, nilidior, prothorace antice haud polilo, impressio- nibus lalerum usque ad angulum anticum prolongatis, elytris magis inæ- qualibus, magis mpressis, postice minus acuminalis. Extrémement voisin du précédent, mais un peu plus large, d’un bronzé plus vert, plus brillant, à pubescence plus jaunâtre, à élytres moins acu- minées en arrière, couvertes d’impressions plus nombreuses, et surtout distinct par les impressions latérales du corselet qui se prolongent jusqu'aux angles antérieurs; la partie antérieure du corselet ne présente pas non plus cet espace lisse qu'on remarque chez l'espèce précédente, au moins d’une manière aussi tranchée. Ces deux espèces ont un faciès qui rapelle beaucoup celui des Décercu. Fam. CERAMBYCIDÆ. APTEROCAULUS, n. g. (PI, 6, fig. 1.) Caput prothorace angustius, lateribus inerme, nec angulatum. Labrum parvum. Mandibulæ breves, robustæ , crassæ. Palpi elongali, maxillares arliculo ultimo valde securiformi, & apice dilatato et roltundalo ®. An- 268 L. FAIRMAIRE. Lennæ corpore mullo breviores simplèces. Elytraabdomine S'paulc breviora, © dimidio breviora. Pedes magni, validi, tarsis & dilatatis, duobus posticis angustioribus, $ elongatis. Prothorax utrinque trispinosus. Corpus S aplerum. Corps oblong, assez épais, mais déprimé en dessus, aptère dans les deux sexes. Tête notablement plus étroite que le corselet, sans angle ni épine derrière les yeux, sillonnée entre les antennes. Mandibules larges, courtes, épaisses, échancrées à l'extrémité. Palpes allongés, le dernier article des maxillaires fortement sécuriforme chez le 4, simplement allongé et tron- qué chez la ©. Antennes notablement plus courtes que les élytres, simples, le troisième article plus long que les suivants, le premier assez robuste, en massue, Corselet court, armé de chaque côté de trois épines, la pre- mière aiguë, la médiane fortement arquée en arrière, la dernière très petite. Ecusson en demi-cercle. Elytres un peu plus courtes que l'abdomen chez le 4, plus courtes de moitié chez la ©, un peu déhiscentes en arrière, obluses à l'extrémité, déprimées sur les bords latéraux. Abdomen très grand chez les ©. Pattes grandes, surtout les postérieures: à peine moins grandes chez les ©. Tarses larges et assez courts aux quatre pattes anté- rieures des 4, les deux postérieurs assez allongés ; chez la ©, allongés, un peu plus aux postérieurs. Ce genre curieux est voisin des Psalidognathus et des Prionacalus, mais il en diffère par la tête dépourvue d’angles et d’épines, par les mandibules courtes, par les élytres plus courtes que l'abdomen, par l'énorme dimen- sion de celte dernière partie chez la femelle, par le manque d'ailes dans les deux sexes, par les tibias non dentelés et par les tarses si dilatés du mâle, 9. A. GERMAINIT. — Long. , 34 mill.; Q, 70 mill. — (PI. 6, fig. 1.) — T7. Glaber, supra depressus, testaceo-ochraceus, opacus, pedibus, antennis palpisque paulo dilutioribus , mandibulis intus nigricantibus, prothorace rugoso, disco leviler biimpresso, medio obsolele sulcatulo, lateribus tri- spinoso, spina media relroversa acutissima, elytris basi valde rugosis, postice tenuiter punctulatis, vitla submarginali obsoletissime infuscata. ®. Mullo major, leviter convexa, piceo-brunnea, antennis, ore pedibusque vufo-piceis, lenuiter dense rugosula, elytris abdomine multo brevioribus : abdomine ipso inflato. . D'un roux clair, mat en dessus, un peu brillant en dessous et sur les pattes ; une teinte un peu enfumée sur les bords des élytres et sur l'abdomen ; bord interne des mandibules noir ; glabre, oblong, assez épais, mais déprimé en dessus. Tête perpendiculaire en avant des yeux, ayant au milieu un fin sillon, un peu impressionnée au-dessous de linsertion des antennes; sommet de la tête assez finement el très densément ponctué : Coléoptères des Cordilieres, 269 de gros points entre les yeux, la partie antérieure presque lisse; mandi- bules épaisses, courtes, échancrées au bord antérieur. Palpes longs, repliés en dessous, les maxillaires à dernier article fortement élargi, sécuriforme, le troisième article oblong , un peu élargi en dedans (1). Yeux fortement échancrés, finement granulés. Antennes m’atteignant pas l'extrémité des élytres, médiocrement épaisses à la base et diminuant rapidement de gros- seur ; premier article claviforme ; le troisième avec le deuxième deux fois aussi long que le quatrième; les suivants diminuant peu à peu. Corselet plus de deux fois aussi large que long, rebordé à la base, armé de chaque côté de trois épines, les deux antérieures très fortes, lintermédiaire arquée, aiguê, la dernière située à l'angle postérieur, plus courte que les autres; surface rugueuse, ayant au milieu deux vagues impressions et une trace de sillon médian. Ecusson en demi-cercie, presque lisse. Elytres à bords latéraux tranchants, peu relevés et formant une sorte de gouttière ; soudées, un peu déhiscentes à Pextrémité qui est obtusément angulée ; très fortement rugueuses à la base, mais très finement après le milieu. Prosternum séparant largement les hanches antérieures. Mésosternum un peu échancré. Abdomen dépassant les élytres, le dernier segment ventral fortement échancré et garni d’une villosité veloutée. Pattes très grandes, surtout les postérieures, inermes. Tarses antérieurs et intermédiaires très larges, les postérieurs notablement plus étroits et plus allongés. ?. D'un brun de poix, avec les antennes, les paltes et l'abdomen plus roussâtres; mat en dessus, un peu luisant en dessous, glabre; bord interne des mandibules noir. Tète rugueusement ponctuée, seulement entre les yeux, excavée entre les antennes, fortement impressionnée sur lépistome ; mandibules plus grandes, épaisses, échancrées au bord antérieur, carénées au-dessus à la base, rugueuses en dehors, lisses en dedans. Antennes comme celles des mäles, mais un peu plus courtes. Corselet plus large. Elytres plus larges, un peu plus convexes, à rugosité plus uniforme, à épaules moins marquées, ne recouvrant que la moitié de l'abdomen. flanches postérieures extrèmement écarlées. Pattes grandes, presque aussi robustes que celles des 4, mais à {arses beaucoup plus étroits. Les palpes maxillaires ont le dernier article élargi vers l'extrémité qui est obliquement arrondie; les palpes labiaux sont plus courts, avec le dernier article presque semblable à celui des maxillaires. Nous représentons de grandeur naturelle le mâle de cette espèce, pl. 6, fig. 1, et la femelle, fig. 1 «; des traits gravés de la tête du mâle, fig. 1 b, et des palpes maxillaires, fig. 4 c. (1) @. Palpes labiaux, à peine plus courts, à dernier article légèrement élargi vers l’extrémilé qui est arrondie. 270 L. FAIRMAIRE. M. Germain à rapporté un individu d’une espèce qui me semble appar- tenir au même genre ; malheureusement, il est dans un état de mutilation déplorable : la tête manque, ainsi que les tarses et la moitié latérale de l'abdomen. En voici la description diagnostique : 10. A. MARGINIPENNIS. — Long. 25 mill., sans la tête. — Fusco-brumeus, subopacus, pedibus dilutioribus, prothorace valde rugoso, grosse punctato, sal convexo, basi anticeque angusle marginato, laleribus trispinosis, spinis anticis validis acutis, srcunda retroversa, Spina postica brevi, conica; sculello semi-circulari, parce punctalo, leviler convexo; elytris subde- pressis, lenuiler rugosulis, sal grosse sed parum dense et parum profunde punctalis, humeris asperatis, postice rotundalo, anguli sutuwrali obtuso, margine exlerno valde reflexo ; prosterno rugose punctalo, mesosterno Lenuiler rugosulo, metaslerno abdomineque lævibus, coxis posticis valde distantibus ; abdomine elylris Lerlia parte longioribus. La forme du corselet, des élytres, l'ampleur de l'abdomen et l’écarte- ment des hanches postérieures me paraissent suffisamment caractéristiques pour ranger cet insecte à côté de l’A, Germainii. A1. CALOCOMUS CORIACEUS. — Long. 29 à 40 mill. — After, supr'a opacus, sublus subnitidus, antennis, basi ercepta, elytris, palpis, tarsisque ferru- gineo-rufis, fere opacis, elytris apice fusco maculatis ; capite subrugose punctalo, sulcato, prothorace valde rugoso, lateribus antice arcuatis, pos- lice sinuatis, medio spinosis, scutello rugose punctato, elytris valde rugoso- punctatis, apice dehiscentibus, subtruncatis ; S'antennis flabellatis, £ major, antennis simplicibus ; elytris abdomine paulo brevioribus. Oblong, épais, médiocrement convexe, d’un noir mat en dessus, assez brillant en dessous, avec les palpes, les antennes, sauf les trois premiers articles, les élytres et les tarses d’un roux ferrugineux. Têle à grosse ponctuation serrée, presque rugueuse, surtout en arrière; un peu creusée et sillonnée entre les antennes. Mandibules convexes, brusquement arquées à l'extrémité, grossement ponctuées. Corselet plus étroit que les élytres, plus de deux fois aussi large que long, très peu convexe, déprimé sur les côtés qui sont arqués et crénelés en avant, sinués en arrière el armés d’une épine très courte, mais aigué à l'intersection de ces deux parties ; surface fortement et densément rugueuse et ponctuée; bord postérieur presque droit, faiblement sinué à chaque extrémité, garni, comme le bord antérieur, d’une bordure épaisse de poils soyeux d’un roux clair. Ecusson rugueusement ponctué, triangulaire , arrondi sur les côtés à la base, rétréci vers l'extrémité qui est obtuse. Elytres médiocrement convexes, plus larges que le corselet, légèrement rétrécies à l'extrémité qui est Coléopleres des Cordilières. 271 presque lronquée, et déhiscentes au cinquième postérieur; grossement el rugueusernent ponctuées à la base, moins grossement dans le reste ; ayant à l'extrémité une tache noirâtre indécise. Dessous finement pubes- cent, finement ponctué, l'abdomen à ponctuation plus grosse et moins serrée. — 4, Corps plus petit, plus court ; antennes atteignant les deux tiers du corps, flabellées à partir du quatrième article ; abdomen plus court que les élvtres. — 9. Corps plus grand, plus massif; antennes ne dépassant guère la moitié du corps, simples ; abdomen dépassant un peu les élytres. — Mendoza, dans les Cordilières ; court avec rapidité sur le sable, comme les Carabes. Les antennes de cet insecte offrent 13 articles, flabellés chez les & à partir du quatrième, le dernier étant profondément bifide; il parait extrêmement voisin du C. morosus À. White; mais ce dernier a des an- tennes flabellées seulement sur neuf articles ; la description ne parle ni de la couleur des palpes et des tarses, ni de la bordure soyeuse et des épines du corselet, et elle indique les élytres comme plus courtes que l'abdomen, ce qui est le contraire dans notre espèce, au moins chez le mâle. Cette espèce vient porter à six le nombre de celles que renferme le genre Calocomus créé par Serville (Annales de la Soc. Ent. de Fr., 1839, 195) pour le Prionus Desmarestii Guér., Ie. Règn. An., pl 42, fig. 8 (C. hamatiferus Serv.), découvert dans le Tucuman par M. Lacordaire. Plus tard, deux autres espèces, remarquables par leurs antennes com- posées d’un bien plus grand nombre d'articles, y ont été adjointes : ce sont les C. Kreuchelyi et Lycius Buq., Rev. Zool. 1840, 142, tous deux propres à la Colombie. Le C. morosus a été depuis décrit par M. White (Proceed. Ent. Linn. Soc. 1850, 111), et vient de Bolivie. Enfin, un Calocomus a été décrit sous le nom de rugosipennis par notre collègue M. Lucas, dans le Voyage de M. de Castelnau au Brésil (p. 178, p. 10 et 11). 12. XYLOCHARIS HÆMATICUS. — Long. 9 mill — Oblongus, conveæus, nigro-fuscus, sat nitidus, antennis medio rubro-annulatis, prothorace antice, laleribus medioque rubro, elytris utrinque costis tribus et lateribus tibiisque rubris; capile anguste carinulato, prothorace lateribus spinoso, dorso utrinque valde et obtuse tuberculalo, medio elevato, lævi, scutello sagiltario, acutissimo, concavo, rugoso, elytris utrinque valde tricostatis, énterstiliis Lenuissime punctulatis, apice obluse truncatis. Oblong, convexe, noir, assez brillant, antennes ayant la base des Lroisième, quatrième, cinquième et sixième articles rouges; corselet ayant les côtés, le bord antérieur et le milieu, sauf la base, rouges ; élytres ayant chacune trois côtes et le bord externe rouges ; tibias, sauf la base et l’ex- 279 L. FAIRMAIRE. trémité, rouges, ainsi que le premier article des farses, Tête finement ponctuée, ayant au milieu une ligne élevée longitudinale, très fine. Antennes ne dépassant guère les trois quarts de la longueur du corps, un peu comprimées à l’extrémité, avec les derniers articles un peu pointus à l'angle externe. Corselet finement velu, ayant de chaque côté, vers le milieu, une dent assez aiguë, et en avant de cette dent un tubercule conique, rétréci en arrière ; sur la partie dorsale, de chaque côté, un gros tubereule oblong, un peu déprimé au milieu, marqué de gros points; au milieu du corselet, un tubercule oblong , lisse, ayant une strie médiane ; dans la partie antérieure, deux faibles élévations séparées par une courte ligne saillante; les intervalles un peu ponctués. Ecusson lanciforme, aigu, striolé. Elytres ayant chacune trois côtes lisses, les internes plus sail- lantes, les deuxième et troisième réunies avant l'extrémité, les intervalles à ponctuation extrêmement fine, un peu réticulée; extrémité tronquée, arrondie en dehors. Très voisin du X. Richardii Dup., en diffère par les antennes annelées de rouge, par les élytres sans ligne rouge autour de lécusson, à bordure externe rouge et par les pattes à tibias rouges ; la taille est aussi de moitié plus petite. 15. X. FLAVOCOmUS. — Long. 17 mill. — Oblongus, crassus, parum con- veus, Subopacus, nigro-fuscus, prothorace elytrorumaque basi dense flavo- villosis, antennis tlotis rubris, articulis apice nigris, pedibus rubris, genubus nigris, elylris flavo-pubescentibus, utrinque costis tribus et late- ribus flavis, capite flavo-villoso ; prothorace lateribus ante medium spinoso, dorso quinque-tuberculato, tuberculis lævigatis, scutello sagittario, acuto, concavo, haud rugoso, elytris utrinque valde tricostalis, interstitiis Lenui- ler rugosulis, apice sub sinuato-lruncatis ; sublus parce flavo villosus. Oblong, épais, médiocrement convexe, d’un brun noir mal, avec les antennes et les pattes rouges, chaque article à extrémité noire ainsi que les genoux; couvert de poils d’un jaune doré soyeux, plus longs et plus épais sur le corselet el la base des élytres, le reste de ces dernières cou- vert d’une fine pubescence de celte couleur qui cache la gouleur brune du fond ; sur chaque élytre, trois côtes saillantes lisses, jaunes, ainsi que le bord externe. Corselet ayant une dent saillante, un peu en arrière du milieu; sur le disque, quatre tubercules noirs, lisses, assez saillants, disposés en carré transversal; au milieu, une élévation oblongue noire, lisse. Ecusson en triangle allongé, aigu, lisse. Elytres à intervalles très finement réticulés ; les deuxième et troisième côtes réunies avant l’extré- mité qui est un peu chliquement tronquée et arrondie en dehors. Dessous Coléoptères des Cordilières. 273 noir, à villosité dorée plus visible sur les côtés. du corps et la base des segments, ‘rarses rouges comme les pattes. Ces deux espèces, dont je ne connais que des femelles, ont des antennes de onze articles seulement et ne peuvent être pourtant séparées du genre Xylocharis Serv., qui appartient certainement au groupe des Tra- chydérides. Ce genre a été crée par Serville (Annales 1854, 48) et a été l’objet d’un travail monographique par M. Dupont (Mag. de Zool., 1838). IL renfermait quatre espèces, deux à élytres lisses: X. oculatus Serv., loc. cit., du Brésil méridional et de Buénos-Ayres; X. elegantulus Dup., loc. cit., 1838, 81, pl. 205 et fig. 2, et deux à élytres ornées de côtes : X. Richardit et costatus Dup., loc. cit., 32 et 33, pl. 206, fig. 1 et 2, toutes deux du zrésil méridional. 11 paraît être identique avec celui auquel M. Blanchard a donné le nom d’Æriosoma, mais sans le caractériser, dans le Voyage de d'Orbigny (p. 207); dans ce cas, la figure serait très inexacte, car elle n'indique aucune dent latérale au corselet. La courte diagnose spécifique de VE. lanaris indique une grande ressemblance avec notre X. flavoco- mus, mais elle donne les antennes et les patles comme entièrement noires, et se tait sur la bordure jaune des élytres ; elle ne donne aussi que quatre tubercules au corselet. 14. HOLOPTERUS SUBLINEATUS. — Long. 28 mill. — Elonguius, postice valde altenuatus, totus pallide fulvus, fulvo-sericans, oculis nigris; capile sulcalo, antennis corpore longioribus, compressis, prothorace «ntlice angus- liore, lateribus utrinque angulalis, disco medio transversün biluberculato, elytrès basi prothorace latioribus, postice altenuatis, dehiscentibus, apici spinosis, abdomine brevioribus, utrinque costulis duabus parum elevatis, interna poslice abbreviata, pedibus elongatis, sal gracilibus, femoribus compressis, apice leviter dilatatis. Très allongé, notablement plus rétréci en arrière, entièrement d’un fauve pâle, à pubescence soyeuse de même couleur. Tête sillonnée entre les yeux; ces derniers noirs, gros ct très saillants. Antennes plus longues que le corps, comprimées à partir du troisième article qui est de moitié plus court que le quatrième, ce dernier est lui-même d’un quart plus court que le cinquième ; les suivants augmentent peu à peu de longueur, Cor- selet rétréci en avant, formant de chaque côté une saillie conique un peu comprimée ; sur le disque, deux tubercules se reliant aux angles latéraux par une faible saillie transversale. Ecusson triangulaire, à côtés arqués. Elytres plus larges à la base que le corselet, longues, se rétrécissant notablement de la base à l'extrémité qui se termine par une très petite 27/ D. FAIRMAIRE. — Coléoptères des Cordilières. épine ; déhiscentes, ayant chacune deux lignes élevées , l’externe attei- gnant seule l'extrémité. Abdomen dépassant les élytres. Pattes grêles, les fémurs comprimés, un peu dilatés vers l'extrémité, C'est l'espèce la plus petite et la plus étroite du genre qui ne renferme encore, à ma connaissance, que les trois espèces décrites dans notre Révi- sion des Coléoptères du Chili (Voir Annales, 1859, p. 483). 15. IBIDION SPINICORNIS. — Long. 13 mil. — Elongatus, rufescens, nitidus, capite elylrisque nigro-subplumbeis, elytris post medium vage teslaceo maculatis, antennis testaceis. articulo primo nigro, femoribus apice fuscis; antennarum articulis 3° Kque apice intus unispinosis, pro- thorace oblongo, capite angustiore, elytris parum dense punctatis, apice oblique truncatis. Allongé, assez déprimé, d’un brun noir brillant, faiblement plombé sur les élytres, ces dernières ayant, vers les deux tiers de leur longueur, une tache testacée mal arrêtée ; antennes d’un testacé pâle , avec le premier article d’un brun noir, ainsi que la moitié postérieure des fémurs. Tête finement ridée en long entre les antennes, finement ridée en travers dans la partie postérieure. Antennes plus longues que le corps ; premier article assez gros, grossement ponctué; troisième, et quatrième articles armés chacun à l'extrémité interne d’une épine aiguë; le troisième un peu plus long que le quatrième, de même longueur que le cinquième. Corselet presque deux fois aussi long que large, à peine plus étroit que la tête, mais notablement plus étroit que les élytres, ayant sur le disque quatre petites élévations arrondies, disposées en carré, finement ridé en travers à la base et au milieu. Ecusson en demi-cercle, d’un roux grisâtre, pubescent, Elytres carrées à la base, se rétrécissant légèrement vers l'extrémité qui est tronquée nettement et obliquement ; à ponctuation médiocre, peu serrée, à villosité grise, assez longue, peu serrée, Tous les fémurs sillonnés à la base. DESCRIPTION DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES ET NOTES DIVERSES Par M. Énouard PERRIS. (Séance du 13 Avril 1864.) Voici bientôt dix ans que j'exéculai en Espagne, avec mon illustre ami et maître M. Léon Dufour, une excursion scientifique qui ne fut pas tout à fait sans résultats. Bientôt après mon relour, je me mis à classer el à étudier mon butin et je réservai un certain nombre d'insectes qu'il n’était impossible de déterminer. Je les soumis successivement à mes savants amis MM. Mulsant, Aubé, Fairmaire et Jacquelin Duval, et si quelques- uns reçurent ainsi un nom, les autres demeurèrent anonymes. M. Léon Dufour avait bien voulu me laisser le soin de publier ceux qui seraient nouveaux pour la science, mais absorbé par d’autres travaux, peu jaloux de me faire le parrain de quelques espèces de plus, et redoutant par- dessus tout d'ajouter de nouveaux embarras synonymiques à ceux dont l'entomologie est déjà encombrée, j'ajournais toujours, et durant mes hésitations, tantôt une de mes espèces, tantôt une autre était publiée par quelqu'un de mes collègues. Las enfin de voir ces insectes errer dans mes cartons à la recherche d'un nom, je me suis décidé à leur en assigner un, après une dernière et définitive consulation demandée à MM. Aubé, Reiche et Ch. Brisout, et de nouvelles études très sérieuses de ma part avec tous les auteurs dont je dispose. Après un aussi long délai et après toutes les précautions prises pour éviter les doubles emplois, je me suis cru d'autant plus autorisé à considérer ces insectes comme nouveaux, que presque tous les autres que 276 ÉD. PERRIS. j'avais mis à part dès le début, l’étaient également et ont été publiés par divers auteurs. Je me suis donc mis à en faire les descriptions, pour n'avoir plus à y penser, et une fois lancé dans ce travail, je me suis décidé à y comprendre quelques insectes de Corse et d'Algérie et trois de nos contrées qui m'ont paru n'avoir pas encore acquis le droit de figurer dans les catalogues. Ce sont ces descriptions que j'ai l'honneur d'offrir aujourd'hui à la Société, avec quelques notes sur divers sujets. DESCRIPTION DES ESPÈCES NOUVELLES. 1. BEMBIDIUM DUFOURH. Nitidum, Supra-æneum, sublus nigro-viride ; antennis nigris, basi fer- rugineis, cènereo pilosis ; capile Spersim punctato, prothorace latitudine paulo longiore, basi punctalo, non foveolato ; elytrorum striis punctatis, poslice subobsoletis ; pedibus chalybæis, tibiis sublus rufescentibus. — Long 4 2/3 mill. D'un bronzé brillant en dessus, d’un noir verdàtre en dessous. Antennes revèlues de petits poils cendrés, noires avec les trois ou quatre premiers articles ferrugineux en dessous. Tête parsemée de points assez serrés le long des yeux, moins au milieu. Prothorax plus large que la tête, presque aussi long que large, cordiforme, marqué de quelques points sur la dépression antérieure et de quelques pelites rides en forme de chevron sur le sillon médian qui est très visible ; lisse sur le disque et les côtés, densément et fortement ponelué à la base qui est coupée carrément el dépourvue de fossettes. Élytres deux fois larges comme le prothorax, ayant une dépression transversale au quart antérieur ; stries entières, ponctuées jusqu'au milieu où un peu au delà, puis lisses et sensiblement affaiblies, mais visibles pourtant jusqu’à l'extrémité; 8° intervalle convexe, les autres plans ; un petit point près de l'extrémité de la 7° strie et deux plus apparents sur la 3°. Dessous du corps Œ'un vert bronzé, bleuâtre sur l'abdomen; prosternum et côtés du mesosternum marqués de quelques gros points. Pattes d’un bleu d'acier, avec le dessous des tibias ferrugineux. Cette espèce trouve sa place dans le 3° groupe de J. Duval, très près du B. punctulatum dont elle diffère par de nombreux caractères. L'absence em Coléoptires nouveaux, ete. 271 de fossettes à la base du prothorax la sépare à première vue de presque {ous ses congénères. Au Pardo, près Madrid, sur les bords du Mancanarez. Je le dédie à mon illustre ami, qui a été la cause déterminante de mon voyage et à contribué à me le rendre si agréable, 2, BEMBIDIUM (PHILOGHTHUS) TOLETANUM. Omnino nigrum, nitidum ; thorace transverso, basi rotundatim foveo- lato, angulis posticis oblusis; elytris ovalis, punctalo-strialis , striis postice deletis, septima nulla. — Long. 3 1/3 mill. Forme de l’oblusum et du vicinum. Entièrement d’un noir brillant, avec un léger reflet bleuâtre. Prothorax une fois et demie aussi large que long, à dépressions antérieure et postérieure bien visibles, à ligne médiane peu profonde ; arrondi sur les côtés et ne se redressant presque pas vers les angles postérieurs qui sont obtus et indiqués par un petit tubercule ; marqué à la bese de deux fossettes grandes, profondes et arrondies. Élytres finement striées-ponctuées, stries effacées postérieurement, sauf les deux premières qui sont entières ; 7° nulle, mais une rainure profonde à l'extrémité de chaque élytre dans la direction qu’elle suivrait si elle existait ; 3° intervalle marqué de deux points, le 4° au quart antérieur et ressemblant plutôt à une fossette transversale, le 2° un peu au delà de la moitié. Aranjuez, aux bords de la Lagune. 9. HYDROPORUS HYPHYDROIDES. Ellipticus, brevis, crassus, convexus, punctatissimus, nitidulus, brun- neo-ferrugineus, aut piceus, capile, palpis, antennis, pedibus corporeque subtus paulo dilutioribus. — Long. 4 4/4 mill. Elliptique, épais, convexe surtout en dessous, assez luisant, ferrugineux, avec la face dorsale du prothorax et des élytres plus rembrunie, Tête semi-discoïdale, assez densément et finement ponctuée, avec le vertex lisse ; fortement rebordée, à part une petite échanerure vis-à-vis le labre; marquée de deux impressions longitudinales et obliques en regard des yeux. Prothorax court, quatre fois au moins aussi large que long ; angles antérieurs très avancés, très aigus et pointus ; côtés un peu arrondis et rebordés ; angles postérieurs droits et à peine émoussés ; bord postérieur en accolade dont la pointe est sur la suture; densément et assez for- tement ponctué, avec un espace presque lisse près des côtés. Élytres cinq fois aussi longues que le prothorax au milieu, régulièrement arrondies, h° Série, TOME IV. 18 278 ED. PreRIS. non alténuées à l'extrémité, très légèrement déprimées à la base le long de la suture ; très densément ponctuées : points plus forts que ceux du prothorax, sauf vers l'extrémité. Pas la moindre trace de lignes ponctuées ou de côtes. Dessous du corps plus fortement, mais moins densément ponctué. Cette belle espèce vient se ranger dans le petit nombre de celles qui ont la tête rebordée. Elle est, avec le Cleopatræ Peyron, la plus grande des espèces de cette division dont elle se distingue notamment par la petite échancrure médiane du rebord antérieur de la tête et par lunifor- mité de sa couleur. Ce dernier caractère, sa ponctuation, sa forme assez ramassée et la convexité de la poitrine et de l'abdomen lui donnent un peu la physionomie d’un Hyphydrus et en particulier de lH. ovatus, mais je me suis assuré qu'il appartient bien réellement aux Hydroporus. Corse, M. E. Revelière. 4. LACCOBIUS REVELIERI. Oblongus, ellipticus, nitidulus, infra niger, supra pallidus ; protho- racis disco, scutlello capileque fere impunclatis æneo-violaceis aut cupreis aut véridibus ; clypei lateribus, antennis pedibusque pallidis : elytris seriatim dense nigro punctatis ; punctis apicis confusis. — Long. 2 mill. Corps oblong, elliptique, médiocrement convexe. Tête subtriangulaire, un peu plus étroite que le prothorax au sommet ; faiblement convexe sans aucune trace de sillon ou de dépression ; très finement chagrinée, avec quelques points très superficiels et à peine visibles sur le labre et le front ; d’un bronzé violacé, cuivreux ou verdâtre, avec une tache d’un blanc jaunâtre sur les joues en avant des yeux. Antennes et palpes d’un testacé pâle. Prothorax très transversal, deux fois et demi aussi large que long, sinué au sommet avant les angles antérieurs qui sont saillants, aigus et un peu arrondis, très largement et faiblement arrondi à la base et sur les côtés qui sont très légèrement rebordés ; plus finement chagriné que la tête et marqué de quelques points presque imperceptibles même à une forte loupe ; d’un testacé pâle, sauf sur le milieu du disque ou l'on voit une tache de la couleur de la tête, commençant au bord antérieur sur une largeur égale à l'intervalle qui sépare les yeux, et tantôt s’atténuant postérieurement en triangle, tantôt formant un carré vague, sans jamais atteindre d’une manière tranchée le bord postérieur. Écusson triangulaire et bronzé. Élytres quatre fois à peu près aussi longues que le prothorax : côtés régulièrement et médiocrement arrondis et rebordés ; d’un testacé pâle, assez fortement marquées de points confus sur le tiers postérieur Coléoptéres nouveaux, ele. 9279 et sur le reste de la surface disposés en séries très rapprochées (j'en ai compté jusqu'à vingt-deux sur chaque élytre) : ces points teints de noi- rätre, et celle couleur teignant aussi souvent les intervalles des points, de sorte que les élytres paraissent finement el irrégulièrement linées, excepté le long des côtés. Dessous du corps noir; poitrine très densément pointillée ; palles d’un festacé pâle ; cuisses, surtout les postérieures, dilatées en dessous. Gelte petite espèce se distingue principalement par l’absence presque absolue de ponctuation sur la tête et le prothorax. Elle a été prise en Corse par M. E. Revelière, à qui je me fais un plaisir de la dédier, en té- moignage de reconnaissance pour l’obligeance sans bornes qu'il met à enri- chir surtout ma collection de larves. 5. MYRMEDONIA CAVIFRONS. Elongatla, depressa, angusta, subopaca, subtilissime punclulata, pube subtili, grisea, adpressa vestita ; fronte concava ; thorace postice obsolete foveolato ; antennis crassis, subcylindraceis, palpis, tibiis tarsisque r'ufo- ferrugineis. — Long. { mill. Allongée, déprimée, étroite, peu luisante, revêtue d’une pubescence grise, très fine et couchée. Tête noire, parsemée de points très fins, beaucoup plus denses sur le vertex ; face sensiblement concave ; bouche et palpes d’un roux ferrugineux. Antennes atteignant l'extrémité des élytres, d’un roux ferrugineux, assez épaisses comme dans M. funesla, presque cylindriques à partir du 3° article, qui n’est qu'un petit peu plus grand que le 2° et le 4° ; dernier article subconique, presque aussi long que les deux précédents ensemble. Prothorax à peine plus large que long, noir, très finement et densément pointillé, déprimé, plus large que Ja tête au sommet, de sa largeur à la base; dilaté en s’arrondissant jusqu’au tiers antérieur, puis se rétrécissant en ligne droite jusqu'aux angles pos- térieurs qui sont obtus ; bord postérieur arrondi. Écusson pointillé. Éiytres noires, ruguleusement et très densément pointillées, plus larges mais pas plus longues que le prothorax, très légèrement arrondies sur les côtés et à peine sinuées près des angles postérieurs. Abdomen aussi long que tout le reste du corps, très finement et densément pointillé ; les trois premiers segments transversalement convexes et les derniers finement lisérés de roussâtre. Trochantiers antérieurs et tous les tarses d’un roux ferrugineux ; cuisses noirâtres, tibias d’un brun ferrugineux. Gette espèce, dont M. Aubé et moi avons dû étudier les caractères pour 280 ÉD. PERRIS. la rapporter au genre Myrmedonia, ne ressemble à aucune des espèces que je connais; son aspect serait plutôt celui d’une grande Tachyusa. Sa forme étroite, la concavité de la face et surtout la dépression du pro- thorax la feront aisément reconnaitre. Alger, M. E. Revelière. 6. COPROPORUS GALLICUS. Ovalus, lævissimus, nitidissimus, glaber ; capite lato, subconvexo, nigro, ore palpisque leslaceis ; antennis brevibus, a tertio arliculo usque ad apicem paululum clavatis, brunneo-ferrugineis, articulis quatuor primis testaceis; prothorace longiludine duplo laliore, antice angustato et late emarginato, postice recto ; laleribus basique partim rubentibus ; elytris thorace paulo latioribus, vix perspicue punctulatis, lateribus mar- ginatis, apice parum oblique truncatis, rubris, lateribus late nigricantibus; abdomine brunneo, segmentorum marginibus apiceque testaceis. Corpore subtus nigro, pedibus testaceis. — Long. 1 1/2 mill. Conformé un peu comme le Habrocerus, avec l'abdomen moins prolongé. Ovale, très lisse, très brillant et très glabre. Tête large, mais beaucoup plus étroite cependant que le prothorax, noire avec le pourtour et les organes de la bouche testacés. Antennes ne dépassant pas le prothorax, très faiblement en massue, d’un brun ferrugineux avec les quatre premiers articles testacés ; 2° article plus épais et plus long que le 5°. Prothorax deux fois au moins aussi large que long, beaucoup plus large à la base, qui est droite, qu'au sommet et qui est largement échancré; assez fortement convexe, côtés très rabattus et teintés de rougeàtre ainsi que la partie extérieure de la base, le reste noir. Élytres de la largeur du prothorax à leur base, un peu plus larges au-milieu et presque une fois et demie aussi longues que lui; imperceptiblement pointillées, fortement rabattues sur les côtés qui sont assez largement rebordés ; coupées un peu obliquement à l'extrémité ; d’un brun rouge sur le dos et au bord postérieur, largement teintées de noirâtre sur les côtés. Abdomen court, bordé de quelques soies, brun avec les bords.des segments et l'extrémité testacés. Dessous du corps noir, pattes testacées, C’est sur la foi de mon ami M. Aubé que je place dans le genre Copro- porus ce Tachyporide dont j'ai trouvé, en juin 1863, un seul individu dans une souche de pin et qui ne ressemble à rien de ce que je possède. Ce genre a été caractérisé par M. Kraatz (Naturg. Ins. Deutsch., 11, p. 33). « Votre sujet, m'écrit M. Aubé, est le premier que je vois d'Europe. J'en Coléoplères nouveaux, ele. 281 » possède un d'Iméritie qui n’est pas le vôtre et que M. Kraatz a décrit, » je ne sais où, sous le nom de Colchicus. » 7. CATOPS CLATHRATUS. Elongatus, ferrugineus, brevissime pubescens ; antennis apice obscu- rioribus ; capite subtilissime et densissime punctulato ; prothorace trans- verso lateribus valderotundato, subtilissime et densissimereticulato-strigoso basi transversim substrigoso ; elytris attenuatis, apice rotundatis, obsolete striatis, sat fortiter et dense transversim strigosis. — Long. 8 1/2 mill. Forme du césteloides mais beaucoup plus petit et prothorax relati- vement beaucoup plus large ; antennes à peine épaissies vers lPextrémité, 8° article sensiblement plus petit que les trois suivants ; les six premiers articles d’un testacé pâle, les quatre suivants brunâtres, le dernier testacé. Prothorax près de deux fois aussi large que long, régulièrement convexe, à peine plus étroit antérieurement qu’à la base, fortement arrondi sur les côtés; angles postérieurs non émoussés ; couvert antérieurement d’une sorte de réticulation qui, sur la moitié postérieure, se change en stries transversales et ondulées extrêmement fines. Élytres un peu plus étroites que le prothorax ou à peine aussi larges que lui, près de quatre fois aussi longues, arrondies à l'extrémité ; marquées de siries assez visibles jus- qu'aux deux tiers de la longueur, couvertes de rides ou de strioles trans- versales très rapprochées et très apparentes qui forment avec Îles stries longitudinales une sorte de treillis très serré. Dessous du corps el pattes d’un testacé un peu plus pâle que le dessus. Tarses antérieurs du mâle dilatés. Sous l'écorce des Pins à Navacerrada et à Peñalara, chaîne du Guadar- rama (Espagne). S. MORYCHUS VARIOLOSUS. Ovatus, viridi-æneus, nilidus, rufo-pubescens, fortiler sparsim punc- talus ; antennis, corpore sublus pedibusque piceis; lertio tarsorum arliculo lobalo. — Long. 2 1/2 à 3 1/2 mill. Forme du riens, ovale, brillant, d’un vert un peu bronzé avec des reflets cuivreux sur la tête, le prothorax et les côtés des élytres. Antennes d’un brun de poix ; tète assez densément et fortement ponctuée ; front assez largement et peu profondément canaliculé. Prothorax un peu aflaissé près des angles antérieurs, à ponctuation aussi forte mais moins serrée 989 ÉD. PERRIS. que celle de la tête. Écusson lisse. Élytres formant gouttière à la base de la suture, marquées, de points beaucoup plus gros que ceux du prothorax et écartés. Dessous du corps d’un brun de poix, plus clair sur Pabdomen, couvert de poils roux bien plus serrés que sur le dos, densément pointillé sur la poitrine et plus encore sur l'abdomen. Pattes d’un brun de poix, avec les cuisses noirâtres ; 3° article des tarses bilobé. Sous les pierres à l’Eseurial. 9. LIMNICHUS LEPRIEURI, Breviter ovalis, valde convexæus, niger, pube aureo-sericea, nebulosa, subintricala densissime vestitus ; prothorace sublilissime el densissime punclulato, basi media lobato, lobo subemarginalo; angulis anticis acutis, ferrugineis ; elytris minus dense sed fortius punctulatis ; antennis basi pedibusque ferrugineis. — Long. 4 1/2 mill. Il à la forme brièvement ovale du L. pygmaæus et la pubescence du L. aureo-sericeus ; il leur est intermédiaire pour la taille et la ponctuation des élytres et_il est encore plus convexe qu'eux. Il à comme le sericeus, dont il diffère par la taille, la convexité et surtout la ponctuation plus forte, les angles antérieurs du prothorax ferrugineux. J'en ai un individu, peut-être un peu émmature, qui à le pourtour des élytres largement teint de ferrugineux. Je dédie cette espèce à mon excellent ami M. Leprieur, qui Pa prise à Bone et m'a autorisé à la publier. 10. CYLINDROMORPHUS CARPETANUS. Elongutus, subcylindricus, æneus, nilidulus, glaber. Capite et prothorace fortiter el sal dense punctatlis, hoc subquadraio, illo magno, prothorace vix latiore, longitudinaliter obsolele sulcato ; elytris pone medium am- plialis, postice attenuatis, apice sinqulalim rotundatis, dorso subseriatim fortiler punctatis, punctis versus apicem evanescentibus. — Long. 4 mill Allongé, subeylindrique, glabre, bronzé en dessus, d’un noir bronzé verdâtre en dessous. Têle grosse, épaisse, obliquement déclive quand on l regarde de profil, à peine plus large que le prothorax, fortement et assez densément ponctuée, marquée, depuis le haut du front jusque vis- à-vis le milieu des veux, d’un sillon un peu large mais très peu apparent. Yeux ovales et noirs. Prothorax carré, cylindrique, visiblement arrondi à Goléopteres nouveaux, ele. 285 son sommet et bisinué à la base, avec les angles postérieurs prolongés en arrière ; ponctué un peu plus fortement que la tête. Écusson semi-dis- coïdal. Élytres cinq fois aussi longues que le prothorax, subparallèles jusqu'au tiers de leur longueur où elles s’élargissent insensiblement jus- qu'aux deux tiers pour se rétrécir de même jusqu'à l'extrémité; couvertes de points gros et serrés, subsérialement disposés, qui s’affaiblissent visi- blement dès le milieu et disparaissent aux trois quarts de la longueur ; série juxta-suturale plus marquée que les autres et très régulière depuis la base ; suture un peu élevée. Poitrine fortement ponctuée; abdomen marqué de points distants assez larges mais très superficiels et disposés en séries transversalement obliques. il diffère du filum par sa taille plus grande, sa ponctuation moins forte sur le prothorax et plus forte sur les élytres ; du parallelus par sa forme et sa ponctuation; du gallicus par sa taille, sa ponciuation, son prothorax carré et sa couleur; du subuliformis par la structure si différente du prothorax ; de tous par la faiblesse du sillon céphalique. Pris à l’Escurial, en fauchant. 11, APHANISTICUS DISTINCTUS. Nigro-subæneus, capile profunde emarginato, vage punclato; capite thorace frre duplo latiore, vage punctato, lateribus sat late marginato, lransversim bisulcato, postice canaliculato, margine basali depressa, for- liler bisinuata; elytris thoracis fere laliludine, striato-punctatis, postice subcoriaceis, fere lævibus; « medio usque fere apicem juxta suturam depressis. — Long. 4 2/3 mill. Entièrement d’un noir un peu bronzé ; tête largement et très profon- dément échancrée, parsemée de points assez gros, mais presque super- ficiels. Prothorax près de deux fois aussi large que la tête et ponctué comme elle; fortement arrondi sur les côtés jusqu’au delà du milieu, puis droit jusqu'aux angles postérieurs ; à bordure latérale bien prononcée ; marqué antérieurement d’une dépression transversale profonde, dilatée postérieurement au milieu, et d’une autre dépression transversale et sul- ciforme un peu au delà du milieu ; bord postérieur très déprimé et pro- fondément bisinué; intervalle entre ce bord et la dépression médiane canaliculé au milieu. Élytres à peu près de la largeur du prothorax à sa base, marquées de petites rides transversales sur leur quart antérieur ; striées ponctuées, postérieurement alutacées, presque lisses ; assez lorte- 284 Ép. PERRIS, ment déprimées le long de la suture depuis le milieu jusque près de l'extrémité. C’est la plus grande espèce que je connaisse. Les caractères que présente son prothorax le distinguent facilement de tous ses congénères. Pris à l’Escurial (Espagne) en fauchant. 19, TRACHYS MAJOR. Æneus, fronte inter antennas transversim el usque ad verticem longitu- dinalèiter et profunde sulcata; prothorace æquali, angulis anticis fere acutis ; humeris valde prominulis ; elytris transversim ante medium sub- depressis, levissime juxta suluram, fortius et densius ad latera et præ- sertim apice punclatis ; corpore pilis albis brevibus sparso, in elytris fascias transversas formantibus. — Long. 8 1/2 mill. Forme du T. pumila 11, mais bien plus grand. Entièrement bronzé ; front marqué d’une dépression transversale qui se termine au-dessus de chaque antenne par une fossette, et d’un sillon profond et assez étroit depuis cette dépression jusqu'au vertex ; partie supérieure marquée de points entourés de demi-chaînons rapprochés et ouverts en avant. Pro- thorax conformé comme dans pumila, égal, à côtés droits et angles antérieurs très avancés ; marqué, principalement sur les côlés et aux. bords antérieur et postérieur, de chaînons et demi-chainons qui produisent une sorte de réticulation à mailles arrondies. Écusson petit et lisse. Élyires très saillantes à l’épaule, transversalement subdéprimées au tiers environ de leur longueur, marquées de gros points très peu profonds et clairsemés le long de la suture, plus serrés et plus visibles sur le reste de leur sur- face et principalement à l'extrémité qui est subrugueuse. Dessous du corps marqué de chainons et d’une ponctuation très serrée et extrêmement fine. Tout le corps parsemé de poils blancs, courts et couchés, beaucoup plus serrés tout le long de la déclivité latérale des élytres, formant une tache dans la cavité qui précède les épaules, et sur le dos trois bandes en chevron, une vers le milieu, une aux deux tiers el une aux quatre cin- quièmes. fi Pris à l’'Escurial (Espagne) en fauchant. 13. LIMONIUS MARGINELLUS. Parallelus, niger, pube subtili molliter subcinerascens : antennis nigris ; capile thoraceque fortiter et densissime punctatis, hoc lateribus recto, Coléopteres nouveaux, ele. 289 angulis posticis oblique carinatis ; scutello elliptico, convexo ; elytris striato-punctatis, interstitiis planis, sat fortiter et distincte punctatis, haud rugatis ; margine laterali testaceo; femoribus nigro-piceis, tibiis tarsisque piceis. — Long. 9 mill. Noir, revêtu d’une pubescence grise peu épaisse. Antennes noires, 3° article visiblement plus long que le 2°, beaucoup plus étroit mais presque aussi long que le 4° ; palpes noirs ; mandibules noires avec lex- trémité ferrugineuse ; chaperon rugueux. Tête et prothorax fortement et très densément ponctués ; la première peu convexe, à peine arrondie au bord antérieur ; le second plus long que large, déprimé au sommet, surtout derrière les yeux, arrondi aux angles antérieurs, rebordé sur les côtés qui sont droits et parallèles, avec une sinuosité vers le milieu de la longueur ; canaliculé sur la moitié postérieure; angles postérieurs à peine divergents, munis d’une carène oblique. Écusson elliptique, convexe, finement rugueux. Élytres à stries peu distinctement ponctuées, si ce n'est les extérieures ; intervalles plans, non ridés, parsemés de points assez forts, surtout à la base : bord latéral finement testacé sur les deux tiers de la longueur, ainsi que la plus grande partie du bord infléchi. Dessous du corps d’un noir un peu bronzé ; sutures latérales du pros- ternum creusées en canal au sommet. Pattes d’un brun de poix, avec les cuisses noirâtres ; ongles munis d’une petite dent à leur base. Gette espèce à évidemment de grands rapports avec le L. turdus Cand. que je ne connais pas; mais elle en diffère par son apparence peu bril- lante, la ponctuation beaucoup plus forte de la tête, du prothorax et des élytres, lobliquité des carènes des angles postérieurs du prothorax, la convexité régulière de l’écusson, enfin par le liséré testacé des élytres. Casa de Campo près Madrid, en secouant les buissons. 1. ATHOUS UNCICOLLIS. Niger, elongatus, subparallelus, pube brevi adpressa subcinerascens. Capite fortiler et dense punctalo, fronte excavata ; antennis piceis, basi obscuriore, apice diluliore ; ore palpisque testaceis ; prothorace longitudine haud latiore, dense sat fortiler punctalo ab apice ad basim regulariter dilalalo, taleribus rectis, ad angulos posticos sat profunde emarginalis ; angulis aduncis ; elytris forliter striato-punclatis : interstiliis subcon- vexis, rugoso-punclulalis : pedibus piceis, geniculis, tibiarum apice tar- sisque testaceis. — Long. 11 mill. Noir, assez lüuisant, revêtu d’une pubescence grise, fine et couchée, 286 Éb, PERRIS. Tête fortement el très densément ponctuée, surtout en avant; front excavé, avancé antérieurement ; bouche et palpes testacés ; antennes longues, à peine dentées, noirâtres à la base, d’un brun de poix au milieu, testacées au sommet; 3° article triangulaire, double du 2°, de moitié plus court que le 4°. Prothorax aussi long que large, très légèrement arrondi au milieu du bord antérieur, lequel est assez profondément sinué avant les angles ; ceux-ci arrondis ; graduellement élargi du sommet à la base ; brusquement, profondément et brièvement échancré avant les angles pos- térieurs qui ont la forme d’une dent triangulaire et relevée, avec un semblant de carène ; ces angles un peu sinueux en arrière et moins avancés que la ligne latérale; dos du prothorax à ponctuation presque aussi forte que celle de la tête, mais pas aussi serrée, surtout sur le milieu ; sans sillon postérieur, mais avec une trace très vague de strie sur la moitié antérieure. Écusson allongé, pointillé, Élytres un peu plus larges que le prothorax, à peu près parallèles jusqu’au delà des deux tiers, sillonnées de stries assez fortes qui sont marquées de gros points très serrés ; inter- valles des stries légèrement convexes et ruguleusement ponctués. Pros- ternum à ponctuation forte, serrée et en partie ombiliquée ; abdomen finement el très densément pointillé, testacé au bord des segments et à Panus. Pattes brunâtres avec les genoux, l'extrémité des tibias et les tarses testacés; articles des tarses diminuant graduellement de longueur du 4% au". Il a des rapports avec l'A, castanescens Muls. et Guill., mais il en dif- lère par plusieurs caractères, notamment la forme du prothorax et la ponctualion des stries des élytres. Escurial, en battant les arbres. 15. MALACHIUS HISPANUS. Obscure viridis, griseo, praserlim sublus, pubescens ; ore flavo-teslaceo, palpis apèce nigris ; antennis longe flabellatis,*articulis quinque basalibus parlüm flavo-leslaceis ; elytris rugosulis, apice obvolulis ; tibiis anticis sublus, larsisque anticis testaceis. Mas. — Long. 4 4/3 mill. Corps allongé, parallèle, d’un noir bronzé assez luisant, revêtu d’une pubescence grise plus longue en dessous. Antennes longuement flabellées à partir du 3° article, noires avec l'extrémité du 1° article, la base et toute la face inférieure du 2°, tout le 3°, sauf l’appendice et Pextrémité du 4° et même du 5° d’un testacé jaunâtre ; épistôme, labre, mandibules el palpes de la même couleur ; pointe des mandibules et dernier article Coléopleres nouveaux, etc. 287 des palpes noirs. Tête lisse, front marqué de deux larges fosseltes longi- tudinales entre lesquelles on voit, au haut du front, un point enfoncé. Prothorax bronzé, lisse, carré, avec le bord antérieur et tous les angles arrondis ; finement rebordé sur les côtés et à la base; marqué contre celle-ci d’une dépression transversale plus enfoncée aux angles ; un peu plus étroit .que les élytres. Celles-ci ruguleuses, avec des rides transver- sales ; un peu enroulées en dessous à l’extrémité. Pattes dun noir verdâtre, avec les hanches, les tibias en dessous el les tarses de la première paire lestacés. Epimères prothoraciques d’un blanc jaunâtre ; segment: de l'abdomen très finement lisérés de la même couleur. Casa de Campo, près Madrid, en fauchant. Je n'ai pris que le mâle. 16. MALACHIUS TRISTIS. Nitidus, subparallelus, niger, pube subtilissima subcinerascens ; elytris nigro pilosellis ; epistomale albido ; thoracis angulis anticis testaceis, pos- licis albidis ; elytrorum apice luleo-lestaceo. — Long. 3 mill. Antennes noires, avec les trois premiers articles teslacés tout à fait à l'extrémité inférieure. Tête noire, très finement ponctuée, marquée de deux petites fossettes entre les antennes ; épistôme blanchâtre ; mandi- bules et palpes noirs. Prothorax de la largeur des élytres à leur base, un peu plus large que long, en ellipse transversal, noir luisant, avec les angles antérieurs testacés et les postérieurs un peu relevés et blanchâtres, ces deux couleurs se fondant ensemble sur les côtés. Élytres presque paral- lèles, dun noir verdâtre, avec l'extrémité d’un testacé jaunâtre. Pattes entièrement noires. Pris à l’Escurial, en fauchant. 17. MALACHIUS TARSALIS. Elongatus, fere glaber, niger aut nigro-viridis, antennarum. articulis quatuor prümis sublus, labro, genis, prothorace, elytrorum viridiun apice, abdominis segmentorum marginibus, trochanteribus anticis Larsisque om- nibus testaceo-rubris. — Long. 3 4/2 mill. Tête noire, très finement pubescente ; bord de l’épistôme, contour du labre el joues d’un testacé rougeàtre. Premier article des antennes de Ja même couleur en dessous et les trois suivants entièrement, sauf une ligne noire en dessus ; les autres tout à fail noirs, Prothorax luisant, imper- 288 : ÉD. PERRIS. ceptiblement pointillé, d’un testacé rougeâtre, arrondi antérieurement et à tous ses angles, tronqué postérieurement, à côtés parallèles jusqu'au milieu de la longueur, puis se rétrécissant un peu jusqu'aux angles pos- térieurs où le limbe est visiblement réfléchi ainsi qu'à la base. Écusson transversal et noir. Élytres vertes avec l'extrémité d’un testacé rougeàtre, postérieurement un peu bleuàtres, très finement ruguleuses, parsemées de quelques poils noirs et raides, un peu plus larges à la base que le cor- selet, avec les épaules saillantes; parallèles jusqu’au quart de leur longueur, puis s’élargissant pour se rétrécir en s’arrondissant jusqu'à l'extrémité. Dessous du corps d’un noir un peu bronzé ; segments de labdomen très finement lisérés de jaunätre. Pattes d’un noir verdâtre avec les trochanters antérieurs et tous les tarses d’un testacé rougeâtre. Femelle. Cette espèce a les plus grands rapports avec le M. rubricollis Marsh. Celui-ci diffère par la couleur des antennes qui sont entièrement tes- tacées en dessous, par la forme du prothorax dont les côlés sont parallèles jusqu'aux angles postérieurs, par la couleur plus foncée des élytres et par la couleur noire des trochanters antérieurs et de tous les farses. Je le tiens de M. E. Revelière, qui l’a pris à Alger. 15. MALACHIUS (CYRTOSUS) BICOLOR. Elongalus, postice dilalatus, griseo brevissime pubescens; viridi cyaneus, thorace elongato rubro, basi viridi-cyaneo:; antennis nigris, basi subtus rubris; ore rubro, palpis, nigris; abdominis segmentis rubro tenuiler mar- ginatis. — Long.2 1/3 mill. Forme du cyanipennis ; corps revêtu d’une pubescence très courte, extrê- mement fine et peu épaisse. Tête d'un vert bleuûtre, aussi large que le prothorax, presque orbiculaire, plane en dessus, très finement et épar- sement pointillée, marquée sur le haut du front d’un sillon qui, à la hauteur des yeux, se bifurque vers chaque antenne ; labre, contour de la bouche et mandibules rougeûtres ; extrémité de celles-ci et palpes noirs. Antennes assez épaisses, le 2° article le plus petit de tous ; noires avec l'extrémité du 4% article et les trois suivants rougeâtres en dessous. Pro- thorax longitudinalement convexe, plus long que large, finement pointillé, un peu arrondi au sommet, s'élargissant jusque vers le tiers de sa lon- sueur, puis se rétrécissant en ligne droite jusqu'aux angles postérieurs qui sont largement arrondis; rouge avec une bande d’un vert bleuâtre sur la base qui est finement rebordée. Élytres d’un vert bleuâtre, rugueuses et poinlillées, convexes, moins larges à leur base que la plus grande Goléoptères nouveaux, etc. 289 largeur du prothorax, s’élargissant ensuite jusqu'au tiers postérieur, pour se rétrécir jusqu'à l'extrémité qui est arrondie. Côtés de l'abdomen el bord des segments lisérés de rougeàtre. Pattes d’un vert bleuâire. Il a été pris en Corse par M. E. Revelière. 19. ATTALUS APICALIS. Nitidus, subtus ater, supra-ænco-virescens, antennis testaceis apice infus- catis ; Lhorace oblongo, postice coarctato, producto, testaceo ; elytris apice testaceis ; pedibus quatuor anticis leslaceis, supra nigro linealis, posticis nigris. — Long. 2 3/4 mill. Forme de PA. lobatus, luisant, parsemé de petits poils grisätres à peine visibles à une forte loupe. Tête bronzée, aussi large que le prothorax ; front marqué d’une fossette peu visible ; bord de l’épistôme et du labre roussâtre ; palpes roussâtres avec le dernier article brun; les six premiers articles des antennes testacés, avec un petit trait noiràtre en dessus, les autres noirs. Prothorax testacé, plus long que large, très arrondi antérieu- rement, s’élargissant jusque vers le milieu de sa longueur, puis se rétré- cissant assez brusquement jusque près des angles postérieurs qui sont droits ; marqué de quelques points imperceptibles ; convexe en avant, puis brusquement affaissé près du bord postérieur en une dépression pro- fonde et transversale qui laisse saillant, sous la forme d’un bourrelet, le bord postérieur, lequel est coupé carrément avec une faible sinuosité vis- à-vis l’écusson. Celui-ci très petit, noir, un peu bombé et arrondi posté- rieurement. Élytres d’un bronzé verdâtre, avec l'extrémité testacée, sans ponctuation apparente ; un peu plus larges à leur base que le prothorax, s’élargissant sinueusement depuis les épaules jusqu'aux trois quarts de leur longueur, puis se rétrécissant jusqu’à l'angle suturai qui est droit. Dessous du corps noir, avec les côtés du prosternum testacés. Les quatre pattes antérieures testacées avec une ligne noire sur les cuisses et au moins sur la base des tibias; postérieures noires avec la base des cuisses, l’'extré- mité des tibias et les tarses testacés. Dernier article de tous les tarses brun. Femelle. Le mâle diffère par la tête un peu plus large que le prothorax, l'épis- tôme, le labre et toutes les parties de la bouche blanchâtres, sauf le dernier article des palpes maxillaires qui est noirâtre, el par un appendice conique du 2° article des tarses postérieurs qui, sans être aussi long que dans VA. lobatus, recouvre une bonne partie de Particle suivant, Pris à Alger par M. E. Revelière, 296 ÉD. PERRIS. 20. TROGLOPS CORSICUS. Postice spathulatus, fere glaber, nitidus ; capite lestaceo-rubro, vertice nebuloso ; antennis testaceo-rubris, articulis ultimis apice brunneis ; palpis nigris; thorace testaceo-rubro, antice convexo, postice maxime angustato , deplanato. Elytris nigro-cæruleis, antice depressis, in medio gibbosis ; pe- dibus rubro-testaceis, femorum anticorum basi, femoribus posticis, tibiis- que posticis, basi eæcepta, nigris. — Long. 2 3/4 mill. Corps spatuliforme, luisant, parsemé de petits poils grisâtres presque invisibles. Tète au moins aussi large que le prothorax, saillante, plane, présentant, vue de face, la forme d’un carré dont les yeux occupent deux des angles ; marquée, d’un œil à l’autre, d’un sillon arqué peu apparent que surmonte un petit sillon longitudinal ; imperceptiblement pointillée ; d’un testacé rougeûtre, avec le haut du front et le vertex rembrunis ; palpes noirs ; antennes testacées avec l'extrémité des six derniers articles brune en dessus. Prothorax d’un testacé rougeàtre, imperceptiblement pointillé, presque en forme de gourde renversée ; transversalement con- vexe sur les deux tiers de sa longueur, puis brusquement et fortement déprimé jusqu'au borû postérieur qui est un peu réfléchi et légèrement sinué au milieu. Écusson noir, petit, arrondi postérieurement. Élytres d’un noir bleuâtre, de la largeur du prothorax à leur base, s’élargissant un peu sinueusement depuis les épaules-jusqu’aux trois quarts de leur longueur, puis s’arrondissant jusqu'à la suture où elles restent un peu béantes; sensiblement déprimées à la base entre les deux épaules, ensuite fortement gibbeuses ; pointillées plus visiblement que le prothorax, surtout vers la base. Dessous de la tête, sauf le menton, et dessous du prothorax d’un teslacé rougeàtre, le reste noir. Pattes d’un testacé rougeàtre, avec la base des quatre cuisses antérieures, la totalité des postérieures et les deux tiers postérieurs des tibias de la même paire de couleur noire. Femelle. il a quelques rapports avec le T. silo, mais sa forme beaucoup plus spatulée, l'absence de cavité sur le front, la couleur des antennes et des tibias postérieurs et surtout la gibbosité des élytres le font, indépendam- ment de la taille, facilement reconnaître. Je dois ce joli insecte à M. E, Revelière, qui l’a pris en Corse. J ; Goléopteres nouveau.r. ete. 291 24. CIS PRUINOSULUS. Nigricans, longulus, subcylindricus, subopacus, pube brevissima grisea submicante adspersus. Gapile dense et sublilissime punctalo ; ore, palpis antennisque lestaceis; prothorace latitudine haud longiore, apice testaceo et fortiter rotundalo dense minus subliliter punctato, angulis obtusis; elytris vix perspicue punctulatis, basi præsertim et laleribus tenuissime rugosiusculis ; pedibus læte testaceis. — Long. 4 1/3 à 4 4/2 mill. Noirâtre, subcylindrique, étroit, très peu luisant, à pubescence très courte et un peu brillante. Tête densément et très finement ponctuée, régulièrement subconvexe dans la femelle, marquée dans le mâle d’une dépression transversale au-dessus de l’épistôme ; bouche, palpes et antennes testacés avec la massue parfois un peu rembrunie. Prothorax égal, aussi long que large, testacé au sommet, près d’une fois plus étroit en avant qu'en arrière, rebordé sur les côtés qui sont visiblement arrondis et au bord postérieur qui est droit ; les quatre angles émoussés et obtus, mais les antérieurs plus que les postérieurs ; moins finement ponctué que la tête; marqué sur le dos d’un semblant de sillon pas toujours visible et qui, dans le mâle, se montre plus particulièrement au bord antérieur. Écusson très petit, arrondi, pointillé. Élytres un peu plus larges que le prothorax vers leur milieu et près de trois fois aussi longues que lui, convexes, très faiblement arrondies et finement rebordées sur les côtés, finement et ruguleusement pointillées, d'une manière moins obsolète à la base et sur les côtés que sur le milieu. Dessous du corps noir, à ponctuation éparse et superficielle sur la poitrine. Pieds testacés. Il ne se rapproche que du C. fuscatus, mais il est plus petit, plus étroit, plus foncé, moins densément pubescent ; le prothorax est testacé et rela- tivement plus étroit au sommet, les élytres sont très finement ruguleuses et presque imperceptiblement pointillées ; enfin le mâle n’a pas deux tubercules sur la tête. 1 Je l'ai pris une seule fois, il y a plusieurs années et en assez grand nombre sur les vitres d’une pièce où je dépose de vieux bois pour obtenir des éclosions. Il y avait sans doute sur un de ces bois un champignon dans lequel avaient vécu les larves. 29. LAGRIA PARVULA. Nègra, elytris testaceis; capite dense et grosse punctato ; vertice thora- ceque rugosis, nigro pilosis: scutetlo lato, rotundato, rugoso: elytris 299 ED. PERrRIS. dense punctalis, lransversim undulato rugulosis, testaceo pubescentibus ; corpore sublus vixr cinereo pubescente, subtilissime sparsimque punctato. — Long. 6 à 6 1/4 mill. Noire avec les élytres testacées. Antennes épaisses ; 3° article plus long que le 4°; dernier article aussi long que les quatre précédents. Tête ayant entre les antennes une fossette transversale profonde et de gros points sur le front; vertex rugueux ainsi que le prothorax qui est en outre obsolètement canaliculé et marqué de deux dépressions au tiers postérieur ; ces deux parties du corps hérissées de poils noirs. Écusson noir, postérieurement arrondi, rugueux. Élytres subrugueuses, à pubes- cence courte, couchée, testacée ; chargées de points qui forment des stries transversales ondulées, de sorte qu’elles paraissent transversalement et sinueusement ruguleuses. Dessous du corps luisant, parsemé de très petits points et de petits poils cendrés. Femelle. Le mäle diffère par la longueur du dernier article des antennes qui égale celle des cinq articles précédents réunis, et par la rugosité un peu moindre du milieu du prothorax. Pris à l’Escurial sur les herbes de la lisière d’un champ. 23. TETRATOMA BAUDUERI. Oblongus, nitidus, dense punctatus, subaureo pubescens ; capite nigro, prothorace nigro aut piceo-subæneo ; lateribus piceis, reflexis, evidenter crenulatis ; basi bifoveolato ; scutello rotundato, punctatlo ; elytris nigris, undulatim testaceo bifascialis; punctis duobus ad scutellum testaceis ; antennis pedibusque piceis, illorum apice, tibiis tarsisque pallidioribus. — Long. 3 mill. Forme du 7. ancora, luisant, pubescence d’une couleur d’or pâle et couchée, Tête noire où d’un nojr un peu bronzé, presque plane, finement et densément ponctuée ; palpes et antennes d’un brun de poix, avec le dernier article des premiers et la massue des secondes testacés, Prothorax une fois plus large que long, à peine échancré antérieurement, assez for- tement arrondi sur les côtés qui sont relevés en gouttière étroite et fine- ment mais très visiblement denticulés ou crénelés; angles postérieurs très obtus mais non émoussés ; bord postérieur rebordé et légèrement sinué en face de l’écusson; fortement et densément ponctué, mais moins sur le ! milieu antérieur que sur les côtés et sur le milieu postérieur où l’on voit un petit espace lisse, brillant et presque en carène ; marqué à la base de ! deux fossettes oblongues et profondes ; d’un noir un peu bronzé, souvent Coléoptères nouveaux, elc. 295 nuancé de roussâtre tout autour. Écusson noir, en ellipse transversal et ponctué. Élytres densément ponctuées et un peu plus fortement que le prothorax, noires avec des taches testacées disposées sur chacune d'elles ainsi qu’il suit : une ponctiforme près de l’écusson, une grande et posté- rieurement anguleuse à l’angle huméral, émettant le long du rebord latéral jusqu'au quart à peu près de la longueur, un rameau qui est souvent détaché ; trois inégales et irrégulières, Lantôt réunies en partie, tantôt isolées, en bande transversale et sinuée au tiers de la longueur de lélytre formant avec les trois taches correspondantes de lautre élytre, une sorte d’accolade ; au tiers postérieur une tache transversale profondément échancrée antérieurement, trilobée postérieurement, et constituant avec sa correspondante une autre accolade encore moins régulière et largement interrompue au milieu. Dessous du corps noir, très densément ponctué sur l’abdomen, moins sur la poitrine. Pattes d’un brun de poix avec les jambes et les tarses plus clairs. Premier article des tarses postérieurs un peu plus court que le dernier. J'ai sous les yeux une variété dont l’épistome, les palpes, les antennes, les pattes et l'extrémité de l'abdomen sont testacés ; le corselet est d’un brun de poix un peu bronzé avec le pourtour vaguement testacé et les taches de la première série, sauf les deux plus extérieures, sont réunies entre elles et avec la tache humérale, de manière à former un grand are dont le bord postérieur du prothorax serait la corde. J'avais depuis longtemps dans ma collection deux individus de cet insecte, pris à Mont-de-Marsan, mais dont je n'avais pas noté l’habitat. Mon ami M. Bauduer, de Sos (Lot-et-Garonne), entomophile plein de zèle qui a déjà signalé par plusieurs découvertes intéressantes son habileté dans les recherches, en a trouvé dernièrement un grand nombre dans un tronc pourri de Chène-Liége, tout imprégné de substances fongueuses. J’ai cru devoir le lui dédier en témoignage de mes sympathies. Genre CERCOMORPHEUS, Corpus oblongo-subquadratum, supra convexiusculum, infra depressum, undique subtliliter griseo pubescens. Caput thoracis fere latitudine, trans- verso-subquadratum ; rostro brevissimo, lalo, capite ipso valde breviore. Oculi rotundati, integri. Antennæ sub frontis margine laterali ante oculos inserlæ, graciles, capile breviores, novem articulatæ ; articulis duobus Pprimis crassis, 3-7 sensim distincle brevioribus, ultimis duobus clavam magnam sal abruptam formantibus, quorum primus subtriangularis ; h° Série, TOME IV, 19 294 ÉD, PERRIS. aique secundus ovalus, apice constrictus (1). Labrum minutissimum : mandibulæ robustiores, prominentes, apice simplices, intus obtuse sinualæ. Maxillæ minutæ, lobis duobus angustis, apice dense setosis, externo pau- lulumm majore et longiore. Palpi maxillares magni, robustiores, quadri- articulati, articulo primo brevissimo, secundo cupuliformi, lertio longiore cylindrico, ullimo adhuc distincte longiore, angustiore, apicem versus sensim allenualo, fere subulalo, apice summo vero truncato. Mentum corneum, ligula coriacea, basi angustiore, antice sat profunde incisa, lobo utroque ciliato atque rotundato. Palpi labiales robusti, articulo primo minulo, secundo crasso, subovato, setuloso, apice intus oblique truncato, ullimo minute anguste sensimque attenuato. Thorax latitudine subbrevior, basi subtruncalus, lateribus æqualiler, antice late, leviler rotundatus, æqualis, Elytra subquadruta, apice late rotundato-lruncata. Pygidium liberum, subtriangulare, simplex. Pedes subæquales ; femoribus muticis ; tibiis spinulis duabus subtilioribus terminatis; tarsis articulis duobus primis æqualibus, tertio breviore, supra apice marginato; unguiculis basi dente obtuso, obsoletiore armatis. J'avais dans le temps envoyé à M. Jekel l’insecte qui présente les carac- ières ci-dessus, en lui disant que je le trouvais voisin des Urodon. Un examen évidemment trop superficiel ne permit à ce savant collègue d’y voir qu’un Nitidulaire. Peu content de cette solution, je n’adressai à Jac- quelin Duval qui, désireux de satisfaire ma curiosité un peu excitée par la structure de ce petit animal et guidé par son tact exquis, autant que servi par son habileté à disséquer les parties les plus délicates, y découvrit un genre nouveau parfaitement tranché et m’en envoya la diagnose telle que je viens de la transcrire. Ce genre, malgré son faciès rappelant presque entièrement celui des Cercus (d’où le nom que je lui ai donné), appartient bien à l'un de ces groupes qui faisaient partie de la grande famille des Curculionides avant que M. Lacordaire les en eût séparés. Il s’y rattache par la forme de ses hanches antérieures, qui sont subglobuleuses et un peu saillantes hors de leurs cavités cotyloïdes, son abdomen de cinq segments, son pygidium seul à découvert, ses tarses de quatre articles seulement, la forme de sa tète presque en entier semblable à celle des Choragus, etc. Il est très remarquable dans les groupes en question par son corps déprimé en dessous et très peu épais, par ses palpes qui, de même que ses antennes, (t) Pars ultima constricta ab articulo decimo, forsan etiam ab articulis decimo et undecimo componilur, sed cum articulo nono arctè confusa, non numeranda. Coléopléres nouveaux, etc. 295 rappellent un peu ceux des Clypéastrides, par l'insertion de ses antennes, semblable à celle des antennes des Choragus, ce qui forme une deuxième exception, et surtout par le nombre des articles de ces dernières, carac- tère des plus curieux si l’on tient compte de l'impossibilité où nous avons été, Jacquelin Duval et moi, d'y voir plus de neuf divisions. Quoique la forme de la tête rapproche extrêmement ce genre des Choragus, la forme de ses tarses et son faciès Jui assignent une place dans les Bruchites, à la suite des Urodon. 2/4. CERCOMORPHUS PUVALIT. Niger aut piceus, pube albida, depressa densissime vestitus. Capite sub- convexo, dense et tenuissime punctulalo ; ore palpisque leslaceis, mandibu- lLarum apice brunneo ; antennis pallède Lestaceis, clava nigra : prothorace dense minus subtiliter punctulalo; elytris thorace vix latioribus, plus duplo longioribus, densissime punctalis ; pygidio punctulato ; pedibus testaccis, femoribus obscurioribus. — Long. 3/4 à 4 mill. Noir ou presque noir, entièrement revêtu d’une pubescence blanchâtre et couchée qui, lorsque l’insecte est frais, voile le fond. Tête très légèrement convexe, finement et densément pointillée ; bouche et ses organes tes- tacés avec la pointe des mandibules noirâtre. Antennes d’un testacé pâle, sauf la massue qui est noire. Prothorax un peu plus fortement pointillé que la tête. Élytres s’arrondissant très légèrement sur les côtés el deve- nant ainsi un peu plus larges que la plus grande largeur du prothorax ; plus de deux fois aussi longues que lui, finement el très densément ponc- tuées. Pygidium pointillé, ainsi que le dessous du corps. Pattes testacées, avec les cuisses ferrugineuses. Commune à Aranjuez (Espagne) sur le Relana sphærocarpa, arbrisseau de la famille des Genèêts. Ainsi que je l'ai dit plus haut, je dois à Jacquelin Duval les carac- tères du genre auquel a donné lieu la découverte de cette espèce, Je la dédie à mon regrettable ami, ce sera un témoignage posthume de mon affectueuse reconnaissance. 25. CNEORHINUS ARGENTATUS. Ovatus, niger, opacus, omnino Squamis albidis indutus ; argenteo vix pilosulus ; antennis ferrugineis, clava nigra; rostro tricarinato : fronte et 296 ÉD. PERRIS. prothorace profunde canaliculatis ; elytris striato-punctatis. — Long. 7 mill. Fond noir, mais entièrement couvert, même sur les pattes, de squa- mules arrondies, contiguës et d’un blanc d'argent mat, entremélées, prin- cipalement sur la tête et le prothorax, de petites soies épaisses, argentées et brillantes. Antennes seules ferrugineuses avec la massue noire ; revê- tues non d’écailles, mais de petites soies blanches ; articles 4-8 noueux. Rostre largement bisillonné, ou, si l’on veut, parcouru par trois carènes longitudinales ne dépassant pas l'insertion des antennes ; séparé du front par une ligne transversale très marquée et en forme de chevron ; front profondément canaliculé. Prothorax plus large que long, sensiblement rétréci au sommet, inégal et peu arrondi sur les côtés ; marqué d’un sillon médian profond qui n’atteint pas le bord antérieur, et entre ce sillon et les côtés, d’un autre petit sillon qui commence par une fossette. Élytres régulièrement ovales, marquées de dix stries assez fortement ponctuées surtout à la base ; intervalles un peu convexes; suture légèrement élevée sur la moitié postérieure. Avec tous les caractères des Cneorhinus, il a un peu la forme du Stro- phosomus faber. Pris à l’Escurial en battant des arbres. 26. POLYDROSUS INTERSTITIALIS. Niger, squamis viridibus, in capite et prothorace submetallicis, èn elytris autem opacis, indutus ; antennis testaceis, clava fuscescente ; capite angustato, convexo, fronte infera rostroque obsolete canaliculatis ; inter oculos foveola punctiformi ; thorace capite paulo latiore ; elytris striato- punctatis ; interstitiis striarum planis, pilis brevissimis hispidulis, punc- lorum nigrorum serie notatis. Pedibus testaceis ; femoribus inermibus viridi squamulatis. — Long. 4 1/3 mill. Il est très voisin du P. émpressifrons, dont il ne diffère que par les caractères suivants : massue des antennes entièrement brunâtre ; tête convexe sur le front et marquée seulement entre les yeux d’une fossette ponctiforme ; écailles qui revêtent le corps plus grandes, principalement sur la tête et le prothorax ; couleur des antennes et des pattes plus foncée ; cuisses couvertes en grande partie d’écailles vertes. Je l'ai pris aux environs de Madrid. Coléopteres nouveaux, etc. 297 97, DICHOTRACHELUS GRAELLSIL Niger, squamis parvis densissimisque supra nigro el albido variegatus, sublus cinereus ; setis spathulatis nigris albidisque seriatim hispidus ; elytris striato-punctatis, interstitiis convexis, alternatim paulo magis elevatis ; antennis, exceplo scapo, tarsisque ferrugineis. — Long. 8 à 4 mill. Entièrement couvert de petites écailles extrêmement serrées et si inti- mement collées qu’elles semblent constituer le fond. Elles sont d’un cendré roussàtre en dessous et noirâtre en dessus avec des groupes qui forment sur les élvtres des taches d’un gris jaunâtre. Rostre un peu plus court que le prothorax, hérissé à l'extrémité de petits poils jaunâtres et à partir de l’insertion des antennes de soies spatulées de la même couleur. Antennes assez grêles, scape noirâtre, le reste ferrugineux ; funicule de sept articles, le 1° double du suivant et en massue, le 2° obconique, les autres globuleux. Prothorax plus long que large, elliptique, étranglé vers le sommet, largement et peu profondément canaliculé, hérissé des deux côlés de ce canal de soies spatulées noires, mélangées sur les côtés de quelques-unes jaunâtres. Élytres ovales, assez ventrues, atténuées à l’ex- trémité, marquées de stries assez profondes où l’on aperçoit quelques points ; intervalles un peu convexes, le sutural plus élevé depuis le tiers antérieur; 3°, 5° et 7° à partir de la base portant une série de soies spatulées,la plupart noires, mais jaunâtres dans les parties où se trouvent des taches grises. Les autres intervalles ont aussi quelques soies sur le liers postérieur. Pattes noirâtres, hérissées de petits poils et de soies spatulées plus petites ; tarses ferrugineux. Femelle, Le mâle est moins ventru et parfois toutes ses soies spatulées sont noirâtres. Il à des rapports avec le D. muscorum Fairm., mais il est plus grand, plus ventru, le prothorax est plus étranglé près du sommet et les soies spatulées sont plus longues. Jen ai pris plusieurs individus sous les pierres près du sommet de la baute montagne de Penalara (Guadarrama), dans une excursion que nous y fimes, M. Dufour et moi, avec notre excellent ami M, Graells à qui je dédie cette espèce en souvenir de sa cordiale hospitalité. 298 ÉD. PERRIS. 28. PROCAS COTTYI. Nigro cinereus, pube grisea adpressa, lenui indulus, pilisque nigris decumbentibus, in elytris maculatim aggregatis, breviler hispidus. Rostro elongalo, cylindrico, arcuato, capiteque densissime el fortiter punctatis ; antennis piceis; prothorace lateribus rotundalo, breviler carinulato, for- tius et densissime varioloso, punctis umbilicatis; elytris latis, usque ultra medium parallelis, late el sat profunde strialo-punctatis ; interstitiis plants, densissime asperato-rugosulis ; corpore sublus pedibusque densissime el fortiter punctatis ; tarsis piceo-ferrugineis. — Long. 8 mill. Il diffère du P. Steveni par le corps un peu plus large, par la ponc- tuation ocellée du prothorax visiblement plus forte, par les aspérités ou rugosilés transversales des intervalles des stries moins apparentes, du moins sur le dos, el surmontées, sur tous les côtés, de soies très courtes et spinuliformes ; enfin par la présence, sur chaque intervalle, d’une série un peu sinueuse de lubereules bien visibles. Je le dédie à M. Cotty, qui l’a pris à Lalla-Magrnia, province d'Oran. 29. TYCHIUS LATICOLLIS. Elongatus, subparallelus, subdepressus, niger, supra pilis paleaceis, subtus squamis densissime vestilus ; rostro apice, antennès, excepto clavæ articulo apicali, ferrugineis ; tibiis tarsisque obscure ferrugineis ; rostro sal elongalo, arcualo, basi crassiore ; prothorace transverso, longitudèine dimidio latiore, lateribus anticis valde rolundato ; rufo-ferrugineo, vitta media albida maculaque uirinque cinerea ornalto ; elytris striatis ; sutura alba ; interstitiis striarum alternatim rufo-ferrugineis el cènereis ; corpore o subtus albo; femoribus dentatis. — Long. 8 2/3 mill. Allongé, subparallèle, visiblement déprimé. Fond noir, mais entière- ment couvert en dessus par des soies en paillettes diversement colorées, ainsi qu'il vaêtre dit, et en dessous par des écailles uniformément blanches ou dun blanc jaunâtre. Rostre de la longueur du prothorax, strié, arqué, linéaire vu de face, et vu de côté se rétrécissant un petit peu de la base à l'extrémité, qui est nue et ferrugineuse ; le surplus revêtu de soies d’un roux ferrugineux. Antennes ferrugineuses avec le dernier article de la massue noirâtre. Prothorax transversal, de moitié plus large que long, très étroit au sommet, sans le moindre étranglement ; très fortement errendi sur les côtés antérieurs, se rétrécissant ensuite un peu vers la Coléopteres nouveaux, cle. 299 base qui est imperceptiblement sinuée ; déprimé, presque en carène sur les côtés; d’un roux ferrugineux, avec une teinte plus claire sur les côtés et une ligne médiane blanche. Écusson blanc. Élytres à peine plus larges que le prothorax, déprimées, coupées carrément à la base, avec les épaules saillantes ; se rétrécissant insensiblement, mais très faiblement à partir du tiers antérieur ; striées ; intervalle sutural couvert d’écailles blanches sur lesquelles on voit une série de soies de la même couleur ; les autres intervalles alternativement d’un roux ferrugineux et d’un cendré roussâtre, avec des interruptions de la couleur ferrugineuse sur le 6° et le 8°. Pattes couvertes de soies en paillettes d’un blanc jaunâtre ; cuisses dentées ; leur fond noir, celui des jambes et des tarses d’un ferrugineux obscur. Sa forme le rapproche un peu de l’hæmatocephalus Sch. et la nature de son vêtement, ainsi que ses couleurs, de lamplicollis Aubé; mais la dépression de son corps le sépare nettement de toutes les espèces qui me sont connues. Je lai pris à l'Escurial en battant des buissons. 90. NANOPHIES AUREOLUS. Oblongo-ovalus, omnino teslaceo-rubidus, clava antlennarum, corpore sublus tarsisque paulo obscurioribus ; pube depressa, sat longa, aureo- sericea, excepla in elytris fascia angulata derasa, densissime indutus ; rostro paululun arcualo, apice summo nigro, sparsim sat fortiter punc- lalo, basique supera bisulcalo : femoribus bispinulosis. — Tong. (rostro omisso) 2 mil. Ia la physionomie d’un Anthonomus comme le N. transversus avec lequel il à des rapports de forme. Il en diffère par sa taille beaucoup plus petite, les deux sillons de la base supérieure du rostre, la ponctuation de cet organe moins forte, le bord postérieur du prothorax plus décidément anguleux vis-à-vis la suture, par la couleur générale plus rougeûtre, et non rembrunie sur la poitrine, par la pubescence dorée et brillante qui le recouvre et qui ne devient blanchâtre, comme celle du #ransversus, que sur l'abdomen ; par l'absence sur les élyires de toute fascie de poils blancs en avant de la bande dénudée en forme de chevron ; enfin par ses cuisses armées en dessous non de trois dents, mais de deux seulement, méme au microscope ; la plus petite plus en arrière que l’autre. Pris en Corse par M. EF, Revelière, 300 ÉD. PERRIS. 91. HYLESINUS RETAMÆ. Elongato-ellipticus , niger , parce brevilerque griseo-pubescens ; ima fronte obsolete canaliculata : prothorace ruguloso ; elytris striatulis, transversim rugatis ; antennarum scapo ferrugineo ; tarsis testaceis. — Long. 4 4/5 mill. Je le compare, pour la forme, au Phlæophlhorus tarsalis. en diffère par sa laille un peu plus petite; le front n’est pas fovéolé, mais un peu canaliculé ; la ponctuation du prothorax est plus serrée et ruguleuse ; les élytres sont plus visiblement marquées de petites rides transversales ; il est comparativement presque glabre, et sa courte pubescence est dun gris blanchâtre et non roussâtre ; enfin, quoiqu'il ponde ses œufs dans le Retama sphærocarpa, axbrisseau voisin du Sarothamnus scoparius qui nourrit le P. tarsalis, ses galeries de ponte sont longitudinales, tandis que celles de ce dernier sont transversales. Pris au Pardo, près Madrid, sous l'écorce d’un Retama mort. 32. DONACIA LACORDAIRIL. Supra viridi-ænea, nitida, juxta suluram suboiolacea ; subtus plum- beo-ænea, opaca, argenteo-sericea; capite fortiter, densissime el rugose punctato ; antennis nigris, articulis quinque ullimis basi rubris ; protho- race subdeplanato, tenuiter , densissime el fere reticulatim ruguloso , canaliculato, basi angustiore et transversim foveolato ; angulis anticrs prominentibus ; elytris sal convexis præserlim postice, apice truncato- rotundatis, fortiter striato-punctatis ; interstiliis striarum transversim strigosis ; pedibus crassis, brevibus, femoribus inflatis ; posticis fortiter el acute unidentatis. — Long. 7 mill. Antennes noires, leurs cinq derniers articles rouges à Ja base; 3° article une fois et demie aussi long que le 2°, plus court que le 4°. Tête presque plane, recouverte d’une pubescence soyeuse, argentée ; très densément el comme rugueusement ponctuée; front un peu convexe, longitudinalement sillonné. Prothorax plus long que large, plus étroit à la base qu’au sommet, peu convexe, canaliculé au milieu, marqué à la base d’une fos- sette transversale et triangulaire ; dilaté sur les côtés au-dessous des angles antérieurs qui sont saillants en forme de dent obtuse el un peu rejetée en arrière ; tout couvert de petites rides ou d'une sorte de réliculation très | Coléoplères nouveaux, elc. 301 confuse et très serrée. Écusson subtriangulaire, très finement soyeux. Élytres à vagues reflets violacés le long de la suture et principalement autour de lécusson ; marquées d’une dépression transversale au tiers antérieur et d’une autre peu visible un peu au delà du milieu; assez convexes, surtout postérieurement; subtronquées à l'extrémité; fortement striées-ponctuées ; points des stries très rapprochés ; intervalles trans- versalement ridés. Dessous du corps d’un noiràtre un peu bronzé, revêtu d’une pubescence soyeuse, argentée, très serrée. Pattes de la même couleur, courtes, épaisses, cuisses très renflées, les postérieures munies d’une forte dent triangulaire. Elle se place dans la mème division que la D. sericea L. et elle à de grands rapports avec elle. Elle en diffère néanmoins par des caractères bien tranchés. Les tubercules placés derrière les angles antérieurs du prothorax sont moins saillants ; à partir de ces lubercules les côtés sont un peu arqués en dedans dans la sericea et la base finit par avoir la même largeur que le sommet ; dans la Lacordairii le prothorax se rétrécit au contraire insensiblement jusqu’à la base en s’arrondissant très légèrement; il est en outre plus court. Les points des stries des élytres sont plus rap- prochés, et par-dessous tout les pattes sont plus courtes, plus épaisses et les cuisses sensiblement plus renflées. J'ai pris cette espèce en Espagne, aux bords d’un ruisseau sur la roule de la Granja à San Rafaël. Je la dédie à mon illustre ami M. Lacordaire, comme témoignage d'affectueuse admiration pour son caractère et ses travaux. 99. CGRYPTOCEPHALUS NIGRIDORSUM Chevr. Var. Prothorax noir au milieu sur les trois quarts à peu près de sa longueur en partant de la base, au lieu de l'être à la base seulement. Tache dor- sale noire des élytres recouvrant entièrement celles-ci, qui dès lors sont tout à fail noires. Parfois, néanmoins, il reste à l’angle apical un petit point jaune. J'ai reçu celle variété de M. Jules Revelière ; son frère l’a prise à Alger. 3. LUPERUS REVELIERI. Oblongus, parallelus, glaber, nitidus, fluvo-testaceus ; fronte super«, verlice, oculis, antennis, basi excepta, scutello, pectoreque nigris : abdo- mine nigro À, lestaceo $ ; unquibus nigris. — Long. 3 1/2 à 4 mill, 302 Ép. PErRRis. Forme du flous, mais un peu plus petit et surtout plus étroit et plus voisin de la couleur jaune. Tête convexe, très luisante, lisse et d’un beau noir depuis la base jusqu’à l'insertion des antennes, d’un jaune testacé à partir de ce point, avec le labre rembruni; celui-ci tronqué antérieurement avec les angles arrondis. Sur le front, immédiatement au-dessus des antennes, deux tubercules transversaux d’entre lesquels part vers le haut un sillon très court et vers l’épistôme une carène bien marquée. Palpes maxillaires bruns ou noirs ; les labiaux, ainsi que tous les autres organes de la bouche testacés, avec la pointe des mandibules brune. Yeux noirs, arrondis et Saillants. Antennes de la longueur du corps 4, d’un quart plus courtes ©, leurs trois premiers articles testacés, le 4° brun, les autres noirs. Prothorax d’un jaune lestacé en dessus et en dessous, très lisse, d’un tiers plus large que long, très peu arrondi sur les côtés, avec les angles postérieurs saillants et portant une sorte de tubercule ; presque invisiblement rebordé au sommet, très visiblement sur tout le reste de son pourtour ; bord postérieur très largement arrondi, avec une faible sinuosité vis-à-vis de l’écusson ; celui-ci noir, luisant et très lisse. Élytres de la couleur du prothorax, sensiblement plus larges que lui, à peu près parallèles ; marquées d'une dépression assez profonde en dedans des épaules qui sont saillantes ; surface peu inégale, laissant apercevoir quel- quelois, el à certain jour, des traces de côtes très peu saillantes et d’iné- gale longueur ; ponctuation éparse, très fine et effacée ou à peine visible vers l'extrémité. Dessous du corps luisant et parsemé de poils fins et gri- sâtres; poitrine noire, abdomen noir dans le mâle, avec l’extrémité obtuse et le dernier segment creusé d’une grande fossette arrondie ; testacé el conique dans la femelle. Pattes testacées avec les tibias un peu plus clairs et les ongles noirs. Dans le mâle les hanches, du moins les antérieures, ainsi que la base des cuisses postérieures sont brunes. Je dédie cette espèce à mon ami M. E. Revelière, qui l'a prise abon- damment en Corse sur l'Alnus glutinos«. 93. CREPIDODERA VENTRALIS. Var. RUBICUNDA. M. Allard a déjà signalé, sous le nom de Pisana (Soc. Ent. 1861, p. 308) une variété d'un beau noir luisant de la Crepidodera ventralis I. J'en mentionne ici une autre très jolie, dont j'ai reçu plusieurs individus de Corse, pris par M. E. Revelière, et qui ne diffère du type que par sa couleur rouge comme celle des sphæroderma, avec la poitrine et abdomen noirs comme à l'ordinaire et les antennes un peu plus longuement brunes à Pextrémité. nn Coléopteres nouveaux, ele, 305 96. LYCOPERDINA BREVIS, Breviler ovala, nitida, parce, subtiliter griseo pubescens, nigra, capite, antennis, elytris apice pedibusque ferrugineis ; prothorace vix perspicuc sparsèn punctulato, crasse marginalo, margine punctato, basi fortiter béimpresso; elytris regulariler convexis, minus dense punctlatis, juxta suturam postice unistriolatis. — Long. 3 1/5 mill. Plus courte et plus convexe que les autres espèces du genre. Tête im- percepliblement marquée de petits points écartés ; 2° article des antennes beaucoup plus court que le 1*° et même un petit peu plus large que long; 3° presque double du 2°, les suivants jusqu’au 8° plus courts, égaux entre eux et aussi longs que larges ; les trois derniers formant une massüe un peu comprimée, dont le 1° article, un peu plus petit que le 2°, est trian- gulaire comme lui et dont le dernier est grand et ovoïde. Prothorax im- perceptiblement pointillé comme la tête, sauf les rebords latéraux qui sont épais et visiblement ponctués ; assez brusquement rétréei en avant, subsinué vers les angles postérieurs qui sont très aigus et dépassent sen- siblement le milieu de la base: creusé le long des côtés en gouitière plus tranchée aux angles antérieurs ; marqué à la base de deux impressions écartées, profondes et subtriangulaires. Écusson plus que semi-discoïdal, paraissant un peu Concave et un peu anguleux vis-à-vis la suture. Élytres | régulièrement et fortement convexes, sans dépression à la suture; à peine plus larges que le prothorax à leur base, s’élargissant jusques un peu au- delà du tiers de leur longueur, puis se rétrécissant jusqu’à l'extrémité où elles sont conjointement arrondies ; très visiblement marquées de points épars, et obsolètement striées le long de la suture presque sur la moitié postérieure. Couleurs comme il a été dit dans la diagnose ci-dessus. Je tiens cet insecte de mon ami M. Leprieur, qui l'a pris à Bone. —— 000 — 30/4 ÉD. PERRIS. NOTES DIVERSES 1 NOTE SUR L'HISTER PUSTULOSUS GEXéÉ. Je ne résiste pas au désir de faire connaître à la Société un fait de mœurs de ce joli Histéride ; il présentera de l'intérêt pour tous et il aura son utilité pour les chasseurs d'insectes. J’en extrais les détails d’une lettre que j'ai récemment reçue de M. E. Revelière, qui depuis longtemps se livre en Corse à la recherche des insectes et qui est aussi bon obser- vateur qu'habile dénicheur. Je copie textuellement : « Puisque je suis sur le chapitre des mœurs des Insectes, je veux vous raconter une autre découverte assez intéressante que j'ai faite pendant mon séjour à Quenza pendant l'été dernier. Jusque-là je n'avais trouvé PHister pustulosus que par hasard, pas même un individu chaque année. En traversant une de ces pelouses rases et un peu humides des montagnes, j'aperçus un Hister et j’eus la bonne idée de ne pas le saisir de suite, mais de voir où il irait, Je le vis assez longtemps chercher dans de petits trous peu profonds d’où il se retirait bien vite pour recommencer ses recherches. Je supposai d’abord qu'il vivait aux dépens de quelque Copro- phage, mais ne trouvant rien qui pût me le prouver, je continuai à observer mon Hister. Enfin je le vis sortir d’un de ces trous entraînant une mal- heureuse chenille d’Agrotis qui se débattait de toutes ses forces, mais qui n'en fut pas moins mise à mort, bien qu'elle fût quatre fois plus grosse que son adversaire. Il me fut prouvé alors que les trous étaient faits par les chenilles d’Agrotis qui sont abondantes dans la localité et que l’Hister en faisait sa principale (sinon unique) nourriture. Pendant que mon indi- vidu dévorait sa proie, j'en vis surgir plusieurs autres qui vinrent la lui disputer. Dès lors la manière de le chasser me fut indiquée. Je déterrai une douzaine de chenilles que je piquai avec des épingles à deux mètres une de Pautre et je n’eus plus qu’à visiter mes piéges de quart d'heure en quart d'heure. La chasse dura tant que le soleil fut dans toute sa force: Coléopteres nouveaux, etc. 909 vers trois heures je cessai de voir accourir les Héster, mais j'en avais une bonne provision, et je pouvais recommencer le lendemain. J'ai examiné bien des pelouses du même genre, mais là où je ne voyais pas les trous où se Jlogent les Agrotis pendant le jour, je ne prenais pas un seul Hister, » DE J’ai quelques corrections et additions à faire à mes Notes pour servir à l'histoire des mœurs des Apion (Soc. Ent., 1863, p. 451) (1). Depuis la publication de ces notes, j'ai communiqué à M. Wencker plusieurs espèces de ma collection, et il résulte de ses observations que celle que j'ai signalée sous le nom de oculare Sch. est le candidum Wenck., et qu'il faut substituer à l’argentatum Gerst. le cretaceum Ros. A propos de VA. sed, j'ai dit que M. Aubé l’a pris sur le Sedum acre ; mon excellent ami m'a écrit que le Sedum sur lequel se trouvait lApéon en question est le reflexum. Je rectifie donc mon indication, mais j'ajoute que M. Wencker l’a rencontré sur le Sedum sexangulare qui n’est qu’une variété de l’acre. M. Schaum a répondu (Soc. Ent., 1865, Bull, p. Lv) à ma remarque sur la double inscription de PA. rugicolle dans son catalogue. Je le remercie de son explication qui m'a appris ce que j'ignorais et je retire mon observation. Je tiens de M. Wencker, qui en parle sans doute dans sa monographie, que l’A. Caullei se prend sur la Carlina vulgaris L. et le punctigerum sur le Cratægus aria. Je suis néanmoins porté à douter que cette dernière espèce soit parasite de cet arbre. D’après le même savant, PA. Hookert paraît vivre sur le Hieracium umbellatum et le Leontodon autumnale et les À. curvirostre et validum ont pour berceau les Althæa, ce que j'ad- mets sans difficulté, car je l'avais prévu du moins pour le validum. Enfin il assigne pour habitat à l'A. elongatum non le Thymus serpyllum, comme le dit Dietrich, mais la Suloia pratensis. (1) Cette note et les suivantes ont été lues à la Société dans la séance du 27 juillet 1864. — Par autorisation spéciale, la Sociélé a décidé qu'elles seraient jointes im- médiatement aux descriptions de notre collègue. 306 ÉD. PERRIS. Mon ami M. Leprieur m'a appris que l'A. lancirostre Chevr. vit sur l'Echinops spinosus, plante très abondante sur les dunes des environs de Bone. Je tiens aussi de M. le docteur Giraud que VA. sulcifrons Herbst se transiorme dans des galles qu’il provoque sur les tiges de l’Artemisia campestris L. Il existe une erreur d'impression à la 83° ligne de la page 455. Le mot verlicille étant masculin, il faut un au lieu d’une. ET. Je viens de lire dans nos Annales (1864, p. 69) le mémoire de mon excellent ami M. Laboulbène, intitulé : Observations sur les Insectes tubé- rivores. Dire que ce mémoire est très bien fait n’est qu’une banalité pour tous ceux qui ont pu apprécier les travaux de notre savant et laborieux collègue. Je remercie l’auteur d’avoir fait bonne et définitive justice de cette injustifiable utopie qui faisait de la Truffe une galle dont l’auteur était une mouche. Les erreurs de ce genre fourmillent, et il n’est pas d’énor- mités où ne conduise le désir de tout expliquer lorsqu'il n’a pas pour guide l’esprit d'observation et des connaissances saines et appropriées au sujet. Du temps de Réaumur on croyait, entre autres choses, que les Microgaster qui sortent des chenilles des Péeris, après y avoir vécu en parasites, élaient les petits de ces chenilles ; je connais ici des gens très convaincus que notre Cigale vient de la chenille du Bombyx pilyo- campa, et tout récemment, sans compter bien d’autres histoires, on attri- buait à la fumée d’une cheminée (M. Amyot nous l’apprend, Soc. Ent., 1864, p. d) les dommages causés sur des Lilas par la chenille de la Gracilt- laria syringella, chenille que, par parenthèse, je connais depuis longtemps et dont M. Amyot a très exactement décrit les mœurs, y compris l’habi- tude qu'elle à de quitter la feuille pour se transformer en nymphe. Je remercie aussi M. Laboulbène de sa Monographie des Insectes tubé- rivores, car, grâce à son talent iconographique que je lui envie, j’ai pu faire la connaissance de la larve qu'il attribue à l'Anisotoma cinnamomea avec toute apparence de raison, vu sa taille et la présence fréquente de l'Insecte dans les Truffes. Cette larve, très remarquable par la longueur des antennes et des pailes, les dimensions de la tête et la petitesse rela- Coléoptères nouveaux, ete. 307 tive du prothorax, diffère considérablement, ainsi que le fait remarquer mon savant ami, de celles des Agathidium, et à ce titre elle m'intéresse et m'intrigue, J'ajoute à cette monographie un fait que je ine serais empressé de com- muniquer à M. Laboulbène si j'avais pu croire qu'il eût pour lui quelque intérêt, c’est l'existence dans les Truffes noires de l’Agaricophagus cepha- lotes que M. Bauduer a trouvé assez abondamment dans ces champignons recueillis près de Sos et que j'ai pris aussi dans ceux que le commerce importe à Mont-de-Marsan. Malheureusement je n'ai pu découvrir la larve qui s'attache sans doute aux Truffes saines qu'on n'ose à tout hasard dé- chiqueter ou mettre en réserve. Je dirai aussi que la Curtonevra stabulans n’est pas exclusivement mycé- tophage. J'ai obtenu deux fois ce Diptère de ces productions pseudo-fon- gueuses qui viennent au printemps sur les bourgeons des Chênes et que Réaumur appelait avec raison galles en pomme, car elles ressemblent quelquefois à un petit api. Ces galles, dont l’auteur est le Cynips pallidus, nourrissent aussi, indépendamment de nombreux parasites, lAnthomya pluvialis, le Berginus tamariscis, le Plinus Aubei et un très joli Micro- lépidoptère. A La larve que M. Henri Brisout de Barneville à observée dans les châtons du Saule-Marceau appartient incontestablement à un Erirhinus. Ces larves sont difficiles à élever parce qu’eiles séjournent en terre près d’un an. J'ai pourtant obtenu l'Erirhinus agnathus de celles qu’avaient nourris des châtons semblables. V. Depuis deux ans les chenilles du Bombyx pityocampa s'étaient telle- ment multipliées dans les landes que sur certains points les pineraies étaient dans l’état qu'offrirait une forêt dévastée par le feu. Gette situation, qui s’est présentée à diverses époques et que des circonstances météoro- logiques ont toujours fait cesser, va se trouver profondément modifiée 308 Éb. PERRIS. par un fait tout nouveau pour moi. Ordinairement ce sont des sécheresses survenues pendant que les chrysalides sont sous terre qui déterminent une mortalité presque générale. Cette fois c’est l'hiver qui est venu à notre secours. Deux nuits de suite le thermomètre est descendu à 12 et même 13 degrés centigrades, et ce froid frappant les chenilles engourdies dans leurs nids, les a fait périr en tel nombre que, selon toutes les pré- visions, les pontes seront fort rares cette année. Réaumur avait déjà cons- taté l'influence mortelle pour cette chenille d’un froid de 10 degrés de son thermomètre. Ainsi se trouve confirmée de plus en plus l’opinion qu'en mainte occa- sion j'ai exprimée sur l’action souveraine des agents naturels pour la des- truction des insectes, opinion que je vois avec plaisir partagée par M. Amyot (Soc. Ent. 1864, p. 6). NI: Vers la fin de lhiver dernier, en explorant avec la plus minutieuse attention la face inférieure d’une écorce de Pin, je remarquai dans une anfractuosité une coque soyeuse grisâtre, plane du côté de l’écorce sur laquelle elle était collée, convexe en dessus, à contours presque circulaires et de 2 1/2 mill. de diamètre. Je la détachai avec soin et la logeai dans un tube pour éviter une trop rapide dessiccation. Depuis ce moment je l'observais presque tous les jours,t poussé par le désie de l'ouvrir pour savoir ce qu'elle contenait et retenu par l’insuccès de mes recherches pour en trouver une seconde et par l'espoir d'en voir sortir quelque chose. Cette espérance pourtant ne se réalisait pas et je me résignais déjà à une déception lorsque, à la fin de mai, je trouvai dans le tube un indi- vidu du joli et rare Xylophilus sanguinolentus Kies., récemment éclos et la coque percée du trou qui avait livré passage à l’insecte. Quoique ce fait ne nous apprenne pas grand’chose, je crois devoir le porter à la connaissance de la Société. Il signifie du moins que les larves jusqu'ici inconnues des Xylophilus S'enferment pour se transformer dans une coque de soie. Celle des Scraptia et des Anthicides offrent proba- biement la même particularité. coléopltères nouveaux, ele. 309 VIT Il n’est pas d'entomologiste quelque peu expérimenté qui ne sache qu'on trouve partout des insectes et qu'il y a des moyens spéciaux de se procurer bien des espèces qu'on n'aurait pas autrement. Les découvertes qui se font tous les jours prouvent que beaucoup de nos collègues sont fixés sur ce point et qu’ils agissent en conséquence. Parmi ces moyens, l'éducation des larves est un de ceux qui présentent ie plus d'avantages, et je lui dois cette année en grand nombre Melanophila cyanea, Ptinus Aubei, Berginus, tamariscis, Gis laminatus, Eryx Fairmairii, Hymenorus Doublieri, etc., mais je veux signaler deux procédés aussi simples qu'ils sont fructueux, et que je ne suis probablement pas le seul à mettre à profit. Le premier consiste à couper, à diverses époques, des branches d'arbres quelconques pourvues de leur feuilles et à en former de tout petits tas dans les bois, les champs, partout où l’on veut. La fermentation de la séve y attire de nombreux insectes, et dès le second jour on peut avec succès baltre ces petits fagois sur une nappe. J'ai obtenu ainsi en grand nombre, l’année dernière et celle-ci, des insectes que je n'avais jamais rencontrés, tels que Cænopsis fissirostris et Walloni, el j'ai recueilli en outre Eutheia Schaumei, Strophosomus lubericollis, Slyphlus unguicula- ris, Tropideres sepicola, Xylophilus pruëinosus el sanguinolentus, Dapsa trimaculata, Sans compter le fretin qui n’est pas encore tiré au clair. Je praiique le second procédé en recueillant ou faisant recueillir des bois morts de toute sorte que j'entasse dans une pièce vitrée d’un côté et où je recueille ordinairement beaucoup d'insectes, parmi lesquels parfois des raretés ; mais j'agis autrement, et en ceci tout le monde peut m'imiter, quand je veux savoir de quel bois naissent les diverses espèces et que je désire obtenir leurs parasites. J’enferme alors ces bois dans des sacs et je les explore quand bon me semble. Ainsi, l'hiver dernier, dans le cours de mes promenades, je remplissais mes poches tantôt de sarments de vigne vermoulus, tantôt de brindilles mortes d’Orme abattues par le vent, ou de sommités mortes de jeunes Pins, bien convaincu que j’en obtiendrais quelque chose. Je viens de visiter les sacs qui contenaient ce butin, et voici ce que j'ai déjà recueilli : De la Vigne, des masses de Synoxylon sexdentatum, de Xylopertha sinuala et d'Agrilus derasofasciatus, avec quelques Denops albofasciatus et Tillus unifasciatus. L° Série, TOME IV. 20 310 ÉD. PERRIS. — Coléoplères nouveaux, etc. De l’Orme, une centaine d’Exocentrus punctipennis et deux individus d’une rare espèce que je n’avais jamais prise, lOpitus pallidus, évidem- ment l’ennemi de l’'Exocentrus. Du Pin, beaucoup de Magdalinus memmonius avec des Liozoum (Ano- bium) longicorne Sturm et consimile Muls. et Rey et des Bostrichus ramulorum. Sans compter, dans chaque sac, de nombreux parasites de la famille des Braconides et de celle des Ghalcidites. VII Le Xyletinus thoracicus, que je croyais exclusivement maritime, vient d’être trouvé par M. Bauduer à Sos (Lot-et-Garonne), englué dans la résine d’un Pin. Notre collègue vient de prendre aussi plus de 250 Claviger lon- gicornis dans une fourmilière de Formica flava. IX. Le Barynotus awro-nubilus Fairm. (Soc. ent., 1856), est le B. umbili- catus Dufour (Zones entomol., 1851). Le Plinthus nivalis J. Duval (Genera, 1854) est le P. imbricatus (loc. ct). L'Anthonomus juniperi Ghevr. est le Nanophyes transversus Aubé, d’après les échantillons qui n'ont été envoyés, comme à M. Chevrolat, par M. Poupillier. Le Baridius vestilus Perris est le B. scolopaceus Germ. Le Rhyncotus crassirostris Perr. est l’elongatus Gyil. La Chrysomela carbonaria Suffr. est la Chrysomela (mal à propos Ti- marcha) pyrenaica Duf. (Excurs. entom., 18/45). DESCRIPTION DE PLUSIEURS NOUVELLES ESPÈCES DE LA FAMILLE DES LUCANIDES Par M. HENrt DEYROLLE. (Séance du 23 Mars 1864.) Depuis quelque temps déjà, un remarquable travail monographique sur les Lucanides, par le major Parry, est en cours de publication dans les transactions de la Société entomologique de Londres, sous le titre : A revised Catalogue of the Lucanoid Coleoptera, with descriptions of several new species. Les immenses matériaux que possède cet auteur, et ceux qu'il a pu consulter dans toutes les grandes collections européennes, lui permettront de mentionner, je crois, environ 330 espèces de cette famille (4). Cet ouvrage était déjà trop avancé dans son impression pour permettre au major Parry l’intercalalion des quelques espèces qui suivent, dont la plupart sont arrivées récemment, et les quelques autres avaient échappé à son examen lorsqu'il consulta la collection de M. le comte de Mniszeck ; c’est donc à la demande de M. le major Parry que je décris ces insectes, qu'il pourra ainsi mentionner dans son catalogue général. Si j’expose ici les raisons qui me font agir en décrivant quelques espèces isolées d’une famille pendant qu'une monographie sur cette même famille est en cours de publication, c’est que je tiens beaucoup à ne pas être con- fondu avec certains brouillons qui, sitôt qu’ils apprennent qu'un ouvrage important est en cours d'exécution, se hâtent de publier tant bien que mal (très souvent mal) quelques espèces, afin d'y faire figurer leur nom, s’inquié- (4) Le travail en question est complétement terminé à l’époque de l’impression de ce mémoire; il contient 332 espèces, 312 HENRI DÉYROLLE. tant peu s'ils embarrassent la marche régulière du travail, s'ils s'emparent d'idées qui ne leur appartiennent pas et s'ils embrouillent la synonymie ; leur but est de voir leur nom imprimé un peu partout, peu leur importe dans quelles conditions et à quelles interprétations ils donnent lieu; ce qu'il leur faut c’est la célébrité, et à défaut d'autre, celle-là leur suffit. 4. LUGANUS LATICORNIS H. Deyr. — Ararat, Syrie. Voisin des L. cervus Fabr., pentaphyllus Reiche et turcicus Sturm, plus grêle et plus allongé, entièrement couvert d’une granulation plus forte et plus serrée que chez le furcicus (qui est déjà le plus fortement granuleux); tête et prothorax plus étroits; mandibules longues, analogues comme forme à celles des espèces susnommées, mais beaucoup plus étroites et plus grêles. Antennes à peu près de même longueur que celles du turcicus, COMpo- sées de même quant au nombre des feuillets qui les terminent ; mais chez le L. laticornis ils sont bien plus allongés et dépassent même notablement en dimension ceux du L. orientalis Kraatz (tetraodon J. du Val) qui jus- qu'ici était considéré comme ayant les feuillets les plus développés. Résumant les caractères précédents, cette espèce se distinguerait donc de ses congénères par sa forme plus svelte, sa granulation plus forte, plus serrée et male, et surtout par la longueur des feuillets de ses antennes. J'en connais deux exemplaires ; ils ont fait partie de la collection du comte de Mniszeck, qui en donna un au major Parry. 2. HEXARTHRIUS CHAUDOIRI H. Deyr. — Sumatra. (PI. 4, fig. 1.) Très voisin de H. Rhinoceros Oliv., mais distinct par sa forme générale plus allongée, ses mandibules plus droites el surtout par sa saillie inter- mandibulaire. La tête est plus creuse au milieu en dessus, en conséquence, les deux gibbosités latérodiscales sont plus saillantes ; les mandibules sont beau- coup plus longues et moins arquées ; la saillie intermandibulaire est au moins du double plus longue et a au moins deux fois et demie plus de hauteur à son extrémité antérieure, sa partie inférieure est plus avancée que la supérieure, ce qui est le contraire chez le H. Rhinoceros ; la carène transversale du front est moins élevée, plus arrondie et située plus en arrière que chez son congénère, Nouvelles espèces de Lucanides. 9318 La © n'offre rien de particulier qui la distingue, si ce n’est qu’elle est un peu plus étroite et plus allongée que sa congénère,. Je crois cette espèce distincte du Rhinoceros; ayant eu entre les mains le plus grand développement connu de ce dernier, pour mes comparaisons, j'ai trouvé des caractères bien tranchés dans la forme des mandibules et dans la saillie qui les sépare ; mais la texture est tellement semblable qu’il n'est pas complétement inadmissible que ce soit ou un développement gigantesque de certains organes, ou peut-être une forme locale propre à Sumalra de l’'H. Rhinoceros. 3. ODONTOLABIS STRIATUS H. Deyr, — Malacca. — (PI, 4, fig. 3.) — Long. totale, 40 mill., compris mandibules de 40 mill, D'un marron foncé noirätlre, entierement couvert d'une pubescence rousse abondante, mais assez clair-semée Sur quatre lignes bien limitées parcou- rant chaque élytre. Tête échancrée en arc de cercle en avant, arrondie sur les côtés anté- rieurs, épineuse latéralement en arrière des yeux. Mandibules assez apla- ties, tranchantes en dedans, leur bord externe supérieur caréné latérale ment ; munies à leur base interne d’une large dent bifide, et un peu avant leur extrémité d’une autre dent assez longue, large à Ja base, tronquée au bout ; extrémité terminée par deux dents égales; elles sont pubescentes jusqu'au milieu de leur longueur. Prothorax assez convexe, arrondi légèrement sur les côtés, fortement échancré aux angles postérieurs, l'angle antérieur de l’échancrure un peu proéminent latéralement ; un peu plus large que les élytres dans sa plus grande largeur. Élytres convexes, anguleuses aux épaules, très légèrement élargies à partir de la base, subparallèles, régulièrement arrondies à l'extrémité ; elles sont brillantes, couvertes &’une ponctualion assez claire sur les lignes peu villeuses, plus serrée sur le reste de la surface; un poil roux sortant de chaque point partout. Dessous villeux partout, excepté sur la plus grande partie des mandi- bules et les tarses,. © un peu moins villeuse que le 4, les poils plus courts, les lignes lisses en ayant à peine, ainsi que la suture; le dessous est aussi moins pu- bescent. 914 HENRI DEYROLLE, Je n’ai reçu qu’uue seule paire de cette remarquable espèce, quoique depuis deux années je fasse faire d’actives recherches entomologiques dans toute la péninsule de Malacca. L. ODONTOLABIS NIGRITUS H. Deyr. — Ceylan. Entièrement noir ; voisin et de la taille de l'O. cingalensis Parry, mais plus plan, plus large, plus brillant, la tte plus grosse ct surtout plus élargie en avant; élytres sans trace de villosité dans la ponctuation. Je n’ai à ma disposition qu’un moyen développement de cette éspèce ; c'est donc à un développement analogue de VO. cingalensis que je la compare. Tête large, plane, parallèle, plus finement granuleuse que chez l'O. cèn- galensis, non rétrécie en avant comme chez les moyens développements de cette espèce ; canthus oculaires à peine visiblement plus larges que les yeux ; la granulation très fine et très régulière ; mandibules courbes, for- tement carénées supérieurement dans leur moitié basilaire sur les bords internes et externes; elles ont à leur base interne une forte dent obtuse, une autre allongée, située au milieu inférieur, fortement oblique en des- sous. et trois ou quatre dents terminales plus où moins égales. Prothorax plus court, beaucoup plus large et plus finement granuleux que chez son congénère ; le bord antérieur de l’échancrure des angles postérieurs est transversal et non fortement oblique, les deux angles qu’elle forme sont beaucoup plus aigus. Élytres luisantes, larges et aplaties, régulièrement ponctuées, mais un peu plus finement; les côtés sont seulement un peu moins brillants que le disque, mais nullement mats. Dessous et pattes semblables, les tibias antérieurs droits. ? voisine de VO. cingalensis, plus plane, plus courte ; prothorax plus élargi et plus anguleux ; espace lisse du disque plus étroit et mieux limité ; élytres ayant ce mème espace lisse beaucoup plus restreint. 9. ODONTOLABIS INTERMEDIUS H. Deyrolle. — Ceylan. Entièrement noir ; voisin et de la taille des O. cingalensis et nigritus, mais bien distinct de tous deux. Nouvelles espèces de Lucanides. 915 Je n'ai, malheureusement, comme pour le précédent, qu'un moyen dé- veloppement à ma disposition ; c’est donc entre trois individus de moyen développement appartenant à chacune des trois espèces que j'établis mes comparaisons. Tête semblable à l'O. nigritus; mandibules semblables à celles de l'O. cingalensis. Prothorax comme chez O. nigrilus, finement granuleux, mais un peu moins brillant et n'ayant pas, vu à la loupe, des petits points épars distincts de la granulation générale, ce qui est le cas chez le précédent. Élytres plus rétrécies en arrière que chez 0. nigritus, luisantes sur le milieu, complétement mates sur leurs deux cinquièmes externes, plus fine- ment ponctuées que chez ses deux congénères, ayant, en arrière seulement, quelques très petits poils, visibles à la loupe, dans chacun des points ; ces poils occupent toute la ponctuation chez l'O. cingalensis. Dessous à peu près semblable, mais les pattes offrent une grande diffé- rence de conformation; elles sont plus luisantes, plus grêles ; les tibias antérieurs sont courbes, comme chez les O. bicolor Oliv. et Dejeanii Reiche, tandis que ces mêmes tibias sont droits chez ses deux congénères. Ces trois espèces ne laissent pas l'ombre d’un doute pour moi sur leur diversité ; leur texture, leur granulation, la forme si différente de leur prothorax, de leur tète, des mandibules, des tibias, etc., fournissent des caractères indiscutables ; j’ai vu, du reste, une grande quantité et tous les passages du plus grand au plus petit de PO. céngalensis ; on le reconnaît toujours à ses caractères propres, lesquels ne se confondent jamais avec ceux des deux espèces qui nous occupent. 6. CLADOGNATHUS DECIPIENS EH. Deyr.—Malabar. —Cladognathus decipiens Parry, Cat., pl. IV, fig. 4. — ©. Long. 30 mill., larg. 13 mill. Noir; élytres entourées d'une bordure jaune orangée, lisérée de noir en dehors ; disque d’un marron rougeätre, largement bordé de noir. ®. Tête assez plane, criblée de gros points enfoncés, ces points subcon- fluents dans deux larges dépressions intra-oculaires situées en avant ; lisse au milieu en arrière; mandibules petites, grèles et fortement rugueuses à la base ; antennes ayant trois feuillets, les deux articles précédents épi- peux. Prothorax rétréci en avant, légèrement courbe sur les côtés antérieurs, _ 316 HENRI DEYROLLE, largement arrondi en arrière, presque droit un peu onduleux à la base, échancré en avant, l’échancrure arrondie sur les côlés un peu avancée au milieu ; il est finement rebordé sur les côtés et en arrière ; disque mar- qué de deux petites impressions latérales en forme de croissant à conca- vité interne ; finement ponctué de points peu serrés, ces points plus gros et plus serrés sur les bords. Écusson à bords lisses, ayant quelques points enfoncés au milieu. Élytres à peine plus larges que le prothorax, parallèles, largement arrondies au bout, subtronquées transversalement près de la suture ; fine- ment ponctuées, les points peu écartés sur le disque, plus serrés encore à mesure qu’ils approchent de la bande jaune ; celle-ci ayant une ponctua- tion un peu plus grosse et moins serrée, elle commence en pointe sous l'épaule, s’élargit en dedans jusqu’au tiers de la largeur, puis se rétrécit un peu et contourne l’élytre sans atteindre la suture en arrière ; le liséré noir marginal, du tiers de la largeur de cette bande, est un peu élargi en arrière et rugueux partout. Dessous noir, éparsement ponctué. Le de cette espèce existe au Muséum de Leyde, mais privé de tête; elle est du reste bien caractérisée par la forme large et tronquée de lex- trémité des élytres. 7. Homonerus MELLY1 Parry, Trans. of the ent. Soc., 1863. — Gabon. (PL 4, fig. 2 et 2 a.) Celte espèce, décrite et figurée, 4 ©, par M. Parry, la été sur des exemplaires < d’une assez petite dimension el ne donnant qu’une idée imparfaite de l'espèce. Chez les individus décrits et figurés précédemment, la carène frontale n'existe pour ainsi dire pas; lon peut voir par le dessin que j'en donne quel énorme développement elle peut acquérir chez les individus de grande taille, ainsi que Ja largeur à laquelle peut atteindre la tête. Nous devons à notre collègue M. le docteur Moufllet, l’infatigable chas- seur à qui l'entomologie doit de si belles découvertes, d’avoir capturé le grand développement de ce magnifique Coléoptère, pendant un de ses voyages à la côte occidentale d’Afrique. Cet insecte a élé généreusement offert au comte Mniszeck par son pos- sesseur, et s’il me reste un regret en le figurant, c’est de ne pouvoir le Nouvelles especes de Lucanides. 917 lui dédier, en témoignage de reconnaissance pour le sacrifice qu'il a fait en faveur de la première collection française. Nous représentons l’insecte colorié, pl. 4, fig. 2, et sa tête grossie, au trait, fig. 2 a. 8. PLATYCERUS EBENINUS H. Deyr. — Brésil. — (PI. 4, fig. 4.) — ù Long. 42 mill., larg, 4 1/2 mill. Noir brillant, court, robuste, tête large, antennes très grêles. d. Téte échancrée en arc de cercle en avant, fortement déprimée et enfoncée antérieurement, lisse, couverte d’une ponctuation assez fine et espacée, un peu plus serrée sur les côtés et vers les yeux ; mandibules arrondies, assez courtes, fortement élargies en dedans avec une forte dent au milleu ; antennes aussi allongées que chez les autres espèces, mais beaucoup plus grêles, leurs trois derniers articles seulement en feuillets très serrés comme chez les © de ses congénères. Prothorax court, large, très peu rétréci d’arrière en avant, largement tronqué aux angles postérieurs, l'angle antérieur de la troncature arrondi, le basilaire subaigu ; la base est droite, le bord antérieur est largement échancré de chaque côté, le milieu formant un lebe aussi avancé que les angles latéraux ; il est finement rebordé, les bords très relevés ; sa ponc- tuation est régulière, fine et largement éparse, on aperçoit sur le disque quatre points enfoncés, deux un peu écartés en avant et deux très écartés à peu de distance de la base. Élytres courtes, parallèles, obliquement arrondies à l'extrémité, celle-ci largement marginée vers l’angle sutural ; elles sont brillantes, parcourues par des lignes de points peu serrés et peu régulièrement disposés, quelques- unes des lignes un peu élevées par des côtes arrondies et obsolètes. Dessous brillant ; prosternum proéminent en arrière des hanches, coupé verticalement ; cuisses un peu renflées passé leur milieu ; tibias étroite- ment canaliculés dans toute leur longueur sur leur tranche postérieure ; tarses semblables à ceux des autres espèces. Peut-être les antennes, le prosternum, les cuisses et les tibias fourni- raient-ils des caractères pour former un genre distinct? Dans tous les cas, ils font de cet insecte une division bien tranchée de celle des espèces typiques, 9318 HENRI DEYROLLE, 9, SCLEROSTOMUS FASCIATUS Germain, Annales de la Universitad de Chile, année 1855, p. 8397. — Parry, Cat., pl. ILE, fig. 4. — ©. Long. 14 mill., larg. 6 mill, Brun terreux ; déprimé sur le disque du prothorax et des élytres, cor- rodé par de larges points arrondis plus ou moins confluents, el par une poncluation moins forte et plus serrée remplissant les impressions ; fond de toute la ponctuation rempli de squamules d'un orangé brunâtre ; élytres ayant sur chacune trois plaques notrâtres lisses. ©. Téte largement impressionnée, ayant un tubercule mousse au milieu et deux autres careniformes susantennaires qui limitent en avant l’im- pression médiane, celle-ci anguleuse en arrière, prolongée sur l’occiput, subrugueuse dans son fond ; reste de la surface finement ponctué. Prothorax en carré transversal, parallèle, légèrement arrondi aux angles antérieurs, droit à la base, un peu oblique en avant vers les angles ; bords de la dépression discale larges et arrondis, plus finemeut ponctués que les côtés, ceux-ci subanguleux ; dépression largement corrodée avec des plaques lisses dont deux latérales et une basilaire. Élytres ovalaires anguleuses aux épaules ; leurs plaques lisses situées en dehors de la dépression suturo-discale ; la première commence à la base, descend sur lélytre et contourne une impression humérale finement ru- gueuse ; la seconde, située vers le milieu, s'étend de la dépression au bord marginal; la troisième entre la seconde et l'extrémité, en forme de croissant, à concavité intra-postérieure ; ces plaques, dont l’antérieure est assez ponctuée, sont bordées en avant et en arrière par une ponctuation rugueuse comme celle de l'impression humérale ; le bord latéral est ru- gueux de même ; le reste de la surface, moins le disque, a une ponctuation serrée, mais non confluente; la dépression est corrodée par de larges points qui deviennent confluents vers lécusson. Dessous très fortement ponctué ; côtés de la poitrine squameux comme le dessus. Si je donne ici cette descriprion d’une espèce déjà décrite, c’est que bien peu de personnes en Europe connaissent l'ouvrage dans lequel elle a paru pour la première fois, l’auteur de cette description primitive ne le possédant pas lui-même: M. L. Fairmaire seul à pu me dire dans quelle année elle a été publiée et dans quel ouvrage. Nouvelles espèces de Lucanides. 919 10. SGLEROSTOMUS SIGNATIPENNIS H. Deyr. — Brésil. — Parry, Cat, pl. I, fig. 2. — Long. lotale, 13 4/2 mill., larg. 4 1/2 mill, D'un noir velouté, élytres ayant quelques très pelits bouquets de poils jaunes soyeux inégalement épars et disposés en éventail. d. Tête arrondie en avant sur les côtés, largement échancrée en are de cercle au milieu ; les canthus oculaires, qui en forment le devant latéral, sont proéminents, s'arrêtent au milieu de l'œil où ils sont coupés trans- versalement en arrière ; ils forment ainsi une dent légèrement arrondie ; en arrière existe, de chaque côté, un petit tubercule subeylindrique presque aussi long que les canthus oculaires, ils touchent le prothorax qu'ils dépassent latéralement; les mandibules sont aussi longues que la tête, forment l’ogive quand elles se réunissent, leur extrémité en tenaille verticale ; elles sont munies chacune intérieurement d’une large dent ho- rizontale en lame tranchante située vers le milieu du bord supérieur. Prothorax en carré transversal, subsinueux sur les côtés, tronqué tout à fait en arrière aux angles postérieurs, droit à la base; le disque a une dépression en forme de fer de lance, celle-ci est luisante sur les bords, subtuberculeuse sur le bord antérieur; il est finement rebordé et étroite- ment villeux tout autour; sa ponctuation est assez écartée et médiocre- ment grosse. Écusson entièrement couvert d’une villosité d’un jaune soyeux. Élytres parallèles, régulièrement convexes, arrondies conjointement en arrière, les épaules subarrondies avec un très petit tubercule formé par le rebord marginal, celui-ci très étroit partout; elles sont parcourues cha- cune par environ huit lignes de points peu visibles, quoique assez gros; la base en dedans des épaules et l'extrémité suturale ayant une villosité dorée assez grosse et très clair-semée ; le milieu est maculé de petits bou- quets de poils semblables, ces petits bouquets en forme d’éventail quand on les examine à la loupe. Dessous brillant, ayant une grosse ponctuation très écartée ; tarses mu- nis de longs poils roux en dessous. 11. SCLEROSTOMUS LINEATUS H. Deyr. — Parry, Cat., pl. LL, fig, 3. — Pérou. — Long. 12 mill., larg. 5 1/3 mill. 2. Ovalaire, d’un marron rougeâtre mate; élytres parcourues par quel- 920 HENRI DEYROLLE, — Nouvelles espèces de Lucanides. ques côtes luisantes et couvertes d’une villosité dorée clair-semée et disposée dans tous les sens. Téle en carré transversal, fortement rugueuse, carénée latéralement au- dessus des antennes ; mandibules assez grêles. Prothorax transversal, très légèrement élargi d'avant en arrière, droit sur les côtés, ceux-ci très arrondis en avant, tronqués très obliquement en arrière avec langle postérieur épineux latéralement; il est criblé de gros points enfoncés confluents sur les bords; le milieu est parcouru par un large et peu profond sillon villeux dans son fond ainsi que les bords latéraux, les côtés du sillon médian larges, brillants et noirs. Élytres ovalaires, mates, parcourues par quelques côtes brillantes irré- gulières et corrodées par de gros points ; elles ont une villosité soyeuse d’un jaune doré, dispersée irrégulièrement et disposée sans ordre dans toutes les directions. Dessous noir, à ponctuation grosse el très écartée ; cuisses rouges de corail; tibias bruns. Nouveau genre de Cétonide (Cremasiochilides), Par M. Henri DEYROLELE. (Séance du 23 Mars 1864.) PROBLERHINUS H. Deyr. — (PL 4, fig. 5.) Tête verticale; chaperon très avancé horizontalement en une large saillie carrée carénée en dessus ; vertex et front recouverts par une espèce de capuchon à bord antérieur découpé, s’arrètant au niveau antérieur des yeux. Menton grand, en triangle un peu évasé en avant, fortement concave ; les bords relevés tout autour et tranchants ; il ferme presque complétement la bouche. Prothorax très grand, transversal, plus large en avant qu’en arrière, largement arrondi sur les côtés antérieurs, échancré en avant, muni sur le milieu, un peu en arrière du bord antérieur, d’un petit tubercule trans- versal caréniforme, celui-ci un peu creusé sur sa face supérieure ; la base prothoracique est onduleuse, largement échancrée au-devant de l’écusson. Écusson grand, en triangle aigu. Élytres à peine plus larges que la base du prothorax, plus étroites que la partie antérieure de celui-ci, rétrécies des épaules à l'arrière. Pattes robustes; tibias antérieurs tridentés, les autres fortement tri- épineux et bi-éperonnés à Pextrémité, munis sur leur tranche postérieure d’une carène bi-dentée, entre laquelle carène et l'extrémité ils sont aplatis et bi-carénés longitudinalement. Saillie sternale légèrement tuberculiforme en avant, dépassant à peine les hanches intermédiaires, celles-ci grosses et robustes, les postérieures assez larges, arrondies à leur angle postéro-externe. Bords du propygidium vertical; pygidium convexe, surtout inférieure- ment. Corps robuste, assez brillant partout. PROBLERHINUS MOUrFLETI H. Deyr. — Fernando-Pô. — Long. 19 mill., larg. 9 4/2 mill. — (PI. 4, fig. 5 et 5 «.) D'un noir profond brillant, chaperon horizontalement saillant, caréné en dessus ; prothorax legèrement plus large que les élytres en avant, ces ou HENRI DEYROLLE. — Cétlonide nouvelle. dernières marquées chacune sur leur calus postérieur de deux petites taches blanches squameuses fortement déchirées sur leurs bords. Téte verticale; chaperon carré, légèrement arrondi en avant, à peine un peu anguleux au milieu où vient aboutir la carène supérieure; bords du chaperon et surtout les angles relevés ; capuchon mat et rugueux sur les côtés, impressionné au milieu, très brillant au fond et sur les bords de cette impression; Canthus oculaires anguleux et saillants latéralement. Prothorax anguleusement et largement arrondi sur les côtés en avant, sinué en arrière, arrondi aux angles postérieurs, coupé droit en avant, échancré au milieu de son bord, les angles légèrement saillants latérale- ment ; étroitement rebordé sur les côtés et à la base, celle-ci échancrée en arc de cercle en face de l’écusson ; il est brillant, couvert d’une ponc- tuation très écartée sur le disque, devenant plus grosse et plus serrée en approchant les angles antérieurs ; tubercule antérieur lisse du bord à son sommet en avant, rugueux dans sa partie creusée supérieure. Écusson lisse au milieu, fortement ponctué sur les côtés. Élytres subanguleuses aux épaules, sinuées en arrière de celles-ci, fortement inclinées en avant sur leur bord antérieur voisin de l’écusson ; suture très largement déprimée, un peu creuse vers la pointe de l’écusson ; elles sont parcourues par deux côtes légèrement élevées, très larges et mal limitées, ou plutôt elles sont déprimées dans toute leur partie ponc- tuée supérieure ; leur ponctuation consiste généralement en gros points écartés à bords relevés et fond plat ; ils occupent la région suturale, l'extré- mité, et sur chaque élytre deux espaces longitudinaux qui n’atteignent pas la base, situés entre chaque côté et le bord latéral; ce dernier est plus finement ponctué que le disque. Pygidium à ponctuation assez serrée, plus forte en haut qu’en bas. Dessous très brillant ; ponctuation assez grosse ; poitrine lisse. Ce remarquable Coléoptère tient à la fois à plusieurs genres de Crémas- tochilides, mais son prothorax et sa tête l’éloignent notablement de tous. Les élytres ont un peu laspect de l’Hoplostomus fuliginosus Mac Leay; les pattes, le dessous, et même un peu la tête, le rapprochent davantage des Cyclidius. 1 à été rapporté par notre collègue le docteur Moufflet, qui la offert au comte de Mniszeck, dans la collection duquel il complète le nombre de 860 espèces de Cétonides. Nous donnons l’insecte de grandeur naturelle, pl. 4, fig. 5, et le trait grossi de la tête, fig. 5 a. NOTE SUR LA SYNONYMIE DE L'APRISTUS SUBŒNEUS et de OMIS CONCINNES, Par M. le docteur Cm. AUBÉ. (Séance du 27 Avril 1864.) Permettez-moi, Messieurs, de revenir sur la communication que j'ai eu l'honneur de vous faire à notre dernière réunion où j’exprimais la pensée que tous les Apristus d'Europe décrits jusqu’à ce jour pourraient bien appartenir à une seule et même espèce, offrant certaines variétés selon les pays où ils ont été recueillis. Aujourd’hui que j'ai pu examiner un plus grand nombre d'exemplaires et surtout les sujets typiques, ma conviction est plus profonde et je n'hésite plus à réunir toutes les espèces européennes qui figurent dans la science. Ces insectes ont été également et très soigneusement étudiés par M. le baron de Chaudoir et M. le docteur Schaum, tous deux si compé- tents en pareille matière. M. le docteur Schaum s’est franchement rallié à mon opinion ; mais pour rendre hommage à la vérité, il est juste de dire que M. de Chaudoir conserve encore quelque doute à ce sujet. Les variétés pourraient se classer de la manière suivante, laissant pré- valoir le nom de subæneus Chaud. comme le premier en date : . Major, Ænescens. — Subæneus de Chaudoir. — Anatolie et Dalmatie, Strialipennis Lucas. — Algérie. Minor , Ænescens. TUE À EU | Propheti Reiche. — Algérie. Niger, Vix Ænescens.— Reticulatus Schaum. — Grèce, France mérid, 22/] CH. AUBÉ, Qu'il me soit encore permis de faire une autre rectification synonymique pour une espèce d'Omias, l'Omias concinnus Bohm., Sch., qui est égale- ment l’oblongus du même auteur, le Rayinondi et Marqueti Gantier des Cottes et mandibularis Chevrolat. Si M. Boheman à décrit deux fois la même espèce sous deux noms différents, cela tient au mode de travail mis en usage pour le grand ouvrage de Schænherr. Get entomologiste n'ayant pas conservé les types qui avaient servi aux descriptions des premiers volumes, il devint impossible, lorsqu'il publia le supplément, de com- parer les nouvelles communications aux premières ; et justement à propos de l'Omias concinnus, Schônherr fait remarquer lui-même, dans une note insérée au tome VII, page 441, qu'il n’a plus cet insecte sous les yeux (Spécimen quod ilerum examinare non licet). Sans cette circonstance fâcheuse, l'Omias concinnus dont le type est unique dans la collection de M. Chevrolat eût été certainement mis en parallele avec son congènère oblongus décrit à sa suite et dont il est impossible de le séparer. Les Omias Raymondi et Marqueti, très répandus dans le midi de la France, Marseille, Béziers, Toulon, Fréjus, Toulouse, etc., dont je possède un très grand nombre d'exemplaires que j'ai pu prendre moi-même et quelques autres reçus de MM. Raymond et Marquet, n'offrent à mes yeux aucun caractère qui puisse les distinguer des concinnus et oblongus Bob., Sch., auxquels, malheureusement, M. Gautier des Cottes ne les compare même pas. Enfin M. Chevrolat, en décrivant le mandibularis, s'est laissé abuser par la présence de l’appendice mandibulaire qu’on ne rencontre que sur des sujets très nouvellement éclos de certains Charançons, appendice qui est caduque et n’est propre, je crois, qu'à quelques espèces qui subissent leur dernière métamorphose dans la terre et doit leur servir, à défaut de iongues mandibules ou de pattes fouisseuses, à faciliter leur sortie du sol. J'ai pu observer cet organe supplémentaire sur les Curculionides suivants qui ont été pris au premier printemps et que je mets sous les yeux de la Société, ce sont: Otiorhynchus raucus, Pirilelus griseus, Cneorhinus geminatus, Metallites ambiquus et Phyllobius calcaratus. Personne n’ignore combien les espèces du genre Omias varient de taille, de couleur et souvent même de forme ; il suffit pour constater ce fait de recueillir un grand nombre de sujets lorsque l'occasion se présente et de les comparer entre eux. J'ai pris quelquefois l'Omias brunnipes en quan- tité considérable avec toutes ses variétés qui sont très nombreuses, et cela dans les carrières dont on extrait le sable fin. L’été dernier encore nous avons été à même, M. Grenier et moi, de récolter à Béziers une Synonymie de l'Apristus subæncus et de lOmias concinnus. 395 multitude de sujets de l'Omias concinnus généralement peu colorés et dont quelques-uns conservaient encore leur appendice mandibulaire, témoi- gnage de leur récente éclosion (c'était le 24 mai). Le 48 juin, au contraire, à Fréjus, la même espèce, très commune au pied des gazons, n’offrait plus que des sujets foncés. Dans l’un et l’autre cas leur taille était très variable. Le genre Omnias, plus que tout autre, peut tromper les entomologistes qui n’ont pas pris eux-mêmes les insectes objets de leurs études et les porter à créer en pure perte de nombreuses espèces ; aussi engagerai-je mes collègues à être toujours en méfiance, lorsqu'ils auront affaire à ces petits Gurculionides. € 4° Série, TOME IV. 21 DESCRIPTION DE Trois nouvelles espèces de NANOPHYES, Par M. le docteur Cu. AUBE. (Séance du 27 Avril 1864. ÏJ. NANOPHYES CIRCUMSCRIPTUS. Ovatus, leslaceus; vix pubescens, pectore postice abdomineque nigris. Thorace leviusculo. Elytrorum sutura, margine interstiliisque tertio, quinto el seplimo ad basin breviler nigris. Tibiis in medio vage tarsis- que infuscatis. Femoribus bidentatis. — Long. 2 1/4 mill. Ovalaire, testacé, à peine pubescent, noirâtre. Tête marquée d'une tache plus ou moins apparente de chaque côté, en arrière des yeux; rostre assez long, légèrement arqué, noir, strié et réticulé, avec une carène étroite au milieu ; la massue des antennes très longue et noirâtre, Gorselet presque lisse, sans ponctuation appréciable. Élytres ayant la suture, toute la bordure et trois petites taches linéaires à la base des troisième, cin- quième et septième intervalles noires ; elles sont striées-ponctuées, les intervalles assez convexes et granuleux. La partie postérieure de la poi- trine et l'abdomen noirs. Les patles avec un anneau au milieu des tibias et l'extrémité des articles des tarses rembrunies ; les cuisses armées ce deux petites dents inégales, l’externe plus petite, tuberculiforme. Il est à peu près de la forme de l'hemisphericus, dont il diffère certai- nement par sa taille un peu plus grande, sa coloration, le défaut de ponctuation sur le corselet et aussi par la longueur plus grande de la massue des antennes. — CH. AUBÉ, — Trois nouvelles espèces de Nanophyes. 927 Je nai vu que deux exemplaires de cet insecte, lun que j'ai pris moi- même ces jours-ci en fauchant dans un pré aux environs de Crépy-en- Valois ; le second fait partie de la riche collection de M. Reiche. 2, NANOPHYES GENICULATUS. Ovutus, niger, pallido-pubescens, nitidulus, antennis basi, pedibus geni- culis exceplis elytrorumque disco testaceis. Femoribus bispinosis. — Long. 4 à 4 3/4 mill. Il est ovalaire, un peu raccourci, d’un noir assez brillant et couvert d'une pubescence grisàtre très lâche. Tête couverte de points très fins ; rostre assez long, très légèrement arqué, ayant en dessus deux sillons lon- gitudinaux et une carène étroite au milieu ; les antennes testacées à la base. GCorselet couvert de points assez forts et écartés. Élytres striées- ponctuées, les intervalles peu relevés, à peine visiblement réticulés, presque lisses ; le disque est testacé dans une étendue plus ou moins grande ; la tache testacée triangulairement échancrée en avant avec quel- ques petites macules noirâtres disséminées irrégulièrement ; la suture et l'extrémité sont aussi plus ou moins rembrunies. Pattes testacées, avec les genoux noirs et le dernier article des tarses ainsi que les ongles rem- brunis ; les cuisses armées de deux petites dents épineuses inégales, l’'ex- terne plus courte. Il a la plus grande analogie avec certaine variété du Lythri dont il dif- fère cependant par une taille un peu plus petite, une forme plus raccourcie la couleur des pattes qui sont testacées avec les genoux noirs et surtout par les cuisses bidenticulées, tandis que ces organes sont mutiques dans le Lythri. Cet insecte, confondu dans quelques collections avec le Nanophyes Lythri. doit être assez répandu. J'ai vu des sujets de Paris, du centre de la France, de Lyon, de Savoie et des Pyrénées. Jen possède moi-même quatre exem- plaires. 9. NANOPHYES RUBENS. Breviter ovalus, rufo-sanquineus, nitèdulus, pallèdo-pubescens. Capite, roslro apice, maculis duabus in thorace, abdomine tarsisque plus minus ve nigricantibus. Elytris forte striato-punctatis, vittis duabus vix conspi- 398 CH. AURBÉ. — Trois nouvelles espèces de Nanophyes. cuis, Singulis iufuscato-maculatis. Femoribus bidentatis. — Long. 3/4 à 4 mill. Brièvement ovalaire, d’un rouge assez vif et légèrement brillant ; il est couvert dune pubescence très légère. Tête un peu rembrunie, couverte de points très fins ; ie rosire est brunâtre dans sa moitié antérieure, lui- sant et couvert de très petits points très écartés et à peine visibles. Corselet couvert de points enfoncés assez forts et assez serrés, orné en dessus et de chaque côté d’une petite tache noirâtre arrondie. Élytres ovalaires, assez courtes, convexes et marquées de stries profondes assez fortement ponctuées ; les intervalles assez convexes et réticulés ; elles offrent de chaque côté, au delà du milieu et un peu en dehors, deux taches linéaires un peu plus foncées et très vaguement indiquées ; la suture est également très légèrement rembrunie. La poitrine en arrière et l'abdomen dans toute sa partie antérieure noirs. Pattes testacées, les tarses légèrement rem- brunis et les cuisses armées de deux petites dents inégales, l’externe beau- coup plus petite. Il a la plus grande analogie avec le {etrastigma pour la taille, la forme et la ponctuation du rostre et la maculature du corselet, mais il en dif- fère par sa couleur rouge ferrugineuse assez vive, l'abdomen, à l'exception du dernier segment noir et les cuisses armées de deux petites dents. La maculature des élytres est extrèmement vague et à peine perceptible. Je possède deux exemplaires de cet insecte et M. Grenier deux autres, tous quatre provenant des environs de Narponne. mn NOTES POUR SERVIR A LA CLASSIFICATION COLÉOPTÈREN DU GENRE NITONES Par M. E. ALLARD. (Séance du 23 Mars 1864.) PRÉLIMINAIRES. Mon intention n'était pas de faire imprimer aussitôt ce travail, parce qu’il est loin d'être tel que je l'avais conçu. Jaurais voulu prendre le Sitones ab ovo, en décrire Îies transformations et les mœurs, et en donner finalement une description longtemps revue et retouchée avec soin. Mais deux choses m'ont manqué, le temps, car je n’en ai que bien peu de dis- ponible chaque jour, et les matériaux, parce que les circonstances ne m'ont pas permis d'aller passer un certain temps à la campagne pour rechercher des larves et les suivre dans leurs migrations. Les véritables progrès de l’entomologie sont là dans ces études complètes dont M. Perris et M. Mulsant nous ont donné des modèles. Pour mon compte, mon plus vif désir est toujours de ‘les imiter et mon sincère regret de ne pouvoir encore y arriver. Néanmoins, à la demande de notre cher secrétaire, M. Desmarest, j'ai réuni les notes qui vont suivre et je les lui livre pour être publiées, en appelant toute l’indulgence des entomologistes sur ce qu’elles ont d’in- complet. Voici comment j'ai procédé pour les faire. J'ai commencé par demander à M. Boheman les types de la collection de Schænherr, et avec une bienveillance dont je ne saurais assez le remer- cier, il a bien voulu me communiquer une nombreuse série d’insectes qui n’ont permis de marcher à coup sûr dans linterprétation des descriptions de lillustre auteur du Genera des Cureulionides. Après lui, M. Waterhouse, du British Museum, dont l’obligeance est 390 E. ATDARD. pour moi proverbiale, m'a envoyé plusieurs exemplaires des espèces anglaises, d'autant plus précieux qu’ils ont été comparés avec les types de Marsham et de Walton. M. de Heyden, de Francefort-sur-le-Mein, m'a permis détudier sa riche collection où se rencontrent en si grand nombre des Sifones de tous pays et dont il a noté avec tant de soin l’origine et la provenance. Jai eu pour chaque insecte non-seulement l'indication de son pays, mais encore le nom qui lui avait été donné par l’entomologisite dont M. de lieyden le tenait, lequel n’était autre souvent que le propre auteur de l'espèce dont il s'agissait. M. de Motschulsky, qui possède également tant de richesses entomolo- giques provenant surtout des vastes régions soumises à la Russie, à mis à ma disposition une réunion d'individus d'autant plus intéressants qu’ils ont été recueillis dans des pays avec lesquels nous sommes le moins en relation. MM. Crotch et Wollaston, d'Angleterre, M. Kraatz, de Berlin, et nombre de nos collègues français en tête desquels il faut placer MM. Aubé, de Bonvouloir, Chevrolat, Fairmaire, Grenier, Javet, Jekel, Lucas, Reiche, etc., ont étendu largement le champ de mes explorations. Que tous ici reçoivent mes remerciments sincères pour l'aide qu'ils m'ont apporté tant par leurs conseils que par leur communications si utiles. Je dois une mention spéciale à M. le professeur Blanchard qui, contrai- rement aux usages antérieurs, m'a permis d'étudier les cartons du Muséum, où lon retrouve, avec leurs étiquettes authentiques, la première nomen- clature de nos premiers maîtres en entomologie, Olivier, Fabricius, etc. C'est avec ces matériaux que j'ai entrepris mon travail du genre Sitones. Je puis donc dire, je crois, en toute assurance, qu’il m'est passé devant les yeux la réunion la plus complète qui soit des insectes de ce genre. En examinant un à un ce nombre considérable d'insectes, j'ai fait des remarques successives pour les rapporter à tel ou tel type de Schænherr que j'avais sous les yeux, j'ai noté les différences entre les uns et les autres et les motifs qui me déterminaient à adopter tel nom plutôt que tel autre. Ge sont ces observalions, ces notes que j'ai résumées et que j'ai l'honneur de donner ci-après. Je n’ai donc point, je le répète, fait une monographie, mais j'ai la modeste prétention de fournir à celui qui voudra étudier les Silones, une somme de renseignements propres à faciliter la reconnaissance des caractères différentiels. Classification du genre Silones. 331 Je dirai maintenant un mot des mœurs des Sifones el de leur- distri- bution géographique sur le globe. Mes propres observations ne n'ont rien appris sur leurs mélamorphoses, el les auteurs que j'ai consultés sont tout à fait muets à cet égard. Mais il n'est pas douteux que ces insectes vivent d'une nourriture végétale, M. Wollasion a constaté que le S. gressorius habitait dans Jes Châtai- gneraies, que le $. latipennis se lr'ouvait sur les feuilles du Genistræ scopariæ ; M. E. Mocquerys, dans son intéressant ouvrage sur les Coléop- tères de la Seine-Inférieure, précise différents autres végétaux qui nour- rissent plusieurs espèces distinctes : le S. griseus vit sur les Bruyères, les S. regensleinensis et tibialis sur les Ajoncs marins en fleurs et sur les Genêts, le geniculatus, lhumeralis et le flavescens Sur les Luzernes, le S. oneliloti Sur le Melilotus officinalis, le suturalis sur les Bruyères. J'ai moi-même pris très fréquemment toutes les variétés du sulcifrons en fauchant dans les champs de Trèfle et celles du $, /incatus et du crinitus dans les champs sur les Chaumes après la moisson faite. Les Sitones ne sont point cosmopolites, bien qu’on en trouve ailleurs qu'en Europe ; ils paraissent ne se rencontrer que dans les régions froides ou tempérées, et, à part une espèce qui vient de Mexico, je n’en ai point vu de contrée plus méridionale que le 30° degré de latitude nord. Elles ne semblent point non plus très localisées. o sont spéciales à l'Afrique ; ? — à l'Amérique ; 2 — à l’Asie ; 2 se trouvent en Amérique, en Asie et en Europe : i} _ en Amérique, en Afrique et en Europe : 2 — en Afrique, en Asie et en Europe ; ll — en Asie et en Europe ; 18 — en Europe et en Algérie ; 23 sont propres exclusivement à l'Europe. Je crois qu’on peut espérer rencontrer dans le midi de l'Europe toutes les espèces d’Asie et d'Afrique. Le genre Sitones appartient à la 2° division de la famille des Cureu- lionides ou Gonatocères (à antennes coudées au 9° article). Il a le bec court (Brachyrhinques), échancré au sommet, longitudinalement canaliculé 392 E. ALLARD,. ou sillonné en dessus ; le scrobe est arqué, linéaire, eL finit postérieurc- ment au-dessous et plus ou moins près du bord inférieur des yeux. Les antennes sont distinetement coudées, de douze articles, à massue quadri- articulée (Brachydérètes). Elles sont assez courtes ; le scape atteint ies veux; les deux premiers articles du funicule sont très légèrement allongés, subobconiques, 4% un peu plus long que le 2°‘, suivants le plus souvent noueux, parfois turbinés, 8° appliqué contre la massue, celle-ci ovalaire. Prothorax tronqué à la base et au sommet, également arrondi sur les côtés, un peu resserré au sommet. Élytres oblongues, épaules obtusément angu- lées et saillantes. Le corps est tantôt glabre et tantôt finement hérissé en dessus de petites soies courtes ; les yeux tantôt très convexes, tantôt moins saillants et tantôt enfin subdéprimés, ce qui, pour Schœnherr, constitue trois groupes. Cette division de Schœnherr, qui jusqu'ici a servi au classement des Sétones dans les Catalogues, me paraît devoir être changée, car elle éloigne les unes des autres des espèces qui diffèrent par la plus ou moins grande proéminence des yeux, mais se rapprochent considérablement par la forme du reste du corps. Ainsi, par exemple, la ressemblance entre les $. griseus et variegatus est frappante, il y a analogie de taille, de conformation du corselet et des élytres, et la première pensée qui vient à leur aspect est de les placer l’un à côté de l’autre. La méthode de Schænherr a le tort de les classer dans deux groupes différents et de mettre entre eux vingt- cinq espèces qui ne les rappellent nullement. En étudiant les dispositions du corselet et des élytres combinés, j'ai pensé qu’on pourrait s'arrêter à cinq types faciles à distinguer et plus commodes pour la classification, tels qu’ils sont indiqués dans le tableau suivant : TABLEAU ANALYTIQUE DES ESPÈCES DU GENRE SITONES. 1° Groupe. Corselet tronqué en avant et en arrière, médiocrement élargi dans son milieu, et prenant en se dilatant une forme plutôt anguleuse qu’arrondie. Élytres convexes, rétrécies dans leur dernier tiers et terminées un peu en pointe. 1e Division. Élytres allongées, plus de deux fois plus longues que larges. A. Yeux très saillants. (-) Intervalles des stries des élytres égaux et plans ; les stries fortement ponctuées. Classification du genre Sitones. 380 + Insecte ayant le milieu du corselet marqué lon- gitudinalement dune ligne étroite blanche, et les élytres très larges, presque ovales . , , . gressorius Germ. B Insecte ayant sur le milieu du corselet une bande claire, et les élytres très étroites et trésmilongées AMEN LS DM, losstitus Nail () Intervalles 3, 5 et 7 de chaque élytre plus larges et plus élevés que les autres, couverts de squa- mules veloutées qui forment des taches alter- nativement noires et blanches. . . . . . . . subcostatus AN. B. Yeux peu saillants. ©) Élytres non hérissées de petites soies blanches. æ Insecte varié de brun et degris, à écusson con- colore, à élytres assez fortement ponctuées- SAMOA ne Le RS MS AR he TÉSGUS. 8 Insecte plus petit, plus étroit, à angles humé- raux plus abattus, ayant l'écusson blanc et une tache jaune humérale, et le 4° intervalle deucettecmême Couleur ee. PE NE PE UNI CORSHECLUS. OC Élytres hérissées de petites soies blanches droites, très visibles. + Intervalles des stries plans. 2 Élytres tachetées de blanc et de brun. , . . . vuréegatus. & Élytres à lignes longitudinales grisesetblanches. cachecta. +-+- Intervalles des élytres convexes. . . . . . setuliferus 2° Division. Élytres plus courtes, plus ovales. Insecte de forme plus ramassée ou élytres médiocrement plus longues que la tête et le cor- selet réunis. Yeux très peu saillants. A. Élytres non pubescentes. () Corselet non rétréci avant le bord antérieur qui n'est pas relevé. + Corselet sensiblement plus long que large dans son milieu. a. Élytres coupées carrément à la base. Rostre aussi large que long. do! LE. ATDARD. + Tête et corselet finement et densément PORNCTUÉS" LME EMEN SAP. Re 8 ‘Tète et corselet fortement el grossièrement DORCEUÉSR EME RO TUE ET TELE b. Élytres échancrées à la base. Rostre plus UMODEE M aime os Male de mie » : Meme ee --—+ Corselet aussi long ou moins long que large . OT Gorselet ayant un léger rétrécissement avant le bord antérieur qui, par suite, paraît relevé. + Front et rostre plans avec un sillon longitu- dinal dans le milieu. Élytres avec des bandes tantôt dorées, tantôt vertes. . : . : . . ++ Front et rostre creusés en canal... .1. B. Élytres à pubescence assez longue. Front creusé en gouttière et faisant saillir les yeux . . . .. longulus. audax, longicollés. flavescens. suluralis. anchor«. sulcifrons. 2 Groupe. Gorselet très faiblement dilaté sur les côlés, qui sont souvent presque droits ; élytres plus planes en dessus que dans le 1* groupe, allongées et plus parallèles sur les côtés ; veux assez proéminents. A. Insectes revêlus en dessus d’une pubescence courte, soyeuse, couchée, () Côtés des élytres parallèles. + Front plan, à peine sillonné ainsi que le rostre. Insecte assez finement ponctué sur le corselet et les élvtres RCE + Front et rostre fortement sillonné. Corselet et élytres grossièrement ponclués . . . . .. ++ Front fortement impressionné, rostre sillonné,. Corselet plus etroit que dans les deux pré- cédents EM NN NES ENTER OO Élytres plus étroites à la base que dans leur milieu. + Front fortement impressionné, sillonné ainsi que le rostre. Corselet pas plus large à la base qu'au sommet. Élytres ayant un petit calus saillant à l'extrémité du 5° intervalle. librialis. languidus. arcticollis. callosus. Classificalion du genre Silones. ++ Front assez convexe, rostre sillonné. Gorselet plus large à la base qu'au sommet. Élylres sans Calusapiealse it ts hius oontente ++ Front plan, à peine sillonné ainsi que le rostre. Corselet court, aussi large dans son milieu que la base des élytres. Élytres ornées de Dale NE EC EN MEN EME OS B. Élylres hérissées en arrière de petites soies droites dont plusieurs sont blanches et plantées en séries dans les intervalles des élytres. &) Intervalles des stries des élylres convexes, ES URI Pere eau 0 ©) Intervalles des stries des élytres plans. +- Insecte de couleurs très pâles. + Tête et corselet assez fortement ponclués. . & Les squamules sont tellement serrées qu'on ne distingue ni les points du corselet, ni ceuxidesistries des CIMITes CD IC EUNE ++ Insecte couvert de squamules noires el grises, OU DTUNAONCE NE EMENEES Pe OENTA EE 9° Groupe. Corselet très arrondi sur les côtés, Yeux A. Élytres très larges et plus larges en arrière qu’en avant. @) Élytres sans pubescence. + Épaules très saillantes, intervalles des stries DATE de 8 Épaules moins saillantes, intervalles un peu CONNEXES RME AMEN RAT AIN 47 OO Élytres avec des soies assez longues , surtout postérieurement. 2 Pattes entièrement rouges . . , BROSSE NOIrES LI. AUS LOL MAMMA B. Élytres ayant les côtés presque parallèles et l'extré- mité régulièrement arrondie, (-) Vertex uni. 555 Lénecllus. albovillalus. Waterhousei. crénilus. e fallax, serie-selosus. {très proéminents. ambulans. maurilanicus. lalipennis. regenslcinensis. 906 E. ALLARD. + Élytres à pubescence écariée, noires, tachetées de gris:ou de’brbn.: OM 4e an RTE 8 Élytres à pubescence cendrée, plus serrée el plus longue, généralement unicolore. . . . ()Q Vertex orné de deux petites élévations rondes formées de poils jaunes . . . . . . . 4° Groupe. Corselel médiocrement arrondi sur les côtés. nents. Élytres ayant les côtés presque parallèles et lièrement arrondie. A. Guisses noires. ©) Élytres ovales. + Élytres avec l'extrémité du 5° intervalle sou- levée et formant un pelit calus. . . . . . .. ++ Élytres avec les intervalles plans, sans calus apical saillant. « Corselet finement el dru ponctué . . . . .. B Gorselet rugueux à gros points écartés . OQ Élytres oblongues. + Corselet plus long que large. « Élytres non pubescentes. . . . . . . . . .. & Élytres distinctement pubescentes. . . . .. +-+- Corselet aussi long ou moins long que large . B. Cuisses rouges. « Gorselet plus long que large . B Corselet aussi long ou moins long que iarge . . . cambricus. cènerascens. bituberculatus. Yeux peu proémi- l'extrémité régu- ordinarius. puncticollis. gemellatus. Cinn«momeus. var galus. lineatus. chloroltoma. lividipes. 5° Groupe. Gorselet médiocrement arrondi sur les côtés. Élytres terminées plus en pointe, de forme ellipsoïde, Yeux peu saillants ou aplatis. 1. Élytres à côtés parallèles. A. Corselet rétréci avant le bord antérieur qui par suite parait relevé, © Élytres ayant dans les intervalles de petites soies blanches droites. + Intervalles des stries plans . . . . . californius. Classification du genre Silones. & Intervalles des stries convexes. , . . . …. OO Élytres non hérissées de soies . . , . . .. B. Corselet non rétréci avant le bord antérieur qui par suite ne paraît pas relevé. © Élytres hérissées de petites soies. * Élytres ayant les 5° et G° intervalles un peu relevés à leur extrémité qui forme un petit CARUSNSR TARA EE AUS QU #* flytres ayant tous les intervalles plans jus- qu'à leur extrémité avec des soies assez rapprochées, « Les soies placées sur une seule ligne dans ChaqueMntenvallé rez. eu pouce & Les soies placées sur deux lignes dans chaqueninternalle ue HER ue Gobenr. 7 Les soies confusément plantées, très courtes. Insecte à fond grisâtre tacheté de nom- breuses taches brunes ut oem **% [lytres ayant tous les intervalles plans jus- qu'à l'extrémité, avec des soies longues, blanches, écartées. . Élytres jaunâtres avec des taches d’un DEUPAONCE NS EM TANE - æ Élytres grises. . , OO flytres non hérissées de petites soies. + Front plan avec une simple ligne creuse qui se continue sur le rostre. + Gorselet aussi long que large . . . 8 Corselet plus court que long . . . . .. ++ Front creusé en gouttière profonde. + Avec une lache humérale blanche . . . . B Sans tache blanche humérale . . . . .. il. Élytres sensiblement plus larges après le milieu que dans le premier tiers. Yeux aplatis. = insecte couvert d’une pubescence soyeuse, assez longue et de squamules d’un noir cendré, très denses pe PEN pus M MENT: Ari fædus. lateralis. discoidcus. bicolor. biserialus. Blancharde. hispidulus. tibiellus. cylindricollis. meliloti. humeralis. inops. ellipticus. 998 FE. ALLARD. B Insecte à pubescence très courte et très écartée, assez glabre en dessus et portant sur les côtés du corselet et de la poitrine une bande de squa- mules blanches comme S. sulcifrons . . . . . niger. > Insecte couvert de squamules très denses sans Soiés allongées PAM UT. à Len ON ERRÉRIOTEUS. 4. SITONES GRESSORIUS Germ., Ins. Spec., 1, p. 416, n° 4. — Schæn., Genera, I, p. 97. — Long. 10 mill. Cette espèce est la plus grande du genre. Têle allongée, droite, assez fortement ponctuée, ayant le front profondément sillonné et le rostre creusé en gouttiere jusqu’à l'extrémité du bec. Elle est couverte en dessus de squamules brunes entremêlées de quelques poils bruns, courts. Yeux grands, ovales, saillants, bruns. Antennes assez courtes, couleur de poix à pubescence cendrée. Prothorax un peu plus long que large, un peu étranglé au sommet, anguleusement dilaté dans son milieu ; offrant d'assez gros points cireu- laires, vaguement disposés, et dont les intervalles sont eux-mêmes fine- ment pointillés ; densément revêtu de squamules arrondies brunes el entremélées de quelques poils excessivement courts; coupé dans son milieu par une ligne longitudinaie étroite, formée de squamules blanches très serrées. Écusson couvert de petits poils blancs. Élytres trois fois el demie plus longues que le prothorax, deux fois plus larges que lui dans son milieu ; à épaules obliques, peu saillantes et légèrement arrondies ; subparallèles jusqu'aux deux tiers de leur longueur, à partir desquels elles se rétrécissent presque jusqu'au sommet ; densé- ment revêtues de squamules arrondies ; entreméêlées de quelques poils irès courts, grisâtres vers la suture et les bords latéraux, d’un brun clair dans le 4° intervalle et d’un brun ou d’un gris plus foncé, quelquefois à reflel verdâtre, sur le reste du disque ; marquées de stries à peine appa- rentes où plutôt de ligne de gros points profonds, assez espacés, dont les intervalles sont plans. Le 5° intervalle de chaque élytre se termine par un petit calus saillant couvert de squamules blanches. Classification du genre Silones. 909 Dessous du corps densément couvert de squamules et de poils blan- châtres plus longs que dans les espèces suivantes. Pattes noires, garnies de poils gris-clair, très denses ; squamules jau- nâtres formant un anneau oblique sur chaque cuisse. Patrie : France, Italie, Sicile, Grèce, Espagne, Turquie, [les Canaries, Algérie. 2. SITONES VESTITUs Walll., Isis. — Long. 8 mill. Têle un peu moins allongée et moins droite que dans S. gressorius, quoique creusée et ponctuée de même, couverte en dessus de petites squamules arrondies, grises où dorées. Antennes noires à pubescence cendrée. Yeux ovales, très saillants. Parties de la bouche garnies en dessous de poils blancs, Prothorax plus long que large, distinctement élranglé au sommet, fai- blement dilaté sur les côtés, offrant des points circulaires épars, moins gros que dans $. gressorius, lrès densément revêtu de squamules très petites, noires, creusé longitudinalement dans son milieu d’une gouttière peu profonde et assez large dans laquelle les squamules passent du noir au gris et sont entremêlées de très petits poils blancs. Écusson couvert de petits poils blancs. Élytres trois fois et demie plus longues que le prothorax, une fois et demie plus large que lui dans son milieu ; à épaules obliques, peu sail- lantes et légèrement arrondies ; subparallèles jusqu'aux deux tiers de leur longueur, à partir desquels elles se rétrécissent presque jusqu’au sommet ; très nettement striées-ponctuées ; les intervalles sont un peu convexes ; les points au fond des stries sont plus petits et plus serrés que dans gressorius ; il sort de chaque point un pelit poil blanc très court et couché ; il y a quelques autres poiis analogues dans les intervalles surtout en arrière. Les deux intervalles qui bordent la suture sont gris ; les 3°, 5° et 7° sont moins veloutés ; l'extrémité du 5° forme, avant l'extrémité de Pélytre, un petit calus saillant couvert de poils blancs ; les 4°, 6° et 8° intervalles sont gris foncés ; les bords sont d’un gris jaunâtre. Tout le dessous du corps est couvert de squamules serrés d’un blanc d'argent. Paltes noires, garnies de poils blanchàätres très denses. Celle espèce se distingue par sa forme allongée et étroite, en outre, elle est couverte de squamules très serrées beaucoup plus pelites que dans les espèces voisines. Patrie : Algérie (Lucas, coll. du Muséum) ; Madrid (coll. Chevrolat); Hongrie: Marseille (coll, de Heyden) : Sicile (Museum), 340 E. ALLARD. 3. SITONES SUBCOSTATUS, Nov. sp. — S. striata de Heyd. in litteris. — Long. 6 mill. Celle espèce, un peu moins grande que les deux précédentes, s’en dis- tingue par là partie antérieure (tête et corselet ensemble) moins allongée proportionellement. La proéminence de ses yeux suffit à elle seule pour empêcher de la confondre avec les autres espèces de ce groupe. Tèle moins allongée et moins droite que dans S. gressorius, criblée de points médiocres, ainsi que le prothorax, ayant le front aplati et marqué d’une fossette profonde, oblongue. Rostre médiocrement allongé, creusé d’une gouttière profonde qui s’élargit au sommet. Elle est couverte en dessus de squamules noires et a deux petites taches rondes, blanchâtres sur le verlex. Antennes assez courtes, noires. Yeux saillants. Prothorax aussi long que large, très rétréci au sommet avec le bord relevé, dilaté et arrondi sur les côtés ; densément revêtu de squamules noires ; déprimé longitudinalement dans le milieu et couvert dans cette dépression d’une bande assez large de squamules grises, entremélée de poils blancs très courts. On distingue plus ou moins à droite et à gauche de cette bande six ou sept petites laches arrondies, claires. Écusson cou- vert de petits poils blancs et entouré d’une tache claire. Élytres trois fois et demie plus longues que le prothorax, une fois et deux tiers plus large que lui dans son milieu, à épaules obliques, peu saillantes et légèrement arrondies, subparallèles jusqu'aux deux tiers, à partir desquels elles se rétrécissent jusqu’au sommet ; densément revêtues de squamules noires, grises et brunes, qui empêchent de distinguer fa ponctuation des stries ; les intervalles 3, 5 el 7 sont plus larges et plus élevés que les autres, couverts de squamules veloutées formant alterna- tivement des taches noires et blanches irrégulières et portant généralement deux à deux de petites soies blanches très courtes. Il n’y a de ces soies dans les autres intervalles qu'à l'extrémité et particulièrement sur là suture. Le {4° intervalle est souvent brun. Dessous du corps densément couvert de squamules grises ou jaunes. Pattes noires ayant un anneau blanc à chaque cuisse. Patrie: Alger (Lucas, coll, du Muséum) ; Hongrie et Andalousie (coll. de Heyden). h. SITONES GRISEUS Fab., Schn., Synon., {. II, p. 98. — Long. 5 1/2 à 9 mill. C'est à tort que Schœnherr, t. VI. p. 255, réunit cette espèce à la gres- Classification du genre Silones. 34 sorius, elle en est tout à fait distincte : la tête quoique conformée de même est plus inclinée et les yeux sont moins saillants ; le prothorax aussi long que large, est plus large en arrière qu’en avant et a sa plus grande largeur en avant du milieu; réuni à la tête, il est moins long pro- portionnellement que dans $. gressorius ; il n’a pas comme dans cette dernière une ligne blanche, étroite, droite et bien nette dans son milieu, mais sa partie médiane, longitudinalement canaliculée, est couverte de squamules grises qui forment une bande assez large, flanquée de chaque côté d’une autre bande et de deux points de même couleur, qui se dé- tachent plus ou moins sur le fond brun du prothorax. La ponctuation est aussi plus faible. Le front est plus fortement excavé que dans toutes les espèces suivantes. Les élytres sont conformées comme dans S. gressorius, mais elles sont couvertes de squamules très serrées qui rendent les stries presque linéaires et font qu’on apercoit difficilement les points qui sont au fond. Les 3°, 5° et 7° intervalles sont un peu plus larges et un peu plus convexes que les autres. Une large bande commune formée de squamules grises couvre la suture ; elle est limitée par quelques taches noires dans les 4° et 5° inter- valles ; le reste de l’élytre est brun ou cendré ; il y a, en outre, des soies blanches très courtes, principalement en arrière. Tout le dessous est couvert de squamules d’un gris métallique qui envahissent le bord latéral des élytres. Les pattes sont noires, couvertes de squamules grises, les cuisses sont tachetées de brun. Cette espèce est très variable de taille et de couleur; j'en ai vu des exemplaires presque entièrement gris ou brun-doré en dessus, avec le dessous brun. Elle est très commune dans toute l’Europe tempérée, On la trouve également en Sicile et mème en Algérie et au Sénégal. Je l'ai vu dans différentes collections allemandes sous les noms suivants : S. hinnulus Germ., Curc. hinnulus Schr., GC. palliatus Olv., C. infossor Herbst, G. fuscus Marsh., G. sutura-alba OÙv., C. suturalis Herb. 5. SITONES CONSPECTUS Sch., Gen., Î, VI, p. 268. — Long. 6 4/2 mill. Cette espèce est identiquement conformée comme S. variegatus ; les seules différences sont les suivantes : La taille est un peu plus forte; le front moins creusé en gouttière ; les yeux sont un peu plus saillants ; la couleur du fond est d’un gris beaucoup plus foncé ; le prothorax n’a qu’une bande longitudinale étroite d’un gris plus pâle dans son milieu ; le reste est d’un gris foncé parsemé de deux ou trois taches jaunes peu L° Série, TOME IV, 29 9/12 E. ALLARD. distinctes. Le fond des élytres est également d’un gris foncé ; les taches alternativement blanches et noires des 3°, 5° et 7° intervalles sont souvent obsolètes et n'apparaissent que dans la deuxième moitié de lélytre ; le h° intervalle n’est d’un brun jaunâtre que du milieu à son extrémité; il y à une tache intrahumérale de cette couleur à la naissance du 5e inter- valle et une tache blanche autour de l'écusson; le calus apical des élytres est blanc, mais il est bordé extérieurement de noir ; on ne distingue qu'avec peine quelques petites soies courtes, blanchâtres, à lextrémité des élytres ; enfin les pattes sont d’un gris foncé et les cuisses ont un double anneau oblique blanc. Tout le dessous est semblable à celui de S. vartegalus. Patrie : Sicile et Algérie (Lucas) ; Piémont (coll. du Muséum). 6. SITONES VARIEGATUS Dahl, Sch., &. VI, p. 265. — Long. 6 mill. Celle espèce ressemble beaucoup au $. griseus ; elle en diffère par sa taille plus petite, par l’ensemble de ses couleurs plus clair, par son prothorax dilaté dans le milieu, par ses élytres à intervalles plus plans et couvertes de squamules tellement serrées que les stries ne paraissent que des lignes et ne laissent pas apercevoir de points même sur les côtés, enfin et surtout par les yeux plus aplatis. Tête inclinée, creusée d’un profond sillon qui va du front à l'extrémité du bec, mais ce sillon est au fond d’une dépression bien moins forte que dans les espèces précédentes. Elle est couverte de squamules grises qui prennent un brillant métallique au-dessus de la bouche. Les yeux sont très peu proéminents ; les antennes noires, à pubescence grise. Prothorax aussi long que large, médiocrement dilaté sur les côtés dans le milieu, un peu canaliculé longitudinalement dans sa moitié postérieure; couvert de squamules très serrées, blanches en dessous, grises en dessus et limitées de chaque côté par une bande oblique d’un brun jaunâtre; les squamules sont entremêlées de pelites soies blanches très courtes, cou- chées. Écusson couvert d’une pubescence blanche. Élytres trois fois plus longues que le prothorax, une fois et demie plus larges que lui dans son milieu, conformées comme dans S. gressorius, mais ayant les épaules un peu plus obliques que dans les espèces précédentes ; couvertes de squamules très serrées, grises contre la suture et sur les côtés, jaunâtres dans le 2° et le 4° intervalles, formant des taches blanches et noires alternativement dans le 8° et le 5° et au-delà; les stries sont bien nettes, mais comme dans S. griseus, elles sont presque linéaires et | | | Classification du genre Silones. 348 l’on ne distingue pas les points qui sont au fond ; les intervalles sont plans et parsemés de soies blanches très courtes disposées sans ordre ; l'extrémité du 5° intervalle forme un calus couvert de squamules blanches avant l'extrémité de l’élytre. Tout le dessous est couvert de squamuies blanches très serrées, jau- nissant un peu sur les côtés de l’abdomen et sous la tête, et en outre, criblé de petites soies blanches couchées excessivement courtes et plantées sans ordre. Les pattes sont d’un blanc pubescent ; les cuisses antérieures plus épaisses que les quatre postérieures. Cette description est faite sur un type provenant de Dahl lui-même, dont je dois la communication à la bienveillance de M. de Heyden, de Francfort-sur-le-Mein, et qui est originaire de Sardaigne. Jai vu cette même espèce d'Espagne, d'Algérie et de Gelte en France (M. Lethierry). Le Muséum la possède de Tanger. 4 7. SITONES CACHECTA Sch., Gen., LE, p. 108. — Long. 6 mill. Celte espèce a tout à fait la physionomie d’un petit exemplaire du S, variegatus à couleurs très pâles. Il en diffère par son front el son rostre un peu plus profondément creusés, par son corselet un peu plus court et surtout par ses élytres moins allongées et diversement colorées. Tête large et courte et à ponctuation plus fine et plus serrée que dans S, griseus; front et rostre creusés longitudinalement en goutlière, au fond de laquelle est un sillon profond qui se continue sur le front et dépasse les yeux. Le front est plus convexe que dans les espèces précédentes. Les yeux sont très peu proéminents. Toute la tête est couverte de squamules serrées grises, plus claires près des yeux et sur le milieu du front. Les parties de la bouche sont garnies de poils blancs. Antennes rousses, très pubescentes. Protherax sensiblement plus court que large, médiocrement arrondi sur les côtés, un peu rétréci antérieurement ; couvert de squamules grises très serrées, entremêlées de petites soies blanches très courtes, couchées, qui forment une bande plus claire sur le milieu et de chaque côté. Écusson blanchâtre. Élytres un peu plus de trois fois plus longues que le prothorax et ayant un peu plus d’une fois et demie sa largeur; couvertes de squamules grises très serrées, qui sont plus claires dans l'intervalle longeant la suture et dans les 3°, 5° et 7° intervalles : ces mêmes intervalles sont ornés de 344 FE. ALLARD. petites soies blanches très courtes et couchées ordinairement sur deux rangs. Les élytres se terminent en pointe comme dans $. variegatus. Tout le dessous est conforme à celui de cette dernière espèce avec cette différence que les pattes sont rousses sous la pubescence blanche qui les recouvre. Patrie : Tanger (Muséum, coll. Jekel, Chevrolat, etc). 8. SITONES SETULIFERUS SChh., Gen, — Long. 6 mill. Cette espèce a encore identiquement les mêmes formes et la mème taille que S. variegatus et l’on peut aussi renvoyer à cette dernière pour sa description. Elle en diffère cependant d’une manière très évidente par sa pubescence plus longue, par ses couleurs plus pâles et plus uniformes, enfin et surtout par les intervalles des stries des élytres un peu convexes et ces stries plus larges et plus distinctes. Tout le dessus est revêtu de squamules serrées d’un gris presque uni- forme, plus claires cependant sur le milieu longitudinal du prothorax et près de la suture des élytres ; une tache blanche scutellaire et une autre intra-humérale à la naissance du 5° intervalle ; quelques taches d’un brun jaunâtre, obsolètes dans les 3°, 5° et 7°; calus apical blanc. Tout le dessus est en outre criblé de petites soies blanches, couchées, très courtes, beau- coup plus nombreuses que dans S. variegatus et plantées le plus souvent sur trois lignes dans les intervalles des stries; ces intervalles étant un peu convexes paraissent moins larges que dans S. variegatus et rendent les stries beaucoup plus distinctes. Les pattes sont couvertes de poils gris uniformes. Tout le dessous est couvert de squamules et de petites soies très courtes, blanches, qui envahissent les côtés des élytres. Patrie : Algérie, Sardaigne, Ténérifle, Sicile (coll. du Muséum), Sar- daigne (coll. Jekel). 9, SITONES LONGULUS Schh., Gen., I, IE, p. 108. — S. robuslus, megace- phalus Motsch. — Long. 5 à 6 mil. Cette espèce à tellement de rapprochement avec $S. longicollis, qu'il suffit je crois d'indiquer par quoi elle en diffère. La longueur est la même ; les têtes sont semblables ; les deux corselets sont à peu près aussi larges, également pointillés et pareillement trilinées, mais celui du S. longulus est un peu plus court, plus étroit à la base qu’au sommet, en outre, il est Classification du genre Silones, 915 inégal et parait légèrement biimpressionné de chaque côté de la ligne gri- sâtre médiane. C’est dans la conformation des élytres que se trouvent les différences les plus sensibles: elles sont plus longues et très distinetement plus étroites, leur base est tronquée et non échancrée ; elles sont un peu rétrécies aux épaules qui sont arrondies, s’élargissent ensuite faiblement et se rétrécissent de nouveau dans le dernier tiers. Elles sont couvertes de squamules serrées brun-cendré, plus claires sur les côtés et à l'extrémité et quelquefois par place sur le disque. Patrie : Sibérie (M. Boheman); nord de PAllemagne, Hongrie, Autriche. M. de Motschulsky m'en a communiqué un d'Autriche, sous le nom de S. robustus et un second de Russie méridionale, sous le nom de S. megace- phalus. 10. SITONES AUDAX AL, Tabl. synopt. du genre Sifones. — Elon- gatus, niger, sublus dense cinereo-albido, supra fusco-squamosus, albido érroratus ; prothorace ut in S. longulo sed fortiter disperse punctato, obso- lete trilineato ; elytris tenuiter punctato-striatis, ovatis, fusco cinereoque squamosis. Antennis piceis, scapo dilutiore; pedes nigri, cinereo-tomen- tosi. — Long. 7 mili., lat. 2 4/2 mill. Cette espèce a une très grande ressemblance avec S. {ongulus ; elle est cependant généralement un peu plus forte; son rostre est plus allongé, il est plat et creusé dans toute sa longueur dun sillon plus profond. Ses élytres sont un peu plus longues et un peu plus pointues à l'extrémité, mais la principale différence consiste dans la ponctuation de la tête et du corselet qui est formée de gros points épars entre lesquels il y en a de plus petits. L’insecte entier est couvert en dessus de squamules d’un brun doré, plus claires en dedans du calus huméral et aux trois lignes du cor- selet et tournant au blanchätre sur le disque des élytres et en dessous. Les paltes sont noires. Cet insectæm'a été communiqué sous le nom de S. «udax Sch., par M. de Motschulsky comme provenant de Mongolie et par M. Jekel comme provenant de Davourie. 11. SITONES LONGICOLLIS SCh., Gen.; t. VE, p. 174, n° 39, —S, lapidi- cola Oeskey. — S. alpinus Motsch. — Long. 4 1/2 mill. Cette espèce a l'apparence d’un pelit exemplaire du S. flavescens, mais il en diffère à première vue par la tailie plus petite, par le sillon de la 046 E. ALLARD. tête plus creux, par les yeux un peu plus saillants, par le corselel évi- demment plus allongé et plus distinctement ponctué. La couleur est lantôt grise, tantôt jaunâtre comme dans $S. flavescens, mais il n’y a pas de points blancs sur le corselet ni sur la tête. La tête, un peu moins inclinée que dans les précédents, a le front déprimé et un sillon creux qui va du front à l'extrémité du bec; les yeux sont d’un brun foncé, médiocrement saillants, mais plus que dans S. fla- vescens ; les antennes sont courtes, testacées, avec la massue brune. Le prothorax est un peu plus long que large, tronqué à ses deux bouts, très peu dilaté dans son milieu, assez distinctement comprimé à l'extrémité ; le bord antérieur est même un peu relevé, il est criblé de petits points rugueux plus visibles que dans $S. flavescens el porte sur le dos trois petites bandes distinctes, plus claires que le fond. Les élvtres sont presque deux fois aussi larges que le prothorax, échancrées à la base, striées- ponctuées plus fortement et plus visiblement que dans $S. flavescens ; le calus huméral est peu saillant ; les côtés sont subparallèles, un peu rétréci dans leur dernier tiers comme dans S. flavescens. Le bord des élytres et le dessous du corps est d’un gris cendré. Les cuisses sont noires, couvertes de squamules grises ou jaunes ; les genoux, les tibias et les tarses sont testacés. Patrie : Europe tempérée. Le type que m'a envoyé M. Boheman pro- venait de Crimée. M. de Heyden Pa pris à Francfort el m'en a commu- niqué un exemplaire de Hongrie sous le nom de $. lapidicola Oeskey. M. de Motschulsky me l’a envoyé sous le nom de S. alpinus Motsch., Alp. caucas. J'en ai enfin vu un exemplaire de Paris. 12. SITONES FLAVESCENS Marsh., Ent. brit., p. 311, n° 212. — 5. octo- punctatus Sch., Gen., Il, p. 104. — S. octopunctatus Germ., Ins., Spec., 1, p. 416, n° 3. — Gurc. caninus GI. Ins. Suec., IE, p. 277. — Curc. obsoletus Linn., Gmel., 1, IV, p. 1807, n° 594. — Curc. cu- prescens Cl muscorum Ziegler, Coll. — $. conicus Motsch., Coll. — S. axillaris el alpinus Motsch., Coll. Typus : Oblongus niger, lomento sublus grisescenie, suprà subochraceo sal dense vestitus. Var. 8. Suprà feré omnino griseus, subtüs cinerascens. Var. y. Suprà ferrugineo ochraceus. — Sit, lepidus Sch., Gen, I, p. 104. — Long. 5 à 5 4/2 mill. Classificalion du genre Silones. 917 Cette espèce à beaucoup danalogie avec S. puncticollis ; elle est aussi large mais un peu plus courte ; ses élytres sont moins aliongées el moins régulièrement arrondies à l'extrémité, un peu rétrécies dans leur dernier liers ; la tête et le corselet sont faits à peu près de même, mais les élytres élant pius courtes, les font paraître relativement plus longs; les squa- mules du dessus sont généralement plus soyeuses et plus apparentes ; le prothorax est un peu plus rétréci à la base, il porte trois bandes claires comme dans S. puncticollis, mais entre la médiane et les deux latérales, il y a, de chaque côté, trois points blancs disposés en ligne et correspondant à deux points analogues placés sur le vertex. L'ensemble de l’insecte est toujours de couleurs plus pâles que S. puneticollis. La variété 8 est toute grise en dessus et d’un blanc cendré en dessous. Patrie : Europe tempérée et méridionale, Algérie. La variété y (Sit. lepidus Sch.) se distingue par sa Llaille généralement plus petite et sa couleur presque toujours roussàtre, par son prothorax un peu plus court et moins dislinctement rétréci à la base. En outre, les points blanchâtres se réduisent à deux petites taches un peu plus claires que le fond, placées dans le milieu à droite et à gauche de la ligne médiane, et les genoux sont ferrugineux comme les tibias et les tarses. Comme dans le Lype, le màle est un peu plus étroit que la femelle et son prothorax parait un peu plus allongé. Patrie : Mexique (M. Jekel); Amér. sept. (Muséum, M. de Motschulsky, M. Chevrolat). 13. SITONES SUTURALIS Steph., Brit. Ent, IV, p. 198, 15. — Niger, subtus albo-squamosus, suprà squamulis virescentibus variegatus. — Long. 9 2/3 mill. Var. 8. Squamulis suprà melallico-nitidis vel aureis variegalus. — Sét. elegans Sch., Gen., I, p. 117. Var. y. Differt colore squamularum alba. — Sit. albarius Sch., Gen., XE, p. 274. Cette espèce ressemble à un petit individu du S. flavescens; comme lui, elle a une forme un peu lourde, des yeux peu saillants, une tête large, assez faiblement sillonnée, des élytres un peu carrées à la base, assez courtes, à stries peu fortes, à intervalles plans ; mais la taille et la dispo- sition des couleurs suffisent pour empêcher loute confusion dès la pre- mière vue. 348 E. ALLARD. Le type de l'espèce est noir avec la tête, trois bandes longitudinales sur le corselet et cinq bandes sur les élytres couvertes de squamules serrées d’un vert clair tranchant sur un fond plus foncé. Les antennes ont le scape et la massue testacés, le funicule brun de poix; les cuisses sont noires, les tibias testacés un peu rembrunis à l'extrémité, les tarses sont rembrunis. Dans la variété 8, les squamules au lieu d’être vertes, sont d’un cui- vreux doré et quelquefois d’un rouge pourpre. M. Mocquerys, qui l'a prise abondamment à Rouen, l'a répandue dans beaucoup de collections sous le nom de S. lateralis. M. de Motschulsky me l’a communiquée de la Russie méridionale sous le nom de $. aurarius Motsch. La variété + est le S. alharius de Schænherr. M. Boheman à bien voulu me communiquer le type lui-même qui est originaire de Bucharie et a été donné à Schœnherr par M. Faldermann. Je l'ai comparé avec grand soin avec plusieurs exemplaires du S. suturalis et je n'ai remarqué d'autre différence que celle de la couleur, qui est blanche au lieu de verte ou dorée. Les deux premières variétés se prennent en France, en Angleterre et en Allemagne. Coll. Aubé et Javet, de Paris ; Crotch, d'Angleterre ; de Heyden, de Francfort. M. de Motschulsky m’a communiqué un exemplaire typique provenant de Hongrie, sous le nom de S. atbolineatus Dahl., et un autre de Russie méridionale, sous le nom de $. aurarius Motsch. 14. SITONES ANCHORA Schn., Gen,, & Il, p. 118. -- Long. 3 mill. Cette espèce paraît intermédiaire entre le suturalis et le sulcifrons ; plus petite que le premier, elle en diffère encore par son corselet plus court et plus large, par son front moins plan et portant une petite gout- tière creuse, terminée avant l'extrémité du bec par un sillon transversal, enfin par sa ponctuation plus forte el ses squamules beauconp moins densément plantées. Elle se rapproche du sulcifrons par sa ponctuation assez lorle, par ses squamules assez écarlées, par sa taille, mais elle n’a pas de pubescence sur les élytres, sa tête est autrement creusée, ses yeux moins saillants et son corselet plus court. Tout l’'insecte est d’un noir brillant, revêtu de petites squamules blanches assez écartées, les antennes sont ferrugineuses, les pattes le sont également à l'exception des cuisses qui sont noires et pubescentes. Classification du genre Silones. 319 Je n'ai vu que deux exemplaires de cette espèce. Le type, dont la com- mupication n’a été faite par M. Boheman, et un exemplaire qui appar- tient à la collection du Muséum. Tous deux sont originaires de Crimée. 15. SITONES SULGIFRONS SCchh., t. IE, p. 117, — Curc. verecundus Rossi, Faun. Etr., p. 129. — Curc. campestris Oliv., Ent., V, 83, p. 380. — Cure. fibialis GylL, Insect. Suec., HE, p. 283. — S. argutulus Sch., IT, p. 119. — S. medicaginis Redt., Faun. Austr., p. . — S, ma- culata Wall. — Curc. rufipes Coll. Ziegler. — S. femorata Motsch. Typus : Niger, sublus lenuissime albido-pubescens; in utroque latere prothoracis subtüs lineu lala è squamulis condensalis albo-ar genteis quæ eltam per latera pectoris continuatur ; supri parcè cupreo-squamulosus ; tibiis tarsisque ferrugineis. — Long. 2 3/4 à 3 1/2 mill. Var. 8. Pedibus totis omnino testaceis. Var. y. Minor, clytris punctis vagis, cinereo-pilosis, adspersus, femo- ribus aut obscuris aut lotis testaceis. — Gurc. campestris Merbst. — Curc. atomarius Marsh., Ent. Brit,, p. 312. Front profondément creusé entre les yeux qui sont assez saillants, rostre également très évidé. Corselet aussi long que large dans son milieu, rétréci à la base et'au sommet et un peu élargi dans le milieu, couvert de petits points rugueux. Élytres comme dans $. suturalis, mais le calus huméral est plus saillant, les points des stries plus forts et les intervalles moins plans. Les antennes, les tibias et les tarses sont ferrugineux. Cette espèce se rapproche beaucoup du $S. suturalis ; elle en a la taille et la forme. Cependant les yeux sont plus saillants, son front plus évidé, son corselet plus étroit, plus fortement ponctué. Les élytres ont aussi une ponctuation plus forte et leur calus huméral est plus en saillie. Le type de de lespèce (qui est de la taille du S. suturalis) est assez densément revêtu de squamules d'un cuivreux doré formant trois lignes sur le corselet et sur les élytres, entremêlées de petites taches blanchâtres. Il y a une large bande de squamules blanches très serrées de chaque côté du corselet : elle se continue Je long des élytres sur les côtés de la poitrine. Le S. sulcifrons se prend en abondance en fauchant dans les champs de luzerne, au mois de septembre. On rencontre souvent des individus plus pelits que le type qui sont noirs et très pauvrement revêtus de squa- mules grisàtres entremêlées de quelques poils. Quelquefois les cuisses, au lieu d’être noires, sont ferrugineuses comme le reste des jambes, 9320 E. ALLARD. Patrie : France, Angleterre, Suisse, Allemagne, Hongrie, Russie méri- dionale, Italie, Turquie. M. Boheman a bien voulu me communiquer le type du S. argutulus de Schænberr (Sch., L IE, p. 419) qui n’est évidemment qu'un $. sulcifrons immalure. 16. SITONES TIBIALIS Germ., ins. Spec., 1, p. 416, n° 6. — Sch., Gen. Hp. JE. Je comprends sous ce nom quatre espèces décrites par Schænherr ; il me paraît donc naturel de reproduire d’abord une description latine qui s'applique à toutes quatre et qui est prise presque entièrement dans l’ou- vrage de lillustre auteur du Genera des Gurculionides : Oblonqus, niger, parce albido vel argenteo vel virescenti-squamulosus, fusco-pubescens, anlennarum basi, tibiis tarsisque ferrugineis. CGaput con- fertim punctatum, vix sulcatum, rostro breve antice semi-circulariter depressum ct melallico-squamulosum ; oculi subovati, modice prominulri. Prothorax subquadratus, ante apicem parum constriclus, margine antico parum elevalo, lateribus nonnihil amplialus, confertim ruquloso-punc- lalus, indeterminate trivittalus. Elytra basi prothorace latiora, humeris subelevatis, rolundatis, lateribus subparallelis, apice conjunclim subacute roltundata, distinclè punctato-striala, squamulis vel albido-subar genteis, vel metallico nitidis, in suturä interstliliisque alternis léneatim condensatis vestila, el pubescentiä tenui, suberectä, fusc@ adspersa. Corpus subtis densè albido-squamulosum. Femoribus nigris: larsis piceis. Ces caractères spécifiques une fois reconnus, j'ajouterai ce qui suit en ne séparant de Schænherr : Mas: Longior et angusiior videlur ; prothorace laleribus æqualiter rotundatus (S. tibialis Sch.). Femina : Prothorax ut in S. lineata, posterius lalior, elytra quoque laliora {Sit. striatellus Sch., Gen., Il, p. 106). — Long. 41/2 mill. Varietates fere dimidio minores, elylris perparum attenuatis : a. Prothorax laliludine longior, fronte profundius sulcalo. — Long. 3 mill, — Si. ambiquus Schh., Gen., IE, p. 116. D. Prolthorax longitudine latior, fronte ul in S. Uübiall — Long. 3 4/2 mill. — Set. brevicollis Schh., Gen., LE, p. 144. 1 Classificalion du genre Silones. 39! Jai hésité longtemps à réunir comme simples variétés ces quatre espèces de Schœnherr, mais il y a une telle similitude dans leur ponctuation et dans la forme, la disposition, la couleur des squamules qui les revêtent, que leur parenté est bien manifeste. Du reste, plusieurs de nos plus habiles entomologistes que j'ai consullés ont été unanimes pour Passimi- lation. Toutes quatre semblent pailletées de squamules grises et d’un blanc d'argent entremêlées postérieurement de petits poils droits, bruns, très courts. Ces squamules forment des lignes blanches plus régulières sur les élytres. Quelquefois elles ont un éclat verdâtre ou cuivreux. Les cuisses sont noires, les tibias ferrugineux, les tarses un peu plus foncés. Les antennes sont lestacées à la base, rembrunies au sommet. Les S. libialis proprement dits ont 4 1/2 mill. de longueur. Les femelles sont plus larges que les mâles, leur corselet s’élargit plutôt en arrière qu'au milieu. Les mâles sont plus étroits, ont une forme plus cylindrique. & et © sont généralement gris avec des lignes longitudinales blanches plus ou moins distinctes sur les élytres. Ils sont communs sur les Genêts, le long des fossés qui séparent les bois des terres labourées aux environs de Paris. Jen ai également vu d'Allemagne et de Crimée, La var, « (St. ambiguus Schnh.) n’est bien sensiblement distincte que par sa taille, qui est de moitié plus petite que celle des grands indi- vidus typiques, et ses élytres qui se rélrécissent un peu vers la base, Son corselet est un peu plus long que large et son front un peu plus fortement creusé. En outre, les squamules des élytres ne sont point uniformément grises et ne forment point de lignes blanchâtres, mais elles apparaissent dans les intervalles des stries et sur les individus frais comme un semis de petites paillettes d'or ou verdàtres ou cuivreuses. Cette variété se prend à Paris, dans les Pyrénées (docteur Grenier) ; M. de Heyden me l’a envoyée d'Allemagne sous le nom de $. cuprifer Megerle et de Hongrie, sous le nom de S. decora Sturm; M. de Mots- chulsky la possède de Sibérie occidentale sous le nom de S. femoralis. La var. b (Si. brevicollis Schnh.) est petite comme l'amnbiquus (3 1/2 mill. de long). Elle est ordinairement d’un gris uniforme, excepté le voisinage de l’écusson, les côtés des élytres et le dessous qui sont plus blancs. Ce qui la distingue, c’est son corselet plus court que large et ses élytres moins allongées, un peu dilatées sur les côtés, plus arrondies en arrière et surtout non plus planes en dessus, mais un peu convexes de la base à l’extrémilé. Je n'ai vu cette variélé que d’Autriche (collection de M. Javet). 992 E. ALLARD. 17. SITONES LANGUIDUS SChh., Il, p. 116. — Sit. obscuripes SCh., I, p. 122. — Oblongus, niger, parce fusco vel griseo-squamulosus, fusco- pubescens. Capul confertim punctalum, profunde sulcalum : rostro brevis- simo, anlice semi-circulariter depressum cl viridi-squamulosum. Oculi semi-globosi, sal prominuli. Prothorax subquadratus, latitudine non bre- vior, intra apicem obsoletè constr'ictus et parum anguslior quàm. basi, late- ribus nonnihil ampliatus, fortissimè rugoso-punctatus. Elytra basi pro- thorace latiora, humeris elevatis rotundatis, lateribus subparallelis, apice conjunclèm subacutè rotundata, fortiter punctato-striala, striis profundis usque ad apècem evidentibus, interstitiis planis. — Long. 3 2/3 mill. Var. +: (languidus Schh.). Totus fusco-testaceus, parce Leslaceo-squa- mulosus, procerto immaturus. Var. 8 : (obscuripes Schh.). Niger, émmaculatus, parce griseo-squamu- losus ; antennis pedibusque nigro-fuscis. J'ai comparé avec grand soin les deux espèces que Schœænherr a décrites sous le nom de S. languidus et obscuripes, grâce à la communication bienveillante que M. Boheman a bien voulu me faire, et je suis convaincu que c’est la même espèce, et que le languidus n’est qu’un obscuripes im- mature. A l’appui de cette opinion, j’ajouterai que j'ai entre les mains un 3° individu, tout semblable aux deux premiers comme conformation et ponctuation, et qui n’est ni entièrement teslacé, ni entièrement noir : il a le corps brun et les pattes testacées. Quoi qu’il en soit, il s’agit d'insectes qui paraissent fort rares. Ils sont très voisins de S. striatellus, mais ils sont plus étroits; le corselet, un peu plus large en arrière qu’en avant, est couvert de points plus gros, la tête est sillonnée plus profondément, les élytres sont plus fortement ponctuées- striées, les stries sont plus profondes, plus apparentes jusqu’au bout de Pélytre. Patrie : Caucase et Crimée (Schœnherr) ; Autriche. 18. SITONES ARCTICOLLIS Schh., Gen., IE, p. 121. — Oblongus, niger, parcius albido-squamulosus et brevissème pubescens. Antennis pedibusque testaceis, femoribus in medio nigris. Caput confertim punctatum. Fronte rostroque profundè impressis, sulcatis. Oculi semiglobosi, prominuli. Pro- thorax subquadratus, latitudine fere longior, margine antico parum ele- valo, lateribus vix ampliatus, fortissimè rugoso-punctatus. Elytra basi thorace dimidio latiora, humeris elevatis ferè rectanqulatis, lateribus sub- Classification du genre Sitones. 359 parallelis, apice conjunctim rotundata, fortiler punctato-striala, inters- litiis parum convexis. — Long. 3 2/3 mill. Cette espèce est ornée de squamules d’un blanc grisâtre, très petites et peu denses, qui laissent apercevoir le fond noir de linsecte, plus brillant sur les élytres. Ces squamules sont entremêlées d’une pubescence de même couleur très courte. Le dessous est comme le dessus. Par sa tête courte, ses yeux très saillants et la forme de ses élytres, cet insecte se rapproche de S. tibialis. Par la grosse ponctuation de sa tête, de son cor- selet et de ses élytres, sa taille plus’ petite et sa moindre longueur, il rappelle S. {anguidus. Mais il se distingue de tous deux : par son front et son rostre très fortement impressionnés ei creusés, par son corselet plus petil; cet organe presque carré, à peine plus long que large, un peu élargi sur les côtés, noir, presque dénudé et criblé de gros points rugueux, a des proportions sensiblement moindres que dans les deux espèces pré- citées. Les intervalles des stries ne sont pas plans comme le dit Schænherr, mais un peu convexes. J'ai examiné un {ype de celte espèce que m'a envoyée M. Boheman el qui provenait de Crimée. Je lai également vue de Paris. 49. SITONES CALLOSUS Schh., Gen., If, p. 105. — Si. lenuis Rosenh., Beitrage zur Insekten fauna Europas, p. 40. — Oblongus, niger, fusco squanosus el pubescens ; subtus, capitis viltis duabus, prothoracis tribus, scutello, elytrorum humero, lateribus apiceque variegato albido-squaumosis. Antennis pedibusque fusco-ferrugineis, femoribus albido-fasciatis. Caput planun, rugoso-punctalum, fronte forliler émpressä, sulco Lenue per ros- trum continuato insculplà ; oculi subhemisphærici, sal prominuli. Pro- thorax latitudine paulo longicr, ante apicem perparum constrictus , lateribus in medio nonnihil ampliatus, confertim profundius punctalus, utrinque villa lata, subarcuata, albo squamosa, cùm vilta laterali capilis connexa, ornalus et in medio dorsi linea angusta, plus minusve obsoleta, alba notatus. Elylra postice subsetosa, prothorace multo latiora, humeris elevatis, ferè rectangulis, laleribus ultrà medium perparum ampliatus, apice conjunclim subaculè rolundala, mediocriler punctalo-striata, inters liliis subconvexis ; paulo ante apicem sinquli elytri callus, magis quam in congeneribus elevatus conspicilur. — Long. 5 4/2 mill. Gelle espèce, qui est deux fois plus grande que $. Lineellus, en a toutà fait la conformation ; comme elle, elle est allongée et étroite, un peu plus large en arrière du milieu des élytres, très fortement et rugueusement poneluée sur la tête et le corselet, Elle est ornée de chaque côté d’une 39! E. ALLARD. ligne blanche qui commence au-dessus des yeux, se continue sur le cor- selet el atteint les élytres où elle forme une tache humérale. Les élytres sont d'un brun grisâtre sur le disque, parsemées de taches plus claires et plus foncées. J'ai comparé avec grand soin un type de S. callosus provenant de Crimée el de la collection de feu Schænherr avec plusieurs exemplaires très authentiques de S. {enuis du docteur Rosenhauer, et je suis convaincu que c'est parfaitement la même espèce. Patrie : Crimée (d’après Schœnherr) ; Tyrol (M. Rosennauer) ; Béziers (MM. Pellet et Lethierry). 20. SITONES LINEELLUS Ghl., Ins. suec., INT, p. 281. —Schh., Gen. IL, p. AIT. — Oblongus, niger, fusco-squamulosus, albido-lineatus. Antennis, tibiis, tarsisque ferrugineis. Caput breve, conferlim punclatum, fronte convead sulcatâ, usque ad rostrum antice semi-circulariter depressum et metallico-squamulosum : oculi subhemisphærici, sat prominuli. Prothorax subquadralus, sæpissime lalitudine longior, antè apicem perparum cons- triclus, margine antice perparum elevato, lateribus plus minusve amplia- lus, confertim ruguloso-punctalus, albo-trilineatus, in medio angustè, ad lalera latiùs. Elytra poslicè subselosa, prothorace latiora, humeris sub- elevatis rotundatis, lateribus perparum ampliata, apice conjunctim rolun- data, mediocriler punciito-striate, interstiliis subconvezxis ; dorso-fusco- squamuloso , inargine-vittaque inæquali disci albo-squamosa, aliquando nigro-punclatu. Corpus subtus densè albo-squamosum. Pedes pubescentes, femoribus in medio nigro-piceis. — Long. 4 mill. Var. 6. Pedibus totis pallidi testaceis. Var. y. Thorace latitudine longiore, sublineart ; cæteruim ut ». Var. À. Thorace aut ut in a, «ut longiore ul in y; elytrorum sutur« lineisque pluribus densis albo-squanosis, squamulis argenteo-micantibus. Var. «. Squamulis villarum in thorace et elytris albidioribus, ferè niveis ; cælerum ut var. à. — Gurc. scissifrons et indifferens Say. — Amér. bor. Cette espèce à beaucoup d’analogie avec les petits exemplaires de $. cré- nitus: néanmoins elle s’en distingue facilement par ses yeux un peu moins saillants, par son corselet généralement plus dilaté dans le milieu, et à ponctuation quoique forte, plus fine et plus serrée, par ses élytres très faiblement mais un peu rétrécies vers la base, un peu plus larges au delà du milieu, plus distinetement et plus fortement ponctuées, ayant les stries plus creuses, parce que les intervalles sont un peu convexes. En outre. RSR ne Classification du genre Sitones. 995 dans le Lineellus, à part l’écusson qui est blanc, tout ie dos est brun; il v a à la naissance des 5°, 6° et 7° intervalles une tache blanche qui se pro- longe plus ou moins, et les deux ou trois derniers intervalles sont cons- tamment de cette même couleur, ainsi que le dessous. Enfin et surtout, la setosité de l’insecte ne se manifeste qu’à lPextrémité des élytres et ne consiste qu’en petits poils extrèmement couris, très distincts des soies droites et blanches du $. crénilus. J'ajouterai que cette espèce me paraît propre au Nord. Je n’en ai vu que de Sibérie et de Suède, recueillis, les premiers, par M. de Motschulsky, et les seconds, de la collection de Schænherr. 21. SITONES ALBOVITTATUS Chev., Rev. et Mag. de Zoolog., 4860, p. 448. — Oblongus, niger, sat dense lælè cinereo-squamosus ; antennarum bast, genubus, tibiis tarsisque lestaceis ; capite convexo, distincte sulcato, rostro lalo antice emarginalo; prothorax latiludine brevior, lateribus in medio rotundalo-ampliatus, intr& apicem leviter constrictus, densè rugoso-punc- lulatus, distincle albido vel læti-viridi-trilineatus. Scutello atbido. Elytra, oblonga, convexa, basi prothorace non latiora, tlenuiler punctato-striatu, cinereo-squamosa cuin quinque lineis vel albidis vel lætè-viridibus. Sublus dense albo-squamosus. — Long. 8 mill. Voisin des S. brevicollis el ambiguus, mais ayant la tête plus convexe, la trompe plus large, les élytres à peine plus larges à la base que le cor- selet dans son milieu. Les yeux sont noirs, entourés d’un cercle de squa- mules blanches ; le corps est d’un gris tendre, avec trois lignes sur le corselet et cinq lignes sur les élytres blanches où d’un vert clair. La base des antennes, les genoux et les jambes sont dun testacé ferrugineux:; le dessous est d’un blanc jaunàtre. cette jolie espèce est facile à reconnaitre à sa petite taille, à sa forme cylindrique, à sa couleur d’un gris tendre avec bandes blanches où d’un vert clair. Elle est originaire d'Alger, où elle a été prise par MM. Poupillier et Lucas, 29. SITONES WATERHOUSEI Walton, Jard. an. Mag. 48/44, 72. — Sit. selosus Redt., Faun. Austr., p. 453, 1849. — Oblongus, niger, cinereo vel fusco-squamosus et albido-selosus. Antennæ bas ferrugineæ, apice piceæ. Capul brevissimum, densè fortiter punctatum, fronte profonde exca- vala, rostro evèdenter canaliculato, oculis semiglobosis maximè promi- nulës. Prothorax subcylindricus, latiludine brevior, antè apicem parum constrictus, laleribus perparum rotundato-amplialus, obsoletè trilineatus, 306 FE. ALLARD. confertèm fortiler punclatum. Elytra prothorace multo latiora, humeris elevatis rolundatis, lateribus subparallelis, apice conjunclèm rotunduta, fortius el profundius strialo-punctata, interstitiis sal rugoso-punctulatis, conveæis, Cum tertio el quinto magis elevatis. Corpus sublus densè cinereo- squamosum. Pedes pubescentes, femoribus nigris, libiis tarsisque ferru- gineis. — Long. 4 mill. Gette espèce ressemble, à première vue, aux grands exemplaires de S. crénilus ; elle a la même taille et la même forme, mais ele s’en dis- tingue par ses yeux plus saillants, par son front marqué d’une fossette d’où part une gouttière qui va jusqu'à l'extrémité du rostre, par son cor- selet sensiblement plus large, par sa ponctuation plus serrée et plus forte, et surtout par la forme des plus convexes des intervalles des stries. En outre, elle est couverte de squamules bien plus rares et moins denses et d’une pubescence moins longue et moins hérissée. Tantôt elle est d’un cendré foncé avec quelques taches noires sur le disque des élytres; tantôt elle est entièrement brune avec quelques taches plus claires. Patrie : Angleterre (M. Javet); Autriche (M. Chevrolat) ; France mérid. (feu Delarouzée, coll. Reiche) ; Beziers (M. Pellet). M. de Heyden la pos- sède d'Autriche sous le nom de C. ophthalmicus Ziegl. 23. SITONES CRINITUS Oliv., Ent., V, p. 382. — Sch., II, p. 124. — Long. 3 à 4 mill. Typus : Squamulis supra densis cervinis albidis vestilus, elytra fusco vel cinerascenti-squamosa, in disco nigro-maculala. Var. 8. Elytra pallidè cinereo-squamosa, unicolor. — Si. albescens Steph. Tête courte, ayant une ponctuation forte et écartée; front plan, marqué dans son milieu d’un sillon qui se continue sur le rostre ; yeux arrondis, très saillants. Antennes testacées à la base, brunes au sommet. Corselet presque cylindrique, presque carré, avec des points forts et écartés. Élytres beaucoup plus larges que le corselet, ayant les épaules bien marquées quoique arrondies, les côtés presque parallèles et l'extrémité arrondie. Les intervalles sont plans, séparés par des stries finement ponctuées. Les pattes sont pubescentes, les cuisses sont lestacées, fortement rembrunies dans le milieu, les tibias et les farses testacés. Tout le dessous est couvert de squamules serrées tantôt d’un brun très clair, tantôt blanches. Tout le dessus est couvert de squamules très denses et de petites soies raides très Classification du genre Silones. 997 courtes, Les squamules forment trois bandes plus claires sur le corselet : sur les élytres, elles forment un fond d’un brun jaunâtre clair ou grisätre parsemé de petites taches d’un brun plus ou moins foncé. Les soies sont en partie de la couleur du fond, en partie blanches. On ne distingue faci- lement que ces dernières qui apparaissent d'ordinaire plantées en série dans les intervalles des stries sur la seconde moitié des élytres. Cette espèce à de l’analogie avec $. tibialis, mais le corselet est plus petit, plus court, moins large et moins arrondi sur les côlés, les élytres sont plus larges, les stries sont plus fines, mais surtout la sétosité des élytres est caractéristique et ne permet pas de confondre le S. crénitus avec aucune autre espèce. La variété 2 ne diffère du type que par ses élytres sans tache. Les taches du reste varient beaucoup de nombre et de teinte, et le corps entier varie également de taille. Aussi, comme cet insecte est fort répandu dans toute l’Europe, et même dans une partie de l'Asie et de l'Amérique, il a trompé beaucoup d’entomologistes. J'en ai vu de provenance hongroise sous les noms de S. tréléneata Noigt., S. parallelo-lineata Friwalsky, S. setulosa Megerle; M. de Motschulsky m'en a communiqué d’autres ainsi désignés : S. setulosus, Gall. mérid.; S. occator, Lithuanie ; S. longulus, Hongrie ; S. Léneellus, Germanie ; S. aurérostris, Sibérie; S. scriptus, Germanie ; S. erinaceus, Gall. mérid.; S. seniculus, Californie ; S. porcellus, Conf. Persiæ ; S. altaicus, Amur. 24. SITONES FALLAX Rosenh., Die Thiere andalusiens, p. 248. Je n’ai point vu le type de cette espèce, mais M. Rosenhauer nous dit qu’elle est de la grosseur d’un petit exemplaire du S. crinitus, qu'elle lui ressemble beaucoup et qu'elle en diffère par son front et son rostre plus creusés et par les squamules couvrant tout l’insecte qui sont tellement serrées qu'on distingue à peine la ponctuation du corselet et des stries des élytres. Je me suis basé sur cet avis pour appeler du nom de S. fallaa: un Sitones de 3 mill. de long, qui à première vue ne parait être qu’un exemplaire du $S. crénitus, mais qui, étudié de très près, en diffère par les caractères cilés plus haut. Les yeux sont un peu moins découverts que dans S. crénilus; le front et le rostre sont très fortement creusés en gout- tière ; le corselet, aussi large que long, est peut-être un peu plus arrondi sur les côtés, le bord extérieur est un peu relevé, ce qui suppose un léger rétrécissement avant l'extrémité ; il est d’un fond brun clair comme tout le dessus de l’insecte avec trois bandes dont la médiane très étroite, d’un L° Série, TOME IV. 23 J)8 E. ALLARD,. jaunâtre beaucoup plus pâle ; les élytres sont identiquement conformées comme celles du $. crénitus, hérissées comme elles de petites soies, mais couvertes, ainsi que la tête et le corselet, de squamules si rapprochées qu’on n’aperçoit point la ponctuation du fond ; les élytres sont d’un brun clair, et leur couleur devient encore plus pâle près de l’écusson et en dedans des épaules. Le dessous est couvert de squamules d’un blanc gri- sàtre ainsi que les cuisses ; les genoux, les tibias et les tarses sont ferru- gineux. Patrie: Chypre (coll. du Muséum) ; Grèce (coll. Kraatz) ; Andalousie (M. Rosenh.). 95. SITONES SERIESETOSUS SCh., Gen., VI, p. 277. — Long. 3 mill. Il y a la plus grande ressemblance entre cette espèce et le $. crinitus pour les contours, la forme générale, la disposition serrée des squamules et celle des petites soies sur tout linsecte, Cependant la ponctuation de la tête et du corselet est plus serrée que dans $. crénilus; les yeux ne sont point aulant en saillie, ils sont en grande partie couverts par les téguments de la tête et en réalité on n’en aperçoit dehors qu'une portion en forme de croissant et non plus hémisphérique comme dans S. crénitus. Le corselet est un peu plus allongé et un peu plus arrondi sur les côtés, mais surtout l’ensemble des couleurs est beaucoup plus foncé et le noir y domine. La tête est d’un brun presque noir avec une bande gris-clair au-dessus de chaque œil ; cette bande descend de chaque côté sur le cor- selet, où elle est assez large, et se continue jusqu’à la naissance du 5° intervalle de chaque élytre, où elle forme une tache près de l’épaule. Le milieu et les côtés du corselet sont bruns, presque noirs. Les élytres sont gris-cendré avec la suture quelquefois brunâtre et des taches alternative- ment noires et brun-clair ou gris-clair sur le disque. Les cuisses sont plus rembrunies que dans $. crinitus, presque noires et ornées d’un anneau de squamules blanches, les tibias sont testacés, les tarses un peu rembrunis. Patrie : Égypte (M. Reiche) ; Madère (M. Wollaston) ; Fréjus (M. Ray- mond); Basses-Alpes (M. Gariel); Aix (M. Grenier); Sicile (coll. du Muséum). 26. SITONES AMBULANS SChh., Gen., t. Il, p. 99. — Oblongo-ovatus, niger, cinereo albido-squamulosus. Cayut rugoso-punclatum; fronte anticè canaliculata ; rostro obsoletè canaliculato ; oculi semi-globosi, nigro- Classification du genre Silones. 359 brunnei ; antennæ ferrugineæ. Prothorax intra apicem latè et profundè transversim impressus, margine elevato, lateribus valde rotundato-am- plialus, confertim ruguloso-punctatus. Elytra thoracis basi multo latiora humeris elevatis fere rectangulatis ; lateribus posterius ampliata, apice conjunctim rotundata, subremote punctato-striata , interstitiis plants. Subtüs dense albido-squamulosum. Pedes nigri ; tibiis apice fascia albida cinctis, ungulis ferrugineis. — Long. 7 1/2 mill. Cette espèce, par sa taille et son ensemble, rappelle un peu le Peritelus griseus, mais elle a les épaules bien plus saillantes et le corselet plus long et rétréci en avant. Elle se distingue des espèces voisines par ses yeux très saillants, son corselet très resserré en avant avec le bord anté- rieur en bourrelet, et le calus huméral des élytres très marqué, presque rectangulaire. Les élytres sont plus larges après leur milieu et assez con- vexes, les stries sont médiocrement ponctuées, les intervalles sont plans. Tout l’insecte est recouvert de squamules grisâtres qui prennent une teinte métallique sur l'avant de la tête, sont plus denses et blanchâtres sur le milieu et les côtés du corselet, et sur les élytres sont grisâtres, entremêlées de taches blanches et brunes. Patrie : France mérid. (M. Javet). 27. SITONES MAURITANICUS SChh., Gen., t. VI, p. 258. — Sit. bisphæ- ricus Reiche. — Oblongo-ovatus, niger, supra tomento-griseo et fusco variegalus, Sublus lateribusque densius flavo-griseo-squamosus. Caput ru- goso-punctalum, fronte deplanatä, in medio canalicula ad verticem sur- gente et ad apicem rostri continuata. Oculi subhemisphærici, nigri. An- tennæ fusco-ferrugineæ. Thorax latitudine medii evidenter brevior, antè apècem late el profundè transversim mpressus, marginè elevato, lateribus rotundato ampliatus, rugoso-punctatus. Elytra basi thoracis medio latiora, humeris parum elevatis et rotundatis ; lateribus posterits parum ampliata, apice conjunclim acutè rotundata ; punclato-striala, énterstitis parum convexis, Pedes nigri vel picei, griseo-tomentosi. — Long. 6 1/2 mill. Gette espèce paraît intermédiaire entre l’ambulans et le regensteinensis. Sa tête porte dans presque toute sa longueur un sillon bien marqué, mais elle n’est pas creusée en gouttière comme dans S. ambulans : son corselet est très rétréci antérieurement comme dans cette espèce, mais il est beau- coup plus court ; ses élytres ont le calus huméral moins marqué et plus arrondi comme dans S. regensteinensis, mais elles sont plus convexes que dans ce dernier, moins longues et plus en pointe. Enfin les intervalles 360 es! .< ALLARD. des stries sont un peu convexes, tandis qu’ils sont plans dans les deux autres. Patrie : Alger (M. Lucas, M. Chevrolat, M. Jekel) ; Syrie, île de Grète. 28. SITONES LATIPENNIS Schh., Gen., t. Il, p. 99. — Oblongo-ovatus, niger, fusco-pubescens. Caput rugulosum ; fronte rostroque canaliculatis ; oculi semi-globosi, nigro-brunnei ; antennæ ferrugineæ, clavä piceü. Thorax lalitudine medii vix longior, margine parum elevato, lateribus rotundato-ampliatus, inæqualiler ruguloso-punctalus, aliquando dorso bifoveolato. Elytra thoracis basi latiora, humeris elevatis sed rotundatis ; lateribus posterius ampliata, apice conjunclim obluse rolundata ; anteriùs distincte subremote punctato-striala, striis posterius evanescentibus, inters- tiliis planis. Subtüs pube densû depressa cinerea vestilum. Pedes ferrugi- neo-picei ; cinereo-pubescentes. — Long. 6 1/2 mill. Cette espèce a beaucoup d’analogie avec S. ambulans. Elle est couverte de squamules d’un brun jaunâtre métallique et d’une pubescence assez courte mais bien distincte de même couleur. Les yeux sont un peu moins saillants ; le corselet est moins dilaté sur les côtés, moins convexe en dessus, il n’est pas étranglé à sa partie antérieure comme dans ambulans et son bord antérieur ne forme pas de bourrelet. La ponctuation des stries n’est distincte que dans les deux premiers tiers, on ne la voit plus en arrière. Les pattes sont ferrugineuses. Patrie : Lusitanie (d’après Schænherr) ; Madère (M. Wollaston). 29. SITONES REGENSTEINENSIS SChh., Gen., t. Il, p. 101. — Oblongo- ovatus, niger, cinereo el albido-squamosus et selosus. Caput punctatum : fronte rostroque evidenter canaliculatis ; oculi subhemispherici, brunnei : antennæ basi testaceæ, cæterum nigræ. Prothorax latitudine vix brevior, antè apicem profundèe constrictus, margine elevato, laleribus rotundato- ampliatus, confertim et sat profundè punctatus, argenteo-cupreoque tri- lineatus. Scutellum dense albido-squamosum. Elytra thoracis basi multà latiora, humeris elevatis sed rotundatis; lateribus vix ampliala, apice conjunctèm rotundata ; parum profundè punctalo-striata, énterstiliis planis subpunctatis, nigra squamulis cinereo-albidis densius tecta, pilisque seliformibus, versus apicem longioribus, adspersa; intra humerum utrin- que et in basi suluræ, squamulis plerumque magis condensalæ. Subtus dense squamosum. Pedes nigri, albido-squamosi, tibiis larsisque teslaceis. — Long. 3 à 6 mill. Var. £. Prothorace subgloboso ; elytra angusla, thoracis medio non Classificalion du genre Silones. 361 latiora, humeris rotundatis, apice conjunctim acute rolundata, minor. — Sit. globulicollis Schh., Gen., t. IF, p. 102. Cette espèce est conformée comme les espèces précédentes ; elle diffère du S. ambulans par sa tête plus plane, portant sur le front et le rostre un seul et même sillon, mais moins évidé sur le rostre, par ses yeux saillants mais non subglobuleux, par son corselet un peu moins dilaté sur les côtés, aussi long que large, moins comprimé avant l'extrémité, à ponctuation serrée mais non rugueuse. Ses élytres sont moins convexes en dessus, presque parallèles sur les côtés, à stries ponctuées de points plus fins et plus serrés, et hérissées de soies assez longues, plus nombreuses en arrière. La variété 8 est plus petite, aptère ; le corselet est presque globuleux, les élytres sont plus ovales et se terminent plus en pointe, les pattes sont souvent plus foncées en couleur. Les deux variétés se trouvent communément sur le Spartium. J'ai vu tous les passages de l’une à l’autre dans une série de plus de cinquante individus recueillis par M. de Heyden à Francfort. Patrie : Europe tempérée. 30. SITONES CAMBRIGUS Steph., Brit. Ent., IV, p. 140,93. — $. crébri- collis Schh., Gen., IE, p. 101. — Oblongo-ovatus, niger, supra parcçius cinereo-fusco-lomentosus, sublus cinereo-squamosus et pubescens. Caput profunde, Subremotè punctatum, fronte rostroque canaliculatis ; oculi semi-globosi-nigri. Antennæ nigræ. Prothorax latitudine brevior, intra basin apicemque constrictus, lateribus rotundato-ampliatus , profundi subremole punctatus, interjectis in medio abiis minutissimis ; niger, ut caput, parce cinereo-pubescens. Elytra basi leviter emarginata, pone basin oblique ampliata, humeris parum elevatis, rotundalis, apice conjunctim rolundala, evidenter punctato-striala, interstitiis planis, pube tenui, de- pressä, cinereû et fuscäâ adspersa el variegata. Pedes nigri, tenuiter cine- reo-pubescentes. — Long. 5 à 6 1/2 mill. Var, 8. Minor. — Sit. constrictus Schh., VI, p. 257. Cette espèce a la tête et le corselet de Pambulans, à part la ponctuation qui est plus forte dans cambricus, et la pubescence. Les élytres forment un ovale oblong, non élargi en arrière et assez convexe ; les points des stries sont profonds et gros, les intervalles sont plans. Tout l’insecte est couvert de poils soyeux, formant des laches noires et grises sur les élytres, el assez peu denses pour permettre de bien distinguer la grosse ponc- 9362 E. ALLARD. tuation de la tête, du corselet et des élytres. Les pattes et les antennes sont noires. M. Boheman a bien voulu me communiquer le type du S. contrictus de Schænherr ; c’est tout simplement un petit exemplaire de S. cambricus. Patrie : France, Bordeaux ; Hongrie (M. Miller) ; Angleterre, Italie, Algérie, Madère. 31. SITONES CINERASCGENS SChh., Gen., VI, p. 256. — Oblongo-ovatus, niger, supra tomento cinereo, subtus squamositate densiore cinereo-albidä vestitus. Caput subremotè punctatum, fronte rostroque sulcatis ; oculi ferè semiglobosi nigri. Antennæ ferrugineæ, clavä sæpè obscuriore. Prothorax latitudine brevior, intrà basin apicemque constrictus, lateribus roltundato- ampliatus, remolè punctatus, interjectis in medio aliis minutissimis ; niger, ut caput, dense cinereo-tomentosus. Scutellum albido-pubescens. Elytra basi leviter emarginata, ab humeris subobliqui elevatis, ultrà medium Sublinearia, apice conjunclim subrotundata, punctato-striata, interstitiis subconvexis, pube densä cinereä adspersa. Pedes nigris, dense cinereo-pubescentes. — Long. 6 4/2 mill. Cette espèce est bien voisine de la précédente (S. cambricus). Elle a la même conformation et la même taille à très peu de différence près, et ce qui l’en distingue principalement c’est le duvet cendré et soyeux, d’un gris de fer, qui la recouvre en dessus. Le duvet est plus serré et plus long que dans $. cambricus, et il empêche souvent d’apercevoir la ponctuation de l’insecte. Cette ponctuation du reste est un peu plus faible que dans cambricus ; en outre, la tête est moins creusée et les élytres semblent un peu allongées. Les antennes paraissent plus ferrugineuses et tout l’insecte a une teinte uniforme plus claire. Patrie : Paris (M. Aubé) ; Alger (M. Poupillier) ; Angleterre (coll, du Muséum. 92. SITONES BITUBERCULATUS Motsch. — Oblongus, niger, subtus dense flavo-fusco-tomentosus, supra pube densä, brunneä et flavo-fusca tessel- latim adspersus. Caput confertim punctatum, fronte rostroque canalicu- latis ; oculi subhemisphærici nigri: antennæ ferrugineæ. Prothorax lati- tudine medii non brevior, intra basin, apicemque forte constrictus, lateribus evidenter rotundato ampliatus, confertim punctatus ; brunneo- squamosus, ad latera et infra flavo squamosus, cum viltâ rectà, angusta, in medio, sexque punctis flavis:; breviler pubescens. Elytra antice thoracis basi multù latiora, humeris subelevatis, rotundatis, lateribus non ampliata postlerius allenuata, apice conjunctim acutè rotundata, elongata ; densè Classification du genre Silones. 260 brunneo-squamosus et breviter pubescens ; suturä margineque flavis ; 8° et 5° énterstilits brunneo-flavoque tessellatis. Pedes densè pubescentes, femo- ribus nigris, albo maculatis ; tibits tarsisque ferrugineis. — Long. 6 mill. Cette espèce a le vertex orné de deux petites élévations rondes, trans- versalement placées et formées de poils jaunes. La tête et le corselet sont conformés à peu près comme dans $S. cambricus, mais les élytres sont plus allongées et parallèles sur les côtés. Tout le dessous est couvert de squamules d’un jaune chamois, très serrées, entremêlées de petits poils blancs, qui envahissent les côtés du prothorax et les trois derniers inter- valles latéraux des élytres ; des squamules analogues et de même couleur forment une ligne étroite, longitudinale, sur le milieu du corselet, et trois petites taches punctiformes disposées parallèlement de chaque côté ; de même, sur les élytres, elles bordent assez largement la suture et dans les 3° et 5° intervalles forment des taches claires qui alternent avec des taches veloutées noires. Les cuisses sont noires, très pubescentes et parées de deux bandes blanchâtres; les tibias sont ferrugineux. Patrie : Espagne (M. Jekel, M. de Heyden, M. de Motschulsky). Gette jolie espèce figurait dans la collection de M. Jekel sous le nom de S. per- niciosus, mais elle n’avait pas encore été décrite par cet entomologiste. M. de Motschulsky avant bien voulu me communiquer le type de son S. bituberculatus décrit en 1849 dans le Bulletin de Moscou, j'ai pu nr'as- surer de l'identité des deux insectes, LE] 99. SITONES ORDINARIUS SChh., Gen., t. VI, p. 266. — Oblongus, niger, caput crassum , ltomento subtus albido, supra fusco vestilum ; fronte depressa, subretusa, evidentius punctata, medio sulco profundo exarata ; rostro carinalo ; oculi subrotundati, parum convexi, nigri ; antennæ fusco-ferrugineæ, clavä saturatiore. Prothorax latitudine baseos haud brevior, anticè leviter constrictus, medio nonnihil amplialus, Supra parum conveæus, evidenter rugoso-punclulatus; niger, tomento depresso fusco vestitus, dorso vittis tribus à vertice continuatis albido-pubescentibus. Scutellum albido tomentosum. Elytra subovata, humeris oblusis ; apice conjunctim rotundala, Supra parum convexa, evidenter punctato-striata, Lomento depresso fusco cinereo-variegato, vestila, ad latera et in énterstilio quinto albidiora. Corpus sublus nigrum, punclulatum, cinereo-Lomentosum. Pedes nigri, fusco-lomentosi ; femoribus poslicis antè apicem obsolele albido-fasciatis. Schh. — Long. 8 mill. ; Il y à une très grande analogie entre cette espèce et la S. puncticollis Steph. L’ordinarius est un peu plus allongé, son front et son rostre ont un 364 EvALLARD. sillon plus creux, le corselet est un peu plus dilaté sur les côtés, les élytres ont les stries ponctuées plus profondément creusées, enfin le 5° intervalle se termine avant la fin de l’élytre par un petit calus saillant comme dans $. callosus. Il est couvert en dessous de squamules d’un cendré blanc et en dessus de squamules très serrées, brunes, plus claires sur le disque de chaque élytre et presque blanches aux épaules et sur les bords latéraux. Les cuisses sont noires, les Libias et les tarses un peu ferrugineux. Patrie : Mexique (M. Jekel, M. Chevrolat). 34. SITONES PUNCTICOLLIS Kirby, Steph., Brit, Ent, IV, p. 487, 13. — Curc. niglicavis Marsh., Ent. Bril., p. 312, 213. — Sit. insulsus Sch., Gen., Il, p. 103. — Long. 6 mill. Gette espèce a la taille d’un S. griseus de moyenne grandeur ; la tête est plus inclinée, le rostre et le corselet plus courts, les élytres arrondies et non en pointe à l'extrémité ; les yeux un peu moins saillants. Tête noire, garnie de squamules d’un cuivreux doré, très serrées qui ne permettent pas de distinguer sa ponctuation; deux points plus clairs sur le vertex; front et rostre déprimés et ayant au milieu un sillon lon- gitudinal creux ; rostre garni à son extrémité en dessus et en dessous de poils soyeux dorés. Yeux ovales, peu saillants. Antennes d’un roux ferru- gineux, ayant la massue noire. Prothorax un peu plus court que large, à peine étranglé à la base et au sommet, très peu arrondi sur les côtés vers le milieu ; criblé de points rugueux, très serrés, et moins forts que dans S. griseus ; quelquefois on distingue sur le disque quatre impressions placées en carré, deux de chaque côté de la ligne médiane; densément revêtu de squamules d’un brun foncé, divisé en quatre parties par trois lignes étroites longitudinales de squamules dorées, dont une médiane et deux latérales obliques ; chaque partie ainsi divisée porte un petit rond doré dans sa partie antérieure, Écusson couvert de squamules dorées. Élytres trois fois et demie plus longues que le prothorax, et ayant plus d’une fois et demie sa largeur ; à épaules obliques, non saillantes et arron- dies ; subparallèles sur les côtés, arrondies régulièrement à l'extrémité ; densément revêtues de squamules brunes à reflet métallique, souvent plus claires le long de la suture, dans le 5° intervalle et sur les bords latéraux; marquées de lignes de points fins, mais bien distincts, dont les intervalles sont très plans. Souvent le 3° intervalle est dénudé en partie, ce qui le fait paraître tacheté de noir. Classification du genre Silones. 969 Dessous du corps densément couvert de squamules et de petits poils d’un brun métallique, passant au jaune doré sur les bords du prothorax el de la première partie de l'abdomen. Pattes garnies d’une pubescence d’un brun métallique ; cuisses noires de poix, avec une tache oblique fer- rugineuse avant leur extrémité ; Libias el tarses ferrugineux. Patrie : Europe tempérée. M. de Heyden en possède des individus qui proviennent de Crimée sous le nom de €, metallescens Ziegl. Le Muséum en à qui sont originaires de Sicile, de Grèce et d'Algérie. 85, SITONES GEMELLATUS SChh., Gen., Il, p. 100. — Oblongus, ater, opacus, tenuiler cinereo-pubescens, antennis pedibusque nigris, fronte ros- lroque profundè sulcatis, thorace latiludine pauld breviore, varioloso- punclato, anticè constricto, elytris remote punctato-strialis, striis perparia subapproximatis. — Long. 5 mill. Cette espèce est aussi large que $S. punclicollis, mais plus courte, ses élytres, moins allongées, sont plus brusquement arrondies ; les yeux sont plus saillants. L'insecte entier est d’un noir peu brillant ; il nest point recouvert de squamules, mais parsemé d’une pubescence blanchâtre qui est plus dense et forme trois taches blanches, une à l’écusson, les deux autres à la naissance des deuxième et cinquième intervalles. La tête est assez forte, inclinée, criblée de points rugueux ainsi que le prothorax ; un sillon profond creuse le front et le rostre. Les veux sont noirs, ovales, assez saillants ; les antennes couleur de poix à la base ; noires au sommet, assez courtes. Prothorax un peu moins long que large, tronqué à la base et au sommet, assez profondément rétréci au sommet; très faiblement dilaté sur les côtés, obsolètement caréné dans le milieu. Élytres tronquées à la base, beau- coup plus larges que le prothorax ; le calus huméral est arrondi et assez saillant ; elles se dilatent un peu sur les côtés et s’arrondissent à l’extré- milé. Le dessous est noir-pubescent comme le dessus. Les pattes sont noires avec un anneau de poils blancs aux cuisses postérieures. Patrie : Naples, Alger, France centrale (docteur Senac) ; La Calle (M. Lucas, coll. du Muséum). 36. SITONES GINNAMOMEUS Motsch., in litter. — Ælongatus, niger ; capite punctulato cupreo-aureo ; prothorace lalitudine ferè longiore, suprü nigro-brunneo, aureo-lrilinealo, crebre punctulato; elytr& fusco-squamosä; punctalo-striatà ; antennis pedibusque nigris. — Long. 5 4/2 mill. Gelle espèce a la physionomie d'un pelit S. puncticollis ; il est presque 266 E. ALLARD. aussi long, mais d’un quart plus étroit; la tête est semblable, sauf la dépression du front et du rostre qui est un peu plus creusée. Le pro- thorax est aussi long que large, c’est-à-dire plus étroit que dans S. punc- ticollis ; les squamules y sont disposées de même : trois lignes longitudi- nales dorées, quatre points de même couleur, tranchant sur un fond brun foncé. Les élytres ont la même conformation, parallèles sur les côtes, arrondies à l’extrémité, ponctuées de la même manière ; mais elles sont d’un quart moins larges relativement que dans S. puncticollis, et densément revêtues de squamules brunes, plus claires à l’écusson, à la naissance du 5° inter- valle et sur les bords latéraux. Le dessous est noir, couvert de squamules dorées ; les pattes et les antennes sont noires, pubescentes. Patrie : Saint-Raphaël (M. Raymond) ; Madrid (M. Chevrolat). Var. 8. Ferrugineo-testaceus. — Sit. cinnamomeus Motsch. M. de Motschulsky m'a communiqué un Stones provenant du Caucase, qu'il a dénommé S. cinnamomeus et*qui ne diffère de cette espèce: que par sa couleur générale d’un testacé ferrugineux (pattes et antennes con- colores). Je crois que c’est un insecte immature. 97. SITONES VIRGATUS SChh., Gen., VI, p. 261. — Sèt. interruptus Chev., Rev. et Mag. de Zoolog., 1861, p. 118. — Oblongus, niger, pubes- cens. Caput punctatum, cinereo-pubescens, fronte rostroque sat fortiter sulcatis. Antennæ fusco-ferrugineæ. Oculi subrotundali, sat prominuli, nigri. Prothorax latitudine medii evidenter longior, intra apicem vix constrictus, lateribus posterits modicè ampliatus, punctatus ; niger, pube cinereä, selulis brevibus concoloribus inlerjectis, adspersus, vittis tribus dorsalibus, exterioribus latioribus subarcualis, paginaque subleriori dense albido-squamosis. Scutellum albo-squamosum. Elytra thoracis medio dimi- dio latiora; humeris obluse angulatis, lateribus subparallelis, apice con- Junclim subrotundata, distinctè punclato-striata, interstitiis planis; nigra cinereo-pubescentia, breviler setulosa, interstitiis qjuxta suturam el 5° et 8° dense albido-squamosa, ?°, 8° et 4° aliquando denudatis, nigris. Corpus sublus cinereo-pubescens. Pedes nigri, pubescentes ; libiis tarsisque ferru- gineis. — Long. 3 à 4 mill. Cette jolie espèce a de l’analogie avec S. léneatus, mais elle a la tête plus fortement sillonnée, les yeux plus saillants, le corselet plus long et moins large ; en outre, sa pubescence grise assez longue et sa coloration toute différente la distingue suffisamment. Elle se rapproche aussi beau- coup de S, chloroloma, par ses yeux, son corselel plus long et la forme Classification du genre Sitones. 967 de ses élytres, mais outre la différence de couleur, sa pubescence et son corselet élargi plus près de la base l’en font séparer facilement. Elle est ordinairement grise, avec des lignes blanches, mais souvent les parties grises du corselet et du disque des élytres sont dénudées et paraissent noires. Patrie : Andalousie, Algérie. J'en ai vu dans la collection du Muséum plusieurs exemplaires recueillis par M. Lucas, à Boghar, à Médéah et à Alger. 98. SITONES LINEATUS SCh., Gen., Il, p. 109. — Long. 4 à 5 mill. Typus: Elytra squamulis fusco-cinereis el ochraceis lineatim dispositis tecla. Var. £. Elytra fusco-cinerea, in basi suturæ léneola abbreviata albidior el alia ejusmodi versus humerum ulrinque. Var. y. Corpus magis cylindricum, prothorace in medio non posterius latiori ; squamulis aliler coloratis ferè semper cinereo-griseis, vel albis, pilis minimis numerosis immiætis. — Si. geniculatus Schh. — Sit. pisi Steph. —Sit. humilis Sturm. — St. rotundicollis Chev. Var. #. Corpus squamositas el pubescentia ut in Var. y, «l squamulis el pilis albidioribus et lætè viridi rostri apice. — Sit. viridifrons Motsch., Bulletin de Moscou, 18/9. Cette espèce a de l’analogie avec S. punclicollis, mais elle est plus petite, plus étroite et plus allongée. Sa tête est plane avec un sillon sur le front qui se continue sur le rostre; elle est couverte de squamules brunes à reflet métallique. Le corselet est plus large que long, sa plus grande largeur est entre le milieu et la base; il est brun foncé, coupé par trois lignes jaunâtres dorées, dont celle du milieu est plus étroite. Les élytres, très allongées, parallèles sur les côtés, arrondies du bout, sont distinctement ponctuées-striées, les intervalles sont plans et densément couverts de squamules alternativement brunes dans un intervalle et plus claires dans le suivant. Le dessous est couvert de squamules blanches très denses. Patrie : Europe tempérée et méridionale, très commune. M. de Heyden m'en a communiqué sous le nom de C. allernans Ziegl., Slyrie, M. de Motschulsky sous le nom de S. campestris, Hambourg. Dans la variélé 8, les élytres sont presque unicolores, les bandes plus claires n'apparaissent qu’à la base de la suture et près des épaules (Paris), 368 E.wALLARD. La variété y (S. geniculatus Schh.) est généralement plus petite, son corps est plus cylindrique, son corselet est moins large, plus régu- lièrement arrondi sur les côtés ou plutôt ayant les côtés arrondis au milieu et non près de la base. Le dessous est couvert de squamules blanches ; en dessus elles sont le plus souvent d'un gris de souris, quel- quefois elles forment des bandes longitudinales alternativement grises et blanches. En outre, les squamules en dessus ne sont point aussi serrées el couchées que dans le S. {ineatus proprement dit, et elles sont entre- mêlées d’une foule de petites soies extrêmement courtes et visibles seu- lement à une forte loupe. Les pattes, couvertes d’une pubescence blanche, ont les cuisses noires, les articulations, les tibias et les tarses d’un ferru- gineux assez vif. ; Cette variété est très répandue. Je l'ai vue dans diverses collections sous les noms de $. pisé Steph. et S. rotundicollis Chev. M. de Heyden me l’a communiquée sous le nom de $S. Aumilis Sturm, Hongrie ; M. de Motschulsky avec les noms suivants : S. angustata, Russie bor.; $S. cribri- collis, Pétropolis ; S. véridirostris, Hisp. mérid.:; S. elongatulus, Pyrénées. La variété se rapproche beaucoup de la variété + (S. geniculatus Sc.); elle est plus variable de taille, elle parait plus blanche en dessus et elle a la partie antérieure du rostre couverte de squamules d’un vert d’éme- raude. Elle à la même pubescence que S. geniculatus, et, comme dans cette dernière, son corselet est généralement arrondi dans le milieu et non en arrière; je dis généralement, parce que quelquefois il est conforme à celui de S. lineatus proprement dit. La variété 4 ou S. viridifrons Motsch. parait très commune en Algérie (M. Poupillier), j'en ai également vu d’Espagne (coll. de Motschulsky). Ce qui m'a déterminé à réunir en une seule espèce ces différentes variétés, c'est qu'en les frottant, c’est-à-dire en enlevant les squamules variables qui les font différer, on retrouve en dessous une ponctuation identique sur le corselet et les élytres. 99. SITONES CHLOROLOMA Schh., Gen., VI, p. 260. — Oblongus, niger, suprà lenuiler squamulis minutis sericeis fusco-cinereis obsitus, subtus villa laterali cæsio-squamosa : antennis pedibusque testaceis ; caput breve, fronte rostroque canaliculatis et profundè sulcatis ; oculi globosi, valdè prominuli. Prothorax latitudine medià longior, lateribus æqualiter mo- dice rotundato-ampliatus, confertim punctulatus ; niger , parce fusco- cènereo squamosus, obsolete grisescenti-trivillato. Scutellum albido-squu- mosum. Elytra thoracis basi [ere duplo latiora, elytris oblusè angulatis, Classification du genre Sitones. 369 lateribus parallelis, distincte punctato-striata, interstiliis subconveæis ; nigra, nilida, fusco-cinerascenti-squamosa, interslilis quarto sextoque singulo linea albido-squamulosa obsolete notatis. — Long. 3 1/2 à 5 mill. Celle espèce a beaucoup d’analogie avec les S. lineatus et lividipes, mais elle a les yeux plus saillants, le corselet plus long et les élytres plus courtes. Elle rappelle un peu $. longicollis. Elle est couverte de petites squamules soyeuses d’un brun cendré, et de squamules un peu plus claires qui forment trois bandes sur le corselet et deux peu apparentes sur le milieu de chaque élytre. Les pattes sont testacées, quelquefois dans les mâles les antérieures sont brunes. Mais ce qui donne à cette espèce un caractère distinctif à ne se jamais tromper, c’est une bande de squa- mules très denses du plus beau bleu d’azur qui borde les côtés de lab- domen et tranche sur le dessous et le dessus du corselet. Patrie : Sardaigne (M. Chevrolat) ; Provence (docteur Grenier) ; Sicile (M. de Heyden) ; Alger (M. Lucas, coll. du Muséum). h0. SITONES LiIvipipes Schh., Gen., VI, p. 259. — Oblongus, niger, sublus tenuiter cinereo-pubescens , viltä laterali albido-squamosà ; supra undique squamosilale Lenui sub-ochracea vestitus. Antennæ et pedes toti pallido-testacei. Gaput ut in S. lineato. Rostrum apice aurco-squamosum. Prothorax latitudine mediä vix brevior, laleribus æqualiter modice am- plialus, intrà apicem leviter constrictus, conferlim ruguloso-punctatus, niger, tomeñto fusco-umbrino-vestilus, lincis longitudinalibus dilutius ochraceis, punctisque quatuor in dorso lransversim positis obsoletioribus albidis. Scutellum dense albo-squamosum. Elylra thoracis basi multo latiora, humeris obtuse angulatis ; lateribus parallelis, tenuiter punctate- striala, interstitiis planis. — Long. 5 1/2 mill. Var, B. Elytlris apice lestaceis, interstiliis allernis fusco albidoque va- riéegatis. Var. y. Elytris totis dilutè lestaceis, flavescenti-testaceis. Extrèmement voisine de S. lineatus, dont elle diffère par son prothorax pas plus large à la base qu’au sommet, régulièrement dilaté dans le milieu et diversement coloré. En outre, elle est plus petite; le plus souvent elle a l’extrémité des élytres jaunàtre, les squamules qui la couvrent sont beaucoup moins denses, et elle a une bande blanche en dessous, principa- lement sur les bords de la poitrine, Elle diffère de la geniculatus par sa 910 E,. ALLARD. couleur jaunâtre, par son corselet plus rétréci à la base et au sommet, plus dilaté dans le milieu, par ses épaules plus saillantes et par la couleur de ses paites. Patrie : Égypte (coll. Schænherr); Sardaigne (coll. Jekel). M. de Heyden m'a communiqué cette espèce sous le nom de S$S. véridiventris Dahl., Egypte; et M. de Motschulsky, qui la possède du même pays, l’a appelée S. rufipes Motsch. h1. SITONES CALIFORNIUS SChh., t. VI, p. 267. —- Caput exsertum, cras- sum, crebre punctatum, nigrum, cinereo-tomentosum el setulosum, subtis albidum, fronte canaliculata ; oculi breviter ovales, parum convexi, nigro- brunnei ; rostrum dorso longitudinaliter lalè impressum, apice medio tenuitler carinatum , ulrinque Subcostatum. Antennæ ferrugineæ, clavä fuscä. Prothorax subquadralus, medio parum ampliatus, intrâ apicem leviter constrictus, antice posticeque sublruncatus, suprà parum convexus, sat crebrè punctalus ; niger, Lomento sublus albido, suprà fusco, setulis reclinantibus immiatis, vestitus, dorso vittis tribus remotis griseo-albido- pubescentibus ornatus. Scutellum concolor. Elytra oblongo-subovata, tho- racis medio dimidio latiora illoque plus triplo longiora, basi conjunctim leviler subemarginata, humeris subrotundatis ; lateribus inflexa, apice conjunclim subacutè rotundata, suprä parum convexa, dorso depressiuscula, punctalo-striata : nigra, tomento cinereo obsolete fusco et albo-variegato, veslila, selulisque fuscis griseisque sat confertim adspersa. Gorpus sublus subdepressum, nigrum, cincreo-lomentosum. Pedes nigri, cinereo-lomentosi, libiis anticis fusco-ferrugineis, femoribus cjusdem paris valide clavatis. — Long. ferè 7 mill. * Cette espèce rappelle, pour la forme des élytres, le $S. discoideus, et, pour la forme de la tête et du corselet, le $. lateralis. Gomme dans ce dernier, le front est plan, marqué dans son milieu d’un sillon creux qui se continue sur le rostre; le rostre est assez fortement impressionné et relevé à son extrémité en une très petite carène. Les yeux sont peu sail- lants. Le corselet, plus large à la base qu’au sommet, est très peu dilaté sur les côtés; son bord antérieur est relevé en bourrelet: il est couvert de points assez forts et assez espacés el revêtu, ainsi que la tête, de squa- mules brunes très serrées et de petits poils couchés; en outre, il porte trois lignes longitudinales de squamules plus claires, peu distinctes. L’écus- son est blanc. Les élytres sont longues, terminées en pointe, assez con- vexes ; elles ont des stries bien marquées et au fond des points assez forts; les intervalles sutural, 3, 5, 7 et 9 sont couverts de squamules serrées Se à, mt en mins on À à sa Classification du genre Silones. 971 d’un brun uniforme ; dans les intervalles 2, 4, 6, 8, 10, les squamules forment des taches d’un brun plus foncé et blanches tour à tour; le bord des élytres et le dessous sont couverts de squamules blanches ; en outre, les élytres sont revêtues de petites soies couchées, blanches et brunes, Les pattes, très pubescentes, ont les cuisses noires, les tibias ferrugineux, les tarses bruns. Cette description est faite d’après un individu originaire de Californie, qui n'a été communiqué par M. de Motschulsky. H2. SITONES FOEDUS Schh., Gen., t Il, p. 1920. — Oblongus, niger, caput breve, latum, disperse sat fortiter punctatum, albido-squamulosum ; fronte rostroque planis, sulcatis, rostro anticè emarginalo ; oculi parum prominuli. Antennæ lestaceæ, clavä fuscâ. Prothorax subquadratus, anti apicem parüm constriclus, lateribus parum ampliatus, sat profundè dis- perse punctalus, vittis tribus dense albido-squamosis ornatus , quarum media angustior et aliquando deficiens. Scutellum albido-squamulosum. Elytra prothorace latiora, humeris elevatis rotundalis, lateribus non ampliata, apice conjunctim subacuti rotundata, punctato-striata, interstitiis subconvextis ; nigra, albido-squamosa, maculisque fuscis variegata; præ- terea eliam pubescentia suberectä fusca inducla. Corpus sublus cinereo- squamosum. Pedes pubescentes, tibiis larsisque testaceis. — Long. 5 1/3 mil]. Cette espèce est presque identiquement conformée comme S. lateralis ; elle en diffère par sa ponctuation plus forte, par les intervalles des stries un peu convexes, par les taches brunes des élytres et surtout par les petites soies brunes, courtes, qui hérissent ces dernières. Elle m'a été communiquée par M. de Motschulsky, sous le nom de S. pictus, comme provenant de Daourie (Dauria). Le type de Schænherr était originaire de Crimée. La collection du Muséum en possède un exem- plaire recueilli par M. Lucas en Algérie. A3. SITONES LATERALIS Schh., Gen., L 11, p. 105.— Oblongus, niger ; capul breve, lalum, subtiliter rugulosum, albido-squamosum ; fronte ros- troque planis, sulcatis, rostro anticè emarginalo ; oculi parum prominuli. Antennæ lestaceæ, clavä fuscescente. Prothorax latitudine medit [ere lon- gior, intra apicem late constrictus, mar gine elevato ; subtilissimè confer- lim rugulosus, in medio nudus, versus latera utrinque vitta lata niveo- squamosa ornalus. Elytra prothorace laliora, humeris elevatis, rotundatis ; apice conjunctim subacutè rotundata, confertim punctato-striata, intersti- 372 E. ALLARD. tiès planis; in disco parce griseo el ochraceo-squamosa. versus latera et in maculä obconicä intra callum humeralem niveo-squamosa; sublus densè albo-squamosum. Femoribus basi rufo-piceis, libiis tarsisque testaceis. — Long. 5 mill. Cette espèce a les yeux un peu plus saillants que les autres espèces de ce groupe. Il faut la comparer à S. lineatus, dont elle diffère par son cor- selet arrondi dans le milieu et non postérieurement, par ses élytres un peu plus larges, un peu atténuées en arrière et terminées plus en pointe. Tout le dessous est blanc, ainsi que deux bandes latérales très larges sur le corselet et les bords des élytres; tout le reste est couvert de squamules grises entremêlées de blanches. La tête est presque semblable à celle du S. lineatus ; le front et le rostre sont plans, sans gouttière, avec une ligne creuse dans le milieu. Le corselet est presque carré, un peu arrondi dans le milieu sur les côtés, distinctement rétréci avant le bord antérieur qui est un peu relevé en bourrelet; sa partie médiane est le plus souvent noire, dénudée, criblée de petits points assez fins. Les élytres sont plus forte- ment striées-ponctuées que dans S. lineatus. Les cuisses sont noires, quelquefois un peu ferrugineuses à la base; les tibias testacés, les tarses un peu plus obscurs. Patrie : Crimée (Schænherr); Russie mérid, (Motschulsky). hh. SiToNES piscorpeus Schh., Gen., t. I, p. 112. — Curc. tibialis ONv., Ent., V, 83, p. 383. — Long. 4 1/3 mill. Typus : Prothorax nigro-fusco-squamosus, villis tribus albidis notatus, imedià angustissimä ; elytra in dorso squamulis fuscis, versus apicem et latera dilutioribus tecta, intra humerum vitla, è lineä thoracis continuala, densius et albidius squamosa, versus callum posticum evanescens. Var. B. Color fuscus dilutior, pedibus totis testaceis. Var. y. In elylrorum disco pluribus maculis oblongis fuscis. — Sit. maculatus de Motschulsky, Bull. de Moscou, t. 22, 1849, p. 443. Gette espèce a beaucoup d’analogie avec S. Lineellus, mais elle est deux fois plus grande ; les yeux sont moins saillants, la tête plus profondément canaliculée, le corselet et les élytres moins profondément ponctuées, ces dernières terminées plus en pointe. Elle se distingue des autres espèces de ce groupe par son corselet très étroit, plus long que large. La tête est bn des on ns Classification du genre Silones. 979 couverte de squamules grisätres, principalement au-dessus des yeux; le corselet est d’un brun foncé coupé par trois lignes blanches, une très étroite au milieu, deux latérales beaucoup plus larges. L’écusson est blanc. Le milieu commun des deux élytres est d’un brun foncé, mais des squamules blanchâtres, qui semblent la continuation des bandes latérales du corselet, à la base des élytres, envahissent les 4°, 5° et 6° intervalles et se réunissent un peu avant l'extrémité des élytres. Le 7° intervalle est brun ; les bords sont plus clairs. La var. B est de ton plus clair; les pattes sont presque entièrement testacées. Dans la var. y, il y a des taches brunes oblongues dans les 3°, 5° et 7° intervalles. Cette espèce est très-souvent confondue avec S. humeralis, mais elle s’en distingue toujours par sa tête un peu plus étroite, surtout à la base, ce qui fait paraître les yeux un peu plus saillants. Le front et le rostre sont plus profondément creusés en rigole, le calus huméral des élytres est un peu plus saillant, leur extrémité moins brièvement arrondie; dans leur dernier tiers, les intervalles sont moins plans, un peu relevés et forment un petit calus apical saillant, presque comme dans $. callosus. Ce petit calus est l'extrémité du 5° intervalle; il est blanc, et cette cou- leur ressort d'autant mieux que l'extrémité des 4° et 6° intervalles qui enclosent le 5° est d’un brun foncé. Patrie : Europe tempérée et méridionale; Algérie. La cellection du Muséum renferme deux exemplaires de la variété &, qui proviennent de Perse et qui sont remarquables par leurs élytres qui sont entièrement d’un jaune clair sans aucune tache. H5. SITONES BICOLOR SChh., Gen., & VI, p. 275. — Oblongus, niger, sublus lateribusque densius albido vel viridescenti-squamosus et in elytris pube densä&, curlä, ereclä, præsertim postice, obductus. Caput rugoso- punclatum, cinereo-pubescens, fronte Subplanû, canalicula in medio pro- fundè impressa et versus apicem rostri producla; oculi perparum promi- nuli. Antennæ rufo ferrugineæ. Prothorax latitudine brevior, lateribus in medio nonnihil amplialus , rugoso-punclatus : niger, lenuissime fusco- pubescens, dorso vittis tribus distantibus subrectis albo-squamosis, mediä obsoletä. Scutellum albo-squamosum. Elytra prothorace latiora, humeris elevatis fere rectangulatis, lateribus non ampliata, apice conjunctim sub- He Série, TOME IV. 2 37/4 E. ALLARD. acute rotundata, punclato-Slriata : nigra, in dorso parce fusco-cinereo- tomentosa, ad latera indeterminate densius albido-squamosa. Corpus subtus albido-squamulosum. Pedes rufo-ferruginei, femoribus in medio infuscatis. — Long. 3 1/2 à 4 2/3 mill. Cette espèce est presque identiquement faite comme $S. cylindricollis, c’est la même taille et la même forme ; il n’y a de différence sensible que dans la couleur et dans les petites soies blanches, raides, plantées en ligne dans les intervalles de la deuxième moitié des élytres de S. bicolor ; en outre, le front et le bec sont plus échancrés en gouttière. Le milieu du corselet et le dos des élytres est d’un gris bleuâtre. II y a sur les côtés du corselet deux larges bandes blanches qui se prolongent au-dessous des yeux et sur les côtés des élytres. Quelquelois le blanc tourne au verdâtre, Dalmatie (M. Chevrolat); Andalousie, Turquie (M. de Heyden); Syrie (M. de Motschulsky). A6. SITONES BISERIATUS. — Long. 4 4/3 mill. J'ai séparé comme espèce, sous ce nom, un Sé/ones qui, pour la taille et la conformation des différentes parties du corps, est identiquement sem- blable au S. discoideus ; il a même, sur les élytres, un peu avant leur extrémité, le petit calus apical de cette espèce, mais il me paraît impos- sible de les assimiler complétement, à cause de la différence des couleurs et surtout de la différence dans les sétosités. Le béseriatus est revêtu en dessus de squamules d’un gris très foncé, presque noir, qui deviennent d’un gris presque blanc dans deux larges bandes latérales sur le corselet, qui se continuent ainsi sur les élytres en dedans des épaules; l’écusson est blanc, ainsi que le dessous de la tête, du corselet et de la poitrine. Tout le dessus est en outre couvert de petites soies d’un gris clair, courtes et inclinées qui, sur la seconde moitié des élytres,. forment deux séries distinctes dans chaque intervalle. La ponctuation du corselet est plus forte et plus visible que dans S. discoideus. Les pattes sont d'un ferrugineux plus vif, avec le milieu des cuisses en dessus, et non en dessous, très noir, Les antennes sont entièrement ferrugineuses. Le ventre est couvert de petites soies blanches soyeuses. Cette description est faite sur deux individus de ma collection, dont l’un a été trouvé par moi-même au bois de Vincennes, près Paris. Classification du genre Sitones. 375 h7. SITONES BLANCHARDI. — Long. 3 1/2 à 4 2/3 mill. Insecte brun, couvert en dessous de squamules et de petits poils serrés blanchâtres, orné en dessus de squamules d’un gris jaunâtre peu denses sur la tête, formant trois bandes longitudinales claires sur le corselet, plus abondantes et serrées sur les élytres, pricipalement vers les bords laté- raux, les épaules, sur l’écusson et autour de lui; elles laissent cependant apparaître plusieurs taches brunes dans les 3°, 4°, 5° et 7° intervalles. Les squamules sont entremêlées de petites soies très courtes, blanchâtres en dessous, jaunâtres en dessus, nombreuses sur la tête et autour de la bou- che, confusément plantées et tantôt plus, tantôt moins apparentes sur le corselet et les élytres. Le rostre est court, creusé dans son milieu d’un sillon qui remonte jusque sur le front et va en s’élargissant vers l'extrémité ; les yeux sont peu saillants, les antennes courtes et testacées, à massue un peu rembrunie. Le corselet est aussi large que long, également rétréci à la base et au sommet, un peu dilaté dans son milieu, couvert de points assez gros et médiocrement rapprochés. Les élytres sont oblongues, paral- lèles sur les côtés, rétrécies à l'extrémité qui est un peu en pointe. Les in- tervalles sont plans et les stries ponctuées. Les pattes sont médiocrement longues, d’un jaune testacé, à pubescence de même couleur. Il y à une très grande analogie entre cette espèce et le S. cylindricollis, et on peut facilement les confondre. Cependant le Blanchardi à le rostre plus court et creusé plus largement à son extrémité, le corselet est aussi étroit à la base qu’au sommet, et sa ponctuation est plus éloignée et plus forte ; les élytres ont les épaules bien marquées, mais moins carrément ; elles sont plus nettement tachelées de brun ; enfin il existe sur tout le dessus des petites soies jaunâtres très courtes et confusément plantées. Cette espèce se rapproche également beaucoup du $. bécolor ; le cor- selet est conformé et ponctué de la même manière, mais le rostre de ce dernier est plus largement creusé et est plus long, fes épaules ressortent davantage et les élytres portent des petites soies blanches plantées sur une seule et mème ligne droite dans chaque intervalle. Cette jolie espèce, trouvée en Algérie (Médéah, avril 4850) par M. Lucas, fait partie de la collection du Muséum. J'ai été heureux de la dédier à M. Blanchard, professeur d’entomologie au Museum , en souvenir de la complaisance avec laquelle il a bien voulu me communiquer les cartons du Muséum. J'en possède un exemplaire pris à Tanger, qui m'a gracieu- sement été donné par notre généreux et excellent collègue, le baron de Bonvouloir. 376 E. ALLARD. H8. SITONES HISPIDCLUS Germar, Schh., Gen., t. Il, p. 1923. — S. hæ- morrhoidalis Sch., Gen., t. IT, p. 1145. —Oblonqus, niger ; caput profunde punctatum, densè fusco-squamosum, fronte rostroque planis, sulcatis ; oculi subdepressi. Antennæ ferruginæ, clav& fuscâ. Prothorax latitudine medii vix longior, lateribus in medio nonnihil rotundatus , profundè dispersè punctalus, fusco-squamosus, lineisque tribus e squamulis densioribus flavis, media angusta, sæpè obsoleta, lateralibus latis, subarcuatis. Scutellum flavo-squamosum. Elytra thorace latiora, humeris subangulutis, apice con- junctim subacutè rotundata, convexior, profundè punctalo-striata, squa- mulis densis fuscis ct flavis maculatim tlecta, cum pilis erectis albidis sertatis. Corpus sublus densè fusco cinereo-squamosum. Femoribus piceis, flavo-squanulosis ; tibiis tarsisque testaceis. — Long. 3 4/2 à 4 4/2 mill. Cette espèce est remarquable par sa forme elliptique, par ses yeux très aplatis, par sa grosse ponctuation et par les petites soies blanches qui hérissent ses élytres. Elle est couverte de squamules brunes fort serrées, avec trois bandes latérales plus claires sur le corselet ; celle du milieu est étroite et souvent obsolète. Les élytres sont maculées de brun foncé et de brun plus clair. Les cuisses sont d’un noir de poix, densément pubescentes, souvent avec un anneau de squamules blanches. J'ai sous les yeux l’insecte originaire d'Autriche que Schænberr a décrit sous le nom de S. hæmorrhoidalis, et je suis convaincu que ce n’est pas une espèce; c’est un petit exemplaire presque complétement dénudé du S. hispidulus ; il a, il est vrai, l'extrémité des élytres ferrugineuse , mais j'ai rencontré des individus de S. hispidulus qui avaient cette même par- ticularité. Le Si. hispidulus est très commun dans toute PEurope; j'en ai reçu de M. de Motschulsky plusieurs, sous les noms suivants : S. salinus, Hol- lande ; S. crassiusculus, Hongrie ; S, Caucasicus, Caucase ; S. hispidulus, Polonia ; S. atomartus, Russie méridionale ; $. porcicollis, Sibérie occi- dentale, 9. SITONES TIBIELLUS SChh., Gen., t. Il, p. 121. — S. trisulcatus Sch., & VI, p. 276. — S. dispersus Muls. — Oblongus, niger : caput parce cinereo-squamulosum, profundi el remote punctatum; fronte planâ, sul- calä; rostro suprà impresso; oculi subdepressi. Antennæ lestaceæ, clavä nigricante. Prothorax longiludine ferè latior, lateribus satis rotundato- ampliatus, profundè et remotè punctatus, parcè cinereo-squamulosus. Ely- tra thorace latiora, humeris subangulatis, apice sabacutè rotundata, suprà conveæa, punclato-striala, punctis subremotis, interslitiis planis, subti- Classification du genre Silones. 377 liter rugulosis ; nigra, parcè cinereo-squamulosa eE pilis setiformibus, posterius longioribus et densioribus adspersa. Corpus subtus parcè cinereoz squamulosum. Pedes testacei ; femoribus în medio piceis. — Long. 3 4/2 mill. Cette espèce est généralement confondue avec S. hispidulus, dont elle se distingue par sa couleur uniforme d’un gris cendré, par son corselet relativement un peu plus large et plus arrondi sur les côtés, par sa taille un peu plus petite. Les pattes sont moins pubescentes et plus rouges; les cuisses sont moins rembrunies et seulement dans le milieu. En outre, les soies assez longues qui ornent les élytres, comme dans S, hispidulus, sont plus nombreuses et plus rapprochées que dans ce dernier. Patrie : Europe tempérée. Le Si. trisulcatus Sch. n’est qu'un {ébiellus dénudé et frotté, ce qui lui a fait perdre la plupart de ses squamules et de ses soies. 50. SITONES CYLINDRICOLLIS Schh., Gen., & VI, p. 269. — S. nebulosus et micellus Ziegler, coll. — S. ulicis Ulrich, coll. Galeazzi. — Oblongus, niger, lomento suprà griseo, fusco albidoque variegato, subtus cinereo- albido, vestilus, antennis, femoribus basi, libiis larsisque ferruginets. Caput rugoso punctatum ; fronte plant line& longitudinali impressa , rostro-sulcalo. Oculi perparum prominuli. Prothorax tongitudine latitu- dinem vix æquat, rugoso-punctatus, lateribus èn medio nonnihil amplia- Lus, obsoletissimè flavo-griseo lrilineatus. Scutellum albido squamosum. Elytra prothorace latiora, humeris callosis, oblusè angulatis, lateribus non ampliata, apice conjunctim subacult rotundata, tenuiler punctato- shriata; interstitiis planis. — Long. 4 1/2 mill. Celle espèce peut se comparer à $S. /éneatus, elle à à peu près la même taille, mais les yeux sont moins saillants, le corselet moins dilaté sur les côtés, presque cylindrique, les élytres atténuées à leur extrémité. Elle est d’un gris jaunâtre, mouchetée sur les élytres de taches blanches et brunes. Patrie : Bois de Boulogne (M. Chevrolat); Hongrie (M. Miller); Italie et Autriche (M. de Heyden). 51. SITONES MELILOTI Walton, ; P. 70.—Oblongus, niger, protho- raz fusco-densè-squamosus, cupreo-lrivillatus ; elytra squamulis brunnets, cupreis, cinereis vel argentatis variegatis tecta. Femora nigra bast et apice cum libiis tarsisque ferruginea. Antennæ leslaccæ, funiculo el clavä sæpe piceis. Caput et prothorax ul in $, humerali, sed tenuiler dense punctulati. 378 E. ALLARD. rostro fronteque planis in medio sulcatis. Oculi perparum prominuli. Elytra ut in S. humerali sed longior. — Long. 4 2/3 mill. Var. 8. S. maculosus. Elytra nigro-brunneo flavoque variegatus. Cette espèce est très voisine de S. humeralis Steph.; la tête, les yeux et le prothorax ont la même forme, avec cette différence que dans $S. hume- ralis le front et le rostre sont profondément et largement creusés en canal, tandis que dans S.neliloti le front et le rostre sont plans, marqués seule- ment dans leur milieu d’un étroit sillon creux; en outre la ponctuation de la tête et du corselet dans S, meliloti est fine et serrée, tandis que dans S. humeralis les points sont forts et écartés, et dans les intervalles il y en à d’autres plus fins. Les élytres forment un ovale plus allongé; elles sont couvertes de squamules très serrées, généralement brunes et par place soit d’un jaune cuivreux, soit cendrées, soit même argentées ; mais le plus souvent ces taches sont peu apparentes, les squamules brunes s’aperçoivent seules et le disque de lélytre est frotté. Le $. meliloti vit sur le Melilot ; M. Chevrolat et M. Ch. Brisout de Barneville Pont pris aux environs de Paris sur cette plante à l’époque de sa floraison, On la trouve aussi nécessairement en Angleterre (Coll. du Muséum). La var. 8. (S. maculosus mihi) est plus régulièrement et plus distincte- ment tachetée de brun foncé et de brun jaunâtre clair. Elle nv’a été com- muniquée par M. Chevrolat, auquel M. Kraatz l’a donnée comme une nou- velle espèce d’Andalousie. 52. SITONES HUMERALIS Steph., Brit. Ent., IV, p. 138. — $, promplus Sch., Gen., Il, p. 418. — Long. 4 1/2 mill. Fypus : Fusco-vel-cinereo-squamulosus, albido-triviltatus ; elytra in dorso squamulis fuscis vel umbrinis tecta, versus latera latè sed indeter- minale el èn vitt& intra humerali abbreviat& albo-squamosu. Var. 8. Elytris fere Lotis densius albido-squamosis. Var. y. Parcè cinereo-squamulosus , thorace obsolete albido-biviltato, elytris squamulis cinereis et ochraceis mixtis sat denst vestilus. — St. attritus Sch., t. IL, p. 107. Gelte espèce se distingue de S. léneatus par sa coloration, par ses yeux moins saillants, par son corselet moins dilaté sur les côtés, arrondi dans le milieu, plus fortement ponctué, par ses élytres plus en pointe à l’extré- Classificalion du genre Silones. 379 mité. Elle à également beaucoup d’analogie avec S. discoïdeus, mais elle est généralement plus grande, sa lète moins creusée, son corselet plus large. C’est presque la même forme et la même taille que $. cylindricollis, mais les élytres sont plus: larges, les épaules plus anguleuses, et la colo- ration très différente. La tête a un fort sillon sur le front et le bec échan- cré antérieurement ; elle est d’un brun cendré : le corselet est de cette même couleur, avec deux larges bandes blanchâtres un peu obliques sur les côtés, qui se prolongent sur les élytres et y forment deux taches intra- humérales de même couleur. Les élytres sont couvertes de squamules bru- nâtres et cendrées mélangées ; le milieu est plus brun, les côtés plus gris et même blanchâtres. Le S. humeralis paraît très répandu dans toute l'Europe tempérée et méridionale, en France, en Angleterre, en Italie et enfin en Allemagne, où M. de Heyden le prend sur les Saules, Il est tantôt plus foncé, tantôt plus clair, el celle variété de couleur lui a fait donner divers noms : ainsi il figurait dans la collection Ziegler sous les noms de C. squaleus, Autriche ; C. interruptus, Hongrie : G. énundatus, Styrie. Megerle l'avait dénommé S. sublineata, Hongrie ; et M. de Motschulsky, S. «mænus, Arménie, el S. axillaris, Caucase, J'ai entre les mains un type du S. «ttritus de la collection de Schænherr que m'a communiqué M. Boheman. Ce type est complétement semblable à S. humeralis Steph. pour la forme, la taille et la ponctuation; il n’y a de différence que dans la coloration des squamules, qui sont d’un cendré mélangé de brun en dessus et d’un blanc vif en dessous du corps et sur les côtés des élytres. Il n°y à pas de tache claire intra-humérale, et les bandes du corselet sont tout à fait obsolètes. 98. SITONES INOPS SCh., Gen., & TE, p. 410, — Oblongus, niger, suprà fusco-cinereo, sublus cinereo-argenteo-squaumosus , prothorace albido-tri- léncalo, scutello lincâque in elytris inlra-humerali fere integr& albido- squamosis. Antennis tibiis tarsisque rufo ferrugineis. Caput angustum, oculis fere depressis, fronte rostroque profondè canaliculatis. Prothorax subquadratus vel polius subcylindricus, lateribus in medio nonnihil am- pliatus, margine antico non elevalo, subtiliter confertim punctatus. Elytra prothorace laliora, humeris subangulalis, rotundatis, laleribus non am- pliata, apice conjunctim subaculè rotundala, tenuiter punctato-striata, interslitiis planis. Pedes albido-pubescentes. — Long. 4 mill. Celle espèce a une grande analogie avec $. humeralis pour la forme et 280 E. ALLARD. la coloration; cependant elle s’en distingue par son corselet moins large, plus distinctement rétréci en avant et ayant les bandes latérales moins larges et moins distinctes, plus finement ponctué; par ses élytres de forme moins large, par sa taille plus petite, par les squamules couvrant tout l’insecte qui sont moins serrées, moins unies, et ont davantage l’ap- parence de paillettes, comme dans $, fibialis. Le S. inops est d’un brun grisâtre en dessus; il a sur le corselet trois bandes de squamules blanches distinctes, mais non serrées et limitées comme dans $S. lateralis, par exemple. Les élytres sont également couvertes de squamules d’un brun cendré, entremêlées de squamules plus claires. 11 y a en dedans du calus huméral une tache blanche assez large qui se continue souvent en forme de bande claire jusqu’au delà des deux tiers de l’élytre. Patrie : J'ai surtout vu cette espèce d'Autriche. C’est M. Miller, de Vienne, qui paraît avoir été le pourvoyeur de la plupart des collections parisiennes qui la possèdent. Elle vient d’être prise cependant par M. Ray- mond dans le midi de la France. Ziegier lui avait donné différents noms : G. Lythrargyreus, brunneus et obsoletus. Enfin, M. de Motschulsky me l’a communiquée sous les dénominations de S. {mbatus, Transcaucasie, S. cu- prolineata, Russie mérid. 54." SITONES ELLIPTICUS , NOV. Sp. — Oblongus, niger; caput ut in S. hispidulo, profundè punctatum, fronte rostroque plants, sulcatis, nigro- cinereo-squamulosum ; oculi subdepressi. Antennæ ferrugineæ clavä fuscä. Prothorax latitudine evidenter longior, intrà apicem lævissime constrictus, lateribus in medio perparum rolundalo-ampliatus , confertèm fortiler et profundè punctatus, nigro-cinereo-squamosus , obsoletè albo-trilineatus , lineû mediä angustiore. Scutellum nigrum. Elylra thoracis basi parum latiora, humeris rotundatis, ovalis, lateribus sal rotundato-ampliatus, apice conjunctim rotundato, sal convexa, profundè punctato-striala, èn- Lerstitiis planis, squâmulis sat densis nigro-cinereis et albidis maculatim Lecta, cum pilis erectis albidis posterits densioribus. Corpus sublus nigro- cinereo-squamosus. Pedes pubescentes, femoribus nigris, tibiis larsisque ferrugineis. — Long. 4 3/4 mill. Cette espèce est facile à distinguer à sa grosse ponctuation, à sa couleur d’un noir cendré entremêlée sur les élytres de taches blanchâtres ; elle a la tête conformée comme celle de S. hispidulus, aussi fortement ponctuée, avec une ligne creuse qui va du front au bout du rostre, et les veux aplatis; Le corselet est plus long que large, peu dilaté latéralement, criblé de gros points. Les élytres ont la forme de celles de S. globulicollis ; elles sont 0 Classification du genre Sitonrs. 981 beaucoup plus étroites à la base qu’au milieu, ovales, fortement ponctuées- striées, avec les points plus rapprochés que dans S. hispidulus, el cou- vertes de squamules d’un cendré foncé, entremêlées de petites soies droites, surtout en arrière ; en outre, des squamules blanchâtres forment alternativement avec les autres des taches blanches et noires sur les 3°, 5° et 7° intervalles. Patrie : Algérie. dd. SITONES NIGER, NOV. Sp. — Oblonqus, nigerrimus prælercà anten- nis, tibiis tarsisque ferrugineis ; suprà, rarissimè el breviler pubescens, confertim subtiliter punctulalus ; elytra leviter punctato-striata; sublus pecloris laleribus linea albida utrinque; pedes yubescentes. Præcedenti sémillimus pro formé et staturä, sed aliter coloratus et punctatus.—Long. I mil. Cette espèce est identiquement conformée comme S. ellipticus ; ce sont les mêmes yeux aplatis, le même corselet, les mêmes élytres, mais le front et le rostre ont un sillon plus large et plus creux; la tête et le corselet sont finement ponctués, ornés d’une pubescence grisàtre, fine, courte et rare. Les élytres sont presque glabres, d’un noir brillant, très légèrement et obsolètement striées-ponctuées ; le dessous est noir, couvert d’une pubescence grise peu serrée ; les côtés de la poitrine et du corselet portent, comme dans $. sulcifrons, une bande latérale de squamules blan- châtres qui tranche sur le reste de l’insecte noir et presque lisse. La base des antennes est rousse, la massue couleur de poix. Les pattes sont noires, sauf lPextrémité des tibias et les tarses qui tournent au ferrugineux. Cette curieuse espèce a elé prise en Kabylie par abbé Chapelier (coll. Reiche), et à Alger, par M. Lucas (coll. du Muséum). 96. SITONES SERPENTARIUS Motsch, in litt. — Oblongus, niger, densè brunneo et argenteo-squamosus; antennis ferrugineis ; pedibus niaris ; pro- thorax salis subquadratus, lateribus perparum amplialus, rugoso-punc- tatus ; elytra thoracis basi latiora, postict laleribus ampliata, apice acutè rotundata, convexior, profundè punctalo-striata, interstitiis plants ; sub- Lus cinereo-squanosus. Slatura ct summa affinitas S. callosi Sch., major autem el convexior. — Long. 6 3/4 mill. Cette espèce a les couleurs du $S. callosus Sch., mais elle en diffère par sa convexité beaucoup plus forte d’avant en arrière, et par une teinte 982 E. ALLARD. — Classificalion du genre Silones. générale plus grisâtre, Les antennes, les yeux, le front et le rostre sont les mêmes; le vertex est distinctement bombé, tandis qu’il est plat dans S. callosus. Le corselet, à peu près aussi long que large, est plus convexe, plus arrondi sur les côtés, couvert de gros points écartés entre lesquels il y en a d’autres plus petits. Les élytres, beaucoup plus larges que la base du corselet, ont les épaules saillantes, presque carrées ; elles s’élargissent faiblement dans les deux premiers tiers, et dans le troi- sième s’arrondissent un peu en pointe; elles sont très convexes, dis- tinctement ponctuées-striées, avec les intervalles plats. Elles sont cou- vertes de squamules brunes et d’un gris blanchâtre, formant sur le disque des taches peu distinctes. Le dessous est densément couvert de squa- mules d’un blane grisätre. Les paltes sont noires, revêtues de squamules et poils blanchâtres. Ce Sitones, qui fait partie de la collection de M. de Motschulsky, a été pris au bord du fleuve Amour. | es. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DE CLYTHRA Tableau synoptique du sous-genre LACNÆA, Par M. E. ALLARD. (Séance du 1% Septembre 1864.) CLYTHRA (LACHNÆA Lac.) HIRTIPES. Jai reçu de Madrid, sous le nom de Clythra cylindrica Lac., plusieurs individus du sous-genre Lachnæa de M. Lacordaire qui me paraissent constituer une espèce nouvelle, Jai été porté tout d’abord à la prendre pour la £, hirta Fabr., dont la description lui convient sous beaucoup de rapports, mais outre que ses élytres ne sont pas d’un rouge sanguin comme dans celte espèce, mais bien d’un jaune testacé comme dans L. tripunctata, longipes, etc.; la ponctuation assez forte et serrée de son corselet m'a décidé à la considérer comme une espèce distincte à placer immédiatement après la L. hirta. En voici du reste la description : Elongata, postice latior, capile et prothorace cyaneo-nigris, infré cyanco- vérescens, dense albo hirta, prothorace evidenter Ssparsim punctulato ; elytris sat crebre punctalis, flavo-luteis, singulo punctis tribus (uno hu- merali, duobus infra medium transversim digestis), nigris. De la taille de la #ripunctata, mais d’un faciès moins robuste que cette espèce, sa forme étant plus allongée et moins cylindrique, par suite d’un rétrécissement très sensible qui existe au-dessous des épaules et qui fait paraître les élytres élargies en arrière, Sa couleur générale est d’un bleu verdâtre en dessous, presque noir sur le corselet et la tête ; elle a une pubescence blanche, longue et plus dense que dans C. cylindrica, sur la | tête, le corselet, le dessous du corps y compris les cuisses et les Libias ; * les tarsessont couverts de petits poils courts el très serrés. Tête médiocre 98/4 E. ALLARD. aussi large que longue ; vertex finement ponclué, séparé du front par un sillon arqué ; front ou plutôt tout l'avant de la tête déprimé, rugueux et ridé ; antennes et yeux comme dans €. cyléndrica. Prothorax conformé comme dans cette même espèce, c’est-à-dire cylindrico-conique, mani- festement plus étroit que la base des élytres et que les corselets des L. #ri- punctata, vicina, longipes, elc.; il est presque noir et couvert de petits- points enfoncés, bien marqués, assez rapprochés et disposés sans ordre. Écusson noir, lisse, en triangle rectiligne tronqué à son sommet. Élytres allongées, moins fortement et surtout moins profondément ponctuées que C. cylindrica, d'un fauve jaune assez clair ; elles ont chacune trois points noirs assez gros, l’un huméral, les deux autres disposés sur une ligne transversale immédiatement sous le milieu. Le point noir huméral est placé sur le calus buméral même, tandis que dans C. cylindrica, il est placé très visiblement plus bas : les deux autres sont généralement plus petits que dans la cylindrica, surtout lexterne. Les pattes sont courtes comme dans la cylindrica, mais les tarses ont leurs deux premiers articles d’un tiers plus long que dans cette espèce, le 1° est en carré allongé, le 2° très rétréci à la base, forme un triangle équilatéral ren- versé, allongé, le 3° en cœur allongé est fendu aux trois quarts de sa longueur. La Clythra hirtipes, par la longueur de ses tarses el sa taille, doit se placer après la 4ripunclala ; son corselet cylindrico-conique empêche de la confondre avec les autres Lachnæa à Lrois points noirs sur les élytres (vicina, palmata, longipes, elc.), et ne permet de la rapprocher que de C. cylindrica, mais comme on à pu le voir par la description qui précède, elle diffère suffisamment de cette espèce, par son vertex non sillonné lon- gitudinalement, par sa ponetualion beaucoup plus forte et plus serrée sur le corselet, beaucoup plus superficielle sur les élyires, par sa pubescence bien plus longue et plus dense, par la disposition des points noirs des élytres, enfin par sa couleur noire, un peu verdâtre en dessous, et non pas bleue, etc., etc. L'étude des diverses espèces du sous-genre Lachnæa que j'ai dû faire pour créer en toute sûreté l'espèce qui précède, m'a amené à dresser un tableau synoptique de ces espèces. Je me décide à le publier dans la pensée qu'il pourra être utile à ceux de nos collègues qui n’ont pas à leur disposition l’admirable ouvrage de M. Lacordaire, Sous-genre Lachnæa. 380 TABLEAU SYNOPTIQUE DES ESPÈCES DU SOUS-GENRE LACHNÆA, 1° Groupe. Élytres couvertes de points enfoncés et serrés. 1. 1° article des tarses antérieurs des males, grêle, sub- cylindrique, nu en dessous. 4. Élytres d’un fauve rougeâtre clair sans taches. paradoxa. 2. Élytres d’un fauve rougeâtre avec trois taches NS RE TN A 7777 II, 4° article des tarses antérieurs des mâles, allongé, large, déprimé, pubescent en dessous. Élytres d’un fauve plus ou moins rougeàtre avec trois points noirs, l’un huméral, les deux autres disposés trans- versalement au-dessous du milieu. A. Prothorax couvert en dessus de petits points épars et superficiels assez obsolètes. + Point noir huméral placé sur le calus huméral même. (©) 2° article des larses des en carré allongé. 3 3° article des tarses antérieurs très grand, formant un carré allongé, graduellement ré- tréci en arrière, fendu dans un peu plus du tiers de sa longueur. Tête, corselet et des- sous d’un noir bleuâtre pubescent. Front couvert de rides longitudinales. . . . . . palmata. nt 1. 3° article des tarses antérieurs un peu plus court, plus rétréei en arrière et fendu jus- qu'à moilié de sa longueur. Pattes anté- rieures plus allongées que chez L. palinata. Tête, corselet et dessous d’un bleu violet foncé, pubescents; front couvert de rugosi- lésiassez nes ER... nacrodactyle. OAI . 3° article des tarses antérieurs ne formant plus une plaque quadrangulaire rétrécie en 386 E. ALLARD., — Sous-genre Lachnæa. arrière, mais un cœur allongé fendu jusqu’au moins la moitié de sa longueur. Pattes an- térieures &’un quart moins long que dans L. palmata; tête, corselet et dessous d’un noir bleuâtre, pubescents . . . . . . .. OO 2° article des tarses en triangle renversé, le 3° en cœur allongé fendu aux trois quarts de sa lon- gueur. Tète, corselet et dessous à pubescence plus longue et plus abondante que chez toutes les pré- cédentes espèces. 6. Élytres d’un jaune testacé clair. . 7. Élytres d’un rouge sanguin très foncé, . . . 8. Tête, corselet et dessous à pubescence très fine et peu abondante, d’un bleu assez clair, DrMAE TE EMRELAENN EREMNERS PARA E +4 9. Point noir antérieur placé très sensiblement au-dessous du calus huméral. Corps de (OT CN UNUTIQUE NES MATTER B. Prothorax couvert en dessus de petits points en- foncés nombreux et bien marqués. 10. Prothorax, tête et dessous couverts d’une pu- bescence blanche, longue et serrée. Pro- thorax cylindrico-conique. Corps élargi en A PTIÈRO SUP au Me De NÉTUVRIe ie ele 14. Prothorax glabre, d’un bleu un peu ver- dàtre. Antennes noires en entier. Corps sub- CYLRATIQUE. AMENER ME Ru ne die 2° Groupe. 12. Élytres d’un rouge sanguin couvertes de cicatrices -yariplées St NS El longipes. tripunctala. hirta. tristigma. cylindrica. hirtipes. puncticollis. variolosa. Quatre nouvelles espèces du genre ERODILS, Par M. E. ALLARD. (Séance du 14 Septembre 1864.) Î. ERODIUS ZOPHOSOIDES Dej., inédit. — Get Erodius est gibbeux comme les bilineatus et bicostatus, mais généralement plus petit et plus court qu'eux. Il est d’un noir mat. Ses élytres ont des granulations écarlées sur les côtés, peu distinctes sur le disque près de la suture, mais très serrées à l'extrémité, Il n’a que quatre côtes comme le bicostatus, deux marginales et deux dorsales, mais ces deux dernières sont beaucoup plus écartées de la suture, très fortes et elles se rapprochent triangulai- rement en se dirigeant vers l’extrémité. Ses antennes sont peu épaisses, à articles allongés. Ses pattes sont comme dans bécostatus. Cette espèce est très commune en Algérie, M. le docteur Desbrochers des Loges le possède également d’Espagne. 2, ERODIUS RUGOSUS AÏL — L’Erodius rugosus à à peu près la même forme que PE. costalus ; ils sont tous deux assez fortement convexes et gibbeux et plus étroits en avant qu’en arrière. Ils sont très faciles à dis- tinguer à cause de la forme particulière et de la disposition des côtes des élytres. La côte dorsale est très saillante, atteint la base des élytres, et s’y élargit subitement, tandis que la latérale s’oblitère totalement avant la base. Toutes deux sont courtes et dépassent peu la moitié de la lon- gueur, Les antennes et les pattes sont les mêmes dans £. rugosus que dans costatus. La conformation du dessous est également semblable, avec la différence que dans Æ. costatus les flancs du prothorax ont des stries longitudinales oblitérées, tandis que dans Æ. rugosus, elles sont très marquées ; en outre, le presternum, les meso et metasternum et lab- domen dans £. costatus, sont légèrement granuleux, dans E. rugosus, ils le sont fortement. Mais les principales différences de ces deux espèces résident dans la face supérieure. L’E. costatus est très lisse et brillant en dessus; les tuber- cules y sont très écartés sur le derrière de la tête et sur la majeure partie des élytres, et le corselet très lisse et sans granulation, n’a que quelques points écartés sur les côtés. LE. rugosus est complétement terne, la tête, le corselet et les côtes sont couverts de tubercules assez gros et très serrés 388 E. ALLARD. — Qualre Érodius nouveaux. sur toute leur surface. Les élytres ternes ont également des tubercules écartés entre les côtes et serrés à l'extrémité. Pairie : Algérie. 3. ERODIUS GRANULOSUS AÎlL — Cette espèce vient se placer immé- diatement après l'E. barbarus Sol., dont elle a identiquement la même forme, la même taille, les mêmes disposition et conformation de côtes sur les élytres, les mêmes antennes à articles allongés. Mais voici les diffé- rences : VE. granulosus à le corselet un peu plus court et couvert de granulations fortes et serrées, au lieu de points ; les granulations des élytres sont beaucoup plus écartées et obsolètes entre les côtes et sur les côtes, elles ne sont serrées qu’à l'extrémité. Les épines des tibias anté- rieurs sont plus écartées que dans Æ. barbarus, et les quatre Libias pos- térieurs sont un peu courbés en dedans, tandis que dans E. barbarus, ils sont droits. Cette remarquable espèce a été prise à Nodna, en Algérie, par M. Hénon. h. ERODIUS DuPoNCHELII SOl., inédit. — Cet Erodius a une forme con- vexe comme VE. Maillei, mais il est plus ovale, moins gibbeux et plus petit. Son corselet est visiblement ponctué sur toute sa surface. Ses élytres ont les côtes latérales courtes, mais bien marquées, les côtes dorsales encore plus raccourcies, et de plus moins saillantes ; entre la côte dorsale et la suture, il y a une bande lisse qui ressemble à une côte oblitérée. Les granulations des élytres sont éparses en avant, serrées en arrière. Tout le dessus est d’un noir mat velouté. Les tibias antérieurs sont assez étroits, avec deux dents fortes ; les postérieurs sont courts et droits. L’abdomen a des granulations fines et serrées qui s’oblitèrent sur les côtés. Quelquefois les antennes ont les articles un peu plus allongés, ainsi que les tibias postérieurs qui, en outre, sont un peu sinueux ; la côte dorsale est mieux accusée et les granulations des élytres un peu plus effacées antérieurement. Sont-ce des différences sexuelles ? J'ai enfin rencontré dans diverses collections sous le nom de E. Klugii Sol., inéd., des individus dans lesquels les côtes dorsales et juxta-suturales sont encore plus oblitérées, les tibias antérieurs sont un peu plus trian- gulaires, l'abdomen est lisse sans granulations, avec le dernier segment ponctué. Pour tout le reste : forme, couleur, granulations du dessus, tibias postérieurs, il y à identité. Cette espèce el ses variétés proviennent de Syrie. Tableau synoptique des espèces du genre ERODIUS, Par M. E. ALLARD. (Séance du 10 Novembre 1864. Solier, dans le grand travail qu'il a fait paraître il y a trente ans, dans les Annales, a partagé les Erodius en deux divisions ; il a rangé dans la première ceux qui ont des antennes grèles, avec le dixième article nota- blement anguleux et le onzième très saillant, aussi grand que le pré- cédent. Je ne m'occupe pas de cette première division, qui ne contient que irois espèces étrangères à la faune européenne et circa-méditerranéenne., La deuxième division a le dixième article des antennes tronqué carré- ment à son extrémité ou pas sensiblement anguleux; le dernier plus court que lui, peu saillant et presque toujours très court. Cette division ne contient que des Insectes propres au midi de l'Europe et aux pays dont les côtes sont baignées par la mer Méditerranée. Ce sont ces Erodius que l’on rencontre le plus fréquemment dans nos collections, et, il faut l'avouer, qui y sont généralement mal déterminés. Je viens de les étudier avec beaucoup de soin, en cherchant à rapprocher des descriptions de Solier les nombreux types que j'ai trouvés tant au Muséum que dans la collection de notre collègue M. Henri Deyrolle, et j'ai dressé le tableau synoptique suivant, qui, je l'espère, pourra éviter des tâtonnements aux entomologistes qui s’occuperont de ce groupe. h° Série, TOME IV. 25 390 E. ALLARD. 1" Subdivision. Antennes peu épaisses, à articles compris entre le 3° et le 9° étroits, minces, subconiques, notablement plus longs que larges, le 9° conique, allongé, jamais transverse. A. Côte dorsale des élytres très saillante, côte latérale nulle ou oblitérée. (-) Côtes dorsales très rapprochées de la suture et parallèles. X Corps très gibbeux. 1. Élytres couvertes de tubercules serrés . . . bilineatus. 2, Élytres lisses, brillantes, avec des tuber- cules écartés même à l'extrémité . . . . bicostatus. x X Corps plus allongé, assez déprimé. 3. Élytres avec des tubercules écartés en avant, SéRFÉSIER MATTIÈTE Je ue le en Ce NTinErtler GO) Côtes dorsales éloignées de la suture, se rappro- chant à leur extrémité. h. Corps court et gibbeux ; les tubercules des élytres nuls dans le milieu, écartés sur les côlés, serrés à l’extrémité. . . . . . . . . zophosoïdes. B. Côtes dorsale et latérale des élytres très saillantes toutes deux. (-) Côte dorsale atteignant la base des élytres et s’y élargissant subitement ; corps gibbeux ré- tréci antérieurement. 5. Corselet lisse ; élytres brillantes. . . . . . . costatus. 6. Corselet el Lète entièrement couverts de très fortes rugosités ; dessus mat. . . . . . . . 7'ugosus. (OO Côte dorsale non élargie à la base des élytres qu’elle n’atteint pas toujours: Tableau synoptique du genre Erodius. 391 7. Corselet fortement ponctué en dessus . . . harbarus. 8. Corselet couvert de forts (ubercules . . . . granulosus. Corselet lisse sur la majeure partie de sa surface. 9. Corps parallèle, étroit ; corselet finement ponctué sur les côtés ; tibias postérieurs DRE STE ARQUES A PNA Pole te ie UTULEZ. 10. Corps ovale ; corselet finement ponctué en dessus; tibias postérieurs droits. . . . . . gébbus. 11. Corps ovale, moins convexe ; corselet fine- ment ponctué en dessus, un peu granuleux sur les côtés ; côtes dorsales et latérales très longues NC NE DIGATINATUS ET scaber Sol.? 12. Corps ovale, plus déprimé ; corselet lisse sur le dos ; côtes dorsale et latérale courtes dépassant à peine le milieu. . . . . . . Wagneri Er. C. Côtes dorsales et latérales des élytres complétement nulles. Corps de forme renflé et presque globu- leuse, très lisse et brillant. 4 2 . Antennes très longues ; corselet très court, à bord latéral relevé et arqué, un peu ru- gueux aux angles postérieurs ; pattes longues, grèles . exilipes Luc. 14. Antennes à articles courts et transversaux à partir du 5°; corselet plus étroit, plus long, à bord latéral non relevé et un peu sinueux, lisse au milieu, ponctué sur les côtés ; paltes courtes, tibias antérieurs presque triangulaires. . . . . . . . . . glabratus. 392 E. ALLARD. 2° Subdivision. Antennes épaisses à articles compris entre le 3° et le 10°, pas sensible- ment plus longs ou même moins longs que larges. 1° Groupe. Tibias antérieurs étroits, subfiliformes, Tantôt la dent supérieure est brusque et comme implantée sûr la jambe, et tantôt elle paraît formée par une échancrure de l'extrémité du tibia, et le côté intérieur est assez sensiblement échancré. A. Côtes dorsale et latérale bien prononcées, mais peu saillantes et arrondies. 45. Corps oblong, convexe, assez parallèle ; ab- domen granuleux; tibias antérieurs épais, postérieurs longs et sinueux. . . . . .. 16. Corps oblong, peu convexe, beaucoup plus petit ; abdomen très légèrement granu- leux ou lisse avec les sillons du premier segment bien marqués ; tibias antérieurs étroits, postérieurs courts et droits. . . . B. Côte dorsale effacée ou peu prononcée, côte latérale bien prononcée, au moins près de la base des élytres. a. Corps de forme assez déprimée, ensemble des ély- tres plus ou moins triangulaire. I. Tibias antérieurs un peu coudés en dedans à leur extrémité, la dent supérieure paraît for- mée par une échancrure de l'extrémité du tibia ; tibias postérieurs sinueux. Maillei. parvus. l'ableau synoptique du genre Erodius. 17. Corselel très échancré postérieurement; côtes latérale et marginale longues; abdomen très granuleux avec des sillons longitudi- naux très prononcés à la base du premier MO Sera MEME de 18. Corselet moins échancré en avant ; côtes la- térale et marginale courtes, atteignant à peine le milieu ; abdomen très granuleux mais avec les sillons longitudinaux du 4° segment beaucoup plus fins et plus nom- ln De ae ana ee HE ÉCRAN Au ER Il. Tibias antérieurs étroits, subfiliformes. 19. Forme du précédent ; côtes dorsale et mar- ginale longues ; abdomen lisse, ayant des sillons longitudinaux très courts et très forts au 1°" segment et des points enfoncés au dernier; tibias postérieurs droits . . . 20. Forme du précédent, mais ayant la côte la- térale peu prononcée, et n'étant plutôt qu'indiquée, ainsi que la dorsale, par deux très légers soulèvements des élytres ; ab- domen finement granuleux avec le dernier segmentiiortement pOnCtUËr. MMM, b. Corps ovale, régulièrement convexe, nullement triangulaire. 91. D'un noir mal veloutéen dessus; corselet fine- ment ponctué; élytres à granulations écar- tées en avant, serrées postérieurement, ayant, outre la côte latérale courte, mais assez saillante, un vestige de côte dorsale et, plus près de la suture, une bande lisse qui ressemble à une côte oblitérée. Type. Abdomen granuleux, tibias antérieurs étroits avec deux fortes dents . . . . Var. Abdomen lisse sans granulations avec le dernier segment ponctué ; tibias antérieurs un peu plus triangulaires ; toutes les côtes DIUSNODRLEREES. 2121 0 PRE corinatus. brevicostatus. var. Boyeri. Fabricir. laticollis. Duponchelit. Klugqui. lo © ” 394 E. ALLARD. C. Côtes dorsale el latérale également peu prononcées ou effacées. a. Corps d’un noir mat en dessus, un peu rétréei postérieurement ; corselet très lisse au milieu ; deux fossettes bien marquées au bord de l’épis- tome. 29. Labre rouge; moitié antérieure des élytres lisse, légèrement granuleuse sur le reste de leur surface, mais un peu plus vers leur extrémité ; tibias antérieurs filiformes, ar- qués en dedans; abdomen très granuleux. 93. Labre noir; élvtres plus fortement granu- leuses ; tibias antérieurs plus épais, moins arqués en dedans, abdomen moins granu- leux, souvent brillant , Var. D'un noir moins mat et point pulvérulent; côte latérale, quoique non saillante, assez distinpte hote ie siens Var. D'un noir mat et pulvérulent comme le type ; les quatre tibias postérieurs courbés en dedans à:leur extrémité AMEN ES b. Corps noir, de forme plus déprimée, plus allon- gée et également rétrécie en arrière. 24. Corselet long, ponctué sur ses bords; épis- tôme sans fossette ; abdomen granuleux. Var ETES DOHE SMS Re c. Corps oblong, convexe, un peu renflé avant le milieu des élytres et nullement rétréci en ar- rière ; abdomen granuleux. 95, Dos du prothorax fortement ponctué ; tuber- cules des élytres assez forls, épars anté- rieurement, rapprochés à l'extrémité . . . 26. Dos du prothorax ponctué légèrement el par place ; tubercules des élytres plus petits, presque nuls près de la suture . . . . . Dejeani. eur Opæus. dislinctus Sol. Curvipes. lonqus. Goryr. puncticollis. oblonqus. F'ableau synoptique du genre Erodius. 395 2° Groupe. Tibias antérieurs épais el larges, sensiblement triangulaires et comme échancrés à l'extrémité, ce qui les fait paraître bidentés. La dent supé- rieure n’est jamais aussi brusque que dans le premier groupe, ni comme implantée sur le tibia. A. Côte dorsale entièrement effacée. « Côte latérale peu saillante, I. Tibias antérieurs échancrés au côté interne, 27. Corps ovale, convexe, gibbeux; corselet lisse en dessus, ponctué aux angles ; abdomen brillant, à granulations peu serrées; élytres presque sans apparence de côtes. . . , . oréentalrs. 28. Corps ovale, déprimé, brillant; corselet très lisse, à peine ponctué aux angles; abdomen brillant, lisse, excepté le dernier segment à peine granuleux ; côte latérale très courte peu saillante . . nitidiventrrs. IT. Tibias antérieurs droits, où pas sensiblement échancrés au côté interne, 29. Corps convexe, de forme oblongue, subpa- rallèle, presque sans apparence de côtes; abdomen brillant et ponctué, non gra- DULCUX 0 PPS PE UN ERNEST a ET 02e) x Corps de forme ovale, convexe, ayant l’en- semble des élytres assez fortement rélréci postérieurement, et des tubercules sur toute leur surface, écartés en avant, plus serrés en arrière, 30. Corselet long, très échancré en avant, for- tement sinueux à la base; corps gibbeux, 396 E. ALLARDL. assez brillant en dessus; abdomen gra- DUIEUXS RU UE Var. Corps terne et pulvérulent en dessus. Var. Corps plus étroit, fossettes de l’épistôme plus marquées, côlés du corselet légère- ment granuleux, abdomen lisse, dernier SESMONT ETANAICNRS A EEE A. . Lie 31. Gorselet plus court, presque droit à la base; corps moins gibbeux ; abdomen granuleux. Var. Plus petite, plus courte, plus triangu- RIDER AMENER RENNES Var. Plus grande, côte latérale un peu plus indiquée, abdomen moins granuleux, der- Niér SCSTRENL DONC V0 32, Corselet et forme du corps de E. siculus, mais les angles du corselet plus allongés en arrière, côtés du corselet plus ponctués, abdomen très brillant, premier segment légèrement ponctué, le dernier fortement. X x Corps convexe, très large, relativement plus court que les précédents, ayant l’ensemble des élytres assez rétréci postérieurement el des tubercules sur toute leur surface, écarlées en avant, plus serrées en arrière ; abdomen très lisse, dernier segment ponc- Lué. € 33. Gorselet sensiblement ponctué . . . , . . 8h. Corselet lisse dans son milieu ; insecte plus POUR TISUDR NE SURESNES EN Re b. Côte latérale saillante. or 3». Corps de forme déprimée ; insecte ne diffé- rant du carinatus que par ses antennes courtes, ses Libias antérieurs triangulaires, ses tibias postérieurs courts et droits, et son abdomen brillant et ponctué. . . . . africanus. | langerianus. siculus. DICÈNUS. neapolitanus. subnilidus. Audouinr. Chauveneti. lalus. l'ableau synoptique du genre Erodius. 36. Corps convexe, obtus postérieurement, gib- beux, d’un noir mat en dessus ; corselet lisse sur le dos; élytres à granulations très écartées, serrées à l'extrémité ; abdomen brillant, dernier segment ponctué B. Côte dorsale plus ou moins marquée. ©) Élytres couvertes de tubercules sur toute leur surface. 37. Insectes assez larges, ayant la côte dorsale presque nulle, les tubercules gros et serrés jusqu’à la base de l’élytre ; abdomen tantôt granuleux, tantôt lisse et ponctué . . . . Insectes plus parallèles, un peu déprimés sur le dos, les tubercules des élytres écartés en avant, très rapprochés en arrière; cor- selet ponctué sur les côtés ; abdomen gra- nuleux. 38. Côtes dorsale et latérale très peu saillantes . Por DIUS DOULEUR NOR ERLS 39, Côtes dorsale et latérale très saillantes, à arête tranchante; fond des élytres d’un noir MA ay AU a de pre AS PTE EE * h0, Insectes ovales, convexes, d’un noir mat pulvérulent, les tubercules des élytres très fins, écartés en avant, plus gros et très rapprochés en arrière, les deux côtes laté- rale et dorsale courtes, mais saillantes et brillantes ; abdomen brillant mais très STARUIONX 20 Eu MLEE 09 ir Ses 41. Insectes ovales, très convexes, gibbeux, non pulvérulents, les tubercules des élytres plus forts que dans le précédent, écartés en avant, rapprochés en arrière, les deux côtes latérale et dorsale plus longues, très saillantes et brillantes ; abdomen brillant. à peine ponctué ou très peu granuleux. . proæimus. nitidicollis. subparallelus. subcoslatus. Emondi. marginicolles. ambiquus. 97 398 E. ALLARD. — T'ableau synoplique du genre Erodius. OO Élytres presque lisses dans leur partie antérieure, les tubercules écartés sur les côtés et serrés à l'extrémité. + Corselet plus long que la lête. X Corps court, en ovale assez large, très con- vexe et gibbeux. 42. Corselet lisse ; côtes dorsale el latérale bien marquées, mais peu saillantes ;: abdomen OPSCUT TREUEUX ge LE UE Mél nes (lenis 13. Corselet lisse sur le dos, ponctué sur les côtés ; côtes dorsale et latérale plus mar- quées; abdomen plus ou moins granuleux. Insecte plus grand, plus large, . . . . . Pecroleri. 44. Corselet et abdomen très lisse ; côtes dor- sale et latérale étroites et très saillantes : forme encore plus courte, plus globuleuse que celle des deux précédents. . . . . . affinis. x x Corps en ovale allongé, un peu triangulaire postérieurement, convexe et gibbeux. 45. Gorselet très long, fortement sinueux a la base. Insecte d'un noir brillant ainsi que l'abdomen qui est plus ou moins granuleux. mrttrer. +-- Corselet très court, moins long que la lête. 16. Forme de l'E. harbarus : corselet lisse, les côtes des élytres très saillantes et très elroites, abdomen tuberculeux. . . . . . syriacus. ITR | | Notes sur le genre SETENA Scbr. Par M. GUENFE. EE DE Séance du 24 Août 1864. à os Dans les Études sur Le genre Lithosia que la Société a insérées dans ses Annales, année 1861, j'ai fait ressortir (p. 41) les différences considérables qui séparent le genre Seténa du genre Lithosia proprement dit. Parmi ces différences que l'étude des espèces exotiques n’a fait que confirmer depuis, j'ai surtout insisté sur la présence, dans le genre Setina, d'un organe particulier que personne n'avait encore observé et qui consiste en deux larges vésicules tympaniformes siluées dans la région pectorale, J'ai ajouté que je pensais que la nature n'avait pas créé en vain ces curieux appendices, et qu'ils devaient servir à produire un son analogue à celui qui a déjà été signalé chez la Chelonia pudica, promettant de vérifier ma conjecture sur l’insecte vivant, et de faire part à mes collègues du résultat de mes recherches. L’excursion provinciale de la Société dans la vallée de Zermatt, dont je n'applaudis d’avoir fait partie cette année, nr'a mis à même de me ren- seigner complétement à ce sujet, deux espèces de Selina y étant fort répandues. Jai pu m'assurer ainsi que, comme je l'avais supposé, les Setina produisent, à l’aide de l'organe que j'ai signalé, des sons très faciles à percevoir, et l’un de nos collègues, M. Constant, qui a vérifié le fait de son côté, n'indiqua même un moyen de faire émettre ces sons à volonté. Il suffil pour cela de presser doucement l’insecte entre le pouce et l'index, comme quand on le saisit pour l’étouffer dans le filet, et de l’approcher de son oreille. On entend alors distinetement une sorte de crépitation, consistant en des coups répétés qui imitent un peu le tic lac 1100 GUENÉE. d’une montre ou les pulsations des Anobium, plutôt qu'ils ne participent des stridulations des Cigales et des Criquets, avec lesquels l’analogie paraitrait pourtant plus frappante au premier abord. Nul doute que, quand l'animal produit ces sons en pleine liberté et pendant le vol, ils ne se fassent entendre encore plus distinctement, puisqu'ils ne sont point assour- dis par la pression et que la vibration des timbales se produise alors avec toute sa sonorité, surtout dans le silence de la nuit. Le mâle seul paraît apte à émettre ce bruit, ou si l’on veut ce chant ; non pas que la femelle soit privée de l'organe en question, mais chez elle, la vésicule tympaniforme est beaucoup plus petite, déprimée, et réduite, pour ainsi dire, à l’état rudimentaire. Je n’oserais pourtant affirmer qu’elle soit complétement privée de la faculté de produire des sons qui peut-être sont perceptibles pour les organes délicats de ces insectes. Quelle est d'ailleurs lutilité de ce chant pour nos Setina? Est-ce un appel pour la réunion des sexes ? C’est la première supposition qui se pré- sente à l'esprit et elle semblerait parfaitement justifiée si c’était la femelle qui le possédât, puisqu'elle a, comme on sait, les ailes tellement réduites en proportion de son énorme abdomen, qu'elle est privée à peu près de la faculté de voler, Mais nous venons de voir que c’est le mâle, au con- traire, qui est pourvu de ce moyen d'appel, bien que chez lui les organes de la locomotion soient au complet. D'ailleurs, cette supposition resterait sans application à l’autre Lépidoptère pourvu de timbales, la Chelonia pudica, dont la femelle a les ailes tout aussi développées que le mâle. Il faut donc chercher une autre explication, et J'avoue que, pour ma part, je n'ai pu rien imaginer de plausible. Examinons maintenant par quel mécanisme le son est produit ; c’est encore une question qui n’est pas complétement résolue à mes yeux, el je crains bien qu’elle ne reste aussi longtemps controversée que celle qui s’agite encore à propos de l’Acherontia Atropos. Ici, aucun organe pourvu d’épines ni de dents à l’aide desquelles l'animal puisse exercer un frottement de quelque puissance sur la vésicule résonnante. La patte est complétement mutique dans toutes ses parties, la trompe à peu près nulle, l'antenne trop molle pour opérer aucune compression ; le front aplati et simplement chagriné n’a point, comme celui de la Chelonia pudica, ces fortes dentelures cornées qui d’ailleurs ne pourraient être mises en contact avec lorgane musical. Donc, aucune cause venant du dehors, et c’est évi- demment dans l’intérieur de la timbale qu'agirait lParchet, ou plutôt le battant qui produit le son, car si l’on en juge par sa nature, ce serait plutôt par percussion que par frottement qu'il aurait lieu. Si l’on ouvre Sur le genre Selina Schr. AO la vésicule, on voit qu'elle est divisée en deux parties par une cloison membraneuse : la cavité droite est absolument vide ; la gauche, plus pro- fonde il est vrai et plus difficile à explorer, ne me paraît pourtant ren- fermer aucun organe particulier, et, dans {out les cas, aucun corps qui puisse agir à la manière d’un marteau. Il faut donc encore renoncer à la supposition d’un corps percutant. Reste l’action de l'air, et pour ma part, sans que j'ose rien affirmer, c’est le mécanisme ‘qui me parait le plus probable. La membrane qui recouvre l'appareil est mince, flexible et en même temps d’une consistance de tale ou de parchemin ; on la fait fléchir à volonté et, aussitôt que la pression qu’on exerce sur elle vient à cesser, elle reprend sa position primitive avec élasticité. C’est donc, je le crois, par froissement que le bruit se produit, soit que l’insecte contractant ses organes pectoraux ploie et déploie alternativement la membrane, soit, ce qui me paraît plus probable, qu'il soit doué de la faculté de faire momen- tanément le vide, au moins partiellement, dans la cavité de lappareil, en aspirant une partie de Pair qu'il contient, ce qui fait rentrer la membrane, puis de la gonfler de nouveau par une expiration subite. Chacun peut, comme on sait, opérer avec la bouche dans une vessie bien sèche, ces deux mouvements opposés et produire par ce moyen, un bruit sec et éclatant, tout à fait analogue à celui de nos Sefina. Je livre ces supposi- tions à la réflexion des entomologistes. Saisissons cette occasion pour examiner maintenant une autre question, moins curieuse sans doute, mais qui a aussi son intérêt pour les Lépidop- téristes : celle de la validité spécifique des Selina ramosa et Kuhliweint que beaucoup d’entomologistes considèrent aujourd’hui comme de simples variétés de l’aurila. Ici encore je mettrai toutes les pièces du procès sous les yeux de mes collègues. Parlons d’abord des premiers états. J'ai pris, dans le Valais, une grande quantité de chenilles de lawrita et de la ramosa, et j'ai pu les comparer attentivement. J'avoue tout de suite que je ne suis parvenu à saisir entre elles aucune différence essen- tielle. Mais qu'on ne se hâte pas d’en conclure que ces deux espèces n’en font qu’une, car la chenille de notre Setina irrorea, à laquelle personne ne contestera le droit de former une espèce distincte, n’en présente pas davantage. Je vais décrire, au reste, la chenille de lœwrila, qui est, je crois, encore inédite, et on verra que cette description peut s'appliquer indistinctement à toutes les chenilles connues du genre Setina. Le fond de sa couleur est noir ou d’un noir brunätre suivant l’âge et le sexe, avec une large bande vasculaire d’un jaune citron, formant sur 02 GUENÉE. chaque anneau deux taches rhombhoïdales plus où moins interrompues entre les deux trapézoïdaux postérieurs. Les deux antérieurs sont beaucoup plus petits, peu visibles, et placés sur la partie noire, de chaque côté de la pointe postérieure de la première losange. Une bande stigmatale sem- blable règne au-dessous des stigmates qui sont très difficiles à apercevoir, sauf les deux extrêmes. Entre ces deux bandes maculaires court une ligne sous-dorsale de même couleur, mais beaucoup plus fine et interrompue. Au-dessous de la stigmatale on voit une série de taches larges et isolées, et la base de chaque patte est encore marquée d’une autre tache. Toutes les verrues sont noires et garnies de poils verticillés fins et longs, égale- ment noirs, à l'exception de ceux des côtés, qui sont blonds. La tête est petite, noire et luisante. Le ventre et les pattes sont bruns. Je viens de dire que cette description peut s'appliquer à toutes les Selina; maintenant voici les différences très légères et très fugitives qu'on peut observer entre elles, encore disparaissent-elles chez des individus intermédiaires. L'érrorea à les bandes sous-dorsale et stigmatale un peu confondues et ne laissant entre elles que des marbrures noires, isolées. Chez une belle variété de la même espèce qui se rencontre au Vernet (Pyrénées-Orientales), la bande vasculaire est plus continue, d’un jaune plus foncé, et les deux trapézoïdaux antérieurs se détachent nettement en noir sur la partie jaune. Toutes les autres lignes disparaissent en partie ou se réduisent à des taches éparses, enfin les poils blonds dominent. Cette chenille paraît, au premier abord, très distincte de l’irrorea, et c’est la plus tranchée de toutes ; mais le papillon est complétement identique à l’érrorea de nos environs. La chenille Ge ramosa est plus petite, d’un ton plus noir, ce qui fait que loutes les lignes s’y détachent plus nettement en jaune citron bien franc. ‘Tous les poils sont noirs, même les latéraux. Ces différences, si légères d’ailleurs, ne sont pas toujours constantes. Toutes ces chenilles vivent sous les pierres et sur les rochers, dont elles mangent les Lichens, et sont d’une extrême sobriété ; aussi croissent- elles avec une grande lenteur et supportent-elles facilement un jeune qui tuerait promptement les autres larves. Elles se chrysalident dans un léger tissu, entreméêlé de longs poils et suffisant tout juste pour les contenir : elles établissent ces coques tantôt sous les pierres, tantôt contre les rochers dans les parties les moins visitées par le soleil. On les trouve très faci- | | Sur le genre Setina Schr. A0û lement ainsi dans toute la vallée aux abords de Zermatt et sous les pierres qui entourent l'hôtel du Riffelberg. Parlons maintenant des papillons, en négligeant cette fois lérrorea sur laquelle il n’y a rien à dire de nouveau, au moins dans le présent mémoire. L’aurita et la ramosa sont nettement tranchées dans les deux sexes à l’état parfait, et ma conviction est qu’elles forment bien deux espèces, malgré la ressemblance de leurs chenilles. Jamais on ne rencontre d’indi- vidus intermédiaires. On sait combien leur coupe d'ailes diffère, ainsi que leurs dessins ; en outre, chez Paurita le collier est toujours entièrement jaune ainsi que les ptérygodes, tandis que ces deux parties sont mêlées de noir chez la samosa. Enfin dans les individus fraichement éclos, et encore non piqués, le thorax de la première est marqué au milieu d’une petite tache jaune arrondie qui n'existe jamais chez la seconde. Les antennes et les pattes sont également plus teintées de jaune. L'aurila ne varie pas. Il est bien loin d’en être de mème de la ramosa qui, dans les régions très élevées, présente une foule de modifications dont les deux plus tranchées sont d’abord lenvahissement de la couleur noire, qui réunit les rameaux avec les points subterminaux et qui, chez certains individus, remplit tout le disque des premières ailes. Ce mélanisme est commun à tout le genre Setina, et a donné lieu à la création d’une espèce qu'on à voulu faire aux dépens de la roscida sous le nom de inelanomos. La seconde variété est l'opposée de la précédente, et incline au con- traire vers l’albinisme. On rencontre, en effet, des individus qui, au lieu du beau jaune d'or qui est la couleur typique de la ramosa comme de l'aurila, présentent une nuance ocracée pâle et presque blanche, qui s'étend jusque sur les antennes ; on prend ainsi une assez grande quantité d'in- dividus qui paraissent très frais. Toutefois, il faut faire ici la part de lin- fluence des rayons solaires, qui ont une puissance décolorante très active dans le voisinage des neiges, ainsi qu’on peut s’en assurer sur plusieurs espèces des sommets. Pour moi, je n'ai 6btenu d’éclosion aucun indi- vidu de cette nuance, et il est à remarquer aussi que les dessins noirs ne subissent, chez cette douteuse variété, aucune modification. L’habitat des deux espèces est bien tranché, L'auwrita vit dans les vallées; elle est fort répandue autour de Viège ; je l’ai prise également à Martigny et à Vernayaz, et je crois qu’elle habite toute la vallée du Rhône. Quant à la ramosa, C’est une espèce des montagnes : elle ne commence guère #04 GUENÉE. — Sur le genre Setina Schr. avant Zermatt el devient plus commune à mesure qu’on s'élève davantage. Sur le Riffelberg, et surtout autour du Gornergrat, elle est si abondante, qu'on trouve la chenille sous les pierres par douzaines, et le papillon mâle y vole en quantité. Quant aux femelles, elles sont, dans les deux espèces, proportionnément aussi rares que celles de l’érrorea chez nous. Cette rareté ne tient pas seulement, comme on pourrait le croire, à lab- sence du vol, car on trouve au moins vingt chenilles de mâles contre une seule de femelle. Quant à la Kuhlweïni, que je n'ai jamais pris moi-même, je n’en dirai que quelques mots. Je suis porté à la croire distincte ; je remarque surtout que le front est jaune, ce qui est un caractère fort important dans toute la famille des Lithosides. La tèche thoracique dont j'ai parlé chez l'awrita est ici énorme et triangulaire dans les deux sexes. Ces deux caractères sont très utiles, surtout pour faire reconnaitre Ja femelle de la Kuhlweëni, qui a tout à fait la coupe et les dessins de celle d'aurita et dont l'abdomen est souvent tout aussi noir ; quant à sa chenille qui est inconnue, je crois qu'on peut s'attendre à la trouver exactement pareille aux autres. COLÉOPTÈRES DE L'ILE DE CUPA. (Suite) (1). NOTES, SYNONYMIES ET DESCRIPTIONS D'ESPÈCES NOUVELLES. CINQUIÈME MÉMOIRE. — Famille des PARNIDES, HÉTÉROCÉRIDES, PASSALIDES et LAMELLICORNES (Tribus des COPRIDES, APHODIIDES, HYBOSORIDES, GÉOTRUPIDES et TROGIDES). Par M. Auc. CHEVROLAT. (Séance du 8 Juin 1864.) Ce cinquième mémoire contient 29 espèces, dont 11 sont présumées être nouvelles, réparties dans les familles des PARNIDES, HÉTÉROCFRIDES, PassALIDESs et enfin dans les tribus des Coprides, Aphodiides, Hybosorides et Trogides pour la famille des LAMELLICORNES. M. le docteur Gundlach, qui possède une collection des plus complètes de Coléoptères de Cuba, veut bien me communiquer tout ce qu’elle renferme, Déjà il m’a envoyé quatre boîtes, malheureusement elles contiennent des (1) Voir le 1e mémoire, Annales, 1862, pages 245 à 280, et pagination spéciale de 1 à 36; 2e mémoire, loc. cit., 1863, p. 183 à 210, et pagination spéciale de 37 à 64; 3° mémoire, loc. cit., 1863, p. 427 à 446, et pagination spéciale de 65 à 8% ; el 4° mémoire, loc. cil., 1863, p. 589 à 620, el pagination spéciale de 85 à 116. 4° Série, TOME IV. 26 106 A. CHEVROLAT. (118) espèces s'appliquant à des familles publiées el je n'y ai presque rien irouvé en ce qui concerne celles dont je m'occupe aujourd’hui. Ce ne sera donc que plus tard que je pourrai faire connaître ces espèces nouvelles dans le supplément que je compte donner. Toutefois, que M. Gundlach reçoive ici, par avance, mes vifs remer- ciements pour ces communications, qui compléteront, autant que possible, la faune entomologique de Cuba. PARNIDES. 289. LUTOCHRUS GENIGULATUS. — Ovalis, convexus, olivaceus, pube tenui cinerea dense tectus, confertim punctulatus ; capite rotundato, tubereulo frontali ; oeulis lividis ; antennarum basi pedibusque luteis, geni- culis fuscis tarsis nigris; prothorace transverso, antice angustato, lateribus modice rotundatis, fere oblique rectis atque marginatis, ad basin bisinuato, postice producto, truncato, foveolis duobus obsoletis ; scutello triangulari; elytris conjunctim rotundatis in sutura postice elevatis, — Long. 4 mill., lat. 2 4/2 mill. Cuba. Je possède plusieurs exemplaires de cette espèce. 290. PELONOMUS GRACILIPES. — Pel. picipedi OI. affinis, sed angustior, oblongus, fuscus, pube tenui cinerea vestitus ; antennis, pedibus (tibiis atque tarsis gracilibus) epipleurisque testaceis ; capite rotundato convexo: prothorace paululum latiore quam longiore antice angustato, lateribus obliquis paululum reflexis, ad basin bisinuato supra scutellum impresso, supra valde convexo, angulis quatuor acutiusculis; scutello cordiformi sat amplo ; elytris subcoriaceis, parallelis, regulariter convexis, conjuncetim rotundatis in sutura obtuse acuminatis. — Long. 7 mill., lat. 3 23 mill. Cuba. Unique. Collection de M. le docteur Gundlach. Gette espèce est plus petite que le P. picipes OL. Elle en diffère par un corps plus convexe, plus étroit et abaissé latéralement ; sa pubescence est courte et obscure (et non blanche et épaisse) ; les élytres sont finement chagrinées et à peine visiblement striées au-dessous de la base sur le disque de chaque étui, ceux-ci se terminent en pointe obtuse. (149) Coléoptères (Hélérocérides) de L'ile de Cuba. 407 HÉTÉROCÉRIDES. 291. HETEROGERUS ANGUSTATUS: — Fuscus, margine antico tenui pro- thoracis luteo, femoribus flavis ; prothorace ultra medium angulato, an- gulis posterioribus marginatis ; elytris obsolete striatis in singulis maculis tribus rubris, aliquoties obsoletis, 4° et 3° litteram v, et 2° litteram Z efli- cientibus. — Long, 4 4/2, 5 mill,, lat. 8, 3 1/3 mill. Cuba. De la collection de M. le docteur Gundlach et de la mienne. Voisin de l’H. undatus Mels., même forme et même taille, fauve. Pro- thorax étroitement bordé de jaunâtre en avant, anguleux sur le côté aux deux tiers postérieurs. Élytres à stries peu marquées, offrant chacune trois taches d’un jaune orangé, la 1'° et la 3° représentant la lettre v et la seconde un Z placé transversalement ; chez un deuxième exemplaire ces taches sont peu apparentes. 292. HETEROCERUS GUTTATUS. — Subelongatus, fuscus subtiliter par- cius pubescens, prothoracis angulis posterioribus marginatis, elytris sub- tiliter punctulatis, prothoracis margine laterali, elytrorum maculis tribus, media sublunata, et pedibus testaceis. — Long. 3 1/2 mill. Cuba, H. guttatus Kiesenw., Lin. Ent., V, 1851, p. 29/4, 26. 293. HETEROCERUS 10-MACULATUS. — Kuscus, setis brevibus rigidis vestitus ; capite limbo antico et laterali prothoracis (cum angulis poste- rioribus marginatis) atque elytrorum, in singulo elytro (striis quatuor internis reclis) maculis quinque pedibusque flavis. — Long. 3 1/2 mill., lat. 4 4/2 mill. Cuba. Unique. Collection de M. le docteur Gundlach. Cette espèce pourrait peut-être se rapporter à l'A. guttatus, en suppo- sant la réunion des deux taches médianes de chaque étui en une seule. 294. HETEROCERUS BILINEATUS. — Parvus, flavo-rubidus ; oculis, in prothorace vitta media antice ampliata et rotundata, scutello, in singulo _elytro linea obliqua ad medium basin usque versus apicem suturæ ducta rufo-obscuris, — Long. 3 mill., lat, 4 1/2 mill. Cuba. Unique. Collection de M. le docteur Gundlach. h08 A. CHEVROLAT. (120) D'un flave rougeâtre. Chaperon avancé, aigu, bordé d’obscur. Feux noirâtres. Prothorazx transverse, convexe, coupé droit sur le côté, arrondi obliquement au bord postérieur, signalé par une ligne médiane obscure qui s’élargit et est arrondie en avant. Écusson noirâtre. Élytres offrant chacune une ligne longitudinale rousse qui part du milieu de la base et se rend obliquement sur la suture un peu avant l'extrémité. Cette espèce ainsi que la précédente sont les plus tranchées que je connaisse dans ce genre. PASSALIDES (1). Antennes composées de trois feuillets. 295, PASSALUS INTERSTITIALIS. — Depressus, nitidus; prothorace limbo infero, humeris tibiisque mediis russo hirtis ; clypeo lævi quadridentato, dentibus mediis brevioribus, verticis carina acuta antice ad dentem exter- nam angulum emittente. — Long. 25, 37 mill., lat. 10, 12 mill. Cuba, Nouvelle-Grenade, Brésil et Pérou. P. interstitialis Esch., Nouv. Mém. Nat. de Mosc., 1, 13. — Dissert, Coll. Sp., 5. — Mon., 1835, 73, 31, pl. 5, fig. 6. — Perch., Mon. Mag. Zool. de Guér., 1841, 1° sup., p. 23, 37, 1 et 2 — Burm., Handb., V, p. 484, 34. — Erichs., Cons. Ins. Peru arch. Hist. Nat., p. 112. — Jacq. Duv., loc. cit, p. 137. — Smith, Cat. Br. Mus., 1852, p. 10, 31. — P, acuminatus EsCch., Diss., 6, Var. minor. — P. barbatus St-Farg., Serv. Encyc, X, 21, 6. — Schr., Syn. Ins., 4, p. 3, 332, n° 2. — P. sobrinus Dej., Cat., 3° éd., p. 194. Collection de l’auteur. 296. PASSALUS CONVEXUS. — Robustus, convexus, nitidus limbo pro- thoracis subtus tibiisque mediis hirsutissimis ; carinis frontalibus antice evanescentibus, denticulatis dente terminatis, verticis tuberculo obtuso lato, anlice vix carinalo; prothorace lateribus post caput et extus sulcato, vix fovea punctata impresso. — Long. 33, 44 mill., lat, 44 4/2, 46 mill. Brésil, Cuba ? (1) M. J. Thomson (Ann., 1862, p. 390) a fait de la famille des PECTINICORNES de Lacordaire deux familles distinctes. 11 s'appuie sur neuf caractères, que je crois inutile de rappeler ici, pour séparer les PASSALIDES des LUCANIDES : lé pins tranché, chez les Passalides, est d’avoir les hanches intermédiaires presque globuleuses, tandis que chez les Lucanides ces hanches sont transverses. (121) Coléopteres (Passalides) de l'ile de Cuba. 109 P. convexus Dalm., in Schr., Syn. Ins., 1, 3, 335, 4, app., 142, 196. — Percheron, Mon., 86, 39, pl. 6, fig. 6 ; 1° supp. Mag. Zool., 18/41. — Smith, Cat. Br. Mus., 1859, p. 11, 37, 38. De la collection de l’auteur. Ce n’est que d’après la collection Dejean que cet insecte est désigné comme propre à l’île de Cuba. 297. PASSALUS PELLICATUS. — Convexiusculus, nitidus, prothorace limbo subtus parum hirto, carinis frontalibus integris, elypei marginem attingentibus ; tuberculo frontali antice carinato, postice rotundato, pro- thorace antice atque lateribus impresso, fovea externa rotundata, punc- lata. — Long. 39, 42 mill., lat. 43, 45 mill. Cuba. P. pellicatus Perch., Mon., 77, 33, 1° supp., Mag. Zool., 18/41, p. 29, 47. — Burm., Handb., V, 504, 66. — J. Duv., loc. cit., p. 139. — Smith, Cat. Br. Mus., p. 16, n° 73. Collection de M, Guérin-Méneville et de celle de l’auteur. 298. PASSALUS BINOMINATUS. — Convexiusculus, nitidus ; clypeo lævi, quadridentato carinis frontalibus argutis, dentatis ; tuberculo verticis sub- conico, adnato, basi binodoso ; prothoracis lateribus lævibus ; fossula parva, vix punctata, sulcoque marginali angusto ; metasterni lateribus punctalis, elytrorum humeris parum pilosis. — Long. 35 mill., lat. 48 mill. Cuba. P. binominatus Perch., Mon., 1° supp. Mag. Zool., 1841, 93, n° 38. — Burm., [andb., V, 500, 59. — J. Duv., loc. cit., p. 4838. — Smith, Cat. Brit. Mus., 1852, p. 16, n° 74. — P. occipitalis Perch., Mon., p. 80, 55 DL 16, le. 6 De la collection de l’auteur. 299. PASSALUS AFFINIS. — Convexus, nilidus; capile lævi, antice crebre punctato, vix emarginato, breviler bidentato, carina fere semi- cireulari, tuberculo frontali conico elevato, acuto, carinis frontalibus obli- quis ; lateribus prothoracis infra, humeris, tibiisque mediis russo hirlis. — Long. 40 à 42 4/2 mill., lat. 44 à 15 mill. Saint-Domingue, Cuba. P, afjinis Pereh., Mon., 72, 30, pl 5, fig. 5 ; 1* supp. Mag. Zool., 18h14; p. 25, 42: 10 A. CHEVROLAT. (122) Antennes munies de cinq feuillets. 300. PASSALUS PENTAPHYLLUS. — Depressus, planus nitidus prothoracis limbo infero, humeris, tibiisque mediis parum russo hirtis ; clypeo emar- ginato, crebre punctato ; capite lævi, carina frontaïi angustata quadriden- tata, carinis posterioribus divergentibus inæqualibus, verticis tuberculo parvo, vix carinato ; prothoracis lateribus fortiter punctatis ; prothorace infra, humeris tibiisque mediis modice rufo pilosis. — Long. 26 à 27 mill., lat. 8 à 9 mill. Saint-Domingue, Cuba. De la collection de l’auteur. LAMELLICORNES. COPRIDES. 304. ONTHOPHAGUS MARGINATUS.—/Eneus nitidus, elytris olivaceis late- ribus atque apice rufo-testaceo marginatis ; prothorace lateribus mediis dilatato, basi subtiliter marginato, crebre subtiliter punctato ; elytrorum interstitiis alternis punctorum elevatorum serie minutorum. Var. Femoribus flavis. &. Vertice lamina brevi, rotundala, semi-circulari altera media arcuala : prothorace antice retuso, medio prominente, prominentia apice marginata. ®. Capite lineis duabus transversis parallelis, posteriori elevatiore erecla, prothorace convexo. — Long. 6 1/3 à 7 3/4 mill., lat. 4 mill. Cuba. Espèce commune. Ont. marginatus Lap., de Casl., Hist nat. Col., 2, p. 87, 87. — J. Duv., loc. cit., p. 115. — Ont. limbatus Dej., Cat., 3° éd., p. 158. 302. ONITICELLUS GUBIENSIS. — FusCus, capile æneo, pygidio punelo medio æneo; prothorace rugoso, piceo antice lateribusque flavo-variegato; elytris striis obsoletis, flavo-ænoque maculatis ; pedibus pallidis, anticis supra, larsisque æneis. d. Fronte tuberculo medio conico, clypeo bicarinalo, carina posteriore valde trisinuata. (125) Coléopteres (Lamellicornes) de Pile de Cuba. (Eu ?. Fronte linea medio elevata recta, clypeo haud carinato. — Long. 6 à 8 mill., lat, 3 1/2 à 4 mill. Var. Prothoracis disco omnino æneo ; elytris fusco-brunneis, obscuro- luteo-variis. Cuba. Commune. Onit. Cubiensis Lap. de Cast, Hist. nat. Col., 2, p. 10. — J. Duv., loc cit pad 7 Om drspar De, 4 éd pe 45. APHODIIDES. 303. APHODIUS CUNICULUS. — Aph. alpino Scop., similis ; ferrugineus, capite prothoraceque piceo-nigris ; capite ruge punclato, lato, convexo, antice rotundato, paululum emarginato, linea media transversa in medio tuberculum obtusum emittente sed antice conice projectum, atque ele- vatum, fovea frontali profunda ; prothorace punctulato, punetis majoribus aliquot vagis, transverso antice luteo, tenue marginato, arcualo, basi recto, lateribus el in basi sulcato, angulis anticis rectangulis obtusis, posticis rotundatis ; scutello obscuro ; in elytris singulis, striis decem, internis præserlim infra basin, sulcatis, mediis areuatis lateralibusque intus punc- lulatis, stria 7° atque 8° antice abbreviatis, 9° infra humerum decimæ juncta ; Libiis anticis tridentatis, posterioribus abdomineque fulvo pilosis. — Long. 5 mill., lat. 4 3/4 mill. Cuba. Unique. Collection de l'auteur. Coloration de VA. alpinus, ferrugineux. Téle convexe, d’un noir de poix, à ponctuation moyenne, espacée, un peu plus serrée et rugueuse en avant, fortement déprimée sur le vertex, offrant une ligne transverse élevée, qui est munie au centre dun tubercule obtus, de cette ligne jus- qu’au bord antérieur apparaît une élévation oblongue qui s’oblitère sur le devant. Ghaperon largement échancré, arrondi. Palpes, Antennes, Élytres el Pattes rouges. Prothorax noir, brillant, transversalement convexe, largement échancré en avant et légèrement bordé de jaunàtre, étroite- ment sillonné au bord latéral et à la base, côtés offrant un léger reflet rougeàtre, angles antérieurs à rectangle obtus, postérieurs trés arrondis, surface finement ponctuée, points assez gros, disposés çà et là Écusson obscur, conique, déprimé et striolé au centre. Élytres convexes, con- jointement arrondies, munies chacune de dix stries, internes et surtout la suturale, assez profondément sillonnées près de la base, les 3°, 4° et 12 A. CHEVROLAT. (124) 5° arquées en dedans, ces dernières, ainsi que les externes, ponctuées au fond, 7° commençant au-dessous du calus huméral, 8° ne partant que du quart antérieur, 9° se recourbant et se réunissant à la marginale près de la naissance de cette dernière, Corps en dessous dun ferrugineux obscur ; cuisses postérieures larges, lisses, jambes antérieures tridentées, posté- rieures et abdomen recouverts de longs poils flaves. 304. APHODIUS LIVIDUS. — Oblongus, convexus, nitidus, livide testa- ceus, capitis basi, prothoracis disco, elytrorumque sutura plagaque dis- coidali fuscis, his crenato-striatis, interstitiis subtilissime punctatis, fronte trituberculata, tuberculo intermedio majusculo. — Long. 2 2/3 à 4 4/2 mill. lat. 4 1/3 mill. Ap. lividus Creutz., Ent. vers. 44, 12, t. 1, fig. 7. — Gylh., Ins. Sv., 12985199: ÆuoDux. Aloc::cits op, AL6.1=1Scrboidus OL, Entssv1s6s 88, 93, 26, fig. 222. — Ap. ns F., SysEl,45074, 28. Scstves: pertinus Panz., Faun. Germ., 67, — Sc. bilileratus Marsh., Ent. Br., 15, 149. — Aph, suturalis Et Sys. EL, 1, 74, 95. — Aph. obsoletus Fab., Syst. El, 1, 70, 12. — Aph. limbatus Wied., Zool. Mag., 2, 1, 28, 38. . cincliculus Hope, Tr. Ent. Soc. Lond., 4, 284, 8. Var. Prothorace macula parva, elytrorumque sutura fuscis. Sc. limicola Panz., Fna. Germ., 58, 6. Cette espèce est répandue dans toutes les parties du globe; on la trouve en Europe, en Afrique, en Asie, dans l'Amérique et l'Australie. On ne peut attribuer cette longue synonymie qu'à l'habitat si étendu et si divers qu'a cet insecte. 305. APHODIUS QUADRIDENTATUS. — Subconvexus, nitidus, rufo-piceus prothoracis lateribus elytrisque flavo-maculatis ; capite submutico, clypeo antice 4-dentalo, dentibus anterioribus majoribus ; prothorace inæqualiter punctato, basi marginato ; elytris crenato-striatis, interstitiis valde con- vexis, angustatis ; palpis, antennis pedibusque rufo-testaceis. — Long. 6 à 7 mill. Cuba. A. quadridentatus Harold, Berliner Entom. Zeitung., 1861, p. 107. A. pulchellus Nob., Mss. Unique. Collection de auteur. (125) Coléopteres (Lamellicornes) de l'ile de Cuba. h13 306. AUPERIA STERCORATOR. — Elongatula, nigra, aut picea, nitidula ; fronte mutica, clypeo antice emarginato ; prothorace confertim disco medio subtilius punctato, basi subtiliter marginato, lateribusque breviter parcius ciliato; elytris basi late emarginatis crenalo-sulcatis, interstitiis elevatis, angustis convexis, angulo humerali brevi acuto. — Long. 4 4/2 mill., lat. 2 4/2 mill. Cuba, Amér, sept. Aphodius stercorator Fab., Sys. El., 1, 681, 58, — Euparia stercorator Er., Deuts., Faun., p. 791. — Aupertia slercorator Jac. Duval, loc. cit., EME J'ai reçu sous le même n° d'envoi, un insecte qui n’est peut-être que lPautre sexe de PA. stercorator et qui présente des différences assez notables : taille plus élevée et corps élargi, ponctuation en général plus fine et plus serrée ; prothorax nettement coupé droit sur le côté, offrant près du bord une teinte rougeûtre assez étendue en largeur et en hauteur; élytres à stries légères, sillonnées, étroites, renfermant chacune une ligne mince peu élevée, interrompue par une série de petits points peu profonds et réguliers, interstices relativement larges, peu élevés ; angle huméral aigu, creusé en dedans. Pattes couleur de poix. (A. denominata Nob.) — Long. 6 mill., lat. 5 mill. Cuba. Deux exemplaires. Coll. de Pauteur. 307. AUPERIA RHYTICEPHALA. — Aflinis À. s/ercoratori, elongala, nigra, nitida, antennis limboque tenui antico prothoracis luteis, pedibus ferru- gineis ; capite lalo, antice late emarginalo, rugis lransversis et minulis Lecto, postice punctulato ; prothorace transversim subquadrato, in medio disci laxe sed lateribus @ensius punctalo, ad angulos atque in latera rotun- dato et sulcalo ; elytrorum striis dorsalibus impressis lateralibus intus evidentius punetalis, lotis rectis, singulo humero breviter acuto ; in pec- tore linea longitudinali sulcata, — Long. {4 mill., lat. 2 4/5 mill. Cuba. Unique. Collection de lPauteur. 308. AUPERIA SULCATULA. — KElongata, nigra, nitida, antennis limbo- que antico prothoracis luteis ; capite lato, late emarginaio, læve, ad ver- ticem punetulato ; prothorace transversim quadrato, el modice convexo, lateribus paululum rotundato atque postice ad marginem sulcalo, supra At A, CHEVROLAT. (126) minute punctato, angulis anterioribus obtuse rectangulis, posticis fere rotundatis ; foveolis duobus antice transversis notato; elytrorum striis im- pressis, interstitiis convexis æqualibus ; pectore medio longitudinis sulcato, — Long. 3 4/2 mill., lat, 4 4/2 mill. Cuba. D. F. Poëy. Peux exemplaires. Collection de Pauteur. Cette espèce ainsi dénommée par M. Reiche est voisine de la précédente et s’en distingue par des stries simples et par les pattes noires ; elle n’est probablement qu’une variété très petite de l'A. stercorutor. 909. AUPARIA TERMINALIS.— Elongala, modice convexa, brunneo-picea : prothoracis limbo antico luteo, ore antennisque pallidis, elytris ad apicem femoribusque ferrugineis ; capite lato, antice depresso atque emarginato, vix distincte punctulato : prothorace transverso, lateribus angulisque rotundato ibique et ad basin anguste sulcato, pilis albidis densis ciliato, supra evidentius atque remotius puncetulato ; elytroram striis sulcatis, lateralibus ad apicem intus distincte punctatis, interstitiis elevatis, con- vexis æqualibus, humeris rectangulis ; tibiis (anticis 8-dentatis) larsisque piceis. — Long. 3 à 5 mill., lat. 2 à 2 4/2 mill. Cuba. Commune. Var. (A. ciliala Nob., olim). Elytris omnino ferrugineo-castaneis. Cet insecte n’est sans doute qu’une variété locale de PAphodius mar- ginellus Fab., qui habite la plupart des Antilles et dont la marge orangée des élytres est assez large et se réunit au 5° apical, landis que chez PA. lerminalis cette marge est généralement brune et que la couleur rouge ne s’élend graduellement qu’à partir de la moitié de chaque étui. Oxyonus terminalis Dejean, Cat., 8° éd., p. 165. 310. PSAMMODIUS GRACILIS. — Elongatus subeylindricus, nigro-piceus, nitidulus, antennis pedibusque ferrugineis : capite haud granulato-aspero, postice subtiliter punctato-ruguloso ; prothorace brevi, crebre punctato, medio leviter canaliculato, utrinque obsoletius oblique transversim biim- presso : elytris fortiter sulcatis, obscure crenatis, longitudinaliter costatis. — Long. 3 mill., lat. 1/2 mill. Cuba, Porlo-Rico, Guadeloupe. Ps. gracilis J. Duval, loc cit., p. 4119. — Ps. eraratus Erich., Mss. Je possede une dizaine d'exemplaires de celle espèce. "PT ms = nn ne OT 2 tm - : tt dé à dE 1 D dE à à Le (127) Goléopleres (Lamellicornes) de l'ile de Cuba. 15 911, PSAMMODIUS PARVULUS. — Elongato-oblongus, lerrugineus, capite prothoraceque nigro-piceis ; hoc transversim rugato, antice ferrugineo, clypeo valde emarginato ; illo subquadrato fortiter vage aut confuse punc- Lalo antice ad marginem exteriorum constricto, tenue luteo limbato, lateribus usque ultra angulos rotundalo, prope basin in medio longitu- dinis breviter sulcato, fovea transversa sublaterali parva ante medium sita ; elytris ovalibus, antice recle truncalis, conjunctim rotundatis, striato-punctatis ; antennis pedibus luteis, — Long. 1 1/2 mill., lat. 1/3 mill. Cuba. D. P. Poëv. Unique. Collection de l’auteur. HYBOSORIDES. 312. HAPALONYCHUS WATERHOUSEI. — Elongalus, vel oblongo-ovatus, rufo-testaceus, nitidus, circum ciliato-marginatus ; capite elongato, antice declivi, punctato, fronte plana ; prothorace trapezoidali, punetato, basi subtilius marginato, lateribus modice rotundato fere obliquo late sulcalo el ad marginem reflexo ; elytris crebre punctato-striatis, striis subcon- liguis fere geminatis, interstitiis aliquot elevatis. — Long. à 1/2 à 7 1/2 mill., lat. 3 à 5 mill. Cuba. . Attenuatus, elongatus. ®. Ovala, convexa. Apalonychus Walerhousei Wesiw., Tr. of the Ent. Sc. Lond., IV, p. 168. (1845-47). — Trichops testaceus J. Duv., loc. cil., p. 124, 1857. — Manh., Cat. DeJ., 3° éd., p. 182. — Tr. helvolus Klug., Mus. Berl, Collection de l’auteur. Ma collection renferme une nouvelle espèce de ce genre, qui est ori- ainaire de la Guadeloupe. GÉOTRUPIDES. 318. ATHYREUS CASTANEUS. — Ferrugineus, vel brunneus, supra bre- viter, sublus densius fulvo longe pubescens, capite prothoraceque confertim granulalis ; elytris crebre punclalis Sutura elevala, antennis pedibusque 416 A. CHEVROLAT. (128) rufis, vel lestaceis ; clypeo linea transversim elevala obtuseque tridentata; prothorace antice declivi, lateribus valde dilatato, basi fortiter coarctato, medio longitudinaliter excavato-sulcato, excavalione antica latiore, tuber- culoque parvo acuto ornata, u!rinque carina sinuata circumscripta altera carinula postica arcuata ; tibiis anticis 5-dentatis. — Long. 9 à 12 mill., lat. 5 à 7 mill. Cuba. Ath. castaneus Guérin-Mén., Ic. Reg. an., lexle, 1838, p. 83, pl. 22, fig. 7. — J. Duval, loc. cit., p. 122. — Ah. angulatus Klug., Mon. Mém. Ac. de Berl., 4843,%p.:28, pl. "Ir, fie, 3. Deux exemplaires. Collection de l’auteur. L'Athyreus tridentatus Mac-Leay (Horæ Ent., éd. Leq., p. 38) Laporte, de Cast. (Hist. nat., Col., 2, p. 102, 5), que quelques auteurs considèrent comme étant l’espèce ci-dessus étant la plus anciennement connue, ce nom devrait prévaloir ; je la crois distincte d’après son habital qui est le Brésil. TROGIDES. 314. TROX GRENATUS. — Niger, squamulis griseis dense obtectus, antennis rufo-lestaceis ; capite tuberculato; prothorace inæquali, punetato medio longitudinaliter sulcato, lateribus fulvo-ciliato ; elytris obsolete striatis, striis fortius punctatis, interstitiis alternis elevatis nigro albidoque maculatis ; tibiis anticis obtuse bidentatis. — Long. 44 à 45 mill., lat. 6 à 8 mill. Trozx crenatus OI., Ent., t. E, n° 4, p. 7, 4, pl. 4, fig. 4, type. = Trox punclatus Germ., Sp. Ins., p. 143, n° 194. — Trox muricatus Dej., Cat. 3° éd. Celle espèce américaine a un habitat des plus étendus. On la trouve aux États-Unis, aux Antilles (Cuba, Guadeloupe, Saint-Domingue), au Mexique, à la Nouvelle-Grenade, à Venezuela, à Cayenne, au Brésil et jusqu'à la Plata. 315. TROX INSULARIS. — Ovalis, convexus, cinereus ; capite inæquali, antice angulose ad medium produclo, fovea frontali rolundata; prothorace undulatim tricostato, foveis quatuor latis : 2 in medio longitudinis extre- milatibus, lateralibus longis subquadratis, postice angulose producto, in ee (129) Coléoptères (Lamellicornes) de l'ile de Cuba. 17 margine laterali atque basali seloso, angulis anticis productis, posticis brevibus acutis ; in elytris seriebus plurimis tuberculorum sed duabus dorsalibus costiformibus fere integris ; Libiis anticis extus bidentatis, dente ultimo furcato. — Long. 7 mill., lat. 4 mill. Cuba. D. F. Poëy. Trois exemplaires. Collection de l’auteur. (Sous-tribu. ACANTHOCÉRIDES.) 9316. SPHÆROMORPHUS CHALCEUS. — Æneus, nitidus; fronte parum convexa, prothoracis linea antica in medio parum interrupta, elytrorum stria laterali integra, suturali antice interrupta tibiis punctato-rugosis. — Long. 5 mill. Cuba. Sph. chalceus Germ., Zeitsch., t. 4, 1843, p. 114, 4 — J. Duval, loc. cit., 120. 317. SPHÆROMORPHUS SEMISTRIATUS. — Æneo-niger, globosus, nitidus subtus ferrugineus, fronte prothoracisque lateribus acervatim punctatis ; illo marginibus fere omnino sulcato, elytris antice punctato striatis sed postice profunde striato suleatis, stria suturali et marginali integris, tibiis planis, strigosis, setosis posticis oblique furcato-striatis. — Long. 3 1/4 à k mill., lat, 2 2/3 mill. Cuba. Deux exemplaires. Collection de l’auteur. Sph. semustriatus Germ., Zeits., 1 4, 1843, p. 120, 10. — J. Duv., loc: cit up. 220! his À. CHEVROLAT. — Coléoplères de l'ile de Cuba. (150) LISTE, BANS L'ORDRE MÉTHODIQUE, DES GENRES ET DES ESPÈCES CONTENUS DANS CE 5° MÉMOIRE. Nora. Les espèces nouvelles sont précédées d’une astérisque. *303. APHODIUS cuniculus. PARNIDES. 304. — lividus. | 905. — H-dentatus. *289. LUTOCHRUS geniculatus. 3 } de Le 006. AUPERIA stercoralor. 290, PELONOMUS gracilipes. SUR L “307. — rhytlicephala. AN * 308. — sulcatula. HÉTÉROCGÉRIDES. Je Lu) 909. — lerminalis. “291. HETEROCERUS angulatus. 310. PSAMMODIUS gracilis. 292. — guttatus. Fat. — parvulus. #993. — 10-maculatus. *99/. — bilineatus. HYBOSORIDES. ” 912. HAPALONYCHUS Waterhousei. PASSALIDES. GRESAE 295. PASSALUS interstitialis. GÉOTRUPIDES. D] Tee » Ü Po Tr | 313. ATHYREUS caslaneus. 297: — pellicatus. 298. _ binominalus. ru 21 ae lROGIDES, 299. — dfjinis. 300. — pentaphyllus. 914. TROX crenatus. k *9315 — insularis. LAMELLICORNES. (Sous-tribu. AGANTHOCÉRIDES.) COPRIDES. 301. ONTHOPHAGUS mar ginutus. 916. SPHÆROMORPHUS chalceus. 302. ONITICELLUS Cubiensis, 917. — semistriatus. Description d'une nouvelle espèce de NEBRIA, Par M. le comte P. LE BÈGUE DE GERMINY. (Séance du 14 Septembre 1864.) NEBRIA LARIOLLEL de Germiny. — N laticollis affinis eique concolor; differt antennis tarsisque validioribus ; thorace haud breviore, sed multo latiore posterius, minus angustato, minusque cordalo, angulis anticis paulo aculioribus ; elytris planioribus, brevius ovalis, vix thorace latiori- bus, antice non angustalis, humeris vix rolundatis ; larsis posterioribus quatuor articulo penullimo in utroque sexu sublus plus minusve in conum supra excavatum producto. — Long. 8 à 9 mill. D'un brun noir luisant. Tête lisse avec deux taches rougeâtres entre les yeux ; antennes robustes, d’un brun rougeâtre ainsi que les palpes. Corselet large, légèrement cordiforme, et peu rétréci en arrière, à angles antérieurs très pointus ; surface légèrement ridée sur le milieu, un peu plus fortement sur les bords ; base offrant deux impressions fortement marquées, à angles postérieurs aigus. Élytres à peu près de la largeur du thorax, à épaules peu saillantes, assez planes, courtes et ovalaires, à stries ponctuées avec les intervalles larges et lisses, et trois où quatre points enfoncés sur la troisième strie. Je dédie cette espèce à notre infatigable compagnon de chasse Lariolle ; puisse-t-il, par la suite, poursuivre avec la même ardeur ses intelligentes recherches ! Trouvée près Bagnères-de-Bigorre, au lac Bleu, en chassant avec mon ami H. de Bonvouloir, sous les mousses, au bord des torrents, et le plus souvent sous les pierres entièrement immergées dans l’eau. Sur une nouvelle espèce de Scolopendride (Eucoryhas @Grandidieri) Par M. H. LUCAS. (Séance du 28 Septembre 1864.) Je fais passer sous les yeux de la Société une Scolopendride fort curieuse qui se rapproche beaucoup d’une espèce avec laquelle M. Gerstäcker (Entom. Zeitung., 4854, p. 309) a formé une coupe générique nouvelle et qu'il désigne sous le nom d’E£ucorybas. Quand on examine cette Scolopendride, qui, par le nombre de ses seg- ments, rappelle les espèces du genre Scolopendra, on est frappé de la forme toute particulière des pattes de la dernière paire. En effet, ces or- ganes, dont les premier et deuxième articles sont subcylindriques, ont les articles suivants, c’est-à-dire les troisième, quatrième et cinquième, aflec- tant la forme de lames foliacées. Cette espèce ressemble beaucoup à celle figurée par M. Gerstäcker (loc. cit., pl. 41, fig. 4); cependant elle en diffère par son corps plus étroit et par le premier segment qui est immaculé ; de plus, les premiers articles des pattes de la dernière paire sont beaucoup plus allongés et le second n’est pas excavé à son côté interne, comme cela se voit dans ces mêmes organes chez l'Eucorybas crolalus; le troisième article est plus allongé, plus profondément échancré, et les suivants ou ceux qui sont tout à fait lamelliformes sont sensiblement plus étroits. Je dois faire figurer cette espèce pour nos Annales, et, en attendant, je propose de la désigner sous le nom d’Eucorybas Grandidieri. XKlle est longue de 56 millimètres et provient de Zanzibar où cette remarquable Scolopendride à été découverte par M. Grandidier. DESCRIPTIONS ESPÈCES NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES en Syrie, en Égypte et en Palestine. PENDANT LES MOIS D'OCTOBRE 1863 A JANVIER 4864, Par M. DE SAULCY, Sénateur, Membre de l'Inshtut, Faites par M. FériciEN DE SAULCY. 1re PARTIE. ns (Séance du 10 Août 1864. Mon père ayant eu la bonté d'employer les rares instants de repos que lui laissaient ses travaux archéologiques pendant son pénible et fructueux voyage en Terre sainte, l'hiver dernier, en s’occupant d’entomologie pour moi, je viens remplir un devoir filial en le remerciant publiquement, et de tout le dévouement paternel dont il n’a jamais cessé de m’entourer, et du bonheur qu'il m'a procuré en me donnant dès mon enfance le goût de lentomologie et en me rapportant d'Asie de merveilleux Coléoptères, sou- venir précieux dont la science profitera. Je mets sous les yeux de la Société les descriptions d’une partie des espèces nouvelles, les autres devant être décrites par notre cher maître, collègue et ami, M. Reiche. Les espèces myrmécophiles et la famille des Staphylinides étant particu- lièrement bien représentées en nouveautés, je crois devoir rompre en leur faveur l’ordre de classification, de même que pour la famille des Silphides, el commencer par mettre sous les yeux des entomologistes les descriptions de leurs espèces si intéressantes comme faisant partie de la faune médi- terranéenne. F: DE SAULCY. HS Série, TOME LV. 27 422 FÉLICIEN DE SAULCY. Genre MEROPHYSIA Lucas. Ce genre peu nombreux a été enrichi d’une troisième espèce encore inédite et trouvée par M. Peyron en Caramanie. Je la publie sous le nom qu'il lui à imposé, et je crois utile, avant de décrire une quatrième espèce, de donner de brèves diagnoses pour les deux espèces précédemment connues, afin de faciliter la détermination des quatre types. MEROPHYSIA FORMICARIA Lucas. — Long. 4 1/3 mill. — Rufo testacea. oblonga, thorace anticè dilatalo, lateribus non sinuato, angulis posticis oblusis, antennarum articulis 4-7 transversis. MEROPHYSIA CARINULATA Rosenhauer. — Long. 1 4/5 mill — Rufo lestacea, oblonga, thorace anticè dilatato, lateribus non sinuato, angulis posticis obtusis, basi bicarinalo, antennarum articulis k-7 quadratis. MEROPHYSIA ORIENTALIS Peyron in litteris. — Long, 4 1/2 mill. — Rufo testacea, elongata, thorace anticè parum dilatato, lateribus sinuatlis, an- gulis postlicis acutis, antennarum articulis 4-7 elongatis. D'un roux teslacé, allongée, plus parallèle que ses congénères ; antennes longues, à articles 2 et 3 très longs, 4 à 7 longs, le dernier sécuriforme allongé, Tête assez proéminente en avant. Corselet à plus grande largeur située un peu avant le milieu et à peine moindre que celle des élytres ; côtés sinués vers la base ; angles postérieurs aigus et saillants en arrière ; bord postérieur très légèrement bisinué el étroitement déprimé ; surface très finement ponctuée. Élytres plus de deux fois aussi longues que le corselet, faiblement dilatées vers le quart antérieur, rétrécies vers lextré- mité qui est arrondie ; côtés légèrement arrondis ; surface bien plus forle- ment ponctuée que celle du corselet, Pattes à peu près semblables à celles de la formicaria. Trouvée avec des fourmis à Tarsous (Caramanie) par M. Peyron, et communiquée par lui sous le nom que je me fais un devoir de lui laisser. La formicaria en diffère par sa taille plus courte et plus large, sa tête moins proéminente, son corselet rétréci en arrière, à bords droits, à angles Coléoptères nouveaux. 425 postérieurs oblus, à surface plus fortement ponctuée et à bord postérieur non bisinué et plus largement déprimé, ses élytres plus dilatées en avant, plus finement ponctuées, el ses antennes à articles 2 long, 3 à 7 trans- versaux, le dernier sécuriforme court. La carinulata, d'une taille bien plus grande, a le corselet beaucoup plus petit et les élytres beaucoup plus amples à proportion ; sa ponctua- tion est très fine ; le corselet, de la forme de celui de la formicaria, est beaucoup plus étroit que les élytres, et présente, sur la dépression mar- ginale de la base qui est assez large, une petite et fine carène longitudi- nale de chaque côté. MEROPHYSIA CARMELITANA Saulcy. — Long. 1 1/2 mill. — Rufo testacea, elongala, thorace antice fortitus dilatato, lateribus non sinualis, angutis poslicis reclis, antennarum articulis hi-7 quadralis. D'un roux testacé, allongée, moins parallèle que la précédente ; antennes moins longues ; articles 2 très longs, à assez longs, 4 à 7 carrés, le dernier sécuriforme allongé. Tête peu proéminente. Corselet très fortement dilaté en avant; plus grande largeur au quart antérieur et égale à celle des élytres. Côtés droits et fortement rétrécis vers la base ; angles postérieurs droits ; bord postérieur droit et étroitement déprimé. Surface fortement ponctuée ; points plus forts et allongés en strioles vers la base. Élytres plus de deux fois aussi longues que le corselet, à plus grande largeur vers le quart antérieur, plus fortement rétrécies vers l’extrémilé que chez le précédent ; bords moins courbes, extrémité arrondie, surface plus fine- ment ponctuée, Pattes semblables. Facile à distinguer des autres espèces en consultant la note ci-dessus. Vit avec là Myrmica (Aphænogaster) barbara, en divers lieux de la Palestine, SILPHIDÆ. CATOPSIMORPHUS JUDÆUS Sauley. — Long. 3 mil. — Oblongo ovatus, nitidus, niger, elytris brunneis, ad scutelluin et apicem infuscatis, antennis brevibus, fortiter compressis, testaceis, arliculis 5-5 quadratis. 12! FÉLICIEN DE SAULCY. Espece voisine du Rougeli, moins foncée et beaucoup plus brillante. Noir, angles postérieurs du corselet et élytres bruns, ces dernières un peu enfumées vers l’écusson et lextrémité. Têle très finement ponctuée : antennes lestacées, assez semblables, sauf la couleur, à celles du Rougeti, mais plus larges et plus comprimées vers l'extrémité, avec les articles 9 et 10 moins transversaux, plus carrés; articles 3 à 5 carrés, le 8° légère- ment allongé ; 41° article deux fois aussi long que le précédent. Corselet finement ponctué ; côtés arrondis ; base légèrement bisinuée, angles posté- rieurs légèrement saillants. Écusson triangulaire, finement ponctué. Élytres à stries médiocrement visibles, sauf la suturale qui est bien marquée ; ponctuation plus forte que celle du corselet ; la plus grande largeur est vers la base, d’où elles se rétrécissent légèrement en arrière avec les côtés arrondis ainsi que l’extrémité. Pubescence jaune, fine et couchée, cou- vrant tout le corps. Pattes testacées; larses plus courts et beaucoup plus épais que ceux du Rougeti; libias intermédiaires très légèrement courbés dans les deux sexes, les postérieurs droits. Mâle : Tarses antérieurs dilatés ; 1°" article deux fois aussi long que large , les suivants diminuant de largeur et carrés, le dernier long et étroit. Cette espèce, qui paraît rare, vit avec la Myrmica barbara. Jérusalem. Naplouse, Tibériade et Ammän. CATOPSIMORPHUS SAMARITANUS Saulcy. — Long. 2 2/3 mill. — Ovatus, posticè attenuatus, absque nitore, niger, elylris brunneis, ad scutellum, suturam et apicem latè infuscalis, antennis brevioribus, validis, fortiter compressis, brunneo testaceis, articulis 3-6 brevibus, transversis. Moins brillant que le Rougeti, Aéprimé, fortement dilaté en avant et rétréci en arrière. Noir, avec les angles postérieurs du corselet et les élytres bruns, ces dernières largement enfumées vers l’écusson, le long de la suture et à l'extrémité. Tète densément et visiblement ponctuée ; antennes d’un brun testacé, plus courtes que chez l'espèce précédente, à articles intermédiaires plus transversaux; les articles 3 à 6 sont très courts et fortement transversaux; 11° trois fois aussi long que le précé- dent. Corselet très fortement rétréci en avant, densément ponctué ; côtés droits, sauf vers la base ou ils s’arrondissent ; base droite, avec les angles postérieurs légèrement saillants. Écusson triangulaire, ponctué. Élytres à plus grande largeur tout à fait à la base, se rétrécissant fortement vers l'extrémité qui est arrondie ; côtés presque pas arrondis ; surface densé- Goléopteres nouveaux. 125 ment et plus fortement ponctuée que celle du corselet; strie suturale peu sensible, les autres invisibles. Pubescence jaune, fine et couchée, couvrant tout le corps. Pattes courtes, testacées ; Larses épais et peu allongés; tibias intermédiaires très légèrement courbés dans les deux sexes, les postérieurs droits. Mâle : Tarses antérieurs dilatés ; 1° article une fois et demie aussi long que large ; 9° de même largeur, en carré transversal ; 3° et 4° bien plus étroits, carrés ; le dernier assez long, étroit, Cette espèce, qui doit être fort rare, se reconnait, du premier coup d'œil, à sa forme bien plus courte, plus large, plus aiténuée en arrière, plus déprimée, et à sa couleur bien moins brillante que celles des autres espèces. Avec le Wyrmica barbara. Jérusalem, Naplouse. CATOPSIMORPHUS MIGHONIS Saulcy. — Long. 2 2/3 mill — Oblongo ovalus, nilidus brunneus ; elytris lestaceis, ad scutellum et apicem infus- calis ; antennis brevissimis, validissimis, fortissimè dilatato compressis, Lestaceis, arliculis 3-6 brevissimis, valdè transversis. Très voisin du Marqueti : même forme, même couleur et même ponc- tuation. Brun, élytres testacées, un peu enfumées vers l’écusson et l’ex- trémité. Diffère du HMarqueti par les points suivants : les antennes, testa- cées au lieu d’être noires, sont plus comprimées, plus larges, à articles intermédiaires encore plus tranversaux ; les articles 3 à 6 sont extrème- ment courts et transversaux; le 11° est deux fois aussi long que le précé- dent ; tarses un peu plus épais, comprimés de même; pubescence jaune, fine et couchée, couvrant tout le corps. Mâle : Tarses antérieurs légèrement dilatés ; 4° article deux fois aussi long que large; 2° brusquement plus étroit que le 1°, carré; les suivants carrés, diminuant faiblement de largeur ; dernier peu allongé et simple. ‘hez le Marqueti, les tarses antérieurs du mâle offrent un 4° article moins dilaté que chez le Michonis, tandis que les suivants le sont un peu plus, ce qui fait que la largeur diminue graduellement, tandis qu'ici elle diminue brusquement après le 1° article. Espèce très rare, vivant avec la Myrmica barbara. Jérusalem, Ammäân. Je la dédie à M. Pabbé Michon, botaniste et archéologue distingué, en mémoire des soins si dévoués et si affeetueux dont il n’a cessé de m'en- tourer lorsque j'étais malade en Syrie, en 1851, el comme témoignage de ma reconnaissance, 126 FÉLICIEN DE SAULCY. CATOPSIMORPHUS INCISIPENNIS Saulcy. — Long. 4 null — Brunneus, subnilidus, pube lenuissimä griseo flavé pruinosus ; mesosterno lenuissime carinalo ; capile, pronoto minus jortiler, elytris fortiüs transversim strio- latis. Caput latum, anticè rotundatum. Thorax «ad basin longitudine bis latior, anticè fortiter altenuatus, lateribus rotundatus, bast utrinque sub- sinualus, angulis poslicis retrorsüm prominentibus, acutis, summo apice obtusiusculis. Elytra stri& sulurali integrâ, apice separatim semicircula- riler incisa, à basi ad apicem angustata. Espèce ayant quelques affinités avec le Catops sericeus; mésosternum beaucoup plus finement caréné; surface supérieure entièrement striolée en Lravers. Brun, peu brillant, à fine pubescence soyeuse et très serrée d’un gris jaunâtre. Tête large, front arrondi. Antennes comprimées, atteignant la base du corselet ; articles 4 long et épais; 2 moins épais el de moitié moins longs; 3 à 6 moins épais, diminuant de longueur, mais cependant allongés; 7 à 41 formant massue ; 8 plus étroit et plus court que les con- tigus. La compression des antennes, très sensible sur la massue, ne l’est pas sur la base. Corselet coupé droit en avant, s’élargissant fortement vers la base où il est deux fois aussi large que long ; côtés arrondis ; angles postérieurs aigus à sommet émoussé ; bord postérieur bisinué. Écusson petit, triangulaire. Élytres se rétrécissant d'avant en arrière; côtés arron- dis; strie sulturale entière ; extrémité de chaque élytre offrant une incision profonde et arrondie, bornée en dedans par la suture prolongée en épine forte et longue, et en dehors par un angle aigu formé par l'extrémité du bord externe. Jambes courtes, tarses longs. Les strioles transversales qui couvrent toute la surface du corps sont plus fortes sur les élvtres que sur le corselet. Mâle : Tarses antérieurs fortement dilalés ; 4% article des intermédiaires insensiblement plus large que chez la femelle. Jérusalem, avec la Myrmica barbara. CHOLEVA DorsIGERA de Marseul (Catops dorsiger, Abeille). — Je crois utile d'ajouter les points suivants à la description de notre savant collègue : Mâle : tarses antérieurs dilatés, trochanters postérieurs simples, abdo- men sans fossettes. Varie pour la ponctuation, qui est plus ou moins marquée, quelquefois presque effacée, et pour la tache dorsale qui est plus ou moins foncée. La taille et la convexité varient aussi quelque peu. 2 ou Coléopleres nouveaur. 427 Cette espèce vit, à la façon des Calopsimorphus, en société avec la Myrmica barbara. Jérusalem. CHOLEVA CRIBRATA Saulcy. — Long. 4 1/2 mill. — Elongala, brunnea, depressiuscula, suprà omnium dense ac fortiter punctata. Mas trochante- ribus posticis parüm dilatatis, postice acuminatis, abdomine absque foveolà, tarsis anticis dilatatis. Cette espèce, du groupe des angustala, cisteloïdes, ele., est remarquable par sa taille plus petite que celle des espèces du même groupe, et par sa forme un peu plus déprimée, En outre, sa ponctuation est beaucoup plus grosse et plus forte que celle des autres espèces. Tête et antennes sem- blables à celles de l'agilis ; ces dernières seulement un peu plus renflées à l'extrémité, Corselet à plus grande largeur aux deux tiers postérieurs, plus large en arrière qu’en avant; côtés fortement arrondis; angles antérieurs et postérieurs obtus et arrondis ; une légère impression longitudinale au milieu, et une autre sur chaque angle postérieur. Écusson ponctué. Élytres à stries à peine visibles, sauf la suturale qui est très forte; arrondies sur les côtés, rétrécies à l'extrémité qui est arrondie ; trois fois aussi longues que le corselet. Surface’ du corselet et des élytres couverte d’une ponctuation grosse, rugueuse, forte et serrée, et d’une fine pubescence grise, couchée, pas très dense. Tibias intermédiaires légèrement courbés dans les deux sexes, les postérieurs droits. Comme chez les espèces voisines, le 8° article des antennes est plus petit que les contigus. Mâle : Tarses antérieurs dilatés : trochanters postérieurs modérément dilatés et arrondis en dedans, et prolongés à l'extrémité en pointe sail- lante. Segments abdominaux sans fossettes. Femelle à élytres tantôt ter- minées par une petite pointe, lantôt arrondies, ce qui me fait accorder peu de valeur à ce dernier caractère. Jérusalem, dans des détritus végétaux, à l'entrée des cavernes royales, en compagnie de la suivante et du Catops fuscus. CHOLEVA CONJUNGENS Saulcy. — Long. 8 mill, — Ovata, rufa, pruinosa, postice attenuata, antennis testaceis. Mas trochanteribus posticis magnis, apicè tnlus in Spinam longam acutè curvatis, larsis anticis fortiler di- lalalis. Taille de la velox, Ovale, un peu atténuée en arrière, en entier d’un roux testacé, couverte d’une pubescence grise pruineuse très fine el très 28 FÉLICIEN DE SAULCY. délicate, s’effaçcant au moindre frottement, et d’une ponctuation extrême- ment fine et serrée. Tête un peu plus foncée que le reste du corps. An- tennes testacées, très peu renflées à l'extrémité; articles intermédiaires allongés, 8 à 10 carrés, 8° plus petit que les contigus. Corselet faiblement rétréci en avant ; côtés légèrement arrondis ; plus grande largeur un peu avant la base qui est arrondie et bisinuée ; angles postérieurs saillants. Écusson triangulaire. Elytres deux fois et demie aussi longues que le cor- selet, de même largeur ; côtés et extrémité arrondis; stries très faibles, la suturale très forte. Plus grande largeur vers la base. Pattes testacées ; tibias intermédiaires très légèrement courbés dans les deux sexes, les pos- térieurs droits. Mâle : Tarses antérieurs très fortement dilatés; trochanters postérieurs grands, terminés en grande épine courbée en dedans, longue, faisant presque angle droit avec la cuisse. Cette espèce qui, pour lout le reste, appartient au groupe de la »e/ox, se rattache, par ses trochanters postérieurs, à celui de la cisleloides. Ceci prouve que MM. Schaum et Kraatz avaient grandement raison contre moi à propos de mes observations sur les Catogs et les Choleva. Je lui donne le nom de conjungens, parce qu'elle est le trait d'union réunissant les deux groupes du genre Choleva. Jérusalem, dans des détritus végétaux, aux Cavernes royales. CHOLEVA MOHAMMEDIS Saulcy. — Long. 2 1/2 mill. — Ovata, brunneo nigra, thorace lateribus fortiter rotundalo, antennis rufis apice nigro brunneis. Mas trochanteribus posticis simplicibus, tarsis anticis fortiter dilatatis. Ovale oblongue, peu brillante, densément ponctuée, à fine pubescence grise; antennes peu renflées au sommet, à articles intermédiaires allongés, 8 à 40 carrés, 8° plus petits que les contigus ; rousses à la base, noi- ratres à l'extrémité, de la longueur de la tête et du corselet; ce dernier, ainsi que la tête, densément et assez fortement ponctués, à plus grande largeur un peu avant les deux tiers postérieurs ; côtés fortement arrondis, base légèrement arrondie, angles postérieurs très obtus. Écusson très petit, triangulaire. Élytres de la largeur du corselet, deux fois et demie aussi longues que lui ; côtés presque parallèles, extrémité arrondie, strie suturale bien marquée, les autres presque invisibles. Ponctuation un peu plus forte que celle du corselet. Pattes rousses. Male : Tarses antérieurs très fortement dilatés; tibias intermédiaires et Coléopleres nouveaux. 129 postérieurs très légerement courbés, ces derniers largement et légère- ment échancrés en dedans dans leur moitié postérieure ; trochanters postérieurs simples. Femelle inconnue. Cette espèce, qui fait partie du groupe des Wélkini, velo, etc., se reconnaitra facilement à la dilatation anguleuse des côtés du corselet. Un seul mâle, pris aux environs de Jérusalem. Je dédie cet insecte à Mohammed-el-Safédy, chevalier de la Légion d'honneur, descendant du célèbre émir arabe Dàher, en reconnaissance de l'amitié et du dévouement que depuis longtemps il porte à mon père et à moi. STAPAYLINIDÆ. MYRMECOPORA Saulcy. N. G. FALAGRIÆ el TACHYUSÆ prorimum. Maxillæ mal inleriore intûs apice spinulis ciliata. Palpi maxillares quadriarliculatr. Ligula parüum elongala, bifida, laciniis acuminatis; paraglossæ non prominentes. Palpè labiales triarticulali, articulo secundo breviore. Tarsi antici quadri, postericres quinque articulati, poslict longissimi, articulo primo valdè elongato. Genre voisin des Falagria et des Tachyusa, ayant surtout des affinités avec les premières, dont il diffère par ses paraglosses non saillantes, sa forme plus parallèle et ses tarses plus longs. Il diffère des Tachyusa par ce dernier caractère et par son labre arrondi en avant. Diffère en outre des deux par la forme des palpes labiaux et la proportion respective de leurs articles. Corps allongé, parallèle, ailé. Tête de la largeur du corselet, rétrécie à la base en un col étroit ; yeux moyens et peu saillants. Labre transverse, 130 FÉLIGIEN DE SAULCY. arrondi en demi-cercle. Mandibules simples. Mächoires à lobe externe corné ; extrémité membraneuse et pubescente fortement recourbée ; lobe interne membraneux et pubescent, à bord extérieur corné, cilié en de- dans de fines épines. Palpes maxillaires à 3° article un peu plus long que le 2°; 4° quatre fois plus mince et deux fois et demie plus .court que le précédent. Palpes labiaux à 1° article deux fois aussi long que large ; 2° carré, plus étroit que le premier, de moitié plus court ; #* de moitié plus mince que le précédent, deux fois aussi long, de même longueur que le 1°". Languette étroite, profondément divisée en deux lobes aigus. Para- glosses invisibles. Antennes longues, à articles plus longs que larges; les deux premiers à peu près égaux entre eux, le 3° plus court que le 2. Corselet en carré légèrement transversal, peu convexe ; bord antérieur à peine tronqué, le postérieur arrondi ; côtés légèrement rétrécis en arrière ; angles antérieurs arrondis, les postérieurs obtus ; une fossette à la base, avec un sillon longitudinal, Élytres à peine plus longues que le corselet, un peu plus larges ; légèrement échancrées vers l'angle apical externe qui est prolongé en pointe aiguë. Abdomen parallèle, un peu plus étroit à la base ; les premiers segments marqués d’une impression basilaire transver- sale. Pattes très longues; tarses postérieurs aussi longs que les tibias ; 1°" article extrêmement long, un peu plus que les trois suivants réunis, lesquels sont très longs et vont en diminuant de longueur. Caractères sexuels abdominaux invisibles; le mâle a le sillon du corselet plus long, plus large et plus profond, et une légère impression sur locciput. Ce genre vit en société avec la Myrmica barbara, sous les pierres. LE MYRMECOPORA PUBLICANA Saulcy. — Long. 3 1/4 mill — Brunnea, nitida, capile nigricante, antennarum rufarum articulis elongalis, primo lestaceo ; omnium subtililer crebrè punclatu. D'un brun de poix, brillante, tête noirâtre; couverte d’une très fine pubescence grise et d’une fine ponctuation assez serrée, plus dense sur l'abdomen, moins sur la tête. Tête légèrement transversale, à yeux peu proéminents ; marquée chez le mâle d’une légère impression sur locciput, Antennes rousses, 4‘ article testacé, ainsi que les parties de la bouche. Articles allongés ; le 2° à peu près aussi long, mais moins épais que le 1°"; 9° un peu plus court que le 2°; 4 à 10 légèrement plus courts que le 53°, égaux entre eux, croissant peu à peu en largeur, tous plus longs que larges; 11° une fois el demie aussi long que le précédent, terminé en pointe obtuse. Corselet un peu plus large que la tête, un peu plus large que long, légèrement arrondi en avant'et en arrière: plus grande largeur a Coléopteres nouveaux. (BA vers le tiers antérieur. De ce point, qui est fortement arrondi, les côtes s’arrondissent en avant sans angles sensibles, et se dirigent en arrière en ligne droite jusqu'aux angles postérieurs qui sont obtus, et en se rétré- cissant légèrement. Disque traversé chez le mäle par une large et pro- fonde fossette longitudinale, et marqué chez la femelle d’une fossette basilaire et d'un léger sillon longitudinal raccourei en avant. Écusson triangulaire, construit comme celui des Falagria, très densément ponctué el très légèrement impressionné au milieu. Élytres un peu plus larges que le corselet, à peine plus longues ; côtés un peu arrondis vers les deux tiers; extrémité tronquée obliquement; angle sutural obtus ; bord sinué vers l’angle apical externe qui est très saillant. Abdomen parallèle, forte- ment rebordé, un peu rétréci à la base ; les 2°, 3° et 4° segments marqués d’une impression transversale à leur base; 4°, 5° el 6° un peu plus foncés que les autres. 7° segment arrondi en dessus et en dessous dans les deux sexes. Pattes très longues, rousses; tous les tibias droits: tarses très longs , conformé ainsi qu'il est dit ci-dessus dans la description géné- rique. Vit avec la Myrmica barbara. Trouvée à Jérusalem, à Naplouse, sur le mont Garizim, ainsi qu'à Ammân. CALLIGERUS (?) HIEROSOLYMITANUS Sauley. — Long. 1 3/4 mill. — Niger, nilidus, antennaruwnm bast, abdominis basi anoque brunneïs, thorace, elytris obscure, pedibusque rufis; abdominis tribus primis segmentis conspicuis lransversim fortiler impr'essis. Je classe provisoirement, quoique avec doute, cet insecte d’un faciès tout particulier dans le genre Cullicerus, car, n’en possédant qu'un seul individu, il m'a été impossible, vu sa petite taille, de bien apercevoir les parties de la bouche. La languette est large, courte et bilobée, et offre une grande analogie avec celle des Gallicerus et Phlæopora; palpes labiaux triarticulés, à articles diminuant de longueur, à peu près de même épaisseur ; paraglosses non saillantes. Il ressemble à une Phlæopora el un peu à une Ocyusa et à une Calodera; mais ses tarses antérieurs n’ont que quatre articles. Me parait différer des Callicerus par le premier article des tarses postérieurs plus long, et le troisième article des palpes maxillaires non renflé, A quelques affinités avec les genres T'omoglossa et Leptusa, mais diffère des premières par la forme de la tête et des antennes, le premier article des tarses postérieurs plus long: et des secondes par la grandeur des élytres, la languette bilobée, la forme des antennes et le premier ar- ücle des tarses postérieurs plus court, 132 FÉLICIEN DE SAULCY. Tête noire, très brillante, à ponctuation rare et lrès fine ; yeux assez proéminents ; labre légèrement échancré en avant. Palpes maxillaires d'un brun foncé, Antennes de la longueur de la tête et du corselel, épais- sies à l'extrémité, noires, les deux premiers articles bruns. 2° article aussi long que le 4%; 3e d’un tiers plus court que le 2°; les suivants transver- saux, s’élargissant fortement vers l'extrémité ; 14° deux fois et demie aussi long que le 10°, pyriforme, obtus à l’extrémité. La tête est rétrécie à la base et peu engagée dans le corselet. Corselet roux, brillant, en carré à peine transversal, à peine plus large que la tête; plus grande largeur vers le Liers antérieur ; très légèrement rétréci en arrière; sommet tronqué; base arrondie ; côtés droits en arrière; angles antérieurs obtus, postérieurs obtus et arrondis. Surface assez fortement et peu densément ponctuée ; une légère fossette au milieu de la base. Écusson en triangle obtus, mar- qué de trois ou quatre points. Élytres d’un roux un peu plus foncé que le corselet, brillantes, une fois et demie aussi larges que le corselet, presque deux fois aussi longues, parallèles, côtés légèrement arrondis, extrémité sinuée vers l'angle apical externe. Surface à ponctuation très forte et peu serrée. Abdomen brillant, noir, un peu brunâtre à la base et à l’anus, à peu près parallèle, un peu plus étroit que les élytres, à ponctuation serrée, plus forte à la base qu'à l'extrémité. 2e, 3° et 4° segments ayant à la base une forte impression transversale. Pubescence fine, grise, peu épaisse sur tout le corps. Pattes rousses ; {arses postérieurs ayant le 1° article une fois et demie aussi long que le suivant, les intermédiaires dimi- nuant insensiblement de longueur. Jérusalem, avec la Myrmica barbara ; un seul individu. no MYRMEDONIA ENDORIGA Saulcy. — Long. 3 2/3 mill. — Aptera, nigra, nilidissima, antennis brunneis bast rufis, thorace elytrisque minis nigris, pedibus lestaccis, femoribus ad apicem lalè infuscatis; abdomine loto pardon dense fortiter et æqualiter punctato. Espèce tenant le milieu entre les canaliculata et memnonia. D'un noir très brillant, moins intense et bien plus brillant que chez la memnonta. ‘Tête très brillante, noire, à ponctuation extrêmement fine. Palpes maxil- laires bruns. Antennes brunes, avec les trois premiers articles roux; pro- portionnées comme celles de la canaliculata. Gorselet brillant, à ponctua- tion peu serrée, d’un noir brunâtre ainsi que les élytres et les deux pre- miers segments abdominaux ; proportionné comme chez les deux espèces voisines, mais à côtés n'élant pas sinués comme ceux de la rremnonia, mais droits comme ceux de la canaliculata. toutefois un peu plus arron- CGoléoptères nouveaux. 38 dis. Impression semblable à celle de ces espèces. Écusson ponctué. Élytres brillantes, à ponctuation très forte et peu serrée, faites comme celles des deux espèces voisines. Abdomen fait comme chez ces espèces, couvert partout d’une ponctuation bien marquée, écartée, égale. Pattes testacées ; fémurs largement enfumés à l'extrémité. Mâle : 7° segment abdominal supérieur échancré et granuleux ; infé- rieur arrondi. Corselet à impression plus large, exactement comme chez les deux espèces voisines. Le 7° segment est légèrement échancré au mi- lieu en dessus et en dessous chez la femelle. Trouvée à El-Foûleh, non loin d'Endor, sur le champ de bataille du Mont-Thabor. Diffère de la memnonia par sa couleur moins foncée; de la canaliculata par sa couleur noire, et de toutes deux par la ponctuation qui chez ces espèces est très forte et très serrée sur la tête, le corselet et les élytres, ce qui les rend opaques, et qui chez la memnontia est faible et peu mar- quée sur l'abdomen, de plus en plus éparse en allant vers l'extrémité, et chez la canaliculata est assez forte et assez serrée à la base, très fine et irès écartée vers lPextrémité. DINUSA Sauley. N. G. OXYSOMATIS prorémum. Maxillæ mal interiore intùs apice spinulis tenuibus ciliata. Palpi maxillares quinque articulati, Ligula elongala, bifida, laciniis acuminalis > paraglossæ non promi- nentes. Palpi labiales quadriarticulati. Tarsi omnes quinque articulati, postici articulo primo elongale. Antennæ compressæ. Genre voisin des Oxysoma, Dinarda et Homaæus«, ayant de Paffinité surtout avec les premières par ses palpes maxillaires de cinq articles, mais séparé par les labiaux visiblement quadriarticulés et par la languette qui est longue et étroite, profondément bifide, à lobes aigus, sans paraglosses, 31 FÉLICIEN DE SAULCY. Corps large, rétréci en arrière, ailé; tête intléchie; yeux médiocres et peu saillants. Labre transverse, légèrement tronqué en avant: mandibules simples. Mâchoires à lobe externe corné, partie apicale membraneuse très pubescente ; lobe interne membraneux et pubescent, à bord extérieur corné, cilié en dedans de très fines épines. Palpes maxillaires à 2° article un peu plus court que le 3°; celui-ci de la longueur du lobe externe des mâchoires ; 4° article cylindrique, près de quatre fois plus mince et trois fois plus court que le 3°; 5° très petit, un peu plus étroit que le précé- dent et quatre fois plus court, obtus à l'extrémité. Palpes labiaux à 4% article assez fort, plus de deux fois aussi long que large ; 2° plus étroit et près de moitié plus court ; 3° de moitié plus étroit que le précé- dent et d’un quart plus long que lui; 4° petit, obtus, trois fois plus court que le 3°. Languette étroite, allongée, profondément divisée en deux lobes aigus; paraglosses invisibles. Antennes comprimées, rappelant un peu par cette particularité celles des Catopsimorphus qui ont le même genre de vie, s’épaississant peu à peu vers l'extrémité, à 5° article beau- coup plus long que le 2°. Corselet peu convexe, à base au moins aussi large que les élytres; bord antérieur légèrement échancré, le postérieur arrondi et très légèrement sinué de chaque côté ; côtés arrondis et rétrécis en avant; tous les angles oblus et arrondis. Écusson petit et triangulaire. Élytres à peine plus longues que le corselet, fortement échancrées à l'angle apical externe qui est prolongé en pointe aiguë. Abdomen forte- ment rétréci vers l'extrémité. Pattes assez longues ; tous les tibias droits; 4°" article des larses postérieurs presque aussi long que les trois suivants. Caractères sexuels invisibles. Ce genre est parasite de la Myrmica barbara. DINUSA HHIEROSOLYMATA Saulcy. — Long. 4 mil — Nigro brunnea, nitida; antennis, ore, thorace, elytris, pedibus abdominisque segmentis duobus ultimis lætè rufis : parcè punctala: antennarum articulis elongalis : abdomine hirto. Tête noire, brillante, marquée d’une poncluation extrêmement fine el peu serrée; parties de la bouche et antennes d'un roux clair. Ges der- nières plus longues que la tête et le corselet ; 2° article plus mince et plus court que le 4° ; 3° d’un quart plus long que le 2°; 4° plus court que le 3°, semblable en longueur aux suivants qui vont en S’épaississant graduel- lement, mais restent toujours plus longs que larges; 11° une fois et demie aussi long que le 10°, obtus à l'extrémité. Corselet d’an roux clair, bril- lant, deux fois aussi large que long, trois fois aussi large que la tête ; Goléoptores nouveaux. 435 bord antérieur échancré; base légèrement arrondie, à peine sensiblement subsinuée de chaque côté ; bords latéraux légèrement arrondis, rétrécis en avant: plus grande largeur aux deux tiers postérieurs; angles très obtus et arrondis ; surface marquée d’une ponctuation fine et rare, Écus- son en triangle obtus, finement ponctué, roux. Élytres d’un roux clair, brillantes, un peu plus longues et plus étroites que le corselet, s’élargis- sant légèrement vers l'extrémité ; côtés droits; angle sutural oblus ; bord postérieur fortement échancré vers l'angle apical interne qui est très aigu et très saillant ; surface marquée d’une ponctuation un peu moins fine et moins rare que celle du corselet. Abdomen se rétrécissant fortement de la base à l’extrémité, noir, brillant, les deux derniers segments visibles roux ; fortement rebordé ; surface couverte d’une ponctuation fine et rare, plus fine et plus rare sur les deux derniers segments. Toute la surface du corps couverte d’une pubescence grise couchée, fine et rare, Bords laté- raux de l'abdomen, depuis le 3° segment, et extrémité hérissés de grands poils noirs. Pattes rousses. Vit dans les fourmilières de la Myrmica barbara, sous les pierres. Jérusalem et Naplouse, sur le mont Garizim. Des trois espèces, c’est la moins rare. . DINUSA Davipica Sauley. — Long. 3 1/3 mill, — Nigro brunnea, nitida, antennis, ore, thoracis lateribus, elytris, pedilus, abdominisque segmentis duobus ultimis rufis, abdominis basi crebrè, reliquis partibus parüm dense punclata, antennarum articulis penullimis transversis, abdomine apice hirto. Tête noire, brillante, marquée d’une ponctuation fine et assez serrée ; parties de la bouche et antennes d’un roux foncé. Ces dernières un peu moins longues que la tête et le corselet ; 2° article un peu plus court que le 1°; 3° deux fois aussi long que le 2°; 4° d’un tiers plus court que le 3°; les suivants plus courts que le 4°, diminuant à peine de longueur entre eux et devenant transversaux ; 41° deux fois aussi long que le 10°, obtus à l'extrémité. Corselet d’un brun noir, brillant, à bords latéraux plus clairs, deux fois aussi large que long, trois fois aussi large que la tête; bord antérieur échancré; base légèrement arrondie , très légèrement subsinuée de chaque côté; bords latéraux arrondis, fortement rétrécis en avant ; plus grande largeur aux deux tiers postérieurs ; angles très obtus ; surface mar- quée d’une ponctuation très fine el rare. Écusson en triangle obtus, très finement ponctué, brun. Élytres d’un roux foncé, brillantes, un peu 436 FÉLICIEN DE SAULCY. plus longues et plus étroites que le corselet, s'élargissant légèrement vers l'extrémité ; côtés droits ; angle sutural obtus ; bord postérieur fortement échancré vers l’angle apical externe qui est plus aigu et plus saillant encore que chez l'espèce précédente ; surface marquée d’une ponctuation moins fine et plus serrée que celle du corselet. Abdomen se rétrécissant très-fortement de la base à l'extrémité, noir; les deux derniers segments visibles roux; fortement rebordé; surface couverte d’une ponctuation fine et très serrée sur les premiers segments, et peu serrée sur les deux der- niers. Toute la surface du corps est couverte d’une pubescence grise couchée, fine et rare. Bords des deux derniers segments et extrémité de l'abdomen hérissés de poils noirs. Pattes rousses. Avec la précédente, mais beaucoup plus rare. Jérusalem et Naplouse, sur le mont Garizim. Dinusa JEBUSÆA Saulcy. — Long. 3 1/2 mill.— Brunnea, partm nitida ; antennis, ore, thoracis lateribus et elytris obscure, pedibus abdominisque segmentis duobus ullimis rufis; crebrè punctata: antennarum articulis penultimis subtransversis ; abdomine non hirto. D'un brun foncé, entièrement couverte d’une ponctuation et d’une pubescence grise très fines et très serrées qui la rendent peu brillante. Tête noire, à ponctuation plus fine que celle du reste du corps; parties de la bouche et antennes rousses, Ges dernières de la longueur de la tète et du corselet; 2° article un peu plus court que le 1°"; 3° pas tout à fail deux fois aussi long que le 2°; 4° d’un tiers moins long que le 3°: les sui- vants plus courts que le 4°, faits comme chez l'espèce précédente, mais devenant un peu moins transversaux ; 11° deux fois aussi long que le 10°, obtus à l'extrémité. Corselet brun, à bords latéraux plus clairs ; deux fois aussi large que long, presque trois fois aussi large que la tête; bord anté- rieur échancré ; base légèrement arrondie, très légèrement subsinuée de chaque côté ; bords latéraux arrondis, fortement rétrécis en avant; plus grande largeur aux deux tiers postérieurs ; angles très obtus et arrondis. Écusson brun, en triangle obtus. Élytres d'un brun roux, un peu plus longue et plus étroites que le corselet, s’élargissant légèrement vers lex- trémité ; côtés droits; angle sutural obtus; échancrure du bord postérieur et angle apical externe comme chez l'espèce précédente. Abdomen se rétrécissant fortement de la base à l'extrémité, d’un brun noir, les deux derniers segments visibles roux ; fortement rebordé. Ponctuation des deux derniers segments un peu moins fortement serrée, Pas de poils noirs Coléoptères nouveaur. 457 hérissés à l'abdomen. Pattes rousses, un peu plus épaisses que chez l’es- pèce précédente, Avec les précédentes, extrêmement rare. Deux individus, de Jérusalem. OxYPODA SALOMONIS Saulcy. — Long. 2 mil. — Nigra, subnitida, parallela, antennarum basi, thorace pedibusque rufo brunneis, omnium crebrè fortiter punclata, thorace medi& bast foveolato, antennarum arti- culis penultimis fortiler transversis. D'un noir peu brillant, avec le corselet et les élytres roux foncé, en- tièrement couverte d’une ponctuation forte et serrée, bien plus forte et rugueuse sur les élytres. Tête ronde; palpes maxillaires bruns, 8° article noir ; antennes un peu moins longues que la tête el le corselet, d'un brun noir, les deux premiers articles brun roux ; 2° article presque aussi long que le 4°, 3° d’un tiers plus court que le 2°; suivants courts et s’élargis- sant successivement assez fort, devenant fortement transversaux; 41° plus de deux fois aussi long que le 10°, ovalaire, obtus à l'extrémité. Corselet transversal, une fois et demie aussi large que la tête, rétréci en avant ; plus grande largeur aux deux tiers postérieurs ; bord antérieur échancré ; postérieur et latéraux arrondis ; angles antérieurs obtus, postérieurs arron- dis ; une petite fossette au milieu de la base, et, sous un certain jour, un très fin sillon longitudinal. Écusson triangulaire, ponctué. Élytres plus longues que le corselet, pas plus larges, parallèles ; extrémité légèrement sinuée vers l'angle apical externe. Abdomen entièrement noir, parallèle, fortement rebordé. Pubescence grise, fine, pas très serrée, couvrant tout le corps. Pattes rousses. Jérusalem. avec la Myrmica barbara. Deux individus. HOMALOTA MYRMICARIA Saulcy. — Long. 2 9/3 mill — Nigra, niti- dula, parallela; thorace quadrato, subcordato, antennarum articulis penul- timis subtransversim quadratis ; elylris, antennarum articulo primo femo- ribusque brunneis, tibiis tarsisque testaceis. Tête noire, brillante, arrondie, marquée d’une ponctuation peu forte et peu serrée, entre laquelle, de même que sur le corselet et les élytres, existe une autre ponctuation beaucoup plus fine et plus serrée. Palpes maxillaires noirs. Antennes noires ; 1% article brun ; 2° un peu moins long que le 4°; 3° semblable au 2°; les suivants diminuant de longueur, les trois avant-derniers étant en carré légèrement transversal ; 44° une fois et demie aussi long que le 10°, obtusément acuminé. Corselet noir, L° Série, TOME IV. 28 38 FÉLICIEN DE SAULCY. brillant, aussi long que large, un peu plus large que la tête; plus grande largeur au tiers antérieur: rétréci vers la base; bords antérieur et posté- rieur très légèrement arrondis ; angles très obtus; ponctuation un peu plus forte que celle de la tête, très peu serrée. Écusson triangulaire, ponctué. Élytres brunes, peu brillantes, presque parallèles, plus larges et une fois et demie aussi longues que le corselet, plus fortement ponctuées que lui ; angle sutural obtus ; bord postérieur très légèrement subsinué vers l'angle apical externe. Abdomen noir, brillant, parallèle, marqué d’une ponctua- tion forte et rare qui s’espace de plus en plus vers l'extrémité ; intervalles finement et densément pointillés comme sur l’avant-corps ; rebords laté- raux assez forts. Pubescence grise fine et assez serrée sur l’avant-corps, plus grosse et moins serrée sur l'abdomen, Fémurs bruns ; tibias et tarses teslacés. Mâle : Une large dépression longitudinale très peu sensible sur le cor- selet ; 6* segment supérieur de l'abdomen offrant vers le bord postérieur un tubercule longitudinal. Jérusalem, avec la Myrmica barbara. Extrèmement rare. HOMALOTA JEZABEL Saulcy. — Long. 1 2/3 mill. — Nigra, parum nitida, parallela ; thorace transverso, antennarum articulis penullimis fortiter transversis, elytris brunneo nigris, pedibus testaceis. Tête noire, très finement et densément ponctuée, arrondie. Palpes maxillaires noirs. Antennes noires, avec les deux premiers articles brun foncé; 2° article d’un Liers plus court que le 1 ; 3° de moitié plus court que le 2°; les suivants courts, fortement transversaux ; 11° deux fois aussi long que le 40°, pyriforme. Corselet plus large que la tête, une fois et demie aussi large que long, à ponctuation plus forte et moins serrée que celle de la tête; côtés arrondis et un peu rétrécis en arrière; bord antérieur droit, postérieur arrondi; angles obtus; plus grande largeur au tiers antérieur. Une petite fossette à la base avec un sillon longitudinal peu marqué chez la femelle ; un large et profond sillon longitudinal chez le mâle. Écusson triangulaire, ponctué, déprimé au milieu. Élytres presque parallèles, un peu plus larges et une fois et demie aussi longues que le corselet, à ponctuation un peu plus forte ; angle sutural obtus ; bord pos- térieur un peu oblique et arrondi, non sinué. Abdomen parallèle, à ponc- tuation très peu serrée, très rare sur les derniers segments: assez forte- ment rebordé; 7° segment supérieur échancré et inférieur prolongé et Coléoptères nouveaux. 1539 arrondi chez le mâle. Pubescence fine el grise, un peu moins dense sur l'abdomen. Pattes testacées. Jérusalem, avec la Wyrmica barbara. Rare. HOMALOTA ArHALIA Saulcÿ. — Long. 4 1/2 mill, — Nigra, nilidissima, parallela: pedibus brunneo nigris, thorace quadrato, cordato, antennarum articulis penultimis fortiler transversis, fronte impressä ; omnium fortiter sparsissimèe punctata, elytris strià suturali nolatis. D'un noir très brillant, avec une ponctuation assez forte extrèmement rare; tête un peu allongée, avec une profonde et large fossette au milieu du front. Palpes maxillaires noirs. Antennes noires; 1° article très renflé ; 2° un peu moins, et de moitié plus court; 3° de moitié plus court que le 2°; les suivants courts et fortement transversaux; 10° un peu moins court que le 9°; 41° une fois et demie aussi long que le précédent, pyri- forme. Corselet aussi long que large, cordiforme, à plus grande largeur au quart antérieur ; côtés rétrécis en ligne droite vers la base ; bord antérieur droit; postérieur arrondi; angles arrondis; au milieu un fin sillon longitudinal se prolongeant sur l’occiput; pas plus de huit points dans le sens de la longueur. Écusson triangulaire, lisse. Élytres un peu plus larges et une fois et demie aussi longues que le corselet, se dilatant vers l'extrémité, à côtés droits et à bord apical arrondi séparément ; ponc- tuation très rare et très forte; sur chacune environ une cinquantaine de points, en outre d’une strie suturale fortement marquée et plus densément ponctuée. Abdomen déprimé , parallèle, à ponctuation plus fine et plus serrée que celle de lPavant-cerps, excepté sur les deux derniers segments où elle est très rare; 7° segment supérieur échancré. Pubescence grise très rare et très fine. Pattes d’un brun foncé. Jérusalem, avec la Myrmica barbara. Un seul exemplaire, probablement mâle. HOMALOTA REBECCA Sauley. — Long. 1 2/3 mill. — Nigra, nitida: antennis, palpis, elytris pedibusque brunneis: parallela, thorace parëm transverso, antennarum articulis penultimis transversis ; omnium fortiter sparse punclala. Tête noire, brillante, avec une ponctuation fine et très peu serrée, Palpes maxillaires bruns, ainsi que les antennes, dont les deux premiers 40 FÉLICIEN DE SAULCY. — Coléoplères nouveaux. articles sont un peu renflés; 2° d'un Liers plus court que le 4°; 3° un peu plus court que le 2*; suivants plus courts, d'abord carrés, et deve- nant transversaux en s’élargissant ; 41° deux fois aussi long que le précé- dent, pyriforme. Corselet légèrement transversal, à peine plus large que la tête, d'un brun foncé, brillant, à ponctuation plus forte et aussi rare que celle de la tête; à peine moins large en arrière qu’en avant; bords et angles arrondis; pas d'impression. Écusson triangulaire, marqué de trois ou quatre points. Élytres d’un brun foncé, un peu plus large et une fois et demie aussi longues que le corselet, presque parallèles, à côtés droits et extrémité obliquement tronquée; surface marquée d’une ponctuation plus forte et aussi rare que celle du corselet, avec une trace de strie su- turale. Abdomen noir, parallèle, à ponctuation assez forte et très rare. Pubescence grise, rare et fine. Pattes d’un brun roux. Mâle : 7° segment abdominal inférieur prolongé ; une impression longi- tudinale sur le corselet, et une impression sur le front. Jérusalem, avec la Myrmica barbara. Deux exemplaires. MONOGRAPHIE DES aspèces européennes el algériennes du genre ACALLES, SUIVIE DE LA DESCRIPTION ABRÉGÉE DES ESPÈCES PROPRES À L'ILE DE MADÈRE, D'APRÈS M. WOLLASTON, Par M. Henri BRISOUT DE BARNEVILLE. (Seances des 23 Mars et 27 Avril 1864. AVANT-PROPOS. Je remercie de nouveau mes collègues, lant de la France que de l’Alle- magne, pour lappui qu'ils m'ont encore prêté dans ce travail; j'espère qu'il sera accueilli aussi favorablement que les précédents. CARACTÈRES DU GENRE. (Schônherr, IV, 1, 334, 325.) Acalles Stephens. — Tylodes Guérin, Dejean. — Rhynchænus Fab., Gyllenh. — Curculio Fab. Antennæ mediocres, minus lenues ; funiculo 7-articulato ; articulis duobus basalibus elongatis, obconicis, reliquis brevibus, subrotundatrs, parüm distantibus ; clava subovala. Rostrum longiusculum, validum, subteres, verss apicem sensim. non- nihil deplanalum, modice arcualumn. L42 H. BRISOUT DE BARNEVILLE. Oculi laterales, ovati, subdepressi. Thorax aut breviusculus aut suboblonqus, basi lruncalus, lateribus mo- dice rotundatus, antice in medio nonnihil productus, pone oculos plus minusve distincte lobatus. Scutellum aut nullum, aut minutissimum vix observandum. Elytra subovala, connata, supra convexu«. Pedes nediocres, longiludine subæquales, validi, femora nonnihil in- crassata. Corpus oblongum, subovatum, convexum, sculpluralum, sæpits dense squamosum, aplerum ; aut mediæ aut minusculæ magnitudinis. A ces caractères on peut ajouter les détails suivants pour les compléter : Antennes de structure différente, suivant leurs divisions. Rostre aplani, un peu élargi vers le sommet. Prothorazx offrant des formes différentes, plus ou moins rétréci, plus ou moins resserré au sommet, légèrement échancré de chaque côté, se replie largement en dessous pour former une saillie aiguë; canal pectoral dépas- sant les hanches antérieures, creusé très profondément pour recevoir le rostre, un peu prolongé sur le mésosternum qui se creuse en voûte pour former son extrémité. Quand l’écusson existe, on le distingue bien à une forte loupe. Élytres ovales, ovalaires ou oblongues, déclives postérieurement, res- serrées et atténuées au sommet, plus ou moins aiguëment arrondies, quelquefois acuminées ; épaules arrondies ou rectangulaires, quelquefois saillantes, Dessous du corps ponctué plus ou moins fortement, plus ou moins serré ; mésoslernum cCordiforme, échancré antérieurement ; métasternum trans- versal, en losange irrégulier. Abdomen composé de cinq segments, le premier aussi grand ou presque aussi grand que les trois suivants ensemble, le deuxième aussi grand ou un peu plus grand que les deux suivants, le troisième et le quatrième très courts et très resserrés, un peu moins dans le Rolleti, le Diocletianus el autres espèces du même groupe, à peine dan enticollis, même d’autres esp d groupe, à p dans le denticollis, et presque dénudés. Hanches antérieures et intermédiaires distantes, les postérieures un peu plus ; cuisses antérieures et postérieures égales en longueur, les inter- médiaires un peu plus courtes. Acalles d'Europe, d'Algérie el de Madere,. ue) Pieds robustes; tibias armés au sommet d’un crochet distinct, ordinai- rement droits, quelquefois bisinués intérieurement ; ongles simples. CARACTÈRES DES SEXES. Le mâle a le rostre plus court, plus fort, et ponctué plus fortement que la femelle. Celle-ci a le rostre plus long, plus mince, ponctué plus finement et moins serré que le mâle ; les impressions du métasternum et du premier segment de l’abdomen sont plus fortement marquées chez le male que chez la femelle. Les antennes sont insérées aussi assez près de la base, et chez la femelle, vers le milieu du rostre, MOEURS. On ne connaît rien des premiers élats des Acwlles ; on les trouve dans les forêts sous la mousse, sous les écorces de différents arbres, et surtout des Chênes, dans leurs branches, ou en secouant des fagots sur un drap. Cependant ceux de la seconde division paraissent se rencontrer principa- lement sous les pierres, et quelques-uns sur les chardons. A l’état de repos ces insectes font le mort; les cuisses alors restent appliquées au corps et viennent s’arc-bouter les unes contre les autres par leur extrémité, de manière qu'ils paraissent se tenir sur leurs genoux. Wollaston, Annals of nat. Hist., 1860, 3° série, vol. V et VI, a observé que les Acalles indigènes de Madère et de Ténériffe font entendre un bruit très perceptible. L’organe de la stridulation consiste en un pygidium rude, frotté contre une arête, en forme de lime, sous les élytres, là où elles se rétrécissent à l'extrémité. “4 I. BRISOUT DE BARNEVILLE. Je pariage les Acalles en deux divisions, d'après antennes : TABLEAU DES ESPÉCES. 1" Division. la structure de leurs Antennes médiocres; les articles du funicule un peu arrondis. Acalles proprement dits. Prothorax longitudinalement caréné, échancré en forme d’arc postérieurement, les angles de la base très avancés en arrière. Écusson enfoncé . . . . A. Tibias, surtout les antérieurs, un peu dilatés au milieu, infléchis vers le sommet. Élytres profondément poncluées-sillonnées, pourvues postérieurement de quatre tubercules transversa- lement placés ; deuxième article du funicule presque égal au premiehisssinsse meiletusl almise Élytres médiocrement ponctuées-sillonnées, pour- vues seulement d’une légère élévation à la base ; deuxième article du funicule un peu plus court querlenpremient. es cute tomate stars, nt B. Tibias droits. A. Deuxième article du funicule plus court que le premier. «. Écusson visible. Oblong, assez étroit, sans enduit crétacé . . . .. S bovale, revêtu d’un enduit crétacé. . . . . . . b. Écusson invisible. Élylres tricarénées, acuminées au sommel . . .. 1. denticollis. 9, Camelus. o. Auber, 4. Wollastoni. 9. lentisci. 6. Æornit. Accalles d'Europe, L'Algérie ct de Madere. aa, Élytres à la base avec deux élévations en forme de calus allongé. c. Prothorax canaliculé, é Subovale, prothorax élargi sur les côtés ; laille géné- ralement SUDÉTIEUTER EU Me Se MOOMAURONE Forme plus ovale, prothorax presque droit sur les côtés ; taille généralement inférieure . . . . .. cc. Prothorax sans canal. Oblong-ovale, couvert de squamules serrées, d’un jaune pale; prothorax oblonga "mn mens bb. Klytres à la base, sans élévations. d. Corps couvert de soies noires dressées, plus ou moins longues. e. Forme subovale. f. Élytres coupées obliquement aux épaules. Squamules des élytres d’un jaune roux, formant une large tache aux épaules, et occupant entière- ment l'extrémité ; soies formant des faisceaux . . ff. Élytres arrondies aux épaules. Élytres profondément ponctuées-sillonnées, son liers postérieur jamais blanchätre ou jaunâtre ; soies des élytres courtes et nombreuses, formant des faisceauxuindistinets 4 002 2 «1. = » Un seul mâle, probablement de la Birmanie. » (Schmidt-Gæbel.) 44. C. IMPRESSIFRONS. Long. 15 4/2 mill — Les deux sexes. — Saphyrinæ aflinis, paulo minor, differt capite paulo angustiore, thoracis parte media lateribus anterius magis rotundata, unde brevius attenuata videtur, elytris medio grosse subintricato-punctatis, non vero plicatis, punctis pone medium profondioribus, elongatis, fere in sulcos longitudinales dispositis, inters- titiis elevatis, summo apice sublævigato, aut levius punctulato ; tibiarum posticarum summus apex, eorumdemque tarsorum articuli primi tres pal- lide ferruginei; antennæ extus in mare dilutiores, in femine subinfuscatæ breviores ; femora supra obscurius rufa ; coxæ posticæ tum obscure, tum dilutius piceæ. J'ai quatre individus de cette espèce, dont trois mâles et une femelle, qui m'ont été vendus par M. A. Deyrolle comme venant de Cochinchine. Comme ils paraissent avoir longtemps séjourné dans l’esprit-de-vin, la coloration en a souffert et ils sont d’un bleu assez obscur, avec les cuisses en dessus d’un rouge très foncé et presque brun qui ne me semble pas naturel, ce qui est peut-être aussi la cause de la variété de coloration des trochanters postérieurs. La forme de la tête varie un peu dans les trois mâles, dont l’un a les yeux un peu plus saillants que les deux autres ; l’un de ceux-ci a la partie postérieure plus arrondie sur les côtés, ce qui le rapproche davantage de la femelle ; les élytres sont plus étroites que Monographie du genre Collyris. 501 dans la fuscitarsis, et sont remarquables par la conformation des points qui en couvrent la partie postérieure avant qu'elle descende vers l’ex- trémité, et qui ont l'air d’être distribués en sillons longitudinaux un peu irréguliers ; le reste est très-rugueux, sans former sur le milieu des plis ondulés comme dans la saphyrina. 15. G PROCERA. Long. 15 à 16 mill. — Femelles. — Saphyrinæ æqualis. Caput sat latum subelongatum, pone oculos rotundatum, his modice prominulis, fronte sat depressa, sulcis parallelis distantibus, medio transversim impressa, vertice modice convexe, basi minus profunde strangulata, palpis antennisque nigris, his basi cyanea, articulis tertio apice, quarto medio, sequentibus duobus basi rufis. Thorax ut in saphyrina d', sat elongatus, basi parum dilatata, parte intermedia non conice at ovatim inflata, subangusta, late- ribus surotundata, basi fortius strangulata, supra punctis nonnullis sparsis minutis, basi rugosa ; subtus punctulatus et pilosus. Elytra ut in saphy- rina d, paulo longiora, valde parallela, cylindrica, apice intus emarginata medioque obtuse angulata, multo subtilius punetulata (ut in ortygia) punctis ubique fere æqualibus, sammo apice tantum minutis, medio mi- nime plicata ; metathoracis lateribus punctulatis. Antennæ longitudine saphyrinæ $ æquales, extus magis tenues ; pedes graciles elongati femo- ribus coxisque rulis, illis apice supra infuscatis, tibiis tarsisque nigris. Jai vu sept à huit individus, tous femelles, de cette espèce parfaitement distincte, tant au Jardin des Plantes, à Paris, que dans les collections du Musée britannique. J'en possède deux dans la mienne. Il paraît qu’elle se rencontre surtout aux environs de Bombay. 46. CG. nisriNCrA Chaudoir, Bull. Mosc., 1860, IE, p. 290. Long. 13 1/2 mill. — Les deux sexes. — C. ortygiæ affinis, sed angus- lior et magis elongata, capite angustiore, pone oculos magis attenuato, fronte profunde et sat anguste impressa, antennis thoracis basin æquan- tibus, gracilioribus basi nigro-cyaneis, articulis {ertio et quarto rufo ter- minalis, quinto basi infuscato, extus rufo-testaceis ; {horace graciliore, ante apicem magis attenualo, subovalo-conico, supre pluripunctato, subtus dense piloso-punctulato, elytris angustis cylindricis, apice parum gibbosis leviter declivibus, medio apice suturaque dentatis, punctis supra creber- h° Série, TOME IV. 92 502 DE CHAUDOIR. rimis, medio densioribus sed vix majoribus, pone medium subelongalis, summo apice paulo minoribus ; pedibus gracilioribus, nigris vix cæruleis, femoribus cum coxis rufis, anticis supra subviolaceo-tinctis. Reçue de M. S. Stevens comme venant des Indes orientales ; j’en ai vu deux autres mâles et une femelle dans les collections Tatum et Bowring, qui font partie du Musée britannique, la couleur est tantôt bleue, tantôt verdâtre ; dans la femelle, comme d'ordinaire, la partie postérieure est un peu plus renflée, les antennes sont plus courtes et un peu plus obscures vers l'extrémité, le corselet est un peu moins grêle. 17. G. ORTYGIA Buquet, Ann. Soc. Ent. Fr., IV, 1855, p. 604. (PI. 7, fig. 6.) C. cribellata Chaudoir, Bull. Mosc., 1860, II, p. 290. Var. : C. puncticollis Chaudoir, ibid., LE, p. 291. Long. 12 1/2 à 414 mill. — Les deux sexes. — Cyanea, aut virescens, aut violacea, interdum fere nigra, caput subovatum, vertice in mare minus, in femina magis inflato, oculis subprominulis, fronte sat profunde depressa, modice angustata, transversa haud impressa, nec inter sulcos convexa, antennis thorace brevioribus, in femina brevioribus, extus piceis articulis tertio quartoque rufo-terminatis, quinto medio late rufo, palpo- rum stipite ferrugineo ; {horax capite cum labro æqualis, basi capite sine oculis parum latior, antice angustior, ante basin sat strangulatus, margine antico sat reflexo, parte media posterius basi subangustiore, subconico- ovata, anterius breviter et modice attenuata, lateribus in mare minus, in femina magis rotundatis, supra lævis, punctis aliquot sparse impressis, subtus plus minusve pilosulo-punctulatus, £lytra thorace fere duplo latiora (in mare paulo angustiora), eodemque cum capite longiora, cylindrica, vix posterius ampliata, humeris prominulis, apice subabrupte declivia, medio apice subdentato-angulalo, sutura dentata, tota crebre punctulata, medio subintricata, punctis densioribus, his pone medium subelongatis, summo apice minoribus; subtus ad latera sterni punciata, abdomine lævi; femora cum coxis rufa, tibiis tarsisque nigro-cæruleis, hisce postius rarissime dilutioribus. L’habitat de cette espèce paraît s'étendre sur la plus grande partie des deux presqu'îles de l'Inde, et même sur les îles de la Sonde, Monographie du genre Gollyris. 503 18. CG. BoNELLIIT Guérin, Bellanger, Voy. aux Ind. or., Ins., p. 48, pl. I, fig. 4. (PL Re. "7.) Var. C. obscura Castelnau, Étud. entom., p. 40, Ann. du Muséum, I, p. 140, 3. Var. ? C. ruficornis Brullé, Ann. du Muséum, 1, p. 139, 2, Long. 43 à 43 1/2 mill. — Præcedentis summa similitudo, differre lamen videtur, thorace supra vix, subtus obsoletius punctulato, elytris minus crebre at profundius punctatis, punctis majoribus, medio eviden- tius intricatis, coxis posticis nigris. Cette espèce ne paraît se trouver qu'à Java ; elle varie pour la colo- ration comme la précédente, et sa variété noire est la C. obscura Casteln., d’après le type qui existe encore au Jardin des Plantes. La ruficornis n’en paraît être qu'un individu fraîchement éclos, à bande rougeûtre sur le milieu des élytres, avec les antennes moins foncées vers l'extrémité, et les trochanters postérieurs rougeâtres. La ponctuation plus grossière et moins serrée des élytres et la couleur noire des trochanters postérieurs dans les individus typiques, me paraissent autoriser à la considérer comme une espèce distincte. J'ai remarqué ces différences sur un assez grand nombre d'individus. 19. C. VIRIDULA. Long. 49 4/2 mill. — Les deux sexes. — GC. ortygiæ valde affinis, certe differt, capite magis quadralo in feminis, {horace breviore, ante apicem adbue minus attenuato, lytris minus crebre punctatis, punctis vero ipsis vix majoribus, medio vix intricalis. apice subobliteratis. Golor semper viridi-subæneus, antennæ. nigræ, articulis tertio, quarto quintoque ante apicem plerumque obsolete rufo-maculatis; femora cum coxis rufa, antica epice supra longius, posteriora brevius infuscatis ; palporum labialium articulus penultimus majore ex parte rufescens. Celte jolie espèce dont j'ai vu beaucoup d'individus, tous semblables par la coloration, habite exclusivement l'ile de Timor, où elle paraît être assez commune, J'en possède cinq individus et j'en ai vu plusieurs au Musée de Leyde. Le mâle ne diffère de la femelle que par la tête un peu moins carrée derrière, le corselet un -peu plus étroit. 50/4 DE CHAUDOIR. 20. C. RUFIPALPIS. Long. 12 1/2 mill. — Mâle. — Viridi-cuprea micans, palpis antennisque flavo-rufis, his brevioribus, articulis primis duobus nigris, sequentibus duobus variegatis, pedibus nigris, femoribus coxisque rufis ; caput ut in saphyrina, labro magis porrecto, oculis convexioribus, fronte profundius impressa, bisulcata, sulcis posterius approximatis postice extus arcuatis, antice striolata ; thorax quam in saphyrina paulo brevior, transversim slriatus, parte media brevius conica, postice sat strangulatus, elytra bre- viora, dense impresso-punctata, punctis fere ubique æqualibus, medio haud intricatis nec majoribus, interstitiis acute elevatis; metathoracis episterna punctala ; tarst latiusculi planta omnium spongiosa. D'un vert plus cuivreux et plus brillant que la véridula, distincte surtout par la couleur rouge des palpes, par la sinuosité des sillons fron- taux, la ponctuation forte, régulière et très serrée des élytres et par la largeur des tarses. | Le seul individu que je connaisse figure dans la collection du comte de Mniszech ; la patrie n’est pas indiquée, mais je crois qu'il vient du nord de l’'Hindoustan. 21. CG. POsSTICA Brullé, Ann. du Muséum, I, p. 138, 1, pl. 9, fig. 8. Long. 13 1/2 mill — Femelle. — GC. Bonellit affinis, paulo major, differt antennarum articulo ultimo oblique truncato, {horace parte media longiore, magis ovata, haud conica, lateribus sat rotundata antice modice sed paulo longius aitenuata, omnino impunctala, elyéris humeris magis quadratis, anterius sparsius sed grosse punctatis, medio irregulariter pli- calis, punctis posterioribus majusculis, profundis, ovatis, minus densis, apice longius lævi. Caput cum -thorace violaceum, corpore cyaneo, elytra cyaneo-virescentia, ad latere violacea, femora cum coxis rufa, tibiæ cum tarsis obscure cyancæ, hisce posticis articulis tribus primis albicantibus ; antennæ extus piceæ, basi cyaneæ, articulis tertio quertoque apice, quinto sextoque magna parte rufis. L’individu que je possède, ainsi que celui de M. Schaum, viennent de Sumatra, où ils ont été trouvés par M. Wallace ; j'ignore de quelle partie des Indes orientales provient le type du Jardin des Plantes, avec lequel . j'ai comparé les deux individus que j'ai décrits. Monographie du genre Collyris. 905 22. G. GRUENTATA Schmidt-Gœbel, Faun. Birm., p. 44, n° 5. Long. 15 4/2 à 45 mill — Les deux sexes. — C. Bonellii affinis, ple- rumque major, differt fronte profundius impressa, oculis magis elevatis, prominentibus, præsertim in maribus; antennis magis thoracis basi æqua- libus (in femina paulo brevioribus), extus gracilioribus, #horace longiore, basi lateribus minus strangulato, anterius longius attenuato, lateribus parce rotundato, elytris anterius crebrius grosseque, medio dense intri- calo-punctatis, punctis pone medium, profundis, densis, elongatisque, interstiliis elevatis, apice obsoletioribus. Antennæ basi cyaneæ, medio ferrugineæ, perparum nigro-variegatæ, extus piceæ, apice paulo dilutiores. Pedes nigro-cyanei, femora rufa, coxis nigris, tarsi postici articulis tribus primis rufo-testaceis. :ette espèce habite Bornéo et la presqu'île orientale des Indes. J'en ai vu plusieurs individus, dont l’un m'a été communiqué par M. Schaum, comme la vraie cruentata Schmidt-Gœæbel, dont la description lui convient assez, sauf quelques différences peu essentielles. La couleur est plus obs- cure et plus violette que dans la Bonellii, avec des reflets verdàtres sur le disque des élytres. 23. CG. MOESTA Schmidt-Gœbel, Faun. Birm., p. 14, n° 4. » Nigro-Cyanea, prothorace elongatulo, punctato ; elytris impresso- » punctatis, apice rotundatis, oblique truncatis, antennis filiformibus » capite duplo longioribus, linea infra-humerali, elytrorum striga trans- » versali abbreviata femoribusque rufis, tibiis nigro-cyaneis, tarsis posticis » lestaceis. — Long. 6 1/2 lin. » ‘Tête étroite, yeux peu proéminents, front peu déprimé surtout en » arrière, bornée sur les côtés par une ligne imprimée, avec une légère » impression transversale postérieure. Labre tronqué carrément, des cinq » dents de devant, celle du milieu est la plus étroite, les deux voisines » sont arrondies et beaucoup plus larges, les deux autres pointues, » avancées el séparées par une incision assez large, les deux extérieures » très en arrière et également pointues. Antennes atteignant presque la » base du corselet, non renflées vers l'extrémité, les deux premiers articles » entièrement bleus, les suivants d’un jaune ferrugineux, avec la base du 506 DE CHAUDOIR. » 3° et du 4°, et le bord supérieur du 3° bleus. Corselet assez étroit el » long, fortement rétréci antérieurement jusqu’au tiers, puis s’élargissant » peu à peu, légèrement étranglé près de la base, et parsemé de points » sur sa partie renflée. Élytres s’élargissant très peu en arrière, arrondies » et tronquées un peu obliquement en dedans à leur extrémité ; ponc- » tuation éparse en avant, grossière et serrée sur le milieu, plus éparse » derrière le milieu et très fine à l’extrémité ; les points du milieu se » réunissent en groupes de trois à quatre avec des intervalles peu élevés, » formant un pli irrégulier dont le haut est teint en rouge obscur ; plus » en arrière, les points s’aflongent et deviennent plus petits, et près de » la suture quelques-uns se confondent dans le sens de la longueur. » Cuisses d’un jaune ferrugineux, lextrémité de celles de la première » paire nojirâtre ; les jambes d’un bleu noirâtre, ainsi que les tarses, sauf » ceux des pattes postérieures qui sont rouges, avec les deux derniers » articles noirs. » Une seule femelle, sans aucun doute, de Birmanie. » Je me suis borné à reproduire la description de Schmidt-cæbel, qui ne convient à aucune des espèces que j'ai eues sous les yeux, et qui peut- être caractérise une espèce qui m'est inconnue. 24. C. EMARGINATA Dejean, Spec., I, p. 165, n° 2. (PI. 7, fig. 8). C. brevicollis Klug, Jahrb. d. Ins. Kund., 1, p. 46, 8. C. longicollis Olivier (Cicindela), Ent, IL, 33, p. 7, n° 2, t. IL, fig. 17. Long. 11 à 12 mill. — Les deux sexes. — Filiformi subsimilis, certe autem differt oculis in utroque sexu multo convexioribus, thorace paulo breviore, lævissimo ante basin fortius strangulato, parte media lateribus multo rotundioribus, elytrisque rugosioribus et latioribus ; coxæ posticæ etiam nigræ. Color magis violaceus, elytris sæpe viridi-cupreis. Elle habite Java et Bornéo. J'en ai vu un assez grand nombre d’indi- vidus où les caractères distinctifs que j'ai indiqués sont constants, On la reconnaît facilement à la saillie des yeux et au renflement très lisse du corselet. M. Schaum s’est convaincu que c’est bien l'espèce que Klug a décrite sous le nom de brevicollis. Monographie du genre Collyris. 507 25. C. riLirorMISs Chaudoir, Bull. Mosc., 1845, p. 697. (PL 8, fig. 9.) Long. 10 1/2 mill. — E minoribus. Cyanea subvirescens, angustula, parallela. Caput subelongato-quadratum, lateribus pone oculos sat rotun- dato, fortius strangulato, vertice convexo, lævi, fronte brevius profunde depressa, bisulcata, sulcis distantibus parallelis ; oculi ovati extus parum prominuli ; antennæ thoracis basin æquantes, validiusculæ, basi cyaneæ, extus nigræ, articulis tertio apice, sequentibus duobus majore ex parte rufis, basi infuscata. Thorax basi capite angustior eoque, paulo longior, ante basin modice strangulatus, parte media posterius basi paulo angus- tiore, lateribus longius subparallela, ante medium sensim rotundato-atte- nuata, collo breviusculo, tenui, haud cylindrico, apice sat reflexo; supra sublævis, ante medium obsolete transverse impressus, subtus leviter piloso-punctulatus. Elytra thorace vix duplo latiora, capite cum thorace fere dimidio longiora, valde parallela et cylindrica, humeris obliquis, apice medio angulato, intus ad suturam oblique truncato-subemarginato ; sat crebre grossius punctata, punetis medio subintricatis, apice subobso- letis, pone medium haud elongatis. Pedes mediocres, nigro-cyanei, coxis concoloribus, femoribus dilute rufis. Cette espèce, qui habite principalement Java, a été confondue en général avec l’emarginata Dejean ; elle se distingue de la suivante surtout par la couleur noire des trochanters postérieurs. 26. C. CRIBROSA. C. melanopoda ? Schmidt-Gæbel, Faun. Birm., p. 45, n° 3. Var. C. rufitarsis Klug, Jahrb. d. ns. K., I, p. 45, 6. C. flavilarsis Brullé, Ann. d. Mus., I, p. 441, 4. Long. 10 à 12 mill. — Les deux sexes. — Præcedentis maxima simi- litudo, ita ut ægre distinguatur, differt oculis paulo magis prominulis, thoracis parte media paulo magis ovata, nec parallela, elytrorum punctis subtilioribus, coxis posticis semper rufis, antennis medio longius rufo- variegatis. La principale différence entre celle-ci et la précédente consistant dans 508 DE CHAUDOIR. la coloration des trochanters postérieurs, caractère d’ailleurs assez constant dans ce genre, je laisse à chacun le soin de décider si c’est une espèce distincte. Je suis assez disposé à le penser, mais je ne chercherai point à imposer mon opinion aux autres. Je ne sais trop si c’est à celle-ci ou à la filiformis qu’il faut rapporter la melanopoda Schmidt-Gæbel, dont la des- cription convient assez à toutes deux, mais comme elle est indiquée comme venant de Birmanie, je présume qu'elle est plutôt identique avec la cribosa. J'ai comparé les types de Klug et de Brullé avec les individus que je possède moi-même, ayant les tarses postérieurs et le bout des jambes ferrugineux, et je me suis convaincu qu'aucun n’est spécifiquement dis- linct de la cribrosa et que la coloration des pattes est le seul caractère qui les distingue. Je les y ai donc réunis comme simples variétés; mais comme les individus typiques ont les pattes postérieures noires, je n'ai pu con- server à l'espèce ni le nom de Klug, ni celui de Brullé, qui ne conviennent qu’à la variété à pattes postérieures en partie rouges (1). (1) » C. MELANOrODA. — Violacea; elytris violaceis vel cyaneo-viridibus, » impresso-punctalis, apice emarginatis, antennis capite longioribus, apice » subincrassatis, pedibus nigro-cyañeis, femoribus rufis. — Long. 5 lin, » Elle appartient aux espèces plus petites et plus élancées. La tête est » assez étroite, à peine plus large que la base des élytres ; le front très » déprimé est peu convexe, et seulement limité sur les côtés par une » ligne enfoncée, avec une légère impression transversale en arrière. Le » labre est arrondi en demi-cerele ; les cinq dents médianes d’égale lon- » gueur, un peu arrondies, les incisions plus profondes et plus larges » que dans la crassicornis, la dent externe très reculée, séparée par une » incision plus profonde, pointue. Les antennes dépassent la moitié du » corselet (dans la femelle), elles sont un peu épaissies vers l'extrémité, » les quatre premiers articles d’un bleu foncé, le troisième et le quatrième » avec l'extrémité d’un jaune ferrugineux, les cinquième et sixième de » cette couleur, les suivants d’un brun noirâtre et, vu leur faible pubes- » cence, un peu luisants. Le corselet de moyenne longueur s’élargit de » suite insensiblement après le rétrécissement modique antérieur: il est » également faiblement étranglé près de sa base, et lisse en dessus. Les » élytres sont très peu élargies en arrière, arrondies et faiblement échan- » crées à l'extrémité ; la ponctuation, plus éparse antérieurement et pos- » térieurement, est plus grosse et plus serrée sur le milieu ; les points » s’allongent postérieurement, les plis et le sillon transversaux ne sont » qu'indiqués. Les cuisses sont d’un jaune ferrugineux, avec une tache » dun noir bleuâtre à l'extrémité, les jambes et les pattes entièrement » d’un noir bleu. » Une femelle bleue, et une autre à élytres verdàtres, probablement » de Birma. » (Schmidt-Gæbel.) Monographie du genre Collyris. 509 27. C. TERMINALIS. Long. 40 mill. — Femelle. — Crébrosæ simillima, differt, capite breviore latiore, oeulis parum prominulis, fronte minus impressa, elytris minus elongatis, Libiisque posticis a medio ad apicem ferrugineis, larsis usdem articulis tribus primis rufis. De la presqu'île de Malacca (Tringano). Il serait possible que ce ne fût qu'une variété de la cribrosa, mais la conformation de la tête et du front est fort différente. 28. C. CRIBRIPENNIS Thomson, Arch. Entom., I, p. 155, 10. Long. 12 1/2 mill. — Kemelles. — Modestæ affinis, sed differt, capile minore, fronte angustius impressa, {horace parte media lateribus minus rotundata, subconica, elytris angustioribus, humeris obsoletioribus , punctis medio magis inlricatis, pone medium subelongatis, apice longe lævi ; antennæ extus rufo-piceæ, coxæ posticæ ferrugineæ, pedes postici omnino ut in modesta. Color supra obscure cyaneo-violaceus, elytris latioribus. J'ai soigneusement comparé les deux individus que je connais, dont lun appartient à M. Schaum et l’autre est à moi, avec le Lype décrit par M. Thomson et qui fait partie de sa collection. Je les considère comme suffisamment distincts de la modesta, par la forme de la tête el par les élytres plus étroites, à épaules bien moins marquées. Ils viennent tous de Sarawak (Bornéo), et ont élé trouvés par M. Wallace. 29. C. ELONGATA. Long. 15 à 16 mill — Femelle. — Modestæ valde affinis, sed multo major, et magis elongata. Caput paulo longius, fronte magis excavata, leviter transverse biimpressa, oculis convexioribus ; /horax magis elon- galus, dorso hine inde punctatus, cælerum simillimus ; elytra longiora, apice ad suturam magis emarginato, medio evidentius angulato, punctis ad Dbasin non densioribus sed profundioribus, medio intricato-impressis plicam singulam indistinclam fere similantibus, pone medium magnis 510 DE CHAUDOIR. elongatis, interstiliis angustis elevatis, apice mullo minoribus. Metasterni latera punctulala, pilosula. Cyanea, capite thoraceque violaceis, elytris olivaceo-virentibus, certo situ violaceo-micantibus ; antennis medio rulis, basi cyaneis, exlus piceis, articulis tertio quartoque apice latius rufo- annulatis, palpis nigris, fulero rufo signato ; pedes nigro-cyanei, coxæ piceæ, femora saturate rufa, antica apice supra longius, intermedia brevius cyaneo-tincta, tibiarum posticarum apex tarsorumque posticorum articuli tres primi dilute rufescentes. J'ai vu trois individus de cette espèce, dont l’un fait partie de ma col- lection, le second, qui est le mieux caractérisé, appartient à M. Schaum, le troisième est au comte de Mniszech. Ils viennent tous trois de la pénin- sule de Malacca, et ont été pris par M. Wallace (in coll. Schaum) et le chasseur malais de M. H. Deyrolle. 30. C. poLEens Chaudoir. Long. 149 1/2 mill. — Femelles. — Modestæ ilerum simillima, differt capite (feminæ) angustiore, pone oculos convexiores magis attenuato, fronte minus excavata, {horacis parte intermedia posterius minus incras- sata, unde magis elongata videtur et magis conica, elytris grossius punc- tatis, medio plicatulis, punctis pone medium elongatis sat profundis, apice summo evanescentibus. Nigro-cyanea, elylris interdum lætioribus. Tibiæ posticæ apice vix rufescentes, tarsi postici basin versus plus minusve rufo variegati. Celie espèce que M. Wallace a prise à Sarawak et dont j'ai vu plu- sieurs exemplaires, me semble suffisamment distincte de la smodesta, par le mode de poncluation des élytres et quelques autres caractères men- Lionnés dans la description. 31. C. mOpEsrA Dejean, Species, V, p. 275, 4, Icon. des Col. d’Eur.. I, pl. 6, fig. 8. GC. Diardi Latreille, Iconog. des Col. d’Eur., I, p. 66 (4"° éd.). C. tarsata Klug, Jabrb. d. Ins. k., 1, p. 45, 7. Long. 13 à 14 1/2 mill. — Nigro-cyanea, elytris sæpius olivaceis. Ortygiæ ormam refert, differt {horace paulo longiore, basi fortius cons- tricto, subtus læviore, elylris magis humeralis, apice medio obtusius angulatis, mullo minus dense punctatis, punclis anlerius grossioribus, Monographie du genre Collyris. o11 medio paulo densioribus subintricatis, pone medium rarioribus, apice quarta parte omnino lævigata. Antennæ ut in orlygia, articulo septimo præcedenti concolore ; coxæ ferrugineæ, tibiæ posticæ apice longius, tar- sique postici arliculis tribus primis rufo-testaceis. La synonymie citée est constatée par le docteur Schaum et par moi ; celle espèce dont je connais et possède un certain nombre d'individus, est facile à reconnaître à la ponctuation assez éparse, quoique grossière de ses élytres, dont presque le quart postérieur est tout à fait lisse. Sa patrie est surtout Java, mais on la trouve aussi dans la presqu'ile de Malacca. 32. C. ALBITARSIS Erichson, Nov. Act. nat. Cur. (Mayen’s-Reise), XVI, D. 220: C. femorata Weslwood, Proc. Zool. Soc., 1837, p. 127. Long. 12 1/2 à 14 1/2 mill. — Les deux sexes. —- C. ortygiæ aflinis, diflert capile paulo angustiore, pone oculos sensim atienualo, lateribus parum rotundato, /horace paulo longiore, posterius minus inflato, sal strangulato, subtus obsoletius punetulato, elytris in femina angustioribus minus crebre, sed profundius punctatis, medio sat intricalis, punctis pone medium subelongatis, apicem versus evanescentibus, metasterni lateribus omnino lævibus ; antennæ feminæ longiores. Color obscurius cyaneus; antennarum articuli quintus sextusque plus minusve rufo-maculati, femora obscurius rufa, tarsi postici aut nigri, aut basi plus minusve rufo-testacei; coxæ plerumque piceæ, in uno specimine tamen dilutæ. Commune aux îles Philippines ; les individus venant de Mindanao sont généralement plus grands que ceux qu’on trouve à Luçon. 9,0 33. C. CGELEBENSIS Chaudoir, Buli. Mosc., 1860, I, p. 291. (PI. 8, fig. 10.) Long. 11 1/2 à 14 12 mill. — Les deux sexes. — Præcedenti affinis, certe differt capite ad huc angustiore, fronte anterius magis angustata, sulcis obsoletioribus, {horace longiore, basi minus strangulato , ante apicem magis attenualo, parle media omnino elongato-conica , late- ribus haud rotundala, elytris angustioribus longioribusque, apice maris medio aculius angulatis, apicem versus parum declivibus, puncelis apicis D: 542 DE CHAUDOIR. {ere obsolelis; metasterni latera eliam lævigata et glabra, femora dilutiora: antica apice supra nigro-tincta ; larsi poslici et interdum tibiarum posti- carum apex aut rufo-testacei, aut Libiis concolores; coxæ semper testaceæ. M. Wallace a pris un certain nombre d'individus de cette espèce à Menado, dans l’île de Célèbes. La forme conique et allongée du corselet, sa tête et ses élytres étroites la distinguent aisément de celles qui appar- tiennent au groupe dont l’ortygia est le type. 9/4. C. PALPALIS. Long. 11 1/2 à 15 mill. — Les deux sexes. — Celebensi valde affinis, differt palporum labialium articulo penultimo semper rufo, maxillarium secundo plus minusve infuscato. Caput postice magis rotundatum, abrup- tius strangulatum, {horax omnino conicus, elytra angusta, paulo breviora supra rugosiore femora supra longius nigro-tincta, coxæ posticæ rufæ, libiæ tarsique omnino nigra. Color aut læte-viridis, aut cyaneus. J'ai vu un assez grand nombre d'individus de cette espèce qui habite l'ile de Sula dans les Moluques, et Tondano sur l'ile de Célèbes, où elle a été prise par M Wallace. La couleur de ses palpes labiaux la fait aisé- ment reconnaitre. 35. GC. FLAvICORNIS Chaudoir, Bull. Mosc., 1860, IL, p. 292. (PI. 8, fig. 11.) Long. 44 à 16 mil. — Les deux sexes. — Obscure cyanea aut violaceo thorace cum capite interdum fere nigris ; labrum nigrum aut cyaneum, rotundatum, dentibus exterioribus acutis, intermediis tribus acute rotun- datis, ore palpisque nigro-piceis, antennæ graciles, thoracis basi paulo breviores (in femina ad huc paulo breviores), extus non incrassatæ, apice oblique truncatæ, ferrugineæ, articulis primis duobus nigro-piceis, sequen- tibus tribus supra infuscalis; caput mediocre, ovatum, pone oculos parum inflatum, lateribus modice- rotundatum, fronte modice impressa, spatio inter suleulos latiusculo plano, oculis majusculis, modice convexis ; {horax elongatus, capite cum labro longior, basi perparum strangulatus, supra autem profunde transverse impressus, parte media postice parum inflata, lateribusque vix rotundata, subparallela, a medio anterius sensim atte- nuaia, collo longiusculo lenui, margine antico sat reflexo ; dorso subru- Monographie du genre Collyris. 513 gatus, sparse punetalus ; sublus punciulatus, griseo pilosulus ; elytra capite cum thorace tertia fere parte longiora, sat angusta, cylindrica, humeris obliquato-rotundatis, apice maris singulatim rotundata, feminæ subtruncata, medio nec angulata, nec dentata, supra basi posticeque minus dense punctata, punctis anticis majoribus, rotundis, posticis ovatis, sensim decrescentibus, apice minutis, medio grossioribus intricatis ; Sternum totum et abdomen medium piloso-punctata ; femora cum tro- chanteris rufa, interdum obscuriora, genubus anticis supra infuscatis, tibiæ nigro-cæruleæ, omnes summo apice, posticæ paulo evidentius rufes- centes, tarsi postici articulis tribus primis rufo-testaceis. La longueur du corselet, la forme arrondie et plus ou moins tronquée (selon les sexes) des élytres distinguent facilement cette espèce de celles voisines de la Bonellii. L'hubitat en serait assez étendu, si les indications qu’on m'a données sont exactes. La plupart des individus (que j'ai déter- minés dans quelques collections sous le nom de porrecta) proviennent de la Malaisie, et ont été trouvés par MM. Wallace et de Castelnau, ainsi que par les collecteurs de M. H. Deyrolle, mais j'ai reçu du frère de ce dernier, M. A. Deyrolle, deux femelles comme provenant l’une du nord de l’Hindoustan, l’autre de la Cochinchine. 36. C. FASGIATA Chaudoir, Rev. et Mag. de Zool., 1864, p. 107. (PI. 8, fig. 12.) Long. 47 4/2 mill. — Mâle, — Primo intuitu cylindripennem refert, differt vero 1° capite breviore, rotundato, basi magis strangulato, fronte latius longiusque excavata, a vertice linea distinceta arcuata utrinque sinuata sejunela, vertice supra brevissimo valde convexo, oculis magnis et valde convexis (ut in Waterhousei) ; 2 thorace basi vix strangulata supra tantum profunde transversim sulcato, parte intermedia angustiore, magis paraliela, antice minus abrupte coarctata, margine antico magis reflexo, dorso lateribusque magis punctatis pilosisque ; 3° elytris singulo apice mere rotundato, sutura subdentata, dorso basi minus profunde punctatis ; pone rugosilatem mediam punclata, profunda, densa, elongata interstitia vero minus elevata, apex minus lævis et magis punctatus, series pilorum ereclorum desunt. Sternum totum punctulatum, plus minusve pubescens, abdominis segmentorum margine postico punctulato- pilosulo, ultimis duobus lævibus. Obscure violaceo-cyanea, elytris anterius virescentibus, ut in cylindripenni lestaceo-fascialis, fascia utrinque abbre- 514 DE CHAUDOIR. viata ; antennarum articulis intermediis minus rufo-variegatis, tibiis pos- ticis longius testaceis : anterioribus quatuor apice, tarsorumque mediorum basi ferrugineis. Siam et Cambodge. L’individu que je possède provient de la collection Jeakes ; j'en ai vu une femelle au Musée britannique, dans la collection que lui a donnée M. Bowring : elle ne diffère du mäle que par sa taille un peu plus grande, sa forme un peu plus épaisse, sa tête plus renflée derrière les yeux et son corselet un peu plus brusquement renflé vers le milieu. 37. C. CYLINDRIPENNIS Chaudoir, Rev. et Mag. de Zool., 1864, p. 106. (PL. 8, fig. 13.) Long. 18 mill. — Femelle. — Capitis forma fere ut in varéilarst, elongata ovata, oculis subprominulis, fronte parum excavata, bilineata, lineis posticis abbreviatis, parallelis sat distantibus, interstitio plano ; vertice sat convexo, basi modice strangulata. T'horax capite paulo longior fere ut in {uberculata sed paulo angustior, medio minus abrupte coarctatus, angulo laterali rotundiore, collo anteriore longiore, magis attenuato ; margine antico minus reflexo, punctis paucis piliferis hinc inde supra et lateribus sparsis. Elytra thoracis medio dimidio latiora, eodemque cum capite dimidio fere longiora, valde cylindrica, humeris prominulis, sub- obtusis, apice ad suturam dentatam late emarginato, extus rotundato ; dorso apicem versus sat declivi, toto fere crebre fortiterque punctato, punctis medio intricatis in plicas dispositis, pone medium elongatis, sulcos fere simulantibus, interjectis lineis elevatis angustis undulatis, apice ipso fere lævi ; in singulo pilis erectis triseriatim dispositis. Medium mesos- ternum, coxarumque posticarum fulcrum punetulato-pubescentia, cæterum corpus læve glabrum. Nigro-cyanea, elytrorum dimidia parte anteriore subvirescente, cum macuia testacea paulo ante medium sita, marginem attingente, intus longe abbreviata ; antennæ tenues, thoracis basi bre- viores, articulis mediis rulo-annulatis ; pedes graciles ; femoribus læte ferrugineis, tibiis tarsisque nigro-cyaneis, griseo-pubescentibus ; posticis illis apice, his fere totis albido-testaceis, articulis ultimis duobus nigri- cantibus. Le seul individu que j'aie vu fait partie de ma collection et provient de celle de Jeakes, où elle était marquée comme venant de Siam. Monographie du genre Collyris, 515 938. CG MOUHOTII. Long. 22 1/2 mill — Femelle. — Inter majores ; fascialæ affinis, sed abunde differt magnitudine, statura latiore, capite multo majore, pone oculos longiore, erassiore, sulculis frontalibus magis distantibus, collo crassiore ; thorace eliam crassiore, basi evidentius strangulato, colo anteriore minus attenualo ; elytris latioribus, humeris acutius angulatis, singulo apice subacute bidentato, inter dentes emarginalo; supra antice obsoletius punctulatis, medio acutius rugoso-punctatis, apicem versus lævioribus, fascia magis ante medium sila ; tibiis tarsisque anterioribus nigris, illis posticis brevius ferrugineis. L'unique individu de cette belle espèce que FPon connaisse jusqu’à présent, m'a été généreusement donné par M. W.-W. Saunders ; il a été découvert dans le Laos, par feu Mouhot, à la mémoire duquel je le dédie. 99. C RUGOSA. Long. 44 4/2 mill. — Femelle. — Cyanea, capite cum thorace obseure- violaceis. €. tuberculala aliquantum affinis, multis vero notis differt, Labrum semicirculare, dentibus tribus mediis truneatis latiusculis, exte- rioribus duobus utrinque angustioribus aculis, extremo sat remoto. Palpi nigri, mediocres, labialum fulero rufo. Antennæ dimidium thoracis vix æquantes, extus leviler incrassatæ, articulis exterioribus breviter ovatis (femina) basi nigro-cyaneæ, extus piceæ, articulis tertio et quarto vix apice rufo-annulatis, quinto rufo, basi apiceque infuscatis, sexto basi dilu- tiore. Caput fère luberculatæ, paulo minus amplum, vertice antice con- vexiore, fronte similiter excavata lineataque. Thorax paulo brevior, basi lateribus profundius strangulatus, parte intermedia lateribus sat rotundata, ante medium minus abrupte nec angulatim attenuata, collo multo bre- viore, strangulationem fere fingente, totus lævis, punctis minutis vix hinc inde impressis, infraque parce pilosulus. Elytra paulo breviora, apiceque minus ampliata, punctis basi et pone medium ad huc grossioribus, his elongatis, interstiiis magis elevatis, medio vero vix plicato, et potius ele- valo intricato. Metasterni latera angustius punelulata, anus niger. Femora cum coxis rufa, anticis apice supra paulo longius, intermediis brevius cyaneo-tinclis ; tibiæ nigro-cyaneæ, posticæ apice longius ferrugineæ ; tarsi 516 DE CHAUDOIR. anteriores nigro-cyanei, albo-pilosi, postici tibiarum apici concolores, articulis duobus ultimis nigris. Je ne connais pas au jusie la patrie de cet insecte dont je ne possède qu'un individu, que j’ai acheté de la collection Jeakes. Elle n’est bien voi- sine d'aucune autre espèce de ce genre. 0. C. TUBERGULATA Mac-Leay, Ann. Jav., I, p. 10, n° 3. (PI. 8, fig. 14.) C. longicollis Dejean, Spec., 1, p. 163, 1. — Iconogr. des Col. d'Eur., ip 67-4n°9 Tab. Il fe. C. Audouinii Castelnau, Hist nat. des Coléopt., I, p. 24. Var. C. Chevrolatii Guérin, Mag. de Zool. (1838), pl. 295. Long. 45 à 18 mill. — Les deux sexes. — Obscure cærulea, aut nigro violacea. Labrum cyaneum truncatum, subemarginatum, dentibus mediis quinque subæqualibus, acute rotundatis, externo remoto, angusto, aculo; palpi nigri, articulo ultimo in mare haud securiformi sed magis inflato. Antennæ thoracis basin æquantes, in femina paulo breviores, extus sub- incrassatæ, apice oblique truncatæ, basi nigro-cyaneæ, extus nigræ, arti- culis tertio el quarto apice rufo-maculatis. Caput feminæ crassiusculum, vertice convexo, pone oculos sat inflato; maris postice magis attenuato ; fronte profunde lateque impressa, spatio inter sulculos plano, obsolete transverse impresso ; oculis convexis majusculis. Thorax longus, capite cum labro longior, basi vix strangulatus, sed supra profunde sulcatus, parte intermedia postice basi paulo angustiore, subelongato-quadrata, lateribus paralielis, minime rotundatis, submarginatis, ante medium abrupte attenuata, obtuse angulata, collo sat brevi tenuique, margine antico sat reflexo, dorso lævigalo, antice abrupte declivi, episternis obso- lete punctulatis. Ælytra thorace fere duplo latiora, eodemque cum capite dimidio fere longiora, posterius subampliala, basi supra transverse depressa, humeris subobliquato-angulatis, apice rotundatis, sutura sub- dentata, dorso grosse minus dense impresso-puncltata, punetis medio latius intricato-plicatis majoribus, pone medium elongatis, apicem versus decrescentibus. Corpus subtus fere læve, metasterni sammo latere punc- tulato. Pedes nigri, femoribus ferrugineis, coxis piceis, tibiarum posti- carum apice in individuis typicis tarsisque poslicis flavis, in varietate concoloribus, Monographie du genre Collyris. 517 Cette espèce, l’une des plus anciennement et des mieux connues, paraît propre à Java, et je ne sais si on l’a trouvée ailleurs; elle est très recon- naissable à la forme carrée de la partie postérieure du corselet. La Che- vrolatii ne diffère absolument que par la couleur entièrement noire des jambes et des tarses postérieurs. WA. C. Mazor Latreille et Dejean, Icon. des Col. d'Eur., 1, p. 66, n° 1, pl. I, fig. 4 et 5. — Brullé, Hist. nat. des Ins., IV, pl. 8, fig. 4. Long. 23 mil, — Femelles. — Nigra valde nitida, femoribus dilute rufis ; pedes, genubus tibiis tarsisque corpori concoloribus. Habita {uber- culatæ simillima ; caput crassius pone oculos magis inflatum, magis qua- dratum, vertice tumidiore postice abruptius declivi ; thorax fere omnino tuberculatæ, paulo ante medium similiter abrupte coarctatus, angulo late- rali paulo rotundiore. Elytrorum forma vix differt, sed basis et apex multo minus dense et subtilius punctata, plicæ mediæ rariores, minus approxi- matæ, sed magis elevatæ et acutiores. Elle a beaucoup de rapports avec la tuberculata, dont elle à le corselet et les élytres, mais sa grande taille, le brillant de sa surface, sa couleur noire et quelques autres caractères, en font une espèce bien distincte et très remarquable. Cette description a été faite sur un bel individu appartenant au comte de Mniszech, qui l'avait reçu par M. H. Deyrolle, de la presqu’ile de Malacca, je l'ai comparé au type, d’ailleurs en mauvais état, qui fait partie de la collection du Jardin des Plantes, à Paris. h2. C. APpIcALIS Chaudoir, Rev. et Mag. de Zool., 1864, p. 105. Long. 16 à 47 mill. — Les deux sexes. — C’est, ainsi que la précédente, une espèce un peu voisine de la £uberculata. Nigra-nitida, capite thorace abdomineque subviolaceis, elytris antice subvirescentibus, pone medium rufis violaceo indutis. Labrum palpi anten- næque omnino ut in {uberculata. Caput vix differt, Thorax paulo longior, ante medium haud abrupte constrictus, nec angulatus, lateribus ibidem rotundatis ; medio in femina paulo latior. Elytra maris paulo latiora, feminæ vix differunt, medio plicis tribus vel quatuor valde elevatis irre- gularibus ; inter plicas grosse punctata, antice punctis raris minutis rotun- datis, pone medium elongatis angustisque notata, apice longius omnino lævi. Pedes cum coxis nigri subcyanei, femoribus saturate rufis, tibiis L° Série, TOME IV. 33 518 DE CHAUDOIR. posticis summo apice, larsisque posticis basi rufo-maculatis, interdum concoloribus. Je l'ai achetée de M. H. Deyrolle, qui en a reçu plusieurs individus de la péninsule de Malacca. 9. GC. SMITHIIL Long. 23 mill. — Trois femelles. — Nigra nitida, elytris brunneis medio obscurioribus, plica media luteo tincta, abdomine plus minusve ferrugineo, femoribus obscure rufis, coxis, tibiis tarsisque nigro-cyaneis, posticis illis apice, his articulis tribus dilute ferrugineis ; labro obscure piceo, dentibus dilutioribus ; antennis rufo brunneis, articulis quatuor primis nigro-cyaneis, tertio quartoque ante apicem rufo annulatis. Apicali affinis, major, caput thoraxque similia, illius vertice latiore et magis inflato, hujus latere obtusius angulato, parte media minus incrassata, lateribus postice magis parallelis ; elytrorum forma eadem, nec plicæ dif- ferunt, sed spatium majus occupant, præsertim basin versus, punceta baseos et apicis ut in aplera attamen rariora et magis distantia. Les individus que j'ai décrits se trouvent tous trois au Musée britan- nique, et faisaient partie des collections Tatum et Bowring et de l’ancienne collection de cet établissement ; la partie des Indes orientales d’où ils sont originaires n’est pas exactement indiquée. J'ai dédié cette belle espèce au savant conservateur des collections entomologiques de ce Musée, M. Smith, bien connu surtout comme hyménoptérologiste. hh. CG. APTERA Fabricius, Syst. EL, I, p. 226, 2. — Ent. syst., 1, p. 169, 2 (Cicindela). — Chaudoir, Bull. Mosc., 1860, I, p. 286. (PI. 8, fig. 15.) Cicindela aptera Lund, Act. Soc. Hist. nat. Hafn. (1790), [, p. 69, 6, fie 1: Long. 22 mill. — Femelle. — Nigra subnitida, labro semicireulari, dentibus exterioribus utrinque duobus acutissimis, extremo remoto, inter- mediis obtusis, medio paulo minore, capite mediocri, subrotundato-qua- drato, lateribus pone oculos rotundatis, vertice valde convexo, gibboso, basi supra profunde, ad latera minus constricta, oculis magnis, sat prominulis, fronte sat excavata, bilineata, lineis postice approximatis, interstitio postice plano, anterius modice convexo, juxta substriolata, antennis (feminæ) thoracis medio paulo longioribus (in mare certe magis Monographie du genre Collyris. 519 elongatis) tenuis jus vix extus crassioribus, summo apice oblique truncatis angulo superiore acuto, inferiore valde rotundato, articulis tertio quar- toque ante apicem anguste rufo-annulatis ; {horace capite cum labro paulo longiore eoque basi multo angustiore, summa basi dilatata, elevata juxta marginem posticum sulcata, hoc bisinuato ; ante basin evidenter sStrangulato, parte intermedia postice basi paulo angustiore, subconica, anterius sensim compresso-angustata, lateribus permodice rotundatis, margine antico sensim sat reflexo ; dorso siriolato, collo haud gibboso ; prosterno medio subtus punctato-piloso, episternis lævibus ; elytris tho- race duplo latioribus, eoque cum capite tertia parte longioribus, cylin- dricis humeris prominulis, pone medium subampliatis, ante apicem gib- bosis et sat abrupte declivibus, apice singulatim rotundatis, angulo suturali obtuso, nec rotundato, medio fascia sat lata profunde punctato-plicata, plicis subacutis, supra cum elytrorum parte posteriora rufescentibus ; basin versus parcius minus profunde punctatis, punctis pone plicas cre- brioribus, profundioribus elongatis, apicem versus sensim minoribus ; metasterni lateribus, coxarum posticarum fulcro, abdomineque medio piloso-punctatis ; pedibus gracilibus, elongatis subcyaneis, femoribus sub- rufescente-violaceis, tarsis posticis basi obsolete rufis (in specimine Lun- diano femora testaceo-sanguinea). Cette espèce, des plus rares dans les collections, n'a été envoyée, il y a assez longtemps. par feu Melly, comme venant du nord de lHindoustan. Il n’y à aucun doute que ce ne soit la C. aptera de Lund, car la figure qu’il en donne convient tout à fait à mon insecte. C’est certainement aussi laptera de Fabricius, quoiqu'il dise par erreur « elytris connatis » mais comme en décrivant l’Agra attelaboides (Entom. Syst., 4, 443), il dit «affinis videtur C. apteræ » il est évident que ce ne saurait être une Tricondyla, comme Font cru Olivier et Klug (Jahrb. d. Insectenk., p. 44). M. Schaum l’affirme d’ailleurs (Stett. Ent. Zeit., 1847, p. 50), d’après le type de Lund. h5. GC. sPEcIOsA Schaum, Journ. of Entom., 1863, VILLE, p. 62, n° 41. (PI. 8, fig. 16.) Long. 22 à 93 mil. — Femelle. — C. apteræ Valde affinis, specimina mea aut nigra, aut nigro-Cyanea, modice nitentia. Ab illa differt capite paulo latiore, oculis convexioribus, fronte posterius magis excavala, lineis extus subarcuatis postice non convergentibus, interstitio ibidem paulo latiore, vertice paulo minus gibboso, fhorace parte intermedia paulo cras- 520 DE CHAUDOIR. siore, ante basin fortius strangulato, collo antico supra gibbosulo ; elytris apice subtruncatis, angulo suturali recto, humeris magis obliquis, fascia media paulo latiore, multo obsoletius plicata, potius rugosa, rugis plus minusve distinctis, punctis versus basin apicemque minoribus sed magis numerosis, posticis non elegatis, apice longius plus minusve evanescen- tibus. Pedes cum coxis cyanei, femora rufa plus minusve violaceo-tincta, genubus cyaneis ; {abrum dentibus quinque mediis obtusis, externo sub- remoto, acutiore. Dans le mâle que j'ai vu à Londres, et qui d’ailleurs ne diffère presque pas de la femelle, tous les articles des tarses antérieurs sont spongieux en dessous, comme dans la C. longicollis Fabricius. Cette belle espèce habite l'ile de Luçon et en a été rapportée par le voyageur Guming, et plus récemment par le docteur Semper. 46. CG. AGROLIA Chaudoir, Bull. Mosc., 1860, IT, p. 288. (PI. 8, fig. 17.) Long. 22 mill. — Præcedenti valde affinis, certe differt colore nitidiore, elytris virescentibus ; labrum ut in speciosa, caput quam in aptera magis rotundatum, pone oculos magis attenuatum, his magis prominulis, fronte quam in speciosa postice brevius excavata ; thorax ante basin lateribus minime strangulatus, parte intermedia lateribus postice parallelis, minime rotundatis ; elytra omnino quoad formam ut in speciosa, sed fascia quam in aptera adhvce fortius plicata, basis et apex fere omnia lævigata, nitida, punctis paucis subtilissimis. Pedes omnino ut in speciosa. Quoiqu’elle vienne des mêmes localités que la speciosa, je suis d’avis, avec M. Schaum, de les considérer comme deux espèces distinctes, car j'ai eu l’occasion de voir un certain nombre d'individus de chacune ; elle a éte prise en assez grand nombre par MM. Lorquin et le docteur Semper. 47. GC. PLICATA Schaum, Journ. of Entom., 1863, VIII, p. 61, n° 10. Long. 18 à 19 mill. — Femelle. — Speciosæ ilerum affinis, sed minor, et abunde differt capite multo angustiore, ovato, fronte modice breviter- que excavata, antice angustata, lineis brevibus parallelis, vertice elongato modice convexo, oculis multo minus convexis, {horace graciliore, ante basin etiam strangulato, parte intermedia postice angustiore, lateribus levissime rotundatis, dorso convexiore, minime striolato ; elytris fere ut Monographie du genre Collyris. 521 in speciosa punctulatis, sed medio ad suturam plica simpliei elevata, extus bivel trifida ornatis. Color cyaneo-violaceus, elytris subvirescentibus, plica subrufescente, femoribus obscure rufis, violaceo-indutis. J'ai examiné le type de la description de M. Schaum qui se trouve dans sa collection, et j'en ai vu plusieurs individus où les plis du milieu des élytres varient un peu, mais ils sont toujours moins nombreux que dans lPacrolia, quoique tout aussi élevés, d’ailleurs la conformation de la tête ne laisse aucun doute sur la validité de l'espèce. Trouvée à Luçon par MM. Semper et Lorquin. L’individu que je possède m'a été généreusement donné par M. de Mniszech. h8. C. WATERHOUSEI Chaudoir, Rev. et Mag. de Zool., 1864, p. 104. Long. 20 mill. (élytres 11 mill.). — Femelle. — GC. speciosæ subsimilis, minor, differt labro antice minus rotundato, cæterum similiter dentato, dentibus tamen obtusioribus, palpis totis cyaneis ; capite inter oculos præsertim postice profundius latiusque excavato, anterius fortius bisulcato, sulcis magis approximatis, juxta oculos posterius substriolato, his con- vexioribus ; #horace lateribus magis parallelo, postice minus profunde strangulato, supra evidentius transverse striolato, lateribus magis pilosulo; elytris multo brevioribus, apice subgibbis, abruptius declivibus, extusque subcallosis, singulatim rotundatis, obsoletissimeque truncatis, medio latius grossiusque intricato-plicatis, plicis juxta suturam, præter unam, fere evanescentibus, basi punetis rarissimis parvis impressis, apice longius lævi. Color nigro-cyaneus, elytris basi violaceis, apice rufescentibus, violaceo-indutis, coxis piceis, femoribus dilute rufis, tibiis cyaneis, fulvo pilosis, posterioribus quatuor versus apicem subrufescentibus, tarsis cyaneis, fulvo pilosis, antennis basi cyaneis, extus piceis, articulis tertio quartoque apice rufis, abdomine rufescente, pectore ad latera albo piloso- punctulato. Patrie incertaine, peut-être de Manille. Je l’ai achetée avec d’autres Coléopteres exotiques venant surtout de cette localité et qui appartenaient à M. Waterhouse. H9. C. DIMIDIATA. (PL 9, fig. 18.) Long. 12 1/2 mill. — Les deux sexes. — Cylindrica, linearis, valde elongata et angusta, obscure cyanea, elytris anterius virescentibus, palpis aut flavis aut obscuris vix rufo-variegatis, antennis tenuissimis extus vix 522 DE CHAUDOIR. incrassatis, fere setaceis, thoraci basi æqualibus, articulo primo nigro- cyaneo, secundo supra piceo, cæteris luteis apicem versus obscurioribus, tertio quartoque supra nigro-lineatis, femoribus cum coxis rufis, supra obscuratis, tibiis cum tarsis piceis, anterioribus quatuor basi dilutioribus, posticis dimidia parte inferiore cum tarsis posticis albidis, his apice nigris; elytris linea infra humerali antice incurva, fasciaque media intus abbre- viala flavis distinctis. Caput ut in Arnoldi, fronte antice magis anguslala, sulcis magis approximatis, {horax ejusdem longitudinis, anterius sensim angustatus, nec in collum cylindricum attenuatus ; elytra angustiora, grosse minus dense punetata, medio latius intricato-plicata, apice omnino lævigata, hic angulatim emarginata, angulo externo rotundato, feminæ elytra paulo latiora, antennæ paulo breviores. Le mâle provient de la presqu’ile de Malacca et appartient au comte de Mniszech, la femelle vient des chasses de feu Mouhot dans le Laos, et m'a été généreusement donnée par M. W.-W. Saunders, quoique unique dans sa collection. 50. CG. CHLOROPTERA Chaudoir, Bull, Mosc., 14860, IT, p. 294. Long. 9 4/2 à 43 mill — Cyanea, elytris interdum concoloribus, ple- rumque virescentibus, palpis piceis, fulcro postice rufo-maculato, antennis basi cyaneis, extus fulvis, medio rufo variegatis, articulis tertio et quarto apice rufo annulatis, femoribus cum coxis rufis, interdum obscurioribus, tibiis tarsisque nigro-cyaneis, tibiis posticis apicem versus pallide rufis, tarsis iisdem tibiarum apice concoloribus, articulis duobus ultimis nigris. Caput quoad latitudinem ut in Celebensi, lateribus pone oculos paulo magis rotundatis; labrum semicirculare, dentibus tribus mediis late trun- catis, medio paulo angustiore, externis utrinque duobus acutioribus , extremo valde remoto ; thorax quam in Celebensi brevior, capite vix longior, basi magis constrictus, anterius brevius attenuatus, lateribus magis rotundatis, ubique fere lævis, subtus hinc inde pilosus; elytra ejusdem latitudinis, sed paulo breviora, medio apice minus acute angulato, supra basi et pone medium minus crebre sed fortius punctatis, punetis medio in series tres transversas dispositis, interstitiis sinuatis subplici- formibus, apice omnino lævi. Mesosterni latere punctulata : antennæ {horacis basi breviores, extus vix crassiores, in femina minus elongatæ. M. Wallace en a trouvé un certain nombre d'individus à Singapour et à Sumatra ; elle varie par la taille et la coloration; et forme le passage entre les espèces voisines de la Bonellit et celles qui se groupent autour de l'attenuata. Monographie du genre Collyris. 929 51. C. ATTENUATA Redtenbacher, Hügel, Voyage au Cachemire (Hügels Reise nach Kaschm.), IV, p. 498. (PI. 9, fig. 49 ;.19 a : labre et palpes.) Long, 12 mill. — Les deux sexes. — Inter angustiores. Læle viridi- cyanea, elytris subeupreis, palpis in mare testaceis, in femina piceis, fulvo variegatis, labialibus fulvis, articulo ultimo infuscato ; antennis feminæ piceis, basi subeyanescentibus, articulis tertio quartoque longius apice, sequentibus tribus fere totis fulvo testaceis, ultimo rufescente, in mare dilutioribus, pedibus cum coxis rufo testaceis, tibiis anterioribus quatuor summo apice larsisque piceis, his posticis articulis primis duobus majore ex parte testaceis. Labrum modice porrectum, brevius semi-circulare, dentibus mediis tribus latis, obtusis, externis utrinque duobus angustis acutiusculis ; caput latitudine longius, in mare ovatum, oculis sat convexis in femina subquadratum, angulis posticis valde rotundatis, oculis modice prominulis, fronte breviter et modice excavata, lineis parallelis, parum approximatis, interstitio plano, basi sat constricta ; thorax capite evidenter angustior, eodemque cum labro haud longior, in mare paulo magis elon- galus, anteriusque gracilior, ante basin sat constrictus, parce intermedia basi angustior, subeonica, lateribus subrolundatis, margine antico sat reflexo, dorso striolato, subtus medio punctulato-fulvo-pilosus ; e{ytra tho- racis basi dimidio latiora, eodemque cum capite fere dimidio longiora, angusta, parallela, humeris obliquatis rotundatis, apice ad suturam acute dentatum oblique subexciso, medio in mare acutius, in femina minus acute angulato, ante apicem supra modice declivia, tota regulariter gros- sius denseque punciata, punctis medio vix intricatis, nec majoribus summo apice paulo minoribus. Corpus metasterno abdomineque lævibus, glabris, illo juxta episterna margine subpunctato. Antennæ pedesque gra- ciles, illæ extus levissime incrassatæ, thoracis basin æquantes, in femina breviores. 52. C. VARITTARSIS Chaudoir, Bull. Mosc., 4860, II, p. 295. Long. 12 mill. — Femelle, — Præcedenti aflinis, differt statura adhuc angustiore elytrisque subtilius crebriusque punctulatis. Caput angustius, pone oculos longius minusque inflatum, fronte postice adhue brevius excavala, lineis magis impressis, interslitio subconvexo, basi minus abrupte constricla. Thorax magis elongatus, summis basi apiceque angustioribus, 524 DE CHAUDOIR, parte intermedia lateribus paulo magis rotundatis, anterius longius magis- que attenuala, dorso haud striolato, sed hinc inde piloso-punctato, mar- gine antico parum reflexo, subtus subtiliter sat crebre albo-pilosulo punc- tulatus. Elytra angustiora et magis elongata, humeris obtusioribus, apice intus minus oblique truncato, ibique minus declivia, supra multo sub- tilius crebriusque æqualiter (ut in maculicorni) punctulata, punctis api- calibus minoribus. Mesosternum ad latera subtiliter pilosulo-punctulatum. Antennæ pedesque gracillima, illæ (in femina) thorace paulo breviores, rufo-ferrugineæ , articulis duobus primis subeyanescente-piceis, tertio supra subtusque nigro lineato ; his rufo-testaceis, femoribus anticis supra obscuratis, tarsis anterioribus piceis, intermediis paulo dilutioribus, pos- ticis testaceis, articulis singulis apice ultimisque duobus totis piceis ; caput et thorax obscurius, elytra cum corpore lætius cyanea ; labrum palpique ut in attenuata. Je n’en connais qu’un seul individu, rapporté par le docteur Bacon du nord de l’Hindoustan. 53. G. MACULICORNIS Chaudoir, Bull. Mosc., 1850, L, p. 19, 2. Long. 12 4/2 à 13 mill. — Aftenuatæ certe affinis, differt imprimis labro, elytrisque aliter punctatis. Labrum antice recte truncatum, den- tibus quinque intermediis validis, obtusis, externo acuto perparum remoto. Caput paulo longius, lateribus pone oculos minus rotundatis, frontis lineis magis impressis, arcuatis, interstitio convexiusculo, utroque apice atte- nuato. Thorax potius brevior, pone marginem anticum minus attenuatus, unde hic minus reflexus videtur, cæterum vix differt. Elytra magis elon- gata, humeris obsoletioribus, angulo apicali medio apice rotundato, dorso ad apicem minus declivia, tota multo subtilius crebriusque punctulata, punctis medio densioribus, non vero majoribus. Cyanea, elytris lætioribus aut subcupreo-virescentibus ; palpi ferruginei, articulo ultimo apice piceo; antennæ basi obscuriores, articulis tertio quartoque interdum dilutioribus, sequentibus ferrugineis; extus sæpe obscurioribus, singulo plerumque apice fuscescente ; pedes rufo-testacei, geniculis tarsisque piceis, his arti- culis singulis basalibus plerumque rufo variegatis. Gette espèce, rapportée par le capitaine Boys et le docteur Bacon du nord de l'Hindoustan, diffère aussi suffisamment de la vartitarsis, par sa tête plus large en arrière, son corselet bien moins allongé et moins grêle, et ses élytres moins étroiles, ainsi que par quelques autres caractères. Monographie du genre Collyris. 925 54. C. PUNCTATELLA. Long. 12 mil. — Femelle. — Maculicorni afinis ; caput angustum, sed pone oculos brevius, his magis prominulis, sulcis frontalibus multo minus impressis, et minus arcuatis ; {horax posterius minus ampliatus, supra evidentius rugatus ; elytra quoad formam et puncturam ut in par- vula, fascia media luteo subdistincta. Caput, labrum, palpi, antennæ immaculalæ, tibiæ cum tarsis obscure cyanea, thorax elytraque obscure olivacea, illo obscuriore, his ad latera cyanescentibus. Le seul individu que j'aie vu appartient au Musée britannique et y est indiqué comme venant de Ceylan. 55. C. sugrizis Chaudoir, Rev. et Mag. de Zool., 1865, p. 114. Long. 10 mill. — Femelle. — Præter magnitudinem multo minorem, coloremque a maculicorni cui affinis, differt capite angustiore, magis elon- gato, pone oculos planiores magis attenuato, basi obsolete constricta, fronte multo minus excavata, lineis rectis, minus impressis interstitio pla- niore, thorace graciliore, longiore, ante basin obsoletius constricto, ipsa basi angustiore, parte intermedia subovata, antice modice angustata, mar- gine antico parum reflexo, dorso haud striato, punctis parvis hinc inde impressis, subtus parce piloso, punctis raris subtilissime impressis, el(ytris angustioribus, humeris obsoletioribus, cæterum simili modo punctulatis, mesosterni lateribus omnino lævibus. Labrum parum productum, obtu- sius semi-circulare, dentibus quinque mediis obtusis, externo acuto valde remoto. Color obscure cyaneo-subviolaceus, labrum viride ; palpi nigri, labialum fulcro rufescente ; antennæ basi nigro-cyaneæ, extus rufo piceæ, articulis tertio quartoque rufescentibus, pedes nigro-subeyanei, femoribus rufis, apice supra cyanco-tinclis, coxis posticis piceis. Le mode de ponctuation des élytres la rapproche de la maculicornis, mais sa taille, sa coloration, la forme plus étroite de toutes ses parties, et plus allongée de la tête et du corselet l’en distinguent de suite; ce dernier est surtout très différent. Elle a été découverte par le comte de Castelnau aux environs de Siam, et retrouvée par ses chasseurs malais qui en ont envoyé à M. H. Deyrolle. DE CHAUDOIR. O7 12 er) 56. C. TENUICORNIS. Long. 12 mill, — Femelle. — Subtili etsi affinis, attamen magnitudine, colore multisque notis abunde differt, Labrum albidum, basi lateribusque nigro-piceum, dentibus apice infuscatis, mediis tribus obtusis, externis utrinque binis acutis, extremo valde remoto; caput angustius, pone oculos longius, lateribus minus rotundatum, fronte profundius sed multo angus- tius excavata, oculis antice approximatis, lineis sat impressis, interstitio anguslo convexiusculo, anterius angustiore. T'horax summam præbet simi- litudinem, longior vero esl, anteriusque longius attenuatus, collo supra tumidulo, margine antico minus reflexo, dorso minime punctatus. Elyira multo longiora, apice rectius truncato, rotundato-subangulato, punctis dorsi fortioribus, medio subintricatis, unde superficies magis rugosa videtur, summus apex sublævigatus. Mesosternum omnino læve. Subobscure cyanea, elytris subvirentibus, ad latera violaceis, medio indistincte fulvo- fasciatis. Palpi graciles, testacei, articulo omnium ultimo, maxillarium penultimo basi piceis ; antennæ tenues, thoracis basi breviores, testaceæ, articulis primis duobus piceis, extus vix crassiores, subinfuscatæ, articulo ultimo dilutiore, pedes graciles, valde elongati, femora picea, antica bre- viter, posteriora longius basi cum coxis albido-testacea, tibiæ cum tarsis anteriores minus obscure piceæ, illis medio fulvescentibus, posticis albido- Lestaceis, basi longius infuscatis, tarsis iisdem tibiis concoloribus, apice piceis. Quelques individus trouvés par M. Wallace à Singapour; je dois le mien à M. Schaum. ë 7. C. XANTHOSCELIS. Long. 12 mill — Parvulæ valde affinis ; caput quam in subtile brevius latiusque, oculis subprominulis ; /horax omnino subtilis, nec non quoad formam elytra, medio autem ut in fenuicornt late intricato-punctala ; antennæ tenuissimæ ; thoracis basi breviores, flavæ, articulis tribus primis supra nigro-lineatis ; palpi flavi, emnium articulo ultimo infuscato, labrum viride, ante apicem late flavo-maculatum, pedes flavi, femoribus quatuor anterioribus supra nigro lineatis, tibiis tarsisque omnibus albidis, his arti- culi quarti apice ullimoque infuscalis. Color læte viridi-cyaneus, abdomen obscurum, elytrorum linea infra humerali et fascia media subluteis. Monographie du genre Gollyris. 927 Jen possède un individu, et j'en ai vu deux à Lrois autres qui on! élé trouvés par Wallace à Singapour. 58. GC. pARVULA Chaudoir, Bull, Mosc., 1848, I, p. 17. Long. 9 à 40 4/2 mill. — Les deux sexes. — In hoc genere hucusque minima. ÆE. gracilioribus. Cyanea, elytris lalioribus, labrum concolor, dentibus mediis tribus subobtusis, exterioribus secundo et sexto angustis, acutis, medios æquantibus, extus subreflexis, externis duobus acutis, bre- vibus, valde remotis ; caput anguste ovatum, postice in mare sensim attenuatum, in femina lateribus magis rotundatis, basi haud abrupte constrictum ; oculis antice valde approximatis, in mare anterius con- vexioribus, fronte anguste sat excavata, bilineata lineis impressis rectis, interstitio subconvexo, anterius sensim angustiore ; /horax capite longior et angustior, tenuis, ante basin modice constrictus, parte intermedia parum inflata, lateribus posterius subrotundata, anterius mox ante medium in collum cylindricum subelongatum attenuata, margine antico permodice reflexo, dorso obsolete siriolato, punctis vix ullis impressis, subtus hinc inde fulvo-piloso-punctatus ; elytra capite cum thorace vix tertia parte longiora, angustula, cylindrica, humeris obsoletis rolundalis, apice intus obliquato, medio subangulatim rotundato, in femina obtusiore, tola æqua- liter sat crebre subtiliterque punctulata, medio haud intricata, apice modice declivi læviore ; metasternum totum Iævigatum. Palpi colore variant, tum testacei, tum picei, basi plus minusve dilutiores ; antennæ teslaceæ, extus obscuriores, articulo primo cyaneo, secundo piceo. Pedes graciles, testacei, femoribus quatuor anterioribus supra medio longius, posticis apice modice cyaneo-tinetis ; tibiis apice subcyaneo-nigris, tarsis omnibus nigris. Cette espèce paraît propre aux environs de Bombay. On la reconnait facilement dans ce groupe à son corselet rétréci en col assez allongé dans sa partie antérieure. 59. GC. AMÆNA Chaudoir, ibid., 1860, Il, p. 295. Long. 10 1/2 mill. — Ce n’est probablement qu’une variété de la pré- cédente, dont elle diffère par son corselet lisse en dessus, par sa couleur olivâtre surtout sur les élytres, et par la teinte entièrement bleu foncé des jambes de derrière. M. A. Deyrolle m'en a cédé un individu comme venant des Indes orientales. 528 DE CHAUDOIR. 60. C. LiNEARIS Schmidt-Gœæbel, Faun. Birm., p. 15, n° 7. Long. 140 mill. — Parvulæ simillima, differt antennis (in eodem sexu) articulis externis magis tenuibus et longioribus, articulis primis duobus lestaceis supra infuscatis, labro antice late testaceo maculato, pedibus totis rufo-testaceis, tibiis tarsisque posticis albicantibus, tarsorum om- nium summo apice infuscato. Palpi in speciei meo (femineo) toti testacei. La description de Schmidt-Gœbel convient si parfaitement à l’insecte que j'ai sous les yeux et qui provient de Siam, que je n’hésite pas à le rapporter à cette espèce. J'ai acheté l’individu que je possède à la vente de la collection Jeakes. Les formes sont tout à fait les mêmes que dans la parvula, mais la coloration du labre et surtout des pattes, est très dif- férente. TT. Antennæ longæ, setaceæ. 61, C. ArNOLDI Mac-Leay, Annal. Javan., I, p. 10, n° 4. (PI. 9, fig. 20.) C. elegans Vanderlinden, Essai sur les Gicind. de Java, p. 23, n° 5, Long. 13 mill. — Les deux sexes. — E gracillimis. Lætius cyanea. Caput angustum, fronte antice valde angustata, sat profunde impressa, bilineata, spatio inter lineas plano, angusto, intra oculos tripunctata, et posterius birugata ; vertice parum elevato, subelongato conico, basi tenui, strangulata, oculis majusculis, posterius modice convexis ; labro antice recte truncato, dentibus mediis quinque longiusculis, acutioribus, fulves- centibus, externo remoto acuto (il n’y a point huit dents comme le prétend Vanderlinden, et ce nombre n’existe pas dans ce genre); antennæ setaceæ, thoracis basin paulo superantes, extus fuscæ, articulo primo piceo-cyanes- Monographie du genre Gollyris. 529 cente, sequentibus tribus luteis supra nigro-lineatis, quinto basi dilutiore; mandibulæ, maxillarumque lobo externo piceis, maxillis ipsis palpisque dilute luteis. Thorax capite dimidio longior, elongatus tenuis, basi latiore, ante basin distincte strangulatus, parte intermedia leviter conica, antice lateribus compressa, angustata, et supra convexa, margine antico sensim modiceque reflexo, dorso præsertim posterius trans- versim striolato, subtus medio minus dense punctulatus, sed longius albo pilosulus. Elytra thorace fere duplo latiora, eodemque cum capite tertia fere parte longiora, angusta, cylindrica, valde parallela, humeris sat prominulis, apice rotundato, intus ad suturam subdentatam leviter emarginato, ibidem modice declivia, dorso tota crebre sat grosse im- presso-punctata, punetis mediis paulo majoribus subintricatis, nec in plicas dispositis, posticis vix elongatis, summo apice minoribus ; linea longiore infra-humerali, fascia ante medium intus abbreviata apiceque summo luteis, hoc dilutiore. Corpus lævigatum, sterno lateribus subtilis- sime punctulato piloso ; pedes dilute lutei, femoribus supra interdum cyaneo-tinctis, posticorum parte exteriore sæpius, tibiarum quatuor ante- riorum apice, posticarumque dimidia parte superiore, tarsorumque omnium summo apice infuscatis ; tibiis posticis infra tarsisque albicantibus. Comme il ne saurait y avoir de doute sur l'identité de l’elegans avec l’'Arnoldi, je me dispense de reproduire la description de Vanderlinden, qui est, à peu de chose près, assez exacte. Celte espèce, une des plus gracieuses du genre, se trouve assez fréquemment à Java. 62. C. CEYLONICA, Long. 12 1/2 mill. — Femelle. — Læte olivacea nitida, palpis piceis, labialum articulo penultimo pallido ; antennis ut in Arnoldi, luteis, arti- culis primis duobus obscuris, tertio supra nigro-lineato, pedibus ante- rioribus quatuor pallide testaceis, tarsis piceis (postici omnino desunt), coxis concoloribus, abdomine nigro. Arnoldi affinis, caput angustius, late- ribus pone oculos paulo rotundioribus ; thorax vix differt, posterius atta- men minus ampliatus, obsoletius basi strangulatus, supra vix rugatus, elytra nitidiora, minora, breviora angustioraque, apice obtusius rotundata, humeris magis obsoletis, leviter punclata, punctis minus densis, ipso medio subintricatis, apice lævigato, linea infra humerali, fascia media dis- tüincta intus abbreviata, apiceque latius flavis. L’unique individu que je connaisse appartient à M. de Mniszech, 530 DE CHAUDOIR. 63. C. VARIICORNIS. Long. 12 mill. — Les deux sexes. — Caput fere ut in Casnonia pensyl- vanica, pone oculos valde elongatum triangulare, lateribus apud marem minime, in femina leviter rotundatis, fronte antice impressa, fortius bisulcata, spatio angusto, elevato anterius coarctato, vertice parum con- vexo, basi modice strangulata, oculis magnis, ovatis parum convexis, labro rotundato, dentibus mediis quinque longiusculis minus acutis, exter nisque duobus remotis, minoribus, acutissimis, albido testaceo, basi lateribusque piceis ; antennis tenuibus, setaceis, thoracis basi paulo bre- vioribus, testaceis, articulo primo supra basi, septimo octavo nonoque brunneis; palpis omnino rufo-ferrugineis. T'horax insignis (quoad formam fere utin cylindripenni) elongatus, parte intermedia capite cum oculis paulo angustiore, basi haud strangulata, sed sulco profundo transverse notata, lateribus parallelis, paulo ante medium subabrupte coarctata , collo tenui cylindrico, supra subgibbo, apicem versus leviter incrassato, margine antico vix reflexo, dorso punctis minutis posterius hinc inde notalo, cæterum lævi, subtus punctulatus et pilosulus. Elytra sat angusta cylindrica, parallela apice ad suturam subdentatam leviter emarginata, humeris parum prominulis, obliquatis, quam in mnuculicornis paulo fortius et minus dense punctulata. Læte cyanea, elytris viridibus, fascia interdum media tenui, intus abbreviata, vittaque humerali sat elongata testaceis nolatis. Pedes dilute ferruginei, tibiis posticis basi longius infuscalis, tar- sorumque omnium articulis ultimis duobus piceis. Statura et forma capitis C. Arnoldèi haud absimilis. Les deux individus que j'ai vus et décrits appartiennent au Musée bri- tannique ; l’un est indiqué comme venant de Sylhet (nord de l'Hindoustan). 6h. C LEUCODACTYLA Chaudoir, Bull. Mosc., 1860, 11, p. 297. (PL. 9, fig. 24.) albitarsis Thomson, Arch. entom., I, p. 192, n° 8. (ee L 4. 2. leucopus Schaum, Journ. of Entom., 1865, VILE, p. 74. en! Long. 43 à 45 mill — Les deux sexes. — €. Arnoldi forma valde similis, color omnino alius. Labrum antice in femina magis semicirculare. Caput paulo latins, fronte minus angustata, lineis magis impressis ; oculis convexioribus. T'horax parte intermedia posterius paulo crassiore. Elytra minus angustata et paulo breviora ante apicem extus haud calloso angu- | Monagraphie du genre Collyris. 091 lata, in mare acutius, in femina obtuse angulalo-rotundata, antice minus dense punctala, quarta parte postica omnino lævi, medio late transverse subirregulariter plicata, plicis parum elevatis, inter plicas seriatim pone plicas breviter punetata. Subtus cyanea, capite thoraceque cyaneo-viola- ceis ; elytris obscure fuscis cyaneo vel violaceo indutis; labro violaceo, palpis nigro-piceis apicibus fulvis, antennis basi subcyaneis, medio piceis, apicem versus dilutioribus, articulis tertio quartoque rufo annulatis, femo- ribus cum coxis rufis, tibiis quatuor anterioribus piceis, posticis albidis, basi tertia parte piceis ; tarsis posticis albidis, anterioribus quatuor aut albidis aut fulvis, basi obscuriore, omnium summo apice nigro. Antennæ minus elongatæ. M. Wallace en a trouvé un grand nombre d'individus à Sarawak (Bornéo), et elle est assez répandue dans les collections. 65. CG DISCOLOR. Long. 12 14/2 mill. — Præcedenti valde affinis, ejusdemque forsan varietas. Color obscure cyaneus, palpis dilute piceis, antennis articulis duobus primis piceo-cyaneis, sequentibus testaceis, apicem versus obscu- rioribus, tertio quartoque supra subtusque nigro-lineatis ; femoribus supra piceis, infra dilutioribus basi cum coxis testaceo-albidis ; linearum fron- talium interstitio convexiore, elytrorum apice in mare inlus haud oblique truncato, obtuse rotundato. J'ai vu deux individus de cet insecte, trouvés tous deux à Sumatra, par M. Wallace, et dont l’un appartient à M. Schaum, et l’autre m'a été donné par lui. Gomme il ne me paraît différer guère que par les couleurs, si ce n’était la grande différence d'habitat, je serais porté à le considérer comme une variété de la leucodactyla. 66. C. SARAWAKENSIS Thomson, Arch. Entom., 1, p. 133, 9. (PI. 9, fig. 22.) Long. 16 à 47 mill. — Les deux sexes. — Color fere omnino ut in /eu- codactyla, multo vero major, robustiorque, præterea differt capite paulo crassiore, fronte juxta oculos posterius leviter bisulcata, /4orace longiore posterius basique paulo latiore, dorso evidentius striato, elytris paulo latioribus, intra humeros basi sat impressis, antice obsolete punctalis, basi apiceque pone plicas omnino l&ævigalis, his magis elevatis. Antennæ obscuriores nigræ, basi subeyaneæ, articulis tertio et quarto apice rufo- 5832 DE CHAUDOIR. annulatis, femora obscure rufa, tarsi anteriores picei, tibiæ posticæ basi usque ad dimidium nigræ subeyaneæ. Elytra nitidiora, basi subvirescentia apice violaceo-tincta. Prise également en nombre par M. Wallace, à Sarawak (Bornéo). 67. C. LISSODERA. Long. 14 1/2 mill. — Mâle. — Præcedentibus iterum valde affinis, differt a {eucodactyla capite latiore, lineis frontalibus posterius approxi- matis, thorace paulo breviore, parte intermedia postice ampliore ovata, lateribus magis rotundatis, dorso lævissimo, elytris evidenter latioribus, minusque elongatis, plicis mediis magis elevatis, valde intricatis, basi parce minus profunde punctata, punclis pone plicas vix ullis, apice longe omnino lævi. Color nigro-piceus nitidus, capite thoraceque leviter viola- ceo-indutis, antennæ, palpi pedesque fere ut in Sarawakensi, Uübiæ posticæ brevius nigræ, antennarum articulis tertio quartoque latius fulves- centibus. Je possède un individu de cet insecte qui vient des mêmes localités et de la même source que les précédents, j'en ai vu un second au Musée britannique, et je ne doute point que ce ne soit une espèce distincte, que sa plus grande largeur, le mode de sculpture des élytres, la forme du corselet qui n’est nullement plissé en travers caractérisent suffisamment. 68. C. HOorsFIELDIr Mac-Leay, Ann. Jav., p. 11, n° 5; Vanderlinden, Essai, p. 25, n° 7. (PI, 9, fig. 23 et 23 a : labres et palpes ; 23 b : patte antérieure.) C. rugicollis Klug., Jahrb. des Ins., E, p. 46, 9. Long. 20 mill. — La description que Vanderlinden en a faile étant très bonne, je me contenterai de la reproduire, en y ajoutant seulement quelques mots. « Cette espèce est d’un bleu assez foncé. La tête est lisse, » avec quelques rides longitudinales entre les yeux qui sont bruns.» — La têle est assez globuleuse, le front assez enfoncé et rétréci en avant; les deux sillons sont profonds et l’espace qui les sépare assez étroit et passa- blement relevé ; entre le sillon et l'œil on observe deux sillons plus courts placés un peu en arrière, et contre le bord interne de l'œil trois gros points. Les yeux très gros et saillants. — « Le labre est arrondi au bord » antérieur et muni de sept dentelures dont les deux latérales sont un » peu plus petites que les autres. Les mandibules sont d’un bleu très Monographie du genre Collyris. 099 » foncé. Les antennes sont filiformes, presque de la longueur de la tête » et du corselet réunis; les cinq ou six premiers articles sont d’un bleu » brillant, et le troisième et le quatrième ont une tache rousse à leur » extrémité ; les suivants sont d’un brun mat avec la base roussàtre ; le » troisième est fort long et courbé presque en S. La longueur du corselet » égale près de quatre fois la largeur de sa base ; il est arrondi en arrière, » assez fortement comprimé à sa partie antérieure et strié transversale- » ment en dessus. » — Il n’est point étranglé à sa base sur les côtés, mais traversé en dessus par un sillon profond; la partie postérieure est cylindrique et la partie antérieure comprimée sur les côtés et bombée sur le haut : le bord antérieur est assez rebordé ; le dessous est lisse et faible- ment velu sur le milieu. — « Les élytres sont presque linéaires, » environ du double plus larges que la partie cylindrique du corselet, « et seule- » ment un peu élargies vers leur extrémité qui se rétrécit assez brusque- » ment et offre une légère échancrure; toute leur surface est couverte de » points enfoncés très serrés et souvent confluents, surtout vers le bout; » vers le milieu il y a ordinairement une petite bande transversale rous- » sâtre, quelquefois à peine distincte. » —Les épaules sont descendantes, mais assez marquées. La poitrine est légèrement velue; le ventre est lisse et glabre. — «Les pattes sont assez allongées; toutes les cuisses sont » rousses, avec l'extrémité bleue en dessus; aux quatre antérieures, les » jambes et les tarses sont d’un bleu noirâtre ; aux deux postérieures, les » jambes sont de la même couleur, mais leur extrémité est blanche, de » même que les tarses qui ont seulement le dernier article et le bout du » quatrième noirs. » — Longueur totale, 20 mill.; Ges élytres, 41 mill.; du corselet, près de 5 mill. Largeur du corselet à sa base, 4 2/5 mill.; des élytres, près de 3 mill. = = = Cette jolie espèce est propre à Java, où elle ne paraît pas être fort rare. La seule collection cependant où elle est représentée par un certain nombre d'individus, est celle de M. Bowring, au Musée britannique. 69. C. LuGupris Vanderlinden, Essai, p. 22, n° /. Long. 47 1/2 mill. (7 3/4 lin.) — Femelle. — Præcedenti certe affinis, minor et angustior, differt capite minore, fronte magis angustata, oculis postice minus convexis, /horace paulo breviore, basi evidenter strangu- lato, poslice magis conico ; subtus magis pilosulo, elytris magis elongatis et angustioribus, apice modice declivibus, anterius minus confertim pro- fundeque punctatis ; colore supra obscurius cæruleo, femoribus coxisque H° Série, TOME IV. 3! 534 DE CHAUDOIR. ventro concoloribus. Tibiæ posticæ, tarsisque nec non antennæ palpique ut in Horsfieldii. Je ne crois pas me tromper en rapportant l'individu que je déeris à la Lugubris Vanderlinden ; je Pai reçu de M. Snellen van Vollenhoven, et il en exisle un autre au Musée de Leyde, qui vient aussi des Moluques (Geram ?). Pour que chacun puisse s’en convaincre , je reproduis ici la description de l’auteur de l'espèce : « © cæruleo-nigra, antennis tenuibus, filiformibus, labro septem- dentato; thorace antice compresso, pedem posticorum tibiis apice, et » tarsis tolis (?) albidis. » TZ » La tête avec les mandihules et les palpes, le thorax et les élytres sont » dun bleu très foncé; le ventre est d’un bleu un peu plus clair; les » pattes sont également d’un bleu foncé, mais les deux postérieures ont » lextrémité des jambes et les tarses blancs. La poitrine est couverte » d’un duvet blanc. Les antennes ont les premiers articles bleus, avec » une tache jaunâtre à lPextrémité du troisième et du quatrième; le cin- » quième et les suivants sont d’un noir mat avec la base pâle. Ces organes » sont filiformes, de la longueur de la tête et du corselet réunis. Ea tête » est subglobuleuse et le vertex (?) égale en longueur un peu plus de la » moitié du prothorax. Les yeux sont brunâtres, assez rapprochés en » avant; l’espace qui les sépare offre deux sillons longitudinaux au milieu » et quelques rides près du bord interne des yeux. Le labre est arrondi » en avant avec sept dentelures dont les latérales sont les plus petites. » Le corselet égale en longueur presque la moitié des élytres (?); il est » rétréci et un peu comprimé près de son extrémité antérieure et strié » en travers en dessus, à l’exception de la base en arrière du sillon trans- » versal. Les élytres sont fortement ponctuées, à points arrondis jusqu'aux » deux tiers de leur longueur, et à points allongés sur le tiers postérieur; » ceux du milieu sont les plus grands, ils sont nuls à l'extrémité pos- » térieure dont le bord est tronqué et légèrement sinué. — Longueur » totale, 6 1/2 lignes ; longueur des élytres, près de quatre lignes; plus » grande largeur des élytres réunies, un peu plus d’une ligne, » (Pour ces mesures, voyez ma note à la C. Robynsii. Les praportions indiquées me semblent d’ailleurs inexactes.) » Des Moluques. Collection de M. Payen, qui n'en a rapporté qu’un seul » individu. » 70. C. PLICATICOLLIS. Long. 49 4/2 mill. — Mâle. — GC. Horsfieldii vicina, abunde differt fronte simpliciter bilineata, spatio interjecto haud elevato: fhorace ante Monographie du genre Collyris. 535 basin minus profunde transverse sulcato, supra fortius transverse plicata (uti in Saundersi), parte intermedia coniea nec abrupte antice compressa, margine antico magis elevato, elytris adhuc crebrius punctatis, posticis haud elongatis, plicis mediis minus elevatis, fascia lutea media nulla. Co- lore magis viridi et fere olivaceo, antennarum articulo basali rufo; pedibus, exceptis femoribus rufis, omnino nlgris; tibiis tarsis evidenter albovillosis. L'unique individu connu de cette espèce remarquable fait partie de l’ancienne collection du Musée britannique et y est marqué comme venant de Ceylan. 71. C. Ropynsir Vanderlinden, Essai, p. 24, n° 6. «G. labro octodentato (?) antennis filiformibus, obscure violacco-ceralea, » femorum quatuor anticorum medio subtus, posticorum subtus et supra, » rubro; tibiis posticis apice et larsis basi albis. » Tout le corps est d’un bleu foncé tirant sur le violet, de même que le » labre, les mandibules et les palpes; les pattes sont presque entière- » ment de cette même couleur, seulement la partie intermédiaire des » cuisses est rouge aux quatre pattes de devant; les deux postérieures » ont le milieu des cuisses rouge en dessus et en dessous, et l'extrémité » des jambes ainsi que les tarses blancs, mais ceux-ci ont les deux der- » niers articles noirs. Les antennes sont très grèles, filiformes, un peu » plus longues que la tête et le corselet réunis ; les quatre premiers » articles sont d’un bleu violet; le troisième et le quatrième ont une tache » roussàtre à l'extrémité et du côté interne ; les suivants sont d’un noir » mat, avec la base roussâtre. Le labre, arrondi en avant, y offre huit (?) » dentelures, dont les deux externes sont fort petites ; les deux intermé- » diaires sont plus fortes que celle qui suit de chaque côté, et la troisième » est plus pointue que les autres. Les yeux sont assez rapprochés antérieu- » rement; l’espace interoculaire offre deux sillons longitudinaux, et on » observe quelques rides le long du bord interne des yeux. Le corselet, » de longueur médiocre, est comprimé en avant jusque près de l'extrémité » qui offre un rebord saillant; il est strié transversalement en dessus, » lisse sur les côtés et en dessous, el dans ces dernières régions, garni » de poils blancs assez longs. Il est beaucoup plus grêle que celui du {on- » gicollis Dejean ({uberculata M. L.). Les élytres sont coupées carrément » au bout vers la suture ; leur surface est ponctuée ; au milieu les points » sont plus gros et souvent confluents ; vers l'extrémité ils sont plus » petils et allongés et disparaissent presque entièrement près du bord 536 DE CHAUDOIR. — Monographie du genre Collyris. » terminal. Le ventre est lisse. — Longueur totale, 6 4/2 lignes (1); des » élytres, 3 3/4 lignes ; du corselet, 4 1/2 ligne. Largeur des élytres réu- » nies, 4 1/4 ligne. — De Java. Collection de M. Robyns. » 72. C. MACRODERA Chaudoir, Rev. et Mag. de Zool., 1864, p. 105. Long. 18 mill.— Femelle.—C. Horsfieldii, afinis; caput ut in hac specie, vertice magis inflato, convexiore, fronte impressa, angusta, acute bisulcata, juxta oculos posterius breviter biplicata, sulcis antice valde approximatis, postice divergentibus, interstitio anterius elevato, subcarinato; oculi magni; thorax Valde elongatus, summa basi latiore, ante basin substrangulatus, parte intermedia longius conica, antice longius attenuata, lateribus vix rotundatis, margine antico valde reflexo, minus acuto, subglaber, rugis subobsoletis transversim striatus ; e{ytra thorace cum capite quarta parte longiora, cylindrica, pone medium subampliata, apice conjunctim obtuse rotundata, supra versus apicem modice declivia, humeris prominulis, basi evidenter minus dense punctata, medio latius crebre intricato-plicata, pone plicas punctis nonnullis elongatis parvis impressis, apice longius lævissimo. Nigro-viridis, nitida, capite obscuriore, elytris posterius longius violaceis, apicem versus subrufescentibus, abdomine ferrugineo, violaceo-induto ; antennæ tenues elongatæ, thoracis basin æquantes, nigræ, basi cyaneæ, articulo primo rufo, nigro-terminato, tertio quartoque ante apicem ferru- gineo-notatis ; pedes graciles elongati, femoribus læte rufis, summa basi apiceque nigricantibus, tibiis tarsisque violaceis fulvo-pubescentibus, tibiis posticis apice fere ad medium cum tarsis albidis, his articulo ultimo, præ- cedentisque lobo nigris. Cette espèce est aussi assez voisine de la Saraivakensis, mais elle est plus robuste ; elle se trouve dans la presqu'île de Malacca, et je la tiens de M. H. Deyrolle qui l’a aussi fournie au comte de Mniszech. (4) Vanderlinden a employé une mesure bien plus grande que l’ancien Douce français, ce dont on peut se convaincre par la mesure qu’il donne de la Horsfieldii, qui n’a jamais moins de 9 lignes (20 mill.), tandis qu’il ne lui attribue que 7 1/4 lignes. La longueur ordinaire de l'Arnoldi est de 6 lignes (13 mill ), tandis qu'il n’en indique que 5 pour son elegans, qui est la même espèce ; ce qui me fait penser que la Robynsii n’a guère moins de 7 1/2 lignes (16 1/2 mill.). RECHERCHES SUR LA CLASSIFICATION NATURELLE DES CURCULIONIDES Par M. H. JEKEL. ire PARTIE. (Séance du 22 Juin 1864.) Au moment où je revois mes Phytonomus pour les communiquer à M. Capiomont qui entreprend en ce moment une révision monographique de ce genre artificiel de Schônherr, je me sens de nouveau entrainé à livrer au public entomologique quelques-uns des résultats de mes longues et laborieuses investigations sur les Rhynchophores, et plus particulièrement sur la question de savoir si, au point de vue de la Méthode naturelle, aussi bien que de la constitution intime, absolue de chacune des grandes divisions des Curculio de Linné, il existe réellement des Brachyrhynches ou Brevirostres, distincts et tranchés de ces Mecorhynches à rostre parfois si court, qu'ils semblent faire le passage des uns aux autres, et se refuser tout d'abord à une délimitation absolue du vrai type Brachyrhynche. Ge travail, préparé depuis plusieurs années, et dont les résultats avaient été depuis longtemps communiqués à plusieurs de nos collègues com- pétents, avait été relégué dans le carton aux manuscrits, attendant surtout, avant de se produire, la publication si impatiemment désirée de notre savant maitre et professeur Lacordaire sur cette famille, et qui eût pu jeter quelque lumière sur cette question. L’éminent classificateur ayant abandonné entièrement cette base, qui ne lui semblait pas offrir de caractères appréciables séparant d’une ma- nière fixe et invariable les vrais Brachyrhynches, je profite de. cette cir- constance, d'autant plus que les Phylonomus de Schünherr sont justement, ainsi que les Léstroderes (1), un de ces genres hétérogènes qui m'ont (1) Les Cleonus offrent aussi de vrais et de faux Brachyrhynches, mais réunis aux Liœus, Larinus, elc., ainsi que l’a fait Lacordaire à l’exemple d'Olivier, qui 298 Ï. JEKEL. démontré d’une manière concluante l'existence dans l’ordre naturel de vrais Brachyrhynches parmi eux, au même degré que chez les Brachy- derides et Oliorhynchides de Lacordaire. Je prends donc là liberté de soumettre ici la partie de mes observations manuscrites qui a plus particulièrement trait à cette question, puisque notre savant professeur a, comme ses prédécesseurs, méconnu les élé- ments constitutifs qui divisent les Cuwrculio de Linné en grands groupes naturels (selon mon humble opinion) basés sur la ressemblance ou la dis- semblance des sexes dans leur forme, volume ou contour relatif, et les lois qui président à la construction de leurs rostre, scrobe el antenne. Je le fais avec d'autant moins de répugnance, que ma méthode s’adap- lera volontiers aux grandes divisions qu’il a établies, et qui seront seule- ment subordonnées à mes types principaux. Du reste, à l'issue du remarquable travail de l’illustre systématiste, qui a opéré un si grand nombre d’heureuses réunious, et développé par l’ap- plication à sa méthode l'usage de caractères précieux jusqu'ici à peine entrevus, un temps de repos sera nécessaire pour prendre haleine pour ainsi dire, pendant lequel il sera possible d'étudier, éprouver et juger sa classification, sans aucun doute supérieure à celle de Schônherr sous tous les rapports ; et mon travail, pour entrer dans les détails d’un groupe aussi immense — dont l'étude s’élèvera peut-être un jour à la hauteur d’une science spéciale (1) — ne pourra se résumer qu’à lissue de l’investigation complète de tous ses éléments constitutifs. les réunissait presque tous sous l’appellation commune de Lixus (Lirides pour le groupe serait préférable à Cleonides, le nom de Liœus étant de beaucoup antérieur), ils se caractérisent facilement par la structure de leurs antennes, et si on les joint à d’autres groupes, qui, comme eux, ont l’arrière-corps conforme, de volume égal et de même proportion chez les deux sexes, avec lesquels ils forment ma grande division des Isogynes, on obtient pour eux un caractère distinctif plus appréciable pour les séparer de mes Platygynes brevirostres. Mais les Rhytideres doivent en être exclus : ce sont de vrais Curculiones Phanerognathes Oxyophthalmes, car leurs sexes sont dissemblables en volume de lParrière-corps, avec les & plus petits; leurs antennes sont normales, franchement coudées, leurs élytres larges à la base à humérus développé, ete., ete.; leur analogie avec le groupe américain des Æypso- notides est manifeste, et ils sont les seuls en Europe rappelant ce type assez exac- tement. (4) J'ai dit, dans l'Introduction des « Fabricia Entomologica, L, 1, p. 2, février 1856 » , qu’on pouvait, sans exagération, évaluer le nombre des Rhynchophores (Curculionides Sch.) existant dans les collections à 20 ou 25,000 espèces ; les nom- brenses recrues survenues depuis, et auxquelles on ne cesse d’ajouler tous les jours, peuvent faire raisonnablement supposer que ce groupe ne lardera pas à atteindre le chiffre (fabuleux !) de 30,000 espèces ! Classification naturelle des Curculionides. 299 Les Curculio de Linné présentent tout d’abord à Pœil du scrutateur des différences si notables dans la longueur du rostre, que tous les anciens auteurs, frappés de ces différences, les ont, soit distingués dans leurs diagnoses, soit séparés par divisions dans leur nomenclature, sous les deux appellations opposées — mais vagues — de Longirostres el Brevi- rostres, jusqu'au moment ou Fabricius les distribua en plusieurs genres, parmi lesquels celui caractérisé par la plus grande brièveté de cet organe retint le nom de Curculio proprement dit. Sans entrer dans le détail des divisions subséquentes proposées par Clairville, Olivier, Herbst, Latreille, Illiger, Dalman, Germar et autres, j'arrive à Schônherr qui les résume toutes dans son travail sur cet ancien genre linnéen, représenté par ses Gonatoceres. Mais. Schônherr, ainsi que ses devanciers, a-t-il réellement fixé une délimitation précise, rigoureuse, entre ses Brachyrhynchi et ses Meco- rhynchi? — Non! — son groupe des Molytides, pour ne citer qu’un seul exemple, le plus frappant du reste, est en partie composé des uns et des autres. Des genres eux-mêmes : Phytlonomus (1), Listroderes, etc., sont dans ce cas. Personne n’a donc pu, jusqu'ici, que je sache, séparer d’une manière précise ces espèces en apparence ambiguës, parce que les auteurs, frappés plutôt par la brièveté relative du rostre que par sa constitution intime par rapport aux sexes, ont cru devoir ranger parmi les premiers des espèces à rostre assez court, il est vrai, mais d’une constitution Lout Eri- rhinienne, Si je puis m'exprimer ainsi. * Ils ont bien dit des Brevirostres où Brachyrhynches, que l'antenne était placée près de lextrémité du rostre « prope apicem rostri », c’est ce qui a continué l'erreur, car là n’est pas le caractère vrai, constitutif. Jai essayé, dans « Insecta Saundersiana, p. 2 (1860), p. 155 sqq. » à l'article Attelabidæ, de démontrer que le sous-ordre ou section des Sub- (1) Germar avait déjà pressenti ces difficuités, et dans son Magasin, t. IV, p. 337, à l'article Hypera (genre des plus disparates et des moins compréhensibles), il indiquait l’analogie des espèces de son genre — correspondant en partie aux Phy- tonomus de Sch. — avec les Rhynchœni, ét le regardait comme un genre inter- médiaire, ainsi qu'Olivier avait fait précédemment pour ses Liparus. — V. Lacor., Genera, VI, p. 401 el notes. 540 H,. JEKEL. pentameres Rhynchophores (Curculionides Sch.), devait d'abord se partager en huit types primordiaux qui (selon les idées de beaucoup d’entomolo- gistes contemporains de procéder à la succession continue des familles sans lien commun par grandes divisions) ont le même droit à ce titre (réduit !) de familles, décerné à tant d’autres petits groupes des anciens Pentamères et Hétéromères, Ceci, sans préjudice de leur réunion en un sous-ordre, section ou grande famille, que je réserve, étant de l'opinion de ceux qui soutiennent qu’on devrait maintenir ces grandes divisions (4) dont Duméril et Latreille sont les initiateurs, sans pour cela recourir à la division artificielle basée sur le nombre des articles des tarses. Je répète donc que je reconnais à chacun de ces huit types autant de valeur hiérar- chique qu'à telle ou telle petite famille nouvellement établie parmi les Coléoptères, souvent même pour un seul genre. Ge sont : I. BRUCHIDES, composés comme dans Schonherr (moins Carpophagus et Diaphanops ? Je les crois cependant plus Bruchides que Sagrides). IL. ANTHRIBIDES, Comme dans Schônherr {les Urodon sont peut-être plus analogues à ceux-ci qu'aux Bruchides). IL. ATTELABIDES (voyez pour leur composition proposée : Insecta Saun- ders., p. 155 sqq. (1860). IV. GURGULIONIDES, comprenant tous les Gonatoceres de Schünherr, moins les Rhynchophorides, Cossonides et Dryophthorides Sch., plus quelques-uns de ses Orthoceres : Camarolus, Tthycerus, Rhamphus, Tachygonus et Episus. — V. Jekel, loc, ci. V. CALANDRIDES (Rhynchophorides Sch.), comprenant aussi les Dryoph- thorides et le genre Oxyrhynchus Sch. VI. Cossonipes, selon Schônherr. VIL SCOLYTIDES (Bostrichides, Tomicides où Xylophages Auctor.), selon Erichson et tous les auteurs subséquents. VII. BRENTHIDES, selon Schünherr : plus Ulocerus Dalm. (Jekel, loc. cit.) Selon cette classification, les Curculionides occuperaient le centre de ces familles, et la réduction successive du type curculionique (si je puis (4) Stephens, Westwood, Waterhouse, Wollaston, Imhoff, Reiche, Amyot, C.-G. Thomson, de Marseul, etc., ele, Classification naturelle des Curculionides. ol m'exprimer ainsi) nous conduirait insensiblement d’un côlé aux Chryso- melines par les Bruchides, et de l'autre aux Baculicornes de Imholff par les Brenthides. Cependant les Curculionides, tels que je les limite ici, nous offrent d’abord plusieurs types d’aberrations si remarquables et si constantes dans certains organes dont la constilution normale persiste chez lPim- mense majorité, et dans ces types aberrants, d’autres caractères qui leur sont propres, auxquels se joignent, non-seulement un faciès, mais des habitudes particulières, me paraissent si importants, que je ne puis admettre, ni avec Schünherr, ni avec Lacordaire, leur immixtion parmi ceux que je propose de retenir comme Curculionides vrais. C’est même pour ne pas heurter les idées généralement admises relativement au nombre des familles dans la grande section des Rhynchophores, que je les retiens comme sous-familles aberrantes parmi les Curculionides. Je veux parler des Brachycerides, Byrsopsides (4) de Schônh. et des Amycterides Lacord. 1. BRACHYCERIDES. Les antennes sont courtes, épaisses, droites ou courbes, mais non cou- dées ; le scape est très court, la clave courte, souvent en apparence sub- sécuriforme, son premier article le plus long, le plus souvent obliquement tronqué, et dans ce cas (Brachycerus), les autres articles sont excessi- vement courts, souvent enclavés dans celui-ci, et ne laissant voir — dépassant le niveau de sa troncature — que le dernier article, simulant un très petit cône implanté au centre. Le premier article étant dap- parence plus cornée que chez les autres Curculionides, et les articles apicaux qu'il emboite étant spongieux et compressibles (rétractiles ?), il n’est pas rare de les voir refoulés au niveau — au-dessous du niveau même — de cette troncature ; ce qui donne à cette massue beaucoup (4) I y à quinze ans au moins que, dans ma collection, les Byrsopsides suivent immédiatement les Brachycerides. — En 1855 (Ann. Soc. Entom. de France, Bull. p. 28), j'exposai mon opinion à cel égard, qui est aussi celle du docteur Cerstæcker qui, s étant beaucoup occupé de Cureulionides, est d’une compétence reconnue (Gerst., Bericht. in Archiv. {. Naturg., 1856, Il, p 195). 542 II. JEKEL. d’analogie de forme (sinon de constitution) avec celle des Calandrides. — Chez les Episides et Microcerides de Lacord. qu’on peut leur adjoindre comme sous-types (pour ne pas multiplier les divisions), à cause des différences marquées (surtout chez les premiers) dans la forme du rostre, la situation el la forme du scrobs et de l'antenne, etc., la clave de cette dernière a ses articles ultimes, quoique très courts, saillants en cône très obus au delà de la troncature du premier article, dont la consistance est d’une nature moins cornée que chez les Brachycerus, et plus analogue aux Curculionides (1). — Les Larses sont linéaires, à articles prismatiques très convexes en dessus, concaves el canaliculés en dessous, ciliés, sans aucune apparence de spongiosité — que cette forme du reste, exclut (2). — Tous sont Homorhines (à rostre entièrement semblable chez les deux sexes, y compris le serobs et l’antenne), Synmerides, Platygynes (à ayant l’arrière-corps plus ample : élytres plus larges, d’un ovale dif- férent, etc.), Adelognathes soit Cyclophthalmes (Episides, Microcerides Lac.), soit Oxyophthalmes (Brachycerides Lac.). Ce groupe conduit assez naturellement aux Orthoceres de Schônherr (par les Episus) qui néan- moins — après avoir distrait les Z/hycerus qui sont Homorhines — sont tous Heterorhines (à rostre dissemblable chez les deux sexes), ce que je regarde comme d’une grande importance chez les Rhynchophores. 2. BYRSOPSIDES. Déjà plus analogues aux Curculionides par leurs antennes normalement géniculées et allongées dans toutes leurs parties, ils s’en distinguent par leurs tarses étroits, ciliés — non spongieux — en dessous, mais autrement construits que chez les Brachycerus, élant plans en dessous et non cana- liculés (3). — Ils ont tous une particularité très rare chez des Brachy- (1) Lacord., Genera, VI, p. 21, note. (2) En principe, car chez les Amycterides, il y a quelques exceptions, maïs alors les tarses ne sont ni aussi linéaires, ni si profondément canaliculés en dessous. (3) Chez les Hoplitotrachelus, genre remarquable par son analogie de forme avec les Brachycerus (le Spiniger avait même élé déterminé par M. Blanchard dans les cadres du Muséum de Paris: Brachycerus Piger Sch., espèce que je ne connais pas, mais dont la description ne peut pas être appliquée à cette espèce), la ciliation des tarses en dessous affecte une forme insolite : deux fascicules ou palettes parallèles, inclinées, aplatie:, connexes à leur insertion à la base de l’article, s’amin- cissant vers leur exlrémité, et simulant ensemble une lamelle profondément bilobée. Classification naturelle des Curculionides. 048 rhynches Homorhines (4) — car ils sont tels, — c’est d’avoir le thorax canaliculé en dessous, comme chez les Conotrachelides, de léchancrure sous-gulaire aux hanches antérieures, mais celles-ci sont connexes. Tous sont Homorhines, Synmerides et Platygynes au second degré, c’est-à-dire à © seulement un peu plus larges d’élytres que les <'; Adelognathes cyclo- phthalmes. 3. AMYCTERIDES Lacord. Insectes extraordinaires sur lesquels M. Lacordaire s’est étendu avec le plus grand soin (loc. cit., p. 808, 319) ; également analogues aux Curcu- lionides pr. 4. par leurs antennes coudées — quelquefois très courtes, ainsi que leur scape, — Ils diffèrent si essentiellement des précédents et des Curculionides par l'organisation buccale, que je n'hésite pas à pro- poser leur extraction de ces derniers, dont ils me paraissent nuire à l'homogénéité. — Les tarses sont concaves et canaliculés en dessous (2), soit linéaires et simplement ciliés, soit à articles plus élargis (surtout ceux des tarses antérieurs) et garnis en dessous de chaque côté d’une étroite brosse spongieuse. Dans un groupe même, que j'ai nommé Gagalo- phorus, dont le type est le Schoenherri Hope (3), le 4 seul a les deux premiers articles de ses larses antérieurs plus larges que le 3° et garnis des brosses en question, qui manquent au 3° article, aux tarses pos- térieurs, ainsi qu’à tous les tarses de la ©, seul sexe vu par M. Lacor- daire (4). (4) En effet, dans l'immense série des Curculionides pr. d. dont le rosire est court et semblable dans les deux sexes, je ne connais que les ÆEurylobus présentant ce caractère. (2) Le genre Amorphorinus Lac. ferait exception, mais je le regarde comme un Byrsopside, à cause de ses tarses plans en dessous, son prothorax canaliculé infé- rieurement, elc.. sans parler de son faciès. (3) M. Lacordaire prend celte espèce pour Lype de son genre Amycterus, mais Schôünhere avait établi son genre sur le Wirabilis Kirby (Cure. Disp, Meth., p. 203, 1826); le nom de Psalidura Mac-Leay (rectifié), King’s Surv., ete., p. 444, 1827, préféré par M. Lacordaire pour cette dernière espèce et ses analogues est postérieur et non caract'risé par Mac-Leay. (©) L’Amycterus Boisduvalii (Dupont) Boisd., ayant tous ses tarses spongieux à la manière des Acantholophus, bien qu'analogue au Schoenherri par sa forme, sa sculpture el les tubercules de jais de ses élylres, me parail former une -coupe distinele, que j'ai nommée Gagatonotus. ol H. JEKEL. Les nombreuses modifications du rostre, des scrobes, de l'antenne, des Larses, de l'abdomen des 4, dans ce groupe, d’ailleurs si naturel et si tranché, prouvent qu’on a affaire ici à un type distinct, de premier ordre parmi les Curculionides, dont les vrais sont si différents, surtout dans la constitution des tarses. Si on ajoute que chez beaucoup d’entre eux, le scrobs est droil, évanescent en arrière, on reconnaîtra qu'ils peuvent naturellement faire le passage aux Curculionides pr. d. par les Otiorhyn- chus qui doivent être placés à la tête de ces derniers, à cause de la cons- truction extrême du scrobs antennaire, la station de l'antenne, etc. Phanerognathes modifiés que j’appellerais plus volontiers Cryptognathes, les Amycterides sont Synmerides, soit Cyclophthalmes, soit Oxyophthalmes; Homorhines soit Obliquiscrobes, soit Lateriscrobes. Que l’on réunisse ces trois groupes en un seul, caractérisé par l’ano- malie des tarses, conséquence d’une manière de vivre toute différente — pour les opposer aux vrais Curculionides qui sont Scopitarses (1) (Spinola), en les maintenant au simple titre de tribus, ou qu’on les regarde comme sous-familles, le certain est que, dans la méthode naturelle, ils ne peuvent être intercalés parmi eux, ainsi que l'ont fait les deux auteurs cités. 4. GURCULIONIDES proprement dits. Lorsque Spinola, en établissant sa grande division des Coléoptères scopi- Larses (Mem. d. R. Accad. d. Torino, ser. IL, vol. V, 1843, tableau), y (4) Les quelques exceptions que l’on rencontre chez les Curculionides isogynes (certains Cleonus ete.) se présentant dans de grands groupes naturels essentiellement Scopitarses (Lixides : Cléonides Lacord.), doivent nécessairement être mises hors de cause. De plus, ces exceptions portent si rarement sur tous les tarses à la fois (la spongiosité persistant presque toujours aux tarses antérieurs, et se distinguant même encore assez souvent, bien que réduile, à travers les cils aux postérieurs), el la forme des articles s'éloigne, dans ce cas, si peu de la normale — à savoir les 1°r et 2e élargis, triangulaires ou coniques, le 3° bilobé, plus larges que les précédents, et le plus souvent en cœur — que lPobservateur ne peut rester dans le doute rela- livement à la majorité de ces espèces aberrantes. Aussi m'hésiterais-je pas à extraire es Minyops des Byrsopsides, malgré l’analogie de leurs tarses, car ils sont Isogynes comme les Cleonus, dont ils ont l'antenne, et manquent comme eux du canal marginé des Byrsopsides. h5 ox Classification naturelle des Curculionides. introduisait les Curculionides, il avait nécessairement en vue l'immense légion que je circonseris ainsi, en conséquence de ce caractère essentiel à des insectes si éminemment Phylophages Epiphytes, et dont si peu sont — même exceptionellement ou incidemment — épigés. Sans entrer dans de plus grands détails généraux sur l’ensemble des Rhynchophores de Latreille, j'arrive au but principal de cette première étude, à savoir : jeter un coup d'œil rapide sur les différences constitu- lives des grandes divisions naturelles du groupe actuel ainsi limité, afin de séparer nettement les vrais Brachyrhynches Homorhines de ceux qui ont été confondus avec eux par Schônherr et les auteurs subséquents. Ils ont d’abord entre eux un lien constitutif commun qui n'a toujours paru être d’une grande valeur, et me semble devoir jouer, dans la Mé- thode naturelle, un rôle de premier ordre. Je veux parler de ce caractère remarquable qu'on ne retrouve plus dans le reste de la famille, qui consiste dans la forme plus étroite de l'arrière- corps des < (1), plus petits que les © dans toutes leurs parties, le thorax seul faisant parfois exception par son ampleur exagérée sur les côlés, mais justement alors combiné avec un arrière-corps encore plus élancé que de coutume (Naupactides, Hadromerides, etc.) Les © sont plus grandes, plus trapues dans toutes leurs parties, plus larges des élytres, plus ventrues, plus volumineuses enfin. Dans quelques groupes mêmes, le volume des élytres est presque double de celui des 4 (beaucoup d’es- pèces d’'Oliorhynchus, etc.) (2). Leur contour enfin, est en même temps différent, surtout chez les vrais Brevirostres où Homorhines. Pour cette raison, j'ai réuni celte première division sous le nom de PLary@ynes. Ils sont tous Cryptopyges el Syn- merides, contiennent lPimmense majorité des Brachyrhynchi et Erürhi- (4) L'observation de M. Lacordaire (Genera, t. VE, p. 13) porte donc à faux, pour la majorité des espèces de sa famille des Curculionides. (2) Dans le genre hétérogène des Otiorhynchus, quelques espèces (Ragusensis, Siculus, &œrzensis, etc.) font exception apparente à cette règle, les 4 ayant les élytres très aplaties en dessus, ont ces organes en apparence plus larges, mais leur volume est moindre néanmoins que chez les Q®. Elles forment un groupe distinct, auquel on pourrait appliquer l’ancien nom de « Loborhynchus », les ptérygies ros- trales attéignant leur maximum de développement chez ces espèces. 916 H. JEKEI. nütes de Schonherr, tous les Adelognathes de Lacordaire (moins ceux que j'en ai distraits sous le nom de Brachycerides) et une partie de ses Pha- nerognathes Synmerides. Dans le reste de mes Curculionides, au contraire, les 4 ne sont jamais plus étroits ni plus élancés que les 9. Chez les uns, le & sera parfois quelque peu plus petit que la ®, mais cette différence est relativement à la division précédente, insignifiante : ensuile, les proportions sont exactement les mêmes, le contour, la largeur des élytres tout à fait semblables chez les deux sexes. Enfin, le thorax n'offre pas de différence sensible dans le contour, ni les proportions de largeur des côtés, relativement à la longueur. La dépression abdominale, qui paraît persister plus ou moins dans toute la famille chez le G\, est ici déjà bien moins marquée que chez les Platygynes, et l'abdomen de la © n’est que légèrement plus convexe. Quelques rares modifications de l’ex- trémilé des élytres, lorsqu'elles ne sont pas conjointement arrondies en cet endroit, sont les seules différences sexuelles que nous offre Parrière-corps. — ‘Tous sont Cryptopyges, pour la plupart Synmerides, où par exception légèrement Apostasémerides Sans canal sous-thoracique pour loger le rostre, et dans ce dernier cas, le prosternum est un peu déprimé chez les espèces dont le roslre assez court et robuste (quoique Heterorhine) est fortement récliné à l’état de repos. Je les réunis sous la “énomination opposée de ISOGYNES. Cette division contient, comme les Platygynes, des Brevirostres el des Longirostres, et est composée en grande parlie des Brachyrhynchi et Eri- rhinides de Schünherr non compris dans la division précédente. Les Lixides (Cleonides Lace.) en forment la base principale, et me paraissent devoir en occuper le centre. Je leur adjoins un certain nombre de types disséminés dans Schônherr, et dont les analogies, en partie entrevues par M. Lacordaire — tout en les éloignant sensiblement les uns des aulres — me semblent démontrées. Les uns, plus ou moins cylindriques ou oblongs (Lophotides, Aterpides, Rhinarides, eic.), sont Brevirostres Homorhines (c'est-à-dire, à rostre exactement semblable en longueur et épaisseur, ayant le scrobs et l’an- Classification naturelle des Gurculionides. 547 tenne placés à la même distance de la commissure de la bouche chez les deux sexes), mais nullement à la manière des Platygynes Brachyrhynches — qui sont le sujet spécial de cette première partie de mon travail — ce que je démontrerai en son temps. Leur rostre est de plus très fortement récliné, caractère qui ne se rencontre jamais chez les Platygynes. La constitution du scrobs, des antennes, des pièces thoraciques et abdomi- nales, et diverses autres modifications s’ajouteront à ces principaux caractères différentiels. D’autres (Paramecops, Paipalesomus, Peribleptus, Strongylorhinus , Alcides, etc., etc.), ont des rapports plus intimes avec les Léxides, sont Helerorhines, et quelques-uns d’entre eux ont ce caractère exagéré partagé par beaucoup d'espèces de Lixæus, d’avoir l’élytre fortement arrondie au milieu de la base en un lobe épaissement marginé, souvent transversa- lement impressionné au niveau de la base sulurale, empiétant sur le thorax qui est déprimé en cet endroit pour recevoir ce lobe remarquable. Ce caractère est à son maximum chez les Alcidides et se retrouve très souvent, à un degré moindre chez les Lixides, les Gonipterides, etc. D’autres (Oxyops, Gonipterus, Sternechus, Tylomus, Haplonyx et tous leurs analogues), insectes plus ou moins raccourcis et trapus, parfois voûütés, ont un caractère commun : l'élévation tuberculeuse sur la partie réfléchie de l’élytre au-dessous de l'épaule — caractère qui se retrouve à un plus faible degré chez quelques-uns des séries précédentes (les Aterpus par exemple). — Les premiers (Gonipterides) Sont Brevirostres Vrais ou Homorhines, les autres sont Heterorhines à rosire assez court et épais, récliné sur le sternum à l’état de repos. D’autres enfin, ayant ce tubercule plus ou moins obliltéré (exemple : Rachiodes) (4), ont, ainsi que les précédents, une élévation tuberculeuse de chaque côté du métathorax en dessous, placée au-dessus de l'insertion des pattes postérieures, élargie transversalement, souvent tranchante et coupée à pic en regard de la hanche postérieure. Réduite chez les Platy- gynes à un très faible renflement, elle est assez souvent bien marquée chez certains Metriogynes : mais c’est chez les Isogynes, et plus particu- lièrement chez les espèces trapues ci-dessus citées, qu'elle atteint son maximum d’ampleur et délévation. Tous ces groupes, à mon avis, artificiellement intercalés par Schünherr (1) Genre qui ne me parait pas êlre heureusement placé par M. Lacordaire près des Anoplus, Tanysphyrus et Smicronyæ (loc. at., p. 496), qui sont des Platy- gynes Helerorhines, formant avec mes Pachytychius (extraits des Tychius, qui sont Metriogynes Gymnopyges), un groupe avoisinant les Liparides (Molytides Lacord.), reliant ces derniers aux Ærirhinides Lacord. 548 H. JEKEL. el Lacordaire (1), ont, indépendamment de l'égalité des sexes en volume et contour de l’arrière-corps, et des caractères qui leur sont communs et que je viens de signaler, d’autres points d’analogie qui seront le sujet de mes études ultérieures. D'autres Curculionides, enfin, nous présentent les 4, non seulement jamais inférieurs, mais au contraire souvent supérieurs aux ®, en taille et en ampleur du thorax, souvent aussi des élytres, surtout à leur base (Orthorhinides, Cholides, Cryptorhynchides, etc.); et dans le cas d'égalité complète dans la taille et les contours, soit la constitution et la vestiture du derme — squamulation épaisse, solide, jamais efllorescente ni pollini- fère, comme on la rencontre si fréquemment chez les Isogynes — soit la conformation des tibias, des pièces sous-thoraciques ; l’avancement , souvent exagéré du mésothorax en dessous aux dépens du prothorax refoulé en haut, combiné avec le développement remarquable de la poi- tine (à son maximum chez certains Geutorhynchides) en ampleur et con- vexité; soit enfin le Pygidium découvert, ne pourront laisser l'observateur dans le doute. — Ce sont mes METRIOGYNES. Ils se composent de la plus grande partie des Apostasimerides de Sch., et de quelques-uns de ses Erirhinides, Je les diviserai en CRYPTOPYGES (Orthorinides (2), Cholides, Centrinides (pars, avec Diorymerides), Cono- trachelides, Cryptorhynchides et autres analogues), subdivisibles selon absence ou la présence à deux degrés du canal sous-thoracique ; et en GYMNOPYGES, qui semblent d'abord pouvoir se subdiviser de la même manière, en conséquence des mêmes modifications ; mais je réserve pour mes études ultérieures la question de savoir si les Phytobides et tous les Gymnopygcs Ceutorhynchiformes placés par Schônherr parmi les Erérhi- (1) La série linéaire n’existani pas dans la nature, el, étant reconnue limpossi- bilité d'exprimer dans un livre aux pages nécessairement continues, les nombreux rayonnements de chaque grand type constitutif dans une famille aussi nombreuse, le meilleur à mon avis, est de procéder par grands groupes parallèles, se reliant le mieux possible entre eux par les extrêmes de chacun. (2) Les Orthorhinus sont Apostasimerides, quoiqu’à un faible degré ; la dépres- sion de la partie antérieure du torax en dessous, la conformation du rostre, des antennes, des paltes, des pièces thoraciques, ete,, en font des Cryptorhynchides aberrants, — Les Eurhamphus, quoique parfaitement Synmerides, ne peuvent en être éloignés, à cause de leurs pattes conformées de même. — Je démontrerai en son temps l’imporlance de cette forme de pattes pour le rapprochement de ces Synmerides des Cryptorhynchides. Classification naturelle des Curculionides. 549 nides, ne devront pas être encore plus intimement rapprochés des Ceuto- rhynchus, à l'aide de caractères communs moins artificiels que la présence ou l’absence d’un léger canal sous-thoracique, et qui les sépareraient plus nettement des Magdalinides (avec Læmosaccus, qui ne peut en être éloigné (1), Tychides, Baridides et Gionides, dont quelques-uns offrent aussi de semblables modifications sternales. Dans le cas d’insuccès, un grand pas serait déjà fait ici pour leur rapprochement. Mais je ne désespère pas de pouvoir caractériser et distinguer parmi eux les grands types suivants : Magdalinides, Balaninides, Tychiides, Cionides, Ceutorhynchides et Baridides (avec ceux des Centrinus de Sch. qui sont Gymnopyges el essentiellement Baridiformes) ; — ces derniers, arbitrairement intercalés au milieu d'eux, conduisent beaucoup plus natu- rellement aux Calandrides Gymnopyges par les Physomerus, etc., que ne le font les Ceutorhynchides el les Cionides, maïs naturellement après les avoir débarrassés des éléments schônherriens qui ne peuvent y être main- tenus : les Centrinus Cryplopyges, Diorymerides, Sphadasmus, ete., etc., qui sont Cryplorhynchides au même degré que certains Conotrachelides. C’est dans cette division seulement que se rencontrent eerlaines modi- lications des plus extraordinaires dans l’organisation. Les principales sont les suivantes : 1° Le développement remarquable de la poitrine en ampleur et con- vexité , entraînant celui des pièces méso et métathoraciques, le plus souvent aux dépens du prothorax, refoulé en haut, dont le sternum se trouve alors excessivement raccourci, d'autant plus que très souvent, la troncature antérieure du thorax descend obliquement vers le sternum. Dans ce cas, il n’est pas rare de voir le thorax trois et quatre fois plus court en dessous qu'en dessus, et le sternum limité en longueur, pour ainsi dire à l'épaisseur des hanches. Le sternum est aussi quelquefois très reduit en longueur chez quelques Isogynes, mais seulement par la tron- cature très oblique du sommet du prothorax pour l’inclinaison exagérée du rostre appliquant, comme chez une partie des Metriorhynches Gym- nopyges, contre les hanches antérieures au repos. Il n'existe rien de sem- blable à ces deux extrêmes chez les Platygynes. 2 Le développement inusité des épisternums métathoraciques en largeur, et comme corollaire — ainsi que l’a fait observer M. Lacordaire (1) Je connais des Synmérides australiens qui sont Lœæmosaccoides à un plus haut degré que le Magdalinus Melanocephalus Sch., revètus de squamulation et dessins tout à fait anologues aux Lœmosaccus ; on ne peut songer à aucun autre genre en les voyant. H° Série. TOME IV. 35) 550 H. JEKEIL. pour les Calandrides (loc. cit., p. 13), — l'agrandissement remarquable des épimères mésothoraciques. Lorsque ce développement atteint son maximum, ces dernières s'étendent en dessous à la base, jusqu’au delà de la moitié de la distance des hanches au bord inférieur de l’élytre, et refoulent les épisternums jusque près des hanches par le bas. Dans ces cas extrêmes, les deux pièces sont intimement soudées (Centrinus, Eu- rhinus, etc.), et ne se distinguent l’une de l’autre que par une faible ligne oblique ; quelquefois même (quelques Déiorymerus) toute trace de suture à disparu, en conséquence de la forte ponctuation des épisternums dont les points extrêmes longent cette faible suture, etc., etc. 3° La présence d’un canal sous-thoracique s'étendant très souvent jus- qu’à l'extrémité du mésosternum, parfois jusqu’au métasternum, excep- tionnellement même jusqu'à l'extrémité de l'abdomen (Panolcus Gerst.), dans les espèces dont le rostre est destiné à être complétement enchassé dans cette rainure à l’état de repos ; en conséquence de cette nécessité d'organisation chez ces insectes (les vrais Cryptorhynchides Sch.), ce canal est toujours en rapport de longueur avec celle du rostre, ainsi que l’a fait observer le docteur Gerstaëcker (1). — Chez un grand nombre, néanmoins (Conotrachelides (2), ce canal ne s'étend pas au delà des hanches antérieures, qui sont alors peu distantes, et le rostre, plus ou moins courbe, d’abord logé dans ce court canal, appuie sur lesdites hanches, et repose simplement, dans le reste de son parcours, sur la poi- trine. Ce qui constitue ce canal chez ces derniers (ainsi que chez les Cryptorhynchides à canal complet), c’est sa délimitation sur ses côtés par une marge élevée, aiguë, careniforme ; ce caractère est des plus impor- tants dans la classification, pour les distinguer d’un grand nombre d’autres Apostasimérides qui offrent une dépression plus ou moins profonde du prosternum, sans élévation marginale tranchante qui la circonscrive. Aussi, pour moi, les Diorymerus, quelques Centrinus, sont-ils des Cryp- torhynchides au même degré que les Conotrachelides sous ce rapport. h° L’exagération d’allongement soit du rostre (3), soit de-l'antenne et du scrobs, soit de tous à la fois, chez le &, relativement à la © (quelques Orthorhinides, Madarides, Mecopus, etc., etc.), avec toutes sortes de modifications dans la situation de lantenne et les proportions de ses diverses parties : scape, funicule, massue. (4) Stett., Entom. Zeit., 1860 (Jahrg., 21), p. 377. (2) Schünh., Cryptorhynchides, cohors I (les Cryptopyges seulement). (5) L'observation de M. Lacordaire (Genera, t. VI, p. 14) relativement aux diffé- rences sexuelles dans la longueur du rostre est en partie controuvée, ainsi que la nature et ma méthode le prouvent. Classification naturelle des Curculionides. 551 5° L'exagération d’allongement des paltes antérieures chez les & (1) de quelques Cryptorhynchides, Ceulorhynchides, Orthorhinides, etc. — Dans ce cas, souvent aussi les tarses de ce sexe sont très élargis et garnis de cils très grands et très denses, etc. Mais j'ai déjà trop anticipé sur mes futures démonstrations, dans mon désir d’aider l'observateur à circonscrire les deux groupes sujets de cette note, sous le nom commun de Platygynes, et j'y reviens. l'° Division : CURCULIONIDES PLATYGYNES. ils peuvent se diagnoser ainsi : 4 A d. Minor, in elytris angustior, abdomine evidenter depresso, basi medio longitudinaliter impresso. 2. Major, latior, præsertim in elytris, abdomine omnino convexo, sæpe venitroso. (Antennis utroque sexu similibus, h. e. in © solummodo paululum brevioribus et crassioribus). Ajoutons que chez les espèces dont les scrobes antennaires sont allon- gées et linéaires, soit obliques, soit courbes, soit coudées, ce canal est imperceptiblement plus court chez la © que chez le & Ce groupe naturel, celui vraiment qui à causé la difficulté encore exis- tante entre les Brachyrhynches vrais et les Mecorhynches à rostre court (sic !), se subdivise ainsi d’une manière tranchée, en deux types secon- daires : ‘) Les Z de quelques Curculiones Homorhines (Platygynes) : Naupactides, Siderodactylides, Hadromerides, ete., ont les cuisses très grandes et très renflées, avec les tibias en même temps plus allongés que chez les ® : maïs ce caractère n’a rien de commun avec celui des longues cuisses minces à peine claviformes de nos Metriogynes (Macromerus, Orthorhinus, ele). 5b2 H. JEKEL. 4. CURCULIONES seu BRACHYRHINI (Homorhines : à rostre semblable chez les deux sexes). Scrobs utroque sexu ad apicem rostri juxta os continuata. Rostrum utroque sexu similiter constructum, ‘pro ratione magnitudinis paululum longius et tenuius, in © paululum brevius et crassius. (Thorax pro ratione longior, lateribus magis ampliatus quam in ®. — Elytra G' multo angustiora — © multo ampliora. — Abdomen < valde depressum et basi medio evidenter longi- tudinaliter canaliculato-impressum — £ multo convexior, sæpe subventrosum. 2. RHYNCHÆNES seu MECORHINI (Heterorhines : à rostre dissemblable chez les deux sexes, celui de la © plus étroit, moins épais, plus allongé à partir du sommet des scrobes jusqu’à la bouche). Scrobs in ad summum prope (sæpius procul) — in © semper remo- tius — apicem rostri desinens. Rostrum crassius et pro ratiore magnitudinis evidenter brevins — © longius et tenuius (plenisque multo longius). (Thorax haud longior et lateribus paululum magis ampliatus. Elytra evidenter angustiora — © ampliora, — Abdomen 3 modice depressum et hasi medio longitudinaliter impressum — ® convexius). *emarquons tout d’abord que les deux diagnoses ci-dessus opposées l’une à l’autre, sont établies ici pour obtenir immédiatement le résultat que je me propose, à savoir, la délimitation rigoureuse, la distinction positive qui sépare mes Gurculiones de ceux de mes Rhynchaænes dont le rostre est court, et les scrobes très rapprochées de la commissure de la bouche chez les 4. Ceci est le cas pour les Liparus d'Olivier (Molytides Sch.); car pour la plupart de mes autres Rhynchænes (Erirhinides Sch., max. part.), la distance des scrobes à la commissure de la bouche chez les est des plus sensibles, et ne laisserait guère de doute que pour Classification naturelle des Curculionides. 098 quelques du genre Heïlipus, si ces insectes n’avaient pas un faciès à eux propre. Aussi mon expression «ad suwmmuun » (tout au plus) indique le maximum de rapprochement de la bouche auquel peuvent atteindre les scrobes chez les . Avec de l'habitude et de l'expérience, on parviendra Îe plus souvent à distinguer ces 4 extrèmes de mes Curculiones sans le secours de leurs 9; mais dans le doute, celles-ci — si brevirostres qu’elles soient — tran- cheront toujours la question avec la plus grande facilité. Il ne manquait donc que la découverte des caractères réels et opposés que la nature à imprimés à chacun de ces deux groupes pour les distinguer désormais lun de l’autre. Essayons de mettre l'observateur sur la trace de ces différences : Chez les de Rhynchænes (Heterorhines) où le rapprochement des scrobes de la bouche est à son maximum, il y a toujours un intervalle entre elles — si faible qu’il soit — qui est plus poli, plus luisant, plus cylindriforme, qui est accompagné d’une atténuation supérieure du rostre qui, elle aussi, est toujours plus lisse et plus luisante que le reste de cet organe — caractères qui sont ceux des Erirhinus, Heilipus, etc. Chez les vrais Curculiones (Homorhini), les scrobes s'étendent jusqu’à la commissure de la bouche chez les deux sexes, et leurs arêtes supé- rieure et inférieure se continuant jusqu’à l’ouverture buccale (et cela aussi complétement chez la © que chez le Z!), contribuent à rendre cette extré- mité latérale du rostre plus ou moins anguleuse, jamais ni plus lisse ni plus brillante, ni plus régulièrement cylindriforme que le reste de l’or- gane (1). Enfin, chez les espèces où le rostre est le plus allongé (à thorax lobé et yeux coniques subperpendiculaires : Oxyophthalmes Lac.), la légère atténuation apicale (toujours égale chez les deux sexes — point important !) en dessus, n’est également ni plus lisse ni plus brillante, et est aussi fortement ponctuée ou rugueuse, selon le degré de sculpture du rostre chez les deux sexes. Mais en admettant l'incertitude de l’observateur non exercé relativement à ces J' extrêmes, toujours plus étroits que leurs ©, surtout des élytres, il ne pourra plus entretenir le moindre doute en examinant la 9, qui lui présentera plus qu'évidemment l’espace latéro-apical du rostre entre le (4) Ajoutons que le rostre est de lui-même plus ou moins anguleux — souvent mème élargi et épaissi à son extrémité et an même degré chez les deux sexes — dans Pimmense majorité des Curculiones (Homorhines), caractère qui ne se retrouve pas même chez les de Rhynchænides (Heterorhines). 554 HNJEREN sommet des scrobes el la commissure plus allongé, plus ténu, à attéruation plus sensible, et cet espace ou distance des scrobes à la bouche sera au moins de cinq à six fois la largeur des scrobes (chez ces 4 extrêmes au minimum trois fois), c’est-à-dire environ le double de distance au mi- nimum. Dans le cas de carènes, canaux ou sculpture quelconque, il y à un affaiblissement marqué chez la ©, affaiblissement qui augmente de plus en plus vers l'extrémité, Ce caractère remarquable et précieux persiste chez tous les Cureulionides restants, dont les serobes de la © sont plus distants de la bouche, quelles que soient les autres proportions de ce rostre. Il doit donc, à cause de sa ténacité et de son invariabilité, être d’une grande valeur, et doit être l'indication, chez ces ?, dhabitudes - différentes de celles des Homorhines, soit Platygynes, soil Isogynes, dont le rostre est relativement court, épais, et en tout semblable à celui du &. Ajoutons comme corollaire aux caractères déjà énoncés pour distinguer mes deux divisions des Platygynes : IL. CURCULIONES Où BRACHYRHINES. — Homorhines : à rostre semblable chez les deux sexes, en proportion avec larrière-corps de chacun, c. a. d. un peu plus ténu chez le sexe élancé (4), un peu plus trapu chez le sexe volumineux (9). Antennes insérées à la même distance du bord apical chez les deux sexes. IL RHYNCHÆNES OÙ MECORHINES. — Helerorhines : à rostre dissem- blable chez les deux sexes, ex désproporlion avec larrière-corps de chacun, c’est-à-dire plus court et plus robuste chez le sexe élancé (4), plus allongé et plus grêle chez le sexe volumineux (9). Antennes de la © insérées à une distance plus grande du bord apical du rostre que chez le 4, C'est seulement dans la première division (Homorhines) que l’on ren- contre ces curieuses modifications dans la forme des scrobes : Tantôt semi-supérieures, où même supérieures, courtes, caverneuses, immédiatement évanescentes en arrière (Oliorhynchides ; la plus grande partie des Phyllobides el Cyclomides Sch.). Tantôt latérales, droites, parallèles aux côtés du rostre, peu profondes et s’évanouissant en s’élargissant le plus souvent vers le haut et le bas dans la direction de l'œil (partie des Cyclomides Sch., etc.). Tantôt enfin, linéaires, profondes, réellement canaliculées, à marge Classification naturelle des Curculionides. D99 élevée, circonscrile au moins sur la moitié de leur parcours, mais le plus souvent jusqu'à leur extrémité, soit obliques, soit courbes, soit même coudées, se dirigeant toujours vers la partie inférieure de la tête, et dans le cas d’obliquité droite, atteignant le plus souvent la partie inférieure de l'œil, ce qui est le cas plus particulier aux Oxyophthalmes, tandis que la forme coudée ou géniculée, se rapprochant moins de l'œil, est plus exceplionnellement celle des Cyclophthalmes (4). Cest cette première forme, plus particulière aux Oxyophthalmes parmi mes Homorhines, qui, seule, se reproduit chez mes Heterorhines où Rhyn- chænes, et quise continue presque sans exception chez les Isogynes Heterorhines et chez les Metriogynes, c’est-à-dire qu'elle à en partage l'immense majorité des espèces. Ses diverses modifications — non dans sa direction — mais seulement dans le but qu’elle atteint chez des espèces à rostre excessivement allongé, seront l’objet de mes études ultérieures. Celle qui est particulière aux Homorhines Cyclophthalmes (la forme courbe où coudée) se retrouve chez quelques-uns de mes Isogynes Ho- morhines. Dans mes Rhynchænes où Heterorhines, l'excès d'allongement du rostre ainsi que je lai déjà fait pressentir, ne part guère que de l'extrémité des scrobes antennaires, c’est-à-dire de l'insertion de l’antenne à la bouche. — Ainsi de l'œil à l'extrémité antérieure des scrobes, ou, ce qui est équi- valent : de l'œil à l'insertion de l’antenne (2), la longueur est la même chez les deux sexes, ou à peu près, quel que puisse être l'allongement du rostre de la ©? au delà de ce point ; il en résulte que l’antenne de ce dernier sexe n’est, comme celle des Homorhines, qu'un peu plus courte et plus épaisse que chez le 4. Ce double caractère se retrouve chez presque tous mes Zsogynes, et indique, chez ces deux groupes parallèles, un autre point d’analogie. Il est d’une importance dautant plus grande, qu’il ne se retrouvera plus (en partie) chez les Metriogynes que dans des groupes si tranchés (un très grand nombre de Gymnopyges et de Cryptorhynchides), qu'il peut servir à priori à exclure des Rhynchænes, loute espèce offrant une dis- (4) Voyez mes observations sur ces modifications des scrobes : Annal. Soc. Ent. de France, 1855, Bullet., p. 26 à 30. (2) Il est digne de remarque que c’est seulement chez les Homorhines que cet organe est souvent inséré à une notable distance de l’extrémité des serobes, el plus particulièrement quand ces scrobes sont canaliculaires, courbes ou coudées (V. Lacor. pour une partie de ces modifications : Genera, VI, p. 6 et note), ce qui s'explique naturellement, car le scape ne pourrait se loger dans ce canal, sil n'était inséré à ’endroit du coude. 596 Il. JEKEL. semblance frappante soit dans l’un, soil dans l'autre de ces caractères, et qui, par la connexion des hanches ou le défaut de canal prôthoracique en dessous, pourrait laisser des doutes sur sa place dans la Méthode. C'est done seulement chez les Metriogynes — la plupart Apostasimerides de Sch. — que lon rencontrera ces différences remarquables dans le grand allongement, parfois insolite — souvent aussi lépaississement remarquable du rostre chez les 4, — L’antenne aussi atteint parfois des dimensions extraordinaires (4). Il y à donc là une nouvelle modification dont les variations nombreuses seront l’objet de mes études ultérieurés, et trouveront mieux leur place, soit lorsque je traiterai de ces groupes, soit lorsque j'essayerai d’ériger en principes ce que je crois être les lois que la nature à semblé poser dans l’organisation simullanée du rostre, des antennes et des scrobes dans certains groupes. Ges principes sont beaucoup plus fixes et sérieux — malgré les apparentes aberrations — qu’on ne le pense généralement, et le docteur Kraatz (2) à entrevu une partie de cette valeur ; mais les modi- fications sont relativement si peu nombreuses chez les espèces d'Europe, que l'observation, limitée à ce champ restreint, laisserait trop de lacunes, et ne donnerait qu’une idée imparfaite, ne pourrait même pas aider à fixer les principes que la nature à semblé établir dans cette organisation, surtout si, comme le savant docteur l’a fait, on voulait faire jouer un rôle primordial à la longueur du scape, sans étudier ses combinaisons mul- tiples avec l'espèce du rostre, du scrobe, etc. C’est ainsi que dans un groupe tout entier de mes Curculiones (Homo- rhines), ceux à scrobes caverneuses (Superiscrobes où Hyperobothratres), le scape dépassant les yeux, voire même la lête, est la règle, tandis que chez ceux à scrobes linéaires obliques ou courbes (Obliquiscrobes) et dans tout le reste des Platygynes, Isogynes et Melriogynes, il est l'exception. Que dans les Obliquiscrobes normaux (3) il atteigne seulement l'œil ou empiète plus ou moins sur son diamètre, il se loge aussi complétement dans un cas que dans l’autre, parce qu'il rencontre l'œil dans la partie abaissée de la tête, et ainsi placé, il ne dépasse guère le niveau supérieur de cet organe ; il ne peut donc, à l’état de repos, avoir la moindre in- fluence appréciable sur les faits et gestes de l’insecte, (4) M. Lacordaire à vu un genre inédit de Cryptorhynchides, chez qui le scape du 4 dépasse de beaucoup la longueur du corps, celui de la Q atteignant l'extrémité des élytres. (2) Berl., Entom. Zeitschr., 1864, p. 154, 599. (3) Dans les Obliquiserobes brusquement courbes où geniculés, il est eourt, el se dirige nécessairement en bas à une distance notable de l'œil. Classification naturelle des Curculionides. 007 Chez les Laleriscrobes le cas est peu différent, puisqu'il pourra, au gré de l'animal (1), reposer sur, au-dessus ou au-dessous de l'œil. Mais chez les Superiscrobes (Otiorhynchus, par exemple), le scape, dans sa longueur el son épaisseur exagérées, et sans canal qui la recoive, ne peut se loger nulle part, et reste toujours, à l’état de repos, à découvert sur toute son étendue, et le mouvement de haut en bas en arrière étant très limité, il lui faut passer plus ou moins en dessus des yeux. Ici s’in- dique, en effet, une modification remarquable, mais combinée, du scape et des scrobes, qui a peut-être sa raison d’être, relativement aux habi- tudes de ces insectes, qui ont sans doute dans tous les temps besoin d’être sur le qui-vive au moyen de ces longs organes du toucher, lesquels, après de longues fatigues d’explorations en avant, peuvent se placer au repos, sans perdre entièrement la faculté qui leur est sans doute si nécessaire. Aussi ce groupe, dans une classification naturelle, doit-il être placé en tête, comme l'extrême modification (dans une direction dont il est la limite) d’une constitution combinée du rostre, des scrobes et des antennes mais pas seulement à cause du scape seul, comme le propose le docteur Kraalz (loc. cit., p. 468). Et cela est si vrai, que chez les Brachyderes, Naupactus, ele., dont le scape est également très allongé, en conséquence de la forme canaliculaire et descendante des scrobs, cet organe va reposer contre la base du thorax au-dessous de l'œil, et est beaucoup moins exposé. C’est aussi chez les Otéorhynchides que l’exagération d’ampleur de lar- rière-corps des ® et la dépression de lPabdomen des 4 sont à leur maxi- um : corollaire de la proposition relative à leur place dans la Méthode. Passons maintenant à application de mon principe sur les genres hétérogènes de Schônherr ci-dessus cilés : Phytonomus el Listroderes. 1. Piayionomus Sch. (2). Prenons par exemple les deux sexes, soit du Phylonomus punctatus K., type des espèces ailées ou à épaules saillantes, soit ceux du Philanthus 1) Jekel, Annal, Soc. Entom. France, 1855, Bull., p. 27 à 28. (2) Hypera Germ. (pars). Ce genre dans Germar était si disparale el contenait 558 H. JEKEL. Oliv., Lype des espèces aptères ou à épaules abaissées, comme illustrations de mes Homorhines. Examinons le rostre chez ces deux sexes : nous verrons que celui de la ? est quelque plus court et plus épais que celui du 4, mais exactement semblable dans toutes ses parties. Les scrobes antennaires s'étendent chez les deux sexes exactement aussi près de la commissure de la bouche, en conséquence, l’antenne est insérée à la même distance chez tous deux. Examinons d'autre part les deux sexes d’espèces chez lesquelles les scrobes sont à leur maximum de rapprochement de la bouche chez les &, mais qui, en raison du principe que je propose, sont des Rhynchænes (Heterorhines) et qui tous, sont réputés ailés, ayant l'épaule saillante : Suspiciosus, Viciæ, Rumicis, Plantaginis, Polygoni, Murinus. Variabilis. et tous leurs analogues. Sans doute, chez les 4 de ces espèces extrêmes, les scrobes atteignent si près de la commissure, que l’on est tout d’abord dans l'embarras sur la place qu'ils doivent prendre dans la Méthode. Cependant, avec une attention soutenue, à l’aide d’un pouvoir grossissant convenable, et en comparant un de ces avec un Punctatus quelconque, on s’apercevra que, chez ce dernier, il ne reste exactement qu'une marge étroite (1), (guère supérieure en épaisseur à la largeur des scrobes) qui sépare tant d'éléments distincts (ses espèces sont actuellement distribuées dans quatre genres), que Schünherr, — à défaut de type cité, la première espèce étant le Tama- risci (Coniatus) et le nom étant féminin — ne sachant auquel de ses genres l’ap- pliquer, a préféré l’abandonner. Cependant la majorité des espèces de Germar sont des Phytonomus Sch. — Voyez ce que dit M. Lacordaire (loc. cil., p. 401) sur ce groupe hétérogène, et qui vient à l’appui de mes assertions. (1) Le caractère de Currulionide homorhine ne réside pas justement dans celle approximation extrème des scrobes de la bouche — bien qu'il soit le cas. chez mes Platygynes cureuliones ; il est, je le répète, dans leur distance égale dans Les deux sexes, combinée avec égalité complète dans les proportions du rostre, el l’égale distance d'insertion de l'antenne. — Beaucoup de mes /sogynes homofhines présententdes scrobes assez distantes (Aterpides, Lophotides, quelques Cleonus, etc.) — quelquefois même très distantes (Rhinarides) de la bouche. — C’est justement celte organisation différente, combinée avec l’inclinaison exagércée du rostre (pour des Brachyrhynches sans canal sous-thoracique), la presque perpendicularité des scrobes, la brièveté du scape, le contour semblable des élytres chez les deux sexes, qui prouvent qu'on à affaire à un type spécial, de valeur égale, qui ne peut s’inter- caler parmi mes Plaiygynes (dont l'homogénéité est lellement démontrée, que leurs deux éléments différents ont été confondus), el s’asocie bien mieux au Lixides. Classification naturelle des Curculionides. 209 celles-ci du bord du rostre, tandis que chez celui-là cette distance est égale à environ trois fois la largeur de ce canal. Elle est accompagnée d’une atténuation assez brusque de l'extrémité du rostre en dessus. Si on prend une des © de ces Heterorhines, la distance des scrobes sera beaucoup plus grande (4 ou 5 fois au minimum la largeur des scrobes), et l’atténuation plus prolongée, et la plus grande longueur et lénuité du rostre de ces © confirmera suffisamment ma théorie. Ge rostre de © sera, en effet, entièrement conforme à ma diagnose des Heterorhines, plus étroit, plus long et aussi plus mince en épaisseur vu de profil que celui du &. Chez loutes ces espèces d’Heterorhines, le rostre est presque plan, droit jusqu’à l'insertion de l'antenne, et en conséquence du rapprochement de cet organe de la commissure de la bouche chez les 4, latténualion api- cale est courte. Chez les ©, elle est au moins du double, plus fortement abaissée, et nous indique déjà cette organisation Erirhinienne si parti- culière aux Heterorhines dont le rostre est plus allongé. Dans une autre série d’espèces, dont le Meles et le Nigrérostris sont les types, le rostre est visiblement arqué, plus long et plus mince, plus cylindrique, les scrobes du 4 sont déjà plus évidemment distantes de la commissure de la bouche, et par la seconde de ces espèces, on est nalu- rellement conduit aux Coniatus, qui sont Heterorhines au même degré que certains Erirhinus : le Validirostris, par exemple. Parmi les Phytonomes exotiques de Schônherr, les deux premiers : Nigro-punclalus el Rubro-vittatus Gory, de Madagascar, doivent en être distraits, non seulement comme genre distinct, pour lequel Dejean avait proposé le nom de Chloropholus, mais aussi comme appartenant à une autre grande division, celle des /sogynes. La note placée par M. Lacor- daire (loc. cit., p. 399) à la suite du genre Cepurus — qui est Isogyne Homorhine — relativement à ces deux remarquables espèces, vient à Pappui de mon assertion. Les autres Phylonomus exotiques de Schônherr (n° 3 à 5 el 13-14), 960 H. JEKEL, tous américains (1), ne peuvent également rester associés à aucun des Lypes européens. Je les ai depuis longtemps distingués dans la collection Bowring et dans la mienne sous le nom de Phelypera, mais il est possible qu'une partie des espèces que je n'ai plus sous les yeux appartienne aux Isogynes, me rappelant de mémoire leur forme large, voütée, à tête el rostre fortement réclinés en avant, l'égalité d’arrière-corps chez les deux sexes, etc. Quant à l’espèce dont j'ai fait le type du genre : Distigma Sch. el toutes celles qui lui sont analogues, ‘par la troncature normale du thorax au sommet, la légère (normale) inclinaison de la tête et du rostre, les différences de largeur et d’ampleur de l’arrière-corps dans les deux sexes, elc., ce sont des Platygynes Heterorhines, de ma tribu des Hype- rides, comme je vais le proposer tout à l'heure. — Sauf l'espèce typique ci-dessus, du Mexique, et son analogue de Colombie qui n’en est proba- blement qu’une variété, tous sont rares dans les collections. — Il y en à beaucoup d’inédites. Les Phylonomus européens de Schünherr nous présentent en premier lieu deux types bien tranchés d’Homorhines : L'un, ainsi que je l'ai dit déjà, a pour type le Punctatus Fabr. et esl plus particulièrement caractérisé par l’humérus développé, les élytres parallèles sur les côtés, caractère des espèces ailées. Dans ce groupe, le rostre est plus court et plus trapu, les 3° et 4° segments de l’abdomen très courts, ensemble pas plus longs que le deuxième. Dans l’autre, dont les types sont : Philanthus O1. et Palumbarius Ger., l’humérus est abaissé, l’élytre s’élargit soit vers, soit un peu après le milieu, où elle atteint le maximum de largeur : caractère des espèces aptères. Dans ce groupe, la longueur des 8° et 4° segments abdominaux est variable ; tantôt ils sont assez courts (mais jamais autant que chez le punctalus), élant ensemble néanmoins évidemment plus longs que le 2° ; chez quelques espèces plus aplaties et plus élargies du thorax, celles chez lesquelles le plus grand élargissement des élytres est au delà du milieu, ces deux segments sont plus longs que chez tous les autres, et atteignent ensemble au moins une fois et demie la longueur du 2°. Mais tous les passages entre ces deux extrêmes me paraissant exister dans la nombreuse série de ces espèces aptères, je ne pense pas qu'on puisse — par ce (4) Je ne regarde pas comme exotiques les espèces de l’Asie occidentale el septen- lrionale, de l’Afrique septentrionale, citées par Schônherr ; elles appartiennent à nos types européens. Classification naturelle des Curculionides. 061 caractère du moins — séparer ces quelques espèces d’un faciès tout dif- férent des autres. M. Capiomont, qui les connaît très bien, et qui a de nombreux matériaux, entre autres tous les types de Schünherr, pourra seul décider sur la validité de ce caractère sectionnel, selon Gerstaëcker (Stelt. Entom. Zeil., p. 391), d’une importance plus grande, selon Lacor- daire (Genera, VI, p. 12, note). Ceux des Phytonomus de Schônherr qui sont Heterorhines, appar- tiennent à sa division des Oblongt (Curcul. Disp. Meth., 176, et Gen. et Sp. Curcul., I, pars FE, p. 369 à 395) (1), et portent sur la majorité des especes de Hypera Germ. — Il faut y joindre l’Anceps Sch. qui est un géant dans ce groupe, qui, chose digne de remarque, est composé des plus petites de ce genre schôünherrien, car les deux groupes ci-dessus revus, contiennent seuls les grandes espèces, surtout celui des Aptères. — Gelui composé des Heterorhines me paraît très homogène, et pur d’éléments étrangers ; mais M. Capiomont, dont les judicieuses observations sur ce groupe difficile garantissent d'avance l'excellence des résultats qu’il en üirera, en sera le meilleur juge. Nous voici donc en présence de trois types bien tranchés dans leur organisation, le dernier surtout, devant faire partie de la seconde subdi- vision des Platygynes. D'un autre côté, nous avons deux noms disponibles : Hypera et Phyto- nomus. L'application de chacun de ces noms à tel ou tel type, sera néces- sairement plus ou moins arbitraire, mais je crois ce moyen préférable à la création de nouveaux noms. De plus, comme il nous faudra un #roi- sième nom, pourquoi ne pas nous emparer d’un nom tout fait, celui des anciens noms manuscrits de Dahl qui a été le plus répandu par les cata- logues et correspondances des Dejean, Dahl et Villa ? à savoir, celui de Donus ? Il ne reste plus que la question d'application spéciale de chacun d'eux. Or, le genre Hypera de Germear contenait en majorité des Heterorhines, et comme cel auteur n'a pas cité de type, et que sa première espèce est actuellement un Coniatus, il me semble le plus rationnel d'appliquer à nos petites espèces Helerorhines ce nom féminin, que je ne vois pas la nécessité de masculiniser. (1) Division qu’il a abandonnée dans son £. VI, tout en cherchant à les grouper de la même manière — mais dans le sens inverse — en commencant par les grandes espèces. 562 FH. JEKEL. Le nom de Donus Megerle, était particulièrement donné à l'époque à des espèces Homorhines aptères, il pourrait donc être appliqué à ce type. Le nom de Phylonomus nous reste pour le punctatus et ses analogues ailés, et si nous considérons que Schônherr dans son tome VE, a commencé la série de ses européens par les espèces de ce type, je crois avoir donné à cette question la meilleure solution possible. En conséquence, je propose d'établir ainsi qu'il suit l’ordre de relation de ces divers types, y compris les exotiques qui me sont connus : COLEOPTERA RHYNCHOPHORA. Familia : CORCOULIONHE EX. Subfam. : Curculionidi pr. d. seu Scopitarsi. sectio : PLATYGYNE. Divisio : PLATYGINI HOMORHINI (Carculionini seu Brachyrhini). Tribus : Phytonomides, 0 Gen. I. ALopaus Sch., Lacord. Gen. I. Donus (Megerle). — Hypera Germ. (pars). — Phytonomus Sch. (pars). Stirps L Elytris lateribus regulariter rotundatis, seu medio latio- ribus ; meso-metathoraceque normalibus ; abdominis segmentis 3-4 abbreviatis, simul secundo parum longioribus (Donus pr. d.). Typus : Philanthus Olix. Congen. : Palumbarius Germ., Oxalis Hbst., Circumvagus et Fus- catus SCh., puis les espèces de Schônherr, n° 16, 24 à 38, probablement aussi 20 à 23 ; Monticola Bach, Globosus Fairm., Cypris Reiche, Pictus Redtb., etc. Stirps IL Elytris subplanatis, mox pone medium latioribus; meso metathoraceque brevibus ; segmentis 3-4 abdominis majoribus, simul secundo sesqui lengioribus (Glanis Meg.). l 4 i i | | | | (l il | 1 1 [l 1 Classification naturelle des Curculionides. 265 Typus : Velutinus SCh. Congen. : Intermedius SCh., Cyrtus Germ., etc. Gen. Il. Payronomus Sch. (pars). — Hypera Germ. (pars). Stirps L Rostrum breve, crassum, Typus : Punctatus Kabr. Congen. : Isabellinus SCh., Nigrovelutinus Fairm., Rufus Sch., et plusieurs autres espèces, soil décrites, qui me sont inconnues, soit nouvelles dans nos collections. Sürps IL. Rostrum longiusculum, angustulum. Typus : Fasciculatus Hbst. Congen. : Lunatus Woll. qui n’est peul être qu’une variété cons- tante du Fasciculatus, ele. Gen. IV. LepipOPHORUS Kirby, Sch., Lacord. Gen. V. EurYcairus Waterh., Lacord. a Divisio : PLATYGYNI HETERORHIN! (R/yncheæni seu Mecorhini). Tribus : Hiyperides. Gen. I. PuezyperA (Jekel), coll. Bowring et Jekel. — Phytonomus (pars) Sch. — America. (Segmento ultimo abdominis penultimo haud longiore). Typus : Distigma Sch. Congen. : Schüppelii, Melanocephalus, Germari, Confusus Sch., et beaucoup d’autres espèces inédites (1). (1) Les Cephalalges Sch. appartiennent à ma section des Isogynes Heterorhines la conformation identique de l’arrière-corps chez les deux sexes, la forte inclinaison de la tête et du rostre, la troncature très oblique du thorax, etc., les placent dans un même groupe d'Isogynes avec les Phytonomus madagascariens (Chloropholus Dej.) et quelques-uns des Phytonomus américains, soit de Schünherr, soit inédits. 564 H. JEKEL. Gen. Il. HYPERA Germ. (pars). (Segmento ultimo abdominis penultimo subduplo longiore). Typus : Rumicis Linn. Congen. : Les espèces citées ci-derrière et tous leurs analogues, c’est-à-dire les espèces schônherriennes n° 42 à 86, moins Dissimilis et Mixtus, qui sont des Limobrus, et peut être aussi quelques autres qui me sont inconnues ; plus Balteatus Chevr., Aurifluus Waltl, Maculipennis VFairm., Plagiatus Redtb., etc. Le Phyton. armillatus F., Sch., pourrait bien être un Procas, c’est certainement un Heterorhine. Gen. II. Limopius Sch. Typus : Déssimilis Herbst. Congen. : Méixtus Sch., Globicollis Reiche, etc. Gen. IV. HYPERODES Jekel. — Läistroderes Sch, (pars). (Voyez plus bas, à Part. Listroderes). Typus : Listroderes humilis Sch., et plusieurs autres petites espèces de cet auteur. Gen. V. Conrarus Germ., tel qu'il se compose dans Schônherr, les calalogues de Schaum et de Marseul. 9, Listroderes Sch. Ce genre schünherrien est dans le même cas que ses Phylonomus. Ses espèces de l'Amérique méridionale sont Homorhines, c'est-à-dire à rostre exactement semblable dans les deux sexes, en proportion avec l'ampleur de larrière-corps de chacun. Par leurs scrobes peu profondes, peu obliques et évanescertes bien en avant des yeux, elles s'associent admirablement aux Cylindrorhinides, un des groupes les plus naturels de la méthode Lacordaire. Elles ont, en outre, entre autres caractères accessoires (et ils sont nombreux) qui les distinguent de ceux de l'Amé- rique septentrionale, ceux immédiatement saisissables d’avoir le scape de l'antenne empiétant plus ou moins sur l'œil — atteignant même quel- quefois la partie supérieure de sa circonférence — et le premier article Classification naturelle des Curculionides. 565 du funicule pour le moins aussi long — très souvent même plus long — que le deuxième. Leur rostre est sensiblement plus étroit que la tête à la base, parallèle jusque près de son extrémité qui est élargie et épaissie, avec la largeur du front et du rostre régnant parallèlement. Le thorax est chez tous fortement élargi antérieurement, aplani, et justifie entièrement le nom qui leur à été appliqué. Ge sont ces espèces qui devront retenir le nom de Lastroderes, Schôünherr ayant pris pour type le Costérostris (Cureul, Dispos. Method., p. 459). ses espèces de l'Amérique septentrionale, au contraire, sont Hetero- rhines, C'est-à-dire à rostre plus ténu, plus allongé et plus atténué en avant chez le sexe le plus volumineux (3). Les scrobes atteignent très près de Pextrémité chez les ; chez les ®, elles sont visiblement plus distantes de l’ouverture buccale, ce qui amène comme conséquence — en raison des principes ci-dessus établis — le plus grand éloignement de l'insertion de l'antenne chez ce sexe. Ces scrobes sont profondes et linéaires sur toute leur étendue, complètes jusqu'aux yeux. Le deuxième article de leurs antennes est beaucoup plus long que le premier. Les unes, la plupart de grande taille (Caudalus, Squamiger, Inæquali- pennis) ont, ainsi que l’observe M. Lacordaire (loc. cit., p. 344 note 2), quelques rapports avec les Plinthus pr. d. (Lacord.), et me paraissent pouvoir en être rapprochées, ainsi que le genre Eudocimus, auquel elles ressemblent davantage qu’à tout autre groupe, et qui ne devra pas rester près des Heilipus. Elles se distinguent de quelques autres espèces de l'Amérique du nord, relativement très petites (ex.: Humilis Sch.), par leurs élytres plus planes en dessus, conjointement émarginées à leur base, à côté de cette base, remontant assez anguleusement en dehors et au delà des côtés de la base du thorax, avec les épaules assez obliquement et brusquement abaissées, puis les côtés parallèles jusque près des trois quarts de la longueur ; elles sont ensuite étranglées dans leur partie pos- térieure rétrécie, et leur sommet est prolongé aiguêment, formant parfois une sorte de queue quelque peu recourbée inférieurement chez certains &. L'antenne a son scape atteignant seulement l’œil, sans empiéter sur lui, et le deuxième article du funicule est beaucoup plus long que le premier, Le rostre, long, contigu à la tête qui est très courte et enfoncée presque jusqu'aux yeux, affecte conjointement avec elle une forme subconique, est pour ainsi dire aussi large qu’elle à sa base, el se rétrécit insensi- h° Série, TOME IV. 36 566 H. JEKEL. — Classification naturelle des Curculionides. blement jusque vers l’extrémité qui est un peu élargie ; de plus, les yeux étant latéraux, le front se trouve avoir une bien plus grande largeur que chez les vrais Listroderes, et sert de base au cône supposé que forment la tête et le rostre pris ensemble. Le thorax est à peine élargi antérieu- rement, convexiuscule, et ne justifie déjà plus le nom imposé au genre. Je nomme cette coupe Listronotus, Car il n’y a en effet que le dos de l'élytre qui soit aplani. Les quelques espèces de l’Amérique du nord qui sont petites, relati- vement à la majorité des précédentes, ont le rostre plus trapu, moins allongé, presque parallèle, à base visiblement plus étroite que la tête qui est moins courte, plus convexe, et dont les yeux montrent une plus grande partie de leur surface en dessus (à peu près comme dans les Léstroderes pr. d.), sans cependant mordre sur le front qui est aussi large que le rostre, ce qui les distingue des Hypera, dont l'œil plus développé en dessus, rend le front sensiblement plus étroit que le rostre, qui est aussi plus arrondi sur ses côtés, plus cylindriforme, et dont le premier article du funicule n’est pas plus court, souvent plutôt plus long que le deuxième, comme chez les Listroderes pr. d. EL comme sous beaucoup d’autres rapports c’est avec les Hyperides que ces petites espèces cadrent le mieux, c’est dans ce groupe que je propose de les placer. Leur thorax est à peine élargi antérieurement, convexiuscule, rugueux ou fortement ponctué, et justifie encore moins que chez les précédents le nom de Léstroderes. — Leurs élytres sont (comme chez les Hypera) plus convexes, moins allongées et moins parallèles, plus ovalaires enfin, simplement tronquées ou très légèrement émarginées à leur base, avec l'humérus développé et arrondi, leur extrémité est aussi conjointement arrondie. Le Léstroderes humilis Sch. une des plus répandues dans nos collections, peut être regardée comme le type de cette coupe. Je la distingue sous le nom de Hyperodes. Dans une prochaine étude, je me propose d'entrer dans de plus grands détails sur les divers sous-types contenus dans chacun de ces trois groupes principaux, dont le premier, appartient à mes Platygynes Homo- rhines, Wibu des Cylindrorhinides Lacord., le second, à mes Platygynes Heterorhines, ibu des Plinthides Lacord., et le troisième, même division, tribu des Hyperides Jekel. Cet ancien genre schôünherrien contient au moins une centaine d'espèces, tant décrites qu'inédites. Les vrais Listro- deres en contiennent à eux seuls la plus grande moitié. EL D —— DE LA DIRECTION À DONNER AUX ÉTUDES ENTOMOLOGIQUES Par M. LÉON DUFOUR, Président honoraire de la Société entomologique de France. (Séance du 22 Juin 1864.) I. GÉNÉRALITÉS. Mes bien chers Collègues , Avant d’avoir usé tout l'acier d’une vie depuis si longtemps aiguisée, j'ai voulu venir me retremper au milieu de vous, j'ai voulu inaugurer ce fauteuil présidentiel décerné par votre généreuse indulgence au vétéran de l’entomologie, j'ai voulu, enfin, vous consacrer mes ultimes pensées sur l’aimable science qui charme nos loisirs. Quand on à vieilli dans l'étude et dans l’observation; quand, pour sup- pléer à l’infidélité de la mémoire, on a eu la précaution de consigner par écrit et les faits et les idées à mesure qu’ils se déroulaient dans la pra- tique de l’observation, on peut, en coordonnant ces matériaux, servir encore sa propre instruction ainsi que celle de ses contemporains et de ses SUCCeSSeurs. Dans les soixante et quelques années d’une vie constamment laborieuse, consacrée, en dehors des devoirs professionnels, à l'étude des sciences naturelles, ce n’est pas un grand mérite de savoir un peu plus que ceux qui, poursuivant la même carrière, n’ont pas mis à s’instruire l’activité incessante d’une organisation privilégiée sous le rapport de la santé et du libre exercice de ses facultés. En m’asseyant sur l'honorable fauteuil qu'avait si dignement occupé mon illustre ami Duméril, je tenais à vous témoigner par ma présence 568 LÉON DurFOoUr. combien j'étais heureux de l'héritage que vous m'avez légué. J'en com- prends et la valeur et les difficultés. Je viens donc m’entretenir avec vous, mes chers collègues, de la direc- tion à donner à l'étude de l’entomologie. J'avais déjà eu lhonneur de vous adresser quelques lignes à ce sujet, mais elles ne se sentaient que trop de ma précipitation à les tracer et de mon émotion à la nouvelle d’un poste si éminent et si inespéré. Il y a plus d’un grand demi-siècle que notre Latreille disait : « On ne travaille plus d’après la méthode réaumu- rienne, et l’entomologie ne se réduit aujourd’hui qu’à une ennuyeuse et inextricable nomenclature. » (Hist. des Fourmis, p. 327.) Depuis que le législateur de l’entomologie a porté ce grave pronostic, nous avons fait, on ne saurait le contester, de grands pas dans la voie ouverte par Réaumur, De Géer, Swammerdam et autres célèbres scruta- teurs des mœurs et des métamorphoses des insectes. La tendance des esprits vers ce genre d’études se prononce de jour en jour davantage, et, sans se faire trop d’illusion, il est permis de croire que les observateurs dont je viens d’articuler les vénérables noms renaissent déjà de leurs cendres. Comme toutes les sciences, comme toutes les inslitutions humaines, l’entomologie a ses phases d’incertidude, de station, de tourmente, mais elle a aussi ses progrès réels, et le temps n’est pas éloigné où l’on traitera avec la dignité méritée cette histoire de mœurs des insectes, si féconde en merveilles, en sublimes contemplations et en idées philosophiques sur le rôle de pondération que la Providence leur a assigné dans la hiérar- chie des êtres. L’entomologie n’a acquis le droit de science exacte que par la bienheu- reuse révolution opérée par le fondateur de la nomenclature binaire. Le divin Linné proclamait une grande, une immuable vérité lorsqu'il disait : Nomina si nescis perit et cognitio rerum. Avant l'ère ouverte par cet Aristote du Nord, voyez quels embarras, quelles fluctuations nous légua Réaumur pour l’appréciation des espèces dont ce phare des observateurs nous à déroulé la vie privée avec des détails si saisissants. Tous, tant que nous sommes, nous avons procédé, dans ces attrayantes études, par la méthode technologique devenue aujourd’hui universelle. Puis chacun, suivant la trempe de son esprit, ses inspirations, sa vocation pour tel ou tel ordre de cette classe sans limites, s’y est livré avec plus ou moins de passion. L’imagination voit de toutes parts, dans l’immense atelier de la science, d’'habiles manœuvres empressés à l’envi à exploiter, Études entomologiques. — Généralités. 569 tailler, polir, repolir leurs matériaux pour l'érection du temple monu- mental. Mais où est-il l'architecte qui, opulent de son propre fonds et em- brassant avec ce tact exquis, dont la nature est si avare, l’ensemble de ces matériaux, peut leur assigner leur place respective ? Hélas ! la science en demeure toujours veuve. Latreille n’est point encore remplacé, malgré le grand nombre d'illustrations qui lui ont succédé. Toutefois, sous l'égide de la tradition et de son immortel Genera, qui a enfanté tant d'écrits, l’entomologie marche et progresse. Je le répète avec une conviction mürie par une longue expérience : Comme vous tous, mes chers collègues, j'ai activement chassé par monts et par vaux les insectes, j'en ai admiré les formes, le brillant des cou- leurs, j'ai scruté, la loupe à l’œil, la composition des pattes, des antennes, des pièces de la bouche, afin d'arriver à la famille, au genre, à l'espèce. Je m’enivrais de mon sujet, j'étais fier d’une modeste collection, d’abord toute nationale, mais où plus tard sont venus s'inscrire les noms de généreux amis. Avouons le, ce n’était là que la stérile contemplation d’un vaste ossuaire qui ne parlait qu'aux yeux et nullement à l'esprit et à l’âme. Le vrai culte de la science a d’autres exigences. Ces squelettes pénétrés de vie ont des organes intérieurs qui provoquent et régissent les actes du dehors. Pour faire servir ceux-ci à l’histoire bien entendue de notre science, il faut épier sur la terre, sous le sol, dans les eaux, dans les airs, sous les écorces, dans la profondeur du tissu ligneux, sur les divers végétaux, dans les sables du désert, même sur et dans le corps des animaux; il faut épier, dis-je, la vie ou privée ou sociale, l’intel- ligence, l’industrie, les amours, les luttes, les combats, les dévastations, enfin ces fabuleuses métamorphoses qui semblent le roman de la science. J'aurais bien mauvaise grâce à m’élever contre les soins à donner aux collections entomologiques, moi qui, dans Pintérêt de mon instruction, m'occupe el me préoccupe constamment des moyens de les conserver. Mais on peut en convenir ici en famille, quelques collègues font de leurs opulentes vitrines des expositions de luxe et d’ostentation où le but scien- tifique est parfois perdu de vue et où la dépense de la plus précieuse den- rée de la vie, le temps, dégénère en une aflligeante prodigalité. Abordons un instant, avec les amis sensés de la bonne entomologie, cette surencombrante multiplicité des genres, infligée très souvent par la soif d’une futile célébrité. Les amis fervents de notre science aimée sont alarmés, effrayés de cette technorrhée progressive qui devient une conspi- 570 LÉON DuFOUR,. ration flagrante contre la mémoire et qui va nous entratner forcément à la désolante mononymie, à la confusion des langues, au chaos. Et puisque le but principal de la classification est d’amener à la déter- mination de lPespèce par la voie la plus sûre et surtout la plus facile, pourquoi ne pas se contenter, pour le soulagement de la mémoire, d’éla- blir dans les groupes populeux des divisions bien formulées, comme l'avait pratiqué Latreille dans son Genera modèle ? Et sans sortir de l’entomologie de notre vieille Europe, le zèle par trop électrisé de novateurs n’a-t-il pas manqué et au respect dû à nos maîtres et à la justice envers la science en oubliant sans pitié des noms dès long- temps consacrés pour les chefs de certaines familles naturelles ? Certes, je suis loin de repousser la formation de nouveaux genres quand on découvre des types inconnus fortement accusés ; mais dans l'intérêt de la science comme dans celui de notre cerveau, je réclamerais plus de réserve, plus de sobriété dans cette fabrication technologique. Au train dont marchent aujourd’hui les scrutateurs passionnés des in- sectes des deux hémisphères, il n’y a pas, il ne peut pas y avoir un ento- mologiste dans l’acception de ce nom. Nous n'avons plus que des spécia- listes, tels que : arachnistes, coléoptéristes, hémiptéristes, hyménoptéristes, lépidoptéristes, etc. Chacun dans ses études limitées sonde toutes les pro- fondeurs du sujet, et les plus empressés voulant sauvegarder l'initiative du baptême générique, nous inondent de dénominations souvent fondées sur des traits peu conformes aux préceptes de la science. Permettez au vieux praticien des études de mœurs, au scalpel non encore rouillé, qui depuis un demi-siècle cherche à établir les corrélations mutuelles entre les actes extérieurs de la vie et l’organisation intérieure, d’esquisser à grands traits le genre de vie, les habitudes, l'intelligence, industrie, les métamorphoses de ces petits animaux qui surpassent en phénomènes organiques les magnates de la zoologie. Et que le spirituel évêque d'Hippone avait raison lorsque, pour célébrer la toute-puissance créatrice de Dieu, il prononçait avec les degrés d’une seule épithète ces admirables mots : Magnus in magnis, maximus in minimis ! Gelte grande idée, si pittoresquement rendue, n’a-t-elle pas pris sa source dans la sé- rieuse contemplation des insectes industriels, tels que l’Abeille, la Fourmi, l'Araignée ? Certainement le prélat, en se reposant de ses graves médita- tions religieuses sur la sèche pelouse d’Hippone , avait dû suivre d’un œil curieux cette population d’infiniment petits se livrant à tous les actes d’une vie agitée au milieu de ces frêles herbes que l'imagination convertit Études entomologiques. — Généralités. 571 en forêts. Je suis tenté de croire que, sans le savoir, le pieux observateur était entomologiste. Dans la galerie restreinte des faits et gestes des insectes, ce n’est point un faible mérite que de se tenir en deçà des limites d’un sujet si élastique, si entrainant, si passionnant. Toutefois, je ne fais pas uniquement appel à mes longs souvenirs, à mes observations publiées; nourri des immortels ouvrages de Réaumur, De Géer, Swammerdam, Lyonet, Latreille, sources fécondes en importants documents, j'ai aussi puisé une riche moisson, pour les métamorphoses surtout, dans les immenses répertoires de Westwood, Bouché, Ghapuis et Candèze, dans les exquises recherches de Perris, dans les intéressantes observations de Goureau, Laboulbène, Mulsant, Pérez et de plusieurs autres bons esprits. Dans cette revue cursive de tous les ordres d’insectes, mon but principal est de stimuler le zèle de mes collègues vers ce genre d’investigations si propre à illustrer la véritable, la pure histoire de ces peuples d'animaux. Avant d'aborder l'étude de mœurs de ces petits mais gracieux orga- nismes dont le régulateur des suprêmes harmonies a bien amplement com- pensé l’exiguité de la taille par la prodigalité des types et les dons de lin- telligence, disons-le, pour n'avoir plus à le redire, que les talents et l’in- dustrie sont l'apanage exclusif du sexe femelle ou de ce qu’on appelle les neutres qui ne sont, dans le fait, que des femelles incomplètes ou avortées. La nature, en conférant à ce sexe seul les devoirs de la maternité et les soins de la progéniture, lui devait, comme conséquence de rigueur, les moyens de sauvegarder la famille; et son génie créateur a multiplié à l'infini les conditions nécessaires à atteindre ce double but. Je sais qu’une lecture prolongée entraîne la lassitude des auditeurs et parfois plus encore. Je me bornerai donc, si votre indulgence s’y prête, à vous parler dans la première séance, Arachnides et Coléoptères ; dans la seconde, Labidoures, Orthoptères, Névroptères el peut-être Hyménoptères; enfin, dans la troisième, Hémiptères, Lépidoptères, Diptères. 572 LÉON DUFOUR. EE: ARACHNIDES. En donnant à la classe des insectes toute lextension linnéenne, les Arachnides se présentent au premier rang, tant pour le poste classique que pour l'intelligence et l’industrie. C’est l’Institut de lentomolozie. La nature , mère si bonne, si équitable, a voulu les dédommager de l'aversion et du dédain qu’elles inspirent à ceux qui les connaissent à peine, en les dotant d’un talent artistique porté au plus haut degré. « En tout sens, l’Araignée est un être supérieur, » a dit le spirituel auteur du livre intitulé l’Insecte, et Sénèque, en parlant des rets de l’Araignée, dit : « Nascilur ars ista, non discilur. » Depuis plus d’un demi-siècle, les préjugés, la superstition sur ces habiles manufacturières sont tombés devant les travaux remarquables de Savigny, Walckenaër, Latreille, Sundeval, Lucas et quelques autres observateurs, parmi lesquels j’ose me ranger, épris que je suis pour les filles d’Arachne d’un amour, d’une passion que l’âge n’a point encore affaiblis. Enfin, tout récemment, un savant collègue des régions équatoriales, le docteur Vinson, de l’île de la Réunion, vient d'illustrer de la plume et du pinceau ces filandières exotiques. Dans la galerie de l’industrie arachnidienne, qu'à peine je puis eflleurer, je suis obligé de perdre de vue la classification. Laissons dans son coin obscur l’Araïgnée domestique, à laquelle il serait de toute justice de conserver le nom générique d’Aranea. Sa nappe gros- sière et résistante témoigne encore de la prévision du fabricant, puisqu'elle était destinée à supporter le poids de la grosse poussière et des déblais de la maison. Allons admirer dans les champs un artiste plus ingénieux, plus recher- ché pour la finesse et l’élonnante régularité de son tissu; arrêtez un ins- tant vos regards sur l’Epeira diadema, parée de sa robe de noces damas- quinée d’arabesques symétriques. Voyez son crible vertical dont les fils échappent à l'œil quand ils ne sont point, à l'aurore, émaillés par les diamants fugaces de la rosée. Au déclin du jour, contemplez l'artiste à l'œuvre : ses filières, qui sont aussi ses navettes, s’épanouissent et fonc- tionnent avec une élonnanle activité sans un moment de relâche. Les Études entomologiques. — Arachnides. 978 peignes de ses ongles saisissent l’insaisissable fil qui ne se rompt jamais malgré les mille tours qu'il subit. Le plan est aussi vite conçu que promple- ment exécuté. Son ret vertical se fixe aux angles du support par de solides cordons. L’aire de ce ret a des rayons également distancés qui se portent de la circonférence au centre, et entre eux se voient des fils hori- zontaux parallèles attachés chacun par un invisible nœud inconnu sans doute à nos tisserands. A un des angles de cet ouvrage féerique, la pa- tiente et prévoyante Arachné s’est ménagé une Lente, une guérite habile- ment dissimulée, où elle se tient en sentinelle vigilante. Tous les fils de son vaste et fragile réseau, ébranlés par une proie tombée dans le piége, viennent retentir à la porte de sa tente et l’avertir qu’il faut fondre sur sa victime. Deux grandes el belles notabilités arachnidiennes du même genre Epeira, VE. fasciata, avec sen abdomen zèbré, et VE. sericea, avec son ventre festonné, méritent les honneurs de la mention artistique. Il faut voir leur prestesse, leur habileté à emmaillotter leurs victimes, fussent- elles des Acridium, malgré le puissant ressort de leurs pattes posté- rieures. En un clin d'œil ces intrépides fileuses enroulent, pelotonnent de cent tours d’un fil invisible ces récalcitrants Orthoptères. Elles enchainent, paralysent leurs brusques mouvements, et, sans les mettre à mort, les condamnent à un supplice, à une question inouis. Mais notez bien que ces Épeires, ainsi que beaucoup d’autres Araignées, ne sont point poussées à cette cruelle momification par l’aiguillon de la faim : c’est simplement dans un esprit d’approvisionnement et de réserves pour les besoins à venir. Ges deux grandes manufacturières fabriquent pour leur progéni- ture un fort cocon en forme de ballon, d’une étoffe qui a la consistance du satin. Mais il est un phénomène de locomotion aérienne qui a été le sujet de plusieurs explications et controverses. Comment une Araignée, avec son ventre gros et lourd, peut-elle s’élancer d’une rive à Pautre d’un ruis- seau sans passer dans l’eau ? Comment peut-elle franchir dans les airs de longs espaces ? Il faut ici des observations pratiques et des expérimentations délicates. Tout cela rentre dans l'histoire bien comprise de notre chère science entomologique. Voici comment notre agile funambule s’y prend pour traverser, sans se mouiller, un ruisseau où elle veut établir et suspendre son filel de chasse, son iragnon. Admirez son génie. Après avoir fait l'étude des lieux et cal- culé sans doute toutes les chances du succès, elle prend position sur une plante de sa rive et met aussitôt en exercice aclif son appareil de filature, 97! LÉON Durour, Elle fixe d’abord un ou plusieurs brins de soie au point de son prochain départ. Les filières lächent une fusée de fils qui flottent au gré du zéphir et dont quelques-uns vont s’accrocher aux plantes de la rive opposée. L’attentive Araignée constate par la résistance et la tension du fil que la traille provisoire d’un bord à l’autre est établie. La hardie danseuse de corde ne balance pas à se confier à l’imperceptible fil qu’elle double et redouble dans diverses traversées. Voilà le pont volant où doit être sus- pendu le filet de chasse. Le second mode de locomotion aérienne dans un grand espace atmo- sphérique tient encore du merveilleux, mais s'opère par les mêmes ma- nœuvres que le précédent. Il y a vingt ans, alors que s’agitait cette ques- tion aérostatique, je mis au bout de mon doigt une jeune Epeira dans le but d’épier sa tactique d'évasion. Après de vaines expériences, le hasard me servit enfin à souhait, et l’Araignée me donna un spectacle ravissant. Sans la perdre un instant de vue, je vis ses filières se mettre en jeu, et tout aussitôt Arachné émit des fils qui éludèrent mes regards. Quelle fut ma surprise de la voir s’élancer et courir dans les airs pour aller prendre pied sur le parapet d’un pont distant de trois mètres du lieu de ma sta- lion. Peu de semaines après, je renouvelais cette expérience dans un jardin, en présence de plusieurs témoins. Pour le coup, la traversée aérienne fut des plus complètes, des plus concluantes. Le brin de soie, fixé d'abord à mon doigt, alla se coller au fait d’un toit, à dix mètres au moins de dis- tance. La funambule, à la surprise, à l’ébahissement de tous, vola, sans perdre l'équilibre, sur eette corde inaperçue. Mais une autre industrie arachnéenne, toute différente de celle des fabricantes de réseaux, va nous révéler un génie artistique bien supé- rieur : c’est celle de la Mygale maconne de nos contrées méridionales. Ce n’est point dans les airs, dans les buissons, au grand jour, que la Mygale étale son savoir faire ; c’est dans les profondeurs du sol, parfois même à deux pieds de sa surface, que la modeste et habile ouvrière vient fonder sa tanière. Tout son organisme est adapté à cette immuable desti- née el elle ne pouvail point se récuser sans risquer son existence. Son corps est trapu, avec des membres courts, robustes, pouvant se ployer étroitement sur lui. Elle est armée jusqu'aux dents. A l’aide des rateaux mobiles de ses mandibules et avec ses griffes, la Mygale creuse son clapier dans une exposition calculée. Personne ne Jui a vu tracer son plan, sa ligne circulaire et donner le premier coup de pioche, car c’est dans la nuit, à la faveur de ses huit yeux de chat, qu’elle procède à son enfouissement en expulsant au loin les déblais. Ce conduit (=b x 4 Éludes entomologiques. — Arachnides. 57 est fléchi de distance en distance, afin de s’assurer, elle et sa famille, contre les accidents et les ennemis. Ce travail de mine achevé, il fallait dérober aux yeux jusqu’à l'existence de sa retraite ténébreuse et pourtant se ménager la faculté d'en sortir afin de vaquer à sa subsistance et à ses amours. Et je le redis avec quelque complaisance, c’est au sexe féminin seul qu'incombent et le talent artis- tique et les soins, le sentiment de la famille. C’est ici surtout qu'éclatent le génie et la prévision. La poterne de la tanière est une porte orbiculaire avec une charnière qui lui permet de se lever et de s’abaisser, absolument comme la trape de nos caves ou de nos galetas. Légèrement bombée en dessous à la façon d’un coussin et taillée en bizeau dans son pourtour, elle est uniformément tapissée de soie, tandis que extérieurement elle est terreuse et en toul semblable au sol environnant. Étonnante précaution ! La trappe s'adapte à ce dernier par une rainure dont la finesse surpasse celle d’un cheveu. Quand la Mygale part pour la chasse, elle soulève sa poterne dont la char- nière, en même temps souple et solide, est faite de brins de soie enche- vetrés en un cordon plat dissimulé. O sublime intelligence ! Quel mortel sera jamais appelé à assister à cette ingénieuse fabrication qui peut défier toute l’habileté humaine ? Aussitôt après la sortie de la Mygale, l’opercule retombe sur orifice, et au retour de ‘la chasse elle s'accroche avec ses griffes pectinées aux aspé- rités de sa porte pour la soulever et entrer dans son réduit. Un jour, étant au côteau de Castelnau, près Montpellier, où ces Mygales ne sont point rares, je tenais à les étudier sur place. C'était, hélas ! en 1814, et j'avais bon pied, bon œil !... Il fallut se mettre ventre à terre pour découvrir ces poternes si convoitées. Lorsque la rainure se trouvait tant soit peu entrebaillante, c'était l'indice de la présence, derrière la porte, de la Mygale qui, sans oreilles, ni tympan visibles, avait pu entendre mes pas, el se tenait là aux écoutes pour sauvegarder sa demeure et peut-être ses enfants. En essayant de soulever légèrement l’opercule avec une épingle introduite dans la rainure, on sentait que la vigilante Mygale s’accrochait unguibus el rostro à la tapisserie de sa poterne, et ses eflorts de traction se révélaient par de petits mouvements saccadés. Alors, en enfonçant une forte lame de couteau à quelques centimètres au-dessous de la trappe, on barrait cruellement la retraite à la courageuse Arachnide. Par un mouvement de bascule on lançait au loin avec la terre la Mygale qui, confuse et stupéfaite de la trahison, se laissait saisir sans résistance. Mon amour pour les ingénieuses Araignées m’entraînerait trop loin si je n’opposais pas une sévère réserve à cette inclination, Mais comment 576 LÉON Durour. résister trop absolument au souvenir de tant de célébrités artistiques qui me presse de toutes parts ? C’est la petite et agile Lycosa de nos jardins, avec son sac ovigère sous le ventre ou avec ses nombreux enfants sur le dos. C’est la fameuse Tarentule, le colosse des Lycosa, tantôt retirée dans son réduit souterrain, à orifice, à fleur du sol, d'où l’on peut la faire sortir en agitant à cet orifice un épillet de Graminée qu’elle prend pour une mouche, tantôt élevant au seuil de sa tanière une tourelle, un bastion, un observatoire pour amorcer une proie volante qui devient sa victime. C’est la jolie Clotho, ourdissant sur le rocher à nu une tente en forme de calotte, à plusieurs échancrures, où elle élève sa famille et où, après l'émancipation de celle-ci, elle vient mourir sous un pavillon devenu son berceau et son tombeau. Cest le grand, le beau, le grave Sparassus Dargelas, où qui se cache sous un bloc calcaire, ou qui, habitant au grand jour le rocher, s’y livre à des glissades plutôt qu'à des courses rapides, toutes les pattes latéralement étendues ; sa tente, d’un fin taffetas, ressemble à la coquille appelée Patelle ; il s’y tient à l'abri du mauvais temps et de ses ennemis, et il y file un cocon parti- culier, réceptacle de ses œufs. C’est son émule exotique de l'extrême Orient, le Sparassus anamita, cohabitant à Saïgon le hangard de nos con- quérants cochinchinois. Un tendre souvenir se rattache à cette grande Arachnide, publiée dans nos Annales, el que je dois à mon fils, revenu de cette lointaine expédition avec ce butin que personne ne lui envia. C’est le singulier et rarissime Selenops, plat et latérograde comme l’Hip- pobosque, que jadis je découvris sur la roche à nu de l'Espagne, et qui se dérobe comme un éclair au doigt qui veut le saisir. J'en ai donné l’histoire. Le savant docteur Vinson nous à transmis dans son beau livre deux espèces de ce même genre, l’une de Madagascar, lautre de l’île Bourbon. C’est ce petit, curieux et bossu Palpimanus qui me tomba sous la main dans le royaume de Valence, il n’y a pas moins de cinquante ans ; j’en ai donné la description et la figure, et M. Lucas a retrouvé, ainsi que d’autres entomologistes, ce même type en Algérie. Il a la démarche lente et placide, el ses tarses antérieurs frangés lui servent de tentacules ou d’organe de palpation. Voyez ces Macrocéphales d’'Eresus, au corps trapu, aux pattes courtes et robustes, formant par leurs habitudes deux castes distinctes ; les uns de grande taille, terricoles et lucifuges, E. émpertalis et Guerinii, le premier se cachant sous les pierres, en Espagne et à Montpellier, le second péné- irant dans les réduits des huttes des Arabes du désert, tous les deux ma- raudant sans doute dans la nuil; les autres, chasseurs au grand jour, Études entomologiques. — Arachnides. 577 guettent leur proie sur des plantes épineuses où ils se fabriquent des retraites tubuleuses, E. acanthophilus d'Espagne et d'Algérie. Et quel tour de force de l’omnipotente nature d’avoir créé exception- nellement une Araignée aquatique, Argyroneta, üissant dans l’eau même un cocon imperméable qui renferme sa progéniture! Il faut lavoir vu pour y croire, et je l'ai vu. Admirez sur les vitres de votre fenêtre la prestesse du Salticus où Attus se tenant en arrêt, à la facon du chien de chasse, devant une Mouche et ayant ses palpes velus en vibration ; il s’élance comme un trait sur sa vic- time, et si parfois il manque son coup, il reste suspendu à son fil de sau- vetage, collé au point du départ, pour se remettre au guet. Quel arachnophile tant soit peu passionné sera assez favorisé pour suivre de l’œil ces Galeodes du désert algérien que j'ai cherché à illustrer par le scalpel et le pinceau ? Par leurs formes comme par leur genre de vie, on peut y établir deux phalanges, les uns au corps svelte, aux longues pattes velues, hardis et véloces coursiers, poursuivent leur proie jus- qu'aux sommets des arbustes. Qui nous dira les péripéties de leurs chasses, leurs amours, leurs combats ? Les autres Galéodes, au corps ramassé, aux pattes courtes, guettant, blottis sous un abri dissimulé, une proie qui éternise souvent leur jeûne. Quel observateur, à la patience éprouvée, au pur crystallin, nous donnera sur eux un tableau de mœurs ? Cette galerie abrégée, où j'ai dû laisser innommées tant de célébrités artistiques, je la termine par un vœu de mon scalpel, que mon âge lègue à mes successeurs, celui de consulter les entrailles de ces Arachnides exotiques, à physionomie et à structure si étranges, les antiques Phrynus et Thelyphonus, et le moderne et bien singulier Arachnoura de notre savant collègue M. Vinson. 578 LÉON DUrFOUr. III. COLÉOPTÈRES. Les Coléoptères ne sont certes ni industriels ni industrieux. S'ils ont acquis dans les collections une si immense: préférence sur les autres ordres d'insectes, ils la doivent à la dureté presqu'inaltérable de leur cuirasse tégumentaire, au jeu si varié de leurs formes, aux mille cou- leurs d’or, de cuivre, d’airain, d’émeraude, de pourpre, d'ivoire qui les émaillent et qui saisissent, passionnent les regards. Toutefois il ne faut pas leur dénier, du moins au sexe féminin, quelque intelligence, un grand tact botanique qui leur donne la faculté de discerner les espèces végétales et leurs parties, comme racines, tiges, feuilles, sommités, fruits, bois mort, dans le but de leur confier les germes de leur progéniture qui doit y trouver sa subsistance. Quoique, dès l’origine de la classification, les Coléoptères soient à la tête des insectes hexapodes broyeurs et que, par habitude, on les y ait main- tenus, le scalpel, qui est la pierre de touche de la méthode naturelle, leur refuse ce poste eties relègue en seconde ligne après les Orthoptères. Dans sa justice distributive, la nature a réservé à l'historien des Goléop- tères une large compensation dans le spectacle magique de leurs méta- morphoses, qui rivalisent avec celles des Lépidoptères, lyménoptères, Diptères, etc. Les habiles scrutateurs du siècle dernier, qui ne se laissaient point halluciner par les formes extérieures, nous ont initiés à ces phéno- mènes, à ces miracles, à ces évolutions d’une triple vie, et leurs émules de notre époque, marchant sur leurs traces, ont payé un honorable tribut à cet esprit d'observation. Dans cette revue des divers âges des Coléoptères, je ne saurais qu'ef- feurer le sujet après les savants historiens des métamorphoses dont j'ai parlé dans les prolégomènes. Je suivrai l’ordre classique des familles naturelles. La Cicindela au pied léger, ce cerf de l’entomologie, se présente dans la première phase de son existence sous la forme d’une larve allongée, molle, contrefaite, bossue. Mais cette bosse n’est point un écart de l’or- ganisme. Couronnée de fines spinules, armée d’un double crochet, elle à Études entomotogiques. — Coléoptères. s 279 pour altribution de donner à la larve la faculté de grimper dans sa longue cheminée souterraine, afin d'arriver à sa fenêtre pour y guetter sa proie, car elle est carnassière. Blisson nous à fait connaître la nymphe. La prodigieuse tribu des Carabiques, devenue dans ces derniers temps une immense nation, comptait à peine, à l'époque de Fabricius, trois ou quatre cents espèces ; elle en a aujourd’hui plus de trois mille. Leurs larves, carnassières comme eux, s’abritent dans la terre où elles subissent leur transformation en nymphe emmaillotée. La plupart de ces larves ont sur le dos des plaques coriacées brunâtres et sont armées de fortes mandibules. Leur abdomen se termine par deux appendices cornés de configuration variée suivant les espèces. Depuis Rœsel et Swammerdam, tous les pêcheurs des grands Dytiscus connaissent leurs larves effrayantes par leurs longues mandibules en forme de pinces arquées. Elles sortent de l’eau pour subir sous le sable humide de la rive leur double métamorphose. Les archives de la science renferment aussi l’histoire des transfor- mations de lAcilius. Mais qui nous révèlera celles de ces petits Hatiplus au corps bombé tant en dessus qu’en dessous, avec un bouclier ventral qui abrite les pattes et dont la raison d’être demeure encore inconnue ? Voyez donc quelle prodigieuse dissemblance entre ce brillant Gyrinus, qui décrit avec une incessante activité une gymnastique lournoyante sur l’eau claire, et sa larve grèle comme un fil, munie d’appendices latéraux et velus qui lui donnent l'aspect d’une petite Scolopendre. Le grand Hydrophilus, à la cuirasse polie et luisante, présente dans ses habitudes un fait d'industrie qui honore Ja famille en même temps qu’il illustre tout le corps coléoptérique. Ordinairement ce sont les larves qui filent les cocons où elles s’enferment quand sonne l’heure de la méta- morphose. Le grand Hydrophile femelle procède autrement : il file lui- même un cocon dans lequel il dépose ses œufs. Le prolongement corni- forme qui surmonte cette curieuse nacelle est en même temps un mât qui maintient son équilibre sur l’eau et un siphon respiratoire lors de la naissance des larves. Sa pointe est constamment émergée. Le scalpel m'aurait révélé cette industrie par l'existence de glandes sérifiques, si la science n’en avait point déjà été dotée par l’observation directe. La création suit constamment dans ses œuvres sa marche graduelle, La plupart des petits Hydrophiliens femelles se font, comme certaines Araignées, une coque ou une agglutination d'œufs qu'ils fixent sous leur ventre et transportent dans leurs évolutions natatoires jusqu’à leur éclosion. Poursuivons nos élucubrations de mœurs. Une race infecte el dévoreuse 580 : LÉON Durour. de cadavres se présente, ayant à sa tête le Necrophorus, à dénomination significative, et les Sé{pha. La prévoyance de la nature les a mis au monde pour consommer, détruire les morts et diminuer ainsi, dans l’intérêt de notre respiration, ces exhalaisons putrides qui viennent vicier l'air, Leurs larves partagent avec eux cette mission hygiénique. Et cette plèbe des Staphylinus, aussi désespérante par la multiplication des espèces que par cette insatiable création des genres où le plus patient se perd ; elle partage avec les Si/pha la mission innée de salubrité atmo- sphérique, en détruisant, pour s’en nourrir eux et leurs larves, les subs- tances organiques en décomposition. Hommage à Bouché, Westwood, Laboulbène, Perris, qui ont projeté un vif rayon de lumière sur les méta- morphoses parfois originales de ces obscurs animaux. Les Hister, ces Coléoptères carrés, noirs, luisants, durs, réfractaires à l'épingle, et qui ont exercé pour leur classification l’habile sagacité de notre collègue M. de Marseul, ont aussi des droits à notre gratitude, Eux et leurs larves sont chargés de changer en éléments de nutrition et de vie la matière morte et corrompue des substances animales. Ici je m'écarte de la voie classique pour parler de ces milliers de petits Coléoptères retirés sous les écorces ou nichés dans les entrailles du bois, les uns simplement lignicoles, les autres essentiellement lignivores. II faudrait la savante sagacité d’un Ratzeburg, d’un Bouché, d’un Erichson, d’un Westwood et surtout d’un Perris, pour nous dévoiler les mystères de leurs transformations et de leur piquant parasitisme. Les veillards ont, comme les poêtes, leur licence, et je me laisse aller à retracer des im- pressions qui ne remontent pas à moins d’une décade d'années. J'étais avec mes amis Aubé, Laboulbène et Perris, lorsque celui-ci, sous le majestueux portique de la forèt de Biscarosse, dans ce qu’on appelle la grande lande, improvisa, sous la forme d’une causerie, une sublime leçon de mœurs de ces myriades d'insectes. 11 fallait voir notre attention, notre surprise, notre ébahissement lorsque ce camarade, devenu professeur à son insu, placé en face d’un vieux cadavre ligneux trans- formé en une chaire entomologique, nous déroulait, avec une admirable lucidité, des faits de son observation pratique alors inconnus à la science. Savait-on avant Perris que l’'Hypophlæus linearis violant le domicile du Tomicus bidens, Y déposait un germe de destruction; que lHylurqus piniperda à pour ennemi juré le Rhizophagus depressus ; que lAulonium bicolor fait, par ses larves, un carnage de celles du T'omicus laricis ; que l'Aulonium sulcatum met un frein à la trop grande propagation du Sco- lytus multistriatus ; que les larves du Tomicus stenographus sont déci- mées par celles du Platysoma oblongum et de l'Hypophlæus pini : que Éludes entomologiques. — Coltoptères. 081 l’'Ips ferruginea vit aux dépens de l’Hylesinus ligniperda ; que les larves du Læmophlæus Dufourii ont pour mission de dévorer celles du Gryp- turgus pusillus ; que le Tillus unifasciatus fait une guerre à mort aux Xy- lopertha sinuala; que le Colydium elongatum poursuit à outrance le Platypus cylindrus ; que la Temnochila cærulea est le meurtrier de l'Ædilis grisea ; le Tarsostenus univillatus celui du Lyctus canalicu- latus, etc.; je n’arrète pour ne point trop empiéter sur les droits de pro- priété scientifique de notre collègue. Et que dire de la personnalité des Bostrichus, Hylurgus, Scolytus et de leurs larves rongeuses, apodes, incurvées ? Ces larves gravent, sculptent sur le bois frappé de mort ou de maladie ces singulières galeries rameuses qui ont exercé l’habileté du pinceau de Ratzeburg et dont le dessin varie suivant les espèces. C’est injustement qu’on a accusé ces petits Coléop= tères de tuer les arbres, lorsque, par le fait et par une mission providen< lielle, ils ne font que changer les cadavres de ces arbres en éléments nutritifs de leur propre vie. Dans ma déviation de la voie classique, mes souvenirs des petites espèces viennent me retracer un groupe d'habitants de nos fleuves ou de la boue de nos rivages. Je veux parler des Parnus, Heterocerus, Elmis, Macro- nychus, Potamophilus, Georissus. N’est-il pas bien curieux de voir s’ex- humer du milieu de la fange les Parnus, les Heterocerus avec un vêtement si propre, si soyeux, si imperméable ? Ces gentils Ælmis passant leur vie placide sous les galets du turbulent ruisseau, souvent en compagnie de leurs larves. Ce dégingandé Macronychus bravant la tourmente du torrent et les naufrages à la faveur de ses longues pattes, terminées par de robustes ancres de sauvetage, qui laccrochent sur la vieille souche immergée dont le détritus lui sert de nourriture. J'avais signalé sa larve, et les jeunes yeux de M. Pérez ont déjà doté la science de l’histoire de ses phases métamorphosiques. Ce Georissus presque atomique, enterré dans le sable humide, il faut le forcer à paraitre au grand jour en comprimant par un fort piétinement ses galeries souterraines. Enfin, le Potamophilus, le géant de ce groupe de Pygmées, demeure collé immobile sur le poteau que tourmente la cascade, J'ai fait connaître sa larve coriacée et j’appelle de mes vœux sa nymphe. Insaisissables Trichopteryx, Latridius, Orthoperus, Clambus, Berginus, le cristallin seul de Perris à pu illustrer vos métamorphoses ! Les Buprestides, Surnommés à bon droit les richards, semblent n'avoir été répandus à profusion dans les régions équatoriales que pour en réfléter les rutilantes couleurs. Resplendissants de tous les éclats métalliques, ils forment le luxe des collections, Je ne leur connais qu’un tact botannique h° Série, TOME IV. 37 82 LÉON DUFOUR. très développé, sans aucune sorte d'industrie, Leurs larves ont seules reçu une mission qui leur est commune avec celle de bien d’autres insectes, c’est de se nourrir du bois mort dans lequel elles passent leur vie, La configuration, la structure de ces larves forment le trait le plus éminemment caractéristique de ce brillant groupe. Elles sont apodes, avec un abdomen grêle, filiforme, mou, qui ne semble qu'un appendice attaché à une espèce de tête, large et plate, singulièrement dispropor- tionnée avec le reste du corps. Ce bouclier est presque exclusivement formé par le développement insolite du prothorax ; son relief est assez saillant pour protéger le tendre abdomen lors de la reptation de la larve dans les galeries du bois. La transformation en nymphe est tout à fail phénoménale et nous en verrons plus tard de semblables. 11 se passe là un mode fort singulier de nutrition, qui fond pour ainsi dire ce large bouclier et ce frêle abdomen en une masse qui prend tout aussitôt la forme ovalaire de la nymphe emmaillotée et hexapode du futur Bupreste, La larve du plus petit des Buprestides, le Trachys, est mineuse des feuilles de la Mauve, et c’est Réaumur qui, le premier, l’a fait connaître. D’après notre collègue Perris, celle du fluet Aphanisticus vivrait dans les tiges du Jonc ordinaire. Les Elatérides ont été renommés de tout temps par la faculté, dans le décubitus dorsal, de faire le saut périlleux, c’est-à-dire d'imprimer à leur corps, par la détente d’un ressort sous-thoracique fort singulier, un mou- vement brusque qui le retourne en l’air pour le faire retomber sur ses pieds. Ces Coléoptères, placés dans le cadre classique à la suite des Bupres- tides, en diffèrent totalement par la forme et la structure de leurs larves. Celles-ci sont hexapodes, allongées, d’une même venue, terminées en arrière par des crochets dont la configuration varie suivant les espèces. Quelques-unes de ces larves vivent, ainsi que celles des Buprestes, dans le bois mort, mais elles ne sont point lignivores et elles ont des appétits carnassiers, D’autres, celles des Ludius, habitent sous terre, et les larves des Agriotes dévorent même les racines du blé en herbe. Quelle irrésistible destinée pousse le Cebrio, habitant de l'air et du feuillage, à s’abattre, à se prosterner sur le sol, pour s'unir à sa laide femelle aptère et vivant dans son terrier on ne sait trop de quoi? Elle ne s’exhume à l’embrasure de sa galerie que l'instant nécessaire pour satis- faire au vœu de la nature. N'est-ce pas là un singulier instinct, un éton- nant parfum d'amour, qui attire un sexe vers l’autre dans des conditions de formes et d'habitat si différentes? Voilà une scène d'intérieur à con- fondre toutes nos explications. Études entomologiques. — Coléoptères. 585 Sans doute le Lampyris, dans la série naturelle, à pareillement une épouse aptère; mais celle-ci, loin de se tenir dans les ténèbres souterraines, illumine de son phosphore le buisson du rendez-vous, et l’on s'explique comment le mâle se précipite vers le phare pour l’accomplissement de la conservation du type. Et sans sortir de ce groupe, quelle disparité choquante dans les deux sexes du Drilus! C’est dans un Escargot vivant où mourant que la femelle aplère et monstrueuse, tout en dévorant son hôte, établit son boudoir et couve ses amours. Le croirait-on, si l'observation directe ne l'avait point constaté, que ce svelte et élégant Drèlus, avec ses deux jolis panaches sur le front, avec son habitude d’éplucher les fleurs, a reçu de la sévère nature la mission officielle de consommer l'acte du maintien de sa race dans le gîte gluant et infect de sa hideuse moitié ? Il existe si peu de rapports de forme, de grandeur, de structure et de genre de vie entre ces deux sexes, que l'habitant du Colimaçon fut jadis pris pour un genre nouveau avec lappellation de Cochleoctonus, et c’est cette erreur qui a mis sur la voie de la vérité, Ces populeux Lamellicornes, où la création semble avoir épuisé tous les degrés de la taille depuis les colossaux Hercules, Atlas, Goliath, jus- qu'aux plus minimes Aphodius, toutes les bizarreries, les excentricités de formes, et tous les tons des couleurs, n’ont-ils pas été mis au monde, les uns pour déblayer le sol des immondices qui le souillent, les autres pour hanter les fleurs ou dévorer les feuilles ? Leurs larves en hameçon vivent, les unes dans la bouse que les femelles roulent en pilules, récep- tacles de leurs œuf:, les autres de bois pourri ou de racines de végétaux. Partout le scrutateur des causes verra les soins vigilants de la nature s’occuper sans relâche du soin d'atteindre un but d'utilité si souvent incompris. Vieux disciple de la vieille école de Latreille, j'ai encore foi dans la légitimité de la grande division des Coléoptères Hétéromères, que quelques novateurs avides de célébrité ont tenté de débaptiser ou d'annuler, parce qu'ils y ont aperçu quelques exceptions, comme si on n’en voit pas dans presque toutes les règles. Ces Mélasomes à la lourde cuirasse et à l'intelligence plus lourde encore n'offrent dans leur triple vie, tantôt ténébreuse, tantôt passée au grand jour du désert, qu’un seul fait digne de remarque. Ces animaux si gros, si tardigrades, naissent de larves fort grèles et parfois filiformes. Comment cette ficelle animée se ramasse-t-elle dans son tégument coriacé, comment s'opère cette étonnante réformation, cette refonte organique, pour arriver à une Pémelia, Un Blaps, un Misolampus, un Akis, un Erodius, une Ten- 584 LÉON Durour. tyria, un Tenebrio el vingt autres encore ? Cest là un miracle de trans- figuration auquel nous avaient préparés les larves des Buprestides. A chaque pas, il faut payer un tribut d’admiration à cette marche graduelle des créations. Ce pesant Meloe, dont certaines espèces, par la longueur de leur corps et leur lente reptation, ont l'air de noires limaces, aurait-on cru, si l’ob- servation répétée ne l’avait point démontré, qu’il naissait d’une petite larve hexapode, blanchâtre, passant une partie de sa vie parasite dans un Hyménoplère, qui devient sa locomotive ? Jadis, j'ai partagé avec Kirby l'erreur que cette mince larve était une espèce de Pou, et la science esl redevable à M. Fabre, d'Avignon, de Fhistoire aussi piquante par les faits que brillante de style des métamorphoses hors ligne du Meloe et du Silaris. Vous admirerez avec moi l'instinct botanique de ces stridents Longi- cornes, dont les antennes ont parfois un luxe désespérant de longueur. On dirait qu'ils n’ont été créés que pour l’ornement des fastueuses vitrines. Néanmoins, ils jouent un rôle sérieux dans le système des har- monies générales. Leurs larves, grosses, droites et affamées, hâtent la destruction des troncs morts ou des branches sèches qui déshonorent nos forêts, nos vergers : elles convertissent par l'acte de la digestion cette vermoulure en un véritable terreau. Nous les dispenserions, il est vrai, de réduire en poussière les solives de nos charpentes et les meubles de nos appartements. Abordons l’'indomptable peuplade des Charanconites ; à défaut d'industrie, dont ils ne sont pourtant pas totalement dépourvus, ils se font remarquer et par leurs aptitudes botaniques et par la variété de leur polymorphie. Ils pullulent dans loutes les conditions climatériques. Ce singulier bec, continuation de la lête et terminé par la bouche, varie à linfini pour sa longueur, depuis son existence rudimentaire dans le Bruchus jusqu’à celle du Balaninus, qui à la finesse d’un crin. La création, tout en ne popularisant point l’industrie chez les Coléop- tères, n’est pourtant pas une dure et injuste marâtre, el ne fût-ce que pour prouver son intelligent caprice, elle renonce de temps en temps à ses rigueurs négatives. J'en ai déjà fourni quelques exemples, et les Cur- culionites vont aussi nous en offrir. Le Rhynchites betuleti enroule méthodiquement une feuille de la Vigne à la façon d’une cigarette et l’Apoderus corylè celle du Noïsetier, après y avoir préalablement déposé un ou plusieurs œufs. Les larves qui en éclosent dévorent les cloisons foliacées de leur prison. Les larves de Bruchus et de bon nombre d’Apion vivent spécialement Éludes entomologiques. — Coléopteres. 985 avec les graines des légumineuses ; celles des Lixus affectionnent les tiges de certaines Ombellifères ; les Larinus, les réceptacles des Synan- thérées ; les Anthonomus, plus friands, attaquent les boutons à fleurs des arbres fruitiers; quelques Ceutorhynchus passent leur enfance dans le col- let hypertrophié et tuberculeux du Chou et autres Crucifères. Les pilu- laires Cionus donnent la préférence au Verbascum, à la Scrophularia, aux capsules des Pris; le Nanophyes hemisphæricus produit des excroissances galliformes sur le Lythrum hyssopifolium, et un autre Nanophyes, que Perris doit baptiser, détermine de semblables excroissances sur le Coty- ledon umbilicus des montagnes de la Castille. Les larves de plusieurs Phytonomus fabriquent de jolies bourses réticulées pour le berceau de la nymphe. Enfin un Curculionite de la plus petite taille justifie la cruelle maxime : que le crime immortalise comme la vertu. Le Séfophilus où le trop fameux Charancon devient, par sa larve, le fléau de nos greniers, le dévoreur des céréales, la cause possible de la famine. Quelles sont les illustrations intellectuelles des Chrysomela à leur der- nière métamorphose ? J'avoue mon ignorance à ce point de vue. Leur dé- nomination de vieille date est pour plusieurs d’entre elles un brevet de richesse de costume, et voilà tout. Elles vivent, ainsi que leurs larves, du feuillage des végétaux, et justifient ainsi Ne nom de Phylophages que leur donnait Latreille. On trouve partout des compensations quand on sait les chercher, et combien n’en découvrira-t-on pas après moi si l’on suit la bonne voie! Les Donacia forment évidemment une famille distincte et des légitimes Chrysomélines et des Crioceris où elles avaient été rangées à tort par La- treille. Je ne connais pas de groupe de Coléoptères dont la physionomie, la structure et les habitudes soient aussi uniformes, aussi homogènes que celui-là. Admirons avec quelle ingénieuse prévoyance la nature a doublé le dessous du corps et les pattes des Donacia d'un salin lustré et imper- méable, en même temps qu'elle les a armées de griffes qui deviennent au besoin des ancres de sauvetage. Comme toutes ces précautions sont adap- lées à un animal qui doit passer sa vie sur des plantes aquatiques expo- sées à lagitation des flots et des vents ! Leurs larves vivent sur les mêmes plantes, et s’abritent près du collet immergé des racines pour y accom- plir leurs métamorphoses. La nature a parfois de bizarres moyens de sauvegarder la conservation des types. C’est ainsi qu’elle à prescrit aux larves de Crioceris et de Gas- sida de dissimuler la mollesse, la tendreté de leur corps par l'amoncelle- ment de leurs excréments, Quelle singulière imagination ! sous ce grotes- 586 LÉON DUFOUR. que fardeau qu’elles transportent comme lEscargot sa coquille, elles se mettent à l'abri de leurs ennemis. Et contemplez avec moi cette marche pas à pas, cetle sagesse infinie de la création, lorsqu'on est assez heureux pour saisir les anneaux de la chaîne organique. Nous venons de signaler ce sale manteau d’ordures des larves de Crioceris et de Cassida. Eh bien! quand on y regarde de près et que l’on sait apprécier les gradations zoologiques, on trouve dans les Clythra et les Cryptocephalus, qui dans la série suivent les merdigeru, pour me servir de l’expression de Linné, une intéressante modification dans l’apprêt et l’usage de ces matériaux excrémentitiels. Leurs larves s’incarcèrent dans un fourreau qu’elles trainent avec elles à la façon des Phryganes et de quelques Microlépidoptères. Ces fourreaux, qui n’ont rien de déplaisant à lœil, sont cependant formés par des excréments, mais ceux-ci sont pétris, malaxés, étendus en une étoffe qui perd en se desséchant toute apparence de ses éléments constitutifs. Comme la science entomologique acquiert du relief par ces études de mœurs ! Et toi, famille des Coccinella qui termines, par une espèce de décadence graduelle, la prodigieuse série coléoptérique, tu n’as pas échappé, malgré la conformité des espèces de ton genre primitif, à l'épidémie des démem- brements. Tu as même les honneurs de la sagacité classificatrice du sa- vant, du spirituel Mulsant, qui bat la générale dans les deux hémisphères pour te constituer une nationalité. Mais quelle industrie, quel trait de vie privée peux-tu fournir à notre statistique intellectuelle des insectes ? Tu n’es recommandable dans les harmonies universelles que par tes larves, que Réaumur appelait vers man- geurs de Pucerons, et ce même trait de mœurs avait fait jadis donner à ton clan par Latreille lépithète d'Aphidiphages. La nature, jalouse de prescrire à ses plus infimes créatures un rôle de pondération, l'a réservé celui de modérateur de la trop grande multiplication des Pucerons, et ce rôle ne L’est pas exclusif. Etudes entomologiques. — Labidoures. 087 PV: LABIDOURES. Aujourd'hui, comme dans mon travail anatomique sur les Forticules, pubiié en 1828, je maintiens que ces insectes n’appartiennent point à l'ordre des Orthoptères et doivent en constituer un propre, sous la déno- mination de Labidoures, que leur avait donnée Duméril. Leur forme, leur structure extérieure, l'existence constante de tenailles au bout de leur abdomen, leurs ailes, leurs habitudes, enfin leur organi- sation intérieure, révélée par le scalpel, justifient pleinement l'établisse- ment de cet ordre. J'ai eu beau étudier, poursuivre les Labidoures dans leurs divers gîtes, depuis les bords de la mer jusqu'aux zones alpines des monts, je n'ai jamais su leur découvrir la moindre industrie, le moindre trait original qui leur méritassent de figurer dans une statistique de mœurs. Je ne leur connais qu'une certaine tendance à la sociabilité. Il n’est pas rare de trou- ver associés el rassemblés, sous les écorces, des Forficula auricularia pour y passer en communauté la mauvaise saison. Dans les hautes mon- lagnes des Pyrénées, j'ai souvent rencontré sous les pierres des troupeaux considérables de F, biguttata Vivant en bonne intelligence avec les indi- vidus des deux sexes et les enfants de tous les âges. Les Labidoures sont-ils inseclivores, herbivores ou omnivores ? Je ne le sais pas trop; mais on les voit souvent gaspiller l’intérieur des fleurs de nos Jardins. 588 LÉON DUFOUR, ORTHOPTÈRES. Il y à déjà un quart de siècle que le scalpel m'a mis à même de pro- clamer la prééminence organique des Orthoptères sur les Coléoptères. Dans une classification fondée sur l'anatomie, ils seraient, dans le cadre des insectes hexapodes, à la tête de la classe de ceux-ci, et en formeraient le premier ordre. Mais je suis fort loin de penser, dans l’état actuel de la science, qu'une semblable classification puisse être mise en pratique. C’est une simple remarque que j'émets. Au point de vue de l'étude des mœurs, les Orthoptères sont peu avan- cés en intelligence et en industrie. Comme ils n’ont point de métamor- phoses complètes, ils sont à cause de cela très inférieurs, quant aux qualités morales que je viens d’énoncer, aux insectes qui jouissent d’une triple transformation. Par une singularité encore mystérieuse pour nous, les insectes que la création a condamnés à ne jamais envisager leurs enfants sont précisément ceux dont les inspirations maternelles et les soins ap- portés à la progéniture sont le plus empreints de génie. Je me bornerai donc, quant à la statistique intellectuelle des Orthop- tères, à la brève exposition de quelques traits de configuration extérieure et de genre de vie. Ils comptent dans leurs rangs des espèces d’une taille prodigieuse, car il y en à qui atteignent jusqu’à un demi-pied de lon- gueur. Ils sont répandus dans les diverses zones du globe; mais c’est sur- tout dans les contrées chaudes qu’ils prospèrent souvent d’une manière effrayante. Latreille avait déjà fait la remarque que les Orthoptères n’ont point d'espèces aquatiques. Toutefois, linsaisissable Trédactylus vit sur les bords humides des fleuves méridionaux, et quelques Tetrix sont spé- cialement riveraines. Parmi les Orthoptères, les uns produisent une stridulation à divers dia- pasons et à instruments variés, tandis que les Blalta sont muets. Qui Études entomologiques. — Orthoptères. 989 nous révèlera les raisons physiologiques sur lesquelles la nature s’est fon- dée pour accorder aux uns ce mode de transmission des volontés ou des désirs, tandis qu'elle la refusé aux autres ? Les Acrydium sont une race maudite dès la plus haute antiquité, comme un fléau dévastateur, une des sept plaies d'Égypte. Ils ont une puissance musculaire des plus énergiques et sont essentiellement herbivores. Leurs hordes émigrantes sont souvent si populeuses, si serrées, si compactes, qu'elles obscurcissent le soleil, et quand elles s’abattent sur un pays. c’est pour en détruire en un instant toute végétation. La conquête de l'Algérie à confirmé un fait consigné dans l’histoire des premiers chrétiens et longtemps contesté où mal interprété, c’est que les Acrydium servent de nourriture ou peut-être de condiment aux habitants du désert. J’ai moi-même obtenu, des contrées méridionales de l'Algérie, de la farine de ces Orthoptères, qui servait d'alimentation aux Arabes, L’Acryd. elephas, espèce aptère et gigantesque qui habite ces contrées, doit être pour ces Arabes un gibier d'élite. J'en ai disséqué qui avaient dans l’estomac une grosse botte de foin. La famille des Acrydium se termine par le petit et élégant Tridactylus, si illustré par Savigny dans son Jconographie des Insectes de l'Égypte, el dont j'ai aussi fait l’objet de mes recherches anatomiques. Dans la mé- thode naturelle, c’est un insecte de transition qui forme le chainon d’al- liance entre les Acrydium et les Gryllus. Dans la série continue, il touche au Gryllotalpa, qui inaugure le groupe des Gryllus. Habituellement enfoui dans les sables humides des fleuves du Midi, à la façon des Heterocerus, Parnus, etc., il est d’une capture très difficile par la prestesse du saut. D’après mon scalpel, les femelles adultes sont aptères, et sur plus de cent Tridactylus qui ont passé dans mes mains, je n’en ai trouvé qu'un seul muni de ses ailes et de ses élytres ; c'était un mâle. Comme je viens de l’insinuer, la famille des Gryllus offre en tête un Or- thoptère aussi curieux par sa configuration, sa structure et ses habitudes. que célèbre par ses méfaits : c’est la Courtilière où Gryllolalpa. Vous connaissez tous son histoire, vulgarisée dans les traités d'agriculture. Mais je ne me lasse point de redire les inépuisables ressources de la nature, soit dans ses créations, soil dans la diversité des moyens pour Je maintien de lexistence. Pour cette vie ténébreuse et fouissante, elle a donné au Grillon-Taupe une tête en museau de porc, un thorax convexe et déclive sur ses côtés, solide, dur et renforcé intérieurement par des arcs-boutants presque osseux. Ces formes s’accommodent à la progression souterraine dans un sol labouré, canalisé par de robustes bras armés de 290 LÉON Durour. puissants rateaux inclinés de manière à l’assujettir sur les côtés au fur ei à mesure que le tunnel se prolonge. La stridulalion du Gréllon-Taupe, au lieu d’être intermittente comme celle de ses congénères, est un cri-cri continu, un frôlement qui dure un certain temps et qui décèle sa présence. Cet animal, par ses habitudes radicivores, cause les plus grands dégâts dans les jardins et surtout dans les champs de Maïs. Parmi les Locusta, l'Ephippigera se fait remarquer par l'existence de la stridulation dans les deux sexes et par un mode d’accouplement en sens inverse de celui des autres animaux; c’est la femelle qui est dessus et le mâle dessous. Si les Acrydium et les Gryllus sont herbivores ou radicivores, la famille des Mantis, qui les suit dans le cadre entomologique, est insectivore, et celle des Blatta, qui termine l’ordre, est omnivore, Je me complais, dans mon culte pour la science, à redire les ressources infinies de la nature dans la polymorphie des insectes ; son génie créateur est inépuisable. Voyez celle Mantis, au cou long et dégagé, à la tète mo- bile comme sur un pivot, aux pattes de devant éminemment ravisseuses, armées de meurtrières épines, la tournure grotesque de son avant-train redressé dans une attitude suppliante qui lui à valu le surnom de Prée- Dieu. Voyez ses ailes en robe flottante et ses quatre pattes minces inha- biles à la saltation ! Eh bien, la nature lui a réservé une industrie privi- légiée, exceptionnelle dans l’ordre des Orthoptères. La femelle des Mantis fait à ses œufs une enveloppe qu’elle fixe sur la tige d’une plante. Cette enveloppe est le résultat d’une excrélion, par le bout de l’abdomen, d’une mucosité qui se fixe, se concrète à l'air pour former un cocon bien cir- conscrit, intérieurement pluriloculaire. Mon scalpel à fait connaître la glande compliquée qui secrète cette mucosité. Je vous fais grâce de ces baguettes ambulantes désignées sous les noms de Bacillus, de Bacteria, dont quelques espèces exotiques acquièrent jusqu'à dix pouces de longueur. La science est muette sur leur genre de vie, leurs mœurs, etc. La famille des Blatta, race lucifuge, omnivore et trop facile à l’acclima- lation, termine l’ordre des Orthopteres, Elle n’a, ni pour les formes, ni pour les habitudes, ni pour le genre de vie, aucun trait de parenté ou de consanguinité avec ses ascendants dans le cadre; mais elle va nous offrir, dans son mode de gestation et d'accouchement, un phénomène organique des plus curieux, des plus dignes de notre admiration. Les Mantis el les Études entomologiques. — Orthopteres. 991 Blatta renferment leurs œufs dans une coque, et vous allez voir queile énorme différence existe entre les deux insectes dans le mode de fabri- cation de cette coque. La Mante, aux approches de la ponte, sent le besoin de choisir un sup- port convenable pour lPabri et la sûreté de sa progéniture. A mesure qu’elle pond, elle fabrique de ses mains un cocon ; elle enduit ses œufs d’une couche de mucilage qui se concrète au contact de l'air et elle les dispose en séries avec une certaine symétrie, de manière à rendre le cocon pluriloculaire. Chaque œuf étant séparé de son voisin par un dia- phragme peut éclore individuellement. C’est là de l'industrie. La Blatte à sans doute aussi le sentiment inslinctif d’une gestation à terme, d’une prochaine parturition, mais elle ne se livre à aucune ma- nœuvre extérieure pour accueillir et sauvegarder les germes de sa posté- rité. Admirez encore ici le génie créateur de la nature dans la diversité des moyens pour atteindre un même but. Ce qui se passe dans ce moment suprême est tout à fait du ressort de ce que les physiologistes appellent la vie organique. La formation de la coque ovigère est en dehors de la volonté et de la participation de lanimal. On ne saurait par conséquent l'attribuer à une industrie. La ponte des œufs s’opère dans l’intérieur du corps, dans une des dépendances de Putérus. La glande mucifique entre en fonctions, à l'insu de la Blatte, pour la fabrication d’une coque, le berceau de sa famille. Cette coque, aussi grande que l'abdomen de la mère, esl lisse, coriacée, ovalaire. Quand l'heure de la parturition a sonné, la mère entre en travail et le conceptacle ovigère se présente entre les lèvres de la vulve avec une couleur blanc d'ivoire, el après une délivrance pénible el graduelle, il prend une teinte d’un marron vif. On y distingue une ligne médiane à petites dents engrenées, destinée à s'ouvrir à la naissance des petits ; les premiers naturalistes l'avaient pris pour un œuf gigantesque. 992 LÉON DUFOUr. VI. NÉVROPTÈRES. Dans mes études de mœurs et de métamorphoses, je n’aborde qu'avec bésitation l’ordre si hétéromorphe des Névroptères, el en ouvrant le livre que leur à consacré notre collègue Rambur, si éminent observateur, je recule devant cette ménagerie sans caractères el sans limites. Il faut pourtant que, bon gré mal gré, je m’exécute. Dans la méthode naturelle, ils ont sans doute leur place marquée, comme insectes mandibulaires, à la suite des Orthoptères; mais les der- niers genres, par la composition buccale, viennent se fondre dans les in- sectes suceurs, et témoigner ainsi soit des difficultés du classement, soit des créations graduelles de la nature. Vous comprendrez que, dans cette revue cursive, je ne saurais n'as- treindre à suivre la série générique à cause des nombreuses lacunes qui s'offrent à chaque pas dans ces investigations de mœurs. Quelle singulière et pittoresque dissemhlance entre la vie aérienne de la Lébellule, aux ailes de gaze si largement étalées, et sa hideuse larve vautrée dans la fange de l'étang! Mais ne vous pressez point de prodiguer le blâme à ce premier âge de la Libellule, et cherchez les compensations dont la nature n’est jamais avare. Le scalpel vous dévoilera dans ces êtres couverts de boue de curieux organes de respiration aquatique, de mira- culeuses branchies qui ont fait ma joie el qui surpassent lout ce qu’on peut imaginer d’élégantes complications. Les entomophiles qui habitent les silencieuses petites villes de province, comme votre collègue de Saint-Sever, peuvent jouir à la fin de l'été du spectacle peu connu de la chasse de ces grandes Demoiselles (Æschna grandis) qui entrent hardiment dans les rues et rasent le sol, à la façon des Hirondelles, pour saisir à la volée, soit à l'aller, soit au retour, de tendres moucherons. J'ai souvent admiré et la familiarité, et l’habileté, de cette chasseresse qui s'empare d’un invisible gibier. EL croiriez-vous, si vous ne l'aviez pas vu de vos propres yeux, que Études enlomologiques. — Névroplères. 598 cette laide larve du Fourmilion, dont l'intelligence et l’industrie ont une célébrité aussi ancienne que la science, se change, par le miracle de la transformation, en ce Myrmeleo au corps grêle, aux ailes si finement aréo- lées, aux habitudes crépusculaires? Ici, comme dans beaucoup d’autres cas, c’est par la larve que linsecte parfait reçoit son illustration. Ce gracieux Ascalaphus aux ailes d’or brodées ou tachetées de noir provient aussi, d’après les auteurs, d’une larve très analogue à celle du Myrmeleon, que je ne connais point personnellement ; mais mon scalpel à offert à la science l’anatomie du Névroptère ailé. Que sait-on sur les mœurs et les métamorphoses de ce singulier et élé- gantissime Nemoptera dont les ailes postérieures, par un caprice encore incompris de la création, sont réduites en une longue et étroite lanière, qui ne semble qu’un balancier pour diriger la locomotion aérienne ? Hélas! rien. Je dirai seulement que j'ai pris en abondance, aux portes de Madrid, ce délicieux Névroptère dont j'ai esquissé l'anatomie. Quoi de plus hétéroclite que ce Panorpa avec sa tête prolongée en mu- seau ou en rostre déprimé, avec son abdomen muni d’une queue, articulée et mobile comme celle du Scorpion et terminée par un forceps ou pince didactyle? On ne connaît point encore sa larve, mais Macquart à décrit sa nymphe, et je pense avec lui que, vu la structure de celle-ci, la larve n’est point enfouie sous terre et qu’elle doit vivre libre à sa surface. Après la monographie des Friganes par Pictet, de Genève, que reste-t-il à dire sur ces insectes riverains, réfractaires à nos collections, qui n’ait été développé par cet habile et profond observateur ? Leurs larves, disgra- cieuses à la vue, ont néanmoins leur compensation. Douées d’une indus- trie architecturale, elles se construisent des domiciles ou fourreaux qu’elles peuvent quitter pour y rentrer encore, et qui deviennent le berceau de leur transformation. Ces fourreaux, fixés sur des supports en butte aux irrigations tumultueuses d’une eau claire et courante, sont habilement incrustés ou de petits cailloux ou de coquilles fluviatiles rangées avec or- dre, ou de débris de bois, d'herbes, de mousses, etc. Quant aux myriades d’insectes ailés qui, dans les soirées de la canicule, assaillent les rives des fleuves et des lacs, ils sont à mes yeux une plèbe fort insipide et cruüelle- ment rebelle aux diagnoses spécifiques, une race dont je cherche encore le rôle dans les suprêmes harmonies. Je vous en dirai autant de ces molles et dissolubles Ephemera, dont le nom est le symbole d’une fugace existence et dont l'abondance est telle dans quelques contrées du Nord qu’on en fait du fumier. Voici venir un insecte dont le siége classique est encore mal assuré, le Mantispa, qui prend sa dénomination de ses pattes de devant, ravisseuses 59/4 LÉéON DurouUr, el spinuleuses comme celles des Wantis. Gertes, Schranck el Stoll étaient peu éloignés de la méthode naturelle lorsqu'ils comprenaient ce curieux el incertain Névroptère dans le groupe des Mantis, dont il a toutes les allures. Westwood, pour couper court aux tourments de l'embarras clas- sique, a créé la famille des Mantispides. Mais que savons-nous sur les mœurs et les métamorphoses du Mantispa? Rien, ou presque rien. Le scalpel pourrait peut-être apprendre quelque chose. La structure du Raphidia, avec sa tète emmanchée d’un long cou et l'existence d’un oviscapte exserte et grêle, n’est pas moins originale comme Névroptère. Ses métamorphoses ont été observées par Latreille, Perche- ron, Waterhouse. La larve est longue, vermiforme, agile, pubescente, et s’abrite dans les crevasses des arbres. La nymphe a, suivant Percheron, la faculté de sauter. Permettez-moi de vous faire grâce des Sialis, Perla, Hemerobius, Os- mylus, qui ont subi mon scalpel, et souffrez que je passe outre pour cette terrible monarchie ou communauté des Termites, tant indigènes qu’exoti- ques, dont la néfaste histoire se trouve partout et auxquels Burmeister donne avec raison l’épithète de corrodants. VIT. HYMÉNOPTÈRES. De tous les ordres des légitimes insectes, c’est-à-dire de ceux qui n’ont d’autre appareil de circulation qu’un système de trachées aérifères, lor- dre des Hyménoptères est, sans contestation, celui que la nature a le plus largement doté d'intelligence et d'industrie, celui qui, dans ses mœurs, ses habitudes, ses métamorphoses, son parasitisme, est appelé à nous dé- rouler des épisodes du plus émouvant intérêt. Pour ne le dire que par anticipation, voyez où nous ont conduit les in- vestigations dirigées vers les habitudes et le genre de vie de ces actifs in- sectes. Lorsque Fabricius fonda les genres Elis et Myzine, il était loin de se douter que toutes les prétendues espèces de ces deux genres n'étaient que le sexe mâle de certaines Scotia, et Latreille n’apprit que vers la fin L 1 Études entomologiques. — Hyménoptères. 599 de sa carrière que le Methoca ichneumonoides n’était que la femelle de son Tengyra sanvitali. Nous trouverons dans certains Hyménoptères une curieuse el remar- quable tendance à la sociabilité, à l’organisation du travail en commun, tantôt sous la forme d’un gouvernement monarchique, tantôt sous celle d’une république. Et ne croyez point que ce soient là de vains mots, des métaphores de roman ; nous donnerons bientôt les preuves de cette asser- tion. Mais cette tendance sociale, ce besoin de la réunion d’un grand nom- bre d'individus d’un même type est souvent telle que, malgré l’absence de société organisée, des essaims d’espèces solitaires se supportent réci- proquement, pratiquent une mutuelle confraternité dans une enceinte res- treinte où toutes établissent leurs clapiers. Dans leurs rencontres fréquentes, le respect à la propriété et à la personne est rigoureusement observé, Quel bel exemple de concorde à imiter! Plusieurs Anthophora, Andrena, Odynerus, etc., nous offrent de ces paisibles assemblées d'individus. Pen- dant mon séjour septennal en Espagne, j'ai surtout constaté ce beau fait social dans la grande Anthophora nigrocincta, dont cent individus mi- naient le même tertre. Chaque mère, dans sa fervente activité, reconnais- sait daps les cent portes ouvertes celle de son propre logis. Pendant deux heures que je demeurai contre un tronc d'arbre immobile comme une cariatide, je ne constatai jamais dans ce troupeau bourdonnant le moindre signe de mésintelligence. Que de philosophiques réflexions suggère cette admirable concorde ! La notabilité industrielle et artistique de tout l’ordre est sans contredit l’Abeille à miel. Je vous respecte trop pour oser aborder un sujet si célé- bré, si chanté, si poétisé depuis un temps immémorial. Toutefois je cite- rai un double fait qui ne me paraît pas avoir été assez explicitement si- gnalé. Il est un temps, ou peut-être des circonstances mal comprises, où l’in- fatigable Abeille ouvrière ne fait que sucer les nectaires des fleurs; il en est d’autres où elle néglige cette succion pour ne s'occuper que de la récolte Au pollen des anthères dont elle surcharge les brosses de ses jambes postérieures. Dans le premier cas, l’Abeille avale et ingère dans son estomac l’élé- ment sucré puisé dans les nectaires, et après une élaboration digestive, un acte de chimie organique encore inaccessible au physiologiste, elle ré- gurgite, dans les cellules hexagonales de la ruche, un liquide qui n’est pas autre que le mel, Dans le second cas, le pollen des anthères, entassé sur les brosses ré- 596 LÉON DuFour. coltantes, est manié, remanié, malaxé, pétri, imbibé pour former, par des manœuvres inaperçues où mal interprétées, une matière plastique qui, étendue, appliquée entre les segments ventraux de l’abdomen, prend la forme de plaques vitrées ou de très minces briques au moyen desquelles l’industrieuse Abeille bâtit ses cellules, et qui en définitive constituent la cire. A celle régulière et curieuse monarchie de l’Abeille succède, dans la série classique, la république des vigoureux Bombus. Cest dans les pro- fondeurs du sol que, pourvus d’une mission instinctive qui, sans chefs ni ordres, ne blesse aucune susceptibilité et respecte le principe d’une égalité ni méconnue ni outrepassée, ils exécutent d’un commun accord les travaux d'art destinés à sauvegarder les enfants de la communauté. Mais voyez un peu comme la nature semble se complaire à dérouter nos plans, nos systèmes. Par une création qu’on serait tenté de taxer de capricieuse, elle a jeté au milieu de la république des Bombus d’aventu- riers Hyménoptères, les Psithyrus, qui leur ressemblent tellement par la taille, la physionomie, la livrée, le bourdonnement, les habitudes appa- rentes, qu’on les croirait, ainsi que le dit Lepeletier, enfants de la maison. Ces Ménechmes, en étant leurs parasites, en deviennent les ennemis per- sonnels. Ainsi l'astuce, la fraude, l’usurpation, le vol se sont insinués dans cette république souterraine, dont les membres trop débonnaires, quoiqu’ils soient de braves soldats bien armés, s’en sont laissé imposer par cet air insidieux de famille. Mais gardez-vous de croire que cette vio- lation de domicile, ce vol de subsistances puissent être imputés à la na- ture comme une tolérance d’un flagrant délit. Il y a là une mission plus relevée. Dans les harmonies générales, les Psithyrus sont les modérateurs de la multiplication exubérante des Bombus. Hommage à la mémoire de Lepeletier, qui nous à mis à cet égard sur la bonne voie. Et ce populeux groupe des Anthophora au vol preste et saccadé, au bourdonnement dont le diapason va jusqu'aux sifllement aigu, voyez-les aussi s’ensevelir dans le tertre le plus compacte, comme dans le sol per- méable de l’arène, pour y établir le berceau de leur famille. Quelle énorme dissemblance sexuelle entre les Eucera! Les mâles à la molle villosité, aux très longues antennes, les femelles au corps trapu, à la fourrure couchée, aux courles antennes ; il y a moins d’un siècle qu’on les prenait pour des types distincts. Comme les Anthophores, leurs pa- rents, c’est dans le sein de la terre que les femelles viennent creuser le gîte de la progéniture. La resplendissante et bruyante Xy/ocopa est assez familière pour venir dans nos habitations justifier l’étymologie de son nom, en corrodant le Études entomologiques. — Hyménoptères. 597 vieux bois de la charpente pour y loger sa postérité. Elle est aussi une Apiaire solitaire. Ferai-je défiler devant vous ces immenses peuplades de Megachile, Os- mia, Anthidium, Colletes, Andrena, Halictus jouissant de l'indépendance individuelle, et enfouissant soit dans les entrailles du sol, soit dans des abris variés, les berceaux de leurs enfants approvisionnés du pollen des fleurs ? Toutes ces Apiaires, ainsi que les précédentes, consomment dans les airs leur accouplement, les mâles accrochant, enlevant leurs femelles, qui se prêtent à ce rapt. C’est surtout à Lepeletier que la science est re- devable de ce curieux trait de mœurs. Cet observateur a vu plusieurs femelles d’une même espèce de Panur- gus approvisionner un même clapier souterrain n'ayant qu'une seule ou- verture extérieure. Et, remarquez bien ceci, il n’entrait jamais au fond du clapier qu’une seule femelle, et une autre n’y pénétrait qu'après la sortie de celle-ci. Souvent plusieurs étaient en sentinelle à lentour de l'orifice, attendant, sans s'inquiéter, sans se choquer, leur tour d’en- trée. Contre l'opinion de cet illustre hyménoptérologiste et en confirmation de celle de Spinola, la Ceratina n’est point parasite. La C. albilabris niche solitaire dans les branches sèches de la ronce, comme nous l'avons posi- tivement constaté M. Perris et moi. J’ai plusieurs fois obtenu en Espagne la plus grande espèce de Cératine, G. Spinolæ, des tiges mortes de l’Ono- pordum illyricum où elle avait son nid isolé. Je parlerai ailleurs des Apiaires parasites. En abordant la redoutable tribu des Guêpes et des Frelons, nous ren- trons dans la catégorie des Hyménoptères sociaux et industriels. Par le fait d’un instinct providentiel immuable, elles constituent une commu- nauté d'individus d’un même type qui se livrent ensemble, et avec la plus franche fraternité, à des travaux qui ont tous pour but principal le main- tien, la conservation de l'espèce. Gette association, où personne ne com- mande et où tout le monde travaille dans la mesure de sa mission ins- tinctive, est une véritable république, mais sans président, et telle qu’elle ne saurait exister dans les assemblées pratiques de l’Homo sapiens. Ainsi que dans le clan des Bombus, les Guèpes ont trois sexes, ou, si vous voulez, trois genres : le masculin, le féminin et le neutre. Ceux de cette dernière classe sont essentiellement ouvriers, et en même temps les défenseurs nés, les soldats de la population agglomérée. L'origine, la source de la matière première pour la fabrication des vastes nids de Frelons et de ceux des Guêpes ont exercé l'esprit investigateur h° Série, TOME IV. 38 598 LÉON DuFOUr. des savants du premier ordre. Ils se sont livrés à toutes sortes de conjec- tures pour deviner d’où provenaient ces matériaux. Ils pensaient qu’ils étaient fournis directement par le tissu de divers arbres. Ils ont cherché loin ce qu’ils avaient tout près. Il y a plus de vingt ans que mon scalpel a tranché la question, et le fait est demeuré inaperçu. Dans le Frelon, comme dans plusieurs Apiaires, il existe dans l’intérieur du corps des glandes sérifiques où gummifiques, dont les conduits excré- teurs s'ouvrent tantôt dans la bouche et tantôt dans le voisinage de l'anus. La matière de cette sécrétion est d’abord simplement liquide ; mais au contact de l’air elle prend de la consistance, se concrète comme le fait une solution de gomme, et elle peut, suivant l’espèce d’insecte, prendre ou la forme d’un fil, ou celle d’une membrane foliacée, ou enfin celle d’un carton solide et dur. Je laisse un moment, pour la reprendre bientôt, l’industrie des Guêpes, et je me permets nn épisode qui aurait dû trouver sa place à l’article des Apiaires, mais qui néanmoins se rattache au sujet que je traite en ce mo- ment. Dans mon anatomie des Hyménoptères, j'ai fait remarquer que Réaumur se demandait quels étaient les matériaux dont certaine Abeille (Colletes succincta) des environs de Paris se servait pour construire son nid mem- braneux. Ce sagace observateur était loin de penser que, dans le siècle qui a suivi, le scalpel et le microscope devaient donner la solution du problème. L’anatomie du Colletes, des Andrènes et autres genres voisins a révélé à la région postérieure de la cavité abdominale une glande spé- ciale, dont le conduit excréteur s’ouvre près de lanus et est très distinct de celui de la glande vénénifique. C’est donc non pas du dehors, mais de ses propres entrailles que l’Abeille qui intriguait tant Réaumur a tiré la matière plastique dont elle fait une membrane ponr le nid de ses œufs d’abord, puis de ses petits. Il nous reste à connaître ses manœuvres. Revenons à nos Guêpes, et avant tout veuillez remarquer qu’elles n’ont ni aux pattes ni au ventre aucune brosse récoltante, aucune palette. Dans le Frelon, ce n’est pas au bout de la cavité de l’abdomen que se trouvent les glandes gummifiques, mais bien à l’issue de la tête. La ma- tière textile n’est pas uniquement fournie par ces glandes. L'animal ronge, avale des parcelles végétales qui, régurgitées dans la bouche, s’y combi- nent avec le liquide sécrété pour former une bouillie tantôt grossière des- tinée à l'enveloppe extérieure du guêpier, et peut-être aussi aux plateaux qui supportent les cellules, tantôt plus fine, plus homogène pour la cons- truction de celles-ci. A cette occasion, je citerai une observation qui pourra être complétée Études entomologiques. — Hyménoptères. 599 plus tard. Pendant lautomne de 1863, j’aperçus dans mon jardin un Po- listes gallica fixé contre un vieil échalas de Châtaignier à tissu pourri et ramolli. Il était occupé à le ronger avec ses mandibules. Je constatai posi- tivement qu’il avalait les parcelles ligneuses détachées, et qu’il en prenait d’autres pour les avaler pareillement. L’insecte s’envola, et je m’assurai qu'il n’emportait rien ni entre ses mandibules ni dans ses pattes. Je demeurai à mon poste en sentinelle immobile, et au bout de dix minutes le Poliste, à ma grande satisfaction, vint faire une autre station sur l’écha- las, et il se livra absolument à la même manœuvre pour décamper ensuite. Pour lever tous les doutes sur l’ingestion du détritus ligneux, j'aurais dû saisir le Poliste et en faire aussitôt la nécropsie; mais je n'étais point en mesure de remplir cette indication. A d’autres plus avisés que moi. Mais toutes les espèces de Vespa et de Polistes n’ont pas le même genre d'industrie, malgré l’analogie de la composition textile de leurs travaux. Ainsi le terrible Frelon (V. crabro) a dans son vaste nid plusieurs étages de plateaux cellulifères séparés seulement les uns des autres par de courts et solides piliers. Pour le garantir des outrages du temps et des ennemis, il ne se contente point de le colloquer dans le creux d’un vieux arbre ou sous la corniche d’un édifice; mais il protége le berceau de ses enfants par une enveloppe, un manteau, un pardessus, si j'osais le dire, à plu- sieurs doubles, d’une étoffe papyracée, en s’y ménageant une entrée pour l’accomplissement des soins maternels. Malheur à limprudent qui atta- querait de front ce foyer domestique ! Une Guêpe plus petite (VW. germanica) s'enfonce, aux approches de la ponte, dans les profondeurs de la terre où, à force de patience et d’habi- leté, elle creuse une voûte, un tunnel pour y établir un conceptable pa- pyracé de sa postérité fabriqué sur le même plan que celui du Frelon et à plusieurs plateaux de cellules. J'ai trouvé en plein air et fixé à une branche d’arbrisseau un nid de Vespa dont l'espèce m'est inconnue, globuleuse et de la grosseur d’une petite pomme avec une ouverture au centre. Sa fabrication est celle du Frelon, avec une enveloppe de plusieurs couches d’étoffe papyracée, mais à un seul étage de cellules. Je possède un autre nid de semblable texture, et fixé aussi à une branche. Il est pyriforme, atténué en un col ouvert au bout. Je n’en connais pas le fabricant. Les Polistes, plus audacieux, affrontent le grand jour et placent en évi- dence, à nu, c’est-à-dire sans enveloppe extérieure, leur nid à un seul tablier de cellules. Ces nids ont des dimensions fort différentes, suivant les espèces. Ils sont plus grands dans Geoffroyi que dans gallica. On les 600 LÉON DUFOUR. trouve ou sur les toils, ou sur les chaumes, ou sur les branches, ou sur les rochers. Sous le rapport des mœurs et de l’industrie, les Eumenes et les Odyne- rus, jadis incorporés dans la famille des Vespides, en ont été séparés par Lepeletier, et cette séparation est rationnelle. Ils présentent effectivement une grande différence avec les Guêpes comme artistes ou fabricants. Et d’abord ils sont solitaires et non sociaux, puis ils sont potéers de terre et non papeliers. Les Eumenes, à la taille si étranglée, construisent avec de largile pétrie et malaxée des nids sessiles sur leur support, bois ou pierre, ayant parfois la forme, en miniature, d’une bombe d'artillerie avec son goulot saillant rebordé. La larve y est isolée et approvisionnée de chenilles asphyxiées. Les Odynerus, à la tribu si populeuse et si difficile à dénommer, malgré le beau travail de M. de Saussure, sont pareillement solitaires, quoique des essaims d'individus de la même espèce nichent ensemble sur un tertre commun. Il nous reste à connaître les différences industrielles de beau- coup d'espèces. Celles qui creusent la pente verticale du tertre exposé au midi pour y colloquer leur progéniture placent à l’orifice de chaque clapier une che- minée d'argile guillochée, formant en dehors un long tube courbé de ma- nière à ce que l'ouverture regarde en bas. Ce sont Reaumurii et spi- nipes. D’autres espèces, d’un goût artistique plus recherché, nichent dans les tiges à moelle des plantes ou des arbrisseaux. Elles y établissent avec de l'argile des tubes uniloculaires empilés en colonne et approvisionnés de petites chenilles d’une même espèce. Ce sont rubicola, cognatus et au- tres. Voici venir les Gerceris, ces illustres ravisseurs de proie vivante pour alimenter la famille. Les contractures des segments abdominaux et la dila- tation apicale des fémurs postérieurs sont des traits exclusivement pro- pres aux nombreuses espèces de ce genre. Mes vieilles entrailles pater- nelles se laissent émouvoir au souvenir d’un Cerceris dont jadis j'ai essayé l'illustration. Je ne résiste pas à la démangeaison de redire la suprême intelligence, le tact exquis, le savoir entomologique de ce Cerceris. 11 est des faits, des vérités dont la reproduction n’est pas” sans profit pour les amis de notre divine science. Le Cerceris auquel le choix relevé de ses victimes a valu l’épithète de bupresticida, parce qu’il chasse son noble gibier uniquement dans les espèces du vieux genre Buprestis de Fabri- cius, m'a, dans une seule campagne où j'ai exhumé une trentaine de nids Études entomologiques. — Hyménoptères. 601 souterrains, offert dix espèces bien tranchées de ces brillants Coléoptères, et quatre cents individus destinés à l’approvisionnement de la postérité. C'était à ne pas en croire ses yeux, et parmi ces victimes si nombreuses pas une faute générique, pas un quiproquo de la part du Cerceris, pas un insecte étranger aux Buprestis. Or, parmi ceux-ci les uns étaient courts et gros, les autres longs, parfois plus lourds que le ravisseur Ini-même ; il y en avait de resplendissants d’or, de cuivre, d’émeraude et de noirs ou de teinte obscure. A quels signes, au milieu de formes et de couleurs si différentes, le savant Cerceris reconnaissait-il ses victimes, car il ne se trompait jamais, il demeurait fidèle à la capture des seuls Buprestes ? S’exhalait-il donc de ceux-ci quelque parfum insaisissable à nos sens, mais perceptible à l’olfaction du Cerceris, où faut-il tout accorder à Pins- linct ? Remarquez encore que tous ces Buprestes, quand ils n'avaient pas été déchiquetés par les larves du ravisseur, avaient une livrée des plus fraiches, et sans nul donte l’habile prédateur, plus pratique que nous des gîtes de son gibier princier, devait guetter celui-ci au moment de sa der- nière métamorphose ou à sa sortie de son réduit ligneux. 1] faut s’incliner devant cette science innée. Quelle est donc cette modification d'organisme, cette trempe particulière d'intelligence ou d'esprit qui poussent irrésistiblement cette mère vivant, elle, du pollen des fleurs, à obéir à la mission irrévocable de servir à ses enfants, à ses friandes larves qu’elle est condamnée à ne jamais connaître, un gibier d'élite, de somptueuses victimes, non pas des cadavres, mais de la chair fraiche incorruptible, une proie vivante ? C’est ici qu'il faut admi- rer et se taire. Comment faire pour offrir à une larve immobile, puisqu'elle est apode, une proie pleine de vie qui ne tarderait pas à s'évader du té- nébreux terrier? 11 fallait paralyser la victime sans la tuer, lasphyxier pendant le temps nécessaire au parfait accroissement de la larve. Vous allez voir qu’une anesthésie aussi ancienne que le monde a élé inspirée au Cerceris qui, sans le secours de l’éther, du chloroforme et de la ben- zine, est parvenu à dompter la motilité et la sensibilité sans éteindre la vie. Quel résultat miraculeux offert à notre admiration par un chétif in- secte ! Lorsque je fus témoin des saisissantes manœuvres de notre Hyménoptère prédateur, je crus que la souplesse des articulations du Bupreste, la frai- che conservation de ses chairs et même de ses viscères constatées par l’autopsie étaient l'effet d'une intoxication stupéfiante inoculée par le dard de la glande vénénifique du Cerceris, el cette explication me semblait ra- tionnelle, Le professeur Fabre, d'Avignon, a donné plus tard une autre 602 LÉON DUFOUR. solution de ce curieux assassinat, tant par des faits directs que par d’in- génieuses expérimentations. Get éminent observateur a conclu que c’est la lésion par le dard à venin des ganglions thoraciques, soudés en une seule masse dans les Buprestes, qui a amené l’anéantissement subit du mouvement en conservant la vie organique. Toutefois je n’abandonne point encore mon idée d’intoxication, et une simple lésion traumatique, une imperceptible piqüre sont contestables comme cause unique de cette anesthésie. Ce n’est point ici le lieu de sou- mettre à un sérieux contrôle la théorie de M. Fabre. L'histoire des victimes immolées par les diverses espèces de Cerceris nous apprendra sans doute des faits nouveaux et intéressants. M. Fabre a décrit, avec tous les charmes du style, les piquantes péri- pélies des déprédations du plus grand Gerceris d'Europe, le C. tubercu- lata, qui approvisionne ses terriers avec les individus d’un robuste Cha- rançonite le Leucosomus ophthalmicus. Le Cerceris ornata fournit à sa couvée des Andrena, le C. aurita des Phytonomus, et le G. tricincta des Clythra. Le Philanthus apivorus ne dévore poini les Abeilles à miel, ainsi que semble l'indiquer son épithète spécifique, mais il approvisionne sa couvée de cette précieuse proie. Les Crabro, au clraperon d’argent nacré, tantôt sont fouisseurs de la terre pour y déposer le germe de la postérité, ou bien ils nichent dans les tiges creuses des végétaux, ou dans les nids délaissés par d’autres Hymé- noptères. C’est dans les Diptères, les Pucerons, les Araignées, les Hémip- ières qu’ils font leurs razzias. Le Solenius rubicola destine à ses enfants un mets de choix, le Lauvania ænea. La larve file pour le berceau de la nymphe un cocon cylindrique à étoffe parcheminée, Plusieurs de ces co- cons se surmontent bout à bout dans la même tige de ronce, et ne sont séparés que par un petit tas d’excréments concrétés. Le Palarus flavipes, au joli bariolage du corps, est un fouisseur du terrain sableux, et un gaspilleur effronté d'Hyménoptères de vingt espèces ou genres différents. Quel hyménoptérophile tant soit peu passionné n’a pas bravé les ardeurs de la canicule pour étudier, contempler les faits et gestes de ces élégants Bembex au vol rapide et sibilant, tantôt saccadé, tantôt immobile, saisis- sant avec une étonnante prestesse les Dipières des genres Syrphus, Bom- bilius, etc., destinés à sa nichée ? Avec beaucoup de patience et de bons La] Études enlomologiques. — Hyménoptères. 603 yeux, vous pourrez constater qu'après de tendres provocations le mâle se saisit de la femelle, et le couple envolé consomme dans les airs l’acte con- jugal. Mais tenez-vous encore en faction, faites votre quart silencieux, et vous assisterez aux manœuvres de la femelle en voie de gestation. Vous la ver- rez creuser avec ses griffes et les râteaux de ses mains un terrier dans le sol aréneux absolument comme le lapin. M. Fabre, dans sa saisissante histoire des Cerceris et des Bembex, où l’excellent esprit d'observation n’est égalé que par la puissance de son cristallin et les grâces de sa plume, s’est assuré, en violant l’asile souterrain du Bembex, que la famille de celui-ci a pour parasites le beau Parnopes carnea, ainsi que l'avait déjà avancé Lepeletier, et le rare Toxophora fasciata. Mon ami M. Perris, tou- jours heureux et sagace observateur, a constaté ces deux mêmes parasites en sentinelle tout près de la tanière du Bembex. Les Sphex, les Pompilus, aussi redoutables par leurs cruelles piqûres que curieux par leur vivacité vibratile, sont aussi des déprédateurs et des fouisseurs dans les sables les plus chauds. Qu'on me permette d'ajouter à l'histoire des Spheæ de M. Fabre, si riche d'instruction et du charme de la narration, un fait confirmatif, J'ai vu dans le midi de l'Espagne le ter- rible Sphex afra s'emparer de grands Acrydium, préalablement asphyxiés, et les entraîner dans son repaire souterrain. Le Sphex atra de M. Fabre fait la chasse aux Grillons et l’afra aux Acrydium ; ils sont conséquents lun et l’autre avec leurs goûts congénéri- ques et leur instinct pour les Orthoptères. Le svelte Pelopæus, au long pétiole abdominal, est un curieux potier de terre. Il n’est pas rare qu’il fixe sous l’entablement d’un mur le berceau de ses enfants, fait d’une terre bien pétrie qui finit par prendre la dureté de la pierre. On y voit côte à côte sept à huit loges allongées, séparées par des cloisons. Les larves sont approvisionnées d’Araignées, surtout de T'homisus citreus. Les archives de la science sont d’une grande pauvreté sur les mœurs et les métamorphoses des Mutilla. On sait que ces Hyménoptères d'un facies original fréquentent les contrées ou les expositions chaudes, que les femelles sont aptères et sédentaires, tandis que les mâles, de bien meil- leure tournure, ont des ailes et butinent sur les fleurs. Mais voilà à peu près tout. On ignore jusqu'à l'espèce de nourriture des femelles. On ne nous à rien appris sur leur premier âge, et les mariages assortis sont fort difficiles à légaliser. Au dire de Fabrieius, Christ aurait avancé que les nids des Mutilla se 60/4 LÉON DUFOUR. rencontrent en nombre au voisinage des repaires souterrains du Bombus Lerrestris. I y a sûrement là erreur ou méprise; les Bombus, pour creuser et dissimuler leurs terriers, s’enfoncent dans les buissons, les vieux four- rés, tandis que je n’ai jamais rencontré les Mutilles femelles que dans les sols découverts, arides et chauds. Je provoque les recherches sur les us et coutumes des Mutilles. Seraient-elles parasites ? Depuis Aristote et Salomon jusqu’à Huber et Latreille qui n’a pas élu- dié l’histoire des Fourmis, leur industrie, leur haute intelligence, leurs constructions souterraines, leur vie sociale subrépublicaine, leurs castes d'individus ouvriers? Je n’aborderai point cette étude qui est connue de tous. Je fais ici une infraction à la série classique de ma revue de mœurs pour aborder les Tenthredo et Urocerus, laissant exprès de côté les Ich- neumonides et autres genres parasites comme eux, les réservant pour un article spécial sur le parasitisme qui terminera ma revue, L'exubérante famille des Tenthredo et des Urocerus se compose d’'Hy- ménoptères solitaires ou indépendants bien peu remarquables par leur in- dustrie ou leur intelligence. L'existence dans les Tenthredo femelles d’un oviscapte à dents de scie les a fait désigner par Réaumur sous le nom de Mouches à scie, et par les modernes sous celui de serriferes ; c’est là lin- strument de leur industrie. Leurs larves ont six pattes antérieures, ce qui est rare chez les Hyménoptères. Elles vivent lantôt en plein air sur les plantes dont elles font leur nourriture, tantôt elles sont en réclusion dans des espèces de galles ou d’intumescences. Elles se filent un cocon pour le berceau de la nymphe. Dans les grands et beaux Urocerus femelles, loviscapte est une longue larière, droite et raide, qui leur sert à insérer leurs œufs dans les pro- fondeurs du tissu ligneux des conifères. Leurs larves, pourvues de pattes, se creusent dans le bois des galeries dont elles dévorent les déblais. On avait cru jadis qu'elles étaient parasites, mais on sait aujourd’hui qu’elles sont positivement lignivores. Ratzeburg (Forstins. 3, tab. 4) a donné une bonne histoire de leurs métamorphoses, et j'ai cherché à la complé- ter par l'anatomie de l'U. juvencus. Du parasilisme chez les Hyménoptères. Dans mes études de mœurs sur ces industrieux insectes, J'ai réservé pour le complément de ces études une revue sommaire du parasilisme de cet ordre. Dans un sujet si entraînant pour l'imagination, il faut avoir une grande force de volonté pour contenir sa plume dans les limites de la tempérance et pour se borner à la simple exposition des faits principaux. Études entomologiques, — Hyménoptères. 605 Il y a longtemps que j'ai dit que le parasilisme, considéré de hant, élait une loi d’équilibration, de pondérakion, qui avait pour but de mettre un frein à la trop grande multiplication des individus du même type. Le pa- rasilisme se partage le monde; mais je n’entends parler ici que de celui des insectes, et je laisse au moraliste la tâche délicate de nous dévoiler le parasitisme humanitaire, sujet fécond où l'esprit de classification pourrait entreprendre une curieuse et piquante monographie. Non nobis lantas componere liles… Dans cette revue succincte du parasitisme hyménoptérique, j'ai dû me restreindre à celui d'animal à animal, et non d’animal à végétal, qui con- cerne les galles ou autres intumescences des plantes. Mais tout en me renfermant dans ce cadre limité, l’histoire des usurpations personnelles ainsi que celle des vivres et du domicile d’autrui est encore bien complexe. Ainsi le parasite d’un légitime nid peut, à son tour, sans quit- ter le poste, devenir dévoré de dévoreur qu’il était d’abord, et cette stra- Lification d’existences qui s’usurpent mutuellement est loin de se borner à l'existence de deux ou trois espèces destinées à s’entre-détruire sur place ; les conditions de ces organismes imbriqués provoquent le con- cours, dans une même enceinte, d’une prodigieuse quantité de types diflé- rents. Je me bornerai, pour l'intelligence de ces lignes, à un seul exem- ple. Jai publié, il y a quelque temps, l'histoire d’un capitule de Jacée, à peine de la grosseur d’une aveline et primitivement habité par les larves d’un Diptère du genre Tephritis, devenu successivement le domicile de dix-sept espèces d'insectes. Et voyez comme la nature est conséquente dans ses créations. Les Hy- ménoptères, voués par destination originelle à être parasites d'espèces essentiellement récoltantes, sont privés d'instruments propres à la ré- colte, et leurs enfants mourraient inévitablement peu après leur naissance si la sage Providence n'avait pas donné à la mère de ces enfants l'instinct d’un indispensable parasitisme. Gette prédestination défie toute explica- lion, et il faut s’humilier devant ce phénomène tout mystérieux dont le Créateur a seul le secret. Tout ce que l’on peut dire, c’est qu'il faut se ré- fugier derrière la grande idée si élastique du maintien des harmonies uni- verselles. Le grand Physiologiste du globe, ou des globes, a mis de justes bornes à nos prétentions à pénétrer la cause et le but de ses créations. Il a prévu que si nous tlevinions tout, notre esprit finirait par tomber dans la torpeur. Il nous faut donc de l’inconnu pour stimuler lPimagination et le besoin du travail, et cet inconnu doit souvent vivre autant que nous. Pour l'exposition des Hyménoptères parasites et de leurs victimes je diviserai, d'après Lepeletier, ces larves en mellivores et en énsectivores : 606 LÉON DurFour. 1° Parmi les parasites mellivores, j'ai déjà dit que les Psithyrus, les ménechmes des Bombus, étaient les parasites de ceux-ci. On dit les larves de Stelts parasites de celles des Heriades. Je ne con- teste point, mais j’ai obtenu le S4. minuta des nids de lOsmia tridentata logés dans les tiges de la ronce. Celles du Cælioxys vivent de la pâtée des Megachile et Anthidium. Les Melecta, Crocisa, Epeolus usurpent les vivres des Anthophora, Me- gachile, Osmia. Lepeletier pense que les Nomada sont parasites des Bombus. Il n'existe encore dans la science aucune histoire authentique de ce genre de vie. Ce même auteur avance que les Prosopis consomment les vivres des Col- letes. Le P. signata est né chez moi des nids de l'Osmia parvula. Le Trigonalis Hanhii, découvert par notre collègue Dours aux environs d'Amiens, provient des nids de Guêpes. La science réclame l’histoire des métamorphoses de ce rare Hyménoptère. Le Chalicodoma muraria aurait, suivant Latreille, pour parasite le Leucopsis dorsigera, tandis que les nids de Guêpes (on ne nous dit pas de quelle espèce) seraient usurpés par le L. gigas. Cette observation peut être contrôlée, car mon ami M. Pérez a trouvé dans les nids du Chalico- doma précité les larves du ZL. gigas, dont il a obtenu des transforma- tions. 2* Parasites insectivores. — La phalange indomptable et désespérante des Ichneumonides est toute, sans exception, parasite des larves ou des chrysalides des insectes de tous les ordres. Malgré les trois volumes com- pactes de Gravenhorst, les travaux remarquables de Westmaël et les ob- servalions isolées répandues dans beaucoup d'ouvrages, la science réclame un livre spécial sur ce parasitisme et sur les espèces des victimes, Ces usurpateurs ont la mission imprescriptible de fonder leur vie sur la mort d'autrui. Parmi ces parasites, il n’en existe pas de plus étonnants que les Ichneu- mons à très longues tarières. Quelle finesse de vue, de toucher, d’ouie, d’odorat et d’inspirations maternelles pour deviner dans le cœur d’un vieux morceau de bois l'existence d’une larve lignivore fatalement prédes- tinée à la mort! Avant d’enfoncer son fin et flexible oviscapte, il faut qu'il ait mesuré la distance comparative de la victime et de la longueur de l'instrument térébrant ; il faut avoir acquis la certitude de pouvoir im- planter, inoculer l’œuf sur ou dans le corps de la malheureuse larve. Que de phénomènes qui défient toute la sagacité humaine ! Jai obtenu d’un nid de Polistes Geoffroyi de curieuses coques, allongées Études entomologiques. — Hyménoptères. 607 et elliptiques, qui m'ont donné plusieurs individus d’un Xorides dont je ne connais point l’espèce. Parmi les parasites insecticides prime le beau et redoutable genre Sco- lia. La science est redevable à Passerini, de Florence, de la découverte du parasitisme du Scolia flavifrons. Sa larve vit aux dépens de celle de l'Oryctes nasicornis. Notre savant collègue M. Coquerel, qui joint à un esprit exquis d'observation l’habileté du pinceau, a confirmé le fait de Passerini par l’histoire du Scolia oryclophaga de Madagascar, dont la larve dévore celle de lOryctes simiar. Le rapprochement de ces deux faits si intéressants devient un précieux enseignement pour l'historien des mœurs, ainsi que pour le physiologiste adonné à la recherche des corrélations entre les formes extérieures et les fonctions organiques. Quoi de plus satisfaisant, de plus encourageant pour le savant sérieusement studieux que de constater cette similitude, cette conformité d’habitudes dans deux grandes Scolies originaires l’une du climat tempéré de notre Europe, l’autre de la région brülante de l’équa- teur? Toutes les deux, obéissant à la même loi irréfragable de l'instinct conservateur, ont choisi pour victimes à sacrifier à leur progéniture deux espèces du même genre Oryctes! N’est-il pas présumable que les larves de toutes les Scolies et genres voisins sont parasites de celles des Coléoptères Lamellicornes ? Les Chrysis, à la cuirasse dure, dorée ou cuivreuse, sont parasites des larves insectivores d’Hyménoptères de genres très variés. Le véritable hrysis et les Hedychrum dévorent, par leurs larves, les chenilles appro- visionnées par les Odynerus. Pendant mon séjour en Espagne, j'ai vu naître chez moi le somptueux Séilbum splendidum des nids terreux du Pelopæus spirifex. Contre l’assertion de Lepelelier, qui dit que les Ghrysis ne font pas de coques, j'ai très positivement constaté celles des CG. éidigotca et obtust- dens. Ge sont des cocons oblongs d’un brun foncé à bouts arrondis, for- més d’un taffetas d’une grande ténacité qui porte à croire qu'il s’y mêle une matière gommeuse ou agglutinative sécrétée par des glandes spéciales de la larve. 608 LÉON Durour. VIII, HÉMIPTÈRES. Que dire sur ces obscurs insectes qui encourent le dédain, le mépris des gens du monde, qui les confondent tous sous le nom mal famé de Punaises, nom qui exprime une odeur infecte? Mais des hommes de science, affranchis de préjugés, les ont vengés en consacrant leurs droits d'égalité aux sérieuses études. Ainsi Fabricius, Latreille, Stoll, Wolff, Spinola, de Laporte, Fallen, Amyot, Signoret, Fieber, Stàl, et autres, les ont illustrés et placés presque au niveau des autres ordres. Enfin, dans un travail académique dont la publication a déjà plus de trente ans de date, j'ai fait connaître leur histoire anatomique tant externe qu'interne. Sans doute les Hémiplères se recommandent peu par leur intelligence, surtout par leur industrie, et ils ne se prêtent qu’à une étude de mœurs fort restreinte ; mais, il faut en convenir, on les a négligés sous ce point de vue. N'oublions point que la création se complaît souvent dans les contrastes, et qu’elle témoigne partout de lomnipotence de ses moyens pour assigner à chaque groupe d'animaux le rôle qu’il doit remplir dans le maintien des harmonies d'ensemble. La bouche des Hémiptères consiste en un rostre de longueur variable qui les rend suceurs des végétaux ou des animaux. En leur refusant le merveilleux d’une triple existence, la nature n’a pas laissé que de leur donner quelque compensation. Elle leur a accordé le privilége de voir, de connaître, peut-être d'élever leurs enfants et de les suivre jusqu’à leur émancipation, tandis qu'elle a refusé ce même privi- lége aux insectes à métamorphose complète qui sont à jamais privés de connaître leur postérité. Si les Hémiptères de notre Europe n'ont pas été dotés de ces couleurs éclatantes que la nature prodigue à tant d'insectes des deux hémisphères, = = Eteie. coetéonre Étutes entomologiques. — Hémiptères. 609 elle semble s'être réservé la faculté d’épuiser pour eux son répertoire des configurations extérieures. La division des Hémiptères en Hétéroptères et en Homoptères me paraît nalurelle, et je l’adopte pour le travail actuel. 1. Hétéropteres. De tous les temps ils se sont fait remarquer par la faculté de sécréter et d’exhaler à volonté une vapeur subtile d’une odeur plus ou moins re- poussante. La nature, qui attache le même intérêt, les mêmes soins à la production et à la conservation des espèces, n’a pas voulu que le faible devint, dans toutes les circonstances, l’inévitable victime du fort, Dans la distribution des moyens d'attaque, de défense et d'évasion, elle a mis une variété qui témoigne et de sa vigilance et de ses inépuisables ressources. La puante odeur des Punaises est donc leur seule arme défensive. Gela est si vrai, que si vous suivez de l’œil l’ambulation de la Punaise des bois et même de celle des lits sans les inquiéter et que vous flairiez doucement leur corps, vous vous convaincrez qu'il ne s’en exhale aucune odeur ap- préciable ; mais si vous les touchez ou si vous les contrariez, à l'instant votre nez est frappé de l’odeur caractéristique. Le chasseur au grand jour, qui a le sens olfactif développé et dont Palambic des narines sait analyser les odeurs avec leurs nuances, peut se convaincre que celles-ci varient suivant les espèces qu’il manie vivantes, et le scalpel constate souvent ces variations dans la glande odorifique. Ainsi la puanteur des Coreus diffère de celle des Pentatoma, sans qu’on puisse exprimer cette différence par une diagnose écrite. Celle des Alydus tourne à l’acescence. Le beau Lygæus militaris a une odeur peu désa- gréable où un nez pratique démêle l’éther acétique, tandis qu'elle est nulle ou du moins insaisissable dans le L. apterus. Le Miris Carcelii, dont les couleurs sont si variables, émet une essence qui rappelle celle de l’'Hyacinthus racemosus. Quand on saisit le Capsus tricolor, il imprègne vos doigts de l'odeur du Cassis où Groseillier noir. Lans le petit nombre de Phymata que j'ai pris vivants, je n’ai saisi aucune exhalaison. Le Re- duvius stridulus, inquiété, émet l’odeur du Chlæntus velutinus. L'essence des Gerris a quelque chose d'alcalescent; elle est encore plus àcre dans la Naucoris, tandis que dans les Notonecta elle rappelle un peu celle du Che- nopodium vulvaria. Je me borne à ces spécimens. Puisque les études de mœurs se réduisent à presque rien, je vais me rabattre sur la physionomie, les formes et les habitudes des espèces pu- 610 LÉON DuUFOUR. rement compatriotiques qui ont passé sous mes yeux. Au premier rang apparaissent les antiques Pentatoma el Scutellera, impitoyablement taillés en pièces, dans des accès de généromanie, malgré la dureté coléoptérique de leur tégument. Le plus souvent inermes, on voit pourtant dans les uns un stylet sternal à destination inconnue, dans les autres les angles du prothorax prolongés en pointes ou aiguës ou obtuses. L’écusson des Scu- Lellera devient le bouclier de l'abdomen, qui renferme les plus importants viscères. Généralement ces Scutellaires sont glabres et lisses ; mais la na- ture, qui a ses idées ou ses caprices, a créé un S. hérta avec une villosité touffue, et le joli verrucata avec deux rangées de tubercules, ce qui a suffi pour l’affubler du nom générique de Tarifa. Le S. tuberculata n’a qu'une petite gibbosité à l’écusson. Les Cydnus noirs et coriacés sont des promeneurs fantassins ; les nombreuses spinules de leurs jambes de devant indiquent qu'ils doivent vivre de rapine. Le Cephalocteus, pareillement terricole ou plutôt arénicole, a toute la structure d’un fouisseur, Contem- plez ces Coreus aux flancs redressés, ailés, à lobes tantôt entiers (quadra- tus), tantôt rongés (scapha), tantôt profondément déchiquetés, laciniés (aystrix) ; ces Lygæus au corps élégamment tacheté de noir sur un fond rouge mat; ces indomptables Phytocoris, Capsus, Rhyparochromus et consorts, qui sont nés pour faire pâlir le nomenclateur; ces Méris aux jambes caduques ; ces Neides et Ploiaria à la taille maigre et svelte ; ces piquants Reduvius au rostre court et vulnérant ; ce Phymata aux robustes bras ravisseurs ; ce Mécropus social rassemblé en troupes dans les touffes du Psamma arenaria, et pourquoi? ces petits Cymus habitants des plantes arénicoles ; ce curieux Anomalopterus à hémélytres sans membrane ; ces insaisissables Hebrus se promenant paisiblement sur l’eau des lagunes ombragées ; ces jolis Téngis aux sculptures ou linéaires ou réticulées, à la singulière bosse thoracique; ces Aradus au corps plat et papyracé si bien adapté à leur gîte sous-cortical ; cet Acanthia aptère, par destination impitoyable suceur nocturne du sang humain; ces Salda paludéens si prestes à s’éclipser à votre approche ; ce Pelogonus; ces Leptopus aux pieds si déliés, au vol si brusque, s’abritant au crépuscule sous les galets du fleuve ; ces Ophthalmicus au corps en carré oblong, si difficiles à déni- cher de leurs abris littoraux ; ces Gerris, Velia, Hydrometra, revêtus au- dessous d’un taffetas imperméable qui leur permet de marcher, de courir sur la surface de l’eau comme sur un plan solide; cette plate et bour- beuse Nepa venant humer l'air à la surface de l’eau au moyen d’un siphon caudal ; ces Notonecta, que la bizarrerie ou le caprice calculé de la nature a destinées à toujours nager sur le dos, ce qui leur a valu la dénomination générique ; ces curieux hiéroglyphes des Corixa : ces lourds Naucoris | Études entomologiques. — Hémiptères. 611 vivant dans la fange aquatique où ils sucent des larves ; ces gigantesques Belostoma, qu'on croyait jadis tous équatoriaux et dont on a depuis peu découvert une espèce de forte taille dans le midi de l'Europe. Il est temps d’en finir sur ces misères de la statistique d’habitudes des Hétéroptères ; je m’arrête. IL. Homoptères. Aussi pauvres en faits et gestes que les précédents, la vaste légion des Homoptères, insectes inodores, sauteurs où musiciens de leur métier, n’offre guère que des insignifiances à l'historien des mœurs. Seulement, de loin en loin la bonne mère nature, touchée de commisération pour ces obscures bestioles, vient nous révéler sur un petit nombre d’entre elles des traits de vie privée faits pour provoquer l’étonnement et même l'admiration. Malgré la conformité des formes extérieures, la création a aussi voulu, dans son système des contrastes, fournir à nos exigences quelques physio- nomies, quelques structures qui rompent cette monotonie. Connaissez-vous de tournure plus baroque, plus hétéroclite que celle de lIssus grylloides ? Ne dirait-on pas une difformité faite à plaisir, le plus grotesque des estropiés ? Son voisin classique, le Dyctiophora des genêts de la Castille, vous surprendra aussi par son front prolongé et ses longues jambes postérieures épineuses. Braquez la loupe sur ces Céxius à la robe trainante, au front relevé de sculptures linéaires ; et comment se reconnaître dans cette nuée de Gicadelles acrobates, si désespérantes pour la détermination des espèces et si insaisissables par la brusquerie de leur saltation ? Admirez ce Dorydium qui, par son front effilé en alène, con- traste avec la grosse tête du Centrotus, enfoncée dans un thorax bicorne prolongé en une longue carène ; jetez un coup d'œil sur les singulières antennes prismatiques de lAsiraca. Mais fuyez, au temps de la canicule, ces étourdissantes Cigales, qui chantent d'autant plus rudement que la chaleur du soleil est plus intense. Personne, que je sache, n’a encore explicitement parlé du premier âge des Cigales, que je n’ose point désigner sous le nom de {arves. J'ai peine à croire que dans cette enfance l’insecte vive, comme on l’a avancé, dans l'intérieur du bois. Je pense que cette première existence se passe dans la profondeur de la terre, où l'animal se nourrit de je ne sais quoi. Tout le monde aura trouvé à la base du tronc du pin maritime la dépouille de la nymphe du Gicada orni, mais cette nymphe s'était sûrement exhumée du sol environnant. En 1854, je rencontrai aux portes de Madrid un fort grand nombre de dépouilles des nymphes de Cicada plebeia. Elles étaient à fleur du sol sur l’orifice d’un clapier souterrain. 612 LÉON DUFOUr. Pour en finir avec cet aperçu statistique si peu intéressant, il me reste à vous dire quelques mots sur une race qu’on a comprise, à tort ou à raison, dans les Hémiptères, celle des Pucerons, des Kermès, des Coccus. Et qui ne connait point l'histoire généalogique des Pucerons, de ces trou- peaux presque immobiles qui tètent à l’envi la séve végétale, et qui pro- duisent, après une seule union conjugale, seize générations successives sans nécessité de renouveler le rapprochement des sexes ? Que n’avons-nous pas à apprendre encore sur les Kermès, dont les uns déterminent sur les végétaux un eczéma pustuleux nuisible, dont les autres deviennent la source d’une prodigieuse richesse sur l'Opuntia d'Amérique ? Quoi de plus singulier et en même temps de plus élégant que le Dor- thesia avec Sa crinoline blanc de neige et ses cannelures régulières ! IX. LEPIDOPTÈRES. Si la nature s'est montrée avare d'intelligence et d'industrie à l’égard des individus ailés du brillant ordre des Lépidoptères, elle a été pour la première phase de leur existence, les Chenilles, généreuse de plusieurs de ces traits de mœurs, et surtout beaucoup trop prodigue de méfaits. Quel étonnant contraste entre ces deux formes d’une seule et même vie! Le Papillon, cet emblème de la légèreté, ce type d’une existence volage et aérienne, semble n'avoir été créé et mis au monde que pour le luxe, l'ostentation d’une parure et l’élégance des formes avec tous les tons du coloris. Et par un contraste auquel se complaît la création et qui touche au pittoresque, la rampante et hideuse Chenille subit sa mission de rava- ser, de désoler nos champs, nos jardins, nos vergers, nos forêts ; elle ronge et frappe de mort bourgeons, feuilles, fleurs, fruits, racines, troncs d'arbres. Et quand arrive le terme de cette vie, désastreuse par nécessité, car ces déprédations deviennent la condition de sa seconde vie, elle s’en- dort Chrysalide pour se réveiller Papillon. Cette triple existence constitue le phénomène sans contredit le plus merveilleux de la création, les mé- tamorphoses. Études entomologiques. — Lépidoptères. 613 Et qui peut pénétrer le rôle que les voraces Chenilles sont appelées à remplir dans les universelles harmonies ? Sont-elles les régulatrices d’une trop grande exubérance végétale, et, par une destination contraire, pren- nent-elles quelque part à la formation du terreau et par leurs excréments el par leurs triples dépouilles ? Mais admirez ce tour de force de la Providence d’avoir fait surgir de ce monde de calamiteuses Chenilles une illustration en même temps entomo- logique et sociale, ce Ver à soie qui a reçu la mission spéciale de sécréter et dexcréter une matière de premier ordre. Des milliers de mains industrielles façonnent, grâce aux fils dont le Ver s’est entouré, ces res- plendissantes étofles qui s’étalent sur le trône comme sur l'autel, mais qui portent à tous les étages sociaux ce luxe effréné qui dévore et corrode notre époque. Je me borne, pour votre compte et pour le mien, à ces quelques géné- ralités sur les Lépidoptères, insectes qui, de temps immémorial, ont attiré, surtout par leurs métamorphoses, l'attention des philosophes et des sa- vants. Si J'avais à me justifier de ma sobriété sur ce point, je vous dirais que mon bagage entomologique actuel renferme l'anatomie de cent trente espèces de Lépidoptères, dont je viens faire hommage à la Science pour le complément des neuf ordres d'insectes qui ont passé sous mon scalpel. Ce dernier labeur, vu mon grand âge, devient mon testament scienti- fique. Je dois à notre collègue et à mon ami M. Lafaury, de Dax, la géné- reuse communication des nombreux Lépidoptères fournis à mes recherches anatomiques. Je le remercie de cette précieuse collaboration. L° Série, TOME IV. 99 614 LÉON DUFOUR. DIPTÈRES. Je viens porter à votre patience acoustique, déjà si rudement éprouvée, un dernier coup, le coup de grâce, la statistique morale des Diptères, Je disais dans l’anatomie de ces frèles insectes, et je le redis encore avec la même conviction : Dans ce siècle d'argent et d'esprit, qui est loin d’être l’âge d’or, ‘quel heureux de l’époque laissera tomber un regard, même de simple curiosité, sur le cerveau d’une Mouche, sur les organes de la reproduction d’un chétif Cousin, sur les entrailles du Ver de la viande ? A cette idée, il se contente &e hausser les épaules et de sourire de pitié. Mais l’homme de science écoute, se recueille et comprend que, dans cette échelle zoologique où tous les organismes, quelle que soit leur taille, s’enchainent, s’anastomosent, la Mouche, le Cousin ont un rang assigné, et que le scrutateur passionné qui consacre ses veilles à mettre en évidence les analogies, les dissemblances qui existent entre eux et les autres animaux, homme lui-même a quelque droit à une sérieuse at- tention. Le Créateur n’a point refusé aux Diptères leur part d’imporlance dans la hiérarchie zoologique, puisqu'il les a répandus avec profusion dans toutes les zones du globe. Il n’est pas d'ordre d'insectes qui compte autant d'espèces que celui qui porte leur nom. Dans mes investigations entomologiques, dont l’origine se perd dans les années terminales du siècle passé, j'ai toujours eu une prédilection mar- quée pour ces frêles insectes, et je ne crains pas de m'en constituer pré- sentement l'avocat et l’apologiste. Latreille, Meigen, Macquart, Robineau-Desvoidy, M. Bigot, ainsi que plusieurs auteurs de Suède et d’outre-Rhin, ont puissamment éclairé la classification et les signalements spécifiques des Diptères ; mais ils ont peu abordé leurs mœurs, leurs métamorphoses, 11 faut encore D OS cos Etudes entomologiques. — Diptères. 645 remonter à Swammerdam, à Réaumur, à De Géer, à Lyonel pour trouver des observations dignes d’une histoire bien comprise de ces insectes. La plupart des larves de Diptères, destinées à passer leur vie dans des foyers de décomposition animale ou végétale, impriment à ces éléments putrides qui leur servent de nourriture une existence vitale en les faisant passer par les filières de l’organisme. Cette sorte de métempsycose, passez- moi le mot, épure l'atmosphère des atomes délétères qui la rendaient im- propre à la respiration. C’est là, au point de vue philosophique, le service inaperçu rendu à Fhumanité par les larves immondes qui grouillent dans l’ordure et la corruption. Telle est la mission d'hygiène publique dont la coopération est posilive pour le maintien des lois qui régissent la nature organique. D’autres larves vivent dans le corps vivant des animaux ou dans les tissus des végétaux, ou sont parasites d’une infinité d’insectes dans leur première morphose. Je signalerai tous ces faits dans la revue de mœurs que je vais entreprendre. Je suivrai dans cette exposition, autant que possible, la série classique. Que reste-t-il à dire sur les Cousins, tant pour leurs transformations que pour leur genre de vie, après les immortels travaux de Réaumur ? Admirer et se taire. Est-il besoin de rappeler que les femelles seules sont avides du sang humain, tandis que les mâles empanachés, étalons pla- cides, se retirent dans quelque coin obscur pour y vivre de rien ei y mourir d'amour et de faim ? Quel monde à défricher encore, malgré tout ce que renferment d’es- pèces les riches répertoires de Meigen et de Macquart, que ces grandes Tipula dégingandées, ces élégants Cfenophora au corps largement bariolé de jaune et de noir, aux antennes emplumées ; ces impalpables Chirono- mus et Ceratopogon qui, rassemblés en joyeuses troupes, inaugurent au premier printemps leurs amours par des bals aériens ; ces RAyphus se promenant placidement sur ies vitres de nos fenêtres ; ces Limonta et consorts provenant de larves qui vivent dans le terreau, le bois corrompu, la boue des flaques d’eau ; ces frêles Lasioptera et Cecidomyia, qui insè- rent leurs œufs dans certains végétaux où ils produisent des galles, ber- ceau de leur famille et de divers parasites ; ces Macrocera, Mycetophila, Sciara, Cordyla, Ceroplatus dévoreurs, dans leur enfance, des Cham- pignons ; ces Bibio, ces Scathopse qui, par leur tournure de Mouche et leurs antennes perfoliées, semblent protester de leur annexion aux Tipu- laires ! Les robustes T'abanus et leurs complices inaugurent, dans la série, la 616 LÉON DUEOUR. nation populeuse des Diptères à courles antennes ; leurs femelles sont des sangsues ailées dont le bourdonnement effraye l’homme et les plus grands animaux. Leurs lancettes buccales déchirent douloureusement le derme le plus renforcé, tandis que leurs débonnaires mâles vivent paisi- blement du pollen des fleurs. Les larves de ces sanguinaires espèces habi- tent la boue et le fumier. Elles sont apodes, hémicéphalées, cylindriques, glabres, n'ayant qu'une seule paire de stigmates dans la caverne apicale de l'abdomen. Le Pangonta, malgré sa longue trompe et son allure et son bourdonne- ment tabaniens, est inoffensif. Habitant de la zone méridionale, on le voit, à l'instar du Bombylius, où suspendu ou immobile en Pair, ou rompant brusquement son vol pour reprendre sa première attitude. Dans les mati- nées de la canicule, j’ai souvent contemplé sa gymnastique aérostatique, ses ébats amoureux pour s’abattre, tant l’un comme l’autre sexe, sur les fleurs dont ils sucent le pollen. On ne sait rien sur leurs larves; mais comme j'ai souvent vu ces Diptères voltiger non loin des mares ou des cours d’eau, il est présumable qu’à l’exemple de celles du Tabanus elles vivent dans la vase riveraine. Van Roser et Wesmaël ont publié l’histoire des métamorphoses du Su- bula, et j'ai moi-même fait connaître celles du S. citripes, qui se sont développées sous mes yeux dans la marmelade de lulcère de l'Orme. Sa larve est oblongue, subcoriacée, chagrinée, à deux paires de stigmates, et elle se transforme en pupe comme dans les Muscides. Que sait-on sur l’histoire métamorphosique du singulier genre Beris? Rien, que je sache. Swammerdam, Lyonet et Réaumur ont illustré la triple vie du vieux genre S/ratiomys à l'écusson armé de piquants. Les larves vivent, les unes dans l’eau, d’où elles sortent pour se transformer, les autres dans la pourriture du bois ou dans la fiente des animaux. Les Sargus, si brillants d’or ou d’émeraude, si compassés dans leur promenade sur le feuillage, ont été aussi mis en honneur, pour leurs ha- bitudes et leurs changements de formes, par Réaumur, Lyonet et Bou- ché. Quant au Pachygaster, tout étonné de sa cohabitation classique avec les Straliomys, j'ai été mieux favorisé que Macquart, qui a donné une simple description de la larve de later; j'ai pu élever dans mon laboratoire celles du P. meromelas, qui se nourrissent du bois décomposé du tronc de Peuplier, et j’ai pu donner l'histoire et l’iconographie de leurs transfor- mations. Études entomologiques. — Diptires. 617 Apparais, race chasseresse et insectivore des Asèlus. Voyez-les, au fort de l’élé, se tenir en embuscade, en arrêt comme un chien couchant pour guetter et ravir leur proie. 11 y a là toute une étude de mœurs à poursui- vre dans les genres si diversifiés de ce groupe. Pendant longtemps la science ne possédait sur les métamorphoses des Asiles que les quelques mots vagues de Frisch et l’histoire incomplète de De Géer. Harris, cité dans le savant compendium de Westwood, et Ratze- burg ont contribué à combler cette lacune. J'ai été assez heureux pour ajouter à ces documents les histoires de quelques espèces. Leurs larves sont hémicéphalées, allongées, aveugles, glabres, à deux paires de stigmates. Elles vivent dans le terreau du bois décomposé, Ce qu'il y a de plus merveilleux dans les évolutions de ces larves à tégument lisse, c’est de voir s’improviser, dans la mutation en chrysalide, une ar- mure d’épines et de cornes incurvées en même temps que la nymphe ou chrysalide se raccourcit en changeant complétement de forme générale. Un autre fait bien remarquable et qui a échappé à mes prédécesseurs, c'est l'existence dans cette chrysalide des stigmates, tant thoraciques qu'abdominaux, qui révèlent ceux du futur Diptère. D'après une généreuse communication de M. Perris, les larves des Asi- liens, dans leur gîte ou ligneux ou terreux, sont carnassières. La larve du Laphria meridionalis Aévore celle du Lampra decipiens ; celles du EL. atra et du gilva sont parasites des larves du Spondylis et du Criocephalus rusticus; celles du L. fulpa attaquent les larves des Callidium et des Clytus. Quel entomologiste praticien placé en faction, dans un beau jour de printemps, devant une terrasse sableuse, n’a point contemplé l'animation des voltiges du Bombylius à la fourrure moelleuse, à la fine trompe ten- due, au vol sibilant, ou continu, ou saccadé, visant les orifices des clapiers des Andrena pour leur confier à la dérobée leurs œufs ? J'ai exhumé des profondeurs de ces clapiers la larve du B. major. Elle est allongée, blanche, demi-cylindrique, glabre, inerme, tandis que la chrysalide, semblable à celle de lAsile, est armée d’épines, de crocs, de lamelles cornées. Gette larve dévore non pas les provisions mielleuses de PAndrène, mais les larves ou les nymphes de celle-ci, Que de traits de mœurs restent encore à connaître dans les genres alliés aux Bombyliers ! Malgré leur filiation avec les Bombyles, les Anthrax forment, par leur physionomie et leur allure, une famille très distincte. Leurs longues et larges ailes font, dans la locomotion aérienne, l’oflice de voiles propres à planer 618 LEON DUFOUR. silencieusement. [ls partagent avec le Bombyle le parasitisme des nids des Hyménoptères mellivores. Au sortir du berceau, ou dans ce qu’on appelle la toilette de noce, les Anthrax ont un duvet moelleux avec des mouche- tures blanches sur un fond noir ou bruni; ce sont d’élégantes Mouches. Notre érudit collègue Laboulbène à publié un intéressant Mémoire sur les métamorphoses des Anthraax, où il a exposé le tableau fidèle de tout ce qui a été écrit sur ce sujet. D’après Schæffer, le seul auteur qui ail parlé de la larve, celle-ci aurait les plus grands rapports avec celle du Bombyle. En analysant la figure de Schæffer copiée dans Westwood, jy vois un trait capital qui a heu de m'étonner el qui éveille sérieusement mes doutes sur la légitimité de cette larve, c’est l'existence d’une série de stigmates latéraux que je n’ai jamais rencontrés dans les larves des Diptères de tout ce groupe. J'appelle les investigations de mes collègues sur ce point. Quant à la nymphe de l’Anthrax elle ressemble, par ses épines el ses crocs, à celle du Bombyle. Au premier aspect, les Empis rappellent les petites espèces d’Asiles, dont ils ne partagent nullement le genre de vie. Ils fréquentent au prin- temps les chatons de Saule, ainsi que les fleurs des crucifères, et il esi probable qu'ils y capturent, pour les sucer, de petits Moucherons. Ils sont donc carnassiers, et c’est aussi le sentiment de M. Perris. On a peu de documents positifs sur leurs métamorphoses ; toutefois Bouché a fait connaitre celles du Ramphomyta spinipes. La larve est allon- gée, glabre, à segments fortement contractés, à deux stigmates antérieurs. Elle vit dans le terreau des jardins. La nymphe serait evale-oblongue avec la tête armée de chaque côté de pointes, et les segments garnis de longues soies. La famille des Thereva, fort restreinte, ne ressemble pas plus au phy- sique qu’au moral ni aux Bombyles ni aux Anthrax, quoique ceux-ci la précèdent dans le livre de Macquart. Latreille avait mieux compris sa généalogie en la colloquant avant les Asiliques. Resplendissants d’un duvet soyeux argenté, surtout dans les mâles, les Thérèves ont dans le repos les ailes croisées sur le dos, et se plaisent dans les lieux déserts et chauds. On les voit souvent tapis sur le sol à la façon des Asiles, et cette attitude m'a fait souvent penser qu'ils étaient à l'affût et qu'ils vivaient de rapines, contre lopinion des entomologistes, qui les disent suceurs de fleurs. Si parfois on les rencontre sur celles-ci, peut-être y attendent-ils ou y poursuivent-ils une proie. Judicent peri- liores. Études entomologiques. — Diptères. 619 Frisch d’abord, et plus récemment Bouché, ont fait connaitre les méta- morphoses du T. plebeia. La larve que j'ai aussi observée est d’une gra- cilité à nulle autre pareille, Très longue et du diamètre d’un fil, elle est glabre, sauf aux segments thoraciques ef au pénultième abdominal qui ont de rares poils isolés. La composition segmentaire offre un trait singu- lier, qui n’est point exclusif à ce Diptère et qui n’a point échappé à Bou- ché. Quand cette larve marche, ou mieux quand elle serpente, les anneaux du corps, à l’exception de ceux du thorax, ont chacun un pli trans- versal qui en impose pour un double segment. Elle vit dans le terreau de jardin. En voyant la configuration de la nymphe, c’est à ne pas croire à la transformation de ce fil animé en une chrysalide dont le thorax est une grosse bosse sphérique armée de piquants latéraux, tandis que l'abdomen est hérissé de poils. Des miracles de cette espèce se rencontrent dans bien d’autres insectes, Quel diptériste un peu attentif n’aura pas remarqué la démarche grave et lente du Scenopinus des vitres de nos fenêtres ? Ce genre, créé par Latreille, est demeuré longtemps à parti prendre pour son poste classique. Avant d’avoir eu connaissance du précieux livre de Bouché sur les méta- morphoses, j'avais, soit par mes études anatomiques, soit par la rencontre dans mon laboratoire d’une nymphe du Scenopinus fenestralis (Voyez nos Annales de 1850), placé ce genre de Dipteres immédiatement après les Thereva, et j'ai la satisfaction de voir que Bouché avait déjà fait ce rapprochement. La larve du S. senilis, représentée par ce dernier auteur, est d’une parfaite ressemblance, tant pour la forme que pour la composi- tion segmentaire, avec celle du Thereva. Les mêmes merveilles pour la mulation en nymphe existent aussi avec les modifications de l'espèce. Le praticien en plein air de notre science chérie n’aura pas manqué de suivre de œil cette tournure originale des Dolichopus au pied léger, au corps glacé de teintes métalliques, au buste élevé sur de fines jambes qui dans la vélocité de la course effleurent à peine le support. Qui n’a pas été surpris, en explorant le bout incurvé de l'abdomen du mâle, d’y voir ces singulières raquettes ciliées, ces cueillerons, ces pièces si diversifiées qui constituent l’armure copulatrice ? D’après De Géer, la larve du D. ungulatus vit et se transforme dans la terre. Cylindrique et glabre, elle se termine en arrière par deux crochets ei deux stigmates saillants. La nymphe est armée à la tête et au thorax d’épines ou droites ou courbes, et il y a des rangées de soies à l'abdomen. D’après M. Perris, ces larves sont probablement carnassières. 620 LÉON DUFOUR. Je renvoie aux mémoires de De Géer pour l’histoire curieuse des méta- morphoses du Leptis vermileo, dont la larve arénicole et chasseresse s’éta- blit comme celle du Myrméléon au fond d’un entonnoir pour y attendre sa proie. La famille inépuisable des Syrphus est l'ornement, la gloire et le clan d'élite de toute la classe des Diptères. Habitants passagers des corolles dont ils sucent le nectar, ils se livrent sous les feux de la canicule à une gymnastique aérienne, soit amoureuse, soit militante, qui défie souvent les pupilles les plus ardues, mais qui se révèle par une sibilation sur tous les diapasons. Eh bien, ces Syrphes, malgré la propreté et le luxe de leur toilette, malgré leurs habitudes authophiles, sont, par un de ces contrastes dont la nature seule s’est réservé et le but et la raison d’être, condamnés à dé- poser les germes de leur postérité dans les milieux les plus infects, les plus repoussants, dans les latrines, les égouts, les excréments, les ulcères des arbres, les eaux croupissantes, les ordures de toutes sortes. Vous allez voir comment ces larves, destinées à passer leur vie transi- tionnelle dans des liquides corrompus, offrent à l’investigateur affranchi de préjugés des faits dignes de la plus haute admiration ; il fallait que ces larves apodes , plongées dans l’horrible bouillie, pussent, sous peine de suffocation, respirer lair atmosphérique. La nature, dans ses sollici- tudes maternelles, a tout prévu, tout prévenu en vue de la conservation de l’espèce. La sordide larve de lEristalis tenax à son abdomen terminé par un tube grêle et souple, un siphon respiratoire qui s'émerge à la surface du liquide pour humer l'air. Get appendice caudal a fait donner à cette larve, par Réaumur, le nom de Ver à queue de rat. Celle queue n’est que Pétui de deux trachées qui s'ouvrent à son extrémité par un double stigmate. Quel merveilleux engin de sauvetage ! La larve de Pélégant Ceria conopsoides, que j'ai décrite et dessinée, vil embourbée dans lulcère de lOrme. Son tube caudal est bien plus court que le précédent, mais organisé de même. Ce tube respiratoire a encore plus de brièveté dans la larve de l'Eumerus æneus qui se nourrit de la pourriture de lOignon de nos jardins, ainsi que dans celle du Cheëlosia scutellata qui se vautre dans le putrilage du Boletus bovinus, et dans la larve du Rhynchomya columbina qui habite le détritus pourri du Pin ma- r'ilime. Mais que d'espèces de limmense groupe des Syrphes qui réclament étude de leur premier àge ! On dit les larves des grandes Volucella para- Études entomologiques. — Diptères. 621 sites des nids des Bombus. Elles n’ont pas de tube caudal apparent, non plus que celles du Merodon que Réaumur a trouvées dans les Oignons de Narcisse. Quant aux nymphes des Syrphides, ce sont de véritables pupes qui varient à l'infini. Je pense, avec Latreille, que les Conops et les Myopa sont membres d’une seule et même famille. On sait de plusieurs sources que les larves des Conops vivent dans la cavité abdominale des Bombus et autres Hymé- noptères mellifères, mais une histoire de leurs métamorphoses manque encore à la science. Au nom de Musca pris dans sa plus large acception, je vois un monde sans limites de Diptères cosmopolites ; mais grâce aux travaux de Latreille, de Meigen, de Macquart, il ne faut point s’effrayer de cette plèbe en apparence insubordonnée, et pour nous sauver de beaucoup d’embarras, il faut la scinder, d’après Robineau Desvoidy, en deux vastes nations, suivant qu'elles ont ou qu’elles n’ont point de cueillerons aux balanciers. La première division comprend les Muscides calyptérées, et la seconde les Muscides acalyptérées. Essayons currente calamo un tableau de mœurs des Calyptérées. Leur organisation est évidemment plus parfaite que celle des Acalyptérées, tant par la taille, la force, l’activité, que par l'intelligence. Ainsi, c’est à l’exis- tence des cueillerons, soit qu’on les considère comme rudiments de secondes ailes, soit qu'ils ne forment qu'un instrument de musique, des cymbales, qu’elles doivent cette supériorité organique. En première ligne, voyez apparaître la phalange vive, alerte, hérissce, sauvage et indomptable des Tachinaires. Dans la belle saison, elles se posent partout, sur les fleurs, le feuillage, les troncs d'arbres ; mais comme elles sont prestes à déjouer l’habileté de vos doigts et le coup de filet ! Combien les scrutateurs ont encore à faire pour nous dévoiler tant de métamorphoses et de genres de vie! Les larves sont parasites ou d’autres insectes, des Lépidoptères surtout, ou des grands animaux, ou des matières putrescibles. C’est un travail herculéen que d'en déterminer les espèces. On savait dès longtemps que les Sœr'cophaga étaient vivipares; mais mon scalpel a prouvé que les Echinomyia, Gonia, Dexia, Siphona, élaient pareillement vivipares, c’est-à-dire que les œufs éclosent dans la matrice pour pareître au grand jour larves dévorantes, J'ai vu sortir du corps du Cassida viridis une Mouche dont Robineau- 622 LÉON DuFouRr. Desvoidy à constitué, à tort ou à raison, le genre Cassidæmyia. Les en- trailles du Brachyderes lusitanicus nourrissent l’'Hyalomyia dispar. Le puant Pentatoma punctipennis, dans une gestation extra-utérine, a accou- ché sous mes yeux, tantôt de l'Ocyptera bicolor, tantôt du Phasia crassi- pennis vivants. Des Tachinaires naissent aussi de Criquets. Le cadavre corrompu de notre Escargot, Helix adspersa, alimente le Sarcophaga hæ- matodes. J'ai obtenu des nids de l’Hirondelle les trois morphoses du Lucilia dispar. Diptérophile passionné, vous est-il arrivé de pouvoir contempler les ma- nœuvres ambulatoires du Sericocera compressa ? Dans ses stations sur les feuilles, ses pattes antérieures, projetées en avant et étendues, lui servent en même temps et de balanciers et d’organe de palpation qu’il manie avec grâce. Rossi a parlé d’une semblable manœuvre à l’article de son Musca præceps, Qui pourrait bien n'être que notre Sericocera. EL qui nous révèlera les mœurs de ces véloces Metopia, au front d'ar- gent nacré ? Faisons appel à la philosophie, et permettez-moi de faire poser devant vous la lriviale Musca domestica. Bravant les préjugés, étudiez, la loupe à l'œil, la structure de son squelette dermique ; voyez sa moustache ombra- geant deux traits d'argent resplendissant, les brosses, les éponges, les griffes de ses pieds. Vous êtes-vous demandé le cu bono de cette destina- tion anatomique ? Et quand elle vous donne des impatiences par sa téna- cité à se poser sur vos mains, votre visage, votre table, avez-vous réfléchi aux actes de celte vie agitée que vous qualifiez, non sans raison, d’impor- tune ? Savez-vous qu'elle ne mord ni ne pique et qu’elle se borne à lécher sur votre peau les atomes matériels de l’insensible transpiration ? Vous êtes-vous douté qu'à l'instar de nos panspermisies, et sans le secours du microscope, elle sait, de science innée et par la finesse de ses sens, que l'atmosphère est le véhicule d’une foule de riens comestibles qu’elle ramasse sur toutes les. surfaces ? Avez-vous assisté à sa toilette sous un beau soleil, à la manière légère dont elle frotte la vitre de ses ailes, le réseau de ses yeux, à la grâce du brossage de sa moustache el de ses antennes, au soin qu’elle prend à nettoyer ses brosses en les pei- gnant l’une sur l’autre ? Avez-vous fait sur elle une étude de mœurs, avez-vous suivie dans ses voltiges aérostatiques où il y a tant à traduire ? Enfin, avez-vous porté un œil médical sur une maladie singulière, une sorte d’obésité morbide qui distend outre mesure son ventre et à laquelle elle succombe ? EL si maintenant vous vouliez remonter, dans sa triple vie, à cet àge Etudes entomologiques. — Dipléres. 625 qui précède son adolescence, vous y verriez le triste revers de la médaille, mais toujours des merveilles. Ne vous laissez point aller aux préjugés devant ce Ver rampant dans l’ordure du fumier. Il s'en nourrit pour dimi- nuer en faveur de notre respiration les éléments putrescibles qu’il trans- forme en éléments de vie. Et si vous avez la courageuse patience d’exhu- mer du foyer infect cette tendre larve pour l’étudier, après lui avoir fait prendre un bain de propreté, elle vous forcera à l'admiration en vous étalant dans la troncature postérieure de son corps deux bouches respira- loires abritées dans une caverne, tandis qu’au bout opposé qui est atténué vous verrez de chaque côté un élégant éventail dont chaque rayon aboutit à un stigmate. Que sera-ce donc si une instructive curiosité vous entraine à assister au miracle de la transformation de cette blanche larve en une pupe marron et immobile, résultat de la rétraction, du ratalinement de sa peau elle- même qui devient le berceau de la Mouche ? Tous ces phénomènes organiques de la métamorphose sont communs à la grande nation des Muscides. Les larves des Curtoneora, Pollenia, Anthomyia tourmillent dans les Champignons gâtés et bien d’autres substances. En abaissant vos regards attentifs sur les bords humides des étangs el des rivières, vous apercevrez un Muscide ayant l'allure, la taille et la couleur de la Mouche domestique ; mais analysez-la à la loupe et vous reconnaîtrez la Lispa tentaculata, Vivant d’une pêche inconnue. Nous ne savons rien sur ses métamorphoses ; seulement le scalpel a pu constater des œufs assez grands, longuement ciliés d'un côté. On a fait du sexe mâle une espèce sous le nom de L. farsalis, à cause de l'irrégularité de ses {arses antérieurs. Combien de fois me suis-je tenu en faction devant un tertre criblé des terriers des Andrènes, pour épier les manœuvres d’une Mouche qui guet- tait avec une remarquable ténacité l'entrée des Andrènes dans leurs lanières ! J’eus enfin la satisfaction de voir la Muscide pondre un œuf à l'orifice du terrier et avoir le soin de le couvrir avec ses pattes d’un peu de sable, Je m'emparai de la pondeuse : c'était le Chortophila floralis. Gette attention d’ensabler légèrement l'œuf à sans doute pour but d'en masquer la présence, afin qu'il pût être entrainé sans danger dans le cla- pier par PAndrène qui balaie lout à son passage. Qui nous dira si les, larves écloses vivent de la victuaille de PAndrène ou si elles dévorent la progéniture de celle-ci ? Abordons, non sans quelque réserve, les études de mœurs des paisibles 62! LÉON DUFOUR. et silencieuses peuplades des Muscides acalyptérées répandues avec une profusion illimitée. La privation de cueillerons entraine celle des trachées vésiculaires ou aérostals, et ces deux traits négalifs ont pour conséquence physiologique, dans l’ensemble de lorganisme, ces habitudes placides et sédentaires, cette abnégation du grand jour, cette grave et lente ambula- tion, ce sautillement hébété, ce vol muet et à courte portée, ces teintes sombres, ce tempérament mélancolique qui caractérisent cette innumé- rable phalange des Muscides acalyptérées. Cependant, malgré ces tristes vérilés, ces Diptères n’ont pas été mis au monde par le suprême Régulateur des créations sans quelque mission dans les harmonies universelles. Leur humble taille, leur gîte obscur qui les dérobent aux vulgaires regards, deviennent pour le scrutateur philosophe un puissant aiguillon pour traduire au grand jour les mœurs et la triple morphose de ces pauvres hypocondriaques. C’est sur les plantes aquatiques ou marécageuses ou sur le limon humide des rives ombreuses que beaucoup de ces Diptères établissent leur modeste demeure. Il est fort présumable qu'ils se nourrissent, ainsi que leurs larves, des détritus organiques, car ils n’ont point une structure qui les rende aptes à la chasse des insectes, et on ne les voit guère sur les fleurs. Ne les méprisez point. C’est en diminuant la quantité de la matière puirescible, qu’ils convertissent en chyle, que ces Diptères inaperçus tendent à maintenir l'air atmosphérique dans des conditions respirables pour l’homme et les animaux. Les Sepedon, les T'elanocera, l'élite des Muscides paludéennes, par leur laille et leur tournure qui re manque pas d'élégance, ne figurent dans les archives de la science que comme genres el comme espèces. il n’existe, à ma connaissance, qu'une histoire du Tetanocera ferruginca que j'ai in- sérée dans les Annales de notre Société. Les Loxocera, à la longue palette antennaire et au corps svelte, ne sont connus que de leur nom personnel, ainsi que Dryomyza, ele., etc. Les riches répertoires de Bouché, de Westwood se taisent sur leurs métamor- phoses. M. Perris a fait connaitre l’histoire du Sapromyza 4-punctata, dont la larve se trouve dans les vieilles toitures en chaume. L’inimitable Réaumur a parlé des transformations des Mouches tubéri- vores dont les larves vivent dans les truffes gâtées, et j'ai fait connaitre celles de trois espèces du genre Helomyza qui ont le même gite. J'ai aussi publié les métamorphoses du Blephariptera serrata dont la larve dévore le Champigron Féstulina. La jolie Lucina fasciata a, d'après M, Perris, sa larve, qui vil aux dépens de quelques Escargots. Études entomologiques. — Diptères. 625 Et cet hétéroclite Platystoma, avec son obésité qui forme un contraste choquant dans la série des genres voisins, où je le crois déplacé, avez- vous remarqué son légument ventral presque coriacé et dépourvu de segments, ce qui semble lacheminer vers les Pupipares ? L’avez-vous observé dans sa vie privée, dans sa marche lente et incertaine comme celle de Pidiot; l'avez-vous surpris sur le tronc des arbres, stationnant, médi- tant peut-être durant des heures entières sans bouger et ne se mouvant que pour éviter le soleil qui loffusque ? C’est encore à M. Perris, l’infati- gable dénicheur de métamorphoses, que la science est redevable de celle de cette originale Muscide dont la larve vit dans la terre. Les Tephritis, aux ailes mouchetées ou zébrées, tant illustrées par le pinceau de Meigèn et de M. Lœw, se trouvent plus spécialement sur les plantes de la classe des Composées où, à l’époque de la ponte, elles pro- duisent des excroissances galliformes. La larve du T. jaceæ, dont j'ai publié les métamorphoses, vit dans les capitules du Centaurea nigra, où elle se nourrit des paillettes et des tubes floraux. Ce même capitule donne asile aux larves de l'Urophora quadri- fasciata et de PAcinia eluta. La plus parfaite confraternité règne dans cette colonie de trois genres différents, et j'ai obtenu les insectes ailés de tous les trois. J'ai aussi fait connaitre l’histoire du Tephritis Jasoniæ, dont la larve se nourrit dans le capitule hypertrophié en boule et multiloculaire du Jasonia glutinosa de la Catalogne. Le groupe des Sepsidées offre dans sa structure extérieure, comme dans ses mœurs, des traits du plus piquant intérêt. Dans un lieu exposé au nord et ombragé d'Hortensia, j'ai été à même de suivre les manœuvres et les ébats de ces luisantes et sémillantes petites Muscides, aux ailes vibratiles, à l'allure fort agile. Quand on les saisit, elles exhalent un par- fum suave où on démèle celui de l’éther. Les balanciers ont un pédicelle biarticulé favorable à la prestesse du vol. Le mâle du Cheligaster putris a sur les côtés du troisième segment dorsal de l'abdomen un pinceau de longues soies incurvées qui lui servent sans doute à retenir, à embrasser sa femelle ; ses pattes antérieures ont des échancrures, des saillies, des spinules qui les rendent préhensives. Cette structure, mais modifiée, s'ob- serve dans le Sepsis punctum, tandis que le S, hilaris est privé de ces soies. La Nemopoda cylindrica à une brosse de courtes soies à la place des longs pinceaux du Cheligaster. Bouché à donné l'histoire métamor- phosique du Nemopoda cité. La larve, d’une ligne de long, est allongée, 626 LÉON DUFOUR. presque glabre, et la pupe, tout en conservant la segmentation de la larve, est hérissée de courtes aspérités. Suivez avec moi le singulier exercice du petit Ulidia demandata; Voyez sa démarche lente et compassée. Ses pattes antérieures sont, comme celles du Sericocera, à la fois des balanciers et un organe de tâtonnement, de palpation. Il se nourrit du suc, des glandules, des tendres sommités de certaines plantes. Combien de fois il m'a amusé en le voyant sur le Pavot oriental faire une cour assidue aux Pucerons ! Ses grosses lèvres léchaient avec avidité les subtiles plaies pratiquées par ces débonnaires Aphidiens. Et ces Calobata, juchés sur de longues pattes comme des échassiers, dont la tête a une singulière mobilité pivotante et que leur tournure ori- ginale avait fait désigner par Robineau-Desvoidy sous le nom de Phantasma, ils méritent bien une petite halte contemplative. C’est sur le feuillage om- bragé ou sur les plantes riveraines qu'ils fixent leur séjour. J'ai souvent surpris le cothurnata, la tête tout à fait abaissée, sur la feuille qu'il rase en marchant, tandis que la trompe est déployée et portée en avant. Dans quel but cette manœuvre ? Je l’ignore. Qui nous révèlera l’histoire du rare Cephalia nigripes, si ce n’est pas mon savant ami Perris qui l’a découvert dans nos Landes ? Nous réclamons à grands cris l'illustration des larves et pupes du T'hyreophora cynophila, et surtout du T. anthropophaga de Robineau. J'ai jadis trouvé, sous la vieille écorce du Chêne, de petites pupes oblongues d’un fauve vif qui, dans mes bocaux, ont donné le jour au Lonchæa nigra, et, sous l'écorce du Peuplier, des pupes un peu plus grandes, fauves aussi, mais à abdomen terminé par deux crochets ; il en est éclos le L. populina. M. Perris, dont la sagacité ne faillit jamais dans les investigations les plus difficultueuses, a publié dans nos Annales l’histoire du Lonchæa par- vicornis, dont la larve vit dans une sorte de galle du Chiendent. Au milieu de la placide légion des Mouches acalyptérées, on voit de loin en loin apparaitre des types qui viennent rompre la chaîne des ana- logues. Dans cette hétéromorphie se présente l'Ochtera mantis. Son corps ramassé et robuste, son allure preste semblent protester contre le rang que la classification lui assigne. Ses gros fémurs antérieurs, garnis en dessous d’une brosse courte et serrée où s'adapte un tibia arqué terminé par un ergot, dénotent un Diptère chasseur, ravisseur d’une proie vivante. Ses palpes uniarticulées, en palette suborbiculaire, justifient encore de cette vie déprédatrice. Loin d’être apathique comme ses voisins du cadre Études entomologiques. — Diptires. 627 classique, l'Ochtera court avec une incroyable vélocité, non-seulement sur la rive humide, mais même sur la surface de l’eau, et ce dernier lait que j'ai constaté se confirme par la garniture spongieuse des tarses. Quel habile et heureux scrutateur des petits organismes nous fixera et sur le poste classique de lOchtera et sur ses morphoses ignorées ? Vous êtes-vous promené, comme moi, sur les bords humides d’une lagune ombragée qui sont vivants d'êtres impalpables ? Vous êtes-vous incliné pour envisager de près et pour saisir d’un coup de filet bien ajusté ces myriades de Diptères qui grouillent dans leur obscure résidence, les Limosina, Hydrellia, Cænia, Notiphila, Ephydra, etc.? Leur étude semble d’abord décourageante, mais avec de la patience on finit par les rattacher à leur poste classique. Que sera-ce donc si l’on a la louable ambition de fureter le limon pour découvrir leurs larves respectives ? La science doit à mon ami le professeur Joly, de Toulouse, l'histoire el l’iconographie d’un Ephydra, insérée en 1840 dans son beau travail sur l’Artemia salina. Le Ver du fromage, tant illustré par Swammerdam, produit une petite Mouche, Piophila casei, et, de mon côté, j'ai publié les métamorphoses du P. petasionis, dont la larve vit dans le lard gàté des jambons de nos cuisines. Peu de diptéristes connaissent le genre Aulacigaster de Macquart. J'ai décrit et figuré les trois morphoses de cette petite Muscide. Sa larve, qui vit dans l’ulcère de l’Orme, est allongée, déprimée comme une petite Sangsue et se termine par un tube caudal qui rappelle celui de l'Ephydra. La pupe perd la queue et la forme allongée; elle est ovalaire, et dans le mystère de sa transformation, deux longues soies ciliées se sont improvi- sées à sa tête. Voilà de ces créations qui confondent toute la science humaine. Quel diptérophile n’a pas admiré sur les vitres de sa chambre ou sur le feuillage du jardin ces petites Phora, si vives à la course, si rebelles au doigt ! Leur ambulation, ou sinueuse, ou saccadée, est entrecoupée d’un vol brusque et court. Voyez-les baisser de temps en temps la tête sur un support pour y sucer on ne sait quelle imperceptibilité : c’est du P. palli- pes que j'entends parler. Projetez un coup de loupe sur sa tête, et vous y reconnaîtrez la physionomie originale de tout le elan, un occiput hérissé, ébouriffé, des antennes globuleuses à longue soie simple, etc. J'ai fait connaître les phases de sa triple vie, ainsi que celles du P. helicivora, qui est un géant dans ce genre, et dont la larve vit dans le cadavre de lEs- cargot. Les OEstrides forment dans le cadre diptérologique une famille encore 628 LÉON Durour. — Études enlomologiques. — Diptères. sans alliance naturelle, un groupe isolé et à prendre. Westwood a pru- demment agi en lui assignant un poste provisoire. Dans mon Anatomie des Diptères, j'ai traité de l’organisation tant extérieure qu’intérieure de ces insectes et de leurs larves. Notre studieux et sagace collègue M. Coquerel à illustré ce groupe par l'histoire saisissante d’un OEstre de l'homme dans les régions équatoriales. La famille des Pupipares, quoique reléguée par la classification à la fin de la prodigieuse nation des Diptères, est loin d'être une race dégénérée. Le scalpel, ainsi que l’étude de la composition du squelette dermique, lui revendiquent à bon droit un poste bien plus élevé dans la série, et elle est peut-être plus avancée en organisation que les principaux groupes de l’ordre. Son parasitisme, qui la rend exclusivement sanguisuge, et son trait caractéristique d’accoucher d’une pupe complètement formée, ainsi que l'existence d’un véritable utérus, viennent à l'appui de mon idée. On peut en voir le développement dans l'histoire que j'ai publiée, il y a vingt ans, sur les Hippobosca, Melophagus, Ornithomyia et Nycteribia. "7 DESCRIPTIONS ESPÈCES NOUVELLES DE COLÉOPTÈRES RECUEILLIES en Syrie, en Égypte et en Palestine, PENDANT LES MOIS D'OCTOBRE 1863 A JANVIER 1864, Par M. DE SAULCY, Sénateur, Membre de l'Inshtut, Faites par M; FériciEN DE SAULCY. 2e PARTIE (1). el (Séance du 28 Septembre 1864.) men STAPHYLINIDES, NON MYRMÉCOPHILES. FALAGRIA LATA Saulcy. — Long. 3 mil. — Nigro picea, parum nilida, omnium crebrè punctulala, antennarum basi oreque testaceis, pedibus rufo brunneis. Caput et scutellum medio impressa ; thorax sulcatus subtrans- Versus. D'une taille supérieure à celle de ses congénères européo-méditerra- néennes. D'un brun foncé peu brillant, à ponctuation fine et serrée, un peu rugueuse, plus fine sur l'abdomen. Tête transversale, noire, avec une impression au milieu du front; antennes brunes, avec les deux premiers articles testacés ainsi que les parties de la bouche ; 3° article plus court que le 2°; les suivants diminuant peu à peu, devenant transversaux ; 41° de la longueur des deux précédents, pyriforme. Corselet de la largeur de la tète, à peine moins long que large ; plus grande largeur au tiers antérieur, d’où il s’arrondit en se rétrécissant en avant; côtés rétrécis et très légèrement arrondis vers la base ; angles postérieurs obtus, base légèrement arrondie. (1) Voyez, pour la {re partie, page 421 de ce volume. L° Série, TOME IV. A0 630 FÉLICIEN DE SAULCY. % Sur le disque, une fossette à la base et un sillon longitudinal. Écusson ponctué, ayant au milieu une petite impression longitudinale. Élytres d’un tiers plus larges et plus longues que le corselet, échancrées vers l'angle apical externe, d’une couleur à peine moins foncée que le reste du corps, à pubescence grise. Abdomen noir, ayant une impression trans- versale à la base des premiers segments ; pubescence grise plus fine et plus courte que sur les élytres. Pattes d’un roux brun. Rappelle, par sa forme et sa taille, la Tachyusa uvida, mais à antennes beaucoup plus courtes et à corps moins déprimé. Jérusalem; un seul individu. CHILOPORA SYRIACA Sauley. — Long. 3 1/3 mill. — Rufo picea, confer- tim sublililer punctata, palpis, antennarum basi pedibusque testaceis, capite abdominisque segmentis quinto sexloque nigris. D'un roux brunâtre, avec la tête noire et les 5° et 6° segments abdomi- naux noirâtres, ce dernier avec le bord postérieur roux; entièrement cou- verle d’une ponctuatiou fine et serrée et d’une pubescence grise, fine et courte, Tête ronde, avec une légère impression longitudinale sur le front ; palpes testacés ; antennes testacées à la base, d’un roux foncé à l’extré- mité ; articles allongés ; 4° un peu plus long que le 2°; 3° semblable à celui-ci ; 4° de moitié plus court que le précédent ; les suivants égaux au 4° en longueur, et s’élargissant sensiblement; 11° deux fois aussi long que le 40°, obtus à l'extrémité. Corselet à peine sensiblement plus long que large, d’un quart plus large que la tête, se rétrécissant vers la base; plus grande largeur au tiers antérieur; bords antérieur coupé droit ; posté- rieur arrondi ; côtés arrondis, devenant droits vers la base; angles anté- rieurs arrondis, postérieurs obtus. Une fossette au milieu de la base, se prolongeant sur le disque en un sillon longitudinal peu profond. Écusson en demi-cercle, ponctué. Élytres d’un tiers plus larges et plus longues que le corselet, échancrées vers langle apical externe qui est saillant; offrant une teinte un peu plus claire sur une large bande oblique très peu sensible allant de l'épaule à l’angle sutural, et étroitement sur le bord apical. Abdomen parallèle, fortement rebordé, un peu plus étroit que les élytres ; segments 2°, 3° et 4° ayant à leur base une impres- sion transversale. Pattes assez longues, testacées D'une taille intermédiaire entre les Ch. colorata et rubicunda; d’une couleur plus foncée ; corselet plus dilaté vers le tiers antérieur ; antennes à articles plus longs que ceux de la rubicunda, mais plus courts que ceux de la colorata ; plus grande et plus foncée que la cingulata, à forme un peu plus large et à articles antennaires plus longs. Coléoptères nouveaux. 631 Deux individus, l’un pris à Naplouse, au bord de l’eau, l’autre à Beiroût, dans les détritus de linondation de Nahr-Beïiroût, rivière qui descend du Liban. HOMALOTA RACHEL Saulcy. — Long. 2 mil — Nigra, nitidissima, parallela, ore, antennarum basi pedibusque brunneis, tarsis testaceis, tho- race quadrato, antennarum articulis penultimis quadratis, subelongatis, omnium densè ac subtiliter punctata. Espèce offrant un peu l’aspect d’une Tachyusa; d’un noir très brillant, finement et densément ponctuée, couverte d’une pubescence grise assez serrée et assez longue. Tête ronde, avec une impression au milieu du front ; palpes maxillaires bruns, ainsi que la base des antennes, dont les 2e et 3° articles, égaux entre eux, sont un peu plus courts que le 4° ; A un peu moins long que le 8° ; les suivants à peine moins longs, conser- vant une longueur égale et grossissant peu à peu, néanmoins demeurant un peu plus longs que larges; 11° une fois et demie aussi long que le pré- cédent, obtusément acuminé. Corselet carré, un peu plus large que la tête, à peine rétréci vers la base ; plus grande largeur au quart antérieur ; bords antérieur et postérieur arrondis, ce dernier plus fortement ; côtés droits; angles antérieurs arrondis, postérieurs très obtus; une petite fossette transversale au milièu de la base. Écusson trianglulaire, ponctué comme le reste du corps. Élytres d’un tiers plus larges et plus longues que le cor- selet, fortement déprimées sur la suture vers l’écusson; angle apical externe droit ; bord postérieur coupé presque droit, à peine rentrant vers Pangle sutural. Abdomen fortement rebordé, avec une impression trans- versale à la base des 2°, 3° et 4° segments. Pattes brunes, tibias un peu plus clairs que les fémurs ; tarses testacés. Mâle : Articles antennaires très légèrement plus longs; 7° segment abdominal inférieur prolongé et arrondi à l'extrémité. Femelle : ce même segment légèrement échancré. Jérusalem, au bord des eaux. HOMALOTA Jupirx Saulcy. — Long. 5 1/3 mill — Nigra, nitida, tho- race transverso, basi foveolato, nigro piceo, ore anoque rufis, antennar um basi, pedibus elytrisque testaceis, his ad scutellum et apicem externum infuscalis, abdominis paralleli segmentis anterioribus parcissimè punctu- latis, posterioribus lævigatis. Espèce très voisine de la merdaria et des validicornis et parisiensis, différant au premier coup d’œil de ces deux dernières par la couleur tes- 692 FÉLICIEN DE SAULCY. tacée de la base des antennes et leur longueur. Tête noire, plus finement et rarement pointillée que chez la merdaria. Palpes roux. Antennes brunes, à base testacée ; articles 2°, 8° et 4° moins épais et plus longs que chez cette espèce ; le 3° un peu plus long que le 2°. Les autres articles également un peu plus longs, sauf le 44° qui est un peu plus court à pro- portion, concolore. Corselet semblable à celui de la merdaria ; impression semblable, mais ponctuation bien plus fine et plus rare. Écusson ponctué. Élytres semblables, pour la forme et la coloration, à celles de la merdaria, mais à ponctuation bien plus fine et plus rare. Abdomen très brillant, noir, brun foncé à la base ; moitié postérieur du 6° segment et 7° en entier roux. Ponctuation des 2°, 3° et 4° segments bien plus fine et plus écartée que chez la merdaria, les 5° et 6° lisses. Pattes testacées. Pubes- cence beaucoup plus fine et plus rare que chez la merdaria. Mäle : 7° segment abdominal supérieur tronqué et crénelé de huit à dix dents ; 7° inférieur arrondi, plus étroit et plus prolongé que chez la ner- daria. Femelle : 7° segment supérieur et inférieur légèrement échancré. Jérusalem, assez commune, dans les détritus végétaux ; Aïoûn-Mouca, Jéricho. OXYPODA FALLACIOSA Saulcy. — Long. 5 4/3 mill. — Attenuata, nigra, crebrè fortiler punctata, elytris thorace vix longioribus, maculä apicali magnà pedibusque rufis, abdomine creberrimè punctulato. Espèce voisine des Ox. vittata et opaca, mais à élytres plus courtes, autrement colorées, à antennes plus courtes et plus minces et à ponctua- tion plus grosse et plus rugueuse. Tête noire, arrondie; palpes d’un brun foncé; antennes noires, à articles carrés; les deux premiers d’un brun foncé ; le 3° égale au 2°; ces organes sont beaucoup plus minces, surtout à la base, que chez les espèces voisines. Gorselet noir, de la même forme que celui de ces deux espèces; sous un certain jour, une légère trace de fossetie à la base et de sillon longitudinal. Écusson ponctué. Élytres à peine plus larges et plus longues que le corselet, échancrées vers l'angle apical externe ; noires, avec une grande tache apicale testacée, dans le genre de celle de lAleochara tristis, laissant la base, un grand espace triangulaire sutural et une étroite bande latérale noirs. Abdomen se rétré- cissant fortement vers l’extrémité, entièrement noir, très finement et densément pointillé et pruineux. Pattes rousses, fémurs rembrunis; tarses postérieurs plus longs que chez les espèces voisines. Caractères sexuels csmme chez l'opaca : 7° segment abdominal inférieur triangulairement prolongé chez le mâle, et arrondi chez la femelle. Jérusalem, rare, sous les détritus végétaux. Coléopteres nouveaux. 658 OXYPODA COLLARIS Sauley. — Long. 4 mil — Affenuata, nigra, ore, pedibus, elylrorum vittä obliquâ anoque rufis, omnium crebrè parum for- liter punctata, thorace quadrato, antennis longioribus. Espèce de la taille et de la couleur de la véttata, ayant aussi quelques analogies avec la lévidipennis, mais extrêmement facile à reconnaitre du premier coup d'œil à son corselet carré, plus rétréci vers la base qu’en avant, contrairement à ce qui existe chez ces deux espèces. Tête noire, densément ponctuée ; palpes roux ; antennes noires , à articles allongés : les trois premiers égaux entre eux ; 11° presque trois fois aussi long que le précédent. Corselet d’un quart plus large que la tête, aussi long que large, carré, à plus grande largeur au tiers antérieur ; côtés légèrement sinués en arrière ; base ronde, très légèrement sinuée au milieu ; angles oblus ; ponctuation fine, assez serrée ; une fossette ronde au milieu de la base, et une légère trace de sillon longitudinal. Écusson obtus, ponctué. Élytres d’un brun noir, ayant chacune une large bande oblique jaune, allant de l'épaule à l'angle sutural, comme chez la vittata ; plus larges et plus longues que le corselet, échancrées vers l'angle apical externe, den- sément et bien plus fortement ponctuées que chez la véttata et la lividi- pennis. Abdomen se rétrécissant vers l’extrémité noirâtre, avec le liséré apical des segments, la moitié postérieure du 6° et le 7° en entier roux ; un peu moins finement et densément pointillé et pruineux que chez les deux espèces voisines. Pattes rousses, tarses longs. Jérusalem: un seul individu. OXYPODA GAILLARDOTI Sauley. — Long. 3 2/3 mill. — Parallela, niti- dissima, capile piceo, abdomine nigro, antennis, ore, thorace, elytris, pedi- bus anoque r'ufo testaceis, omnium partm dense subtiliter punctata. Espèce fort belle, ayant quelques rapports avec les Oz. Logata @\ ruqu- Lipennis, mais extrêmement facile à distinguer par sa taille plus grande, ses couleurs plus vives, son reflet brillant, sa ponctuation très fine et très peu serrée, et surtout par son abdomen très brillant, presque lisse, à ponctuation fine et très éparse. Tête ronde, d’un brun de poix, finement et peu densément ponctuée ; bouche et antennes testacées ; ces dernières à articles carrés ; 3° égal au 2°. Corselet roux foncé, une fois et demie aussi large que la tête et que sa propre longueur; plus grande largeur aux deux tiers postérieurs ; arrondi fortement sur les côtés ; rétréci en avant, coupé droit au bord antérieur, avec les angles antérieurs obtus ; base arrondie avec les angles postérieurs et les côtés. Ponctuation très fine et 654 FÉLICIEN DE SAULCY. éparse; au milieu de la base, une légère trace de fossette. Écusson ponc- tué. Élytres d’un beau roux vif, de la largeur du corselet, un peu plus longues, échancrées vers l’angle apical externe, à ponctuation un peu plus forte et serrée que sur le corselet. Abdomen noir, très brillant, à ponc- tuation fine et très éparse ; bord postérieur du 6° segment et 7° en entier roux. Pattes testacées. Pubescence très fine et très rare, Un seul individu, trouvé à Aïoun Mouça (sources de Moïse), au pied du Djebel Nébà (mont Nébo). Je dédie cette belle Oxypoda à M. le docteur Gaillardot, de Lunéville, en souvenir de reconnaissance et d'amitié, et en mémoire des recherches infatigables d'histoire naturelle qu’il poursuit en Syrie depuis environ trente ans. OxyYPpODA JUDÆA Saulcy. — Long. 2 mill. — Nègra, parallela, omnium creberrimè fortiler punctato rugosa, elytris nigro piceis, thorace paulo longioribus, pedibus brunneis. Taille un peu plus grande que celle de l’hæmorrhoa. Couleur entière- ment noire, sauf les élytres qui sont d’un brun noir très foncé, et les pattes qui sont brunes. Entièrement couverte d’une ponctuation forte, très serrée et rugueuse, plus forte et plus rugueuse sur les élytres. Tête arrondie ; antennes à articles transversaux, entièrement noires, ainsi que la bouche ; 3° article plus court que le 2° ; 41° une fois et demie aussi long que le précédent, obtus. Corselet beaucoup plus large que la tête, presque deux fois aussi large que long, rétréci en avant, à angles obtus, coupé droit au bord antérieur ; côtés arrondis ainsi que la base, au milieu de laquelle on voit une légère trace de fossette. Écusson ponctué. Élytres un peu plus larges et plus longues que le corselet, échancrées vers l'angle apical externe, à pubescence grise, fine. Abdomen parallèle, à pubescence extrémement fine. Anus concolore. Pattes brunes. Facile à reconnaître à sa couleur foncée et à la forte ponctuation de tout le corps. Jérusalem ; trois exemplaires. ALEOCHARA CARINATA Saulcy. — Long. 2 1/2 mill. — Piceau, nitida, capile et thorace æquali nigricantibus parüm densè minûs sublililer punc- tatis, antennarum nigrarum basi, ore, pedibus elytrisque rufis, his parüm dense fortiter punctatis, abdomine mints crebrè fortius punctato. D'un brun de poix, avec la tête et le corselet plus foncés, et les élytres rousses à peine sensiblement rembrunies vers l’angle apical externe. Tête Coléopteres nouveaux. 635 x ronde ; antennes noires, à articles très fortement transversaux ; les trois premiers allongés ; 2° et 3° égaux entre eux, un peu plus petits que le 4°, roux, ainsi que le 4° qui est très petit. Corselet presque deux fois aussi large que la tête et que sa propre longueur, rétréci en avant, arrondi sur les côtes et à la base qui offre de chaque côté des traces à peine sensibles de sinus ; angles obtus et arrondis. Écusson en triangle obtus, ponctué. Élytres un peu plus longues et plus larges que le corselel, arrondies et non échancrées an bord apical, à ponetuation peu serrée comme celle de la tête et du corselet, mais plus forte, un peu en ràpe. Abdomen rétréci vers l'extrémité, à ponctuation très forte et peu serrée, en forme de râpe. Pattes rousses. Pubescence assez forte, médiocrement serrée , sur tout le corps. Mâle : 6° segment superieur de l’abdomen muni à lextrémité d’une petite carène longitudinale courte, n’atteignant pas tout à fait le bord postérieur. 7° segment supérieur un peu plus fortement échancré que chez la femelle, et crénelé. Jérusalem ; très rare. ALEOCHARA TUBERGULATA Saulcy.— Long, 3 mill.— Picea, nitida, capite el thorace, basi foveolalo, nigricantibus, parüm densè mins subliliter punclatis, pedibus elylrisque rufis, his partm dense fortiler punctatis, antennarum nigrarum basi oreque testaceis, abdomine minàs crebrè fortius punctalo. Extrèmement voisine de la carinata; je crois, vu leur grande ressem- blance, ne devoir donner ici que les différences, afin de ne pas me répéter. Taille plus grande. Les antennes ont leur base plus épaisse et plus pâle, ainsi que les palpes ; le 3° article est un peu plus court que le 2° ; le cor- selet a une petite fossette ronde au milieu de la base, et les élytres ne sont pas rembrunies à l'angle apical externe. Mâle : 7° segment abdominal comme chez la carinata; 6° présentant à l'extrémité, près du bord postérieur, un tubercule rond assez gros. Jérusalem ; un seul mâle. Ces deux espèces vivent dans les détritus végélaux. TAGHYPORUS ABNER Saulcy. — Long. 2 mill, — Niger, nitidissimus, antennarum basi, pedibus, thoracis margine laterali basalique, abdominis segmentorum apice elytrisque testaceis, his maculû magnä dorsali com- muni, margineque laterali nigris. Charmante espèce, d’un noir très brillant, de la forme générale de ses 656 FÉLICIEN DE SAULCY. congénères ; aussi est-il inutile de parler des diverses parties du corps autre- ment que pour leur couleur et la proportion des élytres qui sont d’une fois et demie aussi longues que le corselet. Le bord latéral et postérieur du corselet est étroitement testacé, ainsi que le bord postérieur des segments abdominaux et la base des antennes ; les palpes sont bruns. Les élytres, qui sont testacées, offrent une grande tache noire dorsale commune, arrondie, se prolongeant vers la base, qu’elle atteint autour de l’écusson, mais ne dépassant pas en arrière les trois quarts postérieurs de la suture. Outre celte tache, une assez large bande noire borde latéralement chaque élytre depuis l'épaule jusqu'aux deux tiers postérieurs. Un exemplaire de Jérusalem et un autre d’Ammän. BOLITOBIUS CGEDRONIS Sauley. — Long. 7 mill, — Rufo testaceus, nili- dus, capite, pectore abdomineque nigris, hoc apice piceo, elytris crebre punclatis, abdomine Sparsissimé punctulalo, palpis pedibusque lestaceis, antennis piceis, basi arliculoque ultimo lestaceis. Très voisin de l’énclinans ; même taille et même coloration ; en diffère par la forme plus large, les élytres un peu plus longues, la ponctuation plus régulière sur ces dernières, et beaucoup plus fine, beaucoup plus espacée sur l'abdomen, qui présente en outre à lextrémité latérale des segments et à l’anus de grands poils noirs droits. Tête noire; bouche d’un testacé pàle. Antennes semblables à celles de Pinclinans, mais d’une autre couleur : 4° et 2° articles testacés, 8° roux, les suivants d’un brun noir, le 41° testacé. Corselet roux, plus large et plus rétréci en avant que chez l’inclinans ; côtés plus fortement arrondis et dilatés en arrière; angles an- térieurs plus aigus, postérieurs plus obtus ; base légèrement subsinuée au-dessus de l’écusson. Mêmes points que chez l’inclinans. Écusson lisse, Élytres rousses, plus larges et plus longues que celles de lénclinans, à peine plus larges que le corselet, assez fortement déprimées sur la suture vers la base; ponctuation bien plus régulière que chez l'inclinans. Abdo- men noir, avec l'extrémité des segments et l'anus d’un brun roux ; ponc- tuation beaucoup plus fine et plus écartée que chez l’inclinans. Palles testacées. Pubescence des élytres jaune, comme chez linclinans ; sur l'abdomen, elle est noire à la base, jaune à l'extrémité, tandis que chez l'inclinans elle est jaune partout. En outre, l'abdomen est hérissé de grands poils noirs sur les côtés et à l'extrémité, ce qui n'est pas chez l'autre espèce. Jérusalem ; une seule femelle, au bord du torrent de Cédron. QuEDIUS Josue Sauley. — Long. 7 1/2 mill, — Niger, nilidus, unten- ue am Goléoplcres nouveaux. 637 narum. piccarum. basi, ore, pedibus, ano elytrisque testaceis, his maculä scutellari triangulari magnâ, apicem ferè attingente, nigrà, notatis, suturd anguslissimé rufâ. Thoracis margine laterali posterioreque, nec non abdo- minis versicoloris segmentorum apice angustè piceis. Sculellum lævigatum. Lamellæ prothoracicæ membranaceæ. D'un noir brillant ; tête ronde, plus étroite que le corselet, avec un seul gros point au bord intérieur des yeux qui sont grands, deux points assez gros à leur bord postérieur, et quelques points fins entre cet organe et le cou. Palpes et bouches testacés. Antennes testacées à la base, d’un roux foncé à l’extremité ; 3° article plus long que le 2°; les suivants diminuant peu à peu de longueur, mais restant cependant plus longs que larges ; 41° plus d’une fois et demie aussi long que le précédent, obliquement échancré, Corselet convexe, rétréci en avant, arrondi sur les côtés et à la base ; bord latéral et postérieur étroitement d’un roux foncé ; deux séries obliques de trois points, et deux points sur les côtés ; lamelles des stig- mates membraneuses. Écusson noir, lisse. Élytres de la largeur du cor- selet, à peine plus longues, testacées, à pubescence grise peu serrée, avec une grande tache triangulaire commune d’un brun noir entourant l’écus- son, s'étendant depuis la base, où elle naît à distance égale entre lécusson et l'épaule, jusqu’auprès de l'extrémité de la suture, et laissant néanmoins celle-ci très étroirement roussâtre. Ponctuation égale, forte, peu serrée, intervalles presque plans. Abdomen parallèle, irisé, finement et peu den- sément ponctué, avec une pubescence peu serrée, noire, entremêlée de poils gris. Bord postérieur des segments étroitement roux; quart posté- rieur du 6° et 7° en entier testacés. Pattes testacées, ainsi que les hanches antérieures. Femelles : {arses antérieurs assez fortement dilatés. Celle espèce, par sa taille et sa couleur, ne peut être confondue avec aucune autre. Arag-el-Emir ; une seule femelle. QUEDIUS MACCHABÆUS Saulev. — Long. 6 mill. — Niger, nitidus, ore, anlennis, pedibus elylrisque Lestaceis, his macul& juxtä-suturali elongata, apicem fere altingente, nigrâ, notatis, sutur4 angustè testaccä ; abdominis versicoloris segmentorum apice rufo piceo. Scutellum lævigatum. Lamellæ prothoracicæ membranaceæ. D'un noir brillant ; tête ronde, plus étroite que le corselet, avec un seul gros point au bord intérieur des yeux qui sont grands, deux points assez gros à teur bord postérieur, el quelques points fins entre cet organe et le 638 FÉLICIEN DE SAULCY. cou. Palpes, bouche et antennes testacés. A ces dernières, 3° article égal au 2°; les suivants se raccourcissant successivement et devenant carrés ; 11° plus d’une fois et demie aussi long que le précédent, obliquement échancré. Corselet convexe, rétréci en avant, arrondi sur les côtés et à la base, entièrement noir; deux séries obliques de trois points, et deux points sur les côlés; lamelles des stigmales membraneuses. Écusson noir, lisse, Élytres plus larges et une fois et demie aussi longues que le corselet, teslacées, à pubescence grise peu serrée, ayant chacune une longue tache noire juxta-suturale commençant dès la base, atteignant presque l’extré- mité, parallèle, bien tranchée, n’oecupant pas tout à fait la moitié de chaque élytre, et laissant la suture étroitement testacée. Ponctuation égale, peu forte et peu serrée, intervalles plans. Abdomen légèrement rétréci vers l’extrémité, irisé, finement et densément ponctué, avec une pubescence grise assez serrée; bord postérieur étroit des segments, tiers postérieur du 6° et 7° en entier d’un roux foncé, Pattes testacées ; hanches antérieures d’un roux brun. Femelle : tarses antérieurs faiblement dilatés. Espèce voisine de la précédente, mais différant, outre la taille et la ponctuation, par la couleur et la proportion différentes des antennes et des élytres. Jérusalem ; deux femelles. QUEDUIS ISLAMITA Sauley.— Long. 5 mill. — Niger, subæneus, nitidus, ore antennarumque basi piceis, elylris æneo piceis, pedibus nigro piceis, genubus lalè tarsisque rufis, abdomine vix iridescente, dense ac longè, late- ribus densiüus ac longiüs rufo pubescente, ano piceo. Scutellum læevigatum. Lamellæ prothoracicæ membranaceæ. Espèce voisine des Q. riparius et scéntillans, facile à distinguer du pre- mier par ses antennes bien plus courtes, et du second par la couleur plus foncée des pattes et des antennes, les hanches antérieures noires, et la pubescence de l'abdomen plus forte. D'un noir brillant, un peu brongé ; tête ronde, plus étroite que le corselet, avec quatre points entre les yeux qui sont grands, et trois autres derrière chacun d’eux; bouche et palpes d’un brun foncé; antennes noires ; les trois premiers articles d’un brun foncé, avec la base de chacun d’eux testacée ; 3° égal au 2°; les suivants diminuant successivement de longueur, d’abord allongés, enfin transver- saux ; 11° deux fois aussi long que le précédent, obtusément échancré. Corselet convexe, rétréci en avant, arrondi sur les côtés et à la base; deux séries obliques de trois points, et quatre autres sur les côtés, placés, comme chez le scéntillans ; lamelles des stigmales membraneuses. Écusson Coléopteres nouveaux. 639 lisse. Élytres un peu plus larges et plus longues que le corselet, d’un brun foncé un peu bronzé, à ponctuation forte et pas très serrée, à pu- bescence grise, clairsemée. Abdomen rétréci vers l'extrémité, presque pas irisé, finement ponctué, peu densément sur le milieu, très densément sur les côtés, avec une pubescence rousse épaisse, bien plus forte et plus serrée sur les côtés. Anus d’un brun foncé. Hanches, fémurs et tibias noirs ; extrémité des fémurs et base des tibias largement, extrémité de ces derniers étroitement roux ; tarses roux, les antérieurs fortement dilatés dans les deux sexes. Mâle : 7° segment abdominal inférieur triangulairement échancré,. Trouvé à Beiroût, Djenîn, Jérusalem, Hébron, Arag-el-Emir, PHILONTHUS LIBANICUS Saulcy. — Long. 5 1/3 mill. — Niger, nitidus, antennarum basi, pedibus elytrisque flavo-testaceis, his ad basin infuscatis, abdominis segmentorum apice piceo. Thorax seriebus dorsalibus quinque punctalrs. Très jolie espèce, voisine du Thermarum, dont elle diffère au premier coup d'œil par la taille plus grande et la couleur d’un noir três foncé de la tête, du vorselet, des palpes et des antennes, ces dernières ayant les deux premiers articles testacés ainsi que les mandibules. Tête en carré allongé, lisse, avec deux très gros points entre les yeux, et quatre autres plus petits plus en arrière. Antennes ayant les 2° et 3° articles égaux; les suivants carrés, le dernier à peine plus long que le précédent, très obtu- sément échancré. Corselet un peu plus large que la tête, rétréci en avant; angles antérieurs obtus; côtés droits ; base arrondie avec les angles posté- rieurs. Sur le disque, deux séries de cinq points ; deux ou trois autres de chaque côté. Écusson noir, ponctué. Élytres un peu plus larges et plus longues que le corselet, d’un-jaune gai, rembrunies à la base et très étroi- tement sur la suture ; assez fortement et peu densément ponctuées. Abdo- men d’un brun foncé; bord postérieur des segments roussâtre ; finement et densément ponctué, mais devenant presque lisse à l'extrémité. Pubescence grise, écartée sur les élytres, très serrée sur l'abdomen. Pattes teslacées. Mâle : 7° segment abdominal inférieur échancré; tarses antérieurs forte- ment dilatés. Femelle : Tarses antérieurs moins fortement dilatés que chez le mâle. Beïroût, dans les détritus de l’inondation du Nahr-Beïroût. PHILONTHUS PHARAO Saulcy. — Long. 9 mill. — Niger, nilidus, ore, pedibus antennisque rufis, his medio énfuscalis, abdomine versicolore. 6/40 MÉLICIEN DE SAULCY, Thorace seriebus dorsalibus octo, lateribusque irregulariter sex punc- talus. Espèce voisine du puella, mais s’en distinguant très facifement par la couleur noire foncée des élytres, les antennes plus longues, les points des côtés du corselet moins nombreux, et a couleur rousse des antennes, de la bouche et des pattes. Tête carrée, un peu moins large que le corselet dans les deux sexés, marquée de quatre gros points entre les yeux, et d’autres points plus nombreux placés au-dessus de ces organes et derrière eux, et disposés presque en lignes courbes et obliques se dirigeant vers le milieu de l’occiput qu’elles n’atteignent pas. Palpes roux. Antennes d’un roux foncé, rembrunies au milieu; 8° article plus long que le 2e, les suivants diminuant un peu de longueur successivement, mais toujours plus longs que larges dans les deux sexes ; 11° ovale, échancré. Yeux grands. Corselet plus long que large, rétréci en avant; base arrondie ; sommet coupé droit ; côtés un peu arrondis; angles antérieurs oblus, postérieurs arrondis. Sur le disque, deux séries de huit points, et, de chaque côté, environ six points placés irrégulièrement. En outre, la strie marginale de la base est ponctuée, mais plus finement, Écusson finement et densément ponctué. Élytres un peu plus larges et plus longues que le corselet, à ponctuation forte et serrée, et pubescence grise. Abdomen irisé, à pubes- cence grise, et ponctuation assez fine et assez serrée; bord apical du 5° segment, moitié postérieur du 6° et 7° en entier lisses. Pattes grandes, d’un roux lestacé. Mâle : Tête un peu élargie d’arrière en avant vers les yeux; 7° segment abdominal inférieur échancré ; tarses antérieurs fortement dilatés. Femelle : Tarses antérieurs très légèrement dilatés. Le Caire ; un mâle et une femelle pris ensemble dans le jardin d’une mosquée. PHILONTHUS PuripHAR Sauley. — Long. 2 3/4 mill. — Niger, nilidus, antennis nigris, basi rufis, pedibus oreque piceis, lhorace angustiore, basin versus altenualo, ultrinque dense punctalo. Espèce très voisine du Ph. orbus, et dont je me bornerai à décrire les différences spécifiques. En entier d’un noir brillant, à pubescence grise. ouche brune. Diffère de l’orbus par la taille plus petite, la forme moins parallèle, la tête plus ronde, moins élargie vers les yeux, les antennes noires aux deux premiers articles roux, le corselet plus petit et plus étroit à proportion, faisant paraitre les élytres plus grandes, rétréci vers la base, landis qu'il est parallèle chez lorbus. Les deux prenmuères paires de palles [ Coléoptères nouveaux. 641 d’un brun très foncé, la dernière noire ; tous les tarses testacés. Ponelua- tion un peu moins serrée, un peu moins forte sur la tête et le corselet, et visiblement plus fine sur les élytres et l'abdomen. Mâle : Tarses antérieurs à peine dilatés ; 7° segment abdominal infé- rieur triangulairement échancré. Kafr-Zaïàt, au bord du Nil; un seui mâle. XANTHOLINUS GRÆCUS Kraatz. — Long. 7 mill — Un Xantholinus peu rare à Jérusalem, et répondant assez bien à la description du Græcus, me paraît devoir lui être rapporté. J’ajouterai seulement que la taille de mes exemplaires me paraît un peu plus grande que celle donnée par M. Kraatz, et que la ponctuation me paraît bien plus grosse sur lavant-corps que chez le lénearis, et surtout beaucoup plus espacée sur la tête et les élytres. Quelquefois les séries latérales du corselet deviennent irrégulières. L’abdomen me paraît plus fortement pointillé que chez le linearis. Les caractères sexuels abdominaux sont très faciles à observer. Mâle : 7° segment inférieur largement échancré en demi-cercle, Femelle : Même segment arrondi. Outre Jérusalem, cet insecte a encore été pris à Beiroût. Le Xanth. relucens, Var. Hebraïicus Reiche, a été également rapporté de divers points de la Syrie, ainsi que le fulgidus et deux exemplaires du sanguinipennis, trouvés près de Saint-Jean-d’Acre. Je citerai aussi, en passant, un mâle et une femelle du Platyprosopus hierichonticus trouvés ensemble près de Djenin. Le mâle a le 7° segment abdominal inférieur assez profondément échancré, le fond de l’échancrure arrondi. XANTHOLINUS RUFIPENNIS Erichson. — Long. 8 mill. — Cette espèce, qui parait rare, m'a donné quelque peine dans sa détermination. D'abord, l'expression Ziemlich gestreckt, appliquée aux antennes par mon savant ami et collègue M. le docteur Kraatz, ne me paraît pas très juste ; Erich- son ne dit rien de semblable, et, quant à moi, il me semble que les an- tennes sont assez ordinaires pour le genre. Ensuite, Erichson et M. le doc- teur Kraatz indiquent les derniers segments abdominaux inférieurs comme élant souvent roux; or, chez les cinq individus rapportés par mon père, l'abdomen est entiérement noir. Enfin, M. Peyron (Ann. Ent. Fr., 1858, page 421) indique des caractères sexuels abdominaux passés sous silence par les deux auteurs précités, caractères que je n’ai pu découvrir sur au- cun de mes cinq individus. Seraient-ils tous femelles ? Je ferai encore 642 FÉLICIEN DE SAULCY. observer que les séries dorsales du corselet ne contiennent quelquefois que neuf points, et que les latérales deviennent parfois très irrégulières. Une espèce voisine, qui a pu être souvent confondue avec celle-ci, et qui offre aussi quelque analogie avec le distans, a été également rapportée par mon père. Je la décris ici, après avoir fait observer que le rufipennis a été pris à Jérusalem, Arag-el-Emir et Tibériade. XANTHOLINUS Titus Saulcy. — Long. 7 mill. — Niger, nitidus, anten- nis thoraceque piceis, elytris, pedibus anoque rufis, capite magno, utrinque parcissimè sal fortiter punctato, thorace seriebus dorsalibus circiter decem punctatis, laleralibus lituis 11-12 punctatis. Espèce assez voisine du rufipennis, dont il se distingue facilement par la couleur brune du corselet et de l’écusson, ainsi que par l’anus roux, et surtout par la tête beaucoup plus grande, le corselet plus long et bien plus rétréci à la base, les élytres plus courtes et la ponctuation beaucoup plus écartée sur la tête. À quelques affinités avec le distans, mais s’en distingue très facilement par la tête plus grande, le corselet plus long et plus rétréci en arrière, les élytres plus longues et la ponctuation de la tête loute différente. Tête de la longueur du corselet, plus large que lui, légèrement rétrécie en avant, à angles postérieurs arrondis, noire, d’un brun de poix à la partie anterieure. Mandibules noires, parties de la bouche rousses. Antennes brunes, plus longues que celles du distans ; 9e et 3° articles subégaux, allongés ; les suivants légèrement transversaux. Ponctuation très rare et assez forte; de trente à trente-cinq points seule- ment de chaque côté de la tête; front lisse; sillons frontaux assez mar- qués. Corselet brun, long, fortement rétréci à la base, à côtés légèrement sinués ; séries dorsales de points assez forts, généralement au nombre de dix, quelquefois neuf ; séries latérales en crosse de onze à douze points, quelques points plus fins entre les séries dorsales et les latérales. Écusson brun, marqué de deux ou trois points. Élytres rousses, un peu plus courtes et plus larges que le corselet, à ponctuation forte et très peu serrée. Abdomen noir, evec le bord postérieur du 6° segment et le 7° en entier bruns ; ponctuation peu serrée et fine, mais cependant un peu plus forte que chez le rufipennis. Pattes, y compris les hanches antérieures, rousses. Même pubescence que chez le rufipennis, dont on le distinguera facile- ment, je le répète, par fa tête presque deux fois aussi volumineuse et le corselet bien plus long, brun, beaucoup plus rétréci à la base, et la ponc- tualion bien plus écartée. Coléoptères nouveaux. 648 Trois exemplaires, trouvés à Jérusalem, en compagnie du Græcus et du rufipennis, dans les détritus végétaux. LEPTAGINUS JEBUSÆUS Sauicy. — Long. 4 2/3 mill. — Niger, nitidus, elytris nigris, angulo apicali pallidis, capile utrinque fortiter parüm densè punclalo, thoracis seriebus dorsalibus decem punctatis. De la taille des grands exemplaires du Balychrus, mais plus large. Diffère en outre de cette espèce par la ponctuation beaucoup plus forte et bien moins serrée sur la tête, les antennes plus longues, les sillons fron- taux plus courts et plus nets, la tête bien plus large en arrière et plus rétrécie en avant, les séries dorsales lu corselet de dix points seulement, mais ces points plus forts, les élytres plus fortement ponctuées, noires dans leur première moitié ainsi que sur la suture, avec l’angle apical externe d’un testacé pâle, et l'abdomen moins densément et plus finement ponctué, noir à l'extrémité. Dans les antennes, ce sont les articles 2 à 5 qui sont plus longs que chez le Batychrus. Une plus longue description me paraît inutile, les espèces du genre Leptacinus ayant entre elles une très grande affinité. Jérusalem ; un seul individu. LEPTAGINUS TRIANGULUM Saulcy. — Long. 4 mil — Niger, nilidus, elylris nigris, angulo apicali magno, pallidis, capite utrinque parüm for- tiler el parüum densè punctato, thoracis seriebus dorsalibus novem punc- tatis. De la taille des petits exemplaires du Batychrus. En diffère par les antennes un peu plus courtes et moins épaisses, les sillons frontaux moins forts et moins longs, la tète moins densément et plus finement ponctuée, le corselet à séries dorsales de neuf points seulement et à points latéraux moins nombreux, les élytres noires avec une grande tache apicale externe d’un testacé pâle bien tranché, ce qui dispose la couleur noire en triangle, à ponctuation moins serrée, et l'abdomen plus finement ponctué. La forme est moins parallèle, le corselet est plus étroit, plus rétréci à la base, Par les motifs exposés ci-dessus, je ne prolonge pas cette description. Un exemplaire de Tibériade et un autre du Sahel. LEPTACINUS BERYTENSIS Saulcy. — Long. 3 1/3 mill — Angustus, niger, nitidus, elytris piceo testaceis, angulo apicali magno, pallidis, capite utrinque sat fortiter parum densè punctalo, thoracis seriebus dorsalibus decem punclatis. 6/4 FÉLICIEN DE SAULCY. Taille à peine supérieure aux plus grands individus du formicetorum ; se reconnaît très facilement au premier coup d'œil par sa tête bien plus grande et plus longue, à ponctuation plus forte mais à peine plus serrée, ses sillons frontaux plus courts à proportion, les antennes beaucoup plus longues, brunes, à 2° article seulement roux, le corselet bien plus dilaté en avant, bien plus rétréei en arrière, à ponctuation plus forte, les séries étant de dix points, les élytres plus longues, plus ponctuées, d’un brun testacé avec langle apical externe largement d’un testacé pâle, ce qui dis- pose en triangle la couleur foncée ; l'abdomen noir en entier, et les pattes d’un testacé moins clair ainsi que les parties de la bouche. Beïroût ; trois exemplaires. DOLICAON SYRIAGUS Saulcy. — Long. 8 mill. — Niger, nilidissimus, omnium sparsissimè punctalus, palpis, antennis longioribus, pectore, elytris thorace paulo brevioribus, abdominisque segmentis duobus ultimis rufis, pedibus testaceës. Voisin de l'{llyricus, mais plus grand et à ponctuation quatre fois moins serrée, beaucoup plus brillant; couleurs semblables, disposées de même. Très brillant sur tout le corps. Tète ovale, noire, Hsse, avec quel- ques points assez gros disséminés çà et là. Palpes et antennes roux ; ces dernières bien plus longues que chez l’{llyricus, à articles beaucoup plus longs, le 3° presque double du 2°; 4° 5° et 6° semblables au 2°; 7° à 40° plus longs que larges, mais plus courts que les précédents ; dernier une fois et demie de la longueur du 10°, Corselet noir, aussi long el à peine plus étroit que la tête, très légèrement rétréci vers la base ; côtés droits ; angles antérieurs obtus, postérieurs arrondis; plus allongé que chez l'Illyricus; ponctuation de la surface assez forte, très espacée, disposée presque en lignes, avec un espace lisse assez large au milieu. Écusson lisse, marqué tout à fait à sa base de deux ou trois petits points très fins. Élytres un peu plus étroites à leur base que le corselet, légèrement élar- gies en arrière, obliquement tronquées en dedans à l'extrémité, rouges, à ponctuation assez forte et peu serrée, d’un quart plus courtes que le cor- selet, à strie suturale bien marquée. Chez l’Illyricus, les élytres sont plus courtes, beaucoup plus densément ponctuées ainsi que le reste du corps, et à strie suturale à peine marquée. Poitrine rouge. Abdomen moins parallèle et bien plus fortemeut rebordé que chez cette dernière espèce, élargi aux deux tiers postérieurs, brillant, noir ; 6° et 7° segments rouges ; segments noirs avec une ponctuation assez forle mais peu serrée à leur base, devenant plus fine vers leur milieu, et laissant l'extrémité de cha- cun assez largement lisse ; les segments rouges (6° et 7°) sont presque Coléoptères nouveaux. 645 lisses, avec quelques points fins et très épars. Pubescence grise très fine et très peu serrée. Quelques grands poils noirs à l’extrémité de l’abdo- men. Pattes testacées, plus longues que chez l'Illyricus. Une seule femelle, trouvée près de Jérusalem. DOLICAON VENUSTUS Baudi. — Long. 6 1/2 mill. — Testaceus, abdomi- nis Segmentis 2-5 brunneo nigris, elytris thorace dimidio brevioribus, om- nium rard punctalus. Celle espèce a été confondue, par M. Peyron, dans ses Coléoptères de Caramanie, ainsi que par feu M. Truqui (Ann. Ent. Fr., 1858, page 498), avec une autre espèce de l’Asie Mineure que ces entomologistes ont prise pour le venustus, et qui n’a aucun rapport avec lui. J'avais d’abord, en con- séquence, cru qu'ils étaient dans le vrai, et décrit le venustus véritable sous un nom nouveau, lorsqu'une note de M. Kraatz (Berl. Ent. Zeits., 1858, page 66) est venue me mettre sur la voie de la vérité. Je me borne donc à donner une nouvelle et très succincte description du venustus dont je possède les deux sexes, et à décrire à nouveau l'espèce de M. Peyron sous le nom de D. Truguii. Entièrement testacé, avec l'abdomen d’un brun noir, sauf les derniers segments, depuis et y compris le 6°, qui sont testacés. Tête ovale, à ponc- tuation rare, très faible chez certains individus, forte chez d’autres, par conséquent variable. Corselet de la largeur de la tèle, un peu plus long, un peu rétréci vers la base; ponctuation très peu serrée et peu forte ; une ligne lisse au milieu. Élytres de moitié plus courtes que ce dernier, à ponctuation forte et rare. Écusson avec quelques points fins. Abdomen très peu densément et peu finement ponctué. Mâle : 7° segment abdominal inférieur très profondément incisé. Plusieurs individus, mâles et femelles, de Jérusalem, de Tibériade et d’Ammäân. Doricaon TruQuir Saulcy. — Long. 5 1/2 mill. — Niger, ore, antennis pedibusque testaceis, elytris maculû apicali flav4 separatim notatis, thorace pardm brevioribus ; capile, thorace elytrisque part densè minûs forliter, abdomine crebrè subtiliter punctatis. ‘Très voisin du biguttulus dont il diffère par la taille plus petite, la forme plus déprimée, le corselet plus petit à proportion, les élytres beau- coup plus petites, à tache apicale moins grande, et par la ponctuation un peu moins forte. Les élytres, qui chez le biguttulus sont plus longues que le corselet, sont ici plus courtes. ° Série, TOME IV. 1 646 FÉLICIEN DE SAULCY. Cette brève description comparative me semble suffire, et je me borne à ajouter que très probablement feu M. Truqui n'aura jamais eu sous les yeux le vrai venustus, mais bien des variétés immatures du Truquii, ce qui l'aura induit en erreur, quoique ces espèces soient extrêmement diffé- rentes de taille, de forme, de couleur et de ponctuation. Je dois à la géné- rosité de M. Peyron un exemplaire de ce Dolicaon, provenant de Tarsous, en Caramanie. M. Reiche en possède un second, de même provenance, parfaitement identique. ACHENIUM SENNACHERIB Saulcy. — Long. 7 2/3 mill. — Nigrum, ni- tidum, ore, antennis, pedibus, elytris abdominisque segmentis duobus ulti- mis rubris, capite crebrè fortiter punctato, thorace densè ac subliliter punctlato, lineà longitudinali medi& angust& et utrinque plagä minutä lævi- gatis, punctis majoribus biserialim in disco circiler undecim, et in late- ribus irregulariter circiter duodecim notato. Voisin pour la disposition des couleurs du striatum, plus large et un peu plus grand que lui, et tout différemment ponctué. Pattes, partie de la bouche et antennes comme chez le sriatum, seulement les articles de ces dernières un peu plus longs. Tête noire ayant les côtés et les angles posté- rieurs bien plus arrondis que celle du striatum ; surface densément cou- verte de gros points qui deviennent plus fins et moins serrés vers le centre. Corselet noir, de la largeur de la tête, rétréci vers la base; angles antérieurs droits, postérieurs très arrondis, beaucoup plus largement que chez le striatum ; côtés moins droits et offrant également un léger sinus. Disque marqué de deux séries d'environ onze gros points, et d'environ douze autres gros points placés irrégulièrement sur les côtés, el en outre d’une ponctuation plus fine et serrée dépassant vers le milieu les séries dorsales, et ne laissant de lisse qu’une ligne médiane très étroite, et, de chaque côté du disque, un fort petit espace. Écusson rouge, légère- ment ponctué. Élytres rouges, très légèrement rembrunies vers l’écusson et les angles apicaux externes, d’un quart plus longues et plus larges que le corselet, marquées d’une ponctuation assez forte et un peu rugueuse, disposée presque en lignes vers la base, et d’une ponctuation plus fine et éparse dans les intervalles. Abdomen noir, 6° et 7° segments rouges ; ponclualion très régulière, plus forte et moins serrée que chez le stria- tum. Pubescence comme chez cette espèce. Mâle : 7° segment inférieur échancré triangulairement. Des environs de Jérusalem et de Djenin. Coléoptères nouveaux. 647 LATHROBIUM SISARA Saulcy. — Long. 7 mill. — Alatum, nigrum, nili- dum, elytris thoracis longitudine abdominisque segmentis duobus ultimis rubrès, illis basi nigris ; ore, antennis pedibusque testaceis. Caput parcis- sime fortiter punctatum ; thorax lineis duabus circiler undecim punctalis nolatus, et utrinque parcissimè punctatus; elytra octo striata, striis for- tiler parcè punctatis, integerrimis. Espèce voisine du Lusitanicum, dont elle diffère au premier coup d'œil par ses élytres plus courtes et sa ponctuation plus forte et plus régulière. Tête un peu plus petite, d’un noir très brillant, à ponctuation plus rare et très forte ; parties de la bouche et antennes testacées, ainsi que les pattes. La base de la tête offre une fine ponctuation rugueuse bien moins forte et serrée que chez le Lusitanicum ; les derniers articles des antennes sont aussi bien plus courts. Corselet à peine plus large que la tête, une fois et demie aussi long que large, d’un noir très brillant ; côtés droits, légèrement rétrécis vers la base ; bords antérieur et postérieur droits ; angles antérieurs droits, postérieurs arrondis. Sur le disque, deux lignes d'environ onze points, séparées par un espace lisse ; en dehors, de chaque côté, environ vingt-cinq points disposés irrégulièrement ; tous ces points très forts. Chez le Lusitanicum, les séries dorsales ont environ dix-sept points moins forts ; ceux des côtés sont aussi plus nombreux et moins forts, et le corselet est aussi large à la base qn’en avant. Écusson marqué, comme chez le Lusitanicum, de quelques points extrêmement fins. Élytres de la longueur du corselet, d’un beau rouge, avec la base étroitement noire ; sur chacune, huit lignes entières et régulières, d'environ douze à quinze gros points, y compris la strie suturale qui est enfoncée et la série marginale, Chez le Lusitanicum, les élytres sont d’un tiers plus longues que le corselet, à base noire plus large ; les lignes de points se confondent vers le sommet où la ponctuation devient irrégulière; elle est en outre plus serrée, et il y a de dix-sept à vingt points en longueur. Abdomen noir, 6° et 7° segments roux; très finement et densément ponctué, sauf sur la seconde moitié du 6° segment et sur le 7° où la ponctuation est rare, Pattes comme chez le Lusitanicum. Une seule femelle, trouvée au bord du torrent de Cison, près de Djenin. LATHROBIUM GALILÆUM Saulcey. — Long. 5 4/2 mill — Alatum, ni- grum, nilidulum, ore, antennis, elytris obscurè, pedibus anoque rufis, omnium creberrimè punctatum, thoracis line& longitudinal angustiore lævigatä, elytris thorace sesqui longioribus. Espèce voisine du séilicinum, que j'avais d’abord prise pour une grande 618 FÉLICIEN DE SAULCY. Lithocharis dont elle à tout à fait le faciès: mais le labre bilobé, non denticulé, la sépare nettement de ce genre, ainsi que les tibias antérieurs. Forme assez déprimée. D’un noir assez brillant; tête carrée, un peu élargie vers la base ; côtés et base légèrement arrondis ; angles postérieurs ronds; couverte d’une ponctuation rugueuse, forte et très serrée. Bouche et antennes rousses; 3° article de ces dernières plus d’une fois et demie aussi long que le 2°; les suivants diminuant insensiblement de longueur; 14° à peine une fois et quart aussi long que le précédent. Corselet plus étroit que la tête, légèrement rétréci vers la base ; plus grande largeur au tiers antérieur ; côtés droits; angles arrondis ; surface ponctuée tout à fait comme la tête, avec une étroite ligne longitudinale lisse, un peu élevée vers la base. Écusson ponctué, Élytres une fois et demie aussi larges et lougues que le corselet, d’un brun roux, un peu rembrunies vers l’écus- son, impressionnées le long de la suture, à ponctuation plus grosse et plus rugueuse. Abdomen couvert d’une ponctuation très fine et très serrée ; extrémité du 6° segment et le 7° en entier d’un brun roux. Pattes rousses. Diffère du stélicinum par la ligne lisse du corselet, le 3° article des antennes beaucoup plus long, et les élytres plus rousses. Mâle : 6° segment inférieur impressionné longitudinalement vers l’ex- trémité et très légèrement échancré; 7° triangulairement incisé. Tthériade ; deux mâles, trouvés au bord du lac. LATHROBIUM ARABICUM Saulcy. — Long. 5 mil. — Alatum, nigrum. nilidulum, ore, antennis, pedibus anoque rufis, omnium creberrimè punc- tatum, elytris thorace plus sesqui longioribus. Espèce de la section du stilicinum; comme la précédente, je l'avais d’abord prise pour une Lithocharis. Elle a également le faciès d’un énorme scopæus. D'un noir assez brillant. Tête en carré presque arrondi, un peu élargie vers les yeux; côtés et base arrondis, angles postérieurs très arrondis ; couverte d’une ponctuation rugueuse, forte et très serrée. Bouche et antennes rousses ; 8° article de ces dernières un peu plus long que le 2°; les suivants diminuant successivement et très faiblement de longueur ; 11° une fois et demie de la longueur du précédent. Corselet un peu plus étroit que la tête, rétréci vers la base ; plus grande largeur au quart antèrieur ; côtés droits, angles arrondis ; surface ponctuée lout à fait comme la tête ; à la base, une très courte et très fine ligne longitudi- nale lisse. Écusson ponctué. Élytres plus d’une fois et demie aussi longues que le corselet, plus larges que lui, noires, brillantes, impressionnées le long de la suture, à ponctuation plus grosse et plus rugueuse. Abdomen couvert d’une ponctuation très fine et très serrée ; extrémité des 6° et 7° Coléoptères nouveaux. 6/49 segments rousse. Pattes rousses, les intermédiaiaires et postérieures assez grêles et longues; femurs postérieurs bruns ; tarses postérieurs à 1° ar- licle aussi long que le suivant. Diffère du sfélicinnm par les élytres plus longues et noires, la taille plus petite et le 5° article des antennes plus long. Une seule femelle, frouvée à Ammân. LITHOCHARIS AURANITICA Saulcy. — Long. 4 4/2 mill — Ferruginea, capite nigro, ore, antennis, elytris, ano pedibusque rufis, capite thoraceque creberrimè fortiler rugato-punctatis, hoc line& longitudinali lævi subele- vatä, elytris crebrè minus fortiler punctatis, thorace sesqui latioribus et longioribus. Tête noire, corps brun, élytres d’un brun roux, antennes , bouche et pattes rousses. Voisine de la maritima, aussi grande, mais bien plus étroite et en différant au premier coup d'œil par la ponctuation extrême- ment serrée, très forte et rugueuse de la tête et du corselet, et la couleur moins foncée. Les antennes sont aussi un peu plus longues; le 4° article est égal au 8°, Tête carrée, coupée droit à la base ; angles postérieurs presque pas arrondis. Corselet carré, plus étroit que la tête, à peine rétréci vers la base, proportionnellement plus petit que chez la maritima ; angles antérieurs obtus, postérieurs arrondis; ligne longitudinale lisse élevée vers la base. Écusson rugueux. Élytres de moitié plus larges et plus longues que le corselet, densément et fortement ponctuées, non rugueuses, légèrement arrondies sur les côtés. Abdomen ponctué comme chez la maritima ; pubescence comme chez cette espèce. Mâle : 5° segment addominal inférieur très largement et très profondé- ment échancré en carré; fond de léchancrure légèrement trisinué, les sinus latéraux munis de poils noirs assez longs ; bords latéraux de l’échan- crure munis d’une brosse de poils noirs courts ; 6° segment échancré pro- fondément en demi-cercle; fond de l’échancrure muni d’une brosse de . poils noirs courts ; au milieu de chaque bord de l’échancrure, un angle droit saillant, muni postérieurement d’une brosse de poils noirs courts ; côlés de ce segment prolongés en arrière en pointe aiguë ; 7° segment profondément et assez étroitement incisé en triangle. _Ges caractères très remarquables séparent nettement cette espèce de ses congénères. Arag-el-Emir ; un mâle et une femelle. LITHOCHARIS PYrHoNIssA Saulcy. — Long. 4 4/4 mil. — Nigra, nilida, 650 FÉLICIEN DE SAULCY. ore, antennis, pedibus, ano elylrisque castaneis, his apice obscurioribus ; capite thoraceque partun densè punctatis, hoc line longitudinali sublævi, æquali ; elytris densiùs parüm fortiler punctatis, thorace pardm latiori- bus et dimidio longiortibus. Espèce de grande taille, ne pouvant être comparée qu'aux L. oppidana et maritima; la ponctuation assez rare de la tête et du corselet la sépare au premier coup d'œil de la première; elle se distingue très facilement de la seconde par les points suivants : taille plus petite ; couleur plus foncée, brillante sur l’avant-corps, entièrement noire, sauf la bouche, les antennes, les élytres, les pattes et l’extrémité de l'abdomen qui sont bruns. Ponctua- tion assez fine et écartée sur la tête et le corselet, tandis qu’elle est peu serrée et très grosse chez la rnaritima ; celle des élytres est fine et serrée, tandis que chez la mnaritima elle est moins fine et peu serrée. Tête carrée, non élargie légèrement en arrière comme chez la maritima ; côtés droits; base échancrée et non coupée droit comme chez la maritima; milieu du front presque lisse. 1% article des antennes noir, sauf à l’extrémité. Cor- selet carré, de la largeur de la tête, à peine rétréci en arrière ; côtés droits; angles antérieurs obtus, postérieurs arrondis ; une ligne longitu- dinale lisse non élevée. Chez la marilima, le corselet est plus étroit que la tête, plus fortement rétréci en arrière, à côtés légèrement arrondis, et à ligne lisse élevée. Écusson ponctué. Élytres plus larges et plus de moitié plus longues que le corselet, d’un brun foncé, noirâtres à l’extré- milé, moins parallèles et plus longues que celles de la maritima. Abdo- men couvert d’une ponctuation très fine et très serrée. Pubescence comme chez la marilima. Jérusalem; une seule femelle. LITHOGHARIS MARONITA Saulcy. — Long. 3 1/3 mill — Ferruginea, capite nigro, ore, antennis pedibusque rufis, omnium creberrimè subtiliter, thorace nitido, subtilits punctata, hoc lineä longiludinali sublævi, æquali ; elytris thorace sesqui latioribus el longioribus. Voisine de la répicola, mais plus petite, à ponctuation plus fine, surtout sur le corselet, à élytres proportionnellement plus larges, et à antennes plus courtes. Tête noire, parfaitement carrée, à côtés droits et angles pos- térieurs à peine arrondis, tandis que chez la ripicola la tête est un peu élargie en arrière, à côtés légèrement, el à angles postérieurs assez forte- ment arrondis; ponctuation serrée et fine. Bouche et antennes rousses, ces dernières plus courtes à proportion que chez la ripicola, à articles moins allongés. Corselet carré, de la largeur de la tête, un peu rétréci vers la base, à côtés droits el angles antérieurs obtus, postérieurs arron- Coléoptires nouveaux. 651 dis ; surface brillante, à ponctuation serrée et très fine, avec une ligne longitudinale presque lisse, non élevée, Écusson ponctué. Élytres de moitié plus larges et plus longues que le corselet, un peu rugueuses, assez forte- ment impressionnées le long de la suture, Abdomen comme chez la répi- cola. Pattes d’un roux clair. Une seule femelle, prise près de Saïda (Sidon), dans les détritus de l'inondation du Damoür, ancien Tamyras, rivière qui descend du Liban. LiraocHARrIS Dino Saulcy. — Long. 3 2/3 mill. — Tota testacea, om- nium subtilissimè confertissimèque punctala, antennis longioribus, thorace subelongato, æquali. Voisine de l’obsolela, mais un peu plus grande, entièrement testacée, à antennes beaucoup plus longues, à corselet plus long et à élytres plus grandes. Entièrement couverte d’une ponctuation très fine el très serrée, Tête presque carrée, un peu dilatée en arrière ; antennes grandes; 3° ar- ticle de moitié pius long que le 2°; chaque article pris séparément de moitié plus long que chez l’obsoleta. Corselet en carré long, de même lar- geur que la tête, à peine rétréci en arrière ; côtés droits, angles arrondis ; surface unie, sans ligne lisse élevée. Écusson arrondi, ponctué. Élytres plus larges et plus longues que le corselet, couvertes, ainsi que l’abdo- men, d’une pubescence pruineuse. Abdomen comme chez Pobsoleta, un peu plus long. Pattes plus pàles que le reste du corps, un peu plus longues qué celles de lobsolela. Une seule femelle, trouvée dans le Sahel syrien, près de Soûr (Tyr). SrILICUS ARABS Sauley. — Long. 6 mil. — Niger, nitidus, pedibus an- tennisque brunneis, his articulis ullimis Larsisque rufescentibus ; thorax linet elevatä latà, lævissimé instruclus; elytra thorace sesqui latiora et longiora, apice concolore. Espèce très belle, un peu plus grande que le rufipes et le subtilis, avec lesquels elle à certaines affinités, mais dont elle diffère énormément au premier coup d'œil par son reflet plus brillant, la ligne médiane du corselet plus large, plus lisse et plus élevée, les élytres beaucoup plus larges et plus longues, et les pattes d’un brun noir, Tête large, de la forme de celle du rufipes, rugueusement ponctuée, avec un petit espace étroit lisse au milieu du front; palpes et bouche bruns; labre quadri- denté ; antennes d’un brun foncé, un peu plus claires à l'extrémité. Cor- selet de la forme de celui du rufipes, un peu plus large, rugueusement ponctué ; ligne médiane large, très lisse, raccourcie à chaque extrémité, plus fortement élevée en arrière qu’en avant. Écusson ponctué. Élytres 652 FÉLICIEN DE SAULGY. entièrement d’un noir bronzé, brillantes, une fois et demie aussi larges et aussi longues que le corselet, à ponctuation beaucoup plus forte que chez les espèces voisines. La grandeur des élytres est caractéristique au pre- mier coup d'œil. Abdomen semblable à celui du rufipes. Pattes d’un brun noir ; tarses roux. Mâle : 6e segment abdominal inférieur avançant au milieu sur le 7° en pointe aiguë ; 7° profondément échancré, fond de l’échancrure arrondi. Ces caractères sexuels sont très différents de ceux des rufipes el subtilis, chez lesquels lincision du 7° segment est triangulaire, et le 6° segment simple. Jérusalem, sous les détritus végétaux. J’ajouterai que dans les espèces du genre S#licus que j'ai pu observer, le labre est tantôt à deux, tantôt à quatre dents. Il est bidenté chez les S. similis, affinis, orbiculatus, fragilis, festivus, et quadridenté chez les S. subtilis, rufipes, Arabs. Quant aux autres espèces européo-méditerra- néennes, je n’ai pas encore pu examiner leurs labres. SUNIUS FALLAX Sauley. — Long. 5 1/2 mill. — Elongatus, gracilis, nigro piceus, ore, antennis longioribus, thorace elytrisque rufis, pedibus testaceis, omnium crebrè fortiler punctatus. Plus grand que l’anguinus, aux variétés pâles duquel il ressemble beau- coup, mais dont il diffère au premier coup d'œil par son reflet brillant et sa ponctuation, surtout celle de l'abdomen, D'un brun noir; bouche, an- tennes, corselet et élytres roux ; pattes testacées. Tête semblable à celle de l’anguinus, mais un peu rétrécie vers la base et à angles postérieurs plus arrondis, couverte, ainsi que le corselet, d’une ponctuation bien plus grosse que chez cette espèce. Antennes à articles sensiblement plus longs que chez l’anguinus, et paraissant plus grèles. Corselet plus allongé, bien plus fortement rétréci aux extrémités, à côtés très légèrement subsinués et non arrondis comme chez l'anguinus. Élytres plus longues que le cor- selet, de même largeur que lui, un peu plus longues que celles de lan- guinus, à ponctuation bien plus grosse ; côtés légèrement arrondis, el extrémité obliquement tronquée en dedans. Abdomen plus étroit que les élytres à sa base, à peine plus large vers lextrémité, couvert d’une ponc- tuation plus grosse et bien plus espacée que chez languinus ; extrémité du 6° segment lisse. Extrémilé de l'abdomen garnie de grands poils noirs plus nombreux et plus longs que chez l’anguinus. Mles : 7° segment abdominal inférieur triangulairement échancré. Goléoptères nouveaux. 655 Environs de Djenin, dans le Merdj-Beni-Amer (plaine d'Esdrelon); un seul mâle. Je profite de l’occasion pour dire que les deux mandibules des insectes du genre Sunius offrent chacune trois dents en dedans. Sunius THABORIS Sauley. — Long. 3 1/3 à 3 9/3 mill — Minor, gra- cilis, piceus, abdomine nigro, ore, antennis pedibusque Lestaceis, omnium fortiler crebrè punctatus, antennis breviusculis. Jolie petite espèce d’un brun plus foncé sur la tête, avec l'abdomen noir, la bouche, les antennes et les pattes testacées. Tète de la forme de celle de l’intermedius ; antennes assez courtes, grêles, à articles peu allon- gés. Corselet plus étroit que la tête, à plus grande largeur vers le quart antérieur, fortement rétréci en avant et en arrrière, couvert, ainsi que la tête, d’une ponctuation très forte et très serrée. Écusson ponctué. Élytres de la largeur et de la longueur du corselet, tronquées obliquement en dedans à l'extrémité; côtés légèrement arrondis ; ponctuation plus grosse, plus forte et plus profonde que chez aucune autre espèce. Abdomen un peu plus étroit que les élytres à sa base, mais plus large qu’elles vers l'extrémité ; anus brun ; ponctuation assez serrée, bien plus forte que chez aucune autre espèce. Pubescence grise, longue et forte, el assez serrée sur les élytres et l'abdomen. Mâle : 7° segment abdominal inférieur triangulairement échancré ; taille un peu plus petite que chez la femelle. Environs de Djenîn ; un mâle et une femelle, SUNIUS PLATYNOYUS Sauley. — Long. 4 mill. — Latus, niger, thorace quadrato, elytris Thoracis lalitudine el longiludine concoloribus, ore, an- lennis brevibus pedibusque rufis, his geniculis partm infuscalis. Espèce voisine des S. latus el curtulus, à tête et corselet très larges ; on la distinguera sans peine de ces deux espèces à la forme du corselet qui n’est nullement transversal, el à sa couleur uniformément noire, sauf la bouche, les antennes et les pattes qui sont rousses. Entièrement d’un noir brillant, couvert d’une ponctuation très grosse et très serrée sur l’avant- corps, peu profonde sur la tête et le corselet, très profonde au contraire sur les élytres. Tête courte, aussi large que longue, à angles postérieurs arrondis et à base légèrement échancrée. Antennes courtes, épaisses, à articles légèrement allongés. Corselet carré, à peu près de la largeur de la tête, rétréci vers la base, tronqué obliquement en avant et en arrière ; côtés droits ; surface unie et régulière ; angles obtus : de chacun d'eux part un 654 FÉLICIEN DE SAULCY. fort poil noir. Écusson extrêmement petit. Élytres de la largeur et de la longueur du corselet, plus brillantes, tronquées obliquement en dedans à l'extrémité ; côtés légèrement arrondis. Abdomen parallèle, de la largeur des élytres, à ponctuation moins forte et moins serrée que celle de l’avant- corps. Sur tout le corps, une pubescence jaune, courte et pas serrée. Pattes rousses, à genoux un peu rembrunis. Mâles : 7° segment abdominal inférieur échancré triangulairement. Un seul mâle, trouvé à Naplouse. MECOGNATHUS AMMONITA Saulcy. — Long. 4 4/3 mill — Testaceus, nitidus, pedibus dilutissimus, angustior, capite, thorace basin versts an- gustato, elytrisque grosse punctalis, his thorace brevioribus; abdomine minüs grosse punclato, segmentis sexto septimoque lævibus. Espèce plus petite et plus étroite que le pulcher, et entièrement testa- cée. Comme il ne reste au seul individu que je possède que les deux pre- miers articles des antennes, lesquels sont semblables à ceux du pulcher, je ne puis parler de ces organes. Tête ovale, un peu plus allongée et plus arrondie aux angles que celle du pulcher, marquée d’une ponctuation plus grosse et moins serrée que chez cette espèce ; corselet plus étroit que la tête, de même forme générale que celui du pulcher, mais plus rétréci vers la base et à côtés plus droits ; ponctuation un peu plus grosse el moins serrée; au milieu, une étroite ligne lisse un peu élevée, limitée de chaque côté par un court sillon. Écusson ponctué. Élytres d’un tiers plus courtes que le corselet, légèrement dilatées vers l'extrémité, échancrées ensemble en dedans, marquées d’une ponctuation plus grosse et moins serrée que chez le pulcher ; abdomen à ponctuation beaucoup moins grosse que celle de l’avant-corps ; bord postérieur des segments lisse vers le milieu ; 6° et 7° segments à peu près lisses. Pattes d’un testacé très pâle. Pubescence très fine et beaucoup plus rare que chez le pulcher. Reflet plus brillant. Mâle : 7° segment inférieur échancré triangulairement. Un seul mâle, trouvé à Arag-el-Emir, en Ammonitide. J'ajouterai que le labre des M. pulcher et Aminonita, les seules espèces du genre à moi connues, est quadridenté et non bidenté, et que leurs yeux sont de grosseur ordinaire. Serait-ce, par hasard qu'elles ne se rapporte- raient pas génériquement à l'espèce typique décrite par M. Wollaston, le M. Chimaæra ? POEDERUS MOSES Sauley. — Long. 8 mill. — Niger, lhorace subcorduato, abdominis segmentis quinque primis, palpis, antennis pedibusque rufis, elytris cyaneis, partm densè fortiter punctatis, thorace longioribus. Coléoptères nouveaux. 655 Espèce voisine du geniculatus, mais beaucoup plus grande, de la taille du léttoralis. Palpes, antennes et pattes d’une couleur rousse uniforme. Tête noire, ronde, très brillante, marquée sur les côtés de quelques points plus gros que ceux du geniculatus. Mandibules noires. Antennes à articles, notamment le 3°, bien plus longs que chez cette espèce. Gorselet rouge, moins globuleux, quoique très convexe, cordiforme, fortement rétréci vers la base, marqué sur le disque de deux lignes de points, et, sur les côtés, de points irréguliers un peu plus nombreux que chez le geniculatus. Écus- son ponctué, noir, avec une pelite tache rouge au milieu. Élytres d’un beau bleu, un peu plus longues et plus larges que le corselet ; plus arron- dies aux épaules et marquées d’une ponctuation plus grosse, moins serrée, presque disposée en lignes, et plus régulière que chez le geniculatus. Abdomen rouge; 6°, 7° et 8° segments noirs; moins densément ponctué que celui du geniculatus, à pubescence grise, avec quelques poils noirs; bord relevé de chacun des segments rouges noir dans sa moitié posté- rieure, tandis qu’il est entièrement rouge chez le geniculatus. Fémurs non rembrunis vers les genoux. Aïoûn-Moucça (sources de Moïse), au pied du Djebel Nébà (mont Nébo); un seul individu. C’est le seul Pæœderus pris par mon père en Syrie. Il m'a rapporté d'Égypte plusieurs exemplaires du P. memnonius, pris à Kafr-Zaïàt, au bord du Nil, ‘STENUS PISCATOR Sauley. — Long. 3 1/3 mill. — Niger, nilidus, palpo- rum arliculo primo rufo, elytris thorace fere duplo longioribus, fortiter sat densè punctatus. Abdomen marginatum ; tarsi simplices. Espèce voisine des S£. morio et nitidus, mais très facile à distinguer du premier par sa ponctuation beaucoup plus grosse et moins serrée, du second par sa ponctuation un peu plus serrée, et de tous deux par les élytres beaucoup plus longues. En entier d’un noir brillant. Tête d’un quart plus large que le corselet, à sillons assez profonds, à intervalle mé- dian assez saillant ; fortement et peu densément ponctué; intervalles non rugueux. Palpes noirs, 1° article seul roux. Antennes noires, assez courtes. Corselet plus long que large, à plus grande largeur au milieu, aussi large à la base qu’au sommet ; côtés sinués vers la base ; une trace de sillon longitudinal au milieu du disque; ponctuation semblable à celle de la tête. Élytres presque deux fois aussi longues et aussi larges que le corselet, déprimées sur la suture à la base, à ponctuation plus forte que celle du corselet, et un peu moins serrée. Abdomen rebordé, large, légère- ment rétréci vers l'extrémité, brillant, à ponctuation bien moins grosse 656 FÉLICIEN DE SAULCY. que celle de l'avant-corps, mais cependant plus grosse que chez le niti- dus. Pubescence grise extrêmement fine. Jambes noires, courtes; 4° article des tarses simple. Tibériade ; un seul individu pris au bord du lac. STENUS SPLENDENS Saulcy. — Long. 4 4/3 mill. — Æneus, nitidissimus, palpis antennisque testaceis, his apice fuscis, pedibus testaceis, femoribus inlermediis apice lalè infuscatis, posticis apice late nigris, parüm dense fortiler punctatus. Elytra planiuscula. Abdomen marginatum, sparsissime punclalum. Tarsi simplices. Taille de l’émpressus, mais sans aucun rapport avec lui. Bronzé, très brillant, à ponctuation très grosse et peu serrée sur la tête, le corselet et les élytres, avec les intervalles plans ; grosse et distante à la base des segments abdominaux, devenant plus fine vers l'extrémité qui est lisse ; b* el 6° segments à ponctuation fine et très distante; 7° lisse. Tête presque deux fois aussi large que le corselet, sillons larges et profonds, intervalle presque caréné. Palpes longs, testacés. Antennes longues, testa- cées ; massue brune. Corselet une fois et demie aussi long que large, à plus grande largeur au tiers antérieur, un peu sinué sur les côtés vers la base, avec un sillon longitudinal bien marqué n’atteignant pas les extré- milés. Élytres presque deux fois aussi larges et aussi longues que le cor- selet, déprimées à la base sur la suture, avec une autre dépression humé- rale très légère. Abdomen très brillant, étroit, allongé, rebordé. Pubes- cence blanche clairsemée. Pattes testacées, longues ; extrémité des fémurs intermédiaires largement brunâtre, et des postérieurs largement noire ; h° article des tarses simple. Mâle : 6° segment inférieur garni de poils jaunes à l'extrémité ; 7° échan- cré en demi-cercle. Plusieurs exemplaires des deux sexes, pris à Ammän. STENUS RUTILANS Saulcy. — Long. 5 1/2 mill. — Æneus nitidissèmus, palpis antennisque testaceis, his apice fuscis, pedidus testaceis, femoribus intermediis apice late infuscatis, posticis apice latè nigris, minüs dense fortiler punctalus. Elytra inæqualia. Abdomen marginatum , sparsissime punclalum. Tarsèi simplices. Extrèmement voisin du précédent, dont il diffère par la taille double, les élytres plus larges et un peu plus courtes à proportion, à impressions humérale et suturale fortes, ce qui relève fortement l'intervalle ; le sillon du corselel plus profond, accompagné de chaque côté vers la base d’une Coléoptères nouveaux. 657 courte et légère impression oblique ; Pabdomen bien plus large, les an- tennes et surtout les palpes un peu plus longs. Une description plus longue me paraît superflue. Deux femelles, l’une de Jérusalem, Pautre d’Avimän. Ces deux espèces ne peuvent être comparées à aucune espèce euro- péenne, à cause de leur reflet bronzé très brillant sur tout le corps, et de leur ponctuation grosse et écartée, non rugueuse. STENUS LONGICORNIS Saulcy. — Long. 5 1/2 mill. — Niger, nitidus, palpis rufis articulo tertio piceo, antennis longissimis, piceis, femoribus basi Leslaceis, apice latè nigris, tibiarum ruforum basi pice@, larsis rufis; densè fortiler punctatus. Elytra inæqualia. Abdomen mar ginatum parum densè punctalum. Tarsi sèmplices, articulo quarto fisso. Voisin du précédent, mais à ponctuation plus grosse et serrée, rugueuse, à antennes et élytres plus longues, et à pattes autrement colorées. Noir, brillant, non bronzé. Tête plus étroite, d’un quart plus large que le cor- selet, très fortement et rugueusement ponctuée ; sillons profonds ; inter- valle fortement relevé. Palpes bien moins longs, roux; 3° article brun. Antennes brunes, extrèmement longues ; les trois derniers articles égaux entre eux, pas beaucoup plus épais que les précédents, plus de deux fois aussi longs que larges. Corselet un peu plus long que large, à plus grande largeur au tiers antérieur, sinué sur les côtés vers la base ; rugueusement, densément et fortement ponctué; un sillon longitudinal bien marqué, n’atteignant pas tout à fait les extrémités, accompagné de chaque côté vers la base d’une courte impression longitudinale. Élytres presque deux fois aussi larges et longues que le corselet, à ponctuation aussi forte et serrée, mais à intervalles moins rugueux; déprimées fortement sur la suture, étroitement et longitudinalement vers l'épaule, et plus largement vers l’angle apical externe le long du bord extérieur. Abdomen brillant, long, rebordé, à ponctuation grosse et pas très serrée sur les premiers segments, fine et éparse sur les derniers. Pubescence grise, fine et rare. Toutes les pattes ayant la moitié basilaire des cuisses testacée, l’apicale noire ; les tibias et tarses roux, avec la base des premiers brune; 4° article des tarses disposé comme chez les S4. unicolor et opticus, faisant la tran- sition entre les tarses tout à fait simples et les tarses bilobés proprement dits. Une seule femelle, prise à Ammän. STENUS ARABICUS Saulcy. — Long, 5 1/2 mil. — Nigro-plumbeus, 658 FÉLICIEN DE SAULCY. albido pubescens, antennis piceis, basi teslaceis, articulo primo nigro; pal- porum piceorum articulo primo toto, secundo basi apiceque, lertioque basi rufis ; elytris thorace sesqui longioribus el latioribus; partm fortiter crebrè punctatus. Abdomen marginatum. Tarsi bilobi. Espèce très voisine du salinus, mais bien plus grande, plus large, à élytres un peu plus courtes et plus larges, moins planes, et à corselet plus court, moins rétréci vers la base, et à impressions latérales plus profondes. Beaucoup plus large que le subimpressus, à corselet et élytres bien plus élargis. Les intervalles de la ponctuation sont un peu plus larges et plus plans que chez ces deux espèce, La pubescence est disposée de même; les tarses et antennes sont semblables. Après avoir donné les caractères auxquels on peut distinguer cette espèce du sulinus avec lequel elle a de très grandes affinités, je crois inutile d’en donner une description plus longue, car pour le reste il fau- drait copier la description du salinus. Femelle : 7° segment inférieur ogival, comme chez le salinus. Ammän ; deux femelles. BLEDIUS ATOMUS Saulcy.— Long. 1 2/3 mill. — Niger, ore, antennarum basi, thorace, elytris pedibusque rufis, elytris thorace sesqui longioribus, antennarum articulis penullimis transversis. Le plus petit du genre. Tête noire, male, arrondie, finement et densé- ment ponctué, avec quelques gros points; yeux gros ; antennes noires, à base d’un roux foncé ; 2° article de moitié plus petit que le 1‘ et deux fois aussi grand que le 8°; 4° carré, moitié moins grand que le 3°; suivants grossissant, de même longueur, devenant transversaux ; 11° deux fois aussi long que le 10°, pyriforme. Corselet cordiforme, rétréci d'avant en arrière, à peine plus étroit que la tête, roux, densément et finement ponctué ; bord antérieur droit, postérieur légèrement arrondi; côtés arrondis en avant; angles antérieurs droits, postérieurs obtus. Élytres rousses, plus larges et une fois et demie aussi longues que le corselet, un peu moins densément et plus fortement ponctuées, un peu échancrées à l'angle sutural. Abdo- men noir, brillant, extrêémement finement et peu densément ponctué ; chaque segment légèrement déprimé à la base, Pubescence fine et grise, moins serrée sur les élytres que sur le reste du corps. Pattes rousses. Un seul exemplaire , probablement mâle, trouvé à Alexandrie, près du canal Mahmoudieh. OMALIUM SALZMANNI Saulcy. — Long. 2 2/3 mill. — Piceum, nitidum, Coléoptères nouveaux. 659 densè ac fortiler punctatum, capile nigro, ore, antennarum basi, thoracis profundè bifoveolati margine angusto, elytrorum humeris et mar gine late- r'alè, abdominis margine el apice, pedibusque rufis. Forme du fossulatum. Tète noire, peu brillante, marquée en avant de deux sillons longitudinaux parallèles, et, en arrière de ceux-ci, de deux autres plus courts, dans la même ligne, complètement séparés des pre- miers. Ponctuation assez forte et très profonde, peu serrée; intervalles plans. Cou ponctué de même. Antennes rousses à la base, brunes à l’ex- trémité ; 3° article plus long que le 2°; les avant-derniers légèrement transversaux. Bouche rousse. Corselet brillant, d’un brun de poix, avec les bords latéraux et postérieur étroitement roux; d’un tiers plus large que la tête, à plus grande largeur un peu avant le milieu, plus fortement rétréci en arrière qu’en avant ; angles antérieurs obtus, postérieurs droits ; surface fortement et assez densément ponctuée ; sur le disque, deux pro- fondes fossettes longitudinales pyriformes, aiguës en avant et très rappro- chées en arrière ; une très forte impression sur les angles postérieurs se prolongeant en avant sur les côtés. Écusson paraissant lisse à la loupe, mais finement et densément pointillé à un grossissement plus puissant. Élytres brillantes, brunes, avec l'épaule et le bord latéral plus étroite- ment roux; de plus, une tache rousse ronde près de la suture, vers le tiers antérieur ; d’un quart plus larges et deux fois et demie aussi longues que le corselet ; angles postérieurs externes arrondis ; extrémité coupée droit ; ponctuation forte et assez serrée. Abdomen brun, peu brillant et finement pointiilé ; bords latéraux et extrémité largement roux. Pattes rousses. Un seul individu, trouvé à Jérusalem, dans des détritus végétaux. Je le dédie à M. Salzmann, archéologue distingué, en reconnaissance de l’amitié et du zèle avec lesquels il veut bien me recueillir des Goléop- tères en Orient. OMALIUM ESGAYRAGI Saulcy. — Long. 2 4/2 mill, — Piceum, nilidissi- man, parum dense fortiler punctalum, capite nigro, antennis apice nigris, basi rufis, ore, thoracis leviler bifoveolali angulis posticis, elytrorum hu- meris margineque apicali angusto, abdominis margine et apice, pedibusque rufis. Un peu plus court que le précédent. Ponctuation plus écartée et plus forte, à intervalles plans. Couleur bien plus brillante. Tête noire, brillante, marquée en avant de deux légères fosseltes, et, en arrière de celles-ci, de deux courts sillons qui en sont séparés. Ponctuation forte et peu serrée ; 660 FÉLICIEN DE SAULCY. — Coléoptères nouveaux. intervalles plans. Ponctuation du cou plus fine et plus rare. Antennes rousses ; extrémité noire ; 2° article globuleux ; 3° plus d’une fois et demie aussi long que celui-ci; les suivants devenant peu à peu plus courts et plus épais, les avant-derniers transversaux. Bouche rousse. Corselel d’un tiers plus large que la tête, cordiforme, à plus grande largeur au tiers antérieur, à angles obtus, brun, brillant ; angles postérieurs roux; surface fortement et peu densément ponctuée ; sur le disque, deux fossettes oblongues peu profondes ; une impression plus forte sur les angles posté- rieurs, se prolongeant en avant sur les côtés. Écusson parfaitement lisse. Élytres brunes, brillantes, avec les épaules et un étroit liséré apical roux ; d'un tiers plus larges et deux fois aussi longues que le corselet ; angles postérieurs externes fortement arrondis ; extrémité à peine sensiblement arrondie ; ponctuation très forte et peu serrée. Abdomen brun, moins brillant, finement pointillé ; bords latéraux et extrémité d’un roux foncé. Paltes rousses. Jérusalem, détritus végétaux; trois exemplaires. Je le dédie à M. le comte d’Escayrac de Lauture, le savant et intrépide voyageur, en souvenir d'amitié et en reconnaissance des soins tout pater- nels qu'il m'a prodigués lorsqu’en son aimable compagnie je revenais malade de Syrie, en 1854. La saison d'hiver, pendant laquelle chassait mon père, explique le petit nombre d'individus de presque toutes les espèces. Je suis certain que si ses recherches avaient eu lieu entre les mois de janvier à avril, le nombre d'espèces et d'individus, dans cette intéressante famille des Staphylinides, aurait été bien autrement imposant. La Syrie est en effet un pays extrè- mement propice à ces insectes, lant par ses montagnes, ses forêts el ses nombreux cours d’eau, que par son climat et sa latitude. Quelques figures placées dans la planche 40° appartiennent à deux espèces décrites dans la première partie de ce travail. Ce sont, pl 10, fig. 44 et 45 : des détails relatifs à sa Dénusa hierosolymilana, et non hierosolymata (page 434) : fig. 14 : Lèvre, palpe labial et languette, et fig. 45 : Mâchoire el palpe maxillaire; et, pl. 10, fig. 16 et 17 : des dé- lails se rapportant à sa Myrmecopora publicana (page 430) : fig. 46 : Lèvres, palpes labial et languette, et fig. 17 : Mâchoire et palpe maxillaire. CRE —— NOTE SUR LES Carabus latus, complanatns, brevis et kelluo de Dejean, Par M. L. REICHE. (Séance du 28 Septembre 1864.) es el Dans le Berliner entomologische Zeitschrift de 1860, p. 54, notre savant collègue M. Kraatz ayant publié une dissertation sur les Carabus latus , complanatus, brevis et helluo de Dejean, et ayant conclu à la réunion de ces quatre espèces en une seule : le Carabus latus, il n'a paru utile de profiter du séjour à Paris de notre honorable confrère, M. le baron de Chaudoir, possesseur de la collection des Carabiques de Dejean, dans laquelle figurent les types des espèces en question, pour vérifier les assertions de l’entomologiste de Berlin. Celle vérification était d'autant plus nécessaire que M. Kraalz n'avait pu alors avoir connaissance des nombreux individus de ces espèces, arrivés depuis et répandus dans les collections, par MM. Gougelet et Schaufuss, ni de quelques types de Dejean restés entre les mains de M. le marquis de Laferté. râce à l’extrême obligeance de MM. de Chaudoir et de Laferté, j'ai pu avoir leurs types à ma disposition, savoir : Carabus latus 2 individus, et ©. » complanatus, 4 individu, & (1). » brevis, 2 individus, 4 et Q. » helluo, 4 individu, 9. Comparés aux nombreux individus que renferment la collection de M. de Bonvouloir et la mienne, j'ai remarqué en premier lieu que le sys- tème de granulation et de stries des élytres, élait le même pour les quatre (1) Dejean n'avait va qu'un seul individu de chacune des espèces complanatus et helluo. AS Série, TOME IV. 42 662 L. RricHe. — Sur des espèces du genre Carabus. espèces, savoir: quatre séries de cinq ou six lignes de points et de tuber- cules, séparées l’une de Pautre par trois rangées de gros points enfoncés, espacés, où de tubercules oblongs plus ou moins allongés et nombreux. Le corselet diffère à peine d’une espèce à l’autre, par son plus ou moins de convexité et par ses angles postérieurs plus ou moins avancés ; les autres organes ne présentent aucune différence. En présence de nombreux individus faisant passage d’une espèce aux autres, on ne peut s'empêcher d'adopter la manière de voir de M. Kraatz pour trois des espèces : C. complanatus, brevis et helluo; seulement le type de l’helluo de Dejean est une femelle beaucoup plus grosse que toutes celles que j'ai vues, et le type du complanatus est un mâle très petit. Mais tous les individus ont le corselet ponctué, à ponctuation dis- tincte entre les rugosités, et les séries striales des élytres offrent une grande quantité de points enfoncés, distincts entre leurs tubercules oblus. A première vue done, on est tenté de réunir ces espèces et d’en séparer la quatrième : le C. {atus. Ge dernier à un aspect plus terne, sa forme est moins renflée, son corselet, bien plus fortement rugueux, offre à peine quelques points enfoncés, distincts, et ses angles postérieurs sont plus arrondis ; les séries striales de ses élytres n’offrent aucun point enfoncé et se composent de tubercules aigus, inclinés en arrière, beaucoup plus petits et par conséquent plus nombreux que dans l’espèce précédente. J'ai vu un assez bon nombre d'individus de cette espèce, tous iden- tiques, Il faut rapporter à cette espèce ie Carabus Gougeleti décrit par moi dans les Annales, 1863, page 472, avant d’avoir vu le type de Dejean. L'espèce formée par la réunion des C. complanatus, brevis el helluo doit, à mon avis, prendre le nom de GC. helluo (1), les deux autres ne nous signalant que des variétés de forme. (1) Dejean cite Bonelli comme l’auteur du nom d’helluo, mais ce savant n’ayant pas déerit cet insecte, la propriété de ce nom appartient à Dejean. | | | ; | Métamorphoses de la SERICA HOLOSERICEA Scopoli, Dar M. Cuanzes PIOCHARD DE LA BRULERIE, (Séance du 13 Janvier 1864.) DESCRIPTION DE LA LARVE. Long. 20 mill. Têle arrondie, un peu moins large que le corps, testacée. Le crâne, très rugueux sur le front, l’est de moins en moins sur le reste de sa suriace à mesure qu'on approche des bords latéraux et postérieur qui ne le sont plus que très faiblement. Epistome à peine trapézoïde, presque absolument rectangulaire, trois fois aussi large que long, avec son bord antérieur coupé droit, ses laté- raux très légèrement sinués en dedans, notablement bomhés et couverts de rugosités plus fortes que celles du front. Labre très bombé, curviligne, Sa plus grande largeur est un peu avant les angles postérieurs ; à cela près, il est demi-circulaire. Plus rugueux que l’épistome, il présente, vers son bord antérieur, quelques poils raides, dirigés en avant et formant presque une frange. Mandibules fortes, assez longues, peu recourbées, à corps testacé, teinté de ferrugineux sur les parties saillantes, avec les dents tout à fait noires. Elles sont marquées en dessus d'un fort sillon rugueux, qui nait à leur articulation et va en S’infléchissant graduellement de dedans en dehors, et se rétrécissant peu à peu, expirer à la base de leur portion dentaire antérieure. La mandibule gauche, qui dans le croisement passe sous la droite, est un peu plus volumineuse qu’elle. Son extrémité repré- sente une forte dent incisive taillée en biseau, au-dessous de laquelle on en voit deux autres qui consistent chacune en un très petit tubercule arrondi. Sa base, sous le labre, se dilate en une très forte molaire dont la couronne est formée de cinq éminences disposées à peu près suivant un demi-cercle et circonscrivant un espace concave assez profond. La mandibule droite est terminée comme la gauche par une portion dentaire 66/ CH. PIOCHARD DE LA BRULERIE. en biseau; mais, au lieu de deux tubercules, elle n’en a plus qu’un seul très peu développé, qui s'engage pendant la mastication entre ceux de la mandi- bule gauche. Sa molaire est comprimée sur les côtés, convexe en dessus, et possède cinq éminences principales, Gisposées pour s’engrener avec celles de la gauche et remplir sa concavilé. Mächoires robustes, à lobe bien développé, nullement arqué, muni antérieurement, à son bord interne, de trois fortes épines de couleur brune, au-dessus desquelles on remarque une rangée de poils spiniformes très acérés. On voit quelques autres poils moins rigides sur le reste du lobe et sur la partie basilaire de la mâchoire. Palpes maxillaires un peu infléchis en dedans, de quatre articles : le premier très court, réduit à un petit module, difficile à distinguer du deuxième article auquel il paraît soudé ; celui-ci deux fois aussi long que large ; le troisième moitié plus court ; le quatrième bien développé, sub- fusiforme. Languette assez petile, en forme de trapèze, à angles antérieurs émoussés, épaisse et paraissant charnue, portant quelques poils raides couchés en avant. Palpes labiaux petits, de deux articles, dont le premier est peu visible, le second mieux développé, en forme de cône à pointe émoussée. Antennes grèles, de quatre articles. Le premier est très court; le second relativement assez allongé, cylindrique comme le précédent; le troisième comprimé sur les côtés et dilaté antérieurement en dessous, de manière à former une expansion un peu crochue, qui s’'avance au delà de Parti- culation Qu quatrième article ; ce dernier aplati de même latéralement, un peu pointu et ventru en dessous. Pattes assez longues et robustes, composées d'une hanche bien déve- loppée, d’une cuisse, d’une jambe et d’un tarse d’un seul article terminé par un crochet unique très pointu, et munies de poils épars, assez raides, qui, vers l'extrémité de l'article tarsal, deviennent presque spiniformes. Corps de treize segments ; les Lrois premiers abdominaux et les hui- tième et neuvième de la même région un peu plus larges que les autres. On remarque sur le cos de tous ces segments quelques poils fauves, soyeux, plus serrés sur les six premiers et surtout sur le sec. Le dos des six premiers segments est en outre armé d’un autre genre de poils visibles seulement à la loupe, très courts et très durs, pareils à de petites épines, disposés en séries régulières el assez serrés. La partie ventraie du dernier segment est aussi garnie de petites épines semblables, dont lusage est sans doute d'assurer à la larve un point d'appui ferme pour laete de ia locomolion dans le milieu souterrain qu’elle habite. Mélamorphoses de La Serica holosericea. 665 Stigmates au nombre de neuf paires ; une prothoracique el huit abdo- minales, toutes en fer à cheval, ou plus exactement encore en cercle incomplet, de couleur orangée. Fente anale transversale. Il est curieux d'observer les changements produits par l’âge chez cette larve, Ces changements portent sur la sculpture de la tête et mème sur la forme des organes qui la composent, des mandibules en particulier. En effet, chez de très jeunes individus, on trouve la tête tout à fait lisse, l’épistome et le labre à peine rugueux à un fort grossissement. Mais la particularité la plus remarquable, c’est que l'extrémité des mandibules des jeunes larves est divisée en trois dents mousses presque égales entre elles ; à peine l’antérieure, qui, dans la suite, deviendra la puissante inci- sive taillée en biseau que j'ai décrite chez l'adulte, est-elle un peu plus volumineuse que les autres. Chez les jeunes, le sillon qu’on voit sur la face supérieure du corps de la mandibule est moins profond que chez les individus qui ont atteint le terme de leur développement, et cela s’ex- plique facilement si lon considère que ce sillon extérieur résulte de l'existence d’une apophyse interne destinée à l'insertion des muscles mo- teurs des mandibules, muscles qui, en devenant avec l’âge relativement plus puissants, demandent une surface d'insertion plus large et entraînent, par conséquent, le développement de Papophyse où ils prennent attache et du sillon qui en est corrélatif. DESCRIPTION DE LA NYMPIE. Les formes de la nymphe rappellent exactement celles de linsecte parfait. Sa couleur est le blanc, qui devient de plus en plus jaunâtre à mesure que le moment de la dernière métamorphose approche. On re- marque sur le dos des cinq segments qui forment la partie moyenne de son abdomen, el qui sont plus développés et mieux distincts que les autres, une carène transversale, qui sert à la protéger du contact immédiat du lit peu moelleux sur lequel elle repose. Son abdomen est terminé par deux épines de couleur brune, très aiguës, divergentes à leur naissance, mais légèrement recourbées en Gedans vers leur extrémité. Lorsqu'on la tourmente, ses derniers segements exécutent des mouvements de rotation assez vifs. Elle est contenue dans une petite cavilé creusée en terre par la larve 666 CH. PIOCHARD DE LA BRULERIE. qui en a consolidé les parois plutôt par la pression de son corps qu'en employant une substance agglutinante quelconque, autant du moins que l’extrème fragilité de l'espèce de niche ainsi formée permet de le sup- poser. La larve que je viens de faire connaître est très commune sur une col- line sablonneuse des environs de Saint-Florentin (Yonne), où elle vit sous les pierres. Je l'y prends très abondamment tous les ans à l’époque des vacances, pendant les mois d'août et de septembre. On en trouve en même temps et sous le même abri, des individus à différents états de croissance, une fois même j'en ai pris sous une pièce de bois pourrie plusieurs jeunes, un paraissant adulte, une nymphe et un insecte parfait venant d'éclore. Ce fait me semble prouver manifestement que la larve de la Serica hotosericea met plusieurs années à se développer, car comment expliquer autrement l'existence simultanée de plusieurs de ses générations, l'insecte parfait, comme toutes les autres espèces indigènes du groupe des Melolonthites, ne donnant qu’une ponte par an ? Il me reste à parler du régime de ma larve. J'ai pu constater qu’elle se nourrit pendant toute sa vie principalement de débris de feuilles pourries qu’on trouve mélangées au sol dans l'endroit qu’elle habite. Pour se procurer cette nourriture, elle creuse dans le sable fin et facile à remuer des galeries sinueuses, dont la paroi supérieure est souvent formée par le dessous d’une pierre ou d’un morceau de bois. Si parfois elle coupe les racines de plantes basses qui peuvent se trouver sur son chemin, je ne crois pas qu'elle s’en nourrisse, pas même lorsqu'elle est adulte ; j'ai trouvé au contraire les plus gros individus en train de ronger d'une façon non équivoque des débris de feuilles pourries. On sait que les larves de Melolontha, après avoir vécu dans leur jeune âge des restes décomposés des végélaux qu’elles rencontrent dans la terre, attaquent lorsqu'elles sont devenues grosses les racines des plantes, sans respecter même les souches ligneuses ; il paraît que celle de la Sarica holosericea ne fait pas de même, et se contente pour toute sa vie du régime sapro- phage. Quant à l’insecte parfait, il éclôt à la fin d'août ou pendant le mois de septembre ; on le trouve jusqu'aux derniers beaux jours blotti sous les pierres où enfoncé dans le sable à une petite profondeur. Aux premiers froids, il descend plus avant pour ne reparaitre qu'avec la chaleur, ordi- Métamorphoses de la Serica holosericea. 667 nairement dans le courant d'avril. C’est alors que commence sa vie active. On le voit le soir grimper sur les tiges de graminées ; c’est là qu'a lieu le rapprochement des sexes. Pendant le jour, il se cache dans les touffes d'herbe et sous les pierres où bientôt la femelle fécondée retourne mourir après avoir déposé ses œufs. Je termine en réclamant toute l’indulgence de mes savants collègues pour ce pelit travail, qui pourra bien leur paraitre l'œuvre d’un novice trop téméraire. Tel qu'il est, j'ose pourtant le présenter, car j'ai fait de mon mieux, et la bonne volonté, füt-elle malheureuse, a toujours quelque droit à la bienveillance. EXPLICATION DES FIGURES 7 A 13 DE LA PLANCHE {0. Fig. 7. Mandibules de la larve de la Serica holosericea. 8. Lobe de la mâchoire el palpe maxillaire. 9. Epistome et labre. 40. Languetle avec l'extrémité des palpes labiaux visibles en avant. 11. Antenne. 42. Patte antérieure. 13. Dernier stigmate abdominal. Note sur la larve de la PSILLIODES KAPI, Par M. le colonel GOUREAU. ‘Séance du 14 Décembre 1864.) Les larves des Allises sont, en général, peu connues, et si l’on excepte celles du genre Graptodera, qui vivent à découvert sur les feuilles des végétaux et qui ressemblent à celles des Chrysomèles par la forme et les habitudes, on n’en connaît presque aucune. Voici quelques renseignements sur l'une d'elles appartenant au genre Psilliodes, la Psilliodes napi, qui pourront peut-être en faire découvrir d’autres. Gette larve vit dans les tiges du Cresson de fontaine qu’elle mine longitudinalement, mais sans laisser de trace sensible de son chemin : on dirait que sa galerie se referme derrière elle. On l'y trouve pendant tout le mois de juin et il y en a plusieurs dans la même tige, placées l’une au-dessus de l’autre ou voyageant l’une à côté de l’autre, séparées par une cloison. Cette larve est filiforme, cylindrique, longue de 6 millimètres sur 2/3 ou 3/4 de millim. de diamètre lorsqu'elle à pris toute sa croissance. Sa tête est noire, lui- sante, ayant la face déprimée et un peu enfoncée au milieu ; elle est armée de deux mandibules noires et pourvue de deux petites antennes coniques de 3 articles. Le 4° segment du corps porte un écusson noirâtre presque effacé, et le dernier, plus long que les précédents, est terminé par deux crochets écailleux courbés en dessus; en dessous on y voit un manmelon rétractile faisant l'office de patte. Les six pattes thoraciques sont blanches, avec une teinte noirâtre à l'extrémité. Cette larve ayant terminé sa croissance dans les premiers jours de juillet, sort des tiges de Cresson et cherche à gagner la terre pour s’y enfoncer et se changer en chrysalide, ce qu'elle fait en passant Œ’une plante à une autre par sa marche ordi- naire ; mais si une plante est séparée de sa voisine par un petit espace d'eau, elle a recours à une manœuvre pour Île franchir. Elle se dresse sur son derrière, se posant sur son mamelon anal et ses crochels, puis, rai- dissant son corps, elle s’élance pour tomber sur la plante voisine. Les larves qu'on élève en captivité dans un bocal grimpent contre les parois et se tiennent étendues horizontalement fixées par leur derrière contre le verre, ce qui me fait conjecturer que le mamelon anal remplit l'office de ventouse pour les maintenir dans cette position. Je conjecture aussi que les crochets du dernier segment servent à exécuter le saut. Les larves étant entrées dans la terre s'y changent en chrysalides, et les insectes parfaits commencent à éclore vers le 9 juillet. } | | | | | Î Considérations générales sur le genre RAPHIDIA (NÉVROPTÈRES, RAPHIDIENS) « NOTE SUR LES ESPÈCES DE CE GENRE QUI SE TROUVENT AUX ENVIRONS DE PARIS, Par M. Maurice GIRARD. (Séance du 26 Octobre {864.) ne en nee Il existe en entomologie certains groupes d'insectes qui n’ont jamais attiré l'attention de la majorité des observateurs. Ils doivent pour cela réunir plusieurs conditions : être d’une distinction spécifique difficile, ne pas offrir d'intérêt par l’éclat des couleurs, la richesse des dessins, ne se rencontrer qu'accidentellement, un peu partout, sans localisation cer- taine. Un certain nombre de familles de Névroptères se trouvent dans ce cas, aucune à un degré plus prononcé que celle des Raphidies. Ilest d'abord digne de remarque, qu'en vertu de lois inconnues, ce type, ainsi qu’il arrive pour d’autres dans tous les ordres des Insectes, ne pré- sente qu'un nombre restreint d'espèces, et de plus les individus de celles-ci sont toujours isolés, en quantité minime, tandis que d’autres groupes, pauvres aussi en espèces, semblent pulluler en individus, par exemple dans les Orthoptères. Ce sont des particularités de mœurs et de nourri- ture encore ignorées, qui rendront compte un jour de ces inexplicables dissemblances. En outre, les Raphidies partagent avec les Phryganes, les Hémérobes, les Fourmilions la difficulté la plus grande pour les caractères spécifiques distinctifs, et l’emportent même sous ce rapport. Rien ne sau- rait mieux décourager l’entomologiste disposé à l'étude de ce sujet dédaigné que les aveux de M. Rambur sur le genre Raphidia. Il dit que les auteurs confondent sous le nom d’ophéopsis plusieurs espèces de Raphidia, que ce genre renferme les Insectes les plus diffi- ciles à distinguer parmi les Névroptères, que la tète semble varier pour 670 M. GIRARD. la forme dans la même espèce, et que le prothorax qui doit sa forme cylin- drique à ses bords roulés pourrait bien aussi différer d'épaisseur. Il a notamment appliqué les noms d’ophiopsis et de notata à deux de ses espèces, sans qu’on puisse être certain, dit-il, que ce soient les véri- tables espèces des premiers auteurs. Le genre Raphidia à été créé par Linnæus, et les auteurs suivants l'ont copié, sauf trois exceptions. De Géer a décrit une Raphidia, mais n’a pas connu la larve, et s’est trompé sur les tarses. Sa figure est peu recon- naissable, et se rapporte plutôt à notata, comme inclinent à le croire Serville, Lepelletier Saint-Fargeau et M. Percheron, qu’à l'espèce désignée par Schummel sous le nom d’ophiopsis et autre, selon l’auteur allemand, que l’ophiopsis de Linnæus. Latreille fit connaître une espèce en larve et adulte avec palpes maxillaires de cinq articles et palpes labiaux de trois. Son mémoire ne renferme rien sur la nymphe; il dit seulement, d'après Linnæus, qu’elle ne diffère de l’adulte que par des moignons d’ailes et qu'elle est agile. Duméril ne cite que l'espèce ophiopsis et dit avoir observé la larve, très vive et carnivore, habitant les crevasses des écorces de l’orme et aussi la nymphe, à fourreaux alaires, pareillement agile, comme Linnæus l'avait affirmé. Serville et Lepelletier Saint-Fargeau ont aussi rencontré cette larve aux environs de Paris, et M. Percheron l’a trouvée en Dauphiné sous l'écorce d’un pin. Linnæus, dit-il, indique dans sa description la même localité. Les auteurs arrivèrent ensuite à distinguer deux espèces de Raphidia, la Raphidia ophiopsis de Linnæus et Fabricius, la Raphidia notatu de taille fortement plus grande, indiquée par Fabricius. Les différences spé- cifiques sont décrites avec soin par Serville et Lepelletier Saint-Fargeau. Is signalèrent dans les Raphidia des tarses de cinq articles et non de quatre, selon lerreur de De Géer. Ces auteurs ont connu Raphidia ophiopsis, mâle et femelle, des bois des environs de Paris, et seulement la femelle de notata des mêmes localités. Un pas important pour l'étude de ce petit groupe fut fait par Schummel, qui porta de deux à quatre le nombre des espèces connues en décrivant les espèces de Silésie. Il tira un excellent parti distinctif du nombre de nervules et d’aréoles du ptérostigma de ces insectes appelés, dit-il, en Allemagne mouches à têle de chameau. Malheureusement Schummel erut devoir changer en æanthostigma le nom d’ophiopsis de espèce linnéenne, et donna celui d’ophiopsis à une autre espèce voisine, mais un peu plus petite, dont on lui doit la découverte. M. Percheron, dans un travail postérieur, eut soin d'éviter celte confusion et signale ophiopsis &e Linnæus, notata, ophiopsis de Schummel el crassicornis, éga- Sur le genre Raphidia. 671 lement de Silésie, selon Schummel. M. Percheron s’est surtout altaché à l'étude des larves de Raphidia ophiopsis el de Raphidia notata. H cite celte dernière espèce de Versailles, de Saint-Cloud, et la larve qu'il éleva provenait d’une allée du parc de Saint-Cloud, sous une écorce d'arbre, en avril. Les larves des Raphidia vivent sous les écorces el sont réputées carnassières, se nourrissant probablement d’'Arachnides et de Cloportes. Elles marchent en imprimant à leur corps des mouvements violents et ondulés qui leur donnent lapparence d’un serpent, d’où les noms d’ophiopsis, de serpentine. D'après M. Percheron la larve de R. notata se transforme en nymphe par le durcissement de la peau, et cette nymphe, analogue à celle des Coléoptères, aurait toutes les parties du corps distinctes, mais recouvertes d’une membrane qui en empêche l’action. Elle est, selon lui, immobile, bien qu'elle jouisse de la même faculté de contorsion du corps et de sauts, que la larve possède à un si haut degré, et Linnæus el Latreille auraient commis une erreur en indiquant les nymphes des Raphidia comme agiles. M. Percheron, bien qu'ayant élevé la larve et la nymphe de R. ophiopsis, n’a pu se rappeler suffisamment ce qui les concerne. Or, ce qui montre combien le genre qui nous occupe mérite d’être étudié avec plus de soin, c’est que M. Waterhouse, peu après M. Per- cheron, décrivit une larve et une nymphe de Raphidie qu'il rapporte, mais avec doute, à ophiopsis de Schummel et signale de notables diffé- rences. Il est très probable, bien qu’il ne cite pas de localité, que ses insectes ont été trouvés en Angleterre. Selon l’auteur anglais, qui à observé plusieurs sujets, ces larves ne seraient peut-être pas carnassières, et les nymphes, comme le disent Linnæus et Latreille, seraient agiles el non immobiles; il serait, dès lors, arrivé quelque accident au sujet unique de M. Percheron. Au reste, le factes de la larve de M. Waterhouse diffère beaucoup de celle de M. Percheron (notata). Gomme distinction prinei- pale, nous dirons seulement que l'abdomen de la larve de AR. notata est cylindroïde et de la largeur du prothorax et de la tête sensiblement, tan- dis que dans l'espèce de M. Waterhouse, Pabdomen, très renfléau milieu, égale en largeur près de quatre fois le prothorax, de manière à offrir une forme générale sub-ovoïde. Gelte larve appartient où à ophiopsis de Linnæus où à ophiopsis de Schuminel, espèces voisines au reste. Le même aspect frappe les yeux dans les figures de la larve et de la nymphe de Raphidia crassicornis données quelques années après par Fr. Stein, et qui se rapprochent beau- coup de lespèce deM. Walerhouse. Outre les différences spécifiques, des 672 M, GIRARD. influences de sexe modifient peut-être les formes dès la larve; toujours est-il que ces détails méritent de nouveaux travaux. .. M. Guérin-Méneville éleva une larve de Raphidia, dont il ne signale pas lespèce, el la nymphe courait rapidement comme les larves et les nymphes des Orthoptères. Il suppose que, peut-être, il y a deux périodes chez cette nymphe, l’une d'agilité, comme il l’étudia, ainsi que Linnæus et Latreille, lautre d'inertie, comme les nymphes des Névroptères, et ce serait dans cet état que M. Percheron aurait fait son observation. Peut- êlre les Raphidia liendraient-elles à la fois des Orthoptères et des Né- vroptères (1). M. Slephens, dans son Catalogue et dans ses Illustrations entomo- logiques des Insectes de la Grande-Bretagne, décrit plusieurs Raphidia. Il figure seulement une espèce sous le nom d’ophiopsis Linn., et donne en même temps comme synonyme R. notala de Fabricius. Or, incontes- tablement par la laille et par la couleur brune du ptérostigma, cette espèce est la R. notata des auteurs français et allemand. La R. ophiopsis de Linnæus se distingue essentiellement, comme le disent MM. Percheron et Burmeister, par son plérostigma clair, c’est-à-dire d’un jaune brunâtre, peu apparent au premier aspect. Les autres espèces anglaises de M. Ste- phens sont nommées megacephala, londinensis, affinis, maculicollis (Beach, Curtis) et confinis (Stephens). Comme lauteur, ignorant proba- blement la monographie de Schummel, ne donne aucune indication des nervules du ptérostigma, aucune figure comme synonymie étrangère et de fort courtes diagnoses, son travail, pour des insectes aussi difficiles à spécifier que les Raphidia, ne me semble guère utilisable, et bien de ces espèces doivent faire double emploi avec celles de France et d'Allemagne, M. Burmeisier, adoptant les idées de Schummel et ses noms, donne les diagnoses des Raphidia vanthostigma (ophiopsis de Linnæus) et ophiopsts (de Schummel), à ptérostigma des ailes supérieures traversé par une seule nervule, des R. media, major et notata, à ptérostigma traversé par deux nervules, enfin de RÀ. crassicornis, Hartlick, à ptérostigma sans nervule. Toutes ces espèces sont indiquées d'Allemagne, surtout de Berlin, de Halle, de Silésie. M. Rambur a reçu R. crassicornis Ge Sardaigne par M, Géné. Il signale, en outre, la R. notala, là R. ophiopsis, de Schum- mel et de De Géer, suivant le même auteur, ce qui est fort douteux, et ({) Annales de la Sociélé entomologique de France, 2e série, tome HE, 1845, Bull. päge XXXEV. A i Sur le genre Raphidia. 673 omet complétement de s'expliquer sur ophiopsis de Linnæus et de Fabricius, ei bien caractérisée dans l'Encyclopédie méthodique par Serville et Lepel- letier Saint-Fargeau, 11 donne comme nouvelles des espèces trouvées par lui en Espagne R. bœtica et R. hispanica, et de même R. cognata sans indication de localité. Je crois pouvoir proposer, pour mettre fin à de continuelles confusions, de supprimer le nomde R. æanthostigma de Schummel et de Burmeister en faveur de R. ophiopsis de Linnæus et de Fabricius, qu'ils indiquent comme synonyme et qui a la priorité, et de nommer Raphidia Schumuneli l'espèce voisine, un peu plus petite, qui a été découverte en Silésie par Schummel et que les auteurs allemands appellent ophiopsts. On rencontre aux environs même de Paris au moins trois espèces de Raphidia dont je puis parler de visu. Ge sont, d’abord, R. ophiopsts, dont je possède un sujet femelle, trouvé par M. Künckel à Saint-Germain, offrant le ptérostigma pâle el peu apparent, d’un brun clair, qui avait amené l’épithèle de æanthostigma; puis la R. notata, de plus grande taille, dont trois individus provenant de Fontainebleau m'ont été remis par M. Fallou, et qui offre le ptérostigma d’un brun foncé, de sorte que l'aile, au premier aspect, ne parait pas entièrement transparente. Cette grande espèce est très répandue, existe en Angleterre, en Allemagne, en France, et je viens &e la recevoir de Zermatt, Haut-Valais, trouvée par M. Künckel. A ces deux espèces parisiennes, indiquées par les auteur français, il faul en joindre une troisième, de taille plus petite et plus grêle surtout que la R. ophiopsis. Gette petite espèce, dont je possède les deux sexes, provient de Maisons-Laflitte, et à été trouvée par M. Fallou au privtemps entre les écorces. Elle me semble de la manière la plus probable appar- tenir à la R. Schummelé (ophiopsis de Schummel, Percheron) que M. Percheron ne connaissait que par le mémoire allemand et qu'il dit ne pas avoir été trouvée par lui en France, en exprimant l'espérance de sa future découverte. Mon espèce offre bien la taille un peu plus petite que R. ophiopsis de Linnæus, eomme l’indiquent Schummel et Burmeister, la tête par sa forme se rapporte tout à fait à la figure de Schummel repro- duite par M. Percheron, En effet, les côtés de la tête, qui surmonte un prothorax plus eflilé que dans ophiopsis, sont moins courbes, ne se ren- fient pas aussi vite que dans ophiopsis, ce qui donne à cette tête une apparence triangulaire et non sub-ovoide inférieurement. Le plérostigma, à une seule nervule comme ophiopsis (les deux espèces sont voisines), a tout à fait la forme donnée dans la figure de Schummel et de M. Per- cheron 67/ NE, GIRARD. Je dois seulement dire que Schummel et Burmeister indiquent ce pté- rostigma brun, et qu'il n’est que brun clair dans mon espèce comme dans ophiopsis de Linnæus; mais une si légère différence, sans doute locale, ne me permet nullement de faire de cette troisième espèce parisienne une espèce nouvelle. Souvent la force des nervures varie aussi dans les Raphidia comme R. notata m'en a offert des exemples, Cette troisième espèce, nouvellement indiquée pour la faune parisienne, n’est sans doute pas la seule; probablement les espèces allemandes media et major de Burmeister s’y trouvent aussi, et sans doute égale- ment R. crassicornis, Sans nervules au plérostigma, qui formera peut-être un genre à part. Comme ces insectes sont Loujours rares, ce n’est qu’à la suile de nombreuses recherches el en me recommandant, pour ce groupe si dédaigné, à la complaisance de mes collègues, que j'arriverai peut-être à étendre encore le nombre de nos espèces des environs de Paris. Je crois utile de joindre à cette note une table indicative des princi- paux travaux publiés sur le genre Raphidia : Linnæus, Syst. Nat, édit. de 1767, t. I, 2° parl., p. 916. Id. Fauna Suesica, 14517. Fabricius, Spec. Ins., t. I, p. 402, n° 2. Id. Mantissa, t. 1, p. 251, n° 2. Id. Eñtom:.Syst.,1t::2, p.499. Geoffroy, la Raphidie, Hist. des Ins. des env. de Paris, {. IT, p. 233, pLASen ss, png De Géer, Mem. Ins., t. IE, p. 92, tab. 25, fig. 4 à 9. Sulzers, Caractères des Insectes, pl. 47., fig. 402. Rœsel, 1. V, p. 430, pl. suppl. 21, fig. 6, 7. Fourcroy, Entom. Parisiana, {. 11, p. 350. Latreille, Bull. Soc. Philom., no 20. Id. Hist. Crust. et Ins., t. 13, p. A5. Serville. et Lepelletier Saint-Fargeau, Encycl. Mélh., L 40, 1825, p. 268. Duméril, Entom. Analyt., t. 11, p. 767, 1860. Sur le genre Raphidia. 675 Schummel, Versuch einer genauen beschreib der in Schlesien einheim, art. d, gatt Raphidia Linn. Breslau, 1832. Percheron, Mémoire sur les Raphidies, Magas. de Zool. de Guérin-Méne- ville, 1833, t. V, 3° année, vol. 2 de cette année, classe IX, pl. 66. Stephens, A Systematic Catalogue of British Insects. London, 189299, p. 31/4. Id. Illustrations of Entomology. London, 1835, p. 430. Waterhouse, Transact. of the Entom. Soc. of London, t. !, p. 26, pl. 3., 1836, 1'° série. Guérin-Méneville, Iconogr. du Règne animal, texte, p. 392. Friedrich Stein, Arch. für Naturg. Wiegmann. Sur les Raphidia et autres Névroptères. Berlin, 4838, p. 316, pl. VIT. Burmeister, Handbuch der Entomologie, t. If, p. 960. Berlin. Rambur, Hist. Natur. des Ins. Névroptères. Roret, Suites à Buffon. Paris, 1842, p. A35. E. Blanchard, Histoire naturelle des Insectes. Paris, Duménil, 1840, (ALES D 072: Id. Histoire des Insectes. Paris, Firmin Didot, 4845, & I, p. 540. NOTE SUR IA Chaleur considérable de larves de la GALLERIA CERELLA (LÉPIDOPTÈRES CHALINOPTÈRES, CRAMBIDES), Par M. Maurice GIRARD. (Séance du 12 Octobre 1864.) Les entomologisles connaissent, par les observations de Réaumur, Huber, Newport, la chaleur considérable qui se dégage de Paccumulation de certains insectes, comme les Abeilles, les Bourdons, les Guêpes, les Fourmis, au moment de leur activité. Ces animaux sont alors, en grande partie au moins, à l’état adulte, c’est-à-dire avec lappareil respiratoire dans toule sa perfection, et sous l'influence de cette énergique com- bustion musculaire qui accompagne la fonction du vol. H ne faudrait cependant pas croire que les larves soient dépourvues de celte même faculté de produire de la chaleur. J'ai déjà mentionné (Cos- mos, Septembre 4862, p. 801, t. 21) l'élévation notable de température des larves de Diptères diles asticots; mais le fait de même ordre que je signale aujourd'hui paraîtra vérilablement remarquable par la gran- deur du phénomène thermique. Des gâleaux d’Abeilles contenant des œufs de la Galleria cerella n’ont pas tardé à se remplir de larves, dont l'accroissement est très rapide et la voracité extrême. Voici les résultats observés en centigrades, avec augmentation très forte à mesure que les larves grossissaient : 7 octobre 1864. Bempéralure FexÉÉTIQUTE". 2 ANR EMA Ne re 042 Id. dans les gâteaux remplis de larves . . . 24°,0 Différence, 12°0. M. GIRARD. — Sur la chaleur: de la Galleria cerella. 677 8 octobre. Températurerextérieures .IL4. 2015 LOAS > Ted 1°. / Id, IMÉFIEUTE TS Mens ae CAO Différence, 2/°,9. 9 octobre. MÉDIPÉTAUUPE OXTÉMIEUTE, à 2e see eee eee AUS Id. ACRCAICAURE EN TE Re ee UM Différence, 27°,4. 11 octobre. Hémpéalue SextéReuren ss AU Qu el 0 413010 Id. des iedus 2 ANS a ins TS 66.0) Différence, 23°,9 12 octobre. Hémpératurenextérieurest Ben aie lie Hoi 0 Id. désigäteausess 46h os te de el est Différence, 24°,4. Les larves sont nourries avec d’abondantes doses de cire fragmentée Il me paraît probable que le frottement actif et réitéré de ces petits ani- maux contribue pour une certaine part à ces excès si considérables de température et très sensibles à la main. La nature chimique de la cire, substance sans azote, la parfaite vitalité des larves, l'absence de toute odeur ammoniacale, font voir que des phénomènes de fermentation putride ne peuvent pas être invoqués ici. Si, d'autre part, on consi- dère la grande combustibilité de laliment, on est frappé de la preuve manifeste que cette observation apporte à la théorie de Lavoisier, que la chaleur animale résulte seulement de la combustion respiratoire, dissé- minée dans tous les tissus, théorie, au reste, généralement admise aujourd'hui, et pouvant rendre compte de tous les faits de chaleur ani- male. C’est Topinion soutenue par un des membres les plus éminents de notre Société, M. Milne-Edwards (Lecons de physiol. et d’anat., t VIII, 1863, p. 84 et 90). 4° Série, TOME IV. 45 NOTE SUR UN HELMINTHE PARASITE DU GENRE MERMIS SORTE DU CORPS D'UN ORTHOPTÈRE À LA NOUVELLE-CALÉDONIE , Par M. le D' ALExANDRE LABOULBÈNE. (Séance du 22 Janvier 1862.) ——— Notre savant archiviste et obligeant collègue, M. Doüé, m’ayant remis le Ver parasite signalé à la Société par le R. père Montrouzier (voy. Annales de 1862, Bull., 1v et v), j'ai examiné cet Helminthe après l'avoir fait préalablement tremper dans de l’eau pure pendant plusieurs jours. Ce parasite est long d’au moins vingt-trois centimètres ; sa grosseur est d'environ trois quarts de millimètre, dans le milieu du corps. L’une des extrémités est prolongée en ligne droite, épaisse de un demi-millimètre et taillée en biseau sur un angle de 30 degrés ; je suis porté à croire que cette disposition est accidentelle. L'autre extrémité est arrondie, con- tournée et épaisse d’un tiers de millimètre seulement. La couleur est noirâtre, ou d’un brun noirâtre et rougeâtre par places. Ce Ver était replié plusieurs fois et retenu par des épingles ; les endroits où le corps était contourné ne sont pas revenus à la dimension du reste du corps, ils sont restés repliés et aplatis, malgré une macération assez prolongée. Le père Montrouzier nous apprend que cet Helminthe, qui paraît appartenir au genre Mermis ou au genre Gordius, a été trouvé dans une Mantis, remarquable par sa forme raccourcie et deux taches d’un violet sombre au côté interne des hanches antérieures. Le Ver parasite est si commun dans les Orthopières précités que les indigènes de l’île des Pins disent, avec la meilleure foi du monde, que ce sont les Mantes qui pro- duisent les anguilles dont abondent les lacs situés sur les montagnes. Il résulte pour nous de ces données que le parasite dont il s’agit est très abondant à la Nouvelle-Calédonie, et que son parasitisme est analogue à celui des espèces européennes, dont il diffère toutefois au premier abord. ‘ Je pense que l'individu que j'ai examiné est une femelle, et M. Davaine, si compétent en pareille matière, partage mon opinion (voyez nos Annales de 1862, p. 576 et suiv.). Notice sur les CHELONIA CERVINI et QUENSELIH, Par MM. FALLOU, GUENÉE et SICHEL (1). (Séance du 9 Novembre 1864.) E. Par M. J. FALLOU. au mois d'octobre 1863, en terminant ma notice sur la chenille de la Nemeophila Cervini, je disais que si j’obtenais l’insecte parfait, je m’em- presserais d’en faire l’objet d’une communication à mes collègues ; mais ma dernière chenille étant morte quelques jours après, il ne me restait d'autre moyen pour m'en procurer de nouvelles que de retourner à la localité où je l'avais découverte. Ayant obtenu cette année un résultat des plus complets sur cette espèce, c'est de ce sujet que je viens aujourd’hui vous entretenir. Lors de la discussion qui eut lieu dans la séance du 41 mai dernier au sujet du choix de la localité pour l’excursion provinciale de 1864, plu- sieurs de mes amis m’engagèrent à retourner à Zermatt, en témoignant le désir de m’y accompagner. Sur ma proposition, appuyée par mes collègues, la Société décida que cette excursion aurait lieu aux environs du Mont- Blanc et du Mont-Rose. Nous partimes donc fin juin, et le 5 juillet j'eus le plaisir d’être réuni, à Zermatt, à d'excellents compagnons disposés à visiter cette vallée et les sommets qui l'entourent; mais un de nos collègues n’avait que très peu de temps à donner pour toutes ces courses, et nous fûmes obligés de (1) Voir les Annales de la Société entomologique de France, 4e série, tome IV, 1er trimestre 1864, page 21. 680 J. FALLOU. nous hâter et de commencer par la plus intéressante, qui est celle des plateaux du Riffel et du Gornergrat. Gonnaissant le chemin, j’eus l’avan- tage de conduire mes collègues à l’endroit où je découvris, au mois d’août 1863, la N. Cervini. Arrivés à la localité, nous la trouvâämes encore couverte de neige, ce qui ne nous empêcha pas de retourner les pierres, aux environs des- quelles eroissent le Gewm montanum, la Primula farinosa, Silene acau- lis, Saxifraga opposilifolia, Androsæa oblusifolia, Lychnis alpina, etc. La première chenille que j’aperçus me donna l'espoir que c’était celle que nous cherchions; nous en avons trouvé plusieurs le même jour, ainsi que quelques chrysalides, mais ce ne fut qu'à notre deuxième excursion que des débris de ce Lépidoptère furent recueillis par nos collègues MM. G. Allard, Constant et Oberthür, qui nous indiquèrent que nous avions bien l'espèce nouvelle. Un certain nombre de chenilles et de chry- salides furent découvertes dans les environs, et quelques jours après nous avions la satisfaction de voir éclore le premier mâle de cette char- mante Chélonide. Nous avons aussi obtenu de nos chenilles de Cerviné trois parasites, dont deux Hyménoptères et un Diptère : Ce sont, d’après les déterminations de notre savant collègue, M. le doc- teur Sichel, le P{eromalus puparum et le Pémpla examinator, Variété dont notre collègue donne ici la description; le Diptère est la Thryptocera in- fantula, nom que je dois à l’obligeance de notre collègue, M. Bigot. Encouragés par nos succès, nous nous mîimes à chercher avec ardeur, et nous fümes assez heureux pour découvrir plusieurs chenilles non con- nues, que notre collègue, M. Guenée, a décrites sur place avec toute l'exactitude et le soin que ce savant met dans ses descriptions. Nous donnons ici la figure de la chenille adulte de la N. Cervini, ainsi que celle de sa chrysalide, vue à peu près comme elle est placée sous les débris de rochers. Quant à l’insecte parfait, il est impossible d’en donner une figure bien exacte en n'en représentant qu'un seul exemplaire, car les taches ou lignes des ailes supérieures qui, chez certains individus, sont d’un jaune testacé clair, sont, au contraire, chez d’autres, d’un ton beaucoup plus foncé. Nous avons choisi pour notre figure le mâle qui nous a paru le plus ordinaire, Nous avons aussi obtenu d’éclosion des femelles qui sont plus foncées, et mieux écrites que celle que nous avons déjà fait repré- senter dans les Annales. Quant aux descriptions de ces espèces nouvelles à leurs différents états, Sur les Ghelonia Cervini el Ouenselir, 681 je ne crois pouvoir mieux faire que d’en laisser le soin à M. Guenée, qui a bien voulu s’en charger, élant assuré qu’elles seront infiniment mieux rendues que par un amateur plein de zèle et de dévouement pour notre charmante science, mais qui s'incline devant la supériorité de notre savant collègue. Nous représentons, planche 10, figure 1'°, deux chenilles de cette espèce; fig. 2, la chrysalide, et fig. 3, l’insecte parfait (sexe mâle). IL. Par M. GUENÉE. $ I*. CHELONIA CERVINI Fall. Premiers états. La figure que M. Fallou a donnée dans nos Annales (1863) ayant été faite d’après un individu très jeune, donnerait une très fausse idée de cette chenille, une des mieux caractérisées des Chélonides ; on sait, en effet, que, dans le premier âge, toutes les larves de cette famille sont, pour ainsi dire, semblables et qu’elles ne prennent leur livrée définitive qu'après les dernières mues. Celle-ci, arrivée à l’âge adulte, est d’un noir de velours, avec les ver- rues trapézoïdales luisantes, et paraissant bleuâtres quand elles sont vive- ment éclairées, quoique, par le fait, elles soient simplement noires ; les poils qui y sont implantés sont bien fournis, mais médiocrement longs, sauf toutefois ceux des derniers anneaux; ils sont noirs, à l'exception de ceux que portent les deux trapézoïdaux antérieurs, et qui sont d’un beau jaune citron, ce qui simule une large bande dorsale de cette cou- leur, Les latéraux sont mêlés de blanc sale ; la tête et les pattes écail- 682 GUENÉE. leuses sont d’un noir luisant ; les pattes membraneuses sont d’un rouge ferrugineux avec une tache noire externe. Cette jolie chenille reste cachée pendant le jour sous les pierres ou les éclats de rochers, et mange principalement le matin. Elle vit sur une foule de petites plantes basses, et consomme si peu à la fois, qu’il est très difficile de trouver dans la nature des traces de ses dégâts. J’en ai vu manger du Geum montanum dont elle attaque principalement les fleurs; mais, en captivité, on la nourrit très bien avec des Rumex, des Alsine, des Plantago, ete. Elle n’a, pour ainsi dire, point d’époque fixe, et se rencontre pendant toute la belle saison; ainsi, en ce moment (octobre 1864), j'en ai encore de toutes les tailles, et deux ou trois viennent de subir leur dernière mue. Seulement, plus la saison avance et plus elles mettent de temps à croître, en sorte qu'il n'y a toujours qu’une époque assez restreinte pour l’éclosion du papillon, comme je le dirai à l'article de ce dernier, et que toutes les chenilles qu’on trouve passé ce temps, quelque taille qu’elles aient atteint, paraissent destinées à passer l'hiver : aussi est-ce à peine si elles effleurent la nourriture qu’on leur fournit, et elles ne mangent d’une manière suivie que dans les jours qui suivent leurs changements de peau. La chrysalide que produit cette chenille est d’abord d’un jaune clair, puis elle passe au rouge-tuile, et enfin au rouge-brun recouvert d’une efflorescence bleuâtre, comme les Catocala. L’enveloppe des ailes est très courte, comme chez toutes les Chélonides, et les anneaux de l’abdomen, vus à la loupe, sont marqués de points enfoncés peu sensibles. Le dernier seul devient subitement conique, et se termine en pointe obtuse, sur- montée d’un faisceau de crochets grossiers. Cette chrysalide est invariablement fixée sous les pierres où les quar- tiers de roche et retenue par un tissu de soie fort léger n’ayant point l'apparence d’une coque régulière, État parfait. La Chelonia Cervini est petite pour ce genre, et ne dépasse guère 35 millimètres. Lemäle, toujours plus petit, a les premières ailes d’un noir un peu transparent, avec des taches ou lignes d’un jaune testacé pâle. Dans les individus bien écrits, ce jaune occupe la côte, colore les trois princi- pales nervures et figure les trois lignes transversales ordinaires, dont la subterminale est brisée en deux angles très prononcés, et enfin deux taches dans la cellule. Mais il arrive bien plus souvent que tous ces des- Sur Les Chelonia Gervinr et Quenselii. 683 sins se confondent, et que la couleur testacée forme des ruisseaux con- fluents irréguliers. La frange est, dans tous les cas, testacée, et souvent coupée de noir à l’apex et au milieu. Les secondes ailes sont entièrement d'un noir encore plus transparent que les premières, avec la frange entièrement testacée. Le corps est noir avec les incisions abdominales, l'extrémité anale et le tour des ptérygodes, testacés. La femelle, plus grande et plus grosse que le mâle, en diffère en outre en ce que la teinte jaune occupe toujours plus d'espace sur les premières ailes, en sorte qu’elle forme la couleur du fond, sur laquelle se détachent des places irrégulières, plus où moins nombreuses et plus ou moins larges suivant les individus. Les secondes ailes, outre la frange, ont une traînée de taches testacées irrégulières, subterminales à partir de la côte jusqu'à la cellule et terminales depuis la 3° jusqu’à la sous-médiane, L'abdomen a, en-dessous, une large bande jaune, et les parties noires qui la limitent, isolées par les incisions, forment deux séries de larges taches. Tous ces dessins varient tellement, qu'il est difficile de trouver deux individus bien semblables, à quelque sexe qu’ils appartiennent. Mais ces variétés consistent uniquement dans les proportions relatives du noir et du jaune qui dominent alternativement. Les antennes sont jaunes à la base et noirâtres au sommet; je parlerai ci-après de leur forme en discutant la place naturelle de linsecte dans les Chélonides, La Cervini se trouve exclusivement sur les sommets des montagnes, dans le voisinage des neiges. À Zermatt, elle habite depuis la mi-chemin de l'hôtel du Riffel jusqu’au sommet du Gornergrat, et peut-être sur d’autres sommets encore plus élevés, et ne descend jamais dans une zone infé- rieure. Nous ne l’avons point vue voler le jour, et le petit nombre d’exem- plaires que nous avons pris à l’état parfait ont été trouvés appliqués contre les rochers. L’éclosion des nombreux individus que nous avons obtenus de la chrysalide a eu lieu du 25 juillet au 40 août environ, après quoi elle s’est complétement arrêtée; on voit donc qu’il faut la chasser depuis la fonte des neiges jusqu’à la première de ces dates, sous peine de ne recueillir que des chenilles destinées à passer l'hiver et à périr en grande partie dans notre climat. $ IL. CHELONIA QUENSELIT. L'espèce dont je vais maintenant entretenir la Société n’est point nou- 684 GUENÉE, velle comme la Cervini, mais elle n’a été trouvée jusqu'ici que si rarement et dans un si petit nombre de localités qu’elle a gardé presque tout l’in- térêt d’une nouveauté. En tous cas, je parlerai à peu près exclusivement ici des premiers états qui, eux, sont incontestablement inédits. La chenille changeant de livrée avec l’âge, il est nécessaire de la décrire dans deux âges différents, car je ne parlerai point de la jeunesse où, comme toutes les Ghelonia, elle est d’un gris sale avec les trapézoïdaux plus noirs. 1 na paru inutile aussi d'en donner un dessin, dont l’exé- cution, toujours très difficile et dégradée encore par le coloriage, n’appren- drait rien à mes lecteurs. Je me contenterai de renvoyer au dessin de Cervini, donné par M. Fallou dans nos Annales, et qui représente presque notre Quenselit adulte. Au tiers de sa taille, elle est d’un noir un peu sale ou grisâtre, ve- louté, avec une ligne vasculaire blanche nette et bien continue, et une sous-dorsale bien moins arrêtée, d’un gris roussâtre, au-dessous de laquelle la couleur du fond s’éclaircit. Les poils sont d’un noir sale, sauf celui qui part du centre de chaque verrue, lequel est plus gros, plus long et blanc. Ceux qui garnissent les verrues sous-stigmatales sont d’un blond roussâtre. De cet âge à son avant-dernière mue, la chenille qui a atteint alors presque toute sa taille et qu’on peut désormais prendre pour type, puis- qu'on la verra bien plus longtemps ainsi, est d’un noir profond, veloutée, avec les verrues trapézoïdales d’un noir plus luisant, et paraissant bril- lantes au soleil ; les poils qui les garnissent sont également d’un beau noir, à l'exception de ceux des verrues sous-stigmatales et de la moitié de ceux du rang immédiatement supérieur, qui sont d’un roux ferrugi- neux. La vasculaire blanche a persisté et est même devenue plus dis- tincte, vu l’intensité du fond. La tête et les pattes écailleuses sont d’un noir luisant. Les pattes membraneuses, remarquablement grêles chez cette espèce, sont brunes, avec la couronne d’un gris sale. Elle conserve quelquefois cette livrée jusqu’à sa transformation ; mais d’autres fois les poils redeviennent d’un blond terne, à l'exception de ceux des derniers anneaux, et la vasculaire blanche se ternit, devient macu- laire et disparaît même parfois complétement. Cette chenille habite la zone immédiatement inférieure à celle de la Cervini. Au Riffel, on ne la rencontre guère que dans les environs de hôtel, et, si l’on s’élève un peu, elle disparaît pour faire place à sa con- génère. Elle se trouve, comme elle, sous les pierres, et se nourrit des mêmes plantes, tant dans la nature qu'en captivité, Sa croissance est tout aussi lente, mais l’époque de son éclosion n’est pas aussi limitée. Sur les Chelonia Cervini et Quenselii. 685 Ainsi, le premier insecte parfait, déjà défloré, a été trouvé le 13 juillet, et il m'est éclos encore un mâle tout dernièrement, le 25 septembre. D’autres ont été pris ou sont éclos çà et là, entre ces deux époques. J'ajoute que J'ai encore (20 octobre) des chenilles pleines de vie et arri- vées évidemment à toute leur taille depuis plus de deux mois, et qui ne paraissent disposées ni à se métamorphoser, ni à s’engourdir pour passer l'hiver. La chrysalide de la Quenselii, quoique à peu près de même forme que celle de la Cervini, se reconnaît de suite à sa couleur plus noire, mais éga- lement recouverte d’une efflorescence bleuâtre. En outre, la pointe qui termine son abdomen est beaucoup plus longue, au moins chez le mâle, aplatie et surmontée de quelques crochets montés, au contraire, sur des pédicules beaucoup moins longs. On la reconnait plus facilement encore à la dépouille qui lui reste attachée, et qui est toute noire et mêlée seu- lement de quelques poils ferrugineux, tandis que dans la Cervénr, les poils jaure-citron frappent abord la vue. Mais elle est plus facile à confondre avec celle de la Plantaginis qui habite les mêmes régions et qui est noire comme elle. Le papillon, quoique toujours fort rare, est trop bien connu pour que j'allonge encore cette notice par sa description. Je me bornerai à dire qu'il varie à peu près autant que son congénère, et que les figures de Hubner et Duponchel ne représentent pas la variété la plus ordinaire. Il est loin d’être aussi localisé que Cervini, puisqu'il a déjà été rencontré en Suède, en Norwége, en Laponie, dans les montagnes du Tyrol et de la haute Engadine. Il est présumable qu'il habite encore d’autres localités analogues. $ LL De La place de ces deux espèces et du genre NEMEOPHILA. Je pense toujours que la nouvelle espèce, Cervini, appartient au genre Nemeophila de Stephens, et je crois que la Quenselit ne peut être placée loin d'elle, Toutefois, il faut s'entendre : ce genre Nemeophila, si lon persiste à le séparer du grand genre Chelonia, ne peut rester composé comme il l’a été jusqu'ici et doit être scindé en deux; savoir : Russula qui forme une race bien distincte par ses palpes très apparents, isolés el peu velus, sa trompe assez longue, ses antennes longues et franche- ment peclinées, ses ailes concolores, larges, presque sans dessins, à franges longues, les deux sexes très différents, etc. Ge serait là, suivant 686 GUENÉE. moi, le vrai genre Némeophila. L'autre genre, qu’on pourrait désigner sous le nom de Chionophila, est caractérisé par des antennes courtes, peu ou point pectinées, des palpes incombants, très velus et confondus en partie avec le toupet frontal, la trompe rudimentaire, les lobes du collier bien distincts et assez développés, les ailes discolores, à franges très courtes, les deux sexes semblables pour la taille et la coupe d’ailes, etc. Ce genre où sous-genre habite exclusivement les montagnes et même les sommets élevés. Les chenilles vivent toutes de la même manière, et se chrysalident dans les mêmes conditions. Toutelois, malgré tous ces caractères communs, il ne faut pas exagérer cette parenté, et le nouveau genre, si on l’adoptait, devrait encore se diviser en trois groupes, qu'il faut passer rapidement en revue, ne fût-ce que pour achever l'étude de leurs caractères distinctifs. Le premier, composé de la seule Plantaginis, a les antennes garnies de lames très distinctes, grêles et subspatulées, les palpes incombants-obli- ques, garnis de poils discolores. Les ailes inférieures sont opaques, teintées de couleurs tranchées, et différentes suivant le sexe. Son vol est très rapide et simule tout à fait celui des Noctuelles qui volent en plein jour. S'il fallait lui chercher des analogues dans les autres Chelonia, c’est le groupe de Caja qui paraîtrait le plus rapproché. Le second groupe contiendrait trois espèces : Quenselii Payk., Glaphyra Eversm. et Virguncula Kirb. Les antennes des mâles paraissent crénelées à la vue simple et sont, en réalité, garnies de lames courtes, robustes, raboteuses, spatulées. Les palpes, perdus dans le toupet frontal, tom- bent tout à fait verticalement, et sont garnis de poils abondants. Les lobes du collier sont peu velus, très allongés, el isolent fortement la tête du thorax ; les ptérygodes sont amygdaliformes et aussi longues que le cor- selet qui est rayé de clair. Toutes ces dernières parties rappellent un peu celles des Callimorpha. Les premières ailes sont aussi amygdaliformes avec les nervures claires, les secondes sont peu développées. Ges espèces volent rarement au soleil et courent simplement parmi les gazons. Le groupe a des analogies éloignées avec celui des Chel. Pudica, Arge, Virgo, etc. La Quenselii paraît extrêmement voisine de la Vérguncula, que je ne connais, du reste, que par des figures et qui pourrait bien n’en être qu'une variété américaine. Quant à la Glaphira, que je ne connais pas non plus en nature et qui habite, comme on sait, PAltaï, M. Staudinger me paraît forcer ses rapports avec notre Quenselii en demandant si elle n’en est pas une simple variété. Son collier rouge, ses ailes inférieures jaunes à taches très accentuées, ne me paraissent pas permeltre celte supposition. Sur les Ghelonia Cervini et Quenselir. 687 Enfin le troisième groupe, composé de la seule Gervini, n’est pas le moins tranché. Les antennes du male sont à peine crénelées, à lames courtes en cône grossier, surmonté d’un poil raide. Les palpes sont dis- tincts quoique concolores, écartés, dépassant les poils du toupet frontal qui sont hérissés en tous sens. Le collier a les lobes petits, arrondis et cotonneux. Les ptérygodes sont remarquablement courtes, presque rondes et relevées. L’abdomen n’a que les incisiors discolores en-dessus. Les secondes ailes sont demi-transparentes, et presque unies chez le 4 L’in- secte reste immobile pendant le jour. S'il fallait absolument lui chercher des analogues, on les trouverait dans le groupe des Maculosa et Simplonica ; mais je répète que cette Cervini est une créature tout à fait à part, et sa validité spécifique, déjà très évidente pour moi, quand notre collègue me communiqua sa capture, et devenue irrécusable par la découverte du mäle et de la chenille, serait encore surabondamment prouvée par ces caractères si différents de ceux des autres Chionophila. 4 IT. Par le Dr SICHEL. Un examen très attentif de la Pémpla parasite de N. Cervini prouve que ce n’est qu'une variété d’une espèce très commune chez nous, variété qui se distingue de lespèce typique par les caractères suivants : PIMPLA EXAMINATOR Fabr. Gravenhorst, IIF, 207, 99. ®, Varietas : thorace toto nigro, non albido-maculato; femorum anti- corum basi infra late, intermediorum minus late, nigra ; tibiarum posti- carum basi rufa. Rectification sur la BRYOPHILA GUENEI (, Par M. J. FALLOU. (Séance du 14 Décembre 1864.) Lorsque, le 9 décembre 1863, je communiquai à la Société la description d’une nouvelle Noctuelle que je n'avais pu rapporter à aucune des espèces connues, et que je nommai Bryophila Guenei, J'engageai mes collègues de la localité à continuer les recherches, afin d'obtenir un résultat plus complet qu'avec mes deux exemplaires. Mon attente ne fut pas de longue durée, et je reçus, le 9 novembre 1864, de notre excellent collègue M. Lafaury, des communications qui m'ont convaincu que cette espèce n’est qu'une variété méridionale très remarquable de l’Erastria fuscula. Douze individus de cette dernière, pris à Dax par notre collègue, marquent le passage du type de la fusculæ à ma Guenci, tant pour la coupe d’ailes que par les dessins. Je m’empresse donc de,rectifier en ce sens la note publiée dans nos Annales, afin de ne pas laisser plus longtemps subsister celle erreur. Toutefois, comme cette variété est curieuse et paraît cons- tante, je crois qu’elle doit continuer à figurer dans les catalogues, sous le nom de Erastria fuscula, Variété Guener. (1) Voir les Annales de la Société entomologique de France, t. iV, {er trimestre 1864, p. 27. SUR L'ORGANE MUSICAL DE LA CHELONIA PUDICA, Par M. le D: ALExaNDRE LABOULBÈNE. A (Séance du 23 Novembre 1864.) C’est dans le premier volume de nos Annales que fut signalé pour la première fois le bruit musical produit par un charmant Lépidoptère du midi oriental de la France, la Chelonia pudica Esper. L’indication doit nous être précieuse, puisqu'elle se rattache étroitement au berceau de notre Société et qu’elle nous rappelle le nom de de Villiers. Depuis cette époque déjà reculée et glorieuse pour l’entomologie, les auteurs ont parlé du travail primitif, mais sans rien y ajouter de nouveau. M. Guenée, étu- diant en 1861 le genre Setina, découvrait un organe spécial situé de chaque côté du thorax, et, assistant l’année dernière à l'Excursion qui à eu lieu à Zermatt, dans le Valais, il constatait un bruit musical chez plu- sieurs espèces de ce genre. Notre savant collègue nous à donné un excel- lent mémoire à ce sujet, mais il s’est borné à rappeler le bruit indiqué pour la Ghelonia pudicu. Je chercherai d’abord à établir l'état de la science sur le sujet qui va m'occuper, puis j'essayerai d'y joindre le résultat de mes recherches. De Villiers s’exprimait ainsi : J’ose me flatter d’avoir découvert le pre- mier un fait extraordinaire, et je présente le fruit de mon observation aux entomologistes qui, plus instruits que moi, peuvent la faire tourner au profit de la science, en les invitant à en vérifier l'exactitude que je ga- rantis. En chassant aux Lépidoptères dans le midi de la France, je m'étais aperçu que dans les belles soirées d'été, si communes aux environs de Montpellier, l’Écaille pudique faisait, en volant autour de moi, entendre un petit bruit que je ne peux mieux comparer qu'à celui d’un métier de fabricant de bas. Ge bruit était même si fort que, guidé par lui, j'ai sou- vent pris cette belle Écaille au vol et sans Papercevoir. Étonné de cette 690 AL. LABOULBÈNE. singularité, unique peut-être dans le mécanisme du vol des Lépidoptères, j'ai cherché à découvrir quelle pouvait en être la cause, et je l’ai enfin trouvée. L'Écaille pudique à de chaque côté de la poitrine, à la naissance des ailes inférieures, un espace profondément sillonné et creux, tapissé par une pellicule blanche et très dure et recouvert hermétiquement par une autre petite peau épaisse, luisante, bombée et bordée de poils, dont la partie la plus large est située vers l'endroit où le corps se joint à l’abdo- mer. Cette peau, qui m'a paru pareille à celle qui compose les timbales des Cigales, ne tient au corps qu’à la naissance de l'aile inférieure ; et lorsque l’insecte vole, étant mise en jeu par les muscles qui font agir cette aile, elle presse fortement l’air renfermé dans la cavité et produit le bruit dont j'ai parlé. Cette singulière propriété est commune aux deux sexes; seulement, comme dans cette espèce, ainsi que dans toutes ses congénères, le mâle vole beaucoup plus que la femelle, j'ai été plus à portée d'observer celui-ci que l’autre, mais tous les individus femelles que j'ai disséqués m'ont offert le même appareil, seulement plus petit (1). Solier, à la fin d’un mémoire sur la stridulation des insectes, observe qu'il a été souvent intrigué, dans les soirées d'été, par un bruit très fort et très remarquable produit par un insecte qu'il ne pouvait saisir. Je ne savais, dit-il, si je devais l’attribuer à un Orthoptère, et je penchais pour cette opinion; mais j'ai su depuis que l’insecte que je cherchais à con- naître n’était qu’un assez faible papillon, la Ghelonia pudica. Ignorant si ce fait avait été observé, j'en fis part à M. Duponchel, et ce savant me marque, dans une lettre, que déjà M. de Villiers en avait parlé dans le premier volume des Annales de la Société entomologique de France. J'ai vu alors que M. de Villiers attribuait ce bruit à deux creux situés de chaque côté de la poitrine, à la naissance des ailes juférieures, ces creux étant tapissés d’une pellicule blanche et recouverte hermétiquement par une autre petite peau épaisse, J'ai vainement cherché ces organes dans la poitrine de l'insecte, dit Solier, mais j'ai découvert à chaque hanche postérieure une grande vessie qui la déborde. Les deux hanches précitées étant appliquées contre le corps, ces deux vessies paraissent, au premier aspect, appartenir à la poitrine, et c’est peut-être ce qui a trompé l'observateur que j'ai cité. On () De Vicuiers, Observations sur l'Écaille pudique de Godart, genre Ey- prepria d'Ochsenheimer (Annales de la Société entomologique de France, 1re série, t. 1, page 203, pl. vr, fig. 9, a, b, 1832). Sur l'organe musical de la Ghelonia pudica. 691 peut se convaincre que ce n’est qu'une illusion : car en détachant une des pattes postérieures, l’on verra que la vessie correspondante appartient réellement à la hanche. Ce corps vésiculeux est déprimé et d’une forme subtriangulaire. Il présente à la surface inférieure du côté interne, des côtes élevées, courtes et transverses, subparallèles, dont quelques-unes plus grosses el plus longues. La face verticale interne a deux sillons longi- tudinaux laissant entre eux un gros pli dans le même sens. La partie de cette vessie où sont situées ces côtes s'engage sous les hanches intermé- diaires. Ces dernières m'ont paru réunies et fixes (ce que je n’oserai cependant assurer, n'ayant étudié que sur le sec), et elles sont ciliées de brosses de poils au côté extérieur, correspondant aux petites côtes de la vessie, Il me paraît donc très probable que lorsque l’insecte veut produire sa stridulation, il fait mouvoir les hanches postérieures contre les brosses des intermédiaires, qui, passant sur les côtes élevées de la vessie, font vibrer cette dernière et produisent le son remarquable que ce papitlon fait entendre en volant. Ces vessies seraient donc deux espèces de violons dont les hanches intermédiaires seraient les archets. Ce que l’on peut assurer, c’est que la stridulation n’a lieu que par la volonté de l’insecte, et qu’elle n’est point le résultat forcé du vol, puisque je l’ai vu souvent agiter avec une très grande vitesse ses ailes sans produire d’autre son que le bour- donnement naturel dû à l'agitation de l'air que ces ailes mettent en mou- vement (1). M. le colonel Goureau, après avoir expliqué la stridulation de l’Acke- rontia Atropos, se contente d'ajouter : On cite encore comme Lépidoptère bruyant la Ghelonia pudica mâle. Je n’ai jamais possédé cet insecte vivant et je ne l’ai jamais entendu ; en conséquence, je ne puis rien dire sur ses organes vocaux (2). MM. Westwood (3) et Siebold (4) rappellent les travaux de de Villiers et de Solier, mais sans commentaires. (4) Sozxer, Observations sur quelques particularités de la stridulation des Insectes (Ann. de la Société entom. de France, {re série, t, VI, p. 215, 1837). (2) GourEau, Essai sur la stridulation des Insectes (Ann. Soc. ent. France, 1" série, t. VI, p. 69, 1837). (3) Wesrwoon, An Introduction to the modern Classification of Ensects, t. Il, p. 383, 1840). (4) SxEBoLD el SrANNIUS, Anatomie comparée, éd. Encyclopédie Roret, in-18, t. I, p. 551, note 3, 1850. 699 AT. LABOULBÈNE. 1. Examen anatomique et physiologique de l'organe musical de la Chelonia pudica. Vers la fin du mois d'octobre dernier, mon ami ei collègue M: Emmanuel Martin m'apporta deux individus de la Chelonia pudica, nouvellement éclos chez lui, à Paris, de chrysalides rapportées du midi de la France. Malheureusement les ailes de ces deux Lépidoptères étaient avortées. M. Martin m'engagea à examiner l'organe musical, et, en pressant faible- ment l’insecte entre l’extrémité du pouce et de l'index, de chaque côté du thorax, il me fit entendre un bruit particulier. Répétant moi-même cette petite manœuvre et approchant l’insecte de l'oreille, j’entendis également un son, comparable à celui d’un papier sec et mince froissé rapidement entre les doigts. Les insectes, placés sur une table, ont agité leurs moignons d'ailes et produit un bourdonnement léger, mais sans que le bruit spécial ou particulier fût perceptible pour nous. Les mêmes in- sectes, posés sur le dos, essayaient de se redresser en donnant de petits coups de pattes, ou plutôt en rapprochant vivement et en écartant les pattes du corps, contre lequel battaient leurs genoux. Placés au bout du doigt, ils faisaient frémir leurs ailes et essayaient de voler. Je les ai sou- vent examinés, et de toutes les manières, de jour comme de nuit, pen- dant une semaine environ, mais je n’ai jamais pu saisir de bruit parti- culier rendu par l’insecte et semblable à celui que produisait la pression des doigts sur le thorax, Les deux insectes remis par M. Martin étaient deux femelles, ainsi que l'indiquaient les antennes filiformes, les taches des ailes inférieures en miniature et la disposition de l’extrémité de l'abdomen. J'ai fait des expé- riences sur l'organe spécial thoracique pendant la vie de ces deux femelles, puis j'ai étudié cet organe sur un grand nombre d'individus, tant mâles que femelles, de la belle collection de notre collègue M. Fallou, auquel je me plais ici à témoigner ma reconnaissance pour sa complai- sance inépuisable. 4. Étude anatomique. L'organe musical de la Chelonia pudica diffère, pour la grandeur, suivant le sexe, 11 est plus volumineux chez le mâle, ainsi que de Villiers en avait fait la remarque. En examinant linsecte placé de profil (planche 40°, fig. 4), on trouve que l’organe vésiculiforme est situé sur le thorax, à la partie postérieure, Sur l'organe musical de la Ghelonia pudica. 693 et qu’il fait partie du métathorax. La forme est chez le mâle celle d’une large saillie vésiculaire et triangulaire, plane en dehors avec les bords un peu convexes et réfléchis et les sommets largement arrondis (fig. 4, «). La partie supérieure, ou base du triangle, est presque horizontale; le côté anté- rieur est très oblique d’avant en arrière et de haut en bas; le côté posté- rieur est presque vertical et son bord arrondi est très épais. Chez la femelle, le triangle est plus petit, et de même le côté supérieur ou base est presque horizontal, mais plus étroit que chez le 4, le côté antérieur oblique et le côté postérieur presque vertical au point où il confine à l'abdomen. La face extérieure, plane ou un peu bombée sur le vivant, offre sur la partie antérieure, c’est-à-dire vers la tête, un pli irrégulier parallèle au côté ou bord antérieur. Ce pli résulte de la convergence de petites lignes transversales élevées, très légèrement arquées et intercep- tant de petits sillons. Ces lignes sont au nombre de 16 à 20 chez le &, les unes plus fortes que les autres. Ce nombre est seulement de 8 à 40 chez le femelle. Ces plis et ces rides transversales exprimés par la figure 4, « sont bien plus marqués chez le mäle que chez la femelle, Les côtés de la vésicule sont épais, surtout chez le 4, en arrière, et sur le pourtour, et vont s'attacher au thorax en formant un rebord, ou si l’on veut une sorte de cadre sur lequel la membrane extérieure est tendue. Ce rebord est généralement lisse el dépourvu de saillies ou de rugosités. Sur le côté antérieur, on trouve à peine une gouttière et une ligne élevée qui la borde. Solier avait évidemment exagéré la disposition de cette ligne éle- vée et en avait même admis deux. De Villiers la mal représentée, Du reste, en comparant les figures que j'ai dessinées avec celles de la plan- che 6° du I‘ volume de nos Annales, on verra que les figures « et b de cette planche 6° ont plutôt l’air d’être théoriques ou schématiques que faites d’après nature, et l'aspect de la membrane tendue au-dessus du cadre extérieur n’est point rendu exactement. La couleur de l'organe vésiculiforme est d’un blanc grisàtre et transpa- rent. Chez les insectes très frais, on trouve à la partie supérieure des touffes de poils rouges ou rosés; vers la partie postérieure, ou juxta-abdo- minale du bord, d’autres poils longs ; enfin sur le disque lui-même, sur- tout en arrière, des écailles d’un gris satiné et rosé. Sur les insectes très frais, ces écailles ou squamules sont assez abondantes, et l'endroit où se reploie la patte postérieure contre le corps est seul légèrement dépouillé, Chez les insectes qui paraissent avoir volé, les poils écailleux ou les squa- mules ont disparu, la membrane est lisse et glabre. J'avais d’abord cru que l’organe vésiculeux était ordinairement lisse, mais l'examen des insectes très frais m'a prouvé le contraire, et les poils élargis, les squa- L° Série, TOME IV. hh 69/4 AL. LABOULPÈNE. mules qui le recouvrent m'ont rappelé le fait, encore trop peu connu, des écailles si rapidement enlevées, ou si caduques, des Macroglossa fusci- formis et bombyliformis. Chez ces Sphingides venant d’éclore, la surface médiane des ailes est garnie d’écailles brunâtres, mais si promptes à se dé- tacher, que l’on n’en trouve presque point ou pas du tout chez les insectes qui ont volé depuis quelque temps. L’organe vésiculiforme examiné en dedans, c’est-à-dire en détachant la surface extérieure de la vésicule avec une lancette bien coupante ou de fins ciseaux, offre une cavité triangulaire avec un relief oblique et à peu près médian séparant la cavité en deux parties. Ce relief, bien plus pro- noncé sur les insectes desséchés, n’atteint pas la membrane externe et il en est assez éloigné. La cavité est tapissée par une membrane blanchâtre et lisse. La partie interne de la vésicule n'offre point de prolongement ou d’ar- rière-cavité ; elle ne présente pas de pore ou d'ouverture allant dans l’in- térieur du corps. D'autre part, il n'existe point de saillie interne autre que celle que j'ai indiquée précédemment ; il n’y a pas, je le répète, d’adhé- rence entre le fond de la cavité et la face postérieure de la membrane tendue, rien, en un mot, qui rappelle un muscle ou un tendon pouvant tirer la membrane, rien qui ressemble à un battant, à un marteau, ou à un corps percutant situé à l'intérieur, J'ai placé sous l’eau l'organe vésiculiforme de l’insecte frais, et en pres- sant le corps entre les mors d’une pince, je n’ai vu aucune bulle d’air se dégager des parois. Les rapports des pattes avec l'organe vésiculeux sont les suivants : le genou des pattes intermédiaires du mâle atteint el dépasse même le côté supérieur ou base du triangle vésiculeux ; mais la patte postérieure est adaptée d’une façon admirable avec la vésicule ; le bord antérieur de la dernière cuisse se loge contre la ligne où aboutissent les reliefs élevés transversaux ; le genou de celte patte postérieure arrive presque au bord supérieur du triangle, mais ne l’atteint pas; la cuisse et la jambe, repliées et en place, occupent la partie moyenne de l’organe musical et y déter- minent une dépression pareille à celle que j'ai vue sur plusieurs insectes à l’état sec. Cette adaptation si parfaite de la cuisse postérieure avec lor- gane musical de la Chelonia pudica & se retrouve sur les Setina. La sou- dure des hanches intermédiaires admise par Solier n’a aucun rapport avec l'organe vésiculiforme. Une particularité intéressante et dont je dois parler ici est la suivante. Dans les femelles vivantes que j'ai observées, grâce à M. Martin, les cuisses Sur l'organe musical de ta Ghelonia pudicu. 695 et les jambes des pattes, surtout des postérieures, étaient arquées. J'avais cru d’abord à la possibilité d’un rapport de cette courbure avec la fonc- tion de l'organe musical. Je me suis convaincu plus tard qu'il n’en était rien. Les pattes des Chelonia pudica & ou %, à l’état normal, ne sont pas courbées. Cette dernière disposition est morbide ou maladive, elle se lie à l'avortement des ailes ; l’insecte à des paites rachitiques, il est mal con- formé. J'ai retrouvé sur plusieurs espèces écloses en captivité avec les ailes avortées (N. Cervini) cette curieuse disposition. Je lai vue aussi sur des Setina à ailes à demi avortées (S. aurita) et dont les jambes étaient devenues arquées à un degré fort prononcé. Après avoir examiné cet organe sur deux insectes femelles, à l’état frais, et sur un grand nombre d'insectes des deux sexes conservés en collection, j'ai reconnu que par l'inspection seule de l'organe musical, on pouvait dire le sexe, et, répétant plusieurs fois l'épreuve avec MM. Fallou, je ne me suis jamais trompé. De plus, j'ai tenu à voir si, dans un certain nombre d'espèces voisines de la Chelonia pudica, je ne trouverais point un organe analogue à celui qu'offre cette espèce. MM. Fallou père et fils m'ont aidé pour cela de leurs yeux et de leur collection. J'ai examiné dans ce but les espèces suivantes appartenant à divers genres : Genre Chelonia LATREILLE. Chelonia Quenselii PAYK.. d\, ®. Point d’organe vésiculiforme. — civica HUBN. . . G\, ©. Id. — malronula Linn. &, $. La © a un espace un peu dénudé au métathorax, mais il n’est point re- couvert d’une membrane perforable, il n’est point vide en dessous. — villica LINN. . . d, $. Point d’organe vésiculiforme. — Latreillei Gop. . &, 9. Id. — fasciula ESPER . d', @. [d. — flavia Esper . . &. Le d'a un espace un peu dénudé au métathorax, fléchissant un peu sous la pointe mousse d’une aiguille, mais sans cavité remarquable, — caja LINN. . . . d', $. Point d’organe vésiculiforme. — Hebe LINN.. . . d, ©. Id. 696 AL. LABOULPBÈNE. Genre Nemeophila STEPHENS. Nemeophila r'ussula LINN. . . .« d', $. Point d’organe vésiculiforme. — plantaginis LINN. . d', Q. Id, —_ Cervini FALLOU . . G, $. Id. — Metelkana LEDER. . d, ©. Id. Genre Callèmorpha LATREILLE. Callimorpha dominula Lin. Rien d’appréciable, comme organe vésiculi- forme, au thorax. — hera LINN. . . Id. Genre Naclia BOISDUVAL. Naclia ancilla LiNN. . . d', ®. Point d’organe vésiculiforme. — punctata FA. . d, Q. Id. Genre Nudaria STEPHENS. Nudaria mundana LINK. . . d', $. Point d’organe vésiculiforme. Genre Trichosoma RAMBUR. Trichosoma hemigenum GRASLIN . d', $. Point d’organe vésiculiforme... Genre Arctia LATREILLE. Arctia luctifera FAB. . .. d', $. Point d’organe vésiculiforme. — menthastri FAB. . . d\, Q. Id. — intercisa TREITS. . . d', Q. Id. Il nous reste enfin à préciser quelle est la signification, au point de vue de la philosophie anatomique, de l'organe vésiculiforme de la Ghelonia Sur l'organe musical de la Ghelonia pudica. 697 pudica. De Villiers le rapportait à l’attache des ailes inférieures, et Solier le croyait une dilatation de la hanche, Nous allons démontrer qu'il est indépendant de l’une et de l’autre. En observant une Chelonia pudica mäle, on ne se rend pas un compte exact de la partie thoracique d’où provient la vésicule énorme qu’on a sous les yeux. L’insecte femelle est plus favorable, car l'organe, par cela même qu'il est moins développé, a refoulé à un degré moindre les parties environnantes. Il convient toutefois d'enlever soigneusement les poils et les écailles qui recouvrent les parties contiguës et qui enveloppent l’or- gane vésiculiforme. Après avoir nettoyé les flancs de l’insecte, on s’assure que la hanche du métathorax fait suite à la vésicule et qu’elle la prolonge vers le bas. Derrière la vésicule est une partie allongée qui de même va s’unir avec le pourtour de la hanche. Or, on sait que dans les Lépidop- tères la hanche est très allongée et que l'articulation de la cuisse est beaucoup plus bas que le point où commence la hanche proprement dite, La vésicule bordant le mésothorax et ayant derrière elle l’épimère ne peut être autre chose que l’épisternum Au métathorax. Une autre consi- dération vient prêter son appui à cette manière de voir : c’est que, sur les Callimorpha hera et dominula, on trouve, après avoir enlevé les poils et les écailles des flancs du métathorax, les épisternum du métapectus striés en travers et à la partie antérieure comme le sont les énormes vési- cules de la Chelonia pudica. Ces Callimorphes nous donnent done la preuve que nous cherchions, et fixent la détermination anatomique de l'organe musical de la Chelonia pudica. Les conclusions suivantes résument l'étude anatomique à laquelle je me suis livré : Il existe de chaque côté du métathorax, chez la Chelonia pudica, un organe spécial, vésiculiforme où tympaniforme, constitué par une cavité à bords élevés et arrondis, cavité recouverte d’une membrane tendue, mince, sèche, el pouvant vibrer. Cet organe a une forme triangulaire; il est beaucoup plus considérable chez le mâle; il offre à la partie antérieure une série de seize à vingt lignes élevées, transversales et parallèles chez le mâle, et seulement de huit à dix chez la femelle. L’organe vésiculiforme est formé, au point de vue des modifications anatomiques, par le développement considérable de l’épisternum du des- sous du métathorax, ou métapectus. 2, Étude physiologique. Vai déjà dit qu’en pressant doucement entre les doigts le corselet de la Chelonia vivante, et en rapprochant l’insecte 698 AL. LABOULBÈNE. de l'oreille, nous crûmes entendre, M. E. Martin et moi, un bruit com- parable au froissement d’un papier sec. Je dois ajouter qu'en faisant fléchir la surface externe de la membrane tympaniforme sous la pointe mousse d’une aiguille, je suis arrivé au même résultat. Le gratiement de la partie striolée et antérieure de la membrane tendue donne aussi un bruit, mais de râclement et d’un timbre différent. Je n’ai pu, sur les deux insectes vivants, entendre que ce que j'ai noté; j'ai examiné deux femelles, et elles ne pouvaient voler à cause de l'avor- tement des ailes. Je n'ai rien perçu qui rappelât le bruit d’un métier à fabriquer les bas (de Villiers), ni un bruit très fort (Solier) indiqué pour la Chelonia pudica volant en liberté dans les belles soirées d'été, par un temps calme. Quand j'ai percé d’un trou assez fort la membrane externe des vésicules tympaniformes chez l’un des insectes vivants, le bruit n’a plus eu ïieu ; il a cessé pareillement par la section simple et un peu étendue de la mem- brane pratiquée sur l’autre insecte. Après avoir fait ramollir des Chelonia pudica G' et 9, j'ai essayé de presser leur thorax entre les doigts, et j'ai très distinctement entendu un bruit qui me rappelait celui des insectes vivants. Le son rendu par les mâles était plus fort. Les dernières pattes s'étaient placées d’elles-mêmes comme je l'ai dit en parlant de leurs rapports avec la face extérieure de l’organe musical. J’ai essayé de presser sur la partie antérieure de la vésicule, et je n’ai pas produit de bruit. En comprimant Pinsecte, à la fois sur la tête et sur l’abdomen, d’avant en arrière pour faire agir la partie antérieure du thorax sur la postérieure ou, en un mot, en pressant la vé- sicule entre la tête et l'abdomen, l’insecte est resté muet. Telles sont les expériences que j'ai tentées. D’après elles et d’après les faits anatomiques, qu'est-il permis d'admettre sur la physiologie de la vésicule tympaniforme de la Chelonia pudica ? Plusieurs opinions ont été émises tant sur cet insecte que sur les Setina. Passons-les tour à tour en revue en les discutant. Je ne crois pas au bruit produit par les hanches des cuisses intermé- diaires frottant contre le bord antérieur ou bien aux pattes qui passeraient sur les rugosités à la manière d’un archet. L’explication de de Villiers ne me paraît plus soutenable aujourd’hui. Les cuisses et les jambes que j'ai examinées sur le 4'et la ® sont mutiques, les poils sont très fins et ne sauraient racler la face antérieure ou le côté externe à la manière d’un archet. D'ailleurs, l'organe musical des Setina est parfaitement lisse. Ce n'est point par le mécanisme de la stridulation des Criquets où des Gril- lons que ïe bruit peut se manifester chez nos Lépidoptères. Sur l'organe musical de la Chelonia pudica. 699 Il n’est pas possible de s'arrêter un instant à la formation du son par un muscle interne tirant sur la membrane, comme cela a lieu pour les Cigales. Je ne pense pas que le vide puisse être produit dans la vésicule tympa- niforme suivant la manière indiquée par M. Guenée (loc. cit. 1864, p. 404), et que l'insecte soit doué de la faculté d’aspirer une partie de l'air con- tenu, ce qui ferait rentrer la membrane, puis de la gonfler de nouveau par une expiration subite. Il n’y a point de communication appréciable avec un système de trachées ou un récipient capable d'amener ce résultat. Cette hypothèse ingénieuse me semble devoir être rejetée. Il y aurait la stridulation par piaulement, si bien étudiée par M. Gou- reau (1), et alors l’insecte, à la manière des Diptères Syrphides, ferait vibrer rapidement les ailes et le corps, et la vésicule tympaniforme ren- forcerait le son, comme cela a lieu chez la Syritta pipiens et le Chryso- toxum arcuatum. Mais rappelons-nous les intermittences, soit du bruit naturel observé par de Villiers et comparé à celui d’un métier à fabriquer les bas, soit du bruit provoqué produit dans mon cabinet entre mes doigts. Rappelons-nous encore la stridulation des Setina imitant un peu, suivant M. Guenée, le tice-tac d’une montre ou les pulsations des Anobium. Un tel bruit ne peut être assimilé au piaulement de certains Diptères; il ne peut être produit par les mêmes causes. Rapportons une opinion de M. Guenée. La membrane qui recouvre lor- gane est mince et flexible, on la fait fléchir à volonté, et dès que la pres- sion cesse elle reprend par son élasticité propre la posilion primitive. L’insecte, en contractant les organes pectoraux, en pressant avec les cuisses intermédiaires sur la partie antérieure du rebord, ploierait et déploierait alternativement la membrane. Cela n’est point impossible. Il reste enfin un dernier mode de production du bruit musical, et c’est lui qui me paraît rendre compte du phénomène. Je crois que linsecte stridule par suite de petits coups donnés au moyen des pattes sur la membrane tendue, ou par des pressions latérales rapides au moyen des genoux. La Chelonia pudica et les Selina auraient, de la sorte, le même mode de stridulation, ce seraient des insectes timbaliers. La percussion interne ne peut être possible, puisque je n’ai vu aucun corps pouvant pereuter de dedans en dehors la membrane tendue ; c'est du dehors que vient le coup sec qui fait vibrer la membrane sèche et parcheminée, tendue sur la vésicule remplie d’air. (1) Goureau, Notes sur la stridulation des Insectes (Ann. de la Se. ent. de France, 1837, p. 398). L 700 AL, LABOULBÈNE. La femelle de la Chelonia pudica produit-elle un bruit identique à celui de l’insecte mâle ? C'est ce que je ne puis dire, et de Villiers et Solier ne sont pas explicites à cet égard ; ils pensent que la femelle stri- dule, mais ils ne le disent point de auditu. L'opinion que j'ai émise me paraît la plus probable ; toutefois jy renon- cerais sans peine s’il m'était démontré qu'elle n’est point la vraie. Mon amour de la science et de la vérité prime toute considération personnelle, et j’adjure mes collègues des départements méridionaux de faire de nou- velles recherches sur l'organe musical de la Chelonia pudica, tant mâle que femelle. IL Comparaison de l'organe musical de La Chelonia pudica avec celui des espèces du genre Setina. La stridulation spéciale des Setina a été signalée pour la première fois, à ma connaissance, par Haldeman. Il s’agit d’une espèce de Lithoside amé- ricaine qui doit certainement être rapportée au genre précité. L'auteur donne une brève mention du bruit et du nouvel organe du son (1), mais il ne décrit point cet organe. Il ajoute que l’Acherontia Atropos peut pro- duire le bruit qui lui est propre par un mécanisme analogue, ce qui est une erreur. M. Guenée, dans la monographie des Léthosia publiée dans nos Annales de 4861 (2), a fait connaître un caractère différentiel excellent du genre Setina, Caractère établi sur un organe particulier. Cet organe consiste en deux larges vésicules tympaniformes situées dans la région pectorale de ces derniers insectes. J'ai déjà dit que notre savant collègue avait constaté, pendant l’Excur- sion provinciale de la Société dans la province de Zermatt, que les Setina produisent des sons faciles à percevoir. En pressant doucement linsecte entre le pouce et l'index, suivant la manière dont on ie saisit dans le filet (4) Je dois à notre collègue M. Guérin-Méneville la communication de la note suivante : A new Organ of Sound in Lepidoptera, by S. S. HALDEMAN. — The Lithosia minula Kxrgy (Fauna Bor. Am., p. 305), or an allied species, produces an audible stridulation by vibrating the pleura beneath the wings, this part being marked in recent specimens by parallel lines, apparently indicating the position of the muscles. LE is possible that the european Acherontia Atropos may produce its peculiar sound in a similar manner (The american Journal of Science and Arts, by Selliman, 2e series, n° 15, page 435, mai 1848). (2) GuENÉE, Études sur le genre Lithosia (Ann. Soc. ent. France, 1861, p. 41). Sur l'organe musical de la Chelonia pudica. 701 de chasse, et en l’approchant de l’oreille, on entend une sorte de crépila- tion (1). Le mâle seul paraît apte à produire ce bruit, d’après M. Guenée, au travail duquel je renvoie pour de plus amples détails. Je dois toutefois dire que M. Fallou, qui a très attentivement écouté de près les Sefina ramosa volant en liberté sur les hauts sommets alpestres, n’a pu parvenir à leur entendre produire une crépitation. Ce bruit doit être tout à fait dépendant de la volonté de l'insecte. C’est un chant d'appel amoureux et probablement aussi un cri plaintif. Aucune figure n'ayant encore été donnée de l'organe musical des Setina, je l'ai représenté sur la planche 10°. On voit !a S, aurita & de profil (fig. 5) et auprès d'elle la vésicule tympaniforme très grossie (5, a). L'aspect est celui d’un triangle irrégulier, à sommets très largement arrondis. La sur- face ne présente pas de rides transversales ou de rugosités ; la loupe n’y découvre aucune saillie ; elle est parfaitement lisse. A peine sur l’insecte desséché voit-on une dépression anguleuse à sommet supérieur et répon- dant exactement à l'empreinte des pattes postérieures, le genou reposant sur la dépression. Chez les femelles, cet organe est réduit extrêmement, au moins dans la plupart des espèces. Dans aucune des Setina que j'ai examinées, je n’ai trouvé de poils squa- meux ni d’écailles à la surface des vésicules tympaniformes ; au plus ai-je pu noter deux faibles rangées de poils jaunâtres fort espacés, et seulement sur des insectes très frais. L'intérieur de cet organe est creux ; une légère cloison le divise en deux parties, suivant la juste description de M. Guenée (loc. cit., p. 401); nulle part on ne trouve de point d'attache entre le fond et la membrane extérieure, Il n'existe pas de corps interne qui puisse agir à la manière d’un marteau, D’après mes observations réitérées faites dans la collection de M. Fallou sur un grand nombre d'individus, voici le degré de développement de l'organe musical chez plusieurs espèces de Seténa : Genre Selina SCHRANCK, BOISDUVAL. Selina roscida FAB. (Suisse). , organe musical très développé ; ?, organe presque aussi développé que chez le G (j'ai vu deux femelles de cette espèce). (1) GUENÉE, Notes sur le genre Setina (Ann. Soc. ent. France, 186%, p. 399 et suiv.). 702 AL. LABOULBÈNE. S. trrorea HUBN. (Paris). 4, organe très développé, mais moins que chez le 4 de la S. aurita ; ®, organe très peu développé. S. flavicans Boisp. (Alpes). 4, organe comme dans la S. #rrorea. S. aurita ESPER (vallées du Rhône et des Alpes). &, organe extrêmement développé ; ?, organe très peu développé. S. ramosa FAB. (Hauts sommets des Alpes). 4, organe très développé, mais moins que dans la S. aurila; ?, organe très peu développé. S. Anderegqii HERR.-SCH. (Hauts sommets des Alpes). 4 et ©, comme dans l’espèce précédente. Toutes ces diverses espèces du genre Setina n'ont offert l'organe mu- sical lisse et non strié, ou rayé en travers, comme dans la Chelonia pudica ; cet organe est bien plus volumineux dans les Setina, par rapport au corps de l’insecte. La surface lisse de la membrane extérieure et l'absence de tout marteau intérieur, pour me servir de l’expression de M. Guenée, me sont très précieuses à constater, car chez les Setina, bien moins encore que chez la G. pudica, il n’est pas possible d’invoquer une place rugueuse sur laquelle frotterait un archet. J'ai établi que la Chelonia pudica était un insecte timbalier frappant à laide de ses pattes sur une peau tendue et vibrante, et les Setina confirment entièrement, ce me semble, ma ma- nière de voir. Leur appareil musical comparé à celui de la C. pudica fait encore mieux comprendre la physiologie de ce dernier ; leur étude se complète l’une par lautre. M. Guenée, dans ses études sur le genre Lithosia, publiées dans nos Annales, indique des vésicules recouvertes d’écailles et situées à la base de l'abdomen chez un grand nombre de Callimorphides (Annales de 1861, p. 41). Notre savant collègue à bien voulu me donner de précieux détails sur ces vésicules abdominales ; elles existent non seulement dans nos Callimorpha hera et dominula indigènes, mais aussi chez les Setina elles- mêmes ; elles sont tout à fait indépendantes de l’organe musical qui fail le sujet de mon travail, puisqu'elles se rencontrent au plus haut degré de développement chez des espèces dépourvues des timbales thoraciques, et elles ont probablement une destination toute spéciale. Le Lépidoptère qui les possède au maximum de développement est la Pericopis Catilina CR. (Gatilinaria KAB. —perspicua WAXXK.), de Cayenne ; une autre Callimorphide du Brésil, l'Ephestris melaxantha HuB\., jaune Sur l'organe musical de La Chelonia pudica. 705 el noire, a les vésicules abdominales fort développées, quoique moins sail- lantes que chez les Pericopis. M. Guenée a observé que linsecte femelle a des vésicules comme le mâle; mais il est bien curieux de voir ces organes, arrivés au plus haut point de développement chez certaines Callimorphides (Pericopis Catilina, Isse, Bicolora, Pylolis ; Composia Sybaris; Eucyane glauca, etc.), se supprimer chez une espèce nouvelle très voisine de la P. Isse, et que M. Guenée a nommée Heliconia dans sa collection. L’anatomie et la physiologie des vésicules abdominales des Callimor- phides sont encore à étudier. Espérons que M. Guenée nous les fera con- naître. On voit combien elles diffèrent de l'organe musical de la Chelonia pudicu«. IL, Quelle doit étre La place de la Chelonia pudica dans le groupe des Chélonides ? A mon avis, basé sur les considérations qui précèdent, la Chelonia pudica représente un type particulier dans le groupe des Eyprepia d'OCHSENHEIMER, ou des Chélonides de M. BorspuvaL, Celte espèce est remarquable, non seulement à l’état parfait, mais encore à l’état de chenille. Le papillon, mâle et femelle, est pourvu de l'organe curieux et spécial que j'ai étudié ; la coupe des ailes le distingue des vraies Chelonia, et dans toutes les collections il se sépare au premier coup d'œil des autres espèces et surtout des Arctia où le placent MM. Staudinger et Wocke. J'ai la conviction qu’on trouvera de bons caractères différentiels dans d’autres parties du corps de cet insecte qui fait le passage des Ghélonides aux Lithosides ; c’est pour moi un type de transition, qui est aux Ghelonia ce que les Setina représentent par rapport aux Lithosia. La chenille de la Chelonia pudica s'éloigne beaucoup des autres che- nilles de Chelonia. I suffit de regarder la figure donnée par DuroncHeL (Icon. et Hist. nat. des Chenilles, & IT, Chélonides, pl 1, fig. 4, «, b) el de la comparer à celle des chenilles si connues des Chelonta Caja, villica. Hebe où fasciata (loc. cit., pl. ret n1) pour être frappé de leurs différences. Pour la chenille de la GC, pudica, des bouquets de poils courts et raides ; pour celle des Chelonia caja, Hebe, villica, des fascicules de poils allon- gés el soyeux. Je conseille à l’auteur du Species des Lépidoptères, dont nous attendons si impatiemment la continuation, de séparer la Chelonia pudica des autres 704 LABOULBÈNE. — Sur l'organe musical de la Chelonia pudica. Chélonides, au même titre que les Setina des vraies Lithosies, quand il traitera ce groupe intéressant de Lépidoptères Hétérocères. Je propose de former, avec la C. pudica, une coupe générique sous le nom de TymPANo- PHORA (riwmavor, limbale, tambour, et geo, porter), qui exprimera parfaitement le caractère organique le plus saillant de cet insecte remar- quable. EXPLICATION DES FIGURES 4 ET 5 DE LA PLANCHE 10°. Fig. 4. Chelonia pudica &, Vue de profil, pour montrer l’organe mu- sical; les ailes gauches sont enlevées. h, a. Organe musical, détaché, vu de face et très grossi, de cet in- secte, 5 Setina aurila d, vue de profil; les ailes gauches ont été arra- chées. 5, « Organe musical, vu de face et très grossi, de cette espèce de Selina. —Î Ge << ————— Recherches sur l'ANURIDA MARITIMA, INSECTE THYSANOURE DE LA FAMILLE DES PODURIDES, Par M. le Dr ALExANDRE LABOULBÈNE. | (Séance du 28 Septembre 1864.) Dans l’explication des planches annexée à l’Iconographie du Règne animal de Cuvier, on trouve la première mention de l’insecte qui fait le sujet de ce travail. M. Guérin-Méneville, après avoir parlé du sous- genre Achorutes, formé aux dépens du vieux genre Podura, S’'exprime de la manière suivante : Nous avons trouvé au Tréport, en Normandie, près de l'embouchure d’une petite rivière, dans la partie couverte par les eaux de la mer à chaque marée, une innombrable quantité de petites Podures de ce sous-genre Achorutes, qui ne sautent pas et qui couvraient la vase dès que la mer était retirée. Comment ces petits animaux vivent- ils quand il y a cinq ou six pieds d’eau de mer au-dessus des lieux où ils se tiennent? Peut-être retiennent-ils l’air nécessaire à leur respiration au moyen des poils qui couvrent leur corps. Gette petite espèce est noire, el longue de près d’une ligne; nous la nommerons Achorutes mariti- mus (1). M. Paul Gervais, en rédigeant la suite des insectes Aptères de M. le baron Walckenaer, décrit ainsi l’Achorutes maritimus : Noir; long de près d’une ligne. Puis il ajoute : c’est une espèce incomplétement connue. Cette espèce ne saute pas. Est-ce bien un Achorute ? C’est ce que le peu qu’en a dit M. Guérin ne nous permet pas de décider (2). Enfin, M. Nicolet, qui n'avait point connu cet insecte quand il publia ses belles Recherches pour servir à l'histoire naturelle des Podurelles, la (1) Iconographie du Règne animal de G. Cuvier, texte explicatif, t. I, p. 11, 1829-1844. (La figure 2e à laquelle le texte se rapporte porte la date de décembre 1836.) (2) Histoire naturelle des Insectes Aptères, tome HI, p. 439 (Suites à Buffon, Foret, 1844). 706 AL, LABOULPÈNE. indiqué plus tard dans son Essai sur une classification des insectes Aptères de l'ordre des Thysanures. M. Nicolet le place dans le genre Anoura-sous le nom d’Anoura marilima, Sans aucune description et en l’indiquant du Tréport (4). Avant de remonter aux sources bibliographiques, je pensais que l’in- secte maritime qui va m'occuper était parfaitement connu; je croyais que les caractères spécifiques en étaient tracés, et qu'il avait été facile de le rapporter à un genre rigoureusement défini. Mes collègues ont pu voir qu'il n’en était point ainsi, et la suite leur prouvera que tout ou presque tout restait encore à faire à cet égard. Il ya déjà longtemps que je me suis attaché à l'étude des insectes sous- marins, en décrivant tout à tour l’Aepus (Trechus) Robinii (2); les Ga- masus salinus, maritimus, halophilus (3), et les mœurs et l’anatomie de la Micralymuma brevipenne (4), sous les divers états de larve, de nymphe et d’insecte parfait, L'étude de ce dernier insecte n’a pu être complétée qu'après divers séjours faits au Havre pendant trois années consécutives. Pendant que je recherchais la Micralymina, j'avais trouvé constamment l'Achorutes marilimus, signalé par M. Guérin; cet insecte était devenu pour moi une connaissance personnelle très facile à rencontrer, je l'avais recueilli en grand nombre, je l’avais dessiné de profil et de face, en dessus et en dessous, j'avais entrepris l'étude de ses viscères intérieurs, et j'avais été surpris de l'extrême difficulté de cette étude. Quand j'ai voulu revoir mes notes et mes dessins, j'ai été effrayé des desiderata que je constatais. Les insectes conservés dans lesprit-de-vin ne nrétaient que d’un secours médiocre, je demandais de nouveaux Achorutes vivants à tous les collègues qui allaient au bord de la mer. M. Jules Migneaux entendit mon appel et, dans le mois d'août 1863, il m'envoya une petite provision d'insectes vivants, blottis sous les débris de roches et entourés de plantes marines. Que ce cher collègue reçoive ici mes remerciments pour son dévouement que j'ai bien souvent mis à l'épreuve, et qui jamais ne m'a fait défaut. Il me restait encore certains points d'anatomie à élucider, ou plutôt quelques doutes à éclaircir ; aussi pendant l’automne de 4864, j'ai, avec mon ami le docteur Titon, exploré la côte du Calvados et dans un séjour (1) Annales de la Société entomologique de France, 1847, page 388. (2) Voyez nos Annales de 1849, p. 23-37, pl. 2, n° f. (3) Annales de 1851, p. 295-299, pl. 9. (4) Annales de 1858, p. 73-110, pl. 2 et 5. = Recherches sur l'Anurida marilima. 707 à Arromanches, localité déjà explorée par MM. Aubé et Signoret (1), j'ai recueilli en quantité considérable l’Achorutes marilimus, de tous les âges, vieux et jeunes, œufs et dépouilles laissées pendant la mue, Soit au Havre, soit à Arromanches, cet insecte est excessivement com- mun, Il est très facile à trouver à la marée basse, dans les conditions suivantes : 1° En cherchant dans les fentes des rochers que la mer laisse à décou- vert, au pied des falaises, et en faisant éclater la pierre au moyen d’un ciseau à froid, ou d’une lame de fer, introduit dans les fissures, on voit les Achorutes maritimes rassemblées en grand nombre. Elles sont les compagnes habituelles des Micralymma, mais elles sont bien plus ré- pandues partout. En même temps qu'on trouve les Achorutes adultes et d’un beau bleu ardoisé, on en voit aussi de très petites, qu’on doit considérer comme les larves des premières, et dont le tégument est blanchâtre ou jaunâtre. On remarque encore les œufs, gros et jaunes, disposés en plaques, ou en petits monceaux, et enfin des trainées blanches ayant l'aspect d’un my- celium, et qui ne sont autre chose que les enveloppes cutanées, ou les dépouilles formées par la peau ratatinée et déposée à chaque mue par ces insectes. Les Achorutes mangent évidemment des petits Mollusques, si abondants sur les rochers submergés à la marée haute, car lorsque j'écrasais un de ces Mollusques pendant mes chasses, je voyais, au bout de cinq ou six minutes, un bon nombre d’Achorutes qui se réunissaient sur cette proie, et, par ce moyen, je pouvais en prendre jusqu’à une douzaine à la lois. 2 Auprès des fissures ou des fentes des roches, on trouve ordinaire- ment des Achorules, marchant lentement, en appuyant alternativement leurs antennes pour palper le sol sur lequel elles s’avancent. Toutes celles qui sortent de leurs retraites sont des individus ardoisés ou d’une teinte foncée. 3° En fouillant et en cherchant dans les plantes marines déposées sur. le rivage où le flot les a rejetées, on trouve encore des Achorutes, mais en moindre quantité qu'au bord des fissures des roches, et surtout que dans les fissures ou fentes profondes et argileuses, leur gite ha- bituel. L'humidité est absolument nécessaire à ces insectes pour l'entretien de (1) Annales de 1863, Bull., p. XXxXvI. 708 AI. LABOULBÈNE. la vie; placés dans un air sec, ils succombent rapidement. L'air chargé de vapeur d’eau et l'atmosphère saline, voilà les conditions de leur exis- tence. J'ai pu conserver, pendant plusieurs semaines, un grand nombre de ces animaux placés dans des tubes de verre avec des plantes marines ; je les ai gardés ainsi à Paris pendant 22 jours au maximum. Les Acho- rutes se rassemblaient en grand nombre contre le bouchon ou sur un point de la paroi des tubes de verre. Quand j'avais jeté ces insectes dans l'eau de mer ou l’eau douce, ils n'étaient nullement mouillés, ils surna- geaient aussitôt et marchaient assez vite à la surface du liquide. Loin de s’éviter les uns les autres, ils ne tardaient pas à se joindre, à s’agglomé- rer et à former un petit rassemblement très pressé. La Poduride que j'ai observée au Havre et sur les côtes du Calvados appartient-elle à la même espèce que celle découverte par M. Guérin-Mé- neville au Tréport? Je n'ai point exploré cette dernière localité; mais, pour éviter la création d’un nom spécifique nouveau, j'ai conservé la dé- signation si caractéristique de maritèma à l'insecte que j'ai pris au Havre et qui est identique avec celui des côtes du Calvados. I. Description de l'ANURIDA MARITIMA. Plumbea, velutine cœrulescens, albido pilosa; stemmatibus quinque, nigris ; larsis albicantibus. Longitudo bis tertiam lineæ partem usque ad lineam æquat, aut paullulo eæcedit (4 3/4 à 2 millimètres 4; 2 à 2 1/4 et 2 14/2 millim. 9). Habitat in saxosis Oceant littoribus, æstu decedente ambulans (Havre, Calvados, etc.). — Vulgarissima. Corps d'une teinte ardoisée, avec des reflets bleuâtres et d’un aspect velouté (planche 44, fig. 1). Le dessous parfois d’une teinte plus claire, avec un fond un peu rougeâtre ou jaunâtre. Tête triangulaire avec une partie élevée, irrégulièrement polygonale, si- tuée en avant et donnant attache aux antennes sur les côtés; un pli trans- versal en arrière, et sur lequel se rendent deux sillons perpendiculaires (fig. 2 et 4); Antennes épaisses, courtes et enchâssées à leur base dans un repli du tégument ; composées de quatre articles à peu près d’égale iongueur, le premier le plus épais ; le quatrième, petit, arrondi à l’extré- milé, mais n'étant pas très petit (fig, à et 10). Feux formés de chaque Recherches sur l'Anurida maritima. 709 côlé par cinq stemmales ou cornées lisses, distantes et disposées suivant la figure 6 qui les représente pour le côlé droit. En avant des yeux un organe anlé-oculaire Où pro-stemmatique, composé chez l’adulte de sept espaces ovoides, arrondis, très noirs, entourés chacun d’une fine ligne claire, et laissant à leur centre commun une partie claire ; à leur sommet interne, après avoir enlevé la teinte pigmentaire noire, on remarque un petit cercle clair et arrondi (fig. 7 et 8). Bouche fortement armée, constituée par un labre arrondi, des mandi- bules, des màchoires, et une lèvre inférieure (fig. 12). Ouverture buccale w’offrant point de saillies particulières. HMandibules paraissant agir latérale- ment, mais profondément cachées dans la bouche, ayant une base en forme d’anneau allongé, et un sommet large et fortement denté (fig. 44). Mâchoires pouvant sortir séparement de la cavité buccale, à mouvements dirigés d’arrière en avant, formées d’une base composée de trois articles, dont l’interne s'appuie sur la lèvre, dont l’externe s'articule avec une pièce falciforme et denticulée (fig. 10). Lèvre inférieure difficile à voir, membraneuse, composée de deux lobes, entre lesquels on aperçoit une languette en forme de V irrégulier (fig. 13). Menton charnu fermant la bouche en dessous, à la manière du labre, en dessus. Thorax constitué par trois segmerts; prothorax très étroit (fig. 2, 3 et 4); métathorax le plus grand des segments thoraciques. Chaque seg- ment porte en dessous une paire de pattes; chacune de celles-ci, formée par cinq parties : une hanche courte, grosse, charnue, appliquée contre le corps ; une cuisse ou fémur ; une jambe ou tibia; et un tarse d’un seul article, constitué par un crochet recourbé, pointu, lisse sur les bords (fig. 14 et 45). Abdomen paraissant composé de six segments tant en dessus qu’en dessous ; le quatrième demi-segment le plus grand en dessus et plus grand encore en dessous. En dessus, les segments offrent tous des plis latéraux, et d’autres transversaux en avantet en arrière de chaque seg- ment (fig. 1, 2 et 4); on trouve aussi des poils variables de longueur et irréguliers, sur les côtés, en dessus et en dessous du corps ; cependant quatre séries, deux de chaque côté, de poils égaux et plus grands existent sur le dessus des segments. En dessous, le premier segment présente sur la ligne médiane une fente longitudinale disposée en boutonnière, el bordée par deux lèvres latéreles, accolées et fort épaisses (fig. 3 et A). Le cinquième segment est profondément échancré en arrière. On ne trouve aucun vestige d'appareil saltatoire, de fourche ou de repli articulé, sur aucun segment (lig. 3). L'OEuf est arrondi, très gros par rapport au volume de linsecte adulte, © Série, TOME IV. l5 710 Ar. LABOULPÈNE. à peu près régulièrement arrondi, non ovoïde avec une extrémité plus petite. Couleur d’un beau jaune de soufre (fig. 49). L'insecte très jeune est blanchâtre, très petit ; les jeunes sont jaunâtres ou orangés; les dépouilles des mues dun blanc mat et ratatinées ou plissées sur elles-mêmes. La grandeur des individus les plus petits est de trois quarts de mil- limètre au plus; les jeunes colorés en jaune ont de trois quarts de millimètre à un millimètre entier; ceux qui ont la couleur ardoisée bleuâtre, mais encore privés d'organes génitaux internes, atteignent un millimètre et demi. Les adultes, que je regarde comme des mâles, ont un millimètre trois quarts à deux millimètres; enfin les femelles attei- gnent de deux millimètres jusqu'à deux millimètres et demi. Examinons présentement les caractères spéciaux que nous offre cet insecte dans les diverses parties du corps, comparons-les à ceux des espèces voisines ; nous serons alors en mesure de les apprécier à leur valeur, et de placer cette Poduride dans le genre qui lui convient le mieux. Le corps, avons-nous dit, offre un aspect velouté et d’une teinte ardoisée à reflets bleus. Le tégument est par lui-même incolore, et la coloration est due à un pigment déposé dans l’intérieur du corps sur la face interne de la peau. Ce pigment est granuleux, un peu moins abon- dant en dessous qu'en dessus; c’est à son absence qu'est due la teinte blanchâtre ou jaunâtre des plis inter-segmentaires, et à sa quantité moindre que les tarses doivent leur coloration moins foncée. Les très jeunes insectes n’ont pas de pigment, et les viscères blanchâtres sont aperçus librement à travers la peau ; les individus plus âgés sont jaunâtres où d’un jaune orangé. Cette couleur provient de nombreuses gouttelettes de matière grasse, ayant une belle teinte jaune ou crangée, gouttelettes répandues dans tout l’intérieur du corps, et formant le tissu adipeux splanchnique. Le tégument est très finement grenu à la surface extérieure ; la figure 8 représente celle disposition. Pour bien voir ce détail de structure, il est indispensable d'enlever le pigment interne. On y parvient en écrasant insecte, et en pressant le corps pour chasser les viscères, puis en lavant la dépouille à grande eau. Les dépouilles des mues sont très favorables pour étudier ces fines élévations arrondies ou ces granulations du tégument. On peut voir les ocelles à la lumière réfléchie et avec une forte loupe, mais on les reconnait bien mieux avec le microscope, après avoir vidé la Recherches sur l'Anurida maritimu. 711 tèle aplatie entre deux lames de verre, et on apprécie seulement alors la disposition du singulier organe que j'appelle pro-stemmatique ou anté- oculaire. Cet organe est formé par des espaces colorés tels que les repré- sente la figure 7; leur couleur est très noire. Le nombre des cercles rap- prochés varie de 7 à 8, le plus ordinairement il y en a 7, mais je dois noter que j'en ai trouvé parfois 8 d’un côté et 7 de l’autre. Sur les jeunes individus, la disposition est très curieuse, la figure 9 en donne une idée ; il existe alors 22 à 24 espaces comprimés et serrés les uns contre les autres, avec un espace central libre ; le tout rappelle la forme du fruit chez les plantes malvacées indigènes, entre autres les Malva et les Althæa. Quelque soin que j'aie mis à chercher si du point central il naissait un poil allongé ou toute autre production dermique, je dois dire que je n’en ai point trouvé. On ne peut se dissimuler, toutefois, que cet organe anté- oculaire ressemble beaucoup à ceux que M. Nicolet a décrits, et figurés dans ses belles Recherches sur les Podurelles (1), et qui, placés sous la peau, servent de base aux gros poils qui se trouvent sur PAnoura lubercu- lata (Achorutes tuberculatus NicoLer, olim). M. Nicolet ignore complé- tement, dit-il, l'usage de ces organes; je me borne à faire remarquer que je n’aipas trouvé de poil quien partit; de plus, que le nombre des cercles est variable ayec l’âge; enfin, que l’organe que je fais connaître n’est point sous-cutané. La comparaison des dessins de M. Nicolet avec les miens fera comprendre toutes ces différences. Le résultat le plus facile à obtenir dans l'étude de PA. maritima esl la mise en évidence d'organes buccaux. Dès mes premières recherches, j'avais vu les insectes de différents âges émettre par l'orifice buccal, tantôt une, tantôt deux pointes, qu'ils faisaient mouvoir avec rapidité. De ces pointes aiguës à la bouche tout à fait inerme, ou formée seulement par une ouverture située à l'extrémité d’une trompe conique, bouche qui caractérise ce genre Anoura, il y avait bien loin (2). Mais si lexistence de ces parties saillantes est très facile à constater, il n’en est point ainsi du reste de lappareil buecal. Il faut employer la dissection et surtout prendre des individus adultes et d’autres jeunes, leur écraser rapi- dersent la tête, vider celle-ci du pigment interne, faire agir un liquide alcalin, l’eau distillée chargée de soude ou de potasse; et alors, après avoir sacrifié un grand nombre d'individus, on acquiert la certitude que (1) H. Nicozer, Recherches pour servir à l'histoire naturelle des Podurelles, p. 24, pl. 2, fig. 14 et 15 (In Neuen Denkschriften der allgem. Sweizerischen Ge-— sellschaft für die gesammiten Naturwissenschaften, Neufchatel, Band VI, 1842, — Le lirage à part est daté de 1841). ‘2) Annales de la Société entomologique de France, 1847, p. 386. 749 Ar. LAPBOULPBÈNE. non seulement la bouche de PA. maritima n'est pas inerme, mais qu'elle est très compliquée. En définitive, on trouve des mandibules (fig. 11), des mâchoires que je regarde comme telles à cause de leurs connexions (fig. 10), une lèvre pourvue d’une languette (fig. 13). Cette dernière ne devient nettement visible qu'après avoir fait sortir au dehors les organes internes buccaux dans une préparation heureuse et après les avoir fait baigner dans une solution alcaline, en faisant pénétrer le liquide entre les deux lames de verre. Les espèces voisines du genre Anoura ont-elles la bouche cons- tituée de même? je l’ignore; des recherches ultérieures décideront ; Yappelle l'attention sur les différences que j'observe entre la bouche des Podurelles, représentée par M. Nicolet (loc. cit., pl. 4, fig. 5, 8), et celle de mon insecte. Le premier segment abdominal présente chez tous les individus en dessous une ouverture longitudinale. En plaçant l'insecte de côté et en l’imprégnant d’une solution alcaline de potasse, on voit les bords de la lente médiane se gonfler et prendre une teinte rosée. On s’assure ainsi qu'il y à en cet endroit un pertuis à deux lèvres. Je n’en ai point vu sortir d’organe allongé pareil à celui des Smynthurus, ni même le cylindre blanchâtre signalé par M. Waga chez l’Achorutes bielanensis (4). Notre insecte est dépourvu par conséquent du tube gastrique (Bourlet) décrit par M. Nicolet, et dont les fonctions sont encore fort obscures. Le dessous du troisième segment est privé de tout vestige d’appa- reil saltatoire. Il n°y a plus rien qui rappelle les organes si remarquables des Orchesella, Degecria, et ceux des Podura, des véritables Achorutes, ni enfin ceux à l'état vertigiaire des Anurophorus (2). Les poils qui revêtent le corps de notre insecte sont blanchätres et peu allongés. Les uns, plus courts, sont placés sans ordre ; mais deux séries de poils plus grands sont disposées sur les segments thoraciques et abdo- minaux (fig. 2). I y aurait à la fois chez VA. marilima la disposition des poils épars, réunie à celle des poils sériaux, si bien figurées toutes deux par M. Nicolet (loc, cil., pl. 4", fig. 8 et 9) dans les Achorutes murorum (Podura similata Nicozer, olim), et l’Anurophorus ambulans (A. fime- larius NiCOLET, olim). (Voyez pour la synonymie nos Annales de 1847, p. 377 et 384.) il n’a été impossible de distinguer sûrement, et à l’aide de caractères (4) WaGa, Descriplion d'un Insecte aptère qui se trouve en quantité aux environs de Varsovie {Ann. Soc. ent. France, 1847, p. 267). (2) Nicoser, loc. cit., pl. 3, fig. 10-18, 1841. Recherches sur L'Anurida maritimu. 715 extérieurs précis, les males des femelles, Jai compris et longtemps par- tagé les hésitations que M. Nicolet à exprimées à ce sujet (loc. cit, p. 42 et 44). Je me contente de dire ici que les individus les moins grands sont presque toujours des mâles, mais on ne peut avoir de certitude qu’en ouvrant leur abdomen. Avant d'aborder la constitution anatomique de notre insecte, nous devons maintenant à l’aide des caractères fournis par l'extérieur du corps décider à quel genre il appartient. La tâche n’est point exempte de diffi- cultés. En prenant pour guide le dernier travail de M. Nicolet sur la classi- fication des Thysanures (Annales de 1847, p. 383), nous devons néces- sairement nous restreindre au groupe des Lépurelles. La vraie Podura aquatica et les vrais Achorules de Templeton auxquels il ressemble ont un appareil saltatoire très reconnaissable et du reste sautent fort bien. Les Lipurelles comprennent les deux genres Anurophorus et Anoura. Les premiers ont un organe saltatoire rudimentaire et impropre au saut, leur bouche est armée, l'organe rétractile du ventre existe, mais il est court. Tous ces caractères, à part la complication buccale, manquent chez notre insecte. Je ne m’arrête ni au nombre des ocelles, ni à la forme des antennes qui sont variables d’espèce à espèce, et par conséquent n’ont pas de valeur générique. Les Anoura indiquées seulement par M. Gervais (4), mais caractérisées par M, Nicolet, auraient quatre ocelles de chaque côté de la tête et la bouche inerme. Notre insecte à cinq stemmates et surtout la bouche fortement armée. De plus, les Anoures sont solitaires, les femelles pondent des œufs isolés sur plusieurs points différents, et ne les réunissent jamais comme les Achorutes. Or notre Poduride est émi- nemment sociale et pond ses œufs en les réunissant en grand nombre. On voit donc que nous sommes obligés de faire une coupe générique pour notre insecte qui ne peut rentrer dans aucun des groupes établis. Je propose de former pour lui le genre Anurida, qui rappelle sa ressem- blance avec les Anour«. (1) Annales de la Sociéte entomologique de France, 1842, Bull,, p, XLVIE, € Histoire naturelle des Insectes Aptères, L. I, p. 442, 18414. 714 AL. LABOULBÈNE. Genre ANURIDA: (Anoura de « privalif, ovpx, queue, appareil du saut, el des, orme, aspect.) Corps allongé, un peu dilaté en arriere, peu velu et non pourvu de gros mamelons. Antennes de quatre articles à peu près égaux, plus courtes que la têle. Slemmates visibles, au nombre de cinq. Bouche pourvue de mandibules el de mâchoires. Pas d’organe rétractile abdominal. Pas d’or- gane saltatoire ni de rainure ventrale. Pattes courtes, terminées par un seul ongle. Tels sont les caractères du genre qui me parait devoir être élabli pour l'espèce remarquable qui la première vient v prendre place, et dont Pana- Lomie viscérale va nous offrir des particularités aussi curieuses qu’'inat- tendues. IL Anatomie de l'ANURIDA MARITIMA, IL est très difficile d'étudier les viscères internes ou la splanchnologie de lAnurida; la peau, revêtue de pigment à l’intérieur, ne permet pas de reconnaitre les appareils renfermés dans les cavités du corps ; les très jeunes individus seuls, dépourvus de pigment, laissent apercevoir par transparence l’aspect du tube digestif ; mais comme ils n’ont point encore d'organes génitaux développés, ces derniers organes ne peuvent être ap- préciés que sur les adultes et seulement quand les téguments ont été divisés, excisés ou déchirés. Après avoir fixé la tête de lAnuwrida au moyen d’une fine épingle piquée sur une plaque de liége, et avoir de même immobilisé le train pos- térieur du corps, il convient de pratiquer une section latérale des tégu- ments soit avec de fins ciseaux, ou avec une lancette bien coupante, ou une aiguille à cataracte. J'ai pu aussi, en tenant l'insecte avec les doigts, enlever d’un coup de ciseaux un lambeau tantôt dorsal, tantôt ventral. D’autres fois, il convient mieux d’arracher la tête pour avoir le’ tube digestif qui reste attaché dans une assez grande étendue. Au contraire, en arrachant lextrémilé abdominale, on amène les organes génitaux, Mais je dois noter que c’est à travers des difficultés persistantes qu’on Recherches sur CAnurida marilima. 745 parvient à Saisir la configuration des organes internes; l’insecte par la mol- lesse des parties du corps, la facilité avec laquelle il se rétracte et change de forme, soumet la patience de l'investigateur à de rudes épreuves. Enfin l’immersion des organes dans de l'eau pure ou dans d’autres liquides est indispensable pour aider à l'examen microscopique. Je vais exposer successivement le résultat de mes recherches sur les appareils de la digestion, de la reproduction, de la respiration, et enfin sur le système nerveux de l’Anwrida maritima. 1, Appareil digestif. J'ai déjà insisté longuement sur la forme des organes buccaux. A la cavité buccale succède un æsophage grêle, dilaté postérieurement er un jabot (fig. 46). Le ventricule chylifique est très long, la surface en est lisse, non mamelonnée. L'éntestin grêle est très court ; puis on trouve le gros intestin dont la partie supérieure, où cæcum, est dilatée, et l'inférieure ou rectum très courte (fig. 46). Je n’ai point vu de vaisseaux de Malpighi ; à mon avis, ils manquent totalement, je n’en ai aperçu aucun vestige dans les très nombreux insectes que j'ai ouverts, ni sur les jeunes individus que j'ai examinés par transparence. M. Waga (1) avait indiqué la manière dont PAchorutes biclanensis fail sortir de temps en temps, et avec une grande vitesse, les parties intérieures de la bouche. Je me suis assuré que ce sont les mâchoires qui ont ce mou- vement d'avant en arrière. J'ai représenté les pièces que je regarde comme mandibulaires (fig. 41 et 42) telles que les préparations les montrent. Toutefois, je crois que leur position est dérangée, elles sont renversées très probablement dans cet état. Je m'explique difficilement le jeu de ces organes, mais leur existence est incontestable, et ils s’éloignent des man- dibules courtes et très fortement dentées, représentées par M. Nicolet sur une Podurelle qu’il ne fait pas connaître (2). On comprend que lAnurida recherche les petits animaux écrasés, les Mollusques morts; la conformation de sa bouche lui permet de se nourrir de ces animaux, et rend compte de ses instincts carnassiers. De nouvelles investigations, que j'appelle de tous mes vœux, nous apprendront si les vraies Anowra ont une bouche inerme, et consistant seulement en un siphon aspirateur ou si, comme notre insecte, elles sont pourvues d’or- ganes compliqués, mais cachés dans la profondeur d’une cavité buccale. Le tube digestif presque droit, peu contourné, dépassant à peine la (4) WaGa, loc. cit. (Ann. Soc. ent. France, 1842, p. 266). (2) Nrcorer, Recherches pour servir à l'histoire des Podurelles, p.34 el suiv., pl. 4; fig. 6; 7 et,8: 716 Ar. LABOULBÈNE. longueur du corps, indique un insecte carnassier. L'absence des vaisseaux de Malpighi montre une dégradation organique remarquable. On trouve peu d'exemples de cette absence dans la série entomologique ; les Hémip- tères des genres Coccus, Chermes el les Aphidiens ont seuls été trouvés dans le même cas par M. Léon Dufour; M. de Siebold à constaté le manque de ces vaisseaux chez les Strésiptères (1); M. Nicolet a représenté six vaisseaux de Malpighi chez l'Achorutes murorum, qui est sa Podura sémilata olim (2). Je ne puis m'expliquer, chez des insectes aussi voisins que lAch. murorum et l'Anurida maritima, la présence des vaisseaux chez l'un et leur absence chez l’autre ; je me borne à la constater. 2, Appareil de la génération. S'il m'a été impossible de distinguer exté- rieurement les mâles des femelles des Axurida, je n'ai pu, par la dissec- lion, que difficilement reconnaître la forme des organes génitaux internes. J'ai examiné ces insectes à la fin de l'été ou pendant l'automne : aurais-je eu plus de facilité au printemps ? Je signale cette lacune du temps d’ob- servation, en rappelant que M. Nicolet n’a jamais pu parvenir à se rendre compte des organes génitaux des Podurelles. A. Les insectes les plus grands, ayant l'abdomen fort développé et qui après l’incision des téguments offrent des œufs dans la cavité abdomi- nale, sont de toute évidence des femelles. Les œufs se détachent avec une extrême facilité. Jamais ils ne sont très nombreux, 3, 4 ou 5 au plus de chaque côté. Je suis parvenu à voir que chaque œuf est placé dans une très fine membrane d’enveloppe (fig. 18). 11 y a donc là une gaine ovigère à 3, 4 ou 5 loges au plus et terminée par un filament suspenseur réuni à celui du côté opposé. Plusieurs fois jai trouvé, au lieu de l'aspect monili- forme des gaines dû aux œufs superposés, une gaine à loges sessiles et où le jaune de l'œuf, ou vitellus, occupait une place centrale dans chaque loge (voyez la gaîne ovigère gauche sur la figure 48). Les deux gaînes ovigères convergent vers le bas et se réunissent pour former un oviducte ; il ma été impossible de trouver sur celui-ci la moindre trace de poche copulatrice ou de glandes annexées à ce conduit. L’orifice vulvaire s'ouvre après le 6° segment ; il y a entre l’orifice générateur et l’ouverture anale une petite pièce segmentaire ou urite. Point de trace apercevable d’armure génitale. Notre Poduride est bien loin de présenter la complication de l’armure génitale des Tysanoures placées en tête de l’ordre, armure décrite el figurée avec soin par (1) Tu. DE SrE8oLp el H. SrANNIUS, Anatomie comparee, Encyclopédie Rorel, L, Ier, 2e partie, p. 605, note 2, 1850. (2) Nrcozer, loc. cit., pl. 4, fig. 2. Recherches sur l'Anurida maritima. 717 M. Lacaze-Duthiers, dans les Annales des sciences naturelles (Zoologie, 3° série, &. XIX, p. 37, planche 2, fig. 13 et 14, 1853). L'œuf de l'Anurida maritima est gros, d’un beau jaune, tant dans les ovaires que lorsqu'il a été pondu. Aussi cette couleur jaune, jointe à celle du tissu adipeux splanchnique (fig. 20), plus particulièrement jaune chez les femelles, fait-elle penser que les insectes dont les plis intersegmen- laires présentent cette coloration sont des femelles. En écrasant les œufs, on les trouve remplis de globules vitellins de nature graisseuse ; ceux qui sont les plus avancés depuis la ponte renferment de Jeunes Anurida dont les parties principales du corps sont reconnaissables ainsi que les paltes. Ces embryons, après être sortis de l’œuf ouvert, exé- cutent quelques mouvements très lents. d B. Les insectes les plus petits, vivement colorés d’une belle teinte ardoisée bleuâtre, sont presque toujours des mâles. A l'ouverture du corps on voit deux cœcums blanchâtres, de volume variable remplissant la cavité abdominale. Ces deux cœæcums convergent vers l'extrémité du corps; je les regarde comme les testicules (fig. 17). La réunion des deux testicules, dont la surface est un peu aréolaire et comme marbrée, constitue immédiatement un canal déférent sans aucune vésicule séminale annexée ; je n’ai pu voir ni verge, ni aucun organe copu- lateur. L'ouverture sexuelle mâle est placée exactement comme l’ouver- ture génitale de la femelle que j'ai décrite. Enfin, je me suis assuré que les organes de la génération, tant mâles que femelles, n’ont aucune connexion avec l'ouverture siluée sous le premier segment abdominal et dont j'ai parlé en décrivant linsecte (voyez pages 709 et 712). Dans les testicules, je crois avoir vu, mais à deux reprises seulement, des spermatozoïdes ; j'ai regret de ne pas les avoir dessinés. J’ignore com- ment a lieu l’accouplement de l'Anurida marilima. 3. Appareil respiratoire. Jusqu'à présent j'ai pu, quoiqu’avec diMicullé, reconnaître et décrire les divers organes internes des deux grands appareils qui précèdent ; mais j'arrive à une conclusion inattendue et extraordinaire au sujet de l'appareil respiratoire, L’Anurida maritima ne présente aucune lrachée, ni aucune ouverture stégmalique. Je supplie mes collègues de ne pas penser que j'agis à la légère en leur affirmant un fait aussi insolite, J'ai examiné un bien grand nombre d’in- sectes de loutes les tailles ; je suis loujours arrivé au même résultat néga- Lif. Jai envoyé à mon savant maitre et ami, le professeur Charles Robin, 718 AL. LABOULBÈNE. des Anurida vivantes, en le priant de me dire comment étaient faites el disposées les trachées, et cet anatomiste hors ligne, après un examen pro- longé, m'écrivait en 1863 : « Je n'ai pas vu de trachées, je n’en trouve pas de traces ; vous pouvez affirmer qu'elles n’existent point chez cet in- secte. » J'ai prié mon collègue le docteur Grenier, fort incrédule au sujet de l’absence des trachées et surtout des stigmates chez lAnurida, de regarder de près l'insecte vivant et puis de lexaminer éntus et extra. 1 s’est retiré, après une longue séance d'étude, convaincu qu’on ne pouvait les reconnaître. Ainsi, pendant plusieurs années j'ai vainement cherché un tube tra- chéen dans le corps de l’Anurida, et cela sur plusieurs centaines de ces isectes. La difficulté de l’observation est grande sans doute, mais elle n’empêcherait pas de mettre les trachées en évidence. M. Nicolet est par- venu à les voir dans l’Achorutes murorum (Podura similata, olim) (1). J'adjure les anatomistes qui observent au bord de la mer de recher- cher les organes respiratoires de l'Anurida maritima, sans oublier les vaisseaux de Malpighi. h. Appareil de l'innervation. Wine m'a point été difficile de reconnaitre les ganglions nerveux qui composent avec le cerveau l'appareil de linner- vation de notre insecte. Les ganglions sont au nombre de trois, deux tho- raciques, l’autre abdominal, et ce dernier, fort gros, est en rapport avec les fonctions de la reproduction (2). Il me reste, avant de terminer ces recherches sur le curieux insecte que j'ai étudié avec insistance, à parler de Paction que divers liquides exercent sur ses téguments ; le plus souvent cette action est négative : l’'Anurida maritima est certainement l'insecte le plus difficile à mouiller que j'aie vu jusqu'à présent. L'eau douce ou salée n’adhère en aucun point du corps ; l’insecte qu’on cherche à y plonger est entouré d’une grosse bulle d'air, et cela aussi bien sur les pattes ou sur les antennes que sur le dos ou le ventre. La glycérine ne mouille pas ou mouille très peu lPAnuwrida ; Va térébenthine est dans le même cas, ainsi que les vernis à l'essence, L’acide acélique agit peu à peu; l'alcool très rectifié mouille assez bien le corps ; la solu- Lion alcaline de potasse où de soude n’adhère pas de suite, mais l’action (1) Nicoger, loc. cil., p. 47, pl. 3, lig. 3 el 4. (2) Au moment de la correction des épreuves, j'ai connaissance par le dernier Bericht über die Entomologie, publié par M. Gerstaecker, de deux Lravaux ana— lomiques sur les Poduridæ, un de M. J. Lubhock, l’autre de M. E. von Olfers, Je regrelle de n’avoir pu en profiler pendant la rédaction de ce travail. — A. L. Recherches sur L'Anurida maritima. 719 ne larde pas à se manifester. L'éther est de tous les liquides celui qui mouille le mieux le corps de l'insecte. Je ne fais que mentionner la tein- Lure d’iode qui m'a été utile pour reconnaître les parties très pâles de la bouche, mais qui agit trop fortement sur les autres endroits du corps, après un contact assez prolongé. Il me paraît résulter de l'étude qui précède que l'Anurida marilima esl un insecte des plus curieux par son organisation ; c’est le représentant le moins compliqué dans ses organes de la famille des Thysanoures. À côté d’une armure buccale inaperçue, il manque de vaisseaux de Malpighi; ses trachées et ses stigmates sont invisibles; il est doué d’un tégument imperméable à la plupart des liquides qui s'attachent si rapidement au corps des autres insectes. J'ai expliqué jadis (Annales de 1849, p. 28) le mode de respiration des insectes sous-marins, et M. Coquerel à vérifié l'exactitude de mes prévisions ; mais en présence de lAnurida sans trachées et sans stigmales, je suis très embarrassé et réduit à admettre la respiration par la peau, où par l'enveloppe cutanée. Il y aurait encore bien des suppositions à faire et toute une théorie à établir sur le curieux animal dont j'ai essayé de faire connaitre l'organisme ; mais Je crois devoir m'arrêter ici, car j'aurais peur de me faire dire : assez d'hypothèses ; contentez-vous de nous exposer ce que vous avez observé. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE 11. Fig. 4. Anurida maritima fort grossie, el, à côté d'elle, mesure de sa longueur naturelle. 2. Le même insecte, encore plus grossi et vu en dessus. 9. Le même, vu en dessous. h. Le même, vu de profil. ». Antenne très grossie, ainsi que toutes les figures suivantes. 6. Ocelles du côté droit ; on voit tout à fait en avant l'organe pro- stemmatique. 7. Organe prostemmatique ou antéoculaire dessiné sur l’insecte adulte, ayant le pigment sous-cutané. 5. Le même organe après l'enlèvement du pigment ; on trouve en dessous, à droite, la cornée d’un stemmate. 720 Fig. 9. 10. 18. AË. LABOULBÈNE. — Recherches sur l'Anurida maritimr. Organe prostemmatique d’une Anwrida maritima très jeune. Tête de linsecte adulte, pour montrer la disposition des deux mächoires et la manière dont elles peuvent se mouvoir isolé- ment, d’arrière en avant. Mandibule détachée et isolée. Ensemble de l'appareil buccal extrêmement grossi ; on aperçoit en dehors les màchoires, puis les deux mandibules, et au milieu la lèvre inférieure. . Lèvre avec sa languette ayant la forme d’un V irrégulier. Une des pattes de l’Anurida maritima. Extrémité terminale de la jambe, et crochet unique représentant le tarse, extrèmement grossis. Appareil digestif de l’Anurida maritima. OEsophage court, dilaté en un jabot à la partie postérieure. Ventricule chylifique lisse, suivi d’un intestin grêle très court, puis d’un cœcum assez volumineux, enfin du rectum. . Appareil générateur 4 du même insecte, vu en dessus. Il consiste en deux gros cœcums blanchâtres. Appareil générateur 9, représenté en dessous. On voit dans l’une des gaines ovigères quatre œufs de volume différent el arrondis, enveloppés d’une fine membrane terminée elle-même par un filament suspenseur. L'autre gaine renferme des loges sessiles et des vitellus espacés. OEuf de lAnurida maritimu. Granulations composant le corps graisseux splanchnique, vues à un fort grossissement. QUELQUES REMARQUES SUR LES MUES DE DIVERSES ARANÉIDES et particulièrement sur celles de la MYGALE BICOLOR et de la SEGESTRIA FLORENTINA, Par M. H. LUCAS. (Séance du 11 Mai 1864.) M. A. Deyrolle ayant bien voulu me communiquer la dépouille d’une Mygale bicolor qui venait de muer, et qu’il a montrée à la Société dans la séance du 27 avril, voici les remarques auxquelles j'ai été conduit en étu- diant cette enveloppe abandonnée. Je dois dire que depuis longtemps j'avais déjà observé les mues de quelques Aranéides, particulièrement celle de la Segestria florentina que j'ai élevée en captivité pendant plusieurs années, celles du Pholcus 5ha- langioides et de la T'egenaria domestica qui fréquentent et se plaisent dans nos habitations ; mais comme les dépouilles laissées par ces diverses espèces étaient souvent très incomplètes ou mutilées, javais remis à une autre époque cette étude qui, je l’avoue, avait toujours fixé mon attention d’une manière toute particulière. J'ai eu à diverses reprises à ma disposition des Mygales vivantes, parti- culièrement celle que j'ai décrite sous le nom de Mygale bicolor Luc., Ann. de la Société Entom., 3° série, Bullet., p. cvirr, mâle (1859) (1), et que j'ai nourries et conservées pendant un certain laps de temps. J'ai même encore en ma possession un individu femelle (2), remarquable par (1) Ann. de la Soc. Ent. de Fr., 4e série, t. IV, p. 667, femelle (1864). (2) Désirant que cette Mygale fût placée dans des conditions hygiéniques voulues, c’est-à-dire dans une température saturée d'humidité, élevée el toujours égale, je la confiai à la ménagerie des Reptiles. Dernièrement (10 mai) une dépouille de cette espèce m’a été apportée, et, en l’examinant, j'ai été porté à penser, à cause de l’état de dessiccation dans lequel elle se trouvait, qu’il y avait bien une quinzaine de jours 799 H. LuCAS. sa grande taille et dans un état de santé qui ne laisse rien à désirer, si j'en juge par ses mouvements brusques et saccadés, et la promptitude avec laquelle elie s'empare actuellement des divers insectes qui lui sont donnés pour. nourriture. Mais je n’ai pas encore eu, jusqu'à présent, la bonne fortune de voir muer cette belle et grande espèce qui provient de Bahia, et que je dois à l’extrème obligeance de M. Williams. La communication faite à la Société par M. Deyrolle d’une Mygale d'un âge moins avancé appartenant à cette espèce qui vient de muer, et le don qu’il m'a fait de sa dépouille, m’ayant fourni tous les matériaux nécessaires pour compléter ce que j'avais préalablement observé, je n'ai pas hésité à reprendre mon étude sur les mues des Aranéides, que j'avais interrompue faute d'exemples complets, mais non abandonnée. Quand on jette les yeux sur la dépouille laissée par cette grande Ara- néide, et qui n'est autre chose que son enveloppe épidermique, ce qui frappe à la première vue c’est la régularité, et je pourrais mème dire la netteté avec laquelle les régions céphalothoracique et abdominale sont délachées. Lorsqu'on observe une Segestria florentina sur le point de muer, on voit que les premières pièces qui se rompent, ou plutôt qui cèdent aux efforts de l’Aranéide, sont celles que je viens de signaler. En effet, lors- qu’on suit une Aranéide en train de muer, on voit sur les parties qui sont en forme de crête que le tissu flexible membraneux plus ou moins exten- sible qui lie le bouclier céphalothoracique à la cage du même nom, ainsi que celle qui réunit la partie supérieure abdominale à la partie inférieure, se distend et finit ensuite par céder aux efforts de l’Aranéide. Une fois ces deux grandes pièces rendues indépendantes de celles auxquelles elles étaient fixées, l'enveloppe abdominale inférieure se détache aussi peu à peu, la membrane fine et transparente qui revêt les organes respiratoires finit également par céder; puis, on voit les filières abandonner leur an- cienne enveloppe, et en sortir molles et sans consistance aucune comme d’un fourreau. Gette période de la mue, toujours extrêmement laborieuse, demande un temps assez grand à l'Aranéide soumise à une épreuve si que cette Mygale avait subi sa mue. Je l’ai observée immédiatement, et je me suis aperçu qu’elle avait sensiblement grossi; je dirai aussi, qu'en poussant plus loin mes investigations, j'ai remarqué que la couleur noire de velours de la partie infé- rieure de son corps et de ses organes lomocoteurs était très foncée, et que les poils présentés par les pattes-mâchoires, les patles-ambulatoires, tout l'abdomen en des- sus et les côtés latéraux étaient beaucoup plus allongés et d’une teinte rongeâtre bien plus forlement accusée. Enfin il était facile de voir par ses couleurs vives el nelte- ment tranchées, sa taille manifestement augmentée et surtout par la fraicheur de sa robe, qu’elle avait subi une mue toute récente. Sur les mues de la Mygale bicolor et de la Segestria florentina. 728 difficile ; mais ce travail une fois achevé, on voit successivement sortir de leurs enveloppes la région buccale, les antennes-pinces ou les mandi- bules, les palpes ou pattes-mâchoires, puis les organes locomoteurs, et pen- dant l'extraction de ces divers organes qui se fait toujours plus ou moins lentement, l'ancienne enveloppe sternale se détache. L’Aranéide alors libre abandonne son ancienne enveloppe épidermique, et très affaiblie par ce changement de peau, molle au toucher, et ne pouvant opposer dans cet, élat la moindre résistance, elle se traîne lentement et péniblement, et ce n'est qu'après un certain nombre de jours (6 à 8), qu'elle reprend sa vigueur et sa vivacité. Quand une Aranéide sent l'approche de la mue, elle devient inquiète et moins agile, elle se prépare à passer ce moment toujours critique par un jeûne plus ou moins prolongé ; et si elle ne se trouve pas placée dans les conditions voulues pour effectuer sa mue, elle ne tarde pas à périr. Aussi, pour être libres dans tous leurs mouvements, c’est toujours en dehors de leurs habitations que les Aranéides que j'ai observées opérèrent leurs mues ; aussi est-ce toujours dans le voisinage de leurs toiles ou de leurs tubes que l’on rencontre les anciennes dépouilles de la Segestria floren- téna, de la Tegenaria domestica et du Pholcus phalangioides. Si maintenant on étudie l'enveloppe abandonnée, je puis dire que lon a sous les yeux une image exacte de ce que doit être le système tégu- wmentaire, car on distingue parfaitement toutes les pièces qui constituent la cage thoracique. Ges pièces sont de consistance cornée, tandis que enveloppe de l'abdomen, presque molle, ne donne qu'une image impar- faite de cet organe, à cause de l’état recoquillé dans lequel se trouve la partie épidermique de l'abdomen, lorsque l'Aranéide vient de muer. Quand on cherche à connaître la constitution de la membrane céphalo- thoracique, on remarque que toute la paroi supérieure du corps jus- qu'à l’origine de Pabdomen est formée dune seule pièce désignée sous le nom de bouclier thoracique. Les yeux eplacés sur l’éminence antérieure de ce bouclier sont très constatables par la présence d’une membrane fine, transparente, qui représente la position que ces organes occupent sur le bouclier, Les chélicères, mandibules ou antennes-pinces ont, comme on le sait, dans ce genre un développement très considérable, Si on recherche ces appendices dans l’ancienne enveloppe, on distingue très nettement les antennes-pinces qui n’ont point changé de couleur (1), ainsi que le cro- (1) On peut dire que de toutes les parties épidermiques abandonnées par la Mygale bicolor, l'enveloppe des antennes-pinces où mandibules et des crochets, est celle qui présente le plus d'épaisseur el qui résiste aussi le plus au toucher. I est eerlain 72/ H. LucAS. chet et la gouttière dans laquelle cet organe vulnérant est reçu. On aper- çcoit aussi les épines fortes et aiguës ainsi que les poils raides qui limi- tent cette gouttière de chaque côté. Si, à l’aide de la loupe, on étudie l'extrémité du crochet, on distingue parfaitement la fente presque imper- ceptible destinée à livrer passage à la liqueur vénéneuse, dont la fonction principale est d’engourdir où de chloroformer les animaux dont cette grande espèce fait sa nourriture, Les appendices de la bouche sont parfaitement distincts ainsi que les pièces sternales au nombre de deux, et les hanches ou coxopodites qui contribuent, pour une part très notable, à former la paroi de la cage céphalo-thoracique. On sait que les appendices thoraciques, au nombre de cinq paires, se distinguent toujours en pattes-mâchoires et en patles-am- bulatoires. Les premières, moins volumineuses, ont la même situation avancée sur les côtés de la bouche : ce sont ces organes auxquels les entomologistes ont donné le nom de palpe. Leurs divisions, restées intactes dans la dépouille, sont la hanche ou coxopodite, le trochanter ou basipodite, la cuisse ou méropodite et la jambe, sont semblables à celles des pattes-ambulatoires; il n’y a guère que le tarse qui diffère, car cet organe n’est composé que d’un seul article dans les pattes-mâchoires ou palpes. L’enveloppe des pattes-ambulatoires étant aussi restée intacte, ce que je viens de dire au sujet des pattes-mâchoires peut parfaitement s'appliquer aux pattes-ambulatoires, qui ne diffèrent des premières que parce qu'elles sont plus développées, et que la griffe ou le tarse est au contraire composé de deux articles. En considérant la partie interne de la cage thoracique sur cette dépouille, on voit que, malgré le développement du sternum, les hanches où coxopodites des quatre paires de pattes-am- bulatoires forment encore une grande partie de la région inférieure de la cage thoracique. Pour peu qu'on examine la formation interne de la cage thoracique chez cette grande Aranéide, on remarque qu’elle est extrêmement simple; en effet, on n’aperçoit à l'intérieur aucune trace de ces lames solides dési- gnées par M. E. Blanchard sous le nom d’endosternaux ; les surfaces aussi que la couleur présentée par les mandibules ou antennes-pinces est due non pas au derme ou enveloppe sous-jacente, mais bien à l’épiderme. C’est en étu- diant des dépouilles épidermiques de ces Aranéides, particulièrement celles de la Segestria florentina, que nous avons été conduits, M. Blanchard et moi, à constater ce fait curieux. En effet, on sait que les antennes-pinces, dans la Segestria floren- tina, sont d’un beau vert métallique brillant. Or, si on observe la dépouille de ces organes, on remarque que cette couleur métallique a persisté, tandis qu'ils sont d’un blanc testacé sur l’Aranéide venant de muer, et ce n’est que cinq ou six jours après que la couleur métallique verte commence à se montrer, Sur les mues de la Mygale bicolor el de La Segestria florentina. 795 pour les attaches des muscles doivent être fournies principalement par les parois latérales des articles basilaires des pattes-mâchoires ou palpes et des pattes-ambulatoires, qui s'élèvent verticalement et avec une régu- larité parfaite, sans former de ces lames apodémiques plus ou moins déta- chées, comme cela a été parfaitement constaté par M. E. Blanchard dans les Scorpionides de la famille des Pédipalpes. J'ai retrouvé aussi dans les pattes-mächoires ou palpes et les pattes-ambulatoires les poils fins et serrés, et les poils longs et assez raides, épars ou disposés en séries longi- tudinales. À la face inférieure du dernier article du tarse seulement, j'ai encore retrouvé les poils ciliés comme des plumules, et tellement serrés qu'ils constituent un véritable feutrage, une espèce de velours, On sait que c’est parmi ces poils densément placés que les ongles rétractiles, chez ces grandes Aranéides, viennent se retirer et se cacher complétement; il m'a été facile de reconnaître la membrane du pédicule qui fixe l’abdo- men au céphalothorax, et que j’ai trouvée rompue seulement sur la partie supérieure. J'ai pu étudier l'enveloppe abdominale, qui doit être d’un tissu homogène dans toute son étendue; sur les parties latérales, cet épiderme est beaucoup plus mince que sur ses faces dorsale et ventrale, et d’après cela l'enveloppe doit ressembler aux parties molles du dermo- squelette qui unissent les différentes pièces solides du céphalothorax et des appendices. J'ai pu constater parfaitement aussi la présence de deux paires de fentes transversales, garnies d’un mince rebord et revêtues d’une membrane fine et transparente ; on sait que ces ouvertures sont les organes de la respiration ou stigmates. Il na été également possible de voir, entre celles de la première paire, c’est-à-dire sur la ligne médiane du corps, une petite ouverture qui est l’orifice des organes de la géné- ration. Les filières, dont celles de la seconde paire font saillie à l’extrémité du corps sous l'apparence de deux longs tuyaux, sont restées intactes, et j'ai pu distinguer celles de la première paire désignées sous le nom de tubes-filières et qui sont d’une brièveté extrème; en effet, quand on observe l'enveloppe épidermique de ces organes, on voit qu’ils ressemblent à des tubes, et qu'ils sont ordinairement cachés par les poils dont ils sont entourés. Enfin, je terminerai ces quelques observations en faisant re- marquer que si on étudie par transparence l'enveloppe épidermique du squelette tégumentaire sur cette dépouille, on s'aperçoit que toutes les pièces solides de ce système sont unies entre elles par un tissu flexible qui permet aux parois du corps de se distendre, et donne aux différents articles des appendices la faculté de se dresser ou de se plier les uns sur les autres. L° Série, TOME IV. 16 726 H. Lucas. — Sur les mues de la M. bicolor et de La S. florentina. C'est au moyen de ce tissu, plus où moins extensible en forme de ban- delette, que le bouclier céphalo-thoracique est maintenu aux parties infé- rieures du céphalothorax ; on voit également dans l’ancienne dépouille par transparence que larticulation de chaque pièce du système appen- diculaire est occupée par ce même tissu sur un espace plus ou moins considérable suivant l'intervalle plus ou moins grand qui sépare les pièces solides. Dans l’énumération que je viens de faire des diverses pièces qui cons- tituent la cage thoracique, les pattes-mâchoires et les pattes-ambulatoires, j'ai suivi la nomenclature adoptée par M. E. Blanchard, qui déjà bien avant moi avait fait connaître le système tégumentaire du squelette des Aranéides, particulièrement chez le Mygale Blondit et là Segestria flo- rentin«. Les entoruologistes qui voudront connaître ce système tégumentaire d’une manière plus complète et plus approfondie peuvent consulter le travail de M. E. Blanchard ayant pour titre : l'Organisation du Règne animal (Arachnides). QUELQUES MOTS SUR le Cocon, les Œufs et le Mile de la SATURNIA BAUHINIEÆ, LÉPIDOPTÈRE DE LA SECTION DES CHALINOPTÈRES ET DE LA TRIBU DES BOMBYCIENS, Par M. H. LUCAS. (Séance du 26 Octobre 1864.) Ayant eu l’avantage de pouvoir étudier d’éclosion un Chalinoptère mâle et femelle du genre Saturnia, je viens apporter à la Société le fruit de cette petite observation. En même temps, je profiterai de cette circons- tance pour lui faire connaire les cocons, les œufs et le mâle de ce Cha- linoptère qui est encore conservé parmi les Attacus de Linné ou les Saturnia de Schrank, malgré les genres nombreux qui encombrent au- jourd’hui la tribu des Bombyciens. Cette espèce, qui provient du Sénégal et qui est la Saturnia Bauhiniæ Boisd., Guér., Iconogr, du Règn. anim. de Cuvier, Ins., pl. 86, fig. 4 (1844), ou l’Attacus Baumhiria du British Mus., Lep. Heter., part 5, p. 1217, n° 45 (1855), a été obtenue au Muséum de Paris de cocons donnés à cet établissement scientifique par le directeur et conservateur du Musée des colonies, M. Aubry-Lecomte. C’est en juillet que ces cocons, qui déjà avaient commencé à éclore, ont été remis au laboratoire d’Entomologie, et les éclosions continuèrent jusqu’en août inclusivement. Tous, cependant, n’ont pu opérer leur éclosion, car j'en possède quelques-uns dans lesquels j'entends, et sens très distinctement, les mouvements des chrysalides à travers l’enveloppe assez épaisse et dense qui les protége. J'ai essayé de faire accoupler cette espèce, mais j'avoue que mes ten- tatives ont été vaines, ainsi que celles de M. Aubry-Lecomte; j'attribue cet insuccès aux conditions de non-liberté dans lesquelles ont été placés 7928 H. Lucas. ! ces Lépidoptères. Du reste, je n’avais sur cette Saturnia aucune idée de domestication, nom qu’il ne faut pas confondre avec ceux d'introduction et d’acclimatalion. En effet, une espèce introduite n’est pas pour cela domestiquée, et une espèce introduite et domestiquée n’est pas non plus pour cela acclimatée. L’acclimatation, au premier abord, est un nom qui séduit; mais, en réfléchissant sérieusement à toute la valeur de ce mot, je crois que l’acclimatation est plutôt réalisable en théorie qu’en pratique. Je ferai aussi observer, au sujet de cette espèce, que la soie fournie par son cocon est très peu abondante, et que les frais qui seraient faits pour l'éducation de ce Bombycien, dans le cas où il serait insensible aux influences de notre climat, ne pourraient être couverts à cause de sa pau- vreté en matière soyeuse. Du Cocon. (PI. 40, fig. 6.) Le cocon que j'ai examiné égale en longueur 48 millimètres et affecte tout à fait la forme d’un ovale allongé, à extrémité antérieure sensible- ment acuminée avec l'ouverture préalable très peu apparente et garnie de soies plus ou moins entre-croisées; il offre un prolongement, une sorte de pédoncule qui varie pour la longueur: ce pédoncule est déprimé, flexible et vient se placer aux pétales des feuilles du Bauhinia, ou en- tourer une fois, quelquefois même deux fois, par son extrémité, les rameaux de celte plante, auxquels il reste suspendu comme un fruit. A son extrémité, il ne présente pas de boucle parfaitement développée, comme cela se voit dans le cocon de la Saturnia (Antherœa) mylitta ; mais il se termine par un ou deux bourrelets en forme d‘anneau qui embrassent le pétiole ou le rameau sur lequel le cocon (1) est solidement attaché; il est d’un blanc grisàtre, revètu extérieurement d’une soie serrée à laquelle est mélangée une sorte de matière gommeuse, ce qui le rend dur, résis- tant au toucher, et lui donne aussi un aspect brillant. Quand on ouvre cette enveloppe externe, qui est très solide, on aperçoit le cocon propre- ment dit formé d’une soie plus lâche, et d’une couleur tirant un peu sur le roussâtre; il est peu épais, pauvre en matière soyeuse et revêtu intérieurement d’une couche glutineuse, tenace, lisse, roussâtre et d’un aspect vernissé. Ce cocon à ouverture préalable très peu accusée n’appartient pas à la (1) Plusieurs de ces cocons présentaient des ouvertures à leur partie postérieure ; mais ces ouvertures, plus où moins grandes, irrégulièrement arrondies, étaient sans aucun doute accidentelles. Quelques mots sur la Salurnia Bauhiniæ. 729 catégorie des espèces qui ont à leur partie-antérieure un réservoir de liqueur dissolvante pour ramollir la soie du cocon, et permettre ainsi au papillon de se frayer un passage pour en sortir, mais bien à la catégorie de celles qui se réservent une ouverture en repliant la soie sur elle-même pour former le goulot des cocons ouverts. Cette observation de la présence ou de l'absence d’un réservoir est due à M. Guérin-Méneville, qui a consigné cette remarque curieuse dans la Revue et Magasin de Zoologie, p. 444 (1861). Ce cocon rappelle un peu par sa forme et surtout par lappendice qu’il présente celui de la Safurnia (Antheræa) mylitta Drury figurée par M. E. Blanchard, Voyage dans l’Inde de V. Jacquemont, Zool., p. 25, pl 8, fig. 2 (4844), par M. A. Laboulbène, Ann. de la Société Ent. de France, 2e série, t. 10, p. 535, pl 45, n° 4 (1852), et par M. Guérin-Méneville, Revue et Mag. de Zool., 2° série, t. 7, pl. 6, fig. 2 (1855). Quand on étudie comparativement le cocon de la Saturnia Bauhiniæ avec celui de la Saturnia (Antheræa) mylitta, on voit qu’il en diffère par sa faille qui est plus petite, par sa forme qui est moins régulièrement ovalaire, et par son extrémité antérieure ouverte qui n’est pas arrondie mais acuminée. Chez la Saturnia (Antheræa) mylitta, les cocons sont entiers et attachés aux rameaux des arbres au moyen d’un pédoncule long, corné, épais, clylindrique, dur comme du bois ou de la corne, el formant une sorte de boucle qui embrasse solidement le rameau auquel ce cocon pend comme un fruit. Il ressemble un peu aussi au cocon de la Saturnia Pernyi; mais il est moins gros, lisse extérieurement, et sans enveloppe de bourre vague, Par son mode d’attache, il rappelle un peu celui de cette espèce figuré par M. Guérin-Méneville, Rev. et Mag. de Zool, t. 7, p. 298, pl. 6, fig. 10 (1855) ; mais chez ce Bombycien, le tissu extérieur du cocon est lâche, vague, et forme une espèce d’enveloppe ou de bourre, au moyen de laquelle il est fixé entre plusieurs feuilles. Un pédoncule plat, mince, est, en outre, collé contre la nervure principale d'une feuille, ou quelque- fois en partie à un rameau ou à un pétiole. En un mot, ces cocons, dit M. Guérin-Méneville, sont attachés par toute leur surface aux feuilles entre lesquelles ils sont placés, absolument comme ceux de notre ver à soie ordinaire. Quand on étudie comparativement le cocon de la Saturnia Bauhiniæ avec celui de la Saturnia Pernyi, on remarque que non seulement il est lisse, mais que le pédoncule qu'il présente n’est fixé aux pétioles ou aux rameaux du Bauhinia que par son extrémité. Ce mode d'attache dé- 750 H. Lucas. montre que ce cocon doit étre indépendant des feuilles du Bauhinia, el qu'il doit rester suspendu comme en fruit aux rameaux ou aux pétioles de cette plante (1). Je ne parle pas du cocon de la Saturnia Yama-Mai Guér., Rev. et Mag. de Zool., p. 402, pl. 11, 12, 43 (1861), qui est entier, d’un jaune verdàtre et entouré d’une bourre lâche d’un blanc jaunâtre. Il ne pré- sente pas de pédoncule comme les cocons des S. mylitta, Pernyt et Bauhiniæ et ce pédoncule est remplacé par un simple cordon aplati résul- tant de la soie, au moyen de laquelle la chenille le fixe au rameau et aux feuilles entre lesquelles elle le construit. Ce cordon rappelle un peu celui de la Saturnia Bauhiniæ ; mais chez cette espèce, cet appendice est beau- coup plus allongé. Ayant observé la Saturnia Bauhiniæ au moment de l’éclosion, j'ai re- marqué que l’insecte parfait sortait de son habitation soyeuse par l’ex- trémité supérieure, c’est-à-dire par l'insertion du pédoncule. Gette obser- vation vient confirmer celle qui a été faite par M. E. Blanchard sur la Saturnia (Antheræa) mylitta de Drury, Voy. dans l'Inde par V. Jacque- mont, Zool., p. 25 (1844). M. Guérin-Méneville, dans sa Note sur le Ver à soie du Chêne et son introduction en Europe, Revue et Mag. de Zool., t. 7, p. 292 (1855), et dont les métamorphoses de cette espèce ont été observées par ce séri- cophile, ne dit pas si l’insecte parfait sort de son enveloppe soyeuse par l'extrémité supérieure, c’est-à-dire par l'insertion du pédoncule. Il est à supposer que l’éclosion de cette espèce doit avoir lieu comme chez les Saturnia mylitta el Bauhiniæ, c’est-à-dire par l'extrémité supérieure ou l'insertion du pédoncule. De lOEuf. Jai obtenu un très grand nombre d'œufs, mais non fécondés; ils éga- lent en longueur 1 millimètre 1/2; ils sont blancs, ovalaires, lisses et immaculés. Ils restent fixés sur les lieux où ils ont été pondus au moyen dun liquide gluant, et dont ils sont entièrement couverts une fois expul- sés de loviducte. (1) Cependant je dois dire que, parmi les cocons que j’ai examinés, j'en ai trouvé plusieurs qui présentaient encore des empreintes de feuilles, el, en observant ces empreintes, jen ai vu quelques-unes sur lesquelles la nervure médiane des feuilles élait encore nettement accusée. É bs Quelques mots sur La Salurnia Bauhiniæ. 751 Du mâle de La SATURNIA BAUHINIÆ. M. Guérin-Méneville, dans son Iconographie du Règne animal de Cuvier, a décrit (texte, p. 506) et figuré cette espèce, Ins., pl. 86, fig. 1, et cet entomologisie lui a conservé le nom que M. le docteur Boisduval lui avait imposé dans sa collection. Je pense que la description donnée par M. Gué- rin-Méneville de cette belle Safurnia a été faite sur une femelle, et comme ce séricophile ne parle pas du mâle, il est à supposer qu’à cette époque ce sexe lui était resté inconnu. SATURNIA BAUHINIÆ Boisd., Guér., Iconogr. du Règne anim. de Cuv., ins., pl. 86, fig. 1, et texte, p. 506 (1844). — Ejusd. (1), Rev. et Mag. de Zool., 2° série, t. 7, p. 543 (1855). Atiacus Baumhiria Walcker, List of the Spec. of Lepidot. Ins. in the coll. of the British Mus., part V, Lepidopt. Heter., p. 1217, n° 45 (1855). Envergure : 9 centimètres. Mâle. A est plus petit que la femelle, qui a en moyenne une envergure de 40 centimètres, Les premières ailes sont plus falquées et d'un rou- geatre vineux plus foncé; la bande transverse blanche qui est au delà du milieu, et qui vient se réunir à un grand espace blanc occupant plus que toute la partie inférieure de l'aile, est bien plus étroite que chez la femelle; la tache ovalaire en partie jaune, en partie transparente située au milieu et dans l'angle formé par le blanc est plus petite, et ordinaire- ment plus étroite ; l’œil noir, bordé d’atomes blanes et bleus en dedans et qui se voit à l'extrémité de laile est aussi bien moins grand; il en est (1) Dans cette note, M. Guérin-Méneville ne décrit pas le mâle de la Salurnia Bauhiniæ ; seulement il dit que l’étude de ces individus vivants lui a démontré que celte espèce diffère suffisamment de celle que M. Westwood a décrite dans les Proceedings of the Zoological Society, 1849, p. 40, pl. 8, fig. 3, sous le nom de Saturnia Mythimnia, et qu'il avait d’abord eru devoir lui réunir comme syno- nymie. Entre le mâle de la S. Mythimnia figuré par M. Westwood el la femelle de la S. Bauhiniæ, qu'il a représentée dans l’Iconographie du Règne animal (Ins., pl. 86, fig. 1), il n’y a que des différences que l’on pouvait altribuer à celles qui existent souvent entre un mâle el une femelle; mais lorsque l’on compare la figure du mâle de la S. Mythimnia aux mâles de la S. Bauhiniæ, l'on reconnaît que ce sont bien deux espèces distinctes, quoique très voisines. 732 H. LUCAS. — Quelques mots sur la Salurnia Bauhiniæ. de même du zigzag blanc qui est au-dessus, et qui, dans le mâle, est plus petit et plus faiblement accusé. Les secondes ailes ont la même forme que celles de la femelle, mais sont plus petites ; la couleur vineuse paraît plus foncée ainsi que les atomes blancs; quant à la bordure orangée dentelée, dans laquelle il y a une rangée de taches noirâtres et une ligne noire plus extérieure, tous ces dessins sont plus petits et moins nettement accusés que chez la femelle. La tache transparente au delà du milieu et qui est bordée de bleu, de jaune et de noir, est plus fortement ovalaire que dans la femelle. Le dessous des quatre ailes est semblable au- dessus ; cependant il est à remarquer que les atomes blancs qui se voient dans la couleur vineuse sont plus nombreux, plus grands et plus forte- ment accusés qu’en dessus. Les antennes sont plus fortement plumeuses ; quant à l’abdomen, il est plus court et sensiblement plus petit. Si les renseignements que j'ai obtenus sur la manière de vivre de cette Saturnie dans ses premiers états sont exacts, il paraîtrait que la chenille de cette belle espèce mange les feuilles d’un Zézyphus (Z. orthacantha), et qu’elle ne se nourrit pas de celles du Bauhinia. Lorsque cette chenille sent l’approche de la métamorphose, elle abandonne la plante qui, préala- blement, l'avait nourrie depuis son jeune âge, et vient établir ensuite son cocon sur les pétioles et les rameaux du Bauhinia. Cependant c’est sous toute réserve que je rapporte cette observation, et comme je possède un cocon encore attaché au rameau d’un Zizyphus, et que j'ai fait repré- senter, je serais plutôt porté à croire que la chenille de cette Saturnia se nourrit, non seulement de feuilles de cette plante, mais que c’est aussi sur les rameaux de cette même plante qu’elle établit son cocon. SUR UN HABITAT REMARQUABLE DE LA Chenille de l'EPHESTIA ELUTELLA, Par M. le docteur ArExanpre LABOULBÈNE. (Séance du t4 Décembre 1864.) La manière de vivre de l’Ephestia elutella sous sa première forme de chenille a été signalée par plusieurs entomologistes. Bruand d’Uzelle, dont la science déplore la perte, avait noté, dans sa Monographie des Lépi- doptères nuisibles (1), que la chenille de la Phycide effacée est polyphage et vit dans une foule de provisions de bouche, comme aussi de fruits verts et même de substances animales. Il l'avait trouvée tour à tour dans du chocolat, du pain d'épice, des rayons de miel, des amandes sèches, des raisins de caisse, des noix vertes, et même dans une boîte de Lépidoptères, où elle se nourrissait du corps d’une Hepialus humuli morte et conservée en collection depuis dix ans. Gette chenille, dit-il encore, attaque le cuir et les matières grasses, à défaut d’autre aliment. M. le colonel Goureau a vu éclore l’Ephestia elutella de chenilles qui mangeaient les dattes conservées (Annales de 1859, Bull., p. vu). Enfin, M. Stainton a constaté que cette même chenille se nourrit de fruits dessé- chés, de café, de figues, de raisins, de noisettes, de baies de lierre, etc. Je puis ajouter un nouvel habitat à cette liste déjà étendue. Un de nos collègues, M. Léveillé, m'a remis un pelit Lépidoptère dont la chenille rongeait lécorce sèche de racine de Grenadier, conservée dans les officines comme anthelmintique. Ce Lépidoptère n’est autre que l'Ephestia elutella. Cette espèce est du reste commune en France, malgré lassertion de Duponchel, que Bruand avait rectiliée (2). (1) Monographie des Eépidoptères nuisibles, 6° livraison, p. 56 et 57, pl. 6, fig. 3, a-e. (2) Ephestia (Tineu) elutella Huener; Phycis elutella Duponense, Hist. nat. des Lépid. de France, t. X, p. 204, pl. 279, fig. 8, 1836. — BRUAND, loc. cit., p. 28, 1855. 2 Notice nécrologique sur GABRIEL DE BARAN, Par M. E. ALLARD. (Séance du 28 Décembre 1864.) Messieurs , Vous avez bien voulu me charger de rédiger une courte notice pour fixer dans les Annales de la Société entomologique de France la mémoire de notre collègue de Baran, décédé il y a quelques mois. Je vous remercie de cette mission qui, si elle est triste à remplir en rappelant la perte dou- loureuse d’un des meilleurs d’entre nous, me donne au moins la douce satisfaction de signaler au public entomologique une pure et noble exis- tence que la pratique de nos chères études a largement contribué à rendre digne de nos souvenirs. Gabriel de Baran est né à Paris, le 5 août 4830. Je sais peu de chose de sa jeunesse. D'une grande modestie, il parlait très rarement de lui- même; mais pour qui l’a vu aux prises, dans son petit appartement de la rue de Vaugirard, avec les problèmes que soulevait fréquemment son esprit sérieux, il est facile d'établir qu’il avait fait de bonnes études. Membre des Sociétés de Botanique, d’Horticulture, d’Acclimatation, in- dépendamment de la nôtre, ses goûts le portaient vers les sciences natu- relles, et il avait une aptitude particulière pour améliorer les procédés qu’elles mettent en œuvre. Aussi a-t-il créé plusieurs appareils ingénieux, soit pour la chimie, soit pour la physique, soit même à l'usage des ento- mologistes, et on cite de lui un nouveau modèle de machine pneumatique qu'il a imaginé et fait exécuter alors qu’il n'avait que dix-sept ans. Mais ce n’est pas tout, sa riche organisation lui permettait d’autres jouissances : il se délassait des travaux sérieux par la culture des deux arts qui, peut-être , parlent le plus à l'imagination, la peinture et la mu- sique. Quelques heures avant de se mettre au lit, étant déjà souffrant, il improvisait à son piano une de ces mélodies touchantes comme les mou- E. ALLARD. — Notice nécrologique sur Gabriel de Baran. 7935 rants seuls savent en trouver. Son heureuse mère l’écoutait comme d’ha- bitude avec ivresse, et cependant, tout en se laissant bercer aux doux accords qui la charmaient : « Pourvu que ce ne soit pas le chant du cygne ! » pensait-elle. C'était le chant du cygne, en effet : le lendemain il était dans son lit, et huit jours après nous pleurions sur sa mort et nos cœurs étaient désolés du désespoir maternel. De Baran a laissé peu d’écrits dans nos Annales ; mais sa correspondance accuse des notions élevées, un jugement très sain, très droit, et des idées précises et exactes sur la vie et les choses. J’ai été initié par sa digne el excellente mère à quelques traits intimes et charmants qui indiquent quelle douce morale lui avait été de bonne heure inculquée et qui expliquent la piété filiale vraiment digne d’éloges dont il a fait preuve jusqu’à la fin de sa vie. On comprend dès lors facilement qu’il soit arrivé à l’âge de la jeunesse muni d’une instruction solide et cuirassé par des sentiments d’une haute moralité contre les tentations folles et dissipa- trices qui nous captivent si souvent à cet âge. Dans ces dispositions, notre aimable science devait l’attirer plus que toute autre. Aussi le voyons-nous dès 1848, c’est-à-dire à dix-huit ans, solliciter son admission dans notre Société et devenir de suite un de nos plus habiles et plus infatigables collectionneurs. Il aimait dépenser ses forces à courir les bois dans nos environs, inventant des engins nouveaux pour la capture des nombreuses espèces qui cachent leur retraite au fond des fourmilières et sous la mousse des arbres. Grâce à ses combinaisons ingénieuses, à sa patience sans limile, il est un de ceux qui ont fait les chasses les plus fructueuses et ont le plus enrichi notre faune française, Empressons-nous d'ajouter que son cœur généreux le rendait aussi libéral que bienveillant et qu’il distribuait avec largesse ses captures aux nombreux collègues que ses qualités charmantes avaient faits ses amis. De Baran ne se contentait pas de chasser les insectes avec toute l’ar- deur que lui permettait sa jeunesse ; son esprit attentif ne laissait inaper- cues ni la feuille roulée, ni l'écorce rongée, ni la plus obscure larve. I] recueillait tout avec soin, rapportant tout chez lui, suivant les transfor- mations, les éclosions, et il est plus que présumable que, sans sa fin prématurée, il nous eût donné plus tard le résultat de tant d’études, résul- tat dont l'intérêt aurait été bien précieux pour nous. Sa collection était arrangée avec un ordre admirable, et les familles qu'il à classées complétement, non seulement sont disposées avec une merveilleuse symétrie et dans les meilleures conditions pour permettre d'étudier les diverses parties de l’insecte, mais en regard des espèces se trouve un tableau synoptique qui en indique les caractères distinctifs. 756 E. ALLARD. — Notice nécrologique sur Gabriel de Baran. Ce procédé mérite assurément d’être signalé, et il serait désirable qu’il fût adopté dans bien des collections. Mais, à un autre point de vue, ne donne-t-il pas à penser que de PBaran amassait de nombreux matériaux scientifiques, et que, s’il eût vécu, il eût plus tard été amené à vaincre son extrême modestie et à marquer son nom à côté de ceux de plusieurs d'entre vous, Messieurs, qui cherchez chaque jour à étendre le champ de nos connaissances entomologiques ? Hélas ! la Providence a des décrets impénétrables, et de Baran, malgré la tendresse maternelle qui a si bien protégé son enfance, malgré sa jeunesse si bien préservée par l’entomologie des écueils de la vie parisienne, de Baran, qui promettait tant à l'avenir, a été enlevé en quelques jours, le 23 juillet dernier, par une fièvre typhoïde que rien ne pouvait faire prévoir. Cette mort si subite, à un âge où elle devait être si peu attendue, a profondément attristé ceux qui, comme moi, avaient pu apprécier le caractère franc, généreux et sympathique de Gabriel de Baran, et notre cœur brisé s’est vivement ému à cette nouvelle preuve de la fragilité de notre existence. Toutefois, Messieurs, grâce à vous, une pensée consolante surgit au milieu de notre douleur. Les nobles sentiments qui vous animent prouvent que l’amour de la science n'est pas le seul lien qui nous unit. Nous sommes comme les membres d’une même famille qui ne peuvent voir indifféremment un des leurs les quitter, et cette notice, que vous avez voulu inscrire dans vos Annales, consacrera le souvenir de la vie sans tache de notre collègue et ami et les regrets universels qu'il laisse après lui. BULLETIN ENTOMOLOGIQUE Recueil par M. E. DESMARENT, Secrétaire. ANNÉE 1864 PREMIÈRE PARTIE. SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. — 15 <— MEMRRES DU BUREAU : Président honoraire. . . . . . MM. Léon Durour. RCA OPEN SERRE le docteur Charles AURBÉ. AR Vaiceanrésidents. es - 2 le docteur GRENIER. 2'OUVLCEEDTESULENL. ne ous à PARIS. SCCRÉLOUNO EEE TUE : Eugène DESMAREST. Secrétaire-adjoint. . . . . . . Hippolyte Lucas. MnéSencer EN LUEUR LUS Lucien BUQUET. Trésorier-adjoint . . . . . .. Léon FAIRMAIRE. ARCRISIES LIEN. À RUN, ER Achille Doüx, Archiviste-adjoint. . . . . . . Henri de BONVOULOrRr, (Séance du 1% Janvier 1864.) Présidence de M. le docteur Cr. AUBÉ. Après l'adoption du procès-verbal de la séance du 23 décembre dernier, lu par lé Secrétaire, M. Louis Reiche, président pour l’année 1863, prend la parole pour offrir ses remerciments à ses collègues pour le concours qu'ils lui ont constamment prêté dans l'exercice des fonctions qu’ils lui avaient fait l'honneur de lui confier, et il cède le fauteuil qu Président de 1864. U® Série, TOME IV. Bulletin 1, II Bulletin entomologique. M. le docteur Charles Aubé, avant de prendre place à ce fauteuil, prononce les paroles suivantes, dont l'impression dans le Bulletin est décidée : En me nommant, Messieurs, président pour l’année 1864, vous avez, je le crains, plutôt écouté votre bienveillance à mon égard que consulté les véritables intérêts de la Société, puisque, vous ne l’ignorez pas, je suis absent une grande partie de l’année ; aussi suis-je très sensible à cette marque de confiance. De mon côté, en acceptant cette fonction, je sais que j'ai des devoirs à remplir, et vous pouvez être assurés que je ferai tous mes efforts pour manquer le moins souvent possible à nos chères réunions. Notre Société entre dans la trente-troisième année de son existence dans un état de prospérité qui a toujours été croissant, comme il est facile de s’en convaincre en jetant un coup d'œil sur nos publications, avec lesquelles celles d'aucune Société analogue à la nôtre, j'ose l’affirmer, ne peuvent entrer en comparaison. À quoi devons-nous cette prospérité ? au dévouement de notre administration, à notre cordiale confraternité et sur- tout au libéralisme de notre règlement qui accorde à chacun de nous le droit d’aspirer aux honneurs et ne veut pas que le plus grand de ces honneurs, la présidence, soit accordé deux années de suite au même membre. Cette sage mesure a l'avantage d'empêcher qu'aucun de nous, dans une idée d’ambition personnelle, ne considère le fauteuil de la présidence comme un piédestal et ne fasse de notre Société sa chose propre. Nos séances n’ont peut-être pas toute la dignité que pourraient souhaiter certains esprits; mais ce léger abandon ne tourne-t-il pas tout entier au profit de la science dont nous nous occupons ? il éloigne toute idée d’inti- midation et permet à tous nos membres, même à ceux qui n’en sont encore qu'aux éléments de l’entomologie, de communiquer en séance les observations qu'ils peuvent avoir faites. Conservons donc nos anciens errements, ne modifions jamais notre règlement dans ces points fonda- mentaux, maintenons toujours l'accord parfait qui jusqu’à ce jour a régné parmi nous, et évitons très soigneusement toute cause de désunion, même la plus légère. L'union, vous le savez, fait la force ; la division amène tôt ou tard la destruction. Communications. M. Jules Künckel montre à la Société la Phytæcia Julii Mulsant, qu'il a trouvée à Asnières, près Paris, sur des fleurs de Tanaisie (T'anacetum vulgare Linné). Au sujet de cette espèce, MM. Grenier et Reiche font observer que cette soi-disant espèce leur semble purement nominale ; car l’insecte dé- crit sous ce nom par M. Mulsant leur paraît être la véritable Phytæcia nigricornis Fabricius. Séances de l'année A86/. III Du reste, tout récemment , dans le 43° cahier des Opuscules entomolo- giques publiées en mars 4864, M. Mulsant avoue lui-même que c’est par erreur qu'il a indiqué sous le nom de Phytæcia Julii le Coléoptère connu depuis longtemps sous la dénomination spécifique de nigricornis. — M. Guérin-Méneville entretient ses collègues d’un fait curieux des mœurs des Guêpes communes. 11 a observé, à son laboratoire de sérici- culture de la ferme impériale de Vincennes, que les Guèpes femelles qui hivernent se tiennent cachées dans des lieux abrités, et que, dans cet état d’engourdissement, leurs ailes, au lieu d’être placées sur le dos et éten- dues en arrière, sont repliées sous le corps et entre les pattes, comme lorsque l’insecte était à l’état de nymphe. Il demande à ses confrères s'ils ont observé des faits analogues dans l’état d’hivernation d’autres insectes, et dit qu’il n’a rien trouvé, jusqu’à présent, à ce sujet, dans les auteurs. M. le docteur Laboulbène , à la suite de cette communication, se demande si ces Guêpes étaient bien complétement développées, si elles avaient déjà déployé leurs ailes ou si le froid n'avait pas arrêté en partie leurs dernières évolutions en les laissant encore un peu à l’état nymphal. M. Guérin-Méneville répond que ces insectes lui paraissent bien être parvenus à leur état parfait, car ayant voulu saisir l’un d’entre eux, il en a été assez fortement piqué. Dans la séance du 40 février, M. Guérin-Méneville annonce que les suêpes dont il vient d’être parlé et qu’il voulait étudier ayant été placées dans un cabinet à une température assez élevée, n’ont pas tardé à déve- lopper leurs ailes, à redresser leurs antennes et à présenter l'aspect com- plet de l’insecte parfait. Dès lors, l'expérience n’a pu être faite compléte- ment et est à recommencer l’année prochaine. — M. Bellier de la Chavignerie montre de belles Agrotis Endogæa Boisd., qu'il a élevées en Corse pendant sa dernière excursion dans ce pays. Il fait voir aussi des chenilles de cette espèce encore peu connue, et donne d’intéressants détails sur leurs mœurs, qui présentent une particularité remarquable : c’est que la chenille de lAgr. Endogæa peut séjourner un certain temps, sans en être incommodée, sous des sables baignés quelque- fois par la mer pendant les fortes marées. Lectures. L. Buquet : Description d’une nouvelle espèce de Casnonia, découverte auprès de Bone, en Algérie, par M. Olivier Delamarche. — Piochard de la Brülerie : Note sur la larve de la Serica (Omaloplia Mulsant) Lolosericeu. IV Bulletin enlomologique. — Charles Stàl : Hemiptera nonnulla nova vel minus cognita. — Félix Vuillefroy-Cassini : Descriptions de nouvelles espèces d'Hémip- tères, et monographie du genre Ectatops. — Guenée : Notice sur la famille des Ænochromides, Lépidoptères propres à la Nouvelle-Hollande. (Séance du 27 Janvier 1864.) Présidence de M. le docteur Cn. AUBÉ. Communications: M. le docteur Grenier montre une nouvelle et grande espèce du genre Anophthalme, qui a été découverte par M. Aubert, aux environs de Toulon, et dont il donne la description pour les Annales sous la dénomination d’Anophthalmus Auberti. Notre collègue ajoute qu’en étu- diant cet insecte il a reconnu qu’il avait des yeux très développés, mais lisses et non colorés, et qu'ayant recherché dans les autres espèces du même genre si la même particularité se reproduisait, il a pu constater sur les espèces de sa collection, au nombre d’une dixaine, l'existence d’yeux plus ou moins apparents, de grandeur et de force variables. M. H. Lucas, au sujet de la seconde partie de cette communication, fait remarquer que l’on a déjà observé plusieurs animaux articulés qui, quoi- que vivant dans des lieux tout à fait obscurs, n’en sont pas moins pourvus d’yeux, et il dit qu'il a été à même d'indiquer quelques faits de ce genre dans nos Annales. Il rappelle que, parmi les Crustacées, lAstacus pellucidus, et, parmi les Arachnides, les Scotolemon Lespesii, Leprieurt el Querilhaci, quoique vivant dans des grottes souterraines, n’en sont pas moins pourvus d'yeux. — M. le docteur Grenier dit que M. Fallou fils a fait, cet été, dans la forêt de Fontainebleau, auprès de la station du chemin de fer, une capture des plus intéressantes sous le point de vue géographique. Il a pris au vol le Nomius græcus, insecte qui, comme l'indique son nom spécifique, a été jadis découvert en Grèce. — M. Tappes rapporte que M. Varin a capturé au bois de Boulogne un mâle et une femeile du Meloe rugosus, et que cet insecte, rare pour notre | | | | Séances de l'année 1864. | faune, contrairement à ce qui a lieu chez la plupart de ses congénères, court sur le sol avec une grande rapidité. M. H. Brisout de Barneville dit que son frère Charles a aussi trouvé une fois ce Goléoptère dans les plaines de Charenton. — M. H. Lucas communique la note suivante : Le Saga que j'ai l'honneur de faire passer sous les yeux de la Société est un Orthoptère de la section des Sauteurs et de la grande famille des Locustaires. Il appartient à la deuxième division de M. Serville, c’est-à-dire aux espèces chez lesquelles les élytres sont peu développées et où les ailes sont nulles. Quand on compare cette espèce à celles qui sont connues, on ne tarde pas à remarquer qu'elle est plus grande que toutes celles dé- crites et figurées par les auteurs. En effet, sa longueur égale 9 centimètres, l’oviscapte non compris ; quant à sa largeur, elle est environ de 25 milli- mètres. Cette espèce, actuellement jaune avec les bords du thorax et des segments bordés de roux foncé, a dû probablement être d’un beau vert pendant sa vie. Ses antennes, quoique très allongées, sont cependant plus courtes que le corps. Les fémurs sont très robustes, surtout ceux des deux premières paires de pattes; quant aux fémurs de celles de la troisième paire, ils sont légèrement courbés, moins épineux que ceux des première et deuxième paires et dépassent à peine le dernier segment abdominal. L’oviscapte est court, comparé à ceux des espèces qui sont connues, car il atteint à peine 25 millimètres. Cette belle espèce, que je propose de dési- gner sous le nom de Saga Syriaca, à pour patrie la Syrie, comme son nom spécifique l'indique. Elle a été rencontrée aux environs d'Alep. Elle fait partie des riches collections entomologiques du muséum de Paris, où elle a été généreusement donnée par M. Delaire, rédacteur du Cosmos. Ce Saga, dont je ne connais que la femelle, doit venir se placer dans le voi- sinage du Saga Natoliæ de M. Serville. — Le même membre lit également la note suivante : Le Papillon Machaon des auteurs, connu dans toute l’Europe, n'avait encore été signalé en dehors de ce continent que comme se trouvant en Sibérie, en Egypte et en Syrie ; il habite aussi la côte de Barbarie, depuis Tunis jusqu’à Tanger inclusivement, où je lai souvent rencontré. Cette espèce, dont l’Hospiton n’est peut-être qu'une variété climatérique, plus cosmopolite que son congénère le Papillon Podalirius, a été prise aussi au Népaul, et particulièrement dans les environs de Cachemire, par feu Jacquemont. Ce Papillon, dont le Sphyrus n’est encore qu’une variété, a été rencontré dans les environs de Pékin par le R. P. Armand David, et c’est la première fois que cette espèce est signalée commme habitant x cette partie de lextrême Orient. Quand on compare ces individus à ceux VI Bulletin entomologique. de l’Europe et des autres parties de l’ancien continent où ce Papillon a été rencontré, on remarque qu'ils n’en diffèrent en rien et qu'ils rappellent au contraire beaucoup ceux qui se trouvent auprès de Paris. — M. Girard communique l'extrait suivant d’une lettre qui lui a été adressée par notre collègue M. Emmanuel Martin, actuellement à Hyères; cette lettre porte la date du 18 janvier 1864 : La nature se repose aussi bien dans l'extrême Midi de notre France que dans le Nord. Cette saison de repos est moins longue à Hyères qu'aux en- virons de Paris par exemple, mais elle existe de même. Je vois bien voler à Hyères, dans les belles journées et quand la température s'élève un peu, les Vanesses communes, des Diptères, certains Orthoptères, mais il en serait ainsi à Paris et dans toutes les zones froides, s’il y avait des jour- nées un peu chaudes, puisque ces espèces ne meurent point en hiver et restent engourdies. Ge fait ne prouve donc nullement un printemps perpé- tuel ni un essor incessant de la nature. Je trouve même que les régions septentrionales de la France sont plus favorisées sous ce point, car déjà en janvier commencent à paraître auprès de Paris certaines espèces de Géomètres et de Microlépidoptères, tandis qu'ici je n’ai pas encore vu une seule éclosion de ce genre, même parmi ces derniers. Mais si les Insectes parfaits ne se montrent pas encore, les chenilles mettent à profit une végétation toujours verte pour se nourrir et prospérer tout l'hiver, et j'ai déjà pu recueillir des chenilles de Géomètres et de plusieurs Microlépidoptères. Les chenilles de Noctuelles sont encore trop petites pour qu'on puisse les prendre avec profit. Les plantes qui me four- nissent les espèces trouvées jusqu'à présent sont les Cistes, les Juniperus phenicæa el oxycedrus, les Romarins, les Lentisques, etc. Nous avons eu, dans les premiers jours de janvier, un hiver assez rigou- reux, mais qui heureusement n’a duré que quelques jours. Il est tombé de la neige en grande quantité. Il était triste de voir notre belle plaine, si bien cultivée, et nos verdoyantes collines couvertes par -un pied de neige au moins. Cette neige, qui est restée quatre jours sur la terre, à fait un grand tort aux Orangers et aux végétaux qui produisent les primeurs. Aussitôt qu'il a été possible de mettre le pied dehors, je suis allé voir les dégâts que le froid et la neige avaient pu causer à l’entomologie. Je les ai trouvés peu sensibles pour les espèces dont les chenilles savent se procurer des abris ; mais il n’en à pas été de même pour celles du Cha- raxes Jasius qui, comme on sait, file sur la feuille de l’Arbousier, qui lui sert de demeure, une grande quantité de soie très fine, presque impercep- tible pour un œil non exercé, sur laquelle elle demeure cramponnée et immobile pendant des mois entiers, ne la quitlant que pour manger les feuilles voisines de celle qu’elle habile. La neige venant à tomber, elle n’a pu l’éviter et s’est trouvée ainsi gelée, Il m'a été pénible de voir cette Séances de l’année 1864. VIT belle chenille, d’un vert vif, atlachée encore à ses fils, mais morte et noircie sous son manteau de glace. Par suite de ce désastre, ce beau Charaxes deviendra excessivement rare celte année à Hyères. Cependant toutes les chenilles n’ont pas subi le même sort, car il y a quelques jours, après une recherche très active, je suis parvenu à en trouver deux vivantes à côté de nombreuses victimes. Lectures. Baër : Traduction du tableau analytique des groupes et des espèces de la Monographie des Otiorhynchus d'Europe de M. le docteur Stierlin. — Docteur Doumerc : Notice sur deux nouvelles espèces d’Aranéides propres au Sénégal : les Thomisus Volosus et Epeira armillipes. Membres recus. MM. Gustave Gouré de Villemontée, de Sens (Yonne), présenté par M. le docteur Grenier ; Lallemant, pharmacien à Alger, pré- senté par M. Léon Fairmaire; et Seidlitz, de Berlin, présenté par M, Javet. (Séance dn 10 Février 1864.) Présidence de M. le docteur Cn. AUBE. Rapport et Décisions. Ilest donné lecture du Rapport de la Commission composée de MM. de Bonvouloir, Delamarche et Grenier, rapporteur, chargée de la vérification des Comptes du Trésorier pour l’année 1863. Il résulte de ce travail, qu’ainsi que l’a exposé M, Lucien Buquet dans la séance du 13 janvier précédent, la situation financière de la Société s’est encore améliorée, en ce sens : 1° Que pendant l'exercice précité il a été prélevé sur ses économies unessommeides Met pi uet reset) CNRC heart: 04 052450): pour l’achat d'obligations 3 0/0 des chemins de fer de l'Ouest ; 2° Que notre bibliothèque s’est enrichie d'ouvrages importants ayant occasionné une dépense de. . . . . .. 504 fr. 90 c. Total. 1 47... radeb5 afro De sorte que, sans les dépenses mentionnées ci-dessus, la réserve de VIII Bulletin entomologique. l'année 1863 (5,056 fr. 18 c.) (1), comparée à celle de 1862 (5,346 fr. 27 c.), serait augmentée de 41,267 fr. 31 c. Dans cette situation, la Commission propose de consacrer une partie de son encaisse à l'accroissement de son capital immobilisé, et de décider l'acquisition de deux nouvelles obligations 3 0/0 des chemins de fer de l'Ouest. « En résumé, la Commission constate avec bonheur les progrès tou- » jours croissants de notre Société. Ges progrès ne sont pas dus seule- » ment aux travaux scientifiques importants publiés dans nos Annales, ils » sont dus surtout à votre bonne administration; c’est-à-dire à votre » Trésorier, dont les soins intelligents, l'économie et l’activité se révèlent » si manifestement dans les comptes que nous venons d'examiner et que » nous soumettons à votre approbation. » La Commission vous propose, en conséquence, de voter des remerci- » ments aux Membres actifs du Bureau, savoir : à M. L. Buquet, pour sa » gestion si parfaite, et puisse-t-il ne l’abandonner jamais! à M. E. Des- » marest, notre secrétaire, pour le zèle avec lequel il fait plus que son » devoir ; à M. Doüé, notre archiviste-bibliothécaire, qui garde avec tant » d'amour nos richesses bibliographiques, et qui est si complaisant quand » il s’agit de renseignements ou de communications; enfin, à M. H. Lucas, » notre secrétaire adjoint, qui chaque année fait à nos Annales une table » si utile à tous ceux qui travaillent, » Après avoir entendu la lecture de ce rapport, la Société, consultée, en adopte à l'unanimité les conclusions ; approuve les comptes qui lui ont été présentés pour l’année 1863 par son Trésorier, lui en donne décharge; décide l'acquisition de deux nouvelles obligations 3 0/0 des chemins de fer de l'Ouest (2), et offre ses remerciments aux divers Membres du Bureau de 1865. Communications. M. Reiche donne lecture de la note suivante : Quelques-uns de mes collègues ayant comme moi conservé des doutes sur la validité de la réunion en une seule espèce opérée, par M. Schaum, des Anchomenus ruficollis Gautier des Cottes et collaris Menetriés, j'ai pris le parti d'envoyer à Saint-Pétersbourg quelques exem- (1) Sur cette somme de 5,056 fr. 18 e. il y aura à prélever environ 2,000 fr. pour les frais d'impression et de gravure du 4° numéro des Annales de 1863. — La Société possède, en outre, 1,605 francs provenant de la souscription aux Tables générales des Annales. (2) Depuis (séance du 24 février 1864), M. le Trésorier annonce qu’il a acheté ces deux obligations qui portent les numéros 127,278 et 172,647. Séances de l’année 1864. IX plaires du ruficollis du midi de la France, avec prière à M. Solsky de les comparer au type de Menetriés, déposé au musée de cette ville. M. Solsky a eu la bonté de faire cette comparaison, avec M. Moravilz, directeur du musée, et il est résulté de cet examen que M. Schaum a eu parfaitement raison de réunir ces deux espèces en une seule : lAnch, collaris Menetriés, — M. Olivier-Delamarche adresse, par l'intermédiaire de M. L. Buquet, les détails qui suivent sur le résultat de chasses entomologiques qu’il à faites aux environs de Bone, en Algérie : A la fin de novembre et an commencement de décembre derniers, il à plu abondamment sur les plateaux de la haute Seybouse, et une crue ra- pide en a balayé les rives. Au même moment, la mer, violemment agitée, rejetait sur les sables amassés à l'embouchure du fleuve les branches et les herbes que charriaient les eaux. En moins de vingt-quatre heures toute la plage a été couverte de débris végétaux formant une couche de 20 à 25 centimètres d'épaisseur sur plus de 200 mètres de longueur. Je m'y rendis immédiatement pour faire des recherches entomologiques. Du côté de la terre, les premiers insectes qui se présentèrent furent des Rhizotrogus en notable quantité et de six à sept espèces différentes, les uns morts, les autres vivants et déjà à demi cachés dans le sable. Evi- demment ils avaient été les premiers emportés par l’eau montante où par les ruisselets formés par la pluie. Les derniers venus, du côté de la mer, étaient des myriades d’Hybalus et d'Amblystomus. En fouillant dans l’amas des débris, je découvris de nombreux représen- tants des genres Ditomus, Harpalus, Feronia et Meloe. Le premier jour je trouvai aussi trois Polystichus vittatus et cinq ou six Platylarus Bufo, encore engourdis. Le lendemain, la mer était plus calme et la plage plus sèche : la chasse aux petites espèces était devenue possible. En visitant attentivement les herbes sèches et les bois morts, je fis une ample récolte de Bembi- dium, de Brachélytres, d’Élatérides, de Curculionides, de quelques Hé- miptères, elc. Après quatre à cinq jours de chasse, je ne trouvais presque plus rien. — M. H. Lucas communique la note qui suit : En examinant des Lépidoptères recueillis en Chine et envoyés dernière- ment au Muséum d'Histoire naturelle, j'ai remarqué plusieurs espèces fort communes aux environs de Paris, et qui, jusqu’à présent, n’avaient encore été signalées que comme habitant l’Europe, l’Abyssinie, la côte de Bar- barie et de l’Asie Mineure jusqu’au Cachemire : ce sont les Prieris rapæ et Daplidice des auteurs. C’est aux environs de Pékin que ces espèces x Bulletin entomologique. curieuses au point de vue de la géographie entomologique ont été rencon- trées, et, suivant le R. P. Armand David, qui a recueilli ces Piérides, ces espèces seraient très abondamment répandues dans les champs, prairies et jardins situés autour de cette grande ville de l'extrême Orient. Je dirai aussi que ces deux Piérides avaient été rencontrées sur les rives de l'Amour, par MM. Schrenck et Maak, et signalées par feu Menetriés dans le Reisen und forschungen in Amur-Laude, tome II, p. 46 (1859). — M. Guérin-Méneville annonce que M. Simon vient de revenir de la province de Se-Tchuen, dans le nord de la Chine, et qu’il en rapporte un grand nombre de cocons vivants du Bombyx Pernyi, et, en même temps, ce qui est très remarquable, des œufs en parfait état de santé du même Lépidoptère. Ce fait, de la coexistence simultanée de cocons et d'œufs, ne peut s'expliquer qu'en admettant que le Bombyx Pernyi produit deux générations chaque année, contrairement à ce qui a lieu pour une autre espèce du même genre et à peu près du même pays, le Bombyx Yama- Maï, qui, à l’état parfait, ressemble considérablement au Pernyt, mais dont les chenilles et les cocons sont assez notablement différents de ceux de l’autre espèce. Comme le Bombyx Pernyi vit sur le Chêne dans des pro- vinces très froides de la Chine et dans lesquelles il neige tous les hivers, on peut espérer que l’on parviendra à l’acclimater en Europe, même dans les régions septentrionales. Des expériences à ce sujet seront simultané- ment tentées à la Ferme impériale de Vincennes par M. Guérin-Méneville, et au Jardin zoologique d’Acclimatation du bois de Boulogne. Lectures. Wesiwood : Rectifications de la nomenclature de plusieurs espèces de Phasmides récemment décrites. — Ge travail était en anglais ; notre collègue M. de Vuillefroy-Cassini a bien voulu se charger de nous le traduire en français. — H. Lucas : Note sur le Belostomu algeriense. — Guenée : Note sur quelques espèces du genre Golias, el description d’une espèce nouvelle, la Colias Rossii. Membre démissionnaire. M. Ghambovet, de Saint-Etienne (Loire), Membre recu. M. Crochard, de Paris, présenté par M. Goossens. Séances de l'année 1864. XI (Séance du 224 Février 1864.) Présidence de M. le docteur Cu. AUBÉ. M. Edouards Janson, de Londres, assiste à Ja séance. Communications. M, Bellier de la Chavignerie montre plusieurs Zygæna qu'il a reçues d’Alger, qu'il ne connaît pas, dit-il, et sur lesquelles 1l appelle l'attention de ses collègues. Il désirerait savoir si M. H. Lucas, à qui la faune algérienne doit de si nombreuses et si intéressantes décou- vertes, a rencontré ce Lépidoptère pendant ses explorations en Algérie. M. H. Lucas répond qu'il n’a point vu cette Zygène en Algérie, et que M. le docteur Boisduval, qui l’a examinée chez lui, pense qu’elle doit être rapportée à la Zygæna meliloti d'Esper. M. Bellier de la Chavignerie fait observer que la Zygæna algérienne, voisine sans doute de meliloti par le nombre et la disposition des taches, s’en distingue par la coupe des ailes supérieures, beaucoup plus étroites, par l’abdomen proportionnellement plus long, etc. Notre collègue croit que lespèce est nouvelle. — M. H. Lucas communique la note suivante : J'ai déjà signalé dans les eaux douces de l'Algérie la présence de lApus concriformis des auteurs (2° série, Bull, p. 1x, 1849), espèce abon- damment répandue dans une grande partie de l’Europe. Le Phyllopode que je fais passer sous les yeux de la Société appartient aussi au genre Apus et n'avait encore élé signalé que comme habitant l’Europe, particu- lièrement la France et la Suède ; ce Phyllopode est l'Apus productus de Bosc et des carcinologistes actuels. Gette espèce rappelle par sa forme l'Apus concriformis des auteurs; mais lorsqu'on létudie comparativement on ne tarde pas à remarquer que les filets terminaux des pattes rameuses sont beaucoup plus courts que dans PApus concriformis ; de plus, la lame terminale de l'abdomen est beaucoup plus allongée, élargie vers le bout, el carénée en dessus. Cest dans des flaques, aux environs d’Hippône, en compagnie de l'Estheria cycladoides, que cette espèce, curiéuse au point de vue de la géographie carcinologique, a été rencontrée par M. le con- seiller impérial A. Letourneux. Au sujet de lApus concriformis, je dirai que cetle espèce se plait aussi sur les hauts plateaux, car je possède plusieurs individus de ce Phyllopode qui ont été recueillis dans les envi- rons de Constantine par notre collègue M. Hénon. XII Bullelin entomologique. Enfin, les mares et flaques des environs de Pékin nourrissent un Apus qui se rapproche beaucoup du cancriformis, mais qui en diffère cependant par des caractères bien tranchés. La carapace, au lieu d’être lisse et bril- lante comme chez les Apus cancriformis et productus, est, au contraire, finement chagrinée ; de plus, les denticules spiniformes, dont sont armés les bords de l’échancrure postérieure de la carapace, sont plus nombreux, plus serrés et plus fins que dans lPApus cancriformis ; quant à la lame terminale de l’abdomen, elle est très courte, plus large que longue, et parcourue en dessus, dans son milieu, par une petite crête épineuse. Cette espèce, qui est à peu près de la taille de lApus cancriformis, el que je propose de désigner sous le nom d’Apus granarius, a élé décou- verte dans cette partie de l’extrême Orient, par le R. P. Armand David. Je dirai aussi que cette espèce a été rencontrée en compagnie d’un autre Phyllopode appartenant au genre Limnadia où Estheria. Lectures. Reiche : Coléoptères nouveaux propres à l’Algérie. — Léon Dufour : Note au sujet de quelques Bélostomides. — Victor Signoret : Note en réponse aux observations présentées par M. H. Lucas, relativement au Belostoma algeriense, et à quelques autres Hémiptères du groupe des Bélostomides, elc. Membre recu. M. Ducoudré, professeur d'humanité au lycée impérial de Rouen (Seine-Inférieure), présenté par M. Aubé. (Séance du 9 Mars 1864.) Présidence de M. le docteur GRENIER, 1er vice-président. MM. Josselin Costa de Beauregard, de Chambéry, et Oberthür, de xennes, assistent à la séance. Communications. M. Arias Teijeiro fait savoir, par l'entremise du pré- sident, qu'il à pu terminer complétement, avant sa rentrée en Espagne, le manuscrit des Tables générales des Annales, de 1832 à 1861, et qu’il va faire recopier ce grand travail, qu’il adressera immédiatement à la Société, — M, le docteur Grenier entretient la Société d’un nouveau travail enlo- Séances de l'année 1864. XIII mologique de M. Mulsant, son treizième Opuscule qui, sauf la description d’un seul Hémiptère, est entièrement consacré aux Coléoptères. Son inten- tion, en appelant l'attention de la Société sur ce nouvel ouvrage, est de lui faire remarquer que tous les matériaux qu’il renferme et qui viennent seulement de voir le jour, sont datés de 1863, quoique nous soyons en 4864. Or, comme au mois d’août 1863, M. le docteur Grenier a publié un Catalogue de Coléoptères de France, suivi d’un assez grand nombre de descriptions d’espèces nouvelles, il importe de constater dès à présent, que si quelques espèces se trouvent décrites dans les Opuscules, la prio- rité doit légitimement appartenir aux auteurs dont notre collègue a publié les travaux. — M. H. Lucas communique la note suivante : Je ferai passer sous les yeux de la Société, un mâle et une femelle de l’Anthocharis cardamines des auteurs, espèce, comme on le sait, abon- damment répandue dans toute l'Europe. Ces individus sont remarquables par leur petite taille, car leur envergure dépasse à peine 80 millimètres; on peut dire que ce sont des Lilliputiens, si on les compare aux individus normaux, dont l’envergure atteint ordinairement 45 à 50 millimètres. Chez ces individus de très petite taille, la tache aurore est moins grande et ne dépasse pas la petite lunule noire, située à l'extrémité de la cellule discoïdale ; de plus, il est à remarquer aussi que cette petite lunule est sensiblement plus grande que dans les individus d’une taille plus déve- loppée. La base des premières ailes en dessous est à peine soufrée, et la bande verdâtre marbrée de blanc qui borde la partie aurore est à peine accusée. Quant au dessous des secondes ailes, les marbrures verdâtres mêlées d’un peu de jaune sont beaucoup plus petites, moins accusées et moins nombreuses que dans les individus de grande taille. Chez la femelle, la bande noire est, au contraire, plus petite que dans les individus d’une taille plus développée. Cest en Sicile, à la Torre delle Isola, pendant le mois d'avril, que cette variété, remarquable par sa petite taille, a été ren- contrée par M. E. Blanchard. Lectures. Oberthür: Rapport sur lexcursion entomologique dans la Lozère, faite en 1863, par quelques membres de la Société. — H. Lucas : Quelques remarques relatives aux notes de MM. L. Dufour et V. Signoret, sur les Bélostomides. Membre recu, M. Charles Marcilly, de Paris, présenté par M, Des Murs, XIV Bulletin entomologique. (Séance du 2% Mars 1864.) Présidence de M. le docteur GRENIER, 1°" vice-président. M. le docteur Schaum, de Berlin, assiste à la séance. Décision. La Société décide qu'elle fera l'acquisition, sur le revenu des fonds Pierret, des dessins originaux d’Insectes du voyage de M. Alcide d’Orbigny dans l'Amérique méridionale, et que ces dessins seront joints aux planches de l’ouvrage du savant voyageur qu'elle possède dans sa bibliothèque. Communications. M. le docteur Boisduval annonce que M. Lorquin lui a écrit récemment de Ternate, à son arrivée d’un voyage scientifique dans les îles de Rodengas, de Salma et d’Almeira. L'infatigable entomo- logiste, qui a dû se rendre depuis à la Nouvelle-Guinée, avait fait à notre collègue un envoi considérable d’Insectes, qui n’est malheureusement pas parvenu en France, et qui est perdu selon toute probabilité. M. Lorquin signale dans cet envoi plusieurs Insectes remarquables, et principalement un Lucane, de forme extraordinaire, qui présenterait au corselet des épines aussi longues que les élytres. — M. Henri Brisout de Barneville dit qu’en faisant, il y a quelques jours, des recherches entomologiques dans le bois du Vésinet, il déchira un chaton de Saule-marceau, et qu'il en trouva l'intérieur dévoré longi- tudinalement par une larve qui lui parut être celle d’un Curculionite et appartenir au genre EÆrirhinus. Celle larve n’est pas tout à fait parvenue à sa grosseur complete ; elle est transparente, ramassée et d’un blanc jaunâtre. Notre collègue soumet à la Société cette larve, ainsi que les chatons de Saule-marceau qu’elle commence à attaquer ; il espère pou- voir donner plus de détails en continuant ses observations. — M. Guérin-Méneville expose quelques faits relatifs aux éducations tentées en ce moment de plusieurs Vers à soie dont l’acclimatation serait utile pour l’industrie : Des œufs du Bombyx (Antheræa) Yama-Maï, qu'on n’avait pas conservés avec les précautions convenables, éclosent depuis quelques jours à Paris, et notamment à la Société d’acclimatation, qui devait les distribuer à ceux de ses membres qui lui avaient confié leurs cocons, et ces éclosions sont d'autant plus fâcheuses en ce moment qu’il n’y a pas encore de feuilles, ni même de bourgeons sur les Chênes pour nourrir les jeunes chenilles. Faire venir du midi de la France des feuilles de cet arbre, Séances de l’année 1864. XŸ outre la difficulté qu’on pourrait y trouver, étant un moyen trop dispen- dieux, notre collègue a cherché si on ne pourrait pas, jusqu’au dévelop- pement des Quercus, nourrir les jeunes chenilles avec des feuilles de quelques autres végétaux : il a d’abord essayé le Coignassier (Cydonia vulgaris Pers.), que M, Chavannes, de Lausanne, a proposé, puis, après avoir expérimenté diverses plantes, il a reconnu que les feuilles de lPAlisier glabre (Cratægus (Photinia) glabra) qui croit dans nos jardins, doivent être préférées pour cet usage. Les petites chenilles, quoique beaucoup d’entre elles meurent peu de temps après leur éclosion, ce qui arrive toujours lorsqu'on tente de changer leur alimentation, s’en accommodent assez facilement et grossissent rapidement. 11 serait donc nécessaire dans notre climat, et ainsi que M. Guérin-Méneville et quelques autres expéri- mentateurs sont parvenus à le faire pour les œufs de leur récolte, de retarder l’éclosion de cet Antheræa, afin de laisser aux Chênes le temps de produire des feuilles. On sait, en effet, que la chose est possible ; car on peut, dans les éducations de notre Bombyx mori, avancer à peu près de deux mois, et retarder d’autant le développement des œufs en les soumettant à l’action de la chaleur dans le premier cas, et à celle du froid dans le second ; aussi, au Japon même, il paraît que les œufs de l'FYama-Maï sont retardés dans leur développement en les enfouissant dans la terre ; ce retard permet aux Chênes de se couvrir de bourgeons, pour l’époque de l’éclosion des chenilles, ce qui n’aurait pas lieu sans cette précaution. Des cocons du Bombyx (Antheræa) Pernyi, rapportés récemment de Chine par M. Simon, ont malheureusement donné, en partie, leurs papil- lons pendant le voyage, et M. Simon a pu avoir, en route, quelques pontes qui semblent fécondées. Plusieurs de ces cocons toutefois, arrivés vivants à Paris, ont été confiés à notre collègue par ordre du ministre de l'Agriculture. Des éclosions ont eu lieu; mais pendant quelque temps, les sexes ne se montrant que les uns après les autres à de longs intervalles, il n’a pu y avoir de fécondation. Ge n’est que ces jours-ci que deux accou- plements ont pu s'effectuer. Les femelles fécondées ont donné plus de deux cents œufs qui sont conservés avec soin. Seize cocons du Bombyx Atlas et vingt cocons du Bombyx (Antheræa) Roilei, quatrième et nouvelle espèce du Ver à soie du Chêne, viennent d’être envoyés vivants de l'Himalaya à notre collègue, qui les montre à la Société, en faisant remarquer qu'ils sont bien vivants et dans un état parfait de conservation. 1l ajoute que c’est la première fois qu’on verra ces magnifiques espèces en Europe. En terminant sa communication, M. Guérin-Méneville présente plusieurs individus des Bombyx (Antheræa) Yama-Maï et Pernyt. H fait remarquer combien la première espèce varie pour la coloration à son état parfait, quoique constamment chaque variété offre un empâtement noir au côté externe de l’ocelle de laile inférieure ; il montre aussi que par leurs XVI Bulletin entomologique. teintes, quelques individus se rapprochent beaucoup du B. Pernyi, qui est beaucoup moins variable. Cependant , des caractères différentiels bien tranchés se trouven! dans les œufs, dans les chenilles surtout, et même dans les cocons, ainsi qu’il a déjà eu l’occasion de le dire à la Société, et il pense que ces caractères, surtout ceux de l’état de chenille, suffisent pour constituer ce que les zoologistes sont convenus d'appeler des espèces. M. le docteur Boisduval, après cette communication, dit qu'il pourrait bien se faire, au contraire, que les Bombyx (Antheræa) Yama-Maiï et Per- nyi ne fussent que de simples variétés climatériques du Mylitta : la différence de coloration et quelques autres légères modifications ne lui paraissent pas des caractères spécifiques, et, à l’état parfait, les trois soi- disant espèces varient tellement par leur coloration , qu’elles passent très aisément de l’une à l’autre. Notre collègue se demande aussi comment il se fait que l’Yama-Maï doive être, au Japon, retardé dans son éclosion afin de pouvoir attendre la végétation nouvelle des Chênes, car si ce pays est la véritable patrie de ce Lépidoptère, que deviendrait l'espèce à Fétat de nature, alors qu’on n’aurait pas la précaution de retarder l’éclosion de ses œufs en les enterrant ? Faut-il en conclure que c’est un insecte accli- maté jadis au Japon, et qui, par cela même, a pu éprouver des modifi- cations dues à un pays nouveau pour lui ? M. Guérin-Méneville répond qu’il ne peut admettre la réunion en une seule espèce des Bombyx indiens cités plus haut, car tout indique des différences dans leurs divers états métamorphosiques, et si l’on pensait que des influences de climat pussent produire de telles particularités, il n’y aurait plus guère de moyen d'indiquer de véritables espèces. Quant à l'Yama-Maï, il est bien originaire du Japon, mais l’habitude qu'ont les indigènes de ce pays d’en retarder l’éclosion peut s'expliquer en admet- tant qu’il ne se trouve à l’état de nature que dans une zone plus chaude que celle où on l'utilise pour l’industrie. Lectures. Allard (Ernest) : Notes pour servir à la classification des Coléoptères du genre Sitones. — Brisout de Barneville (Henri) : Monographie des espèces tant euro- péennes qu’algériennes du genre Acalles. — Deyrolle (Henri) : Description de nouvelles espèces de Lucanides, ainsi que d’une Cétonide, faisant partie de la collection de M. de Mniszech. — Fairmaire (Léon) : Note sur quelques Coléoptères nouveaux, recueillis par M. Ph. Germain, à Mendoza, dans les Cordillères. — H. Lucas : Note sur une chenille de Microlépidoptère (Parasia lap- pella Hubn.). SR rer en Séances de l'année 1864. XVII (Séance du 25 Avril 2645 4.) Présidence de M. le docteur Cu. AUBÉ. M. le docteur Schaum, de Berlin, assiste à la séance, Cominunications. M. Gougelet annonce à la Société la mort de notre collègue M. Fernando Amor, décédé à Santo-Domingo en Californie. — M. le docteur Aubé dit qu'il pense que la larve de l'Erérhinus qui se trouve dans les chatons du Saule-Marceau (voir Bulletin, page x1v) est probablement celle de l'Erirhinus (Notaris) bimaculatus Fabricius. M. le colonel Goureau, à ce sujet, fait remarquer qu'il a observé, dans les chatons de cette même plante, une larve qui a la singulière habitude de se contracter en manchon bien déterminé. Notre collègue n’a pu étudier jusqu’à présent la vie évolutive de cette larve qu'il croit être celle d’un Diptère. — M. Chevrolat lit la note suivante : Dans le 13° cahier des Opuscules entomologiques, 1863, M. Mulsant donne un Essai sur la famille des Anobides proprement dits; je crois à ce sujet devoir présenter quelques observations. Dans nos Annales de 1861, page 394, j'avais imposé aux espèces d'Ano- bium, qui vivent exclusivement sur les Conilères et en y ajoutant quelques caractères, le nom de CONOPHERIBIUM ; M. Mulsant vient d'appliquer à ces mêmes espèces, celui de Liozoum. Quant aux Prinobius sculellaris Germar et Afropos Nobis (Histoire na- turelle des Longicornes, 2° édition, 1862, 1865, p. 47), l’un de Dalmatie et l’autre de Syrie, dont je possédais &' el ©, je ne puis admettre leur réunion au P. Myardi Muls.; leur forme étroite et allongée et les im- pressions du prothorax, les éloignent de ce dernier; mais il se peut que notre Prinobius Gaubilii d'Alger ne soit qu'une variété locale de ce der- nier insecte. — M. Peragallo écrit de Nice, en date du 7 avril : Pendant que la neige nous domine de tous côtés, nous jouissons à Nice d’une chaleur de 24 degrés au soleil. Le 5 avril, sur cette merveilleuse route de la Corniche qui longe el domine la mer, j'ai pris une femelle de Vesperus shrepens vivante et d’une 4° Série, TOME IV, Bulletin 11. XVIII Bulletin entomologique. très grande taille, Son ventre, volumineux, aux anneaux bruns largement bordés de jaune, est terminé par une tarière de deux centimètres, Cette larière était engagée jusqu'à l'abdomen dans une fissure de rocher si étroite qu'il ne m'a pas été possible de reconnaitre si des œufs avaient été déposés. — M. le docteur Schaum montre à la Société une série de Carabus qui ont été trouvés à Hildeshem, en Hanovre, sur le versant oriental des mon- tagnes de la Hartzwald et qui offrent, suivant lui, tous les passages entre le Carabus violaceus type et le Carabus purpurascens type. La plupart de ces individus se rapportent à l'espèce décrite par Dejean sous le nom de Carabus exasperatus. — M. Künckel fait passer sous les yeux de ses collègues plusieurs Pimélies vivantes qui ont été rencontrées au pied du Vésuve. Lectures. Léon Dufour : 4° Description du Séphonura gallæ quercüs, nouvelle espèce de Chalcidite; 2° Note sur une nouvelle espèce de Fourmi, Formica Vinsonella ; 8° Notice et figure du Cryplostemma alienum ; L° Note sur une nouvelle espèce de Gallinsecte, lAspidiotus luzulæ. — Edouard Perris: Description de nouvelles espèces de Coléoptères européens, suivi de remarques sur la manière de vivre de l’Héster pus- tulatus. — Pierre Millière : Notice sur l’'Hæmerosia renalis et description de sa chenille. (Séance du 27 Avril 1864.) Présidence de M. le docteur Cu. AUBÉ. MM. Guenée, de Châteaudun, et Steinheil, de Munich, assistent à la séance. Communications. M. Capiomont annonce que, s’occupant de la révision du genre Phytonomus, il prie ceux de ses collègues qui voudraient bien lui confier leurs collections de ces Gureulionites, de les lui faire parvenir à son nouveau domicile, rue de Rennes, n° 20, et d’y joindre les rensei- Séances de l'année ARG6/. XIX gnements qui leur paraîtraient de nature à rendre son travail aussi complet que possible, — M. Henri Brisout de Barneville lit la note qui suit : J'ai annoncé dans la séance du 23 mars (Bulletin, p. xIv) que j'avais trouvé dans les chatons du Saule-Marceau (Salix caprea) une larve d’Eri- rhinus. Je puis ajouter aujourd'hui que, d’après l'assurance de MM. Che- vrolat et Goureau, cette larve se rapporte à l'Erèrhèinus maculatus Marsh., capreæ Chev. Je donne, en outre, quelques nouvelles observations. La larve, de la taille de 4 millim. ou un peu plus, est ramassée, blanc- jaunâtre, et couverte de petits poils très écartés, visibles seulement à une forte loupe. La tète est obscure ; les anneaux sont nombreux et difficiles à compter. Elle s'établit à l’insertion des étamines, au-dessous de l’écaille et dévore longitudinalement tout l'intérieur du chaton ; celui-ci se flétrit alors, se durcit et tombe avec la larve sur le point de se transformer. J'ai commencé à observer les ravages de cette larve le 20 mars; le 3 avril elle était arrivée à sa grosseur et le 20 avril j'ai vu apparaître l’insecte parfait. — M. le docteur Schaum adresse une note relativement à un passage des extraits de ses notices synonymiques insérées dans le 4° numéro des Annales de 1863 ; sur la demande de l’auteur, la Société en décide l’im- pression #n extenso dans le Bulietin : Dans les extraits de mes notes publiées dans les Annales, 1863, n° IV, on m'a fait dire, p. 678, n° 5, que je reconnaissais que tout auteur qui a publié les caractères d’un genre est propriétaire Au nom de ce genre et que personne n’a le droit de l'en déposséder. Comme ce n’est pas là ce que je voulais dire, je viens demander ici quelques lignes pour une note rectificative. Dans mon opinion, ce n’est que par une application erronnée du mot propriété que l’on dit de l’auteur d'un genre ou d’une espèce qu'il est le propriétaire du nom. Le nom appartient à l'espèce qui le porte et au domaine public, mais nullement à l’auteur, aussi peu que le nom d’une personne appartient aux parents qui l'ont donné. Il ne peut donc pas être question d’une propriété en ce qui regarde le nom ; ce n’est que la des- criplion de l’insecte qui constitue une espèce de propriété littéraire, On ajoute le nom d'auteur au nom de l’espèce et du genre, non pas pour constater une propriété qui n'existe pas, mais pour préciser davantage l'espèce dont on parle et pour la distinguer d’une autre qui pourrait porter le même nom ; ainsi par exemple, pour distinguer l'Homalota fluviatilis de Kraatz, de l’'Homalota fluviatilis de Rey, qui sont deux espèces diffé- rentes, En outre, le nom de lPauteur sert de renseignement littéraire, c’est une citation abrégée, C’est pour cela que j’ai remplacé quelquefois le nom XX Bulletin entomologique. d’un auteur antérieur par celui d’un auteur postérieur, parce qu'on trouve dans le dernier des données précises sur l'espèce qu'on ue trouve pas chez le premier. Dans mon opinion, il vaudrait peut-être mieux dire par exemple : Hydroporus planus GYLL., au lieu de planus FABR., parce que par la description de Gyllenhall l'espèce est réellement définie et qu’elle ne l’est pas suffisamment par celle de Fabricius, qui confond sous ce nom plusieurs espèces voisines. La preuve évidente que le nom n'est pas une propriété de l’auteur et que conséquemment l’on ne peut pas appeler déposséder de remplacer le nom d’un premier auteur par celui d’un auteur postérieur, c’est que dans toutes les autres branches de l’histoire naturelle, à l'exception de l'en- tomologie, on donne comme auteur du nom celui qui se sert du méme nom générique et spécifique, lout en conservant le nom spécifique le plus anciennement donné. Ce principe est introduit par M. Leconte en entomolcgie. Il donne par exemple comme auteur de la Lebia vittata, Dejean et non pas Fabricius, parce qu'une Lebia vittala ne se trouve nulle part dans les ouvrages de Fabricius, qui a décrit l’insecte comme Carabus vittatus. Certainement cette méthode est plus rationnelle que celle qui est encore en usage en entomologie, car le nom générique et spécifique ne constituent qu’un seul nom, qu'on ne peut pas séparer et qu'on ne peut pas attribuer à une personne qui a décrit l’insecte sous un tout autre nom générique. Il résulte de ce que je viens de dire que l'adoption du nom le plus ancien ne repose pas sur un droit de pro- priété acquis par l’auteur, mais uniquement sur un usage plus ou moins établi chez les naturalistes, c’est une règle mais pas une loi. Aussi il y a bien des cas, où la plupart des entomologistes n’admettent pas le nom le plus ancien, par exemple, quand linsecte n’est pas clairement défini par la description, et que la preuve de son identité repose entièrement sur un type ou sur la tradition, qui en science n'esi pas admise comme autorité, ou lorsqu'un autre nom est en usage général. Les noms n’ont d'autre but que de désigner l'espèce et de donner aux naturalistes les moyens de s'en- tendre. Or, l’on est mieux compris de tout le monde lorsqu'on se sert pour désigner l’espèce commune du genre Anchomenus du nom d'angus- iicollis au lieu de celui de junceus où d’assémilis qui est antérieur. Il en est de mème pour l'Amara aulica (bicolor) et pour bien d’autres. Si j'ai été un peu long dans ces discussions qui, pour beaucoup de per- sonnes, ne contiendront rien de nouveau, c’est pour prouver que les auteurs de descriptions isolées d'espèces prétendues nouvelles, n’acquièrent par de pareilles publications aucune espèce de propriété quant au nom, et v'acquièrent par une description mal faite qui ne définit pas clairement l'espèce et la distingue de ses voisines, aucun titre à la priorité. Je sais bien que ces opinions ne seront pas partagées par tout le monde, aussi je ne veux contester à personne la liberté de se servir des noms qui lui semblent convenables, je réclame seulement la même liberté pour moi | Séances de l’année 1864. XXI et pour ceux qui sont d'accord avec moi et je ne vois pas de mal bien grand si, de même qu'il existe des langues différentes dans le monde, différents entomologistes se servent de différents noms pour le même insecte. — M. H, Lucas communique la note suivante : Je fais passer sous les yeux de la Société un chevelu de Quercus robur sur lequel on remarque plus de vingt galles provenant de la piqûre de Gynips aptera Fabr., Entom. SysL, L. If, p. 104, n° 22 (1793) ou de PApophyllus aplerus de M. Hartig, Zeilschr. für die Entom., p. 198 (1840) et p. 409 (1845). Ces galles, assez grosses, de formes diverses, affectant cependant la figure d’un rond plus ou moins ovalaire, sont toutes groupées les unes à côtés des autres et forment par leur agglomération une masse plus longue que large. Lorsqu'on examine ces galles, qui sont rougeûtres, on remarque qu'elles sont tellement pressées les unes contre les autres qu'elles doivent ou semblent se gêner entre elles. Elles proviennent du bois de Vincennes et diffèrent de celles que j'ai déjà eu l'honneur de communiquer à la Sociéié, Ann. Soc. Ent., 3° série, Bull, p. civ (1861), par leur agglomération et surtout par la manière dont elles sont groupées. — M. A. Deyrolle montre à la Société une Mygale bicolor, Vivant actuel- lement, qui vient de muer, et il remet la peau abandonnée par cette Arachnide à M. H. Lucas, afin qu'il puisse l’étudier. Lectures. Henri Brisout de Barneville : Description des espèces d’Acalles propres à l'ile de Madère, d’après M. Wollaston ; travail faisant suile à la Monographie des espèces européennes et algériennes du genre Acalles. — Aubé: 4° Note sur la synonymie de lApristus subæneus et de POmias concinnus : el 2° Descriptions de trois nouvelles espèces françaises de Nañophyes. — HI. Lucas : 1° Quelques remarques sur les Aranéides Orbitèles de la Nouvelle-Grenade, de Nossi-Bé, de Malacca, etc., de M. Keyserling ; 2° Observations sur le Lophyrus pini Linné el sur son parasite, le Tory- mus obsoletus Kabricius. Membre recu. M. le docteur Lœæw, à Meseritz (grand duché de Posen), présenté par M. le docteur Laboulbène. XXII Bulletin entomologique. (Séance du 11 mai 1864.) Présidence de M. PARIS, 2° Vice-Président. Décision. La Société décide, sur la demande de plusieurs de nos membres : 4° que l’excursion entomologique provinciale aura lieu cette année dans les Alpes, principalement dans les chaînes des monts Blanc et Rose, et que le rendez-vous général est fixé à Genève pour le 1° juillet ; 9° que l’excursion aux environs de Paris se fera dans la forêt de Fontai- nebleau, le dimanche 5 juin. Communications. M. L. Buquet soumet à la Société quelques Coléop- tères trouvés aux environs de Colmar par M. Leprieur. Il fait surtout remarquer une belle variété de l'Elater sanguineus, VAdimonia capreæ et le Ceutorhynchus cyanopterus ; cette dernière espèce non signalée dans le Catalogue des Coléoptères de France par M. le docteur Grenier. — M. Gougelet fait remarquer que le Catalogue de Marseul donne comme auteur du Danacæa hispania Gory, Fr., 59 et à la page 151, le même Gory comme auteur du Telephorus gallicianus. Cest une double erreur. Il faut lire Gougelet et Barneville, en regard de ces deux espèces. Lecture. H. Lucas : Remarques sur fes mues de diverses Aranéides, et particulièrement de la Mygale bicolor et de la Segestria florentina. (Séance du 25 Mai 1864.) Présidence de M. PARIS, 2e Vice-Président. Communications. M. Charles Martin montre une larve qu'il a trouvée auprès de Paris et qu'il croit être celle du Quedius truncicola. — M, Fauvel adresse la note synonymique suivante : On se plaint du dédale parfois inextricable de la synonymie entomolo- gique et l’on à raison. Est-ce à dire que le mal soit sans remède ? Si, Séances de l’année 1864. XXII suivant l'exemple de quelques auteurs, chacun s’empressait de soumettre ses types au contrôle des grandes collections, de la libre discussion, combien d'erreurs seraient relevées qui subsistent dans nos ouvrages. Dejean a justement appelé l’entomologie une « science de tradition. » Que ceux-là donc à qui incombe la charge de cette tradition, spécialement ceux qui décrivent, ne négligent rien pour s’éclairer sur la valeur de leurs espèces ; que chacun établisse et signale lui-même, sans arrière-pensée, leur synonymie générique ou spécifique ; ce sera encore un service rendu à la science. Ces idées sont celles de tous les entomologistes sérieux et ne peuvent manquer d'être mises en pratique. J'en borne aujourd’hui l'application aux espèces suivantes : 1° Mon Notiophilus Germinyi n’est qu'une forme alpine plus petite, plus parallèle, à stries plus profondes et rapprochées du N. palustris Duft., et non de l’aquaticus Linn., comme on la dit à tort. — Comparé sur la collection de M. de Chaudoir. 2° Carabus Brisouti. D'après M. Grenier, à qui j’ai communiqué le type pour le soumettre à la Société, M. le baron de Chaudoir posséderait plu- sieurs individus identiques de ce Carabus et les considérerait comme de simples variations du catenulatus (Annal., Bull., 1863, xLr1). Je puis d'autant moins me ranger à cette opinion qu’elle n’est point absolument celle de M. de Chaudoir. Ce savant entomologiste, avec son obligeance ordinaire, à bien voulu étudier mon insecte et l’a reconnu identique à un Carabus de la Lozère séparé par Dejean du catenulatus. M. de Chaudoir distingue également dans sa collection mon Brisouti de cette dernière espèce, et le considère comme étant au moins une variété tres remarquable (et non une simple variation). Je m'en tiens à son appréciation. 3° Ophonus Fauvelit Math. — O0. cribricollis Dej. — Comparé par MM. de Chaudoir et Schaum. 4° Leptusa nigra Bris. — L. rupestris Fauv. — D’après les types. 5° Geodromicus anthracinus Bris. — G, nigritus Müll, — Insecte va- riable de taille et de ponctuation. — Le même membre signale comme trouvé par lui et M. de Mathan, à Honfleur (Calvados), le Bembidium lunatum Duft., espèce regardée jus- qu'ici comme propre aux régions montagneuses de l’est de la France. C’est au bord de la mer, sous les pierres, dans les prés salés, qne nos col- lègues ont recueilli en grand nombre ce Carabique, le 15 mai dernier, en compagnie du Pogonus luridipennis. Ce fait prouve une fois de plus que la zone maritime, par sa température élevée et ses terrains sablonneux, favorise la progression vers le Nord des espèces iméridionales, XXI Bulletin enlomologique. — M. Doüé donne lecture de l'extrait suivant d’une lettre de notre collègue M. Bar, adressée de Cayenne en date du 15 avril 1864 : Nous sommes dans la plus mauvaise saison pour les insectes, quinze jours dans les bois (forêts à demi noyées) ne m'ont pas procuré vingt Coléoptères. Les Lépidoptères n'étaient pas plus riches. Cependant ce dernier ordre a donné lieu à une découverte singulière et {out à fait inat- tendue. Mes travailleurs ayant réussi à tuer un Paresseux (A5) me lappor- térent pour me le montrer: je voulus m’assurer s’ilne nourrissait pas quelques Acarus ; à l'inspection, je ne fus pas peu étonné d’apercevoir dans le pelage des insectes, ayant l'apparence de Cimex, se mouvoir avec une extrême rapidité et courir dans les poils longs et fournis du Mammi- fère. Je pus en saisir quelques-uns, et mon étonnement fut à son comble en reconnaissant qu’il s'agissait d’un Lépidoptère ! il y en avait peut-être plus de quatre cents, et de nombreux individus accouplés n’en paraissaient pas plus embarrassés pour se mouvoir dans ce milieu si nouveau pour des Lépidoptères. Je crois le fait obsolument nouveau. Ceci me rappelle une découverte plus ancienne, mais nou moins inté- ressante ; il s'agit d’une chenille de Bombycide tout à fait aquatique et vivant dans la profondeur des eaux sur les racines fibreuses d’une plante abondante dans nos canaux de navigation. Cette chenille, qui est très velue, a quatre à cinq centimètres de longueur et donne ur papillon ressemblant au Bombyx Phædima de Cramer. J'arrive à vous parler d’une capture faite au Maroni par mon frère, Il s’agit d’un genre de Longicornes des plus singuliers. L’individu capturé, et qui doit être fort rare, ressemble tellement à un Hyménoptère du genre Melipona, qu'il faut un œil exercé pour l'en distinguer. Ses élytres, tout à fait rudimentaires, atteignent à peine le quart de la longueur du corps et les ailes, un peu ouvertes à la manière de certains Hyménoptères, sont enfumées avec l'extrémité largement blanche. Ce genre, que je crois nouveau, doit se placer dans le voisinage des Odontocera dont il a une partie des caractères sans en avoir Paspect. — M. Girard signale les ravages produits cette année dans beaucoup de bois des environs de Paris par les chenilles; ainsi dans les bois de diverses dénominations qui forment la forêt d’Armainvilliers, dont les essences principales sont le Chène et le Bouleau, puis le Charme et le Peuplier, certaines futaies sont dépouillées de leurs feuilles par d'innombrables chenilles de Phalénides, de Pvralides et de Tortricides qui pendent de tous côtés à leurs fils. Le Bouleau est encore plus attaqué que le Chêne, On entend continuellement, quand on pénètre dans les massifs, comme une pluie des excréments de ces chenilles qui noircissent le sol des allées voisines. Beaucoup d'arbres périront par cette cause. Les coupes nom- Séances de l'année 1864. XXF breuses faites dans les bois ont rendu encore plus sensibles les ravages des chenilles dans les parties respectées. Dans le même pays (plateau de la Brie), la récolte de pommes et de poires sera bien moindre qu’on ne le pensait d’après la première appa- rence. La plupart des jeunes fruits sont piqués par des insectes qui y déposent leurs œufs et tombent. C’est ce fait que les paysans attribuent d'habitude à de mauvais vents, à du hâle, etc. Plusieurs membres confirment par leurs propres observations les remarques de M. Girard : c’est ainsi que M. Guérin-Méneville a vu les énormes ravages des chenilles dans le bois de Vincennes ; M. Berce dans la forêt de Fontainebleau ; M. L. Buquet dans le bois de Meudon ; M. J. Künckel dans celui de Verrières, etc.; M. H. Lucas ajoute que la Gracil- laria syringella recommence ses dégâts sur les Lilas à Paris même; enfin M. Gougelet (séance du 8 juin) dit que, contrairement aux remarques précédentes, les arbres fruitiers des environs d'Argenteuil ne semblent nullement attaqués par les chenilles. — M. J. Künckel montre des espèces de nids ou cocons qu'il a trouvés attachés au troncs de Chênes et d’un Pin, mais dont, malgré tous ses soins, il n’a pu obtenir les habitants à l’état parfait. M. H. Lucas rapporte à ce sujet qu'il a déjà vu auprès de Paris, et que M. Waga de son côté a observé aux environs de Varsovie, des nids sem- blables, et que tous deux n’ont pas été plus heureux que M. J Künckel dans l’étude qu’ils en ont faite. M. le docteur Laboulbène ajoute qu’il a remarqué des cocons blan- châtres, assez analogues à ceux montrés par notre collègue; il suppose que ces derniers cocons sont ceux de quelque espèce de Névroptère. — M, Girard présente, de la part de M. Arthur Eloffe, un modèle assez commode de boite de carton avec coulisse et fenêtres de gaze pour l'éduca- Lion des chenilles. Ces boîtes prismatiques ont été imaginées en Allemagne. Lecture. H. Lucas : Remarques sur une Arachnide appartenant peut-être au genre Rhyncolophus de Dugès et qu’il désigne sous le nom de plumipes ; cette jolie espèce a été rencontrée aux environs de Boghar (Algérie). Membres recus. MM. Eugène Félix, négociant, à Leipsig, présenté par M. Achille Deyrolle : et Lachlan, de Londres, présenté par M. le docteur Laboulbène. Membre démissionnaire. M. Léon Becker, à Bruxelles, XXVI Bulletin entomologique. (Séance du 5 Juin 1864.) Présidence de M. L. REICHE, Président de 1863. M. Goubert, d'Hagueneau, assiste à la séance. Communications. M. le docteur Laboulbène, à l’occasion d’une note de M. H. Lucas insérée dans le 1° trimestre des Annales de 1864 (p. 34), note relative à la Parasia Lappella, dont les chenilles, vivant dans les capitules de la Bardane, ressemblent beaucoup, pendant leur jeune âge, à celles d’un Gurculionite, rappelle à la Société que M. le colonel Goureau et lui ont été à même d'observer qu’il en était absolument de même en ce qui concerne la chenille de la Puarasia Garlinella DouGLas, qui vit dans les capitules de la Carline vulgaire. Notre collègue ajoute qu'il a publié, conjointement avec M. le colonel Goureau, un mémoire à ce sujet dans les Annales de 1858, p. 263 à 278 et pl. 7°, n° I. — M. Chevrolat fait connaître la note qui suit: En réponse aux observations de M. le docteur Schaum (Annales de 1865, p. 688, omise) sur l’Anobium (Priobium) tricolor d'Olivier, j'avais dit (Ann., 1864, p. 390) que l'An. castaneum Fab., Gyll., — excavatum Kug., Hlig., devait être synonyme du premier ; on pouvait alors les considérer comme identiques. M. Mulsant fait ici deux espèces distinctes dont il signale les différences: Le premier (Priobium tricolor) se rencontre depuis Paris jusqu’au nord de la France et on le retrouve en Angleterre ; Le second (Priobium castaneum) habite les parties montagneuses du Midi et de l'Allemagne ; ces espèces sont rares partout. J'avais communiqué ces deux types à M. le docteur Schaum afin d’élu- cider la question, il n'avait pu la résoudre, ne possédant pas ces espèces dans sa collection: Pour ce qui est de l’Anobium castaneum d'Olivier, qui n’a aucun rapport avec le Coléoptère mentionné ci-dessus sous ce nom, cet insecte se rap- porte à l’Anobium (Neobium) tomentosum Dejean, nom sous lequel M. Mul- sant l’a décrit dernièrement. Quant à l’Anobide cosmopolite et destructeur des feuilles de tabac des- séchées, et particulièrement des cigares, je l’avais désigné, à tort, sous le nom de Catorama pallida ; cet insecte reste inédit. M. Mulsant vient de me renvoyer les exemplaires que je lui avais communiqués, avec les Séances de l'année 1864. XXVII noms générique et spécifique de Pseudochina serricornis — Xyletinus serricornis Schr., in Dejean, Cat., 8° éd., p. 127, nom sous lequel il pa- raîtra probablement bientôt. Ce Coléoptère pourra alors prendre place dans nos Catalogues de Coléoptères européens, aux mêmes titres que les Necrobia ruficollis, rufipes et de tant d’autres espèces exotiques qui se sont acclimatées chez nous et dans d’autres parties du monde. — M. L. Buquet adresse lerrata suivant relatif à sa notice intitulée : Description d’une nouvelle espèce de Casnonta, publiée dans le 4% tri- mestre de 1864 des Annales : Page 115, ligne 21, au lieu de : lat. 2 mill. (3 lignes), Lisez : (1 ligne). Planche À, fig. 4, on à omis : 1° L’échelle de proportion en regard de l’insecte (7 mill.). 2 D'indiquer suMisamment la troncature des élytres à leur extrémité. 3° La bande suturale brune n’est pas exactement représentée, attendu qu'elle devrait, par suite de son brusque rétrécissement en arrière, dans le type, former deux angles saillants non loin de la base des élytres. 4° Enfin, au lieu de G. Olivieri, lisez : G. Oliverit. Lecture. Chevrolat : Cinquième mémoire sur les Coléoptères propres à l'ile de Cuba, comprenant les familles des Parnides, Hétérocérides, Pas- salides el Coprides. (Séance du 22 Juin 1864.) Présidence de M. LEON DUFOUR, Président honoraire , Assisté de M. le docteur Cu. AUBÉ, Président annuel. MM. Goubert, d’Hagueneau ; le docteur Lafaury, de Dax ; Lethiérry, de Lille, et Linder, d'Arras, assistent à la séance. Lectures. Léon Dufour : Discours sur la direction à donner aux études entomologiques : 4° Arachnides, 2° Coléoptires, 3° Labidoures, #° Orthop- tères, 5° Névroptères, 6° Hyménoptères, 7° Hémiptères, 8° Lépidoptères et 9° Dipteres. — Jekel: Mémoire sur la classification naturelle des Curculionites ; 1'° partie. XXVIIL Bullelin entomelogiqur. — Félicien de Saulcy : Remarques et descriptions de Sen nou- veaux de la faune européenne et française. — Linder : Description de trois Coléoptères européens nouveaux. — Reiche : Trois nouvelles espèces de Coléoptères européens. Membre démissionnaire. M. Georges Guyon, de Pile de Wight. (Séance dn 1% Fuillet 18G1.) Présidence de M. LEON DUFOUR, Président honoraire, Assisté de M. le docteur Ca. AUBÉ, président annuel. M. le docteur Lafaury, de Dax, assiste à la séance. Communications, M. Reiche parle de nuées de Criquets qui ont assailli notre armée pendant sa dernière campagne dans le sud de l'Algérie. Ces Orthoptères en quantité innombrable formaient un obstacle véritable pour la marche de nos soldats et se présentaient en nuages épais obscurcissant la lumière du jour; leur passage durait continuellement pendant plus d’une heure. M. H, Lucas pense, autant qu'on peut le dire sans avoir sous les yeux quelques-uns de ces insectes, que ces nuées devaient être formées par PAcridium peregrinum. En effet, cette espèce est commune en Algérie, el elle est beaucoup plus voyageuse que Pespèce à laquelle on a néan- moins appliqué la dénomination de migratorium. — M, EH. Lucas communique la note suivante : J'ai l'honneur de faire passer sous les yeux de mes collègues plusieurs Aranéides du genre Eresus que je n'ai pas trouvé décrites dans les auteurs, ce qui me porle à penser qu'elles sont nouvelles pour la science. La première, qui est remarquable par sa grande taille, à pour patrie la Sicile, où elle a été découverte par notre zélé collègue M. Bellier de la Chavignerie. Elle est noire avec toute la partie antérieure de l'abdomen et une portion des parties latérales de cet organe d’un ferrugineux foncé. Je propose de désigner celte remarquable espèce sous le nom d’Eresus sicu- lus. Longueur 22 mill. (Femelle). Séances de l'année 1864. XXIX La seconde, beaucoup plus petite, se distingue des espèces connues par la raie longitudinale jaunâtre qui parcourt son abdomen en dessus dans ioute sa longueur. Je donne à cette espèce le nom d’Eresus pulchellus ; elle habite la Nubie et c’est à M. P.-E. Botta que l’on en doit la décou- verte. Longueur 40 mill. (Femelle). Enfin la troisième espèce, un peu plus grande que la précédente, est remarquable par son céphalothorax qui est légèrement bordé de blanc et par les pattes des deuxième, troisième el quatrième paires qui sont rou- geâtres. C’est sous le nom d’Eresus albo-marginatus que je dois décrire cette espèce qui se trouve au Sénégal, où elle a été découverte par M. Heudelot. Longueur 11 mill. (Mäle). Je dois faire figurer ces trois espèces dont je donnerai les descriptions pour nos Annales. Membre recu. M. Madon, à Toulon (Var), présenté par M. Grenier. (Séance du 27 Juillet 12G4.) Présidence de M. le docteur GRENIER, 1°" vice-président. Communications. On annonce à la Société la mort de deux de nos coi- ‘ègues, MM. Ferdinand-Gabriel Migeot de Baran, décédé à Saint-Germain- en-Laye, le 22 juillet dernier, à l’âge de trente-quatre ans, et hacine, décédé récemment à Dieppe. — M. E. Allard est désigné par la Société pour faire une notice nécrologique sur M. de Baran, et M, Javei pour nous donner un travail analogue sur M. Racine. — M. Oberthür adresse la letire suivante relativement à lexcursion entomologique dans les Alpes : Zermalt (Valais) a été choisi pour le point central de l’excursion. Quel- ques-uns de nos collègues sont partis de Genève pour rendre visite à Chamounix, mais tous sont arrivés au point du rendez-vous général et nous avons eu ici : MM. Jourdheuil, de Bar-sur-Aube ; Cartereau, de Bar-sur-Seine ; Simon, de Paris ; Künckel, de Paris : Constant, d’Autun : Gaston Allard, d'Angers; Guenée, de Châteaudun; Fallou, de Paris, et Oberthür, de Rennes. Nous avons chassé tout autour FA Zermatt, dont la faune excessivement alpine nous à offert une assez grande quantité de Lépidoptères intéres- XXX Bulletin entomologique. sants, Nous avons été aussi nous établir à trois reprises différentes, à l'hôtel du Riffel (2,600 mètres environ) d’où nous nous sommes élevés plusieurs fois jusqu’au Gornergrat, plateau neigeux dont l’altitude dépasse 3,000 mètres. Nous avons fait dans cette haute région de fort intéres- santes captures, celle entre autres de la Nemeophila Cervini, découverte Pan dernier aux environs du petit Gorner et dont la femelle seule était connue, Sous la direction de notre bon collègue M. Fallou, qui nous a conduits sur les lieux où il avait rencontré la N. Cervini, nous avons pu trouver la chenille, la chrysalide et enfin un exemplaire mâle de cette curieuse espèce. Nous espérons avoir encore quelques individus parfaits , car nous avons une certaine quantité de chrysalides qui écloront, pen- sons-nous, dans les derniers jours de ce mois ou les premiers du prochain. Gette localité nous a aussi offert une autre Chélonide du plus grand intérêt, la Chelonia Quenselii, dont nous avons recueilli six exemplaires. Le temps n’a cessé de nous favoriser et toutes les meilleures conditions ont toujours été réunies pour nous faciliter l'exploration d’une des plus riches localités entomologiques où la Société se soit encore dirigée. Nous allons y séjourner quelques temps encore, car il y a bien à faire dans un aussi Curieux pays. — M. L. Buquet communique à la Société les mâle et femelle vivants du Prinobius lethifer Fairmaire, qu’il a reçu de notre collègue M. Lalle- mant, qui a réussi à les élever à Alger. Cet envoi était accompagné de remarques très intéressantes que M. L. Buquet croit devoir porter à la connaissance des entomologistes, puis- qu’elles indiquent les moyens de propager une espèce encore rare dans les collections. Suivant M. Lallemant, il convient de mettre ensemble les deux sexes (qui avaient voyagé isolément), de laisser l’accouplement se faire et qui dure de 20 à 30 minutes au plus. Au bout de trois à quatre jours, la femelle pondra, et il suffira de déposer ses œufs réunis par des mucosités, dans des trous pratiqués avec une vrille dans un rondin de Frêne. Au bout de trois ans environ, si les circonstances sont favorables, on peut obtenir des Prinobius. Cet entomologiste ajoute que les mâles sont moins rares que les femelles, la proportion serait 8 à 10 4 pour une 9. Les premiers éclosent avant les femelles, ils se livrent des combats à outrance, et souvent une patte est coupée d’un seul coup de mandibule. Dans ces luttes qui sont très singu- lières, ces insectes, placés côte à côte, se présentent la tête et cherchent à s’attraper les antennes; si l’un des combattans atteint celle de son adversaire il la lui coupe. Le combat dès lors est engagé, ils luttent corps à corps avec acharnement et les pattes en grand nombre restent sur le champ de bataille, Séances de l’année 1864. XXXI M. Lallemant pense que si ces animaux se livrent à de pareils combats, c'est pour diminuer le nombre des mâles valides qui se disputeront plus tard les femelles. Le rondin de Frêne que je possède, dit-il, renferme encore une douzaine au moins de larves. J'y ai déposé les œufs provenant de la ponte de deux femelles (150 environ), j'en attends l’éclosion sous une huitaine de jours, et j'espère suivre pas à pas le développement de cette magnifique espèce. Les Prinobius habitent les Frènes entre Dellys, Bondoneau et la Ka- bylie. Ils éclosent en juin et en juillet. En terminant cette communication, M. Buquet annonce qu’il va tenter de faire aussi à Paris des élèves, et qu'il tiendra la Société au courant des résultats qu’il aura obtenus. — M. Leprieur, dans une lettre à M. L. Buquet, annonce qu'il a pris en grand nombre auprès de Colmar, un Coléoptère rare pour la faune française, la Crepidodera nitidula. — M. Perris écrit que M. Revelière a trouvé en Corse, il y a déjà plusieurs années, la larve et l’insecte parfait de la Chrysomela graminis. Par conséquent, l'annonce faite dans notre Bulletin (1863, p. xz11 et xLrr1) que ce Coléoptère, à l’état parfait, n'avait pas encore été rencontré en Corse, doit être rectifiée. — M. Reiche dit que notre savant collègue, M. l'abbé de Marseul a décrit, dans son recueil intitulé Abeille, 1° cahier, Monographie des Téléphorides, p. 22, n° 8, une nouvelle espèce de Telephorus, sous le nom de T, bilunatus, provenant de Syrie. Il y à très probablement erreur dans la localité indiquée, car cette espèce appartient à la faune française. Notre collègue M. Lavergne l’a rencontrée dans le département de l'Isère, près d’Allevard, à une assez grande altitude, dans une clairière humide, volligeant sur de jeunes Pins, au mois de juillet 1863. — Notre collègue fait voir à la Société deux des trois exemplaires capturés par M. Lavergne. — M. H. Lucas communique la note suivante : Je fais passer sous les yeux de la Société, une coque d'un Lamellicorne laparostictique appartenant à la tribu des Coprides et qui mesure en gros- seur 28 millimètres environ ; quant à l’épaisseur de cette coque, elle est de 5 millimètres. On sait que les espèces qui composent la tribu des Coprides sont en général d’une taille assez grande et répandues dans les régions chaudes des deux hémisphères. Elles vivent, comme tous les insectes appartenant à cette tribu, de matières excrémentitielles, et elles se creusent XXXII Bulletin entomologique. dans la terre des trous profonds et plus où moins obliques. Lorsqu'on examine cette coque, qui affecte la forme d’une boule plus ou moins par- faite: on voit qu’elle est composée de matières excrémentitielles auxquelles est agglomérée une assez grande quantité de terre. Lorsque les larves de ces Lamellicornes sentent l'approche de leur transformation en nymphe, elles se construisent avec le reste de ces matières excrémentitielles une coque composée par conséquent de bouse et de terre et qui par la suite finit par acquérir une très grande dureté. On connaît les coques du Coprs paniscus que M. E. Blanchard à décrites et figurées dans le tome I de son Histoire naturelle des Insectes, p. 259, pl. 7, fig. 41 (1845), mais je ne sache pas que celle de ce Lamellicorne, qui peut-être appartient au Copris molossus de Fabricius, ait été jusqu’à présent signalée par les auteurs. On remarquera qu'une ouverture a élé pratiquée à cette habitation sphérique et on aperçoit dans l’intérieur et l'architecte et l'habitant presque déve- loppé. Si ensuite on jette un coup d'œil dans l’intérieur de ce réduit, on ne tarde pas à remarquer que les parois en sont lisses et polies et qu’elles présentent une plus grande dureté que l'enveloppe extérieure. Cette observation étant faite, il est facile de voir que le constructeur de cette boule a mis tous ses soins à en solidifier la partie interne et quand à la dureté plus grande que présente cette même partie, elle ne peut-être due aux déjections du propriétaire de cette retraite sphérique. Cette coque provient des environs de Bankok, dans le royaume de Siam, où elle a été rencontrée par le R. P. Larnaudie et rapportée ensuite en France par ce zélé missionnaire qui en a fait don aux collections entomo- logiques du Muséum de Paris. M. Reiche, au sujet des observations de M. H. Lucas, fait remarquer qu’un fait à peu près analogue est indiqué dans les Mémoires de la Société entomologique de Londres. Dans ce cas il s’agit d’une coque formée par le Copris Midas, et d’où l’insecte parfait est sorti. — M. H. Lucas dit que, M. Signoret ayant ajouté sur épreuve (p. 225) quelques mots au sujet du nombre des articles qui composent le bec des Bélostomides, il reviendra sur ce sujet dès qu'il aura pu faire de nouvelles études sur ces insectes, Lecture. Edouard Perris : Notes sur divers Coléoptères. La Société décide que ce mémoire sera immédiatement imprimé à la suite d’un autre travail du même auteur (Voyez page 27/4). Membre démissionnaire. M. le docteur Marco-A. Rojas, à Gienfuegos (Cuba), Séances de l'année 1864. XXXIII (Séance du 10 Aoùt 1864.) Présidence de M. le docteur GRENIER, 1°" vice-président. M. Lachlan, de Londres, assiste à la séance. Communications. M. Berce annonce qu'il a trouvé au mois de juillet dernier, dans les Vosges, deux Longicornes rares pour la faune française : les Callidium insubricum Germar et dilatatum Paykubl, et qu'il a pris dans la même localité la Plusia interrogationis, non encore signalée sur les Catalogues de France (1), ainsi que les Erebia Cassiope et Ligea qui y étaient assez communes. Notre collègue fait voir en même temps une série d’une douzaine d’in- dividus de la Nemeophila plantaginis offrant des variations des plus con- sidérables dans la coloration des ailes et dont quelques-uns surtout s’éloignent beaucoup, sous ce rapport, du type ordinaire; ces insectes proviennent cependant d’une même ponte qui a été recueillie dans les Vosges. M. Berce fait également observer qu'il a été assez surpris de prendre cette année, à la fin de mai, l’Erebia Medusa, à Bar-sur-Seine (Aube). Gette espèce y était abondante ; et ce fait doit être noté, car ce Lépidop- tère paraissait jusqu'ici exclusivement propre aux pays de hautes mon- lagnes. Enfin, notre collègue dit qu'il a rencontré dans la forèt de Fontaine- bleau, en juin dernier, une Malachite rare : l'Orthopleura sanguinicollis. — M. Pàris, au sujet d’une communication présentée au mois de jan- vier 1864 (Bulletin, p. 111) par M. Guérin-Méneville, fait remarquer qu'au printemps dernier il a trouvé sous une écorce d'arbre une Guëêpe femelle absolument dans la position indiquée par notre collègue, c'est-à- dire les ailes appliquées contre le corps et les pattes repliées. Ayant em- porté cette Guëêpe, il la força, en la touchant, de déployer ses ailes; mais, laissée en repos, elle reprit bientôt sa position première d’hiver- nation. (1) Depuis cette communication (Séance du 14 septembre 1864), M. Berce fait remarquer que, dans le 4e volume du Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Colmar, 1863, qui vient seulement de parvenir à Paris, M. Peyerimhoff signale la Plusia interrogationis comme ayant été rencontrée dans une excursion auprès de Colmar. h° Série, TOME IV. Bulletin 111, XXXIV Bulletin entomologique. M. Piochard de la Brûlerie confirme le fait rapporté par MM. Guérin- Méneville et Päris. Il a vu sur une vitre de fenêtre, en hiver, une Guêpe les ailes recourbées en dessus le corps et les pattes à peu près dans la position nymphale. — M. de Germiny fait passer sous les yeux de la Société trois Coléop- tères remarquables : deux d’entre eux, trouvés dans les Basses-Alpes, sont de curieuses variétés des Carabus vagans et Solieri; le troisième, pris dans les Pyrénées, est une espèce nouvelle de Nebria. — M. Grenier dit quelques mots relativement à trois Coléoptères py- rénéens. Ayant étudié dernièrement un Athous Titanus Mulsant, il a observé qu’il présentait à l'angle postérieur du corselet une carène assez marginée, el, comme ce caractère n’est pas signalé par les entomologistes, notre collègue crut un instant qu’il avait entre les mains le mâle dé cet Élatéride, dont on ne connaît que des femelles; mais il s’assura bientôt que c'était aussi une femelle, et il put constater ensuite sur plusieurs autres individus de la même espèce un caractère semblable. On n’a donc pas encore trouvé le mâle de l'Afñous Tilanus: il ne paraît pas que ce mâle soit le canus I. Dufour, comme le suppose M. de Germiny, mais peut-être plutôt le mandibularis L. Dufour. L'on sait, en effet, qu’on ne connait pas les femelles des Athous eanus et mandibularis. M. Pandellé, ajoute M. Grenier, regarde ces espèces comme de simples variétés d’un même type; M. Ch. Brisout de Barneville, comme M. Léon Dufour, croit qu'il faut les séparer. — M. Gaston Allard montre à la Société un fourreau de Psychide des plus remarquables par sa construction, fourreau qu'il a trouvé en Algérie aux environs d'El Aghouat. M. Laboulbène fait observer (séance du 2h août) que M. H. Lucas a décrit avec soin (Bulletin, 1863, p. xv) un fourreau semblable qui avait été recueilli à Sidi-Maklouf sur un Tamarisc par M. le docteur Guyon, et que M. Guérin-Méneville à annoncé que M. de Valdan avait observé un fourreau analogue aux environs de Biskara. M. Lachlan dit que ce fourreau ressemble beaucoup à ceux que pro- duisent les espèces du genre Oëketicus, groupe propre à la Nouvelle- Hollande. — M. Fallou donne quelques nouveaux détails sur excursion que la Société vient de faire à Zermatt en Suisse. fl montre une boîte contenant les Coléoptères qu’il a recueillis pendant ce voyage; il fait voir la chenille, la chrysalide et l’insecte parfait encore vivants de la Nemeophila Cervini, ainsi que plusieurs individus d’un parasite de ce Lépidopière et une Arai- Séances de l’ânnée 1864. XXXYV guée que l’on trouve souvent auprès d'elle, et enfin, parmi les Lépidop- tères rares, il fait remarquer la Chelonia Quenselii, indiquée jusqu'ici comme provenant de Laponie, qui vient d’éclore à Paris même et qui est encore vivante; et la Plusia divergens dont il a aussi trouvé la chenille restée inconnue jusqu'ici. Depuis (séance du 24 août), le même membre montre la chenille vivante de la Chelonia Quenselii, dont on ne connaissait pas encore les métamor- phoses. D’après une lettre que M. Guenée vient d'adresser à notre confrère, celte chenille, qu'il à parfaitemennt étudiée, lui a donné, à Châteaudun, l'insecte parfait. — MM. Fallou et Guenée offriront à la Société les des- criptions et les figures des divers états des Nemeophila Cervini et Che- lonia Quenselir. — M. Pàris donne lecture d’un article publié par un journal du dépar- tement de l'Aisne, rapportant la mort d’une femme occasionnée, assure-t- on, par la piqüre d'une Mouche. Notre collègue croit qu'il serait utile de prendre des informations relativement à ce fait ; et il ajoute qu'il serait surtout très important de rechercher si la mort a été réellement produite par la piqüre d’une Mouche, à quelle espèce cette dernière se rapporte. La Société, après avoir entendu de plusieurs membres des remarques du plus haut intérêt sur les accidents que peuvent produire sur l'homme el les animaux les piqüres de plusieurs Diptères, prie M. Pàris de vouloir bien s'informer du fait spécial signalé par le Journal de l'Aisne, ainsi que de ceux qui pourraient encore venir à sa connaissance. — M. Girard présente à la Société la rectification suivante : Dans une note publiée dans le premier trimestre de 1864, page 158, il est dit que les parasites qui avaient permis le développement de lPadulte de la Chelonia caja étaient des Hyménoptères. Un renseignement ultérieur donné par M. Künckel établit au contraire que le cocon de la chenille contenait des coques de pupes de Diptères. Le point important de la note ne se trouve au resle pas moditié, c’est-à-dire le fait exceptionnel du développement d’un insecte à l’état adulte malgré la présence de parasites dans la larve. — Le même membre met sous les yeux de la Société de curieux Orthop- tères récollés aux environs d’Hyères par notre collègue M. E. Martin. Ce sont l’'Empusa pauperata, màle, femelle et larves; une série très complète des divers états du Bacèllus Rossii qui permettra d'étudier le développement progressif des armures génitales sur cet insecte toujours aptère ; enfin, une très rare Mantide, de petite taille, du genre Harpax où d'un genre lrès voisin. XXXVI Bulletin entomologique. Lectures. De Ghaudoir : Monographie du genre Gollyris ; lravail accom- pagné de trois planches. — L'auteur, avec sa générosité ordinaire, offre à la Société de faire la moitié des dépenses qu'occasionnera l'impression de ce mémoire. — Félicien de Sauley : Description des espèces nouvelles de Coléoptères recueillies en Syrie, en Palestine et en Egypte, pendant les mois d'octobre 1863 à janvier 1864, par M. de Saulcy, membre de l’Institut : 1" partie renfermant des espèces nouvelles des genres Merophysia, Catopsimorphus, Choleva, Myrmecopore (G. n.), Callicerus ?, Myrmedonia, Dinusa (G. n.) el Homalota. (Séance du 24 Aouùt 1561.) Présidence de M. PARIS, 2e vice-président. Communications. M. Laboulbène dit qu'en parcourant nos Annales, et surtout la partie du Bulletin, il a remarqué qu'un grand nombre d'auteurs, en parlant de certains genres peu connus, ou qui ont des synonymes en entomologie ou dans d’autres branches de la zoologie, négligent d'indiquer les divisions primaires (ordre ou famille) auxquelles ces genres se rappor- tent. Cette manière d’agir mel toujours du doute dans l'esprit des lecteurs des Annales et nécessite des recherches ; aussi notre collègue croit-il qu'il est utile d'appeler sur ce sujet l'attention spéciale de la Société. — M. Pâris, revenant sur la communication qu’il a faite à la précédente séance, à l’occasion d’une piqûre de Mouche qui aurait causé la mort d’une femme dans les environs de Laon, ainsi que le rapporte le Journal de l'Aisne, fait connaître qu’un accident absolument identique se trouvait consigné, quelques jours après, dans le Phare de la Loire, journal de Nantes. Conformément au désir qu’en avait manifesté la Société, notre collègue s’est mis en rapport avec les rédacteurs en chef de ces deux journaux, et il communique à la Société les lettres qu’il leur a écrites et les réponses qu'il en a obtenues. Ces réponses, écrites par les médecins qui ont soigné les deux femmes mortes, dit-on, à la suite de piqüres de Mouches, sont très bien rédigées sous le point de vue médical, mais elles sont loin de Séances de L'année 1864. XKXVII prouver d’une manière évidente que la mort ait été réellement causée par des piqûres d'insectes (4). Après celte lecture, MM. Laboulbène et Reiche expriment le désir que ces documents soient néanmoins déposés aux archives de la Sociélé, el que, lorsqu'on aura pu en réunir plusieurs autres sur cet intéressant sujet, il soit institué une Commission chargée de les coordonner et d'en tirer les déductions propres à éclairer les questions qui s’y rattachenL. Cette proposition étant accueillie par la Société, M. Paris remet à M. l’ar- chiviste toutes les pièces qu'il vient de lire. M. Berce, au sujet de cette communication, signale un fait qui est éga- lement relatif à une piqüre d’insecte, et qui est très intéressant sous ce point de vue qu’il a donné lieu à l'application heureuse d’un nouveau moyen curalif, Un pharmacien de Fontainebleau ayant, dans la forêt, été piqué au doigt par une Guêpe, presque instantanément il en résulta une vive douleur, et le doigt enfla considérablement. Rentré chez lui immédia- tement, le pharmacien appliqua sur la blessure de l’acide phénique pur: les douleurs cessèrent tout de suite et l’enflure du doigt disparut. — M. le docteur John L. Le Conte adresse, par l'intermédiaire de M. Sallé, les remarques synonymiques suivantes sur divers Coléoptères : 1° Stereocerus similis Kirby, Fauna Bor. Am., IV, p. 34, fut préalable- ment décrit par Dejean comme Feronia hæmatopus (Sp. Gen., & V, p. 769). Il me paraît appartenir plutôt aux Amara qu'aux Plerostichus, constituant un groupe de même valeur que Lirus, Bradytus, elc. (1) A la séance du 23 novembre, M. Pâris a communiqué à la Société deux lettres que lui avait écrites le mari de la dame Bergevin : la femme décédée à Laon et dont il vient d’être parlé. Il résulte de ces lettres : 1° que cette dame, pendant sa courte maladie, ne s'est jamais plainte d’avoir été piquée par une Mouche ou insecte quelconque; 2° qu'elle avail toujours répondu négativement aux questions qui lui avaient été adressées sur ce sujet ; 3° et que, d'un autre côté, elle était sujette aux petits boutons qui s’étaient manifestés à sa lèvre peu de jours avant son décès. Cette correspondance, qui parait devoir écarter l’idée d’une piqüre d’insecte, comme cause de la mort de cette dame, donne lieu à diverses observalions intéressantes de la part de MM. Aubé, Goureau, Laboulbène et Ch. Martin, qui tous s'accordent à considérer conme peu admissible l’idée assez généralement répandue d'attribuer à une piqûre d’insecte quelconque de graves accidents souvent signalés à l’attention publique. Aucun de ces petits animaux ne parait sécréler de virus ou liqueur capable de les occasionner ; et l’on ne peui guère admettre, quant à présent, Ja possibilité de la transmission par eux de ces principes vénéneux que dans Le cas où un insecte qui se serait posé sur quelque matière infectée en emporterait quelque parcelle, à l’aide de ses pattes ou d’autres parties de son corps, et viendrait ensuite la déposer sur une chair vivante el dépourvue d’épiderme. Les deux lettres de M. Bergevin sont également déposées aux archives de la Société. XXXVIII Bullelin entomologique. 2° Un nouvel examen d’'Amphicyllis picipennis Le C. (New species of N. American Coleopt., Smithsonian Inst., 1863, p. 26) me prouve qu'il appartient au genre Cyrtusa Er. Je suis redevable d’un exemplaire de cette intéressante espèce à M. Ulke. 3° Hoplandria ochracea Kraatz (Linn., Ent., XI, p. 6) fut primitivement décrit comme Gyrophæna laleralis Mels. (Proc. Acad. Nat. Sc. Phila, U, p. 32) et placé dans les Homalota (Mels., Cat., 154). Le nom alors doit être Hoplandria lateralis. o N° Gyrophæna geniculata Mäklin (Bull. Mosc., 1853) de l'Amérique russe appartient au genre Agaricochara Kraalz (Insectin Deutsch, IT; 361). ox L1 Colydium bipunctatum Say appartient aux Rhizophagus, comme il est bien rapporté par Melsheimer (Cat., p. 42), et non pas à Pityophagus, dans lequel je lai placé par erreur (List of Coleoptera of N. America, Smiths. Inst, 14863, p. 30), non plus aux 1ps (Le Conte, Entom. writing of Say, II, 183). 6° Scleroderes Harrisii Westwood (Mag. et Rev. Zool., 1862) est connu depuis longtemps : c’est l'Ochina nigra Mels. (Proc. Acad. Nat. Sc. Phila., 11, 309), et il constitue le genre Ewrypogon Motsch. (Bull. Mosc., 1869, IL, p. 363). Motschulsky le rapporte aux Elatérides, et Westwood aux Cébrionides ; mais il ne me semble avoir de rapport ni avec les uns, ni avec les autres. — Dans la Classification of Co- leoptera of North America (Smiths. Inst., 1861, p. 178) je l’ai placé avec le genre voisin Macropogon Mostch., dans une tribu séparée de Dascyllides différents des vrais Dascyllides par le prosternum prolongé en arrière et dont le boul est reçu dans le bord du mésosternum. Lecture. Guenée : Notes sur le genre Setina. (Séance du 14 Septembre 1864.) Présidence de M. le docteur GRENIER, 1er vice-président. M. de Lansberge, de Bruxelles, assiste à la séance. Communications. M. Lucien Buquet, trésorier, annonce que M. le Ministre de l’Instruction publique vient de lui donner avis qu’une alloca- tion de 500 fr. est accordée à titre d'encouragement à la Société sur l'exercice 1864. — M. Léon Fairmaire dit que notre collègue M. À. de Manuel a trouvé. Séances de l’année 1864. XXXIX celte année, en Savoie, l’Osphya æneipennis Kieshb., Coléoptère fort rare et qui conslitue une acquisition extrêmement intéressante pour notre faune, Lectures. Ernest Allard : Description d’une nouvelle espèce de Clythra du sous-genre Lachnæa, et tableau synoptique des espèces qui entrent dans ce dernier groupe. — Le même : Quatre nouvelles espèces d’Erodius. — De Germiny : Description d’une nouvelle Nébrie (Nebria Larriolei), découverte auprès du lac Bleu, dans les Pyrénées. Membre démissionnaire. M. de Léséleuc, à Brest (Finistère). (Séance du 28 Septembre 1864.) Présidence de M. le docteur GRENIER, ter vice-président. M. Paul Mabille, de Bastia (Corse), assiste à la séance. Décisions. La Société décide qu'elle achètera, sur les fonds provenant des dons Pierret, pour être déposés dans sa bibliothèque, le Panzer com- plet, contenant 1,450 planches, la faune d'Allemagne d’Erichson, et un ma- nuscrit d’un anonyme contenant la description de 416 insectes et de 55 chenilles de lle de France. Communications. M. Javet lit la notice nécrologique suivante sur M. Ra- cine, que la Société vient de perdre récemment : En me chargeant de faire une note nécrologique pour nos Annales sur M. Racine, je remercie la Société de m'avoir donné l’occasion d'exprimer ma pensée sur le généreux collègue qu’elle vient de perdre le 43 juin dernier. Quoique àgé de près de 73 ans, M. N. Auger dit Racine, était toujours infatigable pour enrichir encore davantage sa belle collection et pour obliger ses amis, La science lui doit plusieurs découvertes et la faune française un bon nombre d'espèces nouvelles ; parmi celles-ci je peux citer les Polydrosus salsicola Fairm., Otiorhynchus ambiquus Schh., Lymnæum nigropiceum Mrshm., Psylliodes nigricollis Mrshm., etc. XL Bulletin entomologique. M. Racine était un horticulteur distingué : son établissement, qu’il à cédé à son neveu il y a quelques années, était classé parmi les curiosités de la ville de Dieppe et visité par les étrangers. Sa collection est bien tenue et compte à peu près quinze mille espèces de Coléoptères européens et exotiques. — M. L. Buquet annonce que l'éducation qu'il avait tenté de faire à Paris du Prinobius lethifer provenant d'Algérie (Bulletin, pages xxx el XxXx1) n’a pu réussir, et qu'il doit remettre l'expérience à l’année pro- chaine. Le mâle et la femelle du Prinobie qu’il avait reçus, isolés chacun dans une boîte, se sont bien accouplés lorsqu'il les a réunis, mais ces deux Longicornes, retenus séparément pendant trois semaines environ, étaient à bout de force, aussi sont-ils morts peu de temps après et avant que la femelle ait pondu. — M. Laboulbène dit qu'il vient de reprendre en grande quantité sur les bords de l'Océan, principalement auprès d’Arromanche (Calvados), la Micralymma brevipenne el V'Achorutes marilimus. Ce dernier insecte, de la famille des Podurelles, étudié depuis plusieurs années par notre col- lègue, lui a présenté äes particularités anatomiques des plus importantes et des plus inattendues qu’il se propose de faire connaître à la Société dans un mémoire spécial. — M. Gaston Allard, de la Maulevrie près Angers, écrit au Secrétaire que, devant entreprendre vers l'automne de 1865 un voyage scientifique dans les possessions françaises du Sénégal, il désirerait trouver un com- pagnon de voyage pour explorer avec lui ces riches contrées; il prie ses collègues de lui faire connaître quelque personne s’occupant d'histoire naturelle qui soit dans les mêmes intentions. — M. Slurm prie la Société d'annoncer qu’il désire vendre en détail les insectes de sa belle collection. Lectures. Reiche : Note sur la synonymie des Garabus latus, compla- nalus, brevis e& helluo. — Félicien de Sauley : Description des espèces nouvelles de Coléoptères recueillies en Syrie, en Palestine et en Égypte, pendant les mois d'octobre 1862 à janvier 1864, par M. de Saulcy, membre de l'Institut, 2° partie, Slaphilinides non Myrmécophiles. — H. Lucas : Note sur une nouvelle espèce de Scolopendre (Eucorybas Grandidieri). Séances de l'année A86/. XLI (Séance du 12 Octobre 186 4.) Présidence de M. le docteur Cm. AUBÉ. Communications. M. Lucien Buquet signale, au nom de M. Leprieur, quelques Coléoptères rares ou nouveaux pour la faune française qui ont été trouvés aux environs de Colmar, entre autres : l'Agrilus Guerinii, le Ptilinus Mulsanti Mars. (aspericollis Muls.), le Psammodius plicicollis Er. (accentifer Muls.), pris dans les débris rejetés sur les rives par l’inon- dation de PI, et les Liozoum parvicolle et pruinosum Muls., rencontrés dans la montagne. — M. H. Lucas communique la note suivante : On sait que les Salurnia arrindia el cynthia ainsi que les métis de ces deux espèces donnent en moyenne trois pontes par année ou trois éduca- tions, puisque les œufs éclosent très peu de temps après la ponte. Cepen- dant je ferai observer que la nature ne suit pas toujours régulièrement la même marche, et que quelquefois il y a des cocons qui sont très en retard pour leur éclosion. À ce sujet, je fais passer sous les yeux de la Société plusieurs cocons métis provenant de l’accouplement de larrindia avec le cynthia et vice versa et dont les chenilles ont achevé leurs cocons le 28 septembre 1862. Ces cocons sont donc déjà en retard pour leur éclosion de plus de deux années, et je ne pense pas que cette obser- vation ait été jusqu'a présent signalée pour ce Bombycien que l’on peut considérer actuellement comme étant introduit et peut-être domestiqué. Lecture. Maurice Girard : Note sur la chaleur considérable de larves de la Galleria cerella (Lépidoptères Chalinoptères, Crambides), (Séance du 26 Octobre 18G1.) Présidence de M. le docteur GRENIER, 1er vice-président. M. Vesco assiste à la séance. Communications. M. Mors écrit que le Carabus chlathratus lui paraît être un insecte presque ampbhibie; en effet, ayant aperçu plusieurs indi- H° Série, TOME IV. Bulletin 1v. XLII Bulletin entomologique. vidus de ce Coléoptère au bord de marais, il les a vus, à plusieurs reprises, lorsqu'il voulait les saisir, entrer dans l’eau et aller s’enfouir dans la vase ou se cacher sous les pierres. M. E. Desmarest dit à ce sujet que c’est à peu près la manière de vivre du Chlænius holosericeus, ainsi qu'il à été à même de lobserver jadis dans les prés de la Glacière. M. de Bonvouloir rappelle que la Nebria Lariollei, ainsi que d’autres espèces du même genre, a une vie analogue à celle signalée pour le Carabus chlathratus. On la trouve sous les pierres placées dans l’eau même ; elle marche au fond des eaux et peut remonter le courant dans les endroits où il est très rapide. M. Laboulbène fait remarquer qu'il en est de même pour le Trechus areolatus et pour la plupart des espèces du genre Peryphus. — MM. Ch. Brisout de Barneville et de Bonvouloir indiquent quelques-uns des Coléoptères les plus remarquables qu'ils ont trouvés pendant l’excur- sion entomologique qu’ils viennent de faire dans les Pyrénées. Ils citent spécialement : le Barynotus umbilicatus; une Leptusa et un Byrrhus d'espèces nouvelles, ce dernier rencontré sous les Mauves aux environs de Bagnères; un Anisotoma non encore décrit; l’Anophtahlmus Discon- lignyi pris de nouveau dans la grotte de Castel-Mouly et qui se dis- tingue facilement de ces congénères par ses épaules légèrement créne- lées, etc. — M. L. Fairmaire dit que c’est à tort que M. Ed. Perris (Annales 1864, p. 310) a réuni les Barynotus auro-nubilus Fairm., et wmbilicatus L. Duf.; car ces Curculionites forment bien deux espèces distinctes, ainsi, au reste, que l’a reconnu M. Ed. Perris lui-même depuis la publication de sa note, — M, Grenier dit que M. Putzeis s'occupe en ce moment d’une révision générale des Coléoptères du genre Dyschirius, et qu'il désirerait pouvoir avoir en communication ceux que possèdent nos collègues. — S'adresser à M. Mors, par l'entremise de M, À. Deyrolle. — M, Guenée adresse la note suivante : Je reçois à l’instant le deuxième trimestre de nos Annales et j'y lis. dans le rapport de M. Oberthür sur l’excursion de la Lozère, que la Nemo- lois albiciliellus Stdgr., n'a encore été prise que dans les environs de Grenade et dans les Pyrénées orientales. Quand notre collègue M. Fallou m'envoya à déterminer quelques espèces prises dans l’excursion de la Lozère afin de pouvoir en transmettre Séances de l'année 1864. XLIII les noms à M. Oberthür, je lui écrivis que M"* Lesage avait pris en grande quantité en Vendée, il y a plus de vingt ans, cette charmante Adélide, à laquelle je donnai alors le nom de carbunculella, qui est resté inédit et que, par conséquent, je ne revendique en aucune manière. Mais M. Fallou me promit qu'il serait fait mention dans le rapport de celle provenance, et je sais qu’en elfet cette mention fut faite, lue à la Société, el même imprimée, puis supprimée par le rapporteur, qui trouva le fait op extraordinaire (ce sont ses propres paroles) pour être publié. Force m'est donc de venir rappeler que ce fait, si exorbitant qu'il ait paru à notre jeune collègue, auquel l'avenir réserve bien d’autres étonne- ments de la même nature, existe pourtant, ainsi qu’on pourra s’en assurer par les huit exemplaires des deux sexes qui sont dans ma collection depuis l’époque précitée. J'ai pensé qu'il y avait d’ailleurs quelque intérêt à faire savoir que cette splendide Tinéite se trouve dans nos départements de l'Ouest, si mal explorés jusqu'ici, et dont notre excellent collègue, M. de Graslin, a visité un petit espace avec tant de succès. Lectures. Maurice Girard : Considérations générales sur le genre Ra- phidia, Névroptères de la tribu des Raphidiens ; et note sur les espèces de ce genre quise trouvent aux environs de Paris. — H. Lucas : Quelques mots sur le cocon, les œufs et le mâle de la Saturnia Bauhiniæ, Lépidoptère de la section des Chalinoptères et de la tribu des Bombyciens, Membre démissionnaire. M. le docteur Aug. Titon, de Chälons-sur- Marne (Marne). (Séance du % Novembre 1#G%2.) Présidence de M. le docteur GRENIER, 1°" vice-président. M. René de Mathan, de Caen, assiste à la séance. Communications. M. Bauduer fait savoir qu’il vient de trouver en grande quantité, auprès de Sos (Lot-et-Garonne), deux Coléopères rares pour la faune française : le Farsus unicolor et le Claviger longicornis ; ce dernier a été pris par lui au nombre de plus de cinq cents individus dans une four- milière de la Formica nigra. XLIV Bulletin entomologique. — M. Laboulbène annonce que M. Linder à découvert récemment, dans une grotte du département de l’Ardèche, sur les bords du Rhône, une nouvelle espèce d’Adelops, dont il a aussi trouvé la larve. Cette der- nière, adressée à M. Laboulbène, doit être étudiée par notre collègue, qui nous donnera les résultats de ses observations. — M. Bellier de la Ghavignerie parle des chasses entomologiques qu'il a faites en Corse pendant la saison dernière. Les Lépidoptères ne lui ont offert presque rien de nouveau, dit-il, mais il a pu reprendre la plupart des espèces rares du pays, telles que la Polia asphodeli ; la Cucullia scro- phulariphaga; YHemithea corsicaria, ete. Il montre plusieurs individus de la Liodes benesignata, Géomètre qu'il avait décrite d’après un exem- plaire unique, et il fait voir aussi une jolie aberration de Argynnis Cy- rene ® à taches noires réunies. Notre collègue dit que les Coléoptères qu'il a recueillis lui ont fourni, au contraire, beaucoup d'espèces qu'il n'avait pas encore observées dans l'île de Corse, et dont quelques-unes sont inédites. Parmi les insectes qu'il fail passer sous les yeux de la Société, il fait surtout remarquer les suivant(s : Nebria Lareynit Fairm. Melanophila appendiculata Fab. Lesteva nigra Kraalz. Anthaxia juniperi Baudi. Dermestes fuliginosus Rossi. Agrilus hastulifer Ratz. Cetonia anguslala Germ. Cebrio dubius Rossi. Triodonta cribrellata Fairm. Lixus sanguineus Rossi. Lucanus tetraodon Thunb. Callidium anale Redt. — Le même membre montre quelques beaux exemplaires de la Plusia Daubei, et dit que la chenille’de cette rare Noctuelle à été trouvée cette année en Espagne assez abondamment. — M. Emm. Martin fait passer sous les yeux de la Société quelques- uns des Lépidoptères qu’il a rencontrés pendant son séjour à Hyères (Var) l'hiver et le printemps derniers : Il fait remarquer parmi eux une jolie variété obscure de PArge psyche; et la variété Ixora, qui ne serait, selon lui, qu'une abberration très rare chez cette espèce. Il fait voir aussi une série d’Arctia Menthastri, qu'il à élevées ab ovo, dont quelques individus sont presque dépourvus de points, ce qui les rend semblables à PArctia urticæ puis la Zygæna ; transalpina, qu'il à trouvée le plus ordinairement avec six laches aux ailes supérieures, mais quelquefois aussi avec cinq seulement, Il montre, en outre, la Melitea Var. provincialis, le Polyommatus ballus, Séances de l’année 1864. XLY le Lycæna melanops, le Syrictus sidæ, la Lithosia mesogonu, Va Naclia servula (Ber.), lOrgya trigotephras, Y'Amphipyra effusa, VHadena So- lieri, les Polia pumicosa el argillaceago, là Xylina Merkii, la Cleophana Dejeanii, une série de nombreuses variétés de lEphyra puptllaria, de l'Eubolia malvaria et de la Rhoptria asperaria, toutes trois élevées en grande quantité. La Chemerina caliginearia, les Galamodes occitanaria, Tephrina pelta- ria, les Acidalia oslrinaria, degeneraria, dont une variété sans bandes brunes aux ailes supérieures, comme chez le type de l’Acidalia aversata. La Thera cupressata, Camplogrammu riquata, Larentia multistrigaria. les Eupithecia oxycedrala, phæniceta, globulariata Mill. Plus, un bon nombre de Microlépidoptères appartenant presque tous à la faune méridionale, M. Emm. Martin fait observer, en outre, qu'ayant élevé à Hyères un grand nombre de chenilles, il a remarqué que les Noctuelles et Géo- mètres dont ii avait récolté les chenilles en hiver et au premier prin- temps n’ont donné leurs papillons qu’en septembre, octobre et même dans les premiers jours de novembre, c’est-à-dire de huit à dix mois après leur transformation en chrysalides. Ce fait s'explique par la longue sécheresse de l’été dans ce pays, qui non seulement durcit considérablement le sol, mais encore brüle toute la végétation, Comme les chenilles de ces deux grandes familles entrent toutes dans la terre pour se métamorphoser, les chrysalides sont obligées d'attendre pour éclore que les pluies de l'automne soient venues amallir la terre et faire renaître les plantes qui doivent nourrir leur postérité. M. Bellier de la Chavignerie confirme l’observation que vient de pré- senter M. Em. Martin. Il dit que les choses se passent de même en Corse et en Sicile qu'aux environs d’Hyères, en ce qui concerne l'apparition des Lépidoptères Nocturnes à leur état parfait, el que, là aussi, l’éclosion des espèces ne suit pas une règle en quelque sorte fixée par le calendrier, comme cela a lieu dans nos contrées, mais qu'elle concorde bien plutôt avec lapparition des pluies. — M, L. Fairmaire montre une Plusia aurifera, qui a été prise dans les îles Açores; par conséquent, cette espèce, que l’on ne regardait que comme propre au nord de lAfrique, appartient réellement à la faune européenne, Lectures. Ernest Allard : Tableau synoptique des espèces du genre Erodius. XLVI Bulletin entomologique. — Fallou, Guenée el Sichel : Notice sur les Chelonia Cervini el Quen- selit et sur leurs parasites. — Laboulbène : Note sur l'organe musical de certains Lépidoptères des genre Ghelonia et Setina. Membre démissionnaire. M. Victor-Lopez Seoane, au Ferrol (Espagne). (Scance du 23 Novembre 18614.) Présidence de M. le docteur Cn. AUBÉ. M. Grandin de PEprevier, de Béziers, assiste à la séance. Communications. On annonce la mort de M. Mauss, de Compiègne (Oise): et M. le docteur Charles Martin lit la note qui suil sur notre regretté collègue : Né à Ebengauben, en Bavière, d’une famille riche et honorable, Fritz Mauss, proscrit par la Prusse à la suite d'événements politiques, fut obligé, il y a vingt ans, de se réfugier en France. Dépouillé de ses biens, il parvint, grâce à son intelligence et à son courage, à se créer une posi- tion honorable, d’abord à Remiremont, comme professeur de mathéma- tiques, puis à Compiègne, comme professeur de musique. C’est dans cette dernière ville qu’il put enfin se livrer à son goût pro- noncé pour l’entomologie. Il avait réuni en peu d'années une collection déjà remarquable de Coléoptères, lorsque la mort est venue l'enlever su- bitement à la science et à ses nombreux amis. Nous ne pouvons enregistrer ici toutes les espèces que lui avait fournies la belle forêt de Compiègne. Qu'il nous‘ soit permis pourtant d'en citer quelques-unes : Gasterocercus depressicornis. Tillus ambulans. Phlæotrya Vaudoucri. T'illus elongatulus. Conopalpus testaceus. Clytus arvicola. Osmodcrma Heremita. Buprestis austriaca. Séances de l'année 1864. XLVII Buprestis alni. Cychrus rostratus. Tous les Mycetophagus, exceplé Cychrus attenuatus. le populi. Opilus mollis. Lebia crux-minor. Oxyporus maxillosus. Saperda phocu. Quedius truncicola, ele. Carabus glabratus. Ces rares espèces, et bien d’autres encore, avaient été répandues par lui dans les collections de Paris, et nul doute que l’entomologie ne lui eût dû la découverte d’autres espèces intéressantes pour la faune pari- sienne, si la mort n’eûl terminé trop vite une carrière si dignement remplie. ù — M. Guérin-Méneville entretient la Société de larves des Hannetons vulgaires qui renferment des Mermis de grande taille. Selon un des cor- respondants de notre collègue, ce serait principalement les larves, dé- rangées à cette saison par des labours, qui présenteraient ces Vers, de préférence à celles restées dans leur milieu normal; car, sur cent larves qui ont été étudiées, il ne s’en est rencontré que dix à douze attaquées par l’Entozoaire. On pourrait peut être se demander si c’est le trouble apporté par le changement de milieu qui prédisposerait les larves à être attaquées plus facilement par les Mermis; mais cela ést peu probable, car on trouve souvent des Mermis semblables à ceux que renferment les larves dans Pintérieur du sol, et il est à présumer qu'ils y ont été laissés naturellement par les larves qui, dans les conditions ordinaires, se rap- prochent de la surface du sol pour se métamorphoser, — Le même membre montre des Rhïzotrogus æstivus trouvés, il y a quelques jours, à l'état parfait, et dans l’intérieur du sol, et conséquem- ment sept à huit mois avant l’époque habituelle de leur apparition. En même temps, il fait voir plusieurs larves de la même espèce. Ges larves, que M. Signorel, de son côté, rencontre en grand nombre dans Ja terre à Clamart, n’élant pas encore décrites, sont remises à M. Laboulbène, qui se propose de les étudier, et qui rendra compte à la Société du résultat de ses recherches, — M. Doûé montre une boîte contenant un assez grand nombre de Co- léoptères recueillis aux Moluques, et principalement aux îles Arrow, par M. Lorquin ; bien que peu de ces espèces soient nouvelles, car on sait avec quel soin l’infatigable M. Wallace a exploré ces localités avant M. Lorquin, bon nombre d’entre elles sont remarquables par leur beauté. Les insectes dont il est question faisaient partie d’un envoi assez con- XLVIII Bulletin enlomologique. sidérable reçu par notre collègue M. Depuiset et qu'il est chargé de né- gocier pour le compte du voyageur entomologiste. — M. Ancey fait savoir à la Société qu’il a trouvé le Paussus Favieri dans le centre du Sahel algérien, au mois d'octobre dernier. Il a rencontré également dans la même localité le Mesocælopus collaris Chevr., en com- pagnie du Boromorphus tagenoïdes et de la Tagenia pachycera. — M. Laboulbène annonce à la Société que notre collègue M. Jules Linder vient de lui envoyer encore un nouvel Adelops, voisin de l’Aubeï, et sa larve. Getle espèce, bien qu’hypogée, n’est point cavernicole; elle a été trouvée sous les pierres, dans les localités humides, au milieu des bois d'Olivier aux environs de Nice. Notre collègue ajoute que, depuis l’arrivée des pluies d'automne, M. Linder a fait des captures très intéressantes à Nice ; il a pris les Anéllus frater, Scotodipnus Aubei, Carabus vagans, Stenolophus marginatus,. Amaurops gallicus, Faronus Lafertei, Vulda gracilipes, Leptomastair Raymondi, Lyreus subierraneus, Vesperus strepens, Chrysomela obs- curella, etc. — M. Ch, Brisout de Barneville communique la note suivante : Dernièrement, il etait question ici d’une magnifique espèce française d'Élatéride, l’Athous titanus, dont le mâle est inconnu. Gette espèce, décrite par M. Mulsant, est indiquée de France méridionale, ce qui est un peu vague. Or, jusqu’à présent l’Afhous tilanus n’a été rencontré qu'aux environs de Bagnères-de-Bigorre et près des Eaux-Bonnes, deux localités assez éloignées lune de lautre; mais, dans ces deux localités, on trouve deux autres espèces d’Afhous présentant cette particularité, qu'on ne connaît point leur femelle : c’est Athous mandibularis à Bagnères el Athous canus aux Eaux-Bonnes. En rapprochant ces deux circonstances, M. de Bonvouloir eut lheu- reuse idée que le titanus de Bagnères pourrait bien être la femelle du mandibularis, et celui des Eaux-Bonnes la femelle du canus. Dans cette hypothèse, les /ifanus de ces deux provenances, doivent présenter entre eux quelques différences. C’est ce que nous avons pu constater, grâce à l’obligeance de notre ami et collègue, M. Schlumberger, qui nous a communiqué deux filanus pris par lui aux Eaux-Bonnes. Voici les caractères qui peuvent servir à distinguer ces femelles de celles qui viennent de Bagnères : Forme plus étroite, moins convexe ; cor- selet plus faiblement arrondi sur les côtés; élytres à stries plus fines beaucoup moins profondes et à intervalles plus faiblement relevés. En conséquence, pour nous, il n’y à plus d’Afhous tilanus, mais nous avons les femelles des Athous mandibularis el canus. Séances de l’année 1864. XLIX — M. Künckel montre un exemple d’accouplement, non pas entre indi- vidus d'espèces voisines, mais entre individus appartenant à des genres différents, fait relaté d’ailleurs pour certains Lépidoptères el que M. Pera- gallo à cité pour des Luciola et des Ragonycha, toutefois avec des carac- tères monstrueux (Ann. 1863, page 664). Il s’agit ici de deux Longicornes, d’une Shrangalia melanura Linné mâle, trouvée à Zermatt, accouplé avec une Leptura livida Fabricius femelle, Ge fait ne mérite d’être signalé que parce qu'il y avait entre ces espèces coït complet. — Le même membre met sous les yeux de la Société quelques Lépi- doptères anormaux provenant de Zermatt : Procris statices, Polyommatus Eurydice et Lycæna Arion (coll. Fallou). Il est utile de remarquer que souvent l’on rencontre des individus, parmi les Lépidoptères, beaucoup plus petits que les types, et que l’on attribue cette anomalie à ce que les che- nilles n’ont pas eu de nourriture suffisante. Les sujets que M. Künckel présente aujourd’hui montrent qu'il y a une autre cause à cet arrêt de développement, puisque d’un même côté chaque aile est bien conformée, tout en étant plus petite que son homologue. M. Guérin-Méneville ajoute à celte communication qu'il a été à même dobserver plusieurs faits d'anomalies semblables sur des Bombyx cynthia élevés pour en tenter l’acclimatation en liberté sur des arbres de nos parcs. Membre recu. M. Louis Frère, négociant à Collioure (Pyrénées-Orien- tales), présenté par M. Reiche au nom de M. Félicien de Sauley. (Séance du 414 Décembre 18G1.) Présidence de M. le docteur Ca. AUBE. M. Philippe Lauzun, actuellement fixé à Paris, assiste à la séance. Communications. M. Gougelet montre à la Société des Coléoptères rares ou nouveaux provenant des îles Baléares. Ce sont les espèces suivantes : Pimelia cribra Solier, Tentyria, Sp. nov., Asida Mahonis Boieldieu, Asida depressa el brevicosta Solier (ces deux derniers ne constituant L Bulletin entomologique. qu'une seule espèce dont la depressa est le male et la brevicosta la femelle); Microsilus semicostatus Mulsant, Témarcha balearica Gory et Argopus, SP. nov. — M. de Vuillefroy présente quelques observations sur la planche 1'° du tome IV de nos Annales, 4° série (1864) : Ces observations, dit notre collègue, reposent sur la figure 5 de son Belostoma Deyrolli. Plusieurs fautes de gravure se sont glissées probable- ment malgré lui, et ces fautes sont très graves, car elles dénaturent les caractères du genre. Ainsi : 1° entre les cuisses et les tibias, il y a un trait figurant une pièce distincte au lieu d’une nuance, d’une ombre indiquant une sinuosité ; 2° aux cuisses intermédiaires, il y a des dents représentés au lieu de poils; 3° aux tibias postérieurs, il y a à la base, près de l'articulation, une forte dent au lieu d’un faisceau de poils. — M. Stàal adresse lerrata suivant relatif à son mémoire intitulé : Hemiptera nonnulla nova vel mènus cognita : Page 47, Annales de 4864, dans la description du genre Coptochilus. il faut lire : cujus sterna destructa sunt, au lieu de : distincta sunt. Page 50, lisez : A. dromedarius, au lieu de : A. dromaderius. Page 62, P. perspicillata, il faut lire : Hæc species, au lieu de : Hæc spinis. — M, Maurice Girard fait passer sous les veux de ses collègues des œufs de lOrgya antiqua pondus en plaque sur des feuilles sèches, el provenant d’une femelle vivante dans les premiers jours de décembre. Elle fut remise avec ses œufs à notre collègue M. le docteur Boisduval à la Société d'Agriculture. On sait que l’éclosion habituelle de cette espèce esl à la fin de septembre où au commencement d'octobre. Il y à sans doute là un de ces faits d’éclosion prématurée, comme les présentent de temps à autre les Lépidoptères, et qui s'explique par la température exception- nellement douce et par humidité atmosphérique de la première quinzaine de décembre 1864. M. E. Desmarest, après celle communication, demande si, dans le cas présenté par M. Girard, il n’y aurait pas une éclosion tardive de POrgya antiqua, bien plutôt qu'une éclosion prématurée. — M. Guérin-Méneville entretient la Société d’une observation intéres- sante faite aux environs de Boston, par notre compatriote M. Trouvelot, relativement à la Danaïs Berenice. La chenille de ce Lépidoptère vit sur une espèce d'Asclepias propre à l'Amérique du Nord ; elle hiverne dans un tuyau qu'elle forme avec un fragment de feuille roulée et entourée de RE EEE Séances de l’année 1864. LI soie, en sort l’année suivante el grossit alors considérablement avant de se transformer. M. Aubé rappelle à ce sujet les associations de chenilles qui, dans nos climats, se réunissent pour hiverner, mais qui se placent sous des écorces et ne produisent pas de fourreaux spéciaux. — M. Guérin-Méneville dit aussi que M. Trouvelot lui a appris que le Bombyx Polyphemus, que l'on trouve naturellement dans une grande partie de l'Amérique septentrionale, et qui produit une soie employée dans l’industrie, donne lieu à des éducations en grand auprès de Boston. Dans ces localités, on dispose des Chênes de manière à y élever facilement les chenilles ainsi qu’à recueillir les cocons. — M. H. Lucas communique la note suivante : J'ai déjà signalé dans le Bulletin de nas Annales les points divers où a été rencontré lAfypus piceus de Sulzer. Comme cette Aranéide est le seul représentant de la tribu des Théraphoses que nous ayons aux environs de Paris, je me fais un plaisir de signaler aujourd’hui une nouvelle localité où celle espèce, toujours rare, a été rencontrée. L'individu que je com- munique est un mâle et il à été capturé, pendant le mois d'août, dans la forêt de Fontainebleau. C’est notre zélé collègue M. Fallou qui a décou- vert, dans cette localité nouvelle pour elle, cette curieuse Aranéide, et je le prie d’agréer ici mes sincères remerciements pour l'abandon qu'il a bien voulu me faire de cette Théraphose. Lectures. À. Boieldieu : Quelques Coléoptères nouveaux des îles d'Eubée el Baléares : Acmaæodera Mimonti et Reichei, Pimelia euboica, Asida Fair- maireë el Mahonis, et Eubæus (3. n., établissant le passage des Helops aux Cistela) Mimonti. — De Lansberge : Trois espèces nouvelles du genre A gra (surinamensis, puncticeps et quadriseriala), et originaires de lintérieur de la Guyane hollandaise. — Colonel Goureau : Note sur la larve de la Psilliodes napi. — J, Fallou : Rectification au sujet de Ja Bryophila Guener. — Laboulbène : Note sur un habitat remarquable de la chenille de lEphestia elutella. — Maurice Girard : Note sur les femelles aptères du genre Hibernia (Lépidoptères Chalinoptères, Phalénides). Celle notice donne lieu à une discussion intéressante, à laquelle LIT Bulletin entomologique. prennent part MM. Al. Laboulbène, M. Girard, Amyot, Bellier de la Chavignerie et Aubé; discussion qui sera résumée à la suite du mémoire de M. Girard. Membre recu. M. Elzear Abeille de Perrin, à Marseille (Bouches-du- Rhône), présenté par M. le docteur Grenier au nom de M. Ancey. Membres démissionnnaires. MM. Lesecq, à Chälons-sur-Marne (Marne), et Raymond, à Fréjus (Var). (Séance du 25 Décembre 1561.) Présidence de M. le docteur CH. AUBEÉ. Décision. La Société décide qu’elle achètera pour sa bibliothèque, sur les fonds Pierret, les deux ouvrages suivants : 1° Dejean : Species général des Carabiques ; 2° et Gyllenhal : Insecta suecica. Communicalions. On annonce à la Société la mort de notre collègue M. Lefebure de Cerisy, décédé à Toulon (Var). — M. Guérin-Méneville est chargé de donner pour les Annales une notice sur ce savant enlomo- logiste. — M. Guérin-Méneville présente un cocon de l'Aftacus Bauhiniæ cons- tituant son sous-genre Faidherbia, Au Sénégal, dans lequel, à côté de linsecte parfait, mort sans avoir pu sortir du cocon, se trouve un Hymé- noptère parasite, également adulte et mort, probablement nouveau et à décrire. est peut-être là le seul exemple bien constaté d’un Hyménoptère parasite ayant permis le développement de l'adulte attaqué, toutefois trop faible pour éclore. M. Millière a bien cité dans nos Annales (2° série, & X, 1852, Bull., p. XVI) un Deilephila vespertilio, femelle, duquel sortirent des larves apodes qu'il suppose appartenir à des Hyménoplères; mais comme ces larves lrop jeunes moururent sans se transformer et que la chenille ne présentait aucune trace de piqûre, ce qui est le cas des chenilles atta- Séances de l’année 186. LIIT quées par les Diptères, il est possible que ces larves appartenaient au contraire à des Diptères. On connait en effet des exemples où les Diptères Entomobies ont permis l’éclosion des adultes; ainsi Carcel, mentionné par Robineau-Desvoidy, vit des Diplères sortir d’un Sphinx ligustri; M. Girard a fait connaître, d’après M. Künckel, une Chelonia caja, Ni- vante, à ailes avortées, dont le cocon contenait, non pas des Hyménop- tères, mais, ainsi qu'une rectification le constate (Ann., 4° série, 1864, t. IV, p. 158, et Bull., p. xxxv), des pupes de Diptères. Enfin on sait que les Conops sortent du corps des Bourdons adultes. — Le même membre fait la communication suivante : Dans le courant de 1844, je décrivais, dans le texte explicatif de mon Iconographie du Règne animal de Cuvier (Insectes, p. 506, pl. 86, fig. 4), une espèce nouvelle de Bombyx, figurée dans cet ouvrage en 1838, d’après un sujet appartenant à la collection de M. le docteur Boisduval, et je lui donnais le nom de Satuwrnia Bauhiniæ, nom inédit, que j'adoptais parce que M. Boisduval lavait employé pour désigner cette nouvelle espèce dans sa collection. J'ai cité cette espèce, en 4847, dans mon article BomByx de l’Encyclo- pédie moderne (à la page 557), et je lai encore mentionnée, en 1855, dans les Bulletins de la Société impériale zoologique d’Acclimatation (page 629), en parlant de mes essais infructueux de multiplication de ce beau Ver à soie, faits dans la ménagerie des Reptiles du Muséum, avec quelques cocons provenant du Sénégal et qui avaient été donnés à la So- ciété par M. Barthélemy. À cette époque, j'avais observé que ce papillon exbale une forte odeur de musc. Dans ces derniers temps, les journaux ont signalé les tentatives faites de nouveau par ordre de M. le général Faidherbe, gouverneur du Sénégal, pour essayer l’élevage de ce magnifique Bombyæ, d’abord dans son pays natal, notre colonie du Sénégal, et pour tenter encore de Pintroduire en Europe ou en Algérie. Le 21 décembre dernier, j'ai reçu de M. le docteur Bancal, chef du bureau de l’intérieur à Saint-Louis (Sénégal), douze cocons vivants de cette belle espèce (il y en a trois atteints par des Ichneumons). Ces co- cons me sont arrivés en très bon état, et je me suis empressé de les pla- cer dans une pièce fraiche, mais à l'abri de la gelée, afin d'essayer de retarder l’éclosion des papillous jusqu'au printemps. Je n’entrerai pas dans le détail des caractères de cette espèce, car je l'ai décrite suffisamment il y a déjà longtemps, et M. H. Lucas s'en est également occupé tout récemment, Je me borne donc à indiquer la for- mation d’un sous-genre avec ce Bombyx, à signaler un nouvel Ichneu- LIV Bulletin entomologique. mon qui est son ennemi et à donner quelques observations toutes pra- tiques, résultat d’études que je viens de faire pour apprécier la valeur soyeuse des COcons. En raison de quelques caractères propres à sa chenille et à l’insecte parfait, et dont le plus saillant est, dans le papillon, d’avoir les antennes également plumeuses et larges dans les deux sexes, tandis que celles des femelles sont très différentes et beaucoup plus étroites chez les vraies Saturnia (dont le grand Paon d'Europe est le type), il y a lieu de créer pour cette espèce et celles qui offriront les mêmes caractères un sous- genre, que je propose de désigner par le nom de Faidherbia. Comme toutes les espèces de Lépidoptères, celle-ci est attaquée par un assez grand Ichneumonide inédit, que je vais figurer et décrire sous le nom de Cryptus leucopygus. Pour déterminer approximativement la richesse en soie de ces cocons, j'ai fait quelques pesées qui m'ont donné les résultats suivants : Les neuf cocons restés vivants (sur les douze reçus) pesant 27 grammes, le poids moyen de chacun est de 3 grammes, tandis que celui des cocons du Müûrier est de 2 grammes. Ayant ouvert trois de ces cocons pour peser séparément la soie et les chrysalides, j'ai trouvé que, sur un poids total de 9 gr. 10 centigr., il y avait 1 gr. 90 centig. de soie, ou 49,30 pour cent, tandis qu’il n'y a que 11 à 44 pour cent de soie dans les cocons du Mürier. Ces mêmes pesées montrent qu'il y à, en moyenne, dans chaque cocon, 633 milligrammes de soie, quand il n'y en à que 290 dans un cocon du Müûrier, 255 dans celui de l’Ailante et 175 dans celui du Ricin, ainsi qu'on peut le voir à la page 48 de mon traité intitulé : Éducation des Vers à soie de l'Ailante et du Ricin, eic., 1 vol. in-12, 1860. — M. H. Lucas lit la note suivante : Les feuilles de Camellia que je fais passer sous les yeux de la Société proviennent de Marseille, où cette plante est cultivée en grand. Quand on examine la partie inférieure de ces feuilles, on remarque qu’elle est ma- culée de taches blanches, les unes allongées, les autres ovalaires, et affec- tant toutes des figures irrégulières. J'ai examiné ces taches, qui, par leur couleur, rappellent beaucoup celles formées par certains insectes de la famille des Gallinsectes, et, en les soulevant, je comptais rencontrer dessous ces abris ces Hémiptères généralement nuisibles. Mais mon attente a été trompée, car ce sont des Arachnides de la famille des Aca- riens que j'ai trouvés, et je me demande si ce sont à ces derniers que l’on doit attribuer la formation de ces taches blanches sous lesquelles ces Acariens se tiennent abrités. Cette espèce, longue d’un millimètre envi- ron, est ovale, allongée, d’un bleu rosé et très agile. Suivant M. Houlet, Séances de l'année 1864. LV qui m'a communiqué ces feuilles, cette espèce serait très nuisible au Ca- mellia japonica, plante qui est cultivée en grand à Marseille par M. Rou- gier Sarate. — M. le Trésorier montre à la Société le deuxième album de portraits photographiés de nos membres; il fait observer que nous ne possédons pas encore les portraits de la moitié de nos collègues, et qu'il serait très intéressant de compléter autant que possible cette importante collec- tion (1). Lectures. Ernest Allard : Notice nécrologique sur de Baran; travail demandé par la Société. — Félicien de Saulcy : Description d’un genre nouveau et d’une espèce nouvelle de Coléoptères Scydménides propre à la faune française (Scoto- dytes paradoxus). — Guérin-Méneville : Note sur un Chalcidite sorti des pépins de Pommes, (1) Les portraits parvenus à la Société jusqu’au 30 mars 1865 sont au nombre de cent soixante-six; ce sont, oulre les cent vingt-sept dont les noms des entomelo- gistes qu’ils représentent sont indiqués aux pages xX1, xvui et L el Li du Bulletin de 1864, ceux de MM. : 128. Le Maout (le docteur). 148. Boisgiraud. 129. Lepuiset, 149. Ch. Brisout de Barneville. 130. Strauch. 150. Léon Dufour. 131. Solsky. 151. Gandoïphe. 132. B. Rosales. 152. Leschenanit du Villard. 133. Mauss (décédé). 153. Saussure (de) 134. Giraud (le docteur). 154. H. Brisout de Barneville. 135. Manuel (le comte de. 155. H. Tournier. 136. Raymond. 156. Abeille de Perrin. 137. Démoulin. 157. Hewitson. 138. Dor. 158. Ch. Oberthür. 139. Lespés. 159. Perez Arcas. 140. Burle. 160. Henri Deyrolle. 141. Thibésard. 161. Édouard Perris. 142. Saint-Martin (de) (décédé). 162. Gaston Allard. 143. Goubert. 163. Hartog Heys van de Lier. 144. Lallemant. 164. H. Dupont. 145. Latreille (décédé). 165. Constant Duméril (décédé). 146. À. Lefebvre 166. Dumont d'Urville (décédé). 147. Duverger. LV] Bulletin entomologique. — Séances de l’année 1864. Nominations annuelles. Aux termes des articles 43, 45 et 46 de son Règlement, et pour la trente-quatrième fois depuis sa fondation, la Société procède au renouvellement des Membres du bureau. Ont été nommés pour 1865 : Président .. . ... . . . . . MM. le docteur GRENIER, 1 Vice-président eltionger PARIS. 2ANVice= président Mn etude Maurice GIRARD. SECRÉLOIT CEE ee CU TT Neue Eugène DESMAREST. Secrélaire-adjoint. . . . . .. Hippolyte Lucas. NÉS GRLEN EME RENNES Tele Lucien BUQUET. Trésorier-adjoint . . . . . . . Léon FAIRMAIRE. ArChuvrste, HAN NOUS MERE E Achille DoüÉ. Archiviste-adjoint. . . . . .. Henri de BONVOULOIR. — Selon la teneur des articles 34 et 35 du Règlement, sont ensuite nommés les cinq membres qui, conjointement avec les fonctionnaires du Bureau, feront partie de la Commission de publication pour 1865 : Ce sont : MM. le docteur Charles AUBÉ. DELAMARCHE. FALLOU. le docteur Al. LABOULBÈNE. A. LÉVEILLÉ. — Enfin, d’après le contenu de l’article 39 bis du Règlement, il y a lieu au renouvellement des trois membres qui, conjointement avec les Président, Secrétaire, Trésorier et Archiviste, feront partie de la Com- mission de la bibliothèque pour 1865 : Sont réélus : MM. Léon FAIRMAIRE. Maurice GIRARD. Louis REICHE. D << —— ES oo DEUXIÈME PARTIE. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE LISTE DES OUVRAGES OFFERTS A LA SOCIÉTÉ EN 33G4 ET PENDANT LE 1{€r TRIMESTRE DE 1865 ET INDICATION SOMMAIRE DES TRAVAUX ENTOMOLOGIQUES QUI Y SONT COMPRIS, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de l’Institut de France. Séance publique annuelle du 5 août 1864. Br. in-40, Académie de Stanislas de Nancy. Mémoires pour l’année 1863. 1 vol. in-80. Nancy, 1863. Académie des Sciences. Agriculture. Arts et Belles-Lettres d'Aix. Séance publique de 1864. Br. in-80. Aix, 1864. Académie des Sciences naturelles de Philadelphie. 1° Journal pour 1863, nouvelle série, tome V. partie 4, nos 7, 8, 9 et 10 (Journal of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia). 1 volume in-40, avec pl. col., 1864. — 20 Procès-verbaux des séances de la même Académie pour lannée 1863, nos 1 à 7 L° Série, TOME IV. Bulletin v. LVIN Bulletin bibliographique. (Proceedings of the Academy of Natural Sciences of Philadel- phia). Br. iu-80., — Offerts par l’Institution Smithsonienne. Wood (Horace C.). Sur les Pédipalpes de l'Amérique du Nord, comprenant la description et les figures de nouvelles espèces de Scorpions. Académie impériale des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon. Mémoires, 2e série, tome Il, année 1863. 1 vol. in-80. Dijon, 1864. Académie impériale des Sciences de l’Institut de France. Comptes rendus hebdomadaires des séances par MM. les Secrétaires per- pétuels. Tables du tome LVII (2e semestre 1863); tome LVHI (1er semestre 1864), nos 1 à 26 et tables: et tome LIX (2e se- mestre 4864), nos 1 à 26. Br. in-40, échangées contre les An- nales. Tome LVIIL — 4 janvier. Brouzet. Sulfate de cuivre employé pour prévenir les maladies des Vers à soie. — 25 avril. Guérin-Méneville. Introduction d’une quatrième espèce de Vers à soie du Chêne, le Bombyæ (Antheræa) Roylet Moore, des hauts plateaux de l'Himalaya, sur la frontière du Cachemire. — 9 mai. Guérin-Méneville. Sur le Bombyx Roylei. — 23 mai. Pinson. Du Bombyx Yama-Maï attaqué par la pébrine — 20 juin. Ramon de la Sagra. Produits de lAbeille Mélipone de Cuba (cère et propolis).—Baudelot. De l'influence du sys- tème nerveux sur la respiration des Insectes (Dytiscides). — 27 juin. Cauvy. Mouches envahis par un Cryptogame parasite. Tome LIX. — 4 juillet. Guérin-Méneville. Exposé de quelques faits tendant à prouver la possibilité d'obtenir en France de la graine saine du Ver à soie. — 44 juillet. Léon Dufour. Recherches anato- miques et physiologiques sur les insectes Lépidoptères. — 95 juillet. De Quatrefages. Note sur la distribution géographique des Annélides. — 99 août. Guérin-Méneville. Sur le VER A SOIE URUGUAYO, Bombyx Fauvetyi : nouvelle espèce de lAmérique méridionale découverte par MM. Juan-José de Herrera et À. Fauvety. — 19 septembre. Moi- gno (l'abbé). Pyrophorus portant deux corps phosphorescents qui répandent un éclat extraordinaire. — Blanchard. Remarques sur le même sujet. — 26 septembre. Guyon. Du danger pour l’homme de la piqûre du grand Scorpion du nord de l'Afrique, Androctonus funestus Hempr. et Ehrenb. — 10 octobre. Carus. Expériences sur la Ouvrages offerts en 1864. LIX matière phosphorescente du Lampyris italica; action de l’eau pour rendre à la matière desséchée cette phosphorescence, — 7 novembre. Guyon. Sur un nouveau cas de Filaire sous-conjonctival, ou Félaria oculi, observé au Gabon. — 21 novembre. Rouget. Sur la termi- naison des nerfs moteurs chez les Crustacés et les Insectes. — 28 novembre. Faivre. Sur l'influence de quelques plantes aroma- tiques sur les Vers à soie. — 26 décembre. M"*° de la Peyrouse. Édu- cations des Vers à soie faites avec des feuilles de Müriers greffés et non greffés. — Gerbe. Embryogénie des Crustacés. Académie impériale des Sciences physiques, naturelles et ma- thématiques de Saint-Pétersbourg. 19 Mémoires des membres : années 1862 et 1863, vire série, tome V, nos 2 à 9, et tome VI, no f à 12. 2 vol. in-40. — 20 Bulletins, années 1862 et 1863, tome V, nos 3 à 8, tome VI, nos 1 à 5, et tome VII, nes 1 et 2. Br. in-40. VI. — N° 3. Morawitz. Cicindelidæ et Carabici de la faune de Jesso ; description d’un grand nombre d'espèces nouvelles. Académie royale des Sciences de Stockholm. 19 Mémoires des membres, 1862 (Kôngliga swenka Vetenskaps-Academiens Hand- lingar. Ny füljd, 1862). 4 vol. in-40. Stockholm, 1863. — 20 Bulletins de la même Académie pour 1863 (Ofversigt af Küngl Vetenskaps-Akademiens. Férhandlingar 1863). 1 vol. in-80. Stockholm, 1864. BULLETINS. — Wallengren. Névroptères d'Allemagne; familles des Scialidæ, Hemerobidæ et Myrmelonidæ (15 à 26). — Carl.-H. Boheman. Insectes de l’Europe septentrionale; observations et descriptions d'espèces nouvelles des G. Exochus (Hym.), Sphæro- phora, Tachina, Artria, Antomyza, Sciomyza, Tephritis et Oscinis. (Dipt.) (57 à 85). — Goës. Crustacés décapodes podophthalmes des mers de Suède (g. n. Caridion) (161 à 180).— Andersen. Acarides du nord de l’Europe (181 à 195.) —G.-G. Thomson. G. Eucinetus (Col.) (477 à 479.) k Brauer (Frédéric). Monographie des OEstrides (Monographie der OEstriden). 1 vol in-80. Candèze. Élatérides nouveaux. Br. in-89 extraite des Mémoires de la Société royale d'Histoire naturelle de Liége, 1864. LX Bulletin bibliographique. Dans ce cahier supplémentaire de 64 pages, l'auteur décrit un assez grand nombre d'espèces et crée quelques genres nouveaux qui viennent se joindre à ceux qu'il a fait connaitre dans les quatre volumes de son grand ouvrage. Cederhieln. Description de divers Insectes Coléoptères propres aux environs de Saint-Pétersbourg (Descriptio Insectorum agri Petro- polensis). 4 vol in-80 avec pl. col. — Offert par M. H. de Bon- vouloir. Chaudoir (baron de). 19 Note sur les genres Dromica, Tricondyla et Collyris. Br. in-80, extraite de la Revue et Magasin de Z00- logie. Paris, 1864. — 2° Catalogue des Cicindélètes de la collec- tion de l’auteur. 1 vol. gr. in-80. Bruxelles, mars 1865. Le premier de ces mémoires est analysé plus loin à l’article Revue zoologique; le second comprend des descriptions de nouvelles espèces, ainsi que la création de quelques divisions. Coquerel (Charles). Voyage à Madagascar par le docteur Auguste Vinson. Listes des Coléoptères, Hémiptères et Diptères. Br. in-80. Saint-Denis (ile de la Réunion), 1864. Ces listes sont aussi complètes que possible: celle des Coléoptères a été dressée entièrement par M. Ch. Coquerel; et les deux autres avec le concours que lui ont donné MM. Signoret et Bigot. Crotch. Catalogue des Coléoptères britanniques (A Catalogue of British Coleoptera). Br. in-12. Cambridge, 1863. Cette liste sera d’une grande utilité pour tous ceux qui s'occupent de la recherche et de l'étude des Coléoptères européens ; elle pré- sente des remarques géographiques toutes nouvelles. Dana (James D.). 10 Classification Ces animaux basée sur les ca- ractères tirés de la forme de la tête (The classification of Ani- mals based on the principle of cephalization). Br. in-80, — 20 Classification des Herbivores (Classification of Herbivores). Br. in-80o. — 3° Note sur la place des Amphibiens dans la classe des Vertébrés (Note on the position of Amphibians among the classes of Vertebrates). Br. in-80. Desmartis (Télèphe). L'Oïdium est inoculable à l’espèce humaine, Ouvrages offerts en 186/. LXI par MM. T. Desmartis et Bouché de Vitray. Br. in-80 extraite des Actes de l’Académie de Bordeaux. Frauenfeld (G. Ritter von). Notes sur divers points de la Zoologie. 8 br. in-8° extraites des Mémoires de la Société zoologique et et botanique de Vienne pour 1863. Goëdart (Joann). Métamorphoses et histoire naturelle des Insectes (Metamorphosis et Historia naturalis Insectorum). { gr. vol. in-18 relié. — Offert par M. H. de Bonvouloir. Guérin-Méneville. Avis essentiel aux amis de l’Acclimatation. Br. in-80 extraite du troisième numéro de 1864 de la Revue de sériciculture. Dans cet avis, l’auteur propose à toutes les personnes qui rece- vraient de nouvelles ou rares espèces de Vers à soie utiles à intro- duire en Europe de les lui confier, afin qu'il tente de les élever à la magnanerie de Vincennes. Hewitson. Descriptions et Illustrations de nouvelles espèces de Lépidoptères exotiques, d’après les types des collections de MM. Saunders et Hewitson. Parties 50, 51, 52 et 53 (Exotic Butterflies being Illustrations of new species selected chiefly from the collections of Saunders and Hewitson). Br. in-40 avec pl. col. Institution Smithsonienne. 19 Rapport annuel du conseil des ré- gents de l'Institution Smithsonienne pour 1862 {Annual report of the Board of regents of the Smithsonian Institution for 1862). 1 voi. in-80. Washington, 1863. — 20 Liste des corres- pondants de l'institution Smithsonienne pour 1863 (List of Fo- reing Correspondents of the Institution corrected to january 1862). Br. in-80. — 30 Table systématique (Systematic Index, etc.), 3r. in-8°. — 40 Adresse à la législature du Massachussetts, jan— vier 1864 (Adress of his excellency John A. Andrew to the legis- lature of Massachussetis). Br. in-80, 1864. Iséry (Charles). Mémoire sur le Pou à poche blanche de l'ile de France. Br. in-8° avec pl. M. Guérin-Méneville, en offrant ce travail à la Société de la part de LXII Bulletin bibliographique. M. Ancey et au nom de M. Iséry, fait remarquer que l’auteur lui- même a reconnu depuis la publication de sa brochure que l’insecte ailé qu'il y décrit et figure comme étant le mâle de sa Cochenille ou Pou à poche blanche, n’est réellement qu’un Hyménoptère Chalcidite parasite de cette espèce. Isis. Journal des Naturalistes de Dresde (Sitzungs-Berichte der Naturwissenchaftlichen Gesellschaft Isis in Dresden ; redigirt von Dr A. Dreschler), année 1863, nos 4 à 12 (avril à décembre). Br. gr. in-8° avec pl. Keyserling (Eugen). Mémoire sur les Aranéides de la division des Epéirides, et description d'espèces nouvelles des genres : Gastera- cantha, Acrosoma, Cyrtogaster (g. n.), Hapalochrota (g. n.), Poltys, Epeira, Nephila, Tetragnatha.— Schaufuss. Observations sur plusieurs espèces de Coléoptères et description de quelques nouvelles espèces. Journal entomologique de Vienne : 1859, n° 12, 1860, nos f,2 et3, et 1864, nos 1 à 6 (Wiener Entomologische Monatschrift; Ve- rantwortlighe redacteure : Julius Lederer und Ludwig Miller). Br. in-8° avec pl. Vienne, 1859, 1860 et 1864. — Offert par M. Lederer. 1864. — N°1 (janvier). Nickerl. Nouvelles espèces de Microlépi- doptères des genres Depressaria, Cleodora, Ornix, OEcophora, Stag- matophora. — Loew. Nouvelles espèces européennes d'Ortalidæ des genres Dorycera et Ortalis. — Le même. Nouvelles espèces de Cor- dylura. — Mofmann. Lépidoptères nouveaux des genres Lobophora, Eupithecia et Grapholita. — Gartner. Sur l'Euplemis striatella et la Parasia paucipunctella. N°2 (février) Kutschera. Halticides d'Europe. Genre : Longitarsus. — Rôssler. Sur le Platyptilus ochrodactylus. — Schaum. Remarques entomologiques. — Miller. Homalota glacialis (Sp. nov.). — Rôssler, Sur le Plerophorus serotinus Zeller. N° 3 (mars). F.-X. Fieber. Genres nouveaux d'Hémiptères euro- péens : G. Scoloposcelis, Eugistus. Notochilus, Diomphalus, Chi- lacis, Microsynamma, Bothynotus, Stethocomus, Exanetus, Tytthus et Dasyscytus. — Kraatz. Sur le Machæriles subterraneus. N° 4 (avril). Gartner. Sur la Sesia braconiformis et la Dinorampha Gruneriana. — Loew. Trois espèces nouvelles de Tipula d'Europe. Ouvrages offerts en 1864. LXIIX — Rôssler. Mélanges lépidoptérologiques et espèces nouvelles d’Eu- pithecia et de Tortrix. N°5 (mai). Kutschera. Suite des Hallicides d'Europe : G. Longi- tarsis. — Lederer. Lépidoptères américains nouveaux. N°6 (juin). Mana. Sur divers Lépidoptères propres à la faune brusse, — Hampe. Coléoptères nouveaux, g. n. : Typhloporus. — Moschler. Lépidoptères nouveaux du Labrador. Les numéros de 1859 et de 1860 complètent notre collection. Journal le Naturaliste (The Naturalist, Journal of West-riding consolidated Naturalists Society, elc.), no 1, mai 1864. Br. in-8°. Londres, 1864. Le Conte (J.-L). 1° Liste des Coléoptères de l'Amérique du Nord, ire partie (List of the Coleoptera of North America. Br. in-8o, 1863, publiée par l’Institution Smithsonienne. — 2° Nouvelles espèces de Coléoptères de l'Amérique du Nord, tre partie (New species of North American Coleoptera). Br. in-8°, 1864, publiée par l'institution Smithsonienne. — 3v Révision des Éla- térides des États-Unis d'Amérique (Revision of the Elateridæ of the United States). Br. in-40, offerte par M. de Bonvouloir. On trouve dans ces ouvrages de bonnes descriptions de nouvelles espèces et la création de quelques genres. Loew et Osten-Sacken. Monographie des Diptères de l’Amérique du Nord, fre partie (Monographs of the Diptera of North Ame- rica, by H. Loew edited, with additions by R. Osten Sacken). 1 vol. in-80. Washington, 1862. Publié par l’Institution Smith- sonienne. Ouvrage de la plus grande utilité pour tous ceux qui s'occupent des insectes de l’ordre des Diptères; car il renferme, outre la des- cription d’un grand nombre d'espèces et de quelques genres nou- veaux, un tableau général des diverses familles de Diptères propres à l'Amérique septentrionale. Marshall. Énumération des espèces de Corynodina de la famille des Eumolpides (Corynodinorum recensio; fam. Eumolpide). Br. in-So extraite du Journal de la Société Linnéenne de Lon- dres, vol. VIE, 1863. LXUV Bulletin bibliographique. Mocquerys. Histoire naturelle des Coléoptères anormaux, 7e et 8e livraison. Br. in-89 avec fig. sur bois. 1864. La septième livraison comprend les titres du tome premier et des tables dans lesquelles sont indiquées anatomiquement les diverses anomalies décrites ; la huitième livraison renferme la description d’une nouvelle série de huit Coléoptères anormaux. Mulsant et Rey. Histoire naturelle des Coléoptères de France, familles des Angusticolles et des Diversipalpes. 1 vol. in-80, Lyon, 1864. Ouvrage trop connu des entomologistes pour que nous l’analysions. Nous regrettons vivement que notre bibliothèque soit très loin de posséder tout ce qui a paru de la savante histoire naturelle des Co- léoptères de France; nous faisons un nouvel appel à M. Mulsant pour qu'il nous complète cette importante collection. Muséum de Zoologie comparée de Boston. Rapport annuel pour 1863 (Annual report of the trustees of the Museum of Compara- tive-Zoology of Boston. 1863). Br. in-S°. Boston, 1863. Offert par l’Institution Smithsonienne. Muséum de Zoologie comparée de Cambridge dans le Massachus- setts, par M. Agassiz. Bulletin, nouvelle série, 1863 (Bulletin of the Museum Comparative-Zoology of Cambridge, Massachus- setts). 1 vol. in-80. Cambridge, 1863. Offert par l’Institution Smithsonienne. Packard (A.-S.). Notes sur les Zygénides de l'Amérique du Nord (Nots ofthe family Zygenidæ). Br. in-80 avec pl. Publiée par l'institution Smithsonienne. Panzer. Coléoptères europtens (Beitrage zur Geschichte der In- seckten). À cahier in-40 broché avec pl. col.; offert par M. de Bonvouloir. Päris. Accidents prétendus ou réels causés par des piqüres de Mouches. 1 dossier composé de lettres, journaux, etc. Radoschkovski (Octave). Notices sur quelques Hyménoptères nou veaux où peu connus et remarques sur les espèces russes des “enres Vespa et mutila. Br. in-80 avec pl. (deux exemplaires). Ouvrages offerts en 1864. LXV Revue et Magasin de Zoologie pure et appliquée, sous la direction de M. Guérin-Méneville, année 1864. 1 vol. in-8° en 12 cahiers avec pl. — Offert par M. le Ministre de l’Instruction publique. N°1. Coinde. Note pour servir à l’histoire des Oiseaux insectivores, et indication de divers Insectes mangés par certains d’entre eux. — De Chaudoir, Sur le genre Dromica : espèce nouvelle D. bis-bicarinata, du territoire des Zoulous. — N° 2. De Chaudoir. Dromica sculpturata, de Cafrerie, guadricollis du pays des Zoulous, octocostata de la baie de Lagoa, fuberculala Au cap de Bonne-Espérance et de Natal, carinu- lata el acuminala de Natal, citreoguttata (Cosmena), du pays des Zouious, et seæmaculala (Cosmena) d'Afrique centrale.— N° 3, Nietner. Sur les ennemis du Caféier à Ceylan. Agrotis segetum; Gallerio- morpha lichenoïdes; Boarmia leucostigmartia ; Tortrix coffearia ; Gracilaria coffeifoliella. — Duchesne-Thoureau. Domestication des Araignées — Siebold. Sur la parthénogénésie des Abeilles. — N° 3. De Chaudoir. Sur diverses espèces de Dromica Géjà décrites; Tricondyla stricliceps, de Malacca, (esp. nouv.); Collyris Mniszechii, de Siam, et insignis, du Sylhet (esp. nouv.). — N°3. Nietner. Ennemis du Caféier à Ceylan. Anthomyza coffeæ, Phymatea punctata, Ancylo- nycha (Sp. n.), — Guérin-Méneville. Sur les ravages des Termites. — N° 4. De Chaudoir. Tricondyla Walerhousei de Malacca, macrodera de g Malacca, cylindripennis de Siam, fasciata de Siam (sp. nov.). — Nietner. Ennemis du Caféier à Ceylan. Arrhines destructor, Acarus coffeæ. — N° 5. Guérin-Méneville. Sur Pintroduction du Bombyæx (Antheræa) Roylei, des hauts plateaux de l’Himalaya. — N° 6. Che- vrolat. Coléoptères nouveaux de Pile de Cuba : G. Dendroblaptus (g. n. de Cérambycides) barbiflavus, Cryplocephalus bardus et dis- tensus, Mastacanthus arcustrialus et Blepharida irrorata. — Guérin- Méneville. De la variabilité du Bombyx Yama-Maïi. — N° 7. Le même. De la possibilité d'obtenir en France de la graine saine de Ver à soie, — Léon Dufour. Recherches anatomiques et physio- logiques sur les insectes Lépidoptères. — Nietner. Sur les ennemis du Caféier : divers Insectes (Coléoptères, Orthoptères, etc). — N° 8. Fairmaire et Germain. Buprestides nouveaux du Chili. Psélop- lera fastidiosa, Hypoprasis (g. n. voisin des Latipalpis et Capnodis) Harpagon, Anthaxia subæqualis el verecunda Er. — Parry (Sidney). Catalogue des Lucanides (extrait). — Collonge. Sur la destruction des Fourmis. — N° 9. Fairmaire et Germain. Buprestides nouveaux du Chili, Sfigmodera cyanicollis el consobrina, Chrysobothris bothri- LXVI Bulletin bibliographique. deres, Callisphyris teslaceipes. — Guérin-Méneville. Sur le VER À SOIE URUGUAYO. Bombyx Fauvetyi : nouvelle espèce de l'Amérique méridionale, découverte par MM. Herrera et Fauvety.—Spinola (Maxi- milien). 26 Coléoptères nouveaux, y compris le genre Bæoscelis, et 34 Hyménoptères placés dans le texte du voyage d’OEsculati dans les régions équatoriales de l'Amérique méridionale, aux bords du Napo et de lAmazone (rappel et analyse). — N°10. Blattarum novarum species aliquot, conscripsit. H. de Saussure. G. Polyzoslera (7 espèces), Paratropes (3 espèces), Blatta (7 espèces), Ellipsidion Sauss. (Mé- lang. Orthopt., T, 18, 11). Espèces : australe, reticulatum, auran- tium de la Nouvelle-Hollande, et Heydenianum du Brésil, Ischnoptera (b espèces), Nyclobora (2 espèces), Euryzosleria (g. n. voisin des Periplaneta, p. 316), espèce unique, Delalandi de l'Afrique méridio- pale, Periplaneta (8 espèces), Epilampra (9 espèces), Hypercompsa (g. n., voisin des Holocampsa, p. 323), espèce unique, fenestrina, du Brésil, Prosoplecla (g. n. voisin des Anaplecta, p. 326); $ 1 : Prosoplecta proprie dicta, espèce unique, coccinella du Mexique ; $ 2: Diploptera (p. 325), sitpha du Mexique, et Aptera (g. n., p. 326), espèce unique, lenticularis Au cap de Bonne-Espérance. — N° 41. Fairmaire. Cyamophthalmus nitidus, Longicorne nouveau de Grèce et d'Algérie, — De Saussure. Blaltarum novarum species aliquot, cons- cripsit H. de Saussure (suite). Genres : Melestora Stàl (1 espèce), Panchlora (5 espèces), Nauphæta (L espèce), Zetobora (2 espèces), Planetica Sauss. (1 espèce) (phalangium des Indes orientales), Bra- chycolla (3 espèces), Polyphaga (4 espèce), Panesthia (2 espèces), Blabera (5 espèces), et Monachoda (3 espèces). — Faivre. Sur lin- fluence de quelques plantes aromatiques sur les Vers à soie. — Lukomski. Action curative du venin des Abeilles ou des autres Hyménoptères, — N° 12. Fairmaire et Germain. Longicornes nou- veaux du Chili. Callisphyris dyneroides, Necydalopsis iridipennis, Ibidion pallidicorne, Drascalia (g.n. placé auprès des Stenidea) præ- longa, Callideriphus transversalis, Emphytæcia niveopicla, Phanta- coderus (g. n. voisin des Pteroplatus) frenatus el Pterostenus pseu- docupes. — De Saussure. Mélanges orthoptérologiques et hyménop- térologiques (analyse). — Scudder. Remarques sur quelques carac- tères de la faune entomologique des montagnes blanches du New- Hampshire (États-Unis) (analyse). Robin (Dr Ch.)}. Mémoire anatomique et zoologique sur diverses espèces d’Acariens de la famille des Sarcoptides. Br, in-80, Ouvrages offerts en 18614. LXVII extraite des Mémoires de la Société impériale des Naturalistes de Moscou. 1864. Saussure et Sichel, Catalogue des espèces du genre Scolia (Cata- loqus specierum generis Scolia, continens specierum diagnoses, descriptiones, etc.). 1 vol. in-8°. Dans ce travail véritablement classifique sur l’ancien genre Scolia, les auteurs décrivent un grand nombre d’espèces jusqu'alors inédites, et pour pouvoir arriver plus aisément à leur détermination ils créent et caractérisent avec soin les nouveaux sous-genres des : Cosila, Liacas, Triliacas, Diliacas, Triscolia, Discolia, Trielis et Dielis. Schrader. Sur divers Insectes observés en Australie (Ueber gallen- bildende Insecten der Umgebung von Pest-Osen, 1861). Br. in-80 extraites des Mémoires de la Société zoologique et botanique de Vienne, 1863. Société d'Acclimatation et d'Histoire naturelle de File de la Réunion, fondée le 18 septembre 1862. Bulletins, tome IT, n° r (janvier, 1864), Br. in-80 avec pl. col. Saint-Denis-de-la-Réunion, 1864. — Offert par M. le docteur Ch. Coquerel. Société d'Agriculture de l'Ohio. 10 Mémoires, IVe série, année 1862 (Ohio Acherban Berüchtj. 1 vol. in-8° (en allemand), offert par l’institution Smithsonienne. — 2° Rapport annuel pour 1862. Br. in-80 en allemand, offerte par l’Institution Smith- sonienne. Société d'Agriculture de Vienne. Gazette générale d'Agriculture et de Sylviculture, rédigée par M. Arreustein, année 1863, nos { à 36 (Allgemeine Land-und forstwirthschfliche zxeitund, etc., in Wien). Br. gr. in-80. Vienne, 1863. Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève. Mémoires, tome XVII, 1re et 2e partie, année 1863-1864. 2 vol. in-80. Ge- nève, 1863-1864. Claparède. (Édouard). Études sur la circulation du sang chez les Aranées du genre Lycosa (p. 1). — Saussure. Mélanges orthoptéro- logiques. Descriptions d'espèces nouvelles de Blattides des genres LXVII Bulletin bibliographique. Polyzosteria (S.-g. n. Chalcolampra; type cuprea de la Nouvelle- Hollande), Perisphæria, Corydia, Phoraspis, Epilampra, Tyrsocera, Blatta, Ischnoptera, Panchlora (g. n., type æstuans Au Sénégal), Proscratea, Zetobora, Hormetica, Planetica (g. n., type aranea de Palo-Penang) et Panesthia (p. 129). — De Saussure. Mélanges hymé- noptérologiques, Vespides : 4° révision du genre Synagris (Synagris, Antagris, Paragris, Hypagris, Pseudagris et Micragris) ; 2° descrip- tion de divers Euméniens nouveaux ou incomplétement connus ; 3° espèces nouvelles des genres Icaria, Polistes, Polybia (p. 171). — Claparède, Glanures zootomiques parmi les Annélides de Port- Vendres. Société d'Histoire naturelle de Boston. 10 Journal pour l’année 4863. Vile volume, n° 4 (Boston Journal of Natural History). 1 vol. in-S$°. — 20 Procès-verbaux des séances de la Société, vol. IX, p. 177 à 320, 1863 (Proceedings of the Boston Society of Natural History taken of the Society's records). Br. in-80. — Offerts par l'Institution Smithsonienne. Société d'Histoire naturelle de Colmar. Bulletins, 4e année, 1863. Br. in-8So. Colmar, 1864. Société d'Histoire naturelle de Nuremberg, année 1863, 3e volume, ire partie (Abhandlungen der Naturhistorishen Gesellschaft zu Nuremberg). 1 vol. in-8°. Société des Naturalistes de Brünn en Moravie. Mémoires, vol. I, année 1863 (Verhandlungen der Naturforschenden Vereine in Brünn). 1 vol. in-8° avec pl. Brünn, 1864. Société des Sciences naturelles de la Haute-Hesse. Dixième rap- port, 1863 (Zchuter Bericht der Oberhesischen Gesellschaft fur Natur-Naheilkunde). 1 vol. in-80, Giefsen, 1863. Société des Sciences physiques et naturelles du département d’Ille- et-Vilaine. Mémoires, tome Her, 4re partie. Br. in-8°, Rennes, 1863. André. Les Sauterelles, étude d’entomologie biblique; travail dans lequel l’auteur montre une grande érudition et indique des conclu- | sions du plus haut intérêt. — Charles Oberthür. Notes pour servir | à dresser la faune lépidoptérologique du département des Pyrénées- ! Ouvrages offerts en 1864. LXIX Orientales; dans ce mémoire, notre collègue revenant sur l’excursion provinciale fait en 4862 par quelques-uns de nos membres, donne la liste de tous les Lépidoptères qui y ont été trouvés et fait connaître plusieurs espèces qui n'avaient pas encore été signalées comme propres aux Pyrénées-Orientales. Société entomologique belge. Annales pour 1863, tome VII. Br. in-8o avec pl. Bruxelles, 1864. Breyer. Descriptions et figures des Thyris fenestrella, Eupithecia tenuiata, debiliata, valerianata, denotala, dodoneata, Scodina bel- garia, Phasiane petraria, Olindia ulmana, Anisopteryx aceraria (p. 47 à 46.) — Sélys-Longchamps. Note sur une excursion entomo- logique dans l’entre Sambre-et-Meuse (p. 47.). — Sauveur et Col- beau. Des variations normales de Paile dans espèce chez quelques Lépidoptères (p. 53). — Sauveur. Notes entomologiques sur des Lépidoptères de la faune belge (p. 75). — Fologne. Addenda au cata- logue des Lépidoptères de Belgique (p. 87.). — Sauveur et Fologne. Liste des Tinéides de la Belgique (p. 95 à 417). — Sauveur. Descrip- tion et figure du Lycæna Alexis (p. 119). — Breyer. Description et figure du Bombyx quercüs (p. 121). — Capronnier. Note sur une aberration d’une Argynnis Euphrosyne màle (p. 123). — Fologne. Variétés d’un Bombyx, d'une Ennychia et d’une Lithosia (p. 125). — Fologne. Premiers états de la Gulechia rufescens (p. 127). — Mors. Notes sur quelques variétés de Coléoptères : Carabus auronitens, Pult- zeystè, Clytus arcuatus (p. 129). — Le même. Addenda au catalogue des Coléoptères de la Belgique (p. 155). — Miedel. Liste de Coléop- tères nouveaux pour la faune belge (p. 137). — Seghers. Note sur la variété Joides Au Vanessa To (p. 141). Société entomologique de Berlin. Journal publié sous la direction de AL. le docteur Kraatz, année 1864, tome VIIE, nos x, 11, HI et IV (Berliner entomologische Æ£eitschrift; herausgeqeben von dem Entomologischen Vereine in Berlin. Achter-Juhrgang 1864). Br. in-8o avec pl. Berlin, 1864. N® fetIl. — Kraatz. Sur les espèces européennes du genre Melo- lontha Kabr. (p. 4 à 16). — Eichhoff. Sur les Xylophages d'Europe ; genres Hylastes, Hylurqus, Blastoghagus (nov. gen.), Dendroctonus, Carphoborus (nov. gen.), Phlæophthorus, Phlæotribus, Hylesinus, Scolytus, Polygraphus, Cryplurgus, Hypothenemus, Cryphalus, Hypoborus, Xyloterus, Xyleborus (nov. gen.), Dryocætes (gen. nov.), LXX Bulletin bibliographique. Pityophtorus (nov. gen.), Thamnurgus (nov. gen.), Bostrichus et Platypus (p. 17 à 46). — Kraatz. Synonymies de diverses espèces allemandes de Coléoptères (p. 47 et 48). — Loew (UH.). Centurie spécifique de Diptères propres à l'Amérique septentrionale, se rap- portant aux genres Chasmatonotus, Bibio, Scalopse, Tipula, Pachyr- rhina, Spilomyia, Temnostoma, Lepidomyia, Xylota, Chrysotoxum, Microdon, Ceria, Empis, Rhamphomyia, Hilara, Hormopeza, Gloma, Cyrtoma, Tachypeza, Platypalpus, Dolichopus, Gymnopternus, Pelas- loneurus, Porphyrops, Cordylura, Tetanocera, Sapromyza, Hetero- neura, Opomyza, Ephydra et Cænia (p. 49 à 104). — Schaum. Dy- tiscites d'Égypte : espèces nouvelles : Haliplus maculipennis, Lacco- philus luridus, Hydroporus cribrosus et pentagrammus (p. 105 à 108). — Le même. Six Hydroporus d'Europe et d'Asie nouveaux (p. 109 à 113). — Schaum (H.). Sur divers Carabiques : 4° larves des Procerus scabrosus, Eurygnathus Latreillei et Acanthogenius piceus ; 2 descriptions des Physea latipes du Mexique, Carabus (Plectes) pro- tensus du Caucase, Disphæricus gambianus, 4e Gambie et Phymato- cephalus (nov. gen. d'Harpalides), Réchlii, du Mexique (p. 114 à 196). — Kraatz. Sur quelques Staphyliniens trouvés en Allemagne par M. Scriba (p. 127 à 129). — Le même. Oxypoda investigatorum ; nouvelle espèce européenne (p. 130). — Le même. Remarques sur 50 Coléoptères européens (p. 131 à 142). — Schaum (H.). Sur 24 Coléop- tères d'Europe (p. 142 à 144). — Stierlin. Sur divers Coléoptères propres à la Sicile; espèces nouvelles : Ocypus siculus, Silvanus sicu- lus, Rhizotrogqus (Amphimallus) Javeti, Microrhagus Chevrolatir, Athous robustus, Melanotus Gandezi, Metallites modestus, Cathor- miocerus Pfisteri, Larinus longirostris, Tychius bicolor, Hammati- cherus Pfisteri, Callidium siculum et Clytus Heydeni (p. 145 à 153). — Kraatz. Kemarques critiques sur un grand nombre de Coléoptères (p. 154 à 170). — Schaum. Note au sujet du Gataiogue des Coléop- tères d'Europe et du bassin de la Méditerranée, en Afrique et en Asie, par M. S.-A. de Marseul (p. 1 à 1v). N° I et IV. — Schaum. Révision des Zabroïdes (G. Eutroctes, Zabrus, Pelor, Polysitus et Acorius), et descriptions d'espèces nou- velles (p. 171 à 194). — Baudi de Selve. Coléoptères recueillis dans l'ile de Chypre et dans l’Asie mineure par M. Eugène Truqui (famille des Cicindélètes, Carabiques, Dytiscides, Gyrinides, Palpicornes, Silphales, Trichoptérygiens, Scaphidides, Histérides), et descriptions d'espèces nouvelles (p. 195 à 233). — Burmeister. Sur les Mantes Ouvrages offerts en 1864. LXXI des environs de Buénos-Ayres (p. 234 à 238). — Kiesenweiter. Sur les Curculionides de la faune du sud de l'Europe et d'Afrique. Description de nombreuses espèces nouvelles et création des genres Achradidius, Axyræus et Hygolyptus (p. 239 à 294). — Le même. Sur une excursion entomologique faite à 1863 (p. 295 à 304). — Kraatz et Kiesenwetter. Monographie du genre Anthodytes (g. n.) parmi les Malachides (p. 305 à 312). — Wahnschaffe, Sur la Tor- trix viridana Linné (p. 313 à 317). — Heyden (L.). Synonymies de divers Coléoptères européens (p. 318 à 328). — Le même. Sur les Molorchus abbreviatus Panz. et salicis Muls. (p. 329 à 333). — Loew. Sur le genre Heteroneura (p. 334 à 346). — Le même. Sur le genre Balioptera (p. 447 à 356). — Le même. Sur le genre Drastata (p. 307 à 368). — Wilken. Fanne d'Oberharzes (Coléoptères) (p. 369 à 373). — Solsky. Sur le genre Homorocerus de la fa- mille des Staphyliniens (p. 374 à 376). — Scriba. Sur les Ne- crophorus fossor, gallicus et microcephalus (p. 377 et 578). — Le même. Philonthus varipennis et Slenus calcaratus (esp. nouv.) (p. 379 et 380), — Eichhoff. Xyloterus quercüs, nouvelle espèce de Xylo- phages (p. 381 et 382). — Stein. Sur le Catalogue des Hémiptères d'Europe de M. Bärensprung (p. 383 et 384). — Le même. Sur la Glomeris dalmatina (p. 385 et 386), — Kiesenwetter. Nouvelles espèces d’Antidipnis et de Dusytes (p. 387 à 389). — Kraalz. Clytus Bruckii (esp. nouv.), et Clytus Heydeni Slierlin (p. 389 à 391). — Mélange entomologique et sur divers livres d’entomologie (p. 392 à 406 et v à xvrn). — Ruthe {J.-F) et Puls (J.-Ch.). Catalogue de Diptères (14 pages; à la fin du volume). Société entomologique de la Nouvelle-Galle du Sud (Nouvelle- Hollande), tome Ier, 2e partie {The Transactions of the Ento- mological Society of New South Wales). Br. in-80 avec pl, Sydney, 1864. W. Mac-Leav. Deux espèces nouvelles du genre Anoplognathus et une espèce du genre Calloades de Port-Denison (nord de la Nouvelle- Hollande). — Le même. Glaphyrides nouveaux de la Nouvelle-Hol- lande des genres Phyllotocus Fisch., Cheiragra (8. n.) et Macrothops (n. g.) — King. Scydménides australiens; espèces nouvelles des genres Phagonophana (n. g.), Scydmaænilla (n. g.), Psephacobius (n. g.). Scydmaænus, Megaladerus et Heterognathus (n. g.). — Le même. Psélaphides australiens, espèces nouvelles des genres Tmesi- LXXII Bulletin bibliographique. phorus, Tyrus, Tychus, Batrisus et Bryaxis. — W. Mac-Leay. Des- criptions de nouvelles espèces de Port-Denison (nord de la Nou- velle-Hollande) propres aux genres Cicindela, Odacantha, Helluo, Acrogenys (n. g. voisin des Helluo), Trigonothrops (n. g. voisin des Calleida). Sarathrocrepis, Cymindis, Scopodes, Silphomorpha, Ade- lotopus, Craspedophorus, Chlænius, Slomatocælus (n. g. voisin des Licinus), Pachauchentus (n. g. voisin des Acénopus), Harpalus, Sapri- nus, Scaphidium, Bothrideres, Onthophagus, Silphodes, Cælodes, Bolboceras, Trox et Liparethrus. — Scott. Ornithoptera Cassandra femelle, — W. Mac-Leay. Deuxième mémoire sur les espèces de Scaritides de la Nouvelle-Hollande ; genres : Carenum, Scaraphites et Gnathoxys. Société entomologique de Londres. Mémoires (The Transactions of the Entomological Society of London) : 3e série, volume f, partie 9e, et volume IX, parties {re et 2e. Br. in-8o avec pl. Londres, 1863-1864. [. 9* partie. — Stainton. Espèces européennes du G. Cosmopteryx (p. 637 à 655). — Mac-Lachlan. Types des Phryganidæ décrites par Fabricius dans la collection de Banks (p. 656 à 659). — Résumé des séances, etc. I. 4" partie. — Sidney Parry. Catalogue des Lucanides, figures et descriptions des espèces nouvelles (p. 4 à 413). Il. 2° partie. — Waterhouse. Formation des cellules des Guêpes et des Abeilles (p. 115 à 129). — Smith (Fr.). Sur le même sujet (p. 1434 à 442). — Thomas Hutton. Sur l’acclimation du SILKWORM espèce indienne d’Aftacus (p. 143 à 173). — Rolland Trimen. Lépi- doptères nouveaux du sud de l'Afrique (p. 175 à 180. — Bulletin des séances (1 à 32). Société entomologique de Slettin. 10 Journal pour les années 1869, 1861, 1863 et 1864 (Entomogische Zeitung ; herangegeben vom dem EÉnitomologischen Vereine zu Stettin). 4 vol. in-8e avec pl. Stetlin. — 20 Linnea entomologica pour 1863 (Linnea entomologica : Zeitschrift herausgegeben von dem Entomologis- chen Vereine zu Stettin. Fanfzehnter band). 1 vol. in-8o. Leipzig, 1863. JOURNAL, 1865.— Dohrn. Monographie des Dermaptères (p.85 à 66). G. Apachya Serv., Tagalina (n. g.), Pygidicrana Serv., Cylindro- Ouvrages offerts en 186/. LXXTIT gaster SA, Nannopygia (8. n.), Thermastis (8. n.) et Echinosoma Serv. — Schleich. Teras Lorquiniana (p. 67). — Mubligh. Penthina digitalina (p. 72). —Gartner. Semasia Metzneriana, Kulweïn (p. 73). — Gerstaecker. Sur les Belonopleryx artcriosa, espèce nouvelle du Brésil., Dichthodia glaberrima, de Java (g. et espèce nouveaux) et Scepastus pachyrrhnchoides de l'ile de Luçon (p. 76 à 93). — Speyer. Remarques sur le Catalogue des Lépidoptères d'Europe de MM. Stau- dinger et Wocke (p. 94).—Stàl et Dohrn. Remarque sur le Catalogue des Hémiptères Homoptères du British Museum de M. Walker (p. 97). — Heyden. Sur quelques espèces de Lépidoplères nocturnes des genres Cochylis, Melasia, Tinea, Siwammerdania, OEcophora, Acrolepia, Caverna (Phragmitella Stainton) et Bacculatrix (p. 104). —Cornelius. Nouvelles espèces de Goléoptères européens des genres Brachypterus, Meligethes, Gymnetron, Chrysomela, Helodes, Phædon et Coccinella (p. 113). — Cornelius. Quedius lomentosus, esp. nouv. (p. 130). — Fairmaire. Licinus Dohrnii, espèce nouvelle d’Albanie (p. 1431). — Philippi. Coléoptères du Chili. Upinella cruentata, Dentipalpus (8. nov. de Mélandryides) pictus (p. 132). — Dohrn. Eucymon (n. g. d'Endomychides), Gerstaeckeri(p. 135). — Zeller. Tinéides américaines. Genres: Archiearis, Ghloëphora, Grapholitha, Tinea, Coptotelia (n. g.), Cnissostages (8. n.), Oleagina, Psecadia, Trichostibus (n. g.), Pam- meces (n. g.) et Slenoptycha (g. n.) (p. 136 à 155). — Speyer. Observations sur des Lépidoptères des genres Acidalia (rusticata et corrivalaria) et Lycæna (palona) (p. 156). — Keferstein. Notice lépi- doptérologique (p. 164).—Gerstaecker. Belonopteryx, nouveau genre de Névroptère, intermédiaire entre les Hémérobiens et les Panorpiens : iype arieriosa, Au Brésil ; Acanthadisis dasymalla (3 espèces nou- velles), Palpares (2 espèces), Panorpa (1 espèce) (p. 168). — Hagen. Anomalie entomologique (p. 189). — Schilager. Sur les Tortrix opo- rana, hæstiana, gnomana (p. 195). — Wilde. Sur la Tapinostola elymi T. (p. 207). — Philippi. Insectes du Chili (p. 208). — Mublig. Nouvelles espèces de Lithocollelis et Platyptilus (p.112). —Kronheim. Aberrations des T'hecla quercüs, Chelonia et Caja; Remarques sur les Callimorpha matronula, macrossa et ænotheræ (p. 245). — Suffrian, Mélanges synonymiques sur divers Coléoptères (p. 225). — Stäl. Genres et espèces nouvelles de Fulgoriens. Cynthila (g. n., voisin de celui des Ulasia, espèce unique : ferocala, de Malacca (p. 230), Limois (g n., voisin des Aphana) : Lype Lystra punctata Sig. (p. 281) Aphana Guér., Stal, Belbina ({ype Falleni, de Madagascar) (p. 232) L* Série, TOME IV. Bulletin vr. LXXIV Bulletin bibliographique. Lycorma, {ype Aphana imperialis White ; Ecephria, {Ype A. aurantia Hope; Scamandra, {Ype A. rosea Guér., Phoronis, types A. sangui- nalis Westw. et nigro-maculala Guér. (p. 233); Ulasia, {ype A. fus- cata Guér.; Metanira (g. n., voisin des Bérdantus), type Thisbe, de Moreton-Bay (p. 257); Chilobia (g. n., voisin des Phenacus); 2 espèces cinxia, de Vénézuéla, et silena, de Quito, Rhonichia (g. n., voisin des Ulubra), type nebulosa, de Cayenne; Pæocera (1 espèce), Œagra (g. n., voisin du précédent), type Poiocera lugubris Perty et mystica St, de Bolivie, Learcha (g. n., voisin des précédents); espèce unique : sponsa, de Cayenne, Saralis (également voisin des précédents), type P. picta Gert.; esp. nov. maculosa, nigro-notata et puella, de l'Amé- rique méridionale, Alphina (g. n. intermédiaire entre les Pæœocera et Dilobura), type nigro-signata, de Cayenne; Japelas (g. n., voisin des Calyproctus), type Dilobura testa Stàl, olim., Amyra Wh. (1 espèce), Eurybrachys Guérin (4 espèce), Messena (g.n., voisin du précédent), type nebulosa, de Malacca; Thessita (g. n.), ayant pour type l'Eury- brachys insignis Hope, et deux espèces, l’une (mortuifolia) du Cam- bodje, et l’autre (nigro-notata) de Malacca; Nesis (g. n., voisin des Eurybrachys, espèce : tricolor, des Indes orientales; Lyncilia (g. n., voisin des Platybrachys), {vpe nobilis, d'Islande : Platybrachys (5 es- pèces), Olonia (viridiventris, de Moreton-Bay), Mycterodes Spin. (L espèce), Onunatidiotus Spin. (2 espèces), et Caloscelis Burm. (1 es- pèce) (p. 230 à 251). —Hagen. Nomenclature entomologique (p. 2592). — Staudinger. Nouvelles espèces européennes de Lépidoptères des genres Acidalia, Calophasia, Asaria, Atychia, Sophronia el Lithocol- letis (p. 264). — Pritwitz. Remarques synonymiques et géographiques sur divers Lépidoptères, d’après le Catalogue de M. Morris (p. 271 à 297). — Hagen. Sur l'ouvrage de M. Candèze sur les larves des Coléoptères (p. 298).— Dohrn. Monographie des Dermaptères (suite), G. Labidura (5 espèces nouvelles) (p. 309). — Dohrn. Sur la syno- nymie du Rhabdopholis albostriata Burm.; sur les Dima dalmatina Küster, el Chrysomela corsgria Suffr. (p. 354). — Philippi. Méta- morphoses des Castnia (p. 339). — Heyden. Remarques sur divers Lépidoptères nocturnes des genres Botys, Teras, Tinea, Enicostoma, Gelechia, Anchinia, Ornix, Coleophora, Chrysoclista et Comisestoma (p. 341). — Dohrn. Espèces nouvelles d’Hémiptères Hétéroptères des genres Sculellera, Tetrarthria, Catacanthus, Tessaratoma, Pygo- platys, Eusthenes, Carpona et Pycanum (p. 847). — Pritwitz Re- marques synonymiques et géographiques sur le Catalogue des Lépi- Ouvrages offerts en 1864. LXXY doptères de M. Morris (p. 353). — Eiditt. Sur la Myrmicophila acer- vorum Panz. (p. 366). — Hagen. Sur le travail de M. Abbot sur les Névroptères de Géorgie du Musée britannique (p. 369). — Prittwitz. Remarques synonymiques sur divers Lépidoptères (p. 387 à 394). — Dohrn. Mélanges hémiptérologiques (p. 394). — Assmuss. Sur la biologie des Insectes (2 Coléoptères et 26 Lépidoptères) (p. 396 à 407). — Gerstaecker. Sur les genres Scepustus et Phylloscyrtus (p. 408 à 436). — Wahnschaffe. Répertoire par noms d’auteurs et par noms scientifiques des divers sujets traités dans les 23 premiers volumes (1840-1862) de la Gazette entomologique de Stettin : travall de 472 pages placé à la fin de ce volume. 1864. —Gerstaecker. Sur les genres Dolichopus Latr., Gymnopternus Loew, Tachytrechus Stann. , Hypophyllus Loew, Argyra Macq., Leucostola Loew, Nematoproctus LoeW, Porphyrops Meig., Rhaphium Meig., X/phandrium Loew, Synarthrus Loew, Synlormon 1Loew, Sympycnus Loew, Campsicnemus Hal., Hydrophorus Wahlberg, Dia phorus Meig., Ghrysotus Meig., Ghrysotimus Loew, Thrypticus (g. n., voisin des Chrysotus) : type smaragdinus, d'Allemagne (p. 44), Xan- thochlorus LoewW, Saucropus Loew, Psilopus Meig. ; remarques sur diverses espèces et descriptions de types nouveaux (p. 20 à 48).—Stàl. Genres nouveaux d’Hémiptères du Mexique et énumération des es- pèces de ce pays. Genres : Amantia (type Pæocera combusta Westw.), Tomintus (g.n., Voisin des Cyrpoptus ; type Calyptoproctus pudicus) Thionia (variegala et maculipes), Picumna (g. n., voisin des Tionia; Lype varians et mexicana), Gætlulia (g. n., Voisin des Nogodina; type pudibunda), Proarna (g. n., voisin des Tympanoterpus; type Sallei), Philænus (g. n., formé avec plusieurs espèces de Ptyelus), Phacusa (g. n., voisin des Acutalis; {ype flavo-marginala), et Phera (g. n., formé aux dépens des Proconia Am. et Serv.) (p. 49 à 86). —Suffrian. Mélanges synonymiques sur le genre Donacia (p. 86).—Philippi. Sur l'Eudelia rufescens et autres Coléoptères du Chili (p. 99). — Schleich. Sur des espèces de Pterophorus (p. 96). — Cornelius. Sur l'Haltica oleracea (p. 98). — Mühlig. Nouvelles espèces de Galechia et de Coleophora (p. 101).— Keferstein. Remarques sur plusieurs Lépidop- tères (p. 103). — Hagen. Sur les Phryganiens, larves ou insectes parfaits : indication et description des genres et espèces (p. 113 à 144). — Heyden. Acidalia Beckeraria (p. 144). — Gerstaecker. Es- pèces nouvelles de Dolichopodiens des genres Argyra, Xiphandrium, Sympycnus et Gymnopternus (p. 145). — Gartner. Sur l’Afychia LXXVI Bulletin bibliographique. appendiculata Esp., et l'Anacampsis tencbrella Wub. (p. 155). — Müblig. Coleophora nouveaux (p. 460). — Wocke. Lépidoptères de Norwége (p. 166 à 192). — Wullschlegel. Divers Lépidoptères trouvés en Allemagne (p. 193). — Dohrn. Sur la synonymie de divers Cryp- tocéphaliens (p. 195). — Wocke. Lépidoptères de Norwège (p. 201 à 290). — Hagen. Suite de son travail sur les Phryganides ; indications et descriptions des genres et espèces (p. 221 à 263). — Suffrian. Synonymies de divers Cryptocephalus (p. 263). — Philippi. Coléop- tères nouveaux du Chili : genres T'hanasinus, Gorynetes, Arthrobra- chus, Dasytes, Thelophorus, Mastigocerus, Pleolobus (n. g. de Thé- phorides), Ptinus, Anobium, Calymmaderus, Dorcatoma, Ocelliger (n. g. d’Anobides), et Epistomeatis (p. 266 à 284). — Dohrn. Mono- graphie des Dermaptères (suite) : genres Forcénella (n. g. formé aux dépens des Forficecila (12 espèces, type Janeirensis) el Brachy- labis (g. n., 5 espèces, type Forficecila maurilanica Lucas) (p. 285). — Gerstaecker. Remarques relatives à la géographie entomologique (p. 297). — Schlaeger. Sur la faune des Lépidoptères allemands de M. Heinemann (p. 299). — Wullschley. Sur divers Lépidoptères d'Alle- magne (p. 304). — Philippi. Sur le Coleoplerodes Philippt, des Cor- dillières (g. n. de Coléoptères) (p. 306). — B.-A. et Fried. Philippi. Nouvelles espèces de Coléoptères du Chili des genres Stigmodera, Zemina, Mastogenius, Streptocerus, Aphôdius, Brachysternus, Tri- bostelhus, Aulacopalpus, Liogenys, Diaphylla, Maypa, Listronyx, Sericoides, Craloscelis, Thinobatis; Nyctopetus, Geoborus, Psectras- celis, Gallyntra, Gonogenius, Scotobius, Praocis, Nyclerinus, Gyrio- somus, Heliofugus, Trachyderes (n. g. de Bolitophagides), Cyphaleus, Dictopsis, Rhinosimus, Formicomus, Heterolobus (g. n. de Mordel- lides), Mordella, Meloe, Cycloderus, Bruchus, Stenorrhynchus, Steno- cerus, Rhynchiles, Apion, Oxycorynus, Anthonomus, Psilorrhinus, Læmosaccus, Baridius, Centrinus, Lophocephala, Cnemecælus, Rhys- somotus, Cossonus, Calandra, Bostrichus, Hylesinus, Mycelophagus, Callichroma, Hephæstion, CGallisphyris, Plalynocera, Callideryphus, Brachychilus, Psathyrocerus, Orsodacna, Chlamys, Eumolpus, Myo- chrous, Noda, Phædon, Lina, Chrysomela, Cœlomera, Haltica, Tri- plax, Coccinella, Clypeaster, Coxelus (p. 815 à 406). — Bethe. Sur le genre Silis (p. 407). —Osten-Sacken. Cynipsides du genre Dimor- phismus (p. 409). — Cohn. Sur le genre Chlorops (p. 413). — Dohrn. Monographie des Dermaptères (suite) : genres Psalidophora Serv. (8 espèces), et Labia Leach (10 espèces) (p. 417). Ouvrages offerts en 186/. LXXVII LINNÆA ENTOMOLOGICA. — Frey. Descriptions de 48 espèces peu connues du genre Ornix, dans la famille des Tinéides (p. 4 à 41). — Dohrn. Monographie des Emésides, parmi les Hémiptères Hétérop- tères, suite et supplément à ce travail (p. 42 à 76), genres : Or- thunga (g. n., ayant pour type l'Emesa Wahlbergi St, de Cafrerie); Westermonnia (g. n.,3 espèces de l'Amérique méridionale : difficilis, annulata et tenerrima), Slenolemus Sig. (2 espèces), Malacopus Stal, Bidr., Rio-Janeiro, Hem., Fauna, 80 (cellularis, du Brésil), Ploïaria Scopoli (7 espèces, dont 4 nouvelle), Gardena (g. n., 2 espèces Semperi, île de Luçon, el melinarthrum, îles Philippines), £mesa Fabr. (2 espèces), Ghélianella Spin. (2 espèces, Bethei et tenera), Emesella g. n., 2 espèces, nebulosa et robusta, de Sammlung), Luteva (g. n., concolor et longiventris, des îles de la Sonde), Palacus (g. n., type cubensis, de l’île de Cuba), Deliastes (5. n., espèce unique, reticulatus, de l'ile de Cuba). — Suffrian. Monographie des Cryptocephalides de l'Amérique méridionale. Genres : Monachus (62 espèces, presque toutes nouvelles), Cryptocephalus (95 espèces, presque toutes nou- velles) (p. 77 à 344). La Société possède aujourd’hui la collection complète de la Gazette entomologique de Stettin; mais il lui manque encore plusieurs vo- lumes des Linnæa entomologica. Adressons de nouveau la prière ins- tante à la Société entomologique de Stettin de compléter le don de ses savantes publications. Société entomologique des Pays-Bas. Mémoires, volume VII, par- lies 3, 11, it, 1V et v, années {863 et 1864 (Tijdschrift voor Ento- mologie. Uitgegeven door de Nederlandsche Entomologische Verceniging, ouder redactic van prof. J. van der Hoeven, Snellen van Vollenhoven en Dr J.-A. Herklots. Zevende deel.). Vol. in-8o avec planches. Harlem, 1864. Graaf. Résumé des travaux de la Société : remarques sur divers Insectes trouvés en Hollande, ete. — Snellen Van Vollenhoven. Des- criptions des Cimbex connata et Nematus betulæ, avec deux planches coloriées. — Roo Van Westmass. Première éducation du Bombyx (Antheræa) Yama-Maïi Guérin, en Néerlande, avec pl. col. (mémoire en français), — Claas Mulder., Observations anatomiques sur des In- sectes de divers ordres, avec 4 pl — Van der Wulp. Sur plusieurs espèces de Sepsis (cynipsea, flavimona) et de T'hemira (putris, minor, dentimona (Sp. noOv.), annulipes, curvipes (Sp. nov.), trouvées en Hol- LXXVII Bulletin bibliographique. lande, avec 4 pl. col. — Snellen Van Vollenhoven, Description de quelques espèces nouvelles de Coléoptères propres à Bornéo, Sumatra, aux îles Célèbes, au Japon, etc., et se rapportant aux genres Hectar- thrum, Onthophagus, Parastasia, Trichogomphus, Heterorhina, Clin- teria, Macronota, Schizorhina, Euryomia, Macroma, Trichius, Ca- toxantha, Chrysochroa, Chalcophora, Chrysobothris, Rhinoscaphu, Danae (g. n., intermédiaire entre les Pachyrhynchides et les Géono- mides ; type lunulata, de Morotaï, p. 466), Eupholus, Pachyrhynchus, Episomus ; mémoire en français, avec 4 pl. col. — Mulder, Remarques anatomiques. — Snellen (P.-G.-T.). Quelques remarques sur le Catalogue des Lépidoptères d'Europe et des pays limitrophes par MM. Staudinger et Wocke, mémoire en français indiquant de nom- breuses rectifications à faire et beaucoup d'espèces à ajouter. Société entomologique suisse. Année 1864, nos 6, 7 et 8 {Mitthei- lungen der Schweixerischen entomologischen Gesellschaft). Br. in-12. N° 6. (Février 1864.) — Stierlin. Coléopières recueillis dans le Tessin et dans l’Engadine par M. Meyer-Dürr (p. 165). — J. de la Harpe. Remarques sur les Lépidoptères, principalement sur les Pha- lénites et les Microlépidotères recueillis par M. Meyer-Dürr dans un voyage (1885) au Tessin et en Engadine, avec description des espèces nouvelles (p. 172). — Heyden. Exapate duratella (Sp. nov.) (p. 190). — Stierlin. Sur le genre Sémontius (p. 192). — Heyden. Coléoptères suisses (p. 195). — Frey-Gessner. Hémiptères de la Suisse (p. 195). N° 7. (Mai 1864.) — Kraalz. Sur le genre Oreina (p. 205).—Stierlin. Tableau synoptique des Cardiophorus d'Europe (p. 214). — Meyer- Dürr. Sur les Névroptères recueillis dans le Tessin et l'Engadine (p. 219). — Frey-Gessner. Hémiptères suisses (p. 225). N° 8. (Novembre 1864.) — Stierlin. Excursion entomologique (p. 255). — Custos Dietrich. Sur l'Heliothis armigera (p. 258). — Frey-Gessner. Hémiptères nouveaux (p. 259). — Trapp. Sur les Melilæa Artemis el Merope (p. 263). — Tournier. Coléoptères euro- péens nouveaux : Brachinus elongatus, Agonum curvipes, Hybalus Benoitii, Euchlora pedemontana, Periielus Kraatzii et Slomodes punc- ticollis (p. 265). — Dietrich. Sur diverses espèces de Bruchus, Rhyn- chites et Ceutorhynchus (p. 269). — Frey-Gessner. Sur des Hémip- tères (p. 274). — Werneburg. Sur divers Hespérides (p. 277). — Trapp. Sur plusieurs Lépidoptères (p. 279). Ouvrages offerts en 1864. LXXIX Société impériale des Naturalistes de Moscou. Builetins, année 1863, nos ir ct 1V, et année 1864, n° 1. Br. in-8o avec pl. Moscou, 1863-1864. 4863. — N° II. Victor de Motschulsky. Essai d’un Catalogue des Insectes de l'ile de Ceylan : espèces et genres nouveaux (p. 1). — sernet. Sur le Coccus Lacca (p. 154). — N° IV. Stierlin. Coléoptères nouveaux de Sarepla (p. 489). 1864. — N° I. Kavall. Sur les Hyménoptères propres à la faune de la Russie. Indication des espèces, dont quelques-unes sont nouvelles (p. 293). Société impériale des Sciences physiques et naturelles, d’Agricul- ture et d'Industrie de Lyon. Annales, 3e série, tome VI, 1862, et tome VII, 1863. 2 or. vol. in-80. Lyon, 1862 et 1863. VI. Duseigneur. Maladie des Vers à soie en 4861 (p. 57). — Mul- sant. Longicornes de France (p. 507). VII. Duseigneur, Maladie des Vers à soie en 4862 (p. 4).— Mulsant, Suite de son travail sur les Longicornes de France (p. 97). Société Linnéenne de Londres. 10 Mémoires pour 1863, voi. XXIV, 2e partie {The Transactions of the Linnean Society of London). Vol. in-40 avec pl. — 20 Journal de Ia même Société, 1863- 1864, Zoologie, tome VIF, nos 27 et 28, et tome VII, no 29, et Botanique, tome VIE, nos 27, 28, 29 et 30 (Journal of the proceedings of the Linnean Society : Zoology-Botary). Br, in-8°. — 30 Discours de M. Bentham, président pour 1863- 1864 (Adress of Georges Bentham, the president. May 1863 and May 1864). Br. in 80. — 40 Liste des membres de la Société pour 1863 (List of the Linnean Society of London). Br. in-8o. Londres, 1864. Mémoires. — Hancock. Genre de Crustacé nouveau (Splanchantro- phus), parasite des Mollusques Nudibranches (p. 49).— Lubrock. Méta- morphoses du Chloëa (Ephemer«) démidiatum (p. 64).—Lubbock. Sur des Hyménoptères aquatiques : Polyneura nalans @ Prestwichia (n.g.) aquatique (p. 435). — Lubbock. Sur diverses espèces d’Entomostraca (p. 197). JourNaz. — N° 97, Smith (Fr.). Notes sur la distribution géogra- phique des Hyménoptères de la division des Aculeata (p. 109 à 145). LXXX Bullelin bibliographique. — Walker (Fr.). Catalogue des Lépidoptères Hétérocères recueillis à Sarawak et Bornéo par M. Wallace et description des espèces nou- velles : genres Artigisa (Lype nigrosignala), Vria (type homopteroides); fam. des HYPOGRAMMIDÆ, Briarda, Gadirtha, Phumana (g. n., espèce unique : canescens), Chuduca (g. n. pyraloides), Giasa (g. n., type pustulifera), Corsa, Gursia (g. n., espèce nonagrica), Cropia, Astu- duma (g. n. exscripla), Garissa (g. n., espèce unique cossoides), Maxilua (g. n. frontalis, Sp. n.), Thacona (g. n., espèce costivitta), Badausa (g.n., espèce hypenoides), Asta (g.n., quadrilinea, Sp. nov.); fam. des CArEPHuD«. Genres : Anophia, Idicara (g. n., type oli- vacea), Remusia, Steiria, Spersara (g. n., type glaucopoides), Minica, Maceda ; Fam. des OPHIDERIDÆ. Genres : Ophideres, Phyllodes, Po- tamophora ; fam. des OMMATOPHORIDÆ. Genres : Ommatophora, Nyc- lipao Hypopyra ; fam. des BENDIDXÆ. Genres : Hulodes, Culicula (g. n., Lype bimarginata); fam. des Opaiusipz. Genres : Lagoptera, Cerbia, Ophisma. — N° 98. Genres : Achæa, Ophiusa, Grammodes, Crithote (g. n., type horridipes); fam. des REMIGIHIDÆ. Genre : Re- migia ; fam. des AMPHIGONIDÆ. Genre : Amphigonia; fam. des THERMESIDÆ, Genres : Sympis, Thermesia, Capnodes, Selenis, Tala- riga, Ginæa, Daona (g. n., espèce mnansurta), Vescina (g. n., espèce commoda), Ausinea (g. n., Lype æqua), Aspigisa (g. n., type laren- liala), Murgisa (g n., type orygoides), Detounda (g. n., Lype spu- reata), Bagistana (8. n., type rudis), Dumatha (g., n., type herbida), Badiza (g. n., type ereboides); fam. des LitosripÆ. Genre : Miro- briga (g. n., type pulchripicta); fam. des Noroponribz. Genres : Stauropus et Fella (g. n., type éntermixta) (p. 160 à 198). — Walker (Fr.). Catalogue des Diptères recueillis à Waïigiou, à Mysol et dans le nord de Céram par M. Wallace. Genres nouveaux, fam. STRATYOMIDÆ. Genres : Aulana (confirmata), Musama (paupera); Fam. SYRPHIDÆ. Genre : Axona (volucelloides); fam. MuscipÆ (p. 202 à 288). — N° 29. Baird. Heteroncreis signalu, espèce nouvelle d’Annélides errantes (p. 8). — Baird. Nouvelles espèces d’Annélides des genres Eupomatus, Placostequs, Cymospira, Pomatoster ques et Serpula (p. 10).— Marshall. Indication des espèces de la division des Corynodina parmi les Eu- molpides (p. 2/4). Société Linnéenne de Lyon. Annales pour l’année 1862, nouvelle série, tome IX. 4 gr. vol. in-8° avec pl. Lyon, 1868. Millière, Iconographie et description de chenilles et Lépidoptères inédits. Genres : Eupithecia, Pieris, Catocala, Anophia, Timia, La- Ouvrages offerts en 1864. LXXXI siocampa, Heliophobus, Xylèna, Cirrhædia, Psyche, Pædisca, Selido- sema, Polia, Ellopia et Gnophos (p. 1 à 56). — Mulsant et Rey. Coléoptères Mollipennes (p. 57 à 496). — Les mêmes. Note sur les habitudes de la Luciola lusitanica Charpentier (p. 593 à 595. — Les mêmes. Tableau méthodique des Coléoptères Mollipennes de France (p. 596 à 598). Ce volume nous est arrivé malheureusement incomplet; il y manque 100 pages. Prière à la Société Linnéenne de Lyon de nous le compléter. Société médicale du Panthéon de Paris. Extrait des travaux de cette Société pour l’année 1868, précédé d’un historique de cette association par M. le docteur Domerc. Br. in-80. Paris, 1864. Société physico-économique de Kœænigsberg. Année 1863 (Schriten der Kôniglichen pkysicalich ôkonomischen Gesellschaft zu K6- nigsberg, 1863). 2 br. in-40 avec pl. Kœnissberg, 1863-1864. Société zoologique de Londres, 10 Mémoires, tome V, 3e partie {Transactions of the Zoological Society of London). Vol. in-40 avec pl. — 2° Bulletins de la même association, 1863, parties T, I et HI (de janvier à décembre) (Proceedings of the Zoological Society of London). Br. in-80. — 30 Procès-verbal du meetings de 1863 (Proceedings of the scientific meetings of the Zoologica: Society of London, for the year 1863). Br. in-80. PROGEEDINGS. — Hewitson. Lépidoptères Diurnes de Madagascar : espèces nouvelles des genres Papilio, Acræa el Diadema (p. 64). — Bates. Lépidoptères de Panama : espèces nouvelles des genres Papilio, Callidryas, Tithorea, Dircenna, Ithomia, Mechanitis, Heliconius el Pavonia (p. 239). — Le mêmee. Insectes de Madagascar, recueillis par M. Caldwell et se rapportant aux ordres des Lépidoptères, Homop- tères, Coléoptères et Orthoptères (p. 472). — Spense Bale. Crustacés australiens des genres Angasia, Caradina, Anchislia, Grangon el Crabyzos (g. n., type longicaudatus), avec pl. col. (p. 498). Société zoologique et botanique de Vienne. 10 Mémoires pour 1863, tome XIII (Verhandlungen der Kaiserlich-Kôniglichen Zoologisch- Botanischen Gesellschaft in Wien. Jahrgang 1863). 1 fort vol. in-8° avec pl. Vienne, 1863. MÉMOIRES. — Giraud. Hyménopières recueillis aux environs de LXXXII Bulletin bibliographique. Suse, en Piémont et dans le département des Hautes-Alpes, en France : espèces nouvelles des genres Ichneumon, Heydenia, Chrysis, Tachytes, Odynerus, Vespa, Andrena, Halictus, Osmia, Megachile, Anthidium, Telralonia, Anthophora et g. n. Epeoloides d'Autriche (11 à 46). — Toth. Sur l'anatomie de divers Cypris (p. 47 à 52). — Brauer. Larve de l'OEstride (Gastrus) (p. 133 à 136). — Schrader. Aphis et Coccus d'Australie (p. 189 à 192). — Bauer. Larves des Panorpa, et remarques sur les genres Biftacus et Boreus (p. 307 à 32/4). — Le même. Sur une larve d’OEstride (p. 325-326). — Mavyr. Études sur les Bélostomides, et espèces nouvelles : G. Stenoscytus (g. n.), Pedinocoris (g. n.), Zaitha, Belostoma, Benacus, Hydrocyrius, Lémnogelon (g. n.), Appasus, Sphæredoma, Diphlonychus et Lepto- ceras (g. n.) (p. 339 à 364). — Keysserling. Aranéides nouvelles des genres Lycosa, Sallicus, Cinifla (g. n.), Agelena, Theridium, Ero et Epeira (p. 369 à 382). — Steindachner. Gerres mexicanus (Sp. nov.) (p. 383 et 38/4). — Mayr. Index synonymique des Hyménoptères de la division des Formicides (p. 385 à 460). — Winnetz. Monographie des Diptères Myrmécobides : G. Déadocidia, Mycetobia, Ditomyia g. n.), Plesiaslina (g. n.), Bolitophila, Macrocera, Ceroplalus, Pla- Hyura, Asindulum., Sciophila, Empheria (g. n.), Polylepta (g. n.), Lasiosoma (g. n.), Empalia (g. n.), Tetragoneura (g. n.), Symtemna (g. n.), Leplomorphus (g. n.), Anaclinis (g. n.), Boletina, Gnorista, Phthinia (g. n.), Glaphyroptera (g. n.), Leia, Cœlosia (g. n.), Acne- mia (g. n.), Azana, Docosia (g. n.), Brachypeza (g. n.), Rymosia (g. n.), Allodia (g. n.), Brachycampta (g. n.), Trichonta (g. n.), Anatella (g.n.), Phronia (g. n.), Exechia (g. n.), Zygomyia (g. n.), Sceptonia (g. n.), Epicypta (g. n.), Mycothera (g. n.), Mycetophila, Dynatosoma (g. n.), et Cordyla (page 636 à 964). — Gerstaecker. Aulacocephala badia (Sp. nov.) (page 1033 à 1036). — Schiner. Sur le genre Blasoxipha (page 1037 et 1038). — Egger. Mélange diptérologique ; espèces nouvelles des genres Tépula, Amalopsis, Dasyptlera, Trichosticha, Erioptera, Gonomyia, Ephelia, Dactylo- basis, Limnophila, Elliptera, Limnobia, Ceratopogon, Chironomus el Tanypus, (p. 1101 à 1110.). — Schaufuss. Coléoptères nouveaux cavernicoles ; G. Sphodrus (modestus et Erberti), Anophthalmus (anabilis), Adelops (Erberit el pruinosus) (p. 1219 à 1222). — Frauen- feld. Métamorphoses des Phytonomus palumbarius et viennensis, Orchestes quercûs et ulmi, Gymnetron noctis, linariæ € campanulæ, Larinus jaceæ, carlinæ €l lurbinator, Lixus pollinosus, Mordella pusilla el Cecidomyia Giraudi (p. 1293 à 1236). — Mik. Porphyrops Ouvrages offerts en 1864. LXXXI Schineri el Pachystylum rugosum (Dipt. nouv.) (p. 1257 à 12/0). — Schaufuss. Monographie du genre Machaærites et espèces nou- velles, savoir : n°1. Machærites plicatulus, etn° 2, Linderia armalus et Claræ (p. 1241 à 1250). — Giraud. Insectes qui vivent sur le oseau commun et plus spécialement sur ceux de l’ordre des Hymé- noptères ; Diptères des G. Lipara, Gecidomytia, Lasioptera, Chlorops, Oscinis, Leplomyza ; Hyménoptères parasites des G. Pémpla, Hemi- teles, Polemon (g n.), Eupelmus, Callimone, Pachyneuron, Ptero- malus, Pleurotropis, Tetrastichus, Plalygaster, Agonioneurus ; autres Hyménoptères du Roseau : G. Trypoxylon, Cemonus, Osmia, Cephus, Mesoleius, Omalus et Macronychia, esp. nouv. (p. 1251 à 1288). — Le même. Déformations gallicoles du Trétècum repens et Insectes qui les habitent : G. Pémpla, Isosoma (3 esp. nouv.) (p. 1289 à 1296). — Le même. Tenthrédine nouvelle du genre Selandria (p. 1297 à 1300). — Le même. Description et biologie de trois espèces nouvelles du genre Cecidomyia (p. 1301 à 1306). — Le même. Quelques Hymé- noptères très rares trouvés en Autriche (G. Ampulex, Polochrum, Mutilla, Dirrhinus (Sp. nov.), Palmon, Dryinus (p. 1506 à 13129). — Rogenhofer. Sur le Gephus compressus (p. 1585 et 1336). Solsky. Description de quelques nouvelles espèces de Staphylinides. Br. in-80. Moscou, 1864. Souverbie. Descriptions d'espèces nouvelles de Coquilles de l’ar- chipel calédonien, recueillies par le révérend père Montrouzier. Br. in-8°, extraite du Journal de Conchyliologie, tome XIE, année 1863. Stainton. 10 Hisloire naturelle des Tinéides, tome VIH, fre et 2e parties (The natural History of the Tineina). 1 vol. in-8° avec pl. col. Londres, 1864. — 2° Annuaire entomologique pour 1865 (The Entomologists Annual for MpeccLxv). 1 vol. in-12 cartonné avec pl. Londres, 1865. . TinÉIpEs. — La première partie contient la description des espèces du genre Gracilaria et la deuxième celles du genre Ornix. ANNUAIRE. — Stainton, Voyage entomologique dans le comté de Devonshire. — Wocke et Frauenfeld. Voyages entomologiques en Norwége. — Kirby (W.-F.). Notes et observations sur les papillons d’Europe.— Mac-Lachlan. Liste synonymique des Trichoptères de l'An- gleterre. — Rye. Nouvelles espèces de Coléoptères britanniques, cor- LXXXIV Bulletin bibliographique. — Ouvrages offerts en 1864. rections de nomenelature, etc. — Smith. Notes sur les Fyménoptères britanniques. — Knaggs. Notes sur les Lépidoptères britanniques, excepté les T'énéides. — Crewe. Sur les Eupithecia anglais. — Slain- ton. Nouvelles espècés de Tinéides d'Angleterre, — Observation sur le tome VI du Genera des Coléoptères de M. Lacordaire. La jolie planche gravée qui accompagne cet Annuaire représente les espèces suivantes, dont plusieurs sont nouvelles et les autres peu connues : Gelechia lathyriSt. ; Formica exsecta NY1. ; Nonagria bre- vilinea Fean.; Bembidion Fockii Hummel.; Hydroporus halentis Fabr. ; Eupithecia campanulata MH. ; Athous nudulatus De Géer ; et Acylophorus glabricollis Lac. Sturm (Jacob). Catalogue des Coléoptères faisant partie de la col- lection de Jacob Sturm (Catalog der kâfer sammlung von Jacob Sturm). 1 vol. in-80. Nuremberg, 1843. — Offert par M. Sallé au nom de M. Sturm. Wiedemevyer. Catalogue des Lépidoptères de l'Amérique du Nord (Catalog of North American Butterflies). Br. in-80. — Offert par l'nstitution Smithsonienne. Zaddach. Sur le genre Hylotoma (extrait du Journal de Kœnigs- berg). Br. in-8°. en suédois, Ouvrages acquis sur les fonds Pierre LXXX\ If. OUVRAGES ACQUIS PAR LA SOCIÉTÉ SUR LE REVENU DES FONDS PIERRET. Anonyme. Notes et descriptions des Insectes recueillis à l'ile de France en 1805 et 1806. 1 vol. manuscrit, petit in-40. Dejean. Species général des Coléoptères Carabiques de la collection de M. le comte Dejean. 5 vol. in-8° reliés. D'Orbigny (Alcide). Voyage dans l'Amérique meridionale. Dessins originaux de la partie consacrée à l’histoire spéciale des In- sectes. Emmons. Agriculture de New-York : partie relative à l'histoire des Insectes nuisibles (Agriculture of New-York, vol. V). 1 vol. in-80 avee pl. Erichson. Histoire naturelle des Insectes allemands. Coltoptères (Naturgeschichte der Insecten Deutschlands. Coleoptera). 1 vol. in-80, Gronovius. Énumération des Insectes de sa collection qu'il a ob- servé (Enumeratio Insectorumque in museo suo observat). Fas- cicules }, It et HI des Zoophylasii. 1 vol. in-folio avec planches. Lugduni-Batavorum, 1771-1773. Gyllenhal. Insectes de Suède (Insecta suecica descripta a Leonardo Gyllenhal). 4 vol. in-80 reliés. Hecr. Faune des Coléoptères de la Suisse, tre partie (Fauna Co- leopterorum Helvetica, auctore Oswaldo Heer). 4 vol. in-12 relié. Turin, 1841. Panzer. Faune des Insectes d'Allemagne (Deutschland Insecten). Cahiers in-12 avec planches. Regensburg. (Ouvrage entièrement complet.) EXXXVI Bullelin bibliographique, — Publications des Annales. UE PUBLICATIONS DE LA SOCIÉTÉ. Annales de la Société entomologique de France, 4e série, tome IV, 4864. 1 volume in-80 de 54 feuilles 1/2 avec 11 planches (6 co- loriées et 5 noires). Paris, 1864-1865 (deux exemplaires). Le contenu et l’époque de la publication de chacun des quatre numéros trimestriels des Annales sont les suivants : 1°" trimestre, comprenant : texte, pages 1 à 164; Bulletin, pages 1 à XVI (11 feuilles 4/4), et planches 1, 2 et 3. Paru le 8 juin 1864. 2e trimestre : texte, pages 165 à 356; Bulletin, pages xvIr à XxXX1T (13 feuilles), et planches 4, 5 et 6. Paru le 12 octobre 4864. 3° trimestre : texte, pages 357 à 580; Bulletin, pages xxxIIT à xL (44 feuilles 4/2), et planches 7 et 8. Paru le 25 janvier 1865. 4° trimestre : texte, pages 581 à 736; Bulletin des séances, Bul- letin bibliographique, Liste des Membres en 1863 et Tables des ma- tières et des auteurs, pages xLI à xxx (15 feuilles 3/4), et planches 9, 40 et 11. Paru le 24 mai 1865. E. DESMAREST. Paris, 30 avril 1865. TROISIÈME PARTIE. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE DE FRANCE. ANNÉE 18641. — Trente-troisième de sa fondation. Nota. L’astérisque (*) indique les Membres fondateurs. Les noms en majuscules sont ceux des Membres honoraires. MM. 4864. ABEILLE DE PERRIN (Elzear), rue Grignan, 7, à Marseille (Bouches- du-Rhône). — Coléoptères d'Europe. 1853. ALLARD (Ernest), chef de bureau au chemin de fer d'Orléans, rue Paradis-Poissonnière, 4, — Coléoptères d'Europe. 1863. ALLARD (Gaston), à la Maulevrie, route des Ponts-de-Cé, près An- gers (Maine-et-Loire). — Coléoptères d'Europe. 1853. AMBLARD (Louis), docteur en médecine, rue Paulin, 44, à Agen (Lot-et-Garonne). — Hyménoptères. 1834. AmyorT, avocat à la Cour impériale, rue des Prouvaires, 5. — Ento- mologie générale. Hémiptères. 1861. ANCEY (Félix), rue Montgrand, 20, à Marseille (Bouches-du-Rhône). — Coléoptères. 1857. ANDRÉ (Ernest); notaire, à Gray (Haute-Saône). — Coléoptères d'Europe. 1847. Arras TEIEIRO, ancien magistrat, à la Ramallosa par Vigo Gallicia (Espagne). — Coléoptères d'Europe. LXXXVIII Liste des Membres. * AUBÉ (Charles), docteur en médecine, rue de Tournon, 8. — (Co- 1859. 1860. 1860. 1854. 1859. 1846. 1865. 1861. 1854. 1857. 1845. 1835. 1844. 1863. 1859. 1837. léoptères d'Europe. Barr (Gustave-Adolphe), chaussée des Martyrs, 37, à Montmartre- Paris. — Coléoptères. BAKEWELL (Robert), 96, Circus road, Saint-John's Wood terrace (N. W), à Londres. — Insectes d'Australie. Hétéromères. BaLY (Joseph-S.), docteur en médecine, 4, Francis terrace Kentish Town, Highathe road (N. W.), à Londres. — Coléoptères (Chry- somélines exotiques). Bar (Constant), propriétaire, à Cayenne. — Entomologie générale. BaTEs (H.-W.), esq, 15, Whilehall place, S. W., à Londres. — Coléoptires. Lépidoptères. BAUDI DE SELVE (le chevalier), à Turin. — Coléoptères. BauDuEr (Paul), à Sos (Lot-et-Garonne). — Coléoptères d'Europe. Bavay (Arthur), pharmacien à l'hôpital de la Marine, à Brest (Finistère). — Coléoptères. Bazin (Stéphane), au Mesnil-Saint-Firmin, près Breteuil (Oise). — Entomologie appliquée. Goléoptères. BELLEVOYE, graveur, rue Fournirue, à Metz (Moselle). — Coléoptères d'Europe et d'Algérie. BELLIER DE LA CHAVIGNERIE, rue de Parme, 9, — Lépidoptères d'Europe. BERCE, rue Damesme, 2, à Fontainebleau (Seine-et-Marne), — Lépidoptères d'Europe. Biaor (Jacques), rue de Luxembourg, 27. — Diptères. Biéor (Just), rue des Bourdonnais, 47. — Coléoptères de France. 3ISCHOFF-EHINGER (André), négociant à Bâle (Suisse). — Coléop- lères. BLANCHARD (Émile), %, membre de l’Institut, professeur d’ento- mologie au Muséum, rue Ge l’Université, 34. — Entomologie générale. Anatomie. 1858. Bocpaxow (Anatole), professeur à la Faculté des sciences de Mos- cou. — Entomologie générale. Coléoptères. 1832-1856. BOHEMAN, professeur au Musée de l'Académie des sciences de Suède, à Stockholm. — Coléoptères. 1851. * 18/2. 1860. 1858. 1859. 1865. 1857. 1852. 1859. 1859. 1862. 1860. 1858. 1832. 1853. 1852, Année 1864. EXXXIX BOïIELDIEU (Anatole), attaché à la Chancellerie de la Légion d’hon- neur, boulevard Contrescarpe, 30. — Coléoptères d'Europe. BoisDuvAL, %, docteur en médecine, rue des Fossés-Saint-Jac- ques, 22. — Lépidopteres. BoIsGiRAUD, %#, doyen honoraire de la Faculté des sciences de Toulouse, à Gemozac (Charente-Inférieure). — Coléoptères. Hymé- noplères. BONNAIRE (Achille), rue Jacob, 40. — Coléoplères d'Europe. BonneuiL (le vicomte Roger de), rue Saint-Guillaume, 34. — Co- léopteres. BonvouLoir (le vicomte Henri de), rue de l’Université, 45. — Co- léoptères. BoucHAUD DE Bussy (Paul), propriétaire, au château de Roussan, par Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône). — Goléoptères et Lépidoptères d'Europe. Bouprer (Émile), pharmacien, à Montmorency (Seine-et-Oise). — Coléoptères d'Europe. BOuTEILLIER (Ed.), professeur d'histoire naturelle au collége de Provins (Seine-et-Marne). — Coléoptères. Boyer (le baron), #£, chef du cabinet du maréchal Bazaine com- mandant l'expédition française au Mexique. — Coléoptères. BRISOUT DE BARNEVILLE (Charles), place du Château, 14, à Saint- Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). — Coléoptères de France. BRISOUT DE BARNEVILLE (Henri), place du Château, 44, à Saint- Germain en Laye (Seine-et-Oise). — Coléoptères d'Europe. Bruck (Émile vom), négociant, à Crefeld (Prusse-Rhénane). — Coléoptères. BruN ainé (Pierre-Marie), avocat, ancien avoué, quai de l'Hôpital, 44, à Lyon (Rhône). — Lépidoptères d'Europe. BuGnion (Charles-Juste-Jean-Marie), à Lausanne (Suisse). — Ce- léoptères. Lépidoptères. Buquer (Lucien), #, ancien chef de bureau au Ministère de la Marine, rue Saint-Placide, 50. — Coléoptères d'Europe et d’Al- gérie. BurEAU (Édouard), docteur en médecine, quai de Béthune, 24. — Entomologie générale. L° Série, TOME IV. Bulletin vii. XC Liste des Membres. 1862, BurLe (Émile), négociant, rue Neuve, 41, à Gap (Hautes-Alpes). — Coléoptères d'Europe. 1863. CABARRUS (A.-V.), rue Judaïque, 93, à Bordeaux (Gironde). — Coléoptères en général. Lépidoptères d'Europe. 1856. CANDÈZE, docteur en médecine, à Glain-lès-Liége (Belgique). — Lamellicornes. Larves de Coléoptères. 4855. CAPIOMONT, #€, pharmacien-major, attaché au Ministère de la Guerre, rue de Rennes, 20, — Coléoptères d'Europe et d'Algérie. 1856. CARRERAS Y FERRER, professeur suppléant à l’Université de Barce- lone. — Entomologie générale. 1858. CARTEREAU, docteur en médecine, à Bar-sur-Seine (Aube). — GCo- léoptères et Diptères d'Europe. Mœurs et métamorphoses des In- sectes. 1825. CHABRILLAC (Fr.), naturaliste-voyageur, au Brésil. — Entomologie générale. Coléoptères. 1834. CHauDoir (le baron Maximilien de), gentilhomme de la chambre de S. M. l'Empereur de Russie, boulevard de Waterloo, 59, à Bruxelles, — Coléoptires (Carabiques). 1860. CHÉRoN, docteur en médecine, au Bouscat, banlieue de Bordeaux (Gironde). — Anatomie des Insectes. * CHEVROLAT, rue Fontaine-Saint-Georges, 25. — Coléoptères. 1857. CLARK (le révérend Hamelet), 16, Brondesbury road, Kilburn, àa Londres. — Goléoptères d'Europe, de l'Amérique du Sud et Chrysomélines. 1860. CoLBEAU (Jules), chaussée d’Etterberck-lès-Bruxelles, 51, — Ento- imologie générale. 1839. Coin, président de la section des sciences du Musée d’Arras (Pas- de-Calais). — Colécptères. Lépidoptères. 4856. ComENpADORr (Antonio-Sanchez), professeur à l’Université de Barce- lone (Espagne). — Entomologie générale. 1854. CONSTANT fils, banquier, à Autun (Saône-et-Loire). — Lépidoptères d'Europe, 1842. CoQuErREL (Ch.), #, chirurgien de marine de 1" classe, à Saint- Denis (île de la Réunion). — Entomologie générale. 1841-1863. Costa (Achille), directeur du Musée zoologique de Naples, via Santa Antonja alla Vicaria, 5. — Entomologie générale. 1864. 1859. 1861. 1864. 1886. 1898. 1856. 1855. 1899. 1858. 18 J Année 186/. XCI COSTA DE BEAUREGARD (le comte Josselin), à Chambéry (Savoie). — Coléoptères. CoTry, officier comptable des subsistances militaires, à Amiens (Somme). — Coléoptères. CoYE, capitaine au 5° régiment d'infanterie de ligne, à Lyon (Rhône), — Coléoptères d'Europe et d'Algérie. CROCHARD, rue Fontaine-Molière, 37. — Entomologie générale. DARDOUIN, peseur du commerce, rue Paradis, 47, à Marseille (Bou- ches-du-Rhône). — Lépidoptères d'Europe. Dar (Charles), directeur intérimaire et professeur à l’École spéciale d'irrigation et de drainage de Lézardeau près Quimperlé (Finis- tère). — Coléoptères. DAUBE, naturaliste, faubourg de Nimes, chemin des Aubes, 45, à Montpellier (Hérault). — Coléoptères. Lépidoptères. Dawson (J.-K.), Sainte-Catherine terrace, Niton, île de Wight (Angleterre). — Hyménoptères. DELACOUR, juge d'instruction, à Beauvais (Oise). — Hyménoptères d'Europe. DELAMAIN (Henri), à Jarnac (Charente). — Lépidoptères. DELAMARCHE (Charles), chef de bureau au Ministère de la Justice et des Culles, rue Visconti, À8. — Lépidoptères. DEMOULIN, membre de la commission administrative du Musée d'histoire naturelle de Mons (Belgique). — Coléoplères. Hymé- nopteres. Dipteres. Depuiser, entomologiste, rue des Saints-Pères, 17. — Entomologte générale. Lépidoptères. Goléoptères. Derr, rue de la Taupe, 55, à Bordeaux (Gironde). — Coléoptères d'Europe. DESBROCHERS DES LOGES, à Gannat (Allier). — Coléoptères d'Eu- rope. Mæœurs des Insectes. DesuarEsT (Eugène), du laboratoire d'anatomie comparée au Mu- séum d'histoire naturelle, rue d’Alembert, 16, Montrouge-Paris. — Entomologie générale. DesmarrTis (Télèphe), docteur en médecine, rue Tustal, 13, à Bor- deaux (Gironde). — Entomologie générale. Mæœurs des Insectes. Applications. XCII Liste des Membres. 1863. Des Murs (A.-H.-Edme), rue Saint-Louis au Marais, 17. — Co- léoptères. 1842. DeyYrOLLE (Achille), naturaliste, rue de la Monnaie, 19. — Ento- mologie générale. Coléoptères. Bibliographie entomologique. 1856. DEYROLLE (Henri), naturaliste, rue du Colysée, 27. — Coléoptères, Lépidoptères exotiques. 1851. DOHRN (C.-A.), à Stettin (Prusse). — Coléopteres. 1861. DOLLÉ (Maurice), officier d'infanterie attaché à la mission de Vala- chie, à Laon (Aisne). — Coléoptères. 1858. Dor (Henri), docteur en médecine, à Vevey (Suisse). — Coléoplères d'Europe. 1859. DorrA (le marquis Jacques), via Nova, 6, à Gênes (Italie). — Coléoptères. 1845. DouBLeDAY (H.), à Epping (Angleterre). — Lépidoptres. 1860. DoucHEeT (Paul), docteur en médecine, rue Neuve-des-Capucines, à Amiens (Somme). — Coléoptères en général. Chrysomélines. 1833. Doüé, O X, ancien chef de bureau au Ministère de la Guerre, rue Hautefeuille, 19. — Coléoptères. * DoumEerc, *#, docteur en médecine, rue de Madame, 45. — Ento- mologie générale. Mœurs des Insectes. 1852. Dours (Antoine), docteur en médecine, rue du Camp-des-Buttes, 22, à Amiens (Somme). — Coléoptères. Hyménopteères. 1834. DREWSEN, négociant à Strandmollen, près Copenhague. —Coléoptères. | Hyménopières. 1832-1833. DUFOUR (Léon), O %£, président honoraire (1860), corres- pondant de l’Académie des sciences, à Saint-Sever (Landes). — Entomologie générale. Anatomie. Mœurs des Insectes. 1864. Ducoupré, professeur d'humanité au Lycée impérial de Rouen, 39, rue Bouquet, à Rouen (Seine-Inférieure). — Coléoptères européens. 1863. Duparc (Georges), rue Saint-Hyacinthe-Saint-Honoré, 4. — Coléop- dères. 4850. DurTrEux (Aug.), %k, ancien receveur général, à Luxembourg. — Lépidoptères européens. Diurnes exotiques. 1858. DuverGER (Joseph-Alexandre), à Dax (Landes). — Lamellicornes. Longicornes. Libellulides. Orthoptères, Hémiptères et Lépidoptères d'Europe. 1835. 18586. 18/2. 1858. 1855. 1561. 1857. 1864. 1862. 1854. 1896. 1865. 186/. 1858. / Année 1864. XCIII Ecorrer, 3, directeur des contributions, à Nimes (Gard). — Co léoptères. FaBre, professeur l’histoire naturelle au Lycée impérial d'Avignon (Vaucluse). — Entomologie générale. Mœurs des Insectes. FAIRMAIRE (Léon), s.-chef de bureau à l'administration de l’'As- sistance publique, rue Guy-de-Labrosse, 13. — Coléoptères. Hyménoptères. Hémiptères. FALLOU (J.), rue Hautefeuille, 30, — Lépidoptères d'Europe. Faraæus, chef du département de l’intérieur en Suède, à Stock- holm. — Coléoptères. FAUVEL (C.-A.), licencié en droit, rue Écuyère, 48, à Caen (Calva- dos). — Entomologie générale de la Basse-Normandie. Coléop- tères et Lépidoptères de France. Staphyliniens exotiques. FELDER (Gaëtan), avocat, Kohlmarkt, n° 4149, à Vienne (Autriche). — Lépidoptères. FELIX (Eugène), négociant à Leipzig (Saxe). — Goléoptères. FerriG (l'abbé), curé à la Vaucelle, près Schelestadt (Bas-Rhin). — Lépidoptères d'Europe. Firrca (Asa), docteur en médecine, à Salem (Massachusells). — Entomologie générale. Kôgrsrer (Arnold), professeur à l'École supérieure d’Aix-la-Cha- pelle. — Coléoptères. Hyménoptères. FozLiAs, place Saint-Pierre, 4, à Abbeville (Somme). — Coléoptères d'Europe. FORTE (Francesco), docteur en médecine, à Naples. — Coléoptères, Hyménoptères et Hémiptères d'Europe. Fournier (Pierre), major d'infanterie, à Màcon (Saône-ei-Loire.) — Lépidopteres. . FRAUENFELD (de), conservateur-adjoint du Musée d'histoire natu- relle de Vienne (Autriche). — Coléoptères. Hyménoptères. Hé- miplères. Diptères. FRÈRE (Louis), clerc de notaire, rue de lAnge, à Perpignan (Pyré- nées-Orientales). — Goléoptères d'Europe. Fripricr (Christian), professeur d'histoire naturelle aux écoles mu- nicipales, à Metz (Moselle). — Entomologie générale françuise. XCIV Liste des Membres. 1838-1861. FRrIVALDZSKY, docteur en médecine, à Pesth (Hongrie). — En- lomologie générale. Coléopteres. 1855. GANDOLFE (Étienne), rue du Dragon, 34, à Marseille (Bouches-du- Rhône). — Lépidoptères. 187. GANDOLPHE (Paul), comptable du service des lits militaires, à Bone (Algérie). — Coléoptères. 1850. GARDEN, conservateur du Musée, rue de la Loire, 53, à Saint- Étienne (Loire). — Entomologie générale. 1851. GAUTARD (Victor de), à Vevey (Suisse). — Coléoptères. 1856. GAUTIER DES COTTES (le baron), rue Saffroy. 5, à Batignolles-Paris, — Coléoptères. 1842. GÉHIN, pharmacien, place Saint-Louis, 8, à Metz (Moselle). — JIn- sectes nuisibles de tous les ordres et leurs produits. 1858. GERBER (Armand), fabricant de couleurs, au Bysang, rue Horburg, à Bâle (Suisse). — Lépidoptères d'Europe. 1865. GERMAIN (Philibert), à Saint-Genis-Laval (Rhône). — Coléopteres, spécialement ceux du Chili. 1861. GERMINY (le comte Paul le Bègue de), rue de l’Impératrice, 74, à Rouen (Seine-Inférieure). — Coléopteres d'Europe. 1859. GERVAIS D'ALDIN, juge à Péronne (Somme). — Coléoptères. 1857. GirARD (Maurice), professeur au collége municipal Rollin, rue de Fleurus, 25. — Entomologie générale. Physiologie. 1852. GirAuD (Joseph-Jules), docteur en médecine, place Sainte-Claire, 1, à Grenoble (Isère). — Hyménoptères. 1860. GonELiNaIS (l’abbé de la), vicaire à la paroisse de Toussaints, à Rennes (Ille-et-Vilaine). — Coléoptères d'Europe. 1859. Goossens, peintre de fleurs, rue du Faubourg-Saint-Martin, 99. — Lépidoptères d'Europe. 1844. GouBErT (Léon), entreposeur des labacs, à Haguenau (Bas-Rhin). — Coléoptères en général. GOUGELET, ancien employé à l'Administration de lOctroi, rue de l'École-de-Médecine, 86. — Coléoptères. 1860. GouLey (Albert); rue Saint-Nicolas, 90, à Caen (Calvados). — Lé- pidoptères d'Europe. 1864. 1835. 1855. 1855. 1832. 1851. 1856. 1832. Année 1864. XCV GOURÉ DE VILLEMONTÉE (Gustave), rue du Tambour-d’Argent, 45, à Sens (Yonne). — Coléoptères de France. GOUREAU, O 3€, colonel du génie en retraite, place du Marché-Saint- Honoré, 26, et à Santigny, par Guillon (Yonne). — Entomologie générale et appliquée. Mœurs des Insectes. GRAELLS, professeur de zoologie au Musée d’Alcala, à Madrid, — Coléoptères. GRANDIN DE l'EPREVIER, major au 4° régiment de hussards, à Bé- ziers (Hérault). — Coléoptères. GRASLIN (de), à Château-du-Loir (Sarthe). — Lépidopteres d'Eu- rope ; étude de leurs mœurs et métamorphoses. GRATIOLET (Pierre-Louis), #, professeur d'anatomie comparée el de zoologie à la Faculté des sciences de Paris, rue Cuvier, 14. — Entomologie générale. Anatomie. Annélides. GRAY (John), Wheaifeld House new Bolton-le-Moors (Lancashire), Angleterre. — Goléoptères. GRENIER, docteur en médecine, rue de Vaugirard, 63. — Goléopteres de France. GruBe (Édouard), professeur de zoologie au Muséum d'histoire na- turelle de l’Université de Breslau (Prusse). — Arachnides. Anné- lides, GUÉNEAU D'AUMONT (Philibert), O %, s.-intendant militaire, à Auxonne (Côte-d'Or). — Coléopteres. GUENÉE (Ach.), avocat, à Châteaudun (Eure-et-Loir). —Lépidopteres. * GUÉRIN-MÉNEVILLE, X, membre de la Société impériale et centrale d'agriculture, rue Bonaparte, 30. — Entomologie générale et appliquée. GuERNIsAG (le comie de), président de la Société d'horticulture, à Morlaix (Finistère). — Lépidoptères. GuicHARD-Cnorsiry, cours Lieutaud, 54, à Marseille (Bouches-du- Rhône). — Lépidoptères. Guyon (Georges), à l’île de Wight (Angleterre). — Goléoptères. HAAG-RUTENBERG (G.), docteur en médecine, à Mühlenhof-Isenburg près Francfort-sur-le-Mein. — Coléoptères. HazipAY (Alexandre-Henri), Linnean Society, Burlington house, à Londres. — Entomologie générale. Hyménoptères. XGVI Laste des Membres. 1858. Hampe (Glemens), docteur en médecine, Barenmarkl, 587, à Vienne 1858 1862. (Autriche). — Coléoptères d'Europe. . HAroLD (le baron Edgard de), %, officier de la garde du roi de Bavière, Cadetencorps, 7, à Munich (Bavière). — Coléopteères, spécialement Lamellicornes. HARTOG HEYS VAN DE Lier, à Delft (Hollande). — Bibliographie entomologique. 1861. HémarD (Hippolyte), employé à l'administration des Postes, rue Montmartre, 27. — Lépidoplères d'Europe. 1858. HÉNON, %, interprète du bureau arabe, à Constantine (Algérie). — Coléoptères. Lépidoptères. 1835. HERRICH-SCHOEFFER, »k, docteur en médecine, à Ratishonne (Ba- vière). — Coléoptères. Lépidopteres. Hémipteres. . HEwiTsON, Oatlands cottage Weybridge Surrey, à Londres. — Lépi- doptères Diurnes exotiques. 1847. HEYDEN (von), #4, sénateur, à Francfort-sur-le-Mein,— Lépidoptères. 1857. 1865. 1854. 18/7. 1843. 1858. 1850. 18/9. 1897. Coléoptères. HIMMIGHOFFEN (Jacob), calle del Putchet, 25, Putchet cerca, de Barcelona (Espagne). — Entomologie générale. Lépidoptères. Co- léoptères. Diptères. HOFFMANSEGG (le comte Conradin-Centurius de), Wiesenthro- strasse, 6, à Dresde (Saxe). — Coléopteères. JANSON (Edward), 2, Alma road, Highgate Hill (N.), à Londres. — Entomologie générale. JAVET, négociant, rue Geofroy-Marie, 10. — Coléoptères. JEKEL (Henri), naturaliste, rue des Portes-Blanches, 16, à Mont- martre-Paris (les mardis et vendredis). — Coléoptères en général, principalement Curculionites. JOURDHEUIL, juge, à Bar-sur-Aube (Aube). — Lépidoptères d'Eu- rope. KEFERSTEIN, Conseiller de justice, à Erfurth, en Thuringe. — Lé- pidoptères d'Europe. KIESENWETTER (Hellmuth von), à Bautzen (Saxe). — Coléoptères d'Europe. KOECHLIN (Oscar), à Dornach (Haut-Rhin). — Coléoptères. Année 1864. XGVIL 1858. KOHLMANN (l'abbé), professeur de sciences au séminaire-collége de la Basse-Terre, à la Guadeloupe. — Goléoptères. 1855. KRAATZ (G.), docteur en philosophie, Oberwasserstrasse, 11, à Ber- lin. — Coléoptères. 1863. KüNGKkEL (Jules), ancien élève de l’École des mines, rue de l'Est, 27. — Entomologie générale, spécialement Coléoptères d'Europe. 1846. LABOULBÈNE (Alexandre), #, professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris, rue de Lille, 85. — ÆEntomologie francaise. Analomie. Mœurs des Insectes. 3 1857. LAGERDA (Antonio de), à Bahia (Brésil). — Entomologie générale. 1832-1858. LACORDAIRE (Th.), %X, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l’Université de Liége. — Entomologie générale. Co- léoptères. 1858. LArAURY (Clément), place de la Cathédrale, à Dax (Landes). — Lé- pidoptères d'Europe. 1837. LAFERTÉ-SÉNECTÈRE (le marquis de), rue Nicolas-Simon, à Tours (Indre-et-Loire). — Coléoptères. 1853. LAFONT, négociant, rue de l’Arbalète, 27, — Coléopteres. 1864. LALLEMANT, pharmacien, rue d’Isly, 5, à Alger, — Coléopteres du nord de l'Afrique. 1848. LAMBERT (Paul), docteur en médecine, à Saumur (Maine-et-Loire). — Coléoptères d'Europe. 1848. LAMOTTE (Marlial), professeur suppléant à l’École de médecine de Clermont-Ferrand, barrière d’Issoire, maison Riveros (Puy-de- Dôme). — Lépidoptères. Coléoptères. 1861. LANSBERGE (J.-G. de), conseiller de légation de S. M. le roi des Pays-Bas, rue de la Croix-du-Roule, 7 bis. — Coléoptères. 1855. LARRALDE (Martin), précepteur des contributions directes, à La- bastide-Clairence, arrondissement de Bayonne (Basses-Pyrénées). — Lépidopières. 1862. LAUzuN (Philippe), rue Jacob, 29. — Lépidoptères. 1860. LAVERGNE DE LA BARRIÈRE, directeur particulier de la compagnie d'assurances l’ancienne Mutuelle, rue Sainte-Anne, 51 bis. — Coléoptères d'Europe. 1856. LEBOUTELLIER, pharmacien, rue des Charrettes, 125, à Rouen (Seine-Inférieure). — Coléoptères de France. XCVIII Liste des Membres. 1855. Le CONTE (John-L.), docteur en médecine, à Philadelphie (Pensyl- vanie). — Coléopteres de l'Amérique septentrionale. 1858. LE CORREUR, rue du Soleil, 4, à Amiens (Somme). — Coléopteres. 1851. LEDERER (Julius), Wipplinger Strasse, 394, à Vienne (Autriche). — Lépidopteres. Coléoptères. * 1856. LEFEBVRE (Alexandre), %, membre de plusieurs Sociétés sa- vantes, à Bouchevilliers, près Gisors (Eure). — Orthopteres, Hé- mipteres, Névroplères, Lépidoptères. 1858. LEFRANC, pharmacien en chef à l’hôpital militaire, à Mostaganem (Algérie). — Coléopteres. 1856. LEGRAND (Gustave), agent-voyer en chef du département de l'Indre, à Châteauroux. — Coléoptères d'Europe. 189. LEJEUNE (L.-P.-D.), officier comptable, chef des subsistances mili- taires, à Oran (Algérie). — Coléoptires en général. 1858. LE Maour, docteur en médecine, rue de Poissy, 2. — Entomologie j générale. 1863. LEMORO, rue Guichard, 2, à Passy-Paris. — Coléoplères de France. 1837. LEPRIEUR (C.-E.), #, pharmacien-major à lhôpital militaire de Colmar (Haut-Rhin). — Coléopteres d'Europe et d'Algérie. 1862. LE PrIEUR (Edmond), boulevard Saint-Michel, 2, — Entomologie générale. 1857. LESCHENAULT DU VILLARD (Louis), juge de paix, à Mauvezin (Gers). — Lépidoptères. 1853. LesPEs, professeur à la Faculté des sciences de Marseille (Bouches- du-Rhône). — Entomologie générale. 1857. LETHIERRY (Lucien), rue Blanche, à Saint-Maurice-lès-Lille (Nord). — Coléoptères. Hémipteres. 1860. LE Vasseur (Benoïisl), controleur des contributions directes, rue des Poulies, aux Andelys (Eure). — Coléopteres. 1861. LÉVEILLÉ (A.), rue d’Abbeville, 4. — Coléoptères d'Europe. 1856. LiNpEr (Jules), conseiller de préfecture, à Nice (Alpes-Maritimes). — Coléoptères d'Europe. 1564. LOEW, recteur et professeur de l’école de Meseritz (duché de Posen). — Dipteres, 1832. 1861. 1864. 1864. 1860. 1846. 1865. 1697. 1855. 1859. 1861. 1865. 1860. Année 1864. XCIX Lucas (Hippolyte), #, aide-naturaliste d’'Entomologie au Muséum d'histoire naturelle, rue Monsieur-le-Prince, 40, et au Muséum. — Entomologie générale. MABILLE (Paul), professeur au lycée impérial de Bastia (Gorse). — Entomologie générale. Lépidopteres. MAG-LACHLAN, 4, Park road lerrace Forest Hill, à Londres. — Névroptères. MADON, avocat, rue Lafayette, 111, à Toulon (Var). — Goléopteres d'Europe. MALINGIÉ (A.), rue Meslay, 19. — Coléoptères d'Europe. MANDERSTJERNA, »k, général au service de S. M. l'Empereur de Russie, à Saint-Pétershbourg. — Coléoptères. Manës (Adolphe), %, capitaine de grenadiers au 94° régiment d’in- fanterie de ligne, chemin de Tivoli, 8, au Bouscat (Gironde). — Coléoptères et Lépidopteres d'Europe. MANUEL (le comte Alfred de), à Albertville (Haute-Savoie). — Go- léoptères. MANUEL, commis greffier près la Cour impériale, rue du Collége, 2, à Montpellier (Hérault). — Lépidopteres. MARCILLY (Charles), rue de l'Ouest, 48. — Coléoptères. MARMOTTAN, docteur en médecine, rue Desbordes-Valmore, 4, à Passy-Paris. — Coléoptires d'Europe. MARSEUL (l'abbé de), rue Demours, 15, aux Thernes-Paris. — Co- lécptères d'Europe. Histérides exotiques. MARTIGNÉ, juge à la Flèche (Sarthe). — Golcoptères. MARTIN (Emmanuel), rue de Sèvres, 111, — Lépidoptères. MARTIN, %, capitaine d'artillerie en retraite, gare du chemin de fer, à Perpignan (Pyrénées-Orientales). — Goléoptères. Marin (Henri-Charles), docteur en médecine, rue du Marché, 14, à Passy-Paris. — Goléoptères. Marin, docteur en médecine, à Laon (Aisne). — Enlomologie qt- nérale. Mœurs des Insectes. MARTINEZ Y SAEZ (don Francesco de Paulo), professeur à l'Univer- sité de Madrid, calle Relatores, 10, — Coléoptères, G 1860. 1861. 1858. 1858. 1851. 1862. 1861. 1851. 184. 1858. 1854. 1858. 1855. Liste des Membres. MATHAN (René de), licencié en droit, rue Guilbert, 12, à Caen (Calvados). — Coléoptères d'Europe. MAYET (Valery), négociant, quai de Bosc, 43, à Cette (Hérault). — Coléoplères d'Europe. MIGNEAUX (Jules), peintre d'histoire naturelle, rue des Artistes, 49, à Montrouge-Paris. — Iconographie entomologique. MILHAU, directeur du pensionnat des frères des écoles chrétiennes, à Orléans (Loiret). — Coléoptères. Entomologie agricole. MiLLIÈRE (Pierre), place Kléber, 2, à Lyon (Rhône). — Lépidop- tères. MizNe-Enwarps (Henri), G #, membre de l'Institut, etc., rue Cu- vier, 7. — Entomologie générale. Anatomie. Crustacés. MILNE-EDWARDS (Alphonse), aide-naturaliste d’Entomologie au Mu- séum d'histoire naturelle, rue Cuvier, 57. — Entomologie géné- rale. Crustacés. MimonT (de), au château de la Houssaye par Dourdan (Seine-et- Oise). — Entomologie générale. Coléoptères. Mniszecx (le comte G. de), rue Balzac, 22. — Coléoptires. Mocquerys (Émile), rue de la Préfecture, 28, à Évreux (Eure). — Coléoptères d'Europe. Entomologie appliquée. MONGEAUX (H.), pharmacien, à Auxerre (Yonne). — Entomologi générale. Diptères. MONTAGNÉ fils (J.-B.), rue des Gravilliers, 7. — Coléopteres. MONTROUZIER (le révérend père), missionnaire apostolique, à Lyon (Rhône). — Entomologie générale. Coléoptères. Morisse, rue de la Batterie, 90, au Havre (Seine-Inférieure). — Entomologie générale. Lépidoptères. MoriTz, naturaliste-préparateur, rue de lArbre-Sec, 48. — Ento- mologie générale. . Mors (Louis), ingénieur civil, rue de Brabant, 1457, à Bruxelles (Belgique). — Goléoptères d'Europe. . MOUFFLET, médecin en chef de la marine, rue Saint-Pierre, 109, à Rochefort (Charente). — Coléoptères. MÜLLER (T.-A.-Clément), mécanicien, Ki. Planeschegasse, 15, à Dresde (Saxe). — Coléoptires. 1850. 1852. 1857. 1860. 1858. 1860. 1861. 1859. 1860. 1850. 1854. 1862. 1857. 1860. Année 1864. CI MurrAY (Andrew), 67, Bedford garden, Kinsington (5. W.), Londres. — Coléoptères. NARCILLAG (le comte de), sous-préfet, à Cognac (Charente). — Entomologie générale et analomique. NICKERL, professeur de zoologie à l’Académie de Prague (Bohème). — Coléoptères. Lépidopteres. NigTo (José-Apolinario), à Cordova. — Entomologie générale. NIviLLER (Charles), dessinateur, quai de Jemmapes, 134. — Lépidopteres. NorGuEr (de), rue de Jemmapes, 61, à Lille (Nord). — Coléoptères d'Europe et d'Algérie. OBERTHÜR fils, imprimeur, faubourg de Paris, 20, à Rennes (flle- et-Vilaine). — £Lépidoptires d'Europe. Oprer (James), banquier, rue de la Gité, 24, à Genève. — Coléon- tères d'Europe. OGIER DE BAULNY (Fernand), à Coulommiers (Seine-et-Marne). — Coléoptères, surtout Vésicants. . OLIVIER-DELAMARCHE (G.), avocat, président de l’Académie d’Hip- pone, à Bône (Algérie). — Entomologie générale, principalement Coléoptères. OrzZA (Paul de |), naturaliste, rue Soufflot, 10. — Lépidoptères. Coléoptères. PANDELLÉ (Louis), à Tarbes (Hautes-Pyrénées. — Goléopières. Paris, ancien notaire, rue Castellane, 9. — Coléoptères. Lépidop- tères. PASGoE (Frans.-P.), palace Garden Villas, 7, Kinsington, à Londres. — Coléoptières (Longicornes). PELLET (P.), grande rue de la Monnaie, 1, à Perpignan (Pyrénées- Orientales). — Coléoptères du département des Pyrénées-Orien- lales. PENGUILLY L'HARIDON, %£, Conservateur du Musée d'artillerie , place Saint-Thomas-d’Aquin. — Entomologie générale. Mœurs des Insectes, en Liste des Membres. 4862, PERAGALLO (Al), inspecteur des Contributions indirectes, place Cassini, 11, à Nice (Alpes-Maritimes). — Coléoptères d'Europe. 1862. PEREZ, licencié ès sciences, à Saint-Sever (Landes). — Mœurs des Insectes. Coléoptères. 1850. PEREZ ARrCAS (don Laureano), professeur titulaire de zoologie à la Faculté des Sciences, calle de la Huerta, 14, à Madrid. — Co- léoptères d'Europe el du bassin de la Méditerranée. 1838. Perris (Édouard), #, conseiller de préfecture, à Mont-de-Marsan (Landes). — Entomologie générale. Mœurs des Insectes. 1851. Perroup (Benoist-Philibert), quai Saint-Vincent, 43, à Lyon (Rhône), — Coléoptères. 1861. PERSONNAT (Eugène), à la gare du chemin de fer de Feignies, près Maubeuge (Nord). — Goléoptères d'Europe. 4854. PEYRON (Edmond), négociant, rue de Lodi, 47, à Marseille (Bou- ches-du-Rhône). — Coléoptères. 1857. Prccior (Ferdinand), sous-inspecteur du Musée royal d'histoire naturelle de Florence, via Romana, 19. — Goléoptères. Hymé- noptères. 1833. Picrer, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l’Univer- sité de Genève, — Entomologie générale. Névroptères. 1863. PIOCHARD DE LA BRULERIE (Charles), rue du Dragon, 27. — Co- léoptères d'Europe. 4862. PissorT, s.-inspecteur des forêts, conservateur du bois de Boulogne, à l’abbaye de Longchamps, par Neuilly (Seine). — Entomologie appliquée à l'Agricullure. * Poeyx, professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université, à 1a Havane. — Lépidoptères. Coléoptères. 1854. POUrILLIER, rue de Rovigo, 46, à Alger. — Coléoptères. 1857. PrApier (Ernest), 3, colonel au 32° régiment d'infanterie de ligne, à Lyon (Rhône). — Coléoptères. 1856. Puron (A.), docteur en médecine, à Remiremont (Vosges). — Coléoptères et Hémiptires d'Europe. 1860. QuéÉTIN (Eugène), rue Consolat, 168, à Marseille (Bouches-du- Rhône. — Coléoptères d'Europe. 1862. 1858, 1860. 1856. 1862. 1863. 1849. 1858. 1862. 48/0. 1861. 18/8. 1844. 1841. Année 1861. CHI *ADOSCHKOVSKI (Octave), colonel d’arlillerie à cheval de [a Garde impériale, à Saint-Pétersbourg. — Hyiménoptères. RAMBUR, docteur en médecine, rue Nicolas-Simon, 35, à Tours (Indre-et-Loire). — Coléoplères. Lépidoptères. Névroptères. 55. RATTET (Frédéric), vérificateur à la Banque de France, rue des Prouvaires, 10, — Lépidoptères. REICHE, négociant, rue du Vingt-Neuf-Juillet, 40. — Goléoptères. REIGHENBACH, directeur du Muséum royal d'histoire naturelle de Dresde (Saxe). — Coléoptères. ÆMQUET (Albert), rue de la Mairie, 49, à Brest (Finistère), — Coléoptères. REVELIÈRE (Jules), receveur de l’enregistrement, à Plain (Loire- Inférieure), — Coléoptères. RÉVÉREND, docteur en médecine, à Santa-Marta (Nouvelle-Grenade). — Entomologie générale. PRUCCHIERO (Jean-Baptiste), horticulteur, à Sarrira, près Barcelone. — Entomologie appliquée à l'Agriculture. Piom (Ludovic), rue des Saints-Pères, 49. — Coléoptères de France. ROBIN (Charles), %, professeur à l’École de Médecine de Paris, rue Hautefeuille, 49, — Anatomie. Acariens. Annélides. RoGER, docteur en médecine, à Rauden (Silésie). — Coléoptères. Hiyménoptères ; principalement Formicides. Romans (Fernand de), rue d'Orléans, 6, à Angers (Maine-et-Loire). — Entomologie générale. RoNpanr (Camillo), professeur au Musée, à Parme (Italie). — Dip- tères. ROSALES (Bernardo), perito agricola, calle de la Comedia, 8, à Cordoba (Espagne). — Enlomologie générale. Insectes nuisibles. XOSENHAUER (W.-G.), professeur d'histoire naturelle à l’Université, à Erlangen (Bavière). — Coléoptères. Roser (de), conseiller intime de la Légation, à Stuttgard (Wur- temberg). — Entomologie appliquée. Lépidoptères. Rouger (Auguste), rue de la Préfecture, 28, à Dijon (Côte-d'Or). — Coléoptères, surtout européens. Mœurs des Insectes. CIV 1852. 1855. 1855. 18/2. 1851. 1861. 1843. 1862. 1855. 1858. 1864. 1854. 1860. 1660. Liste des Membres. SALLÉ (Auguste), naturaliste-voyageur, rue Guy-de-Labrosse, 13. — Entomologie générale. Coléoptères d'Amérique. SAND (Maurice), %#, au château de Nohant, près La Châtre (Indre). — Entomologie générale. Lépidoptères du centre de la France. . SAULGY (Félicien-Henry CAIGNART de), rue Pont-Moreau, 6, à Metz (Moselle). — Goléoptères d'Europe. . SAULGY (Félix CAIGNART de), O %#, Sénateur, membre de l’Institut, rue du Cirque, 5. — Entomologie générale. SAUNDERS (Sydney-Smith), attaché au consulat d'Angleterre à Marseille (Bouches-du-Rhône). — Coléoptères. Lépidoptères. SAUNDERS (Williams-Wilson), 43, Capthall court Throgmorton, à Londres. — Entomologie générale. SAUSSURE (de), licencié ès sciences, rue de la Cité, 23, à Genève, et à La Charnea, près Bonne (Haute-Savoie). — Entomologie gé- nérale. Hyménoptires. SCHAUFFUSS (L.-W.), naturaliste, Stifsstrasse, 8, à Dresde (Saxe). — Entomologie générale. ScHAUM (Herman), professeur de zoologie à l'Université de Berlin, Oberwallstrasse, 3, à Berlin. — ÆEntomologie générale, Coléop- tères spécialement. SCHLUMBERGER (Gustave), rue de Fleurus, 35. — Coléoptères d'Europe. SGHINER (le docteur J. Rup.), secrétaire de la Société Zoologique et Botanique, Burgerspital, n° 1100, à Vienne (Autriche). — Diptères. Hyménoptères. SCHUSTER (Maurice), à Saint-Louis (Missouri). — Coléoptères. SEIDLITZ, Mittlerestrasse, 34, à Berlin. — Coléoptères. SELYS-LONGCHAMPS (Ed. de), #4, membre de l’Académie royale des sciences de Belgique, sénateur, boulevard de la Sauremière, 34, à Liége (Belgique). — Névroptères. SENAC (Hippolyte), docteur en médecine, à Ussel par Chantelle (Allier). — Coléoptères. SENNEVILLE (Gaston de), avocat, rue Jacob, 3. — Coléoptères de France. 1851. 18/13. 1863. 1865. 185/. 1860. 1850. 1854. 1858. 1862. 1860. 1856. 1860. 1816. Année 1864. Cv SICHEL, O %, docteur en médecine, rue de la Chaussée-d’Antin, 50. — Entomologie générale. Hyménoptères. SIGNORET (Victor), docteur en médecine, pharmacien, rue de Seine, O1. — Hémiptères. SIMON (Eugène), étudiant en médecine, rue Cassette, 24, — Ento- mologie générale. Arachnides. SoLskyY (Simon de), Wassiliewsky Ostraw, 2 ligne, 49, à Saint- Pétersbourg. — Coléoptères. SOMMER, négociant, à Altona près Hambourg (Holstein), — Co- léoptères. STABLEAU, ancien employé de l’Octroi, rue Guilleminot, 29, à Plai- sance-Paris. — Coléoptères d'Europe. STAINTON, Mountsfield-Lewisham near London. — Lépidoptères, spécialement Tinéiles. STAL (Charles), de l’Académie royale des Sciences de Suède, à Stockholm. — Hémiplères. STAUDINGER (Otto), docteur en philosophie, An der Bürgerwiese, 15, à Dresde (Saxe). — Lépidoptères d'Europe et des pays limi- trophes. STIERLIN, docteur en médecine, à Schauffausen (Suisse). — Coléop- tères. STRAUCH, docteur en médecine, à Saint-Pétersbourg. — Coléop- tères. TAPPES (Gabriel), rue Blanche, 25. — Coléoplères d'Europe. TARNIER (Frédéric), rue Vauban, 24, à Dijon (Côte-d'Or). — Ento- mologie générale. CGoléoptères et Lépidoptères du Globe. TaiBésArp , ancien fondé de pouvoirs du receveur général du département de l'Aisne, rue Saint Martin, 23, à Laon (Aisne). — Coléoptères. Lépidoptères. THomsom (James), rue de l’Université, 23, à Paris, et rue Guinault, villa Elderslie, à Saint-Germain-en-Laye, — Coléoptères. TiLLIER (E.), quai Lepelletier, 4. — Coléoptères d'Europe. TOURNIER (H.), à Genève (Suisse). — Coléoptères d'Europe. TRIMOULET (Henry), petite rue Saint-Remy, 4, à Bordeaux (Gironde). — Lépidopteres. U° Série, TOME IV. Bullelin Virr. GVI Liste des Membres. 1856. VALpAN (de), G #, colonel, chef d'état-major de la division de Constantine (Algérie). — Coléoptères. 1855. Vesco, %, chirurgien de la Marine, rue Saint-Roch, 9, à Toulon (Var). — Coléoptères. 1862. Vinxson (Auguste), docteur en médecine, à Saint-Denis (ile de la Réunion). — Entomologie générale appliquée. Arachnides. 1862. VUILLEFROY-CaAssINI (Félix de), rue d'Amsterdam, 47. — Hémip- leres. 1886. WaGA, professeur d'histoire naturelle, à Varsovie. — Entomologie générale et appliquée. 1854. WAILESs (Georges), zoologiste, à Newcastle (Angleterre). — Enlo- mologie générale. 1857. WENCKER, rue du Coq, 2, à Strasbourg (Bas-Rhin). — Coléoptères d'Europe et d'Algérie. 1834. WESTERMANN, négociant, à Copenhague (Danemarck). — Entomo- logie générale. Coléoptères. 1856. WESTRING, employé supérieur des douanes, à Gothenbourg (Suède). — Coléoptères. 1833-1860. WESTWOOD, professeur à l'Université d'Oxford, Taylorian Institute. — Entomologie générale. 1849. WOLLASTON (T. Vernon), Barnepark terrace, Teignmouth, à Devon (Angleterre). — Coléoptères. 1833-1858. ZETTERSTEDT, professeur de zoologie, à Lund (Suède). — Entomologie générale. Dipleres. Année 1864. CII MEMBRES DÉCÉDÉS. MM. AMOR (Fernando), à Santo-Domingo (Californie), BARAN (Gabriel Migeot de), à Saint-Germain en Laye (Seine-et-Oise). LEFÉBURE D£ CÉRISY, à Toulon (Var). Mauss, à Compiègne (Oise). \ACINE, à Dieppe (Seine-Inférieure). MEMBRES DÉMISSIONNAIRES EN 1864. MM. BECKER (Léon), à Ixelles-lès-Bruxelles, BENVENUTI (Henri), à Florence, CHAMBOVET, à Saint-Étienne (Loire). LESECQ (René), à Châlons-sur-Marne (Marne). LÉSÉLEUC (de), à Brest (Finistère) \AYMOND (E.), à Fréjus (Var). 10JAS (Marco-Aurelio), à Cienfuegos (île de Guba). SEOANE (Victor-Lopez), au Ferrol (Espagne). Tiron (Auguste), à Chälons-sur-Marne, VIII Liste des Membres. — Année 1864. MEMBRES RAYÉS COMME N'AYANT PAS SATISFAIT A LEURS ENGAGEMENTS MM. (Décision du 13 Janvier 1864.) Lawson (le révérend), à Londres. (Décision du 2h Février 1864.) MILLOT, à Paris. (Décision du 9 Mars 1864.) NourriGAT (Émile), à Lunel (Hérault). a —— QUATRIÈME PARTIE. TABLE ALPHABÉTIQUE ET ANALYTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME (1). À. Abascantus\(genthnoy:) 51, lobutus Sal ee ER MES 52 Ablaptus (gen. nov.) 49, amazonus SU . . . . . . A9 Acalles (genus) A41, abstersus, 454, Æonii 452, baie W79, argillosus 468, Aubei 449, barbarus 471, Bellicri h62, camc- Lus 448, Gapiomonti 459, Chaudoiri 482, cylindricollis 480, denticollis 447, Diocletianus 469, dispar 478, dromedarius 472, globulipennis 479, humerosus 456, hypocrila 462, Lemur, 457, lentisci 151, lunulatus 480, neptunus 481, nodiferus 476, oblitus 475, ornatus 78, ptinoides 60, pulchellus 455, put- verulentus 475, puncticollis 464, pyrenœus 453, Rolleti 466, saxicola 474, subglaber 473, lerminalis 477, teter 464, tur- batus 158, luberculatus 465, varicgatus 463, Vau 476, Wollas- Lont, PÉMIBEÏSOUE LT LA. AT RUE : RAS PTE 150 Acariens nuisant au craie nel (Note sur de H. Lucas. LIV Achenium Sennacherib (Sp. nov.), F. de Saulcy. . . . . . . . 646 (4) M. H. Lucas, secrélaire-adjoint, a bien voulu, comme les années précédentes, depuis 1850, se charger de dresser celle lable ainsi que celle des Auteurs. Cx Table des matibres. Achorutes maritimus (Note sur l), Laboulbène, , . . . . . . XL Acocopus (gen. nov.) 55, verrucifer, SU. . |. . . . . . . . 56 Acridium peregrinum observé en Algérie (Note sur des), H, Lucas CLARCICHENENENREE PRE EM 0 ae + er NRAVAI Acucephalus carinatus, st. 59 do c ANNEE 6! Adelops (Sp. nov.) et leurs larves (Note sur A. aboHibene CE TINMETE NAN AENE Re se ee 2 CORAN ET RENE Ædemera cuprata (Sp. ni il node UD RO 245 Agaclitus (gen. nov.) 50, dromedarius 50, Fallenti, Stal. ne 51 Agaricochara de Kraatz. À ce genre doit être rapportée la Ge phæna geniculata de Mäklin, J. Le Conte . . . . . . . . . XXXVINI Agrotis Endogæa Boisd. (Note sur la manière de vivre de la che- nille de l’), Bellier de la Ghavignerie. . . . . SRE Ill Aleochara atra A9, bipuslulata 120, elongata, À. Hanvelh. . 121 Aleochara carinata 634, luberculata, E. de Sauley. . . . . . . 633 Allæorhynchus vinulus, Sal. . . . . ET NT Et 09 Amblystomus Solskyi (Sp. nov.), L. Reibhes PTE RE VUE 235 Amyctérides H. Jekel : . . . . . 5 9/13 Anchomenus ruficollis Ménétr. A 550 doit érer se té l'A. ruficollis, Gautier des Cottes, L. Reiche. . . . . . . . VIII Ancyrophorus luteipennis, obscurus, À. Fauvel, . . . . . . . 128 Anillus convexus (Sp. nov.), F. de Saulcy . . . . . . . 255 Anisoloma cinnamomea 90, ferruginea, picea, À. ÉaboulItRe. - 93 Anisoloma cinnamomea (Note sur la larve de l), E. Perris. . . 906 Agaricophagus cephalotes (Note sur F), E. Perris. . . . . 907 Anobium (Neobium) tomentosum Dej. Nuls. A celte espèce doit être rapporté lAnobium castaneum d'Olivier, Chevrolat, . . XXVI Anophthalmus Æacus (sp. nov.), F. de Saulcy. . . . . . . . 25/ Anophthalmus Auberti (sp. nov.), Grenier. . . . : 155 Anophthalmus Auberti (Sp. nov.) (Observations sur LIEN organes de la vue de l’), Grenier. . . . . APE EU SRE. IV Anthocharis cardamines lrouvée en Sicile (Note sur une variété de l’}, HfEucasr me CFE BED srénlutare EE XIII Anthocomus fenestratus (Sp. nov. ES “Linder, RETONUITS 1 251 Anthomyia blepharipteroides, 87, canicularis 85, À. Laboulbène! 87 Anurida marilima, insecte Thysanoure de la famille des Podu- rides (Recherches sur l) 705, 714, maritima, À. Laboulbène, 708 Aphana\Gsiræe ss SAME ee PRIE NAT 61 Aphanisticus disitinctus (Sp. nov.), E. Perris. , . . . . . . . 283 Aphodius cuniculus 411, lividus, quadridentatus, À. Chevrolat. . 12 T'able des mativres. €xI Apion (Note sur les), Gaullei 305, lencirostre 306, oculare, rugi- colle sedio0EEsulcirons, BAIPETTIS Us, 1 0 UE 206 Aphænops crypticola (L') doit être considéré comme étant lArophtalmus, Æacus de SAUICy LE EU PTE PES 265 Aphelocheira meridionalis (Sp. nov.), Hagen. . . . . . . . . ff Appasus japonicus, E. de Vuillefroy. . . . . us 141 Apristus subæneus 325 et de l'Omias concinnus (Note. sur la synoù AVC) AUDE 0 1 DR ee AR EE RE 32/ Aplerocaulus (gen. nov.) 267, Germainii 268, marginipennis, RFA A. vel. LUNA à du srast Re MEN CRE IR 270 Apus cancriformis, produclus el granarius (Note sur les), MEN CAS EMA Le net pes fe POP IR EU RARE XI Arachnides, L. Dufour . . . . AE APE AE ER 072 Arachnide trouvée aux environs de Does (Algérie) (Remarque SUMUNE) MAMEUCAS AN NA EEE EAN LE 205 Aranéides de la Nul ererdde, (ie Nossi-Bé de Malacca, de M. Keyserling (Quelques observations sur les), H. Lucas. . . 217 Aspidiotus ? luzulæ (Sp. nov.), L. Dufour. . . . . . . . . 207 et 208 Astacus pellucidus, Scotolemon Lespesii, Leprieurii el Querilhaci (Quelques remarques relatives au a des yeux observés chez Rs) MAÉ HTUCIS Le. 508, 1 USE FEU, se IV Athous canus et rune (Note sur ee CG: BrISONÉ RO LAN RETVNÉT Athous canus, mandibularis et titanus (Note sur les), Grenier. xxx1v AthousPeragallor(Spnoy.), L. Reiche) 49 PR ten 2/7 Athoushagicollhst(Sponov.) AE. A4BerrIS ae | UCRMIANENE EURE 285 Athyreus castaneus (sp. nov.), A. Chevrolat . . . . . . .. . . 15 Attacus Bauhiniæ (sous-genre Faidherbia) et son parasite le Cryptus leucopygus (Note sur l), Guérin-Méneville. . , . . LII Attalus apicalis (Sp. nov.), E. Perris . . . a, Hé REA 289 Atya (genus) 146, armata 149, ma ne 118. bone 147, pilipes 150, robusta 148, scabra 1h46, spinipes 149, sulca- tipes A Milne-Pirardstsnta te ae) OMAN 147 Atyoidea (genus) 191, bisulcata 151, lahilensis, À. Milne- EAMAr ds ET. 1-18: 152 Atypus piceus de Sulzer encone aux environs dr Fontainebleau (Notexsuntn). "Hi. Lucas y vel on al “in rep: LI Auperia rhyticephala, slercorator, PARENTS lerminalis, A. Ghevrolal rite. ht Lie et st ciedes ff hi Abragastus marmoratys; Sal, SN ARAMN., LNOL AE SUP 52 CXII Table des maticres. B. Bælis fluminum 58 el A6, venosa, zebrata 38 (sp. nov.), Hagen . 98 Barynotus auro-nubilus Fairm. etumbilicatus Duf. (Note sur les), l. Fairmaire te. XLII Baridius scolopaceus Germ: ” cette espèce doit être en le B. vestitus Perr., E. Perris , . . . 910 Barynotus umbilicatus. À cette ee. doit etre nee le B. auro-nubilus de Fairm., E. Perris . PORTER - 310 Basicryptus marginatus, SA , LME 09 Belostoma algeriense (Observations à l’occasion a din une AR sur le), NU SIENOTEL . ; eus» HOME AE 222 Belostoma algeriense {Note Fire nn H Me Lee, Gb. 219 Belostoma Deyrolli (Sp. nov), F. de Vuillefroy. . . . . 141 Bélostomides (Quelques remarques relatives aux notes de Mu. L. Dufouriet. V:Sienoretisur.les) 1H, Lucashohet mtiosihe 226 Bélostomides (Rectification sur les), L. Dufour. , . . . . . . 221 Bembidium Dufourii 276, loletanum, E. Perris. . . . . . . . 277 Bembidium lunatum et Pogonus luridipennis (Note sur les), Fauvel te Cu Jin AU XXII Bledius atomus (Sp. 202) F. KE Eh Lie. SX abat 658 Blédius irrorutus, À..Fauvel. … 00h 4. CR. Eh See 197 Blepharhymenus sulcicollis, À. Fauvel . à / 404, 41, anni, 119 Bolilobius cedronis, F. de Sauley. . , . . ; 636 Bombyx Mylitta. À cette espèce doivent Be pu les B FYama-Maï et Pernyi qui n’en seraient que des variétés, Dee duval. HSE nt : XVI Note au sujet de cie rend Guér Mlle : XVI Bombyx Pernyi et ses œufs (Note sur le), Guérin-Méneville . . x Bombyx Polyphemus donnant lieu à des éducations en grand auprès de Boston (Ngte sur le), Guérin-Méneville. . . . . . LI Bombyx pyliocampa (Note sur le), E. Perris. . . . . . . . 306 et 307 Bombyx Yama-Maï, Pernyi et Roilei (Note sur l’acclimation des) GtÉrin -Ménevilemins Aou. AMENER | NAN XV Brachycérides, Ha Jekels 5 42e 0 0 10e NN 041 Bryophila. Guenez.(Sp. mov), Fallou: 4 2,0 RER 27 T'able des mativres. Briophila Guenei (Rectifications sur la), Fallou. Mes Ke Byrsopsides, H. Jekel . , . . . . IDE) AÉSNENNNIREN Bythinus Massanæ (Sp. nov.), F. de Saulcy. Ge NAIL ct ce UISSNESS Callicerus Hierosolymitanus (Sp. nov.), de Sauley. Callidez covalis (Sn nov.) St sésel DAME NN +: Callidium dilatatum et insubricum (Note sur les), Berce. . . . Calocomus coriaceus (Sp. nov.), L. Fairmaire, . . . . . . . Carabus Prisautr (Note -sur.le), Fauveled NUE ANR Carabus clathratus (Note sur la manière de vivre du), Mors., . Carabus lalus, complanatus, brevis et helluo de tie (Note surles) "Reiche, ..4.#s0s à: 2 PR AU Po IE ! ; Carabus purpurascens, violaceus 2e exasperalus (Note sur Ie Schaumi ses 20: SUR ER PE Eee Carabus Solieri et vagans Fee des, de cn ME PA Gésnonia Oliverii(Sp. nov.) L. /BÜqUet CNE EE MONTS Caiops\iclathratus (Sp:.n0ov.)., ÆE:1Perns, L'AENMENNEN Calops Ernai(spimor)ls)Reiche, 2210 amener EE Gatopsimorphus éncisipennis 426, Judæus 429, Michonis 425, Sanantanus de dSauley es 20 RE SRE RE CE Centrotoma rubra (sp. nov.), F. de Saulcy . : . . . . . ... .. Centrotus longicornis (Sp. nov.), F. de Vuillefroy . . . . . . .. Cercomorphus (gen. nov.) 293, Duvalii, E. Perris. . « . . . . . Cheilosia (senus)h 4 4Baboulbène: nee MEET ts Chelonia caja (Note sur un fait de re relatif à la), MasGirandaqs, costs. nf One SRI Ce de Chelonia caja parvenue à l’état adulte malgré la présence de para- sites dans la larve (Note sur une), M. Girard . . . . . . . . . Chelonia Gervini et Quenselii (Notice sur les), Fallou 679, Gue- NÉCAOSAPMSICNEl Sen een SAS AREA AE SR CNE ER Chelonia pudica (Sur l'organe nl de la), A. Laboulbène . . Chelonia Quenselii (Note sur la chenille de la), Fallou. . . . . . Chenilles (Note sur les ravages faits aux environs de Paris par les), Berce, Buquet, Girard, Guérin-Méneville, Künckel et H. CXIIL 688 5/2 260 31 7 XXXIII 270 XXII XLI 661 XVIII XXXIV 115 281 256 24 258 142 295 88 158 XXXV 687 639 XXXV MUCAS RS no unes se 0e CO ce TE SSCUIIVIC DEV CXIV Table des matières. Chilophora syriaca (sp. nov.), F. de Sauley.. : . 4 444, nm. Chlænius holosericeus (Note sur la manière de vivre du), E. Des- ares ts se EEE MONNIER RCE PEU CHENE Choleva conjungens 427, cribrata 427, dorsigera 426, Moham- neults BI SAUICY 1e END ane a EEE EN ENTRE Se Choleva subcostata {Sp.:n0Y:); L1ReI8he PER ENS Chrysobothris cupreipes (Sp. nov.), L. Fairmaire. . . . ... . . . ra graminis (Rectification géographique relative à la), . PÉTIS EL 07e 51e ROIS AUS IETEON CR SIEMENS TEL ue numida (Sp. nov.); LH: Reiche 626. 60 € . Chrysomela pyrenaica, Duf., À cette espèce doit être ce KR GC: .carbonaria Satin. MPERISE 68.160 AE Ckrysopa corsica/(Sp.'-nov.), A+ Hagen. ON. ER RU AU Cronus lelonensis(sp.Pnov:)} Grenier OL TER Un Cis prurnosulus {Sp} move), BAPE. AN. SAME MENU JAENE Grstela amplicollis (Sp mov:); TJ MLinder. Me 20 CNE Cladognathus decipiens; HwDeyrollet 6 Mulete immense Claviger longicornis et Farsus unicolor rencontrés auprès de Sos (Note .sur des) Banner HN ARUEMNE) vent JS Vue Glythra hirtipes. (Sp: nov.) E. Allard 06 Sa 0 me Cneorhinus argentatus (Sp. nov.),"EPerris . un. 4 sm: 0m jocons observés aux environs de Paris et de Varsovie (Note sur des), Künckel, Laboulbène et H. Lucas . . . . . . . ... , . . GColéopières,» Li MDUfour 2eme messe net MIE HER Coléoptères d'Algérie (espèces nouvelles de), L. Reiche . . . . . Coléoptères de diverses espèces, A. Laboulbène. . . . . . . . .. Coléoptères de l'ile de Cuba, A. Chevrolat . . . . . s Coléoptères et Lépidoptères de Cayenne (Extrait d’une jetirel _ tive à des), Bar 407 . 01m À KR Coléoptères et notes diverses Din 1 quelques. espèces nouvelles dé) ME AMPErTIS A MAIRES SONRUIENE EUR Coléoptères européens nouveaux (Description de trois), J. Linder, Coléoptères français (Descriptions de trois espèces nouvelles de), D -ReIChE Ne. Dee metre tele mien tac Coléoptères les plus remarquables qu’ils ont trouvés pendant une excursion dans les Pyrénées (Note sur des), C. Brisout et H. de BOnvOULOI 240 08 CMP AT AUTRE RASE RARE Coléoptères rares ou nouveaux pour la faune française (Note sur quelques), Leprieur LE Sie Lente Res tt 155 291 251 919 XLIII 5 XXV 578 233 93 105 XXIV 12 1 OO NI ee © 247 XLIL XLI T'able des maticres. Coléoptères rares ou nouveaux provenant des îles Baléares (Nole SUP des}, Gongelet.. 0". See à 07e SPEARS Coléoptères recueillis aux Moluques (Note sur les), G. Doüé. . . Coléoptères recueillis en Syrie, en Égypte et en Palestine par M. de Saulcy (Descriptions des), F. de Saulcy. . . . . . . . Coléoptères recueillis par M. Germain à Mendoza, dans les Cor- dillières (Note sur quelques), L. Fairmaire. . . . . . . . Coléoptères trouvés à Nice (Note sur les), Linder . . . . . . .. Coléoptères trouvés dans le centre du Sahel algérien (Note sur PES PANGENIE Ne ee ee se tete ARE GR, M Colias (Note sur tue espèces du ae 197, Boothii, Hec tu 4198, Rossii, Guenée . . . SEA SR AE RE Collyrides (ingenuæ), de Ghaudoire MU AT ATEN AT AUS Collyrides (spuriæ), de Chaudoir. . . . . . Collyris Fabr. (Monographie du genre) 483 et 187 : din 520, albitarsis 514, amæna 527, apicalis 517, aptera 518, Arnoldi 598, attenuata 523, Bonelli 503, caviceps A9, celebensis 511, ceylonica 529, chloroptera 522, crassicollis 497, crassicornis h94, cribripennis 509, cribrosa 507, cruentata 508, cylindri- pennis 514, diffracta 499, dimidiala 524, discolor 331 dis- tincta 504, Dohrniti 490, dolens 510, elongata 509, emarginala 506, fasciata 513, flavicornis, 512 filiformis 507, fuscitarsis 499, Horsfieldii 532, tmpressifrons 500, énsignis 196, leuco- dactyla 530, linearis 528, lissodera 532, longicollès 490, lugubris 533, macrodera 536, maculicornis 524, major 517, melanopoda 508, Mniszechii 492, modesta 510, mæsta 505, Mouhotii 515, ortygia 502, palpalis 12, parvula 327, plicata 520, plicaticollis 524, procera 504, punctatella 525, Robynsti 535, rufipalpis 504, rugosa 515, saphyrina 498, Sarawakensis 531, Saundersii 196, Smithii 518, speciosa 519, subclavalu 495, sublilis 525, tenuicornis 526, lerminalis 509, luberculata 516, varriicornis 530, variilarsis 523, Waterhousei 591, viridula 504, Vollenhovii 495, xanthoscelis, de Chaudoir, . . Copris molossus (Note sur la coque du), H, Lucas . Coproporus gallicus (Sp. nov.), E. Perris Coptochitus (genus)."Stal "OM EN EU NENAE Corriplatus reticulatus (Sp.nov.), Stàl. . . . . . . . . Crepidodera nilidula rare pour la faune française (Note sur RE LePTEUTER EN. : état. te lle PE de Crepidodera ventralis aa ) Far Beni atelier til ue CXV XLIX XLVIT 629 261 XLVIIT XLVIII 199 1189 193 926 XXXI 280 48 XXXI 902 EXVI Table des maticres. Crustacés macroures de la famille des Atyoidées (Révision des), A: /Milne:EdwWards.L'Aene RMRE FT CRMRMRRe 145 Cryplocephalus nigridorsum (var.), E. Perris. . , . . . . . . 301 Cryplostemma alienum (Sp. nov.), L. Dufour. . . . . . . 211et242 Ctenisles Godarti (Sp. nov.), F. de Sauley. . . . . . . 958 Curculionides (Recherches sur la classification nat Cle des Heke ls ame PRE SPENANPMR IQNIT AS 537 Gurculionides platygynes, IL. Fe n CRE NE PEER 0 501 Curculionides proprement dits, H. Jekel. . . . . . . . . . . 54 Curtonevra stabulans, À. Laboulbène. . . . . . . . . . . . 83el8l Curtonevra stubulans (Note sur la), E. Perris. . . . . . . . . 907 Cybocephalus æneus (Sp. nov.), Reiche . NE EEMO] 237 Cylindromorphus carpetanus (Sp. nov.), E. Perris. . . . . . . 282 Cyphocrana puncticeps, 3. Westwood . LS 205 Cynips aptera (Note sur des galles produites par la nubre ade FH. Lucas JE : ; XXI Cyrtusa. À ce cente dois être PT Te ii JDE CONCEPT LATE ARMOR ENCRES EE PEER TE de Dalsira affinis, Sal. . . . . . ne Ne LE 99 Danacæa hispania et Telephorus RS (Remarques sur les auteurs débits des) GONBEIELt, VONT COMENT XXII Danais Berenice (Note sur la chenille de la), Guérin-Méneville. . ge Note relative à cette communication, Aubé. . , . . . .. L Déasytomartoguium (Sp. "10v-)"HRSent 20 MINS EU EMEA Lil Dichotrachelus Graellsii (sp. nov.), E. Perris. . . . . .7. . 297 Dinusa (gen. nov.) 433, Davidica 435, hierosolymitana G) 134, JEBUS ROUE AMONT ANS ER EENNAR*. CTP PNEUS 436 Diplolepis geniculata (Sp. nov.), L. Dufour . . . . . . . . . 21/4 Diptères, L. Dufour. . . . . rs 614 Dolicaon syriacus 644, Truquii : 6N5, Es de SE : 645 Dénacia Lacordatrit (Sp. nov.), E: Perris. "WU RMR 900 Dracele (EBNUS) ASIA TES 7. POP US RE DAT RE 6/ Dundubimiquanritubencuiate, SLAM. 5 EME 60 (4) Et non hierosolymata, imprimé par erreur. Table des matières. Echiaster denressuss AsnFaüvela\ tement . . Ectatops Am. et Serv. (Revue du genre) 1442, MS tuerie liter de. limbatus, obscurus 144, ophthalmicus 143, rubiaceus, F. de Vuillefroy. . . SN sois. CEE AMENIMS Sr en Empusa pauperata mâle, EE el Fes donnes sur l’), M Giant A AN Al RE SORTIE AH Entomologique à Zermatt (Une semaine), F nous SUN s Entomologique dans les Alpes (Lettre relative à excursion); Oberthür , 5 Ma Entomologique (Note sur D ce) SA 5 0 6 0 c Entomologique provinciale faite dans les montagnes de Ta LE en juillet 14863 (Rapport sur l’excursion), G. Oberthar. Entomologiques (De la direction à donner aux études), L. Dufour. Entomologiques qu’il a faites aux environs de Bône, en Algérie (Note sur le résultat de chasses), Olivier Delamarche. S Entomologiques qu’il a faites en Corse (Note sur les chasses), BellierideladiGhayigneries 109 1088 ho Een Epeirttarmillipes (Sp:.n0v.), Dourmeret een Ephestia elutella (Sur un habitat se - de la chenille de l), A. Laboulbène. MEL METTENT Erebia Gassiope, ligea et Méduse (Note sur 1, Bercesres Eresus albo-marginatus, pulchellus et siculus (Note sur des CXVII 144 XXXV 47 XXIX XIX 181 567 IX XLIV 231 739 XXXIII espèces d’Aranéides décrites sous les noms 4), H, Lucas. XXVIIT CL XXIX Erirhinus agnathus (Note sur la larve de l”), E. Perris. . . .. Erirhinus (Notaris) bimaculatus de Kabricius (Note sur la larve dE P)MAGDEME TANT SN ORNE TAN, SARA Erirhinus maculalus (Note sur la larve de l), H. Brisout, Che- VOIE RG OUTEAUL/1 re 0. RTS NAINE Peur 14 RH: te Erirhinus trouvée dans un chaton du nn eu (Note sur unemlarveid)MEMBrISOUT. DS RNORRS MRUTE CeANEE e Erodius (Tableau synoptique du genre) 389, affinis 398, For 396, ambiguus 397, Audouini 396, barbarus, bicarinalus SM, bicostatus, bilineatus 390, brevicostatus, carinatus 393, Chau- veneti 896, costalus 390, curvipes 394, Dejeani, distinctus 394, Duponchelii 393, Emondi 597, europæus 394, exilipes 907 XVII XIX xIvV CXVIII Table des matières. 391, Fabricit 393, gibbus, glabratus 391, Goryi 394, granu- losus 391, Klugii 393, lævis 398, laticollis 393, Latreillei 390, latus 396, longus 394, lusitanicus 895, Maillei 392, margini- collis 897, Mittrei 398, neapolitanus 396, nitidicollis 397, niti- diventris 395, oblongus 394, orientalis 395, parvus 393, Pei- roleri 398, proximus 397, puncticollis 894, rugosus 390, Ser- villit 891, siculus 396, subcostalus 597, subnitidus 396, subpa- rallelus 397, syriacus 398, langerianus 396, vicinus 396, Wagneri 391, zophosoides,\E: Allard... . 4.1.4 + 50 4 Erodius (Quatre nouvelles espèces d”) 387, Duponchelit, granu- losus 388, rugosus, zophosoides, E. Allard , . ,. . . . . . .. Esarcus (gen. nov.) 258, Leprieurii, L. Reiche. . . Eucorybas Grandidieri (sp. nov.), H. Lucas . . _. . . . . . . Euthoraz ruficonnis, À. ÆFauveles Li. Falagrià Chilensis (Sp. nov.), A. Fauvel . . . . . . ....... Falagria latav(sp.mov.),F: derSauleys. sn 10 & + 00 000 Feronia hæmatopus Dej. A cette espèce doit être . té le Stereocerus similis de Kirby, J. LelConten.t [nm cn: sui Formica Vinsonella (Sp. nov.), L. Dufour. . . . . . . JEU Galleria cerella (Note sur la chaleur considérable de larves de la), M. Girard roses Let. MER ol ns eee Gastr Pub élan D DRM A EUO PSP ON Cu Geodites (gen. nov.) chrysocomus, F. de Saulcy. Hnetete Geodromicus nigrilus. A cette espèce doit être DR le F'anthracinusiuRainellatts RETIRE nee dE AEAElE xéomètres et des Noctuelles récoltées à Hyères (Note sur les chenilles des), E. Martin. . . . . . BUS mit. Note confirmant cette observation, Bellier de la Chavignerie. Gnathymenus apterus, À. Fauvel. . .............. 990 987 239 120 120 118 629 XXXVII 210 676 129 256 XXIII XLV XLV 127 Table des matières. Gracillaria syringella (Note sur les), E. Perris. . . . . . . .. Guêpes communes (Sur un fait curieux des mœurs des), Guérin- CXIX 906 Méneville, Pàris et Piochard de la Brüûlerie. . . . 111, XXXIII Et XXXIV Remarques relatives à cette communication, A. Laboulbène. HI: Habrocerusmargrarcolits, A FAUVel. 2. PM RENE NS NON Hæmerosia renalis (Note sur l’}), P. Millière. . . . . . . . . . . Hapalonychus Waterhousei (sp. nov.), A. Chevrolat . . . . . . Farpagoconis ouscuricrus, SLA . + à eue se ee le eee Harpatus Rate (Sp: HO.) -J. LINAel 0e 0e ee Cie ete Hecalusipallescens + Paykullr, Sal RTE R er Helomyza lineata 70,74, penicillata 72, pallida 82, 83, tubert- dora 12, 719, ustulata 82, À. Laboulbène. mn HÉTIDIÈnCS RP DUIQUT. SN 02 0 ete ie RU Helerocerus angustatus, bilineatus, decem-maculatus, guttatus, AS CREVrROIME. 0" PR EN ET Hexarthrius Chaudoiri (sp. nov.), H. Deyrolle. . . . . . . . .. Hister pustulosus (Note sur l’), E. Perris..… .:. : so. . | Holopterus sublineatus (Sp. nov.), L. Fairmaire , . . . . . . .. Homalota angustata 495, obscura 193, obscuripennis, À. Fauvel. Homalota Athalia 459, Jezabel 438, myrmicaria 437, Rebecca, deSauleyptat .nipades her SE: sant sat Homalota Judith, Rachel (Sp. nov.), F. de Sauley. . . . . , .. Homalotrichus impressicollis, strialus, À. Fauvel. . . . . . .. Homoderus Melly, 4.,Deyroile..… . ERA ME CNT MR Hoplandria lateralis. À cette espèce doitêtre rapportée l’Hoplan- driaiochratea de\Kraalz, JLe/Conte 0 Ut CRUE Hoplandriaduteiventris An Fauvel ste ANS ses 20e Hydroporus basinotatus 284, Leprieurii, L. Reiche, . . .... Hydroporus hyphydroides (Sp. nov.), E. Perris. . . . , . . .. Hylesinus,retamaæu(sps movi)s E:sPenÉiS APE HEONEs, 04 Hyménopiéres ul. Dufour, sans No eee de NU Hypérides, .H.,.Jekel.,.+ enfants mot ol re Hypographia:serpentaria;"\Guenée & MNT ane HUE HS 10 III 12/4 195 BAS o y 608 407 912 30/ 273 124 139 631 199 916 XXXVIII 194 235 277 300 59/4 63 16 CXX Table des matières. Ibidion spinicornis (Sp. nov.), L. Fairmaire. . . .. Iyobares peeteraas A FAN CR PS a ele Insecte (Réfutation de lerreur qui a fait attribuer les Truffes à la piqûre d’un), A. Laboulbène. . . . . . . . MURS Insectes mellivores (Note sur une adhérence curieuse Fe masses polliniques d’Orchidées aux pièces céphaliques de divers), M Grand. 0 AE EE Insectes (Note sur les moyens de se procurer des), FE. Pernis > Insectes qui vivent dans les Truffes sont-ils gallicoles et peu- vent-il provoquer le dévoloppement d’une Truffe comme celui d’une galle végétale ? (Les), A. Laboulbène. , Insectes tubérivores, A. Laboulbène, bof enfe do :s lei fo SE à SACS . L. Fabidoures; EL Dufour. Sens er: Léecobius fRévéliert (Spa) UE PerTis en QUE NET Lachnæa (Tableau synoptique du sous-genre) 385, cylindrica, hirta, hirtipes, longipes 386, macrodactyla, palmata, para- doxa 385, tripunctala, trisligma, variolosa 386, vicina, LAMar sus her ce NAOIE LE SR SORA IENENS. SM Lagria parvula(Sp… nov.), E Perris. . . MIRE, Lagria Poupillieri (sp. nov.), L. Reiche. . . . .. Lappida (genus), Stal. Hier BRRERE SEE is Lalthrobium arabicum 618, Galilæum, F. de Saulcy. . . , . .. Ledromorpha (gen. nov.) 68, planirostris, vaginala, StL. . Eépidoptères, 2 Dufour eRer. CDN eee AMEN INEENENS ES Lépidoptères anormaux provenant de Zermatt (Note sur des), unekelbe ee DR dec raconsene re tor ONE Note sur le même sujet, Guérin-Méneville. . . . . ..... Lépidoptères du genre des Teignes, A. Laboulbène . . . . : . . Lépidoptères observés pendant la saison d'hiver à Hyères (Note surhdes)e EMATUn AT, AP LE NOR + + 27! 120 153 909 99 69 587 278 XLIX XLIX 94 VI T'able des matières. Lépidoptères qu'il a rencontrés pendant son séjour à Hyères (Note surtt quelques).rt2) Martins, 1 MSN EM METRE Leptacinus Berytensis, Jebusæus, 643, syriacus 644, triangulum, 1'ON Lte 10) (6) ASS ee NE LE CURE LL AT LE VOS Leptomastax Raymondi (sp. nov.), F. de Saulcy . . . . . . . Leptusa rupestris. À cetle espèce doit être rapportée la L. nigra Fauvel . Se ESS, SFA AMEN ANS Limnychus Leprieurii (Sp. nov.), E. Perris , . . Limonius marginellus (Sp. nov.), E, Perris. Listrodères, H. Jekel . ; ; Lithocaris auranilica 649, Dido 651, Me ue 650, ans F.. de: SauIGyar, SIA) Saut RASE Lithocaris fusciventris 127, etats es A. Feel Lophyrus pini el sur son parasite le Torymus obsoletus (Note sur Je) 1H: EuCAs 1: «: : L Lucanides (Description de rer urs Mhouvelles ht dé là famille des), H. Deyrolle . . :°. . SR LEP CNRS Lucanus laticornis (Sp. nov.), H. De lle: Luperus Revelieri (sp. nov.), E. Perris. . . . Lutochrus geniculatus (Sp. nov.), A. Chevrolat. Lycoperdina brevis (Sp. nov.), E. Perris M. Macratria Leprieuri (sp. nov.), L. Reiche. , . 15 4. 42, Malachius bicolor 288, hispanus 286, larsalis 287, tristis, ÉSUPer TS ANSE BUT. < ANR ARTE HOIETRIEO! Mecognathus Ammonila (Sp. oi Fide, SAUICyEMERENL 0 EEE Meloe rugosus (Quelques remarques sur le), Tappes. . . . Observation relative à cette espèce, H. Brisout. . . . . , Mermis rencontrés dans des larves du Melolontha vulgaris (Note sur des), Guérin-Méneville , . . . . . . AAA Mermis sorti du corps d'un Orthoptère de la Noüvelle- Caledbnie (Note sur un Helminthe parasite du genre), A. Laboulbène. . Merophysia carinulata 422, carmelitana 429, formicaria, orien- talis,;-. Belosloma Deyrollé, Vuillefroy 10. 7 apelalus. Vuil . u. Sphærtus acaroides 4° Série, Tome W(1864), PL, 2, Annales de la Société entomologique de france 14 ZE Es = CS A3 588" s > ppp # au VU D ee ee = =. EX Ke Picart sculp DT Laboulbène et Migneaux pin /nsectes tuberivores. 1-10. elomyxa tuberivora. 15-17. Anthomyta canicularis. 1 léneala. 18-27. Anésotoma cénnamomea. Imp Houiste, 5 r Mignon, Paris pe et Annales de la Société entomuo logique de France. 4° Série. Tome WU864). PLS. RE à. es To ce ee SR à RS ee cc | A. Etwards del. Debray sculp 1. Aya roburla. marqartlacea Ç Ze 74 2: ” arma lt . mp. Houiste. 5,» Mignon Paris ICE DA ART CRU dynos hvugoq Annales de la Societé entomelogique de France 4° Sert, lome (1864), PL 5 \ N ù 2 Sid TN) < \d N, X | RSS NAN = Am, | PSS } h \ \e N/ PR ENN LE » de Ÿ \ = en # \ X : N 9. Cryploslentintia aléenunr. 1 Schaff 1. Épeira armillipes. PDoumere >, Thomisus yolophus PDeunere 1) lspidiotus Luxulæ., L. Puf: fe Haæmerosta lenal&., ubn arte " ‘s nnales de la Société entomologique de France. 4 Série. Tome NW (804) PL 6. Méshivoot et Farrmiatre del Debray sculn Te Apt erocautlus Cermatnié. L Fairm. 2. Monandtroptera inuncans. Serv. 9 2. Monandroptera undulatt. Mestw. Q Znp.Houiste. 8 r. Mignon Paris DAT ; In HT tic Annales de la Soctété entomotlogique de France 4° Serie. Tome NW (1804), PL.T. Lu Er, J Migneaux pinx Picart sculp 1. Collyris longtcollis. Fab. 2. Collyrés saphyrine. Chaud. 2. 7 CrASSÉCOPIUS. Der. (je ” orlygta. Buquet 4: 7 subelavata . Chaud. GA [72 PBonellit. Cuerun o 4. 7 ERSUJIUS, Chaud. à. 7 enargtnala. Dej [ (fr " bete LE ; . À ; ï TU [US Were ce ni : 1 { fn E EPS N. es î M | , 4 { | \ ; ÿ t Û \ \ û ; F, Lx Fr L rt ñ à & E - on Æ k (l “ Ve “ CI 3 La | À ; ' CHU 1 à - DA LE, : « “ 4 ù : | R À =: è « I er, ! (UE ; 0 > { MORE È M Ur! ÿ oi . | } W Ê els FE #1 t F A “ ‘4 " ï 4 k l sÈ x LR” TA : (AR RU X i k LPS L * La 1 k l t 2 À Hi NE 7 LES ñ ll 1 \ e° FE f k d ! tes DR n AO ñ # \ » F * * “ r 4 y ï : k te . a à \ , f É l À 1 ; n : ï n Ÿ N ï 1 QUE ÿ Hi h ’ a AA Cu Lu 1 " br & ’ H : + A U ne. J nus | 1 rat 7 Ë * [ mn + È = PTT qe ; 0 x Û LU #1 il x È LR (US (l À = n à AT 1 . £ ide (! ‘ L ll ï | #: eut 1 CAT ï . ‘ = il He EN x : FAST T'AATONEENT AT ) 4} Û COCA) n OP TETE MALO ea 1 Ê 1 r Lie : L £ L ï £ à ù Ù CAT: nés Tr à ! k î ( LPO ERA. ! fau ND ANC Fi th : ” L 1 " ‘ ul 1 F, RAY A) US JU pre u À Î « fl "EE: . M tax \ Q } À \ 2 f À . k UD LIRE 4 d Û Li l re , | h 1 À (ons: ju CE de AP x f | 1 L ' vi f : k Vu ] nl } ï Z Migneaut pire 9. Collyrés, félifornrés. Chaud 10. 7 Celebensis. Chaud. L1e "1 {lavicorn ts, Chaud. : T2} 17 fasctala . Chaud. a 17. Collyrés Annales de la Société entomolog tue «de (france. 4° Serie. Tome W (1864) PI. 8 Picart scutp 13. Collyris cyléndripenniés. Chaud 10. acrolia . tubereculata. Mac-Leay aplera. fab. SDECIOS A J'elaum . Chaud. #. po Annales de la Societe entomotoyique de france, 4 Serte, Tome W (1804). PL 9. L Migneat “€ pin Picart sculp 18. Collyris démidiala. Chaud. 21. Collyrés leucodactylæ. Chaud. 19: ” attenuata, Redtenb.. 22. ” JSaravakensis. Chaud. 20. 72 Arnold. Mac -Leui 29. ” /lorsfieldir. Mac -Leuy Imp. Houiste, 5 r Mignon. Paris COR TL Avi TR ER TT DUR : { 11 Annales de la Soctete entomologique de France 4° Serte. Zome NW (1804) PL. 10 11 ‘ ] ED IS Te GA /|| A Migneaux pin Picart seulp 2 ; AN : ; ; RC ; 1-5 Wemeophila Cervénc. O. Saturnia Bauhinriæ. Gur 4-4" Chelonia pudiea.d., 7-19. Sertca holosertcea , Era Dr : 1 x . : 2-0 Jetina aurita.d. 14-15. Dinusa hterosolymitana. Wire ; 10 Tr WMiyrmecopora publi [EŒLTTE Annales de la Societe entomotogique de France. 4° Serie, lome W (1802) PL 11. 4 ’ s ; 10 DT A. Laboulbe licart seulp Anurida marilima. mp Houiste, 5». Mignon, Paris ON À L ons Ni" DEA NE AA LT \ AL à } M ul mel A A h fl PE Vie qu W} NUS 1 | \ Fat à VPN M M dia ol rl